La revue de la teinture et des colorations industrielles
-
-
- REVUE DE LA TEINTURE
- ET DES
- COLORATIONS INDUSTRIELLES
- 1891
- p.n.n. - vue 1/199
-
-
-
- OFFICE TECHNIQUE ET COMMERCIAL
- Nous avons toujours considéré qu’un journal industriel devait favoriser la réalisation pratique des procédés qu’il publie en fo moyens de les mettre en œuvre. 1 '^'"S'-ant ieg.
- Nons pensons aussi qu’il doit mettre à la disposition de ses abonnés, ses relations et la compétence spéciale de ses rédacteurs des questions techniques et pour l’acquisition des produits ou machines nécessaires à leur profession. ’ ^ r a solm
- Nous offrons donc à nos leceurs les services suivants
- Librairie de toute nature : Industrielle ou autre, aux prix des éditeurs.
- 'orv
- Droguerie, Produits chimiques, Couleurs. — Fourniture de tous les produis, veritiés par nous, et à des prix inférieurs à ceux du commerce courant. Couleurs d'aniline des fabriques les plus estimées au prix du gros.
- Machines, Appareils et Matériel indutriels. — Conseils sur leur choix ; fournitures des modèles les plus perfectionnés ei les mieux adaptés au travail à produire, mêmes prix que les constructeurs, mais avec la garantie d’un choix judicieux et désintéressé, n’ayant pas de raisons pour vendre de préférence un appareil plutôt qu’un autre. Installations d'ateliers : plans et devis.
- Opérations et analyses chimiques. — Consultations, études, travaux pratiques, procédés et expertises industrielles, visites d’ateliers dans le but des économies à réaliser, et tout ce qui ressort des travaux du chimiste et de l’ingénieur, appliqués à la teinture et aux tissus.
- Brevets d’invention. — Obtention en France et à l’étranger, rédaction des mémoires, exécution des dessins, copies, résumés, recherches d’antériorités ; Marques de fabrique.
- Toutes ces opérations exigent non spnlem*.n l’habitude de la procédure spéciale, mais , n. core une connaissance pratique des industries dans lesquelles se classent les bn vhs
- Cessions ^Etablissements, aidées, par notre publicité et par les relations qui se créent toujours autour d’un journal — Entremise officieuse pour demandes et offres d'emplois.
- Annonces, Publicité. —- Les insertions de La Revue de la teinture vont directement à la clientèle intéressée, sans s’égarer parmi les indifférents, lorsque les objets annoncés se rapportent à la teinture.
- leurs ou aux tissus.
- aux cou-
- BIBLIOTHÈQUE DES COLORATIONS INDUSTRIELLES
- Ouvrages en vente au Bureau du Journal
- CALVERT (Dr). — Traité de la teinture des ti*sus et de T impression des calicots, traduit de l’anglais, 1 vol. grand in-8° de 500 p. avec échantillons ............................... 35 fr.
- CHEVREUL. — Des couleurs et de leurs applications aux arts industriels, à l’aide des Cercles chromatiques, 1 vol. in-folio, avec 27 planches coloriées (1864), cartonné............. 40 fr
- — Du contraste simultané des couleurs (avec applications à la teinture, à l’impression, au vêtement, aux arts, etc.), 1 fort vol. in-4°, avec de nombreuses pl. coloriées (1890). . . 40 fr.
- CHATEAU. — Couleurs d’aniline, d'acide pliènvque et de naphtaline, le premier ouvrage complet sur cette industrie, et relatant les travaux initiaux, 2 vol. avec fig. (Collection Roret, 18t>8)................................. 7 fr.
- DEPIERRE. — Traité du fixagedes couleurs par la vapeur, lvoi. gr.in-8»avec 10 plancli'* 10 fr.
- — Monographie des machines à laver, employées dans le blanchiment, la teinture et l’indiennerie.
- 1 vol gr. in-8° et atlas de 7 planches. 12 fr. 59
- — Traité de la Teinture et de l’Impression par
- les couleurs artificielles. — 2 forts vol. in-8° avec de nombreux échantillons, cartonnés, et se vendant séparément.
- 1er volume Anilines, (1890)........ 36 fr.
- 2e volume nlizarines, (1892)....... 36 fr.
- FOL. — Guide du teinturier, ou Manuel des connaissances chimiques indispensables à la dratique de la teinture, 1 vol. in-12 de 412 p., Avec 90 fig., cartonné................. 8 fr.
- GILLET. — Traité pratique de dégraissage et au blanchiment des tissus, fils, et du détachage des vêtements et tentures, l vol. in-8° de 100_p. avec fig. (1883)............................ " r.
- GIRARDIN. — Chimie élémentaire appliquée aux arts industriels, 5 vol. in-8°, avec nombreuses fig. (1880) ; complet.............. 50 fr.
- Se vend à part, le tome IV : Matières textiles e matières tinctoriales, 536 p., 212 flg., 47 échantillons, et i pl. couleur............. 13 fr.
- GOUILLON. — Méthode pratique d'impression des tissus en couleurs mates, métallisées, veloutées et perlées, applicable aux etofhs reteintes te autres, 1 broch., 76 p., avec fig. et échantillons (1874)........................... . . . 3 fr.
- GRISON. = Le teinturier au XIXe Siècle, en ce qui concerne 1-s tissus où la laine prédomine,
- 2 forts vol. gr. in-8», avec de très nombreux
- échantillons, excellent ouvrage.......... 100 f.
- GUÉDRON (Maurice). — Manuel méthodique de l'art du Teinturier-Dégraisseur. — Installation des magasins et des ateliers ; matériel et produits; Réception de l’ouvrage; Nettoyages, teintures, apprêts ; Travaux accessoires du teinturier, etc. — 1 vol. in-12, de 650 p. avec 80 fig. (1892)................................ 7.50
- JULIA-FONTENELLE et MAIGNE. —
- Le chamoiseur, maroquinier, teinturier en peaux, fabricant de cuirs vernis, etc., traitant de l’outillage et des procédés les plus en usage, 1 vol. avec fig. (Roret)................. 3 fr. 50
- KOEPPELIN. — Guide pratique de la fabrication des tissus imprimés, pour les étoffes de soie, 1 vol. in-18, 142 p., pl. et échantillons (1860).............................. 10 fr.
- — Blanchiment et blanchissage, apprêts, impression et teinture des tissus, 1 vol. de 164 p., 32 fig et 11 pl............................ 10 fr.
- LACOUTURE (Charles). — Répertoire chromatique. Solution raisonnée et pratique des problèmes les plus usuels dans l’étude et l’emploi des couleurs. — (Jn volume in 4°, 144 p. de texte et 29 tableaux en chromo (1891). Broché, 25 fr.; relié, 30 fr.
- LEFEBVRE. — Teinture et apprêt des tissus de coton. (Extrait de l’Encyclopédie chimique Fremy) ; 1 vol. m-8", de 262 pages, 58 figures et 10 pl. (1887).......................... 10 fr.
- MOYRET (Marius). — Traité de la teinture des soies, précédé de l’histoire chimique de la soie et de la teinture. 1 vol. in-8»........ 20 fr.
- PERSOZ. — Conditionnement, titrage et décreusage de la soie, suivi de l’examen des autres textiles (laine, coton, lin, etc.), 1 vol. in-8°, avec 1 pl. et 75 g r. (1878)...................... 15 fr.
- PIÉQUET. — Chimie des Teinturiers. Nouveau traité théorique et pratique de l’art de la Teinture. — 1 vol. gr. in-8°, avec 120 échantillons (1889) relié........................ 30 fr.
- RADDE. — Echelle des couleurs, 42 gammes avec 900 tons fixes en chromolithographie; noms en allemand et en anglais (d’après les travaux de M. Chevreuil) petit format....... 12 fr.
- Grand format..................... 30 fr.
- RENARD. — Traité des matières colorantes du blanchiment et de la teinture des cotons, suivi du dégommage et de la teinture du china-grass.
- 1 vol. in-8” avec fig. et un album de 83 échantillons .......................... 20 fr.
- RIFFAUT, VERGNAUD, etc. - Le teinturier apprêteur et dégraisseur, ou art de teindre la laine, la soie, le coton, le lin, le chanvre ainsi que les tissus simples et mélangés 2 vol’ avec pl. (Roret).................... ’7 fr. *
- — Le fabricant de couleurs à l’huile et à t’euu laques, couleurs hygiéniques, couleurs Hum’ 2 vol. avec pl. (Roret)............. 7 fr. ’
- ROMAIN. — Fabricant de vernis, donnant les formules des vernis de toute espèce ; t vui, avec figures (1888, Roret).......... 3 fr.
- ROOD. — Théorie scientifique des couleurs appliquées à l’art et à l’industrie, 1 vol. in-12 280 p. avec 130 fig. et une pl. en couleur (1881)................................. 6 fr.
- SANSONE. — L’impression des tissus de coton. Ouvrage traduit de l’anglais; 1 vol. in-8" dé 500 p., et un atlas de 38 pl. suivi de 11 cartes d’échantillons (1889).................. 30 f,-.
- SÉE, LENORMAND et VERGNAUD. -
- Fabricant d’étoffes imprimées et de papb rs peints, pour tissus de coton, de lin, de laine de soie et des papiers d’ameublement, 1 vol. avec planches (Roret)................................ 3 fr.
- T SS ART. — Les matières colorantes et la chimie de la Teinture.— L’industrie de la Teinture (deux petits vol. résumant les procédés tinctoriaux et la chimie des couleurs) in-12 deduo p. et fig., chacun séparément............. 4 fr. I
- THILLAYE et VERGNAUD. — Le fabricant d'indiennes et impression des laines, des châles et des soies, petit vol. compact, contenant la quintessence du traité d’impression de Fersoz, aujourd’hui épuisé, 1 vol. 430 p. avec pl. (1857 Roret............................... 3 fr. 50
- VILLON. — De l'emploi en teinture des couleurs artificielles (meilleures formules et procédés les plus nouveaux) ; 1 vol. 400 p. (Roret; 189u 3 f. 50
- — Traité pratique des matières colorantes dérivées de la houille. Ouvrage le plus récent sur la fabrication de ces couleurs, i vol. in-8° avec figures (1890)...................... 20 fr.
- — La soie. — Education des vers; filage des cocons; moulinage; conditionnement; blanchiment ; teinture et dorure de la soie, 1 toi. in-12 de 320 p. avec 67 fig......... 6 fr.
- Aux prix ci-après il faut ajouter celui du transport s’il y a lieu. — Les commandes de librairie atteignant 30 fr. au moins, sont expédiées iranco de port, en gare.
- I
- p.n.n. - vue 2/199
-
-
-
- 1" SÉRIE
- 1 S O 1
- 4e VOLI ME
- LA
- ET DES
- REVUE DE LV TEINTURE
- COLORATIONS INDUSTRIELLES
- Blanchiment, Teinture, Epaillage, Apprêts des fils et tissus Impression des Etoffes et des Papiers Coloration de toutes matières. — Matériel et Produits tinctoriaux.
- PARAISSANT DEUX FOIS PAR MOIS
- Sous la direction de M. A. IF*'1 êliix: GOUILLON, Ingénieur-Chimiste
- AVEC GRAVURES ET ÉCHANTILLONS
- SCI E NTIA • ET • N EGOTI U M
- mm
- mm
- J
- PRIX DU VOLUME : ÎO Fr.
- ABONNEMENT AUX ANNÉES EN COUBS DE PUBLICATION
- FRANCE : UN AN, 15 fr.; SIX MOIS, 8 fr. — ÉTRANGER : UN AN, 18 fr.
- * —— — -, A——*
- ADMINISTRATION ET RÉDACTION
- 3, Rue du Trésor Vieille-du-Temple), PARIS
- F. GOUILLON, Directeur.
- Page de titre n.n. - vue 3/199
-
-
-
- PLACE DE PARIS
- DROGUERIE ET PRODUITS CHIMIQUES TINCTORIAUX
- Tarif du Demi-Gros.
- 100 k.
- le k.
- 75 60 45 10 36 110 4
- — 3 100 k. 11
- — 14 le k. 4
- — 6
- — 3 100 k. 18
- — 45
- Acétate de plomb .
- Acide acétique 8° bon goût — ordinaire .
- — muriatique (chlorhydrique) —
- — nitrique 36°.
- — oxalique. ....
- — piorique cristallisé.
- — — poudre .
- — sulfureux.............
- — sulfurique 66° . .
- — tartriq e.............
- Albumine d’œufs. . . .
- — de sang .
- Alun de glace ordinaire .
- — de chrome ....
- Amidon blanc surfin.
- — grillé.
- Ammoniaque b'anc 22o .
- Benzine commerciale .
- — supérieure.
- Boisdecampêche d’Espagne effilé
- — d’Haïti effilé ....
- — de FemamUouc, no 1, effilé — Ste-Marthe, effilé .
- — jaune effilé............
- — — fustet effilé . ,
- — — de queroitron effilé.
- — de Santal moulu .
- Borax raffiné ....
- Cachou brun sur feuille. . . 100k. 110
- — jaune ou gambir . . — 70
- Carmin de cochenille. . . . le k. 40
- — d’indigo en pâte. . . — 4
- — — purifié ... — 15
- 50
- — 40
- — 50
- — 40
- — 70
- — 90 100 k. 36
- — 34
- — 160 _ 80
- — 38
- — 60
- — 40
- — 35 le k. 85
- » a » »
- » Q5 »
- » * »
- » » »
- » » »
- » 1 »
- » »
- » » »
- » » »
- » » »
- » »
- 50 » 50 » 70 » » » 80 »
- » » » » 45 » 38 »> » » 115 » 80 » 50 » 6 » 20 »
- 100 k.
- 4.50 3 » 4.50 18 » 10 » 32 »
- Chlorure de chaux . 100 k. 30 »
- Chromate jaune de potasse. . — 200 »
- — rougefbi-ohromate) . — 105 »
- Cochenille de Honduras. . . le k. 4.50
- — zaccatile
- — en grabeaux .
- — ammoniacale .
- Colophane claire. . . .
- Couperose verte (s. de fer)
- — mixte. .
- — bleue (suif, de eu
- vre). Chypre ....
- Cudbeard..................
- Crème de tartre ....
- Cristaux de soude . . .
- Curcuma bengale pulvérisé.
- Dextrine blanche no 1 .
- — jaune............
- Essence de térébenthine.
- — — dégraissée Extrait de campêchce sec .
- — jaune de Cuba, lre quai — Sainthe-Marthe. .
- — de châtaignier.
- — de quercitron.
- — d’orseille .
- Fécule sèche..............
- Galles deSmyrne, noires et vertes. —
- — d’Alep ....
- Garance d’Alsace SSF .
- — — MF .
- Carancine..............
- Gaude de Normandie.
- Gélatine pour apprêts
- — 5 »
- 100 k. 260 »
- — 14 »
- — 52 »
- — 80 » — 60 »
- — 72 »
- — 90 »
- — 130 »
- — 160 >. le k. 6 »
- 100 k. 30 » le k. 5 « 100 k. 160 » — 28 » 180 » 240 »
- — 190 »
- — 145 »
- — 320 »
- — 35 »
- le k. 1.50
- 5 »
- 5 » 4 »
- 6 » 24 »
- » » 34 »
- 6 » ) » 16 » » » 90 » 70 »
- 140 » 180 » 8 » 32 » 6 » 400 » 35 » 200 » 260 » » » » » 350 » 40 » 3 »
- Gomme Sénégal menus Glycérine blanche Indigo Bengale. .
- — Java.
- — Madras.
- Laque-Dye D. T.
- — autres marques.
- — de cochenille
- — de Cuba .
- Muriate (oxyde) d’étain Orseille en pâte . .
- Panama (écorce). . Potasse d’Amérique.
- — de Lille .
- — _ perlasse indigène. Prussiate jaune de potasse Pyrolignite de fer
- — de ploml
- Rocou...............
- Rouille 45o . . .
- Savon blanc de Marseille Safranum (carmin).
- Sel d étain ....
- — de soude 80o
- — d’oseille .... Soufre en canons.
- Sulfate d’alumine. .
- — de zinc.
- Sulfite de soude sec .
- — — liquide
- Sumac Redon. . .
- Tannin industriel. . Tartre rouge .
- — blanc .
- 3 » 2 » 17 » 19 » il » 3 ,, 0.75 3 ,, 1.50
- 50
- 100k. I45 — 120 — »
- — 110 — 60 70 »
- lek. 2.45
- la barrique 25 »
- i00 k. 90 » lek. 3 lOUk. 20 60 » le lit. 28 » 100k. 190 »
- — 30 ,,
- — 140 »
- — 30 ..
- — 20 ,,
- — 22 »
- 32 »
- — 20 » 28 » 3.50
- 3.50
- 2.50
- 18 n 22 » 13 ,
- » b
- 1 50
- 6 B
- 2.5, 150 , 180 ,
- » 125 » 70 90
- » >
- » B » B
- 90
- le k.
- 100 k.
- — 2.'5
- 32
- »
- 190
- 235
- Nota. ____ Les prix de l’acide acétique, de la benzine, de l’essence et autres substeesan soumises aux droits d’entrée doivent être augmentés du montant de ces dr ’t
- lorsqu'elles sont destinées à Paris et autres villes imposées. . .
- Ces prix sont ceux des principaux droguistes de Paris, peur livraisons au comptât t avec 3 p. 0/0 d esoempte, a 30 jours avec 2 p. J/o, ou à 90 jours sans esoompte Four livraisons au détail, ces prix sont augmentés de 10 p. 0/q. P '
- MANUEL METHODIQUE
- DE L’ART DU
- TEINTURIER-DÉGRAISSEUI5
- Par Maurice GUÉDRON
- Installation des magasins et des ateliers. — Matériel et produits.
- Réception de l’ouvrage. — Tarif des travaux.
- Exécution du travail : Nettoyages, Teinture, Apprêts Travaux accessoires du teinturier
- Ce livre est le seul traité complet et spécial sur l’industrie du Teinturier-Dégraisseur. C’est la matière, revue et complétée, des « causeries confraternelles » publiées dans les quatre premières années de la Reçue de la Teinture, et qui ont trouvé auprès de nos lecteurs un si flatteur accueil.
- La Teinture manufacturière, elle-même, en a pu faire de très utiles applications.
- Volume in-12 de 650 pages, avec 80 figures dans le texte.
- Prix : 7 fr. 50. — Envoi franco contre mandat-poste de 8 francs.
- CARTONS LUSTRÉS POUR APPRÊT A LA PRESSE
- Cartons de 58 centimètres de longueur sur 46 de largeur, prix du cent. 40 fr.
- - 67 — — 53 — — 44 -
- — 75 — — 46 — — 58 -
- — 85 — — 65 — — 72 —
- _ lm03 — 65 — — 84 -
- — lm06 — — 76 — — 120 —
- Couches grises mates, 10 fr. les 100 k. Plateaux, intérieurs gris, faces lustrées 90 fr. les 0/0 k Il se fait, sur demande, des dimensions autres que celles indiquées; leur prix est celui du format dans lequel ces cartons peuvent être coupés; ainsi, des dimensions de 80 sur 65 paieraient comme pour 85. Les cartons laminés, 5 fr. moins par cent. — S’ad. au bureau du journal-
- NOIR POUR GANTS
- LIQUIDE
- Teignant en noir les gants de peau PAR SIMPLE APPLICATION A LA BROSSE Et sans nettoyage préalable Prix : 16 francs le litre DÉTAIL PAR DEMI-LITRE Un litre peut faire 125 paires de gants
- Dépôt au Bureau du Journal. (EMBALLAGE ET PORT EN POSTAL 0.90)
- CARTE DES NUANCES
- pour soieries, et applicables à tous tissus
- paraissant deux fois par an.
- Comprenant 66 échantillons Sur soie, avec tes noms actuellement adopté- dans la mode parisienne.
- Prix : 3 fr.
- Dépôt à la Revue (le la Teinture.
- RAPPORTS DD JURY INTERNATIONAL
- de l’Exposition de 1889
- Produits, chimiques, Teinture et Peaux.
- Prix : 6 fr. 60, par postal ; par poste pour l’Etranger, 7 fr. 80.
- Fils et tissus, vêtements, accessoires, etc. — Prix : 10 fr. 60 en postal. — Le poids du volume ne permet pas l’envoi par poste.
- Tous autres fascicules.
- p.n.n. - vue 4/199
-
-
-
- LA TEINTURE
- V Année, N° I.
- undustrielles
- Janvier 1894
- F. GOUILLON, Directeur, ^ |,entia-ei^gôtTumT3, Rue du Trésor, PARIS
- INTRODUCTION A L’ANNÉE 1894
- L’an dernier à cette même place, nous émettions de sombres pronostics sur l’année qui apparaissait alors avec un horizon chargé de nuages. Nous devons reconnaître cependant que ces fâcheuses prévisions ne se sont pas entièrement réalisées et que 1893 s’est écoulé dans des conditions à peu près normales.
- Notre sentiment patriotique a éprouvé une vive satisfaction de l’affirmation solennelle de l’accord Franco-Russe, mais n’eût-il pas mieux valu modérer l’exubérance de nos démonstrations extérieures, et consolider l’alliance par des conventions commerciales qui auraient été les gages d’un solide accord diplomatique?....
- Nous avons bien conclu un traité de commerce avec la Russie, mais nous offrons aussi les mêmes avantages à l’Amérique sur l’un des principaux produits russes : le pétrole, et nous menaçons de nouveaux droits une autre de ses importantes productions : le blé. Est-il étonnant après cela que notre alliée présumée se rapproche de l’Allemagne, et négocie avec cette puissance une convention commerciale qui la met sur le même pied que nous-mêmes ?
- Notre réforme économique avait sa raison d’être et répondait aux tendances générales des pays producteurs; son application, cependant, pouvait toujours être faite avec discernement.
- Ce régime compensateur est accusé du ralentissement de notre commerce international.
- Et ceux qui pensent ainsi ne considèrent pas que la crise commerciale lui est antérieure et qu’elle n’est pas spéciale à la France ; elle est générale, non seulement en Europe, mais encore et surtout dans les deux Amériques ; l’Angleterre ultra libre-échangiste ne lui a pas échappé.
- Pour ce qui est de 1893, les mauvaises récoltes dues à la sécheresse, l’avilissement du prix du métal, les grèves, les troubles, les guerres dans les républiques de l’Amérique du centre, dans l’Afrique du sud, et l’instabilité de la paix européenne sont autant de causes qui expliquent le malaise universel.
- Les Etats-Unis ont fait l’expérience du régime protectionniste outré ; ils ont vu qu’en tout, il faut rester dans une sage mesure, et la réforme Wilson va bientôt réparer l’erreur du bill Mac-Kinley ; les tissus, notamment, en bénéficieront.
- Nous citons les grèves parmi les entraves apportées au commerce et à l’industrie ; il faut reconnaître cependant que les agitations ouvrières n’ont pas eu, en 1893, autant d’intensité que pendant les années précédentes, car nous séparons d’elles les entreprises qui s’attaquent à l’état social vague et général, et non spécialement aux conditions du travail.
- Au milieu de ces événements ou incidents divers, nos industries poursuivent imperturbablement leurs progrès.
- Nous avons vu, pendant l’année écoulée, quelques remaniements de la machine à imprimer; le seul, toutefois, qui ait un caractère de nouveauté bien tranché, est l’imprimeuse Samuel cheminant sur le tissu. La machine à chiner de M.
- Talon résulte aussi d’une heureuse idée et simplifie l’im-pression-chinage.
- Le vaporisage prend une importance croissante aussi bien en teinture unie qu’en impression, et les appareils à vaporiser sont très travaillés ; la nouvelle modification des barres restant dans l’appareil continu en est un perfectionnement évident.
- Plusieurs machines à teindre les fils ont été imaginées, apportant toujours quelques améliorations sur les antérieures, mais en conservant néanmoins le principe des guindres lisseurs. Nous n’avons constaté aucune nouveauté importante en machines à bains circulants.
- Le travail des apprêts n’a pas de novation bien caractéristique ; la machine relativement récente, et qui s’emploie de plus en plus pour les lainages est la presse continue, polissant les étoffes sur une large surface chaude et avec une très forte pression. La rame immergée est aussi une nouveauté relative dont les bons résutats sont notoires.
- Nous avons décrit un appareil d’extraction des matières colorantes des bois ; son expérimentation a révélé les pertes de l’extractif restant dans les végétaux qu’on croit épuisés ; cela doit rendre attentifs à cette question les industriels qui emploient beaucoup de bois colorants.
- Dans le domaine des découvertes chimiques, nous voyons une suite ininterrompue de nouvelles matières colorantes, notamment dans la classe des azoïques ; ces colorants se dépouillent peu à peu de leur aspect terne du début, et en même temps que de nouveaux apparaissent, les anciens gagnent sensiblement en fraîcheur.
- Les noirs de ce groupe s’améliorent aussi, et nous pouvons déjà entrevoir de beaux noirs directs sur coton.
- Le diazotage, néanmoins, est loin d’être en défaveur ; cette méthode, qui a débuté modestement par les transformations de la primuline, est aujourd’hui fort répandue, et fournit des teintes dont la solidité résulte naturellement de leur mode de production.
- L’indigotine synthétique présentée à nouveau sous le nom de sel d’indigo ne sera pas, nous le croyons, un apport pratique dans les couleurs artificielles de grand teint, l’indigo naturel étant lui-même un principe colorant presque pur, et vendu commercialement à un prix peu différent de celui des colorants chimiques.
- Avant les colorations même, le blanchiment a une importance considérable et ses progrès sont très recherchés, principalement en ce qui concerne les textiles d’origine animale ; nous n’avons à enregistrer dans cette direction que l’extension des procédés au per-oxyde de sodium, mais ce fait est intéressant ; il met en usage une eau oxygénée à l’état solide, ou pour être plus exact, ses éléments tout combinés; son emploi se généralisera quand la fabrication du produit cessera d’être monopolisée.
- La relation de ces diverses novations se trouve dans le volume de la Revue de la Teinture que nous venons de clore, à côté d’autres travaux trop longs à énumérer et qui, tous, contribuent plus ou moins à la marche en avant de nos in-
- p.1 - vue 5/199
-
-
-
- 2
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- dustries ; il n’en est guère qui stimulent autant qu’elles, l’initiative et l’émulation des chercheurs.
- Leurs travaux se retrouvent tour à tour coordonnés dans des traités spéciaux tels que ceux parus pendant l’année écoulée, et parmi lesquels nous citerons le Traité de la Teinture et de VImpression, 3e volume, de J. Depierre, la nouvelle édition du Traité des apprêts, du meme auteur, la Pratique du Teinturier, 1er volume, de J. Garçon, et comme répertoire général des œuvres de nos théoriciens et praticiens, la Bibliographie de la technologie chimique des fibres textiles, également de M. J. Garçon.
- Le Moniteur scientifique, le Bulletin de la Société indus-
- trielle de Mulhouse, le Bulletin de la Société indu • T
- Rouen, sont les sources les plus abondantes des trav ginaux, auxquelles nous puisons nous-mêmes d’util mations. es lü^0r-
- L’année que nous inaugurons apportera aussi so ^ tingent de nouveautés, nous nous en ferons encore P '°?n' n’ambitionnant d’autre rôle que celui de les répercuter]' des milieux où ne parviennent pas toujours les publiF r&ns purement scientifiques, et où nous pénétrons par nosdî18 res vulgarisatrices, visant essentiellement les applic-r ' pratiques. 1 a 10Ds
- F. Gouillon. !
- REVUE DES PROGRÈS RÉALISÉS
- DANS LES
- INDUSTRIES TINCTORIALES
- pendant ces dernières années Par M. E. Grandmougin
- Le Moniteur scientifique du Dr Quesneville publie cette intéressante Revne pour faire suite, dit l’auteur, au Rapport de M. Jules Persoz fait à propos de l’Exposition de 1889 (publié par le Monit. scient. et la Revue de la Teinture dans le cours de l’année 1-392).
- Nous faisons de très larges coupures dans le travail consciencieux et si complet de M. Grandmougin; l’auteur cite avec soin tous les documents qui lui en ont fourni les matériaux, ce que nous nous dispensons de faire pour alléger son texte déjà trèsJourni, mais nous n’omettrons pas de signaler les remercîments qu’il adresse à MM. Ed. Ivopp et E. Noelting pour les conseils expérimentés dont ils ont bien voulu l'aider dans l’exécution de ce travail.
- Nos lecteurs remarqueront que la plupart des faits cités ont été recueillis et reproduits par la Revue de la Teinture, qui ne prétend, d’ailleurs, à d’autre mérite que celui d’avoir été l’écbo de ces travaux.
- Nous entrons de suite dans le plein du sujet de M. Grandmougin :
- Machines
- Nous n’insisterons pas trop sur les perfectionnements apportés aux machines. 11 est évident que les constructeurs, de leur côté aussi, travaillent sans cesse à améliorer le matériel qu’ils livrent aux usines tinctoriales, et qu’ils sont toujours en quête de nouveaux perfectionnements dont la liste serait assez longue.
- Nous en dirons quelques mots lorsque nous traiterons les différentes parties en détail.
- Matières colorantes
- Nous ne nous occuperons naturellement ni de la fabrication, ni de la nomenclature des matières colorantes. Le Monitear scientifique a en M. Ehrmann un collaborateur assidu qui, chaque année, dans une revue des matières colorantes, tient les lecteurs du journal au courant des nouveaux colorants brevetés et mis en vente.
- Notre lâche sera de parler de leur application, ou plutôt, pour ne pas devenir monotone comme les circulaires des fabriques de matiè* res colorantes, — qui contiennent tous les détails nécessaires à leur emploi, — d’étudier les
- procédés généraux qui font sailli et qui sont caractéristiques pour la période à traiter.
- Pour estimer une matière colorante , du reste, il faut y mettre une certaine réserve, parce que sa valeur ne peut généralement être affirmée qu’après un certain temps, et dépend beaucoup du procédé d’application. Tout au plus peut-on prévoir son emploi dans un avenir plus ou moins éloigné.
- Les colorants naturels commencent à être supplantés de plus en plus par les colorants artificiels, et très souvent avantageusement, et les préjugés dont ceux-ci avaient à souffrir diminuent de plus en plus. Lorsque parurent les couleurs d’aniline, si brillantes et d’une application si facile, en ne tint pas suffisamment compte de leur peu de solidité aux divers agents. C’est probablement de cette époque que date la mauvaise opinion que le public a des articles faits avec les colorants artificiels. Au dire de bien des personnes, les articles actuels n’ont plus la solidité des nuances qu’on obtenait autrefois. Cela est possible pour certains articles (le rouge turc, par exemple) ; mais, comme nous le disions plus haut, on est revenu de l’emballement primitif et l’on exige maintenant aussi des matières colorantes artificielles de la solidité. On peut prétendre hardiment que les articles que l’on fait actuellement sont d’une solidité très respectable ; en tous les cas, ils ne sont pas inférieurs à ceux du tempsoù l’on n’avait que des colorants naturels.
- J. Hummel arrive aux mômes conclusions (1).
- Généralement, les avis sont très partagés sur la valeur d’une matière colorante : autant de praticiens, autant d'avis. Cela tient à de nombreuses causes.
- La matière colorante idéale serait évidemment celle qui résisterait à tous les agents, qui serait solide à la lumière, à l’air, au savon, à la soude, aux acides, au lavage, au foulon, au chlore, au frottement, qui égaliserait bien en teinture et en impression, etc., etc.
- Inutile d’ajouter que cette ou ces matières colorantes idéales n’existent pas. Chaque matière colorante a de bonnes et de mauvaises
- (1) Revue de la Teinture, 1893, p. 71, 78, 94, 110 et 126.
- qualités, suivant lesquelles elle pourra serv pour l’un ou l’autre article...
- Bien plus, pour la même branche il peut avoir opinion divergente, suivant lés article! fabriqués par l’usine, ou selon qu’il s’a„j d’articles riches ou à bon marché.
- Ainsi, si une matière colorante en avanta geuse sous bien des rapports, ou pourra pou~ hs articles bon marché, ne pas tenir compte d’un inconvénient, tandis que, pour les arti des solides, on sera obligé d’y renoncer Le rouge Congo en est un exemple frappant' Ce colorant s’emploie par milliers de kilogrammes dans bien des usines, tandis a’.,,.
- , . u autres
- n en emploient pas un gramme. Au dire des premiers, le reuge Congo sera évidemment une excellente matière colorante, tandis que les autres le récrieront comme absolument dé. plorable.
- C'est pour cela qu’il est si difficile d’indiquer lesquelles des nouvelles matières colorantes sont employées, parce que, selon les articles qu’il a à faire, selon les difficultés du moment, un chimiste saluera une nouvelle matière colorante comme un sauveur, tandis qu’un autre la jugera complètement dépourvue d’intérêt pour lui.
- La différence d’appréciation de la valeur d’une matière colorante tient peut-être aussi à ce que nous n’avons pas de méthodes uniques pour déterminer sa solidité vis-à-vis des différents agents, et que différentes méthodes conduisent à des résultats différents.
- Prenons la solidité à la lumière, par exemple.
- Un colorant peut être relativement solide dans les nuances foncées, tandis que, dans les claires, il passera rapidement.
- Si donc un expérimentateur expose à la lumière un échantillon foncé, un deuxième un clair, un troisième un moyen, les trois arriveront à une appréciation différente. En somme, les trois ont employé la même méthode, mais les trois se sont placés dans un cas particulier. De plus, il faut tenir compte que notre source de lumière, le solei, est loin d’être constante, mais varie énormément, selon les saisons -, un échantillon exposé peut rester à peu près intact quelques semaines en hiver, tandis que peu de jours suffiraien* peut-être pour le blanchir au mois de juin.
- p.2 - vue 6/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 3
- Et comment faut-il exposer ? Fant-il mettre les échantillons sous verre, c’est-à-dire les préserver des intempéries de l’atmosphère, ou les exposer sous couche protectrice ? Oui et non. Oui, s’il s’agit seulement de la solidité à la lumière ; non, si le colorant doit servir pour des tissus teints ou imprimés qui seront non-seulement exposés au soleil, mais aussi à l’atmosphère.
- Et celle-ci a une influence sur les couleurs : l’air humide favorise l’action blanchissante du soleil.
- Pour arriver à des résultats comparables, il faudrait évidemment teindre le colorant à un certain pourcentage sur la même fibre, si nécessaire par l’intermédiaire du même mordant, ou l’imprimer avec une couleur d’une concentration connue et conventionnelle, et exposer les échantillons obtenus, pendant un même nombre d’heures, à une intensité lumineuse constante dans un appareil approprié comme ceux que nous décrivons plus loin.
- Pour tenir compte du fait que les nuances claires sont plus fugaces que les foncées, on teindrait à différents pourcentages, ou, plus simplement, on ferait une série de coupures déterminées et conventionnelles de la couleur-mère, et on exposerait ces coupures en même temps que la couleur-mère.
- Si l’on a une nouvelle matière colorante à éludier qui doit remplacer avantageusement une autre, on l’imprime à la même concentra- J tion et avec les mêmes coupures que l’ancienne, puis on exposera les échantillons en-, semble à la lumière : ce n’est que de cette façon que l’on pourra se rendre compte si elle est plus solide on non.
- Cet essai, poids pour poids, a déjà donné le rendement de la nouvelle matière colorante par rapport à l’ancienne. Pour voir si elle est aussi avantageuse au point de vue financier, on n’a qu’à faire deux teintures ou deux impressions comparatives où l’on prend les colorants prix pour prix, et l’on sera aussi fixé à ce sujet.
- Quant à l’essai de solidité des colorants au savon, chlore, acide, foulon, etc., il se fait en passant les échantillons un temps donné dans un bain de concentration connue à une température déterminée, et en comparant les résultats obtenus.
- Mais où nous nageons de nouveau en pleine incertitude,c’est lorsqu’on parle de l’affaiblissement d’un tissu par telle ou telle opération, soit noir d’aniline, soit rongeant, soit autre opération. Généralement, le coloriste se contente de faire un essai de pression ou d’étirage à la main, aux endroits incriminés, comparativement à un échantillon qui n’a" pas subi l’opération, et sa grande habitude le renseigne déjà sur l’attaque probable.
- Depuis quelque temps cependant, — nous citerons notamment les travaux de M. Albert Scheurer sur le rongeage des bleûs cuvés, — on se sert de la seule méthode exacte, la mé-
- thode dynamométrique. A l’aide d’un appareil approprié, M. Albert Scheurer détermine la résistance du tissu bleu cuvé, n’ayant subi aucun traitement, comparativement aux endroits rongés en blanc, et exprime le rapport trouvé en chiffres. En attribuant aux tissus n’ayant subi aucune altération la résistance 100, et trouvant pour les endroits rongés 75, on voit de suite que le tissu a été affaibli d’un quart.
- Du reste, il faut bien remarquer que l’idée de l’affaiblissement d’un tissu est une grandeur variable dépendant fortement des tissus employés. Un noir d’aniline peut, par exemple, très bien convenir pour des tissus très épais, tandis qu’il brûlerait sans pitié des tissus légers. Même remarque pour l’article rongeant.
- Il ne suffira donc pas de dire que tel ou tel procédé n’attaque pas le tissu, il faudra préciser quel tissu a été employé, et pour être sûr qu’il n’y a pas d’attaque, l’essayer sur des tissus très fins.
- L’analyse des colorants reste comme autrefois une opération un peu délicate. Depuis les travaux de O. N. Witt, nous avons eu les tables Weingaertner, qui permettent de reconnaître avec certitude dans quel groupe une matière colorante doit être placée, si c’est un dérivé azoïque, ou un dérivé nitré, une azir.e, etc.
- Malheureusement des tables de ce genre vieillissent bien vite, vu le nombre considérable de colorants nouveaux qui paraissent chaque année sur le marché.
- S’il est déjà bien difficile de reconnaître un colorant en nature, la question se complique encore plus lorsqu’il s’agit de le reconnaître sur la fibre, où il peut être modifié par les agents fixateurs. Encore peut-on arriver à son but, lorsqu’il s’agit de nuances moyennes ou foncées et qu’il n’y a qu’un seul colorant ; mais lorsqn’un a affaire à des mélanges ou seulement à de petites rentrures, par exemple, la question devient très délicate, sinon impossible .
- Presque tous les livres d’impression ou de teinture donnent une ou plusieurs tables avec les réactions diagnostiques des colorants fixés sur fibre, mais très souvent elles sont peu complètes et généralement pas assez caractéristiques.
- Les réactions qui ont lieu avec le colorant en nature ne se passent pas toujours aussi facilement lorsqu’il est fixé sur la fibre, qu’il est uni à celle-ci par l'intermédiaire d’un mordant. Les azoïques entre autres, qui se réduisent facilement en nature par le sel d’étain et l’acide, résistent très énergiquement dès qu’ils sont fixés sur la fibre.
- L’analyse quantitative des colorants se fait encore le mieux par teinture ou impression comparative ; c’est, du reste, le seul moyen employé en pratique.
- Les nombreuses méthodes proposées pour
- le dosage du campêche, du tannin, de l’indigo, — pour ce dernier entre autres, la littérature des dernières années est très riche en publications, — ont toujours abouti au résultat que le meilleur moyen de les titrer, c’est de les essayer selon l’emploi que l’on veut en faire, par exemple par un essai de teinture comparatif à un échantillon reconnu bon, ou servant de type et d’un usage courant dans la fabrication.
- Nous nous trouvons évidemment encore dans le tâtonnement pour toutes ces analyses; et les nombreuses publications dans lesquelles l’auteur annonce la solution tant cherchée et démontre que les méthodes de ses devanciers sont fausses, en sont la meilleure preuve. Inutile de nous étendre autrement sur ce chapitre.
- Fibres textiles
- Animalisation des fibres végétales
- Depuis longtemps on travaille le problème de « l’animalisation » des fibres végétales. Ce qui distingue les fibres végétales des fibres animales, c’est leur peu d’affinité pour les colorants, et par suite la nécessité de faire subir une préparation spéciale — le mordançage — avant de pouvoir fixer les colorants.
- On cherche donc à donner au coton, par exemple, les mêmes affinités pour les colorants que possèdent la laine ou la soie, et de plus, si possible, de lui communiquer les mêmes propriétés physiques : lustre, brillant, etc. ; par suite, transformer une fibre de peu de valeur en une autre, d’une valeur industrielle beaucoup plus considérable.
- Les premiers essais, très anciens déjà comme dissolution de déchets de soie dans un dissolvant approprié, chlorure de zinc ou autre, et mordançage du coton dans cette solution, n’ont conduit à aucun résultat pratique.
- Depuis quelques années cependant , on semble s’acheminer vers des résultats plus sérieux.
- La soie artificielle de H. de Chardonnet doit être considérée comme le résultat d’essais faits dans cette voie. Cette cellulose nitrée, ses modes de préparation, les machines nécessaires, ont été l’objet de nombreuses publications et brevets; mais on ne trouve guère d’indications sur ses emplois en pratique.
- D’après E. Hanausek, elle peut être distinguée de la soie naturelle à l’aide du microscope sous lequel elle a un aspect strié que la soie naturelle n’a pas. Elle a aussi été étudiée microscopiquement au point de vue de ses réactions, par F. V. Hohneî.
- M. Léo Vignon a cherché dans une autre voie, et les résultats qu’il a obtenus sont excessivement intéressants. Il démontra d’abord, par des mesures calorimétriques, le peu d’affinité des fibres végétales pour les colorants, et en poursuivant ses recherches, il arriva à transformer partiellement la nature
- p.3 - vue 7/199
-
-
-
- 4
- IA REVUE DE LA TEINTURE
- chimique du coton sans modifier essentiellement ses propriétés physiques, en y introduisant le groupe amidogène sous une forme encore inconnue, et en lui procurant par là de l’affinité pour les colorants acides qui ne teignent pas du tout le coton non préparé (1).
- L’amidation se fait d'apres un brevet, en chauffant une partie de coton avec q iatre parties de chlorure de calcium ammoniacal pendant six heures en vase clos entre 60* et 200°, ou aussi pendant le même temps et les mê nés limites de température en tube scellé avec quatre parties d'ammoniaque à 22° B.
- Le produit obtenu est azoté ainsi que le démontrent les analyses de l’auteur et ses affinités pour les colorants acides le rapprochent de la laine.
- I aine
- Une étude très intéressante de la laine au point de vue de ses propriétés marchandes, comparaison des laines indigènes aux laines exo'iques, avantages et désavantages des unes etdes autres a été faite par Kohlschmidt.
- Horwitz a étudié la laine au point de vue physique et chimique. Une note de M, J. Arnaudon coniient des données sur la teneur en suint de laines de différentes provenances.
- D’après des travaux très récents, plusieurs faits généralement admis sur la laine ne seraient pas absolument exacts. Ainsi les écailles qui recouvrent la fibre ne sont pas aussi prononcées qu’on le croit généralement, el'es ne le sont pas suffisamment pour provoquer le feutrage que l’on expliquait généralement par l’entrecroisement de ces écailles ; mais celui-ci serait provoqué par la tendance de la laine à revenir à son état primitif d’avant les opérations de la fi'ature et la propriété qu’à la fibre soumise à une action mécanique d’avancer vers la racine par suite du rétrécissement qui a lieu dans la fibre de la racine à la pointe. 11 recommande aussi de foulonner non en savon et en soude, comme on le fait habituellement, mais en acide qui provoque un meilleur feutrage. Cependant ce procédé à l’acide a ses inconvénients : la laine devient dure et acquiert un mauvais toucher par cette opération.
- Les articles de laine crêpée en vogue depuis quelque temps s’obtiennent à l’aide de tissus tissés d’une façon spéciale ; le crépage est provoqué par un passage en acide.
- Soie
- Dans une note sur les soies sauvages, M. Ch. Grosseteste retrace brièvement l’historique des soies sauvages; le dévidage qui au début avait été très difficile, réussit maintenant de même que le blanchiment. D’après les données statistiques, la soie sauvage est employée sur une vaste échelle : son prix relativement bas, sa résistance et son élasticité en font une matière textile de premier ordre qui a déjà de nombreuses applications.
- (i) Reçue de la Teinture, 1890, p. 158.
- Hiuterive recommande aussi chaudement les soies sauvages, d’autant plus que d’après lui, la production de la soie indigène subit un reirait lent, unis certain. 11 est vrai que le tussah a présent* bien des diffi :ultés. 11 y a d’abord le dévidag^ dps cocons qui est d’une difficulté extrême, ceux-ci étant généralement imprégnés d’une sécrétion gluante qui fait coller les fibres ensemble. Le procédé habituel consistait à faire subir aux cocons une espèce de fermentation, et à les traiter par des bains alcalins de carbonate de soude, par exemple, qui détruisait la matière et laissait la fibre intacte. C’est seu'ement aprè* cela qu’on pouvait passer au dévidage. Néanmoins, la fibre se ressentait toujours un peu de ce traitement barbare. Or, d’après l’auteur, G. Gauthier, à Valence, aurait trouvé un procédé qui du reste n’est pas communiqué, mais n’aurait plus ces inconvénients. L’importance de la soie sauvage augmenterait donc encore.
- M. Vignon a étudié la préparation et les propriétés de la fibroïne.
- U l’obtient en traitant la soie grège par le savon qui enlève le grès, la fibrome restant à la compo3iiion moyenne :
- C — 48,3 0(0, H - 6,5 0[0, Az - 19,3 0^, O — 26,0 0i0 (1).
- Le même auteur, en collaboration avec M. P. Sisley a étudié lemandarinage de la soie, la coloration jaune obtenue sur soieen traitant celle-ci par l’acide nitrique, opération qui a servi autrefois pour la teinture des soies.
- Si l’on passe de la soie à A5° C. pendant une minute dans de l’acide nitrique à 1,133, et qu’on lave ensuite, ou obtient une coloration jaune solide à l’air et à la lumière et qui fonce beaucoup par un passage en bains alcatins, où il y a absorption d’une certaine quantité d’alcali. 11 faut que l’acide nitrique contienne de l’acide nitreux pour que cette coloration ait lieu; l’acide nitrique pur - st inactif, mais le devient par addition de nitrite. L’acide nitreux donne à lui seul une nuance jaune, mais fugace ; elle devient solide par traitement à l’acide nitrique, qui a donc une action oxydante sur le produit formé par l’acide nitreux. La soie nitrée a gardé en général les propriétés de la soie ordinaire, elle a augmenté d’environ 2 0[0 en poids par la nitration (2).
- Epaillage
- C’est, comme par le passé, une branche très importante de l’industrie qui nous occupe. 11 s’effectue soit par l’acide, soit aussi, pour pouvoir ép&iller de la laine teinte en colorants ne résistant pas au t. aitement à l’acide, avec du chlorure de magnésium eu d’aluminium.
- Ce dernier procédé a été étudié par G. Breinl etc. Hanofsky ; il repose, comme il était à prévoir, sur une décomposition du chlorure de magnésium en magnésie et acide chlorhy-
- (1) Reçue de la Teinture, 1892, p. 16.
- (2) Revue de la Teinture, 1892, p. 12.
- drique qui altère les tissus végétaux que le chlorure de magnésium absorbé par 1 fibre animale ne subit aucune décompositio * La température de carbonisation étant a ° élevée, la laine jaunit et les nuances cia?62 sont un peu altérées.
- Les auteurs arrivent au résultat que dans tous les cas une solution de chlorure de ma gnésium à 7° B. est suffisante ; le séchajf doit être fait avec soin à basse température l’appareil à carboniser doit être bien ventilé pour éviter uue condensation d’eau sur la mar chandise, ce qui plus.tard en teinture donnerait des pièces tachées par suite de la décom position du chlorure de magnésium aux endroits mouillés, et en général pour éviter par suite de l'humidité une trop forte décomposi-tiondu chlorure de magnésium.
- La température ne doit pas dépasser 140o à 150° G, sans quoi las couleurs et la laine sont altérées.
- L’acidage aprè< la carbonisation ayant pour but d’enlever la magnésie peut être utile en certains cas; il faudra évidemment s’en passer avec les couleurs sensibles aux acides.
- Le chlorure d’aluminium se comporte en général comme le chlorure de magnésium • seulement il est encore plus facilement dé-composable. D îs solutions à 7° B. sont complètement suffisantes pour tous les cas: elles doivent être neutres ; les précautions à observer sont les mêmes que pour le chlorure de magnésium.
- La décomposition a déjà lieu lentement, il estvrai, à 100° C, mais au moins la laine ne jaunit pas foriement.
- Après carbonisation, le chlorure d’aluminium peut être enlevé par lavage prolongé à l’eau chaude, mais difficilement.
- Cb.-H Loebner considère l’épaillage comme une opération brutale que l’on ne devrait employer que dans les cas de besoin absolu.
- Il est bien persuadé que des laines soumises à l’épaillage, qui offrent des difficultés au travail ultérieur, qui se feutrent mal, par exemple, le doivent uniquement à cette opération. D’après lui, on peut voir microscopiquement une certaine altération de la fibre, spécialement de la racine, qui joue un si grand rôle dans le feutrage de 1a laine.
- BLANCHIMENT
- Colon
- Peu de chose à signaler dans le blanchiment du coton ; celui-ci s’effectue soit d’après l’ancien procédé, soit d’après le nouveau avec le Kier (chaudière) de Mather et Platt.
- Un procédé de blanchiment analogue à celui de Mather-Platt est celui breveté en 1890 par MM. Bentz, Edmeston et Grether.
- 11 consiste à imprégner les tissus à blanchir avec des lessives alcalines et à les vaporiser ensuite au large dans un appareil approprié, puis à passer en chlorure de chaux, etc.
- La description de l’appareil à vaporiser qui, comme pour le procédé Mather-Platt, est le
- p.4 - vue 8/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 5
- point principal de la méthode, demanderait trop de place pour ê;re développé ici, et serait à peu près inintelligible sans figure. Nous y renoncerons donc.
- Ce procédé de blanchiment n’a du reste guère d’intérêt pour l’imprimeur; peut-être pourra-t-il en acquérir pour le blanc de vente.
- Les essais de blanchiment du coton à l’eau oxygénée n’ont aucun intérêt pratique, et ont déjà été publiés tant de fois que nous croyons inutile de revenir sur cette question.
- Mentionnons seulement qu’au cours d’une étude à ce sujet, M. Prudbomme a isolé par l’action de la magnésie sur l’eau oxygénée un peroxyde de magnésium.
- C’est ce même produit que nous retrouverons plus loin lors du nouveau procédé1 de blanchiment au peroxyde de sodium. Le peroxyde de magnésium, tout en possédant une certaine alcalinité, n’abandonne son oxygène que lentement et régulièrement, et agit donc d’une façon plus efficace que l’eau oxygénée pure ou additionnée d’un alcali quelconque.
- L’idée du docteur Kassner de remplacer l’action oyxdante du chlorure de chaux par celle du ferricyanure de potassium en solution alcaline ne semble pas avoir eu grand succès, parce que le chlorure de chaux est beaucoup meilleur marché que le ferricyanure, et qu’à la dilution à laquelle on l’emploie actuellement l’attaque de la fibre est à peine sensible.
- D’après un brevet assez récent de Mathieu et Meier, l’addition d’une faible quantité de benzine dans les cuves à blanchiment serait avantageuse en tant qu’elle agirait comme dissolvant des graisses fixées sur la fibre.
- Nous n’insisterons pas non plus sur le blanchiment électrolytique dont les méthodes sont trop récentes pour en permettre une juste appréciation. 11 semble cependant que jusqu’ici, elles portent plutôt de l’intérêt pour la pâte à papier que pour les fibres textiles.
- Pour le coton, le blanchiment actuel bien établi et conditionné marche si régulièrement qu’il n’est pas à supposer que les fabriques seront disposées à se défaire de leur matériel pour employer la nouvelle méthode encore à l’essai.
- Elle a peut-être plus d’avenir pour des fibres qui, comme le lin, présentent encore bien des difficultés lors du blanchiment, demandent encore des expositions sur prés et un temps relativement long pour le résultat à atteindre.
- Les accidents de fabrication présentent toujours un grand intérêt. 11 n est pas toujours très facile d’en trouver la cause, et par suite d’y remédier.
- Souvent il faut de nombreuses recherches patientes, un peu de chance aussi, pour trouver le siège du mal.
- Un accident de fabrication dû. au chlorure d’aluminium est relaté par M. Albert Scheurer, et montre suffisamment quels désordres peut occasionner une petite défectuosité dans l’ins-
- tallation et ce qu’il faut de sagacité et de travail pour porter remède au mal (1).
- Laine
- Depuis le grand essor qu’a pris l’article mousseline laine, le blanchiment de la laine est devenu dans la plupart des fabriques une opération importante.
- Le blanchiment se fait toujours à l’acide sulfureux, mais avant d’être blanchie, la laine a besoin d’être dégraissée. Cette opération peut être faite, soit au savon,soit à l’eau oxygénée.
- La mousseline laine passe d’abord dans une machine à laver dans de l’eau de 55 à 60° C., pour la débarrasser du parement et la mouiller, puis elle est savonnée à 40-45° C. dans un deuxième clapot à trois compartiments, dans le premier à raison de 4 grammes de savon par litre et addition d’un peu de carbonate de potasse, dans les deux autres à raison de 2 g ammes de savon par litre.
- La laine ainsi dégraissée passe maintenant au blanchiment.
- Dans la plupart des fabriques, le dégraissage se pratique plutôt à l’eau oxygénée.
- Voici comment on r rocède.
- La mousseline passée en eau chaude pour la débarrasser du parement est foulardée dans le baiu suivant :
- 1 1. eau oxygénée à 10 volumes.
- 7 1. eau.
- 1|4 silicate de soude20°.
- La quantité d’eau doit être diminuée (à 5 ou 3 litres p. c.) lorsqu’on a des tissus plus épais que la mousseline laine, ou que l’eau oxygénée titre moins de 10 volumes.
- Les tissus sont enroulés et abandonnés 24 heures, puis on les lave.
- Le blanchiment peut être effectué, soit à l’acide sulfureux gazeux dans des chambres appropriées, soit, ce qui se pratiqu e beaucoup, au bisulfite de soude ou à l’acide sulfureux en solution aqueuse.
- Après passage dans le bain blanchisseur bisulfite de soude à 6* B. par exemple, on empile les pièces 24 heures, pour permettre à l’acide sulfureux d’agir, puis on les lave fortement.
- Les pièces sont maintenant blanchies et subissent les différentes opérations nécessaires avant l'impression* dont la plus importante est le chlorage, opération sur laquelle nous aurons encore l’occasion de revenir lors de l’im -pression.
- D’après G. Dommergue l’hydrosulfite de soude employé en place d’acide sulfureux donnerait d’excellents résultats pour le blanchiment et s’emploierait en grand depuis plusieurs années (2).
- (A suivre).
- (1) Reçue cle la Teinture 1890, p. 61.
- (2) Revue de la Teinture 1890, p. 95.
- APPAREIL
- A VAPORISER CONTINU
- Nouveau type MATHER et PLATT
- La nouvelle modification apportée par MM. Mather et Platt, dans les machines continues à vaporiser, consiste notamment en ce que les barres ne sortent pas de l’appareil, et conservent ainsi la température qu’ils ont acquise.
- La disposition générale est la suivante :
- Des barres libres portant à leurs extrémités des collets fixes, sont disposées horizontalement les unes à côté des autres sur des rails dans la partie supérieure d’une chambre alimentée de vapeur, d’air chaud ou d’un autre fluide actif, les collets sur les barres maintenant entre celles-ci des intervalles déterminés.
- Une chaîne sans fin se déplace sur chaque côté de l’appareil au-delà des extrémités des barres, passant le long du sommet, puis descendant à l’une des extrémités, longeant le bas et remontant à l’autre extrémité de l’appareil. A cette chaîne sont fixés à des intervalles des dispositifs convenables pour saisir et porter les extrémités des barres. A l’extrémité antérieure de l’appareil, la chaîne dépose la bar~e qu’elle a montée avec elle du fond, puis toutes les barres poussées par une came ou autrement avancent de la largeur d’une d’elles.
- La barre la plus éloignée à l’extrémité postérieure de l’appareil étant ainsi poussée sur les extrémités des rails, tombe dans une position où elle reste engagée avec un des dispositifs de la chaîne. De cette manière, ladite barre est amenée vers le bas à l’extrémité de la chambre, puis conduite en arrière le long du fond et remontée sur le devant pour être déposée de nouveau sur les rails et se déplacer du côté de devant avec les autres barres.
- Le tissu est conduit par des rouleaux entraîneurs près de la barre sur le devant et descend en formant une boucle dans la chambre, suspendu entre la première barre de la rangée et la nouvelle barre déposée par la chaîne, il se forme alors des plis, l’un après l’autre, dans le tissu et ces plis avancent vers l’extrémité de la chaîne où le tissu est retiré des barres successives par des rouleaux entraîneurs ou autrement.
- Ces barres sont néanmoins mobiles et peuvent ê re facilement retirées de l’appareil pour les nettoyages ou les réparations.
- Cette modification constitue un perfectionnement des appareils à vaporiser, qui a son importance.
- p.5 - vue 9/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- TEINTURE DE LA SOIE
- en teintes solides
- PAR DÉVELOPPEMENT DE LA PRIML’LlNE Brevet Rusconi frères, de Milan
- Dans ce procédé, le jaune de primuline employé jusqu’ici pour teindre le coton, est appliqué à la teinture de la soie-, il s’y transforme comme sur le coton, mais donnerait ses nouvelles teintes plus résistantes qu’avec ce dernier.
- On sait en effet que la primuline donne un jaune très solide sur coton, mais que les nuances rouges qu’on obtient par sa transformation sur fibres so it loin de posséder la même
- solidité.
- Pour réaliser ce procédé sur soie, on commence par passer celle-ci dans une s lut ion de colle commune de poisson à 8 grammes par litre d’eau-,la température ne doit pas dépasser 20* G. et l’immersion est d’une heure.
- On tord alors avec force et on passe dans un bain acidulé par l’acide chlorhydrique. On plonge ensuite la soie dans un bain mordant (A), on tord, lave et tord de nouveau. Puis on diazote au bain (B), qui doit être maintenu constamment froid par de la glace ajoutée au bain. Après des lavages soignés, on développe dans le bain (C) maintenu froid. On lave avec grand soin, et ravive par l’acide acétique, et après ravivage, on peut appliquer un savonnage.
- A) Bain mordant pour teintes légères. —
- Le bain devra être composé d’eau et de savon seulement à une température presque tiède et contenant de la primuline comme base colorante. L’immersion doit durer le moins possible et être faite avec le plus grand soin.
- Pour les teintes moyennes, le même bain
- peut servir, chauffé à 50-Pour les teintes foncées, on prend de 0 à 15 O^O de chlorure de sodium et de 0 à 15 0|0 de chlorure d’ammonium du poids de la soie, et nn emploie des cuves de cuivre. La durée d’immersion est de une heure, à la température de 100- C.
- B) Bain de diazotation. — Ce bain est composé de 0 à 8 grammes de nitrite de soude •et de 0 à k grammes d’acide acétique ou chlorhydrique ou sulfurique pour 1,000 grammes d’eau. Après diazotation, on développe la couleur. Pour cela, on emploie les amines, dia-raînes, phénols, etc. En additionnant de safra-nine véritable, on peut obtenir des teintes avec addition de bleu. Les combinaisons binaires et ternaires des produits de développement augmentent avec la variété des nuances qui sont modifiées par l’ordre d’application des développateurs.
- C) Bain développateur. — Ainsi, on peut composer un bain avec 50 0/0 de â-naphtol et -a «-A j» ./cn„.;no Tn Pilleur obtenue avec
- ce mélange sera rougeâtre si on ajoute d’abord le i-naphtol, puis la résorcine ; en intervertissant l’ordre des produits, on obtiendra une nuance grisâtre, le mélange donnera une couleur moyenne.
- La modification du procédé coton appliqué à la soie, ne réside, en définitive, que dans la préparation préalable à la colle de poisson.
- TRAÇAGE DE LA MOIRE
- Procédé H. Faisant
- TEINTURE
- PAR DES SELS MÉTALLIQUES
- Brevet de M. E. Odenrheimer.
- Ces procédés complètent ou remplacent celui du même autenr, dans lequel il proposait l’emploi des sels d’or en teinture et en impression (Revue de la Teinture, 1893, p. 2), mais, comme lui aussi, iis n’ont qu’un intérêt
- théorique.
- L’auteur emploie ici les sels d’argent, d’u-rane et de chrome, et les applique à la teinture des textiles, du cuir, du papier, du bois, de la corne, etc. ; le procédé consiste soit à imprégner le textile ou la substance à teindre avec un des dits sels, soit à imprimer le sel dissous dans un épaississant convenable, et à soumettre l’objet ainsi préparé à la pression de surfaces chauffées, avec ou sans le concours de substances réductrices.
- Sels d'argent
- Soit un tissu par exemple imprégné ou imprimé avec une solution de sel d’argent. En le soumettant à l’action de gaz réducteurs comme l’hydrogène phosphoré ou l’hydrogène contenant des traces d’hydrogène phosphoré ou arsénié, l’argent se dépose à l’état métallique. En passant ensuite l’étoffe entre les cylindres chauffés d’une calandre, après l’avoir au besoin albuminée, on réalise l’union plus intime de l’argent avec le tex'ile.
- Sels durane
- En soumettant une étoffe imprégnée ou mi-primée avec un sel d’urane à la pression de surfaces chauffées, il se développe une belle et intense coloration jaune qui vire à 1 ’orange par l’action des alcalis.
- Sels de chrome
- En opérant de même avec un sel de chrome avec addition d’un réducteur comme la glycérine, on obtient des nuances vertes à basse température, brunes à température plus élevée.
- M. Odenrheimer peut aller loin dans cette voie; il lui reste encore pas mal de métaux coûteux à utiliser (platine, palladium, cobalt, cadmium, mercure, bismuth, etc.), mais l’industrie ne l’y suivra pas.
- La Revue de la Teinture (1892, p. 83) indiqué la méthode de M. Ploton pour le *’ra çage de la moire au moment du passage* au cylindre. Voici un autre procédé pour le mê me objet publié par VIndustrie textile :
- La moire est obtenue, comme on le sait par le calandrage de deux pièces d’étofD api pliquées l’une sur l’autre, et les effets à oh. tenir sont préparés sur deux pièces par un certain déplacement de la trame obtenue sur les bandes longitudinales parallèles, en faisant frotter le tissu sur les bords d’une règle ondulée.
- Cette opération est désignée sous le nom de traçage et l’appareil qui le produit est ordinairement disposé de la manière suivante Sur un châssis placé devant une croisée sont disposés deux rouleaux : sur le rouleau placé au bas du châssis sont roulées les deux pièces d’éroffe qu’il s’agit de tracer et qui remontent afin de s’enrouler sur le rouleau supérieur mû par un moteur quelconque. Des rouleaux intermédiaires servent à diriger S’étoffe. A hauteur convenable, une règle est fixée au châssis, de manière à ce que ses deux bords viennent frotter chacun sur une pièce ; cette règle étant ondulée, produit sur chaque pièce des bandes longitudinales, parallèles et rectilignes, dans lesquelles la trame se trouve légèrement déplacée -, ces bandes 1 produisent au calandrage des effets de moire J variables suivant le profil donné à la règle.
- M. Faisant donne à la règle, fixe juqu’ici, un mouvement régulier de va-et-vient dans le sens de sa longueur, de manié e à obtenir, au lieu de bandes rectilignes, des bandes ondulées en lignes courbes 00 brisées, dont les ondulations seront plus ou moins longues, suivant la vitesse du mouvement, ce qui permet d’obtenir de nouveaux effets de moire suivant ces li mes.
- En combinant les mouvements de va-et-vient de deux ou plusieurs règles semblables, on pourra de même obtenir des bandes non parallèles dont la réunion pourra former une infinité de figures, régulières ou non, produisant des effets de moirage complètement nouveaux et variables à l’infini.
- Les mouvements mécaniques propres à donner à la règle et aux règles un mouvement régulier de va-et-vient sont nombreux et faciles à imaginer, ils seront pris de préférence sur l’un des rouleaus intermédiaires conduits par le tissu à sa vitesse même ; afin que les ondulations produites par le déplacement de la règle soient les mêmes du commencement à 1 la fin de la pièce. Ce rouleau est ordinairement celui d’en bas, et il sera épinglé pour ' - - » 1 ---x„„i;x,omDnt nar lfi tisSU•
- p.6 - vue 10/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 1
- REVUE SOMMAIRE
- DES BREVETS D’INVENTION
- Teinture mécanique au moyen des alizarines et autres colorants insolubles à mordant
- Par MM. F. Erbàn et L. Specht
- Les auteurs assurent que les couleurs insolubles à mordant, qui par leur insolubilité ne peuvent être utilisées dans les machines à teindre, et notamment les alizarines, peuvent cependant teindre à fond les textiles, lorsqu’elles sont employées en solutions alcalines et sans compression.
- Quelque soit l’état du textile brut, en rubans de filature, en fils sur bobines, en tricots ou tissus, on l’imprègne d’abord par pression ou par aspiration, avec une solution obtenue en dissolvant les couleurs désirées dans la quantité appropriée d’un alcalin, sans qu’il soit du tout nécessaire d’une opération préparatoire pour ouvrir, dévider, etc., la matière textile ; puis on la sèche ou on la vaporise ; on la traite ensuite avec les mordants nécessaires et on termine le fixage de la couleur par un vaporisage.
- Pour teindre en rouge turc, par exemple, on traitera la fibre en canettes, bobines, pièces, rouleaux, etc., sans la développer au préalable, par un bain monté avec Alizarine R. X.en pâte à 20 0/0 14kil. 080
- Ammoniaque.................. 3 lit. 500
- Huile pour rouge turc.... 9 — 600
- Eau........................ 50 — 200
- On imprègne à froid, en faisant agir successivement dans l’appareil le vide et la pression. Après avoir essoré pour enlever l’excès de liqueur, on sèche à la chaleur.
- On passe ensuite dans un appareil analogue pour mordancer avec un bain forme de :
- Acétate d’alumine à 10° B .... 7 lit. 300
- Acétate de chaux à 10° B.... 3 — 650
- Eau......................... 45 — 200
- Après essorage, on vaporise durant 1 à 2 heures à 1 ou 2 atmosphères. On avive, s’il est nécessaire, pour augmenter la vivacité de la couleur.
- Ce mode de solubilisation des colorants est intéressant à vérifier.
- Machine à ramer les tissus Par M. A. Côte
- 11 s’agit d’une modification dans les rames sans fin. Au lieu des chaînes qui entraînent le tissu, M. Côte emploie les mâchoires ou pinces du métier de St-Quentin; ces pinces sont reliées et articulées entre elles, de manière à constituer des bandes brisées fermées, comme une chaîne sans fin.
- Aux deux bouts de la machine, ces bandes s’appliquent sur un tambour dont la rotation leur imprime le mouvement de cheminement.
- Le reste de la machine est suivant fa construction habituelle des rames continues.
- Procédé pour imperméabiliser les tissus, les fibres textiles et les papiers Par le Dr J. Holfert , à Berlin
- Cette invention a pour objet une application pratique de la réaction de l’aldéhyde formique sur la gélatine. On imprègne des tissus, fibres textiles, papi?rs ou cartons, avec des solutions de gélatine, et on les expose e nsuite à l’action de l’aldéhyde formique, soit dissous, soit à l’état gazeux.
- La gélatine se transforme en composés insolubles et forme une sorte de vernis qui rend les étoffes, fibres ou papiers, imperméables à l’eau.
- (Brevet allemand).
- Teintures à reflets des tissus poilus Par M. Errari
- Ce procédé s’applique aux tissus et feutres en pièces et aux objets confectionnés, etc.
- Son point spécial est qu’il permet d’obtenir sur des fonds d’une teinte foncée des reflets d’une couleur plus claire, ce qui ne pourrait avoir lieu par teinture.
- Pour obtenir des reflets clairs superposés à des teintes foncées, il ne faut employer que des couleurs opaques.
- On prend, soit un tissu pelucheux, soit un feutre déjà teint d’une nuance quelconque, ou même écru, et on le fixe sur une planche verticale. On lui rebrousse le poil au moyen d’une brosse et, à l’aide d’un pulvérisateur, on y insuffle une couleur quelconque broyée à l’huile siccative ou à l’essence. Cette couleur a été au préalable diluée dans environ vingt fois son volume d’essence de pétrole (ou toute autre essence volatile dissolvant les huiles), de façon à la rendre plus apte à être entraînée par insufflation.
- La peinture ainsi envoyée sur le tissu s’accroche aux poils en saillie et laisse le fond à peu près intact.
- Conséquemment, si l’on a insufflé de la couleur rouge (cela à titre d’exemple), sur un feutre teint en vert, on obtient par ce procédé un feutre vert à reflets rouges.
- Par teinture, le même effet serait impossible, car si l’on insufflait par exemple de la fuchsine dissoute sur un fond vert émeraude, on n’arriverait qu’à le salir et non à lui donner le reflet rouge pur désiré.
- 11 est évident qu’en interposant un cache ou patron découpé entre l’étoffe et le jet pulvérisé, on obtiendrait des dessous reproduisant en reflet les découpures. C’est, dans ce cas, une espèce d’impression à reflets.
- Composé détergent pour blanchissage et dégraissage Par MM. William frères
- L’invention consiste dans une poudre ou composé détergent destiné au blanchissage, au dégraissage et au nettoyage, et qui est
- formé de carbonate d’ammoniaque, de préférence finement pulvérisé et qui peut être employé seul ou mélangé avec du savon granulé ou autre, ou encore avec les carbonates des alcalins fixes.
- Les auteurs le substituent à l’ammoniaque liquide, à l’emfloi duquel ils voient des dangers ....
- Pour l’usage, on fait dissoudre une petite quantité dans l’eau bouillante, qui met en liberté une grande quantité du gaz acide carbonique combiné. Le liquide obtenu peut être employé chaud ou refroidi et peut être additionné d’eau.
- Machine à brosser et nettoyer les étoffes et les autres matières analogues Par M. Carl Scharrer
- L’appareil est caractérisé par un mécanisme de battage composé de tiges batteuses qui sont fixées à des axes rotatifs, et qui, lorsque les axes tournent, sont lancées contre le tissu à nettoyer ; par des brosses rotatives agissant sur les deux côtés du tissu et rejetant les impuretés dont elles le débarrassent, dans les collecteurs de poussière communiquant avec un aspirateur d’air; par des soufleurs en forme de tuyères, situés l’un vis-à-vis de l’autre, entre lesquels on fait passer le tissu, etc.
- C’est un ensemble complet destiné à un travail suivi et fait en grand.
- Solution et appareil pour l'imperméabilisation des tissus
- Par M. F. Eckstein
- La solution est un collodion ainsi composé :
- Fulmi-coton soluble............ 24 parties
- Térébenthine................... 18 —
- Résine......................... 10 —
- Alcool et éther............... 300 —
- Soufre.......................... 1 —
- Huile de ricin................. 36 —
- L’appareil consiste en un jeu de rouleaux faisant plonger le tissu dans un bac contenant de l’eau ou une essence pour l’humecter sur le côté à enduire, puis dans la cuve au collodion, puis d’une règle-râcle pour égaliser la couche d’apprêt, et enfin de cylindres sé-cheurs.
- Ainsi, avant d’appliquer le collodion, le tissu est humecté avec de l’eau ou de l’alcool ou « autre esprit ».
- Dispositif pour rabattre et lustrer le poil des tissus unis ou façonnés, afin d’obtenir des bandes ayant l’aspect de la fourrure naturelle
- Par M. F. Bartels
- La fourrure naturelle présente cette double particularité caractéristique, que son poil est couché et qu’il est très brillant.
- Le poil des galons ou bandes en imitation est droit après le tissage ; il y a donc lieu de le
- p.7 - vue 11/199
-
-
-
- 8
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- rabattre dans un même sens, de façon à lui conserver d’une façon durable cette position, tout en lui donnant le lustre du même coup. A cet effet, les bandes portant le poil sont tirées à travers un canal lisse en laiton, bronze ou autre matière, maintenu à une température uniforme sur toute la longueur.
- Par suite de la compression et de l’action simultanée de la chaleur, que subit la bande lors de son passage à travers ledit canal pendant un temps assez long, le poil conserve sa position rabattue et reçoit en même temps le brillant de la fourrure naturelle... ou à peu près.
- Fabrication nouvelle de tissus changeants de deux nuances, au moyen de l'impression Par M. G. Mathias
- Les glacés ou tissus changeants de deux nuances,appelés en ce moment « Loïe Fuller », s’obtiennent par la combinaison d’une chaîne et d’une trame de couleurs différentes.
- M. Mathias la produit par une coloration superficielle du duvet d’une étoffe de couleur unie.
- On atteint ce résultat par l’impression d’une seconde nuance, et on imprime, de préférence, avec de l’encre d’imprimerie employée pour l’impression typographique en couleur. On applique celte encre sur les tissus au moyen des rouleaux généralement usités dans l’im primerie. La couleur dont le rouleau est chargé peut être appliquée directement par ce rouleau sur l’étoffe, ou à la planche.
- Le rouleau, chargé superficiellement d’encre d’imprimerie, vient, en passant sur le tissu, en atteindre et imprimer seulement le duvet et, en donnant à ce duvet une couleur différente de celle du tissu lui-même, produire l’effet changeant. D’autre part, l’effet changeant est plus accentué que dans les tissus mentionnés au début, pour le velours particulièrement, car, dans ces tissus, le fond de couleur différente est presque entièrement caché par le duvet lui-même, très serré dans ces étoffes.
- Et le moyen est économique.
- Procédé de préparation de boules colorantes contenant à la fois la couleur et le mordant nécessaire pour la fixer.
- Par J. E. Strohsciiein, à Berlin Ce procédé consiste à former des boules, avec la matière colorante et une substance agglutinante convenablement choisie, malaxée avec la couleur et une quantité d’eau ou d’un autre véhicule, suffisante pour réduire le mélange en une pâte que l’on peut mouler ; les boules sont enrobées dans un tambour tournant avec le mordant approprié. Inversement, on peut faire adhérer la couleur sur un noyau formé d’agglutinant et démordant. (Brevet allemand).
- — Et que gagne-t-on à cela ?... L’impossi-
- bilité de varier son bain suivant les besoins de l’échantillonnage.
- Appareils pour laver, imprégner et teindre des fils à l’état enroulé Par MM. Linkenbach et Holzhauer Cet appareil consiste dans deux récipients reliés l’un à l’autre et destinés à recevoir la matière à traiter ; le liquide servant à imprégner, à teindre, laver, etc., la matière, est refoulé de préférence au moyen de la vapeur sous pression, alternativement d’un récipient dans l’autre, de sorte que le fil est toujours traversé par le liquide, tantôt dans un sens, tantôt dans le sens contraire.
- Afin de recevoir les plateaux à bobines, les récipients ont des fonds doubles et communiquent entre eux par dessous, tandis que les parties supérieures des récipients portent des organes de fermeture à l’aide desquels les récipients peuvent être reliés à des pompes à air ou autres moyens de refoulement et d’aspiration des liquides, de façon à les faire circuler dans les deux récipients et à travers le fil, en renversant alternativement la marche.
- Système dépaillage des étoffes au moyen de l'acide chlorhydrique gazeux Par M. E. Béranger
- Cette invention se rapporte à un système d’épaillage des étoffes par l’acide chlorhydrique gazeux, à l’aide d’on vaporisateur distribuant le gaz sec dans l’appareil.
- L’appareil à carboniser est complètement clos; le tissu, avant son entrée, est séché soit en le faisant passer sur des cylindres chauffés, disposés à l’entrée de l’appareil, soit par circulation dans une étuve également située en avant de l’appareil.
- Afin de pouvoir assurer l’étanchéité complète de l’appareil, on se sert de deux tabliers sans fin, en molleton, qui viennent entourer la moitié de la surface des rouleaux d’entrée et de sortie du tissu.
- Le tissu, après avoir passé sur les cylindres sécheurs, se rend sur le rouleau d’entrée situé en contre-bas et qui l’introduit dans l’appareil, il circule dans celui-ci à l’aide d’un dispositif à rouleaux supérieurs et inférieurs chevauchés qui lui fait parcourir le plus long chemin possible et, durant ce parcours, y est soumis à l’action de l’acide chlorhydrique arrivant d’un vaporisateur, et, finalement, quitte l’appareil par le rouleau de sortie placé au même niveau que celui d’entrée, à l’opposé de ce dernier.
- Le gaz est, soit aspiré à l’intérieur et refoulé sur les doubles du tissu, soitj dégagé librement dans l’appareil à la sortie du vaporisateur.
- A la partie supérieure de l’appareil est établie une prise d’air destinée à enlever les gaz ayant déjà servi.
- La température dans l’appareil varia entre 80 et 120°, et est fournie par une rangée de
- aua i.ijduudge intercalée entre le .
- d’entrée et celui de sortie, ou par touta *!" moyen. uut autre
- Machine pour mesurer et plier les tissu en pièces
- Par M. Samuel Cook
- Cette invention vise un perfectionnement aux machines servant à plier les tissu* très marchandises, pour en former une i au moyen de couches de longueur déterm^n/ à volonté.
- Dans celte machine, M. Cook emploie de distributeurs d’étoffe à mouvement de va S vient horizontal, qui conduisent l’étoffe alte ' nativement d’un bout de la table à l’autre vue de la laisser dans une pince ou sous une pince convenable, qui retient le pli de l’étoffe lorsque le distributeur se retire et qui e
- même temps, maintient fermement sur la table
- de la machine les couches déjà formées.
- Pour régler la machine en vue d’obtenir des couches de longueurs différentes, les supports qui règlent l’écartement des pinces sont placés en face des repères ou marques portées par la machine, et l’on peut y adapter un compteur enregistrant le nombre de courses du chariot
- Procédé pour le blanchissage et l'apprêt des rideaux, tulles, mousselines, etc.
- Par M. Liraüd Garoby
- Ce précédé de blanchissageetd’apprêtspour tissus légers, consiste d’abord à passer les marchandises dans de l’eau chaude pour enlever l’apprêt ; puis, à les tremper dans une dissolution de lessive additionnée de résine (colophane).
- Apsès séchage, le tissu est soumis à un nouvel apprêt constitué par du sulfate d’alumine, de la paraffine et de la glycérine. On ajoute aussi un peu de kaolin ou du sel de zinc.
- C’est l’apprêt que le brevet semble principalement viser.
- Impression de peintures décoratives sur toile de coton et autres tissus
- Par MM. Bulffer et ses fils.
- Dans certains genres d’impression de peintures décoratives sur toi’e de coton et autres tissus imitant l’aspect des tissus peints à la main, on se sert de couleurs à l’huile semblables à celles employées par les peintres.
- 11 faut alors soumettre le même tissu à plusieurs impressions successives et laisser sécher la couleur à l’huile appliquée à l’une des impressions, avant de pouvoir soumettre le tissu à une nouvelle impression.
- Pour supprimer cet inconvénient, les brevetés ont imaginé un procédé dans lequel, au lieu d’imprimer sur le tissu des couleurs à l’huile, on y imprime des couleurs à la gomme et qu’on fixe seulement ultérieurement ces couleurs par une application unique d’huile, additionnée oa non de siccatifs convenables,
- p.8 - vue 12/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 9
- tama
- par-dessus les couleurs précédemment imprimées.
- En résumé, le procédé consiste à imprimer sur le tissu des couleurs à la gomme (de préférence à la gomme adragante), et aies recouvrir par un vernis gras.
- Machine à dérompre les tissus Par MM. Perrin et Martinan
- Le principe de l’invention consiste dans l’emploi d’aspérités de volume variable, produites par une pression d’air ou de liquide exercée dans un récipient en caoutchouc, lequel récipient est placé a l’intérieur d’une enveloppe métallique percée de trous. La pression fait surgir les aspérités et cela en propor-tiori de son intensité.
- Dans cette machine de dérompage, on complète le rôle desdites aspérités par des cylindres lisses en caoutchouc également gonflés à pression ; leur fonction est d’obliger l’étoffe de bien s’imprimer sur les aspérités et d’en recevoir ainsi tout l’effet utile.
- Bain fixateur pour teinture Par M. et Mme Lepaulard
- Les sieur et dame Lepaulard ont découvert un fixateur universel pour toutes couleurs et tous tissus, et qui, de pl:s, permet d’éviter les opérations habituelles de désuintage, décreusage, blanchiment,les bains acides, etc.
- Cette merveille se compose de :
- Eau distillée.................. 100 parties
- Bi-chrômate..................... 40 —
- Carbonate de soude.............. 30 —
- Acide sulfurique................ 34 —
- Fécule.......................... 30 —
- Faire dissoudre à chaud les matières solides dans l’eau distillée, et ajouter l’acide sulfurique. Le bain prenant une couleur verdâtre est prêt à être employé.
- Pour l’emploi, on verse une quantité ad hoc{?) dans l’eau devant dissoudre les couleurs d’aniline ou autres produits, et le bain se trouve préparé pour l’usage -, de cette façon, on obtient à petits bouillons toutes les couleurs. — C’est simple et commode î
- Procédé et appareil pour la teinture continue du coton et autres textiles sous forme de cardes ou de mèches de bancs à broches, Par M. Diego Mattir
- Dans ce système, l’appareil se compose de deux ou plusieurs groupes comprenant chacun un injecteur et plusieurs couples de rouleaux presseurs placés au-dessus de bacs au-pelés à recueillir le liquide exprimé par les rouleaux.
- Le cylindre inférieur de chaque couple de rouleaux presseurs présente sur sa périphérie une gorge rectangulaire destinée à recevoir le ruban et dont le fond est garni de caoutchouc ; les cylindres presseurs du dessus s’engagent, sous l’action d’un système de contrepoids ou de ressorts dans les gorges des cylindres inférieurs correspondants.
- Les injecteurs communiquent à l’aide de tubulures et de tuyaux en caoutchouc, avec des réservoirs surélevés contenant le liquide tinctorial.
- Noir fixe sur matières laineuses Par M. Amend
- On fait une solution de 20 grammes d’acide chromique et 20 grammes d’acide chlorhydrique, avec une quantité d’eau suffisante à une température de 20 à 30* C. pour l’immersion complète de 500 grammes de laine.
- On enlève ensuite l’excès de liquide, et quand cette opération est terminée, on trempe dans une dissolution d’eau amine, toluidine, aniline, etc., faite avec 50 grammes d’amine par 500 grammes de laine ou une quantité correspondante d’un sel de l’amine employée et d’un oxyde métallique ; le sulfate ferrique donne de très bons résultats. Une fois une certaine nua~ce obtenue, on expose à 80- C. La couleur est noir foncé.
- — C’est L oxydation de la laine, proposée sous tant de formes déjà pour la teinture en noir d’aniline.
- PROCEDES DIVERS
- ROUGE A l’aLIZARINE ET AU CONGO
- L’alizarine pour rouge est soluble dans les alcalis et peut être employée ainsi pour former des roses sur coton, qui poussent, toutefois, fortement au violet.
- Afin de corriger ce reflet et d’augmenter la hauteur du ton, on peut faire un remontage au Congo dans le même bain.
- L’échantillon ci-dessus a été teint avec : Alizarine S X en pâte 20 0i0.. 5 0i0
- Soude caustique à 40°....... 10 —
- Alun........................ 4 —
- Rouge CoDgo 271 (Ruch) .... 3 —
- Lisser une demi-heure à 80-90 degrés, puis ajouter au bain :
- Craie (Blanc de Meudon) .... 1 0^0
- Lisser encore une demi-heure à même température.
- Donner un savon tiède et rincer.
- Le bain non épuisé est renforcé en colorants et en alun pour une nouvelle passe.
- Ce rouge est d’assez bonne solidité, mais il ne satisfait pas à l’épreuve de l’acide sulfurique exigée pour certaines fournitures administratives, le Congo virant au bleu.
- JAUNE CANARI
- teinte métallique
- a-.
- Cette teinte est en usage pour certains articles de lingerie d’ameublement, tels que stores intérieurs, housses de meubles, etc.
- Nous l’obtenons par dépôt d’oxydes métalliques, qui sont absolument insensibles aux rayons lumineux, suivant le principe que nous avons établi pour la teinte beurre de notre précédent n°.
- Nous avons employé pour l’échantillon (1 kil.) :
- Permanganate de potasse.... 1 gr.
- Rouille liquide à 45°.......... 30 —
- Sulfate de cuivre.............. 30 —
- Eau (bain large).......... 20 à 25 lit.
- Teindre à froid, en lissant de temps à autre, pendant deux à trois heures, alors même que la teinte rouge du permanganate a disparu.
- A peine est-il besoin de rincer : donner cependant un court rinçage froid.
- VERT BRONZE
- sur coton
- Un pied de cachou de Laval donnant un fond d’une grandesolidité, recouvert de Bleu Congo, qui a aussi, quoiqu’à un degré moindre, ses qualités de résistance, produit la teinte ci-dessus qui peut être classée dans les bons teints.
- Opérer comme suit :
- Cachou de Laval............... 5 0[0
- Eau........................... 10 lit.
- par ki). de coton.
- On teint ainsi en bain court à 50-60°. La couleur se tire rapidement, et à cause de cela, il est bon de ne l’ajouter au bain qu’en plusieurs fois. Teindre en 20 à 30 minutes, et au milieu de ce temps, ajouter au bain un peu de sel marin.
- Rincer à l’eau simple, puis à une eau un peu acidulée à l’acide sulfurique ou chlorhydrique, puis encore sur eau simple (1).
- Ce fond est remonté avec :
- Bleu solide Congo............ 2 0j0
- Cristaux de soude............ 10 —<
- Entrer à chaleur de la main, et pousser au bouillon, jusqu’à teinte voulue (2).
- Les bains de cachou et de congo ne se tirent pas à fond et sont utilisés pour les passes suivantes.
- VIOLET FONCÉ
- sur ci
- (1) Pour plus de détails sur l’emploi du cachou de Laval, voir Revue de la Teinture, 1890 p. 97.
- (2) Voir pour l’emploi du Bleu Congo la Reçue de la Teinture, 1893, p. 68.
- p.9 - vue 13/199
-
-
-
- 10
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Suivant le même principe que ci-dessus, on obtiendra des gros violets ou paliacas, en donnant le même pied de cachou de Laval, et terminant en Brun diamine V.
- L’opération et les dosages sont en tous p oints semblables.
- TEINTES SUR MÉLANGES LAINE-ET*COTON
- d'après le « Farber - Muster - Zeitung » Bordeaux En un bain, avec :
- Congocorinthe G'......... 2,5 0\0
- Sulfate de soude, 5 gr. par litre du bain. On entre à 70 degrés centigrades, on manœuvre le tissu trois quarts d’heure à cette température, puis on teint une heure au bouillon. On laisse refroidir à 70 degrés centigrades,
- puis on ajoute dans le bain ••
- Congocorinthe G - • ♦ • 0,3 0[0
- Benzopurpurine 4 B 0,9 —
- On rentre, on manœuvre encore une demi-
- geure à 70 degrés centigrades, puis on sort,
- on rince.
- Gris-ardoise
- On entre à 60 degrés dans un bain de :
- Carmin d’indigo 500 gr.
- Azocarmin 30 —
- Violet acide 6 B 5 —
- Sulfate de soude 42 kil.
- Acide sulfurique 4 —
- On donne un bouillon jusqu’à unisson, on rince, puis on passe au jigger dans un bain de :
- Sumac........................ 8 kil.
- On y tourne deux heures ; on donne un passage en eau pure, puis on donne quatre tours dans un bain de :
- Nitrate de fer............... 2 kil.
- et quatre à six tours dans un bain de :
- Emétique..................... 50 gr.
- On lave. On teint enfin avec :
- Bleu solide, R................ 40 gr.
- Bleu méthylène................. 8 —
- Acide sulfurique............ 1/10 de lit.
- Les proportions indiquées se rapportent à 8 pièces.
- Teintes mode
- On teint la laine au bouillon jusqu’à unisson
- convenable avec :
- Carmin d’indigo................ 30 gr.
- Jaune solide.................... 5 —
- Orangé II....................... 2 —
- Sulfate de soude............... 10 kil.
- Acide sulfurique................ 3 —
- Puis on passe au jigger, six tours avec ;
- Cachou de Pégou............. 300 gr.
- Extrait de sumac............ 2/10 délit.
- Et, après un bain d’eau, quatre tours avec : Nitrate de fer.............. 1/2 kil.
- Et)fin, quatre tours avec :
- Acide chlorhydrique.......... 4/1 Ode lit.
- On lave et on teint le coton avec :
- Auramine..................... 8gr.
- Vésuvine..................... 3 —
- On obtient ainsi un mode couleur de drap clair fort agréable. On foncera tout en virant à l’olive eu employant, pour le premier bain
- de teinture :
- Extrait d’indigo............. 200 gr.
- Jaune solide.................. 20 —
- Orangé II..................... 20 —
- Orseilline................. 20 —
- Curcuma....................... 50 —
- Sulfate de soude.......... 12 kil.
- Acide sulfurique............... 3 —
- Pour les mordançages :
- Cachou..................... 500 gr.
- Extrait de sumac........... 1/2 lit.
- Nitrate de fer................. 1 kil.
- Acide chlorhydrique........ 3/10 de lit,
- Pour le deuxième bain de teinture :
- Aramine............ 40 gr.
- Vésuvine........... 20 —
- Vert malachite...... 2 —
- ———
- CAAMBRE SYNDICALE PARISIENNE
- DES
- TEINTURIERS-DÉGRA1SSEURS
- Communication du ministère Hn
- ZTrelalive à la prochaine «posmôn Z:
- Lettre d’un confrère au sujet d’un arnVi abîmé au nettoyage à sec (des motifs en ' luloid ou en caoutchouc dissous dans la h zine). Le client est-il en droit de une indemnité? réclamer
- Les avis étant très partagés, le Comité „ croit pas devoir donner une opinion ferm qui d’ailleurs pourrait être mal à propos nri pour base d’appréciation et occasionner h^ différends. aes
- Lettre de M. Lorphelin, membre corremn dant, demandant un bon nettoyeur et se ni •" gnant qu’une lettre de lui adressée à l’Unio* Nationale soit restée sans réponse, malgré l’envoi d’un timbre ; il lui sera répondu que
- sa demande est inscrite au registre de place.
- ment, et que l’Administration lui fera connaître directement les adresses des ouvriers oui se présenteraient.
- M. Giraud, membre correspondant de Lausanne, fait plusieurs propositions intéressantes, notamment sur la fabrication, commandée en commun par plusieurs confrères, des prospectus, des factures, etc., qui libellés de même façon, adresses seules différentes reviendraient à un prix peu élevé, vu la grande quantité confectionnée d’un seul coup. Son
- Séance du 15 janvier 1894.
- Présidence de M. Jolly.
- La correspondance donne lieu aux résolutions et communications suivantes :
- Admission à l’unanimité de M. Carpentier, teinturier à Amiens.
- Secours de 30 francs, à raison de 5 francs par semaine à M. Menorit, ouvrier âgé de 64 ans, et doté de bons et longs états de service.
- Convocation de la Chambre syndicale des maîtres-teinturiers de Lyon, à sa réunion du 14 janvier.]
- M. Jolly a répondu qu’aucun membre du Comité ne pourrait y assister, mais que tous seraient de cœur avec nos amis, et s’associeraient aux résolutions qu’ils pourraient prendre dans l’intérêt du syndicat lyonnais.
- M. Marchand, membre correspondant, fait part de difficultés avec sa municipalité au sujet de l’écoulement des eaux de son usine sur la voie publique, et demande l’avis du Comité sur ses droits et ses obligations.
- Après un échange d’observations, M. Jolly se charge d’informer notre confrère que, n’ayant pas connaissance du texte des contrats faits par lui, le Comité ne peut se prononcer, et que, d’ailleurs, les ordonnances de police varient suivant les villes et les communes, et sont établies par les municipalités, à peu près seules juges en ces matières.
- Lettre de Mme Aüberlet, remerciant la
- projet de serge-enseigne avec écusson, déjà exposé pai lui dans le numéro de la Revue de la Teinture du 10 juin 1890, donne lieu à une longue discussion. 11 fait du reste reprendre l’étude de la proposition Barbé sur le même objet.
- Des nombreuses observations échangées ressort la difficulté de trouver un mot, un titre court désignant le teinturier qui fait lui-même son travail.
- L’idéal serait un attribut extérieur, un titre qui frappât le passant, qui fît sauter aux yeux la différence entre les magasins de teinture.
- De plus, comme le fait observer judicieusement M. Fleury, rappelant la tentative de 1890 sur ce sujet, il faudrait que la Chambre syndicale comprît tous les teinturiers travaillant eux-mêmes et par suite, ayant intérêt à la création de cet attribut.
- Or, bien des membres, plus nombreux peut-être qu’on ne pense, que cela gêneraient dans leurs relations avec leurs confrères, préféreraient se retirer de la Chambre syndicale,’qui ainsi réduite, ne représenterait plus la vérité professionnelle dans la corporation, etc.
- M. le Président insiste sur l’importance de cette question, qui a besoin d’être sérieusement étudiée sous toutes ses faces, mais qui, tout en ayant l’air de tourner dans un cercle vicieux, n’est certainement pas insoluble.
- Il en est de même de la communication de
- p.10 - vue 14/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 11
- M. Rouchon, membre adhérent de Bordeaux, sur le délai obligatoire pour le teinturier de la garde des objets à lui confiés; ainsi que de deux nouvelles propositions, l’une pour l’élévation de tous les magasins-dépôts à la même classe que les magasins ayant machine à vapeur, l’autre pour une taxe municipale sur les serges.
- M. le Président fait part à la réunion de la généreuse donation de M. Bernard, ancien commerçant, qui s'est engagé à donner dix mille francs tous les ans jusqu’à sa mort, pour récompenser des ouvriers dignes d’intérêt. Chaque année , cette somme sera partagée également entre dix Chambres syndicales du département de la Seine, et chaque Chambre syndicale devra attribuer cette part de mille francs à l’ouvrier le plus méritant de sa corporation.
- Régime des colis postaux
- Pour compléter les renseignements conte-nos dans le procès-verbal d’une autre Chambre syndicale au sujet des colis postaux recommandés, M. Fleury donne des explications reposant sur son expérience personnelle. La loi du 12 avril 1892 a approuvé la convention passée entre l’Etat et les différentes Compagnies de chemins de fer pour le service des colis postaux. Ces Compagnies assurent la valeur des colis postaux, en cas de perte, jusqu’à 500 fr., moyennant le prix uniforme de 0 fr. 10.
- Le transport à la gare, la déclaration de la valeur, la livraison par exprès, sont représentés par des vignettes spéciales, apposées par l’expéditeur sur le colis. Ces vignettes sont en vente dans les bureaux de gares, dans les bureaux de messageries et dans certains bureaux de postes ; elles ont chacune une valeur spéciale et portent une indication bien visible qui en indique l’objet.
- Le colis postal, avec valeur déclarée, doit être scellé d’une manière quelconque qui empêche l’ouverture du paquet sans traces visibles.
- Le colis et le bulletin d’expédition doivent porter, outre le poids exact en kilogrammes, la valeur déclarée en toutes lettres et en chiffres, sans ratures ni surcharges, même approuvées ; l’empreinte du cachet qui a servi à former l’envoi doit être reproduite sur le bulletin. En somme, dans la pratique, rien n’est plus simple et plus facile à exécuter.
- M. le Président remercie M. Fleury de son intéressante communication, très utile à beaucoup de nos confrères.
- Le Secrétaire soumet au comité les comptes du dernier banquet et le comité décide que le solde disponible, 69 fr. 50, sera versé à la caisse spéciale de la Chambre.
- Sur la proposition du Secrétaire, le comité décide, en outre : 1° de convertir en quatre quarts d’obligation foncière 1891 les fonds formant la caisse de secours, afin de courir la chance de renouveler ce fond s au profit de nos
- ouvriers malheureux ; 2° de prendre, pour le compte de la Chambre syndicale, un abonnement à la Revue de la Teinture.
- 11 est ensuite procédé au tirage au sort des commissions arbitrales, qui sont ainsi réparties :
- En janvier et février : MM. Vinois et Tissier, avec M. Petit-Didier.
- En mars et avril : MM. Mars et Fleury, avec M. Morel.
- En mai et juin : MM. Orliac et Jolly, avec M. Peneau.
- En juillet et en août : MM. Barbier et Piot, avec M. Salomon.
- Emseptembre et octobre : MM. L’Huillier et Tapinier, avecM. Tabourot.
- En novembre et décembre : MM. Babillon-Marchal et Rollet, avec M. Alavoine.
- Cette longue et intéressante séance, dont les membres correspondants de province ont fourni presque tous les éléments de discussion, est alors close.
- (D’après le procès verbal de M. Babillon-Marchal, Secrétaire).
- APPLICATION
- DU
- NOUVEAU RÉGIME DOUANIER
- CAS SPÉCIAUX (11
- Soies moulinées teintes
- La question s’est élevée de savoir si les soies moulinées teintes en écheveaux de grande dimension, pour le tissage et la fabrication des tulles et des dentelles mécaniques, sont admissibles au régime des « Soies ouvrées ou moulinées » (n° 27, 4 e §), ou bien si elles doivent être soumises au droit afférent aux « Fils de soie à coudre, à broder, à passementerie, mercerie et autres teints » (n° 380, 2e §).
- Consulté à ce sujet, le Comité consultatif des arts et manufactures a déclaré que ces produits ne peuvent être assimilés aux fils spéciaux taxés sous le n* 380, et rentrent dans la classe des soies ouvrées ou moulinées qui comprend toutes les soies destinées au tissage et à la fabrication des tulles et des dentelles mécaniques, ayant ou non subi l’opération de la teinture.
- Ces conclusions ont été ratifiées par les Départements ministériels compétents.
- (Circulaire imprimée n* 2328).
- Châles de laine
- Pour la détermination du poids au mètre carré des châles de laine garnis de franges
- (1) Voir des commnnications sur le même sujet : Reçue de la Teinture, 1892, p. 22, 46, 89, 123, 138; et 1893, p. 10, 56, 102.
- non rapportées, on ne tient compte que de la surface occupée par une frange, s’il s’agit de châles à deux franges, ou par deux franges (une en chaîne et une en trame) si les châles ont quatre franges.
- Ce mode de procéder se justifie par cette raison qu’une frange ne représente que la chaîne ou que la trame et que la réunion de deux franges est, par suite, nécessaire pour former une surface correspondante des tissus pleins. (Lettre de l’Administration du 17 août 1893).
- Cordelettes de marine
- Les cordelettes en fils de lin, de chanvre et de jute écrus, tressés, ayant au moins 5 m/m de diamètre et qui sont employées à la fabri-ca tion des lignes de lochs, des drisses de pavillon et d’autres objets analogues, suivent le régime des « Cordages ou fils retors à double torsion, en lin, chanvre, jute, etc., écrus (n. 367) selon le diamètre. Les articles de l’espèce d’un diamètre inférieur à 5 m/m qui servent généralement aux usages des cordons et cordonnets sont taxés comme « Passementerie de lin ou de chanvre écrue » (n° 389, 1er §.) lorsqu’ils sont enfin ou en chanvre, et comme « Passementerie de jute » (n- 400 bis), lorsqu’ils sont en jute.
- Décision administrative du 18 décembre 1893.
- Draps feutrés et feutres pour machines, chaussures, etc.
- La loi du 11 janvier 1892 a réparti les tissus de laine à chaîne et à trame, feutrés en 3 classes savoir :
- 1° Les draps feutrés pour machines et pour pianos (n° 623).
- 2° Les draps pour l’habillement, la chaussure et autres usages analogues (n03 440 à 441 bis).
- 3° Les tissus feutrés pour la papeterie n* 623 bis).
- L’application de cette tarification ayant donné lieu à des difficultés, le comité consultatif des arts et manufactures a été appelé à déterminer les caractères distinctifs de ces différents articles.
- Le comité a proposé de baser la distinction des draps feutrés pour machines et pour pianos et des draps destinés à l’habillement, à la chaussure, etc., sur leur poids au mètre carré. Tout drap fortement feutré ou foulé, pesant 750 grammes au plus au mètre carré, teint ou non, serait considéré comme « drap feutré pour machines et pour pianos» (n* 623). Au dessous de ce poids, il rentreraitdaus la classe des a draps de laine pure et autres tissus foulés pour l’habillement et autres » (n03 440 à 441 bis).
- En ce qui concerne les tissus feutrés pour papeterie, le comité a conclu à l’adoption des ] dispositions suivantes :
- p.11 - vue 15/199
-
-
-
- 12
- LÀ REVUE DE LA TEINTURE
- Seraient admis comme « Tissus feutrés pour a papeterie » (n° 623 bis) :
- 1* Les manchons ou tissus feutrés circulaires, sans fin, c’est-à-dire les tissus tissés en sacs ou en pièces, puis raccordés par leurs extrémités avant foulage ;
- 2° Les tissus feutrés en pièces destinés à l’égouttage des papiers à la main et des pâtes de bois. Au lieu d’être fortement foulés et d’apparence close comme les draps feutrés pour machines, ces articles sont mous et lâches. Leur aspect rappelle celui des couvertures ou des molletons.
- 11 est bien entendu que la présente circulaire n’apporte aucune modification au régime des feutres de laine proprement dits, c’est-à-dire des feutres sans âme tissée, et résultant exclusivement de l’enchevêtrement et du foulage des fibres de laine.
- PRÉPARATION DES LAQUES
- Avec les Couleurs artificielles (1) Par M. A. M. Villon
- Ces laques ont une grande importance, car elles représentent, comme les couleurs dont elles dérivent, toute la gamme des nuances et des tons que l’œil peut imaginer. Ces nouvelles laques ont été d’un grand secours dans la coloration des papiers ; elles s’emploient, aujourd’hui, en grandes quantités.
- Leur fabrication diffère selon qu’on s’adresse aux couleurs basiques ou aux couleurs acides.
- 1° Avec les couleurs basiques, les laques sont des matières en poudres insolubles, telles que l’amidon, le kaolin, la craie, le talc, le gypse, le sulfate de baryte, le minium, spath, blanc de zinc,etc..., qui sont teintes avec ces couleurs. Ces matières sont agitées avec une solution de la matière colorante, dont elles extraient le principe colorant. Quelquefois, on ajoute des agents de précipitation à la masse. En opérant avec les carbonates, les oxydes, on n’a besoin d’aucun agent de précipitation. Avec l’amidon, on ajoute de l’alun à la solution colorante et on additionne la matière avec du carbonate de soude.
- La couleur peut être précipitée à l’état de tannate insoluble. La solution colorante est additionnée d’alun et de carmin et précipitée, ensuite, parle carbonate de soude ; il se forme du tannate d’aluminium insoluble qui entraîne la couleur et se teinte à la nuance désirée. L’alun peut être remplacé par le chlorure d’étain, l’émétique. Pour faciliter la précipitation, on ajoute du sel à la liqueur. Au lieu
- (1) Le Moniteur scientifique, n01 de janvier et février, contient un important article sur la théorie de la formation des laques.
- d’ajouter du carbonate de soude à la liqueur , on peut employer le carbonate de chaux, que l’on agite avec elle, et qui se teinte lui-même. Pour les couleurs vertes, on peut avantageusement remplacer le tannin par des cou!eurs jaunes contenant des tannins particuliers, comme le fustet, le qnercitron. Dans ce cas, le kaolin, le gypse, le blanc fixe, etc., sont agités avec une décoction de fustet ou de quercitron additionnée de carbonate de soude ; on ajoute à la masse du sulfate ou de l’acétate d’alumine, et on agile de nouveau ; il se forme une laque jaune ; la masse est additionnée d’une solution d’un vert basique qui transforme la laque en couleur verte. On obtient, ainsi, des nuances vertes très variées.
- En opérant de même avec la safranine, on obtient de beaux ponceaux.
- A la place du tannin, on peut se servir, dans certains cas, d’acide picrique comme précipitant, comme, par exemple, dans le cas de l’auramine, du bleu méthyle, du bleu lumière, du vert méthyle et du vert malachite.
- 2° Avec les couleurs artificielles acides, les laques sont des combinaisons de la coul°ur avec un oxyde donnant un sel insoluble, comme la baryte, la magnésie, l’oxyde de plomb, 1 oxyde de zinc, etc.
- Avec les couleurs azoïjues, la solution colorante est additionnée de craie et de chlorure de baryum. Ou bien on ajoute du carbonate de soude et de la craie à la solution de couleur et on mêle avec une 'solution de chlorure de j baryum. Ou encore on additionne la solution I colorante de chlorure de baryum, de la pou-I dre insoluble devant servir de support à la couleur, comme le spath, le blanc fixe, et on ajoute de l’aluminate de soude.
- Voici quelques proportions employées :
- Matières employées. I 11 m
- Spath pesant 100 » »
- Blanc fixe » 100 10
- Azo-couleur 10 15 15
- Aluminate de soude. 7,5 11,25 11,25
- Chlorure de baryum. 15 22,3 22,5
- A la place du chlorure de baryum, on peut
- employer, dans ce cas, le chlorure de calcium ou le sulfate de magnésie.
- On prépare d’autres laques, très avantageuses pour la papeterie en ajoutant du chlorure d’aluminium à une solution de couleur additionnée o’aluminate de soude. Dans ces conditions, il se forme un sel basique, qui se combine avec la couleur. On emploie 13 parties de chlorure d’aluminium en solution (densité = 1,105) pour 3 parties d’aluminate de soude (à 70 0/0).
- Voici d’autres procédés pour préparer d^s laques avec les couleurs azoïques :
- a) On agite la solution colorante avec de l’alumine hydraté?, et on ajoute à la masse du phosphate de soude et du chlorure de baryum.
- Les proportions à employer sont les suivantes :
- Alumine en pâte........ 2 5
- Azo-couleur............. 15
- Phosphate de soude.... 75
- Chlorure de baryum ... 15
- A la place de l’alumine, on peut se servir de carbonate de chaux ou de carbonate de baryte Ou doit opérer à 70° C.
- b) On mélange la solution de couleur avec de l’alun, de l’acétate d’alumine ou du chlorure d’étain et on précipite par la soude, le carbonate ou le phosphate de soude.
- c) La solution colorante est additionnee de stannate de soude et d'huile pour rouge, agitée avec du blanc ûx8 et précipitée par le chlorure de calcium.
- Avec les bleus alcalins, on mélange la solution de couleur avec la matiè'e support (kaolin, amidon, craie), on ajoute de l’alun et on précipite par le carbonate de soude. Ou bien on remplace l’alun par l’aluminate de soude et on précipite par l’acide chlorhydrique ou acétique.
- Avec Yaurine et la coralline, on dissout la couleur dans une solution de soude caustique, on ajoute le blanc fixe, le koalin, la craie ou le carbonate de baryte e* on précipite par l’alun. On emploie, par exemple :
- Blanc fixe............... 100
- Aurine.................... 10
- Soude caustique............ 5
- Alun...................... 25
- A la place de l’alun, on peut précipiter par les sels de zinc, de magnésium ou de calcium .
- Avec les éosines, on prépare de belles laques de plomb nommées vermillonnettes, qui sont aujourd’hui très employées. Pour précipiter 100 grammes d’éosine, il faut 100 grain-mes d’acétate de plomb ou 75 grammes de nitrate de plomb.
- Le procédé le plus pratique pour opérer est le suivant. On dissout l’éosine dans une solution de carbonate de soude et agite vigoureu-tement avec du minium ou du chlorate de plomb comme précipitant : la couleur est recueillie, lavée et pressée.
- Voici les proportions à employer :
- 1 II fil IV
- Minium.............. 20 20 20 20
- Eosine.............. 1,6 1 0,6 0,35
- Carbonate de soude 0,0â 0,025 0,2 0,01 Acétate de plomb.. 4,00 2,75 1,76 1,00
- Une autre manière d’opérer consiste à agiter une solution d’éosine avec de l’alumine en pâte, on ajoute du nitrate de plomb, on mêle avec de l’amidon ou du koalin et on précipite avec de l’alun ou du sulfate de magnésie ou du sulfate de zinc. Les quantités à employer sont :
- Alumine............. 250 parties
- Eosine.............. 200 —
- Nitrate de plomb. 150 —
- p.12 - vue 16/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 13
- Dans ce cas, la laque est jaune. Comme on le voit, les laques minérales à base de couleurs naturelles ou artificielles sont très nombreuses et très variées. Nous avons voulu donner ici, au fabricant, le moyen de les obtenir et de préparer ses couleurs avec la quantité innombrable de colorants, dont nous avons donné une liste dans la première partie de ce travail.
- Laques résineuses. — Les laques résineuses sont des combinaisons de résine avec des couleurs basiques artificielles. On les obtient en décomposant un savon de résine avec un sel du colorant basique dont on veut obtenir la couleur. On dissout, par exemple, 100 parties de résine dans une solution de 33 parties de cristaux de soude et 1000 parties d’eau ; on maintient à l’ébullition pendant une heure ou deux, on ajoute 1000 parties d’eau ; on filtre et on mêle 5à 10 parties de col rant basique, comme le violet méthyle, le vert brillant, l’au-ramine, etc. Il se forme un résinate coloré insoluble, qui est la laque cherchée. Pour avoir une couleur plus abondante, après avoir ajouté la couleur au s von résineux, on le décompose par le sulfate de zinc, il se forme du résinate de zinc insoluble qui entraîne la couleur et donne une laque ayant beaucoup de corps.
- A la place du sulfate de zinc, on peut se servir du sulfate de magnésie. Les laques résineuses sont solubles dans l’alcool, la bensine, l'essence de térébenthine, l’essence de pétrole et entrent dans la composition des vernis à papier.
- Laques au savon. — Les laques au savon se préparent comme les laques à la résine, en remplaçant le savon de résine par le savon de soude. Ainsi, pour préparer la laque bleue on dissout 32 grammes de savon de Marseille dans un litre d’eau distillée et on ajoute une solution de 32 grammes de bleu méthylène en solution dans 500 grammes d’eau. On peut aussi déterminer la formation de savons insolubles, [ au moyen du sulfate de zinc, du su’fate de magnésie, du chlorure d’aluminium.
- Laques de cire. — Ces laques se préparent comme les laques résineuses et les laques au savon, en remplaçant le savon résineux ou le savon ordinaire par le savon de cire.
- (Bail, des fabr. de papier)
- L’EMPLOI DE LA SOIE
- DANS LA DRAPERIE NOUVEAUTÉ
- Parmi tant de choses que la mode place au rang des plus belles nouveautés, nombreuses sont celles pour qui la vogue est un recommencement. C’est ainsi pour la soie qui n’a jamais été tout-à-fait délaissée, qui est peu recherchée parfois et sur laquelle on se porte de nouveau.
- Ce mouvement de la consommation était
- prévu Déjà l’an dernier nous prévenions nos clients du « réveil sérieux des pointillés de soie dans les étoffes pour complet et jaquette », en y ajoutant quelques remarques. Les événements justifiant nos dires, nous allons revenir un instant sur ce sujet que nous avons effleuré dans notre dernière étude.
- La soie s’emploiera suivant la nature des tissus, fine ou grosse. Par exemple, pour jaquette, elle ordonnera la surface de l’étoffe en semis multiples et très fins. En raison de son excessive finesse, la soie sera retordue avec un fil de laine, de façon à se montrer autant que possible à l’endrcit du tissu, car il est élémentaire de dire que pour tirer bon parti d'un textile joli et cher, il faut le mettre bien en vue. Cependant, des fausses manœuvres peuvent faire perdre cet avantage et nous devons répéter encore de veiller, dans ce but, au choix des croisures, au montage des étoffes, c’est-à-dire aux proportions du nombre des fils et des duites, selon qu’ils devront pins ou moins se montrer, ainsi qu’à la confection du retors. Pour celui-ci, il faut craindre que, les deux fils soie et laine réunis, la torsion dilate la laine dans laquelle la soie s’enfonce et se trouve en partie cachée, les frottements ultérieurs subis pendant le tissage et le lavage la dissimulant encore plus. Au contraire, le re tors doit être fait de telle façon que la soie se place autour du fil de laine employé comme soutien du fil fin.
- Les couleurs de soie les plus utilisées sont peu nombreuses, ce sont : blanche, orange, cerise, lilas. Plus rarement on fait usage des nuances bleue, verte, ciiron, etc. On les emploie séparément ou plusieurs ensemble; tels sont les mélanges de blanc et orange, orange et lilas, or et cerise, cerise et lilas, etc.
- Toutes les croisures actuellement utilisées pour jaquettes, en dessins petits, peuvent être ainsi renouvelées par du retors avec soie. Si c’est la chaîne qui se montre seule à l’endroit ou si elle domine, comme dans les corkscrews suivis ou rompus, les salins, les fines diagonales presque debout, etc., on ne met du retors qu’en chaîne. St la chaîne et la trame se montrent autant l’une que l’autre, comme dans les casimirs unis ou façonnés, nattés et autres croisures analogues, on peut ne mettre du retors qu’en chaîne, ou des deux côtés à la fois pour dessiner des carreaux concurremment avec les croisures.
- L’emploi de la soie, comme nous venons de le décrire, se fait la plupart du temps sur des fonds noir, bleu, marron ou autres couleurs foncées. Quelques maisons se font aussi des séries en tenant la soie presque toujours blanche et en variant les couleurs de fond, soit gris foncé (mélangé), gris moyen, gris cendré, bleu clair, bronze, etc., c’est-à-dire en allant jusqu’aux demi-teintes.
- Dans les genres pour complet fantaisie ou pour pantalon, la soie est souvent mise en fils purs dans l’étoffe et traitée comme les autres
- accessoires. Cependant on aime à la grouper par plusieurs fils formant dans le dessin des bandes brillantes qui la mettent bien en évidence.
- * •>
- Parmi les types d’étoffes que nous avons indiqués, nombreux étaient les façonnés par retors fantaisie. La composition de ces filés a souvent une grande importance dans le cachet du dessin et on ne peut les remplacer par d’autres sous peine d’en dénaturer l’aspect.
- Quelques-uns de ces retors sont utilisés en grande quantité et forment en quelque sorte le fond de l’étoffe, d’autres ne participent que partiellement au façonné. Les formes s’éloignent peu de celles des filés fantaisie précédemment utilisés. La nouveauté s’obtient surtout en changeant les matières, les couleurs et la grosseur des divers fils à réunir.
- Mais que ces retors soient composés avec laine peignée, laine cardée, soie, mohair, che-viotte,etc.; qu’ils soient avec boucles ou qu’ils ondulent ; qu’ils portent des mouches plates ou rondes espacées; qu’ils produisent de longues flammes unies ou multicolores, ou qu’ils affectent tout autre forme, leur plus grave défaut est de coûter souvent cher, ce qui n’en permet un grand emploi que dans des marchandises d’un prix élevé ou force d’en limiter l’application à quelques fils de place en place.
- On en fait quelques sortes à bas prix, en remplaçant les matières rares par d’autres plus communes. Tels sont les retors, genre knickerbocker, dans lesquels les flammés, tour à tour gros et fins, sont en coton ; des retors ondulés dont le gros fil crêpant est en laine commune et des fils fins en coton, etc. Les couleurs sont très variées et fraîches, mais celles qui peuvent résister à un foulage prolongé sont peu nombreuses.
- Parmi les sortes les plus employées, on trouve toujours les retors mouchetés à couleurs vives, en laine peignée ou en soie, sur gros fil de laine. Les mouches sont parfois petites et rapprochées, ou encore espacées et de deux nuances alternées sur un seul fil. Ces retors conviennent aussi bien aux articles rasés qu’aux bruts. (Les Tissus)
- NOUVEAU PROCÉDÉ DE FABRICATION
- DE LA SOIE ARTIFICIELLE
- Par M. GADARET
- Ce procédé diffère en cela des précédents qu’ici ce n’est plus un liquide que l’on file, mais bien une substance plastique, de composition complexe, comme nous allons le voir.
- Les phases de l’opération sont au nombre de huit, savoir :
- /. Préparation de la cellulose Après avoir étudié les différentes variétés
- p.13 - vue 17/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 14 ,_______________________________________
- de cellulose, nous avons reconnu que c’est la cellulose de coton bien pure qui conduit aux meilleurs résultats.
- On prend des vieux chiffons de coton que l’on lessive à la soude, on les lave bien, puis ^ on les savonne ; après, on leur fait subir un nouveau lavage, puis un passage de trois à quatre heures dans de l’eau acidulée par de l’acide sulfurique. La cellulose est alors pure.
- IL Conversion de la cellulose en cellulose nitrique
- Après le premier traitement subi, la cellulose est séchée, puis soumise à un mélange d’acide nitrique à 42° et d’acide sulfurique à 66° ; après une demi-heure de contact avec ces acides, la cellulose s’est modifiée et transformée en un produit fulgurant, explosif, la dinitrocellulose.
- III. Blanchiment
- Le blanchiment de la nitro-cellulose joue un grand rôle pour sa dissolution dans les véhicules dans lesquels elle est soluble, et elle ne doit pas retenir de chaux. Aussi, faisons-nous usage pour le blanchiment d’un hypochlorite double d’aluminium et de magnésium que nous obtenons en broyant ensemble :
- 100 kg. chlorure de chaux,
- 60 — sulfate d’aluminium,
- 23 — sulfate de magnésium,
- 2000 — eau.
- Cet hypochlorite, qui est très instable, cède facilement son chlore, blanchit bien et rapidement; aussi, ces qualités nous l’ont fait adopter de préférence aux autres.
- IY. Dissolution de la cellulose nitrique
- Lorsque la cellulose est blanchie, lavée et déchlorée, on la réduit en poudre par un mo en quelconque et on la sèche sous des presses hydrauliques jusqu a ce qu elle soit dans le plus grand état de siccité possible, après quoi on la place dans une cuve de zinc et on la met en contact avec le mélange des substances suivantes qui en amène la dissolution :
- A 50 kg. de cellulose nitrique, on ajoute le mélange suivant :
- Acide acétique cristallisable 800 gr.
- Ether..................... 9 k. 220 —
- Acétone.................... 18 — A00 —
- Alcool à 95°.............. 6— 600 ——
- Toluol.................. • • • 3 —
- dans lequel on fait dissoudre, au préalable :
- Camphre..................... 2 k.
- Huile de ricin............. 10 —
- On laisse ces matériaux en contact vingt-quatre heures dans un récipient hermétiquement fermé ; après quoi, la cellulose nitrique et le mélange de ces ingrédients ne forment plus qu’une pâte.
- V. Travail de la matière
- La masse formée est découpée, puis tra-
- vaillée sur des cylindres chauffés à la vapeur. Elle prend peu à peu de la consistance et devient élastique-, le travail de la matière dure environ de deux à trois heures. Les vapeurs qui s’échappent, pendant le travail de cette masse, sont récupérées à l’aide d’un dispositif spécial qui permet de retrouver de 20 à 25 p. 100 des produits volatils employés.
- VI. Incorporation des substances d'origine animale
- Quand le produit est encore sur la calandre et qu’il est arrivé à un certain degré de consistance, on refroidit les cylindres et on laisse couler l’une des substances animales suivantes, en solution dans l’acide acétique cristallisable, soit de la gélatine, de l’albumine, de la pro -téïne, etc. — A ce moment, la masse est coupée par morceaux, puis travaillée pour que l’incorporation des substances d’origine animale se fasse directement avec la matière.
- VIL Filage
- A la sortie de la calandre, la matière est plastique et soyeuse; ou l’introduit alors dans une estuffine d’un genre tout particulier où la base inférieure est munie de mille filières de 1/10 à 1/20 de millimètre. On actionne alors la machine et les fils solides qui en sortent sont directement conduits sur un cylindre qui sert à leur roulage.
- A l’aide de ce système on peut effectuer par jour, avec une seule machine, environ 2 kil. de soie.
- VIII. Passage au tannin
- Il ne reste plus maintenant qu’à dévider les fils formés, à les réunir sous forme d’éche-veaux ; après quoi on met ceux-ci en contact avec une solution de tannin.
- Le passage au tannin a pour but de donner de l’élasticité aux fils.
- Telle est, dans notre exposé, la méthode ? laquelle nous avons consacré nos études depuis quelques années; l’ensemble du procédé est tout nouveau et permet certes d’attirer l’attention -, car, vu le mode pratique qui est donné pour effectuer cette fabrication, on se demande si, d’ici à quelques années, la soie artificielle ne prendra pas une grande place dans l’industrie.
- Nous laissons à l’avenir le soin de-décider sur cette question. Enfin, un kilogramme de soie, produit par ce moyen, revient à environ 6 francs.
- (Bull, des fabric. de papier)
- LIQUEUR SACCH ARIMÉTRIQUE
- se conservant
- Les liqueurs cupro-sodiques de Fehling ou autres pour le dosage des glucoses ont toutes l’inconvénient de se réduire prématurément.
- La formule suivante deM. Rossel donnerait une solution se conservant indéfiniment :
- Sulfate de cuivre pur.....
- Glycérine pure............** 15 gr*
- Potasse caustique........... 130 gF*
- Eau pour compléter un litre.” êr*
- 1 c ntim. cube correspond à 5 millier a glucose. 8 * Qe
- C’est l’emploi de la glycérine qui produit » stabilité de la liqueur, par analogie aven ’ méthode des mordants alcalius. a
- NOTE SUR LA SOLUBILITÉ
- des gommes de l’Inde
- au moyen de l’eau oxygénée Par M. Horace Kœchlin.
- En chauffant pendant deux heures à 80* ! mélange suivant :
- 250 grammes gomme de l’Inde concassé»
- 1000 id. eau.
- 50 cc. eau oxygénée (12 vol.) on obtient une dissolution. Quand on prend trop d’eau oxygénée, la gomme devient complètement liquide.
- La gomme ainsi solubilisée jaunit la laiQe au vaporisage; il semble qu’elle perde son oxygène. On peut remédier à cei inconvénient en ajoutant un peu de bisulfite à la dissolution dégommé.
- Les tissus de laine jaunissent au vaporisage par suite de l’oxydation de la combinaison sulfitée de cette fibre. Elles jaunissent plus dans le grand vaporisage continu de Mather et Platt que dans les cuves ordinaires; cala tient à la quantité d’air qui se trouve dans l’appareil. On y remédie par un passage ultérieur en bisulfite de soude.
- Les gommes insolubles contiennent une partie soluble dans l’eau et qui est, sans doute plus oxydée que l’autre.
- 11 existe une analogie entre les gommes et beaucoup de produite végétaux qui renferment simultanément deux ou plusieurs corps différents entre eux par leur degré d’oxydation.
- La garance renferme l’alizarine et la purpurine.
- Le campêche, l’hématine et une partie résineuse insoluble. 11 n’en est pas de même du bois de Brésil.
- Le quinquina fournit la quinine et la cin-chonine.
- La noix vomique et l’opium offrent également les mêmes caractères.
- Dans la cochenille, M. Schutzenberger a trouvé deux matières différant par la quantité d’oxygène qu’elles renferment ; l’un donne le carmin avec l’alumine, l’autre le ponceau avec l’étain. Enfin, pour terminer ces analogies, le sang renferme aussi des globules blancs et des globules rouges.
- La graine de lin donne aussi un bon épaississant quand elle a été chauffée avec de l’eau oxygénée.
- p.14 - vue 18/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 48
- 500 grammes graine de lin,
- 1000 id. eau,
- 250 id. acide acétique,
- 8 à 10 cc. eau oxygénée (12 vol).
- Une heure d’ébullition suivie d’un tamisage.
- Suivant les graines, il faut plus ou moins d’eau oxygénée. Il importe de déterminer exactement la quantité nécessaire de ce réactif, dont un excès détermine une liquéfaction complète de la dissolution. Les graines ainsi traitées sont séchées ; on en extrait l’huile par les moyens ordinaires (l).
- (,Société industr. de Mulhouse).
- BREVETS RECENTS
- Intéressant les Industries tinctoriales.
- 231858. — François. — Tulle perlé et ses moyens de fabrication.
- 231867. — Obermaier. — Appareil pour mordancer, teindre, laver, etc., les filés en tout genre, bobinés sur cannettes, bobines croisées.
- 231931. — Rumpf.—Tissus crêpés en forme de tuyaux et leurs applications.
- 232077. — Côte. — Perfectionnements aux machines destinées à apprêter les tissus.
- 232983. — Rambaud. — Appareils et pro-eédés pour le dégraissage des étoffes.
- 232343. — Gillet. — Procédé chromo pour la teinture des tissus et étoffes de toute nature.
- 231408. — Fratelli Moka. — Application de la dorure, argenture, bronzure ou peinture, à une ou à plusieurs couleurs, aux tissus de tout genre et toute matière, dans le but d’imiter des produits qui,aujourd’hui, ont été obtenus avec les peaux, le papier de tapisserie, etc.
- 232427. — Société alsacienne de constructions mécaniques. — Appareil dit vaporisage continu, en exposant les tissus sous forme de longs plis aux effets de gaz, vapeurs ou de l’air chaud.
- 232537. — Erban et Specht. — Procédé pour la teinture mécanique de fibres textiles au moyen de l’alizarine et d’autres colorants à mordants.
- 232652.. — Huguet. — Plateau servant à rouler les étoffes, rendu incassable.
- 232670.— Schmitt et frères Erbinghaus. -Papier imperméable et procédé pour le fabriquer.
- 232795. — Follot (les sieurs). — Nouveau procédé de fabrication du genre spécial de papiers peints connu sous le nom de Teinte-soie.
- 232877. — Brothers. — Genre de composé détergent destiné au blanchissage et au dégraissage des tissus et autres objets
- (1) A rapprocher de cette note, et comme généralisation de la méthode, le procédé de liquéfaction de la gélatine par l’eau oxygénée, indiqué dans notre numéro d’avril 1893, p. 52 (Revue de la Teinture); ce procédé, que nous avons essayé, produit bien, en effet, une colle liquide. — N. D. L. R.
- (brevet anglais devant expirer la 22 mars 1907).
- 232942. — Pailhé et Brun. — Procédé de décoration des velours, tissus ou autres matières au moyen des poudres métalliques ou poudres-bronze.
- 232944. — Tachon et Pervilhac. — Perfectionnements aux machines à polir les tissus.
- 233023. — Grollier-Aguillon. — Impressions en un ou plusieurs tons sur tissu jersey, uni, foulé, chiné et peluché.
- 233042. — Dehaitre. — Système de rame à chaîne et à déraillage pouvant fonctionner en continu.
- 233044. — De Zebrowski. — Procédé de transformation et d'animalisation des tissus ou fils de coton.
- Certificats cTaddition
- 229880. — Godchaux. —Certificat d’addition au brevet pris le 42 mai 4893 pour un nouveau produit dit : la néoline soluble pour l’ensimage delà laine.
- 223935. — Compagnie parisienne de couleur d’aniline. — Certificat d’addition au brevet pris le 25 août 1892, pour procédé pour la teinture des laines avec des acides sulfo-niques des matières colorantes d’alizarine.
- 223899. — Fausse. — Certificat d’addition au brevet pris, le 24 août 1892, pour un système d’impression par surface en relief et pour la composition des couleurs applicable à l’industrie du papier peint, à celle des affiches, éventails et produits similaires.
- 229987. — Renard. — Certificat d’addition au brevet pris, le 10 mai 1393, pour une réserve de teinture pour les machines-appareils et procédés permettant de l’obtenir, ainsi que pour les produits nouveaux qui en sont les résultats.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- I/alcoot dénaturé. — La Chambre syndicale des couleurs et vernis poursuit ses négociations avec le fisc pour obienir une atténuation du nouveau régime des alcools dénaturés.
- Voici en quels termes le Comité résume l’état de la question :
- a Malgré toutes les démarches faites par notre Chambre syndicale, il résulte, jusqu’à ce jour, que l’administration est restée muette, sauf pour les alcools destinés à la fabrication des vernis, en considérant tue tous les alcools contenant une quantité supérieure à 2 kilogrammes de gomme ou gomme-résine peuvent circuler sans l’addition de 1 gramme de vert malachite par 100 litres de volume.
- « Exception est faite pour les industries en faveur desquelles le Comité consultatif a, par décisions spéciales, admis des procédés spéciaux de dénaturation. Ces industriels continueront à bénéficier du régime qui leur est particulier et ne seront pas astreints à mélanger de la benzine et du vert malachite. La proportion de méthylène sera de 15 litres.
- « D’une manière générale, le vert malachite doit ê re ajouté à tou*, alcool dénaturé destiné à être mis en circulation. Si le service rencontrait sur la voie publique des alcools de
- chauffage non teintés, il devrait dresser procès - verbal provisoire et prélever des échantillons qui seraient envoyés au Laboratoire.
- « L’Administration dit qu’il ne peut être question, dans le cas ci-dessus, que d’un procès-verbal provisoire, la coloration verte pouvant disparaître soit sous l’influence de la lumière, soit définitivement par l’emploi de certains réactifs.
- « Il n’en faudrait pas conclure que les industriels, tels, par exemple, que les fabricants de fleurs artificielles, de teinture, etc., n’ont pas la faculté, une fois l’alcool introduit dans leurs ateliers , d’apporter les modifications propres à le rendre utilisable.
- « L’Administration pense aussi donner satisfaction aux réclamations qui ont été présentées au nom de certaines industries contre l’emploi du vert malachite.
- « La question est d’ailleurs soumise au Comité des Arts et Manufactures. »
- lies conseils mixtes «lu travail. —
- La commission permanente du conseil supé-rieqp du travail a examiné diverses propositions relatives à l’institution de conseils de travail mixtes, c’est-à-dire composées de patrons et d’ouvriers, qui fonctionneraient auprès des fabriques, des usines, etc.
- M. Mesureur a développé la proposition de loi qu’il a déposée en ce sens à la Chambre.
- M. Hector Dépassé a demandé qu’on s’en tînt à l’idée simple des conseils de travail, tels qu’ils ont été demandés à la suite des dernières grèves par les ouvriers du Nord et du Pas-de-Calais, et notamment par les typographes de Lille.
- M. Keüfïer, membre ouvrier, a dit qu’il importait de décider si le travail et le capital vivraient en état de paix ou en état de guerre. Personnellement, il s’est prononcé pour l’état de paix.
- La commission a décidé de demander à l’office du travail un supplément d’information sur les essais faits en Belgique eten Angleterre pour l’établissement de conseils de travail.
- Ii© nouveau régime des Etats-l?nis. — La Chambre des représentants a vo é, en bloc, le tarif-bill et l’impôt sur le revenu. Elle a voté également un amendement qui reporte au 2 août l’entrée des laines en franenise. Le projet va être maintenant envoyé au Sénat, où une vive opposition l’attendv
- Les nouveaux tarifs entreraient en vigueur le 1er juillet 1894. L’impôt sur le revenu, qui sera de 2 0/0 sur tous les revenus annuels de •ûus de quatre mille dollars, commencerait à courir du 1er janvier 1895.
- Le projet de réforme du tarif assure au commerce en général des avantages dont la France en particulier pourra tirer grand profit. O.i peut estimer à peu près le dégrèvement dont bénéficierait le commerce français à une cin-quantai e de millions par rapport aux droits prélevés l’an dernier en vertu du tartf Mac-Kinley. Un grand nombre d’industries seraient appelées à profiter de ces remaniements qui intéressent plus particulièrement les tissus, les lainages, les soies, la ganterie, les cotonnades, les cuirs, les denrées alimentaires, les produits chimiques, les articles de Paris, la porcelaine, la verrerie, la métallurgie, les œuvres d’art auxquelles les Etats-Unis accorderaient désormais une franchise absolue.
- p.15 - vue 19/199
-
-
-
- 16
- LA RE VUE DE LA TEINTURE
- Si le Sénat n’accepte pas le projet dans son ensemble, au moins est-on certain qu’il admettra d’importantes améliorations au régime Mac Kinley.
- Notons, enfin, qu'un traité de commerce est en négociation entre la France et les Etats-Unis.
- Traité russo-allemand, son extension aux produits français. —
- M. le président de la Chambre de commerce de Tourcoing a reçu la réponse suivante du gouvernement à une demande de renseignements touchant l’extension des conventions commerciales conclues entre la Russie et l’Allemagne :
- « Monsieur le président,
- « Far votre lettre du 12 de ce mois, vous me demandez si, à la suite du traité qui vient d’étre conclu t ritre la Russie et l’Allemagne, la France sera appelée à bénéficier des abaissements de tarifs concédés par le gouvernement russe aux produits allemands.
- « En vertu du traitement de la nation la plus favorisée qui est assuré à la France par le traité franco-russe du 1er avril 1874, les produits français imporiés en Russie jouiront des concessions accordées par la Russie à l’Allemagne, lorsque le récent traité entre les deux pays aura été ratifié et mis en vigueur.
- « Recevez, monsieur le président, l’assurance de ma considération très distinguée.
- « Le ministre du commerce et de l'industrie. »
- lia Journée de onze Heures. — La
- commission du Sénat chargée d’étudier le projet relatif à la durée de la journée de travail des enfants et des femmes, a décidé d’adopter purement et simplement le texte de la proposition de M.Maxime Lecomte.
- Cette proposition porte à onze heures la limite de la journée. M. Chavet, président, a été chargé de communiquer la décision prise à M. Ribot, président de la commission du travail de la Chambre. M. Maxime Lecomte a été nommé rapporteur.
- lies teintures empoisonnantes.—
- La teinture a souvent été accusée de petits malaises causés par le contact avec la peau, d’étoffes ou de cuirs teints : soupçon que les expertises ont toujours non-seulement démenti, mais dont elles ont démontré l’absurdité. î
- Nous nous rappelons une longue discussion I scientifique qui eut son écho à l’Académie des | Sciences, à propos de chaussettes teintes en !' coralline auxquelles on attribuait une éruption | survenue aux pieds de leur porteur ; toutes ! les expériences physiologiques qui furent j mises en œuvre sur des animaux vivants, ne purent établir !a toxicité de la coralline.
- Une autre fois, c'était un cuir de chapeau jj reconnu teint en vésuvine, qui avait provoqué | au front des plaques dartreuses, et qui n’étaient, en fin de compte, que des accidents « syphilitiques dits « Couronne de Vénus ».
- C’était encore une couturière dont des spas- I mes nerveux étaient attribués à des bouts de fils de couleur qu’elle avait l'habitude de tenir J dans sa bouche ; cette femme ôtait simplement j une hystérique.
- Il faut très probablement classer dans la s même série l’histoire suivante que raconte Le | Gaulois : -
- « L’archiduchesse Marie - Immaculée-Clé-mentine d’Autriche a subi une douloureuse opération au pied.
- « La cause première du mal est assez bizarre .
- « L’archiduchesse, ayant chaussé des bottines trop étroites, se fit au pied une légère écorchure, à la suite d’une ampoule. Elle n’y accorda aucune aitention et continua à porter des bas noirs.
- « Or. la couleur de ces bas s’infiltra dans la légère blessure non cicatrisée, détermina en peu de temps une enflure des vaisseaux et amena un abcès assez volumineux à la cheville.
- « L’archiduchesse est aujourd’hui dans un état satisfaisant.
- « Les bas noirs, cause du mal, sont actuellement soumis à l’analyse chimique... p
- L analyse décèlera du noir d’aniline : la plus insoluble, la moins assimilable des matières colorantes!... Néanmoins, ce canard va être préjudiciable à la fabrication des bas noirs.
- nécrologie. — Nous avons malheureusement à ajouter, à notre liste nécrologique, les noms de MM. :
- Edouard Mieg, manufacturier à Mulhouse, décédé dans sa 71* année.
- Il était le quatrième fils de Charles Mieg, le fondateur de l’importante maison qui porte ce nom, dont le troisième fils et dernier successeur est M. Jean Mieg-Kœchlin, le dernier maire élu de Mulhouse.
- Edouard Mieg était un petit fils du célèbre chroniqueur mulhousien : Mathieu Mieg; il a continué la tradition de sa famille, comme citoyen influent et dé\oué à la chose publique, de la région de Mulhouse.
- Gaspard Weiss-Fries, chef de la manufacture de toiles peintes de Kirgersheim, anciennement à ll'zacb.
- Artiste en son méfier, il aimait aussi, encourageait de ses deniers les a ïs étrangers, la musique surtout, dont il était grand amateur; bienfaisant et humain, il ne laisse que de sympathiques regrets.
- Georges Steinbach, autre personnalité importante et influente de Mulhouse. M. Georges Steinbach était membre de la Chambre de commerce, et l’un des vice-présidents de la société industrielle ; il portait avec honneur un des grands noms de la Haute-Alsace.
- Charles Belin, fabricant à Fourmies, chef d'un important établissement réunissant la filature, le tissage et la teinture des tissus de laine.
- M. Belin était président de la « Société du commerce et de l’industrie de la région de Fourmies* ; grâce à ses efforts, cette région est devenue un groupe autonome, ayant son individualité propre dans l’industrie lainière.
- Sauzion, teinturier à Bohain (Aisne), chef du plus important établissement de teinture de cette place, à la prospérité de laquelle il a puissamment contribué en se tenant à la hauteur de tous les progrès de son art. M. Sauzion a succombé à la suite de longues souffrances laissant à sa veuve et à son fils la continuation de . on œuvre en pltine prospérité.
- Charles Rogelet, grand manufacturier à Reims, et dont le nom est intimement lié au développement industriel de cette place où il introduisit le tissage mécanique. En collaboration de M. Maumené, il trouva le moyen d’utiliser les eaux de suint, et d’éviter ainsi
- leur epandage nuisible dans les cours d’eau de la ville.
- Nous saluons la mémoire de tous ces hommes utiles à leur pays et k nos industries.
- Beii»eignemci»ts commerciaux société», formation» et «ltggolu-
- — - Formation de la Société en
- ICC et M ----
- tlôn» --------- ouciete en nom
- collectif Vineis et M. Magand, teinture de soies et cotons, rue de Plaisance,à Saint-Chamond. — Durée : 9 ans. — Cap. 5,000 francs. Acte du 18 déc.
- Formation de la Société en nom collectif Jules Desreumaux et fils, blanchisserie à Ques-noy-sur-Oeûle. — Durée : 10 ans. — Can 255,000 fr. — Acte du 8 janv.
- Formation de la Société en rom collectif Gaget etMiLARD, appiôts d’étoffe» nouveautés 50, rue du Commerce, à Lyon. —- Durée : 5 ans.
- Formation de la Société en nom collectif Vve Thuillier et Virard, teinture, nettoyage et impression. 2. rue Mont-Rntv a d.^
- et impression, 2, rue Mont-Roty, à Rouen 6 Durée : 18 ans. — Cap. 195,000 fr ~~ du 31 déc.
- Acte
- Prorogation de 10 ans à partir du 24 juin de la Société anonyme de filature, tissage ev apprêts de Reims. — Délib. du 16 déc.
- Dissolution à partir du 1er janv. delà Société Vve Thuillier et Virard, teinture, nettoyage et impression, 2, rue Monl-Roty à Rouen. — Acte du 23 déc.
- Dissolution à partir du 1er janv. de la Société Meisch et Palazot, teinture, dégraissage, 86, rue des Archives, Paris.. — L. : les associés. — Acte du 30 déc.
- Di-solution à partir du 6 sept, de la Société anonyme à capital variable dite Société coopérative des teinturiers en perux pour la ganterie, 44 av. Michelet, à St-Ouen. — L.: M. Ménard, 3, b. Arago, à Paris. — Acte du 11 janv.
- Dissolutionh partir du 31 déc. de la Société A. Lerebours et Delory père, teinturerie, à Petii-Quevilly. M. Lerebours continue seul. — Acte du 13 janv.
- Dissolution à partir du 31 déc. de la Société Capelle fils, teinture de coton et laine, a Gru-chet-le-Valasse. — L. : les associés. Acte du 31 déc.
- —o—
- VENTE DE FONDS A PARIS
- Vendeurs Acquéreurs Etablissements
- Blondinat.... Yve Blanpied
- Maute.......
- Stoffel.....
- Vve Marty..
- Collas......
- Warangot... Mlle Gosselin Vve Brancard
- Bessières....
- Vve Debin... Eberhart....
- Antonniette Boiltiaux..
- Belorgey..
- Lagrange..
- Boiltiaux . Mu° Vincent
- Defert.....
- Vve Lapière
- r. Bégis, 4. r. de l’Odéon, 7. av. des Ternees 31. r. Grenéta, 65. av. de Clichy, 70. r. Ruhmkorff, 23. b. Voltaire, 110. r. de i’Hôtel-de -Ville, r. Clauzel, 27. b. Voltaire, 115. r. Grenelle, 47. b. Arago, 3.
- Le Gérant : F. Gouillox. Tous droits réservés
- IMPRIMERIE C. COLIN, A CilARLEVILLE (ARDENNES)
- p.16 - vue 20/199
-
-
-
- LA
- 7e Année, N° 2.
- REVUE DE
- ET DES COLORATIONS
- F. GOUILLON, Directeur,
- SCIE NTI A
- N EGOTIUM
- &— Hlfî
- LA TEINTURE '
- INDUSTRIELLES Février 1894
- 3, Rue du Trésor, PARIS.
- SOMMAIRE
- Chronique. — La teinture des fils pour équipements militaires. — Revue des progrès réalisés dans les industries tinctoriales (suite). . Chi-
- nage des fils par enlevages sur fonds colorés.
- — Machine à humecter. — Noirs d’aniline sur coton. — Colorants nouveaux.
- Chronique industrielle. — Société industrielle de Mulhouse. — Décoloration de l’alcool dénaturé. — Emploi de la gazoline pour le grillage.
- — Fabrication et essai de l'eau oxygénée. — Glycérine industrielle. — Les Gobelins. — La Teinture à Pondichéry. — Ensimage sec du coton. — Le chlore liquide. — Emploi des sul-foricinates dans le blanchiment du coton — Appareil à décatir et à vaporiser. — Brevets d’invention (Catalogue). — Informations et Faits divers.
- CHRONIQUE
- Législation industrielle
- Un règlement d’administration publique vient d’être publié pour l’application de la loi sur l’hygiène et la sécurité des travailleurs ; il contient en résumé de très bonnes prescriptions si les inspecteurs n’en poussent pas l’exigence à l’absolu ; il n’apportera pas. d’ailleurs, d’importantes modifications à nos ateliers de teinture ou d’impression.
- Bien plus brûlante est la question de la journée de travail; la limitation à dix heures pour les enfants a obligé certains industriels à réduire en même temps celle des adultes, dont le travail est inséparable, et ils ont dû diminuer leur salaire en proportion ; mais de graves conflits ont surgi de cette situation, et l’on a senti la nécessité de reviser cette loi.
- Une solution provisoire est proposée et paraît devoir être adoptée : celle de ramener à onze heures par jour le travail de tous. Cette proposition a été prise en considération par le Sénat.
- Le Parlement a encore en élaboration ving-neuf projets de loi intéressant les travailleurs et à leur profit; il deviendra bientôt difficile de s’orienter parmi cette législation compliquée.
- Revue rapide des affaires en 1893
- La situation des affaires en 1893 paraîtrait mauvaise si nous considérions
- notre pays isolément, mais nous pouvons constater par des comparaisons d’ensemble que de tous nos concurrents d’Europe nous sommes encore les moins atteints.
- Pendant l’année écoulée, les industries textiles ont subi des fortunes diverses suivant leurs spécialités.
- Les textiles d’origine végétale témoignent d’une réelle activité depuis le nouveau régime économique.
- D’après les statistiques, on estime qu’en 1892, dans la filature du coton, 670,000 broches nouvelles ont été mises en marche, dont près de moitié dans la région de l’est ; le mouvement s’est continué en 1893, et actuellement il est question de la construction dans l’Est de nouvelles filatures à Epinal, Belfort, Charmes, Igney, Isches, Au-dincourt, Dijon. L’arrondissement de Lille a également de nouvelles filatures en voie d’établissement.
- Dans la filature du lin et du chanvre on évalue que 10,000 broches nouvelles ont été mises en mouvement pendant l’année 1892.
- L’industrie de la laine, au contraire, qui prospérait dans les années antérieures, surtout grâce à l’exportation, a subi une atteinte dont elle peut difficilement se relever, lors de l’adoption du bill Mac-Kinley.
- Le peignage a, d’autre part, beaucoup à souffrir de la concurrence allemande, où de fortes maisons ont pu installer un outillage plus perfectionné que les nôtres. Aussi les peignages à façon de Reims, de Fourmies, ont-ils de la peine à s’alimenter. La filature de la ‘ laine peignée est particulièrement éprouvée ; sa situation, très mauvaise en 1892, ne s’est pas améliorée en 1893 ; la filature de la laine cardée, qui en 1892 avait encore une position assez bonne, a subi une baisse sensible en 1893. Les prix offerts pour les fils sont toujours trop bas.
- En tissus, la situation est défavorable à Fourmies et à Tourcoing. Les articles de Reims et de Roubaix sont un peu mieux tenus. A Sedan, le travail fait
- défaut; à Elbeuf, au contraire, la situation paraît satisfaisante. En Picardie, les articles de nouveautés ont fourni une bonne alimentation aux métiers.
- A Amiens, des grèves nombreuses, à l’occasion de la réduction des heures de travail, la lutte des teinturiers et des fabricants ont rendu la situation assez difficile dans le courant de l’année dernière.
- A Calais, l’activité dans la fabrication du tulle et surtout du tulle de coton, paraît avoir été plus grande en 1893 qu’en 1892. Le comité de la Chambre syndicale des fabricants a décidé que les métiers ne travailleraient plus que vingt heures par jour. Les ouvriers, divisés en deux équipes, ne feraient que dix heures.
- Dans l’industrie de la soie, les années 1892 et 1893 ont été meilleures que les précédentes, grâce au retour de la mode aux étoffes de soie et particuliérement de soie pure.
- Pour la filature, la prospérité est due en partie aux primes allouées par le Gouvernement, et qui se sont élevées à 3,760,000 francs en 1892.
- On comptait, à la fin de 1892, 240 filatures de soie en activité, dans lesquelles fonctionnaient un peu plus de 10,000 bassines.
- Situation actuelle
- Actuellement, il y a à Roubaix-Tourcoing un mouvement régulier d’affaires.
- D’après le Bulletin des laines, organe commercial de ces places, il est arrivé des ordres en draperie pour la saison d’hiver, surtout en genre cheviot.
- On signale un article qui semble être goûté, c’est un genre diagonale grosse côte. Sur une chaîne de nuance rose, bleue, verte, ponceau, grenat, etc., on trame de l’uni, ce qui donne au tissu un aspect transparent du meilleur goût. Cet article se produit en différentes qualités, depuis la chaîne soie jusqu’à la chaîne coton, ce qui la mettra à la portée de tous les consommateurs.
- Pour l’hiver prochain, quelques fa-
- p.17 - vue 21/199
-
-
-
- la revue de la teinture
- 18
- bricants de Tourcoing viennent de monter l’article châle Jacquard, qui vise à détrôner le tissu. Les nuances qui semblent devoir obtenir le plus de succès
- sont le noir et le beige.
- Les livraisons d’ètè s’effectuent activement, et surtout dans le genre écossais, pure laine ou chaîne coton et trame laine ; les nuances préférées sont les bleus et les roses coupés de teintes plus
- foncées.
- A Reims, l’échantillonnage pour l’hiver, en nouveautés, est terminé, et les commissions se remettent. Les genres courants en cachemires et mérinos sont toujours demandés. Les affaires en flanelles sont faibles.
- 11 y a du calme à Elbeuf comme à
- Louviers, mais Sedan reprend un peu d’animation.
- L’industrie rouennaise vient de faire paraître ses nouvelles collections ; elle compte sur le succès du genre robe ; le meuble n’a pas donné beaucoup de satisfaction pendant ces derniers mois. Les pilous commencent une nouvelle campagne avec de jolis sujets qui devront plaire aux consommateurs. La doublure a eu un assez bon courant.
- L’Industrie des Soieries
- Les soieries traversent en ce moment une crise réelle.
- A Lyon, dans les ateliers à bras, le nombre des métiers de façonné est restreint au damas à 2 lats et au façonné pékin moiré à 2 lats. La nouveauté est représentée seulement par quelques imprimés sur chaîne. En uni, la moire à musique, la moire française et la moire antique compensent, dans une faible mesure, la désertion des autres
- tissus.
- A défaut des autres articles à torsion, la mousseline soie en 35 centimètres pour écharpe et en 120 centimètres pour robe donne une certaine animation aux usines de tissage qui ont la spécialité de ce genre d’étoffe.
- A la campagne, l’arrêt de la fabrication à la main est plus accentué que le mois dernier. Une grande partie de ces métiers est dans l’inaction, tandis que le reste se soutient péniblement à l’aide de la moire antique ou française, du satin grège, du satin broché pour cravate et du ruban à disposition chaîne
- grège tramé coton.
- Toutefois, les dernières nouvelles de Lvon annoncent qu’une amélioration se
- manifeste, dans les usines mécaniques, par une plus grande abondance des ordres de satin grège, et, dans les ateliers à la main, par une impulsion plus vive donnée à la fabrication de la moire et du taffetas cuit quadrillé.
- Zurich est dans une situation analogue, et d’après une correspondance de cette place, la marche des affaires ne s’est pas améliorée; loin delà : le marché a été presque encore plus calme et plus languissant. Le mois de janvier a complètement déçu les espérances d’un réveil qu’on avait fondées sur lui.
- La demande, autrefois régulière pour les satins merveilleux couleur, a fléchi ; toutefois on semble remarquer une certaine recherche pour le surah couleur, ce qui serait à désirer, car les stocks qui existent dans ce genre sur la place sont très abondants. Les moires, noir et couleur, continuent à être en vogue, surtout la moire française ou la moire à
- disposition.
- Il en est de même à Crefeld ; un
- journal local dit à ce propos :
- « Si la fabrique d’étoffes de soie est passablement occupée pour quelques articles de consommation intérieure, on ne saurait en dire autant ni pour les affaires d’exportation, ni pour d’autres branches principales. New-York ne trahit encore aucun symptôme de retour des affaires à leur allure normale, et les ordres en étoffes pour cravates que ce marché envoie par-ci par-là sont insignifiants. En étoffes pour parapluies, c’est le calme qu’on enregistre. De même la fabrique du velours et de la peluche se trouve dans une situation très peu satisfaisante. En dehors de petites commissions en rubans velours et en velours coton, l’activité fait défaut.
- importants de la Castille que le nôtre, l’article est bien tenu, et les prix pra-tiqués sont satisfaisants.
- Le Commerce étranger
- Quant au commerce des autres étoffes, il se soutient en Allemagne. Les fabricants sont régulièrement occupés, mais seulement pour les articles d’hiver.
- La marche des affaires en bonneterie est satisfaisante.
- En Espagne, les manufactures de draps de Tarrasa et Sabadell travaillent activement, ce qui n’empêche pas le commerce lainier de se plaindre très fort, mais quelque peu à tort, dit M. Gelée-Bertal, dans une lettre envoyée de Barcelone au Moniteur Officiel du Commerce, car, tant sur les marchés
- Les grandes usines du Portugal tra vaillent suffisamment ; les autres plaignent de la mauvaise situation du commerce, lequel paie mal et oblige les manufacturiers à prendre de grandes précautions.
- La fabrication ne s’améliore pas en Italie ; de très anciennes et bonnes maisons ont dû cesser les affaires, plutôt que de voir engloutir ce qui leur reste de capital dans de nouvelles opérations La saison d’hiver paraît avoir été très favorable au commerce et à la fabrication des draps et autres tissus de laine en Russie. L’activité la plus grande ne cesse de régner dans beaucoup de manufactures des environs de Moscou et de la Pologne.
- Les manufacturiers suédois font également de nombreuses affaires ; mais ils se plaignent de la concurrence allemande, belge et anglaise.
- L’industrie lainière, aux Etats-Uais, traverse une crise. Les demandes ne suffisent point à l’écoulement des produits fabriqués.
- Mais de meilleurs pronostics nous arrivent et ils viennent de l’Angleterre: le Bulletin de Bradford dit à propos des tissus :
- « Si on excepte l’Amérique et les Indes, les affaires semblent se réveiller partout. Les tweeds et les mélangés se traitent pour les marchés de l’intérieur et on constate de bonnes affaires en doublure fantaisie et genres similaires. »
- Nous terminerons notre rapide revue sur cette note rassurante.
- Les Adjudications administratives
- Et nous aborderons un sujet tout différent ; celui des adjudications pour fournitures administratives.
- Nous voyons à ce propos deux opinions qui viennent d’être exprimées et qui ne sont pas absolument dans le
- même esprit : f
- Quatre fabricants de Lodève, fournisseurs habituels des draps de troupe, n’ont pas obtenu la fourniture aux dernières adjudications, quoique la place de Lodève ait eu, cependant, trente-deux lots. Leurs fabriques n’étant pas outillées pour un autre genre de travail ont dû fermer.
- p.18 - vue 22/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 19
- Un correspondant de cette place s’élève contre ce système de l’adjudication qui ruine les uns et enrichit les autres, et qui, d’ailleurs, ne donne pas à l’Etat des garanties suffisantes.
- 11 propose, en conséquence, que l’Etat se fasse lui-même manufacturier, en ayant recours à la coopération. L’expérience peut être tentée, dit-il : quatre usines de notre ville vont fermer ; on peut les acquérir ou les louer à bon compte. Les éleveurs des Cévennes fourniraient la laine; les anciens employés et ouvriers, sous la direction de l’Etat, exécuteraient le travail. On paierait chacun en prenant pour hase le prix des dernières adjudications, etc....
- Nous trouvons, quant à nous, que l’Etat est déjà trop manufacturier, et que loin d’entreprendre de nouvelles fabrications, il serait préférable qu’il rendît à l’industrie privée celles des tabacs, des poudres de chasse et de mines, des allumettes, etc...., qui leur appartiennent légitimement.
- Une autre observation, et c’est une très juste réclamation, est formulée dans le journal Le Jacquard par un « groupe de fabricants », à propos de l’adjudication prochaine de l’habillement des agents douaniers.
- Contrairement aux usages pratiqués dans toutes les administrations, la Direction des Douanes n’a pas une série de types d’étoffes snr lesquels les offres de rabais sont ouvertes entre plusieurs fabricants; elle demande au contraire à chaque fabricant, désireux de traiter avec elle, de lui soumettre une série de types de sa fabrication avec les prix y afférents.
- Elle compare alors les divers types qui lui sont proposés, ainsi que les prix de chacun et adjuge la fourniture à qui bon lui semble.
- 11 suit de là qu’elle peut déclarer adjudicataire tel ou tel fabricant, quoique ses prix soient plus élevés que ceux de ses concurrents.
- Avec ce système, un fabricant qui est convaincu qu’il y a neuf chances sur dix pour qu’on lui préfère, malgré ses bas prix, son concurrent fournisseur attitré de l’Administration, recule devant les ennuis de la fabrication de plusieurs types, toujours difficiles à réussir en petite quantité, et qui lui resteront pour compte. Il préfère s’abstenir.
- C’est contre ce véritable arbitraire
- que le groupe des fabricants réclame.
- L’Administration devrait, dit-il, soumettre aux concurrents une série de types choisis par elle, ouvrir l’adjudication sur ces types-là, et s’engager d’avance à adjuger la fourniture aux fabricants offrant les plus forts rabais.
- Nous sommes absolument de cet avis.
- Nous parlerons encore des adjudications pour appeler l’attention sur une réclamation très légitime aussi, des teinturiers en fils, qui demandent que le cahier des charges de l’administration de la guerre leur dise positivement quels colorants ils exigent, au lieu de soumettre leurs teintes à des essais ne visant rien de défini, et d’une rigueur exagérée.
- Avec raison les teinturiers veulent voir disparaître cette cause de contestations trop fréquentes.
- F. Gouillon.
- la
- TEINTURE DES FILS ET SOIES
- pour les équipements militaires et les conditions de l’administration
- La Chambre syndicale des teinturiers en soies, laines et cotons a discuté une question que précédemment déjà elle avait examinée, et qui se rapporte aux prescriptions relatives aux conditions de teinture que doivent remplir les fils et soies destinés aux confections d’effets d’habillements militaires, prescriptions du cahier des charges publié le 11 juillet 1893.
- Cette question avait été aussi soulevée par une lettre adressée à la Chambre des teinturiers par le président de la Chambre syndicale des fabricants d’équipements militaires, cons* tatant que l’administration de la guerre impose des modèles-types de nuances sans spécifier par quels moyens ces nuances ont été obtenues et qu’elle se réserve le droit d’employer pour essayer les couleurs, en dehors des essais qu’elle indique et qui sont déjà impraticables, tous autres moyens qu’elle jugera convenables.
- Cette lettre dit textuellement :
- « Nous nous demandons alors comment les « teinturiers auxquels nous nous adresserons et pourront nous garantir que les nuances que c nous exigerons d’eux pourront répondre a aux essais prescrits et à ceux inconnus aux* « quels l’administration de la guerre se ré-« serve le droit de faire procéder.
- « Pour notre part, nous croyons ces condi» « tions inacceptables parce que nous avons la
- « certitude que tous les produits minéraux a végétaux ou animaux peuvent trouver dans « la nature un agent destructeur et qu’il sera o toujours facile à une commission de récep-« lion de démontrer que la teinture ne résiste « pas à une épreuve quelconque qu’il lui plaira « d’employer.
- « Notre Chambre syndicale fait donc appel,
- « Monsieur le Président, à la compétence des « membres de votre corporation, et si, comme « nous, vous pensez que les conditions impose sées aux soumissionnaires sont impratica-« blés ou peuvent même donner lieu à des « contestations enlre l’administration et ses ce fournisseurs, nous vous serions obligés « d’en informer M. le ministre de la guerre; « nous sommes persuadés que vos observa-« tioas auront à ses yeux une très grande « valeur. »
- La Chambre des teinturiers en fils a répondu à cette commun ication par la lettre suivante, pour la transmettre, si besoin était, aux pouvoirs publics-, cette lettre confirme en tous points les observations de la Chambre des Equipements militaires ; elle constate que le cahier des charges pose, en ce qui concerne les fils, des conditions inacceptables aux fabricants, et, par conséquent, aux teinturiers qui seront chargés de leurs travaux.
- Voici cette réponse :
- « Les commissions de réception exigeant « des nuances très solides et en même temps « toujours très bien échantillonnées, ce qui « constitue une sérieuse difficulté en teinture, « il serait indispensable que, pour chaque « genre de fil et pour chaque teinte, le colo-« rant choisi fût désigné avec les épreuves a qu’il devra subir, et les réactions diverses « qui pourront faire accepter la livraison ou, a dans certains cas, la faire refuser. *
- Poursuivant l’étude de la question, la Chambre des teinturiers en fils a émis l’avis (que nous trouvons un peu exclusif) qu’aucun colorant nouveau ne peut être proposé en dehors de ceux employés jusqu’à ce jour, suivant les cas : gaude, garance, cochenille, indigo et alizarine.'
- D’après l’opinion générale des membres présents à cette discussion, il ressort clairement de constatations diverses que le cahier des charges rend impossible toute épreuve judicieuse de résistance et ne permet aux teinturiers de donner à leurs clients aucune garantie.
- En effet, il semble que l’administration ait confondu, sous le nom général d’épreuve, les essais nécessaires pour s’assurer que les nuances sont solides et les essais chimiques destinés à la recherche du colorant employé. 11 y a là deux peints bien différents. Pour la gaude, par exemple, l’essai logique est l’essai au savon; pour ce colorant, l’essai à l’acide doit être une épreuve de contrôle, pour s’assurer que le colorant employé est bien I la gaude et n’a pas d’autre raison d’être,
- p.19 - vue 23/199
-
-
-
- LA. REVUE DE LA TEINTURE
- 20
- la gaude ne supportant la fraude en aucune façon.
- Pour le bleu, l’administration , d’après l’épreuve indiquée (acide sulfurique au 10e), spécifie que le colorant doit être l’indigo, mais ne se préoccupe pas de savoir s’il est possible de lui fournir, avec le même colorant pour tous les genres de fils, les types exacts de teinte qu’elle impose; or, pour la soie notamment, l’échantillonnage est pour ainsi dire impossible pour fournir la nuance demandée.
- Enfin, les épreuves sont illogiques en ce sens qu’elles sont inutilement trop rigoureuses.
- L’essai au savon bouillant indique une quantité de savon qui correspond à peu près au double de celle employée couramment pour la cuite des soies écrues ; donc, essai peu concluant et illogique, puisque la gaude ne le supporte pas, bien que, de tout temps,.elle ait été employée pour le jaune militaire ; l’administration doit être fixée depuis longtemps sur la valeur de ce colorant.
- L’essai à l’acide sulfurique bouillant au dixième est inutile puisqu’il représente un cas dans lequel ne se trouveront jamais des effets d’habillements militaires, il ne doit être considéré que comme épreuve de recherche pour déterminer la nature du colorant employé, lorsque ce colorant aura été désigné et qu'il sera bien établi qu’il peut donner la teinte imposée par les modèles-types.
- Il est d’ailleurs facile de relever des contradictions flagrantes dans les conditions imposées au cahier des charges ; on y lit, page 114 :
- « La nuance doit être exactement la même « que celle des modèles-types. La teinture « doit être uniformément répartie à l’intérieur, « ce dont on s’assure en dissociant les fils ; la « couleur doit résister autant que le drap lui-a même à l'action des agents atmosphériques. « Les substances tinctoriales devront être de a bonne qualité.
- « La nuance des fils teints remplit bien les a conditions exigées ci-dessus au sujet de la « stabilité lorsqu’elle résiste bien aux épreuves « suivantes :
- « A. On s’assure que, frottés à sec sur du « papier blanc, les fils n’abandonnent pas leur a couleur.
- « B. On vérifie si, plongés pendant vingt-a quatre heures dans une quantité d’eau dis-« tillée suffisante pour leur immersion com-« plète, ils conservent, après dessiccation, la « teinte primitive et si l’eau reste à peu près « incolore.
- « C. On s’assure que, par l’exposition au « soleil pendant au moins une quinzaine o de jours, ils conservent toujours la même » nuance. »
- Donc, si l’administration, après avoir énuméré les qualités diverses qu’elle exige des teintures, déclare que les fils teints remplis-
- sent bien les conditions exigées au sujet de la stabilité, lorsqu’ils résistent bien aux épreuves détaillées aux paragraphes A, B et C, pourquoi compliquer la question par des conditions particulières, par des essais illogiques inacceptables et laissant toutes voies ouvertes eux contestations et à l’arbitraire?
- Telles sont les judicieuses observations auxquelles a donné lieu cette discussion.
- Comme conclusion, la Chambre syndicale des teinturiers en soies, laines et cotons, a émis le vœu que le cahier des charges, en ce qui concerne la teinture des fils et les essais ou épreuves qti’ils devront supporter en vue de l’acceptation de la couleur, soit revu d’une manière précise, que les colorants à employer soient désignés d’une façon catégorique pour chaque genre de fils et pour chaque couleur ; que les essais inutiles et trop rigoureux soient supprimés ou modifiés ; que rien ne puisse, en un mot, donner lieu à contestation. C’est à son avis la seule façon de sortir de la situation anormale où le cahier des charges actuel place les fabricants d’équipements militaires et leurs fournisseurs au détriment de la rapidité et de la bonne exécution du travail.
- 11 est impossible de méconnaître la justesse de ces réclamations. Un fournisseur ou façonnier doit savoir exactement ce qu’on lui demande et n’être pas astreint à des contrôles ne visant rien de défini, et par cela même, d’une rigueur dépassant les nécessités pratiques.
- REVUE DES PROGRÈS RÉALISÉS
- DANS LES
- INDUSTRIES TINCTORIALES
- pendant ces dernières années
- Par M. E. Gkandmougin (Suite)
- Tout dernièrement, un nouveau procédé pour le blanchiment des fibres animales et par conséquent aussi de la laine, vient d’être lancé dans l’industrie : le blanchiment au peroxyde de sodium.
- Le Moniteur scientifique a déjà entretenu ses lecteurs de la préparation et de l’emploi de ce produit, qui peut être livré à l’industrie à un prix très bas. Par suite de sa préparation il contient quelquefois un peu de sodium qui déflagre avec une flamme jaune lorsqu’on dissout le produit dans l’eau.
- Le peroxyde de sodium ne s’emploie pas tel quel, car, par suite de sa grande alcalinité, il détruirait infailliblement les fibres animales, mais par double décomposition avec du sulfate de magnésium, on forme d’abord du peroxyde de magnésium, qui agit comme agent blanchissant, ainsi que l’ont démontré les essais de Prudhomme (1).
- (1) A côté de cette réaction, il y aussi formation d’eau oxygénée et de magnésie, c’est-à-dire que nou
- ^ p.uccue luuiqae aans la cirn.i.î Haen de mettre le peroxyde de sodium , de dans la solution de sulfate de magnésium un peu risqué; il suffit qu’un 1** échappe à la dissolution et se fixe sur Ce3U pour que celui-ci soit troué nettement k droit en question. en"
- Voici comment nous avons procédé 1 d’un essai fait sur une plus grande échoii* rS commun avec M. Ed. Kopp. 6 en
- Une pièce mousseline laine (6.5 kil0or viron) passée en eau chaude pour la débarr ser de son parement, fut introduite dans ***' cuve contenant une dissolution de 2 kilo^p T sulfate de magnésium, exempt de chlore À* 200 litres eau et chauffée à 30° c. La * fut manœuvrée dans le bain 5 minutes PI ^ sortie. On ajouta une solution tamisée de5 grammes de peroxyde de sodium dans env' ron 6 litres eau. (Le peroxyde se dissout da^ns l’eau avec une forte élévation de température-il y a même dégagement d’oxygène si celle-ci s’élève de trop).
- 11 se forme dans le bain un précipité gélati neux blanc de peroxyde de magnésium.°Après avoir introduit la pièce à nouveau, on monte en 1)2 h. à 60- C. puis on manœuvre la pièCe 1 h. à cette température.
- La pièce est maintenant lavée et acidée à raison de 1 gramme d’acide sulfurique à froid pendant vingt minutes, pour enlever la magnésie qui s’est fixée sur la fibre.
- Un échantillon séparé de la pièce et manœuvré li2 heure plus longtemps dans le bain nous sembla avoir subi un affaissement sensible.
- Le blanc obtenu est bon, sans être supérieur à celui des méthodes habituelles, mais la laine a acquis par ce blanchiment alcalin un toucher très dur, très défavorable, et après chlorage elle jaunit fortement au vaporisage.
- Le procédé de blanchiment au peroxyde de sodium a pour lui la rapidité d’exécution et le bon marché. 11 est évidemment impossible de tirer des conclusions d’un seul essai ; il faudra attendre la sanction de la pratique, avant de pouvoir se prononcer sur ce nouveau procédé.
- Peut-être le plus fort jaunissage après chlorage pourra-t-il être atténué en chlorant moins fortement que d’habitude, parce que pour ce procédé de blanchiment, nous n’employons pas d’acide sulfureux que la laine retient avec tellement d’énergie et que le chlorage enlève en partie ; mais nous blanchissons avec ine substance oxydante qui agit donc dans le même sens que le chlorage.
- nous trouvons en face du procédé de blanchiment proposé par H. Kœchlin. Ce sont évidemment ces considérations qui ont provoqué le refus de la demande en brevet de Haen.
- Le peroxyde de sodium décomposé par un acide fournit de l’eau oxygénée qui peut servir comme ü vient d’être exposé.
- p.20 - vue 24/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 21
- G. — Soie
- Le blanchiment au peroxyde de sodium a été aussi proposé pour la soie et pour les tissus mixtes laine et soie. On procède comme pour la laine : par double décomposition entre le sulfate de magnésium et le peroxyde de sodium. On prépare d’abord du peroxyde de magnésium (à côté d’eau oxygénée et de magnésie) qui agit comme agent blanchissant.
- C’est spécialement pour le tussab, soie sauvage fortement colorée et d’un blanchiment difficile, que le procédé peut avoir de l’intérêt .
- Un décreusage préalable en savon est nécessaire avant de passer au blanchiment proprement dit. Aucune publication n’a encore été faite à ce sujet, et comme pour la laine il faudra attendre la sanction de la pratique, pour savoir si la méthode en question a des avanta-tages quelconques sur celles employées actuellement.
- L’eau oxygénée s’emploie aussi pour le blanchiment du tussah. E. Cleve blanchit le tussah en passant d’abord en soude, puis savonnant, et finit le blanchiment par un passage en eau oxygénée rendue alcaline avec du silicate.
- Un blanchiment moins parfait, mais plus économique et suffisant pour les nuances or, vert, etc., s’effectue, d’après le même auteur, avec le permanganate de potassium et l’acide sulfureux.
- La soie en pièces s’imprime ainsi depuis quelques années. Les pièces sont savonnées en boyaux ou au large, puis fortement lavées et généralement acidées faiblement avant l’impression.
- Le b'anchiment des tissus mixtes laine et soie — mousseline de laine avant une ou plusieurs bandes de soie — s’effectue comme nous l’avons donné en détail sous l’article laine.
- IV. — Impression A. — Coton
- Machines. — L’impression est une teinture locale. Pour effectuer celle-ci, i! ne faut évidemment fixer la couleur suffisamment épaissie qu’aux endroits qui doivent être colorés. Pour les petites largeurs* l’impression se fait à peu près uniquement encore avec la machine à imprimer; dès qu’on dépasse 80 centimètres de largeur (1), on est obligé en général d’avoir recours à l’impression à la main (à la planche) de même que pour des sujets très compliqués d’un très grand rapport ou d’une symétrie ne pouvant pas s’exécuter à la machine.
- Quoique la machine à imprimer actuelle soit un instrument merveilleux de précision mécanique, elle est encore loin d’être parfaite et présente encore bien des inconvénients.
- (IJ 11 existe toutefois dans certaines fabriques peu nombreuses des ruaohines à rouleaux de 140 centimètres de largeur.
- Nous avons principalement, par suite de la forte pression, l’écrasement des coulenrs, qui se fait spécialement sentir dans les machines à plusieurs couleurs, et qui oblige d’avoir recours à des couleurs beaucoup plus concentrées que celles employées à la planche, tout en obtenant des nuances moins vives qu’avec ce mode opératoire, et on risque toujours de voir certaines nuances salies ou ternies par suite du déchargement inévitable. De plus la racle, qui est d’une grande sensibilité et exige de la part de l’imprimeur un soin tout particulier, est facilement attaquée par les couleurs acides ou mal dissoutes, ce qui occasionne les traits de racles, provoque le fardage des pièces et d’autres accidents du même genre.
- On a fait bien des essais pour remplacer la racle en acier trempé généralement employée, mais aucun alliage n’a encore réussi à la détrôner.
- Tout dermèrement, une racle à base de bronze d’aluminium soumise au comité de chimie de la Société industrielle de Mulhouse, s’est trouvée constituer un progrès notable sur les racles en composition.
- La racle en composition peut s’employer encore pour plaquer ou pour imprimer des couleurs contenant du cuivre sous forme soluble.
- En fait de nouveautés pour les machines, nous signalerons la machine à imprimer à double face. Ce n’est rien d’autre que deux machines à imprimer ordinaires accouplées, dont une imprime comme d’habitude d’abord l’endroit ; puis le tissu passe dans la seconde machine où s’imprime l’envers.
- Les articles faits avec ces machines, et qui devaient servir spécialement comme teintures, etc., ne semblent pas avoir eu grand succès. — Les machines en question sont donc relativement rares, sans compter les difficultés de manipulation d’une telle machine mise au rapport, etc.
- La machine à imprimer de la société Samuel Cousins (1), doit remplacer avantageusement l’impression à la planche pour l’article meubles. Elle se compose en principe d’une grande table horizontale sur laquelle se trouve étendu le tissu à imprimer. Les rouleaux en bois gravés en relief sont portés par un chariot qui peut se mouvoir le long de la table, soit à la main, soit à l’aide d’un petit moteur électrique. Une disposition permet de les presser contre le tissu. La couleur lui est fournie par une toile sans fin qui la puise dans un réservoir approprié. Il faut évidemment autant de rouleaux que de couleurs. Les nuances ont la même vivacité que celles obtenues à la planche, et la main-d’œuvre est moins considérable que pour celle-ci ; la consommation de couleur est, par contre, plus grande.
- Couleurs. —Quoique nous ayons encore à revenir sur les couleurs, quand nous traiterons
- (1) Voir dessin et description dans la Revue de la teinture, année 1893, p. 8.
- les différentes fibres, nous croyons cependant devoir donner dès à présent quelques indications sommaires.
- Une couleur devant donner de bons résultats demande à être étudiée à fond et composée rationnellement. Nous avons déjà vu que la racle est un des instruments les plus sensibles ; toute attaque de celle-ci se fait sentir très désagréablement par des traits de racle. 11 faut donc qu’avant tout une couleur soitpar-faitement dissoute, qu’elle ne contienne aucune partie dure provenant d’un produit imparfaitement dissous ou s’étant formé par double décomposition au sein de la couleur.
- Si le colorant est insoluble, il doit être transformé en précipité excessivement finement divisé ; dans ce cas se trouve par exemple l’a-lizarine ainsi qu’un grand nombre décolorants que l’on fixe au chrome sur coton.
- Ce n est pas seulement la racle qui en souffre, lorsque les coloranls ne sont pas suffisamment dissous ou divisés, mais les fonds n’unissent pas bien et présentent des picots d’autant plus visibles que les fonds sont plus clairs.
- Les fabriques de matières colorantes ne tiennent pas toujours suffisamment compte de ces exigences, et offrent souvent aux imprimeurs des produits trop imparfaitement solu. blés qui peuvent ? voir de l’intérêt pour la teinture, mais qui sont à peu près inemployables pour l’impression.
- Dans ces cas, il faut avoir recours à des agents solubilisants. Us sont actuellement encore peu nombreux : l’acétine, l’alcool, l’acide acétique et l’acide éthyltartrique ; ce dernier encore a l’inconvénient d’affaiblir les tissus de coton sur lesquels il est employé.
- L’action de ces agents est incontestable ; non seulement, on obtient pour des colorants peu solubles de meilleurs unis, mais aussi un bien meilleur rendement.
- Le bisulfite de soude aussi est un solubilisant par excellence ; il, est employé pour beaucoup de couleurs : l’alizarine bleue, la céru-léine, la gallocyanine et bien d’autres ; cependant il a différents inconvénients \ beaucoup de couleurs au bisulfite se conservent beaucoup trop peu pour les exigences du service, et puis elles attaquent toujours la racle en acier.
- Les doubles décompositions au sein d’une couleur ne sont pas très rares ; elles peuvent avoir lieu si les colorants sont mal choisis. En règle générale, on fera bien de ne fixer ensemble que des colorants de même nature : colorants acides d’une part; colorants basiques de l’autre ; un mélange des deux provoquera presque à conp sûr une précipitation et tous les inconvénients mentionnés plus haut.
- Vaporisage. — Le développement des couleurs, à part certains articles spéciaux : noir d’aniline, enlevages sur bleu cuvé, sur rouge turc, etc., s’effectue à peu près uniquement par la vapeur. Nous sommes dans la période des couleurs-vapeur. La vapeur agit non seulement par suite de sa température élevée,
- p.21 - vue 25/199
-
-
-
- 22
- LA RE VUE DE LA TEINTURE
- mais aussi évidemment comme l’eau dans le bain de teinture -, elle solub lise le colorant aux endroits imprimés, et une teinture locale a lieu, unissant le colorant à la fibre et le rendant par là insoluble, ou, dans le cas des couleurs fixées sur mordants de chrome, par exemple, en formant la laque insoluble qui se fixe sur la toile.
- Une étude du vaporisage a été faite par M. Rosenstiehl. Les résultats de l’auteur qui, au moment des essais (4874-1876) avaient une grande importance, n’ont maintenant plus le môme intérêt depuis qu’on a les nouveaux appareils à vaporiser : grand appareil à vaporiser continu, petit appareil Ma'her et Platt, etc. — suffisamment connus pour que nous puissions nous dispenser de les décrire.
- Nous avons à signaler comme perfectionnement dans le vaporisage continu de Mather et Platt la nouvelle modification des tubes restant dans l’appareil, ce qui est un grand avantage, les tubes restant toujours à la môme température.
- L’appareil à vaporiser continu de Remy (brevet allemand n° 53944) possède un arrangement spécial de la chaîne continue portant les tubes ; ceux-ci restent aussi dans l’appareil.
- Epaississants. — Peu de chose à signaler au sujet de ceux-ci.
- La gomme Labiche (gomme des Indes rendue soluble par un procédé spécial) tant dissoute aue solide, et sous cette forme parfaitement soluble dans l’eau, est un excellent épaississant d’un bon liant et trouve un assr z grand emploi tant pour l’impression du coton que pour celle de la laine, quoique, pour cetteder- | nière, elle ait encore le désavantage de jaunir ! assez fortement au vaporisage et de ne donc pas pouvoir remplacer toujours la gomme du Sénégal qui ne montre pas cet inconvénient, spécialement sensible pour les nuances très claires.
- La gomme Labiche n’en est pas moins un produit d’une grande valeur industrielle qui a trouvé et qui trouve encore un grand emploi.
- Mordants. — Les colorants acides ont besoin d’être fixés par l’intermédiaire d’un oxyde métallique ; quant aux colorants basiques, leur fixation se fait encore à peu près uniquement par le tannin. Des couleurs se fixant sans mordants sont, à moins d’articles spéciaux (qui ne sont pas lavés après vaporisage, par exemple), relativement rares et d'un rendement pas toujours certain. La grande pléiade des colorants directs : congo, chrysamine, etc., etc. se trouvent dans ce cas ; pour l’impression proprement dite ils n’ont donc qu’un intérêt restreint; par contre, ils sont tout indiqués pour les plaquages et spécialement pour la teinture.
- Mordants métalliques. — Guère de nouveaux j mordants. Ce sont encore les acétates qui ser- 1
- vent pour les couleurs-vapeur. On est beau coup revenu de l’emploi des sulfocyanures qui étaient en vogue un certain temps. S'il y a lieu, l’addition de sulfocyanure de potassium à la couleur fait le môme effet que l’emploi du sulfocyanure métallique.
- Une étude comparative du fluorure de chrome de R. Koepp et Ce, et de l’acétate de chrome, a été faite par M. Th. Stricker et ainsi qu’il ressort de ses recherches, l’acétate est, en général, préférable au fluorure. Ce dernier trouve son emploi spécialement dans la teinture de la laine, ainsi que nous le verrons par la suite.
- L’acétate de nickel préparé par double décomposition entre le sulfate de nickel et l’acétate de plomb trouve un certain emploi.
- Les bisulfites ont aussi été proposés comme mordants'pourles couleurs-vapeur, principalement pour les colorants que l’on emploie avec du bisulfite (vert d’alizarine de Hoechst, par exemple). Seulement, ils ont l’inconvénient d’attaquer la racle sans donner en général de bien meilleurs résultats que les acétates, ce qui fait qu’en impression ils n’ont trouvé qu’un emploi modéré, tandis que, pour la teinture, ils sont d’un usage courant.
- Mordants pour couleurs basiques. — C’est uniquement le tannin qui sert à cet usage, soit sous forme solide, soit ausii comme tannin liquide qui, dans certaines condition®, est plus économique que le solide. 11 faut environ le double de tannin liquide pour remplacer le tannin en poudre. La maison J. R. Geigy et Cie est la première qui ait introduit dans le commerce le tannin liquide.
- Un glycéril-tannin a été breveté par les Farbwerke Bayer.
- Après vaporisage, les couleurs sont fixées dans un bain d’émétique ou d’un des sels d’antimoine proposés pour remplacer celui-ci.
- Les avis sont partagés sur la valeur de ces produits.
- D’après Ed. Kopp et S. Bruère, ces sels ne peuvent remplacer l’émétique dans le cas des couleurs-vapeur, mais sont pour la teinture d’un grand intérêt, car là il s’agit surtout de fixer sur la fibre le tannin comme mordant.
- Mordants gras. — Comme l’impression du calicot se fait généralement sur tissu huilé, nous croyons devoir dire ici quelques mots sur les mordants gras et leur emploi.
- C’est évidemment l’emploi de l’huile pour le rouge turc qui a donné l’idée de l’employer aussi pour l’impression. Seulement, la forme primitive : l’émulsion des huiles tournantes avec du carbonate de soude n’était guère appropriée. Est-ce l’idée de la solubilisation des colorants par la sulfuration qui a conduit au traitement des huiles par l’acide sulfurique, et qui a permis de les obtenir ainsi sous forme soluble, beaucoup plus active que l’émulsion ? Nous ne saurions le dire. Toutefois cette opération a été des plus fructueuses.
- L’oléine et l’huile de coco fournissent par
- traitement à l’acide sulfurique^ cornmTî’hn' de ricin des produits solubles dans l’ammo *
- que et qui servent à l’huilage des tissus avim l’impression. ^
- En fait de nouveaux mordants gras rio signalerons les acides oxyoleïques de Schmif et Tœnges qui se préparent par sulfuration de l’oléine ou de l’acide oléique ; puis Q chauffe le produit obtenu de 105° à 120° c ce qui en élimine le soufre comme acides sulfurique et sulfureux. Les produits obtenus remplaceraient, paraît-il, avantageusement 1® huiles pour rouge généralement employées tant au point de vue du prix que du rendement.
- Couleurs minérales. — Leur importance diminue de jour en jour.
- La préparation d’un bistre facile à ronger est décrite par J. Depierre.
- Signalons aussi par curiosité les essais Oiernheimer pour l’impression et la teinture au moyen de sels d’or, essais qui, jusqu’ici n’ont qu’un intérêt théorique.
- Couleurs vapeur. — On peut presque les mettre en opposition avec les couleurs minérales dont bien peu sont encore fixées comme couleurs-vapeur (le jaune au sulfure de cadmium encore, par exemple).
- Le mode d’application des colorants est connu. Les colorants acides sont fixés à l’aide de mordants métalliques, les couleurs basiques par le tannin avec passage ultérieur en émétique. Les colorants directs qui, pour la teinture, les plaqués, etc., trouvent un si grand emploi, sont à peine employés comme couleurs-vapeur -, ils servent de temps en temps pour nuancer d’autres couleurs. Employés seuls, on fait bien d’en faciliter la fixation par addition d’un mordant, acétate de chrome ou d’aluminium, par exemple.
- Peu de nouveau à signaler pour les couleurs-vapeur. L-s fonds noirs se font avec le noir réduit (campêche oxydé additionné de bisulfite),un noir d’aniline-vapeur n’attaquant point la fibre n’étant pas connu, les rouges et roses, puces, violets, etc., etc., avec les différentes marques d’alizarine. Le rappliquage assez fréquent de ces couleurs peut être évité par addition d’un peu d’acide citrique dans le bain de sulfoléate lors de la préparation du tissu
- (U-
- Les fonds bleus foncés se font à l’alizarine bleue et campêche, au bleu madras, qui est une préparation à base de campêche -, ou aux bleus d’indulines (Bleu G BB de Geigy, Bleu Acétine R de la B. A. et S. F.)
- L’alizarine jaune de Nietzki commence à acquérir une certaine importance en impres-
- (1) Etude sur le vaporisage des tissus imprimés par M. E. Jacquet, Bull. Soc. Ind. Mulh. 1892,
- p. 288.
- D’après une communication dne à M. Ed. Kopp, une addition d’oxalate d’ammoniaque fait le même effet que l’acide citrique.
- p.22 - vue 26/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 23
- sion et à remplacer dans certains cas les extraits de gaude et de graines de Perse, dont le dernier, spécialement, trouve encore un grand emploi ; néanmoins ces derniers produits donnent des jaunes beaucoupplus vifs que le jaune alizarine.
- La thio-flavine, la nigrosine, et bien d’autres colorants encore, ont trouvé emploi dans l’impression ; mais il est difficile de les indiquer tous et avec certitude.
- Lors du savonnage des colorants basiques fixés au tannin émétique, une partie du colorant non fixé souille le bain de savon, et ternit les autres nuances (le rouge à l’alizarine par exemple), qui sont savonnés en même temps. Pour obvier à cet inconvénient, E. Jacquet additionne au bain de savon du tannate d’antimoine qui insolubilise le colorant séparé et par là le rend inerte. C’est le même produit que Fabre et Braun ont breveté sous le nom de savonine.
- Noir d'aûiline. — La publication de l’excellent traité sur le noir d’aniline, par MM. Nœlting et Lehne, nous dispense d’entrer avec plus de détail sur ce chapitre.
- Nous résumerons les quelques travaux qui ont paru depuis sous le chapitre teinture.
- Azoïques directs. — C’est une opération se faisant maintenant couramment et ayant acquis pour bien des fabriques une grande importance. La préparation des diazoïques a été décrite tant de fois que nous croyons inutile d’y revenir. Le point important est de neutraliser le diazo employé par addition d’acétate de soude.
- On réalise de bien nombreuses combinaisons. Depuis quelque temps, le rouge parani-traniline-& naphtol, qui est une des nuances les plus solides à réaliser de cette manière, commence à remplacer le rouge turc pour certains articles.
- Enlevage sur indigo. — Le rongeage des bleus cuvés d’après l’élégant procédé C. Koech-lin provoque toujours, par suite de la formation d’oxycellulose, un affaiblissement du tissu aux endroits rongés en blanc.
- Diverses substances ont été proposées comme addition au bain d’acides sulfurique-oxalique, pour obvier à cet inconvénient. Les substances en question doivent être moins facilement oxydables que l’indigo, mais plus facilement que la fibre.
- C’est ainsi que M. Brandt emploie l’alcool (dénaturé) à raison de 10 0(0, M. H. Koechlin et d’autres la glycérine. Ce sont les deux agents généralement employés. Encore la glycérine n’agit-elle, ainsi qu’il ressort d’essais faits par M. de Niederhausen, que lorsque la couleur d’enlevage a été prise trop forte, ce qui arrive généralement.
- Cette question du rongeage de l’indigo et des substances pouvant empêcher l’attaque du tissu a fait l’objet d’une série de notes très intéressantes de la part de M. Alb. Scheurer,
- qui a étudié à fond et d’une façon rationnelle et exacte, avec mesures dynamométriques à l’appui, cette question actuelle.
- Il a ensuite montré que la préparation préalable du tissu en silicate de soude de 2-4° Bé ou le moyen proposé par M. Piecquet, l'addition d’une certaine quantité d’amidon cru dans la couleur d’enlevage au chromate n’ont guère d’effet.
- M. Ch. Brandt effectue l’enlevage sur bleu cuvé, au chlorate d’alumine et bromure de sodium —-l’alumine fixée est ensuite teintée en alizarine. — D’après l’auteur, ce procédé respecte absolument la fibre. Pour produire blanc sur bleu en même temps que rouge, on additionne la couleur d’enlevage pour blanc d’une certaine quantité d’acide citrique qui empêche la fixation de l’alumine aux endroits rongés.
- M. Binder produit l’enlevage au bromure-bromate de sodium qui, additionné d’un sel d’alumine partiellement neutralisé (le sulfate par exemple), dégage du brome au vaporisage, ce qui ronge l’indigo aux endroits imprimés en même temps qu’il y a fixation d’alumine.
- On passe ensuite à la teinture.
- MM. Storck et Pfeiffer se servent du bro-mate d’alumine (obtenu par double décomposition du sulfate d’alumine avec du brom a te de baryte qui, lui-même, a été obtenu à l’aide du sel calcaire correspondant) additionné de chlorures alcalins ou terreux et avec un succès tout-à-fait satisfaisant.
- Le rouge azoïque a suscité l’idée de faire l’article roug ! azoïque sur bleu cuvé. En principe, on imprime sur le bleu cuvé préparé en b naphtol le diazo de la paranitraniline par exemple, épaissi et additionné de ferrocya-nure, puis on passe en alcali ; l’indigo est détruit et l’union du diazo au phénol provoque la formation du colorant rouge.
- Le procédé ne réussit bien que pour des i bleus clairs et moyens.
- Tout derniè-ement, les Farbwerks Hôchst viennent de breveter ces laques diazoïques : p. nitraniline-b-naphtol, orthonitro-paraphé-nétidine-b-naphtol, etc., comme enlevage sur bleu cuvé pour remplacer le vermillon et ses substituts ; on les imprime suivant le procédé classique avec du chromate de potasse, et on les passe en acides oxalique-sulfurique où a lieu la fixation.
- Rouge turc. — Le procédé Schlieper et Baum de bleu sur rouge cause, malgré les nombreux essais auxquels il a donné lieu, encore bien des déboires aux chimistes indien-neurs. C’est l’incertitude du procédé, le rendement inégal sous des conditions apparemment identiques, qui ont forcé les chimistes à chercher autre chose.
- M. A. Fourneaux a étudié un autre bleu que l’indigo pour pouvoir être fixé lors de l’enlevage à la soude; il a de même étudié divers enlevages colorés à la soude qui, jusque-là, se
- faisaient et se font encore en majeure partie à la cuve décolorante.
- Pour le bleu sur rouge, on imprime aussi sur rouge turc du bleu au prussiate ou du bleu méthylène.
- En faux teint l’article rouge bleu se fait avec du bleu au prussiate sur rouge Congo.
- Couleurs d’aniline. — La réserve à l’émétique sous couleurs d’aniline, imaginée par M. M. Prudhomme, a été beaucoup perfectionnée par suite de l’observation de M. Juste Koechlin de la solubilité de l’émétique dans les chlorures alcalins ; en qui permetd’enfaire une solution assez concentrée. Elle repose sur la formation d’un sel double.
- On peut aussi procéder par enlevage (M. F. Binder) en rongeant le tissu mordancé en tannin-emétique, puis teignant en colorants basiques.
- M. Ed. Kopp a bien voulu nous donner les détails de ce procédé.
- On imprime sur tissu préparé en tannin émétique delà soude épaissie ;
- 10 litres soude caustique 38° B .
- 5 kilog. amidon grillé foncé.
- Couleur mère que l’on coupe avec de l’épaississant à l’amidon grillé foncé selon la quantité de tannin à ronger; puis on vaporise 1 1[2 minutes, au petit Mather et Platt, acidifie en acide sulfurique à 1 1(2B. une minute, puis lave fortement.
- La teinture en bleu méthylène, par exemple, s’effectue au jigger comme suit :
- 150 litres eau.
- 2 — acide acétique à 7°.
- On passe les pièces à blanc et on ajoute à nouveau ;
- 150 litres eau.
- 2 — acide acétique.
- 12 — de dissolution de bleu méthy-lène(20 grammes par litre).
- 1/4 litre essence.
- Puis on donne trois tours à froid, monte 1/4 d’fieure au bouillon et y reste 1/4 d’heure, lave et savonne. On obtient ainsi de très beaux bleus clairs, très vifs comme nuance.
- On procède de même pour le bleu Nil, les bleus Crésyls (RS — b BS — BB — RR, etc.) de Leonhardt elles autres colorants basiques.
- Pour les nuances claires et moyennes, le blanc est bon ; mais dans les foncés, il est défectueux; lors de la teinture en colorants basiques, ceux-ci se fixent sur les blancs, et un savonnage et chlorage énergiques n’arrivent pas à les enlever complètement.
- Les bleus crésyls donnent en général un meilleur blanc que le bleu méthylène, tout en étant aussi bon teint.
- L’article a, du reste, perdu en partie de son actualité.
- Couleurs fixées sur mordants. — Un procédé d’enlevage a été proposé par Henri Schmid et consiste à imprimer sur la couleur au chrome finie, mais non développée par va-
- p.23 - vue 27/199
-
-
-
- 24
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- porisage, une couleur i base de ferricyanure qui1, par vaporisage, produit l’enlevage en même temps que celui-ci développe les couleurs au chrome. On peut produire des enlevages colorés par emploi de couleurs plastiques à l’albumine.
- (A suivre)
- CHINAGE DES FILS
- Par enlevages sur fonds colorés.
- M. J.-E. Kühnel fait observer qu’il est malaisé d’obtenir par impression de larges effets de chinage, car les nuances perdent en intensité à mesure qu’on considère les fibres placées à l’intérieur. Pour éviter cet inconvénient, il recommande de donner un fond avec l’une des couleurs benzo ou directes, et d’imprimer par chinage un rongeant blanc ou coloré à l’aide d’une matière colorante basique convenable.
- Ce rongeant blanc e9t formé en ajoutant à 1 litre d’épaississant d’amidon de froment 1/â à 1/2 litre, d’après la force du fil, d'acétate d’étain, une trace d’acide acétique, une trace de sel d’étain.
- L’acétate d’étain se prépare en disso'vant à chaud d’abord :
- Sel d’étain.......... 250 grammes.
- Acide acétique...... 20 —
- Eau pure............. 250 —
- ensuite :
- Acétate de plomb ... 250 grammes.
- Eau pure............. 300 —
- MACHINE A HUMECTER
- FONCTIONNANT PAR PRESSION D’EAU (b. s. g. d. g.)
- Construite par M. Fernand Dehaitke
- Cette machine fort simple donne un humée -tage en poussière fîae, régulier et uniforme et présente unefacilité de réglage et d’application qui lui ont valu de nombreuses applications dans l’industrie des tissus.
- Elle se compose d’un tuyau horizontal monté
- même ligne. sur une
- Ce tuyau est monté concentré l’intérieur d’une enveloppe de à
- d’une ouverture en forme de w £ ?°urvue la feuille à humecter. Cette envelorm'^0 8ur même montée sur paliers et peut T fl8telle’
- son axe pour prendre toutes les DoshrerSUr venables. Positions con.
- Le liquide à pulvériser est amené k V reil par une conduite donnant au 3ppa' mètres de pression d’eau moins cinq
- Fig. 1.
- Lorsque ces deux dissolutions se sont refroidies, on les mélange ensemble. L’acétate d’étain se forme par réaction mutuelle, et après refroidissement du mélange, on décante et on conserve le liquide dans des bouteilles.
- Pour les enlevages colorés, on mélange cet enlevage blanc avec du tannin, de l’acide acétique et une couleur qui sera l’auramine II, le bleu méthylène B ou la rhodamine 6 G, selon la couleur à obtenir.
- Après avoir imprimé l’enlevage, on sèche le fil à une chaleur modérée, on vaporise une demi-heure sans pression -, puis on donne plusieurs passages à froid en bain d’émétique à 5 pour 100. Ce bain ne fixe pas seulement la couleur imprimée ; il éclaircit encore la couleur du fond.
- Pour le fond, on emploiera avantageusement les couleurs diamines : bronze, noir, vert de la Manufacture lyonnaise ; le benzo-brun, la benzopurpurine h B, la benzoazurine 6 G de Fr. Bayer ; l’orange de toluylène de K. Dehler.
- (Farberei Muster Zeitung)
- 11 est projeté par la rangée de petit* robinets du tube central, vient frapper la partie intérieure de l’enveloppe et rejaillit en tuée fine
- sor le tissu à humecter. Les gouttes oui » forment retombent à l’intérieur de l’enw loppe.
- mm
- a
- mW:
- ÏW&
- Fig. 2. — Elément simple à va-et-vient.
- p.24 - vue 28/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 25
- En faisant tourner le tuyau à l’intérieur de l’enveloppe, on varie l’angle de projection du liquide contre l’enveloppe et on règle ainsi
- «L’appareil est ordinairement monté sur deux pendules et reçoit un mouvement transversal de va-et-vient qui répartit uniformément l’humectage sur toute la largeur du tissu, mais il se construit également pour demeurer fixe.
- La figure 1 représente la machine à humecter complète, sur bâti indépendant, et munie d’une disposition de déroulage et d’enroulage.
- Les figures suivantes représentent des éléments pulvérisateurs pouvant se placer sur la machine d’apprêt et présentant diverses combinaisons pour humecter horizontalement,
- d’une façon précise le degré de pulvérisation de l’eau, ainsi que la quantité de brouillard qui s’échappe de l’ouverture de l’enveloppe.
- verticalementoudans toute inclinaison voulue, d’un côté ou des deux côtés à la fois.
- La fig. 2 donne un élément pulvérisateur simple à pendule avec passage vertical de la feuille.
- La fig. 3 présente un élément pulvérisateur double à pendule humectant dessus et dessous simultanément.
- La fig. h, un élément fixe avec passage horizontal.
- Cette machine donne un humectage plus régulier que celles par aspersion à l’aide de brosses rotatives.
- NOIR D’ANILINE SUR COTON
- M. F. Witz a déposé, le 25 avril 1882, à la Société industrielle de Mulhouse, le procédé suivant pour obtenir le noir d’aniline par impression sur coton, et dont le pli cacheté vient d’être ouvert.
- La couleur est composée de :
- Eau........................... 60 litres
- Amidon......................... 8 kil.
- Amidon grillé............... 6 —
- Aniline...................... 500 gr.
- Chlorate de soude............. h k. 300
- Cuire et ajouter à froid :
- Chlorhydrate d’aniline.... 9 k.
- Ajouter, avant l’emploi, 1 litre de cette couleur :
- Chlorhydrate d’ammoniaque. 250 gr.
- Chromate de chrome........ 150 —
- Le chromate de chrome est obtenu en mélangeant les deux solutions suivantes :
- I Alun de chrome......... 12 k. 586
- Eau...................... 70 litres
- II Chromate de potasse.... 13 k. 713
- Eau...................... 70 litres
- On laisse reposer jusqu’au lendemain. On obtient 30 kilos de pâte.
- COLORANTS NOUVEAUX
- Brun-diamine M
- Ce colorant est présenté par la « Manufacture lyonnaise ».
- Sa nuance est intermédiaire entre celles du Brun Diamine V et des Bruns pour coton AZ et N.
- 11 est notamment très facilement soluble et a l’avantage de tirer presque à fond pour les nuances claires et moyennes.
- Il est particulièrement solide à la lumière; sa nuance ne change pas à la chaleur des appareils d’apprêt ; il se prête aux enlevages par les réducteurs et au diazotage.
- On teint le coton sur bains alcalins ; un mordançage au sulfate de cuivre et au bichromate augmente encore sa solidité.
- Ce mordançage appliqué à la laine rend les teintes foulables.
- Gris G neutre
- La « Actiengesellschaft fur anilin fabrication i> livre une nouvelle matière colorante qu’elle désigne Gris G neutre.
- On obtient avec ce colorant des tons très unis, et une gamme complète des tons légèrement grisâtres aux gris noirs les plus foncés, avec 1,30 à 1 0[0 de matière colorante. La toile est teinte au bouillon en ajoutant au bain de faibles proportions de bisulfite de soude.
- Bleu pur pour soie
- La « Société anonyme des matières colorantes de Saint-Denis » vient de mettre sur
- mmi
- jj gu
- Fig. 4. — Elément fixe simple.
- llliin®
- PfMÏÏl
- lllIllllllllliE
- ___________________________________________.
- ...................................................... ......................uni ;1111;111111 111 • 11111mn11111
- Fig. 3. — Elément double à va-et-vient.
- p.25 - vue 29/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- le marché une nouvelle marque de son Bleu pour soie, dénommé Bleu pour soie, d’une pureté et d’une vivacité de nuance remarquables.
- Avec 2 0(0 de colorant on obtient un bleu très vif, et bien intense.
- Gris directs
- La môme fabrique (société de Saint-Denis), offre une série de gris nouveaux pour cotons, de reflets agréables et d’une bon ne solidité. t
- Elle les désigne :
- 1* « Gris direct 4 B », et « Gris R spécial »; ces deux marques se distinguent par leurs reflets bleutés ou rosés. Ils teignent le coton en bains neutres. Dans les proportions de 1 0[o à 10 OpO, on obtient toute la gamme des gris clairs aux gris noirs. On fixe par un bain chaud de bi-chrômate.
- 2° « Gris directs JB et R » ; ces marques se
- rapportent encore aux différences de reflets.
- On teint en bains acides ou neutres, de préférence acides pour gris clairs; suivant le ton
- désiré, on en emploie de 1\2 à 3 0[0.
- Tous ces gris supportent le lessivage alcalin.
- Gris, Marrons et Jaunes
- La fabrique J. R. Geigy et G0 présente de nouvelles matières colorantes sous le nom de : bruns Chicago, gris Chicago, beige et Havane. Elles peuvent être appliqués seules ou sur mordants.
- La même maison offre un brun direct et différents jaunes : mimosa, soleil, etc., qu elle annonce comme très résistants aux influences de l’air et de la lumière.
- Plusieurs jaunes possèdent cette solidité -, mais en général n’en ont pas une égale aux lavages, et quelquefois brunissent sous l’action des alcalis.
- Violet acide 5 BX
- Ce nouveau violet offert par la « Manufac -ture lyonnaise » se recommande par sa facile solubilité et son parfait unisson ; sous ce dernier rapport, il est comparable aux cyanol, azo-orseille, etc.
- 11 résiste à l’épreuve des boues alcalines.
- On teint la laine en bains acides, et la soie sur savon coupé.
- A 1 OjO on a un violet bon moyen.
- En impression, le violet acide 5 BX donne des teintes unies, même en nuances très claires.
- Nouveaux benzos et nouveaux bleus
- La « Farbenfabriker » présente une série de nouveaux colorants de natures diverses et dont voici les principaux caractères :
- Le benzo-rouge solide, pour la teinture de la laine en bain acide.
- Le brun-diamant en pâte pour l’impression sur cotonnades à l’acétate de chrome ou la teinture de la laine mordancée en bichromate.
- Le bleu Victoria nouveau B, teignant la laine et la soie en bain acide, et le coton mor-dancé en tannin.
- Le bleu de Célestine B, d’une pureté remarquable de nuance, teignant la laine sur mordant de chrome.
- Le Benzo-Cyanine R, B, 3 B, pour la teinture du coton ;
- Le benzo brun noir, qui donne des nuances très foncées.
- Le bleu-solide nouveau F et H, pour la teinture et l’impression du coton sur tannin et émétique.
- Le diazo-Bordeaux, donnant par teinture directe des nuances jaunes comme la primu-line et par diazotation des bordeaux.
- Le brun-sulfone R et le brun-sulfone foncé donnant sur laine, en bains contenant de l’acétate d’ammoniaque, des nuances solides au foulon.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE
- DE MULHOUSE
- Travaux du comité de chimie
- Séance du 10 janvier 1891
- M. Wyss donne lecture du rapport de MM. Wyss et Binder sur l'ouvrage comprenant les tableaux des dérivés de substitution de la naphtaline. Les rapporteurs proposent de décerner à l’auteur une médaille d’argent. Aucune objection n’étant soulevée, cette proposition passera à la séance générale, où le nom de Fauteur sera porté à la connaissance des membres quand la décision du comité sera ratifiée.
- Mordant de plomb
- A la suite de l’observation que M. Alb. Scheurer a faite au comité de chimie (8 nov. 1893), au sujet d’une note parue dans les comptes-rendus de l’Académie des sciences (16 oct. 1893), concernant lis plombites, M. Bonnet nous a fait savoir qu’il n’atîachait pas d’importance aux réactions colorées, signalées par lui, et que c’est la substitution d’un oxyde métallique, au mordant de plomb, par double décomposition sur le tissu, qu’il considère comme formant le ppint important de sa publication.
- L’observation de M. Alb. Scheurer ne visait que les réactions colorées de plombites, et il n’a jamais eu l’intention de contester à M. Bonnet la priorité concernant le mordançage par substitution qu’il a imaginé.
- Crêpage des tissus de laine
- M. Grandmougin lit une note de M. Kopp sur le crêpage de la laine. M. Kopp obtient
- le crêpage en traitant le tissu daus „„ v bouillant de sulfate de zinc, pesant Vu" D après 1 auteur, le « bouillonné , Prod,,f. B’ cette opération doit résister au blanchi* ‘f* à 1 impression, sans subir ni altération ni. tissement du relief. n aPte-
- La nécessité d’employer du sulfate <w en si grande quantité est discutée „?,C Jeanmaire, Binder et Grosheintz, qui émeu' l’opinion qu’on peut arriver au même ré„,n par l’eau bouillante seule. Le crêpe en eff3 est fabriqué avec des filés d’ane torsion u ciale. Ces filés sont maintenus rigides par , présence du parement; dès que celui-cidiSD* raît, le rétrécissement a lieu et en mû ne tem se dessine le relief, ie bouillonné qui CQnstilPS le caractère du crêpe. lUe
- M. Binder est prié de faire cet essai sur échantillon de crêpe écru joint à la note ^ M. Kopp, et de présenter des observations à \ prochaine séance. a
- Communications diverses
- M. Grandmougin donne lecture n’une note de MM. Kopp et Grandmougin sur VAcétine Cette noie, en raison de l’intérêt qu’elle présente, sera insérée au Bulletin.
- Le comité demandera l’impression d’une note de M. Horace Kœchlin sur les enlevages et réserves sur soie. L’auteur y passe en re vue la réserve grasse, les réserves et enlevages à l’étain ou au zinc, les réserves à l’émétique sous couleurs au tannin, les enlevage* sur noir d’aniline, les enlevages à l’acide chronique sur indigo et les réserves sous bleu de cuve.
- Un pli cacheté (u° 748) déposé par M. p0. korny à Neunkirchen, le 19 octobre 1893 et ouvert le 27 décembre 1893, contient un travail sur la formation du vert de résorcine sur tissu de coton ou de laine. Àprèsavoir pris connaissance de cette note, le comité en demande l’impression. Le principe de ce procédé consiste à préparer le tissu avec un mélange de résorcine et d’un sol de fer, et à former le vert par un passage d’acide nitreux.
- Séance du 44 février 1894.
- Crêpage des tissus de laine
- En réponse à ls note présentée par M. Kopp, à la séance de janvier, relative au crêpage de la laine par une dissolution chauffée de sulfate de zinc à 23° B. M. Binder soumet un échantillon du même tissu crêpé à l’eau chaude, sans intervention d’aucun sel ni acide. Cet essai tend à démontrer que le crépage est une action purement physique qui se produit dès que l’eau chaude a dissous le parement. Pour obtenir un résultat plus touchant, M. Scæffer, d’accord avec les membres présents, propose à M. Kopp d’envoyer à M. Binder une pièce entière à crêper, suivant le procédé à l’eau chaude.
- p.26 - vue 30/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 27
- Constitution de la fuchsine
- M. Rosenstiehl envoie une réclamation de priorité sur la constitution de la fuchsine :
- « Dans un travail récent sur l’auramine, M. Stock met en présence les deux formules suivantes :
- = C3 H4 = Az (CH3)'2 Cl
- C — C« Hi Az (CH3)2 — Az H'2
- et C
- — Cü H4 Az (CH3)2 — C3H4 Az(CH3)2 — Az H2 — Cl
- et à ce propos il dit textuellement :
- « Dans ces derniers temps, Rosenstiehl a « essayé une interprétation d’abord présentée a par Hofmann, puis par von Richter, d’après « laquelle les matières colorantes de la série « des triphényle-méthane seraient des éthers « des carbinols amidés. »
- 11 y a là une erreur complète quant à l’ordre historique. Le travail par lequel j’ai développé ma conclusion que les matières colorantes du groupe rosaniline sont des éthers d’alcools aromatiques tertiaires a été publié en 1880, tandis que les citations produites par l’auteur sont d’une date ultérieure.
- Le travail de Hofmann est de 1885, celui de Richter de 1888.
- Etamage par voie humide
- M. Horace Kœchlin communique un procédé pour étamer les rouleaux d’impression.
- Au lieu d’étamer directement à chaud, on enduit le rouleau avec une dissolution de 200 grammes de chlorure stanneux dans un litre d’eau, puis on le frotte avec une brosse chargée de poudre de zinc. L’étamage est instantané.
- Enlevages et réserves sur soie
- La note enlevages et réserves sur soie, présentée par M. Horace Kœchlin, à la séance de janvier, contient un alinéa ainsi conçu :
- « Enlevages sur noir d’aniline Pr ud'homme.
- « — Le noir Prud’homme avec enlevages à « l’acétate de soude réussit très bien sur soie « et sur soie et coton. On peut, pour faire des « enlevages colorés sur noir d’aniline, seser-« vir du procédé de Lightfoot, qui consiste à « préparer le tissu en tannate d’antimoine, à « le passer en ferrocyanure d’aniline et chlo-« rate de potasse, à imprimer de l’acétate de « soude additionnée de matières colorantes, « vaporiser une demi-heure, chromer légère-« ment et laver. »
- 11 convient d’ajouter à cette note que le procédé attribué par M Horace Kœchlin à Lighfoot a été breveté par Grafton, en 1892, ainsi qu’en font foi les lignes suivantes, extraites du Moniteur Quesneville, numéro de mai 1893, p. 159, sous la rubrique « Brevets pris à Paris » : 1
- « Procédé perfectionné pour la production
- « et la fixation de couleurs conjointement avec « le noir d’aniline sur tissus, par Grafton, re-a présenté parMennons. — (225,849, 22 noce vembre 1802. — 6 février 1893).
- « Objet du brevet. — Procédé consistant :
- « à piéparer ou mordancer l’étoffé avec une « solution astringente et l’émétique ; 2° à place quer avec un mélange d’huile d’aniline et « autres matières épaissies ou autrement, ap-« propriées pour la production du noir d’ani-« line, avec des matières colorantes dissoutes « et épaissies et mélangées avec de l’acétate « de soude ou autre matière bien connue, tel-« les que celles employées pour empêcher la « formation du noir sur lesparties imprimées ; a 3° à développer le noir par vaporisage ou « exposition comme d’habitude. » Oxyricinates
- M. Binder lit une communication sur la propriété de& oxyricinates, dits Oxyœle, de la maison Schmilz et Tœnges, à Dusseldorf. MM. Durand, Huguenin et C°, à Bàle, ont obtenu la licence des brevets pour la France, la Suisse, l’Alsace et le duché de Bade.
- La note de MM. Durand, Huguenin et C° mentionuelasupérioritédesoxyricinatessur les sulforicinates, due à une constitution invariable, à la régularité et à l’inaltérabilité des produits, à leur stabilité à température élevée, c’est-à-dire au vaporisage qui ne fait pas jaunir les blancs. 11 ne se dégage pas d’acide sulfureux ou sulfurique. La dissolution en eau pure, non calcaire, est parfaite. La vivacité des nuances, spécialement des roses, paraît être en faveur des oxyricinates.
- Les oxyricinates ont déjà fait l’objet d’un rapport présenté par M. Paul Werner, le 27 avril 1892, et publié dans le Bulletin (numéro d’avril-mal 1892, p. 291).
- Affaires diverses
- M. Nœlting fait part d’un projet d’affectation de la maison de feu M. Georges Steinbach à l’installation d’un laboratoire de chimie et de minéralogie, dépendant de l’Ecole de chimie. Les membre s présents se rallient à ce projet, qui sera discuté dans une séance extraordinaire du comité et du conseil d’administration de l’Ecole.
- M. Jos Dépierre présentera à la séance du comité, le 14 mars, une collection d’échantillons de fabrication hindoue avec des documents explicatifs et des outils spéciaux.
- Le procès-verbal de cette séance contient en annexe une communication de M. Nœlting, sur la constitution de l’acide naphtylamisulfo-nique ; c’est une prise de date pour les travaux en cours.
- DÉCOLORATION DE L’ALCOOL DÉNATURÉ
- Nous avons dit que, d’après les nouvelles et abusives exigences de la Régie, les alcools
- dénaturés ne peuvent plus être vendus que colorés par du vert malachite.
- Mais le fisc n’a rien à voir de l’emploi qui est fait de cette détestable drogue par les acheteurs non revendeurs, pourvu, toutefois, qu’on n’en fasse pas des liqueurs potables.
- Les industriels qui en font usage peuvent donc détruire sa malencontreuse teinte verte, quand elle gêne leur travail.
- Une pincée de carbonate de soude la fait disparaître, mais la moindre influence acide la rétablit; ce moyen est donc insuffisant.
- Les oxydants, ainsi qui nous l’avons déjà dit, la détruisent radicalement. On peut pour cela faire usage du permanganate de potasse, dubi-ebromate acide, de l’eau oxygénée, etc., et il en faut toujours très peu, car chaque litre d’alcool ne contient qu’un centigramme de vert.
- Mais le plus simple et le plus commode est encore l’emploi du chlore.
- Il consiste à ajouter à l’alcool quelques gouttes d’une solution de chlorure de chaux ou d’eau de javel jusqu’à ce que la coloration verte ait disparu.
- Il en faut toujours une très faible quantité, et après l’addition de deux ou trois gouttes, attendre quelques minutes pour que la réaction ait le temps de se produire, avant d’en ajouter une nouvelle quantité.
- 8i l’on a agi avec précaution, l’alcool ne renferme, après l’opération, aucune trace d’hypochloriîe, tout le chlore actif s’étant porté sur la matière colorante pour la détruire entièrement.
- Quel que soit le traitement qu’on fasse subir ultérieurement à cet alcool, on ne peut plus faire renaître la couleur verte, et, comme l’opération n’a introduit dans l’alcool que des traces de chlorures, sels inactifs, que son titre n’a pas été abaissé et que ses propriétés n’ont été en aucune façon modifiées, il peut, sans aucun inconvénient, être ensuite utilisé à la plupart des usages industriels.
- Mais il reste toujours dans le mélange la benzine, qui reste nuisible dans beaucoup de cas, notamment dans les opérations du détachage, où elle produit des cernes. Nous avons vu aussi que les chapeliers reprochent à cette benzine de pousser leurs apprêts au piquage.
- Contre cet inepte mélange, il n’y a rien à faire, et l’en n’a que la faible consolation de vouer à tous les diables les incapables agents du fisc, qui ne savent éviter les fraudes qu’en fr appant les industriels honnêtes et non fraudeurs.
- EMPLOI DU GAZ DE GAZOLINE
- pour le grillage des tissus de laine
- Par M. Las salle, Reims
- Jusqu’ici la nécessité de griller les tissus au gaz de houille a fait reculer la plupart des industriels lainiers devant les frais d’une ins-
- p.27 - vue 31/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 28________________________________________
- tallation d’éclairage électrique : tributaires forcés d’une compagnie de gaz pour les trois quarts de leur consommation, ils ne voulaient pas se lancer dans des frais pour économiser
- sur l’autre quart.
- Les essais de M. Lassalle lui permettent d’affirmer que l’emploi du gaz de gazoline présente sur l’emploi du gaz de bouille des
- avantages considérables.
- Avec le gaz de houille, la partie bleue de la
- flamme est contre la rampe, et le tissu, atteint par la partie jaune seule, est exposé à une chaleur peu élevée, et doit recevoir des passes d’autant plus nombreuses que sa finesse
- est plus grande.
- Avec le gaz de houille, la partie bleue de la flamme est contre la rampe, et le tissu, atteint par la partie jaune seule, est exposé à une chaleur peu élevée, et doit recevoir des passes d’autant plus nombreuses que sa finesse est
- plue grande.
- Avec le gaz de gazoline, dont l’emploi ne présente aucun danger, on amène la partie bleue de la flamme c’est-à-dire son maximum de chaleur, à la surface des pièces : cette chaleur étant mieux utilisée, on réduit ainsi le nombre des passes de la moitié ou du tiers, selon les genres. En outre, l’appareil étant chez l’industriel et dans sa dépendance absolue, il règle à son gré la pression ; dès lors, plus d’ennuis l’hiver et plus d’excès de dépenses, plus de grillage insuffisant quand la pression est trop faible dans les canalisations.
- La raie de mulet au dos des pièces disposées pour couleurs claires est supprimée, puisque toute la pièce est exposée au môme degré de chaleur ; tout le gaz étant brûlé, l’ensemble est de teinte moins jaune avec un travail
- mieux fait.
- La différence des deux grillages ne se remarque pas en teinture.
- La dépense de gaz est réduite de plus de moitié à chaque passe ; si l’on tient compte des passes supprimées, on voit quelle économie on peut réaliser.
- Les frais d’installation sont couverts par l’économie d’un ou deux mois : un carburateur suffit, car la pompe à air et le récipient de la machine Blanche sont utilisés.
- FABRICATION ET ESSAI
- moins coûteux, tels par exemple que le suivant :
- Préparation
- de l’eau oxygénée
- La Revue de la Teinture (année 1888, p. 108), a donné un procédé avec dessin de l'appareil pour la préparation de l’eau oxygénée.
- Cette méthode, basée sur l’emploi de l’acide fluorhydrique fournit, avec quelques soins, un produit très voisin de la pureté, et qui convient pour les usages du laboratoire et même
- de la médecine.
- L’industrie du blanchiment n’exige pas cette quasi-pureté, et le commerce lui fournit
- ’ * ---— J»" m/mons
- Dans une cuve en bois ou en grès tenue au frais, mettre :
- Eau ordinaire................... 80 litres
- Acide chlorhydrique............... 1/2 —
- Bioxyde de baryum................. 20 kil.
- Mélanger d’abord l'acide pour corriger l’alcalinité de l’eau, puis ajouter la poudre de bioxyde que l’on délaye exactement.
- La dose indiquée suppose un bi-oxyde riche et de bonne qualité.
- D’autre part, mélanger :
- Acide sulfurique ordinaire....... 10 kil.
- Eau.............................. 20 lit.
- Ce mélanges’échauffe; on le laisse refroidir, et alors on l’ajoute par petites portions dans l’eau tenant en suspension le bi-oxyde de baryum.
- Chaque addition produit encore un peu de chaleur, que l’on doit laisser tomber avant d’en faire une nouvelle, car la condition importante est d’opérer continuellement à froid.
- Après chaque addition d’acide sulfurique, on agite la masse avec un râble, ou bâton terminé par une palette.
- A la fin de l’opération, le mélange doitavoir un excès d’acide pour conserver l’eau oxygénée et prévenir toute décomposition.
- Finalement, on obtient un liquide mélangé d’eau oxygénée, d’un peu de chlorure de baryum et de sulfate de baryte insoluble qui se dépose ; quoique très dense, il est long à se décanter, mais il ne joue d’ailleurs aucun rôle dans les blanchiments, quand même il resterait en suspension.
- L’eau oxygénée ainsi fabriquée est décantée, elle est légèrement acide, ce qu’il faut pour la conserver, mais elle s’emploie sur des bains alcalins, suivant les procédés que nous avons
- maintes fois indiqués.
- On obtient ainsi environ un hectolitre deau oxygénée à 12 volumes d’oxygène, si le bioxyde de baryum est de bonne qualité.
- Essai
- Le titrage en oxygène de l’eau oxygénée se fait très simplement à l’aide de la méthode suivante, dont le seul instrument est un tube à gaz d’environ 50 centimètres cubes, gradué par dixièmes de centimètres cubes.
- Pour faire l’essai, on met 30 centimètres cubes d’eau dans le tube gradué ; on ajoute environ 1 centimètre cube d’acide sulfurique, puis 1 centimètre cube de l’eau oxygénée à essayer ; on ferme le tube avec le pouce, on le retourne et on lit l’espace rempli d’air qui se trouve à la partie supérieure. Soit ce vide égal à n centimètres cubes. On pulvérise alors quelques petits cristaux de permanganate de potasse, et on met la poudre dans un peu de papier filtré ; puis on l’introduit dans le tube gradué, on repose bien vite le pouce sur son
- — ‘ noir, Aa Inttnr
- avec le pouce contre la petite pression qui va s’exercer à l’intérieur. En effet, le permanganate décompose l’eau oxygénée, et de l’oxygène est mis en liberté.
- Cet oxygène provient par moitié de l’eau oxygénée et par moitié du permanganate de
- potasse.
- Après avoir agité le tube en laissant toujours le pouce pour le fermer et ne pas laisser s’échapper de gaz, on le plonge dans une cuvette remplie d’eau, le pouce en bas, et on retire le pouce avec précaution. Comme la réaction a dégagé quelque chaleur, on laissera le tube reprendre son équilibre de température avec l’atmosphère ambiante, ce qui demande une heure. Alors on s’arrange de façon à ce que le niveau de l’eau dans le tube soit le même qua dans la cuvette, et on lit le volume occupé par le gaz. Soit N le nombre de centimètres cubes. La différence N—n représente le volume occupé par l’oxygène, et la moitié de ce volume représente la valeur de l’eau oyxgénée c’est-à-dire le volume de l’oxygène qu’elle fournit par décomposition.
- La quantité de permanganate est indifférente, pourvu qu’on en emploie un léger excès. On reconnaît qu’on en a mis une quantité suffisante à ce que la dissolution reste rouge, sans être entièrement décolorée.
- Ce moyen permet une appréciation assez exacte du titre de l’eau oyygénée.
- Pour fixer les idées par des chiffres, supposons que le vide dans le tube avant l’addition du permanganate ou n soit 10 c. c. -, après la réaction du permanganate, le vide N est égal à 32 c. c. 8 dixièmes; la différence de ces deux chiffres N—n est 22 c. c. 8 dixièmes, c’est-à-dire le volume de l’oxygène libéré.
- Or, la moitié de cet oxygène, soit 11 c. c. h dixièmes a été fourni par 1 c. c. d’eau oxygénée ; celle-ci contenait donc 11 volumes 4 d’oxygène.
- GLYCÉRINE INDUSTRIELLE
- Falsifications et Essai Par M. Émile DUHEM
- La glycérine industrielle se vend à divers degrés : 26° en Allemagne, 28° en France et en Italie et souvent 30° quand on la veut chimiquement pure. Elle doit être neutre au papier de tournesol.
- I. On dose l’eau en déterminant la densité et en chauffant à l’étuve à une température constante de 110° pendant une heure en pesant avant et après le passage ? l’étuve. ^
- II. On dose et on recherche les matières organiques à l’aide du sous-acétate de plomb, ''qui, ajouté à la glycérine étendue du double de son poids d’eau, donne un précipité d’autant plus abondant que la glycérine est moins
- pure.
- p.28 - vue 32/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 29
- l’oxalate d’ammoniaque qui, dans la glycérine pure, ne doit pas donner de précipité blanc.
- IV. Le9 sulfates, les sels de plomb, l’acide sulfhydrique sont décélés par une solution de chlorure de baryum.
- La fraude la plus courante est l’addition de mélasse pour les glycérines blondes et brunes, ou de glucose pour les glycérines blanches.
- On retrouve cette falsification en agitant avec du chloroforme ; le sucre se sépare et va au fend du vase à expérience, la glycérine pure insoluble dans le chloroforme vient flotter à la surface.
- Le bichromate de soude chauffé avec la glycérine ne doit pas donner de coloration (indice de sucre).
- Plus une glycérine est impure, plus elle mousse avec l’eau distillée, et plus la mousse est durable.
- Ayant à choisir entre plusieurs glycérines de même aspect, de même couleur, mettre 5 cc. de glycérine, 5 ce. d’eau dans un tube à essai, agiter, et prendre la glycérine qui donnera la mousse la moins épaisse et la moins durable.
- L’essai chimique que vous ferez ensuite vous prouvera que cet essai sommaire et tout-à-failempir.que est cependant juste eteertain.
- LES GOBEL1NS
- APPRÉCIATIONS D’UN PROFANE
- A propos des tapisseries d’art qui ont été récemment incendiées à l’Exposition de Chicago, M. Marc Gérard consacre dans le Figaro, à la manufacture des Gobelins, l'article qai suit ;
- Elle est fort pittoresque, la vieille manufacture, entourée de jardins, dans son faubourg étrange. Ses trois cents ans d'existence se lisent en toutes ses constructions, en ses vastes cours, en ses vétustés. Au temps de Louis XIV, elle était en pleine campagne. De toute sa rusticité, rien n’est resté que ses potagers, pleins d’arbres à fruits et non sans mélancolie. Où s’étendaient des prairies et des aulnaies, rien ne demeure que de petits carrés où des artistes cultivent des coins de vergers qu’entourent les deux bras de la Bièvre. Un abricotier qu’on se montre, a produit en 1888 huit mille abricots dont la saveur est vantée. La Bièvre, jadis, s’épanchait en méandres.
- Aujourd’hui, des vannes la contiennent. Toute la vallée est encombrée d’ateliers de tanneurs, de laveurs de peaux, de dégraisseurs de cornes. Un dicton affirmait jadis que rien ne valait, pour les claires teintures, les claires eaux de la Bièvre. Ce dicton doit être pour beaucoup, sans doute, dans le choix que fit des bords de la rivière le teinturier Jehan Go-belin, afin d’y installer son atelier « d’écarlate ». Si l’eau coulait, alors, limpide et courante, convenons que tout a bien changé. C’est à la Seine que, dè3 longtemps, on s’adresse. La Bièvre est déshonorée par le résidu
- des cuves. Elle va, rouge, bléue, empuantée. Pauvre rivière I
- Mais ce n’est pas l’eau qui doit nous préoccuper. Laissons-là pleine des couleurs et demandons-nous ce que ces couleurs peuvent être. N’importe quel teinturier des Gobelins vous apprendra qu’on arrive à combiner quatorze mille quatre cents nuances. Or, savez-vous comment en les obtient ? Peu d’éléments sont eh jeu. La garance donne le rouge, l’indigo, le bleu, la gaude, le jaune.
- A ces trois plantes, joignez un insecte, la cochenille, et voilà l’écarlate en votre possession. Vous avez encore le brou de noix, le fer et les acides. On ne connaît pas, on ne veut pas connaître autre chose aux Gobelins — et cela suffit. Visitez, si vous avez un doute, les ateliers de teinturerie. Vous y verrez sur des tréteaux les gammes établies. Des ouvriers vérifient sans cesse les tons dégradés. Du clair au foncé, l’on arrive par des progressions infinies. La gamme est plu ; que chromatique. Elle procède par modulations presque imperceptibles.
- Jadis, on se contentait de peu. L’on croyait devoir simplifier. On comptait sur l’avenir qui affaiblit les valeurs et apporte son harmonie d’effacement. A présent, on veut produire l’effet d’amoindrissement tout de suite. Un peintre d’animaux du temps de Louis XV, le fameux Oudry s’avisa de vouloir qu’on imitât somptueusement sa peinture. Les fils de laine de la navette copièrent les touches, mais les tapisseries en valent moins. Et la décadence commença.
- Les chimistes ont eu beau faire — Che-vreul principalement — ils n’ont pu assurer à l’œuvre l’harmonie immédiate dans la complication. Les nuances trop variées ne sont pas solides, et leur décoloration se fait sans égalité. On se donne de longues peines pour traduire un tableau ; on trahit le peintre dans le présent par l’impossibilité de lutter avec lui et, bien davantage, par la suite, lorsque toutes les gravures, beaucoup trop subtiles à l’origine, se sont décomposées.
- (L’auteur dit iei quelques mots du travail des tapissiers et des sujets de tapisseries ; nous nous bornons à reproduire sa conclusion) s
- De graves critiques peuvent être adressées, en somme, à la manufacture des Gobelins. Néanmoins, la considération, souvent alléguée, qu’on peut avoir de superbes tentures de Lyon à 100 fr. le mètre, ne prouve rien contre elle. Un jour, peut-être, en reviendra-t-on à l’idée de Colbert, reprise en projet par le marquis de Laborde : faire de la vieille maison une maison modèle de l’industrie du meuble avec toutes ses spécialités. Le tout est de trouver un Lebrun pour la diriger.
- Un écrivain, très au fait de ces questions, M. Ferdinand Calmettes, publiait une étude, naguère, sur le sujet que nous esquissons, concluait ainsi : « La manufacture est forte de son ancienneté. Elle conserve tout un fond de
- moyens techniques qui peuvent la soutenir encore. A son école l’enseignement se propage entre cette sévérité de méthodes, cette conviction scientifique que donne aux maîtres la pratique de vieilles traditions. » Certainement, on ne saurait mieux dire, surtout au lendemain de l’incendie de Chicago. Mais, encore un coup, où prendre les modèles neufs et intéressants ? Et comment faire revivre, autrement que par une grande force de curiosité, ce qui n’est plus qu’un beau souvenir ?
- LA TEINTURE A PONDICHÉRY
- Il y a, dans la région de Pondichéry, deux filatures qui non-seulement produisent des fils de coton, mais encore les convertissent en toiles. Ces tissus, teiuts en bleu d’indigo, portent le non de guinées. 11 s’en exporte de Pondichéry par an de 5,000 à 6,000 balles de 100 pièces chacune.
- Outre ces deux grandes filatures, il existe à Pondichéry un grand nombre de tisserands indigènes travaillant chez eux.
- Leurs tissus ou pagnes servent à l’usage des Indiens; quand ils ne trouvent pas à les écouler sur place, ils les vendent à des négociants natifs pour l’exportation.
- Depuis une vingtaine d’années, l’industrie de ces tisserands est moins prospère ; on compte cependant actuellement 1,063 métiers à main employant 1,371 ouvriers. La valeur moyenne de la production par métier peut être estimée A00 fr. par année.
- Si l’industrie textile indigène ne s’est pas développée, il n’en est pas de même de la teinturerie : il existe, en effet, à Pondichéry, 148 teintureries occupant environ 888 ouvriers, et dont la production annuelle s’élève à 500,000 fr.
- Le travail de ces ateliers consiste principalement à teindre en bleu d’indigo les toiles des filatures indigènes et ks percales d’Europe.
- Les frais de teinture sont d’environ 100 fr. par balle de guinées et de 180 fr. par balle de percale ; le matériel nécessaire à chaque teinturerie revient à environ 200 fr.
- ENSIMAGE SEC
- DU COTON TEINT OU BLANCHI
- M. Waddington appelle l’attention sur le fait suivant connu de tous les filateurs :
- Lorsqu’on teint ou qu’on blanchit en mèches, préalablement à toute opération de filature du coton ou tout autre textile similaire, on éprouvede grandes difficultés dans la transformation de cette matière en filés, par suite de la rudesse qu’ont acquise les filaments pendant leur teinture ou leur blanchiment. Cette rudesse ou rugosité s’oppose au glissement fa-
- p.29 - vue 33/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 30
- cile des fibres les unes sur les autres, et, par suite, l’étirage se fait dans des conditions défectueuses et la qualité du fil s’en ressent.
- Pour restituer au coton en mèches, par exemple, teint ou blanchi, sa douceur et sa souplesses naturelles, M. Waddington a imaginé d’y incorporer une certaine quantité de talc, dont la propriété de faciliter le glissement est connue. Dans la pratique, on emploie le talc dans la proportion de 6 pour 100 du poids du coton. Cette proportion donne d’excellents résultats, mais peut varier suivant la rudesse plus ou moins accentuée du coton en mèches après teinture ou blanchiment. Le mélange s’opère dans l’eau des bains de rinçage, mais peut aussi se faire à l’aide de dispositions mécaniques spéciales, mais très simples, sous forme de distribution automatiq ie de talc en poudre, soit à l’entrée, soit à la sortie des machines préparatoires.
- Cet emploi du talc correspond, comme on le voit, à l’ensimage usité pour les laines, et nous avons déjà vu proposer pour celles-ci l’usage d’argiles onctueuses.
- LE CHLORE LIQUIDE
- Par M. Fribourg
- L’importante industrie de l’acide carbonique liquéfié est déjà connue de tous les chimistes. L’industrie de la brasserie, les laboratoires emploient ce corps depuis plusieurs années. 11 en est de même de l’ammoniaque liquéfiée et de l’acide sulfureux ; il reste à dire quelques mots du chlore liquéfié.
- L’industrie du chlore liquéfié est encore à ses débuts, l’importance d’un pareil produit ne vous échappera pas, car on peut ainsi transporter sans trop de frais un agent industriel très puissant et indispensable à l’industrie du blanchiment et à tant d’autres industries.
- Le chlore liquéfié, occupant un petit volume, pourra remplacer le chlorure de chaux, l’eau de javelle et tant d’autres produits qui ont été substitués au chlore pur, si difficile à transporter à l’état de gaz ou de dissolution.
- Le chlore, découvert par Scheele, était connu à l’état liquide dans les laboratoires. Le tube de Faraday qui contient l’hydrate de chlore permettait, en chauffant légèrement une des branches et en refroidissant l’autre, d’obtenir et de montrer dans les cours quelques centimètres cubes de chlore liquide.
- Actuellement, le chlore est liquéfié au moyen de pompes, mais le piston, au lieu d’être en métal, est formé par de l’acide sulfurique; le corps de pompe est un tube en U, en fonte et garni de plomb; une des branches du tube contient du pétrole, l’autre branche de l’acide sulfurique. Le chlore arrive par une soupape à la surface de l’acide. Dans la période d’aspiration, le pétrole s’élève dans la bran che du tube en U, tandis que l’acide s’abaisse dans l’autre, et le chlore peut pénétrer dans l’espace
- libre. Dans la période de refoulement, la soupape d’arrivée du chlore se ferme, et le chlore comprimé, maintenu gazeux par un manchon d’eau chaude, est conduit dans un réfrigérant en plomb qui le conduit dans les récipients qui sont employés dans l’industrie.
- Actuellement, cette industrie est établie dans i’importante usine de M. Pechiney, à Sa-lindres.
- Les récipients qui servent à le transporter contiennent 50 kilogrammes, le poids de l’emballage est d’environ 400 kilogrammes. Ils sont formés d’un cylindre de fer soudé ou en acier. A la partie supérieure se trouvent deux robinets en bronze, l’un destiné au remplissage du chlore liquide. A cet effet, le robinet est terminé par tube plongeant jusqu’au fond du récipient.
- Le fer, le cuivre, le plomb se sont pas attaqués par le chlore anhydre, il n’y a donc aucune crainte à avoir ; depuis près de deux ans des récipients font le service sans aucune détérioration.
- Un récipient de 50 kilogrammes contient près de 15,000 litres de chlore gazeux. La densité du chlore liquéfié est, en effet, de 1,33 environ.
- La pression du chlore à 15° est de 6 kilogrammes *, à 35° la pression atteint 10 atmosphères, et les récipients sont essayés à plus de 100 atmosphères.
- (Bull, des fabric. de papier)
- —--—
- EMPLOI DES SULFORICINATES
- 1a Manrihiment du coton
- prègne la fibre avec une solution & jusqu’à 10 0(0 d’huile tournante Anrè.4 °“ rage, expression ou tordage, pour éiw l’excès de réactif, on expose la partie da£ séchoir a la température ordinaire. On 1 -
- ensuite pendant 6 heures environ avJ CUit lessive à 1,5-2 0(0 de soude caustique JT pression. Après cuisson, on rince, acidulé u gèrement, lave, passe en un bain de sav faible, rince de nouveau et sèche. Von Lorsqu’on a des cotons peu teintés, et dont la nuance soit peu résistante, on peut se d ' penser d’imprégner la fibre à l’huile tournant' et de la faire sécher avant de la décoction^ à la soude caustique. On ajoute l’huile F bain de soude et on décoctionne comme nrT cédemment. ?
- La fibre ainsi blanchie est d’un beau blanc* sa solidité n’est pas diminuée ; elle est exempté d’oxycellulose et de sels calcaires, et se trouve par suite, dans d’excellentes conditions pour recevoir la teinture ou l’impression en aliza-rine ou colorants analogues. Au lieu d’impré-gner la fibre au préalable, on peut ajouter l’huile au bain de soude caustique ; la série des opérations se continue d’ailleurs de la même manière que ci-dessus.
- Nous ne connaissons pas les résultats pratiques de cette méthode, mais il ne nous étonnerait pas qu’ils fussent favorables.
- APPAREIL
- A DÉCATIR ET A VAPORISER
- De M. MEYNER
- Dans les procédés de blanchiment, il a toujours été trouvé avantageux d’ajouter aux détergeants une matière grasse ou résineuse, de même nature en principe que celles dont on veut débarrasser les fibres. Il semble que ces matières aient un pouvoir de pénétration ou d’incorporation plus prononcé que celles de natures différentes, quelle que soit la puissance émulsionnante ou dissolvante de ces dernières.
- C’est ainsi que le savon de résine a des effets si marqués dans le blanchiment des toiles de coton ; il paraît amollir l’enduit résineux des fibres ; de même le savon gras dégraisse mieux les laines que la soude seule, et il doit êtrë uniquement employé au dégommage des soies. Les nettoyeurs ont aussi observé qu’une benzine un peu grasse nettoie mieux qu’une ben2ine très sèche.
- Un brevet pris à Berlin par M. Hertel, de Hoesche-sur-le-Mein, vise assurément une action du même genre.
- Ce procédé de blanchiment consiste à imprégner la fibre d’huile pour rouge turc, sécher, puis cuire sous pression avec de la soude canstique, laver, aeiduler et savonner.
- Suivant l’intensité et la solidité de la coloration qu’il s’agit de faire disparaître, on im-
- Cet appareil est constitué principalement d’une chaudière à double paroi, permettant d’y réchauffer la vapeur et de maintenir ainsi sa presse, et d’une pompe à air, qui produit alternativement dans l’intérieur du vide, la compression de l’air, et un courant d’air détendu.
- Son ensemble se compose : 1° d’un cylindre horizontal en fer à double paroi, se fermant hermétiquement par une porte et muni d’un chariot mobile et d’un aspirateur de vapeur servant aussi de ventilateur ; 2° d’une pompe à air actionnée par la transmission et munie d’une chambre à air comprimé ; 3° d’un réchauffeur d’air. Outre les soupapes d’admission de vapeur et de sûreté, le purgeur et les robinets, l’appareil possède encore un manomètre et un thermomètre, de sorte que la marchandise à décatir peut être traitée à la pression voulue de vapeur et d’air, et à la température qui lui convient.
- La paroi inférieure de la chaudière, maintenue à une haute température par la circulation continuelle de la vapeur sous pression dans le double fond, ne condense et ne rafraîchit pas la vapeur amenée dans l’appareil. Celle-ci, au contraire, sèche, ce qui évite les taches de décatissage produites quelquefois par les gouttes d’eau condensée.
- p.30 - vue 34/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 31
- Le décatissage au moyen de cet appareil s’opère de la manière suivante : La marchandise, enroulée et serrée sur le cylindre creux et perforé en cuivre employé habituellement, est introduite et enfermée dans l’appareil où elle est préalablement bien réchauffée à fond moyennant la vapeur circulant dans la double paroi; au moyen de la pompe, on évacue l’air froid de la chaudière et du tissu en faisant le vide. Après cela, on fait passer un courant de vapeur bien sèche à une pression variant à volonté de 0,1 — 1 atmosphère à travers la marchandise; celle-ci étant chaude, la vapeur ne condensera pas beaucoup et le tissu n’absorbera pas autant d’humidité que s’il avait été froid. La pression de vapeur voulue, — qui varie suivant la qualité et les nuances de la marchandise à décatir, — étant atteinte, ce qui arrive en peu de temps, on introduit au moyen de la pompe de l’air comprimé et chauffé à une température donnée jusqu’à ce que le tissu soit exposé à une pression de 1,5 -— 2 atmosphères.
- Après avoir relâché la pression d’air et de vapeur, on fait traverser la marchandise par un courant d’air chaud, qui évacue la buée contenue dans l’appareil et dans le tissu et absorbe toute l’humidité dont ce dernier est imprégné.
- L’emploi d’autres méthodes convenant à la marchandise à traiter n’est naturellement pas exclu, car l’appareil muni de tout ce qui est utile et nécessaire s’applique à tous les procédés.
- D’autre part, cet appareil peut être également utilisé, en aménageant convenablement l’intérieur, pour vaporiser les fi és. Ceux-ci sont préalablement chauffés par la chaufferie du double fond, éventuellement avec emploi du vide, surtout en présence des nuances claires ou peu solides -, après quoi, la vapeur est introduite. Comme précédemment pour les tissus, les filés étant chauds n’absorbent pas beaucoup d’humidité de la vapeur, qui sèche du reste au contact de la paroi intérieure du double fond maintenu sous une forte pression de vapeur. Le vaporisage terminé, la vapeur est évacuée et, sous l’action d’un courant d’air chaud, les filés sont séchés dans l’appareil même. Le fil a gagné en ampleur et en solidité, et une rétorsion n’est plus possible.
- Ces chaudières à vaporiser avec enveloppe réchauffante sont fort en usage pour les appareils à désinfection des linges et vêtements.
- BREVETS RECENTS
- Intéressant les Industries tinctoriales.
- 233132. — Jacquier, Falcouz et Ce. — Fabrication des planches et des rouleaux en usage pour l’impression des tissus et des papiers peints.
- 233226. — CharpiOt, Challeton et Petit-Uirard. — Nouveau procédé d’impression au
- cylindre ou à la planche sur tous tissus de laine, soie, coton ou mélangés.
- 233237. — Dehaitre. — Perfectionnements apportés aux pinces à rames.
- 233307. — Gaudin. — Tissage des étoffes destinées à être moirées ou des étoffes ondées.
- 233523. — Wansleben. — Procédé et appareil pour la teinture automatique des fibres textiles en écheveaux.
- 232542. — Labhardt. — Appareil à teindre et à laver les matières textiles.
- 233645. — Max Greeven et C«. — Machine pour laver les écheveaux de fil.
- 233670. — Challeton. — Nouveau procédé et machine à imprimer sur tous tissus et papiers .
- 233766. — Demuth. — Détermination delà valeur spécifique des tissus.
- 233783. — François. — Rouissage et blanchissage du lin, des chanvres et autres textiles.
- 233871. — Jacquet. — Procédé de fabrication d’étoffes partiellement crêpées.
- 233876. — Compagnie parisienne de couleurs d’aniline. — Procédé pour la production sur la fibre de couleurs azo-conjuguées insolubles.
- 233889. — Schelfhoudt. — Perfectionnement dans la fabrication des papiers peints.
- Certificats d'addition
- 229880. — Godchaux. — Certificat d’addition au brevet pris le 12 mai 1887 pour un nouveau produit dit la « néoline soluble », pour l’ensimage des laines.
- 230811. — Amend. — Certificat d’addition au brevet pris, le 13 juin 1893, pour teinture en noir fixe des matières fibreuses.
- 230010. — Perrin et Hartman. — Certificat d’addition au brevet pris, le 12 mai 1893, pour une machine à dérompre les tissus.
- IFORMATIOKS Eï FAITS DIVERS
- lies meenre» d’hygiène «fans les manu factures. — Un règlement d’admi-nistratlin publique'approuvé parle Conseil d’Etat vient d’être publié par Y Officiel, comme application de la lo; sur l’hygiène et la sécurité des travailleurs.
- Aux termes de ce règlement, les ouvriers des établissements industriels ne devront plus prendre leurs repas dans les ateliers. Les patrons mettront à leur disposition les moyens d’assurer la propreté individuelle ainsi que de l’eau de bonne qualité pour la boisson.
- Dans les ateliers occupant, plusieurs étages, un escalier extérieur incombustible pourra être imposé par décision ministérielle.
- Enfin, les ouvriers et ouvrières qui ont à se tenir près des machines devront toujours porter des vêtements ajustés et non flottants.
- La mise en train et l’arrêt des machines seront toujours précédés d’un signal convenu. Toutes les parties dangereuses et pièces saillantes mobiles seront munies d’organes protecteurs. Les sorties des» ateliers seront munies de portes s’ouvrant du dedans au dehors et ne devront jamais être encombrées de marchandises.
- —o—
- Le travail de» femmes et des enfants. — L’examen des modifications proposées à la loi de 4892 a été continué par la commission du travail, qui a décidé à l’unanimité d’unifier les heures de travail pour les femmes et les enfants.
- La limite de dix heures a été repoussée pour l’instant. La commission a décidé de laisser aux industriels la faculté de faire travailler les femmes et les enfants onze heures par jour. Mais à partir du i#r janvier 1897, la durée légale de la journée de travail serait de dix heures.
- Cela ne résout pas la question beaucoup plus importante de Tunification de la journée des hommes, femmes et enfants travaillant aux mêmes besognes, et pour lesquels le concours de tous est.nécessaire.
- —o—
- Le» élève» de» éeole» de teinture et le recrutement. — L’article 26 du décret du 23 novembre 1889, portant règlement d’administration publique, admet à réclamer le bénéfice du paragraphe 3 de la loi du 15 juillet 1889, c’est-à-dire la dispense de deux années de service militaire, les jeunes gens de certaines catégories mentionnées dans ledit article 26 et parmi lesquels ne figurent pas les jeunes gens appartenant à l’industrie d’art de la teinture.
- La Chambre de commerce de Roubaix, frappée de cette omission, fait en ce moment auprès du gouvernement les démarches nécessaires pour faire comprendre, parmi les jeunes gens appartenant aux industries d’art, les élèves qui suivent le cours de teinture de l’Ecole nationale des arts industriels de Roubaix, au meme titre que les dessinateurs industriels et Ie9 ouvriers en tissage qui reçoivent l’instruction artistique dans cette école.
- Développement de l*inda»frfe cotonnière en France. —Notre industrie cotonnière est l’une de celles qui bénéficient le plus du nouveau régime douanier.
- Dans les environs de Lille on compte, en 1893, trois filatures de coton nouvelles, ayant ensemble 95,000 broches, à Roubaix une filature de 25,000 broches, à Tourcoing deux de 25,000 chacune. Deux filatures, l’une à Roubaix, l’autre à Tourcoing, ont augmenté leur outillage de 25,000 broches chacune.
- Au total, cela fait dans l’arrondissement de Lille, une augmentation de 220,000 broches. D’autres filatures transforment leur'matériel.
- Dans les Vosges, l’industrie cotonnière est également en plein développement, comme dans l’Est en général.
- Voici quel est l’accroissement d’outillage des filatures et tissages de coton dans cette région, prévu pour 1894 :
- Broches nouvelles
- A Igney.......................... 20.000
- A Epinal (2 usines).............. A5.000
- A Belfort (2 usines)............ 38.000
- Total..........Broches 403.000
- Métiers à tisser
- A Epinal (2 usines)................ 600
- AThaon (2 usines)................... 450
- Au Thillot.......................... 500
- A Saulxure.......................... 300
- Total............. Métiers 1.850
- p.31 - vue 35/199
-
-
-
- 32
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Thaon va devenir le siège d’un groupe industriel important ; nous avons vu aue deux tissages vont y être installés; une filature y est également projetée par M. Diéterlin, l’un des chefs de teintureries et blanchisseries de
- Thaon. . , ..
- lgney est dans le voisinage de Thaon ; la aussi, une filature va y être fondée par- MM. Lang d’Epinal.
- Les héritiers Georges Perrin, de Cormmont, et MM. Bresson ont déjà acquis les terrains a Charmes pour y installer d’importants établissements. „
- D’anciennes usines s agrandissent, et nous citerons tout particulièrement les fabriques d’indiennerie de MM. Bœringer, Zurcher et C°, d’Epinal.
- —0—
- Nouveaux syndicat». — Il vient de se fonder à St-Dié (Vosges), une chambre syndicale des ouvriers teinturiers ; elle a son siège rue de Meurthe, et a réuni au début 54 membres. On sait que la spécialité de cette place est la teinture des cotons filés.
- A Milhau (Aveyron), pays de mégisserie et de ganterie, plusieurs groupes syndicaux se sont constitués, tant parmi les patrons que parmi les ouvriers.
- Nous citerons du côté des patrons, les Chambres syndicales de la ganterie, des mégissiers, des façonniers teinturiers (cette dernière comprend 12 membres), et chez les ouvriers, les syndicats des mégissiers et chamoiseurs, des gantiers, des polissonneurs en couleurs; mais un groupe beaucoup plus considérable qui vient de se former à Milhau et ne s’est pas spécialisé dans une profession, est la Fédération ouvrière Milhavoise, réunissant 1,800 membres.
- —o—
- Société industrielle d’Amiens.
- — La dernière séance générale de la Société a eu un éclat particulier. 11 a été nécessairement beaucoup question des cours publics organisés par celte société, car c’est en cette séance que les prix sont décernés aux élèves.
- Ces cours ont réuni pendant l’exercice écoulé plus de 800 élèves ; mais par une anomalie singulière, ceux de teinture sont les moins fréquentés, malgré la spécialité industrielle d’Amiens, où cet enseignement a tant d’importance, et malgré la valeur des professeurs qui en ont été chargés.
- M. Guichard était professeur de ce cours, mais ayant quitté Amiens, il a été remplacé par M. Duchaussoy, professeur au lycée de la ville, avec adjonction d’un contre-maîtr,-, de teinture, M. Ch. Grenier.
- Le rapporteur du palmarès a dit à propos de cet enseignement :
- « Ce cours a une importance locale; aussi faut-il s’étonner que depuis de longues années, et malgré les efforts des professeurs qui se sont succédé, il soit presque déserté par les jeunes gens de la carrière. M. Guichard a pu cependant présenter au concours sept élèves dont six ont été jugés dignes de récompense. »
- Ces lauréats sont MM. Jovenet, Duriez, Hu-nault, Leturcq, Chomagne et Barrot.
- Les cours publics de la Société Industrielle d’Amiens ont, dans certaines parties, des divisions de dames. Pour les deux sexes, ils rendent d’importants services et obtiennent d’honorables succès.
- —-o—
- I/Exposltion de Lyon. — L’ancien comité parisien de l’Exposition universelle de
- Lyon s’est réuni dernièrem ent sous la présidence d’honneur de M. Georges Berger, député, ancien directeur de l’Exposition universelle de 1889. M. Berger a fait un appel chaleureux aux industriels et commerçants parisiens.
- M. Lami, administrateur délégué du conseil supérieur de l’Exposition, remerciant M. Berger, a insisté sur le concours qu’il espère que l’industrie et le commercé parisiens voudront bien apporter à la ville de Lyon, car, il faut qu’on le sache, l’Exposition n’est pas une affaire, mais bien une entreprise officielle. Le budget de 3 500,000 fr. est dépassé depuis longtemps ; l’entrepreneur a dépensé 6 millions, mais le succès est certain, car on a la certitude dès aujourd’hui que les emplacements feront défaut.
- De son côté, la ville de Lyon s’apprête à recevoir dignement ses visiteurs ; elle fait la toile'te de ses monuments et développe ses moyens de transports ; les établissements publics : hôtels, cafés, etc., font de grands frais d’embellissements et concourent à faire de la ville de Lyon une cité élégante et rajeunie.
- L’Exposition d’Anvers. — L’Exposition universelle d’Anvers, qui s’ouvrira Je 5 mai prochain, aura une importance considérable et laissera loin derrière elle les souvenirs excellents de la précédente Exposition de 1885.
- Les palais et annexes comprennent un ensemble de plus de cent mille mètres couverts, sans compter toutes les installations et attractions dans les parcs et le3 jardins.
- La section française occupera une place d’honneur, avec entrée monumentale particulière entre la section belge et la section russe. Les adhésions de nos principaux industriels sont venues en grand nombre à l’appel du commissaire général, M. Alexis Muzet.
- Entre autres expositions, nous pouvons signaler déjà une très remarquable section mé-tallurgiq'ie, celle des services de la Ville de Paris, celles des soieries lyonnaises, des fabriques de Roubaix, Tourcoing, des filatures du Nord et des Yo«ges, la section des joailliers parisiens, celles de nos industries de mode et de luxe, etc.
- On voit que, dès à présent, on peut prédire son succès accoutumé à la participation de la France, qui va se mesurer une fois de plus, dans une lutte pacifique, avec ses concurrents de tous les pays du monde.
- fi ENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- Sociétés : Formations, Dissolutions, etc.
- Formation de la Société en commandite G. Massoule et Lamarre, teinture et apprêts de velours de coton, 35 et 37, rue de la Teinturerie, à St-Maurice. — Durée ; 9 ans. — Cap. : 70,000 fr., dont 20,000 fr. en commandite. — Acte eu 30 janv.
- Formation de la Société H. Monnot et Ce (teinturerie-nettoyage), 7, rue Pierre-Ginier. Cap.: 40,000 fr. — Durée : 10 ans.
- Formation de la Société en commandite J. B. Rapetout et Ce, manipulation française des tissus en général, tissus intachables, 36, rue Bapst, à Asnières. — Cap.: 60,000 fr., dont 35,000 fr. en commandite. — Acte du 16 janv.
- Formation de la Société Gaston Guénin et C°, teinture et apprêts, 13 à 17, rue de la Citadelle, à Amiens. — Cap. : 280,000 fr. — Durée : 7 ans et 3 mois.
- Tavernier et Belin. teinturerie déerai,* 6Cl apprêts, 211, rue Fontinettes à r«i288î Durée : 6 ans. - Cap.: 2,500 fr - £ h 28 nov. ACle d
- formation de la Société Magnillat m n toz, fabricants de foulards, 25, rue detriD1T~ cines, à Lyon. - Cap.: 230,000 fr -fn2ïU" 6 ans. üur<k:
- Formation de la Société en nom coiw,-f Ducros et Cabane, fab. o’étoffes d’a2 tlf ments, 2, av. Plate-Form^, à Nîmes — n' rée ; 10 ans. — Cap. : 100,000 fr. -1 AfJT 8 janv. Acte du
- Formation de la Société en nom colWir Grobon et Ce, teinturerie, à Miribel. — Duréi 10 ans, du 1er janv. — Cap.: 230,000 fr Acte du lor fév. ’ Ir’ -
- Prorogation de 6 ans, à partir du 1» imiu. de la Société Grenetier et Richard, t?inSr des soies et cotons, 5, rue ch. Grande Mn lières, à Saint- Etienne. — Acte du 5 féy ' ' Modification dss statuts de la Société ano
- NYME POUR LA F'BRICATI,N DE LA SOIE DE CHAR
- djnnet, 2, rue de Lorraine, à Besançon -J Nomination de MM. Ballay, Piotet, jouÿan ceau, Bertillot, Brusset de Lisa, Weibell Glor get et de Marchand comme administraient Délib. Ju27 janv. 8‘^
- Modification de la Société anonyme dite • Syndicat des obligataires de la Société anonyme de blanchiment, teinture, impressions et apprêts de St-Julien (Aube). — Durée illimitée .
- Dissolution de la Société Samuel Cousins et C° (impressions sur étoffes), à Neuville-sur-Ssône).
- Dissolution de la Société Douine frères fi. lalure et teinture de matières textiles, cours Danton, à Troyes. — L.: les associés. — Acte du 22 janv.
- Dissolution de la Société Michard et Ce (teinturerie), 10, rue Barrême, et 20, rue de Vendôme, à Lyon. — L.: M. Michard.
- Liquidations judiciaires
- Louis Moraisin, ex Uinturier, 21, rue de Longchamps, act* 52, avenue Montaigne, à Paris.
- A. La BrojSe et J Richard, fabricants de draps, à Sedan, et personnellement Adrien La Brosse et Jules Richard. — 15 février 94.
- Alphonse Letellier, fouluonier, à Acquigny (Eure).— 30 janvier 94.
- Vient de paraître :
- CATALOGUE GÉNÉRAL ANNUEL
- (4e édition)
- Des produits chimiques, droguerie,pharmacie, distillerie, brasserie, savonnerie, parfumerie, sucrerie, engrais, couleurs, huiles, vernis, etc.
- Cet ouvrage (relié simili cuir), forme un véritable Bottin spécial, 500 pages grand format; 600 chapitres, titres en cinq langues ; 100,000 adresses, France et étranger, suivies du Tarif des douanes et de la Statistique du commerce de la France.
- Envoi fi anco à domicile contre un mandat de 5 fr. 85. j
- Direction : L. Parly et Ce. 13, rue de Malte, Paris. _____________________
- Le Gérant : F- Gouillon. Tous droits réservés
- IMPRIMERIE C. COLIN, A CHARLEVILLE (ARDENNES)
- p.32 - vue 36/199
-
-
-
- LA REVUE DE
- 7e Année, N° 3. ET DES COLORATIONS
- F. GOUILLON, Directeur,
- &
- LA TEINT
- INDUSTRIELLES
- 3, Rue du Trésor, P
- E
- ars 1804
- *****
- SOMMAIRE
- Chronique. — Teinture des tissus de soie. — Teinture de la ramie. — Nouveaux procédés de teinture. — Impression des chaînes de tapis-moquette. — Revue sommaire des brevets d’invention. — Appareil de diffusion pour extraits colorants.
- Procédés divers : Tissus hosselés et crêpés ; Colorants nouveaux ; Teinte sur laines. — Causeries confraternelles sur l’art du teinturier-dégraisseur.
- Chronique industrielle. — Société industrielle de Mulhouse. — Chambre syndicale de la teinture et nettoyage. — Les ignifuges. — Les filés fantaisie. — Bibliographie. — Informations et Faits divers.
- CHRONIQUE
- Législation industrielle
- Le Sénat, à la reprise de ses travaux, a adopté la proposition de loi sur les règlements d’atelier. 11 a ajourné provisoirement le projet sur les conseils de prud’hommes et celui sur le travail des femmes et des enfants, afin de permettre à sa commission de se mettre d’accord avec celle de la Chambre des députés.
- Les commissions des deux assemblées ont eu une entrevue officieuse au sujet de ce dernier projet : il s’agissait de s’entendre sur la durée de la journée de travail.
- M. le ministre du commerce assistait à la réunion, qui a été unanime à reconnaître, qu’en présence des difficultés d’application, soulevées par la loi, il y aurait lieu d’unifier la durée de la journée de travail pour les diverses catégories de personnes protégées ; on sait que la commission du Sénat s’est prononcée pour l’unification à onze heures de travail effectif.
- Le rapporteur de la Chambre a exposé que la commission de travail est en majorité favorable à l’unification à dix heures, mais qu’à titre de transaction, elle se rallierait, pour une période transitoire, à déterminer, à la journée de onze heures.
- Le ministre a accepté cette dernière solution au nom du gouvernement.
- Quant à la loi sur les règlements d’atelier, elle a été profondément transformée par la commission sénatoriale, qui a seulement retenu les dispositions relatives au paiement des salaires, exigeant que ce paiement ait lieu en espèces ayant cours légal, dans un local qui ne soit ni un débit de boissons, ni un magasin de détail, et au moins une fois par quinzaine.
- Les retenues des salaires ont été réglées. Elles ne pourront dépasser pour une journée le quart du salaire de cette journée et en outre, leur produit ne pourra être employé que dans l’intérêt des ouvriers, notamment pour alimenter les caisses de secours et de prévoyance.
- Le Sénat n’a pas pensé qu’ilfût nécessaire de faire homologuer les règlements d’atelier par les conseils des prud’hommes ou le juge de paix; elle n’a pas voulu non plus ajouter soit des règles déterminant le délai dans lequel patrons et ouvriers doivent se prévenir qu’ils ont l’intention de se séparer, soit une sanction pénale, soit un article relatif à la juridiction.
- Mais cette loi ne peut devenir définitive que lorsqu’il y aura accord avec la Chambre des députés.
- Un autre projet de loi menace le commerce et l’industrie de nouvelles charges; c’est celui d’une réforme fiscale dans laquelle le timbre des quittances et des chèques serait augmenté, suivant un droit graduel et proportionné à la somme dont il est donné reçu.
- Tous les syndicats et groupes commerciaux font une vive opposition à ce projet, qui aggraverait et compliquerait un impôt déjà fort onéreux; on peut encore espérer qu’il n’y sera pas donné suite.
- Situation des lainages
- Nous faisons, comme d’usage, une rapide revue de nos places manufacturières, moins pour constater leur plus ou moins grande activité que pour signaler les articles qui paraissent être le plus en vogue.
- En lainages, on signale à Roubaix, le « bouclé », de création nouvelle, qui promet d’avoir du succès à la saison d’hiver. Ce tissu est formé d’une chaîne en mohair noir inaltérable, le fond est en laine, de sorte que ce genre, teint en pièces, ne change pas le frison du mohair qui reste noir, tandis qu’on applique toutes espèces de nuances sur les fonds, tels que bleu marine, bleu ciel, rose grenat, vert, etc.
- Une autre nouveauté de cette place, est une application de mohair sur fond satin qui produit le plus chatoyant effet. On le fabrique en toutes nuances, depuis le noir jusqu’aux teintes les plus tendres.
- Pour l’hiver, les « foulés » et les « sublimes » sont encore, cette année, des articles de prédilection ; à signaler aussi un article jacquard sur chaînes couleur, qui semble appelé à un certain succès.
- La vente actuelle porte sur la fantaisie, qui reste en faveur, le lainage étant peu recherché ; certains genres sont particulièrement en vogue : l’Orléans, l’Alpaga et le Pacha. Les producteurs de ces tissus demandent un délai de livraison de six semaines à deux mois, 11 semble que la consommation veut se porter sur les bons articles noirs lustrés qui présentent le double avantage de l’apparence et de la solidité.
- A Reims, la saison d’hiver est à peine commencée en nouveautés de laines peignées ; les premières commissions arrivent. En nouveautés, la saison d’été s’est bien terminée, sans stock en aucun genre ; la nouvelle saison se présente bien. Les affaires en flanelles sont toujours difficiles. Le stock en cachemires et mérinos est nul.
- L’activité habituelle de la place d’El-beuf fait défaut. Les draps de couleur et d’administration suivent leur courant régulier, bien que les draps pour voitures et livrées soient un peu moins demandés. Les draps noirs sont sans changement. Les articles cheviot sont toujours très en faveur, et le drap de da-
- p.33 - vue 37/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 34
- mes subit un léger temps d’arrêt. Ce sont toujours les tissus en peigné qui sont le plus en faveur.
- Sedan subit du ralentissement, après l’accroissement qui s’accentue depuis un an. Mazamet espère une reprise prochaine. Castres est paralysé par une grève turbulente, qui paraît difficile à concilier.
- Les soieries et les cotonnadei
- On signale à Lyon une grande activité dans la fabrication des étoffes moi-rées et des petits quadrilles et la même note nous arrive de St-Etienne et de Bâle, car la vogue de la moire s’étend aux rubans. Quelques ordres en tissus armures et en surah sont venus s’aiou-ter à ces deux gros articles et ont relevé le niveau du travail. Les commissions d’hiver se font toutefois attendre et les acheteurs eux-mêmes ne sont pas fixés sur les genres qui en feront plus spécialement l’objet.
- A Créfeld également, la moire est le tissu favori.
- Jusqu’à ces derniers temps, les moires antiques constituaient en quelque sorte le genre préféré, mais la situation vient de se modifier en ce sens que les moires françaises prennent de plus en plus le premier plan à mesure que ce tissu pénètre dans la grande consommation.
- A côté de ces tissus dont, pour le premier du moins, la vogue ne peut être qu’éphémère, la mode ne témoigne aucune préférence et les acheteurs restent dans une indécision absolue.
- Les genres qui jouissent neanmoins de quelque faveur sont : la doublure teinte en pièces, notamment en sergé et polonaise chaîne grège tramé coton, le satin grège, le velours noir et couleur.
- Parmi les articles à torsion, la mousseline soie en 35 et en. 120 centimètres pour écharpe et le crêpe lisse ont pris, depuis quelque temps, une certaine extension.
- En résumé, la marche du tissage ne s’est pas encore très sensiblement mo-* difiée ; néanmoins, de légers symptômes d’amélioration se sont affirmés de plus en plus. Le satin grège a pris de l’extension et a comblé quelques lacunes dans les usines mécaniques, pendant que la moire ainsi que le taffetas cuit quadrillé ont notablement relevé le niveau de la fabrication dans les ateliers
- à bras de la ville comme ceux de la campagne.
- Une correspondance de Crefeld, après avoir signalé la vogue des moires, ajoute qu’en doublures pour manteaux, les serges paraissent devoir être l’article de fonds. A titre d’essai, pour le même but, on parle aussi des étoffes quadrillées, cependant le succès reste pour le moment douteux, vu le goût de la mode qui, sans défaillance, s’attache principalement aux unis. Quoi qu’il en soit, l’activité est satisfaisante pour les articles de mode, les moires, les articles pour parapluies, les étoffes légères pour blouses ; il en est de même des articles pour cravates. Le ruban, par contre, est calme, à l’exception toutefois des articles velours pour lesquels la saison promet d’être assez bonne. La faveur dont jouissaient les siciliennes pour jaquettes, a faibli.
- En cotonnades, les ordres aux fabricants rouennais sont très suivis, soit en rouennerie, mouchoirs écrus, croisés, belle flanelle et pilou ; pour ce dernier article surtout, les ordres arrivent assez nombreux, grâce aux jolies dispositions de ce tissu qui paraissent très goûtées; quant à l’indienne, la vente a de la peine à s’ouvrir ; l’article crêpé et bosselé va lui donner une nouvelle impulsion.
- Teintes en faveur
- Voyons maintenant comment les prêtres de la mode ont baptisé les nuances d’été, et quelles sont les plus en vue.
- La carte des fleurs et rubans nous montre une série d’aurores et de teintes feu, allant de Serpentin à Lucifer, en passant par le Van Dyck, puis des verts un peu ternes qui sont Mascotte, Roseau, Sedum, etc.; une gamme de jaunes orangés va d’ivoire à Or, comprenant Florin, Ebénier et autres ; des teintes fauves sont dénommées Glaneuse, Caféine, Trappiste, etc.; des vieux roses sont Aubusson, Walkyrie, tandis que les brillants s’appellent Pompon, Reine, Bengale, Laurier (laurier-rose), Corail ; les Siam, Melilla, Java sont des orangés rabattus, le dernier atteignant le bistre ; des bleus très verdâtres et brillants sont désignés Olympia, Azurine, Libellule : celui-ci n’est autre que l’ancien Paon, nom déjà usé. La mode est souvent résurrectrice, mais non conservatrice.
- La carte de la passementerie est tou-
- jours moins éclatante et plus appropr; -aux grands vêtements ; nous y re m vous des Feu, mais dans les tons ptl hauts, compris entre Bolide et SalarnT des jaunes orangés montant plus haï; aussi : Thermidor, Coq de roche s' ' hier sont les plus foncés ; les marrcT commençant à Feuille Morte, Acaioh Hanoï, vont jusqu’aux bruns’ Tête d’ Nègre, Amazone ; une gamme deroseÜ et rouges va depuis Bengale jusqu’! Malvoisie ; une autre de verts brillant de Prairie à Bretagne ; enfin une séri! de teintes franches toujours courante' et de gris-mode variés....
- Mais en langage plus prosaïque nous dirons que dans les tissus pour dames, on voit surtout les teintes viefe bleu, vieux rose, héliotrope (qui est'in vieux violet), mordoré, chamois, !re. nat, marine, cardinal, et toujours^ grande variété de gris-mode ; dans les claires, ce sont des crème, maïs, rosé ciel, lilas.... Tout i’arc d’iris alors dira-t-on ?.... Non, car les verts, lèg violets crus et les jaunes vifs sont peu en faveur. On voit, par contre, des rouges violets et des bleus purs.
- S’agit-il des étoffes pour hommes, de la draperie nouveauté, par conséquent, nous emprunterons à un écho d’Elbefci les indications suivantes :
- 11 se maintient le courant que nous avons signalé dès son apparition sur la
- couleur marron. Les bleus classiques sent restés en seconde ligne, et les manufacturiers ont mis la nuance dominante dans tout et de toutes les façons. Accouplée avec d’autres couleurs, le dessin suffit pour varier son apparence dans les tissus façonnés ; dans les unes, on ne peut que l’employer dans quelques teintes rapprochées, ou encore changer la croisure et la finesse des filés, ce qui modifie le grain de Vétotfe.
- Selon toutes probabilités, la vogue de cette couleur se continuera. *
- Les étoffes pour jaquettes se partagent en diverses sortes. Les peigne's classiques en noir, bleu ou marron foncé sont toujours sans caractère marqué. Les dessins petits ne varient guère. On fait aussi des bruts fins en peigné, d’au.tre plus grossiers en cheviotte ou cardé, teintes très foncées également, y compris le Marengo, mélange de noir avec très peu de blanc.
- Bref, nous voyons qu’en nouveautés pour hommes, plus ça chaüge, plus c’est la même chose.
- p.34 - vue 38/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- *
- 35
- , ÿ;fV '
- Etat actuel des industries de la teinture
- Nous terminons cette « Chronique » par une citation d’un document d’origine officielle : Le Bulletin cle l'Office du Travail, qui, dans un aperçu de la « Situation industrielle » , apprécie comme suit, oelle des Teintures et Apprêts :
- « Cette industrie souffre particulièrement de la fermeture des marchés étrangers, non-seulement à cause des tarifs douaniers, mais encore parce que certains pays se mettent à teindre eux-mêmes les fils ou tissus qu’ils achètent encore en France. Les prix sont en baisse, et, au contraire, le taux des salaires a plutôt augmenté malgré le ralentissement de la production, mais les chômages sont plus étendus. »
- Voilà en quelques lignes une situation fort bien définie, et ceux qui en font la constatation ne sont pas entièrement étrangers aux souffrances qu’ils signalent.
- F. Gouillon.
- TEINTURE DES TISSUS DE SOIE
- Ce genre s'est fort développé, comme on le sait, grâce à la possibilité de tisser en grège, et de faire teindre l’étoffe au moment de la commande en telles nuances qu’on désire.
- Oi procède tout d’abord à la cuite du tissu, puis à la teinture, qui est différente suivant les genres.
- On cherche de plus en plus à introduire dans cette industrie des dispositifs mécaniques. Pour la cuite, on y arrive assez bien, car les bains sont les mêmes, et l’on peut mettre bout à bout des quantités assez grandes de tissus ; mais, lors de la teinture, la diversité des nuances est telle que l’emploi de la machine est souvent peu avantageux. Néanmoins, on tend de plus en plus à l’introduction de ces procédés mécaniques, et c’est, là qu’est l’avenir de ce genre de teinture ; les résultats obtenus sont du reste très satisfaisants.
- Les tissus courants genre taffetas, et même les mélanges soie-laine n’ont jamais présenté de sérieuses difficultés à la teinture, mais les soieries légères et à réseaux, les mélanges soie-coton étaient un peu plus délicats à traiter.
- Nous en dirons donc quelques mots :
- Tissus légers
- Pongée. — Ce tbsu nous arrive tout cuit en Europe, mais par les procédés défectueux employés par les Chinois, c’est-à-dire à l’aide de bains de potasse fortement alcalins, qui
- détruisent par parties la souplesse de la soie et son aptitude à la teinture, aussi ces parties attaquées unissent-elles très mal.
- Ce défaut se répare à peu près en donnant aux pongées une légère cuite au savon.
- Puis on les teint et charge par les procédés ordinaires.
- Grenadines. — Ces étoffes demandent, nécessairement, à être traitées avec beaucoup de ménagement, par suite de leur délicatesse.
- Le mouvement assez violent des machines à teindre au large ne pourrait convenir à ces tissus légers, et l’on doit les mener doucement au tourniquet, ou les travailler aux lisoirs, soit au large soit disposés en flattes.
- Ces tissus doivent garder leur grès, et l’on se borne à leur donner un dégraissage tiède sur un bain léger de cristaux de soude -, soit 1 kil. de cristaux pour 100 lit. d’eau : 1/2 h. à 45-50 degrés.
- Pour couleurs claires, on donne ensuite un soufrage, et pour blancs ou bleus clairs, deux ou trois soufrages, suivant nécessités.
- Désoufrer par un passage en eau tiède, puis avec cristaux de soude, très léger (500 gr. par 100 litres de bain), et terminer par un rinçage.
- Pour la vente en blanc, on azuré ou on crème.
- Noirs sur grenadine
- Les grenadines noires sont ordinairement plus ou moins chargées -, non seulement à cause du gain en poids, mais encore parceque le tissu en acquiert un toucher plus plein et moins chiffon, sans cependant donner la sécheresse d’une gomme d’apprêt.
- 11 se fait néanmoins des grenadines sans charge.
- Les chargées rendent 60 à 75 0.0 en supplément de poids.
- Les demi chargées environ 25 0[0.
- Les noirs chargés s’obtiennent par les procédés généraux des noirs sur soie, notamment suivant la méthode des « noirs lourds » indiquée dans la Revue de la Teinture, 1893, p. 177. Comme ici, l’on n’a pas à compenser les pertes de cuites, on peut réduire le nombre des rouillages (trois au lieu de sept), et des cachoutages (deux au lieu de trois).
- Dans toutes les opérations, il faut surtout observer les précautions de manipulations que nous avons recommandées, et ne jamais opérer à une température supérieure à 40-50 degrés, afin d’éviter d’amollir le grès.
- Les charges moyennes peuvent s’obtenir en faisant usage des noirs de naphtol ou de naph-tylamine, en chargeant soit à l’étain, soit à la galle.
- Pour charger à l’étain, on opère comme suit :
- Les étoffes, bien dégraissées, sont passées dans un bain à 30° B. à froid, de bi-chlorure d’étain ou pink-salt. Soigneusement imprégnées de la solution, elles sont essorées avec ménagement, pour recueillir le bain de bi*
- chlorure d’étain excédant, puis elles sont rincées à grande eau bien à fond.
- Les pièces, après un bon rinçage sort soumises à un léger bain de cristaux de soude tiède, pour fixer l’oxyde stannique sous forme de bioxyde.
- Par une seule opération, on peut donner de 20 à 30 pour cent de charge du poids mis en teinture.
- Sur la suie ainsi préparée, l’on teint en noir naphtol ou de naphtylamine sur bain acide, en évitant de passer 50° centigrades de chaleur.
- Le noir de naphtol doit être employé en assez fortes proportions, mais son poids s’ajoute à la charge -, il est évident toutefois qu’on chargerait à meilleur compte par un second passage en bichlorure d’étain et carbonate de soude, mais on n’a pas le choix.
- (A suivre)
- TEINTURE DE LA RAMIE
- Da^s une étude sur l'utilisation de la ramie, publiée par VIndustrie textile, M. J. Arnau-don relate les observations suivantes, relatives à la teinture de cette fibre c
- a Je pris, dit-il, une certaine quantité de ramie blanchie et je la mis dans différents bains de teinture pendant quarante-huit heures, à la température ordinaire ; après, je l’ai enlevée, pressée, lavée -, elle a donné les résultats suivants :
- « Par l’action du tannin dans lequel je l’ai fait bouillir une heure, le violet méthyle, le vert et le bleu de Lyon se foncent ; pour les autres couleurs, l’action est peu sensible. Préparant l’ortie au chlorure tannique et à l’acétate d’alumine, les orangés, le ponceau elle bordeaux se teignent beaucoup mieux et la couleur n’est pas enlevée par les lavages.
- Vert brillant : un beau vert de feuilles naissantes.
- Ponceau n• 1, Bleu de Lyon, Orange «• 2, Orange R : belle teinte, mais qui s’éclaircit et passe presque entièrement au lavage.
- Violet méthyle : donne un beau violet persistant.
- Bordeaux : couleur rouge violet qui passe beaucoup par lavage.
- Acide picrique : passe entièrement par lavage.
- Les cinq premiers colorants étaient de la fabrique Meister, Lucius et Bruuing ; l’origine des trois autres n’est pas indiquée.
- NOUVEAUX PROCÉDÉS
- DE TEINTURE
- Soumis à 1% Société Industrielle de Mulhouse Par M. Bonnet, de Montbéliard
- .RAPPORT de MM. È. Kopp,E. Noelting et E. Grandmougin
- 1° Nouveau bistre au manganèse, et son
- p.35 - vue 39/199
-
-
-
- 36
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- application à la production du noir d'aniline.
- Ce procédé repose sur la réduction du permanganate de potasse par le tannin.
- Le coton mordancé au tannin est soumis à l’action d’un bain de permanganate qui donne lieu à une fixation de peroxyde de mangarèse en rapport avec la concentration des bains.
- Pour obtenir du noir d’aniline, il faut mor-dancer par teinture, à raison de 60 grammes de tannin par litre, au moins, en chauffant jusqu’à 60°.
- Lorsqu’on procède au foulard, il faut 100 grammes de tannin pour un litre d’eau. 11 s’ensuit que le procédé n’est pas des plus économiques -, cependant l’on peut avoir recours à des extraits tannants de valeur moindre eu à d’autres corps qui réduisent le permanganate, tel que le cachou de Laval.
- Le procédé auquel nous nous sommes arrêtés est le suivant :
- Deux passages au foulard en tannin, 100 grammes par litre -, entrer directement en permanganate, 20 grammes par litre (l’auteur donne à ce passage une durée d’une minute, qui semble un peu courte), laver, teindre en bain d’aniline à froid, suroxyder en chroma te, savonner. Mêmes proportions que pour les essais en grand relatés plus bas.
- Nous n’avons pas eu l’occasion d’essayer ce procédé en grand • par contre, il fut expérimenté avec l i cachou de Lava',en 1891, dans la maison Keittinger, de Rouen.
- Voici comment on opérait :
- 1° Deux passages au jigger (deux minutes) en cachou de Laval :
- 150 lit. eau,
- 15 kil. cachou Laval à 66° C, bien exprimer et laver.
- 2° Passage d’une minute en permanganate de potassium :
- 1 lit. eau,
- 30 gr. permanganate de potassium à ü0° C dans une cuve à roulettes. A la sortie de la cuve, exprimer et laver.
- 3° Teinture en aniline, donner deux tours au jigger, à froid, dans le bain suivant :
- 200 lit. eau,
- 8 kil. huile d’aniline,
- 18 kil. acide chlorhydrique, bien laver, puis suroxyder en passant deux fois au foulard, à froid, dans :
- 60 lit. eau,
- 3 kil. bichromate dessude,
- 600 gr. acide sulfurique.
- La nouveauté du procédé proposé par lau-teur ne saurait résider que dans l’emploi du tannin.
- Quoi qu’il en soit, et faisant abstraction des prix du tannin et du permanganate, ce moyen n’est pas sans offrir quelques inconvénients : décomposition rapide du bain de permanganate, lavages difficiles, attaque des cuves en bois, etc.
- Le noir d’aniline que l’on obtient n’est pas beau, et il est irrégulier. Ces défauts ne sont pas inhérents à la méthode au tannin, mais bien au procédé de teinture sur bistre de manganèse.
- Le bistre obtenu s’enlève au sel d’étain, mais peut-être plus difficilement que le bistre ordinaire. On peut produire aussi l’article blanc sur noir.
- Les essais faits pour produire l'enlevage sur le tannin avant le passage en permanganate n’ont pas abouti, à cause de la difficulté de détruire d’anssi grandes quantités detannin.il se fixe toujours du bioxyde de manganèse sur les blancs ; on peut y remédier par un passage en bisuLite de soude faible. Nous n’insistons pas sur le danger de cette opération qui, en outre, empêche la production d’un noir satisfaisant. On obtient toujours un mauvais blanc lorsqu’on cherche a éviter le passage en bisulfite.
- 2° Teinture des tissus mixtes soie et coton en noir d’aniline
- Le procédé repose sur le fait que le coton mordancé au tannin se teint en bistre sous l’action d’un passage en permanganate, tandis que la soie, dans les mêmes conditions, ne se teint pas ; elle se teint, au contraire, très bien lorsqu’on la plonge directement dans la solution de permanganate.
- Le mordançage préalable en tannin constitue donc, pour cette fibre, une sorte de réserve.
- a) Noir sur coton, soie blanche
- Un procédé analogue a été trouvé indépendamment et breveté par G. Schultz et M. Kayser (Zittau, Saxe) (i).
- On mordancé en tannin 100 grammes par litre au moins (on ne peut guère recourir qu’au tannin si l’on veut obtenir du blanc sur la soie) en bain bouillant, on teint en permanganate à 20 grammes par litre, puis on donne un léger bain de bisulfite et on teint en sel d’aniline.
- Si l’on oxyde enchromate, il faut le faire en liqueur neutre.
- passe en chromate. G 61 1 on
- 3° Mordançage en tannin protégeant la s contre l'action du permanganate 16
- 11 était intéressant de voir comment c même mordançage se comporterait vis-k-vi6 de la laine. Nous avons reconnu que cette fibre se comporte comme la soie ; lorsqu’elle n’a pas été passée en tannin, elle se teint en bistre dans un bain de permanganate, tandis qu’elle ne fixe pas de bioxyde de manganèse lors-qu’elle a subi l’action du tannin.
- L’expérience a été faite au foulard en mor-dançant avec 25, 50, 75 et 100 grammes de tannin par li re et passant ensuite en permanganate à 5, 10 et 20 grammes par litre, également au foulard. Dans le passage en permanganate, chaque échantillon a été accompagné d’un témoin non passé en tannin. Dans ces conditions, la laine mordancée en tannin s’est à peine souillée d’un peu de bioxyde qui est tombé au lavage, tandis que la laine non mor-dancée a passé au bistre très soutenu.
- Le procédé pourrait donc s’étendre à la laine.
- La laine chlorée, comme la laine non chlorée, est préservée pat le tannin de l’attaque du permanganate, mais il faut remarquer que si la laine non chlorée n’est presque pas affectée par ce réactif, la laine chlorée, par contre, l’est considérablement, et le bistre obtenu dans ces conditions est beaucoup plus foncé.
- La laine chlorée semble avoir également, pour le tannin, des affinités plus grandes c’est ce que semble démontrer une série comparative de mordançages à 10, 20 et 50 grammes par litre, à froid et à chaud. On passe ensuite en chlorure ferrique, et l’on constate que, dans tous les cas, les nuances obtenues sur laine non chlorée sont loin d’avoir l’intensité de celles que donne la laine chlorée.
- 4o Bistre au plomb ; sa production par le plombale et ses applications
- b) Noir sur soie, colon blanc
- Mordançage en tannin Ogr. 5 par litre, dix minutes.
- Teinture en permanganate à 5 grammes par litre, quinze minutes ; la soie seule se teint.
- Lavage, cuis passage en bisulfite étendu pour enlever un peu de bioxyde fixé sur le coton.
- Teinture en sel d’aniline, suroxydation au chromate.
- c) Noir sur soie et coton
- Mordançage en cachou de Laval 15 grammes, eau 150 cc, -f- un demi-gramme de tannin par litre.
- Passage en permanganate à 5 grammes par litre; on obtient ainsi le bistre sur les deux
- (1) Brevet allemand 61087 du 28 mai 1891. Ber. 1892, Ref. 400.
- L’auteur ne donne aucun détail sur la façon dont il a préparé le plombate.
- Nous avons opéré de la façon suivante :
- 150 gr. potasse caustique,
- 125 cc. eau.
- On maintient une légère ébullition et on y ajoute peu à peu :
- 130 gr. de peroxyde plomb.
- La décoloration du bioxyde puce est très rapide et il se forme dans le liquide un précipité cristallin grisâtre que nous supposons être un plombate de potasse peu soluble dans un excès de base.
- L’introduction du bioxyde étant terminée,on fait bouillir un certain temps, puis on laisse refroidir. La masse se prend plus ou moins fortement, suivant la quantité d’eau évaporée; elle est très hygrométrique et ne tarde pas à se liquéfier au contact de l’air libre.
- p.36 - vue 40/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 37
- Plusieurs fois répétée de la même manière, l’opération a donné régulièrement 340 grammes d’une masse brunâtre cristalline, que nous désignerons du nom de plombate.
- Bien que chargé d’un excès d’alcali, ce pl m-bate ne peut être mélangé à l’eau sans séparer une grande quantité de peroxyde.
- Pour l’utiliser complètement, il est indispensable de le dissoudre dans une solution al-ca’ine. D’autre part, il est insoluble dans les alcalis concentrés, tels que la soude caustique à 38° B.
- Le plombate obtenu fut dissous comme suit :
- Solution A 340 gr. plombate,
- 680 cc. soude caustique 38° B,
- 1020 cc. eau.
- Séparer le dépôt assez considérable qui renferme du bioxyde puce inattaqué et probablement du plombate.
- La solution A marque 31° B. et contient par litre 200 grammes de plombate.
- On a tiré parti de cette dissolution mère pour faire des bains plus dilués :
- 100 cc solution A)19°B.:=100gr. piombate
- 100 cc eau j par litre.
- 85 cc solution A-) 1G°B. = 50 gr. plombate
- 255 cc eau ) par litre
- 17 cc solution A \ 5<*B.= 20 gr. plombate
- 153 cc eau ) par litre.
- La dilution e traîne toujours la séparation d’une certaine quantité de PbO-. C’est sur cette dissociation que repose le mordançage au plombate. L’auteur la provoque par un simple lavage à l’eau courante.
- Préoccupés des difficultés que présente cette opération lorsqu’on la fait en grand, nous avons cherché à la remplacer par un moyen plus pratique. Le résultat a été pleinement atteint par un passage d’une minute en eau bouillante.
- Dans ces conditions, li décomposition est ccmplète et la fixation portée au maximum réalisable dans l’eau courante. Le bioxyde fixé à l’eau bouillante est plus brun (moins jaune); ce fait peut s’expliquer par une différence d’hydratation. Fixé à l’eau courante et séché au tambour, le bioxyde est brun comme celui qui sort de l’eau bouillante.
- Le mordançage se fait à froid, en raison de l’a'calinité du liquide. On passe le tissu deux fois dans la solution et entre ensuite directement en eau bouillante. Le rendement n’est pas meilleur lorsque, après le passage en plombate, on abandonne le tissu enroulé pendant vingt-quatre heures, avant de le passer en eau bouillante.
- Pour les nuances foncées, on répète le mordançage en plombate et le passage à l’eau bouillante deux à trois fois ou plus, selon l’intensité du bistre que l’on désire obtenir.
- Les solutions a’calines mercérisent fortement la finre, spécialement celle à 31» B.
- Comme dans le cas du bioxyde de manganèse, le tissu acquiert la propriété de se eom-burer comme une mèche au chromate de plomb. On constate aussi une certaine attaque de la cellulose.
- Pour la laine, ce procédé de mordançage n’a pas d’application, à cause de l’action de la soude sur cette fibre, et aussi en raison de la formation de sulfure de plomb qu’on aurait de la peine à éviter.
- a) Jaune de chrome
- Le plombate se prête mal à la fabrication des jaunes de chrome. En effet, on ne peut obtenir ce jaune qu’en faisant bouillir le tissu mordancé, pendant trente minutes, dans une solution de bichromate à 50 ou 100 grammes par litre d’eau.
- Seuls les mordançages faibles permettent d’atteindre le but ; cela peut tenir à la présence d’un peu de protoxyde de plomb dans les liqueurs.
- L’auteur reconnaît, du reste, qu’il tst plus simple d’appliquer directement le protoxyde PLO, lorsqu'on veut produire du jaune de chrome; il suffit alors de teindre à froid.
- b) Bistres et noirs au sulfure de plomb
- De même que pour le jaune de chrome, il est inutile, si l’on veut produire du sulfure de plomb sur la fibre, de fixer du bioxyde, le protoxyde rendant le même service. Néanmoins nous avons expérimenté cette méthode qui permet d’obtenir des tons d’intensités variables, selon la quantité de peroxyde fixée. 11 suffit de passer en sulfure de sodium, que 1 on prépare en dissolvant du soufre dans de la soude caustique.
- Les teintures ont été faites à froid, à tiède, à chaud, suivant l’intensité à obtenir. On peut arriver jusqu’à un noir qui n’est pas très beau et ne répond pas, comme le suppose l’auteur, aux données du prix n° XIX (noir solide).
- c) Noir d’aniline
- L’application du peroxyde de plomb (comme oxydant) à la production du noir d’aniline n’est pas nouvelle-, M. Charles Lauth l’a indiquée en même temps que celle au manganèse.
- L’auteur pense que ce procédé ne serait guère pratique, étant donnés le prix du plombate et les nombreux passages nécessaires. 11 ne s’étend pas plus amplement sur cette question.
- On peut arriver au noir d’aniline avec deux ou trois passages en plombate à 200 grammes par litre.
- On teint avec :
- 16 cc aniline,
- 400 cc eau,
- 31 cc acide chlorhydrique.
- On chromate avec :
- 15 gr. bichromate de soude,
- 300 CC 63U,
- 3 gr. acide sulfurique.
- Il semble préférable d’employer le nitrate d’aniline, que l’on peut obtenir directement comme suit :
- 200 cc eau,
- 8 gr. aniline,
- 22 gr. acide nitrique.
- On chromate de la n ê ne manière.
- Si l’on tient compte de ce que le poids moléculaire du bioxyde de manganèse = 86, tandis que celui du bioxy Je de plomb rr 238, on comprendra aisément que l’emploi de ce dernier corps ne peut être avantageux.
- La méthode qui permet d’ubienir sur tissus mixtes, soie et coton, des effets différents au moyen du mordançage en plombate, qui se porte sur le coton en réservant la soie, ne manque pas d’être assez curieuse, mais elle offre peu d’intérêt pratique
- En résumé, nous pouvons dire que le travail de l'auteur puise son principal intérêt dans le fait qu’il étend nos connaissances sur les mordants alcalins. Les applications pratiques du mordant au plombate, sensiblement moins intéressantes, seront toujours gênées par des difficultés matérielles résultant d’un prix trop élevé, d’une alcalinité trop grande, de la répétition des mordançages, et cela sans permettre d’atteindre aucun résultat auquel il ne soit possible d’arriver f a' d’autres méthodes plus simples.
- L’auteur signale enfin une réaction que donne le tannin avec le plombate -, elle est d’une sensibilité remarquable.
- On emploie comme réactif la solution de plombate à 200 gr. par litre , d’autre part, on dissout 1 gr. de tannin dans un litre d’eau.
- 4 cc de cette solution dans 50 cc eau ( zr 4 milligrammes) don1 ent, au contact du plombât?, une co'oration rouge groseille très nette et passant au brun au bout d'un certain temps.
- Avec des solutions de tannin plus concentrées la première goutte provoque une coloration rouge passant presque immédiatement au brun ; ce n’est qu’avec un excès de réactif que l’on obtient une coloration persistante.
- 11 est probable que cette réaction est due à une oxydation par le plombate; elle rentrerait dans la catégorie des réactions que donne le chlorure ferrique avec les composés ayant des hydroxyles en ortho.
- Toutefois, d’autres corps analogues ne donnent pas de résultats bien précis : l’acide sali-cylique r.e réagit pas, l’acide pyrogallique en solution diluée donne une coloration d’un brun jaunâtre, la pyrocatéchine une teinte d’abord verte qui passe au brun, puis au rouge.
- 11 est clair que l’alcalinité du réactif est désavantageuse, les corps essayés étant tous très sensibles aux alcali1.
- 5° Fixation d’oxyde de plomb par les plombites alcalins
- L’auteur emploie une solution de plombite
- p.37 - vue 41/199
-
-
-
- 38
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- H 150 B ; il l’obtient en partant d’un plombite le soude à 31° B, qu’il étend de 1 1/2 volume l’eau. Le mémoire au concours ne contient aucun détail sur la préparation du plombite à IB. 3°
- Voici comment nous l’avons préparé ;
- 500 cc soude caustique,
- 200 gr. litharge.
- Verser la litharge dans la soude bouillante et prolonger l’ébullition aussi longtemps que possible.
- Ramener la solution à 3I0 B ; on obtient S50 cc solution et il se sépare 150 grammes Je litharge inattaquée-Etendu de 11/2 volume d’eau, on obtient 2125 cc de solution à 150 B renfermant 25 grammes d’oxyde de plomb par litre.
- Ce mode de préparation, assez mal commode, fournit un mordant dont la teneur en ulomb peut être sujette à des variations. Nous lonnons la préférence au suivant, qui a l’avan-lage de partir d’un corps homogène et bien défini : l’acétate de plomb.
- Dans 1700 cc < e soude caustique à 38° B(l), chauffée à environ 66°, on verse, en remuant, a dissolution de :
- 430 grammes acétate de plomb dans 2000 oc eau chaude, le précipité primitivement ormé se redissout immédiatement.
- En ajoutant à ce liquide 6300 grammes d’eau, on obtient 10 litres d’une solution mar-juant 12e B, qui est moins alcaline que celle que donne le premier procédé et qui renferme par litre 25 grammes PbO.
- Cc pk mbite possède les mêmes propriétés que l’autre, nous nous en sommes assurés ; il Jxe même plus de plomb sur la fibre.
- Le mordançage alcalin au moyen de ce plombite a été essayé comparativement à celui qu’on peut effectuer par passsage en acétate de plomb à 43 grammes par litre (= 24 gr. PbO) et passage ultérieur en ammoniaque (un tiers); tous les résultats ont été en faveur du plombite, fixé de la façon suivante:
- Deux passages à froid en plombite à 12° B, laisser enroulé douze heures, laver à grande eau. Le traitement à chaud offrant peu d’avantage, nous avons donné la préférence au passage à froid, la solution alcaline modifiant moins le tissu dans ces conditions.
- Notes
- La solution de plombite peut être étendue d’eau sans qu’il y ait précipitation ; elle offre sous ce rapport plus d’avantages que celle du plombate, qui précipite dès qu’on l’étend.
- La fixation du plombite à l’eau courante a donné un résultat supérieur à celui que l’on obtient par passage d’une minute en eau bouillante ; cela doit tenir à la stabilité relative des plombiles.
- (1) La quantité peut varier un peu selon le degré pe la soude employée.’
- On mesure l’intensité des mordançages par la hauteur du ton que donne la teinture en chromate ; avec le plombate, l’intensité de la coloration même du peroxyde fixé sert d’indication.
- Applications du plombite
- a) COULEURS MINÉRALES
- Jaune et orange de chrome Passage à froid au foulard en bichromate de potasse 100 grammes par litre.
- Virage en chaux pour orange.
- Bütre et noir au sulfure
- Teinture en sulfure de sodium. Couleurs solides au savon, mais manquant de richesse. Dépôts d'oxydes
- On peut fixer du fer, du manganèse ou d’autres oxyde; en mettant la fibre chargée d’oxyde de plomb en contact avec les sulfates de ces métaux. Nous n’insisterons pas sur cette méthode, qui n’offre qu’un intérêt très secon- , daire.
- b) MORDANT POUR TEINTURES
- En général, les colorants phénoliques donnent des nuances sans intérêt et fugaces à la lumière.
- Les échantillons annexés à ce rapport en rendent compte; leur examen nous fait relever, cependant, quelques détails.
- L’auteur a obtenu avec la cochenille un rouge, tandis que cette matière colorante nous a donné du violet, avec Talizarine un violet foncé, tandis que nous n’avons obtenu aucun résultat, même avec addition d’acétate de chaux.
- Ces résultats ont été contrôlés avec des tissus préparés en plombite et mis à notre disposition par l’auteur.
- Colorants d'aniline basiques
- On teint l’oxyde de plomb en tannin et puis ensuite en matière colorante basique.
- Ce procédé offrira toujours l’inconvénient de donner des couleurs susceptibles de noircir sous l’influence de vapeurs sulfhydriques ; cet inconvénient ne nous semble contrebalancé par aucun avantage, et nous ne pensons pas que le plomb soit appelé à détrôner l’antimoine.
- C) NOIR D’ANILINE
- Les méthodes proposées par l’auteur diffèrent peu de celles que nous avons discutées dans la première partie de ce rapport ; le mordançage en plombite précédant le passage en tannin, que l’on traite ensuite par le permanganate, est inutile, le mordançage direct en tannin étant suffisant.
- Quant à la méthode de développement du noir d’aniline sur tissu chromaté, elle n’est pas nouvelle et remonte aux origines du noir d’aniline.
- Le plombite, en raison de son alcalinité, ne peut s’appliquer à la laine.
- ,____.mmüi lueonque.
- En résumé, nous croyons qu’en dehors du chromate, et peut-être du sulfure, le mordant proposé par l’auteur ne trouvera que des ap. plications bien restreintes.
- 60 Point de départ pour oltenir des effets de doubles teintes dans les tissus mixtes soie et laine.
- La méthode repose sur le fait que, lorsqu’on mordance un tissu mixte soie e'i laine dans un bain bouillant de bichromate non aci dulé, la laine seule se chromate,tandis qu« ja soie reste parfaitement blanche.
- Ce mordançage permet l’oxydation ultérieure des amines et la teinture de la laine seule en noir d’aniline, par exemple : ]a soi» restant blanche, on peut ensuite la teindre en couleurs d’anilinp.
- 11 est regrettable que l’auteur ait été si sobre de détails et n’ait pas indiqué comment, entre autres, il faut mordancer la laine en bichro-I mate.
- 1 Nous avons observé que, pour obtenir du noir, ce chromatage doit être poussé h outrance 11 faut prendre 50 0/0 de bichromate relativement au poids de la laine et répéter le tralternent trois ou quatre fois.
- Nous ferons observer que Delory (Nœlting-Lehne, Anilinschwarz, p. 66), pour produire du noir d aniline sur laine, ur.ordance celle-ci avec 40 0/0 bichromate et 40 0/0 acide sulfurique.
- La fibre résiste mal à ces actions et se détériore.
- Voici, cependant, comment nous avons opéré :
- Mordançage avec 50 0/0 de bichromate; teinture à froid dans les nitrates d’amines. Pour l’aniline, l’ortho-etla pa^a-toluidine: 400 cc eau,
- 16 gr. amine,
- 32 cc acide ni.rique.
- Four l’a-naphtylamine (Hœchst) on neprend que 14 grammes d’amide.
- Après teinture, on lave à fond. Pour produire du noir d’aniline, il faut répéter trois ou quatre fois toute la série des traitements.
- La teinture à froid est celle qui ménage le plus la soie ; même dans ces conditions la soie se souille, surtout quand on répète les opérations. Malgré nos précautions, nous n’avons pu réaliser un beau blanc sur soie. Cette difficulté rend le procédé inemployable.
- Toutefois, la réaction fondamentale de la méthode peut être utilisée dans un autre but : elle permet de teindre la laine chromatée en colorants à caractère phénolique, suivant un procédé bien connu, tout en réservant la soie.
- Les différences d’affinitésentre la laine chro-matée et la soie étant très considérables, il devient possible d’obtenir, par un choix judicieux dans les matières colorantes, une foule d’effets à deux tons.
- p.38 - vue 42/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 39
- Le chromatage a été effectué à raison de 1, 2, 3 et 5/0 de bichromate compté sur le poids du tissu (3 0/0 semble devoir donner, en grand, le meilleur rendement, — 2 1/2 litres eau pour 70 grammes de tissu, monter en une heure à l’ébullition et y rester une heure, laver. Les bains ne sont pas épuisés.
- Les tissus ainsi mordancés ont été teints avec une série de colorants : brun d’anthra-cène, chromotropes, etc.
- Pour la teinture, on a pris 15 0/0 de matière colorante en pâte à 20 0/0 du poids de la fibre, et on est monté en une heure à 90°, température à laquelle on est resté une demi-heure.
- Par mètre de tissu (— 70 gr.) on prend 2 1/2 litres eau.
- Nous concluons en exprimant l’avis que la méthode de l’auteur n’offre un intérêt réellement pratique qu’au point de vue de cette dernière fabi ication et qu’elle est fmpropre à produire l’article qui fait le principal objet de la note de l’auteur.
- IMPRESSION DES CHAINES
- de Tapis-Moquette
- M. Sadon, dans la relation d’une visite faite dans une importante fabrique de tapis, a décrit comme suit, à la « Société Industrielle d’Amiens », l’impression des chaînes, telle qu’il l’a vue pratiquer :
- Pour la moquette imprimée, chaque fil de chaîne du tapis est imprimé séparément, non pas que l’on n’imprime qu’un seul fil à la fois, mais les fils imprimés simultanément sur un même tambour étant tous semblables, chacun d’eux pris à part constituera le fil de même ordre de chacune des moquettes de même dessin, que l’on fabriquera.
- Le métier à imprimer se compose d’un grand tambour en bois tournant sur les deux extrémités d’un axe en fer. Ce grand tambour reçoit son mouvement de rotation de divers engrenages dont le dernier correspond à une roue dentée indicatrice et dont chaque dent porte un numéro correspondant au numéro de chacun des fers qui seront tissés dans le tapis.
- Sur le côté du métier se trouve également un système d’engrenages fournissant un mouvement de va-et-vient, communiqué à l’aide d’une chaîne Vaucanson à un petit chariot destiné à supporter un récipient contenant la couleur à imprimer. Ajoutons que la longueur de la circonférence du tambourest proportionnelle au nombre et à la hauteur des fers que l’on tissera.
- A chaque tambour il faut un ouvrier et un aide. Le travail de l’ouvrier est tout tracé sur un tableau contenant les numéros des couleurs employées, puis ceux des fers correspondant à chaque couleur. Ce tableau est fourni à l’ouvrier par le dessinateur qui en trace autant qu’il y a de fils dans la largeur du tissu.
- L’ouvrier annonce d’abord à son aide le
- numéro de la couleur, ce’le-ci est contenue dans un bac en fonte gnrni de deux roulettes à pivots destinées à imprimer la nappe de fils enroulés sur le tambour et qui se compose généralement de six cents et même neuf cents fils.
- L’aide pose alors le récipient sur le chariot, puis l’ouvrier fait tourner le tambour jusqu’à ce que le numéro du fer à imprimer soit désigné par la roue indicatrice, il engrene le métier, le chariot passe sous le tambour et les roulettes impriment le fer désiré.
- Cette opération aura lieu autant de fois qu'il y aura de fers au rapport de la mise en carte.
- Ce travail étant entièrement terminé, on obtiendra une nappe de fils imprimés tous semblablement et dont chacun, ne l’oublions pas, ne fournira qu’un seul des fils contenus dans le tapis, il faudra donc répéter l’opération autant de fois qu’il y aura de fils au rapport de la mise en carte, soit 200 fois environ.
- Sorties des tambours d’impression, les nappes des fils sont étendues, puis trempées dans une préparation destinée à fixer la couleur. Chaque fil est ensuite enroulé sur une bobine spéciale portant le numéro du dessin et celui du fil, puis on procède au réunissage qui consiste à assembler tous les fils du tapis et à les faire raccorder entre eux pour reconstituer le dessin, il suffit de faire raccorder entre elles les fins de carpettes qui sont marquées à l’impression d’une couleur spéciale. Afin d’éviter le relâchement des fils pendant le réunissage, on les emprisonne dans deux presses en hois, fonctionnant au moyen de deux vis à ailettes que l’on serre ou desserre à volonté. Sortant du réunissage, les fils sont enroulés directement sur l’ensouple principale qui doit être montée sur le métier, on peut aisément faire 30 mètres de moquette imprimée par jour.
- Les moquettes imprimées fournissent généralement des dessins dont les contours plus ou moins nets offrent un aspect particulier, parfaitement distinct de celui obtenu par le tissage à la J cquard.
- ------—sæs—-----------
- REVUE SOMMAIRE
- DES BREVETS D’INVENTION
- Machine a laver, à savonner, à teindre, etc.
- Par M. J. Schmidlin
- Cette machine se rattache en particulier à la disposition de machine à laver et à savonner, système Hawstorn, traitant les tissus au large. Mais dans les dispositions antérieures, le tissu est entraîné simplement par un tambour tournant dans la cuve de lavage ou de teinture, etc. Ce simple mouvement serait insuffisant à obtenir le résultat en vue.
- D’après M. J. Schmidlin, on l’obtient sûrement en imprimant au tambour un mouvement
- de va-ct-vient, et en forçant le tissu à pàsser en plis entre deux chaînes sans fin, l’une placée sur le tambour, l’autre forçant le tissu contre la première, de façon à c'éer une agitation du liquide suffisante pour pro luire le résultat cherché, qu’il s’agisse du blanchiment, de teinture, de lavage, de savonnage, etc.
- Appareil dit : « Vaporisage continu »
- Par la Société Alsac. de construction mécanique
- Le point caractéristique de l’appareil dit « Vaporisage continu », réside dans la disposition particulière de la chaîne sans fin et dans le mécanisme simplifié servant à faire les plis.
- La chaîne sans fin se compose de deux chaînes reliées entre el'es par des tâtons servant à la suspension des pièces ; e le est conduite par des galets dans l’intérieur de la chambre maçonnée, le long du plafond, du mur d’arrière et d’avant, et du plancher. La marchandise, qui entre dans l’appareil d’une façon continue, est appliquée au moyen d’un levier presseur agissant sur toute la largeur, contre un de:3 bâtons de la chaîne sans fin. Deux rouleaux-guides, entre lesquels pénètre le tissu et dont les supports sont reliés au rou-leau-presseur au moyen de deux autres leviers, obligent la matière à s’engager entre les deux bâtons entre lesquels le pli doit être formé.
- Pendant la formation du pli la chaîne avance lentement e! le mouvement d’avancement de celle-ci est réglé de telle façon qu’au n ornent où le pli a atteint la longueur voulue, le bâton contre lequel le levier-presseur s’appuie échappe à l’action de ce dernier. Un contrepoids, appliqué au levier presseur, presse ce dernier contre le bâton suivant de la chaîne sans fin ; les rouleaux-guides suivent ce mouvement et obligent la marchandise à former entre les bâtons suivants un nouveau pli et ainsi de suite.
- Quand la marchandise arrive près de la tête de sortie de l’appareil, elle est saisie par deux rouleaux d’appel qai la tirent dehors, et on l’enroule ou la plie mécaniquement.
- Dissolutions imputrescibles de gélatine Par G. Goldcchmidt
- Le brevet vise un procédé pour dissoudre la gélatine et rendre ses solutions imputrescibles au moyen de sulfocyanates (rhodhanu-res), et notamment du sulfocyanate d’ammonium.
- L’addition d’un sulfocyanate et notamment du sulfocyanate d’ammonium, à des dissolutions même assez concentrées et chaudes de gélatine, colle animale et autres substances analogues, empêche ces liqueurs de se prendre en gelée par le refroidissement, et exerce une action antiseptique bien marquée. Dans la proportion de 5 à 7 pour cent du poids de
- p.39 - vue 43/199
-
-
-
- 40
- LA REVUE DE LA TElNTURE
- la gélatine sèche employée aux dissolutions, le sulfocyanure d’ammonium assure leur indéfinie conservation. (Brevet a'iemand).
- Procédé d'impression au rouleau ou à la planche sur tous tissus Par MM. Charpiot, Challeton et Petit Girard
- Le procédé consiste à produire des dessins e.i creux sur une feuille ou planche, qui pourra, soit être m •taüique, so;t en gutta-per-cha, soit en toute autre matière malléable ou non, planche que l’on fixe en forme de manchon sur un cylindre lorsqu’on veut imprimer à la machine ou que l’on laisse développée dans son état normal pour l’impression à la planche.
- Lors de l’impression, la planche ou le rouleau étant imprégnés de couleur, le fond seul du tissu est imprimé, et le dessin qui est à jour ou en creux et qui conséquemment n’a pu prendre de la couleur est laissé intact.
- C’est pout simplifier l’impression-réserve que les auteurs ont imaginé co procédé, vieux comme l’impression elle-même quant aux résultats, et bien défectueux quant aux moyens d’exécution, c’est-à-dire au système de gravure.
- Perfectionnement dans la manutention des apprêts de tissus Par M. Georges Malleval.
- Cette innovation concerne divers perfectionnements apportés à la régularisation des apprêts des tissus quand cette opération s’effectue à la main.
- L’impression à la main s’obtient en déployant la pièce de tissus imbibée d’empois ou apprêt et en la. ventilant ainsi dans un séchoir chauffé à 45 ou 50 degrés, plus ou moins. Après la ventilation, la pièce est ramassée sur elle-ir.ême et on la masse ou on la tord, toujours à la main, pour égaliser l’empois. On répète ces deux opérations jusqu’à ce qu’on ait atteint le résultat désiré.
- Les perfectionnements consistent :
- 1° Dans l’application d’un ventilateur longitudinal pour ventiler la pièce de tissu ;
- 2° Dans un crochet à manivelle pour tordre la pièce et régulariser l’empois.
- Quand la pièce de tissu subit l’action du ventilateur, on la ramasse en en formant un écheveau que l’on place sur le crochet •, à l’autre extrémité, on passe un bâton arrondi dans l’écheveau ; l’une des personnes tient le tâton bien fixe pendant qu’une autre tourne la manivelle du crochet, ce qui tord la pièce et exerce le massage nécessaire.
- Décoration des velours ou autres matières, au moyen de poudres métalliques Par MM. Pailhé et Brun Les nombreuses applications des poudres métalliques ou poudres-bronze pour la décoration des papiers peints ou objets divers,
- s’effectuent généralement sur des surfaces préalablement recouvertes de dessins au moyen de l’impression ou de la teinture et dont on veut compléter les effets par des rehaussements brillants obtenus à l’aide depou-dres métalliques.
- Le procédé, qui fait l’objet de l’invention, ne comporte l’emploi d'aucune teinture ou impression préalable et la décoration est entièrement réalisée au moyen de poudres-bronze de nuances diverses délayées dans du vernis.
- Lorsque le travail doit être effectué d’une façon économique ou industrielle, on opère à l’aide de plaques ou moules portant en relief les différents contours des dessins que l’on veut reproduire et qui peuvent être obtenus par la gravure, la galvanoplastie, etc.
- Cette opération terminée, on achève le travail en appliquant au pinceau de la mixture de broizedans l’intérieur des contours imprimés, de manière à obtenir les nuances voulues.
- main, les auteurs disent que leur in, -pour bu! de remédier aux défectuosité""0" 3 lées, en permettant l’immersion sim V8*13' dans le bain de teinture d'un nombre facuk"^ d’écheveaux, et en fournissant les m ' d’opérer cette immersion, ainsi que l’enlf ^ ment subséquent des écheveaux hors du par un mouvement régulier et autom ti JJ"’
- Pour cela, les écheveaux sont susnÏÏ' sur un cadre à des écartements détermtf lequel cadre est relié à un dispositif de lav mécanique, mis en mouvement par un‘V38e reilde pression dont le distributeur réeif^' tomatiquement la levée et la descente duV T et de son chargement. adre
- Les écheveaux p rient à leur partie infc rieure un cadre libre commun, disposécomm le cadre supérieur en ce qui concerne le ma tien de leur écartement respectif, et jouissant d’un poids suffisant pour que lesdits éche-veaux se tiennent tendus dans les phases s cessives du traitement.
- Procédé d'impression à une ou plusieurs couleurs en teintes plates ou dégradées Par M. C. Labond
- Ce procédé consiste à projeter le colorant liquide pulvérisé sur la surface à imprimer, dont certaines parties, préservées par un dessin à jour et monté spécialement, conservent la couleur primitive, tandis que les autres sont teintées par le colorant.
- 11 s’agit donc simple ment d’une impression par pulvérisation du liquide colorant, au travers de poncifs ou plaques perforées.
- Appareil à teindre ou à laver les textiles eu flocons ou en fils Par M. E. Lebardt
- Le textile est déposé dans un panier qui ploDge dans la cuve à teindre; ce panier retient des tamis étagés qui supportent la matière textile en couches superposées et séparées évitant leur tassement -, il est muni d’une disposition mécanique donnant le mouvement nécessaire à une teinture régulière.
- Cet assemblage s’adapte à une cuve à teinture, dans laquelle le bain est mis en circulation par des injecteurs à vapeur débouchant obliquement dans la cuve, et qui produisent ainsi un mouvement giratoire du liquide tinctorial, ce qui maintient l’uniformité du bain par son agitation continuelle et aide à la régularité de la teinture.
- Un jet de vapeur ascendant détasse quand il le faut les matières soumises à la teinture.
- L’auteur annonce que par ces dispositions il évite les manipulations continuelles des textiles, et empêche ainsi leur détérioration ou leur feutrage.
- Teinture automatique des fils en écheveaux Par MM. Wansleben frères.
- Après avoir fait la critique du lissage à la
- APPAREIL DE DIFFUSION
- Pour la préparation des extraits de bois colorants
- DeM. F. DEHAITRE
- La critique a maintes fois été faite des pro. cédés d’épuisement des bois en chaudières ouvertes et plus généralement au moyen d’appareils à un seul élément; on sait aujourd’hui que les bois supposés épuisés par ces méthodes contiennent encore une forte proportion de matière colorante qu’une extraction méthodique aurait pu utiliser.
- Dans ce but, plusieurs appareils de diffusion graduelle ont été imaginés, et les plus avantageux ont toujours été ceux opérant par une suite de lixiviations dans une série de vases clos, ou demi-clos.
- C’est sur ce principe qu’est établie la nouvelle batterie d’appareils de diffusion, de M. Dehaitre, et dont la fig. ci-après donne une vue d’ensemble.
- Cee appareils permettent aux teinturiers de préparer eux mêmes et sans déperdition les jus colorants dont ils font usage, au degré de pureté que leur travail exige, et en les faisant profiter du bénéfice de cette préparation.
- La batterie de diffusion comprend six à dix appareils cylindriques verticaux, en tôle, munis de deux trous a’hommes, l’un à la partie supérieure, servant à l’introduction des bois découpés, le second à la partie inférieure, servant à l’évacuation des bois épuisés. Ces deux ouvertures sont munies de systèmes de fermetures autoclaves, d’une manœuvre facile.
- Chaque cyludre est muni d’un double fond, chauffé à la vapeur ; un faux fond, perforé, empêche le bois de venir directement en contact avec la paroi chauffée.
- Les cylindres sont relias entre eux par une
- p.40 - vue 44/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- . <*'*'>A/ifrsJuiSièiXo&Sfr* ^Z.
- tuyauterie munie de robinets, permettant la circulation d’un appareil à l’autre ; ils sont, de plus, munis d’une distribution d’eau avec robinets d’arrêt; enfin, ils sont pourvus des appareils de sûreté nécessaires : niver.u d’eau, manomètres, soupapes de lûrefé-, ces dernières sont disposées dans une gouttière destinée à recueillir les jus qui, accidentellement, pourraient faire expansion hors de l’appareil.
- L’opération est continue. Les cylindres étant chargés de bois frais, l’eau est amenée d’un réservoir en charge dars le premier cylindre de la batterie, traverse la masse de bois frais et, sous forme de jus faible, passe dans le deuxième cylindre, où le jus s’enrichit par un deuxième passage sur du bois frai?, et, ainsi de suite, du deuxième au troisième, du tioi-sième au quatrième, jusqu’à la fin de la batterie, le jus passant toujours sur du bois frais et s’enrichissant à chaque passage, jusqu’au moment où il sort, sous forme de jus fort, du dernier cylindre de la batterie, prêt à être employé pour les opérations de teinture.
- A ce moment, le premier cylindre de la batterie sera évacué des bois épuisés par dix passages d’eau, sera rechargé de bois frais et l’opération se continuera en prenant le cylindre numéro 2 comme point initial du cycle de circulation qui aboutira au cylindre numéro 1.
- Et, ainsi de suite, les opérations se continueront, l’ordre initial de la circulation passant successivement de cylindre en cylindre.
- La disposition des tuyauteries et robinetteries permet également, lorsqu’on ne veut pas employer la marche continue qui vi nt d’être décrite, de faire des opérations successives dans chacun des appareils.
- 11 est évident que l’emploi de ce genre d’appareils suppose une consommation importante et suivie de jus colorants -, toutefois, il est à remarquer que l’opération peut être interrompue et reprise plus tard, en laissant les cylindres chargés des bois non entièrement épuisés.
- Enfin, pour l’emploi direct du jus, on évite la dépense des frais de concentration.
- Batterie d’a.ppareils d’extraction des jus colorants
- C'est pour le campéche, surtout, que ce mode de traitement oflre de l’intérêt, et la teinture des lainages, notamment, en fait em core un emploi considérable.
- PROCEDES DIVERS
- TISSUS BOSSELÉS ET CRÊPÉS
- Les genres bouillonnés, bosselés, moutonnés, crêpés sont en grande faveur. Ils ont commencé par les lainages et les soieries, et s’appliquent en grand maintenant aux cotonnades, en combinaison avec l’impression.
- Les moyens de produire ces effets ont été plusieurs fois indiqués dans la Revue de la Teinture (année 1892, p. 10; 1893, p. 66; février année courante, p. 27).
- Nous en produisons ci-dessous deux échantillons :
- Le crêpage est appliqué sur l’étoffe unie par les méthodes de l’impression, et ce travail s’exécute facilement et couramment; on le trouve même dans les tissus à bas prix.
- Mais si simple qu’il soit, on essaie encore des imitations pour impression plate, tel est le type ci-dessous.
- _J*LL _________________
- ** m
- m* **m ******
- iMkkr
- Cette imitation est, d’ailleurs, assez grossière ; nous ne pensons pas qu’elle rencontre un grand succès; mais de grandes quantités, cependant, ont été jetées dans la consomma-tion ; elle est, nous croyons, de fabrication vosgienne.
- Un autre article d’imitation et de même provenance est le damier brisé ci-dq^sous, tendant à reproduire le tissé Iaîh<
- Dans ce type, le bouillonné est combiné au lissage ; il s’applique entre les bandes satinées; c’est un des beaux effets qu’on obtient par cette méthode, mais ce doit être un travail délicat, et l’étoffe se vend comme article de luxe.
- Le genre le plus répandu est le suivant :
- Ce genre est entièrement nouveau, et parait être accepté avec faveur. L’imitation du lai nage correspondant est parfaite, et les deux types vus à quelque distance se confondent complètement comme aspect Nous l’avons vu en plusieurs couleurs, pro duisant toutes la même illusion.
- ROUGE DE N1TROSAMINE
- pour coton Ce colorant, présenté par la « Badische ani-
- p.41 - vue 45/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- lin », fournit sur coton une teinte comparable au rouge d’Andrinople, comme nuance et comme feu, sans l’égaler toutefois au point de vue de la solidité, mais étant donné comme supérieur sous ce rapportaux rouges substantifs employés actuellement pour imiter les
- Andrinople.
- Le Rouge de nitrosamine est en pàte. Pour l’emploi, on le délaie comme suit :
- Colorant.................... 800 gr.
- Eau à environ 20°............. 6 lit.
- Puis on ajoute :
- Acide chlorhydrique....... 370 gr.
- Et après redissolution de la plus grande partie du précipité primitivement formé :
- Acétate de soude cristallisé 400 gr. Compléter avec de l’eau le volume de 10 litres, et filtrer.
- Le liquide filtré est la dissolution colorante.
- La teinture se fait sur fils ou tissus de coton préalablement imprégnés de Bétanaphtol.
- Teinture des fils
- Les fils de coton, blanchis ou débouillis et secs, sont lissés en cuvettes dans la dissolution suivante :
- Bétanaphtol............... 150 gr.
- Eau chaude................. 2 lit.
- Soude caustique à 38°... 150 gr.
- Filtrer et ajouter, en bien mélangeant :
- Huile pour rouge........ 500 gr.
- Compléter avec de l’eau froide, le volume de 10 litres.
- Après un lissage régulier dans cette solution, essorer les fils, les sécher rapidement à environ 55° et teindre à l’aide de dissolution de rouge de nitrosamine ci-dessus indiquée.
- La teinture se fait en cuvettes, c’est-à-dire par matteaux, et s’opère en quelques minutes. Rincer et savonner.
- Teinlu'-e des tissus
- On emploie la même dissolution de bétanaphtol que pour les fils, à laquelle on ajoute cependant, après l’huile :
- Aluminate de soude........ 100 gr.
- que l’on a préalablement fait dissoudre dans
- une petite quantité d’eau.
- Les tissus sont foulardés avec cette dissolution, séchés à 55 60°; puis foulardés dans le bain colorant.
- ils sont ensuite rincés et savonnés 25 minutes à 60o, à 400 gr. de savon par hectolitre
- d’eau.
- Impression et mattage
- On peut imprimer des fonds très unis avec réserve par gravure, à l’aide du rouge de nitrosamine ; il se prête donc aussi à la teinture par mattage.
- Dans ces deux cas (qui, d’ailleurs, n’en font qu’un), en procède comme suit :
- 15 gr. de bétanaphtol tamisé le plus fin !
- possible, *
- 10 cc. de lessive de soude caustique à
- 30° Bé,
- 80 gr. de Rouge de nitrosamine et à ce mélange ajouter en remuant de manière à obtenir une p àte homogène,
- 845 gr. de mucilage de gomme adragante à 5 0[0, puis
- 50 gr. d’huile pour rouge turc, et procéder à l’impression.
- Aussitôt imprimé, le tissu de coton est mis à sécher à 45°, puis abandonné pendant 14 heures, afin de laisssr la couleur se développer.
- Au bout de ce temps, le tissu a pris une couleur rouge orangé bien nourrie. On rince à l’eau courante et l’on savonne pendant 25 minutes à 60° dans une solution de savon préparée à raisonde 4 gr. de savon par litre d’eau. Après quoi l’on rince et l’on fait sécher.
- Le Rouge de nitrosamine déposant au repos, il est indispensable de bien le brasser
- avant l’usage.
- Jaune solide diamine A Orangé diamine G
- Ces nouveaux colorants, de, la « Manufacture lyonnaise », apportent l’élément jaune solide dans la série des diamines.
- Leur très facile dissolution en facilite l’emploi dans l’impression.
- Teinture du coton
- La teinture se fait en bain neutre, simplement additionné de sulfate de soude ou de sel
- marin.
- Le carbonate de soude ou le savon peuvent être employés dans les mélanges avec d’autres diamines exigeant l’alcalinité.
- En mattage, ces couleurs unissent bien et
- se fixent à basse température.
- Teinture de la soie et mélanges On teint sur bain un peu acidulé à l’acide acétique.
- Les teintes peuvent être soufrées.
- Si l’on teint des mélanges soie et coton en bain légèrement alcalin, soit avec emploi de 5 OpO de savon, le coton seul se teint, et la soie
- reste intacte.
- Laine et mélanges
- La laine se teint mal avec ce jaune et cet orangé.
- Les mélanges laine-et-coton en sortent avec
- la laine presque intacte.
- En impression laine, on obtient de bons résultats, avec une couleur contenant de l’acide
- acétique, et vaporisation.
- Ces colorants sont difficilement attaqués par
- les rongeants réducteurs.
- Jaunes directs J et R J -s*- An io fahrimie Pnirrier et Dal-
- sace, semblent avoir quelqu’analogie avec 1 précédents : leur qualité principale serait un& grande résistance aux agents alcalins. ^
- La marque J est un jaune d’or ; le R est ni, rouge et voisine les orangés.
- On teint aussi le coton en bain neutre char^ de sel marin ou de sulfate de soude.
- A 3 0p0, on a des teintes pleines.
- Nitrophénine
- C’est encore un jaune direct pour coton n est offert par le « Clayton anilin ».
- Ce colorant paraît être assez susceptible à l’action des acides et des alcalis.
- On teint avec addition de sulfate de soude ou de phosphate de soude, ou même de sel ordinaire. Avec 1 0,0 seulement de matière colorante, on obtient des teintes pleines. Les acides font virer les nuances à l’oi ange et les alcalis au violet.
- La nitrophenine peut être utilisée pour l’impression. On emploie alors 85 parties d’ami-don pour épaissir, 10 parties de phosphate de soude et enfin la quantité de matière colorante nécessaire pour obtenir la teinte que l’on veut.
- Marron doré, sur lainages
- Pour obtenir cette nuance en un seul bain : Extrait de bois jaune.. 5 0^0
- Extrait de campêche.. 2 —
- Rouge pour drap G... 1,5 —
- Couperose verte........ 4 —
- — bleue............ 2 —
- Acide oxalique.........1,5 à 2 —
- Entrer à 60° et monter lentement aubouillon. Bouillir une heure et demie.
- Si l’on veut des teintes solides, procéder par mordançage avec :
- Bichromate de potasse... 3 0t0
- Acide sulfurique.......... 1 —
- Puis teindre en bain préparé avec :
- Brun d’anthracene W à
- 40 0^ .................... 7 0i0
- Céruléine S. W................ 3 —
- Extraitsolidedeboisjaune. 4 —
- On ajoute au bain 1 litre 1^4 d’acide acétique à 6° B. par mètre cube du bain. On entre à 30o, on tourne au hasple pendant une demi-heure, puis on monte au bouillon et on fait bouillir une heure et demie.
- Dissolvant de la cellulose Application possible au crêpage
- Actuellement que les procédés de crêpage sont très travaillés, tous les réactifs qui modifient les fibres textiles sont intéressants ; le suivant pourra peut-être trouver son application .
- MM. F. Cross et J. Bevan sont parvenus à
- faire dissoudre la cellulose dans un réactif ' ~ * " ’—» j.. /.v,wnrp do zinedans
- p.42 - vue 46/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 43
- le double de son poids d’acide chlorhydrique. La solution a une densité de 1,44. Le coton et le lin se gonflent dans ce réactif. Le jute et les celluloses ligneuses s’y dissolvent.
- CAUSERIES CONFRATERNELLES
- sur l’art du teinturier-dégraisseur
- Nos causeries ne trouvent plus grand chose à glaner depuis que nous en avons fait un ensemble touchsnt un peu à tout, et maintenant collectionné par notre Manuel méthodique de l'art du teinturier-dégraisseur.
- Cependant, nous réunissons de temps à autre les éléments d’un nouvel article, soit dans quelques nouveautés, soit dans des appréciations primitives que la pratique a controuvées, soit par des communications de nos lecteurs qui font profiter leurs confrères des fruits de leur expérience.
- Savon-benzine
- Parmi des jugements portés par simple présomption et auxquels les faits n’ont pas donné raison, il convient de rectifier les doutes que nous avions émis sur l’utilité du savon benzine dans les nettoyages à sec.
- Aujourd’hui, l’expérience est faite, et il en résulte clairement que ce produit est d’un excellent effet, notamment pour les blancs.
- Nous avons recueilli les avis des principaux teinturiers qui font le sec ; ils emploient le savon-benzine, donc ils y trouvent un avantage; nous savons aussi que les benziniers de profession sont clients de M. Paquereau, à Angers, fabricant dudit produit. Enfin des circulaires nous arrivent de l’étranger, offrant en vente une imitation de ce savon; il a donc réussi au-delà même de nos frontières.
- 11 ne faut pas alors fermer les yeux à l’évidence et persister dans une appréciation que les faits n’ont pas confirmée.
- Au début, il y a eu quelques mécomptes qui j jstifiaient nos critiques, mais cela tient à ce que l?s conditions normales de l’emploi du savon-benzine n’étaient pas généralement connues et presque toujours on pêchait par excès. Actuellement, il est reconnu qu’il m faut des doses modérées, et que son emploi nécessite en même temps un foulage plus court que lorsqu’on n'en fait pas usage.
- C’est en observant ces prescriptions qu’on arrive aux bons résultats qui ont décidément classé le savon-benzine parmi les produits usuels et utiles du nettoyage à sec.
- 11 devient alors nécessaire de redire quelques mots de son emploi.
- Pour les laines, le bain de foulage doit être composé dans la proportion de quinze à vingt grammes de savon-benzine par litre de benzine. Cette proportion de vingt grammes est un maximum qui ne doit jamais être dépassé.
- Pour les soies, les bains doivent être encore
- plus faibles ; on peut même, sans aucun inconvénient, utiliser les bains qui ont déjà servi pour les laines.
- La préparation se fait en prenant la quantité de savon nécessaire pour composer un bain de foulage, en le dissolvant à la main dans une petite quantité de benzine que l’on augmente peu à peu, jusqu’à ce que l’on obtienne un mélange laiteux.
- La durée du foulage à la laveuse est de dix minutes pour avoir un résultat parfait; la durée d’un quart d’heure est un maximum qui ne devra jamais être dépassé.
- Le travail à la main, c’est-à-dire la foule, se fait de la manière suivante : on passe les objets dans un bain de trempage pour les humecter ; on foule ensuite dans un bain préparé comme nous venons de le dire-, puisonbrosse les parties sales qui auraient résisté au foulage, dans le cas où il en serait resté; ensuite, on rince dans un ou deux bains de benzine propre, enfin on essore. Après ce travail, il ne doit rester que des taches maigres à toucher partiellement à l’eau.
- En opérant ainsi, on obtiendra certainement des blancs plus nets et plus purs que ceux produits par la benzine seule; c’est ce qu’ont constaté les teinturiers et les benziniers faisant usage du savon-benzine et qui, désormais, ne sauraient plus s’en passer.
- Noirs diazotés dans les mélanges laine-coton
- Voici maintenant la collaboration de nos bénévoles lecteurs, et nous commençons par une communication de M. Multon, teinturier à S int-Cyr-l’Ecole, un amoureux de son art et un habile praticien.
- Elle a trait aux noirs diazotés sur coton, qu’il réussit à merveille et qu’il applique ici aux mélanges laine-et-coton.
- Voici le moyen indiqué :
- 1° La partie laine est teinte par les procédés ordinaires au noir de naphtol, et l’étoffe rincée.
- 2° Passer l’étoffe dans un bain rendu légèrement alcalin par une petite quantité de cristaux de soûle ou d’ammoniaque, et ne pas rincer.
- 3° Teindre le coton en noir-diamine en 10 à 15 minutes, à température de 60 à 90 degrés C., et en évitant le bouillon, dans la crainte de marbrer.
- Si l’on a dû monter un bain neuf de noir-diamine, on y ajoutera par 100 litres 100 gr. (pas davantage), de sulfate de soude. Après usage, ce bain est conservé, et pour une nouvelle teinture, on le remonte en colorant, sans ajouter alors de sulfate de soude.
- 4° Diazoter dans le bain ainsi composé :
- Eau froide........................ 100 litres
- Nitrite de soude................... 60 êr-
- Acide chlorhydrique...,......... 200 —
- Le nitrite doit avoir été dissous à l’avance dans l’eau chaude et refroidi. L’acide s’ajoute
- au bain après le nitrite ou avant, mais sans les mélanger ensemblehors du bain.
- Le bain s’emploie le plus froid possible.
- Les étoffes y sont passées cinq minutes, en ayant soin de les bien ouvrir afin d’obtenir une réaction complète et régulière.
- Rincer ensuite sur une eau et bien dégorger dans les plis.
- Pendant cette opération, la teinte est susceptible de cuivrer. Le décuivrage s’obtient en repassant les étoffes au bain alcalin. 11 est inutile d’employer du savon.
- 5° Développer pour donner du brillant et adoucir, dans le bain suivant :
- Eau froide....................... 100 litres
- Phénylène diamine................ 300 gr.
- Cristaux de soude................ 200 —
- Les cristaux peuvent être remplacés par 70 gr. de sel Solvay.
- Entrer l’étoffe et bien liserlO à 15 minutes, puis rincer sur deux eaux ou sur une seule tiède.
- Eviter de sécher trop chaud : 60 degrés suffisent. Ces noirs perdent leur beauté et rougissent s’ils sont soumis à une trop forte température.
- Les bains ne se jettent pas : on les recharge de moitié et Ton ne change le diazHeur que lorsqu’il devient trop noir; le développeur se garde plus longtemps encore.
- On obtient ainsi des noirs coton très beaux et très solides qui ne modifie;.t pas le noir au naphtol de la laine, et qui, bien entendu, s’appliquent par les mêmes moyens sur le coton seul, tel que les bas.
- Voilà qui est simple et clair, nous en adressons nos félicitations à M. Multon.
- Apprêt du crêpe anglais
- Un autre confrère, chercheur et ingénieux, M. Aubert, teinturier à Bernay, veut bien nous signaler un heureux tour de main à l’aide duquel il a pu sortir avec succès d’une petite difficulté pratique.
- 11 s’agissait de l’apprêt du crêpe anglais, article qui devient de plus en plus en vogue, et pour lequel, dit M. Aubert, plus d’un teinturier — lui le premier — s’est trouvé embarrassé. 11 ajoute qu’il a entendu parler d’un métier imaginé pour cela par M. Puel, teinturier à Béziers; mais supposant que peu de nos confrères possèdent un outil aussi spécial, il fait connaî:re son moyen, qui utilise simplement le cylindre colleur.
- Voici ce procédé :
- Le crêpe étant en général de grande largeur, le teinturier se muoit d’un coupon d’é-tofie de laine noire de 1 m. 20 ou 1 m. 30 de large, sur 2 m. ou 2 m. 50 de longueur. (On voit des crêpts dépassant deux mètres).
- Le cylindre n’étant pas trop chaud, fermer la vapeur et coller le coupon.
- Les ourlets du crêpe étant décousus, appliquer le crêpe sur le coupon de laine et l’attacher avec des épingles fines. Sous la chaleur
- p.43 - vue 47/199
-
-
-
- 44
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- modérée eu cylindre, le crêpe s’amollit, se tend aisément et s’épingle ainsi avec facilité, en ayant soin de lui conserver sa forme.
- Recouvrir le tout d’un autre coupon sec, épinglé également de place en place sur le coupon de dessous. Par cette précaution, on évitera de friper le crêpe.
- Ouvrir alors la vapeur dans le cylindre et sécher complètement.
- Vous aurez ainsi un crêpe exactement comme neuf. Un voile nettoyé à sec, restaut taché à l’endroit de la bouche par la respiration, ou conservant toute autre trace d’humidité, revient parfaitement bien, la vapeur faisant disparaître ces taches.
- Quoiqu’à l’écrire, ce procédé semble long, je vous assure, dit M. Aubert, qu’il est très simple et d’un bon rapport.
- J’ai commencé à apprêter ces crêpes sur la table à vapeur et je les roulais sur un bâton pour les mettre à la chambre chaude, (c’est ce que j’appelais : l’apprêt au manche à balai) ; cela fait assez bien pour les crêpes qui ne fripent pas; mais depuis deux ou trois ans je les fais par épinglage sur le cylindre, et j’y trouve un résultat bien supérieur.
- Certains grands lés de robe noire peuvent être utilisés en cette circonstance, et suffisent pour apprêter un crêpe.
- Ceci dit, laissez-moi vous féliciter de votre Manuel du teinturier dégraisseur, que j’ai lu avec intérêt; c’est une œuvre utile, bien écrite et d’un ensemble parfait.....
- Je remercie M. Aubert de son intéressante communication et de sa flatteuse conclusion : je me borne à écourter celle-ci, son auteur m’en voudrait de la supprimer entièrement.
- Je suis obligé de me limiter, et j'ai déjà pas mal camé ; il me reste pourtant de la matière sur la planche : d’abord une seconde note de M. Multon, à propos de l’emploi en chiffonnage des couleurs diamine, puis un procédé employé avec succès par M. Masson, à Verdun, pour nettoyer le feutre de sa machine d’apprêt, et enfin, quelques autres petites notes.
- Puisqu’il y en a assez pour une nouvelle causerie, je renvoie, comme aux romans-feuilletons, la suite au prochain numéro.
- Et je conserve mon nom de circonstance :
- M. Guédron
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE
- DE MULHOUSE
- Travaux du comité de chimie
- Séance du 14 mars 1894
- En’evages colorés sur noir d’aniline M. Camille Schœn soumet des échantillons
- d’eulevages sur noir d’aniline au prussiate. La fixation des colorants basiques conterus dans l’enlevage a lieu sans tannin, par simple précipitation à l’état de ferrocyanures insoluble?. Les couleurs résistent au savon à 40-50°.
- Question d'atomicité
- M. Rosenstiehl envoie un volumineux mémoire intitulé : Détermination du groupement atomique qui différencie les dérivés colorés des dérivés incolcrss du méthane deux ov, trois fois pheny'é — L’impression de ce travail est votée, mais sa longueur ne comportant pas une lecture comp'ète eu saance, M. Nœlting est prié d’en faire un entrait pour être communiqué à la prochaine réunion.
- Réserve sous soude caustique
- M. Bontemps a demandé l’ouverture du pli cacheté n° 633, déposé le 29 novembre 1890, contenant une note sur les sels ammoniacaux employés pour réserver la soude coustique, Valuminate, le stannate et le chromite de soude. L’auteur préconise l’emploi du nitrate d’ammoniaque. Il sera fait pour le Bulletin un extrait du pli et de la note additionnelle qui l’accompagne.
- Envoi d’un ouvrage
- M. Prud’homme fait hommage à la Société industrielle d’un ouvrage sur la teinture et l'impression qu’il a publié pour l’Encyclopédie Léauté.
- Procédés d’impression de l Inde
- M. Dépierre prénento ou osn.V.é laséchr::* tillons d'impressic a et ssps m i c i .--persils c les procédés qui ont es?u i l ci c I: -Cjcanc r Les explications tirés s su fê : i:.nt ; j urn! ta pi? M. Dépierre paraîtront aj utile '3 et -Ï3 eo • mité lui exprime ses peœerrdet:)n 3 pour io don des appareils, q* i figureront dans les collections du Musée techno’ogique.
- Crêpage de la laine
- M. Kopp et M.Binder reprennent la discussion sur le crépage de la laine. L’aspect des ! échantillons présentés des deux parts, traités, les uns au sulfate de zinc à 23° B., les autres à l’eau bouillante, démontrent oue les résultats de la secoade métjnâe a: €ijtü31
- points ceux delà première. La uLsî oîsteac par l’eau seule paraît raftmo plut :c ÿsciuéquc celui que donne le sufêsîe 13 sk ; a.3is fi. Kopp trouve que le eripsgs; «k tjà.le do 2 fcc résiste mieux à la manutention avec les machines à laver et è ramer qu’il emploie, machines qui diffèrent de celles dont s’est servi M. Binder.
- Conservation de Veau oxygénée
- MM. Alb. Scheurer et Camille Schœn examineront pour le concours aux prix, un mémoire, rédigé en langue italienne, sur la con
- CHAMBRE SYNDICALE PARISIENNE
- DE LA
- TEINTURE ET DU NETTOYAGE
- Extrait des procès-verbaux I
- Séance du 1? février
- M. JoLuy, président, M. Babillon, secrétaire.
- MM. Mars et Fleury, vice-présidents.
- Correspondance : le ministère du commerce et l’administration de l’Union accusent ré ception de la lettre communiquant la pr0p0. sition du bureau de la Chambre syndicalepour l’année 1894.
- Lettre du syndicat général donnant te renouvellement annuel de son bureau, dans lequel notre sympathique président conserve son poste de secrétaire, à la suite d’un vote presque unanime (74 sur 75 votants).
- Le comité de la Chambre syndicale de la teinture saisit celte occasion de manifester combien il est heureux et fier de cette haute marque de sympathie donnée à notre dévoué président qui, suivant en cela de nombreux exemple, dépense si largement son temps et sa peine à la cause syndicale, comprise dans le sens le plus conciliant, le plus étendu.
- Une autre distinction est venue reconnaître aussi sa compétence : M. Jolly a été nommé membre du comité d’admission de la classe des produits chimiques et pharmaceutiques, teinture, impression, de la section française à l’exposition d’Ar.vers.
- A la suite d’une expert se concernant la teinture en pièce, et pour laquelle les parties ont été deux fois-convoquées inutilement, M. Jolly a cru devoir adresser la lettre ci-jointe au Président du tribunal de commerce de la Seine.
- Monsieur le Président,
- Notre Chambre reçoit du Tribunal de commerce un certain nombre d’affaires à expertiser et s’efforce de mettre toute la bonne volonté et tout le dévouement dont elle est capable, au service de la justice consulaire.
- Tous les différends, sans exception, confiés à notre commission d’expertise pendant Pannée 1893, ont été conciliés. Je vous donne ces détails, Momieur le Président, pour appuyer avec plus d’autorité la demande que j’ai l’honneur de vous présenter.
- La teinture se compose de plusieurs spécialités toutes importantes :
- 1° Teinture en pièces ;
- 2° Teinture en fils ;
- 3° Teinture en peaux ;
- 4° Teinture en plumes ;
- p.44 - vue 48/199
-
-
-
- 5° Teinture et nettoyage.
- Toutes les affaires regardant la teinture en général me sont remises sans autre désignation que : M. Jolly, président du syndicat professionnel de la teinture. Je convoque les parties et, en plus, trois de mes collègues formant commission d’expertise à tour de rôle. En séance, nous nous trouvons en face d’une question à résoudre nécessitant la présence d’un collègue exerçant une des spécialités que je viens de vous énumérer. Nous avons dérangé mal à propos cinq ou six personnes, et nous avons fait une dépense d’affranchissement inutile, prise sur notre bien modeste budget syndical.
- Je viens donc vous prier, Monsieur le Président, d’accepter cette petite modification : de joindre simplement à la lettre qui m’est envoyée, et entre parenthèse, les mots pièce, fils, chapeaux ou plumes. Je me chargerai bien volontiers de faire parvenir, comme par le passé, à qui de droit, l’affaire dont vous aurez bien voulu charger notre syndicat.
- Quand il n’y aura pas de mention particulière, je saurai qu’il s’agit d’une expertise regardant notre Chambre....
- Veuillez agréer, etc..
- Signé Jolly.
- M. le Président du tribunal de commerce reçut M. Jolly, et après avoir bien voulu reconnaître les heureux efforts de nos experts d'ins la conciliation de toutes les affaires soumises à leur appréciation, il adopta sa proposition .
- M. Letourneur. membre correspondant de Rouen, communique un lé de soie blanche, qui se déchire comme s’il était brûlé sans qu’il y ait aucune trace apparente de brûlure, voulant par là signaler une désagréable surprise pouvant arriver au moment de la teinture, et ainsi rendre service à d’autres teinturiers.
- Après examen du tissu, M. Jolly lui a fait la réponse suivante :
- Mon cher confrère,
- Je crois qu’il ne peut y avoir aucun doute sur la cause qui a rendu cette soie blanche si mauvaise.
- Cette soie a été certainement brûlée par une repassure maladroite, soit du premier coup en livrant la robe, soit après deux repassages.
- Le pli de la lisière du lé qui a été garanti est très solide, de même que les places restées blanches et où le fer n’a pas passé. J’ai vu ce fait se produire deux fois cette année, et mes demoiselles de magasin n’avaient rien vu (ce qui arrive trop fréquemment). Les robes n’ont pas été teintes, et heureusement, Parce que de bonne foi, ni la cliente ni le teinturier ne se seraient crus dans leur tort. Survienne alors un expert, il est bien embarrassé, et il donne raison presque toujours, à la cliente qui n’a pas été prévenue et qui est pardonnable de ne pas savoir si une couturière ou une femme de chambre maladroite a altéré son étoffe en voulant économiser un apprêt chez le teinturier.
- Donc, prévenons le client et regardons les
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- articles à la réception avec plus d’attention que jamais, car si nous avons des clients de bonne foi, nous avons en plus grande quantité des clients qui cherchent toujours à exploiter la situation à notre détriment.
- Et alors, avec la meilleure volonté du monde, les experts confrères ne peuvent pas nous détendre.
- Voilà ce que je pense de votre satin ; mais je vous affirme que, si vous l’aviez teint, je vous aurais très probablement cru coupable d’une main-d’œuvre défectueuse et vous seriez, le cas échéant, de mon avis.
- Ce qui n’empêche pas de croire que certains apprêts et certaines charges minérales de la soie la prédisposent à s’altérer plus facilement que d’autres à la chaleur du fer. Recevez, etc.
- Le comité approuve pleinement cette appréciation de son président, et décide de publier cette réponse, qui est à la fois un renseignement et un avertissement salutaire à tous nos confrères.
- La Chambre syndicale de Lyon nous envoie la commission de son bureau pour l’année 1894, à la tête duquel reste le sympathique président. M. Capillery.
- Le comité donne acte de cette communication, en adressant à nos amis lyonnais ses vœux pour la réussite de leurs travaux.
- M. Jolly donne lecture d’un discours prononcé par M. Cloutier, de Beaune, à la distribution des récompenses que la caisse d’épargne de Beaune accorde aux instituteurs qui se sont le plus distingués à propager parmi leurs élèves les habitudes d’épargne et de prévoyance.
- Le comité applaudit au langage toujours si élevé, et toujours si rempli de bon sens de notre confrère beaunois.
- M. Orliac apprend à la réunion que la chambre syndicale ouvrière a désigné les cinq membres qui feront partie du comité arbitral.
- Sur sa proposition, notre Comité nomme à son tour comme membres du comité arbitral : MM. Jolly, LHuillier, Barbin, Orliac et Tupinier.
- Séance du 5 mars
- Même bureau, également occupé par les titulaires.
- Correspondance : Lettre de M. Steimer, offrant un jeune ouvrier teinturier.
- Lettre de M. Klimsch, teinturier à Brünn (Autriche), proposant l’achat d’un brevet pris par lui, ayant pour objet un procédé qui détruit complètement et facilement le lustre des vêtements, et des conditions de vente.
- M. André Lyon, membre correspondant d’Alger, envoie un mandat de 20 francs pour participer aux frais destinés à donner plus d’éclat à la distribution des récompenses aux anciens ouvriers. Remerciements votés.
- Communication d’un rapport de la Chambre syndicale des couleurs et vernis sur le rem-
- 45
- boursement des colis postaux.
- Après lecture et quelques explications données par M. le président, le comité adopte à son tour le vœu de cette chambre syndicale « que le syt tème de perception des colis postaux contre remboursement soit modifié par la création, pour le retour des fonds, d’une feuille dite de remboursement d’un prix unique. »
- A l’occasion de cette question des colis postaux, M. Piot fait observer que la déclaration de la valeur d’un colis postal doit, d’après la loi, être toujonrs exacte, sous peine de poursuites assez sérieuses. Or, dans notre profession, nous n’avons pas toujours, parce qu’elles ne nous sont pas nécessaires, des connaissances complètes sur la valeur de la grande variété d’articles qui nous sont confiés; par suite, nous risquons fréquemment de nous tromper dans nos appréciations pour déclarer cette valeur.
- M. Fleury pense qu’il n’y a pas inconvénient à déclarer une valeur supérieure, si, en cas de perte, on a le soin de ne réclamer que le prix fixé par le client lui-même à l’aide de sa facture, d’achat ou autre pièce probante, puisque, d’ailleurs, c’est le client qui touche l’indemnité.
- M. le président communique un article du Bulletin de l'office du travail sur la conciliation et l’arbitrage : « Application de la loi du 27 décembre 1892 dans les conflits entre patrons et ouvriers en 1893. »
- M. le président attire l’attention du Comité sur les difficultés plus fréquentes que l’on rencontre aujourd’hui dans la teinture des soieries.
- La charge peut être cause d’accidents, car il a été constaté que la chaleur du fer, même modérée, altère le tissu.
- M. Jolly soumet un morceau de brocard, soie superbe, encore dans soo neuf; le dessous de bras se déchire facilement, la chaleur du corps ayant suffi pour détériorer le tissu; un volant, peu fatigué pourtant, cède de mê-même sous le doigt ; enfin, un morceau na’yant pas servi ne résiste pas même à une faible pression. Les déchirures se produisent dans tous les sens, indistinctement, et pourtant, à l’œil comme au toucher, cette soie paraît aussi solide que de belle qualité.
- M. Jolly propose de faire une sorte d’enquête pour savoir comment lesfabricants chargent les soies aujourd’hui, afin de signaler cette pratique exagérée dont les conséquences pourraient bien retomber sur eux-mêmes.
- M. Piot, de concert avec M. Jolly, vont à Lyon même rechercher la cause de ces difficultés pour, si possible, les éviter à notre industrie.
- En attendant, et c’est la moralité de cette étude, essayer minutieusement les soies avant de les mettre en travail.
- M. Barbin fait connaître, au sujet de la benzine considérée comme désinfectant tuant les
- p.45 - vue 49/199
-
-
-
- 46
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- microbes, l’avis officieux du directeur du laboratoire du ministère de l’intérieur, dont l’opinion est affirmative.
- M. Jolly se propose de rechercher l’opinion d’autorités médicales compétentes sur cette question spéciale, pour donner une base sûre à nos idées personnelles, et établir la valeur de certains de nos travaux de nettoyage pouvant devenir œuvre d’épuration et d’hygiène pubLque.
- LES IGNIFUGES
- ou Matières incombustibilisatrices
- Nous reproduisons la conclusion pratique d’une étude publiée par le « DinglersPolytech-nisches journal » sur les ignifuges, où l’auteur a comparé expérimentalement la veleur des divers produits ayant une influence sur la combustion.
- Les différentes matières essayées ont été classées en trois catégories :
- 1° Les substances qui retardent la combustion;
- 2° Celles qui activent la combustion ;
- 3° Celles dont la présence n’a aucune influence.
- Parmi les produits qui activent la combustion, en dehors, bien entendu, de ceux qui abandonnent facilement leur oxygène, il faut citer le sulfate de soude, le sulfite de soude, le bisulfite de soude, le silicate de soude, le carbonate de soude, le stannate de soude, le tungstate de soude, le chlorure de sodium, le sulfate et le phosphate de potasse, le chlorure de potassium, le carbonate de zinc, le carbonate de chaux, le carbonate de magnésie, le sulfate de chaux, le sulfate de fer, l’hydrate de magnésie.
- Parmi les produits qui rendent la cellulose ininflammable, les suivants ne sont pas utilisables en pratique : l’acide borique, en raison de son prix; l’alun, à cause de sa réaction acide -, le chlorure d’étain, en raison de son instabilité et de ses réactions acides ; les chlorures de calcium, de magnésie et de zinc sont hygroscopiques; le sulfate de zinc est vénéneux.
- Les meilleurs ignifuges sont : le chlorure d'ammonium ou sel ammoniac, le phosphate d’ammoniaque, le sulfate d’ammoniaque et l’alumine (1).
- On doit passer la couche protectrice avant la peinture ou la pose de la tapisserie. 11 faut 5 0|0 de substance du poids de la cellulose.
- Pour les tissus, les décors de théâtre, on doit employer une solution de sel à 10 ou 15 0[0. Pour les planches minces, le carton, une solution à 20 ou 30 0i0 ; pour les pou-
- (1) La Reçue de la Teinture, 1891, p. 126, a recommandé de préférence une solution de phosphate et de sulfate d’ammoniaque.
- Voir aussi un article très complet sur ce sujet avec procédés d’application dans l’année 1890, p. 131.
- très, les planches épaisses, une solution à 25 ou 30 0[0.
- Les meilleurs sels qui, ajoutés à l’eau, servent d’extincteurs, sont les chlorures de calcium, de magnésium et de manganèse.
- LES FILÉS FANTAISIE
- POUR FAÇONNÉS ET NOUVEAUTÉS
- Parmi les filés originaux en usage, notamment dans la nouveauté pour hommes, on remarque que les fils mouchetés à la carde, d’une seule couleur, sont utilisés pour un cer-tam nombre d’articles d’aspect brut, mais moins fréquemment que dans les saisons passées.
- On connaît le retors ordinaire composé de deux fils, clair et foncé, très tordus ensemble, relativement à leur finesse toutefois, puisque deux fi s à 65,000 mètres réunis peuvent recevoir 100 et 120 tours au décimètre pendant que 25 ou 30 tours forment le maximum pour les plus gros filés employés dans les tissus d’été. Pour cette grande torsion on comprend que le nombre de tours est relatif à la grosseur de l’ensemble des fils réunis, et si au lieu de 100 on n’en donne que 10 ou 12 dans les premiers et seulement 2 ou 3 daDS les autres, on obtient des effets de jaspe, d’où le nom de jaspé donné à ces 3 fils.
- Les retors à grande torsion sont employés beaucoup en ce moment, soit en uni, soit dans les façonnés, avec d’autres fils. Le jaspé est utilisé comme filets, plus souvent que pour fond.
- Les jaspés ou autres compositions peu tordues seront toujours d’une application restreinte, parce qu’ils ne peuvent être composés qu’avec des fils solides par eux-mêmes, si on veut en faire usage en chaîne. On n’y trouve pas les mêmes avantages qu’avec la grande torsion, qui peut, de deux fils fins ou faibles, faire un retors d’une solidité suffisante pour résister aux fatigues du tissage. Gependan les jaspés sont essayés en ce moment, soit avec des fils unis, soit par contraste avec des re-M tors de grande torsion, dans les tissus façonnés pour complet et pour pantalon.
- Les autres retords fantaisie sont toujours très variés. A cause des nécessités du tissage et des apprêts, il y a des sortes dont on ne s’écarte pas; les nuances ou les matières varient plus que la composition dont l’apparence se trouve d’ailleurs souvent modifiée dans le tissu. Aussi on fera encore des retors avec laine et bourrette de soie, des retors-chaî-nettes cù deux fils sont enroulés, l’un à droite, l’autre à gauche, d’un fil central, des retors bouclés, ou avec mouche sde couleurs diverses, etc.
- En général, les teintes mixtes actuellement en majorité sont monotones et on ajoute quelques fils de couleurs vives en très petite quantité pour relever le ton du fond. Peu
- r,—
- ._____—va uicus ue Lyon et bleus électri-
- ques. Les autres couleurs sont à peine à citer quoique nécessaires dans l’assortiment • vert' jaune serin, paille, lilas, etc.
- (Journal Les Tissus)
- BIBLIOGRAPHIE
- Teinture et Impression, par M. pRDD’_ homme. Un vol. in-12, de 19o p. Prix: 2f.50 Ce volume est une publication de l’Encyclopédie scientifique des aide-mémoire, puhüés sous la direction de M. Léauté ; ladite collection s’adresse aux ingénieurs pour leur offrir un résumé des principes et des lois de chaque branche industrielle que le volume envisage mais sans descendre dans les détails de lâ pratique.
- Le livre de M. Prud’homme est fait dans ch esprit; l’auteur a soin d’indiquer qu’il ne présente pas un formulaire, mais qu’il veut simplement résumer, au point de vue chimique les progrès et l’état actuel d’une industrie' dont les procédés, souvent fort ingénieux, se sont toujours inspirés des données delà science pure.
- Ce résumé, M. Prud’homme l’a fait avec la haute compétence que lui connaissent tous ceux qui suivent l’histoire de nos industries. Cette œuvre, toute condensée qu’elle soit, est le tableau réel de l’état desdites industries à notre époque et de ses plus récents progrès.
- Ce sont des généralités, mais point des banalités comme trop souvent nous en voyons dans de prétendus résumés des arts tinctoriaux.
- Matériel des établissements hospitaliers, religieux, militaires, maritimes, pénitentiaires, d’instruction, etc., par M. Fernand Deiiaitre, membre du jury à l’Exposition de 1889, chevalier de la Légion d Honneur. Un vol. in-8° de 550 p., avec 165 fig. dans le texte. Prix, 10 fr. C’est ici un ouvrage de directe application, présentant non-seulement des questions résolues, mais un matériel tout prêt à en réaliser les solutions.
- M. F. Dehaitre a pris un rang hors pair dans la construction des machines pour le traitement des tissus à tous leurs états, tant pendant leur fabrication qu’au cours de leur usage ; c’est-à-dire les suivant encore à la buanderie, aux lavoirs, puis offrant des moyens pour les resanifier après des imprégnations contagieuses.
- L’installation du matériel de ces dernières opérations se confondait trop avec les autres services des établissements à nombreux personnels, pour que M. Dehaitre n’eût pas eu l’idée d’étendre ses descriptions et son entreprise à l’ensemble de ces services.
- p.46 - vue 50/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 47
- C’est ainsi que son livre comprend les chapitres suivants :
- Chauffage et ventilation.
- Eau (service, épuration, etc.)
- Bains et hydrothérapie.
- Blanchissage du linge.
- Désinfection, stérilisation.
- Cuisines.
- Pharmacies, lisaneries.
- Panification.
- Le froid artificiel.
- Lumière électrique.
- Appareils généraux.
- Conditions générales d’installation des établissements publics.
- Tous ces Sujets sont nettement définis, avec moyens de réalisation déterminés, suivant les différents cas qu’une courte et concluante discussion établit ; aussitôt on possède les éléments d’un plan et d’un devis.
- Parlant du courant actuel vers l’étude des questions d’hygiène, l’auteur définit ainsi le but de son livre :
- « Nous avons cru intéressant et utile, pour ceux qui s’occupent de ces questions.de grouper dans ce modeste ouvrage les appareils et les machines pouvant contribuer à une bonne installation. Nous ne présentons ici qu-1 des machines et appareils défiant toute critique impartiale, ayant fait leurs preuves, ayant à leur actif la sanction de l’expérience et dont de nombreuses applications ont consacré la valeur indiscutable. »
- M. Dehsitre est d’autant plus à son aise pour parler ainsi, qu’il ne se borne pas à décrire les machines de sa construction, mais aussi celles des autres maisons qu’il a reconnues recommandables.
- Son livre est un traité documentaire, dont les intéressés feront leur profit, et daDS lequel plus d’un auteur technicien puisera, par la suite, les éléments de ses dissertations.
- IP0RIATI01 IT FAITS DIVERS
- IiC» règlements «l’atelier. — Voici le texte de la loi qui vient d’être adopté par le Sénat, ce qui ne résout pas encore la question, puisqu’il n’y a pas accord avec la Chambre, qui avait adopté un projet différent :
- « Art. 1er. — Les salaires des ouvriers doivent être payés en monnaie métallique ou ayant cours légal, nonobstant toute stipulation contraire, à peine de nullité.
- « Art. 2. — Les salaires des ouvriers doivent être payés au plus deux fois par mois, à seize jours au moins d’intervalle, à moins de conventions écites contraires.
- « Pour le travail aux pièces, les conditions de payement jusqu’à l’achèvement de l’ouvrage seront fixées de gré à gré par les intéressés.
- <r Art. 3. — Les payements ne peuvent être faits que dans l’usine ou dans l’un de ses bureaux, et non dans des débits de boissons ou dans des magasins de vente au détail.
- Art. h. — Dans le cas où un règlement d’atelier déposé depuis un mois au moins au secrétariat du Conseil des prud’hommes, ou à défaut au Greffe de la justice de paix et affiché dans les ateliers, prévoirait des retenues de sahires, soit sous le nom d’amendes, soit sous une autre dénomination, ces retenues pourront avoir lieu ; mais lé montant encouru pour une même journée ne pourra excéder le quart du montant du salaire de cette journée.
- « Le produit de ces retenues ne pourra être employé que directement dans l’intérêt des ouvriers, notamment pour alimenter des caisses de secours et de pi évoyance au profit des ouvriers de l’atelier.
- a La déduction de salaire pour ma façon ou toute autre cause devant entraîner la réparation d’un préjudice causé au patron ne tombe pas sous l’application des dispositions du présent article, et s’il y a contestation, elle sera jugée suivant les règles du droit en matière de dommages-intérêts. «
- Caisse «les accidents pour les industries textiles. — L’Association de l’Industrie et de l’Agricubure a décidé la mise à l’étude de la création d’une Caisse d’assurance contre les accidents pour les industries textiles, comme il en exis'e déjà une pour la métallurgie.
- Une institution de ce genre est, en effet, le meilleur moyen, pour ies industriels, d’éviter le surcroît de charges que ne manquerait pas de leur imposer la nouvelle loi en préparation. Le comité a nommé une commission composée de représentants de toutes ies régions industrielles textiles de France, chaigée de pour-suivre activement ces travaux préparatoires.
- U a été reconnu que l’initiative en question est parfaitement réalisable. Le comité sera saisi, 5 ce sujet, d’un rapport de M. René Jourdain. Quand ce rapport aura été suffisamment étudié et qu’un certain nombre de patrons des industries textiles auront donné leur adhésion de principe, une nouvelle commission sera choisie pour rédiger les projets de statuts, lesquels seront envoyés à tous tes intéressés qui pourront y faire, verbalement ou par écrit, leurs observations. Il sera enu compte de ces observations pour dresser des statuts définitifs, auxquels les industriels seront appelés à souscrire.
- La solution a déjà fait un grand pas, grâce à l’aide du Comité des Forges qui a institué Dour ses syndiqués une Caisse d’assurances contre les accidents, maintenant en plein fonctionnement. Le Comité de l’Association espère présenter prochainement, à son tour, le plan complet d’organisation pour les industries textiles, et il croit pouvoir, en tout cas, affirmer dès aujourd’hui que les industriels n’auraient à payer qu’une prime tout au plus égale, mais très probablement inférieure, à celles qu’ils paient actuellement aux Compagnies d’assnrances.
- lie nouveau tarif douanier aux Etats-Unis. — On écrit de New York, 23 mars :
- « L’œuvre du tarif, un de ces grands services que l’on doit au courage de M. Cleveland et de ses adhérents, approche lentement de son terme. La commission des finances vient de réviser le projet de la Chambre et de soumettre aux délibérations du Sénat un texte qui donne, dans la mesure possible aujourd’hui, satisfaction aux vœux les plus pressants du
- pays. Le tarif préparé par les députés créait un déficit de 3o0 millions de francs dans le budget et ne prévoyait rien pour combler ce trou énorme. Sagement, la commission da Sénat a recouru à d’autres sources de revenus que la Chambre avait négligées. Elle a rétabli le droit sur le sucre importé et ce droit fort léger, de un sou par livre, assure au Trésor une recette de 200 millions de francs; elle taxe, également, la houille étrangère et le minerai de fer 2 fr. par tonne ; elle demande aux spiritueux une centaine de millions.
- « Si ces excédents se réalisent, on pourra procéder à d’autres réformes plus tard, et dégrever nombre de produits étrangers qui ont à subir des taxes bien lourdes : 35 0[0 les lainages communs, 50 (^0 la chemiserie, 60 0,0 la vitrerie, 65 0[O les outils et les machines : ce qui prouve combien ont été violentes, en matière de protection, les idées des républicains, car on est venu a considérer ces taxes nouvelles, si exorbitantes qu’elles paraissent, comme du libre-échange.
- « Les nouvelles tarifications doivent entrer en vigueur le 1er juillet. Aussitôt ce résultat obtenu, on s’attend à une reprise vigoureuse des affaires dans toutes les directions. »
- —0----
- Un syndicat des ftlateiars de laine. — Un groupe de filateurs de Roubaix et de Tourcoing, représentant 250,000 broches. vient de prendre l’initiative d’un projet de syndicat des filaïeurs de laine de Roubaix, Tourcoing, Amiens et Fourmies. Le centre de. Fourmies possède 950,000 broches -, celui d’Amiens, 160,000; celui de Tourcoing, 100,000, et celui de Roubaix 350,000. Le syndicat posséderait donc en tout 1,850,000 broches.
- Le but du syndicat est « d’enrayer la crise qui ruine en ce moment l’industrie de la fila-; ture de laine, et diminuer la production au I moment où l’alimentation deviendra trop dif-I ficilo, en arrêtant les broches par adjudication. »
- Colis postaux en Depagiie. — En
- vertu de l’article 19 de la loi des finances, et par Real Arden du 8 mars, les marchandises importées en Espagne par colis postaux sont dispensées des certificats d’origine, à la condition de passer par i’Agence internationale des douanes.
- il faut noter que cette exemption ne s’applique qu’aux colis postaux de 3 kil., ceux de 5 kil., usités en France, n’étant pas admis en Espagne.
- Les certificats «l’origine pour la Russie. — Les certificats d’origine accompagnant les marchandises de provenance française à destination de la Russie ne sont plus liécesssires depuis le 2 avril 1804.
- —o—
- La » Ladies national Silk Association ». —Une ligue de dames anglaises, la Ladies national Silk Association, présidée par l’une des princesses du saQg les plus populaires dans la société britannique, la duchesse de Teck, mère d’une future reine d'Angleterre, vient de déclarer la guerre à l’industrie lyonnaise, et le Daily Telegraph a consacré à la séance, où fut *igné le pacte d’hostilité, un grand article vibrant de sentiments du plus exclusif patriotisme.
- L’Association va ouvrir au mois de mai une
- p.47 - vue 51/199
-
-
-
- 48
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- exposition de soieries nationales ; elle va insister auprès des fabricants anglais pour qu’ils marquent leurs produits de telle manière que les dames puissent toujours les reconnaître ; elle va faire des démarches auprès de tous les détaillants pour qu’ils aient toujours en magasin un assortiment de soieries et de rubans de fabrication anglaise et qu’ils emploient toutes les ressources de la persuasion patriotique auprès de leurs clientes, ainsi qu’auprès des modistes et des couturières, pour expulser du marché le produit étranger.
- Nous pourrons nous liguer aussi contre les cotonnades, les draps et la bonneterie anglais, sans compter la coutellerie et autres ferronneries, mais ce genre de pacte n’aboutit jamais.
- 11 faudrait changer les goûts et les mœurs du consommateur; à Londres, c’est toujours une recommandation pour les articles de mode et de fantaisie de les recouvrir d'étiquettes françaises, ou de mettre « made in France (fabriqué en France).
- —o—
- lies déeoratlou» de Chicago. —
- Voici les promotions et nominations dans l’ordre de la Légion d’Honneur faites à l’occasion de l’Exposition de Chicago, en ce qui se rapporte aux industries tinctoriales et textiles.
- Ont été promus au grade d’officiers, MM.:
- Boussus, fabricant de tissus de laine à Wi-gnehies ;
- E. Dubosc, fabricant d’extraits tannants au
- Charles Saint, filateur à Fiixecourt ;
- Ont été nommés chevaliers, MM.:
- Bertrand-Boulla, fabricant de tissus d’ameublement à Nîmes -,
- Colcombet, fabricant de rubans de soie à Saint-Etienne ;
- Crouvezier, fabricant de broderies à Paris ;
- Deblock, fabricant de toiles à Lille ;
- Duché, fabricant de tissus d’ameublement ;
- Farigoule, fabricant de dentelles au Puy ;
- Godillot, ingénieur civil à Paris ;
- Guillaumet, teinturier à Suresnes;
- Jorran i, fabricant de tapis et tapisseries d’Aubusson ;
- Lacroix, chimiste, couleurs vitrifiables, Paris ;
- Legrand, fabricant de tissus d’ameublement;
- Louchet-Bernard, fabricant de tapis à Amiens ;
- Michau, fabricant de tissus de laine à Beauvais ;
- Nayrolles, fabricant de broderies d’ameublement ;
- Neveu, fabricant de passementeries à Beau-camps-le-Vieux ;
- Piotet, fabricant de soieries à Lyon.
- Seydoux, filateur de laine au Cateau ;
- Staron, fahricant de rubans de soie à Saint-Etienne ;
- Tabourier, fabricant de tissus de laine et soie.
- L’opinion publique a déjà contresigné ces distinctions.
- Alarlage. — Nous avons le plaisir d’annoncer le mariage de M. Georges Petitdidier, le fils de notre distingué confrère, avec Mlle Mathilde Gaillard, au Cbâteau-Doumens, dans le Médoc.
- En juin 1892, nous annoncions l’union de M. Edmond Petitdidier avec Mlle Cécile Gaillard. Les deux familles resserrent par un nouveau nœud le lien qui les unit.
- Nous leur présentons nos félicitations et nos meilleurs vœux.
- -o—
- nécrologie. — Malheureusement, nous avons aussi de pénibles nouvelles à enregistrer. Nous apprenons, en effet, le décès de Mme André Lyon, la vaillanie compagne de notre confrère d’Alger, celui à qui l’industrie de la teinture-nettoyage doit une partie de ses plus récents progrès.
- Mme Lyon était pour notre confrère une auxiliaire dévouée et nous savons que la plus tendre affection unissait les deux époux.
- Nous t.evons aussi un témoignage de. sympathie à la mémoire de M. Roussin, chimiste, l’un des pionniers de l’industrie des couleurs artificielles. O t lui doit notamment la découverte des colorants diazoïques ; il a ainsi ouvert une voie qui est aujourd’hui sans limites.
- La mort de M. Roussin est d’autant plus regrettable qu’elle est accidentelle : le rrès regretté savant a été trouvé asphyxié dans son laboratoire : nne fuite du gaz servant au chauffage de ses appareils a causé l’accident.
- M. Roussin était un chimiste de grand mérité, et nos relations personnelles, datant de vingt-cinq années, nous l’ont fait connaître comme un homme d’une grande affabilité et d’une haute distinction.
- RENSEIGNEMENTS
- COÏMERCIAEX
- Formations, Diss„|UUoils
- Sociétés
- ___i elc>
- Formation de la Société en ^ Demogeot et Cc, teinturerie 7“ h ?arM*ite Lenoir, à Paris. — Durée • l'n D* Rlchard-
- 30,000 fr.. dont 26,000 fr. en comma^-CaP-: Acte du 10 mars. commandite. ^
- Formation de la Société en nnm „ Tivet sœurs et Massardier, cylindr^0 ,ctif drage et moirage des rubans, veloufs’ 03 an' menteries, tissus de caoutchouc 19 passe“ Jardins, à Saint-Etienne. — pw’ . ’ 'rue des ler juil. — Cap : 130,500 fr — ActPRaîS,du
- Formation de la Société en nom^ii év> E. Duran, Davagnê et Perrin, teintai a?®?11 sus et noues, à Genay (Ain).- DuX , J et 1 mois. — Cap.: 36,000 fr. » * et 7 février. Acte du 6
- Format on de la Société en nom colle r Grobon et Ce, teinturerie à Miribel — nY11 lOans.dulJjany.-Cap., 25i,OOoTe: Acte du 1 er fév. ,r-
- Modifications des statuts de la Soci^tz d quet et Ce, Société des teintures et imnre^?' d’Armentières, à Armentières. -Sf 9 fév. ACle
- Jurisprudence. — Cristaux de soude mixtes. — A l’audience du 20 décembre 1893, le tribunal correctionnel de Lille a rendu son jugement dans une affaire de cristaux de soude, intentée contre divers fabricants et épiciers en gros, sur la plainte de la maison Kuhlmann, représentant un syndicat de grands industriels.
- Il s’agissait de savoir si on avait le droit de vendre aux épiciers et aux consommateurs, sons le nom de cristaux mixtes ou sulfatés, des carbonates de soude mélangés avec des sulfates de soude dans une proportion plus ou moins forte, suivant le prix de vente.
- Le syndicat prenait à partie tout spécialement M. Dams, fabricant à Lille ; puis M. Del-planque, épicier en gros à Tourcoing, et MM. Bataille, Beffe, Verhelst. épiciers.
- Le tribunal, après quinze jours de délibéré, a rendu un jugement qui donne raison aux fabricants et épiciers contre la maison Kuhlmann.
- Rétablirait que MM. Dams et consorts n’ont fait qu’user de leur droit en vendant cnmme cristaux mixtes un mélange de carbonate de soude et de sulfate de soude.
- 11 acquitte tous les prévenus et condamne la maison Kuhlmann aux dépens.
- Nous ne pouvons que regretter un pareil jugement, par lequel il deviendrait licite de vendre pour cristaux de soude un sulfate complètement inerte, et à des ménagères qui ne connaissent pas cette distinction, que les d* -taillants ont, d’ailleurs, bien soin de ne pas leur faire entrevoir.
- — 0—
- Lavage de» carte» à jouer. — Dans notre n° de septembre 1893 (p. 1A0), nous parlions d’une « nouvelle industrie du nettoyage t> : il s’agissait du lavage et de la remise à neuf des cartes à jouer, et nous disions que le fl,c intentait un procès aux inventeurs de ce procédé, MM. Auzéric et Trebillot.
- La Cour d’appel vient de confirmer le jugement de pramière instance, qui avait condamné ces messieurs à 1,000 fr. d’amende.
- Il ne s’agissait cependantque d’un nettoyage à façon, cas non spécifié par la loi, qui interdit la vente de cartes relavées et réassorties. .
- Dissolution, à partir du 10 mars de la g ciété Debigon et Guénat, teinturerie’en nPa„2‘ h et 6, rue des Rasselins, à Paris. — Liaui?-M. Guénat qui continue seul. — Acte du l’t mars. fr111
- Annulation de la Société Rancure et Bien aimé, teinturerie, 26, rue Richelieu.— Limiiii. M. Veil, 41, rue Godot-de-Mauroi. — juï /' Ie- mars. g*du
- Faillites
- Marcou (Louis) 156, cours Lafayette et Jacquet (Auguste), 57, cours Morand, apprê-teurs, 41, rue Tronchet, à Lyon, sous la raison
- Marcou et Jacquet. — Jug. du 19 févr.____s •
- M. Verney.
- Protat (Jules), teinturerie, à Thizy._jUg.
- du 13 mars. — S.: M. Denoyel.
- VENTE DE FONDS DE TE1NTUER
- A PARIS
- Vendeurs Acquéreurs Fonds cédés
- Muller.........Rouher..........95, fg. Saint-Antoine.
- Chauvel ... .. Léouard... . 22, r. Francs-Bourg.
- Mme Lainé... » 29, r. Fontaine.
- Vve Pairaut... Penat........... 91, fg. Poissonnière,
- Barraud........ Mme Luron. 8, r. Baudin.
- Turpin......... Mlle Gillet.. 1, r. Fénélon.
- Denard ....... » 9, r. Mandar
- Mlle Hermann. » 18, r. Franklin.
- VveCœuret... » Saint-Mandé.
- Fossemalle ... Ledaupbin... 151, bd. Montparnasse.
- Dumont......... » 24, bd. Filles-Calvaire.
- Mme Barbier. » 16, r. N.-D.-d.-Champs.
- Vvo Robert.. »> 34, bd. Barbier.
- Renard ...... Vve Ravet... Boulogne-Seine.
- Seebold........ Perreau frères. 12, bd. Malesberbes.
- MmeRuel.... » 107, r. Réunion.
- Mme Reynaud » 20, r. Paul-Bert.
- Vve Bernand. « 16, r. Bleue.
- Mlle Guillot.. Mlle Ducorbier 3, r. Joquelet.
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous droits réservés
- IMPRIMERIE C. COLIN, A CHARLEVILLE (ARDENNES
- p.48 - vue 52/199
-
-
-
- LA REVUE DE
- V Année, N° 4.
- ET DES COLOR ATIONS
- F. GOUILLON, Directeur,
- LA TEINT
- INDUSTRIELLES
- 3, Rue du Trésor, PAR'
- il 1894
- SOMMAIRE
- La surchage des soies. — Quelques observations sur le chlorage des laines. — Teinture des tissus de soie (suite). — Revue des progrès réalisés dans les industries tinctoriales (suite). —• Fabrication et emploi de l’acétine.
- Procédés divers : Impression-lainages ; Blanchiment au per-oxyde de sodium.
- Chronique industrielle. — Société industrielle de Mulhouse. — Lettres d’un teinturier-dégraisseur. — Chambre syndicale de la teinture et nettoyage. — Rémunération du travail dans les industries tinctoriales. — Brevets d’invention (catalogue). — Informations et Faits divers. —Renseignements commerciaux.
- LA SURCHARGE DES SOIES
- La controverse est vieille sur les inconvénients des soies chargées ; dès l’origine de cette pratique, des critiques, le plus souvent justes, se sont élevées contre un usage dont l’exagération constituait un abus trop réel.
- Mais c’est en l’excès qu’est le danger ; une charge modérée, rationnelle on pourrait dire, n’est même pas sans offrir quelques avantages en dehors de la question pure et simple du rendement en poids des soies; aussi n’est-ce pas à proprement parler la charge qu’il faut combattre, mais la surcharge.
- *
- * *
- A l’origine on chargeait dans des proportions discrètes ; le plus souvent on se bornait à compenser la perte de la cuite, soit un sur-poids après décreusage, de 25 0(0, on allait encore à 50 et même 75 0[0 ; mais peu à peu le taux s’est élevé, on est arrivé à 100 0[0, ce qui, à la rigueur, est encore acceptable pour quelques destinations, telles que trames pour failles, satins de Chine, armures, articles à passementerie,etc.
- Actuellement, enfin, les soies noires sont chargées à 150, 200, 300 et même 400 0[0; alors le brin n’est plus que le fragile support d’un tannate de fer à l’aspect terne, au toucher rude ; c’est pour ainsi dire un fil minéral cassant et friable, donnant des tissus qui se coupent au moindre usage, et qui ne justifient que trop les défiances du public à l’égard des soieries noires.
- Des soies ainsi chargées à l’exagération sont susceptibles de se désorganiser spontanément, et dans tous les cas, l’application d’une chaleur sèche un peu soutenue, telle que celle des machines d’apprêt, peut les réduire en poussière, qui n’est plus qu’un résidu de rouille.
- Si l’on ne dépasse pas le taux maximum de 100 0(0, la soie augmente de volnme en proportion de la quantité fixée des principes gallo-ferriques : au microscope, les brins apparaissent gonflés et tuméfiés, et cet accroissement de volume est sensihlement proportionnel à l’augmentation de poids, de sorte que les caractères extérieurs du fil se rapprochent de ceux d’une soie pure, car la souplesse et le brillant, sinon la ténacité, sont encore comparables à ceux d’une soie teinte en noir sans charge.
- Il résulte de cela qu’en chargeant une soie à 100 0[0, le fabricant arrive à doubler le volume de sa marchandise, et elle reste encore d’un bon uaage.
- Nous avons traversé des crises séricicoles ; nous avons vu des contagions destructives s’abattre sur le ver, dont la dernière, la pé-brine, avait réduit la production de telle sorte que, devant leur prix élevé, les soieries se délaissèrent graduellement; ce n’est qu’en ces dernières années qu’elles ont reconquis la faveur du public.
- La charge fut un moyen d’atténuer la pénurie de cette production et de conserver à l’industrie des soieries au moins une apparence de vie, qui a pu la maintenir debout jusqu’à sa résurrection complète.
- Dans les conditions ordinaires, elle offre aux consommateurs peu fortunés des étoffes de belle apparence, d’un prix abordable et d*un usage qui serait encore proportionnel à leur prix, si l’on n’était tombé dans la surcharge.
- Puis, dans les tissus à réseaux, les gazes et autres articles légers, le brin chargé (toujours sans excès) donne plus de soutien à l’étoffe ; son aspect général en est amélioré.
- * *
- Tout ce qui précède se rapporte aux soies noires, mais la charge est aussi appliquée aux couleurs ; d’abord, on utilisa les tannins, qui, ne pouvant plus être fixés par le fer, n'arrivaient à donner qu’un surpoids restreint, et tout en laissant aux soies un fond gris-bis qui ne les rendaient propres qu’aux teintures assez foncées. Les blancs et les teintes claires étaient chargées au sucre, ce qui était plutôt une falsification qu’une charge, puisque l’enduit ne contractait aucune combinaison avec la fibre ; de plus, le tissu fabriqué avec ces soies sucrées, se tachait à la moindre goutte d’eau.
- On eut ensuite recours à des tannins en partie décolorés, notamment un extrait de
- sumac ainsi modifié, grâce auquel on arrivait, pour des couleurs claires, à un accroissement de 25 à 30 0(0 de la soie cuite et de 30 à AO 0[0 sur les souples.
- Enfin, dans ces derniers temps, à l’aide d’extraits tanniques (de sumac ou de galle)j dont la décoloration a fait de nouveaux progrès, et par des fixations successives à la gélatine, on obtint, même pour teintes claires, des augmentations de poids pouvant atteindre 100 0(0 sur cuites et jusqu’à 150 sur souples.
- Toutes ces charges ayant les tannins pour base, surtout lorsque des oxydes métalliques ne viennent pas les minéraliser, ne paraissent pas avoir d’action trop fâcheuse pour lessoies; elles conservent leur brillant et leursouplesse, en même temps que leur ténacité n’en est pas visiblement altérée ; quelques fabricants leur trouvent même une apparence supérieure aux soies nues. Leur volume s’accroît comme dans les noirs modérés, et elles donnent, par conséquent, un rendement plus élevé en étoffes.
- Quand n’intervient pas l’oxyde métallique, comme celui de fer dans les noirs, et qu’alors le tannin est fixé par de la gélatine, la première application du tannin gélatiné se combine au brin soyeux qu’il gonfle comme avec les mordants de fer, mais les suivantes ne paraissent que formerun revêtement extérieur, une sorte de vernis dont la couche s’épaissit avec les nouvelles applications successives, de sorte que le brin n’est pas tuméfié et distendu dans des proportions qui équivalent à une désorganisation physique, et c’est ainsi que sa ténacité, sans être accrue en même temps que son volume, n’est tout au moins pas diminuée, et qu’à l’usage il se tient mieux que des charges en noir aux mêmes proportions.
- Il y a évidemment une limite, et si un tissu n’était constitué qne d’un mince filament soutenant un mastic gélatino-tannique, il est évident qu’il serait d’un usage bien précaire. La limite que, pratiquement, on ne peut guère dépasser, soit 80 à 100 0[O, semble ne pas offrir d’inconvénients.
- * ♦
- 11 n’en est pas de même des charges à l’étain, qui ont pris une importance considérable avec leur facilité relative d’application, avec la surcharge qu’elles ont permis de donner, avec la quasi-nullité de coloration qu’elles laissent à la fibre, et leur neutralité sur la plupart des teintures.
- L’emploi du bi-chlorure d’étain a paru ré-
- p.49 - vue 53/199
-
-
-
- 50
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- soudre la question de la charge pour couleurs; on a même trouvé qu’il améliorait le brin naturel, lui donnant un toucher plus ferme, un craquant mieux soutenu, sans nuire à son brillant ; mais il est certain que sa souplesse et sa solidité en sont diminuées.
- Cette altération se produit par le fait seul que la soie se trouve incrustée et pénétrée d’un oxyde d’étain qui détruit nécessairement son élasticité ; puis, plus tard, il arrive que sous l’influence de la chaleur et de conditions atmosphériques encore mal connues, une nouvelle combinaison se produit : peut-être une oxydation transmise à la soie par effet catalytique, mais qui, quoi qu’il en soit, a pour résultat de la désorganiser complètement : la soie « fuse », suivant le terme adopté en pareil cas.
- Faut-il dire encore que si la charge à l’étain reste dans des proportions raisonnables, elle offre les avantages généraux des soies modérément chargées, et n’a pas les inconvénients des surchargées ?
- Ici, nous sommes d’une opinion différente : l’avantage allégué, celui du toucher, qui se confond avec le craquant, nous paraît contestable ou au moins peu appréciable, et c’est le seul, car contrairement aux charges tanniques, celles à l’étain n'augmentent pas le volume du brin, on n’y gagne rien dans le rendement en fabrication ; c’est une simple augmentation de poids sans utilité pratique, sans excuse plausible, et absolument contraire aux principes d’économie industrielle, puisqu’elle donne lieu à une main-d’œuvre coûteuse et à une dépense de produits chers, sans créer ni améliorer (au contraire) une marchandise.
- On peut en dire autant dea soies noires chargées outre mesure.
- * *
- Ce ne sont pas les teinturiers qui contrediront nos critiques ; les fabricants leur imposent la charge et la surcharge : personnellement ils n’y sont nullement intéressés ; c’est bien un travail rémunéré comme tous les autres, leur offrant ainsi quelques profits, mais il est long, encombrant, désagréable et, somme toute, peu productif; ils y renonceraient bien volontiers, ou du moins se borneraient à des chargeages modérés, ne demandant pas une suite interminable d’opérations, car il faut considérer qu’aux premiers passages en matières chargeantes, la soie en absorbe une quantité notable qui diminue à chaque nouvelle opéiation, de sorte que peu à peu celle qui s’ajoute à nouveau devient très faible, et qu’il faut multiplier les passages successifs pour arriver aux rendements élevés. Et tout ,cela pour gâter une belle marchandise !
- Aucun façonnier n’aime exécuter un travail de contre-sens, et ne s’y résout que sur commande formelle, parce que tous le font, parce que l’usage a prévalu dans tous les pays séri-cicoles, et que les soies chargées sont devenues articles de commerce courant.
- Mais il ne serait pas impossible, par une convention internationale, de limiter au raisonnable, au normal, le taux de la charge, et dans un congrès des fabricants de Lyon, Zurich, Milan, Créfeld et autres centres soyeux, limiter à 100 0(0, la proportion de charge, tant en noirs qu’en couleurs. L’exposition de Lyon serait l’occasion d’un semblable congrès.
- Nous ne demandons pas de loi : nous en avons déjà trop ; mais les tribunaux qui n’ont jamais pu établir une jurisprudence à propos des soies chargées, et qui cependant en reconnaissent les abus, jugeraient suivant les usages adoptés, comme ils le font souvent dans les questions commerciales.
- 11 ne faut rien attendre du discernement du consommateur ; il sera toujours séduit par le bon marché, et il n’est pas apte à juger -, s’il se défie d’une étoffe pour robes, i! ne songera pas à surveiller celle d’une doublure, d’un parapluie et d’autres menus objets, et la pratique de la surcharge subsistera ; elle dépréciera la grande industrie des soieries, qui en est déjà la première victime, ne serait-ce que par les sommes énormes qu’elle a jetées à l’eau, en pure perte, semant même le discrédit sur ses produits, en payant le travail très coûteux des charges à l’étain et des surcharges en général.
- Donc, ce qu’il faut désirer, dans l’intérêt de tous, c’est la suppression des charges à l’étain et la limite extrême du 100 0|0, pour les charges galliques, en noirs ou couleurs; avec un peu d’entente, on peut y parvenir.
- F. Gouillon
- —SSasp3----------
- QUELQUES OBSERVATIONS
- SUR LE
- CHLORAGE DE LA LAINE
- Par M. Achille Bulard, chimiste à Borowsk (Russie)
- Cette note, d’un si grand intérêt pratiqne, a été adressée par M. Bulard au Moniteur scientifique à propos de l’article de M. Grandmougin « Revue des progrès réalisés dans les industrias tinctoriales... » ; le paragraphe visé est reproduit dans ce numéro de la Revue de la Teinture ; nos lecteurs voudront bien s’y reporter, ce qui nous évite de le répéter ici ; l’espace nous oblige aussi à faire de légères coupures dans le travail très consciencieusement développé de l’auteur, mais qui n’en détruisent pas l’harmonie générale.
- Après avoir cité le passage où M. Grandmougin traite du chlorage des laines, M. Bulard ajoute :
- Par la façon dont parlent les auteurs qui ont traité du chlorage de la laine, et la facilité qu’ils paraissent reconnaître au « renforcement » des bains, après le passage d’une certaine quantité de tissu, on pourrait être amené à admettre quelque similitude de l’action du chlore sur la laine avec celle qu’il exerce sur le coton. Ce serait une erreur; ,l’action, est complètement différente.
- Tandis que l’action du chlore sur le „ , est successive, à phase lente et «J, et qu’il reste toujours du chlore danf ù"’ qui a servi, et par conséquent que le JIÎ 8,1 ment en est facile à établir ; avec la contraire, l’action est très rapide et U ainsi dire immédiate. En une ou deux tes au plus, tout le chlore du bain est abtüül par la laine en présence, et le reniorcemenl dans ces conditions, présente bien De7,.’ chances de régularité. Tantôt la laine L de trop de chlore, tantôt pas assez. evra
- Avant d’aller plus loin, et d’essayer de r des conclusions de cette assertion, il faut bord voir sur quelle preuve elle s’appuie \* en établir la solidité. Nous pensons y ^ arrivé par l’expérience suivante, facile à Jt péter. re*
- Un fragment de tissu de laine, du poids d 20 i rammes, sec, nous servira de matière 6 essai. Ce fragment provient d’une pièce d cachemire, ayant subi toutes les opérations préliminaires du blanchiment, passages en saS von, soude, lavage, soufrage, lavage, \èm
- passage en soude, lavage et séchage, et Pour
- faciliter l’imbibition, il a été de nouvea. mouillé et laissé humide.
- Dans un vase nous mettons ;
- 1 litre d’eau,
- 5 grammes d’acide sulfurique, et en agitant avec soin :
- 12 c. c. d”bypochlorite desou de (représentant 0 g. 6de chlorure de chaux sec de bonne qualité).
- Le bain est prêt pour l’opératioo.
- Nous constatons qu’un volume de ce bain décolore immédiatement un volume d’une solution, assez étendue, pour être bien visible d’acide sulfo-indigotique.
- Nous plaçons une montre à côté du vase et en y observant le temps, nous plongeons rapidement le fragment de laine dans le bain en facilitant avec la main son agitation au milieu du liquide.
- Au bout d’une minute, nous enlevons le tissu en l’exprimant, et nous le mettons de côté.
- Immédiatement, nous prenons un volume de ce bain, et nous y ajoutons un volume de la solution indigotique ci-dessus :1a liqueurne se décolore pas 1 11 n’y a plus de chlore, ou, ce qui revient au même, d’acide hypochloreux dans le bain.
- Peut-être pensera-t-on que cette action si rapide s’explique par ce fait que le tissu ayant été soufré préalablement, c’est l’acide sulfurique qui décompose si rapidement l’acide hypochloreux. Nous raconterons, plus loin, une opération singulière, qui tend à prouver que la laine s’empare du chlore, avant l’acide sulfureux ; mais, pour le moment, continuons notre expérience.
- Nous remettons dans le même bain une nouvelle quantité de 12 c. c. d’hypochlorite de
- p.50 - vue 54/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 51
- soude, sans y ajouter d’acide, vu que, dès le début, il y en avait un excès.
- Nous constatons, de nouveau, que ce bain décolore la solution indigotique.
- * Nous y replongeons, de nouveau, le même tissu, que nous enlevons après un nouveau stage d’une minute. De nouveau, le bain ne décolore plus la solution indigotique.
- Nous continuerons un grand nombre de fois ces alternances d’addition de 12 c. c. d’hypo-chlorite (et aussi, par la suite, d’un peu d’acide sulfurique, pour que le bain reste toujours acide), et de replongements du tissu pendant une minute et, chaque fois, nous constatons de nouveau, qu’après chaque enlèvement du tissu, le bain ne décolore plus la solution sulfo-irdigotique, par conséquent j que la laine s’est chaque fois, pendant ce court espace de temps, emparée de la quantité de chlore mise en présence.
- Remarquons aussi qu’après la troisième passe, le tissu prend, de plus en plus, une coloration jaunâtre, et présente un toucher plus dur.
- Pour pousser l’expérience à l'extrême, au lieu d’employer le volume d’hypochlorite de soude correspondant à la quantité de 30 grammes de chlorure de chaux sec pour un kilo de laine, comme nous l’avons fait ci-dessus, proportion qui rentre dans la moyenne industrielle, nous pouvons la réaliser sur un chiffre plus élevé.
- Ainsi, pour la même quantité de tissu, 20 grammes, nous prenons :
- I litre d’eau,
- 10 grammes acide sulfurique.
- 48 c. c. hypochlorite, représentant 2 g. 40 de ch orure de chaux, ce qui, au lieu de 3 0t0 du poids de la laine, en représente 12 0[0.
- Après une minute de stage du tissu, ce bain décolore encore sensiblement la solution indigotique, mais après deux minutes, il est sans action sur elle. La laine s’est donc ainsi rapidement emparée du chlore qui représente 12 pour cent de son poids de chlorure de chaux sec, proportion excessive, qui n’est jamais atteinte dans la pratique ordinaire, et que nous n’avons adoptée que pour rendre notre démonstration plus facile à comprendre.
- De cette expérience capitale se dégagent diverses conclusions dont nous allons résumer les plus saillantes.
- II n’est pas exact de dire qu’il faut éviter une action trop prolongée du chlore sur la laine, qui donne à celle-ci une coloration jaunâtre et un toucher mauvais.
- Par contre, l’attention la plus sérieuse doit être apportée aux quantités, en poids, relatives de laine et de chlore mises en présence.
- D’après nos études personnelles, nous croyons pouvoir dire que cette proportion peut varier de 2 à 5 pour cent du poids de la laine. C’est-à-dire que un kilogramme de laine peut recevoir le chlore correspondant à 20 ou 50
- grammes de chlorure de chaux sec, de bonne qualité. Pour notre usage, nous avons adopté 30 à 35 grammes par kilogramme de laine, et nous nous en trouvons très bien.
- La quantité de l’acide employé est plus secondaire. L’essentiel est qu’il y en ait un excès.
- Un point, tout aussi important que celui de la proportion en poids de la laine et du chlore, est celui mis en lumière par notre expérience, de la nécessité de rendre aussi simultané que possible le contact de toute la laine mise en traitement, avec la quantité de chlore qui lui est affectée.
- En pratique, industriellement, ce point est loin d’être atteint d’une façon complètement satisfaisante, et nos constructeurs de machines ont lieu d’y exercer leur sagacité.
- Avec la rapidité d’absorption du chlore par la laine, le passage du tissu humide, au large, peut être considéré comme préférable, mais à la condition d’avoir étudié très sérieusement les détails d’un « renforcement » qui maintienne régulières les proportions entre la laine et le chlore, ce qui est bien difficile.
- Quant au passage en boyau, on diminuerait ses inconvénients, en opérant comme on le fait quelquefois en teinture de laine, en jetant toute la pièce d’un coup dans le bain, et l’y immergeant avec soin, avant de mettre en mouvement le rouleau sur lequel elle est engagée.
- Si l’on fait entrer la pièce, par un œil, à la suite d’un guide, comme on le fait dans le savonnage continu, il est probable que la fin de la pièce trouvera bien peu de chlore à sa disposition, ou même n’en trouvera pas du tout, alors que te commencement en aura eu trop. En prélevant un fragment de chaque extrémité d’une pièce ainsi traitée, et y imprimant simultanément quelques couleurs très sensibles à l’action du chlore, comme des rouges azoïques, violets bleus acides, noirs naph-thols, etc., on constatera facilement, par la différence de leurs teintes, le plus ou moins d’intensité de ce phénomène.
- Un appareil comme la « Champagne », où le cadre concentrique à crochets, usité pour les cuves à indigo, qui permettrait d’immerger toute la pièce, d’un seul coup, au large, dans le bain de chlore, pourrait peut-être répondre au désideratum.
- Une difficulté serait de réaliser les éléments d’un tel cadre, de façon à ce qu’ils résistent à l’action prolongée du chlore et de l’acide, et ne donnent pas de marques métalliques aux points d’accrochage de la laine. Elle n’est pas insurmontable.
- Comme corollaire à ce qui précède, nous ajouterons que le choix du mode chimique, par lequel on peut mettre le chlore à la disposition de la laine, ne nous semble pas indifférent. C’est à l’expérience industrielle, secondée d’une observation attentive, de se prononcer sur ce choix.
- On peut employer, comme source de chlore, les hypochlorites de chaux ou de soude, et les décomposer par les acides sulfurique ou chlorhydrique.
- En fabrication, nous nous sommes trouvé très bien de l’emploi de l’hypochlorite de soude, décomposé par l’acide sulfurique.
- L’hypochlorite de soude est très facile à préparer par double décomposition. Sa dissolution est plus stable que celle de l’hypochlorite de chaux et se conserve très bien.
- Pour la commodité de son emploi, nous faisons celte dissolution, de manière à ce qu’après décantation et lavage, un litre renferme, en hypochlorite de soude, le produit de 50 grammes d’hypochlorite de chaux sec, de bonne qualité. Dans ces conditions, l’emploi proportionnel au poids de la laine mise en traitement est d s plus simples, à raison de 600 à 800 c. c. par chaque kilogramme de laine.
- La décomposition de cet hypochlorite de soude est opérée par l’acide sulfurique, car, quoique par l’emploi de l’acide chlorhydrique', on obtienne plus de chlore, cependant nous croyons avoir remarqué que les pièces, traitées par ce dernier acide, ont une tendance plus grande à jaunir.
- Malgré des essais multipliés, nous ne sommes jamais parvenu à obtenir, pa r l’emploi de chlorates, un effet analogue à celui réalisé sur la laine par le chlore des hypochlorites, soit comme traitement préalable, soit par addition dans les couleurs. Certains de ces essais nous font même supposer que les composés oxydés supérieurs du chlore exercent une action fâcheuse sur la laine.
- Pous terminer cette note, il nous reste à raconter une opération de chlorage bien singulière, et qui, comme nous le disions plus haut, tend à prouver que la laine s’empare du chlore en présence, et cela, avant l’acide sulfureux.
- Alors que nous nous occupions des recherches sur les conditions Ls plus favorables du chlorage de la laine, il nous tomba un jour en travail, par inadvertance, une pièce de laine qui, après le soufrage, avait été pendant deux jours exposée à l’étendage à l’air, mais n’avait subi aucun lavage.
- Cette pièce pesait 6 kil. 200. Voici le traitement qui lui fut appliqué :
- 1- Bain acide à 10 0|0. — 150 litres eau; 620 gr. acide sulfurique.
- Y promener la pièce pendant 15 minutes relever et égoutter.
- 2- Bain d’hypochlorite de soude (équivalent à 3 0[0 de chlorure de chaux sec).
- 150 litres eau; 1 1. 720 c. c. hypochlorite.
- Après 5 minutes, relever et ajouter : 2 1. hypochlorite.
- Après 5 minutes, relever de nouveau et laisser égoutter.
- Jusque-là, rien d’extraordinaire, et touts’o-
- p.51 - vue 55/199
-
-
-
- 52
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- péra normalement. Après chaque relèvement de la marchandise, il fut constaté que le bain ne décolorait plus la solution indigotiqüe.
- 3'Rentrée dans le bain acide n- 1. Ici se manifesta un phénomène inattendu.
- A peine si la pièce, sortant du bain d’hy-pochlorite, eut été un peu promenée dans ce bain acide, qu’il se produisit un dégagement abondant d’acide sulfureux, très facilement perceptible à son odeur et à sa saveur spéciales. Les petites bulles se produisaient sur toute la pièce, à tous les croisements du tissage, en formant une mousse légère. Le fait était tellement apparent, qu’il ne permettait pas le moindre doute.
- Finalement, au bout de 15 minutes, la pièce fut enlevée, envoyée au travail et séchée. Au travail, elle se comporta parfaitement et donna d’excellents résultats.
- En réfléchissant sur ce singulier phénomène, on peut admettre l’explication suivante :
- Nous avons une pièce fortement chargée d’acide sulfureux : nous l’introduisons dans un bain d’acide sulfurique à 10 0|0; la pièce s’en charge en une certaine quantité, mais il ne peut rien se produire de particulier. Nous la plongeons ensuite dans un bain d’hypochlorite de soude fortement alcalin. Ce dernier est immédiatement décomposé. Son chlore est absorbé par la laine, la soude se porte sur l’acide sulfurique amené par la pièce, et aussi sur l’acide sulfureux contenu dans cette pièce, pour former avec lui un sulfite plus ou moins saturé.
- Nous replongeons cette pièce dans le bain d’acide sulfurique. Ce dernier, alors, agit sur le sulfite formé, s’empare de la base et met l’acide sulfureux en liberté.
- Si, par la pensée, nous supprimons ce bain d’acide sulfurique, qui n’a agi, à la fin de la réaction, que pour la rendre évidente, nous voyons qu’on peut dire que « quand de la a laine, chargée d’acide sulfureux, se trouve « en présence d’un hypochlorite alcalin, elle a s’empare du chlore de ce dernier, dont l’al-« cali se fixe sur l’acide sulfureux pour former « un sulfite. »
- En présence d’un excès d’acide qui ne permettrait pas la saturation de l’acide sulfureux, la chose ne se passerait probablement pas de même ; il est à supposer qu’alors, l’acide sulfureux disputerait à la laine la possession du chlore. Ce sera une chose à vérifier. En tout cas, par l’opération ci-dessus, il est prouvé que l’affinité du chlore pour la laine est tellement énergique, qu’il peut s’y fixer, même en présence de l’acide sulfureux, et que cette combinaison, de nature encore inconnue, peut exister au contact de l’acide sulfureux à l’état naissant, sans être influencée.
- Ces faits nous ont semblé tellement surprenants, ils sont tellement en désaccord avec les idées généralement admises, qu’on nous pardonnera de nous y être arrêté si longtemps. Puisse leur connaissance stimuler l’attention
- de quelques chercheurs patients, et que, bientôt, on arrive à soulever le voile qui recouvre encore cette curieuse opération qui s’appelle le chlorage de la laine.
- (Monit. scientifique).
- TEINTURE DES TISSUS DE SOIE
- — SUITE —
- Le noir de naphtylamine fournit davantage et est plus brillant, mais il est aussi plus cher.
- Ces deux noirs ont des reflets bleus ou violacés que l’on corrige par addition d’une très petite quantité de jaune d’or ou de vert naphtol.
- La marque de noir naphtol 12 B a, au contraire, un très beau reflet verdâtre; un mélange de 2 parties de naphtol B (ordinaire), et de 1 partie de naphtol 12 B, donne un beau noir sans addition de jaune ni de vert, mais le 12 B, qui d’ailleurs rend davantage que le B, est d’un prix plus élevé, même proportionnellement.
- La charge par engallage se fait ainsi :
- Après avoir soigneusement dégraissé les grenadines sur un bain tiède de cristaux de soude, les avoir rincées, on les teint directement en noir naphtol ou autre , combiné comme il vient d’être dit. Si on terminait ainsi le noir, l’on rendrait déjà h à 6 OjO au-dessus du poids mis en teinture.
- Pour donner un poids de 20 à 30 0[0 au-dessus, on engalle les noirs finis, comme une couleur, sur un bain à froid à 6° Baumé de galle de Chine ou de sumac. On obtient ainsi des noirs engallés très jolis, moyennement chargés et se comportant très bien chsz l’apprête ur.
- Il est indispensable de teindre avant l’en-gallage ; la soie se teindrait mal sur engallage préalable.
- Charge à Vétain. — Les grenadines pour couleurs se chargent suivant les moyens qui viennent d’être indiqués pour les charges moyennes, c’est-à-dire à l’étain ou à la galle. Ce sont, en effet, des teintures de même nature, puisqu’on les obtient, dans tous les cas, par des couleurs d’aniline.
- Nous ajouterons que la charge au bichlo-rure d’étain peut être poussée plus loin : ainsi quatre passages en étain et autant, bien entendu, en carbonate de soude, donnent une charge d’environ 50 O[0; avec une quinzaine de passages, on arrive de 90 à 100 0[ 0 ; mais dans ces charges très élevées, celles dépassant 50 0;0, les résultats sont mauvais : les soies deviennent pesantes, il est vrai, mais ne se garnissent pas en proportion, de sorte que tout en pesant davantage, elles ne fournissent pas un volume ou une surface plus considérable de tissus.
- —---------puiassiutn.
- Le bain est à 30» Baumé; il doit étr. ployé froid et à l'abri d'une lumière trop,,/® Les soies y sont 'rainées une heure dan, ’ conditions ; puis on les metà égoutter C" lieu demi-obscur; on essore pour rec "n,W
- le piok-salt non fixé, et enfin rincées bien! fond. ca £
- Un sous-sel de bi-oxyde d’étain s’est fiî(s ' la fibre, tandis qu’un sel très acide s’e 3 dans les eaux de lavage. Va
- La fixation définitive de l’oxyde d’étai lieu par un passage à tiède dans une dUs 3 lution de carbonate de soude faite dans ]°" proportions de 3 à 5 kil. de cristaux par bec* tolitre d’eau.
- On rince.
- Ce premier traitement a rendu 20 0i0 et mène 24 à 25 0|0, car la perte du traitement à la soude a été aussi compensée; un second ajoutera H à 15 0[0 ; un troisième 9 à 10 OiO • un quatrième 6 à 7 0t0, et ainsi de suite en proportions rapidement décroissantes.
- Le bain de pink-salt sert aux nouveaux p3s-sages en le ramenant à sa concentration de 30° B; celui de soude s’affaiblit peu et sert aussi pour une série de passages en le renforçant à peine.
- Depuis quelque temps on a substitué aux cristaux de soude le phosphate de soude employé dans les mêmes conditions et proportions, et son emploi paraît présenter quelques avantages compensant son prix plus élevé.
- Mélanges soie-coton
- La teinture de ces tissus s’est beaucoupsim-plifiée depuis l’apparition des couleurs dites azoïques ou diamine.
- Ces matières colorantes dérivées dfc la ben-zidine et de la toluidine, et dont 11 est fait actuellement une si grande consommation, possèdent la propriété de monter sur bain alcalin, et dans ces conditions, de tirer davantage sur le coton que sur la soie.
- On monte en général le bain de teinture avec du savon additionné de carbonate de soude et souvent de phosphate de soude, qui augmente l’affinité de la matière colorante pour la fibre.
- Les proportions peuvent être :
- Phosphate de soude...... 10 à 15 010
- Savon................... 5à 7 —
- Colorant (suivant ton)... 1/4 à 3 —
- Dans un pareil bain, chauffé à 60-80 degrés centigrades, un satin soie et coton se teindra du coup en rouge, si le bain est monté avec de la benzopurpurine, en bleu s’il l’est avec de l’azobleu ou de la benzoazurine, en jaune avec de la chrysamine.
- • Au sortir du bain de teinture, le coton sera plus foncé que la soie, ce qui est justement demandé dans ce genre, et il sera même pos*
- p.52 - vue 56/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 53
- sible de varier facilement la teinte de la nuance obtenue, car, par cette fixation de matière colorante, le coton sera pour ainsi dire mordancé, et sur un avivage à l’acide chlorhydrique on pourra appliquer, soit de la safranine, soit du brun Bismarck, etc., toutes matières colorantes qui tireront et sur soie et sur coton.
- Ces matières colorantes n’ont qu’un inconvénient : elles ne résistent pas à l’action des acides forts, chlorhydrique, sulfurique, etc., qui, sans les détruire, en font varier considérablement la nuance. Il est donc absolument nécessaire de mettre sécher le tissu soit après un bon lavage, soit mieux après un avivage à l’acide acétique. Unautre inconvénient est leur faible résistance au flambage. Sous l’influence d’une température un peu élevée, les nuances se modifient légèrement; il est vrai que, par le refroidissement complet, les teintes primitives réapparaissent presque toujours si la température cù a été porté le tissu n’est pas trop élevée.
- La méthode de diazotage et de développement sur les fibres sera aussi utilisée dans la teinture de ces mélanges, et fournira des teintes d'une grande solidité. Jusqu’à présent, toutefois, on ne peut guère obtenir par cette méthode que des teintes foncées, et les effets du diazotage ne sont pas toujours semblables sur les deux textiles.
- Les couleurs azoïques elles-mêmes ne sont pas, en général, d’une grande fraîcheur, et pour des teintes brillantes, il faut dans certains cas avoir recours aux colorants basiques ou acides.
- Dans ce cas, on teint d’abord la soie en bain acide, puis on mordancé le coton en tannin, et on passe la pièce dans un bain froid acidulé à l’acide acétique on chlorhydrique.
- Alors on couvre le coton à l’aide de la fuchsine, de la safranine, des violets de Paris, des verts brillants, etc...., ou avec les bois de teinture, les extrait? d’orseille ou autres colorants naturels.
- Mais autant qu’il est possible de les employer, ce sont les couleurs azoïques qu’il faut préférer pour la teinture des tissus ou mélanges soie et coton.
- REVUE DES PROGRÈS RÉALISÉS
- DANS LES
- INDUSTRIES TINCTORIALES
- pendant ces dernières années
- Par M. E. Grandhougin (Suite) (1)
- B. — Laine et soie
- L’impression de la laine se pratique depuis bien longtemps, mais il n’y a qu’une dizaine
- (1) Voir Revue de la Teinture, numéros de janvier et de février, p. 2 et 20.
- d’années que l’impression de la laine au rouleau en grandes quantités a pris un essor considérable. Comme pour le coton, on imprime de nombreuses variétés de tissus : mousselines de laine, flanelles, bayadères (mousseline de laine avec bandes de soie tussah ou de chape), etc.
- Evidemment, cela tient à l’essor que l’industrie a pris dans la dernière moitié de ce siècle, au bas prix auquel la laine peut maintenant être achetée, — mais peut-être aussi à la richesse des coloris que l’on peut réaliser sur laine. La laine, comme fibre animale, a pour les colorants des affinités plus grandes que le coton ; inutile de les fixer par l’intermédiaire de mordants ; la laine imprimée est vraiment teinte de part en part et non seulement colorée d’up côté par application d’une plaque insoluble comme le coton.
- Par le fait même, les couleurs pour laine sont, en principe, très simples; néanmoins, l’impression de cette fibre offre bien souvent des désagréments et des déboires.
- Nous aurons l’occasion d’en reparler par la suite.
- Mais procédons avec ordre.
- Blanchiment
- Nous en avons déjà parlé.
- Déjà ici, nous voyons une différence essentielle entre la laine et le coton. Tandis que le coton, même très impur, peut, en somme, facilement être blanchi, le blanc à obtenir sur laine dépend plutôt de la matière première employée ; des taches qui s’y trouveraient ne seraient pas enlevées. Les opérations dû blanchiment servent plutôt au dégraissage, et à réduire la matière colorante naturelle qu’à l’enlever. La meilleure preuve en est qu’une rétrogradation a lieu au vaporisage, provoquant le jaunissage de la laine.
- L’achat des tissus est donc d’une importance considérable pour l’article mousseline laine.
- Les flanelles sont fouionnées avec le blanchiment.
- Préparation pour l'impression
- Autrefois, la laine était simplement stanna-tée avant l’impression, par un passage en stan-nate de soude, puis en acide.
- Mais, depuis que l’on emploie sur laine les colorants artificiels, cette préparation s’est montrée insuffisante, et, pour arriver à des nuances plus corsées, spécialement pour les fonds foncés (bleus, noirs, etc.), on a dû avoir recours au chlorage de la laine.
- C’est une opération déjà assez ancienne, qui se pratique maintenant dans toutes les impressions.
- Certaines fabriques emploient pour cela de l’hypochlorite de soude, d’autres, du chlorure de chaux ; le résultat est le même, que l’on emploie l’un ou l’autre produit.
- Ce qu’il faut éviter, c’est une action trop
- prolongée du chlore sur la laine, qui donne à celle-ci un mauvais toucher dur.
- Le chlorage de la laine peut s’effectuer, soit en boyaux, soit au large.
- Le chlorage en boyaux se fait dans une cuve à teindre ordinaire, mais bien close, contenant environ 250 litres de liquide.
- Pour une pièce de cent mètres, on prendra : tx litres hypochlorite de chaux à 12° B. ;
- 250 grammes acide chlorhydrique à 20°B.;
- 1 seau d’eau.
- On fait tourner pendant une heure, puis on lave bien.
- Quant au chlorage au large on dispose séparément l’acide et le chlorure de chaux ; les pièces à chlorer passent d’abord dans le chlorure de chaux, puis dans l’acide, enf n dans de l’eau. On renforce les deux solutions après passage d’un certain nombre de pièces, puis on termine comme pour le chlorage en boyaux.
- Les proportions indiquées ne doivent servir que comme orientation générale -, le chlorage de la la laine dépend de l’article à faire ; on chlorera moins fortement pour les fonds blancs que pour des fonds foncés, etc. Le stannage se pratique encore maintenant pour certains articles ; pour d’autres, enfin, la laine est même chlorée et stannatée.
- Quelle est l’action du chlore sur la laine ? Cette question reste encore à élucider. Evidemment, le chlore neutralise en première ligne, partiellement au moins, l’acide sulfureux que la laine retient toujours du blanchiment ; mais il a, sans nul doute, encore une autre action probablement double; il agit non seulement au point de vue chimique, mais aussi il modifie physiquement la fibre, la rendant plus apte à absorber les couleurs et permettant ain>i à celles-ci de mieux pénétrer les fibres.
- Ce n’est que par une action trop prolongée ou trop lorle du chlore, qu’une altération de la fibre a lieu.
- L’action du chlore vazeux et liquide sur la laine a été étudiée à un point de vue plutôt théorique par E. Knecht et E. Milnes.
- J. Mulle-us a étudié les moyens d’éviter le chlorage de la laine pour l’impression, sans arriver à des résultats bien nouveaux ; le chlorate de soude qu’il propose comme addition aux couleurs pour laine non chlorée était employé bien avant sa publication et s’emploie couramment dans certaines couleurs foncées : noirs, bleus, etc.
- D’après une note de M. C. Schœn, le brome agit comme le chlore pour la préparation de la laine, ainsi que l’avaient déjà trouvé MM. Knecht et Milnes, l’iode a une action moins prononcée.
- Impression
- Celle-ci s’effectue à la machine à imprimer ou à la planche, comme pour le calicot ; inutile d’entrer dans de plus longs détails à ce sujet.
- p.53 - vue 57/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 54
- Couleur!.
- Nous avons déjà indiqué que la plupart des couleurs sont d’une simplicité élémentaire, on imprime simplement la solution épaissie du colorant avec un acide organique : acides acétique, oxalique ou tartrique ; ce dernier est de beaucoup préférable. Ces acides agissent au vaporisage comme fixateur; ils mettent dans le cas d’un colorant acide i 1 orangé 11, par exemple, l’acide du colorant en liberté, et lors du vaporisage une teinture a lieu tout comme elle s’effectuerait dans un milieu aqueux.
- Dans certaines publications, on trouve indiqué l’acide sulfurique comme agent fixateur ; celui-ci est des plus mauvais, non-seulement pour la laine, mais aussi pour les dou-bliers en coton, qui sont bien déjà affaiblis par le vaporisage continuel (1).
- Comme épaississants, on emploie : la gomme du Sénégal, la gomme Labiche, la gomme adragante, des épaississants à l’adragante et à l’amidon grillé, l’amidon, etc.
- Les colorants naturels ne servent plus beaucoup.
- Le noir au campêche a presque partout été remplacé par le noir naphtol et le noir brillant qui, à raison d’environ 100 grammes par litre, et nuancés à volonté par des colorants d’aniline, donnent un beau noir. Malheureusement, tous ces colorants sont encore insuffisamment solubles, et donnent encore souvent lieu à des inconvénients.
- La cochenille trouve encore un certain emploi ; partiellement, elle a été remplacée par le substitut de cochenille, de la société pour l’industrie chimique de Bâle, qui est très solide à la lumière ainsi qu’au savon, et qui s’imprime très bien.
- Les fonds bleu foncé se font avec des indu-lines, bleu solide de Hœchst, bleus R et S de la B. A. S. F., bleu en pâte de Geigy, etc.
- Pour la plupart des autres nuances, peuvent servir : l’orangé 11, les différents composés azoïques : orangés, ponceaux, jaunes, bruns, etc., le bleu cyanine et le bleu patenté, la rhodamine, la nigrosine, le gris méthylène, les violets et ver s d’aniline, la tar-trazine, les chromotropes, la plupart des colorants d’aniline, le gris Coupier, le jaune quinoléïne, le violet solide, l’orange Mikado etc., etc.
- En les employant soit purs soit en mélanges, on arrive à réaliser avec ces colorants tous les effets désirables -, seulement, il faut bien assortir ces colorants pour qu’il n’y ait pas de précipitations, etc.
- Le carmin d’indigo, quoique très faux teint, continue à être employé, aucun colorant d a-niline n’ayant encore pu le remplacer complètement.
- (1) Voir A. Scheurer : Etude sur Vaffaiblissement des tissus par le vaporisage. — Revue de la Teinture, 1893, p. 14. i.
- Le violet Perkin, solubilisé par l’acétine (1) est un excellent colorant pour la laine.
- On imprime aussi sur tissu teint; c’est ainsi que l’on réalise le noir sur rouge, sur crème, etc.
- Le bleu sur rouge, analogue à l’article coton, a été réalisé en même temps par M. Koechlin et M. Ed. Kopp. On imprime sur laine teinte en rouge azoïque, une couleur composée de violet solide et d’indophénol réduit par l’oxyde d’étain et le carbonate de soude et additionnée de poudre de zinc. Le développement se fait par la vapeur.
- Le bleu sur rouge nous amène à parler de l’article réserve sur laine, article beaucoup travaillé, mais offrant encore bien des difficultés.
- Nous avons principalement deux réserves à signaler : celle au sel d’étain et celle à l’hy-drosulfite — bisulfite de soude et poudre de zinc ; — les deux ont leurs inconvénients ; la réserve au sel d'étain donne en général un mauvais blanc; elle s’emploiera donc plus avantageusement pour faire des enlevages colorés, bleu sur rouge, rouge sur noir, etc., etc., tandis que la seconde donne un bon blanc, mais un peu irrégulière dans ses résultats.
- Vaporisage
- La laine doit être humide pendant le vaporisage ; pour les fonds blancs, il est suffisant de la vaporiser avec des doubliers humectés; le vaporisage peut alors s’effectuer dans l’appareil continu de Mather et Platt. Pour les fonds foncés, les pièces séchées sortant du rouleau sont enroulées dans des doubliers humides, et y restent un certain temps déterminé par l’expérience, puis enroulées en sac et vaporisées une heure généralement.
- Le vaporisage de la laine a pour suite le jaunissage du tissu, visible seulement en fonds blancs, naturellement ; il faut réduire cet inconvénient à son minimum par un chlorage bien entendu.
- Lors du vaporisage de la laine, il se dégage de l’acide sulfureux et d’autres produits sulfurés ; l’acide sulfureux fait virer une série de colorants azoïques et donne ainsi lieu à une série d’accidents désagréables.
- C’est pour cette raison que l’on ajoute pour les fonds noirs ou bleus du chlorate de soude ou de potasse dans la couleur.
- Pour les fonds blancs, ce moyen n’est pas toujours certain par suite des grandes surfaces qui dégagent beaucoup d’acide sulfureux ; d’après M. Binder, on peut s’aider en ce cas, en vaporisant avec des doubliers préparés en chlorate de soude alcalinisé par l’ammoniaque ; l’acide sulfureux est alors détruit et aucun virage n’a lieu.
- Cette action décolorante de l’acide sulfureux
- (1) Ed. Kopp, Bull. Soc. Ind. Rouen, 1892, p. 153. (Note sur l’emploi du violet Perkin en impression sur laine, par M. S. Bruère).
- provient de la formation d’un produit d’art*-lion dans le genre des composés qui „ ment par action du bisulfite sur certaines m» tières colorantes. ma’
- Après le vaporisage, la laine est lavée eau courante, séchée et apprêtée. 80
- L’impression de la soie, qui se pratique jnr une assez grande échelj* celle de la laine; la plupart des couleurs pour laine peuvent servir sur soie; néanmoins l’impression de la soie offre aussi bien des dif’ ficultés ; ainsi, l’obtention de bons fonds uni» est très difficile.
- Les couleurs sur soie doivent être passablement épaisses pour ne pas trop traverser
- Pour le vaporisage, la soie n’est pas humectée.
- La soie s’imprime aussi à la planche et à la machine Samuel.
- A l’aide de la réserve au sel d’étain, on peut réaliser des enlevages blancs ou colorés sur tissus teints, changeants et autres.
- V. — TEINTURE
- A. — Coton
- Quoique notre intention primitive ait été de ne parler de la teinture des différentes fibres qu’autant qu’elle a rapport à l’impression nous nous voyons cependant obligés, pour bien des raisons, spécialement pour ne pas passer sous silence bien des procédés intéressants et peut-être d’un certain avenir dans la teinture en pièces, de revenir sur notre première idée.
- Nous n’entendons pas être complet sur ces différents chapitres ; nous essayerons seulement d’esquisser, en nous aidant des différentes publications, l’état actuel de la question.
- En dehors de la teinture en pièces et en écheveaux, on travaille depuis quelques années aussi, pour arriver à teindre le coton dans des étau de filature moins avancés, comme coton brut, comme ruban de cardes, enfin en cannettes. Chaque mode opératoire a sa raison d’être -, c’est ainsi que la teinture en cannettes économise les opérations du dévidage en écheveaux et du renvidage après teinture, pour pouvoir servir au tissage, etc.
- Evidemment, il y a eu bien des difficultés à vaincre, avant d’arriver à des résultats pratiques ; néanmoins, quoique actuellement celles-ci ne soient pas encore aplanies complètement, on peut cependant envisager l’avenir avec confiance, le succès est certain.
- Pour ces procédés de teinture, les appareils mécaniques jouent un grand rôle, l’art de l’ingénieur vient puissamment seconder le teinturier.
- La teinture du coton à l’état brut s’effectue pour différents buts.
- A. Rusterholz a donné la description de l’appareil de Jagenburg, qui peut servir à cet usage.
- Pour la teinture du coton en rubans de car-
- p.54 - vue 58/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 55
- des ou en bobines de bancs à broches, r>es appareils dans le genre de celui d’Cbermayer rendent de très bons services. Dans l’appareil d’Obermayer, les bobines de bancs à broches sont embrochées sur un tube creux perforé de trous. Le liquide tinctorial mû par une pompe centrifuge passe dans l’axe, traverse la bobine de part en part, et retombe dans un réservoir, d’où il est repris par la pompe qui provoque ainsi une circulation continue nécessaire pour la teinture uniforme.
- Pour la teinture en cannettes, en principe, il faut faire le vide dans l’appareil dans lequel s’effectue la teinture, pour bien expulser l’air des pores des fibres et permettre au liquide tinctorial — qui évidemment doit être à l’état de dissolution parfaite pour ne pas occasionner de taches — de bien pénétrer toutes les parties des fibres et donner une teinture égale.
- Bien des appareils ont été construits et brevetés dans ce but -, nous ne pouvons entrer dans plus de détails à ce sujet. Pour nos lecteurs qui s’y intéresseraient, nous les renverrons aux nombreuses publications de ces dernières années, qui montrent bien l’intérêt qu’on attache à la question.
- 11 y a bien des nuances que l’on réussit parfaitement.
- Ce sont évidemment des colorants directs qui servent en première ligne ; leur application est facile -, ils ont beaucoup contribué à donner un grand essor à cette nouvelle industrie.
- La teinture en écheveauxa à enregistrer un certain nombre de nouvelles machines et de perfectionnements aux anciennes.
- Même remarque pour la teioture en pièces.
- La teinture en pièces ne fournit évidemment qu’une seule Duance.
- Pour teindre en pièces en plusieurs couleurs H. Lange prépare les fibres avant tissage en réserve sous noir d’aniline par exemple, puis il les tisse avec des fibres non préparées, et teint ensuite son tissu en noir d’aniline ; les fibres préparées resteront blanches, et il réalisera ainsi blanc et noir.
- Le procédé est susceptible de bien d’autres applications, et peut s’appliquer pour coton et pour laine.
- Colorants directs (1)
- Ceux-ci trouvent toujours une grande application, non-seulement pour la teinture des pièces en uni, mais aussi pour la teinture du coton sous les différentes formes que nous venons d’énumérer. En effet, rien de plus commode que ces colorants ; ils s’appliquent facilement, égalisent bien en général, et se prêtent ensuite à la réalisation de nombreux
- (1) Pour les nouveaux colorants voir : Revue des matières colorantes nouvelles au point de vue de leurs applications à la teinture, par F. Reverdin, Mon. Scientif. 1893, p. 257, 608, et Revue de la Teinture, 1893, p. 63, 114, 126. 142.
- effets en impression ; par exemple : ils peuvent être rongés en blanc ou en couleur ; on peut imprimer par dessus du noir, ou d’autres couleurs foncées.
- Ils servent aussi avantageusement pour plaquer et pour foularder en uni.
- Leur plus grand désavantage est d’être en général très peu solides à la lumière. Quelques-uns font exception : la chrysamine, la chrysophénine, le jaune chloramine, les ben-zoazurines, etc.
- La solidité à la lumière peut être augmentée par un passage en sulfate de cuivre, ainsi que nous le verrons par la suite ; seulement, celui-ci modifie assez souvent la nuance primitive au point de ne pouvoir être employé. Les benzoazurines G et 3 G deviennent aussi très solides.
- Beaucoup de colorants directs sont solides au lavage ; pour d’autres, la solidité peut être augmentée par la diazotation du colorant fixé par teinture sur la fibre et copulation ultérieure avec un phénol ou une amine. Non-seulement la solÉîté^ au lavage se trouve en général augmeh4(Ëterïais ce mode opératoire permet d’obtenirmhe série d’autres nuances plus foncées et plus corsées.
- Quant à la solidité à la lumière, elle n’en devient guère meilleure.
- Ce principe de diazoter un colorant sur la fibre et de passer ensuite dans un bain développeur a été évidemment copié sur la primu-line, ou a reçu son impulsion par suite de la préparation sur fibre des azoïques directs. Mis en vogue par les Farbwerke Bayer et par Cas-sella et C°, il s’est montré très fructueux et commence à trouver de larges applications dans la teinture enfilés.
- Toute une série de colorants peuvent être développés de cette façon; les noirs, les bleus, les bleus noirs diamine,la diazochromine (que l’on teint sur mordant de chrome avant développement), etc.
- Pour développer, il faut distinguer si le développement doit être fait avec un phénol ou avec une base : dans le premier cas, il faut un bain développeur légèrement alcalin ; dans le second, un nain acide.
- Voici un tableau des développeurs trouvant un emploi pratique.
- Développeurs en solution alcaline :
- t-naphtol (le développeur A est du ù-naph-tol avec de la soude pulvérisé).
- a-naphtol.
- Résorcine (développeur F = résorcine -+-carbonate de soude).
- Phénol ;
- Acide b-naphtolsulfonique de Schaeffer.
- Dioxynaphtaline S (développeur D).
- Développeurs en solution acide :
- Ether amidé du
- OCH5 2\
- naphtol (C10H6 ^
- Amidodiphénylamine (développeurs A D). Ethyl ù-naphtylamine.
- Métaphénylènediamine (développeur C ou E).
- Nous avons déjà fait remarquer que les colorants directs, par un passage ultérieur en sulfate de cuivre, deviennent plus solides à la lumière ; ceci s’applique non-seulement aux colorants directs, mais à une grande série d'autres couleurs ; seulement le procédé est limité à quelques cas, parce que très souvent il modifie trop profondément les nuances pour pouvoir être employé partout.
- Cette action protectrice des sels de cuivre brevetés d’abord concurremment à d’autres sels : sulfates de zinc ou de nickel, par exemple, par les Farbwerke Bayer, a fait l’objet d’une série d’étndesintéressantes.
- La lumière exerce sur bien des composés une action réductrice. — Signalons la réduction des sels d’argent, de l’acide chromique ou des chromâtes, de l’acide métatungstique et de ses sels, etc.
- Cette action de la lumière se fait déjà sentir sur les composés en poudre ; pour nous en convaincre, nous n’avons qu’à parcourir une collection de produits organiques, nous verrons qu’un grand nombre de substances ont beaucoup foncé par l’effet de la lumière ; à plus forte raison se fera-t-elle sentir sur le tissu teint où les colorants se trouvent à l’état de division extrême sur une épaisseur très faible et une très grande surface d’action. L’action de la lumière peut être contrebalancée par une substance oxydante ; c’est ce rôle que joue le sulfate de cuivre. On trouvera parmi les colorants solides bien des couleurs fixées par oxydation : noir d’aniline, benzoa-zurines cuivrés, etc., quoi qu’il en ex:ste aussi d’autres. Si nous fixons un colorant à l aide d’un oxyde réducteur, sa solidité à la lumière en souffrira ; c’est ainsi que l’alizarine forme avec l’acétate stanneux sa laque la plus fugace.
- Pour la même raison, R. Mohlau prépare son tissu en oxyde d’étain (stannate de soude et acide) et trouve que les colorants ainsi fixés sont beaucoup plus solides à la lumière.
- L’oxyde de cuivre, même fixé mécaniquement, agit de même.
- N’oublions [.as de mentionner que les colorants directs peuvent servir comme mordants pour les couleurs basiques, et par le fait même, trouver dans cette direction de nombreuses applications.
- Parmi les colorants tirant directement sur coton, mais faisant partie d’une toute autre classe de matières colorantes que celles dont nous parlions tout-à-l’heure, nous avons aussi le cachou de Laval, chaudement recommandé par R. Lepetit (1).
- Azoïques directs
- Des colorants directs aux azoïques produits
- (1) Voir pour son application, Revue de la Teinture, 1890, p 97.
- p.55 - vue 59/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 56__________________________________________
- sur fibre, il n’y a qu’un pas. Déjà, pour les colorants directs, nous avons vu qu’on leur applique le procédé de diazotation et qu on les développe ensuite.
- Nous n'aurons pas à donner de grands détails sur ce sujet, suffisamment connu de nos lecteurs par les travaux de H. Koechlin et G. Galland. (Agenda du Chimiste, 1880).
- On continue à faire les bordeaux et grenats: a-naphtylamine-&-naphtol, a-naphtylamine benzidine-h-naphtol, les rouges &-naphtyla-mine-h-naphtol.
- Le rouge paranitraniline-b-naphtol a pris un grand essor, et a remplacé dans bien des fabriques déjà le rouge turc.
- 11 est d’une exécution facile et très bon marché. Pour obtenir un bon rouge, il est nécessaire de disposer d’une paranitraniline très pura : celle-ci se trouve dans le commerce, en pâte déjà additionnée de la quantité nécessaire de nitrite.
- La paranitralinine donne toujours un rouge un peu jaune; les Farbwerke Hoechkst avsient breveté une nouvelle base : l’orthonitropara-phénétidine, mais cette nouvelle base ne semble pas avoir un grand succès, probablement par suite de son prix élevé.
- Les azoïques directs de Fischesser et Po-korny à l’acide oxynaphtoïque ont eu le même sort, par suite de leur cherté et leur peu de solidité à la lumière.
- On a même préparé des matières colorantes par l’action de dérivés diazoïques sur des bois de teinture, ou on a, après teinture en bois de teinture, passé en bain diazoïque.
- TEINTURES SUR MORDANTS
- /. — Mordants métalliques
- C’est sur ceux-ci que l’on réalise le plus grand nombre d’effets.
- Les mordants de chrome sont encore comme par le passé à l’ordre du jour.
- Th. Stricker a étudié le fluorure de chrome pour la teinture du coton ; il trouve qu’il donne d’aussi bons résultats que l’acétate ; le mordant alcalin lui est cependant supérieur : il se ronge spécialement beaucoup mieux.
- Le bisulfite de chrome est actuellement le mordant de chrome le plus employé et le plus économique.
- On l’obtient, d’après E. Kur, par double décomposition entre l’alun de chrome et le bisulfite de calcium, peut-être aussi par l’action de l’acide sulfureux sur l’hydrate de chrome, ou aussi, d’après E. Kur, en ajoutant du bisulfite de soude concentré à une solution d’alun de chrome. C’est un liquide vert sentant l’acide sulfureux. Pour l’emploi, il suffît de le diluer au degré voulu, d’y foularder le coton, sécher, vaporiser 1 à 2’, dégommer en craie. Le mordant ainsi fixé se ronge bien et attire bien les couleurs.
- M. de Gallois a breveté des chromâtes de chrome obtenus, en dissolvant de l’hydrate de chrome dans de l’acide chromique. Fixation
- par vaporisage de 15’, passage en soude fl 0[0). L’oxyde se ronge.
- M. Saget prépare le tissu en bichromate de soude, puis passe en hydrosulfite de chaux.
- A. Scheurer prépare son mordant (qui peut aussi trouver emploi dans l’impression) par l’action de l’acide sulfureux sur le bichromate de potasse.
- E. Lindlnger recommande un chlorure de chrome basique obtenu par dissolution de la pâte d’hydrate de chrome dans l’acide chlorhydrique.
- Quant à la teinture, elle s’effectue d’après les procédés connus.
- L’essaïne, un brun bistre obtenu parM. Kendall par action de l’hydrosulfite de soude sur la nitrosorésorcine, et par M. Binder au moyen du bisulfite (brevet), ne semble pas avoir trouvé de bien grandes applications. Ii en est de même des nitrosonaphtols.
- Le bleu madras (Than-Mulhouse) a eu un certain succès ; enfin les nouveaux colorants d’alizarine, les bordeaux, les cyanines, etc., acquièrent une importance toujours croissante.
- Le bisulfite d’alumine, soit seul, soit uni au chrome, s’emploie d’une façon plus restreinte que le mordant de chrome.
- La teinture la plus importante sur mordant d’alumine est toujours le rouge turc.
- Nous avons déjà vu que le rouge paranitra-niline-â-naphtol commence à lui faire concurrence, sans cependant arriver à l’égaler, soit comme nuance, soit comme solidité à la lumière.
- Dans ces dernières années, on tend à arriver pour la teinture en rouge turc à solubiliser l’alizarine, soit, d’aurès Baldensperger, par dissolution dans l’ammoniaque, soit, d’après Schaeffer à Lowell, par dissolution dans le borax. Ainsi, d’après le dernier procédé d’Erban et Specht, propriété des Farbwerke Hoechst, la teinture en rouge turc se fait par passage du tissu en solution alcaline d’alizarine, puis passage dans le mordant, et développement de la couleur par vaporisage.
- Le procédé Schaeffer — solubilisation par le borax — est du reste applicable, et s’applique déjà à une série d’autres colorants, les alizari-bordeaux, par exemple.
- Pour l’alizarine, il s’emploie surtout en Russie depuis deux ans, où, par suite des frais de transport, on est obligé de faire venir cette matière colorante en poudre.
- Quant à l’huile pour rouge turc, nous l’avons traitée sous le chapitre : Impression, nous n’avons rien à y ajouter.
- Remarquons encore que le procédé de solubilisation de l’alizarine peut aussi avoir de l’intérêt pour les roses, de même que pour l’article rongé; ainsi, dans le procédé Erban et Specht, on imprimera une réserve sur la couleur non développée par le vaporisage.
- Pour les autres mordants, il n’y a guère de nouveau à signaler.
- IL» LULUU1C1
- doit
- .-wv,„F11AeieVe
- pas trouver un bien grand emploi Kal-e et C* ont breveté la fixation de m dants métalliques par les antimoniate? tungstates. ies et
- L’urane comme mordant a fait l’ohipi étude d’Odernheimer. Ulle
- (d suivre)
- FABRICATION ET EMPLOI
- DE L’ACÉTINE
- (DISSOLVANT DES COULEURS BASIQUES) EXTRAIT
- d’une Note de MM. E. Kopp et E. Grandmouq,, présentée à la Société Industrielle de Mulhouse * ’
- Des différents dissolvants proposés pour ser. vir en impression :
- L’acide lactique (Schlieper),i
- Les acides méthyl- et éthyltartriques (Ch Brandt),
- L’acide lévulique,
- L’acétine, et c.,
- cette dernière seule a acquis de l’importance. Gomme elle n’a fait le sujet que de peu de publications, nous avons cru intéressant de réunir ici quelques documents sur sa fabrication, son analyse et ses emplois.
- Fabrication de l’acétine
- On chauffe dans une chaudière émaillée, au moyen d’nn bain d’huile :
- 60 parties de glycérine avec 82 parties d’acide acétique glacial pendant 12 à 15 heures à 120° G., puis on élève lentement la température jnsqu’à 160° G. pour chasser l’excès d’acide acétique.
- Toute l’opération dure environ % heures ; celle-ci terminée, on soutire l’acétine formée à l’aide d’un siphon.
- Le rendement est de 93 parties d’acétine concentrée.
- L’acétine est un liquide dense, sentant plus ou moins fortement l’acide acétique. Sa densité varie de 1,1608 à 1,1896. Sa coloration, qui peut varier du jaune clair au brun foncé, dépend beaucoup de la glycérine employée à sa fabrication (1).
- Emplois de l’acétine
- L’acétine, comme dissolvant, est spécialement indiquée pour les colorants basiques.
- C’est ainsi qu’elle sert à la solubilisation des indulines.
- On peut alors employer la formule suivante :
- 10 kgr. Induline en poudre.
- AO » Acétine.
- On chauffe à l’ébullition dans une chau-
- (l) Les auteurs indiquent ici leur procédé d analyse du produi t, qu’on trouvera dans le mémoire original. Bulletin de la Société Industrielle, 1894, p. 112.
- p.56 - vue 60/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 57
- dière, pendant deux heures, on laisse refroidir et on passe ensuite au tamis de soie.
- Le violet Perkin est aussi très bien dissous par l’acétine.
- Voici la proportion indiquée :
- 1/4 1. Violet Perkin.
- 1/2 I. Acide acétique.
- 1/2 1. Acétine.
- Dissoudre à chaud, refroidir, puis passer au tamis de soie.
- En dehors de ces deux applications, l’acé-tine a dû en trouver encore bien d’autres du même genre qui n’ont pas été publiées.
- PROCEDES DIVERS
- Impressions Lainages
- Cette année, les impressions sur mousseline de laine sont, en général, à motifs simples, dans le genre des types ci-dessous.
- On voit, comme toujours, des petits Pom-padour, des fleurettes détachées, mais cela est un genre courant, auqnel il n’a été apporté aucune originalité spéciale, restant articles de fonds, mais non de nouveauté.
- Parmi les sujets les plus répandus en ce moment, nous voyons des points et picotages assez serrés -, souvent on crée des effets d’ensemble par des points et pois de grosseurs croissantes et décroissantes qui, par leur disposition, tracent des ondulés, des vermicelles, des losanges, desovales, etc. On utilise beaucoup en ce moment ce genre d’effet.
- vr'-r:****'
- Le sujet ci-contre, sur voile de laine, est une combinaison de ce genre : l’échantillon est trop petit pour juger de l’ensemble; sur une plus grande surface, on voit les plus grosses lentilles former des ovales alternés, se fondant dans le fonds par la décroissance de l’élément unique du dessin.
- Cette rayure, qui est ici en rhodamine, se fait aussi en autres teintes fraîches, et quoique n’ayant pas, comme motif d’impression,
- #§4#
- une originalité nouvelle, nous l’échantillonnons comme étant un succès de la saison.
- L’aspect général de l’article a son cachet de nouveauté en mousseline-laine.
- Le damier brisé, dont nous annoncions la vogue sur les cotonnades, a aussi conquis les lainages ; on le voit en toutes teintes et en différentes grandeurs. L’échantillon ci-joint le montre en petits motifs, se rapportant en cela au goût actuel pour les sujets réduits et serrés sur ce genre d’étoffe.
- Cela 'asi^décidément un dessin en grande faveur.
- Les bouillonnés et crêpS^aussi, le sont toujours autant, et nous avons dit déjà qu’on en fait des imitations en impression plate, et nous en avons montré un exemple, non très bien réussi.
- Celui ci-dessus, sur tissu de coton, cherche à reproduire un autre genre de bouillonné ; nous l’insérons comme indice des tendances vers ce genre d’effet ; ici il est assez bien réussi.
- Nous n’ayons pas encore vu. ce genre sur lainages.
- BLANCHIMENT
- PAR LE PEROXYDE DE SODIUM
- Nous avons publié plusieurs notes sur l’emploi du peroxyde de sodium dans le blanchiment (1); nous continuons à recueillir les documents sur ce sujet, et nous donnons, notamment, des procédés qui nous sont comuni-qués par les concessionnaires du produit ; la maison de Linden, et dont quelques-uns, nous dit-elle, sont extraits du Journal de Teinture ; ces procédés sont, en partie, la répétition de ce que nous avons déjà publié ; ils auront au moins, comme utilité, de résumer et condenser une partie de ces notes.
- Mais avant, nous reproduirons quelques indications de M. Emile Duhem, chimiste tein-
- (1) Revue de la Teinture, 1892, p. 114, 128, et 1893, p. 3. 43, 80, 85, 159.
- turier, sur les propriétés pratiques dudit agent de blanchiment :
- Le peroxyde de sodium
- E. deHean de List, près Hanovre, dit M. Duhem, préconise le peroxyde ou bioxyde de sodium pour le blanchiment de la laine, de la soie et des matières végétales.
- Le peroxyde de sodium renferme 20 0[0 d’oxygène actif. Le peroxyde de baryum n’en contient que 8 0|0 et l’eau oxygénée à 12 volumes 1,5 0(0. Le peroxyde de sodium est jaune, très avide d’eau. Il faut le conserver à l’abri de l’humidité. 11 est obtenu par l’électro-lyse et se vend 5 fr. le kilo ; le prix diminuera certainement par la suite.
- Trop alcalin, le peroxyde de sodium ne pourrait être employé directement pour le blanchiment de la laine. Cet oxyde en dissolution donne naissance à de l’eau oxygénée ; malheureusement il se forme dans le bain de la soude caustique qui, à une certaine température, pourrait attaquer fortement la laine.
- De Hean recommande alors l’emploi des chlorures et des sulfates de magnésie qui neutralisent la soude. On prend trois parties de sulfate de magnésie, exempt de chlore, pour une partie de peroxyde de sodium.
- 11 se forme par double décomposition du sulfate de soude neutre et du peroxyde de magnésie.
- On pourrait supprimer les sels de magnésie ajoutés au bioxyde de sodium, en le décomposant par un acide, mais en quantité suffisante pour que la soude soit complètement neutralisée.
- On peut prendre en acide une quantité égale ou mieux légèrement supérieure à la quantité de bioxyde employée.
- Si le bain est alcalin, c’est qu’il manque de l’acide ; s’il est acide, c est que la quantité de bioxyde est insuffisante.
- Pour contrôler la neutralisation, on peut essayer au tournesol, ou mieux avoir sur le bord du bac de blanchiment quelques éche-vettes de coton teint en « rouge congo » suffisamment sensible pour le contrôle industriel. Le coton deviendra bleu lorsque le bain sera acide.
- On peut employer, pour 100 kilos de laine:
- 10 à 12 kilos de bioxyde et 13 à 15 kilos d’acide sulfurique et mener 1 heure, 1 h. 1;2 à 50° c.
- De Haen préconise les sels de sodium pour le blanchiment des fibres végétales, mais vu le prix des matières employées, le blanchiment habituel du coton par le chlore n’est pas près d’être détrôné.
- L’invention et la vente de ces produits appartiennent à M. H. Y. Castner de c The Aluminium Company limited, 110, Cannon Street Londres » pour l’Angleterre. La maison Kœ-nigswarter et Ebell de Linden, près Hanovre, 1 est seule concessionnaire pour le Continent.
- p.57 - vue 61/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 58
- Voici les procédés communiqués par cette dernière maison :
- Blanchiment de la laine
- Manœuvrer la laine dégraissée dans un bain à 30°, renfermant 30 kg. de sulfate de magnésie crist. exempt de chlore pour 100 kg. de laine, enlever et rincer; ajouter au bain lentement (par petites quantités) 10 kg. de bioxyde de sodium ; entrer à nouveau la laine, et chauffer le bain à 60-70° C.
- On laisse une heure à cette température, on sort la marchandise que l’on passe dans de l’eau aiguisée d’acide sulfurique pour enlever la magnésie, on lave dans de l’eau pure et on sèche.
- Blanchiment de la soie et du tussah
- Pour 50 kilos : Débouillir la soie avec savon comme à l’ordinaire, rincer quelquefois pour enlever le savon entièrement. Préparer un bain de 1,250 litres eau et £5 kilos sulfate de magnésie crist. exempt de chlore, chauffer le bain à 35° C., entrer la marchandise, donner 3-4 lisses, enlever et rincer. Ajouter au bain lentement en 2-3 portions 15 kilos bioxyde de soude, remuer, chauffer le bain à 80-90° C.
- Entrer la soie et la manœuvrer à cette température une heure et demie à deux heures. Retirer, passer par un bain faiblement acide, rincer dans de l’eau pure et sécher.
- Blanchiment de la chappe
- Pour 100 kg. de fibre, on entre dans un bain contenant 2,500 litres d’eau et 36 kg. de sulfate de magnésie crist. exempt de chlore. On ajoute lentement, en plusieurs fois. 12 kg. de bioxyde de sodium.
- On monte en trois quarts d’heure à 95o, on va uneoudeux fois à l’ébullition, on sort après une heure et demie, passe au bain acide, lave, essore, sèche et passe en teinture.
- Blanchiment des mélanges soie, avec coton ou laine
- Pour 1,000 mètres de tissu de 0 m. 60 de arge, pesant 50 kg.: Manœuvrer la marchandise dans un bain de savon bouillant, enlever et rincer bien. Préparer un bain de 18 kg. sulfate de magnésie crist. exempt de chlore, entrer la marchandise, donner 3-4 lisses, retirer et rincer.
- Ajouter au bain lentement en 2-3 portions 6 kg. bioxyde de soude, remuer, entrer la marchandise, chauffer le bain à 95° C., et puis lentement à l’ébullition. Enlever, passer par un bain faiblement acide, rincer dans de l’eau pure et sécher.
- Blanchiment de la paille, de la filasse, du bois, etc.
- Le procédé de blanchiment ci-après détaillé qui, par son efficacité, sa rapidité, sa simplicité remplace tous les anciens moyens de blanchiment, est basé sur l’efficacité inconnue jusqu’à présent du peroxyde de sodium employé avec de l'acide oxalique.
- Le bain à blanchir s’obtient comme suit:
- Dans 100 litres d’eau froide aussi douce que possible, on dissout d’abord 1 k. 600 d’acide oxalique pur crist., puis sn verse lentement en remuant sans cesse 1 kg. de peroxyde de sodium. Ensuite, comme le bain est encore acide, c’est-à-dire qu’il rougit le papier de tournesol bleu, il faut y ajouter du silicate de soude liquide, de l’ammoniaque liquide ou du peroxyde de sodium jusqu’à ce qu’il devienne alcalin, bleuissant faiblement le papier de tournesol.
- Après avoir échaudé la paille comme d’habitude, dans une solution de savon, de soude ou de potasse, on la met dans le bain et on l’y laisse à une température de 30 à 40° centigrade jusqu’à ce qu’elle devienne suffisamment blanche. Puis elle est bien lavée dans de l’eau douce, et s’il restait un point jaune, on l’enlèvera en la faisant passer dans une faible solution d’un acide quelconque, par exemple d’acide tartrique ou bien en la faisant sécher en plein air.
- Ce bain peut servir plusieurs fois. On peut aussi, pour épargner une partie d’acide oxalique, la remplacer par de l’acide sulfurique ; dans ce cas, il faut employer, au lieu de 1 kg. d’acide oxalique, 800 gr. d’acide sulfurique à 66° B., de sorte qu’un bain se compose par exemple des matières suivantes : 800 gr. d’acide sulfurique à 66° B., 600 gr. d’acide oxalique et 1 kg. de peroxyde de sodium.
- Pour blanchir plus rapidement, on peut renforcer le bain en prenant par exemple les mêmes quantités pour 50 litres d’eau.
- (Nous terminerons ces communications par la méthode indiquée pour remplacer le sel de magnésie par l'acide sulfurique dans ces diverses formes).
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- venir épaisse, on voit se formerd blanches rappelant des cristaux. Parties
- Plombite de soude
- M. Bonnet communique un mode dP n • ration d’un plombite de soude d’un* ^ richesse, qui s’exécute par analogie plombite de chaux, dont la recette P J > quée dans l’analyse de Runge : lndi'
- On fait trois liqueurs : a) 200 grammes soude caustique dans 30o
- S) 50 gr. glucose visqueux du comm dans 50 eau-, commerce
- c) 200 gr. nitrate de plomb dans Atn tiède. eau
- Les liqueurs étant froides ou à 30.490 mélange a) et b), puis c) en agitant ;"r0 ’ ? provenant du nitrate se redissout. * Xyde
- Le volume total, ramené à un litre environ I3Sgr. PbO et 165 gr. alcali libre*" Pour les mordançages, on étend ce pi„°' bite de dix fois son volume d’eau. V On peut trouver du plombite ainsi préDar. dans les usines Malétra, au Petit-Queviliv P Rouen. h prés
- Orange basique
- MM. Cassella et C° envoient une note sur un nouvel orangé basique se fixant au tannin — L’examen en est confié à M Gamin* Schœn.
- Couleurs fixées au ferrocyanure de zinc Le comité vote l’impression d’une note de M. Ferd. Oswald sur la fixation des couleurs d’aniline, sur fond noir d'aniline, au moyen du ferrocyanure de zine. Le noir est un noir au prussiate ; la réserve contient, à côté du colorant, de l’acétate de magnésie et du sulfate de zinc. — M. Brandt a fait avec succès l’essai de cette fabrication. M. Cam. Schœn préconise l’emploi de l’acétate de chaux dans la réserve.
- SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE
- DE MULHOUSE
- Travaux du comité de chimie
- Séance du M avril 1894
- La séance est présidée par M. Auguste Scheurer.
- Le comité vote l’impression dans le prochain Bulletin d’une note de M. Ch. Lauth sur les dérivés de la série des oxazines el des eurho-dines.
- Solubilisation des gommes
- M. Horace Kœchlin demande l’insertion, à la suite de sa note sur la solubilisation des gommes par l’eau oxygénée, de quelques observations sur Yaction de H2 O2 sur la fécule : Quand on chauffe la fécule avec de l’eau oxygénée, elle paraît se dissoudre, mais le lendemain elle se prend en masse. Avant de de-
- Azoïques sous indigo vopeur
- MM. Scwartz et Bloch, à Guntramsdorf, ont demandé, le 28 mars 1894, l’ouverture d’un pli déposé le 26 juillet 1893 sous len° 736. 11 renferme un procédé très intéressant d’impression des colorants azoïques directs, réserves sous indigo vapeur (procédé Schlieper). Les auteurs préparent le tissu avec un mélange de b naphtolate de soude et de glucose, sur lesquels ils impriment divers sels diazoï-ques additionnés de soufre précipité. En troisième lieu ils impriment un soubassement avec de l’indigo et de la soude caustique. Dans la première opération se produit la copulation du diazo avec le naphtol, dans la seconde on obtient la fixation de l’indigo avec sa destruction par le soufre contenu dans la réserve dia-zoïque. — L’impression de cette note est votée.
- M. Jules Brandt annonce que la fabrique de Cosmanos exécute cet article depuis le mois de mai 1893. 11 confirme toutes les observations
- p.58 - vue 62/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 59
- présentées par MM. Schwartz et Bloch, et présentera une note succincte, dont il demandera l’insertion à la suite de leur travail.
- Crêpage de la laine
- M. Félix Binder lit une note sur le crépage de la laine, dont le comité accorde l’impression à la suite du mémoire présenté précédemment par M. Kopp.
- Encre à marquer
- M. Schaeffer, chargé d’examiner une encre à marquer les tissus écrus de M. H. Lehmann, chimiste à Ghemnitz, devant non seulement résister aux opérations du blanchiment, mais encore faire réserve sous toutes les couleurs foulardées ou imprimées, a trouvé que l’encre deM. Lehmann ne répond aucunement aux conditions énoncées dans le prix n° XL11, car elle ne résiste pas aux opérations du blanchiment et ne fait pas réserve sous couleurs teintes ou imprimées après blanchiment.
- M. Schaeffer propose de maintenir le prix n° XL11 dans notre programme des prix. — Adopté.
- Action de Vhydrosulfite sur l'indigo
- M. G. Schœn présente des échantillons teints en indigo et rongés en jaune. Le rongeant est obtenu en imprimant et vaporisant une couleur composée de poudre de zinc, bisulfite de soude, sel ammoniac et épaissie au léiogomme. D’après les réactions de la matière colorante jaune forcée, celle-ci paraît être la flavindine signalée par Laurent.
- Présentation d'un vice-président de la société industrielle
- Le conseil d’administration prie le comité de chimie de présenter un candidat pour la prochaine nomination d’un vice-président de la Société industrielle en remplacement de feu M. Gerges Sieinbach. — L’unanimité des suffrages se porte sur M. Alfred Engel.
- Séance du 9 mai 1894
- MM. Prochoroff et Oswald assistent à la séance à titre d’invités.
- Plombite de soude, applications
- Uune lettre de M. Bonnet revient sur le plombite de soude et sur le bioxyde de plomb P b O2.
- Il a obtenu en deux passages, au moyen du nouveau plombite de soude étendu de 19 volumes d’eau, une fixation de plomb suffisante pour permettre, après suroxydation au chlore, d’obtenir par teinture en sel d’aniline un noir assez intense.
- 1° Mordançage en plombite (1 litre =135 P b O) étendu à 20 vol.;
- 2° Entrer directement, sans laver, en chlorure de chaux à 2° ou 3° AB une demi-heure ;
- 3° Laver.
- Répéter une seconde fois toute la série des opérations.
- La fibre paraît peu attaquée.
- La laine supporte le plombite à la condition de ramener l’alcalinité au-dessous de 2 0/0.
- A propos du déplacement des oxydes par le plomb, l’auteur signale la possibilité de fixer le chrome, soit au moyen du proto-chlorure, soit par l’alun de chrome neutralisé et alcalinisé légèrement au moyen de la soude. Pour enlever le plomb, il suffit de passer les tissus dans un bain faible de soude additionné de glucose. Après cette opération, le tissu ne prend plus aucune coloration dans les sulfures alcalins.
- On peut arriver au but plus rapidement encore en procédant de la façon suivante, en un seul bain :
- Passer le tissu en plombite et puis, sans laver, en chlorure de chaux une demi-heure ; laver et passer en eau aiguisée d’acide nitrique. Ce dernier bain fait monter le bistre très haut.
- Dons d’échantillons
- M. Prochoroff expose à la séance des échantillons de velours de coton imprimés en dessins cachemire, genre lapis, et des échantillons d’imitations de ba»tkis, d’une fort belle exécution. Il en fait don à la Société industrielle, pour être partagés entre le musée technologique et l’école de chimie. — Les membres présents expriment leurs remerciments à M. Prochoroff.
- Programme des prix
- Le restant de la séance est consacré à la révision du programme des prix pour la section des arts chimiques. Pour éviter une séance extraordinaire du comité, il est décidé que les membres qui auraient à proposer l’introduction de prix nouveaux aux programme, en adresseront le texte à M. Albert Scheurer. Le comité charge MM. Scheurer, Nœlting et Binder d’examiner ces propositions de prix et s’en remet à eux pour les décisions à prendre à ce sujet.
- LETTRES
- D’UN
- TEINTURlER-DÉGrRAISSEUR
- Monsieur le directeur de la Revue de la Teinture,
- L’un de mes amis, et de vos abonnés vient de me charger de soumettre à notre chambre syndicale un litige existant entre le vendeur et l’acquéreur d’un fonds de teinturier-dégraisseur. Je me suis déjà entretenu de cette affaire avec M. notre président; il me reste à connaître maintenant l’opinion de nos collègues, ce que l’issue de la séance nousapprendra. La solution de ce différend sera certainement intéressante ! Après avoir consulté un mien avocat, assurément plus ferré sur ces questions de droit que votre serviteur, humble disciple de Saint-Maurice, il s’est trouvé que nos vues respectives étaient parfaitement d’accord.
- La profession de teinturier comporte diffé-
- rentes spécialités bien distinctes : teinture industrielle en flottes, en pièces, sur soie, sur coton, que rarement l’on rencontre exploitées à la fois dans un seul et même établissement. Teinture des feutres, des plumes, des fleurs artificielles, des peaux, du crin, laine d’effilochage, etc., voire même dubois, et toutes ces spécialités sont bien distinctes les unes des autres.
- La preuve la plus probante, ne laissant aucune prise à l’equivoque, est que nos différentes spécialités de teinture ont leurs chambres syndicales particulières, ce qui démontre que leurs intérêts et leurs aspirations sont bien distincts.
- C’est ainsi qu’il y a des chambres syndicales pour les branches suivantes :
- Teinture, apprêt et blanchiment pour la grande teinturerie en pièces.
- Teinturiers en soie, laine, coton et autres textiles en fils.
- Teinturiers en peaux.
- Teinturiers tn plumes.
- Teinturiers-dégraisseurs.
- Le teinturier-dégraisseur est un spécialiste entre tous, dont la nature du travail est nettement déterminée : teinture du chiffon, teinture du vieux, restauration, remise à neuf des tissus défraîchis, en un mot le teinlurier-dé-graisseur opère pout les particuliers.
- Un teinturier-dégraisseur venant à céder sa maison, s’interdit par là d’exploiter toute industrie similaire, à moins que par une clause spéciale de l’acte de cession, il ne se réserve la faculté de continuer l’exploitation de l’une ou l’autre des spécialités afférentes à l’industrie de la teinture et dégraissage partiellement indiquées plus haut.
- Le vendeur, en somme, cède ordinairement son droit au bail des lieux qu’il occupe, son matériel d’exploitation et sa clientèle ou achalandage, tel que le tout se poursuit et comporte au jour du contrat, rien de plus !
- Exceptionnellement, si le teinturier-dégraisseur vendeur fait le neuf, et que l’acte de vente ne fait aucune réserve en sa faveur au sujet de cette spécialité de son métier, l’acheteur, à mon humble avis, est parfaitement en droit de défendre à son vendeur toute tentative de faire le neuf, attendu que son contrat d’acquisition porte sur toutes les spécialités pratiquées dans le fonds vendu.
- Si un acquéreur entend interdire tout genre de teinture à son vendeur, il doit le spécifier dans l’acte de vente.
- Notre chambre syndicale est trop justement inspirée des intérêts de la corporation pour statuer dans un autre sens ; ne voyons-nous pas tous les jours des teinturiers-industriels se fajre teinturiers-dégraisseurs ,et vice versa, rien de plus naturel !
- Pour me résumer : si je cède ma maison, mon genre de commerce tel que je l’exploite, je n’en conserve pas moins le droit absolu d’utiliser mon intelligence dans une industrie au-
- p.59 - vue 63/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 60................................. .
- tre que celle que j’ai cédée et qui ne peut en rien causer un préjudice à mon acheteur !
- A Paris cependant, quelques cas discutables pourraient se rencontrer à propos du blanchissage et de l'apprêt des rideaux :
- Un teinturier-dégraisseur vendant son fonds peut-il s’établir blanchisseur de rideaux, housses, couvertures de laine ou coton? Je dirais oui, s’il s’agissait d’un établissement industriel créé pour satisfaire aux besoins des confrères, et non si l’acquéreur se trouvait en face d’un exploitant en détail visitant son ancienne clientèle; rien d’aussi logique.
- Et encore, à Paris, les cessions de fonds se font-elles avec des déterminations de distances conventionnelles que le vendeur est strictement tenu d’observer. A défaut de convention déterminée, cette distance est, je crois, d’après la règle adoptée, de 1,500 mètres.
- Notre chambre syndicale ferait donc œuvre sage en donnant dansl’affaire litigieuse qui lui est soumise en ce moment, son avis compétent, avec l’impartialité qu’elle a l’habitude d’apporter dans ses délibérations.
- V. Barbé.
- Teinturier à Paris, membre de la chambre syndicale.
- CHAMBRE SYNDICALE PARISIENNE
- DE LA
- TEINTURE ET DU NETTOYAGE
- Séance du 2 avril 1894
- , Présidence de M. Jolly, président
- M. Babillôn, secrétaire, trace le procès-verbal .
- Correspondance : Plusieurs lettres d’ouvriers et employés demandant des places sont inscrites au registre de placement.
- M. Cléchet-Quéter, teinturier à Arras, est admis à l’unanimité comme membre correspondant.
- M. Langlois, avocat, se met à la disposition de la Chambre syndicale en qualité d’avocat conseil à titre gracieux. — Accepté avec remerciements.
- Lettre du secrétaire de la Chambre syndicale ouvrière donnant les noms des quatre ouvriers délégués comme membres du Comité arbitral des patrons et ouvriers teinturiers .
- Lettre d’une dame, teinturière, ayant des difficultés avec une cliente, et demandant la marche à suivre pour une expertise.
- Le Secrétaire est chargé de lui répondre.
- En présence de certains faits récents, on ne peut qu’engager fermement tous les teinturiers, dans tous les cas, à réclamer l’arbitrage gratuit et désintéressé des Commissions d’expertises de la Chambre syndicale. Des for-
- mules imprimées demandant l’intervention amiable de ses experts sont à la disposition de tous chez M. le Président, à qui elles peuvent être demandées par lettres, avec timbre pour réponse.
- Apprêt à la glucose
- M. Censier, de Reims, à propos d’observations récentes sur les soies détériorées d’avance par l’apprêt dans le neuf, communique les résultats d’expériences faites par lui pour mettre ses confrères en garde contre l’emploi de la glucose dans les apprêts.
- « Dernièrement, dit-il, une maison de droguerie m’offrait un apprêt liquide, en me faisant voir qu’à Reims on en consommait de grandes quantités pour les étoffes légères; j’en ai essayé, et je n’ai pas tardé à reconnaître les inconvénients de la glucose. Toutes les pièces s’apprêtant au cylindre ou à la rame sécheuse à vapeur, se font très bien , de même chez nous les articles passés au feutre sans fin ; mais les corsages repassés et les articles attachés se trouvaient brûlés, lorsqu’il y avait du coton. »
- Le Comité, en remerciant M. Censier de ses observations, s’associe à son vœu que les questions techniques fassent souvent l’objet deo communications de nos confrères, donnant ainsi lieu à des discussions toujours intéressantes, et à des avertissements pratiques, dont tous peuvent faire leur profit.
- M. Deslandes, membre correspondant de San Sébastien, nous apprend que son usine a été complètement détruite par un incendie.
- M. Jolly communique la réponse qu’il a faite à notre malheureux confrère, et le Comité, en l’approuvant pleinement, envoie à M. Deslandes ses vifs encouragements et l’assurance de la sympathie générale dans cette cruelle épreuve.
- Circulaire de l’imprimerie Paul Dupont au sujet de la Revue des Associations professionnelles.
- Le Comité est d’avis d’étudier la composition et l’utilité de cette publication, pour prendre un ou plusieurs abonnements s’il y a lieu. M. le Président se charge d’examiner l’exemplaire qui a été envoyé.
- Circulaire de la Chambre syndicale de la couture relative à l’impôt du timbre-quittance.
- M. le Président ayant fait connaître que le Syndicat général est saisi de la question, le Comité décide d’attendre que le Syndicat général ait formulé un vœu tendant à la suppression de cet impôt, auquel il s’associera pleinsment.
- M. le Président dépose sur le bureau :
- 1° Le numéro mensuel de la Revue de la Teinture ; 2° le bulletin mensuel de la Chambre de commerce française à Constantinople ; 3° le bulletin de la Chambre de commerce française à Milan-, A» une circulaire de la Chambre de commerce italienne de Paris; 5° le bulletin mensuel de l’Office du travail.
- des membres de la chambre !£“',on M. le Président se propose d’anaLer 1",’ * ment le bulletin de l’OfBce du travaH en faire connaître les parties les plus imf°Ur santés. pus intérêt
- M. Jolly donne lecture de ses observation sur la question suivante : atl0Ds
- Les soies chargées
- Pendant l’année 1893, dit-il, ci„q eSDW tises ont été provoquées par des acciden, arrivés à des soieries teintes en couleur 0ii noir. ,Uen
- La soie teinte représente dans notre pr0fe sion l’article délicat par excellence au poini de vue de la responsabilité et de la réussite Or, nous avons eu à examiner des robes br" lées soit partiellement, soit en totalité. L’étoffé cédait sous la pression des doigts ou sous fai guille de la ^couturière ; et ni les explications du praticien, ni les examens des exDerts n pouvaient donner une raison à cette destruction presque complète d’un tissu solide ou ayant les apparences de la solidité avant teinture.
- Plusieurs de nos confrères acceptèrent donc sans trop de mauvaise humeur, un arrêt qui les condamnait à payer une indemnité souvent importante, mais en ayant le regret de ne pouvoir comprendre la cause de la malfaçon qui avait été trop clairement constatée mais expliquée aussi d’une manière trop obscure.
- C’est au milieu de ces préoccupations qu’un de nos honorables collègues de Rouen, M. Letourneur, qui a la réputation d’apporter le plus grand soin à son ouvrage et que la question préoccupait d’autant plus ardemment qu’il avait été victime résignée des surprises que je vous signalais plus haut, soumit il y a quelques semaines à votre Comité, uue étoffe de satin blanc à moitié brûlée, et cela avant d’avoir subi aucune manipulation dans les ateliers. Nous conclûmes alors, dans notre séance du 12 février dernier, qu’il est indispensable de visiter avec le plus grand soin et avant teinture les étoffes qui nous sont confiées.
- Quelques jours après, je recevais à l’usine une magnifique robe de soie brochée pour teindre en grenat, et sur laquelle j’avais l’honneur d’attirer votre attention.
- Cette robe, aux endroits ordinairement fatigués, était comme coupée et effilochée, et il suffisait d’écarter légèrement l’accroc pour l’agrandir indéfiniment. Nous pouvions nous rendre compte, en regardant de près les lés et les morceaux, que même aux endroits les moins exposés on faisait craquer la soie, et chose plus grave, un morceau de neuf de 2 mètres était aussi altéré que le restant.
- Vous avez pensé comme moi, messieurs, que la charge seule était cause du dommage, et nous avons cru utile, dans l’intérêt com-
- p.60 - vue 64/199
-
-
-
- mun, de rechercher non-seulement la cause de la destruction, mais la qualité du produit destructeur afin de pouvoir éviter dans l’avenir de pareils accidents.
- D’informations prises auprès des plus importants et des plus doctes chimistes praticiens, et de recherches faites dans les ouvrages spéciaux à noire industrie, il résulte que les soies qui nous occupent ont été surchargées à l’étain.
- M. Marius Moyret, dans son remarquable ouvrage (Traité de la teinture des soies), signale et dénonce le bichlorure d’étain, en indique les avantages commerciaux ainsi que les nombreux inconvénients, et semble affirmer que cette charge est presque abandonnée. Il n’en est rien, malheureusement. Les soies sont encore plongées dans des solutions très concentrées de bichlorure d’étain, et pour combattre le mauvais effet pro,duit par le composé métallique qui donne un mauvais toucher et qui ternit la marchandise, on savonne et on savonne encore même bouillant, on espère ainsi, tout en redonnant du brillant à la soie, éliminer complètement l’acide, mais on n’y parvient pas. La solution aqueuse se décompose par évaporation, dégage de l’acide chlorhydrique et laisse un dépôt d’acide stan-nique, c’est-à-dire produit ce qu’il faut non-seulement paur détruire la matière colorante, mais encore pour brûler le fil.
- En effet, à l’Exposition de 1889, il se passa, dans la vitrine d’un de nos grands teinturiers, ce fait curieux, que des écheveaux de soie d’une nuance fraîche et solide à la fois se conservèrent longtemps à la surface par l’air et la chaleur, tandis que l’intérieur était brûlé et décoloré complètement.
- 11 faut donc à tout prix rétablir les responsabilités et faire justice de cette légende, qui consiste à dire que notre teinture brûle les tissus.
- Que tous nos confrères comprennent combien il est Indispensable d’essayer minutieusement toutes les étoffes qui leur sont envoyées pour teindrp, afin de ne pas s’exposer à être accusés de les avoir détériorées par une main-d’œuvre inhabile ou par un traitement défectueux et destructeur.
- Voilà, Messieurs, où le teinturier en est arrivé pour produire à bon marché les soieries que l’on trouve à foison dans les magasins de détail. 11 faut offrir aux dames de la soie à vingt-neuf sous le mètre, même à prix coûtant, quitte à se rattraper sur les soies à vingt-cinq francs le mètre, qni, tout en ayant plus d’apparence, ont, si cela est possible, moins de solidité.
- Je n’accuse pas, remarquez-le bien, nos confrère; en teinture -, ils m’ont affirmé qu’ils sont prêts à entreprendre avec nous une croisade vigoureuse contre la charge des soies. Nous savons que des intermédiaires peu scrupuleux les ont mis dans la nécessité de préparer les étoffes aussi brillamment trompeuses. ,
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Je sais que nos usiniers sont désolés d’être astreints à une aussi vilaine besogne, qui change leur laboratoire en une officine de falsificateur et de contrebandier.
- Mais ils doivent aider bon gré mal gré à entretenir et à activer ce grand mouvement commercial que j’appellerai un courant de démoralisation qui entraîne la femme en s’adressant à tout ce qui peut la flatter et trop souvent,hélas ! à la corrompre.
- Il est donc de notre devoir à nous, représentants d’une industrie essentiellement honnête, d’une industrie qui a ce côté pratique et moral par excellence, de faire réaliser à sa clientèle de vraies économies en lui permettant d’utiliser des étoffes défraîchies à qui elle réussit souvent à redonner toutes les apparences de l’étoffe neuve ; il est, dis-je, de notre devoir de signaler au public sérieux, aux ménagères économes, le danger qu’il y a à se laisser tenter par l’occasion et par le bon marché!
- On achète de la soierie qui se coupe, qui se ' casse au porter et dont on ne peut même pas se servir comme doublures.
- Qne notre clientèle se fasse garantir sur facture ses étoffes, soit par la couturière, soit par tout autre fournisseur ; qu’elle exige, quand elle paye le prix, des soieries exemptes de charge métallique. Non-seulement les dames soucieuses de leur intérêt retrouveront les toilettes brillantes et inusables des générations qui les ont précédées, mais elles seront sûres de leur faire subir à volonté et sans altération plusieurs nettoyages et même plusieurs transformations de couleur.
- Je n’ai pas besoin, mes chers collègues, de vous faire ressortir que, contrairement à ce qui arrive dans bien des industries, en prenant l’intérêt de nos clientes, nous nous rendons service à nous-même. En effet, avec de bonnes étoffes nous faisons de bonnes teintures, et en apportant tous nos soins à notre travail, nous relevons notre profession qui doit, inspirer toute confiance et nous en faisons, en vrais professionnels, ce que vous cherchez tous à en faire, une véritable industrie d’art.
- M. Fleury, au nom du Comité, accentue les bravos qui ont accueilli ces notes si intéressantes, si justes, de son Président, et se fait l’interprète de toute la corporation en remerciant M. Jolly de ses efforts incessants pour être utile à tous, en affirmant et tenant bien haut la réputation toute d’honnêteté et de confiance de notre industrie.
- M. Fleury annonce, en outre, qu’il attend d’un ami à Lyon les avis officieux de la fabrique et de la teinturerie lyonnaise sur cette question.
- Puis, sur la demande du Secrétaire, le Comité vote un secours de 15 fr. èn faveur d’un ouvrier teinturier malade, encore jeune et incapable de travailler.
- 61
- LA
- t
- RÉMUNÉRATION DU TRAVAIL
- dans les Industries tinctoriales
- Le journal VIndustrie Textile publie en annexe, une étude sur ses spécialités à l’Exposition de 1889.
- Dans ce travail très complet, l’auteur, M. Danzer, n’a pas négligé les conditions du travail dans les industries qu’il considère ; nous en extrayons quelques passages se rapportant à celles de la teinture et de l’impression :
- Rémunération du travail dans la teinturerie et la blanchisserie.
- Dans ces deux genres d’industries, le salaire est presque entièrement fixé à Vheure. Nous n’en relevons que deux types à l’Exposition, ce qui n’est évidemment pas suffisant, étant donnée la diversité des traitements suivant les spécialités et les textiles : l’un est la teinturerie Gillet et fils, de Lyon ; l’autre, l’ancienne blanchisserie Yetillard, du Mans, annexée aujourd’hui aux établissements de MM. Janvier père et fils.
- Dans la teinturerie Gillet, le salaire est de di à 55 centimes pour les ouvriers, de 33 à 39 centimes pour les manœuvres, et de 21 à 27 centimes pour les ouvrières. La journée de travail est de dix heures ; les heures supplémentaires sont payées 25 pour 100 en plus. La paye a lieu le samedi de chaque semaine, dans un local annexe de l’usine. — Certains travaux, en petit nombre, s’appliquant à un cinquième du personnel, sont majorés d’une prime, si l’on obtient une quantité et une qualité de travail déterminées ; cette prime peut s’élever à 10 ou 15 pour 100 du salaire. — M. Gillet estime que, depuis un quart de siècle, les salaires ont subi dans son usine une hausse progressive qu’on peut évaluer à 10 pour 100 au moins et souvent 20 a 25 pour 100 pour les ouvriers coloristes habiles.
- Dans la blanchisserie de MM. Janvier, le salaire des hommes varie de 27 à 28 centimes ; celui des femmes, de 17 à 18 centimes, et celui des jeunes gens, de 12 à 16 centimes.
- Sur-salaires
- A ces rémunérations fixes, la plupart des établissements industriels ajoutent des avantages particuliers en faveur de leur personnel, qui méritent d’être pris en considération dans l'évaluation du salaire réal.
- En voici un exemple :
- Dans la maison Janvier père et fils, l’importance des sur-salaires a pour base les institutions suivanies :
- 1° Un fourneau alimentaire destiné à assurer aux ouvriers une nourriture à meilleur marché et de meilleure qualité que celle du dehors -,
- 2° Des secours aux femmes en couches ;
- 3° Des secours aux malades et aux convalescents ;
- k° L’attribution aux mêmes de frais médicaux gratuits ;
- p.61 - vue 65/199
-
-
-
- A REVUE DE LA TEINTURE
- 62__________
- 5° La gratuité des produits pharmaceutiques nécessaires -,
- 6° L’institution des bains pour ouvriers ;
- 7e Le payement de leur salaire aux ouvriers blessés ;
- 8° L’attribution aux ouvriers de secours pendant leur service militaire ou du salaire pendant leurs vingt-huit jours ou treize jours de service légal ;
- 9° Le payement des primes d’assurance centre les accidents pour tout le personnel ;
- 10° La répartition gratuite entre un certain nombre de familles d’ouvriers de terrains à usage de jardins.
- D’après une note de MM. Janvier père et fils figurant à l’Exposition, ces diverses œuvres leur ont coûté en 1888, 4,338 fr. 65 c.
- Dans ce relevé, MM. Janvier père et fils n’ont pas compris un certain nombre d institutions créées par leur prédécesseur, M. Bary, qui continuent à fonctionner chez eux à la satisfaction de tous : Caisse d’épargne à 5 0/0 pour employés et 6 0/0 pour ouvriers, avances gratuites consenties sans intérêt en cas de nécessité reconnue, logements gratuits accordés à des surveillants et contre-maîtres en raison de leur ancienneté, etc.
- Participation aux bénéfices
- La participation aux bénéfices est encore une forme de sursalariat dont plusieurs maisons ont fait des essais encourageants, alors qu’exceptionnellement on cite des insuccès.
- En voici des exemples, dont le dernier est une des exceptions de non-réussite :
- Participation aux bénéfices dans la teinturerie de MM. Renard, Villet et Bunand, à Lyon.
- Depuis vingt ans, MM. Renard, Villet et Bunand ont organisé dans leurs ateliers un système de primes proportionnelles aux bénéfices. Ces primes, qui constituent une véritable participation, sont distribuées à tous les ouvriers et ouvrières de la maison et au prorata de la somme des salaires de chacun.
- L’inventaire est tenu secret et on n’indique pas le tant pour cent attribué aux ouvriers.
- En vingt années, de 1868 à 1887, le total des répartition** s’est élevé à 243,059 fr., soit une moyenne par année d’environ 12,150 fr.; la plus forte fut de 22,791 fr., en 1882 -, la plus faible de 2,454 fr., en 1877.
- Participation aux bénéfices dans la fabrique
- d'indiennes de M. Resselièvre, à Maromme
- (Seine-Liférieure).
- Cet établissement comprend 270 ouvriers. Le système de la participation y est appliqué depuis 1877.
- Le taux de la participation n’est pas déterminé d’avance : le bénéfice à partager est représenté par une somme, variable au gré du patron, fixée après l’inventaire et mise à la disposition du personnel, une fois l’exercice clos.
- Les ouvriers admis à la participation (hom-
- mes et femme?) ne sont pas arbitrairement choisis : ceux-là seuls ont droit à cet avantage, s’ils ont vingt-cinq ans d’âge et s’ils appartiennent à la maison depuis cinq ans au moins. Les jeunes gens appelés à vingt et un ans sous les drapeaux ne perdent en rien leurs droits déjà acquis : il leur est tenu compte du temps passé dans l'établissement avant leur vingtième année, la durée de leur séjour étant seulement interrompue pour le temps du service militaire.
- La somme attribuée à chacun, proportionnellement au salaire de l’année, est divisée en deux parts ; la première part, le payement en espèces, est remise à l’intéressé : c’est la jouissance immédiate, ou tout au moins la disposition immédiate d’une partie de l’épargne acquise ; la seconde, Yépargne proprement dite, est inscrite sur un « livret de prévoyance » et produit un intérêt annuel fixé à 4 0[0.
- Un article du règlement détermine les cas dans lesquels doit avoir lieu la liquidation du livret (à la mort du titulaire, — en cas de maladie incurable, — à l’âge de soixante ans, — enfin après vingt ans de séjour dans la maison et quarante-cinq ans d’âge).
- Les porteurs de livrets ne perdent jamais leurs droits, même loisqu’ils quittent l’établissement. L°s sommes inscrites aux livrets leur appartiennent et doivent leur être remises, avec les intérêts, dans le cas de liquidation prévu par le règlement.
- Un comité consultatif, composé de six collaborateurs déjà intéressés dans les affaires de la maison et de six délégués nommés par les ouvriers, est chargé d’opérer chaque année la répartition de la somme attribuée aux participants. Ce comité doit servir d’intermédiaire entre le patron et les ouvriers, si une difficulté quelconque d’interprétation se présentait. Les participants ont le privilège de ne pouvoir être renvoyés de la maison que sur l’avis du comité.
- La participation, organisée dans ces conditions, a été répartie comme suit :
- Sommes attribuées à la
- Nombre
- des
- Proportion de la
- participation avec les
- Années participation Participations salaires payés
- fr. p. 100
- 1878 10.000 96 11,67
- 1879 15.000 96 17,36
- 1880 15.900 99 16,71
- 1881 15.000 128 11,29
- 1882 15.000 118 11,77
- 1883 10.000 116 8,17
- 1884 20.090 116 16,35
- 1885 10.000 120 8,07
- 1886 10.000 126 7,63
- 1887 10.000 132 7,26
- 1888 10.000 131 7,26
- Dans une notice qui figurait à l’Exposition, M. Besselièvre assure que l’application de ce système dans son usine a donné des résultats matériels et moraux dignes de remarque, et voici comment il les résume :
- « Les ouvriers, dit-il, ont compris, à tous les points de vue 1»* ent ges du système. 1 avanta-
- « Sous le rapport matériel, ils onl armt, l’augmentation de salaire que la participe14 leur assure et qui a pu atteindre iusmrt ?“ et 17 0,0 dans les meilleures années „ vieille ouvrière de la fabrique résumait ^ avantage en disant qu’avec sa part et cell T son mari, également occupé dans l’établis ^ ment, elle avait pu, dans une année le loyer de sa maison et Jes impôts. ’ P yer
- « L'inscription au livret de prévoyance d une portion de la somme attribuée aux n ticipants a donné à tous l’habitude de Véc' nomie, si bien que la plupart portent sponta' nément chaque année, à la Caisse d’éparen instituée dans l’établissement, la part queY participation leur donne en sus de leur g * laire. a*
- « A un point de vue plus élevé, les ouvriers, déjà attachés à la maison par des liens solides, ont senti que ces liens devaient se resserrer encore par la solidarité qu’établit entre eux et le patron, la participation à unè œuvre commune. Par leur viligance et ]es soins assidus, ils ont su faire de véritables économies dont la maison a profité, et le rapprochement entre eux et le chef de la maison est tel, que les ouvriers se plaisent à dire notre fabrique, notre indienne, et qu’il n’est pas dans la maison d’événement heureux ou malheureux auquel ils ne s’associent de tout cœur, prenant leur part des joies et des deuils comme s’ils étaient de la famille même du patron. »
- Participation aux bénéfices dans la maison Schœffer, Lalance et O ([blanchiment, teinture, impression et apprêts), à Pfastadt, près Mulhouse).
- La participation de cette maison date de 1873 : elle a ceci de particulier quelle n’est que partielle, c’est-à-dire qu’elle ne s’applique qu’à certains travailleurs de choix. Ayant observé à l’époque précitée que, de leurs mille ouvriers, un quart seulement avait plus de cinq ans d’ancienneté, MM. Schæffer, Lalance et Ce voulurent donner à une partie de leur personnel un intérêt dans la prospérité de l’entreprise, afin de constituer un noyau de travailleurs d’élite st r l’habileté desquels ils pourraient se reposer.
- [A suivre)
- BREVETS RECENTS
- Intéressant les Industries tinctoriales.
- 233924. — H. de Rochefontaine et Roche. - Nouveau procédé permettant la teinture
- p.62 - vue 66/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 63
- à sec des tissus de tout genre, soie, soie et coton, soie et laine, etc., etc.
- 233922. — Bertrand. — Perfectionnements aux cylindres dérompeurs à lames hélicoïdales .
- 4
- 233923. — Gauthier. — Machine à dérompre les tissus en étoffes ou rubans.
- 234063. — Kern. — Procédé de fabrication d’imitation de fils métalliques et de tissus dorés.
- 234070. — Gaudin fils. — Nouveaux effets de moire obtenus par un mode spécial de tissage.
- 234100. — Powell. — Perfectionnements dans les machines à amidonner ou empeser.
- 234120. — Compagnie française des produits chimiques d’Argenteuil. — Procédé de teinture du coton et autres fibres en noir d’aniline inverdissable et n’affaiblissant pas la fibre.
- 234129 — Farmer et les sieurs Store y. — Perfectionnements apportés à la fabrication du linoléum, du kamptulicon et autres produits analogues, ainsi qu’aux moyens servant à cette fabrication.
- 234187. — Gauthié. — Appareil automatique à tracer la moire.
- 234324. — Mitchell. — Perfectionnements dans l'impression des tissus ayant une surface à poil bouclé ou coupé.
- 234377. — Feitweis et Dasse. — Perfectionnements aux appareils à sécher ou à carbo- ! niser les matières premières ou ouvrées.
- 234390. — Claphan, Picard, Villedieu et Lishman. — Procédé perfectionné de blanchiment et de coloration.
- 234440. — Thirkell. — Procédé de teinture sur double face pour chapeaux de paille, plateaux, calottes et bords, et aux tresses en toutes matières.
- 234661. — Leissler et Schülze. — Machine pour placer les plateaux à lustrer.
- 234891. — Henry Rossel et Ce. — Perfectionnements aux coupeurs à un ou deux rebords employés pour l’apprêtage des tissus'.
- 234951. — Hantke. — Système d’appareil applicable au blanchiment ou à la teinture des fils sur ensouples de derrière.
- 235023. — Société Rheinische Copsfarbe-rei-Gesellschaft Ewarld Hoelken et Ce. — Procédé pour la fabrication de véritable rouge d’Andrinople et rose d’Andrinople sur des fils végétaux à l’état bobiné (cops, bobines, rubans de cardes, etc.)
- 235077. — SimOnis. — Procédé de teinture d’étoffes textiles dans la cuve d’indigo.
- 235090. — Mac-Meekin. — Procédé et appareils perfectionnés pour blanchir, teindre et traiter en général le lin, le chanvre et autres matières filamenteuses.
- 235093. — Baerlin et Dreyfus. — Pâte ou composition perfectionnée pour nettoyer des objets faits en diverses matières.
- 235097. — Fournier. — Fabrication mécanique des dentelles dites à godets et bouillon-nées sur métiers à tulle Leavers, métiers à rideaux, etc.
- 235131. — Riley et O’Connor. — Perfectionnements dans la méthode et les appareils employés pour insérer des feuilles de papier dans les plis des étoffes en pièce.
- 235181. — Chapus. — Nouveau tissu pour rideaux.
- 235203. — Dehaitre. — Nouveau gigger à presseur déplaçable.
- Certificats d'addition
- 225344. — Heinze. — Certificat d’addition au brevet pris le 2 novembre 4892 pour une étoffe flottante entrelacée par des tuyaux ou barbes de plumes.
- 231185. — Béranger. — Certificat d’addition au brevet pris le 28 juin 1893 pour système d’épaillage des étoffes en toiles foulées, au moyen de l’acide chlorhydrique.
- 223019. — Pilard. — Certificat d’addition au brevet pris le 23 septembre 1893, pour fabrication du drap feutré uni et nouveauté façonné obtenu sans tissage.
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- lies conseils de prud’hommes. —
- La loi sur les Conseils de prud’hommes votée récemment par la Chambre, vient d’être modifiée dans une de ses parties essentielles par le Sénat. Le texte adopté au Palais-Bourbon constituait les bureaux de jugement en nombre impair : trois ouvriers contre deux pa- 1 trons ou trois patrons contre deux ouvriers.
- De cette façon, un des deux éléments qui composent le tribunal, et qui ont le plus souvent des intérêts opposés, aurait eu toujours, et dans tous les cas, la majorité sur l’autre.
- Désireuse d’éviter cette solution fâcheuse, la commission du Sénat avait proposé, d’abord, de constituer le tribunal des prud’hommes de deux membres ouvriers, de deux membres patrons, et de lui donner toujours comme président le juge de paix de la circonscription.
- Ce système, qui avait prévalu au Luxembourg lors de la première lecture, n’a pas été maintenu intégralement à la seconde. L’intervention obligatoire du juge de paix dans tous les cas n’a pas paru nécessaire.
- Tout en composant le tribunal d’un' nombre égal de prud’hommes patrons et de prud’hommes ouvriers, il a décidé que la présidence appartiendra soit au président du Conseil des prud 'hommes s’il fait partie du bureau duju-gement, soit au vice-président ; à défaut, au conseiller le plus ancien en fonctions, et s’il y a égalité dans la durée des fonctions au plus âgé.
- Ce n’est que dans le cas de partage que l’affaire est renvoyée dans le plus bref délai devant le même bureau de jugement, présidé par le juge de paix de la circonscription ou son suppléant.
- La lctlre de crédit postale. —
- L’administration des postes va créer des lettres de créditpostales. Ces lettres permettront aux personnes qui voyagent de ne pas empor-' ter sur elles de grosses sommes qu’elles pourraient perdre ou se laisser voler. Le talon de
- la lettre portera la photographie du titulaire. On devra en outre fournir des pièces d’identité. Chaque lettre sera divisée en coupures de 25 francs. Les coupures pourront être touchées dans tout bureau de poste. La lettre de crédit postale sera complètement gratuite ; l’administration aura pour bénéfice l’intérêt de l’argent qui sera déposé dans ses caisses et qui y restera souvent quinze jours sans être réclamé par le déposant.
- —o—
- lie* fournitures à l’Etat. — Le ministre de la guerre a récemment pris les résolutions suivantes :
- La fourniture des effets et objets de petit équipement aux corps de troupe donnera lieu dorénavant à une adjudication par corps d’armée.
- La première adjudication, pour une durée d’une année, aura son effet le l6r juillet prochain
- La répartition des fournitures sera opérée de telle façon que la valeur du maximum de chaque lot ne dépassera pas 20.000 francs en France et 5,000 francs en Algérie et en Tunisie.
- Ces dispositions ont pour but de permettre l’accès dp s adjudications aux petits commerçants, toujours empêchés jusqu’ici de soumissionner par des conditions très rigoureuses, et de faciliter ainsi, par une concurrence réelle, l’obtention de prix avantageux.
- —o—
- Ecole française de bonneterie. —
- La date du coucours pour l’obtention des bourses de séjour, est fixée au lundi 6 août prochain.
- Les candidats devront adresser leur demande au directeur de l’Ecole, 16, rue de Paris, à Troyes, le plus prochainement possible.
- Rappelons que la valeur de ces bourses est de 200 francs pour les élèves de seconde division (Ire année) ; et de 250 fr. pour les élèves de première division (2e année).
- Elles sont indépendantes de celles d’exemptions de la rétribution scolaire, créées par le Conseil d’administration de l’école, dès sa fondation.
- Création «l’une chambre de commerce française a Madrid. — M. le
- ministre du commerce, de l’industrie, des postes et des télégraphes est informé qu’une chambre de commerce française vient de se constituer à Madrid, sous la présidence de M. l’ambassadeur de la République.
- —o—
- Chambre de commerce française de Montréal. — La chambre de commerce française de Montréal vient d’informer M. le ministre du commerce, de l’industrie, des postes et des télégraphes, qu’elle a décidé dVcuper un local dans le bâtiment récemment inauguré par la chambre de commerce anglaise et qui sert de centre de ralliement à tout le commerce de la ville.
- Elle ouvrira une salle destinée à recevoir des échantillons des principales industries de France, avec l’indication de leurs prix et conditions de ventes, afin de mettre les négociants canadiens à même d’apprécier les avantages que leur offrent nos produits.
- l
- Nouveaux droite de douane au
- p.63 - vue 67/199
-
-
-
- 64
- Canada.'—Dans eoo discours sur le budget, le ministre des finances canadien a déclaré que par suite de sa situation géographique, le Canada devait protéger ses industries-, mais le gouvernement propose cependant de
- modifier les tarifs de douane de façon à entraîner une réduction dans les revenus des douanes de un million un quart de dollars.
- Suivant le nouveau projet les filés de coton paieraient 30 0[0 au lieu des droits antérieurs-, les étoffes pour robes 20 0|0 ; les confections 32 li2 0[O ; les cotonnades blanches 25 0,0 ; les cotonnades grises 22 1]2 0(0; les droits sur les cotonnades imprimées et teintes seraient réduits dans des proportions variant de 10 à 30 0[0; mais les étoffes non colorées paieraient les mêmes droits qu’auparavant, ainsi que les soies, les dentelles, les garnitures, etc., qui sont articles de luxe.
- Jurisprudence. — Toxicité de fils teints au elirômate de plomb : responsabilité du teinturier. — Le
- tribunal civil de Lyon (lre chambre,) a rendu un jugement sur des faits que les^ motifs ci-dessous feront suffisamment connaître.
- Attendu, dit le jugement, que la dame Schindler établit suffisamment par les renseignements de la causequ’elle est tombée malade en dévidant des flottes de cotons pour le compte de son patron, le sieur Gagneux; que la maladie, due à un commencement d’intoxication, avait pour cause des émanations provenant de ces flottes, teintes au bichromate de plomb ; qu’elle justifie, en outre, que cette maladie, outre l’incapacité de travail a entraîné des soins coûteux, un préjudice, en un mot, dont elle demande contre Gagneux la réparation ;
- Attendu qu’il appartenait à Gagneux, remettant à son ouvrière des matières à dévider qui, manipulées sans précautions, étaient de nature à nuire, de lui indiquer les précautions à prendre pour éviter l’influence de ces émanations délétères ;
- Sur la demande en garantie :
- Attendu que le reprocha que la dame Schindler fait à Gagneux, ce dernier le fait à bon droit à Robrot frères qui lui ont donné leurs matières à dévider ;
- Que c’est la première fois que la dame Schindler, qui est dévideuse chez Gagneux depuis plusieurs années, est incommodée par le dévidage; qu’il convient donc de présumer que ces flottes de coton, qui ont occasionné sa maladie, étaient chargées d’une teinture plus forte ou d’une autre teinture que celle que Gagneux dévidait auparavant; que Robrot frères eussent dû avertir Gagneux de cette différence, ce qu’ils ne paraissent pas avoir .fait;
- Sur la demande en arrière garantie :
- Attendu que Brouwaeys et Geyter, teinturiers à Roubaix, disent avec toute vraisemblance qu’ils n’ont fait qu’exécuter les commandes de Robrot frères, qu’ils ont donné aux cotons qui leur étaient envoyés la teinture qui leur était demandée et daus le degré qui leur était prescrit-, que cela fait, ils n’avaient pas d'instructions à donner à leurs clients sur la façon dont le dévidage de ces cotons devait s’exécuter.
- En conséquence, Gagneux fut condamné à 500 francs de dommages-intérêts envers l’ouvrière et aux dépens ; Robrot frères à relever en garantie Gagneux, et les teinturiers furent déclarés non responsables en arrière-garantie .
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- —o—
- Responsabilité pour les objets en dépôt. — Le tribunal civil de la Seine, 6e chambre, dans son audience du 6 février 1894, a résolu une question de responsabilité du déposant, pour objets à lui confiés et détruits par cause de force majeure; cet arrêt pourrait être invoqué dans le cas de vêtements ou matières à teindre laissés chez le teinturier après un temps normal de livraison.
- Il s’agissait de fixer, en cas de perte fortuite, la responsabilité d’un commerçant dépositaire d’un oblet rentrant dans son commerce et qu’il s’est engagé à conserver un certain temps pour le compte d’un de ses clients, moyennant un salaire modique.
- Le tribunal s’est rallié à l’avis suivant :
- Le commerçant qui a reçu des marchandises en dépôt, ne peut être actionné par le déposant en raison de la destruction par incendie des dites marchandises, alors qu’il n’a reçu qu’une faible somme constituant uniquement le salaire du dépôt, et le fait de n’avoir pas assuré les dites marchandises ne peut lui être reproché.
- L’assurance devrait faire l’objet d’une stipulation spéciale, et de plus le déposant devrait s’engager à payer le prix de l’assurance.
- BENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- Sociétés : Formations, Dissolutions, etc.
- Formation de la Société en nom collectif Going, Pinoz fils, David et Pellet, teinturerie des tissus de soie grège ou mélangés, 7, ch. Baraban, Lyon. — Durée : 8 ans et 6 mois, du 1er mars. — Gap. 20,000 fr.— Acte du 31 mars.
- Formation de la Société Chanel et Cie, apprêt et moirage des étoffes, 21, rue des Capucins, à Lyon. — Durée : 5 ans. — Cap. 80,000 fr-j — Acte du 1er avril.
- Formation de la Société en nom collectif Kientzel et Barlier fils, teinture de laines, cotons et soies, à St-Dié. — Durée : 6 ans.
- — Cap. 14,000 fr. — Acte du 5 avril.
- Formation de la Société en nom collectif E. Dubois et H. Trubert, teinture et traitement des tissus, 7, rue des Trois-Fontaines, à Reims. — Durée : 40 uns.— Cap. 20,000 fr.
- — Acte du 27 mars.
- Formation de la Société en commandite Boudot et Cie, teinturerie, 4, rue du Parc, à Alfortville.— Durée : 12 ans.— Cap. 4,000 fr.
- — Acte du 16 avril.
- Formation de la Société en nom collectif Tezier père et fils, teinturerie en peaux pour gants, à la Trouche, à Grenoble. — Durée : 5 ans. — Cap. 50,000 fr. — Acte du 31 mars.
- Modification de la Société Piquet et Cie, Société des teintures et impressions d’Ar-mentières, à Armentières. — La raison devient Gros, Renaud et Cie.—Acte du 8 mars.
- Modification de la Société Dupetit frères, teinture et apprêts, à Amiens. — Admission de M. Fernand Dupetit, en remplacement de M. Oscar Dupetit, dans la société dont la rai-
- son devient L. et F. Dupetit _ mars. ’ Acledu2o
- Modification de la Société Henri Pt,
- Cie, teinture de tissus, 10,quai^°N et Lyon. - Substitution à M 5air> & décédé, de la société Grobon et Cie ?r°bon' du 1er janvier. - Acte du 47 mars’ ' par^
- Modification de la Société Renard p Bonnet et Cie, teinturerie, 8 rue\ , °N’ Lyon. - Substitution de la Société à Corron, Christophe et Bunand jeun x6ph’ Corron, comme associée en nom colle’r M* Acte du 20 avril. ct“- —
- Modification de la Société Renard ron, Bonnet et Cie, teinturerie 8 r C°R’ font, à Lyon. — Substitution de V J161*' Corron à la société Joseph Corron et nPh doin à partir du 1er janvier. — a et * * mars. Acte <*u 12
- Prorogation de 10 ans, à partir du 1 avril, de la Société Otto Petersen et p-teinturerie, 9 à 13, rue Grainville à Ami ‘9> - Acte du 10 avril. ’ A“,e»s-
- Dissolution à partir du 16 mars de la e dété Coing, David et Pellet, teinturerie £ tissus, 7, ch. Baraban, Lyon.— L-Me-- Acte du 31 mars. -M.Coing.
- F aillites.
- Châtelain (Gustave), teinturerie, 29 r Majots, à Amiens. - Liq. judiciaire convertie
- en faillite. — Jug. du 27 mars.
- Concordats.
- Homologation. — Guilielmus (Charles) ex teinturerie, 111, rue de Rennes, act. 15/ ruê Champollion, à Paris. — Jug. du 22 févlx -Abandon de l’actif et paiement de 10 0/0 sur ce qui restera dû, en deux ans, par moitié • premier paiement un an après l’homologa' tion.
- Résolution. — Géségnet (Joseph), ex-teinturerie, 15, rue du Bas-Trévois, à Troyes, -Jug. du 23 avril. — S. : M. Guyottot.
- VENTE DE FONDS DE TEINTURE
- A PARIS M 1
- Vendeurs Acquéreurs Fonds cédés
- Vve Rigault ,.. Manche.. 104, rue des Damet.
- Mlle Lejeune ... Hallu.... 16, rue Vignon.
- Mlle Favier i 22, rue Mazagran.
- Mlle Chaudé,....................... 33, rue du Terrage
- Mlle Girardin...................... 22, av. Wagram.
- Rancnrel et Bienaimé Hallu.... 26, rue Richelieu.
- Vve Vinchon......... 26, rue Biot.
- Maariu............................118, rue Legendre.
- Vve Roche-Imbert... Thinet... 178, av. du Maine.
- Bonnevalle........................ 18, rue Cujae.
- Vve Thomas.......................... 4, rue Nollet#
- Mme Grados............ Benoit... 7, rue la Fidélité
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous droits réservés
- IHPRIHERIE C. COLIN, A CHARLEVILLE (ARDBNNïSf
- p.64 - vue 68/199
-
-
-
- LA REVUE DE
- V Année, N° 5.
- ET DES COLORATIONS
- F. GOUILLON, Directeur,
- LA TEINTURE
- • SCIE NT IA • ET - NEGOTIUM • «
- 3, Rue du Trésor, PARI
- SOMMAIRE
- Chronique. •— Enlevages et réserves sur soie. — Teinture des tissus de soie (suite). — Blanchiment par les persulfates. — Revue des progrès réalisés dans les industries tinctoriales (suite).— Revue sommaire des brevets d’invention. — Teinture continue des rubans de carde. — Nouvelle machine à sécher.
- Procédés divers : Noirs-Jais et Oxy-Diamine ; Teintes sur soie ; Blanchiment au per-oxyde de sodium.
- Chronique industrielle. — Société industrielle de Mulhouse. — Chambre syndicale de la teinture et nettoyage. — Rémunération du travail (suite). — Analyse d’une rhodamine. — Nuan-çage de la draperie nouveauté. — L’industrie de la dentelle. — Sur la solidité des teintes. — Brevets d’invention (catalogue). — Informations et Faits divers. — Renseignements commerciaux.
- CHRONIQUE
- Intérêts généraux
- Le Sénat a adopté la proposition modifiant la loi de 1892 sur le travail des femmes et des enfants.
- M. Maxime Lecomte, rapporteur, a déclaré que la loi de 1892 a été reconnue inapplicable par les patrons, par les ouvriers et par les inspecteurs du travail. Tous ont été d’accord pour demander que la journée soit égale pour toutes les catégories d’ouvriers, et elle a été fixée à onze heures, comme en Suisse.
- . Ces faits sont maintenant connus de nos lecteurs, mais nous devions néanmoins les enregistrer.
- L’attention de nos industries est aussi portée sur la réforme douanière des Etats-Unis ; déjà des modérations de taxes ont été adoptées ; elles ne sont pas ce qu’on espérait en Europe ; c’est néanmoins une grande amélioration sur le funeste tarif Mac-Kinley.
- Le Sénat américain a voté les droits suivants sur les lainages :
- Flocons de laine et effilochés de laine, 15 0(0 ;
- Laines tricotées, excepté les vêtements, et d’une valeur ne dépassant pas 40 cents la livre, 35 OjO ;
- Laines tricotées d’une valeur supérieure à 40 cents la livre, 40 0[0 ;
- Etoffes de laine pour robes et autres lainages, y compris ceux qui contiennent du caoutchouc, d’une valeur ne dépassant pas 50 cents, 40 OjO ;
- Au-desssus de 50 cents, 50 0(0 ;
- Tapis d’Aubusson, moquettes, tapis de Bruxelles, etc., 35 0[0.
- Les nouveaux droits entreront en vigueur le 1er janvier.
- Les bases de la réforme de la section des « laines et articles de laine » sont la suppression des droits spécifiques uniques ou cumulés avec des taxes ad valorem généralement plus faibles que le droit actuel. Les détaxes paraîtront faibles ; elles sont en réalité importantes, puisqu’il faut tenir compte du maintien d’un droit de 15 0(0 sur la matière première, mesure qui réduit sensiblement en fait les droits apparents de 40 0[0 et de 50 0(0.
- Les Industries tinctoriales
- Les quelques nouvelles qui nous parviennent sur l’état de nos industries sort en général peu satisfaisantes.
- A Lyon, la teinture a subi ces derniers temps un chômage considérable atteignant 40 à 50 0[0 dans la teinture en flottes couleurs et les impressions, 25 0{0 dans la teinture en flottes en noir et 150(0 dans la teinture en pièces. Cette crise est attribuée à la fermeture des pays étrangers et à la surproduction des tissus l’année dernière.
- Chez les imprimeurs sur étoffes, la production a diminué de plus de moitié depuis l’application du nouveau régime douanier.
- Mais à Amiens, les modifications de tarifs décidées par les teinturiers ont amélioré la situation de cette industrie. Le travail est actif et les prix plus rémunérateurs qu’autrefois. Les salaires des ouvriers ont été augmentés à la suite de la première grève de l’an dernier, et l’amélioration du prix de teinture a permis de supporter ce surcroît de frais de façons.
- Les teinturiers se sont constitués en « Société Générale des Teinturiers-Apprêteurs de velours de coton d’Amiens », comprenant treize maisons; ils ont su se grouper et s’entendre, et par là obtenir une juste rémunération
- INDUSTRIELLES
- de leur travail et ae ceiQic-cKrieurs ouvriers.
- Voilà un exemple encourageant pour d’autres places manufacturières, où les prix des teintures ont été sacrifiés;
- Nécessairement, les fabricants de velours d’Amiens se plaignent beau-coup,’ des « exigences » des teinturiers, ce qui n’empêche leur industrie d’être en très bonne situation ; ils disent que l’élévation des prix de teinture ont rendu plus difficile l’écoulement des velours teints.
- Est-ce à dire que leurs clients n’achètent que des écrus pour faire teindre de leur côté?.... Mais il suffit d’avoir visité une teinturerie d’Amiens pour se rendre compte que ce travail ne peut pas s’improviser dans une teinturerie quelconque, et qu’il faut, pour l’exécuter, un outillage spécial, et surtout un tour de main particulier qui n’est pas celui des autres teintures en pièces.
- Nous croyons donc que les fabricants peuvent se rassurer sur l’avenir de leur industrie.
- Amiens et la Somme
- Les autres spécialités textiles de la région amiénoise sont moins favorisées.
- Les divers tissus de laine spéciaux fabriqués dans la Somme ne peuvent plus s’exporter; au contraire, certains articles laine et soie ont à lutter contre l’importation étrangère. En tissus laine et coton fabriqués mécaniquement, la production est très active, mais la fabrication à la main est à peu près arrêtée.
- La vente des velours d’Utrecht se maintient sur le marché français, mais l’Amérique, le principal débouché à l’étranger, nous est malheureusement toujours fermée. La peluche de soie s’écoule facilement, sauf la belle qualité. La fabrication des tapis est en reprise, les belles et bonnes qualités paraissent préférées.
- La faiblesse des dernières récoltes a contribué à l’élévation du prix du lin; en outre, la qualité est très mauvaise. Il en est résulté pour la filature une
- p.65 - vue 69/199
-
-
-
- 66
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- grande gêne, les tissages n’ayant pu accepter une augmentation proportionnelle des fils. La situation est à peu près la même, quoique moins désavantageuse, pour la filature de jute. Plusieurs fabriques de toiles ont disparu depuis un an, en raison de la difficulté de vendre aux prix élevés.
- Depuis quelques mois, la situation s’est améliorée.
- La filature de coton est prospère, tant à cause de l’arrêt de l’importation des filés de coton que par suite du bon marché de la matière première. Il est à désirer, toutefois, que l’augmentation du nombre des usines ne soit pas trop considérable, de manière à ne pas créer un excès de production.
- La ficellerie, la corderie et la cor-dagerie continuent à se développer dans la Somme, malgré la concurrence de l’Anjou, mieux placé, parce que le chanvre s’y produit abondamment.
- Les toiles et les cotons
- Puisque nous parlons de l’Anjou, nous donnerons un coup-d’ceil sur les industries du Maine-et-Loire.
- La filature et la corderie sont dans les conditions normales, sauf la corderie à la main qui a peine à lutter contre la corderie mécanique.
- A Cholet, la production est très active en ce qui concerne les toiles, elle s’est ralentie dans la fabrication des mouchoirs qui subit la concurrence très active de la région de Cambrai, alors que la consommation de ces articles s’est notablement restreinte, par suite de la crise agricole. La situation des tissus et filés de coton est stationnaire.
- Les blanchisseries de toiles ont perfectionné leur organisation en vue d’obtenir le blanc des « toiles d’Irlande ».
- La situation est plutôt faible dans les autres industries de la région.
- Dans l’Orne, les fabriques de Fiers et de la Ferté-Macé ont travaillé activement ; en ce qui concerne les tissus et industries connexes, la production a eu peine à fournir aux demandes des acheteurs.
- D’ailleurs, tout ce qui touche à la fabrication des cotonnades est en ce moment en grande activité ; nous avons déjà signalé son développement dans l’Est et dans le Nord.
- Cette industrie à Roanne est égale-
- ment prospère. Plusieurs usines ont augmenté le nombre de leurs métiers l’an dernier. Actuellement, une usine de 200 métiers est en voie de construction, plusieurs sont projetées.
- Dans le Doubs, deux nouvelles filatures ont été établies récemment, l’une à Montbéliard, l’autre à Audincourt. A Pontarlier, il a été créé une fabrique de bonneterie, exploitée par des Suisses venus s’établir en France à la suite de la rupture des traités de commerce entre leur pays et la France, ce qu’ils ont fait aussi pour d’autres fabrications, telles qu’absinthe et chapeaux de paille.
- Les fabriques de la Loire
- Les autres industries de la Loire ne sont pas en aussi bonne position que celle du coton.
- Elle est cependant favorable pour la bonneterie et les lainages fantaisie.
- Quant au tissage de la soie, industrie localisée surtout dans le canton de Charlieu, elle traverse depuis pas mal de temps, une période de crise aiguë, qui tient aux variations énormes des cours de la soie et à la baisse de l’exportation.
- La situation de la rubanerie de Saint-Etienne est très mauvaise. Cette stagnation est due surtout à l’amoindrissement de la consommation intérieure, car l’exportation a légèrement augmenté. La chambre syndicale des tissus l’attribue aussi à l’importation croissante des rubans suisses. Les salaires des ouvriers ent baissé de 50 0[0 en moyenne ; les fabricants ont dû organiser une souscription pour venir en aide aux plus nécessiteux.
- A Panissières, où l’on fabrique du linge de table, la moitié des tisseurs sont inoccupés.
- La fabrication des tissus élastiques n’est pas dans une situation favorable , la mode en France ayant délaissé ce genre de tissus dans l'application aux chaussures. Les fabricants cherchent à trouver à l’étranger le placement de leur production, et ils réclament vivement le remboursement à la sortie des droits sur les filés de coton qui entrent pour plus de 50 0[0 dans la composition des tissus. Deux maisons importantes de Saint-Etienne ont dû arrêter leur fabrication, et de nouveaux désastres sont à craindre.
- Nous avons consacré cette f0j, „ assez large place aux industries CT res et cotonnières ; nous nous été!' drons davantage dans notre proche,'!' Chronique sur celle des soieries et é * lainages. aes
- Les lainages et genres en faveur
- Nous signalerons, cependant, un plainte, à propos de ces derniers nous parvient de l’Hérault : f ^ 1
- Les fabriques de drap travaillent ' leurs lots de fournitures militaires L * exigences de l’administration de f guerre relativement au strict poids du mètre de drap ont découragé quelques fabricants lodévois qui ont passé leurs , lots à des collègues de Bédarieux d’ ' plainte des ouvriers de Lodève. 0n ex prime les mêmes plaintes à Villeneu-vette.
- Les fabricants souffrent aussi de la lenteur des payements des commandes terminées. C’est le moment où les propriétaires du Gard et des départements du Midi vendent leurs laines en suint et, faute d’argent, les industriels qui ont déjà fourni un cautionnement ne peu-vent faire aucun achat.
- Mentionnons encore que dans la draperie nouveauté, les teintes claires actuellement en vogue tendent à faire place à des tons plus foncés, parmi lesquels on signale le vert foncé un peu olivâtre et le violet foncé rougeâtre dit aubergine.
- En étoffes pour robes, l’article cardé primera encore cet hiver ; les genres les plus travaillés sont en rayures et carreaux ; l’uni disparaît de plus en plus ; les teintes Marengo sont très demandées.
- Et parmi celles qui sont aussi en faveur, il faut citer : dans les soutenues, les Cardinal, Suède, Gros-bleu, Tabac, Mousse, Gris-russe, Noir, etc., et en claires : Rose pâle, Crème, Amande, Gris-argent, Pervenche, Bleu-céleste, etc....
- L’article damier brisé dit Pied de poule, dont nous avons donné des échantillons en impression, s’est fait beaucoup aussi en tissé ; sa fabrication peut être considérée comme achevée, mais il est toujours très vendu dans les magasins de détail.
- F. Gouillon.
- p.66 - vue 70/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 67
- ENLEVAGES ET RÉSERVES
- sur soie
- Par m. Horace Kœchlin (.Société industrielle de Mulhouse)
- Réserve grasse
- Cet article ne se faisait qn’à la planche. En 1880, MM. Samuel frères, à Lyon, ont commencé à l’exécuter au rouleau, au moyen d’une gravure très profonde, qui permet de déposer beaucoup de couleur sur le tissu.
- Cette réserve se compose de :
- 6,000 gr. résine d’Amérique,
- 1,500 gr. poix,
- 1,200 gr. cire jaune,
- 800 gr. stéarine,
- 6 à 10 lit. pétrole rectifié.
- Les machines à imprimer le mastic ne sont pas munies de chambre chaude à plaques. La pièce, après l’impression, est saupoudrée de terre de Sommière, afin d’éviter les rapplica-ges, puis on la suspend dans un local très légèrement chauffé, on teint à froid en couleur d’aniline (1) sèche et passe en benzine pour dissoudre le mastic. On peut, pour mieux sécher les couleurs, vaporiser après le passage en benzine (2).
- Les oxydes métalliques ayant beaucoup d’affinité pour la soie, il est facile de la mor-dancer après l’impression de la réserve grasse, on foularde, soit en acétate d’alumine, soit en acétate de chrome ou en pyrolignite de fer, sèche, passe en craie, lave, et teint, sur savon, en alizarine bleue, etc., à la température de 80°.
- Voici comment on peut atteindre un bleu foncé : le tissu étant imprimé en mas ic ou réserve grasse, on foularde en pyrolignite de fer 10 AR étendu de deux ou trois volumes volumes d’eau, sèche, passe en craie et teint à chaud avec :
- 15 gr. alizarine bleue en pâte non bisulfitée,
- 2 gr. cristaux de soude,
- 10 gr. savon,
- 1 gr. bisulfite de soude 38° AB.
- 1 gr. soude caustique 38° AB.
- 2 lit. 1|2 eau pour un mètre.
- Laver et savonner deux fois à 50, 60° C.
- Réserves et enlevages a l’étain ou au zinc
- On imprime soit de l’acétate d’étain, soit de l’hydrosulfite de zinc ; il est facile de colorer ces réserves avec du bleu méthylène, de la phosphine, de la safranine, etc. On plaque en matières colorantes tétrazoïques, vaporise et lave. Les mêmes couleurs peuvent être uti-
- (1) Ces teintures se font dans des barques en cuivre. La teinture se fait à l’œil. On ajoute des matières colorantes jusqu’à ce qu’on soit arrivé à la nuance. Cette teinture dure de deux à quatre heures.
- (2) Cette opération se fait dans une cuve à roulet-
- tes, on passe ensuite dans une essoreuse pour cueillir et récupérer le plus de benzine possible. i
- lisées comme enlevages sur tissus teints en couleurs tétrazoïques. Par exemple, pour enlever du blanc sur le fond bleu diamine, on imprime :
- 1 lit. épaississant,
- I kil zinc,
- 1/4 lit. bisulfite de soude 35° AB.
- Réserves a l’émétique sous couleurs
- AU TANNIN
- Pour l’impression à la planche, j’emploie des réserves à l'émétique auxquelles j’ajoute des matières colorantes d’aniline :
- Blanc
- 100 gr. émétique,
- 1,000 gr. gomme,
- 1/8 lit. oxyde d’étain en pâte,
- 1/2 lit. acétate de magnésie 30° AB.
- 100 gr. sulfate de zinc,
- 1/4 lit. acide acétique.
- Rouge
- 1 lit. blanc,
- 20 gr. rhodamine extra B,
- 10 gr. phosphine.
- Le bleu se fait avec du bleu de nuit, l’olive avec un mélange de bleu et de phosphine.
- Je plaque ensuite au rouleau à une couleur, avec une gravure ne fournissant pas trop, des couleurs au tannin :
- Bleu au tannin 1 lit. épaississant T,
- 10 gr. violet 145,
- 10 gr. vert malachite.
- Epaississant T.
- 100 gr. tannin,
- 3[4 lit. gomme ou léiogomme,
- R8 lit. acétine, lj4 lit. acid • acétique,
- 25 gr. acide tartrique.
- Le noir se fait avec le bleu, auquel on ajoute de la phosphine.
- Après plaquage, on vaporise et lave. Pour donner plus de solidité à ces couleurs, on peut pESser en émétique comme pour le coton.
- II est essentiel, pour que la réserve ressorte bien, d’ajouter beaucoup de tannin à la couleur qu’on plaque. 11 en faut au moins 100 grammes par litre. Si l'on voulait faire l’article réserve à l’émétique sur une machine à plusieurs couleurs, il faudrait, naturellement, concentrer les couleurs.
- Les couleurs au tannin se fixent très bien sur soie au moyen du vaporisage. 11 n’en est pas de même par teinture. La soie mordancée au tannate d’antimoine se teint très mal.
- M. Auguste Romann avait mis à profit cette propriété de la soie pour faire le genre rouge et bleu. 11 imprimait du bleu méthylène au tannin, passait en émétique après vaporisage et teignait à froid en ponceau de xylidine. Les parties imprimées restaient bleues, le fond seul se teignait en ponceau.
- Cette propriété de la soie tannante de ne pas attirer en teinture est utilisée pour obtenir des doubles teintes sur tissus mélangés soie et coton. C’est une fabrication déhcate.
- Enlevage sur noir d’aniline Prud’homme
- Le noir Prud’homme avec enlevages à 1 a-cétate de soude réussit très bien sur soie et sur soie et coton. On peut, pour faire des en-levages colorés sur noir d’aniline, se servir du procédé Grefftoo, qui consiste à préparer le tissu en tannate d'antimoine, à le passer en ferrocyanure d’aniline et chlorate de potasse, à imprimer de l’acétate de soude additionné de matières colorantes. Vaporiser une demi-heure, chromer légèrement et laver.
- Enlevage a l’acide chromique sur indigo
- Appliquée sur soie, la fabrication qui consiste à imprimer sur indigo uni une couleur au chromate et à passer en acide oxalique et sulfurique ne donne pas de blanc ; l’enlevage laisse un résidu brun clair qu’un passage en dissolution bouillante de bisulfite de soude peut faire disparaître.
- Le bisulfite de soude à 34° est étpndu, pour cette opération, de cinq à six fois son volume d’eau.
- Réserve sous bleu de cuve
- Ce procédé n’est pratique qu’en Angleterre, on imprime à la planchelesanciennes réserves au cuivre, on teint an large et on suspend pour réoxyder l’indigo. Après déverdissage, on acide et on savonne pour faire tomber l’excès d’indigo. Cet article ne se fait que par coupes de huit à neuf mètres, afin d’éviter les plis.
- --------------------—
- TEINTURE DES TISSUS DE SOIE
- — SUITE —
- Nous complétons par quelques notes l’article publié dans nos livraisons de mars et avril (p. 34 et 52), sur la teinture des soieries en pièces, et plus spécialement des tissus légers.
- Noirs chargés sur Grenadine
- Nous avons renvoyé à des numéros antérieurs de la Revue de la Teinture pour les procédés généraux des noirs chargés, applicables aux grenadines ; nous donnerons ici l’exemple d’un procédé rendant de 60 à 75 OjO, qui est la charge pleine sur ce genre d’articles.
- Les tissus sont savonnés à chaud etessorés.
- Puis passés une demi-heure à froid, dans un bain de rouille à 20 degrés.
- Rincer à grande eau, égoutter et fixer le rouille dans un faible bain de cristaux de soude.
- Donner un deuxième rouille.
- Sans rincer ni fixer, bleuter à 10 0[0 de prussiate.
- Passer deux heures dans un bain de cachou
- p.67 - vue 71/199
-
-
-
- 68
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- ou d’extrait de sumac, à 5 ou 6 degrés du pèse-sels et à 40 ou 50 degrés de température, et rincer à fond.
- Passer au pyrolignite de fer tiède, à 6 ou 8 degrés.
- Laisser éventer une heure à l'air, puis rincer.
- Enfin, teindre en bain de campêche et savon.
- Ce procédé est, en résumé, celui des noirs chargés appliqué à la flotte ; nous ne l’indiquons ici que comme moyen d’arriver à peu près au rendement annoncé.
- Tissus légers, mélange soie et fantaisie
- Ces mélanges se traitent en général comme les soies pures, mais il est nécessaire de les flamber avant la cuite afin de détruire le duvet que laisse la fantaisie.
- Tissu soie et laine
- Ces étoffes sont quelquefois destinées à l’impression.
- Elles doivent être peu manipulées, non soumises à des bains alcalins et travaillées au large, afin d’éviter le feutrage et les cassures.
- On les dégraisse au savon gras chaud, mais sans bouillir.
- Puis on les blanchit au soufre, ou préférablement à l’eau oxygénée.
- Si l’on doit teindre en fonds clairs, comme cela a lieu fréquemment pour l’impression, il faut se défier de la laine qui tire plua vite dans la plupart des colorants. Deux moyens peuvent aider à unir sur les deux textiles, soit en teignant sur bains savonneux qui favorise le tirage de la soie, soit en employant du sulfate de soude dans les bains d’aniline, qui retarde le tirage de la laine.
- Traitement des tissus de soie en noir chargé
- Le « Bulletin des Soies » a donné récemment une marche sommaire des opérations que nous avons détaillées dans nos précédents articles ; quoique ce travail soit indiqué d’une manière assez vague et générale, nous reproduisons ci-dessous lesdites indications.
- On soumet d’abord les pièces de soie, dit cette note, aux opérations préliminaires ou assouplissages, etc., qui précèdent le rouillage dans ce procédé de charge des tissus par bains séparés, comme dans les procédés ordinaires de charge de la soie en flottes, compris ou non le passage au bichlorure d’étain, selon le rendement à obtenir. Les tissus sont ensuite rouillés une ou plusieurs fois, en ayant soin de les laver et de les savonner ou souder après chaque opération de rouille. Puis ils sont prussiatés ou non, suivant les besoins, et ils subissent enfin un ou plusieurs bains de tannin (cachou, sumac, dividivi ou autres substances analogues). Ces opérations doivent être effectuées de façon à assurer la répartition et la fixation très uniformes des liquides sur les fibres. Les pièces une fois chargées subissent les opérations de finissage de la
- manière ordinaire. Par soieries en pièces, nous entendons non-seulement les tissus tout soie, mais aussi les tissus mélangés de schappe, de coton, etc.
- Il est dit plus haut que l’imprégnation du tissu doit être telle que les liquides pénètrent bien dans toutes les parties de la fibre, et que cette répartition soit uniforme. Voici comment on obtient cette égale répartition.
- La méthode consiste dans l’emploi de cylindres entre lesquels passe le tissu tendu au large, soit à simple, soit à double, et qui sont disposés de façon que l’imprégnation soit rendue uniforme en tous les points et à enlever l’excès liquide. Ces cylindres sont munis d’une garniture en caoutchouc ou de toute autre matière élastique capable de résister en même temps à l’action des liquides avec lesquels elle se trouve en contact. On peut régler à volonté ces cylindres et les chauffer dans le cas où cela est utile.
- BLANCHIMENT
- PAR LES PERSULFATES
- L’électrolyse crée de nouveaux agents chimiques dont nous verrons peu à peu la série s’élargir; ce sont en général des oxydants utilisables dans le blanchiment.
- A côté du chlore électrolytique, qui n’est nouveau que comme mode de production, le courant électrique nous a donné le peroxyde de sodium, produit inconnu jusqu’alors, et à celui-ci on oppose maintenant des composés non moins nouveaux, les sels d’un acide per-sulfurique dont la notation serait S1 2 O8, et ces sels sont aussi obtenus par voie électrolytique.
- L’emploi du persulfate d’ammoniaque (Az H4)2 S2 Os, vient d’être breveté par MM. Gall et de Monlaur, comme agent de blanchiment.
- Le persulfate d’ammoniaque, disent-ils, renferme 7 0(0 d’oxygène actif, correspondant à environ 13 0|0 de chlore : son pouvoir décolorant est donc égal à la moitié de celui du chlorure de chaux ; mais comme on n’a pas à craindre d’action décomposante sur la fibre, qu’on peut par cela même employer des solutions plus concentrées, les revivifier par des additions nouvelles de persulfates et s’en servir pour le blanchiment des mélanges de textiles, le procédé préfet nte une réelle supériorité dane bien des cas.
- 11 peut remplacer avec avsntage l’eau oxygénée dont il a presque toutes les propriétés, car l’action du persulfate est une fois plus énergique à poids égal.
- Un autre breveté, M. Loewenherz, préconise le persulfate de soude, qu’il prépare, soit en passant par le sel d’ammoniaque, soit directement par le courant électro-chimique.
- Dans le premier cas, on prend une lessive de soude très concentrée et on y ajoute du persulfate d’ammonium solide qui, malgré la con-
- centration de la lessive de soude et l’abs d’eau en excès, se dissout dans la lessi^6 après quoi il se transforme en persulfate d* sodium en dégageant de l’ammoniaque. 6
- On peut ensuite faire cristalliser facilement ce sel, soit par traitement dans le vide, so t par évaporation partielle de l’eau à une tem pérature moyenne, soit par addition d’alcool"
- La soude se substitue simplement à l’ami moniaque et dans les mêmes proportions atomiques, le nouveau sel de soude ayant la for_ mule Na2 S2 O8.
- Si l’on veut employer l’électrolyse, onmet du sulfate de sodium en solution dans un vase poreux, plongé dans un récipient d’acide sulfurique. Le pôle négatif du conducteur est dans l’acide sulfurique, le pôle positif dans la solution du sulfate.
- Si on fait passer un courant électrique convenable, le sulfate se transforme en persulfate.
- 11 faut régénérer de temps à autre la solution, à l’aide du carbonate de sodium à l’état solide, qui ne produit pas d’échauffement comme la soude et assure la reconstitution du sulfate de sodium, nécessaire pour la continuation de l’opération.
- Le persulfate de sodium est un oxydant énergique qui peut être avantageusement employé pour le blanchiment, pour les titrages, et spécialement pour les usages médicaux ou antiseptiques.
- En présence de l’eau, les persulfates se décomposent en sulfates neutres et oyygène libre.
- Nous voyons à ces nouveaux corps au moins un avantage sur le peroxyde de sodium dans ses applications au blanchiment, c’est délaisser des bains neutres après cession de leur oxygène libérable, au lieu de la forte alcalinité qu’il faut neutraliser en employant le pe-
- r0*ïde' F. G.
- REVUE DES PROGRÈS RÉALISÉS
- DANS LES
- INDUSTRIES TINCTORIALES
- pendant ces dernières années
- Par M. E. Grandmodgin (Suite) (1)
- 11. — Mordants pour couleurs basiques Ce sont toujours le tannin et les matières tannantes qui servent à cet usage, les matières tannantes elles -mêmes sont fixées par un oxyde métallique ; pour les nuances foncées, on prend avantageusement le pyrolignite de fer ou un sulfate de fer neutralisé par la craie ; pour les clairs : l’émétique, l’acétate de zinc
- (1) Voir Reçue de la Teinture, numéros de jan-
- vier, février et avril p. 2, 20 et 53.
- p.68 - vue 72/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 69
- (H. Schmid) ou les nombreux substituts de l’émétique mis en vente dans ces dernières années : oxalate double d’antimoine et de potasse, fluorures doubles, etc.
- Une monographie des matières tannantes et de leur application à la teinture du coton a été faite par V.-H. Soxhlet.
- Quant aux relations entre la fibre et la matière tannante fixée, elles ont fait l’objet d’études de Gandswindt, ainsi que de E. Knecht et J. Kershaw, qui ont déterminé quelles étaient les quantités de tannin absorbées par la fibre dans différentes conditions.
- Les résultats obtenus montrent que, même dans les conditions les plus favorables, une partie minime seulement du tannin est absorbée par la fibre ; la majeure partie reste dans le bain.
- Nous avons déjà signalé l’article tannin rongé sous le chapitre impression.
- Pour imiter les nuances bleu indigo dans la teinture en écheveaux, le bleu indoine (Ba-dische-Anilin und Sodafabrik) et le bleu de métaphénylène semblent trouver une certaine application.
- Parmi les colorants basiques qui, dans le courant de ces dernières années, ont acquis de l’intérêt, il faut signaler la nigrisine (de la Société anonyme de matières colorantes à Saint-Denis, près Paris) qui peut rendre de grands services. On trouvera une note à ce sujet de M. Th. Baumann.
- Bleu cuvé
- Le bleu cuvé est un article suffisamment important pour qu’on lui consacre un chapitre spécial.
- On continue comme par le passé à teindre les filés et pièces en bleu indigo, et pour ces dernières, l’uni ainsi que l’article rongé constituent toujours des articles de grande production et consommation.
- Malgré tous les progrès de la chimie tinctoriale, et les nombreux essais des fabriques de matières colorantes artificielles, aucun colorant n’a encore pu remplacer complètement l’indigo.
- Quant à l’indigo synthétique, la question est loin d’être mûre. Dans ces dernières années encore, différents brevets ont été pris pour l’obtention de l’indigo par voie synthétique, mais le produit artificiel ne peut encore entrer en lutte avec le produit naturel.
- Nous avons vu que le sel d’indigo de Kalle et O permet de produire sur fibre du bleu indigo; mais ce produit qui, pour l’impression, est d’un intérêt incontestable, est beaucoup trop cher pour la teinture.
- Pour la teinture des filés on pratique souvent pour économiser de l’indigo, le piétage, c’est-à-dire qu’avar.t la teinture en cuve, on donne un fond en une autre matière colorante: en bleu paraphénylène, en demi-noir (d’aniline), en violet d’alizarine, etc., ou après la teinture en indigo on remonte soit en substi-
- tut d’indigo, soit en benzoazurine (cuivrée pour la rendre plus solide) ou en d’autres colorants.
- La cuve mixte à l'indigo-indophénol, dont nous aurons encore â nous entretenir en détail, s’emploie aussi pour la teinture des filés en bleu indigo ; néanmoins la cuve montée à l’hydrosulfîte revient trop cher, d’après E. Weiler, pour la teinture en écheveaux ; il recommande de la monter à la chaux et au zinc, mais il fait remarquer que comme Tindophé-nol est sensible aux acides, les filés ainsi teints ne pourront être employés pour faire des tissus qui doivent être blanchis après tissage.
- Les brevets Rothen ont pour but d’obtenir une oxydation plus régulière eu évitant aux imprégnés d’indigo blanc le contact de l’air en les introduisant de suite dans un liquide chargé d’oxygène.
- G. Raithel et J. Rosenthal ont fait breveter un procédé assez élégant pour clarifier les cuves à indigo troubles ; le liquide à filtrer reste nécessairement immobile, pour éviter l’oxydation le rs du contact avec l’air, et c’est une membrane filtrante qui se meut dans la cuve de haut en bas qui provoque la clarification du liquide.
- Quant à l’indigo non fixé qui se perd lors du lavage, etc., Maistre et Campagne tendent à le régénérer.
- Le retentissement qu’a eu la cuve mixte indigo-indophénol d’Horace Kœchlin en son temps, nous obligé à nous étendre un peu plus sur ce sujet, quoi qu’elle ait été abandonnée par à peu près toutes les usines. Le seul résultat qu’elle ait eu pour plusieurs usines, c’est d’avoir servi à introduire le montage de la cuve à l’hydrosulfîte, plus cher, il est vrai, que les autres procédés, mais d’un travail plus propre que ceux-ci.
- Les nombreuses publications sur cette cuve mixte, et les ardentes controverses auxquelles elle a donné lieu, au moment de son apparition, montrent bien l’intérêt qu’elle inspirait.
- Kerteszet bien d'autres n’en furent pas partisans.
- D’après lui, on peut déceler si un tissu a été teint en cuve mixte ou non, en en faisant bouillir un petit morceau avec de la soude de 14àl8°B., puis ajoutant de l’éther; s’ily avait de l’indophénol, l’éther se colore en violet ; dans le cas de l’indigo pur seulement légèrement en bleu.
- L’alcool aussi permet de différencier les deux espèces de teinture : l’indophénol se démontre encore assez facilement en bleu par ébullition avec l’alcool, tandis que l’indigo résiste beaucoup mieux.
- Pour la cuve mixte, les indigos raffinés qui se trouvent couramment dans le commerce, sont le plus avantageux.
- L’économie par l’emploi de la nouvelle cuve n’est, en somme, pas bien grande, mais certains tissus sont mieux traversés et mieux teints ; par contre, le bleu se ronge plus diffi-
- cilement que celui à l’indigo pur, ce qui oblige d’avoir recours à une couleur d’enlevage plus forte.
- La teinture en pièces se fait comme pour les autres systèmes de montage de cuves à l’aide de la cuve à roulettes.
- N’oublions pas, enfin, pour finir, de signaler une monographie de l’indigo, donnant des détails sur sa culture, son achat, sa production, son emploi en impression et teinture, sa constitution chimique, son analyse, etc., par G. de Georgievics.
- Noir d’aniline
- Nous avons déjà eu l’occasion de signaler l’excellent traité sur le noir d’aniline par Noel-ting et Lehne ; nous n’aurons donc qu’à résumer quelques publications plus récentes.
- D’après Jeanmaire, le bromhydrale d’aniline affaiblit beaucoup moins la fibre que le chlorhydrate; son emploi en grand, par contre, est limité par suite de son prix assez élevé.
- Le fluorhydrate d’aniline primitivement breveté par H. Thiers et F. Cleff, puis devenu la propriété des Farbwerke Bayer, doit aussi ménager la fibre et l’affaiblir moins que le chlorhydrate. La recette pour l’obtention du noir ayant été publiée plusieurs fois déjà, nous croyons inutile d’y insister.
- Un noir d’aniline à base de chlorate de cuivre ne présente pas d’intérêt.
- Par contre, nous signalerons l’intéressante étude de M. Kertesz sur la théorie du verdissage du noir d’aniline.
- Lps appareils à oxyder jouent un graud rôle pour le noir d’aniline , il faut disposer d’un excellent aérage pour enlever les vapeurs acides formées qui, en restant trop longtemps en contact avec la fibre, l’affaiblissent.
- Pour la teinture en pièces, on a l’appareil Preibisch ; pour les filés, on a construit divers appareils.
- Quant aux brevets Grawitz, leur non-valeur a été suffisamment mise à jour par les nombreuses publications de M. Heurf Schmid. — Inutile, par suite, d’y insister.
- B. — Laine
- Gomme pour le coton, la teinture de la laine se fait dans ses divers états de filature, bobines de bancs à broches, filés en écheveaux, enfin en pièces.
- Chaque espèce de teinture nécessite ses appareils spéciaux : (Obermayer, par exemple), — et ses procédés particuliers.
- Nous ne nous y arrêterons pas autrement. Nous mentionnerons seulement l’article Vigoureux, impression sur rubans de peigneuse pour filature ultérieure, qui a acquis une grande importance et permet d’obtenir de nombreux effets, et une série d’articles courants.
- Nous avons déjà vu comment se pratiquaient le dégraissage et le blanchiment de la laine avant l’impression , on procède de même avant
- p.69 - vue 73/199
-
-
-
- 70
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- teinture; seulement, pour le blanchiment des filés, l’acide sulfureux trouve encore un plus grand emploi que l’eau oxygénée, un peu chère pour cet usage.
- Quant au chlorage de la laine, opération à peu près indispensable pour l’impression, elle ge pratique beaucoup moins pour la teinture.
- Evidemment, les imprimeurs qui teignent des pièces de laine en uni pour imprimer par dessus du noir, du bleu, etc., empfoient généralement pour ces teintures de la laine chlorée ; mais les teinturiers ne font pas encore cette opération couramment.
- Cependant le chlorage de la laine avant teinture a déjà été recommandé de divers côtés, par E. Lodge, par O.-N. Witt, d’après lesquels les indulines égalisent beaucoup mieux sur laine chlorée que sur laine non chlorée et montrent moins ce que les teinturiers désignent par « piqué. »
- Si le chlorage de la laine avant teinture n a pas encore trouvé de grandes applications, cela tient peut-être aussi à ce que la laine, pour bien des nuances, entre autres pour celles grand teint avec les couleurs d’alizarine, est mordan-cée avant teinture.
- Le mordant généralement employé est un oxydant, le bichromate de potasse.
- Ce n’esr pas le seul mordant ; les sulfates de fer, de cuivre, etc., servent aussi-, néanmoins le chromage de la laine est une opération très importante en teinture.
- Sa théorie n’est pas encore établie d’une façon définitive, et les nombreux travaux sur ce sujet montrent bien les dlffértnces d’opinions qui existent entre les divers auteurs.
- Nous dépasserions les limites de notre rapport en voulant résumer iei les différents travaux faits sur le chromage de la laine -, le Moniteur tient du reste par des résumés publiés en temps utile, ses lecteurs au courant des nouvelles publications relatives à la question.
- Le mordançage en fluorure de chrome de R. Koepp et Ce commence à remplacer dans bien des usines, pour bien des colorants, 1 ancien mordançage au bichromate. On prend pour mordancer 4 0[0 de fluorure de chrome et 2 0t0 d’acide oxalique du poids de la laine, monte en une heure à l’ébullition et y reste deux heures.
- Un des inconvénients du produit était de ne pouvoir être employé dans des barques en cuivre, ce qui en limitait forcément l’emploi.
- D’après une circulaire du fabricant, on peut obvier à cet inconvénient en mettant dans la chaudière deux ou trois bandes de zinc ; le cuivre, dans ces conditions, n’est nullement attaqué.
- Ce tour de main peut, du reste, d’api ès C.-O. Weber, s’étendre à toutes les teintures qui, par suite de l’attaque du métal, ne pouvaient se faire dans les chaudières en cuivre. 11 suffit de mettre dans le bain des bandes de zinc, de telle façon qu'environ un cinquième
- de la surface du cuivre soit en contact avec le zinc, pour pouvoir procéder sans danger.
- 11 est facile d’expliquer la raison de cet arrangement : en présence du zinc, métal plus facilement attaquable que le cuivre, celui-ci reste forcément inaitaqué.
- Pour en revenir au fluorure de chrome, celui-ci est recommandé par H. Lange comme présentant tien des avantages sur le bichromate.
- Assez souvent, le mordançage n’a lieu qu’après la teinture ; on teint la laine dans le colorant, puis on rajoute la quantité nécessaire de fluorure de chrome, et l’on continue à teindre.
- Ce procédé mis en vogue par Cassella et Ce semble avoir trouvé passablement d’imitateurs et d’emplois.
- Le mordançage de la laine a fait l’objet d’une étude de E. Knecht et R.-J. Appleyard. D’après ces deux auteurs, lors du mordançage de la laine, l’oxyde métallique est fixé par une partie de la laine, l’acide est neutralisé par une autre partie, puis l’oxyde fixe est susceptible de fixer les colorants.
- Us ont aussi étudié la relation entre le poids de la fibre, et la quantité de colorant que celle-ci peut fixer ; la relation trouvée semble démontrer que l’union du colorant à la fibre est une combinaison chimique, la teinture, par conséquent, d’ordre chimique et non physique.
- Les colorants dérivés de l’anthracène ont, grâce aux travaux de la Radische Anilin und Sodafabrik, acquis une grande importance pour la teinture de la laine. Ils donnent sur laine des nuances grand teint, ce qui est nécessaire pour bien des articles où l’on demande aux teintures sur laine de la solidité au lavage, au foulonnage, etc.,etc.
- Bien des nouveaux colorants s’emploient déjà dans cetto branche : les bleus d’anthra-cène (B.A. et S.F.), le jaune d’anihracène (Cassella, le bleu d’alizarine brillant G (Bayer), etc.
- La teinture de la laine en noir se fait encore beaucoup au canq êche sur laine mor-dancée ; le noir d’alizarine est très solide, mais trop cher. Les azcïques : le noir naphtol, bleu-noir naphtol, noir naphtylamine, noir anthiacile, les chromotropes, etc., peuvent aussi servir pour cet usage.
- Le noir d’aniliue sur laine se pratique très peu. Nous nous contenterons de renvoyer nos lecteurs à la publication d’Horace Koechlin, ainsi qu’aux brevets Oehler. Ces derniers ont donné lieu à une critique de la part de H. Schmid, qui leur reproche leur peu de nouveauté, tant pour l’exécution du noir que pour l’article réserve.
- La diazotation d’un colorant déjà fixé ne semble pas trouver d’applications pour la laine.
- Il en est de même des azoïques directs.
- Signalons aussi l’emploi que commencent à
- trouver les colorants substantifs, dont la dité sur laine semble en général lionne.
- C. — Soie
- La teinture de la soie (naturelle, soie 8a„ vage chappe, etc.), s’effectue principalement en écheveaux, mais on la teint aussi tnpiècJ
- En prenant la chaîne différemment coloré; de la trame, on réalise par tissage les effet changeants si à la mode ces dernières année8S tandis que la teinture en pièces ne permet d’ réaliser qu’une seule nuance évidemment Par impression de rongeants, soit blancs, soitco lorés sur changeant, on peut réaliser de nom' breux et jolis effets ; on exécutera de même par impression sur uni les articles courants • noir et bleu sur rouge, etc.
- Quant à la teinture proprement dite, elle demande évidemment, vu le prix de la fibre bien des précautions; ce sont spécialement les colorants d’aniline aux nuances si vives et les azoïques, qui trouvent un grand emploi dans cette industrie. !
- S’agit-il d’obtenir des nuances solides au lavage, il faut avoir recours au mordançage. E Cleve recommande à ce sujet l’alun. On emploie alors les colorants phénoliques pour la teinture.
- Signalons encore la teinture par voie sèche de Guédron (5), à laquelle on doit avoir recours dans certains cas. On dissout pour cela les colorants dans les acides gras du savon et ceux-ci dans de l’alcoo' ou de le benzine, et on teint dans ces dissolutions.
- D. — Tissus mixtes
- La teinture des tissus mixtes est une des plus importantes et va en croissant chaque jour.
- Laine et coton, soie et coton, laine et soie, le teinturier est obligé de savoir tout teindre, et c’est spécialement dans cette branche que le praticien a besoin d’une longue expérience et d'une connaissance exacte des colorants et de leur façon de se comporter vis-à-vis des différentes fibres.
- Pour la teinture des tissus laine et coton, les colorants directs primitivement employés pour coton seul semblent acquérir une importance assez considérable ainsi qu’il ressort des diverses publications.
- Pour réaliser les effets de changeants sur tissu mi-soie, nous trouvons des indications utiles dans une circulaire de Cassella et C°.
- La teinture ainsi que l’apprêt de ces tissus font de même l’objet d’une note de G. Schulz.
- L’auteur teint d’abord la soie, puis il mor-dance le coton en tannin émétique et effectue ensuite la teinture de cette fibre.
- Pour réaliser des effets d’opposition de blanc ou couleurs et noir d’aniline sur ces tissus mi-soie, MM. Kayser et G. Schulz mor-
- (5) Manuel du Teinturier de Maurice Guédronp. 432,
- p.70 - vue 74/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- dancent le tissu en tannin, ce qui réserve la soie lors de la teinture du coton en noir d’ani- line, de telle sorte que celle-ci peut ensuite être nuancé e à volonté dans divers colorants d’aniline, ce qui permet d’arriver à réaliser ainsi des effets que l’on faisait par tissage.
- Quant aux tissus mixtes laine et soie, on peut réaliser des effets différents, d’après Bonnet, en mordanç^nt le tissu mixte en bichromate neutre au bouillon. La laine seule se chrome, tandis que la soie reste complètement blanche.
- Par teinture en amines aromatiques, on arrive à obtenir sur laine div rses colorations , tandis que la soie resterait blanche.
- De même avec des colorants phénoliques on obtient des nuances différentes sur P s deux fibres.
- (Du Moniteur scientifique : extrait).
- REVUE SOMMAIRE
- DES BREVETS D’INVENTION
- Savon à base de l'huile spéciale pour rouge turc
- Par M. J. Knobloch
- Ce savon est utilisable comme mordant gras dans la teinture et l’impression en colorants d’alizarine, pour remplacer l’emploi direct des huiles pour rouges.
- On le prépare en formant un savon alumi-nique d’acide sulforicinique, que. l’on solubilise au moyen d’un alcali caustique ou carbo-naté.
- On délaie 550 grammes d’hydrate d’alumine récemment précipité et lavé dans 200 c.c. d’eau, on ajoute 2 kilogrammes d’acide sulforicinique ou d’huile tournante, 1170 grammes de soude caustique à 35° B, et on cuit le tout jusqu’à parfaite saponification. On reconnaît que la cuite est à point, lorsque une tâte d’essai se prend en une mass solide d’apparence cireuse, sur une plaque de verre froide (Brevet allemand).
- — Voilà bien de l’ouvrage, alors qu’il est si simple de faire les bains blancs sans passer par là.
- Procédés et appareils pour blanchir, teindre
- et traiter en général le lin, le chanvre et
- autres matières filamenteuses en boudins, Par M. A. Mac Meekin
- Suivant cette invention, on enroule le « boudin » sur des bobines ou tubes qui sc nt perforés, et, par ces perforations, la liqueur de blanchiment ou autre, ou encore l’air chaud, passe par force dans l’intériecr, en vertu de la pression exercée par une pompe foulante ou autre di positif; ou bien les bobines ou les tubes qui portent le boudin peuvent être placés dans un réservoir qui communique à une source de pression, au moyen de laquelle le boudin s’imprégne de la liqueur de blanchiment ou autre, ou d’air chaud.
- De même, après blanchiment ou autre traitement, le boudin peut se laver ou se net'oyer de tcute autre manière, en y faisant passer de l’eau ou autre matière de neutralisation.
- Fabrication d’étoffes partiellement crêpées Par M. Jaquet
- Le procédé est basé sur le fa t connu et appliqué depuis longtemps que les étoffes de coton se rétrécissent lorsqu’elles ont été soumises à l’action d’une dissolution de soude. Il consiste essentiellement à traiter, par places, les étoffes de coton au moyen d’une dissolution concentrée de soude. Les places ainsi traitées se rétrécissent, ce qui fait crêper les endroits non traités qui ne se rétrécissent pas.
- Par exemple, lorsqu’on traite l’étoffe par bandes, au moyen de cylindres cannelés, ces bandes, imbibées de la dissolution de soude, rétrécissent et les bandes intermédiaires, qui n’étaient pas en contact avec la dissolution, se crêpent et l’étoffe prend un aspect plissé et crépu. On peut obtenir des modèles colorés, en ajoutant une matière colorante à la dissolution, de manière que les surfaces unies de l’étoffe paraissent colorées, tandis que les surfaces crêpées gardent leur teinte première.
- — Cela est déjà une vieille nouveauté.
- Pâte pour nettoyer les vêtements et une foule d’autres objets Par MM. Baerlin et Dreyfus
- L’invention se rapporte à une pâte ou composition a perfectionnée » destinée à nettoyer les vêtements, le linge, les gants, les dentelles, les rideaux, les tableaux, les estampes, les objets en cuivre, bronze et tous métaux, etc.
- Elle se compose d’une terre spongieuse imprégnée d’une essence, d’un hydrocarbure ou autre dissolvant des corps gras.
- Ainsi, on mélangera A50 grammes de kaolin avec 350 grammes de benzole (benzine pure), et l’on obtiendra une f âte crémeuse, qui sera la composition perfectionnée dont il s’agit.
- Lisières artificielles sur les tricots, tissus, etc.
- Par M. P. Raguet
- Quand un tissu quekonque et surtout un tricot est découpé en bandes dans le sens de sa longueur, il arrive souvent que les bords des bandes se roulent sur eux-mêmes. Ce roulement des bords fait varier la largeur des bandes et peut nuire aux divers emplois auxquels elles sont destinées.
- M. Raguet a donc imaginé, pour obvier à ces inconvénients, une méthode destinée à créer sur ces bandes des lisières artificielles, en déposant à chaque endroit où on doit couper le tissu un apprêt en un mince ruban. La coupe divisant ensuite en deux chacun de ces
- 31
- rubans, laisse sur le bord de chaque bande de tissu une étroite lisière apprêtée, qui ne se roule pas.
- Une machine a été créée spécialement pour produire les lisières dont il s’agit sur un tissu de bonneterie en tube, mais elle peut servir pour tout autre tissu simple, en modifiant la disposition des organes principaux de la machine sans les changer.
- Cette machine se compose :
- 1° D’organes effectuant l’amenée régu'ière du tissu à soumettre à l’appareil produisant la lisière ;
- 2° D’un distributeur d’apprêt;
- 3° D’organes destinés à faire 'pénétrer l’apprêt dans le corps même du tissu par compression -,
- h° D’organes produisant le décollage des adhérences qui auraient pu se produire fortuitement entre les deux doubles du tissu.
- TEINTURE CONTINUE
- de rubans de oardes
- Par M. Maltéi
- La disposition mécanique imaginée par M. Maltéi a pour but de teindre pendant son passage continu, le coton ou autre fibre sous forme de rubans de carde ou de mèches de bancs à broches.
- Ces matières, disposées en rubans très plats de façon que Je liquide tinctorial n’ait à traverser qu’une faible épaisseur, circulent contre l’orifice de dégagement d’un ou de plusieurs injecteurs lançant le liquide tinctorial sous pression, puis elles passent entre des cylindres prësseurs qui expulsent l’excès de liquide colorant.
- L’appareil se compose de deux ou de plusieurs groupes comprenant chacun un injec-teur et plusieurs couples de rouleaux-presseurs placés au-dessus de bacs destinés à recueillir le liquide expulsé par les rouleaux.
- Les cylindres-presseurs supérieurs, qui sont entraînés par friction, s’engagent, sous l’action d’un système de contrepoids ou de ressorts, dans les gorges des cylindres inférieurs correspondants
- Les injecteurs se composent d’une buse intérieure dont la section transversale passe graduellement de la forme circulaire à la forme rectangulaire. Les parois de la buse sont percées de trous inclinés par rapport à l’axe longitudinal de la buse même.
- Le ruban, qui sort du pot à carde entre dans le premier injecteur ; le liquide tinctorial pénètre sous pression par les trous de la buse de cet injecteur, traverse l’épaisseur du ruban en l’imbibant complètement. Le ruban imbibé de liquide qui sort du premier injecteur subit l’action des rouleaux-presseurs. Un deuxième injecteur et un deuxième assortiment de rouleaux-presseurs agissent de même.
- Le rut an qui quitte le dernier couple de
- p.71 - vue 75/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- rouleaux-presseurs va se déposer en un pot tournant ordinaire, ou s’enrou’e sur un tuyau percé de trous et fermé à une extrémité, dans lequel on lance un jet d’air comprimé chaud pour accélérer le séchage.
- Les liquides qui tombent dans les bacs sont montés, moyennant des pompes, dans les réservoirs supérieurs, cù ils sont régénérés par l’addition de principes tinctoriaux.
- Le défaut commun à la plupart de ces machines, souvent fort ingénieuses, est l’irrégularité de la teinte, mais il faut reconnaître que la carde finisseuse arrive généralement à rétablir l’uniformité.
- NOUVELLE MACHINE A SÉCHER
- à, double enveloppe
- POUR TISSUS EN PIÈGES de J. Decoudun et C“
- Les machines à sécher les tissus, quand on ne vise pas à leur donner en même temps un
- apprêt par compression, ont peu varié depuis de nombreuses années.
- C’est toujours un ensemble de plusieurs cylindres, dont le moindre nombre est trois, et sur lesquels circule l’étoffe humide.
- 11 y a déperdition de chaleur par rayonnement libre, et une grande production de buée dans les ateliers, puisque rien ne vient l’aspirer ni lui donner une direction.
- La nouvelle sécheuse de MM. Decoudun et Ca se compose d’un seul cylindre, et néanmoins d’un diamètre modéré ; il tourne sur son axe, mais dans l'intérieur d'une enveloppe fixe, concentrique, laissant une zone aunulaire libre entre elle et le cylindre ; dans cet espace entre les deux surfaces chaudes et adhérent au cylindre est entraînée l’étoffe humide.
- Une étroite ouverture est réservée au devant, par laquelle s’engage le tissu et d’oh il ressort séché.
- La buée dégagée du tissu et retenue dans cet espace annulaire, est appelée énergique-
- ment par un ventilateur aspirant et rejetée au dehors.
- Par cette heureuse disposition, le tissu se trouve comme dans une chambre chaude,tout en subissant par contact la chaleur directe du cylindre, et l’aspiration équivaut à un courant d’air (d’air chaud), qui entraînant les vapeura humides, détermine une vaporisation rapide et continue de l’humidité restant au tissu.
- Aussi, même quand il s’agit d’unlainage, en
- sort-il sec par ce passage sur ce cylindre unique.
- Cette machine, comparée aux sécheuses à cylindres mul’iples, donne aussi lieu à. une économie de vapeur et supprime les buées; elle est aussi moins coûteuse et occupe moins
- d'emplacement.
- Elle est munie des organes d’enroulage, d’embarrage, de pliage, etc., qui assurent le parcours continu du tissu, lui donne l’étirage voulu et le dépose en plis réguliers.
- C’est un appareil qui ne tardera pas à se répandre dans les ateliers d’apprêts.
- aï§îp
- Machine à sécher à double enveloppe
- p.72 - vue 76/199
-
-
-
- la revue de la teinture
- 73
- PROCEDES DIVERS
- Noir jais diamine 00 Noir oxy-diamine N
- Ces nouveaux colorants, offerts par la Manufacture lyonnaise, donnent sur coton en un seul bain, de beaux noirs foncés peu cofreux et d’une solidité satisfaisante.
- Les autres marques de noir-diamine ne produisaient pas des noirs en un se il bain-, leur emploi est surtout avantageux pour les noirs diazotes ou pour brunir dans les nuances composées.
- Ces nouvelles marques peuvent aussi rendre de grands services pour la teinture en nuances foncées, en mélanges avec d'autres couleurs diamine.
- Ils peuvent être remontés avec les couleurs basiques, telles que bleu de méthylène, vert solide, etc.
- En impression ils se rongent comme les autres noirs diamine.
- Soie. — Le même procédé s’applique à la soie.
- Laine-Soie.—Dans ce mélange, la laine monte plus vite que le coton ; pour unir, il faudrait diazoter après teinture, afin de mieux couvrir le coton.
- Soie-coton. — Ces deux fibres se teignent bien uniformément, mieux qu’avec les autres noirs diamine, qui tirent toujours davantage sur le coton. Par le diazotage et le développement en diamine, on obtient de très bons résultats sur satin h chaîne coton, surtout en donnant un léger remontage à la soie.
- Noir oxy diamine N
- Noir N et Bleu diamine 3 B
- Noir jais diamine 00
- Avec Zi. à 5 0(0 de ce colorant, on obtient un noir-bleu bien nourri, pour virer au noir-noir, il suffit de nuancer avec une petite quantité de jaune solide diamine A.
- L’échantillon ci-dess ous est obtenu par ce moyen, j ^
- Noir jais/DO et jatme solide A
- On teint au bouillon pendant une meure avec addition de :
- Carbonate de soude.................... 5 0/0
- Sulfate de soude..................... 15 —
- ou bien :
- Huile pour rouge...................... 2 —
- Sulfate de soude..................... 20 —
- Pour obtenir un noir résistant au foulon
- et ne dégorgeant pas sur les fils blancs tissés à côté, on donne après teinture un bouillon de dix minutes avec :
- Bi-chromate de potasse............ 4 0/0
- Ce noir peut 6e diazoter et devient alors d’une très grande solidité et résiste particulièrement aux acides.
- Sans diazotage même, sa léshtance à la lumière est remarquable, on peut le constater au moyen de l’échantillon ci-dessus.
- 11 convient comme fond pour bleu de cuve.
- Laine. — Le noir jais diamine OO tire facilement sur laine, on obtient un bon noir
- avec :
- Colorant........................ 3 0^0
- Acétate d'ammoniaque............ 5 —
- à quoi l'on ajoute 2 à 5 0[0 d’acide acétique si l’on veut hâter l’opération.
- Ce noir a une nuance plus belle que le précédent et son prix est inférieur, sa solidité à la lumière est également moindre, mais celle au lavage un peu supérieure. Sa résistance aux acides est très bonne.
- On teint le coton aux mêmes dosages et dans les mêm^s conditions que pour le précédent, en employant le procédé au carbonate et sulfate de soude.
- 11 est avantageux pour les grosses couleurs par mélanges, et c’est ainsi qu’il a servi à l’échantillon ci-dessus, en employant :
- Noir oxy-diamine N................. 3 0[o
- Bleu-diamine 3 B................... 1 —
- Carbonate de soude................. 5 —
- Sulfate de soude.................. 15 —
- La teinte monte avec ensemble et est complète en moins d’une heure au bouillon.
- Le traitement au bi chromate a une action moins prononcée sur le noir oxy-diamine, que sur le noir-jais, cependant la teinte gagne sensiblement en solidité au lavage.
- Le diazotage n’a pas une influence marquée sur ce noir.
- 11 peut être avantageusement employé comme fond sur noir d’aniline.
- Soie-coton. — Ce noir tire uniformément sur les deux textiles, et pouvant fournir des gris et des noirs.
- Jute et lin. — Sur ces matières, et surtout sur le jute, on obtient facilement un bon noir, et avec seulement 3 OjO de colorant.
- Vieil or — Florentin sur soie
- Ceci est une nuance en faveur que l’on, désigne encore sous les noms de Mordoré et de Cordoue ; ce dernier par allusion aux cuirs artistiques de Cordoue, tandis que le titre Florentin se rapporte au bronze ainsi désigné.
- C’est un jaune verdâtre rabattu, que l’on peut obtenir avec les colorants suivants :
- Azocarmin (Badische).......... 1 0[0
- Azoflavine S (Badische)............ 1 —
- Carmin d’indigo riche.............. 1[2 —
- Ce mélange de colorants monte très régulièrement.
- On teint au bouillon sur bain de cuite, et après rinçage, on avive à l’acide sulfurique léger.
- Tout mélange contenant les éléments du jaune, du rouge et du bleu, avec prédominance de jaune, donnera cette teinte, en cherchant l’échantillonnage ; l’important est toujours d’employer des couleurs montant bien ensemble.
- Geai-serpent sur soie
- e serpent est, si l’on cbromatiquement,\Li
- veut, un gris-bleu verdà-
- le plus simple avec rouille et
- Cette teint acier ; c’es tre très rabattu.
- Pour l’obtenir, le procédé consiste à faire un gris de fer campêche, puis nuancer au bleu de méthylène.
- Si l’on veut teindre par les anilines et en un seul bain on pourra employer :
- Induline NN fBadische)............. 3 0^0
- Azocarmin id....................... 1 —
- Azoflavine 3 R id. ................ 1[2 —
- Comme ci-dessus, teindre sur bain de grès coupé, rincer et aviver.
- Mais ces teintes se font préférablement et plus économiquement sur pied de gris de fer, avec campêche ou extrait de sumac.
- Teintes solides
- sur soie
- Les teintes solides pour ameublements et autres emplois qui exigent cette qualité, se font aux couleurs d’alizarine.
- Voici la marché du procédé, en prenant comme exemple la nuance de notre échantillon vieil or.
- On commence à mordancer la soie pendant six heures dans une solution de chlorure de chrome à 20° B., puis on lave à grande eau et on manœuvre à froid pendant un quartd’heure dans un bain de silicate de soude à 1° B. On tord, on lave avec soin, on tord, et, sans sécher, on teint en bain préparé avec :
- p.73 - vue 77/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 74 _________________________
- ....................... 2.000 kilosp. 100
- Savon de grès.......... &00 litres
- Galloflavine W..'.... 15
- Brun d’anthracène. •.. 2
- Acide acétique......... 1 lihe
- on lisse à froid un quart d heure, puis on monte au bouillon en trois quarts d heure, et on y teint en une heure. Laver, savonner un quart d’heure au bouillon à 2 grammes de savon par litre, laver, aviver à l’acide acétique, tordre, sécher.
- Pour les autres teintes, on remplace la gallo-flavine et le brun par les colorants appropriés, en suivant la même méthode.
- BLANCHIMENT PAR LE PEROXYDE DE SODIUM (Suite)
- Procédé par l'acide sulfurique
- Dans la préparation d’un bain à blanchir, au bioxyde de sodium, on peut, au lieu d une dissolution de 3 parties de sulfate de magnésie pour une de bioxyde, employer dans le môme but de l’acide sulfurique dilué. Ce dernier bain agit d’une manière très économique, n’é-cume pas et les étoffes n’y surnagent point.
- On procède de la façon suivante :
- On verse, en remuant, dans la masse d’eau froide que l’on juge nécessaire au mouillage convenable de l’étoffe à blanchir, la quantité déterminée d’acide sulfurique. 11 faut que le bioxyde de sodium, que l’on doit ajouter plus tard, soit complètement neutralisé par cet acide pour qu’il ne brûle pas l’étoffe. A cet effet, il faut employer pour 11. de bioxyde de sodium :
- 1 k. Ii3 d’acide sulfurique à 66° B. ou bien
- 1 h. 600 d’acide sulfurique à 60° B.
- Dans l’eau froide ainsi acidulée, on ajoute lentement et enremuant sans cesse, le bioxyde de sodium -, on le dissout ainsi sans chauffer. Si le bain venait à rougir ou à bleuir le papier de tournesol, on ajouterait, dans le premier cas, un peu de bioxyde de sodium et dans le second, un peu d’acide sulfurique, jusqu’à ce que le papier de tournesol ne soit plus influencé. Après avoir ensuite chauffé et puis ajouté au bain, s’il est nécessaire, une petite quantité d’une solution de silicate de soude à 45° B. et environ une à deux fois la quantité de bioxyde de sodium, de manière que le bain rende le papier de tournesol rouge bleu, on peut en faire usage aussitôt.
- On compte habituellement pour la soie tus-sore 30 0[0 de bioxyde de sodium du poids de l’étoffe, pour la chappe 12 0i0, pour les tissus moitié soie et pour la laine environ 10 0(0. Dans le cas d'un premier essai préalable de blanchiment, nous r. commandons une dissolution contenant pour cent parties d’eau une partie de bioxyde de sodium et d’acide sulfurique dans les proportions indiquées ci-dessus et l’on reconnaîtra ensuite s’il est néces-
- saire d’avoir recours à une solution plus ou moins concentrée.
- Après avoir porté dans le bain l’étoffe à blanchir, que l’on a préalablement lavée comme de coutume, celui-ci est amené peu à peu à la température favorable à l’étoffe, que l’on traite et qui se trouve généralement pour la soie enlre 85 et 100° centigrade, tandis que la laine supporte rarement une température de plus de 50 à 60°. Une action d’une durée de 1 h. 1[2 à 3 heures est généralement suffisante ; mais cela dépend évidemmtnt de la sorte d’étoffe et du degré de température que l’on emploie.
- Les objets soumis au blanchiment sont à la fin de l’opération rincés dans de l’eau faiblement acidulée et ensuite lavés dans de l’eau pure.
- Si le bain doit être employé à nouveau et un peu renforcé dans ce but, on doit dissoudre séparément le bioxyde de sodium destiné à cet effet avec la quantité voulue (voir ci-dessus) d’acide sulfurique fortement dilué (1:10), et quand cette solution est neutre, la verser dans le bain. Une addition de silicate n’est généralement pas nécessaire.
- CHRONIQUE NDUSTRIELLE
- SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE
- DE MULHOUSE
- Travaux du comité de chimie Séance du 13 juin 1$94
- Historique de la mousseline de laine
- MM. Thierry-Mieg et Ce adressent une lettre, dans laquelle ils établissent que leur maison a livré, en mars 1884, aux magasins du Bon-Marché, à Paris, une première commission de mousseline de laine imprimée. Ce document sera transmis au comité de commerce, en raison de l’intérêt qu’il présente, au point de vue de l’historique de la mousseline de laine.
- Le programme du Congrès international de chimie appliquée, qui se tiendra à Anvers, du 4 au 11 acût 1804, est déposé au secrétariat, à la disposition des intéressés.
- Réclamation de priorité
- MM. Bloch et Schwartz,àGuntramsdorf, revendiquent, sur la foi de leur livre d’essais, vérifié par M. Nœlting, la priorité absolue pour la fabrication du genre réserve colorée sous indigo vapeur (Schlieper). Leurs premiers essais sont datés du 10 décembre 1891, tandis que la fabrique de Cosmanos ,n’a employé le procédé qu’à partir du mois de mai 1893.
- Orangé basique
- M. Cam. Schœn lit un rapport sur Vorangé basique, de MM. L. Cassella et Ce. Il en ré-
- vert méthylène pour faire des JeUet(J modes. - L’impression du mémoir* * de et du rapport est votée. lre °»8îna
- hebanks Company, à Glasgow) rev S* une observation figurant au procès-vert ? 7 mai 1894, suivant laquelle M. Gamill» c l dt a réalisé la fixation des colorants ba * " réserves sous noir d’aniline, par la seui Ues sence de f’acide ferrocyanhydrique à p8 Plé' sion du tannin. M. Kay joint à la lettre hf '' cription du brevet anglais, portant, pour ,, plication du procédé, la date du 12 ;
- 1893 ; des échantillons, très réussis pagnent l’envoi. Les éléments princiDail°t
- la réserve de M. Kay sont l'acè,a,ed9!Poud*“
- 1 acétate de zinc, ce dernier devant former ferrocyanure insoluble, destiné à mieux le bleu méthylène, la rhodamine, etc La serve contient, dans certains cas, du bisulfii de soude ou de l’acétade de chrome. Les h posulfites et les sulfocyanates présentent m •*" d’avantages. Les opérations se suivent cq^ d’ordinaire : foulardage du noir, séchage im pression de la réserve, vaporisage. '
- Procédés d'impression des Japonais
- M.Tétaz, de la maison Durand et Hugùenin rentrant d’un voyage au Japon, est invité à exposer devant le comité les procédés et les échantillons d’impressions sur coton et sur laine exécutés par les Japonais. M. Tétaz donne la description complète de cette industrie, dont la base consiste dans l’emploi d’une réserve à la pâte de riz, que l’imprimeur étend au moyen d’un couteau à palette, surunpa’ pier découpé servant de pochoir et au-dessous duquel se trouve placé le tissu. Cette réserve s’applique très bien au genre bleu cuvé, pour lequel les Japonais réduisent l’indigo par la fermentation. Les réserves sur laine, résistant au badigeonnage des fonds à l’aide du pinceau, ne sont pas moins curieuses.
- Les membres présents remercient M. Tétaz et MM. Durand et Hugùenin pour leur intéressante communication et pour le don du matériel et des échantillons an musée technologique et à l’Kcole de chimie. M. Tétaz est prié, en outre, de rédiger une note pour le Bulletin.
- Ortho-niiraniline
- M. Nœlting est prié de résumer une note de M. Pokorny sur la fabrication de l’ortho-nitra-niline. L’impression du mémoire original est votée.
- Constitution de divers composés organiques La parole est à M. Nœlting, qui désire prendre date pour une série de travaux qu’ila exécutés en collaboration avec plusieurs de ses élèves, qui sont les suivants :
- p.74 - vue 78/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 75
- Sur quelques oxycétones, par MM. E. Noelting et Alfred Meyer.
- Sur la transposition de l’hydrazobenzène, par les mêmes.
- Sur quelques dérivés orthodinitrosés de la série benzénique et naphtalique, par MM. E. Noelting et K. Kohn.
- Sur la nitration de l'acéto a-naphtalide, par MM. E. Noelting et Albert Meyer.
- M. Noelting développe la théorie de la génération de ces divers composés.
- CHAMBRE SYNDICALE PARISIENNE DE la
- TEINTURE ET DU NETTOYAGE
- Séance du 7 mai 1894
- M. Jolly, président.
- M. Babillon-Marchal, secrétaire.
- Sont admis à runanimité comme membres correspondants :
- MM. Costet-Bordet, teinturier à Dijon ;
- Masson, teinturier à Verdun -,
- Suttin, teinturier à Orléans.
- 11 est donné lecture d’une lettre du secrétaire de la chambre syndicale ouvrière, faisant connaître les noms des cinq ouvriers délégués au Comité arbitral mixte.
- Afin de permettre à ce conseil de famille professionnel de rendre les services qu’on peut en espérer, le Comité décide de faire connaître son existence et son but par une circulaire adressée à tous les patrons et à toutes les personnes ayant des rapports avec la corporation. Ce (le circulaire sera faite au nom du syndicat patronal et du syndicat ouvrier, pour répondre au vote de la chambre syndicale ouvrière.
- Le comité décide de faire connaître en même temps, à tous les intéressés, l’idée des arbitrages amiables prononcés par les experts de la Chambre syndicale dans les différends avec la clientèle -, lesdits arbitrages, absolument gratuits, sont sans appel, les deux parties devant d’avance, et par écrit, s’engager à accepter la décision.
- M. Jolly donne lecture de la lettre écrite au nom de la Chambre syndicale de la teinture à M. le Président de la chambre de commerce de Lyon. Cette lettre, qui demandait des renseignements sur la fabrication actuelle, et notamment sur la charge des soies, est encore sans réponse ; mais elle va être l’objet d’un rappel, car il est absolument urgent d’aviser à ne plus être victime dans notre industrie des procédés trompeurs de beaucoup de grands fabricants.
- Cette question reste en vedette à l’ordre du jour, et tous no3 confrères sont prié3 de corn* tüuniquer leurs observations et leurs découvertes sur ce sujet : prendre bien soin d’exa-
- miner toutes les soies minutieusement avant de les mettre en travail.
- Signaler les exemples de soies brûlées par la charge ; si possible, soumettre au Comité des échantillons pour compléter le dossier de nos protestations.
- Cette enquête pourrait donner lieu à la création d’un comité consultatif professionnel, chargé d’analyser les soies avant le travail de teinture.
- Ce même comité consultatif pourrait bien être mis à la disposition de la clientèle, qui même avant achat, désirerait concaître la valeur des soieries. _______
- Séance du 4 juin
- Le bureau est encore occupé par ses titulaires.
- Correspondance : Lettre très intéressante de M. Aubert, de Bernay, installé aujourd’hui à Caen.
- Notre confrère signale qu’il a rencontré quelquefois des étoffes de laine à peu près dans les mêmes conditions que les soies chargées dont il a été question dans plusieurs séances.
- L'aspect en est satisfaisant, souple à pleine main ; puis, pendant la teinture, le tissu devient comme de l’amadou, les doigts passent au travers sans effort, tout se déchire.
- Grâce à des précautions particulières, M. Aubert est arrivé à teindre sans accident une robe de ce genre 5 mais il est nécessaire de prévenir le client, et de ne s’engager à rien en pareil cas.
- M. Deslandes (de Saint-Sébastien), demande l’adresse d’un spécialiste pour plumes d’autruche. M. le président se charge de lui répondre.
- Lettre de la Chambre de commerce de Lyon accusant réception de la lettre de M. Jolly, relative aux soies chargées avec les sels d’étain.
- Cette réponse évasive à côté de la question, donne à M. Jolly l’intention d’écrire directement aux deux chambres syndicales lyonnaises de la soie dont cette lettre fait mention.
- M. Fleury est d’avis que, sans laisser de côté les susdites chambres syndicales, on poursuive avec ténacité la correspondance engagée avec la Chambre de commerce elle-même.
- M. Jolly se range à cette opinion.
- Circulaire du ministère du commerce et questionnaire relatif à la préparation de l’Annuaire des syndicats professionnels.
- Questionnaire transmis par la Chambre syndicale de la graineterie au sujet de la suppression des octrois.
- Questionnaire du syndicat général sur les effets du nouveau tarif douanier.
- Le secrétaire est chargé de répondre à ces trois questionnaires.
- Lettre de M. Barbé demandant l’avis du Comité sur une question de droit profession-
- nel, M. Babillon communique une lettre reçue par lui sur ce même sujet.
- Un teinturier-dégraisseur qui a cédé son fonds, peut-il créer dans la même localité une teinturerie de peaux de mouton ou de crin végétal ?
- Etant admis tout d’abord que les conventions spéciales, avec leurs réserves et extensions font toujours la loi entre les parties contractantes, le comité est d’avis qu’on ne peut reprendre ni tout ni partie de ce qui a été vendu.
- Si le fonds vendu comportait plusieurs spécialités, le vendeur ne peut exercer de nouveau aucune de ces spécialités, puisqu’elles constituent par leur ensemble la valeur totale de fonds.
- Par contre, le teinturier a le droit d'utiliser ses connaissances, son savoir dans toute branche de la teinture qu’il n’avait pas exploitée dans son premier établissement.
- M. Jolly a répondu dans ce sens à M. Barbé et le Comité, par sa discussion, approuve l’opinion de sen président.
- ------——--------------
- LA
- RÉMUNÉRATION DU TRAVAIL
- dans les Industries tinctoriales
- — SUITE —
- Voici comment les statuts déterminèrent le3 conditions de cette participation :i
- Les contremaîtres et ouvriers de lre classe seront seuls admis à participer à cette caisse. Pour être de lre classe, il faut avoir travaillé dans l’établissement pendant trois années consécutives, être âgé d’au moins vingt-cinq ans, avoir une bonne conduite, ne jamais arriver au travail en état d’ivresse et se distinguer par son zèle et son application. Les gérants, sur les rapports des chefs d’atelier, arrêteront chaque année la liste des ouvriers de 1ra classe; ils seront libres d’en augmenter le nombre et de rayer de la liste ceux qui ne mériteraient plus d’y figurer.
- Après que l’assemblée générale aura approuvé les comptes de chaque inventaire, les gérants fixeront la somme à distribuer aux conlremaîtres et aux ouvriers de lre classe. Cette somme sera répartie entre les ayants droit au prorata de leurs salaires de l’année écoulée. A cet effet, on ouvrira un compte à chacun des intéressés sur un livre spécial; on divisera les parts individuelles en trois parties égales : le premier tiers sera distribué en espè:es ; le second tiers sera porté au livret de prévoyance de chacun des ayants droit et produira un intérêt annuel de 5 0/0 ; le troisième tiers restera au crédit des divers comptes jusqu’au nouvel inventaire; l’année suivant*5, cette somme en compte, augmentée de ses intérêts à 5 0/0, sera ajoutée à la part revenant à chacun et le total divisé par tiers, comme il est dit plus haut.
- p.75 - vue 79/199
-
-
-
- 76
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Tout participant qui quittera l’établissement de son plein gré perdra sa somme en compte ; celle-ci reviendra à la masse et sera ajoutée à la somme à répartir l’année suivante. On procédera de môme à l’égard de ceux qui, par décision des gérants, seront rayés de la lre classe. (Un droit réel sur le troisième tiers n’est donc acquis qu’après l’écoulement d’une année; celte disposition a pour but d’empêcher les ouvriers de quitter l’établissement sans motif sérieux)....
- La liquidation du compte des participants n’a lieu que dans les cas suivants :
- 1° A la mort du sociétaire -,
- 2° En cas de maladie incurable entraînant incapacité de travail ;
- 3° Après vingt ans de travail consécutif dans la maison, et quarante-cinq ans d’âge ;
- 4° A soixante ans d’âge.
- Après la liquidation, si les titulaires travaillent encore dans l’établissement, les sommes totales leur revenant pour les années suivantes leur sont versées en espèces.
- Les résultats obtenus de 187A à 1885 sont relevés dans le tableau que voici :
- AnnéeB Nombre des participants Salaire total des participants Sommes affectées à la participation
- fr. c. fr. c.
- 1874-75 112 113.619 20 11.361 92
- 1875-76 151 155.943 35 12.475 06
- 1876-77 201 208.252 60 14.577 70
- 1877-78 236 235.644 90 15.316 90
- 1878-79 266 263.413 20 15.804 80
- 1879-80 306 304.899 65 16.769 40
- 1880-81 330 329.788 85 19.787 35
- 1881-82 310 ’ 312.879 75 18.772 80
- 1882-83 336 331.269 » 19.876 15
- 1883-84 349 349.026.40 20.941 68
- 165.683 68
- Dont à déduire les sommes en compte perdues par les titulaires 3.071 52
- 162,612 16
- L’extrait suivant d’une note de M. Auguste Lalance, écrite le 15 avril 1885, permet d’apprécier les résultats moraux :
- Nous avons actuellement 1,054 ouvriers; nous en avions près de 1,000 en 1874. Le nombre des participants est arrivé à peu près au maximum correspondant à notre règlement et nous ne pensons pas l’augmenter.
- La somme affectée à la participation pourra, dans les années prospères, atteindre jusqu’à 25,000 francs, mais, d’après nos prévisions, elle n’ira pas au delà.
- Vous remarquerez que, dans ces dix ans, 3,071 francs seulement ont été perdus pour les participants, par suite de départs ; notre but de fixer davantage nos ouvriers a été atteint. Il y aura toujours des départs, résultant de causes diverses-, mais ce que nous avons réussi à combattre, ce sont les départs irréfléchis et sans motifs.
- Participation anx bénéfices dans la fabrique
- de toiles peintes de MM. Geilinger frèrest
- à Winterthur (Suisse).
- Voici un exemple de participation appliquée seulement durant un certain nombre d’années, puis abandonnée en présence du peu de résultat obtenu.
- La fabrique occupe de 90 à 100 ouvriers. La participation y a été organisée en 1867. Tous les ouvriers y étaient admis.
- En 1867, elle avait apporté aux ouvriers ordinaires 5 0/0 des salaires; de 1868 à 1870, 1 à 2 0/0 ; en 1872, 10 0/0, et, en 1873 et 1874, 12 à 20 0/0; mais les contremaîtres et les employés supérieurs ont obtenu des parts plus élevées.
- La répartition était à peu près proportionnelle au montant des salaires. L’ancienneté, les services spéciaux, l’exactitude, la régularité étaient récompensés par une élévation des parts ; la paresse, les chômages résultant de l’inconduite, etc., donnaient lieu à une réduction. Les parts de bénéfices étaient payées comptant : aux enfants, sous la forme de gratifications de nouvel an; aux adultes, en partie à la clôture de l’exercice, en partie par fractions à des époques déterminées. Le personnel n’avait pas la faculté de contrôler les écritures.
- Voici en quels termes, à l’occasion d’une enquête sur le régime de la participation, l’un des chefs de la maison en apprécie l’application chez lui :
- En raison des faibles résultats fournis par les exercices 1868-1871, il n’est pas possible d’émettre une opinion concluante sur l’influence de ce régime. Quelques-uns des ouvriers semblent peu apprécier la perspective de participer aux bénéfices; mais un grand nombre d’autres, notamment les éléments les plus solides et les meilleurs de notre personnel, démontrent par leurs paroles et par leurs actes qu’ils s’intéressent à cette institution. A ma grande joie, je puis ajouter que pas un seul participant ne s’est servi de la somme qui lui était allouée sur les bénéfices de l’exercice 1872, répartis en 1873, pour se livrer à des excès, et qu’en général, il a été fait un bon emploi de cette ressource. Aussi, suis-je de plus en plus persuadé que lorsqu’on se décide à accorder au personnel une part des bénéfices, ce qu’il y a de plus logique à faire, c’est de lui payer tout de suite en espèces. L’intéressé sait mieux que personne où le bât le blesse et bien souvent, ce n’est pas avec un livret de caisse d’épargne qu’on peut lui venir en aide. Celui qui, réellement, est en situation de mettre quelque argent de côté, le confiera volontiers, de lui-même, à la caisse d’épargne et je sais qu’une bonne partie de notre personnel est entrée dans cette voie. Sur les uns, la participation a exercé une influence absolument favorable; chez d’autres, par contre, il n’y a pas grand’chose à espérer.
- Dans une deuxième lettre
- vembrel874.il est dit: ' a‘ée de
- no-
- ces
- En général, je dois l’avouer, les esndr que m’avait fait concevoir au débuté tème de la participation ne se sont L® *ys' rement réalisées. Sous bien des rapport??' ouvriers ne comprennent pas encore Z ’ 68 négligence dans l’accomplissement de i
- obligations est aussi préjudiciable à cel la commet qu’aux autres coopérateurs excitations auxquelles les ouvriers ont éw butte pendant ces dernières années et l’? frayante exagération qu’on a faite du tabl de leur misère et des bénéfices des patron^ certainement contribué à amener ce résuif t Je déplorerais que l’Etat intervînt en faveur? la participation aux bénéfices par voie léei ] tive. D’un autre côté, l’application de ce \è gime à des entreprises de l’Etat ne me par n possible et avantageuse que dans un J nombre de cas. Sa mise en pratique dan l’administration des postes et télégraphes se ferait peut être au détriment du public.
- Dans une communication la plus récent (datée du 23 mai 1877), M. J.-J. Schappi an cien associé qui s’était retiré de l’entreprise depuis environ deux ans et demi, a dit : 6
- A ma connaissance, il n’y a aucun fait nouveau à signaler. Les conditions de l’organisa-tion ne se sont pas modifiées et le taux de la participation est resté le même. Malheureusement les résultats des derniers exercices n’ont pas été avantageux. On n’a pu distribuer que de faibles parts individuelles, et, par suite beaucoup d’ouvriers n’ont pas attaché une grande importance à cette recette accessoire et incertaine.
- La conclusion de cet exposé, nous la prenons encore chez l’auteur, M. Danzer disant :
- La participation est un mode de rémunération excellent ; elle offre de grands avantages, il importe de l’étendre, mais ses applications ne sauraient être que limitées.
- Elle n’est praticable dans un pays tel que la France que dans deux ou trois cents entreprises, et nous reconnaissons que ce résultat serait considérable ; mais on se tromperait si l’on y voyait la condition générale du futur régime du travail.
- ANALYSE D’UNE RHODAMINE
- M. A. Bulard, chimiste à Borouwsk (Russie), a adressé à la Revue de chimie analytique la lettre suivante :
- Je viens de recevoir le n° 7 (5 avril 1894) de la Revue et je prends la liberté de vous adresser une petite protestation contre la conclusion un peu raide de la note de M. d’Hector de Rocbefontaine, sur l’analyse d’une rho-damine.
- Ce chimiste, qui est probablement étranger à l’emploi des matières colorantes industrielles, dit avoir constaté, avec surprise, qu’une
- p.76 - vue 80/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 77
- rhodamine commerciale qu’il a examinée contenait 75 pourcent de dextrine. 11 ajoute que ce fait doit être qualifié de fraude bien caractérisée, la dextrine valant de 15 à 20 francs les 100 kilos, alors que la marchandise en question vaut de 80 à 130 fr. le kilog.
- La choBe ainsi présentée ferait croire à beaucoup de vos lecteurs que, réellement, il y a eu fraude et qu’on a voulu vendre de la dextrine au prix de 80 à 130 francs le kilog. Cela serait exact si l’on trouvait dans le commerce, pour ce prix, de la rhodamine pure, mais il n’en est rien. Toutes les rhodamines livrées à l’industrie sont, si je puis me servir de ce mot, étendues de dextrine pour en faciliter l’emploi et en diminuer le prix initial. Leur prix de vente est établi sur le tant pour cent de matière pure qu’elles contiennent, et si on livrait la rhodamine à l’état pur, — ce qui a été essayé, mais n’a pas été adopté par l’industrie, — son prix serait d’environ 400 francs le kilog. Sous cet état de concentration et à un prix initial si élevé, son emploi présenterait, dans beaucoup d’atelîers, de sérieux inconvénients.
- Un certain nombre de matières colorantes sont dans ce cas, soit qu’elles soient livrées en dissolution, en pâte, ou additionnées de poudres inertes. L’essai de ces produits se faisant par des modes basés sur leur emploi, soit par teinture, soit par impression, il est toujours possible aux intéressés d’établir leur concordance avec des types admis.
- Je laisse de côté la question de savoir si ces pratiques sont bien nécessaires et si, d’un autre côté, il ne serait pas convenable que les fabricants qui livrent une marchandise étendue, en indiquassent le pourcent de matière pure, mais en tout cas, il me paraît que le mot de « fraude » n’a pas lieu d’être admis, comme il aurait lieu de l’être, par exemple, pour un sel d’étain additionné d’un sel de magnésie, et vendu pour du sel d’étain pur.
- Cette observation n’enlève rien au mérite du travail de M. d’Hector de Rochefontaioe, et si, comme il nous le promet, il le continue, il sera intéressant de connaître ainsi la composition de bien des produits industriels.
- Veuillez agréer, monsieur le directeur, avec mes bien sincères salutations, l’expression de mon entière considération.
- NUANÇAGE
- de la Draperie-Nouveauté
- Après avoir rappelé que. les vêtements de laine évitent les refroidissements brusques après les exercices violents qui causent de la transpiration, le journal Les Tissus ajoute :
- C’est un des motifs qui ont fait adopter les lainages pour costumes de bains de mer, soit tout en peigné, soit en flanelle légèrement feutrée. Dans ces articles on fait du blanc pur, uni, ainsi que beaucoup de petites dispositions
- dans lesquelles le fond est blanc et les filets en couleur demi-ton.
- On fait aussi quelques grands dessins en rayures ou carreaux, fonds en peigne blanc filets en soie en mohair, blanc également, ou aussi en retors fins, blanc et foncé, ou demi-teinte. Ce sont de vraies fantaisies en leur genre, convenables pour costumes complets. On en fait également des gilets seuls que les tailleurs recommandent souvent parce que ces marchandises leur laissent plus d’avantages que les coutils. Des blancs dans cet esprit peuvent donc encore être essayés.
- Si le goût continue à se porter beaucoup sur les genres rayés, on devra les varier par des moyens en dehors de ce qui se fait actuellement. Pour cela on songe à revenir aux effets en relief, genre côtelé, dont on va, en fabrique, tenter quelques essais.
- Parmi les diverses recommandations que nous avons reçues des principaux drapiers de la capitale, nous devons citer ce qui a trait aux couleurs. Nous compléterons ainsi ce que nous avons dit sur ce sujet, dont les changements sont de plus en plus palpables.
- Comme nous l’avons déjà constaté, à cause de la température, on reste encore pour l’été aux couleurs claires et à celles de demi-ton, bien que de nouvelles nuances foncées prennent place dans les collections. C’est la suite de l’évolution commencée depuis quelques saisons.
- Toutes les couleurs récemment en vogue vont être faites dans des tons plats foncés — et cet assombrissement en change le caractère — aussi bien teintes pures que des mélanges. Quelques nuances sont plus en dehors du courant et méritent, à ce titre, d’être signalées à part. Tels sont le vert foncé reflet très peu olivâtre et le violet foncé dit « aubergine, » d’un très joli reflet violacé.
- 11 est intéressant de constater les transformations successives des couleurs à la mode. A côté des gris qui sont de tout assortiment et d’un caractère neutre en quelque sorte, la vogue du bleu fut suivie par celle du bronze, l’un et l’autre encore recherchés d’ailleurs. Le vert vient ensuite et, comme contraste, le violet, dont l’aubergine est une des teintes les plus remarquables pour le costume masculin. Le goût s’est familiarisé peu à peu avec ces couleurs que la femme porte dans tous les tons; seulement on leur ôte la vivacité, la crudité généralement admise pour cet usage et on les prend plus foncées, c’est-à-dire plus en rapport avec le caractère de l’habillement de l’homme.
- Ces couleurs vont être mises dans la plupart des tissus unis pour pardessus et autres. D’autres de même esprit sont également ajoutées à celles utilisées pour les façonnés ; des vert demi-ton, prune, vont avec les bleu vif, amadou, etc.
- En peigné uni, pour costume, on fait des unis de nuances, façonnés par les croisures.
- Des petits effets de deux couleurs, agrémentés de filets vifs discrets, soit en retors ordinaires, soit en retors fantaisie. La soie est aussi utilisée quelquefois.
- On fait quelques cardes d’apprêt rasé, mais beaucoup plus de cheviottes, aspect brut, de différentes finesses. Là encore, les façonnés par croisures sur des teintes unies et des petits effets de plusieurs couleurs sont essayés. Mais de plus un grand nombre de très jolies dispositions sont ornées de mohair noir, en fil uni ou en retors façonné, moucheté, bouclé, etc.
- Dans les fantaisies les carreaux sont nombreux et les teintes très fondues. Cependant s on cherche à sortir de ces effets ternes par quelques nouveautés saillantes portant un cachet agréable et de bon goût, mais plus accentué que d’usage.
- L’INDUSTRIE DE LA DENTELLE
- Un journal anglais : Economie Journal, a publié une étude sur l’industrie dentellière de Nottingham ; cet article nous parait intéressant à reproduire dans ses parties essentielles. Nous en extrayons donc les passages suivants :
- Le commerce de la dentelle peut se diviser ainsi : les rideaux, le tulle uni, et la dentelle de fantaisie. Nous ne nous arrêtons pas aux deux premières branches ; il y a des machines à fabriquer les rideaux et le tulle uni dans le monde entier qui produisent des articles d’une consommation constante et qui ne dépendent que fort peu de la mode. Nottingham et sa banlieue en fournissent la majeure partie, mais elles n’en ont pas le monopole. La dentelle de fantaisie peut aussi se subdiviser en trois grandes sections : la dentelle de coton, la dentelle de soie et le tulle brodé.
- Les dentelles de coton et de soie sont faites avec la machine connue sous le nom de Levers ; le tulle brodé est fait avec une machine dont le caractère est tout différent. La situation de Nottingham est actuellement la suivante : elle n’a pas de concurrence sérieuse dans la production des premières qualités de dentelles de coton : pour la belle dentelle, de soie, ses grandes rivales sont Calais et Caudry; il y a des fabriques de dentelle à Derby, llkes-ton et Long Eaton, qui concourent à la production des dentelles de coton ordinaires, toutes ont également à lutter contre les fabriques de tulle brodée de Suisse et de Plauen (Saxe). C’est sur cette dentelle de fantaisie que la mode exerce son influence.
- 11 y a naturellement un mouvement constant et régulier d’une année à l’autre, dans le commerce de la dentelle, mouvement tout à fait indépendant de la mode. On porte de la dentelle en Espagne et dans les pays de langue espagnole de l’Amérique du Sud comme on porte des mackintoshes au bord des lacs anglais. Les expéditions de Nottingham vers
- p.77 - vue 81/199
-
-
-
- 78
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- ces contrées peuvent être regardées comme constantes. La beauté propre de la dentelle suffît à lui assurer une clientèle, même si la mode ne le commande pas.
- La dentelle a toujours été populaire pour la parure des femmes et rien ne s'assortit mieux avec le linge. 11 est vrai que la demande a faibli devant le succès du « tout laine » qui a trouvé des partisans dans le corps médical ; mais la mode n’est nullement responsable de ce fait. En dépit de la consommation courante, il faut convenir que Nottingham n’est pas occupée, qu’elle n’est donc pas prospère ; il êst cependant reconnu que les broderies plates constituent la garniture dominante pour les robes et les chapeaux.
- Le courant ordinaire est insuffisant. La prospérité de Nottingham dépend de sa spécialité qui est la belle dentelle.
- Un dicton local déclare que la dentelle est à la mode tous les dix ans, c’est-à-dire que sur dix saisons consécutives, il y en a une qui ramène l’usage de la dentelle, une où la mode bat son plein, une où elle passe, tandis que durant les autres, la dentelle n’est nullement portée comme article de mode. Ce dicton, fondé sur l’expérience, mérite quelque considération.
- Le commerce de la dentelle fut, par exemple, satisfaisant de 1869 à 1892, satisfaisant et à son plus haut point de 1879 à 1882. Pour que l’histoire se répétât à la lettre, il aurait fallu que le cycle recommençât en 1881, mais il y a une bonne explication du fait contraire. Au printemps de 1882, quand Nottingham était le plus occupée, parutune machine qui produisait une espècede dentelle absolumentnouvelle.
- C’était la machine à broder. Cette machine fut amenée à Nottingham et montrée aux principaux manufacturiers de la ville. On leur offrit le brevet qu’ils refusèrent, lis commirent ainsi une erreur qu’ils regrettent maintenant.
- On trouva promptement un acheteur qui améliora sensiblement la machine, établit des fabriques en Suisse et devint aussitôt le plus grand rival que Nottingham ait connu. La conséquence fut que le nouveau tulle brodé séduisit le marché et devint populaire. Aussi, quand vers la fin de 1882, les cours ordinaires delà mode pour la dentelle ont pris fin et que Nottingham se trouva sans ordres à exécuter, la nouveauté du nouveau tulle à broder prolongea la mode de deux ou trois ans et l’on porta la dentelle, sans interruption, pendant cinq ou six ans, de 1879 à 1885. L’histoire s’est donc répétée dans le présent cas, quoique l’invention de la machine à broder ait eu pour effet de reculer de trois ans, en ce qui concerne la dentelle de Nottingham, le retour de la période consacrée. 11 y a deux spécialités en présence, Nottingham et la Suisse, produisant des genres de dentelle différents avec des machines tout à fait différentes. (1).
- (1) Le procédé du découpage chimique des fonds a beaucoup favorisé aussi la dentelle-broderie.
- Les choses étant telles, il est à Nottingham peu d’hommes d’affaires qui attendent le retour prochain du grand mouvement commercial dont ils ont bénéficié de 1879 à 1882. On parle de ces trois années comme d’un âge d’or qu’on n’espére pas revoir....
- La mode changea, il n’y eut plus d’ordres à exécuter et bien des ombres passèrent le seuil de la cour des faillites.
- La fabrication de la dentelle n’offre pas aux ouvriers des avantages absolus. Le travail aux pièces, l’unité de mesure étant le « rack », qui représente 1,920 tours de machine.
- Le travail a lieu en doubles séries de dix heures chacune et un ouvrier régulièrement occupé ne travaille pas plus de cinquante heures par semaine, si l’on déduit le temps des repas. Le gain de ces cinquante heures dépend du genre de la dentelle qu’il fabrique, de sa qualité et de sa largeur. Avec un travail constant, les salaires sont très satisfaisants et le travail est assuré quand la dentelle est à la mode.
- Mais, à moins d’une chance particulière, un ouvrier n’est occupé que d’une façon intermittente dans la période de production ordinaire. Si le dessin à exécuter a de la vogue et donne lieu à de fortes commande^, il arrive souvent qu’une machine bat des semaines de suite, tandis qu’une autre machine reste inactive et
- -----,oau capital k
- l’achat du modèle le plus récent.
- Le manufacturier riche peut le faire et il ie fait. Les meilleures maisons elles-mêmes paient cher leur supériorité. 11 faut se rappe. 1er surtout que la dentelle est peut-être le produit le plus artistique qui sorte d^s manufactures anglaises et, qu’à chaque saison, p0ur répondre aux besoins du commerce en gros il faut créer de nouveaux dessins; or, ld dessinateur est un personnage très largementré-tribué. La beauté propre de la dentelle lui assure un débit et les manufacturiers ont à se préoccuper de la beauté et du goût de leurs dessins, s’ils veulent provoquer la demande. En un mot, les dépenses d’un fabricant sont égales, sinon plus grandes quand la mode n’est pas à la dentelle que quand elle jouit de la vogue.
- Nous pouvons donc conclure que l’influence de la mode est souveraine sur le commerce de la dentelle de Nottingham et que les phases de brusque prospérité, suivies de longuespé-riodes de dépression, auxquelles ce commerce est soumis, ont eu sur la ville une mauvaise et troublante influence. Au train dont vont les choses, Nottingham doit voir son ancien monopole se restreindre encore.
- les ouvriers qui y sont attachés ne gagnent rien.
- D’autres considérations, qui touchent ceux qui s’adonnent à l’industrio dentellière sont encore à mentionner.
- Les meilleures machines ne coûtant pas moins de 1,000 liv. st., il n’est pas surprenant que cette industrie soit le plus généralement pratiquée par des hommes disposant de très grands moyens ou de très petits. Elle est unique à cet égard. 11 y a relativement peu de grandes fabriques de dentelle à Nottingham, qui appartiennent à une seule maison.
- 11 y en a quelques-unes, sans doute, mais on remarque l’absence des petites fabriques si communes dans les districts manufacturiers du Yorkshire. Une grande partie des usines est louée par étages, et ces étages sont même loués par pièces, si bien qu’une usine peut contenir jusqu’à vingt fabricants de dentelles.
- Or, il est bien établi que l’existence du petit fabricant n’est désirable dans presque aucune industrie. Celui-ci a une terrible disposition à faire baisser les prix. Dans les temps de crise notamment, quand la concurrence est très vive pour le peu d’affaires à traiter, il éprouve une infériorité naturelle vis-à-vis du grand manufacturier, et, simplement pour faire aller sa machine, il sollicite des ordres à un taux à peine rémunérateur.
- Le petit manufacturier souffre en outre du fait que les machines Levers ont reçu de grandes améliorations durant ces dernières années. Les machines sont souvent démodées et
- SUR LA SOLIDITÉ DES TEINTES
- à la lumière
- La destruction des couleurs teintes sous l’action de la lumière est dae aux rayons absorbés. Chaque couleur est affectée principalement par l es rayons pour lesquels elle présente le plus grand pouvoir absorbant.
- Tel est le principe que M. A. Dufton a développé récemment dans une conférence à la Société des teinturiers de Bradfort.
- Le degré de résistance qu’une couleur teinte présente à l’action de la lumière ne dépend pas seulement de la nature de la lumièreagis-sant, mais bien encore de la couleur teinte. Les expériences faites jusqu’à ce jour l'ont démontré : certaines couleurs sont surtout affectées par les rayons bleus, d’autres par les rayons rouges, etc.
- M. Dufton a repris ces expériences d’une manière plus précise, et d’après ses conclusions, ce ne sont pas seulement les rayons de la partie chimique du spectre solaire, c’est-à-dire les radiations violettes et ultra-violettes, qui amènent l’altération des couleurs teintes, de même qu’elles amènent par leur action chimique la production d’images photographiques. Ce sont les rayons que la couleur teinte est susceptible d’absorber ; ils dépendent de la nature de la couleur et ils peuvent appartenir à n’importe quelle région du spectre.
- Ces observations, de nul intérêt pratique, sont ici notées comme simple document théorique.
- p.78 - vue 82/199
-
-
-
- BREVETS RECENTS
- Intéressant les Industries tinctoriales.
- 235253. — Frankenburg et Weber. — Procédé de décoration de surface en caoutchouc.
- 235266. — Lob. — Nouveau produit industriel dit jersey-peluche, et procédé pour la fabrication dudit tissu.
- 235317. — J.-P. Legrand et Ce. — Fouleuse au large.
- 235324. — Eckardt. — Procédé de fabrication de mélanges de laines luisants.
- 235473. — Gomesse. — Procédé perfectionné pour le traitement des fibres végétales textiles.
- 235574. — Ckamby. — Perfectionnements apportés aux appareils pour découper les échantillons d’étoffes et d’autres matières analogues.
- 235596. — Bonnet, Ramel, Savigny, Giraud et Marnas. — Nouveau procédé pour l’obtention de moires de toute nature avec dessins réguliers ou autres.
- 235713. — Gall et de Montlaur. — Emploi de l’acide persulfurique et de ses sels au blanchiment des fibres textiles, de la pâte à papier, de l’ivoire et de l’os.
- 235812. — Thiébaud. — Nouveau procédé pour dorer, argenter, bronzer et mettre en couleurs les cartons, papiers et autres produits analogues.
- 235868. — Lindsay. — Perfectionnements dans les machines à calandre. .
- 236032. — Dehaitre. — Machine à sécher «t à repasser.
- 236036. — Walton. — Machine pour fabriquer la toile cirée mosaïque pour planchers.
- 236141. — Bauche (les sieurs). — Perfectionnements aux machines à lainer.
- Certificats d’addition.
- 235023. — Ewald Hoelken et Ce. — Certificat d’addition au brevet pris, le 22 décembre 1893, pour procédé de fabrication de véritable rouge d’Andrinople et rose d’Andri-nople sur des fils végétaux à l’état bobiné (cops bobines, rubans de carde).
- 229256. — Gessner. — Certificat d'addition au brevet pris, le 10 avril 1893, pour tondeuse mécanique perfectionnée.
- INFORMATIONS BT FAITS DIVERS
- Commission consultative permanente du commerce et de rindus-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- trie. — Le ministre du commerce et de l’industrie vient d’instituer une commission permanente du conseil supérieur du commerce et de l’industrie.
- Cette commission, choisie parmi les membres du conseil, pourra être appelée à donner son avis sur toutes les questions intéressant le commerce et l’industrie, toutes les fois que le ministre ne jugera pas nécessaire de consulter le conseil supérieur lui même.
- Voici la composition de la commission :
- Président, le ministre du commerce ; vice-présidents, M. Loubet, sénateur et M. Méline député.
- Membres de droit, le directeur général des douanes, le directeur des consulats et des affaires commerciales, le directeur du commerce extérieur.
- Membres : MM. Gailly et Reymond, sénateurs -, Pierre Legrand et Charles Roux, députés -, les présidents des chambres de commerce d’Amiens, Bordeaux, Elbeuf, Le Havre, Lille, Lyon, Marseille, Nancy, Paris, Roubaix et Rouen.
- En cas d’empêchement, les présidents des chambres de commerce pourront se faire remplacer par un vice-président.
- Nouvelle loi sur la lettre de
- change. — Une loi peu remarquée mais fort intéressante dans ses conséquences pratiques vient d’être promulguée après avoir subi plusieurs allées et venues entre les deux Chambres.
- Voici l’article unique de cette loi nouvelle :
- Article unique. — Le paragraphe 1er de l’article 112 et le dernier paragraphe de l’art. 632 du Code de commerce sont modifiés ainsi qu’il suit :
- Texte nouveau. — Art. 110, § 1er. — La lettre de change est tirée soit d’un lieu sur l’autre, soit d’un lieu sur le même lieu.
- Texte ancien. — Art. 110. — La lettre de change est tirée d’un lieu sur un autre.
- Art. 112 et 632. — (Sansintérêt).
- Le nouvel article 110 résume a lui seul toute la loi. Les autres modifications n’ont d’autre but que de mettre, dans ses détails, notre législation en accord avec le nouveau principe adopté.
- Or, le nouvel article 110, lui-même, se résume en ceci, qu’il reconnaît le caractère de lettre de change à l’effet de commerce à ordre tiré même d’un lieu sur le même lieu.
- La réforme paraît modeste, presque indifférente: elle offre cependant une réelle importance, puisqu’elle donne aux traites tirées sur la même ville que celle du tireur, la valeur protestable qu’elles n’avaient pas jusqu’à présent.
- —o—
- Prix de la Société Industrielle de Rouen. — Dans la séance générale de février 1896, la Société industrielle de Rouen décernera un prix de 1,200 francs — espèces — à l’auteur d’une œuvre d’utilité publique et d’intérêt général, 'consistant soit en une découverte ou une invention, soit en un ouvrage manuscrit ou imprimé. Cette œuvre devra en outre trouver son application dans le commerce ou l’industrie et ne devra avoir été présentée à aucun concours.
- En cas d'insuffisance dans les travaux pré-
- 79
- sentés, la société se réserve le droit de récompenser d’office et à son choix l’auteur d’un travail intéressant paru dans une des cinq dernières années du Bulletin de la Société.
- Les questions suivantes sont aussi mises au concours pour prix à décerner à la fin de l’année courante :
- Un produit bon marché remplaçant l’albumine des œufs.
- Un bleu pour blanchisseur, aussi bon marché et offrant de plus grands avantages que l’outremer.
- Une méthode rapide et pratique pour analyser la glycérine commerciale.
- 5 Un vert vif et énergique, aussi solide que i’alizarine et pouvant s’appliquer sur le coton en même temps que celle-ci.
- Procédé pour déterminer la valeur commerciale des indigos.
- Un épaississant remplaçant la gomme du Sénégal à un prix meilleur marché.
- Une matière remplaçant le bois de campê-che, solide et meilleur'marché.
- Etc., etc.
- Les mémoires présentés au concours devront être adressés à M. le président de la Société industrielle de Rouen, place Haute-Vieille-Tour, 24.
- —o—
- lia mécanique française au Japon. — J’ai visité, écrit M. le consul de France à Yokohama, l’usine d’Hodogaya, près Yokohama qui a pour objet le peignage des déchets de soie.
- C’est la troisième usine de ce genre organisée au Japon, mais elle possède, à tous les points de vue. une installation et un outillage bien supérieurs aux deux autres. La preuve en est dans ce fait qje celles-ci trouvent avantage à approvisionner leur filature des produits peignés à Hodogaya.
- Cette constatation a son importance. En effet le matériel des deux usines concurrentes est anglais et allemand, tandis que celui d’Hodogaya est exclusivement français. Les machines industrielles ont été fournies par MM. Bouvier et Ce de Grenoble, la machine à vapeur, les chaudières et l’outillage accessoire par MM. Buffautet Robatel, à Lyon.
- De l’avis de toutes les personnes compétentes, ce matériel est excellent et l’emporte in-contestabl jmentsur celui qui provient des ateliers étrangers. Aussi ai-je lieu de croire, en présence des résultats obtenus, que les fabricants français dont je viens de citer les noms, auront les chances les plus sérieuses d’être placés au premier rang des fournisseurs du Japon, si, comme il est probable, des usines similaires s int fondées en ce pays.
- L'industrie soyeuse est certainement appelée à se développer ici ; et ce doit être, pour la fabrication française, une fatisfaction et un encouragement d’apprendre que non seulement l’usine d’Hodogaya, mais les deux plus considérables usines du Japon, celle de tissage, teinture et apprêt « l’Orimono Rir-vaisha », deKioto, et celfe de Cardage, fonctionnent admirablement avec un matériel venu de France : M. Dehaitre, à Paris, est l’un de ses constructeurs.
- Aeétlne. — A propos de notre article du précédent numéro sur l’emploi de l’acétine,
- p.79 - vue 83/199
-
-
-
- 80
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- nous devons rappeler que la « Badische-ani-lin » est brevetée pour une induline solubilisée à l’aide de ce produit qu’elle désigne : bleu-acétine ; c’est une préparation contenant réunis le colorant et le dissolvant.
- Daus ses autres applications, l’usage de l’a-cétine est libre.
- —o—
- Application de la loi de l'arbitrage. — Nous mentionnons quelques cas dans nos spécialités où la loi de la conciliation et de l’arbitrage a été mise en mouvement, dans des cas de grèves, et afin de juger quelles sont les suites ordinaires de son intervention :
- Grève des apprêteurs teinturiers de Tarare, commencée le 3 avril. Le juge de paix intervient le 6, par voie d’affiches -, les ouvriers nomment leurs délégués, les patrons ne répondent pas ; la grève se termine le 17 avril sans conditions.
- Les ouvriers tullistes de Villeurbanne (Rhône) étaient en grève depuis le 12 mars lorsque, le 31, ils s’adiessèrent au juge de paix pour provoquer la réunion d’un comité de conciliation. Cette réunion a eu lieu le 3 avril ; après les explications données par le représentant des patrons, les ouvriers ont renoncé à leurs demandes et la grève a été terminée.
- Grève d'apprêteurs de tulle à Lyon, frappant 12 établissements et comprenant 280 grévistes, pour refus des patrons d’accepter le tarif du syndicat ouvrier. Commencée le 22 mars, elle s’est terminée le 7 mai sans résultat pour les ouvriers. Ici, toutefois, la loi de l’arbitrage n’a pas été mise en action.
- Grève des tisserands de Castres et des environs, le 16 avril. Par lettres et par affiches, le juge de paix a invité patrons et ouvriers à se faire représenter dans un comité de conciliation. Les ouvriers ont nommé leurs délégués ; mais les patrons ont ou gardé le silence, ou refusé de prendre part à la tentative de conciliation. La grève a continué.
- Grève de tisseuses à Mazamet (Tarn), le 16 avril. Sur l’intervention du juge de paix, 5 déléguées des ouvrières et 1 représentant du patron se sont réunis le 23 sans résultat. La proposition de recourir à un arbitrage à été repoussée par le patron.
- Grève de tisseurs à Bar enfin (Seine-Inférieure), le 1 4 avril. Sur l'intervention du juge de paix, une tentative de conciliation, suivie d’échec, a eu lieu le 17 ; puis, à la suite de concessions mutuelles, la grève s’est terminée le 23. Un nouveau différend a surgi le 26 et les ateliers ont encore été abandonnés. Cette deuxième grève a duré trois jours.
- Grève des ouvriers d’une filature de laine à Lalobbe (Ardennes), pour une augmentation de salaire. Les ouvriers ont eu recours à l’intervention du juge de paix ; le patron n’a pas répondu. Le travail a été repris le 22 mai aux anciennes conditions.
- Des tisseuses de soie au Péage-de-Vizille (Isère), en grève depuis le 2 avril, s’adressent au juge de paix le 7 ; dans le même temps, des négociations directes entre le patron et les ouvrières mettent fin à la grève le 10 avril.
- Mentionnons encore, comme fait se rapportant aux conseils de conciliation, que les ouvriers tullistes de Calais sont entrés en pourparlers avec leurs patrons dans le but d’établir un nouveau tarif et de constituer un comité
- mixte de patrons et ouvriers semblable à celu i qui fonctionne â Nottingham dans la même industrie. Les patrons ont répondu que le conseil de prud’hommes avait déjà pour mandat de trancher les différends entre patrons et ouvriers ; qu’il était donc inutile de créer un nouvel organisme.
- —o—
- Emplois et employés stables. —
- Dans une distribution de médailles qui vient d’être faite sous la présidence du ministre du commerce aux employés et ouvriers méritants, nous remarquons :
- MM. Margerand, employé, 40 ans de services dans la maison Gros, Roman et Ce, fabricants de tissus imprimés.
- Foltzer, dessinateur, 34 ans de services, même maison.
- Luttringer, deseinateur, 34 ans également de services, même maison.
- Haller, voyageur, 32 ans de services dans cette même maison....
- Cela fait honneur à tous ces messieurs : employés et patrons, et change agréablement des questions de grèves.
- Dissolution à partir du 15 ,
- ciété Dessus et C°, teinturerie 37 ?e -a So' resnes, à Suresnes. - L.: M. Dessus^1 ASu' du 11 juin. us*~-Acte
- Dissolution du 28 avril de la Société r et C°, tissus et vêtements imnerméahÜ .E jets en caoutchouc, 37, rueP d“|i'Hôli°ab' Vdle, à Lyon. - L..M. Canavy. - Acted^
- Dissolution à partir du 12 mai de la q •• Protheau et Fournier, dégraissage à spp°C1,eîé rue de la Cité, à Lyon. - M. Fournier Î3 nue seul. — Acte du 12 mai, contl'
- Dissolution à partir du 4 [uin de la Sor’.s -Vve Rnowaeys et Duquesne, teinture dM^n 18, rue Tourcoing, à Roubaix. — »• »
- veuve Browaeys. — Acte du 4 juin.
- L. : Mme
- Dissolution à partir du 15 avril de la q ciété Turnbull père et fils et Ce, teinturiprt apprêteurs, 10, rue Bas-Trévois, à Troves Acte du 11 mai. J
- —o—
- Nécrologie. — Nous apprenons avec regret la mort de M. François Mazurel-Jonglez, chef de l’importante maison François Mazurel frères, à Tourcoing, décédé à la suite d’une courte maladie.
- Intelligence d’élite, travailleur infatigable, industriel d’une étonnante initiative, M. Mazurel-Jonglez jouissait, à bon droit, de l’estime générale..
- Il était secrétaire de la Chambre de commerce, vice-président de l’Association nationale de l’industrie lainière, administrateur de la Caisse de liquidation de Roubaix-Tourcoing.
- M. Mazurel-Jonglez n’était âgé que de 39 ans.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- Sociétés : Formations, Dissolutions, etc.
- Formation de la Société en nom collectif Ducret, Moulin et Bessy, teinture de soie et coton, 15 et 17, rue Tréfilerie, à St-Etieene.
- — Durée : 5 ans et 8 mois.— Cap. 400,000 fr
- — Acte du 31 mai.
- Formation de la Société en nom collectif A. Bocquel et F. Dupetit, teinture et apprêts; 3 et 5, rue Citadelle, et 4, rue des Teinturiers, à Amiens.— Durée : 12 ans.— Cap. 400,000 fr.
- — Acte du 31 mai.
- Formation de la Société en nom collectif Waggiere, Pïmodon et C#, apprêt d’étoffes de soie, 1, rue Philibert-Delorme, à Lyon. — Durée : 8 ans. — Cap. 13,500 fr. — Acte du 28 avril.
- Modifications des statuts de la Société anonyme des matières tannantes et colorantes, 29, av. Wagram, à Paris. — Délib. du 12 mai.
- Modification de la Société Tailleur et Gautier, apprêts, 115, rue Montreuil, à Paris. —
- Liquidation judiciaire
- Bapin, teinturerie, 10, rue Royale, à Paris — L.:Vormser.
- VENTE DE FONDS DE TEINTURE
- A PARIS
- Vendeurs Acquéreurs Fonds cédés
- —
- Flamand .. Mlle Fougeray.. 26, r. Pauquet,
- Batifois 125, fg.St-Honoré.
- Mlle Pajot.... 32, p, St-Ferdin.
- Cartier 36, r. de Berri.
- Lapeyre . Curiou U7,fg.du Temple.
- Mme Huot.... . Mlle Ouin 5,r.Rochebrtme.
- Yve Marti.... 70,av. de Clichy.
- Mme Caux.... . Vve Corbin 21, rue Baudin.
- BouohéJ 19, r. Clausel.
- Tollard 81,r.de Dunkerq.
- Yve Dimanche. ,. Yve Balette 195, fg. St-Danis.
- Mme Casahonne Mlles Malet 16, r. Elzévir.
- Bernard . Mlle Gobaille.... 92,r.de Dunkerq.
- Mlle Prélat... . Mlle Hamelin... 35,r.de Richelieu.
- Bequet 92,av.Ledru-Roll.
- Roche l38,av.Parmeotier
- Dupuis .. 16,r.deBruxellei
- Yve Bardet... . Mme Cornadeau. 32, bd. Magenta.
- • Pèlerin 4, r. Boinod.
- Le Gérant : F. Gouillon.
- Tous droits réservés
- IMPRIMERIE C. COLIN, A CHARLEVILLE (ARDENNES)
- p.80 - vue 84/199
-
-
-
- LA
- 7e Année, N° 6.
- • SCIE NT IA
- N EGOTIUM
- REVUE DE
- ET DES COLOR ATIONS
- F. GOUILLON, Directeur,
- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES Juin 1894
- 3, Rue du Trésor, PARIS.
- SOMMAIRE
- Chronique.— Blanchiment et teinture de la bonneterie. — Appareils et .machines à teindre. — Crêpage artificiel des lainages. — Rouges et roses d’Andrinople. — Fixation des couleurs d’aniline sur noir. — Noir d’aniline à l’ozone. — Revue sommaire des brevets d’invention. — Métiers et étuve pour l’apprêt des rideaux.
- Procédés divers : Orange-diamine ; Teintes dia-zotées; Noir au campeche sur coton.
- Chronique industrielle. — La législation des
- . Conseils de Prud’hommes. — La draperie nouveauté. — Apprêts pour bronzage et gaufrage des tissus. — Le nouveau tarif des bonnetiers de Falaise. — Vernis gras colorés. — Régime douanier. — Essai des extraits de campèche.— Appareils d’extraction. — Les couleurs du tisane. — Titrage de la soie. — Informations et Faits divers. — Renseignements commerciaux.
- CHRONIQUE
- Intérêts généraux
- Les graves événements que nous avons subis : la mort tragique et criminelle de l’honnête président Carnot ; ses obsèques grandioses ; l’élection de son successeur ; la discussion passionnante des lois de défense contre les entreprises anarchistes ; lois plutôt vengeresses que préventives...
- Toutes ces préoccupations anormales ont absorbé le Gouvernement et le Parlement au profit exclusif des idées politiques, et il n’a pas été commis de nouvelles lois contre l’industrie et le commerce : ce n’est pas toutefois qu'il manque de projets dans les cartons des deux Chambres.
- De temps en temps, on en rajuste un, et avec beaucoup de peine on tâche de le rendre supportable.
- Ainsi, la commission sénatoriale chargée d’examiner à nouveau le projet de loi relatif à la responsabilité dans les accidents dont les ouvriers sont victimes, qui revient à la Chambre, a déterminé d’une façon générale les principes auxquels elle s’arrête et qui sont les suivants :
- 1° La responsabilité du patron cesse en cas de faute lourde de la victime ;
- 2° Un règlement d’administration publique déterminera les industries comportant des risques ;
- 3° Les juges de paix seront compétents pour le cas d’incapacité temporaire de travail ;
- 4° Les tribunaux civils seront compétents en cas de mort ou d’incapacité persistante de travail ;
- 5° Le système de la garantie sera substitué à l’assurance obligatoire ;
- 6° Il sera institué un conseil supérieur des accidents de travail.
- La faute lourde étant admise, et l’assurance n’étant plus obligatoire, il y a amélioration sur les projets intérieurs.
- Situation industrielle
- Nous pouvons avoir des idées d’ensemble sur la situation de l’industrie par l’importance du personnel ouvrier occupé, ou ce qui revient au même, par la proportion des chômages. Voici à ce propos quelques renseignements de sources administratives :
- La filature et le tissage mécanique comptent 8,5 OjO de chômeurs, le tissage à la main 31 0[0, la teinture et l’apprêt 18 0[0, la bonneterie 2 0[0, la broderie et le tulle 17 Op, l’habillement 12 0{0, la chapellerie 14 Op.
- La situation est jugée équivalente à celle de l’an dernier dans la Loire, dans les filatures et tissages mécaniques des Vosges, du Rhône, du Tarn, de la Normandie, dans la bonneterie de l’Yonne, dans la chapellerie à Paris, dans la blanchisserie à Paris, pour les diverses industries, dans les départements du Nord, de l’Aude, du Tarn, du Tarn-et-Garonne ; elle est jugée meilleure dans la teinturerie en Calvados et plus mauvaise dans les diverses industries textiles des autres régions.
- Après ces généralités, nous allons examiner la situation particulière de quelques régions.
- Le nord de la France
- Dans le groupe Lille-Roubaix-Tourcoing, l’industrie continue à se développer malgré le peu d’activité des affaires. On signale à Tourcoing la création de deux filatures de coton de 20,000 broches chacune, d’une filature de laine de 12,000 broches et
- d’un peignage. A Roubaix se monte également un peignage, et à Lille une importante filature de coton se propose, par des développements successifs, d’arriver au nombre de 140,000 broches.
- Le travail est actif dans les tissages, tant par l’écoulement facile des articles d’été que par suite de la fabrication pour la saison d’hiver qui marche bien. De nombreux acheteurs se présentent et parmi eux des Américains qui espèrent que l’abaissement des droits d’entrée aux Etats-Unis permettra aux tissus de Roubaix-Tourcoing un débouché important dans ce pays.
- L’exportation en Amérique des tissus de Roubaix diminuait d'une façon inquiétante.
- Il résulte de statistiques arrêtées fin juin (qui est le terme de l’année fiscale aux Etats-Unis), que pendant l’année 1892-1893, c’est-à-dire du 1er juillet 1893 au 30 juin 1893, les exportations en articles de Roubaix se sont élevées à 21,142,190 fr., alors que dans la même période, ce chiffre est tombé à 8,572,925 fr., soit un déficit de 60 0{0.
- Il est heureux qu’une telle situation se modifie.
- Les fîlateurs de laines peignées de Tourcoing se sont réunis dernièrement dans le but de provoquer une entente entre les filateurs de laine d’Amiens, Fourmies et Reims, pour arriver à régler la production en évitant les stocks qui amènent toujours la baisse, et il est question de réduire la durée du travail, dans l’industrie lainière, d’un jour par semaine.
- La filature de laine traverse, dans le Nord, comme partont, une crise par suite de la cherté de la matière première. Plusieurs établissements se voient dans la nécessité de réduire les heures de travail ou de renvoyer une partie du personnel. Quelques-uns ont diminué d’une heure la durée de la journée sans diminuer le salaire.
- J^es tullistes de Calais sont dans une période de stagnation ; un grand nom-
- p.81 - vue 85/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 82___________________________________
- bre de métiers sont arrêtés et d’ailleurs leur nombre diminue. Une maison importante vient de liquider et son personnel va sans doute se trouver sans ouvrage. Il se produit un déplacement de certaines fabrications vers Lyon ou Caudry. Quelques métiers ont même été expédiés en Russie.
- Cette industrie s’implante en effet en Russie, et nous connaissons au moins un important établissement s’y adonnant depuis plusieurs années et avec succès : c’est la « Société de la fabrique de dentelles de Moscou », habilement dirigée par M. A. Guivar-towski.
- Dans l’Aisne, deux filatures de laine ont disparu. Cette industrie est toujours en mauvaise situation. Quelques-unes ont dû baisser les salaires de 10 0[0 et un certain nombre ont réduit la durée de la journée faute de travail. Le tissage de jute de Vervins est en bonne situation.
- L’industrie de la broderie est prospère, on compte 800 métiers à broder nouvellement installés dans la région de Saint-Quentin. Plusieurs maisons suisses viennent s’établir dans le pays.
- La bonneterie est en assez bonne situation dans l’Oise, mais la teinture, la filature et la passementerie se plaignent beaucoup.
- Dans la région de Sedan, on compte 30 à 40 0{0 de chômeurs parmi les ouvriers en tissus et de l’industrie lainière. Les tisseurs à la main sont les plus éprouvés. Le tissage mécanique a une situation relativement plus favorable; à Remilly, le travail est abondant et ls situation meilleure que l’an dernier.
- En Normandie
- A Rouen, d’après un document administratif, le travail a été médiocrement actif dans les ateliers de blanchiment et de teinture des filés et tissus.
- L’indienne qui, depuis deux ans, avait eu une période assez prospère, viendrait de perdre une partie du terrain qu’elle avait gagné. A l’intérieur, certains articles s’écouleraient très difficilement et, à l’extérieur, l’industrie aurait reconquis certains marchés qu’elle avait perdus.
- Mais une autre information de source commerciale, et qui nous paraît mieux en état d’être exactement renseignée nous dit :
- La vente est des plus satisfaisantes pour tous les tissus, notamment pour les articles de saison, tissés et imprimés, toujours largement commission-nés ; on remarque surtout la belle rouennerie, la flanelle légère, les ecrus et enfin le pilou belle qualité, qui parait assuré d’une demande suivie.
- Un indice qui prouve le mouvement bien accentué des affaires à Rouen, c’est l’impossibilité où se trouvent certains apprêteurs de satisfaire aux commandes de tous les tisseurs.
- L’indienne a eu sa bonne part dans les achats et certains indienneurs ont même du mal à suffire aux demandes en meubles et robes.
- Au début de l’année, la fabrication de la nouveauté à Elbeuf avait été assez active; elle s’est ralentie depuis, la douceur de la température et les souffrances de l’agriculture créent un obstacle à la remise d’ordres aussi importants que l’an dernier à pareille époque. Les industries préparatoires de la laine cardée ont eu à subir des chômages assez importants, par suite de la faveur dont jouissent les tissus peignés.
- Les draps de couleur et d’administration s’écoulent régulièrement ; les draps pour voitures et livrées, qui avaient eu un instant de calme ont repris leur activité. Les draps de dame sont en faiblesse marquée comparativement à l’année dernière.
- L’industrie liniêre subit dans le Calvados, comme dans les autres régions, un malaise qui provient des mêmes causes.
- Les filatures de coton travaillent activement, mais les tissages ont beaucoup de difficulté à écouler leur production ; il a fallu pendant plusieurs mois réduire la durée de la journée, faute de travail.
- Dans l’industrie lainière, les prix sont très désavantageux. La production est faible ; il y a de fréquents chômages. La draperie à Vire paraît avoir repris une certaine activité depuis quelque temps.
- L’industrie de la dentelle à la main tend à disparaître de Caen, sous la concurrence de la dentelle mécanique imitation.
- Dans le Midi
- Sur notre chemin, nous pouvnn constater que la production et « J 8 des fabriques de drap de Romoraufo Lantenay et Villeherviers n'ont pas, rié ; ces établissements conservent l/' situation.. eur
- A Aubusson, la production des fabr* ques de tapis se maintient toujours a peu près au même niveau, mais lavent diminue et les prix ont par suite une tendance marquée à la baisse, enjV* son de la réduction de la consommation et de la concurrence étrangère
- Dans le Gard les chômagss sont fré quents et étendus. La bonneterie, notamment, subit depuis un certain temps des transformations radicales dans son outillage. On travaille à Nîmes sur sept sortes de métiers de bonneterie, sais compter les subdivisions, ce qui fait que pour certains genres de métiers il y a excès de main-d’œuvre, tandis que pour d’autres il y a insuffisance marquée. Dans l’arrondissement du Vigan, deux usines ont fermé. L’avilissement des prix rend la situation très difficile.
- 11 en est de même dans la passementerie, où le chiffre d’affaires en lacets galons, articles pour meubles s’est restreint considérablement; la ceinture seule jouit encore d’une certaine faveur.
- L’industrie de la soie est toujours très éprouvée. Les filatures de déchets de soie ont moins souffert que celles de cocons ; leur situation est relativement satisfaisante.
- La bonneterie livre en ce moment ses commissions d’hiver ; elles sont inférieures à celles de l’année dernière.
- L’industrie des tissus pour ameublement traverse une crise très sérieuse; on ne compte sur un relèvement des affaires qu’au mois d’octobre.
- La principale industrie de la Haute-Loire, la fabrication de la dentelle à la main et surtout de l’article commun en fil blanc dit torchon est fortement atteinte. La production, qui se chiffrait par six millions de franc? avant le bill Mac-Kinley, n’atteint plus qu’un million et demi actuellement ; le même article en genre fin ou demi-fin se maintient assez bien, mais,avec prix très limités à cause de la concurrence belge.
- Nous ferons maintenant une petite excursion sur les places du Midi, où
- Au Puy, la passementerie et la fabrication de garnitures pour chapellerie,
- p.82 - vue 86/199
-
-
-
- nouvelle industrie implantée dans le pays, travaillent activement. Mais les fabricants de passementerie et de ru-banerie de l’arrondissement d’^ssin-geaux se plaignent vivement de la fourniture des marchés étrangers.
- A Mazamet les fabricants de draperie, nouveautés, flanelles et molletons, autrefois très nombreux, ont été presque tous forcés, sous l’influence de la concurrence étrangère, de cesser leur fabrication. Ils ont pu heureusement trouver dans l’industrie du délainage, qui a pris un rapide essor, une compensation^avantageuse. Cependant, 3 maisons ont conservé la fabrication de la nouveauté et, depuis le nouveau régime douanier ont pu retrouver une situation très prospère, de même la production de l’article flanelle et molleton a plutôt augmenté, malgré le nombre beaucoup plus restreint de fabricants.
- Les tissages de Castres sont convenablement alimentés ; la demande est assez active, mais les petits fabricants tendent à disparaître.
- Dans les Basses-Pyrénées, les fabriques de bérets, tricots et lainages de toutes sortes, et quelques fabriques de toiles prennent un assez grand développement.
- Nous continuerons cette revue, notamment par la région lyonnaise et les soieries.
- L’Exposition de 1900
- Les études préparatoires sur l’exposition du nouveau siècle se poursuivent. La commission supérieure adéjà déterminé les grandes lignes du règlement et du classement.
- Les journaux quotidiens ont mis nos lecteurs au courant des résolutions prises et qui ne sont, d’ailleurs, qu’à l’état de propositions et de projets.
- Nous ferons remarquer seulement que, suivant un voeu formulé à diverses reprises, le matériel spécial de chaque branche industrielle, sera maintenant réuni dans une même classe, aux procédés àe ces industries, au lieu d’être noyé dans le groupe des machines.
- C’est ainsi que le 13° groupe : celui des fils, tissus et vêtements comprendra :
- Classes 75. Matériel et procédés de la filature et de la corderie ; 76. Matériel et procédés de la fabrication des tissus; 77. Matériel et procédés du blanchiment, de la teinture, de Vimpression et
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- de Vapprêt des matières textiles à leurs divers états. 78. Matériel et procédés de couture et de fabrication de l’habillement ; 79. Fils et tissus de coton ; 80. Fils et tissus de lin, chanvre ; produits de la corderie ; 81. Fils et tissus de laine ; 82. Soie et tissus de soie ; 83. Dentelles, broderies et passementeries ; 84. Industrie de la confection et de la couture pour hommes, femmes et enfants ; 85. Industries diverses du vêtement.
- 11 restera bien encore quelques conflits entre la classe des teintures et celles des fils et tissus divers ; mais ils finiront, comme toujours, par s’arranger.
- La commission supérieure maintient le vieil errement des récompenses graduées ; il y en aura encore cinq catégories, ce qui crée une sorte de hiérarchie industrielle et cause le plus de déceptions et de mécontentements.
- Si un exposant mérite une récompense, pourquoi aller le catégoriser en premier, deuxième ou cinquième ordre?... Une récompense unique, avec si l’on veut des grands prix pour les œuvres exceptionnelles, serait bien plus conforme aux idées de notre époque ; cela supprimerait beaucoup d’amertumes à côté de triomphes parfois peu généreux envers les moins bien parta-gés.
- Ce serait une grande simplification au travail des jurys, qui sont souvent dans un cruel embarras, et qui, les premiers, béniraient une semblable innovation.
- F. Gouillon.
- BLANCHIMENT ET TEINTURE
- de la Bonneterie de Coton
- DÉBOULLISSAGE ET BLANGH1MENT AVANT TEINTURE ( 1 )
- Pour commencer, la bonneterie de coton, bas, chaussettes, etc., doit être mise à l’envers, ce qui empêche le tissu de se feutrer et de se tacher à l’endroit et l’empêche de se lustrer de ce côté. Quand il s^agit de bas, on doit prendre un soin tout spécial à ce que les talons et les bouts soient biën retournés, autrement les bas se rayeraient et se tacheraient. Les coutures du bas ne doivent pas être cousues trop près; sinon, même avec un bouillon prolongé, la couture se teint fort difficilement à fond et reste toujours un peu plus claire que
- —1) Textile Colorist, traduct. Ind. Textile.
- 83
- le reste. Les articles cousus trop serrés ne peuvent pas être employés pour teintures couleurs, mais ils doivent être teints en noir. C’est pourquoi le teinturier doit tenir compte de cette circonstance. Habituellement, il reçoit les bas de la mauufacture empaquetés par douzaine -, il doit les ouvrir, de sorte que les bas ne se trouvent pas l’un sur l’autre, ce qui les empêcherait de bien se débouillir. On doit avoir soin que le lacet ou la ficelle qui sert à les relier ensemble, et qui souvent est colorée, ne soit pas mis avec eux dans la chaudière, parce qu’il en résulterait des taches sur les bas destinés à être teints en couleurs claires. La propreté absolue est spécialement exigée pour le rose, le bleu clair et le crème : les chaudières et tous les appareils doivent être nettoyés avec le plus grand soin, et les bâtons qui servent à manœuvrer les bas ne doivent pas servir indistinctement pour toutes les couleurs, si on désire avoir des couleurs claires.
- Les articles étant bien ouverts et divisés en lots, on prépare un bain, par exemple pour 20 kilogrammes de bas destinés à être teints en rose, en bleu clair ou en crème, avec 1 kilogramme àl kil. l\k de soude à l’ammoniaque. On les y fait débouillir pendant deux heures, en les manœuvrant souvent. Ils sont ensuite jetés dans un panier placé sur des tringles au-dessus de la chaudière, et de l’eau est versée sur ce panier jusqu’à ce que la chaudière soit suffisamment remplie. Alors on remet de nouveau 1 kilogramme de soude et on entre dans la chaudière un nouveau lot. Le bain peut être employé six à huit fois de suite, puis on le vide. A la suite de ce débouillage, les bas sont rincés, bien égouttés, essorés et on passe au blanchiment.
- Pour le blanchiment, on doit réserver un atelier tout spécial, car les gaz et les acides qui se dégagent pendant cette opération endommageraient beaucoup les teintures légères et brillantes, produiraient des taches blanches et nuiraient à toutes les teintures. D’ailleurs, en transvasant des liquides d’une chaudière dans une autre, on risque toujours de produire des taches de blanchiment, qu’il faut éviter avec le plus grand soin, puisqu’une fois ces taches produites, il est fort difficile d’obtenir l’unisson en teinture.
- Le blanchiment se fait comme suit : pour 20 kilogrammes de bonneterie, on remplit la cuve à blanchir, qui peut être une chaudière ou un réservoir cimenté, avec une quantité suffisante d'eau froi le ou de liquide ayant déjà servi, et on ajoute une dissolution claire de 2 kilogrammes de chlorure de chaux. Si, en hiver, le bain de blanchiment est trop froid, on ajoute de l’eau chaude jusqu’à ce qu’il soit parvenu à la température de la main, afin d’abréger la durée des opérations. Dans ce bain de chlore, on laisse la bonneterie d’une heure à une heure et demie, en la manœuvrant fréquemment. Quand la bonneterie est bien blan-
- p.83 - vue 87/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEiNTURE
- 84 _________________________
- che, elle est jetée dans un panier placé sur la chaudière et on la laisse égoutter trois à quatre heures sans la laisser se sécher; on la rince une fois et on entre en bain neuf d’acide sulfurique à 1 kil. 1)2 à 2 kilogrammes; on y manœuvre pendant une demi-heure. On jette de nouveau sur le papier et on rince trois fois à l’eau pure. Le bain acide doit être suffisamment fort pour enlever complètement le chlore et par conséquent empêcher les taches de se produire. On peut s’en servir plusieurs fois.
- La dissolution de chlorure de chaux s 3 prépare avec le plus grand soin en versant l'eau et le chlorure de chaux dans un tonneau, remuant bien le mélange ; on laissera reposer et on ne prendra que ce qui se trouvera au-dessus du dépôt. Les particules non disssoutes du chlorure de chaux exposent aux taches et aux trous.
- Un procédé bon marché consiste à bouiliir 25 kilogrammes, par exemple, de bonneterie, pendant huit heures, avec 800 grammes de soude ammoniacale. On rince et on met, pendant trois quarts d’heure, dans une soiution de 1 kilogramme à 1 kil. 1x2 de chlorure de chaux, puis on manœuvre une demi-heure dans 1 kilogramme d’acide sulfurique, et finalement on rince à fond. Le premier procédé mentionné est un peu plus cher, mais il est meilleur et plus sûr. Et pour obtenir sur bonneterie de belles et brillantes couleurs, il est indispensable d’avoir un beau blanc. Les articles, bien rincés et essorés, passent au savonnage.
- Le bain de savonnage consiste en une quantité suffisante d’eau à 75 degrés contenant 200 grammes de soude calcinée et 1 kilogramme de savon d’oléine. Les articles y restent une demi-heure, pendant laquelle on les manœuvre bien, et ils sont jetés dans le panier placé au-dessus du bain; ensuite on ajoute 100 grammes de soude et 800 grammes de savon. On entre un nouveau lot, et ainsi de suite. Le bain de savon peut être employé pour plusieurs lots ; il peut aussi être conservé pour un usage ultérieur, mais il doit être toujours chauffé à 75 degrés. Au sortir de ce bain, les articles sont prêts pour la teinture.
- En cas d’eau dure, ou lorsque la bonneterie n’a pas été suffisamment rincée en sortant du bain acide, il arrive parfois qu’après son entrée dans le bain de savonnage, le savon se coagule et le bain devient laiteux. Dans ce cas, on doit enlever la bonneterie et on doit ajouter de la soude au bain jusqu’à ce qu’il devienne de nouveau alcalin ; autrement, dans la teinture, les particules de savon causeraient des taches blanches. Les taches qui se seraient ainsi produites ne peuvent être enlevées qu’en faisant bouillir le tissu taché dans une lessive concentrée de soude à 8 ou 10 p. 100 du poids de la bonneterie. On rince et on tord.
- La bonneterie destinée au noir et aux couleurs modes sera simplement débouillie pen-
- dant deux heures à deux heures et demie dans de l’eau pure. Pour gagner du temps, on peut la débouillir dans de la soude. On la rince ensuite, on la tord et on est prêt à passer à la Peinture.
- Teinture
- De même que le lavage et le blanchiment exigent une propreté absolue, cette propreté est aussi nécessaire pour la teinture. Au teinturier à lui donner une scrupuleuse attention. Pour chaque couleur, autant de paniers spéciaux doivent être prêts et rangés en ordre, afin de prévenir les erreurs. Si on n’emploie pas pour chaque teinture des bâtons spéciaux, et pour chaque panier des tringles spéciales, on aura en teinture des taches et des bruni-tures. On pourra conserver les bains peur s’en resservir pour des usages ultérieurs, et, puisque les couleurs teintes sur un bain nouveau ne sont jamais aussi belles que celles teintes sur bain déjà fait, on commencera par teindre dans un bain nouveau, de la bonneterie de qualité inférieure.
- La bonneterie qui n’a pas été blanchie avant la teinture, mais qui est mise directement dans le bain de teinture, comme pour le rouge, le bordeaux, le bleu foncé et le brun, le gris solide, doit être bien ouverte, nettoyée convenablement et mise dans un panier, de telle façon qu’ayant fini d’ouvrir le lot, tout le lot puisse être jeté à la fois dans la chaudière et y être manœuvré avec facilité. Comme on l’a déjà dit, les bains de débouillage pour rouge, bordeaux, brun et bleu foncé sont conservés pour des usages ultérieurs, et il est utile de teindre différents lots de la même couleur l’un après l’autre. Les bains de sumac et de fer ne doivent pas être vidés, car ils peuvent resservir. Pour les bruns et les bleus foncés, on peut se servir du même bain de sumac. Cependant, il est préférable d’en avoir un pour chaque couleur, car les teintures se font plus égales et plus brillantes.
- On procède ensuite à la teinture, et, au cas où il y aurait un certain ordre de couleurs à employer, il faudrait les teindre dans l’ordre suivant : rose, bleu clair, crème, rouge, bordeaux, brun, bleu foncé, noir, noir diàmant, gris mode, gris solide.
- Voici maintenant quelques recettes :
- Rose. — On commence par bien nettoyer la chaudière avec de l’acide et de la soude ; puis on la remplit d eau, qu’on chauffe à 55 degrés. 11 faut avoir soin que l’eau ne soit ni calcaire ni ferrugineuse. On fait dissoudre dans le bain 4 pour 100 d’alun et la quantité de rhodamine nécessaire, puis on y manœuvre les articles pendant une demi-heure à trois quarts d’heure. Si la teinture ne pénètre pas bien à fond, on élève un peu la température, mais sans jamais monter jusqu’au bouillon. S’il faut rajouter du colorant et qu’on ne s’en aperçoive qu’après que la teinture a déjà été commencée, il est indispensable de relever les
- et de se servir d’un tamis pour cettP 1
- La teinture finie, les ar,ic,es panier à égoutter, que l’on place sur des Z 6 au-dessus de la chaudière et qui doit êtr a servé pour le rose. Pendant ce tetnns Z ^ nit le diable d’une enveloppe de mousselin?' apres avoir trempé cette enveloppe dans]1 bain de teinture, on y met les articles on 6 sore. Il n’y a plus qu’à sécher. ’ es' Pour les teintures suivantes, on ne mett dans le bain que 3 pour 100 d’alun au li»„ ? 4 pour 100. eude
- Bleu clair. — On procède de la même f çon, en remplaçant la rhodamine par du bl* méthylène ou du bleu éthylène, avec additio^ au besoin, d’un peu de vert. ’
- Bleu foncé. — Ajouter au bain 3 pour loo de sulfate de soude et 1,5 pour 100 de benzo azurine, entrer les articles vers 95 degrés manœuvrer une heure et demie, essorer. Entrer ensuite dans un bain à 75 degrés, avec 12 pour 100 d’extrait de sumac, manœuvrer bien pendant une heure, puis passer trois quarts d’heure en bain froid contenant 5 pour 100 de couperose verte et 6 à 10 pour 100 de nitrate de fer. A la suite, rincer dans deux eaux essorer et teindre à 5 degrés avec 4 pour 100 d’alun et, selon la nuance désirée, du bleu méthylène , du violet méthyle ou du vert brillant.
- Bouge. — Préparer le bain avec 2 pour 100 de soude du commerce, 1;2 pour 100 de savon
- 1 [2 pour 100 de benzo-purpurine, teindre au
- bouillon, égoutter, laver, essorer.
- Bordeaux. — Teindre de même avec 0,6 pour 100 de benzo-purpuriue et 0,4 pour 100 de congo corynthe.
- Gris. — Manœuvrer une heure et demie en bain chauffé à 60 degrés et contenant 2 à 6 pour 100 d’extrait de sumac, puis dans un autre bain chauffé à 25 degrés et contenant 2 à 10 pour 100 de couperose. Rincer, essorer, nuancer avec du bleu méthylène ou du violet méthyle et 3 pour 100 d’alun.
- Noir. — Pour obtenir un beau noir résistant bien au lavage, il faut beaucoup plus de drogues que si l’on teignait le ûlé. On prépare un bain avec 14 pour 100 d’extrait de campê-che et 4 pour 100 d’extrait de quercitron ; on y entre la matière à 30 degrés, on la manœuvre une heure, on l’y laisse tremper toute une nuit, en ayant soin qu’elle reste plongée entièrement ; puis on passe en bain froid de 4 ^.our 100 de couperose bleue; on manœuvre une heure et demie, on essore. Alors on ajoute quelques cassins d’eau froide au premier bain et 7 pour 100 de soude du commerce; on y manœuvre les articles une heure et demie, on les remet une heure et demie sur le bain de couperose bleue, on lève et on essore. On redonne une heure et demie au bain de caœpê-che. On ajoute alors 4 pour 100 de couperose
- p.84 - vue 88/199
-
-
-
- ordinaire au baia de couperose bleue, on y rentre, puis on rentre encore une fois dans le bain de campêche. On rince bien, on essore, on donne un savonnage à 80 degrés avec 4 pour 100 de savon d’oléine, on essore. Pour empêcher le dégorgement au frottement, il est bon de donner, après le rinçage,unbain d’extrait de sumac à 45 degrés.
- Crème. —- On teindra à 80 degrés avec 4 pour 100 d’alun et ce qu’il faut d’auramine pour obtenir une nuance un peu plus légère que celle de l’échantillon. On manœuvre pendant une demi-heure, on égoutte, on essore, en prenant les précautions indiquées pour le rose et les couleurs tendres. L’auraœine ne peut convenir qu’aux crèmes très claires, car elle tache facilement. Pour des crèmes plus prononcées, on les obtiendra aisément avec de l’extrait de fustet et de la chrysoïdine.
- Modes. — On donne un fond de sumac ou de cachou, suivi d’un passage en bichromate, on rince bien ; puis on teint avec alun et vésu-vine, chrysoïdine, extrait de fustet, bleu méthylène, vert brillant, etc.
- ----*---SSê-----------
- APPAREILS ET MACHINES
- A TEINDRE
- APERÇUS GÉNÉRAUX
- Par M. Jules Garçon
- (Extrait d’un Mémoire présenté à la Société des Ingénieurs civils de France (1)
- L’industrie de la teinture est l’une de celles qui ont le plus profilé du mouvement de progrès qui caractérise notre siècle et emporte l’humanité nous ne savons vers quel avenir. La découverte des matières colorantes artificielles a produit les modifications les plus profondes dans l’art de la teinture. Leur emploi a permis de synthétiser et d’unifier les méthodes ; il a donné aux procédés mécani-rues une importance qu’ils n’avaient pas avant, et il a rendu plus facile la solution de deux problèmes des plus intéressants : d’abord la teinture des différentes fibres à leurs premiers états de préparation, comme celle du coton en meches ou en canettes, et celle de la laine en bobines ; ensuite la teinture par production des couleurs sur la fibre elle-même, comme celle du coton en noir d’aniline, en rouge azo, en couleurs ingrain, ou en couleurs diamine diazotées et développées à nouveau.
- Aussi ne faut-il pas s’étonner que le nombre des brevets d’invention pris en France pour perfectionnements dans la teinture atteigne
- (1) Le but de ce travail était de relever les sources bibliographiques susceptibles de fournir des indications utiles sur le sujet. L’auteur indique ces sources qui résument la bibliographie tinctoriale. Nous passons cette nomenclature pour nous tenir à l’exposé des principes des maohines à teindre.
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- depuis une dizaine d’années une moyenne de 150 par an. Les brevets pris pour de nouvelles machines à teindre sont en moyenne de 20 par an.
- L’une des principales causes qui ont amené cette multiplication des recherches concernant les machines de teinture, c’est la grande facilité d’application que présentent les matières colorantes artificielles. Avec les anciens procédés qui exigeaient souvent des opérations longues, nombreuses, pleines de difficultés, les machines à teindre, lorsqu’on s’en servait, étaient fort simples. Quant à la période qui précède ce siècle, et même pourrais-je dire, la seconde moitié de ce siècle, elle ne fournit presque rien.
- La machins à teindre les tissus la plus simple est le tourniquet ou traquet : il consiste simplement en un cylindre en bois ou en un cadre garni de lattes, en forme de parallélipi-pède ; on le plaçait au-dessus de la cuve de teinture. J’ai rencontré récemment la disposition du parallélipipède plein, de diamètre très court, dans un ouvrage fort précieux, le Plie-tho de larte de tentori, de G. Rosetti, édité à Venise. La Bibliothèque Nationale vient d’acquérir un exemplaire de l’édition de 1540, qui faisait partie des collections d’Eugène Piot -, et c’est cet expemplaire que j’ai pu examiner. Ce G. Rosetti, fonctionnaire de l’arsenal de Venise au XVIe siècle, se passionna à tel point pour la teinture qu’il consacra sa fortune à voyager seize ans en Italie et dans le Levant, et à recueillir les secrets des ateliers ; puis il écrivit son Plictho, qui est un recueil de recettes de teinture sur soie, sur vêtements et sur peaux. Cet ouvrage renferme deux gravures sur bois : la première concerne la teinture des écheveaux de soie, et la seconde, la teinture des tissus. On y voit un rudiment de tourniquet ; et je la signale à cause de ce détail, parce qn’à ma connaissance, c’est la première figure que l’on possède sur la machine à teindre. Cette première machine à teindre les tissus conserva longtemps sa forme rudimentaire ; il me faut passer plus de trois siècles avant d’avoir à signaler de nouveaux documents. A la fin du siècle dernier apparaît le clapeau ou double traquet réservé aujourd’hui au lavage, et qui est l’origine du foulard, autre genre de machine [en usage pour la teinture des tissus. Enfin, parmi les planches qui accompagnent Y Encyclopédie méthodique, 1782-1832, plusieurs sont relatives au blanchiment, à la teinture et à l’impression; l’une figure le tour ou asple, simple traquet formé de quatre lattes de bois et manœuvré à la main; le diamètre est devenu beaucoup plus considérable que dans l’appareil dont l’ouvrage de Rosetti nous a conservé la figure, ce qui ne peut que faciliter le travail.
- Aujourd’hui les machines à teindre sont devenues légion. On peut les diviser en trois grands groupes : celles destinées à teindre les matières textiles avant filature, celles après
- 85
- filature, mais gavant tissage, celles enfin après tissage.
- La teinture des fibres avant filature présente de réels avantages. Pour le coton, elle convient essentiellement en vue de mélanges destinés à la draperie, à la bonneterie, etc. Pour toutes les fibres, elle a comme résultats, non-seulement une économie de main-d’œuvre, mais encore une meilleure préservation de la fibre ; enfin, on évite plus aisément le feutrage de la laine. Mais il est plus difficile de bien unir en teinture, ainsi que d’échantillonner à la nuance voulue : et la consommation des drogues tinctoriales est augmentée (lj3 environ en plus que sur filés). Les progrès réalisés par les inventeurs font espérer que la première difficulté finira par être surmontée pour toutes les couleurs, même celles à mordant, et ce jcur-là la teinture des fibres avant filature, soit celle du coton en flocons ou en mèches, soit celle de la laine en bobines verra son importance accrue dans une proportion énorme. Cette question excite vivement l’attention de tous les teinturiers et a inspiré un grand nombre de machines.
- Dans presque toutes, au lieu que ce soit la matière que le teinturier agite dans le bain tinctorial, la matière est immobilisée, et c’est le bain qui circule autour. Cette circulation continue semble fort logique, car les fibres brutes conservent bien mieux leurs propriétés naturelles dans le second cas que si on les remue au milieu du liquide tinctorial. J’ai proposé d’étendre ce principe de teinture mécanique à la teinture des fibres en écheveaux • mon sentiment personnel est que l’avenir nous réserve plus d’une surprise sous ce rapport-il nous démontrera que la teinture des fibres textiles en écheveaux n’exige pas absolument que les écheveaux reçoivent dans la machine les mouvements compliqués que l’ouvrier leur donne dans la teinture à la main. En principe il suffit que la fibre soit bien nette et que le liqnide tinctorial, de composition homogène, la pénètre à fond, en restant homogène, de façon que la teinture ne présente pas d’inégalités.
- Dans les machines destinées à la teinture des matières non filées, la circulation du liquide a été assurée par des moyens très variés. Les constructeurs ont fait appel à l’action des pompes ordinaires ou des pompes rotatives, au principe de la presse hydraulique, à la pression d’uns colonne d’eau surélevée à celle exercée par un cylindre plongeur, par la vapeur, ou tout simplement à la pression atmosphérique, parfois au vide, ou à la force centrifuge. Le vide, à priori, est l’un des moyens les plus recommandables puisqu’en même temps qu’il a pour résultat l’adduction du liquide tinctorial, il enlève de la matière textile les bulles d’air qu’elle renferme et qui mettent un obstacle très sérieux à la teinture» La force centrifuge, au contraire, prête à suspicion légitime, car elle cause au sein du li-
- p.85 - vue 89/199
-
-
-
- 86
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- quide la formation de régions d’inégale densité ; elle détruit son homogénéité, d'où résulte fatalement une teinture inégale.
- Plusieurs machines sont constituées par des appareils rotatifs à compartiments multiples, qui viennent plonger alternativement dans le liquide tinctorial, parfois d’un mouvement très lent-, ou bien encore, les pots qui renferment la matière jouent le rôle de seaux à puiser le liquide.
- La matière à teindre peut être placée dans des paniers, dans des pots ou vases à parois pleines ou perforées partiellement ou sur la totalité de la surface ; elle se trouve parfois entre deux plaques on deux parois perforées ; elle reste d’autres lois dans les coilers de filature ou sur les asples de dévidage ; elle est encore disposée sur des bobinoirs pleins ou perforés ; elle peut être simplement placée dans les compartiments multiples d’un même appareil.
- La teinture du coton en canettes de filature est une industrie intermédiaire entre celle de la teinture du coton brut ou en mèches et celle de la teinture du coton filé en écheveaux. Elle a inspiré récemment une étude fort sérieuse de M. C.-O. Weber, de Manchester. Les principes mécaniques de la teinture en canettes, les plus pratiques d’entre les appareils brevetés en Angleterre, y sont exposés avec une grande sagacité.
- L’importance de cette industrie repose sur ce fait que les canettes une fois placées dans l’appareil, on peut les tremper, les débouillir, les laver, les mordancer, les laver, les teindre, les rincer,les laver, les sécher, etc., etc., les soumettre en un mot à toutes les operations voulues sans les reprendre avant d’avoir à les placer dans la navette du méter à tisser. Au lieu qu’ordinairement on est obligé de dévider les canettes de filature, de former avec le fil des écheveaux, de faire subir â ceux-ci toutes les opérations plus haut citées, le plus souvent dans des apparails spéciaux pour chacune d’elles, puis de reformer les canettes afin de mettre le fil dans les navettes. On voit quelle économie de main-d’œuvre, de déchets, de temps, d’argent, la teinture en canettes représente pour l’industriel ; elle offre, en outre, sur la teinture à l’état brut les avantages de demander moins de couleur, de restreindre les déchets de filature et de sauvegarder davantage le moelleux de la fibre.
- La teinture en écheveaux, lorsqu’elle se fait à la main, est une opération compliquée. Pour cela, les écheveaux sont enfilés sur des bâtons ou lissoirs qui reposent par leurs extrémités sur les longs côtés d’une cuve ou barque généralement rectangulaire. Deux ouvriers se mettent de chaque côté de la barque, saisissent l’extrémité d’un lissoir d’une main, lissent l’écheveau de l’autre main, c’est-à-dire qu’ils le retirent de façon à faire tremper successivement chacune de ses parties dans le bain de teii.ture. En même temps, ils
- font voyager deux ou trois fois l’écheveau dans le bain, puis ils le retournent. Dès qu’ils sont arrivés à l’extrémité de la cuve, ils recommencent la manœuvre en sens inverse, et changent les bâtons du milieu contre ceux du bout, provoquant ainsi un mouvement incessant du liquide pour détruire les inégalités produites par le chauffage. Quand on a à teindre de grandes quantités d’une couleur simple, comme des noirs au campêche, des rouge turc, ou lorsque la teinture exige un grand nombre d’opérations, l’emploi de machines est fort avantageux.
- Les machines à teindre les écheveaux sont très nombreuses. On s’y est proposé presque loujours d’imiter ce que fait la main de l’ouvrier. Les lissoirs sont passés dans les écheveaux, et leurs extrémités reposent généralement sur un cadre rectangulaire rele-vable à volonté ; elles portent, d’autre part, des roues à dents ou à crochets qui servent à transmettre à l’écheveau un mouvement rotatif continu ou intermittent. Des dispositions spéciales effectuent le lissage : engrenages de vis sans fin, manivelles, arcs à crémaillère ou chaînes à butoirs avec porte-écheveaux excentrés par rapport aux axes de rotation. Les écheveaux reçoivent, dans le plus grand nombre de ces machines, un mouvement de va-et-vient alternatif : ils sont transportés successivement d’une moitié de la barque à l’autre, ou bien sont relevés à l’une des extrémités de la barque, passent au-dessus, et rentrent à l’autre extrémité. Dans plusieurs machines, ils sont placés à la périphérie d’un tambour mobile et viennent plonger à tour de rôle dans le bain. Dans d’autres, le cadre qui supporte les bâtons à écheveaux reçoit lui-même un mouvement. Dans d’autres enfin, les lissoirs sont disposés horizontalement autour d’un axe central et ils reçoivent un mouvement de circulation continu en même temps qn’un mouvement de rotation alternatif à périodes inégales. Dans plusieurs machines récemment proposées, c’est le liquide lui même qui reçoit un mouvement de circulation continu.
- Le coton filé est quelquefois aussi teint en chaînes. Les machines destinées à cet objet { consistent en une simple cuve de teinture avec rouleaux plongeurs et exprimeurs, ou parfois en une sorte d’encolleuse, dont l’auget renferme la couleur.
- Je n’ai que fort peu de chose à dire sur les machines à teindre les tissus en pièces : presque toutes se réduisent à des cuves de teinture avec cylindres entraîneurs et exprimeurs ; le tissu entre dans le bain par les deux extrémités, le renversement de marche se faisant automatiquement. Le tissu passe au large, ou en boyau si l’on n’a pas à craindre les plis.
- La machine la plus simple est le tourniquet ou traquet ; cette machine, ainsi que le clapet (deux rouleaux de bois exerçant une pression l’un contre l’autre), sont aujourd’hui presque partout remplacés parles foulards, les cuves
- -......* mers. Ces trois
- genres présentent des différences très-notables. Les machines qui s’y rattachent et qui sortent de plusieurs grands ateliers de construction en France et à l’étranger mériteraient •toute une description, car elles ont été savamment comprises et intelligemment exécutées pour remplir le but auquel elles sont destinées. Mais je serais entraîné trop loin si j’entrais dans cette voie, et je me contenterai en finissant de signaler un dernier dispositif qui a été fort admiré à l’Exposition de 1889, à cause de son ingéniosité ; en effet, dans cette machine spéciale à la teinture des tissus de laine, le rouleau entraîneur se déplace lui-même au-dessus de la cuve dans un mouvement de va-et-vient et répartit le tissu dans le bain tinctorial.
- CRÉPAGE ARTIFICIEL
- DES LAINAGES
- La « Société industrielle de Mulhouse » a communication de deux noies se rapportant aux tissas crêpés, si fort en faveur cette année.
- La première, de M. Edouard Kopp, dit à ce propos •
- Cet article a été fabriqué pendant deux ans dans la maison Kœchlin-Baumgartner à Loer-rach, et voici de quelle manière nous avons opéré : le tissu de laine écru est manœuvré à la main, pièce par pièce, pendant cinq minutes, dans une cuve en bois contenant un bain de sulfate de zinc chauffé au bouillon par un serpentin en plomb. La cuve contient 200 litres de bain et celui-ci est monté à raison de 500 gr. de sulfate de zinc par litre eau-, cette solution pèse au bouillon 23° B°.
- Le bain épuisé est renouvelé par un bain frais au même degré.
- De cette cuve, la pièce va immédiatement dans une seconde cuve contenant de l’eau bouillante, et y reste aussi 5 minutes, puis est lavée, jusqu’à disparition de la réaction acide au papier tournesol. Les pièces sont alors crêpées et suivent le cours ordinaire du blanchiment et chlorage pour l’impression ; nous avons compté que chaque pièce prenait 7 kilos sulfate de zinc.
- Il est à remarquer que par le passage en sulfate une grande partie du parement est enlevé, et, par conséquent, au bout d’un certaiu nombre de pièces il faut laisser reposer le bain et le tirer au clair pour la prochaine opération.
- Le crêpage obtenu de cette manière résiste très bien aux différentes opérations du blanchiment et le tissu jaunit peu au vaporisage.
- L’autre communication est de M. Félix Binder, et fait connaitre les faits suivants :
- Le crêpe de laine se tisse en écru à une largeur moyenne de 90 centimètres. La rigidité du fil est maintenue par la présence du parement. Dès que celui-ci disparaît par l’action d’un dissolvant, le crépage a lieu.
- p.86 - vue 90/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- SI
- Le traitement est le même pour le crêpe lisse ou pour le crêpe bouillonné.
- Les opérations s’appliquent de la manière suivante :
- Les tissus sont flambés, brossés et passés en boyau en eau tiède à 25°, pendant 10 minutes. Le parement se dissout en majeure partie, la largeur des pièces se réduit à 60 centimètres. On remplace ce bain par de l’eau bouillante, qu’on fait agir 15 à 20 minutes. Cette opération provoque le crêpage proprement dit ; elle s’applique sur huit pièces de 80 à 100 mètres à la fois. On rince à l’eau froide, on essore et on sèche.
- Ce procédé fournit un très bon crêpe, il dispense de l’emploi d’aucun acide ni sel métallique.
- La conservation du relief exige l’observation de quelques ménagements dans les traitements subséquents.
- Le lavage dans des cuves de teinture est toujours préférable ; il provoque moins de traction sur la chaîne que ne le fait un lavage au traquet ou au clapot. On sèche plutôt à l’é-tendage que sur une rame, en élargissant le moins possible et en faisant des plis très courts. L’enroulage du crêpe mouillé et le séchage au tambour sont très nuisibles.
- Il suffit, pour rétablir la largeur de l’impression, de donner au crêpe un léger apprêt d’aàragante et de le sécher sur une rame fixe.
- Ce procédé est employé par la maison Frères Kœchlin depuis plusieurs années et a toujours donné de bons résultats.
- Pour le crêpe coton les précautions sont les mêmes. Le crépage se fait à la main, en remuant le tissu dans de l’eau tiède.
- ROUGES et ROSES d’ANDRINOPLE
- Sur textiles bobinés ou boudinés
- Par MM. Ervald Stoelkem et C?
- MM. Stoelkem, au nom de leur maison, de Barmen, la Société « Rheinische cops farberei gesellschaft », ont fait breveter en France un procédé de production de rouge et rose An-drinople sur fils végétaux à l’état bobiné, canettes bobines, rubans de cardes, etc., caractérisé par ce fait que les bobines, etc,, après avoir été huilées et mordancées, selon le mode usuel, sont teintes dans une solution froide d’alizarine, puis exprimées et débarrassées de l’agent de solution, par des corps chimiques appropriés et huilés, à la suite de quoi le développement complet et le fixage du rouge ou rose d’alizarine se font par le traitement dans la vapeur d’eau surchauffée, puis sont terminés par un avivage au bain de savon chaud.
- Voici la marche de cette méthode :
- Les bobines sont huilées complètement par absorption d’une solution huileuse pour rouge à 10 0/0, puis débarrassées par extraction du liquide superflu, enfin séchées, ou bien trai-
- tées à l’état humide avec du mordant d’alumine.
- Ce mordant d’alumine est composé de 12 k. 500 de sulfate d’alumine, 1 k. 500 de soude calcinée, 2 litres 500 à 2° B, 6 litres d’acétate de chaux à 15° Be, et 100 litres d’eau. Le tout composé selon le degré et le ton du coloris que l’on désire.
- Après le traitement avec ce mordant pour rouge, les bobines sont soumises à l’action d’une solution de borax, afin de fixer le mordant ; le fixage du mordant peut se faire aussi bien après avoir d’abord séché la bobine, qu’en l’employant à l’état humide ; ensuite, le parachèvement a lieu dans un bain froid d’alizarine dissoute.
- Le bain de teinture est à un état de concentration dépassant celui qu’exige le mordant employé, et est maintenu dans son état par une nouvelle addition de colorant pendant l’opération de la teinture.
- Après teinture, les bobines sont débarrassées par extraction de l’alizarir e, restée en solution, et qui n’a pas formé de laque avec le mordant, et l’agent ayant servi à la solution de l’alizarine est enlevé des bobines au moyen de corps chimiques appropriés, tels que l’eau acidulée. Ensuite, on huile, vaporise sous pression pendant 1 h. 1/2 à 2 h. 1/2, et enfin a lieu l’avivage sous pression dans un bain de savon de force appropriée.
- FIXATION
- DES COULEURS D’ANILINE
- Sur Noir d’aniline au moyen de ferrocyanure de zinc
- NOTE de M. Ferd. Oswald Présentée àla Société industrielle de Mulhouse
- L’emploi des ferrocya: nres comme agents fixateurs des couleurs d’aniline est, jusqu’à présent, très restreint et ne présente, pour ainsi dire, qu’un intérêt théorique. On sait que le ferro et le ferricyanure de potassium précipitent la plupart des couleurs d’aniline, mais ces couleurs imprimées sur un tissu préalablement foulardé en ferro ou ferricyajj nure de potassium ne se fixent pas assez solidement pour supporter un savonnage, elles sont presque totalement enlevées. Il n’en est plus de même si, au lieu de ferro ou ferricyanure de potassium, on emploie un sel correspondant insoluble , précipité sur tissu par double décomposition. Ces sels fixent les couleurs au point qu’elles supportent très bien les opérations ultérieures, et un passage au petit Mather et Platt permet un savonnage assez énergique. Parmi tous les sels essayés, c’est le zinc (à l’état de sulfate) qui m’a donné les meilleurs résultats.
- L’usage de ce moyen de fixation se trouve tout indiqué pour l'article noir d'aniline dit « article Prud’homme ». Le tissu est, comme
- à l’ordinaire, foulardé en noir d’aniline, un mordant composé de chlorhydrate d’aniline, de chlorate de potassium et de ferrocyanure de potassium, puis on imprime des solutions épaissies de couleurs d’aniline, contenant environ 5 0[0 de sulfate de zinc et 20 0[0 d’acétate de magnésie, ce dernier pour réserver le noir. On pourrait, évidemment, employer n’imperte quel acétate, mais les couleurs basiques se décomposent assez rapidement avec des acétates plus alcalins, comme l’acétate de soude. Après impression, on passe les pièces au petit Mather et Platt et on termine comme d’habitude.
- Comme exemple de couleur à imprimer, je citerai le suivant :
- 500 gr. acétate de magnésie 20° B.
- 400 » amidon grillé sec.
- Cuire ensemble, puis, à froid :
- 15 gr. bleu méthylène dissous dans ; 100 » acide acétique 6° B.
- 60 » sulfate de zinc.
- Comme autres couleurs, on peut employer la fuchsine, la safranine, l’auramine, la thio-flavine, le vert malachite, les différents violets, la rhodamine et ainsi de suite. Ces différentes couleurs se laissent, bien entendu, mélanger en toutes proportions, et il est facile d’ohtenir n’importe quelle nuance.
- Ce procédé a été en usage à la manufacture Prochoroff, à Moscou, où il a donné de très bons résultats.
- NOIR D’ANILINE A L’OZONE
- Par M. Villon
- Le noir d’aniline a été obtenu, jusqu’à présent, par l’oxydation de l’aniline au moyen du chlorate de potasse en présence des sels de vanadium ou par le bichromate de potasse chaud. Nous avons eu l’idée d’employer l’ozone pour produire cette oxydation.
- Le tissu est imprégné de la solution sui-
- vante :
- Aniline pour noir............. 50 kil.
- Acide chlorhydrique........ 180 —
- Eau......................... 1000 litres.
- On ajoute l’acide chlorhydrique à l’aniline pour les transformer en chlorhydrates et on verse la masse dans une cuve renfermant la quantité d’eau nécessaire. Le tissu est bien imbibé de ce bain avec les machines employées ordinairement pour cet usage, et envoyé directement dans une chambre à oxyder, construite en bois et pouvant se fermer hermétiquement. On installe le tissu sur des baguettes en verre, disposées à la partie supérieure de la dite chambre, on la ferme et on y envoie de l’ozone qui produit presque instantanément le noir.
- Pour éviter cette formation du noir, désavantageuse à sa solidité, nous commençons l’oxydation au moyen de l’air ozoné sous
- p.87 - vue 91/199
-
-
-
- 88
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- pression de 1/2 kg.; puis nous terminons dans l’oxygène fortement ozoné qui le fixe complètement et le rend indélébile.
- Ce procédé s’applique également à la soie et à la laine. Toutefois, cette dernière recevra préalablement un bain de bichromate.
- Le noir d’aniline, qui n’avait pas encore pu être obtenu sur les peaux, les cuirs, peut être obtenu, non facilement, mais assez pratiquement, au moyen de l’ozone.
- Le noir, obtenu avec les proportions ci-dessus indiquées, est absolument noir. Le noir d’aniline ordinaire s’obtient avec :
- Eau.............. 1000 litres.
- Aniline ordinaire.... 60 kil.
- Acide chlorhydrique. 200 litres.
- Pour avoir un noir-bleu on emploiera :
- Eau.................. 1000 litres.
- Acide chlorhydrique. 200 —
- Orthotoluidine...... 65 kil.
- Pour une couleur puce, on fait usage de l’anaphtylamine.
- Nous n’avons pas encore bien étudié l’impression en noir d’aniline développé à l’ozone.
- 11 suffit d’épaissir du chlorhydrate d’aniline ou les chlorhydrates des bases ci-dessus indiquées, au moyen de l’empois, d’imprimer et d’oxyder à l’air ozoné et de terminer dans l’oxygène ozoné. On peut activer la formation du noir en ajoutant à la couleur des traces de vanadium ou de chlorure de cuivre ; mais ces corps ne sont pas indispensables.
- (Revue de chimie industrielle)
- ---------- —
- REVUE SOMMAIRE
- DES BREVETS D’INVENTION
- Impression des tissus ayant une surface à poil bouclé ou coupé Par M. R.-J.-C. Mitchell Dans l’impression de ce genre de tissus, il
- se fait, en raison de l'état lâche du duvet que la pression de la planche ou du cylindre d’impression amène le poil bouclé ou coupé à varier beaucoup en position, une partie étant couchée dans un sens et une partie dans une autre, d’où il résulte que les contours des dessins une fois imprimés sont plus ou moins mal définis et que l’effet produit est indistinct et terne.
- Le but de la présente invention est de produire un dessin plus nettement défini avec de plus brillants effets de couleur, comme aussi de réaliser du même coup une notable économie dans la consommation des couleurs.
- A cet effet, on fait préparer les articles pour l’impression en aplatissant le poil (qu’il soit bouclé ou coupé) par l’application de la pression combinée avec la chaleur et l’humidité, de telle façon que tout le poil soit couché en un seul et même sens et offre une surface lisse, j unie et invariable.
- La couleur de fond est alors plaquée et on peut produire un effet bien plus uni et bien moins nuageux, avec bien moins de main-d’œuvre qu’il n’en faut habituellement ; après quoi, le dessin est imprimé à la main ou à la machine.
- MÉTIERS ET ÉTUVES
- POUR L’APPRÊT DES RIDEAUX
- de MM. J. Decoudun et G0
- Nous avons signalé (1) la méthode d’apprêt des rideaux, au moyen de métiers mobiles, qui une fois garnis, se glissent dans une étuve où s'opère la sèche.
- Avec un jeu de quatre métiers, il y en a trois à l’étuve pendant que l’on attache le ri-
- (1 ) Manuel du Teinturier-dégraisseur de M. Guëdkon, p. 529.
- ' —«« mis à son tour à l’étuve, d’où l’on retire le plus sec
- pour le dégarnir et le regarnir à nouveau en
- suivant constamment un ordre régulier,1 de
- sorte que le travail est continu, et l’ouviier constamment occupé.
- Le dessin ci-dessous montre l’une des dispositions adoptées pour ce genre de travail.
- Les métiers sont à tension parallèle dans les deux sens, soit par vis à filets contraires et treuil, et montés sur galets, tels que celui de la figure ci-contre ou à tension à la main avec picots ou pinces, et ce sont alors des métiers volants.
- Les métiers sont disposés dans l’étuve par étages superposés, en les élevant à hauteur convenable, soit à bras, soit, comme le montre le dessin, à l’aide d’un monte-métier placé à l’avant de l’étuve, et fonctionnant par manivelle, engrenages et contrepoids, ou par l’eau comprimée en manœuvrant des robinets.
- L’étuve peut être disposée pour suspendre les châssis verticalement; dans ce cas, on les suspend à des crochets à galets glissant sur des tringles, et les conduisant dans l’étuve.
- Celle-ci, dans les deux dispositions, peut être chauffée par foyer spécial avec tuyaux fonte et tôle, ou par vapeur avec tuyaux ï ailettes.
- Ce mode d’apprêt donne d’excellents résultats pour rideaux de vitrages, les rendant bien plans et bien à droit fil, sans déformer les dessins ni écraser les broderies. 11 s’applique aussi aux grands rideaux blancs, lorsqu’on a des métiers de dimensions suffisantes, et peuvent alors s’employer tout aussi bien pour les rideaux en lainages ou soieries, et pour tout article plat de formes et dimensions appropriées à celle du métier.
- Mais spécialement pour les rideaux blancs, il n’y a rien de mieux à chercher.
- ; {U 1 I J M
- ii...... -
- jlllllllüfj.DECOUDUN &C‘i
- ni iiiiiiiiiiniMiiiiiiSi
- niMiiiiiiiiMiiiiiiiiiiiHiiiSmniiMiÎMluüilü;!
- iisiiEiEBS
- ssisB
- in 1! ! 1 . 111111111,11,1 Rulüw iiii,,ii,m!!!iSSf!!i!!mi!!!!!l!j!!ji!!!iii!
- —
- iiiiiiiiliiii!i!i!i!iiii!ii!!!!!ii!I!!i,! ! ,,,,,,,,,,,iniiiiiiii
- iimiiiiiin
- jllllllUI.....m
- liiiiiiiiiimiiiii
- mm
- ,§Hrr
- Etuve et métiers pour l’apprêt des rideaux.
- p.88 - vue 92/199
-
-
-
- PROCEDES DIVERS
- Orangé Diamine D
- Ce colorant donne la même teinte que l’Orangé Diamine G, décrit dans notre livraison de mars (p. 42), et se comporte de même dans ses applications en teinture directe, et possède une égale solidité.
- Cependant, sur soie, il monte davantage, de sorte que dans les mélanges soie-coton où l’on veut réserver la soie, il est préférable d’employer la marque G.
- Sur laine-coton, au contraire, l’Orangé D donne de bons résultats pour les doubles nuances, en bain bouillant avec sulfate de soude, la laine absorbe beaucoup moins de colorant que le coton.
- Mais sa différence essentielle avec l’Orangé G, est de se prêter au diazotage sur fibre; nous en verrons plus loin les effets.
- Teinture
- *
- l
- l
- Le coton se teint au bouillon, simplement avec addition de 30 0[0 de sel marin.
- L’échantillon esté environ 2 li2 QiO.
- En mélange avec les autres diamines qui •montent sur bains alcalins, on peut employer le carbonate de soude et le savon.
- L’Orangé D s’applique sur'soie avec addition d’acide acétique et se diazote ainsi que nous le verrons.
- Diazotage
- acquérant une grande solidité au lavage
- Les teintes à l’Orangé D étant diazotées, puis passées dans un bain faible de carbonate de soude (soit 200 gr. de cristaux dans 100 litres d’eau), ne changent pas d’aspect, mais
- . oppeur
- Mais en faisant agir le développeur A D, on obtient une transformation de teinte intéressante ; on produit la nuance mordoré de l’échantillon ci-dessus, qui est très usitée en coton comme sur tous textiles. !
- La dissolution de développement se prépare
- ainsi :
- Eau bouillante..................... 10 lit.
- Acide chlorhydrique............... 200 gr.
- Développeur A D (ce produit est en
- poudre)............................ 380 gr.
- Laisser refroidir la dissolution.
- Le bain, pour 10 kilogrammes de coton, se monte avec :
- Dissolution d-dessus................ h lit.
- Eau............................... 120 —
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Si l’on veut continuer à travailler sur ce bain, on le renforce pour chaque nouvelle passe de 10 kilogr. de coton, avec trois litres de dissolution.
- Quand le coton a été diazoté au nitrite de soude, suivant le procédé que nous avons maintes fois indiqué, on lui donne un léger rinçage, puis on le lisse 10 à 15 minutes dans le bain de développement, monté comme il vient d’être dit.
- Le diazotage et le développement se font toujours en bains le plus froids possible.
- 11 arrive qu’après le développement, les teintes à l’Orangé D ne paraissent pas avoir acquis la nuance voulue -, cela tient à l’acidité des bains ; on les fait virer en rinçant les cotons dans un très léger bain de carbonate de soude.
- Puis on rince en eau simple.
- La soie teinte en Orangé D, étant diazotée au nitrite, puis fixée en acide sulfurique à 5 pour cent du poids de la soie, prend un orangé jaunâtre très solide au lavage et pouvant même supporter la cuite.
- Mélange de colorants
- L’Orangé diamine peut se combiner avec les autres colorants diazotables, et se teindre, comme nous l’avons dit, en bains alcalins, si les colorants ajoutés l’exigent.
- L’échantillon ci-dessus en est un exemple ; il a été teint avec :
- Noir-bleu diamine E.................. 3 0i0
- Orangé diamine D..................... 1 —
- Cristaux de soude.................... 5 —
- Sulfate de soude.................... 15 —
- Puis la teinte a été diazotée au nitrite de soude et développée au développeur A D, comme il vient d’être dit.
- Le vert foncé de l’échantillon arriverait au noir avec 5 0[0 de Noir diamine E, sans changer la quantité d’Orangé D.
- Marron-Caroube sur coton
- Voici une teinte que nous avons eu à pro-
- duire et pour laquelle, la solidité étant demandée, nous avons employé un mélange de diamines avec diazotage, ainsi qu’il suit, pour
- 10 kil. de coton :
- Brun pour coton N................ 350 gr.
- Brun-diamine Y................... 100 —
- Noir-diamine RO................... 10 —
- Cristaux de soude............ 500 —
- Sulfate de soude............... 1.500 —
- Diazotage au nitrite de soude.
- Développement avec diamine liquide. C© bain, pour 10 kil. de coton, se monte avec : »
- Diamine liquide.................. 1 lit. 1/2
- Cristaux de soude................ 150 gr.
- Eau froide....................... 120 lit.
- Tous ces développeurs s’emploient par les mêmes méthodes.
- Noirs de campêche sur coton
- M. Duhem, dans le Bulletin des laines, donne une série de procédés de noirs sur coton au campêche, que nous reproduisons ci-dessous :
- Pour bien utiUser le campêche, dit l’auteur, l’employer en terrines : système de Roanne et de Rouen.
- Pour 50 kilos de coton 60 litres d’eau, 7 kilos extrait de campêche en pâte, laisser remonter une nuit. Le lendemain matin retourner le coton, changer les bouts, et dans le courant de la journée passer en terrine avec un bain de pyrolignite de fer coupé en moitié, c’est-à-dire à 7oB.
- Ce noir est tout-à-fait petit teint. Par passage en bain tiède de bichromate de potasse ou de soude 1 à 2 0(0, on augmente la solidité et la beauté du noir.
- Noir simple au campêche [Roanne- Thizy)
- Pour 100 kilos de coton en terrine à chaud 40-45o : Campêche, 12 0x0 ; curcuma, 0,300 p. O[0; soude en cristaux, 2 0[0; extrait de châtaignier, 6 lit. 0j0.
- On ajoute la soude en dernier lieu et il se produit une très vive réaction. Le coton est, après passage en terrine, d’un beau rouge grenat. On essore et le lendemain on passe en terrine avec :
- Pyrolignite de fer à 14° B., 24 litres pour 100 k.
- Ce passage se fait â froid. On laisse remonter une nuit, puis on rince, et pour finir on fixe et adoucit dans le même bain en ajoutant 10 litres de sulforicinate ou 5 litres d’huile tournante émulsionnée à la soude et après quelques tours, 1 0[0 de bichromate.
- Ce noir est joli, peu coûteux, d’une assez bonne solidité ; il tache par le frottement et a contre lui la mauvaise odeur de fumée due au pyrolignite.
- Noir| pour coublures (Y ille franche)
- 1. Extrait de châtaignier à 2° B., passage à tiède; 2. pyrolygmte de fer à 2° B., passage à froid, laisser passer la nuit la piece roulée après le passage en fer ; 3. passage en eau de chaux pour fixer le fer ; 4. rinçage, 5. teinture en bain de campêche à 2° B., bain bouil-! lant ; 6. virer au pyrolignite ; 7. rincer fortement en eau calcaire.
- p.89 - vue 93/199
-
-
-
- 90
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Noir ordinaire (façon Rouen)
- Pour 100 kilos, donner à 60° de chaleur :
- 1. 7 tours dans un bain de campêche monté à 30 0[0 de campêche en extrait pâteux pour le premier bain et 15 à 20 OjO pour les bains suivants.
- Laisser le coton jusqu’au lendemain.
- 2. Passer 7 tours dans un bain tiède 35 à A0° contenant 2 0[0 de sulfate de fer, 2 OpO de sulfate de cuivre.
- 3. Laisser en tas une heure et sans rincer passer à froid 7 tours dans un bain contenant
- 2 0[0 de bichromate.
- A. Après une heure de repos, rincer et entrer en un vieux bain de campêche regarni chaque fois avec : 3 0p0 de campêche et 800 grammes extrait de Cuba. — 7 tours à tiède.
- 5. Prendre sur un bain froid monté avec
- 3 0[0 de savon et 1 0p0 de cristaux de soude; après quelques tours, chauffer graduellement jusque 60°. Ce noir ne manque ni de beauté, ni de solidité.
- Noir dit d'Alsace ou noir solide
- Passer le coton en terrine, le bain étant monté avec du pyrolignite de fer à A0 et du pyrolignite d’alumine à 4° B.
- On laisse en tas pendant une nuit, puis on passe en bain tiède contenant 10 0p0 de silicate de soude. On lave et on teint dans un bain contenant :
- 20 OpO d’extrait de campêche ;>
- 5 OpO de sumac ;
- 5 0p0 de bois jaune ou 3 OpO de curcuma.
- On commence à froid et on arrive à 70* en une heure lp2. Quelques teinturiers suppriment le sumac dans le bain de teinture et font un passage en bain de sumac en premier lieu, c’est-à-dire avant de terminer en pyrolignite.
- On lave ensuite très fortement et on savonne à 60o.
- Le bois jaune, quercitron, curcuma ou cachou, parfois ajoutés au bain de campêche, ont pour but de donner un noir plus parfait, plus noir en ajoutant au ton rougeâtre leur nuance jaune.
- On ajoute souvent aussi, et dans le même but, du sulfate de cuivre dans le bain de teinture, pour corriger le ton rougeâtre donné par le fer.
- Pour bleuter les noirs et empêcher qu’ils dégorgent trop au frottement, on se trouve très bien d’un bain tiède et faible de chlore où l’on passe les noirs pendant quelques minutes.
- Noir pour fil à coudre
- Le noir au campêche est encore le plus em-- ployé pour le fil à coudre, en ce sens qu’il ne • diminue pas la solidité du fil, qui est souvent -attaqué par les noirs d’aniline. On passe en bain chaud de campêche, puis en bain tiède
- d’acétate ou de sulfate de cuivre, on obtient ainsi un noir bleu très joli dont on augmente l’intensité en passant une deuxième et même une troisième fois dans les mêmes bains. Ici encore on peut modifier le ton du noir par un colorant janne ajouté au bain de campêche.
- Pour terminer : Savonner à 70-80® et ajouter de l’huile d’olive ou de l’huile de palme pour adoucir, ou passer dans une émulsion de 3 0i0 d’huile tournante mélangée â 2 ou 3 0[0 de cristaux de soude.
- Les plus jolis noirs sont obtenus sur fond ou pied de bleu d’indigo en suivant exactement, quant au reste, une des marches précédentes. Ils ont l’inconvénient de coûter trop cher.
- CHRONIQUE NDUSTR1ELLE
- LA LÉGISLATION
- Sur les Conseils des Prud’hommes
- La Chambre des députés a adopté, le 17 mars 1892, un projet de loi apportant au régime actuel des conseils de prud’hommes des modifications dont voici les principales :
- 1° Les conseils jugeraient en dernier ressort jusqu’à une valeur de 500 fr. au lieu de 200 fr. aujourd’hui.
- 2° Les « employés », comme les ouvriers, seraient justiciables des conseils de prud’hommes ;
- 3° L’électorat serait accordé aux femmes et aux anciens électeurs qui auraient cessé leur profession depuis moins de dix ans ;
- 4° L’âge d’électorat serait de 21 ans, et celui d’éligibilité de 25.
- Ce projet de loi est acruellement soumis aux délibérations du Sénat.
- Le Comité central des Chambres syndicales parisiennes a adressé, à ce propos, la lettre suivante au ministre du commerce et de l’industrie :
- a Monsieur le Ministre,
- « Au nom du Comité central des Chambres syndicales comprenant 37 syndicats et représentant 8,A85 électeurs consulaires, nous vous prions respectueusement de bien vouloir prendre en considération les observations suivantes que nous a suggérées l’étude du rapport de la commission sénatoiiale.
- « La limitation de cette juridiction à la connaissance des différends nés à l'occasion du contrat de louage entre marchands-fabricants et les ouvriers qu’ils emploient, est une mesure que nous sommes heureux de voir prise par le.Sénat.
- « C’est bien prouver la raison d’être de l’institution.et sa.nécessité.
- « Les conditions d’électorat et d’éligibilité sont bien établies et le maintien du serment
- lités frappent le conseiller qui a,JUStes Péna' manqué à ses devoirs. 4 dUra ^veoien,
- « Nous préférons enfin que les bureailŸ,
- jugement soient présidés par un jugeT de que de rester, comme sous le régi Paix' loi actuelle, exposés aux jugements 1?,® '* arbitraires de certains présidents onvril °P
- « Par contre, lorsqu’un Conseil n’a m a constitué, nous ne pouvons comprend „ texte de la commission sénatoriale le (art. 16) : Le Conseil fonctionnera que patrons et ouvriers soient en ,1 égal; mais, puisque c’est justement „ qu’un de ces deux éléments aura emnêeu";' constitution en nombre égal du Conseil , cas est à prévoir. lue te
- « Nous proposons de dire plutôt : les bres installés et en exercice devront as ^ une composition à nombre égal au bure^ jugement comme un bureau de conciliai * « Nous craignons que la faculté laissée a* chefs d’industrie de se faire représenter U* de leurs employés fondé de pouvoirs fart r? ne donne prise à l’équivoque. ’
- « Nous ne pensons pas que la commjssiû. sénatoriale ait voulu parler des employés fr? dés de pouvoirs et nous vous proposons d' dire : par un de leurs employés muni d'un pouvoir spécial.
- « En ce qui concerne le texte de la compétence en dernier ressort, nous estimons préférable que, devant cette juridiction de paix où de petits conflits peuvent impunément être tranchés sans appel, il est préférable de permettre d’aller devant les juges d’appel à ceux qui ont une con testation dépassant 200 fr (Art. 30).
- « Pour la compétence territoriale fixée par l’art. 38 pour le travail en fabrique par la situation de la fabrique, et pour le travail à
- domicile par le lieu où l’engagement a été contracté.
- « De fréquentes contestations ont lieu à l’occasion de ces engagements spécialement dans l’industrie du bâtiment.
- « Nous préférerions qu’il soit dit ; Pour le travail en dehors de la fabrique ou de l’établissement par le lieu où l’engagement a été contracté.
- « Les jugements qui n’ont pas été exécutés dans un délai de six mois ne sont pas déclarés périmés, comme le déclare l’article 156 du Code de procédure, nous demandons que cet article soit applicable aux Prud’hommes , (Art. A0)........
- « Bien qu’il soit de jurisprudence que les tribunaux d’exception ne peuvent connaître de l’exécution,de leurs jugements, les raisons qui ont fait adjoindre l’article A42 du Code de procédure pour les tribunaux de commerce, militent en faveur de son adjonction à la loi du c Prud’homme (Art. 40).
- « Enfin, à l’article 40, qui frappe d’inéligi*
- p.90 - vue 94/199
-
-
-
- bilité le candidat convaincu d’avoir accepté le mandat impératif, il nous semble indispensable d’ajouter : et le candidat qui aura obtenu le plus de voix après lui sera proclamé élu s'il a réuni la majorité.
- « Nous espérons, Monsieur le Ministre, que vous voudrez bien examiner ces observations et leur réserver un accueil favorable.
- « Depuis quelques années, 'cette institution a été très décriée parce que certains élus l’avaient faussée dans son application.
- a Nous sommes convaincus que vous estimerez avec nous qu’il est nécessaire qu’une bonne loi vienne relever la considération qui doit s’attacher aux Conseils de Prud’hommes.
- « C’est confiants dans cet espoir que nous vous prions d’agréer l’expression du profond respect de vos serviteurs.
- « Pour le Comité central de la Chambre syndicale :
- JOUANNY, EXPERT-BEZANÇON,
- Rapporteur Président
- --------------------------
- LA DRAPERIE NOUVEAUTÉ
- Nuançage et Façonnage
- En peigné uni, pour costume, on fait des unis de nuances, façonnés par les croisures. Des petits effets de deux couleurs, agrémentés de filets vifs discrets, soit en retors ordinaires, soit en retors fantaisie. La soie est aussi utilisée quelquefois.
- On fait quelques cardées d’apprêt rasé, mais beaucoup plus de cheviottes, aspect brut, de différentes finesses. Là encore, les façonnés par croisures sur des teintes unies et des petits effets de plusieurs couleurs sont essayés. Mais de plus un grand nombre de très jolies dispositions sont ornées de mohair noir, en fil uni ou en retors façonné, moucheté, bouclé, etc., etc.
- Dans les fantaisies, les carreaux sont nombreux et les teintes très fondues. Cependant on cherche à sortir de ces effets ternes par quelques nouveautés saillantes portant un cachet agréable et de bon goût, mais plus accentué que d’usage.
- Toutes les couleurs récemment en vogue vont être faites dans des tons plus foncés — et cet assombrissement en change le caractère — aussi bien teintes pures que des mélanges. Quelques nuances sont plus en dehors du courant et méritent, à ce titre, d’être signalées à part. Tels sont le vert foncé reflet très peu olivâtre et le violet foncé dit « aubergine » d’un très joli reflet violacé.
- 11 est intéressant de constater les transformations successives des couleurs à la mode. A côté des gris qui sont de tout assortiment et d’un caractère neutre en quelque sorte, la vogue du bleu fut suivie par celle du bronze, l’un et l’autre encore recherchés d’ailleurs. Le Vert vient ensuite et, comme contraste, le
- la revue de la teinture
- violet/ dont l’aubergine est une des teintes les plus remarquables pour le costnme masculin. Le goût s’est familiarisé peu à peu avec ces couleurs que la femme porte dans tous les tons -, seulement on leur ôte la vivacité, la crudité généralement admise pour cet usage, et on les prend plus foncées, c’est-à-dire plus en rapport avec le caractère de l’habillement de l’homme.
- Ces couleurs vont être mises dans la plupart des tissus unis pour pardessus et autres. D’autres de même esprit sont également ajoutées à celles utilisées pour les façonnés ; des verts demi-toD, prune, vont avec les bleu vif, amadou, etc.
- Nos clients savent que pour réussir dans les unis dont les dessins semblent ne point varier, tant ils restent dans le caractère connu depuis plusieurs saisons, c’est par des gammes de nuances nombreuses, nouvelles et fraîches ; la quantité et la variété sont indispensables aussi bien dans les teintes pures que dans les mélanges. Ils n’ignorent pas que, dans les façonnés pour complets et pour pantalons, les ressources sont tout auties. On accentue des effets de croisure, on tait des oppositions plus grandes entre les couleurs assorties ensemble, on emploie des filés plus originaux comme ornement.
- Pour flatter le goût, les façonnés ne demandent pas des séries de nuances de fond aussi nombreuses que les unis. Les dessins se font valoir eux-mêmes et il suffit bien souvent d’offrir dans chaque genre quelques types se classant dans la série des noirs, d’autres dans la famille des bleus, et enfin d’autres avec base de bronze, les uns et les autres complétés par des teintes plus ou moins claires harmonisées avec celles de fond. 11 y a un point qui doit toujours préoccuper le faiseur de belle nouveauté, c’est de s’écarter autant que possible de ce que le bon marché peut imiter trop aisément ; car la concurrence, toujours à la piste des plus belles conceptions, les reproduit dès qu’elles reçoivent bon accueil.
- Quelques fabricants désireux de s’écarter des effets trop connus, nous demandent s’ils peuvent utiliser dans les tissus pour hommes, les fils façonnés employés pour les articles de robe, li n’y a aucun doute à ce sujet, nous ne pouvons que faire que quelques remarques faciles à comprendre d’ailleurs.
- En général, le costume masculin, même dans ce qu’il y a de plus osé, reste loin derrière celui du beau sexe ; pour cette raison les filés de fantaisie sont toujours d’un emploi beaucoup moins grand.
- De plus, les fils doivent être solides et les couleurs résistantes pour rester fraîches au porter et durer à l’usage, les vêtements faits avec ces tissus ayant beaucoup à souffrir. Les retors façonnés peuvent en général être utilisés comme des fils ordinaires. S’ils sont plus volumineux que les autres fils employés avec eux, s.’ils sont vrillés ou bouclés, il faut se
- 91
- servir de rots à dents très ouvertes, de croisures spécialement disposées, d’apprêts ne les altérant pas ; si ces filés sont très fleuris de forme, le tondage ne peut être effectué. C’est donc l’apprêt brut que l’on doit donner peu ou beaucoup feutré avec ou sans presse, suivant que l’on veut que les boucles en rugosités soient apparentes. Souvent pourtant on soumet l’étoffe à un fort pressage pour atténuer les inégalités de la surface et adoucir lé toucher.
- Rappelons aussi que l’on fait quelques grandes dispositions sous forme d’ombré. Les unes sont obtenues par des combinaisons d’ourdissage en groupant les fils par des nombres divers pour passer par dégradations du foncé au clair ou du clair au foncé. Les autres sont faites avec chaîne claire et trame foncée ou vice versa, et la croisure est disposée pour montrer la chaîne à des degrés divers, c’est-à-dire qu’un groupe de fils paraît beaucoup à l’endroit, un autre se voit moins -, dans le troisième, la trame domine, etc. La différence d’apparence fait l’ombre.
- On peut ainsi établir des carreaux et des rayures dans plusieurs sortes de marchandises. Plus le dessin est grand, plus il faut adoucir l’ordre des mélanges dans l’ourdissage ou les couleurs pour ne pas tomber dans une exagération de mauvais goût.
- (D’après le journal les Tissus, d’Elbeuf.)
- APPRÊTS
- POUR
- BRONZAGE ET GAUFFRAGE
- imitant les cuirs et papiers de tapisserie
- par Fratelli MORA
- Ces apprêts, que les frères Mora ont fait breveter, ont pour but de disposer des issus de toute nature, y compris des feutres et des ouates, à recevoir la dorure, l’argenture, le bronzage ou la peinture et de subir le gaufrage à l'aide de cylindres gravés.
- Les tissus ainsi préparés devant imiter et remplacer les cuirs de tenture ou le papier imitant ce cuir.
- Plusieurs formules d’apprêt répondent.chacune à des destinations déterminées.
- Le procédé consiste à soumettre d’abord les tissus à l’action de l’eau froide ou chaude, pour les rendre plus aptes à recevoir l’apprêt; à les sécher et à les passer dans l’apprêt spécial, qui peut leur donner la consistance, la souplesse puis à leur appliquer la préparation qui les rend propres à recevoir et à maintenir l’effet de l’impression ; enfin aux opérations du finissage.
- On plonge les étoffes dans un des bains suivants dont l’emploi varie avec l’effet à obtenir :
- i° Bain farineux
- Eau....-........ 10 lit.
- p.91 - vue 95/199
-
-
-
- 92
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Farine de blé 1 kil.
- Ou fécule v 1 kil.
- Et amidon 12k.50
- On chauffe, et après cuisson, on ajoute :
- Huile cuite 1.500 gr.
- Glycérine... 50 gr.
- Cire 20 à 30 g.
- 2° Bain Gommeux
- Eau 10 lit.
- Gomme arabique 1 kil.
- Farine de blé ou autre.... 500 gr.
- On chauffe, et après cuisson on ajoute :
- Huib cuite 1 kil.
- Cire 30 gr.
- 3o Bain gélatineux
- 10 lit.
- Colle de poisson 1 kil.
- Ou colle de menuisier ... 500 gr.
- On chauffe, puis on ajoute :
- Huile cuite. 500 gr.
- Glycérine 50 gr.
- 4° Bain oléagineux
- (particulièrement propre pour les cas d’humidité).
- Huile cuite, préférablement
- de brou de noix 10 kil.
- 50 gr.
- On chaufte, et on ajoute :
- Gypse (plâtre cru) 500 gr.
- Ou même gypse de Bologne 2 kil.
- Ou céruse 5 kil.
- Pour obtenir une apparence ligneuse, on ajoute de la sciure de bois.
- Il suffit de soumettre le tissu ainsi préparé à des cylindres gravés pour obtenir le relief.
- On y étendra les métaux en feuille ou en poudre, que l’on maintiendra au moyen de vernis, colle, fiel, calcaire rouge ou blanc, en un mot, suivant les moyens connus.
- LE NOUVEAU TARIF
- des Ouvriers bonnetiers de Falaise
- Une grève avait éclaté parmi les bonnetiers de la région de Falaise ; elle s’est conciliée immédiatement après l’adoption des conventions suivantes.
- Nous pensons que le tarif du travail accepté de part et d’autre, sera un document utile pour nos lecteurs, assez nombreux, fabricants de bonneterie.
- A la demande de la chambre syndicale des ouvriers bonnetiers de Falaise et de 18 communes voisines, un comité de conciliation s’est réuni les 2 et A mai, sous la présidence du juge de paix du canton nord de Falaise, et a adopté le tarif ci-dessous.
- Les quarante et un patrons étaient représentés par cinq délégués, dont trois demeurant à Falaise et deux h Guibray -, la chambre syndicale ouvrière avait nommé comme délégués
- deux ouvriers et trois ouvrières, demeurant
- tous cinq à Guibray.
- TARIF le kil.
- Tissu écru, côte unie, n° 48, 2 fils. 0f40
- — — n° 14 et 46, 2 fils 0 35
- — — du n° 12 et fil au-
- dessus........... 0 30
- — grosse maille................ 0 30
- Tissu Marin, Côte Rayée
- N»® 7 et 40, 1 fil...................... o 60
- Noa 8, 1 fil, et 18, 2 fils............. 0 55
- N° 16, 2 fils........................... 0 60
- N‘s 12 et 14, 2 fils...................... 0 45
- N° 10, 2 fils, 16, 3 fils et au-dessus.... 0 40
- Tissu Marin uni
- Rayure ordinaire et Rayure ordonnance
- N * 16 et 18, 2 fils...................... 0 70
- N»» 12 et 14, 2 fils...................... o 65
- Tous autres numéros au-dessus........... 0 60
- Fil cassé, rayé, 8/8 10/10, 16, 2 fils .... 0 85
- — — 14, 2 fils.... 0 80
- — — tous autres nos 0 75
- Tissu marin,uni,rayure 1/12/04/4 6/68/8,
- 16, 2 fils.......................... 0 60
- 14, 2 fils.......................... 0 55
- tous autres numéros ................ 0 50
- Tissu marin uni, couleur, tout doublage toute rayure, numéros assortis ..... 0 80 Tissu couleurs unies, bobines, numéros
- assortis et vigogne, 1 fil.......... 0 40
- Tissu couleurs unies, coton relevé.... 0 50
- Tissu coutil fantaisie, à dessins..... 0 50
- — ordinaire, toutes nuances
- et tous numéros . ....... 0 45
- Jupons et camisoles piqués et gaufrés,
- à taille (ordinaires)................ 0 70
- Tissu gaufré et piqué, tous numéros .. 0 50
- — uni, couleur, cotons écheveaux
- doubles....................... 0 70
- Tissu côte rayé, cachou, coton en bobine, 1/2 2/2, tous numéros............ 0 40
- Tissu côte jauge 540 et au-dessous, tous numéros................................ 0 45
- Tissu côte rayé, cachou, coton doublé,
- côte 1/2 2/2, tous numéros....... 0 55
- Tissu côte à bonnet bleu.......... 0 65
- — mouliné bleu et 2 bleus.... 0 55 Tissu pour bonnets fins, jauge 400,
- tous numéros..................... 0 60
- Tissu pour bonnets fins, jauge 500,
- tous numéros...................... 1 00
- Façon des Bords-Côtes
- la douz.
- Gilets et camisoles écrus............ 0f40
- Pantalons écrus..................... 0 45
- Gilets rayés........................ 0 45
- Pantalons rayés..................... 0 50
- Prix de Couture
- Remmaillage et Remontage des Bords-Côtes.
- la douz.
- Camisoles et gilets................. 0 30
- Pantalons.......................... 0 35
- — couleur........................... 0 40
- Couture
- Gilets marins, côte et uni, sans couture
- sous le bras...................... 0 35
- Gilets marins, avec une couture sous le
- bras.............................. 0 40
- Pantalons, boutonnières faites, tout
- fini, de 34 à 42 pouces.......... 0 50
- Pantalons de 32 pouces............... 0 45
- — de 27 à 30 pouces........... 0 40
- — de 11 à 24 pouces........... 0 35
- i
- o 50 o 45 0
- 0 35 0 30
- 1 75 1
- 1 25 1 00
- boutonnières non
- 2 boutons....... aites>
- 3 boutons.. , " 0 60
- (En moins 5 centimes par douzaine 0 65
- vant la proportion indiquée ci-dessus' pour la sene d’enfants). Us
- Camisoles femme...............
- “ 18 et 20 pouces
- •— 16 pouces......
- — 14 pouces......
- ~ 10 et 12 pouces
- Gilets bordes, couture etbordage
- pris.......................
- Gilets bordés, 18 et 20 pouces*..'
- — 16 pouces........
- — 14 pouces........
- Finissage par douzaine de boutônnièrh* l
- Gilets2 et 3boutons,boutonnières à faire n — tous boutons, boutonnières à faire i
- Bonnets cousus et houppés 2 bouton* °' les 100 douzaines.................. *
- Bonnets cousus ethouppésl bouton seul lü °'
- lement, les 100 douzaines....... |
- Bonnets cousus et houppés, sans être U
- houppés, les 100 douzaines...... ,n
- Façon des boutonnières mécaniques* ° °°
- les 12 boutonnières............. ’
- Les collerettes cousues seront payéesOf Sa en plus par douzaine des prix portés au t rif ci-dessus pour les mêmes article* collerette. bans
- Nota. - Tous ces prix sont entendus.» convenus avec le prix du coton restant 4 , charge de l’ouvrière. a la
- Pour régler les rapports entre les patrons et ouvriers, et, au besoin, assurer l’exécution des présentes conventions, chaque ouvrier devra être muni d’un livret, sur lequel seront inscrits et les marchandises qu’il aura re çues, pour être façonnées, et le prix de son salaire.
- Tout prix de façon qui ne serait pas prévu au présent tarif, sera débattu entre le patron et l’ouvrier, en toute liberté.
- Les couseuses pourront acheter où bon leur semblera le coton dont elles ont besoin pour la couture et le remmaillage.
- VERNIS GRAS COLORÉS
- aux anilines
- Par MM. A. Herran et Brice Bruneau
- Nous décrivons ci-dessous un procédé qui nous a donné de très bons résultats pour la fabrication des vernis gras colorés.
- Nous prenons la base d’une matière colorante telle que rosaniline, bases des différents bruns, bases d’adulines, etc., etc., nous dissolvons une base ou mélange de bases dans l’alcool que nous ajoutons dans le vernis gras, nous chauffons quelque temps au bain-marie, puis nous évaporons l’alcool, nous obtenons ainsi un vernis gras parfaitement coloré et dont la nuance reste fixe et invariable pour certaines matières colorantes ou leur mélange telles que rosanilines, bases des différents bruns de chrysoïdine et d’indulines et plus ou moins stable avec les autres bases ou leur mélange.
- Certaines matières colorantes telles que la chrysoïdine, les bruns ne contenant qu’un équivalent d’acide chlorhydrique sont en par-
- p.92 - vue 96/199
-
-
-
- M REVUE UE LA TEINTURE
- faite dissolution dans le vernis gras sans qu’il soit besoin au préalable d’enlever l’acide chlorhydrique et sont par conséquent dans cet état parfaitement aptes à colorer les vernis.
- Nous avons remarqué que par le fait de l’adjonction de la matière colorante dans le vernis gras par l’intermédiaire de l’alcool, ce vernis acquiert de précieuses qualités, ainsi il devient plus siccatif.
- Au lieu d’alcool on peut parfaitement employer comme dissolvant de la matière colorante, l’alcool méthylique, l’acétone, les huiles légères de pétrole ou de houille, etc., etc. en un mot toute substance volatile capable de dissoudre les bases de matières colorantes ou leurs sels qui jouissaient de la propriété de rester en dissolution dans le vernis.
- Nous avons également fait des vernis gras colorés en nous servant comme dissolvants du phénol ou en dissolvant dans le vernis les oléates des matières colorantes, mais nous avons obtenu de moins bons résultats que par le procédé que nous avons décrit plus haut.
- (,Société industrielle de Rouen).
- RÉGIME DOUANIER
- Cas spéciaux (1).
- Velours de coton ; caractères distinctifs et tarifs.
- Le tarif divise les velours de coton en deux classes : « les velours lisses, dits façon soie » et les a velours autres ». (Nos A09 et A10 du tableau des droits). Les premiers sont imposés sans égard à leur finesse, tandis que les se-conps acquittent des droits différents selon que leur chaîne contient ou non plus de 26 fils sur l’espace d’un centimètre (2).
- J’indique ci-après les caractères distinctifs de ces tissus :
- Velours lisses façon soie. — Cette dénomination s’applique aux velours de coton à surface coupée ou veloutée dans lesquels l’envers est lisse, c’est-à-dire présente l’armure de la toile ou du calicot (fils de trame perpendiculaires à la chaîne).
- Ces tissus diffèrent des velours à surface coupée, rentrant dans la classe des « velours autres », en ce que, dans ceux-ci, 1’ « envers est croisé au lieu d’être lisse ».
- Un des caractères des velours lisses façon soie est aussi d’être plus légers que les velours autres.
- Les velours lisses façon peuvent être unis ou côtelés.
- Velours autres. — Cette classe comprend les « velours à surface coupée ou veloutée,
- (1) Voir sur le même sujet : Revue de la Teinture, janvier 1894, p. 11 ; année 1893., pp. 10, 56, 102, et 1892, pp. 22, 46, 89, 1231 2 ét 138.
- (2) Dans le comptage des fils de chaîne, chaque fil retors n’est compté que pour une unité, quel que soit le nombre des fils simples qui le composent.
- dont l’envers est un tissu croisé, velours unis et velours à côtes ou cords », et « les velours à surface non coupée, genre velvets ou velvé-téens et moleskins ».
- Ainsi que je l’ai expliqué plus haut, les velours autres coupés se différencient des velours lisses façon soie par la contexture de leurs envers.
- Les velours non coupés, genre velvets ou velvétéens, sont destinés à être coupés, c’est-à-dire à être transformés en velours à surface veloutée. Leur armure à l’endroit a l’aspect de celle du satin ; à l’envers, elle est lisse ou croisée, selon qu’ils doivent être employés à la fabrication d’un velours coupé autre. Les velours non coupés, genre velvets ou velvétéens, sont généralement importés à l’état écru.
- On a parfois cherché à introduire des tissus de l’espèce sous la dénomination de « satins ». Les velours destinés a être coupés contiennent des duites de fond (fil de trame) qui font office de plancher pour permettre l’opération du coupage. Les satins qui ne doivent pas subir cette opération ne contiennent pas de duites de fond. Par suite, pour distinguer ces deux tissus l’un de l'autre, il suffit de détisser 5 ou 6 duites. Si l’on trouve toujours la même croi-sure, il s’agit d’un satin; si, au contraire, la croisure est différente toutes les 2, 3 ou A duites, il s’agit d’un velours non coupé.
- Les velours non coupés, genre moleskins (mole skean ou skin, peau de taupe), ont, à l’endroit l’armure dn satin. Ils ne subissent pas l’opération du coupage et sont employés directement à la fabrication des vêtements ou à d’autres usages. Ils présentent donc toujours la même croisure. Ils sont plus épais et plus solides que le satin. De plus, leur chaîne est presque toujours formée de fils retors, tandis que celle du satin ne comporte généralement que des fils simples.
- Dentelles de coton dites « Trou-Trou »
- Il a été présenté à l’exportation, sous réserve du remboursement partiel des droits, des dentelles de coton désignées dans le commerce sous le nom de « Trou-trou » et servant à l’ornementation de la lingerie. Ces articles, du genre « Valenciennes », n’offrent cependant pas la composition normale des types n° 1 et 2 de dentelles à la mécanique repris à la circulaire n° 21 AA. Si le réseau est formé de fils admissibles au remboursement afférent à ces types, les jours existant dans ce réseau sont bordés, en relief, avec des fils de numéros inférieurs qui viennentaugmenter le poids du tissu. On s’est demandé sur quelle base devait, dans ces conditions, être opérée la liquidation du remboursement forfaitaire applicable à ces tissus.
- Le Comité consultatif des Arts et Manufactures a, par un avis du 7 février, déclaré que les dentelles dont il s’agit rentrent dans le type n* 3 des dentelles à la mécanique. (Ar-
- 93
- ticles brodés. Base du remboursement : Fjl retors écru du n- 125).
- Toiles enduites pour emballages.
- Toiles d’emballages imperméabilisées à l’huile, soit en toile de coton, soit en toile de lin. Ces produits qui représentent de véritables « toiles cirées » pour emballages (le défaut d’homogénéité du tissu ne laisse aucun doute à cet égard) doivent suivre le régime des <c Toiles cirées de coton pour emballage » n. 439,
- Tissus de coton dits « aliciennes »
- On importe depuis quelque temps, des tissus de coton avec parties froncées, désignés commercialement sous le nom d'aliciennes. Ces tissus sont généralement Obtenus avec moins de 5 lames ou marches. Mais leur fabrication exige l’emploi de deux chaînes indépendantes, l’une lâche, l’autre à forte tension. Après tissage, la partie lâche de la chaîne se crêpe et produit des rayures froncées qui sont la caractéristique du tissu.
- La question s’est élevée de savoir ci ces tissus devaient être rangés parmi les « Tissus unis » ou parmi les « Tissus façonnés ».
- Le Comité consultatif des arts et manufactures, dans sa séance du 17 janvier dernier, a déclaré que les aliciennes constituent des articles de fantaisie dont la valeur est sensiblement plus élevée que celle des « Tissus unis ou croisés » obtenus avec une seule chaîne. 11 a proposé, par suite, de les considérer comme des « Façonnées » sans égard au nombre de lames employées à leur fabrication.
- Il est bien entendu que les tissus-aliciennes en fils teints ou blanchis doivent être soumis au droit des « Façonnés fabriqués » avec des fils teints ou blanchis », selon l’espèce et la classe.
- Stores dits « Kakimonos »
- Les articles dits « Kakimonos » en tissu de coton enduit et imprimé, doublé en papier et terminé par une baguette en bois, suivent le régime de la percaline enduite imprimée sans gaufrage, taxée à 170 francs les 100 kilog. en tarif général.
- Soies grèges asiatiques
- Des doutes se sont élevés au sujet de la tarification applicable à des soies grèges d’origine asiatique ayant subi dans un pays d’Europe un dévidage et un purgeage, sans torsion ni assemblage. On a demandé si ces soies devaient être admises comme grèges ou imposées à 3 francs par kilogramme comme ouvrées ou moulinées.
- Le Comité consultatif des arts et manufactures a exprimé l’avis que la main-d’œuvre du dévidage ou du purgeage était de nature à rendre le droit de 3 francs exigible toutes les fois qu’elle aurait été donnée dans un pays autre que le pays d’origine. Le Comité a traduit son appréciation par la formule suivante : « Pour l’application du m 27 du
- p.93 - vue 97/199
-
-
-
- 94
- LA. REVUE DE LA TEINTURE
- Tarif, on continuera à considérer comme soies redévidées et purgées dans leur pays d’origine ».
- ESSAI
- DES EXTRAITS DE CAMPÊCHE
- M. Ed. Donath, dans le Cliemiker Zeitung, signale les résultats suivants de ses analyses extraits de campêche garantis purs :
- Eau.............. 8,26 11,34 peur 100
- Azote............ 0,78 0,58 —
- Cendres.......... 6,38 4,99 —
- L’eau et les cendres sont rapportées à l’extrait sec. Les cendres renferment une forte proportion de bases alcalines, de chlorures et de phosphates.
- Or un extrait sec, préparé directement dans le laboratoire a fourni :
- Azote......»....................... 0,81
- Cendres............................ 1,33
- et la cendre ne contenant que peu d’alcalis et des traces seulement de phosphates.
- Les extraits de campêche donnent donc à l’analyse une proportion d’azote assez considérable représentant dans les trois analyses précédentes : 4,87, 3,62 et 5,05 de substance protéique. Quant aux substances minérales des analyses 1 et 11, M. Ed. Donath en attribue la proportion élevée à l’emploi de l’urine pour la fermentation du bois de campêche avant son extraction.
- Un extrait de châtaignier lui a donné les résultats suivants :
- Eau................................. 14,48
- Azote................................ 1,28
- Cendres.............................. 1,00
- Substances réductives............... 31,10
- L’extrait de châtaignier est beaucoup plus difficile à décolorer au moyen du noir animal que l’extrait de campêche -, de plus, ce dernier ne contient que peu de tanin, car il ne donne qu’une faible opalescence avec une solution de gélatine, tandis que l’extrait de châtaignier donne aussitôt un fort précipité. Ces observations permettent de caractériser assez aisément si les extraits de campêche sont, ou non, falsifiés par des additions de colle, de mélasses ou d’extrait de châtaignier.
- On commencera par déterminer l’eau, l’azote et les cendres. Puis on décolore la solution aqueuse de l’extrait, à une douce chaleur, au moyen du noir animal, et l’on filtre. Si la décoloration se fait difficilement, et si une addition de liqueur de Fehling produit un précipité notable dans la partie filtrée, il est fort à présumer que l’extrait a été falsifié au moyen d’extrait de châtaignier. La présence de ce dernier serait confirmée par le précipité que produit une solution de gélatine dans l’extrait non décoloré, mais ce caractère n’est ab-
- solu qu’à la condition que la proportion d’extrait de châtaignier dépasse 7 pour 100. Si l’extrait analysé ne donne pas, après avoir été décoloré, de précipité avec la liqueur de Fehling, mais en produit un copieux après interversion par l’acide ctilorhydrique, on est en présence de mélasses. Si la proportion d’azote dépasse 1 pour 100, une falsification par la colle est probable. On caractérisera celle-ci en extrayant 5 grammes d’extrait pulvérisé par de l’alcool à 90 degrés, dissolvant le résidu dans l’eau chaude, traitant par un excès d’acétate de plomb, filtrant le précipité bleu qui se produit, et traitant la partie filtrée par une solution d’acide tannique qui précipite la gélatine.
- APPAREILS
- D’EXTRACTION PAR DIFFUSION
- Pour la préparation des extraits colorants de bois de campêohe et autres
- M. Fernand Dehaitre, constructeur-mécanicien à Paris, nous demande l’insertion de la note suivante :
- Dans le courant du mois de mai dernier, j’ai fait paraître, dans les journaux l'Industrie Textile et la Rerue de la Teinture, une notice sur un système d’appareil à extraire par diffusion les principes colorants des bois de teinture.
- Plusieurs personnes compétentes m’ayant fait remarquer les analogies qui existaient entre ces appareils et ceux brevetés par MM. Heftler et G. Bénard et pouvaient faire croire à une contrefaçon, je tiens à déclarer spontanément que je renonce à la construction de ces appareils.
- F. Dehaitre.
- LES COULEURS DU TITANE
- appliquées à la Céramique
- Par M. Bigot
- Dans l’étude que j’ai commencée sur les couleurs de grand feu obtenues avec le titane, j’ai été conduit, à la suite d’un grand nombre d’expériences, à reconnaître que ces couleurs varient :
- D’abord avec la température, puis avec le temps pendant lequel on les met au feu.
- Elles changent aussi suivant que la flamme est oxydante ou réductrice.
- Enfin et surtout avec la présence des métaux étrangers, même incolores.
- J’ai obtenu , avec le titane, en me conformant à ces principes, les couleurs suivantes : le bleu, le blanc, le mauve, le jaune vif, le vert, l’orangé, le rouge vif, le brun, le bleu-vert et le violet.
- Il serait trop long de citer ici tous les changements de couleurs que j’ai observés.
- Je choisirai seulement quelqueTexemoT frappants pour chacune des causes qui fient la couleur. 0<11"
- 1° La température. — Un émail, à base d titane et de fer, est jaune sale si la temné 8 ture ne dépasse pas 1200 degrés, il devint rouge vif si elle dépasse 1300 degrés. n
- 20 Durée de la cuisson. — Un antre émail à base de titane et de baryte, maintenu pen’ dant une demi-heure, à sa température dè fusion, est bien tacheté de bleu. S’il reste dans un four industriel, de douze à vingt-quatre heures, au rouge, il est jaune vif orn(5 de bleu-vert.
- 3° Flamme oxydante ou réductrice, — l6 titane et le fer donnent en flamme oxydante
- un rouge vif -, en feu de réduction, une couleur brune.
- 4o Présence dès oxydes étrangers même incolores. — Ce sont surtout ces oxydes qui font varier les couleurs. Un émail, à base de titane et de soude, donne du blanc avec de la chaux, du jaune vif avec la baryte. Un autre à base de titane et de potasse, produit, avec la chaux du mauve, avec la baryte du bleu vert.
- J’ai composé des émaux à base de titane et d’autres oxydes en faisant intervenir tous les oxydes usuels, non volatils, autant que possible, et j’ai toujours trouvé que la couleur varie avec les éléments étrangers.
- J’ai commencé, en partant des mêmes principes, l’étude d’un certain nombre d’autres métaux colorants, et je compte exposer plus tard le résultat de ces recherches.
- Dans un autre ordre d’idées, mes expériences m’ont amené à la découverte d’un certain nombre d’émaux cristallisés en longues aiguilles soyeuses, dépassant souvent plus d’un centimètre de longuenr et capable de se colorer avec un grand nombre de nuances.
- J’ai d’abord employé dans ces recherches le four à récupération, qui m’a permis, en quelques mois, de trouver toute une gamme de couleurs nouvelles. Puis, ces expériences ont été répétées dans un four industriel, disposé de façon à être chauffé en flammes oxydantes ou en flammes réductrices ; chaque couleur a été ainsi reproduite une dizaine de fois, dans des fournées différentes, et les résultats ont toujours été trouvés concordants.
- Procédés d’application
- On obtient des rouges vifs et des rouges bruns en fondant et mélangeant ensemble :
- Silice 40 à 70 0/0
- Alumine......... 5 30 »
- Oxyde de titane.. 1 20 »
- Acide borique.,.. 5 20 »
- Soude 5 20 »
- Oxyde de fer 1 15 s
- On peut fondre d’abord la silice, l’alumine, l'oxyde de titane, l’acide borique et la soude,
- p.94 - vue 98/199
-
-
-
- et quand le tout est fondu, ajouter à ce mélange l’oxyde de fer.
- En remplaçant dans le mélange précédent l’oxyde de fer par l’oxyde de manganèse, on obtient des couleurs bleues et des couleurs violettes ; avec de l’oxyde de molybdène, on a des couleurs bleues et vertes.
- . Avec de la chaux, au lieu et place de l’oxyde de fer dans la composition précipitée, on a nne couleur d’un bleu pâle ; avec de la baryte, ou de la magnésie, un bleu vif.
- On réalise des teintes opaques jaunes et bleues en supprimant l’acide borique et l’oxyde de fer, et en les remplaçant par des poids équivalents de chaux, de baryte et de magnésie. La chaux donne du blanc et jaune, la baryte du jaune et bleu, la magnésie du bleu verdâtre.
- En substituant la potasse à la soude et en enlevant l’acide borique et l'oxyde de fer, on obtient d’autres couleurs par l’addition de certaines substances : avec addition de chaux, on a une couleur mauve ; la magnésie donne un bleu laiteux ; la baryte, du bleu vert ; la glucine, du bleu et rouge.
- (Bulletin de la Société chimique de Pans.)
- TITRAGE DE LA SOIE
- ET DES MÉLANGES DE TEXTILES
- Par M. F.-W. RICHARDSON (1)
- Çarmi les nombreuses méthodes plus ou moins fantaisistes qui ont été proposées pour le titrage de la soie en fabrique, je puis citer celle de A. Lidow.
- D’après ctt auteur, l’acide oxalique fondu pourrait être employé pour séparer la soie de la laine et du coton qu’il n’attaque point, tandis qu’il dissout la soie. Un autre chimiste a suggéré l’emploi de l’acide chlorhydrique concentré qui, d’après lui, dissout la soie sans altérer la cellulose. La seule critique que je ferai de cette méthode repose sur une expérience que j’ai faite au moyen d’une pièce de coton de très bonne qualité ; par immersion dans l’acide chlorhydrique concentré, l’échantillon a perdu 28 p. 100 de son poids.
- La question complète du titrage de la soie, de la laine et du coton est beaucoup plus complexe que certains analystes semblent le supposer. II est pratiquement impossible de trouver un réactif susceptible de dissoudre i’une de ces substances sans altérer les autres.
- Le docteur C. Otto Weber a montré récemment que les solutions alcalines bouillantes ont une action considérable sur la cellulose ; elles déterminent la formation d’oxycellulose, ou plutôt d’un grand nombre d’oxycelluloses.
- !
- (1) « The Journal of the Society of Chemical In-âustry ». Trad. Mon. scient.
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- J’ai appris que, sur le continent, certains chimistes analysent la peluche de soie en la faisant bouillir avec 2 p. 0/0 de soude caustique. Cette méthode exige une ébullition prolongée; enfin, lorsque j’aurai dit que le coton purifié perd 2 p. 100 de cellulose, lorsqu’on le fait bouillir pendant une demi heure avec de la soude caustique à 2 p. 100, on comprendra que ce procédé doit être absolument abandonné. Le coton perd jusqu’à 12 p. 100 de son poids, lorsqu’on le fait bouillir pendant une demi-heure avec de la soude caustique à 12 p. 100.
- On recommande aujourd’hui d’une façon toute particulière le réactif suivant : On dissout 16 gramme? de sulfate de cuivre dans 140 à 160 cc. d’eau ; on ajoute 8 à 10 grammes de glycérine pure, et l’on verse goutte à goutte une solution de soude caustique jusqu’à ce que le précipité primitivement formé se redissolve ; il faut avoir soin d’éviter un excès d’alcali. Il paraît que cette solution est sans action sur le coton et la laine, tandis qu’elle dissout aisément la soie. En réalité, le coton purifié chauffé avec la solution cupro-sodique pendant 20 minutes — c’est-à-dire pendant le temps nécessaire à la dissolution de la peluche de soie — perd de 1 à 1,5 p. 100 de son poids; de plus, il devient friable et pulvérulent. Enfin, les laines de fabrique soumises au même traitement, perdent de 9 à 16 p. 100 de leur poids ; ce réactif doit donc être absolument abandonné toutes les fois qu’il s’agit d’analyser les tissus laine et soie.
- Un autre réactif, recommandé par Elsner, se prépare de la façon suivante : On mélange 1,000 grammes de chlorure de zinc, 40 grammes d’oxyde de zinc et 850 cc. d’eau. On chauffe le tout jusqu’à dissolution complète ; la solution froide doit avoir une densité de 1,72. Pour avoir des résultats à peu près passables, je crois qu’il est nécessaire d’avoir une dissolution suffisamment basique et très concentrée. (A suivre)
- INFORMATIONS BT FAITS DIVERS
- Les bourses commerciales de séjour à l’étranger. — Le ministère du commerce, de l’industrie, des postes et des télégraphes met au concours des bourses commerciales de séjour à l’étranger de deux catégories, suivant l’âge exige des concurrents.
- Ces bourses sont attribuées pour deux ans et peuvent être renouvelées pour une troisième année par décision ministériePe.
- Le concours comprend, dans chaque catégorie, des épreuves écrites et des épreuves orales. Les épreuves écrites auront lieu le 3 novembre 1894, au chef-lieu de chaque département.
- Des exemplaires du règ ement et des programmes des concours sont à la disposition des intéressés au ministère du commerce, de l’industrie, des postes et des télégraphes, rue de Varenne, n° 80.
- 95
- li’exportatlon de» drapa en Espagne. — Cette exportation a été malheureusement annihilée depuis l’application du tarif douanier espagnol, ainsique cela résulte d’une lettre adressée parM. le président de la Chambre de commerce d’EIbeuf à M. le ministre du commerce à propos de la formalité des certificats d’origine. Voici le passage saillant de cette lettre :
- S |<r J’ai le regret, monsieur le ministre, de vous déclarer que nous n’expédions plus rien dans ce pays. Le tarif minimum espagnol pour nos draperies, étantde 10,751e kilogr. (12,90 au tarif maximum), c’est un tarif complètement prohibitif.
- « 11 représente, en effet, 85 àlOOOiOdu prix de nos étoffes, et si nous y ajoutons les 21 0[0 qui résultent de la différence du change vous comprendrez facilement que toute exportation nous soit devenue impossible ; nous n’aurons donc pas, malheureusement, à exécuter les prescriptions de votre circulaire.
- « L’application des tarifs minimum dans les deux pays a été loin d’être une concession réciproque; elle est seulement à l’avantage de l’Espagne et au détriment de la France, ainsi que nous l’avons déjà signalé dans notre lettre du 12 décembre 1893.
- « Veuillez agréer, etc...
- « Le président de la Chambre de commerce.
- « Paul Pion. »
- —o—
- Un musée commercial de» produit» français au Chili. — La Chambre de commerce française de Santiago désirant, dans la mesure de ses moyens, aider au développement du commerce français, a cru que le meilleur moyen d’atteindre ce but était de mettre le producteur à même de se présenter sur les marchés du Chili dans des conditions aussi avantageuses que possible, et, à cet effet, elle a résolu la création d’un musée permanent de produits français.
- Cette exposition de modèles ne sera complète et ne portera tous ses fruits qu’à la condition que chaque objet soit accompagné de tous les renseignements qu'un employé spécial pourra communiquer aux inléressés.
- L’exposant devra remettre ses produits francs de tous frais à Santiago.
- Afin de couvrir les frais d’installation de locaux et d’employés, il sera perçu un droit annuel calculé selon l’espace occupé.
- La chambre fera son possible auprès des autorités chiliennes pour obtenir l’entrée en franchise de tous les produits destinrs au musée.
- Les frais de transport de Valparaiso à Santiago d’un colis pesant de 50 à 100 kil., sont évalués approximativement de 10 à 15 fr.
- La lot de eoneSliatlon. — Nous continuons à noter les résultats de la loi sur l’arbitrage et la conciliation, dans ses applications aux industries textiles- en voici de nouveaux cas :
- Les ouvriers pareurs de Roanne ayant décidé de demander une augmentation de cinquante centimes par jour tirèrent au sort les sept établissements de tissage dans lesquels la grève devait d’abord être déclarée, et 51 ouvriers quittèrent le travail le 4 juin. Le nombre des grévistes s’éleva à 80 les jours suivants.
- p.95 - vue 99/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 96
- Le juge de paix convoqua, par lettres et par affiches, les deux parties à se faire représenter dans un comité de conciliation devant se réunir le 7 juin. Au jour dit, les sept établissements atteints par la grève furent représentés par leurs patrons ou leurs directeurs, et par un ouvrier de chacun d’eux. La conciliation ne put se faire et l’arbitrage fut repoussé par les deux parties. Les patrons avaient, recruté un nouveau personnel ; Ils promirent néanmoins de remplir les places encore vacantes par ceux des grévistes qui voudraient reprendre le travail. .• . .
- La grève fut terminée le 9 juin, mais 31
- grévistes restèrent sans emploi. .
- __1 h ouvriers tisseurs d’une fabrique de tulles
- de Caudry (Nord), occupant en tout 58 hommes, 20 femmes et 10 enfants se mirent en grève le 31 mai parce qu’on leur refusait une augmentation de salaire pour la fabrication d’un nouvel article : 30 centimes au racle au lieu de 25 centimes.
- Le 29 mai, les patrons avaient refusé une entrevue avec les délégués du syndicat ouvrier, et, le lendemain, ils reçurent du secrétaire du syndicat une lettre ultimatum par laquelle ils étaient invités à accepter le soir même le prix de 30 centimes, sous peine de voir déserter leurs ateliers. Ils invitèrent les ouvriers à passer à. la caisse, en les informant que ceux qui ne se présenteraient pas le lendemain seraient considérés comme renvoyés.
- Les grévistes s’adressèrent le 5 juin au juge de paix de Clary, pour provoquer la réunion d’un comité de conciliation, mais les patrons répondirent qu’ils n’avaient plus rien à débattre avec des ouvriers qu’ils avaient remer-ciés»
- Tous les grévistes étaient remplacés le 12 juin.
- — Le 9 juin, 125 tisseurs d’une fabrique de lainages de Solesmes ont, sur l’annonced une réduction de salaires, abandonné le travail.
- A la demande des grévistes, un comité de conciliation, composé de 4 ouvriers et de 2 patrons s’est réuni en présence du juge de paix, le 13 juin. Les patrons ont fait de nouvelles propositions de tarifs sur lesquelles les ouvriers n’ont pas voulu se prononcer sans prendre l’avis de leurs camarades.
- La réunion a été remise au lendemain 14 juin, mais ce jour-là, le juge de paix attendit en vain patrons et ouvriers.
- Le 21, la grève était terminée aux conditions faites parles patrons qui, d'ailleurs,procèdent à la liquidation de leur établissement. .
- — Les tisseurs d’une fabrique de velours de Roubaix, au nombre de 110, se mirent en grève le 26 mai, pareequ’on leur refusait une augmentation de 7 centimes par kilogr. Le patron offrait 2 centimes.
- Sur la convocation du juge de paix, un comité de conciliation composé des patrons et de 5 délégués des grévistes, se réunirent le 8 juin. Les ouvriers exposèrent que les trames de coton qu’on leur remettait étaient plus fines que précédemment et que, étant payés au poids, il en résultait pour eux une sensible réduction de salaire. Le patron démontra, livres en mains, que ses ouvriers avaient reçu en mai 1894, une somme de salaires supérieure à celle qu’ils avaient reçue en mai 1893, quoique la durée de la journée eût été réduite de douze heures à onze heures. Après deux heures de discussion, le patron consentit à accorder une augmentation de 2 centimes 1(2 par kilogr., ce qui élève le saLire d’environ 3 francs par mois, et la grève fut aussitôt terminée.
- — Signalons enfin qu’une grève avait éclaté à Lyon dans une fabrique de matières colorantes ; les ouvriers demandaient le renvoi du directeur, une augmentation de salaires et la réintégration des ouvriers congédiés -, cette grève, commencée le 4 juin, s’est terminée le 9 par une transaction, sans avoir eu recours aux comités de conciliation.
- lies teinturiers en ballade. — Suivant une habitude prise depuis quelques années, la Chambre syndicale des Teinturiers-dégraisseurs de Paris vient d’accomplir une charmante partie de campagne qu’elle désigne son « banquet d’été. »
- Cette promenade, dont la bonne organisation est due à M. Mars, l’un des vice-présidents du syndicat et fut présidée par M. Vi-nois, président d’honneur de la Chambre, a été réussie en tous points.
- Un grand breack, partant de Paris à 9 h. Ij2 du matin, a conduit les participants, environ vingt-cinq, à Plessis-Trévise (commune de Villiers-sur-Marne), où un déjeuner et un dîner fort bien servis les attendaient au restaurant du « Faisan doré ».
- On eut cependant à regretter quelques absences, insuffisamment compensées par d’aimables lettres d’excuses, notamment de M. Jolly, l’estimé président du syndicat, qui remplissait alors à Anvers ses fonctions de membre du jury de l’Exposition.
- Les talents de société de plusieurs participants ont égayé la réunion ; on applaudit particulièrement M. Orliac fils, un chanteur agréable et à la voix bien timbrée, et M. Lar-chez (un benzinier), qui fut fort amusant dans ses scènes de ventilroquie. La soirée s’est même terminée par une petite sauterie à laquelle prirent part quelques jeunes et honnêtes personnes de la localité.
- Entre les deux repas, la société visita la résidence d’été, jolie villa que possède M. Mars, à Plessis-Trévise et fut reçue avec la grâce charmante habituelle de Mme Mars.
- A minuit, la voiture ramenait à leurs domiciles les invité , enchantés de cette belle journée, qui fut une heureuse diversion aux tracas de la vie courante.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- Sociétés : Formations, Dissolutions, etc.
- Formation de la Société en commandite Wyler et Ce, à Nîmes, fab. de fichus-soie. — Durée : 5 ans.—Cap. 56,500 fr. dont 35,000fr. en commandite.
- Modification et prorogation au 30 juin 1895 de la Société Ch. Mehier et C°, fab. de passementerie, 21, rue Longue, à Lyon. — Cap. porté à' 300,000 fr. — Acte du 22 mai.
- Dissolution à partir du 23 juin de la Société Vitalis frères, fab. de draps et autres . étoffes de laine, à Lodèue. — L. : les associés. — Acte du 23 juin.
- Dissolution de la Société Tarnbull père et fils et C8, teinturiers, apprêteurs, 10, rue Bas-Trévois, à Troyes.
- A PARIS
- Vendeurs
- Acquéreurs
- Vve Clanet.... Mme Goublet.. Vve Thébert.. Leprince..
- Vve Hellmann .
- Mlle Blancke. .
- Mlle Bourgoin .
- Mme Pichoz... .
- Mme Malle.......
- Pakoff..........
- Fonds cédés
- 29> r. Fontaine J* T L* Jo“quière. ^Va/;deTro«viiU
- 16-bd.BeaumaroW
- L r- de l’Odéon
- 34> bd. Barbés ’6.;-01aude-BerDar4 r. Stanislas.
- lenta.
- Mme Evrard.. Mme Cantener 149,bd Mag
- Insertion judiciaire
- Etude de M0 JOBIN, avoué à Belfort
- Extrait des minutes du Greffe du
- correctionnel de Belfort bünal
- Le Tribunal correctionnel de Belfort a rPnd„ le neuf juin mil huit cent quatre-vinet-X le jugement suivant: b clze>
- Au profit de :
- MART1US Charles-Alexaedre , néeortant demeurant à Berlin, et la Société farrpm FABRIKEN, à Elberfeld (Allemagne) hN*
- Contre ' ’
- 1° M. Georges-Léon-Pierre DOU1NE mann fac urier, demeurant à Troyes ; ’
- 2° M. Frédéric-Achille STUB1N, néeorian* demeurant à Bale ; ’ g0ciant
- Le Tribunal déclare :
- Sur l’action publique :
- 1° Le sieur Georges Douine, convaincu d'a voir, en décembre 1890, sciemment introduit à Delle deux barils contenant cent kilogrammes de matières colorantes contrefaites, se rattachant à un brevet d’invention n° 160722, pris le 4 mars 1884 en France par le sieur Bottin-ger, et cédé le 29 avril 1886 au docteur Mar*
- TIUS ;
- 2° Le sieur Strubin, d’avoir, en février 1891, à Petit-Croix, sciemment introduit un fût contenant vingt-cinq kilogrammes de matières colorantes contrefaites, se rattachant au brevet d’invention n° 167876, pris en France le 25 mars 1883 au nom de la Société Farben-fabriken d’EIberfetd.
- Et pour la répression, condamne MM. Douine et Strubin chacun en cent francs d’amende.
- Sur l’action civile :
- Condamne M. Douine à payer au demandeur Martius la somme de mille francs à titre de dommages-intérêts, et M. Strubin à la Société Farbenfabriken la somme de cent francs pour réparation du préjudice causé.
- Autorise les demandeurs à insérer le présent jugement par extraits, dans quatre journaux à le urchoix.
- Ordonne la confiscation des marchandises saisies, et condamne les demandeurs aux dépens, sauf leur action solidaire contre les défendeurs.
- Pour extrait :
- J. JOBIN
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous droits réservés
- imprimerie c. colin, a charleville (ardennesI
- p.96 - vue 100/199
-
-
-
- LÀ REVUE DE
- 7e Année, N° 7.
- ET DES COLORATIONS
- F. GOUILLON, Directeur,
- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES
- Juillet 1894
- 3, Rue du Trésor, PARIS.
- SOMMAIRE
- Chronique. — Revue des matières colorantes nouvelles. — Emploi des sels amoniacaux pour réserve. — Conditionnement et décreusage des velours de coton. — Impression par les poudres. — Revue sommaire des brevets d’invention.
- Procédés divers: Cochenille brillante; Bordeaux-diamine; Tissu caoutchouté; Colorants nouveaux; Blanchiment du tussah.
- Chronique industrielle. — Société industrielle de Mulhouse. — Société industrielle d’Amiens. — Perfectionnements désirables aux machines d’impression. — Titrage de la soie (suite), — Préparation du persulfate de sodium. — Le fluorure de sodium. — Préparation du savon de résine. — La draperie nouveauté. — Lettres d’un Teinturier-Dégraisseur.— Bibliographie — Brevets d’invention (catalogue).— Informations et Faits divers. — Renseignements commerciaux.
- CHRONIQUE
- On peut considérer dès maintenant comme acquises les dispositions du nouveau tarif que vient de voter la Chambre des représentants des Etats-Unis.
- Bien que ce nouveau tarif ne donne pas complète satisfaction à notre commerce, de très importants résultats ont été obtenus. On peut y ajouter que, si l’exportation française aux Etats-Unis atteint les chiffres de l’année dernière, c’est-à-dire 380 millions de francs de marchandises, notre commerce aura à payer environ 50 millions de moins de droits de douane.
- Dans ce calcul, les tissus profitent d’une réduction de 33 millions et demi, savoir 24 millions 1 [4 pour les lainages, 7 millions pour les soieries, l million 1{2 pour les cotonnades, 3[4 de million pour les lins. La réduction pour les gants est de 4 millions. Les produits chimiques gagnent 850,000 francs.
- La réforme acquise constitue, dans l’ensemble, une diminution moyenne de plus de 40 0[0 des tarifs Mac-Kinley et est considérée en général par le monde des affaires comme le signal d’une reprise sérieuse des transactions commerciales.
- En prévision de l’essor que le nouveau tarif va donner au commerce des laines qui entreront en franchise, les commerçants de New-York ont décidé d’ouvrir sur cette place uue Bourse spéciale des laines. On construit, à cet effet, un édifice dans West Broadway.
- Les lainages
- La nouvelle de l’adoption du Bill Wilson avait amené sur le marché à terme de Roubaix-Tourcoing une poussée des cours. Une réaction en baisse s’est produite depuis et l’avance a été presqu’entièrement reperdue.
- Aujourd’hui, on envisage l’avenir avec plus de calme et on attend, très impatiemment cependant, que la fabrique fasse un pas pour s’orienter dans une confiance nouvelle qui demande, actuellement, beaucoup de circonspection en ce qui concerne les crédits à accorder aux places américaines si éprouvées par la crise monétaire. Le ton est cependant meilleur partout.
- L’échantillonnage pour les articles d’été est poussé partout avec activité : la fabrique espère beauconp que l’exportation amènera pour la saison des affaires sérieuses.
- On prétend que le Jacquart sera encore fort recherché cette année, surtout dans les petits motifs.
- On peut, dès à présent, prévoir le succès de certains genres qui ont déjà paru cependant. 11 y a quelques semaines, on ne voyait dans toutes les stations balnéaires que des toilettes de mousseline de nansouk pékiné et fleuri, dessins châles, agrémentés de nœuds de ruban groseille, paille, cyclamen ou bleu pervenche. Ces articles, d’un goût exquis, ont été peu portés, en raison du mauvais temps : il est donc très probable qu’ils seront repris l’année prochaine.
- Pour l’été, les fabricants échantillonnent très activement le cover coat. Ce nouvel article est composé de laine et coton et se teint en pièces, de manière à former un jaspé très seyant à l’œil, la laine prenant teinture tandis que le coton reste écru. On attend beaucoup de succès de cet article.
- Les teintes Marengo sont les plus favorisées en articles d’hiver.
- A Reims, le vote du tariff-bill n’a pas produit jusqu ici les effets que certains spéculateurs avaient escomptés,
- néanmoins le courant d’affaires est relativement satisfaisant.
- En cachemires et mérinos, on constate un bon courant d’affaires, mais l’exportation fait des offres de prix trop souvent inacceptables.
- La saison pour les nouveautés en laine peignée s’ouvre généralement en septembre-octobre ; on commence à recevoir quelques commissions.
- La situation des flanelles reste difficile.
- L’industrie rémoise quoi qu’il en soit, traverse une crise, 33 0[0 des ouvriers sont en chômage, et trois établissements viennent de fermer.
- 11 y a un peu d’activité à Elbeuf et Louviers, principalement en tissus genres peignés et cheviot. Les draps noirs sont toujours peu demandés. Les draps de couleur et d’administration ont suivi leur cours régulier. Les draps de dame sont en légère reprise, et les cheviots unis ont été en grande faveur.
- Le bon mouvement qui s’était manifesté dans la fabrique de Sedan s’est un peu ralenti.
- Les expéditions de draps de la fabrique de Vienne (Isère), se sont élevées, pendant le premier semestre de 1894, à 1,350,000 kilog., contre 1,260,000 kilog. pendant la même période de 1893.
- Les soieries
- Les affaires en soieries ne se réveillent pas encore nettement, mais le marché aux soies reprend une activité sérieuse et de bon augure, et fait supposer que la fabrique a des ordres au moins en vue.
- La Chambre de commerce française de Milan, nous dit à ce propos, dans sa récente correspondance :
- « La reprise soudaine et inattendue des affaires a été une rosée bienfaisante pour tout le commerce soyeux en général ; par une heureuse coïncidence plusieurs causes y ont simultanément contribué et nous citerons entr’autres :
- « 1* La votation des lois douanières, aux Etats-Unis, qui est une réforme du
- p.97 - vue 101/199
-
-
-
- 98
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- bill Mac-Kinley dans le sens libre échangiste et dont certains articles de soierie ont sensiblement bénéficié.
- «2° La guerre Sino-Japonaise que l’on peut déplorer au point de vue humanitaire, mais non du progrès et de la civilisation, a été un heureux événement pour notre article. Une hausse sensible s’en est suivie et dans des proportions plus grandes que pour les soies européennes.
- « Les commissions en étoffe du printemps vont se donner, prochainement et nous apporteront un nouveau regain d’affaires, par conséquent nous croyons à la hausse et nous engageons tous ceux qui ont des besoins à remplir à profiter des prix actuels qui sont encore relativement très bas. »
- Nous espérons alors recevoir de Lyon de meilleures nouvelles, mais les dernières n’étaient pas encore satisfaisantes.
- Dans le tissage mécanique, quelques genres seulement montrent de l’activité, tels que le pongée uni chaîne grège tramé schappe ; le côtelé chaîne cuit, tramé-soie et coton, à deux navettes , le damas cuit couleur; la peluche cou -leur de basse qualité ; noir uni et façonné.
- D’autres articles ont quelques tendances à la reprise : ainsi le crêpe de Chine redonne signe de vie dans les qualités ultra légères pour modes ; le velours poil schappe ; étoffe à parapluies teinte en flotte, etc...
- Sont en mauvaise situation, la doublure teinte en pièce ; le satin grège et le satin chaîne cuit tramé coton; les articles à torsion, sauf la mousseline ; l’armure teinte en flotte, etc.
- Le tissage à la main attend le résultat de son échantillonnage en façonnés. En uni, on a remplacé la moire par le taffetas cuit uni et glacé, la bengaline tramé laine et la cristalline chaîne soie tramé soie et coton, la faille souple, couleur, le fouit de soie couleur, la cravate unie. Le velours uni tout soie se maintient sur les mêmes métiers sans avoir fait de progrès.
- Voici maintenant, d’après une revue d’ensemble de 1893, faite par un journal de Zurich, les genres qui ont été en faveur pendant cette année, déjà loin, et ce pourquoi nous réduisons le plus possible la communication :
- « 11 faut remonter bien loin pour
- trouver une année aussi mauvaise que 1893 pour l’industrie des soieries. Depuis la fameuse crise commerciale de 1857, elle n’a peut-être pas subi d’aussi dures épreuves, car l’année 1876-1877 elle-même, encore présente au souvenir de tous, n’a présenté de pareils contrastes, ni de pertes plus importantes.
- « Si maintenant nous parlons des genres produits en articles unis, ce sont principalement les surhas couleurs, taffetas glacé, les merveilleux et les satins duchesses qui ont été fabriques, tandis que les noirs ont été assez négligés. Au printemps, c’était le satin duchesse qui était en faveur, aussi bien en couleurs qu’en noir ; mais cette vogue n’a pas duré, et à l’automne les prix en étaient des plus réduits. En articles fantaisie, le surha tenait la corde pendant le premier semestre ; pendant toute l’année, du reste, les petits articles chinés, barrés, pékins, rayés, ont été en bonne demande et les métiers battant dans les familles ont toujours beaucoup d’ouvrage.
- « Les façonnés n’ont été demandés que dans les qualités légères et moyennes, les qualités supérieures restant délaissées. Vers la fin de l’année, toutes les moires, antiques, françaises, miroirs, façonnés, se sont bien vendues.
- « Nous n’avons pu qu’en partie et dans des proportions très modestes tirer parti de la vogue qui a favorisé au printemps les imprimés sur chaîne et vers la fin de l’année les moires, parce que nos industries de préparation ne sont pas aussi habiles à évoluer que celles de la fabrique lyonnaise. Nous devons cependant reconnaître que dans ces dernières années ces industries ont fait beaucoup de progrès; il s’est même monté chez nous, à grands frais, une usine d’impression et une autre pour la production des moires antiques et des moires fantaisie. Maie il y a encore bien à faire pour que nous soyons à la hauteur de Lyon. »
- Crise ouvrière de la région du Rhône
- Nous revenons à Lyon pour apprécier la situation au point de vue des intérêts sociaux de la région, et d’après les statistiques de l’année écoulée ; ce sont les plus récentes :
- Le nombre des métiers à bras diminue constamment; les ateliers de famille qui possédaient environ 80,000
- environ ; aujourd’hui, il y en a a près 3,000 qui travaillent. Au contrat les métiers mécaniques augmentent 1 nombre, et deviennent susceptibles T faire des articles qu’ils n-akie ’ ^ réussir auparavant. Les chômages son» assez fréquents, vu le mauvais étal affaires. Quant aux prix de aux ouvriers, ils sont toujours en V croissance.
- La fabrication des tulles de soie baissé en 1893, elle est passée de 9 millions en 1892 à 8 millions. Seuls les tissus pour voilettes à bon marché ont une grande vogue; le nombre de métiers expédiés de Calais en 1892 et 1893 pour la fabrication d’articles réservés autrefois à cette place ou àCaudrya été de 200 environ. Cette fabrication est bien à sa place à Lyon à cause du concours que le tulliste lyonnais trouve dans l’ouvrière brodeuse, chenilleuse perleus -:: de Lyon et des environs. 5
- En dentelle tissée mécaniquement et couturée à la main, l’année 1893 a été’ la plus mauvaise qu’on ait connue de-puis plus de trente ans. Le chiffre est tombé de 4 millions 1^2 à 3 millions 1 {2. La demande s’est ralentie au moment même où les succès des années antérieures avaient amené l’augmentation du nombre des fabricants et la construction de nouveaux métiers. Les chômages ont été terribles dans tous les genres de métiers à dentelles qui existent à Lyon ; les prix de façon n’ont pas ostensiblement baissé, mais le rendement par homme et par métier a été infime. La plupart des ouvriers ont dû chercher du travail, soit aux métiers à tulle uni, soit dans d’autres professions.
- En passementerie, le chiffre d’affaires, déjà si bas en 1892, a encore baissé de moitié en 1893, atteignant à peine le cinquième de la production d’autrefois ; aussi les ouvriers passementiers disparaissent-ils peu à peu et vont-ils se fondre dans les industries voisines. Celles-ci ne sont cependant pas non plus en brillante situation. La dorure, par exemple, a vu diminuer son chiffre d’affaires en 1893 de 1 million 500,000 fr. par rapport à celui de 1892.
- En ce qui concerne les départements voisins, on signale dans l’Isère despro-
- p.98 - vue 102/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 99
- jets de création de nouveaux tissages mécaniques ; les offres de tissage sont cependant rares, et la compétition des usiniers à façon pour en obtenir est très vive.
- Dans la Loire, la crise de l’industrie du ruban continue. La moitié des ouvriers en soieries de Cbarlieu trouve actuellement à s’occuper par intermittence ; les teinturiers travaillent cinq jours par semaine, il y a une légère amélioration ; 37 0[0 de chômeurs parmi les passementiers de la Fouilleuse, le travail est suspendu une journée par semaine ; les veloutiers estiment leurs chômeurs à 60 0[0.
- Résumé général
- Si nous voulons résumer la situation générale des industries textiles, nous prendrons encore le chiffre des ouvriers sans travail; les statistiques ministérielles nous les indiquent comme suit :
- La filature et le tissage mécanique comptent 12 OjO de chômeurs, le tissage à la main 31 0[0, la bonneterie 24 0[0, la teinturerie et apprêts 13 OjO, les tulles et broderies 36 0|0 ; les tapissiers sans travail sont 15 OjO, les tailleurs 20 0{0, les chapeliers 16 0[0.
- La situation serait équivalente à celle de l’an dernier dans les Vosges,le Calvados et la Seine-Inférieure pour les tissages mécaniques, la bonneterie dans l’Aube, la teinturerie dans le Nord, l’industrie du vêtement dans la Meurthe-et-Moselle, l’Ailier, l’Aude, et la chapellerie dans le Rhône et le Tarn ; elle est jugée meilleure pour les teinturiers du Calvados et les tapissiers des Alpes-Maritimes.
- Il faut attendre l’automne pour voir la situation industrielle se dessiner net- ' tement : l’abondance des récoltes, l’état pacifique actuel de l’Europe et l’ouverture du marché américain peuvent faire espérer une reprise sérieuse des affaires.
- F. G0U1LL0N
- REVUE
- DES MATIÈRES COLORANTES
- NOUVELLES
- Au point de vue de leurs applications à la teinture (1)
- Par M. Frédéric Reverdin
- Noir-Diamine M L
- La Manufacture Lyonnaise de matières colorantes a introduit dans le commerce, sous le
- (1) Extrait du Moniteur scientifique. La plupart des colorants cités ont également fait 1 ojet de communications dans la Reçue de lu Teinture.
- nom de Noir-Diaminè M L, un nouveau produit de la série des couleurs diamines, qui donne une nuance verdâtre, et constitue un complément fort utile aux autres marques de Noir-Diamine dont les nuances sont plus rougeâtres. Ce noir, spécialement destiné à la teinture du coton en gris et en nuances mode, et mélangé avec d’autres couleurs diamines en bleu foncé et bleu d’acier, se fixe sur cette fibre au bouillon dans un bain additionné de :
- 3 à 5 p. 100 de carbonate de soude, et 10 à 15 p. 100 de sulfate de soude, ou de 15 à 20 p. 100 de sulfate de soudeou de sel marin.
- On peut également diazoter et développer sur la fibre le Noir-Diamine M L ; cependant, l’intensité de la nuance et la solidité au Javage n’augmentent pas au même degré qu’avec les anciennes marques de Noir-Diamine.
- Le Noir-Diamine M L teint en nuances presque uniformes la laine et le coton ; en teignant avec 20 pour 100 de sulfate de soude, le coton prend une teinte légèrement plus foncée que la laine, et en teignant avec environ 3 p. 100 d’acide acétique, c’est la laine, au contraire, qui absorbe le plus de matière colorante.
- La laine peut se teindre au bouillon, en bain neutre additionné de 30 p. 100 de sulfate de soude, et l’on obtient un noir solide au foulon, au soufrage, et résistant bien à l’action de l’air, de la lumière et des acides : ce noir a l’avantage, dit la circulaire, de couvrir toutes les parties végétales (coton, paillettes, etc.), dans la bourre, les fils ou les tissus.
- Sur la soie, le Noir-Diamine M L donne des teintes très solides au lavage et au soufre, et complète la série des couleurs diamines solides, de plus en plus employées dans la teinture de la soie en nuances solides.
- Cachou-Diamine
- La même maison a cherché à remplacer le cachou naturel par le Cachou-Diamine. On teint avec ce produit le coton en bourre en le maintenant au bouillon pendant une heure dans un bain additionné de :
- 5 p. 100 de carbonate de soude
- et 30 p. 100 de sulfate de soude.
- On passe ensuite dans un bain de diazotage renfermant pour 10 kilogrammes coton en bourre :
- 300 grammes de nitrite de soude et 1 litre d’acide chlorhydrique.
- On entre le coton à froid, et on le laisse séjourner dans le bain pendant \\A d’heure, en manœuvrant de temps en temps. Après le diazotage, on passe dans un bain a 30-AOo, contenant 150 à 200 grammes de soude Solvay par 100 litres d’eau, puis on lave. On peut modifier les nuances en substituant à cette dernière opération un bain de développement avec certains développateurs, du phénol, etc.
- Les bains de cachou-diamine ne s’épuisent pas, surtout si l’on travaille sur deB bains étendus ; aussi est-il nécessaire de les conserver.
- Parmi les avantages du cachou-diamine sur le cachou naturel que signale la Manufacture Lyonnaise, notons qu’avec le premier, on peut obtenir sans difficulté des nuances très foncées, ce qui est fort difficile avec le cachou naturel ; le nouveau produit résiste mieux à l’action du chlore que le cachou naturel, mais sa solidité au lavage est un peu inférieure. La solidité à l’air et à la lumière des teintes développées avec le phénol ou certain développateur (marque A D), es't aussi bonne que celle du cachou naturel, tandis qu1. les teintes passées seulement en carbonate de soude sont un peu moins solides à l’air et à la lumière.
- On peut nuancer le cachou-diamine dans le bain de teinture avec d’autres couleurs dia-mine diazotables ; on peut aussi varier les effets en employant d’autres développateurs ; c’est ainsi qu’avec le fr-naphtol, on obtient un beau noir bleu, avec l’acide salicylique, un beau brun.
- Couleurs rongeables
- Les couleurs Diamine sont employées pour la teinture des fonds d’impression destinés à être rongés; c’est ce qui a engagé la Manufacture Lyonnaise à réanir sur une fort belle carte d’échantillons les effets les plus caractéristiques que l’on peut obtenir, et à y joindre sous forme d’une petite brochure (l) tous les renseignements nécessaires.
- Les couleurs Diamine sont rongées à blanc, soit par le sel d’étain, soit par la poudre de zinc ; cette dernière donne un blanc plus pur et n’attaque pas la fibre, même lorsqu’il s’agit de ronger des tons très foncés ; mais dans la plupart des cas, on donnera la préférence au rongeant au sel d’étain, dont l’emploi est plus commode, et qui se conserve mieux. On peut cependant facilement atténuer les inconvénients du rongeant à la poudre de zinc, de se fixer dans la gravure, et de se décomposer assez rapidement. On évite presque entièrement le premier de ces défauts, en broyant la poudre de zinc, avant la préparation du rongeant, avec de la glycérine et de la solution de gomme-, la décomposition s’opère moins rapidement, en n’ajoutant le bisulfite qu’au moment de l’emploi. On mélange intimement, par exemple :
- 4 kil. 800 de poudre de zinc,
- 6 kil. de solution de gomme ( : 1),
- 0 kil. 800 de glycérine, dans un tambour à boulets, en faisant tourner la masse A à 5 heures ou, à défaut d’un appareil de ce genre, en chauffant et agitant continuellement, puis on ajoute à froid :
- 900 grammes d’ammoniaque (de densité =r 0.9),
- 1.800 grammes de bisulfite à 38° B.
- Après l’impression, on vaporise pendant
- (1) Application des rongeants aux couleurs Dia-mine sur tissu coton. Novembre 1893.
- p.99 - vue 103/199
-
-
-
- 400
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 3[& d’heure à 1 heure, on passe au bain tiède légèrement acidulé à l’acide chlorhydrique et on lave.
- Lorsqu’il s’agit de ronger les couleurs Dia-mine en couleurs, on n’emploie que le rongeant au sel d’étain.
- On dissout :
- 20 à h0 gr. de colorant basique dans 75 à 150 cc. d’acide acétique et 300 cc. de solution de gomme (1:1).
- Et d’autre part :
- 40 à 80 gr. de tannin dans li0 à 80 gr. d’acide acétique.
- On mélange les deux solutions après refroidissement, et on ajoute le tout à 1 litre de rongeant au sel d’étain, préparé en faisant bouillir pendant peu de temps :
- 10 litres d’acétate d’étain à 180 B.,
- 2,500 d’amidon,
- 3,000 de sel d’étain,
- 1,200 d’acide acétique à 6° B.
- Et ajoutant après refroidissement complet :
- 1,AOO d’acétate de soude.
- On trouvera dans la brochure en question la liste des colorants basiques qui sont recommandés pour obtenir toute nuance rongée, ainsi que les qualités caractéristiques au point de vue des rongés, de chacune des couleurs Diamine.
- Il va sans dire que les teintes obtenues avec les couleurs Diamine par diazotation et développement sur la fibre, se prêtent très bien, grâce à leur remarquable solidité au lavage, pour l’obtention des articles rongés. On les ronge en couleurs au sel d’étain, en blanc au sel d’étain pour les nuances claires, et à la poudre de zinc pour les nuances foncées.
- Les couleurs Diamine s’appliquent aussi très bien pour la teinture des tissus de confection en coton. On sait que la fabrication de ces tissus pour vêtements d’hommes, destinés à imiter les tissus en laine peignée, a pris de- i puis quelque temps un sérieux développement. * L’application des couleurs Diamine à ces tissus, soit par simple teinture, soit par diazo-tage et développement après teinture, offre l’avantage de laisser au tissu toute sa souplesse et tout son brillant ; en outre, les nuances ne déchargent pas au frottement, et elles suffisent a toutes les exigences au point de vue de la solidité au lavage, à la lumière, à la chaleur (fer chaud), à ia transpiration, etc. Une belle carte d’échantillons établie par la Manufacture Lyonnaise montre tout le parti que l’on peut tirer des couleurs Diamine dans cette application spéciale.
- Phospliine nouvelle
- La même maison a récemment créé (décembre 1892) un nouveau colorant basique, la Phosphine nouvelle G., qui se fixe sur coton par le procédé habituel au tannin et à l’émétique, pour donner une nuance un peu plus
- verdâtre que l’ancienne phosphine, dont le prix élevé ne permettait qu’un emploi restreint. Les nuances obtenues sur soie avec ce nouveau produit sont plus vives et moins rouges que celles données par l’ancien colorant, elles sont aussi plus solides au savonnage.
- La Phosphine nouvelle G. est particulièrement intéressante pour la teinture des peaux.
- Noir et vert Columbia
- L’Actien Gesellachaft für Anilin-Fabrikation a introduit depuis quelques mois, dans le commerce, un noir et un vert Columbia, nouvelles matières colorantes substantives de la classe des azoïques.
- (4 suivre)
- SUR L’EMPLOI
- DES SELS AMMONIACAUX
- Pour réserver la soude caustique, l’aluminate, le stannate, le chromite de soude, etc.
- (Résumé du contenu d’un pli cacheté, déposé à la Société Industrielle de Mulhouse, le 29 novembre 1890, et ouvert le 28 février 1894.)
- Par M. Ernest Bontemps
- Quand, en impression, il s’agit de réserver la soude caustique, l’aluminate de sodium ou un autre mordant de cette classe, on peut se servir d’un acide organique, tel que l’acide lartrique ou citrique.
- Mais, quand cette réserve doit être appliquée sur un rouge turc fini ou sur un tissu mordancé en tannate d'antimoine, on ne peut s’en servir. Cela tient à ce que l’acide organique, ainsi que son sel de sodium, dissolvent partiellement la laque d’alizarine ou celle de tannate d’antimoine, surtout pendant le passage au fixage de Mather et Platt.
- Dans l’un et l’autre cas, de même que pour tout mordant alcalin cité plus haut, les sels ammoniacaux peuvent former de ibonnes réserves. Le nitrate d’ammonium, par sa solubilité, donne une réserve suffisamment forte pour toute concentration de soude caustique qu’on a à imprimer.
- La soude caustique, ou la soude du mordant alcalin, décomposent le sel d’ammonium en donnant le sel de sodium correspondant, n’attaquant ni la laque d’alizarine, ni la laque de tannate dlantimoine, et l’ammoniaque est mis en liberté.
- Dans le cas d’un mordant alcalin, le métal se trouve précipité à l’état d’hydroxyde avant de se fixer sur la fibre et, par le dégommage, il se détache du tissu en totalité.
- L’eau résultant de la réaction a une tendance à élargir légèrement la figure à réserver ; aussi est-il bon de donner le passage au
- uiauici ei piatt en vapeur bien
- sèche.
- Une bonne composition, d’une belle réserve
- est la suivante : ’
- 10,000 gr. d'acide nitrique à 370 B. sont neutralisés par
- 7,500 gr. d’ammoniaque (drr0,990)que l’on verse,enremuantbien sur-
- 1,250 gr. d’amidon blanc,
- 1,250 » d’eau froide.
- On ajoute la dissolution de nitrate d’ammonium bouillante à l’amidon cru délayé dans l’eau. L’épaississant est ainsi cuit par la chaleur dégagée -, il ne reste plus qu’à refroidir la réserve épaissie, en maintenant toujoursl’al-calinité, pour éviter la transformation de l’amidon blanc en glucose.
- Un échantillon joint à la mte a été obtenu en mordançant d’abord le tissu en tannate d’antimoine, puis en imprimant le dessin à deux couleurs, dont l’une est la réserve en question. Puis on imprime le soubassement alcalin à réserver. Une fois le fixage exécuté, on dégomme et teint en couleurs tirant sur tannin antimoine.
- ----------------------
- CONDITIONNEMENT ET DÉCREUSAGE des velours de coton
- Par M. Ch. Doublet, directeur de la condition publique d’Amiens
- A la suite de difficultés survenues, il y a quelques mois entre les fabricants de velours et leurs acheteurs, nous avons été amené à nous occuper spécialement du conditionnement et du décreusage des velours de coton écrus.
- Ces tissus étant vendus au poids, on s’était aperçu qu’ils paraissaient humides; alors on s’est demandé s’ils ne renfermaient pas un excès d’humidilé ; ensuite, si, par fraude, on n’avait pas ajouté une substance quelconque à la colle qui sert à l’encollage de la chaîne.
- De là, deux questions à examiner :
- 4° Le conditionnement hygrométrique ;
- 2° La recherche des matières étrangères que ces pièces pouvaient contenir.
- Nous ne pensons pas que des essais de ce genre aient été faits dans les autres bureaux de conditionnement ; dans tous les cas, nous n’avons trouvé nulle part aucun renseignement à ce sujet.
- Conditionnement hygrométrique
- Pour résoudre la question, il s’agissait donc de savoir combien une pièce de velours de coton doit contenir d’eau pour être dans an état loyal et marchand ; la quantité d’eau dépend assurément du milieu plus ou moins humide dans lequel la pièce a séjourné et du temps qui s’est écoulé depuis sa fabrication.
- 11 nous a donc fallu, après avoir préalablement pris le poids des échantillons, les placer dans des conditions spéciales de sécheresse ou
- p.100 - vue 104/199
-
-
-
- d’humidité, afin de nous assurer de la quantité d’eau qu’ils pouvaient perdre ou absorber dans un temps donné. Après une série d’essais dont le nombre n’a pas été moins d’une soixantaine, nous avons constaté que le velours de coton écru pouvait absorber jusqu’à 17 pour 100 d’eau, et que, placé dans le milieu le plus favorable (1), il n’en contenait pas moins de 6 pour 100.
- Quelques heures après la descente du métier, une pièce de velours contient, en moyenne 5,7 pour 100 d'eau ; cette moyenne est le résultat de huit essais qui nous ont donné les chiffres compris entre 5, 3 et 6, 1.
- Les essais ont été faits sur différentes sortes de velours, cannelé, demi-côte, jonc ; quoi qu’il en soit, nous n’avons guère trouvé de différence au point de vue hygrométrique; toutes les qualités se sont comportées à peu près de la même manière, les plus épaisses absorbant naturellement l’eau plus lentement, et la perdant aussi plus difficilement.
- D’après les résultats de cinquante essais de conditionnement, la moyenne en humidité est de 8,8 pour 100; mais, en écartant les premiers qui portent sur des velours essayés quelques heures après la descente des métiers, et les derniers qui ont rapport à des pièces ayant séjourné dans un local plus ou moins bien fermé, nous serions porté à admettre com me conclusion : Que le velours de coton écru, pour être dans un état loyal et marchand ne doit pas renfermer plus de 8 p. 100 d'eau au maximum. Le chiffre qui nous paraît le plus rationnel est 7,5 pour 100; ce taux est du reste le résultat obtenu sur plus de vingt essais faits sur des pièces placées dans des conditions tout à fait normales.
- Dans tous nos essais, nous n’avons jamais rencontré que des pièces contenant plus de 12,5 pour 100 d’humidité.
- Nous avons voulu nous assurer aussi du temps nécessaire qu’il fallait pour arriver à la saturation complète des tissus par l’humidité.
- A cet effet, les échantillons ont été exposés dans un local saturé d’une humidité constante ; la température de la pièce est restée invariable pendant toute la durée des opérations.
- Les échantillons ont été pesés de vingt-quatre en vingt-quatre heures.
- Au bout de quatre-vingt-seize heures, la saturation était complète ; car une nouvelle pesée faite vingt-quatre heures après n’a plus accusé aucune augmentation de poids.
- Décreusage
- Ici la question est plus délicate, et nous marchons avec un peu moi s d’assurance que pour le conditionnement hygrométrique. Après une série d’expériences dont les principales
- (1) Nous appelons milieu favorable un local seo, non chauffé, et autant que possible & l’abri des variations atmosphériques.
- LA REVUE DE LA. TEINTURE
- sont consignées dans le tableau ci-dessous, nous avons constaté que les différentes sortes de velours soumises à l’essai du décreusage perdaient en moyenne de 3,5 à 5,5 pour 100 de leur poids. Cette perte se compose nécessairement de la colle qui a servi à l’encollage, des produits qu’on aurait pu y ajouter, puis des matières grasses et des impuretés inhérentes au coton brut.
- Nous avons constaté que le velours de coton traité par l’eau pure chauffée à A0 degrés environ, pendant deux heures, puis lavé à l’eau bouillante également pure, donnait, après débouillissage complet des pertes qui variaient de 3,2 à 5,3 pour 100 ; ces pertes ne s'écartant guère de celles que nous avons citées plus haut, on serait donc amené à penser que les alcalis ou autres produits que l’on emploie dans les décreusages officiels pour les cotons n’enlèveraient de ces tissus qu’une faible proportion des matières étrangères, la majeure partie étant éliminée par l’eau.
- Nous pensons être à peu près dans la vérité en admettant comme moyenne, du moins provisoirement, le chiffre de 4 pour 100 pour perte au décreusage des velours de coton écrus.
- Toutefois, il y aurait lieu d’ajouter que les pertes au décreusage ne sont pas toujours proportionnelles au poids des échantillons essayés ; les résultats sont en raison directe de la chaîne employée. En effet, des pièces de velours de même qualité, mais de poids très différents contiennent sensiblement la même quantité de chaîne. Ainsi, par exemple, le cannelé pesant de U à 20 kilogrammes, contient environ A k. 500 de chaîne, celui de 24 à 32 kilogrammes, 5 k. 500 en moyenne ; de là des divergences dans les résultats obtenus au décreusage. Il faut donc tenir compte, dans ces sortes d’essais, et du poids de la pièce et de celui de la chaîne.
- En effet, à qualités égales, la perte est un peu plus forte sur les pièces de 14 kilogrammes que sur celles de 20, plus forte aussi sur celles de 2A kilogrammes que sur ce.les de 32.
- Pertes au décreusage des velours de coton écrus
- pour 100 pour 100 pour 100 pour 100
- 3,5 3,8 £* A,8
- 3,5 3,8 4,3 A,9
- 3,6 3,9 A,A 5,0
- 3,7 4,1 A,6 5,5
- Nous tenons à faire remarquer, en terminant, que nous n’avons pas assurément la prétention d’avoir résolu la question, en donnant comme absolus les chiffres que nous avons relevés pour le conditionnement et le décreusage ; mais à défaut de renseignements plus précis, nous pensons, sans trop de témérité, qu’on pourrait admettre, provisoirement, comme étant à peu près l’expression de la vérité, les résultats que nous avons trouvés.
- 101
- IMPRESSION
- PAB LES POUDRES MÉTALLIQUES (bronzes, brocarts, etc.)
- Procédé de MM. G. Pailbé et E. Brun
- Ce procédé, consistant à mélanger les poudres dans la mixtion à imprimer, n’a rien d’original ; il est du genre de tous les vernis que l’en vend pour bronzer les objets de bois et de plâtre, et vient naturellement à l’esprit de tout imprimeur ; ce n’est pas d’ailleurs le premier brevet pris à ce propos.
- Nous exposons cette méthode pour en indiquer plus loin les inconvénients, afin d’éviterà nos lecteurs des essais infructueux.
- D’après les auteurs, il a été déjà fait de nombreuses applications des poudres métalliques ou poudres-bronzes pour la décoration de tous genres de surfaces, papiers peints ou objets divers, applications s’effectuant généralement sur des surfaces préalablement recouvertes de dessins au moyen de l’impression ou de la teinture et dont on veut compléter les effets décoratifs par des rehaussements brillants obtenus à l’aide de poudres métalliques.
- Leur procédé, disent-ils, ne comporte l’emploi d’aucune teinture ou impression préalable et la décoration est entièrement réalisée au moyen de poudres-bronzes de nuances diverses délayées dans du vernis ; on emploie de préférence à cet usage un vernis copal siccatif, afin d’assurer le séchage rapide du dessin obtenu ; ce résultat peut d’ailleurs être accéléré par un séchage à la vapeur.
- Lorsque le travail doit être effectué d’une façon économique ou industrielle, on opère à l’aide de plaques ou moulés portant en relief les différents contours des dessins que l’on veut reproduire et qui peuvent être obtenus par la gravure, la galvanoplastie et de préférence au moyen de lames minces ou des rangées de pointes enfoncées de champ ou par la pointe dans une plaque épaisse de bois, avec une saillie de quelques millimètres de hauteur permettant d’obtenir des tracés bien nets.
- Sur un tampon ou châssis recouvert d’une étoffe vernie, on dépose une certaine quantité de pâte préparée en délayant dans du vernis la poudre-bronze que l’on veut employer, et il suffit alors à l’ouvrier de poser sur ce châssis la plaque portant le dessin en relief, puis de l’appliquer fortement sur le tissu, velours, drap, etc., qui préalablement a été tendu au moyen de pointes ou de punaises sur une planchette ou une table. On obtient ainsi une sorte d’impression des contours du dessin présentant la couleur choisie.
- Cette opération terminée et terminée rapidement, on achève le travail en appliquant au pinceau de la mixture de bronze dans les endroits que l’on désire, de manière à obtenir, sous forme de teintes plates ou fondues, les nuances voulues. (Brevet).
- Nous ferons remarquer que lorsqu’on mé-
- p.101 - vue 105/199
-
-
-
- 102
- lange les poudres métalliques ou varnis à toute autre mixtion, elles perdent leur brillant ; leur éclat métallique est déjà d’autant plus atténué qu’on les emploie à un degré plus grand de finesse; or, pour les incorporer à des vernis, il faut les prendre extrêmement fines ; voilà donc deux causes de matité.
- Mais si fines encore qu’elles soient, elles n’ont pas de plasticité, elles forment des couleurs qui se fixent mal aux tissus, et encrassent les gravures ; on ne pourrait se servir de ces mélanges pour traits larges et gras ou pour placages ; c’est évidemment pourquoi les auteurs font imprimer seulement les contours, pour les remplir ensuite au pinceau.
- L’impression métallique ne peut se faire jusqu’à présent qu’en imprimant une mixtion, puis appliquant dessus le métal en poudre ou en feuilles.
- REVUE SOMMAIRE
- DES BREVETS D1NVENTION
- Machine à dérompre les tissus en pièces ou en rubans Par M. A. Gauthier
- Dans cette machine, les tissus passent entre des arbres tournants, quel qu’en soit le nombre, à section triangulaire ou polygonale, disposés par couples inclinés en sens contraire les uns des autres par rapport à la direction du tissu, et tournant à grande vitesse dans le sens ou en sens inverse de la marche du tissu.
- Des dispositions spéciales permettent de varier la position relative des arbres travailleurs dans chaque couple, ainsi que leur inclinaison par rapport à la direction du tissu en marche. ______
- Préparation des tissus, fils ou papiers desti-
- tinés à recevoir de la dentelle ou broderie
- et mises à jour.
- Par Roche
- Ce procédé consiste à préparer les tissus ou fils de coton ou autres matières végétales, ou les papiers qui doivent être détruits après avoir reçu une broderie, ou après avoir été tissés avec d’autres fils, en les trempant dans un premier bain de sulfate dalumine ou autres similaires, puis, après séchage, dans un second bain formé de paraffine dissoute dans la benzine, la destruction de ces tissus, fils ou papier ayant lieu après tissage par l’action de la chaleur.
- Les bains sont ainsi composés :
- 1er bain :
- Sulfate d’alumine...... 10 kil.
- Eau.................... 100 —
- 2e bain :
- Solution suffisamment concentrée de paraf fine dans la benzine.
- LA REVUE DE LA TEINTURE________________
- Après avoir plongé les tissus ou papiers, ou fils, dans ces différents bains, ils sont étuvés ou apprêtés, pour recevoir la broderie ou être tissés. Eufin, on détruit le tissu ou le papier portant la broderie, de manière à ne laisser que cette dernière ou la dentelle ; pour cela on porte dans une étuve chauffée à 80°-125°, ou sur des rouleaux chauffés, puis on brosse.
- — Nous aurions bien plus confiance dans l’emploi du chlorure d'aluminium substitué au sulfate d’alumine.
- A’ofr d’aniline par étendage, n’affaiblissant pas la fibre, et inverdissable Par la Ce des Pdoduits chimiques d’Argenteuil
- Les auteurs déclarent éviter l’aflaiblissement du coton par l’emploi des acétates dans leur formule. L’inverdissabilité est produite, comme d’usage, par le traitement final au bichromate.
- Leur bain d’imprégnation est ainsi préparé :
- 3 kil. à 3 kil. 500 de chlorate de soude et 250 à 400 grammes de sulfate de cuivre dans 8 ou 10 litres d’eau ; quand la solution est parfaite, on ajoute 60 à 75 litres d’eau et 20 à 30 kilos d’un produit préparé comme il est indiqué ci-dessous.
- On mélange 40 à 50 kilos de chlorhydrate d’aniline et 30 kilos environ d’acétate d’alumine avec 15 à 16 kilos d’acide acétique. On brasse et quand le mélange eat parfait, on ajoute 150 à 200 litres d’eau.
- C’est de ce mélange final que l’on prend 20 à 30 kilos pour les ajouter à la première solution.
- On passe le coton ou autres fibres végétales, kilt» par kilo ou flotte par flotte, dans cette solution finale, de façon à bien l’imprégner, durant 4 ou 5 minutes, puis on le tord et on fessore.
- On le met ensuite à oxyder dans une chambre» chauffée à 40° cent, où on le laisse pendant 3 à 4 heures.
- Enfin, après cet étendage, on fait passer le coton dans une solution ordinaire de bichromate de potasse de soude durant 4 ou 5 minutes. On laisse reposer 1 heure ou 2, on lave et on sèche.
- Impression en un ou plusieurs tons sur tissu Jersey uni, foulé, chiné et peluché Par M. Grollier-Aguillon
- Ce procédé consiste dans les opérations suivantes :
- 1° Etirage du tissu, impression au rouleau, gravé en creux, d’un mélange de gomme et de couleur d’alizarine ; la couleur variera suivant la nuance à obtenir et son intensité ;
- 2° Fixage de la couleur par un séjoDr pendant 3 heures et demie dans une cuve contenant de la vapeur à 2 atmosphères de pression ;
- 3° Lavage du tissu pour enlever la
- rinçage, séchage au tambour et apprêt. ^
- — Ce n’est pas avec un simple mélange d couleur d’alizarine et de gomme que l’on fix 6 même à la vapeur, des impressions sur tis^’ quelconques. SUs
- Effets nouveaux dans l’impression des ti
- en coton Us
- Par la Manufacture lyonnaise de matières
- COLORANTES
- Une méthode d’impressiou actuellement usage se réalise, par exemple, par la teinture en colorants directs ou substantifs et l’impression sur ce fond de réducteurs (ro^ géants), ou par l’impression de réducteurs sur du tissu préparé au b-naphtol et en imprimant ensuite avec des combinaisone diazoïques de paranitraniline, a-naphtylamine, etc. Da les deux cas, on obtient des dessins blancs sur fond de couleur.
- La présente invention consiste dans la combinaison de ces deux procédés ; on teint le tissu en colorants substantifs, puis 0n j>im prime en h-naphtolate de soude ; ensuite on imprime les réducteurs et enfin les combinaisons diazoïques.
- ün obtient de la sorte des effets nouveaux et de grande valeur pour l’impression : les réducteurs en rongeant les colorants substantifs, forment en même temps une réserve contre la formation des colorants azoïques insolubles-
- Procédé de transformation ou d'animalisation des tissus ou fils de coton Par M. de Zebrowski
- Les tissus ou fils de coton sont immergés dans une lessive caustique, après les avoir traités par un acide.
- On prépare une solution de soude caustique et de chaux byd ratée, celle-ci en proportions variables de 1 à 3, selon la quantité de sodium contenue dans la lessive de soude caustique. On donne à cette solution une densité de 30° B. en la maintenant à 22°-24°- Ensuite, on passe le tissu dans ce bain, jusqu’à ce qu’il soit transparent, et on traite ensuite par une solution acide dont la durée d’immersion est en rapport avec celle du bain alcalin.
- — L’utilité de ce mercerisage ne nous apparaît pas nettement.
- Tisus irisés par double impression sans gaufrage
- Par MM. Lemaitre-Lavotte et C°
- On obtient actuellement les tissus irisés, soit en tissant des fils multicolores, soit en imprimant des rayures longitudinales diversement colorées, disposées comme les fils de chaîne des étoffes tissées, c’est-à-dire se répétant par groupes de trois au plus. (Voir brevet Voland, dans la Revue de la Teinture, numéro de juillet 1893, p. 99).
- p.102 - vue 106/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 103
- Dans les deux cas, les tissus sont ensuite passés entre des cylindres cannelés, de façon à ce que chaque cannelure comprenne un groupe de fils de chaîne et produise un relief au milieu de ce groupe. De cette façon, si le groupe se compose de fils blanc, rouge et bleu, le tissu paraîtra rouge vu de face, cette couleur étant au sommet de la côte, et on l’apercevra bleu ou blanc, suivant qu’on le regardera à droite ou à gauche, ce qui produit le chatoiement irisé.
- Les inventeurs ont visé à obtenir les mêmes effets sans gaufrage.
- Pour cela, ils opèrent une double impression en plusieurs couleurs, d’abord à l’envers du tissu et de façon à le traverser jusqu’à l’endroit, puis à l’endroit en faisant cadrer autant que possible les deux impressions et en modifiant continuellement le cadrage de cette seconde impression par un moyen mécanique approprié, soit par application d’une règle disposée à l’entrée de la machine à imprimer et animée d’un mouvement transversal plus ou moins rapide, soit par application de tout autre dispositif.
- Fabrication de mélanges de laine luisants Par M. B. Eckhardt.
- L’inventeur signale qu’on peut donner aux étoffes de laine l’aspect d’un brillant mat, en mélangeant la laine en filature avec des fibres de ramie préalablement teintes, en quantité proportionnelle à l’effet de brillant à obtenir.
- En travaillant des filés de mélange laineux de cette sorte, pour fabriquer des étoffes quelconques, on peut teindre celles-ci en pièces, et par conséquent donner au tissu de laine non encore teint la nuance fond voulue, sur laquelle se détachera la fibre de ramie avec sa teinte primitive luisante mate, procurant ainsi à l’étoffe finie un lustre mat à effet très agréable.
- Appareil à dégraisser par les vapeurs d'hydrocarbures Par M. A Bloche
- L’idée de l’auteur est d’utiliser à la pénétration des vapeurs en même temps que leur chaleur au dégraissage de matières quelconques.
- Le liquide ou hydrocarbure préféré est la benzine (naturellement).
- Les vapeurs de benzine sont envoyées parmi les matières à dégraisser, qui sont contenues dans une sorte de laveuse à double enveloppe; ceffes qui ne sont pas condensées pendant ce passage sortent par un serpentin réfrigérant, qui en opère la distillation.
- Un jet de vapeur balaie ensuite la benzine restant dans l’appareil ou imprégnant les matières dégraissées.
- — Nous avons déjà vu une disposition de ce genre brevetée par M. Ducosté, de Bordeaux.
- Procédé pour épurer et clarifier les gommes, colles, etc.
- Par M. Demoussy
- L’épuration des gommes, gélatines, colles, etc., a lieu par addition d’un fluorure alcalin dans la proportion de à 2 O^O.
- Par exemple, de la gomme arabique ou quelconque, de variété Sénégal, en solution, est additionnée de fluorure d’ammonium, dans la proportion de 1 0(0. 11 se produit un précipité formé par la matière ligneuse, la solution devient limpide et acquiert un pouvoir gommant plus énergique, avec l’avantage de sécher rapidement.
- Mercerisage ou bosselage des tissus Par M . C. Martin
- Lee effets de bosselé, crêpé, bouillonné, etc. sont obtenus sur tissus mélangés, soie et coton, soie et laine, velours, etc., par l’action bien connue qu’ont les lessives alcalines de produire un retrait sur les fibres de nature végétale, alors que celles d’origine animale ne sont pas touchées.
- L’auteur veut teindre en même temps ces tissus et pour cela opérer à chaud.
- Pour cela, dans une barque de 100 litres de capacité environ, on fait un bain en ajoutant environ 25 kilogs de soude caustique, 2 litres d’acide sulfurique à 80° B. et 25 kilogs de sulfate de soude ; on chauffe à environ 55° C. puis on ajoute en une ou plusieurs fois les colorants nécessités par la nuance à laquelle on veut arriver.
- L’addition de l’acide sulfurique et du sulfate de soude constitue le point essentiel du nouveau procédé.
- — Ces deux produits sont souvent employés pour favoriser le tirage des colorants, et M. Martin a évidemment voulu les utiliser ainsi, mais de l’acide sulfurique en présence de soude caustique est un non-sens.
- Blanchiment des fils, spécialement de coton,
- en cannettes bobines, préparations de filature, etc.
- Par MM. Méret, Rochebillard et C°
- Les canettes ou bobines sont plantées dans les cuves de blanchiment à l’aide de trous ménagés dans les parois horizontales de ces dernières, dans lesquels trous on introduit les broches par leurs bouts inférieurs. Puis on remplit la cuve d’un décolorant approprié, du chlorure par exemple.
- Ce liquide traverse la masse des fils et pénètre aucentie par des perforations pratiquées dans le tube en carton sur lequel le fil est enroulé. Ce tube recouvre une broche en bois, porcelaine, ébonite, celluloïd, etc. La partie de la broche qui rentre dans le tube en carton est cannelée longitudinalement et ces cannelures viennent aboutir à des perforations transversales qui correspondent à un canal central d’écoulement.
- Ainsi le liquide, après avoir traversé complètement la matière à blanchir, s’écoule par le canal inférieur, d’où il est aspiré par une pompe ou des tubes capillaires en verre pour être de nouveau introduit dans la cuve.
- Le rinçage a lieu suivant les mêmes principes.
- Teinture aux bois jaunes diazotés Par M. C. S. Bedford
- D’après ce procédé, les teintures au fustet, etc., peuvent être rendues beaucoup plus solides sur coton en les diazotant comme il suit :
- On commence par teindre avec une décoction de fustet, sur mordant métallique approprié, le mordançage pouvant précéder, suivre ou accompagner la teinture. Puis on passe une ou deux fois en bain de diazo sans excès d’acide, soit la diazonaphtaline, puis on lave. La solidité des couleurs est ainsi rendue beaucoup plus grande.
- Appareil pour la teinture et le dégraissage des bobines de fils et autres matières Par MM. Harmet frères
- Les bobines sont rangées par lits sur le faux fond d’une cuve et sont empilées sur une certaine hauteur; les interstices entre les bobines sont comblés avec de la blousseou de la laine, dans le but de forcer la matière tinctoriale à traverser toutes les bobines sans qu’elle puisse s’échapper par les intervalles.
- Le liquide tinctorial s’étend au-dessus des bobines en quantité relativement considérable, pour obtenir une teinture suffisamment diluée, dans le but de produire dans le fil des diverses bobines une teinte aussi homogène que possible.
- Les bobines étant ainsi disposées, on recouvre le tout avec un second faux fond à jour, maintenu solidement par des tiges à vis pour éviter le soulèvement des bobines pendant la circulation du liquide.
- Le mouvement de bas en haut du liquide est provoqué par une hélice à axe vertical tournant dans un conduit disposé au centre de la cuve.
- Le chauffage a lieu par double fond à vapeur, si la cuve est en métal, ou par barbot-tage si elle est en bois.
- PROCEDES DIVERS
- Cochenille brillante
- On obtient avec ce nouveau colorant des ponceaux (avec la marque 2 R), et des écarlates (marque h R), qui se rapprochent sensiblement des rouges obtenus à la cochenille naturelle, mais qui n’ont pas comme eux la fâcheuse propriété de violeter sous les influences alcalines ou simplement sous l’action de la pluie.
- p.103 - vue 107/199
-
-
-
- 104
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Dans les uniformes militaires, ce grave défaut des écarlates de cochenille fait redouter aux officiers la moindre pluie sur leurs tenues neuves.
- Les cochenilles brillantes paraissent jouir d’une bonne solidité à la lumière.
- Elles supportent le soufrage ; cette qualité et leur vivacité les rendent avantageuses pour l’impression de la laine et la teinture des
- Cochenille baillante 2 R, à 3 0[0
- La teinture se fait en bains acides, ainsi pour la laine, le bain sera simplement additionné de :
- Bi-sulfate de soude....... 10 0[0
- La soie se teint sur bain de dégommage.
- Ecarlate militaire
- La marque 4 R est un écarlate tendant au Rouge-sang : l’écarlate militaire tient le milieu entre les nuances des deux marques ; on l’obtiendrait par un mélange en parties égales de 2 R et de h R -, la proportion de 3 0[0 répond au ton de l’ordonnance.
- Bordeaux Diamine
- Le terme « Bordeaux » s’applique à des teintes vineuses, dont l’échantillon ci-dessous montre un type moyen.
- La nouvelle diamine est sous deux marques : B, celle de notre échantillon, et S, qui est d’une nuance plus grenat, se rapprochant, dans les tons foncés, des Corinthe.
- Le Bordeaux-diamine B est solide au lavage et à la lumière ; il doit être préféré pour le coton. Facilement soluble, il convient mieux aussi pour l'impression.
- La marque S, moins solide aux rinçages et à la lumière, résiste mieux, par contre, aux acides ; il convient particulièrement pour la laine et pour la soie, et dans tous les cas où il faut de la solidité aux acides. Les teintes sur laine peuvent être foulées.
- Bordeanx-diamine B, 2 0[0
- Sur coton, les deux marques se teignent au Douillon avec :
- Carbonate de soude........ 5 0^0
- Sulfate de soude.......... 15 0[0
- On peut aussi teindre sur bain neutre, monté simplement avec 20 0^0 de sulfate de
- soude, ce qui permet de l’allier avec d’autres diamines craignant les alcalis, tels que le vert-diamine.
- Pour la laine, employer la marque S, et
- teindre au bouillon avec :
- Sulfate de soude........... 10 0i0
- Acétate d’ammoniaque.... S 0[0
- Aprè3 une demi-heure, ajouter :
- Acide acétique.............. 5 0[0
- Si ces teintes sont foulonnées avec du blanc, il faut rincer immédiatement après le foulage pour éviter la coloration des blancs.
- Dans la teinture des mélanges, la marque B monte plus vite sur le coton, et le S sur la laine et sur la soie ; un mélange des deux donne assez d’uniformité.
- On teint en bain neutre, et on ajoute du carbonate de soude ou de l’acide acétique, suivant qu’on veut activer le tirage du coton ou celui de la soie ou de la laine.
- En impression, les deux produits se rongent facilement aux enlevages au zinc et au sel d’étain. La marque B, toutefois, est plus sensible aux agents réducteurs.
- SiLÉSIENNE CAOUTCHOUTÉE
- Tissu caoutchouté
- Cette étoffe très employée pour water-proofs de dame, peut s’imprégner de caoutchouc par une méthode très simple et à la portée de tout le monde.
- C’est un mode d’imperméabilisation qui est applicable à tous autres tissus, et qui pourrait être beaucoup plus employé s’il n’était un peu coûteux, par suite des bains de benzine qu’il nécessite.
- On emploie pour cela de la pâte de caoutchouc, ou caoutchouc dissous, que l’on trouve tout préparé dans le commerce, à la consistance de miel coulant ; ce produit se vend 8 à 10 fr. le kil., suivant concentration.
- Pour un mètre de tissu de notre échantillon, largeur 53 cm., nous avons employé :
- Pâte de caoutchouc...... 25 gr.
- Benzine................. 200 gr.
- Si l’on veut une imperméabilisation plus complète, on augmente la quantité de caoutchouc.
- La pâte doit être délayée dans de la benzine de houille vraie, mais lors qu’on l’a amenée ainsi à l’état de sirop, on peut compléter la dissolution avec de la benzoline ou de l’essence minérale.
- Imprégner l’étoffe de cette dissolution, en opérant au large autant que possible ; exprimer l’excès de liquide en faisant glisser le tissu dans la main fermée; faire sécher et
- chaîeur! Peu de
- Pour la pièce, on peut apprêter meuse à règle.
- à la gom-
- Même tissu non enduit
- Afin d’apprécier le changement que cet ap. prêt donne à l’étoffe, nous montrons un échantillon de celle-ci non enduite de caoutchouc.
- On remarquera que la teinte se fonce assez sensiblement, mais que néanmoins elle conserve assez de brillant. 11 lui reste aussi une légère odeur de caoutchouc.
- L’étoffe ainsi préparée est assez imperméable pour que l’eau glisse sur elle, mais sans intercep'er l’air et la transpiration, ce qui est toujours la condition recherchée pour les vêtements.
- Si l’on voulait une imperméabilité complète il faudrait doubler la proportion de caoutchouc.
- Violet-Formyl S, A B
- Ce colorant (Man. lyonnaise) sur bain acide offre l’avantage de résister particulièrement aux influences alcalines, notamment à l’action du foulon et de la boue des villes.
- Il convient à la teinture et à Impression de la laine et de la soie ; ii peut se mélanger aux autres couleurs acides, et monter sur mordant de chrome, lorsqu’on veut le combiner aux bois ou aux couleurs d’alizarine.
- En mélange avec l’extrait de campêche, avec sulfate de fer et de cuivre, et acide oxalique pour maintenir le bain clair, il produit des noirs-bleus très riches.
- 11 donne une belle laque avec l’acétate de plomb basique, qui le précipite totalement.
- Cette laque ou le colorant servent avantageusement à teinter les pâtes à papier.
- Nous reparlerons de ce produit.
- Orange Chicago
- L’Orange-Chicago RR (Geigy), donne sur coton une teinte Capucine, solide, dit-on, aux lavages et à la lumière.
- C’est un colorant direct, teignant le coton en bains neutres, c’est-à-dire simplement chargés de sulfate de soude ou de sel commun.
- 3 0,0 d’Orange-Chicago correspond à la teinte Saumon.
- Les bains, bien entendu, ne se tirent pas à fond.
- Substitut de Curcuma C’est un colorant (Poirrier), montant sur laine en bains acides, et aussi en présencedes mordants de chrême, de fer, de cuivre et d’a-
- p.104 - vue 108/199
-
-
-
- la revue de la teinture
- lun, avec acide oxalique comme solubilisant.
- Sa teinte propre est un jaune moutarde, mais c’est surtout en mélanges, et notamment ponr corriger le reflet bleu des noirs au campêche qu’il convient.
- Un procédé de noir recommandé par les fabricants est le suivant :
- Pour 100 kil. de laine.
- Faire dissoudre au bouillon dans les 2[3 de
- la barque :
- Acide oxalique................ 4 kil.
- Sulfate de fer.................. 3.500 gr.
- Sulfate de cuivre............... 1.500 —
- Bichromate de potasse............. 300 —
- Extrait de campêche 30°....... 25 kil.
- Substitut de curcuma.............. 350 gr.
- Rafraîchir et entrer la laine. Teindre au bouillon pendant 1 h. 1]2; lever, éventer et laver aussitôt la laine sortie de la barque ; on risquerait sans cela de mal unir.
- Pour une passe suivante, recharger le même bain avec 2>\h des doses de chacun des produits ci-dessus.
- Le bain doit toujours être couleur bière brune et non de bière blonde, ce qui indique-raitla présence d’un excès d’acide oxalique qu’il faudrait alors corriger par une légère dissolution de soude.
- Pour éviter le mal uni, il est nécessaire d’éventer la laine aussitôt sortie de la cuve et si possible de laver de suite.
- La teinte propre de ce colorant résiste aux alcalis et à la boue de Paris, ce qui le rend, sous ce rapport, préférable au curcuma naturel ; il est aussi plus solide à l’air.
- Orangé-Tannin
- Cet orangé est un colorant azoïque, se fixant néanmoins au tannin, ce qui permet de lui donner d’uties applications en impression.
- L’orangé tannin R (cassella) est une pâte à 50 0[0, facilement soluble dans l’eau non calcaire, les alcalis précipitent la dissolution, mais les acides redissolvent aisément le précipité.
- Le coton teint sur mordant de tannin et d’émétique peut prendre une coloration assez intense, surtout en opérant avec de l’eau calcaire, et la teinte tient bien au savon ; elle résiste aussi au chlore, à l’acide sulfureux et d’une solidité moyenne à la lumière.
- D’après une note de M. Camille Schœn présentée à la Société industrielle de Mulhouse, la recette suivante donne de bons résultats sur tissu blanc et sur tissu huilé.
- Orangé-tannin........................ 1 P*
- Acide acétique....................... 1 —
- Epaississant........................ 10 —
- Tannin............................... 2 —
- - Acide acétique......................... 2 —
- L’addition d’acide tartrique est sans action. Avec les couleurs vapeur à l’orangé, les blancs restent purs.
- L’orangé-tannin dit M. Schœn, trouvera sans
- doute son emploi principal en mélange avec du bleu ou du vert méthylène, par exemple ; on obtient ainsi de jolis tons allant du mode au gris, d’un bon usage.
- Blanchiment du Tussah
- On emploierait, paraît-il, la méthode suivante pour le blanchiment des soies tussah :
- 1° Tremper ces soies dans de l’essence de térébenthine, et les exposer à l’air (jusqu’à, probablement, évaporation complète de l’essence).
- 2° Les traiter par l’eau oxygénée, par un séjour de vingt-quatre heures dans un bain
- ainsi composé.
- Eau oxygénée à 12 vol............. 25 lit.
- Eau ordinaire..................... 75 —
- Ammoniaque......................... 1 —
- Soude caustique.................. 250 gr.
- L’auteur de cette formule annonce qu’un autre moyen consiste à traiter les tussah : 1° par le permanganate de potasse ; 2° par un léger chlorure de chaux ; 3° par l’acide sulfureux ; 3° par l’eau oxygénée ; c’est-à-dire par toutes les herbes de la St-Jean connues en blanchiment.
- Dans la première méthode, l’essence de térébenthine peut avoir un effet utile : au contact de l’air elle devient oxydante.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE
- DE MULHOUSE
- Travaux du comité de chimie Séance du 11 juillet 1894
- Bibliographie des arts tinctoriaux
- M. Alb. Scheurer rend compte de la réunion de la commission du dictionnaire de M. Jules Garçon. Le travail avance et est satisfaisant, il paraît devoir se terminer pour la date in-quée.
- Brevets allemands
- M. Nœlting propose que la Société industrielle s’abonne aux demandes de brevets déposés à Berlin sur des sujets intéressant la teinture et l’impression. Cette proposition est accueillie favorablement et sera soumise à la prochaine séance générale.
- L’impression japonaise
- M. Alb. Scheurer lit une note explicative que le comité avait demandée à M. Tétaz, à la suite de sa communication sur l’impression au Japon. — Des remerciements sont adressés à l’auteur.
- Or thonitr aniline
- Le contenu d’un pli cacheté, déposé par M. Fischesser, sur la préparation de l’ortho-
- nitraniline, sera mentionné au Bulletin à 1 suite de la note de M. Pokorny, sur le même sujet.
- SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE
- D’AMIENS
- Questions mises au concours pour l’année 1894-95
- La Société Industrielle a publié le programme de 42 questions d’ordres divers, mises au concours pour des prix qui seront décernés en 1895. Nous signalons par une indication sommaire celles qui se rapportent directement à la teinture et aux tissus :
- Filature et Tissage
- 9 — Disposition propre à maintenir les locaux à un degré hygrométrique déterminé.
- 19 Parement pour tissage mécanique.
- 11 — Temple mécanique spécialement applicable à la fabrication des velours de coton.
- 12 — Procédé pour éviter les taches sur ies trames.
- 13 — Perfectionnements aux machines à parer.
- U — Perfectionnements à la mécanique Jacquard.
- 15 — Amélioration au métier mécanique à tisser.
- 16 Perfectionnements aux machines de filature et de retordage.
- 17 Perfectionnements aux accessoires du métier à tisser.
- 18 — Perfectionnements aux métiers de bonneterie.
- 19 — Perfectionnements à l’outillage de la coupe du velours de coton.
- Blanchiment, Teinture
- 26 — Amélioration au blanchiment de la laine ou de la soie.
- 27 — Etude sur le blanchiment du chanvre et des jutes.
- 28 — Moyen d’augmenter la solidité des colorants artificiels.
- 29 — Piétage ou apprêt améliorés pour velours d’Utrecht.
- 30 — Marque s’imprimant sur tissus, et résistant aux opérations de dégraissage et de teinture.
- La Société Industrielle laisse aussi au choix des concurrents les questions qu’il leur plaira de traiter, et primera tout mémoire qui lui paraîtra mériter cette récompense.
- Les candidats auront donc toute liberté de choisir leurs sujets pourvu qu’ils rentrent dans les études des divers comités : 1° Arts et Mécanique; 2° Fils et Tissus ; 3° Histoire naturelle, Physique, Chimie et Agriculture; ^Commerce et Economie sociale.
- Pour tous renseignements complémentaires, s adresser au Président de la Société Industrielle, rue de Noyon, 29, à Amiens.
- p.105 - vue 109/199
-
-
-
- la revue de la teinture
- PERFECTIONNEMENTS
- DÉSIRABLES
- aux Machines d’impression A ROUBAIX
- Les machines à imprimer les tissus aux rouleaux peuvent être considérées comme des merveilles de mécanique ; leur précision, leur netteté et leur rendement sont remarquables, et on peut juger de leur perfection relative par celle de leurs produits, qui sont actuellement dans toutes les mains.
- Mais cette perfection n’est pas, en effet, absolue ; la machine, dans son ensemble, et plusieurs de ses organes pris isolément sont encore susceptibles d’améliorations vivement
- désirées par les praticiens.
- La Société Industrielle de Mulhouse, dans son programme de prix et de concours, signale les imperfections auxquelles il faudrait remédier, et qui se manifestent surtout dans les impressions à nombreuses couleurs.
- Voici l’exposé de ses desiderata :
- LA REVUej wj *-“*• ~
- ------------------------7 miestion 1 dans le fait qu’elles abandonnent dans la cou-
- U s’agit donc, pour résoudre » ^ ^ pendant le travail, des soies, qui se Io-
- de combiner une machine ^ou^nvénients gent sons la racle et produisent des accident, sorte qu’elle soit me Cession d’impression connus sons le nom de traits de
- autsf parfaite que celle obtenue avec les ma- nouveUe devrait ne pas rayer les
- chines actuelles à rouleaux grav s®. imer rouleaux, ne pas s’attaquer au contact des
- Une telle machine devrait pouvoir P couleurs acides ou alcalines, pénétrer dans la
- moins huit couleurs. gravure pour la décrasser, se nettoyer faci-
- bacles des machines actuelles lement à l’eau tiède, et son prix ne pas dépae-
- , aflis de cuivre ou ser 100 fr. .
- Les couleurs chargées de “ énergi_ L,emploi ^ fait aawd hin du ^
- de sels de fer au maximuma J ,es œettent chouc comme brosses de lavages permet d quement les racles en amer,^ essuyer, en pérer une 801ation dans cette voie.
- promptement hors d ét^ ^ ^ ^ fer> ce J mmams
- même temps - __________;„rtrtn,,<4nipnt.
- DOUBLIERS
- L’inconvénient des divers systèmes qui reposent sur l’emploi d’un drap caoutchouté que l’on soumet à un lavage, puis à un séchage soit à l’air chaud, soit sur tambours de va-
- a 1 au tjuauu, oui» sur tambours de vapeur, consiste dans l’impossibilité d’éliminer l’eau interposée dans les fissures du caoutchouc.
- machine
- L’impression avec un grand nombre de rouleaux prend tous les jours plus d’extension; mais, à côté d’une netteté d’impression, d’une exactitude de cadrage et d’un débit de travail que ne possédait encore aucune machine à imprimer, les machines à rouleaux actuelles, employant exclusivement la gravure en creux, présentent de graves inconvénients.
- Les couleurs déposées sur l’étoffe par les premiers rouleaux, avec lesquels elle est en contact, s’écrasent en passant avec une forte pression sur les rouleaux suivants, et se réimpriment successivement sur les parties non
- gravées de ces rouleaux.
- Non-seulement ce laminage ternit les nuances et affaiblit beaucoup leur intensité, au point que, pour y parer, il faut recourir à des concentrations dispendieuses; mais les couleurs ainsi réappliquées sur les rouleaux, étant incomplètement reprises par les contre-rades, vont se mélanger avec les couleurs qui suivent et les souillent à mesure que le travail
- avance.
- La suppression de ces inconvénients, dont la gravité augmente avec la cherté des couleurs-vapeur actuelles, serait un des plus beaux et des plus fructueux succès que la fabrication des toiles peintes pût attendre de
- la mécanique.
- Dans ce but, on avait imaginé des machines à surface, dans lesquelles, soit tous les rouleaux, soit un certain nombre d’entre eux seulement, étaient gravés en relief.
- Ordinairement ces rouleaux étaient en bois, et des clichés en métal y étaient fixés. 11 est évident que de pareils rouleaux devaient facilement se déranger, et que cette gravure ne pouvait s’appliquer qu’à des impressions très
- meme xemp» m — - -
- qui est souveut un grave inconvénient.
- D’autres fois l’attaque est beaucoup moins vive ; par exemple, quand elle n’est due qu’à la présence dans la couleur d un excès plus ou moins grand d’acide acétique, ou d’une autre substance douée de propriétés acides faibles. Dans ce cas, le fonctionnement de la cnouCi
- racle n’est plus sensiblement entravé , niais, Sous ja pression des rouleaux, cette eau lorsqu’il s’agit de certaines cou eurs a s d’interposition s’extravase dans le tissu que
- ment incompatibles avec a p us gere r imprime et y détermine le coulage des
- de fer, le travail n’en est pas moins rendu iageûes
- impossible ; c’est ce qui a lieu spécialement ^ s’agirait de trouver un enduit au caout-pour les rouges garance d app ica ion. chouc qui fût à l’abri du fissurage, ou un courts racles en composition qu on a tente ^ aulre natur n-0ffrant pas cet iu-
- jusqu’à présent de Remuer dans ces d. K- | convénien,_
- jusqu'à prtjscm -------
- rents cas aux racles en acier, résistent suffisamment à ces actions dissolvantes, mais elles sont trop molles et manquent d’élasticité ; aussi s’usent-elles promptement par le frottement contre le rouleau gravé et contre les particules solides qui peuvent se trouver en suspension dans la couleur, d’où résultent des inconvénients encore plus graves que ceux que présentent les racles en acier.
- Ce que nous demandons, ce sont des racles sensiblement moins eieve que ie cuivre jaune qui possèdent à la fois la résistance au travail ou rouge employé aujourd’hui, serait regardé
- mécanique des racles d’acier et la résistance comme satisfaisant à la question,
- aux actions chimiques des racles en compo- appareil A SÉCHER LEg mm
- Il v aurait lieu neut être d’étudier l’in- . 11 eSt encore un travail tenant une place
- Il y t leu p t tre t m importante l^ans les opérations de l’impression
- fluence que peuvent avoir sur les propriétés . , . „ , , . ^ CÙS1UI1>
- de l’acier les différentes substances que l’on t d .. 6 e P.as’ ÎUS(IU à Pr®'
- • -------.„„nliMg. [J , eBnt machlne 0“ disposition entièrement
- GRAVURE DES ROULEAUX
- La Société Industrielle provoque également la découverte d’un moyen nouveau d’exécution de la gravure, produisant sur les méthodes actuelles un avantage notable sous le rapport de l’économie ou de la promptitude d’exécution.
- Le choix d’une matière première d’un prix sensiblement moins élevé que le cuivre jaune
- ------corait ro
- de l’acier les U11 ICI C 11 wuo --
- peut y combiner en petites quantités, le tungstène par exemple.
- Des essais ont déjà été faits avec le platine allié à une petite quantité d’iridium ; peut-être qu’en variant les proportions, on pourrait arriver à un meilleur résultat.
- Rappelons aussi que, d’après Berzélius, une
- petite quantité de phosphore combiné au cuivre le rend si dur qu’on peut l’aiguiser et en faire des instruments tranchants; Berzélius cita même un canif que Edwig et Hjelm avaien t fait faire avec cette combinaison.
- BROSSES FOURNISSEUSES
- 11 s’agirait de trouver une nouvelle brosse â /ournir la couleur aux rouleaux, pouvant remplacer celles en crin ou en soie de porc actuellement employées.
- POUF 16CJU61 UU UC pUOOUUU pUU J M
- sent, de machine ou disposition entièrement satisfaisante ; c’est le séchage des tissus apprêtés.
- 11 serait donc désirable qu’on imaginât un appareil à sécher, rame ou autre machine présentant de sérieux avantages sur les moyens
- actuellemeut en usage.
- Pour sécher les tissus dans les fabriques
- d’indiennes, on emploie :
- 1° Les tambours à sécher chauffés à la vapeur ;
- 2° Des rames avec ou sans tambours-sé-cheurs;
- 30 Des étendages ;
- 4° Des hot-flue ou chambres chaudes connues.
- Chacun de ces systèmes présente des inconvénients :
- •- »*--Ai nui
- p.106 - vue 110/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 101
- reste à la surface, sans bien pénétrer dans les fibres ;
- La rame produit peu, coûte cher d’entretien, de main-d’œuvre et de chauffage-,
- L’étendage laisse sur le tissu des marques visibles partout où la pièce touche les barres ;
- Le hot-flut est d’un service difficile et produit des plis.
- L’industrie trouverait de sérieux avantages dans un appareil produisant autant qu’un tambour, sans plus de main-d’œuvre et ne prenant pas plus de place, livrant un tissu droit et exempt de plis comme la rame, et ne coagulant pas plus d’apprêt que l’étendage ou le hote-flue. Le bas prix de l’installation devrait être aussi pris en sérieuse considération.
- TITRAGE DE LA SOIE
- ET DES MÉLANGES DE TEXTILES
- Par M. F.-W. RICHARDSON
- Les échantillons soumis à l’analyse sont plongés à deux ou trois reprises dans la solution bouillante de chlorure de zinc, la durée totale de l’immersion ne devant pas dépasser une minute.
- Dans ces conditions, les pertes de poids sont les suivantes s
- Coton purifié...... 0,45 à 0,60 0/0
- Laine purifiée..... 1,5 à 2,0 »
- Ce réactif est donc acceptable pour séparer la soie même d’avec la laine.
- Les échantillons soumis à ce traitement sont ensuite chauffés avec de l’acide chlorhydrique à 1 p. 100, jusqu’à ce que tout le zinc scit éliminé.
- On a déjà parlé de l’oxyde de nickel ammoniacal comme pouvant servir à la séparation de la soie, mais jusqu’ici on n’a donné aucune indication sur la manière de préparer ce réactif.
- Après un grand nombre d’essais plus ou moins infructueux, j’ai trouvé une méthode de préparation qui donne d’excellents résultats :
- On dissout 25 grammes de sulfate de nickel cristallisé dans 500 cc. d'eau -, le nickel est ensuite précipité à l’état d’oxyde par la soude caustique -, l’hydrate est lavé à fond avec de l’eau pure, puis on le fait passer dans une fiole de 250 cc. avec 125 cc. d’eau. On complète le volume avec de l’ammoniaque de densité 0,880 et on agite. La soie se dissout rapidement dans ce réactif, même à froid, ce qui constitue un immense avantage sur les autres méthodes. La dissolution complète exige à peine 2 minutes, et dans ces conditions les pertes en poids des autres substances sont les suivantes :
- Coton purifié............ 0/0
- Laine purifiée........... 0»33 »
- Pour dissoudre les peluches de soie, l’opération exige 10 minutes et l’on doit faire usage
- d’un réfrigérant à reflux -, dans ces conditions, le coton perd 0,8 p. 100 de son poids.
- Pour l’analyse des peluches, je recommande plus spécialement l’emploi du chlorure basique de zinc de densité 1,72. Mais lorsque l’échantillon contient une proportion notable de laine, la meilleure méthode consiste à le plonger pendant une à deux minutes dans une solution froide d’oxyde de nickel ammoniacal, préparée comme je l’ai indiqué.
- Le dosage de l’humidité, de la teinture,etc., ne comporte aucune méthode absolue ; l’analyste se guidera sur la nature des mordants et des matières colorantes contenues dans l’échantillon, et réglera dans chaque cas particulier la nature et la quantité des dissolvants dont il doit faire usage.
- En général, il est bon de faire bouillir la substance pendant dix minutes avec de l’acide chlorhydrique à 1 p. 100 -, dans ces conditions, le coton perd 0,4 p. 100 de son poids. L’acide chlorhydrique à 3 p. 100 a une action beaucoup trop prononcée sur le coton et la laine, pour que son emploi puisse être recommandé.
- La majeure partie des mordants métalliques n’est pas éliminée par cette méthode ; on doit donc la doser comme cendre et la retrancher des autres résultats.
- Il est également avantageux de faire bouillir les soies teintes avec de l’alcool méthylique, et finalement avec de l’éther, pour éliminer certaines matières colorantes et diverses substances oléagineuses.
- Voici les résultats obtenus sur un tissu laine et soie qui avait subi ces traitements préalables :
- Méthode Méthode
- au nickel au zinc
- Soie 25,4 27,0
- Laine 74,6 73,0
- 100,0 100,0
- Le résultat obtenu par la méthode au nickel est certainement le plus exact ; dans l’autre procédé, le chlorure de zinc a sans nul doute agi d’une façon excessive sur la laine.
- Après avoir dissous la soie au moyen de la solution froide de nickel ammoniacal, l’échantillon est mis à digérer pendant 2 à 3 minutes avec une solution bouillante d’acide chlorhydrique à 1 p. 100; puis il est lavé, séché et pesé. On sépare la laine du cotou en faisant bouillir l’échantillon pendant 7 minutes environ avec une solution de soude caustique à 2 p. 100 ; le coton est alors lavé, séché et pesé.
- La supériorité incontestable de la méthode au nickel sur les autres méthodes a été mise en évidence par des titrages comparatifs opérés sur un échantillon préparé avec des proportions déterminées de soie, laine et coton ; l’essai au nickel a donné des résultats très sensiblement conformes à la composition connue du mélange, alors qu’avec la méthode au zinc, la laine était de 3,5 p. 100 trop forte et le coton de 3,5 p. 100 trop faible ; et tandis qu’a-
- vec la méthode au cuivre la soie était de 3 p. 100 trop forte et la laine de 12 p. 100 trop faible.
- Tous ces réactifs basiques ont pour effet de dissocier l’anhydride amidé qui constitue la soie, et de former des composés solubles qui sont des amides métalliques.
- ---------—-—•—
- PRÉPARATION du Persulüate de sodium
- Nous croyons à l’avenir des persulfates et nous continuerons à, enregistrer les documents qui les oonoer-nent.
- Dans notre numéro de mai (p. 68), nous avons indiqué le prooédé de M. Loewenkerz fd’Amsterdam), pour la préparation du sel de sodium. Le même auteur apporte des modifioations à son procédé primitif et les formule comme suit dans une addition à son brevet (brevet allemand, n° 8,596, du 12 janvier 1894 ; add. du 11 juin) :
- Le persulfate d’ammonium s’obtient assez facilement cristallisé et pur. Il n’en est pas de même du sel de sodium, qui se détruit en partie à l’évaporation et qu’on ne peut amener à cristallisation lorsque la liqueur contient une certaine proportion d’autres sels.
- Pour obtenir le persulfate cristallisé, j’opère de la manière suivante :
- Exemple I
- Dans une lessive caustique préparée avec :
- Hydrate de sodium solide......... 2 k. 400
- Eau.............................. 6 litres.
- je verse d’un seul coup et délaie :
- Persulfate d’ammonium solide. 6 k. 800
- Le sel se dissout assez vite et l’ammoniaque se dégage aussitôt. 11 est commode d’employer un courant d’air pour agiter la liqueur, et en même temps favoriser le dégagement du gaz ammoniac. Ce dernier est absorbé par de l’acide sulfurique et le sulfate qui se forme sert à la préparation de ce nouveau persulfate.
- On obtient ainsi une solution très concentrée de persulfate de sodium pur qui, en peu de temps se prend en cristaux.
- Si l’air injecté dans la solution de persulfate n’a pas été dénarrassé de gaz carbonique, il se forme à côté du persulfate de sodium, du carbonate d’ammonium ; mais on sait que ce sel est peu stable, et se dissocie même à la température ordinaire. Sa présence n’a donc aucun inconvénient, puisqu’il est entraîné en totalité par le courant d’air.
- Cette considération m’a conduit à une modification du procédé ci-dessus décrit, consistant à remplacer la soude caustique par le sel de soude.
- Exemple II
- On dissout ou met en suspension dans six
- litres d’eau :
- Sel de soude sec................. 3 k. 200
- Persulfate d’ammonium.........6 k. 800
- L’opération est conduite comme dans l’exemple I.
- p.107 - vue 111/199
-
-
-
- la revue de la TEINTURE
- On peut encore opérer de la manière suivante :
- Exemple III On broie ensemble :
- Selde soude cristallisé...... 8 k. 600
- Persulfate d’ammonium........ 6 k. 800
- La quantité indiquée de cristaux de soude contient 5 k. 400 d’eau de cristallisation, c’est-à-dire à peu près la proportion d’eau nécessaire. En effet, le mélange des deux sels se liquéfie et tombe en bouillie ; il suffit de l’abandonner à l’air ou d’y faire passer un courant d’air pour obtenir, comme précédem -ment, du persulfate de sodium cristallisé et
- pur.
- ———
- . LE FLUORURE DE SODIUM
- employé comme désinfectant
- Si on jette du fluorure de sodium dans une eau contenant une faible proportion de sels de chaux ou de magnésie, on constate immédiatement la formation d’un précipité. Si on augmente la dose de fluorure, de manière à précipiter complètement les sels de chjux et de magnésie et que l’on fas*e ensuite bouillir l’eau, on remarque que le précipité reste amorphe et pulvérulent. Examiné au microscope, il est formé de grains très fins, absolument indépendants les uns des autres.
- Cette propriété a donné l’idée que font connaître Les inventions utiles d’après The En-gineer, d’employer le fluorure de sodium comme désincrustant. Les fluorures de calcium et de magnésium qui se sont produits ont un poids spécifique d’environ 25 p. 0[O inférieur à celui des sulfates de chaux et de magnésie-, on conçoit donc qu’ils soient beaucoup plus faciles à enlever par un lavage, et cela d’autant mieux que leur état pulvérulent écarte tout danger d’adhérence aux parois de
- la chaudière.
- Une autre raison qui, dans certains cas, a une grande importance, est la possibilité avec cette méthode, de précipiter tous les sels contenus dans l’eau sans rendre celle-ci alcaline.
- Des essais répétés ont établi la valeur de ce procédé et ont permis de constater que le fluorure de sodium agit même, au bout de quelque temps, sur les incrustations solides déjà existantes dans la chaudière et les transforme peu à peu en précipité pulvérulent.
- PRÉPARATION DU SAVON DE RÉSINE
- solide, tel qu’il est usité dans l’encollage du papier, on aura recours au procédé suivant, publié par le Bulletin des fabricants de
- papier :
- Les proportions des constituants sont :
- 360 kil. de colophane (brai clair).
- 62 kil. sel de soude à 50 0t0 de NaO.
- 320 à 340 litres d’eau.
- Dans une chaudière à chauffage direct par la vapeur, on fait dissoudre 35 kil. environ de sel de soude, puis chauffer et ajouter de l’eau jusqu’à avoir un volume de 173 litres. On commence par mettre environ 160 litres d’eau | avant de chauffer. Cette dissolution pèse 23°
- B. à 85° centigrades. Dans une chaudière à double fond, on met les 360 kil. de résine, puis on ajoute les 173 litres de solution de soude en une seule fois ; en même temps on fait arriver la vapeur. Au bout de 5’, le mélange est en pleine ébullition. A-t-99° on ferme la vapeur. L’ébullition continue pendant 10’ environ, puis la température redescend à +85o. On fait arriver nn petit filet de vapeur, on continue en augmentant peu à peu l’arrivée de vapeur, de manière à remouter à + 98°. A cette température l’ébullition est tumultueuse. Si le savon montait et menaçait de passer par-dessus les bords de la chaudière, il suffirait d’ajouter un peu d’eau froide.
- Au bout de 1 h. 1 [2, la résine est fondue et combinée avec la soude. On arrête alors la vapeur quelques minutes et, pendant ce temps, on fait dissoudre dans la première chaudière Te reste de la soude avec 160 litres d’eau. Cette dissolution pèse 16° B. à -f- 85°. On la maintient à +90o. On fait couler alors cette solution dans le savon résineux que l’on maintient en ébullition. 11 ne faut pas verser plus d’un litre à la fois et 5 litres par minute environ. La température du savon doit monter à +96°, puis redescendre à -f-93o. Au bout d’une demi-heure, le thermomètre est descendu à -f-90°. L’opération est alors terminée, toute la dissolution de soude ayant été introduite. Cette opération exige 1 h. 50 2 heures.
- Le savon bien cuit doit présenter une surface unie et brillante, reflétant les objets comme un miroir.
- Le savon doit se dissoudre complètement dans l’eau froide sans laisser aucun résidu ; il suffit de faire dissoudre un peu de savon dans plusieurs litres d’eau froide et de tremper la main dedans. En la ressortant s’il y a des traces de résine non dissoute, il formera sur les poils de la main un duvet blanchâtre, qui est de la résine non saponifiée.
- Le savon résineux employé dans le blanchi-nent des toiles de coton se prépare par simple lissolution de la résine dans le bain alcalin. 3i l’on veut cependant obtenir ce savon à Tétât
- LA DRAPERIE NOUVEAUTE
- nuançage et façonnage
- Lè Pantalon
- Le pantalan de fantaisie tient une grande
- place dans l’habillement. Différent des autr s
- pièces du vêtement, il permet, sans sortir L caractère admis pour le costume masculi des dessins très fleuris, des dispositions tri’ lancées. 8
- Les unis de couleurs mode, à petits effets et les unis noirs à dessins en rayures, façon nés les autres par les croisures, se font erî peigne rasé, moins nombreux sont les drap unis et les bruts mouchetés, de nuances clai* res. Ces divers articles, destinés au pantalon doivent toujours avoir une petite bande façonnée, ce ruban pouvant orner le côté de ]a jambe suivant le goût du consommateur.
- Les carreaux se font davantage. Plus ou moins fondus, modestes ou originaux, ils sont acceptés dans toutes les formes et toutes les dimensions. Mais les dessins en rayures tiennent la première place.
- De même on varie les dessins dont nous parlons à chaque saison, avec chaîne claire d'un ou de plusieurs tons, et avec trame foncée.
- Les différentes nouveautés dont nous venons de parler sont, de plus, agrémentées par des retors, des jaspés, des fils de soie ou de bourrette, des fils ou retors mouchetés, des bouclés en mohair noir sur des fonds c'airs,
- etc. J
- En ce qui concerne le nuançage de ces fantaisies, on restera dans les teintes claires plus que pour les autres productions, parceque la mode admet que les vêtements variés soient composés ainsi : veston ou jaquette de couleur foncée, gilet blanc, pantalon clair. On devra donc, mous le répétons, nuancer les genres, des demi-teintes rehaussées de blanc, bien souvent, en fai ant la part moins grande aux teintes foncées et très foncées. Les couleurs vives sont peu utilisées.
- Le peigné rasé regagne une partie de la place qu’il avait perdue. Sa finesse lui conserve toujours de nombreuses sympathies. Les cheviottes d aspect brut, à long poil frisé, et les cardes d’aspect demi brut, peu couverts de laine sont, avec le peigné, à peu près lesseuls caractères d’étoffes à citer dans cette fabrication.
- 11 nous reste encore à parler des bandes du pantalon. Depuis longtemps on essaye de faire reprendre cet ornement, mais sans succès. Malgré l’accueil plus que froid que font les tailleurs, les négociants persistent à en présenter une certaine quantité à chaque saison, comme si la bande était à l’état latent et qu’ils escomptent son retour. Mais pour vaincre les scrupules des tailleurs qui n’en sont pas partisans, les marchands drapiers doivent faire établir ces étoffes sur uDe largeur plus grande, pour qu’elles a ient une laize utilisable, même s’il plaît de supprimer entièrement les bandes, c’est-à-dire 1 m. 45 en grande îarcAiir ou 0 m. 73 environ en demi-laize.
- p.108 - vue 112/199
-
-
-
- LE COMPLET
- Le costume complet de même étoffe admet tout particulièrement deux sortes de dessins : les petites dispositions se rapprochent de l’uni, et les carreaux. Les rayures sont quelquefois utilisées, mais elles plaisent moins ; en effet, les vêtements à taille, jaquette ou redingote, leur sont tout à fait défavorables, contrairement au pantalon.
- Les étoffes façonnée > sont utilisées pour presque toutes les coupes de vêtements, et le costume complet varie de forme. Les raisons ci-dessus exposées expliquent la vogue des genres petits ou sans caractère accentué. Cependant; on veut sortir de ce cercle restreint et on essaye encore des doubles dessins qui, sous les mêmes couleurs, puissent donner des Costumes assortis. Tel un dessin petit, granité, convenable pour jaquette ou redingote et un dessin rayé, dont le fond identique au précédent est orné d’une légère rayure, qui rend l’étoffe plus propre au pantalon.
- Quelques détails suffiront pour préciser ce que nous voulons dire en citant les essais suivants :
- On met la chaîne tout en retors à deux couleurs (foncé et demi-ton, par exemple) ; la trame est de la nuance foncée du retors. Pour jaquette, le dessin forme un cordon fin dans lequel la chaîne domine et est légèrement accentuée par la trame. Pour pantalon, la chaîne et la trame restent pareilles aux précédentes ; mais ce même cordon fin et combiné en rayures sous forme de chevron, ou bien une altération de la croisure modifie le cordon en long et en travers pour produire des carreaux.
- Dans les petits façonnés, dans lesquels l’ourdissage et le tissage suivent un ordre régulier, il suffit de modifier de place en place l’uniformité de l’ourdissage pour en faire des rayures et de même en trame pour obtenir de3 carreaux.
- Les nuances correspondent à celles des types que nous venons de citer ; elle sont choisies surtout parmi les plus recherchées.
- Le Pardessus
- La variété des tissus pour pardessus est grande ; les diverses matières et les nombreux apprêts offrent à chacun l’occasion de fabriquer selon son organisation, depuis les marchandises en peigné relativement légères, jusqu’à celles en cheviottes ou en cardé volumineuses et lourdes.
- Nous allons en quelques lignes passer la revue des différentes sortes goûtées.
- Aux tissus très épais on donne les aspects connus : mousse moelleuse au toucher un peu velours ; moutonné, à longues mèches couchées, imitant une toison ; brut frisé à la surface ; montagnac, à dessins en longue laine, brillant et mat ; ratines et ondulés sur marchandise en laine douce.
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Nombreux encore seront les tissus avec boucles à l’endroit et autres effets similaires, soit avec mohair, soit avec cheviotte. Les boucles sont obtenues au retordage, ou plus simplement poovoquées par le lavage ou le léger foulage de l’étoffe, ainsi que nous avons déjà , eu l’occasion de l’exposer.
- Les couloirs noir bleu, marron foncé sont à peu près les seules utilisées pour ces qualités de marchandises. Les tissus courants, en cheviotte grosse ou fine, se font tels qu’on les connaît, c’est-à-dire en croisure Casimir (batavia) et parfois à chaîne claire et trame foncée ; mais leur nouveauté réside surtout dans les coloris très beaux purs, ou en mélangés, foncés ponr la plupart.
- En drapé, le tissu ne varie guère. C’est l’uni que l’on préfère aux façonnés, peu goût 3s pour pardessus. Là encore, on s’attache à varier les couleurs, et on fait des séries de trente, quarante et même cinquante teintes dans l’esprit de ce que nous avons publié allant du foncé au demi-ton. Peu de nuances claires. En peigné rasé, les couleurs ont aussi une grande importance, car bien des dessins suivant ce qui a été fait aux saisons précédentes. Les nouvelles dispositions restent petites à grain fin.
- Chaque genre est offert par séries de dix à quinze nuances, y compris des teintes grises.
- (D’après le journal Les Tissus, d’Elbeuf).
- LETTRES
- d’un
- TEINTUR1ER-DÉGRAISSEUR
- Monsieur le Directeur de la Revue de la Teinture,
- Dans le numéro d’avril dernier (page 59), j’exposais, aux lecteurs de la Revue, un différend survenu entre le vendeur et l’acquéreur d’un fonds de teinture ; la question se posait sous cette forme :
- Un teinturier-dégraisseur ayant cédé son commerce, a-t-il le droit d’exercer une branche annexe de cette profession ?
- Mon opinion personnelle était nettement pour l’affirmative ; on m’a chargé de soumettre cette affaire à l’appréciation de notre Chambre syndicale, qui,elle aussi, dans sa délibération du 7 mai dernier, a conclu dans le même sens; il en a été de même de la Chambre des teinturiers-dégraisseurs de Lyon, qui a émis une semblable opinion.
- Il restait à connaître la sentence du Tribunal. Or, celui-ci a statué d’après les avis des deux Chambres consultées. Voilà donc une question définitivement résolue, et nous félicitons les juges de leur sagesse. Us ont su s’inspirer des appréciations éclairées de la corporation, et aucun jugement n’est meilleur que celui de ses pairs. Ceci est une preuve de
- 109
- plus pour démontrer l’utilité des Syndicats professionnels.
- Supposons que notre industrie ne soit pas pourvue de cette sorte d’association ; le Tribunal se serait trouvé dans l’embarras pour faire la distinction des diverses branches de notre profession et aurait pu émettre une sentence qui n’aurait peut-être pas été aussi équitable que celle qu’il a rendue.
- Ajoutons en terminant que, pour éviter les frais et les ennuis de la procédure, il est important de bien préciser les conditions de cession dans l’acte de vente.
- C’est ainsi que dans certaines contrées de la France, en Normandie et en Bretagne, par exemple, les teinturiers des petites localités faisant un peu de tout (teinture sur fil, sur laine, sur coton et aussi en grosse étoffe, de même que le chiffonnage), il en résulte que le teinturier est en même temps fabricant à façon, marchand de laine, de gros droguet et de draps. Dans de telles conditions, un fonds vendu doit comporter toutes ces spécialités, à moins que le vendeur fassse des réserves particulières qui devront alors figurer sur le contrat.
- Victor Barbé, Teinturier à Paris
- Voici le texte du jugement qui a donné raison à notre confrère ; il est du Tribunal de commerce d’Oran ; nous voyons ainsi que nos groupes syndicaux de Paris et de Lyon étendent leur légitime influence jusqu’en Algérie; elle ne s’arrêtera pas là.
- Jugement
- Le Tribunal de commerce avait à se prononcer sur la question suivante :
- Le vendeur d’un fonds de teinturier-dégraisseur peut-il, alors qu’il s’est engagé vis-à-vis de son acheteur, à ne plus exercer cette profession, établir dans la même ville un atelier de teinturerie industrielle des alfas, crins végétaux, etc., etc.
- Le tribual s’est prononcé pour l’affirmative dans les termes suivants :
- « Attendu que le sieur B... prétend que le défendeur exerce aujourd’hui la profession de teinturier en crin végétal et qu’il viole ainsi l’interdiction résultant pour lui de la dernière clause du contrat de vente passé entre les parties ;
- Attendu que P... répond qu’il n’exploite absolument pas la teinturerie des étoffes ni leur dégraissage, qu’il ne fait jusqu’à présent que des essais de teinture de crin végétal ;
- Attendu qu’il est, en effet, de notoriété publique et d’ailleurs non contesté, que jusqu’à la vente de son fonds de commerce, P... n’a exercé que le métier de teinturier-dégraisseur -, (
- Attendu que c’est donc bien ce seul commerce et le seul achalandage afférent qu’il a vendus;
- Attendu que ce commerce est absolument distinct de celui de la teinturerie industrielle,
- p.109 - vue 113/199
-
-
-
- 110
- LA REVUE DE LA TElNTURE
- telle que celle de l’alfa, du crin végétal, etc... ;
- Que cette seconde industrie nécessite un travail différent non plus au détail, mais en gros ;
- Que la clientèle aussi ?e transforme, la livraison ne se faisant plus aux particuliers, mais aux grandes entreprises •
- Qu’il faut donc une vaste installation que n’ont jamais comportée les locaux cédés par le défendeur à B...;
- Attendu que si celui-ci a sans contredit le droit d’ajouter à son exploitation actuelle toutes les teintures industrielles qu’il lui plaira, rien non plus ne saurait empêcher P... de créer à Oran une maison nouvelle ne faisant que ces spécialités ;
- Que les parties n’ont pas prévu de concurrence entre elles à ce sujet, ni par conséquent de clause restrictive;
- Attendu qu’il résulte des renseignements recueillis par le Tribunal que la faculté dont il s’agit est pleinement reconnue à P... dans l’espèce par la Chambre syndicale de teinturerie et nettoyage de Paris et par la Chambre syndicale des maîtres teinturiers-dégraisseurs de Lyon.
- Par ces motifs, déclare B... non fondé dans sa demande contre P... et l’en déboute. »
- BIBLIOGRAPHIE
- Traité de comptabilité agricole Par Louis Poy
- Lauréat de l’Ecole supérieure de commerce de Paris
- (G. Masson à Paris — Em. Vitte).
- Les traités de comptabilité agricole sont assez nombreux et pourtant les agriculteurs se plaignent surtout de manquer d’une bonne comptabilité, de ne pouvoir se rendre compte de leurs divers résultats aussi facilement que les industriels et les commerçants.
- 11 fallait donc sortir des sentiers battus. C’est ce que vient de faire M. Louis Poy dans son Traité de comptabilité agricole accompagné d’intéressantes « considérations sur l’agriculture moderne » par M. Paul Bredin, un de nos grands producteurs les plus en vue, et anciennement teinturier à Lyon.
- Aujourd’hui que les entreprises industrielles se doublent souvent d’exploitations agricoles, un certain nombre de nos lecteurs pourront s’intéresser à cette publication, et y trouver le plan tout tracé d’une comptabilité qu’ils auraient peut être quelque peine à établir, ne rentrant pas dans leur spécialité principale, et ne pouvant se fier pour cela à leurs chefs se culture.
- L ouvrage de M. Louis Foy est, à proprement parler, un Traité complet de comptabilité. Plus de 160 pages sont consacrées à la
- comptabilité générale dont les priucipes, d’une précision remarquable, sont exposés de façon à être compris de tous.
- Mais la partie principale de l’œuvre, celle qui la caractérise plus spécialement, c’est l’application de ces principes rationnels de comptabilité agricole. M. L. Poy a compris, contrairement aux autres auteurs, qu’un cultivateur souvent peu lettré ne pouvait, après une journée de son dur labeur, s’occcuper d’une comptabilité quelque peu compliquée. Lui demander l’emploi de sa journée, c’est bien assez.
- Aussi, l’auteur a-t-il réuni, sur un vulgaire carnet de poche, quelques tracés habilement combinés qui permettent d’inscrire, au fur et à mesure, la nature des travaux, la division de la main-d’œuvre et les mouvements divers des engrais, des denrées ef des espèces.
- C’est à l’aide de ces notes dites « Notes journalières » si simples et en même temps si complètes qu’un comptable expérimenté peut donner ensuite à la comptabilité tout le développement qu’elle comporte.
- Le traité donne, à cet égard, les renseignements les plus complets. Un chapitre entier est consacré à l’établissement des prix de revient en agriculture à cause de la complex té et de l’enchaînement des productions. Un autre chapitre s’occupe de la classification et de la dessication des comptes. Un autre encore traite de l’inventaire agricole et rien n’est omis, ni la discussion et la répartition des frais généraux, ni l’importance des déchets, ni l’utilité d’obtenir un résultat pour chaque spéculation agricole.
- Le livre se termine par une année entière de comptabilité agricole prise sur le vif dans une des exploitations de M. Bredin, et appliquée suivant la méthode de l’auteur, depuis « les notes journalières » du cultivateur jusqu’au journal et au grand livre.
- C'est M. Bredin qui a voulu que cette année de comptabilité fût publiée, afin d’établir par des faits que l’agriculture bien comprise peut donner des résultats plus que satisfaisants.
- 11 expose d’ailleurs, dans ses « considérations sur l’agriculture moderne » se? intelligents procédés de culture, ainsi que les expériences qu’il a poursuivies en grand sur le rôle du carbone dans la végétation. Ces expériences pourraient avoir quelque retentissement et mériter l’attention de nos lecteurs.
- Ceux-ci peuvent d’ailleurs se procurer tous renseignements au bureau de comptabilité agricole de Paris, 7, rue de Joinville (Villette), Paris.
- BREVETS RECENTS
- Intéressant les Industries tinctoriales.
- 236213. — Hans. — Fabrication d’un papier nouveau pour tenture surah, lumineux transparent.
- — rroceae de déonr
- artistique sur tous tissus par décolora» 1011 recoloration ultérieure, spécialement ,6t cable à l'ameublement. 1 aPPli*
- 236266. - Schmidt. — Procédé et ann pour la fabrication des douilles nour ls et teinture. P°Ur tlss*ge
- JLUL£ÿLL.
- ‘ ^roc6dés et ann
- perfectionnés pour la teinture, le morda *S et autres traitements des fils et tissus
- 236465. — Manufacture Lyonnaise matières colorantes. - Procédé pour °hE tention d’effets nouveaux dans l’imnrp °b' des tissus en coton. ^ SSl0n
- 236505. - Laubé fils. - Appareil à bl chir, laver, teindre, désinfecter, etc a matières textiles (fils et tissus). ’ ’ des
- 236640. — Lemaître, Lavoite et Ce Procédé pour l’obtention des tissus 1 • ~~ par double impression, sans gaufrage ülSeS
- 236805. - Weiss. - Appareil de vaporisai continu. ge
- 236872. — Meret, Rochebillard et Ce Procédé de blanchiment en cannettes bob' nés ou préparation de filatures, des ’fiis toutes matières textiles végétales et spécia8 lement des fils de coton.
- 237027. - Hoffmann. - Peintures indélé biles, couleurs à l’eau pour leur exécution et procédé d’exécution.
- 237039. - Shaw. - Appareil à teindre le« fils pour tapis.
- 237092. — Reichenback. — Procédés et appareils perfectionnés pour le dégraissage des laines et autres matières textiles.
- 237128. - Mallen. — Nouveau procédé de mercerisage des tissus.
- >237265. — Wiebel. — Nouveau procédé pour produire des impressions sur des tissus, du papier et autres matières semblables.
- 237321. — Clément. ~ Nouveau procédé de teinture, sur impressions métalliques en feuille ou en poudre, obtenus par la lithographie et la typographie.
- 237420. — Gentzen. — Procédé de fabrication d’un enduit clair pour carton-pierre de toitures dit diamant.
- 237533. — Farmer et Storey. — Perfectionnements apportés à la fabrication de toiles cirées, décorées au moyen de couleurs solides, et aux machines employées pour cette fabrication.
- Certificats d’addition.
- 187203. — Grosselin père et fils. — Certificat d’addition au brevet, pris le 25 novembre 1887, pour un système perfectionné de machine à lainer, à chardons métalliques et à énergie variable.
- 213001. — Leblois, Piceni et C0. — Certificat d’addition au brevet pris, le 24 avril 1891, pour des procédés et appareils spéciaux permettant de faciliter le séchage de toutes matières textiles prises à l’état de mèches rubans.
- 237128. — Mallen. — Certificat d’addition au brevet pris, le 20 mars 1894, pour nouveau procédé de mercerisage des tissus.
- p.110 - vue 114/199
-
-
-
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- ljes garnitures de cbapi-aux à la douane des Etats-Unis. — M. le ministre du commerce vient de communiquer au commerce de lachapelleiie lesrenseignements suivants :
- Le tarif douanier des Etats-Unis d’Amérique, de 1883, établissait une distinction entre les rubans de soie destinés à la garniture des chapeaux, taxés à 20 0[0 de la valeur, et les autres rubans de soie taxés à 50 0[0.
- A plusieurs reprises, la douane de New-York a cherché à comprendre dans la classe la plus lourdement taxée les rubans de soiepourcha-peaux. Les tribunaux américains ont été appelés à décider et la Cour suprême n’a pu donner satisfaction aux importateurs contre la douane. Cette décision était du mois de janvier 1890. Mais, le 18 février suivant, une loi, approuvée sans débat dans les deux Chambres et promulguée immédiatement par le Prési-sident. a modifié la teneur du n° 448 en réservant exclusivement le régime qu’il établit aux fournitures ponr chapeaux autres que les fournitures en soie. Tous les rubans de soie furent soumis aux Etats-Unis au droit de 50 0,0.
- Malgré les efforts tentés pour donner à la dite loi un effet rétroactif, il fut décidé que la douane rembourserait 30 0i0 sur tous les rubans de soie importés aux Etats-Unis antérieurement au 18 février 1890 et qui auraient été taxés à 50 0j0 pourvu que les réclamations aient été faites dans les dix jours.
- Le département de la Trésorerie aremboursé à un certain nombre d’importateurs la différence entre le droit de 50 0,0 illégalement perçu sur les rubans de soie pour chapeaux et celui de 20 0[0 prévu par le tarif de 1883.
- Ces remboursements, qui ont dépassé un million de dollars, ont été provisoirement suspendus vers 1a fin de 1890, à cause du nombre et de l’importance des réclamations des importateurs.
- La direction des douanes a cru, en effet, s’apercevoir que les officiers fédéraux admettaient un trop grand nombre d’articles au bénéfice de la décision de la Cour suprême.
- Des velours de qualité supérieure, du feutre, du drap, etc., auraient été ainsi classés arbitrairement dans la catégorie des « garnitures de chapeaux ».
- A la suite d’une demande d’explications au sujet de l’interruption des remboursements, adressés par MM. Blum et Neveu, négociants, place Paul-Bert, à Saint-Etienne, au gérant du consulat de France à New-York, celui-ci vient d’informer M. le ministre des affaires étrangères que les remboursements dont il s’agit ont été suspendus par décision du secrétaire d’Etat du Trésor sous la précédente administration.
- La question serait de nouveau à l’étude, mais il est impossible de savoir vers quelle époque les remboursements seraient continués. Il se pourrait même que le gouvernement fédéral se laissât intenter un nouveau procès qui aurait pour résultat de faire déterminer par les tribunaux les articles qu’il convient de comprendre sous la dénomination :
- « Fournitures pour chapeaux ».
- —o—
- Travail des enfants. — Par arrêté ministériel, la limite supérieure de la charge
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- qui peut être traînée ou poussée par les jeunes ouvriers ou ouvrières au-dessous de 18 ans, tant à l’intérieur des établissements industriels que sur la voie publique, est fixée ainsi qu’il suit, véhicule compris :
- 1° Wagonnets circulant sur voie ferrée :
- Garçons au-dessous de 14 ans, 300 kilogrammes ;
- Garçons de 14 à 18 ans, 500 kilogrammes -,
- Ouvrières au-dessous de 16 ans, 150 kilogrammes;
- Ouvrières de 16 à 18 ans, 300 kilogrammes.
- 2e Brouettes :
- Garçons de 14 à 18 ans, 40 kilogrammes.
- 3° Voitures à trois ou quatre roues, dites a placières, pousseuses, pousse-à-mains, baladeuses :
- Garçons au-dessous de 14 ans, 35 kilogrammes ;
- Garçons de 14 à 18 ans, 60 kilogrammes -,
- Ouvrières au dessous de 16 ans, 35 kilogrammes ;
- Ouvrières de 16 à 18 ans, 50 kilogrammes.
- 4° Charrettes à bras, dites « baquets, brancards, charretons, voitures âbras, » etc.:
- Garçons de 14 à 18 ans, 130 kilogrammes.
- —o—
- Ues commerçants d’Amiens. —
- Il vient de se fonder un Syndicat professionnel du commerce de velours de coton, de la ville d’Amiens. Son siège social est au café Dufour-manbelle, rue des Trois-Gailloux, à Amiens.
- Exposition de 1900. — Nous avons indiqué dans la Chronique de notre précédent numéro la classification du 13e groupe, celui qui comprend les fils et tissus; il y a lieu de détailler spécialement la classe 77, qui est celle des industries tinctoriales et qui comprend :
- Matériel et procédés du blanchiment, de la
- teinture, de Vimpression et de /’apprêt des
- matières textiles à leurs divers états.
- I. — Appareils à griller, à flamber, à brosser, à raser les tissus.
- Appareils à lessiver, à dégorger, à laver, à essorer, à sécher, à humecter les diverses matières textiles, à l'état de mèches, de peignés, de fils, de tissus.
- Appareils à cuire et à tamiser les épaississants et les couleurs.
- Matériel de la gravure en relief ou en creux pour l’impression des tissus.
- Machines à foularder, à teindre, à imprimer. Appareils à vaporiser.
- Machines à apprêter de toutes sortes : rames, calandres, machines â glacer, à moirer, à gaufrer, à beetler, à tirer en poils, etc.
- Matériel pour le traitement des soies teintes: machines à battre, à secouer, à cheviller, à lustrer, etc.
- Etuves d’épaillage. Appareils de chinage.
- Appareffs pour blauchir à l’électricité.
- Matériel et procédés pour le blanchissage du linge : lessivage, lavage et rinçage, séchage, repassage et apprêts.
- Industrie des teinturiers-dégraisseurs : nettoyage à sec par la benzine et ses dérivés ; nettoyage au mouillé ; teinture ; apprêt.
- II. —Spécimens des matières textiles blanchies ou teintes avant filature.
- Spécimens de fils de coton, lin, laine, soie, etc., purs ou mélangés, blanchis, teints ou chinés.
- Spécimens de tissus blanchis, teints ou imprimés.
- Spécimens de fils ou tissus apprêtés.
- 111
- Spécimens d’épaillage chimique des matières textiles avant filature ou à l’état de tissus.
- Ainsi que nous l’avons déjà fait remarquer, le matériel et les produits de nos spécialités seront réunis dans une même classe (ce qui ne signifie pas dans la même galerie), et les travaux du jury en auront plus d’ensemble et d’unité.
- —o—
- U a condition publique à Hou-
- balx. — Par délibération, la Chambre de commerce de Roubaix, à l’unanimité, a voté en principe la création, par son initiative, d’un second conditionnement à Roubaix pour la laine, le coton et la soie, et a décidé qu’elle sollicitera l’appui de M. le préfet du Nord auprès de M. le ministre du commerce et de l’industrie en vue d’obtenir l’assentiment de l’autorité supérieure pour l’exécution de cette entreprise.
- Pour faire face aux dépenses qu’entraînera ledit établissement, elle demandera l’autorisation de contracter un emprunt.
- Elle a confié à une commission précédemment nommée le soin de poursuivre les études qu’elle a commencées, de prendre au nom de la Chambre toutes dispositions notamment en ce qui concerne le choix de l’emplacement, l’établissement de l’avant-projet et les conditions de l’emprunt, et généralement de faire toute diligence pour assurer et hâter la réalisation de l’entreprise.
- L’établissement de conditionnement existant à Roubaix ne suffit plus au mouvement commercial de celte place.
- Laboratoire pour l’essai des papiers et de la résistance des tissus.
- — La condition publique de paris vient d’adjoindre à ses services celui de l’essai commercial des papiers.
- Les épreuves sont limitées, pour le moment, aux opérations suivantes :
- 1° Détermination : a) de la résistance du papier dans ses deux sens (le résultat étant fourni sous la dénomination de longueur moyenne de rupture, c’est-à-dire longueur sous laquelle une bande de papier de longueur uniforme se romprait sous son propre poids : b) de l’allongement 0[0 jusqu’à la rupture ;
- 2° Appréciation de la résistance au chiffonnage et au froissement;
- 3° Détermination de l’épaisseur du papier et de son poids au mètre carré ;
- 4° Dosage des cendres.
- Nous rappellerons par cette circonstance que la condition de Paris a aussi installé, à titre officieux, un service d’essais de résistance des tissus et autres matières, à l’aide des dynamomètres du système Chevefy.
- Les résultats sont délivrés sur un bulletin indiquant le poids de rupture et l’allongement jusqu’à la rupture dans les deux sens : chaîne et trame.
- —o—
- Concours de fumtvores. — Le
- conseil municipal de Paris vient d’ouvrir un crédit de 17,000 fr. pour primes à accorder aux inventeurs des meilleurs systèmes fumi-vores ou moyens les plus avantageux pour supprimer ou diminuer la fumée des foyers des chaudières à vapeur.
- Toute personne qui désirera prendre part à ce concours devra déposer à la Préfecture de la Seine avant le Ie* novembre 1894, une
- p.111 - vue 115/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 112
- notice explicative et justificative du procédé qu’elle propose, accompagnée de dessins suffisamment détaillés pour en faire connaître les dispositions et de tous renseignements sur les résultats que son emploi a déjà réalisés ou est susceptible de réaliser, tant au point de vue de la fumivorité que de la dépense de combustible.
- 11 sera décerné, s’il y a lieu, aux auteurs des meilleurs procédés, trois primes, dont une de 10,000 francs, une de 5,000 francs et une de 2,000 francs. En outre, les appareils primés pourront être acquis par la ville de Paris.
- fca conciliation et l’arliltrage dans le» Industrie» textile». — Le 15
- juin les ouvriers d’une fabrique de bonneterie de Troyes, en grève depuis le 23 avril contre une réduction de salaires, ont réclamé l’intervention du juge de paix. Le patron a refusé de se rendre à la convocation qui lui a été adressée, disant qu’il n’avait aucun diflé-rend avec ses ouvriers et que les grévistes ne faisaient plus partie de sa maison. .
- Cependant, il paraît certain que les grévistes n'avaient pas été remplacés et que la rnoi-tié d’entre eux sont, depuis lors, rentrés dans les ateliers qu’ils avaient quittés.
- — Une fabrique de bonneterie dAix-en-Oîhe (Aube) ayant voulu introduire dans le travail du remaillage une modification qui devait entraîner une réduction de salaires, les ouvriers et ouvrières, au nombre de 95, se sont mis en grève le 3 juillet à 7 heures du
- matin. . , .
- Averti de ce conflit, le juge de paix d Aix-en-Othe invita les deux parties à se faire représenter dans un comité de conciliation. La réunion eut lieu le môme jour à 3 heures. Après explications entre le patron et les délégués des grévistes (3 ouvriers bonnetieis et 2 ouvrières remailleuses), la modification projetée fut abandonnée et le travail reprit dès le lendemain matin.
- — Le 21 juillet, 380 ouvriers et ouvrières d’une filature de chanvre et d’étoupes d’Ar-ques (Pas-de-Calais), quittèrent les ateliers plutôt que de subir une diminution de 2 heures de travail, soit 10 au lieu de 12, avec réduction proportionnelle de salaire.
- Sur la demande des ouvriers, adressée au juge de paix du canton sud de Saint-Omer, un comité de conciliation s’est réuni le 26 juillet. Les délégués des grévistes ont demandé la réduction de la journée à 11 heures, en maintenant le salaire de 12 heures. Le patron a accepté, mais avec le règlement suivant :
- « 1. — Le travail de 11 heures est réglé de la manière suivante : A la mise en marche de la machine, les ouvriers et ouvrières devront être en tenue de travail à leur métier respectif ; ils ne devront quitter cette tenue de travail qu’après l'arrêt de la machine.
- « 2. —Tout ouvrier qui se sera soumis exactement aux prescriptions qui précèdent et qui n’aura pas manqué à son travail dans le courant de la quinzaine recevra le même salaire journalier que pour 12 heures de travail.
- a 3. —Tout ouvrier qui ne se sera pas conformé rigoureusement au présent règlement ou qui aura manqué à son travail dans le courant de la quinzaine ne recevra qu’un salaire calculé sur 11 heures de travail par jour. »
- Ces conditions furent acceptées, et le travail fut repris le 27 juillet.
- — Notons encore une grève qui s est produite dans une teinturerie de Roubaix, sur une question de maintien ou de renvoi d un contremaître *, 23 grévistes avaient pris part a ce mouvement, qui produisit un arrêt de deux jours dans le travail, et qui se termina sans arbitrage, par un échec des grévistes, mais 13 ouvriers reprirent leurs livrets.
- —e—
- Voyageur» allemand» en Belgique. — Un de nos confrères, teinturier en Belgique, nous signale que son pays estinondé de voyageurs de commerce allemands, qui savent profiter des facilités de transports que leur offrent les tarifs belges, alors que les représentants des maisons françaises ne paraissent pas user des mêmes avantages, et sont aussi beaucoup moins nombreux.
- Les chemins de fer belges délivrent des billets circulaires très économiques, valables pour toutes les lignes et qu’il suffit de prendre à l’arrivée en Belgique.
- Notre .confrère souhaiterait d’être davantage visité par les voyageurs français qui, dit-il, devraient user des mêmes moyens, et trouveraient en Belgique une clientèle sympathique.
- Jurisprudence. — Travail de» femme» et des enfant». — Le tribunal de simple police de Troyes a rendu un jugement dont les faits n’importent pas, mais duquel il résulterait la jurisprudence suivante :
- 1’ Pour déterminer la durée totale du travail autorisé par l’article 3 de la loi du 2 novembre 1892, il faut défalquer le temps de repos pendant lequel les ouvriers sont libres, mais comprendre tout le temps de présence effective à l’atelier, notamment le temps, consacré à la mise en train et à la distribution du travail.
- 2° Le patron est tenu, aux termes de l’article 5 § 2, de ladite loi, d’apposer dans ses ateliers une affiche indiquant le jour adopté pour le repos hebdomadaire, et cette prescription ne saurait être enfreinte sous le prétexte que ce jour de repos est connu du personnel.
- 3° Le patron a, aux termes de l’article 10 de la loi, l’obligation stricte de n’employer que des enfants munis du livret, et, en cas d’inaction des père, mère ou tuteur, c’est à lui qu’incombe le devoir impératif de le retirer à la mairie ;
- 4° L’article li de la loi du 2 novembre 1892, relatif à l’affichage de la loi et des règlements d’administration publique qui la complètent ainsi que du temps du travail et du temps de repos est absolu dans ses dispositions qui ne peuvent être éludées sous aucun prétexte ;
- 5° Le chef d’industrie qui a commis des contraventions à la loi du 2 novembre 1892 doit encourir autant de condamnations qu’il y a d’infractions commises, et il faut envisager pour prononcer les peines non seulement le nombre des enfants, mais aussi le nombre des contraventions constatées.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- Sociétés : Formations, Dissolutions, etc.
- Formalion de la Société en nom collectif Dessus et fils, teinturerie, 37, quai de Sures-nes à Suresnes. — Durée : 10 ans. — Cap. 100,000fr. — Acte du 16 juin. (Cette nouvelle
- iciiauu suciaio succédé
- C » arnvée a son terme, et en liquidaS 6t Formalion de la Société en nom Ji Rapetout et C0, tissus intachables S ectif Bapst, à Asnières. — Durée : 12 anà Jrue
- 40,000 fr. — Acte du 26 juin. * Formation de la Société en nom „„n Perrot frères et Ca fabricants d'étoffe*?*
- 6, rue delà République, à Lyon. —. n S/le> 9 ans et 2 mois, du lor mai. — p,n :
- fr. - Acte du 30 mai. Up- 16u.000
- Formation de la Société en commandé t Bachelard et Ce, fab. de velours et étoffé t‘ soie, 12, quai St-Clair, à Lyon. — oJSj d® ans et 1 mois. — Cap. 500,000 fr 1er juin. ' ACte
- Formation de la Société en nom colW.n Santoux et C0, fabr. d’étoffes de soie 21 6C du Puits-Gaillot à Lyon. — Durée -’q an rUe Cap. 160,000 fr. — Acte du 12 juin. ~~ Formation de la Société en nom colle ri Alamagny Oriol et Cie, fab. de tresses 1 cordons, soutaches, pi. de la Liberté à’st (V mond. — Durée : 9 ans. Cap. 1,500,000 ?, — Acte du 21 et 25 juin. fr>
- Dissolution à partir du 25 jui. de la Société Wagnière, Pirodon et Ce, apprêt, 1 rue Ph liber t- Delorme, à Lyon. — M. Vernay Jug. du 23 juil. h
- Dissolut’onh. partir du 1er juin de la So ciélé J. Bachelard et Cie, velours et étoffes de soie, 12, quai St-Clair, à Lyon. — l. : m. Bachelard. — Acte du 1er juin.
- Dissolution de la Société Jacquemin et Brion fab. de pelleterie et teinturerie de peaux 81 rueJard. — L. : M. Véron. — Jug. du 26 juin.
- Liquidations j udiciaires
- Rosenstrauch (A.), teinturerie, 3, rue du Haut-Trévois, à Troyes. — Jug. du 30 juin._
- L. : Leblanc.
- Dusrues (Henri-Joseph), teinturier, 48 fg. St-Martin, à Paris. — Jug. du 10 août. —’l!"
- M. Boucher.
- Homologations de concordat
- Hérault (Jules), teinturerie, 10, rue Aubrv-le-Boucher, à Paris. — 60 0[0 en 4 ans par lj4 savoir : 4 0[0 tous les 3 mois pendant les 3 premières années et 3 0[0 tous les 3 mois pendant la 4cne ann^e, 1er paiement le 20 oct.
- VENTE DE FONDS DE TEINTURE
- A PARIS
- Vendeurs Acquéreurs Fonds cédés
- Mme Morren ... Mlle Saunier. 29, r. de Moscou.
- Antoine.......................... 12, r. ao. comédie.
- Yve Blomme... Gayraud.... 69, av. Kléber.
- Yve Hubbard..................... 26, r. Cadet.
- Mme Bournat..................... 14, r. Constantiuop.
- Vve Cristafori................... 34, r. du Four.
- Mme Gallois...................... 2, r. Manuel.
- Mlle Guillon.................... 4, r. Nollet.
- Lemoine-Duchaufour............... 21, fg. Poissonnière
- Mme Payelle ... Yve Gautier.. 26, r. Lamartine.
- Picard........................... 8, r. Labat.
- Mlle Legay....................... 21, r. N.-D.deLot**
- Mme Chalot.... Mm0Duplessis 64, r. Condorcet.
- Le Gérant : F- Gouillon. Tous droits réservés
- IMPRIMERIE C. COLIN, A CHARLEVILLE (ARDENNES]
- p.112 - vue 116/199
-
-
-
- BraUOTHt
- LÀ
- REVUE
- DE
- TEINTURE
- LÀ
- ET DES COLORATIONS
- 1NDLSTRIELLES
- GOUILLON, Directeur,
- Trésor, PARIS
- SOMMAIRE
- Chronique. — Revue des matières colorantes nouvelles (suite). — Le noir d’aniline par tein -ture. — Conditionnement et décreusage des velours de coton. — Revue sommaire des brevets d’invention. — Presse d’apprêt à plateaux électriques.
- Procédés divers : Impressions sur pilou et finette ; Violet Formyl ; Colorants nouveaux ; Avis aux lecteurs. — Causeries confraternelles sur l’art du Teinturier-Dégraisseur.
- Chronique industrielle. — Projet de manifeste de la Chambre syndicale de la Teinture et du Nettoyage et séance de la Chambre. — Les ouvriers teinturiers-apprêteurs de Reims. — La vérification des draps.— Société industrielle de Mulhouse, concours de 1895. — Bibliographie — Information et Faits divers. — Renseignements commerciaux.
- CHRONIQUE
- L’impôt sur les revenus commerciaux et industriels.
- La commission extra-parlementaire de l’impôt sur le revenu a repris ses deliberations, sous la présidence de M. Poincaré, ministre des finances.
- Le projet qu'elle étudie trouve peu d’appui auprès des chambres de commerce, auxquelles un questionnaire le concernant avait été soumis.
- Celle de Tourcoing a répondu assez sèchement, et a conclu, avec raison, en ces termes :
- « Ce n’est pas au moment où le commerce et l’industrie supportent des souffrances inouïes, par suite de la surproduction et surtout du manque de débouchés à l’exportation, qu’il faut encore les entraver par de nouvelles mesures qui, non seulement sont vexatoires, mais se traduisent toujours par des augmentations d’impôts...
- ce Pourquoi certains députés semblent-ils jaloux des profits si aléatoires de l’industriel ?
- « Quand l’industrie gagnera, l’ouvrier gagnera davantage ; — l’impôt augmentera de lui-même, sans mécontentement et sans ruines.
- « Si l’on veut faire de bonnes finances, il faut un pays riche, et pour qu’un pays reste riche, il faut, non pas maintenir, mais développer son industrie et son commerce. »
- La chambre d’Elbeuf exprime la même idée en disant :
- « Le commerce et l’industrie traversent une crise des plus pénibles ; ce n’est pas le moment de leur infliger des charges nouvelles, alors qu’ils en supportent déjà bien plus que leurs concurrents étrangers. »
- La chambre de commerce de Roubaix, qui forme des vœux pour une égale attribution des charges, n’en déclare pas moins qu’un impôt assis sur des évaluations forcément erronées de revenus, serait plus inexact encore et plus injuste dans ses conséquences que les impôts actuels. Cette Compagnie prie instamment les pouvoirs publics de ne pas lancer l’avenir de la France à la merci d’une pareille expérience.
- Toutes font ressortir l’impossibilité pratique d’établir les reveuus commerciaux, soit sur la déclaration des intéressés, soit sur les caractères extérieurs des établissements.
- La chambre de commerce de Sedan dit à ce propos :
- « La Chambre a examiné cet objet avec tout l’intérêt qu’il comporte. Après mûre délibération, elle ne peut répondre à chacun des points du questionnaire que par le mot : impossible. A l’unanimité, elle rejette le projet dans son ensemble, comme inique, impossible à exécuter, éminemment vexatoire et inquisitorial, reposant sur les bases les plus aléatoires d’un inventaire, et ouvrant la porte à la fraude. »
- Mais l’argument qu’on peut dire le plus accentué, est celui de la chambre de commerce de Lille :
- « Les industriels seraient bien naïfs, dit-elle, de faire connaître leurs bénéfices, dont les collectivistes réclameraient immédiatement le partage, sans accepter les risques et les pertes. »
- Le projet a évidemment quelques partisans parmi les économistes en chambre, mais il est certain qu’il n’aura jamais l’assentiment des gens pratiques, des véritables producteurs de la fortune publique, qui savent combien est élastique et arbitraire l’appréciation d’un revenu non seulement industriel, mais peut-être plus encore, particulier.
- Juste en soi, il est impossible dans l’application.
- Les accidents de travail.
- Nous avons eu un congrès des accidents du travail, qui vient de tenir ses assises à Milan.
- Sa plus grosse question était celle de l’assurance :
- L’assurance doit-elle être libre ou obligatoire ? Obligatoire, doit-elle être entre les mains de l’Etat, comme en Allemagne ?
- Les Allemands, par l’organe de leur principal délégué, M. Boediker, président de l’Office impérial des assurances allemand, ont naturellement soutenu ce dernier système ; mais les délégués français, italiens et anglais l’ont combattu avec un réel succès.
- Le délégué anglais, s’adressant à M. Boediker, s’est écrié : « Chez vous, il y a des armées de fonctionnaires, et pour placer vos paperasses il a fallu construire d’immenses immeubles ; nous, nous n’aimons ni les paperasses ni les fonctionnaires. Laissez-nous faire nos affaires en famille. Pas d’intervention de l’Etat. »
- M. Matignon, délégué de la Caisse d’assurances mutuelles des chambres syndicales parisiennes, a soutenu, pièces en mains, qu’avec l’assurance obligatoire allemande, le nombre des accidents légers avait doublé en Alsace, et cela se comprend. Avec ce système, le patron se sent déchargé de la conséquence pécuniaire de l’accident, et l’ouvrier, certain de toucher l’indemnité, se laisse entraîner à commettre des imprudences.
- M. Boediker a protesté, cela s’entend, contre l’assertion de M. Matignon, qui porte un si rude coup à son système. Mais beaucoup de personnes autorisées l’ont maintenue.
- En résumé, comme dans Tous les congrès sans investiture officielle, on cause beaucoup ; il en restera peut-être un rapport impiimé, mais dê résultat effectif, nul.
- P
- 1 i
- p.113 - vue 117/199
-
-
-
- 114
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Dans les comptes-rendus provisoires qui ont été publiés, notamment par le journal le Temps, nous n’avons pas discerné, sur cette question des assurances, une conclusion ferme ou une doctrine nettement définie ; aussi bien, aurait-elle eu peu d’influence sur les déterminations de nos législateurs, dans le projet de loi déjà voté par la Chambre et actuellement soumis au Sénat.
- Dans ce projet, les philanthropes à courte vue ont introduit une disposition par suite de laquelle l’accident suivi de mort entraîne pour le patron l’obligation de servir des rentes à la veuve et aux enfants de la victime, ces derniers jusqu’à l’âge de seize ans accomplis, et jusqu’à concurrence de 60 0[0 du salaire, s’il y a quatre enfants ou plus.
- Il en résultera simplement que les industriels rechercheront de préférence des ouvriers célibataires ou sans enfants ; et la classe la plus intéressante des travailleurs, celle des ouvriers chargés de famille, sera tenue à l’écart et j embauchée seulement à défaut de célibataires.
- Le Sénat trouvera certainement une combinaison qui évite des conséquences aussi regrettables.
- Les négociations franco-suisses.
- Il s’est récemment constitué une Union pour la reprise des relations commerciales avec la Suisse, présidée par M. Poirrier, sénateur de la Seine.
- L’Union a été fondée par un groupe de négociants et d’industriels frappés de la diminution constante de nos affaires d’exportation, et désireux de voir reprendre avec la Suisse les relations commerciales qui avaient existé jusqu’en 1892, époque du rejet par la Chambre de la convention préparée alors par les gouvernements des deux pays.
- L’Union, bien que de fondation récente, a déjà groupé autour d’elle un I nombre important de chambres de commerce et de syndicats de toutes les industries et de toutes les contrées de la France.
- Le ministre des affaires étrangères et le ministre du commerce ont reçu les délégués de l’Union. Ils ont été présentés par M. Poirrier, président, qui a laissé entre les mains des ministres une note documentée sur la dépression de notre commerce avec la Suisse.
- M. Poirrier était accompagné de MM. Dehesdin, président de l’Association des tissus ; Dehollain, membre de la chambre de commerce de Paris ; An* celot, président de la chambre syndicale des dentelles de Paris : Chamussy, président de la chambre de commerce de Mâcon; Poullot, président de la chambre de commerce de Reims; Clou-tier, président de la chambre de commerce de Beaune ; Piotet, président de l’Association de la fabrique lyonnaise ; Grandgeorge, délégué de la Société lainière de la région de Fourmies : de Luze, secrétaire de la Ligue bordelaise et de l’Association viticole ; Ha-guet, secrétaire général de l’Union.
- Cette délégation, comme on le voit, représente principalement les industries textiles.
- Les délégués de Mâcon et de Lyon ont également remis des notes insistant sur la nécessité d’une union commerciale entre la France et la Suisse.
- Les ministres ont promis d’en référer au Gouvernement ; ils avaient écouté avec beaucoup d’attention et très longuement les explications des délégués, dont ils discutèrent certaines parties, et sans se prononcer, comme il convient à une fraction seulement de Gouvernement, ils ont paru vivement frappés de la situation qui leur a été exposée.
- Il est temps encore de ramener nos clients suisses, qui prennent obligatoirement le chemin de l'Allemagne.
- Genres Nouveauté.
- Les nouvelles de nos places manufacturières n’iudiquent pas de mouvements notables ou différents de ceux que nous avons signalés dans nos précédentes Chroniques.
- C’est surtout des indications sur les genres en faveur, que nous cherchons dans les correspondances ; le Bulletin des Laines, de Roubaix, nous donne à ce propos quelques renseignements intéressants, que nous rassemblons ci-dessous :
- « Pour l’été, dit-il, il vient de sortir un article qui aura assurément du succès ; il consiste en un genre Jacquard fait sur des motifs petits et moyens, comme le grain de blé, l’amande, le croissant, etc. Ce tissu se teint en pièces dans toutes les nuances, depuis le noir jusqu’au bleu ciel; le bon goût, la solidité et le prix relativement bon mar- -
- ^ * U
- avance
- ------ (Jiui
- le succès.
- A citer aussi parmi les articles en faveur, le drap amazone qui se fait en noir, en nuances aubergine, bleu marine, tabac, terre cuiie, en gris, etc • tissu, qui est d’un très bel aspect, se prête admirablement aux costumes de dame façon tailleur qui joignent Yélé. gance à la simplicité.
- Le commerce de détail vend actuel lement la cheviotte et le petit drap prjn. cipalement en nuances tabac, mordoré 3 scarabée, terre cuite. Tout porte & croire qu’un drap spécial qu’on appe. lait moskoiva l’année dernière à cause de l’escadre russe à laquelle on faisait la politesse du parraiuage de toutes les nouveautés, et que plus exactement on nomme aujourd’hui drap castoré, aura bientôt son tour. Ce tissu est bourré à l’envers et porte par conséquent sa doublure. Ce genre aura certainement du succès cet hiver.
- L’article Cover Coat, sur lequel on avait fondé de grandes espérances pour la prochaine saison d’été, présente certaines difficultés de fabrication. Cet article se fait avec une chaîne laine écrue, moulinée de coton, et avec une trame laine également écrue. Le coton n’étant pas teint, il s’ensuit qu après teinture en pièce, seule la laine prend la nuance voulue (noir, grenat, bleu marine, bleu de ciel, rose, etc., etc.), et le coton resté blanc forme pointillé. Mais comme les défauts de fabrication sont difficiles à voir au tissage, il arrive aussi que l’article flamme, ce qui fait très mauvais effet. On parviendrait peut-être à éviter cet écueil en emplant la chaîne unie et la trame moulinée de laine et coton.
- Teintes en faveur.
- Dans l’échantillonnage des fantaisies I pour l’hiver, nous remarquons une certaine prédominence des teintes passées, ternies, qui, du reste, sont en faveur depuis plusieurs années.
- Dans les bleus, la gamme de ces teintes rabattues se dénomme :-Vieux bleu, Toile, Cachemire, Hussard ; les rouges sont : Vieux rose, Trianon,
- Rose de bois, Malvoisie, et plus feu, les Brique et Africain, qui se rapprochent des Chaudron et Eiffel de ces , dernières années ; les jaunes rabattus sont les Beige, Castor, Isabelle. j
- Parmi les verts sombres figurent les j Réséda, Mousse, Vigogne, Florentin, | ]
- p.114 - vue 118/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 115
- et plus jaunes, les Tilleul, Roseau, Prairie, Fougère, les violets ternes sont désignés : Glycine, Hortensia, Primevère, Héliotrope, Fauvette.
- Et comme toujours, nous voyons des modes : Chamois, Pigeon, Castor, Dattier; et des marrons : Sénégal, Java, Trappiste, Capucin, Fauve, Frelon, Amazone, Cordoue, Mordoré, etc.
- Toutes ces teintes sont cataloguées dans la carte des nuances de la chambre syndicale de la Passementerie et Mercerie, celle qui répond le mieux aux étoffes qu’elles doivent accompagner, et c’est celle à laquelle nous devons nous référer.
- La chambre des Fleurs et Plumes a aussi sa carte, mais en nuances trop brillantes, comme il convient â sa destination, mais qui ne s’assortissent pas aux étoffes pour robes.
- Il est question, à la chambre syndicale de la Bonneterie, de créer une carte de nuances ; ce projet est toujours à l’ordre du jour, et la chambre de Paris est en pourparlers avec celle de Troyes pour aboutir à une solution.
- Manifeste des Teinturiers-Dégraisseurs
- Les Teinturiers-Dégraisseurs engagent une campagne contre les étoffes de camelotte si répandues maintenant dans le commerce, et qui deviennent la plaie des nettoyeurs, soit par un rétrécissement exagéré* pour les lainages, soit par des cassures ou des destructions presque complètes pour les soieries chargées.
- La chambre syndicale pense qu’en appelant l’attention des acheteuses et leur offrant les moyens de contrôler la qualité des étoffes dont elles font emplette, elle arrivera à restreindre la fabrication de ces tissus de basses qualités.
- Elle prépare une circulaire à répandre par les Teinturiers dans leurs clientèles, pour offrir l’essai préalable et gratuit des étoffes que l’on se propose d’acheter.
- Il est possible que cela amène aux Teinturiers-Dégraisseurs des marchandises plus agréables à travailler.
- F. GOU1LLON
- ------------------------
- REVUE
- DES MATIÈRES COLORANTES
- NOUVELLES
- Au point de vue de leurs applications à- la teinture
- Par M. Frédéric Reverdir SUITE
- Pour obtenir un noir foncé, on teint avec le noir Columbia R. dans un bain composé pour 10 kilogrammes de coton de :
- 250 litres d’eau,
- 2 kilogrammes de sel de Glauber et de soude,
- 600 grammes de matière colorante pour le premier bain,
- et 450 grammes pour les suivants.
- On entre à 70° environ, on chauffe jusqu’à l’ébullition, qu’on maintient pendant 1 heure. On rince, on remonte sur bain frais avec 30 à 40 grammts de bleu méthylène 20 B. à environ 30 o.
- Cette nouvelle matière colorante fournit des nuances sensiblement plus foncées que le noir Diamine, mais elle résisterait un peu moins bien, d’après ia Farber-Zeitung du Dr Lehne, à l’action de l’air et de ia lumière, que le noir Diamine.
- Pour obtenir un noir tirant sur le vert, il faut remonter avec un peu de vert malachite. Le nouveau produit couvrant très bien, trouvera son emploi pour donner un fond au noir d’aniline et au bleu d’indigo; on peut l’employer avantageusement, aussi bien pour les filés de coton que pour le coton en pièces et le coton non filé ; il résiste bien aux acides, et peut être rongé en bianc avec les sels d’étain. Il teint le lin et le jute dans les mêmes conditions que le coton, mais il ne présente, par contre, aucun intérêt pour la teiniure de la lame et de la soie.
- Le vert columbia s’emploie comme les autres couleurs substantives, dans un bain bouillant neutre ou légèrement alcalin, additionné de sel de Glauber -, avec h à 5 p. 100 de matière colorante, on obtient sur coton et sur les autres textiles végétaux, une nuance verte dont un avivage à l’acide acétique augmente la pureté et l'éclat.
- Le vert Columbia résiste bien aux acides, il égalise bien, et peut servir pour nuancer les nuances mode et les nuances foncées. 11 est en particulier recommandé pour les étoffés de coton imprimées, les flanelles de coton, et pour la production par foulardage de couleurs mude tendres, il est facilement rongé par les sels d’étain. On peut aussi l’employer pour la teinture de la laine, ainsi que pour celle des tissus mélangés mi-soie, mi laine, etc.
- Bleu diapkène
- Sous le nom de Bleu diaphène R., la même maison livre un produit basique appartenant à
- la classe des azines, et qui se fixe comme le bleu méthylène sur cotOD mordancé au tannin et à l’émétique. Il fournit des nuances bleu marine très pures et très nourries, ne changeant pas au lavage, même dans les bains fortement alcalins, résistant aux acides, ne déteignant pas sur le blanc lavé en même temps, et ne dégorgeant pas non plus. En donnant au coton un fond de sumac et de fer, et en remontant avec le bleu diaphène, on ootient des bleus foncés de nuances variées.
- Azo-cardinal
- Parmi les créations récentes de l’Actien-Gesellschaft, signalons encore l’Azo-cardinal G., nouvelle matière colorante azoïque qui se fixe sur ia laine au bouillon dans un bain additionné de sel de Glauber et d’acide sulfurique, ou de bisulfate de soude. Avec 3 à à pour 100 de matière colorante, on obtient un rouge cardinal nourri, et avec des quantités inférieures, des nuances rouge-saumon.
- L’Azo-cardinal égalise très bien, et peut être employé en mélange avec d’autres colorants azoïques, même pour les nuances les p us claires.
- 11 est solide au foulon, et ne déteint dans les tissus mixtes, ni sur laine, ni sur coton.
- Ecarlate de Crocéine
- Les Farbenfabriken Bayer et Ce fabriquent depuis quelque temps (septembre 1893) un Ecarlate de Crocéine 10 B., nouvelle matière colorante azoïque d’une nuance plus bleue que les autres marques de Crocéine, et qu’on emploie sur laine, soie et coton, de la même manière. On teint la laine dans un bain renfermant :
- 10 pour 100 de sd de Glauber et 2 pour 100 d’acide sulfurique, et le mordancé à l’acétate d’alumine ou au bouillon dans un bain renfermant :
- 3 à 10 pour 100 d'alun
- et 4 à 8 pour 100 de sulfate d’alumine.
- L’Ecarlate de Crocéine 10 B. est aussi spécialement recommandable pour la teinture des papiers.
- Diazo-Bordeaux
- Une autre couleur azoïque de la même maison, le Diazo-Bordeaux, fournit, teinte directement comme la primuline, une nuance jaune, mais elle est spécialement destinée à être diazotée sur la fibre et développée. On obtient alors, avec le développement A. de F.-Bayer et C°, une nuance rouge-Bordeaux, qui se distingue par une grande résistance au foulon, au la âge et aux acides.
- > Bleu brillant d’alizarine
- Nous avons dit quelques mots, dans notre précédente Revue (1), du Bleu brillant d’alizarine G. de F. Bayer et G®. Cette maison recommande pour son emploi un nouveau pro-
- (1) Moniteur scientifique 1893, p, 839.
- p.115 - vue 119/199
-
-
-
- 116
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- cédé de teinture, qui est préférable à celui qu’elle a donné précédemment, au point de vue de l’égalisation et de la pénétration des tissus difficiles à teindre.
- Ce procédé consiste à mordancer les pièces par la méthode ordinaire, dans un bain renfermant 2 à 2 1[2 OjO de bichromate de potasse et 1 à 1 1|2 0[0 d’acide oxalique, et à bien rincer. Comme la présence des sels de chaux est nuisible, on fait d’abord bouillir l’eau qui servait au bain de teinture, avec 10 à 20 0[0 de sel de Glauber, puis on ajoute la matière colorante passée au tamis dans le bain bouillant, on introduit ensuite la marchandise à teindre au bouillon et, après un quart-d’heure, 2 0;0 d’acide acétique. Pour les pièces difficiles à teindre, on fera cette addition en deux fois; on fait bouillir une heure et demie à deux heures, on rince bien et on sèche.
- Lorsqu’il s’agit de combiner le Bleu brillant d’alizarine avec d’autres matières colorantes se fixant sur chrome, on introd it en même temps le Bleu d’alizarine et la couleur combinée, dans le bain renfermant 10 0^0 de sel de Glauber et 2 0[0 d’acide acétique , on chauffe à 45o, on introduit la marchandise à teindre, et on opère de la manière habituelle. 11 est cependant préférable de teindre d’abord avec la matière colorante que l’on veut combiner, puis de nuancer avec le Bleu brillant d’alizarine qu’on introduit dans le bain bouillant.
- Noir au Fluorate d’aniline
- La maison F. Bayer et Ce a recommandé l’année dernière l’emploi du fluorhydrate d’aniline, qu’elle vend sous le nom de Fluorate d’aniline, pour la teinture en noir ; d’après la circulaire de cette maison, ce produit aurait l’avantage sur les autres produits de moins affaiblir la fibre, tout en donnant un noir résistant aux acides.
- Pour obtenir un noir, le bain de teinture sera composé, pour 100 litres, de la manière suivante. On dissout dans 83 litres d’eau et dans l’ordre suivant :
- 4.2 de chlorate de soude,
- 3.6 d’acide acétique à 50 O[0,
- 22.4 de fluorate d’aniline F. B. S,
- puis 3.3 de nitratede cuivrequ’onintroduit lentement dans le mélange- ci-dessus, en remuant jusqu’à dissolution.
- Lorsqu’il s’agit d’obtenir un noir-bleu, on ajoute aux proportions ci-dessus, après le chlorate de soude, 2 kil. de chlorure de magnésium.
- Lesécheveaux bien bouillis avec l’eau, rincés et séchés, sont manœnvrés dans le bain, de manière à absorber, après avoir été bien tordus, 50 à 60 0^0 de leur poids, puis séchés sur les dévidoirs. La température du séchage doit être de 30o Réaumur environ, et la durée de l’opération ne pas dépasser un quart-d’heure ; sans cette précaution, le noir finalement obtenu est moins brillant.
- Les écheveaux séchés sont introduits dans les pendoirs, dont la température doit être de 280 Réaumur. 11 faut prendre quelque soin pour l’introduction directe de la vapeur dans la chambre, en contrôlant la température avec un thermomètre à boule humectée, qui ne doit pas monter au-dessus de 21° Réaumur. Le noir se développe dans ces conditions très régulièrement, en douze à dix-huit heures.
- Paur terminer, on manœuvre les écheveaux pendant une demi-heure dans un bain chauffé à 56° Réaumur, composé, pour 100 kil., de : 8 kil. de bichromate de soude,
- 2 — d’acide sulfurique,
- 4.000 litres d’eau.
- Après le chromatage, on rince à froid et on passe au bain de savon à 36o Réaumur, composé pour 100 kil. de :
- 2 kil. Ij2 de savon,
- 1 — de carbonate de soude,
- 1.000 litres d’eau.
- Il ne reste plus qu’à rincer à froid.
- Gachou d'anthracène
- Sous le nom de Cachou d’anthracène G, la maison Sandoz et Ce, à Bâle, a introduit depuis peu dans le commerce une nouvelle matière colorante brune, tirant sur mordants.
- (A suivre)
- LE NOIR D’ANILINE
- pour teinture
- Par M. O. Pxequet
- On teint en noir de trois laçons différentes ;
- 1° Par oxydation.
- 2° En terrine.
- 3° En bain plein.
- Par oxydation
- Les noirs par oxydation ont un double avantage : ils n’exigent que la quantité stricte d’aniline nécessaire pour colorer la fibre, et ils ne dégorgent pas au frottement. Par contre, ils sont d’une fabrication délicate et exigent, pour être bien réussis, des appareils spéciaux.
- Le procédé suivant donne un beau noir pour fil à coudre :
- 1° Débouillir, laver et sécher ;
- 2° Passer en terrine dans le bain noir préparé au moment de l’emploi, en mélangeant les bains A et B, qui peuvent être faits d’avance.
- A
- Eau.........................
- Sel ammoniac................
- Chlorate de potasse.........
- Sulfate de cuivre...........
- Clorure de fer à 36°........
- B
- Eau ........................
- Aniline.....................
- Acide chlorhydrique.........
- 32 litres.
- 1 k. 700. 1 k. 500. 1 k.
- 700 gr.
- 30 litres.
- 4 k. 300. 4 k. 300.
- ouu
- gr.
- Eau bouillante (pour dissoudre ce dernier).......
- Le coton bien egalement imprégné dP bain, esttordu avec soin et placé da Ce chambre chaude dont on élève la tPmrT Un0 à 32-350. On retourne fréquemment^6 veaux, afin que l’oxydation se fasse aussi guhèrement que possible ; on les retire 1 ^ qu’ils sont secs et que le noir est suffisant développé.
- On termine en sel de soude quand on un noir-bleu et en bi-chrormte lorsqu’on V!Ut sire un noir-noir. Si la nuance est trop roiT~ on vire en bi-sulfite de soude à 1 gram™ g6) litre. gammeP»r
- Au lieu de développer le noir à l’étend a on peut employer le vaporisage; on emploi’ alors un mélange analogue à celui dont on / sert en impression dans le procédé Cordillof6 Camille Kœchlin, c’est-à-dire :
- Dissoudre à chaud :
- Eau...........................- 8 litres
- Chlorate de potasse............ 400 gram
- Sel ammoniac.................. /.nn (L ’
- n . . , ÜUU gratn.
- Prussiate jaune de potasse.... £oo gram
- On ajoute à froid :
- Aniline.......................
- Acide chlorhydrique...........
- Eau froide....................
- 600 gram. 600 -1 litre.
- Les pièces ou les filés, imprégnés de ce mélange sont séchés dans un courant d’air chaud puis soumis pendant une à quatre minutes au vaporisage dans un appareil continu (Mather et Platt). Le noir se développe instantanément.
- On le termine comme précédemment.
- L’un et l’autre se trouvent bien d’un adoucissage au savon ou à l’huile pour rouge turc.
- Ces deux procédés donnent un noir brillant solide et économique; ils s’appliquent très bien à certains genres spéciaux ; à la teinture du coton en flocons, de la ramie, etc. ; mais il faut observer les plus grandes précautions pour éviter d’altérer la fibre. C’est dans le séchage que l’altération se produit ; il doit être aussi rapide que possible, et il faut éviter de laisser les matières en tas, car il pourrait se produire un échauffement capable d’amener, dans certains cas, une véritable combustion.
- Lorsque la nature et la valeur des filés le permettent, on peut se servir d’un appareil semblable à ceux que l’on emploie dans l’encollage ou le parage des chaînes ; les fils tendus parallèlement passent dans le bain colorant, ils sont ensuite séchés le long de plaques creuses chauffées à la vapeur, puis vaporisés, et er.fin chromés et savonnés, le tout sans interruption, de telle sorte que lefil qui entre simplement débouilli (et sec) dans la machine, en sort noir et complètement terminé. Il ne reste qu’à le sécher, ce qui, à la rigueur, pourrait se faire dans le même appareil.
- p.116 - vue 120/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 117
- En résumé, le fil subit les opérations suivantes :
- Passage dans le mélange colorant.
- Séchage.
- Vaporisage.
- Passage en chrômate.
- Passage en eau.
- Passage en savon.
- Lavage final et séchage.
- Noir en terrine
- Les noirs en terrine se font en un ou deux bains ; ceux en deux bains sont généralement plus solides et dégorgent moins.au frottement que les autres (1).
- Les noirs en un bain sont employés surtout lorsqu’on veut opérer économiquement, la même nuance exige moins d’aniline en terrine qu’en bac.
- Pour passer un kilo de coton, on emploie 4 litres de bain ; on prépare deux baquets conte-
- nant, le premier ;
- Aniline............................. 1 kil.
- Acide chlorhydrique................. 2 —
- Acide sulfurique.................... 2 —
- Eau.............................. 40 lit.
- Le deuxième :
- Bi-chrômate de soude........... 4 à 5 kil.
- Eau............................ 40 litres.
- Les deux dissolutions doivent être bien refroidies au moment de l’emploi.
- On verse dans la terrine, au moyen d’une jatte de la contenance de deux litres, d’abord le premier bain, puis le deuxième -, on passe immédiatement le coton, qui devient noir au bout d’une minute environ.
- On laisse les écheveaux en tas pendant quelques minutes, puis on les tord et on les vaporise ; quelquefois on les lave sans les vaporiser et on termine le noir par un savonnage, avec ou sans addition de campêche, ou par un simple passage en huile oxydée.
- 11 est à remarquer que dans la teinture au noir d’aniline en terrine et en un seul bain, si on laisse dans le fond de la terrine du bain provenant d’un passage précédent, les matières réagissent trop rapidement entre elles, et la teinture se fait très mal ; le noir est inégal et pénètre moins bien le coton ; il faut donc essuyer avec soin la terrine après chaque passage.
- Les proportions que nous avons indiquées correspondent à cinq pour cent d’aniline du poids du coton ; en peut faire du noir à partir de trois pour cent 5 on emploie alors moins d’acide, mais autant de bichromate.
- Noir en plein bain
- La teinture en bain plein est aujourd’hui la
- (1) Le procédé à la terrine a surtout en vue une teinture rapide et économique ; on n’y emploie donc guère la méthode à deux bains ; l’auteur la cite pour mémoire, mais n’en donne aucune formule spécialement applicable et s’en réfère aux auteurs de brevets que nous avons maintes fois cités.
- plus employée pour la production du noir d’aniline sur fils et tissus de coton.
- On produit sur coton trois espèces de noir d’aniline :
- Le noir-bronze,
- Le noir-bleu,
- Le noir-noir.
- Le noir-bronze ne se fait qu’en chaîne ou pour certaines grosses trames destinées à des articles spéciaux et ne ressortant qu’à travers le tissu. Il devient noir à l’encollage.
- On fait le noir-bronze soit à froid, soit à chaud ; ce dernier est plus solide.
- Le procédé est extrêmement simple ; on emploie de cinq à dix pour cent d’aniline. Le bronze est souvent remonté au campêche après teinture.
- On obtient un beau bronze avec :
- Aniline................. 6 0[0
- Acide chlorhydrique.... 30 à 35 0[0 Bi-chromate de soude... 10 à 15 0[0
- La teinture se fait généralement par 50 kil. dans des bacs en bois contenant environ 1,000 litres. On met d’abord dans le bain le chlorhydrate d’aniline, puis on ajoute la moitié du bichromate dissous dans l’eau.
- On tourne le coton pendant une heure, on lève, on ajoute le reste du bichromate, on reste encore une heure sur le bain, puis on lave à fond.
- On passe en bain neuf avec 1 à 2 0j0 d’extrait de de campêche, que l’on fixe quelquefois avec une même quantité de bichromate, puis on adoucit le coton en ajoutant dans le même bain, soit 1 à 2 0|0 d’huile oxydée, soit un peu de glycérine blonde.
- Beaucoup de teinturiers font les noirs en baquet par parties de 10 kil. On met environ 120 litres d’eau et on arrive à 130 ou 135 litres par l’addition des produits et du coton, qu’on abat très mouillé.
- Les bronzes chauffés se font presque toujours en bac : le chauffage se fait soit au moyen de serpentins, soit par des barbotteurs (dans ce dernier cas, on ne chauffe que lorsque C0 coton est hors du bain); on entre à froid avec la moitié du bichromate (l’aniline et l’acide sont généralement donnés en une seule fois); on donne sept tours au coton, on chauffe à 50°; on ajoute un quart du bichromate -, on donne sept tours, on chauffe à 80 ou 90°, on ajoute le reste du bichromate, et on donne encore sept ou neuf tours. On lave et on termine comme pour le bronze à froid.
- Dans certains ateliers, principalement à Roubaix, en entre d’abord le coton dans le sel d’aniline ; on donne' trois ou cinq tours, et alors seulement on ajoute la première partie du bichromate.
- On remplace quelquefois l’aniline par le chlorhydrate d’aniline, à raison de 140 parties de sel pour 100 d’aniline.
- Le noir-bleu se prépare avec :
- Aniline................. 8 0[0
- Acide chlorhydrique.... 24 —
- — sulfurique........... 3,6 —
- Bichromate de soude.... 12 à 15 —
- On entre à froid ; on chauffe en deux fois à 90® ; on lave et savonne à l’ébullition avec 6 à 8 OjO de savon et 1 1|2 0[0 de soude Solvay.
- On ajoute souvent de l’huile pour rouge au bain de savon. Pour les noirs qui doivent peu dégorger, on donne deux savons séparés par un lavage.
- Le noir-noir s’obtient avec :
- Aniline................. 6 à 8 0[0
- Acide chlorhydrique.... 25 à 12 —
- Bichromate de soude.... 12 à 16 —
- On opère comme pour les noirs-bleus ; on chauffe à 90°; on lave et on savonne à l’ébullition avec 6 à 8 0^0 de savon et \\2 0j0 de sel de soude.
- On ajoute quelquefois de l’extrait de campêche au bain de savon.
- Dans le savonnage des noirs d’aniline, on entre le coton noir bien lavé dans le bain de savon bouillant, mais on ne continue pas à chauffer ; on laisse tremper le coton pendant une heure et demie à deux heures.
- On lave à fond, on essore et on sèche à l’étuve ou à l’air, suivant la saison. Les noirs séchés à l’étuve reprennent un bon toucher par une exposition de quelques heures à l’air libre.
- Le noir-riche, qui donne au tissu un beau velouté, et est un peu verdissable à l’air, à cause de sa richesse, se prépare avec :
- Aniline........................ 9 Off)
- Acide chlorhydrique............ 9 —
- — sulfurique.................. 9 —
- Bichromate de soude......... 15 —
- On teint entièrement à froid; la teinture doit durer au moins deux heures ; on lave et on savonne avec 10 0(0 de savon.
- Tous les noirs que nous venons de décrire peuvent se teindre en baquets; par 10 kilog.; on les teint aussi à l’aide de machines spéciales dans la description desquelles nous n’entrerons pas, les avis étant partagés à ce sujet.
- Après la teinture proprement dite, on réunit le coton par parties de 50 kil. pour lui donner le bain de savon.
- (D’après La Chimie des Teinturiers, ouvrage aujourd’hui épuisé).
- (4 suivre)
- CONDITIONNEMENT ET DÉCREÜSAGE
- des velours de coton
- A propos de l’article publié sous ce titre dans notre numéro de juillet (p. 100), et qui était extrait du journal L'Industrie Textilet on nous demande s’il se rencontre des cotons
- p.117 - vue 121/199
-
-
-
- H8
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- chargés en teinture, comme cela se voit sur les soies.
- Il n’est pas à notre connaissance que l’on charge à dessein les fils de coton ; le prix de ce textile diminue beaucoup l’intérêt qu’on pourrait avoir à le charger.
- Cependant, il faut bien admettre que les matières colorantes se fixant par teinture s’ajoutent au poids du textile, et qu’il en résulte, en somme, une charge : elle est normale, régulière, inévitable, mais ne produisant pas moins un gain sur le poids de la marchandise terminée, ou compensant la perte du débouillissage.
- Ainsi un noir au campêcbe apporte au moins 10 0/0 de surpoids par le mordant de fer déposé et fixant ensuite une forte proportion d’hématéine. Les noirs d’aniline ajoutent sensiblement un même poids que l’aniline employée j ainsi un noir à 8 0/0 d aniline augmentera le poids du coton de 8 0/0 (on sait que les autres éléments des formules de ce noir n’ont qu’une action de présence pendant la teinture et ne se fixent pas).
- Les huilages (que les dégraissages n’entraînent pas entièrement), le mordant d’alumine et ia teinture en alizarine augmentent les rouges turcs, d’environ 8 0/0 également.
- Les couleurs d’aniline donnent aussi un surpoids aux cotons débouillis équivalent à la quantité décolorant employé, et aussi, quand on en fait usage, des mordants de tannin et de sel d’antimoine. Cette charge est très variable suivant l’intensité des ton. et la nature des produits employés à la teinture.
- Toute teinture, du reste, produit une augmentation de poids.
- Mais cela n’est pas une charge intentionnelle et le même résultat se produit sur toute espèce de textile.
- Il faut y ajouter les matières de l’apprêt, et quand il s’agit de tissus, c’est lit surtout qu’on introduit, et comme véritables charges, des poudres et autres matières pesantes, dans des proportions quelquefois considérables.
- F. G.
- REVUE SOMMAIRE
- DES BREVETS D’INVENTION
- Liquide à détacher dit « Jouvancène » Par M. F. Grognot.
- Ce liquide est de l’essence minérale ou de la benzine additionnées d’acétone.
- L’addition d’acétone augmenterait le pouvoir pénétrant et dissolvant de ces liquides, qui conviendraient alors très bien pour enlever les taches grasses et autres sur les étoffes.
- Le mélange peut se parfumer, mais sans espérer couvrir l’odeur forte et suffocante de l’acétone, qui reste son obstacle aux emplois domestiques.
- Machine à laver les écheveaux,
- Par MM. Max Greeven et C°.
- Dans le but de limiter la force motrice, les porte fils, dans cette machine, au lieu d’être circulants comme d’usage, sont immobiles par rapport au disque qui les porte.
- Elle comprend principalement un disque double creux, muni sur ses côtés de rouleaux ou porte-fils sur lesquels se pendent les écheveaux -, ce disque est monté perpendiculairement sur un arbre creux entre les deux paliers supportant ce dernier; il peut être tourné lentement, à la main ou par voie de commande, dans un sens comme dans l’autre.
- Les porte-fils sont fixés au disque en cercle autour de son axe, sur des bouts de tuyau perforé fermés à leur extrémité et, comme ils sont immobiles sur le disque, chaque écheveau, pendant la rotation de celui-ci, se meut progressivement, et l’espace décrit à chaque rotation est égal au contour du porte-fil.
- D’autre part, à chaque rotation, les écheveaux plongent par une autre partie dans le liquide laveur, en même temps que leur intérieur est constamment arrosé, de même que dans les laveuses connues, par l’eau jaillissant au dehors par les perforations des bouts de tuyau leur servant d’appui, qui ommuniquent avec l’intérieur du disque et avec l’intérieur de l’axe de rotation par où arrive le liquide de lavage.
- Appareil applicable au blanchiment et à la teinture des fils sur ensouple,
- Par M. C. Hantke.
- L’idée de l’auteur est de soumettre directement le fil sur ensouples d’arrière,, aux opérations du blanchiment et de la teinture.
- L’appareil se compose de trois tambours en cuivre zingué, dans lesquels les ensouples garnies de fils à blanchir ou à teindre, sont disposées et mises en rotation par une machine à vapeur qui actionne, en même temps, deux pompes foulantes destinées à presser les liquides nécessaires pour le traitement de blanchiment ou de teinture, des deux côtés contraires, dans lesdites ensouples.
- L’appareil fonctionne ainsi : les ensouples de derrière, chargées de fils, sont placées dans les tambours où elles sont fixées, puis on ferme hermétiquement les couvercles de ceux-ci. Ces ensouples, ainsi placées, sont alors mises en rotation à l’aide du moteur et alimentées de vapeur, d’eau ou de dissolutions chimiques.
- Tissus compacts et imperméables pour le sauvetage des immergés,
- Par MM. Berlowitz et S. Salomon.
- D’après les auteurs, une simple imperméabilisation au caoutchouc ne suffit pas pour permettre de flotter à une personne tombée à
- tout-à-fait imperméable. r ^ uc Ieutre Les inventeurs dans ce but, commencent par imprégner le tissu d’un liquide comn! , de résine et d’hydrogène carboné di« é dans l’acide carbonique sulfuré et de i»élh°ÜS Ils plongent ensuite immédiatement le v dans l’eau froide et on l'y laisse séjourné pendant environ trente-six heures, en d’empêcher un affaiblissement de l’imperrnéT
- Au sortir de l’eau froide, le tissu est corn pact, tout comme du feutre, parfaitement im' perméable et susceptible, dans cet état d' soutenir un homme environ quarante hlm6 au-dessus de l’eau. es
- Il ne faudrait pas trop compter sur cptte sécurité.
- Qu’est-ce que l’hydrogène carboné?... Trè probablement de la paraffine. Et l’acide carS bonique sulfuré?... Assurément, du sulfure de carbone.
- Couleurs azo-conjuguée s insolubles fixées sur fibres,
- Par C° Parisienne de Couleurs d’Aniline.
- L’idée des auteurs paraît être de faire concourir à la fixité de ces couleurs l’action préservatrice déjà constatée, des sels de cuivre.
- Leur procédé consiste à teindre par lès moyens usuels la couleur de fond, ensuite l’étoffe est plaquée avec du béta-naphtol sodique ou autre phénol se copulant, avec ou sans addition d’huile tournante ; puis séchée et imprimée avec le diazo-dissolution, mélangée de chlorure cuivrique, épaissie ; ou bien on passe l’étoffe dans cette dissolution non épaissie.
- 11 s’agit donc, en effet, d’une simple solidification au chlorure de cuivre, des impressions diazotées.
- Emploi de feuilles de caoutchouc dans le moirage,
- Par M. Bayeux.*
- Pour faire des réserves non moirées, dans la fabrication des moires antiques, l’inventeur interpose dans les plis du tissu, des feuilles minces de caoutchouc. La feuille de caoutchouc, de moitié de la largeur de la pièce à moirer, est découpée en dessins ou contre-dessins, suivant que l’on veut obtenir le dessin en moire ou non moiré, puis déposée à l’intérieur de la pièce pliée, et l’on effectue alors le moirage comme à 1 ordinaire.
- Cela éviterait aussi l’écrasement du grain et le coupage du tissu aux plis, pendant le cylindrage.
- Appareil à blanchir, laver, teindre, désinfecter, etc., des matières textiles,
- Par M. Laubé fils.
- Cet appareil pour traiter les matières tex-
- p.118 - vue 122/199
-
-
-
- la revue de la teinture
- 119
- tiles sous toutes les formes, à demi-fabriquées ou entièremeet terminées, est caractérisé par un réservoir destiné à recevoir les textiles, lequel réservoir est muni d’un tamis distributeur et d’un tamis formant fond, d’un couvercle fermant hermétiquement, et pourvu d’un robinet, d’un tuyau en plusieurs parties et d’un tuyau à vapeur débouchant par une tuyère dans ce dernier tube.
- C’est par ces conduites que sont introduits sous pression les divers liquides ou gaz devant agir sur les textiles, et ils peuvent y être maintenus en circulation continue.
- Polissage et feutrage des étoffes,
- Par MM. Lamarque et Tard y.
- Dans la machine brevetée, les organes polisseurs sont des lames frottant sur le tissu, qui repose sur une surface en cuir, c’est-à-dire à moitié souple et résistante.
- Ces lames sont fixées sur un moyeu chacune par une branche ou porte-lame muni d’un appendice qui vient buter sur un épaule-ment venu sur le moyeu dans le but de maintenir le porte-lame rigide dans un sens et libre dans l’autre.
- Les moyeux reçoivent un mouvement alternatif de droite à gauche et de gauche à droite. On conçoit que les lames restent rigides quand les moyeux tournent dans un sens et produisent alors leur action de polissage, tandis qu’au retour elles se renversent, ce qui permet de profiter de ce temps pour opérer l’avancement de ce dernier.
- La surface ou tampon sur lequel s’opère le frottement est une sorte de sommier à couverture de cuir et monté sur forts ressorts.
- Cette description très incomplète de l’appareil donne une idée, néanmoins, de son fonctionnement.
- Procédé pour laminer et assouplir les fils de lin, chanvre, coton, etc,, en écheveaux ou simples,
- Par M. G. Bonbon.
- Les fils de lin ou de coton destinés à être tricotés sont laminés entre des cylindres unis, ce qui a l’inconvénient de donner des fils plats et raides, difficiles à employer sur les métiers à tricoter.
- Le perfectionnement breveté consiste à laminer les fils entre des cylindres cannelés. Ces cylindres, vus en coupe, ressemblent à des engrenages à dents larges et profondes.
- Le résultat de ce nouveau cylindrage est de laminer le fil tout en l’assouplissant, ce qui supprime l’emploi de la paraffine et de l’as-, souplissage qu’on est obligé de faire subir aux fils laminés avec des cylindres unis, pour les employer aux métiers de bonneterie.
- PRESSES D’APPRÊT
- à plaques chauffées par l'électricité Système Claviez (breveté) Construction F. Dehaitre, Paris
- On connaît les plaques des presses d’apprêt, qui sont ou chauffées au fourneau et placées chaudes dans la presse, ou introduites froides et chauffées ensuite à la vapeur par une chambre intérieure correspondant au générateur au moyen d’un tuyautage articulé assez compliqué.
- Les plateaux électriques, système Claviez, sont constitués par des plaques métalliques
- Les plaques sont chauffées d’une façon uniforme sur toute leur surface : il suffit d’interrompre le courant pour qu’elles se refroidissent, de remettre le courant pour qu’elles s'échauffent à nouveau : tout se réduit à la simple manœuvre d’un commutateur.
- Les plaques sont introduites à froid dans la presse, leur maniement est donc des plus faciles.
- Elles ne sont pas souillées de charbon ou de suie comme les p’aques chauffées par fourneau au charbon.
- creuses, à l’intérieur desquelles se trouve disposée une combinaison spéciale de fils produisant réchauffement des plaques par le passage d'un courant électrique.
- Ce courant peut être emprunté à un circuit déjà existant d’éclairage électrique.
- Pour les petites opérations, on peut se servir d’accumulateurs.
- En variant la durée du passage du courant on obtient, suivant les besoins, des températures variables et on peut ainsi, dans une même mise en presse, soumettre le tissu à des périodes alternatives de chauffage et de refroidissement pour obtenir des effets d’apprêt spéciaux.
- Elles n’ont pas de suintements d’eau comme les plaques chauffées à la vapeur.
- Elles permettent donc de traiter les articles les plus délicats sans crainte de taches ni souillures.
- L’emploi des plateaux électriques Claviez permet d’utiliser pratiquement un matériel de production d élec’ricité qui ne sert pour l’éclairage que quelques heures en hiver, et souvent pas du tout en été.
- Il en résulte un amortissement plus rapide de la dépense d’installation de ce matériel.
- Presse à plateaux électriques CLAVIEZ
- 73g !
- mm
- p.119 - vue 123/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 120 _________________
- Les plateaux électriques Claviez ne nécessitent aucune disposition spéciale et peuvent s’appliquer sur toutes presses existantes hydrauliques ou à percussion.
- Le courant venant de la dynamo arrive par un câble à un tableau de distribution d’où partent les prises de courant de chaque plaque.
- Ce tableau monté sur roues peut desservir plusieurs presses et être amené successivement devant chacune d’elles.
- Chaque plaque est munie d’un manchon de prise de contact, et pour chaque série de six plaques il existe un commutateur spécial à deux p.Ies sur le tableau.
- Suivant la température à obtenir, on fait passer le courant dans les plaques pendant un temps variable, entre 25 et 45 minutes.
- Une fois la température obtenue, on retire les prises de contact et le tableau est roulé devant la presse la plus proche qui est alors reliée avec lui.
- On peut ainsi, en deux heures, chauffer convenablement trois presses.
- Ce système est déjà installé dans plusieurs grandes fabriques d’impressions et de lainages, qui après essai, ont déclaré l’adopter pour toutes leurs presses.
- D’après leurs témoignages, il convient notamment à l’apprêt des tissus blancs, en évitant tout danger de ta ’hes et de souillures. Le service des presses électriques est des plus commodes ; le réglage de la température se fait à volonté, et permet d’obtenir des apprêts très divers. Ou peut faire les mises en presse à tout instant du jour. L’apprêt obtenu est parfaitement égal dans toutes ses parties.
- Et quand on possède déjà l’installation élec-triqne, l’emploi de ces presses devient économique.
- PROCEDES DIVERS
- Impressions Pilou et Finette.
- Nous présentons quelques types d’impression, non parmi les sujets flamboyants, mais dans ceux qui nous paraissent avoir un certain caractère de nouveauté, et choisis surtout dans les articles très courants, et de grande consommation.
- Pilou.
- En pilous, nous voyons de grands motifs que la dimension des reports ne nous permet pas d’échantillonner utilement, et qui ont quelque tendance à imiter un peu l’ameublement.
- Dans les petits sujets, le genre damier brisé ou pied de poule, dont nous avons montré les types sur d’autres tissus (Revue de la Teinture, mars et avril, année courante, pp. 41 et 57), s’est aussi adapté aux pilous et aux flanelles de coton ; on le trouve assez répandu sur ces articbs, conservant, d’ailleurs, l’aspect cherché sur les lainages.
- Mais un nouvel effet appliqué au pilou est l’imitation des grisailles par tissage sur la petite draperie, les flanelles à robes, les dro-guets; ces motifs très simples sont un peu variés, mais sur un type général, dont l’échantillon ci-dessous nous montre un exemp'e des plus répandus.
- Nous joignons un autre échantillon de pilou, d’un caractère différent, dans les genres modestes, mais néanmoins de bon goût, et qui est bien accueilli du public.
- C’est un dessin que nous n’avons pas encore remarqué dans ce genre de tissus, et que nous échantillonnons comme paraissant devoir réussir.
- La consommation du pilou devient de plus en plus importante; c’est un tissu qui n’est pas nouveau ; nous l’avons toujours connu en usage dans les départements du Nord ; aujourd’hui, il s’universalise, mais il faut dire que cette année il est tombé à un pi ix excessivement bas.
- Finette.
- Le sujet ci-dessous est très en faveur; il n’a pas d’originalité bien marquée, mais son effet d’ensemble est agréable, et le genre peut être considéré comme nouveau dans ces articles.
- Le second échantillon de finette imprimée, qui suit, est un genre moins caractérisé encore, mais qui plaît aussi, et qui nous sort, comme les précédents, des petits sujets détachés, couvrant peu les fonds, jusqu’à présent en usage sur cette sorte de flanelle de coton.
- Cette simple impression en deux couleurs fait, d’ailleurs, un article d'un bon aspect, et sans plus de prétention qu’il ne convient.
- ?
- Nous entrons dans la pleine saison de v de ces genres de tissus. tDte
- Violet Formyl S, 4 B.
- Voici quelques formules pour l’emploi de nouveau colorant, annoncé dans notre nr^!f dente livraison :
- C'est un violet acide, convenant pour i, laine et pour la soie. La proportion de 3 O i donne un ton moyen.
- La laine se teint au bouillon, avec addition de sulfate de soude et d’acide sulfurique
- La soie, sur bain de savon coupé à l’acid sulfurique. ae
- Il monte sur laine mordaneée au chrome quand on veut le combiner aux couleurs d’ali-zarine ou aux bois.
- Uni au campêche, on en obtient des bleus-marine bien corsés et des noirs. Voici des proportions moyennes :
- Bleu-marine.
- Violet Formyl S, 4 B....... { o q
- Extrait de campêche sec.... 3 _
- Acide oxalique............... 2 —
- Sulfate de cuivre............ 2 —
- Sulfate de fer............... 3 _
- Noir-Bleu.
- Violet Formyl................ 2 0|0
- Extrait de campêche......... 5 _
- Acide oxalique............... 3 __
- Sulfate de cuivre....... 2 1{2____
- Sulfate de fer............... 4 __
- La teinture se fait en une heure au bouillon ; elle sort un peu rougeâtre, et vire au reflet bleu par les rinçages à l’eau simple, dans l’un desquels on peut, toutefois, ajouter une trace d’ammoniaque.
- Gros Bleu brillant.
- Le violet Formyl, se mélangeant aux autres couleurs acides, se prête notamment à la production du gros bleu, par le mélange du vert et du violet.
- Une bonne teinte foncée s’obtient, sur laine, en employant les proportions suivantes :
- Violet Formyl S, 4 B........ 2 O[0
- Vert acide B (ou autre)..... 3 —
- Acide sulfurique............. 2 —
- Sulfate de soude............. 10 —
- Ces colorants montent ensemble, dans les conditions ordinaires.
- p.120 - vue 124/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 121
- Impression.
- Pour impression sur laine ou sur soie, on emploiera la couleur suivante :
- Violet Formyl S, k B....... 100 gr.
- Eau bouillante............. 600 —
- Solution de gomme 1/1... 500 — Solution de british gum... 700 —
- Acide acétique 7° B........ 130 —
- Imprimer et vaporiser comme d’usage.
- Noir-Noir T, et Noir-Bled B directs.
- Ces nouveaux noirs, de la maison Friedr. Bayer et C°, donnent en un seul bain et directement, sur coton, le premier un noir charbon, et la marque B, des nuances à fonds bleus comparables à celles qu’on obtient par le campêche.
- Us présentent la particularité de monter avec uniformité sur le coton et sur la laine, de sorte que leur emploi est avantageux pour les mélanges.
- Ils sont d’une très bonne solidité à la lumière, et résister t convenablement à l’action des alcalis, des acides (spécialement de la transpiration) ; ils ne se modifient pas sous la chaleur du fer ou des cylindres d’apprêt.
- Le chlore les démonte en partie.
- On teint en bains neutres comme suit :
- Coton.
- Teindre pendant une heure en bain bouillant aussi court que possible, avec addition de 15--20 0[0 de sel marin.
- Mélanges laine-coton.
- Teindre avec 20—30 0/0 de sel marin ; entrer à 60° C., élever la température à l’ébullition et la maintenir jusqu’à ce que la laine soit à la nuance voulue, puis arrêter la vapeur et, pendant que le bain se refroidit, continuer à User jusqu’à ce que le coton soit aussi au ton désiré.
- Pour atteindre plus vite ce résultat, on fera bien d’ajouter au bain encore un peu de colorant en dissolution.
- Les bains ne s’épuisent pas.
- Beige nouveau.
- Ce colorant (Geigy) est direct pour coton, et serait surtout destiné à produire des teintes modes variées, en le mélangeant aux gris-chi-cago, et bruns-chicago de la même maison.
- Les teintures ainsi obtenues sont de bonne qualité.
- On teint en bains neutres, simplement chargés de sulfate de soude ou de sel marin.
- Canary G G.
- Il s’agit d’un jaune basique (Read Holliday),
- à reflet vert, rappelant la teinte du jaune de quinoline ou de l’acide picrique.
- Il se fixe snr ceton, en teinture ou en impression, par les procédés au tannin.
- Les acides portent sa teinte au verdâtre, et les alcalis au rosé.
- AVIS AUX LECTEURS
- La Revue de la Teinture rappelle qu’en signalant les colorants nouveaux et citant les noms de leurs fabricants, elle n’a d’autre préoccupation que de donner des informations aussi complètes qu’il lui est possible, sur des sujets qui sont, en résumé, ce que nos lecteurs attendent de nous.
- Aucune de ces citations n’est une réclame payée par les fabricants ; elles sont faites en toute indépendance et impartialité, sans considération des relations plus ou moins amicales que nous avons avec les maisons citées. 11 est bien évident, toutefois, que celles qui nous tiennent le mieux au courant de leurs nouveautés, ou qui en produisent le plus, sont aussi celles dont nous avons à nous occuper le plus souvent.
- Nous avons déjà fait cette déclaration, nous tenons à la renouveler. Nous l’appliquerons aussi à nos descriptions de machines, de méthodes industrielles, et en général d’ailleurs, à tout le contenu de nos pages blanches.
- Mais en ajoutant, comme dans les circulaires des fabricants de couleuts : « sans garantie >.
- F. G.
- ----------------------
- CAUSERIES CONFRATERNELLES
- sur l’Art du Teinturier-Dégraisseur.
- Nettoyages à sec.
- On arrivera à faire à sec à peu près tous les nettoyages ; l’opération est devenue fort simple et peu coûteuse, et fe travail, en général, satisfait davantage les clients que celui au savon ; les vêtements se rétrécissent moins -, ils conservent mieux leurs formes ; ils n’ont plus à subir des frictions de brosses, et l’ap-prêl des doublures et des triplures n’est plus détruit ; enfin, le repassage devient plus facile, et l’on est moins obligé de découdre.
- Les nettoyages à sec méritent donc toute notre attention, et c’est ainsi que nous allons publier plusieurs notes qui le concernent.
- En premier lieu, il s’agit d’une nouvelle combinaison mécanique :
- Laveuse -Sécheuse.
- Nos lecteurs se rappellent peut-être que dans une Causerie antérieure (août 1892, p. 118), nous avons décrit un « alambic-séchoir pour nettoyages à sec a, imaginé par M. Du-costé, notre confrère de Bordeaux, et qui avait
- pour but de dessécher les vêtements sortant des bains de benzine, en récupérant la benzine dont ils sont chargés.
- Cette idée a fait son chemin, et elle a été complétée par d’autres machines, lavant et desséchant les vêtements sans les déplacer, et régénérant aussi les benzines sales, sans autre alambic.
- Dans ce but, M. Rambàud a simplement modifié la laveuse, de façon à la transformer en appareil distillatoire quand l’opération du lavage est terminée.
- Il emploie la laveuse à double enveloppe, mais c’est à triple enveloppe qu’il faudrait dire, car il en ajoute une nouvelle, ainsi que nous allons le voir.
- L’appareil se compose d’un cylindre ou cage intérieure formée de tubes et tournant sur son axe ; elle est entourée d’une enveloppe en tôle galvanisée ayant à sa partie inférieure une tubulure pour retirer les benzines sales à l’aide d’un robinet. Cette tôle est entourée d’une autre tôle galvanisée formant une chambre de vapeur. Ce magasin de vapeur porte en haut un robinet servant à l’introduction de la vapeur, et en bas un autre robinet pour l’échappement de la vapeur.
- Au milieu, sur la partie supérieure de la laveuse, est une tubulure traversant la chambre de vapeur et allant à l’intérieur de l’appareil Cette tubulure est disposée pour recevoir une cornue allant rejoindre un réfrigérant. C’est par cette tubulure que s’échappe la benzine à l’état gazeux.
- Le tourillon de gauche est percé d’un trou pour l’introduction, par un tuyau et un robinet, de la benzine à l’état liquide ou gazeux. Un tuyau sert à amener l’air froid dans la chambre à vapeur.
- A droite de la machine se trouve le mécanisme nécessaire à sa marche,
- Le premier procédé pour le dégraissage consiste à mettre les étoffes dans la laveuse avec la benzine en quantité suffisante ; la laveuse est mise en marche *, on rince au moyen de benzine propre que l’on introduit par le tourillon.
- Lorsque l’opération est terminée, on arrête le cylindre et on laisse égoutter les étoffes ; on retire toute la benzine sale, puis on ferme la vidange.
- On ouvre le robinet de dégagement qui conduit au réfrigérant, le robinet de vapeur et I î purgeur ; on chauffe la laveuse pour la transformer en alambic et, après avoir mis la machine en marche, on attend que toute la benzine qui est contenue dans les étoffes soit distillée.
- Lorsqu’il ne sort plus de benzine, on chauffe à haute pression, de façon à chasser les dernières traces de benzine dans les étoffes, en ayant soin de faire tourntr le cylindre.
- Lorsqu’on est sûr qu’il ne reste plus de benzine, on ouvre l’échappement de vapeur, on
- p.121 - vue 125/199
-
-
-
- 122
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- ferme la prise ; on fait passer, à l’aide d’un ventilateur, un courant d'air froid.
- L’opération est alors terminée ; les étoffes sont dégraissées et séchées.
- La deuxième manière d’opérer consiste à n’employer que des benzines sales ayant déjà servi et qui sont saturées de corps gras ou autres. On introduit dans l’alambic la benzine sale, on la chauffe, soit à feu nu, soit par la vapeur au moyen d’un serpentin. La benzine en ébullition se volatilise : alors on la fait passer par le tourillon de la laveuse. On met le cylindre en marche et on ouvre le ventilateur dans le magasin de vapeur.
- L’air froid, en passant par l’échappement du bas, refroidit la laveuse et fait condenser la benzine à l’intérieur ; c’est une sorte de dégraissage aux vapeurs de benzine.
- Les objets, en tournant, s’imbibent, absorbent la benzine ; on arrête l’alambic, on ouvre le robinet de henzine propre que l’on introduit dans la laveuse par le tourillon ; on lave et on rince en faisant tourner le cylindre, et on continue l’opération comme il a été indiqué au premier procédé.
- Voilà donc la combinaison de M. Rambaud ; quant à ses avantages pratiques, c’est à l’expérience à se prononcer, et jusqu’à présent nous ne savons pas encore ce qu’elle a donné.
- La Revue de la Teinlure, numéro de juillet dernier, p. 103, a relaté un brevet d’invention de M. Bloche, pour une machine ayant plusieurs rapports avec la précédente, mais qui n’a pas la troisième enveloppe, formant chambre de vapeur à réchauffement ; c’est toujours le même principe, néanmoins, se propageant.
- Inflammation spontanée des bains de bensine.
- Quand on emploie aux foulages à baquets ouverts des benzines légères ou fausses benzines, dénommées benzolines, il arrive encore assez fréquemment que le bain s’enflamme spontanément, sans cause apparente ; c’est ordinairement pendant qu’on frotte dans les mains l’étoffe au-dessus du bain. On a cherché à expliquer cela par une action électrique, d’autant plus que l’accident se produit le plus souvent par les temps orageux, mais, en résumé, la cause en est inconnue, et, quant aux effets, ils peuvent être désastreux ; l’un de nos confrères français, aux Etats-Unis, a eu récemment son établissement incendié par cette cause.
- L’inflammation spontanée ne se produit pas avec les benzines vraies de houille, mais avec les benzolines, qui ne sont, en fait, que des essences minérales lavées, c’est-à-dire des sences légères de pétrole ; ces seuls produits sont employés aux nettoyages à sec, et dans certains pays on n’en a pas d’autre; c’est qu’en Amérique ces accidents sont asses fréquents ; on les prévoit, on s'y attend, et dans cette prévision on a toujours sous la main des
- toiles ou bâches pour couvrir les baquets et étouffer le feu.
- Grâce à cela, on arrête le plus souvent les incendies, mais pas toujours, et on n’évite pas les brûlures aux mains et aux bras des ouvriers.
- Dans les laveuses fermées, cette inflammation ne se produit pas, faute d’air-, mais comme on ne peut se dispenser de rincer, et c’est généralement en barques ouvertes, on n’est jamais à l’abri des accidents.
- Dans le but d’empêcher l’inflammation des benzolines, deux brevets d’invention ont été pris à peu près au même moment, par des auteurs différents, et tous deux présentent de grandes analogies.
- MM. Schutte, Landsberg et C° ont fait breveter un procédé consistant à additionner la benzine d’un oléate en petite quantité, seul ou en dissolution, environ 100 grammes par 100 à 150 litres de bain.
- D’après les termes du brevet, on fait dissoudre 1 kilogr. de soude ou de potasse dans 4 kilog. d’alcool, on ajoute environ un dixième de litre de cette dissolution à 18 centilitres d’oléine, et l’on chauffe le mélange. On peut étendre cette solution en ajoutant 250 grammes de tétrachlorure de carbone, de benzène, ou autres dissolvants à 1,000 parties de cette solution, et l’on additionne à la benzine du bain.
- Laissons maintenant tous ce charabias du brevet, fait uniquement pour dérouter les imitateurs ; ne nous occupons pas des tétrachlorure et benzène facultatifs, qui n’ont d’autre but que d’embrouiller. (Le benzène est simplement de la benzine vraie de houille.)
- Et alors il vous reste « l’oîéate », fabriqué avec la soude et l’oléine. Or, cet oléate n’est autre chose que du savon d’oléine, tel que le « savon de l’Etoile », et ainsi le procédé se résume à ajouter à 125 litres de bain de ben-zoline, 100 grammes de savon de l’Etoile.
- Mais il est probable que tout autre savjn conviendrait autant 5 le second brevet pris par M. Richter, revendique l’emploi général des sels à acides gras, additionnés aux liquides susceptibles de s’enflammer ; cela résultant, assurément, d’expériences sérieuses, démontre que l’effet n’est pas spécial aux savons d’oléine.
- Cependant, il faut mélanger les savons dans la benzine, ce qu’on obtient en les coupant en tranches minces et le3 faisant ainsi préalablement dissoudre dans de l’alcool (dénaturé), et cette solution alcoolique se mélange ensuite au bain.
- Mais alors il est bien plus simple d’employer le savon-benzine de M. Paquereau, ou la préparation que fait sans doute M. Richter, et qui probablement aussi se dissout dans le bain de benzine.
- De sorte qu’il résulte de cette discussion des deux brevets, et si nous nous rapportons à leur principe, que pour empêcher l’inflamma-
- tion spontanée des bains de benzoline ü^T fîrait de leur ajouter du savon-benzine«q préparation équivalente. une
- Quant à garantir l’efficacité du moyen • ne m’y aventurerai pas ; cependant elle ’ ^ très acceptable, et il se peut bien qu’elie ^ réelle.
- Coupures aux étoffes dans les laveuses
- Chez l’un de nos grands confrères parisien on constatait un accident singulier dont on longtemps à reconnaître la cause.
- Les étoffes ou vêtements, en sortant des la veuses, présentaient souvent des coupure's nettes, comme s’ils étaient tailladés aux ci* seaux, et l’accident se produisait à chaqu charge de la laveuse, qui était un système à double enveloppe.
- Après avoir retourné la question dans tous les sens, on finit par remarquer que la cage intérieure balançait un peu sur l’arbre de rotation ; or, de temps en temps, l’étoffe était pincée dans le jour existant entre cet arbre et les ouvertures lui livrant passage aux deux fonds de la cage : c’était là qu’elle se cisaillait
- La machine réparée, l’accident n’eut plus lieu.
- D’autres confrères pourront peut-être faire leur profit de cette remarque.
- Nettoyage des feutres de machines.
- M. Masson, de Verdun, l’on de nos ingénieux confrères, nous a fait part d’un moyeu qu’il a employé avec succès pour nettoyer le feutre de sa machine d’apprêt.
- Il avait repris de son prédécesseur une machine qui n’avait pas été nettoyée depuis douze ans, et qui, par conséquent, avait une fameuse couche de saleté.
- Il a retiré le feutre de la machine et nettoyé à fond le cylindre, d’abord au carbonate et savon, puis à la javel, rincé complètement et passé à la cendre de bois fine.
- Le feutre a été replacé sur la machine, et tendu au point d’être très dur à la marche, et de manière a former table sur les deux rouleaux de l’avant.
- Alors, à l’aide d’une brosse de crin pour soies, la partie formant table a été brossée avec un bain de carbonate, puis de savon assez fort pour mousser. La machine a été mise en mouvement sens arrière, de façon que la partie du feutre nettoyée s’arrête au bord du premier rculeau; le nettoyage du feutre s’est alors continué ainsi jusqu'au bout.
- Puis faisant une marque à la partie inclinée du feutre comprise entrêle rouleau du haut et celui d’arrière, cette partie a été rincée à la brosse, de bas en haut, avec du bain faible de carbonate. Cela terminé, en faisant tourner la machine, toujours en arrière, la seconde partie du feutre s’est présentée, et a été traitée de même.
- Le rinçage a été complété par deux eaux tièdes souvent renouvelées, puis par un jet
- p.122 - vue 126/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- m
- d’eau froide dirigé à l’aide d’un tuyau de caoutchouc pincé au bout. L’eau s’écoulait alors par le bas du feutre.
- Enfin, pour écarter les dernières traces d’alcali, qui n’auraient pas manqué de tacher les apprêts, toute la surface du feutre a été enduite d’une dissolution faible d’alun (une poignée pour 15 litres d’eau), puis rincée à l’eau froide comme il vient d'être dit.
- Il ne restait plus qu’à laisser égoutter ce feutre, puis sécher en renouvelant chaque jour la surface exposée à l’air. Au bout de trois jours, la sèche était complète; elle aurait pu être activée en chauffant le cylindre.
- De cette façon, M. Masson a transformé en un feutre neuf, un chiffon crasseux, alors bon à réformer, et ces diverses opérations lui ont demandé tout au plus une demi-journée de travail.
- Nous croyons avec lui que ces quelques indications intéresseront sanB doute d’autres confrères, et nous l’en remercions.
- Emploi des couleurs Diamine.
- M. Multon, de St-Cyr-l’Ecole, à qui nous devons déjà une intéressante communication sur les noirs diazotés appliqués aux laine-coton, nous a aussi transmis ses observations sur l’emploi en chiffonnage des couleurs diamine :
- « Grâce à ces produits, dit-il, nous pouvons maintenant entreprendre avec sûreté la teinture des vêtements tout faits, et faire ainsi la guerre aux couturières. Les diamines teignent la laine et le coton, et nous ne sommes plus exposés à rendre d’horribles coutures blanches qui mettaient le vêtement hors de service.
- « En employant avec ces couleurs le sulfate de coude comme mordant, dans la teinture des confectionnés ou des mélanges, la laine feutre et rétrécit le vêtement, occasionnant des cassures très difficiles ensuite à repasser.
- « Je me sers avec avantage du phosphate de soude basique, avec lequel j’évite ces in-convéniènts.
- « Pour 50 litres d’eau, je mets 5 grammes de phosphate si je dois teindre sur laine, et 10 grammes pour le coton.
- « Et comme colorant, la diamine correspondant à la nuance demandée.
- « Quinze minutes suffisent pour trancher les étoffes les plus dures.
- « Spécialement, pour le rouge diamine de la Manufacture lyonnaise, je me trouve bien de l’emploi du phosphate de soude.
- « Avec le sulfate, le bain s’engorgeait et tournait, ce qui causait de la perte et empêchait d’échantillonner en chaudière. Depuis que j'emploie le phosphate, le bain reste clair, la nuance est plus vive, et je puis y mélanger toutes les diamines sans exception ; enfin, le bain se conserve sans dépôt. »
- Voilà d’utiles indications : chacun en prendra suivant ses goûts et ses besoins.
- Et je m’en fais avec l’écho.
- plaisir l’interprète et Maurice Guédron.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- PROJET DE MANIFESTE
- de la Chambre syndicale parisienne de la Teinture et du Nettoyage
- SUR LA MAUVAISE QUALITÉ DE CERTAINS TISSUS
- Le comité de la Chambre syndicale a décidé de préparer d’urgence une circulaire destinée à mettre en garde notre clientèle contre la fabrication des étoffes, lainages, et surtout soieries, soi-disant à bon marché.
- Il propose la rédaction suivante, demandant à nos confrères de présenter dans le plus bref délai, toutes observations, toutes idées, susceptibles de donner à cet avertissement le plus d’efficacité et le plus de publicité possible.
- Avertissement à la clientèle
- Les étoffes deviennent déplus en plus mauvaises, et il sera bientôt difficile d’utiliser les robes neuves même pendant une saison entière.
- Nous n’avons pas à rechercher l’origine, étrangère presque toujours, de cette mauvaise fabrû ation.
- Mais, dans l’intérêt général, nous croyons devoir appeler l’attention des dames sur la qualité inférieure des étoffes qu’elles sont exposées à acheter sans en connaître la valeur véritable.
- Les tissus-laine, ou laine-coton, rétrécissent même au porter et au décatissage ; les taches ne sauraient être enlevées sans que le brillant se trouve entièrement détruit.
- La teinture et le nettoyage deviennent impossibles.
- Les tissus de soie (nous en avons de nombreux exemples) sont chargés à outrance par des sels métalliques ou autres matières, qui donnent du poids et une apparence trompeuse, mais qui affaiblissent et très souvent brûlent la fibre qui en est imprégnée.
- Les fabricants, les teinturiers de neuf, les commerçants spécialistes, sous le coup de la menace perpétuelle de voir les gros acheteurs s’adresser à l’étranger, ne peuvent pas réagir. Justement émus de la situation faite à leur industrie, ils nous encouragent, nous qui sommes en rapport quotidien avec notre clientèle, à insister auprès d’elle pour lui si-gualer le péril.
- C’est pourquoi la Chambre syndicale de la teinture et du nettoyage a cru de son devoir d’engager tous les teinturiers de Paris et de France, réunis en Fédération professionnelle, à se mettre à la disposition de leurs clientes
- pour donner gratuitement tout conseil utile, avant l’achat, sur la qualité des étoffes qu’elles auront l’intention d’acheter, et sur le parti qu’elles pourront en tirer dans l’avenir.
- Chaque teinturier, bien entendu, agira sous sa responsabilité en se mettant au service de sa clientèle personnelle, et ne pourra que faire des réserves sérieuses en ce qui concerne les étoffes déjà en service.
- La Fédération des Teinturiers français, après délibération, a voté la création, dans chaque usine, d’un Laboratoire spécial pour l’essai des tissus de robes et d’ameublement.
- Grâce à ce renseignement, les dames pourront n’employer qu’en pleine connaissance de cause les étoffes achetées ou à bas prix, ou à prix élevés, quitte à demander au marchand garantie sur facture que le lainage ne rétrécira pas ou très peu, et que la soie n’a pas été apprêtée avec des produits destructeurs ou en charge exagérée.
- Ce sera aussi œuvre patriotique d’arrêter cette fabrication défectueuse, contrainte de produire en mauvaise qualité pourvu que ce soit à bon marché, et cela au détriment de la réputation légendaire, laborieusement et honnêtement acquise, de notre Industrie nationale.
- La Chambre syndicale de la Teinture et du Nettoyage Paris.
- SÉANCE DE LA CHAMBRE SYNDICALE du 2 juillet 1894 Présidence de M. JOLLY
- Démission acceptée de M. Freysch.
- Proposition d’admission de M. Godet, teinturier à Levallois.
- Suivant une proposition soumise par une autre Chambre, le comité se range à l’avis d’obliger les demandeurs d’arbitrages, de faire à l’avance les frais d’affranchissement des correspondances qu’ils nécessitent.
- Une maison de droguerie s’informe des consommateurs de fleurs de Carthame. Répondu que notre industrie n’en fait plus usage.
- Le comité accepte les services de M. Gouil-lon, directeur de la Revue de la Teinture, comme chimiste-conseil, et le remercie de son offre désintéressée.
- La question des soies brûlées par l’apprêt du neuf, notamment par la charge aux sels d’étain, provoque le récit de nouvelles surprises désagréables de quelques confrères, et de nombreuses observations.
- Le Comité, par son Président, insiste sur la nécessité de lui remettre des échantillons de ces soies, et prie instamment tous les teinturiers de porter toute leur attention, avant le travail, sur ces soies avariées, et d’en retenir des pièces à conviction pour le dossier de protestation qui se prépare.
- M. Jolly donne lecture d’une lettre d’un de ses oncles, teinturier à New-York, dont les
- p.123 - vue 127/199
-
-
-
- 424
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- établissements viennent d’étre détruits par un incendie.
- Dans cette pénible circonstance, ses confrères New-Yorkais se sont empressés de se mettre entièrement à sa disposition, et sans conditions.
- Cette démarche spontanée, faite d’une façon particulièrement touchante, prouve la haute honorabilité de l’industriel si durement éprouvé, et aussi la parfaite solidarité, le profond sentiment de sympathie professionnelle qui unit tous ces confrères.
- Cette délicate conduite des teinturiers étrangers devrait être mise en parallèle avec celle d’un confrère parisien, ou presque parisien, qui s’en vint coller en face les portes et sur les portes de l’usine d’un teinturier son voisin, des affiches demandant des ouvriers et des ouvrières, et les embauchant là lui-même avec promesse de forts salaires.
- Le Comité mis au courant allait voter un blâme sévèrement motivé ; mais trouvant l’action si extravagante dans son indélicatesse, si en dehors des habitudes de la corporation, il s’est abstenu.
- Le comité décide de suspendre, comme d’habitude, les séances jusqu’au premier lundi d’octobre.
- (D'après le procès-verbal de M. BABILLON-
- MARCHAL, secrétaire).
- LES OUVRIERS
- TEINTURIERS-DÉGRAISSEURS
- DE REIMS
- L’Eclaireur de l’Est poursuit son enquête sur la crise qui sévit dans l’industrie lainière de Reims. 11 a interrogé, à ce sujet, un ouvrier, M. Cornu, secrétaire du syndicat ouvrier des apprêteurs et teinturiers. Voici la réponse qui lui a été faite.
- M. Cornu rappelle en premier lieu que la situation de la place de Reims est tout à fait différente de celle d’il y a quinze ans.
- Alors, c’est à peu près exclusivement du mérinos et du cachemire qu’on y fabriquait, — comme d’autres villes ne confectionnaient que certains tissus auxquels personne ne songeait à faire une concurrence sérieuse.
- Aujourd’hui, tout cela est changé, bouleversé. On est obligé, à Reims comme ailleurs, de produire tous les tissus sans distinction, sans compter encore que la mode a presque complètement abandonné les tissus de Reims pour se reporter sur d’autres nouveautés que Roubaix, Fourmies ont fabriquées en grande abondance et plus vite que nous : les usines de ces dernières villes ont été tout de suite pourvues d’un outillage perfectionné, tandis que les nôtres s’obstinaient à conserver de vieilles et insuffisantes machines — qu’il a quand même, bon gré mal gré, fallu remiser et remplacer.
- Cette transformation du machinisme ne paraît pas à M. Cornu la cause la moins importante de la crise dont les ouvriers supportent surtout les frais.
- En effet, que se passait-il autrefois, dans les teintures et apprêts par exemple ?
- Telle pièce qui demandait huit jours pour être livrée au consommateur n’en réclame plus que trois aujourd’hui.
- Ajoutez que là deux hommes étaient nécessaires pour surveiller et aider le travail d’une machine, il n’en faut plus qu’un seul maintenant. Et cette nouvelle machine, avec son unique ouvrier, accomplit encore trois et quatre fois plus de besogne que l’ancienne !
- La conséquence de cette amélioration de l’outillage des manufactures se devine aisément : les ouvriers se sont tout à coup trouvés en trop grand nombre à Reims ; les patrons ont dû en renvoyer une assez grande quantité et même imposer à ceux qu’ils conservaient plusieurs jours de chômage par semaine ; l’avilissement des salaires, par contre coup, n’a pas tardé à arriver — ce pendant que la production continuait toujours aussi abondante et que la consommation demeurait stationnaire ou diminuait !...
- M. Cornu ne prétend pas que la mise en vigueur des tarifs Méline n’ait pas pour effet un ralentissement sensible dans les exportations des tissus rémois et par suite un désastreux encombrement de ces tissus dans les magasins, mais il pense qu’on a considérablement exagéré leur influence, quand on les a seuls rendus responsables de la crise lainière : cette crise est bien antérieure à l’adoption de ces tarifs par le Parlement ; et les libres-échangistes ne peuvent pas faire qu’on n’ait élevé des usines et des manufactures un peu partout en France même, et que telle petite ville, tel petit village qui, il y a vingt ans, n’en possédait pas une seule, en compte jusqu’à trois et quatre à l’heure présente...
- Parmi les causes très particulières de la difficulté des affaires à Reims, M. Cornu compte l’organisation très défectueuse à son point de vue de deux maisons de la place — qu’il ne nous est pas permis de désigner et qu’aussi bien tout le monde reconnaîtra aisément : pour parvenir à lutter contre d’autres maisons de Paris qui déjà livraient leurs produits à un prix quasi dérisoire de bon marché, elles ont obligé leurs ouvriers à accepter un salaire de dix-huit et vingt centimes à l’heure, alors que la plupart des autres usines accordaient aux leurs jusqu’à vingt-huit et trente centimes et que le salaire moyen des ouvriers de cette industrie s’était constamment maintenu, même aux époques de crise, à vingt-cinq et vingt-six centimes.
- Ces deux maisons, d’après M. Cornu, ont totalement bouleversé, désorganisé le marché rémois...
- Ces intéressants renseignements nous amè- , nent naturellement à demander à M. Cornu à
- . 6ams moyens des ou. vriers de la laine à Reims : les teinturiers touchent vingt-six centimes à l’heure et les an^ prêteurs trente-sept centimes.
- Les tisseurs qui ont deux métiers à conduire deviennent de plus en plus rares ; et les ouvriers favorisés qui les ont voient presque toujours l’un des deux arrêté pour une raison ou pour une autre.
- Aussi les tisseurs qui parviennent à gagner deux francs cinquante à la fin de leur journée s’estiment-ils heureux.
- Est-il besoin d’insister sur la modicité, sur l’insuffisance de pareils salaires?...
- M. Cornu affirme encore que dans certaines usines, on s’efforce d’organiser une sorte d’immorale et de funeste concurrence entre l’homme et la femme : on éloigne celui-là qui exige un salaire convenable pour attirer celle-ci qui se contentera de peu...
- Enfin, les ouvriers à Reims ont, jusqu’à présent, paru ne pas comprendre les avantages qui résulteraient à bref délai pour eux s’ils se groupaient en syndicats purement prolession-nels d’où la politique, qui divise et aigrit, serait expressément bannie, où l’on discuterait uniquement les intérêts des uns et des autres.
- Le syndicat des Apprêteurs-Teinturiers ne compte que cent quatre-vingts adhérents. Et presque tous sont des hommes de trente à cinquante ans, ceux-là mêmes — remarque intéressante — qui gagnent le plus facilement, le plus largement leur vie. Les jeunes restent en dehors du groupement syndical et s’en désintéressent : « ils ne comprennent pas », nous dit M. Cornu.
- Ce syndicat avait proposé une série de réformes dont quelques-unes auraient pu être réalisées, M. Cornu n’en doute pas, si tous les intéressés s’étaient mis résolument, vaillamment à l’œuvre : la suppression du travail du dimanche ; l’établissement d’un tarif sré-cial pour les heures supplémentaires qu’on impose de façon très fréquente dans les usines, où l’on chôme ensuite trois ou quatre jours dans une seule semaine ; la fixation par les ouvriers et par les patrons, d’un salaire minimum à l’heure, calculé d’après le coût des denrées et des loyers à Reims, les nécessités de l’industrie, etc... Rien de tout cela n’a été obtenu, parce que nous sommes trop peu nombreux et surtout trop peu unis.
- VÉRIFICATION DES DRAPS
- à l’Administration de la Guerre
- Nous avons dit dans nos récentes chroniques que des fabricants de l’Hérault, adjudicataires de drap» de troupe, renonçaient à ces fournitures par suite des exigences de l’Administration de la guerre à la réception de leurs marchandises.
- 11 y a un certain intérêt d’aotualité à voir quelles sont les méthodes d’appréoiation en usage dans cette administration, et cela ne sera pas san3 utilité pour
- p.124 - vue 128/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- m
- les autres fabricants de draperie, qui peuvent les appliquer en tout ou partie, à leurs opérations commerciales.
- Déjà nous avions indiqué quelles sont les épreuves des teintes pour les draps de troupe, ainsi que les conditions générales de leur fabrication (Reçue de la Teinture, 1893, p. 33 et 159).
- Ce qui suit sera le complément de ces indications, et l’ensemble formera un petit guide élémentaire d’expert-drapier très utilisable dans beaucoup de cas :
- Les opérations de vérification du drap comprennent ; l’examen des inscriptions du chef, le décatissage et le séchage, le métrage, le pesage, l’épreuve dynamométrique, le comptage, des fils l’examen au rouleau, l’appréciation au toucher, la reconnaissance des tares et défectuosités, l’examen et l’essai des couleurs, etc. (1)
- I. — Examen du chef
- Les pièces de drap qui ne portent pas, en chef, toutes les indications prescrites, doivent être rendues sans autre examen à l’entrepreneur.
- II. — Décatissage et séchage
- Le dkatissage, tant dans les ateliers de l’entrepreneur que dans les magasins administratifs, doit être fait exclusivement à la vapeur d’eau. Il doit être dirigé de manière à obtenir tout le retrait qu? le drap peut éprouver. 11 faut cependant veiller à ce que la vapeur n’atteigne pas une température trop élevée et à ce que la durée de l’opération ne soit pas trop prolongée, afin de ne pas durcir la laine ou altérer le tissu.
- Les draps sont éventés immédiatement après le décatissage pour éviter qu’ils ne prennent l’apparence dite de cartonnage, qui tromperait sur les qualités de l’étoffe.
- On les laisse ensuite ressuer dans un local bien sec et convenablement aéré au moins huit jours du 1er mai au 31 octobre et quinze jours du 1er novembre au 30 avril, afin qu’ils soient complètement débarrassés de l’excès anormal d’humidité qu’ils ont absorbé au décatissage
- On constatera que les draps sont bien secs, soit au toucher à l’intérieur de la pièce, soit en froissant l’étoffe dans le creux* * de la main. Le toucher ne doit laisser aucune sensation de fraîcheur et le froissement à la main aucune sensation d’humidité ; le drap doit être franchement élastique, et les plis produits par le froissement doivent s’effacer facilement et rapidement.
- Les draps seront au besoin étendus ou reventilés pendant une demi-heure avant de procéder aux opérations de métrage et de pesage. ;
- III. — Métrage
- Le métrage des draps se fait sur une table
- (1) Pour l’essai des couleurs voir Reçue de la Teinture, 1893, p. 159.
- graduée et échelonnée, de 2 mètres de longueur sur 0 m. 70 de largeur. (1)
- Le drap doit être franchement étendu sur la table, de manière à ne former aucun pli, mais sans qu’il supporte une tension plus forte que celle qu’il doit subir dans l’atelier du tailleur au moment de la coupe des effets d’habillement.
- La longueur nette de la pièce est mesurée au pli du milieu, que Ton applique sur le bord gradué de la table. Elle est comptée depuis le dernier fil du liteau inférieur du chef jusqu’au premier fil du liteau de queue. On prendra en même temps la longueur totale de la pièce, qui servira à évaluer le poids au mètre carré.
- La largeur de la pièce s’obtient en prenant la moyenne des largeurs de toutes les tablées.
- La largeur de chaque tablée est donnée par la largeur de celle de ses extrémités qui se trouve du côté du zéro des longueurs à la table graduée.
- Elle est comptée depuis le côté extérieur du pli du milieu jusqu’au premier fil du côté intérieur de la lisière. Lorsque le pli du drap n’est pas exactement au milieu de la pièce, la largeur est comptée sur le côté le plus étroit. On prendra en même temps la largeur réelle, qui servira à évaluer le poids au mètre carré.
- Lorsqu’un drap présente un déficit de largeur v:e 0 m. 01 à 0 m. 015, que son tissu est très serré, et qu’il offre des qualités de résistance très marquées, on peut espérer qu’une nouvelle exposition à la rame pourra lui faire acquérir la largeur minimum reglementaire, sans affecter en rien ses qualités essentielles. Dans ce cas, et par un sentiment de tolérance dont les fabricants ne pourront d’ailleurs se prévaloir jamais, on pourra se contenter de prononcer l’ajournement des étoffes et les envoyer en réparation.
- 11 en sera de même si la longueur de la pièce ne diffère en plus ou en moins que de 0 m. 50 par rapport aux longueurs limites.
- IV. — Pesage
- Les draps ne sont pesés que bien secs au toucher, et on devra vérifier cette condition avant de les placer sur la balance. S'ils ne sont pas secs, on les fera éventer à nouveau une demi-heure au moins.
- L’administration se réserve d’employer pour cette ventilation tout système qui lui paraîtra de nature à assurer un bon résultat, mais en aucun cas les draps ne seront placés dans un local chauffé ppur assurer une dessiccation anormale. Gomme moyen efficace de contrôle, on s’assureia que les échantillons-types placés dans la même salle ont bien le poids normal porté sur l’étiquette à 2 p. 100 près en plus ou en moins.
- (1) L’administration se réserve le droit d’effectuer le métrage au moyen d’une machine à métrer mécaniquement les tissus.
- * En cas de contestation sur les résultats obtenus, on aura recours au métrage sur la table graduée.
- Toutefois, l’administration pourra s’assurer, quand elle le jugera convenable, et par tels procédés qu’il lui conviendra d’employer, que le drap n’est imprégné frauduleusement d’aucune substance, telle que gélatine, glucose, glycérine, mucilages, sels minéraux divers, etc., destinée à augmenter le poids du drap ou à modifier ses propriétés hygrométriques et son toucher.
- Le pesage se fait pièce par pièce sur balance, à bras égaux et au moins jusqu’au dé-cagramme. Il n’est fait aucune déduction pour le chef et le liteau de queue, mais on déduira de ce poids brut le poids des lisières pour avoir le poids net.
- Le poids des lisières sera obtenu en pesant deux longueurs de 1 mètre de lisière que l’on découpera avec soin l’une à droite, l’autre à gauche en des points différents de la pièce. Le poids des 2 mètres sera multiplié par la longueur totale de la pièce. Ces parties de lisières découpées seront ensuite recousues en trois endroits à la pièce.
- Le résultat de la division du poids net par la surface réelle obtenue en multipliant la longueur totale par la moyenne des largeurs réelles mesurées comme on l’a indiqué au métrage, sera le poids au mètre carré. Le poids au mètre courant s’obtiendrait en multipliant ce poids au mètre carré par 1 m. 40 et non par la largeur moyenne.
- Quoique les fabricants soient naturellement conduits à livrer des étoffes d’un poids supérieur au poids minimum fixé par le cahier des charges, il arrive cependant quelquefois que les draps présentés n’atteignent pas ce minimum.
- Avant d’en prononcer le rejet définitif, les commissions devront examiner si, en égard à la largeur et à la contexture du tissu, il ne serait pas possible d’obtenir, par un nouveau foulage, une plus grande condensation de la matière, en diminuant les dimensions de l’étoffe, d’où doit nécessairement résulter une augmentation de poids pour l’unité de surface.
- De même un drap ne pesant pas plus de 10 p. 100 au-dessus du maximum devra toujours être ajourné.
- V. — Epreuve dynamométrique de résistance
- ET D’ALLONGEMENT
- A
- Les draps qui ne présentent pas le poids voulu au mètre carré, ne pouvant pas être admis par la commission, ne sont pas soumis à l’épreuve dynamométrique. Toutes les pièces qui ont le poids exigé subi sent cette épreuve.
- L’échantillon à éprouver peut être pris dans une partie quelconque de la pièce.
- La partie choisie de la pièce étant dédoublée et étendue sur une table, on y fait une double entaille avec un couteau spécial qui porte deux petites lames parallèles et écartées de 50 millimètres l’une de l’autre.
- Les deux entailles doivent être pratiquées parallèlement à la direction des fils de chaîne
- p.125 - vue 129/199
-
-
-
- 126 _________________________________________
- ou de trame, suivant que l’échantillon que l’on préfère est destiné à essayer la résistance
- en chaîne ou en trame.
- Les deux entailles étant faites, on les réunit par un coup de ciseaux perpendiculaire à leur direction.
- Puis, en suivant la direction indiquée par les deux entailles, on déchire une bande qui a pour largeur l’écartement (50 millimètres) des deux lames de couteau et à laquelle on donne une longueur de 250 millimètres. On la sépare de la pièce par un second coup de ciseaux parallèle au premier.
- En déchirant ainsi la bande sur les côtés, au lieu de la couper, on est certain qu’elle contient les mêmes fils dans toute sa longueur.
- Il est essentiel de s’assurer que l’échantillon mesure bien exactement 50 millimètres de largeur, sans quoi l’effort de traction s’exerçant sur un jgroupe de fils plus ou moins élevé qu’il ne convient, les résultats seraient inexacts.
- La bande à essayer ainsi préparée, le membre de la commission délégué après s’être assuré, au moyen d’un niveau à bulle d’air présenté sur les deux faces rabotées du socle du dynamomèire, que l’appareil est bien calé au moyen des trois vis de réglage et que l’index du cliquet est sur la graduation zéro, assujettit fortement et bien d’aplomb une de ses extrémités dans la mâchoire supérieure du dy-namomè re (1), puis il introduit l’autre extrémité dans la mâchoire inférieure -, avec la main gauche, il maintient horizontale la partie supérieure de cette mâchoire, pendant qu’il serre celle-ci avec la main droite, en ayant soin que la bande se trouve droite et légèrement tendue lorsque l’intervalle entre les crises est de 150 millimètres.
- Alors, il imprime le mouvement au volant manivelle à raison d’un tour et demi environ par seconde. Celui-ci sollicite la vis à descendre, et l’effort se transmet, par l’intermédiaire de l’objet éprouvé, à la came, qui soulève le levier à contre-poids et lui fait parcourir l’arc de cercle gradue. Au moment de la rupture, le levier s’arrête, le cliquet du chariot reste engagé dans la dent du secteur et l’index marque en kilogrammes l’effort exercé (2). Au même instant, l’opérateui, qui a suivi des yeux l’allongement de la bande, lit le degré correspondant à la déchirure du drap sur la lame de cuivre graduée en regard de l’index de la mâchoire inférieure. Le fonctionnement de l’appareil est donc des plus simples ; la seule précaution à prendre consiste dans l’attache de l'échantillon à essayer.
- (1) Le dynamomètre employé aux épreuves est le dynamomètre Chevefy ; mais l’administration se réserve le droit d’y substituer tout autre dynamomètre qu’elle jugera convenable.
- La condition publique de Paris a installé un service d’essai, à l’usage des particuliers, de la résistance des tissus, papiers, etc., au moyen du dynamomètre Ohe-vefy.
- (2) Le manque de résistance dans un sens ne saurait être compensé par un excédent dans l’autre sens.
- LA REVUE DE LA TEINTURE_______________
- SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE
- DE MULHOUSE
- Concours de 1895
- La Société industrielle de Mulhouse vient de publier le programme des prix à décerner en 1895.
- Nous ne relevons que les titres des articles concernant les industries textiles, nos lecteurs peuvent demander s’ils le désirent, le programme complet et détaillé des conditions de ces concours au secrétariat de la Société industrielle.
- Prix provenant de donations :
- Prix Emile Dollfus : Travail au choix, le plus utile à l’industrie du Haut-Rhin.
- Prix Daniel Dollfus : Mêmes conditions.
- Prix Salathé : Pour ouvriers méritants alsaciens.
- Prix Engel Dollfus : Etude historique ou sociale appliquée a l’industrie.
- Prix • Emile Hubner : Perfectionnement au peignage des textiles.
- Arts chimiques : couleurs, teinture, impression, blanchiment.
- 1. — Théorie de la fabrication du rouge d’Andrinophe.
- 2. — Théorie de la fabrication des rouges à l’alizarine.
- 3. — Synthèse de la cochenille.
- A. — Travail théorique et pratique sur le carmin de cochenille.
- 5. — Etude sur la matière colorante du coton.
- 6. — Mémoire sur la différence de composition entre les noirs d’aniline verdissables et inverdissables.
- 7. — Modifications physiques et chimiques de la fibre du coton par sa transformation en oxy-cellulose.
- 8. — Action du chlore sur-la laine.
- 9. — Constitution des matières colorantes.
- «
- 10. — Synthèse d’un colorant naturel.
- 11. — Synthèse de la pseudo-purpurine.
- 12. — Théorie de la formation naturelle d’un produit organique et sa reproduction par synthèse.
- 13. — Nouveau mordant ou colorant.
- 14. — Teinture ou mordançage par sels métalliques.
- 15 — Préparation du coton à l’albumine.
- 16. — Etude sur les mordants de fer.
- 17. — Noir d’aniline solide.
- 18. — Noir soluble et solide.
- 19. — Gris solide.
- 20. — Bleu pour l’az arage des laines.
- 21. — Bleu analogue au bleu d’outremer.
- 22. — Indigotine artificielle,
- 23. — Vert solide.
- 24. — Jaune franc solide.
- 25. — Laque rouge.
- 26. — Rouge ou rose à l’or.
- 27. — Pourpre bon teint.
- 28. — Succédané du campêche.
- 29. — Nouvelle couleur transparente.
- 30. — Réserve pour laine.
- 31. — Méthode de fixation des couleurs d’aniline.
- 32. — Moyen de faire résister les couleurs azoïques au savon bouillant.
- 33. — Impression de poudres métallique
- 34. — Table des dissolutions salines.
- 35. — Acides tartrique et citrique.
- 36. — Succédané de la gomme du Sénégal
- 37. — Succédané de l’albumine des oeufs
- 38. — Albumine de sang.
- 39. — Dosage de l’hématine du campêche
- 40. — Détermination de la valeur des indigos.
- 41. — Manuel traitant de l’essai des drogues
- 42. — Encre indélébile pour tissus.
- 43. — Enlèvement des taches de graisses minérales provenant du tissage.
- 44. — Emploi des résines dans le blanchiment du coton.
- 45. — Blanchiment et coloration des diverses espèces de coton.
- 46. — Blanchiment et coloration des diverses espèces de laine.
- 47. — Blanchiment et coloration des diverses espèces de soie.
- 48. — Blanchiment à l’eau oxygénée.
- 49. — Blanchiment de la laine et de la soie, j 50. — Manuel pratique sur le blanchiment.
- 51. — Métal pour racle de rouleaux.
- 52. — Brosse fournisseuse pour rouleaux.
- 53. — Suppression des doubliers.
- 54. — Mandrin pour rouleaux de diamètres différents.
- 55. — Machine à imprimer au rouleau au moins huit couleurs à la fois.
- 56. — Décomposition des mordants.
- 57. — Régulateur automatique pour éten-dages.
- 58. — Préservation de la laine pendant le vaporisage.
- 59. — Psychromè'.re pour cuves de vaporisage.
- 60. — Mémoire sur le vaporisage.
- 61. — Perfectionnements dans la gravure des rouleaux.
- 62. — Manuels pratiques sur la gravure.
- 63. — Etude complète de l’actinométrie.
- 64. __ Nouvelle méthode actiuométnque.
- 65. -u— Application de l’électricité à. l’impression.
- 66. — Découverte ou introduction d’un procédé utile à la fabrication des toiles peintes ou des produits chimiques.
- Arts mécaniques : filature, tissage, j blanchiment; teinture, impression, apprêts.
- 12. — Mémoire sur la fabrication des filés de coton.
- 13. — Mémoire sur la filature de la laine peignée.
- 14. — Mémoire sur le retordage.
- 15. —Nouvelle machine de préparation au peignage.
- p.126 - vue 130/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 127
- 16. — Nouvelle machine :1e préparation au cardage.
- 17. — Métier continu à filer pour trame.
- 18. — Force motrice nécessaire à la filature du coton.
- 19. — Ventilation et humidification des salles et ateliers.
- 20. — Fabrication de nouveaux tissus.
- 21. — Appareil supprimant les ratières et les mécaniques jacquart.
- 22. — Harnais extensible avec mailles d’écartement variable.
- 23. — Lubrifiant pour métier à tisser.
- 24. — Nouvelle machine à imprimer au rouleau.
- 25. — Machine remplaçant l’essoreuse.
- 26. — Régulateur automatique pour cuves.
- 27. — Nouvelle machine à sécher.
- 28. — Mémoire sur le séchage des tissus.
- 29. — Mote r pour machines à imprimer.
- Beaux-arts et divers.
- Histoire spéciale des dessins en impression.
- Genres d’impression.
- Amélioration importante dans l’industrie.
- Introduction d’une nouvelle industrie dans la Haute-Alsace.
- Le catalogue comprend aussi des sujets d’Histoire naturelle, agriculture, mécanique générale, commerce, histoire, statistique,etc.
- Tous les mémoires, dessins, pièces justificatives et échantillons, marqués d’une devise, doivent être adressés, franco de port, à la Société avant le 15 février 1895.
- BIBLIOGRAPHIE
- Couleurs et Vernis, par Halphen, chimiste au Laboratoire du Ministère du Commerce, 1 vol. in-16 de 388 p., avec 29 fig., cart. (Encyc. de Chimie indust.), 5 fr.
- Cet intéressant traité dont plusieurs parties sont inédites, se rapporte aux couleurs d’application ou de peinture.
- Les progrès incessants de la chimie aussi bien que les besoins de l’industrie ont fait naître un grand nombre de ces couleurs, dont quelques-unes du plus grand éclat. Malheureusement, si des progrès considérables ont été accomplis dans la préparation des couleurs au point de vue de leur éclat, on ne peut en dire autant lorsqu’on examine ces produits sous le rapport de leur solidité, c’est-à-dire de leur fixité, de leur résistance aux divers agents physiques et chimiques auxquels ils sont fatalement soumis, quelque soin qu’on apporte à la conservation des objets sur lesquels ils sont appliqués.
- C’est pour indiquer les procédés qui doivent être employés pour obtenir des produits irréprochables de tous points que ce livre a été écrit.
- Ce livre présente l’ensemble des connaissances générales relatives à la fabrication de
- ces produits, tant au point de vue technique que dans leurs rapports avec l’art, l’industrie et l’hygiène.
- On trouvera réunis dans ce volume tous les renseignements qui peuvent guider l’artiste ou l’artisan dans le choix des substances qu’il veut employer et le fabricant dans les manipulations qu’entraîne leur préparation. Il a été suivi une marche uniforme à propos de chaque couleur : la synonymie, la composition chimique, la fabrication, les propriétés et les usages.
- L’auteur a pu recueillir auprès des industriels un grand nombre de renseignements pratiques sur les procédés les plus employés dans la fabrication des couleurs et des vernis.
- Le chapitre des vernis est un bon formulaire de ces préparations, avec une judicieuse discussion de leurs propriétés et du choix de leurs produits constituants.
- Cet ouvrage est élégamment édité par MM. J.-B. Baillière et fils.
- INFORMATIONS 1T FAITS DIVERS
- lies renseignements commerciaux. — M. Delcassé, ministre des colonies, a commencé l’organisation du service des renseignements commerciaux et de la colonisation récemment créé et placé sous la direction de M. Maurice Ordinaire.
- Les collections des produits naturels des colonies, exposées dans les locaux du Palais de l’Industrie, vont être l’objet d’un classement nouveau qui mettra en évidence les produits susceptibles d’une utilisation industrielle ou commerciale. Des indications scientifiques et pratiques très détaillées seront jointes à chaque produit.
- Le ministre va faire remanier complètement l’exposition des objets d’exportation à l’usage des colonies. D’autre part, le service des renseignements se met en mesure de réunir avec l’aide des gouvernements locaux, des Associations commerciales et des chambres de commerce les informations propres à faciliter l’extension des relations commerciales entre la France et les colonies.
- M. Delcassé, à l'exemple de son collègue des affaires étrangères, va mettre des fonc- . tionnaires coloniaux en congé à la disposition du nouveau service pour que le publ c puisse se procurer les renseignements spéciaux à chaque colonie.
- Ajoutons que ce service n’entraîne pas de nouvelles dépenses pour le budget, les fonds de l’exposition permanente des colonies lui ayant été affectés.
- —o—
- f arifleation des toiles dite» « gui-
- ünées. » — La Chambre de commerce de Fiers a renouvelé auprès du Ministre des colonies une réclamation quelle avait déjà présentée, concernant la tarification des guinées dans nos colonies : ce tissu étant un élément considérable de nos transactions commerciales avec les peuples africains.
- Cette réclamation dit notamment :
- « La Chambre de commerce de Fiers a été saisie des plaintes exprimées par l’industrie locale au sujet de la tarification des tissus dits « guinés » dans nos positions africaines. Elle a pu se rendre compte du bien fondé de ces doléances par les renseignements fournis par les intéressés et aussi par la protestation émanant de l’union coloniale.
- « Sans donc vous exposer de nouveau la question dont tous les documents sont en votre possession, elle vient joindre sa protestation à celles qui vous sont déjà parvenues. Elle appelle votre haute et bienveillante sollicitude, Monsieur le Ministre, sur une injustifiable mesure qui met en péril une part très importante d’une industrie nationale dont nous sommes lea défenseurs naturels...
- « La révision du tarif en vigueur est absolument urgente, en raison de ce que les transactions pour la campagne prochaine vont prendre fin très prochainement. »
- —o—
- Exposition de Bordeaux. — La Société Philomathique de Bordeaux ouvrira le 1er mai 1895 sa XIIIe Exposition générale des Produits de l’Industrie, de l’Agriculture, de l’Enseignament, des Beaux-Arts, des Arts industriels et de l’Art ancien, ainsi que des Vins et Spiritueux, de l’Electricité et des Sciences sociales.
- L’Exposition sera tenue sur la grande Place des Quinconces ; elle aura une durée d’environ six mois.
- Cette Exposition est faite sous le patronage et avec le concours de l’Etat, du Département de la Gironde, de la Municipalité et de la Chambre de Commerce de Bordeaux.
- Pendant la durée de l’Exposition, la Société Philomathique se propose de provoquer des Congrès, Concours et Conférences, sur les questions touchant à la Science, à l’Art, à l’Industrie, à l’Economie sociale, etc. Elle s’efforcera aussi d organiser des fêtes de tout genre en vue de rehausser l’éclat de l’Exposition et d’accroître le nombre des visiteurs.
- Les demandes d’admission devront parvenir avant le 31 décembre 1894.
- Toutes communications concernant l’Exposition doivent être adressées au secrétariat général, cours du Trente-Juillet, n° 2, à Bordeaux.
- récompenses «le l’Exposition. —
- Parmi les lauréats de l’Exposition de Lyon, nous citerons :
- Pour les teinturiers :
- MM. Gillet, hors concours, comme membre du jury ; le Syndicat Lyonnais, Grand Prix ; Perrusset, teinturier-dégraisseur, médaille d’argent.
- Parmi les fabricants de matières colorantes :
- MM. Gilliard, Cartier et L. Pigard, hors concours, comme membres du jury ; Manufacture Lyonnaise, médaille d’or ; J. Ruch et Fils, médaille d’or ; Compagnie Parisienne, médaille d’or.
- Nous citerons par cette circonstance, les grands prix attribués aux fabricants de soieries de Lyon, MM. :
- p.127 - vue 131/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 128 ______________________________________
- Bachelard et Ce — Béraud — Bouvard et Mathevon — Bresson — Brusset-Heckel et Ca
- — Chavent père et fils — Ducoté et Cote — Durand frères — Giraud et C0 — Gourt et Ce
- — H. Gustelle — Les petits-fils de C. J. Bonnet — j.-b. Martin — Poncet, père et fils — A. Rosset — Schulz et Ce — Tresca frères.
- Ajoutons à cette liste des grands prix, MM. Forest et Ce, à Saint-Etienne.
- Cette classe des soieries étant la plus importante de l’Exposition, nous trouvons parmi les médailles d’or et autres, des noms de fabricants aussi très estimés ; c’est aux journaux spéciaux de la soie qu’il appartient de leur rendre hommage.
- Dans l’industrie des lainages, les grands prix ont été décernés à MM. :
- Pascal Vallint et C°, à Vienne (Isère) — François Masurel, à Tourcoing — Francisque Bonnier et fils, à Vienne (Isère).
- Nous ne pousserons pas plus loin non plus, cette nomenclature.
- —o—
- Exposition d’Anvers. — Comme renseignements provisoires sur les récompenses de cette exposition, nous citerons :
- MM. Hulot et Colin Ciiambant, teinturiers, à Puteaux, Grand Prix.
- MM. Delaroche et ses neveux, constructeurs-mécaniciens, à Paris :
- Pour matériel de teintureries (cl. 50), médaille d’or ;
- Pour matériel de blanchisseries (cl. 23), médaille d’or.
- La même maison Delaroche, à laquelle le nom de ses fondateurs, Decoudun, est resté attaché, a aussi obtenu à l’Exposition de Lyon, une médaille d’or, pour les appareils de sa construction.
- Elle pouvait légitimement s’attendre à ces brillants succès.
- Laboratoire ouvert aux chercheurs. — Le laboratoire de recherches fondé il y a deux ans par la Ville de Paris, et annexé à l’Ecole de Physique et de Chimie industrielles, rue de Lhomond, 42, vient de réouvrir après la période des vacances.
- Ce laboratoire est à la disposition des particuliers qui ont à exécuter des travaux personnels, et qni y trouvent les instruments, produits et réactifs nécessaires, moyennant une légère indemnité représentative de la consommation de ces produits.
- —-o--
- Les marques de commerce et de fabrique eu Allemagne. — La loi
- allemande du 12 mai 1894 « pour la protection des marques de marchandises », entre en vigueur le 1er octobre de celte année ; en voici les dispositions essentielles :
- Les marques de marchandises sont enregistrées au bureau des brevets. '
- On refuse l’inscription des marques qui ne sont pas des marques au sens véritable du mot.
- Les ayants droits peuvent requérir la radiation de marques dont ils croient pouvoir contester la légitimité.
- La contrefaçon des marques de marchan-
- dises donne droit à des dommages-intérêts en faveur de la partie lésée. Si la contrefaçon est frauduleuse, il peut être prononcé des condamnations atteignant 5,000 marks d’amende et six mois de prison.
- Les marchandises étrangères munies illégalement d’une raison de commerce et d’un nom de lieu allemands, ou d’une marque de marchandises enregistrée dans le rôle des marques, seront, à la demande de la partie lésée et moyennant caution, saisies et confisquées au moment de leur entrée en Allemagne tant à l’importation qu’en transit.
- Les bénéfices de cette loi seront applicables aux seuls étrangers dont le pays traitera l’Allemagne comme ses propres nationaux en ce qui touche les marques de marchandises ou de fabrique.
- Syndicat cotonnier des Vosges.
- — Il s’est tenu à Remiremont une importante réunion de filateurs et de tisseurs de coton, à laquelle assistait M. Méline.
- Amené à prendre la parole, M. Méline a fait ressortir la nécessité de renforcer l’organisation commerciale de l’industrie cotonnière, et l’utilité de développer l’exportation dans les colonies, notamment au Tonkin. Il a indiqué comme solution la constitution d’un syndicat de producteurs.
- Une commission a été nommée pour étudier ces propositions.
- Nécrologie. — Au moment où notre numéro est composé et complet, il nous parvient la pénible nouvelle du décès de M. André Lyon, teinturier à Alger, à qui notre profession doit une grande part de ses progrès.
- Nous rappellerons son œuvre dans un prochain numéro ; pour le moment, nous nous faisons l’interprète de notre corporation, en adressant à la mémoire de M. Lyon, un reconnaissant hommage.
- —o—
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- Sociétés : Formations, Dissolutions, etc. j
- Formation de la Société en nom collectif Ve Haryier et Gie, apprêts d’étoffes, 43 et 45, rue de Lévy, à Paris. — Durée : 15 ans. Gap. 80,000 fr. — Acte du 13 sept.
- Formation de la Société anonyme de St-Aubin-Epinay, impression sur étoffes, 5, place Cauchoise, à Rouen. — Durée : 5 ans, 11 mois et 15 jours. — Gap. : 350,000 fr. — Acte du 16 août.
- Formation de la Société en nom collectif J.-B. Mazengarbe et fils, teinturerie de coton et de bleu, rue du Rivage, à Haubourdin (Nord). —Durée : 10 ans, du 1er janvier. — Cap. 140,000 fr. — Acte du 22 août.
- Modification des statuts et prorogation de 15 ans, à partir du 1er juil. de la Société Wal-lerand, Wiart, Jacquemart et Cie, teinturiers en tissus, siège à Cambrai. — Nomination de MM. Augustin Walierand et Félix Gaiffe, en remplacement de MM. Louis Walierand, décédé, et Louis Wiart, démissionnaire, comme J gérants de la société dont la raison devient I
- -, ci Lit©. __
- Délib. du 23 août.
- Modification des statuts de la Société Far-rat, Marcellier et Cie, teinture de la soie et du coton, 37, rue des Mouliniers, à St-Etienne — Admission à partir du 1er oct. de M. Ba-thias, comme associé en nom collectif dans la société dont la raison deviendra Farrat, Marcellier, Bathias et Cie. — Acte du 28 août.
- Modification de la Société de Filature de Schappe, 5, quai de Retz, à Lyon. —. Cap. porté de 9,000,000 de fr. à 10,000,000 fr. il Délib. du 30 juillet.
- Dissolution à partir du 31 juil. de la Société Poulain et fils et Maroger, fat), de tissus écrus ou teints, 60, rue d’Aboukir, à Paris. — Acte du 16 août.
- Dissolution à partir du 30 juin delà Société Jacquemin et Brion, fab de pellerie et teinturerie de peaux et fourrures, 81, rue Jard, à Reims. — L. : M. Brion. — Acte du 19 juil.
- Dissolution à partir du 23 juil. delà Société Wagnière, Pirodon et Cie, apprêt, 1, rue Philibert-Delorme, à Lyon. — M. Vernay. — Jug. du 23 juil.
- Cette société a été déclarée en liquidation judiciaire, par jugement du 20 septembre.
- Annulation de la Société Verhelle et Pon-thieu, apprêts sur étoffes, 28, rue Godefroy-Cavaignac, à Paris. — Liq. : M. Tricheux, 66, b. St-Germain, à Paris. - Jug. du 14 août.
- Conversion de liquidation en faillite
- Wagnière (Gustave), apprêts, ci-dev. 19, rue de la Vieille-Monnaie, act. 1, rue Philibert-Delorme, à Lyon. — Jug. du 6 sept.— S. : M. Feys.
- Répartitions
- A. Labrosse et J. Richard, fabricants de draperie et feutre, à Sedan. — 10 0/0 (lre répart.).
- A. Liégeois et Cie, fabricants de draperie, à Sedan. — 20 0/0 (2e répart.).
- Résolution de concordat
- Bayoud (Albert), teinturerie en peaux, à la Tronche (Isère). — Jug. du 14 septembre. — S. : M. Rivail.
- VENTE DE FONDS DE TEINTURE
- A PARIS
- Vendeurs Acquéreurs Fonds cédés
- Gégolmes.......... Paysans... 176 r. du Château.
- Vve Vincent.................... 12 r. Hip.-Lebas.
- Leroy.......................... 14 r. J. J. Rousseau
- Mlles Scheyder et Metzger... 212 bd. Voltaire.
- Bessières..... Mlle Pourchet. 115 bd. Voltaire.
- Mme Cboquart................... 61 bd. Grenelle.
- Mmes Sebold et Chesneau.... 13 r. Glém.-Marot.
- Vve Kokler.................... 190 bd. Haussmann.
- Mlle Besançon... .Mlle Pelot. 49 r. Font.-au-Roi.
- Scelles................ M° Berthe. 33 r. de la Chapelle
- Vve Forge.................... 36 r. Vignou.
- Mlle Thomas.. Vve Hommey 39 r. St-Didier.
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous droits réservés
- IMPRIMERIE C. COLIN, A CIIARLEVILLE (ARDENNES)
- p.128 - vue 132/199
-
-
-
- LA
- 7e Année, N° 8.
- REVUE DE
- ET DES COLORATIONS
- F. GOTJILLON, Directeur,
- IIBUQTHÈQUE
- SCIE NT IA
- N EGOTIUM
- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES Septembre ($94
- 3, Rue du Trésor, PARIS.
- SOMMAIRE
- Chronique. — Exposition de Lyon. — Revue des matières colorantes nouvelles (suite). — Matière colorante produite par les microbes. — Chambre à vaporiser continue.
- Procédés divers : Bordeaux diamine ; Bistre sur fil de lin ; Bleu-noir et gris-noir Congo ; Colorants nouveaux ; Alizarines sur cachou de Laval.
- Chronique industrielle.— Questions pratiques a résoudre. — La draperie nouveauté. — Chambre syndicale des Teinturiers-Dégraisseus. — Nouveaux tissus antiseptiques. — Congrès du travail. — La saisie-arrêt sur les salaires. — Bibliographie — Informations et Faits divers. — Renseignements commerciaux.
- CHRONIQUE
- Administration du travail
- Le Journal officiel vient de publier un décret de réorganisation de l’administration centrale du ministère du commerce et de l’industrie dont la partie nouvelle et spéciale est la création d’une « Direction de la prévoyance et de l’Assistance sociales. »
- Le rapport qui précède le décret est un document intéressant, que nous ne pouvons analyser dans son ensemble, mais nous reproduisons la sorte de conclusion sur ce que le rapport appelle « les oeuvres de prévoyance sociale. »
- Tous les efforts sociaux, y est-il dit, dont le but est d’accroître le patrimoine intellectuel, moral ou matériel des moins favorisés du sort, par des mesures préventives dont les heureuses conséquences ne se feront sentir que plus tard, relèvent, en effet, de la prévoyance sociale.
- On peut logiquement les répartir en trois classes :
- 1 • Efforts'sociaux ayant pour but l’augmentation de la part du travail dans les produits de l’industrie, se subdivisant comme suit : participation aux bénéfices ; coopération de production ; syndicats professionnels.
- 2• Efforts sociaux ayant pour but l’amélioration de la condition matérielle et morale des travailleurs : coopération de consommation, de crédits ; habitations à bon marché ; institutions d’hygiène sociale.
- 3- Efforts sociaux ayant pour but d’assurer l’avenir des travailleurs et de leurs familles ; caisses d’épargne ; assurances sur la vie et en cas de maladies, d’accidents, de décès, de chômage, d’invalidité prématurée ; sociétés de secours mutuels ; retraites pour la vieillesse.
- Il y a là, on ne saurait le nier, dit le rapport, un groupe d’attributions formant un ensemble homogène où la science et l’expérience peuvent se prêter un mutuel appui, où l’action gouvernementale trouve un champ d’action presque illimité.
- Rappelons, comme rentrant dans cet esprit, la loi sur les habitations à bon marché, dont nous reproduisons les principales dispositions à notre chapitre des Informations.
- Et aussi que le Sénat a adopté, en première délibération, le projet de loi relatif à la saisie-arrêt des salaires ou appointements des ouvriers ou employés. Ce projet fixe au dixième la partie saisissable des salaires des ouvriers et gens de service, quel que soit : le montant de ces salaires. Pour les employés et fonctionnaires, la partie est également du dixième des salaires ne dépassant pas deux mille francs.
- Etat d’ensemble de nos industries
- Le travail dans les industries textiles peut s’apprécier par la proportion des chômages, qui nous est donnée dans un document ministériel.
- Ainsi, on évalue à dix pour cent les chômeurs dans les filatures et tissages mécaniques; dans les tissages à la main, il n’y a guère plus de la moitié des ouvriers qui aient du travail. Treize pour cent des ouvriers sont inoccupés dans la teinturerie des apprêts, seize pour cent dans la fabrication des tulles et broderies. Légère reprise du travail chez les ouvriers des filatures de laine et de l’apprêt d’une partie des Ardennes, chez ceux des tissages de coton de l’Orne ; en général, la situation est jugée plus mauvaise que l’an dernier, spécialement dans le Nord,
- la Somme, la Marne, la Loire, le Rhône.
- Le tissage à la main, condamné à disparaître, sauf peut-être dans les soieries, perd de plus en plus du terrain.
- Mais le tissage mécanique à façon prend sans cesse un développement que nous estimons regrettable ; il déprime les cours et retire à l’industrie du tissage son individualité et son initiative pour en faire une dépendance des grands magasins de nouveautés.
- Région parisienne
- Dans le groupe de la Seine, les commandes aux teinturiers et aux apprêts de tissus ont encore diminué. Les prix ont baissé d’environ dix pour cent. Deux ou trois usines ont dû arrêter. Dans certains ateliers on ne travaille que de vingt à trente heures par semaine. On craint que le chômage ne s’étende encore davantage.
- Les prix de vente dans l’industrie des fleurs et plumes continuent à diminuer, surtout en ce qui concerne les fleurs artificielles. Plusieurs petites maisons ont disparu. La fermeture de plusieurs marchés en Europe, l’augmentation du prix des matières, la nécessité d’employer pour la teinture l’alcool bon goût au lieu de l’alcool dénaturé gênent beaucoup cette industrie.
- Le nombre des blanchisseurs de neuf a augmenté. Le travail est devenu plus régulier. La morte-saison est à peu près terminée.
- Seine-et-Oise fait partie de la même région, nous y constatons que la production des filatures de laine de Yer-res, de Saclas et de Guillerval se ressent de la difficulté des affaires. Les prix de vente sont en baisse de cinq à dix pour cent. — Depuis le mois de juillet, la retorderie de Breuillet écoule difficilement ses produits. A la fabrique de bonneterie de Saint-Mesme, les prix de vente sont peu avantageux. La passementerie est en voie de décroissance â Beaumont-sur-Oise, à Belloy et à Méry-sur-Oise. Les manufactures de
- p.129 - vue 133/199
-
-
-
- 430
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- soie, de tapis, de Persan et d’Asnières-sur-Vise ont une production moins active par suite du manque de débouchés à l’étranger. La broderie a également faibli dans l’arrondissement de Pontoise. Les fabriques de chaussons drapés et semellés de Pussay traversent une période difficile, mais 1 importante organisation d’un au moins de ces établissements lui fait attendre patiemment une reprise que l’apparition des froids rendrait certaine.
- Pendant le premier semestre 1894, les blanchisseries de Rueil, qui. occupent les deux tiers de la population de cette ville, ont moins travaillé que les années précédentes, par suite de la concurrence des établissements nouvelle -ment créés à Paris ou dans la banlieue la plus rapprochée, et qui ' munis d un matériel mécanique moderne, laissent bien loin derrière eux les lessivages aux baquets et les repassages au fer.
- Genres en faveur
- Suivant la tendance que nous avions signalée, les affaires sont de plus en plus animées sur le marché des soieries, et les nombreuses commissions recueillies par la fabrique font pressentir une belle saison de printemps.
- Cette reprise semble favoriser les divers genres de façonnés et tous les tissus nouveauté, beaucoup plus que les unis teints en pièce.
- En velours poil schappe, la fabrique tisse ses dernières commissions pour la saison et la vente sur place va s’affaiblissant. A Paris, la consommation est toujours très empressée en faveur de cet article, et les nuances rubis, aubergine, améthyste, russe, s’enlèvent ra- , pidement. Les mêmes nuances dans des tons plus clairs sont aussi très recherchés en velours poil soie.
- Les velours en qualités ordinaires avec broderies de petites pastilles espacées sont bien en faveur.
- Le damas cuit noir est très demandé à Lyon, ainsi que le pongée uni chaîne grège, tramé schappe.
- Dans les usines qui se consacrent à l’armure teinte en flotte, le surah et le merveilleux cèdent le pas aux pékins mille raies et aux imprimés sur chaîne qui se réunissent pour ne laisser aucun métier dans l’inaction.
- La mousseline de soie est en sérieuse reprise. De Milan des nouvelles analogues nousparviennent,etil y est dit no-
- tamment que les ateliers de teinture ont repris leur vie normale ; pendant longtemps ils ont battu de l’aile et le travail y est resté sensiblement réduit. C’est là un des plus sûrs baromètres en faveur de l’activité qui règne en fabrique et des besoins de la consommation.
- Il y a eu un peu de ralentissement à Rouen sur les cotonnades. Les flanelles et les pilous sont au calme, surtout ces derniers qui n’ont pas eu, cette année, la vogue des flanelles à la mode, vogue durable qui s’est prolongée au-delà de la limite ordinaire. L’indienne est aussi plus calme et la préférence paraît se porter sur les tissus teints.
- En lainages d’été, à Roubaix-Tourcoing, les ordres se remettent assez lentement, mais les exportations aux Etats-Unis reprennent une activité incontestable. On signale, comme devant obtenir quelque succès un genre draperie à bon marché. Ce tissu, fait en bonnes matières, a une contexture qui en assure la solidité à l’usage. Certains grands confectionneurs le préfèrent aux genres imprimés, plus étoffés peut-être, mais moins solides.
- Un autre genre nouveau consiste en un drap perforé, percé sur transparent de couleur. Ces découpages forment des dessins symétriques qui entourent le bas de la jupe et se retrouvent sur le corsage et sur les manches.
- La fabrique produit aussi, cette année, un article pour confection de dames qui paraît appelé à obtenir un certain succès : c’est un genre jacquart dont les motifs brisés se détachent agréablement sur un fond mohair formant satin. Le prix de cette étoffe est relativement bas.
- Signalons encore un genre grisaille en différents tons, sur chaîne coton trame laine. Ce tissu est soumis à un apprêt qui le transforme tant comme aspect que comme toucher. Le prix peu élevé et la solidité du tissu, joints à des dispositions heureuses, font bien augurer de l’article.
- Enfin, comme étoffe de consommation courante et populaire, la serge, pour l’été, et dont les nuances préférées sont les gris, les cuirs, les bleus, les grenats.
- Les dentelles et broderies
- Nous jetterons maintenant un coup-d’oeil sur une industrie spéciale : celle des tulles, dentelles et broderies ; elle
- est devenue teinturiers.
- une cliente
- serieuse des
- A Calais, son centre principal en France, J y a reprise Je la fabrication notamment du tulle. ’
- Chez les tullistes de Caudry (Nord) le travail est intermittent, et le chômage persiste plus que celui de l’aà dernier. Le premier trimestre a été médiocre, le second mauvais, le troisième indécis.
- Dans la Haute-Loire, la fabrication de la dentelle ne reprend pas On avait cru que la révision du bill Mac-Kinley rendrait un peu de vitalité à nos exportations. On n’a traité quelques affaires qu’en articles bon marché (dentelles dites torchon). Les fabriques de passementerie marchent assez bien.
- Quelques établissements de broderie et une fabrique de rideaux ont disparu à Saint-Quentin depuis le début de l’année. La fantaisie est particulièrement atteinte et chôme presque complètement. Les affaires en broderies blanches sont insuffisantes pour soutenir la production normale. Les façonniers engagés par contrat sont seuls occupés régulièrement; les façonniers libres n’ont que peu de travail. Ce malaise a pour cause principale la préférence actuelle de la mode pour la dentelle, et pour causes accessoires le manque de débouchés en Amérique et la concurrence étrangère. Les métiers à la main, qui produisent cinq fois moins que les métiers mécaniques, disparaissent peu à peu. Plusieurs industriels de Saint-Quentin viennent de transformer leur outillage, mais on tend de plus en plus à transférer dans les campagnes les ateliers qui existaient dans les villes.
- La broderie chimique, par sa similitude avec la dentelle, semble un article de grand avenir. Malheureusement la fabrication locale n’a pu réaliser les progrès déjà accomplis en Suisse et en Saxe.
- La fabrication des tulles-guipures a eu à lutter contre le développement exagéré du matériel de tissage et contre la mévente qui a frappé les industries textiles par suite de la mauvaise saison. L’exportation est très faible.
- On annonce de Nottingham qu’un incendie considérable a détruit une partie du quartier industriel 4de la ville concurrente de Calais. Les grands bâtiments où sont installés les magasins de
- p.130 - vue 134/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA, TEINTURE
- 131
- beaucoup de fabricants de dentelles a Armitage Buildings )> ont pris feu ; .plus de vingt maisons de commerce furent détruites.
- Les stocks qui devaient partir pour l’Amérique sont évalués à quatre millions de francs.
- La fabrique étrangère
- L’industrie lainière en Italie profite de la protection naturelle du change et travaille activement. Les bénéfices ne sont pas considérables, mais à l’augmentation de la production correspond un profit honnête.
- L’article supérieur nouveauté demande toujours le filé peigné qui se produit surtout dans le pays, à l’exception de certains genres spéciaux comme le mohair, l’alpaga et autres semblables.
- L’article moyen est produit en partie en peigné à l’endroit et cardé coton à l’envers. De même, l’imitation cheviotte continue à être bien demandée, quoiqu’on l’ait employée depuis plusieurs saisons. Le Biellais fabrique en énormes proportions un genre inférieur, en descendant à des prix que l’on croirait impossibles.
- Les mélangés laine et coton de l’ar-chiduché d’Autriche sont peu demandés, à cause de la concurrence allemande ; mais les beaux draps de Kla-geufurt, en Carinthie, jouissent toujours de la faveur qui n’a presque jamais cessé de s’attacher à eux. Les draperies de Bielitz-Biala sont moins demandées ; il en est de même de celles de Jagerndorf, en Silésie autrichienne.
- En Espagne, la production va en augmentant, des améliorations dans le matériel employé permettant maintenant de fabriquer plusieurs genres nouveaux que l’on demandait précédemment à l’étranger.
- Les grandes usines des environs de Lisbonne conservent un excellent mouvement; elles font même travailler quelques ateliers du nord de la France, par suite de l’insuffisance de leur personnel, ou de leurs moyens de production.
- Les grandes usines des environs de Saint-Pétersbourg fonctionnent avec activité et produisent une infinité de genres qui s’écoulent avec assez de facilité.
- Dans la région de Moscou, il y &
- davantage de faiblesse , mais la situation est relativement bonne.
- Service militaire
- Plusieurs écoles pratiques d’industries ne seront pas satisfaites d’une décision qui vient d’être prise par la commission de l’armée.
- Elle a repoussé diverses pétitions et propositions demandant la réduction du service militaire à un an en faveur des élèves de l’Ecole supérieure de physique et de chimie de Paris, de l’Ecole industrielle du Nord et de quelques autres écoles spéciales qui ne bénéficient pas actuellement de la réduction de service accordée à certaines grandes écoles.
- Il est vrai que le nombre de ces exemptions devient abusif, mais ce ne sont pas toujours les plus méritants qui en profitent.
- Mais si la commission rejette la demande des écoles industrielles pour l’exemption de droit, au moins devra-t-elle admettre les teinturiers parmi les ouvriers d’art susceptibles de bénéficier, en nombre restreint, de la réduction à un an du service militaire ; nous ne nous expliquons pas qu’ils aient été omis de la liste, alors que les tisseurs en façonnés y figurent.
- F. GOUILLON
- EXPOSITION UNIVERSELLE ET COLONIALE
- LYON 1894
- LA TEINTURE et LES COLORANTS
- à l’Exposition
- PAR J. MEHL (1)
- Section des teintures.
- Parmi les différentes sections de l’Exposition universelle et coloniale de Lyon 1894, celle de la teinture peut sans contredit être placée au premier rang.
- Non seulement tous les nouveaux produits et tous les différents genres de teinture y sont représentés, mais l’ensemble forme aussi la classification la plus complète et la plus intéressante que l’on puisse souhaiter.
- Rien de plus curieux, en effet, que le contraste de ces milliers de nuances. On dirait
- (1) M. J. Mehl, chimiste-teinturier, est notre rédacteur-correspondant de Lyon ; nous présentons à nos lecteurs ce nouveau collaborateur, dont ils peuvent apprécier la compétence par ce premier artiole, où apparaît nettement le praticien expérimenté.
- que l’homme a pris à tâche, non seulement d’imiter la nature, mais de la surpasser dans la richesse et l’éclat de ses coloris.
- Dans une splendide installation, le Syndicat des Teinturiers de Lyon,
- Renard, Carron-Bonnet et C°,
- nous montre le progrès incessant de l’art de la teinture et de l’industrie des matières colorantes, depuis les temps les plus reculés jusqu’à nos jours.
- C’est ainsi qu’à côté des anciennes teintures faites avec l’orcanette, le pastel (époque romaine), nous voyons les teintures modernes comme :
- Noirs naphtol, Rhodamine, etc.
- Le syndicat a groupé toutes les teintures en cinq groupes principaux :
- 1er Groupe.
- Teintures d’origine végétale.
- Ponceau à la cochenille..
- Pastel..................
- O.seille................
- Gampêche.................
- Bois de Brésil......
- Fustet..................
- Bois jaune..............
- Rocou ..................
- Safran...................
- Ebenet...................
- Curcuma.................
- Carthame................
- Quercitron..............
- Lakao...................
- Pourpre française.......
- Époque romaine. »
- 1300
- »
- XIIe siècle. XIIIe siècle. XIV° siècle. £
- »
- »
- XVe siècle. 1789 1848 1857
- Se Groupe.
- Teintures d’origine minérale.
- Rouille .. 1549.
- Bleu Raymond .. 1811.
- Jaune au chromate ... .. 1820.
- Bleu Napoléon .. 1839.
- 3e Groupe
- Teintures d'origine minérale et animale.
- Kermès...................Époque romaine.
- Ponceau à la cochenille.. XVI° siècle.
- Murecide................. 1853.
- 4e Groupe.
- Teintures d’origine minérale et végétale.
- Gaude.................... XIVe siècle.
- Physiques (cochenille)... 1789.
- Brun au chromate......... 1839.
- Pour obtenir ces différentes teintures, le teinturier devait autrefois préparer lui-même ses décoctions, car on ne trouvait pas, comme de nos jours, des extraits dont l’emploi est si facile. Aussi, chaque maison avait ses a tours de mains », ce qui explique le grand nombre
- p.131 - vue 135/199
-
-
-
- la revue;de;la teinture
- 132
- de formules empiriques que l’on retrouve dans les anciens ouvrages de teinture.
- Quelques-unes de ces anciennes teintes se font encore de nos jours.
- Les noirs au campêche, qui tendent de plus en plus à être remplacés par les noirs au naphtol sur laine et les nouveaux noirs dia-mine sur coton.
- Les bruns au cachou, qui sont déjà fortement combattus par les colorants azoïques.
- Les teintures pour ameublement se font encore en partie avec les produits d’origine végétale ou animale. La bonne solidité, à la lumière, de ces teintes, fait qu’elles subsistent encore de nos jours, mais nous verrons, en parlant des colorants directs, que certains d’entr’eux possèdent une tout aussi bonne solidité, et sont certainement appelés à remplacer complètement les colorants naturels. Ce n’est là qu’une question de temps. Ils ont, en outre, l’avantage de donner à la teinture un éclat qui ne peut s’obtenir avec les autres produits.
- 5e Groupe.
- Teintures par les colorants artificiels.
- Le 5e groupe est représenté par les matières colorantes artificielles dérivées des goudrons de houille :
- Benzine, Naphtaline, Anthracène.
- Nous citerons au hasard, car l'énumération en serait trop longue :
- Acide picrique, Fuchsine, Violets au méthyl,
- Eosines, Erythrosines, Noirs Naphtols, couleurs de Benzidine, etc., etc.
- Il suffit, comme dans l’installation du syndicat, d’avoir sous les yeux les anciennes teintures pour apprécier toute la richesse et l’éclat des nouvelles. Les premières paraissent complètement ternes.
- Enfin, pour terminer cette intéressante installation, un splendide trilobé synoptique comprend toutes les nuances obtenues par la combinaison du jaune au rouge, du rouge au bleu, du bleu au jaune.
- La Maison Henri Grobon et Ce nous montre tout le parti que la teinture du « teint en pièces » a su tirer des différentes propriétés des colorants.
- Ses doubles teintes sur satin et tissu coton et soie sont d’un très bel effet.
- La Maison Gillet et Fils expose le travail de ses différentes usines de Serin, Villeurbanne, Saint-Chamond et Villefranche.
- Ses beaux noirs sur flotte tiennent toujours le premier rang. 11 est inutile d’insister sur la beauté de cette belle teinture qui, à elle seule, a fait la prospérité de cette maison.
- Son usine de produits chimiques de Lyon-Vaise expose aussi de très beaux cristaux de sulfate de fer.
- Notons aussi son acide acétique.
- Ses impressions sur mousseline laine et sur calicot sont très belles.
- A noter un dessin sur satin en couleurs très voyantes. L’effet en est tout au moins original.
- De jolies applications de rongeants sur soie et un essai d’impression aux poudres métalliques.
- La Maison Faure, de Saint Clair, a de beaux noirs sur organsin cuit.
- Ses noirs chargés 70-120 et 140 0/0 sont très brillants, et malgré cette charge déjà forte, le toucher est bien conservé.
- Ferriol, Rolland et Vert, de Saint-Etienne. Belles teintures sur organsin cuit et sur organsin souple.
- Notons aussi de jolies charges au tannin et à l’étain, un heureux effet de dégradé reproduisant le spectre solaire. Deux superbes damiers dégradés sont aussi très beaux ; le fondu en est surtout très heureux.
- Paillac frères, de Thizy (Rhône), exposent de très beaux noirs grand teint sur tissus. En impression, de jolis effets sur gros tissus Oxford, Pilou, Picotines, Crépons, Finettes et Satinettes.
- La Maison Bonnet, Ramel, Savigny, Giraud et Marnas a fait une installation spéciale pour ses articles d’impression.
- Un splendide ombré sur satin, fait par impression sur chaîne, a été beaucoup admiré. Les différentes nuances qui le composent sont bien fondues, le dessin heureux et le coloris bien rendu.
- Signalons aussi de jolies impressions sur mousseline laine.
- La Société Lyonnaise des Imprimeurs sur étoffes a de très jolis tissus.
- A noter de beaux spécimens de rongeants sur foulard, et de réserve sur satin soie.
- Un splendide tissu soie avec fond moire et impression de fleurs en relief. L’effet, est très heureux.
- Comme teinturier-dégraisseur, M. Perrusset était le seul de sa partie, comme exposant.
- Beaucoup de vieux bas coton, reteints avec les colorants directs, qui, par leur éclat et leur fraîcheur, donnaient l’aspect du neuf.
- De plus, la solidité au lavage de ces produits les fait beaucoup apprécier pour ce genre de travail.
- Section des colorants.
- Nous arrivons au groupe des matières colorantes.
- L’application des colorants dérivés des goudrons de houille est, en général, si facile que la préoccupation du teinturier est tout entière dirigée sur les nouveaux produits au fur et à mesure de leur apparition.
- De la bonne préparation de ces produits, de la connaissance complète de leurs propriétés dépendra, en effet, le succès d’une teinture.
- La Maison Gilliard, Monnet et Cartier présente ses splendides violets sur grosses flottes de soie.
- L’éclat en est très grand.
- De beaux échantillons d’orangé, éosines pi érythrosines.
- Mais ce qui domine surtout, ce sont ies nr
- duits chimiques et pharmaceutiques : réso
- cine, acide salicylique, etc.
- A signaler surtout son chlorure de méthyle qui prend de jour en jour une plus grande ex. tension.
- Ce produit est présenté dans de petites am poules de verre soudées, car c’est un corps excessivement volatil et qui bout à 23». V Enfin, cette Maison expose quelques essences aromatiques obte ues par synthèse.
- La Maison Sevos et Bousson présente les différentes marques de Jaunes et Bruns Mikado * et autres colorants brevetés de la Maison 1 A, Léonhardt et C°, de Mfihlheim, puis une jolie collection de cuirs teints avec les produits ci-dessus désignés.
- La Maison Lucien Picard, de Saint-Pons — Les efforts de cette Maison sont surtout dirigés à perfectionner la préparation des anciens produits.
- Elle a complètement atteint son but.
- Ses extraits d’orseille, d’épine-vinette, de fustet, de bois jaune, campêche, graines de Perse, gaudes, etc., sont tous d’une grande valeur et d’un bon rendement.
- Sa cochenille ammoniacale peut certainement être placée dans les premières marques.
- Signalons aussi la primuline, dont les teintes obtenues par diazotage et développement sur la fibre ont une très grande solidité.
- Enfin, une très belle cristallisation d’acide picrique termine son installation très coquette et très intéressante.
- Blanchon et Allégret.— Cette Maison s’occupe aussi de la fabrication des extraits d’orseille, extraits d’une grande valeur.
- Ses cochenilles grises et rouges ainsi que sa cochenille ammoniacale sont très estimées.
- De très beaux sulfates d’indigo.
- A noter une jolie application d’indigo raffiné, d’après un procédé d’impression spécial à cette Maison.
- La Compagnie Parisienne présente quelques jolies applications sur soie des Bleus Coupier, Violamine, Fuchsine, Chromotropes, etc.
- Un de ses beaux produits est le Jaune d’ali-zarine, qui donne, suivant la marque employée, B ou R, un jaune plus ou moins rouge.
- Le but principal de son installation est de mettre en relief sa fabrication de l’antipyrine (Antipyrine du Dr Knorr). L’emploi de ce médicament a pris, depuis quelques années, un développement considérable.
- La Manufacture Lyonnaise de Matières colorantes est la seule qui ait réellement fait une exposition exclusive de colorants dérivant des goudrons de houille.
- Nous laisserons de côté la monographie de la préparation des noirs naphtol, Indozine, Cyanol, noir diamine, monographie très bien comprise et très intéressante, pour nous occu-
- p.132 - vue 136/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 133
- per seulement de l’application de ses différents produits.
- Citons en premier lieu l’application sur flottes et sur tissus coton des Noir jais diamine 00,
- Noir oxydiamiue N,
- deux produits se teignant directement sur bain de sulfate et carbonate de soude, et d’un très bon rendement.
- Les noirs diamine BO, RO, B H, diazotés et développés sur la fibre.
- La grande solidité au lavage et à la lumière fait classer ces noirs dans les produits « grand teint ».
- Ces mêmes noirs et le noir bleu diamine E peuvent aussi fournir des gros bleus très recherchés.
- Le mode d’emploi est le même, le développeur seul change.
- Tandis que l’on développera avec Résorcine ou phénylène diamine pour obtenir des noirs noir,
- On emploiera le
- B naphto), Naphtylamine éther, amido-naphtol
- pour obtenir des bleus.
- Le noir diamine ML est aussi un beau produit.
- La Revue cle la Teinture en a déjà longuement parlé dans un de ses derniers numéros. Nous n’y reviendrons donc pas.
- Une belle collection de tissus teints avec les colorants directs ou couleurs diamine.
- Nous signalerons, à cette occasion, le fait suivant, d’une grande importance :
- A leur début, les premiers représentants de la série des colorants directs ont, par leur peu de stabilité à la lumière, fait à ce groupe de plus en plus important, une renommée de fugacité qui ne correspond plus du tout aujourd’hui aux véritables propriétés d’un certain nombre de représentants de ce groupe.
- Grâce à la découverte de nouvelles couleurs, grâce surtout aux modifications apportées dans la fabrication des colorants azoïques, ce défaut a complètement disparu, et c’est ainsi que l’on a pu le constater, les teintures faites avec les produits diamine et exposées pendant près de six mois à la lumière diffuse et à la poussière, ont complètement résisté. Nous faisons remarquer surtout ce fait, pour détruire un préjugé que beaucoup de teinturiers ont encore contre ces nouveaux produits.
- Les noirs naphtol et naphtylamine sont trop connus pour que nous insistions.
- Signalons la teinture sur drap avec le rouge solide diamine F et le jaune d’anthracène, deux produits qui, par leur grande solidité, tendent à remplacer le rouge d’alizarine et le bois jaune.
- Parmi les colorants basiques, nous citerons la beauté de ses bleus méthylène.
- La teinture en cannettes, d’après le procédé d’Obermayer, a provoqué aussi une grande curiosité.
- Une heureuse application dont nous reparlerons est la suivante :
- Les couleurs diamine (certaines d’entr’elles) appliquées sur soie, diazotées et développées sur la fibre, donnent des teintes excessivement solides au savon. Elles résistent à la cuite.
- Une belle série de doubles teintes sur tissu coton et soie est exposée. L’emploi des couleurs diamine facilite beaucoup ce genre de teinture, la plupart d’entr’elles teignant seulement le coton en laissant la soie complètement blanche.
- Enfin, l’impression des couleurs diamine, impression d’une grande beauté, complète un ensemble dont chaque partie pourrait faire l’objet d’une longue étude, et sur laquelle nous ne pouvons pas trop insister, nous réservant de revenir en détail sur certains points.
- En résumé, la Manufacture Lyonnaise a présenté l’exposition la plus complète et la plus intéressante parmi les matières colorantes.
- La Maison J. Ruch et Fils, de Pantin, expose aussi des colorants directs.
- A noter, le jaune de quinoline, jaune d’un aspect verdâtre d’un grand éclat et d’une excellente solidité ;
- Les rouges Congo, bruns-Congo, Erika, etc.-,
- Une belle série de ponceaux, Roccelline avec application sur laine et sur soie.
- Le tout présenté simplement, mais avec beaucoup de goût.
- La Maison Laroche-Juillard a de très jolis extraits de Cud-Bear.
- Le produit remarquable de cette Maison est l’huile pour teinture (Sulforicinate de soude et d’ammoniaque).
- Les beaux travaux de M. Juillard, sur la composition des huiles employées en teinture sont très connus. Qu’il nous suffise de dire qu’ils ont été couronnés par la Société Industrielle de Mulhouse.
- La Maison Dübqsc, du Havre.
- Cette ancienne Maison, dont la renommée n’est plus à faire, a su prouver, par sa belle installation, qu’elle était toujours digne de sa bonne réputation.
- Ses extraits de catnpêche, québracho, sont très recherchés.
- Signalons aussi sa belle collection de tous les bois tannants.
- En résumé, l’Expo?ition de Lyon a montré tout le parti que la teinture moderne a su tirer de l’application des nouveaux produits, pour obtenir des teintes qui, par leur fraîcheur et leur solidité, ont dépassé tout ce qui s’était fait jusqu’à ce jour.
- Elle nous a montré, en outre, les progrès incessants que fait l’industrie des matières colorantes qui, chaque jour, trouve de nouveaux produits, et qui est loin encore d’avoir dit son dernier mot.
- J. MEHL.
- REVUE
- DES MATIÈRES COLORANTES
- NOUVELLES
- Au point de vue de leurs applications à, la teinture
- Par M. Frédéric Reverdin SUITE
- Ce nouveau produit, découvert par le Dr Bôniger, s’obtient par condensation de l’acide gallique ou du tannin avec l’a-nitroso-& naphtol. Fixée sur laine chromée en bain acidulé par l’acide acétique, elle donne, avec 2 0/0 de colorant, un jaune-brun, et, avec A 0/0, une belle nuance brun-noir, qui se distingue par une solidité absolue au lavage et au foulon, et qui ne décharge pas sur le blanc, même traité pendant une heure à 1 00° dans un bain de savon. Cette nouvelle matière colorante, qui résiste bien à l’action de la lumière, est livrée soit en poudre, soit en pâte, à 20 0/0 ; elle se mélange bien aux autres couleurs teignant sur chrome, telles que les matières colorantes de la série de l’alizarine, ainsi que le rouge diamine solide, le jaune-diamant, etc.
- Noirs disazoïques.
- La même maison a fait breveter de nouvelles matières colorantes noires disazoïques, découvertes par un de ses chimistes, M. J. Roh-ner. Ces produits s’obtiennent d’une manière générale, par la copulation des combinaisons nitroamidoazoïques, diazotées avec les dérivés mono et disulfonés des naphtols, amidonaph-tols, et dioxynaphtalines. La présence du groupe nitro paraît augmenter la puissance colorante des couleurs diazoïques. Le noir acide, introduit dernièrement dans le commerce par la maison Sandoz et C°, qui est un représentant de ces nouvelles matières colorantes, posséderait un pouvoir colorant à peu près double de celui du noir de naphtol bien connu, qui est aussi un colorant disazoïque* Avec 1 0/0 de colorant, le noir acide fournit une nuance violet foncé : avec 5 0/0, un noir dont un reflet violet disparaît facilement lorsqu’on le mélange avec une petite quantité d’un bleu acide. Les nuances obtenues sont solides aux acides, au lavage et à la lumière, elles supportent également bien un bon foulonnage.
- P aranitr aniline.
- La Manufacture Lyonnaise de matières colorantes livre depuis quelque temps la parani-trmiline dans un état de grande pureté. On sait que le dérivé diazoïque fournit avec le B-naphtol, un fort beau rouge. Le coton bien blanchi est d’abord imprégné avec une solu-
- p.133 - vue 137/199
-
-
-
- 134
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- tion de B-naphtol, aussitôt sec-, on le passe dans le bain de développement renfermant le dérivé diazoïque de la p-nitraniline, puis on lave, et au besoin on savonne.
- La solution de B-naphtol se prépare en dissolvant :
- 145 gr. de B-naphtol dans 10 litres d’eau additionnée de 140 gr. de soude caustique à 40° Baumé en ajoutant ensuite :
- 500 gr. de sulforicinate de soude.
- Pour le bain de développement, on dissout :
- 69 gr. de p nitraniline dans 200°' d’eau bouillante additionnée de 200“ d’acide chlorhydrique à 22° Baumé.
- On ajoute 1 litre d’eau froide, puis 500 gr. de glace, et en remuant continuellement, on introduit lentement une dissolution renfermant 35 gr. de nitrate de soude.
- On laisse reposer le mélange pendant 15 à 20 minutes, en brassant de temps en temps, on étend le tout à 10 litres, et avant l'emploi on ajoute à frofd une solution de 300 gr. d’acétate de soude dans 1 litre d’eau. On peut aussi diazoter en présence d’acide sulfurique.
- Le p-nitraniline complètement pur présente l’avantage de donner un dérivé diazoïque parfaitement soluble, de telle sorte qu’il ne reste pas de particules insolubles après le diazotage, comme c’est le cas avec la p-nitraniline de qualité inférieure.
- Le rouge à la p-nitraniline qui ne constitue du reste pas une nouveauté, est, comme on le sait, extrêmement solide au lavage, à l’air et à la lumière.
- Brun Diamine.
- La même maison a introduit tout récemment dans le commerce un nouveau brun breveté, le Brun Diamine M, quis’emploie comme les autres couleurs diamines dont il a été plusieurs fois question dans ces Revues ; ce brun résiste mieux à l’action de la lumière que les bruns directs connus.
- Bleu Chicago et Columbia.
- L'Actien-Gesellschaft fur Anilin-Fabrication nous a remis des échantillons des nouveaux produits suivants : Bleu Chicago 6B, 4R et 2R, Gris neutre G, Azo-orseille R, Noir columbia 2B.
- Le Bleu Chicago 6B constitue une nouvelle matière colorante bleue, teignant directement le coton sur lequel elle fournit une nuance verdâtre et très pure. Lesteinturessurcotonsont solides aux alcalis et aux acides, elles ne dégorgent pas, et ne changent pas à la chaleur.
- On teint le coton en bain neutre ou légèrement alcalin ou bouillon, avec addition de 10 à 20 grammes de sel de Glauber cristallisé, et de 1,5 à 2 grammes de savon par litre d’eau; les bains sont entièrement épuisés.
- En traitant les teintures de Bleu Chicago 6B avec environ 3 0(0 de sulfate de cuivre, du poids de l’étoffe, sur bain neuf à 70-80%
- on obtient des nuances très vive , d’une grande solidité à la lumière ; on sait que dans ces conditions, beaucoup d’autres matières colorantes bleues virent au bleu rougeâtre.
- On teint de la même manière le lin, la ramie, le jute, etc.
- Le Bleu Chicago 6B se fixe sur laine en bain j neutre, avec addition de 20 à 30 grammes de sel de Glauber par litre d’eau, pour donne r une nuance Lieue solide au lavage, au foulon, aux acides, au soufrage et au frottement.
- Sur mi-laine, on teint en bain légèrement alcalin (au borax ou à la soude), en ajoutant une petite quantité d’un bleu alcalin ; on avive après teinture, de préférence à l’acide acétique.
- Ce bleu est spécialement intéressant pour la teinture des étoffes mi-soie, car en bain alcalin, il laisse la soie complètement blanche, et ne la teint légèrement que dans des bains très concentrés.
- On peut ainsi obtenir des effets changeants variés, en teignant ensuite la soie avec d’autres couleurs.
- Les marques 4R et 2R, qui forment le complément des Bleus Chicago brevetés par YAc-tien Gesellschaft, s’emploient de la même manière pour la teinture du coton et de la laine.
- Avec environ 3 0/0 de bleu Chicago 2R, on obtient un beau bleu-marine foncé tandis que la marque 4R fournit des nuances sensiblement plus rougeâtres.
- On teint les tissus mi-soie au bouillon dans un bain neutre ou légèrement alcalin, et avec ces marques, la nuance de la soie et celle du coton sont sensiblement pareilles.
- Les Bleus Columbia G et R s’emploient de la même manière, et fournissent des nuances analogues.
- Gris neutre.
- Le Gris neutre G de la même maison, est aussi une couleur substantive, qui fournit sur laine et coton une belle nuance gris pur, d’une grande solidité à la lumière ; exposées longtemps à l’air et à la lumière, les teintures au Gris neutre G ne se fanent que fort peu, et ne prennent jamais une teinte rougeâtre ou bleuâtre ; le ton gris persiste.
- On teint le coton avec le gris neutre, de la même manière qu’avec les autres couleurs substantives ; pour la laine et les autres fibres animales, il faut veiller avec soin à ce que le bain ne contienne pas d’alcali libre, qui provoquerait un changement de la nuance grise en jaune sale -, il vaut mieux que le bain renferme une petite quantité d’acide acétique libre, mais non pas un excès, qui aurait l’inconvénient de précipiter la matièro colorante.
- Axo-Orseille.
- VActien-Gesellschaft avait introduit l’an dernier dans le commerce l’Azo-Cardinal G, dont nous avons rendu compte dans notre der-
- plument destiné de même à la teinture delà lame, 1 Azo-Ormlle R, qui fournit de '»
- ce plis bleuâtre et qui est destinée à remnï’ cer 1 orseille naturelle et ses substitués P Ce nouveau colorant est aussi solide au i vage que l’orseille, mais il a sur celle-ci y vantage de ne pas virer au bleu avec les ai~ calis, et de conserver sa nuance primitive* il ne déteint pas sur la laine ouïe coton blannè lavés en même temps. cs
- Noir Columbia.
- Le Noir Columbia BB est aussi livré par i même maison, comme complément du No* Columbia R dont nous avons parlé dans notre précédente Revue ; il fournit directement sur coton un noir foncé saturé n’ayant pas ]e to rougeâtre de la marque R. Les fabricants le classent sous le rapport de la résistance à la lumière, à peu près sur le même rang que les couleurs noires pour coton que l’on fait diazoter et développer sur la fibre, mais il présenterait sur ces dernières l’avantage de fournir directement, sans avoir besoin d’être développé, une nuance noir foncé, et de teindre ainsi plus simplement, plus vite et à meilleur marché.
- Les fabricants de ce noir recommandent aussi de l’employer en combinaison avec le Noir Nyanza B pour la teinture des étoffes mi-laine et mi-soie, le Noir Nyanza B teignant principalement la laine et la soie; pour la laine et la soie seules, le Noir Columbia BB ne saurait être employé.
- On teint le coton par la méthode habituelle en bain additionné de sel de Glauber.
- Benxo-gris.
- Les Farbenfabriken vormals Friedr. Bayer et Ce offrent sous le nom de Benzo-Gris solide un nouveau gris substantif, fournissant sur coton en bain additionné de sel marin et de sel de soude, une jolie nuance gris-bleu, qui résiste bien aux alcalis, aux acides et à l’action de la chaleur.
- Rouge d’Anthracène.
- Le Rouge d’Anthracène est destiné a la teinture de la laine et à remplacer le Rouge d’Ali-zarine. Il présenterait l’avantage, sur ce dernier, de se fixer sur mordants de chrome, tandis que le Rouge d’Alizarine ne fournit qu’avec les mordants d’alumine un écarlate qui ne résisté au foulon que d’une manière imparfaite.
- On peut aussi le combiner avec les couleurs sulfones de la même maison, et obtenir ainsi, sans mordant de chrome, des nuances qui résistent complètement au foulon.
- Le Rouge d’Anthracène, seul ou en combinaison avec d’autres couleurs acides, se fixe en b3in additionné de 10 0(0 de sel de Glauber, et 2 0(0 d’acide sulfurique, on entre à 30-40° et l’on porte à l’ébullition.
- En combinaison avec les couleurs sulfones,
- p.134 - vue 138/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 135
- on teint en présence de 3 à 5 0^0 d’acétate d’ammoniaque, et en combinaison avec les couleurs pour mordant de chrome, en présence de 2 0|û d’acide acétique, on entre à 40-50°, on porte lentement le bain à l’ébullition qu’on maintient pendant un 1/4 heure.
- Géranine-Brillante.
- Sous le nom de Géranine-Brillante (marques B et 3B) les Farbenfabriken vorm Friedr. Bayer et Ce, ont introduit deux nouvelles couleurs substantives fournissant des nuances plus ou moins bleuâtres, et d’une grande pureté de ton. Ces teintures résistent à l’action des alcalis et des acides, elles sont solides à la lumière, et posséderaient une solidité spéciale envers le chlore.
- Bien Turquoise.
- Le Bleu Turquoise de la même maison est une nouvelle matière colorante basique bleu-vert, qui doit surpasser comme solidité les matières colorantes de la série des Verts Malachite ; on sait que ces matières colorantes laissent en effet à désirer sous le rapport de la solidité.
- Le Bleu Turquoise se fixe sur coton raor-dancé au tannin et à l’émétique, pour donner une nuance brillante -, Il se fixe lentement et égalise bien.
- On peut l’employer aussi avec avantage pour la teinture de la soie, ainsi que pour l’impression du coton.
- Gris-Nouveau solide.
- Le Gris-Nouveau solide est aussi une nouvelle matière colorante basique, qui présente sur les autres gris basiques l’avantage d’être facilement soluble ; il se fixe sur coton mor-dancé au tannin et à l’émétique en nuance gris-bleu, qu’on peut rendre très foncée ; les teintures obtenues résistent à la lumière, aux alcalis et aux acides organiques.
- Orange Chloramine.
- VOrange Chloramine G est une couleur substantive destinée à la teinture du coton, et qui présente la propriété d’un petit nombre de matières colorantes connues jusqu’ici, de résister à l’action du chlore ; les teintures à l’Orange Chloramine G résistent aussi à l’action de la lumière et des alcalis ; la résistance au lavage permet de l’employer concurremment avec les couleurs diazotables solides au lavage, pour les nuancer en rouge.
- Bleu brillant d’Alizarine.
- Le Bleu brillant d’Alizarine R en pâte a été introduit dernièrement dans le commerce par les Farbenfabriken vorm Friedr. Bayer et Çe, comme complément de la marque G dont il a été question dans nos précédentes Revues dont elle constitue une marque plus rougeâtre qu’on emploie de la même manière.
- Violet Alcalin.
- Le Violet Alcalin R, qui est destiné à la
- teinture de la laine, peut s’employer de diverses manières :
- 1° En bain acide, et en combinaison avec les matières colorantes acides.
- 2° En bain neutre, combiné avec le nouveau Bleu Victoria B, par exemple.
- 3° En bain alcalin, de la môme manière que les Bleus Alcalins, c’est-à-dire en faisant bouillir avec addition de sel de soude, de borax, etc., et développant au moyen d’un acide.
- Les deux premiers procédés sont préférables; le Violet Alcalin tire lentement et égalise bien ; cependant les fabricants ne le recommandent pas, pour remplacer directement le Violet acide. Il se comporte bien au foulonnage, et ne déteint presque pas sur le coton.
- Le Violet Alcalin peut aussi être employé pour l’impression de la laine, et il résiste spécialement bien au lavage et au savonnage.
- ( A suivre)
- MATIÈRE COLORANTE
- produite par l’action de microbes Brevet de M. de Zébrowski
- Voici de nouveaux agents de production ou de transformation de matières colorantes ; les micro-germes, qui font leur apparition.
- Est-ce le point de départ d’une nouvelle industrie, ou un fait que les difficultés pratiques de la fabrication laisseront isolé ?...
- C’est ce que nous n’aurons pas la prétention de décider.
- La méthode qui est exposée ci-dessous, va tout au moins être l’objet d’une entreprise sérieuse, qui se fonde sous le titre de « Société pour l’exploitation des procéaés de Zébrowski » ; nous verrons alors si les colorants physiologiques deviendront les rivaux des colorants chimiques.
- Voici le procédé breveté (n° 237407) :
- On cultive les champignons du fromage de Brie ou de Gruyère sur la pomme de terre, dans l’espace de trois à cinq jours, jusqu’à ce que, dans le microscope, on aperçoive une première transformation des micro-organismes. Les pommes de terre, ainsi cultivées, sont lavées dans l’eau tiède distillée, dont la température doit être exactement la même que celle de l’armoire dans laquelle la culture s’est opérée.
- Cette eau de culture est versée dans des vases, en verre ou en grès, dan3 lesquels on a préparé la dissolution suivante :
- On dissout dans de l’eau, de l’extrait de bois de Campêche ou d’orseille, environ 50 gr. par litre d’eau et on ajoute à cet extrait de bois de Campêche une solution d’acide urique dans la potasse caustique : 1 gramme d’acide urique pour 3 litres environ o’extrait de bois de Campêche ou d’orseille, qui servent de milieu de fermentation. L’acide urique, dont nous
- nous servons, provient des excréments d’oiseaux et, en particulier, du pigeon.
- Après trois ou quatre jours, suivant la température ambiante, qui peut varier entre 15 et 30° centigrades, mais ne jamais les dépasser, on aperçoit dans le microscope la transformation complète des premiers micro-organismes. D’une part, on remarque une grande quantité de diplocoques et de vibrions. D’autre part, on voit que les cristaux d’acide urique commencent à prendre un reflet rougeâtre qui va en s’accentuant chaque jour.
- Au bout de huit à neuf jours, tout le champ de culture est devenu rouge et il commence à se former, au fond des vases, un dépôt également rouge. Ce dépôt s’épaissit de plus en plus et atteint son maximum d’épaisseur, le dix-huitième ou le vingtième jour.
- Après ce laps de temps, on décante, on titre les micro-organismes en chauffant la masse solide, et on obtient finalement une poudre d'un brun foncé, qui représente le ponceau.
- Ce produit est soluble dans l’eau chaude. Il est applicable à la teinture et à l’impression sur toutes les matières textiles, à l’état de fils ou tissus, sur les cuirs et peaux, les papiers, etc...
- Pour l’appliquer aux matières filamenteuses, il convient d’employer les mordants en usage, de préférance le carbonate de potasse pour le coton, et le phosphate de soude pour la laine et la soie. Le fixage de la couleur, dans les deux cas, se fait avec le carbonate de soude.
- CHAMBRE A VAPORISER CONTINUE
- de MM. Mather et Platt
- Nous avons déjà fait remarquer l’importance des améliorations apportées aux appareils à vaporiser, consistant en ce que les rouleaux et les tringles sur lesquels les tissus circulent, restent dans la chambre et s’y placent automatiquement, au lieu d’être amenés à la main à l’entrée et à la sortie des tissus de la chambre.
- On évite ainsi des causes de refroidissement et de variations de température pendant la vaporisation.
- MM. Mather et Platt sont les initiateurs de cette méthode ; nous complétons nos indications par un dessin en coupe, montrant suffisamment la disposition de £cette chambre ; il est extrait du livre de M. J. Garçon.
- La circulation des rouleaux et des tringles est obtenue au moyen de deux chaînes qui voyagent le long de chaque paroi. Ces chaînes portent des crochets qui saisissent les rouleaux vides à l’extrémité de la machine, à des intervalles de temps déterminés -, ils les entraînent à travers la chambre et viennent les placer sur des supports vis à-vis du tissu.
- Tout en haut de la chambre, et sous le plafond formé de boîtes à vapeur, se trouvent
- p.135 - vue 139/199
-
-
-
- 136
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- deux guides sur lesquels les extrémités des tringles reposent. Une machine à vaporiser de 17 mètres sur 10 mètres renferme environ 200 rouleaux. Le rouleau placé dans les supports se trouve poussé peu à peu au moyen d’une came jusque sur le tissu qui entre, et ce mouvement est réglé de façon que chaque rouleau vienne se mettre en contact avec le tissu tous les 10 mètres.
- Les rouleaux se meuvent sur les guides et se transportent à l’autre extrémité de la machine. Là, chaque rouleau tombe sur un nouveau support, le tissu sort de la chambre, et le rouleau est repris par la chaîne et ramené à l’entrée de la chambre.
- Les rouleaux, placés dans le support A’, à l’entrée de la machine, se trouvent poussés peu à peu au moyen d’une came B’, jusque sur
- Chambre à vaporiser, de MM. MATHER et PLATT
- le tissu entrant. Le rouleau se meut sur les guides, se transporte à l’autre extrémité V, où il tombe sur un nouveau support A, et tandis que le tissu sort de la chambre, le rouleau est repris par les crochets de la chaîne et ramené à l’entrée de la chambre.
- Cette machine à vaporiser, si ingénieuse et si simple, présente de grands avantages. En ne sortant pas de la chambre les rouleaux sur lesquels le tissu est pendu, la température de leur métal ne varie pas ; il n’y a donc pas de condensation d’eau, et les accidents qui en résultent sont donc évités. La force nécessaire pour mettre en mouvement cette machine est faible et moindre que celle nécessitée par les anciens systèmes.
- Le travail de deux ouvriers est évité, puisqu’on supprime les ouvriers à l’entrée et à la sortie. Enfin, comme les ouvertures par lesquelles le tissu entre et sort sont très petites, il y a très peu de perte de vapeur, et la vapeur ne vient plus se condenser à l’extérieur de la machine et risquer d’endommager le tissu Quant à l’allongement de la chaîne en cuivre sous l’action de la chaleur, on la compense au moyen d’un compenseur automatique.
- Comme dans les types antérieurs, la température, l’humidité, la tension, sont réglées par des thermomètre, psychromètre et manomètre, avec régulateurs d’admission de vapeur.
- PROCEDES DIVERS
- Bordeaux-Diamine
- Nous avons annoncé dans notre numéro de juillet (p. 104), des Bordeaux-diamine sous les marques B et S, et nous avons donné un échantillon de la première sur tissu de coton.
- Ci-contre, nous produisons un échantillon de la marque S, sur fils delaine.
- - --------~ ~
- Ce ton est obtenu avec environ^!^^co. lorant.
- Nous rappelons que la marque S convient plus particulièrement à la laine et à la soie, le B étant plus spécial au coton.
- Voir les propriétés de ces colorants et leur mode d’application dans le numéro ci-dessus cité. Notre échantillon, toutefois, a été teint avec sulfate de soude et acide acétique, sans acétate d’ammoniaque, et le tirage s’est fait régulièrement.
- Bistre sur fil de lin
- Nous reproduisons plus loin, sans les recommander beaucoup, des teintures en aliza-rine sur fonds de cachou de Laval, rutilisation de ce fonds, qui est excellent, nous paraissant d’un emploi plus normal dans les teintures sans mordant.
- Dans cette idée, nous avons cherché à obtenir une teinte voisine du noir, en recouvrant d’une couleur basique un fonds ainsi obtenu.
- Les fils ont donc été teints avec lo pour cent de cachou de Laval, fixé par le sulfate de cuivre, qui donne une teinte olivâtre (Voir Rem de la Teinture, 1890, p. 97).
- Puis il a été fait un remontage en Bleu solide R ; cette couleur estuneinduline et monte en bains très légèrement acides (l’acide acétique est à préférer).
- 11 n’a pas été possible de porter davantage au noir ; cette teinte bistre est d’une très bonne solidité; elle ne rougit pas aux acides etpour-rait trouver des applications pour les fils à coudre.
- Bleu-Noir Congo B
- La maison Ruch et fils a p^éeèfité une série de gris et bleus directs pour coton auxquels elle a donné la désignation générique de Congo.
- Nous en avons fait la nomenclature l’année dernière (p. 85 et 148) et nous avons donné
- p.136 - vue 140/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 137
- des échantillons du Gris-Gongo B N et W. Ces produits ayant été bien accueillis de la consommation, nous en produisons deux nouveaux échantillons, en y ajoutant une remarque pratique que nous avons faite depuis ; à savoir que la teinte monte mieux en bains neutres qu’à l’aide d’un alcalin.
- En conséquence, il faut donc teindre simplement sur bain chargé en sulfate de soude, mais sans carbonate ni autres alcalis ; une petite quantité de savon, toutefois, par^t favorable.
- Gris-Noir Congo B
- Voici le deuxième type pourTéquel nous ferons les mêmes observations.
- Ces teintes représentent 4 à 5 pour cent de colorant, il estdifficile de mesurer plus exactement cette proportion, car les bains ne se tirent pas à fond, comme pour toutes les couleurs directes s’appliquant aux cotons.
- Comme d’usage aussi, les bains se remontent pour les passes suivantes : on renforce en couleurs, sans guère recharge en sulfate de soude.
- Cette série convient très bien pour les teintures en machines à bains circulants.
- Orseille brillante C
- Ce colorant dont le nom indique la teinte, quoiqu’étant moins violeté que l’orseille naturelle, comme cette dernière, elle s’applique à la laine, en donnant une teinte vive et économique, notamment dans les tons foncés, qui consomment toujours beaucoup de colorant.
- 11 unit bien, sans toutefois égaler sous ce rapport l’azo-orseille.
- C’est un substitut de la fuchsine acide, mais plus résistant aux alcalis et à la lumière; il supporte l’épreuve de la boue.
- La teinture se fait en bains acides, soit avec 10 0[0 de bisulfate de soude.
- 1 p. OjO donne un ton bon moyen.
- La facile solubilité de l’Orseille brillante C, la rend précieuse pour l'impression sur laine, où elle donne des dessins très nets et bien unis.
- Elle entre facilement dans tous les mélanges de couleurs acides ; nous en verrons plus loin des exemples.
- Orangé GG en cristaux
- C’est aussi un nouveau colorant donnant un orangé jaunâtre et recommandable par sa nuance pure et une très grande solidité à la lumière.
- 11 s’applique également à la laine.
- 2 0^0 produit le ton mandarine.
- Cyanol extra
- Cette couleur forme un ensemble avec les
- deux précédentes, en apportant l’élément bleu, ce qui complète les trois couleurs primitives qui par leur mélange peuvent fournir toutes les nuances composées.
- Le cyanol extra seul, donne un beau bleu bien plein, uni et solide, c’est un très bon substitut du carmin d’indigo.
- On obtient un bleu bien nourri à 3 0^0.
- Teintes composées
- Avec le rouge, le jaune et le bleu ci-dessus indiqués, on peut faire les combinaisons que l’on obtenait autrefois avec les trois bases classiques : orseille, curcuma et carmin d’indigo, aussi est-il à peine besoin de les indiquer.
- Héliotrope
- Cyanol extra................... 1 » 0/0
- Orseille brillante C............... 1.5 —
- Orange GG, cristaux................ 0.2 —
- Bi-sulfatede soude............. 10 » —
- Grenat
- Orseille brillante............. 1 » —
- Cyanol extra................... 0.2 —
- Orange............................. 0.1 —
- Bi-sulfate..................... 10 » —
- Gris-mode
- Orseille brillante................. 0.5 —
- Cyanol extra....................... 0.1 —
- Orange......................... 1 » —
- Bi-Sulfale..................... 5» —
- Il est inutile de multiplier davantage ces exemples.
- Ces trois colorants sortent de la « Manufacture Lyonnaise. »
- Jaune anthraçène GG
- Ce colorant jouit des propriétés générales des couleurs artificielles à mordant: alizarine, anthraçène, etc.
- Sa particularité est une nuance jaune verdâtre qui n’existe pas encore dans cette classe, et il est soluble.
- Son emploi est la teinture de la laine sur mordant de chrome, et l'impression sur coton à l’aide de l’acétate de chrome.
- Ecarlate diamine 3 B
- Se distingue de la marque B, connue par sa nuance plus bleuâtre et par sa très bonne solidité au soufrage des teintes sur laine.
- Elle*s’y confond par ses autres propriétés.
- Les deux Ecarlates s’emploient en bains faiblement alcalins, tels que montés au savon, au borax ou au phosphate de soude.
- Teintes aux alizarines
- sur fonds de cachou de Laval pour fibres végétales
- Les « Farbwerke » de Hœchst recommandent des combinaisons pour teinte mode, de couleurs d’alizarine sur pied de cachou de Laval.
- Ce piétage est excellent dans beaucoup de cas, et tient lieu souvent de mordançage pour
- des couleurs qui en exigent. Mais ici, il ne dispense ni du mordançage ni de toute autre opération dans la fixation du colorant d’alizarine.
- L est donc un travail supplémentaire ne paraissant avoir d’autre but que de remplacer une partie de ce colorant par un autre moins coûteux ; il y a lieu de voir si dans les teintes claires et moyennes, notamment, ce travail ne détruit pas l’économie qui résulte du remplacement.
- Voici, au reste, la méthode proposée :
- Pour obtenir ces couleurs de combinaisons, on commence par donner au filé, ecru ou blanchi, un fond de cachou de Laval. Pour cela, on le passe dans un bain contenant, pour les teintes moyonnes ou foncées:
- Cachou de Laval................ 2 à 5 0/0
- On flxe'dans une dissolution légère d’acide chlorhydrique, on lave et on sèche.
- L’application des couleurs d’alizarine se fait par une méthode que nous avons signalée, consistant à imprégner le coton d'une dissolution ammoniacale de la couleur d’alizarine, à sécher à la chambre chaude, puis à mordan-cer et à fixer le mordant sur la couleur par un vaporisage.
- Donc, les cotons piétés en cachou de Laval et secs, sont imprégnés à froid de la solution d’une couleur d’alizarine, préparée avec :
- Colorant en pâte.......... 200 à 800 gr.
- Eau non calcaire.......... 8 litres.
- Ammoniaque à 25 0/0, diluée à 1/10’................ 300 grammes.
- Huile pour rouge turc 80 0/0
- diluée à 1/4................ 400 __
- on tord et on sèche.
- On passe ensuite à froid dans le bain de mordant; à la suite, on tord, puis on développe la couleur en vaporisant une . à deux heures sans pression.
- Les bains de mordançage sont constitués comme il suit pour un volume de 10 litres.
- Mordant d'alumine
- Litres.
- Acétate d’alumine à 10- B......... 0 175
- Acétate de chaux à 18- B.......... 0 050
- Acide acétique à 8- B. 1/10-...... 0 250
- Eau............................... 9 525
- Mordant de chrome
- Litres.
- Acétate de chrome à 20- S......... 0 087
- Acétate de chaux, 18- B........... 0 025
- Acide acétique, 8- B. 4/10‘........ 0 250
- Eau............................... 9 638
- Mordant de fer
- Litres.
- Acétate de fer, 10o B............. 0 250
- Acétate de chaux 18- B............ 0 025
- Acide acétique, 8- B. 1/10-....... 0 250
- Eau............................... 9 475
- p.137 - vue 141/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 138
- Mordant de fer et de chrome
- Litres.
- Acétate de fer.... Acétate de chrome Acide acétique.... Eau...............
- 0 250 0 050 0 250 9 450
- Ces compositions se rapportent à la teinture en couleurs claires ou moyennes. Pour les teintes foncées on supprime l'acide acétique.
- Les matières colorantes employées sont les couleurs d’alizarine, la galléine, la céruléine, le vert solide. Le mordant de fer est destiné aux lilas d'alizarine, et le mordant double de fer et de chrome aux couleurs teintes avec le
- vert solide.
- On aura certainement des couleurs très solides, mais la main-d'œuvre est bien compliquée, et l’échantillonnage difficile à conduire.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- QUESTIONS PRATIQUES
- A RÉSOUDRE
- La Société Industrielle de Mulhouse, en offrant un grand nombre de prix en médailles et espèces, pour une série de perfectionnements à apporter aux industries qu’elle représente plus particulièrement, expose les difficultés auxquelles il s’agit de remédier ou les conditions à remplir.
- Quelques-uns de ces motifs offrent un intérêt pratique tout spécial, qui nous engage à les reproduire, ainsi que nous l’avons précédemment fait pour les machines à imprimer (1).
- Voici, par exemple, parmi les questions d’ordre chimique ou de fabrication :
- Noir d’aniline solide
- Le noir d’aniline a l’inconvénient d’être détruit par le contact de bien des couleurs, notamment par les couleurs à l’albumine, ou bien s’il n’est pas détruit, le contact manque de netteté, ce qui nuit à l’apparence de la marchandise. Le noir d’alinine a aussi quelquefois une influence désastreuse sur certaines couleurs pendant le vaporisage.
- Ce sont tous ces inconvénients qu’il s’agit de surmonter.
- Le nouveau noir pourra avoir n’importe quelle composition, pourvu qu’il présente les qualités de solidité et d’intensité nécessaires, et qu’il puisse s’associer aux couleurs à l’extrait de garance ou à l’alizarine artificielle, ainsi qu’aux couleurs à l’albumine.
- Bleu pour l’azurage des laines
- Les bleus dérivés de l’indigo et additionnés d’une certaine quantité d’extrait de cochenille
- (1) Revue de la Teinture n° de juillet dernier p 106.
- ammoniacale sont ceux généralement employés, mais ils donnent un bleu qui manque de fraîcheur.
- Le bleu d’aniline conviendrait beaucoup sans sa grande fugacité à la lumière.
- L’outremer a l’inconvénient d’être en partie détruit par l’acide sulfureux qui accompagne généralement la laine. Cette altération a surtout lieu pendant le vaporisage.
- Enfin, le bleu de cobalt pourrait être employé avantageusement dans certains cas, si on parvenait à le livrer plus divisé et surtout moins dense que celui qu’on trouve dans le commerce.
- Succédané de la gomme du Sénégal
- La gomme du Sénégal, dont les cours se sont élevés, depuis quelques années, au point de rendre sa consommation impossible dans l’impression des tissus, valait à l'époque où son cours était normal, entre 1 fr. 10 et 1 fr. 20 le kilo.
- La valeur du nouveau produit ne devra pas dépasser ces limites, étant donné que son pouvoir épaississant dont il sera tenu compte, soit égal à celui de la gomme du Sénégal.
- (Cette question est de première importance, aussi voyons-nous la Société Industrielle offrir de grands avantages à l’auteur de la découverte désirée).
- Succédané de l’albumine d’œufs
- Les matières colorées en poudre fine ou en pâte, telles que l’outremer ou les laques fixées au moyen de l’albumine sur les différents tissus, ont plus uu moins d’adhérence sur ces tissus, suivant le plus ou moins d’albumine sèche employée. Il faut donc que la substance devant remplacer l’albumine produise des couleurs au moins aussi solides que le fait l’albumine dans les meilleures circonstances.
- Les couleurs fixées avec le nouvel épaississant devront supporter les difiérents passages, tels que savons, etc., et résister aussi bien au frottement que les mêmes couleurs fixées à l’albumine, sans leur donner plus de raideur.
- L’albumine du sang est restée jusqu’ici le meilleur, le seul substitut réel de l’albumine des œufs, et si son emploi est limité à l’impression de certaines couleurs, cela est dû uniquement à sa coloration.
- Une albumine du sang, suffisamment décolorée, pourrait donc remplacer le blanc d’œufs desséché dans toutes ses applications industrielles, mais il faudrait que cette albumine pût se vendre à un prix inférieur à celui de l’albumine d’œufs, qu’elle n’eût pas perdu la propriété de se dissoudre complètement dans l’eau froide et d’être coagulée par la chaleur, et qu’en dissolution elle présentât la même viscosité que l’albumine d’œufs.
- Encre à marquer, indélébile
- Les tissus introduits en Alsace, à charge de réexportation, sont marqués par la douane
- avec une encre composée de goudron, de noir de fumée et de plombagine. L’estampille ne peut être rendue visible après la teinture en uni rouge, puce et autres couleurs foncées qu’en décolorant la partie du tissu sur laquelle la marque a été apposée (et qui nécessaire ment a dû être entourée d’un fil avant la teinture). Bien souvent il ne reste plus trace de l’estampille, et il résulte de ce fait de graves inconvénients pour le fabricant.
- Il s’agirait donc de trouver une encre qui non seu ernent résistât aux opérations du blanchiment, mais encore fît réserve sous les couleurs indiquées.
- Enlèvement des taches de graisses minérales
- Le procédé devra être d’une application générale et ne pas renchérir sensiblement le prix du blanchiment des tissus.
- Les taches de graisses minérales ne sont qu’imparfaitement enlevées par les procédés habituels de blanchiment et reparaissent dans les opérations de teinture et d’impression.
- Le nettoyage à la main n’est pas considéré comme une solution de la question.
- Blanchiment de la laine et de la soie
- Le blanchiment des laines et de la soie est encore très incomplet : les opérations réitérées par lesquelles on passe les laines et la soie suffisent à peine à les dégraisser et à réduire leur matière colorante, sans toutefois la détruire. Les laines et les soies d’apparence blanche tiennent cette qualité bien plus da celle de la matière première que de l’effet du blanchiment.
- Le procédé que nous exigeons devra réussir sur toutes les qualités de laines ou soies, sans adjonction de l’azurage complémentaire, avec lequel on imite un faux blanc. Il devra supporter un vaporisage d’une heure, ne pas nuire aux couleurs d’impression et ne pas affaiblir le tissu.
- Nouveau procédé utile à la fabrication des
- toiles peintes ou des produits chimiques
- On connaît tout le parti qu’on a tiré des chromâtes. Un autre sel métallique ne pourrait-il pas fournir aussi des résultats avantageux ?
- Nous indiquerons aussi :
- 1° Un moyen économique de produire l’effet du savon sur les couleurs garancées, par l’emploi d’une substance moins chère ;
- 2° Appliquer sur toile de coton une nouvelle substance colorante, de quelque nature qu’elle soit, solide aux acides faibles et aux alcalis,au chlorage et à la lumière.
- Nouveaux tissus
- Les produits de nos tissages sont généralement recherchés pour leur bonne qualité et pour la solidité qui les distingue. On apprécie la beauté des tissus en couleurs ; mais c’est
- p.138 - vue 142/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 139
- surtout pour les articles vendus en blanc que prime la fabrication de notre pays, et c’est à juste titre que ce genre a conquis sa réputation sous le nom de toile d'Alsace. Mais il n’est pas moins vrai que la production des tissus en général est susceptible d’une b en plus grande extension, sous le rapport de la variété des articles.
- La bonne qualité des fils fins de nos propres filatures fait souhaiter que le fahricant de tissus, profitant de cet avantage, exploite encore mieux qu’il ne l’a fait jusqu’à présent les articles fins, et trouve ainsi le moyen d’assurer de nouveaux débouchés à nos manufactures.
- Le génie inventif et industriel des fabricants de notre département n’a pas eu besoin, jusqu’à présent, d’être éveillé sur une pareille recherche ; néanmoins, la Société industrielle croit qu’il entre dans le but de son institution d’en hâter l’application en récompensant, d’une manière honorifique, les personnes qui s’en occuperaient avec le plus de succès.
- LA DRAPERIE NOUVEAUTÉ
- Nuançage et Façonnage.
- On recommande de négliger la fabrication du peigné ou réciproquement. Nous avons souvent constaté que ces excès entraînaient une réaction inévitable et faisaient bientôt désirer les belles et bonnes choses dont on était privé.
- Après avoir subi de pareilles variations, les marchandises en peigné et en cardé paraissent, au moins pour quelque temps, se classer respectivement selon leurs qualités particulières. Le peigné prenant une grande place dans les marchandises d’été, pour la saison chaude, quand on préfère les tissus fins et légers. Le cardé ayant la prépondérance dans la période froide, pendant laquelle le besoin, plus que le désir, fait rechercher les vêtements chauds, en marchandises épaisses et confortables.
- La fabrication des tissus pour pardessus d’hiver se conforme à ce qui précède. A cette nomenclature, il faut ajouter : des tissus d'aspect brut en cardé fio, dans lesquels on varie les effets de croisure. Pour conserver la souplesse de l’étoffe, le foulage est presque nul ; mais la laine douce ainsi employée ne résiste pas toujours à un long usage, ou le tissu rentre au porter (se rétrécit), et les vêtements se déforment. Le léger feutre qui couvre la surface s’enlève facilement aux places qui souffrent par le frouement des bras, des coudes, le bout des manches, etc., et en peu de temps le tissu est défraîchi.
- Pour éviter ces divers inconvénients, on fait aussi quelques tissus feutre bien soudés, ce qui ne donne pas tout-à-fait la même apparence. D’un autre côté, comme on aime toujours les tissus souples, se drapant bien, on
- craint que la dureté, le carteux des étoffes foulées, ne soit un obstacle à leur extension.
- Nous n’avons pas encore parlé des tissus à double face, endroit en teinte unie, envers à carreaux, de couleurs éclatantes. D’ailleurs, on ne les admet guère actuellement. Les quelques genres que l’on fait sont surtout pour pardessus de voyage, l’endroit un peu grossier, d’aspect et de teintes grises ou en mélanges peu salissants, l’envers en belles nuances pures ornées de filets vifs et tranchant sur le fond.
- Gomme on l’a vu, certains articles font suite à ce qui se porte depuis plusieurs saisons, d’autres ressuscitent le passé dans ce qu’il avait de beau et de sérieux -, certains tissus se prêtent à un double emploi convenant autant au complet qu’au pardessus.
- Plus peut-être que tous les autres tissus, les articles unis et foncés employés généralement pour jaquette et aussi quelquefois pour veston, ont l’uniformité du caractère* Les effets préférés sont petits, fins, très agréables comme fini et cachet, mais d’une variété presque nulle.
- On ne veut à aucun prix admettre une disposition un peu grande, un dessin très marqué. Pour obtenir un assortiment nombreux, on travaille les dessins goûtés dans toute sorte de qualités et de finesse avec différents envers, pour offrir des tissus de divers poids depuis 700 jusqu’à 850 grammes, finis. Les effets les plus apparents, les plus accentués, sont en cheviotte de couleur unie, c’est-à-dire en rapport avec la nature des matières. Malgré tout cela, la vérité laisse à désirer.
- A côté des noir, bleu foncé et bronze foncé, on fait une petite place à quelques mélanges très foncés (marengo). On admet aussi pour le même emploi des façonnés très fins, dispositions minuscules doucement tein ées en gris sur fond noir, ou mieux encore, en retors gris et noir sur fond également noir. Quelques autres en peigné rasé avec pointillés de soie très fine.
- Mais, tout en faisant de tels articles, le fabricant doit s’obstiner à chercher quelques dispositione plus marquées à chaque saison, car la monotonie des effets en cours amènera forcément des modifications profondes.
- (D’après les Tissus d’Elbeuf)
- CHAMBRE SYNDICALE PARISIENNE
- DE LA
- TEINTURE ET DU NETTOYAGE
- Séance du lor octobre 1894 La séance est ouverte sous la présidence de M. Jolly, président.
- M. Barbillon-Marchal, secrétaire.
- Décès de M. Lyon
- M. Jolly. — Messieurs, voici la dépêche que je recevais, il y a quelques jours :
- « Alger, André Lyon, teinturier, décédé. »
- En vous communiquant cette triste nouvelle, permettez-moi d’adresser un souvenir ému à la mémoire de notre regretté collègue.
- Esprit inventif et toujours en eveil, André Lyon a été un travailleur ingénieux et intelligent. Comme industriel, il a consacré sa vie à la recherche de tout ce qui pouvait amener un progrès quelconque dans notre profession.
- Il y a un mois à peine, déjà bien malade, et ne pouvant plus écrire, il nous communiquait encore une grande idée qui hantait son esprit toujours sain et généreux. Il nous promettait, pour les luttes futures, son concours absolu, et trouvait encore assez d’énergie pour encourager notre Chambre syndicale et la remercier, au nom de sa chère profession, des efforts qu’elle fait pour défendre les intérêts de tous.
- Je pourrais vous parler aussi de l’homme de cœur que nous perdons aujourd’hui, je préfère laisser la parole à ceux qui ont vécu longtemps dans son intimité en vous donnant lecture de la lettre simple et touchante que je viens de recevoir de ses fidèles amis, qui ont assisté à ses derniers moments.
- (M. Jolly donne lecture de cette lettre du personnel de M. Lyon, et de son héritière, Mme E. Richer, retraçant ses derniers moments, et témoignant des sentiments d’affectueux attachement de son entourage).
- Le Comité rappelant les inventions, les progrès dont notre industrie est redevable à Lyon, s’associe pleinement aux paroles de regrets exprimées par son Président.
- Admissions ; les membres étrangers
- Demandes d’admission de MM. Chadœuf Jules et Duprat.
- M. Charles Chadœuf ayant adressé sa démission, celle-ci est acceptée.
- Le Comité admet M. Godet, de Levallois, comme membre adhérent.
- Le Comité admet ensuite en qualité de membres correspondants : MM. Maury fils, de Valence (Drôme) -, Masson , de Verdun ; Brune, de Chartres ; Boucant-Clesse, de Lune-ville ; Bornot, de Philadelphie; Granger-Cou-rel, de Mantes.
- M. le Président consulte le Comité sur cette question : Un teinturier étranger peut-il faire partie de la Chambre syndicale comme membre correspondant ?
- Le Secrétaire fait observer que les statuts sont formels en ce qui touche les membres adhérents, qui doivent tous être Français, mais muets au sujet des membres correspondants.
- Le Comité décide qu’il admettra comme membres correspondants les teinturiers étrangers qui se recommanderaient de relations avec des confrères français, ou d’autres conditions qui seraient en leur faveur.
- p.139 - vue 143/199
-
-
-
- 140
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Les soies chaînées
- M. Jolly communique ensuite de nouveaux renseignements sur la question des soies chargées, ajoutant que, d’ailleurs, aucun pas n’a été fait dans nos démarches près de la Chambre de commerce et les Chambres syndicales de la soierie à Lyon, qui aiment mieux ne pas répondre officiellement.
- Grâce à ses relations en qualité de membre du Jury de l’Exposition d’Anvers, M. Jolly a été à même de recueillir sur ce sujet les réflexions de plusieurs fabricants ou commissionnaires du Nord et de Lyon même.
- La cause du mal, vous ln connaissez. Vous savez aussi pourquoi les fabricants sont contraints de produire, à des prix toujours plus réduits, des étoffes aussi belles, aussi bonnes, du moins en apparence. Et si un fabricant se refuse à employer des expédients trompeurs, il est mis à l’index, et, pour lui, c’est la ruine.
- Si un syndicat, de fabricants veut essayer de résister en commun, la menace est là toute prête : L'étranger nous attend. De l’avis de ces fabricants, c’est nous, teinturiers-dégraisseurs, qui pouvons mener cette lutte quasi-patriotique, au profit de tous, même au profit du public. Vous êtes, disent-ils, en rapports constants avec la femme; vous pouvez discuter avec elle sur la valeur du tissu qu’elle vous apporte à nettoyer, ou à reteindre \ vous pouvez, sans entrer dans des détails techniques, la mettre en garde contre des étoffes soi-disant à bon marché.
- Si la cliente, avant son achat, venait vous consulter, vous soumettre un échantillon pour savoir si cette étoffe pourra recevoir une averse sans être tarhée, subir une teinture sans rétrécir démesurément, savoir si la soie est exempte des apprêts qui en détruisent la fibre, la cliente, rendue défiante et renseignée, n’achèterait que de bonnes étoffes, ou elle exigerait des garanties sur facture qu’on refuserait, sachant bien les risques à courir.
- Ges réflexions d’hommes absolument compétents, sont complètement approuvées par le Comité.
- M. Jolly propose de rédiger une circulaire qui paraîtrait de suite dans le journal.
- (Cette circulaire a paru dans la Revue de la Teinture, ne d’août).
- Une fois la rédaction adoptée, la circulaire serait tirée à un très grand nombre d’exemplaires, qui seraient vendus au prix coûtant, prix minime, vu la quantité ; tous les teinturiers, à Paris et en province, distribueraient cet avertissement à leurs clientes, et pourraient même, par de petites affiches dans leurs montres ou dans l’intérieur des magasins, annoncer l’offre des essais d’échantillons avant l'achat d’étoffes.
- Communications
- M. Barbey fait connaître l’issue d’un procès pour lequel il avait demandé, au nom du con-
- frère intéressé, l’avis de la Chambre. Le tribunal de commerce d’Oran qui, de son côté, avait consulté notre Comité, s complètement adopté notre opinion.
- M. Jolly annonce que la part contributive de la Chambre syndicale dans les frais destinés à rendre les derniers honneurs à M. Carnot a été fixée à 20 fr.; le Secrétaire est autorisé à verser ladite somme.
- A la fin de cette séance si bien remplie, M. le Président donne lecture de deux discours prononcés par notre ami et confrère M. Clou-tier, à l’occasion de distributions de prix qu’il présidait à Beaune, et nous regrettons bien que la place nous manque pour les reproduire.
- La réunion est heureuse de joindre ses applaudissements à ceux des enfants de Beaune pour approuver lesbelles paroles d'un confrère, dont la corporation, en les admirant, souhaite de voir les idées devenir sa loi et régler ses usages.
- Séance du 5 novembre Affaires diverses
- Sont admis comme membres adhérents, MM. Guérin et Larcher.
- II est donné lecture de la circulaire du Syndicat général, au sujet des récompenses aux collaborateurs ayant 30 ans ou 20 ans de services dans la même maison. Les premiers pouvant obtenir une médaille du gouvernement, les seconds du Syndicat général.
- Le Comité invite les confrères à présenter leurs collaborateurs qui rempliraient ces conditions.
- Communication relative aux élections consulaires. Le Comité ne présente aucun candidat de la corporation.
- Le Ministère du Commerce envoie un questionnaire sur la situation industrielle, auquel le Comité ne peut répondre que d’une façon générale , les questions très précises, très minutieuses ne s’appliquant pas à notre genre d’industrie.
- M. Barbé communique le texte du jugement rendu par le tribunal d’Oran dans une affaire où l’avis de notre Chambre syndicale avait été demandé.
- (Voir ce jugement et les observations de M. Barbé dans la Revue de la Teinture, n° de juillet, p. 109).
- Le Tribunal de Commerce avait à se prononcer sur la question suivante : Le vendeur d’un fonds de teinturier-dégraisseur peut-il, alors qu’il s’est engagé vis-à-vis de son acheteur, à ne plus exercer cette profession, établir dans la même ville un atelier de teinturerie industrielle des alfas, crins végétaux, etc., etc. ?
- Le tribunal a jugé par l’affirmative.
- Les étoffes défectueuse*
- L’ordre du jour appelle l’examen de la circulaire destinée à la clientèle, et relative aux
- _ —i ±\ja iiuq défectueuse. Les idées principales de cette circulaire ont été adoptées dans ia dernière réunion ; les termes seuls sont à arrêter.
- M. Fleury trouve dangereux d’engager la responsabilité de la Chambre en proposant des essais sur les tissus avant l’achat. 11 faut se contenter d’avertir la clientèle, mais ne pas émettre une appréciation sur la qualité des tissus non encore achetés.
- M. Blondinat fait observer que toujours dans les magasins on a averti la clientèle, quand l’article en donnait l’idée et qu’une circulaire pour cela seulement n’est pas nécessaire ; il faudrait au moins éloigner les étoffes mauvaises avant qu’elles nous soient présentées.
- MM. Mars et Piot pensent, comme M. Fleury qu'il y aurait de grands inconvénients, pour le teinturier, à engager sa responsabilité en donnant une appréciation bonne, qur pourrait se retourner contre lui-môme ou contre ses confrère», quand une année plus lard la cliente donnerait son étoffe à teindre.
- M. L’Huillier trouve que l’essai sur un échantillon, au point de vue du rétrécissement de la laine, ou de la charge de la soie, limite suffisamment les risques de la responsabilité. M. Babillon dit qu’on exagère les risques à courir, et quand ce serait, on peut bien s’y exposer pour amener les fabricants à revenir à une fabrication normale. D’ailleurs, que vaudrait l’avertissement aux clientes, si ou ne leur donne pas en même temps le moyen d’éviter ces achats malheureux. L’offre gratuite de renseigner, d’essayer même les tissus, avant leur achat, constitue la vraie valeur de l’avertissement. M. Vinois ne veut qu’un avis général qni ne sera même pas signé par la Chambre syndicale.
- Après de nombreuses observations contradictoires qui embrouillent la question, M. le président donne lecture des lettres de plusieurs membres correspondants de province, qui tous approuvent pleinement la campagne poursuivie et le projet de circulaire. La Chambre syndicale de Lyon, notamment, après une délibération spéciale, et M. Cloutier, de Beaune, donnent une approbation absolue à l’esprit et à la lettre de la circulaire et sont prêts à soutenir tout ce qui a été fait et se fera pour cette entreprise.
- Puis M. Jolly rappelle la longue campagne entreprise au sujet des soies chargées, les nombreux encouragements et conseils des fabricants eux-mêmes, et bien que les principes de la circulaire, avertissement et proposition d'essais aient été adoptés, il remet aux voix ces mêmes idées.
- La majorité de la réunion rejette l’idée de la proposition aux clients d’essayer les étoffes avant l’achat, s’en tenant à un simple avertissement général donné par la Chambre syndicale.
- Par suite, M. le Président prie M. Fleury de
- p.140 - vue 144/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 141
- rédiger un texte nouveau qui sera soumis à la prochaine réunion.
- Bonne lin de séance
- Puis le comité fixe au lundi, 17 décembre, l’Assemblée générale et le banquet annuel.
- M. Jolly termine la séance par une étude très intéressante sur la microbie.
- (Ce remarquable travail sera inséré in-ex-tenso dans le prochain numéro de la Revue de a Teinture).
- NOUVEAUX
- TISSUS ANTISEPTIQUES
- Rapport de M. le Dr LAINEY, à la Société industrielle de Rouen.
- Dans un pli cacheté déposé le 25 novembre 1893, complété par un pli annexe déposé le 11 avril 1894, M. Albert Schlumberger, chimiste à Montreuil, près Paris, a indiqué un procédé qu’il avait découvert pour rendre les tissus, et en particulier la flanelle, antiseptiques.
- Ce procédé consiste à imprégner les tissus d’une substance antiseptique absolument inoffensive et sans odeur. A l’aide d’un mordançage spécial, M. Schlumberger fixe les substances antiseptiques dans la fibre même du tissu, de telle façon qu’il supporte le nettoyage et le savonnage sans perdre ses propriétés antiseptiques.
- La laine ou le coton sont mordancés à tiède dans un bain contenant de l’acéto-nitrate de bismuth en proportions convenables. Ce produit présente l’avantage de ne pas donner de sous-sels insolubles qui n’auraient pas d’adhérence sur les fibres. Au bout de vingt minutes de traitement, la laine se trouve avoir absorbé tout ce que le sel de bismuth peut lui fournir d’oxyde. On passe ensuite, sans laver, dans un deuxième bain tenant en dissolution de l’acide salicylique, en quantité équivalente à celle de l’oxyde bismuthique fixe. La flanelle, ainsi imprégnée, conserve les propriétés absorbantes de l'oxyde de bismuth en même temps que celles de l’acide salicylique, qui joue le rôle d’antiseptique par excellence.
- Pour les tissus de coton, on pratique un mordançage dans une solution de proto ou bi-chlorure d’étain, puis on transforme l’oxyde par un passage en salicylate de soude ou acide salicylique. Les tissus ainsi préparés ne présentent aucun danger d’absorption par la peau.
- Ces tissus ont été examinés très sérieusement par M. Ferdinand Jean, chef du laboratoire de la Société française d’Hygiène, et par M. H. Chambellan, pharmacien-chimiste à Lyon. Les diverses expériences auxquelles ces chimistes éminents ont soumis les tissus pré-
- parés par le procédé de M. Schlumberger sont très concluantes. Elles prouvent d’une façon certaine que ces tissus sont bien antiseptiques, même après un savonnage énergique.
- En dehors des expériences sérieuses qui prouvent que ces tissus sont vraiment antiseptiques, nous voyons un grand avantage à préconiser leur emploi. Ils auront l’immense avantage de donner aux impressionnables et aux timorés un moyen facile et commode de prévenir l’infection microbienne. Il est, par suite, inutile d’insister sur les services que peuvent rendre ces tissus en temps d’épidémie.
- CONGRÈS INTERNATIONAL
- DES ACCIDENTS DU TRAVAIL
- ET DES ASSURANCES SOCIALES
- Le Congrès qui s’est tenu à Milan en 1894, a adopté la thèse soutenue par les délégués français et italiens. Le système de l’assurance obligatoire, qui est en vigueur en Allemagne, a été condamné.
- Les résolutions prises précédemment au Congrès de Berne ont été confirmées. C’est donc une nouvelle approbation du système qui laisse aux ouvriers le libre choix de s’assurer soit à une caisse coopérative, soit à une caisse d’Etat.
- Les travaux du Congrès de Milan se résument ainsi :
- PRÉVENTION DES ACCIDENTS
- 1° Le Congrès émet le vœu que, pour réaliser dans les meilleures conditions possibles la prévention des accidents du travail et la salubrité des ateliers, les pjuvoirs publics favorisent le développement des associations créées dans ce but par l’association privée et qu’ils combinent l’action de l’Etat avec celle des associations libres.
- 2° Le Congrès émet le vœu que les associations fondées dans les différents pays, pour prévenir les accidents du travail, étendent leur action sur le travail agricole.
- 3° Le Congrès émet le vœu que, dans les divers pays, il soit constitué des musées sociaux qui exposent au public des documents et des modèles relatifs aux assurances sociales et notamment à la prévention des accidents.
- atténuation des accidents
- 4° Le Congrès émet le vœu qu’entre la prévention et la réparation des accidents, l’attention des Gouvernements et des établissements d’assurances soit appelée sur l’atténuation des accidents, c’est-à-dire sur les mesures à prendre pour diminuer leurs conséquences traumatiques.
- réparation des accidents
- 5° En ce qui concerne l’organisation de la
- réparation des accidents, le Congrès ne voit pas de raison actuelle de modifier les résolutions du Congrès de Berne et les confirme.
- STATISTIQUE
- 6° Le Congrès émet le vœu :
- I. Qu’il soit dressé une statistique annuelle et complète sur les circonstances et les conséquences des accidents du travail, notamment au point de vue de la nature des blessures et de la durée de l’incapacité du travail, en centralisant autant que possible le dépouillement de ces éléments ;
- II. Que cette statistique soit étendue aux maladies professionnelles ;
- III. Que les divers pays utilisent, pour ces statistiques, le cadre dressé par l’office impérial des assurances, adopté par le comité permanent et publié par lui dans le Bulletin (1893).
- PROCHAIN CONGRÈS
- 7° Le prochain Congrès des accidents du travail et des assurances sociales aura lieu au plus tôt dans deux ans, et au plus tard dans quatre ans.
- Un des assistants du Congrès, dans une note récente, concluait de son côté par ce vœu, qui résume clairement la thèse des partisans de la libre initiative :
- Que les industriels, les employeurs multiplient leurs combinaisons d’assurance ; qu’ils cherchent à se garantir contre les conséquences des accidents qui peuvent se produire chez eux, rien de mieux : mais qu’ils le fassent en toute liberté, et que l’Etat, déjà si chargé de tant de lourdes responsabilités, n’assume pas de nouveau celle de se faire assureur universel. C’est en dehors de sa compétence de prévoir les risques et d’y pourvoir. 11 ne doit à l’individu que la sécurité à l’intérieur et à l’extérieur. Il commet une injustice quand il prend à l’un pour donner à l’autre : il représente la justice quand il garantit à l’individu que tout dommage provenant du fait d’autrui soit réparé.
- LaSAISIE ARRÊT sur les SALAIRES
- Extrait d’un rapport de M. P. Pion, à la Chambre de commerce d’Elbeuf.
- Le projet de loi, adopté par la Chambre de3 députés, dans sa séance du 27 juin 4893, va être prochainement l’objet des délibérations du Sénat-, et nous pouvons espérer que d’ici peu de temps, nous verrons cesser les abus véritablement criants qui accompagnent trop souvent les saisies-arrêts et placent nos malheureux ouvriers dans une situation inextricable.
- p.141 - vue 145/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 442____________________
- Le projet de la Chambre des députés accorde le bénéfice de l’insaisissabilité, sauf pour un dixième, aux salaires qui ne dépassent pas annuellement 2,000 francs. La commission du Sénat, par l’organe de son honorable rapporteur, M. Régismanset, pense, et nous le croyons avec elle, qu’il vaut mieux sans fixer de chiffre, décider que les salaires des ouvriers et gens de service ne seront saisissables que jusqu’à concurrence du dixième, quel que soit le montant de ces salaires. Les appointements ou traitements des employés ou fonctionnaires ne seront également saisissables que jusqu’à concurrence du dixième, quand ils ne dépassent pas 2,000 fr. par an.
- La question qui nous préoccupe le plus est celle qui régit la procédure de saisie-arrêt La simplification s’impose et il est évident que le débiteur, obligé de subir une saisie-arrêt, n’ayant d’autre ressource que son salaire, souvent à peine suffisant aux besoins de sa famille, pourra encore moins payer les frais considérables dont la petite somme, pour laquelle il est poursuivi, se trouve grevée par les frais de procédure.
- La commission du Sénat, ainsi que la Chambre des députés, ont été favorables au projet déjà proposé par notre Chambre, et suivant l’exprestion du rapporteur, ont décidé « de créer, en dehors du code de procédure civile, une juridiction favorable à l’équité en matière de salaires et de petits traitements ; et à cet effet, de faire intervenir le juge de paix avec une triple mission : d’abord de concilier ou de tenter de concilier le créancier et le débiteur ; en second lieu de statuer sur la procédure même de saisie-arrêt, et ^nfin, de procéder, avec le moins de frais ppssible, à la disiribution des deniers saisis-arrêtés.
- Dans ce dernier but, la commission du Sénat propose que les sommes retenues par le tiers-saisi soient versées entre les mains du juge de paix qui tiendra, à cet effet, un registre spécial non timbré, coté et paraphé par le juge de paix, et qui sera chargé de les remettre au créancier, moyennant une rémunération à fixer par décret et à la charge du débiteur.
- Le projet de loi du Sénat remplit un de nos désirs en ce sens qu’il supprime, de la saisie-arrêt, le cortège des significations, dénonciations, assignations en déclaration affirmative, etc., dont les frais sont hors de proportion avec le montant de la dette et le dépassent souvent de beaucoup.
- Ce que nous voudrions surtout, c’est la suppression presque complète des frais inhérents à la saisie ; il nous semble qu’il est possible d évitei que la signification soit faite par ministère d huissier, et que l’envoi d’une lettre
- recommandée par le greffier du juge de paix doit être un titre suffisant pour le tiers-saisi. La signification par huissier ne devrait être employée que lorsque la débiteur se refuserait à exécuter la sentence du juge de paix ;
- car, dans ce cas, il n’aurait qu’à s en prendre à lui-même, s’il obligeait le créancier à des frais de poursuite.
- Nous demandons, en outre, que la saisie-arrêt du dixième sur les salaires des ouvriers ne puisse être pratiquée que pour des dettes concernant l’alimentation et le logement. Notre but, en faisant cette restriction, est de sauvegarder l’ouvrier lui même contre les offres tentantes de certaines maisons veudant à crédit des objets mobiliers et leur faisant signer des billets à ordre, qu’ils ne peuvent payer à l’échéance, et qui deviennent pour eux une cause de ruine.
- En admettant cette mesure, on donnera en même temps une garantie à ceux qui fournissent les objets récessaires à la vie et seront considérés comme des créanciers privilégiés.
- BIBLIOGRAPHIE
- La Pratique du Teinturier, par
- Jules Garçon, Tome II. — Le Matériel de Teinture, vol. in-8°, 390 p. 245 fig. dans le texte. — Prix : 10 francs.
- Chez l’auteur, 13, Avenue de Latour-Maubourg, Paris.
- Nous avons annoncé (1893, p. 186), la parution du premier lotne d’un ouvrage d’ensemble que publie M. J. Garçon, sur la pratique tinctoriale.
- Ce premier volume : Les méthodes et les essais de teinture n’était qu’une sorte d’introduction, le point de départ, comme nous l’avons dit, de deux autres volumes, entrant en plein dans les méthodes et description pratiques.
- C’est le second qui vient de paraître, et qui traite du Matériel de Teinture ; le troisième, qui est en préparation, sera consacré aux Recettes et procédés spéciaux de teinture.
- Nous avons exposé le plan général de l’auteur; nous nous occuperons donc spécialement de ce tome XI, qui vient d’enrichir nos documents professionnels, et qui réalise d’une façon aussi complète que possible la partie du programme envisagé.
- C'est le premier ouvrage que nous voyons réunissant une aussi grande abondance dema-tériaux sur la mécanique tinctoriale-, il suffit pour s’en rendre compte de considérer qu’il contient 245 figures, représentant presque toutes un appareil complet, soit en croquis, soit en tracé schématique, et toutes de nature à donner une idée exacte du principe de la machine. Beaucoup sont inédites en librairie.
- On conçoit que les 245 descriptions correspondantes ne pouvaient être détaillées comme des devis de constructeurs, à moins de faire un immense album ; pour rester dans son cadre, l’auteur à dû synthétiser, en signalant simplement la particularité essentielle de l’appareil, ses applications spéciales, son point caractéristique.
- Un ordre parfaitement méthodique a été suivi dans le classement, il est établi PII égard : cu
- 1 ° Aux opérations 'qui précèdent la tein turc: épuration des eaux; production, ré" glage et utilisation de la vapeur • élévation et circulation des liquides. et
- Ces premiers sujets ont peut-être un développement un peu disproportionné avec les suivants, mais qui s’en plaindra? Il vaut mieux pêcher par excès que par insuffisance.
- Cette première partie se continue par l’ex. traction des bois de teinture ; le dégraissage' blancbîmenl, mordançage. ’
- 2° Aux opérations de la teinture, des poils des rubans de cardes, des bobines, des can-nettes, des chaînes (tous sujets à l’ordre du jour, et sur lesquels on possède peu de documents dans les traités de teinture), des éche-veaux, des tissus.
- Toute cette division est d’un grand intérêl
- 3° Aux opérations qui suivent la teinture : lavage, e.sorage, séchage, vaporisage, api prêts.
- Encore ici, nous trouvons des dispositions mécaniques à peine connues en France.
- Un appendice traite des appareils de laboratoire, du matériel de blanchisseur de linge, du matériel de teinturier-dégraisseur.
- Dans celte dernière partie, l’auteur annonce qu’il ne donnera que des indications très sommaires, et renvoie au manuel de M. Guédron.
- La plupart des documents sont, du reste indiqués dans des notices bibliographiques accompagnant les principaux chapitres.
- Nous ne pouvons que féliciter M. J. Garçon d’avoir mené à bien un travail aussi considérable, et de l’avoir présenté d’une façon aussi rationnelle.
- C’est le fil d’Ariane qui permettra à l’industriel de s’orienter dans le choix de son matériel; s’il n’offre pas aux constructeurs des cotes, coupes et projections toutes tracées, c’est que l’ouvrage est fait spécialement pour les teinturiers.
- Mais les uns et les autres y trouveront les éléments nécessaires pour arriver à la conception de l'appareil définitif répondant à leurs vues.
- Fourrures et Plumes, Vart de les connaître, de les porter et de les conserver, par Louise Rousseau.
- Ce traité forme un beau volume daus lequel nos lecteurs trouveront, à côté d’une description illustrée de chacune des espèces auxquelles nous demandons leurs plumes et leur pelage, quantité de renseignements utiles, d’aperçus instructifs qui les mettront à même de connaître les fourrure'5, d’en faire un choix judicieux, de les utiliser avec discernement, d’en éviter la destruction prématurée.
- Les fourrures et les plumes sont trop universellement employées aujourd’hui pour
- p.142 - vue 146/199
-
-
-
- la revue de la teinture
- 143
- qu’un ouvrage de ce genre ne soit pas accueilli avec sati faction.
- L’ouvrage forme un volume in-8* raisin illustré de 110 belles gravures et est en vente, au prix de 3 francs, chez les principaux libraires. — Ch. Mendel, éditeur, 118, rue d’Assas, Paris.
- INFORMATIONS IT FAITS DIVERS
- IiOi sur les habitations à bon marché. — Le Journal officiel vient de publier une loi sociale qui mérite de ne pas passer inaperçue sur les habitations à bon marché.
- La nouvelle loi établit dans chaque département un ou plusieurs comités, pour encourager la construction des maisons salubres et à bon marché; les comités officiels peuvent faire des enquêtes, ouvrir des concours d’architectes, distribuer des prix d’ordre et de propreté, accorder des encouragements pécuniaires, etc.
- Un conseil supérieur d;S habitations h bon marché est créé au ministère du commerce.
- Aux constructeurs d’habitations à bon marché la loi nouvelle offre des capitaux en autorisant la Caisse des dépô’s tt consignations à employer, jusqu’à concurrence du cinquième, la réserve provenant de l’emploi des fonds des caisses d’épargne des sociétés de construction et des sociétés de crédit qui, ne construisant pas elles-mêmes, ont pour objet de faciliter l'acbat ou la construction. Les bureaux de bienfaisance, hospices ou hôpitaux pourront également employer une fraction de leur patrimoine, ne pouvant excéder un cinquième, à la construction d’habitations à bon marché dans les limites de leur circonscription charitable.
- Pour faciliter aux o-vriers la réalisation de l’effort qui doit les conduire à l’acquisition et à la conservation de la maison, le législateur concède aux immeubles qui seront régis par les dépositions nouvelles un certain nombre de faveurs. Ce sont :
- lo La faculté donnée à la caisse d’assurances en cas de décès de l’Etat de passer avec les acquéreurs ou les constructeurs de maisons à bon marché qui se libèrent du prix de leur habitation au moyen d’annuités, des contrats d’assurances ayant pour but de garantir à la mort de l’assuré, si elle survient dans la période d’années déterminée, le pay ment des annuités restant à échoir ;
- 2° La possibilité d’échapper aux règles rigoureuses prescrites par le Code civil, en ce qui touche l’indivision et la licitation apres décès;
- 3° L’affranchissement des contributions foncières et des portes et fenêtres pendant cinq années à partir de l’achèvement de la maison;
- k° L’allocation de certaines immunités fiscales, telles que : faculté pour 1 acquéreur d’une maison individuelle d’acquitter le droit de mutation en payements fractionnés au nombre de cinq au plus, réj artis sur autant d années ; dispense des droits de timbre et d’enre-
- gistrement pour les actes nécessaires à la constitution et à la dissolution des sociétés de construction; exemption de la patente et de l’impôt sur le revenu.
- Congrès de milan. — Nous avons dit dans la « Chronique » de notre précédent numéro que le congrès des accidents du travail n’avait pris aucune résolution relative à la question de l’assurance obligatoire et par l’Etat.
- Voici les vœux qu’il a formulés, et qui tous, concernent la prévention et la réparation des accidents industriels :
- 1° Le Congrès émet le vœu que, pour réaliser dans les meilleures conditions possibles la prévention des accident du travail et la salubrité des ateliers, les pouvoirs publics favorisent le développement des associations créées dans ce but par l’initiative privée et qu’ils combinent l’action de l’Etat avec celle des associations libres.
- 2° Le congrès émet le vœu que les associations fondées dans les différents pays, pour prévenir les accidents du travail, étendent leur action sur le travail agricole.
- 3° Le Congrès émet le vœu que, dans les divers pays, il soit constitué des musées sociaux qui exposent au public des documents et des modèles relatifs aux assurances sociales et notamment à la prévention des accidents.
- lx° Le Congrès émet le vœu qu’entre la prévention et la réparation des accidents, l’attention des gouvernements et des établissements d’assurance soit appelée suri 'atténuation des accidents, c’est-à-dire sur les mesuras à prendre pour diminuer leurs conséquences traumatiques.
- 5° En ce qui concerne l’organisation de la réparation des accidents, le Congrès ne voit pas de raison actuelle de modifier les résolutions du Congrès de Berne et les confirme (La base est le principe de l’assurance, sans spécification de sa forme).
- 6’ Le Congrès émet le vœu :
- Qu’il soit dressé une statistique annuelle et complète sur les circonstances et les conséquences des accidents de travail, notamment au { oint de vue de la nature des blessures et de la durée de l’incapacité du travail, en centralisant autant que possible le dépouillement de ces éléments ;
- Que celte statistique soit étendue aux maladies professionnelles.
- —o—
- Exposition «le Lyon. — Aux lauréats de l’Exposition que nous avons mentionnés, il convient d’ajouter :
- M. Abric, teinturier-dégraisseur à Lyon, qui a obtenu une médaille d’argent et une mention honorable, spécialement pour des procédés de revivification des broderies d’or et d’argent ternis par l’usage et par le temps.
- C’est une industrie créée par M. Abric, et donnant de très beaux résultats.
- —o—
- Emplois et employés stables. —
- Aux vieux et fidèles serviteurs récompensés de médailles de mérite, que nous avons signalés
- dans notre numéro de u ai dernier, il y a lieu d’ajouter trois nouveaux noms intéressant nos industries, et qui ont depuis obtenu la même récompense, ce sont MM.:
- Senal (Prosper), employé dans la maison Delaroche et ses neveux, constructeurs-mécaniciens, depuis 32 ans ;
- Scheibel (Jules), dans la maison Gros, Roman et Ce, fabricants de tinsus imprimés, depuis 40 ans -,
- Dreyer (Sylvère); également dans la maison Gros, Roman et C°, depuis 64 ans.
- Nos compliments à ces employés et à leurs patrons ; à remarquer la maison de Wesser-ling, qui déjà faisait seule les frais de notre première liste, et qui nous présente aujourd’hui, le doyen, a surément, des employés: 64 ans de services ininterrompus dans lo même établissement se voit rarement.
- Accidents du travail. — Nous relevons à titre d’informations préventives quelques accidents de nos industries, signalés par l’Association de prévoyance des accidents industriels de Rouen.
- Un aide-imprimeur dans une indiennerie, voulant laver le dernier rouleau de la machine à laquelle il était occupé, a eu la main droite prise entre le rouleau et le presseur. L’amputation au-dessous de l’epaule a été nécessaire. — Imprudence de la victime et dérogation aux règlements.
- Une fille de 16 ans, aide-surveillante d’une machine à élargir, a eu la main prise entre une poulie et un arbre et dans le pignon mobile, en voulant défaire un pli.
- L’ordre de la maison est que, dans ce cas, on doit arrêter et aller défaire le pli derrière la machine, opération n’offrant alors aucun danger.
- C’esi en se penchant par dessus le bâti quo la jeune fille a été prise par la manche. Let> engrenages extérieurs de la machine sont d’ailleurs bien couverts. Imprudence de la victime et dérogation aux ordres donnés.
- Un ouvrier, âgé de 22 ans, est tombé dans' une cuve remplie d’un liquide à 90° et s’est brûlé si grièvement la poitrine, les deux bras et le pied qu’il a succombé aux suites de son accident; sa chute, en tenant lieu des circonstances et de sa déclaration, paraît dûe à une glissade ou à un mouvement imprudent ou maladroit. La victime n’avait qu’une surveillance facile et, ne présentant aucun danger à exercer sur les cuves qu il soignait. Des balustrades ont été ajoutées aux cuves, malgré leur hauteur déjà existante au-dessus du plancher.
- Un enfant de 17 ans a eu le bras pris entre deux rouleaux chauffés, par suite d’une glissade. Le bras a été amputé, l’application d’une planche de sûreté rendrait le travail impossible. — Cas fortuit.
- Nécrologie.—André Lyon. — Nous avons annoncé le décès de M. André Lyon, teinturier à Alger, qui vient de s’éteindre à l’âge de 61 ans, à la suite d’une douloureuse affection d’estomac qui l’étreignait depuisplu-sieurs années déjà. La perte récente de sa
- p.143 - vue 147/199
-
-
-
- 144
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- chère compagne a précipité la sienne; depuis ce temps, sa maladie avait subi une recrudescence qui faisait prévoir sa fin prochaine.
- M. Lyon était né à Lyon, dans la ville dont il portait le nom ; fils d’un canut, il fut de bonne heure initié à la vie industrielle, et son esprit ingénieux trouva bientôt à s’alimenter et à se développer.
- Ouvrier teinturier en soies, il s’adonna très jeune encore à la teinture-nettoyage, qui était alors au début de ses transformations et il concourut puissamment à ses perfectionnements.
- Nous ignorons à quelle époque il alla se fixer à Alger, mais nous l’y connaissions déjà en 1866, et déjà aussi son nom était connu dans toute la teinturerie par l’invention des tables-platineuses, ou tables à repasser à vapeur, dont actuellement aucun atelier de chiffonnage monté à vapeur ne saurait se passer.
- Avant cela même, il avait apporté dans la teinture en noir une amélioration, modeste en apparence, mais qui eut en réalité une grande importance pratique ; c’était le javelage après teinture ; tout teinturier connaît aujourd’hui ses bons effets sur le noir au campêche.
- C’est lui aussi qui, plus tard, rendit superflue cette opération du javelage, en introduisant dans le chiffonnage les noirs au naphtol ; ce noir « au produit » aurait bien fini par pénétrer dans ces ateliers, mais M. Lyon vit le premier les avantages qu’on en pouvait tirer, et s’en fit le propagateur ; ce fait nous a été confirmé par M. E. Reiner, alors agent général à Paris de la compagnie « Badische anilin ».
- 11 revendiquait aussi l’idée de I application de la tôle d’acier à la construction des tambours dans les machines d’apprêt à feutre sans fin.
- Une autre idée heureuse fut l’invention du peigne garnisseur-satineur pour l’assouplis-sage des soieries reteintes. Ce fut le pointée départ d’une entreprise montée assez largement à Paris, en association avec M. Ridel, pour la teinture des soieries, même des pièces et rubans défraîchis ou démodés : entreprise qui ne réussit pas faute, sans doute, d’une bonne direction commerciale, mais l’instrument est resté dans la pratique sous le nom de peigne Lyon-Ridel.
- Récemment, nous avons vu de M. Lyon un procédé de blanchiment des lainages sans soufrage, qui donnait avec simplicité et économie, des résultats suffisants, quand les articles n’exigeaient pas un blanc absolu.
- Nous citerons encore parmi ses innovations, un tendeur à picots mobiles et à traction variable; des appareils de repassage instantané inspirés de ses tables à vapeur ; des extenseurs flexibles pour l’apprêt des bas, chaussettes, manches de vêtements et jambes de pantalons.
- A tout instant, d’ailleurs, il nous signalait de nouvelles idées auxquelles il s’arrêtait plus ou moins, mais qu’il appliquait, pour la plupart, dans ses ateliers, et qui contribuèrent à la réputation et au succès de sa maison.
- Ce n’est pas seulement dans la teinture que son esprit inventif s’exerçait ; nous avons vu, de lui, des appareils timbreurs de lettres, à
- l’usage des bureaux de poste, dont le timbre perforait en partie le pli, de façon à laisser sur la lettre, au travers l’enveloppe, une marque durable de l’estampillage. Cette intéressante machine, proposée aux potes françaises, avec l’appui de hautes autorités en mécanique, ne fut pas jusqu’à présent adoptée; on sait combien il est difficile de transformer les vieux usages administratifs.
- D’ailleurs, comme tous les inventeurs, M. Lyon sautait d’une idée à l’autre, sans s’attacher longtemps à aucune, et sans se préoccuper avec persistance de son exploitation commerciale.
- C’est ainsi qu’il ne tira jamais un profit réel de ses découvertes intéressant la teinture ; nos professions ne lui en doivent que plus de reconnaissance, et se joindront à nous pour rendre à sa mémoire l’hommage que méritent ses services et son désintéressement.
- M. Lyon était un amoureux de son art et un laborieux, l’esprit toujours en éveil et les bras constamment au travail ; sa maison de teinture était et reste la première de la colonie ; lui-même était, on peut dire, un colon industriel, et ses compatriotes algériens, qui l’avaient en haute estime, lni ont fait de magnifiques funérailles. M. le Dr Collardot, de la Société des Bourguignons-Lyonnais d’Alger, dans un discours ému, a retracé cette vie d’honneur et de travail, toute consacrée à l’amélioration d’une intéressante industrie.
- Nous avons reçu de son personnel, ses collaborateurs depuis 30 ans, ou 8 ans les plus I nouveaux, une lettre de pieux hommages à la mémoire de leur chef respecté, qui témoigne des bons sentiments qui unissaient les ouvriers à leur pa'ron.
- M. Lyon était pour nous un ami personnel, qui fut mêlé à nos joies et à nos tristesses, comme nous partagions les siennes ; c’est donc du fond du cœur que nous lui adressons un suprême et affectueux adieu.
- Mais il est de ceux dont la mémoire survit ailleurs encore que dans les sentiments de ses proches. F. Gouillon
- ------- 1„ ans. •— Cap. *
- 69,813 fr. — Acteduôoct.
- Formation de la Société en nom collectif Henri Robbe, lavage des laines, teinturerie filature et retorderie, rue de i’Amiral-Courbet, à Tourcoing. —Durée : 5 ans. — Acte du 15 sept.
- Formation de la Société anonyme dite : Filature et Tissages de Giromagny, ci-devant Boigeol-Japy, à Giromagny. — Durée : 25 ans.
- — Cap : 1,250,000 fr. — Acte du 25 sep. Formation de la Société en nom collectif
- Wies, Valet et Lacroix, fab. d’étoffes de soie, 22, place Tolozan,’à Lyon. — Durée : 6 ans!
- — Cap.: 300,000fr. — Acte du 20 sep. Modification de la Société Charles Mieg et
- C«, fab. de tissus, siège à Mulhouse, avec succursale â Luxeuil. — Admission de M. Léon Mieg comme associé en nom collectif. — Acte du 6 sept.
- Modification dos statuts de la Société anonyme des matières tannantes et colorantes 29, avenue Wagram, à Paris. — Délib. du 2' oct.
- Modification de la Société Désiré Wibaux et Florin, filature de coton et de laine, teinturerie, fab. d’articles de Roubaix, à Roubaix. — Retrait de M. Arnaud Wibaux, à partir du 15 sept.
- Dissolution à partir du 29 sept, de la Société Cochaud et GAY,fab.de soieries nouveautés; soieries, teintes en pièces, foulards et imprimés, 17, rue Griffon, à Lyon. — L.: les associés. — Acte du 29 sept.
- Dissolution à partir du 12 août de la Société Jules Gruver et Ce, fab. de bâches et toiles imperméables, au Puisor, à Vénissieux (Rhône). — L.: MM. Bruyer fils et Merlin. — — Acte du 27 sept.
- Dissolution à partir du 1er sept, de la Société Derrieux et Ce, teinture des soies, 18, rue Vignette, à Saint-Etienne. — Acte du 17 sept.
- Faillites
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- Sociétés : Formations, Dissolutions, etc.
- Formation de la Société en nom collectif Cochaud, Gay et Chalencon, fab. de soieries nouveautés, soieries teintes ea pièces, foulards et imprimés, 17, rue du Griffon, à Lyon.
- — Durée : 3 ans et 9 mois, du 1er août. — Cap.: 400,000 fr. — Acte du 30 sept.
- Formation de la Société en nom collectif Valossuère et Dugoujard, impression sur étoffes, 5, rue du Rivage, à Roanne. — Durée : 10 ans. — Cap. : 50,000 fr. — Acte du k oct.
- Formation de la Société Leroux frères, fab. de tissus, siège 21, Grande-Rue, à Roubaix, avec succursale 5, rue du Mail, à Paris.
- — 3, 6 ou 9 ans, du 1er juillet 189/i. — 20 septembre 1894.
- Formation de la Société en nom collectif Eugène Lecomte, apprêts, 147, rue des Arts,
- Barian (Célestin-Fénélon), teinturier, impasse Jacquemont, 9. — Synd. prov., M. Bernard, 47, rue Saint-André-des-Arts.
- Frevsch et Ce, teinturier-sdégraisseurs, à Boulogne. — Jug. du 22 oct. — L. : M. Hé-caen.
- VENTE DE FONDS DE TEINTURE
- A PARIS
- Vendeurs Acquéreurs Fonds cédés
- Dreux...........Mlle Houbart... 56, r.MontorgueiJ.
- Mlle Davezac... Mme Bergeron.. 6, rue Gomboust.
- Mme Golom.........................16,bd.Beanmarohais
- Bollé-Fache.........................33, r. Poissonnière
- Blanchard........................... 181, av. Versailles
- Vve Baholtzer.......................64, r. des Marais.
- Mlle Coite.... Mlle Bsuzy.......... 7, r. St-Roch.
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous droits réservés
- IMPRIMERIE C. COLIN, A CHARLEVILLE (ARDENNES)
- p.144 - vue 148/199
-
-
-
- LA
- T Année, N° 10.
- REVUE DE
- ET DES COLORATIONS
- F. GOUILLON, Directeur,
- SCI E N T ÎA ET NE G OtTÜ lyT""*-)
- “^gfgrrrfn :.r^5=®nr—*
- puasses»?
- U X
- ËPi'HII't
- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES
- Octobre 1894
- 3, Rue du Trésor, PARIS.
- SOMMAIRE
- Chronique. — Charge des soies par précipitation du tannin sur la fibre. — Etude sur la micro-bie et la Désinfection des étoffes et des appartements. — Photo-impression des tissus. — Couleurs azoïques réserve sous impression de bleu indigo vapeur. — Revue sommaire des brevets d’invention.
- Procédés divers : Écarlate militaire. — Jaune de tartrasine.— Finettes et Pilous à teintes unies. Teinture de jute. — Écarlate sur tussah. — Teinture des poils de chapellerie.
- Chronique industrielle. — Société industrielle de Mulhouse. — Chambre syndicale parisienne de la teinture et du nettoyage. — La Draperie nouveauté. — Vérification des draps à l’administration de la guerre (suite). — Rapport de la Commission supérieure du travail. — Bibliographie. — Brevets récents. — Informations et Faits divers.
- CHRONIQUE
- Législation ouvrière
- Nos administrations publiques sont pleines de sollicitude pour la classe ouvrière, et tel est ce courant d’esprit que souvent même il méconnaît la corrélation des droits appartenant aux autres citoyens, et spécialement des patrons auxquels de nombreuses charges ont été imposées.
- Chacun cependant s’y prête de bonne grâce, et l’on peut dire que si les cc revendications » socialistes sont devenues si intenses dans certains milieux, ce n’est pas que de larges concessions aient manqué aux réclamants.
- Nous mentionnons à nos « Informations » le projet de Retraites ouvrières dont la généreuse intention ne saurait être contestée et qui atténuerait dans une grande mesure la misère des vieux travailleurs, à condition qu’eux-mêmes fassent quelques efforts pour en bénéficier.
- Dans ce même esprit est la création des Chambres de travail dont nous avons précédemment annoncé le projet de fondation, et sur lesquelles M. Hector Dépassé vient de présenter un rapport à la commission permanente du Conseil supérieur du travail.
- Le projet, dans sa forme actuelle, a été adopté à l’unanimité moins une voix.
- Il offre un plan pour l’organisation des Conseils et des Chambres de travail; il s’efforce de rapprocher le travail
- et le capital, les ouvriers et les patrons. Il leur offre des règles et des moyens pour établir entre eux des échanges d’explications permanentes, pour les amener à la conciliation et à l’arbitrage.
- Les Chambres de travail ont pour mission de donner des avis et d’émettre des vœux sur toutes les questions de travail. C’est une de leurs tâches. Elles en ont une autre : prévenir les différends, ou, si elles n’ont pu les prévenir, en faciliter la solution par des conversations périodiques entre ouvriers et patrons, par la conciliation et par l’arbitrage.
- Notons encore que vient d’être promulguée la loi relative à la saisie-arrêt sur les salaires et les petits traitements des employés : traitements ne dépassant pas 2,000 fr., et sur lesquels le dixième seulement est saisissable, sauf en ce qui concerne les dettes alimentaires, non soumises à cette limite.
- Echos de la fabrique
- On signale à Roubaix-Tourcoing, comme articles en faveur :
- Le Tartan, chaîne coton et trame laine ou tout laine pour doublure ; le genre crépon gaufré se faisant en toutes nuances, mais plus spécialement en vert-serpent, s’employant en garnitures avec applications de guipure et de mousseline de soie crème ; le sanglier, notamment en noir, bleu-marine, tabac et terre cuite, et sans oublier l’astrakan fort porté en confections et garnitures.
- A Reims, les affaires en cachemires et mérinos sont peu importantes. L’exportation continue à remettre des ordres dans les qualités communes. Petit courant d’affaires en nouveautés de laine peignée. La situation est toujours bonne en nouveautés, surtout si on envisage l’appoint apporté cette saison par l’exportation aux Etats-Unis. Il s’est traité quelques affaires en flanelles, mais à des conditions toujours mauvaises pour le producteur.
- Par décret inséré au Journal Officiel du 16 novembre :
- cc Le sieur Le Roy, magasinier général à Reims, est autorisé à ouvrir et exploiter dans cette ville, conformément aux lois et règlements en vigueur, une salle de ventes publiques de marchandises neuves aux enchères et en gros, dans les conditions indiquées par ledit décret ».
- L’exportation semble aussi redonner un peu d’animation à la fabrique de Fournies.
- Elbeuf et sa région industrielle conservent l’activité déjà signalée, et partant sur les draps de couleur et d’administration, les draps de dame et les cheviots ; les draps noirs sont beaucoup moins demandés.
- La position reste satisfaisante à Rouen qui, du reste, n’a pas de stock dans la plupart des genres de sa fabrication. Les collections d’indiennes et d’impressions pour meubles sont très visitées, ce qui fait augurer una reprise dans la vente de ces articles, l’une des branches les plus importantes de la fabrique rouennaise. M
- Suite de la revue d’ensemble
- Pour les autres centres, voici quelques informations arrivant de droite et de gauche et présentées ainsi dans un ordre un peu décousu, et présentant une période de quelques mois :
- Une nouvelle teinturerie vient de se fonder à Amiens, elle occupe actuellement cent ouvriers mais compte en employer bientôt deux cents.
- A Condé-sur-Noireau, la situation chez les teinturiers est bonne au point de vue général, mais il y a un peu de chômage dans un des grands établissements.
- Dans le Nord, la teinturerie et les apprêts sont stationnaires, plutôt faibles. Dans la région de Fourmies, six fabricants occupant ensemble 737 ouvriers, ont dû cesser de marcher par suite de la crise lainière. A Lille, comme sur toutes les autres places du Nord, la situation des textiles est difficile, et même pour les filatures de coton : une maison est en faillite. A
- p.145 - vue 149/199
-
-
-
- 146
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Dunkerque, 9 fabriques occupant 2,000 ouvriers, ont réduit la journée d’une heure.
- A Flers-de-l’Orne, il y a une reprise assez accentuée dans la fabrication :
- Les affaires en tissus de coton ont été excellentes dans l’Aisne pendant le premier trimestre de cette année, plus faibles dans le second par suite de la saison pluvieuse. Les ordres pour l’hiver ont été favorables. Les piqués secs ont une meilleure vente ; les piqués molletons s’écoulent toujours difficilement et sont remplacés par les flanelles-coton. Les tissus unis sont demandés.
- Dans la région de Sedan on signale une reprise des affaires dans les filatures de laine et les apprêts, une diminution au contraire dans les fabriques de drap et les teintureries. L’étranger achète du fil cardé, ce qui indiquerait une tendance à monter des métiers au dehors.
- En Meurthe-et-Moselle, les filatures sont très actives. La filature Marchai, à Lunéville, qui emploie 190 ouvriers, et celle de Blainville-sur-l’Eau, dont l’effectif est de 450 ouvriers, travaillent nuit et jour. Le tissage de toile à bâches de Blainville-sur-l’Eau a une production active. Les prix de vente sont rémunérateurs. Les fabriques de velours de Blamont, Val, Châtillon et Bandaviller travaillent activement ; de même, la fabrique dethibaude. Aux fabriques de drap de Pierrepont et de la Roche qui occupent 592 et 240 ouvriers, la production est active en raison des nouveaux marchés de fournitur res passés avec l’Administration de la guerre.
- Mais les draps de troupe ne satisfont pas tout le monde ; nous avons signalé que les fabricants de drap de troupe à Lodève, Villeneuve et Bédarieux se plaignent d’une application trop rigoureuse des conditions qui leur sont imposées.
- Ils demandent qu’une enquête soit faite par les soins du ministère de la guerre ; ils croient que plusieurs clauses du cahier des charges pourraient être enlevées sans que l’Etat eût à en souffrir. On mettrait fin à des difficultés qui sont fâcheuses pour les fournisseurs de drap et pour les nombreux ouvriers qu’ils occupent.
- La fabrication des draps est toujours
- active à Camarès et à Lapeyre (Avey-, ron). Elle est plus lente à Saint-Affri-que, les demandes du commerce n’ayant pas la fixité des commandes de l’armée. La fabrication des lainages et des tricots a légèrement faibli. Les filatures sont stationnaires ainsi que l’effilochage.
- Dans l’Ariège, le nombre des fabriques de draps est en augmentation. Le tissage à la main disparaît tous les jours ; on y substitue des métiers mécaniques, qu’on installe un peu partout, dans toute la région ; mais le manque d’eau arrête généralement la production pendant les mois d’août, septembre et octobre.
- Genres en faveur
- Nous avons vu que la fabrique de Roubaix avait sur les métiers une forte quantité de tissus crêpés ; ces genres seront certainement très en faveur pendant l’été prochain ; on les fait notamment avec trame tricotine et brillante, quelquefois à double nuance.
- D’après le Journal des tissus et nouveautés, les covert-coats en laine moulinée se présentent en différents genres, depuis le satin, le corkscrew, la diagonale, le carreau, le whipeord jusqu’au Jacquard — mais les nuances sont limitées et il faut être prudent dans le choix des coloris, car ces articles ne sont pas très réguliers dans les nuances foncées.
- La rayure semble devoir prendre la place du carreau, et plusieurs disposition à bandes font également leur apparition.
- Les manches devant se faire encore très bouffantes, on recherche les tissus craquants — se tenant bien.
- Dans les teintes fraîches,: l’été verra, paraît-il, les nuances désignées : bluets rustiques, rose-roy, turquoise, rose des haies.
- On se portera beaucoup sur les verts Nil et pommier et les amarylis. Les verts Pompadour, Isly, libellules, Azow, absinthe, etc., les bleus indiens et les rouges de Bengale, de Chine et du Japon, des beiges, des tans, des gris et des bleutés, donneront certainement le fond des assortiments.
- La broderie, annonce-t-on, aura aussi sa vogue, mais spécialement la broderie à jour, avec transparent, ainsi que le plumetis à petits motifs.
- Nouveau traité tinctorial
- Notre littérature professionnelle vient de s’enrichir d’un nouveau traité dû à la plume très autorisée de MM. E. Gui-gnet, directeur des teintures auxGobe-lins (le successeur de Chevreul), p Dommer, ingénieur des arts et manufactures, professeur à l’école de physique et de chimie industrielles de la ville de Paris, et E. Grandmougin chimiste, ancien préparateur à l’école de chimie de Mulhouse.
- Le titre de cet ouvrage est : Blanchiment et apprêts, teinture et impression, matières colorantes ; c’est dire que c’est un traité d’ensemble sur la technique de nos industries, et la haute valeur de ses auteurs lui assura un brillant succès. Il est accompagné de nombreuses gravures et d’échantillons.
- Nous consacrerons une notice spéciale à cette publication. Disons de suite, car c’est toujours la première question qu’on nous adresse, que son prix est de 30 fr.
- Un traité professionnel ne se vend pas par demi-millions d’exemplaires comme les romans de Zola; ce n’est pas sur la quantité qu’on peut se retrouver, et son prix est nécessairement plus élevé ; ici, du reste, l’importance de l’ouvrage le justifie.
- F. Gouillon.
- CHARGE DES SOIES
- par précipitation du tannin sur la fibre Par J. Mehl
- Parmi les différentes charges employées dans la teinture, la charge au tannin est celle qui offre, sans contredit, le plus d’avantage, non seulement parce qu’elle conserve à la soie son toucher et son brillant, mais aussi parce-qu’elle n’altère que très faiblement cette fibre. Elle augmente en outre de beaucoup le volume du brin de la soie.
- 11 est regrettable que l’on ne puisse pas arriver au blanc parfait, car les charges à l’étain et tous leurs inconvénients disparaîtraient à jamais. La charge de la soie cuite offre peu de difficultés. 11 suffit de teindre la soie sur bain de tannin (extrait de sumac pour les nuances foncées, extrait de noix de galle de chine décoloré pour les nuances claires). Le bain doit contenir de 8 à 10 pourcent (deson poids) de tannin.
- On teint à 90° G. On ne laisse pas refroidir le bain. On enlève les soies à cette température et l’on termine par un avivage froid à l’acide acétique.
- 11 n’en est pas de même pour les soies souples. La manipulation devient alors délicate et
- p.146 - vue 150/199
-
-
-
- la revue de la teinture
- 1® teinturier doit y apporter beaucoup de soins et beaucoup d’attention.
- Pour arriver aux fortescbarges de 100,110, 120 pour cent, il faut précipiter le tannin sur la fibre. On a alors recours à la gélatine.
- La gélatine seule ne donnerait pas de bons résultats. Le tannin serait précipité en grumeaux très volumineux, qui s’attacheraient à la soie, et formeraient avec elle une masse pâteuse hors de tout usage.
- 11 faut, au contraire, avoir un précipité excessivement fin que Ton obtient en préparant la solution gélatineuse de la façon suivante :
- Gélatine......................... 5 kilogr.
- Acide nitrique 36‘ B.............. 0 k. 630
- Chauffer pendant une heure à 60e (Eviter de chauffer au-dessus de cettp température, car une partie de l’acide se décomposerait et il se dégagerait d^s vapeurs nitreuses). Ajouter ensuite :
- Carbonate de soude......... 520 gramm.
- Porter le tout à dix litres avec de l’eau ordinaire. Pour charger la soie, on opère de la façon suivante :
- On prépare un bai n contenant de U à 15 0i0 (de son poids) de tannin (sumac ou extrait de galle). On acidulé légèrement avec de l’acide sulfurique.
- On commence la teinture à 50’ C On élève progressivement ia température jusqu’à 80* ; on nuance en tenant la soie bien moins jaune, en raison de la grande quantité de tannin qu’elle devra fixet et qui la jaunira beaucoup. On porte à 90- C., on ajoute alors 1a solution gélatineuse (100 gr. par kil. desoie). Manœuvrer quelque temps les soies à cette température et laisser refroidir en manœuvrant toujours la fibre. On obtient ainsi une charge de 100 à 110 pour cent.
- Le même bain de teinture peut servir de nouvea . On ajoute alors pour une deuxième opération, une nouvelle quantité ce tannin équivalente à celle enlevée par la teinture précédente.
- La solution gélatineuse indiquée ci dessus peut en outre s’appliquer à d’autres cas, comme par exemple pour les soies souples en nuances claires chargées à 30-40o pour cent. 11 suffit d’employer un bain contenant environ 2 pour cent (de son poids) de tannin.
- On opère comme ci-dessus. La solution de gélatine en précipitant le tannin permet d’employer un bain moins concentré, et la teinture y gagne d’autant en fraîcheur et en vivacité.
- ÉTUDE SUR LA MICROBIE
- et la Désinfection des Etoffes et des Appartements Par M. Jolly
- Président de la Chambre syndicale de la Teinture et Nettoyage
- La doctrine moderne de la pathogénie peut «e résumer ainsi ; « Toute maladie infectieuse
- et contagieuse est transmissible dans des conditions spéciales par la mise en liberté de microbes ou de ferments qui, en pénétrant dans un organisme sain, y reproduisent une maladie identique. »
- Nous n’avons pas à nous occuper ici de la façon dont les microbes naissent ou se reproduisent par milliers ; nous n’étudierons pas, malgré l’intérêt que nous y trouverions, l’art de teindre les microbes qui se colorent beaucoup avec les couleurs basiques et moins avec les couleurs acides. Ce renseignement ne servirait pas à notre travail courant, et 1 échantillonnage serait quelque peu difficile.
- Nous n’avons pas non plus à apprendre les noms et les mœurs plus ou moins barbares de ces infiniments petits qui vivent de nous et qui excellent trop souvent à nous exterminer avec une rapidité foudroyante.
- Nous savons qu’ils existent et qu’ils peuvent faire leur entrée dans nos usines logés dans le rideau d’une chambre de malade ou dans un vêtement que l’on nous donne à épurer.
- Notre rôle commence alors et nous sommes uniquement chargés de combattre l’ennemi en déroute et à l’anéanlir si faire se peut.
- Nous aurons donc à étudier pour arriver à noire but :
- 1° L’antiseptie qui doit détruire ou arrêter dans leur développement les micro-organismes ;
- 2° La désinfection qui consiste à s’opposer à la pullulation dans les milieux extérieurs où ils sont susceptibles de vivre.
- J’ajouterai à ces deux moyens de préservation, et ceci avec l’autorité d’un éminent spécialiste que, pour les tissus, un nettoyage aussi complet que possible est un principal adjuvant à la désinfection parfaite.
- En effet, telle tache sirupeuse, épaisse ou grasse, peut cacher et protéger les hôtes redoutables que l'on cherche à exterminer. De plus, une étoffe absolument nette est plus sûrement épurée et ne nécessite pas, aprè > opération, un nettoyage que la grande chaleur des étuves rend obligatoires en dissolvant et en étalant une grande partie des taches, et en liviant, suivant l’expression de bien des gens intéressés, les objets plus sales après qu’avant leur désinfection. 11 est donc consciencieux de conseiller, après examen, le nettoyage préalable de tout ce qui a besoin d’être désinfecté. C’est une question de confiance de la part du client et de conscience de la part de 1 industriel .
- Quels sont les moyens dont la science dispose pour neutraliser et surtout pour stériliser les virus ?
- D’abord les agents physiques : la chaleur, l’électricité et le froid, puis les agents chimiques.
- Les premiers sont surtout des désinfectants et non des antiseptiques, ’es seconds agissent soit comme oxydants, comme le chlore et le
- 147
- permanganate de potasse, en enlevant de l’hydrogène aux corps organisés des microbes qui se trouvent par cela même détruits, soit comme réducteurs ainsi que l’acide sulfureux en enlevant de l’oxygène aux combinaisons organiques ou en coagulant I’a!bumine.
- Le nombre des substances antiseptiques est considérable, mais peu donnent un résultat complètement satisfaisant.
- Certains médecins ont pensé augmenter la force microbicide des antiseptiques en les mélangeant entre eux. En additionnant le pouvoir destructif de chacun, ils croient augmenter le tota 1 des forces sans que pour cela leur toxicité augmente dans les mêmes proportions. D’autres ont prétendu qu’en les mélangeant, il se produit des réactions encore inconnues et que l’on obtient un résultat pour le moins négatif. L’expérience seule donnera raison à l’une ou à l’autre de ces écoles.
- Nous avons à notre disposition, dans notre arsenal de teinturier, une grande partie de ces substances antiseptiques : l’eau oxygénée, le sulfate de cuivre, le cyanure de potassium, l’alun, le tannin, etc.... Mais comment pourrions-nous appliquer d’une façon pratique tous ces produits quand la plus grande partie des objets que nous avons à traiter ne supporte pas le moindre mouillage ?
- C’est ici que, profitant de nos connaissances acquises, nous avons tous pensé résoudre la question d’une façon définitive et irréfutable. Nqu9 pouvions nous baser aussi sur les renseignements suivants, tirés d’un rapport du docteur Roux, à qui nous devons la découverte du vaccin de la diphtérie.
- L’illustre maître s’exprime en ces termes, en parlant d’un moyen qui consiste à tuer les microbes par les essences :
- « Celles-ci, dit-il, n’altèrent point les matières albuminoïdes ni les diastases, et elles ont un pouvoir antiseptique très énergique, ainsique l’ont établi M. Koch, M. Chamber-land et d’autres expérimentateurs. Les essences d’ail et de moutarde, par exemple, malgré leur faible solubilité dans les liquides, font promptement périr les microbes qui ne font pas de germe. »
- Désireux de nous rendre un compte précis de l’efficacité de nos procédés en usage, nous avons fait tous nos efforts ponr intéresser à nos idées de praticiens un des savants les plus renommés dans cette science aride de la microbie, j’ai nommé le docteur Janet.
- Le docteur Janet voulut bien nous recevoir chez lui d’abord, puis à son laboratoire de l’hôpital Necker.
- Nous lui expliquâmes comment la pensée nous était venue de considérer la benzine industrielle comme un antiseptique de premier ordre. Nous fûmes autorisés à lui en apporter quelques échantillons, et un brouillon de culture fut préparé spécialement pour fournir à nos produits des sujets à expérience.
- p.147 - vue 151/199
-
-
-
- LA. REVUE DE LA TEINTURE
- 148____________________________________________
- Trois flacons de qualité différente furent composés :
- Le n° 1 avec du toluène ; le n° 2 avec une benzine lourde légèrement additionnée de permanganate de potasse rendu soluble par un procédé spécial ; le n° 3 avec ur.e benzine rectifiée et fortement camphrée.
- Les deux premières préparations donnèrent un résultat nul, la troisième arrêta la production des microbes, mais même après 24 heures de contact, la stérilisation fut incomplète.
- 11 fallut donc, pour le moment, conclure que nous ne devons plus songer aux benzines comme antiseptiques suffisamment puissants. Je dis : pour le moment; car j’ai l’intime conviction que la benzine pourra certainement, par la facilité qu’elle a de dissoudre les produits aussi énergiques que la créosote, l’acide clnnamique, le B naphtol, le salol, etc., servir de véhicule à un ou plusieurs de ces antiseptiques de force différente et, avec la faculté de pénétration que nous lui connaissons, aller chercher jusque dans les endroits les plus cachés non seulement les microbes, mais les toxines même si difficiles à atteindre et à détruire.
- L’avenir se prononcera sur cette hypothèse.
- Revenons maintenant aux modes de désinfection les plus connus et les meilleurs :
- 1 * Le froid qui retarde la décomposition des matières organiques mais qui ne tue pas les bactéries tout en empêchant leur action virulente. Procédé coûteux et peu efficace et qui, pour cela même, ne saurait être adopté dans nos usines.
- 2‘ La chaleur qui paraît être un des meilleurs désinfectants, non pas la chaleur sèche qui même à 140*, ne stérilise pas les cultures, mais la chaleur humide qui à 100’, tue les microbes pathogènes connus et à 120- tue leurs spores.
- Le procédé s’applique couramment avec la machine Geneste et Herscher que nous connaissons tous, et qui bien dirigée donne des résultats satisfaisents.
- 3‘ L’ozone, dont la puissance est, paraît-il, quarante fois plus considérable que celle de l’oxygène, et qui détruit les germes capables de déterminer les fermentations, les putréfactions et les miasmes.
- Des appareils ozonateurs produisent pratiquement l’ozone d’une façon continue.
- 5' Le sublimé corrosif qui n’a pas d’odeur et qui est presque inoffensif. La solution à trois millièmes acidulée avec cinq millièmes d’acide chlorhydrique est très efficace. Le liquide est projeté au moyen d’une pompe pour mouiller uniformément les surfaces.
- 5- L’acide sulfureux qui remplit les conditions de bon marché, de maniement facile et de désinfection complète. C’est l’utilisation du souffroir, que tous les teinturiers connaissent et emploient pour leur usage quotidien. La force de pénétration de ce gaz est considéra-
- ble. M. Raoul Pictet, qui vient de faire breveter un nouveau procédé de désinfection par l’acide sulfureux, affirme que des microbes enfermés au centre d’une balle de coton pressée à la presse hydraulique, sont absolument détruits par le gaz sulfureux anhydre. On objectera que les métaux et que beaucoup de couleurs ne résistent pas à son action, le célèbre inventeur prétend qu’il n’y a rien à craindre si le gaz est anhydre. En tout cas, la chaleur humide a aussi ses inconvénients que nous ne citerons pas, tant ils sont connus.
- 11 résulte de ces comparaisons que pas un de ces divers procédés ne réunit jusqu’ici toutes les perfections.
- Les spécialistes semblent préférer l’emploi de l’acide sulfureux, comme donnant le plus de garantie et exigeant le moins de savoir de la part de ceux qui exécutent les diverses opérations de la désinfection.
- Le prix de revient est presque nul, ce qui est à considérer quand on veut opérer sur de grandes surfaces. Pas d’appareils spéciaux, ni machines, ni pulvérisateurs. En un mot, ce procédé est à la portée du praticien le plus modeste -, c’est une grande ressource pour les petites villes et villages éloignés des grandes usines de désinfection.
- Nous suivrons donc avec le plus grand intérêt les travaux entrepris et continués chaque jour avec plus d’ardeur par nos savants et nous ne doutons pas un instant des progrès qu’ils ne manqueront pas de réaliser au point de vue de l’épuration et de la stérilisation des microbes.
- Mon travail ne serait pas complet si je n’a > vais pas soin de vous dire que les médecins pensent qu’en général, les procédés mis à notre disposition sont suffisants, mais qu’ils pêchent trop souvent par l’application.
- C’est là que notre rôle devient un rôle de confiance et d’importance en même temps, c’est là que notre intérêt doit marcher d’accord avec notre devoir.
- Quand nous voyons des hommes de volonté et de génie comme ceux qui se sont dévoués ' pour étudier les maladies contagieuses, et pour venir, au péril de leur vie, en aide à leurs semblables, ne devons-nous pas, dans notre modeste sphère, tenir à l’honneur de seconder par un travail plus consciencieux qu’intéressé les efforts de ces bienfaiteurs de l’humanité ?....
- A mesure que la science grandit et progresse, l’industrie doit grandir et progresser avec elle et se montrer digne de suivre le chemin lumineux des grands avenirs.
- PHOTO-IMPRESSION DES TISSUS
- M. Alfred Yillaïn a soumis à la Société industrielle du Nord, un mémoire sur les procédés d’impression des tissus par voie photographique. Nous savons que toutes ces méthodes n’ont jamais été que des distrac-
- variété d’effets ni la rapidité d’exécution des à imprimer, sans compter l’incertitude des C‘est donc à titre documentaire que nous sons quelques passages du travail, d’ailleurs ressant, de M. Villain, et qui fut primé par industrielle.
- L’auteur rappelle d’abord les tentatives qu’ici dan3 cette direction.
- machines résultats, reprodui-f°rt inté-
- la Société
- faites
- jus-
- Parmi les différents procédés d’impressions photographiques et colorées par voie de teinture sur tissus ou sur papier, nous trouvnn» dit-il : ns>
- 1° Le procédé dit par imbibition. — si i’on prend une feuille de papier ou un morceau de tissu albuminé ou gélatiné, sensibilisé dans un bain de bichromate d'ammoniaque, qu’0n l’expose sous un cliché ou un dessin quelconque, la lumière viendra à travers les blancs insolubiliser et imperméabiliser la gélatine et imprimer comme en teinture des réserves. Cet effet étant produit, qu’on dépouille le papier par un lavage à l’eau cyanurée, de tous les sels de chrome non impressionnés et que l’on mette flotter cette feuille ou ce tissu sur un bain colorant quelconque, par exemple de violet méthyl, de fuchsine ou d’ésoine • partout où la lumière n’a pas réagi et par conséquent formé de réserves, la matière colorante pénétrera la gélatine ou l’albumine et reproduira le dessin primitif dans la coloration chinoise et il ne restera plus à enlever, par des bains légèrement acidulés et n’altérant pas la teinture, que le sou* chromate formant les réserves. Ce procédé, connu depuis fort longtemps, donne un positif d’un positif, un négatif a’un négatif, mais ne peut donner des épreuves offrant une grande résistance à la lumière, car, comme chacun le sait, la plupart des matières colorantes dites d’aniline se fixant sur albumine ou gélatine sont très fugaces -, de plus, ce procède ne peut donner facilement des demi-teintes.
- 20 Procédé Kopp. — Kopp, en 1863, à la Société industrielle de Mulhouse, proposait le chromatepotassico ammonique comme sel sensible et capable de former un mordant tinctorial sous l’action de la lumière. L’hydrate d’oxyde de chrome provenant de l’élimination complète, par des rinçages en eaux alcalines ou simplement calcaires, de tout l’acide chro-mique fixé sur la fibre, fait fonction de mordant; il s’ensuit qu’on n’a qu’à plonger le papier ou le tissu ainsi modifié dans un bain d’une teinture colorante pour que l’image, de vert pâle qu’elle était, ressorte avec les nuances produites par cette teinture véritable.
- Gomme on le verra par la suite, c’est surtout des données de Kopp que je me suis inspiré ; mais les produits tinctoriaux conseillés par ce savant chimiste ne pouvaient offrir une grande résistance aux actions de la lumière, des alcalis et des acides ; de plus, les produits que j’emploie maintenant n’avaient pas encore vu le jour.
- p.148 - vue 152/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 149
- 3° Procédé Philippe. — En 1872, M. Philippe prenait un brevet pour un procédé d’application des composés chromatés et des sels d’aniline à la reproduction de dessins par la lumière. Comme Kopp, il conseillait le mélange de. bichromate de potasse ou d’un autre bichromate métallique avec le chromate neutre d’ammoniaque, eu le mélange à équivalents égaux de bichromate de potasse et d’ammoniaque, et, pour obtenir du noir, il se servait d’un bain acide d’aniline.
- Mais l’auteur lui même reconnaissait ses inconvénients et le peu de stabilité des épreuves obtenues par son-procédé.
- 4° Procédé Willis. — Il existe aussi le procédé Willis qui donne des épreuves noires à l’aide des vapeurs produites par une solution d’huile d’aniline dans la benzine et qui se fixent sur un papier imprégné d’une solution de chromate de potasse et d’acide phospho-rique. Les endroits impressionnés par la lumière ne donnent pas de coloration ; on obtient donc une image positive d'un positif. Comme dans le procédé Philippe, le noir d’aniline ainsi formé verdit sous l’action de l’air, de la lumière et des contacts acides.
- 11 y aurait cependant un moyen de rendre toutes ces épreuves plus solides en leur donnant un léger bain chaud de bichromate de potasse faiblement acidulé, comme cela se fait en teinture pour ces mêmes noirs d’aniline. Mais le procédé n’en serait pas plus em-ployable industriellement et on ne pourrait avoir qu’une seule nuance, le noir.
- 5° Procédé à laprimuline. — Quittons maintenant les sels de chrome comme sels sensibles pour étudier le procédé dit à la primuli-ne. MM. Green, Cross et Bewan ont découvert, dans un dérivé de la primuline, un corps dia-zoïque assez sensible à la lumière pour pouvoir être utilisé à obtenir des impressions par la lumière.
- Voici comment on doit opérer. On fait dissoudre au bain de sable 10 grammes de primuline dans 320 centimètres cubes d’eau bouillante ; on décante le liquide. Ce bain de teinture est maintenu chaud et on s’en sert pour teindre du papier ou du calicot, ce qui n’exige que quelques minutes. Par égouttage et lavages, on enlève l’excès du colorant, et la substance teinte est plongée dans un bain contenant un litre d’eau, 6 grammes de nitrite de soude et 14 centimètres cubes d’acide chlorhydrique.
- Le corps diazoïque se forme et la teinte passe au brun rougeâtre ; on lave à l’eau et on fait sécher dans l’obscurité. La surface sensible est alors préparée. On l’expose au châssis-presse sous le dessin à reproduire. La durée d’exposition est assez courte et dans les parties insolées la couleur vire au jaune pâle.
- Les parties qui n’ont pas été atteintes par la lumière sont susceptibles de fournir par le bain de développement une matière coloran-
- te ; on produit donc un positif d’un positif. Suivant la couleur que l’on veut obtenir, on emploiera différents bains. Je ne vous citerai qu’un exemple :
- Le bain destiné à fournir la teinture rouge s’obtient en dissolvant 6 grammes de soude caustique dans 10 centimètres cubes d’eau, on triture ce liquide dans un mortier, avec 4 grammes de 6-naphtol, puis on ajoute assez d’eau pour faire 480 centimètres cubes.
- Lorsque l’exposition à la lumière est jugée suffisante, on plonge l’épreuve dans le bain du développement, on lave et on fait sécher.
- Les images obtenues par ce procédé possèdent toujours un fond jaunâtre que Ton n'est pas arrivé à détruire complètement ; les teintes obtenues sont peu franches et ne présentent qu’une solidité relative.
- 6° Procédé Feer. — M. Feer a mis à son profit une autre propriété des corps diazoï-ques ; ils forment avec le bisulfite de soude des sels diasulfoniques bien cristallisés, dans lesquels les propriétés des combinaisons dia-zoïques sont complètement masquées. Si on mélange ces se s avec une amine ou un phénol, on obtient des liquides incolores que l’on peut étendre à la surface d’une feuille de papier. Après séchage dans l’obscurité, si on expose à la lumière, le groupe diazoïque étant mis en liberté, exerce son effet ordinaire sur l’amine ou le phénol et donne naissance à une matière colorante qui se fixe sur le papier. Après exposition à la lumière, il suffit de laver avec de l’eau qui enlève l’excédent du mélange primitif pour avoir une épreuve positive si on est parti d’un négatif.
- 7° Autres procédés par diazotage. — Tous les corps diazoïques, se décomposant sous l’action de la lumière, abandonnent de l’azote et perdent, par conséquent, la faculté d’engendrer de nouvelles matières colorantes. Certaines couleurs diamines qui se laissent facilement diazoter pourraient donc être utilisées comme la primuline pour obtenir des épreuves ou des impressions photographiques de teintes variées sur fond bleu, gris, brun, etc., etc.
- Toutes ces teintes n’offrent pas, selon moi, une solidité assez grande et possèdent les mêmes inconvénients.
- 8° Procédés aux sels de fer. — Je ne crois pas utile d’énumérer tous les procédés dits aux sels de fer, qui servent ou qui pourraient servir à donner une impression sur tissu, ils sont universellement connus -, mais permettez-moi de vous faire remarquer que les épreuves obtenues par le procédé dit au ferro-prussiate, soit sur papier ou sur tissu, ne peuvent être reconnues comme solides. Elles ne résistent pas aux solutions alcalines, et ne représentent qu’une solidité relative à la lumière. 11 en est de même des épreuves noires obtenues à l’aide des sels de fer et de solutions de campêcheou d'acide gallique.
- 9» Procédé aux sels de manganèse. — Dernièrement, MM. Lumière, de Lyon, ont, à l’aide de sels de manganèse, obtenu des épreuves diversement colorées par voie de teinture; malheureusement, ces messieurs reconnaissent eux-mêmes, dans la description de leur procédé, que le nombre de nuances stables qu’ils obtiennent aiusi est très restreint.
- Procédé de l’auteur. — j’ai pensé utiliser les réactions des sels de chrome, qui, comme on le sait, forment sous l’action de la lumière du sesquioxyde de chrome qui se fixe et permet d’obtenir sur toute espèce de tissu et sur papier un mordant capable de former des laques insolubles et de développer toute matière colorante. Le procédé n’est certes pas nouveau puisque, dès 1863, Kopp indiquait cette particularité des sels de chrome ; mais si l’idée n’est pas nouvelle, les résultats que j’obtiens peuvent être considérés comme nouveaux, car certains produits que j’emploie ne datent que de quelques années, voire même de quelques mois, et, de plus, personne n’a encore pensé à lpur application industrielle. Les colorations que j’obtiens peuvent être considérées comme inaltérables -, ce sont, en effet, les seuls produits qui, jusqu’à présent, permettent d’obtenir par voie de teinture sur coton, sur laine, sur lin et sur soie, des teintes qui puissent présenter une certaine résistance aux actions de la lumière, de l’air, des alcalis et des acides. Le sel de chrome employé permet d’arriver à une sensibilité qui laisse espérer de fixer par agrandissement assez de mordant pour obtenir des reproductions sur rideaux ou tentures d’ameublement, qufprésenteront une nouveauté d’un cachet artistique spécial.
- J’emploie comme sel sensible du bichromate de potasse et d’ammoniaque, auquel j’ajoute du métavanadate d’ammoniaque, sel qui me donne un mordant plus énergique et une sensibilité plus grande. Je trempe une feuille de papier ou un morceau de tissu dans une solution ainsi composée :
- Eau.................. 1,000 cent, cubes
- Bichromate de potasse. 35 grammes.
- Bichr. d’ammoniaque.. 15 —
- Métavanadate d’ammon. 3 —
- Je fais sécher à basse température et à l’abri de toute lumière blanche. 11 est à recommander, en effet, de ne pas faire sécher le papier ou le tissu imprégné de cette solution, à une température supérieure à 25 degrés centigrades, car à 30 degrés centigrades l’action de transformation commence déjà et se montre en teinture en colorant les blancs et en voilant pour ainsi dire l’image. J’expose ensuite le tissu ou le papier sous un cliché négatif et, après une exposition qui varie suivant la nature du cliché et l’état de la lumière, mais très courte cependant, je retire mon épreuve lorsque tous les détails paraissent fortement
- p.149 - vue 153/199
-
-
-
- LA REYUE DE LA TEINTURE
- 150____________________________________________
- Impressionnés. Je rince à fond de façon à éliminer complètement toute trace de sel de chrome non fixé. Dans cet état, l’épreuve peut être séchée et conservée ; si on ne veut pas procéder à la teinture immédiatement, on n’aura qu’à la mouiller en la trempant dans l’eau chaude lorsqu’on voudra la teindre.
- Les matières colorantes que je conseille d’employer sont pour la plupart des dérivés de l’anthracène :
- Les alizarines artifi cielles (alizarines pour rouge, alizarines pour violet).
- Le bleu d’alizarine S.
- Les noirs d’alizarine SR.
- La galloflavine.
- La purpurine.
- Le brun d’anthracène.
- L’oiange d’alizarine.
- Le jaune d’alizarine.
- Le marron d’alizarine.
- Le vert d’alizarine S.
- L’alizarine bleu indigo.
- Le bleu cyanine.
- La galléine.
- La céruléine.
- Certains de ces produits peuvent se mélanger entre eux et donner une gamme très variée de nuances très solides.
- Les autres oroduits tinctoriaux qui se fixent sur coton, laine, lin et soie, sous l’influence d’un mordant de chrome ou de fer, pourraient être aussi utilisés en photo-teinture ; mais, parmi ces dernières matières colorantes, il n’y en a guère qui puisse donner des teintures aussi stables que celles obtenues par les produits que je viens de décrire. Toutes les teintes obtenues ainsi présentent une très grande résistance aux actions de la lumière, des alcalis et des acides.
- Ces différents produits ne se fixant qu’aux endroits où se trouve du mordant fixé et suivant sa concentration, il est donc certain que les parties non impressionnées par la lumière donneront des blancs, à moins qu’on n’ait employé des produits impurs ou qu’on n’ait commis quelque maladresse, soit d’avoir fait sécher le tissu ou le papier imprégné du sel sensible à une température trop élevée, ou dans un endroit où pénétrait un rayon de lumière blanche, soit encore de ne pas avoir attendu l’élimination complète du sel de chrome non fixé avant de procéder à la teinture.
- Mais grâce à la so;idité des teintes obtenues, on peut, en trempant ces épreu .'es, une fois terminées, dans une solution de chlorure de chaux, arriver à obtenir des blancs parfaits, un bain bouillant de soude et de savon suffit même quelquefois ; du reste, dans l’impression ordinaire sur tissu, n’est-on pas presque toujours forcé de souder et même de chlo-rer certaines impressions, soit pour leur donner plus de vivacité, soit pour avoir des blancs plus purs. La qualité des tissus a une grande influence sur la beauté et l’uniformité des ré- -
- sultats, car, comme tous les teinturiers le savent aussi bien que moi, ces produits se fixent aussi sous l’action des mordants d’alumine, de fer, de cuivre et autres produits métalliques et donnent des teintes différentes, suivant le métal employé. On peut même, et j’en ai fait l’expérience, arriver, grâce à cette particularité, à obtenir deux teintes dans un bain de teinture. Qu’on imprègne, par exemple, delà solution duseldechromesensibiliea-teur un tissu qui aura été préalablement mor-dancé en alumine, qu’on l’expose à la lumière sous un cliché ou dessin, qu’on le rince et qu’on procède ensuite à la teinture ; qu’arrivera-t-il? Dans les endroits où !a lumière aura transformé le sel de chrome en mordant, vous n’obtiendrez une teinte différente qu’aux endroits où les rinçages (chargés d’enlever le chrome non fixé) n’auront pas enlevé l’alumine fixée, et vous aurez donc deux teintes avec le même produit et dans le même bain de teinture : 1° celle que donne le mordant de chrome ; 2° celle que donne le mordant d’a-umine. II en serait de même avec le fer et le chrome, et ainsi de suite.
- On pourrait aussi, par mon procédé, arriver peut-être à imprimer deux ou trois teintes différentes, en mordançant d’abord pour une couleur, en procédant à la teinture, en mordançant pour la deuxième et en la mettant dans un deuxième bain de teinture et en procédant ainsi pour la troisième. Pour arriver à ce résultat, une grande difficulté se présente, je n’en doute pas, c’est le repérage exact; mais peut-être y arrivera-t-on aussi facilement qu’en chromolithographie. Ceci aurait besoin d’études et de recherches que je n’ai pu encore faire, mais que je me propose d’étudier dès que j’aurai un pen plus de temps disponible.
- Les applications industrielles de ce procédé peuvent être très nombreuses, comme, par exemple, pour la décoration des éventails, écrans, objets de fantaisie (sachets, bonbonnières), reproduction pour tissus d’ameublement, panneaux d’appartement, rideaux, stores, décoration de linge de table, reproduction par agrandissement de vues maritimes, paysages ou autres sujets. On pourrait même reproduire, par exemple, au milieu d’un écusson de chaise ou de fauteuil, un cliché photographique ou un dessin quelconque, et donner ensuite le tissu à imprimer comme à l’ordinaire; dans ce cas, on n’aurait qu’à se contenter d’imprégner l’endroit où se trouverait le dessin du produit colorant choisi et au vaporisage la nuance se développerait et se fixerait aux endroits mordancés, ou bien encore reproduire de distance en distance les sujets voulus, les teindre et procéder ensuite à l’impression du reste du tissu.
- COULEURS AZOIQUES RÉSERVE
- sous impression de bleu indigo vapeur
- [Procédé Schlieper)
- Communication de MM. L. Bloch et Ch. Son™, à la Soc. Industrielle de Mulhouse ***
- Le bleu indigo vapeur ne se laisse réserver que par du soufre précipité; un acide, par exemple l’acide citrique, saturant simplement l’alcali, ne suffit pas -, mêms le prussiate rouge qui exerce cependant un pouvoir oxydant énergique en présence de soude caustique, ne donne pas de bon blanc.
- Pour pouvoir s’associer à cette réserve de soufre, une matière colorante doit avoir les propriétés suivantes : elle doit se fixer soit directement, soit par un court vaporisage dans un milieu très alcalin ; elle ne doit pas être altérée ni par le soufre, ni par la soude ou le sulfure de sodium, soit à froid, soit par la vapeur.
- Les matières colorantes qui répondent à ces conditions ne sont guère nombreuses; il n’y a que quelques couleurs directes et quelques colorants azoïques produits directement sur tissu qui donnent des résultats assez satisfaisants.
- Couleurs directes
- Nous avons essayé de nombreuses matières colorantes ; les meilleurs résultats sont obtenus avec la chrysamine R (Bayer) donnant un jaune, l’orange alcalin G (Dabi) donnant un jaune citron, l’érica G (Berlin) donnant un rose et la benzopurpurine 1 B (Bayer) un fraise.
- La formule générale pour ces couleurs directes est la suivante :
- ââO gr. de colorant,
- 330 gr. de phosphate de soude,
- 115 gr. de savon,
- 3 k. 300 d’amidon grillé clair,
- 8 lit. d’eau dist. chaude.
- Empâter 2 k 200 de soufre précipité.
- Ces couleurs ne sont pas assez bien fixées -, cependant elles résistent à un léger savon. Elles sont fortement attaquées par la soude et le sulfure, et on n’arrive qu’à des nuances claires; la chrysamine souffre le moins. La constitution de ces matières colorantes se trouve hien modifiée, car, par diazotation et copulation ultérieure avec du b-naphtol, on obtient d’autres nuances.
- Colorants azoïques produits directement sur tissu
- Ce procédé se base sur les faits suivants ; Le naphtolate de soude ne gêne en rien la réduction sur la fibre de l’indigo par le glucose et la soude caustique. Le glucose n’empêche pas non plus la formation des couleurs azoïques sur la fibre.
- Le procédé consiste donc à imprimer le diazo épaissi et mélangé à du soufre précipité
- p.150 - vue 154/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 151
- sur tissu préparé en naphtolate de soude et glucose, puis à surimprimer 11 couleur du bleu indigo, à oxyder et à laver.
- Cette série de couleurs permet de produire sous bleu indigo vapeur des réserves rouges, jaunes et oranges d’une grande vivacité et assez solides. Ces couleurs ne réservent bien que sous soubassement; le bleu foncé uni plaqué au rouleau ne donne pas de résultats suffisamment satisfaisants.
- Toutes ces couleurs sont cependant plus ou moins attaquées en ce sens que leur nuance se trouve plus ou moins changée. Le rouge xylidine devient orange, le rouge p-nitraniline est détruit. Les rouges à la cumidine et à la 4-naphtylamine, ainsi que le grenat à l’a-naphtylamine, sont plus résistants et ne perdent pas beaucoup de leur intensité.
- Le rouge le plus vif s’obtient avec la cumidine ; un rouge moins vif, mais d’une meilleure nuance, s’obtient par mélange de 3 parties de fc-naphty'amine et 1 partie de cumidine. La xylidine commerciale est impure et ne se dissout pas entièrement dans l’acide chlorhydri- | que ; pour avoir une bonne couleur, il faut séparer l’huile insoluble. Un bon rouge s’obtient par mélange de 2 parties de xylidine et 1 partie de &-naphtylamine.
- Le diazo doit absolument être neutralisé à l’acétate ; si on imprime le clhorhydrate dia-zoïque sur tissu préparé en mordant, soit avec ou sans addition d’acétate de s,ude (40 gr. par litre de mordant), on n’obtient pas de si belles réserves; elles sont trop ternes.
- On peut associer à ces couleurs azoïques des couleurs directes et du blanc; il faut alors prendre pour le blanc une réserve plus forte que d'habitude, vu que tissu se trouve préparé en naphtolate.
- Quant à la préparation, il faut dissoudre le glucose et le naphtolate séparément, et mélanger les deux solutions à froid, pour empêcher la décomposition du glucose par la soude ; de même il faut sécher les pièces à une température pas trop élevée; toujours à la hot-flue. Les pièces préparées se conservent bien pendant vingt-quatre heures. 11 est à recommander d’user ici des mêmes précautions qu’on prend d’habitude pour la fabrication des couleurs diazotées.
- Si on ajoute de l’huile pour rouge au mordant, le bleu devient plus vif et plus foncé et les réserves plus vives.
- Traitement
- Après vaporis3geet lavage:
- 1* Rouge, orange seuls ou avec blanc : savonner deux fois à 45" R.
- 1« Rouge avec rose à l’érica : savonner une fois à 40° R.
- Recettes
- Mordant
- 50 1. eau,
- 4 k&-naphtoI,
- 4 k soude caustique 40°,
- 5 1. huile pour rouge,
- 50 1. eau,
- 25 k glucose solide.
- Réserve SF
- 20 1. empois d’amidon grillé foncé (314 kil. pl.)
- 4 k soufre précipité.
- Epaississant NS
- 30 1. épaississant,
- 14 k soufre précipité,
- (Empâter à chaud)
- Epaississant
- 12 k amidon,
- 6 k amidon grillé foncé,
- 60 1. eau.
- Cumidine 10 1. diazocumol,
- 12 I. épaississant NS
- Diazocumol
- 2 k 800 cumidine,
- 20 1. eau
- 6 1. ac. chlorhydrique 21° B.
- 10 l. nitrite de soude (150 g. pl.)
- 8 k acétade de soude.
- (Porter à 60 1.)
- &-Naphtylamine 101. fr-diazonaphtaline,
- 12 1. épaississant NS
- b-Diazonaphtaline
- 3 k &-naphtylamine,
- 20 1. eau,
- 6 1. ac. HCl 21° B.
- 10 1. nitrite (150 gr. pl.)
- 6 k. 1(2 acétate de soude.
- (Porter à 60 1.)
- Xylidine
- 10 1. diazoxylol,
- 12 1. épaississant NS
- Diazoxylol 27 1. sol. de xylidine,
- 10 1. nitrine (150 g. pl.)
- 8 k acétate de soude.
- (Porter à 60 1.)
- Solution de Xylidine
- 7 1. Ii5 xylidine commerciale,1 181. ac. HCl 21» B,
- 60 1. eau.
- (Donne 80 1.)
- Bleu indigo
- 3 k amidon grillé clair,
- 10 1. eau distillée chaude,
- 10 1. soude caustique 40<>.;
- 8 k soude caustique en poudre, Ajouter à 30o R.
- 6 k pâte d’indigo.
- Pâte d’indigo
- 4 k indigo Java 78 0[0.
- 12 1. eau.
- Solution de xylidine
- Laisser 24 heures; l’huile insoluble vient surnager, on soutire la solution claire.
- 270 centimètres cubes correspondent à 24 grammes de xylidine.
- Bleu indigo
- Empâter l’amidon grillé avec l’eau chaude, ajouter la soude liquide, puis, en refroidissant, la soude solide; à 30°R, on y verse la pâte d’indigo. Laisser pendant £la nuit, et chaufler légèrement au bain-marie, lorsqu’on veut s’en servir.
- REVUE SOMMAIRE
- DES BREVETS D’INVENTION
- ?erfectionnements dans l’impression des étoffesj
- Par MM. Bonnet, Ramel, Savigny, Géraud et Marnas
- Il y a une idée nouvelle et intéressante dans cette invention; nous aurions cependant douté de sa réalisation pratique si elle eût été présentée par des auteurs présentant moins de garanties de sérieux que l’importante maison de Lyon qni l’a fait breveter.
- Le procédé consiste à employer comme épaississants des matières susceptibles de se volatiliser ou de dissocier, et ainsi, de disparaître complètement par le fait des températures auxquelles les tissus sont soumis par les opérations du séchage et du vaporisage.
- On éviterait donc les lavages derniers, les coulages et nuançages des blancs qui en sont souvent les conséquences.
- Les auteurs obtiennent les meilleurs résultats, disent-ils, avec les formiate, acétate et carbonate d’ammoniaque, l’oxalate de méthyl, le chlorhydrate de méthylamine, etc., etc. Ces composés épaissiraient les couleurs, mordants, réserves et enlevages, sans modifier leur action propre, et s’élimineraient ensuite d’eux-mêmes au vaporisage, en abandonnant aux tissus les couleurs ou autres agents actifs qu’ils épaississaient.
- Voilà le principe ; c’est une nouvelle voie ouverte ; nous pensons qu’elle a encore besoin d’être nivelée, mais il est probable que les brevetés l’ont déjà plus parcourue qu’ils ne le laissent voir.
- Procédé pour rendre ininflammables les papiers, tissus, etc.
- Par M. C.-B. Schneider
- Ceci est une des nombreuses formules d’ignifuges , qui n’est pas plus mauvaise
- qu’une autre.
- L’auteur emploie :
- Acide phosphorique..... 2 lit.
- Ammoniaque liquide..... 1 lit.
- Borax.................... 20 gr.
- Sulfate de zinc.......... 25 —
- Eau..................... 3Q0 —
- p.151 - vue 155/199
-
-
-
- -152
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Pour préparer cette solution, on commence par dissoudre le borax et le sulfate de zinc, chacun à part, dans 150 grammes d’eau ; le mélange de ces deux corps en dissolution donnant un liquide trouble, on y ajoute l’ammoniaque liquide qui le rend tout-à-fait clair et, une fois clair, on y mêle l’acide phospho-rique. ____
- Nouveau procédé d'impression sur textiles Par M. L. Marcan
- Ce « nouveau » procédé consiste à imprimer des poudres de bronze de toutes nuances, délayées dans de la dissolution de caoutchou c faite avec de la benzine (ce que l’auteur appelle : gomme élastique et naphte de goudron de houille).
- L’impression se fait à l’aide de plaques découpées à jour, c’est-à-dire de poncifs.
- On voit d’ici la nouveauté de l’invention.
- Effets de moirage obtenus par impression Par MM. F. du Clozel et Blanc
- Ce procédé s’applique aux tissus, papiers, toiles cirées et autres surfaces.
- Il consiste à imprimer une rayure facultative dont les vides soient à peu près égaux aux pleins. Cette première impression faite, le tissu est imprimé une seconde fois à la même rayure. Par le fait de cette seconde impression superposée à la première, \espleins et les vides de la rayure imprimée en premier lieu, s’enchevêtrent avec les vides et les pleins de la rayure imprimée en second lieu, et il se produit alors des effets de moirage comparables à ceux obtenus dans la moire ordinaire.
- Par ce moyen, on peut donner l’aspect moiré à toutes matières, y compris celles ne se prêtant pas au cylindrage.
- De plus on obtient des effets nouveaux et extrêmement variés. Ainsi, il suffit d’employer des rayures différentes, ondulées, droites, obliques, discontinues, etc.; ou bien d’imprimer le même objet non plus deux fois à la même rayure, mais trois fois, quatre fois ou davantage; ou bien d employer à chaque impression des couleurs différentes, pour obtenir des effets différents, et en particulier des effets polychromes qui n’ont jamais été réalisés.
- Du reste, les auteurs ont déjà fait breveter plusieurs tours de main fort ingénieux se rapportant à l’industrie de l’impression, tel que le suivant.
- Effets de façonné, ou de broché, obtenus par impression
- Par MM. F. du Clozel et Blanc
- Par cette méthode on réalise l’aspect des damassés ou des façonnés, d’une façon indestructible, sur tissus légers et bon marché, de soie ou de mélanges.
- Pour cela on imprime un silicate soluble ;
- on passe ensuite le tissu dans un bain contenant en dissolution un sel ou un acide susceptible de former avec le silicate imprimé un sel ou un composé quelconque insoluble et incolore.
- Ce sel ou composé insoluble et incolore se trouve alors emprisonné dans les réseaux du tissu; sa présence dans la fibre modifiant celle-ci aux endroits imprimés et suivant un dessin déterminé, produit sur l’étoffe des parties où la lumière se reflète différemment que sur les parties non touchées par l’impression.
- Il en résulte cet effet de damassé que l’on n’aurait pu obtenir autrement que par une combinaison d’armure.
- Savon de benzine solide par M. J. Schicht
- 11 s’agit de la préparation d’un savon à dégraisser solide, consistant dans l’addition d’une grande quantité de benzine à une solution de savon; pour empêcher la séparation de la benzine d’avec le savon, on ajoute à la masse, en la battant fortement et longtemps, une petite quantité d’un corps gras.
- On obtient ce savon en émulsionnant les proportions suivantes :
- Savon................ environ 20 parties
- Benzine....................... 80 —
- Graisse végétale ou animale... 5 —
- Eau pour dissoudre le savon... 60 —
- On agite vivement la masse et il arrive un moment où celle-ci épaissit beaucoup ; la benzine alors fait corps avec le savon, et ne s’en sépare plus que très lentement, par évaporation superficielle.
- La préparation analogue obtenue avec :
- Dissolution concentrée de savon 45 parties
- Benzine.......................... 50 —
- Corps gras....................... 5 —
- se conserve très longtemps, et enlève très bien les taches de graisse sur toutes les étoffes, même les taches de cambuis ou d’encre d’imprimerie (Brevet allemand).
- Frappage du velours, de la peluche, etc. par M. V. A. Richard
- Ce mode de frappage s’exécute en disposant, par le moyen du découpage , des formes taillées dans le métal, le bois, le carton ou autres substances analogues; on donne à ces formes les contours et les dessins voulus pour être reproduits sur l’étoffe par le frappage.
- Ces plaques entaillées sont placées à plat et l’étoffe à frapper est ensuite posée sur les dites formes, du côté dit : à l’endroit, on passe alors un fer chaud sur l’étoffe, qui se trouve présenter au fer le côté envers, et on presse plus ou moins fortement après avoir humecté légèrement l’envers de l’étoffe.
- L’étoffe est ainsi frappée, les parties plei-
- nes de la forme ajourée ayant seules compri
- mé snn duvpt
- Appareil pour le décatissage indestructible par M. J. Descoubet
- Le décatissage indestructible se produit à l’aide de la vapeur d’eau ou même de l'eau bouillante. A cet effet, on enroule l’étoffe sur un cylindre percé de trous et dans laquelle on introduit la vapeur qui pénètre l’étoffe.
- La machine de M. Descoubet fait agir simultanément la vapeur, la chaleur, U pression et le frottement. Elle se compose principalement des organes suivants :
- 1° Un cylindre métallique rotatif, chauffé à la vapeur et dont la surface est entièrement recouverte par un tissu en feutre adhérent de manière à ce que le cylindre entraîne dans sa rotation la pièce en traitement ;
- 1° Une auge métallique formant un récipient pour la vapeur, dont la paroi en contact avec le cylindre épouse la forme de celui-ci et est percée diagonalement d’une infinité de petits trous-, c’est dans son passage entre, cette auge métallique et le cylindre que le tissu est pressé frotté et pénétré par la vapeur qui est transmise par l’auge métallique; des leviers à poids variable pressent le cylindre contre l’auge et permettent de régler à volonté la pression exercée sur la pièce d’étoffe interposée.
- — D’après cette description, l’appareil est simplement un cylindre à feutre sans fin, avec vaporisateur à l’avant : machine bien connue.
- Système « Pneumo-Injecteur » pour blanchiment après teinture, cuite, etc., des teintures et fils.
- par MM. E. Cadoret et A. Jost
- Il s’agit d’un appareil pour opérations tinctoriales, à circulation et agissant par l’emploi simultané du vide et de la compression, avec rentrée ou sortie de corp ; liquides ou gazeux.
- Il serait applicable au traitement de tous textiles et à tous états, notamment en bobines, canettes, etc.
- Ce système comprend une chaudière oucuve autoclave reliée à une trompe soufflante ou à une machine quelconque pouvant produire simultanément et le vide et la compression ; deux conduits sont affectés spécialement à la rentrée des liquides ou des gaz et se trouvent placés l’un à la partie supérieure de la cuve ou chaudière, l’autre à sa partie inférieure. Enfin un serpentin placé au fond de la cuve permet le chauffage ou le refroidissement de son contenu.
- Conversion chimique des végétaux propres à fournir des fibres textiles par MM. E. Cadoret et A. Jost
- Les auteurs ont fait breveter ce procédé de désagrégation qui s’appliquerait à tous les végétaux pouvant fournir des filaments, mais inutilisés faute de procédés satisfaisants ; ils
- p.152 - vue 156/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 153
- citent le genêt, les tiges d’artichaud, le chardon, mais il est probable qu’ils visent surtout la ramie.
- Ils ont recours aux opérations suivantes :
- 1* Imprégnation du végétal par un liquide fermentescible, tel qu’ammoniaque, bière aigre, urine, eau phosphatée, et en les faisant pénétrer par l’action du vide (sans doute au moyen du système « pneuino-injecteur » breveté par les mêmes auteurs).
- 2' Lessivage à la soude.
- 3- Blanchiment à l’aide d’un hypochlorite double de magnésium et de zinc.
- 4‘ Savonnage éventuel composé de savon, de fiel de bœuf, de benzine, de carbonate de soude et d’ammoniaque (!...) Pour donner de la souplesse aux fibres, on peut ajouter à ce savon compliqué 5 0[0 d’huile de ricin.
- Pendant ces traitements, on recueille des matières pectiques ou gommeuses éliminées des végétaux et qui peuvent être employés pour collages, apprêts, etc.
- Dans notre livraison de juillet (p. 104), nous mentionnions les nouveaux colorants désignés : Cochenilles brillantes, sous deux marques : 2 R et 4 R, et nous disions que le mélange des deux donne l’Ecarlate militaire.
- Nous montrons un échantillon ainsi obtenu, et dans la proportion de 4 0[0 de colorants.
- La teinture se fait en bains acides.
- La nuance est très vive et gagne même en éclat à la lumière.
- Cette teinte est l’écarlate des pantalons d’officiers, qu’il ne faut pas confondre avec celui des draps dits : « de distinction », tels, par exemple, que ceux des collets, parements et doubles bandes de l’artillerie ; ce dernier est plus jaune, tirant un peu au ponceau, et si on voulait l’obtenir avec ces Cochenilles brillantes, il faudrait, dans le mélange des deux marques, ajouter un jaune, tel que la Tartrazine, dont il va être question.
- La Cochenille brillante 2 R, seule, ne donnerait pas non plus la teinte, son reflet est différent et, d’ailleurs, plus frais.
- Teinture en plusieurs couleurs par enlevage par « The Arnold Print Works » (Etats-Unis)
- Le procédé permet d’obtenir des motifs colorés sur un fonds de nuance différente. Le tissu de coton est mordancé au tannin et sel d’antimoine, puis imprégné avec une solution d’acétate d’alumine, ou de tout autre mordant pour couleurs d’alizarine.
- On imprime avec une couleur d’aniline, le bleu de méthylène par exemple, en solution acétique contenant un rongeant pour le sel d’alumine ; on vaporise, donne un bain de bouse, lave et rince. On teint ensuite en aliza-rine (Brevet anglais).
- Production électrolytique du chlore par M. C. Hoepfner, à Francfort-s/M.
- Objets du brevet. — 1° Perfectionnement à la production électrolytique du chlore par décomposition de l’acide chlorhydrique, consistant à ajouter au liquide des cellules négatives du chlorure cuivrique qui se réduit à l’état de chlorure cuivreux, lequel est maintenu en dissolution par l’excès d’acide chlorhydrique et la présence d’autres chlorures-, la solution cuivreuse est réoxydée par l'action de l’air en milieu acide, de telle manière que le procédé peut être rendu continu. (Brevet allemand) .
- PROCEDES DIVERS
- ÉCARLATE MILITAIRE
- JAUNE DE TARTRAZINE
- La Tartrazine n’est pas une nouveauté, mais c’est une couleur qu'on ne saurait trop recommander pour les jaunes sur laine.
- Elle fournit de très belles teintes et qui, surtout, sont d’une solidité remarquable à la lumière; nous avons suivi des essais comparatifs faits aux Gobelins à ce propos, et Ils ont été tout en faveur de ce colorant.
- Cos teintes peuvent être savonnées, mais ne résisteraient pas à un foulage prolongé.
- La teinture se fait en bain acide ; elle monte vite et unit bien, et ce colorant peut être employé en combinaisons avec toutes autres couleurs acides.
- Sur soie aussi, la Tartrazine donne un jaune plein, nourri et d’une grande solidité à la lumière.
- Elle ne peut être utilisée pour le coton.
- FINETTES ET PILOUS
- à teintes unies
- Ces tissus de coton qui, jusqu’à présent, n’ont guère été présentés qu’imprimes (et les finettes en blanc), n’offrent maintenant, et paraissent se vendre assez couramment, en fonds teints unis, dans le genre des types ci-
- H» 21
- Toutes les nuances un peu soutenues sont appliquées sur ces articles; et l’on emploie toujours pour les produire les couleurs azoï-ques, dites aussi « Diamant » ou « Diamines ».
- La teinte Paliacat ci-dessus est celle du Benzo-Bleu-Noir G, et s’obtiendrait avec 4 à 5 0[0 de ce colorant.
- Il n’y a pas lieu, d’ailleurs, de s’arrêter davantage à cette nuance, qui est l’une de celle usitée en pareil cas, mais non plus particulièrement qu’une autre.
- Pilou Tusain
- Le commerce de détail désigne ce genre : Molleton de coton, ce qui peut causer une confusion avec le véritable molleton, qui est celui des langes et couvertures.
- C’est simplement le pilou teint en uni. Il est moins bien accueilli que l’article précédent ; ce tissu, grossier en somme, ne se sauve que par la décoration que lui donne l’impression.
- On l’a fait aussi en toutes teintes foncées ; ici il est en Vert-diamine, avec une légère addition de bronze-diamine.
- Rien de spécial, d'ailleurs, à en dire; il ne s’agit ici que d’échantillonner un article qui a fait sa récente apparition.
- TEINTURE DU JUTE
- Les couleurs basiques et même acides tirent directement sur le jute et sans qu’il soit nécessaire de faire usage de mordants.
- Les basiques se teignent sans addition à une température de 60 à 80° centigr.
- Les couleurs acides s’emploient au bouillon, en bain un peu aiguisé d’un acide faible, soit de l’acide acétique et avec uu peu d’alun, soit de chacun, 2 0[0 du pcids du textile à teindre. Si l’on peut, on laisse refroidir la marchandise dans le bain.
- Parmi les colorants s’appliquant facilement à cette matière, nous citerons :
- Couleurs basiques : Les Fuchsines, la Sa-franine, les Rhodamines, le Jaune Auramine, les Vésuvines, les Verts Victoria et Malachite, les Violets au Méthyle, les Violets de Paris, le Noir-Jais, etc.
- Couleurs acides : Les Eosines et Phloxines, les jaunes de Naphtol et de Quinoléine, le Vert lumière, les Violets acides, les Bleus Victoria et le Bleu de Nuit, les Bleus solubles acides, les Indulines et Nigrosines, etc.
- Couleurs diamines : Ces colorants sont surtout applicables au jute, vu leur aptitude à teindre toutes les matières végétales. Ici encore, la teinture se fait en un seul bain, alcalin en général, ou quelquefois neutre, dans le cas où les colorants ne supportent pas une trop forte réaction alcaline.
- p.153 - vue 157/199
-
-
-
- 154
- Toutes les couleurs Diamine se combinent et offrent ainsi une grande variété de nuances.
- Le jute teint avec ces couleurs reste doux et souple, et les couleurs ne uégorgent pas, même les plus foncées.
- 11 n’y a pas lieu de faire des distinctions : toutes les couleurs de la classe des azoïques se prêtent à ce genre de teinture.
- ÉCARLATE SUR TUSSAH
- Teindre en bain de savon bouillant avec :
- Curcuma.................... 6 0[0
- Acide sulfurique........... 2 —
- Entrer à 70 degrés centigrades, donner quelques tours, monter au bouillon, donner quelques tours, lever, ajouter :
- Ecarlate N R R de la Société
- de Saint-Denis. ......... 3 0[0
- Rentrer à 70 degrés centigrades, remonter au bouillon, laver, aviver, tordre et sécher.
- Teinture des poils de chapellerie
- Les poils pour feutres fins de chapellerie (poils de lapins) se teindront avantageusement aux couleurs d’alizarine, qui leur donneront de belles nuances, solides, et résistant au foulage.
- Pour ceue application, on suit la marche générale de la teinture aux alizarines, et qui part toujours d’un mordançage préalable au chrême.
- Quelle que soit la nuance à donner, on donnera donc d’abord un bouillon de 2 heures avec 3 0[0 de Bichromate de potasse et 1 0[0 d’acide sulfurique.
- Puis on teindra à l’aide d’une des formules ci-dessous, qui sont les nuances usitées en chapellerie.
- Pour 50 kil. de poils :
- Gros bleu
- Bleu d’alizarine S W (pâte) 8 kil.
- Céruléine S (pâte) 250 gr.
- Marron-Caroube
- Brun d’Anthracène W 6 kil.
- Noir d’alizarine W 500 gr.
- Jaune de Carbazol (poudre) 50 —
- Lavallière
- Brun d’Anthracène W 2 kil.
- Orange d’alizarine 250 gr.
- Jaune de Carbazol 100 —
- Noir
- Noir d’alizarine SW 10 kil.
- Céruléine S 1 —
- Jaune de Carbazol 50 gr.
- Dans tous ces bains on ajoutera 1 litre
- d’acide acétique à 8°, ou 2 litres si l’eau est un peu fortement calcaire.
- Il est évident qu’on peut obtenir toutes autres nuances à l’aide des alizarines, et par la même méthode; celles-ci,prises comme exemples, sont les seules courantes dans ce genre ticles.
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE
- DE MULHOUSE
- Travaux du comité de chimie
- Séance du 10 octobre 1894
- Sur les fuchsines sulfo-conjuguées
- En réponse au travail de M. Prud’homme sur les colorants suîfonés dérivés du triphé-nylméthane, dont l’impression a été votée dans la dernière séance, M. Rosenstiehl envoie une note intitulée : Sur la formule chimique des fuchsines acides.
- M. Rosenstiehl constate que M. Prud’homme ne combat nullement ses conclusions, à savoir que dans les dérivés du carbinol deux ou trois fois phénylé, la coloration est concomitante de l’opposition de fonctions entre radicaux substitués dans les conditions définies dans son mémoire.
- La note de M. Prud’homme a en vue principalement les fuchsines sulfoconjuguées et interprète d’une façon différente les effets de la décoloration par les alcalis et les excès d’acide. M. Rosenstiehl fait observer que ce qui empêche une discussion approfondie du sujet, c’est l’ignorance dans laquelle nous sommes sur les formules exactes des fuchsines acides et des matières colorantes analogues, et il signale cette lacune à l’attention de ses collègues.
- Le comité vote l’impression du travail de M. Rosenstiehl, à la suite de celui de M. Prud’homme.
- Un manuscrit de de Gonfreville
- M. Albert Scheurer donne lecture d’une analyse présentée par M. Jules Garçon sur un manuscrit de Gonfreville, intitulé : L'Art de la teinture du coton. La description que M. Jules Garçon dinnede cet ouvrage constitue un document bibliographique très intéressant dont le comité vote l'impression au Bulletin.
- Concours aux prix
- MM. Th. Boch et C°, à Lutterbach, adressent une demande de concours au prix divers n- 1 :
- « Médaille d’honneur, d’argent ou de bronze « pour une amélioration importante et utile c introduite dans quelque branche que ce soit « de l’industrie manufacturière ou agricole de « la Haute-Alsace. »
- Cette demande est accompagnée d’un mémoire donnant la description de tous les perfectionnements introduits par MM. Boch et C* dans la fabrication de la bière.
- Les membres présents à la séance générale du 25 juillet 1894 ont proposé que ce mémoire soit examiné par une commission com-
- posée de membres des comités de chimie mécanique et d’histoire naturelle. ’
- Le comité de chimie délègue, à titre provi soire, MM. Nœlting, Stœcklin et Binder. La commission une fois nommée devra faire* u enquête sur l’état de l’industrie de la brasserie en Haute-Alsace et se rendre compte des progrès réalisés dans les installations de Rétablissement de Lutterbach.
- Ouverture des plis cachetés
- MM. Bloch et Schwartz, à Guntramsdorf ont demandé l’ouverture de leur pli n- -jgg’ du 17 mars 1894, renfermant une note sur l’impression du bleu de dianisidine sur rouge de para-nitraniline. Les auteurs y ont joint plusieurs notes additionnel les qui complètent le sujet ; ils seront priés de présenter ces divers travaux sous forme de résumé à Rire paraître au Bulletin, avec les échantillons. Le procédé s’exécute de la manière suivante : On plaque au rouleau du &-naphtolate de soude on imprime un fond avec la dianisidine dia-zotée additionnée de chlorure ou d’acétate de cuivre et dosée de manière à saturer entièrement le naphtol et à l’empêcher de se teindre dans le passage ultérieur en diazo-paranitro-benzol.
- Le pli n* 395, déposé par M. Lipkowsky le 5 juin 1884, contient une note sur la préparation de l’acide disulfoconjugé de l’a-naphtol. —- Renvoyé à l’examen de M. Nœlting.
- Quatre plis de M. Endler, chimiste à Hildenx ont été ouverts ;
- N° 377, du 9 août 1883 : « Fixation su coton d’un jaune au sulfure de cadmium, en vaporisant le xanthate au cadmium. »
- N* 378, du 30 août 1883 : « Couleurs au tannin réservées sous rouge alizarine teint. » Les opérations se font dans l’ordre suivant : Impression d’une couleur au tannin additionné d’acide citrique, vaporisage, plaquage en acétate d’alumine, oxydation, passage en émétique, dégommage en bouse, teinture en alizarine, préparation en sulfoléate, vaporisage, savonnage. La réserve jaune se fait au xanthate de cadmium avec du citrate de potasse (pli n- 377).
- N- 380, du 15 juillet 1883 : a trait au sulfure de cadmium et est identique en substance au pli n- 377.
- N- 303, du 2 novembre 1883 : « Remplacement de la préparation de pièces en sulfoléate de soude par une addition de sulfoléate de chaux aux rouges d’alizarine vapeur et aux couleurs au tannin. »
- Les membres du comité que la teneur de ces plis intéresse spécialement sont priés de présenter leurs observations à la prochaine séance.
- Souscription Lavoisier
- Un comité d’initiative s’est constitué sous la présidence de M. Grimaux, dans le but d’ouvrir une souscription pour le monument
- p.154 - vue 158/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 155
- Lavoisier. La liste sera déposée au secrétariat à la prochaine séance du comité de chimie.
- Affaires diverses
- Les titres de divers travaux restés en souffrance sont soumis aux rapporteurs qui avaient été chargés de leur examen.
- Sur la proposition de M. Binder, le comité demandera que les Annales de l'Institut Pasteur figurent à la salle de lecture.
- M. Gustave Schœn demande l’adjonction au comité de M. Freys, qui a publié plusieurs travaux en collaboration avec M. Nœlting. — Adopté.
- CHAMBRE SYNDICALE PARISIENNE
- DE LA
- TEINTURE ET DU NETTOYAGE
- Séance du 3 décembre 1894
- Présid. de M. Jolly. Secrétre. M. Babillon
- Mme Lucien Petit, teinturière, à Fismes (Marne), est admise en qualité de membre correspondant.
- M. Martinet, membre correspondant, envoie son entière approbation et ses félicitations pour les travanx du comité, notamment pour la campagne entreprise contre les étoffes de mauvaise fabrication.
- M. Fleury, pour faire suite à l’intéressante étude de M. Jolly sur la microbie et la benzine employée comme désinfectant, raconte une série de démarches faites par lui en vue de provoquer de nouvelles recherches sur ce sujet. Après différentes péripéties, partant d’un savant chimiste très intéressé par la question, continuant par un chef de laboratoire aussi séduit mais très occupé et ne pouvant expérimenter que sur le vu d’une estampille officielle, pour arriver près d’un représentant de l’administration qui dit ingénument : Mais que deviendraient les sommes énormes dépensées par nous, si vous trouviez un procédé meilleur et plus simple que le nôtre ?
- Notre collègue est revenu sans résultat à son point de départ après avoir recueilli en route cette autre perle : Nous voulons bien nous occuper des expériences que vous demandez, mais nous ne vous en communiquerons pas les résultats. Sans se décourager, notre chercheur finit par convaincre le savant de la grande importance qu’aurait la certitude de pouvoir employer la benzine comme désinfectant absolument efficace, emploi facile pouvant s’appliquer à tous objets sans rien détériorer, comme le fait trop souvent l’étuve à haute pression, et promesse lui fut faite de mettre la question à l’étude, ce qui exigera comme délai la durée de l’hiver.
- Comme à notre Président, la réunion vote ses félicitations à M. Fleury, pensant tous que, grâce à leurs efforts, le vrai savant intéressé,
- qui fait passer la science et le progrès avant tout, cherchera sans retard si ce produit, précieux à notre industrie, peut participer à la lutte si brillamment, si généreusement soutenue par nos grands médecins français contre les misères humaines.
- L’ordre du jour appelle l’examen de la circulaire dont les idées ont é?é approuvées dans la dernière séance, et la rédaction proposée par M. Fleury est soumise à la réunion.
- M. Jolly expose énergiquement que, après une année de tentatives près des fabricants pour obtenir par la discussion une modification de leurs méthodes, après les encouragements sérieux donnés à notre Chambre, le Comité se doit à lui-même, et doit à la Chambre de prendre une décision virile, prouvant que le vrai teinturier sait mettre son savoir à la hauteur des responsabilités possibles.
- M. Fleury proteste de nouveau contre l’ingérence de la Chambre dans les choix de la clientèle en fait de tissus, et trouve qu’il n’est pas convenable de lui donner conseil d’acheter ou de refuser telle ou telle étoffe.
- M. Babillon répète à son tour qu’il est insuffisant, dans la situation actuelle, de dire aux clientes : Prenez garde à ceci, prenez garde à cela, et qu’il faut ajouter : Nous vous offrons les moyens de reconnaître les choses dont il faut prendre garde.
- Après une longue et vive discussion, le Comité adopte la rédaction qui se borne, mais d’une façon très précise et très formelle sur les réserves, à signaler à la clientèle les soieries et les lainages dont la fabrication défectueuse expose à de graves mécomptes.
- Toutefois, sans l’inscrire par prudence dans la circulaire, le Comité reconnaît que l’Intervention du teinturier sera utile, et, dans l’intérêt général, il engage les membres de la Chambre qui disposent de moyens suffisants d’analyse et de production à se mettre à la disposition de leurs clients pour les renseigner. Ce sera tcut-à-fait à titre personnel, chacun restant juge de son propre intérêt, sans être engagé par une promesse collective annoncée publiquement.
- Banquet
- La Chambre syndicale vient de célébrer son banquet qui, cette année, a été particulièrement brillant ; nous avons évalué à 80 convives au moins le nombre des participants.
- Le discours de M. Jolly, plein de finesse en même temps que de hautes pensées, a été très goûté et furieusement applaudi.
- La gaieté, l’entrain, la bonne confraternité ont animé cette fête véritablement de famille.
- L’assemblée générale du Syndicat l'avait précédée.
- Nous rendrons un compte plus détaillé de ces deux solennités d’après leurs procès-verbaux qui vont être publiés.
- LA DRAPERIE NOUVEAUTÉ
- Nuançage et Mordançage
- Quand une couleur est accueillie avec une faveur marquée, chacun s’applique à la faire. Mais la reproduction n’est pas toujours facile et le résultat s’écarte quelque peu de l’original. Bien que partis d’un même point, c’est-à-dire d’une couleur choisie, les fabricants présentent cette couleur sous des tons très divers, quelquefois plus beaux, quelquefois moins bien que la nuance désirée. Les négociants, qui glanent chez différents producteurs, ont ainsi des teintes variées et nombreuses dans tous les genres.
- En envisageant les couleurs d’une façon générale, les nuances foncées domineront partout ; l’emploi des teintes claires aura plus d’importance dans les articles pour pantalon et les fantaisies pour complet que dans les autres.
- Les bleus, plombs et autres couleurs bleutées verront leur utilisation diminuer sensiblement.
- Les bronzes plus ou moins î oux, plus ou moins briques, ont passé peu à peu des ' tons foncés aux intermédiaires, puis aux clairs.
- Souvent parmi les essais faits autour des couleurs en vogue, se trouvent des teintes grises d’aspect neutre, tantôt sale9, tantôt agréables, que l’on baptise de noms excentriques et que le désir d’originalité fait adopter. Telles furent en dernier lieu la terra cota (terre cuite), et autres de même esprit que l’on va essayer de varier dans des tons plus clairs. Toutefois, les recherches vont se poursuivre aussi dans un autre ordre d’idées, car le vert continue grandement son mouvement en avant, tant en fond uni qu’assorti en de nombreux mélanges. C’est ainsi qu’on recommande des mariages, en filature, de noir et vert ; marron et vert -, noir, vert et rouge, etc. Le foncé dominera dans ces mélanges dont on pourra varier les proportions -, le vert devra influer sur la tonalité d’ensemble, surtout au reflet ; le blanc, le rouge ou les autres couleurs ajoutées auront un rôle moins important.
- La nuance aubergine, très goûtée en uni, entrera aussi dans quelques combinaisons ; mais elle paraît devoir céder le pas au vert.
- Les nouveaux assortiments de couleurs admises, les différentes natures de matières que l’on acco pie, la recherche de dessins un peu plus fleuris, tout permet d’offrir aujourd’hui d’agréables variétés dans divers genres d’étoffes pour complet. On fera surtout des effets à petits motifs et des carreaux ou damiers très, grands ; ces derniers nuancés souvent avec des couleurs harmonieusement assorties, ou combinées pour rester dans le bon goût. En peigne rasé pour complet d’hiver, la fantaisie est moins grande qu’avec les autres filés.
- p.155 - vue 159/199
-
-
-
- 156
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Par exemple, on fera des pointillés de soie fines, multicolores, sur fond foncé, avec diverses croisures, des petites combinaisons à plusieurs couleurs comme nous en avons indiqué dans nos précédentes causeries ; des grandes dispositions dans le jeu des croisures, en carreaux, d’une seule teinte ou ornées seulement de quelques filets fins, très légers. 11 faut faire aussi quelques carreaux, fonds demi-ton en teintes pures ou retors à deux nuances, et filés en rapports clairs et foncés, le tout rehaussé de soie blanche grosse.
- Ces tissus en peigné, fins par la nature des fils employés, sont légèrement foulés, ce qui amène à la surface un léger voile de poils, plaqué ensuite par le pressage. Ce cachet spécial dont nous avons déjà parlé et la douceur au toucher sont quelque peu appréciés.
- Dans ce que l’on fait en cheviotte et en cardé d’aspect brut pour complet, il y a plus de fantaisie dans les dessins, plus d’originalité dans les filets employés et de vivacité dans les couleurs.
- Des fils mouchetés et des retors façonnés nouveaux sont encore en usage. Souvent on tire parti du contraste des matières, unissant la laine douce à la laine rigide, l’une contractée, l'autre non; le foulage de l’étoffe, cause de retrait de la première, fait produire à la seconde des rugosités, des boucles que le jeu des nuances modifie encore plus. 11 y a dans ces marchandises de très petites et de très grandes dispositions dans lesquelles on incorpore de temps en temps quelques couleurs vives pour en rehausser l’effet.
- Ces nuances sont, pour la plupart, choisies parmi les teintes mortes : bois, acajou, abricot, grenat, bleu, vert, etc. Naturellement les étoffes en cardé auxquelles on veut donner l’apprêt rasé ou velouté ne peuvent être faits qu’avec des matières ne bouclant pas....
- Si nous examinons les tissus et les dessins des anciennes collections, nous y trouvons des étoffes et des dispositions en grand nombre, aussi bien traitées que maintenant et que l’on est heureux de copier. Si, alors, la vogue en était moins rapide, la consommation ni la production n’étaient point non plus aussi étendues. Parmi les dessins les plus rudimentaires, l’antique carreau noir et blanc lui-même est revenu en vogue. Longtemps rangé parmi les tissus classiques, il avait disparu peu à peu. On le fait maintenant avec toutes sortes de matières, finesses et apprêts. Généralement la croisure d’endroit est en Casimir (croisé 2 et 2).
- D’ailleurs on utilise passablement de carreaux de toutes formes pour le pantalon avec gilet en fils retors, couleurs vives en un mot la plupart des dessins convenables pour complet mais plus ornés, plus accentués, plus fleuris. La soie en fils relativement gros est souvent employée par groupes brillants. Elle est blanche et de teintes douces rapportant à une des couleurs sur laine employée avec.
- Les coloris éclatants sont peu utilisés. Comme toujours les genres excentriques de haute fantaisie sont en pettt nombre. Cependant on essaye fréquemment des dessins de grande étendue aussi bien en rayures qu’en carreaux. Les tissus rayés à relief sont encore essayés sous quelques formes. Ces dessins foncés formant la suite naturelle des rayures déjà si variées, on ne sait pas encore si le succès se prononcera tout-à-fait en leur faveur ; en tout cas, l’insistance des drapiers qui en demandent quelques genres à chaque saison doit éveiller l’attention des dessinateurs, car cela donnerait une voie à exploiter.
- (D’après Les Tissus, d’Elbeuf).
- VERIFICATION DES DRAPS
- à l’Administration de la Guerre
- Suite (1)
- Pour remettre l’appareil en état, l’opérateur fait remonter la vis en tournant la manivelle dans le sens opposé à la première manipulation, puis il soulève le cliquet du chariot pour ramener le levier à son point de départ.
- 11 faut faire attention à ce que le cliquet du chariot fonctionne bien sur la denture de l’arc ; car, s’il en était a utrement, au moment de la rupture, le levier à contrepoids retomberait brusquement et risquerait de briser la colonne et les autres organes et de blesser l’opérateur.
- Pour faire la contre-épreuve des résultats donnés par le dynamomètre, on remet le cliquet sur le zéro de la graduation, on place sous la table le plateau muni de ses tringles, et on suspend les tringles aux cornes de la mâchoire supérieure, en ayant soin qu’aucune des parties ne touche l’appareil.
- Le plateau étant en place et le cliquet rabattu, on le charge avec précaution au moyen de poids étalons, jusqu’à ce que la somme des poids représente l’effort exercé pour rompre le drap en expérience, en tenant compte de la tare du plateau et de ses tringles, qui est inscrite sur le plateau.
- L’équivalent des poids et de la tare a pour effet de mettre l’appareil en équilibre ; par conséquent, si l’opération a été bien faite, l’index du cliquet doit s’arrêterau point exact où il s’est arrêté au moment de la rupture du drap.
- Cette opération peut se faire aussi pour s’assurer que le dynamomètre est bien réglé. Si l’appareil est en état, il faut que l’index du cliquet marque exactement la graduation correspondant au nombre de kilos placés sur le plateau, y compris la tare.
- L’allongement des bandes-éprouvettes devra être au moins de 0 m. 04.
- VI. — Comptage des fils.
- On compte le nombre de fils en chaîne et en trame dans un centimètre, au moyen d’une loupe dite compte-fils montée sur tige de cui-
- (1) Voir numéro d’août, p. 124 et suiv.
- vre mobile à frottement dans un tube de même métal disposé sur un support lourd et solide.
- La tige monte ou descend à volonté au moyen d’une crémaillière. Le tube se termine par un porte-objet, et, entre ce porte-objet et la loupe glisse à frottement une plaque en cuivre bruni évidée à son centre en une ouverture carrée de 0 m. 04 de côté graduée en millimètres.
- C’est entre cette plaque et le porte-objet que l’on comprime légèrement la surface du drap à examiner, après avoir brûlé superficiellement son duvet de garnissage au moyen d’un petit marteau rectangulaire. La tête de ce marteau a 0 m. 02 de côté sur 0 m. 04 de hauteur ; il est muni d’une tige en fer de 0 m. 30 de longueur, emmanchée sur 0 m. 12 dans une poignée en bois.
- Pour brûler le drap, on chauffe le fer pendant quatre à cinq minutes, on frotte une de ses faces sur un morceau de papier émeri pour la nettoyer, et on l’applique, bien à plat et rapidement, sur la surface de l’étoffe du côté de l’endroit, les côtés du marteau correspondant approximativement avec les directions des fils. On gratte ensuite avec soin la partie brûlée pour découvrir la toile du drap. On pourra prendre comme échantillon une des éprouvettes ayant servi à l’expérience dynamométrique, mais en bien observant de ne choisir qu’une place en dehors du drap qui a subi une traction ou de la partie comprimée par les dents des mâchoires.
- La toile du drap une fois bien mise à nu, l’échantillon sera placé sur le porte-objet et recouvert de la plaque évidée en ayant soin de faire coïncider deux de ses bords avec les sillons longitudinaux et transversaux du tissu, ce qui ne s’obtiendra qu’en opérant préalablement la mise au point de la loupe. On ne serrera la plaque sur le porte-objet que quand l’échantillon aura été ainsi disposé. On pourra ainsi compter avec une certaine facilité les fils de chaîne dans tous les tissus. Pour ceux de trame, dans les tissus foncés, on pourra saupoudrer la surface avec de la craie blanche, qui aidera à les distinguer plus nettement, de deux en deux en suivant le même fil de chaîne s’il s’agit de castor croisé. On peut également les compter tout le long d’une diagonale où ils forment saillie.
- Vil. — Examen au rouleau
- Lorsque les pièces de drap ont été décaties, métrées, pesées, éprouvées au dynamomètre et soumises au comptage des fils, la commission de vérification procède à l’examen du tissu.
- Elle s’assure que le chef est bien intact, que le numéro de la pièce n’a pas été altéré.
- La commission fera passer les pièces au rouleau, tant pour découvrir les défauts qui pourraient se trouver dans le tissu que pour constater en même temps l’identité et l’uniformité de la nuance.
- p.156 - vue 160/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 157
- Une fois l’appréciation générale terminée et la pièce considérée comme acceptable, la commission a le droit de flétrir les tares de l’étoffe dans les conditions indiquées plus loin.
- La perche-rouleau, employée à l’examen des draps, doit être placée en face et à peu de distance d’une fenêtre. On choisit de préférence une fenêtre exposée au nord ; mais quelle que soit l’exposition, la perche-rouleau doit être placée de telle sorte qu’aux heures où la commission opère, le drap ne reçoive ni lumière directe du soleil, ni la lumière réfléchie par quelque surface éclairée du voisinage. On doit, en un mot, éviter tout faux jour pouvant tromper sur la couleur du tissu.
- La pièce à examiner passe sur le rouleau dans le sens du poil, c’est-à-dire en commençant par le chef.
- La commission s’étant placée sous le rouleau, face au jour, et voyant l’étoffe par transparence, s’assure que le tissu est régulier et également serré. Elle examine en détail les déchirures, les trous et les clairières, c’est-à-dire les endroits où le tissu laisse passer plus de lumière, par suite d’irrégularité dans le tissage, le foulage ou le garnissage (1).
- La commission, se plaçant ensuite en dehors du rouleau, le dos au jour, examine si le drap présente, dans son ensemble, la couleur du type, ne perdant pas de vue cependant que l’identité absolue des nuances est presque impossible à atteindre, surtout dans les couleurs claires.
- Elle s’assure qu’il est convenablement garni et tondu, que le tissu est bien couvert et ne laisse pas voir les fils de la chaîne et de la trame, enfin, qu’il est complètement débarrassé de corps étrangers (pailles, bûchettes, gros nœuds, etc.).
- Elle examine si les plis de la pièce posée sur le rouleau se forment régulièrement. Dans le cas contraire, elle s’assure que le tissu n’a pas été imprégné de colle ni de toute autre préparation mucilagineuse et qu’il a été parfaitement dégraissé (2).
- Un drap, en effet, entièrement purgé du corps gras employé dans les diverses opérations de la filature des laines et du feutrage du tissu est souple à la main ; passé au rouleau, il tombe en s’affaissant mollement sous son propre poids et en formant des plis nombreux et réguliers dans le sens de sa largeur.
- 11 n’exhale aucune odeur d’huile rance ou de savon et ne laisse pas d’impression poisseuse au toucher, Les lisières et les liteaux de cou-
- (1) Si le drap pointillé légèrement, la commission ne devra pas considérer que c’est un défaut empêchant sa ré :eption II faut, en effet, toujours préférer un drap dont le pointillage n’est dû qu’à un léger excès de torsion des fils d’une bonne laine à un drap bien clos, épais et à filature trop peu tordue permettant l’emploi de laines médiocres.
- Un excès de pointillage n’est pas une cause de rejet, mais d’ajournement, un nouveau garnissage pouvant y remédier.
- (2) Un drap dont la laine a été mal dessuintée est presque irréparable.
- leur distinctive présentent une coloration franche et vive. La couleur du fond de la pièce est nette, uniforme et sans nuages.
- Lorsque le drap ne présente pas ces divers caractères, indices d’une épuration complète, il y a lieu de l’examiner avec beancoup d’at-lention ; si son examen détaillé démontre l’existence d’un ou de plusieurs défauts opposés aux qualités correspondantes telles qu’elles viennent d’être énumérées, les commissions devront refuser provisoirement les étoffes et les remettre au fabricant, afin qu’elles soient dégraissées à nouveau.
- VIII. — Appréciation au toucher.
- La commission appréciera pendant le passage au rouleau si le drap, examiné à la main, a la force et la finesse du type.
- L’épreuve dynamométrique renseigne sur la résistance totale d’un groupe de fils à la traction dans le sens chaîne et trame, mais elle n’indique pas la manière dont les fils sont soudés l’un à l’autre par l’opération du foulage.
- Ce n’est qu’à la main, en effet, que l’on peut se renseigner convenablement sur le feutrage de l’étoffe et sur son élasticité dans tous les sens ; enfin, le sens du toucher est tout aussi bon appréciateur de la finesse de la laine que la vue elle-même.
- On peut avancer qu’un tissu à la fabrication duquel ont concouru une ou plusieurs catégories des laines dont l’emploi est interdit ne saurait offrir les mêmes qualités de souplesse, d’élasticité, de solidité ou de régularité de couleur que celui qui serait fait exclusivement avec des laines mères de même origine, ou d’origines différentes, mais convenablement assemblées.
- A. Pour apprécier la force ou le corps du drap, on prend obliquement aux directions chaîne et trame une partie d’étoffe entre le pouce allongé et l’index recourbé de chaque main, les pouces se prolongeant, puis on tire fortement l’étoffe en sens opposés et l’on cherche à y former une poche en faisant appuyer les ongles des pouces l’un sur l’autre.
- L’opérateur doit êire assez maître de ses efforts pour ne pas déchirer le tissu ; mais, si le drap se déchi e, le fabricant ne peut qu’imputer à lui-même un résultat qu’il doit savoir éviter par un bon foulage.
- (A suivre).
- RAPPORT
- de la Commission supérieure du travail sur l’application, pendant l’année 1893, de la loi du 2 novembre 1892
- L’année 1893 doit être considérée comme une période de transition entre la loi du 19 mai 1874 et celle du 2 novembre 1892. Bien que cette dernière loi soit entrée en vigueur
- dès le 1er janvier, il n’était pas possible d’en assurer partout une application équitable et uniforme avant la promulgation des règlements d’administration publique.
- Or, le dernier règlement d’administration publique parut le 15 juillet, et l’administration n’a pu procéder à la nomination des nouveaux inspecteurs du travail que le 18 septembre. C’est donc seu'ement pendant le dernier trimestre de l’année 1893 que l’application de la loi du 2 novembre 1892 a pu commencer à devenir effective.
- Les principales modifications que la loi du 2 novembre 1892 a apportées à la législation antérieure portent sur les points suivants :
- 1° Elévation à 13 ans de l’âge d’admission des enfants dans les ateliers -, la loi du 19 mai 1874 fixait cet âge à 12 ans avec faculté de permettre l’entrée des ateliers à 10 ans pour certaines industries déterminées -, les règlements d’administration publique intervenus avaient accordé cette faveur à 14 industries ;
- 2° Réduction de la durée du travail pour les enfants au-dessous de 18 ans, les filles mineures et les femmes ;
- 3° Interdiction du travail de nuit aux femmes, sauf certaines tolérances ;
- 4° Obligation du repos hebdomadaire étendu aux femmes de tout âge -,
- 5° Possibilité d’ïnterdire certains travaux présentant des causes de danger ou d’insalubrité, non seulement aux enfants, mais aussi aux filles mineures et aux femmes ;
- 6° Obligation pour les industriels de déclarer les accidents dont sont victimes leurs ouvriers ;
- 7° Organisation plus complète et plus méthodique du service de l’inspection du travail, et recrutement des inspecteurs par la voie du concours exclusivement.
- Nous allons passer successivement en revue les résultats obtenus pour chacune de ces prescriptions nouvelles.
- I. — AGE D’ADMISSION DANS LES ATELIERS
- On peut affirmer que, pour l’immense majorité des établissements industriels, le relèvement à 13 ans de l’âge d’admission des enfants dans les ateliers s’est accompli sans difficulté.
- La seule résistance rencontrée s’est produite dans les verreries, qui pouvaient auparavant employer les enfants dès l’âge de 10 ans* Quelques maîtres verriers prétendent que, malgré tous leurs efforts, ils ne parviennent pas à trouver le nombre d’enfants au-dessus de 13 ans nécessaire pour le fonctionnement de leurs usines. Il y a là une difficulté qui, nous l’espérons, ne sera que momentanée et dont on pourra triompher avec un peu de bonne volonté de la part des industriels.
- En outre des enfants au-dessus de 13 ans, la loi permet d’employer dans l’industrie des
- ^ Ê-tf* - Vgfo-J arc**—
- p.157 - vue 161/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 158______________________
- enfants de 12 à 13 ans lorsqu’ils possèdent le certificat d’études primaires institué par la loi du 28 mars 1882 et un certificat d’aptitude physique.
- Un certain nombre dés enfants de 12 à 13 ans rencontrés par les inspecteurs n’étaient pas absolument en règle sur ces deux points.
- Un très grand nombre étaient dépourvus du certificat d’aptitude physique, bien que généralement ils aient une vigueur suffisante pour l’obtenir. Cela tient à ce que les patrons ignorent le plus souvent à quel médecin ils doivent s’adresser pour l’obtenir. Le Ministre du commerce avait cependant expressément recommandé aux préfets de mettre partout à la disposition des familles ouvrières un médecin réunissant les conditions requises par la loi pour délivrer le certificat d’aptitude physique aux enfants. 11 leur indiquait ceux qui avaient qualité à cet effet, et leur demandait de désigner un médecin spécial dans les localités ayant une certaine importance industrielle et oit ne réside ni le médecin inspecteur des écoles, ni celui chargé de la surveillance des enfants du premier âge. Quelques préfets semblent avoir pris des mesures dans ce but, mais d’autres, môme dans des régions industrielles, semblent n’avoir tenu aucun compte sur ce point des instructions qui leur ont été adressées par le Ministre.
- II. — DURÉE DU TRAVAIL
- Avant la promulgation de la loi du 2 novembre 1892, la durée maximum de la journée de travail était fixée à douze heures à la fois pour les hommes, pour les femmes et pour les enfants (Loi du 9 septembre 1848 et loi du 19 mai 1874).
- La législation nouvelle n’a pas modifié la réglementation en ce qui concerne les hommes, mais elle a réduit la durée du travail effectif :
- A dix heures par jour pour les enfants des deux sexes âgés de moins de 16 ans;
- A soixante heures par semaine, sans que le travail puisse excéder onze heures par jour, pour les jeunes ouvriers et ouvrières de 16 à 18 ans ;
- Enfin à onze heures par jour pour les filles et les femmes au-dessus de 18 ans.
- Les inspecteurs sont unanimes à constater que la stricte application de ces prescriptions se heurte à de graves difficultés. Dans un certain nombre d’industries, le travail soit de l’enfant, soit de la femme, est un auxiliaire nécessaire du travail de l’homme ; il est dès lors impossible de dim nuer l’un sans imposer la même réduction à l’autre.
- Pour se soumettre à la loi, les chefs de ces industries devaient donc choisir entre trois alternatives : ou réduire à dix heures la durée de la journée pour tout le personnel, ou éliminer de leurs usines le personnel protégé et ne conserver que des ouvriers adultes, ou enfin organiser des relais à l’aide d’équipes
- tournantes, passant successivement sur un nombre déterminé de métiers et permettant de conserver à l’usine la même durée de marche sans que cependant les enfants et les femmes aient une durée de travail défendue par la loi.
- Très peu d’industriels ont eu recours au premier moyen, surtout parmi ceux dont les usines marchaient régulièrement douze heures par jour avant la promulgation de la nouvelle loi. Une brusque réduction d’un sixième sur la durée du travail leur a paru, en général, impossible à pratiqua Elle aurait eu, d’ailleurs, pour conséquence, dans la plupart des cas, une diminution des salaires journaliers, et les ouvriers eux-mêmes auraient été les premiers à protester.
- Le renvoi des enfants et des femmes était un autre moyen. Mais bien qu’un certain nombre d’industriels aient manifesté, lors de la première visite de l’inspecteur, l’intention d’y avoir recours, très peu l’ont en réalité employé, soit qu’ils aient reculé au dernier moment devant une pareille mesure, soit que la proportionnalité du personnel protégé dans l’ensemble des ouvriers fût trop grande pour qu’il fût possible de se priver de son concours sans désorganiser le travail, soit enfin que le taux plus élevé des salaires à payer aux hommes n'ait pas permis un remplacement dont la conséquence aurait été une augmentation trop sensible de la main-d’œuvre.
- Restait l’organisation de relais ou équipes tournantes. C’est à ce dernier moyen qu’on a eu recours dans l’industrie textile, et plus particulièrement dans la plupart des filatures de coton de la Normandie et des Vosges. Mais ce système ne peut pas être appliqué dans toutes les usines, ni même dans toutes les brauches de l’industrie textile. La complication qui en résulte n’est pas compatible avec tous les genres de travaux -, par exemple dans les tissages, le travail à la tâche se prête difficilement à la substitution d’un ouvrier à l’autre, parce que ce changement de main modifie l’exécution du travail et nuit à sa régularité. Et d’autre part, le recrutement du personnel supplémentaire qu’exigent les équipes de remplacement est souvent difficile et parfois même impossible, surtout lorsque l’usine est située à la campagne.
- Le système des relais, tel qu’il a é‘é organisé, n’est pas lui-même, les inspecteurs le constatent, à l’abri de toute critique.
- Les inconvénients sont multiples :
- 1° 11 rend le contrôle de l’inspection presque impossible et facilite, par conséquent, la violation de la loi. Comment en effet, un inspecteur pourrait-il exercer une surveillance sérieuse ? Il ne connaît pas personnellement tous les enfants et toutes les femmes emplo, és dans une usine, et il ne sait pas à qu elle heure, à quel moment chacun d’eux doit se reposer ;
- 2° Cette organisation rend la situation des enfants et des femmes plus pénible que sous
- le régime de la lo. de 1871. Après avoir cons.
- talé que certains industriels en profitent nonr faire marcher les métiers pendant quatorze heuies, l’inspecteur divisionnaire de R0uen ajoute : « Il arrive, dans la fil .tare de la ré gion normande, qu’un enfant occupé dix heu" res légalement et faisant partie d’une équi " de remplaçants reste à l’usine les quatorze heures de travail, et, comme le cas se présente souvent, s’il habite à plusieurs kilomètres de l’usine qui l’emploie, il ne peut disposer qUe de sept heures de sommeil, ce qui est contraire aux intentions du législateur. »
- « Cette organisation, dit, de son côté i'»„ teur d une proposition de loi à la Chambre des députés, ne tient aucun compte des conditions hygiéniques et sociates des ouvriers Désormais, ils doivent prendre leurs repas à toutes les heures du jour et ne peuvent presque jamais se trouver réunis avec leurs femmes et leurs enfants, qui travaillent rarement aux mêmes métiers. »
- En résumé, l’application des dispositions de l’article 5 de la loi du 2 novembre 1892, qui fixe une durée de travail différente pour chaque catégorie d’ouvriers, rencontrera toujours dans un grand nombre d’industries, des difficultés* réelles. Le seul remède pratique de cette situation, tous les inspecteurs le déclarent, consiste dans lanification de la journée pour tous les travailleurs protégés.
- (4 suivre)
- BIBLIOGRAPHIE
- L’eau dans l’industrie, par P. Guichard, professeur à la Société Industrielle d’Amiens. 1 volume in-16 de 417 pages avec 80 figures, cartonné (Encyclopédie de chimie industrielle)..................... 5 fr.
- L’importance de l’eau est considérable dans la Teinture, le B'anchiment, et d’ailleurs dans la plupart des industries, aujourd’hui que le plus grand nombre emploient la vapeur ; nos lecteurs s’intéresseront donc à cette publication qui résume à peu près tous les travaux publiés sur ce sujet, à côté des observations personnelles de l’auteur.
- La potabilité des eaux, l’alimentation domestique et celle des villes y sont étudiées avec autant de soin que les eaux industrielles.
- M. Guichard s’occupe, dans une première partie, de l’analyse chimique, microscopique et bactériologique de l’eau. Dans une deuxième partie, il passe en revue les corps qui forment les impuretés de l’eau : produits gazeux, produits solides et matières organiques. Puis il traite de la purification des eaux naturelles, soit par les procédés physiques (filtres industriels), soit par les procédés chimiques.
- La troisième partie est consacrée aux em-
- p.158 - vue 162/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 159
- plois industriels de l’eau : M. Guichard passe en revue les différentes espèces d’eaux employées : eaux des glaciers, de pluie, de mer, des puits, etc.-, puis il étudie l’emploi de l’eau à l’état solide, c’est-à-dire la fabrication et l’emploi de la glace, l’emploi de l’eau à l’état liquide dans les industries alimentaires, brasseries, distilleries, sucreries, etc.; dans la teinturerie, la papeterie, la blanchisserie, les industries chimiques, etc.
- La dernière partie traite des eaux résiduaires des usines ou de9 villes, de leur évaporation, de leur concentration ou de leur solidification et de leur emploi comme engrais. Enfin l’ouvrage se termine par l’étude des diverses méthodes de purification des eaux résiduaires: par irrigation, par procédés chimiques ou électrolytiques.
- Ce volume fait partie de l'Encyclopédie de chimie industrielle, collection de bons ouvrages, éditée par MM. J.-B. Baillière et fils, et comprenant déjà une dizaine de traités divers, bien présentés, et sous un aspect uniforme.
- Dans cette collection figure du même auteur, M. Guichard, un Précis de chimie industrielle, avec la notation atomique, ouvrage que nous avons annoncé récemment dans la Revue delà Teinture.
- --------SîSsS-------—
- BREVETS RECENTS
- Intéressant les Industries tinctoriales.
- 538306. — Clapham, Picard, Villedieu et Lishmann. — Perfectionnements dans les procédés et moyens de préparer les fibres végétales et animales, tissus ou étoffes en pièces à recevoir des noirs d’aniline.
- 238382. — Villard fils. — Système de vaporisateur humidificateur d’air.
- 238403. — Boyer. — Nouveau genre de tissus à motifs imprimés et peints pour tentures, ameublements, etc.
- 238545. — Girard. — Procédé et appareil pour l’imperméabilisation des papiers et tissus.
- 238587. — Farmer et Spenlé. — Perfectionnements aux machines à élargir les tissus.
- 238665. — Laridoy fils. — Fabrication d’un tissu destiné à la confection de chaussons imitant les chaussons de tresses et de lisières.
- 238728. — Dillbohner. — Appareil pour imiter mécaniquement la madrure du bois et pour imprimer la fibre et les pores sur des papiers et d’autres surfaces.
- 238749. — Pieplu. — Machine vernissant ou gommant indistinctement le papier, la carte ou la tôle, et cela en feuille ou eu continu.
- 238759. — Lenneberg et Meyer. — Procédé d’imprégnation de matières destinées à l’habillement avec des agents pour la décomposition de la sueur.
- 238765. — Gadgêne. — Machine et procédé pour produire des lisières sur les tissus teints en pièces. '
- 238779. — Ferd. Mommer et Cie. — Appareil pour forcer les liquides et les gaz à travers les tisssus enroulés.
- 238823. — Davot. — Appareil à imprimer les rubans étroits.
- 288863. — Klein et G10. — Procédé de production sur le feutre et sur les étoffes feutrées de dessins brillants au moyen de la machine à lustrer.
- 238939. — Compagnie parisienne de couleurs d’aniline. — Procédé pour la production de couleurs grand teint sur coton avec des matières colorantes tirant directement sur coton.
- 238949. — Richard. — Procédé de frappage en formes à la main du veiouis, de la peluche et de tous tissus susceptibles d’être frappés.
- 238988. — Marcan. — Nouveau procédé d’impression en toutes nuances sur tous les produits de l’industrie textile.
- 239004. — Blas. — Machine à diviser et à sécher les fils.
- 239082. — Botschen. — Impression de dessins métalliques sur velours, tissus, draps, rubans, cuirs et tapis.
- 239088. — Kohler (dame VTe). — Procédé pour délustrer et enlever le luisant sur toutes étoffes et vêtements neufs ou ayant été portés, et enlever le luisant produit par le frottement.
- 239138. — Société dite « Gesellschaft für Chemische Neuerungen, E. Cadoret et A Jost. — Conversion chimique de tous les végétaux propres à la confection des tissus en fils souples et soyeux applicables à la filature et à la teinture.
- 239139. — « Gesellschaft für Chemische Neuerungen » E. Cadoret et A. Jost. — Système pneumo-injecteur à circulation pour le blanchiment, la teinture, le dégommage, la cuite, le lavage, le dégraissage, etc., sur tout genre de tissu?, fils, bobines, cannettes, ouates, etc., ou autres substances naturelles ou artificielles, par l’emploi simultané du vide et de la compression, avec rentrée ou sortie d’un corps liquide ou gazeux dans un milieu chaud, froid, liquide ou gazeux.
- 239169. — Berger. — Perfectionnements dans les machines à teindre les textiles.
- 239178. — Reynolds et Whittle. — Perfectionnements dans les procédés et machines pour flambage des tissus.
- Certificats d'addition.
- 218397. — Barbay. — Brevet du 30 décembre 1891, pour machine à chiner les cotons par un principe nouveau qui permet de les teindre de plusieurs couleurs à la fois.
- INFORMATIONS HT FAITS DIVERS
- lies retraites ouvrières. — La
- question des retraites ouvrières, qui préoccupe si vivement et depuis si longtemps les pouvoirs publics est sur le point de recevoir une solution partielle. Dans le budget de 1895, une subvention de deux millions est en effet attribuée en faveur des pensionnés de la caisse nationale des retraites.
- Des déclarations faites par le gouvernement
- à la commission d’assistance et de prévoyance, il résulte que cette subvention sera maintenue et même augm ntée, s’il est possible, dans les budgets ultérieurs, en attendant le vote de la loi générale sur les retraites ouvrières.
- La commission a établi pour la répartition un système particulier dont nous allons indiquer les principaux points. Tout d’abord, il a été convenu que les deux millions serviraient à la majoration des pensions constituées par livrets individuels de la caisse nationale des retraites.
- Le gouvernement voudrait que cette majoration s’appliquât seulement aux porteurs de livrets individuels âgés d’au moins 70 ans, qui auraient fait des versements pendant vingt-cinq ans et dont les revenus seraient inférieurs à 360 fr.
- La commission serait d’avis, au contraire, d’abaisser à 65 ans la limite d’âge, et de réduire en outre, sinon à 10 ans, du moins à 15 ans, la durée pendant laquelle les versements auraient été effectués. Le gouvernement et la commission sont d’accord en ce qui concerna la limite du revenu à 360 fr»
- Les possesseurs de livrets devront justifier en outre que leurs ressources, en dehors de ce revenu de 360 fr., sont inférieures à300 fr. de rente.
- De plus, la moitié de la rente produite par la vente des diamants de la couronne, soit 150,000 fr. environ, serait affectée à l’augmentation de la subvention annuelle destinée aux retraites. Ces 150,000 francs serviraient surtout à payer, sans condition d’âge, des subventions aux possesseurs de livrets atteints de graves infirmités.
- Quant à la répartition de la subvention, la commission s’est arrêtée au système d’après lequel, et en supposant que la limite d’âge soit fixée à 65 ans, les livrets représentant une rente inférieure à 360 fr. bénéficieraient d’une majoration égale au tiers de la différence entre ce chiffre maximum de 360 fr. et le montant réel de la rente perçue par le titulaire, mais sous cette rés-rve que la majoration ne dépassera pas cent pour cent.
- 11 résulte des calculs faits que tous les pensionnés qui touchent en ce moment moins de 90 francs recevraient une majoration qui doublerait la rente actuellement perçue. Au-dessus de 90 francs, les majorations iraient en décroissant.
- En prenant pour base l’âge fixé par la commission, c’est-à-dire 65 ans, on constate que 32,186 possesseurs de livrets seraient appelés à bénéficier d une majoration. Si au contraire on adoptait l’âge de 70 ans auquel s’est arrêté le gouvernement. 19,477 pensionnés seules ent profiteraient de la majoration.
- La commission a réservé son vote sur une question importante, celle de savoir si les membres de sociétés de secours mutuels seront admis à participer aux subventions inscrites dans le budget pour les retraites.
- —o —
- Colis postaux. — Depuis le 1er janvier, le poids maximum des colts postaux, qui était fixé à 3 kil. dans les relations de la France avec la Grande-Bretagne, est levé à 5 k. Us sont soumis à une taxe de 2 fr. 60, y compris
- p.159 - vue 163/199
-
-
-
- 160
- LA. REVUE DE LA TEINTURE
- le droit de timbre français et le droit de factage en Angleterre.
- Des colis de 3 à 5 kil. sont également acceptas à destination des colonies anglaises : la taxe de ces colis varie suivant les différentes destinations.
- Enfin, la République argentine admet depuis le 1er janvier des colis atteignant le poids maximum de 5 kil. sans augmentation de la taxe actuelle.
- —o—
- lie» cartes-lettre». — On sait qu un arrêté du ministre du commerce a décidé qu’il serait mis à la disposition du public des cartes-lettres avec réponse payée, au prix de 30 centimes (15 centimes pour chaque partie de la carte), pour les communications à l’intérieur de la France et en Algérie.
- Un premier approvisionnement de ces cartes va être envoyé aux divers bureaux de France et d’Algérie.
- Le prix de ces cartes-lettres étant celui des lettres ordinaires, il est permis d’insérer dans ces cartes une ou plusieurs feuilles de papier, ainsi que tout objet dont l’insertion est autorisée dans les lettres ; mais si l’envoi dépasse le poids de 15 grammes, il sera surtaxé à moins que l'affranchissement n’ait été complété par l’expéditeur au moyen de timbres-poste.
- Les nouvelles cartes-lettres pourront être recommandées moyennant le paiement du droit fixe de 25 centimes.
- Enregistrement international de» marque» de fabrique ou de commerce. —L’Italie vient de ratifier l’arrangement du 14 avril 1891 concernant l’enregistrement international des ma. ques de fabrique ou de commerce. Cela porte à huit le nombre des Etats appartenant à l’Union restreinte constituée en cette matière, et qui sont les suivants : Belgique, Espagne, France, Italie, Pays-Bas, Portugal, Suisse et Tunisie.
- Par un seul enregistrement effectué au bureau international de la propriété industrielle à Berne, la marque d'un industriel ou d’un commerçant établi dans l’un des Etats contractants jouit de la protection légale dans les sept autres Etats. On sait que cet enregistrement se fait par l’imermédiaire de l’administration de la propriété industrielle de chaque pays.
- Le nombre des enregistrements internationaux augmente d’une laçon remarquable. Dans les dix mois de janvier à octobre 1894, le bureau international a enregistré 198 marques, tandis qu’il n’y a eu que 76 enregistrements pour toute l’année 1893. L’enregistrement international est encore assez peu connu du monde industriel et commerçant; il en sera fait un usage toujours plus fréquent à mesure que les intéressés se rendront mieux compte des avantages qu’il leur assure.
- —o—
- Cour» de la Société Industrielle d’A mien» : récompenses. — Chaque année la Société Industrielle exprime le regret que ses cours de chimie tinctoriale et de manipulations de teinture soient peu fré- j quentés. |
- Dans son récent rapport, M. Rousseau dit à ce propos :
- « Un des plus utiles pour l’industrie tinctoriale, ce cours recrute généralement ses élèves av^c difficulté ; cette année on constate un progrès sensible sur le dernier exercice : le professeur, M. Duchaussoy, avait 23 élèves inscrits aux dernières leçons, et la commission a accordé 4 récompenses, dont 3 en première année. »
- Les récompenses ont été attribuées :
- 2e année. Prix, à M.Leturcq, Emile.
- lre année. Prix ex-œquo, à MM. Bernaux, Jean et Boutin, Fernand; 2e prix, à M. Bou-doux, Edouard; mention honorable, àM. Car-pentie’, Edgard.
- —o—
- Société Industrielle de Fier». —
- Dans cette ville, les récompenses du cours de chimie tinctoriale ont été décernés à MM.:
- Cordrie, Albert, de Fiers; Quentin, Virgile de Saint-Georges-les-Groseillers.
- mariage. — Nous avons la satisfaction d’annoncer le récent mariage de notre collaborateur, M. Emile Duhem. chimiste-teinturier, avec Mlle Etiennette Sauzion , de Bohain (Aisne), fille d’un abonné de fondation de la Revue de la Teinture, comme il le fut, du reste, de nos publications antérieures.
- Nous présentons nos meilleurs vœux au jeune ménage, et ils sont d’autant plus profondément inspirés qué la Revue de la Teinture a fait naître la circonstance de son union.
- Le Comité mixte de» salaire» dan» l'industrie de la teinture en Angleterre. — A la suite de négociations entamées au commencement du mois de juin 1894,1a Fédération des ouvriers teinturiers a conclu, avec l’Association d°s maîtres teinturiers du West-Yorshire, une convention réglant l’établissement d’un taux minimum des salaires corrélatif d’un tarif minimum des travaux de teinture.
- Par cette convention, il est constitué un Comité mixte des salaires, composé d’un nombre égal de patrons et d’ouvriers, et chargé d’établir : lv pour le district de Bradford ; 2° pour celui de Leeds etd’Alifax ; 3° pour les districts ruraux, un tarif minimum à l’usage des patrons, tarif basé sur les salaires payés actuellement et considérés aussi comme un minimum. Le Comité prendra, en outre, les mesures nécessaires pour assurer l’exécution de ces décisions ; il étudiera les conditions du travail, statuera sur les modifications à apporter dans les séries de prix et jugera enfin tous les différends qui surgiront entre patrons et ouvriers au sujet de l’embauchage ou du renvoi des ouvriers.
- Les variations de 10 p. 0|0 en plus ou en moins du tarif des travaux de teinture entraîneront une augmentation ou une réduction de 5 p. 0[0 sur les salaires ; il est toutefois entendu que le taux actuel des salaires ne sera pas réduit tant que la convention sera en vigueur. Elle a été faite pour une année qui, en réalité, peut être considérée comme une année d’essai.
- ----r_..— ucuis un an, payera encore
- des salaires inférieurs au minimum indiqué sera tenu, sur la demande des membres ouvriers du Comité mixte des salaires, de soumettre ses livres à des comptables choisis par le Comité. Ceux-ci vérifieront si la maison fait plus de 5 p. 0\0 de bénéfice ; si oui, le patron devra élever le taux des salaires.
- Quant aux maisons exploitant plusieurs branches de l'industrie de la teinture, elles pourront faire considérer chaque spécialité comme une entreprise distincte, à condition d’avoir préalablement averti le Comité mixte de cette subdivision.
- Des règles nouvelles ont été convenues pour l’embauchage. Les membres des deux syndicats ouvriers (qui sont des syndicats régionaux) s’engagent à ne travailler que pour les membres de l’Association des maîtres teinturiers, à moins d’y avoir été autorisés par le Comité mixte. Les patrons, de leur côté, s’astreignent à n’employer à l'avenir que des ouvriers syndiqués, à part les contremaîtres, les femmes et les enfants au-dessous de seize ans, à moins que les syndicats ne puissent leur fournir tout le personnel nécessaire et convenable.
- L’embauchage des nouveaux ouvriers se fera dorénavant par l’entremise de leur syndicat. Les patrons conservent bien le droit de refuser les ouvriers qui leur seront ainsi adressés, mais ils devront donner les motifs de leur refus devant le Comité mixte. De même, le syndicat qui repousserait l’adhésion d’un ouvrier devra aussi en donner la raison devant ce même Comité.
- La convention est entrée immédiatement en vigueur. Soixante pour |cent des patrons engagés dans l’industrie de la teinture ont donné leur adhésion.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- Sociétés : Formations, Modifications, Dissolutions
- Dissolution, à partir du 15 nov., de la Société Paleybqn et Argaud; application sur tulles, 43, quai Pierre-Seize, à Lyon. — L.: M. Pitre. — Juv. du 15 nov.
- Dissolution, à partir du 31 oct., de la Société Vercherin et Bouvier ; manufacture de bonneterie, 86, cours Vitton prolongé, et 5, rue Bastille, à Villeurbane (Rhône). — L.: les associés.
- Dissolution, à partir du 27 nov., de la Société Ducret, Moulin et Bessy; teinturerie de la soie et du coton, 15 et 17, rue Tréfilerie, à Saint-Etienne. — L. : M. Ducret qui continue seul. — Acte du 27 nov.
- Faillites
- Barian (Cé'estin Fénélon), teinturier, demeurant à Paris, 9, impasse Jacquemont. — Jug. du 13 nov. 1874.
- Le Gérant : F. Gouillon. Tous droits réservés
- IMPRIMERIE C. COLIN, A CHARLEVILLE (ARDENNES)
- p.160 - vue 164/199
-
-
-
- =4‘V’1
- BlBUOîHEQÜt
- LA REVUE DE
- LA TEINTURE
- ET DES COLORATIONS
- INDUSTRIELLES
- Novembre 1804
- F. GOUILLON, Directeur, ^"lENr^^VEGoTmf^ 3, Rue du Trésor, PARIS.
- SOMMAIRE
- Chronique. — Les Teinturiers français. — Bleu dianizine. — Revue des matières colorantes nouvelles (suite). — Revue sommaire des Brevets d’invention. — Filtre épurateur.
- Procédés divers : Teintes sur coton : l’acide lactique; Teintes sur laine en bobines : charge des soies. — Causeries confraternelles sur l’Art du Teinturier-Dégraisseur.
- Chronique industrielle. — Société industrielle de Mulhouse. — Chambre syndicale parisienne de la teinture et du nettoyage. — Rapport de la Commission supérieure du travail (suite). — Vérification des draps à l’Administration de la Guerre (suite). — Bibliographie. — Informations et Faits divers. — Renseignements commerciaux.
- CHRONIQUE
- Faits administratifs
- Nous avons récemment renouvelé nos conventions douanières provisoires avec l’Espagne ; certaines personnes pensent que ce nouveau contrat était inutile ; d’autres, au contraire, y voient un traité subreptice contraire à notre nouveau régime économique.
- Voici la signification de cette convention :
- Le modus vivendi qui réglait nos relations commerciales avec l’Espagne n’était conclu que pour un an. Outre qu’il pouvait y être mis fin à toute époque de l’année, à charge de dénonciation trois mois à l’avance, il expirait de plein droit, sans dénonciation ni avertissement quelconque, au 31 décembre. Celui qui vient d’être conclu reste de-nonçable, comme le précédent, trois mois à l’avance, mais il n’a plus d e-chéance fixe, et il durera jusqu’à ce que l’une ou l’autre des parties prenne l’initiative de le dénoncer formellement.
- A la Chambre des députés, le budget est assez rondement enleve ; 1 Exposition de 1900 a trouvé grâce devant les sages intentions d’économie qui s’y manifestent : de tous les amendements proposés aux chapitres du ministère du commerce, un seul a été adopte ; c est celui qui double le crédit affecte a la préparation de l’Exposition.
- Cent mille francs étaient demandes,
- la Chambre en a accordé deux cent mille. Ce crédit permettra de terminer cette année les plans définitifs des nombreuses constructions qui couvreront le Champ-de-Mars et les terrains annexés. L’année 1895 verra donc le plan d’ensemble, grâce aux ressources votées par la Chambre.
- Mais sur un autre sujet, un malentendu s’est produit, qui a fait rejeter un projet déjà adopté par des votes précédents.
- Il s’agissait de reconstituer le laboratoire de chimie pratique, dirigé autrefois par Frémy, et supprimé depuis plusieurs années par raisons d’économie.
- La Chambre avait voté les fonds pour le personnel du nouveau laboratoire et pour le matériel : 2,000 fr. d’une part et 6,000 fr. de l’autre. Ilne restait plus qu’à voter un crédit de 30,000 fr. pour l’aménagement du local : au dépouillement du scrutin, ce crédit a été repoussé à une voix de majorité, et le projet est ainsi ajourné pour le moins.
- Nous regrettons cette décision, car en France nous manquons d’enseignement de la chimie opératoire, et le laboratoire Frémy avait pour lui un passé encourageant. Nous sommes l’un de ses élèves du début, et nous avons même collaboré à son installation. La méthode de travail y était très bonne et les élèves, en général, assidus ; nous retrouvons actuellement plusieurs de nos camarades de cet enseignement, dans des positions honorées, témoignant des bons résultats de ces études pratiques, qui étaient l’indispensable complément des cours oraux.
- Situation des industries textiles
- Nous continuons une revue de nos industries dans les centres d’où nous parviennent des renseignements ; ces indications sont un peu sommaires, mais elles sont d’origine administrative et ainsi ont un caractère un peu différent de celles qui proviennent de sources commerciales, et qui se répètent
- dans la plupart des journaux spéciaux ; à ce point de vue, elles offrent un certain intérêt.
- Voici comment la situation générale est résumée, pour la fin de 1894, où s’arrêtent nos documents :
- Les ouvriers des tissages et des filatures mécaniques estiment à 12 p. 0(0 le nombre de leurs adhérents sans ouvrage ; les tisserands à la main comptent un tiers des leurs inoccupés. Le chômage atteint 4 p. 0(0 des ouvriers de la bonneterie, 9 p. 0(0 de la teinturerie et apprêts, 2 p. 0(0 des tailleurs et ouvriers de l’habillement, 12 p. 0(0 des chapeliers.
- On signale une légère augmentation de travail chez les ouvriers des tissages mécaniques,, dans l’Oise, une partie des Ardennes, de la Loire et du Rhône ; une diminution dans l’Aisne, le Nord, une partie des Ardennes et dans l’Orne; les tisserands à la main accusent une situation meilleure dans une partie de la Loire et du Maine-et-Loire, plus mauvaise dans les autres départements; le travail est plus abondant que l’an dernier à cette époque chez les ouvriers des apprêts et teintureries dans les Ardennes et le Calvados, moins dans la Somme et les Vosges.
- Quant aux situations locales, voici quelques-unes de ces informations ; on remarquera qu’elles dépeignent un état comprenant une certaine période écoulée, plutôt que celui spécial du dernier moment.
- Région lyonnaise
- Voyons d’abord le groupe lyonnais:
- Le travail est assez abondant chez les ouvriers en velours unis de Lyon ; la situation serait assez bonne si les prix de façon étaient moins faibles. Les tisseurs du Marnaud travaillent à façon chez eux 5 jours et font 60 à 70 heures par semaine ; la situation est plutôt meilleure que celle de l’an dernier à pareille époque, par suite du changement de genre. Les tisseurs en velours à la main de l’Arbresle sont dans la période de leur chômage annuel ; il y avait
- p.161 - vue 165/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 162___________________________________
- eu précédemment une légère reprise du travail beaucoup moins importante que celle de l’an dernier à pareille époque. Depuis trois à quatre ans, les tissages mécaniques se sont presque entièrement emparés de la fabrication des articles de velours.
- On signale à la Croix-Rousse la création d’un tissage mécanique de cent métiers. Le nombre des petits etablissement» de tissage à façon diminue, celui des grands établissements de tissage mécanique,au contraire, aune tendance à augmenter. L’outillage se Iransforme en métiers plus perfectionnés, parmi lesquels le métier à plusieurs navettes joue un grand rôle. La production est devenue très faible par suite de la crise que subit l’industrie de la soie. La vente des soieries subit une forte diminution par suite de la baisse des soies et de l’abstention de la clientèle américaine. On a dû arrêter un certain nombre de métiers et la population industrielle a été très éprouvée par le chômage. Le taux des salaires n’a cependant pas décru.
- La teinturerie subit le contre-coup de la crise que la soierie traverse. Dans l’industrie du tissage et similaires à Tarare, on signale la disparition de cinq usines occupant ensemble 300 ouvriers, et la création de deux établissements occupant ensemble 150 ouvriers.
- Il nous arrivait aussi de la Loire un résumé de la situation qui maintenant se trouve bien modifiée par suite de la grève de Roanne ; nous la reproduisons cependant, à titre d’étude rétrospective, se reliant à l’ensemble des industries textiles :
- L’industrie des cotonnades, la plus importante de Roanne, disait cette correspondance, est florissante. Il y a environ 7,000 femmes et 5,000 hommes occupés par les 22 usines de filature et tissage du coton. Il y a plutôt manque de bras, car on demande des ouvrières dans plusieurs usines. De nouvelles usines se construisent. Bien que la France soit le marché principal des cotonnades de Roanne, la plupart des maisons font de l’exportation.
- L’industrie des blanchisseries, teintureries et apprêts, comme celle des tissages et filatures de coton, fonctionne bien. Elle occupe un certain nombre d’ouvriers. On signale en ce moment des chômeurs dans la spécialité de l’apprêt.
- L’industrie des lainages et de la bonneterie est prospère. Elle occupe surtout des femmes des campagnes voisines qui travaillent à domicile. Les salaires sont peu élevés et vont en décroissant. Une fabrique vient de s’établir.
- Une grève partielle dont il est question, s’était déclarée dans un établissement de Roanne occupant 153 ouvriers, et portait sur des questions de salaires et de réglementation du travail ; les ouvriers eurent gain de cause, mais à la suite les patrons se sont syndiqués pour établir un tarif uniforme des prix de main-d’œuvre, et cela fut le point de départ de la grève générale.
- Suite des Industries cotonnières
- Dans les Vosges, à Saint-Dié et à Neufchâteau, la filature et le tissage mécanique sont en progrès. Le tissage à bras subit une crise sérieuse.
- La fabrication et la vente des chaussons de tresse sont assez actives.
- Le nombre des établissements de broderie est augmenté d’une unité ; la production est assez active. Pour les dentelles, vente en baisse et diminution des salaires par suite de la concurrence du travail mécanique.
- Dans le tissage de la Petite-Raon, une grève comprenant 384 ouvriers s’est déclarée, les grévistes demandent le renvoi d’un nouveau directeur ; nous n’en connaissons pas la solution.
- On signale d’Eure-et-Loir, que la fabrique de chaussons et de chapeaux en feutre, qui occupe à Nogent-le-Rotrou 470 ouvriers, se ressent beaucoup de la concurrence étrangère. L’exportation a bien diminué et la main-d’œuvre devient plus chère ; mais la renommée de cet établissement, et la perfection de ses produits, lui assure une production toujours suivie, malgré des fluctuations passagères.
- Il s’est récemment installé une blanchisserie à Bonneval. Le captage des sources de l’Avre a amené la fermeture d’un certain nombre d’usines, notamment de filatures et tissages mécaniques. Celles qui subsistent travaillent assez activement mais à des prix désavantageux.
- Dans la Somme, la situation de la filature de coton a été bonne depuis le commencement de l’année. Les affaires ont été toutefois assez peu actives cet été à cause de l’incertitude provoquée
- Peu de commandes en ^ coton, la douceur de l'hiver, l’an dP? mer, ayant entravé l’écoulement de," marchandises en magasin ; en novem! bre et décembre cependant, les commandes ont été assez nombreuses'
- Situation peu favorable des fabriquer de velours de coton teints ou non • 1 place d’Amiens a traversé une morte-saison plus longue et plus dure qUe dè coutume. La coupe du velours à la machine prend d'e l’extension et fait concurrence à la coupe à la main. La teinture s’est ressentie du mal ise général et beaucoup d’usines ont chômé partiellement.
- Les tissus de laine et de soie ont baissé considérablement. Il n’y a pas eu encore de diminution sur les salaires mais elle se produira si les affaires continuent à être aussi difficiles.
- La situation de l’industrie linière a encore empiré, les prix de vente ont baissé de 10 à 15 0/0 environ. Une filature de jute occupant 70 à 80 ouvriers a fermé ses portes.
- Nous reviendrons aux lainages dans notre prochaine chronique.
- Expansion de ,1a production industrielle.
- De ces quelques faits et même de la revue que nous poursuivons depuis quelques mois, on ne saurait tirer une conclusion rigoureuse sur les conditions universelles de l’industrie, mais en tenant compte de tous les indices qui se manifestent visiblement, il est permis de dire que la production manufacturière tend à s’universaliser, en sortant de ses berceaux d’origine.
- Pour un observateur impartial, il est évident que nous marchons à un remaniement complet des forces industrielles. Nous voyons, par exemple, la suprématie de l’Angleterre gravement atteinte au point de vue du marché des laines et de l’industrie cotonnière. Partout, les connaissances générales et spéciales se répandent, l’éducation professionnelle se développe, les moyens d’action grandissent et se fortifient.
- Ces progrès donnent aux peuples les moins avancés le désir et la possibilité d’un affranchissement rapide, les poussent à briser les liens de dépendance dans lesquels ils étaient autrefois enserrés, à conquérir la liberté et la puis-
- p.162 - vue 166/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- sauce commerciale. De quelque côté que se tourne le regard, on les voit faire de prodigieux efforts pour élever sur le territoire des usines et des fabriques. pour y organiser de vastes marchés. Il faudra compter de plus en plus avec cette volonté universelle de créer des industries nationales.
- Le resserrement progressif des débouchés extérieurs, jadis réservés aux grandes nations du vieux monde, provoque d’ailleurs entre ces nations une lutte acharnée. Munies d’un outilllage considérable, elles se disputent pied à pied la carrière encore ouverte à leur expansion, s’arrachent une clientèle chaque jour plus restreinte, subissent les plus lourds sacrifices afin d’alimenter leurs machines et de nourrir leurs ouvriers. Toute supériorité acquise détermine des concurrences d’autant plus redoutables qu’elle est plus lucrative.
- La bataille de tous les instants, les alternatives de succès et de revers, l’instabilité, le recul de l’ancien monde devant le nouveau, les transformations fréquenles et coûteuses de l’outillage, telle est malheureusement la perspective qui s’offre aux producteurs et aux commerçants, et qu’ils doivent envisager de sangfroid.
- Les lignes qui précèdent étaient la conclusion d’un rapport administratif récemment publié ; l’auteur a vu juste, et dans notre sphère modeste, nous pouvons juger, par nos correspondances avec nos lecteurs des nouveaux mondes, combien l’industrie — dans nos spécialités notamment — arrive de tous côtés, à s’assimiler les procédés et les moyens d’action des nations manufacturières de notre vieille Europe.
- F. Gouillon.
- LES TEINTURIERS FRANÇAIS
- On a dit et l’on dit encore que les teinturiers français sont routiniers, ennemis de toute innovati.n.
- C’est évidemment une erreur, car nous savons, par près de vingt années d’expérience , combien les teinturiers français sont, au contraire portés à perfectionner de plus en plus soit leur matériel, soit leurs précédés.
- Nous avons nous-même expérimenté les teintures françaises, anglaises et allemandes et pouvons en parler en connaissance de cause. Les teinturiers français sont bien supérieurs à leurs concurrents étrangers.
- Il est vrai que nous ne savons pas traiter tous les tissus de fabrication spéciale qui forment la grande partie de la production anglaise.
- Mais on peut dire que, de jour en jour, des progrès étonnants se font en France, et si nos teinturiers ne peuvent encore rivaliser avec les Anglais pour la teinture et l’apprêt des Mohairs et des tissus chaîne coton, c’est apparemment parce que les fabricants français ne sont pas non plus placés pour produire à l’égal de leurs confrères du Yorkshire.
- Mais est-ce que nos teinturiers français ne sont pas supérieurs aux Anglais pour le traitement des innombrables tissus en laine peignée et cardée qui font la gloire de Roubaix, de Reims, de la Picardie et de la région du Nord ? Connaît-on un seul teinturieranglaisquipuisse teindre proprement du cachemire, du mérinos ou de la serge?
- Et cette fameuse légende des b!eus grand teint, ces fameux bleus indestructibles qui ne déteignent jamais!
- Quand donc les acheteurs pour l’exportation se rendront-ils à la raison, et voudrrnt-ils comparer sérieusement des pièces teintes en Angleterre et des pièces teintes en France, étant donné qu’on aura payé au teinturier français le prix qu’on donne généreusement à son confrère anglais.
- La différence, comme nous l’avons nous-même prouvé à des clients anglais, sera en faveur de la France.
- Et les cheviottes?
- Pourquoi livre-t-on en Angleterre des milliers de pièces de cheviotte ?
- Est-ce parce que nos fabricants ont su produire, concurremment aux Anglais, dont c’était la spécialité, des qualités de cheviottes plus en rapport avec la demande actuelle?
- Mais ne faut-il pas proclamer bien haut que c’est surtout parce que nos teinturiers ont su donner au tissu ce toucher, ce fini, cet apprêt que pas un Anglais ne peut égaler ?
- Et pour les blancs ? Combien sont-ils en Angleterre pouvant rivaliser avec nous pour la perfection des blancs et crème ?
- Et les couleurs fines ? Qu’on nous cite le teinturier anglais capable de produire régu-1 èrement et aux mêmes conditions que nos meilleurs teinturiers de France, des pièces de tissus en nuances claires, sans taches, sans marbrures, sans défauts ?
- Et les satins de Chine ?
- Nos produits ne sont-ils pas sinon supérieurs, du moins les égaux des sortes anglaises ?
- Le traitement, là encore, y joue un grand rôle, et nos fabricants ont du moins le mérite de vendre des tissus solides, ce que ne font pas les Anglais.
- Et les tissus chaîne soie ?
- Le fameux, le seul, l’unique fabricant anglais qui a commencé ce genre n’a-t-il pas vu
- _________________________________ 163
- sa réputation en Amérique notablement diminuée par l’entrée en lice d’un grand fabricant français, secondé par un non moins grand teinturier ?
- La teinture anglaise a un mérite, incontestablement , mais il est bien mince en comparaison de l’excellence de la production française.
- Je ne parle que pour mémoire de la teinture sur soies, d’universelle renommée, quoique 1 président de l’Association des soies d Angleterre, M. T. Wardle, ait essayé, dans une brochure que nous avons entre les mains, de salir nos compatriotes en disant que leur seul mérite consiste à charger la soie d’une façon éhontée.
- C’est tout uniquement un mensonge, et la vente de nos soieries à l’étranger fait justice de cette perfidie.
- D’ailleurs, on peut se rendre compte de la place importante que tient en Angleterre la fabrication française en parcourant les maisons de gros et de détail, et en comparant l’étendue des rayons français (French dress depi) à 1 ex'guité des rayons de tissus anglais.
- Evidemment tout n’est pas parfait dans la meilleure des teintureries, et nos usines de Roubaix, de Tourcoing, de Paris, de Reims, de Lyon, etc., ont encore fort à faire pour défier toute concurrence.
- Ces usines, ou du moins la plus grande partie, sont outillées pour produire vite, à bon marché, une multitude de genres différents.
- La diversité des genres et la soif des affaires ont malheureusement aboli le régime des spécialités, on veut tout faire, tout entreprendre, et nous ne connaissons pas de teinturier qui ne puisse affirmer, sans rougir, pouvoir traiter indistinctement toutes sortes de tissus, et pouvoir réussir toutes espèces de traitements.
- C’est là une erreur,et une cause d’affaiblissement, car en industrie il faut produire grandement, vite et à bas prix. On ne le peut faire qu’avec un matériel ud hoc, suffisant et perfectionné, et ce matériel n’a de raison d’être qu’autant qu’il trouve une alimentation régulière et constante.
- Or, la concurrence, en s’arrachant tous les genres, ne trouve que de petites quantités, insuffisantes pour permettre à l’industriel de faire des frais.
- C’est pourquoi les teinturiers feraient peut-être sagement de s’adonner à des genres spéciaux, d’en rechercher autant que possible l’exclusivité, et de consacrer à ces spécialités toutes les ressources de leur art.
- (Journal du commerce des Tissus et Nouveautés)
- p.163 - vue 167/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 464
- BLEU DIANISIDINE
- SUR ROUGE PARANITRAN1LINB Note présentée à la Société Industrielle do Mulhouse
- Par MM. Bloch et Schwartz
- Le bleu rongeant sur rouge forme depuis de longues années une couleur recherchée et étudiée en tous sens par les chimistes de notre branche. Le problème a été résolu d’une façon parfaite, en son temps, par MM. Sch-lieper et Baum, mais ce procédé, malheureusement, est délicat et ne laisse pas que de produire bien des séries ou parties défectueuses ; aussi n’a-t-il pu, malgré ses belles qualités, se généraliser dans les indienneries, et chaque fabricant, selon les besoins et les résultats de ses diverses recherches, lui a substitué une autre solution.
- Nous sommes arrivés à produire ce genre, avec succès, au moyen des couleurs azoïques, qui permettent d’ailleurs tant de nouvelles combinaisons, en fixant du bleu dianisidine sur rouge paranitraniline dans les conditions suivantes : Il s’agit d’imprégner le tissu en B-naphtolate de soude et de saturer, pour produire un fond bleu, ce mordant par de la dianisidine diazotée, et assez complètement pour qu’un passage ultérieur en diazopara-nitrobenzol, qui transforme les parties non touchées en rouge, n’altère pas sensiblement le bleu formé. On y arrive en déposant le mordant de B-naphtolate de soude, à la surface du tissu, au moyen d’un rouleau léger de 1000 points. On imprime ensuite le fond bleu avec une forte pression, pour saturer autant que possiole tout le naphtol ; le bleu se développe immédiatement, puis l’on passe en bain de diazo rouge. C’est à peine si le bleu se teinte en plus foncé par la mince couche rouge, qu’on ne peut empêcher de se former sous la laque bleue.
- Ce procédé avait travaillé dans notre établissement depuis le mois de mai 1893. Cependant cette fabrication ne rendait pas un article aussi solide qu’on le désirait, et lorsque, il y a quelques mois, on a préconisé les sels de cuivre pour virer et solidifier le bleu si avantageusement, nous avons cherché et réussi à appliquer cette réaction si intéressante à l’article bleu sur rouge.
- Toutefois, avant de décrire les résultats obtenus, nous tenons à indiquer les détails du procédé qui nous a servi avant le bleu au cuivre.
- Procédé : On plaque les pièces au rouleau à 1000 points avec le mordant et on imprime le fond bleu, puis on passe en bain de diazo rouge, on lave bien et on savonne.
- Recettes.
- Mordant
- 3k,500 B-naptol,
- 3k,500 soude caustique 40* B*,
- 501 eau,
- 501 eau d'a ’ragante (60g p. l.j.
- Fond bleu
- 2k400 sulfate de dianisidine en pâte 50 o/° M. L., 2k400 acide chlorhydrique 21° B*,
- 81 eau froide.
- Bien empâter et ajouter à 0° :
- 4* solution de nitrite de soude (â 150g p. 1.).
- Puis ajouter encore :
- 2k400 acétate de soude et porter à 40l.
- Epaissir avec 40* épaississant à l’amidon adragante.
- Bain diazo rouge
- 10k paranitraniline Nen pâte,
- 7*250 acide chlorhydrique 21e B’,
- 10' eau froide, pour diluer l’acide.
- Après diazotation ajouter :
- 9k acétate de soude.
- Porter à 50*, filtrer et ajouter :
- 1001 eau froide.
- Paranitraniline N en pâte
- lk250 paranitraniline en poudre,
- 0*500 eau d’adragante (60g p. 1.), ük600 nitrite de soude,
- 3* eau froide, pour dissoudre le nitrite.
- Bleu au cuivre.
- Si l’on imprime purement et simplement du bleu au cuivre sur du naphtolate et qu’on passe ultérieurement en bain diazoparanitro-benzol, le fond bleu décharge toujours des traces de combinaisons cuivriques dans le bain, et en quantités suffisantes pour transformer le rouge en une nuance cachou •, cette action fâcheuse se manifeste définitivement dans le savon, et il fallait, pour rendre l’article en question praticable, arriver à paralyser cet effet du cuivre sur le rouge.
- Nous avons tourné cette difficulté en ajoutant au bain diazoïque un produit précipitant les sels de cuivre sans altérer le diazo : le ferricyanure de potassium. L’expérience a démontré que, pour obtenir un bon rouge, il faut encore donner un passage au large en bain de savon contenant du chlorhydrate d’ammoniaque. 11 est probable que l’action avantageuse de ce produit dans le bain de savon provient de ce que l’ammoniaque, résultant de la décomposition de ce sel, dissout, d’un côté, les traces de combinaisons cuivriques qui auraient pu être entraînées sur le tissu, et, de l’autre, avive et bleuit le rouge.
- Voici comment le procédé réussit bien en grand :
- Procédé : On plaque les pièces en mordant au rouleau à 1000 points et on imprime le fond bleu •, après on teint en rouge en passant entre deux rouleaux entourés de garats. On lave à fond, passe une minute au large en bain de savon indiqué ci-dessous et resavonne en boyaux à 50° B*, sans addition aucune.
- Recettes.
- Mordant
- 3k B-naphtol,
- 4*,8 soude caustique 22° B*
- 10* huile A,
- 50* eau,
- 40* eau d’adragante (60g p. 1.),
- 3k acétate de soude.
- Bain de diazo rouge
- 10k paranitraniline N en pâte,
- 7*,250 ac. chlorhydrique 21° B*
- 10* eau,
- 9k acétate de soude.
- Porter à 50*.
- Ajouter :
- 75* eau,
- 2k ferricyanure de potassium,
- 25* eau d’adragante (60g p. 1.}.
- Fond bleu
- 3*0g base dianisidine M. L.,
- 0*,600 ac. chlorhydrique 21* B*,
- 7*,500 eau bouillante.
- Puis après refroidissement :
- 1*,500 sol. de nitrite de soude (150g p. 1.). Après 20 minutes :
- 0*,900 sol. de chlorure cuivrique 40° B* 1*,250 eau froide.
- Porter à 15*.
- Epaissir avec :
- 15* épaiss. à l’amidon adragante.
- Bain de savon pour passage au large
- 2000* eau à 40° B*,
- 8k savon de Marseille,
- 6k sel ammoniac,
- 20* eau chaude.
- Huile A
- 10* ac. oxyoléique A (Dr Schmitz et Tœuges),
- 6* eau froide,
- lk soude caustique 40° Be.
- Observation. — L’addition de ferricyanure au rouge paranitraniline permet aussi d’imprimer le bleu dianisidine au cuivre, à côté du rouge para ; de même que pour l’article décrit plus haut, il faut un passage au large en savon ammoniacal, et on peut ensuite savonner en boyaux, sans craindre que le rouge ne s’abîme.
- Nous ajoutons, pour finir, que le bleu dianisidine à l’acétate de cuivre est moins dangereux au rouge qui l’accompagne à l’impression que le bleu au chlorure de cuivre.
- —i»^
- p.164 - vue 168/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 165
- REVUE
- DES MATIÈRES COLORANTES
- NOUVELLES
- Au point de vue de leurs applications à. la teinture
- Par M. Frédéric Revebdin (1)
- SUITE (2)
- Tout récemment, Y kctien-Gesellschaft fur Anïlinfabrïkaiion a introduit dans le commerce un certain nombre de matières colorantes nouvelles, parmi lesquelles nous citerons par ordre chronologique : l’orangé brillant G, le bleu solide 6 B,Te noir Columbia B, le bleu Chicago A B, l’éosamine B et le bleu de Chicago RW.
- Orangé brillant G
- L’orangé brillant G est livré dans le but de fournir une marque plus rougeâtre que l’orangé de toluylène dont nous avons parlé précédemment, et auquel il ressemble beaucoup par ses propriétés, telles que la solidité à l’air, au lavage et aux acides. Il a aussi la propriété de teindre dans les étoffes mélangées mi-laine, mi-soie, etc., les fibres animales en une nuance plus claire et plus jaunâtre que les fibres végétales.
- L’orar gé brillant G se fixe sur coton en bain bouillant additionné de 15 à 20 grammes de sel de Glauber, et de 3 à 5 grammes de savon, ou 1 à 2 grammes de cristaux de soude par litre d'eau.
- On teint la laine dans un bain bouillant additionné de 5 à 10 grammes de sel de Glauber.
- Avec 2 0(0 de matière colorante, on obtient une nuance déjà bien nourrie.
- Bleu solide 6 B
- Le bleu solide 6 B de la même maison est une matière colorante spécialement destinée à la teinture de la laine, et qui rentre dans le groupe des indulines.
- On l’emploie en teinture au bouillon avec addition de 5 à 15 O^O d’oxalate d’ammoDiaque qu’on peut remplacer par d’autres sels d’ammoniaque tels que le sulfate ou l’acétate.
- Si l’on teint avec du bisulfate de soude, ou du sel de Glauber et de l’acide sulfurique, les fabricants recommandent, pour éviter une teinture inégale, de faire bouillir auparavant la laine en bain additionné de 6 à 8 0i0 de bisulfate de soude ou 10 0|0 de sel de Glauber et 2 0[0 d’acide sulfurique, puis d’introduire la dissolution de la matière colorante, et seulement après le reste de la quantité voulue de bisulfate de soude ou d’acide, poar que le bain s’épuise complètement.
- Les nuances obtenues avec ce produit seraient plus pures et plus verdâtres qu’avec les autres indulines.
- Avec 1[10 0[0 de matière colorante, on ob-
- (1) Extrait du Moniteur Scientifique.
- (2) Voir numéro de septembre, p. 133 et suivantes.
- tient une nuance claire, mais tout-à-fait verdâtre, tandis qu’avec 1 à 3 0(0 de produit, on obtient des nuances déjà fort nourries et d’une grande vivacité.
- Noir Columbia C
- V Actien-Gesellschaft a encore augmenté sa série de couleurs noires substantives par une nouvelle marque qu’elle vend sous le nom de Noir Columbia B, et qui s’emploie de la même manière que les marques dont il a été question dans nos précédentes Revues.
- Ce noir, dont la nuance très légèrement brunâtre peut être remontée avec une très petite quantité de bleu méthylène pour le coton, ou de bleu alcalin pour les tissus mi-laine, s’emploiera avec avantage pour les tissus mélangés laine et coton, ou soie et coton, sur lesquels il se fixe d’une manière égale.
- Avec 5 à 6 0(0 de colorant, on obtient des nuances tout-à-fait foncées.
- Bleus Chicago
- Les Bleus Chicago A B et RW, de la même maison sont aussi des matières colorantes substantives destinées à compléter la série de ces produits.
- La marque A B est aussi solide à la lumière que les marques 6 B et B précédemment introduites dans le commerce, et elle fournit, de même que celles-ci, une nuance plus verdâtre, et encore plus solide à la lumière par un traitement subséquent avec du sulfate de cuivre.
- Lorsqu’on teint les étoffes mélangées avec le bleu Chicago A B, les fibres végétales prennent une nuance plus foncée que les fibres animales.
- Lee nuances obtenues sont verdâtres.
- La marque RW est un bleu du nuance rougeâtre, qui fournit sur laine une teinture égale d’une nuance presque pareille à celle qu’elle fournit sur le coton, ce qui la distingue de la marque R, qui n’est guère propre qu’à la teinture du coton et des fibres végétales. Ce produit est donc spécialement intéressant pour la teinture des tissus mi-laine. 11 fournit par un traitement subséquent des teintures avec 3 0[0 de sulfate de cuivre sur bain frais à 70-80° des nuances plus verdâtres, très solides à la lumière.
- Enfin, le bleu Chicago RW se prête bien aux mélfinges avec les autres couleurs substantives dont la solidité à la lumière est aussi augmentée par le traitement au sulfate de cuivre.
- Eosamine
- La création la plus récente de Y Actien-Gesellschaft, introduite dans le commerce en octobre 189A, est une nouvelle matière colorante azoïque à laquelle elle a donné le nom d’éosamine B pour rappeler qu’elle fournit en nuance claire une teinture se rapprochant de celle qu’on obtient avec les éosines de marques bleuâtres. Ce nouveau produit, spécialement destiné à la teinture de la laine et de la soie, s’emploie de la même manière que les
- ponceaux et les écarlates, c’est-à-dire en bain bouillant additionné de bisulfate de soude, ou de sel de Glauber et d’acide sulfurique.
- L’éosamine B égalise très bien et fournit des nuances très solides à la lumière ; avec 3 0(0 de matière colorante, on obtient une nuance fort nourrie.
- Les fabricants recommandent d’en opérer la teinture en cuves de bois, le cuivre rendant les nuances un peu ternes et trop bleuâtres.
- Les Farbenfabriken vormals Friedr.Bayer et C° ont introduit dans le commerce, depuis notre précédente Revue, le noir diazoïque H, le bleu diazoïque, les bleus de Chicago B et R, l’orangé TA et l’orangé brillant G, le noir foncé direct T et le noir bleu direct B, ainsi que le bleu turquoise BB.
- Noir et bleu diazoïques
- Le noir diazoïque H appartient à la série des matières colorantes diazotables sur la fibre qu’on développe avec le b-naphtol, il fournit un noir foncé bleuâtre.
- Il en est de même du bleu diazoïque. Ce dernier fournit sur coton une nuance violet-rouge qui couvre bien; après l’avoir diazoté sur la fibre et développé avec le b-naphtol ou d’autres développateurs appropriés (dévelop-pateur A de la maison E. Bayer et C°), il se transforme en un bleu rougeâtre de nuance pure. Ce bleu possède les mêmes qualités au point de vue de la solidité que les autres couleurs diazotables sur la fibre; sa résistance au lavage égale celle de la diazurineet des autres bleus obtenu de la même manière.
- Il se prête bien aux rongés, soit qu’on emploie le sel d’étain, soit qu’on emploie le zinc en poudre.
- Le bleu diazoïque peut aussi être utilisé pour la teinture de la soie.
- Bleus Chicago
- Les bleus de Chicago B et R de la même mason, fixés sur coton en bain bouillant additionné de 10 0;0 de sel Glauber et de 2 0|0de savon, fournissent des nuances bleu foncé solides aux alcalis, aux acides, etc.
- Ils se fixent sur laine en bain bouillant additionné de 5 0[0 de sel marin ou de 5 OjO » d’acétate d’ammoniaque.
- Lorsqu’on teint les tissus mi-laine ou mi-soie eu bain faiblement alcalin avec les bleus de Chicago, ces matières colorantes et spécialement la marque B se fixent exclusivement sur le coton ; la soie et la laine restent absolument blanches.
- Ces matières colorantes peuvent être rongées, soit à la poudre de zinc, soit à l’acétate d’étain.
- Nouveaux orangés
- L’Orangé TA et l’Orangé brillant G de F, Bayer et Co sont deux nouveaux produits appartenant à la série des colorants substantifs, qui sont spécialement recommandés pour la teinture des tissus mi-laine, qu’on opère en
- p.165 - vue 169/199
-
-
-
- 466
- LA. REVUE DE LA TEINTURE
- bain bouillant additionné de sel marin. Les teintures ainsi obtenues sont assez solides au lavage et complètement à la chaleur; par contre, elles résistent faiblement aux acides, aux alcalis et au chlore. Les nuances sont jaune et rouge orangé d’une grande vivacité.
- Noirs directs
- Le Noir foncé direct T et le Noir bleu direct B re la même maison sont aussi, comme l’indiquent leurs noms, des matières colorantes substantives.
- Leur solidité aux acides et aux alcalis permet de les employer avec avantage dans la teinture du coton pour remplacer le bois de Campêche. Ces matières colorantes peuvent être nuancées, soit avec les rouges pour coton, soit avec les couleurs basiques telles que le bleu de méthylène, etc. Elles se fixent sur laine, et peuvent être recommandées pour la teinture des tissus mi-laine, car elles tirent d’une manière égale sur la laine et le coton.
- Les teintures obtenues avec ces produits résistent à l’action du frottement et de la trans -piration.
- Bleus Turquoise
- Le Bleu Turquoise BB est un complément de la marque G, précédemmen t introduite d ms le commerce par F. Baer et Ce; il fournit une nuance plus bleue et absolument pure ; il tire lentement sur la fibre et égalise bien.
- 11 se fixe sur coton mordancé au tannin et à l’émétique, et sa dissolution doit être faite en introduisant la matière colorante dans l’eau tiède additionnée d’une petite quantité d’acide acétique.
- Cette matière colorante se prête bien aussi à la teinture de la soie, ainsi qu’à celle des tissus mi-coton et mi-soie; elle est spécialement recommandable pour l’impression sur soie pour les articles avec réserve grasse, car elle se fixe très bien à froid sur la soie.
- Les teintures résistent bien à l’action des alcalis, des acides et de la transpiration ; elle est, par contre, moins solide vis-à-vis le chlore.
- Noir mi-laine
- La Manufacture Lyonnaise de matières colorantes a développé la fabrication de ses couleurs diamines bien connues, par l’introduction de plusieurs articles nouveaux, tels que le noir milaine A, l’orangé diamine D, et les Bordeaux diamine B à S.
- Le Noir mi-laine A possède la qualité de teindre en même temps les fibres animales et végétales -, il fournit sur tissu laine et coton un beau noir uni par teinture directe sur un seul bain*, il se combine bien avec le violet formyle pour donner un bleu foncé, avec le brun diamine H et le jaune indien G pour brun foncé, et avec le noir diamine MG et le vert diamine B pour vert foncé.
- On teint avec le noir mi-iaine A en bain bouillant additionné de 30 grammes de sulfate de soude par litre, et on laisse refroidir pen-
- dant une demi-heure jusqu’à 60° environ .Pour les tissus contenant la laine renaissance avec chaîne coton, les fabricants recommandent d’ajouter, outre le sulfate de soude, 50 à 75 grammes de carbonate de soude par 100 litres de bain.
- Pour les tissus laine ou laine et soie, on recommande d’aciduler très légèrement le bain.
- Cette matière colorante a plus d’affinité pour le coton en présence des alcalis et à basse température, la laine absorbe au con-tarire plus de couleur par un bouillon prolongé.
- Orangé-Diamine D
- L’orangé-Diamine D se fixe sur coton en bain bouillant additionné de 30 0[0 de sel marin ou de sulfate de soude ; on peut, en outre, le diazoter et le développer sur la fibre par le procédé habituel, il se mélange bien aux autres couleurs diazotables.
- 11 donne la même nuance que la marque G, précédemment introduite dans le commerce, mais il teint la soie presque autant que le coton, ce qui n’est pas le cas de la marque G, préférable pour la teinture des tissus mi-soie.
- Bordeaux-Diaminc
- Les Bordeaux-Diamine B et S se fixent sur colon au bouillon dans un bain renfermant 5 0(0 de carbonate de soude et 15 0(0 de sulfate de soude, ou seulement 20 0t0 de sulfate de soude. La marque B est très solide au lavage et à la lumière ; la marque S l’est moins, mais elle résiste meux à l’action des acides .
- La première résiste à l’action du fer chaud, tandis que la seconde jaunit légèrement quoique la nuance primitive revienne par le refroidissement.
- La marque B a plus d’affinité pour le coton et pour la soie que la marque S. Enfin, la première est préférable pour la teinture de la laine en bain additionné de 10 0[o de sulfate de soude et 5 0[0 d’acétate d’ammoniaque, puis après une demi-heure d’ébullition, de 5 0[0 d’acide acétique. Elle est aussi préférable pour la teinture de !a soie.
- Les nuances obtenues avec 3 0^0 de colorant sont fort nourries.
- La Manufacture Lyonnaise a encore introduit récemment une Cochenille brillante 2 R et 4 A, un Orangé au tannin R, et un Violet Formyle S, A B qui appartiennent à d’autres classes de couleurs que les précédentes.
- Cochenille brillante
- La Cochenille brillante 2 R et A R est destinée à la teinture de la laine, sur laquelle ces marques fournissent des nuances d’une grande pureté et d’un éclat supérieur à celui qu’on obtient avec les ponceaux ; les nuances obtenues se rapprochent sensiblement de celles de la cochenille naturelle, elles résistent au lavage et surtout h l’action de la lumière.
- On teint au bouillon avec addition de 10 0^0
- —x un omient avec 3 OjO de colorant des nuances riches d’un fort bel éclat.
- Orangé au tannin
- L’orangé au tannin R se livre en pâte, et il est destiné à la teinture du coton mordancé au tannin et à l’émétique. Les fabricants le recommandent spécialement pour l’impression des cotons, cette industrie ne possédant pas encore un orangé basique donnant de bons résultats.
- Ils fournissent dans ce but la recette suivante :
- 120 gr. orangé au tannin R en pâte. 150 gr. acide acétique à 6° B. et 2 litres et demi épaississant.
- On fait bouillir, et on ajoute après refroidissement :
- 210 gr. tannin
- 210 gr. acide acétique j 1880us av&nce
- Après l’impression, on vaporise en ayant soin quela vapeur ne soit pas trop humide on passe en tartre émétique, et on savonne.
- L’orangé R au tannin peut facilement être rongé à blanc avec le sel d’étain, ou avec la poudre de zinc.
- Violet Formyl
- Le violet Formyl S, A B est un fort beau produit, qui possède au dire des fabricants sur les marques connues de violet acide bleuâtre l’avantage d’une résistance remarquable aux alcalis.
- On teint la laine ou la soie en bain acide par le procédé habituel, et les teintures obtenues sont d’une grande vivacité.
- Le violet formyl teint également la laine chromée, ce qui permet de le combiner aux bois de teinture et aux couleuir d’alizarine; il se mélange aussi, cela va sans dire, avec les autres colorants acides.
- Colorants pour chapellerie Nous avons sous les yeux un fort beau carnet d'échantillons préparé par la Manufacture Lyonnaise pour la chapellerie ; ce carnet es accompagné d’une notice renfermant toutes les indications nécessaires pour la teinture en chaudière et la teinture à la foule des chapeaux en laine et des chapeaux en poil, nous ne croyons pouvoir mieux faire que de signaler cette notice à ceux de nos lecteurs que ce sujet intéresse spécialement.
- Nous avons encore à signaler un nouveau produit fort intéressant, fabriqué par la maison Durand Huguenin et C°, à Bâle, et vendu sous le nom de Gallazine A.
- Gallazine
- La Galbzine A, qui a été découverte par M. Gh. de la Harpe, l’un des chimistes de la maison Durand Huguenin et C°, est destinée à la teinture de la laine et du coton mordancé au chrome.
- Elle fournit sur laine ordinaire une nuan ce bleue, et sur laine chromée un bleu violacé
- p.166 - vue 170/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 167
- nourri. Les teintures obtenues sur laine chromée sont très solides au savon et au foulon* assez solides à la lumière.
- On teint la laine ordinaire avec la Gallazine A, dans un bain additionné de bisulfate de soude, et la laine chromée en présence d’acide acétique
- Pour le coton filé, on le mordance au bisulfite de chrome à 15° B. pendant douze heures, on dégomme en bain bouillant additionné de craie, on lave et on teint en présence d’une très petite quantité d’acide acétique, en élevant la température du bain jusqu’à 80°.
- Quant au coton en pièces, on peut le mor-dancer soit en le foulardant en bisulfite de chrome, soit en imprimant le bisulfite et vaporisant, puis on dégomme, et on teint comme ci-dessus.
- Les nuances obtenues sont bleues et solides au savon.
- La gallazine s’emploie sur soie de la manière suivante : On mordance la soie, en la laissant pendant douze heures dans un bain de chlorure de chrome ou de bisulfite de chrome, on lave, puis on passe en silicate de soude à 1 à 2° B., on lave complètement, et on savonne à ébullition dans un bain renfermant 10 grammes de savon par litre, on lave à fond, et on passe à froid en acide acétique faible.
- On teint en entrant à froid dans un bain additionné de 2 0[0 d’acide acétique et on élève la température dans l’espace de 3[4 d’heure à l’ébullition qu’on maintient pendant une heure. On lave, on savonne à 1 ébullition pendant \\k d’heure, on lave, on avive à l’acide acétique à 5 0[0, on tord et en sèche.
- Les nuances obtenues sont bleues, légèrement violacées, et solides au savon.
- En teignant directement la soie non mor-dancée, on obtient une nuance plus bleue.
- Violet acide
- Parmi les nombreuses récentes créations de la Manufacture Lyonnaise de Matières colorantes, nous avons à signaler un Violet acide 5BX, qui se distingue par son excellente solubilité et son unisson irréprochable. Cette matière colorante brevetée se fixe sur laine en bain acide, avec addition de 10 0|0 de bisulfate de soude, par exemple, et sur soie en bain de savon coupé à l’acide sulfurique. Les échantillons teints à 1 et 2 \\h 0[0 que nous avons sous les yeux, sont fort brillants, et constituent un beau violet bleu.
- En impression, le Violet acide 5BX donne des teintes unies, même en nuances très claires, ce qui constitue toujours une difficulté.
- La Manufacture Lyonnaise, dans une petite brochure sur les « Couleurs Diamines impri mées sur coton » constate que leur emploi en impression a été limité jusqu’ici au maltage pour nuances claires, et à la teinture des on s destinés à être rongés, mais qu une récen e
- découverte, d’une extrême simplicité, l’addition d’albumine à la couleur d’impression, assure aux couleurs Diamine un emploi étendu pour l’impression du coton.
- Noirs Diamines nouveaux
- La Manufacture Lyonnaise fabrique depuis peu quelques nouveaux colorants de la série des couleurs Diamine ; tels sont : le Noir Jais-Diamine 00, le Noir Oxy-Diamine N, le Jaune Solide-Diamine A et l’Orange-Diamine G.
- Les deux premiers produits permettent d'obtenir sur coton, dans un seul bain, de beaux noirs foncés, revenant très bon marché et d’une bonne solidité.
- Le Noir-Jais est de la série des noirs Diamine diazotables, tandis que le Noir Oxy-Diamine est surtout destiné à la teinture directe en noir bon marché.
- On recommande aussi l’emploi de ces nouveaux produits, pour la teinture en nuances foncées (bruns, bleus, etc.), en mélanges avec d’autres couleurs Diamine.
- Comme fond pour bleu de cuve, les fabricants recommandent l’emploi du Noir Jais-Diamine, et comme fond pour noir d’aniline, le Noir Oxy-Diamine N, la nuance qu’on obtient avec ce dernier étant supérieure.
- Comme toutes les couleurs Diamines, les nouveaux produits peuvent être remontés avec des couleurs basiques, telles que le bleu Méthylène, le Vert solide, etc.
- On teint le coton avec le Noir Jais, dans un bain bouillant renfermant :
- Carbonate de soude......... 5 0[0
- Sulfate de soude............. 65 —
- Ou :
- Huile pour rouge turc...... 2 —
- Sulfate de soude............. 20 —
- Avec k à 4 lj2 OiO de colorant, on obtient un noir bleu très nourri.
- Pour obtenir un noir solide au foulon, il faut faire bouillir après teinture, pendant 10 minutes, dans un nouveau bain contenant h 0(0 de bichromate de potasse. On obtient la même solidité au lavage et au foulon, et en même temps un accroissement considérable de l’int nsité par le diazotage et développement sur la fibre. Avec environ 3 0t0 de Noir Jais diazoté et développé en Diamine, on obtient un noir foncé.
- Avec le Noir Oxy-Diamine, on teint comme ci dessus en bain de carbonate et de sulfate de soude; avec h à Ui2 0t0 de colorant, on obtient un noir foncé. La solidité au lavage est un peu supérieure à celle du Noir Jais, et elle s’accroît par traitement au bichromate de potasse.
- Jaune solide et Orange diamines
- Le Jaune solide Diamine A et l’Orange-Dia-mine G sont des matières colorantes bon marché qui se distinguent par une grandé solidité et une remarquable solidité. Les fabricants
- recommandent cependant d’éviter pour leur dissolution l’emploi des eaux calcaires.
- Le Jaune solide Diamine A est, au dire des fabricants, le plus solide au lavage des Jaunes directs de ce genre ; il résiste moins bien à l’air et à la lumière que le Jaune d Or Diamine, mais il résiste bien aux alcalis, aux acides faibles et au chlore, de même que l’Orangé-Diamine G. On peut teindre avec ces couleurs, sans altérer la nuance, en récipients de cuivre.
- On teint le coton au bouillon avec addition de 30 0[0 de sel marin ou de sulfate de soude; pour obtenir des nuances très nourries, on peut augmenter cette addition jusqu’à 50 0[0. Ces matières colorantes se fixant aussi en bain légèrement alcalin, quoique plus faiblement on peut les employer en mélange avec d’autres couleurs Diamine nécessitant la présence d’un alcali. Ces nouveaux produits ne sont pas diazotables, mais leur excellente solidité permet de les employer aussi en combinaison avec les produits diazotables, spécialement le Jaune solide Diamine.
- En teignant les tissus mi-laine (laine et coton) au bouillon avec addition de sulfate de soude avec ces deux produits, ils laissent la laine presque entièrement intacte.
- Pour les tissus mi-soie (soie et coton) la soie reste intacte en teignant en bain légèrement alcalin, renfermant, par exemple :
- Savon................... 5 O[0
- Sel marin............... 10 —
- Ces deux produits donnent aussi de bons résultats en impression sur laine.
- (Moniteur Scientifique)
- REVUE SOMMAIRE
- DES BREVETS D’INVENTION
- Procédé pour impression en indigo,
- Par MM. Blanchon et Allegret.
- Le procédé s’applique aux tissus ou aux filés. Il consiste à imprimer avec une couleur formée d’indigo brut ou purifié, délayé dans un épaississant convenable. On passe ensuite le tissu dans un bain réducteur pour réduire l’indigo adhérent à la fibre, et on réoxyde ensuite comme d’habitude.
- L’indigo raffiné ou brut en poudre est délayé dans un mélange d’eau et d’amidon cuit; on imprime alors par les procédés ordinaires. Cela fait, on passe le tissu dans un bain réducteur, soit dans de l’hydrosulflte de chaux préparé dont on fait varier la concentration suivant l’intensité des nuances et la nature des tissus. Ce bain est maintenu tiède jusqu’à réduction complète de l’indigo déposé. On opère ensuite le déverdissage par ^exposition à l’air ou autrement, puis on lave l’épaississant et on termine par les opérations habituelles.
- p.167 - vue 171/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 168
- Teinture au chrome en un seul bain,
- Par MM. Otto Starke et O.
- Pour éviter un mordançage à part, les auteurs remplacent les bi-chromates par un tar-trate, citrate, oxalate, malate, succinate, lac-tate, benzoate ou salicylate de chrome, les teintures se fixent tout aussi solidement dans un bain unique.
- Au lieu de ces sels organiques du chrome, on peut prendre un mélange des acides organiques sus-nommés avec d’autres sels de chrometpar exemple avec un muriate, sulfate, nitrate, fluorate, acétate, nitroacétate, nitro-sulfate, sulfoacétate, etc., ou leurs sels doubles, comme l’alun de chrome ou autres.
- Ce procédé de teinture à un bain uuique se fait également bien, d’après le brevet, avec toutes les matières colorantes naturelles et artificielles ou leurs mélanges qui peuvent se fixer sur la laine par l’intervention des mordants de chrome.
- FILTRE-ÉPURATEUR
- La filtration de l’eau, lorsqu’on ne veut pas faire usage des grands appareils industriels, peut s’obtenir au moyen d’un dispositif très simple, que chacun peut établir en se servant, au besoin, d’un cuvier en bois.
- L’indication est de faire passer l’eau à travers des couches de matières absorbant les sels calcaires, et produisant en même temps une filtration mécanique.
- Nous donnons ci-dessous la composition d’un appareil dit : Filtre-David, qui pourra servir d’exemple pour ce genre de construc-
- tion, et que l’on modifiera si l’on veut, car tous ses éléments ne sont pas indispensables: on manquerait de l’un d’eux qu’on peut passer outre.
- L’appareil est une cuve conique en tôle (qu’on pourrait tout aussi bien faire en bois) ; une tubulure en haut amène l’eau brute ; une autre en bas sert à l’écoulement de l’eau filtrée.
- Si l’eau brute arrive en pression, l’appareil sera assez résistant et à couvercle solidement fixé ; le débit sera alors très rapide, et pourra atteindre 2,500 litres à l’heure, dans l’appareil dont le grand diamètre (en haut), est de 77 centimètres, celui en bas de la cuve, 50 centimètres, la hauteur, 78 centimètres, et le diamètre intérieur des robinets, 35 millimètres.
- Si l’on n’a pas de pression le filtre pourra être ouvert.
- Voici comment sont disposées les matières filtrantes-, nous commençons par le bas, c’est-à-dire dans l’ordre du chargement :
- En J, est l’eau filtrée, se débitant par le robinet de sortie ; au-dessus, I, est une tôle perforée, supportant les différentes couches de matières filtrantes, chacune de 8 à 10 centimètres d’épaisseur, et simplement superposées sans plaques séparatrices ; elles sont ainsi disposées :
- H. Gravier de rivière.
- G. Tontisse de laine (brins de laine détachés des étoffes par le rasage ou la tonte que l’on pratique après l’opération du lainage).
- F. Grès en poudre ou sable fin.
- E. Charbon d’os ou noir en grains (celui qui est usité en sucrerie).
- D. Rognures ou débris d’éponges.
- G. Gravier de rivière.
- Filtre Epurateur
- Une autre plaque de tôle perforée, vre cet assemblage, et en A, est la aD8° T recevant l’eau brute. caPacité
- Dans son passage, l’eau se clarifie nar ni Dation, et une partie de son calcaire est J»' nue par les éponges, le charbon et ], i • qui se le fixent. iaine>
- Cependant si l’eau était très chargée en r.i catre, elle nes’en débarrasseraitqu’insuffi “ ' ment, et le filtre serait bientôt saturé
- Il faudrait alors la corriger avant son nas sage dans le filtre, au mojen d’uneaddiiion dë
- chaux et de carbonate de soude • lPR e .. , , ’ lt!S propor-
- tions de ces réactifs ne peuvent absolument pas s’indiquer sans une analyse préalable de I eau brute, le degré de dureté des eaux étant variable dans des limites considérables.
- Quand une eau calcaire a été corrigée par la chaux et le carbonate de soude, il faut iajs>. ser déposer le précipité qui se forme, ce qui est très long, et la moiudre agitation la remet en mouvement. Là est l’utilité du filtre, qUj permet d’utiliser l’eau quelques minutes après le mélange des réactifs.
- PROCEDES DIVERS
- Teintes sur Coton
- Nous donnons ci-dessous quelques teintes que nous avons eu à échantillonner, et à titre de formules :
- Violet foncé.
- Ceci est une teinte diazotée, jouissant conséquent d’une bonne solidité.
- Teinture pour 10 kilos de coton :
- Noir Diamine RO............. 300 gr.
- Brun Diamine V.............. 100 —
- Orange-Diamine D............. 20 —
- Carbonate de soude crist.... 500 —
- Sulfate de soude........... 1500 —
- Diazotage au nitrite de soude suivant le procédé que nous avons maintes fois indiqué.
- Développement par le développeur AD, tel que nous l’avons décrit dans notre livraison de juin dernier, p. 89.
- Rinçages dont un en eau contenant un peu de carbonate de soude.
- Grenat solide.
- Le procédé correspond au précédent. Teinture pour 40 kilos :
- Brun-Diamine V............ 350 gr.
- Orange-Diamine D.......... 100 —
- Cachou-Diamine............. 50 —
- p.168 - vue 172/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 169
- Vert vil
- Diazotage et développement comme ci-dessus.
- Terminer de même par des rinçages, dont l’un devra être un peu alcalin.
- Après diazotage et développement, les lavages se font facilement, il suffit de deux eaux ; c’est dans la première qu’on mettra un peu de carbonate de soude.
- Pour les teintes fraîches, le diazotage ne peut convenir, il donne du fond mais peu de vivacité -, les couleurs diamines elles-mêmes sont dans le même cas.
- Il faut alors avoir recours aux colorants basiques, et teindre le coton sur mordant approprié.
- Ce vert a été obtenu en mordançant le coton au sumac et à l’émétique, puis teignant
- avec :
- Bleu M R 4 B (Poirrier)... 1 l[2 0[o
- Jaune auramine............. 1 0|0
- On comprend que ces proportions varient suivant le reflet du vert qu’on veut obtenir.
- itenue par des tü exceptionnellemei
- employées sont
- Lilas.
- Cette teinte est alcalins posséda certaine fr&î Les coule
- Bleu Chicago B...............* 2 0[0
- Congo R...................... 1 —
- Cristaux de soude............ 3 —
- La teinture se fait au bouillon, et monte
- assez uniformément.
- Emploi de l’acide lactique en teinture L’acide lactique, dit-on, tend à se substituer aux acides sulfurique, oxalique, etc., employés dans le mordançage au bichromate pour faciliter le dépôt et la fixation de l’oxyde de chrome sur la fibre. L’acide lactique favoriserait cette fixation d’une façon plus efficace que les autres acides employés jusqu à ce jour ; la teinture subséquente en est aidée.
- Nous doutons que ce produit tombe à un prix suffisamment bas pour en permettre 1 emploi industriel.
- Teintes solides sur laine en boudins pa machines à circulation.
- Le procédé qui suit, communiqué par MM. Meister, Lucius et Bruning, s’applique aux laines peignées que l'on veut teindre dans des appareils à circulation continue des bains, lesquels exigent des dissolutions restant clai-
- Le bain de teinture est préparé avec les quantités de colorant qui sont indiquées plus loin, en ajoutant :
- Sulfate de soude................ 25 OjO
- Bisulfate de soude.............. lx —
- On établit la circulation, on porte au bouillon, et on laisse bouillir une demi-heure.
- On ajoute ensuite, au moyen d’un appareil donnant goutte à goutte :
- Acide sulfurique..............„. 3 OjO
- et on fait bouillir trois quarts d’heure. On ajoute ensuite, toujours goutte à goutte, les quantités de bichromate indiquées, occasionnellement aussi d’acide sulfurique, et on développe la nuance par un nouveau bouillon d’une heure et quart.
- Ces additions graduelles du bi-chromate permettent d’éviter un mordançage à part, sans produire de précipité apparent dans le bain.
- On peut encore nuancer à volonté en ajoutant, après le bichromate, les colorants convenables, par exemple jaune d’alizarine, bleu carmin breveté, violet à l’acide solide des Farbwerke de Hœchst.
- Les produits de cette manufacture qui peuvent être utilisés pour obtenir des teintes solides par le procédé indiqué sont : le violet à l’acide solide R, le violet à l’acide 5BF, le bleu carmin breveté A, les violets Victoria 4B5 et 8B5, sans addition de bichromate. On emploie 1 pour 100 de colorant, et avec les violets Victoria 1,5 0|0 ; les jaunes d’alizarine GGW et RW, 1 0(0, avec 3 OtO de bichromate; le chromogene I, 8 0,0, avec h 0(0 de bichromate et 1,330 d’acide sulfurique-, les chromotropes S et SR, 2 à 5 0(0 avec 2 à 3 0i0 de bichromate ; le brun au chrome RO, 5 0[0, et 3 0(0 de bichromate.
- Voici quelques recettes de teintes composées avec deux dosages sur chaque formule, pouvant encore se varier davantage.
- Modes.
- Chromogène I 0,750 0,500
- Jaune d’alizarine GGW 0,050 0,100
- Bichromate de potasse 1,5 1
- Acide sulfurique. 0,500 0,330
- Gris.
- Chromogène I 1 2
- Bleu carmin A.... 0,050 à 0,200 0,250
- Violet à l’acide solide R.... 0,010 0,060
- Bichromate 2 3
- Acide sulfurique 0,668 1
- Bleus foncés.
- Chromotrope S 1,5 2,5
- Bleu carmin A 0,500 0,750
- Violet à l’acide solide R ... 0,010 0,750
- Bichromate.
- 1,5
- Verts bleus.
- Chromogène 1..............
- Bleu carmin A.............
- Jaune d’alizarine GGW.....
- 0,500 3
- 0,100 0,250
- 0,075 0,750
- Bichromate 1 3
- Acide sulfurique 0,330 1
- Verts jaunes.
- Chromotrope S 0,5 1
- Jaune d’alizarine GGW.... 0,750 0,250
- Bleu carmin A 1 0,150
- Bichromate 1,5 1,5
- Tous les colorants montant sur mordant de chrome paraissent être utilisables par le même procédé, notamment les couleurs d’alizarine.
- Charge des soies et des schappes
- Le procédé suivant est breveté en Allemagne par M. N. Nachfolger, de Créfeld.
- La soie grége ou cuite, en flotte ou en pièce, pure ou mélangée, est traitée pendant une heure dans un bain de sel d’étain à 25-30° B, et on lave.
- On la passe ensuite pendant une demi-heure à une heure, dans un bain tiède de phosphate de soude, à 3-5° B.
- (Nous avons déjà indiqué l’emploi de ce sel pour fixer l’oxyde d’éîain des charges).
- Après un nouveau lavage, on termine par un bain au même degré, de silicate de soude, et on donne un dernier lavage.
- (L’emploi du silicate serait donc la particularité de ce procédé).
- Cette série d’opérations peut être répétée jusqu’à six fois, suivant le degré de charge qu’on veut obtenir.
- A la cinquième série, la charge atteint 100 à 120 0[0 , on n’obtient avec le sel d’étain et le tannin qu’une augmentation de 40 à 50 0[0.
- Même chargée à 100 0[0, dit aussi l’auteur, la soie traitée par ce procédé reste bien blanche, souple et brillante, et elle a plus de main que lorsqu’elle a été traitée par les autres moyens connus.
- Il paraît qu’en Suisse on charge les soies cuites dans des bains successifs de sels de zinc et de phosphates, ce qui leur donnerait un surpoids de 100 à 125 0[0.
- Nous ignorons les détails de ce procédé, mais par l’action énergique qu’exerce le chlorure de zinc sur la soie, il ne semble pas impossible qu’employé avec ménagements, c’est-à-dire en bains assez faibles et froids, ce sel fasse corps provisoire avec la fibroïne, et qu’un passage eu phosphate de soude l’y fixe définitivement.
- En bains concentrés, le ch’orure de zinc crêpe la soie, et si l’on chauffe, il la dissout entièrement.
- Nous rappelons le procédé de charge au tannin indiqué par notre collaborateur, M. J. Mehl, dans notre livraison d’octobre, p. 146, ce qui est bien préférable aux charges métalliques, qui augmentant à peine le volume du filament. Leur seul avantage est de ne pas colorer la soie.
- p.169 - vue 173/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 170
- CAUSERIES CONFRATERNELLES
- sur l’Art du Teinturier-Dégraisseur.
- Guide-feutre.
- M. Pingrié a adjoint à sa machine d’apprêt dite « La Sans Rivale » un petit rouleau appuyant sur le feutre, près de l’endroit où se fait l'entrée des étoffes et en haut.
- Cet organe a pour but de préserver les mains de l’apprêteuse, en évitant qu’elles se prennent entre le feutre en marche et le cylindre brûlant, mais il régularise aussi l’application du feutre contre le cylindre ; il évite qu’il s’y engage avec des plissements, et supprime par conséquent les frisures sur les étoffes apprêtées. Enfin la marche du feutre elle-même est mieux guidée.
- J’avais annoncé cette modification en son temps, mais j’y reviens, parceque j’ai reçu récemment un avis de notre confrère, M. Patte, d’O iessa (Russie), qui m’exprime sa grande satisfaction de l’adaptation qu’il a faite à sa machine, du nouvel organe.
- Non seulement, dit-il, le guide Pingrié tient le feutre parfaitement en place et sans frisures, mais aussi il évite l’usure des lisières qui avec lui n’ont plus à souffrir des tensions irrégulières et des torsions du feutre lui-même.
- Voilà donc une petite disposition qu’il est bon de signaler à nouveau, puisque l’expérience pratique se prononce en sa faveur.
- Démontage des noirs
- Dans notre manuel du tçinturier-dégrais-seur, je disais qu’on peut dégrader le noir, mais que cela n’est pas un travail courant.
- J’indiquais notamment(p. 610), qu’en faisant bouillir un noir de campêche avec un orangé d’aniline acide, en y ajoutant de l’acide sulfurique, on arrivait à transformer le noir en marron.
- Mais un confrère expérimenté, M. Turpin, à Ernée (Mayenne), m’écrivit alors qu’il dégrade couramment les noirs pour en faire des grenats et des verts, et que ce démontage s’obtient assez facilement, surtout sur les mérinos, en menant l’étoffe sur bain tiède, avec un peu d’acide sulfurique et de bi-ehrômate.
- J’ai depuis appliqué plusieurs fois cette méthode et el e m’a, en effet, toujours réussi. Mais il faut tenir compte que la laine se trouve par ce fait mordancée au chrome, et doitalors être teinte dans des couleurs où ce mordant n’est pas nuisible.
- Ce démontage, du reste, réussit également bien sur un grand nombre d’autres couleurs.
- Teinture à sec
- Notre manuel a aussi consacré un chapitre assez détaillé sur la teinture à sec (p 432); un brevet vient d’être pris pour ce travail par MM. Rochefontaine et Roche, mais nu us ne voyons véritablement pas ce qu’il apporte de nouveau, et ce qu’il dit qu’on ne trouve pas dans notre livre.
- Voici néanmoins quel est le sens de ce brevet :
- Certains tissus tels que les velours, la peluche, etc., et d’une manière générale les tissus à poils se teignent difficilement en pièces, t ar suite des altérations que le contact des liquides leur fait subir. Les tissus déjà teints et qui n’ont pas trouvé d’emploi p mvent aussi difficilement se teindre à nouveau en pièces, par suite également de l’altération que le contact des liquides leur fait subir.
- Le procédé breveté a pour but, dit-il, de remédier à ces inconvénients et de permettre la teinture en pièces à sec de tous les tissus teints ou non ; il est basé sur l’emploi des matières qui déposent le colorant sur le tissu, sans l’imprégner ni le mouiller. La benzine, les éthers et les hydrocarbures jouissent en effet delà propriété de ne pas mouiller les tissus ; il s’agissait donc de pouvoir dissoudre la matière colorante dans ces agents. On y arrive par l’emploi d’un intermédiaire, qui est l’aniline, ou un alcool, dans la proportion de 1/5 environ de la benzine, éther ou hydrocarbure employé.
- Le procédé consiste donc à dissoudre le colorant dans de l’aniline ou dans un alcool, et mélanger cette dissolution colorante à 5 parties environ en volume de benzine. On obtient ainsi une solution parfaitement limpide, avec laquelle on peut teindre les tissus, soit par trempage, soit par brossage.
- Si on veut régénérer la benzine, c’est-à-dire la décolorer pour l’employer pour une autre nuance, on la mélange avec un excès d’eau; la matière colorante se précipite ou se dissout dans l’eau et la benzine. Après repos, par suite de sa différence de densité, la benzine se sépare et on la recueille avec un siphon ; on peut alors l’employer à un autre usage.
- Les mêmes auteurs ont aussi fait breveter une cuve pour ce genre de teinture ; c’est en résuméla disposition des jiggers ; c’est-à-dire de barques aussi rétrécies que possible, pour permettre de travailler à bains courts, et dans lesquelles des rouleaux imm rgés dans le bain lui-même, guident les étoffes au large ; des rouleaux à la sortie expriment l’excédent de bain, qui retombe dans la cuve.
- Il n’y a donc encore là rien de particulier. Il est intéressant, toutefois, de suivre cette question de la teinture à sec.
- Glacé-ciré des vieux vêtements
- Un brevet a été récemment pris par une dame Vve Kohler, pour « délustrer et enlever le luisant sur toutes étoffes et vêtements neufs ou ayant été portés, et produit par le frottement. >
- D’après ce procédé, le vêtement ayant été nettoyé, on y passe légèrement, et toujours dans le même sens de l’étoffe, une brosse de chiendent ou de soie, suivant la finesse du tissu, et cette brosse étant trempée dans une légère dissolution d’alun.
- La brevetée dit que par ce brossage donné légèrement, le luisant s’en va » comme par enchantement. »
- La dissolution est faite dans la proportion de trois grammes d’alun par litre d’eau, et pour les étoffes de couleur, on y ajoute un peu d’esprit-de-vin. 11 n’est pas dit si le liquide doit être chaud ou froid au moment de l’emploi.
- Voilà un procédé assez simple, mais est-il aussi enchanteur que son auteur l’annonce?... Dans tous les cas, j'en rappelle un autre qui opère à sec et dont j’ai éprouvé les résultats :
- J’avais annoncé, dans ma causerie de septembre 1892,p.118,qu’un toulousain.M.Dupau, s’était fait breveter pour un procédé visant le même but et consistant à frotter les étoffes avec un papier de verre ou d’émeri, d’un numéro correspondant à la finesse du tissu.
- On arrive ainsi, disait l’auteur, à déglacer facilement les vêtements sans altérer le tissu ni la nuance : quelques teintes, au contraire, se trouvent avivées.
- J’ai essayé ce moyen, et il m’a réellement donné de bons résultats, sinon qu’il a semblé amollir le drap, comme si on lui enlevait sa gomme ou qu’on rompe l’apprêt. Mais en somme, le déglaçage s’est produit et s’est maintenu.
- Depuis cette époque, nous avons vu chez beaucoup dn teinturiers . e Paris, un écriteau annonçant le parfait déglaçage des vêtements, procédé breveté (s. g. d. g.) -, il est fort probable que c’est la méthode du papier de verre qui fait l’objet de ces annonces.
- Maurice Guédron
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE
- DE MULHOUSE
- Travaux du comité de chimie
- Séance du 14 novembre 18M
- Bleu de dianisidine sur rouge naphtol
- MM. Bloch et Schwartz envoient un mémoire détaillé donnant un aperçu d’ensemble sur leurs procédés de fabrication de bleu à la dianisidine sur rouge naphtol. — L’impression en est votée.
- Conservation de l'eau oxygénée par la naphtaline
- M. Camille Schœn présente son rapport sur la demande de prix portant la devise : Nisi utile quod facimus stulta est gloria. Ce mémoire donne des procédés de blanchiment qui ne présentent pas d’intérêt, mais il contient l’observation intéressante que la naphtaline conserve l'eau oxygénée. M. Schœn s'est convaincu par des expériences personnelles de l’exactitude de cette assertion.
- p.170 - vue 174/199
-
-
-
- la revue de la teinture
- ni
- Le comité propose de demander pour l’auteur une médaille de bronze et la reproduction au Bulletin de la partie du mémoire relatif à l’eau oxygénée, ainsi que du rapport de M. Schœn.
- Plis cachetés
- Le pli cacheté n° 383 de M. Enler, relatif à l’emploi du sulfoléate de chaux dans la teinture de l’alizarine, est déposé aux archives.
- Il eh est de même de deux plis de M. Breuer, déposés en novembre 1877.
- M. Pokorny a demandé l’ouverture de son pli cacheté no 719, déposé le 17 janvier 1893, et il a envoyé plusieurs notes additionnelles.
- Le comité prie M. Pokorny de réunir ces divers documents dans un travail d’ensemble, dont il demandera ensuite la publication.
- Draps de rouleau continus
- M. Scæfïer lit un rapport très intéressant sur une demande de prix de MM. Walker et C° d’Accrington, relative à l’emploi de « blan-kets », draps caoutchoutés, devant supprimer les doubliers dans l’impression. L’auteur demande l’ajournement de la décision du comité jusqu’à ce qu’on ait pu faire encore de nouveaux essais.
- Nouveau colorant
- M. Kabis de St-Chamas envoie au comité un nouveau colorant teignant directement les fibres végétales et le crin. M. Fischesser veut bien étudier ce produit.
- SÉANCE DU 12 DÉCEMBRE 1894 Stabilité
- M. Albert Scheurer communique le résultat de ses essais sur la résistance de la stabilité aux agents chimiques. 11 présentera à la prochaine séance une note qui sera jointe au résumé des essais de résistance mécanique qui ont été exécutés par la Société alsacienne de constructions mécaniques. L’ensemble de ces travaux sera publié au Bulletin.
- Etudes sur des colorants
- Le comité vote en principe l’impression d’une deuxième note de M. Prud’homme sur les matières colorantes sulfonées du triphé-nyle méthane. M Nœlting est chargé de se meure en rapport avec M. Prud’homme au sujet de quelques observations présentées par lui.
- La Comité vote également l’impression d’un Essai sur la constitution de la céruléine, présenté par M. Prud’homme. L'auteur donne, dans son mémoire, la description d’un nouveau colorant basique bleu, obtenu en condensant la céruléine avec l’aniline (base) -, la formation de ce produit semble démontrer qu’il existe dans la céruléine deux groupes hy-droxyles.
- Composés aluminiques
- M. Albert Scheurer lit m extenso un mé-
- moire très intéressant de M. Ernest Schlum-berger sur quelques composés aluminiques. Ainsi que le dit l’introduction, l’auteur s’est proposé de chercher à mieux préciser la nature et la composition de quelques précipités aluminiques, au sujet desquels on trouve dans les ouvrages des données généralement vagues et quelquefois contradictoires. Ce mémoire, qui présente beaucoup d’intérêt au point de vue de la connaissance des mordants d’alumine, paraîtra au Bulletin très prochainement.
- CHAMBRE SYNDICALE PARISIENNE
- DE LA
- TEINTURE ET DU NETTOYAGE
- Assemblée Générale du 17 décembre
- La séance est ouverte à 3 h. 1/2, sous la présidence de M. Jolly, président, assisté de MM. Fleury et Mars, vice-présidents, et de M. Babillon-Marchal, secrétaire.
- La réunion comprend 31 membres adhérents sur 48.
- Sont également présents ; M. Rigolot, président d’honneur; MM. Henault-Morel (d’Alençon), Rogier et Sauviac (de Saint-Germain), Hulné (de Nancy), membres correspondants, aiusi que M. Gouillon, directeur de la Revue de la Teinture.
- Excuses de M. Perrusse-, de la Chambre syndicale de Lyon ; de MM. Piot et Barbé.
- Avis du décès de M. Neff, de Douai.
- Présentation de demandes de M. Salin, à Arpajon ; de Mme veuve Péborde, à Pau ; de M. Armand Daverat, teinturier français à Pé-tropolis (Brésil); de M. Schram, teinturier belge, à Liège; de MM. Dillensenger, Guibert (d’Angers), et de M. Heurtebise fils, de Nantes.
- Le Comité admet ces confrères comme membres correspondants et M. le Président leur souhaite la bienvenue, tout en félicitant les divers membres de la Chambre qui ont ainsi contribué à grossir les rangs de notre Association.
- Puis, sont admis comme membres adhérents : M. Mathieu, nettoyeur de gants à Paris, et M. Morel, teinturier à Paris.
- Démissions de M. Heurtebise père, qui a vendu son fonds, et de M. Petitjean, d’Argen-teuil.
- M. le Président lit les lettres de M. Patin, au nom de la Chambre syndicale lyonnaise, et en son nom personnel, ainsi que de M. Clou-tier, le Président d’honneur, qui expriment leurs regrets de ne pouvoir venir à cette assemblée générale.
- Ces lettres, qui sont une approbation aussi flatteuse que complète des travaux de la Chambre parisienne, sont couvertes d’applaudissements, et M. le Président, sur le vœu de
- toute l’assemblée, adresse le plus cordial souvenir à nos amis de Lyon, dont l’appui moral contribue si bien à la propagation de l’idée syndicale parmi les teinturiers français.
- M. Dehaitre, constructeur d’un nouvel appareil pour la désinfection , demande à la Chambre de déléguer plusieurs membres pour l’examiner. Renvoyé à une prochaine séance.
- M. le Président donne la parole au Secrétaire pour la lecture de son rapport annuel sur les travaux du Comité.
- Compte-rendu des travaux du Comité Mes ieurs,
- En vous apportant cette année le résumé de ses travaux, votre Comité a sans doute, avec la conviction du devoir accompli, l’espoir de recuillir votre entière approbation ; mais il y a plus encore, la satisfaction de vous dir :
- Notre Chambre syndicale grandit, s’affirme chaque année davantage, et tient bien son rang au milieu des autres groupes syndicaux.
- Vous ne voudriez pas certainement lui voir prendre un air important ; mais votre désir est de voir apprécier le mérite de cette corporation laborieuse, où si souvent le patron est le premier ouvrier de la maison, où le talent artistique du coloriste s’allie au mérite du praticien pour donner aux vêtements une nouvelle virginité pour le grand profit de notre clientèle, où enfin la vie commune qui unit dans le travail le chef à ses collabo, ateurs, semble affermir la concorde professionnelle pour le bien de tous. Et cette reconnaissance de votre valeur corporative s’affirme aussi bien par le choix de notre Président comme membre du Jury de l’Exposition d’Anvers, que par les nombreuses consultations demandées à votre Comité par les tribunaux à Paris, en province, en Algérie même, sur diverses questions litigieuses intéressant notre profession.
- Le nombre des membres adhérents est aujourd’hui de 48, et celui des membres correspondants de ?6.
- La province, vous le voyez, nous a donné 14 nouveaux collaborateurs: MM. Contzen, de Bruxelles, Rogier, de Saint-Germain ; Carpentier, d’Amiens-, Clechet-Queter, d’Arras; Costet-Bordet, de Dijon ; Suttin-Lebeau, d’Orléans ; Masson, de Verdun ; Brune, de Chartres -, Boucant-Clesse, de Lunéville ; Bornot, de Philadelphie ; Maury fils, de Valence ; Granger-Courel, de Mantes ; Mme Petit, de Fismes.
- Souhaitons-leur de nouveau la bienvenue.
- Et dans ce total de 104 membres, nous comptons pour une seule unité notre sœur, la Chambre syndicale lyonnaise, qui groupe la plupart des teinturiers de la région de Lyon et de l’Est.
- C’est donc bien la Fédération de la Teinturerie française, rêvée par M. Cloutier, le Président d’honneur lyonnais, que nous eussions
- p.171 - vue 175/199
-
-
-
- 1T2_________________________________________
- été si heureux d’entendre prononcer, à notre intention, une de ces allocutions si profondément justes, d’un caractère si élevé...
- Nous avons eu plusieurs fois l’occasion d associer nos travaux à ceux d’autres Chambres syndicales; notamment nous avons adopté, après discussion, leurs vœux sur la auppres-sion du timbre-quittance, sur la réforme de la perception du droit pour le payement des colis postaux envoyés contre remboursement.
- Dans deux circonstances solennelles^ nous avons pris part au deuil général, en contribuant par souscription collective, ou par souscriptions individuelles, aux manifestations de la sympathie nationale pour le représentant de la France, comme pour le représentant d’une nation amie. Puis nous avons contribué par notre souscription à l’éclat de cette fête du travail, où le Syndicat général distribue les médailles du gouvernement aux ouvriers longtemps attachés auxmêmes patrons.
- Nous voterons encore notre part pour la prochaine distribution de ces récompenses, et nous y joindrons l’envoi du regretté André Lyon l’inventeur de tant d’appareils spéciaux à notre industrie, qui, après avoir tant travaillé à ces perfectionnements, a encore pensé aux vieux collaborateurs. C’est en effet à ses propres ouvriers qu’il a laissé son bel établissement d’Alger.
- Donnons un souvenir ému et sympathique au patron bienfaisant, au teinturier émérite que fut André Lyon. (Applaudissements.)
- Mais nos relations hors de notre Chambre malgré leur gravité, ne nous ontpaspréoccupéau-tant que le souci de nos rapports avec nos collaborateurs, avec nos confrères, comme aussi le soin d’améliorer notre industrie. D’accord avec la Chambre syndicale ouvrière, nous avions formé une Commission pour établir uu modus vivendi qui assurât à tous la concorde et la tranquilité dans le travail.
- Cette commission a résolu la création d’un Comité arbitral mixte de patrons et d’ouvriers, dont la mission est de concilier tout différend à raison du travail entre patron et ouvrier. Comme la chambre syndicale ouvrière, votre Comité a adopté l’institution de ce Conseil de famille, qui peut à l’occasion étudier aussi les questions intéressant tous les collaborateurs de notre industrie.
- Nous sommes heureux de vous rappeler cette décision en ajoutant que vous pouvez de préférence réclamer l’arbitrage de ce tribunal professionnel, et que la Chambre ouvrière reçoit, comme notre Chambre, toutes les demandes et offres d’emploi.....
- Avec nos membres correspondants de province, les relations ont été très nombreuses, et quelquefois suivies.
- Demandes d’ouvriers, renseignements sur contestations avec les municipalités, ou sur les accidents pouvant amener procès, droits sur livres commerciaux, ou limitation de l’exercice
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- j du métier, en cas de vente de fonds, un grand ! nombre de questions ont ainsi été discutées par votie Comité, et nous croyons pouvoir dire que nos membres correspondants auront eu satisfaction par les réponses et les avis qui leur ont été donnés.
- De ce nombre de consultations souvent très intéressantes, il est resté plusieurs questions spéciales difficiles à résoudre, ou que nous ne pouvions trancher nous-mêmes, comme l’établissement d’une taxe municipale sur lesserges, l’adoption d’un attribut ajouté aux serges pour distingueur les membres de la Chambre syndicale, le délai obligatoire de conservation des marchandises. Toutes ces correspondances sont accueillies avec plaisir, et nous le répétons pour les provoquer, car plus les questions techniques feront l’objet des communications de nos confrères, plus elles donneront lieu à des solutions ou avis pratiques profitables à
- tous.
- Avec les consultations volontaires, nous avons eu les consultations forcées, les expertises; elles ont été fort nombreuses cette année, 65 en
- tout, 38 envoyées par le Tribunal de commerce,
- 15 par les juges de paix et 12 sur demande amiable. Et sur ce nombre, vos commissions arbitrales ont provoqué 62 conciliations. Ce résultat, croyons-nous est bien satisfaisant, et prouve l’impartialité des appréciations faites par les experts....
- Parmi ces expertises, plusieurs avaient pour objet des soies détériorées en teinture, ou des lainages rétrécis au nettoyage. Ceci nous amène à la grosse préoccupation de votre Comité pendant toute cette année.
- Plusieurs litiges qui avaient eu ce même objet l’an passé, et s’étaient terminés par la condamnation de plusieurs de nos confrères avaient fortement attiré l’attention de votre Comité.
- Les procès-verbaux de toutes nos séances vous ont dit les recherches, les enquêtes, la correspondance, suivies pour obtenir des fabricants une modification de leurs procédés désastreux d’apprêts; l’inertie et le silence de la Chambre de commerce de Lyon et des Chambres syndicales de la soierie ne permettaient de rien espérer.
- Que devait faire votre Comité ? Lutter; lutter en prenant l’intérêt de la clientèle, en lui dévoilant la fabrication défectueuse, en donnant les moyens de ne pas en être victime.
- Mais il fallait beaucoup de circonspection pour ne pas paraître, parmi les fabricants ou les vendeurs, faire de la réclame à l’un, ni attaquer plus spécialement l’autre ; il ne fallait pas non plus mettre en état d’infériorité les confrères non outillés pour donner des appréciations sûres, ou trop timorés pour le faire.
- Aussi votre Comité, après mûres réflexions, et nombreuses discussions, s’est-il arrêté dans sa dernière séance, à un avis à la clientèle, signalant simplement la mauvaise fabrication
- actuelle, et dégageant la responsabilité du teinturier.
- Cette circulaire, qui nous le pensons, sera très utile, va être imprimée à un très grand nombre d’exemplaires, et chacun pourra s’en approvisionner, juste au prix coûtant, pour la distribuer à ses clients.
- Nous nous sommes également beaucoup pré-occupés d’un produit qui, tout en procurant quelques nouveaux tt avaux à notre industrie nous rendrait les modestes collaborateurs de grands savants qui recherchent avec tant de dévouement les remèdes aux diverses maladies contagieuses.
- Vous avez lu tous, avec un grand intérêt la savante étude de M. Jolly sur la microbie, (1) et les recherches provoquées par lui sur la benzine considérée comme désinfectant. Ces recherches sont également poursuivies à l’instigation de deux autres collègues, et votre Comité ne désespère pas d’y intéresser assez le monde savant pour donner, per ricochet à notre profession, le mérite en rapport avec les nouveaux services qu’elle pourrait rendre.
- Il me reste à vous donner la situation de vos finances syndicales,
- (M. Babillon donne ici le détail de cette comptabilité; nous le résumerons seulement. Nous rappelons que la cotisation principale de 30 fr. des membres adhérents est perçue par l’Union Nationale et n'entre pas dans la caisse de la Chambre ; les recettes de celle-ci reposant sur une cotisation spéciale de 5 fr. par membre adhérent, et sur la cotisation unique de 6 fr. des membres correspondants.)
- Le fonds de caisse provenant de l’exercice antérieur, et les recettes de 1894, ont produit un total de fr...................... 803.65
- Les dépenses de 1894.............. 314.85
- Reste en caisse à ce jour......... 488.80
- En outre la Caisse de Secours possède 402 fr.
- Je termine, Messieurs, ajoute M. Babillon et je vous prie de donner votre approbation aux travaux de votre comité, ce sera la récompense de ses efforts.
- La besogne, sans doute, a été bonne ; mais il semble que, notre vie commerciale devenant plus difficile, il reste encore plus à faire.
- En effet, de ce compte-rendu resssortent deux impressions plus fortes : d’une part la difficulté de trouver des solutions pouvant améliorer notre industrie ; d’autre part le mouvement très accentué de la province vers nous.
- Sans doute les difficultés viennent un peu de procédés, que je ne veux pas préciser autrement qu’en disant qu’ils sont la plaie de notre profession ; mais ils sont isolés, réprouvons-les comme ils le méritent, et n’en parlons plus. (2)
- Il reste autour de votre comité, toutes les
- (1) Voir Revue de la Teinture, n°d’Octobre, p. 147
- (2) Le rapporteur fait allusion sans cloute, aux gâcheurs de prix,
- p.172 - vue 176/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 173
- bonnes volontés prêtes à !e suivre, et c’est à leur rencontre que viennent les teinturiers des départements, comme pour dire : Unissons-nous de plus en plus, donnez-nous l’aide de vos connaissances, communiquez - nous vos idées; nous vous apportons l’appui du nombre, qui consacre et grandit 1 autorité de vos représentants.
- En formant plus complète, plus générale, cette union de tous les teinturiers, en concentrant pour le bien commun les efforts de tous, la Chambre syndicale parisienne aura bien mérité de la teinturerie française. (Nombreux applaudissements )
- M. Jolly se fait l’interprète de la Chambre en remerciant le secrétaire de son dévouement pour les intérêts de notre association, et de ses efforts à bien tenir tous les membres au courant des travaux du Comité.
- M. Babillon répond : Messieurs, je suis très sensible aux n arques de sympathique approbation que vous voulez bien me donner ; j’en suis très touché, et vous en remercie. Mais il en est un autre à qui vous les devez plus encore pour ses travaux si compétents et si suivis ; pour ses peines et son temps donnés sans compter, et vous n’hésiterez pas à manifester largement votre reconnaissance à M. Jolly, notre si dévoué Président.
- Et l’Assemblée, par de chaleureux applaudissements, confirme à son Président un tribut d’éloges si bien mérités.
- Les travaux du Comité sont approuvés, et le rapport adopté à 1’unanimité.
- Il est ensuite procédé au scrutin pour l’élection de 4 membres du Comité ; les mem-brts sortants étant rééligibles.
- MM. Mars, L’Huillier, Vinois et Tissier, sont alors, élus membres du comité pour trois ans.
- Personne de demandant plus la parole, M. le Président félicite les membres présents, et particulièrement les membres de province, d’être venus en si grand nombre assister à la réunion, et déclare levée l’Assemblée générale pour 1894.
- (Extrait du procès-verbal. )
- ' Avis important.
- La circulaire pour la clientèle est dès maintenant à la disposition de tous les membres de la Chambre. Adresser demandes à M. Babillon-Marchal, 51, boulevard de Strasbourg, à Boulogne-sur-Seine.
- Pour éviter les écritures, et faciliter le paie ment, joindre à la demande, en mandat-poste, 5 fr. par mille exemplaires, et 2 fr. 50 par 500 (ne pas demander moins de 500). — Pour la province, ajouter, pour l’expédition, le prix d’un colis postal de 5 kilos par 1000, ou celui d’un colis de 3 kilo5 par 500 circulaires.
- RAPPORT
- de la Commission supérieure du travail sur l’application, pendant l’année 1893, de la loi du 2 novembre 1892 — Suite —
- III. — TRAVAIL DE NUIT
- L’interdiction du travail de nuit pour les femmes est, entre toutes les prescriptions de la loi du 2 novembre 1892, celle qui a rencontré la plus vive oppposition lors de la discussion de cette loi devant le Parlement. Il était donc permis de prévoir et de redouter, de la part des industriels, une résistance opiniâtre et prolongée. 11 n’en a rien été, au moins dans les centres les plus importants.
- Les établissements où la suppression du travail de nuit pour les femmes semble rencontrer le plus de difficultés sont les filatures de laine de Mazamet (Tarn) et de Vienne (Isère;, où les femmes sont occupées au travail des cardes.
- IV. — TRAVAIL A DOUBLE ÉQUIPE
- Après avoir interdit aux enfants et aux femmes tout travail entre 9 heures du soir et 5 heures du matin, l’article 4 de la loi du 2 novembre 1892 contient une disposition ainsi conçue :
- t Toutefois, le travail sera autorisé de 4 heures du matin à 10 heures du soir quand il sera réparti entre deux postes d’ouvriers ne travaillant pas plus de neuf heures chacun. Le travail de chaque équipe sera coupé par un repos d’une heure au moins. »
- Cette disposition a été introduite dans la loi à la demande des fabricants de lacets de St-Chamond (Loire).
- Les inspecteurs déclarent en général que ce mode d’organisation du travail s’est peu propagé jusqu'à ce jour; ils constatent, d’ailleurs, que le système des deux équipes présente tous les inconvénients du travail de nuit.
- L’inspecteur qui a dans sa circonscription la ville de Saint-Chamond s’exprime en ces termes :
- « Sans parler des dangers que fait courir à la moralité des jeunes filles leur présence à 4 heures du matin et à 10 heures du soir dans les rues d’une ville populeuse et essentiellement ouvrière, nous dirons que, pour les femmes, il offre tous les inconvénients du travail de nuit, et que, de plus, il rend le contrôle difficile et peut faciliter la fraude.
- V. — VEILLÉES
- Outre le travail à deux équipes, la loi du 2 novembre 1892 a prévu certaines exceptions et tolérances en ce qui concerne l’interdiction du travail de nuit.
- La première vise les industries dans les-
- quelles il y a ce qu’on appelle des saisons, c’est-à-dire des époques où les commandes affluent et où le fabricant doit les satisfaire dans un délai très court. A ces industries la loi a permis de donner, par un règlement d’administration publique, la faculté de prolonger temporairement la journée jusqu’à 11 heures du soir. C’est ce qu’a fait le décret du 15 juillet 1893.
- Presque tous les industriels autorisés à faire la veillée par le décret du 15 juillet 1893 se plaignent des époques fixées.
- Divers renseignements, puisés dans les rapports des inspecteurs, suffisent à prouver le caractère insaisissable de l’époque qui est véritablement celle de l’activité maximum dans la plupart des industries autorisées à faire la veillée. Si donc on veut que ces industries puissent bénéficier des tolérances qu’on leur accorde, la suppression des époques fixées par le décret s’impose certainement.
- VI. — REPOS HEBDOMADAIRE
- La réglementation nouvelle a étendu aux enfants des deux sexes jusqu’à 18 ans et aux femmes de tout âge l’obligation de se reposer un jour par semaine, alors que la législation antérieure n’avait imposé cette obligation qu’aux enfants âgés de moins de 16 ans et aux filles mineures. Le jour du repos hebdomadaire n’est plus déterminé par la loi comme l’avait fait la loi du 19 mai 1874, mais, dans la pratique, il contiuue à être presque universellement fixé au dimanche. En général, le repos hebdomadaire est régulièrement observé.
- X. — DÉCLARATION DES ACCIDENTS
- L’article 15 de la loi du 2 novembre 1892 oblige les industriels à déclarer au maire de la commune tont accident arrivé dans leurs ateliers à un enfant au-dessous de 18 ans, à une fille mineure ou à une femme. Depuis la promulgation de la loi du 12 juin 1893, cette déclaration est également obligatoire pour les accidents survenus à des ouvriers adultes. Le maire dresse un procès-verbal de la déclaration dans la forme qui a été déterminée par un règlement d’administration publique, procès-verbal qui doit être transmis à l’inspecteur.
- Le nombre des accidents déclarés en 1893 (les chiffres fournis par les inspecteurs en font foi) ne représente évidemment qu’une très faible partie de ceux qui sont réellement survenus dans l’industrie. Cela tient évidemment à ce que les industriels ignoraient encore pour la plupart leurs obligations à cet égard, et parfois aussi à la négligence de certaines mairies. Les préfets auront soin de rappeler aux maires les. obligations qui leur incombent, et les inspecteurs ne négligeront
- p.173 - vue 177/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 474__________________________________________
- pas, lors de leurs visites, de signaler aux industriels leurs devoirs à cet égard.
- Il est donc à prévoir que les déclarations se feront désormais plus exactement.
- En 1893, il n’a été déclaré que 3,674 accidents. Ces chiffres forment, sur l’ensemble des accidents, une proportionnalité trop faible pour qu’on puisse en tirer une évaluation des risques d’accidents que présente soit une industrie, soit un mode de travail.
- XII. — PÉNALITÉS
- Pendant l’année écoulée, les inspecteurs ont dressé 98 procès-verbaux, la plupart dans le dernier trimestre. Le total des amendes prononcées s’élève à 3,454 fr. Beaucoup de ces procès-verbaux visent des infractions déjà prévues par la législation antérieure, et pour lesquelles, par conséqu< nt, les industriels ne pouvaient arguer de leur ignorance.
- Ces procès-verbaux sont maintenant déférés au tribunal de simple police, sauf en cas de récidive, alors que sous le régime de la loi du 19 mai 1874 ils étaient de la compétence du tribunal correctionnel. Ce changement de juridiction n’aura pas, nous l’espérons, pour conséquence de pousser les industriels à tenir moins de compte des prescriptions de la loi.
- IL convient de remarquer, d’ailleurs, que le minimum de la peine est de 5 fr. pour chaque contravention et qu’il serait facile aux inspecteurs, en cas de récidive, de mettre les récalcitrants sous le coup de pénalités plus fortes.
- VERIFICATION DES DRAPS
- à l’Administration de la Guerre
- Suite (1)
- Lorsqu’une ou deux déchirures se seront produites dans cette épreuve, ou même si l’étoffe, une fois distendue, persiste à pocher au lieu de revenir sur elle-même, on doit en con dure que le drap n’a ni le tenant, ni l’élasticité nécessaire et qu’il doit être tout au moins ajourné pour être réparé au foulon, alors même qu’il a déjà satisfait à l’épreuve d’allongement opérée au dynamomètre.
- L’épreuve ci-dessus peut être utilement suivie ou précédée de l’essai bien connu consistant à produire un bruit plus ou moins sec, en tirant brusquement avec une main le drap plié en zigzag entre le pouce et l’index de l’autre main. Cette opération demande une certaine habileté, mais elle est très significative pour faire apprécier le bon feutrage du tissu. Plus le bruit est sec et sonore, plus, en général, le tissu est bien foulé, serré, nourri et élastique (2).
- (1) Voir numéro d’août, p. 124 et suivantes.
- (2) On reconnaîtra encore qu’un drap a de la main lorsque froissé dans le creux de la main, il offre une certaine résistance élastique en tous sens sans être mon ni trop sec. En ouvrant la main, l’étoffe doit rapidement se dégager sans garder de plis persistants.
- Los défauts do résistance et d’élasticité des draps pouvant provenir d’un feutrage insuffisant, et les qualités opposées à ces défauts pouvant quelquefois être acquises par une condensation plus parfaite de la matière, il est équitable de laisser au fabricant la faculté de tenter la réparation de ses draps par un nouveau foulage.
- B. L’infériorité de qualité de la matière peut avoir pour cause un défaut de finesse comparativement à celle de la laine employée à la fabrication du type, ou l’emploi d’une matière autre que la laine mère.
- Sous le rapport de la finesse, l’appréciation des draps ressort naturellement du témoignage des sens, de la vue et du toucher.
- Sur ce point, les examinateurs devront rechercher, non pas une similitude absolue entre les types et les étoffes qui leur sont présentées, similitude qui ne pourrait être obtenue que si tous les fabricants étaient astreints à l’emploi de matières de même origine, mais seulement une analogie assez marquée entre les draps livrés et les échantillons-types, de manière à éviter une disparate dans la tenue des troupes, en assurant aux étoffes qui y sont affectées une équivalence de qualité au point de vue de leur aspect.
- Lorsque les commissions auront constaté entre les draps présentés et les échantillons-types, des différences assez marquées sous le rapport de la finesse de la laine, elles devront apprécier si, par un nouveau garnissage, il ne serait pas possible de donner au drap les qualités de finesse qui lui manquent.
- On sait, en effet, qu’un garnissage insuffisant peut être facilement réparé par un nouveau passage du drap à la série d opérations que comportent les apprêts. Toutefois, si un drap très découvert joignait à ce défaut celui d’être privé de toutes qualités de résistance à la traction, on devrait le rejeter définitivement, un nouveau garnissage devant amener encore et nécessairement l’affaiblissement du tissu (1).
- Sous les réserves qui viennent d’être exprimées, on peut remédier au défaut résultant d’un tondage trop énergique par de nouveaux apprêts.
- Les draps dont le poil est trop long doivent toujours être ajournés et remis au fabricant pour être réparés.
- IX.— Reconnaissance et signalement des tares
- ET DÉFECTUOSITÉS PARTIELLES.
- § 1er. Observations générales. — Les défectuosités partielles qui constituent à elles seule les tares proprement dites, peuvent, en raison
- (1) L’insuffisance de garnissage peut provenir aussi de l’emploi des chardons trop usés ou inégaux, ou de ce que l’étoffe n’aura pas été suffisamment mouillée.
- L’action inégale des chardons produit souvent des nuances par réflexion de la lumière sur l’étoffe. On les désigne sous le nom de « Yergeures ».
- de leu- multiplicité, devenir générales à leur tour et motiver, par conséquent, l’ajournement ou le rejet de la pièce qui en est affectée.
- Mais il arrive souvent que, quel que soit leur nombre, elles laissent entr’elles des espaces plus ou moins étendus qui se présentent dans des conditions satisfaisantes et qui peuvent être employés.
- [A suivre).
- BIBLIOGRAPHIE
- Blanchiment et apprêts ; Teinture et impression ; Matières colorantes.
- Par MM.
- Ch. -Er. Guignet, ingénieur (Ecole polytechnique) directeur des Teintures aux manufactures nationales des Gobelins et de Beauvais.
- F. Dommer, ingénieur des arts et manufactures, professeur à l’école de physique et de chimie industrielles de la ville de Paris.
- E. Grandmougin, chimiste, ancien prépara-teur de l’école de chimie de Mulhouse.
- Un vol gr. in-S°, de 674 pages, avec 368 fig. et échantillons de tissus imprimés. — Prix : 30 francs.
- La haute personnalité des auteurs de ce livre, et leur spécialisation dans les sciences tinctoriales nous promettaient une œuvre faisant époque dans notre littérature professionnelle, aussi l’ouvrage, que nous savions en préparation, était-il attendu avec un grand intérêt, et une bonne partie de l’édition placée d’avance.
- Envisageant toutes les branches des industries tinctoriales, les auteurs ont voulu faire un ouvrage dans lequel ils ont condensé une masse considérable de faits positifs et d’indications utiles aux industriels ainsi qu'aux savants.
- Les diverses fibres textiles sont étudiées au point de vue de leur origine, de leurs propriétés physiques et chimiques. La soie artificielle est l'objet d’un article spécial.
- La partie mécanique est traitée avec le plus grand soin ; les auteurs n’ont rien négligé pour donner un résumé bien exact et bien complet des appareils et machines les plus recommandables, employés actuellement pour le lavage, le blanchiment, les apprêts, la teinture et l'impression.
- Les vues perspectives des machines sortant des maisons de premier ordre sont accompagnées de plans et coupes, et même d’excellents dessins schématiques, qui permettent au lecteur de suivre sans effort le travail souvent très compliqué de la mécanique de l’industrie textile.
- Nous citerons principalement les schémas des machines à fouler les draps, à lainer, à imprimer avec douze rouleaux, etc.
- p.174 - vue 178/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 175
- Les auteurs ont décrit les machines des meilleurs constructeurs, le plus souvent d’après les dessins techniques Mais ils ne prétendent pas que d’autres moins connues, ne puissent faire aussi bien ; il est impossible d’énumérer tous les constructeurs dignes de confiance. Les auteurs ont choisi les types de machines qui leur ont semblé les meilleurs ; les industriels sauront bien s’adresser aux constructeurs les plus habiles.
- Afin d’éviter toute confusion dans la disposition générale de l’Ouvrage, les détails relatifs aux machines, aux formules de couleurs ou d’apprêts, ont été réunis et iœercalés sous forme d’appendices à la suite des chapitres donnant les théories générales.
- Le lecteur qui ne cherchera dans cet ouvrage que des indications générales pourra donc omettre les appendices, du moins à la première lecture. Au contraire, le praticien cherchera tout de suite, dans cette partie du livre, les détails précis qui lui sont nécessaires.
- Nous appelons l’attention sur la théorie de la teinture, qui a été réduite à un petit nombre de pages : on y trouvera d’ailleurs tout ce qu'il est essentiel de connaître. En teinture il n’y a pas de vérités absolues ; tout n’est pas expliqué, tant s’en faut. La théorie peut être fausse et aveugle, aussi bien que la pratique ; il serait déraisonnab't de vouloir opposer l’une à l’autre, comme dans le fameux dialogue imaginé par Bernard Palissy entre Théorique et Pratique. En somme c’est toujours le praticien qui a le dernier mot ; mais il doit connaître la théorie, qui souvent lui suggère des essais féconds en résultats intéressants.
- Les opérations préparatoires (lavage, rouissage, cordage, etc.) sont décrit -s d’une manière complète. D’immenses progrès ont été réalisés; à mesure que les machines se compliquent, la main-d’œuvre se réduit ainsi que la consommation des produits chimiques. Les déchets, les résidus, naguère négligés, sont transformés en produits utiles.
- Le blanchiment des diverses fibres est minutieusement exposé, avec tous les perfectionnements écents, au double point de vue de la Mécanique et de la Chimie.
- Le chapitre des apprêts fournit aux industriels tous les détails nécessaires sur les principaux genres d’apprêts et sur les machines spéciales qui permettent de les appliquer dans les me.lleures conditions. Quant à la composition des apprêts, les auteurs ont dû se borner à quelques exemples caractéristiques : dans une même usine, les formules sont souvent modifiées suivant les demandes de la
- clientèle.
- La pratique de la teinture commence par une étude complète du mordançage des différentes fibres.
- Lesmatièrescolorantesnaturellesidamoins,
- celles qui sont encore employées de nos jours) sont décrites avec soin.
- Les matières artificielles (en nombre
- immense et croissant chaque année) ont été classées méthodiquement. Les auteurs ont indiqué sans hésiter, celles qui sont à peu près abandonnées afin d’épargner aux praticiens des essais inutiles. Ils ont insisté sur les matières grand teint : l’alizarine et autres dérivés de l’anthracène ; le noir d’aniline, le noir naphtol, etc.
- A la fin du volume, on trouvera une collection d’échantillons imprimés sur coton, laine et soie, avec des renvois aux pages qui traitent du mode de fabrication ; ces exemples donneront au lecteur une idée générale des principaux genres créés à l’aide des méthodes nouvelles et des matières colorantes récemment découvertes.
- Un programme aussi vaste, malgré l’étendue du livre, ne permeitait pas de longues considérations sur chaque sujet; les auteurs ont dû pour chacun déterminer leur particularité et montrer le point essentiel, tout en établissant entre eux un enchaînement méthodique, et donnant, cependant, de suffisants détails.
- L’ouvrage est donc un compendium de nos connaissances actuelles ; il offre au professeur le plan tout tracé et les matériaux tout prêts d’un enseignement sur nos industries ; et au praticien un ensemble complet d’informations qu’il devrait autrement chercher dans de nombreux documents ; ces derniers n’ayant pas pour eux, le lien d’uue méthode rationnelle.
- j
- INFORMATIONS ET FAITS DIVERS
- Loi sur la saisie des salaires. —
- Nous publions les principales dispositions de cette loi, dont nous avons annoncé la promulgation dans notre précédent numéro :
- « Art. 1er. — Les salaires des ouvriers et gens de service ne sont saisissables que jusqu’à concurrence du dixième, quel que soit le montant de ces salaires. Les appointements ou traitements des emoloyés ou commis et des fonctionnaires ne sont également saisissables que jusqu’à concurrence du dixième, lorsqu’ils ne dépassent pas 2,000 francs par an.
- « Art. 2. — Les salaires, appointements et traitements visés par l’article 1er ne pourront être cédés que jusqu’à concurrence d’un autre dixième.
- « Art. 3. — Les cessions et saisies faites pour le payement des dettes alimentaires prévues par les articles 203, 205, 207,214 et 349 du Gode civil ne sont pas soumises aux restrictions qui précèdent.
- « ^rt. 4. — Aucune compensation ne s’opère au profit des patrons entre le montant des salaires dus par eux à leurs ouvriers et les sommes qui leur seraient dues à eux-mêmes pour fournitures diverses, quelle qu’en soit la nature, à l’exception toutefois : 1° des outils ou instruments nécessaires au travail ; 2° des matières et matériaux dont l’ouvrier à la charge et l’usage -, 3° des sommes avancées pour l’acquisition de ces mêmes objets.
- « Art. 5. —Tout patron qui fait une avance en espèces en dehors du cas prévu par le paragraphe 3 de l’article 4 qui précède, ne peut se rembourser qu’au moyen de retenues successives ne dépassant pas le dixième du montant des salaires ou appointements exigibles. La retenue opérée de ce chef ne se confond ni avec la partie saisissable ni avec la partie cessible portée en l’article 2. Les acomptes sur un travail en cours ne sont pas considérés comme avances. »
- Suivent les articles qui règlent la procédure à suivre.
- —o—
- Le timbre des quittances. — La
- note suivante nous est communiquée :
- « L’Administration de l’Enregistrement croit devoir rappeler au public les prescriptions de la loi du 23 août 1871 :
- « Art. 18. — Sont soumis à un droit de tim-« bre de 10 cent., les quittances ou acquits « donnés au pied des factures et mémoires, « les quittances pures et simples, reçus ou « décharges de sommes, titres, valeurs ou ob-« jets, et généralement tous les litres, de a quelque nature qu’ils soient, signés ou non « signés, qui emporteraient libération, reçu « ou décharge.
- « Art. 19. — Sont seuls exceptés du droit « du timbre de 10 centimes :
- a 1° Les acquits inscrits sur les chèques, « lettres de change, billets à ordre et autres « effets assujettis au droit proportionnel ;
- « 2° Les quittances de 10 francs et au-des-« sous, quand il ne s’agit pas d'un acompte « ou d'une quittance finale, sur une plus forte « somme ;
- « Le tout à peine d’une amende de 62 f. 50 « par chaque quittance non timbrée, à la « charge du créancier. »
- « Il y a donc infraction à la loi dans les cas suivants : 1° facture acquittée au moyen de la mention, signée ou non signée, ou apposée avec une griffe : « Payé. — Reçu comptant.
- a 2° Accusé de réception non timbré de lettre contenant des chèques, traites, billets à ordre donnés en paiement d’une dette quelconque.
- « 3° Quittance non timbrée d’acompte ou de solde d’une créance supérieure à 10 fr. »
- —o—
- Les pertes d'échantillons à la poste. — La Chambre syndicale de la Ganterie a adressé au Directeur général des postes une réclamation qui aboutit à une proposition dont nous souhaitons la réalisation : celle de la recommandation des paquets postaux suivant une taxe réduite, que nous accepterions même à 10 centimes, et dont le commerce ferait alors un grand usage. — Quant à l’autre moyen proposé, il ne fait que couvrir l’expéditeur sans garantir la livraison au destinataire : c’est insuffisant.
- Voici le fond de cette lettre :
- a Nous avons le regret de constater depuis quelque temps une augmentation énorme du nombre des petits envois faits par poste, qui se trouvent égarés en cours de route ; ces disparitions constituent des vols dont il est
- p.175 - vue 179/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 176_____________________________________
- impossible, dans l’état actuel des choses, de retrouver les auteurs, auxquels cette impunité certaine ne peut que donner un encouragement... .
- « Nous venons donc vous prier, Monsieur le Directeur général, de vouloir bien étudier les moyens de remédier à cet état de choses, et empêcher, si possible, les vols, ou tout au moins supprimer le préjudice qui en resuite pour l’expéditeur.
- « Nous croyons qu’on pourrait, par exemple, autoriser les expéditeurs à présenter aux bureaux de poste, en même temps que les paquets, soit un livre, soit une feuille portant le détail de ces paquets avec les adresses des destinataires, moyennant l’apposition d’un timbre de quitiance de 0 fr. 10, et au besoin une rétribution minime, la poste mettrait son cachet, ce qui constituerait une preuve d’expédition.
- « On pourrait aussi (par analogie avec les colis postaux qu’on peut recommander moyennant un timbre de 0 fr. 10) autoriser les expéditeurs à recommander ces petits paquets, dont la valeur est presque toujours minime, contre le paiement d’une somme de 0 fr. 05, que les clients donneraient presque tous volontiers, tandis que le taux actuel de 0 fr. 25 est exagéré et grève trop la marchandise que ces petits paquets contiennent. ..s ^
- marque* d’origine. — La Chambre syndicale de la Bonneterie de Paris a adopté un vœu présenté comme il suit, par l’un de ses membres, M. Verdier :
- « De nombreux fabricants étrangers, disait-il, fabriquent chez eux et vendent en France même, des articles qu’ils font passer pour être de fabrication française.
- « Dans ce but, ces fabricants louent, en France, un local modeste dans lequel travaillent quelques ouvriers, la plupart étrangers. La production de cet atelier couvre la marchandise fabriquée au dehors ei beaucoup plus grande quantité, et toute la production bénéficie de cette situation trompeuse, pour porter une étiquette et une marque françaises.
- « Ainsi décorée d’un titre qu’elle a fraudé, elle est vendue pour française et en France et à l’etranger, où non-seulement elle nous fait une concurrence déloyale, mais où, en outre, elle déprécie le goût français.
- « Il en est même qui ne louent, en France, qu’un simple bureau, qu’ils décorent du nom pompeux de succursale, et à l’abri duquel ils bénéficient des dispositions naïves de la loi actuelle.
- « M. Verdier termine en demandant qu’une loi intervienne, qui empêche l’introduction en France de toute marchandise étrangère portant une marque quelconque destinée a laisser supposer que cette marchandise est de production française. »
- Appareil* d’humidification de» atelier». — La Société industrielle d’Amiens a expérimenté divers appareils pour l’humidification des ateliers. La Commission a surveillé pendant trois mois la marche de ces appareils et des instruments de contrôle.
- Cinq concurrents étaient inscrits. Au dernier moment, MM. Mertz et Cie (de Bâle), d’Espine et Achart (de Paris) se sont retirés.
- La Commission a reconnu que les trois systèmes restant sur les rangs ont rempli les conditions du programme et ont bien fonctionné ; en conséquence, il a été accordé des médailles à leurs auteurs : la Compagnie du Drosophore (de Manchester), MM. Sée (de Lille), et MM. Koerting frères (de Paris).
- Incendie. — Un violent incendie s’est déclaré dans les ateliers deM. Marius Guillon, mégissier-teinturier. 9, ruelle des Gobelins, à Paris, dans le voisinage de la Manufacture nationale, qui fut un moment menacée.
- Le feu a éclaté le dimanche à cinq heures du matin ; le samedi soir, les feux des machines avaient été éteints, le travail devant être suspendu le lendemain. 11 paraît avoir été occasionné par un échauffeœent accidentel de la toiture du hall aux machines.
- Les dégâts s’élèvent à environ un million et sont assurés, mais un nombreux personnel — 150 ouvriers — reste sans travail.
- —o—
- Matière colorante produite par l’action de» microbe». — La découverte que nous avons annoncée sous ce tttre dans notre livraison de septembre, ne donne pas les résultats que l’inventeur espérait.
- La « Société d’exploitation » a cessé de s’en occuper, d’après les informations qui nous sont fournies par l’un de ses principaux membres.
- Nous présentions les colorants physiologiques en faisant nos réserves ; ils ne sont, en effet, qu’à l’état de rêve ingénieux, que la réalité pratique n’a pas encore réalisé.
- Rêveurs et poètes sont quelquefois prophètes, et notre inventeur peut avoir entrevu une voie nouvelle...-, sa méthode, d’ailleurs, était facilement acceptable, d’après les faits connus de microbie chimique.
- Ecole supérieure de chimie, de la Société Industrielle de Mulhouse. — Cet enseignement, sous la direction de l’éminent professeur M. E. Noelting, 6uit une marche ascendante, et s’est acquis une réputation méritée à juste titre.
- Onze cours portant sur la chimie, la physique, la minéralogie, y sont professés par MM. Noelting, Wild, Beckenkaupf, Walther-Meu-nier, et répartis sur trois années d’études.
- Pendant l’exercice écoulé, ils ont groupé soixante-trois élèves et manipulateurs, de nationalités diverses. Parmi ceux arrivés à fin d’études, sept ont obtenu le diplôme, et six ont passé le doctorat à l’Université de Bâle.
- Les dépenses, pendant cet exercice, couvertes par des recettes équivalentes, ont été de 70,000 fr.
- L’agrandissement de l’Ecole étant devenu indispensable, une souscription a été ouverte pour réunir les fonds nécessaires, et jusqu’à présent elle a produit 92,600 fr., qui suffiront à réaliser les travaux projetés et à acquérir le matériel nécessaire.
- Cette institution est donc en pleine prosné rité, qui se justifie par le mérite de son ensef gnement et par les services qu’elle rend ainsi à la science et à l’industrie.
- RENSEIGNEMENTS C01MERCUEX
- Sociétés : Formations, Modifications Dissolutions *
- Formation de la Société en commandite Charles Dehainault et Cie, blanchiment, teinture et apprêt de tissus de coton, 21 bis, quai National, à Puteaux. — Durée : quinze ans_
- — Cap. 200,000 fr. dont 120,000 fr. en commandite. — Acte du 20 déc.
- Formation de la Société Lauer frères, tissus de laine, 27, rue de Paradis, à Paris. — Durée : 15 ans. — Cap. 500,000 fr. -— 15 janvier 1895.
- Formation de la Société en nom collectif Gustave Lecoeur et fils, teinture, blanchiment et retordage du coton, à Bapeaume. — Durée : 5 ans. — Cap. 200,000 fr. — Acte du 31 décembre.
- Formation de la Société en commandite F. Delattre et Cie, fabricants de tissus, 34, rue Nain, à Roubaix. — Durée : 15 ans. — Cap. 500,000 fr. dont 400,000 fr. en commandite.
- — 12 janvier 1895.
- Formation de la Société en nom collectif Barge et Cie, teinture de laine et cotons, produits tinctoriaux, au Creux, commune d’Izieux. à Saint-Etienne. — Durée : 15 ans. — Cap. 60,000 fr. — Acte du 29 décembre.
- Formation de la Société J. Michel, Ville-goureix et Veyrier, draperie, 24, rue Elie-Berthet, à Limoges. — Durée : 7 ans. — Cap. 200,000 fr. — 28 décembre 1894.
- Modification de la Société François fils et Colonna, laines, crins, lavoir de laines. — Siège : 182, avenue Saxe, à Lyon. — Transfert du siège : 25, boulevard Martin, à Marseille. — Durée : 13 décembre 1894.
- Dissolution, à partir du 31 décembre, de la Société Chappat et Cie, teinturerie, 6, rue Fournier, à Clichy. — L. : MM. Ferdinand Chappat père, Maurice Chappat et Tugot. — Acte du 31 décembre.
- Dissolution, à partir du 15 décembre, de la Société Charles Dehainault et Cie, blanchiment, teinture et apprêt de tissus de coton, 21 bis, quai National, à Puteaux. — L.: M. Dehainault. — Acte du 15 décembre.
- Liquidation judiciaire.
- Dubois-Chaert (Pierre), teinturerie en peaux, à la Croix-Rouge, commune de Saint-Martin-d’Hères, à Grenoble. — Jugement du 5 déc.
- — L. : M. Blanc.
- Vente de Fonds.
- Mme veuve Colombier a vendu son fonds de teinturier-dégraisseur, 8, rue Labat, à Paris.
- Le Gérant : F* Gouillon. Tous droits réservés
- IMPRIMERIE C. COLIN, A CHARLEVILLE (ARDENNES
- p.176 - vue 180/199
-
-
-
- v/'VN.
- LA REVUE DE
- LA TEINTURE
- 7e Année, N° 12.
- INDUSTRIELLES
- Décembre 1804
- sciETrrr-'|T^~NT'GOTiuM • -y 3, Rue du Trésor, PARIS
- F. GOUILLON, Directeur,
- SOMMAIRE
- Une idée à propos de microbie. — Le viscoïde et nouveaux dérivés de la' cellulose. — L’Argon.
- — Tétra-chlorure de carbone. — Toluol. — Le coton artificiel. — Affaiblissement de la laine. — Teinture des fourrures. — Industrie et Teinture des immortelles. — Composés alu-miniques. — Epuration des eaux. — Revue sommaire des Brevets d’invention. — Dégraissage des laines.
- Procédés divers : Noirs directs pour laine-coton; Bruns et Orangé diamine; Colorants nouveaux ; Apprêt du Satin soie et coton ; Consolidation des teintes.
- Chronique industrielle. — Société industrielle de Mulhouse : récapitulation de ses travaux.
- — Draperie-Nouveauté. — L'éclairage Auer. — Extension du Tissage à façon. — Vérification des Draps à l’Administration de la Guerre (suite). — Chambre syndicale parisienne. — Brevets récents (catalogue). — Informations et Faits divers. — Renseignements commerciaux.
- XJ IVEl IDÉE
- A PROPOS DE MICROBIE
- Le vent est à la microbie ; c’est une question à la mode, parlons-en donc :
- On joue trop du microbe en ce moment, et on en met partout; avant qu’il fût inventé, on était bien plus tranquille et nous n’avons pas souvenance qu’on s’en portait beaucoup plus mal.
- Nous exceptons, bien entendu, les cas de transmissions de mala lies par les déjections et suppurations des affections contagieuses, et de tout temps l’on a su que des soins de propreté rigoureux étaient nécessaires autour des malades atteints de ces affections, pour en éviter la propagation; il a toujours été incontestable que le contact des varioleux et scarlatineux, ou de leurs linges et autres objets à leur usage, transmettait la maladie ; nul ne conteste que les rivières recevant des déjections de typhiques propagent la fièvre typhoïde, et Ton a toujours été d’accord qu’il fallait de sévères précautions contre la contagion.
- Les découvertes nouvelles ont permis de mieux préciser les mesures à prendre, et sous ce rapport, elles ont rendu de réels services, mais il ne faut pas pousser les choses à l’exagération, et nous faire un épouvantail des microbes, car d’apTès ces théories mêmes, on ne saurait jamais s’en préserver entièrement,
- et ici, il faut tout ou rien.
- *
- * *
- Vous stérilisez votre eau, c’est très bien ; mais vous buvez du vin qui a beaucoup de chance d’avoir été baptisé, soit par le sucrage
- des vendanges, soit après coup -, savez-vous avec quelle eau ?... Sa force alcoolique, quoi qu’on prétende, est impuissante à détruire les germes bacillaires ; et puis, il faudrait encore stériliser la bouteille, le bouchon, le verre dans lequel vous buvez et jusqu’à vos lèvres, votre langue et tout l’appareil buccal, qui est un réceptacle de microbes. Comme nous disait un micro-germiste influent : « mais des microbes, nous en sommes farcis, tous nos organes en regorgent ; ils attendent l’occasion d’exercer leurs ravages, et cette occasion serait une débilité de l’individu, une prédisposition morbide, qui leur offre alors un champ de propagation qui sera rapidement envahi. #
- C’est cette débilité qu’on doit surtout éviter.
- Quant à se préserver des microbes pathogènes ou non, il n’y faut pas songer; nous les respirons dans l’air !
- Mais alors, il faut les mépriser, et ne pas s’astreindre, à cause d’eux, à des règles hygiéniques particulières aussi fastidieuses qu’inutiles. Les principes généraux d’hygiène et de propreté suffisent.
- II en est tout autrement quand l’agent de propagation est là, massé, visible, palpable, évident et matérialisé ; quand on nous offre des eaux recevant les égouts des villes ; quand on nous montre des linges, de la literie, de , malades infectieux -, des parquets souillés de leurs expectorations , des meubles qui ont reçu leurs émanations ou la poussière de leurs pustules ; alors il faut réagir, et c est là que des procédés sérieux de désinfection doivent intervenir.
- Le teinturier, nettoyeur par profession, peut être appelé, dans ce cas, à prêter son concours-, nous avons plusieurs fois indiqué les procédés qu’il peut mettre en œuvre, et nous y revenons, puisque la question est d’actualité.
- Mais ce que nous avons voulu discuter tout d’abord, c’est la manie de chercher partout la | petite bête, manie qui vient d’inspirer au Conseil d hygiène des prescriptions heureusement sans valeur légale qui feraient de la chasse aux microbes la préoccupation de tous nos butants.
- Si l’on écoutait à la lettre les hygiénistes, ils nous feraient une vie ii.supportable, où nous n’aurions qu’à nous priver, nous macérer, nous martyriser; mieux vaudrait vivre vingt ans de moins et ne pas tant nous mortifier!
- Voyons ce qui, pratiquement, peut être conseillé :
- * ¥
- Les savants officiels se nourrissent beaucoup de microbes (au figuré, bien entendu), mais s’ils ont assez bien pénétré la vie privée de ces êtres infimes, ils nous ont peu édifié sur la façon d’en débarrasser nos vêtements, sauf la méthode de la cuisson à haute température, qui n’est pas toujours applicable, ou de l’empoisonnement brutal par le sublimé corrosif; ce n’est pas, du reste, la brutalité du procédé que nous critiquons, mais le peu d’efforts d’imagination qu’il a fallu faire pour le trouver, et encore son impossibilité d’application dans beaucoup de circonstances.
- Le chimiste et le physiologiste de laboratoire font peu de cas de ce qu’ils appellent les subjectiles de leurs sujets à expériences; c’est-à dire des objets sur lesquels ils recueillent les matières qu’ils étudient ; ils croient toujours faire des expertises léga'es, où l’on découpera dans un fauteuil de Beauvais ou dans un cachemire des Indes, sans souci de leur valeur, une tache soupçonnée de sang ou de sperme. Ils détruiront (oh, à fond !) des purulences contagieuses sur une étoffe, mais ils vous rendront une loque inserviable.
- Aussi, tous les moyens qu’ils proposent sont-ils violents, barbares et désastreux.
- Pour nous, gens pratiques, nous ne devons pas avoir pour seul but de détruire ce qui est nuisible, mais encore de conserver ce qui reste utile.
- C’est dans ce double but que plusieurs membres de la chambre syndicale des teinturiers, M. Jolly en tête, sont allés tiouver les savants officiels pour leur dire : Que pensez-vous de la benzine ? Nous en imprégnons largement les étoffes que nous nettoyons — et elles n’ont nullement a en souffrir — ce liquide ne serait il pas microbicide par lui-même, ou tout au moins ne pourrait-il servir de véhicule à des agents antiseptiques déjà connus? Voilà qui serait simplifier toutes vos méthodes !....
- Diable ! simplifier nos méthodes, mais c’est nous mettre sur la paille, dit l’un d’eux : q.ue que ferons-nous alors ?.... Certains ont bien voulu expérimenter ; les uns demandant du temps (comme les débiteurs gênés), les autres déclarant qu’ils garderont pour eux le résultat de leurs recherches, etc., etc.
- Cependant deux hommes, aussi consciencieux que supérieurs en microbiologie, ont bien voulu donner des avis utiles.
- L’un a expérimenté la benzine seule, et tenant en dissolution des bactéricides d’origine
- p.177 - vue 181/199
-
-
-
- 178
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- organique; il n’a pas constaté de résultats favorables. _
- L’autre, une récente et juste célébrité, a signalé les propriétés anti-septiques des essences, notamment de celles d’ail et de moutarde: cela est une indication.
- *
- ¥ 4
- En effet, ces essences ont un caractère spécial parmi les autres ; elles font partie du petit groupe des essences sulfurées ; ce sont les plus courantes de cette classe.
- On peut donc admettre que c’est leur sulfuration qui leur donne des propriétés anti-microbiques, et ne voyons-nous pas précisément que, chaque fois qu il s agit de détruire des petits et infiniment petits êtres, c est au soufre qu’on a recours. Nous citerons l’oïdium de la •v igne, l’acarus de la gale, les spores du pityriasis et de tant d’autres affections dermiques ; les ferments, tués par l’acide sulfureux, notamment dans le mutage des tonneaux à vin, etc., etc.
- Les agents sulfurés semblent être les antiinsecticides par excellence , sur des organismes, il est vrai, déjà tangibles, mais par voie de déduction, ne peut-or. pas leur reconnaître la même propriété sur les êtres microscopiques ?.. •
- Cela n’est pas douteux ; l’action des essences sulfurées et celle bien mieux constatée encore du soufrage par l’acide sulfureux, en sont des preuves.
- Mais alors, il suffirait de mélanger ou de dissoudre des sulfures dans les benzines pour les rendre anti septiques (1).
- Or, il y en a un qui s’indique de lui-même, c’est le sulfure de carbone ; il est déjà excellent dégraisseur par lui-rr ême, et pourrait à la rigueur s’employer seul, étant d’un prix acceptable, et se rectifiant suffisamment, si l’on veut, pour ne pas laisser d’odeur aux vêtements; et bien, qu’à la vérité, il ne soit pas agréable à manier. Les premiers nettoyages à sec, procédé Du Queylar, se faisaient par ce dissolvant.
- 11 est nocif, asphyxiant, anti-vital pour tous les êtres inférieurs, alors que ceux d’une organisation plus développée le supportent beaucoup mieux ; ainsi, dans les poulaillers et colombiers, on peut en mettre en évaporation constante dans des vases ouverts, sans incommoder les volatiles, et par ce moyen détruire radicalement leur vermine. C’est aussi le remède qui réussit le mieux contre le phylloxéra ; il tue instantanément tous les insectes qui ont envahi les greniers à céréales, et combien d’autres exemples de son action meur-
- (1) De modestes praticiens résolvent quelquefois des questions fort controversées par les savants ; c’est ainsi qu’un teinturier-dégraisseur — du reste, théoricien à se» heures — M. Multon, à St-Cyr, nous communique un procédé imaginé par lui pour préparer nue benzine sulfurée qu’il emploie pour faire des nettoyages à sec désinfectants. Nous publiert/ns sa communication intéressante.
- trière sur toute la petite gente animale ou végétale !
- Sans doute ses propriétés microbicides ainsi appliquées auraient besoin d’être vérifiées par des expériences de laboratoire, mais c’est dans cette voie, croyons-nous, qu’on devrait poursuivre les essais de désinfection par la méthode des nettoyages à sec.
- M. Jolly disait de la benzine, et cela peut s’appliquer au sulfure de carbone : « La benzine pourra certainement servir de véhicule, etc... et avec la facilité de pénétration que nous lui connaissons, aller chercher jusque dans les endroits les plus cachés, non seulement les microbes, mais les toxines même, si difficiles à atteindre et à détruire. »
- •k
- ¥ ¥
- Les nettoyages à sec par le sulfure de carbone pourraient ainsi se pratiquer :
- Ie Traitement assez prolongé à la laveuse, dans un mélange par parties à peu près égales de sulfure de carbone et de benzoline. Dans cet appareil fermé, les vapeurs du sulfure incommoderaient peu les ouvriers, et l’on sait, du reste, que la benzine n’est pas exempte des mêmes inconvénients.
- 2° Rinçages, comme d’usage, en benzoline seule. Après avoir servi plusieurs fois, cette benzoline devenue carbo-sulfurée, servirait à former le mélange de la laveuse.
- En procédant ainsi, on peut se servir du sulfure de carbone commercial non rectifié; les rinçages en benzoline en purgeant assez les étoffes pour qu’elles ne conservent pas d’odeur appréciable, et, d’ailleurs, on s’enser-vait bien autrefois, et sans rinçage en liquide moins odorant.
- 11 est employé en grand pour le désuintage des laines, pour l’extraction des huiles et même des parfums.
- Et puis, le sulfure de carbone n’est pas difficile à purifier, même sans distillation ; nous pourrons indiquer un mode de lavage qui équivaut à une rectification.
- Ce n’est pas tout : si vous voulez faire agir le soufre en nature, mieux qu’en nature, même, c’est-à-dire dissous et sans être engagé dans une combinaison ; eh bien, le sulfure de carbone est un dissolvant du soufre; vous pouvez donc l’en recharger presqu’à volonté, et vous aurez là un liquide bien autrement bactéricide que les dissolutions de naphtol, salol, thymol, et autres septicémiques organiques.
- Pour y résister, il faudrait que les microbes aient la vie bien dure et que leurs germes soient blindés à triple cuirasse.
- Mais le sulfure seul suffira -, c’est un des agents de sulfuration les plus puissants.
- Voilà notre déposition dans l’enquête ouverte sur la possibilité de nettoyer à sec et de désinfecter simultanément.
- F. GOU1LLON
- LE VISCOÏDE
- et nouveaux dérivés de la cellulose Par MM. Cross, Bevan et Bealde
- Par l’action des alcalis caustiques, la cellulose se transforme en une masse assez volumineuse, transparente, laquelle, après quelques heures de macération dans le sulfure de carbone, donne le viscoïde, produit extrêmement visqueux, soluble dans l’eau. En faisant sécher le viscoïde sur une plaque horizontale on obtient une pellicule de cellulose transparente, qui peut être débarrassée des sels par lavage à l’eau ou à l’acide et peut être ensuite détachée. Les produits filés et textiles et le papier peuvent ainsi être recouverts de cellulose.
- M. J. Heilmann a résumé pour la société industrielle de Rouen, le travail de MM. Cross, Bevan et Bealde, sur leur intéressante découverte, que nous venons ci-dessus de résumer, et voici cette analyse :
- Les thiocarbonates de la cellulose sont produits par synthèse en deux états :
- 1°) La fibre est traitée par une solution concentrée d’un alcali caustique de la force requise pour la mercérisation, c’est-à- ire une solution de soude caustique à 15 pour cent. Le produit peut être nommé cellulose-alcali ;
- 20) Cette cellulose-alcali étant exposée en vose clos à la vapeur de bisulfure de carbone, il se produit une réaction, et, au bout de 2 à 3 heures, on obtient une masse jaunâtre qui se dissout dans l’eau en une solution extrêmement visqueuse. Ce produit doit être considéré comme un thiocarbonate de la cellulose-alcali.
- En présence d’un excès d’eau, il se forme une masse boursoufflée d’un jaune vif. En combinant avec plus d’eau encore, la masse se comporte comme la gélatine, sauf que la solution se complète spontanément, sans demander l'intervention de la chaleur. De cette solution on peut précipiter le xanthate sodi-que de la cellulose par des agents déshydratants. Le meilleur résultat s’obtient par le sel ordinaire ou l’alcool. 11 se forme des composés solubles.
- Pour les usages industriels, le traitement au sel permet à peu de frais d’isoler le composé soluble et de le convertir en nappes ou en fils, de fixer la composition sur une surface quelconque, de la fixer dans tous ses états de dissociation ou de décomposition, en terminant par l’état insoluble, dans lequel il approche par sa composition de celle de la cellulose elle-même.
- La viscosité des solutions du composé sodi-que lui-même, en le considérant à l’état purifié, est très remarquable. Une dissolution à ^ pour cent du composé, c’est-à-dire contenant 5 de cellulose pour 100 d’eau, a une consistance égale à celle de la glycérine.
- Pour la même cellulose, le coton, par exem-
- p.178 - vue 182/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 179
- pie, la viscosité varie considérablement selon le mode de préparation.
- 11 est facile de déduire des propriétés de cette solution les diverses applications qu’elle I peut recevoir :
- 1*) Comme substance adhésive, remplaçant la colie, la farine, l’amidon, la gomme, le caoutchouc, etc. ;
- 2 ) Pour apprêter ou garnir les textiles. Commençant avec l’empesage des fils de coton, les auteurs ont essayé une variété d’applications, y compris l’apprêt des tissus de coton et de lin. Dans ce cas, on n’a pas besoin d’insister sur l’avantage important de déposer sur les fibres une substance de la même composition chimique et des mêmes propriétés chimiques que le textile lui-même. L’apprêt peut être exécuté pendant les opérations du blanchiment, après le traitement par les alcalis bouillants. Le tissu ayant par ce traitement subi les 85 à 95 pour cent de leur perte totale, la solution peut y être déposée comme pure fibre ou cellulose, qui soutiendra parfaitement les opérations subséquentes nécessaires pour le blanchiment. On a, de cette manière, introduit de 15 à 30 pour cent de cellulose additionnelle, sans que la possibilité de sa présence puisse être appréciée autrement quepar la comparaison avec des fils non apprêtés ;
- 3’) Dans le but de produire des empreintes ou des moules. En recouvrant des surfaces avec la solution, ou en remplissant des vases creux, on obtient une parfaite reproduction des formes et des détails de structure en une masse plus ou moins solide de cellulose. Cette substance, complètement séchée, forme une masse transparente ressemblant à de la corne, qui peut être travaillée au tour et acquiert du brillant par le poli ;
- 4‘) L’application des diverses formes de cellulose en membranes ou en bloc paraîtra évidente à tous ceux qui les manient.
- Il se présentera sans doute, pour les spécialistes, d’autres applications de cette matière.
- Quant à cette réaction spéciale, il faut noter que d’un poids donné de cellulose, dissoute comme thiocarbonate et régénérée, soit spontanément, soit par la décomposition par les acides :
- 1*) Le produit obtenu présente une légère augmentation de poids sur l’original. 11 n’y a donc aucune évidence d’hydrolise de la molécule de cellulose;
- 2*) La cellulose régénérée est semblable comme propriétés chimiques à la cellulose normale et peut être considérée comme identique par tous les caractères négatifs qui distinguent celle-ci.
- L’ARGON
- Nouvel élément chimique
- Il s’agit ici d’une découverte de chimie pure,
- mais qui, scientifiquement, présente une telle importance que nous ne pouvons nous dispenser de la mentionner.
- Un savant anglais, lord Reyleigb, avait constaté que l’azote extrait des composés chimiques était toujours moins lourd que celui provenant de l’air atmosphérique ; il en rechercha les causes et simultanément, avec le professeur Ramsay, qui se livrait aux mêmes recherches, ils reconnurent que l’azote atmosphérique était toujours accompagné d’un autre gaz beaucoup plus dense.
- C’est ce gaz qu’ils ont dénommé « Argon », de Apyoç, par allusion à son inertie chimique, qui est l’un de ses caractères dominants.
- Pour l’isoler, on épuise la faculté de combinaison de l’azote atmosphérique avec les corps susceptibles de le retenir, et le résidu gazeux est l’Argon.
- Le mode de séparation trouvé le plus avantageux consiste à faire passer de l’azote atmosphérique sur du magnésium en rubans chauffé au rouge vif-, la combustion avec incandescence commence à l’extrémité du tube par laquelle arrive le mélange de gaz, et progresse régulièrement jusqu’à ce que tout le métal ait été converti en azoture.
- A mesure que l’azote se combine, le gaz encore libre devient de plus en plus dense.
- Celui qui finalement n’a pas été absorbé est l’Argon.
- Sa proportion dans l’azote aérien est d’environ un pour cent.
- Supposé corps simple, il lui a été donné le symbole A.
- Les autres caractères qui lui ont été assi-
- gnés sont :
- Densité........................... 20
- Poids atomique..........*......... 40
- Rupport des chaleurs spécifiques.. 1.66
- Par ses analogies thermo-chimiques, il doit être considéré comme monoatomique.
- Sa monoatomicité exclut la supposition d’uij corps composé ; il ne pourrait donc être qu’é-lément ou mélange d’éléments.
- Son spectre ne ressemble à aucun autre des corps connus.
- L’Argon est deux fois et demie plus soluble que l’azote; aussi se trouve-t-il en proportion plus grande dans les gaz dissous par l’eau de pluie.
- A la température de — 128°, et sous la pression de 38 atm., il se condense aisément en un liquide incolore ; on a même pu le solidifier sous forme d’une poudre cristalline blanche.
- De nombreuses tentatives ont été faites pour amener cet agent à se combiner chimiquement ; toutes jusqu’à présent ont échoué ; il est d'une indifférence absolue à tous les réactifs.
- Considéré comme élément unique, de poids atomique 40, il ne trouve pas sa place dans la classification périodique de Mendéléef, mais s’il est un mélange de deux éléments, ils
- pourraientyêtre placés ; cependant, rien n’autorise encore cette supposition.
- Quoi qu’il en soit, l’existence de l’Argon dans l’atmosphère est expérimentalement démontrée, et nous nous trouvons réellement en présence d’un corps non reconnu jusqu’à présent et ayant une individualité bien caractérisée.
- L’avenir nous apprendra son rôle et sou utilisation possible. — F. G.
- TÉTRA-CHLORURE DE CARBONE
- Le tétra-chlorure de carbone ou chlorure de méthyle perchloré est un liquide oléagineux incolore, à odeur éthérée, insoluble dans l’eau, soluble dans l’alcool et l’éther ; il bout à 76°, 1 sous une pression de 750 millimètres ; sa densité à + 20 = 1,599. On l’obtient en faisant passer un courant de chlore dans du sulfure de carbone en présence de l’iode ou en faisant réagir le chlore sur le chloroforme.
- On l’emploie comme dissolvant des corps gras, mais sont prix ne permet pas encore de grandes applications industrielles.
- TOLUOL
- Ce composé porte encore les noms de toluène, métylbenzine, hydrure de benzile, etc.
- Le toluol C'H8 ou C^IF, CH3 est le premier homologue de la benzine; il est retiré du goudron de bouille et il passe à la distillation avec les huiles légères (formés de benzine, de toluène, de xylène, etc.) dont on le sépare par distillation fractionnée.
- C’est un liquide incolore, très réfringent, & odeur particulière moins désagréable que celle de la benzine -, il est à peine soluble dans l’eau, soluble dans l’alcool, l’éther -, il entre en ébullition à 110°. Son poids spécifique à + 13 = 0,872.
- ----------------------
- LE COTON ARTIFICIEL
- Plusieurs journaux industriels reproduisent une note un peu prématurément enthousiaste sur la réoente in^ vention d’une fibre végétale artificielle, qui aurait des analogies aveo le coton, et dont la base est la cellulose du bois.
- D’après la description qui suit, nous n’avons pas confiance dans les qualités du nouveau textile. Ce n’est, en résumé, qu’un vermicelle de pâte à papier, et il manque alors de'la première condition d’un fil : l’élasticité, sans laquelle il n’y a pas de tissage possible pratiquement, malgré toutes affirmations contraires. Poussé à la filière, il faut que les fibres ligneuses soient extrêmement courtes, et ainsi elles n’ont aucun lien entre elles ; elles sont simplement agglomérées par une colle, le produit ne peut donc être qu’un moulage de pâte sans ténacité, et nécessairement manquant de finesse.
- Dans la fabrication de la soie artificielle, le produit passant aux filières est un liquide, sans parties solides^ ici, c’est une pâte de fibrilles, ce qui est bien diffé-
- p.179 - vue 183/199
-
-
-
- 180
- rent, et le chlorure acide n’en peut modifier la structure.
- Non, nous ne croyons pas à ce coton artificiel!...
- Voici comment est décrite l’invention :
- Un heureux inventeur, M. Mittchell, pense avoir résolu ce problème économique : arriver à produire des fibres de coton à un prix bien inférieur au coton naturel.
- Son point de départ est le bois de sapin.
- Le bois est débité en rondins de 50 cm. de longueur environ. 11 est écorcé au couteau ou à la machine, et les nœuds sont enlevés au moyen d’une machine perceuse. Le bois que l’on emploie doit être parfaitement sain, exempt de vermoulures, de moisissures et de parties piquées. Les rondins bien blancs et bien propres sont ensuite déchiquetés en petits morceaux, en petits éclats de 3 à 4 cm. de longueur, autant de largeur et quelques millimètres d’épaisseur.
- La machine qui fait ce travail se compose d'une roue horizontale, munie de couteaux tranchants et animée d’un mouvement rapide de rotation. Le bois, amené par deux rouleaux Compresseurs, est soumis à l’action de cette roue ; il est immédiatement réduit en éclat avec une rapidité surprenante. 11 faut à peine 25 à 30 secondes pour débiter un rondin de
- I m. de longueur sur 25 cm. de diamètre.
- Le bois est ensuite mis dans un immense cylindre horizontal, nommé lessiveur, mesurant 12 m. de longueur et k m. de diamètre.
- II peut contenir 100 m3 de bois coupé. Cet appareil est en cuivre et doublé de plomb à l’intérieur. Le bois étant chargé dans l’appareil, on envoie de la vapeur par le bas, et on Te laisse dans cet état pendant 10 heures. On introduit 60 m;1 de lessive de bisulfite de soude, et on chauffe, sous pression de 3 At. pendant 32 à 36 heures, c’est-à-dire deux jours et une nuit.
- Au sortir de cet appareil, le bois est désagrégé et blanc. On lesoumetà un lavage et à un pilage au moyen d’une série de maillets ou pilons, mus mécaniquement. Après le pilage, on lave la matière à fond et on la presse entre deux forts rouleaux pour l’essorer. Avant de la presser, on peut la blanchir au moyen du chlorure de chaux ou par le procédé électrochimique. (C’est, en un mot, la pâte de bois à papier).
- La cellulose pure, ainsi obtenue, est chauffée dans un autoclave, sous pression, avec du chlorure de zinc, de l’acide chlorhydrique et de l’acide acétique, un peu d’huile de ricin, de caséine et de gélatine, ces trois dernières matières pour donner de la cohésion à la fibre. On a une masse pâteuse, qui est introduite dans un récipient, où un piston la comprime et la force à passer dans une filière où elle se réduit en fils. Ces fils sont reçus sur une toile caoutchoutée qui les soutient et les fait passer d’abord entre deux cylindres chauffés, puis dans une solution faible de carbonate de soude, puis dans l’eau et, enfin, entre deux cylindres
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- sécheurs. Ces fils sont ensuite reçus sur des bobines tournant lenteu ent et enroulant le fil au fur et à mesure de sa production.
- Voilà le fil de coton tout fabriqué. Il ressemble au coton ordinaire ; mais il a un petit défaut, qu’il sera facile de corriger du reste (?), c’est qu’il est un peu moins solide que le coton naturel.
- Par contre, il se travaille et se tisse bien. On peut le teindre aussi bien que le coton naturel. Pour cela, il faut le passer dans un bain de tannin faible, puis dans un bain d’émétique. Ainsi préparé, il peut prendre toute la gamme des couleurs arùficielles dont le nombre est si grand et les nuances si variées. En l’enduisant de paraffine et en le passant à la lisse de verre, on lui donne un beau brillant.
- On lui communique une solidité beaucoup plus grande en lui donnant une semi-transparence et en lui faisant subir l’opération du parcheminage. Cette opération consiste à faire passer le fil dans un bain d’eau ammoniacale et dans un bain d’eau froide.
- Les tissus en coton artificiel se comportent très bien, ont bon aspect et sont assez solides. Ils se parcheminent, s’apprêtent, se teignent et s’impriment absolument comme les tissus de coton natnrel. (?...)
- —♦>5>>©-£«<♦—
- AFFAIBLISSEMENT DE LA LAINE
- Pendant la fabrication du drap
- Nous reproduisons cette étude, publiée par notre excellent confrère « le Jacquard » ; elle paraît provenir des cours de teinture professés en Allemagne et qni roulent toujours sur des généralités assez évasives. Comme notre confrère, nous estimons que si cette publication n’apprend pag.grand’chose, elle ne fera, au moins, aucun mal.
- L’auteur parle ainsi :
- L’affaiblissement de la fibre est fréquemment causé par l’une des opérations préparatoires : dégraissage, teinture, séchage, etc. Des lessives trop violentes ou de température excessive détériorent la laine, de même que le feutrage causé par un dégraissage mal compris, parcequ’alors le louvetage et le cardage coupent les fibres, font des mattes, rendent le fil it régulier et moins solide.
- On ne dégraisse pas toujours la laine à point, c’est cependant nécessaire ; car elle se teint mieux et plus vite, elle se carde et file plus aisément, et de même pour le foulage.
- Quelques personnes assurent que les résidus du suint encore adhérents à la matière la protègent contre les effets défectueux des bouillages, des mordançages et bains de teinture; des expériences pratiques prouvent, au contraire, que la laine mal dégraissée souffre davantage. Les mordants et autres ingrédients chimiques décomposent partiellement le suint et attaquent les fibres.
- L’épaillage chimique peut provoquer un résultat analogue. Le suint prend corps avec
- la fibre, et, s’il ne l’a pas détériorée lui-même, il contrarie toutes les opérations subséquentes.
- Mais l’opération la plus délicate de toutes c’est la teinture, dont l’influenc e est considérable et la non réussite irrémédiable : des mordants violents ou mal appropriés ; des parties trop chauffées de la cuve détériorent la structure et la force de la matière. Ou encore si on met trop de laine à la fois en cuve, elle ne peut être manipulée ni traitée convenablement; elle s’impiègne irrégulièrement du bain tinctorial et est exposée à un long contact contre les parois chauffées.
- L’irrégularité de la teinture, si elle se produit en laine, peut s’atténuer au point de vue de la nuance, pendant les opérations du filage. Le mélange qui se fait des diverses parties de laine régularise la teinte, ce qui ne se peut quand la teinture a lieu en pièces, et, dans ce dernier cas, il faut des soins particuliers sut lesquels nous n’insisterons pas davantage ici.
- Au sortir du bain, la laine demande aussi une attention spéciale pour son refroidissement. Le mieux est de l’étaler aussi promptement que possible dans une grande salle, en couche mince et en la retournant fréquemment. Et tant qu’elle n'est pas froide, il ne faut point l’empaqueter et la comprimer, sous peine d’altérer les nuances.
- Les couleurs brunes influent davantage sur la force de la laine à cause des mordançages et des matières tinctoriales. La laine brune se carde et se file généralement mal, le fil brun casse au tissage plus que le fil clair fait de même laine, le drap brun foule avec difficulté.
- Les couleurs de chaudière, même soignées, attaquent la laine plus promptement que les couleurs de cuve. On doit donc préférablement, ainsi qu’aux nuances foncées, leur accorder des sortes de laines plus fortes.
- Le séchage de la laine n’a pas d’effet absolu sur la force du drap, Mais la laine devient rude et cassante quand elle est séchée par une chaleur excessive et une ventilation insuffisante, elle se brise plus facilement pendant le cardage et demande plus d’huile pour sa lubrification.
- La filature peut détériorer la laine, tout autant que les opérations préparatoires, et donner du fil mauvais même avec de la bonne matière première.
- Le louvetage et le cardage, qui précèdent le filage proprement dit, ont pour mission d’ouvrir la laine, d’aligner les brins côte à côte sans les briser, d’ébaucher le fil en un mot. Plus la laine est douce, flexible, liante, mieux elle se prête au travail. Mais, comme le dégraissage, la teinture et quelquefois la chaleur élevée subie par la laine l’ont privée partiellement de souplesse, on rétablit cette dernière par un ensimage convenable.
- p.180 - vue 184/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Si l’ensimage est insuffisant ou s’il est fait avec de mauvais lubrifiants, les fibres ne retrouvant plus leur flexibilité, se comportent mal ou se brisent. L’économie recherchée en limitant trop la quantité ou la qualité du lubrifiant, va à l’encontre du but, parce qu’elle détruit la force du fil et par suite du drap.
- 11 faut aussi ne travailler la laine que lorsqu’elle est bien sèche. Mouillée, elle est moins robuste, elle absorbe le lubrifiant moins facilement, moins régulièrement, et peut se rompre davantage ou donner un fil défectueux.
- L’usage de solutions alcalines trop fortes dans le dégraissage et le foulage est désavantageux, comme nous l’avons vu, pour le dégraissage de la laine. Les fortes solutions alcalines détériorent la matière et sa capacité feutrante.
- Un bain de 2 degrés de force suffit pour un drap de laine pure, lubrifiée, avec de bonne huile. D’ailleurs, dans la pratique, il faut considérer la tendance du lubrifiant à se saponifier. Nous avons vu que la laine sale occasionnait des difficultés dans toutes les phases des procédés de teinture, il en est de même pour les draps qui en proviennent. De plus, dans le dégraissage et le foulage, on est obligé d’employer des agents forts à l’excès, qui altèrent la force du drap. Le foulage trop chaud est nuisible également ; on l’évite en tenant le drap mobile.
- Les pièces très foulées sont quelquefois plus faibles aux extrémités. Cela tient à la couture qui réunit les bouts, contrarie l’action des rouleaux et le pelotonnage si nécessaire pour un bon feutrage et que les autres parties reçoivent naturellement.
- Enfin, le drap peut aussi perdre sa force par un trop violent garnissage. 11 est avéré que le lainage altère la force du tissu en déliant le feutre. Il peut être doux ou violent, c’est au laineur d’agir selon les cas en observant que, pour altérer la force obtenue au foulage et avoir cependant un grand garnissage, c’est par des assortiments gradués de chardons, tendres d’abord, puis plus acérés, et de plus, en accordant au travail le temps nécessaire qui permet d’agir progressivement.
- TEINTURE DES FOURRURES
- en diverses nuances sur la hauteur du poii
- Procédés de M. Lacouubat
- Ces procédés ont pour but la teinture des pelleteries en trois couleurs ou nuances, disposées l’une à la base du poil, l’autre dans sa partis moyenne et la troisième à 1 extrémité ou pointe.
- La production de poinies blanches ou de couleurs différentes du fond est depuis longtemps obtenue dans les pelleteries, spécialement au moyen des sulfures métalliques à l’état naissant et transformée ensuite vers la
- pointe seulement ou en certaines parties de la surface de la peau, en composés blancs pu de couleurs différentes, suivant les métaux employés ou les enlevages dont on s’est servi; mais jusqu’ici ces procédés ne permettent d’obtenir que deux couleurs dans la longueur du poil, la couleur blanche ou claire étant toujours a l’extrémité.
- L’inventeur a cherché à utiliser les mêmes réactions chimiques à la production de trois couleurs et plus, et il y est parvenu en faisant subir aux peaux plusieurs opérations successives dont l’ordre peut être interverti suivant le résultat à obtenir.
- Si l’on veut, par exemple, obtenir une imitation du blaireau d’Amérique, dont le poil est marron clair à la base, marron foncé au milieu et blanc à l’extrémité, on commencera à appliquer sur les extrémités du poil et jusqu’à une certaine profondeur, une dissolution de sel de plomü, suffisamment concentré pour obtenir une nuance foncée. On transformera ensuite ce sel en sulfure par l’action du sul-fhydrate d’ammoniaque et on obtiendra une couleur marron foncé sur la partie du poil où le sel a été appliqué.
- On plongera ensuite les peaux dans un bain d’un sel métallique, notamment ü’un sel de plomb dont la dissolution sera assez peu concentrée pour obtenir une nuance claire et après la transformation en sulfure, toute la partie inférieure du poil sera teinte én marron clair.
- Il ne restera plus qu’à obtenir les pointes blanches, ce qui se fera après lavage et lustrage des peaux, par une application sur les pointes d’une légère couche d’acide chlorhydrique.
- Pour avoir, comme deuxième exemple, une imitation de la marmotte naturelle, dont le poil est marron à la base, blanc au milieu et noir à l’extrémité, on commencera par obtenir sur toute la peau une teinte uniforme marron qui sera celle du fond, en teignant dans un bain de sel de plomb, que l’on transformera en sulfure par le sullhydrate d’ammoniaque, que l’on aura soin d’étendre suffisamment d’eau pour ne pas obtenir la transformation complète du sel soluble de plomb en sulfure, mais en arrivant cependant à la nuance marron du fond de la marmotte.
- Après lavage, séchage et lustrage, on produira des pointes blanches jusqu'à une certaine profondeur par une couche d’acide chlo-nydrique, d’eau oxygénée ou autres oxydants pouvant transformer le sulfure en un composé plombique blanc. On aura alors la base marron et de longues pointes blanches.
- Ensuite en appliquant à l’extrême pointe du sulfhydrate d’ammoniaque suffisamment concentré ou un sulfure soluble, on ramènera le sel de plomb qu’on avait décoloré à l’état de sulfure. On aura ainsi des pointes noires qui se trouvent séparées du fond par une partie blanche.
- 181
- Ces deux exemples montrent suffisamment la marche à suivre dans des cas analogues.
- En résumé, ce procédé diffère de ceux connus en ce que les réactifs sont appliqués non-seulement par bains complets, niais encore par couches, sur une partie plus ou moins longue de l’extrémité du poil, soit avant, soit après la décoloration de ses extrémités, de man ère à obtenir des couleurs étagées où la partie blanche occupe une place quelconque, tandis qu’elle est nécessairement à l’extrémité par les procédés connus.
- Tous les procédés sont applicables à cette invention •, ïl en est de même des sels de fer, de nickel, de plomb, d’antimoine, de mercure, de cuivre, d’argent, de bismu'h, de cadmium, de manganèse, de zinc, d’arsenic, d’étain.
- (Publication officielle des brevets d'invention)
- ---- a <> -----------
- INDUSTRIE ET TEINTURE
- des immorteflcs
- La culture de l’immortelle encore très importante par les industries auxquelles elle donne lieu, est localisée dans le Var, daus les communes d’Ollioules, Bandol, Le Beausset, La Cadière, et quelques autres localités avoisinantes.
- Le commerce de cette fleur, comme tant d’autres, a eu son apogée, et depuis quelques années, la concurrence faite par la verroterie pour la confection des objets funéraires lui a porté une grave atteinte.
- C’est au mois de juin que s’effectue la cueillette de l’immortelle. On laisse sécher les brins cueillis 5 à 6 jours au soleil, puis on épluche la tige et on en fait des bottes que l’on vend aux négociants à raison de 80 francs (marchandise supérieure), a 20 fr. (marchandise inférieure), les 25 kil. à Ollioules. A Bandol, ce sont les mêmes prix pour 31 kil., mais les tiges ne sont pas épluchées.
- Les immortelles ont atteint, durant ces quelques dernières années, exceptionnellement, le prix de 80 francs, à cause des hivers rigoureux qui en avaient gelé une grande partie. En moyenne habituelle, lorsque les récoltes sont bonnes partout, les prix varient entre 20 et 30 francs. La caisse nette de 25 kil. comprend 100 bottes de 100 à 120 brins d’immortelle chacune.
- Les négociants teignent l’immortelle qu; est naturellement jaune serin, en toutes sortes de couleurs et l’expédient dans toutes les parties du monde, surtout en Angleterre et aux Etats-Unis.
- 11 s’est établi dans les régions d’Ollioules et de Bandol, de nombreuses teintureries qui occupent un grand nombre d’ouvriers. Les Immortelles sont d’abord décolorées au moyen du chlorure de chaux, puis teintes avec des couleurs d’aniline. Les principales colorations données sont *- le vert, le bleu, le rouge et le
- p.181 - vue 185/199
-
-
-
- 182_______________
- violet; quelquefois plusieurs couleurs sont réunies sur la môme fleur.
- Pour ce dernier résultat, la fleur est teinte à fond dans une couleur claire, puis passée rapidement en baquets dans une autre bain de teinte plus foncée, de façon que les parties les plus perméables seulement prennent cette deuxième teinte.
- Mais le blanchiment au chlore est généralement défectueux, la fleur en est altérée, rétrécie et comme fermée, et les teintures qui ont exigé la décoloration préalable ont nécessairement les mômes défauts. On pourrait faire mieux, si les négociants ne regardaient pa<s à quelques centimes sur le prix de ces façons, et qu’on puisse alors employer l’eau oxygénée.
- COMPOSÉS ALUMINIQUES
- Le Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse (livraison de novembre-decembro 1894 p. 425), contient une étude fort com-plète'de M. Ernest Schlumb^rger, qui a pour but, dit l’auteur, de mieux préciser la nature et la composition de quelques précipités alu-miniques, au sujet desquels on trouve dans les ouvrages des données généralement vagues et quelquefois contradictoires.
- Nous devons nous borner à signaler ici cet important travail, et à renvoyer le lecteur qu’il intéresserait au document cité.
- Nous y relevons, toutefois, les indications
- suivantes :
- La préparation employée dans les fabriques d’indiennes sous le nom d’ « alumine en gelée », est généralement obtenue en précipitant une solution d’alun par le carbonate so-dique. D’après les résultats de cette étude, ce produit ne saurait avoir une composition constante ; c’est un mélange, en proportions variables, de sous-sulfate, de sous-carbonate et d’hydrate; les proportions du mélange dépendent de la concentration et de la température des liqueurs employées à la précipitation, du point auquel on s est arreté dans 1 addition de carbonate sodique, lequel point ne peut être déterminé d’une manière précise, et enfin de la durée des lavages et de la température à laquelle ils ont été effectués.
- Pour avoir une préparation de composition constante, il vaut donc mieux préparer l'hydrate sulfoiialuminique, et, à cet effet, précipiter la solution d’alun par une solution d’aï cali caustique, ou mieux et plus économiquement, par une solution d’aluminate alcalin, en s’arrêtant, dans l’un ou dans l’autre cas, au moment où la précipitation est complète et où la liqueur est neutre, ce qui est un point précis, facile à déterminer.
- M. E. Schlumberger décrit spécialement des hydrates colloïdaux dont il indique ainsi la génération :
- J’ai montré que chaque fois que l’on cherche à isoler l’hydrate aluminïque normal, il se
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- forme en même temps un ou plusieurs hydrates contenant moins d’eau que l’hydrate normal, et caractérisés par la propriété de donner avec l’acide chlorhydrique dilué, des solutions colloïdales. Ces hydrates paraissent se former en quanti'é d’autant plus grande qu’en vue de déplacer l’acide du sel aluminique, on a dû employer un peu plus grand excès de précipitant alcalin, en prolonger l’action et élever la température. On pouvait donc prévoir qu’en accentuant suffisamment ces conditions on obtiendrait facilement un produit ne contenant plus d’hydrate normal. L’expérience confirme cette prévision ; mai; il n’en est pas moins assez difficile d’arriver à un produit de composition constante. 11 semble, en effet, exister plusieurs de ces hydrates, formés par condensations successives d’un nombre de plus en plus grand de molécules d’hydrate normal, chaque condensation étant accompagnée d’une nouvelle élimination d’eau. Or, l’on conçoit que, s’il en est ainsi, il est malaisé d’arrêter la condensation à un point précis ; on conçoit ainsi, qu’étant donné la nature, de ces produits, l’on ne puisse guère songer à les séparer après coup.
- L’auteur donne un procédé précis pour obtenir ces hydrates lesquels se prêtent facilement à la formation des nouveaux sels alu-miniques.
- Mais il conclut :
- Les divers hydrates colloïdaux que j’ai obtenus, ne semblent pas pouvoir jouer le rôle de mordants. Un échantillon de calicot, imprégné d’acétate trialuminique et traité suivant les méthodes usitées dans les fabriques d’indiennes, pour la fixation du mordant d’alumine, ne paraît fixer de Talunsine que d’une manière Lrt imparfaite. Teint ensuite en ali-zarine, il donne un rose pâle, terne et râpé, qui ne ressemble en rien au rouge d’alizarine. Par teinture en campêehe, on n’obtient, de même, qu’un gris violacé sale.
- Lorsque l’on veut faire les réactions des solutions aluminiques avec la décoction de cam-pêche, il faut avoir soin de comparer des solutions qui ne contiennent pas d’excès d’acide. En se plaçant dans ces conditions, on a les réactions suivantes :
- Acétate d’aluminium normal. — Coloration violet-rouge, vif et chaud; la liqueur reste claire.
- Acétate trialuminique. — Coloration gris-rougeâtre sale ; la liqueur se trouble.
- Acétate obtenu parla chauffe à 150° de l'acétate normal et débarrassé par une ébullition prolongée de l’excès d’acide acétique. La coloration reste pelure d’oignon.
- On connaît depuis longtemps, dans les fabriques d’indiennes, l’action pernicieuse qu’exercent sur le mordant d’alumine déjà fixé, mais non encore coloré, les bains alcalins, même incapables de dissoudre l’alumine, tels que, par exemple, un lait de chaux, et aussi celle non moins dégradante de la vapeur
- d eau â 100°, agissant d’une façon prolongée D’après tout ce qui précède, il est probable que, dans ces différents cas, la dégradation du mordant est due à la formation d’hydrate trialuminique ou des hydrates supérieurs lesquels, comme on vient de le voir, sont inaptes à jouer le rôle de mordants.
- ÉPURATION DES EAUX
- Dans une conférence faite à la Société chimique de Paris, M. Delhôtel a montré le fonctionnement d’un filtre à eau pour l’usage industriel, dont la mati ère filtrante est uniquement du sable, produit imputrescible et indécomposable par l’eau.
- Mais, comme dans tous les filtres, les impuretés de l’eau arrivent à former un colmatage de la couche de sable, l’appareil est disposé pour enlever ce limon, d’abord par un courant d’eau rasant la surface, puis par un autre courant ascendant, qui soulève, agite et lave le sable, sans que cependant celui-ci, par sa densité, s’élève jusqu’à un déversoir central ouvert en entonnoir, alors que les matières limoneuses, plus légères, s’y évacuent.
- La simple filtration re suffit pas pour les eaux dures, et même pour quelques autres qui tiennent en suspension continue un sable très fin, traversant tous les filtres, sansen excepter ceux eu papier à pâte serrée; telles sont les eaux de la basse Loire.
- Pour ces eaux, comme pour celles chargées de sels terreux, il faut en plus l’emploi d’un correcteur chimique ; l’appareil a un distributeur automatique du réactif, de sorte que la correction et la filtration se font simultanément et d’une façon continue, sans qu’on ait besoin de recourir aux décantations et aux réservoirs volumineux qu’elles nécessitent.
- M. Delhôtel a discuté la valeur pratique des différents réactifs usités dans la correction des eaux, chaux, soude, permanganates, sels ferriques, etc. et s’est arrêté à l’emploi du sulfate d’alumine, qui produit dans les eaux troubles ou calcaires, un précipité immédiat, de sorte qu’aussitôt en contact avec ce sel, l’eau est prête à la filtration.
- La plupart des autres correctifs, au contraire, ne précipitent que lentement, et si l’on filtrait de suite, l’eau continuerait à se troubler après la filtration, par la séparation des précipités.
- 11 ne faut pas confondre, d’ailleurs, la formation du précipité et son dépôt : le précipité peut être immédiat, mais rester longtemps en suspension dans le liquide abandonné à lui-même-, ici la filtration l’en sépare aussitôt.
- Dans les eaux restant louches par suspension de sable fin, le précipité calcaire entraîne avec lui cette silice intangible.
- 11 suffit d’une très faible proportion de sulfate d’alumine, dans la plupart des cas, 30 grammes par mètre cube d’eau la corrigent
- p.182 - vue 186/199
-
-
-
- LA. REVUE DE LA. TEINTURE
- 183
- convenablemenl. II y a évidemment production de sulfate de chaux, mais en si petite quantité qu’elle est négligeable ; en effet, les 30 grammes de sulfate d’alumine ne produisent que 10 grammes de sulfate de chaux par mètre cube, soit un centigramme par litre d’eau, ce qui est insignifiant.
- En résumé, le procédé recommandé par le conférencier est la correction par le sulfate d’alumine, suivie d’une bonne filtration qui peut être immédiate.
- REVUE SOMMAIRE
- DES BREVETS D’INVENTION
- Procédé d’imperméabilisation par l’ammoniure de cuivre et les chromâtes,
- Par M. A.-F. Healey.
- Des copeaux de cuivre bien nettoyés sont mélangés dans un récipient muni d’un agitateur, avec trois fois leur poids de bichromate de potasse. On fait couler peu à peu dans la masse l’ammoniaque à 8-15 0/0, en agitant pendant plusieurs heures. On laisse reposer ensuite pour séparer l’hydrate d’oxyde de chrome précipité. La solution claire est alors prête pour l’usage. Le précipité est lavé d’abord à l’ammoniaque étendue, puis à l’eau pure; on le sèche et l’utilise comme couleur pour peinture, ou de toute a.tre manière. Les eaux de lavage servent au bain suivant.
- La quantité de chrome dissous dans le bain dépend de l’excès de bichromate employé, dont une partie a été réduite pour oxyder le cuivre et fermer de l’hydrate d’oxyde de chrome.
- Le papier ou l’étoffe à imperméabiliser sont plongés dans ce bain, passés ensuite entre des cylindres, qui enlèvent l’excès de liqueur, et séchés. (Brevet allemand.)
- Nouveau tissu de tenture, imprimé et peint, Par M. F. Boyer.
- M. Bdyer trouve imparfaites les étoffes d’ameublement imprimées, et juge préférables celles peintes à la main, mais dont le prix est trop élevé.
- Son invention consiste en une combinaison des deux moyens. Ainsi, il imprime à la planche ou au rouleau les grosses masses du dessin, les arbres, les grisailles, les grosses fleurs, les bordures, les encadrements, les contours, et il réserve en écru les parties qui doivent recevoir des dessins exécutés avec art et finesse.
- Ces parties réservées sont ensuite peintes à l’huile ; elles peuvent recevoir une peinture à dessin compliqué, ou d’effet artistique qu’on n’aurait pas pu obtenir par l’impression.
- Machine à tordre les écheveaux,
- Par M. C. Condemine.
- La machine consiste en une paire de crochets mobiles, indépendants l’un de l’autre et dont l’écartement peut varier à volonté. L’un de ces crochets effectue seul le mouvement de torsion, il est commandé par poulies, engrenages et friction, de manière h le laisser indépendant au moment cù la torsion est suffisante. 11 s’opère alors une rotation en sens contraire qui ramène l’écheveau à sa position primitive.
- Un re.-sort placé sur le deuxième crochet agit pendant l’opération pour donner de la souplesse au mouvement de torsion.
- Un mouvement d’inclinaison opère le mouvement de déclanchement et en même temps le retour des flottes à leur position première, lorsque la tension est suffisante. Le degré de tension qui peut varier selon les différentes qualités des matières à traiter est facilement réglable au moyen d’un ressort à boudin.
- Tissus mixtes,
- De MM. Kayser et G. Schulz.
- Les brevetés obtiennent sur des tissus mi-soie des effets d’opposition de blanc ou couleurs et noir d’aniline par les moyens suivants :
- Us mordancent le tissu au tannin, ce qui réserve la soie, lors de la teinture du coton en noir d'aniline.
- La soie peut donc être ainsi nuancée ensuite à volonté dans divers colorants d’aniline, ce qui permet d’arriver à réaliser ainsi des effets qui, auparavant, étaient obtenus par tissage.
- Système de serrage pour barques à teinture, Par M. C. Boet.
- Ce système consiste en boulons à crampons s’appliquant à l’extérieur des barques, et pouvant produire un serrage.
- Ces boulons-tendeurs sont en deux pièces, chacune d’elles ayant une extrémité relevée d’équerre, qui s’applique contre la surface devant lui servir de point d’appui, et chacune d’elles ayant son autre extrémité filetée sur une certaine longueur aux mêmes diamètre et pas, mais en sens inverse l’un par rapport à l’autre. Le serrage des deux moitiés de boulon-tendeur s’effectue à l’aide d’un écrou double portant taraudage à droite à l’une de ses extrémités et taraudage à gauche à l’autre ; en son milieu, cet écrou double est taillé à six pans, extérieurement excavé pour former chambre.
- Ces crampons métalliques ne sont pas ainsi en contact avec le bain, et ne diminuent pas la résistance du bain en y nécessitant des entailles.
- Impression métallique sur velours, draps, cuirs, tapis, etc.,
- Par M, H. Botschen.
- L’invention vise l'impression directe des bronzes en poudre.
- Le procédé consiste à appliquer la poudre métallique ou de bronze à l’état humide sur le tissu. A cet effet, on délaie celte couleur dans du vernis à l’huile ou dans de la gélatine; on introduit ensuite ce mélange dans un auget monté sur la machine et dans lequel on plonge le rouleau portant le dessin voulu. On guide le tissu sur le rouleau gravé, à l’aide d’un cylindre en papier et on le presse sur ledit rouleau au moyen de ce cylindre.
- Le rouleau qui porte le dessin est creux, et pour obtenir l’adhésion de la couleur et oûte-nir des dessins à contours tranchés, il est chauffé par une fl mme de gaz jusqu’au point où, en le touchant avec le doigt mouillé, on entend un léger sifflement.
- Nous avons signalé dans la Revue de la Teinture, numéro de juillet dernier, p. 101, les écueils que l’on rencontre inévitablement dans l’impression des poudres métalliques incorporées au mélange agglutinatif.
- Appareil à vaporisage continu,
- Par M. G. Weiss.
- L’appareil breveté se compose de :
- Une cuve de grande capacité où le vaporisage s’opère.
- Une disposition de rouleaux conducteurs.
- Un panier ou récipient accumulant le tissu ; ce panier est logé en partie dans une cuve en contrebas du sol.
- Les organes de distribution de vapeur et de mouvement des rouleaux conducteurs.
- Sa particularité est le récipient dans lequel on laisse s’amasser le tissu pendant un temps plus ou moins long, au bout duquel ce tissu est enlevé du récipient pour aller se faire empiler ailleurs.
- Il résulte de cette combinaison que les rou-lettfcs amènent d’une manière continue du tissu dans la cuve et que le récipient permet de prolonger à volonté le temps pendant lequel ce tissu est exposé à la vapeur, sans pour ‘ cela arrêter l’arrivée continue de celui-ci daDS la cuve, et de supprimer en grande partie l’avant-vaporisage.
- DÉGRAISSAGE DES LAINES
- par les dissolvants neutres
- Les dissolvants neutres sont le sulfure de carbone, la benzine, les essences minérales et autres liquides du même genre, qui dissolvent et entre înent les corps gras sans modifier leur nature, contrairement aux savons et alcalis, qui saponifient ou émulsionnent les matières grasses pour les extraire des laines.
- p.183 - vue 187/199
-
-
-
- 484
- LA. REVUE DE LA TEiNTURE
- Par l’emploi des dissolvants neutres, on peut recueillir et utiliser les matières grasses, et récupérer le dissolvant ; c’est toujours par un procédé distillatoire qu’on obtient cette séparation, et la méthode n’est économique^que si l’on reconstitue le dissolvant tout au^moins, qui a déjà servi. y
- Le premier appareil imaginé pour ce genre de dégraissage, est celui de M. Deiss (1856), basé sur l’emploi du sulfure de carbone.
- Depuis ce moment, les appareils continus proposés pour le désuintage de la laine brute ont été brevetés en Angleterre : ce sont ceux de Thomas, de Singer et Judell, de G. et A.
- Burnell. Mais il y a peu de temps, un brevet a été pris en France par MM. Dramez, Vassart et Delattre, pour le même objet : c’est leur appareil que nous nous proposons de décrire, mais tout d’abord nous donnerons quelques indications sur les précédents.
- Schéma de l’appareil dégraisseur de laines, de MM. DRAMEZ, VASSART et DELATTRE
- L’appareilThomas, breveté en Angleterre en 1871 est le premier où le travail du dégraissage se fit d’une façon continue, en forçant la matière à passer dans des bains dégraisseurs successifs. 11 a été proposé principalement pour le traitement des tissus.
- C’est une longue cuve en fer divisée en compartiments séparés les uns des autres et complètement fermée. Chacun de ces compartiment est muni de cylindres essoreurs et de rouleaux conducteurs. Le premier compartiment renferme de l’eau, le second du sulfure de carbone ou un hydrocarbure quelconque : il comporte autant de divisions qu’il est nécessaire • un troisième contient de l’eau; un quatrième constitue une chambre à vapeur pour chasser les dernières traces du dissolvant employé. Enfin un cinquième compartiment renferme encore de l’eau. Suit un appareil à sécher.
- Dans l’app3reil Singer et Judell, la laine en toison passe dans une première série de douze cuves contenant du sulfure de carbone, puis dans une seconde de cinq cuves renfermant de l’eau, enfin dans une chambre à vapeur destinée à la sécher. Tout le système est clos. La laine est entraînée entre deux tabliers, et au sortir de chaque cuve elle est comprimée entre des cylindres essoreurs. Le dissolvant suit une marche contraire à celle de la matière. Le liquide dégraisseur est récupéré en dehors.
- Dans la machine à désuinter les laines, de G. et A Burnell, les cuves ont la forme de V ; il n’y en a qu’un ou deux pour chaque liquide dégraisseur. La partie centrale de ces réser-
- voirs est occupée par un cylindre entouré d’un certain nombre d’autres cylindres plus petits qui sont pressés contre lui par des ressorts. Au fond des cuves, un système rotatif enlève continuellement les impuretés. La laine amenée par le tablier passe entre le grand cylindre et les petits ; un courant du liquide dégraisseur entre du côté où sort la laine et ressort près de l’entrée de la laine.
- L’appareil de MM. Dramez, Vassart et Delattre se compose d’une série de bacs, tels que celui figuré sur le tracé schématique ci-contre et munis à leur sortie de cylindres esso-reur? C. La laine passe dans chacun successivement entre deux tabliers T et T’. L’ensemble de ces cuves est enfermé de façon à ce que les vapeurs du dissolvant puissent être recueillies et récupérées.
- Le premier de ces bacs renferme le dissolvant eu la laine abandonne sa graisse ; le second, de l’eau froide qui prend les sels de potasse; le troisième de l’eau chaude qui p >rge du dissolvant entraîné, si on ne fait pas la purge à sec aussitôt après ie passage en dissolvant. La série des opérations se termine par un léger bain de savon à la façon ordinaire.
- L’emploi des dissolvants neutres n’est pas nouveau, dit le brevet. Mais aucun procédé pratique n’est actuellement suivi dans la grande industrie. Les dispositifs brevetés sont trop compliqués, d’un fonctionnement irrégulier, intermittent et peu pratique. Notre méthode, au contraire, se distingue par la simplicité de ses organes, la continuité de ses opérations et la régularité de ses résultats.
- Pour assurer l’efficacité de leur système, les auteurs font passer la laine au besoin pour chacune des opérations dans deux ou trois bacs successifs.
- Si l’emploi des dissolvants neutres ne paraît pas se propager en France pour le dégraissage des laines, cela tient vraisemblablement au prix des dissolvants.
- On les récupère, il est vrai, ej grande partie, mais celle perdue est encore importante.
- Le liquide de ce genre le moins coûteux et par conséquent le plus avantageux, est l’huile légère de pétrole (essence minérale) ; mais en France, les droits de douane en portentle prix à AO francs l’hectolitre, alors qu’en Angleterre et en Belgique, il n’est que de 15 francs.
- Cela explique rourquoi cette méthode s’est peu développée chez nous.
- PROCEDES DIVERS
- NOIRS DIRECTS POUR LAINE COTON
- Depuis plusieurs mois, les fabricants offrent des noirs qui montent également sur la laine et le coton, et qui permettent ainsi de teindre les mélanges dans un seul bain, soit en noir plein, soit en gris, unis à d’autres colorants directs.
- La « Manufacture Lyonnaise » nomme son produit « noir mi-laine ».
- Nous échantillonnons ci-dessous celui de MM. Fréd. Bayer et Ce; cette maison l’a sous trois marques ainsi désignées :
- Noir-noir direct T, à reflet brun-verdàtre ;
- p.184 - vue 188/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 185
- Noir-noir direct R, rougeâtre ;
- Noir-bleu direct B, à reflet bleu.
- Les mélanges de ces différentes sortes donnent des noirs assez purs.
- Nous présentons, corn me exemple, un mélange des marques T et B.
- -
- La teinture des laines-cot©n se fait en bain neutre, c’est-à-dire simplement chargé en sel marin ou en sulfate de soude.
- La proportion moyenne de 5 0|0 de colorant donne un noir plein. Le bain ne s’épuisant pas, la première passe est montée avec 8 à 10 0^, et les suivantes à 4 5 Op).
- Si l’on voit que le coton n’arrive pas à la même hauteur que la laine, on ajoute un peu de borax ou de savon au bain ; si c’est la laine qui reste un peu en retard, on ajoutera une légère pointe d’acide acétique, mais en général les deux textiles montent bien ensemble ; mais il faut un bouillon d’au moins une heure et demie.
- La teinte ne dégorge pas et résiste à l’action de la sueur; elle brunit à la lumière du soir, et comme tous les noirs directs, il est moins plein que ceux au bois.
- Mais quelle facilité d’application !
- BRUN-DIAMINE 3 G
- « » iVîWFTTT
- Müaü^
- C’est une nouvelle marque de bruns directs de la « Manufacture Lyonnaise » donnant des marrons jaunâtres, et se prêtant par combinaisons à de nombreuses teintes mode, notamment des nuances Cuir etMordoré.
- Ses dosages sont de 1|2 à 3 OiO des textiles: notre échantillon correspond à 1 OiO.
- Cette couleur est donnée comme ayant une bonne résistance à la lumière, aux lavages, aux acides, et ne changeant pas sous l’action du fer chaud.
- Le coton se teint avec addition de 15 0^0 de sulfate de soude et 3 0^0 de carbonate -, on peut supprimer ce dernier si l’on emploie la couleur mélangée à une autre qui ne supporte pas l’alcalin.
- Sur laine-coton, le Brun-diamine 3 G monte uniformément, en ajoutant du sulfate de soude comme ci-dessus, et 100 gr. de borax pour 100 litres de bain. Nous avons échantillonné sur laine-cotOD, pour montrer l’unisson des deux textiles.
- La laine seule avec sulfate de soude et 5 0t0 d’acide acétique.
- La soie sur bain légèrement acide.
- BRUN-DIAMINE B
- Cette autre marque d ,nne des teintes foncées et nourries rappelant celles qu’on obtient sur fonds de cachou. Ces nuances sont très courantes.
- Notre échantillon est à 2 0[0.
- C’est un colorant direct pour coton \ on teint au bouillon avec carbonate et sulfate de sonde, et s’il y a nécessité on peut supprimer le carbonate.
- 11 n’offre pas d’intérêt pour la teinture des bains et des soies.
- Le Brun diamine B rendra des services comme donnant du fonds dans les nuances composées, son rendement étant, d’ailleurs, avantageux.
- 11 est signalé pour sa très bonne solidité à la lumière, celle au lavage est moyenne ; les alcalis et les acides faibles ne l’influencent pas; le fer chaud le rougit momentanément, mais sa couleur propre revient en refroidissant.
- Les rongeants d’impression agissent sur lui. 11 ne se prête pss au diazotage.
- ORANGÉ DIAMINE B
- Ce colorant est de même nature chimique que le Brun diamine 3 G dont il a été question plus haut, et ce qui est dit de l’un s’applique à l’autre.
- Les modes d’emploi et les qualités de ces deux produits sont les mêmes.
- Tous deux unissent bien et tranchent facilement ; ils sont recommandables pour les tissus difficiles à trancher, pour la teinture des fils sur canettes,des rubans de carde, etc.
- Peu sensibles à l’effet de la transpiration, ils seront utiles pour les doublures et les articles de bonneterie.
- Ils ne se laissent pas ronger par les agents réducteurs.
- La teinte de notre échantillon représente 1 0^0 de colorant.
- HÉLIOTROPE AU TANNIN
- Colorant basique (Man. Lyonnaise), teignant en beau pourpre ie coton mordancé au tannin et à l’émétique.
- 11 s’applique aussi à la teinture des soies, leur donnant une teinte plus solide que les couteurs similaires.
- En impression, on fait une couleur au tannin et acide acétique, suivant la méthode connue; on vaporise et on fixe en sel d’antimoine.
- DIAMINOGÈNES
- Ce sont des bases de teintes diazotées (de la même maison) présentées sous les deux marques : Extra et B.
- Elles produisent des bleus genre indigo et des noirs sur coton, qui, d’après les fabricants, jouiraient d’une solidité encore inconnue dans ce genre de colorants.
- Nous donnerons prochainement quelques détails sur leur mode d’emploi et leurs propriétés.
- Mais, d’ailleurs, leur application est celle généralement en usage pour la teinture et le développement des noirs-diamine.
- NOIR-DIAMANT
- MM. Fréd. Bayer et Ce recommandent une modification dans l’emploi de leur Noir-diamant, qu’ils indiquent ainsi :
- Colorant................ 2 à 3 0|0
- Sulfate de soude........ 10 —
- Acide acétique.......... 2 —
- Entrer à 60°, pousser au bouillon, et continuer jusqu’à l’épuisement du bain.
- Si on veut un noir encore plus £olidey ajouter :
- Bichromate. 1............. 1 0[0
- Et faire bouillir encore une demi-heure.
- E0SAM1NE B
- L’Eosamine est un nouveau colorant azoïque rouge pour laine et pour soie.
- D’après les fabricants (Actien-Gesells.^^eWe s’emploie comme les ponceaux, sur laine en bain bouillant avec addition de sulfate de soude et d’acide sulfurique, sur soie en bain bouillant de savon coupé. Elle unit parfaitement. Elle résiste fort bien à la lumière et au soufrage. Les nuances fournies sont rouge bleuâtre, très pur et très vif.
- Voici les formules d’applications :
- Vermillon, laine
- Teindre au bouillon avec :
- Eosamine B................. 3 0[O
- Sulfate de soude........... 10 —
- Acide sulfurique........... 1 —
- Cramoisi, soie
- Teindre au bouillon en bain de savon coupé avec :
- Eosamine B................. 3 0[0
- NOIR COLUMBIA B
- Ce colorant, également de l'Actien-Ges est un nouveau noir direct pour coton qui fournit, à la dose de 6 0j0 dans le premier
- p.185 - vue 189/199
-
-
-
- 186
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- bain, un beau noir, en teignant le coton en bain bouillant, avec addition de 20 grammes de sulfate de scude et 1 gramme de carbonate de soude par litre.
- On en augmente la solidité à la lumière en le remontant en bain frais à 30 degrés centigrades, avec environ \\k 0[0 de bleu méthylène et addition d’un peu d’acide acétique.
- 11 convient également bien pour la teinture des tissus mélangés soie et coton et laine et coton.
- BRUN ZAMBÈZE G
- Ce colorant, de YActien Gesellschaft, de Berlin, teint les fibres végétales en nuances brun Corinthe en bain bouillant avec addition de sel marin. 11 égalise parfaitement. 11 est diazotable sur la fibre. 11 sert également pour la teinture de la mi-scie, la soie ne prenant qu’une teinte claire, et pour celle de la mi-laine, le coton prenant une teinte un peu bleuâtre. Les teintes fournies par ce colorant direct sont, dit-on, très solides à la lumière.
- Employé en mélange avec d’autres colorants directs, il peut donner des nuances assez variées ; voici ces colorants qui y ont été mélangés avec succès :
- Pour Gris bleuies, le Gris neutre C.
- — Gris violetés, le Bleu Chicago B.
- — Roses, le Congo brillant R.
- — Saumons, le Bleu Congo G.
- — Chamois, la Chrysamine G.
- La formule générale de teinture est la sui-
- vante :
- Brun Zambèzé ;.............. 1 fl0 OiG
- L’un des colorants ci-dessus 1 0 -—
- Sulfate de soude........... 15 —
- Cristaux de soude.......... 2 —
- Teinture au bouillon.
- GRIS-ZAMBÈZE B
- Ce gris (de la même fabrique) donneraitdes teintes solides à la lumière aussi bien sur fibres végétales que sur fibres animales, ainsi que sur étoffes mixtes. 11 s’applique directement -, il peut aussi être diazoté ; il se prête aux combinaisons avec les autres colorants directs, solides à la lumière.
- Il est avantageux pour la production sur laine à tricots, de nuances gris bleuâtres délicates, solides au foulon.il sera aussi utile pour la teinture de la mi-soie, en bain bouillant de savon avec addition de sulfate de soude, la soie se teignant faiblement et en gris clair pur qu’on peut varier au moyen d’autres colorants.
- Voici un mélange adopté, pour obtenir un beau gris bleuté sur laine perlée :
- Teindre au bouillon avec
- Gris Zambèze B........... Il3 0[0
- Bleu Chicago B.......... 1[3 —
- Sulfate de soude........ 20 —
- APPRÊTS DES SATINS SOIE ET COTON
- Ces tissus ont dû être grillés avant teinture.
- Les opérations qui suivent la teinture sont les suivantes :
- Gommage. — Au moyen d’un mélange de gomme adragante, d’un peu de gélatine et d’une très petite quantité d’huile pour rouge (sulforicinate).
- Cette gomme s’applique à la règle, et sur l’envers du tissu. L’endroit du satin repose et glisse sur un coussin en caoutchouc ou en toile cirée ; au-dessus appuie plus ou moins la règle ou racle en verre, qui égalise la gomme et en retient l’excès. L’apprêt à l’adragante étant une sorte de gelée non coulante, peut être assez facilement réparti sur l’étoffe, sans qu’il se répande par ses bords. Cette gelée doit être assez épaisse pour qu’elle ne traverse pas le tissu, dont l’endroit satiné ne doit pas être gommé.
- Séchage. — Sur un cylindre-tambour chauffé à la vapeur.
- Calandrage. —A la calandre à rouleaux.
- Dérompage. — La machine à dérompre a comme organe travailleur un cylindre garni de lames hélicoïdales, comme celles des tondeuses, mais ces lames ne sont pas coupantea, elles sont émoussées, et n’ont pour but que de briser l’apprêt qui seratt trop carteux.
- Presse. — On termine par une mise en presse, avec forte pression hydraulique de quatre à six heures.
- SOLIDIFICATION DES TEINTES
- Maintenant que l'usage se répand de faire agir le bichromate après la teinture en couleurs artificielles, et que l’on constate qu’il s’y forme une couleur plus solide que la primitive, on s’explique comment un traitement ultérieur au sulfate de cuivre, a été reconnu, il y a quelque temps, donner aussi plus de solidité à ces teintes.
- fi y a dans les deux cas formation d’une laque métallique.
- Nous recevons la communication d’un travail où l’auteur compare l’action de ces traitements, et leurs avantages pratiques. Nous reproduirons cette intéressante étude.
- chronique industrielle
- SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE DE MULHOUSE
- Récapitulation des principaux travaux du comité de chimie pendant l’année 1894
- La Société industrielle a entendu le rapport de M. Walter-Meunier, secrétaire, sur les ti avaux dont s’est occupée la Société pendant l’année 1894, ainsi que sur la marche des diverses institutions qui relèvent de son patronage.
- Nous en extrayons le chapitre qui concerne le « Comité de chimie » ; c’est la récapitulation de ses prin-
- cipaux travaux de l’année; nos lecteurs les retrouveront un pen plus détaillés dans les comptes-rendus des séances du comité, et dans les articles spéciaux reproduits par la Reçue de la Teinture.
- Voici ce résumé, dont l’utilité sera de rappeler l’at tention sur quelques sujets intéressants, peut-êtru perdus de vue :
- Comité de Chimie
- Le comité de chimie s’est adjoint M. Freyss, chimiste aux fabriques de produits chimiques de Thann à Mulhouse.
- 11 s’est occupé des travaux suivants, dont nous donnons le résumé d’après l’ordre alphabétique des auteurs.
- M. Binder a présenté une note sur les oxy-ricidates de la maison Schmitz et Toenges, à Dusseldorf. Ces corps, destinés à remplacer les sulfoléates, offrent sur ces derniers l’avantage de ne pas jaunir les blancs au vaporisage et de donner aux couleurs d’alizarine un avivage égal, bien que d’une nuance particulière.
- La maison Bloch et Schwartz est arrivée à réaliser l’article rouge azoïque réserve sous indigo vapeur (procédé Schlieper) et l'article fond bleu dianisidine sur rouge de paranitrani-line. Cette dernière communication a été accompagnée d’échantillons destinés au Bulletin.
- M. Bonnet nous a communiqué un mode de préparation d’un plombite de soude très concentré, que l’on peut étendre de 10 volumes d’eau, pour le mordançage des tissus. Une communication ultérieure du même auteur annonce qu’il a obtenu, avec deux passages en plombite, une fixation d’oxyde suffisante pour permettre, après suroxydation par le chlore et teinture en sel d’aniline, la formation d’un noir d’aniline assez intense.
- M. Bontemps propose comme réservant la soude caustique, l’aluminate, le stannate et le chromite de soude, l’emploi du nitrate d’ammoniaque.
- Des échantillons d’impression hindoue, la description des appareils et les procédés sont présentés par M. Dépierre qui, dans une note parue au Bulletin, donne tous les détails de leur fabrication.
- M. Jules Garçon communique un aperçu superficiel des œuvres manuscrites de Gonfre-ville, achetées récemment par la Société d’Encouragement. Gonfreville a passé aux Indes une partie de son existence, étudiant les procédés d’impression des Hindous. 11 en est revenu vers 1830, rapportant une foule de renseignements et tous les procédés mis en œuvre p3r l’industrie de l’impression hindoue.
- Nous devons à M. Horace Kœchlin trois travaux : le premier, sur les enlevages et réserves sur soie, dans lequel il passe en revue la réserve grasse telle qu’elle est pratiquée à Lyon, les réserves et enlevages à l’étain et au zinc. Les réserves à l’émétique sur couleurs au tannin, les enlevages sur noir d’aniline,
- p.186 - vue 190/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 187
- ceux à l’acide chromique sur indigo, et les réserves sous bleu de cuve.
- Le second travail traite d’un procédé d’étamage de rouleau au moyen de sel d’étain et de la poudre de zinc et le troisième de l’action de l’eau oxygéuée sur la fécule.
- M. Kopp fait part d’un procédé de crépage de laine qui consiste dans l’emploi du chlorure de zinc en solution concentrée, pour donner au crêpe de laine un relief résistant aux opérations du blanchiment et de l’impression. L’utilité de cette action est contestée par M. Bi ider, qui juge l’eau bouillante capable à elle seule de permettre le débordage des filés dans les meilleures conditions. 11 résulte des expériences comparatives faites par ces chimistes, que l’action de l’eau bouillante ne le cède en rien à celle du chlorure de zinc. 11 est vrai qne les pièces d’essai, faites les unes à Lorrach, les autres à Mulhouse, D’ont pas été soumises aux mêmes manutentions sur les mêmes machines.
- En collaboration avec M. Grandmougin, M. Kopp a présenté une note sur l’acétine.
- M. Charles Lauth est l’auteur d’un travail sur les dérivés de la série des oxazines et des eurhodines, qui a paru au Bulletin.
- Deux mémoires, sur la condensation de l’acide gallique avec la pyrocatéchine. et la nitration de l’acéto-a-naphtalide, ont été présentés par MM. Nœlting et Alfred Meyer; en collaboration avec M. Koku, M. Nolting a traité, en outre, les dérivés orthodinitrosés de la série benzénique et naphtalique.
- M. Oswald communique uue note sur la fixation des couleurs d’aniline sur fond noir d’aniline Prud’homme au moyen de ferrocya-nure de zinc. La couleur est faite d’un mélange de couleur d’aniline et d’un sel de zinc; le prussiate est fourni par le noir.
- Le comité a reçu de M. Prochoroff des échantillons de velours de coton, imprimés avec des dessins cachemire genre lapis, et des échantillons de batticks d’une très belle exécution. Ces tissus, destinés à la société industrielle, ont été partagés entre le musée technique et l’école de chimie.
- M. Prud’homme présente, en premier lieu, un mémoire sur la constitution de lacéruléine, dans laquelle il fait connaître une nouvelle matière colorante dérivée de la céruléine par condensation avec l’aniline. Cette découverte a une portée théorique, en ce sens qu elle permet d’attribuer à la céruléine deux groupes hydroxylés. En second lieuj M. Prud homme a traité les matières colorantes sulfonées du triphényle-méthane. Ce travail donne lieu à une discussion scientifique non encore terminée, entre l’auteur et M. Rosenstiehi, sur la constitution de la fuchsine. Celui-ci réclame la priorité sur la constitution de cette matière , dès 1880, M. Rosenstiehi a considéré la fuchsine comme un alcool aromatique tertiaire, tandis que les travaux de Hofmann et de ;
- Richter, sur Je même sujet, n’ont paru qu’en J une disposition nettement déterminée par di-1885 et 1888............. I verses couleurs sur laine ou retors. Le tissu
- Le même auteur communique un mémoire sur la détermination du groupement atomique, qui différencie les, .dérivés colorés des dérivés incolores du méthane deux fois phé-nylé. Ce travail offre une grande importance et constitue un pas fait dans la question, encore si mystérieuse, des causes de la couleur des corps.
- Nous devons à M. Ernest Schlumberger une note sur quelques composés aluminiques. Cette étude, très délicatement menée, s’étend à la fois aux sous-sulfates d'alumine, base de mordant rouge, et aux hydrates colloïdaux de l’alumine, corps peu étudiés jusqu’à ce jour. Ce travail possède donc un intérêt théorique et pratique.
- M. Camille Schœn a examiné un mémoire en langue italienne sur la conservation de l’eau oxygénée, présenté comme concours au prix, et a constaté, par des expériences répétées, qu’effectivement la naphtaline conserve l'eau oxygénée. 11 présente, en outre, une note sur l’enlevage jaune vapeur sur gros bleu indigo. On imprime une couleur faite avec du zinc en poudre, du bisulfate de soude et du sel ammoniac. Le vaporisage développe un corps jaune dont les réactions sont voisines de celle de la flavindine de Laurent. M. Schœn a étudié ensuite l’orangé basique de la maison Casolla ; il a constaté que ce colorant est de solidité moyenne et se mélange bien avec le bleu et le vert méthylène.
- (4 suivre)
- LA DRAPERIE NOUVEAUTÉ
- Nuançage et Façonnage
- Nos précédents articles ont démontré l’esprit de ce qui est recommandé pour pardessus, complet ou pantalon. Nos lecteurs ont pu remarquer la grande place prise par les retors ordinaires de deux fils de couleurs différentes, l’une claire, l’autre foncée.
- Indépendamment du cachet spécial que le retors donne à l’étoffe, il permet d’utiliser des fils de titre élevé et d’atteindre un cachet de finesse remarquable.
- On sait que les tout retors à deux ou trois couleurs sont demandés pour pardessus et pour complet. Les croisures sont de peu d’étendue, d’aspect uni. Des façonnés sont aussi faits pour complet et pantalon, dont le fond est en retors et les filets en lignes pures, fines, légères. On dessine ainsi des rayures ou des carreaux, soit avec d’autres retors, des fils d’une seule couleur ou mieux encore avec de la soie ; les figures sont souvent grandes.
- Quelquefois, la soie est distribuée, de place en place, sur des fonds unis de nuance ou en tout retors.
- Le plus souvent, elle complète le dessin déjà fleuri ; elle est l’ornement final ajouté à
- est en rayures ou en carreaux, au-dessus desquels la soie fait d’autres carreaux ou d’autres rayures. On la place par groupes de h, 6, 8 ou plus de fils, à des intervalles variant de 2 à 4 centimètres, et on la montre sous les apparences les plus diverses : bandes unies sous forme de rubans, torsades, mouches, chevrons étroits, ou la lettre V surposée, ou bien de gros accents, des losanges, etc.
- Précédemment, nous avions cité les ombres comme dessin à étudier. On en a fait et on en essaye encore dans diverses sortes de marchandises pour cette saison.
- Les carreaux sont obtenus par les combinaisons d’ourdissage et de tissage avec des croisures laissant voir la chaîne et la trame. Nous n’en parlerons point, cela étant connu et à la portée de tous. De même pour les rayures sur fond croisé en satin, l’ourdissage étant le dispensateur des effets.
- Pour ombrer les tissus corkscrew, on modifie la croisure. La chaîne ourdie 1 fil clair, 1 fil foncé, donne une diagonale à deux couleurs avec la croisure ordinaire. En augmentant ou en diminuant successivement l’apparence du clair vice versa pour le foncé, on obtient une rayure ombrée.
- Par exemple, prenons un corskrew de 9, formons quatre groupes de 18 fils chacun, soit 72 en tout. Dans le premier groupe, les fils lèveront tous chacun cinq fois ; dans le deuxième groupe, les fils impairs 1,3, 5, etc., lèveront sur7 duites, etles fils pairs 2, h, 6,etc., lèveront sur k duites ; dans le troisième groupe, tous les fils seront appelés 5 fois ; dans le quatrième groupe, les fils impairs passeront au-dessus de 3 duites pendant que les fils pairs en couvriront 7. Ce simple énoncé suffira, pensons-nous, pour montrer comment s’obtiennent ces ombrés, que l’on peut modifier et orner suivant son goût.
- (D’après Les Tissus, d’Elbeuf)
- L’ÉCLAIRAGE AUER
- Le système d’éclairage du Dr Cari Auer, de Vienne, est décidément en grande faveur.
- On cait qu’il est basé sur le pouvoir lumineux émissif intense, que possèdent certains oxydes métalliques, lorsqu’on les porte à l’incandescence.
- Les minéraux dont on retire les métaux rares utilisés pour cet éclairagesontla monazite, la gadolinite et l’orthite d’itherby, fournissant des oxydes du groupe du cérium, du lanthane, du thorium et du zirconium.
- Ces métaux sont isolés à l’état de nitrates, dont la solution‘Constitue^ ce que l’on appelle le fluide lumin«ux.*On Imprègne de cette solution, de petites- calottes coniques de coton, qu’on dessèche.’ Ces calottes s’adaptent sur des
- p.187 - vue 191/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 388______________________________-
- brûleurs spéciaux, qui ne sont autre chose que des becs Bunsen.
- Lors du premier allumage, le coton est réduit en cendres, et il reste un résidu d oxydes, très léger et très fragile, qui conserve la forme conique de la calotte et qui constitue le bec à incandescence d’Auer.
- Les capuchons, fabriqués avec des mélanges d’oxydes, donnent les meilleurs résultats et durent plus longtemps que ceux à métal unique. M. Pean a trouvé que l’oxyde de thorium donne le plus de pouvoir lumineux au gaz, l’oxyde de lanthane vient après, suivi par les oxydes d’yttrium, de zirconium et de cérium. Un mélange de deux parties d’oxyde de thorium et d’une partie d’oxyde d yttrium est recommandé quand on veut avoir un fort pouvoir éclairant.
- 11 est indispensable que les sels entrant dans la masse incandescente soient exempts de fer, car celui-ci altère le pouvoir lumineux et diminue la conservabllité du cône.
- La teinte de la lumière dépend aussi de la composition du capuchon. Les oxydes de lanthane, de thorium, de zirconium donnent tous une lumière blanche; les oxydes de cérium, de didymium et de niobium, même en faibles proportions, donnent à la lumière une teinte jaune, tandis que l’oxyde de cériumen grande quantité donne une lumière rouge et 1 oxyde d’erbium un ton verdâtre.
- A l’égard de la teinte, d’autres expérimentateurs ont annoncé les résultats suivants :
- Mélanges pour 100 parties en poids de :
- Lanthane, 40 p. ; thorium, 20 p. ;zirco-nium, 40 p. ; lumière blanche.
- Lanthane, 50 p.; zirconium, 47 p.; cérium, 3 p. ; lumière jaune.
- Erbium, 30 p. ; lanthane, 20 p. ; thorium, 50 p. ; lumière verte.
- Dans une addition à ses brevets, M. Auer indique une modification à ses procédés primitifs.
- Pour ses nouvelles compositions, il fait un mélange équimoléculaire d’oxyde de thorium et d’oxyde d’urane ; il en façonne, à l'aide des liants et des procédés indiqués dans ses précédents brevets, des réseaux de forme convenable ; à la calcination, les deux cxydes fournissent une combinaison qui jouit d’un pouvoir émissif considérable, et offre une grande résistance à la chaleur blanche.
- Cette application des métaux de ce groupe a donné lieu à l’industrie des terres rares dont on les extrait, et dont le principal minerai est la monazite, que l’on trouve surtout au Brésil et dans la Caroline du Nord ; elle forme de petites pièces rondes, d’aspect sombre. Ce minerai contient, entre autres, du thorium et du lanthane.
- Sa composition est la suivante :
- Terre de cérium.............. 28.30 0/0
- Terre de didymium............. 15.79 —
- Terré de lanthane............. 13.29 —
- Terre de thorium............... 5.62 —
- Acide phosphorique................ 36.03 —
- Acide titanique................... 3.23 —
- Oxyde de fer....................... 1-67 —
- Acide silicique.. ................. i-42 —
- Autres oxydes...................... 4.19 —
- Voyons maintenant quelques considérations théoriques sur le principe de ce mode d’emploi du gaz :
- Toutes les méthodes d’éclairage artificiel reposent sur l’incandescence de corps solides produite par un développement de chaleur d’une certaine intensité, la plupart sur l’incandescence de l’oxygène chauffé. On croit généralement que l’incandescence correspond à une température déterminée (par ex. 1500°), ce qui est inexact. L’incandescence est plutôt l’état d’un corps dans lequel la chaleur qui lui est communiquée se change en U-mière, ou qui fournit, en un mot, un spectre continu. Cet état se produit dans les différents corps, à des températures très diverses.
- Or, il se trouve que les terres rares sont précisément les substances, chez lesquelles cet état se produit le plus vite. 11 est donc très facile de les rendre incandescentes, en employant des sources de chaleur produisant des températures n’atteignant pas 1500°, et à la température toujours élevée de leur incandescence, elles ne se détruisent ni par oxydation ni par volatilisation.
- La lumière du gaz incandescent du système Auer, repose sur ces faits, qui avaient, d’ailleurs, déjà été observés par Berzélius, en ce qui concerne la terre de zirconium.
- La chaleur dégagée parles becs d’Auer est moindre que celle d un bec de gaz ordinaire consommant la même quantité de gaz, parce que, en vertu du principe de la conservation de l’énergie, la lumière émise par la masse incandescente n’étant qu’une transformation de l’énergie calorique dégagée par la combustion du gaz, il va de soi que la chaleur émise par le système sera en raison inverse du pouvoir éclairant. Plus il y aura de chaleur transformée, plus la quantité de celle-ci diminuera.
- Le succès des becs Auer a provoqué beaucoup d’imitations parmi lesquelles nous citerons comme exemples :
- Le brevet Max-Baum, de Breslau, d’après lequel on imprégné des fibres végétales avec des sels comme le phosphate et le chlorure d’ammonium, les chlorures de calcium et de magnésium. A la dessication, les sels ammoniacaux se volatilisent en partie, et ilse forme des précipités poreux de phosphates de calcium et de magnésium. On recouvre encore les fils avec un enduit protecteur, préparé avec une solution de gélatine tenant en suspension de la craie lévigée.
- Le système de Rosensthal, de Berlin, où un tissu à mailles lâches est disposé sur un mandrin de forme appropriée, et enduit de pâte de porcelaine. Après dessication, on enlève le mandrin et on cuit la pièce au four.
- Tout cela, comme on le voit, n’imite que de bien loin le procédé original.
- Le suivant s’en rapproche davantage, tout en modifiant complètement la forme des brûleurs :
- M. Mare, de Paris, s’est fait breveter pour un procédé consistant à faire les alcools éthyliques d’erbium, d’yttrium, de silicium, à les mélanger avec l'alcool et produire un col-lodion. Ce collodion est mélangé à des oxydes des métaux en question, dans les éthers desquels ils sont solubles, puis on l’étire en fils que l’on dispose en forme de chenilles semblables au produit qui porte le même nom en passementerie.
- Ce collodion contenant en dissolution les métaux rares, est en résumé la préparation avec laquelle on enduit les capuchons Auer.
- Les métaux sont Iransformés en nitrates, et ces sels dissous dans un collodion. Le cône de coton en est imprégné, et la première incandescence détruisant toute la matière organique et nitrique, il De reste que le réseau léger et friable d’oxydes, qui constitue le capuchon définitif.
- La combustion du support organique produit un retrait, une contraction de la calotte de coton, de sorte qu’elle doit être confectionnée plus grande et plus large qu’aux dimensions finales qu’on veut donner au capuchon à son état de fonctionnement normal. — F. G.
- L’EXTENSION DU TISSAGE A FAÇON
- dans les lainages
- Un fait qui a pris depuis quelques années une certaine importance et qui mérite d’être signalé ici, c’est l’extension du tissage à façon. Le tissage mécanique à façon, c’est-à-dire le tissage travaillant pour le compte d’un fabricant ou d’un négociant qui fournit les fils, a dans le principe, servi de base à l’organisation du tissage mécanique de la soie ; mais il est pour l’industrie de la laine un fait relativement nouveau.
- Sans doute, il y a toujours eu des établissements tissant à façon, mais il y en avait fort peu. C’est seulement depuis une dizîine d’années que l’habitude de tisser à façon s’est un peu généralisée. Non pas que les tissages exclusivement façonniers soient encore très nombreux, mais leur nombre s’est accru à la suite des difficultés industrielles des dernières années. Quelques fabricants gênés ont dû renoncer à produire eux-mêmes et ont cherché à tirer parti d’un matériel qu’ils n’auraient pu vendre qu’à perte, en fabriquant à façon, ce qui n’exige pas un gros capital.
- D’autres ont repris pour un prix extrêmement bas des tissages en liquidation et en ont tiré parti de la même manière. Enfin beaucoup de tissages à forfait n’ayant pas un travail suffisant ont cherché à occuper leurs mé-
- p.188 - vue 192/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 189
- tiers en prenant des commissions à façon. 11 faut donc reconnaître qu’aujourd’hui, le tissage à façon joue dans la production des étoffes de laine un rôle assez important qu’il est bon de bien comprendre parce qu’il est complexe.
- Nous avons dit qu’au début de chaque saison, la plupart des fabricants de lainages formaient des collections de types nouveaux. Ceux qui ont su le mieux approprier leurs échantillons aux besoins de la consommation et du goût recueillent les ordres, de préférence à d’autres fabricants moins heureux ou moins habiles ; il en résulte que les uns ont beaucoup trop de commissions pour les moyens d’action dont ils disposent, et que les autres n’ont pas de quoi alimenter tous leurs métiers.
- Le tissage à façon permet aux premiers de remplir leurs engagements : il rend à cet égard des services très appréciables à la fabrique de tissus. Mais il présente aussi d’assez graves inconvénients. D’une part, il permet à certaines personnes qui ne sont pas dans l’industrie de prendre des ordres sur les types produits par les fabricants et de les faire exécuter à façon ; d’autre part, il agit dans le sens de l’abaissement de prix de tous les lainages mécaniques. Toute tentative de hausse sur les prix des serges et des mérinos par exemple, est immédiatement paralysée par la facilité donnée à tout acheteur important de faire fabriquer à façon la serge ou le mérinos dont il a le type et dont il est facile de déterminer la contexture.
- La diffusion du tissage mécanique à façon peut donc être diversement appréciée, selon qu’on la considère au point de vue des facilités qu’elle donne au fabricant d’augmenter sa production en cas de besoin, ou qu’on l’envisage dans son action déprimante sur les cours et dans son influence sur les rapports d’affaires entre négociants et fabricants.
- (D'après le rapport de M. G. Graindorge). VÉRIFICATION DES DRAPS
- à l’Administration de la Guerre
- — Suite —•
- La règle invariable et très simple à suivre dans cette circonstance, c’est que, toutes les fois que les parties franches de tares (en supposant d’ailleurs que ces parties soient satisfaisantes sous tous les autres rapports) peuvent être utilisées pour le genre de coupe qui est particulier à l’étoffe, il y a lieu de prononcer l’admission de la pièce, quelle que soit l’importance de la réduction à lui faire subir, si le fabricant préfère accepter ce raccourt que de reprendre son drop, ce qui implique né • cessairement le droit qu’a ce fabricant de réclamer la pièce si les réductions proposées lui semblent être exagérées.
- Cette règle doit surtout être observée lors-
- qu’il s’agit de tares qui sont irréparables de leur nature, comme les accidents de foulon, les barres, les clairières, les ribaudures, les taches indélébiles, etc., les fabricants n’ayant, dans ce cas, aucun moyen pour faire disparaître des défectuosités qui, le plus souvent, ne peuvent que s’aggraver par de nouvelles manipulations.
- Elle est d’une application fréquente pour les draps de distinction (écarlate, jonquille, blanc blanchi), qui, en raison de la délicatesse de leur nuance, sont susceptibles de contracter des taches multipliées et qui, d’un autre côté, sont destinés à être débités en parties peu étendues, de sorte que les tares y sont à la fois plus nombreuses et moins gênantes pour la coupe que dans les autres tissus.
- §2. — Tares.
- Division des tares. — Les tares que l’on rencontre dans les draps de troupe peuvent être divisées en trois catégories principales, suivant qu’elles affectent le tissu :
- 1° Dans sa continuité où elles occasionnent des solutions ;
- 2° Dans son apparence, en affectant la surlace seulement ;
- 3° Dans sa contexture même.
- lre CATÉGORIE.
- Trous et déchirures (1). — Lorsque ces trous n’ont pas été dissimulés et qu’ils ont une certaine étendue, leur constatation ne présente aucune difficulté.
- 11 n’en est pas de même si les tares de cette nature ont été reprisées, soit avant, soit après le foulage, ou si les dimensions sont assez restreintes pour qu’elles puissent échapper à l’attention de l’examinateur ou lui laisser des doutes sur leur gravité.
- Reprises avant foulage. — Les reprises avant foulage produisent sur le tissu une espèce d’empâtement qui les rend assez facilement appréciables à la vue, pour les draps de couleur claire, à cause de son opacité, au toucher, pour les draps de toute nuance, en raison de son relief. Aussi, l’étoffe acquiert-elle, en général, sur les points qui sont occupés par ces reprises, un surcroît d’épaisseur et de résistance. Mais il arrive souvent que, par suite même de cette concentration, le tissu est affaibli ou éraillé sur les bords de cet empâtement. Dans tous les cas, le défaut dont il s’agit constitue, ne fût-ce qu’à cat se de la saillie qu’il produit à la surface de l’étoffe, une tare qui doit entraîner une réduction.
- Reprises après foulage. — Quant aux reprises après foulage, lorsqu’elles n’ont eu pour
- (l) Les trous peuvent provenir d’acoidents de tissage non reprisés, de coups de foulon dus à la présence de corps durs, ou à une disposition défectueuse du drap daus l’appareil. Ces denx catégories de trous offrent des bourrelets sur leurs bords.
- Lss trous ou coupures de i la tondeuse et les trous d’épincetage présentent des caractères inverses et sont plus minces sur le pourtour.
- but que de s’opposer à l’agrandissement du trou ou de la déchirure, il est ordinairement très facile de les distinguer, d’autant plus qu’elles sont le plus souvent et devraient toujours être faites avec du fil de couleur tranchante.
- Rentrayages. — Mais il est une espèce de reprise connue dans l’industrie sous le nom de rentrayage et qui consiste dans le rapprochement, au moyen d’un fil de soie d’une nuance assortie à celle de l’étoffe, des vides ou des solutions de continuité qui sont la conséquence de l'extraction d’un nœud, d’un chardon ou d’un corps étranger quelconque. Lorsque cette opération est faite avec beaucoup de soin, et qu’elle ne se rapporte qu’à des écartements ou à des trous d’une étendue à peine appréciable, il n’y a pas lieu de s’en préoccuper. Mais lorsque ces rentrayages constituent de véritables reprises, ils doivent donner lieu à des rac-courts ; ils peuvent même entraîner le rejet de la pièce, lorsqu’ils sont assez multipliés pour en rendre le débit impossible.
- Trous d'épincetage. — Une observation analogue s’applique aux trous d’épincetage qui n’ont pas été rentrayés. Il est très peu de tissus, même parmi les draps d’un prix élevé, qui soient absolument exempts de ces imperfections. Les tailleurs civils y attachent fort peu d’importance, et elles sont sans inconvénients sérieux pour les draps de troupe, lorsqu’elles ne sont pas trop multipliées et que les vides existant dans l’étoffe ne sont perceptibles qu’à l’aide d’un minutieux examen.
- Trous de pointage. — On reconnaît le pointage à deux trous symétriques situés de chaque côté du pli du milieu du drap et qui se reproduisent à des distances égales à partir du chef de la pièce.
- Lorsque celte opération a été faite avec tout le soin désirable, au moyen d’aiguilles cylindriques de petit diamètre et d’une ficelle de grosseur convenable, elle ne fait qu’écarter les mailles du tissu sans couper les fils ; mais elle peut donner lieu à de véritables déchirures si les précautions dont il s’agit ont été négligées.
- Dans ce dernier cas, comme dans tous les cas analogues, un moyen simple et sûr de reconnaître si l’on a affaire à un simple écartement du feutre ou à une véritable solution de continuité, c’est d’exercer, avec les mains, une traction sur le tissu à l’endroit de la piqûre qui se referme presque complètement pendant cette traction, s’il n’y a qu’un écartement des fils, et qui s’agrandit s’1 y a déchirure (1).
- 3e CATÉGORIE
- La deuxième catégorie comprend les tares
- (1) Il est également important de constater si les lisières n’ont pas été distendues à l’excès en largeur et même déchirées en chaîne près des trous. Cela tiendrait à faire rechercher si le drap n’a pas subi un excès de distension exagéré lors du ramage et n est pas énervé.
- p.189 - vue 193/199
-
-
-
- 190
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- qui affectent le tissu dans son apparence et qui, par conséquent, ne doivent être constituées que sur l’endroit du drap et en dehors du rouleau.
- Taches. —Parmi ces tares, les taches jouent le rôle le plus important en raison de leur fréquence et de leur diversité.
- Quelle que soit leur nature, — matières grasses, substances susceptibles de modifier la couleur par leur réaction chimique, etc., — les taches bien constatées doivent toujours donner lieu, suivant le cas, soit à des rac-courts, soit à l’ajournement de la pièce, puisque, en admettant qu’elles puissent être éliminées par un lavage quelconque, cette opération ne peut et ne doit être faite que par le fabricant.
- Mais il est des illusions contre lesquelles les examinateurs doivent se 'mettre en garde et dont une certaine habitude de la vérification peut seule préserver complètement. Ainsi, il arrive souvent que le poil /lu drap rebroussé sous le doigt d’un ouvrier ou par suite d’un contact quelconque exercé dans une certaine direction, simule assez exactement, surtout pour les couleurs sombres, une tache de matière grasse. D’autres fois, le même effet est produit, d’une manière plus frappante encore, par une goutte d’eau qui aurait été entraînée par la vapeur pendant le décatissage et qui a fait disparaître totalement le lustre de l’étoffe sur ce point. Enfin, le pressage exagéré de certaines parties du tissu, l’excès de chaleur des plaques, l’action irrégulière du décatissage, les différentes impressions qui peuvent se produire pendant cette opération, le changement de direction du lainage, qui est la conséquence de certains plis, peuvent, en modifiant la manière dont la lumière est réfléchie par la surface du drap, non seulement tromper les examinateurs en ce qui touche la couleur générale du tissu, qui paraît presque toujours plus pâle qu’elle ne l'est réellement, mais encore leur faire croire à l’existence de barrés, de nuances ou de taches diverses.
- Il est donc important, avant de statuer sur la réduction à laquelle doit donner lieu une tare de la nature de celle dont il vient d’être question, d’examiner avec .soin si cette tare est bien réelle, en interrogeant l’envers du tissu, en le regardant sous différents angles et en redressant le lainage dans diverses directions. -4
- [A suivre).
- CHAMBRE SYNDICALE PARISIENNE
- DE LA
- TEINTURE ET DU NETTOYAGE
- Séance du 7 janvier
- M. Jolly, président; M. Babillon, secrétaire.
- Admissson comme membres correspondants de MM. Freydier, teinturier à Valence, Haller-Spatz, teinturier à Gand (Belgique).
- (Membre présenté depuis : M. Ducosté, de Bordeaux).
- Communication d’une lettre de M. Perrus-set, de Lyon, souhaitant l’établissement d’un manuel du teinturier, qui présenterait les différentes difficultés du travail en donnant le moyen d’y remédier, mettrait en évidence les causes d’insuccès ou de surprises, en indiquant les cas où des réserves doivent être faites sur les résultats à obtenir.
- L’idée certainement mérite d’être étudiée, mais on peut en attendant trouver bien des choses utiles sur ce sujet dans le manuel de Maurice Guédron, delà Revue de la Teinture.
- Circulaire de la Ligue syndicale pour la défense des intérêts du travail, de l’industrie et du commerce, demandant notre concours pour un Congrès spécial, où serait discutée notamment la question des sociétés coopératives de consommation. Après examen du programme, le Comité ne croit pas devoir prendre part à ce Congrès, dont le but n’a pas de rapport avec notre industrie.
- Lettre de M. Giraud, membre correspondant de Lausanne, proposant de créer des récompenses qui seraient attribuées soit à des modifications heureuses dans le travail, soit à des idées ou méthodes nouvelles ; ces modifications, ces méthodes, seraient publiées dans un bulletin dont les membres seuls de la Chambre pourraient avoir connaissance.
- Lettre de M. le président de la Chambre de commerce mettant à la disposition de notre Chambre une publication hebdomadaire de renseignements spéciaux puisés dans les documents parvenus à sa bibliothèque. Cette offre a été acceptée avec empressement.
- M. Jolly informe la réunion qu’il a reçu en communication deux rapports officiels traitant la question d’épuration, surtout pour la réglementer administrativement. Les projets énumérés par ces rapports, créeraient de graves difficultés pour nous. Aussi se propose-t-il de nous les analyser à la prochaine séance.
- Nous aurons alors à nous entendre avec d’autres chambres syndicales que la question intéresse pour protester contre ces futurs règlements, et soumettre au besoin nos desiderata aux pouvoirs publics.
- Les comptes du banquet du 17 décembre sont approuvés.
- 11 est ensuite procédé au tirage au sortpour la répartition des membres du comité formant les commissions d’expertise.
- Le sort désigne pour janvier et février MM. Tissier et L’Huillier; en mars et avril, MM. Mars et Tupinier ; en mai et juin, MM. Rollet et Piot ; en juillet et août, MM. Jolly et Vinois; en septembre et octobre, MM. Babillon et Or-liac -, en novembre et décembre, MM. Barbin et Fleury.
- Fabrication de
- BREVETS RECENTS
- Intéressant les Industries tinctoriales.
- 239548. — Vignet. — Nonveaux procécés pour préparer la moire au tissage.
- 239550. — Michalot-Sirot. — Perfectionnements aux machines à apprêter.
- 239554. — Bonnet, Ramel, Savigny, Giraud et Marnas. — Perfectionnements dans l’impreBsion des étoffes de toute nature.
- 239578. — Beer et Ce. — Fabr bonnets et bérets tricotés ou faits au crochet avec duvet de soie ou d’aspect soyeux.
- 239803. — Condemine. — Système de machine à tordre les écheveaux.
- 239982. — Fiard et Mlle Devier. — Apprêtage mécanique de tous tissus à jour ou au-trements dits à mailles ouvertes.
- 240079. — Welter. — Chaîne sans fin guidée d’un seul côté pour machine à sécher.
- 240183. — Illingwohth. — Perfectionnements apportés au procédé et aux appareils de vaporisage des tissus.
- 240239. — Rothschild. — Plisseur pour étoffes.
- 240276. — Waldstein, Peter et Spott. — Perfectionnements apportés à la teinture des fibres.
- 240394. — Sanderson. — Perfectionnements apportés aux méthodes et aux presses destinées à la fabrication du papier-tenture, applicable aussi à des machines pour la fabrication des placards et des affiches en plusieurs couleurs.
- 240403. — Compagnie parisienne des cou-, leus d’aniline. — Perfectionnements pour la production d’un noir solide sur la fibre.
- . 240409. — H. de Rochefontaine. — Appareil destiné à la teinture à sec des tissus de tout genre, soie, soie et coton, soie et laine, etc.
- 240442. — Wuillemin. — Système de four pour le grillage de dentelle ou tout autre article destiné à être grillé.
- 240486. — Fauchamp-Nicolai. — Nouvelle machine pour laver au large, à effets multiples, pour draps et étoffes.
- 240539. — Société Badische Anilin und Soda Fabrik. — Procédé de teinture sur soie au moyen de combinaisons diazoïques ou des nitrosamines.
- 40599. — Hagele. — Perfectionnements dans la fabrication de la toile cirée pour planchers.
- 240634. — Boet. — Nouveau système de serrage pour cuves de teintureries.
- 240662. — Pradat. — Nouveau peigne traceur de moire.
- 240688. — Mercier. — Nouveau tissu dit Y Occlusif.
- 240750. — Delacroix. — Machine à teindre tous textiles, tissus, fils et autres, par division et projection des couleurs, permettant d’obtenir tous effets de teinture multicolores (iris ou prismatique); principes, appareils, organes, moyens et produits applicables universellement.
- 240855. — Verhaeghe Vandewynckele. — Nouveau procédé de blanchiment du lin, du jute, de la ramie, du coton et autres textiles.
- 240872. — Schweitzer. — Machine à finir ou polir les étoffes de soie.
- p.190 - vue 194/199
-
-
-
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- 191
- 240879, — Depoullï. — Procédé de contraction de la soie et ses diverses applications.
- 240953. — Chavent. — Application du pistachier lentisque aux opérations de teinture.
- 240954. — Boyeux. — Application de l’impression sur l’envers des tissus à poil.
- 240984. — Hofmeier. — Appareil et procédé pour fabriquer du papier de couleur gaufré, delà toile de coton gaufrée, de la toile cirée gaufrée ou autres objets semblables.
- 241048. — Ducoté et Cote. — Tissus nouveaux obtenus par combinaison de soie cuite et laine.
- Certificats d’addition.
- 220095. — Estienne. — Certificat d’addition au brevet pris, le 1er avril 1894, pour système de machine à décortiquer la ramie et autres plantes, feuilles ou matières textiles.
- 240953. — Chavent. — Certificats d’addition au brevet pris le 20 août 1894 pour application du pistachier lentisque aux opérations de teinture.
- INFORMATIONS ET FAITS MEUS
- ' Les prud’homme#. — M. le ministre du commerce a exposé à la commission du travail ses vues au sujet du projet de loi sur les conseils de prud’hommes.
- Le ministre demande des modifications importantes au projet qui revient du Sénat. Il est opposé à l’adoption de la disposition étendant aux employés de commerce la juridiction des prud’hommes.
- M. André Lebon combat l’électorat des femmes.
- 11 demande que le tribunal de commerce reste la juridiction d’appel, tandis que la Chambre et le Sénat choisissent le tribunal civil. Il voudrait qu’en cas de partage égal des voix dans les Conseils de prud’hommes, le répartiteur lût un arbitre désigné par le Conseil lui-même, soit parmi les anciens prud hommes, soit même en dehors. Le Sénat attribuait cette répartition au juge de paix. L arbitrage esté prévoir, d’autant plus que, d après le projet, les membres de conseils de prud hommes seront en nombre pair, afin d éviter la prédominance soit patronale soit ouvrière.
- Le ministre a également demandé que les simples particuliers employant directement des ouvriers fussent justiciables des prud’hommes.
- Sur la question du travail des femmes, M. André Lebon a promis à la commission que le gouvernement insisterait auprès du Sénat pour lui faire adepter le maintien de la fixation à 10 heures de la journée de travail, sauf à donner tous les délais nécessaires à 1 industrie pour lui permettre de réaliser cette réforme.
- —o—
- Les mandats-carte». — Le ministre des finances et le ministre du commerce ont déposé un projet de loi ayant pour but d autoriser l’administration des postes à mettre la disposition du public des mandats-cartes
- payables au domicile du bénéficiaire, moyennant une taxe de 10 centimes.
- Le mandat-carte sera désormais exclusivement réservé dans le régime intérieur aux envois de fonds payables à domicile.
- Le mandat ordinaire subsisterait dans les conditions actuelles.
- Le destinataire du mandat-carte n’aurait ni à se déplacer, puisque le montant du mandat lui serait porté parle facteur à l’adresse indiquée, ni à se procurer de pièces d’identité, les facteurs connaissant leur monde.
- Enfin, le public et l’administration seraient presque absolument garantis contre les risques de paiement à un tiers indu.
- —o—
- $/exposition de 1900. — Le commissaire général de l’Exposition vient d’arrêter dans ses grandes lignes le plan de l’Exposition d’après les projets qui ont été primés au concours.
- Ce programme comporte les points principaux suivants ;
- 1. Suppression du palais de l’Industrie et création d’une grande voie entre les Champs-Elysées et les Invalides, avec pont monumental sur la Seine. Le palais de l’Industrie est remplacé par un nouvel édifice en bordure sur l’avenue nouvelle, le Cours-la-Reine, les Champs-Elysées, du côté de l’avenue d’Antin;
- 2. L’Exposition aura son entrée principale sur la place de la Concorde.
- 3. Aux abords du Cours-la-Reine et de l’Esplanade des Invalides sera groupé tout ce qui touche aux arts décoratifs, ce qui caractérise plus spécialement le génie français ; le palais de l’Electricité, notamment, sera établi près de l’entrée.
- k. Les rives delà Seine seront bordées de façades aussi décoratives que possible et qui, contrairement à ce qui s’était fait en 1889, seront visibles aussi bien pour les piétons qui suivront les quais que pour les passagers ces bateaux-mouches.
- 6. Au Champ-de-Mars,où la tour Eiffel subsiste, sont reportées toutes les expositions encombrantes, machines agricoles, etc., etc.
- 7. La galerie des Machines, conservée et ornée d’un dôme, donnera abri à l’exposition de grande mécanique.
- 8. Le palais des Beaux-Arts et des Arts libéraux sont supprimés; le Champ-de-Mars sera nivelé et les terrasses actuelles seront supprimées ; un immense plan incliné s’étendra de la galerie des machines à la Seine.
- 9. Sur les pentes du Trocadéro sera installée l’exposition coloniale qui aura un très grand développement.
- Tels sont les points principaux arrêtés. On peut se rapporter à l’ingéniosité de nos artistes, des ingéuieurs et architectes pour la partie monumentale et pour les détails d’exécution de ce plan très séduisant.
- —o—
- Chronique des Expositions. —
- Nous avons annoncé une « Exposition du Travail » qui aura lieu cet été à Paris, au Palais de l’Industrie.
- Ces expositions annuelles changent de titre mais varient peu comme fonds; ce sont toujours des ameublements, des articles de la
- fantaisie parisienne, et des « dégustations » qui en font les principaux frais.
- Cette année, on lui donnera un caractère industriel plus accentué ; on fait appel aux constructeurs de machines et aux fabricants qui pourraient installer à l’Exposition même des démonstrations de leurs genres de travaux.
- Nous signalerons particulièrement une section de blanchisserie organisée par le Journal des blanchisseurs et buandiers de France qui, parce patronage, promet un succès certain. Le matériel et les produits de teinture y trouveront place.
- Cette exposition intéressera donc tout spécialement nos industries.
- — L’exposition de Bordeaux, que nous avons aussi signalée, continue à recevoir des adhésions. La circulaire encartée dans le précédent numéro de la Revue de la Teinture disait que les demandes d’admission devaient être envoyées avant le 31 décembre; or, ce délai a été prorogé jusqu’à fin mars ; nous croyons même, d’après ce qui se passe habituellement, qu’on trouvera toujours place pour des sujets particulièrement intéressants ; mais il est certain que les meilleures places sont pour ceux qui se présentent à temps.
- Il s’est formé un syndicat des négociants en nouveautés et industries similaires, qui offre son concours désintéressé aux fabricants et industriels qui désireraient exposer dans ce groupe.
- Ce syndicat a son siège à Bordeaux, 42, Allées d’Orléans.
- — La Hollande, aussi, convie toutes les nations industrielles à une exposition universelle et internationale, qui devra s’ouvrir à Amsterdam le 5 mai prochain.
- L'Angleterre, l'Allemagne, la Belgique, l’Italie, ont répondu avec empressement.
- Le comité de la section française s’est constitué définitivement après avoir obtenu du comité exécutif néerlandais, toutes les garanties nécessaires pour sauvegarder les intérêts des exposants.
- 11 a cru devoir porter son choix comme administrateur général sur M. Brylinski, président honoraire de la Chambre syndicale de la confection et de la couture, qui a été agréé par le Comité exécutif néerlandais.
- L’Association des tissus et matières textiles a gracieusement mis son local, siiué 6, rue d’Aboukir, à la disposition du Comité, qui s’est mis activement à l’œuvre.
- On peut donc.s’attendre à ce que la section française occupe à Amsterdam le rang élevé quelle a toujours conquis dans toutes les autres expositions internationales.
- Eeei teinturiers en Allemagne. —
- La Teinturerie et l’industrie des peaux suivent avec intérêt les discussions soulevées par l’établissement des droits sur les quebrachos et autres matières tannantes étrangères. Les propriétaires de forêts protestent contre la suppression des droits d entréos ; les teinturiers en soieries de l’industrie du Bas-Rhin, sont favorables à l’entrée en franchise.
- Les teinturiers de Crefeld prétendent que le renchérissement de leurs matières premiè-
- p.191 - vue 195/199
-
-
-
- 192
- LA. REVUE DE LA TEINTURE
- res les rendrait incapables de lutter contre la concurrence de la grande teinturerie de Lyon. Ils sont du reste fort mécontents d’une disposition douanière qui autorise pour deux ans l’entrée en franchise des soies teintes françaises destinées à une transformation ultérieure.
- —o—
- Nécrologie. — Nous avons à déplorer la mort de MM.
- Lecoeur (Charles-Gustave), à Bapeaume, l’un des chefs de la teinturerie Gustave Lecteur et fils, l’une des plus considérables de la région rouennaise.
- M Lecœur est décédé à l’âge dé 61 ans, entouré de l’estime de ses concitoyens, qui l’avaient investi de plusieurs fonctions publiques aussi honorées que désintéressées.
- Simon, qui était récemment teinturier à Paris et auquel a succédé M. Morel ; lui-même était successeur de Duport, lequel passe pour avoir inauguré le travail à confrères.
- M. Simon était membre de la chambre syndicale -, nos confrères parisiens gardent de lui un excellent souvenir.
- Wallaert (Edouard-Théodore), fabricant de toiles à Lille. Décédé à Alger, à l’âge de cinquante-deux ans. Coassocié de l’une des plus importantes manufactures du Nord.
- Koechlin-Schwartz (Alfred), qui, grand industriel à Mulhouse, refusa de vivre au milieu de l’occupation allemande, et délaissant la gestion directe de son exploitation manufacturière, vint se fixer à Paris.
- Cette attitude et, d’ailleurs, sa haute situation sociale, lui valurent parmi nous tous les honneurs et distinctions.
- Il fut conseiller général de Belfort, maire d’un arrondissement de Paris, député, commandeur de la Légion-d’Honueur, et possédait aussi d’autres titres non officiels qui nous mirent en frequents rapports avec lui.
- Nous éviterons de nous appesantir sur cette période, ne gardant de Kœchlin-Schwartz que le souvenir du patriote, de l’industriel habile, à l’esprit encore élargi par de longs voyages -, il nous rapporta de ceux-ci, notamment le procédé réel, et jusqu’alors mal connu, de la fabrication de l’indigo aux Indes. Rappelons aussi qu’il fut membre du jury de l’Exposition universelle de 1878 , et rapporteur de sa classe.
- C’était, en résumé, une personnalité marquante, et qui rendit des services à nos industries ; sa mémoire mérite un hommage.
- 11 s’est éteint à Grasse, âgé de 64 ans.
- —o—
- Annexion. — Pourquoi, en parlant de l’Alsace-Lorraine, dit-on : les provinces « annexées d ?... Que les Allemands parlent ainsi, c’est tout naturel, et c’est exact, et que les Alsaciens-Lorrains soumis au régime allemand fassent de même dans les faits publics, cela se comprend.
- Mais nous Français indépendants, nous ne connaissons (hélas !) que les pays «séparés et nous ne devrions employer que ce terme, qui, du reste, ne peut soulever aucune susceptibilité, même chez les victorieux.
- Nous, personnellement, nous n’avons jamais appliqué le mot « annexé » aux provinces
- r perdues ; c’est parler allemand, et à chaque pays sa langue!
- Distinctions honorifiques. — Au
- cours de la distribution des récompenses aux employés et anx ouvriers méritants, organisée par le Syndicat général, M. le ministre du commerce et de l’industrie a remis les palmes académiquesàM. Jolly,président de la Chambre syndicale de la teinture et du nettoyage.
- Non moins honorifique est la médaille du gouvernement que M. Jolly a fait attribuer dans cette même séance à M. Delarue, l’un de ses ouvriers, son ancien compagnon d’apprentissage, et depuis 31 ans travaillant dans sa maison.
- Nous ne pouvons résister au plaisir de reproduire les quelques paroles heureuses et attendries avec lesquelles M. Jolly a félicité publiquement son fidèle collaborateur :
- « Mon cher ami, at-ildit,
- « Tu voudras bien permettre à ton vieux camarade de te dire toute la satisfaction qu’il éprouve d’avoir réussi à obtenir pour toi cette récompense, médaille militaire, civile et Légion d’honneur des laborieux.
- « Ta modestie est mise à une rude épreuve, je le sais, mais sache-le, personne plus que toi ne mérite ce signe d’honorabilué.
- « Oui ! mon bon ami, ma fierté, mon amour-propre, je dirais même mon orgueil, sont flattés ; j’ai voulu , en te présentant comme candidat, qu’on récompense une longue suite d’années de labeur ininterrompu, mais aussi l’ouvrier d’elite qui est en toi et l’ami que tu as été et que tu resteras pour moi. »
- Et le brave Delarue a dû se sentir autant ému de ces bonnes et cordiales paroles, que de la juste récompense que lui décernait le ministre.
- Quant à celle de M. Jolly, nous ne la considérons que comme un acompte : un ruban de couleur plus vive que le violet académique (ou violet-évêque), lui est certainement réservé, et ce ruban ne sera pas une faveur.
- M. Jolly a manifesté des qualités exceptionnelles dans la présidence de la Chambre des Teinturiers, et aux travaux du Syndicat général, où il vient d’être réélu secrétaire, à l’unanimité moins une voix (la sienne sans doute).
- Membre du jury de l’Exposition d’Anvers, il vient d’être nommé vice-président du Comité de patronage d’une future exposition de Blanchisserie.
- Son talent et son savoir le rendent apte h des travaux scientifiques, sociologiques et professionnels, dont nous admirons ies hautes pensées et le fond de connaissances qu’ils exigent. C’est, enfin, un orateur disert, agréable et du plus fin atticisme.
- Le lycée Louis-le-Grand peut être fier de son élève, et nos confrères teinturiers de leur président.
- M. Jolly fait toujours ressortir la modestie de ceux qu’il loue ; nous lui retournons le compliment, et voici bien l’occasion de torturer la sienne... Aussi, faudrait-il toujours attendre que les gens soient morts pour faire leur éloge mérité ! Et pourquoi ne pas publier ce que tout le monde nous dit ?
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- Sociétés : Formations, Modifications, Dissolutions
- Formation de la Société en commandite Michaut, Masbon et Ce, imperméabilisation de
- tissus, 6, rue de la Providence, à Clichy.__
- Cap.: 6,000 fr. par la commandite. — Acte du 2 fév.
- Formation de la Société E. de Lagrange et C°, expi. au moyen d’un procédé de l’industrie de teinture, dégraissage et lavage des laines, draps et étoffes, 24, rue de Rouen, à El-beuf. — 10 ans. — 102,000 fr. dont 82,000 en commandite. — 29 janv. 1895.
- Formation de la Société en nom collectif Parent et Gros-Renaud, teinturerie, impression sur étoffes et tissus, à Frelinghien. — Durée ; 10 ans. — Cap.: 80,000 fr. — Acte du 14 déc.
- Formation de la Société en nom collectif A. Sevoz, Boasson et Ce, fabr. de produits chimiques, matières colorantes, 20, rue Bourbonnais, à Lyon, avec succursale à Badalona (Espagne). — Durée : 10 ans.— Cap.: 60,000 francs. — Acte du 10 déc.
- Formation de la Société Tibergien frères, fabricants de tissus, 92 et 94, rue de Paris, a Tourcoing. — 10 ans, du 1er juillet 1894. — 1,750,000 fr. — 8 janv. 1893.
- Dissolution, à partir du 29 nov., de la Société Gros-Renaud et Ce, teintures et impressions d’Armentières, à Armentières. •—L.: M. Gros-Renaud. — Acte du 22 déc.
- 'Dissolution de la Société Iules Gruyer et Ce, fabr. débâchés de toiles imperméables, déchets de coton, au Puisors, à Vénissieux, à Lyon. — L.:M. Louis Gruyer qui continue seul. — Acte du 4 janv.
- Dissolution, à partir du 1er fév., de la Société Larcher et Duverger, apprêt, 17-19, rue Mare-du-Païc, à Sotteville-lès- Rouen. — L.: les associés. — M. Larcher continue seul. — Acte du 27 janv.
- Faillites
- Société Davagne, Duran et Pernin, teinturiers à Genay (Ain). Tribunal de Trévoux ; syndic, M. Coste.
- Répartitions de dividendes
- Aubert (Charles-Eugène), apprêteur et blanchisseur de tissus, à Bapeaume-les- Rouen — 3 0[0 (2® répart.)
- Charlot, ex-teinturier, à la Mothe-Saint-Héraye. — 2 fr. 20 0[0.
- VENTE DE FONDS DE TEINTURE
- Vendeurs Acquéreurs Fonds cédé3
- Houry .......... Gézolme.......... 307, r. St-Jacques.
- Mme Philippeaux Mlle Joyot........ 6, r. Gomboust.
- Mlle Charpenay. Cadaze........... 1, pl. Breteuil.
- Boitel......... Martin............. à Nanterre.
- Le Gérant \ F. Gouillon. Tous droits réservés
- IMPRIMERIE C. COLIN, A CHARTE VILLE (ARDENNES)
- p.192 - vue 196/199
-
-
-
- p.n.n. - vue 197/199
-
-
-
- p.n.n. - vue 198/199
-
-
-
- p.n.n. - vue 199/199
-
-