La revue de la teinture et des colorations industrielles
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- REVUE DE LA TEINTURE
- ET DES
- COLORATIONS INDUSTRIELLES
- 1891
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- OFFICE TECHNIQUE ET COMMERCIAL
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- SÉE, LENORMAND et VERGNAUD. -
- Fabricant d’étoffes imprimées et de papb rs peints, pour tissus de coton, de lin, de laine de soie et des papiers d’ameublement, 1 vol. avec planches (Roret)................................ 3 fr.
- T SS ART. — Les matières colorantes et la chimie de la Teinture.— L’industrie de la Teinture (deux petits vol. résumant les procédés tinctoriaux et la chimie des couleurs) in-12 deduo p. et fig., chacun séparément............. 4 fr. I
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- 1" SÉRIE
- 1 S O 1
- 4e VOLI ME
- LA
- ET DES
- REVUE DE LV TEINTURE
- COLORATIONS INDUSTRIELLES
- Blanchiment, Teinture, Epaillage, Apprêts des fils et tissus Impression des Etoffes et des Papiers Coloration de toutes matières. — Matériel et Produits tinctoriaux.
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- — muriatique (chlorhydrique) —
- — nitrique 36°.
- — oxalique. ....
- — piorique cristallisé.
- — — poudre .
- — sulfureux.............
- — sulfurique 66° . .
- — tartriq e.............
- Albumine d’œufs. . . .
- — de sang .
- Alun de glace ordinaire .
- — de chrome ....
- Amidon blanc surfin.
- — grillé.
- Ammoniaque b'anc 22o .
- Benzine commerciale .
- — supérieure.
- Boisdecampêche d’Espagne effilé
- — d’Haïti effilé ....
- — de FemamUouc, no 1, effilé — Ste-Marthe, effilé .
- — jaune effilé............
- — — fustet effilé . ,
- — — de queroitron effilé.
- — de Santal moulu .
- Borax raffiné ....
- Cachou brun sur feuille. . . 100k. 110
- — jaune ou gambir . . — 70
- Carmin de cochenille. . . . le k. 40
- — d’indigo en pâte. . . — 4
- — — purifié ... — 15
- 50
- — 40
- — 50
- — 40
- — 70
- — 90 100 k. 36
- — 34
- — 160 _ 80
- — 38
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- — 35 le k. 85
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- » » » » 45 » 38 »> » » 115 » 80 » 50 » 6 » 20 »
- 100 k.
- 4.50 3 » 4.50 18 » 10 » 32 »
- Chlorure de chaux . 100 k. 30 »
- Chromate jaune de potasse. . — 200 »
- — rougefbi-ohromate) . — 105 »
- Cochenille de Honduras. . . le k. 4.50
- — zaccatile
- — en grabeaux .
- — ammoniacale .
- Colophane claire. . . .
- Couperose verte (s. de fer)
- — mixte. .
- — bleue (suif, de eu
- vre). Chypre ....
- Cudbeard..................
- Crème de tartre ....
- Cristaux de soude . . .
- Curcuma bengale pulvérisé.
- Dextrine blanche no 1 .
- — jaune............
- Essence de térébenthine.
- — — dégraissée Extrait de campêchce sec .
- — jaune de Cuba, lre quai — Sainthe-Marthe. .
- — de châtaignier.
- — de quercitron.
- — d’orseille .
- Fécule sèche..............
- Galles deSmyrne, noires et vertes. —
- — d’Alep ....
- Garance d’Alsace SSF .
- — — MF .
- Carancine..............
- Gaude de Normandie.
- Gélatine pour apprêts
- — 5 »
- 100 k. 260 »
- — 14 »
- — 52 »
- — 80 » — 60 »
- — 72 »
- — 90 »
- — 130 »
- — 160 >. le k. 6 »
- 100 k. 30 » le k. 5 « 100 k. 160 » — 28 » 180 » 240 »
- — 190 »
- — 145 »
- — 320 »
- — 35 »
- le k. 1.50
- 5 »
- 5 » 4 »
- 6 » 24 »
- » » 34 »
- 6 » ) » 16 » » » 90 » 70 »
- 140 » 180 » 8 » 32 » 6 » 400 » 35 » 200 » 260 » » » » » 350 » 40 » 3 »
- Gomme Sénégal menus Glycérine blanche Indigo Bengale. .
- — Java.
- — Madras.
- Laque-Dye D. T.
- — autres marques.
- — de cochenille
- — de Cuba .
- Muriate (oxyde) d’étain Orseille en pâte . .
- Panama (écorce). . Potasse d’Amérique.
- — de Lille .
- — _ perlasse indigène. Prussiate jaune de potasse Pyrolignite de fer
- — de ploml
- Rocou...............
- Rouille 45o . . .
- Savon blanc de Marseille Safranum (carmin).
- Sel d étain ....
- — de soude 80o
- — d’oseille .... Soufre en canons.
- Sulfate d’alumine. .
- — de zinc.
- Sulfite de soude sec .
- — — liquide
- Sumac Redon. . .
- Tannin industriel. . Tartre rouge .
- — blanc .
- 3 » 2 » 17 » 19 » il » 3 ,, 0.75 3 ,, 1.50
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- 100k. I45 — 120 — »
- — 110 — 60 70 »
- lek. 2.45
- la barrique 25 »
- i00 k. 90 » lek. 3 lOUk. 20 60 » le lit. 28 » 100k. 190 »
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- le k.
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- 235
- Nota. ____ Les prix de l’acide acétique, de la benzine, de l’essence et autres substeesan soumises aux droits d’entrée doivent être augmentés du montant de ces dr ’t
- lorsqu'elles sont destinées à Paris et autres villes imposées. . .
- Ces prix sont ceux des principaux droguistes de Paris, peur livraisons au comptât t avec 3 p. 0/0 d esoempte, a 30 jours avec 2 p. J/o, ou à 90 jours sans esoompte Four livraisons au détail, ces prix sont augmentés de 10 p. 0/q. P '
- MANUEL METHODIQUE
- DE L’ART DU
- TEINTURIER-DÉGRAISSEUI5
- Par Maurice GUÉDRON
- Installation des magasins et des ateliers. — Matériel et produits.
- Réception de l’ouvrage. — Tarif des travaux.
- Exécution du travail : Nettoyages, Teinture, Apprêts Travaux accessoires du teinturier
- Ce livre est le seul traité complet et spécial sur l’industrie du Teinturier-Dégraisseur. C’est la matière, revue et complétée, des « causeries confraternelles » publiées dans les quatre premières années de la Reçue de la Teinture, et qui ont trouvé auprès de nos lecteurs un si flatteur accueil.
- La Teinture manufacturière, elle-même, en a pu faire de très utiles applications.
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- Tous autres fascicules.
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- LA TEINTURE
- V Année, N° I.
- undustrielles
- Janvier 1894
- F. GOUILLON, Directeur, ^ |,entia-ei^gôtTumT3, Rue du Trésor, PARIS
- INTRODUCTION A L’ANNÉE 1894
- L’an dernier à cette même place, nous émettions de sombres pronostics sur l’année qui apparaissait alors avec un horizon chargé de nuages. Nous devons reconnaître cependant que ces fâcheuses prévisions ne se sont pas entièrement réalisées et que 1893 s’est écoulé dans des conditions à peu près normales.
- Notre sentiment patriotique a éprouvé une vive satisfaction de l’affirmation solennelle de l’accord Franco-Russe, mais n’eût-il pas mieux valu modérer l’exubérance de nos démonstrations extérieures, et consolider l’alliance par des conventions commerciales qui auraient été les gages d’un solide accord diplomatique?....
- Nous avons bien conclu un traité de commerce avec la Russie, mais nous offrons aussi les mêmes avantages à l’Amérique sur l’un des principaux produits russes : le pétrole, et nous menaçons de nouveaux droits une autre de ses importantes productions : le blé. Est-il étonnant après cela que notre alliée présumée se rapproche de l’Allemagne, et négocie avec cette puissance une convention commerciale qui la met sur le même pied que nous-mêmes ?
- Notre réforme économique avait sa raison d’être et répondait aux tendances générales des pays producteurs; son application, cependant, pouvait toujours être faite avec discernement.
- Ce régime compensateur est accusé du ralentissement de notre commerce international.
- Et ceux qui pensent ainsi ne considèrent pas que la crise commerciale lui est antérieure et qu’elle n’est pas spéciale à la France ; elle est générale, non seulement en Europe, mais encore et surtout dans les deux Amériques ; l’Angleterre ultra libre-échangiste ne lui a pas échappé.
- Pour ce qui est de 1893, les mauvaises récoltes dues à la sécheresse, l’avilissement du prix du métal, les grèves, les troubles, les guerres dans les républiques de l’Amérique du centre, dans l’Afrique du sud, et l’instabilité de la paix européenne sont autant de causes qui expliquent le malaise universel.
- Les Etats-Unis ont fait l’expérience du régime protectionniste outré ; ils ont vu qu’en tout, il faut rester dans une sage mesure, et la réforme Wilson va bientôt réparer l’erreur du bill Mac-Kinley ; les tissus, notamment, en bénéficieront.
- Nous citons les grèves parmi les entraves apportées au commerce et à l’industrie ; il faut reconnaître cependant que les agitations ouvrières n’ont pas eu, en 1893, autant d’intensité que pendant les années précédentes, car nous séparons d’elles les entreprises qui s’attaquent à l’état social vague et général, et non spécialement aux conditions du travail.
- Au milieu de ces événements ou incidents divers, nos industries poursuivent imperturbablement leurs progrès.
- Nous avons vu, pendant l’année écoulée, quelques remaniements de la machine à imprimer; le seul, toutefois, qui ait un caractère de nouveauté bien tranché, est l’imprimeuse Samuel cheminant sur le tissu. La machine à chiner de M.
- Talon résulte aussi d’une heureuse idée et simplifie l’im-pression-chinage.
- Le vaporisage prend une importance croissante aussi bien en teinture unie qu’en impression, et les appareils à vaporiser sont très travaillés ; la nouvelle modification des barres restant dans l’appareil continu en est un perfectionnement évident.
- Plusieurs machines à teindre les fils ont été imaginées, apportant toujours quelques améliorations sur les antérieures, mais en conservant néanmoins le principe des guindres lisseurs. Nous n’avons constaté aucune nouveauté importante en machines à bains circulants.
- Le travail des apprêts n’a pas de novation bien caractéristique ; la machine relativement récente, et qui s’emploie de plus en plus pour les lainages est la presse continue, polissant les étoffes sur une large surface chaude et avec une très forte pression. La rame immergée est aussi une nouveauté relative dont les bons résutats sont notoires.
- Nous avons décrit un appareil d’extraction des matières colorantes des bois ; son expérimentation a révélé les pertes de l’extractif restant dans les végétaux qu’on croit épuisés ; cela doit rendre attentifs à cette question les industriels qui emploient beaucoup de bois colorants.
- Dans le domaine des découvertes chimiques, nous voyons une suite ininterrompue de nouvelles matières colorantes, notamment dans la classe des azoïques ; ces colorants se dépouillent peu à peu de leur aspect terne du début, et en même temps que de nouveaux apparaissent, les anciens gagnent sensiblement en fraîcheur.
- Les noirs de ce groupe s’améliorent aussi, et nous pouvons déjà entrevoir de beaux noirs directs sur coton.
- Le diazotage, néanmoins, est loin d’être en défaveur ; cette méthode, qui a débuté modestement par les transformations de la primuline, est aujourd’hui fort répandue, et fournit des teintes dont la solidité résulte naturellement de leur mode de production.
- L’indigotine synthétique présentée à nouveau sous le nom de sel d’indigo ne sera pas, nous le croyons, un apport pratique dans les couleurs artificielles de grand teint, l’indigo naturel étant lui-même un principe colorant presque pur, et vendu commercialement à un prix peu différent de celui des colorants chimiques.
- Avant les colorations même, le blanchiment a une importance considérable et ses progrès sont très recherchés, principalement en ce qui concerne les textiles d’origine animale ; nous n’avons à enregistrer dans cette direction que l’extension des procédés au per-oxyde de sodium, mais ce fait est intéressant ; il met en usage une eau oxygénée à l’état solide, ou pour être plus exact, ses éléments tout combinés; son emploi se généralisera quand la fabrication du produit cessera d’être monopolisée.
- La relation de ces diverses novations se trouve dans le volume de la Revue de la Teinture que nous venons de clore, à côté d’autres travaux trop longs à énumérer et qui, tous, contribuent plus ou moins à la marche en avant de nos in-
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- dustries ; il n’en est guère qui stimulent autant qu’elles, l’initiative et l’émulation des chercheurs.
- Leurs travaux se retrouvent tour à tour coordonnés dans des traités spéciaux tels que ceux parus pendant l’année écoulée, et parmi lesquels nous citerons le Traité de la Teinture et de VImpression, 3e volume, de J. Depierre, la nouvelle édition du Traité des apprêts, du meme auteur, la Pratique du Teinturier, 1er volume, de J. Garçon, et comme répertoire général des œuvres de nos théoriciens et praticiens, la Bibliographie de la technologie chimique des fibres textiles, également de M. J. Garçon.
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- trielle de Mulhouse, le Bulletin de la Société indu • T
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- L’année que nous inaugurons apportera aussi so ^ tingent de nouveautés, nous nous en ferons encore P '°?n' n’ambitionnant d’autre rôle que celui de les répercuter]' des milieux où ne parviennent pas toujours les publiF r&ns purement scientifiques, et où nous pénétrons par nosdî18 res vulgarisatrices, visant essentiellement les applic-r ' pratiques. 1 a 10Ds
- F. Gouillon. !
- REVUE DES PROGRÈS RÉALISÉS
- DANS LES
- INDUSTRIES TINCTORIALES
- pendant ces dernières années Par M. E. Grandmougin
- Le Moniteur scientifique du Dr Quesneville publie cette intéressante Revne pour faire suite, dit l’auteur, au Rapport de M. Jules Persoz fait à propos de l’Exposition de 1889 (publié par le Monit. scient. et la Revue de la Teinture dans le cours de l’année 1-392).
- Nous faisons de très larges coupures dans le travail consciencieux et si complet de M. Grandmougin; l’auteur cite avec soin tous les documents qui lui en ont fourni les matériaux, ce que nous nous dispensons de faire pour alléger son texte déjà trèsJourni, mais nous n’omettrons pas de signaler les remercîments qu’il adresse à MM. Ed. Ivopp et E. Noelting pour les conseils expérimentés dont ils ont bien voulu l'aider dans l’exécution de ce travail.
- Nos lecteurs remarqueront que la plupart des faits cités ont été recueillis et reproduits par la Revue de la Teinture, qui ne prétend, d’ailleurs, à d’autre mérite que celui d’avoir été l’écbo de ces travaux.
- Nous entrons de suite dans le plein du sujet de M. Grandmougin :
- Machines
- Nous n’insisterons pas trop sur les perfectionnements apportés aux machines. 11 est évident que les constructeurs, de leur côté aussi, travaillent sans cesse à améliorer le matériel qu’ils livrent aux usines tinctoriales, et qu’ils sont toujours en quête de nouveaux perfectionnements dont la liste serait assez longue.
- Nous en dirons quelques mots lorsque nous traiterons les différentes parties en détail.
- Matières colorantes
- Nous ne nous occuperons naturellement ni de la fabrication, ni de la nomenclature des matières colorantes. Le Monitear scientifique a en M. Ehrmann un collaborateur assidu qui, chaque année, dans une revue des matières colorantes, tient les lecteurs du journal au courant des nouveaux colorants brevetés et mis en vente.
- Notre lâche sera de parler de leur application, ou plutôt, pour ne pas devenir monotone comme les circulaires des fabriques de matiè* res colorantes, — qui contiennent tous les détails nécessaires à leur emploi, — d’étudier les
- procédés généraux qui font sailli et qui sont caractéristiques pour la période à traiter.
- Pour estimer une matière colorante , du reste, il faut y mettre une certaine réserve, parce que sa valeur ne peut généralement être affirmée qu’après un certain temps, et dépend beaucoup du procédé d’application. Tout au plus peut-on prévoir son emploi dans un avenir plus ou moins éloigné.
- Les colorants naturels commencent à être supplantés de plus en plus par les colorants artificiels, et très souvent avantageusement, et les préjugés dont ceux-ci avaient à souffrir diminuent de plus en plus. Lorsque parurent les couleurs d’aniline, si brillantes et d’une application si facile, en ne tint pas suffisamment compte de leur peu de solidité aux divers agents. C’est probablement de cette époque que date la mauvaise opinion que le public a des articles faits avec les colorants artificiels. Au dire de bien des personnes, les articles actuels n’ont plus la solidité des nuances qu’on obtenait autrefois. Cela est possible pour certains articles (le rouge turc, par exemple) ; mais, comme nous le disions plus haut, on est revenu de l’emballement primitif et l’on exige maintenant aussi des matières colorantes artificielles de la solidité. On peut prétendre hardiment que les articles que l’on fait actuellement sont d’une solidité très respectable ; en tous les cas, ils ne sont pas inférieurs à ceux du tempsoù l’on n’avait que des colorants naturels.
- J. Hummel arrive aux mômes conclusions (1).
- Généralement, les avis sont très partagés sur la valeur d’une matière colorante : autant de praticiens, autant d'avis. Cela tient à de nombreuses causes.
- La matière colorante idéale serait évidemment celle qui résisterait à tous les agents, qui serait solide à la lumière, à l’air, au savon, à la soude, aux acides, au lavage, au foulon, au chlore, au frottement, qui égaliserait bien en teinture et en impression, etc., etc.
- Inutile d’ajouter que cette ou ces matières colorantes idéales n’existent pas. Chaque matière colorante a de bonnes et de mauvaises
- (1) Revue de la Teinture, 1893, p. 71, 78, 94, 110 et 126.
- qualités, suivant lesquelles elle pourra serv pour l’un ou l’autre article...
- Bien plus, pour la même branche il peut avoir opinion divergente, suivant lés article! fabriqués par l’usine, ou selon qu’il s’a„j d’articles riches ou à bon marché.
- Ainsi, si une matière colorante en avanta geuse sous bien des rapports, ou pourra pou~ hs articles bon marché, ne pas tenir compte d’un inconvénient, tandis que, pour les arti des solides, on sera obligé d’y renoncer Le rouge Congo en est un exemple frappant' Ce colorant s’emploie par milliers de kilogrammes dans bien des usines, tandis a’.,,.
- , . u autres
- n en emploient pas un gramme. Au dire des premiers, le reuge Congo sera évidemment une excellente matière colorante, tandis que les autres le récrieront comme absolument dé. plorable.
- C'est pour cela qu’il est si difficile d’indiquer lesquelles des nouvelles matières colorantes sont employées, parce que, selon les articles qu’il a à faire, selon les difficultés du moment, un chimiste saluera une nouvelle matière colorante comme un sauveur, tandis qu’un autre la jugera complètement dépourvue d’intérêt pour lui.
- La différence d’appréciation de la valeur d’une matière colorante tient peut-être aussi à ce que nous n’avons pas de méthodes uniques pour déterminer sa solidité vis-à-vis des différents agents, et que différentes méthodes conduisent à des résultats différents.
- Prenons la solidité à la lumière, par exemple.
- Un colorant peut être relativement solide dans les nuances foncées, tandis que, dans les claires, il passera rapidement.
- Si donc un expérimentateur expose à la lumière un échantillon foncé, un deuxième un clair, un troisième un moyen, les trois arriveront à une appréciation différente. En somme, les trois ont employé la même méthode, mais les trois se sont placés dans un cas particulier. De plus, il faut tenir compte que notre source de lumière, le solei, est loin d’être constante, mais varie énormément, selon les saisons -, un échantillon exposé peut rester à peu près intact quelques semaines en hiver, tandis que peu de jours suffiraien* peut-être pour le blanchir au mois de juin.
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- Et comment faut-il exposer ? Fant-il mettre les échantillons sous verre, c’est-à-dire les préserver des intempéries de l’atmosphère, ou les exposer sous couche protectrice ? Oui et non. Oui, s’il s’agit seulement de la solidité à la lumière ; non, si le colorant doit servir pour des tissus teints ou imprimés qui seront non-seulement exposés au soleil, mais aussi à l’atmosphère.
- Et celle-ci a une influence sur les couleurs : l’air humide favorise l’action blanchissante du soleil.
- Pour arriver à des résultats comparables, il faudrait évidemment teindre le colorant à un certain pourcentage sur la même fibre, si nécessaire par l’intermédiaire du même mordant, ou l’imprimer avec une couleur d’une concentration connue et conventionnelle, et exposer les échantillons obtenus, pendant un même nombre d’heures, à une intensité lumineuse constante dans un appareil approprié comme ceux que nous décrivons plus loin.
- Pour tenir compte du fait que les nuances claires sont plus fugaces que les foncées, on teindrait à différents pourcentages, ou, plus simplement, on ferait une série de coupures déterminées et conventionnelles de la couleur-mère, et on exposerait ces coupures en même temps que la couleur-mère.
- Si l’on a une nouvelle matière colorante à éludier qui doit remplacer avantageusement une autre, on l’imprime à la même concentra- J tion et avec les mêmes coupures que l’ancienne, puis on exposera les échantillons en-, semble à la lumière : ce n’est que de cette façon que l’on pourra se rendre compte si elle est plus solide on non.
- Cet essai, poids pour poids, a déjà donné le rendement de la nouvelle matière colorante par rapport à l’ancienne. Pour voir si elle est aussi avantageuse au point de vue financier, on n’a qu’à faire deux teintures ou deux impressions comparatives où l’on prend les colorants prix pour prix, et l’on sera aussi fixé à ce sujet.
- Quant à l’essai de solidité des colorants au savon, chlore, acide, foulon, etc., il se fait en passant les échantillons un temps donné dans un bain de concentration connue à une température déterminée, et en comparant les résultats obtenus.
- Mais où nous nageons de nouveau en pleine incertitude,c’est lorsqu’on parle de l’affaiblissement d’un tissu par telle ou telle opération, soit noir d’aniline, soit rongeant, soit autre opération. Généralement, le coloriste se contente de faire un essai de pression ou d’étirage à la main, aux endroits incriminés, comparativement à un échantillon qui n’a" pas subi l’opération, et sa grande habitude le renseigne déjà sur l’attaque probable.
- Depuis quelque temps cependant, — nous citerons notamment les travaux de M. Albert Scheurer sur le rongeage des bleûs cuvés, — on se sert de la seule méthode exacte, la mé-
- thode dynamométrique. A l’aide d’un appareil approprié, M. Albert Scheurer détermine la résistance du tissu bleu cuvé, n’ayant subi aucun traitement, comparativement aux endroits rongés en blanc, et exprime le rapport trouvé en chiffres. En attribuant aux tissus n’ayant subi aucune altération la résistance 100, et trouvant pour les endroits rongés 75, on voit de suite que le tissu a été affaibli d’un quart.
- Du reste, il faut bien remarquer que l’idée de l’affaiblissement d’un tissu est une grandeur variable dépendant fortement des tissus employés. Un noir d’aniline peut, par exemple, très bien convenir pour des tissus très épais, tandis qu’il brûlerait sans pitié des tissus légers. Même remarque pour l’article rongeant.
- Il ne suffira donc pas de dire que tel ou tel procédé n’attaque pas le tissu, il faudra préciser quel tissu a été employé, et pour être sûr qu’il n’y a pas d’attaque, l’essayer sur des tissus très fins.
- L’analyse des colorants reste comme autrefois une opération un peu délicate. Depuis les travaux de O. N. Witt, nous avons eu les tables Weingaertner, qui permettent de reconnaître avec certitude dans quel groupe une matière colorante doit être placée, si c’est un dérivé azoïque, ou un dérivé nitré, une azir.e, etc.
- Malheureusement des tables de ce genre vieillissent bien vite, vu le nombre considérable de colorants nouveaux qui paraissent chaque année sur le marché.
- S’il est déjà bien difficile de reconnaître un colorant en nature, la question se complique encore plus lorsqu’il s’agit de le reconnaître sur la fibre, où il peut être modifié par les agents fixateurs. Encore peut-on arriver à son but, lorsqu’il s’agit de nuances moyennes ou foncées et qu’il n’y a qu’un seul colorant ; mais lorsqn’un a affaire à des mélanges ou seulement à de petites rentrures, par exemple, la question devient très délicate, sinon impossible .
- Presque tous les livres d’impression ou de teinture donnent une ou plusieurs tables avec les réactions diagnostiques des colorants fixés sur fibre, mais très souvent elles sont peu complètes et généralement pas assez caractéristiques.
- Les réactions qui ont lieu avec le colorant en nature ne se passent pas toujours aussi facilement lorsqu’il est fixé sur la fibre, qu’il est uni à celle-ci par l'intermédiaire d’un mordant. Les azoïques entre autres, qui se réduisent facilement en nature par le sel d’étain et l’acide, résistent très énergiquement dès qu’ils sont fixés sur la fibre.
- L’analyse quantitative des colorants se fait encore le mieux par teinture ou impression comparative ; c’est, du reste, le seul moyen employé en pratique.
- Les nombreuses méthodes proposées pour
- le dosage du campêche, du tannin, de l’indigo, — pour ce dernier entre autres, la littérature des dernières années est très riche en publications, — ont toujours abouti au résultat que le meilleur moyen de les titrer, c’est de les essayer selon l’emploi que l’on veut en faire, par exemple par un essai de teinture comparatif à un échantillon reconnu bon, ou servant de type et d’un usage courant dans la fabrication.
- Nous nous trouvons évidemment encore dans le tâtonnement pour toutes ces analyses; et les nombreuses publications dans lesquelles l’auteur annonce la solution tant cherchée et démontre que les méthodes de ses devanciers sont fausses, en sont la meilleure preuve. Inutile de nous étendre autrement sur ce chapitre.
- Fibres textiles
- Animalisation des fibres végétales
- Depuis longtemps on travaille le problème de « l’animalisation » des fibres végétales. Ce qui distingue les fibres végétales des fibres animales, c’est leur peu d’affinité pour les colorants, et par suite la nécessité de faire subir une préparation spéciale — le mordançage — avant de pouvoir fixer les colorants.
- On cherche donc à donner au coton, par exemple, les mêmes affinités pour les colorants que possèdent la laine ou la soie, et de plus, si possible, de lui communiquer les mêmes propriétés physiques : lustre, brillant, etc. ; par suite, transformer une fibre de peu de valeur en une autre, d’une valeur industrielle beaucoup plus considérable.
- Les premiers essais, très anciens déjà comme dissolution de déchets de soie dans un dissolvant approprié, chlorure de zinc ou autre, et mordançage du coton dans cette solution, n’ont conduit à aucun résultat pratique.
- Depuis quelques années cependant , on semble s’acheminer vers des résultats plus sérieux.
- La soie artificielle de H. de Chardonnet doit être considérée comme le résultat d’essais faits dans cette voie. Cette cellulose nitrée, ses modes de préparation, les machines nécessaires, ont été l’objet de nombreuses publications et brevets; mais on ne trouve guère d’indications sur ses emplois en pratique.
- D’après E. Hanausek, elle peut être distinguée de la soie naturelle à l’aide du microscope sous lequel elle a un aspect strié que la soie naturelle n’a pas. Elle a aussi été étudiée microscopiquement au point de vue de ses réactions, par F. V. Hohneî.
- M. Léo Vignon a cherché dans une autre voie, et les résultats qu’il a obtenus sont excessivement intéressants. Il démontra d’abord, par des mesures calorimétriques, le peu d’affinité des fibres végétales pour les colorants, et en poursuivant ses recherches, il arriva à transformer partiellement la nature
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- chimique du coton sans modifier essentiellement ses propriétés physiques, en y introduisant le groupe amidogène sous une forme encore inconnue, et en lui procurant par là de l’affinité pour les colorants acides qui ne teignent pas du tout le coton non préparé (1).
- L’amidation se fait d'apres un brevet, en chauffant une partie de coton avec q iatre parties de chlorure de calcium ammoniacal pendant six heures en vase clos entre 60* et 200°, ou aussi pendant le même temps et les mê nés limites de température en tube scellé avec quatre parties d'ammoniaque à 22° B.
- Le produit obtenu est azoté ainsi que le démontrent les analyses de l’auteur et ses affinités pour les colorants acides le rapprochent de la laine.
- I aine
- Une étude très intéressante de la laine au point de vue de ses propriétés marchandes, comparaison des laines indigènes aux laines exo'iques, avantages et désavantages des unes etdes autres a été faite par Kohlschmidt.
- Horwitz a étudié la laine au point de vue physique et chimique. Une note de M, J. Arnaudon coniient des données sur la teneur en suint de laines de différentes provenances.
- D’après des travaux très récents, plusieurs faits généralement admis sur la laine ne seraient pas absolument exacts. Ainsi les écailles qui recouvrent la fibre ne sont pas aussi prononcées qu’on le croit généralement, el'es ne le sont pas suffisamment pour provoquer le feutrage que l’on expliquait généralement par l’entrecroisement de ces écailles ; mais celui-ci serait provoqué par la tendance de la laine à revenir à son état primitif d’avant les opérations de la fi'ature et la propriété qu’à la fibre soumise à une action mécanique d’avancer vers la racine par suite du rétrécissement qui a lieu dans la fibre de la racine à la pointe. 11 recommande aussi de foulonner non en savon et en soude, comme on le fait habituellement, mais en acide qui provoque un meilleur feutrage. Cependant ce procédé à l’acide a ses inconvénients : la laine devient dure et acquiert un mauvais toucher par cette opération.
- Les articles de laine crêpée en vogue depuis quelque temps s’obtiennent à l’aide de tissus tissés d’une façon spéciale ; le crépage est provoqué par un passage en acide.
- Soie
- Dans une note sur les soies sauvages, M. Ch. Grosseteste retrace brièvement l’historique des soies sauvages; le dévidage qui au début avait été très difficile, réussit maintenant de même que le blanchiment. D’après les données statistiques, la soie sauvage est employée sur une vaste échelle : son prix relativement bas, sa résistance et son élasticité en font une matière textile de premier ordre qui a déjà de nombreuses applications.
- (i) Reçue de la Teinture, 1890, p. 158.
- Hiuterive recommande aussi chaudement les soies sauvages, d’autant plus que d’après lui, la production de la soie indigène subit un reirait lent, unis certain. 11 est vrai que le tussah a présent* bien des diffi :ultés. 11 y a d’abord le dévidag^ dps cocons qui est d’une difficulté extrême, ceux-ci étant généralement imprégnés d’une sécrétion gluante qui fait coller les fibres ensemble. Le procédé habituel consistait à faire subir aux cocons une espèce de fermentation, et à les traiter par des bains alcalins de carbonate de soude, par exemple, qui détruisait la matière et laissait la fibre intacte. C’est seu'ement aprè* cela qu’on pouvait passer au dévidage. Néanmoins, la fibre se ressentait toujours un peu de ce traitement barbare. Or, d’après l’auteur, G. Gauthier, à Valence, aurait trouvé un procédé qui du reste n’est pas communiqué, mais n’aurait plus ces inconvénients. L’importance de la soie sauvage augmenterait donc encore.
- M. Vignon a étudié la préparation et les propriétés de la fibroïne.
- U l’obtient en traitant la soie grège par le savon qui enlève le grès, la fibrome restant à la compo3iiion moyenne :
- C — 48,3 0(0, H - 6,5 0[0, Az - 19,3 0^, O — 26,0 0i0 (1).
- Le même auteur, en collaboration avec M. P. Sisley a étudié lemandarinage de la soie, la coloration jaune obtenue sur soieen traitant celle-ci par l’acide nitrique, opération qui a servi autrefois pour la teinture des soies.
- Si l’on passe de la soie à A5° C. pendant une minute dans de l’acide nitrique à 1,133, et qu’on lave ensuite, ou obtient une coloration jaune solide à l’air et à la lumière et qui fonce beaucoup par un passage en bains alcatins, où il y a absorption d’une certaine quantité d’alcali. 11 faut que l’acide nitrique contienne de l’acide nitreux pour que cette coloration ait lieu; l’acide nitrique pur - st inactif, mais le devient par addition de nitrite. L’acide nitreux donne à lui seul une nuance jaune, mais fugace ; elle devient solide par traitement à l’acide nitrique, qui a donc une action oxydante sur le produit formé par l’acide nitreux. La soie nitrée a gardé en général les propriétés de la soie ordinaire, elle a augmenté d’environ 2 0[0 en poids par la nitration (2).
- Epaillage
- C’est, comme par le passé, une branche très importante de l’industrie qui nous occupe. 11 s’effectue soit par l’acide, soit aussi, pour pouvoir ép&iller de la laine teinte en colorants ne résistant pas au t. aitement à l’acide, avec du chlorure de magnésium eu d’aluminium.
- Ce dernier procédé a été étudié par G. Breinl etc. Hanofsky ; il repose, comme il était à prévoir, sur une décomposition du chlorure de magnésium en magnésie et acide chlorhy-
- (1) Reçue de la Teinture, 1892, p. 16.
- (2) Revue de la Teinture, 1892, p. 12.
- drique qui altère les tissus végétaux que le chlorure de magnésium absorbé par 1 fibre animale ne subit aucune décompositio * La température de carbonisation étant a ° élevée, la laine jaunit et les nuances cia?62 sont un peu altérées.
- Les auteurs arrivent au résultat que dans tous les cas une solution de chlorure de ma gnésium à 7° B. est suffisante ; le séchajf doit être fait avec soin à basse température l’appareil à carboniser doit être bien ventilé pour éviter uue condensation d’eau sur la mar chandise, ce qui plus.tard en teinture donnerait des pièces tachées par suite de la décom position du chlorure de magnésium aux endroits mouillés, et en général pour éviter par suite de l'humidité une trop forte décomposi-tiondu chlorure de magnésium.
- La température ne doit pas dépasser 140o à 150° G, sans quoi las couleurs et la laine sont altérées.
- L’acidage aprè< la carbonisation ayant pour but d’enlever la magnésie peut être utile en certains cas; il faudra évidemment s’en passer avec les couleurs sensibles aux acides.
- Le chlorure d’aluminium se comporte en général comme le chlorure de magnésium • seulement il est encore plus facilement dé-composable. D îs solutions à 7° B. sont complètement suffisantes pour tous les cas: elles doivent être neutres ; les précautions à observer sont les mêmes que pour le chlorure de magnésium.
- La décomposition a déjà lieu lentement, il estvrai, à 100° C, mais au moins la laine ne jaunit pas foriement.
- Après carbonisation, le chlorure d’aluminium peut être enlevé par lavage prolongé à l’eau chaude, mais difficilement.
- Cb.-H Loebner considère l’épaillage comme une opération brutale que l’on ne devrait employer que dans les cas de besoin absolu.
- Il est bien persuadé que des laines soumises à l’épaillage, qui offrent des difficultés au travail ultérieur, qui se feutrent mal, par exemple, le doivent uniquement à cette opération. D’après lui, on peut voir microscopiquement une certaine altération de la fibre, spécialement de la racine, qui joue un si grand rôle dans le feutrage de 1a laine.
- BLANCHIMENT
- Colon
- Peu de chose à signaler dans le blanchiment du coton ; celui-ci s’effectue soit d’après l’ancien procédé, soit d’après le nouveau avec le Kier (chaudière) de Mather et Platt.
- Un procédé de blanchiment analogue à celui de Mather-Platt est celui breveté en 1890 par MM. Bentz, Edmeston et Grether.
- 11 consiste à imprégner les tissus à blanchir avec des lessives alcalines et à les vaporiser ensuite au large dans un appareil approprié, puis à passer en chlorure de chaux, etc.
- La description de l’appareil à vaporiser qui, comme pour le procédé Mather-Platt, est le
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- point principal de la méthode, demanderait trop de place pour ê;re développé ici, et serait à peu près inintelligible sans figure. Nous y renoncerons donc.
- Ce procédé de blanchiment n’a du reste guère d’intérêt pour l’imprimeur; peut-être pourra-t-il en acquérir pour le blanc de vente.
- Les essais de blanchiment du coton à l’eau oxygénée n’ont aucun intérêt pratique, et ont déjà été publiés tant de fois que nous croyons inutile de revenir sur cette question.
- Mentionnons seulement qu’au cours d’une étude à ce sujet, M. Prudbomme a isolé par l’action de la magnésie sur l’eau oxygénée un peroxyde de magnésium.
- C’est ce même produit que nous retrouverons plus loin lors du nouveau procédé1 de blanchiment au peroxyde de sodium. Le peroxyde de magnésium, tout en possédant une certaine alcalinité, n’abandonne son oxygène que lentement et régulièrement, et agit donc d’une façon plus efficace que l’eau oxygénée pure ou additionnée d’un alcali quelconque.
- L’idée du docteur Kassner de remplacer l’action oyxdante du chlorure de chaux par celle du ferricyanure de potassium en solution alcaline ne semble pas avoir eu grand succès, parce que le chlorure de chaux est beaucoup meilleur marché que le ferricyanure, et qu’à la dilution à laquelle on l’emploie actuellement l’attaque de la fibre est à peine sensible.
- D’après un brevet assez récent de Mathieu et Meier, l’addition d’une faible quantité de benzine dans les cuves à blanchiment serait avantageuse en tant qu’elle agirait comme dissolvant des graisses fixées sur la fibre.
- Nous n’insisterons pas non plus sur le blanchiment électrolytique dont les méthodes sont trop récentes pour en permettre une juste appréciation. 11 semble cependant que jusqu’ici, elles portent plutôt de l’intérêt pour la pâte à papier que pour les fibres textiles.
- Pour le coton, le blanchiment actuel bien établi et conditionné marche si régulièrement qu’il n’est pas à supposer que les fabriques seront disposées à se défaire de leur matériel pour employer la nouvelle méthode encore à l’essai.
- Elle a peut-être plus d’avenir pour des fibres qui, comme le lin, présentent encore bien des difficultés lors du blanchiment, demandent encore des expositions sur prés et un temps relativement long pour le résultat à atteindre.
- Les accidents de fabrication présentent toujours un grand intérêt. 11 n est pas toujours très facile d’en trouver la cause, et par suite d’y remédier.
- Souvent il faut de nombreuses recherches patientes, un peu de chance aussi, pour trouver le siège du mal.
- Un accident de fabrication dû. au chlorure d’aluminium est relaté par M. Albert Scheurer, et montre suffisamment quels désordres peut occasionner une petite défectuosité dans l’ins-
- tallation et ce qu’il faut de sagacité et de travail pour porter remède au mal (1).
- Laine
- Depuis le grand essor qu’a pris l’article mousseline laine, le blanchiment de la laine est devenu dans la plupart des fabriques une opération importante.
- Le blanchiment se fait toujours à l’acide sulfureux, mais avant d’être blanchie, la laine a besoin d’être dégraissée. Cette opération peut être faite, soit au savon,soit à l’eau oxygénée.
- La mousseline laine passe d’abord dans une machine à laver dans de l’eau de 55 à 60° C., pour la débarrasser du parement et la mouiller, puis elle est savonnée à 40-45° C. dans un deuxième clapot à trois compartiments, dans le premier à raison de 4 grammes de savon par litre et addition d’un peu de carbonate de potasse, dans les deux autres à raison de 2 g ammes de savon par litre.
- La laine ainsi dégraissée passe maintenant au blanchiment.
- Dans la plupart des fabriques, le dégraissage se pratique plutôt à l’eau oxygénée.
- Voici comment on r rocède.
- La mousseline passée en eau chaude pour la débarrasser du parement est foulardée dans le baiu suivant :
- 1 1. eau oxygénée à 10 volumes.
- 7 1. eau.
- 1|4 silicate de soude20°.
- La quantité d’eau doit être diminuée (à 5 ou 3 litres p. c.) lorsqu’on a des tissus plus épais que la mousseline laine, ou que l’eau oxygénée titre moins de 10 volumes.
- Les tissus sont enroulés et abandonnés 24 heures, puis on les lave.
- Le blanchiment peut être effectué, soit à l’acide sulfureux gazeux dans des chambres appropriées, soit, ce qui se pratiqu e beaucoup, au bisulfite de soude ou à l’acide sulfureux en solution aqueuse.
- Après passage dans le bain blanchisseur bisulfite de soude à 6* B. par exemple, on empile les pièces 24 heures, pour permettre à l’acide sulfureux d’agir, puis on les lave fortement.
- Les pièces sont maintenant blanchies et subissent les différentes opérations nécessaires avant l'impression* dont la plus importante est le chlorage, opération sur laquelle nous aurons encore l’occasion de revenir lors de l’im -pression.
- D’après G. Dommergue l’hydrosulfite de soude employé en place d’acide sulfureux donnerait d’excellents résultats pour le blanchiment et s’emploierait en grand depuis plusieurs années (2).
- (A suivre).
- (1) Reçue cle la Teinture 1890, p. 61.
- (2) Revue de la Teinture 1890, p. 95.
- APPAREIL
- A VAPORISER CONTINU
- Nouveau type MATHER et PLATT
- La nouvelle modification apportée par MM. Mather et Platt, dans les machines continues à vaporiser, consiste notamment en ce que les barres ne sortent pas de l’appareil, et conservent ainsi la température qu’ils ont acquise.
- La disposition générale est la suivante :
- Des barres libres portant à leurs extrémités des collets fixes, sont disposées horizontalement les unes à côté des autres sur des rails dans la partie supérieure d’une chambre alimentée de vapeur, d’air chaud ou d’un autre fluide actif, les collets sur les barres maintenant entre celles-ci des intervalles déterminés.
- Une chaîne sans fin se déplace sur chaque côté de l’appareil au-delà des extrémités des barres, passant le long du sommet, puis descendant à l’une des extrémités, longeant le bas et remontant à l’autre extrémité de l’appareil. A cette chaîne sont fixés à des intervalles des dispositifs convenables pour saisir et porter les extrémités des barres. A l’extrémité antérieure de l’appareil, la chaîne dépose la bar~e qu’elle a montée avec elle du fond, puis toutes les barres poussées par une came ou autrement avancent de la largeur d’une d’elles.
- La barre la plus éloignée à l’extrémité postérieure de l’appareil étant ainsi poussée sur les extrémités des rails, tombe dans une position où elle reste engagée avec un des dispositifs de la chaîne. De cette manière, ladite barre est amenée vers le bas à l’extrémité de la chambre, puis conduite en arrière le long du fond et remontée sur le devant pour être déposée de nouveau sur les rails et se déplacer du côté de devant avec les autres barres.
- Le tissu est conduit par des rouleaux entraîneurs près de la barre sur le devant et descend en formant une boucle dans la chambre, suspendu entre la première barre de la rangée et la nouvelle barre déposée par la chaîne, il se forme alors des plis, l’un après l’autre, dans le tissu et ces plis avancent vers l’extrémité de la chaîne où le tissu est retiré des barres successives par des rouleaux entraîneurs ou autrement.
- Ces barres sont néanmoins mobiles et peuvent ê re facilement retirées de l’appareil pour les nettoyages ou les réparations.
- Cette modification constitue un perfectionnement des appareils à vaporiser, qui a son importance.
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- TEINTURE DE LA SOIE
- en teintes solides
- PAR DÉVELOPPEMENT DE LA PRIML’LlNE Brevet Rusconi frères, de Milan
- Dans ce procédé, le jaune de primuline employé jusqu’ici pour teindre le coton, est appliqué à la teinture de la soie-, il s’y transforme comme sur le coton, mais donnerait ses nouvelles teintes plus résistantes qu’avec ce dernier.
- On sait en effet que la primuline donne un jaune très solide sur coton, mais que les nuances rouges qu’on obtient par sa transformation sur fibres so it loin de posséder la même
- solidité.
- Pour réaliser ce procédé sur soie, on commence par passer celle-ci dans une s lut ion de colle commune de poisson à 8 grammes par litre d’eau-,la température ne doit pas dépasser 20* G. et l’immersion est d’une heure.
- On tord alors avec force et on passe dans un bain acidulé par l’acide chlorhydrique. On plonge ensuite la soie dans un bain mordant (A), on tord, lave et tord de nouveau. Puis on diazote au bain (B), qui doit être maintenu constamment froid par de la glace ajoutée au bain. Après des lavages soignés, on développe dans le bain (C) maintenu froid. On lave avec grand soin, et ravive par l’acide acétique, et après ravivage, on peut appliquer un savonnage.
- A) Bain mordant pour teintes légères. —
- Le bain devra être composé d’eau et de savon seulement à une température presque tiède et contenant de la primuline comme base colorante. L’immersion doit durer le moins possible et être faite avec le plus grand soin.
- Pour les teintes moyennes, le même bain
- peut servir, chauffé à 50-Pour les teintes foncées, on prend de 0 à 15 O^O de chlorure de sodium et de 0 à 15 0|0 de chlorure d’ammonium du poids de la soie, et nn emploie des cuves de cuivre. La durée d’immersion est de une heure, à la température de 100- C.
- B) Bain de diazotation. — Ce bain est composé de 0 à 8 grammes de nitrite de soude •et de 0 à k grammes d’acide acétique ou chlorhydrique ou sulfurique pour 1,000 grammes d’eau. Après diazotation, on développe la couleur. Pour cela, on emploie les amines, dia-raînes, phénols, etc. En additionnant de safra-nine véritable, on peut obtenir des teintes avec addition de bleu. Les combinaisons binaires et ternaires des produits de développement augmentent avec la variété des nuances qui sont modifiées par l’ordre d’application des développateurs.
- C) Bain développateur. — Ainsi, on peut composer un bain avec 50 0/0 de â-naphtol et -a «-A j» ./cn„.;no Tn Pilleur obtenue avec
- ce mélange sera rougeâtre si on ajoute d’abord le i-naphtol, puis la résorcine ; en intervertissant l’ordre des produits, on obtiendra une nuance grisâtre, le mélange donnera une couleur moyenne.
- La modification du procédé coton appliqué à la soie, ne réside, en définitive, que dans la préparation préalable à la colle de poisson.
- TRAÇAGE DE LA MOIRE
- Procédé H. Faisant
- TEINTURE
- PAR DES SELS MÉTALLIQUES
- Brevet de M. E. Odenrheimer.
- Ces procédés complètent ou remplacent celui du même autenr, dans lequel il proposait l’emploi des sels d’or en teinture et en impression (Revue de la Teinture, 1893, p. 2), mais, comme lui aussi, iis n’ont qu’un intérêt
- théorique.
- L’auteur emploie ici les sels d’argent, d’u-rane et de chrome, et les applique à la teinture des textiles, du cuir, du papier, du bois, de la corne, etc. ; le procédé consiste soit à imprégner le textile ou la substance à teindre avec un des dits sels, soit à imprimer le sel dissous dans un épaississant convenable, et à soumettre l’objet ainsi préparé à la pression de surfaces chauffées, avec ou sans le concours de substances réductrices.
- Sels d'argent
- Soit un tissu par exemple imprégné ou imprimé avec une solution de sel d’argent. En le soumettant à l’action de gaz réducteurs comme l’hydrogène phosphoré ou l’hydrogène contenant des traces d’hydrogène phosphoré ou arsénié, l’argent se dépose à l’état métallique. En passant ensuite l’étoffe entre les cylindres chauffés d’une calandre, après l’avoir au besoin albuminée, on réalise l’union plus intime de l’argent avec le tex'ile.
- Sels durane
- En soumettant une étoffe imprégnée ou mi-primée avec un sel d’urane à la pression de surfaces chauffées, il se développe une belle et intense coloration jaune qui vire à 1 ’orange par l’action des alcalis.
- Sels de chrome
- En opérant de même avec un sel de chrome avec addition d’un réducteur comme la glycérine, on obtient des nuances vertes à basse température, brunes à température plus élevée.
- M. Odenrheimer peut aller loin dans cette voie; il lui reste encore pas mal de métaux coûteux à utiliser (platine, palladium, cobalt, cadmium, mercure, bismuth, etc.), mais l’industrie ne l’y suivra pas.
- La Revue de la Teinture (1892, p. 83) indiqué la méthode de M. Ploton pour le *’ra çage de la moire au moment du passage* au cylindre. Voici un autre procédé pour le mê me objet publié par VIndustrie textile :
- La moire est obtenue, comme on le sait par le calandrage de deux pièces d’étofD api pliquées l’une sur l’autre, et les effets à oh. tenir sont préparés sur deux pièces par un certain déplacement de la trame obtenue sur les bandes longitudinales parallèles, en faisant frotter le tissu sur les bords d’une règle ondulée.
- Cette opération est désignée sous le nom de traçage et l’appareil qui le produit est ordinairement disposé de la manière suivante Sur un châssis placé devant une croisée sont disposés deux rouleaux : sur le rouleau placé au bas du châssis sont roulées les deux pièces d’éroffe qu’il s’agit de tracer et qui remontent afin de s’enrouler sur le rouleau supérieur mû par un moteur quelconque. Des rouleaux intermédiaires servent à diriger S’étoffe. A hauteur convenable, une règle est fixée au châssis, de manière à ce que ses deux bords viennent frotter chacun sur une pièce ; cette règle étant ondulée, produit sur chaque pièce des bandes longitudinales, parallèles et rectilignes, dans lesquelles la trame se trouve légèrement déplacée -, ces bandes 1 produisent au calandrage des effets de moire J variables suivant le profil donné à la règle.
- M. Faisant donne à la règle, fixe juqu’ici, un mouvement régulier de va-et-vient dans le sens de sa longueur, de manié e à obtenir, au lieu de bandes rectilignes, des bandes ondulées en lignes courbes 00 brisées, dont les ondulations seront plus ou moins longues, suivant la vitesse du mouvement, ce qui permet d’obtenir de nouveaux effets de moire suivant ces li mes.
- En combinant les mouvements de va-et-vient de deux ou plusieurs règles semblables, on pourra de même obtenir des bandes non parallèles dont la réunion pourra former une infinité de figures, régulières ou non, produisant des effets de moirage complètement nouveaux et variables à l’infini.
- Les mouvements mécaniques propres à donner à la règle et aux règles un mouvement régulier de va-et-vient sont nombreux et faciles à imaginer, ils seront pris de préférence sur l’un des rouleaus intermédiaires conduits par le tissu à sa vitesse même ; afin que les ondulations produites par le déplacement de la règle soient les mêmes du commencement à 1 la fin de la pièce. Ce rouleau est ordinairement celui d’en bas, et il sera épinglé pour ' - - » 1 ---x„„i;x,omDnt nar lfi tisSU•
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- REVUE SOMMAIRE
- DES BREVETS D’INVENTION
- Teinture mécanique au moyen des alizarines et autres colorants insolubles à mordant
- Par MM. F. Erbàn et L. Specht
- Les auteurs assurent que les couleurs insolubles à mordant, qui par leur insolubilité ne peuvent être utilisées dans les machines à teindre, et notamment les alizarines, peuvent cependant teindre à fond les textiles, lorsqu’elles sont employées en solutions alcalines et sans compression.
- Quelque soit l’état du textile brut, en rubans de filature, en fils sur bobines, en tricots ou tissus, on l’imprègne d’abord par pression ou par aspiration, avec une solution obtenue en dissolvant les couleurs désirées dans la quantité appropriée d’un alcalin, sans qu’il soit du tout nécessaire d’une opération préparatoire pour ouvrir, dévider, etc., la matière textile ; puis on la sèche ou on la vaporise ; on la traite ensuite avec les mordants nécessaires et on termine le fixage de la couleur par un vaporisage.
- Pour teindre en rouge turc, par exemple, on traitera la fibre en canettes, bobines, pièces, rouleaux, etc., sans la développer au préalable, par un bain monté avec Alizarine R. X.en pâte à 20 0/0 14kil. 080
- Ammoniaque.................. 3 lit. 500
- Huile pour rouge turc.... 9 — 600
- Eau........................ 50 — 200
- On imprègne à froid, en faisant agir successivement dans l’appareil le vide et la pression. Après avoir essoré pour enlever l’excès de liqueur, on sèche à la chaleur.
- On passe ensuite dans un appareil analogue pour mordancer avec un bain forme de :
- Acétate d’alumine à 10° B .... 7 lit. 300
- Acétate de chaux à 10° B.... 3 — 650
- Eau......................... 45 — 200
- Après essorage, on vaporise durant 1 à 2 heures à 1 ou 2 atmosphères. On avive, s’il est nécessaire, pour augmenter la vivacité de la couleur.
- Ce mode de solubilisation des colorants est intéressant à vérifier.
- Machine à ramer les tissus Par M. A. Côte
- 11 s’agit d’une modification dans les rames sans fin. Au lieu des chaînes qui entraînent le tissu, M. Côte emploie les mâchoires ou pinces du métier de St-Quentin; ces pinces sont reliées et articulées entre elles, de manière à constituer des bandes brisées fermées, comme une chaîne sans fin.
- Aux deux bouts de la machine, ces bandes s’appliquent sur un tambour dont la rotation leur imprime le mouvement de cheminement.
- Le reste de la machine est suivant fa construction habituelle des rames continues.
- Procédé pour imperméabiliser les tissus, les fibres textiles et les papiers Par le Dr J. Holfert , à Berlin
- Cette invention a pour objet une application pratique de la réaction de l’aldéhyde formique sur la gélatine. On imprègne des tissus, fibres textiles, papi?rs ou cartons, avec des solutions de gélatine, et on les expose e nsuite à l’action de l’aldéhyde formique, soit dissous, soit à l’état gazeux.
- La gélatine se transforme en composés insolubles et forme une sorte de vernis qui rend les étoffes, fibres ou papiers, imperméables à l’eau.
- (Brevet allemand).
- Teintures à reflets des tissus poilus Par M. Errari
- Ce procédé s’applique aux tissus et feutres en pièces et aux objets confectionnés, etc.
- Son point spécial est qu’il permet d’obtenir sur des fonds d’une teinte foncée des reflets d’une couleur plus claire, ce qui ne pourrait avoir lieu par teinture.
- Pour obtenir des reflets clairs superposés à des teintes foncées, il ne faut employer que des couleurs opaques.
- On prend, soit un tissu pelucheux, soit un feutre déjà teint d’une nuance quelconque, ou même écru, et on le fixe sur une planche verticale. On lui rebrousse le poil au moyen d’une brosse et, à l’aide d’un pulvérisateur, on y insuffle une couleur quelconque broyée à l’huile siccative ou à l’essence. Cette couleur a été au préalable diluée dans environ vingt fois son volume d’essence de pétrole (ou toute autre essence volatile dissolvant les huiles), de façon à la rendre plus apte à être entraînée par insufflation.
- La peinture ainsi envoyée sur le tissu s’accroche aux poils en saillie et laisse le fond à peu près intact.
- Conséquemment, si l’on a insufflé de la couleur rouge (cela à titre d’exemple), sur un feutre teint en vert, on obtient par ce procédé un feutre vert à reflets rouges.
- Par teinture, le même effet serait impossible, car si l’on insufflait par exemple de la fuchsine dissoute sur un fond vert émeraude, on n’arriverait qu’à le salir et non à lui donner le reflet rouge pur désiré.
- 11 est évident qu’en interposant un cache ou patron découpé entre l’étoffe et le jet pulvérisé, on obtiendrait des dessous reproduisant en reflet les découpures. C’est, dans ce cas, une espèce d’impression à reflets.
- Composé détergent pour blanchissage et dégraissage Par MM. William frères
- L’invention consiste dans une poudre ou composé détergent destiné au blanchissage, au dégraissage et au nettoyage, et qui est
- formé de carbonate d’ammoniaque, de préférence finement pulvérisé et qui peut être employé seul ou mélangé avec du savon granulé ou autre, ou encore avec les carbonates des alcalins fixes.
- Les auteurs le substituent à l’ammoniaque liquide, à l’emfloi duquel ils voient des dangers ....
- Pour l’usage, on fait dissoudre une petite quantité dans l’eau bouillante, qui met en liberté une grande quantité du gaz acide carbonique combiné. Le liquide obtenu peut être employé chaud ou refroidi et peut être additionné d’eau.
- Machine à brosser et nettoyer les étoffes et les autres matières analogues Par M. Carl Scharrer
- L’appareil est caractérisé par un mécanisme de battage composé de tiges batteuses qui sont fixées à des axes rotatifs, et qui, lorsque les axes tournent, sont lancées contre le tissu à nettoyer ; par des brosses rotatives agissant sur les deux côtés du tissu et rejetant les impuretés dont elles le débarrassent, dans les collecteurs de poussière communiquant avec un aspirateur d’air; par des soufleurs en forme de tuyères, situés l’un vis-à-vis de l’autre, entre lesquels on fait passer le tissu, etc.
- C’est un ensemble complet destiné à un travail suivi et fait en grand.
- Solution et appareil pour l'imperméabilisation des tissus
- Par M. F. Eckstein
- La solution est un collodion ainsi composé :
- Fulmi-coton soluble............ 24 parties
- Térébenthine................... 18 —
- Résine......................... 10 —
- Alcool et éther............... 300 —
- Soufre.......................... 1 —
- Huile de ricin................. 36 —
- L’appareil consiste en un jeu de rouleaux faisant plonger le tissu dans un bac contenant de l’eau ou une essence pour l’humecter sur le côté à enduire, puis dans la cuve au collodion, puis d’une règle-râcle pour égaliser la couche d’apprêt, et enfin de cylindres sé-cheurs.
- Ainsi, avant d’appliquer le collodion, le tissu est humecté avec de l’eau ou de l’alcool ou « autre esprit ».
- Dispositif pour rabattre et lustrer le poil des tissus unis ou façonnés, afin d’obtenir des bandes ayant l’aspect de la fourrure naturelle
- Par M. F. Bartels
- La fourrure naturelle présente cette double particularité caractéristique, que son poil est couché et qu’il est très brillant.
- Le poil des galons ou bandes en imitation est droit après le tissage ; il y a donc lieu de le
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- rabattre dans un même sens, de façon à lui conserver d’une façon durable cette position, tout en lui donnant le lustre du même coup. A cet effet, les bandes portant le poil sont tirées à travers un canal lisse en laiton, bronze ou autre matière, maintenu à une température uniforme sur toute la longueur.
- Par suite de la compression et de l’action simultanée de la chaleur, que subit la bande lors de son passage à travers ledit canal pendant un temps assez long, le poil conserve sa position rabattue et reçoit en même temps le brillant de la fourrure naturelle... ou à peu près.
- Fabrication nouvelle de tissus changeants de deux nuances, au moyen de l'impression Par M. G. Mathias
- Les glacés ou tissus changeants de deux nuances,appelés en ce moment « Loïe Fuller », s’obtiennent par la combinaison d’une chaîne et d’une trame de couleurs différentes.
- M. Mathias la produit par une coloration superficielle du duvet d’une étoffe de couleur unie.
- On atteint ce résultat par l’impression d’une seconde nuance, et on imprime, de préférence, avec de l’encre d’imprimerie employée pour l’impression typographique en couleur. On applique celte encre sur les tissus au moyen des rouleaux généralement usités dans l’im primerie. La couleur dont le rouleau est chargé peut être appliquée directement par ce rouleau sur l’étoffe, ou à la planche.
- Le rouleau, chargé superficiellement d’encre d’imprimerie, vient, en passant sur le tissu, en atteindre et imprimer seulement le duvet et, en donnant à ce duvet une couleur différente de celle du tissu lui-même, produire l’effet changeant. D’autre part, l’effet changeant est plus accentué que dans les tissus mentionnés au début, pour le velours particulièrement, car, dans ces tissus, le fond de couleur différente est presque entièrement caché par le duvet lui-même, très serré dans ces étoffes.
- Et le moyen est économique.
- Procédé de préparation de boules colorantes contenant à la fois la couleur et le mordant nécessaire pour la fixer.
- Par J. E. Strohsciiein, à Berlin Ce procédé consiste à former des boules, avec la matière colorante et une substance agglutinante convenablement choisie, malaxée avec la couleur et une quantité d’eau ou d’un autre véhicule, suffisante pour réduire le mélange en une pâte que l’on peut mouler ; les boules sont enrobées dans un tambour tournant avec le mordant approprié. Inversement, on peut faire adhérer la couleur sur un noyau formé d’agglutinant et démordant. (Brevet allemand).
- — Et que gagne-t-on à cela ?... L’impossi-
- bilité de varier son bain suivant les besoins de l’échantillonnage.
- Appareils pour laver, imprégner et teindre des fils à l’état enroulé Par MM. Linkenbach et Holzhauer Cet appareil consiste dans deux récipients reliés l’un à l’autre et destinés à recevoir la matière à traiter ; le liquide servant à imprégner, à teindre, laver, etc., la matière, est refoulé de préférence au moyen de la vapeur sous pression, alternativement d’un récipient dans l’autre, de sorte que le fil est toujours traversé par le liquide, tantôt dans un sens, tantôt dans le sens contraire.
- Afin de recevoir les plateaux à bobines, les récipients ont des fonds doubles et communiquent entre eux par dessous, tandis que les parties supérieures des récipients portent des organes de fermeture à l’aide desquels les récipients peuvent être reliés à des pompes à air ou autres moyens de refoulement et d’aspiration des liquides, de façon à les faire circuler dans les deux récipients et à travers le fil, en renversant alternativement la marche.
- Système dépaillage des étoffes au moyen de l'acide chlorhydrique gazeux Par M. E. Béranger
- Cette invention se rapporte à un système d’épaillage des étoffes par l’acide chlorhydrique gazeux, à l’aide d’on vaporisateur distribuant le gaz sec dans l’appareil.
- L’appareil à carboniser est complètement clos; le tissu, avant son entrée, est séché soit en le faisant passer sur des cylindres chauffés, disposés à l’entrée de l’appareil, soit par circulation dans une étuve également située en avant de l’appareil.
- Afin de pouvoir assurer l’étanchéité complète de l’appareil, on se sert de deux tabliers sans fin, en molleton, qui viennent entourer la moitié de la surface des rouleaux d’entrée et de sortie du tissu.
- Le tissu, après avoir passé sur les cylindres sécheurs, se rend sur le rouleau d’entrée situé en contre-bas et qui l’introduit dans l’appareil, il circule dans celui-ci à l’aide d’un dispositif à rouleaux supérieurs et inférieurs chevauchés qui lui fait parcourir le plus long chemin possible et, durant ce parcours, y est soumis à l’action de l’acide chlorhydrique arrivant d’un vaporisateur, et, finalement, quitte l’appareil par le rouleau de sortie placé au même niveau que celui d’entrée, à l’opposé de ce dernier.
- Le gaz est, soit aspiré à l’intérieur et refoulé sur les doubles du tissu, soitj dégagé librement dans l’appareil à la sortie du vaporisateur.
- A la partie supérieure de l’appareil est établie une prise d’air destinée à enlever les gaz ayant déjà servi.
- La température dans l’appareil varia entre 80 et 120°, et est fournie par une rangée de
- aua i.ijduudge intercalée entre le .
- d’entrée et celui de sortie, ou par touta *!" moyen. uut autre
- Machine pour mesurer et plier les tissu en pièces
- Par M. Samuel Cook
- Cette invention vise un perfectionnement aux machines servant à plier les tissu* très marchandises, pour en former une i au moyen de couches de longueur déterm^n/ à volonté.
- Dans celte machine, M. Cook emploie de distributeurs d’étoffe à mouvement de va S vient horizontal, qui conduisent l’étoffe alte ' nativement d’un bout de la table à l’autre vue de la laisser dans une pince ou sous une pince convenable, qui retient le pli de l’étoffe lorsque le distributeur se retire et qui e
- même temps, maintient fermement sur la table
- de la machine les couches déjà formées.
- Pour régler la machine en vue d’obtenir des couches de longueurs différentes, les supports qui règlent l’écartement des pinces sont placés en face des repères ou marques portées par la machine, et l’on peut y adapter un compteur enregistrant le nombre de courses du chariot
- Procédé pour le blanchissage et l'apprêt des rideaux, tulles, mousselines, etc.
- Par M. Liraüd Garoby
- Ce précédé de blanchissageetd’apprêtspour tissus légers, consiste d’abord à passer les marchandises dans de l’eau chaude pour enlever l’apprêt ; puis, à les tremper dans une dissolution de lessive additionnée de résine (colophane).
- Apsès séchage, le tissu est soumis à un nouvel apprêt constitué par du sulfate d’alumine, de la paraffine et de la glycérine. On ajoute aussi un peu de kaolin ou du sel de zinc.
- C’est l’apprêt que le brevet semble principalement viser.
- Impression de peintures décoratives sur toile de coton et autres tissus
- Par MM. Bulffer et ses fils.
- Dans certains genres d’impression de peintures décoratives sur toi’e de coton et autres tissus imitant l’aspect des tissus peints à la main, on se sert de couleurs à l’huile semblables à celles employées par les peintres.
- 11 faut alors soumettre le même tissu à plusieurs impressions successives et laisser sécher la couleur à l’huile appliquée à l’une des impressions, avant de pouvoir soumettre le tissu à une nouvelle impression.
- Pour supprimer cet inconvénient, les brevetés ont imaginé un procédé dans lequel, au lieu d’imprimer sur le tissu des couleurs à l’huile, on y imprime des couleurs à la gomme et qu’on fixe seulement ultérieurement ces couleurs par une application unique d’huile, additionnée oa non de siccatifs convenables,
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- par-dessus les couleurs précédemment imprimées.
- En résumé, le procédé consiste à imprimer sur le tissu des couleurs à la gomme (de préférence à la gomme adragante), et aies recouvrir par un vernis gras.
- Machine à dérompre les tissus Par MM. Perrin et Martinan
- Le principe de l’invention consiste dans l’emploi d’aspérités de volume variable, produites par une pression d’air ou de liquide exercée dans un récipient en caoutchouc, lequel récipient est placé a l’intérieur d’une enveloppe métallique percée de trous. La pression fait surgir les aspérités et cela en propor-tiori de son intensité.
- Dans cette machine de dérompage, on complète le rôle desdites aspérités par des cylindres lisses en caoutchouc également gonflés à pression ; leur fonction est d’obliger l’étoffe de bien s’imprimer sur les aspérités et d’en recevoir ainsi tout l’effet utile.
- Bain fixateur pour teinture Par M. et Mme Lepaulard
- Les sieur et dame Lepaulard ont découvert un fixateur universel pour toutes couleurs et tous tissus, et qui, de pl:s, permet d’éviter les opérations habituelles de désuintage, décreusage, blanchiment,les bains acides, etc.
- Cette merveille se compose de :
- Eau distillée.................. 100 parties
- Bi-chrômate..................... 40 —
- Carbonate de soude.............. 30 —
- Acide sulfurique................ 34 —
- Fécule.......................... 30 —
- Faire dissoudre à chaud les matières solides dans l’eau distillée, et ajouter l’acide sulfurique. Le bain prenant une couleur verdâtre est prêt à être employé.
- Pour l’emploi, on verse une quantité ad hoc{?) dans l’eau devant dissoudre les couleurs d’aniline ou autres produits, et le bain se trouve préparé pour l’usage -, de cette façon, on obtient à petits bouillons toutes les couleurs. — C’est simple et commode î
- Procédé et appareil pour la teinture continue du coton et autres textiles sous forme de cardes ou de mèches de bancs à broches, Par M. Diego Mattir
- Dans ce système, l’appareil se compose de deux ou plusieurs groupes comprenant chacun un injecteur et plusieurs couples de rouleaux presseurs placés au-dessus de bacs au-pelés à recueillir le liquide exprimé par les rouleaux.
- Le cylindre inférieur de chaque couple de rouleaux presseurs présente sur sa périphérie une gorge rectangulaire destinée à recevoir le ruban et dont le fond est garni de caoutchouc ; les cylindres presseurs du dessus s’engagent, sous l’action d’un système de contrepoids ou de ressorts dans les gorges des cylindres inférieurs correspondants.
- Les injecteurs communiquent à l’aide de tubulures et de tuyaux en caoutchouc, avec des réservoirs surélevés contenant le liquide tinctorial.
- Noir fixe sur matières laineuses Par M. Amend
- On fait une solution de 20 grammes d’acide chromique et 20 grammes d’acide chlorhydrique, avec une quantité d’eau suffisante à une température de 20 à 30* C. pour l’immersion complète de 500 grammes de laine.
- On enlève ensuite l’excès de liquide, et quand cette opération est terminée, on trempe dans une dissolution d’eau amine, toluidine, aniline, etc., faite avec 50 grammes d’amine par 500 grammes de laine ou une quantité correspondante d’un sel de l’amine employée et d’un oxyde métallique ; le sulfate ferrique donne de très bons résultats. Une fois une certaine nua~ce obtenue, on expose à 80- C. La couleur est noir foncé.
- — C’est L oxydation de la laine, proposée sous tant de formes déjà pour la teinture en noir d’aniline.
- PROCEDES DIVERS
- ROUGE A l’aLIZARINE ET AU CONGO
- L’alizarine pour rouge est soluble dans les alcalis et peut être employée ainsi pour former des roses sur coton, qui poussent, toutefois, fortement au violet.
- Afin de corriger ce reflet et d’augmenter la hauteur du ton, on peut faire un remontage au Congo dans le même bain.
- L’échantillon ci-dessus a été teint avec : Alizarine S X en pâte 20 0i0.. 5 0i0
- Soude caustique à 40°....... 10 —
- Alun........................ 4 —
- Rouge CoDgo 271 (Ruch) .... 3 —
- Lisser une demi-heure à 80-90 degrés, puis ajouter au bain :
- Craie (Blanc de Meudon) .... 1 0^0
- Lisser encore une demi-heure à même température.
- Donner un savon tiède et rincer.
- Le bain non épuisé est renforcé en colorants et en alun pour une nouvelle passe.
- Ce rouge est d’assez bonne solidité, mais il ne satisfait pas à l’épreuve de l’acide sulfurique exigée pour certaines fournitures administratives, le Congo virant au bleu.
- JAUNE CANARI
- teinte métallique
- a-.
- Cette teinte est en usage pour certains articles de lingerie d’ameublement, tels que stores intérieurs, housses de meubles, etc.
- Nous l’obtenons par dépôt d’oxydes métalliques, qui sont absolument insensibles aux rayons lumineux, suivant le principe que nous avons établi pour la teinte beurre de notre précédent n°.
- Nous avons employé pour l’échantillon (1 kil.) :
- Permanganate de potasse.... 1 gr.
- Rouille liquide à 45°.......... 30 —
- Sulfate de cuivre.............. 30 —
- Eau (bain large).......... 20 à 25 lit.
- Teindre à froid, en lissant de temps à autre, pendant deux à trois heures, alors même que la teinte rouge du permanganate a disparu.
- A peine est-il besoin de rincer : donner cependant un court rinçage froid.
- VERT BRONZE
- sur coton
- Un pied de cachou de Laval donnant un fond d’une grandesolidité, recouvert de Bleu Congo, qui a aussi, quoiqu’à un degré moindre, ses qualités de résistance, produit la teinte ci-dessus qui peut être classée dans les bons teints.
- Opérer comme suit :
- Cachou de Laval............... 5 0[0
- Eau........................... 10 lit.
- par ki). de coton.
- On teint ainsi en bain court à 50-60°. La couleur se tire rapidement, et à cause de cela, il est bon de ne l’ajouter au bain qu’en plusieurs fois. Teindre en 20 à 30 minutes, et au milieu de ce temps, ajouter au bain un peu de sel marin.
- Rincer à l’eau simple, puis à une eau un peu acidulée à l’acide sulfurique ou chlorhydrique, puis encore sur eau simple (1).
- Ce fond est remonté avec :
- Bleu solide Congo............ 2 0j0
- Cristaux de soude............ 10 —<
- Entrer à chaleur de la main, et pousser au bouillon, jusqu’à teinte voulue (2).
- Les bains de cachou et de congo ne se tirent pas à fond et sont utilisés pour les passes suivantes.
- VIOLET FONCÉ
- sur ci
- (1) Pour plus de détails sur l’emploi du cachou de Laval, voir Revue de la Teinture, 1890 p. 97.
- (2) Voir pour l’emploi du Bleu Congo la Reçue de la Teinture, 1893, p. 68.
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- Suivant le même principe que ci-dessus, on obtiendra des gros violets ou paliacas, en donnant le même pied de cachou de Laval, et terminant en Brun diamine V.
- L’opération et les dosages sont en tous p oints semblables.
- TEINTES SUR MÉLANGES LAINE-ET*COTON
- d'après le « Farber - Muster - Zeitung » Bordeaux En un bain, avec :
- Congocorinthe G'......... 2,5 0\0
- Sulfate de soude, 5 gr. par litre du bain. On entre à 70 degrés centigrades, on manœuvre le tissu trois quarts d’heure à cette température, puis on teint une heure au bouillon. On laisse refroidir à 70 degrés centigrades,
- puis on ajoute dans le bain ••
- Congocorinthe G - • ♦ • 0,3 0[0
- Benzopurpurine 4 B 0,9 —
- On rentre, on manœuvre encore une demi-
- geure à 70 degrés centigrades, puis on sort,
- on rince.
- Gris-ardoise
- On entre à 60 degrés dans un bain de :
- Carmin d’indigo 500 gr.
- Azocarmin 30 —
- Violet acide 6 B 5 —
- Sulfate de soude 42 kil.
- Acide sulfurique 4 —
- On donne un bouillon jusqu’à unisson, on rince, puis on passe au jigger dans un bain de :
- Sumac........................ 8 kil.
- On y tourne deux heures ; on donne un passage en eau pure, puis on donne quatre tours dans un bain de :
- Nitrate de fer............... 2 kil.
- et quatre à six tours dans un bain de :
- Emétique..................... 50 gr.
- On lave. On teint enfin avec :
- Bleu solide, R................ 40 gr.
- Bleu méthylène................. 8 —
- Acide sulfurique............ 1/10 de lit.
- Les proportions indiquées se rapportent à 8 pièces.
- Teintes mode
- On teint la laine au bouillon jusqu’à unisson
- convenable avec :
- Carmin d’indigo................ 30 gr.
- Jaune solide.................... 5 —
- Orangé II....................... 2 —
- Sulfate de soude............... 10 kil.
- Acide sulfurique................ 3 —
- Puis on passe au jigger, six tours avec ;
- Cachou de Pégou............. 300 gr.
- Extrait de sumac............ 2/10 délit.
- Et, après un bain d’eau, quatre tours avec : Nitrate de fer.............. 1/2 kil.
- Et)fin, quatre tours avec :
- Acide chlorhydrique.......... 4/1 Ode lit.
- On lave et on teint le coton avec :
- Auramine..................... 8gr.
- Vésuvine..................... 3 —
- On obtient ainsi un mode couleur de drap clair fort agréable. On foncera tout en virant à l’olive eu employant, pour le premier bain
- de teinture :
- Extrait d’indigo............. 200 gr.
- Jaune solide.................. 20 —
- Orangé II..................... 20 —
- Orseilline................. 20 —
- Curcuma....................... 50 —
- Sulfate de soude.......... 12 kil.
- Acide sulfurique............... 3 —
- Pour les mordançages :
- Cachou..................... 500 gr.
- Extrait de sumac........... 1/2 lit.
- Nitrate de fer................. 1 kil.
- Acide chlorhydrique........ 3/10 de lit,
- Pour le deuxième bain de teinture :
- Aramine............ 40 gr.
- Vésuvine........... 20 —
- Vert malachite...... 2 —
- ———
- CAAMBRE SYNDICALE PARISIENNE
- DES
- TEINTURIERS-DÉGRA1SSEURS
- Communication du ministère Hn
- ZTrelalive à la prochaine «posmôn Z:
- Lettre d’un confrère au sujet d’un arnVi abîmé au nettoyage à sec (des motifs en ' luloid ou en caoutchouc dissous dans la h zine). Le client est-il en droit de une indemnité? réclamer
- Les avis étant très partagés, le Comité „ croit pas devoir donner une opinion ferm qui d’ailleurs pourrait être mal à propos nri pour base d’appréciation et occasionner h^ différends. aes
- Lettre de M. Lorphelin, membre corremn dant, demandant un bon nettoyeur et se ni •" gnant qu’une lettre de lui adressée à l’Unio* Nationale soit restée sans réponse, malgré l’envoi d’un timbre ; il lui sera répondu que
- sa demande est inscrite au registre de place.
- ment, et que l’Administration lui fera connaître directement les adresses des ouvriers oui se présenteraient.
- M. Giraud, membre correspondant de Lausanne, fait plusieurs propositions intéressantes, notamment sur la fabrication, commandée en commun par plusieurs confrères, des prospectus, des factures, etc., qui libellés de même façon, adresses seules différentes reviendraient à un prix peu élevé, vu la grande quantité confectionnée d’un seul coup. Son
- Séance du 15 janvier 1894.
- Présidence de M. Jolly.
- La correspondance donne lieu aux résolutions et communications suivantes :
- Admission à l’unanimité de M. Carpentier, teinturier à Amiens.
- Secours de 30 francs, à raison de 5 francs par semaine à M. Menorit, ouvrier âgé de 64 ans, et doté de bons et longs états de service.
- Convocation de la Chambre syndicale des maîtres-teinturiers de Lyon, à sa réunion du 14 janvier.]
- M. Jolly a répondu qu’aucun membre du Comité ne pourrait y assister, mais que tous seraient de cœur avec nos amis, et s’associeraient aux résolutions qu’ils pourraient prendre dans l’intérêt du syndicat lyonnais.
- M. Marchand, membre correspondant, fait part de difficultés avec sa municipalité au sujet de l’écoulement des eaux de son usine sur la voie publique, et demande l’avis du Comité sur ses droits et ses obligations.
- Après un échange d’observations, M. Jolly se charge d’informer notre confrère que, n’ayant pas connaissance du texte des contrats faits par lui, le Comité ne peut se prononcer, et que, d’ailleurs, les ordonnances de police varient suivant les villes et les communes, et sont établies par les municipalités, à peu près seules juges en ces matières.
- Lettre de Mme Aüberlet, remerciant la
- projet de serge-enseigne avec écusson, déjà exposé pai lui dans le numéro de la Revue de la Teinture du 10 juin 1890, donne lieu à une longue discussion. 11 fait du reste reprendre l’étude de la proposition Barbé sur le même objet.
- Des nombreuses observations échangées ressort la difficulté de trouver un mot, un titre court désignant le teinturier qui fait lui-même son travail.
- L’idéal serait un attribut extérieur, un titre qui frappât le passant, qui fît sauter aux yeux la différence entre les magasins de teinture.
- De plus, comme le fait observer judicieusement M. Fleury, rappelant la tentative de 1890 sur ce sujet, il faudrait que la Chambre syndicale comprît tous les teinturiers travaillant eux-mêmes et par suite, ayant intérêt à la création de cet attribut.
- Or, bien des membres, plus nombreux peut-être qu’on ne pense, que cela gêneraient dans leurs relations avec leurs confrères, préféreraient se retirer de la Chambre syndicale,’qui ainsi réduite, ne représenterait plus la vérité professionnelle dans la corporation, etc.
- M. le Président insiste sur l’importance de cette question, qui a besoin d’être sérieusement étudiée sous toutes ses faces, mais qui, tout en ayant l’air de tourner dans un cercle vicieux, n’est certainement pas insoluble.
- Il en est de même de la communication de
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 11
- M. Rouchon, membre adhérent de Bordeaux, sur le délai obligatoire pour le teinturier de la garde des objets à lui confiés; ainsi que de deux nouvelles propositions, l’une pour l’élévation de tous les magasins-dépôts à la même classe que les magasins ayant machine à vapeur, l’autre pour une taxe municipale sur les serges.
- M. le Président fait part à la réunion de la généreuse donation de M. Bernard, ancien commerçant, qui s'est engagé à donner dix mille francs tous les ans jusqu’à sa mort, pour récompenser des ouvriers dignes d’intérêt. Chaque année , cette somme sera partagée également entre dix Chambres syndicales du département de la Seine, et chaque Chambre syndicale devra attribuer cette part de mille francs à l’ouvrier le plus méritant de sa corporation.
- Régime des colis postaux
- Pour compléter les renseignements conte-nos dans le procès-verbal d’une autre Chambre syndicale au sujet des colis postaux recommandés, M. Fleury donne des explications reposant sur son expérience personnelle. La loi du 12 avril 1892 a approuvé la convention passée entre l’Etat et les différentes Compagnies de chemins de fer pour le service des colis postaux. Ces Compagnies assurent la valeur des colis postaux, en cas de perte, jusqu’à 500 fr., moyennant le prix uniforme de 0 fr. 10.
- Le transport à la gare, la déclaration de la valeur, la livraison par exprès, sont représentés par des vignettes spéciales, apposées par l’expéditeur sur le colis. Ces vignettes sont en vente dans les bureaux de gares, dans les bureaux de messageries et dans certains bureaux de postes ; elles ont chacune une valeur spéciale et portent une indication bien visible qui en indique l’objet.
- Le colis postal, avec valeur déclarée, doit être scellé d’une manière quelconque qui empêche l’ouverture du paquet sans traces visibles.
- Le colis et le bulletin d’expédition doivent porter, outre le poids exact en kilogrammes, la valeur déclarée en toutes lettres et en chiffres, sans ratures ni surcharges, même approuvées ; l’empreinte du cachet qui a servi à former l’envoi doit être reproduite sur le bulletin. En somme, dans la pratique, rien n’est plus simple et plus facile à exécuter.
- M. le Président remercie M. Fleury de son intéressante communication, très utile à beaucoup de nos confrères.
- Le Secrétaire soumet au comité les comptes du dernier banquet et le comité décide que le solde disponible, 69 fr. 50, sera versé à la caisse spéciale de la Chambre.
- Sur la proposition du Secrétaire, le comité décide, en outre : 1° de convertir en quatre quarts d’obligation foncière 1891 les fonds formant la caisse de secours, afin de courir la chance de renouveler ce fond s au profit de nos
- ouvriers malheureux ; 2° de prendre, pour le compte de la Chambre syndicale, un abonnement à la Revue de la Teinture.
- 11 est ensuite procédé au tirage au sort des commissions arbitrales, qui sont ainsi réparties :
- En janvier et février : MM. Vinois et Tissier, avec M. Petit-Didier.
- En mars et avril : MM. Mars et Fleury, avec M. Morel.
- En mai et juin : MM. Orliac et Jolly, avec M. Peneau.
- En juillet et en août : MM. Barbier et Piot, avec M. Salomon.
- Emseptembre et octobre : MM. L’Huillier et Tapinier, avecM. Tabourot.
- En novembre et décembre : MM. Babillon-Marchal et Rollet, avec M. Alavoine.
- Cette longue et intéressante séance, dont les membres correspondants de province ont fourni presque tous les éléments de discussion, est alors close.
- (D’après le procès verbal de M. Babillon-Marchal, Secrétaire).
- APPLICATION
- DU
- NOUVEAU RÉGIME DOUANIER
- CAS SPÉCIAUX (11
- Soies moulinées teintes
- La question s’est élevée de savoir si les soies moulinées teintes en écheveaux de grande dimension, pour le tissage et la fabrication des tulles et des dentelles mécaniques, sont admissibles au régime des « Soies ouvrées ou moulinées » (n° 27, 4 e §), ou bien si elles doivent être soumises au droit afférent aux « Fils de soie à coudre, à broder, à passementerie, mercerie et autres teints » (n° 380, 2e §).
- Consulté à ce sujet, le Comité consultatif des arts et manufactures a déclaré que ces produits ne peuvent être assimilés aux fils spéciaux taxés sous le n* 380, et rentrent dans la classe des soies ouvrées ou moulinées qui comprend toutes les soies destinées au tissage et à la fabrication des tulles et des dentelles mécaniques, ayant ou non subi l’opération de la teinture.
- Ces conclusions ont été ratifiées par les Départements ministériels compétents.
- (Circulaire imprimée n* 2328).
- Châles de laine
- Pour la détermination du poids au mètre carré des châles de laine garnis de franges
- (1) Voir des commnnications sur le même sujet : Reçue de la Teinture, 1892, p. 22, 46, 89, 123, 138; et 1893, p. 10, 56, 102.
- non rapportées, on ne tient compte que de la surface occupée par une frange, s’il s’agit de châles à deux franges, ou par deux franges (une en chaîne et une en trame) si les châles ont quatre franges.
- Ce mode de procéder se justifie par cette raison qu’une frange ne représente que la chaîne ou que la trame et que la réunion de deux franges est, par suite, nécessaire pour former une surface correspondante des tissus pleins. (Lettre de l’Administration du 17 août 1893).
- Cordelettes de marine
- Les cordelettes en fils de lin, de chanvre et de jute écrus, tressés, ayant au moins 5 m/m de diamètre et qui sont employées à la fabri-ca tion des lignes de lochs, des drisses de pavillon et d’autres objets analogues, suivent le régime des « Cordages ou fils retors à double torsion, en lin, chanvre, jute, etc., écrus (n. 367) selon le diamètre. Les articles de l’espèce d’un diamètre inférieur à 5 m/m qui servent généralement aux usages des cordons et cordonnets sont taxés comme « Passementerie de lin ou de chanvre écrue » (n° 389, 1er §.) lorsqu’ils sont enfin ou en chanvre, et comme « Passementerie de jute » (n- 400 bis), lorsqu’ils sont en jute.
- Décision administrative du 18 décembre 1893.
- Draps feutrés et feutres pour machines, chaussures, etc.
- La loi du 11 janvier 1892 a réparti les tissus de laine à chaîne et à trame, feutrés en 3 classes savoir :
- 1° Les draps feutrés pour machines et pour pianos (n° 623).
- 2° Les draps pour l’habillement, la chaussure et autres usages analogues (n03 440 à 441 bis).
- 3° Les tissus feutrés pour la papeterie n* 623 bis).
- L’application de cette tarification ayant donné lieu à des difficultés, le comité consultatif des arts et manufactures a été appelé à déterminer les caractères distinctifs de ces différents articles.
- Le comité a proposé de baser la distinction des draps feutrés pour machines et pour pianos et des draps destinés à l’habillement, à la chaussure, etc., sur leur poids au mètre carré. Tout drap fortement feutré ou foulé, pesant 750 grammes au plus au mètre carré, teint ou non, serait considéré comme « drap feutré pour machines et pour pianos» (n* 623). Au dessous de ce poids, il rentreraitdaus la classe des a draps de laine pure et autres tissus foulés pour l’habillement et autres » (n03 440 à 441 bis).
- En ce qui concerne les tissus feutrés pour papeterie, le comité a conclu à l’adoption des ] dispositions suivantes :
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- LÀ REVUE DE LA TEINTURE
- Seraient admis comme « Tissus feutrés pour a papeterie » (n° 623 bis) :
- 1* Les manchons ou tissus feutrés circulaires, sans fin, c’est-à-dire les tissus tissés en sacs ou en pièces, puis raccordés par leurs extrémités avant foulage ;
- 2° Les tissus feutrés en pièces destinés à l’égouttage des papiers à la main et des pâtes de bois. Au lieu d’être fortement foulés et d’apparence close comme les draps feutrés pour machines, ces articles sont mous et lâches. Leur aspect rappelle celui des couvertures ou des molletons.
- 11 est bien entendu que la présente circulaire n’apporte aucune modification au régime des feutres de laine proprement dits, c’est-à-dire des feutres sans âme tissée, et résultant exclusivement de l’enchevêtrement et du foulage des fibres de laine.
- PRÉPARATION DES LAQUES
- Avec les Couleurs artificielles (1) Par M. A. M. Villon
- Ces laques ont une grande importance, car elles représentent, comme les couleurs dont elles dérivent, toute la gamme des nuances et des tons que l’œil peut imaginer. Ces nouvelles laques ont été d’un grand secours dans la coloration des papiers ; elles s’emploient, aujourd’hui, en grandes quantités.
- Leur fabrication diffère selon qu’on s’adresse aux couleurs basiques ou aux couleurs acides.
- 1° Avec les couleurs basiques, les laques sont des matières en poudres insolubles, telles que l’amidon, le kaolin, la craie, le talc, le gypse, le sulfate de baryte, le minium, spath, blanc de zinc,etc..., qui sont teintes avec ces couleurs. Ces matières sont agitées avec une solution de la matière colorante, dont elles extraient le principe colorant. Quelquefois, on ajoute des agents de précipitation à la masse. En opérant avec les carbonates, les oxydes, on n’a besoin d’aucun agent de précipitation. Avec l’amidon, on ajoute de l’alun à la solution colorante et on additionne la matière avec du carbonate de soude.
- La couleur peut être précipitée à l’état de tannate insoluble. La solution colorante est additionnée d’alun et de carmin et précipitée, ensuite, parle carbonate de soude ; il se forme du tannate d’aluminium insoluble qui entraîne la couleur et se teinte à la nuance désirée. L’alun peut être remplacé par le chlorure d’étain, l’émétique. Pour faciliter la précipitation, on ajoute du sel à la liqueur. Au lieu
- (1) Le Moniteur scientifique, n01 de janvier et février, contient un important article sur la théorie de la formation des laques.
- d’ajouter du carbonate de soude à la liqueur , on peut employer le carbonate de chaux, que l’on agite avec elle, et qui se teinte lui-même. Pour les couleurs vertes, on peut avantageusement remplacer le tannin par des cou!eurs jaunes contenant des tannins particuliers, comme le fustet, le qnercitron. Dans ce cas, le kaolin, le gypse, le blanc fixe, etc., sont agités avec une décoction de fustet ou de quercitron additionnée de carbonate de soude ; on ajoute à la masse du sulfate ou de l’acétate d’alumine, et on agile de nouveau ; il se forme une laque jaune ; la masse est additionnée d’une solution d’un vert basique qui transforme la laque en couleur verte. On obtient, ainsi, des nuances vertes très variées.
- En opérant de même avec la safranine, on obtient de beaux ponceaux.
- A la place du tannin, on peut se servir, dans certains cas, d’acide picrique comme précipitant, comme, par exemple, dans le cas de l’auramine, du bleu méthyle, du bleu lumière, du vert méthyle et du vert malachite.
- 2° Avec les couleurs artificielles acides, les laques sont des combinaisons de la coul°ur avec un oxyde donnant un sel insoluble, comme la baryte, la magnésie, l’oxyde de plomb, 1 oxyde de zinc, etc.
- Avec les couleurs azoïjues, la solution colorante est additionnée de craie et de chlorure de baryum. Ou bien on ajoute du carbonate de soude et de la craie à la solution de couleur et on mêle avec une 'solution de chlorure de j baryum. Ou encore on additionne la solution I colorante de chlorure de baryum, de la pou-I dre insoluble devant servir de support à la couleur, comme le spath, le blanc fixe, et on ajoute de l’aluminate de soude.
- Voici quelques proportions employées :
- Matières employées. I 11 m
- Spath pesant 100 » »
- Blanc fixe » 100 10
- Azo-couleur 10 15 15
- Aluminate de soude. 7,5 11,25 11,25
- Chlorure de baryum. 15 22,3 22,5
- A la place du chlorure de baryum, on peut
- employer, dans ce cas, le chlorure de calcium ou le sulfate de magnésie.
- On prépare d’autres laques, très avantageuses pour la papeterie en ajoutant du chlorure d’aluminium à une solution de couleur additionnée o’aluminate de soude. Dans ces conditions, il se forme un sel basique, qui se combine avec la couleur. On emploie 13 parties de chlorure d’aluminium en solution (densité = 1,105) pour 3 parties d’aluminate de soude (à 70 0/0).
- Voici d’autres procédés pour préparer d^s laques avec les couleurs azoïques :
- a) On agite la solution colorante avec de l’alumine hydraté?, et on ajoute à la masse du phosphate de soude et du chlorure de baryum.
- Les proportions à employer sont les suivantes :
- Alumine en pâte........ 2 5
- Azo-couleur............. 15
- Phosphate de soude.... 75
- Chlorure de baryum ... 15
- A la place de l’alumine, on peut se servir de carbonate de chaux ou de carbonate de baryte Ou doit opérer à 70° C.
- b) On mélange la solution de couleur avec de l’alun, de l’acétate d’alumine ou du chlorure d’étain et on précipite par la soude, le carbonate ou le phosphate de soude.
- c) La solution colorante est additionnee de stannate de soude et d'huile pour rouge, agitée avec du blanc ûx8 et précipitée par le chlorure de calcium.
- Avec les bleus alcalins, on mélange la solution de couleur avec la matiè'e support (kaolin, amidon, craie), on ajoute de l’alun et on précipite par le carbonate de soude. Ou bien on remplace l’alun par l’aluminate de soude et on précipite par l’acide chlorhydrique ou acétique.
- Avec Yaurine et la coralline, on dissout la couleur dans une solution de soude caustique, on ajoute le blanc fixe, le koalin, la craie ou le carbonate de baryte e* on précipite par l’alun. On emploie, par exemple :
- Blanc fixe............... 100
- Aurine.................... 10
- Soude caustique............ 5
- Alun...................... 25
- A la place de l’alun, on peut précipiter par les sels de zinc, de magnésium ou de calcium .
- Avec les éosines, on prépare de belles laques de plomb nommées vermillonnettes, qui sont aujourd’hui très employées. Pour précipiter 100 grammes d’éosine, il faut 100 grain-mes d’acétate de plomb ou 75 grammes de nitrate de plomb.
- Le procédé le plus pratique pour opérer est le suivant. On dissout l’éosine dans une solution de carbonate de soude et agite vigoureu-tement avec du minium ou du chlorate de plomb comme précipitant : la couleur est recueillie, lavée et pressée.
- Voici les proportions à employer :
- 1 II fil IV
- Minium.............. 20 20 20 20
- Eosine.............. 1,6 1 0,6 0,35
- Carbonate de soude 0,0â 0,025 0,2 0,01 Acétate de plomb.. 4,00 2,75 1,76 1,00
- Une autre manière d’opérer consiste à agiter une solution d’éosine avec de l’alumine en pâte, on ajoute du nitrate de plomb, on mêle avec de l’amidon ou du koalin et on précipite avec de l’alun ou du sulfate de magnésie ou du sulfate de zinc. Les quantités à employer sont :
- Alumine............. 250 parties
- Eosine.............. 200 —
- Nitrate de plomb. 150 —
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- Dans ce cas, la laque est jaune. Comme on le voit, les laques minérales à base de couleurs naturelles ou artificielles sont très nombreuses et très variées. Nous avons voulu donner ici, au fabricant, le moyen de les obtenir et de préparer ses couleurs avec la quantité innombrable de colorants, dont nous avons donné une liste dans la première partie de ce travail.
- Laques résineuses. — Les laques résineuses sont des combinaisons de résine avec des couleurs basiques artificielles. On les obtient en décomposant un savon de résine avec un sel du colorant basique dont on veut obtenir la couleur. On dissout, par exemple, 100 parties de résine dans une solution de 33 parties de cristaux de soude et 1000 parties d’eau ; on maintient à l’ébullition pendant une heure ou deux, on ajoute 1000 parties d’eau ; on filtre et on mêle 5à 10 parties de col rant basique, comme le violet méthyle, le vert brillant, l’au-ramine, etc. Il se forme un résinate coloré insoluble, qui est la laque cherchée. Pour avoir une couleur plus abondante, après avoir ajouté la couleur au s von résineux, on le décompose par le sulfate de zinc, il se forme du résinate de zinc insoluble qui entraîne la couleur et donne une laque ayant beaucoup de corps.
- A la place du sulfate de zinc, on peut se servir du sulfate de magnésie. Les laques résineuses sont solubles dans l’alcool, la bensine, l'essence de térébenthine, l’essence de pétrole et entrent dans la composition des vernis à papier.
- Laques au savon. — Les laques au savon se préparent comme les laques à la résine, en remplaçant le savon de résine par le savon de soude. Ainsi, pour préparer la laque bleue on dissout 32 grammes de savon de Marseille dans un litre d’eau distillée et on ajoute une solution de 32 grammes de bleu méthylène en solution dans 500 grammes d’eau. On peut aussi déterminer la formation de savons insolubles, [ au moyen du sulfate de zinc, du su’fate de magnésie, du chlorure d’aluminium.
- Laques de cire. — Ces laques se préparent comme les laques résineuses et les laques au savon, en remplaçant le savon résineux ou le savon ordinaire par le savon de cire.
- (Bail, des fabr. de papier)
- L’EMPLOI DE LA SOIE
- DANS LA DRAPERIE NOUVEAUTÉ
- Parmi tant de choses que la mode place au rang des plus belles nouveautés, nombreuses sont celles pour qui la vogue est un recommencement. C’est ainsi pour la soie qui n’a jamais été tout-à-fait délaissée, qui est peu recherchée parfois et sur laquelle on se porte de nouveau.
- Ce mouvement de la consommation était
- prévu Déjà l’an dernier nous prévenions nos clients du « réveil sérieux des pointillés de soie dans les étoffes pour complet et jaquette », en y ajoutant quelques remarques. Les événements justifiant nos dires, nous allons revenir un instant sur ce sujet que nous avons effleuré dans notre dernière étude.
- La soie s’emploiera suivant la nature des tissus, fine ou grosse. Par exemple, pour jaquette, elle ordonnera la surface de l’étoffe en semis multiples et très fins. En raison de son excessive finesse, la soie sera retordue avec un fil de laine, de façon à se montrer autant que possible à l’endrcit du tissu, car il est élémentaire de dire que pour tirer bon parti d'un textile joli et cher, il faut le mettre bien en vue. Cependant, des fausses manœuvres peuvent faire perdre cet avantage et nous devons répéter encore de veiller, dans ce but, au choix des croisures, au montage des étoffes, c’est-à-dire aux proportions du nombre des fils et des duites, selon qu’ils devront pins ou moins se montrer, ainsi qu’à la confection du retors. Pour celui-ci, il faut craindre que, les deux fils soie et laine réunis, la torsion dilate la laine dans laquelle la soie s’enfonce et se trouve en partie cachée, les frottements ultérieurs subis pendant le tissage et le lavage la dissimulant encore plus. Au contraire, le re tors doit être fait de telle façon que la soie se place autour du fil de laine employé comme soutien du fil fin.
- Les couleurs de soie les plus utilisées sont peu nombreuses, ce sont : blanche, orange, cerise, lilas. Plus rarement on fait usage des nuances bleue, verte, ciiron, etc. On les emploie séparément ou plusieurs ensemble; tels sont les mélanges de blanc et orange, orange et lilas, or et cerise, cerise et lilas, etc.
- Toutes les croisures actuellement utilisées pour jaquettes, en dessins petits, peuvent être ainsi renouvelées par du retors avec soie. Si c’est la chaîne qui se montre seule à l’endroit ou si elle domine, comme dans les corkscrews suivis ou rompus, les salins, les fines diagonales presque debout, etc., on ne met du retors qu’en chaîne. St la chaîne et la trame se montrent autant l’une que l’autre, comme dans les casimirs unis ou façonnés, nattés et autres croisures analogues, on peut ne mettre du retors qu’en chaîne, ou des deux côtés à la fois pour dessiner des carreaux concurremment avec les croisures.
- L’emploi de la soie, comme nous venons de le décrire, se fait la plupart du temps sur des fonds noir, bleu, marron ou autres couleurs foncées. Quelques maisons se font aussi des séries en tenant la soie presque toujours blanche et en variant les couleurs de fond, soit gris foncé (mélangé), gris moyen, gris cendré, bleu clair, bronze, etc., c’est-à-dire en allant jusqu’aux demi-teintes.
- Dans les genres pour complet fantaisie ou pour pantalon, la soie est souvent mise en fils purs dans l’étoffe et traitée comme les autres
- accessoires. Cependant on aime à la grouper par plusieurs fils formant dans le dessin des bandes brillantes qui la mettent bien en évidence.
- * •>
- Parmi les types d’étoffes que nous avons indiqués, nombreux étaient les façonnés par retors fantaisie. La composition de ces filés a souvent une grande importance dans le cachet du dessin et on ne peut les remplacer par d’autres sous peine d’en dénaturer l’aspect.
- Quelques-uns de ces retors sont utilisés en grande quantité et forment en quelque sorte le fond de l’étoffe, d’autres ne participent que partiellement au façonné. Les formes s’éloignent peu de celles des filés fantaisie précédemment utilisés. La nouveauté s’obtient surtout en changeant les matières, les couleurs et la grosseur des divers fils à réunir.
- Mais que ces retors soient composés avec laine peignée, laine cardée, soie, mohair, che-viotte,etc.; qu’ils soient avec boucles ou qu’ils ondulent ; qu’ils portent des mouches plates ou rondes espacées; qu’ils produisent de longues flammes unies ou multicolores, ou qu’ils affectent tout autre forme, leur plus grave défaut est de coûter souvent cher, ce qui n’en permet un grand emploi que dans des marchandises d’un prix élevé ou force d’en limiter l’application à quelques fils de place en place.
- On en fait quelques sortes à bas prix, en remplaçant les matières rares par d’autres plus communes. Tels sont les retors, genre knickerbocker, dans lesquels les flammés, tour à tour gros et fins, sont en coton ; des retors ondulés dont le gros fil crêpant est en laine commune et des fils fins en coton, etc. Les couleurs sont très variées et fraîches, mais celles qui peuvent résister à un foulage prolongé sont peu nombreuses.
- Parmi les sortes les plus employées, on trouve toujours les retors mouchetés à couleurs vives, en laine peignée ou en soie, sur gros fil de laine. Les mouches sont parfois petites et rapprochées, ou encore espacées et de deux nuances alternées sur un seul fil. Ces retors conviennent aussi bien aux articles rasés qu’aux bruts. (Les Tissus)
- NOUVEAU PROCÉDÉ DE FABRICATION
- DE LA SOIE ARTIFICIELLE
- Par M. GADARET
- Ce procédé diffère en cela des précédents qu’ici ce n’est plus un liquide que l’on file, mais bien une substance plastique, de composition complexe, comme nous allons le voir.
- Les phases de l’opération sont au nombre de huit, savoir :
- /. Préparation de la cellulose Après avoir étudié les différentes variétés
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- de cellulose, nous avons reconnu que c’est la cellulose de coton bien pure qui conduit aux meilleurs résultats.
- On prend des vieux chiffons de coton que l’on lessive à la soude, on les lave bien, puis ^ on les savonne ; après, on leur fait subir un nouveau lavage, puis un passage de trois à quatre heures dans de l’eau acidulée par de l’acide sulfurique. La cellulose est alors pure.
- IL Conversion de la cellulose en cellulose nitrique
- Après le premier traitement subi, la cellulose est séchée, puis soumise à un mélange d’acide nitrique à 42° et d’acide sulfurique à 66° ; après une demi-heure de contact avec ces acides, la cellulose s’est modifiée et transformée en un produit fulgurant, explosif, la dinitrocellulose.
- III. Blanchiment
- Le blanchiment de la nitro-cellulose joue un grand rôle pour sa dissolution dans les véhicules dans lesquels elle est soluble, et elle ne doit pas retenir de chaux. Aussi, faisons-nous usage pour le blanchiment d’un hypochlorite double d’aluminium et de magnésium que nous obtenons en broyant ensemble :
- 100 kg. chlorure de chaux,
- 60 — sulfate d’aluminium,
- 23 — sulfate de magnésium,
- 2000 — eau.
- Cet hypochlorite, qui est très instable, cède facilement son chlore, blanchit bien et rapidement; aussi, ces qualités nous l’ont fait adopter de préférence aux autres.
- IY. Dissolution de la cellulose nitrique
- Lorsque la cellulose est blanchie, lavée et déchlorée, on la réduit en poudre par un mo en quelconque et on la sèche sous des presses hydrauliques jusqu a ce qu elle soit dans le plus grand état de siccité possible, après quoi on la place dans une cuve de zinc et on la met en contact avec le mélange des substances suivantes qui en amène la dissolution :
- A 50 kg. de cellulose nitrique, on ajoute le mélange suivant :
- Acide acétique cristallisable 800 gr.
- Ether..................... 9 k. 220 —
- Acétone.................... 18 — A00 —
- Alcool à 95°.............. 6— 600 ——
- Toluol.................. • • • 3 —
- dans lequel on fait dissoudre, au préalable :
- Camphre..................... 2 k.
- Huile de ricin............. 10 —
- On laisse ces matériaux en contact vingt-quatre heures dans un récipient hermétiquement fermé ; après quoi, la cellulose nitrique et le mélange de ces ingrédients ne forment plus qu’une pâte.
- V. Travail de la matière
- La masse formée est découpée, puis tra-
- vaillée sur des cylindres chauffés à la vapeur. Elle prend peu à peu de la consistance et devient élastique-, le travail de la matière dure environ de deux à trois heures. Les vapeurs qui s’échappent, pendant le travail de cette masse, sont récupérées à l’aide d’un dispositif spécial qui permet de retrouver de 20 à 25 p. 100 des produits volatils employés.
- VI. Incorporation des substances d'origine animale
- Quand le produit est encore sur la calandre et qu’il est arrivé à un certain degré de consistance, on refroidit les cylindres et on laisse couler l’une des substances animales suivantes, en solution dans l’acide acétique cristallisable, soit de la gélatine, de l’albumine, de la pro -téïne, etc. — A ce moment, la masse est coupée par morceaux, puis travaillée pour que l’incorporation des substances d’origine animale se fasse directement avec la matière.
- VIL Filage
- A la sortie de la calandre, la matière est plastique et soyeuse; ou l’introduit alors dans une estuffine d’un genre tout particulier où la base inférieure est munie de mille filières de 1/10 à 1/20 de millimètre. On actionne alors la machine et les fils solides qui en sortent sont directement conduits sur un cylindre qui sert à leur roulage.
- A l’aide de ce système on peut effectuer par jour, avec une seule machine, environ 2 kil. de soie.
- VIII. Passage au tannin
- Il ne reste plus maintenant qu’à dévider les fils formés, à les réunir sous forme d’éche-veaux ; après quoi on met ceux-ci en contact avec une solution de tannin.
- Le passage au tannin a pour but de donner de l’élasticité aux fils.
- Telle est, dans notre exposé, la méthode ? laquelle nous avons consacré nos études depuis quelques années; l’ensemble du procédé est tout nouveau et permet certes d’attirer l’attention -, car, vu le mode pratique qui est donné pour effectuer cette fabrication, on se demande si, d’ici à quelques années, la soie artificielle ne prendra pas une grande place dans l’industrie.
- Nous laissons à l’avenir le soin de-décider sur cette question. Enfin, un kilogramme de soie, produit par ce moyen, revient à environ 6 francs.
- (Bull, des fabric. de papier)
- LIQUEUR SACCH ARIMÉTRIQUE
- se conservant
- Les liqueurs cupro-sodiques de Fehling ou autres pour le dosage des glucoses ont toutes l’inconvénient de se réduire prématurément.
- La formule suivante deM. Rossel donnerait une solution se conservant indéfiniment :
- Sulfate de cuivre pur.....
- Glycérine pure............** 15 gr*
- Potasse caustique........... 130 gF*
- Eau pour compléter un litre.” êr*
- 1 c ntim. cube correspond à 5 millier a glucose. 8 * Qe
- C’est l’emploi de la glycérine qui produit » stabilité de la liqueur, par analogie aven ’ méthode des mordants alcalius. a
- NOTE SUR LA SOLUBILITÉ
- des gommes de l’Inde
- au moyen de l’eau oxygénée Par M. Horace Kœchlin.
- En chauffant pendant deux heures à 80* ! mélange suivant :
- 250 grammes gomme de l’Inde concassé»
- 1000 id. eau.
- 50 cc. eau oxygénée (12 vol.) on obtient une dissolution. Quand on prend trop d’eau oxygénée, la gomme devient complètement liquide.
- La gomme ainsi solubilisée jaunit la laiQe au vaporisage; il semble qu’elle perde son oxygène. On peut remédier à cei inconvénient en ajoutant un peu de bisulfite à la dissolution dégommé.
- Les tissus de laine jaunissent au vaporisage par suite de l’oxydation de la combinaison sulfitée de cette fibre. Elles jaunissent plus dans le grand vaporisage continu de Mather et Platt que dans les cuves ordinaires; cala tient à la quantité d’air qui se trouve dans l’appareil. On y remédie par un passage ultérieur en bisulfite de soude.
- Les gommes insolubles contiennent une partie soluble dans l’eau et qui est, sans doute plus oxydée que l’autre.
- 11 existe une analogie entre les gommes et beaucoup de produite végétaux qui renferment simultanément deux ou plusieurs corps différents entre eux par leur degré d’oxydation.
- La garance renferme l’alizarine et la purpurine.
- Le campêche, l’hématine et une partie résineuse insoluble. 11 n’en est pas de même du bois de Brésil.
- Le quinquina fournit la quinine et la cin-chonine.
- La noix vomique et l’opium offrent également les mêmes caractères.
- Dans la cochenille, M. Schutzenberger a trouvé deux matières différant par la quantité d’oxygène qu’elles renferment ; l’un donne le carmin avec l’alumine, l’autre le ponceau avec l’étain. Enfin, pour terminer ces analogies, le sang renferme aussi des globules blancs et des globules rouges.
- La graine de lin donne aussi un bon épaississant quand elle a été chauffée avec de l’eau oxygénée.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- 500 grammes graine de lin,
- 1000 id. eau,
- 250 id. acide acétique,
- 8 à 10 cc. eau oxygénée (12 vol).
- Une heure d’ébullition suivie d’un tamisage.
- Suivant les graines, il faut plus ou moins d’eau oxygénée. Il importe de déterminer exactement la quantité nécessaire de ce réactif, dont un excès détermine une liquéfaction complète de la dissolution. Les graines ainsi traitées sont séchées ; on en extrait l’huile par les moyens ordinaires (l).
- (,Société industr. de Mulhouse).
- BREVETS RECENTS
- Intéressant les Industries tinctoriales.
- 231858. — François. — Tulle perlé et ses moyens de fabrication.
- 231867. — Obermaier. — Appareil pour mordancer, teindre, laver, etc., les filés en tout genre, bobinés sur cannettes, bobines croisées.
- 231931. — Rumpf.—Tissus crêpés en forme de tuyaux et leurs applications.
- 232077. — Côte. — Perfectionnements aux machines destinées à apprêter les tissus.
- 232983. — Rambaud. — Appareils et pro-eédés pour le dégraissage des étoffes.
- 232343. — Gillet. — Procédé chromo pour la teinture des tissus et étoffes de toute nature.
- 231408. — Fratelli Moka. — Application de la dorure, argenture, bronzure ou peinture, à une ou à plusieurs couleurs, aux tissus de tout genre et toute matière, dans le but d’imiter des produits qui,aujourd’hui, ont été obtenus avec les peaux, le papier de tapisserie, etc.
- 232427. — Société alsacienne de constructions mécaniques. — Appareil dit vaporisage continu, en exposant les tissus sous forme de longs plis aux effets de gaz, vapeurs ou de l’air chaud.
- 232537. — Erban et Specht. — Procédé pour la teinture mécanique de fibres textiles au moyen de l’alizarine et d’autres colorants à mordants.
- 232652.. — Huguet. — Plateau servant à rouler les étoffes, rendu incassable.
- 232670.— Schmitt et frères Erbinghaus. -Papier imperméable et procédé pour le fabriquer.
- 232795. — Follot (les sieurs). — Nouveau procédé de fabrication du genre spécial de papiers peints connu sous le nom de Teinte-soie.
- 232877. — Brothers. — Genre de composé détergent destiné au blanchissage et au dégraissage des tissus et autres objets
- (1) A rapprocher de cette note, et comme généralisation de la méthode, le procédé de liquéfaction de la gélatine par l’eau oxygénée, indiqué dans notre numéro d’avril 1893, p. 52 (Revue de la Teinture); ce procédé, que nous avons essayé, produit bien, en effet, une colle liquide. — N. D. L. R.
- (brevet anglais devant expirer la 22 mars 1907).
- 232942. — Pailhé et Brun. — Procédé de décoration des velours, tissus ou autres matières au moyen des poudres métalliques ou poudres-bronze.
- 232944. — Tachon et Pervilhac. — Perfectionnements aux machines à polir les tissus.
- 233023. — Grollier-Aguillon. — Impressions en un ou plusieurs tons sur tissu jersey, uni, foulé, chiné et peluché.
- 233042. — Dehaitre. — Système de rame à chaîne et à déraillage pouvant fonctionner en continu.
- 233044. — De Zebrowski. — Procédé de transformation et d'animalisation des tissus ou fils de coton.
- Certificats cTaddition
- 229880. — Godchaux. —Certificat d’addition au brevet pris le 42 mai 4893 pour un nouveau produit dit : la néoline soluble pour l’ensimage delà laine.
- 223935. — Compagnie parisienne de couleur d’aniline. — Certificat d’addition au brevet pris le 25 août 1892, pour procédé pour la teinture des laines avec des acides sulfo-niques des matières colorantes d’alizarine.
- 223899. — Fausse. — Certificat d’addition au brevet pris, le 24 août 1892, pour un système d’impression par surface en relief et pour la composition des couleurs applicable à l’industrie du papier peint, à celle des affiches, éventails et produits similaires.
- 229987. — Renard. — Certificat d’addition au brevet pris, le 10 mai 1393, pour une réserve de teinture pour les machines-appareils et procédés permettant de l’obtenir, ainsi que pour les produits nouveaux qui en sont les résultats.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- I/alcoot dénaturé. — La Chambre syndicale des couleurs et vernis poursuit ses négociations avec le fisc pour obienir une atténuation du nouveau régime des alcools dénaturés.
- Voici en quels termes le Comité résume l’état de la question :
- a Malgré toutes les démarches faites par notre Chambre syndicale, il résulte, jusqu’à ce jour, que l’administration est restée muette, sauf pour les alcools destinés à la fabrication des vernis, en considérant tue tous les alcools contenant une quantité supérieure à 2 kilogrammes de gomme ou gomme-résine peuvent circuler sans l’addition de 1 gramme de vert malachite par 100 litres de volume.
- « Exception est faite pour les industries en faveur desquelles le Comité consultatif a, par décisions spéciales, admis des procédés spéciaux de dénaturation. Ces industriels continueront à bénéficier du régime qui leur est particulier et ne seront pas astreints à mélanger de la benzine et du vert malachite. La proportion de méthylène sera de 15 litres.
- « D’une manière générale, le vert malachite doit ê re ajouté à tou*, alcool dénaturé destiné à être mis en circulation. Si le service rencontrait sur la voie publique des alcools de
- chauffage non teintés, il devrait dresser procès - verbal provisoire et prélever des échantillons qui seraient envoyés au Laboratoire.
- « L’Administration dit qu’il ne peut être question, dans le cas ci-dessus, que d’un procès-verbal provisoire, la coloration verte pouvant disparaître soit sous l’influence de la lumière, soit définitivement par l’emploi de certains réactifs.
- « Il n’en faudrait pas conclure que les industriels, tels, par exemple, que les fabricants de fleurs artificielles, de teinture, etc., n’ont pas la faculté, une fois l’alcool introduit dans leurs ateliers , d’apporter les modifications propres à le rendre utilisable.
- « L’Administration pense aussi donner satisfaction aux réclamations qui ont été présentées au nom de certaines industries contre l’emploi du vert malachite.
- « La question est d’ailleurs soumise au Comité des Arts et Manufactures. »
- lies conseils mixtes «lu travail. —
- La commission permanente du conseil supé-rieqp du travail a examiné diverses propositions relatives à l’institution de conseils de travail mixtes, c’est-à-dire composées de patrons et d’ouvriers, qui fonctionneraient auprès des fabriques, des usines, etc.
- M. Mesureur a développé la proposition de loi qu’il a déposée en ce sens à la Chambre.
- M. Hector Dépassé a demandé qu’on s’en tînt à l’idée simple des conseils de travail, tels qu’ils ont été demandés à la suite des dernières grèves par les ouvriers du Nord et du Pas-de-Calais, et notamment par les typographes de Lille.
- M. Keüfïer, membre ouvrier, a dit qu’il importait de décider si le travail et le capital vivraient en état de paix ou en état de guerre. Personnellement, il s’est prononcé pour l’état de paix.
- La commission a décidé de demander à l’office du travail un supplément d’information sur les essais faits en Belgique eten Angleterre pour l’établissement de conseils de travail.
- Ii© nouveau régime des Etats-l?nis. — La Chambre des représentants a vo é, en bloc, le tarif-bill et l’impôt sur le revenu. Elle a voté également un amendement qui reporte au 2 août l’entrée des laines en franenise. Le projet va être maintenant envoyé au Sénat, où une vive opposition l’attendv
- Les nouveaux tarifs entreraient en vigueur le 1er juillet 1894. L’impôt sur le revenu, qui sera de 2 0/0 sur tous les revenus annuels de •ûus de quatre mille dollars, commencerait à courir du 1er janvier 1895.
- Le projet de réforme du tarif assure au commerce en général des avantages dont la France en particulier pourra tirer grand profit. O.i peut estimer à peu près le dégrèvement dont bénéficierait le commerce français à une cin-quantai e de millions par rapport aux droits prélevés l’an dernier en vertu du tartf Mac-Kinley. Un grand nombre d’industries seraient appelées à profiter de ces remaniements qui intéressent plus particulièrement les tissus, les lainages, les soies, la ganterie, les cotonnades, les cuirs, les denrées alimentaires, les produits chimiques, les articles de Paris, la porcelaine, la verrerie, la métallurgie, les œuvres d’art auxquelles les Etats-Unis accorderaient désormais une franchise absolue.
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- LA RE VUE DE LA TEINTURE
- Si le Sénat n’accepte pas le projet dans son ensemble, au moins est-on certain qu’il admettra d’importantes améliorations au régime Mac Kinley.
- Notons, enfin, qu'un traité de commerce est en négociation entre la France et les Etats-Unis.
- Traité russo-allemand, son extension aux produits français. —
- M. le président de la Chambre de commerce de Tourcoing a reçu la réponse suivante du gouvernement à une demande de renseignements touchant l’extension des conventions commerciales conclues entre la Russie et l’Allemagne :
- « Monsieur le président,
- « Far votre lettre du 12 de ce mois, vous me demandez si, à la suite du traité qui vient d’étre conclu t ritre la Russie et l’Allemagne, la France sera appelée à bénéficier des abaissements de tarifs concédés par le gouvernement russe aux produits allemands.
- « En vertu du traitement de la nation la plus favorisée qui est assuré à la France par le traité franco-russe du 1er avril 1874, les produits français imporiés en Russie jouiront des concessions accordées par la Russie à l’Allemagne, lorsque le récent traité entre les deux pays aura été ratifié et mis en vigueur.
- « Recevez, monsieur le président, l’assurance de ma considération très distinguée.
- « Le ministre du commerce et de l'industrie. »
- lia Journée de onze Heures. — La
- commission du Sénat chargée d’étudier le projet relatif à la durée de la journée de travail des enfants et des femmes, a décidé d’adopter purement et simplement le texte de la proposition de M.Maxime Lecomte.
- Cette proposition porte à onze heures la limite de la journée. M. Chavet, président, a été chargé de communiquer la décision prise à M. Ribot, président de la commission du travail de la Chambre. M. Maxime Lecomte a été nommé rapporteur.
- lies teintures empoisonnantes.—
- La teinture a souvent été accusée de petits malaises causés par le contact avec la peau, d’étoffes ou de cuirs teints : soupçon que les expertises ont toujours non-seulement démenti, mais dont elles ont démontré l’absurdité. î
- Nous nous rappelons une longue discussion I scientifique qui eut son écho à l’Académie des | Sciences, à propos de chaussettes teintes en !' coralline auxquelles on attribuait une éruption | survenue aux pieds de leur porteur ; toutes ! les expériences physiologiques qui furent j mises en œuvre sur des animaux vivants, ne purent établir !a toxicité de la coralline.
- Une autre fois, c'était un cuir de chapeau jj reconnu teint en vésuvine, qui avait provoqué | au front des plaques dartreuses, et qui n’étaient, en fin de compte, que des accidents « syphilitiques dits « Couronne de Vénus ».
- C’était encore une couturière dont des spas- I mes nerveux étaient attribués à des bouts de fils de couleur qu’elle avait l'habitude de tenir J dans sa bouche ; cette femme ôtait simplement j une hystérique.
- Il faut très probablement classer dans la s même série l’histoire suivante que raconte Le | Gaulois : -
- « L’archiduchesse Marie - Immaculée-Clé-mentine d’Autriche a subi une douloureuse opération au pied.
- « La cause première du mal est assez bizarre .
- « L’archiduchesse, ayant chaussé des bottines trop étroites, se fit au pied une légère écorchure, à la suite d’une ampoule. Elle n’y accorda aucune aitention et continua à porter des bas noirs.
- « Or. la couleur de ces bas s’infiltra dans la légère blessure non cicatrisée, détermina en peu de temps une enflure des vaisseaux et amena un abcès assez volumineux à la cheville.
- « L’archiduchesse est aujourd’hui dans un état satisfaisant.
- « Les bas noirs, cause du mal, sont actuellement soumis à l’analyse chimique... p
- L analyse décèlera du noir d’aniline : la plus insoluble, la moins assimilable des matières colorantes!... Néanmoins, ce canard va être préjudiciable à la fabrication des bas noirs.
- nécrologie. — Nous avons malheureusement à ajouter, à notre liste nécrologique, les noms de MM. :
- Edouard Mieg, manufacturier à Mulhouse, décédé dans sa 71* année.
- Il était le quatrième fils de Charles Mieg, le fondateur de l’importante maison qui porte ce nom, dont le troisième fils et dernier successeur est M. Jean Mieg-Kœchlin, le dernier maire élu de Mulhouse.
- Edouard Mieg était un petit fils du célèbre chroniqueur mulhousien : Mathieu Mieg; il a continué la tradition de sa famille, comme citoyen influent et dé\oué à la chose publique, de la région de Mulhouse.
- Gaspard Weiss-Fries, chef de la manufacture de toiles peintes de Kirgersheim, anciennement à ll'zacb.
- Artiste en son méfier, il aimait aussi, encourageait de ses deniers les a ïs étrangers, la musique surtout, dont il était grand amateur; bienfaisant et humain, il ne laisse que de sympathiques regrets.
- Georges Steinbach, autre personnalité importante et influente de Mulhouse. M. Georges Steinbach était membre de la Chambre de commerce, et l’un des vice-présidents de la société industrielle ; il portait avec honneur un des grands noms de la Haute-Alsace.
- Charles Belin, fabricant à Fourmies, chef d'un important établissement réunissant la filature, le tissage et la teinture des tissus de laine.
- M. Belin était président de la « Société du commerce et de l’industrie de la région de Fourmies* ; grâce à ses efforts, cette région est devenue un groupe autonome, ayant son individualité propre dans l’industrie lainière.
- Sauzion, teinturier à Bohain (Aisne), chef du plus important établissement de teinture de cette place, à la prospérité de laquelle il a puissamment contribué en se tenant à la hauteur de tous les progrès de son art. M. Sauzion a succombé à la suite de longues souffrances laissant à sa veuve et à son fils la continuation de . on œuvre en pltine prospérité.
- Charles Rogelet, grand manufacturier à Reims, et dont le nom est intimement lié au développement industriel de cette place où il introduisit le tissage mécanique. En collaboration de M. Maumené, il trouva le moyen d’utiliser les eaux de suint, et d’éviter ainsi
- leur epandage nuisible dans les cours d’eau de la ville.
- Nous saluons la mémoire de tous ces hommes utiles à leur pays et k nos industries.
- Beii»eignemci»ts commerciaux société», formation» et «ltggolu-
- — - Formation de la Société en
- ICC et M ----
- tlôn» --------- ouciete en nom
- collectif Vineis et M. Magand, teinture de soies et cotons, rue de Plaisance,à Saint-Chamond. — Durée : 9 ans. — Cap. 5,000 francs. Acte du 18 déc.
- Formation de la Société en nom collectif Jules Desreumaux et fils, blanchisserie à Ques-noy-sur-Oeûle. — Durée : 10 ans. — Can 255,000 fr. — Acte du 8 janv.
- Formation de la Société en rom collectif Gaget etMiLARD, appiôts d’étoffe» nouveautés 50, rue du Commerce, à Lyon. —- Durée : 5 ans.
- Formation de la Société en nom collectif Vve Thuillier et Virard, teinture, nettoyage et impression. 2. rue Mont-Rntv a d.^
- et impression, 2, rue Mont-Roty, à Rouen 6 Durée : 18 ans. — Cap. 195,000 fr ~~ du 31 déc.
- Acte
- Prorogation de 10 ans à partir du 24 juin de la Société anonyme de filature, tissage ev apprêts de Reims. — Délib. du 16 déc.
- Dissolution à partir du 1er janv. delà Société Vve Thuillier et Virard, teinture, nettoyage et impression, 2, rue Monl-Roty à Rouen. — Acte du 23 déc.
- Dissolution à partir du 1er janv. de la Société Meisch et Palazot, teinture, dégraissage, 86, rue des Archives, Paris.. — L. : les associés. — Acte du 30 déc.
- Di-solution à partir du 6 sept, de la Société anonyme à capital variable dite Société coopérative des teinturiers en perux pour la ganterie, 44 av. Michelet, à St-Ouen. — L.: M. Ménard, 3, b. Arago, à Paris. — Acte du 11 janv.
- Dissolutionh partir du 31 déc. de la Société A. Lerebours et Delory père, teinturerie, à Petii-Quevilly. M. Lerebours continue seul. — Acte du 13 janv.
- Dissolution à partir du 31 déc. de la Société Capelle fils, teinture de coton et laine, a Gru-chet-le-Valasse. — L. : les associés. Acte du 31 déc.
- —o—
- VENTE DE FONDS A PARIS
- Vendeurs Acquéreurs Etablissements
- Blondinat.... Yve Blanpied
- Maute.......
- Stoffel.....
- Vve Marty..
- Collas......
- Warangot... Mlle Gosselin Vve Brancard
- Bessières....
- Vve Debin... Eberhart....
- Antonniette Boiltiaux..
- Belorgey..
- Lagrange..
- Boiltiaux . Mu° Vincent
- Defert.....
- Vve Lapière
- r. Bégis, 4. r. de l’Odéon, 7. av. des Ternees 31. r. Grenéta, 65. av. de Clichy, 70. r. Ruhmkorff, 23. b. Voltaire, 110. r. de i’Hôtel-de -Ville, r. Clauzel, 27. b. Voltaire, 115. r. Grenelle, 47. b. Arago, 3.
- Le Gérant : F. Gouillox. Tous droits réservés
- IMPRIMERIE C. COLIN, A CilARLEVILLE (ARDENNES)
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- LA
- 7e Année, N° 2.
- REVUE DE
- ET DES COLORATIONS
- F. GOUILLON, Directeur,
- SCIE NTI A
- N EGOTIUM
- &— Hlfî
- LA TEINTURE '
- INDUSTRIELLES Février 1894
- 3, Rue du Trésor, PARIS.
- SOMMAIRE
- Chronique. — La teinture des fils pour équipements militaires. — Revue des progrès réalisés dans les industries tinctoriales (suite). . Chi-
- nage des fils par enlevages sur fonds colorés.
- — Machine à humecter. — Noirs d’aniline sur coton. — Colorants nouveaux.
- Chronique industrielle. — Société industrielle de Mulhouse. — Décoloration de l’alcool dénaturé. — Emploi de la gazoline pour le grillage.
- — Fabrication et essai de l'eau oxygénée. — Glycérine industrielle. — Les Gobelins. — La Teinture à Pondichéry. — Ensimage sec du coton. — Le chlore liquide. — Emploi des sul-foricinates dans le blanchiment du coton — Appareil à décatir et à vaporiser. — Brevets d’invention (Catalogue). — Informations et Faits divers.
- CHRONIQUE
- Législation industrielle
- Un règlement d’administration publique vient d’être publié pour l’application de la loi sur l’hygiène et la sécurité des travailleurs ; il contient en résumé de très bonnes prescriptions si les inspecteurs n’en poussent pas l’exigence à l’absolu ; il n’apportera pas. d’ailleurs, d’importantes modifications à nos ateliers de teinture ou d’impression.
- Bien plus brûlante est la question de la journée de travail; la limitation à dix heures pour les enfants a obligé certains industriels à réduire en même temps celle des adultes, dont le travail est inséparable, et ils ont dû diminuer leur salaire en proportion ; mais de graves conflits ont surgi de cette situation, et l’on a senti la nécessité de reviser cette loi.
- Une solution provisoire est proposée et paraît devoir être adoptée : celle de ramener à onze heures par jour le travail de tous. Cette proposition a été prise en considération par le Sénat.
- Le Parlement a encore en élaboration ving-neuf projets de loi intéressant les travailleurs et à leur profit; il deviendra bientôt difficile de s’orienter parmi cette législation compliquée.
- Revue rapide des affaires en 1893
- La situation des affaires en 1893 paraîtrait mauvaise si nous considérions
- notre pays isolément, mais nous pouvons constater par des comparaisons d’ensemble que de tous nos concurrents d’Europe nous sommes encore les moins atteints.
- Pendant l’année écoulée, les industries textiles ont subi des fortunes diverses suivant leurs spécialités.
- Les textiles d’origine végétale témoignent d’une réelle activité depuis le nouveau régime économique.
- D’après les statistiques, on estime qu’en 1892, dans la filature du coton, 670,000 broches nouvelles ont été mises en marche, dont près de moitié dans la région de l’est ; le mouvement s’est continué en 1893, et actuellement il est question de la construction dans l’Est de nouvelles filatures à Epinal, Belfort, Charmes, Igney, Isches, Au-dincourt, Dijon. L’arrondissement de Lille a également de nouvelles filatures en voie d’établissement.
- Dans la filature du lin et du chanvre on évalue que 10,000 broches nouvelles ont été mises en mouvement pendant l’année 1892.
- L’industrie de la laine, au contraire, qui prospérait dans les années antérieures, surtout grâce à l’exportation, a subi une atteinte dont elle peut difficilement se relever, lors de l’adoption du bill Mac-Kinley.
- Le peignage a, d’autre part, beaucoup à souffrir de la concurrence allemande, où de fortes maisons ont pu installer un outillage plus perfectionné que les nôtres. Aussi les peignages à façon de Reims, de Fourmies, ont-ils de la peine à s’alimenter. La filature de la ‘ laine peignée est particulièrement éprouvée ; sa situation, très mauvaise en 1892, ne s’est pas améliorée en 1893 ; la filature de la laine cardée, qui en 1892 avait encore une position assez bonne, a subi une baisse sensible en 1893. Les prix offerts pour les fils sont toujours trop bas.
- En tissus, la situation est défavorable à Fourmies et à Tourcoing. Les articles de Reims et de Roubaix sont un peu mieux tenus. A Sedan, le travail fait
- défaut; à Elbeuf, au contraire, la situation paraît satisfaisante. En Picardie, les articles de nouveautés ont fourni une bonne alimentation aux métiers.
- A Amiens, des grèves nombreuses, à l’occasion de la réduction des heures de travail, la lutte des teinturiers et des fabricants ont rendu la situation assez difficile dans le courant de l’année dernière.
- A Calais, l’activité dans la fabrication du tulle et surtout du tulle de coton, paraît avoir été plus grande en 1893 qu’en 1892. Le comité de la Chambre syndicale des fabricants a décidé que les métiers ne travailleraient plus que vingt heures par jour. Les ouvriers, divisés en deux équipes, ne feraient que dix heures.
- Dans l’industrie de la soie, les années 1892 et 1893 ont été meilleures que les précédentes, grâce au retour de la mode aux étoffes de soie et particuliérement de soie pure.
- Pour la filature, la prospérité est due en partie aux primes allouées par le Gouvernement, et qui se sont élevées à 3,760,000 francs en 1892.
- On comptait, à la fin de 1892, 240 filatures de soie en activité, dans lesquelles fonctionnaient un peu plus de 10,000 bassines.
- Situation actuelle
- Actuellement, il y a à Roubaix-Tourcoing un mouvement régulier d’affaires.
- D’après le Bulletin des laines, organe commercial de ces places, il est arrivé des ordres en draperie pour la saison d’hiver, surtout en genre cheviot.
- On signale un article qui semble être goûté, c’est un genre diagonale grosse côte. Sur une chaîne de nuance rose, bleue, verte, ponceau, grenat, etc., on trame de l’uni, ce qui donne au tissu un aspect transparent du meilleur goût. Cet article se produit en différentes qualités, depuis la chaîne soie jusqu’à la chaîne coton, ce qui la mettra à la portée de tous les consommateurs.
- Pour l’hiver prochain, quelques fa-
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-
- la revue de la teinture
- 18
- bricants de Tourcoing viennent de monter l’article châle Jacquard, qui vise à détrôner le tissu. Les nuances qui semblent devoir obtenir le plus de succès
- sont le noir et le beige.
- Les livraisons d’ètè s’effectuent activement, et surtout dans le genre écossais, pure laine ou chaîne coton et trame laine ; les nuances préférées sont les bleus et les roses coupés de teintes plus
- foncées.
- A Reims, l’échantillonnage pour l’hiver, en nouveautés, est terminé, et les commissions se remettent. Les genres courants en cachemires et mérinos sont toujours demandés. Les affaires en flanelles sont faibles.
- 11 y a du calme à Elbeuf comme à
- Louviers, mais Sedan reprend un peu d’animation.
- L’industrie rouennaise vient de faire paraître ses nouvelles collections ; elle compte sur le succès du genre robe ; le meuble n’a pas donné beaucoup de satisfaction pendant ces derniers mois. Les pilous commencent une nouvelle campagne avec de jolis sujets qui devront plaire aux consommateurs. La doublure a eu un assez bon courant.
- L’Industrie des Soieries
- Les soieries traversent en ce moment une crise réelle.
- A Lyon, dans les ateliers à bras, le nombre des métiers de façonné est restreint au damas à 2 lats et au façonné pékin moiré à 2 lats. La nouveauté est représentée seulement par quelques imprimés sur chaîne. En uni, la moire à musique, la moire française et la moire antique compensent, dans une faible mesure, la désertion des autres
- tissus.
- A défaut des autres articles à torsion, la mousseline soie en 35 centimètres pour écharpe et en 120 centimètres pour robe donne une certaine animation aux usines de tissage qui ont la spécialité de ce genre d’étoffe.
- A la campagne, l’arrêt de la fabrication à la main est plus accentué que le mois dernier. Une grande partie de ces métiers est dans l’inaction, tandis que le reste se soutient péniblement à l’aide de la moire antique ou française, du satin grège, du satin broché pour cravate et du ruban à disposition chaîne
- grège tramé coton.
- Toutefois, les dernières nouvelles de Lvon annoncent qu’une amélioration se
- manifeste, dans les usines mécaniques, par une plus grande abondance des ordres de satin grège, et, dans les ateliers à la main, par une impulsion plus vive donnée à la fabrication de la moire et du taffetas cuit quadrillé.
- Zurich est dans une situation analogue, et d’après une correspondance de cette place, la marche des affaires ne s’est pas améliorée; loin delà : le marché a été presque encore plus calme et plus languissant. Le mois de janvier a complètement déçu les espérances d’un réveil qu’on avait fondées sur lui.
- La demande, autrefois régulière pour les satins merveilleux couleur, a fléchi ; toutefois on semble remarquer une certaine recherche pour le surah couleur, ce qui serait à désirer, car les stocks qui existent dans ce genre sur la place sont très abondants. Les moires, noir et couleur, continuent à être en vogue, surtout la moire française ou la moire à
- disposition.
- Il en est de même à Crefeld ; un
- journal local dit à ce propos :
- « Si la fabrique d’étoffes de soie est passablement occupée pour quelques articles de consommation intérieure, on ne saurait en dire autant ni pour les affaires d’exportation, ni pour d’autres branches principales. New-York ne trahit encore aucun symptôme de retour des affaires à leur allure normale, et les ordres en étoffes pour cravates que ce marché envoie par-ci par-là sont insignifiants. En étoffes pour parapluies, c’est le calme qu’on enregistre. De même la fabrique du velours et de la peluche se trouve dans une situation très peu satisfaisante. En dehors de petites commissions en rubans velours et en velours coton, l’activité fait défaut.
- importants de la Castille que le nôtre, l’article est bien tenu, et les prix pra-tiqués sont satisfaisants.
- Le Commerce étranger
- Quant au commerce des autres étoffes, il se soutient en Allemagne. Les fabricants sont régulièrement occupés, mais seulement pour les articles d’hiver.
- La marche des affaires en bonneterie est satisfaisante.
- En Espagne, les manufactures de draps de Tarrasa et Sabadell travaillent activement, ce qui n’empêche pas le commerce lainier de se plaindre très fort, mais quelque peu à tort, dit M. Gelée-Bertal, dans une lettre envoyée de Barcelone au Moniteur Officiel du Commerce, car, tant sur les marchés
- Les grandes usines du Portugal tra vaillent suffisamment ; les autres plaignent de la mauvaise situation du commerce, lequel paie mal et oblige les manufacturiers à prendre de grandes précautions.
- La fabrication ne s’améliore pas en Italie ; de très anciennes et bonnes maisons ont dû cesser les affaires, plutôt que de voir engloutir ce qui leur reste de capital dans de nouvelles opérations La saison d’hiver paraît avoir été très favorable au commerce et à la fabrication des draps et autres tissus de laine en Russie. L’activité la plus grande ne cesse de régner dans beaucoup de manufactures des environs de Moscou et de la Pologne.
- Les manufacturiers suédois font également de nombreuses affaires ; mais ils se plaignent de la concurrence allemande, belge et anglaise.
- L’industrie lainière, aux Etats-Uais, traverse une crise. Les demandes ne suffisent point à l’écoulement des produits fabriqués.
- Mais de meilleurs pronostics nous arrivent et ils viennent de l’Angleterre: le Bulletin de Bradford dit à propos des tissus :
- « Si on excepte l’Amérique et les Indes, les affaires semblent se réveiller partout. Les tweeds et les mélangés se traitent pour les marchés de l’intérieur et on constate de bonnes affaires en doublure fantaisie et genres similaires. »
- Nous terminerons notre rapide revue sur cette note rassurante.
- Les Adjudications administratives
- Et nous aborderons un sujet tout différent ; celui des adjudications pour fournitures administratives.
- Nous voyons à ce propos deux opinions qui viennent d’être exprimées et qui ne sont pas absolument dans le
- même esprit : f
- Quatre fabricants de Lodève, fournisseurs habituels des draps de troupe, n’ont pas obtenu la fourniture aux dernières adjudications, quoique la place de Lodève ait eu, cependant, trente-deux lots. Leurs fabriques n’étant pas outillées pour un autre genre de travail ont dû fermer.
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- Un correspondant de cette place s’élève contre ce système de l’adjudication qui ruine les uns et enrichit les autres, et qui, d’ailleurs, ne donne pas à l’Etat des garanties suffisantes.
- 11 propose, en conséquence, que l’Etat se fasse lui-même manufacturier, en ayant recours à la coopération. L’expérience peut être tentée, dit-il : quatre usines de notre ville vont fermer ; on peut les acquérir ou les louer à bon compte. Les éleveurs des Cévennes fourniraient la laine; les anciens employés et ouvriers, sous la direction de l’Etat, exécuteraient le travail. On paierait chacun en prenant pour hase le prix des dernières adjudications, etc....
- Nous trouvons, quant à nous, que l’Etat est déjà trop manufacturier, et que loin d’entreprendre de nouvelles fabrications, il serait préférable qu’il rendît à l’industrie privée celles des tabacs, des poudres de chasse et de mines, des allumettes, etc...., qui leur appartiennent légitimement.
- Une autre observation, et c’est une très juste réclamation, est formulée dans le journal Le Jacquard par un « groupe de fabricants », à propos de l’adjudication prochaine de l’habillement des agents douaniers.
- Contrairement aux usages pratiqués dans toutes les administrations, la Direction des Douanes n’a pas une série de types d’étoffes snr lesquels les offres de rabais sont ouvertes entre plusieurs fabricants; elle demande au contraire à chaque fabricant, désireux de traiter avec elle, de lui soumettre une série de types de sa fabrication avec les prix y afférents.
- Elle compare alors les divers types qui lui sont proposés, ainsi que les prix de chacun et adjuge la fourniture à qui bon lui semble.
- 11 suit de là qu’elle peut déclarer adjudicataire tel ou tel fabricant, quoique ses prix soient plus élevés que ceux de ses concurrents.
- Avec ce système, un fabricant qui est convaincu qu’il y a neuf chances sur dix pour qu’on lui préfère, malgré ses bas prix, son concurrent fournisseur attitré de l’Administration, recule devant les ennuis de la fabrication de plusieurs types, toujours difficiles à réussir en petite quantité, et qui lui resteront pour compte. Il préfère s’abstenir.
- C’est contre ce véritable arbitraire
- que le groupe des fabricants réclame.
- L’Administration devrait, dit-il, soumettre aux concurrents une série de types choisis par elle, ouvrir l’adjudication sur ces types-là, et s’engager d’avance à adjuger la fourniture aux fabricants offrant les plus forts rabais.
- Nous sommes absolument de cet avis.
- Nous parlerons encore des adjudications pour appeler l’attention sur une réclamation très légitime aussi, des teinturiers en fils, qui demandent que le cahier des charges de l’administration de la guerre leur dise positivement quels colorants ils exigent, au lieu de soumettre leurs teintes à des essais ne visant rien de défini, et d’une rigueur exagérée.
- Avec raison les teinturiers veulent voir disparaître cette cause de contestations trop fréquentes.
- F. Gouillon.
- la
- TEINTURE DES FILS ET SOIES
- pour les équipements militaires et les conditions de l’administration
- La Chambre syndicale des teinturiers en soies, laines et cotons a discuté une question que précédemment déjà elle avait examinée, et qui se rapporte aux prescriptions relatives aux conditions de teinture que doivent remplir les fils et soies destinés aux confections d’effets d’habillements militaires, prescriptions du cahier des charges publié le 11 juillet 1893.
- Cette question avait été aussi soulevée par une lettre adressée à la Chambre des teinturiers par le président de la Chambre syndicale des fabricants d’équipements militaires, cons* tatant que l’administration de la guerre impose des modèles-types de nuances sans spécifier par quels moyens ces nuances ont été obtenues et qu’elle se réserve le droit d’employer pour essayer les couleurs, en dehors des essais qu’elle indique et qui sont déjà impraticables, tous autres moyens qu’elle jugera convenables.
- Cette lettre dit textuellement :
- « Nous nous demandons alors comment les « teinturiers auxquels nous nous adresserons et pourront nous garantir que les nuances que c nous exigerons d’eux pourront répondre a aux essais prescrits et à ceux inconnus aux* « quels l’administration de la guerre se ré-« serve le droit de faire procéder.
- « Pour notre part, nous croyons ces condi» « tions inacceptables parce que nous avons la
- « certitude que tous les produits minéraux a végétaux ou animaux peuvent trouver dans « la nature un agent destructeur et qu’il sera o toujours facile à une commission de récep-« lion de démontrer que la teinture ne résiste « pas à une épreuve quelconque qu’il lui plaira « d’employer.
- « Notre Chambre syndicale fait donc appel,
- « Monsieur le Président, à la compétence des « membres de votre corporation, et si, comme « nous, vous pensez que les conditions impose sées aux soumissionnaires sont impratica-« blés ou peuvent même donner lieu à des « contestations enlre l’administration et ses ce fournisseurs, nous vous serions obligés « d’en informer M. le ministre de la guerre; « nous sommes persuadés que vos observa-« tioas auront à ses yeux une très grande « valeur. »
- La Chambre des teinturiers en fils a répondu à cette commun ication par la lettre suivante, pour la transmettre, si besoin était, aux pouvoirs publics-, cette lettre confirme en tous points les observations de la Chambre des Equipements militaires ; elle constate que le cahier des charges pose, en ce qui concerne les fils, des conditions inacceptables aux fabricants, et, par conséquent, aux teinturiers qui seront chargés de leurs travaux.
- Voici cette réponse :
- « Les commissions de réception exigeant « des nuances très solides et en même temps « toujours très bien échantillonnées, ce qui « constitue une sérieuse difficulté en teinture, « il serait indispensable que, pour chaque « genre de fil et pour chaque teinte, le colo-« rant choisi fût désigné avec les épreuves a qu’il devra subir, et les réactions diverses « qui pourront faire accepter la livraison ou, a dans certains cas, la faire refuser. *
- Poursuivant l’étude de la question, la Chambre des teinturiers en fils a émis l’avis (que nous trouvons un peu exclusif) qu’aucun colorant nouveau ne peut être proposé en dehors de ceux employés jusqu’à ce jour, suivant les cas : gaude, garance, cochenille, indigo et alizarine.'
- D’après l’opinion générale des membres présents à cette discussion, il ressort clairement de constatations diverses que le cahier des charges rend impossible toute épreuve judicieuse de résistance et ne permet aux teinturiers de donner à leurs clients aucune garantie.
- En effet, il semble que l’administration ait confondu, sous le nom général d’épreuve, les essais nécessaires pour s’assurer que les nuances sont solides et les essais chimiques destinés à la recherche du colorant employé. 11 y a là deux peints bien différents. Pour la gaude, par exemple, l’essai logique est l’essai au savon; pour ce colorant, l’essai à l’acide doit être une épreuve de contrôle, pour s’assurer que le colorant employé est bien I la gaude et n’a pas d’autre raison d’être,
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- la gaude ne supportant la fraude en aucune façon.
- Pour le bleu, l’administration , d’après l’épreuve indiquée (acide sulfurique au 10e), spécifie que le colorant doit être l’indigo, mais ne se préoccupe pas de savoir s’il est possible de lui fournir, avec le même colorant pour tous les genres de fils, les types exacts de teinte qu’elle impose; or, pour la soie notamment, l’échantillonnage est pour ainsi dire impossible pour fournir la nuance demandée.
- Enfin, les épreuves sont illogiques en ce sens qu’elles sont inutilement trop rigoureuses.
- L’essai au savon bouillant indique une quantité de savon qui correspond à peu près au double de celle employée couramment pour la cuite des soies écrues ; donc, essai peu concluant et illogique, puisque la gaude ne le supporte pas, bien que, de tout temps,.elle ait été employée pour le jaune militaire ; l’administration doit être fixée depuis longtemps sur la valeur de ce colorant.
- L’essai à l’acide sulfurique bouillant au dixième est inutile puisqu’il représente un cas dans lequel ne se trouveront jamais des effets d’habillements militaires, il ne doit être considéré que comme épreuve de recherche pour déterminer la nature du colorant employé, lorsque ce colorant aura été désigné et qu'il sera bien établi qu’il peut donner la teinte imposée par les modèles-types.
- Il est d’ailleurs facile de relever des contradictions flagrantes dans les conditions imposées au cahier des charges ; on y lit, page 114 :
- « La nuance doit être exactement la même « que celle des modèles-types. La teinture « doit être uniformément répartie à l’intérieur, « ce dont on s’assure en dissociant les fils ; la « couleur doit résister autant que le drap lui-a même à l'action des agents atmosphériques. « Les substances tinctoriales devront être de a bonne qualité.
- « La nuance des fils teints remplit bien les a conditions exigées ci-dessus au sujet de la « stabilité lorsqu’elle résiste bien aux épreuves « suivantes :
- « A. On s’assure que, frottés à sec sur du « papier blanc, les fils n’abandonnent pas leur a couleur.
- « B. On vérifie si, plongés pendant vingt-a quatre heures dans une quantité d’eau dis-« tillée suffisante pour leur immersion com-« plète, ils conservent, après dessiccation, la « teinte primitive et si l’eau reste à peu près « incolore.
- « C. On s’assure que, par l’exposition au « soleil pendant au moins une quinzaine o de jours, ils conservent toujours la même » nuance. »
- Donc, si l’administration, après avoir énuméré les qualités diverses qu’elle exige des teintures, déclare que les fils teints remplis-
- sent bien les conditions exigées au sujet de la stabilité, lorsqu’ils résistent bien aux épreuves détaillées aux paragraphes A, B et C, pourquoi compliquer la question par des conditions particulières, par des essais illogiques inacceptables et laissant toutes voies ouvertes eux contestations et à l’arbitraire?
- Telles sont les judicieuses observations auxquelles a donné lieu cette discussion.
- Comme conclusion, la Chambre syndicale des teinturiers en soies, laines et cotons, a émis le vœu que le cahier des charges, en ce qui concerne la teinture des fils et les essais ou épreuves qti’ils devront supporter en vue de l’acceptation de la couleur, soit revu d’une manière précise, que les colorants à employer soient désignés d’une façon catégorique pour chaque genre de fils et pour chaque couleur ; que les essais inutiles et trop rigoureux soient supprimés ou modifiés ; que rien ne puisse, en un mot, donner lieu à contestation. C’est à son avis la seule façon de sortir de la situation anormale où le cahier des charges actuel place les fabricants d’équipements militaires et leurs fournisseurs au détriment de la rapidité et de la bonne exécution du travail.
- 11 est impossible de méconnaître la justesse de ces réclamations. Un fournisseur ou façonnier doit savoir exactement ce qu’on lui demande et n’être pas astreint à des contrôles ne visant rien de défini, et par cela même, d’une rigueur dépassant les nécessités pratiques.
- REVUE DES PROGRÈS RÉALISÉS
- DANS LES
- INDUSTRIES TINCTORIALES
- pendant ces dernières années
- Par M. E. Gkandmougin (Suite)
- Tout dernièrement, un nouveau procédé pour le blanchiment des fibres animales et par conséquent aussi de la laine, vient d’être lancé dans l’industrie : le blanchiment au peroxyde de sodium.
- Le Moniteur scientifique a déjà entretenu ses lecteurs de la préparation et de l’emploi de ce produit, qui peut être livré à l’industrie à un prix très bas. Par suite de sa préparation il contient quelquefois un peu de sodium qui déflagre avec une flamme jaune lorsqu’on dissout le produit dans l’eau.
- Le peroxyde de sodium ne s’emploie pas tel quel, car, par suite de sa grande alcalinité, il détruirait infailliblement les fibres animales, mais par double décomposition avec du sulfate de magnésium, on forme d’abord du peroxyde de magnésium, qui agit comme agent blanchissant, ainsi que l’ont démontré les essais de Prudhomme (1).
- (1) A côté de cette réaction, il y aussi formation d’eau oxygénée et de magnésie, c’est-à-dire que nou
- ^ p.uccue luuiqae aans la cirn.i.î Haen de mettre le peroxyde de sodium , de dans la solution de sulfate de magnésium un peu risqué; il suffit qu’un 1** échappe à la dissolution et se fixe sur Ce3U pour que celui-ci soit troué nettement k droit en question. en"
- Voici comment nous avons procédé 1 d’un essai fait sur une plus grande échoii* rS commun avec M. Ed. Kopp. 6 en
- Une pièce mousseline laine (6.5 kil0or viron) passée en eau chaude pour la débarr ser de son parement, fut introduite dans ***' cuve contenant une dissolution de 2 kilo^p T sulfate de magnésium, exempt de chlore À* 200 litres eau et chauffée à 30° c. La * fut manœuvrée dans le bain 5 minutes PI ^ sortie. On ajouta une solution tamisée de5 grammes de peroxyde de sodium dans env' ron 6 litres eau. (Le peroxyde se dissout da^ns l’eau avec une forte élévation de température-il y a même dégagement d’oxygène si celle-ci s’élève de trop).
- 11 se forme dans le bain un précipité gélati neux blanc de peroxyde de magnésium.°Après avoir introduit la pièce à nouveau, on monte en 1)2 h. à 60- C. puis on manœuvre la pièCe 1 h. à cette température.
- La pièce est maintenant lavée et acidée à raison de 1 gramme d’acide sulfurique à froid pendant vingt minutes, pour enlever la magnésie qui s’est fixée sur la fibre.
- Un échantillon séparé de la pièce et manœuvré li2 heure plus longtemps dans le bain nous sembla avoir subi un affaissement sensible.
- Le blanc obtenu est bon, sans être supérieur à celui des méthodes habituelles, mais la laine a acquis par ce blanchiment alcalin un toucher très dur, très défavorable, et après chlorage elle jaunit fortement au vaporisage.
- Le procédé de blanchiment au peroxyde de sodium a pour lui la rapidité d’exécution et le bon marché. 11 est évidemment impossible de tirer des conclusions d’un seul essai ; il faudra attendre la sanction de la pratique, avant de pouvoir se prononcer sur ce nouveau procédé.
- Peut-être le plus fort jaunissage après chlorage pourra-t-il être atténué en chlorant moins fortement que d’habitude, parce que pour ce procédé de blanchiment, nous n’employons pas d’acide sulfureux que la laine retient avec tellement d’énergie et que le chlorage enlève en partie ; mais nous blanchissons avec ine substance oxydante qui agit donc dans le même sens que le chlorage.
- nous trouvons en face du procédé de blanchiment proposé par H. Kœchlin. Ce sont évidemment ces considérations qui ont provoqué le refus de la demande en brevet de Haen.
- Le peroxyde de sodium décomposé par un acide fournit de l’eau oxygénée qui peut servir comme ü vient d’être exposé.
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- G. — Soie
- Le blanchiment au peroxyde de sodium a été aussi proposé pour la soie et pour les tissus mixtes laine et soie. On procède comme pour la laine : par double décomposition entre le sulfate de magnésium et le peroxyde de sodium. On prépare d’abord du peroxyde de magnésium (à côté d’eau oxygénée et de magnésie) qui agit comme agent blanchissant.
- C’est spécialement pour le tussab, soie sauvage fortement colorée et d’un blanchiment difficile, que le procédé peut avoir de l’intérêt .
- Un décreusage préalable en savon est nécessaire avant de passer au blanchiment proprement dit. Aucune publication n’a encore été faite à ce sujet, et comme pour la laine il faudra attendre la sanction de la pratique, pour savoir si la méthode en question a des avanta-tages quelconques sur celles employées actuellement.
- L’eau oxygénée s’emploie aussi pour le blanchiment du tussah. E. Cleve blanchit le tussah en passant d’abord en soude, puis savonnant, et finit le blanchiment par un passage en eau oxygénée rendue alcaline avec du silicate.
- Un blanchiment moins parfait, mais plus économique et suffisant pour les nuances or, vert, etc., s’effectue, d’après le même auteur, avec le permanganate de potassium et l’acide sulfureux.
- La soie en pièces s’imprime ainsi depuis quelques années. Les pièces sont savonnées en boyaux ou au large, puis fortement lavées et généralement acidées faiblement avant l’impression.
- Le b'anchiment des tissus mixtes laine et soie — mousseline de laine avant une ou plusieurs bandes de soie — s’effectue comme nous l’avons donné en détail sous l’article laine.
- IV. — Impression A. — Coton
- Machines. — L’impression est une teinture locale. Pour effectuer celle-ci, i! ne faut évidemment fixer la couleur suffisamment épaissie qu’aux endroits qui doivent être colorés. Pour les petites largeurs* l’impression se fait à peu près uniquement encore avec la machine à imprimer; dès qu’on dépasse 80 centimètres de largeur (1), on est obligé en général d’avoir recours à l’impression à la main (à la planche) de même que pour des sujets très compliqués d’un très grand rapport ou d’une symétrie ne pouvant pas s’exécuter à la machine.
- Quoique la machine à imprimer actuelle soit un instrument merveilleux de précision mécanique, elle est encore loin d’être parfaite et présente encore bien des inconvénients.
- (IJ 11 existe toutefois dans certaines fabriques peu nombreuses des ruaohines à rouleaux de 140 centimètres de largeur.
- Nous avons principalement, par suite de la forte pression, l’écrasement des coulenrs, qui se fait spécialement sentir dans les machines à plusieurs couleurs, et qui oblige d’avoir recours à des couleurs beaucoup plus concentrées que celles employées à la planche, tout en obtenant des nuances moins vives qu’avec ce mode opératoire, et on risque toujours de voir certaines nuances salies ou ternies par suite du déchargement inévitable. De plus la racle, qui est d’une grande sensibilité et exige de la part de l’imprimeur un soin tout particulier, est facilement attaquée par les couleurs acides ou mal dissoutes, ce qui occasionne les traits de racles, provoque le fardage des pièces et d’autres accidents du même genre.
- On a fait bien des essais pour remplacer la racle en acier trempé généralement employée, mais aucun alliage n’a encore réussi à la détrôner.
- Tout dermèrement, une racle à base de bronze d’aluminium soumise au comité de chimie de la Société industrielle de Mulhouse, s’est trouvée constituer un progrès notable sur les racles en composition.
- La racle en composition peut s’employer encore pour plaquer ou pour imprimer des couleurs contenant du cuivre sous forme soluble.
- En fait de nouveautés pour les machines, nous signalerons la machine à imprimer à double face. Ce n’est rien d’autre que deux machines à imprimer ordinaires accouplées, dont une imprime comme d’habitude d’abord l’endroit ; puis le tissu passe dans la seconde machine où s’imprime l’envers.
- Les articles faits avec ces machines, et qui devaient servir spécialement comme teintures, etc., ne semblent pas avoir eu grand succès. — Les machines en question sont donc relativement rares, sans compter les difficultés de manipulation d’une telle machine mise au rapport, etc.
- La machine à imprimer de la société Samuel Cousins (1), doit remplacer avantageusement l’impression à la planche pour l’article meubles. Elle se compose en principe d’une grande table horizontale sur laquelle se trouve étendu le tissu à imprimer. Les rouleaux en bois gravés en relief sont portés par un chariot qui peut se mouvoir le long de la table, soit à la main, soit à l’aide d’un petit moteur électrique. Une disposition permet de les presser contre le tissu. La couleur lui est fournie par une toile sans fin qui la puise dans un réservoir approprié. Il faut évidemment autant de rouleaux que de couleurs. Les nuances ont la même vivacité que celles obtenues à la planche, et la main-d’œuvre est moins considérable que pour celle-ci ; la consommation de couleur est, par contre, plus grande.
- Couleurs. —Quoique nous ayons encore à revenir sur les couleurs, quand nous traiterons
- (1) Voir dessin et description dans la Revue de la teinture, année 1893, p. 8.
- les différentes fibres, nous croyons cependant devoir donner dès à présent quelques indications sommaires.
- Une couleur devant donner de bons résultats demande à être étudiée à fond et composée rationnellement. Nous avons déjà vu que la racle est un des instruments les plus sensibles ; toute attaque de celle-ci se fait sentir très désagréablement par des traits de racle. 11 faut donc qu’avant tout une couleur soitpar-faitement dissoute, qu’elle ne contienne aucune partie dure provenant d’un produit imparfaitement dissous ou s’étant formé par double décomposition au sein de la couleur.
- Si le colorant est insoluble, il doit être transformé en précipité excessivement finement divisé ; dans ce cas se trouve par exemple l’a-lizarine ainsi qu’un grand nombre décolorants que l’on fixe au chrome sur coton.
- Ce n est pas seulement la racle qui en souffre, lorsque les coloranls ne sont pas suffisamment dissous ou divisés, mais les fonds n’unissent pas bien et présentent des picots d’autant plus visibles que les fonds sont plus clairs.
- Les fabriques de matières colorantes ne tiennent pas toujours suffisamment compte de ces exigences, et offrent souvent aux imprimeurs des produits trop imparfaitement solu. blés qui peuvent ? voir de l’intérêt pour la teinture, mais qui sont à peu près inemployables pour l’impression.
- Dans ces cas, il faut avoir recours à des agents solubilisants. Us sont actuellement encore peu nombreux : l’acétine, l’alcool, l’acide acétique et l’acide éthyltartrique ; ce dernier encore a l’inconvénient d’affaiblir les tissus de coton sur lesquels il est employé.
- L’action de ces agents est incontestable ; non seulement, on obtient pour des colorants peu solubles de meilleurs unis, mais aussi un bien meilleur rendement.
- Le bisulfite de soude aussi est un solubilisant par excellence ; il, est employé pour beaucoup de couleurs : l’alizarine bleue, la céru-léine, la gallocyanine et bien d’autres ; cependant il a différents inconvénients \ beaucoup de couleurs au bisulfite se conservent beaucoup trop peu pour les exigences du service, et puis elles attaquent toujours la racle en acier.
- Les doubles décompositions au sein d’une couleur ne sont pas très rares ; elles peuvent avoir lieu si les colorants sont mal choisis. En règle générale, on fera bien de ne fixer ensemble que des colorants de même nature : colorants acides d’une part; colorants basiques de l’autre ; un mélange des deux provoquera presque à conp sûr une précipitation et tous les inconvénients mentionnés plus haut.
- Vaporisage. — Le développement des couleurs, à part certains articles spéciaux : noir d’aniline, enlevages sur bleu cuvé, sur rouge turc, etc., s’effectue à peu près uniquement par la vapeur. Nous sommes dans la période des couleurs-vapeur. La vapeur agit non seulement par suite de sa température élevée,
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- LA RE VUE DE LA TEINTURE
- mais aussi évidemment comme l’eau dans le bain de teinture -, elle solub lise le colorant aux endroits imprimés, et une teinture locale a lieu, unissant le colorant à la fibre et le rendant par là insoluble, ou, dans le cas des couleurs fixées sur mordants de chrome, par exemple, en formant la laque insoluble qui se fixe sur la toile.
- Une étude du vaporisage a été faite par M. Rosenstiehl. Les résultats de l’auteur qui, au moment des essais (4874-1876) avaient une grande importance, n’ont maintenant plus le môme intérêt depuis qu’on a les nouveaux appareils à vaporiser : grand appareil à vaporiser continu, petit appareil Ma'her et Platt, etc. — suffisamment connus pour que nous puissions nous dispenser de les décrire.
- Nous avons à signaler comme perfectionnement dans le vaporisage continu de Mather et Platt la nouvelle modification des tubes restant dans l’appareil, ce qui est un grand avantage, les tubes restant toujours à la môme température.
- L’appareil à vaporiser continu de Remy (brevet allemand n° 53944) possède un arrangement spécial de la chaîne continue portant les tubes ; ceux-ci restent aussi dans l’appareil.
- Epaississants. — Peu de chose à signaler au sujet de ceux-ci.
- La gomme Labiche (gomme des Indes rendue soluble par un procédé spécial) tant dissoute aue solide, et sous cette forme parfaitement soluble dans l’eau, est un excellent épaississant d’un bon liant et trouve un assr z grand emploi tant pour l’impression du coton que pour celle de la laine, quoique, pour cetteder- | nière, elle ait encore le désavantage de jaunir ! assez fortement au vaporisage et de ne donc pas pouvoir remplacer toujours la gomme du Sénégal qui ne montre pas cet inconvénient, spécialement sensible pour les nuances très claires.
- La gomme Labiche n’en est pas moins un produit d’une grande valeur industrielle qui a trouvé et qui trouve encore un grand emploi.
- Mordants. — Les colorants acides ont besoin d’être fixés par l’intermédiaire d’un oxyde métallique ; quant aux colorants basiques, leur fixation se fait encore à peu près uniquement par le tannin. Des couleurs se fixant sans mordants sont, à moins d’articles spéciaux (qui ne sont pas lavés après vaporisage, par exemple), relativement rares et d'un rendement pas toujours certain. La grande pléiade des colorants directs : congo, chrysamine, etc., etc. se trouvent dans ce cas ; pour l’impression proprement dite ils n’ont donc qu’un intérêt restreint; par contre, ils sont tout indiqués pour les plaquages et spécialement pour la teinture.
- Mordants métalliques. — Guère de nouveaux j mordants. Ce sont encore les acétates qui ser- 1
- vent pour les couleurs-vapeur. On est beau coup revenu de l’emploi des sulfocyanures qui étaient en vogue un certain temps. S'il y a lieu, l’addition de sulfocyanure de potassium à la couleur fait le môme effet que l’emploi du sulfocyanure métallique.
- Une étude comparative du fluorure de chrome de R. Koepp et Ce, et de l’acétate de chrome, a été faite par M. Th. Stricker et ainsi qu’il ressort de ses recherches, l’acétate est, en général, préférable au fluorure. Ce dernier trouve son emploi spécialement dans la teinture de la laine, ainsi que nous le verrons par la suite.
- L’acétate de nickel préparé par double décomposition entre le sulfate de nickel et l’acétate de plomb trouve un certain emploi.
- Les bisulfites ont aussi été proposés comme mordants'pourles couleurs-vapeur, principalement pour les colorants que l’on emploie avec du bisulfite (vert d’alizarine de Hoechst, par exemple). Seulement, ils ont l’inconvénient d’attaquer la racle sans donner en général de bien meilleurs résultats que les acétates, ce qui fait qu’en impression ils n’ont trouvé qu’un emploi modéré, tandis que, pour la teinture, ils sont d’un usage courant.
- Mordants pour couleurs basiques. — C’est uniquement le tannin qui sert à cet usage, soit sous forme solide, soit ausii comme tannin liquide qui, dans certaines condition®, est plus économique que le solide. 11 faut environ le double de tannin liquide pour remplacer le tannin en poudre. La maison J. R. Geigy et Cie est la première qui ait introduit dans le commerce le tannin liquide.
- Un glycéril-tannin a été breveté par les Farbwerke Bayer.
- Après vaporisage, les couleurs sont fixées dans un bain d’émétique ou d’un des sels d’antimoine proposés pour remplacer celui-ci.
- Les avis sont partagés sur la valeur de ces produits.
- D’après Ed. Kopp et S. Bruère, ces sels ne peuvent remplacer l’émétique dans le cas des couleurs-vapeur, mais sont pour la teinture d’un grand intérêt, car là il s’agit surtout de fixer sur la fibre le tannin comme mordant.
- Mordants gras. — Comme l’impression du calicot se fait généralement sur tissu huilé, nous croyons devoir dire ici quelques mots sur les mordants gras et leur emploi.
- C’est évidemment l’emploi de l’huile pour le rouge turc qui a donné l’idée de l’employer aussi pour l’impression. Seulement, la forme primitive : l’émulsion des huiles tournantes avec du carbonate de soude n’était guère appropriée. Est-ce l’idée de la solubilisation des colorants par la sulfuration qui a conduit au traitement des huiles par l’acide sulfurique, et qui a permis de les obtenir ainsi sous forme soluble, beaucoup plus active que l’émulsion ? Nous ne saurions le dire. Toutefois cette opération a été des plus fructueuses.
- L’oléine et l’huile de coco fournissent par
- traitement à l’acide sulfurique^ cornmTî’hn' de ricin des produits solubles dans l’ammo *
- que et qui servent à l’huilage des tissus avim l’impression. ^
- En fait de nouveaux mordants gras rio signalerons les acides oxyoleïques de Schmif et Tœnges qui se préparent par sulfuration de l’oléine ou de l’acide oléique ; puis Q chauffe le produit obtenu de 105° à 120° c ce qui en élimine le soufre comme acides sulfurique et sulfureux. Les produits obtenus remplaceraient, paraît-il, avantageusement 1® huiles pour rouge généralement employées tant au point de vue du prix que du rendement.
- Couleurs minérales. — Leur importance diminue de jour en jour.
- La préparation d’un bistre facile à ronger est décrite par J. Depierre.
- Signalons aussi par curiosité les essais Oiernheimer pour l’impression et la teinture au moyen de sels d’or, essais qui, jusqu’ici n’ont qu’un intérêt théorique.
- Couleurs vapeur. — On peut presque les mettre en opposition avec les couleurs minérales dont bien peu sont encore fixées comme couleurs-vapeur (le jaune au sulfure de cadmium encore, par exemple).
- Le mode d’application des colorants est connu. Les colorants acides sont fixés à l’aide de mordants métalliques, les couleurs basiques par le tannin avec passage ultérieur en émétique. Les colorants directs qui, pour la teinture, les plaqués, etc., trouvent un si grand emploi, sont à peine employés comme couleurs-vapeur -, ils servent de temps en temps pour nuancer d’autres couleurs. Employés seuls, on fait bien d’en faciliter la fixation par addition d’un mordant, acétate de chrome ou d’aluminium, par exemple.
- Peu de nouveau à signaler pour les couleurs-vapeur. L-s fonds noirs se font avec le noir réduit (campêche oxydé additionné de bisulfite),un noir d’aniline-vapeur n’attaquant point la fibre n’étant pas connu, les rouges et roses, puces, violets, etc., etc., avec les différentes marques d’alizarine. Le rappliquage assez fréquent de ces couleurs peut être évité par addition d’un peu d’acide citrique dans le bain de sulfoléate lors de la préparation du tissu
- (U-
- Les fonds bleus foncés se font à l’alizarine bleue et campêche, au bleu madras, qui est une préparation à base de campêche -, ou aux bleus d’indulines (Bleu G BB de Geigy, Bleu Acétine R de la B. A. et S. F.)
- L’alizarine jaune de Nietzki commence à acquérir une certaine importance en impres-
- (1) Etude sur le vaporisage des tissus imprimés par M. E. Jacquet, Bull. Soc. Ind. Mulh. 1892,
- p. 288.
- D’après une communication dne à M. Ed. Kopp, une addition d’oxalate d’ammoniaque fait le même effet que l’acide citrique.
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- sion et à remplacer dans certains cas les extraits de gaude et de graines de Perse, dont le dernier, spécialement, trouve encore un grand emploi ; néanmoins ces derniers produits donnent des jaunes beaucoupplus vifs que le jaune alizarine.
- La thio-flavine, la nigrosine, et bien d’autres colorants encore, ont trouvé emploi dans l’impression ; mais il est difficile de les indiquer tous et avec certitude.
- Lors du savonnage des colorants basiques fixés au tannin émétique, une partie du colorant non fixé souille le bain de savon, et ternit les autres nuances (le rouge à l’alizarine par exemple), qui sont savonnés en même temps. Pour obvier à cet inconvénient, E. Jacquet additionne au bain de savon du tannate d’antimoine qui insolubilise le colorant séparé et par là le rend inerte. C’est le même produit que Fabre et Braun ont breveté sous le nom de savonine.
- Noir d'aûiline. — La publication de l’excellent traité sur le noir d’aniline, par MM. Nœlting et Lehne, nous dispense d’entrer avec plus de détail sur ce chapitre.
- Nous résumerons les quelques travaux qui ont paru depuis sous le chapitre teinture.
- Azoïques directs. — C’est une opération se faisant maintenant couramment et ayant acquis pour bien des fabriques une grande importance. La préparation des diazoïques a été décrite tant de fois que nous croyons inutile d’y revenir. Le point important est de neutraliser le diazo employé par addition d’acétate de soude.
- On réalise de bien nombreuses combinaisons. Depuis quelque temps, le rouge parani-traniline-& naphtol, qui est une des nuances les plus solides à réaliser de cette manière, commence à remplacer le rouge turc pour certains articles.
- Enlevage sur indigo. — Le rongeage des bleus cuvés d’après l’élégant procédé C. Koech-lin provoque toujours, par suite de la formation d’oxycellulose, un affaiblissement du tissu aux endroits rongés en blanc.
- Diverses substances ont été proposées comme addition au bain d’acides sulfurique-oxalique, pour obvier à cet inconvénient. Les substances en question doivent être moins facilement oxydables que l’indigo, mais plus facilement que la fibre.
- C’est ainsi que M. Brandt emploie l’alcool (dénaturé) à raison de 10 0(0, M. H. Koechlin et d’autres la glycérine. Ce sont les deux agents généralement employés. Encore la glycérine n’agit-elle, ainsi qu’il ressort d’essais faits par M. de Niederhausen, que lorsque la couleur d’enlevage a été prise trop forte, ce qui arrive généralement.
- Cette question du rongeage de l’indigo et des substances pouvant empêcher l’attaque du tissu a fait l’objet d’une série de notes très intéressantes de la part de M. Alb. Scheurer,
- qui a étudié à fond et d’une façon rationnelle et exacte, avec mesures dynamométriques à l’appui, cette question actuelle.
- Il a ensuite montré que la préparation préalable du tissu en silicate de soude de 2-4° Bé ou le moyen proposé par M. Piecquet, l'addition d’une certaine quantité d’amidon cru dans la couleur d’enlevage au chromate n’ont guère d’effet.
- M. Ch. Brandt effectue l’enlevage sur bleu cuvé, au chlorate d’alumine et bromure de sodium —-l’alumine fixée est ensuite teintée en alizarine. — D’après l’auteur, ce procédé respecte absolument la fibre. Pour produire blanc sur bleu en même temps que rouge, on additionne la couleur d’enlevage pour blanc d’une certaine quantité d’acide citrique qui empêche la fixation de l’alumine aux endroits rongés.
- M. Binder produit l’enlevage au bromure-bromate de sodium qui, additionné d’un sel d’alumine partiellement neutralisé (le sulfate par exemple), dégage du brome au vaporisage, ce qui ronge l’indigo aux endroits imprimés en même temps qu’il y a fixation d’alumine.
- On passe ensuite à la teinture.
- MM. Storck et Pfeiffer se servent du bro-mate d’alumine (obtenu par double décomposition du sulfate d’alumine avec du brom a te de baryte qui, lui-même, a été obtenu à l’aide du sel calcaire correspondant) additionné de chlorures alcalins ou terreux et avec un succès tout-à-fait satisfaisant.
- Le rouge azoïque a suscité l’idée de faire l’article roug ! azoïque sur bleu cuvé. En principe, on imprime sur le bleu cuvé préparé en b naphtol le diazo de la paranitraniline par exemple, épaissi et additionné de ferrocya-nure, puis on passe en alcali ; l’indigo est détruit et l’union du diazo au phénol provoque la formation du colorant rouge.
- Le procédé ne réussit bien que pour des i bleus clairs et moyens.
- Tout derniè-ement, les Farbwerks Hôchst viennent de breveter ces laques diazoïques : p. nitraniline-b-naphtol, orthonitro-paraphé-nétidine-b-naphtol, etc., comme enlevage sur bleu cuvé pour remplacer le vermillon et ses substituts ; on les imprime suivant le procédé classique avec du chromate de potasse, et on les passe en acides oxalique-sulfurique où a lieu la fixation.
- Rouge turc. — Le procédé Schlieper et Baum de bleu sur rouge cause, malgré les nombreux essais auxquels il a donné lieu, encore bien des déboires aux chimistes indien-neurs. C’est l’incertitude du procédé, le rendement inégal sous des conditions apparemment identiques, qui ont forcé les chimistes à chercher autre chose.
- M. A. Fourneaux a étudié un autre bleu que l’indigo pour pouvoir être fixé lors de l’enlevage à la soude; il a de même étudié divers enlevages colorés à la soude qui, jusque-là, se
- faisaient et se font encore en majeure partie à la cuve décolorante.
- Pour le bleu sur rouge, on imprime aussi sur rouge turc du bleu au prussiate ou du bleu méthylène.
- En faux teint l’article rouge bleu se fait avec du bleu au prussiate sur rouge Congo.
- Couleurs d’aniline. — La réserve à l’émétique sous couleurs d’aniline, imaginée par M. M. Prudhomme, a été beaucoup perfectionnée par suite de l’observation de M. Juste Koechlin de la solubilité de l’émétique dans les chlorures alcalins ; en qui permetd’enfaire une solution assez concentrée. Elle repose sur la formation d’un sel double.
- On peut aussi procéder par enlevage (M. F. Binder) en rongeant le tissu mordancé en tannin-emétique, puis teignant en colorants basiques.
- M. Ed. Kopp a bien voulu nous donner les détails de ce procédé.
- On imprime sur tissu préparé en tannin émétique delà soude épaissie ;
- 10 litres soude caustique 38° B .
- 5 kilog. amidon grillé foncé.
- Couleur mère que l’on coupe avec de l’épaississant à l’amidon grillé foncé selon la quantité de tannin à ronger; puis on vaporise 1 1[2 minutes, au petit Mather et Platt, acidifie en acide sulfurique à 1 1(2B. une minute, puis lave fortement.
- La teinture en bleu méthylène, par exemple, s’effectue au jigger comme suit :
- 150 litres eau.
- 2 — acide acétique à 7°.
- On passe les pièces à blanc et on ajoute à nouveau ;
- 150 litres eau.
- 2 — acide acétique.
- 12 — de dissolution de bleu méthy-lène(20 grammes par litre).
- 1/4 litre essence.
- Puis on donne trois tours à froid, monte 1/4 d’fieure au bouillon et y reste 1/4 d’heure, lave et savonne. On obtient ainsi de très beaux bleus clairs, très vifs comme nuance.
- On procède de même pour le bleu Nil, les bleus Crésyls (RS — b BS — BB — RR, etc.) de Leonhardt elles autres colorants basiques.
- Pour les nuances claires et moyennes, le blanc est bon ; mais dans les foncés, il est défectueux; lors de la teinture en colorants basiques, ceux-ci se fixent sur les blancs, et un savonnage et chlorage énergiques n’arrivent pas à les enlever complètement.
- Les bleus crésyls donnent en général un meilleur blanc que le bleu méthylène, tout en étant aussi bon teint.
- L’article a, du reste, perdu en partie de son actualité.
- Couleurs fixées sur mordants. — Un procédé d’enlevage a été proposé par Henri Schmid et consiste à imprimer sur la couleur au chrome finie, mais non développée par va-
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- porisage, une couleur i base de ferricyanure qui1, par vaporisage, produit l’enlevage en même temps que celui-ci développe les couleurs au chrome. On peut produire des enlevages colorés par emploi de couleurs plastiques à l’albumine.
- (A suivre)
- CHINAGE DES FILS
- Par enlevages sur fonds colorés.
- M. J.-E. Kühnel fait observer qu’il est malaisé d’obtenir par impression de larges effets de chinage, car les nuances perdent en intensité à mesure qu’on considère les fibres placées à l’intérieur. Pour éviter cet inconvénient, il recommande de donner un fond avec l’une des couleurs benzo ou directes, et d’imprimer par chinage un rongeant blanc ou coloré à l’aide d’une matière colorante basique convenable.
- Ce rongeant blanc e9t formé en ajoutant à 1 litre d’épaississant d’amidon de froment 1/â à 1/2 litre, d’après la force du fil, d'acétate d’étain, une trace d’acide acétique, une trace de sel d’étain.
- L’acétate d’étain se prépare en disso'vant à chaud d’abord :
- Sel d’étain.......... 250 grammes.
- Acide acétique...... 20 —
- Eau pure............. 250 —
- ensuite :
- Acétate de plomb ... 250 grammes.
- Eau pure............. 300 —
- MACHINE A HUMECTER
- FONCTIONNANT PAR PRESSION D’EAU (b. s. g. d. g.)
- Construite par M. Fernand Dehaitke
- Cette machine fort simple donne un humée -tage en poussière fîae, régulier et uniforme et présente unefacilité de réglage et d’application qui lui ont valu de nombreuses applications dans l’industrie des tissus.
- Elle se compose d’un tuyau horizontal monté
- même ligne. sur une
- Ce tuyau est monté concentré l’intérieur d’une enveloppe de à
- d’une ouverture en forme de w £ ?°urvue la feuille à humecter. Cette envelorm'^0 8ur même montée sur paliers et peut T fl8telle’
- son axe pour prendre toutes les DoshrerSUr venables. Positions con.
- Le liquide à pulvériser est amené k V reil par une conduite donnant au 3ppa' mètres de pression d’eau moins cinq
- Fig. 1.
- Lorsque ces deux dissolutions se sont refroidies, on les mélange ensemble. L’acétate d’étain se forme par réaction mutuelle, et après refroidissement du mélange, on décante et on conserve le liquide dans des bouteilles.
- Pour les enlevages colorés, on mélange cet enlevage blanc avec du tannin, de l’acide acétique et une couleur qui sera l’auramine II, le bleu méthylène B ou la rhodamine 6 G, selon la couleur à obtenir.
- Après avoir imprimé l’enlevage, on sèche le fil à une chaleur modérée, on vaporise une demi-heure sans pression -, puis on donne plusieurs passages à froid en bain d’émétique à 5 pour 100. Ce bain ne fixe pas seulement la couleur imprimée ; il éclaircit encore la couleur du fond.
- Pour le fond, on emploiera avantageusement les couleurs diamines : bronze, noir, vert de la Manufacture lyonnaise ; le benzo-brun, la benzopurpurine h B, la benzoazurine 6 G de Fr. Bayer ; l’orange de toluylène de K. Dehler.
- (Farberei Muster Zeitung)
- 11 est projeté par la rangée de petit* robinets du tube central, vient frapper la partie intérieure de l’enveloppe et rejaillit en tuée fine
- sor le tissu à humecter. Les gouttes oui » forment retombent à l’intérieur de l’enw loppe.
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- Fig. 2. — Elément simple à va-et-vient.
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- En faisant tourner le tuyau à l’intérieur de l’enveloppe, on varie l’angle de projection du liquide contre l’enveloppe et on règle ainsi
- «L’appareil est ordinairement monté sur deux pendules et reçoit un mouvement transversal de va-et-vient qui répartit uniformément l’humectage sur toute la largeur du tissu, mais il se construit également pour demeurer fixe.
- La figure 1 représente la machine à humecter complète, sur bâti indépendant, et munie d’une disposition de déroulage et d’enroulage.
- Les figures suivantes représentent des éléments pulvérisateurs pouvant se placer sur la machine d’apprêt et présentant diverses combinaisons pour humecter horizontalement,
- d’une façon précise le degré de pulvérisation de l’eau, ainsi que la quantité de brouillard qui s’échappe de l’ouverture de l’enveloppe.
- verticalementoudans toute inclinaison voulue, d’un côté ou des deux côtés à la fois.
- La fig. 2 donne un élément pulvérisateur simple à pendule avec passage vertical de la feuille.
- La fig. 3 présente un élément pulvérisateur double à pendule humectant dessus et dessous simultanément.
- La fig. h, un élément fixe avec passage horizontal.
- Cette machine donne un humectage plus régulier que celles par aspersion à l’aide de brosses rotatives.
- NOIR D’ANILINE SUR COTON
- M. F. Witz a déposé, le 25 avril 1882, à la Société industrielle de Mulhouse, le procédé suivant pour obtenir le noir d’aniline par impression sur coton, et dont le pli cacheté vient d’être ouvert.
- La couleur est composée de :
- Eau........................... 60 litres
- Amidon......................... 8 kil.
- Amidon grillé............... 6 —
- Aniline...................... 500 gr.
- Chlorate de soude............. h k. 300
- Cuire et ajouter à froid :
- Chlorhydrate d’aniline.... 9 k.
- Ajouter, avant l’emploi, 1 litre de cette couleur :
- Chlorhydrate d’ammoniaque. 250 gr.
- Chromate de chrome........ 150 —
- Le chromate de chrome est obtenu en mélangeant les deux solutions suivantes :
- I Alun de chrome......... 12 k. 586
- Eau...................... 70 litres
- II Chromate de potasse.... 13 k. 713
- Eau...................... 70 litres
- On laisse reposer jusqu’au lendemain. On obtient 30 kilos de pâte.
- COLORANTS NOUVEAUX
- Brun-diamine M
- Ce colorant est présenté par la « Manufacture lyonnaise ».
- Sa nuance est intermédiaire entre celles du Brun Diamine V et des Bruns pour coton AZ et N.
- 11 est notamment très facilement soluble et a l’avantage de tirer presque à fond pour les nuances claires et moyennes.
- Il est particulièrement solide à la lumière; sa nuance ne change pas à la chaleur des appareils d’apprêt ; il se prête aux enlevages par les réducteurs et au diazotage.
- On teint le coton sur bains alcalins ; un mordançage au sulfate de cuivre et au bichromate augmente encore sa solidité.
- Ce mordançage appliqué à la laine rend les teintes foulables.
- Gris G neutre
- La « Actiengesellschaft fur anilin fabrication i> livre une nouvelle matière colorante qu’elle désigne Gris G neutre.
- On obtient avec ce colorant des tons très unis, et une gamme complète des tons légèrement grisâtres aux gris noirs les plus foncés, avec 1,30 à 1 0[0 de matière colorante. La toile est teinte au bouillon en ajoutant au bain de faibles proportions de bisulfite de soude.
- Bleu pur pour soie
- La « Société anonyme des matières colorantes de Saint-Denis » vient de mettre sur
- mmi
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- Fig. 4. — Elément fixe simple.
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- ___________________________________________.
- ...................................................... ......................uni ;1111;111111 111 • 11111mn11111
- Fig. 3. — Elément double à va-et-vient.
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- le marché une nouvelle marque de son Bleu pour soie, dénommé Bleu pour soie, d’une pureté et d’une vivacité de nuance remarquables.
- Avec 2 0(0 de colorant on obtient un bleu très vif, et bien intense.
- Gris directs
- La môme fabrique (société de Saint-Denis), offre une série de gris nouveaux pour cotons, de reflets agréables et d’une bon ne solidité. t
- Elle les désigne :
- 1* « Gris direct 4 B », et « Gris R spécial »; ces deux marques se distinguent par leurs reflets bleutés ou rosés. Ils teignent le coton en bains neutres. Dans les proportions de 1 0[o à 10 OpO, on obtient toute la gamme des gris clairs aux gris noirs. On fixe par un bain chaud de bi-chrômate.
- 2° « Gris directs JB et R » ; ces marques se
- rapportent encore aux différences de reflets.
- On teint en bains acides ou neutres, de préférence acides pour gris clairs; suivant le ton
- désiré, on en emploie de 1\2 à 3 0[0.
- Tous ces gris supportent le lessivage alcalin.
- Gris, Marrons et Jaunes
- La fabrique J. R. Geigy et G0 présente de nouvelles matières colorantes sous le nom de : bruns Chicago, gris Chicago, beige et Havane. Elles peuvent être appliqués seules ou sur mordants.
- La même maison offre un brun direct et différents jaunes : mimosa, soleil, etc., qu elle annonce comme très résistants aux influences de l’air et de la lumière.
- Plusieurs jaunes possèdent cette solidité -, mais en général n’en ont pas une égale aux lavages, et quelquefois brunissent sous l’action des alcalis.
- Violet acide 5 BX
- Ce nouveau violet offert par la « Manufac -ture lyonnaise » se recommande par sa facile solubilité et son parfait unisson ; sous ce dernier rapport, il est comparable aux cyanol, azo-orseille, etc.
- 11 résiste à l’épreuve des boues alcalines.
- On teint la laine en bains acides, et la soie sur savon coupé.
- A 1 OjO on a un violet bon moyen.
- En impression, le violet acide 5 BX donne des teintes unies, même en nuances très claires.
- Nouveaux benzos et nouveaux bleus
- La « Farbenfabriker » présente une série de nouveaux colorants de natures diverses et dont voici les principaux caractères :
- Le benzo-rouge solide, pour la teinture de la laine en bain acide.
- Le brun-diamant en pâte pour l’impression sur cotonnades à l’acétate de chrome ou la teinture de la laine mordancée en bichromate.
- Le bleu Victoria nouveau B, teignant la laine et la soie en bain acide, et le coton mor-dancé en tannin.
- Le bleu de Célestine B, d’une pureté remarquable de nuance, teignant la laine sur mordant de chrome.
- Le Benzo-Cyanine R, B, 3 B, pour la teinture du coton ;
- Le benzo brun noir, qui donne des nuances très foncées.
- Le bleu-solide nouveau F et H, pour la teinture et l’impression du coton sur tannin et émétique.
- Le diazo-Bordeaux, donnant par teinture directe des nuances jaunes comme la primu-line et par diazotation des bordeaux.
- Le brun-sulfone R et le brun-sulfone foncé donnant sur laine, en bains contenant de l’acétate d’ammoniaque, des nuances solides au foulon.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE
- DE MULHOUSE
- Travaux du comité de chimie
- Séance du 10 janvier 1891
- M. Wyss donne lecture du rapport de MM. Wyss et Binder sur l'ouvrage comprenant les tableaux des dérivés de substitution de la naphtaline. Les rapporteurs proposent de décerner à l’auteur une médaille d’argent. Aucune objection n’étant soulevée, cette proposition passera à la séance générale, où le nom de Fauteur sera porté à la connaissance des membres quand la décision du comité sera ratifiée.
- Mordant de plomb
- A la suite de l’observation que M. Alb. Scheurer a faite au comité de chimie (8 nov. 1893), au sujet d’une note parue dans les comptes-rendus de l’Académie des sciences (16 oct. 1893), concernant lis plombites, M. Bonnet nous a fait savoir qu’il n’atîachait pas d’importance aux réactions colorées, signalées par lui, et que c’est la substitution d’un oxyde métallique, au mordant de plomb, par double décomposition sur le tissu, qu’il considère comme formant le ppint important de sa publication.
- L’observation de M. Alb. Scheurer ne visait que les réactions colorées de plombites, et il n’a jamais eu l’intention de contester à M. Bonnet la priorité concernant le mordançage par substitution qu’il a imaginé.
- Crêpage des tissus de laine
- M. Grandmougin lit une note de M. Kopp sur le crêpage de la laine. M. Kopp obtient
- le crêpage en traitant le tissu daus „„ v bouillant de sulfate de zinc, pesant Vu" D après 1 auteur, le « bouillonné , Prod,,f. B’ cette opération doit résister au blanchi* ‘f* à 1 impression, sans subir ni altération ni. tissement du relief. n aPte-
- La nécessité d’employer du sulfate <w en si grande quantité est discutée „?,C Jeanmaire, Binder et Grosheintz, qui émeu' l’opinion qu’on peut arriver au même ré„,n par l’eau bouillante seule. Le crêpe en eff3 est fabriqué avec des filés d’ane torsion u ciale. Ces filés sont maintenus rigides par , présence du parement; dès que celui-cidiSD* raît, le rétrécissement a lieu et en mû ne tem se dessine le relief, ie bouillonné qui CQnstilPS le caractère du crêpe. lUe
- M. Binder est prié de faire cet essai sur échantillon de crêpe écru joint à la note ^ M. Kopp, et de présenter des observations à \ prochaine séance. a
- Communications diverses
- M. Grandmougin donne lecture n’une note de MM. Kopp et Grandmougin sur VAcétine Cette noie, en raison de l’intérêt qu’elle présente, sera insérée au Bulletin.
- Le comité demandera l’impression d’une note de M. Horace Kœchlin sur les enlevages et réserves sur soie. L’auteur y passe en re vue la réserve grasse, les réserves et enlevages à l’étain ou au zinc, les réserves à l’émétique sous couleurs au tannin, les enlevage* sur noir d’aniline, les enlevages à l’acide chronique sur indigo et les réserves sous bleu de cuve.
- Un pli cacheté (u° 748) déposé par M. p0. korny à Neunkirchen, le 19 octobre 1893 et ouvert le 27 décembre 1893, contient un travail sur la formation du vert de résorcine sur tissu de coton ou de laine. Àprèsavoir pris connaissance de cette note, le comité en demande l’impression. Le principe de ce procédé consiste à préparer le tissu avec un mélange de résorcine et d’un sol de fer, et à former le vert par un passage d’acide nitreux.
- Séance du 44 février 1894.
- Crêpage des tissus de laine
- En réponse à ls note présentée par M. Kopp, à la séance de janvier, relative au crêpage de la laine par une dissolution chauffée de sulfate de zinc à 23° B. M. Binder soumet un échantillon du même tissu crêpé à l’eau chaude, sans intervention d’aucun sel ni acide. Cet essai tend à démontrer que le crépage est une action purement physique qui se produit dès que l’eau chaude a dissous le parement. Pour obtenir un résultat plus touchant, M. Scæffer, d’accord avec les membres présents, propose à M. Kopp d’envoyer à M. Binder une pièce entière à crêper, suivant le procédé à l’eau chaude.
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- Constitution de la fuchsine
- M. Rosenstiehl envoie une réclamation de priorité sur la constitution de la fuchsine :
- « Dans un travail récent sur l’auramine, M. Stock met en présence les deux formules suivantes :
- = C3 H4 = Az (CH3)'2 Cl
- C — C« Hi Az (CH3)2 — Az H'2
- et C
- — Cü H4 Az (CH3)2 — C3H4 Az(CH3)2 — Az H2 — Cl
- et à ce propos il dit textuellement :
- « Dans ces derniers temps, Rosenstiehl a « essayé une interprétation d’abord présentée a par Hofmann, puis par von Richter, d’après « laquelle les matières colorantes de la série « des triphényle-méthane seraient des éthers « des carbinols amidés. »
- 11 y a là une erreur complète quant à l’ordre historique. Le travail par lequel j’ai développé ma conclusion que les matières colorantes du groupe rosaniline sont des éthers d’alcools aromatiques tertiaires a été publié en 1880, tandis que les citations produites par l’auteur sont d’une date ultérieure.
- Le travail de Hofmann est de 1885, celui de Richter de 1888.
- Etamage par voie humide
- M. Horace Kœchlin communique un procédé pour étamer les rouleaux d’impression.
- Au lieu d’étamer directement à chaud, on enduit le rouleau avec une dissolution de 200 grammes de chlorure stanneux dans un litre d’eau, puis on le frotte avec une brosse chargée de poudre de zinc. L’étamage est instantané.
- Enlevages et réserves sur soie
- La note enlevages et réserves sur soie, présentée par M. Horace Kœchlin, à la séance de janvier, contient un alinéa ainsi conçu :
- « Enlevages sur noir d’aniline Pr ud'homme.
- « — Le noir Prud’homme avec enlevages à « l’acétate de soude réussit très bien sur soie « et sur soie et coton. On peut, pour faire des « enlevages colorés sur noir d’aniline, seser-« vir du procédé de Lightfoot, qui consiste à « préparer le tissu en tannate d’antimoine, à « le passer en ferrocyanure d’aniline et chlo-« rate de potasse, à imprimer de l’acétate de « soude additionnée de matières colorantes, « vaporiser une demi-heure, chromer légère-« ment et laver. »
- 11 convient d’ajouter à cette note que le procédé attribué par M Horace Kœchlin à Lighfoot a été breveté par Grafton, en 1892, ainsi qu’en font foi les lignes suivantes, extraites du Moniteur Quesneville, numéro de mai 1893, p. 159, sous la rubrique « Brevets pris à Paris » : 1
- « Procédé perfectionné pour la production
- « et la fixation de couleurs conjointement avec « le noir d’aniline sur tissus, par Grafton, re-a présenté parMennons. — (225,849, 22 noce vembre 1802. — 6 février 1893).
- « Objet du brevet. — Procédé consistant :
- « à piéparer ou mordancer l’étoffé avec une « solution astringente et l’émétique ; 2° à place quer avec un mélange d’huile d’aniline et « autres matières épaissies ou autrement, ap-« propriées pour la production du noir d’ani-« line, avec des matières colorantes dissoutes « et épaissies et mélangées avec de l’acétate « de soude ou autre matière bien connue, tel-« les que celles employées pour empêcher la « formation du noir sur lesparties imprimées ; a 3° à développer le noir par vaporisage ou « exposition comme d’habitude. » Oxyricinates
- M. Binder lit une communication sur la propriété de& oxyricinates, dits Oxyœle, de la maison Schmilz et Tœnges, à Dusseldorf. MM. Durand, Huguenin et C°, à Bàle, ont obtenu la licence des brevets pour la France, la Suisse, l’Alsace et le duché de Bade.
- La note de MM. Durand, Huguenin et C° mentionuelasupérioritédesoxyricinatessur les sulforicinates, due à une constitution invariable, à la régularité et à l’inaltérabilité des produits, à leur stabilité à température élevée, c’est-à-dire au vaporisage qui ne fait pas jaunir les blancs. 11 ne se dégage pas d’acide sulfureux ou sulfurique. La dissolution en eau pure, non calcaire, est parfaite. La vivacité des nuances, spécialement des roses, paraît être en faveur des oxyricinates.
- Les oxyricinates ont déjà fait l’objet d’un rapport présenté par M. Paul Werner, le 27 avril 1892, et publié dans le Bulletin (numéro d’avril-mal 1892, p. 291).
- Affaires diverses
- M. Nœlting fait part d’un projet d’affectation de la maison de feu M. Georges Steinbach à l’installation d’un laboratoire de chimie et de minéralogie, dépendant de l’Ecole de chimie. Les membre s présents se rallient à ce projet, qui sera discuté dans une séance extraordinaire du comité et du conseil d’administration de l’Ecole.
- M. Jos Dépierre présentera à la séance du comité, le 14 mars, une collection d’échantillons de fabrication hindoue avec des documents explicatifs et des outils spéciaux.
- Le procès-verbal de cette séance contient en annexe une communication de M. Nœlting, sur la constitution de l’acide naphtylamisulfo-nique ; c’est une prise de date pour les travaux en cours.
- DÉCOLORATION DE L’ALCOOL DÉNATURÉ
- Nous avons dit que, d’après les nouvelles et abusives exigences de la Régie, les alcools
- dénaturés ne peuvent plus être vendus que colorés par du vert malachite.
- Mais le fisc n’a rien à voir de l’emploi qui est fait de cette détestable drogue par les acheteurs non revendeurs, pourvu, toutefois, qu’on n’en fasse pas des liqueurs potables.
- Les industriels qui en font usage peuvent donc détruire sa malencontreuse teinte verte, quand elle gêne leur travail.
- Une pincée de carbonate de soude la fait disparaître, mais la moindre influence acide la rétablit; ce moyen est donc insuffisant.
- Les oxydants, ainsi qui nous l’avons déjà dit, la détruisent radicalement. On peut pour cela faire usage du permanganate de potasse, dubi-ebromate acide, de l’eau oxygénée, etc., et il en faut toujours très peu, car chaque litre d’alcool ne contient qu’un centigramme de vert.
- Mais le plus simple et le plus commode est encore l’emploi du chlore.
- Il consiste à ajouter à l’alcool quelques gouttes d’une solution de chlorure de chaux ou d’eau de javel jusqu’à ce que la coloration verte ait disparu.
- Il en faut toujours une très faible quantité, et après l’addition de deux ou trois gouttes, attendre quelques minutes pour que la réaction ait le temps de se produire, avant d’en ajouter une nouvelle quantité.
- 8i l’on a agi avec précaution, l’alcool ne renferme, après l’opération, aucune trace d’hypochloriîe, tout le chlore actif s’étant porté sur la matière colorante pour la détruire entièrement.
- Quel que soit le traitement qu’on fasse subir ultérieurement à cet alcool, on ne peut plus faire renaître la couleur verte, et, comme l’opération n’a introduit dans l’alcool que des traces de chlorures, sels inactifs, que son titre n’a pas été abaissé et que ses propriétés n’ont été en aucune façon modifiées, il peut, sans aucun inconvénient, être ensuite utilisé à la plupart des usages industriels.
- Mais il reste toujours dans le mélange la benzine, qui reste nuisible dans beaucoup de cas, notamment dans les opérations du détachage, où elle produit des cernes. Nous avons vu aussi que les chapeliers reprochent à cette benzine de pousser leurs apprêts au piquage.
- Contre cet inepte mélange, il n’y a rien à faire, et l’en n’a que la faible consolation de vouer à tous les diables les incapables agents du fisc, qui ne savent éviter les fraudes qu’en fr appant les industriels honnêtes et non fraudeurs.
- EMPLOI DU GAZ DE GAZOLINE
- pour le grillage des tissus de laine
- Par M. Las salle, Reims
- Jusqu’ici la nécessité de griller les tissus au gaz de houille a fait reculer la plupart des industriels lainiers devant les frais d’une ins-
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- tallation d’éclairage électrique : tributaires forcés d’une compagnie de gaz pour les trois quarts de leur consommation, ils ne voulaient pas se lancer dans des frais pour économiser
- sur l’autre quart.
- Les essais de M. Lassalle lui permettent d’affirmer que l’emploi du gaz de gazoline présente sur l’emploi du gaz de bouille des
- avantages considérables.
- Avec le gaz de houille, la partie bleue de la
- flamme est contre la rampe, et le tissu, atteint par la partie jaune seule, est exposé à une chaleur peu élevée, et doit recevoir des passes d’autant plus nombreuses que sa finesse
- est plus grande.
- Avec le gaz de houille, la partie bleue de la flamme est contre la rampe, et le tissu, atteint par la partie jaune seule, est exposé à une chaleur peu élevée, et doit recevoir des passes d’autant plus nombreuses que sa finesse est
- plue grande.
- Avec le gaz de gazoline, dont l’emploi ne présente aucun danger, on amène la partie bleue de la flamme c’est-à-dire son maximum de chaleur, à la surface des pièces : cette chaleur étant mieux utilisée, on réduit ainsi le nombre des passes de la moitié ou du tiers, selon les genres. En outre, l’appareil étant chez l’industriel et dans sa dépendance absolue, il règle à son gré la pression ; dès lors, plus d’ennuis l’hiver et plus d’excès de dépenses, plus de grillage insuffisant quand la pression est trop faible dans les canalisations.
- La raie de mulet au dos des pièces disposées pour couleurs claires est supprimée, puisque toute la pièce est exposée au môme degré de chaleur ; tout le gaz étant brûlé, l’ensemble est de teinte moins jaune avec un travail
- mieux fait.
- La différence des deux grillages ne se remarque pas en teinture.
- La dépense de gaz est réduite de plus de moitié à chaque passe ; si l’on tient compte des passes supprimées, on voit quelle économie on peut réaliser.
- Les frais d’installation sont couverts par l’économie d’un ou deux mois : un carburateur suffit, car la pompe à air et le récipient de la machine Blanche sont utilisés.
- FABRICATION ET ESSAI
- moins coûteux, tels par exemple que le suivant :
- Préparation
- de l’eau oxygénée
- La Revue de la Teinture (année 1888, p. 108), a donné un procédé avec dessin de l'appareil pour la préparation de l’eau oxygénée.
- Cette méthode, basée sur l’emploi de l’acide fluorhydrique fournit, avec quelques soins, un produit très voisin de la pureté, et qui convient pour les usages du laboratoire et même
- de la médecine.
- L’industrie du blanchiment n’exige pas cette quasi-pureté, et le commerce lui fournit
- ’ * ---— J»" m/mons
- Dans une cuve en bois ou en grès tenue au frais, mettre :
- Eau ordinaire................... 80 litres
- Acide chlorhydrique............... 1/2 —
- Bioxyde de baryum................. 20 kil.
- Mélanger d’abord l'acide pour corriger l’alcalinité de l’eau, puis ajouter la poudre de bioxyde que l’on délaye exactement.
- La dose indiquée suppose un bi-oxyde riche et de bonne qualité.
- D’autre part, mélanger :
- Acide sulfurique ordinaire....... 10 kil.
- Eau.............................. 20 lit.
- Ce mélanges’échauffe; on le laisse refroidir, et alors on l’ajoute par petites portions dans l’eau tenant en suspension le bi-oxyde de baryum.
- Chaque addition produit encore un peu de chaleur, que l’on doit laisser tomber avant d’en faire une nouvelle, car la condition importante est d’opérer continuellement à froid.
- Après chaque addition d’acide sulfurique, on agite la masse avec un râble, ou bâton terminé par une palette.
- A la fin de l’opération, le mélange doitavoir un excès d’acide pour conserver l’eau oxygénée et prévenir toute décomposition.
- Finalement, on obtient un liquide mélangé d’eau oxygénée, d’un peu de chlorure de baryum et de sulfate de baryte insoluble qui se dépose ; quoique très dense, il est long à se décanter, mais il ne joue d’ailleurs aucun rôle dans les blanchiments, quand même il resterait en suspension.
- L’eau oxygénée ainsi fabriquée est décantée, elle est légèrement acide, ce qu’il faut pour la conserver, mais elle s’emploie sur des bains alcalins, suivant les procédés que nous avons
- maintes fois indiqués.
- On obtient ainsi environ un hectolitre deau oxygénée à 12 volumes d’oxygène, si le bioxyde de baryum est de bonne qualité.
- Essai
- Le titrage en oxygène de l’eau oxygénée se fait très simplement à l’aide de la méthode suivante, dont le seul instrument est un tube à gaz d’environ 50 centimètres cubes, gradué par dixièmes de centimètres cubes.
- Pour faire l’essai, on met 30 centimètres cubes d’eau dans le tube gradué ; on ajoute environ 1 centimètre cube d’acide sulfurique, puis 1 centimètre cube de l’eau oxygénée à essayer ; on ferme le tube avec le pouce, on le retourne et on lit l’espace rempli d’air qui se trouve à la partie supérieure. Soit ce vide égal à n centimètres cubes. On pulvérise alors quelques petits cristaux de permanganate de potasse, et on met la poudre dans un peu de papier filtré ; puis on l’introduit dans le tube gradué, on repose bien vite le pouce sur son
- — ‘ noir, Aa Inttnr
- avec le pouce contre la petite pression qui va s’exercer à l’intérieur. En effet, le permanganate décompose l’eau oxygénée, et de l’oxygène est mis en liberté.
- Cet oxygène provient par moitié de l’eau oxygénée et par moitié du permanganate de
- potasse.
- Après avoir agité le tube en laissant toujours le pouce pour le fermer et ne pas laisser s’échapper de gaz, on le plonge dans une cuvette remplie d’eau, le pouce en bas, et on retire le pouce avec précaution. Comme la réaction a dégagé quelque chaleur, on laissera le tube reprendre son équilibre de température avec l’atmosphère ambiante, ce qui demande une heure. Alors on s’arrange de façon à ce que le niveau de l’eau dans le tube soit le même qua dans la cuvette, et on lit le volume occupé par le gaz. Soit N le nombre de centimètres cubes. La différence N—n représente le volume occupé par l’oxygène, et la moitié de ce volume représente la valeur de l’eau oyxgénée c’est-à-dire le volume de l’oxygène qu’elle fournit par décomposition.
- La quantité de permanganate est indifférente, pourvu qu’on en emploie un léger excès. On reconnaît qu’on en a mis une quantité suffisante à ce que la dissolution reste rouge, sans être entièrement décolorée.
- Ce moyen permet une appréciation assez exacte du titre de l’eau oyygénée.
- Pour fixer les idées par des chiffres, supposons que le vide dans le tube avant l’addition du permanganate ou n soit 10 c. c. -, après la réaction du permanganate, le vide N est égal à 32 c. c. 8 dixièmes; la différence de ces deux chiffres N—n est 22 c. c. 8 dixièmes, c’est-à-dire le volume de l’oxygène libéré.
- Or, la moitié de cet oxygène, soit 11 c. c. h dixièmes a été fourni par 1 c. c. d’eau oxygénée ; celle-ci contenait donc 11 volumes 4 d’oxygène.
- GLYCÉRINE INDUSTRIELLE
- Falsifications et Essai Par M. Émile DUHEM
- La glycérine industrielle se vend à divers degrés : 26° en Allemagne, 28° en France et en Italie et souvent 30° quand on la veut chimiquement pure. Elle doit être neutre au papier de tournesol.
- I. On dose l’eau en déterminant la densité et en chauffant à l’étuve à une température constante de 110° pendant une heure en pesant avant et après le passage ? l’étuve. ^
- II. On dose et on recherche les matières organiques à l’aide du sous-acétate de plomb, ''qui, ajouté à la glycérine étendue du double de son poids d’eau, donne un précipité d’autant plus abondant que la glycérine est moins
- pure.
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- l’oxalate d’ammoniaque qui, dans la glycérine pure, ne doit pas donner de précipité blanc.
- IV. Le9 sulfates, les sels de plomb, l’acide sulfhydrique sont décélés par une solution de chlorure de baryum.
- La fraude la plus courante est l’addition de mélasse pour les glycérines blondes et brunes, ou de glucose pour les glycérines blanches.
- On retrouve cette falsification en agitant avec du chloroforme ; le sucre se sépare et va au fend du vase à expérience, la glycérine pure insoluble dans le chloroforme vient flotter à la surface.
- Le bichromate de soude chauffé avec la glycérine ne doit pas donner de coloration (indice de sucre).
- Plus une glycérine est impure, plus elle mousse avec l’eau distillée, et plus la mousse est durable.
- Ayant à choisir entre plusieurs glycérines de même aspect, de même couleur, mettre 5 cc. de glycérine, 5 ce. d’eau dans un tube à essai, agiter, et prendre la glycérine qui donnera la mousse la moins épaisse et la moins durable.
- L’essai chimique que vous ferez ensuite vous prouvera que cet essai sommaire et tout-à-failempir.que est cependant juste eteertain.
- LES GOBEL1NS
- APPRÉCIATIONS D’UN PROFANE
- A propos des tapisseries d’art qui ont été récemment incendiées à l’Exposition de Chicago, M. Marc Gérard consacre dans le Figaro, à la manufacture des Gobelins, l'article qai suit ;
- Elle est fort pittoresque, la vieille manufacture, entourée de jardins, dans son faubourg étrange. Ses trois cents ans d'existence se lisent en toutes ses constructions, en ses vastes cours, en ses vétustés. Au temps de Louis XIV, elle était en pleine campagne. De toute sa rusticité, rien n’est resté que ses potagers, pleins d’arbres à fruits et non sans mélancolie. Où s’étendaient des prairies et des aulnaies, rien ne demeure que de petits carrés où des artistes cultivent des coins de vergers qu’entourent les deux bras de la Bièvre. Un abricotier qu’on se montre, a produit en 1888 huit mille abricots dont la saveur est vantée. La Bièvre, jadis, s’épanchait en méandres.
- Aujourd’hui, des vannes la contiennent. Toute la vallée est encombrée d’ateliers de tanneurs, de laveurs de peaux, de dégraisseurs de cornes. Un dicton affirmait jadis que rien ne valait, pour les claires teintures, les claires eaux de la Bièvre. Ce dicton doit être pour beaucoup, sans doute, dans le choix que fit des bords de la rivière le teinturier Jehan Go-belin, afin d’y installer son atelier « d’écarlate ». Si l’eau coulait, alors, limpide et courante, convenons que tout a bien changé. C’est à la Seine que, dè3 longtemps, on s’adresse. La Bièvre est déshonorée par le résidu
- des cuves. Elle va, rouge, bléue, empuantée. Pauvre rivière I
- Mais ce n’est pas l’eau qui doit nous préoccuper. Laissons-là pleine des couleurs et demandons-nous ce que ces couleurs peuvent être. N’importe quel teinturier des Gobelins vous apprendra qu’on arrive à combiner quatorze mille quatre cents nuances. Or, savez-vous comment en les obtient ? Peu d’éléments sont eh jeu. La garance donne le rouge, l’indigo, le bleu, la gaude, le jaune.
- A ces trois plantes, joignez un insecte, la cochenille, et voilà l’écarlate en votre possession. Vous avez encore le brou de noix, le fer et les acides. On ne connaît pas, on ne veut pas connaître autre chose aux Gobelins — et cela suffit. Visitez, si vous avez un doute, les ateliers de teinturerie. Vous y verrez sur des tréteaux les gammes établies. Des ouvriers vérifient sans cesse les tons dégradés. Du clair au foncé, l’on arrive par des progressions infinies. La gamme est plu ; que chromatique. Elle procède par modulations presque imperceptibles.
- Jadis, on se contentait de peu. L’on croyait devoir simplifier. On comptait sur l’avenir qui affaiblit les valeurs et apporte son harmonie d’effacement. A présent, on veut produire l’effet d’amoindrissement tout de suite. Un peintre d’animaux du temps de Louis XV, le fameux Oudry s’avisa de vouloir qu’on imitât somptueusement sa peinture. Les fils de laine de la navette copièrent les touches, mais les tapisseries en valent moins. Et la décadence commença.
- Les chimistes ont eu beau faire — Che-vreul principalement — ils n’ont pu assurer à l’œuvre l’harmonie immédiate dans la complication. Les nuances trop variées ne sont pas solides, et leur décoloration se fait sans égalité. On se donne de longues peines pour traduire un tableau ; on trahit le peintre dans le présent par l’impossibilité de lutter avec lui et, bien davantage, par la suite, lorsque toutes les gravures, beaucoup trop subtiles à l’origine, se sont décomposées.
- (L’auteur dit iei quelques mots du travail des tapissiers et des sujets de tapisseries ; nous nous bornons à reproduire sa conclusion) s
- De graves critiques peuvent être adressées, en somme, à la manufacture des Gobelins. Néanmoins, la considération, souvent alléguée, qu’on peut avoir de superbes tentures de Lyon à 100 fr. le mètre, ne prouve rien contre elle. Un jour, peut-être, en reviendra-t-on à l’idée de Colbert, reprise en projet par le marquis de Laborde : faire de la vieille maison une maison modèle de l’industrie du meuble avec toutes ses spécialités. Le tout est de trouver un Lebrun pour la diriger.
- Un écrivain, très au fait de ces questions, M. Ferdinand Calmettes, publiait une étude, naguère, sur le sujet que nous esquissons, concluait ainsi : « La manufacture est forte de son ancienneté. Elle conserve tout un fond de
- moyens techniques qui peuvent la soutenir encore. A son école l’enseignement se propage entre cette sévérité de méthodes, cette conviction scientifique que donne aux maîtres la pratique de vieilles traditions. » Certainement, on ne saurait mieux dire, surtout au lendemain de l’incendie de Chicago. Mais, encore un coup, où prendre les modèles neufs et intéressants ? Et comment faire revivre, autrement que par une grande force de curiosité, ce qui n’est plus qu’un beau souvenir ?
- LA TEINTURE A PONDICHÉRY
- Il y a, dans la région de Pondichéry, deux filatures qui non-seulement produisent des fils de coton, mais encore les convertissent en toiles. Ces tissus, teiuts en bleu d’indigo, portent le non de guinées. 11 s’en exporte de Pondichéry par an de 5,000 à 6,000 balles de 100 pièces chacune.
- Outre ces deux grandes filatures, il existe à Pondichéry un grand nombre de tisserands indigènes travaillant chez eux.
- Leurs tissus ou pagnes servent à l’usage des Indiens; quand ils ne trouvent pas à les écouler sur place, ils les vendent à des négociants natifs pour l’exportation.
- Depuis une vingtaine d’années, l’industrie de ces tisserands est moins prospère ; on compte cependant actuellement 1,063 métiers à main employant 1,371 ouvriers. La valeur moyenne de la production par métier peut être estimée A00 fr. par année.
- Si l’industrie textile indigène ne s’est pas développée, il n’en est pas de même de la teinturerie : il existe, en effet, à Pondichéry, 148 teintureries occupant environ 888 ouvriers, et dont la production annuelle s’élève à 500,000 fr.
- Le travail de ces ateliers consiste principalement à teindre en bleu d’indigo les toiles des filatures indigènes et ks percales d’Europe.
- Les frais de teinture sont d’environ 100 fr. par balle de guinées et de 180 fr. par balle de percale ; le matériel nécessaire à chaque teinturerie revient à environ 200 fr.
- ENSIMAGE SEC
- DU COTON TEINT OU BLANCHI
- M. Waddington appelle l’attention sur le fait suivant connu de tous les filateurs :
- Lorsqu’on teint ou qu’on blanchit en mèches, préalablement à toute opération de filature du coton ou tout autre textile similaire, on éprouvede grandes difficultés dans la transformation de cette matière en filés, par suite de la rudesse qu’ont acquise les filaments pendant leur teinture ou leur blanchiment. Cette rudesse ou rugosité s’oppose au glissement fa-
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- cile des fibres les unes sur les autres, et, par suite, l’étirage se fait dans des conditions défectueuses et la qualité du fil s’en ressent.
- Pour restituer au coton en mèches, par exemple, teint ou blanchi, sa douceur et sa souplesses naturelles, M. Waddington a imaginé d’y incorporer une certaine quantité de talc, dont la propriété de faciliter le glissement est connue. Dans la pratique, on emploie le talc dans la proportion de 6 pour 100 du poids du coton. Cette proportion donne d’excellents résultats, mais peut varier suivant la rudesse plus ou moins accentuée du coton en mèches après teinture ou blanchiment. Le mélange s’opère dans l’eau des bains de rinçage, mais peut aussi se faire à l’aide de dispositions mécaniques spéciales, mais très simples, sous forme de distribution automatiq ie de talc en poudre, soit à l’entrée, soit à la sortie des machines préparatoires.
- Cet emploi du talc correspond, comme on le voit, à l’ensimage usité pour les laines, et nous avons déjà vu proposer pour celles-ci l’usage d’argiles onctueuses.
- LE CHLORE LIQUIDE
- Par M. Fribourg
- L’importante industrie de l’acide carbonique liquéfié est déjà connue de tous les chimistes. L’industrie de la brasserie, les laboratoires emploient ce corps depuis plusieurs années. 11 en est de même de l’ammoniaque liquéfiée et de l’acide sulfureux ; il reste à dire quelques mots du chlore liquéfié.
- L’industrie du chlore liquéfié est encore à ses débuts, l’importance d’un pareil produit ne vous échappera pas, car on peut ainsi transporter sans trop de frais un agent industriel très puissant et indispensable à l’industrie du blanchiment et à tant d’autres industries.
- Le chlore liquéfié, occupant un petit volume, pourra remplacer le chlorure de chaux, l’eau de javelle et tant d’autres produits qui ont été substitués au chlore pur, si difficile à transporter à l’état de gaz ou de dissolution.
- Le chlore, découvert par Scheele, était connu à l’état liquide dans les laboratoires. Le tube de Faraday qui contient l’hydrate de chlore permettait, en chauffant légèrement une des branches et en refroidissant l’autre, d’obtenir et de montrer dans les cours quelques centimètres cubes de chlore liquide.
- Actuellement, le chlore est liquéfié au moyen de pompes, mais le piston, au lieu d’être en métal, est formé par de l’acide sulfurique; le corps de pompe est un tube en U, en fonte et garni de plomb; une des branches du tube contient du pétrole, l’autre branche de l’acide sulfurique. Le chlore arrive par une soupape à la surface de l’acide. Dans la période d’aspiration, le pétrole s’élève dans la bran che du tube en U, tandis que l’acide s’abaisse dans l’autre, et le chlore peut pénétrer dans l’espace
- libre. Dans la période de refoulement, la soupape d’arrivée du chlore se ferme, et le chlore comprimé, maintenu gazeux par un manchon d’eau chaude, est conduit dans un réfrigérant en plomb qui le conduit dans les récipients qui sont employés dans l’industrie.
- Actuellement, cette industrie est établie dans i’importante usine de M. Pechiney, à Sa-lindres.
- Les récipients qui servent à le transporter contiennent 50 kilogrammes, le poids de l’emballage est d’environ 400 kilogrammes. Ils sont formés d’un cylindre de fer soudé ou en acier. A la partie supérieure se trouvent deux robinets en bronze, l’un destiné au remplissage du chlore liquide. A cet effet, le robinet est terminé par tube plongeant jusqu’au fond du récipient.
- Le fer, le cuivre, le plomb se sont pas attaqués par le chlore anhydre, il n’y a donc aucune crainte à avoir ; depuis près de deux ans des récipients font le service sans aucune détérioration.
- Un récipient de 50 kilogrammes contient près de 15,000 litres de chlore gazeux. La densité du chlore liquéfié est, en effet, de 1,33 environ.
- La pression du chlore à 15° est de 6 kilogrammes *, à 35° la pression atteint 10 atmosphères, et les récipients sont essayés à plus de 100 atmosphères.
- (Bull, des fabric. de papier)
- —--—
- EMPLOI DES SULFORICINATES
- 1a Manrihiment du coton
- prègne la fibre avec une solution & jusqu’à 10 0(0 d’huile tournante Anrè.4 °“ rage, expression ou tordage, pour éiw l’excès de réactif, on expose la partie da£ séchoir a la température ordinaire. On 1 -
- ensuite pendant 6 heures environ avJ CUit lessive à 1,5-2 0(0 de soude caustique JT pression. Après cuisson, on rince, acidulé u gèrement, lave, passe en un bain de sav faible, rince de nouveau et sèche. Von Lorsqu’on a des cotons peu teintés, et dont la nuance soit peu résistante, on peut se d ' penser d’imprégner la fibre à l’huile tournant' et de la faire sécher avant de la décoction^ à la soude caustique. On ajoute l’huile F bain de soude et on décoctionne comme nrT cédemment. ?
- La fibre ainsi blanchie est d’un beau blanc* sa solidité n’est pas diminuée ; elle est exempté d’oxycellulose et de sels calcaires, et se trouve par suite, dans d’excellentes conditions pour recevoir la teinture ou l’impression en aliza-rine ou colorants analogues. Au lieu d’impré-gner la fibre au préalable, on peut ajouter l’huile au bain de soude caustique ; la série des opérations se continue d’ailleurs de la même manière que ci-dessus.
- Nous ne connaissons pas les résultats pratiques de cette méthode, mais il ne nous étonnerait pas qu’ils fussent favorables.
- APPAREIL
- A DÉCATIR ET A VAPORISER
- De M. MEYNER
- Dans les procédés de blanchiment, il a toujours été trouvé avantageux d’ajouter aux détergeants une matière grasse ou résineuse, de même nature en principe que celles dont on veut débarrasser les fibres. Il semble que ces matières aient un pouvoir de pénétration ou d’incorporation plus prononcé que celles de natures différentes, quelle que soit la puissance émulsionnante ou dissolvante de ces dernières.
- C’est ainsi que le savon de résine a des effets si marqués dans le blanchiment des toiles de coton ; il paraît amollir l’enduit résineux des fibres ; de même le savon gras dégraisse mieux les laines que la soude seule, et il doit êtrë uniquement employé au dégommage des soies. Les nettoyeurs ont aussi observé qu’une benzine un peu grasse nettoie mieux qu’une ben2ine très sèche.
- Un brevet pris à Berlin par M. Hertel, de Hoesche-sur-le-Mein, vise assurément une action du même genre.
- Ce procédé de blanchiment consiste à imprégner la fibre d’huile pour rouge turc, sécher, puis cuire sous pression avec de la soude canstique, laver, aeiduler et savonner.
- Suivant l’intensité et la solidité de la coloration qu’il s’agit de faire disparaître, on im-
- Cet appareil est constitué principalement d’une chaudière à double paroi, permettant d’y réchauffer la vapeur et de maintenir ainsi sa presse, et d’une pompe à air, qui produit alternativement dans l’intérieur du vide, la compression de l’air, et un courant d’air détendu.
- Son ensemble se compose : 1° d’un cylindre horizontal en fer à double paroi, se fermant hermétiquement par une porte et muni d’un chariot mobile et d’un aspirateur de vapeur servant aussi de ventilateur ; 2° d’une pompe à air actionnée par la transmission et munie d’une chambre à air comprimé ; 3° d’un réchauffeur d’air. Outre les soupapes d’admission de vapeur et de sûreté, le purgeur et les robinets, l’appareil possède encore un manomètre et un thermomètre, de sorte que la marchandise à décatir peut être traitée à la pression voulue de vapeur et d’air, et à la température qui lui convient.
- La paroi inférieure de la chaudière, maintenue à une haute température par la circulation continuelle de la vapeur sous pression dans le double fond, ne condense et ne rafraîchit pas la vapeur amenée dans l’appareil. Celle-ci, au contraire, sèche, ce qui évite les taches de décatissage produites quelquefois par les gouttes d’eau condensée.
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- Le décatissage au moyen de cet appareil s’opère de la manière suivante : La marchandise, enroulée et serrée sur le cylindre creux et perforé en cuivre employé habituellement, est introduite et enfermée dans l’appareil où elle est préalablement bien réchauffée à fond moyennant la vapeur circulant dans la double paroi; au moyen de la pompe, on évacue l’air froid de la chaudière et du tissu en faisant le vide. Après cela, on fait passer un courant de vapeur bien sèche à une pression variant à volonté de 0,1 — 1 atmosphère à travers la marchandise; celle-ci étant chaude, la vapeur ne condensera pas beaucoup et le tissu n’absorbera pas autant d’humidité que s’il avait été froid. La pression de vapeur voulue, — qui varie suivant la qualité et les nuances de la marchandise à décatir, — étant atteinte, ce qui arrive en peu de temps, on introduit au moyen de la pompe de l’air comprimé et chauffé à une température donnée jusqu’à ce que le tissu soit exposé à une pression de 1,5 -— 2 atmosphères.
- Après avoir relâché la pression d’air et de vapeur, on fait traverser la marchandise par un courant d’air chaud, qui évacue la buée contenue dans l’appareil et dans le tissu et absorbe toute l’humidité dont ce dernier est imprégné.
- L’emploi d’autres méthodes convenant à la marchandise à traiter n’est naturellement pas exclu, car l’appareil muni de tout ce qui est utile et nécessaire s’applique à tous les procédés.
- D’autre part, cet appareil peut être également utilisé, en aménageant convenablement l’intérieur, pour vaporiser les fi és. Ceux-ci sont préalablement chauffés par la chaufferie du double fond, éventuellement avec emploi du vide, surtout en présence des nuances claires ou peu solides -, après quoi, la vapeur est introduite. Comme précédemment pour les tissus, les filés étant chauds n’absorbent pas beaucoup d’humidité de la vapeur, qui sèche du reste au contact de la paroi intérieure du double fond maintenu sous une forte pression de vapeur. Le vaporisage terminé, la vapeur est évacuée et, sous l’action d’un courant d’air chaud, les filés sont séchés dans l’appareil même. Le fil a gagné en ampleur et en solidité, et une rétorsion n’est plus possible.
- Ces chaudières à vaporiser avec enveloppe réchauffante sont fort en usage pour les appareils à désinfection des linges et vêtements.
- BREVETS RECENTS
- Intéressant les Industries tinctoriales.
- 233132. — Jacquier, Falcouz et Ce. — Fabrication des planches et des rouleaux en usage pour l’impression des tissus et des papiers peints.
- 233226. — CharpiOt, Challeton et Petit-Uirard. — Nouveau procédé d’impression au
- cylindre ou à la planche sur tous tissus de laine, soie, coton ou mélangés.
- 233237. — Dehaitre. — Perfectionnements apportés aux pinces à rames.
- 233307. — Gaudin. — Tissage des étoffes destinées à être moirées ou des étoffes ondées.
- 233523. — Wansleben. — Procédé et appareil pour la teinture automatique des fibres textiles en écheveaux.
- 232542. — Labhardt. — Appareil à teindre et à laver les matières textiles.
- 233645. — Max Greeven et C«. — Machine pour laver les écheveaux de fil.
- 233670. — Challeton. — Nouveau procédé et machine à imprimer sur tous tissus et papiers .
- 233766. — Demuth. — Détermination delà valeur spécifique des tissus.
- 233783. — François. — Rouissage et blanchissage du lin, des chanvres et autres textiles.
- 233871. — Jacquet. — Procédé de fabrication d’étoffes partiellement crêpées.
- 233876. — Compagnie parisienne de couleurs d’aniline. — Procédé pour la production sur la fibre de couleurs azo-conjuguées insolubles.
- 233889. — Schelfhoudt. — Perfectionnement dans la fabrication des papiers peints.
- Certificats d'addition
- 229880. — Godchaux. — Certificat d’addition au brevet pris le 12 mai 1887 pour un nouveau produit dit la « néoline soluble », pour l’ensimage des laines.
- 230811. — Amend. — Certificat d’addition au brevet pris, le 13 juin 1893, pour teinture en noir fixe des matières fibreuses.
- 230010. — Perrin et Hartman. — Certificat d’addition au brevet pris, le 12 mai 1893, pour une machine à dérompre les tissus.
- IFORMATIOKS Eï FAITS DIVERS
- lies meenre» d’hygiène «fans les manu factures. — Un règlement d’admi-nistratlin publique'approuvé parle Conseil d’Etat vient d’être publié par Y Officiel, comme application de la lo; sur l’hygiène et la sécurité des travailleurs.
- Aux termes de ce règlement, les ouvriers des établissements industriels ne devront plus prendre leurs repas dans les ateliers. Les patrons mettront à leur disposition les moyens d’assurer la propreté individuelle ainsi que de l’eau de bonne qualité pour la boisson.
- Dans les ateliers occupant, plusieurs étages, un escalier extérieur incombustible pourra être imposé par décision ministérielle.
- Enfin, les ouvriers et ouvrières qui ont à se tenir près des machines devront toujours porter des vêtements ajustés et non flottants.
- La mise en train et l’arrêt des machines seront toujours précédés d’un signal convenu. Toutes les parties dangereuses et pièces saillantes mobiles seront munies d’organes protecteurs. Les sorties des» ateliers seront munies de portes s’ouvrant du dedans au dehors et ne devront jamais être encombrées de marchandises.
- —o—
- Le travail de» femmes et des enfants. — L’examen des modifications proposées à la loi de 4892 a été continué par la commission du travail, qui a décidé à l’unanimité d’unifier les heures de travail pour les femmes et les enfants.
- La limite de dix heures a été repoussée pour l’instant. La commission a décidé de laisser aux industriels la faculté de faire travailler les femmes et les enfants onze heures par jour. Mais à partir du i#r janvier 1897, la durée légale de la journée de travail serait de dix heures.
- Cela ne résout pas la question beaucoup plus importante de Tunification de la journée des hommes, femmes et enfants travaillant aux mêmes besognes, et pour lesquels le concours de tous est.nécessaire.
- —o—
- Le» élève» de» éeole» de teinture et le recrutement. — L’article 26 du décret du 23 novembre 1889, portant règlement d’administration publique, admet à réclamer le bénéfice du paragraphe 3 de la loi du 15 juillet 1889, c’est-à-dire la dispense de deux années de service militaire, les jeunes gens de certaines catégories mentionnées dans ledit article 26 et parmi lesquels ne figurent pas les jeunes gens appartenant à l’industrie d’art de la teinture.
- La Chambre de commerce de Roubaix, frappée de cette omission, fait en ce moment auprès du gouvernement les démarches nécessaires pour faire comprendre, parmi les jeunes gens appartenant aux industries d’art, les élèves qui suivent le cours de teinture de l’Ecole nationale des arts industriels de Roubaix, au meme titre que les dessinateurs industriels et Ie9 ouvriers en tissage qui reçoivent l’instruction artistique dans cette école.
- Développement de l*inda»frfe cotonnière en France. —Notre industrie cotonnière est l’une de celles qui bénéficient le plus du nouveau régime douanier.
- Dans les environs de Lille on compte, en 1893, trois filatures de coton nouvelles, ayant ensemble 95,000 broches, à Roubaix une filature de 25,000 broches, à Tourcoing deux de 25,000 chacune. Deux filatures, l’une à Roubaix, l’autre à Tourcoing, ont augmenté leur outillage de 25,000 broches chacune.
- Au total, cela fait dans l’arrondissement de Lille, une augmentation de 220,000 broches. D’autres filatures transforment leur'matériel.
- Dans les Vosges, l’industrie cotonnière est également en plein développement, comme dans l’Est en général.
- Voici quel est l’accroissement d’outillage des filatures et tissages de coton dans cette région, prévu pour 1894 :
- Broches nouvelles
- A Igney.......................... 20.000
- A Epinal (2 usines).............. A5.000
- A Belfort (2 usines)............ 38.000
- Total..........Broches 403.000
- Métiers à tisser
- A Epinal (2 usines)................ 600
- AThaon (2 usines)................... 450
- Au Thillot.......................... 500
- A Saulxure.......................... 300
- Total............. Métiers 1.850
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- Thaon va devenir le siège d’un groupe industriel important ; nous avons vu aue deux tissages vont y être installés; une filature y est également projetée par M. Diéterlin, l’un des chefs de teintureries et blanchisseries de
- Thaon. . , ..
- lgney est dans le voisinage de Thaon ; la aussi, une filature va y être fondée par- MM. Lang d’Epinal.
- Les héritiers Georges Perrin, de Cormmont, et MM. Bresson ont déjà acquis les terrains a Charmes pour y installer d’importants établissements. „
- D’anciennes usines s agrandissent, et nous citerons tout particulièrement les fabriques d’indiennerie de MM. Bœringer, Zurcher et C°, d’Epinal.
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- Nouveaux syndicat». — Il vient de se fonder à St-Dié (Vosges), une chambre syndicale des ouvriers teinturiers ; elle a son siège rue de Meurthe, et a réuni au début 54 membres. On sait que la spécialité de cette place est la teinture des cotons filés.
- A Milhau (Aveyron), pays de mégisserie et de ganterie, plusieurs groupes syndicaux se sont constitués, tant parmi les patrons que parmi les ouvriers.
- Nous citerons du côté des patrons, les Chambres syndicales de la ganterie, des mégissiers, des façonniers teinturiers (cette dernière comprend 12 membres), et chez les ouvriers, les syndicats des mégissiers et chamoiseurs, des gantiers, des polissonneurs en couleurs; mais un groupe beaucoup plus considérable qui vient de se former à Milhau et ne s’est pas spécialisé dans une profession, est la Fédération ouvrière Milhavoise, réunissant 1,800 membres.
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- Société industrielle d’Amiens.
- — La dernière séance générale de la Société a eu un éclat particulier. 11 a été nécessairement beaucoup question des cours publics organisés par celte société, car c’est en cette séance que les prix sont décernés aux élèves.
- Ces cours ont réuni pendant l’exercice écoulé plus de 800 élèves ; mais par une anomalie singulière, ceux de teinture sont les moins fréquentés, malgré la spécialité industrielle d’Amiens, où cet enseignement a tant d’importance, et malgré la valeur des professeurs qui en ont été chargés.
- M. Guichard était professeur de ce cours, mais ayant quitté Amiens, il a été remplacé par M. Duchaussoy, professeur au lycée de la ville, avec adjonction d’un contre-maîtr,-, de teinture, M. Ch. Grenier.
- Le rapporteur du palmarès a dit à propos de cet enseignement :
- « Ce cours a une importance locale; aussi faut-il s’étonner que depuis de longues années, et malgré les efforts des professeurs qui se sont succédé, il soit presque déserté par les jeunes gens de la carrière. M. Guichard a pu cependant présenter au concours sept élèves dont six ont été jugés dignes de récompense. »
- Ces lauréats sont MM. Jovenet, Duriez, Hu-nault, Leturcq, Chomagne et Barrot.
- Les cours publics de la Société Industrielle d’Amiens ont, dans certaines parties, des divisions de dames. Pour les deux sexes, ils rendent d’importants services et obtiennent d’honorables succès.
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- I/Exposltion de Lyon. — L’ancien comité parisien de l’Exposition universelle de
- Lyon s’est réuni dernièrem ent sous la présidence d’honneur de M. Georges Berger, député, ancien directeur de l’Exposition universelle de 1889. M. Berger a fait un appel chaleureux aux industriels et commerçants parisiens.
- M. Lami, administrateur délégué du conseil supérieur de l’Exposition, remerciant M. Berger, a insisté sur le concours qu’il espère que l’industrie et le commercé parisiens voudront bien apporter à la ville de Lyon, car, il faut qu’on le sache, l’Exposition n’est pas une affaire, mais bien une entreprise officielle. Le budget de 3 500,000 fr. est dépassé depuis longtemps ; l’entrepreneur a dépensé 6 millions, mais le succès est certain, car on a la certitude dès aujourd’hui que les emplacements feront défaut.
- De son côté, la ville de Lyon s’apprête à recevoir dignement ses visiteurs ; elle fait la toile'te de ses monuments et développe ses moyens de transports ; les établissements publics : hôtels, cafés, etc., font de grands frais d’embellissements et concourent à faire de la ville de Lyon une cité élégante et rajeunie.
- L’Exposition d’Anvers. — L’Exposition universelle d’Anvers, qui s’ouvrira Je 5 mai prochain, aura une importance considérable et laissera loin derrière elle les souvenirs excellents de la précédente Exposition de 1885.
- Les palais et annexes comprennent un ensemble de plus de cent mille mètres couverts, sans compter toutes les installations et attractions dans les parcs et le3 jardins.
- La section française occupera une place d’honneur, avec entrée monumentale particulière entre la section belge et la section russe. Les adhésions de nos principaux industriels sont venues en grand nombre à l’appel du commissaire général, M. Alexis Muzet.
- Entre autres expositions, nous pouvons signaler déjà une très remarquable section mé-tallurgiq'ie, celle des services de la Ville de Paris, celles des soieries lyonnaises, des fabriques de Roubaix, Tourcoing, des filatures du Nord et des Yo«ges, la section des joailliers parisiens, celles de nos industries de mode et de luxe, etc.
- On voit que, dès à présent, on peut prédire son succès accoutumé à la participation de la France, qui va se mesurer une fois de plus, dans une lutte pacifique, avec ses concurrents de tous les pays du monde.
- fi ENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- Sociétés : Formations, Dissolutions, etc.
- Formation de la Société en commandite G. Massoule et Lamarre, teinture et apprêts de velours de coton, 35 et 37, rue de la Teinturerie, à St-Maurice. — Durée ; 9 ans. — Cap. : 70,000 fr., dont 20,000 fr. en commandite. — Acte eu 30 janv.
- Formation de la Société H. Monnot et Ce (teinturerie-nettoyage), 7, rue Pierre-Ginier. Cap.: 40,000 fr. — Durée : 10 ans.
- Formation de la Société en commandite J. B. Rapetout et Ce, manipulation française des tissus en général, tissus intachables, 36, rue Bapst, à Asnières. — Cap.: 60,000 fr., dont 35,000 fr. en commandite. — Acte du 16 janv.
- Formation de la Société Gaston Guénin et C°, teinture et apprêts, 13 à 17, rue de la Citadelle, à Amiens. — Cap. : 280,000 fr. — Durée : 7 ans et 3 mois.
- Tavernier et Belin. teinturerie déerai,* 6Cl apprêts, 211, rue Fontinettes à r«i288î Durée : 6 ans. - Cap.: 2,500 fr - £ h 28 nov. ACle d
- formation de la Société Magnillat m n toz, fabricants de foulards, 25, rue detriD1T~ cines, à Lyon. - Cap.: 230,000 fr -fn2ïU" 6 ans. üur<k:
- Formation de la Société en nom coiw,-f Ducros et Cabane, fab. o’étoffes d’a2 tlf ments, 2, av. Plate-Form^, à Nîmes — n' rée ; 10 ans. — Cap. : 100,000 fr. -1 AfJT 8 janv. Acte du
- Formation de la Société en nom colWir Grobon et Ce, teinturerie, à Miribel. — Duréi 10 ans, du 1er janv. — Cap.: 230,000 fr Acte du lor fév. ’ Ir’ -
- Prorogation de 6 ans, à partir du 1» imiu. de la Société Grenetier et Richard, t?inSr des soies et cotons, 5, rue ch. Grande Mn lières, à Saint- Etienne. — Acte du 5 féy ' ' Modification dss statuts de la Société ano
- NYME POUR LA F'BRICATI,N DE LA SOIE DE CHAR
- djnnet, 2, rue de Lorraine, à Besançon -J Nomination de MM. Ballay, Piotet, jouÿan ceau, Bertillot, Brusset de Lisa, Weibell Glor get et de Marchand comme administraient Délib. Ju27 janv. 8‘^
- Modification de la Société anonyme dite • Syndicat des obligataires de la Société anonyme de blanchiment, teinture, impressions et apprêts de St-Julien (Aube). — Durée illimitée .
- Dissolution de la Société Samuel Cousins et C° (impressions sur étoffes), à Neuville-sur-Ssône).
- Dissolution de la Société Douine frères fi. lalure et teinture de matières textiles, cours Danton, à Troyes. — L.: les associés. — Acte du 22 janv.
- Dissolution de la Société Michard et Ce (teinturerie), 10, rue Barrême, et 20, rue de Vendôme, à Lyon. — L.: M. Michard.
- Liquidations judiciaires
- Louis Moraisin, ex Uinturier, 21, rue de Longchamps, act* 52, avenue Montaigne, à Paris.
- A. La BrojSe et J Richard, fabricants de draps, à Sedan, et personnellement Adrien La Brosse et Jules Richard. — 15 février 94.
- Alphonse Letellier, fouluonier, à Acquigny (Eure).— 30 janvier 94.
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- LA REVUE DE
- 7e Année, N° 3. ET DES COLORATIONS
- F. GOUILLON, Directeur,
- &
- LA TEINT
- INDUSTRIELLES
- 3, Rue du Trésor, P
- E
- ars 1804
- *****
- SOMMAIRE
- Chronique. — Teinture des tissus de soie. — Teinture de la ramie. — Nouveaux procédés de teinture. — Impression des chaînes de tapis-moquette. — Revue sommaire des brevets d’invention. — Appareil de diffusion pour extraits colorants.
- Procédés divers : Tissus hosselés et crêpés ; Colorants nouveaux ; Teinte sur laines. — Causeries confraternelles sur l’art du teinturier-dégraisseur.
- Chronique industrielle. — Société industrielle de Mulhouse. — Chambre syndicale de la teinture et nettoyage. — Les ignifuges. — Les filés fantaisie. — Bibliographie. — Informations et Faits divers.
- CHRONIQUE
- Législation industrielle
- Le Sénat, à la reprise de ses travaux, a adopté la proposition de loi sur les règlements d’atelier. 11 a ajourné provisoirement le projet sur les conseils de prud’hommes et celui sur le travail des femmes et des enfants, afin de permettre à sa commission de se mettre d’accord avec celle de la Chambre des députés.
- Les commissions des deux assemblées ont eu une entrevue officieuse au sujet de ce dernier projet : il s’agissait de s’entendre sur la durée de la journée de travail.
- M. le ministre du commerce assistait à la réunion, qui a été unanime à reconnaître, qu’en présence des difficultés d’application, soulevées par la loi, il y aurait lieu d’unifier la durée de la journée de travail pour les diverses catégories de personnes protégées ; on sait que la commission du Sénat s’est prononcée pour l’unification à onze heures de travail effectif.
- Le rapporteur de la Chambre a exposé que la commission de travail est en majorité favorable à l’unification à dix heures, mais qu’à titre de transaction, elle se rallierait, pour une période transitoire, à déterminer, à la journée de onze heures.
- Le ministre a accepté cette dernière solution au nom du gouvernement.
- Quant à la loi sur les règlements d’atelier, elle a été profondément transformée par la commission sénatoriale, qui a seulement retenu les dispositions relatives au paiement des salaires, exigeant que ce paiement ait lieu en espèces ayant cours légal, dans un local qui ne soit ni un débit de boissons, ni un magasin de détail, et au moins une fois par quinzaine.
- Les retenues des salaires ont été réglées. Elles ne pourront dépasser pour une journée le quart du salaire de cette journée et en outre, leur produit ne pourra être employé que dans l’intérêt des ouvriers, notamment pour alimenter les caisses de secours et de prévoyance.
- Le Sénat n’a pas pensé qu’ilfût nécessaire de faire homologuer les règlements d’atelier par les conseils des prud’hommes ou le juge de paix; elle n’a pas voulu non plus ajouter soit des règles déterminant le délai dans lequel patrons et ouvriers doivent se prévenir qu’ils ont l’intention de se séparer, soit une sanction pénale, soit un article relatif à la juridiction.
- Mais cette loi ne peut devenir définitive que lorsqu’il y aura accord avec la Chambre des députés.
- Un autre projet de loi menace le commerce et l’industrie de nouvelles charges; c’est celui d’une réforme fiscale dans laquelle le timbre des quittances et des chèques serait augmenté, suivant un droit graduel et proportionné à la somme dont il est donné reçu.
- Tous les syndicats et groupes commerciaux font une vive opposition à ce projet, qui aggraverait et compliquerait un impôt déjà fort onéreux; on peut encore espérer qu’il n’y sera pas donné suite.
- Situation des lainages
- Nous faisons, comme d’usage, une rapide revue de nos places manufacturières, moins pour constater leur plus ou moins grande activité que pour signaler les articles qui paraissent être le plus en vogue.
- En lainages, on signale à Roubaix, le « bouclé », de création nouvelle, qui promet d’avoir du succès à la saison d’hiver. Ce tissu est formé d’une chaîne en mohair noir inaltérable, le fond est en laine, de sorte que ce genre, teint en pièces, ne change pas le frison du mohair qui reste noir, tandis qu’on applique toutes espèces de nuances sur les fonds, tels que bleu marine, bleu ciel, rose grenat, vert, etc.
- Une autre nouveauté de cette place, est une application de mohair sur fond satin qui produit le plus chatoyant effet. On le fabrique en toutes nuances, depuis le noir jusqu’aux teintes les plus tendres.
- Pour l’hiver, les « foulés » et les « sublimes » sont encore, cette année, des articles de prédilection ; à signaler aussi un article jacquard sur chaînes couleur, qui semble appelé à un certain succès.
- La vente actuelle porte sur la fantaisie, qui reste en faveur, le lainage étant peu recherché ; certains genres sont particulièrement en vogue : l’Orléans, l’Alpaga et le Pacha. Les producteurs de ces tissus demandent un délai de livraison de six semaines à deux mois, 11 semble que la consommation veut se porter sur les bons articles noirs lustrés qui présentent le double avantage de l’apparence et de la solidité.
- A Reims, la saison d’hiver est à peine commencée en nouveautés de laines peignées ; les premières commissions arrivent. En nouveautés, la saison d’été s’est bien terminée, sans stock en aucun genre ; la nouvelle saison se présente bien. Les affaires en flanelles sont toujours difficiles. Le stock en cachemires et mérinos est nul.
- L’activité habituelle de la place d’El-beuf fait défaut. Les draps de couleur et d’administration suivent leur courant régulier, bien que les draps pour voitures et livrées soient un peu moins demandés. Les draps noirs sont sans changement. Les articles cheviot sont toujours très en faveur, et le drap de da-
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- mes subit un léger temps d’arrêt. Ce sont toujours les tissus en peigné qui sont le plus en faveur.
- Sedan subit du ralentissement, après l’accroissement qui s’accentue depuis un an. Mazamet espère une reprise prochaine. Castres est paralysé par une grève turbulente, qui paraît difficile à concilier.
- Les soieries et les cotonnadei
- On signale à Lyon une grande activité dans la fabrication des étoffes moi-rées et des petits quadrilles et la même note nous arrive de St-Etienne et de Bâle, car la vogue de la moire s’étend aux rubans. Quelques ordres en tissus armures et en surah sont venus s’aiou-ter à ces deux gros articles et ont relevé le niveau du travail. Les commissions d’hiver se font toutefois attendre et les acheteurs eux-mêmes ne sont pas fixés sur les genres qui en feront plus spécialement l’objet.
- A Créfeld également, la moire est le tissu favori.
- Jusqu’à ces derniers temps, les moires antiques constituaient en quelque sorte le genre préféré, mais la situation vient de se modifier en ce sens que les moires françaises prennent de plus en plus le premier plan à mesure que ce tissu pénètre dans la grande consommation.
- A côté de ces tissus dont, pour le premier du moins, la vogue ne peut être qu’éphémère, la mode ne témoigne aucune préférence et les acheteurs restent dans une indécision absolue.
- Les genres qui jouissent neanmoins de quelque faveur sont : la doublure teinte en pièces, notamment en sergé et polonaise chaîne grège tramé coton, le satin grège, le velours noir et couleur.
- Parmi les articles à torsion, la mousseline soie en 35 et en. 120 centimètres pour écharpe et le crêpe lisse ont pris, depuis quelque temps, une certaine extension.
- En résumé, la marche du tissage ne s’est pas encore très sensiblement mo-* difiée ; néanmoins, de légers symptômes d’amélioration se sont affirmés de plus en plus. Le satin grège a pris de l’extension et a comblé quelques lacunes dans les usines mécaniques, pendant que la moire ainsi que le taffetas cuit quadrillé ont notablement relevé le niveau de la fabrication dans les ateliers
- à bras de la ville comme ceux de la campagne.
- Une correspondance de Crefeld, après avoir signalé la vogue des moires, ajoute qu’en doublures pour manteaux, les serges paraissent devoir être l’article de fonds. A titre d’essai, pour le même but, on parle aussi des étoffes quadrillées, cependant le succès reste pour le moment douteux, vu le goût de la mode qui, sans défaillance, s’attache principalement aux unis. Quoi qu’il en soit, l’activité est satisfaisante pour les articles de mode, les moires, les articles pour parapluies, les étoffes légères pour blouses ; il en est de même des articles pour cravates. Le ruban, par contre, est calme, à l’exception toutefois des articles velours pour lesquels la saison promet d’être assez bonne. La faveur dont jouissaient les siciliennes pour jaquettes, a faibli.
- En cotonnades, les ordres aux fabricants rouennais sont très suivis, soit en rouennerie, mouchoirs écrus, croisés, belle flanelle et pilou ; pour ce dernier article surtout, les ordres arrivent assez nombreux, grâce aux jolies dispositions de ce tissu qui paraissent très goûtées; quant à l’indienne, la vente a de la peine à s’ouvrir ; l’article crêpé et bosselé va lui donner une nouvelle impulsion.
- Teintes en faveur
- Voyons maintenant comment les prêtres de la mode ont baptisé les nuances d’été, et quelles sont les plus en vue.
- La carte des fleurs et rubans nous montre une série d’aurores et de teintes feu, allant de Serpentin à Lucifer, en passant par le Van Dyck, puis des verts un peu ternes qui sont Mascotte, Roseau, Sedum, etc.; une gamme de jaunes orangés va d’ivoire à Or, comprenant Florin, Ebénier et autres ; des teintes fauves sont dénommées Glaneuse, Caféine, Trappiste, etc.; des vieux roses sont Aubusson, Walkyrie, tandis que les brillants s’appellent Pompon, Reine, Bengale, Laurier (laurier-rose), Corail ; les Siam, Melilla, Java sont des orangés rabattus, le dernier atteignant le bistre ; des bleus très verdâtres et brillants sont désignés Olympia, Azurine, Libellule : celui-ci n’est autre que l’ancien Paon, nom déjà usé. La mode est souvent résurrectrice, mais non conservatrice.
- La carte de la passementerie est tou-
- jours moins éclatante et plus appropr; -aux grands vêtements ; nous y re m vous des Feu, mais dans les tons ptl hauts, compris entre Bolide et SalarnT des jaunes orangés montant plus haï; aussi : Thermidor, Coq de roche s' ' hier sont les plus foncés ; les marrcT commençant à Feuille Morte, Acaioh Hanoï, vont jusqu’aux bruns’ Tête d’ Nègre, Amazone ; une gamme deroseÜ et rouges va depuis Bengale jusqu’! Malvoisie ; une autre de verts brillant de Prairie à Bretagne ; enfin une séri! de teintes franches toujours courante' et de gris-mode variés....
- Mais en langage plus prosaïque nous dirons que dans les tissus pour dames, on voit surtout les teintes viefe bleu, vieux rose, héliotrope (qui est'in vieux violet), mordoré, chamois, !re. nat, marine, cardinal, et toujours^ grande variété de gris-mode ; dans les claires, ce sont des crème, maïs, rosé ciel, lilas.... Tout i’arc d’iris alors dira-t-on ?.... Non, car les verts, lèg violets crus et les jaunes vifs sont peu en faveur. On voit, par contre, des rouges violets et des bleus purs.
- S’agit-il des étoffes pour hommes, de la draperie nouveauté, par conséquent, nous emprunterons à un écho d’Elbefci les indications suivantes :
- 11 se maintient le courant que nous avons signalé dès son apparition sur la
- couleur marron. Les bleus classiques sent restés en seconde ligne, et les manufacturiers ont mis la nuance dominante dans tout et de toutes les façons. Accouplée avec d’autres couleurs, le dessin suffit pour varier son apparence dans les tissus façonnés ; dans les unes, on ne peut que l’employer dans quelques teintes rapprochées, ou encore changer la croisure et la finesse des filés, ce qui modifie le grain de Vétotfe.
- Selon toutes probabilités, la vogue de cette couleur se continuera. *
- Les étoffes pour jaquettes se partagent en diverses sortes. Les peigne's classiques en noir, bleu ou marron foncé sont toujours sans caractère marqué. Les dessins petits ne varient guère. On fait aussi des bruts fins en peigné, d’au.tre plus grossiers en cheviotte ou cardé, teintes très foncées également, y compris le Marengo, mélange de noir avec très peu de blanc.
- Bref, nous voyons qu’en nouveautés pour hommes, plus ça chaüge, plus c’est la même chose.
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- Etat actuel des industries de la teinture
- Nous terminons cette « Chronique » par une citation d’un document d’origine officielle : Le Bulletin cle l'Office du Travail, qui, dans un aperçu de la « Situation industrielle » , apprécie comme suit, oelle des Teintures et Apprêts :
- « Cette industrie souffre particulièrement de la fermeture des marchés étrangers, non-seulement à cause des tarifs douaniers, mais encore parce que certains pays se mettent à teindre eux-mêmes les fils ou tissus qu’ils achètent encore en France. Les prix sont en baisse, et, au contraire, le taux des salaires a plutôt augmenté malgré le ralentissement de la production, mais les chômages sont plus étendus. »
- Voilà en quelques lignes une situation fort bien définie, et ceux qui en font la constatation ne sont pas entièrement étrangers aux souffrances qu’ils signalent.
- F. Gouillon.
- TEINTURE DES TISSUS DE SOIE
- Ce genre s'est fort développé, comme on le sait, grâce à la possibilité de tisser en grège, et de faire teindre l’étoffe au moment de la commande en telles nuances qu’on désire.
- Oi procède tout d’abord à la cuite du tissu, puis à la teinture, qui est différente suivant les genres.
- On cherche de plus en plus à introduire dans cette industrie des dispositifs mécaniques. Pour la cuite, on y arrive assez bien, car les bains sont les mêmes, et l’on peut mettre bout à bout des quantités assez grandes de tissus ; mais, lors de la teinture, la diversité des nuances est telle que l’emploi de la machine est souvent peu avantageux. Néanmoins, on tend de plus en plus à l’introduction de ces procédés mécaniques, et c’est, là qu’est l’avenir de ce genre de teinture ; les résultats obtenus sont du reste très satisfaisants.
- Les tissus courants genre taffetas, et même les mélanges soie-laine n’ont jamais présenté de sérieuses difficultés à la teinture, mais les soieries légères et à réseaux, les mélanges soie-coton étaient un peu plus délicats à traiter.
- Nous en dirons donc quelques mots :
- Tissus légers
- Pongée. — Ce tbsu nous arrive tout cuit en Europe, mais par les procédés défectueux employés par les Chinois, c’est-à-dire à l’aide de bains de potasse fortement alcalins, qui
- détruisent par parties la souplesse de la soie et son aptitude à la teinture, aussi ces parties attaquées unissent-elles très mal.
- Ce défaut se répare à peu près en donnant aux pongées une légère cuite au savon.
- Puis on les teint et charge par les procédés ordinaires.
- Grenadines. — Ces étoffes demandent, nécessairement, à être traitées avec beaucoup de ménagement, par suite de leur délicatesse.
- Le mouvement assez violent des machines à teindre au large ne pourrait convenir à ces tissus légers, et l’on doit les mener doucement au tourniquet, ou les travailler aux lisoirs, soit au large soit disposés en flattes.
- Ces tissus doivent garder leur grès, et l’on se borne à leur donner un dégraissage tiède sur un bain léger de cristaux de soude -, soit 1 kil. de cristaux pour 100 lit. d’eau : 1/2 h. à 45-50 degrés.
- Pour couleurs claires, on donne ensuite un soufrage, et pour blancs ou bleus clairs, deux ou trois soufrages, suivant nécessités.
- Désoufrer par un passage en eau tiède, puis avec cristaux de soude, très léger (500 gr. par 100 litres de bain), et terminer par un rinçage.
- Pour la vente en blanc, on azuré ou on crème.
- Noirs sur grenadine
- Les grenadines noires sont ordinairement plus ou moins chargées -, non seulement à cause du gain en poids, mais encore parceque le tissu en acquiert un toucher plus plein et moins chiffon, sans cependant donner la sécheresse d’une gomme d’apprêt.
- 11 se fait néanmoins des grenadines sans charge.
- Les chargées rendent 60 à 75 0.0 en supplément de poids.
- Les demi chargées environ 25 0[0.
- Les noirs chargés s’obtiennent par les procédés généraux des noirs sur soie, notamment suivant la méthode des « noirs lourds » indiquée dans la Revue de la Teinture, 1893, p. 177. Comme ici, l’on n’a pas à compenser les pertes de cuites, on peut réduire le nombre des rouillages (trois au lieu de sept), et des cachoutages (deux au lieu de trois).
- Dans toutes les opérations, il faut surtout observer les précautions de manipulations que nous avons recommandées, et ne jamais opérer à une température supérieure à 40-50 degrés, afin d’éviter d’amollir le grès.
- Les charges moyennes peuvent s’obtenir en faisant usage des noirs de naphtol ou de naph-tylamine, en chargeant soit à l’étain, soit à la galle.
- Pour charger à l’étain, on opère comme suit :
- Les étoffes, bien dégraissées, sont passées dans un bain à 30° B. à froid, de bi-chlorure d’étain ou pink-salt. Soigneusement imprégnées de la solution, elles sont essorées avec ménagement, pour recueillir le bain de bi*
- chlorure d’étain excédant, puis elles sont rincées à grande eau bien à fond.
- Les pièces, après un bon rinçage sort soumises à un léger bain de cristaux de soude tiède, pour fixer l’oxyde stannique sous forme de bioxyde.
- Par une seule opération, on peut donner de 20 à 30 pour cent de charge du poids mis en teinture.
- Sur la suie ainsi préparée, l’on teint en noir naphtol ou de naphtylamine sur bain acide, en évitant de passer 50° centigrades de chaleur.
- Le noir de naphtol doit être employé en assez fortes proportions, mais son poids s’ajoute à la charge -, il est évident toutefois qu’on chargerait à meilleur compte par un second passage en bichlorure d’étain et carbonate de soude, mais on n’a pas le choix.
- (A suivre)
- TEINTURE DE LA RAMIE
- Da^s une étude sur l'utilisation de la ramie, publiée par VIndustrie textile, M. J. Arnau-don relate les observations suivantes, relatives à la teinture de cette fibre c
- a Je pris, dit-il, une certaine quantité de ramie blanchie et je la mis dans différents bains de teinture pendant quarante-huit heures, à la température ordinaire ; après, je l’ai enlevée, pressée, lavée -, elle a donné les résultats suivants :
- « Par l’action du tannin dans lequel je l’ai fait bouillir une heure, le violet méthyle, le vert et le bleu de Lyon se foncent ; pour les autres couleurs, l’action est peu sensible. Préparant l’ortie au chlorure tannique et à l’acétate d’alumine, les orangés, le ponceau elle bordeaux se teignent beaucoup mieux et la couleur n’est pas enlevée par les lavages.
- Vert brillant : un beau vert de feuilles naissantes.
- Ponceau n• 1, Bleu de Lyon, Orange «• 2, Orange R : belle teinte, mais qui s’éclaircit et passe presque entièrement au lavage.
- Violet méthyle : donne un beau violet persistant.
- Bordeaux : couleur rouge violet qui passe beaucoup par lavage.
- Acide picrique : passe entièrement par lavage.
- Les cinq premiers colorants étaient de la fabrique Meister, Lucius et Bruuing ; l’origine des trois autres n’est pas indiquée.
- NOUVEAUX PROCÉDÉS
- DE TEINTURE
- Soumis à 1% Société Industrielle de Mulhouse Par M. Bonnet, de Montbéliard
- .RAPPORT de MM. È. Kopp,E. Noelting et E. Grandmougin
- 1° Nouveau bistre au manganèse, et son
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- application à la production du noir d'aniline.
- Ce procédé repose sur la réduction du permanganate de potasse par le tannin.
- Le coton mordancé au tannin est soumis à l’action d’un bain de permanganate qui donne lieu à une fixation de peroxyde de mangarèse en rapport avec la concentration des bains.
- Pour obtenir du noir d’aniline, il faut mor-dancer par teinture, à raison de 60 grammes de tannin par litre, au moins, en chauffant jusqu’à 60°.
- Lorsqu’on procède au foulard, il faut 100 grammes de tannin pour un litre d’eau. 11 s’ensuit que le procédé n’est pas des plus économiques -, cependant l’on peut avoir recours à des extraits tannants de valeur moindre eu à d’autres corps qui réduisent le permanganate, tel que le cachou de Laval.
- Le procédé auquel nous nous sommes arrêtés est le suivant :
- Deux passages au foulard en tannin, 100 grammes par litre -, entrer directement en permanganate, 20 grammes par litre (l’auteur donne à ce passage une durée d’une minute, qui semble un peu courte), laver, teindre en bain d’aniline à froid, suroxyder en chroma te, savonner. Mêmes proportions que pour les essais en grand relatés plus bas.
- Nous n’avons pas eu l’occasion d’essayer ce procédé en grand • par contre, il fut expérimenté avec l i cachou de Lava',en 1891, dans la maison Keittinger, de Rouen.
- Voici comment on opérait :
- 1° Deux passages au jigger (deux minutes) en cachou de Laval :
- 150 lit. eau,
- 15 kil. cachou Laval à 66° C, bien exprimer et laver.
- 2° Passage d’une minute en permanganate de potassium :
- 1 lit. eau,
- 30 gr. permanganate de potassium à ü0° C dans une cuve à roulettes. A la sortie de la cuve, exprimer et laver.
- 3° Teinture en aniline, donner deux tours au jigger, à froid, dans le bain suivant :
- 200 lit. eau,
- 8 kil. huile d’aniline,
- 18 kil. acide chlorhydrique, bien laver, puis suroxyder en passant deux fois au foulard, à froid, dans :
- 60 lit. eau,
- 3 kil. bichromate dessude,
- 600 gr. acide sulfurique.
- La nouveauté du procédé proposé par lau-teur ne saurait résider que dans l’emploi du tannin.
- Quoi qu’il en soit, et faisant abstraction des prix du tannin et du permanganate, ce moyen n’est pas sans offrir quelques inconvénients : décomposition rapide du bain de permanganate, lavages difficiles, attaque des cuves en bois, etc.
- Le noir d’aniline que l’on obtient n’est pas beau, et il est irrégulier. Ces défauts ne sont pas inhérents à la méthode au tannin, mais bien au procédé de teinture sur bistre de manganèse.
- Le bistre obtenu s’enlève au sel d’étain, mais peut-être plus difficilement que le bistre ordinaire. On peut produire aussi l’article blanc sur noir.
- Les essais faits pour produire l'enlevage sur le tannin avant le passage en permanganate n’ont pas abouti, à cause de la difficulté de détruire d’anssi grandes quantités detannin.il se fixe toujours du bioxyde de manganèse sur les blancs ; on peut y remédier par un passage en bisuLite de soude faible. Nous n’insistons pas sur le danger de cette opération qui, en outre, empêche la production d’un noir satisfaisant. On obtient toujours un mauvais blanc lorsqu’on cherche a éviter le passage en bisulfite.
- 2° Teinture des tissus mixtes soie et coton en noir d’aniline
- Le procédé repose sur le fait que le coton mordancé au tannin se teint en bistre sous l’action d’un passage en permanganate, tandis que la soie, dans les mêmes conditions, ne se teint pas ; elle se teint, au contraire, très bien lorsqu’on la plonge directement dans la solution de permanganate.
- Le mordançage préalable en tannin constitue donc, pour cette fibre, une sorte de réserve.
- a) Noir sur coton, soie blanche
- Un procédé analogue a été trouvé indépendamment et breveté par G. Schultz et M. Kayser (Zittau, Saxe) (i).
- On mordancé en tannin 100 grammes par litre au moins (on ne peut guère recourir qu’au tannin si l’on veut obtenir du blanc sur la soie) en bain bouillant, on teint en permanganate à 20 grammes par litre, puis on donne un léger bain de bisulfite et on teint en sel d’aniline.
- Si l’on oxyde enchromate, il faut le faire en liqueur neutre.
- passe en chromate. G 61 1 on
- 3° Mordançage en tannin protégeant la s contre l'action du permanganate 16
- 11 était intéressant de voir comment c même mordançage se comporterait vis-k-vi6 de la laine. Nous avons reconnu que cette fibre se comporte comme la soie ; lorsqu’elle n’a pas été passée en tannin, elle se teint en bistre dans un bain de permanganate, tandis qu’elle ne fixe pas de bioxyde de manganèse lors-qu’elle a subi l’action du tannin.
- L’expérience a été faite au foulard en mor-dançant avec 25, 50, 75 et 100 grammes de tannin par li re et passant ensuite en permanganate à 5, 10 et 20 grammes par litre, également au foulard. Dans le passage en permanganate, chaque échantillon a été accompagné d’un témoin non passé en tannin. Dans ces conditions, la laine mordancée en tannin s’est à peine souillée d’un peu de bioxyde qui est tombé au lavage, tandis que la laine non mor-dancée a passé au bistre très soutenu.
- Le procédé pourrait donc s’étendre à la laine.
- La laine chlorée, comme la laine non chlorée, est préservée pat le tannin de l’attaque du permanganate, mais il faut remarquer que si la laine non chlorée n’est presque pas affectée par ce réactif, la laine chlorée, par contre, l’est considérablement, et le bistre obtenu dans ces conditions est beaucoup plus foncé.
- La laine chlorée semble avoir également, pour le tannin, des affinités plus grandes c’est ce que semble démontrer une série comparative de mordançages à 10, 20 et 50 grammes par litre, à froid et à chaud. On passe ensuite en chlorure ferrique, et l’on constate que, dans tous les cas, les nuances obtenues sur laine non chlorée sont loin d’avoir l’intensité de celles que donne la laine chlorée.
- 4o Bistre au plomb ; sa production par le plombale et ses applications
- b) Noir sur soie, colon blanc
- Mordançage en tannin Ogr. 5 par litre, dix minutes.
- Teinture en permanganate à 5 grammes par litre, quinze minutes ; la soie seule se teint.
- Lavage, cuis passage en bisulfite étendu pour enlever un peu de bioxyde fixé sur le coton.
- Teinture en sel d’aniline, suroxydation au chromate.
- c) Noir sur soie et coton
- Mordançage en cachou de Laval 15 grammes, eau 150 cc, -f- un demi-gramme de tannin par litre.
- Passage en permanganate à 5 grammes par litre; on obtient ainsi le bistre sur les deux
- (1) Brevet allemand 61087 du 28 mai 1891. Ber. 1892, Ref. 400.
- L’auteur ne donne aucun détail sur la façon dont il a préparé le plombate.
- Nous avons opéré de la façon suivante :
- 150 gr. potasse caustique,
- 125 cc. eau.
- On maintient une légère ébullition et on y ajoute peu à peu :
- 130 gr. de peroxyde plomb.
- La décoloration du bioxyde puce est très rapide et il se forme dans le liquide un précipité cristallin grisâtre que nous supposons être un plombate de potasse peu soluble dans un excès de base.
- L’introduction du bioxyde étant terminée,on fait bouillir un certain temps, puis on laisse refroidir. La masse se prend plus ou moins fortement, suivant la quantité d’eau évaporée; elle est très hygrométrique et ne tarde pas à se liquéfier au contact de l’air libre.
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- Plusieurs fois répétée de la même manière, l’opération a donné régulièrement 340 grammes d’une masse brunâtre cristalline, que nous désignerons du nom de plombate.
- Bien que chargé d’un excès d’alcali, ce pl m-bate ne peut être mélangé à l’eau sans séparer une grande quantité de peroxyde.
- Pour l’utiliser complètement, il est indispensable de le dissoudre dans une solution al-ca’ine. D’autre part, il est insoluble dans les alcalis concentrés, tels que la soude caustique à 38° B.
- Le plombate obtenu fut dissous comme suit :
- Solution A 340 gr. plombate,
- 680 cc. soude caustique 38° B,
- 1020 cc. eau.
- Séparer le dépôt assez considérable qui renferme du bioxyde puce inattaqué et probablement du plombate.
- La solution A marque 31° B. et contient par litre 200 grammes de plombate.
- On a tiré parti de cette dissolution mère pour faire des bains plus dilués :
- 100 cc solution A)19°B.:=100gr. piombate
- 100 cc eau j par litre.
- 85 cc solution A-) 1G°B. = 50 gr. plombate
- 255 cc eau ) par litre
- 17 cc solution A \ 5<*B.= 20 gr. plombate
- 153 cc eau ) par litre.
- La dilution e traîne toujours la séparation d’une certaine quantité de PbO-. C’est sur cette dissociation que repose le mordançage au plombate. L’auteur la provoque par un simple lavage à l’eau courante.
- Préoccupés des difficultés que présente cette opération lorsqu’on la fait en grand, nous avons cherché à la remplacer par un moyen plus pratique. Le résultat a été pleinement atteint par un passage d’une minute en eau bouillante.
- Dans ces conditions, li décomposition est ccmplète et la fixation portée au maximum réalisable dans l’eau courante. Le bioxyde fixé à l’eau bouillante est plus brun (moins jaune); ce fait peut s’expliquer par une différence d’hydratation. Fixé à l’eau courante et séché au tambour, le bioxyde est brun comme celui qui sort de l’eau bouillante.
- Le mordançage se fait à froid, en raison de l’a'calinité du liquide. On passe le tissu deux fois dans la solution et entre ensuite directement en eau bouillante. Le rendement n’est pas meilleur lorsque, après le passage en plombate, on abandonne le tissu enroulé pendant vingt-quatre heures, avant de le passer en eau bouillante.
- Pour les nuances foncées, on répète le mordançage en plombate et le passage à l’eau bouillante deux à trois fois ou plus, selon l’intensité du bistre que l’on désire obtenir.
- Les solutions a’calines mercérisent fortement la finre, spécialement celle à 31» B.
- Comme dans le cas du bioxyde de manganèse, le tissu acquiert la propriété de se eom-burer comme une mèche au chromate de plomb. On constate aussi une certaine attaque de la cellulose.
- Pour la laine, ce procédé de mordançage n’a pas d’application, à cause de l’action de la soude sur cette fibre, et aussi en raison de la formation de sulfure de plomb qu’on aurait de la peine à éviter.
- a) Jaune de chrome
- Le plombate se prête mal à la fabrication des jaunes de chrome. En effet, on ne peut obtenir ce jaune qu’en faisant bouillir le tissu mordancé, pendant trente minutes, dans une solution de bichromate à 50 ou 100 grammes par litre d’eau.
- Seuls les mordançages faibles permettent d’atteindre le but ; cela peut tenir à la présence d’un peu de protoxyde de plomb dans les liqueurs.
- L’auteur reconnaît, du reste, qu’il tst plus simple d’appliquer directement le protoxyde PLO, lorsqu'on veut produire du jaune de chrome; il suffit alors de teindre à froid.
- b) Bistres et noirs au sulfure de plomb
- De même que pour le jaune de chrome, il est inutile, si l’on veut produire du sulfure de plomb sur la fibre, de fixer du bioxyde, le protoxyde rendant le même service. Néanmoins nous avons expérimenté cette méthode qui permet d’obtenir des tons d’intensités variables, selon la quantité de peroxyde fixée. 11 suffit de passer en sulfure de sodium, que 1 on prépare en dissolvant du soufre dans de la soude caustique.
- Les teintures ont été faites à froid, à tiède, à chaud, suivant l’intensité à obtenir. On peut arriver jusqu’à un noir qui n’est pas très beau et ne répond pas, comme le suppose l’auteur, aux données du prix n° XIX (noir solide).
- c) Noir d’aniline
- L’application du peroxyde de plomb (comme oxydant) à la production du noir d’aniline n’est pas nouvelle-, M. Charles Lauth l’a indiquée en même temps que celle au manganèse.
- L’auteur pense que ce procédé ne serait guère pratique, étant donnés le prix du plombate et les nombreux passages nécessaires. 11 ne s’étend pas plus amplement sur cette question.
- On peut arriver au noir d’aniline avec deux ou trois passages en plombate à 200 grammes par litre.
- On teint avec :
- 16 cc aniline,
- 400 cc eau,
- 31 cc acide chlorhydrique.
- On chromate avec :
- 15 gr. bichromate de soude,
- 300 CC 63U,
- 3 gr. acide sulfurique.
- Il semble préférable d’employer le nitrate d’aniline, que l’on peut obtenir directement comme suit :
- 200 cc eau,
- 8 gr. aniline,
- 22 gr. acide nitrique.
- On chromate de la n ê ne manière.
- Si l’on tient compte de ce que le poids moléculaire du bioxyde de manganèse = 86, tandis que celui du bioxy Je de plomb rr 238, on comprendra aisément que l’emploi de ce dernier corps ne peut être avantageux.
- La méthode qui permet d’ubienir sur tissus mixtes, soie et coton, des effets différents au moyen du mordançage en plombate, qui se porte sur le coton en réservant la soie, ne manque pas d’être assez curieuse, mais elle offre peu d’intérêt pratique
- En résumé, nous pouvons dire que le travail de l'auteur puise son principal intérêt dans le fait qu’il étend nos connaissances sur les mordants alcalins. Les applications pratiques du mordant au plombate, sensiblement moins intéressantes, seront toujours gênées par des difficultés matérielles résultant d’un prix trop élevé, d’une alcalinité trop grande, de la répétition des mordançages, et cela sans permettre d’atteindre aucun résultat auquel il ne soit possible d’arriver f a' d’autres méthodes plus simples.
- L’auteur signale enfin une réaction que donne le tannin avec le plombate -, elle est d’une sensibilité remarquable.
- On emploie comme réactif la solution de plombate à 200 gr. par litre , d’autre part, on dissout 1 gr. de tannin dans un litre d’eau.
- 4 cc de cette solution dans 50 cc eau ( zr 4 milligrammes) don1 ent, au contact du plombât?, une co'oration rouge groseille très nette et passant au brun au bout d'un certain temps.
- Avec des solutions de tannin plus concentrées la première goutte provoque une coloration rouge passant presque immédiatement au brun ; ce n’est qu’avec un excès de réactif que l’on obtient une coloration persistante.
- 11 est probable que cette réaction est due à une oxydation par le plombate; elle rentrerait dans la catégorie des réactions que donne le chlorure ferrique avec les composés ayant des hydroxyles en ortho.
- Toutefois, d’autres corps analogues ne donnent pas de résultats bien précis : l’acide sali-cylique r.e réagit pas, l’acide pyrogallique en solution diluée donne une coloration d’un brun jaunâtre, la pyrocatéchine une teinte d’abord verte qui passe au brun, puis au rouge.
- 11 est clair que l’alcalinité du réactif est désavantageuse, les corps essayés étant tous très sensibles aux alcali1.
- 5° Fixation d’oxyde de plomb par les plombites alcalins
- L’auteur emploie une solution de plombite
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- H 150 B ; il l’obtient en partant d’un plombite le soude à 31° B, qu’il étend de 1 1/2 volume l’eau. Le mémoire au concours ne contient aucun détail sur la préparation du plombite à IB. 3°
- Voici comment nous l’avons préparé ;
- 500 cc soude caustique,
- 200 gr. litharge.
- Verser la litharge dans la soude bouillante et prolonger l’ébullition aussi longtemps que possible.
- Ramener la solution à 3I0 B ; on obtient S50 cc solution et il se sépare 150 grammes Je litharge inattaquée-Etendu de 11/2 volume d’eau, on obtient 2125 cc de solution à 150 B renfermant 25 grammes d’oxyde de plomb par litre.
- Ce mode de préparation, assez mal commode, fournit un mordant dont la teneur en ulomb peut être sujette à des variations. Nous lonnons la préférence au suivant, qui a l’avan-lage de partir d’un corps homogène et bien défini : l’acétate de plomb.
- Dans 1700 cc < e soude caustique à 38° B(l), chauffée à environ 66°, on verse, en remuant, a dissolution de :
- 430 grammes acétate de plomb dans 2000 oc eau chaude, le précipité primitivement ormé se redissout immédiatement.
- En ajoutant à ce liquide 6300 grammes d’eau, on obtient 10 litres d’une solution mar-juant 12e B, qui est moins alcaline que celle que donne le premier procédé et qui renferme par litre 25 grammes PbO.
- Cc pk mbite possède les mêmes propriétés que l’autre, nous nous en sommes assurés ; il Jxe même plus de plomb sur la fibre.
- Le mordançage alcalin au moyen de ce plombite a été essayé comparativement à celui qu’on peut effectuer par passsage en acétate de plomb à 43 grammes par litre (= 24 gr. PbO) et passage ultérieur en ammoniaque (un tiers); tous les résultats ont été en faveur du plombite, fixé de la façon suivante:
- Deux passages à froid en plombite à 12° B, laisser enroulé douze heures, laver à grande eau. Le traitement à chaud offrant peu d’avantage, nous avons donné la préférence au passage à froid, la solution alcaline modifiant moins le tissu dans ces conditions.
- Notes
- La solution de plombite peut être étendue d’eau sans qu’il y ait précipitation ; elle offre sous ce rapport plus d’avantages que celle du plombate, qui précipite dès qu’on l’étend.
- La fixation du plombite à l’eau courante a donné un résultat supérieur à celui que l’on obtient par passage d’une minute en eau bouillante ; cela doit tenir à la stabilité relative des plombiles.
- (1) La quantité peut varier un peu selon le degré pe la soude employée.’
- On mesure l’intensité des mordançages par la hauteur du ton que donne la teinture en chromate ; avec le plombate, l’intensité de la coloration même du peroxyde fixé sert d’indication.
- Applications du plombite
- a) COULEURS MINÉRALES
- Jaune et orange de chrome Passage à froid au foulard en bichromate de potasse 100 grammes par litre.
- Virage en chaux pour orange.
- Bütre et noir au sulfure
- Teinture en sulfure de sodium. Couleurs solides au savon, mais manquant de richesse. Dépôts d'oxydes
- On peut fixer du fer, du manganèse ou d’autres oxyde; en mettant la fibre chargée d’oxyde de plomb en contact avec les sulfates de ces métaux. Nous n’insisterons pas sur cette méthode, qui n’offre qu’un intérêt très secon- , daire.
- b) MORDANT POUR TEINTURES
- En général, les colorants phénoliques donnent des nuances sans intérêt et fugaces à la lumière.
- Les échantillons annexés à ce rapport en rendent compte; leur examen nous fait relever, cependant, quelques détails.
- L’auteur a obtenu avec la cochenille un rouge, tandis que cette matière colorante nous a donné du violet, avec Talizarine un violet foncé, tandis que nous n’avons obtenu aucun résultat, même avec addition d’acétate de chaux.
- Ces résultats ont été contrôlés avec des tissus préparés en plombite et mis à notre disposition par l’auteur.
- Colorants d'aniline basiques
- On teint l’oxyde de plomb en tannin et puis ensuite en matière colorante basique.
- Ce procédé offrira toujours l’inconvénient de donner des couleurs susceptibles de noircir sous l’influence de vapeurs sulfhydriques ; cet inconvénient ne nous semble contrebalancé par aucun avantage, et nous ne pensons pas que le plomb soit appelé à détrôner l’antimoine.
- C) NOIR D’ANILINE
- Les méthodes proposées par l’auteur diffèrent peu de celles que nous avons discutées dans la première partie de ce rapport ; le mordançage en plombite précédant le passage en tannin, que l’on traite ensuite par le permanganate, est inutile, le mordançage direct en tannin étant suffisant.
- Quant à la méthode de développement du noir d’aniline sur tissu chromaté, elle n’est pas nouvelle et remonte aux origines du noir d’aniline.
- Le plombite, en raison de son alcalinité, ne peut s’appliquer à la laine.
- ,____.mmüi lueonque.
- En résumé, nous croyons qu’en dehors du chromate, et peut-être du sulfure, le mordant proposé par l’auteur ne trouvera que des ap. plications bien restreintes.
- 60 Point de départ pour oltenir des effets de doubles teintes dans les tissus mixtes soie et laine.
- La méthode repose sur le fait que, lorsqu’on mordance un tissu mixte soie e'i laine dans un bain bouillant de bichromate non aci dulé, la laine seule se chromate,tandis qu« ja soie reste parfaitement blanche.
- Ce mordançage permet l’oxydation ultérieure des amines et la teinture de la laine seule en noir d’aniline, par exemple : ]a soi» restant blanche, on peut ensuite la teindre en couleurs d’anilinp.
- 11 est regrettable que l’auteur ait été si sobre de détails et n’ait pas indiqué comment, entre autres, il faut mordancer la laine en bichro-I mate.
- 1 Nous avons observé que, pour obtenir du noir, ce chromatage doit être poussé h outrance 11 faut prendre 50 0/0 de bichromate relativement au poids de la laine et répéter le tralternent trois ou quatre fois.
- Nous ferons observer que Delory (Nœlting-Lehne, Anilinschwarz, p. 66), pour produire du noir d aniline sur laine, ur.ordance celle-ci avec 40 0/0 bichromate et 40 0/0 acide sulfurique.
- La fibre résiste mal à ces actions et se détériore.
- Voici, cependant, comment nous avons opéré :
- Mordançage avec 50 0/0 de bichromate; teinture à froid dans les nitrates d’amines. Pour l’aniline, l’ortho-etla pa^a-toluidine: 400 cc eau,
- 16 gr. amine,
- 32 cc acide ni.rique.
- Four l’a-naphtylamine (Hœchst) on neprend que 14 grammes d’amide.
- Après teinture, on lave à fond. Pour produire du noir d’aniline, il faut répéter trois ou quatre fois toute la série des traitements.
- La teinture à froid est celle qui ménage le plus la soie ; même dans ces conditions la soie se souille, surtout quand on répète les opérations. Malgré nos précautions, nous n’avons pu réaliser un beau blanc sur soie. Cette difficulté rend le procédé inemployable.
- Toutefois, la réaction fondamentale de la méthode peut être utilisée dans un autre but : elle permet de teindre la laine chromatée en colorants à caractère phénolique, suivant un procédé bien connu, tout en réservant la soie.
- Les différences d’affinitésentre la laine chro-matée et la soie étant très considérables, il devient possible d’obtenir, par un choix judicieux dans les matières colorantes, une foule d’effets à deux tons.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- Le chromatage a été effectué à raison de 1, 2, 3 et 5/0 de bichromate compté sur le poids du tissu (3 0/0 semble devoir donner, en grand, le meilleur rendement, — 2 1/2 litres eau pour 70 grammes de tissu, monter en une heure à l’ébullition et y rester une heure, laver. Les bains ne sont pas épuisés.
- Les tissus ainsi mordancés ont été teints avec une série de colorants : brun d’anthra-cène, chromotropes, etc.
- Pour la teinture, on a pris 15 0/0 de matière colorante en pâte à 20 0/0 du poids de la fibre, et on est monté en une heure à 90°, température à laquelle on est resté une demi-heure.
- Par mètre de tissu (— 70 gr.) on prend 2 1/2 litres eau.
- Nous concluons en exprimant l’avis que la méthode de l’auteur n’offre un intérêt réellement pratique qu’au point de vue de cette dernière fabi ication et qu’elle est fmpropre à produire l’article qui fait le principal objet de la note de l’auteur.
- IMPRESSION DES CHAINES
- de Tapis-Moquette
- M. Sadon, dans la relation d’une visite faite dans une importante fabrique de tapis, a décrit comme suit, à la « Société Industrielle d’Amiens », l’impression des chaînes, telle qu’il l’a vue pratiquer :
- Pour la moquette imprimée, chaque fil de chaîne du tapis est imprimé séparément, non pas que l’on n’imprime qu’un seul fil à la fois, mais les fils imprimés simultanément sur un même tambour étant tous semblables, chacun d’eux pris à part constituera le fil de même ordre de chacune des moquettes de même dessin, que l’on fabriquera.
- Le métier à imprimer se compose d’un grand tambour en bois tournant sur les deux extrémités d’un axe en fer. Ce grand tambour reçoit son mouvement de rotation de divers engrenages dont le dernier correspond à une roue dentée indicatrice et dont chaque dent porte un numéro correspondant au numéro de chacun des fers qui seront tissés dans le tapis.
- Sur le côté du métier se trouve également un système d’engrenages fournissant un mouvement de va-et-vient, communiqué à l’aide d’une chaîne Vaucanson à un petit chariot destiné à supporter un récipient contenant la couleur à imprimer. Ajoutons que la longueur de la circonférence du tambourest proportionnelle au nombre et à la hauteur des fers que l’on tissera.
- A chaque tambour il faut un ouvrier et un aide. Le travail de l’ouvrier est tout tracé sur un tableau contenant les numéros des couleurs employées, puis ceux des fers correspondant à chaque couleur. Ce tableau est fourni à l’ouvrier par le dessinateur qui en trace autant qu’il y a de fils dans la largeur du tissu.
- L’ouvrier annonce d’abord à son aide le
- numéro de la couleur, ce’le-ci est contenue dans un bac en fonte gnrni de deux roulettes à pivots destinées à imprimer la nappe de fils enroulés sur le tambour et qui se compose généralement de six cents et même neuf cents fils.
- L’aide pose alors le récipient sur le chariot, puis l’ouvrier fait tourner le tambour jusqu’à ce que le numéro du fer à imprimer soit désigné par la roue indicatrice, il engrene le métier, le chariot passe sous le tambour et les roulettes impriment le fer désiré.
- Cette opération aura lieu autant de fois qu'il y aura de fers au rapport de la mise en carte.
- Ce travail étant entièrement terminé, on obtiendra une nappe de fils imprimés tous semblablement et dont chacun, ne l’oublions pas, ne fournira qu’un seul des fils contenus dans le tapis, il faudra donc répéter l’opération autant de fois qu’il y aura de fils au rapport de la mise en carte, soit 200 fois environ.
- Sorties des tambours d’impression, les nappes des fils sont étendues, puis trempées dans une préparation destinée à fixer la couleur. Chaque fil est ensuite enroulé sur une bobine spéciale portant le numéro du dessin et celui du fil, puis on procède au réunissage qui consiste à assembler tous les fils du tapis et à les faire raccorder entre eux pour reconstituer le dessin, il suffit de faire raccorder entre elles les fins de carpettes qui sont marquées à l’impression d’une couleur spéciale. Afin d’éviter le relâchement des fils pendant le réunissage, on les emprisonne dans deux presses en hois, fonctionnant au moyen de deux vis à ailettes que l’on serre ou desserre à volonté. Sortant du réunissage, les fils sont enroulés directement sur l’ensouple principale qui doit être montée sur le métier, on peut aisément faire 30 mètres de moquette imprimée par jour.
- Les moquettes imprimées fournissent généralement des dessins dont les contours plus ou moins nets offrent un aspect particulier, parfaitement distinct de celui obtenu par le tissage à la J cquard.
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- REVUE SOMMAIRE
- DES BREVETS D’INVENTION
- Machine a laver, à savonner, à teindre, etc.
- Par M. J. Schmidlin
- Cette machine se rattache en particulier à la disposition de machine à laver et à savonner, système Hawstorn, traitant les tissus au large. Mais dans les dispositions antérieures, le tissu est entraîné simplement par un tambour tournant dans la cuve de lavage ou de teinture, etc. Ce simple mouvement serait insuffisant à obtenir le résultat en vue.
- D’après M. J. Schmidlin, on l’obtient sûrement en imprimant au tambour un mouvement
- de va-ct-vient, et en forçant le tissu à pàsser en plis entre deux chaînes sans fin, l’une placée sur le tambour, l’autre forçant le tissu contre la première, de façon à c'éer une agitation du liquide suffisante pour pro luire le résultat cherché, qu’il s’agisse du blanchiment, de teinture, de lavage, de savonnage, etc.
- Appareil dit : « Vaporisage continu »
- Par la Société Alsac. de construction mécanique
- Le point caractéristique de l’appareil dit « Vaporisage continu », réside dans la disposition particulière de la chaîne sans fin et dans le mécanisme simplifié servant à faire les plis.
- La chaîne sans fin se compose de deux chaînes reliées entre el'es par des tâtons servant à la suspension des pièces ; e le est conduite par des galets dans l’intérieur de la chambre maçonnée, le long du plafond, du mur d’arrière et d’avant, et du plancher. La marchandise, qui entre dans l’appareil d’une façon continue, est appliquée au moyen d’un levier presseur agissant sur toute la largeur, contre un de:3 bâtons de la chaîne sans fin. Deux rouleaux-guides, entre lesquels pénètre le tissu et dont les supports sont reliés au rou-leau-presseur au moyen de deux autres leviers, obligent la matière à s’engager entre les deux bâtons entre lesquels le pli doit être formé.
- Pendant la formation du pli la chaîne avance lentement e! le mouvement d’avancement de celle-ci est réglé de telle façon qu’au n ornent où le pli a atteint la longueur voulue, le bâton contre lequel le levier-presseur s’appuie échappe à l’action de ce dernier. Un contrepoids, appliqué au levier presseur, presse ce dernier contre le bâton suivant de la chaîne sans fin ; les rouleaux-guides suivent ce mouvement et obligent la marchandise à former entre les bâtons suivants un nouveau pli et ainsi de suite.
- Quand la marchandise arrive près de la tête de sortie de l’appareil, elle est saisie par deux rouleaux d’appel qai la tirent dehors, et on l’enroule ou la plie mécaniquement.
- Dissolutions imputrescibles de gélatine Par G. Goldcchmidt
- Le brevet vise un procédé pour dissoudre la gélatine et rendre ses solutions imputrescibles au moyen de sulfocyanates (rhodhanu-res), et notamment du sulfocyanate d’ammonium.
- L’addition d’un sulfocyanate et notamment du sulfocyanate d’ammonium, à des dissolutions même assez concentrées et chaudes de gélatine, colle animale et autres substances analogues, empêche ces liqueurs de se prendre en gelée par le refroidissement, et exerce une action antiseptique bien marquée. Dans la proportion de 5 à 7 pour cent du poids de
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- LA REVUE DE LA TElNTURE
- la gélatine sèche employée aux dissolutions, le sulfocyanure d’ammonium assure leur indéfinie conservation. (Brevet a'iemand).
- Procédé d'impression au rouleau ou à la planche sur tous tissus Par MM. Charpiot, Challeton et Petit Girard
- Le procédé consiste à produire des dessins e.i creux sur une feuille ou planche, qui pourra, soit être m •taüique, so;t en gutta-per-cha, soit en toute autre matière malléable ou non, planche que l’on fixe en forme de manchon sur un cylindre lorsqu’on veut imprimer à la machine ou que l’on laisse développée dans son état normal pour l’impression à la planche.
- Lors de l’impression, la planche ou le rouleau étant imprégnés de couleur, le fond seul du tissu est imprimé, et le dessin qui est à jour ou en creux et qui conséquemment n’a pu prendre de la couleur est laissé intact.
- C’est pout simplifier l’impression-réserve que les auteurs ont imaginé co procédé, vieux comme l’impression elle-même quant aux résultats, et bien défectueux quant aux moyens d’exécution, c’est-à-dire au système de gravure.
- Perfectionnement dans la manutention des apprêts de tissus Par M. Georges Malleval.
- Cette innovation concerne divers perfectionnements apportés à la régularisation des apprêts des tissus quand cette opération s’effectue à la main.
- L’impression à la main s’obtient en déployant la pièce de tissus imbibée d’empois ou apprêt et en la. ventilant ainsi dans un séchoir chauffé à 45 ou 50 degrés, plus ou moins. Après la ventilation, la pièce est ramassée sur elle-ir.ême et on la masse ou on la tord, toujours à la main, pour égaliser l’empois. On répète ces deux opérations jusqu’à ce qu’on ait atteint le résultat désiré.
- Les perfectionnements consistent :
- 1° Dans l’application d’un ventilateur longitudinal pour ventiler la pièce de tissu ;
- 2° Dans un crochet à manivelle pour tordre la pièce et régulariser l’empois.
- Quand la pièce de tissu subit l’action du ventilateur, on la ramasse en en formant un écheveau que l’on place sur le crochet •, à l’autre extrémité, on passe un bâton arrondi dans l’écheveau ; l’une des personnes tient le tâton bien fixe pendant qu’une autre tourne la manivelle du crochet, ce qui tord la pièce et exerce le massage nécessaire.
- Décoration des velours ou autres matières, au moyen de poudres métalliques Par MM. Pailhé et Brun Les nombreuses applications des poudres métalliques ou poudres-bronze pour la décoration des papiers peints ou objets divers,
- s’effectuent généralement sur des surfaces préalablement recouvertes de dessins au moyen de l’impression ou de la teinture et dont on veut compléter les effets par des rehaussements brillants obtenus à l’aide depou-dres métalliques.
- Le procédé, qui fait l’objet de l’invention, ne comporte l’emploi d'aucune teinture ou impression préalable et la décoration est entièrement réalisée au moyen de poudres-bronze de nuances diverses délayées dans du vernis.
- Lorsque le travail doit être effectué d’une façon économique ou industrielle, on opère à l’aide de plaques ou moules portant en relief les différents contours des dessins que l’on veut reproduire et qui peuvent être obtenus par la gravure, la galvanoplastie, etc.
- Cette opération terminée, on achève le travail en appliquant au pinceau de la mixture de broizedans l’intérieur des contours imprimés, de manière à obtenir les nuances voulues.
- main, les auteurs disent que leur in, -pour bu! de remédier aux défectuosité""0" 3 lées, en permettant l’immersion sim V8*13' dans le bain de teinture d'un nombre facuk"^ d’écheveaux, et en fournissant les m ' d’opérer cette immersion, ainsi que l’enlf ^ ment subséquent des écheveaux hors du par un mouvement régulier et autom ti JJ"’
- Pour cela, les écheveaux sont susnÏÏ' sur un cadre à des écartements détermtf lequel cadre est relié à un dispositif de lav mécanique, mis en mouvement par un‘V38e reilde pression dont le distributeur réeif^' tomatiquement la levée et la descente duV T et de son chargement. adre
- Les écheveaux p rient à leur partie infc rieure un cadre libre commun, disposécomm le cadre supérieur en ce qui concerne le ma tien de leur écartement respectif, et jouissant d’un poids suffisant pour que lesdits éche-veaux se tiennent tendus dans les phases s cessives du traitement.
- Procédé d'impression à une ou plusieurs couleurs en teintes plates ou dégradées Par M. C. Labond
- Ce procédé consiste à projeter le colorant liquide pulvérisé sur la surface à imprimer, dont certaines parties, préservées par un dessin à jour et monté spécialement, conservent la couleur primitive, tandis que les autres sont teintées par le colorant.
- 11 s’agit donc simple ment d’une impression par pulvérisation du liquide colorant, au travers de poncifs ou plaques perforées.
- Appareil à teindre ou à laver les textiles eu flocons ou en fils Par M. E. Lebardt
- Le textile est déposé dans un panier qui ploDge dans la cuve à teindre; ce panier retient des tamis étagés qui supportent la matière textile en couches superposées et séparées évitant leur tassement -, il est muni d’une disposition mécanique donnant le mouvement nécessaire à une teinture régulière.
- Cet assemblage s’adapte à une cuve à teinture, dans laquelle le bain est mis en circulation par des injecteurs à vapeur débouchant obliquement dans la cuve, et qui produisent ainsi un mouvement giratoire du liquide tinctorial, ce qui maintient l’uniformité du bain par son agitation continuelle et aide à la régularité de la teinture.
- Un jet de vapeur ascendant détasse quand il le faut les matières soumises à la teinture.
- L’auteur annonce que par ces dispositions il évite les manipulations continuelles des textiles, et empêche ainsi leur détérioration ou leur feutrage.
- Teinture automatique des fils en écheveaux Par MM. Wansleben frères.
- Après avoir fait la critique du lissage à la
- APPAREIL DE DIFFUSION
- Pour la préparation des extraits de bois colorants
- DeM. F. DEHAITRE
- La critique a maintes fois été faite des pro. cédés d’épuisement des bois en chaudières ouvertes et plus généralement au moyen d’appareils à un seul élément; on sait aujourd’hui que les bois supposés épuisés par ces méthodes contiennent encore une forte proportion de matière colorante qu’une extraction méthodique aurait pu utiliser.
- Dans ce but, plusieurs appareils de diffusion graduelle ont été imaginés, et les plus avantageux ont toujours été ceux opérant par une suite de lixiviations dans une série de vases clos, ou demi-clos.
- C’est sur ce principe qu’est établie la nouvelle batterie d’appareils de diffusion, de M. Dehaitre, et dont la fig. ci-après donne une vue d’ensemble.
- Cee appareils permettent aux teinturiers de préparer eux mêmes et sans déperdition les jus colorants dont ils font usage, au degré de pureté que leur travail exige, et en les faisant profiter du bénéfice de cette préparation.
- La batterie de diffusion comprend six à dix appareils cylindriques verticaux, en tôle, munis de deux trous a’hommes, l’un à la partie supérieure, servant à l’introduction des bois découpés, le second à la partie inférieure, servant à l’évacuation des bois épuisés. Ces deux ouvertures sont munies de systèmes de fermetures autoclaves, d’une manœuvre facile.
- Chaque cyludre est muni d’un double fond, chauffé à la vapeur ; un faux fond, perforé, empêche le bois de venir directement en contact avec la paroi chauffée.
- Les cylindres sont relias entre eux par une
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- . <*'*'>A/ifrsJuiSièiXo&Sfr* ^Z.
- tuyauterie munie de robinets, permettant la circulation d’un appareil à l’autre ; ils sont, de plus, munis d’une distribution d’eau avec robinets d’arrêt; enfin, ils sont pourvus des appareils de sûreté nécessaires : niver.u d’eau, manomètres, soupapes de lûrefé-, ces dernières sont disposées dans une gouttière destinée à recueillir les jus qui, accidentellement, pourraient faire expansion hors de l’appareil.
- L’opération est continue. Les cylindres étant chargés de bois frais, l’eau est amenée d’un réservoir en charge dars le premier cylindre de la batterie, traverse la masse de bois frais et, sous forme de jus faible, passe dans le deuxième cylindre, où le jus s’enrichit par un deuxième passage sur du bois frai?, et, ainsi de suite, du deuxième au troisième, du tioi-sième au quatrième, jusqu’à la fin de la batterie, le jus passant toujours sur du bois frais et s’enrichissant à chaque passage, jusqu’au moment où il sort, sous forme de jus fort, du dernier cylindre de la batterie, prêt à être employé pour les opérations de teinture.
- A ce moment, le premier cylindre de la batterie sera évacué des bois épuisés par dix passages d’eau, sera rechargé de bois frais et l’opération se continuera en prenant le cylindre numéro 2 comme point initial du cycle de circulation qui aboutira au cylindre numéro 1.
- Et, ainsi de suite, les opérations se continueront, l’ordre initial de la circulation passant successivement de cylindre en cylindre.
- La disposition des tuyauteries et robinetteries permet également, lorsqu’on ne veut pas employer la marche continue qui vi nt d’être décrite, de faire des opérations successives dans chacun des appareils.
- 11 est évident que l’emploi de ce genre d’appareils suppose une consommation importante et suivie de jus colorants -, toutefois, il est à remarquer que l’opération peut être interrompue et reprise plus tard, en laissant les cylindres chargés des bois non entièrement épuisés.
- Enfin, pour l’emploi direct du jus, on évite la dépense des frais de concentration.
- Batterie d’a.ppareils d’extraction des jus colorants
- C'est pour le campéche, surtout, que ce mode de traitement oflre de l’intérêt, et la teinture des lainages, notamment, en fait em core un emploi considérable.
- PROCEDES DIVERS
- TISSUS BOSSELÉS ET CRÊPÉS
- Les genres bouillonnés, bosselés, moutonnés, crêpés sont en grande faveur. Ils ont commencé par les lainages et les soieries, et s’appliquent en grand maintenant aux cotonnades, en combinaison avec l’impression.
- Les moyens de produire ces effets ont été plusieurs fois indiqués dans la Revue de la Teinture (année 1892, p. 10; 1893, p. 66; février année courante, p. 27).
- Nous en produisons ci-dessous deux échantillons :
- Le crêpage est appliqué sur l’étoffe unie par les méthodes de l’impression, et ce travail s’exécute facilement et couramment; on le trouve même dans les tissus à bas prix.
- Mais si simple qu’il soit, on essaie encore des imitations pour impression plate, tel est le type ci-dessous.
- _J*LL _________________
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- iMkkr
- Cette imitation est, d’ailleurs, assez grossière ; nous ne pensons pas qu’elle rencontre un grand succès; mais de grandes quantités, cependant, ont été jetées dans la consomma-tion ; elle est, nous croyons, de fabrication vosgienne.
- Un autre article d’imitation et de même provenance est le damier brisé ci-dq^sous, tendant à reproduire le tissé Iaîh<
- Dans ce type, le bouillonné est combiné au lissage ; il s’applique entre les bandes satinées; c’est un des beaux effets qu’on obtient par cette méthode, mais ce doit être un travail délicat, et l’étoffe se vend comme article de luxe.
- Le genre le plus répandu est le suivant :
- Ce genre est entièrement nouveau, et parait être accepté avec faveur. L’imitation du lai nage correspondant est parfaite, et les deux types vus à quelque distance se confondent complètement comme aspect Nous l’avons vu en plusieurs couleurs, pro duisant toutes la même illusion.
- ROUGE DE N1TROSAMINE
- pour coton Ce colorant, présenté par la « Badische ani-
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- lin », fournit sur coton une teinte comparable au rouge d’Andrinople, comme nuance et comme feu, sans l’égaler toutefois au point de vue de la solidité, mais étant donné comme supérieur sous ce rapportaux rouges substantifs employés actuellement pour imiter les
- Andrinople.
- Le Rouge de nitrosamine est en pàte. Pour l’emploi, on le délaie comme suit :
- Colorant.................... 800 gr.
- Eau à environ 20°............. 6 lit.
- Puis on ajoute :
- Acide chlorhydrique....... 370 gr.
- Et après redissolution de la plus grande partie du précipité primitivement formé :
- Acétate de soude cristallisé 400 gr. Compléter avec de l’eau le volume de 10 litres, et filtrer.
- Le liquide filtré est la dissolution colorante.
- La teinture se fait sur fils ou tissus de coton préalablement imprégnés de Bétanaphtol.
- Teinture des fils
- Les fils de coton, blanchis ou débouillis et secs, sont lissés en cuvettes dans la dissolution suivante :
- Bétanaphtol............... 150 gr.
- Eau chaude................. 2 lit.
- Soude caustique à 38°... 150 gr.
- Filtrer et ajouter, en bien mélangeant :
- Huile pour rouge........ 500 gr.
- Compléter avec de l’eau froide, le volume de 10 litres.
- Après un lissage régulier dans cette solution, essorer les fils, les sécher rapidement à environ 55° et teindre à l’aide de dissolution de rouge de nitrosamine ci-dessus indiquée.
- La teinture se fait en cuvettes, c’est-à-dire par matteaux, et s’opère en quelques minutes. Rincer et savonner.
- Teinlu'-e des tissus
- On emploie la même dissolution de bétanaphtol que pour les fils, à laquelle on ajoute cependant, après l’huile :
- Aluminate de soude........ 100 gr.
- que l’on a préalablement fait dissoudre dans
- une petite quantité d’eau.
- Les tissus sont foulardés avec cette dissolution, séchés à 55 60°; puis foulardés dans le bain colorant.
- ils sont ensuite rincés et savonnés 25 minutes à 60o, à 400 gr. de savon par hectolitre
- d’eau.
- Impression et mattage
- On peut imprimer des fonds très unis avec réserve par gravure, à l’aide du rouge de nitrosamine ; il se prête donc aussi à la teinture par mattage.
- Dans ces deux cas (qui, d’ailleurs, n’en font qu’un), en procède comme suit :
- 15 gr. de bétanaphtol tamisé le plus fin !
- possible, *
- 10 cc. de lessive de soude caustique à
- 30° Bé,
- 80 gr. de Rouge de nitrosamine et à ce mélange ajouter en remuant de manière à obtenir une p àte homogène,
- 845 gr. de mucilage de gomme adragante à 5 0[0, puis
- 50 gr. d’huile pour rouge turc, et procéder à l’impression.
- Aussitôt imprimé, le tissu de coton est mis à sécher à 45°, puis abandonné pendant 14 heures, afin de laisssr la couleur se développer.
- Au bout de ce temps, le tissu a pris une couleur rouge orangé bien nourrie. On rince à l’eau courante et l’on savonne pendant 25 minutes à 60° dans une solution de savon préparée à raisonde 4 gr. de savon par litre d’eau. Après quoi l’on rince et l’on fait sécher.
- Le Rouge de nitrosamine déposant au repos, il est indispensable de bien le brasser
- avant l’usage.
- Jaune solide diamine A Orangé diamine G
- Ces nouveaux colorants, de, la « Manufacture lyonnaise », apportent l’élément jaune solide dans la série des diamines.
- Leur très facile dissolution en facilite l’emploi dans l’impression.
- Teinture du coton
- La teinture se fait en bain neutre, simplement additionné de sulfate de soude ou de sel
- marin.
- Le carbonate de soude ou le savon peuvent être employés dans les mélanges avec d’autres diamines exigeant l’alcalinité.
- En mattage, ces couleurs unissent bien et
- se fixent à basse température.
- Teinture de la soie et mélanges On teint sur bain un peu acidulé à l’acide acétique.
- Les teintes peuvent être soufrées.
- Si l’on teint des mélanges soie et coton en bain légèrement alcalin, soit avec emploi de 5 OpO de savon, le coton seul se teint, et la soie
- reste intacte.
- Laine et mélanges
- La laine se teint mal avec ce jaune et cet orangé.
- Les mélanges laine-et-coton en sortent avec
- la laine presque intacte.
- En impression laine, on obtient de bons résultats, avec une couleur contenant de l’acide
- acétique, et vaporisation.
- Ces colorants sont difficilement attaqués par
- les rongeants réducteurs.
- Jaunes directs J et R J -s*- An io fahrimie Pnirrier et Dal-
- sace, semblent avoir quelqu’analogie avec 1 précédents : leur qualité principale serait un& grande résistance aux agents alcalins. ^
- La marque J est un jaune d’or ; le R est ni, rouge et voisine les orangés.
- On teint aussi le coton en bain neutre char^ de sel marin ou de sulfate de soude.
- A 3 0p0, on a des teintes pleines.
- Nitrophénine
- C’est encore un jaune direct pour coton n est offert par le « Clayton anilin ».
- Ce colorant paraît être assez susceptible à l’action des acides et des alcalis.
- On teint avec addition de sulfate de soude ou de phosphate de soude, ou même de sel ordinaire. Avec 1 0,0 seulement de matière colorante, on obtient des teintes pleines. Les acides font virer les nuances à l’oi ange et les alcalis au violet.
- La nitrophenine peut être utilisée pour l’impression. On emploie alors 85 parties d’ami-don pour épaissir, 10 parties de phosphate de soude et enfin la quantité de matière colorante nécessaire pour obtenir la teinte que l’on veut.
- Marron doré, sur lainages
- Pour obtenir cette nuance en un seul bain : Extrait de bois jaune.. 5 0^0
- Extrait de campêche.. 2 —
- Rouge pour drap G... 1,5 —
- Couperose verte........ 4 —
- — bleue............ 2 —
- Acide oxalique.........1,5 à 2 —
- Entrer à 60° et monter lentement aubouillon. Bouillir une heure et demie.
- Si l’on veut des teintes solides, procéder par mordançage avec :
- Bichromate de potasse... 3 0t0
- Acide sulfurique.......... 1 —
- Puis teindre en bain préparé avec :
- Brun d’anthracene W à
- 40 0^ .................... 7 0i0
- Céruléine S. W................ 3 —
- Extraitsolidedeboisjaune. 4 —
- On ajoute au bain 1 litre 1^4 d’acide acétique à 6° B. par mètre cube du bain. On entre à 30o, on tourne au hasple pendant une demi-heure, puis on monte au bouillon et on fait bouillir une heure et demie.
- Dissolvant de la cellulose Application possible au crêpage
- Actuellement que les procédés de crêpage sont très travaillés, tous les réactifs qui modifient les fibres textiles sont intéressants ; le suivant pourra peut-être trouver son application .
- MM. F. Cross et J. Bevan sont parvenus à
- faire dissoudre la cellulose dans un réactif ' ~ * " ’—» j.. /.v,wnrp do zinedans
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- le double de son poids d’acide chlorhydrique. La solution a une densité de 1,44. Le coton et le lin se gonflent dans ce réactif. Le jute et les celluloses ligneuses s’y dissolvent.
- CAUSERIES CONFRATERNELLES
- sur l’art du teinturier-dégraisseur
- Nos causeries ne trouvent plus grand chose à glaner depuis que nous en avons fait un ensemble touchsnt un peu à tout, et maintenant collectionné par notre Manuel méthodique de l'art du teinturier-dégraisseur.
- Cependant, nous réunissons de temps à autre les éléments d’un nouvel article, soit dans quelques nouveautés, soit dans des appréciations primitives que la pratique a controuvées, soit par des communications de nos lecteurs qui font profiter leurs confrères des fruits de leur expérience.
- Savon-benzine
- Parmi des jugements portés par simple présomption et auxquels les faits n’ont pas donné raison, il convient de rectifier les doutes que nous avions émis sur l’utilité du savon benzine dans les nettoyages à sec.
- Aujourd’hui, l’expérience est faite, et il en résulte clairement que ce produit est d’un excellent effet, notamment pour les blancs.
- Nous avons recueilli les avis des principaux teinturiers qui font le sec ; ils emploient le savon-benzine, donc ils y trouvent un avantage; nous savons aussi que les benziniers de profession sont clients de M. Paquereau, à Angers, fabricant dudit produit. Enfin des circulaires nous arrivent de l’étranger, offrant en vente une imitation de ce savon; il a donc réussi au-delà même de nos frontières.
- 11 ne faut pas alors fermer les yeux à l’évidence et persister dans une appréciation que les faits n’ont pas confirmée.
- Au début, il y a eu quelques mécomptes qui j jstifiaient nos critiques, mais cela tient à ce que l?s conditions normales de l’emploi du savon-benzine n’étaient pas généralement connues et presque toujours on pêchait par excès. Actuellement, il est reconnu qu’il m faut des doses modérées, et que son emploi nécessite en même temps un foulage plus court que lorsqu’on n'en fait pas usage.
- C’est en observant ces prescriptions qu’on arrive aux bons résultats qui ont décidément classé le savon-benzine parmi les produits usuels et utiles du nettoyage à sec.
- 11 devient alors nécessaire de redire quelques mots de son emploi.
- Pour les laines, le bain de foulage doit être composé dans la proportion de quinze à vingt grammes de savon-benzine par litre de benzine. Cette proportion de vingt grammes est un maximum qui ne doit jamais être dépassé.
- Pour les soies, les bains doivent être encore
- plus faibles ; on peut même, sans aucun inconvénient, utiliser les bains qui ont déjà servi pour les laines.
- La préparation se fait en prenant la quantité de savon nécessaire pour composer un bain de foulage, en le dissolvant à la main dans une petite quantité de benzine que l’on augmente peu à peu, jusqu’à ce que l’on obtienne un mélange laiteux.
- La durée du foulage à la laveuse est de dix minutes pour avoir un résultat parfait; la durée d’un quart d’heure est un maximum qui ne devra jamais être dépassé.
- Le travail à la main, c’est-à-dire la foule, se fait de la manière suivante : on passe les objets dans un bain de trempage pour les humecter ; on foule ensuite dans un bain préparé comme nous venons de le dire-, puisonbrosse les parties sales qui auraient résisté au foulage, dans le cas où il en serait resté; ensuite, on rince dans un ou deux bains de benzine propre, enfin on essore. Après ce travail, il ne doit rester que des taches maigres à toucher partiellement à l’eau.
- En opérant ainsi, on obtiendra certainement des blancs plus nets et plus purs que ceux produits par la benzine seule; c’est ce qu’ont constaté les teinturiers et les benziniers faisant usage du savon-benzine et qui, désormais, ne sauraient plus s’en passer.
- Noirs diazotés dans les mélanges laine-coton
- Voici maintenant la collaboration de nos bénévoles lecteurs, et nous commençons par une communication de M. Multon, teinturier à S int-Cyr-l’Ecole, un amoureux de son art et un habile praticien.
- Elle a trait aux noirs diazotés sur coton, qu’il réussit à merveille et qu’il applique ici aux mélanges laine-et-coton.
- Voici le moyen indiqué :
- 1° La partie laine est teinte par les procédés ordinaires au noir de naphtol, et l’étoffe rincée.
- 2° Passer l’étoffe dans un bain rendu légèrement alcalin par une petite quantité de cristaux de soûle ou d’ammoniaque, et ne pas rincer.
- 3° Teindre le coton en noir-diamine en 10 à 15 minutes, à température de 60 à 90 degrés C., et en évitant le bouillon, dans la crainte de marbrer.
- Si l’on a dû monter un bain neuf de noir-diamine, on y ajoutera par 100 litres 100 gr. (pas davantage), de sulfate de soude. Après usage, ce bain est conservé, et pour une nouvelle teinture, on le remonte en colorant, sans ajouter alors de sulfate de soude.
- 4° Diazoter dans le bain ainsi composé :
- Eau froide........................ 100 litres
- Nitrite de soude................... 60 êr-
- Acide chlorhydrique...,......... 200 —
- Le nitrite doit avoir été dissous à l’avance dans l’eau chaude et refroidi. L’acide s’ajoute
- au bain après le nitrite ou avant, mais sans les mélanger ensemblehors du bain.
- Le bain s’emploie le plus froid possible.
- Les étoffes y sont passées cinq minutes, en ayant soin de les bien ouvrir afin d’obtenir une réaction complète et régulière.
- Rincer ensuite sur une eau et bien dégorger dans les plis.
- Pendant cette opération, la teinte est susceptible de cuivrer. Le décuivrage s’obtient en repassant les étoffes au bain alcalin. 11 est inutile d’employer du savon.
- 5° Développer pour donner du brillant et adoucir, dans le bain suivant :
- Eau froide....................... 100 litres
- Phénylène diamine................ 300 gr.
- Cristaux de soude................ 200 —
- Les cristaux peuvent être remplacés par 70 gr. de sel Solvay.
- Entrer l’étoffe et bien liserlO à 15 minutes, puis rincer sur deux eaux ou sur une seule tiède.
- Eviter de sécher trop chaud : 60 degrés suffisent. Ces noirs perdent leur beauté et rougissent s’ils sont soumis à une trop forte température.
- Les bains ne se jettent pas : on les recharge de moitié et Ton ne change le diazHeur que lorsqu’il devient trop noir; le développeur se garde plus longtemps encore.
- On obtient ainsi des noirs coton très beaux et très solides qui ne modifie;.t pas le noir au naphtol de la laine, et qui, bien entendu, s’appliquent par les mêmes moyens sur le coton seul, tel que les bas.
- Voilà qui est simple et clair, nous en adressons nos félicitations à M. Multon.
- Apprêt du crêpe anglais
- Un autre confrère, chercheur et ingénieux, M. Aubert, teinturier à Bernay, veut bien nous signaler un heureux tour de main à l’aide duquel il a pu sortir avec succès d’une petite difficulté pratique.
- 11 s’agissait de l’apprêt du crêpe anglais, article qui devient de plus en plus en vogue, et pour lequel, dit M. Aubert, plus d’un teinturier — lui le premier — s’est trouvé embarrassé. 11 ajoute qu’il a entendu parler d’un métier imaginé pour cela par M. Puel, teinturier à Béziers; mais supposant que peu de nos confrères possèdent un outil aussi spécial, il fait connaî:re son moyen, qui utilise simplement le cylindre colleur.
- Voici ce procédé :
- Le crêpe étant en général de grande largeur, le teinturier se muoit d’un coupon d’é-tofie de laine noire de 1 m. 20 ou 1 m. 30 de large, sur 2 m. ou 2 m. 50 de longueur. (On voit des crêpts dépassant deux mètres).
- Le cylindre n’étant pas trop chaud, fermer la vapeur et coller le coupon.
- Les ourlets du crêpe étant décousus, appliquer le crêpe sur le coupon de laine et l’attacher avec des épingles fines. Sous la chaleur
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- modérée eu cylindre, le crêpe s’amollit, se tend aisément et s’épingle ainsi avec facilité, en ayant soin de lui conserver sa forme.
- Recouvrir le tout d’un autre coupon sec, épinglé également de place en place sur le coupon de dessous. Par cette précaution, on évitera de friper le crêpe.
- Ouvrir alors la vapeur dans le cylindre et sécher complètement.
- Vous aurez ainsi un crêpe exactement comme neuf. Un voile nettoyé à sec, restaut taché à l’endroit de la bouche par la respiration, ou conservant toute autre trace d’humidité, revient parfaitement bien, la vapeur faisant disparaître ces taches.
- Quoiqu’à l’écrire, ce procédé semble long, je vous assure, dit M. Aubert, qu’il est très simple et d’un bon rapport.
- J’ai commencé à apprêter ces crêpes sur la table à vapeur et je les roulais sur un bâton pour les mettre à la chambre chaude, (c’est ce que j’appelais : l’apprêt au manche à balai) ; cela fait assez bien pour les crêpes qui ne fripent pas; mais depuis deux ou trois ans je les fais par épinglage sur le cylindre, et j’y trouve un résultat bien supérieur.
- Certains grands lés de robe noire peuvent être utilisés en cette circonstance, et suffisent pour apprêter un crêpe.
- Ceci dit, laissez-moi vous féliciter de votre Manuel du teinturier dégraisseur, que j’ai lu avec intérêt; c’est une œuvre utile, bien écrite et d’un ensemble parfait.....
- Je remercie M. Aubert de son intéressante communication et de sa flatteuse conclusion : je me borne à écourter celle-ci, son auteur m’en voudrait de la supprimer entièrement.
- Je suis obligé de me limiter, et j'ai déjà pas mal camé ; il me reste pourtant de la matière sur la planche : d’abord une seconde note de M. Multon, à propos de l’emploi en chiffonnage des couleurs diamine, puis un procédé employé avec succès par M. Masson, à Verdun, pour nettoyer le feutre de sa machine d’apprêt, et enfin, quelques autres petites notes.
- Puisqu’il y en a assez pour une nouvelle causerie, je renvoie, comme aux romans-feuilletons, la suite au prochain numéro.
- Et je conserve mon nom de circonstance :
- M. Guédron
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE
- DE MULHOUSE
- Travaux du comité de chimie
- Séance du 14 mars 1894
- En’evages colorés sur noir d’aniline M. Camille Schœn soumet des échantillons
- d’eulevages sur noir d’aniline au prussiate. La fixation des colorants basiques conterus dans l’enlevage a lieu sans tannin, par simple précipitation à l’état de ferrocyanures insoluble?. Les couleurs résistent au savon à 40-50°.
- Question d'atomicité
- M. Rosenstiehl envoie un volumineux mémoire intitulé : Détermination du groupement atomique qui différencie les dérivés colorés des dérivés incolcrss du méthane deux ov, trois fois pheny'é — L’impression de ce travail est votée, mais sa longueur ne comportant pas une lecture comp'ète eu saance, M. Nœlting est prié d’en faire un entrait pour être communiqué à la prochaine réunion.
- Réserve sous soude caustique
- M. Bontemps a demandé l’ouverture du pli cacheté n° 633, déposé le 29 novembre 1890, contenant une note sur les sels ammoniacaux employés pour réserver la soude coustique, Valuminate, le stannate et le chromite de soude. L’auteur préconise l’emploi du nitrate d’ammoniaque. Il sera fait pour le Bulletin un extrait du pli et de la note additionnelle qui l’accompagne.
- Envoi d’un ouvrage
- M. Prud’homme fait hommage à la Société industrielle d’un ouvrage sur la teinture et l'impression qu’il a publié pour l’Encyclopédie Léauté.
- Procédés d’impression de l Inde
- M. Dépierre prénento ou osn.V.é laséchr::* tillons d'impressic a et ssps m i c i .--persils c les procédés qui ont es?u i l ci c I: -Cjcanc r Les explications tirés s su fê : i:.nt ; j urn! ta pi? M. Dépierre paraîtront aj utile '3 et -Ï3 eo • mité lui exprime ses peœerrdet:)n 3 pour io don des appareils, q* i figureront dans les collections du Musée techno’ogique.
- Crêpage de la laine
- M. Kopp et M.Binder reprennent la discussion sur le crépage de la laine. L’aspect des ! échantillons présentés des deux parts, traités, les uns au sulfate de zinc à 23° B., les autres à l’eau bouillante, démontrent oue les résultats de la secoade métjnâe a: €ijtü31
- points ceux delà première. La uLsî oîsteac par l’eau seule paraît raftmo plut :c ÿsciuéquc celui que donne le sufêsîe 13 sk ; a.3is fi. Kopp trouve que le eripsgs; «k tjà.le do 2 fcc résiste mieux à la manutention avec les machines à laver et è ramer qu’il emploie, machines qui diffèrent de celles dont s’est servi M. Binder.
- Conservation de Veau oxygénée
- MM. Alb. Scheurer et Camille Schœn examineront pour le concours aux prix, un mémoire, rédigé en langue italienne, sur la con
- CHAMBRE SYNDICALE PARISIENNE
- DE LA
- TEINTURE ET DU NETTOYAGE
- Extrait des procès-verbaux I
- Séance du 1? février
- M. JoLuy, président, M. Babillon, secrétaire.
- MM. Mars et Fleury, vice-présidents.
- Correspondance : le ministère du commerce et l’administration de l’Union accusent ré ception de la lettre communiquant la pr0p0. sition du bureau de la Chambre syndicalepour l’année 1894.
- Lettre du syndicat général donnant te renouvellement annuel de son bureau, dans lequel notre sympathique président conserve son poste de secrétaire, à la suite d’un vote presque unanime (74 sur 75 votants).
- Le comité de la Chambre syndicale de la teinture saisit celte occasion de manifester combien il est heureux et fier de cette haute marque de sympathie donnée à notre dévoué président qui, suivant en cela de nombreux exemple, dépense si largement son temps et sa peine à la cause syndicale, comprise dans le sens le plus conciliant, le plus étendu.
- Une autre distinction est venue reconnaître aussi sa compétence : M. Jolly a été nommé membre du comité d’admission de la classe des produits chimiques et pharmaceutiques, teinture, impression, de la section française à l’exposition d’Ar.vers.
- A la suite d’une expert se concernant la teinture en pièce, et pour laquelle les parties ont été deux fois-convoquées inutilement, M. Jolly a cru devoir adresser la lettre ci-jointe au Président du tribunal de commerce de la Seine.
- Monsieur le Président,
- Notre Chambre reçoit du Tribunal de commerce un certain nombre d’affaires à expertiser et s’efforce de mettre toute la bonne volonté et tout le dévouement dont elle est capable, au service de la justice consulaire.
- Tous les différends, sans exception, confiés à notre commission d’expertise pendant Pannée 1893, ont été conciliés. Je vous donne ces détails, Momieur le Président, pour appuyer avec plus d’autorité la demande que j’ai l’honneur de vous présenter.
- La teinture se compose de plusieurs spécialités toutes importantes :
- 1° Teinture en pièces ;
- 2° Teinture en fils ;
- 3° Teinture en peaux ;
- 4° Teinture en plumes ;
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- 5° Teinture et nettoyage.
- Toutes les affaires regardant la teinture en général me sont remises sans autre désignation que : M. Jolly, président du syndicat professionnel de la teinture. Je convoque les parties et, en plus, trois de mes collègues formant commission d’expertise à tour de rôle. En séance, nous nous trouvons en face d’une question à résoudre nécessitant la présence d’un collègue exerçant une des spécialités que je viens de vous énumérer. Nous avons dérangé mal à propos cinq ou six personnes, et nous avons fait une dépense d’affranchissement inutile, prise sur notre bien modeste budget syndical.
- Je viens donc vous prier, Monsieur le Président, d’accepter cette petite modification : de joindre simplement à la lettre qui m’est envoyée, et entre parenthèse, les mots pièce, fils, chapeaux ou plumes. Je me chargerai bien volontiers de faire parvenir, comme par le passé, à qui de droit, l’affaire dont vous aurez bien voulu charger notre syndicat.
- Quand il n’y aura pas de mention particulière, je saurai qu’il s’agit d’une expertise regardant notre Chambre....
- Veuillez agréer, etc..
- Signé Jolly.
- M. le Président du tribunal de commerce reçut M. Jolly, et après avoir bien voulu reconnaître les heureux efforts de nos experts d'ins la conciliation de toutes les affaires soumises à leur appréciation, il adopta sa proposition .
- M. Letourneur. membre correspondant de Rouen, communique un lé de soie blanche, qui se déchire comme s’il était brûlé sans qu’il y ait aucune trace apparente de brûlure, voulant par là signaler une désagréable surprise pouvant arriver au moment de la teinture, et ainsi rendre service à d’autres teinturiers.
- Après examen du tissu, M. Jolly lui a fait la réponse suivante :
- Mon cher confrère,
- Je crois qu’il ne peut y avoir aucun doute sur la cause qui a rendu cette soie blanche si mauvaise.
- Cette soie a été certainement brûlée par une repassure maladroite, soit du premier coup en livrant la robe, soit après deux repassages.
- Le pli de la lisière du lé qui a été garanti est très solide, de même que les places restées blanches et où le fer n’a pas passé. J’ai vu ce fait se produire deux fois cette année, et mes demoiselles de magasin n’avaient rien vu (ce qui arrive trop fréquemment). Les robes n’ont pas été teintes, et heureusement, Parce que de bonne foi, ni la cliente ni le teinturier ne se seraient crus dans leur tort. Survienne alors un expert, il est bien embarrassé, et il donne raison presque toujours, à la cliente qui n’a pas été prévenue et qui est pardonnable de ne pas savoir si une couturière ou une femme de chambre maladroite a altéré son étoffe en voulant économiser un apprêt chez le teinturier.
- Donc, prévenons le client et regardons les
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- articles à la réception avec plus d’attention que jamais, car si nous avons des clients de bonne foi, nous avons en plus grande quantité des clients qui cherchent toujours à exploiter la situation à notre détriment.
- Et alors, avec la meilleure volonté du monde, les experts confrères ne peuvent pas nous détendre.
- Voilà ce que je pense de votre satin ; mais je vous affirme que, si vous l’aviez teint, je vous aurais très probablement cru coupable d’une main-d’œuvre défectueuse et vous seriez, le cas échéant, de mon avis.
- Ce qui n’empêche pas de croire que certains apprêts et certaines charges minérales de la soie la prédisposent à s’altérer plus facilement que d’autres à la chaleur du fer. Recevez, etc.
- Le comité approuve pleinement cette appréciation de son président, et décide de publier cette réponse, qui est à la fois un renseignement et un avertissement salutaire à tous nos confrères.
- La Chambre syndicale de Lyon nous envoie la commission de son bureau pour l’année 1894, à la tête duquel reste le sympathique président. M. Capillery.
- Le comité donne acte de cette communication, en adressant à nos amis lyonnais ses vœux pour la réussite de leurs travaux.
- M. Jolly donne lecture d’un discours prononcé par M. Cloutier, de Beaune, à la distribution des récompenses que la caisse d’épargne de Beaune accorde aux instituteurs qui se sont le plus distingués à propager parmi leurs élèves les habitudes d’épargne et de prévoyance.
- Le comité applaudit au langage toujours si élevé, et toujours si rempli de bon sens de notre confrère beaunois.
- M. Orliac apprend à la réunion que la chambre syndicale ouvrière a désigné les cinq membres qui feront partie du comité arbitral.
- Sur sa proposition, notre Comité nomme à son tour comme membres du comité arbitral : MM. Jolly, LHuillier, Barbin, Orliac et Tupinier.
- Séance du 5 mars
- Même bureau, également occupé par les titulaires.
- Correspondance : Lettre de M. Steimer, offrant un jeune ouvrier teinturier.
- Lettre de M. Klimsch, teinturier à Brünn (Autriche), proposant l’achat d’un brevet pris par lui, ayant pour objet un procédé qui détruit complètement et facilement le lustre des vêtements, et des conditions de vente.
- M. André Lyon, membre correspondant d’Alger, envoie un mandat de 20 francs pour participer aux frais destinés à donner plus d’éclat à la distribution des récompenses aux anciens ouvriers. Remerciements votés.
- Communication d’un rapport de la Chambre syndicale des couleurs et vernis sur le rem-
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- boursement des colis postaux.
- Après lecture et quelques explications données par M. le président, le comité adopte à son tour le vœu de cette chambre syndicale « que le syt tème de perception des colis postaux contre remboursement soit modifié par la création, pour le retour des fonds, d’une feuille dite de remboursement d’un prix unique. »
- A l’occasion de cette question des colis postaux, M. Piot fait observer que la déclaration de la valeur d’un colis postal doit, d’après la loi, être toujonrs exacte, sous peine de poursuites assez sérieuses. Or, dans notre profession, nous n’avons pas toujours, parce qu’elles ne nous sont pas nécessaires, des connaissances complètes sur la valeur de la grande variété d’articles qui nous sont confiés; par suite, nous risquons fréquemment de nous tromper dans nos appréciations pour déclarer cette valeur.
- M. Fleury pense qu’il n’y a pas inconvénient à déclarer une valeur supérieure, si, en cas de perte, on a le soin de ne réclamer que le prix fixé par le client lui-même à l’aide de sa facture, d’achat ou autre pièce probante, puisque, d’ailleurs, c’est le client qui touche l’indemnité.
- M. le président communique un article du Bulletin de l'office du travail sur la conciliation et l’arbitrage : « Application de la loi du 27 décembre 1892 dans les conflits entre patrons et ouvriers en 1893. »
- M. le président attire l’attention du Comité sur les difficultés plus fréquentes que l’on rencontre aujourd’hui dans la teinture des soieries.
- La charge peut être cause d’accidents, car il a été constaté que la chaleur du fer, même modérée, altère le tissu.
- M. Jolly soumet un morceau de brocard, soie superbe, encore dans soo neuf; le dessous de bras se déchire facilement, la chaleur du corps ayant suffi pour détériorer le tissu; un volant, peu fatigué pourtant, cède de mê-même sous le doigt ; enfin, un morceau na’yant pas servi ne résiste pas même à une faible pression. Les déchirures se produisent dans tous les sens, indistinctement, et pourtant, à l’œil comme au toucher, cette soie paraît aussi solide que de belle qualité.
- M. Jolly propose de faire une sorte d’enquête pour savoir comment lesfabricants chargent les soies aujourd’hui, afin de signaler cette pratique exagérée dont les conséquences pourraient bien retomber sur eux-mêmes.
- M. Piot, de concert avec M. Jolly, vont à Lyon même rechercher la cause de ces difficultés pour, si possible, les éviter à notre industrie.
- En attendant, et c’est la moralité de cette étude, essayer minutieusement les soies avant de les mettre en travail.
- M. Barbin fait connaître, au sujet de la benzine considérée comme désinfectant tuant les
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- microbes, l’avis officieux du directeur du laboratoire du ministère de l’intérieur, dont l’opinion est affirmative.
- M. Jolly se propose de rechercher l’opinion d’autorités médicales compétentes sur cette question spéciale, pour donner une base sûre à nos idées personnelles, et établir la valeur de certains de nos travaux de nettoyage pouvant devenir œuvre d’épuration et d’hygiène pubLque.
- LES IGNIFUGES
- ou Matières incombustibilisatrices
- Nous reproduisons la conclusion pratique d’une étude publiée par le « DinglersPolytech-nisches journal » sur les ignifuges, où l’auteur a comparé expérimentalement la veleur des divers produits ayant une influence sur la combustion.
- Les différentes matières essayées ont été classées en trois catégories :
- 1° Les substances qui retardent la combustion;
- 2° Celles qui activent la combustion ;
- 3° Celles dont la présence n’a aucune influence.
- Parmi les produits qui activent la combustion, en dehors, bien entendu, de ceux qui abandonnent facilement leur oxygène, il faut citer le sulfate de soude, le sulfite de soude, le bisulfite de soude, le silicate de soude, le carbonate de soude, le stannate de soude, le tungstate de soude, le chlorure de sodium, le sulfate et le phosphate de potasse, le chlorure de potassium, le carbonate de zinc, le carbonate de chaux, le carbonate de magnésie, le sulfate de chaux, le sulfate de fer, l’hydrate de magnésie.
- Parmi les produits qui rendent la cellulose ininflammable, les suivants ne sont pas utilisables en pratique : l’acide borique, en raison de son prix; l’alun, à cause de sa réaction acide -, le chlorure d’étain, en raison de son instabilité et de ses réactions acides ; les chlorures de calcium, de magnésie et de zinc sont hygroscopiques; le sulfate de zinc est vénéneux.
- Les meilleurs ignifuges sont : le chlorure d'ammonium ou sel ammoniac, le phosphate d’ammoniaque, le sulfate d’ammoniaque et l’alumine (1).
- On doit passer la couche protectrice avant la peinture ou la pose de la tapisserie. 11 faut 5 0|0 de substance du poids de la cellulose.
- Pour les tissus, les décors de théâtre, on doit employer une solution de sel à 10 ou 15 0[0. Pour les planches minces, le carton, une solution à 20 ou 30 0i0 ; pour les pou-
- (1) La Reçue de la Teinture, 1891, p. 126, a recommandé de préférence une solution de phosphate et de sulfate d’ammoniaque.
- Voir aussi un article très complet sur ce sujet avec procédés d’application dans l’année 1890, p. 131.
- très, les planches épaisses, une solution à 25 ou 30 0[0.
- Les meilleurs sels qui, ajoutés à l’eau, servent d’extincteurs, sont les chlorures de calcium, de magnésium et de manganèse.
- LES FILÉS FANTAISIE
- POUR FAÇONNÉS ET NOUVEAUTÉS
- Parmi les filés originaux en usage, notamment dans la nouveauté pour hommes, on remarque que les fils mouchetés à la carde, d’une seule couleur, sont utilisés pour un cer-tam nombre d’articles d’aspect brut, mais moins fréquemment que dans les saisons passées.
- On connaît le retors ordinaire composé de deux fils, clair et foncé, très tordus ensemble, relativement à leur finesse toutefois, puisque deux fi s à 65,000 mètres réunis peuvent recevoir 100 et 120 tours au décimètre pendant que 25 ou 30 tours forment le maximum pour les plus gros filés employés dans les tissus d’été. Pour cette grande torsion on comprend que le nombre de tours est relatif à la grosseur de l’ensemble des fils réunis, et si au lieu de 100 on n’en donne que 10 ou 12 dans les premiers et seulement 2 ou 3 daDS les autres, on obtient des effets de jaspe, d’où le nom de jaspé donné à ces 3 fils.
- Les retors à grande torsion sont employés beaucoup en ce moment, soit en uni, soit dans les façonnés, avec d’autres fils. Le jaspé est utilisé comme filets, plus souvent que pour fond.
- Les jaspés ou autres compositions peu tordues seront toujours d’une application restreinte, parce qu’ils ne peuvent être composés qu’avec des fils solides par eux-mêmes, si on veut en faire usage en chaîne. On n’y trouve pas les mêmes avantages qu’avec la grande torsion, qui peut, de deux fils fins ou faibles, faire un retors d’une solidité suffisante pour résister aux fatigues du tissage. Gependan les jaspés sont essayés en ce moment, soit avec des fils unis, soit par contraste avec des re-M tors de grande torsion, dans les tissus façonnés pour complet et pour pantalon.
- Les autres retords fantaisie sont toujours très variés. A cause des nécessités du tissage et des apprêts, il y a des sortes dont on ne s’écarte pas; les nuances ou les matières varient plus que la composition dont l’apparence se trouve d’ailleurs souvent modifiée dans le tissu. Aussi on fera encore des retors avec laine et bourrette de soie, des retors-chaî-nettes cù deux fils sont enroulés, l’un à droite, l’autre à gauche, d’un fil central, des retors bouclés, ou avec mouche sde couleurs diverses, etc.
- En général, les teintes mixtes actuellement en majorité sont monotones et on ajoute quelques fils de couleurs vives en très petite quantité pour relever le ton du fond. Peu
- r,—
- ._____—va uicus ue Lyon et bleus électri-
- ques. Les autres couleurs sont à peine à citer quoique nécessaires dans l’assortiment • vert' jaune serin, paille, lilas, etc.
- (Journal Les Tissus)
- BIBLIOGRAPHIE
- Teinture et Impression, par M. pRDD’_ homme. Un vol. in-12, de 19o p. Prix: 2f.50 Ce volume est une publication de l’Encyclopédie scientifique des aide-mémoire, puhüés sous la direction de M. Léauté ; ladite collection s’adresse aux ingénieurs pour leur offrir un résumé des principes et des lois de chaque branche industrielle que le volume envisage mais sans descendre dans les détails de lâ pratique.
- Le livre de M. Prud’homme est fait dans ch esprit; l’auteur a soin d’indiquer qu’il ne présente pas un formulaire, mais qu’il veut simplement résumer, au point de vue chimique les progrès et l’état actuel d’une industrie' dont les procédés, souvent fort ingénieux, se sont toujours inspirés des données delà science pure.
- Ce résumé, M. Prud’homme l’a fait avec la haute compétence que lui connaissent tous ceux qui suivent l’histoire de nos industries. Cette œuvre, toute condensée qu’elle soit, est le tableau réel de l’état desdites industries à notre époque et de ses plus récents progrès.
- Ce sont des généralités, mais point des banalités comme trop souvent nous en voyons dans de prétendus résumés des arts tinctoriaux.
- Matériel des établissements hospitaliers, religieux, militaires, maritimes, pénitentiaires, d’instruction, etc., par M. Fernand Deiiaitre, membre du jury à l’Exposition de 1889, chevalier de la Légion d Honneur. Un vol. in-8° de 550 p., avec 165 fig. dans le texte. Prix, 10 fr. C’est ici un ouvrage de directe application, présentant non-seulement des questions résolues, mais un matériel tout prêt à en réaliser les solutions.
- M. F. Dehaitre a pris un rang hors pair dans la construction des machines pour le traitement des tissus à tous leurs états, tant pendant leur fabrication qu’au cours de leur usage ; c’est-à-dire les suivant encore à la buanderie, aux lavoirs, puis offrant des moyens pour les resanifier après des imprégnations contagieuses.
- L’installation du matériel de ces dernières opérations se confondait trop avec les autres services des établissements à nombreux personnels, pour que M. Dehaitre n’eût pas eu l’idée d’étendre ses descriptions et son entreprise à l’ensemble de ces services.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- C’est ainsi que son livre comprend les chapitres suivants :
- Chauffage et ventilation.
- Eau (service, épuration, etc.)
- Bains et hydrothérapie.
- Blanchissage du linge.
- Désinfection, stérilisation.
- Cuisines.
- Pharmacies, lisaneries.
- Panification.
- Le froid artificiel.
- Lumière électrique.
- Appareils généraux.
- Conditions générales d’installation des établissements publics.
- Tous ces Sujets sont nettement définis, avec moyens de réalisation déterminés, suivant les différents cas qu’une courte et concluante discussion établit ; aussitôt on possède les éléments d’un plan et d’un devis.
- Parlant du courant actuel vers l’étude des questions d’hygiène, l’auteur définit ainsi le but de son livre :
- « Nous avons cru intéressant et utile, pour ceux qui s’occupent de ces questions.de grouper dans ce modeste ouvrage les appareils et les machines pouvant contribuer à une bonne installation. Nous ne présentons ici qu-1 des machines et appareils défiant toute critique impartiale, ayant fait leurs preuves, ayant à leur actif la sanction de l’expérience et dont de nombreuses applications ont consacré la valeur indiscutable. »
- M. Dehsitre est d’autant plus à son aise pour parler ainsi, qu’il ne se borne pas à décrire les machines de sa construction, mais aussi celles des autres maisons qu’il a reconnues recommandables.
- Son livre est un traité documentaire, dont les intéressés feront leur profit, et daDS lequel plus d’un auteur technicien puisera, par la suite, les éléments de ses dissertations.
- IP0RIATI01 IT FAITS DIVERS
- IiC» règlements «l’atelier. — Voici le texte de la loi qui vient d’être adopté par le Sénat, ce qui ne résout pas encore la question, puisqu’il n’y a pas accord avec la Chambre, qui avait adopté un projet différent :
- « Art. 1er. — Les salaires des ouvriers doivent être payés en monnaie métallique ou ayant cours légal, nonobstant toute stipulation contraire, à peine de nullité.
- « Art. 2. — Les salaires des ouvriers doivent être payés au plus deux fois par mois, à seize jours au moins d’intervalle, à moins de conventions écites contraires.
- « Pour le travail aux pièces, les conditions de payement jusqu’à l’achèvement de l’ouvrage seront fixées de gré à gré par les intéressés.
- <r Art. 3. — Les payements ne peuvent être faits que dans l’usine ou dans l’un de ses bureaux, et non dans des débits de boissons ou dans des magasins de vente au détail.
- Art. h. — Dans le cas où un règlement d’atelier déposé depuis un mois au moins au secrétariat du Conseil des prud’hommes, ou à défaut au Greffe de la justice de paix et affiché dans les ateliers, prévoirait des retenues de sahires, soit sous le nom d’amendes, soit sous une autre dénomination, ces retenues pourront avoir lieu ; mais lé montant encouru pour une même journée ne pourra excéder le quart du montant du salaire de cette journée.
- « Le produit de ces retenues ne pourra être employé que directement dans l’intérêt des ouvriers, notamment pour alimenter des caisses de secours et de pi évoyance au profit des ouvriers de l’atelier.
- a La déduction de salaire pour ma façon ou toute autre cause devant entraîner la réparation d’un préjudice causé au patron ne tombe pas sous l’application des dispositions du présent article, et s’il y a contestation, elle sera jugée suivant les règles du droit en matière de dommages-intérêts. «
- Caisse «les accidents pour les industries textiles. — L’Association de l’Industrie et de l’Agricubure a décidé la mise à l’étude de la création d’une Caisse d’assurance contre les accidents pour les industries textiles, comme il en exis'e déjà une pour la métallurgie.
- Une institution de ce genre est, en effet, le meilleur moyen, pour ies industriels, d’éviter le surcroît de charges que ne manquerait pas de leur imposer la nouvelle loi en préparation. Le comité a nommé une commission composée de représentants de toutes ies régions industrielles textiles de France, chaigée de pour-suivre activement ces travaux préparatoires.
- U a été reconnu que l’initiative en question est parfaitement réalisable. Le comité sera saisi, 5 ce sujet, d’un rapport de M. René Jourdain. Quand ce rapport aura été suffisamment étudié et qu’un certain nombre de patrons des industries textiles auront donné leur adhésion de principe, une nouvelle commission sera choisie pour rédiger les projets de statuts, lesquels seront envoyés à tous tes intéressés qui pourront y faire, verbalement ou par écrit, leurs observations. Il sera enu compte de ces observations pour dresser des statuts définitifs, auxquels les industriels seront appelés à souscrire.
- La solution a déjà fait un grand pas, grâce à l’aide du Comité des Forges qui a institué Dour ses syndiqués une Caisse d’assurances contre les accidents, maintenant en plein fonctionnement. Le Comité de l’Association espère présenter prochainement, à son tour, le plan complet d’organisation pour les industries textiles, et il croit pouvoir, en tout cas, affirmer dès aujourd’hui que les industriels n’auraient à payer qu’une prime tout au plus égale, mais très probablement inférieure, à celles qu’ils paient actuellement aux Compagnies d’assnrances.
- lie nouveau tarif douanier aux Etats-Unis. — On écrit de New York, 23 mars :
- « L’œuvre du tarif, un de ces grands services que l’on doit au courage de M. Cleveland et de ses adhérents, approche lentement de son terme. La commission des finances vient de réviser le projet de la Chambre et de soumettre aux délibérations du Sénat un texte qui donne, dans la mesure possible aujourd’hui, satisfaction aux vœux les plus pressants du
- pays. Le tarif préparé par les députés créait un déficit de 3o0 millions de francs dans le budget et ne prévoyait rien pour combler ce trou énorme. Sagement, la commission da Sénat a recouru à d’autres sources de revenus que la Chambre avait négligées. Elle a rétabli le droit sur le sucre importé et ce droit fort léger, de un sou par livre, assure au Trésor une recette de 200 millions de francs; elle taxe, également, la houille étrangère et le minerai de fer 2 fr. par tonne ; elle demande aux spiritueux une centaine de millions.
- « Si ces excédents se réalisent, on pourra procéder à d’autres réformes plus tard, et dégrever nombre de produits étrangers qui ont à subir des taxes bien lourdes : 35 0[0 les lainages communs, 50 (^0 la chemiserie, 60 0,0 la vitrerie, 65 0[O les outils et les machines : ce qui prouve combien ont été violentes, en matière de protection, les idées des républicains, car on est venu a considérer ces taxes nouvelles, si exorbitantes qu’elles paraissent, comme du libre-échange.
- « Les nouvelles tarifications doivent entrer en vigueur le 1er juillet. Aussitôt ce résultat obtenu, on s’attend à une reprise vigoureuse des affaires dans toutes les directions. »
- —0----
- Un syndicat des ftlateiars de laine. — Un groupe de filateurs de Roubaix et de Tourcoing, représentant 250,000 broches. vient de prendre l’initiative d’un projet de syndicat des filaïeurs de laine de Roubaix, Tourcoing, Amiens et Fourmies. Le centre de. Fourmies possède 950,000 broches -, celui d’Amiens, 160,000; celui de Tourcoing, 100,000, et celui de Roubaix 350,000. Le syndicat posséderait donc en tout 1,850,000 broches.
- Le but du syndicat est « d’enrayer la crise qui ruine en ce moment l’industrie de la fila-; ture de laine, et diminuer la production au I moment où l’alimentation deviendra trop dif-I ficilo, en arrêtant les broches par adjudication. »
- Colis postaux en Depagiie. — En
- vertu de l’article 19 de la loi des finances, et par Real Arden du 8 mars, les marchandises importées en Espagne par colis postaux sont dispensées des certificats d’origine, à la condition de passer par i’Agence internationale des douanes.
- il faut noter que cette exemption ne s’applique qu’aux colis postaux de 3 kil., ceux de 5 kil., usités en France, n’étant pas admis en Espagne.
- Les certificats «l’origine pour la Russie. — Les certificats d’origine accompagnant les marchandises de provenance française à destination de la Russie ne sont plus liécesssires depuis le 2 avril 1804.
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- La » Ladies national Silk Association ». —Une ligue de dames anglaises, la Ladies national Silk Association, présidée par l’une des princesses du saQg les plus populaires dans la société britannique, la duchesse de Teck, mère d’une future reine d'Angleterre, vient de déclarer la guerre à l’industrie lyonnaise, et le Daily Telegraph a consacré à la séance, où fut *igné le pacte d’hostilité, un grand article vibrant de sentiments du plus exclusif patriotisme.
- L’Association va ouvrir au mois de mai une
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- exposition de soieries nationales ; elle va insister auprès des fabricants anglais pour qu’ils marquent leurs produits de telle manière que les dames puissent toujours les reconnaître ; elle va faire des démarches auprès de tous les détaillants pour qu’ils aient toujours en magasin un assortiment de soieries et de rubans de fabrication anglaise et qu’ils emploient toutes les ressources de la persuasion patriotique auprès de leurs clientes, ainsi qu’auprès des modistes et des couturières, pour expulser du marché le produit étranger.
- Nous pourrons nous liguer aussi contre les cotonnades, les draps et la bonneterie anglais, sans compter la coutellerie et autres ferronneries, mais ce genre de pacte n’aboutit jamais.
- 11 faudrait changer les goûts et les mœurs du consommateur; à Londres, c’est toujours une recommandation pour les articles de mode et de fantaisie de les recouvrir d'étiquettes françaises, ou de mettre « made in France (fabriqué en France).
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- lies déeoratlou» de Chicago. —
- Voici les promotions et nominations dans l’ordre de la Légion d’Honneur faites à l’occasion de l’Exposition de Chicago, en ce qui se rapporte aux industries tinctoriales et textiles.
- Ont été promus au grade d’officiers, MM.:
- Boussus, fabricant de tissus de laine à Wi-gnehies ;
- E. Dubosc, fabricant d’extraits tannants au
- Charles Saint, filateur à Fiixecourt ;
- Ont été nommés chevaliers, MM.:
- Bertrand-Boulla, fabricant de tissus d’ameublement à Nîmes -,
- Colcombet, fabricant de rubans de soie à Saint-Etienne ;
- Crouvezier, fabricant de broderies à Paris ;
- Deblock, fabricant de toiles à Lille ;
- Duché, fabricant de tissus d’ameublement ;
- Farigoule, fabricant de dentelles au Puy ;
- Godillot, ingénieur civil à Paris ;
- Guillaumet, teinturier à Suresnes;
- Jorran i, fabricant de tapis et tapisseries d’Aubusson ;
- Lacroix, chimiste, couleurs vitrifiables, Paris ;
- Legrand, fabricant de tissus d’ameublement;
- Louchet-Bernard, fabricant de tapis à Amiens ;
- Michau, fabricant de tissus de laine à Beauvais ;
- Nayrolles, fabricant de broderies d’ameublement ;
- Neveu, fabricant de passementeries à Beau-camps-le-Vieux ;
- Piotet, fabricant de soieries à Lyon.
- Seydoux, filateur de laine au Cateau ;
- Staron, fahricant de rubans de soie à Saint-Etienne ;
- Tabourier, fabricant de tissus de laine et soie.
- L’opinion publique a déjà contresigné ces distinctions.
- Alarlage. — Nous avons le plaisir d’annoncer le mariage de M. Georges Petitdidier, le fils de notre distingué confrère, avec Mlle Mathilde Gaillard, au Cbâteau-Doumens, dans le Médoc.
- En juin 1892, nous annoncions l’union de M. Edmond Petitdidier avec Mlle Cécile Gaillard. Les deux familles resserrent par un nouveau nœud le lien qui les unit.
- Nous leur présentons nos félicitations et nos meilleurs vœux.
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- nécrologie. — Malheureusement, nous avons aussi de pénibles nouvelles à enregistrer. Nous apprenons, en effet, le décès de Mme André Lyon, la vaillanie compagne de notre confrère d’Alger, celui à qui l’industrie de la teinture-nettoyage doit une partie de ses plus récents progrès.
- Mme Lyon était pour notre confrère une auxiliaire dévouée et nous savons que la plus tendre affection unissait les deux époux.
- Nous t.evons aussi un témoignage de. sympathie à la mémoire de M. Roussin, chimiste, l’un des pionniers de l’industrie des couleurs artificielles. O t lui doit notamment la découverte des colorants diazoïques ; il a ainsi ouvert une voie qui est aujourd’hui sans limites.
- La mort de M. Roussin est d’autant plus regrettable qu’elle est accidentelle : le rrès regretté savant a été trouvé asphyxié dans son laboratoire : nne fuite du gaz servant au chauffage de ses appareils a causé l’accident.
- M. Roussin était un chimiste de grand mérité, et nos relations personnelles, datant de vingt-cinq années, nous l’ont fait connaître comme un homme d’une grande affabilité et d’une haute distinction.
- RENSEIGNEMENTS
- COÏMERCIAEX
- Formations, Diss„|UUoils
- Sociétés
- ___i elc>
- Formation de la Société en ^ Demogeot et Cc, teinturerie 7“ h ?arM*ite Lenoir, à Paris. — Durée • l'n D* Rlchard-
- 30,000 fr.. dont 26,000 fr. en comma^-CaP-: Acte du 10 mars. commandite. ^
- Formation de la Société en nnm „ Tivet sœurs et Massardier, cylindr^0 ,ctif drage et moirage des rubans, veloufs’ 03 an' menteries, tissus de caoutchouc 19 passe“ Jardins, à Saint-Etienne. — pw’ . ’ 'rue des ler juil. — Cap : 130,500 fr — ActPRaîS,du
- Formation de la Société en nom^ii év> E. Duran, Davagnê et Perrin, teintai a?®?11 sus et noues, à Genay (Ain).- DuX , J et 1 mois. — Cap.: 36,000 fr. » * et 7 février. Acte du 6
- Format on de la Société en nom colle r Grobon et Ce, teinturerie à Miribel — nY11 lOans.dulJjany.-Cap., 25i,OOoTe: Acte du 1 er fév. ,r-
- Modifications des statuts de la Soci^tz d quet et Ce, Société des teintures et imnre^?' d’Armentières, à Armentières. -Sf 9 fév. ACle
- Jurisprudence. — Cristaux de soude mixtes. — A l’audience du 20 décembre 1893, le tribunal correctionnel de Lille a rendu son jugement dans une affaire de cristaux de soude, intentée contre divers fabricants et épiciers en gros, sur la plainte de la maison Kuhlmann, représentant un syndicat de grands industriels.
- Il s’agissait de savoir si on avait le droit de vendre aux épiciers et aux consommateurs, sons le nom de cristaux mixtes ou sulfatés, des carbonates de soude mélangés avec des sulfates de soude dans une proportion plus ou moins forte, suivant le prix de vente.
- Le syndicat prenait à partie tout spécialement M. Dams, fabricant à Lille ; puis M. Del-planque, épicier en gros à Tourcoing, et MM. Bataille, Beffe, Verhelst. épiciers.
- Le tribunal, après quinze jours de délibéré, a rendu un jugement qui donne raison aux fabricants et épiciers contre la maison Kuhlmann.
- Rétablirait que MM. Dams et consorts n’ont fait qu’user de leur droit en vendant cnmme cristaux mixtes un mélange de carbonate de soude et de sulfate de soude.
- 11 acquitte tous les prévenus et condamne la maison Kuhlmann aux dépens.
- Nous ne pouvons que regretter un pareil jugement, par lequel il deviendrait licite de vendre pour cristaux de soude un sulfate complètement inerte, et à des ménagères qui ne connaissent pas cette distinction, que les d* -taillants ont, d’ailleurs, bien soin de ne pas leur faire entrevoir.
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- Lavage de» carte» à jouer. — Dans notre n° de septembre 1893 (p. 1A0), nous parlions d’une « nouvelle industrie du nettoyage t> : il s’agissait du lavage et de la remise à neuf des cartes à jouer, et nous disions que le fl,c intentait un procès aux inventeurs de ce procédé, MM. Auzéric et Trebillot.
- La Cour d’appel vient de confirmer le jugement de pramière instance, qui avait condamné ces messieurs à 1,000 fr. d’amende.
- Il ne s’agissait cependantque d’un nettoyage à façon, cas non spécifié par la loi, qui interdit la vente de cartes relavées et réassorties. .
- Dissolution, à partir du 10 mars de la g ciété Debigon et Guénat, teinturerie’en nPa„2‘ h et 6, rue des Rasselins, à Paris. — Liaui?-M. Guénat qui continue seul. — Acte du l’t mars. fr111
- Annulation de la Société Rancure et Bien aimé, teinturerie, 26, rue Richelieu.— Limiiii. M. Veil, 41, rue Godot-de-Mauroi. — juï /' Ie- mars. g*du
- Faillites
- Marcou (Louis) 156, cours Lafayette et Jacquet (Auguste), 57, cours Morand, apprê-teurs, 41, rue Tronchet, à Lyon, sous la raison
- Marcou et Jacquet. — Jug. du 19 févr.____s •
- M. Verney.
- Protat (Jules), teinturerie, à Thizy._jUg.
- du 13 mars. — S.: M. Denoyel.
- VENTE DE FONDS DE TE1NTUER
- A PARIS
- Vendeurs Acquéreurs Fonds cédés
- Muller.........Rouher..........95, fg. Saint-Antoine.
- Chauvel ... .. Léouard... . 22, r. Francs-Bourg.
- Mme Lainé... » 29, r. Fontaine.
- Vve Pairaut... Penat........... 91, fg. Poissonnière,
- Barraud........ Mme Luron. 8, r. Baudin.
- Turpin......... Mlle Gillet.. 1, r. Fénélon.
- Denard ....... » 9, r. Mandar
- Mlle Hermann. » 18, r. Franklin.
- VveCœuret... » Saint-Mandé.
- Fossemalle ... Ledaupbin... 151, bd. Montparnasse.
- Dumont......... » 24, bd. Filles-Calvaire.
- Mme Barbier. » 16, r. N.-D.-d.-Champs.
- Vvo Robert.. »> 34, bd. Barbier.
- Renard ...... Vve Ravet... Boulogne-Seine.
- Seebold........ Perreau frères. 12, bd. Malesberbes.
- MmeRuel.... » 107, r. Réunion.
- Mme Reynaud » 20, r. Paul-Bert.
- Vve Bernand. « 16, r. Bleue.
- Mlle Guillot.. Mlle Ducorbier 3, r. Joquelet.
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous droits réservés
- IMPRIMERIE C. COLIN, A CHARLEVILLE (ARDENNES
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- LA REVUE DE
- V Année, N° 4.
- ET DES COLOR ATIONS
- F. GOUILLON, Directeur,
- LA TEINT
- INDUSTRIELLES
- 3, Rue du Trésor, PAR'
- il 1894
- SOMMAIRE
- La surchage des soies. — Quelques observations sur le chlorage des laines. — Teinture des tissus de soie (suite). — Revue des progrès réalisés dans les industries tinctoriales (suite). —• Fabrication et emploi de l’acétine.
- Procédés divers : Impression-lainages ; Blanchiment au per-oxyde de sodium.
- Chronique industrielle. — Société industrielle de Mulhouse. — Lettres d’un teinturier-dégraisseur. — Chambre syndicale de la teinture et nettoyage. — Rémunération du travail dans les industries tinctoriales. — Brevets d’invention (catalogue). — Informations et Faits divers. —Renseignements commerciaux.
- LA SURCHARGE DES SOIES
- La controverse est vieille sur les inconvénients des soies chargées ; dès l’origine de cette pratique, des critiques, le plus souvent justes, se sont élevées contre un usage dont l’exagération constituait un abus trop réel.
- Mais c’est en l’excès qu’est le danger ; une charge modérée, rationnelle on pourrait dire, n’est même pas sans offrir quelques avantages en dehors de la question pure et simple du rendement en poids des soies; aussi n’est-ce pas à proprement parler la charge qu’il faut combattre, mais la surcharge.
- *
- * *
- A l’origine on chargeait dans des proportions discrètes ; le plus souvent on se bornait à compenser la perte de la cuite, soit un sur-poids après décreusage, de 25 0(0, on allait encore à 50 et même 75 0[0 ; mais peu à peu le taux s’est élevé, on est arrivé à 100 0[0, ce qui, à la rigueur, est encore acceptable pour quelques destinations, telles que trames pour failles, satins de Chine, armures, articles à passementerie,etc.
- Actuellement, enfin, les soies noires sont chargées à 150, 200, 300 et même 400 0[0; alors le brin n’est plus que le fragile support d’un tannate de fer à l’aspect terne, au toucher rude ; c’est pour ainsi dire un fil minéral cassant et friable, donnant des tissus qui se coupent au moindre usage, et qui ne justifient que trop les défiances du public à l’égard des soieries noires.
- Des soies ainsi chargées à l’exagération sont susceptibles de se désorganiser spontanément, et dans tous les cas, l’application d’une chaleur sèche un peu soutenue, telle que celle des machines d’apprêt, peut les réduire en poussière, qui n’est plus qu’un résidu de rouille.
- Si l’on ne dépasse pas le taux maximum de 100 0(0, la soie augmente de volnme en proportion de la quantité fixée des principes gallo-ferriques : au microscope, les brins apparaissent gonflés et tuméfiés, et cet accroissement de volume est sensihlement proportionnel à l’augmentation de poids, de sorte que les caractères extérieurs du fil se rapprochent de ceux d’une soie pure, car la souplesse et le brillant, sinon la ténacité, sont encore comparables à ceux d’une soie teinte en noir sans charge.
- Il résulte de cela qu’en chargeant une soie à 100 0[0, le fabricant arrive à doubler le volume de sa marchandise, et elle reste encore d’un bon uaage.
- Nous avons traversé des crises séricicoles ; nous avons vu des contagions destructives s’abattre sur le ver, dont la dernière, la pé-brine, avait réduit la production de telle sorte que, devant leur prix élevé, les soieries se délaissèrent graduellement; ce n’est qu’en ces dernières années qu’elles ont reconquis la faveur du public.
- La charge fut un moyen d’atténuer la pénurie de cette production et de conserver à l’industrie des soieries au moins une apparence de vie, qui a pu la maintenir debout jusqu’à sa résurrection complète.
- Dans les conditions ordinaires, elle offre aux consommateurs peu fortunés des étoffes de belle apparence, d’un prix abordable et d*un usage qui serait encore proportionnel à leur prix, si l’on n’était tombé dans la surcharge.
- Puis, dans les tissus à réseaux, les gazes et autres articles légers, le brin chargé (toujours sans excès) donne plus de soutien à l’étoffe ; son aspect général en est amélioré.
- * *
- Tout ce qui précède se rapporte aux soies noires, mais la charge est aussi appliquée aux couleurs ; d’abord, on utilisa les tannins, qui, ne pouvant plus être fixés par le fer, n'arrivaient à donner qu’un surpoids restreint, et tout en laissant aux soies un fond gris-bis qui ne les rendaient propres qu’aux teintures assez foncées. Les blancs et les teintes claires étaient chargées au sucre, ce qui était plutôt une falsification qu’une charge, puisque l’enduit ne contractait aucune combinaison avec la fibre ; de plus, le tissu fabriqué avec ces soies sucrées, se tachait à la moindre goutte d’eau.
- On eut ensuite recours à des tannins en partie décolorés, notamment un extrait de
- sumac ainsi modifié, grâce auquel on arrivait, pour des couleurs claires, à un accroissement de 25 à 30 0(0 de la soie cuite et de 30 à AO 0[0 sur les souples.
- Enfin, dans ces derniers temps, à l’aide d’extraits tanniques (de sumac ou de galle)j dont la décoloration a fait de nouveaux progrès, et par des fixations successives à la gélatine, on obtint, même pour teintes claires, des augmentations de poids pouvant atteindre 100 0(0 sur cuites et jusqu’à 150 sur souples.
- Toutes ces charges ayant les tannins pour base, surtout lorsque des oxydes métalliques ne viennent pas les minéraliser, ne paraissent pas avoir d’action trop fâcheuse pour lessoies; elles conservent leur brillant et leursouplesse, en même temps que leur ténacité n’en est pas visiblement altérée ; quelques fabricants leur trouvent même une apparence supérieure aux soies nues. Leur volume s’accroît comme dans les noirs modérés, et elles donnent, par conséquent, un rendement plus élevé en étoffes.
- Quand n’intervient pas l’oxyde métallique, comme celui de fer dans les noirs, et qu’alors le tannin est fixé par de la gélatine, la première application du tannin gélatiné se combine au brin soyeux qu’il gonfle comme avec les mordants de fer, mais les suivantes ne paraissent que formerun revêtement extérieur, une sorte de vernis dont la couche s’épaissit avec les nouvelles applications successives, de sorte que le brin n’est pas tuméfié et distendu dans des proportions qui équivalent à une désorganisation physique, et c’est ainsi que sa ténacité, sans être accrue en même temps que son volume, n’est tout au moins pas diminuée, et qu’à l’usage il se tient mieux que des charges en noir aux mêmes proportions.
- Il y a évidemment une limite, et si un tissu n’était constitué qne d’un mince filament soutenant un mastic gélatino-tannique, il est évident qu’il serait d’un usage bien précaire. La limite que, pratiquement, on ne peut guère dépasser, soit 80 à 100 0[O, semble ne pas offrir d’inconvénients.
- * ♦
- 11 n’en est pas de même des charges à l’étain, qui ont pris une importance considérable avec leur facilité relative d’application, avec la surcharge qu’elles ont permis de donner, avec la quasi-nullité de coloration qu’elles laissent à la fibre, et leur neutralité sur la plupart des teintures.
- L’emploi du bi-chlorure d’étain a paru ré-
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- soudre la question de la charge pour couleurs; on a même trouvé qu’il améliorait le brin naturel, lui donnant un toucher plus ferme, un craquant mieux soutenu, sans nuire à son brillant ; mais il est certain que sa souplesse et sa solidité en sont diminuées.
- Cette altération se produit par le fait seul que la soie se trouve incrustée et pénétrée d’un oxyde d’étain qui détruit nécessairement son élasticité ; puis, plus tard, il arrive que sous l’influence de la chaleur et de conditions atmosphériques encore mal connues, une nouvelle combinaison se produit : peut-être une oxydation transmise à la soie par effet catalytique, mais qui, quoi qu’il en soit, a pour résultat de la désorganiser complètement : la soie « fuse », suivant le terme adopté en pareil cas.
- Faut-il dire encore que si la charge à l’étain reste dans des proportions raisonnables, elle offre les avantages généraux des soies modérément chargées, et n’a pas les inconvénients des surchargées ?
- Ici, nous sommes d’une opinion différente : l’avantage allégué, celui du toucher, qui se confond avec le craquant, nous paraît contestable ou au moins peu appréciable, et c’est le seul, car contrairement aux charges tanniques, celles à l’étain n'augmentent pas le volume du brin, on n’y gagne rien dans le rendement en fabrication ; c’est une simple augmentation de poids sans utilité pratique, sans excuse plausible, et absolument contraire aux principes d’économie industrielle, puisqu’elle donne lieu à une main-d’œuvre coûteuse et à une dépense de produits chers, sans créer ni améliorer (au contraire) une marchandise.
- On peut en dire autant dea soies noires chargées outre mesure.
- * *
- Ce ne sont pas les teinturiers qui contrediront nos critiques ; les fabricants leur imposent la charge et la surcharge : personnellement ils n’y sont nullement intéressés ; c’est bien un travail rémunéré comme tous les autres, leur offrant ainsi quelques profits, mais il est long, encombrant, désagréable et, somme toute, peu productif; ils y renonceraient bien volontiers, ou du moins se borneraient à des chargeages modérés, ne demandant pas une suite interminable d’opérations, car il faut considérer qu’aux premiers passages en matières chargeantes, la soie en absorbe une quantité notable qui diminue à chaque nouvelle opéiation, de sorte que peu à peu celle qui s’ajoute à nouveau devient très faible, et qu’il faut multiplier les passages successifs pour arriver aux rendements élevés. Et tout ,cela pour gâter une belle marchandise !
- Aucun façonnier n’aime exécuter un travail de contre-sens, et ne s’y résout que sur commande formelle, parce que tous le font, parce que l’usage a prévalu dans tous les pays séri-cicoles, et que les soies chargées sont devenues articles de commerce courant.
- Mais il ne serait pas impossible, par une convention internationale, de limiter au raisonnable, au normal, le taux de la charge, et dans un congrès des fabricants de Lyon, Zurich, Milan, Créfeld et autres centres soyeux, limiter à 100 0(0, la proportion de charge, tant en noirs qu’en couleurs. L’exposition de Lyon serait l’occasion d’un semblable congrès.
- Nous ne demandons pas de loi : nous en avons déjà trop ; mais les tribunaux qui n’ont jamais pu établir une jurisprudence à propos des soies chargées, et qui cependant en reconnaissent les abus, jugeraient suivant les usages adoptés, comme ils le font souvent dans les questions commerciales.
- 11 ne faut rien attendre du discernement du consommateur ; il sera toujours séduit par le bon marché, et il n’est pas apte à juger -, s’il se défie d’une étoffe pour robes, i! ne songera pas à surveiller celle d’une doublure, d’un parapluie et d’autres menus objets, et la pratique de la surcharge subsistera ; elle dépréciera la grande industrie des soieries, qui en est déjà la première victime, ne serait-ce que par les sommes énormes qu’elle a jetées à l’eau, en pure perte, semant même le discrédit sur ses produits, en payant le travail très coûteux des charges à l’étain et des surcharges en général.
- Donc, ce qu’il faut désirer, dans l’intérêt de tous, c’est la suppression des charges à l’étain et la limite extrême du 100 0|0, pour les charges galliques, en noirs ou couleurs; avec un peu d’entente, on peut y parvenir.
- F. Gouillon
- —SSasp3----------
- QUELQUES OBSERVATIONS
- SUR LE
- CHLORAGE DE LA LAINE
- Par M. Achille Bulard, chimiste à Borowsk (Russie)
- Cette note, d’un si grand intérêt pratiqne, a été adressée par M. Bulard au Moniteur scientifique à propos de l’article de M. Grandmougin « Revue des progrès réalisés dans les industrias tinctoriales... » ; le paragraphe visé est reproduit dans ce numéro de la Revue de la Teinture ; nos lecteurs voudront bien s’y reporter, ce qui nous évite de le répéter ici ; l’espace nous oblige aussi à faire de légères coupures dans le travail très consciencieusement développé de l’auteur, mais qui n’en détruisent pas l’harmonie générale.
- Après avoir cité le passage où M. Grandmougin traite du chlorage des laines, M. Bulard ajoute :
- Par la façon dont parlent les auteurs qui ont traité du chlorage de la laine, et la facilité qu’ils paraissent reconnaître au « renforcement » des bains, après le passage d’une certaine quantité de tissu, on pourrait être amené à admettre quelque similitude de l’action du chlore sur la laine avec celle qu’il exerce sur le coton. Ce serait une erreur; ,l’action, est complètement différente.
- Tandis que l’action du chlore sur le „ , est successive, à phase lente et «J, et qu’il reste toujours du chlore danf ù"’ qui a servi, et par conséquent que le JIÎ 8,1 ment en est facile à établir ; avec la contraire, l’action est très rapide et U ainsi dire immédiate. En une ou deux tes au plus, tout le chlore du bain est abtüül par la laine en présence, et le reniorcemenl dans ces conditions, présente bien De7,.’ chances de régularité. Tantôt la laine L de trop de chlore, tantôt pas assez. evra
- Avant d’aller plus loin, et d’essayer de r des conclusions de cette assertion, il faut bord voir sur quelle preuve elle s’appuie \* en établir la solidité. Nous pensons y ^ arrivé par l’expérience suivante, facile à Jt péter. re*
- Un fragment de tissu de laine, du poids d 20 i rammes, sec, nous servira de matière 6 essai. Ce fragment provient d’une pièce d cachemire, ayant subi toutes les opérations préliminaires du blanchiment, passages en saS von, soude, lavage, soufrage, lavage, \èm
- passage en soude, lavage et séchage, et Pour
- faciliter l’imbibition, il a été de nouvea. mouillé et laissé humide.
- Dans un vase nous mettons ;
- 1 litre d’eau,
- 5 grammes d’acide sulfurique, et en agitant avec soin :
- 12 c. c. d”bypochlorite desou de (représentant 0 g. 6de chlorure de chaux sec de bonne qualité).
- Le bain est prêt pour l’opératioo.
- Nous constatons qu’un volume de ce bain décolore immédiatement un volume d’une solution, assez étendue, pour être bien visible d’acide sulfo-indigotique.
- Nous plaçons une montre à côté du vase et en y observant le temps, nous plongeons rapidement le fragment de laine dans le bain en facilitant avec la main son agitation au milieu du liquide.
- Au bout d’une minute, nous enlevons le tissu en l’exprimant, et nous le mettons de côté.
- Immédiatement, nous prenons un volume de ce bain, et nous y ajoutons un volume de la solution indigotique ci-dessus :1a liqueurne se décolore pas 1 11 n’y a plus de chlore, ou, ce qui revient au même, d’acide hypochloreux dans le bain.
- Peut-être pensera-t-on que cette action si rapide s’explique par ce fait que le tissu ayant été soufré préalablement, c’est l’acide sulfurique qui décompose si rapidement l’acide hypochloreux. Nous raconterons, plus loin, une opération singulière, qui tend à prouver que la laine s’empare du chlore, avant l’acide sulfureux ; mais, pour le moment, continuons notre expérience.
- Nous remettons dans le même bain une nouvelle quantité de 12 c. c. d’hypochlorite de
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- soude, sans y ajouter d’acide, vu que, dès le début, il y en avait un excès.
- Nous constatons, de nouveau, que ce bain décolore la solution indigotique.
- * Nous y replongeons, de nouveau, le même tissu, que nous enlevons après un nouveau stage d’une minute. De nouveau, le bain ne décolore plus la solution indigotique.
- Nous continuerons un grand nombre de fois ces alternances d’addition de 12 c. c. d’hypo-chlorite (et aussi, par la suite, d’un peu d’acide sulfurique, pour que le bain reste toujours acide), et de replongements du tissu pendant une minute et, chaque fois, nous constatons de nouveau, qu’après chaque enlèvement du tissu, le bain ne décolore plus la solution sulfo-irdigotique, par conséquent j que la laine s’est chaque fois, pendant ce court espace de temps, emparée de la quantité de chlore mise en présence.
- Remarquons aussi qu’après la troisième passe, le tissu prend, de plus en plus, une coloration jaunâtre, et présente un toucher plus dur.
- Pour pousser l’expérience à l'extrême, au lieu d’employer le volume d’hypochlorite de soude correspondant à la quantité de 30 grammes de chlorure de chaux sec pour un kilo de laine, comme nous l’avons fait ci-dessus, proportion qui rentre dans la moyenne industrielle, nous pouvons la réaliser sur un chiffre plus élevé.
- Ainsi, pour la même quantité de tissu, 20 grammes, nous prenons :
- I litre d’eau,
- 10 grammes acide sulfurique.
- 48 c. c. hypochlorite, représentant 2 g. 40 de ch orure de chaux, ce qui, au lieu de 3 0t0 du poids de la laine, en représente 12 0[0.
- Après une minute de stage du tissu, ce bain décolore encore sensiblement la solution indigotique, mais après deux minutes, il est sans action sur elle. La laine s’est donc ainsi rapidement emparée du chlore qui représente 12 pour cent de son poids de chlorure de chaux sec, proportion excessive, qui n’est jamais atteinte dans la pratique ordinaire, et que nous n’avons adoptée que pour rendre notre démonstration plus facile à comprendre.
- De cette expérience capitale se dégagent diverses conclusions dont nous allons résumer les plus saillantes.
- II n’est pas exact de dire qu’il faut éviter une action trop prolongée du chlore sur la laine, qui donne à celle-ci une coloration jaunâtre et un toucher mauvais.
- Par contre, l’attention la plus sérieuse doit être apportée aux quantités, en poids, relatives de laine et de chlore mises en présence.
- D’après nos études personnelles, nous croyons pouvoir dire que cette proportion peut varier de 2 à 5 pour cent du poids de la laine. C’est-à-dire que un kilogramme de laine peut recevoir le chlore correspondant à 20 ou 50
- grammes de chlorure de chaux sec, de bonne qualité. Pour notre usage, nous avons adopté 30 à 35 grammes par kilogramme de laine, et nous nous en trouvons très bien.
- La quantité de l’acide employé est plus secondaire. L’essentiel est qu’il y en ait un excès.
- Un point, tout aussi important que celui de la proportion en poids de la laine et du chlore, est celui mis en lumière par notre expérience, de la nécessité de rendre aussi simultané que possible le contact de toute la laine mise en traitement, avec la quantité de chlore qui lui est affectée.
- En pratique, industriellement, ce point est loin d’être atteint d’une façon complètement satisfaisante, et nos constructeurs de machines ont lieu d’y exercer leur sagacité.
- Avec la rapidité d’absorption du chlore par la laine, le passage du tissu humide, au large, peut être considéré comme préférable, mais à la condition d’avoir étudié très sérieusement les détails d’un « renforcement » qui maintienne régulières les proportions entre la laine et le chlore, ce qui est bien difficile.
- Quant au passage en boyau, on diminuerait ses inconvénients, en opérant comme on le fait quelquefois en teinture de laine, en jetant toute la pièce d’un coup dans le bain, et l’y immergeant avec soin, avant de mettre en mouvement le rouleau sur lequel elle est engagée.
- Si l’on fait entrer la pièce, par un œil, à la suite d’un guide, comme on le fait dans le savonnage continu, il est probable que la fin de la pièce trouvera bien peu de chlore à sa disposition, ou même n’en trouvera pas du tout, alors que te commencement en aura eu trop. En prélevant un fragment de chaque extrémité d’une pièce ainsi traitée, et y imprimant simultanément quelques couleurs très sensibles à l’action du chlore, comme des rouges azoïques, violets bleus acides, noirs naph-thols, etc., on constatera facilement, par la différence de leurs teintes, le plus ou moins d’intensité de ce phénomène.
- Un appareil comme la « Champagne », où le cadre concentrique à crochets, usité pour les cuves à indigo, qui permettrait d’immerger toute la pièce, d’un seul coup, au large, dans le bain de chlore, pourrait peut-être répondre au désideratum.
- Une difficulté serait de réaliser les éléments d’un tel cadre, de façon à ce qu’ils résistent à l’action prolongée du chlore et de l’acide, et ne donnent pas de marques métalliques aux points d’accrochage de la laine. Elle n’est pas insurmontable.
- Comme corollaire à ce qui précède, nous ajouterons que le choix du mode chimique, par lequel on peut mettre le chlore à la disposition de la laine, ne nous semble pas indifférent. C’est à l’expérience industrielle, secondée d’une observation attentive, de se prononcer sur ce choix.
- On peut employer, comme source de chlore, les hypochlorites de chaux ou de soude, et les décomposer par les acides sulfurique ou chlorhydrique.
- En fabrication, nous nous sommes trouvé très bien de l’emploi de l’hypochlorite de soude, décomposé par l’acide sulfurique.
- L’hypochlorite de soude est très facile à préparer par double décomposition. Sa dissolution est plus stable que celle de l’hypochlorite de chaux et se conserve très bien.
- Pour la commodité de son emploi, nous faisons celte dissolution, de manière à ce qu’après décantation et lavage, un litre renferme, en hypochlorite de soude, le produit de 50 grammes d’hypochlorite de chaux sec, de bonne qualité. Dans ces conditions, l’emploi proportionnel au poids de la laine mise en traitement est d s plus simples, à raison de 600 à 800 c. c. par chaque kilogramme de laine.
- La décomposition de cet hypochlorite de soude est opérée par l’acide sulfurique, car, quoique par l’emploi de l’acide chlorhydrique', on obtienne plus de chlore, cependant nous croyons avoir remarqué que les pièces, traitées par ce dernier acide, ont une tendance plus grande à jaunir.
- Malgré des essais multipliés, nous ne sommes jamais parvenu à obtenir, pa r l’emploi de chlorates, un effet analogue à celui réalisé sur la laine par le chlore des hypochlorites, soit comme traitement préalable, soit par addition dans les couleurs. Certains de ces essais nous font même supposer que les composés oxydés supérieurs du chlore exercent une action fâcheuse sur la laine.
- Pous terminer cette note, il nous reste à raconter une opération de chlorage bien singulière, et qui, comme nous le disions plus haut, tend à prouver que la laine s’empare du chlore en présence, et cela, avant l’acide sulfureux.
- Alors que nous nous occupions des recherches sur les conditions Ls plus favorables du chlorage de la laine, il nous tomba un jour en travail, par inadvertance, une pièce de laine qui, après le soufrage, avait été pendant deux jours exposée à l’étendage à l’air, mais n’avait subi aucun lavage.
- Cette pièce pesait 6 kil. 200. Voici le traitement qui lui fut appliqué :
- 1- Bain acide à 10 0|0. — 150 litres eau; 620 gr. acide sulfurique.
- Y promener la pièce pendant 15 minutes relever et égoutter.
- 2- Bain d’hypochlorite de soude (équivalent à 3 0[0 de chlorure de chaux sec).
- 150 litres eau; 1 1. 720 c. c. hypochlorite.
- Après 5 minutes, relever et ajouter : 2 1. hypochlorite.
- Après 5 minutes, relever de nouveau et laisser égoutter.
- Jusque-là, rien d’extraordinaire, et touts’o-
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- péra normalement. Après chaque relèvement de la marchandise, il fut constaté que le bain ne décolorait plus la solution indigotiqüe.
- 3'Rentrée dans le bain acide n- 1. Ici se manifesta un phénomène inattendu.
- A peine si la pièce, sortant du bain d’hy-pochlorite, eut été un peu promenée dans ce bain acide, qu’il se produisit un dégagement abondant d’acide sulfureux, très facilement perceptible à son odeur et à sa saveur spéciales. Les petites bulles se produisaient sur toute la pièce, à tous les croisements du tissage, en formant une mousse légère. Le fait était tellement apparent, qu’il ne permettait pas le moindre doute.
- Finalement, au bout de 15 minutes, la pièce fut enlevée, envoyée au travail et séchée. Au travail, elle se comporta parfaitement et donna d’excellents résultats.
- En réfléchissant sur ce singulier phénomène, on peut admettre l’explication suivante :
- Nous avons une pièce fortement chargée d’acide sulfureux : nous l’introduisons dans un bain d’acide sulfurique à 10 0|0; la pièce s’en charge en une certaine quantité, mais il ne peut rien se produire de particulier. Nous la plongeons ensuite dans un bain d’hypochlorite de soude fortement alcalin. Ce dernier est immédiatement décomposé. Son chlore est absorbé par la laine, la soude se porte sur l’acide sulfurique amené par la pièce, et aussi sur l’acide sulfureux contenu dans cette pièce, pour former avec lui un sulfite plus ou moins saturé.
- Nous replongeons cette pièce dans le bain d’acide sulfurique. Ce dernier, alors, agit sur le sulfite formé, s’empare de la base et met l’acide sulfureux en liberté.
- Si, par la pensée, nous supprimons ce bain d’acide sulfurique, qui n’a agi, à la fin de la réaction, que pour la rendre évidente, nous voyons qu’on peut dire que « quand de la a laine, chargée d’acide sulfureux, se trouve « en présence d’un hypochlorite alcalin, elle a s’empare du chlore de ce dernier, dont l’al-« cali se fixe sur l’acide sulfureux pour former « un sulfite. »
- En présence d’un excès d’acide qui ne permettrait pas la saturation de l’acide sulfureux, la chose ne se passerait probablement pas de même ; il est à supposer qu’alors, l’acide sulfureux disputerait à la laine la possession du chlore. Ce sera une chose à vérifier. En tout cas, par l’opération ci-dessus, il est prouvé que l’affinité du chlore pour la laine est tellement énergique, qu’il peut s’y fixer, même en présence de l’acide sulfureux, et que cette combinaison, de nature encore inconnue, peut exister au contact de l’acide sulfureux à l’état naissant, sans être influencée.
- Ces faits nous ont semblé tellement surprenants, ils sont tellement en désaccord avec les idées généralement admises, qu’on nous pardonnera de nous y être arrêté si longtemps. Puisse leur connaissance stimuler l’attention
- de quelques chercheurs patients, et que, bientôt, on arrive à soulever le voile qui recouvre encore cette curieuse opération qui s’appelle le chlorage de la laine.
- (Monit. scientifique).
- TEINTURE DES TISSUS DE SOIE
- — SUITE —
- Le noir de naphtylamine fournit davantage et est plus brillant, mais il est aussi plus cher.
- Ces deux noirs ont des reflets bleus ou violacés que l’on corrige par addition d’une très petite quantité de jaune d’or ou de vert naphtol.
- La marque de noir naphtol 12 B a, au contraire, un très beau reflet verdâtre; un mélange de 2 parties de naphtol B (ordinaire), et de 1 partie de naphtol 12 B, donne un beau noir sans addition de jaune ni de vert, mais le 12 B, qui d’ailleurs rend davantage que le B, est d’un prix plus élevé, même proportionnellement.
- La charge par engallage se fait ainsi :
- Après avoir soigneusement dégraissé les grenadines sur un bain tiède de cristaux de soude, les avoir rincées, on les teint directement en noir naphtol ou autre , combiné comme il vient d’être dit. Si on terminait ainsi le noir, l’on rendrait déjà h à 6 OjO au-dessus du poids mis en teinture.
- Pour donner un poids de 20 à 30 0[0 au-dessus, on engalle les noirs finis, comme une couleur, sur un bain à froid à 6° Baumé de galle de Chine ou de sumac. On obtient ainsi des noirs engallés très jolis, moyennement chargés et se comportant très bien chsz l’apprête ur.
- Il est indispensable de teindre avant l’en-gallage ; la soie se teindrait mal sur engallage préalable.
- Charge à Vétain. — Les grenadines pour couleurs se chargent suivant les moyens qui viennent d’être indiqués pour les charges moyennes, c’est-à-dire à l’étain ou à la galle. Ce sont, en effet, des teintures de même nature, puisqu’on les obtient, dans tous les cas, par des couleurs d’aniline.
- Nous ajouterons que la charge au bichlo-rure d’étain peut être poussée plus loin : ainsi quatre passages en étain et autant, bien entendu, en carbonate de soude, donnent une charge d’environ 50 O[0; avec une quinzaine de passages, on arrive de 90 à 100 0[ 0 ; mais dans ces charges très élevées, celles dépassant 50 0;0, les résultats sont mauvais : les soies deviennent pesantes, il est vrai, mais ne se garnissent pas en proportion, de sorte que tout en pesant davantage, elles ne fournissent pas un volume ou une surface plus considérable de tissus.
- —---------puiassiutn.
- Le bain est à 30» Baumé; il doit étr. ployé froid et à l'abri d'une lumière trop,,/® Les soies y sont 'rainées une heure dan, ’ conditions ; puis on les metà égoutter C" lieu demi-obscur; on essore pour rec "n,W
- le piok-salt non fixé, et enfin rincées bien! fond. ca £
- Un sous-sel de bi-oxyde d’étain s’est fiî(s ' la fibre, tandis qu’un sel très acide s’e 3 dans les eaux de lavage. Va
- La fixation définitive de l’oxyde d’étai lieu par un passage à tiède dans une dUs 3 lution de carbonate de soude faite dans ]°" proportions de 3 à 5 kil. de cristaux par bec* tolitre d’eau.
- On rince.
- Ce premier traitement a rendu 20 0i0 et mène 24 à 25 0|0, car la perte du traitement à la soude a été aussi compensée; un second ajoutera H à 15 0[0 ; un troisième 9 à 10 OiO • un quatrième 6 à 7 0t0, et ainsi de suite en proportions rapidement décroissantes.
- Le bain de pink-salt sert aux nouveaux p3s-sages en le ramenant à sa concentration de 30° B; celui de soude s’affaiblit peu et sert aussi pour une série de passages en le renforçant à peine.
- Depuis quelque temps on a substitué aux cristaux de soude le phosphate de soude employé dans les mêmes conditions et proportions, et son emploi paraît présenter quelques avantages compensant son prix plus élevé.
- Mélanges soie-coton
- La teinture de ces tissus s’est beaucoupsim-plifiée depuis l’apparition des couleurs dites azoïques ou diamine.
- Ces matières colorantes dérivées dfc la ben-zidine et de la toluidine, et dont 11 est fait actuellement une si grande consommation, possèdent la propriété de monter sur bain alcalin, et dans ces conditions, de tirer davantage sur le coton que sur la soie.
- On monte en général le bain de teinture avec du savon additionné de carbonate de soude et souvent de phosphate de soude, qui augmente l’affinité de la matière colorante pour la fibre.
- Les proportions peuvent être :
- Phosphate de soude...... 10 à 15 010
- Savon................... 5à 7 —
- Colorant (suivant ton)... 1/4 à 3 —
- Dans un pareil bain, chauffé à 60-80 degrés centigrades, un satin soie et coton se teindra du coup en rouge, si le bain est monté avec de la benzopurpurine, en bleu s’il l’est avec de l’azobleu ou de la benzoazurine, en jaune avec de la chrysamine.
- • Au sortir du bain de teinture, le coton sera plus foncé que la soie, ce qui est justement demandé dans ce genre, et il sera même pos*
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- sible de varier facilement la teinte de la nuance obtenue, car, par cette fixation de matière colorante, le coton sera pour ainsi dire mordancé, et sur un avivage à l’acide chlorhydrique on pourra appliquer, soit de la safranine, soit du brun Bismarck, etc., toutes matières colorantes qui tireront et sur soie et sur coton.
- Ces matières colorantes n’ont qu’un inconvénient : elles ne résistent pas à l’action des acides forts, chlorhydrique, sulfurique, etc., qui, sans les détruire, en font varier considérablement la nuance. Il est donc absolument nécessaire de mettre sécher le tissu soit après un bon lavage, soit mieux après un avivage à l’acide acétique. Unautre inconvénient est leur faible résistance au flambage. Sous l’influence d’une température un peu élevée, les nuances se modifient légèrement; il est vrai que, par le refroidissement complet, les teintes primitives réapparaissent presque toujours si la température cù a été porté le tissu n’est pas trop élevée.
- La méthode de diazotage et de développement sur les fibres sera aussi utilisée dans la teinture de ces mélanges, et fournira des teintes d'une grande solidité. Jusqu’à présent, toutefois, on ne peut guère obtenir par cette méthode que des teintes foncées, et les effets du diazotage ne sont pas toujours semblables sur les deux textiles.
- Les couleurs azoïques elles-mêmes ne sont pas, en général, d’une grande fraîcheur, et pour des teintes brillantes, il faut dans certains cas avoir recours aux colorants basiques ou acides.
- Dans ce cas, on teint d’abord la soie en bain acide, puis on mordancé le coton en tannin, et on passe la pièce dans un bain froid acidulé à l’acide acétique on chlorhydrique.
- Alors on couvre le coton à l’aide de la fuchsine, de la safranine, des violets de Paris, des verts brillants, etc...., ou avec les bois de teinture, les extrait? d’orseille ou autres colorants naturels.
- Mais autant qu’il est possible de les employer, ce sont les couleurs azoïques qu’il faut préférer pour la teinture des tissus ou mélanges soie et coton.
- REVUE DES PROGRÈS RÉALISÉS
- DANS LES
- INDUSTRIES TINCTORIALES
- pendant ces dernières années
- Par M. E. Grandhougin (Suite) (1)
- B. — Laine et soie
- L’impression de la laine se pratique depuis bien longtemps, mais il n’y a qu’une dizaine
- (1) Voir Revue de la Teinture, numéros de janvier et de février, p. 2 et 20.
- d’années que l’impression de la laine au rouleau en grandes quantités a pris un essor considérable. Comme pour le coton, on imprime de nombreuses variétés de tissus : mousselines de laine, flanelles, bayadères (mousseline de laine avec bandes de soie tussah ou de chape), etc.
- Evidemment, cela tient à l’essor que l’industrie a pris dans la dernière moitié de ce siècle, au bas prix auquel la laine peut maintenant être achetée, — mais peut-être aussi à la richesse des coloris que l’on peut réaliser sur laine. La laine, comme fibre animale, a pour les colorants des affinités plus grandes que le coton ; inutile de les fixer par l’intermédiaire de mordants ; la laine imprimée est vraiment teinte de part en part et non seulement colorée d’up côté par application d’une plaque insoluble comme le coton.
- Par le fait même, les couleurs pour laine sont, en principe, très simples; néanmoins, l’impression de cette fibre offre bien souvent des désagréments et des déboires.
- Nous aurons l’occasion d’en reparler par la suite.
- Mais procédons avec ordre.
- Blanchiment
- Nous en avons déjà parlé.
- Déjà ici, nous voyons une différence essentielle entre la laine et le coton. Tandis que le coton, même très impur, peut, en somme, facilement être blanchi, le blanc à obtenir sur laine dépend plutôt de la matière première employée ; des taches qui s’y trouveraient ne seraient pas enlevées. Les opérations dû blanchiment servent plutôt au dégraissage, et à réduire la matière colorante naturelle qu’à l’enlever. La meilleure preuve en est qu’une rétrogradation a lieu au vaporisage, provoquant le jaunissage de la laine.
- L’achat des tissus est donc d’une importance considérable pour l’article mousseline laine.
- Les flanelles sont fouionnées avec le blanchiment.
- Préparation pour l'impression
- Autrefois, la laine était simplement stanna-tée avant l’impression, par un passage en stan-nate de soude, puis en acide.
- Mais, depuis que l’on emploie sur laine les colorants artificiels, cette préparation s’est montrée insuffisante, et, pour arriver à des nuances plus corsées, spécialement pour les fonds foncés (bleus, noirs, etc.), on a dû avoir recours au chlorage de la laine.
- C’est une opération déjà assez ancienne, qui se pratique maintenant dans toutes les impressions.
- Certaines fabriques emploient pour cela de l’hypochlorite de soude, d’autres, du chlorure de chaux ; le résultat est le même, que l’on emploie l’un ou l’autre produit.
- Ce qu’il faut éviter, c’est une action trop
- prolongée du chlore sur la laine, qui donne à celle-ci un mauvais toucher dur.
- Le chlorage de la laine peut s’effectuer, soit en boyaux, soit au large.
- Le chlorage en boyaux se fait dans une cuve à teindre ordinaire, mais bien close, contenant environ 250 litres de liquide.
- Pour une pièce de cent mètres, on prendra : tx litres hypochlorite de chaux à 12° B. ;
- 250 grammes acide chlorhydrique à 20°B.;
- 1 seau d’eau.
- On fait tourner pendant une heure, puis on lave bien.
- Quant au chlorage au large on dispose séparément l’acide et le chlorure de chaux ; les pièces à chlorer passent d’abord dans le chlorure de chaux, puis dans l’acide, enf n dans de l’eau. On renforce les deux solutions après passage d’un certain nombre de pièces, puis on termine comme pour le chlorage en boyaux.
- Les proportions indiquées ne doivent servir que comme orientation générale -, le chlorage de la la laine dépend de l’article à faire ; on chlorera moins fortement pour les fonds blancs que pour des fonds foncés, etc. Le stannage se pratique encore maintenant pour certains articles ; pour d’autres, enfin, la laine est même chlorée et stannatée.
- Quelle est l’action du chlore sur la laine ? Cette question reste encore à élucider. Evidemment, le chlore neutralise en première ligne, partiellement au moins, l’acide sulfureux que la laine retient toujours du blanchiment ; mais il a, sans nul doute, encore une autre action probablement double; il agit non seulement au point de vue chimique, mais aussi il modifie physiquement la fibre, la rendant plus apte à absorber les couleurs et permettant ain>i à celles-ci de mieux pénétrer les fibres.
- Ce n’est que par une action trop prolongée ou trop lorle du chlore, qu’une altération de la fibre a lieu.
- L’action du chlore vazeux et liquide sur la laine a été étudiée à un point de vue plutôt théorique par E. Knecht et E. Milnes.
- J. Mulle-us a étudié les moyens d’éviter le chlorage de la laine pour l’impression, sans arriver à des résultats bien nouveaux ; le chlorate de soude qu’il propose comme addition aux couleurs pour laine non chlorée était employé bien avant sa publication et s’emploie couramment dans certaines couleurs foncées : noirs, bleus, etc.
- D’après une note de M. C. Schœn, le brome agit comme le chlore pour la préparation de la laine, ainsi que l’avaient déjà trouvé MM. Knecht et Milnes, l’iode a une action moins prononcée.
- Impression
- Celle-ci s’effectue à la machine à imprimer ou à la planche, comme pour le calicot ; inutile d’entrer dans de plus longs détails à ce sujet.
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- Couleur!.
- Nous avons déjà indiqué que la plupart des couleurs sont d’une simplicité élémentaire, on imprime simplement la solution épaissie du colorant avec un acide organique : acides acétique, oxalique ou tartrique ; ce dernier est de beaucoup préférable. Ces acides agissent au vaporisage comme fixateur; ils mettent dans le cas d’un colorant acide i 1 orangé 11, par exemple, l’acide du colorant en liberté, et lors du vaporisage une teinture a lieu tout comme elle s’effectuerait dans un milieu aqueux.
- Dans certaines publications, on trouve indiqué l’acide sulfurique comme agent fixateur ; celui-ci est des plus mauvais, non-seulement pour la laine, mais aussi pour les dou-bliers en coton, qui sont bien déjà affaiblis par le vaporisage continuel (1).
- Comme épaississants, on emploie : la gomme du Sénégal, la gomme Labiche, la gomme adragante, des épaississants à l’adragante et à l’amidon grillé, l’amidon, etc.
- Les colorants naturels ne servent plus beaucoup.
- Le noir au campêche a presque partout été remplacé par le noir naphtol et le noir brillant qui, à raison d’environ 100 grammes par litre, et nuancés à volonté par des colorants d’aniline, donnent un beau noir. Malheureusement, tous ces colorants sont encore insuffisamment solubles, et donnent encore souvent lieu à des inconvénients.
- La cochenille trouve encore un certain emploi ; partiellement, elle a été remplacée par le substitut de cochenille, de la société pour l’industrie chimique de Bâle, qui est très solide à la lumière ainsi qu’au savon, et qui s’imprime très bien.
- Les fonds bleu foncé se font avec des indu-lines, bleu solide de Hœchst, bleus R et S de la B. A. S. F., bleu en pâte de Geigy, etc.
- Pour la plupart des autres nuances, peuvent servir : l’orangé 11, les différents composés azoïques : orangés, ponceaux, jaunes, bruns, etc., le bleu cyanine et le bleu patenté, la rhodamine, la nigrosine, le gris méthylène, les violets et ver s d’aniline, la tar-trazine, les chromotropes, la plupart des colorants d’aniline, le gris Coupier, le jaune quinoléïne, le violet solide, l’orange Mikado etc., etc.
- En les employant soit purs soit en mélanges, on arrive à réaliser avec ces colorants tous les effets désirables -, seulement, il faut bien assortir ces colorants pour qu’il n’y ait pas de précipitations, etc.
- Le carmin d’indigo, quoique très faux teint, continue à être employé, aucun colorant d a-niline n’ayant encore pu le remplacer complètement.
- (1) Voir A. Scheurer : Etude sur Vaffaiblissement des tissus par le vaporisage. — Revue de la Teinture, 1893, p. 14. i.
- Le violet Perkin, solubilisé par l’acétine (1) est un excellent colorant pour la laine.
- On imprime aussi sur tissu teint; c’est ainsi que l’on réalise le noir sur rouge, sur crème, etc.
- Le bleu sur rouge, analogue à l’article coton, a été réalisé en même temps par M. Koechlin et M. Ed. Kopp. On imprime sur laine teinte en rouge azoïque, une couleur composée de violet solide et d’indophénol réduit par l’oxyde d’étain et le carbonate de soude et additionnée de poudre de zinc. Le développement se fait par la vapeur.
- Le bleu sur rouge nous amène à parler de l’article réserve sur laine, article beaucoup travaillé, mais offrant encore bien des difficultés.
- Nous avons principalement deux réserves à signaler : celle au sel d’étain et celle à l’hy-drosulfite — bisulfite de soude et poudre de zinc ; — les deux ont leurs inconvénients ; la réserve au sel d'étain donne en général un mauvais blanc; elle s’emploiera donc plus avantageusement pour faire des enlevages colorés, bleu sur rouge, rouge sur noir, etc., etc., tandis que la seconde donne un bon blanc, mais un peu irrégulière dans ses résultats.
- Vaporisage
- La laine doit être humide pendant le vaporisage ; pour les fonds blancs, il est suffisant de la vaporiser avec des doubliers humectés; le vaporisage peut alors s’effectuer dans l’appareil continu de Mather et Platt. Pour les fonds foncés, les pièces séchées sortant du rouleau sont enroulées dans des doubliers humides, et y restent un certain temps déterminé par l’expérience, puis enroulées en sac et vaporisées une heure généralement.
- Le vaporisage de la laine a pour suite le jaunissage du tissu, visible seulement en fonds blancs, naturellement ; il faut réduire cet inconvénient à son minimum par un chlorage bien entendu.
- Lors du vaporisage de la laine, il se dégage de l’acide sulfureux et d’autres produits sulfurés ; l’acide sulfureux fait virer une série de colorants azoïques et donne ainsi lieu à une série d’accidents désagréables.
- C’est pour cette raison que l’on ajoute pour les fonds noirs ou bleus du chlorate de soude ou de potasse dans la couleur.
- Pour les fonds blancs, ce moyen n’est pas toujours certain par suite des grandes surfaces qui dégagent beaucoup d’acide sulfureux ; d’après M. Binder, on peut s’aider en ce cas, en vaporisant avec des doubliers préparés en chlorate de soude alcalinisé par l’ammoniaque ; l’acide sulfureux est alors détruit et aucun virage n’a lieu.
- Cette action décolorante de l’acide sulfureux
- (1) Ed. Kopp, Bull. Soc. Ind. Rouen, 1892, p. 153. (Note sur l’emploi du violet Perkin en impression sur laine, par M. S. Bruère).
- provient de la formation d’un produit d’art*-lion dans le genre des composés qui „ ment par action du bisulfite sur certaines m» tières colorantes. ma’
- Après le vaporisage, la laine est lavée eau courante, séchée et apprêtée. 80
- L’impression de la soie, qui se pratique jnr une assez grande échelj* celle de la laine; la plupart des couleurs pour laine peuvent servir sur soie; néanmoins l’impression de la soie offre aussi bien des dif’ ficultés ; ainsi, l’obtention de bons fonds uni» est très difficile.
- Les couleurs sur soie doivent être passablement épaisses pour ne pas trop traverser
- Pour le vaporisage, la soie n’est pas humectée.
- La soie s’imprime aussi à la planche et à la machine Samuel.
- A l’aide de la réserve au sel d’étain, on peut réaliser des enlevages blancs ou colorés sur tissus teints, changeants et autres.
- V. — TEINTURE
- A. — Coton
- Quoique notre intention primitive ait été de ne parler de la teinture des différentes fibres qu’autant qu’elle a rapport à l’impression nous nous voyons cependant obligés, pour bien des raisons, spécialement pour ne pas passer sous silence bien des procédés intéressants et peut-être d’un certain avenir dans la teinture en pièces, de revenir sur notre première idée.
- Nous n’entendons pas être complet sur ces différents chapitres ; nous essayerons seulement d’esquisser, en nous aidant des différentes publications, l’état actuel de la question.
- En dehors de la teinture en pièces et en écheveaux, on travaille depuis quelques années aussi, pour arriver à teindre le coton dans des étau de filature moins avancés, comme coton brut, comme ruban de cardes, enfin en cannettes. Chaque mode opératoire a sa raison d’être -, c’est ainsi que la teinture en cannettes économise les opérations du dévidage en écheveaux et du renvidage après teinture, pour pouvoir servir au tissage, etc.
- Evidemment, il y a eu bien des difficultés à vaincre, avant d’arriver à des résultats pratiques ; néanmoins, quoique actuellement celles-ci ne soient pas encore aplanies complètement, on peut cependant envisager l’avenir avec confiance, le succès est certain.
- Pour ces procédés de teinture, les appareils mécaniques jouent un grand rôle, l’art de l’ingénieur vient puissamment seconder le teinturier.
- La teinture du coton à l’état brut s’effectue pour différents buts.
- A. Rusterholz a donné la description de l’appareil de Jagenburg, qui peut servir à cet usage.
- Pour la teinture du coton en rubans de car-
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- des ou en bobines de bancs à broches, r>es appareils dans le genre de celui d’Cbermayer rendent de très bons services. Dans l’appareil d’Obermayer, les bobines de bancs à broches sont embrochées sur un tube creux perforé de trous. Le liquide tinctorial mû par une pompe centrifuge passe dans l’axe, traverse la bobine de part en part, et retombe dans un réservoir, d’où il est repris par la pompe qui provoque ainsi une circulation continue nécessaire pour la teinture uniforme.
- Pour la teinture en cannettes, en principe, il faut faire le vide dans l’appareil dans lequel s’effectue la teinture, pour bien expulser l’air des pores des fibres et permettre au liquide tinctorial — qui évidemment doit être à l’état de dissolution parfaite pour ne pas occasionner de taches — de bien pénétrer toutes les parties des fibres et donner une teinture égale.
- Bien des appareils ont été construits et brevetés dans ce but -, nous ne pouvons entrer dans plus de détails à ce sujet. Pour nos lecteurs qui s’y intéresseraient, nous les renverrons aux nombreuses publications de ces dernières années, qui montrent bien l’intérêt qu’on attache à la question.
- 11 y a bien des nuances que l’on réussit parfaitement.
- Ce sont évidemment des colorants directs qui servent en première ligne ; leur application est facile -, ils ont beaucoup contribué à donner un grand essor à cette nouvelle industrie.
- La teinture en écheveauxa à enregistrer un certain nombre de nouvelles machines et de perfectionnements aux anciennes.
- Même remarque pour la teioture en pièces.
- La teinture en pièces ne fournit évidemment qu’une seule Duance.
- Pour teindre en pièces en plusieurs couleurs H. Lange prépare les fibres avant tissage en réserve sous noir d’aniline par exemple, puis il les tisse avec des fibres non préparées, et teint ensuite son tissu en noir d’aniline ; les fibres préparées resteront blanches, et il réalisera ainsi blanc et noir.
- Le procédé est susceptible de bien d’autres applications, et peut s’appliquer pour coton et pour laine.
- Colorants directs (1)
- Ceux-ci trouvent toujours une grande application, non-seulement pour la teinture des pièces en uni, mais aussi pour la teinture du coton sous les différentes formes que nous venons d’énumérer. En effet, rien de plus commode que ces colorants ; ils s’appliquent facilement, égalisent bien en général, et se prêtent ensuite à la réalisation de nombreux
- (1) Pour les nouveaux colorants voir : Revue des matières colorantes nouvelles au point de vue de leurs applications à la teinture, par F. Reverdin, Mon. Scientif. 1893, p. 257, 608, et Revue de la Teinture, 1893, p. 63, 114, 126. 142.
- effets en impression ; par exemple : ils peuvent être rongés en blanc ou en couleur ; on peut imprimer par dessus du noir, ou d’autres couleurs foncées.
- Ils servent aussi avantageusement pour plaquer et pour foularder en uni.
- Leur plus grand désavantage est d’être en général très peu solides à la lumière. Quelques-uns font exception : la chrysamine, la chrysophénine, le jaune chloramine, les ben-zoazurines, etc.
- La solidité à la lumière peut être augmentée par un passage en sulfate de cuivre, ainsi que nous le verrons par la suite ; seulement, celui-ci modifie assez souvent la nuance primitive au point de ne pouvoir être employé. Les benzoazurines G et 3 G deviennent aussi très solides.
- Beaucoup de colorants directs sont solides au lavage ; pour d’autres, la solidité peut être augmentée par la diazotation du colorant fixé par teinture sur la fibre et copulation ultérieure avec un phénol ou une amine. Non-seulement la solÉîté^ au lavage se trouve en général augmeh4(Ëterïais ce mode opératoire permet d’obtenirmhe série d’autres nuances plus foncées et plus corsées.
- Quant à la solidité à la lumière, elle n’en devient guère meilleure.
- Ce principe de diazoter un colorant sur la fibre et de passer ensuite dans un bain développeur a été évidemment copié sur la primu-line, ou a reçu son impulsion par suite de la préparation sur fibre des azoïques directs. Mis en vogue par les Farbwerke Bayer et par Cas-sella et C°, il s’est montré très fructueux et commence à trouver de larges applications dans la teinture enfilés.
- Toute une série de colorants peuvent être développés de cette façon; les noirs, les bleus, les bleus noirs diamine,la diazochromine (que l’on teint sur mordant de chrome avant développement), etc.
- Pour développer, il faut distinguer si le développement doit être fait avec un phénol ou avec une base : dans le premier cas, il faut un bain développeur légèrement alcalin ; dans le second, un nain acide.
- Voici un tableau des développeurs trouvant un emploi pratique.
- Développeurs en solution alcaline :
- t-naphtol (le développeur A est du ù-naph-tol avec de la soude pulvérisé).
- a-naphtol.
- Résorcine (développeur F = résorcine -+-carbonate de soude).
- Phénol ;
- Acide b-naphtolsulfonique de Schaeffer.
- Dioxynaphtaline S (développeur D).
- Développeurs en solution acide :
- Ether amidé du
- OCH5 2\
- naphtol (C10H6 ^
- Amidodiphénylamine (développeurs A D). Ethyl ù-naphtylamine.
- Métaphénylènediamine (développeur C ou E).
- Nous avons déjà fait remarquer que les colorants directs, par un passage ultérieur en sulfate de cuivre, deviennent plus solides à la lumière ; ceci s’applique non-seulement aux colorants directs, mais à une grande série d'autres couleurs ; seulement le procédé est limité à quelques cas, parce que très souvent il modifie trop profondément les nuances pour pouvoir être employé partout.
- Cette action protectrice des sels de cuivre brevetés d’abord concurremment à d’autres sels : sulfates de zinc ou de nickel, par exemple, par les Farbwerke Bayer, a fait l’objet d’une série d’étndesintéressantes.
- La lumière exerce sur bien des composés une action réductrice. — Signalons la réduction des sels d’argent, de l’acide chromique ou des chromâtes, de l’acide métatungstique et de ses sels, etc.
- Cette action de la lumière se fait déjà sentir sur les composés en poudre ; pour nous en convaincre, nous n’avons qu’à parcourir une collection de produits organiques, nous verrons qu’un grand nombre de substances ont beaucoup foncé par l’effet de la lumière ; à plus forte raison se fera-t-elle sentir sur le tissu teint où les colorants se trouvent à l’état de division extrême sur une épaisseur très faible et une très grande surface d’action. L’action de la lumière peut être contrebalancée par une substance oxydante ; c’est ce rôle que joue le sulfate de cuivre. On trouvera parmi les colorants solides bien des couleurs fixées par oxydation : noir d’aniline, benzoa-zurines cuivrés, etc., quoi qu’il en ex:ste aussi d’autres. Si nous fixons un colorant à l aide d’un oxyde réducteur, sa solidité à la lumière en souffrira ; c’est ainsi que l’alizarine forme avec l’acétate stanneux sa laque la plus fugace.
- Pour la même raison, R. Mohlau prépare son tissu en oxyde d’étain (stannate de soude et acide) et trouve que les colorants ainsi fixés sont beaucoup plus solides à la lumière.
- L’oxyde de cuivre, même fixé mécaniquement, agit de même.
- N’oublions [.as de mentionner que les colorants directs peuvent servir comme mordants pour les couleurs basiques, et par le fait même, trouver dans cette direction de nombreuses applications.
- Parmi les colorants tirant directement sur coton, mais faisant partie d’une toute autre classe de matières colorantes que celles dont nous parlions tout-à-l’heure, nous avons aussi le cachou de Laval, chaudement recommandé par R. Lepetit (1).
- Azoïques directs
- Des colorants directs aux azoïques produits
- (1) Voir pour son application, Revue de la Teinture, 1890, p 97.
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- sur fibre, il n’y a qu’un pas. Déjà, pour les colorants directs, nous avons vu qu’on leur applique le procédé de diazotation et qu on les développe ensuite.
- Nous n'aurons pas à donner de grands détails sur ce sujet, suffisamment connu de nos lecteurs par les travaux de H. Koechlin et G. Galland. (Agenda du Chimiste, 1880).
- On continue à faire les bordeaux et grenats: a-naphtylamine-&-naphtol, a-naphtylamine benzidine-h-naphtol, les rouges &-naphtyla-mine-h-naphtol.
- Le rouge paranitraniline-b-naphtol a pris un grand essor, et a remplacé dans bien des fabriques déjà le rouge turc.
- 11 est d’une exécution facile et très bon marché. Pour obtenir un bon rouge, il est nécessaire de disposer d’une paranitraniline très pura : celle-ci se trouve dans le commerce, en pâte déjà additionnée de la quantité nécessaire de nitrite.
- La paranitralinine donne toujours un rouge un peu jaune; les Farbwerke Hoechkst avsient breveté une nouvelle base : l’orthonitropara-phénétidine, mais cette nouvelle base ne semble pas avoir un grand succès, probablement par suite de son prix élevé.
- Les azoïques directs de Fischesser et Po-korny à l’acide oxynaphtoïque ont eu le même sort, par suite de leur cherté et leur peu de solidité à la lumière.
- On a même préparé des matières colorantes par l’action de dérivés diazoïques sur des bois de teinture, ou on a, après teinture en bois de teinture, passé en bain diazoïque.
- TEINTURES SUR MORDANTS
- /. — Mordants métalliques
- C’est sur ceux-ci que l’on réalise le plus grand nombre d’effets.
- Les mordants de chrome sont encore comme par le passé à l’ordre du jour.
- Th. Stricker a étudié le fluorure de chrome pour la teinture du coton ; il trouve qu’il donne d’aussi bons résultats que l’acétate ; le mordant alcalin lui est cependant supérieur : il se ronge spécialement beaucoup mieux.
- Le bisulfite de chrome est actuellement le mordant de chrome le plus employé et le plus économique.
- On l’obtient, d’après E. Kur, par double décomposition entre l’alun de chrome et le bisulfite de calcium, peut-être aussi par l’action de l’acide sulfureux sur l’hydrate de chrome, ou aussi, d’après E. Kur, en ajoutant du bisulfite de soude concentré à une solution d’alun de chrome. C’est un liquide vert sentant l’acide sulfureux. Pour l’emploi, il suffît de le diluer au degré voulu, d’y foularder le coton, sécher, vaporiser 1 à 2’, dégommer en craie. Le mordant ainsi fixé se ronge bien et attire bien les couleurs.
- M. de Gallois a breveté des chromâtes de chrome obtenus, en dissolvant de l’hydrate de chrome dans de l’acide chromique. Fixation
- par vaporisage de 15’, passage en soude fl 0[0). L’oxyde se ronge.
- M. Saget prépare le tissu en bichromate de soude, puis passe en hydrosulfite de chaux.
- A. Scheurer prépare son mordant (qui peut aussi trouver emploi dans l’impression) par l’action de l’acide sulfureux sur le bichromate de potasse.
- E. Lindlnger recommande un chlorure de chrome basique obtenu par dissolution de la pâte d’hydrate de chrome dans l’acide chlorhydrique.
- Quant à la teinture, elle s’effectue d’après les procédés connus.
- L’essaïne, un brun bistre obtenu parM. Kendall par action de l’hydrosulfite de soude sur la nitrosorésorcine, et par M. Binder au moyen du bisulfite (brevet), ne semble pas avoir trouvé de bien grandes applications. Ii en est de même des nitrosonaphtols.
- Le bleu madras (Than-Mulhouse) a eu un certain succès ; enfin les nouveaux colorants d’alizarine, les bordeaux, les cyanines, etc., acquièrent une importance toujours croissante.
- Le bisulfite d’alumine, soit seul, soit uni au chrome, s’emploie d’une façon plus restreinte que le mordant de chrome.
- La teinture la plus importante sur mordant d’alumine est toujours le rouge turc.
- Nous avons déjà vu que le rouge paranitra-niline-â-naphtol commence à lui faire concurrence, sans cependant arriver à l’égaler, soit comme nuance, soit comme solidité à la lumière.
- Dans ces dernières années, on tend à arriver pour la teinture en rouge turc à solubiliser l’alizarine, soit, d’aurès Baldensperger, par dissolution dans l’ammoniaque, soit, d’après Schaeffer à Lowell, par dissolution dans le borax. Ainsi, d’après le dernier procédé d’Erban et Specht, propriété des Farbwerke Hoechst, la teinture en rouge turc se fait par passage du tissu en solution alcaline d’alizarine, puis passage dans le mordant, et développement de la couleur par vaporisage.
- Le procédé Schaeffer — solubilisation par le borax — est du reste applicable, et s’applique déjà à une série d’autres colorants, les alizari-bordeaux, par exemple.
- Pour l’alizarine, il s’emploie surtout en Russie depuis deux ans, où, par suite des frais de transport, on est obligé de faire venir cette matière colorante en poudre.
- Quant à l’huile pour rouge turc, nous l’avons traitée sous le chapitre : Impression, nous n’avons rien à y ajouter.
- Remarquons encore que le procédé de solubilisation de l’alizarine peut aussi avoir de l’intérêt pour les roses, de même que pour l’article rongé; ainsi, dans le procédé Erban et Specht, on imprimera une réserve sur la couleur non développée par le vaporisage.
- Pour les autres mordants, il n’y a guère de nouveau à signaler.
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- pas trouver un bien grand emploi Kal-e et C* ont breveté la fixation de m dants métalliques par les antimoniate? tungstates. ies et
- L’urane comme mordant a fait l’ohipi étude d’Odernheimer. Ulle
- (d suivre)
- FABRICATION ET EMPLOI
- DE L’ACÉTINE
- (DISSOLVANT DES COULEURS BASIQUES) EXTRAIT
- d’une Note de MM. E. Kopp et E. Grandmouq,, présentée à la Société Industrielle de Mulhouse * ’
- Des différents dissolvants proposés pour ser. vir en impression :
- L’acide lactique (Schlieper),i
- Les acides méthyl- et éthyltartriques (Ch Brandt),
- L’acide lévulique,
- L’acétine, et c.,
- cette dernière seule a acquis de l’importance. Gomme elle n’a fait le sujet que de peu de publications, nous avons cru intéressant de réunir ici quelques documents sur sa fabrication, son analyse et ses emplois.
- Fabrication de l’acétine
- On chauffe dans une chaudière émaillée, au moyen d’nn bain d’huile :
- 60 parties de glycérine avec 82 parties d’acide acétique glacial pendant 12 à 15 heures à 120° G., puis on élève lentement la température jnsqu’à 160° G. pour chasser l’excès d’acide acétique.
- Toute l’opération dure environ % heures ; celle-ci terminée, on soutire l’acétine formée à l’aide d’un siphon.
- Le rendement est de 93 parties d’acétine concentrée.
- L’acétine est un liquide dense, sentant plus ou moins fortement l’acide acétique. Sa densité varie de 1,1608 à 1,1896. Sa coloration, qui peut varier du jaune clair au brun foncé, dépend beaucoup de la glycérine employée à sa fabrication (1).
- Emplois de l’acétine
- L’acétine, comme dissolvant, est spécialement indiquée pour les colorants basiques.
- C’est ainsi qu’elle sert à la solubilisation des indulines.
- On peut alors employer la formule suivante :
- 10 kgr. Induline en poudre.
- AO » Acétine.
- On chauffe à l’ébullition dans une chau-
- (l) Les auteurs indiquent ici leur procédé d analyse du produi t, qu’on trouvera dans le mémoire original. Bulletin de la Société Industrielle, 1894, p. 112.
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- dière, pendant deux heures, on laisse refroidir et on passe ensuite au tamis de soie.
- Le violet Perkin est aussi très bien dissous par l’acétine.
- Voici la proportion indiquée :
- 1/4 1. Violet Perkin.
- 1/2 I. Acide acétique.
- 1/2 1. Acétine.
- Dissoudre à chaud, refroidir, puis passer au tamis de soie.
- En dehors de ces deux applications, l’acé-tine a dû en trouver encore bien d’autres du même genre qui n’ont pas été publiées.
- PROCEDES DIVERS
- Impressions Lainages
- Cette année, les impressions sur mousseline de laine sont, en général, à motifs simples, dans le genre des types ci-dessous.
- On voit, comme toujours, des petits Pom-padour, des fleurettes détachées, mais cela est un genre courant, auqnel il n’a été apporté aucune originalité spéciale, restant articles de fonds, mais non de nouveauté.
- Parmi les sujets les plus répandus en ce moment, nous voyons des points et picotages assez serrés -, souvent on crée des effets d’ensemble par des points et pois de grosseurs croissantes et décroissantes qui, par leur disposition, tracent des ondulés, des vermicelles, des losanges, desovales, etc. On utilise beaucoup en ce moment ce genre d’effet.
- vr'-r:****'
- Le sujet ci-contre, sur voile de laine, est une combinaison de ce genre : l’échantillon est trop petit pour juger de l’ensemble; sur une plus grande surface, on voit les plus grosses lentilles former des ovales alternés, se fondant dans le fonds par la décroissance de l’élément unique du dessin.
- Cette rayure, qui est ici en rhodamine, se fait aussi en autres teintes fraîches, et quoique n’ayant pas, comme motif d’impression,
- #§4#
- une originalité nouvelle, nous l’échantillonnons comme étant un succès de la saison.
- L’aspect général de l’article a son cachet de nouveauté en mousseline-laine.
- Le damier brisé, dont nous annoncions la vogue sur les cotonnades, a aussi conquis les lainages ; on le voit en toutes teintes et en différentes grandeurs. L’échantillon ci-joint le montre en petits motifs, se rapportant en cela au goût actuel pour les sujets réduits et serrés sur ce genre d’étoffe.
- Cela 'asi^décidément un dessin en grande faveur.
- Les bouillonnés et crêpS^aussi, le sont toujours autant, et nous avons dit déjà qu’on en fait des imitations en impression plate, et nous en avons montré un exemple, non très bien réussi.
- Celui ci-dessus, sur tissu de coton, cherche à reproduire un autre genre de bouillonné ; nous l’insérons comme indice des tendances vers ce genre d’effet ; ici il est assez bien réussi.
- Nous n’ayons pas encore vu. ce genre sur lainages.
- BLANCHIMENT
- PAR LE PEROXYDE DE SODIUM
- Nous avons publié plusieurs notes sur l’emploi du peroxyde de sodium dans le blanchiment (1); nous continuons à recueillir les documents sur ce sujet, et nous donnons, notamment, des procédés qui nous sont comuni-qués par les concessionnaires du produit ; la maison de Linden, et dont quelques-uns, nous dit-elle, sont extraits du Journal de Teinture ; ces procédés sont, en partie, la répétition de ce que nous avons déjà publié ; ils auront au moins, comme utilité, de résumer et condenser une partie de ces notes.
- Mais avant, nous reproduirons quelques indications de M. Emile Duhem, chimiste tein-
- (1) Revue de la Teinture, 1892, p. 114, 128, et 1893, p. 3. 43, 80, 85, 159.
- turier, sur les propriétés pratiques dudit agent de blanchiment :
- Le peroxyde de sodium
- E. deHean de List, près Hanovre, dit M. Duhem, préconise le peroxyde ou bioxyde de sodium pour le blanchiment de la laine, de la soie et des matières végétales.
- Le peroxyde de sodium renferme 20 0[0 d’oxygène actif. Le peroxyde de baryum n’en contient que 8 0|0 et l’eau oxygénée à 12 volumes 1,5 0(0. Le peroxyde de sodium est jaune, très avide d’eau. Il faut le conserver à l’abri de l’humidité. 11 est obtenu par l’électro-lyse et se vend 5 fr. le kilo ; le prix diminuera certainement par la suite.
- Trop alcalin, le peroxyde de sodium ne pourrait être employé directement pour le blanchiment de la laine. Cet oxyde en dissolution donne naissance à de l’eau oxygénée ; malheureusement il se forme dans le bain de la soude caustique qui, à une certaine température, pourrait attaquer fortement la laine.
- De Hean recommande alors l’emploi des chlorures et des sulfates de magnésie qui neutralisent la soude. On prend trois parties de sulfate de magnésie, exempt de chlore, pour une partie de peroxyde de sodium.
- 11 se forme par double décomposition du sulfate de soude neutre et du peroxyde de magnésie.
- On pourrait supprimer les sels de magnésie ajoutés au bioxyde de sodium, en le décomposant par un acide, mais en quantité suffisante pour que la soude soit complètement neutralisée.
- On peut prendre en acide une quantité égale ou mieux légèrement supérieure à la quantité de bioxyde employée.
- Si le bain est alcalin, c’est qu’il manque de l’acide ; s’il est acide, c est que la quantité de bioxyde est insuffisante.
- Pour contrôler la neutralisation, on peut essayer au tournesol, ou mieux avoir sur le bord du bac de blanchiment quelques éche-vettes de coton teint en « rouge congo » suffisamment sensible pour le contrôle industriel. Le coton deviendra bleu lorsque le bain sera acide.
- On peut employer, pour 100 kilos de laine:
- 10 à 12 kilos de bioxyde et 13 à 15 kilos d’acide sulfurique et mener 1 heure, 1 h. 1;2 à 50° c.
- De Haen préconise les sels de sodium pour le blanchiment des fibres végétales, mais vu le prix des matières employées, le blanchiment habituel du coton par le chlore n’est pas près d’être détrôné.
- L’invention et la vente de ces produits appartiennent à M. H. Y. Castner de c The Aluminium Company limited, 110, Cannon Street Londres » pour l’Angleterre. La maison Kœ-nigswarter et Ebell de Linden, près Hanovre, 1 est seule concessionnaire pour le Continent.
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- Voici les procédés communiqués par cette dernière maison :
- Blanchiment de la laine
- Manœuvrer la laine dégraissée dans un bain à 30°, renfermant 30 kg. de sulfate de magnésie crist. exempt de chlore pour 100 kg. de laine, enlever et rincer; ajouter au bain lentement (par petites quantités) 10 kg. de bioxyde de sodium ; entrer à nouveau la laine, et chauffer le bain à 60-70° C.
- On laisse une heure à cette température, on sort la marchandise que l’on passe dans de l’eau aiguisée d’acide sulfurique pour enlever la magnésie, on lave dans de l’eau pure et on sèche.
- Blanchiment de la soie et du tussah
- Pour 50 kilos : Débouillir la soie avec savon comme à l’ordinaire, rincer quelquefois pour enlever le savon entièrement. Préparer un bain de 1,250 litres eau et £5 kilos sulfate de magnésie crist. exempt de chlore, chauffer le bain à 35° C., entrer la marchandise, donner 3-4 lisses, enlever et rincer. Ajouter au bain lentement en 2-3 portions 15 kilos bioxyde de soude, remuer, chauffer le bain à 80-90° C.
- Entrer la soie et la manœuvrer à cette température une heure et demie à deux heures. Retirer, passer par un bain faiblement acide, rincer dans de l’eau pure et sécher.
- Blanchiment de la chappe
- Pour 100 kg. de fibre, on entre dans un bain contenant 2,500 litres d’eau et 36 kg. de sulfate de magnésie crist. exempt de chlore. On ajoute lentement, en plusieurs fois. 12 kg. de bioxyde de sodium.
- On monte en trois quarts d’heure à 95o, on va uneoudeux fois à l’ébullition, on sort après une heure et demie, passe au bain acide, lave, essore, sèche et passe en teinture.
- Blanchiment des mélanges soie, avec coton ou laine
- Pour 1,000 mètres de tissu de 0 m. 60 de arge, pesant 50 kg.: Manœuvrer la marchandise dans un bain de savon bouillant, enlever et rincer bien. Préparer un bain de 18 kg. sulfate de magnésie crist. exempt de chlore, entrer la marchandise, donner 3-4 lisses, retirer et rincer.
- Ajouter au bain lentement en 2-3 portions 6 kg. bioxyde de soude, remuer, entrer la marchandise, chauffer le bain à 95° C., et puis lentement à l’ébullition. Enlever, passer par un bain faiblement acide, rincer dans de l’eau pure et sécher.
- Blanchiment de la paille, de la filasse, du bois, etc.
- Le procédé de blanchiment ci-après détaillé qui, par son efficacité, sa rapidité, sa simplicité remplace tous les anciens moyens de blanchiment, est basé sur l’efficacité inconnue jusqu’à présent du peroxyde de sodium employé avec de l'acide oxalique.
- Le bain à blanchir s’obtient comme suit:
- Dans 100 litres d’eau froide aussi douce que possible, on dissout d’abord 1 k. 600 d’acide oxalique pur crist., puis sn verse lentement en remuant sans cesse 1 kg. de peroxyde de sodium. Ensuite, comme le bain est encore acide, c’est-à-dire qu’il rougit le papier de tournesol bleu, il faut y ajouter du silicate de soude liquide, de l’ammoniaque liquide ou du peroxyde de sodium jusqu’à ce qu’il devienne alcalin, bleuissant faiblement le papier de tournesol.
- Après avoir échaudé la paille comme d’habitude, dans une solution de savon, de soude ou de potasse, on la met dans le bain et on l’y laisse à une température de 30 à 40° centigrade jusqu’à ce qu’elle devienne suffisamment blanche. Puis elle est bien lavée dans de l’eau douce, et s’il restait un point jaune, on l’enlèvera en la faisant passer dans une faible solution d’un acide quelconque, par exemple d’acide tartrique ou bien en la faisant sécher en plein air.
- Ce bain peut servir plusieurs fois. On peut aussi, pour épargner une partie d’acide oxalique, la remplacer par de l’acide sulfurique ; dans ce cas, il faut employer, au lieu de 1 kg. d’acide oxalique, 800 gr. d’acide sulfurique à 66° B., de sorte qu’un bain se compose par exemple des matières suivantes : 800 gr. d’acide sulfurique à 66° B., 600 gr. d’acide oxalique et 1 kg. de peroxyde de sodium.
- Pour blanchir plus rapidement, on peut renforcer le bain en prenant par exemple les mêmes quantités pour 50 litres d’eau.
- (Nous terminerons ces communications par la méthode indiquée pour remplacer le sel de magnésie par l'acide sulfurique dans ces diverses formes).
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- venir épaisse, on voit se formerd blanches rappelant des cristaux. Parties
- Plombite de soude
- M. Bonnet communique un mode dP n • ration d’un plombite de soude d’un* ^ richesse, qui s’exécute par analogie plombite de chaux, dont la recette P J > quée dans l’analyse de Runge : lndi'
- On fait trois liqueurs : a) 200 grammes soude caustique dans 30o
- S) 50 gr. glucose visqueux du comm dans 50 eau-, commerce
- c) 200 gr. nitrate de plomb dans Atn tiède. eau
- Les liqueurs étant froides ou à 30.490 mélange a) et b), puis c) en agitant ;"r0 ’ ? provenant du nitrate se redissout. * Xyde
- Le volume total, ramené à un litre environ I3Sgr. PbO et 165 gr. alcali libre*" Pour les mordançages, on étend ce pi„°' bite de dix fois son volume d’eau. V On peut trouver du plombite ainsi préDar. dans les usines Malétra, au Petit-Queviliv P Rouen. h prés
- Orange basique
- MM. Cassella et C° envoient une note sur un nouvel orangé basique se fixant au tannin — L’examen en est confié à M Gamin* Schœn.
- Couleurs fixées au ferrocyanure de zinc Le comité vote l’impression d’une note de M. Ferd. Oswald sur la fixation des couleurs d’aniline, sur fond noir d'aniline, au moyen du ferrocyanure de zine. Le noir est un noir au prussiate ; la réserve contient, à côté du colorant, de l’acétate de magnésie et du sulfate de zinc. — M. Brandt a fait avec succès l’essai de cette fabrication. M. Cam. Schœn préconise l’emploi de l’acétate de chaux dans la réserve.
- SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE
- DE MULHOUSE
- Travaux du comité de chimie
- Séance du M avril 1894
- La séance est présidée par M. Auguste Scheurer.
- Le comité vote l’impression dans le prochain Bulletin d’une note de M. Ch. Lauth sur les dérivés de la série des oxazines el des eurho-dines.
- Solubilisation des gommes
- M. Horace Kœchlin demande l’insertion, à la suite de sa note sur la solubilisation des gommes par l’eau oxygénée, de quelques observations sur Yaction de H2 O2 sur la fécule : Quand on chauffe la fécule avec de l’eau oxygénée, elle paraît se dissoudre, mais le lendemain elle se prend en masse. Avant de de-
- Azoïques sous indigo vopeur
- MM. Scwartz et Bloch, à Guntramsdorf, ont demandé, le 28 mars 1894, l’ouverture d’un pli déposé le 26 juillet 1893 sous len° 736. 11 renferme un procédé très intéressant d’impression des colorants azoïques directs, réserves sous indigo vapeur (procédé Schlieper). Les auteurs préparent le tissu avec un mélange de b naphtolate de soude et de glucose, sur lesquels ils impriment divers sels diazoï-ques additionnés de soufre précipité. En troisième lieu ils impriment un soubassement avec de l’indigo et de la soude caustique. Dans la première opération se produit la copulation du diazo avec le naphtol, dans la seconde on obtient la fixation de l’indigo avec sa destruction par le soufre contenu dans la réserve dia-zoïque. — L’impression de cette note est votée.
- M. Jules Brandt annonce que la fabrique de Cosmanos exécute cet article depuis le mois de mai 1893. 11 confirme toutes les observations
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- présentées par MM. Schwartz et Bloch, et présentera une note succincte, dont il demandera l’insertion à la suite de leur travail.
- Crêpage de la laine
- M. Félix Binder lit une note sur le crépage de la laine, dont le comité accorde l’impression à la suite du mémoire présenté précédemment par M. Kopp.
- Encre à marquer
- M. Schaeffer, chargé d’examiner une encre à marquer les tissus écrus de M. H. Lehmann, chimiste à Ghemnitz, devant non seulement résister aux opérations du blanchiment, mais encore faire réserve sous toutes les couleurs foulardées ou imprimées, a trouvé que l’encre deM. Lehmann ne répond aucunement aux conditions énoncées dans le prix n° XL11, car elle ne résiste pas aux opérations du blanchiment et ne fait pas réserve sous couleurs teintes ou imprimées après blanchiment.
- M. Schaeffer propose de maintenir le prix n° XL11 dans notre programme des prix. — Adopté.
- Action de Vhydrosulfite sur l'indigo
- M. G. Schœn présente des échantillons teints en indigo et rongés en jaune. Le rongeant est obtenu en imprimant et vaporisant une couleur composée de poudre de zinc, bisulfite de soude, sel ammoniac et épaissie au léiogomme. D’après les réactions de la matière colorante jaune forcée, celle-ci paraît être la flavindine signalée par Laurent.
- Présentation d'un vice-président de la société industrielle
- Le conseil d’administration prie le comité de chimie de présenter un candidat pour la prochaine nomination d’un vice-président de la Société industrielle en remplacement de feu M. Gerges Sieinbach. — L’unanimité des suffrages se porte sur M. Alfred Engel.
- Séance du 9 mai 1894
- MM. Prochoroff et Oswald assistent à la séance à titre d’invités.
- Plombite de soude, applications
- Uune lettre de M. Bonnet revient sur le plombite de soude et sur le bioxyde de plomb P b O2.
- Il a obtenu en deux passages, au moyen du nouveau plombite de soude étendu de 19 volumes d’eau, une fixation de plomb suffisante pour permettre, après suroxydation au chlore, d’obtenir par teinture en sel d’aniline un noir assez intense.
- 1° Mordançage en plombite (1 litre =135 P b O) étendu à 20 vol.;
- 2° Entrer directement, sans laver, en chlorure de chaux à 2° ou 3° AB une demi-heure ;
- 3° Laver.
- Répéter une seconde fois toute la série des opérations.
- La fibre paraît peu attaquée.
- La laine supporte le plombite à la condition de ramener l’alcalinité au-dessous de 2 0/0.
- A propos du déplacement des oxydes par le plomb, l’auteur signale la possibilité de fixer le chrome, soit au moyen du proto-chlorure, soit par l’alun de chrome neutralisé et alcalinisé légèrement au moyen de la soude. Pour enlever le plomb, il suffit de passer les tissus dans un bain faible de soude additionné de glucose. Après cette opération, le tissu ne prend plus aucune coloration dans les sulfures alcalins.
- On peut arriver au but plus rapidement encore en procédant de la façon suivante, en un seul bain :
- Passer le tissu en plombite et puis, sans laver, en chlorure de chaux une demi-heure ; laver et passer en eau aiguisée d’acide nitrique. Ce dernier bain fait monter le bistre très haut.
- Dons d’échantillons
- M. Prochoroff expose à la séance des échantillons de velours de coton imprimés en dessins cachemire, genre lapis, et des échantillons d’imitations de ba»tkis, d’une fort belle exécution. Il en fait don à la Société industrielle, pour être partagés entre le musée technologique et l’école de chimie. — Les membres présents expriment leurs remerciments à M. Prochoroff.
- Programme des prix
- Le restant de la séance est consacré à la révision du programme des prix pour la section des arts chimiques. Pour éviter une séance extraordinaire du comité, il est décidé que les membres qui auraient à proposer l’introduction de prix nouveaux aux programme, en adresseront le texte à M. Albert Scheurer. Le comité charge MM. Scheurer, Nœlting et Binder d’examiner ces propositions de prix et s’en remet à eux pour les décisions à prendre à ce sujet.
- LETTRES
- D’UN
- TEINTURlER-DÉGrRAISSEUR
- Monsieur le directeur de la Revue de la Teinture,
- L’un de mes amis, et de vos abonnés vient de me charger de soumettre à notre chambre syndicale un litige existant entre le vendeur et l’acquéreur d’un fonds de teinturier-dégraisseur. Je me suis déjà entretenu de cette affaire avec M. notre président; il me reste à connaître maintenant l’opinion de nos collègues, ce que l’issue de la séance nousapprendra. La solution de ce différend sera certainement intéressante ! Après avoir consulté un mien avocat, assurément plus ferré sur ces questions de droit que votre serviteur, humble disciple de Saint-Maurice, il s’est trouvé que nos vues respectives étaient parfaitement d’accord.
- La profession de teinturier comporte diffé-
- rentes spécialités bien distinctes : teinture industrielle en flottes, en pièces, sur soie, sur coton, que rarement l’on rencontre exploitées à la fois dans un seul et même établissement. Teinture des feutres, des plumes, des fleurs artificielles, des peaux, du crin, laine d’effilochage, etc., voire même dubois, et toutes ces spécialités sont bien distinctes les unes des autres.
- La preuve la plus probante, ne laissant aucune prise à l’equivoque, est que nos différentes spécialités de teinture ont leurs chambres syndicales particulières, ce qui démontre que leurs intérêts et leurs aspirations sont bien distincts.
- C’est ainsi qu’il y a des chambres syndicales pour les branches suivantes :
- Teinture, apprêt et blanchiment pour la grande teinturerie en pièces.
- Teinturiers en soie, laine, coton et autres textiles en fils.
- Teinturiers en peaux.
- Teinturiers tn plumes.
- Teinturiers-dégraisseurs.
- Le teinturier-dégraisseur est un spécialiste entre tous, dont la nature du travail est nettement déterminée : teinture du chiffon, teinture du vieux, restauration, remise à neuf des tissus défraîchis, en un mot le teinlurier-dé-graisseur opère pout les particuliers.
- Un teinturier-dégraisseur venant à céder sa maison, s’interdit par là d’exploiter toute industrie similaire, à moins que par une clause spéciale de l’acte de cession, il ne se réserve la faculté de continuer l’exploitation de l’une ou l’autre des spécialités afférentes à l’industrie de la teinture et dégraissage partiellement indiquées plus haut.
- Le vendeur, en somme, cède ordinairement son droit au bail des lieux qu’il occupe, son matériel d’exploitation et sa clientèle ou achalandage, tel que le tout se poursuit et comporte au jour du contrat, rien de plus !
- Exceptionnellement, si le teinturier-dégraisseur vendeur fait le neuf, et que l’acte de vente ne fait aucune réserve en sa faveur au sujet de cette spécialité de son métier, l’acheteur, à mon humble avis, est parfaitement en droit de défendre à son vendeur toute tentative de faire le neuf, attendu que son contrat d’acquisition porte sur toutes les spécialités pratiquées dans le fonds vendu.
- Si un acquéreur entend interdire tout genre de teinture à son vendeur, il doit le spécifier dans l’acte de vente.
- Notre chambre syndicale est trop justement inspirée des intérêts de la corporation pour statuer dans un autre sens ; ne voyons-nous pas tous les jours des teinturiers-industriels se fajre teinturiers-dégraisseurs ,et vice versa, rien de plus naturel !
- Pour me résumer : si je cède ma maison, mon genre de commerce tel que je l’exploite, je n’en conserve pas moins le droit absolu d’utiliser mon intelligence dans une industrie au-
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- tre que celle que j’ai cédée et qui ne peut en rien causer un préjudice à mon acheteur !
- A Paris cependant, quelques cas discutables pourraient se rencontrer à propos du blanchissage et de l'apprêt des rideaux :
- Un teinturier-dégraisseur vendant son fonds peut-il s’établir blanchisseur de rideaux, housses, couvertures de laine ou coton? Je dirais oui, s’il s’agissait d’un établissement industriel créé pour satisfaire aux besoins des confrères, et non si l’acquéreur se trouvait en face d’un exploitant en détail visitant son ancienne clientèle; rien d’aussi logique.
- Et encore, à Paris, les cessions de fonds se font-elles avec des déterminations de distances conventionnelles que le vendeur est strictement tenu d’observer. A défaut de convention déterminée, cette distance est, je crois, d’après la règle adoptée, de 1,500 mètres.
- Notre chambre syndicale ferait donc œuvre sage en donnant dansl’affaire litigieuse qui lui est soumise en ce moment, son avis compétent, avec l’impartialité qu’elle a l’habitude d’apporter dans ses délibérations.
- V. Barbé.
- Teinturier à Paris, membre de la chambre syndicale.
- CHAMBRE SYNDICALE PARISIENNE
- DE LA
- TEINTURE ET DU NETTOYAGE
- Séance du 2 avril 1894
- , Présidence de M. Jolly, président
- M. Babillôn, secrétaire, trace le procès-verbal .
- Correspondance : Plusieurs lettres d’ouvriers et employés demandant des places sont inscrites au registre de placement.
- M. Cléchet-Quéter, teinturier à Arras, est admis à l’unanimité comme membre correspondant.
- M. Langlois, avocat, se met à la disposition de la Chambre syndicale en qualité d’avocat conseil à titre gracieux. — Accepté avec remerciements.
- Lettre du secrétaire de la Chambre syndicale ouvrière donnant les noms des quatre ouvriers délégués comme membres du Comité arbitral des patrons et ouvriers teinturiers .
- Lettre d’une dame, teinturière, ayant des difficultés avec une cliente, et demandant la marche à suivre pour une expertise.
- Le Secrétaire est chargé de lui répondre.
- En présence de certains faits récents, on ne peut qu’engager fermement tous les teinturiers, dans tous les cas, à réclamer l’arbitrage gratuit et désintéressé des Commissions d’expertises de la Chambre syndicale. Des for-
- mules imprimées demandant l’intervention amiable de ses experts sont à la disposition de tous chez M. le Président, à qui elles peuvent être demandées par lettres, avec timbre pour réponse.
- Apprêt à la glucose
- M. Censier, de Reims, à propos d’observations récentes sur les soies détériorées d’avance par l’apprêt dans le neuf, communique les résultats d’expériences faites par lui pour mettre ses confrères en garde contre l’emploi de la glucose dans les apprêts.
- « Dernièrement, dit-il, une maison de droguerie m’offrait un apprêt liquide, en me faisant voir qu’à Reims on en consommait de grandes quantités pour les étoffes légères; j’en ai essayé, et je n’ai pas tardé à reconnaître les inconvénients de la glucose. Toutes les pièces s’apprêtant au cylindre ou à la rame sécheuse à vapeur, se font très bien , de même chez nous les articles passés au feutre sans fin ; mais les corsages repassés et les articles attachés se trouvaient brûlés, lorsqu’il y avait du coton. »
- Le Comité, en remerciant M. Censier de ses observations, s’associe à son vœu que les questions techniques fassent souvent l’objet deo communications de nos confrères, donnant ainsi lieu à des discussions toujours intéressantes, et à des avertissements pratiques, dont tous peuvent faire leur profit.
- M. Deslandes, membre correspondant de San Sébastien, nous apprend que son usine a été complètement détruite par un incendie.
- M. Jolly communique la réponse qu’il a faite à notre malheureux confrère, et le Comité, en l’approuvant pleinement, envoie à M. Deslandes ses vifs encouragements et l’assurance de la sympathie générale dans cette cruelle épreuve.
- Circulaire de l’imprimerie Paul Dupont au sujet de la Revue des Associations professionnelles.
- Le Comité est d’avis d’étudier la composition et l’utilité de cette publication, pour prendre un ou plusieurs abonnements s’il y a lieu. M. le Président se charge d’examiner l’exemplaire qui a été envoyé.
- Circulaire de la Chambre syndicale de la couture relative à l’impôt du timbre-quittance.
- M. le Président ayant fait connaître que le Syndicat général est saisi de la question, le Comité décide d’attendre que le Syndicat général ait formulé un vœu tendant à la suppression de cet impôt, auquel il s’associera pleinsment.
- M. le Président dépose sur le bureau :
- 1° Le numéro mensuel de la Revue de la Teinture ; 2° le bulletin mensuel de la Chambre de commerce française à Constantinople ; 3° le bulletin de la Chambre de commerce française à Milan-, A» une circulaire de la Chambre de commerce italienne de Paris; 5° le bulletin mensuel de l’Office du travail.
- des membres de la chambre !£“',on M. le Président se propose d’anaLer 1",’ * ment le bulletin de l’OfBce du travaH en faire connaître les parties les plus imf°Ur santés. pus intérêt
- M. Jolly donne lecture de ses observation sur la question suivante : atl0Ds
- Les soies chargées
- Pendant l’année 1893, dit-il, ci„q eSDW tises ont été provoquées par des acciden, arrivés à des soieries teintes en couleur 0ii noir. ,Uen
- La soie teinte représente dans notre pr0fe sion l’article délicat par excellence au poini de vue de la responsabilité et de la réussite Or, nous avons eu à examiner des robes br" lées soit partiellement, soit en totalité. L’étoffé cédait sous la pression des doigts ou sous fai guille de la ^couturière ; et ni les explications du praticien, ni les examens des exDerts n pouvaient donner une raison à cette destruction presque complète d’un tissu solide ou ayant les apparences de la solidité avant teinture.
- Plusieurs de nos confrères acceptèrent donc sans trop de mauvaise humeur, un arrêt qui les condamnait à payer une indemnité souvent importante, mais en ayant le regret de ne pouvoir comprendre la cause de la malfaçon qui avait été trop clairement constatée mais expliquée aussi d’une manière trop obscure.
- C’est au milieu de ces préoccupations qu’un de nos honorables collègues de Rouen, M. Letourneur, qui a la réputation d’apporter le plus grand soin à son ouvrage et que la question préoccupait d’autant plus ardemment qu’il avait été victime résignée des surprises que je vous signalais plus haut, soumit il y a quelques semaines à votre Comité, uue étoffe de satin blanc à moitié brûlée, et cela avant d’avoir subi aucune manipulation dans les ateliers. Nous conclûmes alors, dans notre séance du 12 février dernier, qu’il est indispensable de visiter avec le plus grand soin et avant teinture les étoffes qui nous sont confiées.
- Quelques jours après, je recevais à l’usine une magnifique robe de soie brochée pour teindre en grenat, et sur laquelle j’avais l’honneur d’attirer votre attention.
- Cette robe, aux endroits ordinairement fatigués, était comme coupée et effilochée, et il suffisait d’écarter légèrement l’accroc pour l’agrandir indéfiniment. Nous pouvions nous rendre compte, en regardant de près les lés et les morceaux, que même aux endroits les moins exposés on faisait craquer la soie, et chose plus grave, un morceau de neuf de 2 mètres était aussi altéré que le restant.
- Vous avez pensé comme moi, messieurs, que la charge seule était cause du dommage, et nous avons cru utile, dans l’intérêt com-
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- mun, de rechercher non-seulement la cause de la destruction, mais la qualité du produit destructeur afin de pouvoir éviter dans l’avenir de pareils accidents.
- D’informations prises auprès des plus importants et des plus doctes chimistes praticiens, et de recherches faites dans les ouvrages spéciaux à noire industrie, il résulte que les soies qui nous occupent ont été surchargées à l’étain.
- M. Marius Moyret, dans son remarquable ouvrage (Traité de la teinture des soies), signale et dénonce le bichlorure d’étain, en indique les avantages commerciaux ainsi que les nombreux inconvénients, et semble affirmer que cette charge est presque abandonnée. Il n’en est rien, malheureusement. Les soies sont encore plongées dans des solutions très concentrées de bichlorure d’étain, et pour combattre le mauvais effet pro,duit par le composé métallique qui donne un mauvais toucher et qui ternit la marchandise, on savonne et on savonne encore même bouillant, on espère ainsi, tout en redonnant du brillant à la soie, éliminer complètement l’acide, mais on n’y parvient pas. La solution aqueuse se décompose par évaporation, dégage de l’acide chlorhydrique et laisse un dépôt d’acide stan-nique, c’est-à-dire produit ce qu’il faut non-seulement paur détruire la matière colorante, mais encore pour brûler le fil.
- En effet, à l’Exposition de 1889, il se passa, dans la vitrine d’un de nos grands teinturiers, ce fait curieux, que des écheveaux de soie d’une nuance fraîche et solide à la fois se conservèrent longtemps à la surface par l’air et la chaleur, tandis que l’intérieur était brûlé et décoloré complètement.
- 11 faut donc à tout prix rétablir les responsabilités et faire justice de cette légende, qui consiste à dire que notre teinture brûle les tissus.
- Que tous nos confrères comprennent combien il est Indispensable d’essayer minutieusement toutes les étoffes qui leur sont envoyées pour teindrp, afin de ne pas s’exposer à être accusés de les avoir détériorées par une main-d’œuvre inhabile ou par un traitement défectueux et destructeur.
- Voilà, Messieurs, où le teinturier en est arrivé pour produire à bon marché les soieries que l’on trouve à foison dans les magasins de détail. 11 faut offrir aux dames de la soie à vingt-neuf sous le mètre, même à prix coûtant, quitte à se rattraper sur les soies à vingt-cinq francs le mètre, qni, tout en ayant plus d’apparence, ont, si cela est possible, moins de solidité.
- Je n’accuse pas, remarquez-le bien, nos confrère; en teinture -, ils m’ont affirmé qu’ils sont prêts à entreprendre avec nous une croisade vigoureuse contre la charge des soies. Nous savons que des intermédiaires peu scrupuleux les ont mis dans la nécessité de préparer les étoffes aussi brillamment trompeuses. ,
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Je sais que nos usiniers sont désolés d’être astreints à une aussi vilaine besogne, qui change leur laboratoire en une officine de falsificateur et de contrebandier.
- Mais ils doivent aider bon gré mal gré à entretenir et à activer ce grand mouvement commercial que j’appellerai un courant de démoralisation qui entraîne la femme en s’adressant à tout ce qui peut la flatter et trop souvent,hélas ! à la corrompre.
- Il est donc de notre devoir à nous, représentants d’une industrie essentiellement honnête, d’une industrie qui a ce côté pratique et moral par excellence, de faire réaliser à sa clientèle de vraies économies en lui permettant d’utiliser des étoffes défraîchies à qui elle réussit souvent à redonner toutes les apparences de l’étoffe neuve ; il est, dis-je, de notre devoir de signaler au public sérieux, aux ménagères économes, le danger qu’il y a à se laisser tenter par l’occasion et par le bon marché!
- On achète de la soierie qui se coupe, qui se ' casse au porter et dont on ne peut même pas se servir comme doublures.
- Qne notre clientèle se fasse garantir sur facture ses étoffes, soit par la couturière, soit par tout autre fournisseur ; qu’elle exige, quand elle paye le prix, des soieries exemptes de charge métallique. Non-seulement les dames soucieuses de leur intérêt retrouveront les toilettes brillantes et inusables des générations qui les ont précédées, mais elles seront sûres de leur faire subir à volonté et sans altération plusieurs nettoyages et même plusieurs transformations de couleur.
- Je n’ai pas besoin, mes chers collègues, de vous faire ressortir que, contrairement à ce qui arrive dans bien des industries, en prenant l’intérêt de nos clientes, nous nous rendons service à nous-même. En effet, avec de bonnes étoffes nous faisons de bonnes teintures, et en apportant tous nos soins à notre travail, nous relevons notre profession qui doit, inspirer toute confiance et nous en faisons, en vrais professionnels, ce que vous cherchez tous à en faire, une véritable industrie d’art.
- M. Fleury, au nom du Comité, accentue les bravos qui ont accueilli ces notes si intéressantes, si justes, de son Président, et se fait l’interprète de toute la corporation en remerciant M. Jolly de ses efforts incessants pour être utile à tous, en affirmant et tenant bien haut la réputation toute d’honnêteté et de confiance de notre industrie.
- M. Fleury annonce, en outre, qu’il attend d’un ami à Lyon les avis officieux de la fabrique et de la teinturerie lyonnaise sur cette question.
- Puis, sur la demande du Secrétaire, le Comité vote un secours de 15 fr. èn faveur d’un ouvrier teinturier malade, encore jeune et incapable de travailler.
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- LA
- t
- RÉMUNÉRATION DU TRAVAIL
- dans les Industries tinctoriales
- Le journal VIndustrie Textile publie en annexe, une étude sur ses spécialités à l’Exposition de 1889.
- Dans ce travail très complet, l’auteur, M. Danzer, n’a pas négligé les conditions du travail dans les industries qu’il considère ; nous en extrayons quelques passages se rapportant à celles de la teinture et de l’impression :
- Rémunération du travail dans la teinturerie et la blanchisserie.
- Dans ces deux genres d’industries, le salaire est presque entièrement fixé à Vheure. Nous n’en relevons que deux types à l’Exposition, ce qui n’est évidemment pas suffisant, étant donnée la diversité des traitements suivant les spécialités et les textiles : l’un est la teinturerie Gillet et fils, de Lyon ; l’autre, l’ancienne blanchisserie Yetillard, du Mans, annexée aujourd’hui aux établissements de MM. Janvier père et fils.
- Dans la teinturerie Gillet, le salaire est de di à 55 centimes pour les ouvriers, de 33 à 39 centimes pour les manœuvres, et de 21 à 27 centimes pour les ouvrières. La journée de travail est de dix heures ; les heures supplémentaires sont payées 25 pour 100 en plus. La paye a lieu le samedi de chaque semaine, dans un local annexe de l’usine. — Certains travaux, en petit nombre, s’appliquant à un cinquième du personnel, sont majorés d’une prime, si l’on obtient une quantité et une qualité de travail déterminées ; cette prime peut s’élever à 10 ou 15 pour 100 du salaire. — M. Gillet estime que, depuis un quart de siècle, les salaires ont subi dans son usine une hausse progressive qu’on peut évaluer à 10 pour 100 au moins et souvent 20 a 25 pour 100 pour les ouvriers coloristes habiles.
- Dans la blanchisserie de MM. Janvier, le salaire des hommes varie de 27 à 28 centimes ; celui des femmes, de 17 à 18 centimes, et celui des jeunes gens, de 12 à 16 centimes.
- Sur-salaires
- A ces rémunérations fixes, la plupart des établissements industriels ajoutent des avantages particuliers en faveur de leur personnel, qui méritent d’être pris en considération dans l'évaluation du salaire réal.
- En voici un exemple :
- Dans la maison Janvier père et fils, l’importance des sur-salaires a pour base les institutions suivanies :
- 1° Un fourneau alimentaire destiné à assurer aux ouvriers une nourriture à meilleur marché et de meilleure qualité que celle du dehors -,
- 2° Des secours aux femmes en couches ;
- 3° Des secours aux malades et aux convalescents ;
- k° L’attribution aux mêmes de frais médicaux gratuits ;
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- 5° La gratuité des produits pharmaceutiques nécessaires -,
- 6° L’institution des bains pour ouvriers ;
- 7e Le payement de leur salaire aux ouvriers blessés ;
- 8° L’attribution aux ouvriers de secours pendant leur service militaire ou du salaire pendant leurs vingt-huit jours ou treize jours de service légal ;
- 9° Le payement des primes d’assurance centre les accidents pour tout le personnel ;
- 10° La répartition gratuite entre un certain nombre de familles d’ouvriers de terrains à usage de jardins.
- D’après une note de MM. Janvier père et fils figurant à l’Exposition, ces diverses œuvres leur ont coûté en 1888, 4,338 fr. 65 c.
- Dans ce relevé, MM. Janvier père et fils n’ont pas compris un certain nombre d institutions créées par leur prédécesseur, M. Bary, qui continuent à fonctionner chez eux à la satisfaction de tous : Caisse d’épargne à 5 0/0 pour employés et 6 0/0 pour ouvriers, avances gratuites consenties sans intérêt en cas de nécessité reconnue, logements gratuits accordés à des surveillants et contre-maîtres en raison de leur ancienneté, etc.
- Participation aux bénéfices
- La participation aux bénéfices est encore une forme de sursalariat dont plusieurs maisons ont fait des essais encourageants, alors qu’exceptionnellement on cite des insuccès.
- En voici des exemples, dont le dernier est une des exceptions de non-réussite :
- Participation aux bénéfices dans la teinturerie de MM. Renard, Villet et Bunand, à Lyon.
- Depuis vingt ans, MM. Renard, Villet et Bunand ont organisé dans leurs ateliers un système de primes proportionnelles aux bénéfices. Ces primes, qui constituent une véritable participation, sont distribuées à tous les ouvriers et ouvrières de la maison et au prorata de la somme des salaires de chacun.
- L’inventaire est tenu secret et on n’indique pas le tant pour cent attribué aux ouvriers.
- En vingt années, de 1868 à 1887, le total des répartition** s’est élevé à 243,059 fr., soit une moyenne par année d’environ 12,150 fr.; la plus forte fut de 22,791 fr., en 1882 -, la plus faible de 2,454 fr., en 1877.
- Participation aux bénéfices dans la fabrique
- d'indiennes de M. Resselièvre, à Maromme
- (Seine-Liférieure).
- Cet établissement comprend 270 ouvriers. Le système de la participation y est appliqué depuis 1877.
- Le taux de la participation n’est pas déterminé d’avance : le bénéfice à partager est représenté par une somme, variable au gré du patron, fixée après l’inventaire et mise à la disposition du personnel, une fois l’exercice clos.
- Les ouvriers admis à la participation (hom-
- mes et femme?) ne sont pas arbitrairement choisis : ceux-là seuls ont droit à cet avantage, s’ils ont vingt-cinq ans d’âge et s’ils appartiennent à la maison depuis cinq ans au moins. Les jeunes gens appelés à vingt et un ans sous les drapeaux ne perdent en rien leurs droits déjà acquis : il leur est tenu compte du temps passé dans l'établissement avant leur vingtième année, la durée de leur séjour étant seulement interrompue pour le temps du service militaire.
- La somme attribuée à chacun, proportionnellement au salaire de l’année, est divisée en deux parts ; la première part, le payement en espèces, est remise à l’intéressé : c’est la jouissance immédiate, ou tout au moins la disposition immédiate d’une partie de l’épargne acquise ; la seconde, Yépargne proprement dite, est inscrite sur un « livret de prévoyance » et produit un intérêt annuel fixé à 4 0[0.
- Un article du règlement détermine les cas dans lesquels doit avoir lieu la liquidation du livret (à la mort du titulaire, — en cas de maladie incurable, — à l’âge de soixante ans, — enfin après vingt ans de séjour dans la maison et quarante-cinq ans d’âge).
- Les porteurs de livrets ne perdent jamais leurs droits, même loisqu’ils quittent l’établissement. L°s sommes inscrites aux livrets leur appartiennent et doivent leur être remises, avec les intérêts, dans le cas de liquidation prévu par le règlement.
- Un comité consultatif, composé de six collaborateurs déjà intéressés dans les affaires de la maison et de six délégués nommés par les ouvriers, est chargé d’opérer chaque année la répartition de la somme attribuée aux participants. Ce comité doit servir d’intermédiaire entre le patron et les ouvriers, si une difficulté quelconque d’interprétation se présentait. Les participants ont le privilège de ne pouvoir être renvoyés de la maison que sur l’avis du comité.
- La participation, organisée dans ces conditions, a été répartie comme suit :
- Sommes attribuées à la
- Nombre
- des
- Proportion de la
- participation avec les
- Années participation Participations salaires payés
- fr. p. 100
- 1878 10.000 96 11,67
- 1879 15.000 96 17,36
- 1880 15.900 99 16,71
- 1881 15.000 128 11,29
- 1882 15.000 118 11,77
- 1883 10.000 116 8,17
- 1884 20.090 116 16,35
- 1885 10.000 120 8,07
- 1886 10.000 126 7,63
- 1887 10.000 132 7,26
- 1888 10.000 131 7,26
- Dans une notice qui figurait à l’Exposition, M. Besselièvre assure que l’application de ce système dans son usine a donné des résultats matériels et moraux dignes de remarque, et voici comment il les résume :
- « Les ouvriers, dit-il, ont compris, à tous les points de vue 1»* ent ges du système. 1 avanta-
- « Sous le rapport matériel, ils onl armt, l’augmentation de salaire que la participe14 leur assure et qui a pu atteindre iusmrt ?“ et 17 0,0 dans les meilleures années „ vieille ouvrière de la fabrique résumait ^ avantage en disant qu’avec sa part et cell T son mari, également occupé dans l’établis ^ ment, elle avait pu, dans une année le loyer de sa maison et Jes impôts. ’ P yer
- « L'inscription au livret de prévoyance d une portion de la somme attribuée aux n ticipants a donné à tous l’habitude de Véc' nomie, si bien que la plupart portent sponta' nément chaque année, à la Caisse d’éparen instituée dans l’établissement, la part queY participation leur donne en sus de leur g * laire. a*
- « A un point de vue plus élevé, les ouvriers, déjà attachés à la maison par des liens solides, ont senti que ces liens devaient se resserrer encore par la solidarité qu’établit entre eux et le patron, la participation à unè œuvre commune. Par leur viligance et ]es soins assidus, ils ont su faire de véritables économies dont la maison a profité, et le rapprochement entre eux et le chef de la maison est tel, que les ouvriers se plaisent à dire notre fabrique, notre indienne, et qu’il n’est pas dans la maison d’événement heureux ou malheureux auquel ils ne s’associent de tout cœur, prenant leur part des joies et des deuils comme s’ils étaient de la famille même du patron. »
- Participation aux bénéfices dans la maison Schœffer, Lalance et O ([blanchiment, teinture, impression et apprêts), à Pfastadt, près Mulhouse).
- La participation de cette maison date de 1873 : elle a ceci de particulier quelle n’est que partielle, c’est-à-dire qu’elle ne s’applique qu’à certains travailleurs de choix. Ayant observé à l’époque précitée que, de leurs mille ouvriers, un quart seulement avait plus de cinq ans d’ancienneté, MM. Schæffer, Lalance et Ce voulurent donner à une partie de leur personnel un intérêt dans la prospérité de l’entreprise, afin de constituer un noyau de travailleurs d’élite st r l’habileté desquels ils pourraient se reposer.
- [A suivre)
- BREVETS RECENTS
- Intéressant les Industries tinctoriales.
- 233924. — H. de Rochefontaine et Roche. - Nouveau procédé permettant la teinture
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- à sec des tissus de tout genre, soie, soie et coton, soie et laine, etc., etc.
- 233922. — Bertrand. — Perfectionnements aux cylindres dérompeurs à lames hélicoïdales .
- 4
- 233923. — Gauthier. — Machine à dérompre les tissus en étoffes ou rubans.
- 234063. — Kern. — Procédé de fabrication d’imitation de fils métalliques et de tissus dorés.
- 234070. — Gaudin fils. — Nouveaux effets de moire obtenus par un mode spécial de tissage.
- 234100. — Powell. — Perfectionnements dans les machines à amidonner ou empeser.
- 234120. — Compagnie française des produits chimiques d’Argenteuil. — Procédé de teinture du coton et autres fibres en noir d’aniline inverdissable et n’affaiblissant pas la fibre.
- 234129 — Farmer et les sieurs Store y. — Perfectionnements apportés à la fabrication du linoléum, du kamptulicon et autres produits analogues, ainsi qu’aux moyens servant à cette fabrication.
- 234187. — Gauthié. — Appareil automatique à tracer la moire.
- 234324. — Mitchell. — Perfectionnements dans l'impression des tissus ayant une surface à poil bouclé ou coupé.
- 234377. — Feitweis et Dasse. — Perfectionnements aux appareils à sécher ou à carbo- ! niser les matières premières ou ouvrées.
- 234390. — Claphan, Picard, Villedieu et Lishman. — Procédé perfectionné de blanchiment et de coloration.
- 234440. — Thirkell. — Procédé de teinture sur double face pour chapeaux de paille, plateaux, calottes et bords, et aux tresses en toutes matières.
- 234661. — Leissler et Schülze. — Machine pour placer les plateaux à lustrer.
- 234891. — Henry Rossel et Ce. — Perfectionnements aux coupeurs à un ou deux rebords employés pour l’apprêtage des tissus'.
- 234951. — Hantke. — Système d’appareil applicable au blanchiment ou à la teinture des fils sur ensouples de derrière.
- 235023. — Société Rheinische Copsfarbe-rei-Gesellschaft Ewarld Hoelken et Ce. — Procédé pour la fabrication de véritable rouge d’Andrinople et rose d’Andrinople sur des fils végétaux à l’état bobiné (cops, bobines, rubans de cardes, etc.)
- 235077. — SimOnis. — Procédé de teinture d’étoffes textiles dans la cuve d’indigo.
- 235090. — Mac-Meekin. — Procédé et appareils perfectionnés pour blanchir, teindre et traiter en général le lin, le chanvre et autres matières filamenteuses.
- 235093. — Baerlin et Dreyfus. — Pâte ou composition perfectionnée pour nettoyer des objets faits en diverses matières.
- 235097. — Fournier. — Fabrication mécanique des dentelles dites à godets et bouillon-nées sur métiers à tulle Leavers, métiers à rideaux, etc.
- 235131. — Riley et O’Connor. — Perfectionnements dans la méthode et les appareils employés pour insérer des feuilles de papier dans les plis des étoffes en pièce.
- 235181. — Chapus. — Nouveau tissu pour rideaux.
- 235203. — Dehaitre. — Nouveau gigger à presseur déplaçable.
- Certificats d'addition
- 225344. — Heinze. — Certificat d’addition au brevet pris le 2 novembre 4892 pour une étoffe flottante entrelacée par des tuyaux ou barbes de plumes.
- 231185. — Béranger. — Certificat d’addition au brevet pris le 28 juin 1893 pour système d’épaillage des étoffes en toiles foulées, au moyen de l’acide chlorhydrique.
- 223019. — Pilard. — Certificat d’addition au brevet pris le 23 septembre 1893, pour fabrication du drap feutré uni et nouveauté façonné obtenu sans tissage.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- lies conseils de prud’hommes. —
- La loi sur les Conseils de prud’hommes votée récemment par la Chambre, vient d’être modifiée dans une de ses parties essentielles par le Sénat. Le texte adopté au Palais-Bourbon constituait les bureaux de jugement en nombre impair : trois ouvriers contre deux pa- 1 trons ou trois patrons contre deux ouvriers.
- De cette façon, un des deux éléments qui composent le tribunal, et qui ont le plus souvent des intérêts opposés, aurait eu toujours, et dans tous les cas, la majorité sur l’autre.
- Désireuse d’éviter cette solution fâcheuse, la commission du Sénat avait proposé, d’abord, de constituer le tribunal des prud’hommes de deux membres ouvriers, de deux membres patrons, et de lui donner toujours comme président le juge de paix de la circonscription.
- Ce système, qui avait prévalu au Luxembourg lors de la première lecture, n’a pas été maintenu intégralement à la seconde. L’intervention obligatoire du juge de paix dans tous les cas n’a pas paru nécessaire.
- Tout en composant le tribunal d’un' nombre égal de prud’hommes patrons et de prud’hommes ouvriers, il a décidé que la présidence appartiendra soit au président du Conseil des prud 'hommes s’il fait partie du bureau duju-gement, soit au vice-président ; à défaut, au conseiller le plus ancien en fonctions, et s’il y a égalité dans la durée des fonctions au plus âgé.
- Ce n’est que dans le cas de partage que l’affaire est renvoyée dans le plus bref délai devant le même bureau de jugement, présidé par le juge de paix de la circonscription ou son suppléant.
- La lctlre de crédit postale. —
- L’administration des postes va créer des lettres de créditpostales. Ces lettres permettront aux personnes qui voyagent de ne pas empor-' ter sur elles de grosses sommes qu’elles pourraient perdre ou se laisser voler. Le talon de
- la lettre portera la photographie du titulaire. On devra en outre fournir des pièces d’identité. Chaque lettre sera divisée en coupures de 25 francs. Les coupures pourront être touchées dans tout bureau de poste. La lettre de crédit postale sera complètement gratuite ; l’administration aura pour bénéfice l’intérêt de l’argent qui sera déposé dans ses caisses et qui y restera souvent quinze jours sans être réclamé par le déposant.
- —o—
- lie* fournitures à l’Etat. — Le ministre de la guerre a récemment pris les résolutions suivantes :
- La fourniture des effets et objets de petit équipement aux corps de troupe donnera lieu dorénavant à une adjudication par corps d’armée.
- La première adjudication, pour une durée d’une année, aura son effet le l6r juillet prochain
- La répartition des fournitures sera opérée de telle façon que la valeur du maximum de chaque lot ne dépassera pas 20.000 francs en France et 5,000 francs en Algérie et en Tunisie.
- Ces dispositions ont pour but de permettre l’accès dp s adjudications aux petits commerçants, toujours empêchés jusqu’ici de soumissionner par des conditions très rigoureuses, et de faciliter ainsi, par une concurrence réelle, l’obtention de prix avantageux.
- —o—
- Ecole française de bonneterie. —
- La date du coucours pour l’obtention des bourses de séjour, est fixée au lundi 6 août prochain.
- Les candidats devront adresser leur demande au directeur de l’Ecole, 16, rue de Paris, à Troyes, le plus prochainement possible.
- Rappelons que la valeur de ces bourses est de 200 francs pour les élèves de seconde division (Ire année) ; et de 250 fr. pour les élèves de première division (2e année).
- Elles sont indépendantes de celles d’exemptions de la rétribution scolaire, créées par le Conseil d’administration de l’école, dès sa fondation.
- Création «l’une chambre de commerce française a Madrid. — M. le
- ministre du commerce, de l’industrie, des postes et des télégraphes est informé qu’une chambre de commerce française vient de se constituer à Madrid, sous la présidence de M. l’ambassadeur de la République.
- —o—
- Chambre de commerce française de Montréal. — La chambre de commerce française de Montréal vient d’informer M. le ministre du commerce, de l’industrie, des postes et des télégraphes, qu’elle a décidé dVcuper un local dans le bâtiment récemment inauguré par la chambre de commerce anglaise et qui sert de centre de ralliement à tout le commerce de la ville.
- Elle ouvrira une salle destinée à recevoir des échantillons des principales industries de France, avec l’indication de leurs prix et conditions de ventes, afin de mettre les négociants canadiens à même d’apprécier les avantages que leur offrent nos produits.
- l
- Nouveaux droite de douane au
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- Canada.'—Dans eoo discours sur le budget, le ministre des finances canadien a déclaré que par suite de sa situation géographique, le Canada devait protéger ses industries-, mais le gouvernement propose cependant de
- modifier les tarifs de douane de façon à entraîner une réduction dans les revenus des douanes de un million un quart de dollars.
- Suivant le nouveau projet les filés de coton paieraient 30 0[0 au lieu des droits antérieurs-, les étoffes pour robes 20 0|0 ; les confections 32 li2 0[O ; les cotonnades blanches 25 0,0 ; les cotonnades grises 22 1]2 0(0; les droits sur les cotonnades imprimées et teintes seraient réduits dans des proportions variant de 10 à 30 0[0; mais les étoffes non colorées paieraient les mêmes droits qu’auparavant, ainsi que les soies, les dentelles, les garnitures, etc., qui sont articles de luxe.
- Jurisprudence. — Toxicité de fils teints au elirômate de plomb : responsabilité du teinturier. — Le
- tribunal civil de Lyon (lre chambre,) a rendu un jugement sur des faits que les^ motifs ci-dessous feront suffisamment connaître.
- Attendu, dit le jugement, que la dame Schindler établit suffisamment par les renseignements de la causequ’elle est tombée malade en dévidant des flottes de cotons pour le compte de son patron, le sieur Gagneux; que la maladie, due à un commencement d’intoxication, avait pour cause des émanations provenant de ces flottes, teintes au bichromate de plomb ; qu’elle justifie, en outre, que cette maladie, outre l’incapacité de travail a entraîné des soins coûteux, un préjudice, en un mot, dont elle demande contre Gagneux la réparation ;
- Attendu qu’il appartenait à Gagneux, remettant à son ouvrière des matières à dévider qui, manipulées sans précautions, étaient de nature à nuire, de lui indiquer les précautions à prendre pour éviter l’influence de ces émanations délétères ;
- Sur la demande en garantie :
- Attendu que le reprocha que la dame Schindler fait à Gagneux, ce dernier le fait à bon droit à Robrot frères qui lui ont donné leurs matières à dévider ;
- Que c’est la première fois que la dame Schindler, qui est dévideuse chez Gagneux depuis plusieurs années, est incommodée par le dévidage; qu’il convient donc de présumer que ces flottes de coton, qui ont occasionné sa maladie, étaient chargées d’une teinture plus forte ou d’une autre teinture que celle que Gagneux dévidait auparavant; que Robrot frères eussent dû avertir Gagneux de cette différence, ce qu’ils ne paraissent pas avoir .fait;
- Sur la demande en arrière garantie :
- Attendu que Brouwaeys et Geyter, teinturiers à Roubaix, disent avec toute vraisemblance qu’ils n’ont fait qu’exécuter les commandes de Robrot frères, qu’ils ont donné aux cotons qui leur étaient envoyés la teinture qui leur était demandée et daus le degré qui leur était prescrit-, que cela fait, ils n’avaient pas d'instructions à donner à leurs clients sur la façon dont le dévidage de ces cotons devait s’exécuter.
- En conséquence, Gagneux fut condamné à 500 francs de dommages-intérêts envers l’ouvrière et aux dépens ; Robrot frères à relever en garantie Gagneux, et les teinturiers furent déclarés non responsables en arrière-garantie .
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- —o—
- Responsabilité pour les objets en dépôt. — Le tribunal civil de la Seine, 6e chambre, dans son audience du 6 février 1894, a résolu une question de responsabilité du déposant, pour objets à lui confiés et détruits par cause de force majeure; cet arrêt pourrait être invoqué dans le cas de vêtements ou matières à teindre laissés chez le teinturier après un temps normal de livraison.
- Il s’agissait de fixer, en cas de perte fortuite, la responsabilité d’un commerçant dépositaire d’un oblet rentrant dans son commerce et qu’il s’est engagé à conserver un certain temps pour le compte d’un de ses clients, moyennant un salaire modique.
- Le tribunal s’est rallié à l’avis suivant :
- Le commerçant qui a reçu des marchandises en dépôt, ne peut être actionné par le déposant en raison de la destruction par incendie des dites marchandises, alors qu’il n’a reçu qu’une faible somme constituant uniquement le salaire du dépôt, et le fait de n’avoir pas assuré les dites marchandises ne peut lui être reproché.
- L’assurance devrait faire l’objet d’une stipulation spéciale, et de plus le déposant devrait s’engager à payer le prix de l’assurance.
- BENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- Sociétés : Formations, Dissolutions, etc.
- Formation de la Société en nom collectif Going, Pinoz fils, David et Pellet, teinturerie des tissus de soie grège ou mélangés, 7, ch. Baraban, Lyon. — Durée : 8 ans et 6 mois, du 1er mars. — Gap. 20,000 fr.— Acte du 31 mars.
- Formation de la Société Chanel et Cie, apprêt et moirage des étoffes, 21, rue des Capucins, à Lyon. — Durée : 5 ans. — Cap. 80,000 fr-j — Acte du 1er avril.
- Formation de la Société en nom collectif Kientzel et Barlier fils, teinture de laines, cotons et soies, à St-Dié. — Durée : 6 ans.
- — Cap. 14,000 fr. — Acte du 5 avril.
- Formation de la Société en nom collectif E. Dubois et H. Trubert, teinture et traitement des tissus, 7, rue des Trois-Fontaines, à Reims. — Durée : 40 uns.— Cap. 20,000 fr.
- — Acte du 27 mars.
- Formation de la Société en commandite Boudot et Cie, teinturerie, 4, rue du Parc, à Alfortville.— Durée : 12 ans.— Cap. 4,000 fr.
- — Acte du 16 avril.
- Formation de la Société en nom collectif Tezier père et fils, teinturerie en peaux pour gants, à la Trouche, à Grenoble. — Durée : 5 ans. — Cap. 50,000 fr. — Acte du 31 mars.
- Modification de la Société Piquet et Cie, Société des teintures et impressions d’Ar-mentières, à Armentières. — La raison devient Gros, Renaud et Cie.—Acte du 8 mars.
- Modification de la Société Dupetit frères, teinture et apprêts, à Amiens. — Admission de M. Fernand Dupetit, en remplacement de M. Oscar Dupetit, dans la société dont la rai-
- son devient L. et F. Dupetit _ mars. ’ Acledu2o
- Modification de la Société Henri Pt,
- Cie, teinture de tissus, 10,quai^°N et Lyon. - Substitution à M 5air> & décédé, de la société Grobon et Cie ?r°bon' du 1er janvier. - Acte du 47 mars’ ' par^
- Modification de la Société Renard p Bonnet et Cie, teinturerie, 8 rue\ , °N’ Lyon. - Substitution de la Société à Corron, Christophe et Bunand jeun x6ph’ Corron, comme associée en nom colle’r M* Acte du 20 avril. ct“- —
- Modification de la Société Renard ron, Bonnet et Cie, teinturerie 8 r C°R’ font, à Lyon. — Substitution de V J161*' Corron à la société Joseph Corron et nPh doin à partir du 1er janvier. — a et * * mars. Acte <*u 12
- Prorogation de 10 ans, à partir du 1 avril, de la Société Otto Petersen et p-teinturerie, 9 à 13, rue Grainville à Ami ‘9> - Acte du 10 avril. ’ A“,e»s-
- Dissolution à partir du 16 mars de la e dété Coing, David et Pellet, teinturerie £ tissus, 7, ch. Baraban, Lyon.— L-Me-- Acte du 31 mars. -M.Coing.
- F aillites.
- Châtelain (Gustave), teinturerie, 29 r Majots, à Amiens. - Liq. judiciaire convertie
- en faillite. — Jug. du 27 mars.
- Concordats.
- Homologation. — Guilielmus (Charles) ex teinturerie, 111, rue de Rennes, act. 15/ ruê Champollion, à Paris. — Jug. du 22 févlx -Abandon de l’actif et paiement de 10 0/0 sur ce qui restera dû, en deux ans, par moitié • premier paiement un an après l’homologa' tion.
- Résolution. — Géségnet (Joseph), ex-teinturerie, 15, rue du Bas-Trévois, à Troyes, -Jug. du 23 avril. — S. : M. Guyottot.
- VENTE DE FONDS DE TEINTURE
- A PARIS M 1
- Vendeurs Acquéreurs Fonds cédés
- Vve Rigault ,.. Manche.. 104, rue des Damet.
- Mlle Lejeune ... Hallu.... 16, rue Vignon.
- Mlle Favier i 22, rue Mazagran.
- Mlle Chaudé,....................... 33, rue du Terrage
- Mlle Girardin...................... 22, av. Wagram.
- Rancnrel et Bienaimé Hallu.... 26, rue Richelieu.
- Vve Vinchon......... 26, rue Biot.
- Maariu............................118, rue Legendre.
- Vve Roche-Imbert... Thinet... 178, av. du Maine.
- Bonnevalle........................ 18, rue Cujae.
- Vve Thomas.......................... 4, rue Nollet#
- Mme Grados............ Benoit... 7, rue la Fidélité
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous droits réservés
- IHPRIHERIE C. COLIN, A CHARLEVILLE (ARDBNNïSf
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- LA REVUE DE
- V Année, N° 5.
- ET DES COLORATIONS
- F. GOUILLON, Directeur,
- LA TEINTURE
- • SCIE NT IA • ET - NEGOTIUM • «
- 3, Rue du Trésor, PARI
- SOMMAIRE
- Chronique. •— Enlevages et réserves sur soie. — Teinture des tissus de soie (suite). — Blanchiment par les persulfates. — Revue des progrès réalisés dans les industries tinctoriales (suite).— Revue sommaire des brevets d’invention. — Teinture continue des rubans de carde. — Nouvelle machine à sécher.
- Procédés divers : Noirs-Jais et Oxy-Diamine ; Teintes sur soie ; Blanchiment au per-oxyde de sodium.
- Chronique industrielle. — Société industrielle de Mulhouse. — Chambre syndicale de la teinture et nettoyage. — Rémunération du travail (suite). — Analyse d’une rhodamine. — Nuan-çage de la draperie nouveauté. — L’industrie de la dentelle. — Sur la solidité des teintes. — Brevets d’invention (catalogue). — Informations et Faits divers. — Renseignements commerciaux.
- CHRONIQUE
- Intérêts généraux
- Le Sénat a adopté la proposition modifiant la loi de 1892 sur le travail des femmes et des enfants.
- M. Maxime Lecomte, rapporteur, a déclaré que la loi de 1892 a été reconnue inapplicable par les patrons, par les ouvriers et par les inspecteurs du travail. Tous ont été d’accord pour demander que la journée soit égale pour toutes les catégories d’ouvriers, et elle a été fixée à onze heures, comme en Suisse.
- . Ces faits sont maintenant connus de nos lecteurs, mais nous devions néanmoins les enregistrer.
- L’attention de nos industries est aussi portée sur la réforme douanière des Etats-Unis ; déjà des modérations de taxes ont été adoptées ; elles ne sont pas ce qu’on espérait en Europe ; c’est néanmoins une grande amélioration sur le funeste tarif Mac-Kinley.
- Le Sénat américain a voté les droits suivants sur les lainages :
- Flocons de laine et effilochés de laine, 15 0(0 ;
- Laines tricotées, excepté les vêtements, et d’une valeur ne dépassant pas 40 cents la livre, 35 OjO ;
- Laines tricotées d’une valeur supérieure à 40 cents la livre, 40 0[0 ;
- Etoffes de laine pour robes et autres lainages, y compris ceux qui contiennent du caoutchouc, d’une valeur ne dépassant pas 50 cents, 40 OjO ;
- Au-desssus de 50 cents, 50 0(0 ;
- Tapis d’Aubusson, moquettes, tapis de Bruxelles, etc., 35 0[0.
- Les nouveaux droits entreront en vigueur le 1er janvier.
- Les bases de la réforme de la section des « laines et articles de laine » sont la suppression des droits spécifiques uniques ou cumulés avec des taxes ad valorem généralement plus faibles que le droit actuel. Les détaxes paraîtront faibles ; elles sont en réalité importantes, puisqu’il faut tenir compte du maintien d’un droit de 15 0(0 sur la matière première, mesure qui réduit sensiblement en fait les droits apparents de 40 0[0 et de 50 0(0.
- Les Industries tinctoriales
- Les quelques nouvelles qui nous parviennent sur l’état de nos industries sort en général peu satisfaisantes.
- A Lyon, la teinture a subi ces derniers temps un chômage considérable atteignant 40 à 50 0[0 dans la teinture en flottes couleurs et les impressions, 25 0{0 dans la teinture en flottes en noir et 150(0 dans la teinture en pièces. Cette crise est attribuée à la fermeture des pays étrangers et à la surproduction des tissus l’année dernière.
- Chez les imprimeurs sur étoffes, la production a diminué de plus de moitié depuis l’application du nouveau régime douanier.
- Mais à Amiens, les modifications de tarifs décidées par les teinturiers ont amélioré la situation de cette industrie. Le travail est actif et les prix plus rémunérateurs qu’autrefois. Les salaires des ouvriers ont été augmentés à la suite de la première grève de l’an dernier, et l’amélioration du prix de teinture a permis de supporter ce surcroît de frais de façons.
- Les teinturiers se sont constitués en « Société Générale des Teinturiers-Apprêteurs de velours de coton d’Amiens », comprenant treize maisons; ils ont su se grouper et s’entendre, et par là obtenir une juste rémunération
- INDUSTRIELLES
- de leur travail et ae ceiQic-cKrieurs ouvriers.
- Voilà un exemple encourageant pour d’autres places manufacturières, où les prix des teintures ont été sacrifiés;
- Nécessairement, les fabricants de velours d’Amiens se plaignent beau-coup,’ des « exigences » des teinturiers, ce qui n’empêche leur industrie d’être en très bonne situation ; ils disent que l’élévation des prix de teinture ont rendu plus difficile l’écoulement des velours teints.
- Est-ce à dire que leurs clients n’achètent que des écrus pour faire teindre de leur côté?.... Mais il suffit d’avoir visité une teinturerie d’Amiens pour se rendre compte que ce travail ne peut pas s’improviser dans une teinturerie quelconque, et qu’il faut, pour l’exécuter, un outillage spécial, et surtout un tour de main particulier qui n’est pas celui des autres teintures en pièces.
- Nous croyons donc que les fabricants peuvent se rassurer sur l’avenir de leur industrie.
- Amiens et la Somme
- Les autres spécialités textiles de la région amiénoise sont moins favorisées.
- Les divers tissus de laine spéciaux fabriqués dans la Somme ne peuvent plus s’exporter; au contraire, certains articles laine et soie ont à lutter contre l’importation étrangère. En tissus laine et coton fabriqués mécaniquement, la production est très active, mais la fabrication à la main est à peu près arrêtée.
- La vente des velours d’Utrecht se maintient sur le marché français, mais l’Amérique, le principal débouché à l’étranger, nous est malheureusement toujours fermée. La peluche de soie s’écoule facilement, sauf la belle qualité. La fabrication des tapis est en reprise, les belles et bonnes qualités paraissent préférées.
- La faiblesse des dernières récoltes a contribué à l’élévation du prix du lin; en outre, la qualité est très mauvaise. Il en est résulté pour la filature une
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- grande gêne, les tissages n’ayant pu accepter une augmentation proportionnelle des fils. La situation est à peu près la même, quoique moins désavantageuse, pour la filature de jute. Plusieurs fabriques de toiles ont disparu depuis un an, en raison de la difficulté de vendre aux prix élevés.
- Depuis quelques mois, la situation s’est améliorée.
- La filature de coton est prospère, tant à cause de l’arrêt de l’importation des filés de coton que par suite du bon marché de la matière première. Il est à désirer, toutefois, que l’augmentation du nombre des usines ne soit pas trop considérable, de manière à ne pas créer un excès de production.
- La ficellerie, la corderie et la cor-dagerie continuent à se développer dans la Somme, malgré la concurrence de l’Anjou, mieux placé, parce que le chanvre s’y produit abondamment.
- Les toiles et les cotons
- Puisque nous parlons de l’Anjou, nous donnerons un coup-d’ceil sur les industries du Maine-et-Loire.
- La filature et la corderie sont dans les conditions normales, sauf la corderie à la main qui a peine à lutter contre la corderie mécanique.
- A Cholet, la production est très active en ce qui concerne les toiles, elle s’est ralentie dans la fabrication des mouchoirs qui subit la concurrence très active de la région de Cambrai, alors que la consommation de ces articles s’est notablement restreinte, par suite de la crise agricole. La situation des tissus et filés de coton est stationnaire.
- Les blanchisseries de toiles ont perfectionné leur organisation en vue d’obtenir le blanc des « toiles d’Irlande ».
- La situation est plutôt faible dans les autres industries de la région.
- Dans l’Orne, les fabriques de Fiers et de la Ferté-Macé ont travaillé activement ; en ce qui concerne les tissus et industries connexes, la production a eu peine à fournir aux demandes des acheteurs.
- D’ailleurs, tout ce qui touche à la fabrication des cotonnades est en ce moment en grande activité ; nous avons déjà signalé son développement dans l’Est et dans le Nord.
- Cette industrie à Roanne est égale-
- ment prospère. Plusieurs usines ont augmenté le nombre de leurs métiers l’an dernier. Actuellement, une usine de 200 métiers est en voie de construction, plusieurs sont projetées.
- Dans le Doubs, deux nouvelles filatures ont été établies récemment, l’une à Montbéliard, l’autre à Audincourt. A Pontarlier, il a été créé une fabrique de bonneterie, exploitée par des Suisses venus s’établir en France à la suite de la rupture des traités de commerce entre leur pays et la France, ce qu’ils ont fait aussi pour d’autres fabrications, telles qu’absinthe et chapeaux de paille.
- Les fabriques de la Loire
- Les autres industries de la Loire ne sont pas en aussi bonne position que celle du coton.
- Elle est cependant favorable pour la bonneterie et les lainages fantaisie.
- Quant au tissage de la soie, industrie localisée surtout dans le canton de Charlieu, elle traverse depuis pas mal de temps, une période de crise aiguë, qui tient aux variations énormes des cours de la soie et à la baisse de l’exportation.
- La situation de la rubanerie de Saint-Etienne est très mauvaise. Cette stagnation est due surtout à l’amoindrissement de la consommation intérieure, car l’exportation a légèrement augmenté. La chambre syndicale des tissus l’attribue aussi à l’importation croissante des rubans suisses. Les salaires des ouvriers ent baissé de 50 0[0 en moyenne ; les fabricants ont dû organiser une souscription pour venir en aide aux plus nécessiteux.
- A Panissières, où l’on fabrique du linge de table, la moitié des tisseurs sont inoccupés.
- La fabrication des tissus élastiques n’est pas dans une situation favorable , la mode en France ayant délaissé ce genre de tissus dans l'application aux chaussures. Les fabricants cherchent à trouver à l’étranger le placement de leur production, et ils réclament vivement le remboursement à la sortie des droits sur les filés de coton qui entrent pour plus de 50 0[0 dans la composition des tissus. Deux maisons importantes de Saint-Etienne ont dû arrêter leur fabrication, et de nouveaux désastres sont à craindre.
- Nous avons consacré cette f0j, „ assez large place aux industries CT res et cotonnières ; nous nous été!' drons davantage dans notre proche,'!' Chronique sur celle des soieries et é * lainages. aes
- Les lainages et genres en faveur
- Nous signalerons, cependant, un plainte, à propos de ces derniers nous parvient de l’Hérault : f ^ 1
- Les fabriques de drap travaillent ' leurs lots de fournitures militaires L * exigences de l’administration de f guerre relativement au strict poids du mètre de drap ont découragé quelques fabricants lodévois qui ont passé leurs , lots à des collègues de Bédarieux d’ ' plainte des ouvriers de Lodève. 0n ex prime les mêmes plaintes à Villeneu-vette.
- Les fabricants souffrent aussi de la lenteur des payements des commandes terminées. C’est le moment où les propriétaires du Gard et des départements du Midi vendent leurs laines en suint et, faute d’argent, les industriels qui ont déjà fourni un cautionnement ne peu-vent faire aucun achat.
- Mentionnons encore que dans la draperie nouveauté, les teintes claires actuellement en vogue tendent à faire place à des tons plus foncés, parmi lesquels on signale le vert foncé un peu olivâtre et le violet foncé rougeâtre dit aubergine.
- En étoffes pour robes, l’article cardé primera encore cet hiver ; les genres les plus travaillés sont en rayures et carreaux ; l’uni disparaît de plus en plus ; les teintes Marengo sont très demandées.
- Et parmi celles qui sont aussi en faveur, il faut citer : dans les soutenues, les Cardinal, Suède, Gros-bleu, Tabac, Mousse, Gris-russe, Noir, etc., et en claires : Rose pâle, Crème, Amande, Gris-argent, Pervenche, Bleu-céleste, etc....
- L’article damier brisé dit Pied de poule, dont nous avons donné des échantillons en impression, s’est fait beaucoup aussi en tissé ; sa fabrication peut être considérée comme achevée, mais il est toujours très vendu dans les magasins de détail.
- F. Gouillon.
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- ENLEVAGES ET RÉSERVES
- sur soie
- Par m. Horace Kœchlin (.Société industrielle de Mulhouse)
- Réserve grasse
- Cet article ne se faisait qn’à la planche. En 1880, MM. Samuel frères, à Lyon, ont commencé à l’exécuter au rouleau, au moyen d’une gravure très profonde, qui permet de déposer beaucoup de couleur sur le tissu.
- Cette réserve se compose de :
- 6,000 gr. résine d’Amérique,
- 1,500 gr. poix,
- 1,200 gr. cire jaune,
- 800 gr. stéarine,
- 6 à 10 lit. pétrole rectifié.
- Les machines à imprimer le mastic ne sont pas munies de chambre chaude à plaques. La pièce, après l’impression, est saupoudrée de terre de Sommière, afin d’éviter les rapplica-ges, puis on la suspend dans un local très légèrement chauffé, on teint à froid en couleur d’aniline (1) sèche et passe en benzine pour dissoudre le mastic. On peut, pour mieux sécher les couleurs, vaporiser après le passage en benzine (2).
- Les oxydes métalliques ayant beaucoup d’affinité pour la soie, il est facile de la mor-dancer après l’impression de la réserve grasse, on foularde, soit en acétate d’alumine, soit en acétate de chrome ou en pyrolignite de fer, sèche, passe en craie, lave, et teint, sur savon, en alizarine bleue, etc., à la température de 80°.
- Voici comment on peut atteindre un bleu foncé : le tissu étant imprimé en mas ic ou réserve grasse, on foularde en pyrolignite de fer 10 AR étendu de deux ou trois volumes volumes d’eau, sèche, passe en craie et teint à chaud avec :
- 15 gr. alizarine bleue en pâte non bisulfitée,
- 2 gr. cristaux de soude,
- 10 gr. savon,
- 1 gr. bisulfite de soude 38° AB.
- 1 gr. soude caustique 38° AB.
- 2 lit. 1|2 eau pour un mètre.
- Laver et savonner deux fois à 50, 60° C.
- Réserves et enlevages a l’étain ou au zinc
- On imprime soit de l’acétate d’étain, soit de l’hydrosulfite de zinc ; il est facile de colorer ces réserves avec du bleu méthylène, de la phosphine, de la safranine, etc. On plaque en matières colorantes tétrazoïques, vaporise et lave. Les mêmes couleurs peuvent être uti-
- (1) Ces teintures se font dans des barques en cuivre. La teinture se fait à l’œil. On ajoute des matières colorantes jusqu’à ce qu’on soit arrivé à la nuance. Cette teinture dure de deux à quatre heures.
- (2) Cette opération se fait dans une cuve à roulet-
- tes, on passe ensuite dans une essoreuse pour cueillir et récupérer le plus de benzine possible. i
- lisées comme enlevages sur tissus teints en couleurs tétrazoïques. Par exemple, pour enlever du blanc sur le fond bleu diamine, on imprime :
- 1 lit. épaississant,
- I kil zinc,
- 1/4 lit. bisulfite de soude 35° AB.
- Réserves a l’émétique sous couleurs
- AU TANNIN
- Pour l’impression à la planche, j’emploie des réserves à l'émétique auxquelles j’ajoute des matières colorantes d’aniline :
- Blanc
- 100 gr. émétique,
- 1,000 gr. gomme,
- 1/8 lit. oxyde d’étain en pâte,
- 1/2 lit. acétate de magnésie 30° AB.
- 100 gr. sulfate de zinc,
- 1/4 lit. acide acétique.
- Rouge
- 1 lit. blanc,
- 20 gr. rhodamine extra B,
- 10 gr. phosphine.
- Le bleu se fait avec du bleu de nuit, l’olive avec un mélange de bleu et de phosphine.
- Je plaque ensuite au rouleau à une couleur, avec une gravure ne fournissant pas trop, des couleurs au tannin :
- Bleu au tannin 1 lit. épaississant T,
- 10 gr. violet 145,
- 10 gr. vert malachite.
- Epaississant T.
- 100 gr. tannin,
- 3[4 lit. gomme ou léiogomme,
- R8 lit. acétine, lj4 lit. acid • acétique,
- 25 gr. acide tartrique.
- Le noir se fait avec le bleu, auquel on ajoute de la phosphine.
- Après plaquage, on vaporise et lave. Pour donner plus de solidité à ces couleurs, on peut pESser en émétique comme pour le coton.
- II est essentiel, pour que la réserve ressorte bien, d’ajouter beaucoup de tannin à la couleur qu’on plaque. 11 en faut au moins 100 grammes par litre. Si l'on voulait faire l’article réserve à l’émétique sur une machine à plusieurs couleurs, il faudrait, naturellement, concentrer les couleurs.
- Les couleurs au tannin se fixent très bien sur soie au moyen du vaporisage. 11 n’en est pas de même par teinture. La soie mordancée au tannate d’antimoine se teint très mal.
- M. Auguste Romann avait mis à profit cette propriété de la soie pour faire le genre rouge et bleu. 11 imprimait du bleu méthylène au tannin, passait en émétique après vaporisage et teignait à froid en ponceau de xylidine. Les parties imprimées restaient bleues, le fond seul se teignait en ponceau.
- Cette propriété de la soie tannante de ne pas attirer en teinture est utilisée pour obtenir des doubles teintes sur tissus mélangés soie et coton. C’est une fabrication déhcate.
- Enlevage sur noir d’aniline Prud’homme
- Le noir Prud’homme avec enlevages à 1 a-cétate de soude réussit très bien sur soie et sur soie et coton. On peut, pour faire des en-levages colorés sur noir d’aniline, se servir du procédé Grefftoo, qui consiste à préparer le tissu en tannate d'antimoine, à le passer en ferrocyanure d’aniline et chlorate de potasse, à imprimer de l’acétate de soude additionné de matières colorantes. Vaporiser une demi-heure, chromer légèrement et laver.
- Enlevage a l’acide chromique sur indigo
- Appliquée sur soie, la fabrication qui consiste à imprimer sur indigo uni une couleur au chromate et à passer en acide oxalique et sulfurique ne donne pas de blanc ; l’enlevage laisse un résidu brun clair qu’un passage en dissolution bouillante de bisulfite de soude peut faire disparaître.
- Le bisulfite de soude à 34° est étpndu, pour cette opération, de cinq à six fois son volume d’eau.
- Réserve sous bleu de cuve
- Ce procédé n’est pratique qu’en Angleterre, on imprime à la planchelesanciennes réserves au cuivre, on teint an large et on suspend pour réoxyder l’indigo. Après déverdissage, on acide et on savonne pour faire tomber l’excès d’indigo. Cet article ne se fait que par coupes de huit à neuf mètres, afin d’éviter les plis.
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- TEINTURE DES TISSUS DE SOIE
- — SUITE —
- Nous complétons par quelques notes l’article publié dans nos livraisons de mars et avril (p. 34 et 52), sur la teinture des soieries en pièces, et plus spécialement des tissus légers.
- Noirs chargés sur Grenadine
- Nous avons renvoyé à des numéros antérieurs de la Revue de la Teinture pour les procédés généraux des noirs chargés, applicables aux grenadines ; nous donnerons ici l’exemple d’un procédé rendant de 60 à 75 OjO, qui est la charge pleine sur ce genre d’articles.
- Les tissus sont savonnés à chaud etessorés.
- Puis passés une demi-heure à froid, dans un bain de rouille à 20 degrés.
- Rincer à grande eau, égoutter et fixer le rouille dans un faible bain de cristaux de soude.
- Donner un deuxième rouille.
- Sans rincer ni fixer, bleuter à 10 0[0 de prussiate.
- Passer deux heures dans un bain de cachou
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- ou d’extrait de sumac, à 5 ou 6 degrés du pèse-sels et à 40 ou 50 degrés de température, et rincer à fond.
- Passer au pyrolignite de fer tiède, à 6 ou 8 degrés.
- Laisser éventer une heure à l'air, puis rincer.
- Enfin, teindre en bain de campêche et savon.
- Ce procédé est, en résumé, celui des noirs chargés appliqué à la flotte ; nous ne l’indiquons ici que comme moyen d’arriver à peu près au rendement annoncé.
- Tissus légers, mélange soie et fantaisie
- Ces mélanges se traitent en général comme les soies pures, mais il est nécessaire de les flamber avant la cuite afin de détruire le duvet que laisse la fantaisie.
- Tissu soie et laine
- Ces étoffes sont quelquefois destinées à l’impression.
- Elles doivent être peu manipulées, non soumises à des bains alcalins et travaillées au large, afin d’éviter le feutrage et les cassures.
- On les dégraisse au savon gras chaud, mais sans bouillir.
- Puis on les blanchit au soufre, ou préférablement à l’eau oxygénée.
- Si l’on doit teindre en fonds clairs, comme cela a lieu fréquemment pour l’impression, il faut se défier de la laine qui tire plua vite dans la plupart des colorants. Deux moyens peuvent aider à unir sur les deux textiles, soit en teignant sur bains savonneux qui favorise le tirage de la soie, soit en employant du sulfate de soude dans les bains d’aniline, qui retarde le tirage de la laine.
- Traitement des tissus de soie en noir chargé
- Le « Bulletin des Soies » a donné récemment une marche sommaire des opérations que nous avons détaillées dans nos précédents articles ; quoique ce travail soit indiqué d’une manière assez vague et générale, nous reproduisons ci-dessous lesdites indications.
- On soumet d’abord les pièces de soie, dit cette note, aux opérations préliminaires ou assouplissages, etc., qui précèdent le rouillage dans ce procédé de charge des tissus par bains séparés, comme dans les procédés ordinaires de charge de la soie en flottes, compris ou non le passage au bichlorure d’étain, selon le rendement à obtenir. Les tissus sont ensuite rouillés une ou plusieurs fois, en ayant soin de les laver et de les savonner ou souder après chaque opération de rouille. Puis ils sont prussiatés ou non, suivant les besoins, et ils subissent enfin un ou plusieurs bains de tannin (cachou, sumac, dividivi ou autres substances analogues). Ces opérations doivent être effectuées de façon à assurer la répartition et la fixation très uniformes des liquides sur les fibres. Les pièces une fois chargées subissent les opérations de finissage de la
- manière ordinaire. Par soieries en pièces, nous entendons non-seulement les tissus tout soie, mais aussi les tissus mélangés de schappe, de coton, etc.
- Il est dit plus haut que l’imprégnation du tissu doit être telle que les liquides pénètrent bien dans toutes les parties de la fibre, et que cette répartition soit uniforme. Voici comment on obtient cette égale répartition.
- La méthode consiste dans l’emploi de cylindres entre lesquels passe le tissu tendu au large, soit à simple, soit à double, et qui sont disposés de façon que l’imprégnation soit rendue uniforme en tous les points et à enlever l’excès liquide. Ces cylindres sont munis d’une garniture en caoutchouc ou de toute autre matière élastique capable de résister en même temps à l’action des liquides avec lesquels elle se trouve en contact. On peut régler à volonté ces cylindres et les chauffer dans le cas où cela est utile.
- BLANCHIMENT
- PAR LES PERSULFATES
- L’électrolyse crée de nouveaux agents chimiques dont nous verrons peu à peu la série s’élargir; ce sont en général des oxydants utilisables dans le blanchiment.
- A côté du chlore électrolytique, qui n’est nouveau que comme mode de production, le courant électrique nous a donné le peroxyde de sodium, produit inconnu jusqu’alors, et à celui-ci on oppose maintenant des composés non moins nouveaux, les sels d’un acide per-sulfurique dont la notation serait S1 2 O8, et ces sels sont aussi obtenus par voie électrolytique.
- L’emploi du persulfate d’ammoniaque (Az H4)2 S2 Os, vient d’être breveté par MM. Gall et de Monlaur, comme agent de blanchiment.
- Le persulfate d’ammoniaque, disent-ils, renferme 7 0(0 d’oxygène actif, correspondant à environ 13 0|0 de chlore : son pouvoir décolorant est donc égal à la moitié de celui du chlorure de chaux ; mais comme on n’a pas à craindre d’action décomposante sur la fibre, qu’on peut par cela même employer des solutions plus concentrées, les revivifier par des additions nouvelles de persulfates et s’en servir pour le blanchiment des mélanges de textiles, le procédé préfet nte une réelle supériorité dane bien des cas.
- 11 peut remplacer avec avsntage l’eau oxygénée dont il a presque toutes les propriétés, car l’action du persulfate est une fois plus énergique à poids égal.
- Un autre breveté, M. Loewenherz, préconise le persulfate de soude, qu’il prépare, soit en passant par le sel d’ammoniaque, soit directement par le courant électro-chimique.
- Dans le premier cas, on prend une lessive de soude très concentrée et on y ajoute du persulfate d’ammonium solide qui, malgré la con-
- centration de la lessive de soude et l’abs d’eau en excès, se dissout dans la lessi^6 après quoi il se transforme en persulfate d* sodium en dégageant de l’ammoniaque. 6
- On peut ensuite faire cristalliser facilement ce sel, soit par traitement dans le vide, so t par évaporation partielle de l’eau à une tem pérature moyenne, soit par addition d’alcool"
- La soude se substitue simplement à l’ami moniaque et dans les mêmes proportions atomiques, le nouveau sel de soude ayant la for_ mule Na2 S2 O8.
- Si l’on veut employer l’électrolyse, onmet du sulfate de sodium en solution dans un vase poreux, plongé dans un récipient d’acide sulfurique. Le pôle négatif du conducteur est dans l’acide sulfurique, le pôle positif dans la solution du sulfate.
- Si on fait passer un courant électrique convenable, le sulfate se transforme en persulfate.
- 11 faut régénérer de temps à autre la solution, à l’aide du carbonate de sodium à l’état solide, qui ne produit pas d’échauffement comme la soude et assure la reconstitution du sulfate de sodium, nécessaire pour la continuation de l’opération.
- Le persulfate de sodium est un oxydant énergique qui peut être avantageusement employé pour le blanchiment, pour les titrages, et spécialement pour les usages médicaux ou antiseptiques.
- En présence de l’eau, les persulfates se décomposent en sulfates neutres et oyygène libre.
- Nous voyons à ces nouveaux corps au moins un avantage sur le peroxyde de sodium dans ses applications au blanchiment, c’est délaisser des bains neutres après cession de leur oxygène libérable, au lieu de la forte alcalinité qu’il faut neutraliser en employant le pe-
- r0*ïde' F. G.
- REVUE DES PROGRÈS RÉALISÉS
- DANS LES
- INDUSTRIES TINCTORIALES
- pendant ces dernières années
- Par M. E. Grandmodgin (Suite) (1)
- 11. — Mordants pour couleurs basiques Ce sont toujours le tannin et les matières tannantes qui servent à cet usage, les matières tannantes elles -mêmes sont fixées par un oxyde métallique ; pour les nuances foncées, on prend avantageusement le pyrolignite de fer ou un sulfate de fer neutralisé par la craie ; pour les clairs : l’émétique, l’acétate de zinc
- (1) Voir Reçue de la Teinture, numéros de jan-
- vier, février et avril p. 2, 20 et 53.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- (H. Schmid) ou les nombreux substituts de l’émétique mis en vente dans ces dernières années : oxalate double d’antimoine et de potasse, fluorures doubles, etc.
- Une monographie des matières tannantes et de leur application à la teinture du coton a été faite par V.-H. Soxhlet.
- Quant aux relations entre la fibre et la matière tannante fixée, elles ont fait l’objet d’études de Gandswindt, ainsi que de E. Knecht et J. Kershaw, qui ont déterminé quelles étaient les quantités de tannin absorbées par la fibre dans différentes conditions.
- Les résultats obtenus montrent que, même dans les conditions les plus favorables, une partie minime seulement du tannin est absorbée par la fibre ; la majeure partie reste dans le bain.
- Nous avons déjà signalé l’article tannin rongé sous le chapitre impression.
- Pour imiter les nuances bleu indigo dans la teinture en écheveaux, le bleu indoine (Ba-dische-Anilin und Sodafabrik) et le bleu de métaphénylène semblent trouver une certaine application.
- Parmi les colorants basiques qui, dans le courant de ces dernières années, ont acquis de l’intérêt, il faut signaler la nigrisine (de la Société anonyme de matières colorantes à Saint-Denis, près Paris) qui peut rendre de grands services. On trouvera une note à ce sujet de M. Th. Baumann.
- Bleu cuvé
- Le bleu cuvé est un article suffisamment important pour qu’on lui consacre un chapitre spécial.
- On continue comme par le passé à teindre les filés et pièces en bleu indigo, et pour ces dernières, l’uni ainsi que l’article rongé constituent toujours des articles de grande production et consommation.
- Malgré tous les progrès de la chimie tinctoriale, et les nombreux essais des fabriques de matières colorantes artificielles, aucun colorant n’a encore pu remplacer complètement l’indigo.
- Quant à l’indigo synthétique, la question est loin d’être mûre. Dans ces dernières années encore, différents brevets ont été pris pour l’obtention de l’indigo par voie synthétique, mais le produit artificiel ne peut encore entrer en lutte avec le produit naturel.
- Nous avons vu que le sel d’indigo de Kalle et O permet de produire sur fibre du bleu indigo; mais ce produit qui, pour l’impression, est d’un intérêt incontestable, est beaucoup trop cher pour la teinture.
- Pour la teinture des filés on pratique souvent pour économiser de l’indigo, le piétage, c’est-à-dire qu’avar.t la teinture en cuve, on donne un fond en une autre matière colorante: en bleu paraphénylène, en demi-noir (d’aniline), en violet d’alizarine, etc., ou après la teinture en indigo on remonte soit en substi-
- tut d’indigo, soit en benzoazurine (cuivrée pour la rendre plus solide) ou en d’autres colorants.
- La cuve mixte à l'indigo-indophénol, dont nous aurons encore â nous entretenir en détail, s’emploie aussi pour la teinture des filés en bleu indigo ; néanmoins la cuve montée à l’hydrosulfîte revient trop cher, d’après E. Weiler, pour la teinture en écheveaux ; il recommande de la monter à la chaux et au zinc, mais il fait remarquer que comme Tindophé-nol est sensible aux acides, les filés ainsi teints ne pourront être employés pour faire des tissus qui doivent être blanchis après tissage.
- Les brevets Rothen ont pour but d’obtenir une oxydation plus régulière eu évitant aux imprégnés d’indigo blanc le contact de l’air en les introduisant de suite dans un liquide chargé d’oxygène.
- G. Raithel et J. Rosenthal ont fait breveter un procédé assez élégant pour clarifier les cuves à indigo troubles ; le liquide à filtrer reste nécessairement immobile, pour éviter l’oxydation le rs du contact avec l’air, et c’est une membrane filtrante qui se meut dans la cuve de haut en bas qui provoque la clarification du liquide.
- Quant à l’indigo non fixé qui se perd lors du lavage, etc., Maistre et Campagne tendent à le régénérer.
- Le retentissement qu’a eu la cuve mixte indigo-indophénol d’Horace Kœchlin en son temps, nous obligé à nous étendre un peu plus sur ce sujet, quoi qu’elle ait été abandonnée par à peu près toutes les usines. Le seul résultat qu’elle ait eu pour plusieurs usines, c’est d’avoir servi à introduire le montage de la cuve à l’hydrosulfîte, plus cher, il est vrai, que les autres procédés, mais d’un travail plus propre que ceux-ci.
- Les nombreuses publications sur cette cuve mixte, et les ardentes controverses auxquelles elle a donné lieu, au moment de son apparition, montrent bien l’intérêt qu’elle inspirait.
- Kerteszet bien d'autres n’en furent pas partisans.
- D’après lui, on peut déceler si un tissu a été teint en cuve mixte ou non, en en faisant bouillir un petit morceau avec de la soude de 14àl8°B., puis ajoutant de l’éther; s’ily avait de l’indophénol, l’éther se colore en violet ; dans le cas de l’indigo pur seulement légèrement en bleu.
- L’alcool aussi permet de différencier les deux espèces de teinture : l’indophénol se démontre encore assez facilement en bleu par ébullition avec l’alcool, tandis que l’indigo résiste beaucoup mieux.
- Pour la cuve mixte, les indigos raffinés qui se trouvent couramment dans le commerce, sont le plus avantageux.
- L’économie par l’emploi de la nouvelle cuve n’est, en somme, pas bien grande, mais certains tissus sont mieux traversés et mieux teints ; par contre, le bleu se ronge plus diffi-
- cilement que celui à l’indigo pur, ce qui oblige d’avoir recours à une couleur d’enlevage plus forte.
- La teinture en pièces se fait comme pour les autres systèmes de montage de cuves à l’aide de la cuve à roulettes.
- N’oublions pas, enfin, pour finir, de signaler une monographie de l’indigo, donnant des détails sur sa culture, son achat, sa production, son emploi en impression et teinture, sa constitution chimique, son analyse, etc., par G. de Georgievics.
- Noir d’aniline
- Nous avons déjà eu l’occasion de signaler l’excellent traité sur le noir d’aniline par Noel-ting et Lehne ; nous n’aurons donc qu’à résumer quelques publications plus récentes.
- D’après Jeanmaire, le bromhydrale d’aniline affaiblit beaucoup moins la fibre que le chlorhydrate; son emploi en grand, par contre, est limité par suite de son prix assez élevé.
- Le fluorhydrate d’aniline primitivement breveté par H. Thiers et F. Cleff, puis devenu la propriété des Farbwerke Bayer, doit aussi ménager la fibre et l’affaiblir moins que le chlorhydrate. La recette pour l’obtention du noir ayant été publiée plusieurs fois déjà, nous croyons inutile d’y insister.
- Un noir d’aniline à base de chlorate de cuivre ne présente pas d’intérêt.
- Par contre, nous signalerons l’intéressante étude de M. Kertesz sur la théorie du verdissage du noir d’aniline.
- Lps appareils à oxyder jouent un graud rôle pour le noir d’aniline , il faut disposer d’un excellent aérage pour enlever les vapeurs acides formées qui, en restant trop longtemps en contact avec la fibre, l’affaiblissent.
- Pour la teinture en pièces, on a l’appareil Preibisch ; pour les filés, on a construit divers appareils.
- Quant aux brevets Grawitz, leur non-valeur a été suffisamment mise à jour par les nombreuses publications de M. Heurf Schmid. — Inutile, par suite, d’y insister.
- B. — Laine
- Gomme pour le coton, la teinture de la laine se fait dans ses divers états de filature, bobines de bancs à broches, filés en écheveaux, enfin en pièces.
- Chaque espèce de teinture nécessite ses appareils spéciaux : (Obermayer, par exemple), — et ses procédés particuliers.
- Nous ne nous y arrêterons pas autrement. Nous mentionnerons seulement l’article Vigoureux, impression sur rubans de peigneuse pour filature ultérieure, qui a acquis une grande importance et permet d’obtenir de nombreux effets, et une série d’articles courants.
- Nous avons déjà vu comment se pratiquaient le dégraissage et le blanchiment de la laine avant l’impression , on procède de même avant
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- teinture; seulement, pour le blanchiment des filés, l’acide sulfureux trouve encore un plus grand emploi que l’eau oxygénée, un peu chère pour cet usage.
- Quant au chlorage de la laine, opération à peu près indispensable pour l’impression, elle ge pratique beaucoup moins pour la teinture.
- Evidemment, les imprimeurs qui teignent des pièces de laine en uni pour imprimer par dessus du noir, du bleu, etc., empfoient généralement pour ces teintures de la laine chlorée ; mais les teinturiers ne font pas encore cette opération couramment.
- Cependant le chlorage de la laine avant teinture a déjà été recommandé de divers côtés, par E. Lodge, par O.-N. Witt, d’après lesquels les indulines égalisent beaucoup mieux sur laine chlorée que sur laine non chlorée et montrent moins ce que les teinturiers désignent par « piqué. »
- Si le chlorage de la laine avant teinture n a pas encore trouvé de grandes applications, cela tient peut-être aussi à ce que la laine, pour bien des nuances, entre autres pour celles grand teint avec les couleurs d’alizarine, est mordan-cée avant teinture.
- Le mordant généralement employé est un oxydant, le bichromate de potasse.
- Ce n’esr pas le seul mordant ; les sulfates de fer, de cuivre, etc., servent aussi-, néanmoins le chromage de la laine est une opération très importante en teinture.
- Sa théorie n’est pas encore établie d’une façon définitive, et les nombreux travaux sur ce sujet montrent bien les dlffértnces d’opinions qui existent entre les divers auteurs.
- Nous dépasserions les limites de notre rapport en voulant résumer iei les différents travaux faits sur le chromage de la laine -, le Moniteur tient du reste par des résumés publiés en temps utile, ses lecteurs au courant des nouvelles publications relatives à la question.
- Le mordançage en fluorure de chrome de R. Koepp et Ce commence à remplacer dans bien des usines, pour bien des colorants, 1 ancien mordançage au bichromate. On prend pour mordancer 4 0[0 de fluorure de chrome et 2 0t0 d’acide oxalique du poids de la laine, monte en une heure à l’ébullition et y reste deux heures.
- Un des inconvénients du produit était de ne pouvoir être employé dans des barques en cuivre, ce qui en limitait forcément l’emploi.
- D’après une circulaire du fabricant, on peut obvier à cet inconvénient en mettant dans la chaudière deux ou trois bandes de zinc ; le cuivre, dans ces conditions, n’est nullement attaqué.
- Ce tour de main peut, du reste, d’api ès C.-O. Weber, s’étendre à toutes les teintures qui, par suite de l’attaque du métal, ne pouvaient se faire dans les chaudières en cuivre. 11 suffit de mettre dans le bain des bandes de zinc, de telle façon qu'environ un cinquième
- de la surface du cuivre soit en contact avec le zinc, pour pouvoir procéder sans danger.
- 11 est facile d’expliquer la raison de cet arrangement : en présence du zinc, métal plus facilement attaquable que le cuivre, celui-ci reste forcément inaitaqué.
- Pour en revenir au fluorure de chrome, celui-ci est recommandé par H. Lange comme présentant tien des avantages sur le bichromate.
- Assez souvent, le mordançage n’a lieu qu’après la teinture ; on teint la laine dans le colorant, puis on rajoute la quantité nécessaire de fluorure de chrome, et l’on continue à teindre.
- Ce procédé mis en vogue par Cassella et Ce semble avoir trouvé passablement d’imitateurs et d’emplois.
- Le mordançage de la laine a fait l’objet d’une étude de E. Knecht et R.-J. Appleyard. D’après ces deux auteurs, lors du mordançage de la laine, l’oxyde métallique est fixé par une partie de la laine, l’acide est neutralisé par une autre partie, puis l’oxyde fixe est susceptible de fixer les colorants.
- Us ont aussi étudié la relation entre le poids de la fibre, et la quantité de colorant que celle-ci peut fixer ; la relation trouvée semble démontrer que l’union du colorant à la fibre est une combinaison chimique, la teinture, par conséquent, d’ordre chimique et non physique.
- Les colorants dérivés de l’anthracène ont, grâce aux travaux de la Radische Anilin und Sodafabrik, acquis une grande importance pour la teinture de la laine. Ils donnent sur laine des nuances grand teint, ce qui est nécessaire pour bien des articles où l’on demande aux teintures sur laine de la solidité au lavage, au foulonnage, etc.,etc.
- Bien des nouveaux colorants s’emploient déjà dans cetto branche : les bleus d’anthra-cène (B.A. et S.F.), le jaune d’anihracène (Cassella, le bleu d’alizarine brillant G (Bayer), etc.
- La teinture de la laine en noir se fait encore beaucoup au canq êche sur laine mor-dancée ; le noir d’alizarine est très solide, mais trop cher. Les azcïques : le noir naphtol, bleu-noir naphtol, noir naphtylamine, noir anthiacile, les chromotropes, etc., peuvent aussi servir pour cet usage.
- Le noir d’aniliue sur laine se pratique très peu. Nous nous contenterons de renvoyer nos lecteurs à la publication d’Horace Koechlin, ainsi qu’aux brevets Oehler. Ces derniers ont donné lieu à une critique de la part de H. Schmid, qui leur reproche leur peu de nouveauté, tant pour l’exécution du noir que pour l’article réserve.
- La diazotation d’un colorant déjà fixé ne semble pas trouver d’applications pour la laine.
- Il en est de même des azoïques directs.
- Signalons aussi l’emploi que commencent à
- trouver les colorants substantifs, dont la dité sur laine semble en général lionne.
- C. — Soie
- La teinture de la soie (naturelle, soie 8a„ vage chappe, etc.), s’effectue principalement en écheveaux, mais on la teint aussi tnpiècJ
- En prenant la chaîne différemment coloré; de la trame, on réalise par tissage les effet changeants si à la mode ces dernières année8S tandis que la teinture en pièces ne permet d’ réaliser qu’une seule nuance évidemment Par impression de rongeants, soit blancs, soitco lorés sur changeant, on peut réaliser de nom' breux et jolis effets ; on exécutera de même par impression sur uni les articles courants • noir et bleu sur rouge, etc.
- Quant à la teinture proprement dite, elle demande évidemment, vu le prix de la fibre bien des précautions; ce sont spécialement les colorants d’aniline aux nuances si vives et les azoïques, qui trouvent un grand emploi dans cette industrie. !
- S’agit-il d’obtenir des nuances solides au lavage, il faut avoir recours au mordançage. E Cleve recommande à ce sujet l’alun. On emploie alors les colorants phénoliques pour la teinture.
- Signalons encore la teinture par voie sèche de Guédron (5), à laquelle on doit avoir recours dans certains cas. On dissout pour cela les colorants dans les acides gras du savon et ceux-ci dans de l’alcoo' ou de le benzine, et on teint dans ces dissolutions.
- D. — Tissus mixtes
- La teinture des tissus mixtes est une des plus importantes et va en croissant chaque jour.
- Laine et coton, soie et coton, laine et soie, le teinturier est obligé de savoir tout teindre, et c’est spécialement dans cette branche que le praticien a besoin d’une longue expérience et d'une connaissance exacte des colorants et de leur façon de se comporter vis-à-vis des différentes fibres.
- Pour la teinture des tissus laine et coton, les colorants directs primitivement employés pour coton seul semblent acquérir une importance assez considérable ainsi qu’il ressort des diverses publications.
- Pour réaliser les effets de changeants sur tissu mi-soie, nous trouvons des indications utiles dans une circulaire de Cassella et C°.
- La teinture ainsi que l’apprêt de ces tissus font de même l’objet d’une note de G. Schulz.
- L’auteur teint d’abord la soie, puis il mor-dance le coton en tannin émétique et effectue ensuite la teinture de cette fibre.
- Pour réaliser des effets d’opposition de blanc ou couleurs et noir d’aniline sur ces tissus mi-soie, MM. Kayser et G. Schulz mor-
- (5) Manuel du Teinturier de Maurice Guédronp. 432,
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- dancent le tissu en tannin, ce qui réserve la soie lors de la teinture du coton en noir d’ani- line, de telle sorte que celle-ci peut ensuite être nuancé e à volonté dans divers colorants d’aniline, ce qui permet d’arriver à réaliser ainsi des effets que l’on faisait par tissage.
- Quant aux tissus mixtes laine et soie, on peut réaliser des effets différents, d’après Bonnet, en mordanç^nt le tissu mixte en bichromate neutre au bouillon. La laine seule se chrome, tandis que la soie reste complètement blanche.
- Par teinture en amines aromatiques, on arrive à obtenir sur laine div rses colorations , tandis que la soie resterait blanche.
- De même avec des colorants phénoliques on obtient des nuances différentes sur P s deux fibres.
- (Du Moniteur scientifique : extrait).
- REVUE SOMMAIRE
- DES BREVETS D’INVENTION
- Savon à base de l'huile spéciale pour rouge turc
- Par M. J. Knobloch
- Ce savon est utilisable comme mordant gras dans la teinture et l’impression en colorants d’alizarine, pour remplacer l’emploi direct des huiles pour rouges.
- On le prépare en formant un savon alumi-nique d’acide sulforicinique, que. l’on solubilise au moyen d’un alcali caustique ou carbo-naté.
- On délaie 550 grammes d’hydrate d’alumine récemment précipité et lavé dans 200 c.c. d’eau, on ajoute 2 kilogrammes d’acide sulforicinique ou d’huile tournante, 1170 grammes de soude caustique à 35° B, et on cuit le tout jusqu’à parfaite saponification. On reconnaît que la cuite est à point, lorsque une tâte d’essai se prend en une mass solide d’apparence cireuse, sur une plaque de verre froide (Brevet allemand).
- — Voilà bien de l’ouvrage, alors qu’il est si simple de faire les bains blancs sans passer par là.
- Procédés et appareils pour blanchir, teindre
- et traiter en général le lin, le chanvre et
- autres matières filamenteuses en boudins, Par M. A. Mac Meekin
- Suivant cette invention, on enroule le « boudin » sur des bobines ou tubes qui sc nt perforés, et, par ces perforations, la liqueur de blanchiment ou autre, ou encore l’air chaud, passe par force dans l’intériecr, en vertu de la pression exercée par une pompe foulante ou autre di positif; ou bien les bobines ou les tubes qui portent le boudin peuvent être placés dans un réservoir qui communique à une source de pression, au moyen de laquelle le boudin s’imprégne de la liqueur de blanchiment ou autre, ou d’air chaud.
- De même, après blanchiment ou autre traitement, le boudin peut se laver ou se net'oyer de tcute autre manière, en y faisant passer de l’eau ou autre matière de neutralisation.
- Fabrication d’étoffes partiellement crêpées Par M. Jaquet
- Le procédé est basé sur le fa t connu et appliqué depuis longtemps que les étoffes de coton se rétrécissent lorsqu’elles ont été soumises à l’action d’une dissolution de soude. Il consiste essentiellement à traiter, par places, les étoffes de coton au moyen d’une dissolution concentrée de soude. Les places ainsi traitées se rétrécissent, ce qui fait crêper les endroits non traités qui ne se rétrécissent pas.
- Par exemple, lorsqu’on traite l’étoffe par bandes, au moyen de cylindres cannelés, ces bandes, imbibées de la dissolution de soude, rétrécissent et les bandes intermédiaires, qui n’étaient pas en contact avec la dissolution, se crêpent et l’étoffe prend un aspect plissé et crépu. On peut obtenir des modèles colorés, en ajoutant une matière colorante à la dissolution, de manière que les surfaces unies de l’étoffe paraissent colorées, tandis que les surfaces crêpées gardent leur teinte première.
- — Cela est déjà une vieille nouveauté.
- Pâte pour nettoyer les vêtements et une foule d’autres objets Par MM. Baerlin et Dreyfus
- L’invention se rapporte à une pâte ou composition a perfectionnée » destinée à nettoyer les vêtements, le linge, les gants, les dentelles, les rideaux, les tableaux, les estampes, les objets en cuivre, bronze et tous métaux, etc.
- Elle se compose d’une terre spongieuse imprégnée d’une essence, d’un hydrocarbure ou autre dissolvant des corps gras.
- Ainsi, on mélangera A50 grammes de kaolin avec 350 grammes de benzole (benzine pure), et l’on obtiendra une f âte crémeuse, qui sera la composition perfectionnée dont il s’agit.
- Lisières artificielles sur les tricots, tissus, etc.
- Par M. P. Raguet
- Quand un tissu quekonque et surtout un tricot est découpé en bandes dans le sens de sa longueur, il arrive souvent que les bords des bandes se roulent sur eux-mêmes. Ce roulement des bords fait varier la largeur des bandes et peut nuire aux divers emplois auxquels elles sont destinées.
- M. Raguet a donc imaginé, pour obvier à ces inconvénients, une méthode destinée à créer sur ces bandes des lisières artificielles, en déposant à chaque endroit où on doit couper le tissu un apprêt en un mince ruban. La coupe divisant ensuite en deux chacun de ces
- 31
- rubans, laisse sur le bord de chaque bande de tissu une étroite lisière apprêtée, qui ne se roule pas.
- Une machine a été créée spécialement pour produire les lisières dont il s’agit sur un tissu de bonneterie en tube, mais elle peut servir pour tout autre tissu simple, en modifiant la disposition des organes principaux de la machine sans les changer.
- Cette machine se compose :
- 1° D’organes effectuant l’amenée régu'ière du tissu à soumettre à l’appareil produisant la lisière ;
- 2° D’un distributeur d’apprêt;
- 3° D’organes destinés à faire 'pénétrer l’apprêt dans le corps même du tissu par compression -,
- h° D’organes produisant le décollage des adhérences qui auraient pu se produire fortuitement entre les deux doubles du tissu.
- TEINTURE CONTINUE
- de rubans de oardes
- Par M. Maltéi
- La disposition mécanique imaginée par M. Maltéi a pour but de teindre pendant son passage continu, le coton ou autre fibre sous forme de rubans de carde ou de mèches de bancs à broches.
- Ces matières, disposées en rubans très plats de façon que Je liquide tinctorial n’ait à traverser qu’une faible épaisseur, circulent contre l’orifice de dégagement d’un ou de plusieurs injecteurs lançant le liquide tinctorial sous pression, puis elles passent entre des cylindres prësseurs qui expulsent l’excès de liquide colorant.
- L’appareil se compose de deux ou de plusieurs groupes comprenant chacun un injec-teur et plusieurs couples de rouleaux-presseurs placés au-dessus de bacs destinés à recueillir le liquide expulsé par les rouleaux.
- Les cylindres-presseurs supérieurs, qui sont entraînés par friction, s’engagent, sous l’action d’un système de contrepoids ou de ressorts, dans les gorges des cylindres inférieurs correspondants
- Les injecteurs se composent d’une buse intérieure dont la section transversale passe graduellement de la forme circulaire à la forme rectangulaire. Les parois de la buse sont percées de trous inclinés par rapport à l’axe longitudinal de la buse même.
- Le ruban, qui sort du pot à carde entre dans le premier injecteur ; le liquide tinctorial pénètre sous pression par les trous de la buse de cet injecteur, traverse l’épaisseur du ruban en l’imbibant complètement. Le ruban imbibé de liquide qui sort du premier injecteur subit l’action des rouleaux-presseurs. Un deuxième injecteur et un deuxième assortiment de rouleaux-presseurs agissent de même.
- Le rut an qui quitte le dernier couple de
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- rouleaux-presseurs va se déposer en un pot tournant ordinaire, ou s’enrou’e sur un tuyau percé de trous et fermé à une extrémité, dans lequel on lance un jet d’air comprimé chaud pour accélérer le séchage.
- Les liquides qui tombent dans les bacs sont montés, moyennant des pompes, dans les réservoirs supérieurs, cù ils sont régénérés par l’addition de principes tinctoriaux.
- Le défaut commun à la plupart de ces machines, souvent fort ingénieuses, est l’irrégularité de la teinte, mais il faut reconnaître que la carde finisseuse arrive généralement à rétablir l’uniformité.
- NOUVELLE MACHINE A SÉCHER
- à, double enveloppe
- POUR TISSUS EN PIÈGES de J. Decoudun et C“
- Les machines à sécher les tissus, quand on ne vise pas à leur donner en même temps un
- apprêt par compression, ont peu varié depuis de nombreuses années.
- C’est toujours un ensemble de plusieurs cylindres, dont le moindre nombre est trois, et sur lesquels circule l’étoffe humide.
- 11 y a déperdition de chaleur par rayonnement libre, et une grande production de buée dans les ateliers, puisque rien ne vient l’aspirer ni lui donner une direction.
- La nouvelle sécheuse de MM. Decoudun et Ca se compose d’un seul cylindre, et néanmoins d’un diamètre modéré ; il tourne sur son axe, mais dans l'intérieur d'une enveloppe fixe, concentrique, laissant une zone aunulaire libre entre elle et le cylindre ; dans cet espace entre les deux surfaces chaudes et adhérent au cylindre est entraînée l’étoffe humide.
- Une étroite ouverture est réservée au devant, par laquelle s’engage le tissu et d’oh il ressort séché.
- La buée dégagée du tissu et retenue dans cet espace annulaire, est appelée énergique-
- ment par un ventilateur aspirant et rejetée au dehors.
- Par cette heureuse disposition, le tissu se trouve comme dans une chambre chaude,tout en subissant par contact la chaleur directe du cylindre, et l’aspiration équivaut à un courant d’air (d’air chaud), qui entraînant les vapeura humides, détermine une vaporisation rapide et continue de l’humidité restant au tissu.
- Aussi, même quand il s’agit d’unlainage, en
- sort-il sec par ce passage sur ce cylindre unique.
- Cette machine, comparée aux sécheuses à cylindres mul’iples, donne aussi lieu à. une économie de vapeur et supprime les buées; elle est aussi moins coûteuse et occupe moins
- d'emplacement.
- Elle est munie des organes d’enroulage, d’embarrage, de pliage, etc., qui assurent le parcours continu du tissu, lui donne l’étirage voulu et le dépose en plis réguliers.
- C’est un appareil qui ne tardera pas à se répandre dans les ateliers d’apprêts.
- aï§îp
- Machine à sécher à double enveloppe
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- la revue de la teinture
- 73
- PROCEDES DIVERS
- Noir jais diamine 00 Noir oxy-diamine N
- Ces nouveaux colorants, offerts par la Manufacture lyonnaise, donnent sur coton en un seul bain, de beaux noirs foncés peu cofreux et d’une solidité satisfaisante.
- Les autres marques de noir-diamine ne produisaient pas des noirs en un se il bain-, leur emploi est surtout avantageux pour les noirs diazotes ou pour brunir dans les nuances composées.
- Ces nouvelles marques peuvent aussi rendre de grands services pour la teinture en nuances foncées, en mélanges avec d'autres couleurs diamine.
- Ils peuvent être remontés avec les couleurs basiques, telles que bleu de méthylène, vert solide, etc.
- En impression ils se rongent comme les autres noirs diamine.
- Soie. — Le même procédé s’applique à la soie.
- Laine-Soie.—Dans ce mélange, la laine monte plus vite que le coton ; pour unir, il faudrait diazoter après teinture, afin de mieux couvrir le coton.
- Soie-coton. — Ces deux fibres se teignent bien uniformément, mieux qu’avec les autres noirs diamine, qui tirent toujours davantage sur le coton. Par le diazotage et le développement en diamine, on obtient de très bons résultats sur satin h chaîne coton, surtout en donnant un léger remontage à la soie.
- Noir oxy diamine N
- Noir N et Bleu diamine 3 B
- Noir jais diamine 00
- Avec Zi. à 5 0(0 de ce colorant, on obtient un noir-bleu bien nourri, pour virer au noir-noir, il suffit de nuancer avec une petite quantité de jaune solide diamine A.
- L’échantillon ci-dess ous est obtenu par ce moyen, j ^
- Noir jais/DO et jatme solide A
- On teint au bouillon pendant une meure avec addition de :
- Carbonate de soude.................... 5 0/0
- Sulfate de soude..................... 15 —
- ou bien :
- Huile pour rouge...................... 2 —
- Sulfate de soude..................... 20 —
- Pour obtenir un noir résistant au foulon
- et ne dégorgeant pas sur les fils blancs tissés à côté, on donne après teinture un bouillon de dix minutes avec :
- Bi-chromate de potasse............ 4 0/0
- Ce noir peut 6e diazoter et devient alors d’une très grande solidité et résiste particulièrement aux acides.
- Sans diazotage même, sa léshtance à la lumière est remarquable, on peut le constater au moyen de l’échantillon ci-dessus.
- 11 convient comme fond pour bleu de cuve.
- Laine. — Le noir jais diamine OO tire facilement sur laine, on obtient un bon noir
- avec :
- Colorant........................ 3 0^0
- Acétate d'ammoniaque............ 5 —
- à quoi l'on ajoute 2 à 5 0[0 d’acide acétique si l’on veut hâter l’opération.
- Ce noir a une nuance plus belle que le précédent et son prix est inférieur, sa solidité à la lumière est également moindre, mais celle au lavage un peu supérieure. Sa résistance aux acides est très bonne.
- On teint le coton aux mêmes dosages et dans les mêm^s conditions que pour le précédent, en employant le procédé au carbonate et sulfate de soude.
- 11 est avantageux pour les grosses couleurs par mélanges, et c’est ainsi qu’il a servi à l’échantillon ci-dessus, en employant :
- Noir oxy-diamine N................. 3 0[o
- Bleu-diamine 3 B................... 1 —
- Carbonate de soude................. 5 —
- Sulfate de soude.................. 15 —
- La teinte monte avec ensemble et est complète en moins d’une heure au bouillon.
- Le traitement au bi chromate a une action moins prononcée sur le noir oxy-diamine, que sur le noir-jais, cependant la teinte gagne sensiblement en solidité au lavage.
- Le diazotage n’a pas une influence marquée sur ce noir.
- 11 peut être avantageusement employé comme fond sur noir d’aniline.
- Soie-coton. — Ce noir tire uniformément sur les deux textiles, et pouvant fournir des gris et des noirs.
- Jute et lin. — Sur ces matières, et surtout sur le jute, on obtient facilement un bon noir, et avec seulement 3 OjO de colorant.
- Vieil or — Florentin sur soie
- Ceci est une nuance en faveur que l’on, désigne encore sous les noms de Mordoré et de Cordoue ; ce dernier par allusion aux cuirs artistiques de Cordoue, tandis que le titre Florentin se rapporte au bronze ainsi désigné.
- C’est un jaune verdâtre rabattu, que l’on peut obtenir avec les colorants suivants :
- Azocarmin (Badische).......... 1 0[0
- Azoflavine S (Badische)............ 1 —
- Carmin d’indigo riche.............. 1[2 —
- Ce mélange de colorants monte très régulièrement.
- On teint au bouillon sur bain de cuite, et après rinçage, on avive à l’acide sulfurique léger.
- Tout mélange contenant les éléments du jaune, du rouge et du bleu, avec prédominance de jaune, donnera cette teinte, en cherchant l’échantillonnage ; l’important est toujours d’employer des couleurs montant bien ensemble.
- Geai-serpent sur soie
- e serpent est, si l’on cbromatiquement,\Li
- veut, un gris-bleu verdà-
- le plus simple avec rouille et
- Cette teint acier ; c’es tre très rabattu.
- Pour l’obtenir, le procédé consiste à faire un gris de fer campêche, puis nuancer au bleu de méthylène.
- Si l’on veut teindre par les anilines et en un seul bain on pourra employer :
- Induline NN fBadische)............. 3 0^0
- Azocarmin id....................... 1 —
- Azoflavine 3 R id. ................ 1[2 —
- Comme ci-dessus, teindre sur bain de grès coupé, rincer et aviver.
- Mais ces teintes se font préférablement et plus économiquement sur pied de gris de fer, avec campêche ou extrait de sumac.
- Teintes solides
- sur soie
- Les teintes solides pour ameublements et autres emplois qui exigent cette qualité, se font aux couleurs d’alizarine.
- Voici la marché du procédé, en prenant comme exemple la nuance de notre échantillon vieil or.
- On commence à mordancer la soie pendant six heures dans une solution de chlorure de chrome à 20° B., puis on lave à grande eau et on manœuvre à froid pendant un quartd’heure dans un bain de silicate de soude à 1° B. On tord, on lave avec soin, on tord, et, sans sécher, on teint en bain préparé avec :
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- ....................... 2.000 kilosp. 100
- Savon de grès.......... &00 litres
- Galloflavine W..'.... 15
- Brun d’anthracène. •.. 2
- Acide acétique......... 1 lihe
- on lisse à froid un quart d heure, puis on monte au bouillon en trois quarts d heure, et on y teint en une heure. Laver, savonner un quart d’heure au bouillon à 2 grammes de savon par litre, laver, aviver à l’acide acétique, tordre, sécher.
- Pour les autres teintes, on remplace la gallo-flavine et le brun par les colorants appropriés, en suivant la même méthode.
- BLANCHIMENT PAR LE PEROXYDE DE SODIUM (Suite)
- Procédé par l'acide sulfurique
- Dans la préparation d’un bain à blanchir, au bioxyde de sodium, on peut, au lieu d une dissolution de 3 parties de sulfate de magnésie pour une de bioxyde, employer dans le môme but de l’acide sulfurique dilué. Ce dernier bain agit d’une manière très économique, n’é-cume pas et les étoffes n’y surnagent point.
- On procède de la façon suivante :
- On verse, en remuant, dans la masse d’eau froide que l’on juge nécessaire au mouillage convenable de l’étoffe à blanchir, la quantité déterminée d’acide sulfurique. 11 faut que le bioxyde de sodium, que l’on doit ajouter plus tard, soit complètement neutralisé par cet acide pour qu’il ne brûle pas l’étoffe. A cet effet, il faut employer pour 11. de bioxyde de sodium :
- 1 k. Ii3 d’acide sulfurique à 66° B. ou bien
- 1 h. 600 d’acide sulfurique à 60° B.
- Dans l’eau froide ainsi acidulée, on ajoute lentement et enremuant sans cesse, le bioxyde de sodium -, on le dissout ainsi sans chauffer. Si le bain venait à rougir ou à bleuir le papier de tournesol, on ajouterait, dans le premier cas, un peu de bioxyde de sodium et dans le second, un peu d’acide sulfurique, jusqu’à ce que le papier de tournesol ne soit plus influencé. Après avoir ensuite chauffé et puis ajouté au bain, s’il est nécessaire, une petite quantité d’une solution de silicate de soude à 45° B. et environ une à deux fois la quantité de bioxyde de sodium, de manière que le bain rende le papier de tournesol rouge bleu, on peut en faire usage aussitôt.
- On compte habituellement pour la soie tus-sore 30 0[0 de bioxyde de sodium du poids de l’étoffe, pour la chappe 12 0i0, pour les tissus moitié soie et pour la laine environ 10 0(0. Dans le cas d'un premier essai préalable de blanchiment, nous r. commandons une dissolution contenant pour cent parties d’eau une partie de bioxyde de sodium et d’acide sulfurique dans les proportions indiquées ci-dessus et l’on reconnaîtra ensuite s’il est néces-
- saire d’avoir recours à une solution plus ou moins concentrée.
- Après avoir porté dans le bain l’étoffe à blanchir, que l’on a préalablement lavée comme de coutume, celui-ci est amené peu à peu à la température favorable à l’étoffe, que l’on traite et qui se trouve généralement pour la soie enlre 85 et 100° centigrade, tandis que la laine supporte rarement une température de plus de 50 à 60°. Une action d’une durée de 1 h. 1[2 à 3 heures est généralement suffisante ; mais cela dépend évidemmtnt de la sorte d’étoffe et du degré de température que l’on emploie.
- Les objets soumis au blanchiment sont à la fin de l’opération rincés dans de l’eau faiblement acidulée et ensuite lavés dans de l’eau pure.
- Si le bain doit être employé à nouveau et un peu renforcé dans ce but, on doit dissoudre séparément le bioxyde de sodium destiné à cet effet avec la quantité voulue (voir ci-dessus) d’acide sulfurique fortement dilué (1:10), et quand cette solution est neutre, la verser dans le bain. Une addition de silicate n’est généralement pas nécessaire.
- CHRONIQUE NDUSTRIELLE
- SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE
- DE MULHOUSE
- Travaux du comité de chimie Séance du 13 juin 1$94
- Historique de la mousseline de laine
- MM. Thierry-Mieg et Ce adressent une lettre, dans laquelle ils établissent que leur maison a livré, en mars 1884, aux magasins du Bon-Marché, à Paris, une première commission de mousseline de laine imprimée. Ce document sera transmis au comité de commerce, en raison de l’intérêt qu’il présente, au point de vue de l’historique de la mousseline de laine.
- Le programme du Congrès international de chimie appliquée, qui se tiendra à Anvers, du 4 au 11 acût 1804, est déposé au secrétariat, à la disposition des intéressés.
- Réclamation de priorité
- MM. Bloch et Schwartz,àGuntramsdorf, revendiquent, sur la foi de leur livre d’essais, vérifié par M. Nœlting, la priorité absolue pour la fabrication du genre réserve colorée sous indigo vapeur (Schlieper). Leurs premiers essais sont datés du 10 décembre 1891, tandis que la fabrique de Cosmanos ,n’a employé le procédé qu’à partir du mois de mai 1893.
- Orangé basique
- M. Cam. Schœn lit un rapport sur Vorangé basique, de MM. L. Cassella et Ce. Il en ré-
- vert méthylène pour faire des JeUet(J modes. - L’impression du mémoir* * de et du rapport est votée. lre °»8îna
- hebanks Company, à Glasgow) rev S* une observation figurant au procès-vert ? 7 mai 1894, suivant laquelle M. Gamill» c l dt a réalisé la fixation des colorants ba * " réserves sous noir d’aniline, par la seui Ues sence de f’acide ferrocyanhydrique à p8 Plé' sion du tannin. M. Kay joint à la lettre hf '' cription du brevet anglais, portant, pour ,, plication du procédé, la date du 12 ;
- 1893 ; des échantillons, très réussis pagnent l’envoi. Les éléments princiDail°t
- la réserve de M. Kay sont l'acè,a,ed9!Poud*“
- 1 acétate de zinc, ce dernier devant former ferrocyanure insoluble, destiné à mieux le bleu méthylène, la rhodamine, etc La serve contient, dans certains cas, du bisulfii de soude ou de l’acétade de chrome. Les h posulfites et les sulfocyanates présentent m •*" d’avantages. Les opérations se suivent cq^ d’ordinaire : foulardage du noir, séchage im pression de la réserve, vaporisage. '
- Procédés d'impression des Japonais
- M.Tétaz, de la maison Durand et Hugùenin rentrant d’un voyage au Japon, est invité à exposer devant le comité les procédés et les échantillons d’impressions sur coton et sur laine exécutés par les Japonais. M. Tétaz donne la description complète de cette industrie, dont la base consiste dans l’emploi d’une réserve à la pâte de riz, que l’imprimeur étend au moyen d’un couteau à palette, surunpa’ pier découpé servant de pochoir et au-dessous duquel se trouve placé le tissu. Cette réserve s’applique très bien au genre bleu cuvé, pour lequel les Japonais réduisent l’indigo par la fermentation. Les réserves sur laine, résistant au badigeonnage des fonds à l’aide du pinceau, ne sont pas moins curieuses.
- Les membres présents remercient M. Tétaz et MM. Durand et Hugùenin pour leur intéressante communication et pour le don du matériel et des échantillons an musée technologique et à l’Kcole de chimie. M. Tétaz est prié, en outre, de rédiger une note pour le Bulletin.
- Ortho-niiraniline
- M. Nœlting est prié de résumer une note de M. Pokorny sur la fabrication de l’ortho-nitra-niline. L’impression du mémoire original est votée.
- Constitution de divers composés organiques La parole est à M. Nœlting, qui désire prendre date pour une série de travaux qu’ila exécutés en collaboration avec plusieurs de ses élèves, qui sont les suivants :
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- Sur quelques oxycétones, par MM. E. Noelting et Alfred Meyer.
- Sur la transposition de l’hydrazobenzène, par les mêmes.
- Sur quelques dérivés orthodinitrosés de la série benzénique et naphtalique, par MM. E. Noelting et K. Kohn.
- Sur la nitration de l'acéto a-naphtalide, par MM. E. Noelting et Albert Meyer.
- M. Noelting développe la théorie de la génération de ces divers composés.
- CHAMBRE SYNDICALE PARISIENNE DE la
- TEINTURE ET DU NETTOYAGE
- Séance du 7 mai 1894
- M. Jolly, président.
- M. Babillon-Marchal, secrétaire.
- Sont admis à runanimité comme membres correspondants :
- MM. Costet-Bordet, teinturier à Dijon ;
- Masson, teinturier à Verdun -,
- Suttin, teinturier à Orléans.
- 11 est donné lecture d’une lettre du secrétaire de la chambre syndicale ouvrière, faisant connaître les noms des cinq ouvriers délégués au Comité arbitral mixte.
- Afin de permettre à ce conseil de famille professionnel de rendre les services qu’on peut en espérer, le Comité décide de faire connaître son existence et son but par une circulaire adressée à tous les patrons et à toutes les personnes ayant des rapports avec la corporation. Ce (le circulaire sera faite au nom du syndicat patronal et du syndicat ouvrier, pour répondre au vote de la chambre syndicale ouvrière.
- Le comité décide de faire connaître en même temps, à tous les intéressés, l’idée des arbitrages amiables prononcés par les experts de la Chambre syndicale dans les différends avec la clientèle -, lesdits arbitrages, absolument gratuits, sont sans appel, les deux parties devant d’avance, et par écrit, s’engager à accepter la décision.
- M. Jolly donne lecture de la lettre écrite au nom de la Chambre syndicale de la teinture à M. le Président de la chambre de commerce de Lyon. Cette lettre, qui demandait des renseignements sur la fabrication actuelle, et notamment sur la charge des soies, est encore sans réponse ; mais elle va être l’objet d’un rappel, car il est absolument urgent d’aviser à ne plus être victime dans notre industrie des procédés trompeurs de beaucoup de grands fabricants.
- Cette question reste en vedette à l’ordre du jour, et tous no3 confrères sont prié3 de corn* tüuniquer leurs observations et leurs découvertes sur ce sujet : prendre bien soin d’exa-
- miner toutes les soies minutieusement avant de les mettre en travail.
- Signaler les exemples de soies brûlées par la charge ; si possible, soumettre au Comité des échantillons pour compléter le dossier de nos protestations.
- Cette enquête pourrait donner lieu à la création d’un comité consultatif professionnel, chargé d’analyser les soies avant le travail de teinture.
- Ce même comité consultatif pourrait bien être mis à la disposition de la clientèle, qui même avant achat, désirerait concaître la valeur des soieries. _______
- Séance du 4 juin
- Le bureau est encore occupé par ses titulaires.
- Correspondance : Lettre très intéressante de M. Aubert, de Bernay, installé aujourd’hui à Caen.
- Notre confrère signale qu’il a rencontré quelquefois des étoffes de laine à peu près dans les mêmes conditions que les soies chargées dont il a été question dans plusieurs séances.
- L'aspect en est satisfaisant, souple à pleine main ; puis, pendant la teinture, le tissu devient comme de l’amadou, les doigts passent au travers sans effort, tout se déchire.
- Grâce à des précautions particulières, M. Aubert est arrivé à teindre sans accident une robe de ce genre 5 mais il est nécessaire de prévenir le client, et de ne s’engager à rien en pareil cas.
- M. Deslandes (de Saint-Sébastien), demande l’adresse d’un spécialiste pour plumes d’autruche. M. le président se charge de lui répondre.
- Lettre de la Chambre de commerce de Lyon accusant réception de la lettre de M. Jolly, relative aux soies chargées avec les sels d’étain.
- Cette réponse évasive à côté de la question, donne à M. Jolly l’intention d’écrire directement aux deux chambres syndicales lyonnaises de la soie dont cette lettre fait mention.
- M. Fleury est d’avis que, sans laisser de côté les susdites chambres syndicales, on poursuive avec ténacité la correspondance engagée avec la Chambre de commerce elle-même.
- M. Jolly se range à cette opinion.
- Circulaire du ministère du commerce et questionnaire relatif à la préparation de l’Annuaire des syndicats professionnels.
- Questionnaire transmis par la Chambre syndicale de la graineterie au sujet de la suppression des octrois.
- Questionnaire du syndicat général sur les effets du nouveau tarif douanier.
- Le secrétaire est chargé de répondre à ces trois questionnaires.
- Lettre de M. Barbé demandant l’avis du Comité sur une question de droit profession-
- nel, M. Babillon communique une lettre reçue par lui sur ce même sujet.
- Un teinturier-dégraisseur qui a cédé son fonds, peut-il créer dans la même localité une teinturerie de peaux de mouton ou de crin végétal ?
- Etant admis tout d’abord que les conventions spéciales, avec leurs réserves et extensions font toujours la loi entre les parties contractantes, le comité est d’avis qu’on ne peut reprendre ni tout ni partie de ce qui a été vendu.
- Si le fonds vendu comportait plusieurs spécialités, le vendeur ne peut exercer de nouveau aucune de ces spécialités, puisqu’elles constituent par leur ensemble la valeur totale de fonds.
- Par contre, le teinturier a le droit d'utiliser ses connaissances, son savoir dans toute branche de la teinture qu’il n’avait pas exploitée dans son premier établissement.
- M. Jolly a répondu dans ce sens à M. Barbé et le Comité, par sa discussion, approuve l’opinion de sen président.
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- LA
- RÉMUNÉRATION DU TRAVAIL
- dans les Industries tinctoriales
- — SUITE —
- Voici comment les statuts déterminèrent le3 conditions de cette participation :i
- Les contremaîtres et ouvriers de lre classe seront seuls admis à participer à cette caisse. Pour être de lre classe, il faut avoir travaillé dans l’établissement pendant trois années consécutives, être âgé d’au moins vingt-cinq ans, avoir une bonne conduite, ne jamais arriver au travail en état d’ivresse et se distinguer par son zèle et son application. Les gérants, sur les rapports des chefs d’atelier, arrêteront chaque année la liste des ouvriers de 1ra classe; ils seront libres d’en augmenter le nombre et de rayer de la liste ceux qui ne mériteraient plus d’y figurer.
- Après que l’assemblée générale aura approuvé les comptes de chaque inventaire, les gérants fixeront la somme à distribuer aux conlremaîtres et aux ouvriers de lre classe. Cette somme sera répartie entre les ayants droit au prorata de leurs salaires de l’année écoulée. A cet effet, on ouvrira un compte à chacun des intéressés sur un livre spécial; on divisera les parts individuelles en trois parties égales : le premier tiers sera distribué en espè:es ; le second tiers sera porté au livret de prévoyance de chacun des ayants droit et produira un intérêt annuel de 5 0/0 ; le troisième tiers restera au crédit des divers comptes jusqu’au nouvel inventaire; l’année suivant*5, cette somme en compte, augmentée de ses intérêts à 5 0/0, sera ajoutée à la part revenant à chacun et le total divisé par tiers, comme il est dit plus haut.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Tout participant qui quittera l’établissement de son plein gré perdra sa somme en compte ; celle-ci reviendra à la masse et sera ajoutée à la somme à répartir l’année suivante. On procédera de môme à l’égard de ceux qui, par décision des gérants, seront rayés de la lre classe. (Un droit réel sur le troisième tiers n’est donc acquis qu’après l’écoulement d’une année; celte disposition a pour but d’empêcher les ouvriers de quitter l’établissement sans motif sérieux)....
- La liquidation du compte des participants n’a lieu que dans les cas suivants :
- 1° A la mort du sociétaire -,
- 2° En cas de maladie incurable entraînant incapacité de travail ;
- 3° Après vingt ans de travail consécutif dans la maison, et quarante-cinq ans d’âge ;
- 4° A soixante ans d’âge.
- Après la liquidation, si les titulaires travaillent encore dans l’établissement, les sommes totales leur revenant pour les années suivantes leur sont versées en espèces.
- Les résultats obtenus de 187A à 1885 sont relevés dans le tableau que voici :
- AnnéeB Nombre des participants Salaire total des participants Sommes affectées à la participation
- fr. c. fr. c.
- 1874-75 112 113.619 20 11.361 92
- 1875-76 151 155.943 35 12.475 06
- 1876-77 201 208.252 60 14.577 70
- 1877-78 236 235.644 90 15.316 90
- 1878-79 266 263.413 20 15.804 80
- 1879-80 306 304.899 65 16.769 40
- 1880-81 330 329.788 85 19.787 35
- 1881-82 310 ’ 312.879 75 18.772 80
- 1882-83 336 331.269 » 19.876 15
- 1883-84 349 349.026.40 20.941 68
- 165.683 68
- Dont à déduire les sommes en compte perdues par les titulaires 3.071 52
- 162,612 16
- L’extrait suivant d’une note de M. Auguste Lalance, écrite le 15 avril 1885, permet d’apprécier les résultats moraux :
- Nous avons actuellement 1,054 ouvriers; nous en avions près de 1,000 en 1874. Le nombre des participants est arrivé à peu près au maximum correspondant à notre règlement et nous ne pensons pas l’augmenter.
- La somme affectée à la participation pourra, dans les années prospères, atteindre jusqu’à 25,000 francs, mais, d’après nos prévisions, elle n’ira pas au delà.
- Vous remarquerez que, dans ces dix ans, 3,071 francs seulement ont été perdus pour les participants, par suite de départs ; notre but de fixer davantage nos ouvriers a été atteint. Il y aura toujours des départs, résultant de causes diverses-, mais ce que nous avons réussi à combattre, ce sont les départs irréfléchis et sans motifs.
- Participation anx bénéfices dans la fabrique
- de toiles peintes de MM. Geilinger frèrest
- à Winterthur (Suisse).
- Voici un exemple de participation appliquée seulement durant un certain nombre d’années, puis abandonnée en présence du peu de résultat obtenu.
- La fabrique occupe de 90 à 100 ouvriers. La participation y a été organisée en 1867. Tous les ouvriers y étaient admis.
- En 1867, elle avait apporté aux ouvriers ordinaires 5 0/0 des salaires; de 1868 à 1870, 1 à 2 0/0 ; en 1872, 10 0/0, et, en 1873 et 1874, 12 à 20 0/0; mais les contremaîtres et les employés supérieurs ont obtenu des parts plus élevées.
- La répartition était à peu près proportionnelle au montant des salaires. L’ancienneté, les services spéciaux, l’exactitude, la régularité étaient récompensés par une élévation des parts ; la paresse, les chômages résultant de l’inconduite, etc., donnaient lieu à une réduction. Les parts de bénéfices étaient payées comptant : aux enfants, sous la forme de gratifications de nouvel an; aux adultes, en partie à la clôture de l’exercice, en partie par fractions à des époques déterminées. Le personnel n’avait pas la faculté de contrôler les écritures.
- Voici en quels termes, à l’occasion d’une enquête sur le régime de la participation, l’un des chefs de la maison en apprécie l’application chez lui :
- En raison des faibles résultats fournis par les exercices 1868-1871, il n’est pas possible d’émettre une opinion concluante sur l’influence de ce régime. Quelques-uns des ouvriers semblent peu apprécier la perspective de participer aux bénéfices; mais un grand nombre d’autres, notamment les éléments les plus solides et les meilleurs de notre personnel, démontrent par leurs paroles et par leurs actes qu’ils s’intéressent à cette institution. A ma grande joie, je puis ajouter que pas un seul participant ne s’est servi de la somme qui lui était allouée sur les bénéfices de l’exercice 1872, répartis en 1873, pour se livrer à des excès, et qu’en général, il a été fait un bon emploi de cette ressource. Aussi, suis-je de plus en plus persuadé que lorsqu’on se décide à accorder au personnel une part des bénéfices, ce qu’il y a de plus logique à faire, c’est de lui payer tout de suite en espèces. L’intéressé sait mieux que personne où le bât le blesse et bien souvent, ce n’est pas avec un livret de caisse d’épargne qu’on peut lui venir en aide. Celui qui, réellement, est en situation de mettre quelque argent de côté, le confiera volontiers, de lui-même, à la caisse d’épargne et je sais qu’une bonne partie de notre personnel est entrée dans cette voie. Sur les uns, la participation a exercé une influence absolument favorable; chez d’autres, par contre, il n’y a pas grand’chose à espérer.
- Dans une deuxième lettre
- vembrel874.il est dit: ' a‘ée de
- no-
- ces
- En général, je dois l’avouer, les esndr que m’avait fait concevoir au débuté tème de la participation ne se sont L® *ys' rement réalisées. Sous bien des rapport??' ouvriers ne comprennent pas encore Z ’ 68 négligence dans l’accomplissement de i
- obligations est aussi préjudiciable à cel la commet qu’aux autres coopérateurs excitations auxquelles les ouvriers ont éw butte pendant ces dernières années et l’? frayante exagération qu’on a faite du tabl de leur misère et des bénéfices des patron^ certainement contribué à amener ce résuif t Je déplorerais que l’Etat intervînt en faveur? la participation aux bénéfices par voie léei ] tive. D’un autre côté, l’application de ce \è gime à des entreprises de l’Etat ne me par n possible et avantageuse que dans un J nombre de cas. Sa mise en pratique dan l’administration des postes et télégraphes se ferait peut être au détriment du public.
- Dans une communication la plus récent (datée du 23 mai 1877), M. J.-J. Schappi an cien associé qui s’était retiré de l’entreprise depuis environ deux ans et demi, a dit : 6
- A ma connaissance, il n’y a aucun fait nouveau à signaler. Les conditions de l’organisa-tion ne se sont pas modifiées et le taux de la participation est resté le même. Malheureusement les résultats des derniers exercices n’ont pas été avantageux. On n’a pu distribuer que de faibles parts individuelles, et, par suite beaucoup d’ouvriers n’ont pas attaché une grande importance à cette recette accessoire et incertaine.
- La conclusion de cet exposé, nous la prenons encore chez l’auteur, M. Danzer disant :
- La participation est un mode de rémunération excellent ; elle offre de grands avantages, il importe de l’étendre, mais ses applications ne sauraient être que limitées.
- Elle n’est praticable dans un pays tel que la France que dans deux ou trois cents entreprises, et nous reconnaissons que ce résultat serait considérable ; mais on se tromperait si l’on y voyait la condition générale du futur régime du travail.
- ANALYSE D’UNE RHODAMINE
- M. A. Bulard, chimiste à Borouwsk (Russie), a adressé à la Revue de chimie analytique la lettre suivante :
- Je viens de recevoir le n° 7 (5 avril 1894) de la Revue et je prends la liberté de vous adresser une petite protestation contre la conclusion un peu raide de la note de M. d’Hector de Rocbefontaine, sur l’analyse d’une rho-damine.
- Ce chimiste, qui est probablement étranger à l’emploi des matières colorantes industrielles, dit avoir constaté, avec surprise, qu’une
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- rhodamine commerciale qu’il a examinée contenait 75 pourcent de dextrine. 11 ajoute que ce fait doit être qualifié de fraude bien caractérisée, la dextrine valant de 15 à 20 francs les 100 kilos, alors que la marchandise en question vaut de 80 à 130 fr. le kilog.
- La choBe ainsi présentée ferait croire à beaucoup de vos lecteurs que, réellement, il y a eu fraude et qu’on a voulu vendre de la dextrine au prix de 80 à 130 francs le kilog. Cela serait exact si l’on trouvait dans le commerce, pour ce prix, de la rhodamine pure, mais il n’en est rien. Toutes les rhodamines livrées à l’industrie sont, si je puis me servir de ce mot, étendues de dextrine pour en faciliter l’emploi et en diminuer le prix initial. Leur prix de vente est établi sur le tant pour cent de matière pure qu’elles contiennent, et si on livrait la rhodamine à l’état pur, — ce qui a été essayé, mais n’a pas été adopté par l’industrie, — son prix serait d’environ 400 francs le kilog. Sous cet état de concentration et à un prix initial si élevé, son emploi présenterait, dans beaucoup d’atelîers, de sérieux inconvénients.
- Un certain nombre de matières colorantes sont dans ce cas, soit qu’elles soient livrées en dissolution, en pâte, ou additionnées de poudres inertes. L’essai de ces produits se faisant par des modes basés sur leur emploi, soit par teinture, soit par impression, il est toujours possible aux intéressés d’établir leur concordance avec des types admis.
- Je laisse de côté la question de savoir si ces pratiques sont bien nécessaires et si, d’un autre côté, il ne serait pas convenable que les fabricants qui livrent une marchandise étendue, en indiquassent le pourcent de matière pure, mais en tout cas, il me paraît que le mot de « fraude » n’a pas lieu d’être admis, comme il aurait lieu de l’être, par exemple, pour un sel d’étain additionné d’un sel de magnésie, et vendu pour du sel d’étain pur.
- Cette observation n’enlève rien au mérite du travail de M. d’Hector de Rochefontaioe, et si, comme il nous le promet, il le continue, il sera intéressant de connaître ainsi la composition de bien des produits industriels.
- Veuillez agréer, monsieur le directeur, avec mes bien sincères salutations, l’expression de mon entière considération.
- NUANÇAGE
- de la Draperie-Nouveauté
- Après avoir rappelé que. les vêtements de laine évitent les refroidissements brusques après les exercices violents qui causent de la transpiration, le journal Les Tissus ajoute :
- C’est un des motifs qui ont fait adopter les lainages pour costumes de bains de mer, soit tout en peigné, soit en flanelle légèrement feutrée. Dans ces articles on fait du blanc pur, uni, ainsi que beaucoup de petites dispositions
- dans lesquelles le fond est blanc et les filets en couleur demi-ton.
- On fait aussi quelques grands dessins en rayures ou carreaux, fonds en peigne blanc filets en soie en mohair, blanc également, ou aussi en retors fins, blanc et foncé, ou demi-teinte. Ce sont de vraies fantaisies en leur genre, convenables pour costumes complets. On en fait également des gilets seuls que les tailleurs recommandent souvent parce que ces marchandises leur laissent plus d’avantages que les coutils. Des blancs dans cet esprit peuvent donc encore être essayés.
- Si le goût continue à se porter beaucoup sur les genres rayés, on devra les varier par des moyens en dehors de ce qui se fait actuellement. Pour cela on songe à revenir aux effets en relief, genre côtelé, dont on va, en fabrique, tenter quelques essais.
- Parmi les diverses recommandations que nous avons reçues des principaux drapiers de la capitale, nous devons citer ce qui a trait aux couleurs. Nous compléterons ainsi ce que nous avons dit sur ce sujet, dont les changements sont de plus en plus palpables.
- Comme nous l’avons déjà constaté, à cause de la température, on reste encore pour l’été aux couleurs claires et à celles de demi-ton, bien que de nouvelles nuances foncées prennent place dans les collections. C’est la suite de l’évolution commencée depuis quelques saisons.
- Toutes les couleurs récemment en vogue vont être faites dans des tons plats foncés — et cet assombrissement en change le caractère — aussi bien teintes pures que des mélanges. Quelques nuances sont plus en dehors du courant et méritent, à ce titre, d’être signalées à part. Tels sont le vert foncé reflet très peu olivâtre et le violet foncé dit « aubergine, » d’un très joli reflet violacé.
- 11 est intéressant de constater les transformations successives des couleurs à la mode. A côté des gris qui sont de tout assortiment et d’un caractère neutre en quelque sorte, la vogue du bleu fut suivie par celle du bronze, l’un et l’autre encore recherchés d’ailleurs. Le vert vient ensuite et, comme contraste, le violet, dont l’aubergine est une des teintes les plus remarquables pour le costume masculin. Le goût s’est familiarisé peu à peu avec ces couleurs que la femme porte dans tous les tons; seulement on leur ôte la vivacité, la crudité généralement admise pour cet usage et on les prend plus foncées, c’est-à-dire plus en rapport avec le caractère de l’habillement de l’homme.
- Ces couleurs vont être mises dans la plupart des tissus unis pour pardessus et autres. D’autres de même esprit sont également ajoutées à celles utilisées pour les façonnés ; des vert demi-ton, prune, vont avec les bleu vif, amadou, etc.
- En peigné uni, pour costume, on fait des unis de nuances, façonnés par les croisures.
- Des petits effets de deux couleurs, agrémentés de filets vifs discrets, soit en retors ordinaires, soit en retors fantaisie. La soie est aussi utilisée quelquefois.
- On fait quelques cardes d’apprêt rasé, mais beaucoup plus de cheviottes, aspect brut, de différentes finesses. Là encore, les façonnés par croisures sur des teintes unies et des petits effets de plusieurs couleurs sont essayés. Mais de plus un grand nombre de très jolies dispositions sont ornées de mohair noir, en fil uni ou en retors façonné, moucheté, bouclé, etc.
- Dans les fantaisies les carreaux sont nombreux et les teintes très fondues. Cependant s on cherche à sortir de ces effets ternes par quelques nouveautés saillantes portant un cachet agréable et de bon goût, mais plus accentué que d’usage.
- L’INDUSTRIE DE LA DENTELLE
- Un journal anglais : Economie Journal, a publié une étude sur l’industrie dentellière de Nottingham ; cet article nous parait intéressant à reproduire dans ses parties essentielles. Nous en extrayons donc les passages suivants :
- Le commerce de la dentelle peut se diviser ainsi : les rideaux, le tulle uni, et la dentelle de fantaisie. Nous ne nous arrêtons pas aux deux premières branches ; il y a des machines à fabriquer les rideaux et le tulle uni dans le monde entier qui produisent des articles d’une consommation constante et qui ne dépendent que fort peu de la mode. Nottingham et sa banlieue en fournissent la majeure partie, mais elles n’en ont pas le monopole. La dentelle de fantaisie peut aussi se subdiviser en trois grandes sections : la dentelle de coton, la dentelle de soie et le tulle brodé.
- Les dentelles de coton et de soie sont faites avec la machine connue sous le nom de Levers ; le tulle brodé est fait avec une machine dont le caractère est tout différent. La situation de Nottingham est actuellement la suivante : elle n’a pas de concurrence sérieuse dans la production des premières qualités de dentelles de coton : pour la belle dentelle, de soie, ses grandes rivales sont Calais et Caudry; il y a des fabriques de dentelle à Derby, llkes-ton et Long Eaton, qui concourent à la production des dentelles de coton ordinaires, toutes ont également à lutter contre les fabriques de tulle brodée de Suisse et de Plauen (Saxe). C’est sur cette dentelle de fantaisie que la mode exerce son influence.
- 11 y a naturellement un mouvement constant et régulier d’une année à l’autre, dans le commerce de la dentelle, mouvement tout à fait indépendant de la mode. On porte de la dentelle en Espagne et dans les pays de langue espagnole de l’Amérique du Sud comme on porte des mackintoshes au bord des lacs anglais. Les expéditions de Nottingham vers
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- ces contrées peuvent être regardées comme constantes. La beauté propre de la dentelle suffît à lui assurer une clientèle, même si la mode ne le commande pas.
- La dentelle a toujours été populaire pour la parure des femmes et rien ne s'assortit mieux avec le linge. 11 est vrai que la demande a faibli devant le succès du « tout laine » qui a trouvé des partisans dans le corps médical ; mais la mode n’est nullement responsable de ce fait. En dépit de la consommation courante, il faut convenir que Nottingham n’est pas occupée, qu’elle n’est donc pas prospère ; il êst cependant reconnu que les broderies plates constituent la garniture dominante pour les robes et les chapeaux.
- Le courant ordinaire est insuffisant. La prospérité de Nottingham dépend de sa spécialité qui est la belle dentelle.
- Un dicton local déclare que la dentelle est à la mode tous les dix ans, c’est-à-dire que sur dix saisons consécutives, il y en a une qui ramène l’usage de la dentelle, une où la mode bat son plein, une où elle passe, tandis que durant les autres, la dentelle n’est nullement portée comme article de mode. Ce dicton, fondé sur l’expérience, mérite quelque considération.
- Le commerce de la dentelle fut, par exemple, satisfaisant de 1869 à 1892, satisfaisant et à son plus haut point de 1879 à 1882. Pour que l’histoire se répétât à la lettre, il aurait fallu que le cycle recommençât en 1881, mais il y a une bonne explication du fait contraire. Au printemps de 1882, quand Nottingham était le plus occupée, parutune machine qui produisait une espècede dentelle absolumentnouvelle.
- C’était la machine à broder. Cette machine fut amenée à Nottingham et montrée aux principaux manufacturiers de la ville. On leur offrit le brevet qu’ils refusèrent, lis commirent ainsi une erreur qu’ils regrettent maintenant.
- On trouva promptement un acheteur qui améliora sensiblement la machine, établit des fabriques en Suisse et devint aussitôt le plus grand rival que Nottingham ait connu. La conséquence fut que le nouveau tulle brodé séduisit le marché et devint populaire. Aussi, quand vers la fin de 1882, les cours ordinaires delà mode pour la dentelle ont pris fin et que Nottingham se trouva sans ordres à exécuter, la nouveauté du nouveau tulle à broder prolongea la mode de deux ou trois ans et l’on porta la dentelle, sans interruption, pendant cinq ou six ans, de 1879 à 1885. L’histoire s’est donc répétée dans le présent cas, quoique l’invention de la machine à broder ait eu pour effet de reculer de trois ans, en ce qui concerne la dentelle de Nottingham, le retour de la période consacrée. 11 y a deux spécialités en présence, Nottingham et la Suisse, produisant des genres de dentelle différents avec des machines tout à fait différentes. (1).
- (1) Le procédé du découpage chimique des fonds a beaucoup favorisé aussi la dentelle-broderie.
- Les choses étant telles, il est à Nottingham peu d’hommes d’affaires qui attendent le retour prochain du grand mouvement commercial dont ils ont bénéficié de 1879 à 1882. On parle de ces trois années comme d’un âge d’or qu’on n’espére pas revoir....
- La mode changea, il n’y eut plus d’ordres à exécuter et bien des ombres passèrent le seuil de la cour des faillites.
- La fabrication de la dentelle n’offre pas aux ouvriers des avantages absolus. Le travail aux pièces, l’unité de mesure étant le « rack », qui représente 1,920 tours de machine.
- Le travail a lieu en doubles séries de dix heures chacune et un ouvrier régulièrement occupé ne travaille pas plus de cinquante heures par semaine, si l’on déduit le temps des repas. Le gain de ces cinquante heures dépend du genre de la dentelle qu’il fabrique, de sa qualité et de sa largeur. Avec un travail constant, les salaires sont très satisfaisants et le travail est assuré quand la dentelle est à la mode.
- Mais, à moins d’une chance particulière, un ouvrier n’est occupé que d’une façon intermittente dans la période de production ordinaire. Si le dessin à exécuter a de la vogue et donne lieu à de fortes commande^, il arrive souvent qu’une machine bat des semaines de suite, tandis qu’une autre machine reste inactive et
- -----,oau capital k
- l’achat du modèle le plus récent.
- Le manufacturier riche peut le faire et il ie fait. Les meilleures maisons elles-mêmes paient cher leur supériorité. 11 faut se rappe. 1er surtout que la dentelle est peut-être le produit le plus artistique qui sorte d^s manufactures anglaises et, qu’à chaque saison, p0ur répondre aux besoins du commerce en gros il faut créer de nouveaux dessins; or, ld dessinateur est un personnage très largementré-tribué. La beauté propre de la dentelle lui assure un débit et les manufacturiers ont à se préoccuper de la beauté et du goût de leurs dessins, s’ils veulent provoquer la demande. En un mot, les dépenses d’un fabricant sont égales, sinon plus grandes quand la mode n’est pas à la dentelle que quand elle jouit de la vogue.
- Nous pouvons donc conclure que l’influence de la mode est souveraine sur le commerce de la dentelle de Nottingham et que les phases de brusque prospérité, suivies de longuespé-riodes de dépression, auxquelles ce commerce est soumis, ont eu sur la ville une mauvaise et troublante influence. Au train dont vont les choses, Nottingham doit voir son ancien monopole se restreindre encore.
- les ouvriers qui y sont attachés ne gagnent rien.
- D’autres considérations, qui touchent ceux qui s’adonnent à l’industrio dentellière sont encore à mentionner.
- Les meilleures machines ne coûtant pas moins de 1,000 liv. st., il n’est pas surprenant que cette industrie soit le plus généralement pratiquée par des hommes disposant de très grands moyens ou de très petits. Elle est unique à cet égard. 11 y a relativement peu de grandes fabriques de dentelle à Nottingham, qui appartiennent à une seule maison.
- 11 y en a quelques-unes, sans doute, mais on remarque l’absence des petites fabriques si communes dans les districts manufacturiers du Yorkshire. Une grande partie des usines est louée par étages, et ces étages sont même loués par pièces, si bien qu’une usine peut contenir jusqu’à vingt fabricants de dentelles.
- Or, il est bien établi que l’existence du petit fabricant n’est désirable dans presque aucune industrie. Celui-ci a une terrible disposition à faire baisser les prix. Dans les temps de crise notamment, quand la concurrence est très vive pour le peu d’affaires à traiter, il éprouve une infériorité naturelle vis-à-vis du grand manufacturier, et, simplement pour faire aller sa machine, il sollicite des ordres à un taux à peine rémunérateur.
- Le petit manufacturier souffre en outre du fait que les machines Levers ont reçu de grandes améliorations durant ces dernières années. Les machines sont souvent démodées et
- SUR LA SOLIDITÉ DES TEINTES
- à la lumière
- La destruction des couleurs teintes sous l’action de la lumière est dae aux rayons absorbés. Chaque couleur est affectée principalement par l es rayons pour lesquels elle présente le plus grand pouvoir absorbant.
- Tel est le principe que M. A. Dufton a développé récemment dans une conférence à la Société des teinturiers de Bradfort.
- Le degré de résistance qu’une couleur teinte présente à l’action de la lumière ne dépend pas seulement de la nature de la lumièreagis-sant, mais bien encore de la couleur teinte. Les expériences faites jusqu’à ce jour l'ont démontré : certaines couleurs sont surtout affectées par les rayons bleus, d’autres par les rayons rouges, etc.
- M. Dufton a repris ces expériences d’une manière plus précise, et d’après ses conclusions, ce ne sont pas seulement les rayons de la partie chimique du spectre solaire, c’est-à-dire les radiations violettes et ultra-violettes, qui amènent l’altération des couleurs teintes, de même qu’elles amènent par leur action chimique la production d’images photographiques. Ce sont les rayons que la couleur teinte est susceptible d’absorber ; ils dépendent de la nature de la couleur et ils peuvent appartenir à n’importe quelle région du spectre.
- Ces observations, de nul intérêt pratique, sont ici notées comme simple document théorique.
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- BREVETS RECENTS
- Intéressant les Industries tinctoriales.
- 235253. — Frankenburg et Weber. — Procédé de décoration de surface en caoutchouc.
- 235266. — Lob. — Nouveau produit industriel dit jersey-peluche, et procédé pour la fabrication dudit tissu.
- 235317. — J.-P. Legrand et Ce. — Fouleuse au large.
- 235324. — Eckardt. — Procédé de fabrication de mélanges de laines luisants.
- 235473. — Gomesse. — Procédé perfectionné pour le traitement des fibres végétales textiles.
- 235574. — Ckamby. — Perfectionnements apportés aux appareils pour découper les échantillons d’étoffes et d’autres matières analogues.
- 235596. — Bonnet, Ramel, Savigny, Giraud et Marnas. — Nouveau procédé pour l’obtention de moires de toute nature avec dessins réguliers ou autres.
- 235713. — Gall et de Montlaur. — Emploi de l’acide persulfurique et de ses sels au blanchiment des fibres textiles, de la pâte à papier, de l’ivoire et de l’os.
- 235812. — Thiébaud. — Nouveau procédé pour dorer, argenter, bronzer et mettre en couleurs les cartons, papiers et autres produits analogues.
- 235868. — Lindsay. — Perfectionnements dans les machines à calandre. .
- 236032. — Dehaitre. — Machine à sécher «t à repasser.
- 236036. — Walton. — Machine pour fabriquer la toile cirée mosaïque pour planchers.
- 236141. — Bauche (les sieurs). — Perfectionnements aux machines à lainer.
- Certificats d’addition.
- 235023. — Ewald Hoelken et Ce. — Certificat d’addition au brevet pris, le 22 décembre 1893, pour procédé de fabrication de véritable rouge d’Andrinople et rose d’Andri-nople sur des fils végétaux à l’état bobiné (cops bobines, rubans de carde).
- 229256. — Gessner. — Certificat d'addition au brevet pris, le 10 avril 1893, pour tondeuse mécanique perfectionnée.
- INFORMATIONS BT FAITS DIVERS
- Commission consultative permanente du commerce et de rindus-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- trie. — Le ministre du commerce et de l’industrie vient d’instituer une commission permanente du conseil supérieur du commerce et de l’industrie.
- Cette commission, choisie parmi les membres du conseil, pourra être appelée à donner son avis sur toutes les questions intéressant le commerce et l’industrie, toutes les fois que le ministre ne jugera pas nécessaire de consulter le conseil supérieur lui même.
- Voici la composition de la commission :
- Président, le ministre du commerce ; vice-présidents, M. Loubet, sénateur et M. Méline député.
- Membres de droit, le directeur général des douanes, le directeur des consulats et des affaires commerciales, le directeur du commerce extérieur.
- Membres : MM. Gailly et Reymond, sénateurs -, Pierre Legrand et Charles Roux, députés -, les présidents des chambres de commerce d’Amiens, Bordeaux, Elbeuf, Le Havre, Lille, Lyon, Marseille, Nancy, Paris, Roubaix et Rouen.
- En cas d’empêchement, les présidents des chambres de commerce pourront se faire remplacer par un vice-président.
- Nouvelle loi sur la lettre de
- change. — Une loi peu remarquée mais fort intéressante dans ses conséquences pratiques vient d’être promulguée après avoir subi plusieurs allées et venues entre les deux Chambres.
- Voici l’article unique de cette loi nouvelle :
- Article unique. — Le paragraphe 1er de l’article 112 et le dernier paragraphe de l’art. 632 du Code de commerce sont modifiés ainsi qu’il suit :
- Texte nouveau. — Art. 110, § 1er. — La lettre de change est tirée soit d’un lieu sur l’autre, soit d’un lieu sur le même lieu.
- Texte ancien. — Art. 110. — La lettre de change est tirée d’un lieu sur un autre.
- Art. 112 et 632. — (Sansintérêt).
- Le nouvel article 110 résume a lui seul toute la loi. Les autres modifications n’ont d’autre but que de mettre, dans ses détails, notre législation en accord avec le nouveau principe adopté.
- Or, le nouvel article 110, lui-même, se résume en ceci, qu’il reconnaît le caractère de lettre de change à l’effet de commerce à ordre tiré même d’un lieu sur le même lieu.
- La réforme paraît modeste, presque indifférente: elle offre cependant une réelle importance, puisqu’elle donne aux traites tirées sur la même ville que celle du tireur, la valeur protestable qu’elles n’avaient pas jusqu’à présent.
- —o—
- Prix de la Société Industrielle de Rouen. — Dans la séance générale de février 1896, la Société industrielle de Rouen décernera un prix de 1,200 francs — espèces — à l’auteur d’une œuvre d’utilité publique et d’intérêt général, 'consistant soit en une découverte ou une invention, soit en un ouvrage manuscrit ou imprimé. Cette œuvre devra en outre trouver son application dans le commerce ou l’industrie et ne devra avoir été présentée à aucun concours.
- En cas d'insuffisance dans les travaux pré-
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- sentés, la société se réserve le droit de récompenser d’office et à son choix l’auteur d’un travail intéressant paru dans une des cinq dernières années du Bulletin de la Société.
- Les questions suivantes sont aussi mises au concours pour prix à décerner à la fin de l’année courante :
- Un produit bon marché remplaçant l’albumine des œufs.
- Un bleu pour blanchisseur, aussi bon marché et offrant de plus grands avantages que l’outremer.
- Une méthode rapide et pratique pour analyser la glycérine commerciale.
- 5 Un vert vif et énergique, aussi solide que i’alizarine et pouvant s’appliquer sur le coton en même temps que celle-ci.
- Procédé pour déterminer la valeur commerciale des indigos.
- Un épaississant remplaçant la gomme du Sénégal à un prix meilleur marché.
- Une matière remplaçant le bois de campê-che, solide et meilleur'marché.
- Etc., etc.
- Les mémoires présentés au concours devront être adressés à M. le président de la Société industrielle de Rouen, place Haute-Vieille-Tour, 24.
- —o—
- lia mécanique française au Japon. — J’ai visité, écrit M. le consul de France à Yokohama, l’usine d’Hodogaya, près Yokohama qui a pour objet le peignage des déchets de soie.
- C’est la troisième usine de ce genre organisée au Japon, mais elle possède, à tous les points de vue. une installation et un outillage bien supérieurs aux deux autres. La preuve en est dans ce fait qje celles-ci trouvent avantage à approvisionner leur filature des produits peignés à Hodogaya.
- Cette constatation a son importance. En effet le matériel des deux usines concurrentes est anglais et allemand, tandis que celui d’Hodogaya est exclusivement français. Les machines industrielles ont été fournies par MM. Bouvier et Ce de Grenoble, la machine à vapeur, les chaudières et l’outillage accessoire par MM. Buffautet Robatel, à Lyon.
- De l’avis de toutes les personnes compétentes, ce matériel est excellent et l’emporte in-contestabl jmentsur celui qui provient des ateliers étrangers. Aussi ai-je lieu de croire, en présence des résultats obtenus, que les fabricants français dont je viens de citer les noms, auront les chances les plus sérieuses d’être placés au premier rang des fournisseurs du Japon, si, comme il est probable, des usines similaires s int fondées en ce pays.
- L'industrie soyeuse est certainement appelée à se développer ici ; et ce doit être, pour la fabrication française, une fatisfaction et un encouragement d’apprendre que non seulement l’usine d’Hodogaya, mais les deux plus considérables usines du Japon, celle de tissage, teinture et apprêt « l’Orimono Rir-vaisha », deKioto, et celfe de Cardage, fonctionnent admirablement avec un matériel venu de France : M. Dehaitre, à Paris, est l’un de ses constructeurs.
- Aeétlne. — A propos de notre article du précédent numéro sur l’emploi de l’acétine,
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- nous devons rappeler que la « Badische-ani-lin » est brevetée pour une induline solubilisée à l’aide de ce produit qu’elle désigne : bleu-acétine ; c’est une préparation contenant réunis le colorant et le dissolvant.
- Daus ses autres applications, l’usage de l’a-cétine est libre.
- —o—
- Application de la loi de l'arbitrage. — Nous mentionnons quelques cas dans nos spécialités où la loi de la conciliation et de l’arbitrage a été mise en mouvement, dans des cas de grèves, et afin de juger quelles sont les suites ordinaires de son intervention :
- Grève des apprêteurs teinturiers de Tarare, commencée le 3 avril. Le juge de paix intervient le 6, par voie d’affiches -, les ouvriers nomment leurs délégués, les patrons ne répondent pas ; la grève se termine le 17 avril sans conditions.
- Les ouvriers tullistes de Villeurbanne (Rhône) étaient en grève depuis le 12 mars lorsque, le 31, ils s’adiessèrent au juge de paix pour provoquer la réunion d’un comité de conciliation. Cette réunion a eu lieu le 3 avril ; après les explications données par le représentant des patrons, les ouvriers ont renoncé à leurs demandes et la grève a été terminée.
- Grève d'apprêteurs de tulle à Lyon, frappant 12 établissements et comprenant 280 grévistes, pour refus des patrons d’accepter le tarif du syndicat ouvrier. Commencée le 22 mars, elle s’est terminée le 7 mai sans résultat pour les ouvriers. Ici, toutefois, la loi de l’arbitrage n’a pas été mise en action.
- Grève des tisserands de Castres et des environs, le 16 avril. Par lettres et par affiches, le juge de paix a invité patrons et ouvriers à se faire représenter dans un comité de conciliation. Les ouvriers ont nommé leurs délégués ; mais les patrons ont ou gardé le silence, ou refusé de prendre part à la tentative de conciliation. La grève a continué.
- Grève de tisseuses à Mazamet (Tarn), le 16 avril. Sur l’intervention du juge de paix, 5 déléguées des ouvrières et 1 représentant du patron se sont réunis le 23 sans résultat. La proposition de recourir à un arbitrage à été repoussée par le patron.
- Grève de tisseurs à Bar enfin (Seine-Inférieure), le 1 4 avril. Sur l'intervention du juge de paix, une tentative de conciliation, suivie d’échec, a eu lieu le 17 ; puis, à la suite de concessions mutuelles, la grève s’est terminée le 23. Un nouveau différend a surgi le 26 et les ateliers ont encore été abandonnés. Cette deuxième grève a duré trois jours.
- Grève des ouvriers d’une filature de laine à Lalobbe (Ardennes), pour une augmentation de salaire. Les ouvriers ont eu recours à l’intervention du juge de paix ; le patron n’a pas répondu. Le travail a été repris le 22 mai aux anciennes conditions.
- Des tisseuses de soie au Péage-de-Vizille (Isère), en grève depuis le 2 avril, s’adressent au juge de paix le 7 ; dans le même temps, des négociations directes entre le patron et les ouvrières mettent fin à la grève le 10 avril.
- Mentionnons encore, comme fait se rapportant aux conseils de conciliation, que les ouvriers tullistes de Calais sont entrés en pourparlers avec leurs patrons dans le but d’établir un nouveau tarif et de constituer un comité
- mixte de patrons et ouvriers semblable à celu i qui fonctionne â Nottingham dans la même industrie. Les patrons ont répondu que le conseil de prud’hommes avait déjà pour mandat de trancher les différends entre patrons et ouvriers ; qu’il était donc inutile de créer un nouvel organisme.
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- Emplois et employés stables. —
- Dans une distribution de médailles qui vient d’être faite sous la présidence du ministre du commerce aux employés et ouvriers méritants, nous remarquons :
- MM. Margerand, employé, 40 ans de services dans la maison Gros, Roman et Ce, fabricants de tissus imprimés.
- Foltzer, dessinateur, 34 ans de services, même maison.
- Luttringer, deseinateur, 34 ans également de services, même maison.
- Haller, voyageur, 32 ans de services dans cette même maison....
- Cela fait honneur à tous ces messieurs : employés et patrons, et change agréablement des questions de grèves.
- Dissolution à partir du 15 ,
- ciété Dessus et C°, teinturerie 37 ?e -a So' resnes, à Suresnes. - L.: M. Dessus^1 ASu' du 11 juin. us*~-Acte
- Dissolution du 28 avril de la Société r et C°, tissus et vêtements imnerméahÜ .E jets en caoutchouc, 37, rueP d“|i'Hôli°ab' Vdle, à Lyon. - L..M. Canavy. - Acted^
- Dissolution à partir du 12 mai de la q •• Protheau et Fournier, dégraissage à spp°C1,eîé rue de la Cité, à Lyon. - M. Fournier Î3 nue seul. — Acte du 12 mai, contl'
- Dissolution à partir du 4 [uin de la Sor’.s -Vve Rnowaeys et Duquesne, teinture dM^n 18, rue Tourcoing, à Roubaix. — »• »
- veuve Browaeys. — Acte du 4 juin.
- L. : Mme
- Dissolution à partir du 15 avril de la q ciété Turnbull père et fils et Ce, teinturiprt apprêteurs, 10, rue Bas-Trévois, à Troves Acte du 11 mai. J
- —o—
- Nécrologie. — Nous apprenons avec regret la mort de M. François Mazurel-Jonglez, chef de l’importante maison François Mazurel frères, à Tourcoing, décédé à la suite d’une courte maladie.
- Intelligence d’élite, travailleur infatigable, industriel d’une étonnante initiative, M. Mazurel-Jonglez jouissait, à bon droit, de l’estime générale..
- Il était secrétaire de la Chambre de commerce, vice-président de l’Association nationale de l’industrie lainière, administrateur de la Caisse de liquidation de Roubaix-Tourcoing.
- M. Mazurel-Jonglez n’était âgé que de 39 ans.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- Sociétés : Formations, Dissolutions, etc.
- Formation de la Société en nom collectif Ducret, Moulin et Bessy, teinture de soie et coton, 15 et 17, rue Tréfilerie, à St-Etieene.
- — Durée : 5 ans et 8 mois.— Cap. 400,000 fr
- — Acte du 31 mai.
- Formation de la Société en nom collectif A. Bocquel et F. Dupetit, teinture et apprêts; 3 et 5, rue Citadelle, et 4, rue des Teinturiers, à Amiens.— Durée : 12 ans.— Cap. 400,000 fr.
- — Acte du 31 mai.
- Formation de la Société en nom collectif Waggiere, Pïmodon et C#, apprêt d’étoffes de soie, 1, rue Philibert-Delorme, à Lyon. — Durée : 8 ans. — Cap. 13,500 fr. — Acte du 28 avril.
- Modifications des statuts de la Société anonyme des matières tannantes et colorantes, 29, av. Wagram, à Paris. — Délib. du 12 mai.
- Modification de la Société Tailleur et Gautier, apprêts, 115, rue Montreuil, à Paris. —
- Liquidation judiciaire
- Bapin, teinturerie, 10, rue Royale, à Paris — L.:Vormser.
- VENTE DE FONDS DE TEINTURE
- A PARIS
- Vendeurs Acquéreurs Fonds cédés
- —
- Flamand .. Mlle Fougeray.. 26, r. Pauquet,
- Batifois 125, fg.St-Honoré.
- Mlle Pajot.... 32, p, St-Ferdin.
- Cartier 36, r. de Berri.
- Lapeyre . Curiou U7,fg.du Temple.
- Mme Huot.... . Mlle Ouin 5,r.Rochebrtme.
- Yve Marti.... 70,av. de Clichy.
- Mme Caux.... . Vve Corbin 21, rue Baudin.
- BouohéJ 19, r. Clausel.
- Tollard 81,r.de Dunkerq.
- Yve Dimanche. ,. Yve Balette 195, fg. St-Danis.
- Mme Casahonne Mlles Malet 16, r. Elzévir.
- Bernard . Mlle Gobaille.... 92,r.de Dunkerq.
- Mlle Prélat... . Mlle Hamelin... 35,r.de Richelieu.
- Bequet 92,av.Ledru-Roll.
- Roche l38,av.Parmeotier
- Dupuis .. 16,r.deBruxellei
- Yve Bardet... . Mme Cornadeau. 32, bd. Magenta.
- • Pèlerin 4, r. Boinod.
- Le Gérant : F. Gouillon.
- Tous droits réservés
- IMPRIMERIE C. COLIN, A CHARLEVILLE (ARDENNES)
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- LA
- 7e Année, N° 6.
- • SCIE NT IA
- N EGOTIUM
- REVUE DE
- ET DES COLOR ATIONS
- F. GOUILLON, Directeur,
- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES Juin 1894
- 3, Rue du Trésor, PARIS.
- SOMMAIRE
- Chronique.— Blanchiment et teinture de la bonneterie. — Appareils et .machines à teindre. — Crêpage artificiel des lainages. — Rouges et roses d’Andrinople. — Fixation des couleurs d’aniline sur noir. — Noir d’aniline à l’ozone. — Revue sommaire des brevets d’invention. — Métiers et étuve pour l’apprêt des rideaux.
- Procédés divers : Orange-diamine ; Teintes dia-zotées; Noir au campeche sur coton.
- Chronique industrielle. — La législation des
- . Conseils de Prud’hommes. — La draperie nouveauté. — Apprêts pour bronzage et gaufrage des tissus. — Le nouveau tarif des bonnetiers de Falaise. — Vernis gras colorés. — Régime douanier. — Essai des extraits de campèche.— Appareils d’extraction. — Les couleurs du tisane. — Titrage de la soie. — Informations et Faits divers. — Renseignements commerciaux.
- CHRONIQUE
- Intérêts généraux
- Les graves événements que nous avons subis : la mort tragique et criminelle de l’honnête président Carnot ; ses obsèques grandioses ; l’élection de son successeur ; la discussion passionnante des lois de défense contre les entreprises anarchistes ; lois plutôt vengeresses que préventives...
- Toutes ces préoccupations anormales ont absorbé le Gouvernement et le Parlement au profit exclusif des idées politiques, et il n’a pas été commis de nouvelles lois contre l’industrie et le commerce : ce n’est pas toutefois qu'il manque de projets dans les cartons des deux Chambres.
- De temps en temps, on en rajuste un, et avec beaucoup de peine on tâche de le rendre supportable.
- Ainsi, la commission sénatoriale chargée d’examiner à nouveau le projet de loi relatif à la responsabilité dans les accidents dont les ouvriers sont victimes, qui revient à la Chambre, a déterminé d’une façon générale les principes auxquels elle s’arrête et qui sont les suivants :
- 1° La responsabilité du patron cesse en cas de faute lourde de la victime ;
- 2° Un règlement d’administration publique déterminera les industries comportant des risques ;
- 3° Les juges de paix seront compétents pour le cas d’incapacité temporaire de travail ;
- 4° Les tribunaux civils seront compétents en cas de mort ou d’incapacité persistante de travail ;
- 5° Le système de la garantie sera substitué à l’assurance obligatoire ;
- 6° Il sera institué un conseil supérieur des accidents de travail.
- La faute lourde étant admise, et l’assurance n’étant plus obligatoire, il y a amélioration sur les projets intérieurs.
- Situation industrielle
- Nous pouvons avoir des idées d’ensemble sur la situation de l’industrie par l’importance du personnel ouvrier occupé, ou ce qui revient au même, par la proportion des chômages. Voici à ce propos quelques renseignements de sources administratives :
- La filature et le tissage mécanique comptent 8,5 OjO de chômeurs, le tissage à la main 31 0[0, la teinture et l’apprêt 18 0[0, la bonneterie 2 0[0, la broderie et le tulle 17 Op, l’habillement 12 0{0, la chapellerie 14 Op.
- La situation est jugée équivalente à celle de l’an dernier dans la Loire, dans les filatures et tissages mécaniques des Vosges, du Rhône, du Tarn, de la Normandie, dans la bonneterie de l’Yonne, dans la chapellerie à Paris, dans la blanchisserie à Paris, pour les diverses industries, dans les départements du Nord, de l’Aude, du Tarn, du Tarn-et-Garonne ; elle est jugée meilleure dans la teinturerie en Calvados et plus mauvaise dans les diverses industries textiles des autres régions.
- Après ces généralités, nous allons examiner la situation particulière de quelques régions.
- Le nord de la France
- Dans le groupe Lille-Roubaix-Tourcoing, l’industrie continue à se développer malgré le peu d’activité des affaires. On signale à Tourcoing la création de deux filatures de coton de 20,000 broches chacune, d’une filature de laine de 12,000 broches et
- d’un peignage. A Roubaix se monte également un peignage, et à Lille une importante filature de coton se propose, par des développements successifs, d’arriver au nombre de 140,000 broches.
- Le travail est actif dans les tissages, tant par l’écoulement facile des articles d’été que par suite de la fabrication pour la saison d’hiver qui marche bien. De nombreux acheteurs se présentent et parmi eux des Américains qui espèrent que l’abaissement des droits d’entrée aux Etats-Unis permettra aux tissus de Roubaix-Tourcoing un débouché important dans ce pays.
- L’exportation en Amérique des tissus de Roubaix diminuait d'une façon inquiétante.
- Il résulte de statistiques arrêtées fin juin (qui est le terme de l’année fiscale aux Etats-Unis), que pendant l’année 1892-1893, c’est-à-dire du 1er juillet 1893 au 30 juin 1893, les exportations en articles de Roubaix se sont élevées à 21,142,190 fr., alors que dans la même période, ce chiffre est tombé à 8,572,925 fr., soit un déficit de 60 0{0.
- Il est heureux qu’une telle situation se modifie.
- Les fîlateurs de laines peignées de Tourcoing se sont réunis dernièrement dans le but de provoquer une entente entre les filateurs de laine d’Amiens, Fourmies et Reims, pour arriver à régler la production en évitant les stocks qui amènent toujours la baisse, et il est question de réduire la durée du travail, dans l’industrie lainière, d’un jour par semaine.
- La filature de laine traverse, dans le Nord, comme partont, une crise par suite de la cherté de la matière première. Plusieurs établissements se voient dans la nécessité de réduire les heures de travail ou de renvoyer une partie du personnel. Quelques-uns ont diminué d’une heure la durée de la journée sans diminuer le salaire.
- J^es tullistes de Calais sont dans une période de stagnation ; un grand nom-
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- bre de métiers sont arrêtés et d’ailleurs leur nombre diminue. Une maison importante vient de liquider et son personnel va sans doute se trouver sans ouvrage. Il se produit un déplacement de certaines fabrications vers Lyon ou Caudry. Quelques métiers ont même été expédiés en Russie.
- Cette industrie s’implante en effet en Russie, et nous connaissons au moins un important établissement s’y adonnant depuis plusieurs années et avec succès : c’est la « Société de la fabrique de dentelles de Moscou », habilement dirigée par M. A. Guivar-towski.
- Dans l’Aisne, deux filatures de laine ont disparu. Cette industrie est toujours en mauvaise situation. Quelques-unes ont dû baisser les salaires de 10 0[0 et un certain nombre ont réduit la durée de la journée faute de travail. Le tissage de jute de Vervins est en bonne situation.
- L’industrie de la broderie est prospère, on compte 800 métiers à broder nouvellement installés dans la région de Saint-Quentin. Plusieurs maisons suisses viennent s’établir dans le pays.
- La bonneterie est en assez bonne situation dans l’Oise, mais la teinture, la filature et la passementerie se plaignent beaucoup.
- Dans la région de Sedan, on compte 30 à 40 0{0 de chômeurs parmi les ouvriers en tissus et de l’industrie lainière. Les tisseurs à la main sont les plus éprouvés. Le tissage mécanique a une situation relativement plus favorable; à Remilly, le travail est abondant et ls situation meilleure que l’an dernier.
- En Normandie
- A Rouen, d’après un document administratif, le travail a été médiocrement actif dans les ateliers de blanchiment et de teinture des filés et tissus.
- L’indienne qui, depuis deux ans, avait eu une période assez prospère, viendrait de perdre une partie du terrain qu’elle avait gagné. A l’intérieur, certains articles s’écouleraient très difficilement et, à l’extérieur, l’industrie aurait reconquis certains marchés qu’elle avait perdus.
- Mais une autre information de source commerciale, et qui nous paraît mieux en état d’être exactement renseignée nous dit :
- La vente est des plus satisfaisantes pour tous les tissus, notamment pour les articles de saison, tissés et imprimés, toujours largement commission-nés ; on remarque surtout la belle rouennerie, la flanelle légère, les ecrus et enfin le pilou belle qualité, qui parait assuré d’une demande suivie.
- Un indice qui prouve le mouvement bien accentué des affaires à Rouen, c’est l’impossibilité où se trouvent certains apprêteurs de satisfaire aux commandes de tous les tisseurs.
- L’indienne a eu sa bonne part dans les achats et certains indienneurs ont même du mal à suffire aux demandes en meubles et robes.
- Au début de l’année, la fabrication de la nouveauté à Elbeuf avait été assez active; elle s’est ralentie depuis, la douceur de la température et les souffrances de l’agriculture créent un obstacle à la remise d’ordres aussi importants que l’an dernier à pareille époque. Les industries préparatoires de la laine cardée ont eu à subir des chômages assez importants, par suite de la faveur dont jouissent les tissus peignés.
- Les draps de couleur et d’administration s’écoulent régulièrement ; les draps pour voitures et livrées, qui avaient eu un instant de calme ont repris leur activité. Les draps de dame sont en faiblesse marquée comparativement à l’année dernière.
- L’industrie liniêre subit dans le Calvados, comme dans les autres régions, un malaise qui provient des mêmes causes.
- Les filatures de coton travaillent activement, mais les tissages ont beaucoup de difficulté à écouler leur production ; il a fallu pendant plusieurs mois réduire la durée de la journée, faute de travail.
- Dans l’industrie lainière, les prix sont très désavantageux. La production est faible ; il y a de fréquents chômages. La draperie à Vire paraît avoir repris une certaine activité depuis quelque temps.
- L’industrie de la dentelle à la main tend à disparaître de Caen, sous la concurrence de la dentelle mécanique imitation.
- Dans le Midi
- Sur notre chemin, nous pouvnn constater que la production et « J 8 des fabriques de drap de Romoraufo Lantenay et Villeherviers n'ont pas, rié ; ces établissements conservent l/' situation.. eur
- A Aubusson, la production des fabr* ques de tapis se maintient toujours a peu près au même niveau, mais lavent diminue et les prix ont par suite une tendance marquée à la baisse, enjV* son de la réduction de la consommation et de la concurrence étrangère
- Dans le Gard les chômagss sont fré quents et étendus. La bonneterie, notamment, subit depuis un certain temps des transformations radicales dans son outillage. On travaille à Nîmes sur sept sortes de métiers de bonneterie, sais compter les subdivisions, ce qui fait que pour certains genres de métiers il y a excès de main-d’œuvre, tandis que pour d’autres il y a insuffisance marquée. Dans l’arrondissement du Vigan, deux usines ont fermé. L’avilissement des prix rend la situation très difficile.
- 11 en est de même dans la passementerie, où le chiffre d’affaires en lacets galons, articles pour meubles s’est restreint considérablement; la ceinture seule jouit encore d’une certaine faveur.
- L’industrie de la soie est toujours très éprouvée. Les filatures de déchets de soie ont moins souffert que celles de cocons ; leur situation est relativement satisfaisante.
- La bonneterie livre en ce moment ses commissions d’hiver ; elles sont inférieures à celles de l’année dernière.
- L’industrie des tissus pour ameublement traverse une crise très sérieuse; on ne compte sur un relèvement des affaires qu’au mois d’octobre.
- La principale industrie de la Haute-Loire, la fabrication de la dentelle à la main et surtout de l’article commun en fil blanc dit torchon est fortement atteinte. La production, qui se chiffrait par six millions de franc? avant le bill Mac-Kinley, n’atteint plus qu’un million et demi actuellement ; le même article en genre fin ou demi-fin se maintient assez bien, mais,avec prix très limités à cause de la concurrence belge.
- Nous ferons maintenant une petite excursion sur les places du Midi, où
- Au Puy, la passementerie et la fabrication de garnitures pour chapellerie,
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- nouvelle industrie implantée dans le pays, travaillent activement. Mais les fabricants de passementerie et de ru-banerie de l’arrondissement d’^ssin-geaux se plaignent vivement de la fourniture des marchés étrangers.
- A Mazamet les fabricants de draperie, nouveautés, flanelles et molletons, autrefois très nombreux, ont été presque tous forcés, sous l’influence de la concurrence étrangère, de cesser leur fabrication. Ils ont pu heureusement trouver dans l’industrie du délainage, qui a pris un rapide essor, une compensation^avantageuse. Cependant, 3 maisons ont conservé la fabrication de la nouveauté et, depuis le nouveau régime douanier ont pu retrouver une situation très prospère, de même la production de l’article flanelle et molleton a plutôt augmenté, malgré le nombre beaucoup plus restreint de fabricants.
- Les tissages de Castres sont convenablement alimentés ; la demande est assez active, mais les petits fabricants tendent à disparaître.
- Dans les Basses-Pyrénées, les fabriques de bérets, tricots et lainages de toutes sortes, et quelques fabriques de toiles prennent un assez grand développement.
- Nous continuerons cette revue, notamment par la région lyonnaise et les soieries.
- L’Exposition de 1900
- Les études préparatoires sur l’exposition du nouveau siècle se poursuivent. La commission supérieure adéjà déterminé les grandes lignes du règlement et du classement.
- Les journaux quotidiens ont mis nos lecteurs au courant des résolutions prises et qui ne sont, d’ailleurs, qu’à l’état de propositions et de projets.
- Nous ferons remarquer seulement que, suivant un voeu formulé à diverses reprises, le matériel spécial de chaque branche industrielle, sera maintenant réuni dans une même classe, aux procédés àe ces industries, au lieu d’être noyé dans le groupe des machines.
- C’est ainsi que le 13° groupe : celui des fils, tissus et vêtements comprendra :
- Classes 75. Matériel et procédés de la filature et de la corderie ; 76. Matériel et procédés de la fabrication des tissus; 77. Matériel et procédés du blanchiment, de la teinture, de Vimpression et
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- de Vapprêt des matières textiles à leurs divers états. 78. Matériel et procédés de couture et de fabrication de l’habillement ; 79. Fils et tissus de coton ; 80. Fils et tissus de lin, chanvre ; produits de la corderie ; 81. Fils et tissus de laine ; 82. Soie et tissus de soie ; 83. Dentelles, broderies et passementeries ; 84. Industrie de la confection et de la couture pour hommes, femmes et enfants ; 85. Industries diverses du vêtement.
- 11 restera bien encore quelques conflits entre la classe des teintures et celles des fils et tissus divers ; mais ils finiront, comme toujours, par s’arranger.
- La commission supérieure maintient le vieil errement des récompenses graduées ; il y en aura encore cinq catégories, ce qui crée une sorte de hiérarchie industrielle et cause le plus de déceptions et de mécontentements.
- Si un exposant mérite une récompense, pourquoi aller le catégoriser en premier, deuxième ou cinquième ordre?... Une récompense unique, avec si l’on veut des grands prix pour les œuvres exceptionnelles, serait bien plus conforme aux idées de notre époque ; cela supprimerait beaucoup d’amertumes à côté de triomphes parfois peu généreux envers les moins bien parta-gés.
- Ce serait une grande simplification au travail des jurys, qui sont souvent dans un cruel embarras, et qui, les premiers, béniraient une semblable innovation.
- F. Gouillon.
- BLANCHIMENT ET TEINTURE
- de la Bonneterie de Coton
- DÉBOULLISSAGE ET BLANGH1MENT AVANT TEINTURE ( 1 )
- Pour commencer, la bonneterie de coton, bas, chaussettes, etc., doit être mise à l’envers, ce qui empêche le tissu de se feutrer et de se tacher à l’endroit et l’empêche de se lustrer de ce côté. Quand il s^agit de bas, on doit prendre un soin tout spécial à ce que les talons et les bouts soient biën retournés, autrement les bas se rayeraient et se tacheraient. Les coutures du bas ne doivent pas être cousues trop près; sinon, même avec un bouillon prolongé, la couture se teint fort difficilement à fond et reste toujours un peu plus claire que
- —1) Textile Colorist, traduct. Ind. Textile.
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- le reste. Les articles cousus trop serrés ne peuvent pas être employés pour teintures couleurs, mais ils doivent être teints en noir. C’est pourquoi le teinturier doit tenir compte de cette circonstance. Habituellement, il reçoit les bas de la mauufacture empaquetés par douzaine -, il doit les ouvrir, de sorte que les bas ne se trouvent pas l’un sur l’autre, ce qui les empêcherait de bien se débouillir. On doit avoir soin que le lacet ou la ficelle qui sert à les relier ensemble, et qui souvent est colorée, ne soit pas mis avec eux dans la chaudière, parce qu’il en résulterait des taches sur les bas destinés à être teints en couleurs claires. La propreté absolue est spécialement exigée pour le rose, le bleu clair et le crème : les chaudières et tous les appareils doivent être nettoyés avec le plus grand soin, et les bâtons qui servent à manœuvrer les bas ne doivent pas servir indistinctement pour toutes les couleurs, si on désire avoir des couleurs claires.
- Les articles étant bien ouverts et divisés en lots, on prépare un bain, par exemple pour 20 kilogrammes de bas destinés à être teints en rose, en bleu clair ou en crème, avec 1 kilogramme àl kil. l\k de soude à l’ammoniaque. On les y fait débouillir pendant deux heures, en les manœuvrant souvent. Ils sont ensuite jetés dans un panier placé sur des tringles au-dessus de la chaudière, et de l’eau est versée sur ce panier jusqu’à ce que la chaudière soit suffisamment remplie. Alors on remet de nouveau 1 kilogramme de soude et on entre dans la chaudière un nouveau lot. Le bain peut être employé six à huit fois de suite, puis on le vide. A la suite de ce débouillage, les bas sont rincés, bien égouttés, essorés et on passe au blanchiment.
- Pour le blanchiment, on doit réserver un atelier tout spécial, car les gaz et les acides qui se dégagent pendant cette opération endommageraient beaucoup les teintures légères et brillantes, produiraient des taches blanches et nuiraient à toutes les teintures. D’ailleurs, en transvasant des liquides d’une chaudière dans une autre, on risque toujours de produire des taches de blanchiment, qu’il faut éviter avec le plus grand soin, puisqu’une fois ces taches produites, il est fort difficile d’obtenir l’unisson en teinture.
- Le blanchiment se fait comme suit : pour 20 kilogrammes de bonneterie, on remplit la cuve à blanchir, qui peut être une chaudière ou un réservoir cimenté, avec une quantité suffisante d'eau froi le ou de liquide ayant déjà servi, et on ajoute une dissolution claire de 2 kilogrammes de chlorure de chaux. Si, en hiver, le bain de blanchiment est trop froid, on ajoute de l’eau chaude jusqu’à ce qu’il soit parvenu à la température de la main, afin d’abréger la durée des opérations. Dans ce bain de chlore, on laisse la bonneterie d’une heure à une heure et demie, en la manœuvrant fréquemment. Quand la bonneterie est bien blan-
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- che, elle est jetée dans un panier placé sur la chaudière et on la laisse égoutter trois à quatre heures sans la laisser se sécher; on la rince une fois et on entre en bain neuf d’acide sulfurique à 1 kil. 1)2 à 2 kilogrammes; on y manœuvre pendant une demi-heure. On jette de nouveau sur le papier et on rince trois fois à l’eau pure. Le bain acide doit être suffisamment fort pour enlever complètement le chlore et par conséquent empêcher les taches de se produire. On peut s’en servir plusieurs fois.
- La dissolution de chlorure de chaux s 3 prépare avec le plus grand soin en versant l'eau et le chlorure de chaux dans un tonneau, remuant bien le mélange ; on laissera reposer et on ne prendra que ce qui se trouvera au-dessus du dépôt. Les particules non disssoutes du chlorure de chaux exposent aux taches et aux trous.
- Un procédé bon marché consiste à bouiliir 25 kilogrammes, par exemple, de bonneterie, pendant huit heures, avec 800 grammes de soude ammoniacale. On rince et on met, pendant trois quarts d’heure, dans une soiution de 1 kilogramme à 1 kil. 1x2 de chlorure de chaux, puis on manœuvre une demi-heure dans 1 kilogramme d’acide sulfurique, et finalement on rince à fond. Le premier procédé mentionné est un peu plus cher, mais il est meilleur et plus sûr. Et pour obtenir sur bonneterie de belles et brillantes couleurs, il est indispensable d’avoir un beau blanc. Les articles, bien rincés et essorés, passent au savonnage.
- Le bain de savonnage consiste en une quantité suffisante d’eau à 75 degrés contenant 200 grammes de soude calcinée et 1 kilogramme de savon d’oléine. Les articles y restent une demi-heure, pendant laquelle on les manœuvre bien, et ils sont jetés dans le panier placé au-dessus du bain; ensuite on ajoute 100 grammes de soude et 800 grammes de savon. On entre un nouveau lot, et ainsi de suite. Le bain de savon peut être employé pour plusieurs lots ; il peut aussi être conservé pour un usage ultérieur, mais il doit être toujours chauffé à 75 degrés. Au sortir de ce bain, les articles sont prêts pour la teinture.
- En cas d’eau dure, ou lorsque la bonneterie n’a pas été suffisamment rincée en sortant du bain acide, il arrive parfois qu’après son entrée dans le bain de savonnage, le savon se coagule et le bain devient laiteux. Dans ce cas, on doit enlever la bonneterie et on doit ajouter de la soude au bain jusqu’à ce qu’il devienne de nouveau alcalin ; autrement, dans la teinture, les particules de savon causeraient des taches blanches. Les taches qui se seraient ainsi produites ne peuvent être enlevées qu’en faisant bouillir le tissu taché dans une lessive concentrée de soude à 8 ou 10 p. 100 du poids de la bonneterie. On rince et on tord.
- La bonneterie destinée au noir et aux couleurs modes sera simplement débouillie pen-
- dant deux heures à deux heures et demie dans de l’eau pure. Pour gagner du temps, on peut la débouillir dans de la soude. On la rince ensuite, on la tord et on est prêt à passer à la Peinture.
- Teinture
- De même que le lavage et le blanchiment exigent une propreté absolue, cette propreté est aussi nécessaire pour la teinture. Au teinturier à lui donner une scrupuleuse attention. Pour chaque couleur, autant de paniers spéciaux doivent être prêts et rangés en ordre, afin de prévenir les erreurs. Si on n’emploie pas pour chaque teinture des bâtons spéciaux, et pour chaque panier des tringles spéciales, on aura en teinture des taches et des bruni-tures. On pourra conserver les bains peur s’en resservir pour des usages ultérieurs, et, puisque les couleurs teintes sur un bain nouveau ne sont jamais aussi belles que celles teintes sur bain déjà fait, on commencera par teindre dans un bain nouveau, de la bonneterie de qualité inférieure.
- La bonneterie qui n’a pas été blanchie avant la teinture, mais qui est mise directement dans le bain de teinture, comme pour le rouge, le bordeaux, le bleu foncé et le brun, le gris solide, doit être bien ouverte, nettoyée convenablement et mise dans un panier, de telle façon qu’ayant fini d’ouvrir le lot, tout le lot puisse être jeté à la fois dans la chaudière et y être manœuvré avec facilité. Comme on l’a déjà dit, les bains de débouillage pour rouge, bordeaux, brun et bleu foncé sont conservés pour des usages ultérieurs, et il est utile de teindre différents lots de la même couleur l’un après l’autre. Les bains de sumac et de fer ne doivent pas être vidés, car ils peuvent resservir. Pour les bruns et les bleus foncés, on peut se servir du même bain de sumac. Cependant, il est préférable d’en avoir un pour chaque couleur, car les teintures se font plus égales et plus brillantes.
- On procède ensuite à la teinture, et, au cas où il y aurait un certain ordre de couleurs à employer, il faudrait les teindre dans l’ordre suivant : rose, bleu clair, crème, rouge, bordeaux, brun, bleu foncé, noir, noir diàmant, gris mode, gris solide.
- Voici maintenant quelques recettes :
- Rose. — On commence par bien nettoyer la chaudière avec de l’acide et de la soude ; puis on la remplit d eau, qu’on chauffe à 55 degrés. 11 faut avoir soin que l’eau ne soit ni calcaire ni ferrugineuse. On fait dissoudre dans le bain 4 pour 100 d’alun et la quantité de rhodamine nécessaire, puis on y manœuvre les articles pendant une demi-heure à trois quarts d’heure. Si la teinture ne pénètre pas bien à fond, on élève un peu la température, mais sans jamais monter jusqu’au bouillon. S’il faut rajouter du colorant et qu’on ne s’en aperçoive qu’après que la teinture a déjà été commencée, il est indispensable de relever les
- et de se servir d’un tamis pour cettP 1
- La teinture finie, les ar,ic,es panier à égoutter, que l’on place sur des Z 6 au-dessus de la chaudière et qui doit êtr a servé pour le rose. Pendant ce tetnns Z ^ nit le diable d’une enveloppe de mousselin?' apres avoir trempé cette enveloppe dans]1 bain de teinture, on y met les articles on 6 sore. Il n’y a plus qu’à sécher. ’ es' Pour les teintures suivantes, on ne mett dans le bain que 3 pour 100 d’alun au li»„ ? 4 pour 100. eude
- Bleu clair. — On procède de la même f çon, en remplaçant la rhodamine par du bl* méthylène ou du bleu éthylène, avec additio^ au besoin, d’un peu de vert. ’
- Bleu foncé. — Ajouter au bain 3 pour loo de sulfate de soude et 1,5 pour 100 de benzo azurine, entrer les articles vers 95 degrés manœuvrer une heure et demie, essorer. Entrer ensuite dans un bain à 75 degrés, avec 12 pour 100 d’extrait de sumac, manœuvrer bien pendant une heure, puis passer trois quarts d’heure en bain froid contenant 5 pour 100 de couperose verte et 6 à 10 pour 100 de nitrate de fer. A la suite, rincer dans deux eaux essorer et teindre à 5 degrés avec 4 pour 100 d’alun et, selon la nuance désirée, du bleu méthylène , du violet méthyle ou du vert brillant.
- Bouge. — Préparer le bain avec 2 pour 100 de soude du commerce, 1;2 pour 100 de savon
- 1 [2 pour 100 de benzo-purpurine, teindre au
- bouillon, égoutter, laver, essorer.
- Bordeaux. — Teindre de même avec 0,6 pour 100 de benzo-purpuriue et 0,4 pour 100 de congo corynthe.
- Gris. — Manœuvrer une heure et demie en bain chauffé à 60 degrés et contenant 2 à 6 pour 100 d’extrait de sumac, puis dans un autre bain chauffé à 25 degrés et contenant 2 à 10 pour 100 de couperose. Rincer, essorer, nuancer avec du bleu méthylène ou du violet méthyle et 3 pour 100 d’alun.
- Noir. — Pour obtenir un beau noir résistant bien au lavage, il faut beaucoup plus de drogues que si l’on teignait le ûlé. On prépare un bain avec 14 pour 100 d’extrait de campê-che et 4 pour 100 d’extrait de quercitron ; on y entre la matière à 30 degrés, on la manœuvre une heure, on l’y laisse tremper toute une nuit, en ayant soin qu’elle reste plongée entièrement ; puis on passe en bain froid de 4 ^.our 100 de couperose bleue; on manœuvre une heure et demie, on essore. Alors on ajoute quelques cassins d’eau froide au premier bain et 7 pour 100 de soude du commerce; on y manœuvre les articles une heure et demie, on les remet une heure et demie sur le bain de couperose bleue, on lève et on essore. On redonne une heure et demie au bain de caœpê-che. On ajoute alors 4 pour 100 de couperose
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- ordinaire au baia de couperose bleue, on y rentre, puis on rentre encore une fois dans le bain de campêche. On rince bien, on essore, on donne un savonnage à 80 degrés avec 4 pour 100 de savon d’oléine, on essore. Pour empêcher le dégorgement au frottement, il est bon de donner, après le rinçage,unbain d’extrait de sumac à 45 degrés.
- Crème. —- On teindra à 80 degrés avec 4 pour 100 d’alun et ce qu’il faut d’auramine pour obtenir une nuance un peu plus légère que celle de l’échantillon. On manœuvre pendant une demi-heure, on égoutte, on essore, en prenant les précautions indiquées pour le rose et les couleurs tendres. L’auraœine ne peut convenir qu’aux crèmes très claires, car elle tache facilement. Pour des crèmes plus prononcées, on les obtiendra aisément avec de l’extrait de fustet et de la chrysoïdine.
- Modes. — On donne un fond de sumac ou de cachou, suivi d’un passage en bichromate, on rince bien ; puis on teint avec alun et vésu-vine, chrysoïdine, extrait de fustet, bleu méthylène, vert brillant, etc.
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- APPAREILS ET MACHINES
- A TEINDRE
- APERÇUS GÉNÉRAUX
- Par M. Jules Garçon
- (Extrait d’un Mémoire présenté à la Société des Ingénieurs civils de France (1)
- L’industrie de la teinture est l’une de celles qui ont le plus profilé du mouvement de progrès qui caractérise notre siècle et emporte l’humanité nous ne savons vers quel avenir. La découverte des matières colorantes artificielles a produit les modifications les plus profondes dans l’art de la teinture. Leur emploi a permis de synthétiser et d’unifier les méthodes ; il a donné aux procédés mécani-rues une importance qu’ils n’avaient pas avant, et il a rendu plus facile la solution de deux problèmes des plus intéressants : d’abord la teinture des différentes fibres à leurs premiers états de préparation, comme celle du coton en meches ou en canettes, et celle de la laine en bobines ; ensuite la teinture par production des couleurs sur la fibre elle-même, comme celle du coton en noir d’aniline, en rouge azo, en couleurs ingrain, ou en couleurs diamine diazotées et développées à nouveau.
- Aussi ne faut-il pas s’étonner que le nombre des brevets d’invention pris en France pour perfectionnements dans la teinture atteigne
- (1) Le but de ce travail était de relever les sources bibliographiques susceptibles de fournir des indications utiles sur le sujet. L’auteur indique ces sources qui résument la bibliographie tinctoriale. Nous passons cette nomenclature pour nous tenir à l’exposé des principes des maohines à teindre.
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- depuis une dizaine d’années une moyenne de 150 par an. Les brevets pris pour de nouvelles machines à teindre sont en moyenne de 20 par an.
- L’une des principales causes qui ont amené cette multiplication des recherches concernant les machines de teinture, c’est la grande facilité d’application que présentent les matières colorantes artificielles. Avec les anciens procédés qui exigeaient souvent des opérations longues, nombreuses, pleines de difficultés, les machines à teindre, lorsqu’on s’en servait, étaient fort simples. Quant à la période qui précède ce siècle, et même pourrais-je dire, la seconde moitié de ce siècle, elle ne fournit presque rien.
- La machins à teindre les tissus la plus simple est le tourniquet ou traquet : il consiste simplement en un cylindre en bois ou en un cadre garni de lattes, en forme de parallélipi-pède ; on le plaçait au-dessus de la cuve de teinture. J’ai rencontré récemment la disposition du parallélipipède plein, de diamètre très court, dans un ouvrage fort précieux, le Plie-tho de larte de tentori, de G. Rosetti, édité à Venise. La Bibliothèque Nationale vient d’acquérir un exemplaire de l’édition de 1540, qui faisait partie des collections d’Eugène Piot -, et c’est cet expemplaire que j’ai pu examiner. Ce G. Rosetti, fonctionnaire de l’arsenal de Venise au XVIe siècle, se passionna à tel point pour la teinture qu’il consacra sa fortune à voyager seize ans en Italie et dans le Levant, et à recueillir les secrets des ateliers ; puis il écrivit son Plictho, qui est un recueil de recettes de teinture sur soie, sur vêtements et sur peaux. Cet ouvrage renferme deux gravures sur bois : la première concerne la teinture des écheveaux de soie, et la seconde, la teinture des tissus. On y voit un rudiment de tourniquet ; et je la signale à cause de ce détail, parce qn’à ma connaissance, c’est la première figure que l’on possède sur la machine à teindre. Cette première machine à teindre les tissus conserva longtemps sa forme rudimentaire ; il me faut passer plus de trois siècles avant d’avoir à signaler de nouveaux documents. A la fin du siècle dernier apparaît le clapeau ou double traquet réservé aujourd’hui au lavage, et qui est l’origine du foulard, autre genre de machine [en usage pour la teinture des tissus. Enfin, parmi les planches qui accompagnent Y Encyclopédie méthodique, 1782-1832, plusieurs sont relatives au blanchiment, à la teinture et à l’impression; l’une figure le tour ou asple, simple traquet formé de quatre lattes de bois et manœuvré à la main; le diamètre est devenu beaucoup plus considérable que dans l’appareil dont l’ouvrage de Rosetti nous a conservé la figure, ce qui ne peut que faciliter le travail.
- Aujourd’hui les machines à teindre sont devenues légion. On peut les diviser en trois grands groupes : celles destinées à teindre les matières textiles avant filature, celles après
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- filature, mais gavant tissage, celles enfin après tissage.
- La teinture des fibres avant filature présente de réels avantages. Pour le coton, elle convient essentiellement en vue de mélanges destinés à la draperie, à la bonneterie, etc. Pour toutes les fibres, elle a comme résultats, non-seulement une économie de main-d’œuvre, mais encore une meilleure préservation de la fibre ; enfin, on évite plus aisément le feutrage de la laine. Mais il est plus difficile de bien unir en teinture, ainsi que d’échantillonner à la nuance voulue : et la consommation des drogues tinctoriales est augmentée (lj3 environ en plus que sur filés). Les progrès réalisés par les inventeurs font espérer que la première difficulté finira par être surmontée pour toutes les couleurs, même celles à mordant, et ce jcur-là la teinture des fibres avant filature, soit celle du coton en flocons ou en mèches, soit celle de la laine en bobines verra son importance accrue dans une proportion énorme. Cette question excite vivement l’attention de tous les teinturiers et a inspiré un grand nombre de machines.
- Dans presque toutes, au lieu que ce soit la matière que le teinturier agite dans le bain tinctorial, la matière est immobilisée, et c’est le bain qui circule autour. Cette circulation continue semble fort logique, car les fibres brutes conservent bien mieux leurs propriétés naturelles dans le second cas que si on les remue au milieu du liquide tinctorial. J’ai proposé d’étendre ce principe de teinture mécanique à la teinture des fibres en écheveaux • mon sentiment personnel est que l’avenir nous réserve plus d’une surprise sous ce rapport-il nous démontrera que la teinture des fibres textiles en écheveaux n’exige pas absolument que les écheveaux reçoivent dans la machine les mouvements compliqués que l’ouvrier leur donne dans la teinture à la main. En principe il suffit que la fibre soit bien nette et que le liqnide tinctorial, de composition homogène, la pénètre à fond, en restant homogène, de façon que la teinture ne présente pas d’inégalités.
- Dans les machines destinées à la teinture des matières non filées, la circulation du liquide a été assurée par des moyens très variés. Les constructeurs ont fait appel à l’action des pompes ordinaires ou des pompes rotatives, au principe de la presse hydraulique, à la pression d’uns colonne d’eau surélevée à celle exercée par un cylindre plongeur, par la vapeur, ou tout simplement à la pression atmosphérique, parfois au vide, ou à la force centrifuge. Le vide, à priori, est l’un des moyens les plus recommandables puisqu’en même temps qu’il a pour résultat l’adduction du liquide tinctorial, il enlève de la matière textile les bulles d’air qu’elle renferme et qui mettent un obstacle très sérieux à la teinture» La force centrifuge, au contraire, prête à suspicion légitime, car elle cause au sein du li-
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- quide la formation de régions d’inégale densité ; elle détruit son homogénéité, d'où résulte fatalement une teinture inégale.
- Plusieurs machines sont constituées par des appareils rotatifs à compartiments multiples, qui viennent plonger alternativement dans le liquide tinctorial, parfois d’un mouvement très lent-, ou bien encore, les pots qui renferment la matière jouent le rôle de seaux à puiser le liquide.
- La matière à teindre peut être placée dans des paniers, dans des pots ou vases à parois pleines ou perforées partiellement ou sur la totalité de la surface ; elle se trouve parfois entre deux plaques on deux parois perforées ; elle reste d’autres lois dans les coilers de filature ou sur les asples de dévidage ; elle est encore disposée sur des bobinoirs pleins ou perforés ; elle peut être simplement placée dans les compartiments multiples d’un même appareil.
- La teinture du coton en canettes de filature est une industrie intermédiaire entre celle de la teinture du coton brut ou en mèches et celle de la teinture du coton filé en écheveaux. Elle a inspiré récemment une étude fort sérieuse de M. C.-O. Weber, de Manchester. Les principes mécaniques de la teinture en canettes, les plus pratiques d’entre les appareils brevetés en Angleterre, y sont exposés avec une grande sagacité.
- L’importance de cette industrie repose sur ce fait que les canettes une fois placées dans l’appareil, on peut les tremper, les débouillir, les laver, les mordancer, les laver, les teindre, les rincer,les laver, les sécher, etc., etc., les soumettre en un mot à toutes les operations voulues sans les reprendre avant d’avoir à les placer dans la navette du méter à tisser. Au lieu qu’ordinairement on est obligé de dévider les canettes de filature, de former avec le fil des écheveaux, de faire subir â ceux-ci toutes les opérations plus haut citées, le plus souvent dans des apparails spéciaux pour chacune d’elles, puis de reformer les canettes afin de mettre le fil dans les navettes. On voit quelle économie de main-d’œuvre, de déchets, de temps, d’argent, la teinture en canettes représente pour l’industriel ; elle offre, en outre, sur la teinture à l’état brut les avantages de demander moins de couleur, de restreindre les déchets de filature et de sauvegarder davantage le moelleux de la fibre.
- La teinture en écheveaux, lorsqu’elle se fait à la main, est une opération compliquée. Pour cela, les écheveaux sont enfilés sur des bâtons ou lissoirs qui reposent par leurs extrémités sur les longs côtés d’une cuve ou barque généralement rectangulaire. Deux ouvriers se mettent de chaque côté de la barque, saisissent l’extrémité d’un lissoir d’une main, lissent l’écheveau de l’autre main, c’est-à-dire qu’ils le retirent de façon à faire tremper successivement chacune de ses parties dans le bain de teii.ture. En même temps, ils
- font voyager deux ou trois fois l’écheveau dans le bain, puis ils le retournent. Dès qu’ils sont arrivés à l’extrémité de la cuve, ils recommencent la manœuvre en sens inverse, et changent les bâtons du milieu contre ceux du bout, provoquant ainsi un mouvement incessant du liquide pour détruire les inégalités produites par le chauffage. Quand on a à teindre de grandes quantités d’une couleur simple, comme des noirs au campêche, des rouge turc, ou lorsque la teinture exige un grand nombre d’opérations, l’emploi de machines est fort avantageux.
- Les machines à teindre les écheveaux sont très nombreuses. On s’y est proposé presque loujours d’imiter ce que fait la main de l’ouvrier. Les lissoirs sont passés dans les écheveaux, et leurs extrémités reposent généralement sur un cadre rectangulaire rele-vable à volonté ; elles portent, d’autre part, des roues à dents ou à crochets qui servent à transmettre à l’écheveau un mouvement rotatif continu ou intermittent. Des dispositions spéciales effectuent le lissage : engrenages de vis sans fin, manivelles, arcs à crémaillère ou chaînes à butoirs avec porte-écheveaux excentrés par rapport aux axes de rotation. Les écheveaux reçoivent, dans le plus grand nombre de ces machines, un mouvement de va-et-vient alternatif : ils sont transportés successivement d’une moitié de la barque à l’autre, ou bien sont relevés à l’une des extrémités de la barque, passent au-dessus, et rentrent à l’autre extrémité. Dans plusieurs machines, ils sont placés à la périphérie d’un tambour mobile et viennent plonger à tour de rôle dans le bain. Dans d’autres, le cadre qui supporte les bâtons à écheveaux reçoit lui-même un mouvement. Dans d’autres enfin, les lissoirs sont disposés horizontalement autour d’un axe central et ils reçoivent un mouvement de circulation continu en même temps qn’un mouvement de rotation alternatif à périodes inégales. Dans plusieurs machines récemment proposées, c’est le liquide lui même qui reçoit un mouvement de circulation continu.
- Le coton filé est quelquefois aussi teint en chaînes. Les machines destinées à cet objet { consistent en une simple cuve de teinture avec rouleaux plongeurs et exprimeurs, ou parfois en une sorte d’encolleuse, dont l’auget renferme la couleur.
- Je n’ai que fort peu de chose à dire sur les machines à teindre les tissus en pièces : presque toutes se réduisent à des cuves de teinture avec cylindres entraîneurs et exprimeurs ; le tissu entre dans le bain par les deux extrémités, le renversement de marche se faisant automatiquement. Le tissu passe au large, ou en boyau si l’on n’a pas à craindre les plis.
- La machine la plus simple est le tourniquet ou traquet ; cette machine, ainsi que le clapet (deux rouleaux de bois exerçant une pression l’un contre l’autre), sont aujourd’hui presque partout remplacés parles foulards, les cuves
- -......* mers. Ces trois
- genres présentent des différences très-notables. Les machines qui s’y rattachent et qui sortent de plusieurs grands ateliers de construction en France et à l’étranger mériteraient •toute une description, car elles ont été savamment comprises et intelligemment exécutées pour remplir le but auquel elles sont destinées. Mais je serais entraîné trop loin si j’entrais dans cette voie, et je me contenterai en finissant de signaler un dernier dispositif qui a été fort admiré à l’Exposition de 1889, à cause de son ingéniosité ; en effet, dans cette machine spéciale à la teinture des tissus de laine, le rouleau entraîneur se déplace lui-même au-dessus de la cuve dans un mouvement de va-et-vient et répartit le tissu dans le bain tinctorial.
- CRÉPAGE ARTIFICIEL
- DES LAINAGES
- La « Société industrielle de Mulhouse » a communication de deux noies se rapportant aux tissas crêpés, si fort en faveur cette année.
- La première, de M. Edouard Kopp, dit à ce propos •
- Cet article a été fabriqué pendant deux ans dans la maison Kœchlin-Baumgartner à Loer-rach, et voici de quelle manière nous avons opéré : le tissu de laine écru est manœuvré à la main, pièce par pièce, pendant cinq minutes, dans une cuve en bois contenant un bain de sulfate de zinc chauffé au bouillon par un serpentin en plomb. La cuve contient 200 litres de bain et celui-ci est monté à raison de 500 gr. de sulfate de zinc par litre eau-, cette solution pèse au bouillon 23° B°.
- Le bain épuisé est renouvelé par un bain frais au même degré.
- De cette cuve, la pièce va immédiatement dans une seconde cuve contenant de l’eau bouillante, et y reste aussi 5 minutes, puis est lavée, jusqu’à disparition de la réaction acide au papier tournesol. Les pièces sont alors crêpées et suivent le cours ordinaire du blanchiment et chlorage pour l’impression ; nous avons compté que chaque pièce prenait 7 kilos sulfate de zinc.
- Il est à remarquer que par le passage en sulfate une grande partie du parement est enlevé, et, par conséquent, au bout d’un certaiu nombre de pièces il faut laisser reposer le bain et le tirer au clair pour la prochaine opération.
- Le crêpage obtenu de cette manière résiste très bien aux différentes opérations du blanchiment et le tissu jaunit peu au vaporisage.
- L’autre communication est de M. Félix Binder, et fait connaitre les faits suivants :
- Le crêpe de laine se tisse en écru à une largeur moyenne de 90 centimètres. La rigidité du fil est maintenue par la présence du parement. Dès que celui-ci disparaît par l’action d’un dissolvant, le crépage a lieu.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- SI
- Le traitement est le même pour le crêpe lisse ou pour le crêpe bouillonné.
- Les opérations s’appliquent de la manière suivante :
- Les tissus sont flambés, brossés et passés en boyau en eau tiède à 25°, pendant 10 minutes. Le parement se dissout en majeure partie, la largeur des pièces se réduit à 60 centimètres. On remplace ce bain par de l’eau bouillante, qu’on fait agir 15 à 20 minutes. Cette opération provoque le crêpage proprement dit ; elle s’applique sur huit pièces de 80 à 100 mètres à la fois. On rince à l’eau froide, on essore et on sèche.
- Ce procédé fournit un très bon crêpe, il dispense de l’emploi d’aucun acide ni sel métallique.
- La conservation du relief exige l’observation de quelques ménagements dans les traitements subséquents.
- Le lavage dans des cuves de teinture est toujours préférable ; il provoque moins de traction sur la chaîne que ne le fait un lavage au traquet ou au clapot. On sèche plutôt à l’é-tendage que sur une rame, en élargissant le moins possible et en faisant des plis très courts. L’enroulage du crêpe mouillé et le séchage au tambour sont très nuisibles.
- Il suffit, pour rétablir la largeur de l’impression, de donner au crêpe un léger apprêt d’aàragante et de le sécher sur une rame fixe.
- Ce procédé est employé par la maison Frères Kœchlin depuis plusieurs années et a toujours donné de bons résultats.
- Pour le crêpe coton les précautions sont les mêmes. Le crépage se fait à la main, en remuant le tissu dans de l’eau tiède.
- ROUGES et ROSES d’ANDRINOPLE
- Sur textiles bobinés ou boudinés
- Par MM. Ervald Stoelkem et C?
- MM. Stoelkem, au nom de leur maison, de Barmen, la Société « Rheinische cops farberei gesellschaft », ont fait breveter en France un procédé de production de rouge et rose An-drinople sur fils végétaux à l’état bobiné, canettes bobines, rubans de cardes, etc., caractérisé par ce fait que les bobines, etc,, après avoir été huilées et mordancées, selon le mode usuel, sont teintes dans une solution froide d’alizarine, puis exprimées et débarrassées de l’agent de solution, par des corps chimiques appropriés et huilés, à la suite de quoi le développement complet et le fixage du rouge ou rose d’alizarine se font par le traitement dans la vapeur d’eau surchauffée, puis sont terminés par un avivage au bain de savon chaud.
- Voici la marche de cette méthode :
- Les bobines sont huilées complètement par absorption d’une solution huileuse pour rouge à 10 0/0, puis débarrassées par extraction du liquide superflu, enfin séchées, ou bien trai-
- tées à l’état humide avec du mordant d’alumine.
- Ce mordant d’alumine est composé de 12 k. 500 de sulfate d’alumine, 1 k. 500 de soude calcinée, 2 litres 500 à 2° B, 6 litres d’acétate de chaux à 15° Be, et 100 litres d’eau. Le tout composé selon le degré et le ton du coloris que l’on désire.
- Après le traitement avec ce mordant pour rouge, les bobines sont soumises à l’action d’une solution de borax, afin de fixer le mordant ; le fixage du mordant peut se faire aussi bien après avoir d’abord séché la bobine, qu’en l’employant à l’état humide ; ensuite, le parachèvement a lieu dans un bain froid d’alizarine dissoute.
- Le bain de teinture est à un état de concentration dépassant celui qu’exige le mordant employé, et est maintenu dans son état par une nouvelle addition de colorant pendant l’opération de la teinture.
- Après teinture, les bobines sont débarrassées par extraction de l’alizarir e, restée en solution, et qui n’a pas formé de laque avec le mordant, et l’agent ayant servi à la solution de l’alizarine est enlevé des bobines au moyen de corps chimiques appropriés, tels que l’eau acidulée. Ensuite, on huile, vaporise sous pression pendant 1 h. 1/2 à 2 h. 1/2, et enfin a lieu l’avivage sous pression dans un bain de savon de force appropriée.
- FIXATION
- DES COULEURS D’ANILINE
- Sur Noir d’aniline au moyen de ferrocyanure de zinc
- NOTE de M. Ferd. Oswald Présentée àla Société industrielle de Mulhouse
- L’emploi des ferrocya: nres comme agents fixateurs des couleurs d’aniline est, jusqu’à présent, très restreint et ne présente, pour ainsi dire, qu’un intérêt théorique. On sait que le ferro et le ferricyanure de potassium précipitent la plupart des couleurs d’aniline, mais ces couleurs imprimées sur un tissu préalablement foulardé en ferro ou ferricyajj nure de potassium ne se fixent pas assez solidement pour supporter un savonnage, elles sont presque totalement enlevées. Il n’en est plus de même si, au lieu de ferro ou ferricyanure de potassium, on emploie un sel correspondant insoluble , précipité sur tissu par double décomposition. Ces sels fixent les couleurs au point qu’elles supportent très bien les opérations ultérieures, et un passage au petit Mather et Platt permet un savonnage assez énergique. Parmi tous les sels essayés, c’est le zinc (à l’état de sulfate) qui m’a donné les meilleurs résultats.
- L’usage de ce moyen de fixation se trouve tout indiqué pour l'article noir d'aniline dit « article Prud’homme ». Le tissu est, comme
- à l’ordinaire, foulardé en noir d’aniline, un mordant composé de chlorhydrate d’aniline, de chlorate de potassium et de ferrocyanure de potassium, puis on imprime des solutions épaissies de couleurs d’aniline, contenant environ 5 0[0 de sulfate de zinc et 20 0[0 d’acétate de magnésie, ce dernier pour réserver le noir. On pourrait, évidemment, employer n’imperte quel acétate, mais les couleurs basiques se décomposent assez rapidement avec des acétates plus alcalins, comme l’acétate de soude. Après impression, on passe les pièces au petit Mather et Platt et on termine comme d’habitude.
- Comme exemple de couleur à imprimer, je citerai le suivant :
- 500 gr. acétate de magnésie 20° B.
- 400 » amidon grillé sec.
- Cuire ensemble, puis, à froid :
- 15 gr. bleu méthylène dissous dans ; 100 » acide acétique 6° B.
- 60 » sulfate de zinc.
- Comme autres couleurs, on peut employer la fuchsine, la safranine, l’auramine, la thio-flavine, le vert malachite, les différents violets, la rhodamine et ainsi de suite. Ces différentes couleurs se laissent, bien entendu, mélanger en toutes proportions, et il est facile d’ohtenir n’importe quelle nuance.
- Ce procédé a été en usage à la manufacture Prochoroff, à Moscou, où il a donné de très bons résultats.
- NOIR D’ANILINE A L’OZONE
- Par M. Villon
- Le noir d’aniline a été obtenu, jusqu’à présent, par l’oxydation de l’aniline au moyen du chlorate de potasse en présence des sels de vanadium ou par le bichromate de potasse chaud. Nous avons eu l’idée d’employer l’ozone pour produire cette oxydation.
- Le tissu est imprégné de la solution sui-
- vante :
- Aniline pour noir............. 50 kil.
- Acide chlorhydrique........ 180 —
- Eau......................... 1000 litres.
- On ajoute l’acide chlorhydrique à l’aniline pour les transformer en chlorhydrates et on verse la masse dans une cuve renfermant la quantité d’eau nécessaire. Le tissu est bien imbibé de ce bain avec les machines employées ordinairement pour cet usage, et envoyé directement dans une chambre à oxyder, construite en bois et pouvant se fermer hermétiquement. On installe le tissu sur des baguettes en verre, disposées à la partie supérieure de la dite chambre, on la ferme et on y envoie de l’ozone qui produit presque instantanément le noir.
- Pour éviter cette formation du noir, désavantageuse à sa solidité, nous commençons l’oxydation au moyen de l’air ozoné sous
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- pression de 1/2 kg.; puis nous terminons dans l’oxygène fortement ozoné qui le fixe complètement et le rend indélébile.
- Ce procédé s’applique également à la soie et à la laine. Toutefois, cette dernière recevra préalablement un bain de bichromate.
- Le noir d’aniline, qui n’avait pas encore pu être obtenu sur les peaux, les cuirs, peut être obtenu, non facilement, mais assez pratiquement, au moyen de l’ozone.
- Le noir, obtenu avec les proportions ci-dessus indiquées, est absolument noir. Le noir d’aniline ordinaire s’obtient avec :
- Eau.............. 1000 litres.
- Aniline ordinaire.... 60 kil.
- Acide chlorhydrique. 200 litres.
- Pour avoir un noir-bleu on emploiera :
- Eau.................. 1000 litres.
- Acide chlorhydrique. 200 —
- Orthotoluidine...... 65 kil.
- Pour une couleur puce, on fait usage de l’anaphtylamine.
- Nous n’avons pas encore bien étudié l’impression en noir d’aniline développé à l’ozone.
- 11 suffit d’épaissir du chlorhydrate d’aniline ou les chlorhydrates des bases ci-dessus indiquées, au moyen de l’empois, d’imprimer et d’oxyder à l’air ozoné et de terminer dans l’oxygène ozoné. On peut activer la formation du noir en ajoutant à la couleur des traces de vanadium ou de chlorure de cuivre ; mais ces corps ne sont pas indispensables.
- (Revue de chimie industrielle)
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- REVUE SOMMAIRE
- DES BREVETS D’INVENTION
- Impression des tissus ayant une surface à poil bouclé ou coupé Par M. R.-J.-C. Mitchell Dans l’impression de ce genre de tissus, il
- se fait, en raison de l'état lâche du duvet que la pression de la planche ou du cylindre d’impression amène le poil bouclé ou coupé à varier beaucoup en position, une partie étant couchée dans un sens et une partie dans une autre, d’où il résulte que les contours des dessins une fois imprimés sont plus ou moins mal définis et que l’effet produit est indistinct et terne.
- Le but de la présente invention est de produire un dessin plus nettement défini avec de plus brillants effets de couleur, comme aussi de réaliser du même coup une notable économie dans la consommation des couleurs.
- A cet effet, on fait préparer les articles pour l’impression en aplatissant le poil (qu’il soit bouclé ou coupé) par l’application de la pression combinée avec la chaleur et l’humidité, de telle façon que tout le poil soit couché en un seul et même sens et offre une surface lisse, j unie et invariable.
- La couleur de fond est alors plaquée et on peut produire un effet bien plus uni et bien moins nuageux, avec bien moins de main-d’œuvre qu’il n’en faut habituellement ; après quoi, le dessin est imprimé à la main ou à la machine.
- MÉTIERS ET ÉTUVES
- POUR L’APPRÊT DES RIDEAUX
- de MM. J. Decoudun et G0
- Nous avons signalé (1) la méthode d’apprêt des rideaux, au moyen de métiers mobiles, qui une fois garnis, se glissent dans une étuve où s'opère la sèche.
- Avec un jeu de quatre métiers, il y en a trois à l’étuve pendant que l’on attache le ri-
- (1 ) Manuel du Teinturier-dégraisseur de M. Guëdkon, p. 529.
- ' —«« mis à son tour à l’étuve, d’où l’on retire le plus sec
- pour le dégarnir et le regarnir à nouveau en
- suivant constamment un ordre régulier,1 de
- sorte que le travail est continu, et l’ouviier constamment occupé.
- Le dessin ci-dessous montre l’une des dispositions adoptées pour ce genre de travail.
- Les métiers sont à tension parallèle dans les deux sens, soit par vis à filets contraires et treuil, et montés sur galets, tels que celui de la figure ci-contre ou à tension à la main avec picots ou pinces, et ce sont alors des métiers volants.
- Les métiers sont disposés dans l’étuve par étages superposés, en les élevant à hauteur convenable, soit à bras, soit, comme le montre le dessin, à l’aide d’un monte-métier placé à l’avant de l’étuve, et fonctionnant par manivelle, engrenages et contrepoids, ou par l’eau comprimée en manœuvrant des robinets.
- L’étuve peut être disposée pour suspendre les châssis verticalement; dans ce cas, on les suspend à des crochets à galets glissant sur des tringles, et les conduisant dans l’étuve.
- Celle-ci, dans les deux dispositions, peut être chauffée par foyer spécial avec tuyaux fonte et tôle, ou par vapeur avec tuyaux ï ailettes.
- Ce mode d’apprêt donne d’excellents résultats pour rideaux de vitrages, les rendant bien plans et bien à droit fil, sans déformer les dessins ni écraser les broderies. 11 s’applique aussi aux grands rideaux blancs, lorsqu’on a des métiers de dimensions suffisantes, et peuvent alors s’employer tout aussi bien pour les rideaux en lainages ou soieries, et pour tout article plat de formes et dimensions appropriées à celle du métier.
- Mais spécialement pour les rideaux blancs, il n’y a rien de mieux à chercher.
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- Etuve et métiers pour l’apprêt des rideaux.
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- PROCEDES DIVERS
- Orangé Diamine D
- Ce colorant donne la même teinte que l’Orangé Diamine G, décrit dans notre livraison de mars (p. 42), et se comporte de même dans ses applications en teinture directe, et possède une égale solidité.
- Cependant, sur soie, il monte davantage, de sorte que dans les mélanges soie-coton où l’on veut réserver la soie, il est préférable d’employer la marque G.
- Sur laine-coton, au contraire, l’Orangé D donne de bons résultats pour les doubles nuances, en bain bouillant avec sulfate de soude, la laine absorbe beaucoup moins de colorant que le coton.
- Mais sa différence essentielle avec l’Orangé G, est de se prêter au diazotage sur fibre; nous en verrons plus loin les effets.
- Teinture
- *
- l
- l
- Le coton se teint au bouillon, simplement avec addition de 30 0[0 de sel marin.
- L’échantillon esté environ 2 li2 QiO.
- En mélange avec les autres diamines qui •montent sur bains alcalins, on peut employer le carbonate de soude et le savon.
- L’Orangé D s’applique sur'soie avec addition d’acide acétique et se diazote ainsi que nous le verrons.
- Diazotage
- acquérant une grande solidité au lavage
- Les teintes à l’Orangé D étant diazotées, puis passées dans un bain faible de carbonate de soude (soit 200 gr. de cristaux dans 100 litres d’eau), ne changent pas d’aspect, mais
- . oppeur
- Mais en faisant agir le développeur A D, on obtient une transformation de teinte intéressante ; on produit la nuance mordoré de l’échantillon ci-dessus, qui est très usitée en coton comme sur tous textiles. !
- La dissolution de développement se prépare
- ainsi :
- Eau bouillante..................... 10 lit.
- Acide chlorhydrique............... 200 gr.
- Développeur A D (ce produit est en
- poudre)............................ 380 gr.
- Laisser refroidir la dissolution.
- Le bain, pour 10 kilogrammes de coton, se monte avec :
- Dissolution d-dessus................ h lit.
- Eau............................... 120 —
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Si l’on veut continuer à travailler sur ce bain, on le renforce pour chaque nouvelle passe de 10 kilogr. de coton, avec trois litres de dissolution.
- Quand le coton a été diazoté au nitrite de soude, suivant le procédé que nous avons maintes fois indiqué, on lui donne un léger rinçage, puis on le lisse 10 à 15 minutes dans le bain de développement, monté comme il vient d’être dit.
- Le diazotage et le développement se font toujours en bains le plus froids possible.
- 11 arrive qu’après le développement, les teintes à l’Orangé D ne paraissent pas avoir acquis la nuance voulue -, cela tient à l’acidité des bains ; on les fait virer en rinçant les cotons dans un très léger bain de carbonate de soude.
- Puis on rince en eau simple.
- La soie teinte en Orangé D, étant diazotée au nitrite, puis fixée en acide sulfurique à 5 pour cent du poids de la soie, prend un orangé jaunâtre très solide au lavage et pouvant même supporter la cuite.
- Mélange de colorants
- L’Orangé diamine peut se combiner avec les autres colorants diazotables, et se teindre, comme nous l’avons dit, en bains alcalins, si les colorants ajoutés l’exigent.
- L’échantillon ci-dessus en est un exemple ; il a été teint avec :
- Noir-bleu diamine E.................. 3 0i0
- Orangé diamine D..................... 1 —
- Cristaux de soude.................... 5 —
- Sulfate de soude.................... 15 —
- Puis la teinte a été diazotée au nitrite de soude et développée au développeur A D, comme il vient d’être dit.
- Le vert foncé de l’échantillon arriverait au noir avec 5 0[0 de Noir diamine E, sans changer la quantité d’Orangé D.
- Marron-Caroube sur coton
- Voici une teinte que nous avons eu à pro-
- duire et pour laquelle, la solidité étant demandée, nous avons employé un mélange de diamines avec diazotage, ainsi qu’il suit, pour
- 10 kil. de coton :
- Brun pour coton N................ 350 gr.
- Brun-diamine Y................... 100 —
- Noir-diamine RO................... 10 —
- Cristaux de soude............ 500 —
- Sulfate de soude............... 1.500 —
- Diazotage au nitrite de soude.
- Développement avec diamine liquide. C© bain, pour 10 kil. de coton, se monte avec : »
- Diamine liquide.................. 1 lit. 1/2
- Cristaux de soude................ 150 gr.
- Eau froide....................... 120 lit.
- Tous ces développeurs s’emploient par les mêmes méthodes.
- Noirs de campêche sur coton
- M. Duhem, dans le Bulletin des laines, donne une série de procédés de noirs sur coton au campêche, que nous reproduisons ci-dessous :
- Pour bien utiUser le campêche, dit l’auteur, l’employer en terrines : système de Roanne et de Rouen.
- Pour 50 kilos de coton 60 litres d’eau, 7 kilos extrait de campêche en pâte, laisser remonter une nuit. Le lendemain matin retourner le coton, changer les bouts, et dans le courant de la journée passer en terrine avec un bain de pyrolignite de fer coupé en moitié, c’est-à-dire à 7oB.
- Ce noir est tout-à-fait petit teint. Par passage en bain tiède de bichromate de potasse ou de soude 1 à 2 0(0, on augmente la solidité et la beauté du noir.
- Noir simple au campêche [Roanne- Thizy)
- Pour 100 kilos de coton en terrine à chaud 40-45o : Campêche, 12 0x0 ; curcuma, 0,300 p. O[0; soude en cristaux, 2 0[0; extrait de châtaignier, 6 lit. 0j0.
- On ajoute la soude en dernier lieu et il se produit une très vive réaction. Le coton est, après passage en terrine, d’un beau rouge grenat. On essore et le lendemain on passe en terrine avec :
- Pyrolignite de fer à 14° B., 24 litres pour 100 k.
- Ce passage se fait â froid. On laisse remonter une nuit, puis on rince, et pour finir on fixe et adoucit dans le même bain en ajoutant 10 litres de sulforicinate ou 5 litres d’huile tournante émulsionnée à la soude et après quelques tours, 1 0[0 de bichromate.
- Ce noir est joli, peu coûteux, d’une assez bonne solidité ; il tache par le frottement et a contre lui la mauvaise odeur de fumée due au pyrolignite.
- Noir| pour coublures (Y ille franche)
- 1. Extrait de châtaignier à 2° B., passage à tiède; 2. pyrolygmte de fer à 2° B., passage à froid, laisser passer la nuit la piece roulée après le passage en fer ; 3. passage en eau de chaux pour fixer le fer ; 4. rinçage, 5. teinture en bain de campêche à 2° B., bain bouil-! lant ; 6. virer au pyrolignite ; 7. rincer fortement en eau calcaire.
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- Noir ordinaire (façon Rouen)
- Pour 100 kilos, donner à 60° de chaleur :
- 1. 7 tours dans un bain de campêche monté à 30 0[0 de campêche en extrait pâteux pour le premier bain et 15 à 20 OjO pour les bains suivants.
- Laisser le coton jusqu’au lendemain.
- 2. Passer 7 tours dans un bain tiède 35 à A0° contenant 2 0[0 de sulfate de fer, 2 OpO de sulfate de cuivre.
- 3. Laisser en tas une heure et sans rincer passer à froid 7 tours dans un bain contenant
- 2 0[0 de bichromate.
- A. Après une heure de repos, rincer et entrer en un vieux bain de campêche regarni chaque fois avec : 3 0p0 de campêche et 800 grammes extrait de Cuba. — 7 tours à tiède.
- 5. Prendre sur un bain froid monté avec
- 3 0[0 de savon et 1 0p0 de cristaux de soude; après quelques tours, chauffer graduellement jusque 60°. Ce noir ne manque ni de beauté, ni de solidité.
- Noir dit d'Alsace ou noir solide
- Passer le coton en terrine, le bain étant monté avec du pyrolignite de fer à A0 et du pyrolignite d’alumine à 4° B.
- On laisse en tas pendant une nuit, puis on passe en bain tiède contenant 10 0p0 de silicate de soude. On lave et on teint dans un bain contenant :
- 20 OpO d’extrait de campêche ;>
- 5 OpO de sumac ;
- 5 0p0 de bois jaune ou 3 OpO de curcuma.
- On commence à froid et on arrive à 70* en une heure lp2. Quelques teinturiers suppriment le sumac dans le bain de teinture et font un passage en bain de sumac en premier lieu, c’est-à-dire avant de terminer en pyrolignite.
- On lave ensuite très fortement et on savonne à 60o.
- Le bois jaune, quercitron, curcuma ou cachou, parfois ajoutés au bain de campêche, ont pour but de donner un noir plus parfait, plus noir en ajoutant au ton rougeâtre leur nuance jaune.
- On ajoute souvent aussi, et dans le même but, du sulfate de cuivre dans le bain de teinture, pour corriger le ton rougeâtre donné par le fer.
- Pour bleuter les noirs et empêcher qu’ils dégorgent trop au frottement, on se trouve très bien d’un bain tiède et faible de chlore où l’on passe les noirs pendant quelques minutes.
- Noir pour fil à coudre
- Le noir au campêche est encore le plus em-- ployé pour le fil à coudre, en ce sens qu’il ne • diminue pas la solidité du fil, qui est souvent -attaqué par les noirs d’aniline. On passe en bain chaud de campêche, puis en bain tiède
- d’acétate ou de sulfate de cuivre, on obtient ainsi un noir bleu très joli dont on augmente l’intensité en passant une deuxième et même une troisième fois dans les mêmes bains. Ici encore on peut modifier le ton du noir par un colorant janne ajouté au bain de campêche.
- Pour terminer : Savonner à 70-80® et ajouter de l’huile d’olive ou de l’huile de palme pour adoucir, ou passer dans une émulsion de 3 0i0 d’huile tournante mélangée â 2 ou 3 0[0 de cristaux de soude.
- Les plus jolis noirs sont obtenus sur fond ou pied de bleu d’indigo en suivant exactement, quant au reste, une des marches précédentes. Ils ont l’inconvénient de coûter trop cher.
- CHRONIQUE NDUSTR1ELLE
- LA LÉGISLATION
- Sur les Conseils des Prud’hommes
- La Chambre des députés a adopté, le 17 mars 1892, un projet de loi apportant au régime actuel des conseils de prud’hommes des modifications dont voici les principales :
- 1° Les conseils jugeraient en dernier ressort jusqu’à une valeur de 500 fr. au lieu de 200 fr. aujourd’hui.
- 2° Les « employés », comme les ouvriers, seraient justiciables des conseils de prud’hommes ;
- 3° L’électorat serait accordé aux femmes et aux anciens électeurs qui auraient cessé leur profession depuis moins de dix ans ;
- 4° L’âge d’électorat serait de 21 ans, et celui d’éligibilité de 25.
- Ce projet de loi est acruellement soumis aux délibérations du Sénat.
- Le Comité central des Chambres syndicales parisiennes a adressé, à ce propos, la lettre suivante au ministre du commerce et de l’industrie :
- a Monsieur le Ministre,
- « Au nom du Comité central des Chambres syndicales comprenant 37 syndicats et représentant 8,A85 électeurs consulaires, nous vous prions respectueusement de bien vouloir prendre en considération les observations suivantes que nous a suggérées l’étude du rapport de la commission sénatoiiale.
- « La limitation de cette juridiction à la connaissance des différends nés à l'occasion du contrat de louage entre marchands-fabricants et les ouvriers qu’ils emploient, est une mesure que nous sommes heureux de voir prise par le.Sénat.
- « C’est bien prouver la raison d’être de l’institution.et sa.nécessité.
- « Les conditions d’électorat et d’éligibilité sont bien établies et le maintien du serment
- lités frappent le conseiller qui a,JUStes Péna' manqué à ses devoirs. 4 dUra ^veoien,
- « Nous préférons enfin que les bureailŸ,
- jugement soient présidés par un jugeT de que de rester, comme sous le régi Paix' loi actuelle, exposés aux jugements 1?,® '* arbitraires de certains présidents onvril °P
- « Par contre, lorsqu’un Conseil n’a m a constitué, nous ne pouvons comprend „ texte de la commission sénatoriale le (art. 16) : Le Conseil fonctionnera que patrons et ouvriers soient en ,1 égal; mais, puisque c’est justement „ qu’un de ces deux éléments aura emnêeu";' constitution en nombre égal du Conseil , cas est à prévoir. lue te
- « Nous proposons de dire plutôt : les bres installés et en exercice devront as ^ une composition à nombre égal au bure^ jugement comme un bureau de conciliai * « Nous craignons que la faculté laissée a* chefs d’industrie de se faire représenter U* de leurs employés fondé de pouvoirs fart r? ne donne prise à l’équivoque. ’
- « Nous ne pensons pas que la commjssiû. sénatoriale ait voulu parler des employés fr? dés de pouvoirs et nous vous proposons d' dire : par un de leurs employés muni d'un pouvoir spécial.
- « En ce qui concerne le texte de la comp