La revue de la teinture et des colorations industrielles
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- 8e Année, N° 1.
- LÀ REVUE DE
- ET DES COLORATIONS
- m
- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES
- F. GOUILLON, Directeur, ^ 3, Rue du Trésor, PARIS
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- Janvier 1885
- LA FIXATION DES COULEURS DIAIISE
- SOMMAIRE
- Avis à nos lecteurs. — La fixation des couleurs diamine par le traitement après teinture avec des sels métalliques. — Revue des matières colorantes nouvelles au point de vue de leurs applications à la teinture.— Production d’un noir azoïque sur ta fibre. — Crêpage des tissus unis imitant le crêpe de Chine ou autres crêpons. — Revue sommaire des brevets d’inventions. — Brevets d’invention intéressant les industries tinctoriales. — Machine à teindre les bobines et les cannettes.
- Procédés •pratiques : Noir solide B S ; Teintes orangées et marrons; Couleurs de paranitraniline. — Causeries confraternelles sur l’art du Teinturier-Dégraisseur.
- Chronique Industrielle. — Société Industrielle do Mulhouse. — Prix proposés par la Société Industrielle do Rouen. — Discours de M. Jolly, président, au banquet de la Chambre Syndicale des Teinturiers-Dégraisseurs. — Informations et faits divers. — Jugement en contrefaçon. —% Renseignements commerciaux.
- AVIS A NOS LECTEURS
- Un changement d’imprimeur a nécessite quelque délai pour le transfert des services et pour Vétablissement des formes de la Revue de la Teinture.
- Dès maintenant ces services sont assurés et notre publication reprendra un cours régulier.
- Nos abonnés, dont la plupart suivent noire journal depuis son origine, et dont beaucoup sont aussi des lecteurs de nos anciennes publications, savent que la Revue de la Teinture n’est pas une simple entreprise de librairie, ni l’organe d'affaires commerciales, non plus que d’agences de publicité, aussi nous ont-ils donné de nombreuses preuves de leur attachement et de leurs sympathies, et leur nombre s’accroît jusque dans les pays éloignés ou nous nous étonnons même d’être connus.
- C’est à notre fidélité à remplir notre programme que nous devons ce flatteur succès : dans notre numéi o d’inauguration nous disions :
- « Toutes les personnes s’intéressant aux publications sur les industries tinctoriales s’accordent à reconnaître la nécessité d’un journal de teinture, fait par des gens du métier, qui ont
- trempé les mains dans les cuves, qui savent parler le langage de nos ateliers et qui, si possible, aient un pied dans le commerce et Vautre dans les laboratoires scientifiques.
- « Que ce journal, au moins, nous cause, disent-elles, qu’il ait de la vie, qu’on sente que quelqu’un est derrière, et que ce quelqu’un sache ce qu’il dit !...
- « Nous savons bien qu’un journal industriel ne peut être le promoteur du progrès et des découvertes, mais qu'il en soit au moins le vu'garisateur et l’écho, qu’il sache ce qui se dit, ce qui se fait et un peu ce qui se fera.... Et pour cela qu’il vive dans notre milieu.... »
- Aussi la vie et l’actualité ont toujours été notre préoccupation.
- Nous n’avons plus, du reste, à faire ni profession de foi, ni promesses ; notre œuvre est là, avec un passé de sept années (sans compter nos plus anciens services dans la presse tinctoriale), et chacun peut nous juger.
- A cette longue pratique nous devons les relations et les concours grâce auxquels nous avons pu aborder le programme si complexe que nous nous sommes imposé. Nous saisissons cette occasion pour remercier nos collaborateurs qui, la plupart, nous prêtent leur concours dans le seul intérêt de leur art ; c’est eux, en grande partie, qui nous valent cette autorité que nos lecteurs veulent bien accorder à nos travaux, l'intérêt qu’ils manifestent à nos communications et la bienveillance dont ils nous honorent.
- Et la Revue de la Teinture est devenue l’organe incontesté de nos industries, tant au point de vue technologique que pour la discussion de leurs intérêts professionnels.
- Elle poursuivra sa marche dans cette voie, se rappelant que le passé oblige et que l’avenir exige.
- F. GOUILLON.
- PAR LE TRAITEMENT APRÈS TEINTURE AVEC DES SELS MÉTALLIQUES
- s
- Par A. Kertesz
- Un procédé de fixation complète sur la fibre du coton des colorants directs, qui les rendrait entièrement solides au lavage, est u» des problèmes de la teinture du coton qui n’est pas encore entièrement résolu.
- Le procédé de diazotage et de développement sur la fibre de certaines Couleurs Diamine est une solution partielle du problème: cette méthode a pour résultat de rendre les nuances solides au lavage et en. même temps d’augmenier sensiblement leur intensité. Mais ce procédé ne permet pas d’obtenir toutes les nuances. Le nombre des colorants diazo-tables est limité à l’heure qu’il est, et on ne produit couramment que les nuances de grosse consommation : rouges, bleus, noirs et bruns. Pour ces nuances le procédé rend en effet d’excellents services.
- Le mordançage préalable du coton, généralement employé pour d’autres produits, ne donne pas de résultats encourageants pour les colorants directs.
- Dans des cas isolés, comme par exemple pour le Rouge solide Diamine P’, on remarque une affinité plus grande pour le coton mor-dancé au bichromate ; mais, si la solidité au lavage de ces teintes est légèrement plus grande en teintes claires que celle des teintes faites sur coton non mordancé, l’augmentation de solidité est à peine visible en nuances foncées.
- On obtient une meilleure fixation des Couleurs Diamine par un traitement du coton après teinture avec des sels métalliques, quoique les résultats ne soient pas parfaits dans tous les cas.
- Ce traitement a été d’abord préconisé pour le Benzoaznrines G, H G, etc., dont la solidité au lavage augmente sensiblement par un traitement après teinture avec des sels de cuivre, de zinc ou de nickel.
- Dans un brevet récent la Compagnie Parisienne de Couleurs d’aniline a cru devoir revendiquer le traitement de toute une classe de colorants directs avec des sels d’oxydes chromaiés, notamment avec le chlorure de chrome basique.
- Mais dès le mois de janvier 1892, ce trai-
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- tement aux sels d’oxydes chromâtes — et spécialement au fluorure de chrome, dont l’effet est au moins égal à celui du chlorure de chrome basique — a été recommandé aux intéressés par la maison Çassella (Manufacture Lyonnaise) pour les teintes du Rouge-solide Diamine F et. plus tard pour le Bronze Diamine G.
- Cependant ce procédé ne pouvait être recommandé d’une façon générale, car, s’il augmente la solidité, il ne la rend pas absolue.
- 11 faut attribuer ceci à une particularité des eolorants directs, qui constitue la plus grande difficulté pour la fixation : c’est qu’il est moins difficile de les fixer que de diminuer leur extraordinaire affinité pour la fibre du coton. Si la teinte perd seulement des traces de colorant, ces traces suffisent pour teinter le coton blanc lavé en même temps, et cela suffit pour que dans certains cas la solidité au foulon ne soit pas suffisante.
- Le traitement au chrome après teinture ne pouvait donc être employé avec avantage que dans des cas isolés ; pour le Rouge solide Diamine F par exemple, en rem placement du Bois de Santal dans la teinture des chaînes pour peluches.
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- Une autre méthode de fixation a donné de bous résultats pour une nouvelle série de colorants : le Noir Jais Diamine 00 et SS de la maison Çassella (Manufacture Lyonnaise),
- Les qualités tinctoriales de ces produits • sontanalogues à celles des autres Noirsdirects; comme le Noir Oxy Diamine N , ils teignent le coton directement en noir foncé et ils se distinguent seulement des autres noirs directs parleur remarquable solidité à la lumière et par la particularité de se laisser complètement fixer par un traitement au bouillon de quelques minutes avec du bichromate de po- j tasse.
- ii semble que cette fixation repose sur un effet d’oxydation, car on obtient le même effet avec une modification plus ou moins grande 4e îa nuance, avec tous les oxydants, comme les sulfate de cuivre, chlorure de fer, ferro-cyanures de potassium ; plus l’oxydant est fort plus la fixation est complète.
- Le traitement au bichromate produit un effet analogue — mais toutefois moins prononcé— sur les Bruns Diamine M et B. Pour ces produits un mélange de bichromate et de sulfate de cuivre donne de meilleurs résultats.
- Nous allons passer en revue les différentes Couleurs Diamine pour lesquelles un traitement après teinture peut être avantageusement employé.
- I.— Traitement au sulfate de cuivre
- On l’exécute en passant la marchandise
- teinte pendant 1/4 d’heure à 1/2 heure dans un bain bouillant ou à 80° C, contenant suivant l’intensité de la nuance 3 à 5 °/0 sulfate de cuivre.
- Pour la teinture en pièces le passage au foulard suffit.
- On remarque un effet avantageux pour les produits suivants :
- Bleu brillant Diamine G : parle traitement au sulfate de cuivre la nuance devient sensiblement plus terne ; la solidité au lavage augmente et la solidité à la lumière devient très bonne.
- Noir Jais Diamine SS et 00 : La solidité au lavage et au foulon devient excellente; même en les lavant énergiquement les teintes ne tachent pas le blanc. La teinte brunit i cependant subitement ; ce traitement est donc moins recommandable pour la teinture en noir avec ces produits ; par contre ils rendent de bons services pour la teinture en bruns très foncés, en mélanges avec la série de nos bruns qui supportent ce traitement.
- Bruns Diamine M et B : déjà en teintes directes ces produits sont très intéressants : ce sont parmi les bruns directs les plus solides à la lumière. ,
- Par le traitement, au sulfate de cuivre on augmente encore la solidité à la lumière, et la solidité au lavage s’améliore sensiblement ; on obtient cependant des résultats encore meilleurs par un traitement avec moitié sulfate de cuivre moitié bichromate de potasse.
- Orange Diamine B : la nuance brunit sensiblement ; la solidité au lavage devient meilleure.
- Brun Diamine 3 G : se comporte comme l’Orangé Diamine B.
- Bronze Diamine G : la nuance brunit et j la solidité au lavage et à la lumière augmente | très sensiblement.
- Jaune Diamine N : la nuance devient plus terne et plus rougeâtre ; la solidité au lavage et à la lumière augmente.
- Par le mélange de ces colorants on peut obtenir une grande série de nuances très solides.
- L’effet du traitement au sulfate de cuivre n’est pas le même sur le Bleu brillant Diamine G et la Benzoazurine que sur les colorants noirs et bruns, en ce sens qu’il s’agit pour ceux-ci probablement d’une fixation par oxydation. C’est ce qu’il faut conclure du fait que les nuances des colorants bleus cités changent sensiblement au lavage respectivement au savonnage, tandis que celles des noirs et bruns cités ne changent même pas par le savonnage le plus énergique.
- II.— Traitement au fluorure de chrome
- On l’exécute en traitant la marchandise après teinture au bouillon pendant 1/4 à 1/2 heure dans un bain garni du fluorure de chrome. Pour des teintes foncées 3 °/0 de
- fluorure de chrome suffisent ; pour des teintes claires on emploie la même quantité de fluorure que de colorant. Une teinte à 1/2 °/° de colorant demande par exemple 1/2 % de fluorure de chrome.
- Le traitement au fluorure de chrome produit un effet sur les colorants suivants :
- Rouge solide Diamine F : les teintes deviennent sensiblement plus solides au lavage et elle tachent moins le coton blanc lavé en même temps que les teintes primitives. Par contre, les teintes traitées au fluorure de chrome ne sont pas tout à fait aussi solides à la lumière que les teintes non traitées.
- Bronze Diamine G : les teintes deviennent solides au lavage et au foulon et, même en nuances foncées, elles ne tachent que très peu le blanc.
- Brun Diamine M et B : la solidité au lavage devient excellente.
- Jaune Diamine N : la solidité au lavage s’améliore.
- Les teintes destinées à être traitées au fluorure de chrome peuvent être nuancées avec toutes les autres couleurs Diamine, le fluorure de chrome n’ayant pas d’influence sur les nuances ; c’est cependant seulement pour les colorants cités qu’on observe une fixation sensible.
- III. Traitement au Bichromate de potasse
- On l’exécute en faisant bouillir la marchandise teinte pendant 10 à 15 minutes avec 3 à 4 °/0 de bichromate de potasse. Pour la pièce le traitement au bichromate peut se faire sur l’appareil habituellement employé pour le chromatage. Il est bon de ne teindre qu’avec addition de sulfate de soude ou de sel, et sans addition de soude, les teintes destinées à être passées en bichromate, la présence d’un alcali dans les tissus ou fils pouvant contrarier l’effet, du bichromate.
- Ce traitement a une action avantageuse sur les produits suivants :
- Noir jais Diamine SS : un noir à 5 ou 6 °/0 traité au bouillon pendant 1/4 d’heure avec 4 0/o de bichromate de potasse, devient très-solide au lavage et au foulon. Ce noir ne teint le blanc que d’une façon insignifiante et il est solide aux acides. Il est vrai qu’en dia-zotant et développant en Diamine on obtient un noir aussi solide avec seulement 3 % Noir Jais Diamine SS, ou, pour faire un noir plus beau, avec 4 % Noir Diamine BO ou BH.
- Mais si l’on veut éviter le diazotage et le développement, le traitement au bichromate peut avoir son intérêt.
- On emploie cette méthode par exemple pour la teinture des fils à coudre en coton et en lin ; les teintes sont non seulement plus solides que celles obtenues avec le campêche, mais elles ont en outre la particularité de se
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- laisser coudre avec plus de facilité, de mieux glisser.
- 'Noir Jais Diamine 00 : se comporte au point de vue de la solidité comme le Noir Jais Diamine SS, mais la nuance chromatée est moins avantageuse.
- Brun Diamine M et Brun Diamine B : le bichromate seul a bien une action, mais un mélange de parties égales de bichromate de potasse et de sulfate de cuivre produit un effet bien supérieur. On emploie autant de sulfate de cuivre et de bichromate qu’on a employé de colorant. Pour une teinte à 4 % Par exemple, on emploie 2 °/0 bichromate de potasse et 2 °/0 sulfate de cuivre.
- Les colorants du groupe III pouvant être fixés par des oxydants, peuvent être combinés avec du Noir d’aniline ou avec du Cachou.
- .Comme fond pour Noir d’aniline, le Noir Jais Diamine SS s’est montré supérieur au Noir diamine RO, surtout employé jusqu’ici comme fond : d’abord parce que le produit permet de donner un fond aussi foncé qu’on veut et ensuite parce que l’oxydation.du Noir d’aniline, respectivement le passage en bichromate fixe très bien le fond de Noir Jais Diamine SS. On obtient par exemple de très bons résultats avec un fond de 4 % Noir Jais Diamine SS remonté avec du mordant d’aniline à 3" B.
- Les colorants du groupe III peuvent aussi être ajoutés directement au bain de cachou. En fixant le cachou on fixe également les Noirs Jais Diamine et les deux Bruns cités ; les teintes ainsi obtenues sont parfaitement solides au lavage et elles ne tachent le blanc, même en lavant très énergiquement, que d’une,façon tout à fait insignifiante.
- On procède en garnissant le bain de teinture avec du cachou, du Brun Diamine M ou B seuls ou en mélange avec les Noirs Jais Diamine 00 ou SS et 15 °/o sulfate de soude. On entre au bouillon, laisse la marchandise dans le bain, comme d’habitude pour le cachou. Puis on fixe la nuance au bouillon sur un second bain avec un mélange de bichromate de potasse et sulfate de cuivre.
- L’avantage de ce procédé réside dans la facilité d’obtenir par une seule teinture des nuances brun-foncé très nourries ; pour arriver au même résultat avec le cachou seul, il faut faire plusieurs teintures et remonter au fer respectivement au campéche.
- Il est à remarquer que les teintes faites avec addition de Brun Diamine B sont pius solides aux acides que celles faites avec le Brun Diamine M et qu’on peut employer en même temps, pour jaunir, le Jaune solide Diamine B ou le Jaune Diamine N.
- Pour la teinture continue il sera toujours plus avantageux, pour ne pas influencer le bain de teinture, de faire le traitement après teinture sur un second 1 ain.
- La question de savoir s’il convient ou non
- de donner un traitement après teinture dépend naturellement des exigences.
- A l’exception du Bleu brillant Diamine G, dont la nuance change par le traitemen t après teinture, on obtient avec tous ces colorants des teintes qui peuvent être soumises au lavage le plus énergique sans que la nuance ou l’intensité changent sensiblement.
- Lorsqu’il s’agit d’obtenir des teintes ne teignant pas le coton blanc au lavage ou au foulon, on emploie de préférence les Noir Jais Diamine SS avec traiiement au bichromate de potasse, Brun Diamine B avec traitement au bichromate et sulfate de cuivre, Bronze Diamine G avec traitement au fluorure de chrome.
- L,es teintes ainsi obtenues peuvent rendre de bons services pour la teinture des fils pour tissage, des tissus de lin, fil à coudre, bonneterie, etc.
- (Firber-Zeitung du Dr Lehne.)
- REYDE DES MATIÈRES COLORANTES NOUVELLES
- AU POINT DE VUE DE LEURS APPLICATIONS A LA TEINTURE
- Par M. Frédéric Reverdin
- Gi'is et Bran Zambèse
- L’ « Actien Gesellschaft fü.r A ni lin fabrication » a introduit dernièrement sur le marché un nouveau gris breveté, auquel elle a donné le nom de Gris Zambèse B, et qui appartient à la même série de couleurs que le Brun Zambèse G qui l’a précédé, et qui est fabriqué par la même maison.
- Le Brun Zambèse G constitue un colorant qu’on peut employer soit directement, soit par diazotation sur la fibre; il est spécialement recommandé pour la teinture du coton et des autres fibres végétales, tandis qu’il n’offre que peu d’intérêt pour la teinture des fibres animales.
- On teint directement en bain bouillant additionné de sel de Glauber ou de sel marin et d’un peu de carbonate de soude ou de savon.
- On obtiendra des nuances brun corinthe en employant 1 à 3 0/0 de colorant et
- 15 à 20 gr. de sulfate de soude.
- \y2 à 2 gr. de carbonate de soude (cristal) par litre de bain.
- Les nuances obtenues sont, au dire des fabricants, très solides à la lumière, aux alcalis et aux acides.
- Le Brun Zambèse égalisant bien, on peut aussi l’employer en mélange avec les autres colorants directs, pour obtenir des teintes mixtes; on peut aussi 1 utiliser soit comme couleur de fond, soit pour renforcer une nuance.
- En diazotant le Brun Zambèse sur la fibre
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- par la méthode déjà décrite dans nos précédentes Revues, et en le combinant ensuite avec les développements habituels, tels que l’éther d’amido-naphtol, la résorcine, la toiuy-lène-diamine, on obtient des tons foncés, solides au lavage.
- La toluylène-diamine en particulier, fournit des nuances brun-cachou, douées d’une teinte brun-jaunâtre. •
- Les nuances dont nous venons de parler ne déteignent pas sur le blanc, et peuvent être rongées au sel d’étain ou à la poudre de zine.
- Lorsqu’on teint les tissus mi-soie avec ie Brun Zambèse, le coton prend une nuance plus foncée que la soie, qui est teinte en nuance plus claire, mais correspondante.
- Dans le cas des tissus mi-laine, le coton prend une nuance légèrement plus bleuâtre que la laine.
- Les fabricants font remarquer que leur nouveau colorant ne présente pas d’intérêt pour la laine et la soie seules.
- Quant au Gris Zambèse B, il s’emploie de la même manière que le Brun.
- Diazoté sur la fibre et combiné avec le j3-naphtol, il fournit une nuance gris bleuâtre, avec la résorcine un gris verdâtre, avec la toluylène diamine un gris brunâtre à noir, et avec l’éther de l’amido-naphtol, un bleu marine.
- Les fabricants attirent spécialement l’attention sur cette dernière nuance qui est très solide à la lumière et au lavage.
- Le Gris Zambèse donne sur laine des nuances gris-bleuâtre, solides au foulon ; fixé sur mi-laine, il teint le coton en nuance plus foncée que la laine; sur mi-soie, la soie _se teint faiblementen gris-clair, tandis que d'autres colorants de même nuance teignent la soie en bleu rougeâtre.
- Rouge pour coton et Jaune d’alizarine de Prague
- La maison Kinzlberger et C°, à Prague, vient de lancer quelques nouveautés intéressantes sous les noms de Rouge de Prague, pour coton 3 B, et de Jaune d'atizarinc de Prague GG et R.
- Le rouge de Prague s’obtient en condensant la formaldéhyde avec la tolidine, en présence d’acide sulfurique, et en copulant le dérivé tétrazoïque de la nouvelle base obtenue avec l’acide naphthionique.
- Ce colorant s’emploie exaclement de la même manière que les couleurs substantives dérivées de la benzidine, telle que la benzopur-purine 4 B par exemple, dont il se rapproche le plus par sa nuance, qui ^st cependant un peu plus jaunâtre.
- Les Jaunes d’alizarine de Prague GG et R sont les matières colorantes azoïques, obtenues en copulant les dérivés diazoïques de là méta et de la paranitraniline avec l’acide
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- $ résorcylique. Us s’emploient comme les jaunes d’alizarine ordinaires.
- La marque GG fournit sur laine mordan-eée à l'alun une fort belle nuance jaune pur, et sur laine mordancée au chrome, un jaune plus verdâtre en nuance claire; la marque R est passablement plus rougeâtre; avec 1/4 °/o de colorant, on obtient déjà des nuances suffisamment nourries.
- Les fabricants recommandent de mordan-cer la laine au fluorure de chrome, ces colorants ne résistant pas bien à l’action du bichromate de potasse.
- Sur coion chromé, la marque GG fournit avec 1/2 °\o de colorant, un jaune légèrement verdâtre, tandis que la marque R donne un jaune brun.
- Les teintures ainsi obtenues sont très solides au lavage, au foulon et à l’alcali, et les échantillons que nous avons entre les mains sont de nuances très pures.
- Diamines sur laine
- La (( Manufacture Lyonnaise de matières colorantes )) appelle de nouveau l’attention des teinturiers sur l’emploi de ses couleurs diamine pour la laine en flottes et pour le velours de coton; ses carnets d’échantillons nous montrent un grand choix, de nuances fort bien réussies, qu’on peut obtenir par Femploi judicieux de ces produits combinés entre eux. ~
- Les teintures solides au lavage sur laine à tricoter s’obtiennent avec les couleurs diamine, en ajoutant au bain de teinture 5 °/o d’acide acétique à 50 %, entrant la marchandise à froid ou à tiède, et chauffant lentement au bouillon, qu’on maintient pendant une demi heure.
- Si le bain n’est pas épuisé, on le refroidit par addiiion d’eau, et on ajoute de nouveau 5 °/0 d’acide acétique.
- Pour les laines donnant difficilement des teintes unies, on ajoute en outre de la première addiiion d’acide acéiique 5 % d’acétate d'ammoniaque, en procédant comme ci-des-sus.
- . La solidité au lavage des nuances obtenues est, au dire des fabricants, très bonne, sans exception, tandis que la solidité à la lumière subit quelques exceptions, quoiqu’elle suffise en général.
- La lliioflaviiie S, par exemple, qui possède une nuance si vive et verdâtre, et qui est appréciée pour les teintes composées, est assez sensible à l’action de la lumière, tandis que les écarlates Diamine B et 3B, le Rouge solide Diamine F, le Bordeaux Diamine S, et le Violet Diamine N, possèdent une résistance à l’air et à la lumière tout à fait remarquable. Le noir Jais Diamine compte parmi les colorants noirs les plus solides à la lumière, spécialement dans les nuances fonces.
- Les couleurs diamine se fixent, sur velours de coton en bain additionné de carbonate et de sulfate de soude.
- Diamines sur jute
- La (( Manufacture Lyonnaise » applique encore ses couleurs diamine à la teinture du jute qui se fait sans mordançage préalable en un seul bain, additionné de carbonate et de sulfate de soude ou de sel marin. \
- Toutes les couleurs diamine peuvent être mélangées entre elles dans le bain de teinture, ce qui permet d’obtenir un nombre illimité de nuances.
- Les fabricants ajoutent que le procédé de teinture a l’avantage particulier de donner au jute un toucher doux et souple; les teintes les plus foncées ne déchargent pas au frottement, et leur résistance au lavage et à la lumière est très bonne.
- Orangé pour tannin
- Njous trouvons dans la Faber-Zeitung du Dr Lehne (VIe année, 1894-1895, p. 23), les renseignements suivants sur l'orangé pour tannin R delà Manufacture Lyonnaise, dont nous avons déjà parlé dans notre précédente Revue. D’après une communication faite à la Société Industrielle de Mulhouse par M. Camille Schoen, l’orangé pour tannin R, qui s’obtient par l’action de la p.-amidobenzyldi-méthylamine diazotée sur le jS-naphtol, est une des rares matières colorantes azoïques susceptibles d’être fixées sur le tannin. En considérant sa formule C1(,fI° OH — N~N — C6 H4 CH2 N (CH 3)2 ) I1C1, on voit que j cette matière colorante renferme dans la chaîne latérale un groupe très basique qui ne peut pas être considéré comme un chromogène, la base libre et ses sels donnant la même coloration.
- L’orangé pour tannin se dissout dans l’eau distillée, pour fournir une solution absolument claire, qui se trouble immédiatement par l’eau de chaux.
- . L’ammoniaque et les alcalis y donnent un précipité qui se dissout de nouveau dans les acides.
- Les nuances obtenues avec cette matière colorante perdent de leur intensité, sans changer de ton lorsqu’elles sont exposées à la lumière; leur solidité est égale à celle des nuances obtenues avec les matières colorantes de la série de la safranine et de l’auramine ; elles résistent au savonnage chaud, à l’action du chlore et des acides. La matière colorante est livrée en pâte à 50 % et elle se prête bien aux mélanges, par exemple avec le bleu méthylène ou le vert pour donner de jolis tous en nuances mode jusqu’au gris.
- (Moniteur Scientifique.)
- PRODUCTION m MR AZOÏQIE
- sur la libre
- Par MM. Meistek, Lucius et Bruning
- On est arrivé à effectuer aujourd’hui, sur coton préparé en /3-naphtol, presque toutes les nuances, des rouges, des bordeaux, des orangés beaux et solides, toute une série de nuances bleues et modes ; mais le noir était resté en dehors et il n’avait pas été possible de l’obtenir convenablement.
- La Compagnie parisienne a breveté récemment un procédé indirect pour produire sur la fibre une couleur azoïque noire.
- Le procédé de teinture repose sur l’emploi simultané de deux bases fournissant les couleurs complémentaires, par exemple, la dia-nisidine ou la diphénétidine, qui fournit un violet foncé, et, d’autre part, la métanitrani-line, la benzidine ou toluidine, qui fournit un jaune orangé ou un brun foncé. On obtiendrait ainsi un noir surpassant celui au cam-pêche et égalant presque le noir d’aniline. 11 permet de réserver en même temps qu’on imprime sur la réserve de la paranitraniline diazotée, ce qui est important pour la production de l’article si recherché noir et rouge à noir d’aniline et rouge de paranitraniline.
- Jusqu’ici, on était obligé d’imprimer le noir, de développer pendant vingt-quatre heures, de le terminer, de foularder avec un sel de sodium de /3 naphtol, de développer le rouge. En imprimant des réserves pour blanc, elles attirent l’humidité et font couler la couleur pendant la suspension. Cet inconvénient est évité au moyen du noir azo.
- Voici un exemple du procédé de teinture à
- suivre :
- I. — Violet.
- Sulfate de dianisidine à 50 p. 100
- de base....................... ],200
- Acide chlorhydrique 21° Baume. . 1,200
- Eau froide........................ 4 litres.
- ajouter ensuite :
- Nitrite de soude à 150 grammes par litre.......................... 2 litres.
- on porte ensuite le tout à 9 litres.
- IL — Brun.
- Ba^e de benzidine................ 3,130
- Acide chlorhydrique 21° Baume. . 5 litres.
- Eau..................1..........18 —
- on ajoute alors :
- Acide chlorhydrique . ........... 2,200
- et après refroidissement :
- Nitrite de soude ................16,200
- On porte enfin le tout à 50 litres.
- III.— Couleur noire pour l'impression.
- Violet............................ 9 litres.
- Brun.............................. 3 —
- Épaississant. . . ................12 —
- Acétate de soude.................. 1.200
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- Là REVUE DE LA TEINTURE
- 5
- «
- La Compagnie parisienne a breveté ensuite un procédé amélioré, dont voici l’exposé.
- En faisant réagir la combinaison tétra-zoïque de la dianisidine ou de la diphénéti-dine sur p-naphtolate de soude appliqué sur la fibre, et ce en présence d’huile pour rouge (ou de combinaisons utilisables d’acides gras) et en présence de sel de cuivre, on obtient des couleurs très belles et très solides. On les obtient également avec d’autres combinaisons diazoïques : par l’action de la combinaison diazoïque ou tétrazoïque de l’aniline ou des toluidines, des xylidmes, de leurs dérivés nitrés, ou d’une phénylène diamine ou d’une toluilènediamine, de l’amidodiphénylamine, de la benzidine, de la toluidine, de l’amidoa-zobenzène, de l’amidoazotoluène, d’une naph-tylamine, en mélange avec le tétrazo de la dianisidine ou de la diphénétidine. En faisant réagir ce mélange, en présence d’huile pour rouge et de sel de cuivre, sur le naphtolate de soude appliqué antérieurement sur la fibre, on obtient un noir foncé très solide et très beau.
- La Compagnie parisienne déclare avoir ainsi résolu le problème important de produire sur la fibre un noir facile à combiner avec d’autres couleurs azoïques pour des impressions multicolores et des réserves au sel d’étain.
- Voici le procédé à suivre :
- Onimprègne le tissu en naphtol, on sèche: on imprime le diazo, on sèche, on lave, on savonne.
- I. — Préparation de naphtol
- j3-naphtol................ 45 grammes.
- Soude caustique 22°........]00 —
- Sulfo-rieinate d’ammoniaque 100 —
- Eau d’adragante.......... 100 —
- le tout dissous dans
- Eau.............................. 1 litre.
- II. — Couleur d'impression.
- Solution de diazo......... 500 centim. c.
- Épaississant de farine et
- d’adragante............ 380 grammes.
- Chlorure de cuivre 40° B . . 70 centim. c.
- on ajoute avant l’impression :
- Acétate de soude.......... 50 grammes.
- III. — Solution diazoïque.
- Chlorhydrate de dianisidine. 32 grammes. Chlorhydrate d’amidoazo-
- benzène................... 12 —
- Acide chlorhydrique 22° B . 25 centim. c.
- Eau froide................. 25u —
- Glace...................... 100 grammes.
- Solution de nitrite à 290 pour 1000 ................... 70 centim. c.
- Après la diazotation, on dilue à 500 centimètres cubes.
- CRÊPAGE DES TISSUS UNIS
- imitant le crêpe rte Chine ou autres crêpons
- Procédé GARNIER & Cic
- MM. Garnier et Cie comptent parmi les promoteurs des tissus artificiellement crêpés ; nous avons déjà exposé leur procédé ; nous reproduisons néanmoins le résumé que nous * en trouvons dans la « Publication officielle \ des Brevets d'invention », recueil qui serait très utile, si ses analyses n’étaient aussi tardives ; aussi nous ne donnons pas celà comme une nouveauté, mais comme informa-
- i
- tion encore utilisable.
- Le procédé de MM. Garnier et Cie consiste dans l’obtention d’un nouveau genre de tissus crêpés imitant notamment le crêpe de Chine au moyen d’un traitement spécial qu’on fait subir à un tissu uui, tel que taffetas, gaze, etc., tout soie, tussab, soie et schappe, soie et coton, laine et soie, laine et schappe et autres textiles.
- Le même résultat peut être obtenu sur des tissus à armures ou dispositions diverses, ' telles que pékins, écossais et façonnés de tous genres.
- Ce traitement se compose des opérations suivantes :
- 1° Le tissu est d’abord gaufré entre des cylindres gravés suivant des figures variables selon l’effet demandé ; ce gaufrage pourrait se faire à droit fil, mais nous préférons le faire sur le tissu biaisé ;
- 2° Le tissu gaufré est lavé dans un bain d'eau tiède pour lui faire perdre la carte du gaufrage et pour le redresser quand il a été gaufré biaisé ; ce redressement change la figure primitive du gaufrage et, en la brouillant, contribue à l’aspect crêpé du tissu ;
- 3° Le tissu est ensuite séché à l’étuve ou autrement, enroulé sur la colonne comme d’habitude avec un doublier intermédiaire entre chaque pli, puis vaporisé au moyen de vapeur à haute pression ; ce vaporisage a pour but de donner au tissu un apprêt moelleux et épais, et de fixer définitivement le grain obtenu par les opérations précédentes, de telle manière que le tissu peut êire ensuite mouillé sans rien perdre de son aspect;
- 4° Enfin le tissu est soumis à un calandrage entre deux cylindres en feutre ou papier laineux.
- Après ce traitement, le tissu a acquis le toucher ample et tombant du crêpe de Chine.
- La série d’opérations énoncée ci-dessus peut se faire au moyen d’appareils divers, | ceux indiqués au brevet ne l’étant qu’à titre ! d’exemple.
- REVUE SOMMAIRE
- des Brevets d’invention
- Nouveaux produits filamenteux Par MM. Jacober et Rabourdin
- On se sert d’une matière première en fils, formés d’un ou plusieurs brins, tissés ou non.
- Cette matière peut être une cellulose quelconque supceptible de se filer : coton, ramie ou de soie, etc.
- Après purification et lavage, au moyen des solutions alcalines, la matière est traitée par une solution plus ou moins diluée d’acide sulfurique, sans aucun mélange d’acide azotique, mais avec addition de glycérine, de stéarine, de paraffine, d’oléïne, d’une huile essentielle ou de certains hydrates de carbone. Cette opération est suivie d’un lavage à grande eau ; on peut y ajouter un corps capable de neutraliser l’acide. On laisse ensuite sécher librement à l’air et l’on obtient un produit translucide, homogène et sans odeur.
- Pour le rendre ininflammable, il suffit d’y incorporer une. solution de chlorure de magnésium, d’aluminium, de calcium, de manganèse, etc., etc.
- Les filaments, ainsi traités, sont susceptibles d’être colorés par les anilines ou autre» couleurs ; elles peuvent remplacer le crin naturel, d’après les inventeurs.
- Appareil pour décatir et repasser Par M. A. Pitsch
- L’auteur reproche au décatissage opéré sur coupons, à l’usage des tailleurs de rendre des étoffes à aspect irrégulier, qui nécessitent leur repassage avant la coupe.
- Son invention consiste à décatir le coupon muni d’un doublier humide qui l’accompagne pendant la vaporisation, et l’ensemble passant ensuite sur une table à repasser entre deux rouleaux compresseurs chauds, ou des plaques de presse.
- Imperméabilisation de tous tissus Par MM. E. Schmidt et P. Dubois
- Les inventeurs imprègnent les étoffes d’acétate d’alumine par voie humide (il n’y a pas d’autre voie), et sèchent à chaud.
- Puis ils passent les tissus ainsi préparés dans un bain de stéarate de potasse; ils rincent et sèchent encore à chaud. Il se fixe ainsi sur les fibres un enduit hydrofuge qui les imperméabilise.
- Le stéarate de potasse est simplement un savon de suif à la potasse (qui pourrait tout aussi bien être à la soude, et alors être un savon de suif ordinaire), cette méthode rentre ainsi dans les procédés bien connus.
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- Vaporisateurs à effets variés et pour textiles sous toutes formes
- Par M. Alph. Ruch
- L’appareil breveté par M. A. Ruch se prête à tous les genres de vaporisage et d’oxydation,, en faisant varier tous les éléments d’ac-tipn î: Arrivée de vapeur, pression, chaleur, accès de l’air, etc., sans que l’un commande l'autre.
- C’est une chambre métallique à double enveloppe. Une fente, qu’on peut fermer au besoin, est ouverte pour l’entrée des tissus. Les écheveaus sont introduits par un chariot sur rails, les textiles bruts sur des treillis, et les tissus fixés sur cadre.
- La chambre intérieure reçoit le jet de vapeur, réglable à volonté ; la seconde enveloppe permet un chauffage indépendant de la vaporisation.
- Une cheminée évacue les produits gazeux ; elle se ferme par un registre quand on n’en veut pas faire usage et qu’on veut de la pression, Une entrée d’air est réservée pour refroidir au besoin et établir un courant avec la cheminée d’appel.
- Par toutes ces dispositions, indépendantes entre elles, on peut répondre à toutes les conditions de vaporisation désirables, suivant les effets qu’on veut obtenir.
- Utilisation des résidus de bois provenant
- de la fabrication des extraits tannants ou
- colorants.
- Par la Société anonyme des Matières
- COLORANTES
- Après l’épuisement des bois, de leurs matières tannantes ou colorantes, dans la fabrication des extraits, il reste le ligneux que, jusqu’à ce jour, ou n’avait pas utilisé d’une manière satisfaisante dans l’industrie.
- L’invention a donc pour objet l’utilisation du bois-résidu de la fabrication des matières tannantes et tinctoriales, en vue de le transformer^ cellulose.
- Pour obtenir ce résultat, le bois dont on a extrait toutes les matières tannantes et tinctoriales, est disposé dans des autoclaves et mis en contact avec une certaine quantité d’eau et de bisulfite de chaux ou d’autres bisulfites ou d’acides sulfureux. On opère alors la cuisson sous haute pression et, grâce à la combinaison de ces deux agents, savoir : les bisulfites ou l’acide sulfureux et la haute pression, on transforme rapidement et dans une seule opération le bois-résidu de la fabrication des extraits tannants et tinctoriaux en cellulose à l’état de pâte molle pouvant servir aux emplois industriels auxquels la cellulose est destinée.
- C’est-à-dire qu’on en fait de la pâte à papier.
- Puisse cette entreprise être plus heureuse
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- que celle qui a déjà été tentée au Havre, pour l’utilisation de ces mêmes résidus î Elle se base, du reste, sur une idée très rationnelle.
- Machine pour produire des effets de teintures multicolores
- Par M. Delacroix
- Cette machine teint par jets des liquides tinctoriaux à l’état de pulvérisation.
- Les pulvérisateurs sont disposés à la partie supérieure d’un bâti et comprennent des tuyaux mobiles sur lesquels sont vissés des robinets injecteurs et des tubes aspirateurs ; les extrémités de ceux-ci plongent dans une série de cuvettes au-dessus desquelles sont placés les récipients qui renferment les solutions colorantes.
- Les cuvettes sont munies de dispositifs pous assurer la constance du niveau, ainsi que l’homogénéité du liquide.
- Le tissu dans son trajet reçoit la projection des pulvérisateurs, se sèche au-dessus d’une plaque à vapeur, et s’enroule sur une en-souple.
- Le bain peut être, aussi projeté par des brosses rotaüves, au travers un fin treillis, comme dans les machines à humecter, de Lacroix.
- Ce moyen, d’ailleurs bien connu, peut servir à recouvrir incomplètement d’une couleur un fond teint en une autre nuance, et produire ainsi des effets multicolores.
- Un mouvement de va-et-vient horizontal des pulvérisateurs aide encore à varier ces résultats.
- Procédé de blanchiment du lin et autres fibres végétales
- Par M. Verbaeghe-Vandewynkèle
- L’auteur opère d’abord un débouillissage dans une lessive ainsi composée, pour 100 kilos de lin :
- Eau.................
- Soude caustique (72°).
- Silicate de soude. . .
- Chaux liquide (?) . .
- Carbonate de chaux .
- Le débouillissage exige environ six heures.
- 2° Chlorage.
- 3° Trois rinçages.
- 4° Trempage pendant 24 heures dans 6 kil. de silicate de soude.
- 5° Second chlorage et rinçages.
- 6e Un ou plusieurs trempages avec 4 kil. de silicate de soude.
- Le breveté dit que son procédé blanchit bien, et qu’il n’altère pas les fibres, puisqu’il n’emploie pas d’acide.
- — L’acide n’est pas dangereux quand on sait s’en servir, et il aide bien au chlorage.
- 400 litres 4 kil. 10 —
- 4 —
- 3 —
- Perfectionnements dans Vimpression des tissus, notamment du calicot
- Par MM. E. Potter and O
- lie procédé consiste à imprimer une couleur-réserve simultanément avec un fond matté, ou autrement préparé.
- La réserve peut être chimique ou mécanique et peut être aussi un enlevage.
- Si nous comprenons bien cette méthode, elle aurait pour base, soit rimpression de réserves-couleurs et un mattage du fond, soit le mattage d’abord, puis l’application de rongeants, et dans les deux cas, pendant le même passage à la machine à imprimer, au lieu sans doute de faire des fonds-contours.
- Fabrication de fils en teintes mélangées et application à Vimpression
- Par M. F. Gros
- Au lieu de faire ces fils par mélanges de cotons teints en bourre ou en rubans, l’auteur propose le moyen suivant :
- On mélange les cotons non teints, mais mordancés à diverses bases devant donner des teintes différentes dans un même bain, et dans lequel mélange peut aussi figurer des fibres sans mordant.
- Ce mélange prend ensuite au bain de teinture, la nuance que détermine sur chaque fibre, son mordançage préalable, ou sa non préparation, suivant le cas.
- La teinture peut se faire aussi sur les tissus fabriqués avec ces fils, par voie même de l’impression, suivant le même principe.
- Le bain ou la couleur d’impression peuvent renfermer des colorants tirant sur mordants, et d’autres se fixant directement, de sorte que les fibres mordancées et sans mordant auront chacune leur couleur propre en une seule application.
- M. Gros a pris un second brevet pour le cas spécial de l’impression, et voici l’exemple qu’il en donne :
- Un sergé a été tissé avec une chaîne mor-dancée en totalité ou en partie, avec un mordant quelconque, soit en pyrolignite pour noir-campèche, et avec trame écrue :
- 1° Sur ce tissu on imprime des motifs à plusieurs rouleaux juxtaposés sans superposition, et on peut obtenir autant de fois deux couleurs qu’on emploie de rouleaux ;
- 2° Si on imprime sur le tissu les couleurs vapeur ordinaires à base de tannin, elles se développeront en noir sur les parties mordancées, en leur teinte propre sur les autres.
- Pâtes à papier colorées au noir d'aniline Par M. Lacroix
- Ce procédé a pour but d’appliquer la tein-i tureen noir d’aniline, telle qu’elle est utilisée
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- pour obtenir sur coton du noir indestructible, à In coloration des pâtes à papier.
- Voici la marche générale suivie : on ajoute d’abord à la pâte de bois ou autre destinée à la fabrication du papier les composants du noir d’aniline, à l’exception du bichromate, c’est-à-dire du sel d’aniline ou de l’huile d’aniline combinée avec de l’acide chlorhydrique, du chlorate de potasse, du chlorhydrate d’ammoniaque, un sel de fer ou de cuivre.
- Lorsque la pâte est très bien imprégnée de ces différents ingrédients, on fait la réaction avec le bichromate de potasse, de soude ou de baryte. On manoeuvre une heure et le noir obtenu est remonté à volonté avec des couleurs d’aniline, bleu, vert ou rouge, suivant la nuance du noir à obtenir.
- — Mais pourquoi ne pas mélanger simplement aux pâtes le même noir d’aniline précipité à part sous sa forme insoluble? Incorporée dans ces pâtes, il importe peu qu’il y soit à l’état de mélange ou de combinaison.
- Impression des velours et peluches
- Par MM. Brunet-Lecomte et Devay
- Pour éviter les frais et les soins minutieux de l’impression sur les soieries veloutées, les brevetés font un faux lissage de velours non coupé, et impriment le poil dans la disposition qu’il doit avoir définitivement dans le velours réel.
- La chaîne poil à imprimer est incorporée à une étoffe où elle forme un velours épinglé dont l’embuvage correspond exactement à celui du velours définitif. Dans cet assemblage, les bouclettes de chaîne poil sont simplement serrées entre les mailles du tissu provisoire.
- On sait que M. Brunet-Lecomte est un habile spécialiste dans l’impression des chaînes.
- Impression sur l'envers des tissus à poils Par M. A. Boyeux
- L auteur s’est fait breveter simplement pour l’idée d’imprimer l’envers des tissus tels que : velours unis, gaufrés ou façonnés, peluches et sur la chenille.
- Dans quel but? il ne le dit pas ; sans doute pour que i’envers ait sa part d’ornementation.
- 11 n’a pas, d’ailleurs, de procédé spécial, et se réserve aussi bien la planche que le rouleau et le pinceau.
- Mais que devient « l’endroit » des velours pendant que l’on comprime si bien l’envers avec des planches ou rouleaux? Le brevet est muet aussi sur cette question.
- BREVETS D’INVENTION
- intéressant les Industries tinctoriales
- 241157. — Dicktus. — Nouveau système de lavage, dégraissage, rinçage, acidage et désacidage des laines et autres matières textiles et procédés avec appareils nouveaux employés dans ce but.
- 241248. — Brunet, Lecomte et Devay. — Perfectionnements dans l’impression dès velours, peluches, etc.
- 241523. — Colomb-Moyenou. — Procédé de délustrage de tous les vêtements ou d’enlèvement de lustre (luisant ou brillant), qui se forme par le frottement, l’usage ou Fissure, sur toutes les étoffes de soie, de laine, de coton.
- 241673. — Botet. — Machine à mouvement continu pour l’impression à encre grasse des tissus.
- 241701. — Schmitt et Dubois. — Système d’imperméabilisation de tous les tissus en laine, soie, coton, etc.
- 242079. — Gonnet et Raynaud. — Liquide destiné à l’imperméabilisation dè tous les tissus, lia, chanvre, coton et soie, dénommé système Gonnet.
- 242104. — Illingwortii. — Procédé, pour rendre certains draps ou étoffes de laine in-tachables, irrétrécissables et imperméables et les empêcher de prendre l’eau.
- 242266. — Société “ Edmund Potter Company Limited — Perfectionnements dans l’impression sur calicot et autres tissus.
- 242277. — Gros. — Perfectionnements à la fabrication des tissus imprimés.
- 242293. — Bonnet. — Mordants' ammoniacaux, simples et mixtes.
- 242410. — Urbain. — Système d’éten-dage.
- 242416. — Larcher, Duverger et Delacroix. — Nouveaux moyens de traitement des tissus de coton laines et perfectionnements appliqués au lainage des tissus de coton, soit écrus, blanchis, teints, imprimés ou tissés en couleurs.
- 242436. — Pitsch. — Procédé et appareil pour décatir et repasser.
- 242748. — Roche. — Perfectionnements apportés à l’impression des tissus en tout genre.
- Certificats d'addition
- 204631. — Lambert. — Certificat d’addition au brevet pris, le 27 mars 1890, conjointement avec le sieur Dupont, pour une machine à répartir les enduits sur papiers, cartons, tissus, etc.
- 225632. — Sarfert. — Certificat d’addition au brevet pris, le 16 novembre 1892, pour appareil continu à décatir les tissus.
- 238215. — PIornung et Lieb. — Certi-
- | fieat d’addition au brevet pris, le Ie* mai 1894, pour étoffes, vêtements, tissus Remballages, bâches imperméables et procédé pour leur fabrication.
- 238988.— Ma rc an.— Certificat d’âdidF dition au brevet pris, le ? juin 1894, pour wn nouveau procédé d’impression en tomes nnattées, sur tous les produits de l’industrie textile.
- .208790. — Maistre et Campagne. — Certificat d’addition au brevet pris, le 11 octobre 1890, pour procédé de recueillement dé l’indigo non fixé sur les matières textiles, d’utilisation immédiate de cet indigo, de teinture directe et de dégraissage à l’aide d’un produit savonneux.
- l^Æ^OKI3STEl A TEINDRE LES BOBINES & LES CANNETTES
- système Mommer Construite par M. Fernand Deiiaitre
- La question de la teinture en cannettes de filature ou en bobines de fil croisé excite de plus en plus l’intérêt des industriels. Son importance repose sur ce fait que, les cannettes une fois formées, on peut les tremper, les débouillir, les laver, les mordancer, les teindre, les rincer, les sécher, etc., les soumettre, en un mot, à toutes les opérations voulues, sans les reprendre avant d’avoir à les placer dans la navette du méiier à tisser.
- Au lieu qu’ordinairement on est dbligé de dévider les cannettes de filature, de former avec le fil des écheveaux, de faire subir à ceux-ci toutes les opérations plus haut citées, le plus souvent dans des appareils spéciaux pour chacune d’elles, puis de reformer les cannettes, afin de mettre le fil dans les navettes.
- On voit quelle économie de main-d’œuvre la teinture en cannettes représente pour l’industriel ; elle offre, en outre, sur la teinture à l’état brut les avantages de demander moins de couleur, de restreindre les déchets de filature et de sauvegarder davantage le moelleux de la fibre.
- Nous n’avons pas manqué de présenter à nos lecteurs, dès leur apparition, les différents appareils et procédés qui ont été proposés pour résoudre cette question si intéressante. Dans ces appareils, ou bien les cannelles sont disposées dans des boîtes appropriées, et ces boîtes sont placées dans les compartiments multiples d’une roue ou dans des cuves, et l’on établit une circulation de liquide au moyen de pompes à liquides et de pompes à air; ou bien on fait circuler le liquide à travers chaque cannette individuellement ; ou bien les cannettes sont disposées
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- en masses compactes et le liquide est forcé à travers.
- C’est ce dernier système, le système Mom-merf qui a donné les résultats les plus concluants en pratique. Il est aujourd’hui en usage journalier dans plusieurs établisse-ments importants, et la maison Fernand Dehaître vient de s’en assurer la concession exclusive.
- La machine Mommer opère donc, non sur des cannettes isolées, mais sur une masse entière de canneites, offrant une résistance assez grande et égale, dans tous les points, au passage du liquide. Elle consiste essentielle-
- ment en une cuve de teinture, une boîte à cannettes et une pompe, ces trois parties communiquant entre elles au moyen de tuyaux munis de robinets, de telle sorte qu’on peut faire passer le liquide sous pression dans un sens ou dans un autre. La figure ci-contre donne la vue générale de cet appareil.
- La première partie du travail consiste, lorsqu’il s’agit de cannettes, à les emmancher sur des chevilles rigides en bois, en celluloïd, en caoutchouc ou en métal. Ces chevilles ont leur surface parfaitement polie, leur bout bien arrondi et ne peuvent en rien altérer la structure intérieure de la cannette ; elles ont
- pour but et pour résultat d’assurer le maintien de la structure totale de la cannette au cours des opérations.
- La deuxième partie du travail consiste à disposer par séries les canuettes, ainsi emmanchées sur chevilles, ou les bobines dans des cadres spéciaux qu’elles garnissent complètement. Les bobines et les cannettes peuvent être de n’importe quelle forme ou grosseur, pourvu qu’elles soient toutes du même type dans un même chargement; il suffit simplement d’avoir pour chaque genre de bobines un jeu de cadres appropriés pour les placer dans l’appareil.
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- Appareil Mommer pour la teinture en bobines
- Alors, troisième partie du travail, les cadres superposés sont introduits dans le corps de l’appareil. C’est dans cette boîte à can-nettes que l’ensemble des cannettes ou des bobines reçoit, par l’entremise d’un jeu de pompe et de robinets spéciaux, l’action du liquide tinctorial, tantôt dans un sens, tantôt dans l’autre. L’u.iiformité de cette action du liquide sur la fibre et l'imprégnation complète de cette dernière sont assurées par le fait que les cadres sont mobiles sous la pression du liquide dans un champ très restreint, mais suffisant pour que les rnaxirna et les minima des résistances se déplacent en conséquence, «t qu’en quelque sorte, la matière textile ait
- l’occasion de se mouvoir et de s’étendre sous l’action du liquide : d’où imprégnation parfaitement uniforme de la matière textile.
- La pratique seule pouvait permettre de se rendre compte si ces effets étaient exacts et la pratique a donné des résultats absolument concluants. Les appareils Mommer sont aujourd’hui pratiquement employés dans un certain nombre d’établissements pour la production journalière sur bobines et cannettes des couleurs suivantes : noir d’aniline, bleu indigo, noir diamine, eachou, rose alizarine.
- Le liquide tinctorial circule dans l’appareil sous une pression de deux atmosphères, à 1,500 litres par minute. Au commeucement
- de l’opération, il suffit de quelques secondes pour imprégner complètement le bloc de cannettes ou de bobines. On renverse le sens du courant toutes les deux minutes. La durée de chaque teinture dépend de la concentration du liquide.
- Après la teinture, on ouvre la boîte à cannelles, ou relire les cidres, on les dispose dans un panier d’essoreuse spécialement construite pour cet usage, on les essore à fond, puis on les porte au séchoir spécial ; le séchage une fuis opéré, il n’y a plus qu’à reprendre les cannettes et à regarnir les cadres.
- [h'Industrie Textile.)
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- PROCÉDÉS PRATIQUES
- Noir solide B S, pour coton
- Ce noir direct est d’un type absolument nouveau et diffère essentiellement des couleurs diamine, par exemple, qui aussi se fixent directement sur coton.
- Il est offert par la « Badische-Anilin » en pâte très fluide, alcaline et sulfureuse, dans laquelle le noir est à l’état soluble, et il se fixe avec une grande facilité, à froid, sur le coton, eu donnant une teinte charbon bien pleine, qui jouit d’une solidité comparable à celle des noirs par oxydation, sauf à l’action du chlore. De plus, il ne dégorge pas.
- Notre échantillon représente 1 % de colorant.
- On teint à chaleur progressive, arrivant peu à peu au bouillon.
- Nous avons dit que le Brun diamine 3 G est un colorant de même nature que cet orangé, mais seulement d’une teinte se portant davantage au marron.
- Tous deux montent avec ensemble sur les mélanges laine-coton et sont de la « Manufacture lyonnaise ».
- Gros Bleu, sur coton
- Le Noir solide B S s’emploie dilué dans la proportion de 1 partie de colorant pour 7 parties d’eau. Le coton y est immergé à froid et en une heure la teinture est faite.
- Plus dilué, on obtient les mêmes résultats en prolongeant l’immersion.
- Au dessus du bain, il se forme une légère écume ou fleurée bleuâtre (comme dans toutes les dissolutions de sulfures alcalins', et pour cette raison il est nécessaire que les écheveaux de coton soient entièrement recouverts du liquide. Enfin l’alcalinité du liquide fait qu’on doit prendre quelques dispositions pour éviter d’y trop plonger les mains.
- Dans ce double but, on conseille de suspendre les écheveaux par des ficelles, après les bâtons lisoirs.
- Nous ne nous étendons pas davantage, pour le moment sur l'application de cet intéressant produit, car nous aurons à publier une étude détaillée de son emploi pratique que nous a adressée notre collaborateur M. E. Duhem, et dans laquelle toutes les indications utiles sont signalées.
- Cet orangé et ce brun dont il vient d’être question, se mélangent avec les autres dia-mines, et le choix n’est pas limité puisqu’ils peuvent monter ou sur bain neutre ou sur bain alcalin.
- Dans le type ci-dessus, nous avons mélangé l’Orangé diamine G avec un bleu rougeâtre, la Benzoazurine R, de façon à ce que les reflets rouges des deux colorants soient transformés en gris par l’élément jaune, ce qui donne finalement un bleu assez pur, mais bruni ou assombri par le gris, avec un œil verdâtre dû à un léger excès d’orangé.
- Ces gros bleus se font aussi par mélange de violets et de verts, mais en diamines ces couleurs manquent de pureté, et leur mélange ne donne pas des bleus-marine aussi nets qu’avec les colorants brillants employés pour laine.
- Mais il est vrai qu’on les obtient directement par les divers noirs diamines. qui ne sont en réalité que des bleus et violets rabattus.
- Le mélange ci dessus n’est, qu’un essai sur la faculté de combinaison desdits orangé et brun diamines.
- Marron-Puce, sur soie artificielle
- ‘ NQejnètnè qfre nouAm avons mit., nouvelle expérienê&sde IVmfyiite tj^ la soie artificielle (de Chardonhei).
- Orangé Diamine B, sur laine filée
- L’Orangé diamine B, que nous avons échan-tillé dans notre numéro de décembre dernier, sur coton, est aussi très favorable pour la teinture des laines et notammeut des filées. L’échantillon ci-dessus en est un exemple.
- La teinture s’obtient, du reste, avec la plus grande facilité, et monte sur bain neutre, c’est à dire d’eau simple.
- qu une de
- le le rend et basiques,
- la soie artificielle (
- La constitution nit apte à tirer les couleurs mais d’une façon très irrégulière; certains de ces colorants montent bien, et d’autres, de même classe, s’y fixent mal, plaquent ou nuancent.
- Les couleurs azoïques sont encore celles qui unissent le plus facilement, nous avons
- employé ici le Brun diamine B, dans la proportion de 4 à 5 %•
- Celte soie, bien entendu, ne se décreuse pas et n’a à subir aucune préparation avant la teinture.
- On la teint en bains modérément chauds à 50° C en moyenne, et l’on évite qu’ils soient trop alcalins, car ils terniraient ce textile qui perd facilement son brillant.
- Il faut aussi des précautions dans son maniement; si on le secoue un peu fortement en le chevillant, les brins se cassent en de nombreux endroits, car il manque de force et surtout d’élasticité.
- Teint et conservé en magasin, il arrive que sa couleur noircit et se décompose, sans doute par suite d’émanations nitreuses, ce qui, dans tous les cas, est un inconvénient très grave.
- En résumé, la soie artificielle laisse encore beaucoup à désirer.
- Marron pour draperie d’administration
- Le procédé suivant est employé, dit-on, pour teindre des draps destinés au service de l’artillerie russe.
- On donne d’abord un pied de cuve bien clair. Puis on teint en entrant à 50° C, avec
- Rouge diamine F....... 1,5 kil. pour 100
- Jaune anthracène C.... 1,5 —
- Acétate d’ammoniaque .. 8 —
- Sulfate de soude......... 5 —
- On teint une heure au bouillon ; on ajoute ensuite :
- Acide acétique................ 4 litres
- On donne un bouillon d’une demi-heure, jusqu’à ce que le bain soit épuisé; ou rajoute :
- Fluorure de chrome.............. 2,5 kil.
- Bouillon d’une demi-heure.
- Si le bain n’est pas épuisé, après qu’il s’est refroidi, on ajoute :
- Bisulfate de soude............ 3à5 kil.
- et on fait bouillir jusqu'à ce que le bain soit clair. C’est alors que se fait l’addition du fluorure de chrome.
- La teinture ne doit pas se faire en vase de cuivre.
- Il est difficile d’obtenir, par n’importe quel autre moyen, un brun aussi solide que celui dû au procédé susdit.
- (Il le serait encore plus, cependant, si l’on remplaçait le rouge diamine par de la garance ou de l’alizarine.)
- Marrons mode, sur coton
- 1er procédé :
- Jaune diamine N......... 1,5 pour 100
- Orange diamino........•... 0,225 —
- Bleu diamine B X........ 0,020 —
- Sulfate de soude........ 2,5 —
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- LA. REVUE DE LA TEINTURE
- procédé :
- Jaune chloramine .... 1,5
- Benzo olive. .... 0,125
- Congo orange .... 0,100
- Phosphate de soude .. .... 2,5
- Savon vert .... 2,5
- •9« procédé : Jaune coton K.. Brun coton B ..
- Noir violet....
- Sulfate de soude
- 4e procédé :
- Bain de teinture :
- Extrait de querciton....... 10 pour 100
- Gurcuraa.................... 5 _
- Gambir................... 2,1/2 —
- Sulfate de cuivre.......... 0,5 —
- Alun....................... 0,5 —
- Bain de bruniture :
- Bichromate de potasse.... 1,1/2 pour 100
- Rouge de Paranitraniline pour cotons
- 1,0 pour 100
- 0,1
- 0,050 -
- 2,5 —
- On obtenait avec la paranitraniline un orangé peu slable, se sublimant, même à la température ordinaire, mais cette base donne un rouge plus beau et plus solide si l’on ajoute de l’huile suifo-ricinique à la solution de /3-naphtol sodique.
- La Revue de la Teinture a détaillé ce procédé dans son numéro de décembre 1893
- (p. 181.)
- Cependant, il convient surtout pour rouge uni ; car, en impression, l’huile empêche les réserves d’être bonnes. Si, au lieu d’huile, on prend de la gomme adragante, ou de la gélatine, ou même des épaississants habituels, on a la facilité de réserver avec de bons résultats au sel d’étain ou au sulfate de soude.
- Dans ce but, la « Compagnie parisienne » propose de préparer comme suit le premier bain d’imprégnation :
- j3-naplitol.....................
- Soude caustique 40° Baume....
- Eau chaude.....................
- Epaississant de gomme adra gante à 60 grammes par litre Ou solution de gélatine à 60 gr par litre.......................
- B,500 4k,500 75 litres
- 35 litres
- 30 litres
- On foularde dans le mélange, on sèche, on on teint en rouge avec la paranitraniline dia-zotée, on lave et on savonne.
- Pour ces dernières opérations, voir le numéro ci-dessus cité, de la Revue de la Teinture.
- Brun de Paranitraniline
- Un rouge étant obtenu comme il vient d’être dit, soit avec emploi du sulfo-ricinate, ou bien d’un épaississant : un rouge quelconque,-enfin, à base de paranitraniline, on peut le transformer en brun par le moyen suivant.
- Soit 100 kilos de coton ayant ce fond rouge.
- Bouillir 15 à 20 minutes avec :
- Sulfate de cuivre........... 2 kilos
- Eau.............................. 2000 litres
- Ce brun serait très solide à la lumière et d’une bonne résistance aux lavages, aux acides et aux chlorages.
- GAUSER1ËS CONFRATERNELLES
- Sur l’art du Teinturier-Dégraisseur
- Je vais encore, chers confrères, vous causer microbie et désinfection; le ^sujet est d’actualité, et on doit forger le fer quand il est chaud, et puis j’ai une communication intéressante à vous transmettre, et il ne faut pas la laisser vieillir.
- Nous verrons cela plus loin, et pour ne pas couper le fil de nos idées quand nous eu serons là, je vais tout d’abord vous soumettre une autre observation pratique que me transmet l’un de nos lecteurs, qui a déjà fourni des matériaux à mes Causeries.
- Il s’agit du fait suivant :
- Nettoyage des Pilous roussis
- Depuis quelque temps, dit notre correspondant, plusieurs personnes m’avaient apporté certains articles de pilou dont le duvet avait pris feu, en me demandant s’il était possible de faire disparaître les taches grillées.
- Invariablement, je répoudais : Non.
- Ayant eu, cependant, à nettoyer un jupon qui avait plusieurs places roussies, je me suis aperçu que ces taches avaient disparu après le nettoyage.
- Depuis ce temps, j’ai reçu, sous toutes réserves, trois articles, dont un peignoir, complètement flambés dans le dos; je les ai nettoyés à chaud par les procédés ordinaires, puis j’ai laissé tremper ces articles pendant environ une heure dans un bain de piquage à l’acide acétique.
- Dans ces trois fois différentes, j’ai parfaitement réussi ; en sera-t-il toujours de même? je l’ignore, mais ces résultats sont suffisants pour encourager mes confrères à accepter ce travail quand il se présentera, mais toujours conditionnellement.
- Voilà cet avis, utile à noter.
- Désinfection par les empleins
- Je reviens maintenant à la désinfection par les procédés du nettoyage à sec.
- Le suffure de carbone, qu’un précédent article de la Revue de la Teinture préconisait, est bien le liquide doué de propriétés microbicides les plus accentuées, et qui, en
- même temps, se prête à toutes les nécessités de ce nettoyage.
- Mais son emploi est gêné par des prescriptions administratives qui le limiteront dans beaucoup de cas.
- Les établissements faisant usage de sulfure de carbone sont soumis au régime des industries insalubres et incommodes; il leur faut donc des autorisations précédées d’enquêtes de commodo et incommoda, avec toutes leurs conditions d’installation, d’inspections, etc.; de plus, les assurances augmentent considérablement le prix de leurs annuités ; elles ont un tarif spécial pour les teinturiers « faisant usage de sulfure de carbone ».
- Cela s’appliquait aux Teinturiers qui faisaient des nettoyages en plein, ou à sec comme on dit aujourd’hui, et qui alors n’employaient pour cela que le dit sulfure. Aujourd’hui, les benzines et benzolines s’y sont substituées, sans diminuer les risques, mais la vieille formule a subsisté dans les polices d’assurances. Il ne faut pas nous en plaindre, car nous profilons des libertés qu’elle nous donne pour l’emploi des benzines.
- Mais alors il ne faut pas trop nous écarter des benzines comme dissolvants des produits désinfectants à introduire dans les nettoyages à sec.
- La communication suivante rentre absolument dans cet esprit :
- Benzine sulfureuse
- M. Multon, notre confrère de St-Cyr, pays où les épaulettes de laine se transmuent en or, est un chercheur qui travaille l’actualité; il nous apporte ainsi son tribut dans la question de l’aseptie.
- Je ne puis rester sourd, nous dit-il, à l’appel que vient de faire M. Jolly, notre dévoué président de la Chambre syndicale, lui qui marche si résolument dans la voie du progrès.
- Pour y répondre dans la mesure de mes faibles moyens, je vous soumets le résultat pratique (et peu coûteux) des moyens que j’emploie pour obtenir la désinfection des étoffes.
- Le soufrage en chambre détruit les nuances et brûle les cotons, faute de rinçages ; j'ai dû chercher une autre méthode, et pour cela, rendre la benzine sulfurée dans de bonnes proportions.
- L’eau à 100° ne détruit pas tous les pathogènes connus; le soufre peut anéantir les bactéries, toxines et autres germes bactériologiques. Il faudrait, chauffer à 120" pour détruire les spores qui se trouvent protégés par une couche de matière visqueuse ; or, la benzine dissout cette enveloppe grasse, et permet ainsi aux désinfectants sulfureux d’atteiudre les germes.
- Tel est le principe de ma méthode, et voici comment j’opère :
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- Dans 100 litres de benzine, mettre 1 kil. d’hyposulfite de soude en petits morceaux, puis verser peu à peu 1 kil. d’aeide sulfurique.
- Il se produit un dégagement de gaz sulfureux dont s’imprègne la benzine.
- A cause de l’acide, il faut employer un vase en grès ou une tourie en verre, et ne pas trop boucher ce vase pour que l’excès de gaz puisse s’échapper.
- Une heure après, on peut décanter la benzine, la mettre dans la laveuse, y tourner une heure les vêtements, puis essorer et sécher.
- La même benzine sulfurée sert plusieurs fois; on reconnaît la force du gaz qui lui reste en en mettant dans un verre ou dans une éprouvette; en y ajoutant une goutte d’ammoniaque il se dégage une vapeur bleuâtre qui indique la présence du soufre.
- Emploi du sublime
- Si l’on veut désinfecter ce qui a été fait à sec, par les procédés habituels, ajoute M. Multon, on se servira, comme eau de mouillage, d’une solution de bi-chlorure de mercure (sublimé), que je prépare ainsi :
- Bi-chlorure de mercure (lig Cl) 30 gr. mettre dans un seau d’eau bouillante et ajouter :
- Acide tartique : 480 grammes que l’on a fait dissoudre dans 2 à 3 litres d’eau froide.
- On mélange les deux dissolutions, et l’on obtient un liquide antiseptique au 1/4 de millième qui ne coûte pas cher et est facile à employer.
- Le mouillage se fait comme d’ordinaire; on essore et on étend.
- Je considère, dit l’auteur, que ce nettoyage offre de sérieuses garanties.
- Il recommande, également avec raison, de se bien laver les mains après l’opération^ pour éviter tout risque d’empoisonnement.
- Telle est l’utile communication de M. Multon, qui, dit-il, se livre encore à d’autres expériences sur les benzines et les méthylènes.
- Je l’en remercie au nom de nos lecteurs.
- Désinfection sans appareil à vapeur
- Puisque j’en suis aux emprunts, c’est maintenant un journal d’hygiène publique qui va me prêter la note suivante ; il s’agit d’improviser un appareil de désinfection. Celui décrit serait bien incommode pour un usage suivi, mais il peut se présenter un cas d’urgence où il rendrait quelques services.
- Voici la disposition de cet appareil :
- Au-dessus d’une grande marmite placée sur son foyer, on dresse un tonneau en bois de chêne de 70 à 80 cent, de diamètre et de 1 m. 50 de hauteur. Le fond du tonneau est percé à son centre d’un trou de 5 cent, de dia-
- mètre, dans lequel s’engage à frottement dur un tuyau en zinc de même diamètre. Ce tuyau central, ouvert à ses deux extrémités, aboutira à quelques centimètres de l’ouverture supérieure du tonneau.
- La paroi supérieure est formée de deux fonds de bois superposés et fixés l’un à l’autre ; le disque inférieur s’engage dans le tonneau, tandis que le supérieur, qui déborde le premier, forme couvercle. Près du fond du tonneau, on percera une ouverture ayant à peu près le même diamètre que celle du tuyau central. On y fixera un bout de tube en zine, qui servira à conduire la vapeur au dehors. On pourra adapter contre ce tube un bouchon portant un thermomètre.
- Les objets à désinfecter sont suspendus au couvercle au moyen de crochets en cuivre. Le couvercle lui-même est chargé d’un poids suffisant pour empêcher que la vapeur le soulève.
- On doit s’efforcer de rendre aussi hermétique que possible, par l’application de chiffons mouillés, d’une garniture de feutre, etc., le joint entre la marmite et le tonneau ; l’action de la vapeur doit être maintenue pendant une heure au moins à partir du moment où de la vapeur pure se dégage du tube latéral. Le thermomètre marque alors 100° C. Il faut, en tout cas, que l’eau soit constamment en ébullition active, et le courant énergique.
- Ces conditions sont essentielles pour obtenir de la vapeur à l’état de saturation et évacuer sûrement tout l’air contenu dans le tonneau et emprisonné dans les objets.
- Les étuves improvisées offrent l’inconvénient de livrer les objets, à la fin de l’opération, imprégnés d’une quantité considérable d’eau dont il faudra les débarrasser par un séchage, mais elles permettent au moins de faire face à toutes les éventualités.
- J’ajouterai que la stérilisation parce moyen ne peut être absolument complète, car la température dans le tonneau ne dépasse guère 100°, et si elle est ainsi suffisante pour tuer les microbes elle ne détruit pas tous les germes; mais enfin, cela est toujours un résultat important.
- Les teinturiers qui ont une chaudière à vapeur simplifieraient cet appareil et en amélioreraient les résultats en substituant à la marmite un jet de vapeur.
- Une heure de cette vaporisation serait une désinfection déjà sérieuse.
- Mais pour les articles qui peuvent passer au soufroir, c’est encore le meilleur, et du reste, l’un n’exclut pas l’autre.
- Maurice Guédron.
- Clraipe Müstriülle
- SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE
- DF, MULHOUSE
- Travaux du Comité de Chimie
- Séance du 9 janvier 1895
- Autoclave de laboratoire
- M. Freyss présente, en son nom et en celui de M. Nœlting, un rapport sur un nouvel appareil autoclave, destiné aux travaux de laboratoire et remplaçant avec avantage les tubes scellés. De nombreux essais avec cet appareil ont convaincu les rapporteurs de son excellent fonctionnement. Ils proposent, en conséquence, de demander à la Société industrielle de décerner à l’auteur une médaille d’argent. —. Adopté.
- Dérivés du triphénylméthane
- M. Nœlting lit deux plis cachetés déposés par M. Walter, l’un, le 1er avril 1884, l’autre, le 11 mai 1887, et ouverts à la demande de l’auteur. Le premier traite de Nouvelles synthèses de dérivés du triphé-nylméihane, le second d’un Nouveau procédé pour la préparation de dérivés du triphénylméthane et leur transformation en matières colorantes.
- Plusieurs des réactions trouvées par M. Walter ont été, depuis ce temps, décrites aussi par d’autres savants. Le comité, pour établir la priorité de M. Walter, demande l’insertion, in extenso, de ces deux mémoires au Bulletin.
- Brevets allemands
- Le comité adopte les propositions faites par M. Betche, à Berlin, au sujet d’un abonnement aux demandes de brevets allemands, qu’il s’engage à envoyer régulièrement à la Société industrielle.
- SÉANCE DU 14 FÉVRIER 1895
- Constitution des fuchsines M. Rosenstiehl adresse deux notes, en réponse à deux questions traitées par M. Prud’homme (séance du comité de chimie du 12 décembre 1894).
- La première portant pour titre: Parallélisme de fonctions entre la rosaniline et son dérivé sulfoné, fait remarquer que les nouvelles expériences de M. Prud’homme, si elles n’apportent pas de documents anayl-tiques relatifs à la formule de constitution des « fuchsines acides », confirment en tout point
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- ce que M. Rosenstiehl avait dit auparavant : que la sulfonation n’altère pas les fonctions basiques de la rosaniline, et il en donne la raison.
- Dans la deuxième note,, intitulée : Les fuschines sont-elles des éthers ou des sels ? M. Rosenstiehl répond à M. Prud’homme qui voit dans la rosaniline « une fonction spéciale » et fait des fuchsines « les sels d’une base hydroxylée », la rosaniline.
- Quant au premier point, M. Rosenstiehl montre, par des citations tirées de ses publications antérieures, que cette fonction spéciale provient du cumul dans la même molécule de deux fonctions basiques qui s’ajoutent : celle de l’alcool et celle d’une triamine, ce qui explique le caractère spécial des fuchsines, qui sont, à la fois, des amines et des éthers.
- En ce qui concerne la conclusion de M. Prud’homme, que les fuchsines sont des sels plutôt que des éthers^ M. Rosenstiehl dit que ceci n’est qu’une question de mots ; la vraie question est de savoir si, dans les fuchsines, le radical acide est uni au carbone ou à l’azote ; que. sous ce rapport, les observations de M. Prud’homme ne conduisent à auoune conclusion.
- Le comité demandera l’impression du travail de M. Rosenstiehl.
- Chacun des deux auteurs recevra en communication la totalité des épreuves avant que les travaux ne paraissent au Bulletin.
- Enlevage sur rouge turc
- M. O. Breüer étant décédé, la Société industrielle a procédé à l’ouverture d’un pli déposé par lui sous le n° 705, le 26 octobre 1892. L’auteur revendique la priorité pour un enlevage sur rouge turc qu’il a fait, trois ans avant le dépôt du pli, dans la maison Thierry-Mieg.
- Voici la description du procédé :
- Couleur mère
- 10.000 gr. chlorate d’alumine 27° Bé 4.000 gr. amidon grillé foncé, dissoudre à tiède, et ajouter à froid :
- 1.000 gr. prussiate rouge en poudre 1.900 gr. chlorate de soude sec.
- Ce mélange se conserve assez bien dans un endroit frais.
- Couleur d’impression
- 1.000 gr. couleur mère froide 100 gr. acide citrique.
- Sans acide citrique, le blanc est mauvais. On vaporise 20 minutes, on passe au large en savon pour décomposer le bleu de Prusse formé et on lave. Le pli est accompagné d’un échantillon rouge sur un rouge turc fabriqué à Lœrrach en 1889.
- La réaction qui fait l’objet du pli cacheté de M. Breüer, a été trouvée par M. Jean-maire eu 1878, et a été utilisée depuis dans
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- la maison Frères Kœchlin pour enlevage sur toute espèce de fonds et spécialement pour les Indigos. Le procédé a été communiqué déjà vers 1889 à différentes maisons. M. Nœlting en avait également connaissance.
- « Lacagine », produit à dégraissage M. Baumheier, à Dresde, soumet à l’examen du comité un produit dit « Lacagine », destiné à remplacer le savon dans le dégraissage et le foulage de la laine. La demande de l’auteur vise sans doute — à tort — le prix NLIII des arts chimiques, aux conditions duquel elle ne répond pas. Il lui sera répondu dans ce sens, et l’échantillon de Lacagine reste à la disposition des intéressés.
- Matière colorante africaine M. A. Fischesser lit son rapport sur une matière tinctoriale envoyée par M. Kabis de St-Chamas (Mansourah, Egypte), le 24 octobre 1894. L’examen de ce produit n’a révélé aucune propriété intéressante. Le rapport de M. Fischesser paraîtra au Bulletin et sera communiqué à M. de St-Chamas.
- Prix proposés par la Société Industrielle
- de ROUEN
- Dans la séance générale de février 1896, la Société industrielle de Rouen décernera des récompenses aux auteurs qui, sur le rapport de ses Comités, auront répondu d’une manière satisfaisante aux diverses questions de son programme, dont nous donnons plus loin un résumé.
- Ces récompenses consisteront en Médailles d’or, Médailles de vermeil et d’argent. Des médailles d’une valeur moindre que celles qui sont proposés pourront être accordées à titre d’encouragement, si la question n’est pas complètement résolue- Lorsque l’importance des travaux méritera celte faveur, la Société pourra ajouter aux récompenses proposées une certaine somme en argent.
- Les mémoires présentés au Concours devront être adressés à M. le Président de la Société industrielle de Rouen, place de la Haute-Vieille-Tour, 24, au plus tard le 2 Septembre 4895.
- Extraits du Programme
- Médaille d’or pour une étude théorique et pratique du vaporisage et des couleurs vapeur imprimées sur tissu de coton.
- — Les concurrents devront examiner le plus complètement possible, au point de vue de la solidité et de la beauté des applications, la fixation rationnelle des principales matières colorantes solides.
- (Accompagner les Mémoires de séries d’échantillons à l’appui.)
- Médaille d’or pour une étude des prépara-
- tions et mordants propres à fixer les principales matières colorantes sur la fibre de coton en impression ou en teinture.
- — On devra indiquer les rapports quantitatifs qui existent entre ces préparations et 1 mordants et les matières colorantes à fixer, pour obtenir la plus grande vivacité et solidité.
- (Accompagner le Mémoire de séries d’échantillons à l’appui.)
- Médaille d’or pour une étude minutieuse des propriétés d’une ou plusieurs séries d’é-paississants propres à être employés dans l’impression des tissus de coton.
- — Il faudra étudier surtout l’influence des divers mordants, préparations et matières sur ces épaississants dans les couleurs vapeur (principalement des mordants d’alumine, de fer et de chrôme acides ou alcalins).
- Médaille d’or pour une substance pouvant remplacer l’albumine sèche des œufs dans toutes ses applications à l’impression des tissus, présentant une notable économie sur le prix de l’albumine et donnant surtout une solidité égale.
- Médaille d'or pour une source nouvelle d’albumine obtenue, soit en extrayant celte subtance de produits naturels non encore utilisés dans ce but, soit en transformant en albumine d’autres matières protéiques. Ces procédés d’extraction ou de transformation devront être applicables industriellement et fournir un produit comprenant tous les usages de l’impression.
- Médaille d’or pour les meilleures recherches relatives à la production synthétique d’une matière albuminoïde susceptible d’applications industrielles.
- Médaille d'or pour un bleu d’azurage résistant aux acides, aux alcalis, au chlore, à l’air et à la lumière, et aussi vif que le bleu d’outremer et n’étant pas d’un prix plus élevé.
- Médaille d’or pour une méthode de dosage pratique et rapide de la glycérine du commerce.
- Médaille d’or pour un vert transparent vif et intense, pouvant s’appliquer sur tissu de coton associé aux couleurs de lalizarine, et aussi solide que ces dernières. Le prix devra en permettre l’emploi industriel.
- Médaille d’or pour un mode de détermination pratique et expéditif de la valeur comparative des indigos du commerce.
- Médaille de vermeil pour un moyen nouveau de fixer les couleurs dérivées du goudron présentant sur l’albumine, le tannin et les arsenites des avantages de solidité, sans être d’un prix plus élevé.
- Médaille d’or pour un épaississant nouveau remplaçant la gomme du Sénégal dans tous ses emplois dans l’industrie de l'impression sur étoffes et présentant une économie sur cette dernière.
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- Médaille de vermeil pour matière colorante rouge ou bleue aussi solide que l’alizarine ou l’indigo et se fixant sans mordant sur le coton.
- Médaille de vermeil pour une substance fournissant un apprêt inaltérable à l’humidité et aussi économique que les apprêts à la fécule.
- Médaille d'or pour l’introduction dans le commerce d’une matière colorante pouvant remplacer le campêche dans toutes ses applications et offrant sur celui-ci un avantage comme stabilité et solidité, sans que son prix soit sensiblement plus élevé à nuance égale.
- Médaille de vermeil pour une méthode exacte et facile de dosage de l’hématine pure dans l’extrait de campêche.
- Médaille d'or pour la découverte et l’introduction d’un procédé utile à la fabrication des toiles peintes ou des produits chimiques.
- Médaille de vermeil pour une méthode de conditionnement des filés et tissus de coton, écrus, blanchis ou teints.
- — Cette méthode devra permettre de doser, avec promptitude et précision, la quantité réelle de cellulose pure desséchée à 100J contenue dans un poids donné de filés et de tissus.
- Médaille d'or pour un manuel pratique d’essais chimiques, manuscrit ou imprimé, comprenant le dosage et l’évaluation centésimale en matière utile de la plupart des produits employés dans les industries de la tein -ture et de. l’impression.
- Médaille d'or pour une nouvelle applica-des machines électro-dynamiques aux arts chimiques.
- — Les procédés présentés devront marquer en même temps qu’une amélioration une économie réelle sur ceux auxquels ils sont appelés à être substitués.
- Médaille d'or pour un jaune franc et vif se fixant comme l’alizarine et donnant des nuances aussi solides que celte dernière.
- Médaille d'or pour un procédé nouveau de fixation sur coton, par impression ou teinture, des couleurs azoïques : Ponceaux de xylidiues et Orangés. Les nuances obtenues devront résister à l’action du savon et de la lumière.
- Médaille d'or pour l’introduction dans le commerce, de l’indigo artificiel à un prix et dans des conditions qui en permettent avantageusement l’emploi.
- Médaille d'or pour une innovation importante dans l'application par vaporisage des matières colorantes suivantes:
- Alizariue, Purpurine, les isomères de ces deux matières et la Nitro-alizarine.
- — On considère comme le nec le plus ultra de la solution du problème, la découverte d’un procédé permettant d’imprimer ces matières colorantes à l’état soluble.
- Médaille d'or pour la synthèse de l’une
- des matières colorantes naturelles employées dans l’industrie.
- Médaille d'or pour une matière colorante unique teignant en beau gris, soit l’alumine, le fer ou le chrême et donnont une nuance résistant au savon bouillant à 2 grammes par litre, et ayant, à la même hauteur de ton, plus de fixité à la lumière que le gris d’aliza-rine, qui jaunit facilement sous certaines conditions atmosphériques. Son emploi en teinture devra pouvoir fournir des blancs purs par un savonnage ou léger un chlorage.
- Etc., etc.
- Intérêt général
- Médaille d'or pour découverte, invention, ouvrage manuscrit ou imprimé, utile aux industries locales, que la Société jugerait digne de récompense, ou pour l’introduction d’une industrie nouvelle dans le département de la Seine-Inférieure.
- DISCOURS DE M.JOLLY
- PRÉSIDFNT
- Au "banquet de la Chambre Syndical^
- des Teinturiers-Dr graisseurs
- Nous reproduisons, par extraits, le discours de M. Jolly, qui eut, au banquet de la Chambre syndicale, un succès que l’on comprendra aisément, lorsqu’on aura lu ces quelques passages pleins d’humour et en même temps dépensées profondes :
- Permettez-moi, Messieurs, avant de vous faires ces petites confidences annuelles, que vous avez coutume d’accueillir avec tant de bienveillance, de me réjouir sincèrement en vous retrouvant si nombreux à ce banquet confraternel, où le deuil et la maladie nous font malheureusement trop d’absents. Grâce à la fécondité de notre mère syndicale, la famille professionnelle est de plus en plus nombreuse, et si nous ne sommes pas tous frères, nous sommes certainement tous ici tant soit peu cousins... à la mode de Bretagne.
- C’est donc au nom de ces liens plus ou moins étroits, mais réels, que j’ai plaisir à vous présenter à bâtons rompus, ainsi qu’à une revue de fin d’année, les principaux faits et événements se rattachant à notre Chambre syndicale, et qui sont de nature à vous intéresser ou à vous émouvoir.
- Je dis vous émouvoir, je n’exagère pas. Nous nous sommes émus, en effet, lorsque, cette année, on nous signala un confrère (il est vrai qu’il n’est pas nôtres) qui, par son manque de savoir-vivre et son peu déloyauté, reçut le blâme, et s’attira le mépris de votre Compagnie tout entière.
- Nous ne sommes pas habitués à faire de pareilles exécutions, mais nous voulons une bonne fois que l’on apprenne ce que nous entendons par ce mot : Probité commerciale.
- Vous savez que la probité n’est qu’une droiture d’esprit et de cœur qui porte à l’observation stricte des devoirs sociaux. Mais je ne sais quel auteur affirmait que celui qui n’aurait que la probité exigée par les lois serait encore un assez malhonnête homme. En morale, l’interprétation est facile, en matière commerciale, la nuance est plus délicate encore. Tout le monde sait bien où commence la probité, mais certaines personnes ne veulent pas savoir où elle finit.
- Eh bien ! que ces personnes-là consultent d’abord ce qui reste de conscience à leur disposition, qu’elles se persuadent bien ensuite que toute concurrence insolente et malhonnête entre confrères est bientôt connue, durement appréciée par tous, et ne profite même pas à son auteur; que l’abaissement ridicule des tarifs amène la dépréciation générale du travail, arrête le progrès d’une industrie, et prépare la ruine des patrons et des ouvriers de la corporation qu’il déshonore.
- C’est pourquoi, Messieurs, vous qui êtes ralliés au drapeau syndical, comme à Ja dernière planche de salut, vous qui comprenez l’étendue du mal fait à la profession, et qui aspirez à son relèvement, reprenez courage, ne craignez pas les résolutions viriles, et efforcez-vous de remonter le courant qui vous entraînerait, et dans lequel s’achèverait le naufrage de vos espérances.
- Personne ne m’en voudra, j’espère, si je suis un peu chatouilleux sur le point d’honneur professionnel.
- J’appartiens à une famille qui en est aujourd’hui à sa cinquième génération de teinturiers.
- Nous avons tous exercé notre industrie avec plus ou moins d’éclat, mais toujours avec le même amour du métier. C’est en raison de cet amour que vous avez bien voulu me choisir pour vous représenter, et c’est en raison do ce choix que je me crois autorisé à parler franc, et à défendre votre probité, tout en vous renouvelant encore ici, pour vous remercier de votre confiance, l’assurance de toute ma gratitude et de tout mon dévouement. (Applaudissements.)
- Ce dévouement, quoique souvent mis à l’épreuve, a toujours été complet et sincère chaque fois qu’il y avait un devoir à remplir, c’est à dire quand il s’agissait de conquérir un peu de renommée et de notoriété pour notre Chambre syndicale...
- J’avais, il y a un an à pareille époque, l’occasion de féliciter nos deux collègues, patron et ouvrier, de leur réélection comme conseillers prud’hommes.
- Je ne sais pas si j’aurais aujourd’hui le courage de leur renouveler mes félicitations. Non pas que je professe le moindre mépris pour cette institution excellente en soi, mais je craindrais d’attirer sur moi l'anathème et les malédictions des intéressantes victimes de
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- la plus fantaisiste des juridictions. Jusqu’ici j’avais la foi, et celte foi était jalousement entretenue par notre cher doyen, le grand prêtre de la loi de 1890 ou plutôt l’exécuteur des hautes œuvres de la section des produits chimiques.
- Avec quelle coquetterie il parlait de ses collègues du petit et du grand bureau. « Ce ne sont pas des loups, disait-il, ce sont des moutons qui bêlent des paroles de conciliation sous la houlette et le bonnet phrygien de la République officielle », et, sans défiance et en manière de caresse il passait amoureusement la main sur le ruban de moire noire qui se porte dans la bergerie de la rue de Lutèce.
- Or, qu’advint-il ? Je frémis en vous le racontant, un jour que notre doyen se trompa de porte, c’est à dire qu’il entra comme les autres martyrs par la grande porte au lieu d’entrer par la petite, les agneaux médaillés se changèrent en loups hurlants et lui firent payer une large bienvenue. S’ils avaient été de taille, ils l’auraient dévoré impitoyablement.
- Eh bien ! Messieurs, votre conseiller s’en est tirée d’une façon charmante, et par un mot qui deviendra historique.
- « Vous avez à payer 19 fr. 50 », dit une voix caverneuse : « C’est bien, voilà 20 fr., riposta notre collègue, il y aura 0 fr. 50 de pourboire, vous l’avez bien gagné! »
- Concluez vous-mêmes, Messieurs ; et si quelqu’un raconte encore devant vous des histoires de prud’hommes, et accuse en même temps et par ricochet le doyen patron du Conseil des Prud’hommes de la Seine.... racontez-lui l’histoire de Joseph vendu par ces frères.
- La vérité, voyez-vous, c’est que la Justicet est boiteuse, la Loi aveugle et la Société ailé t mique.
- A part cela, tout va bien et la question sociale est en bonne voie de solution.
- Cependant, comme le disait dernièrement un de nos collègues, qui n’est pourtant pas altéré de sang'et de carnage, une révolution s’impose. *
- Toutes les théories réactionnaires ou socialistes s’expliquent par le malaise général et par le désir que tous les honnêtes gens ont d’en finir avec les cabotins politiques.
- Je ne suis pas aussi pessimiste que mon honorable collègue et je vous avouerai que je vois quelque chose de supérieur aux juridictions établies, ce sont celles qu’il faudrait établir.
- J’ai eu, comme vous le savez, l’honneur d’être délégué par le Syndicat général au Congrès d’Anvers pour la législation douanière et la réglementation du travail, et j’ai rapporté de ce Congrès quelques idées consolantes. Tout le monde économiste était représenté.
- Ce sont, je vous prie de le croire, des hom-
- mes qui ne rient pas souvent, le gratin des membres sérieux des parlements européens et dont les études ne sont pas positivement récréatives.
- Eh bien, ces gens-là sont très souvent d’accord avec les socialistes. Ah ! Messieurs, ils ne sont pas bien terribles les socialistes de bonne foi ; les vrais. Beaucoup d’entre vous le sont ou pourraient l’être.
- Mais ceux dont on parle le plus et qui | parlent le plus, les militants, sont presque j toujours des socialistes de profession qui dans une autre époque auraient été royalistes ou bonapartistes. Ce qu’ils veulent, c’est le pouvoir avec ses privilèges, ce sont les places ] lucratives, les honneurs avec leur éclat, et surtout l’assiette au beurre.
- Les régimes changent, les hommes restent.
- C’est pourquoi la question sociale n’avance pas.
- A toutes les juridictions en usage, le Congrès a préféré l’arbitrage qui est la médecine des relations sociales, et la conciliation qui en est l’hygiène.
- A l’appui de ces préférences, de braves ouvriers de Bascoup et de Mariemont nous ont conté que depuis l’établissement de leurs Comités d’arbitrage, aucune affaire n’était venue devant le Conseil des Prud’hommes. La conciliation d’abordf puis l’arbitrage avec une sanction contre le patron ainsi que contre l’ouvrier. Si nous étions aussi sages que nos bons voisins les mineurs, mon cher doyen, vous auriez gagné la semaine dernière vos 19 fr. 50 et perdu votre pourboire historique.
- Nous sommes allé plus loin encore avec les socialistes; nous avons demandé l’arbi-rage international et la suppression du mili-arisme. Oui, cela s’est dit et a été accepté carrément. L’on marche dans le sens de la consolidation de la paix, et moi, vous le savez, qui suis un vieil ami de la Paix, je suis heureux de voir des gens qui tiennent dans leur pays des places considérables dans les lettres, les sciences, le commerce et l’armée même se déclarer ennemis de la guerre et apôtres de la paix. Cette explosion sentimentale dont peuvent sourire les gens légers ou s’irriter les cœurs secs et les âmes trop mathématiques mérite qu’on s’y associe et qu’on la salue....
- Il me reste à présent, Messieurs, à remplir auprès de vous le plus doux et le plus agréable des devoirs, celui qui résume en quelques mots nos regrets sincères, nos pensées les plus intimes et nos souhaits les plus ardents.
- Je bois à la Chambre syndicale des Maîtres teinturiers-dégraisseurs de Lyon, notre sœur fidèle et notre meilleure alliée. Je porte un toast à son vénéré Président et à son précieux secrétaire, l’ami Patin.
- Je bois au Président de la Chambre de commerce de Beaune, M. Ch. Cloutier, notre
- éminent confrère, qui devait assister à notre fête, et qui, blessé récemment, n’a pu à son grand regret tenir sa promesse.
- J’espère avec vous qu’il sera bientôt tout à fait remis et je lui envoie de notre part tous nos bons souvenirs et toutes nos amitiés.
- Je bois à nos Membres correspondants, gardiens fidèles et incorruptibles des traditions professionnelles. Je les remercie de l’empressement et de l’à-propos qu’ils ont mis à nous soutenir dans nos luttes passées, et je leur exprime notre reconnaissance pour l’appui qu’ils nous donnent tous les jours et en toute occasion.
- A la santé des membres correspondants de notre Chambre syndicale en France, en Europe, et en Amérique.
- Je bois aux représentants de toutes les puissances colorantes naturelles et artificielles, à leur prospérité qui est si intimement liée à la nôtre. Je n’excepte de ce toast que celui qui serait venu ici dans l’intention de fournir au restaurant Ronceray de la fuchsine pour son vieux Médoc, et de l’acide tartrique pour son éclatant Champagne.
- Je bois à notre ami Pingrié, le ministre des affaires étrangères sans rival Nous ne comptons plus les alliances précieuses qu’il a apportées et conservées à notre Syndicat. Ses nombreux amis sont devenus les nôtres.
- La Fédération des Teinturiers lui doit ses plus sincères remerciements.
- Je bois à ce qu’il y a au monde de meilleur et de pire : à la Presse.
- Nous avons cette année le plaisir de posséder le représentant de la presse technique : M. Gouillon.
- Je n’ai pas besoin de faire ici son éloge, sa modestie en souffrirait, et, tout en disant le bien que nous pensons de cet ami si dévopéà nos intérêts et à la science, nous serions toujours au-dessous de la vérité.
- Je bois aux ouvriers de la corporation, représentés ici par MM. Castaingt et Poyard, délégués de la Chambre syndicale.
- Dites, Messieurs, à vos compagnons de travail, comme je le dis à tous nos collègues, qu’il existe entre nos deux Chambres patronale et ouvrière certain Comité de conciliation que nous avons créé en commun et qui ne demanderait qu’à fonctionner comme en Belgique à la satisfaction de tous.
- INFORMATIONS & FAITS DIVERS
- Réclamations relatives aux colis postaux. — Le Conseil d’Etat, statuant au contentieux, vient de rendre une décision d’un grand intérêt pratique. Jusqu’à présent, en effet, la juridiction compétente sur les réclamations formulées par les particuliers qui ont à se plaindre des colis postaux
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- LA. REVUE DE LA TEINTURE
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- n’était pas nettement déterminée. La Cour de cassation avait déclaré l’autorité judiciaire incompétente, et les réclamants, ayant porté leurs doléances devant le Conseil de préfecture, avaient été également i repoussés non recevables.
- Il résulte de l’arrêt de la haute assemblée que c’est devant le Ministre du Commerce, de l’Industrie et des Postes et Télégraphes que les réclamations de ce genre devront être portées, et que la décision du Ministre pourra être déférée au Conseil d’Etat par la voie contentieuse.
- Chambre de commerce de Villefranche. — Le groupe industriel de Villefranche (Rhône) qui est un centre de fabrication de tissus et de teinture, réclamait une chambre de commerce, et nous nous sommes fait l’écho de cette juste réclamation.
- Elle a aujourd’hui satisfaction, la création d’une chambre de commerce vient d’y être autorisée.
- Taxe postale des papiers de commerce
- ET COLIS POSTAUX POUR L’ALGERIE. --------
- M. A.-G. Bernheim a présenté à la Chambre syndicale des tissus et nouveautés les justes observations qui suivent et que nous ne saurions trop appuyer :
- L’arrêté ministériel du 25 novembre 1893, a étendu aux avis de traite, notes de crédit, etc., le bénéfice du tarif réduit dont jouissaient auparavant les seules factures, a formellement exclu les lettres de commande ou notes de commission de la liste des papiers de commerce admis à circuler sous taxe réduite.
- Pourquoi cette exclusion ? L’administration a probablement jugé que, de par leur nature même, les lettres de commande ou les notes de commission devaient porter des recommandations ou annotations qui leur donnaient le caractère de correspondance particulière.
- Néanmoins, nous avons pensé que, dans certains cas, la note de commission qui ne porterait que la quantité, la désignation et le prix des objets commissionnés, pouvait être assimilée à une facture et être en conséquence admise à jouir du même régime que celle-ci, et le Comité a décidé de saisir le directeur général des postes de cette'question.
- M. Bernheim demandait, en outre, que les factures, avis de traites, etc., adressés à l’étranger, puissent, comme les papiers d’affaires circulant en France, être admis sous taxe réduite.
- Sur la proposition également de M. Bernheim, la Chambre des tissus a exprimé auprès de qui de droit le vœu que les dimensions exigées aujourd’hui pour les colis postaux à destination de l’Italie, la Corse,
- 1 Algérie et la Tunisie, soient augmentées
- et mises en rapport avec l’augmentation de poids récemment accordée.
- —o —
- Société française d’hygiène et de blanchiment. — Nous sommes priés de reproduire la circulaire suivante :
- « Monsieur,
- « Nous avons l’honneur de vous informer que nous prenons, à dater de ce jour, la suite des affaires de la Société française d'hygiène et de blanchisserie, pour la vente des machines à laver, calandres, fourneaux, etc., construites dans nos ateliers de Reims, et l’exploitation des brevets que possédait cette Société.
- « Nous nous mettons à votre disposition pour vous donner tous les renseignements concernant le fonctionnement et la production de nos machines, l’étude des projets, ainsi que l’établissement des plans et devis d’installations complètes de blanchisseries.
- « Recevez, Monsieur, nos sincères salutations.
- « Paul Triaud, Morelle et Cie,
- Successeurs. »
- Nous constatons avec satisfaction,"d’après cet avis, que M. Morelle fait partie de la nouvelle Société ; il était déjà l’agent commercial de la précédente ; il s’était sympathisé toutes les personnes en rapports avec elle, et qui n’en continueront que plus volontiers leurs relations avec cette Maison.
- Le siège de la Société française d’hygiène et de blanchiment est à Paris, boulevard Poissonnière, 12.
- —o —
- Les nouveaux droits sur le coton en Russie. — L’accroissement des droits d'entrée sur le coton en laine, projeté depuis quelque temps par l’administration impériale, a été officiellement approuvé par l’empereur le 20 décembre 1894/1" janvier 1895. Le droit a été porté de 1 r. 40 kop. à 2 r. 10 kop. le poud. Des relèvements correspondants ont été décidés sur les fils de coton, et, pour ne pas arrêter le développement continu des exportations de cotonnades russes dans l’Asie centrale, le draw-back des droits ainsi payés sur les matières premières a été accordé à la sortie des produits fabriqués.
- Ces nouvelles tarifications intéressent vivement les industriels de cette circonscription où se trouvent la plupart des filatures, des tissages et des fabriques d’indiennes. Elles modifient, en effet, les conditions de leurs approvisionnements et les rendent de plus en plus maîtres d’un marché qu'ils arrivaient presque déjà à monopoliser. Ils en paraissent donc satisfaits. Mais le but de ces relèvements est surtout de développer dans le Caucase et le Turkestan la production du coton, malgré la baisse des prix à l’étranger, et aussi d’accroître au profit de l’Etat les recettes douanières.
- La culture du coton dans les possessions asiatiques de l’empire date de 1870. Dès 1887, le coton russe prend sa place sur les marchés nationaux qui en reçoivent 907,000 pouds, et les envois s’élèvent rapidement jusqu’à 3 millions 800,000 pouds en 1893. Les perspectives d’avenir seraient plus brillantes encore que les résultats obtenus. D’apiès des calculs, peut-être optimistes, on estime que le Turkestan produira dans un bref délai 6 à 7 millions-de pouds. La Transcaucasie voit également croître le nombre de ses plantations. Des capitaux, des travaux d’irrigation et une protection douanière paraissent devoir assurer cet avenir.
- L’industrie cotonnière suit, en Russie, un développement parallèle, et consomme une quantité de matière première bien supérieure à la production nationale, même avec son accroissement espéré.
- Cette industrie a produit, en 1890, pour près de 500 millions de roubles de marchandises. En 1880, la valeur de sa production n’était .estimée qu’à 250 millions de roubles. Elle possède environ 6 millions de broches, c’est-à-dire un million de plus que la France, et emploie 250,000 ouvriers dont, à la vérité, une grande partie travaille la moitié du temps à la culture.
- Combustion spontanée d’une soie chargée. — Une caisse renfermant de la soie noire en écheveaux arrivait à la station de R..., pour être remise à MM. M..., fabricants de passementerie. Lorsque cette caisse fut transportée du fourgon sur le quai, l’employé chargé du transbordement remarqua que la température du colis était fort élevée, et, craignant qu’un incendie ne couvât à l’intérieur, il ouvrit la boîte et isola les paquets de soie, lesquels furent ensuite livrés aux destinataires.
- Au moment de cette livraison, les écheveaux étaient encore chauds et, afin de les refroidir, MM. M..., les firent déposer sur le comptoir en chêne d’une salle basse, en les isolants. Pendant la nuit, un des écheveaux dont le milieu n’avait pas été visité, prit feu lentement et communiqua l’incendie au mobilier. A trois heures et demie, un des employés de l’usine M..., qui faisait sa ronde dan’s les bâtiments, constata le sinistre et avertit le propriétaire.
- Des secours, immédiatement organisés, réussirent à éteindre cet incendie dont le dégât est évalué à la somme de 3.000 fr., couverte par une assurance.
- La soie ainsi brûlée avait été, parait-il, soumise à la teinture quelques jours seulement avant celui où elle fut expédiée à MM. M..., il est alors à supposer que l’excès de charge de la soie noire avait entraîné celle-ci dans une suroxydation qui fut assez vive pour déterminer la combustion.
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- JUGEMENT EN CONTREFAÇON
- TRIBUNAL CIVIL de LYON (2» Ch.) Présidence de M. Condomine, vice-président
- Audience du f> décembre 1894
- Contrefaçon du Noir diamine, produit breveté. — Action contre le détenteur et le vendeur des produits contrefaits.—- Condamnation du contrefacteur à des dommages-intérêts.
- (Manufacture Lyonnaise de Matières colorantes — contre Robin et autres et Berge r-Vultier)
- Les faits de cette cause se résument ainsi :
- Par un arrêté de M. le Ministre du commerce, en date du 15 janvier 189;),
- 11 a été délivré à la Société de Manufacture Lyonnaise de Matières colorantes, un brevet d’invention de 15 années, pour un procédé spécial de fabrication de couleurs.
- En vertu de ce brevet, ladite Société a fait saisir, à la date du 3 mars 1894, chez les sieurs Robin, Savoyat et Ra-naud, une certaine quantité de noir direct pour coton, qui leur avait été vendu par M. Berger-Vultier, de Bâle, (Suisse), et qui était une contrefaçon de celui ayant fait l’objet du brevet délivré à son profit.
- De là, une action en contrefaçon intentée simultanément contre MM. Robin, Savoyat et Ranaud, d’une part, et Berger-Vnliier, d’autre part.
- Ce dernier ayant excipé de l’incompétence du Tribunal civil de Lyon, un jugement de la 2e Chambre en date du
- 12 juin 1894, rejeta le déclinatoire proposé et retint la connaissance de l’affaire.
- C’est ainsi que la cause est revenue devant la 28 Chambre pour le débat au fond. Mais, sur ces entrefaites, la So- 1 ciété demanderesse s’étant désistée de son action contre Robin, Savoyat et Ranaud, dont la bonne foi a été reconnue, le Tribunal a statué comme il suit, sur la demande formée contre Berge r-Vultier, vendeur des produits contrefaits.
- JUGEMENT
- Attendu qu’il résulte suffisamment des pièces au dossier et qu’il n’a pas été sérieusement dénié après les explications fournies à la barre, que Berger-
- ! Vultier a vendu à Robin, Savoyat et j Ranaud, un produit de teinture qui est ; une contrefaçon du noir diamine breveté au profit de la Manufacture Lyonnaise de Matières colorantes, sachant que ce produit était breveté; que la responsabilité du défendeur est donc certaine ;
- Sur le quantum des dommages-intérêts réclamés :
- Attendu qu’avec les seules justifications produites, il paraît juste mais suffisant d’allouer à la Manufacture Lyonnaise, à titre d’indemnité, la somme de 3,000 francs, l’autorisant en outre à faire sur cette somme tel prélèvement qu’elle jugera utile pour publier le présent jugement, tant en France qu’à l’étranger, dans tels journaux qu’il lui plaira choisir ;
- Par ces motifs,
- Le Tribunal,
- Jugeant publiquement, contradictoirement en matière sommaire et premier ressort, le Ministère public entendu ;
- Ordonne la confiscation des marchandises saisies ;
- Condamne Berger-Vultier à payer à la Manufacture Lyonnaise,avecintérêts de droit, la somme de 3,000 francs ;
- Autorise la Manufacture Lyonnaise à employertoutou partie de ladite somme à la publication du présent jugement dans tels journaux que bon lui semblera ;
- Donne acte à Robin, Savoyat et Ranaud, du désistement de la Société demanderesse, en ce qui les concerne;
- Condamne Berger-Vultier tant parce qu’il succombe qu’à titre de supplément d’indemnité aux entiers dépens de l’instance, y compris les frais de la procédure engagée contre Robin et autres.
- .SOCIÉTÉS :
- Formations — Mollifications — Dissolutions
- Formation de la Société en nom collectif Jules Louvet et ses Fils, La Grande NCaison de Blanc, 6, boulevard des Capucines. Durée 6 ans. Capital i,000,000 fr.
- , Formation de la Société en nom collectif les fils de Jules Bernaert, teinture des laines et cotons, 91 et 95, Grande Rue, à Roubaix. — Durée : 17 ans et 6 mois, du
- Ie1' janvier. — Capital : 26,000 francs. — Acte du 26 février.
- Formation de la Société en nom collectif F. Lefebvre et P. Scrèpel, laines brutes et peignées, blousses, 4, r. du Grand-Chemin, à Roubaix. — Durée : 10 ans. — Acte du 18 février.
- Form'ation de la Société en nom collectif Maillard et Chambon, fabr. de rubans unis et façonnés, 5, place de l’Hôtel-de-Ville, à Saint-Etienne. —.Durée : 6 ans et 3 mois.
- — Capital : 100,000 francs. — Acte du icr janvier.
- L'ormalion de la Société en nom collectif Ploton et Courbon, cylindreurs, apprê-teurs et moireurs, 8, rue Marengo, à Saint-Etienne. — Durée : 9 ans. — Capital : 60,000 fr. — Acte du 26 janvier.
- Formation de la Société en nom collectif Victor Beluze & C,e, Société des apprêteurs de Thizy, rue Gambetta, à Thizy. — Durée 10 ans, du rer avril. — Capital : 2,000 francs. — Acte du icr mars.
- Formation de la Société en nom collectif Durel et Souchon, fabricants de rubans,
- 1L rue de la République, à Saint-Etienne.
- — Durée : 6 ans, du Ier février. — Capital : 60,000 fr. — Acte du 2 mars.
- Formation de la Société en nom collectif Morel & Cie, blanchisserie parisienne, à Vichy. — Durée : 7 ans. — Cap. : 40,000 francs. — Acte du 3 1 décembre.
- Modification de la Société anonyme pour l’exploitation de I’Usine Cliff, à Saint-Quentin, et prorogation de 20 ans, du icr janvier 1900.
- Modification de la Société François Ma-surel frères, filature de laine rue de Wailly, à Tourcoing. — Substitution de Mme Vve François Masurel-Jonclez à son mari décédé. — Modifications des statuts et pro rogation de 10 ans, du Ier janvier 1895.—
- 5 février 1895.
- Liquidation judiciaire
- Legoy (Edouard-Henri), bois de teintures et articles tannants, 26 rue du Dock, au Havre. — Jugement du 25 février. — L. : M. Savary.
- Répartition
- Desrues, teinturerie, 48, rue du Faub. St-Martin, à Paris. — S. : M. Roucher.
- Résolution «le concordat
- Davagne, Durand et Pernin, teinture, à Genay. — Jugement du 24 janvier. •— S. : M. Coste.
- Ventes (le Fonds (1e Teinture
- VENDEURS ACQUÉREURS FONDS CÉDÉS
- Veuve llrodart Mme Pâlichon 8, r. Chariot
- Mlle Diimesnil 80, r. des Archives
- Tourniard Frécot 1, r. F .-Bonrqeois
- Chauvet Girard St-Denis (Seine)
- Cli atiœuf Géraux 20, r. Brochant.
- Le Gérant : F. Bouillon.
- Tou* droits réservés
- rnOYES. — JM P. MARTELE!'
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- 8e Année, N° 2.
- LA TEINTURE
- ET DES COLORATIONS
- INDUSTRIELLES
- Février 1895
- F. GOUILLON, Directeur
- 3, Rue du Trésor, PARIS
- SOMMAIRE
- Chronique. — Noirs directs et solides pour cotons et autres fibres végétales. — Combinaisons an-timoniées préconisées comme substituts de l'émétique dans la teinture. — Vérification des draps à l’administration de la guerre (suite). — Revue sommaire des brevets d’invention.
- Procédés 'pratiques : Diaminogènes ; Alizarine en bains uniques; Gris B S; Teinture par chromage final.
- Chronique Industrielle.— Société Industrielle de Mulhouse. — Chambre Syndicale Parisienne de la teinture et du nettoyage. — L’indigo naturel fabriqué en chambre. — La transformation des affaires dans le commerce des tissus. — Unité de la science chimique. — Les assurances par l’État. — Les Bourses de travail. — Régime douanier. — Bibliographie. — Informations et faits divers. — Renseignements commerciaux.
- CHRONIQUE
- Le travail des femmes et des enfants
- On connaît toutes les difficultés qu’a trouvées l’application delà loi du2 novembre 1892 sur le travail des enfants et des femmes. Les ouvriers eux-mêmes ne la considère pas comme un bienfait.
- Cette loi vise à protéger trois catégories d’ouvriers dans des conditions diverses, et si l’on ajoute la catégorie des hommes adultes, on se trouve en présence de quatre régimes différents pour les ouvriers industriels.
- On a, en effet :
- 1) à 10 heures par jour, soit 60 heures par semaine, pour les jeunes gens des deux sexes âgés de moins de 16 ans ;
- 2) à 11 heures par jour, mais maximum 60 heures par semaine pour les jeunes gens des deux sexes, de 16 à 18 ans ;
- 3) à 11 heures par jour, soit 66 heures par semaine, pour les filles âgées de plus de 18 ans et les femmes.
- 4) Les garçons au-dessus de 18 ans et les hommes pouvant continuer à travailler 12 heures par jour, soit 72 heures par semaine.
- Or, comme le travail de ces différen-
- tes catégories d’ouvriers est presque toujours lié l’un à l’autre, il faudrait pour qu’il se fit parallèlement, adopter pour tous la limite inférieure.
- On voit d’ici quels troubles et quelles contestations il en résulterait, ce qui déjà a lieu, car la réduction du salaire en est la conséquence.
- Les Chambres de Commerce des centres industriels, et lescommissions consultatives ont presque toutes présenté des vœux tendant à l’unification de la journée de travail. On sait qu’une proposition de loi de M. Maxime Lecomte vise à leur donner satisfaction.
- La Société industrielle et commerciale de Roubaix propose un moyen terme qui résoudrait cette question.
- « Il conviendrait donc, dit-elle, dans une note s’adressant au Sénateurs et Députés, de trouver une solution pratique qui conciliât les intérêts de la classe ouvrière et ceux des industriels.
- » Nous croyons que la proposition qu’a fait au Sénat l’honorable M. Maxime Lecomte remplit ce double but et nous venons vous demander avec lui de ramener à 11 heures par jour le travail des ouvriers et ouvrières.
- » Et si l’on veut absolument protéger les enfants, qu’on recule d’un an leur âge d’admissibilité dans les manufactures, de façon à ce qu’ils puissent, eux aussi, travailler 11 heures par jour, ou qu’on décide que jusqu’à un âge déterminé ils ne pourront travailler qu’une demi-journée, soit 5 à 6 heures par jour au maximum, ce qui permettrait aux industriels d’organiser deux équipes.
- » Le moyen que nous proposons aurait pour avantage d’uniformiser le travail, ce qui, au point de vue industriel, est une nécessité, d’empêcher le surmenage des enfants et des filles mineures, ce qui est le but auquel vous visez.... »
- Ce qui est certain, dans tous les cas,
- ! c’est que la révision de la loi du 2 no-
- vembre 1892, s’impose; cette loi a créé dans l’industrie une situation impossible, et une cause de conflits permanents.
- Les Lainages nouveauté
- Restons à Roubaix, puisque nous y sommes, et nous donnerons un coup d’œil sur sa fabrication.
- La fabrique a des ordres pour l’hiver tant de l’Amérique que de l’intérieur, et l’on s’attend à une bonne saison d’hiver, d’autant plus qVeles froids tardifs et persistants ont épuisé les stocks.
- L’apparition du beau temps a régularisé la vente, et l’on reçoit maintenant de nombreux suppléments en articles d’été.
- On cite comme articles en faveur:
- Le « Granité Fougère » genre pure laine en nuances variées, « l’Armure étincelante » tramée laine, belle nouveauté glacée en deux tons, le « Natte » tissu laine et soie, « l’Amazone » qui est un article classique, mais qui a donné lieu à des ordres importants pour l’hiver, la « Côte cheval » que nous avons déjà vue il y a deux ans, et qui reparaît, la « Tricotine » haute nouveauté en laine et soie, de toutes nuances ; on tente de faire revivre la « Popeline laine », qui est une belle et confortable étoffe.
- Le genre Vigoureux conserve son succès pour l’été, et ses teintes préférées sont les beiges et les marengos.
- Pour les nouveautés, les nuances d’été les plus recherchées sont les blanc, crème, bleu très pâle, rose, grenat, terre cuite, marine, etc.
- Dans la fabrication d’hiver on remarque principalement : le blanc nacré, le bleu-reine, pâle et frais à la fois comme le mys dis, le bleu-bleuet, plus vif et plus franc, le mauve-aurore ou lilas rosé, le rouge-bengale chaud et vigoureux, le pourpre-valkyrie qui serait le rouge précédent avec des reflets violacés, le brun-abeille se rapprochant des havaves, le corinthe qui I tient le milieu entre les violets et les
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- marrons, le vert-amande pâle et discret, le vert-herbier à fond plein mais un peu éteint comme les herbes séchées par les soins d’un botaniste qui s’est appliqué à leur conserver leur couleur.
- Mais, ce qui reste le succès de cette saison, comme il l’a été Tan passé et même avant, c’est le crépon sous toutes ses formes et sur tous textiles.
- Dans les lainapes on ne se tient plus aux noirs, et l’on fait des crêpés et gaufrés de toutes nuances, de même qu’à fils brillants formant travers et bouillonnés.
- Mais les crêpés sont surtout articles d’été, car ils se fabriquent avec des matières fines qui ne permettent pas de donner de l’épaisseur aux étoffes. Cependant on fabrique pour l’arrière-saison des créponnés avec fils trico-tine, qui ont plus de poids et qui sont d’un bel effet, soit en nuance unie, soit à plusieurs tons.
- Dans les unis d’hiver, ce sont encore les cardés et les cheviottes, sous toutes les formes, qui sont en faveur, en noir, couleurs, et fils fantaisie ou mélangés de grosses nuances ; on recherche les effets à fils brillants de mohair-vigogne ou ce qui signifie la même chose, du poil de chèvre qui est l’étoffe à succès.
- La nouveauté pour hommes
- Pour la draperie-nouveauté pour hommes, les échos d’Elbeuf, « Les Tissus » nous disent :
- En dehors des petits effets ordinaires pour le pantalon, on passe tour à tour des rayures aux carreaux et des carreaux aux rayures. Ce sont de grandes et parfois de très grandes dispositions dans lesquelles les fonds et les gilets sont formés de motifs fleuris. Les expressions rayure et carreau rendent imparfaitement l’idée des dessins ; car il suffit, sur un tissu uni, de mettre quelques filets en chaîne, de place en place, pour faire une rayure; ces filets sont-ils, de plus, mis en trame, qu’un carreau est obtenu. Les dessins établis ainsi dans leur plus simple expression sont exactement dénommés.
- Actuellement, il est plus logique de dire que, pour plaire à la mode, on doit chercher des petits motifs plus ou moins nouveaux p îrle jeu des nuances, puis grouper ces motifs, soit longitu-
- dinalement, soit sous forme de damiers réguliers ou irréguliers, pour produire de vraies mosaïques sur le tissu.
- Les différents effets étant obtenus forcément par les mêmes nuances (à peu près) l’étoffe offre une tonalité mixte générale, ni claire, ni foncée pourcette cause, les dessins souvent peu apparents, parce qu’ils sont obtenus seulement par le contraste des motifs réunis, et ils peuvent être grands sans dureté.
- La tonalité grise qui se dégage des dessins ainsi obtenus donne aux tableaux de nuançage, malgré la diversité des couleurs utilisées, un aspect uniforme auquel on s’est habitué depuis quelques années. C’est aussi une raison qui fait trouver que les dessins un peu accentués sont de mauvais goût, invendables,quoiqu’en réalité ils marquent une tendance vers des sujets moins uniformes, dès essais de nouveauté.
- Les jaquettes, que l’on avait quelque peu négligées vont, parait-il, retrouver une nouvelle vogue. On va leur donner une bonne place en été dans le costume habillé. Bien que l’on fasse ce vêtement en marchandise unie de couleurs claires ou fantaisie, en petits dessins de teintes variées, c’est principalement aux unis de nuances très foncées, dessins façonnés que l’on donne la préférence.
- Quant à présent, on recommande surtout le noir et le bleu foncé. On y ajoute quelquefois du marron très foncé et du marengo, composé, soit de 98 parties de noir et 2 de blanc, soit de 97 contre 3, c’est-à-dire avec très peu de blanc. Les mélangés sont en cheviotte et en cardé plus souvent qu’en peigné. Les autres teintes très foncées, tirant sur l’aubergine et sur le vert, sont jusqu’ici réservées aux pardessus.
- La Fabrique et les Affaires
- Quant au mouvement de ces fabrications, nos correspondants nous signalent que les places d’Elbeuf, Louviérs, Sedan, Ma’zamet et Vienne n’ont qu’une activité modérée, mais soutenue. On constate cependant une certaine faiblesse sur les articles unis et quelques autres de grande consommation.
- Dans une revue de l’année écoulée, VÊcho des Ardennes estime que la
- situation de la fabrique de Sedan est satisfaisante.
- « Malgré toutes les difficultés des affaires, dit-il, plusieurs de nos fabricants vont de l’avant et envisagent l’avenir avec plus de confiance.
- « L’article « draperie-femmes » s’est écoulé plus facilement en 1894 qu’en 1893; la fabrication des tissus semble avoir doublé.
- « Pour hommes, la fabrication paraît être demeurée la même; les prix ont été, pour l’ensemble de l’année, moins élevés; les déconfitures malheureuses que l’on sait de deux importantes maisons, ont amené des soldes plus nombreux qu’en 1893.
- « On nous affirme qu’en 1893 il restait un stock plus grand qu’en 1894.
- « Sans doute, une souffrance générale pèse sur l’industrie ; la cause en est multiple, et au premier rang il faut citer l’excès de production de ces dernières années, la transformation de beaucoup de pays, où nous exportons, en centres producteurs, d’où fatalement une baisse dans l’exportation et un accroissement dans la production.
- « Mais, nous le répétons, la situation de notre fabrique, en général, est bonne pour la « draperie-femmes », et elle est loin d’être mauvaise pour les articles bas prix et les articles intermédiaires. Une très importante maison d’apprêt à façon a dû augmenter ses heures de travail, pour Sedan. »
- Nous enregistrons avec plaisir ce cri d’espérance, mais nous croyons que Sedan n’a pas suivi le courant nouveau à l’égal des autres places concurrentes, et que son industrie a un grand besoin de se moderniser.
- Le département de l’Aisne reste encore un centre de fabrication des lainages. Dans le ressort de la Chambre de commerce de Saint-Quentin, les machines à peigner travaillent annuellement 2 millions de kilogrammes de laine brute, soit 1 million de kilogrammes de peigné, d’une valeur approximative de 4,500,000 francs. La filature compte 180,000 broches, produisant annuellement 4,500,000 kilogrammes de fil pour une valeur de 24 millions.
- Mais les tissages souffrent beaucoup dans cette région : cette industrie, occupait dans l’Aisne 5,000 métiers mé-
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- caniques et 3,500 métiers à la main, avec 6.500 ouvriers et sa production était de 30 millions de francs. Beaucoup de métiers chôment actuellement. A Saint-Quentin, la durée du travail a été réduite à 11 heures ; à Guise, le personnel ouvrier n’est occupé que la moitié du temps.
- Un article drapé bien en faveur, c’est le béret, cette coiffure adoptée si généralement surtout pour les enfants dex deux sexes et pour les costumes sportiques.
- Cette industrte qui fut longtemps une spécialité des pays basques et avait son centre à Nay, dans les Basses-Pyrénées, se répand maintenant un peu partout, et donne lieu à des affaires importantes, encore rémunératrices, quoique les prix soient tombés fort bas, comparativement à ce qu’ils étaient il y a quelques années.
- F. GOUILLON.
- MRS DIRECTS ET SOLIDES
- POUR
- COTONS ET AUTRES FIBRES VÉGÉTALES
- Noir Solide St § Noir Vidal
- Communication de notre Collaborateur : M. ÉMILE DU HEM
- Les noirs d’aniline par oxydation, n’ont jusqu'ici donné complète satisfaction. Ils exigent une installation spéciale, diminuent toujours la force du filé (quoiqu’on dise) et par les vapeurs acides dégagées, nuisent à la santé des ouvriers.
- Les noirs par diazotation et développement : noirs diamines, diazo noirs, n’ont jamais le ton, l’intensité, le plein des noirs d’aniline, ils n’ont de plus qu’une solidité relative.
- De toutes parts (tant teinturiers que fabricants de matières colorantes) on est à la recherche d’un vrai noir : 1° N’attaquant pas le coton; 2° Iuverdissable ; 3° Ne dégorgeant pas sur blanc ; 4° Solide aux lessives, et si possible; 5° Laissant au filé toute sa souplesse.
- Deux usines de matières colorantes artificielles lancent en ce moment chacune un noir. La maison Poirrier et Dalsace, à qui l’on doit la fabrication du Cachou de Laval, de MM. Croissant et Bretounière, présente
- aux teinturiers le noir Vidal, dont nous parlerons plus loin.
- La « Badische anilin et soda fabrik » offre actuellement le Noir solide BS. Nous nous occuperons d’abord de ce dernier, que j’ai pu essayer de toutes façons.
- NOIR SOLIDE BS
- Le noir solide BS est livré au commerce en pâte très fluide, sa coloration est bien noire ; dilué, 1 partie pour 7 le bain est violet foncé, l’odeur du produit est désagréable, sulfureuse, de plus le noir est excessivement alcalin. Par bien des points, il se rapproche du cachou de Laval. C’est comme ce colorant un sulfure organique très alcalin (1).
- La teinture se fait complètement à froid, le coton est mis en sotte dans le bain composé primiiivement de 1 partie de noir BS pour 6, 7 parties d’eau. Le bain étant réduit, le noir, en 2 heures, est bien noir noir, plus allongé d’eau, la teinture exige 3 heures, 3 heures 1/2.
- Comme d’habitude, le coton est au préalable bien débouilli, soit à l’eau pure, soit au carbonate de soude. Si le débouillissage est alcalin, il est préférable de laver à fond la matière à teindre avant de la passer au bain de Noir BS ; les alcalis, le sulfate de soude, le sel marin introduits directement dans le bain donnant un ton brunâtre au noir.
- Le bain étant successivement alcalin, la matière ne peut être travaillée facilement mains nues, il faut opérer avec des gants en caoutchouc ou relier les matteaux par une longue ficelle dont une partie émergeant du bain, puisse servir à lever la marchandise.
- Les chaudières en cuivre doivent être évitées.
- Coton en pièce
- Teindre pendant une heure au Jigger dans une solution de 1 partie de Noir solide BS pour 6 parties d’eau froide.
- Voici les indications données pour la teinture en Noir BS par la Badische, indications qui peuvent être ponctuellement suivies pour réussir pratiquement :
- Le tissu doit être entièrement immergé, c’est-à-dire que les rouleaux seront rapprochés le plus possible du fond du Jiggpr. Essorer ensuite entre 2 rouleaux en bois, de façon que l’excédant du liquide retourne dans le bain, bien laver à fond.
- Les bains peuvent resservir. Dans ce but, on les remontera chaque fois au moyen de 40 kilos de Noir solide BS pour 100 kilos de tissus.
- Coton en fil
- Dans un bac en bois ou en fer, préparer une solution de 6 kilos de noir pour 50 litres
- (1) C’est en effet un dérivé sulfuré du dinitro-napidalie.
- d’eau froide. Mettre en sotte pendant 3 heures, 10 kilos de fil bien humecté en ayant soin de le maintenir entièrement immergé. Rincer ensuite à l’eau courante.
- 2B procédé donnant les meilleurs résultats: 10 kilos de coton bien humecté sont mis en sotte pendant 2 heures dans une solution de 14 kilos de Noir solide pour 100 litres d’eau. Les matteaux doivent plonger entièrement dans le bain ; à cet effet on les relie aux bâtons au moyen de ficelles permettant de les remuer de temps à autre. Essorer ou tordre. Laver à grande eau.
- Les bains étant conservés pour chaque nouvelle partie de fil, ajouter au bain 4 kilos de Noir solide BS, 15 litres d’eau.
- Pendant la teinture, le bain se recouvre d’une pellicule à reflet bleuâtre ; le coton sorti du bain prend aussi très vivement cette teinte.
- L’acide sulfurique épaissit le noir BS et augmente le dégagement d’hydrogène sulfuré.
- Le coton teint en Noir solide BS, après séchage, est très solide aux savonnages. Une échevette de coton blanc savonnée à 60 avec une échevette de Noir BS ne se colore nullement. Le Noir BS ne dégorge pas au frottement à sec sur le papier blanc ou le coton blanc tissé en même temps. La résistance aux acides dilués est bonne. En brûlant, le coton laisse une cendre totale, de couleur gris blanc ; une partie en ignition ne continue pas à se consumer comme les couleurs chromatées.
- Le Noir BS ayant, à mon avis, les mêmes propriétés que les sulfures organiques ou Cachou de Laval, j’ai essayé l’action de différents produits de teintures de cette couleur. Chaque acide modifie la teinte du noir, mais sans donner une augmentation d’intensité ou un changement susceptible d’être noté, le sulfate de fer et le bichromate de soude brunissent le noir, et le sulfate de cuivre augmente le ton bleuâtre.
- La réaction la.plus importante est celle du chlore. Le noir en bain de chlorure de chaux tourne complètement, il se change en un grenat havane (cachou brun, chromate avec soude) de toute beauté. Ce grenat pâlit légèrement dans une eau de soude bouillante, quoique abandonnant beaucoup de couleur. Une échevette de coton débouilli, passée dans cette eau de rinçage, alcaline et bouillante, se colore d’une façon très unie en saumon terne (rocou légèrement bruni) et cette teinte est très solide aux lessives. Je crois qu’en traitant directement le Noir BS par le chlore, on obtiendrait un colorant intéressant.
- Ces nuances grenat et saumon, dérivées du noir, deviennent plus ternes par un passage au bichromate à 60°, elles jaunissent par un passage au sulfate de fer, et subissent peu de changement par le sulfate de cuivre.
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- J’ai obtenu de très jolis effets d’impression et de chinage, en utilisant cette réaction du chlore sur le noir, d’autant plus que, suivant le degré du bain de chlorure, on peut obtenir différents effets, et des tons bien marqués en havane moyen et foncé.
- Cris solide BS
- Si le noir est intéressant par lui-même, il Test encore davantage employé en bains étendus et comme gris.
- J’ai utilisé les vieux bains de noir, 10 litres de bain ayant servi au noir, dilués dans 100 litres d’eau donnent une solution encore bien noire d’apparence.
- On peut y manipuler le coton sans crainte l’alcalinité étant de beaucoup diminuée. 1 kilo de filé lissé 2 minutes, à froid, dans ce bain, donne un beau gris fer (analogue au gris obtenu avec sumac et fer) qui augmente d’intensité si on le manœuvre plus longtemps. Cette teinture est à peu près semblable à celle du cachou de Laval comme rapidité.
- Action des réactifs et mordants de teinture sur le gris BS
- Le gris passe en chromate de soude, pâlit en violaçant légèrement, il jaunit par le sulfate de fer, et reste à peu près dans le même ton mais plus bleu, traité par le sulfate de cuivre.
- Passé en chlorure de chaux étendu, il se transforme en beau « cachou clair )) variant d’intensité suivant la nuance plus ou moins foncée du gris. Comme la teinture n’exige qu’un trempage, presque comme aux cuves d’indigo, on peut facilement faire avec ce gris tous les genres de chinés avec réserves.
- Le coton teint en chrysophénine et réservé par place, donne un joli vert terne avec mouches jaunes. Le coton teint en benzopurpurine donne des mouehes rouges et un fond grenat, etc., etc. Les couleurs petit teint peuvent servir aux mêmes genres, mais les réserves restent moins tranchées.
- Gris BS, mordant des couleurs basiques
- Tout comme le coton teint en cachou de Laval, celui teint au gris solide BS attire en bain froid et sans mordants ni produits accessoires, l’auramine, la chrysoidine, la safra-sine, la fuchsine, les violets de Paris, les bleus cotons, les verts éthyle, etc., etc., c’est-à-dire toutes les couleurs basiques ou faiblement acides.
- On obtient ainsi de beaux bleus verts foncés, olives bronze, prune, marron, etc., nuances foncées et bien unies. Ces teintes ne sont pas, bon teint et se dégradent à l’eau bouillante.
- 6m BS et couleurs directes
- Comme le gris BS résiste très bien aux lessives alcalines et aux savonnages bouil- i
- lants, on obtient une infinité de nuances bon teint en donnant un fond de gris et en teignant ensuite en benzoazurine, azo-violet, jaune coton, jaune diamine, bleu diamine, benzo du deltapurpurine, etc.
- De même que le Cachou de Laval se mélange très bien et monte bien combiné, avec les couleurs directes dans un seul bain, le gris BS peut s’ajouter à la chrysamine, à la chrysophenine et en général à tous les colorants tirant en bains alcalins.
- Le gris BS et chrysamine donne un bel olive qui, par un passage en sulfate de cuivre bouillant, se change en bronze de toute beauté et grand teint.
- Le gris BS se combine également avec le cachou ordinaire, le cachou de Laval, le rocou, le bois jaune en un seul bain et donne ici encore une variété considérable de nuances bon teint et grand teint.
- Comme solidité le noir et le gris BS résistent à toutes les lessives et savonnages, et remplacent avantageusement comme noir, tous les noirs connus, comme gris, les gris au sumac et fer, campêche et fer, gris d’aniline, cachou de Laval, remonté au bleu, etc.
- C’est donc sous tous rapports, une matière colorante excessivement intéressante.
- NOIR-VIDAL
- Noir solide sur coton et lin
- Le nouveau noir lancé par la Société anonyme des matières colorantes de Saint-Denis (Poirrier Dalsace; se vend au prix de 3 francs le kilo et se présente sous l’aspect de pierre ponce noirâtre, se dissolvant facilement dans l’eau chaude et se fixant sans mordant sur toutes les fibres végétales, coton, lin, jute, ortie, aloës, chanvre, etc.
- Le Noir Vidal se dissout très facilement dans les lessives alcalines et les sulfures alcalins, et donne, suivant les quantités de colorant employé, des nuances grises, verdâtres ou noires. 12 à 24 0/0 de colorant donnent des noirs variant du noir verdâtre au noir noir bien plein.
- Dissolution du produit
- Délayer le noir dans 15 à 20 fois son poids d’eau bouillante, et ajouter 3 fois le poids du colorant en sulfure de sodium cristallisé. Le sulfure de sodium s’emploie surtout pour les dissolutions faibles, les nuances claires avec 1/4,1/2, 1 et 2 p. 100 de colorant.
- Teinture
- Pour teindre, on entre le coton bien débouilli et on essore dans une barque ou bac de teinture en bois ou en fer, mais jamais en cuivre, le bain étant chauffé à 50°.On lisse le coton, en chauffant en 1/2 heure environ de 50 à 100°. On mène encore 1 heure au bouil-
- lon, on lève et on évente. On lave ensuite à grande eau et on passe en un bain de bichromate légèrement acide [2 p. 100 de bichromate). On lave à fond et on sèche.
- Les bains peu concentrés ne sont pas conservés
- Pour les nuances moyennes, on emploie 5 à 10 p. 100 et les bains peuvent se conserver. Dans ce cas, le noir ne devant pas être complètement utilisé, 5 à 10 p. 100 de sul-rure de sodium suffisent.
- Pour les nuances corsées, pleines et noires on emploie de 10 à 25 p. 100 de colorant, sans additions de sulfure de sodium. Si une partie du Noir Vidal se précipitait dans la barque, il serait bon, alors, d’ajouter du sulfure pour le solubiliser. Pour la teinture les barques doivent être à serpentin sec et non à barbotteur, de façon que les bains ne soient pas changés par l’eau de condensation.
- On entre le coton dans la barque, le bain étant à 50° on lisse avec soin ; on porte au bouillon en une demi-heure, on maintient une demi-heure à une heure à cette température, puis on lève au-dessus de la barque.
- On tord le coton immédiatement, de façon à perdre le moins de bain possible. On laisse éventer (déverdir) le coton puis quelques heures après on rince.
- Pour mieux fixer le noir on le passe dans une solution acide de chromate, de perchlo-rure de fer, ou mieux dans un bain de sulfate de cuivre. On prend 5 p. 100 de sulfate par rapport au poids du coton à traiter. On lisse 10 à 15 minutes à la température de 60-70°. Les nuances ainsi obtenues sont plus nourries et plus économiques.
- On peut suivre encore un 2e procédé consistant à ajouter au Noir Vidal aprè* dissolution 1 k. 500 de carbonate de soude et 5 kilos de sel de cuisine ou sel dénaturé.
- Eu laissant éventer 12 heures à l’air, on l’obtient plus nourri. Toutes les nuances grises verdâtres ou noires sont très résistantes aux bonnes lessives, aux alcalis, etc. Seulement leNoir Vidalal’inconvénient dedégorger en bleu par frottement sur le blanc. Malgré ce petit défaut, le Noir Vidal est un produit d’avenir.
- Emile Duhem.-
- COMBINAISONS ANTIMONIÉES
- préconisées comme substituts de Vémétique dans la teinture (i)
- Le prix relativement élevé de l’émétique a engagé certains fabricants de produits chimiques à préparer des combinaisons doubles de sels d’antimoine et de métaux alcalins,
- (1) Extrait du rapport de M. Haller sur l’Exposition de Chicago.
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- qui puissent remplacer le tartre stibié dans ses applications industrielles.
- Deux maisons très importantes ont exposé de ces produits: ce sont MM. de Haen, à List, près Hanovre, et MM. Rud. Kcepp et Cie, à Oestrich.
- Toutes ces combinaisons ont pour base le fluorure d’antimoine, associé à des chlorures et à des sulfates alcalins.
- La maison de Haën prépare ces composés, en ajoutant à du fluorure d’antimoine liquide, la quantité voulue de chlorure alcalin ou de sulfate alcalin en dissolution, et évaporant la liqueur jusqu’à cristallisation. On peut aussi dissoudre le chlorure alcalin solide dans le fluorure d’antimoine, et obtenir ainsi des cristaux d’une façon plus économique.
- Les combinaisons de fluorure d’antimoine avec les chlorures alcalins répondent à la formule SbFl3iMCL. On a préparé les composés suivants :
- SbFLNaCI, avec une teneur en antimoine correspondant à 61.5 % de Sb203. Aiguilles ou croûtes cristallines.
- SbFl3KCl avec une teneur en antimoine de 57.5 °/0 calculé en Sb205.
- Ce corps cristallise en gros cristaux, se dissout dans l’eau à 24 degrés, dans la proportion de 51 parties par 100 du dissolvant, et, à l’ébullition, une partie d’eau en dissout 5 parties.
- SbFl3AzHaCl renferme 62.8 % de Sb calculé en Sb203. Ce sel se présente sous la forme de cristaux bien définis, très solubles dans l’eau.
- Les combinaisons du fluorure d’antimoine avec les sulfates alcalins se préparent de la même manière, et répondent à la formule générale SbFl3S04M2.
- La combinaison sodique SbFPSONa2 cristallise en prismes, et contient 45.5 de Sb calculé en Sb203.
- Les sels SbFl3SO*K2 et SbFl3SO (AzIP)2 sont des combinaisons, dont la teneur en antimoine correspond respectivement à 41.3 °/0 et 46.94 °/o d’oxyde Sb203.
- Le composé ammonical est le plus soluble, 1 partie d’eau en dissout 1.4 à 24 degrés, et jusqu’à 15 parties à 100 degrés.
- C’est ce sel qui paraît devoir se substituer le plus avantageusement à l’émétique dans la teinture. 11 est, en effet, très stable à l’air, n’est pas hygroscopique, et ne renferme point d’eau de cristallisation.
- La maison Rud. Kcepp prépare la combinaison double de fluorure d'antimoine et de sulfate d'ammoniaque, en évaporant jusqu’à cristallisation une solution .d’un mélange de sulfate basique d’antimoine avec les quantités théoriques de bifluorhydrate d’ammonium. Ce sel, qui répond à la formule 2SbFl3l£SO't (AzHV, serait supérieur par ses propriétés physiques et sa teneur en antimoine aux sels fournis par la maison dé Haën. Il renferme,
- en effet, quand il est pur, 50.3 d’antimoine calculé en Sb203.
- La même maison a aussi préparé et exposé un fluorure double de sodium et d’antimoine, qui renferme une quantité d’antimoine correspondant à 66 % de Sb*05, et qui cristallise en beaux cristaux tricliniques très solubles dans l’eau.
- Enfin, elle montre aussi del’oxalate double d’antimoine et de potasse, dont la composition répond à la formule Sb2(C2O)5-t~3K2Cs02-f-8H20.
- Malgré certains avantages de prix que présentent toutes ces combinaisons vis-à-vis de l’émétique, qui ne renferme que 43-46 % de Sb203, elles ne peuvent le remplacer dans toutes ses applications. L’acidité que prennent les solutions, par suite d’une dissociation, influe sur la pureté et l’intensité de certaines nuances, et nécessite l’emploi de cuves à teinture en bois, celles en cuivre se trouvant rapidement attaquées.
- VÉRIFICATION DES DRAFS
- A L’ADMINISTRATION DE LA GUERRE
- — SUITE (1) —
- Une manière de reconnaître si les taches apparentes sont produites par une matière grasse, c’est de s’assurer si elles se reproduisent symétriquement dans le sens de la largeur du tissu, ce qui a presque toujours lieu, lorsqu’il s’agit d’huile ou de graisse, par suite de l’absorption, qui est la conséquence naturelle du pressage et de. la température élevée à laquelle le drap a été soumis pendant le décatissage.
- Nuances. — Il arrive souvent que les taches, au lieu d’être franchement accusées dans leur teinte et nettement circonscrites dans leurs contours, se présentent sous une apparence nuageuse et avec des formes indécises. Il en résulte qu’il est difficile d’en apprécier la réalité et d’en déterminer l’étendue.
- Telles sont les nuances produites par un dégorgeage (2) insuffisant, par l’immersion
- (1) Voir n° de décembre 1894, p. 189.
- (2) Le dégorgeage est une opération qui a pour but de débarrasser le drap, au sortir du foulon, des ingrédients argileux et savonneux qui ont servi à le fouler.
- 11 ne faut point confondre un drap gras dont la laine est mal dessuintée avec un drap mal purgé d’huile de la filature ou de savon du foulonnage ; l’huile et le savon peuvent être facilement extraits par le dégorgeage et le lavage.
- Ce drap est gras lorsque sa couleur est terne, nuageuse et lorsque, frotté sur un linge blanc, il décharge du colorant, poisse les mains et qu’enfin il tombe en plis lourds et raides et exhale une odeur de rance caractéristique.
- Un drap mal dégorgé de savon se reconnaît à peu près aux mêmes indices; seulement l’odeur est différente et il ne dégage que peu ou point de colorant sur un linge blanc.
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- du tissu dans une eau sale, par l’action trop énergique des alcalis au dégraissage, et, pour les draps teints en pièce, par certains accidents de chaudière.
- Toutes les précautions indiquées plus haut au sujet des taches simulées doivent être observées dans ce cas. La constatation de la réalité de ces nuances entraîne presque toujours le refus de la pièce, en raison de l’étendue des surfaces qui en sont ordinairement affectées.
- Barres. — Les barres sont produites par l’emploi, dans le tissage, de bobines de trame d’une couleur ou d’une nuance différente de celle de l’ensemble de la pièce ou dont la teinte a été salie, altérée ou ternie par des causes diverses.
- Elles se présentent, par conséquent, sous l’apparence de bandes tranversales d’une étendue plus ou moins grande en hauteur, mais qui occupent toujours la largeur de l’étoffe.
- Les barres se rencontrent surtout dans les draps mélangés, en raison de la difficulté d’obtenir dans le cardage une répartition exactement régulière des brins de laine diversement colorés qui entrent dans le mélange. Il y a lieu, à cause de cette difficulté, d’user de quelque tolérance à l’égard des barres qui sont très peu apparentes, en ce qui concerne les draps gris bleuté pour capotes et beige pour malades ou pour condamnés, qui sont destinés à des emplois pour lesquels les qualités qui intéressent la solidité et la durée du tissu ont beaucoup plus d’importance que celles qui ne se rapportent qu’à son apparence.
- II arrive quelquefois, mais beaucoup plus rarement, que les barres se présentent dans le sens de la longueur de la pièce. Elles proviennent alors de ce qu’un ou plusieurs fils de chaîne n’ont pas la même nuance que les autres. Les observations précédentes s’appliquent au cas dont il s’agit.
- Traces d’épinçage. — L’opération de l’épinçage, ou épincetage, dont il a déjà été question, à propos des vides qu’elle peut produire dans le tissu, laisse souvent à la surface des traces plus ou moins apparentes ou profondes, qui résultent de l’extraction des pailles, des noeuds, des chardons ou des poils jarreux, qui ont échappé au triage de la laine et à l’épincetage de la toile, et qui n’ont été enlevés qu’après le garnissage. D’autres fois, ces nœuds ou ces corps étrangers sont restés dans le tissu au détriment de son apparence.
- Lorsque ces différentes défectuosités sont très peu apparentes et qu’elles sont en petit nombre, elles sont sans gravité. Mais, dans le cas contraire, elles doivent donner Jieu«it à des raccourts, soit au refus de la pièce, qui doit alors être réapprêtée ou épincée à nouveau, suivant le cas.
- Pour les draps écarlates, qui sont teints en
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- pièces, lorsque l’extraction des corps étrangers a été faite après teinture, elle laisse des traces blanchâtres, qui sont la conséquence de la mise à découvert de l’intérieur du feutre toujours moins coloré que sa surface. Dans le cas où ces défectuosités seraient trop nombreuses, il y aurait lieu de faire passer l’étoffe dans un bain de cochenille.
- Irrégularités de tonte. — Ces irrégula- j rités sont presque toujours réparables par de j nouveaux apprêts ; les principales sont les | suivantes :
- Les entredeux et témoins, espaces où le poil n’a pas été tondu ou ne l’a été qu’insuffi-samment ; les témoins se trouvent surtout j près des lisières.
- Les écriteaux ou escaliers proviennent de la marche irrégulière d’un cylindre, d’un défaut décentrage de son axe de rotation, ou encore d’accidents à une lame ; ces défauts se répètent en s’échelonnant sur la longueur.
- Les queues de rat sont des lignes répétées où le drap a été plus fortement tondu par une lame que par les autres; les rongeurs sont des places où le drap a été trop tondu ; les mâchures sont des endroits où le poil est déchiré et arraché par la tondeuse.
- 3° CATÉGORIE
- La 3e catégorie se rapporte aux tares qui affectent le tissu dans sa contexture intime. Telles sont les irrégularités et les accidents de la filature, du tissage, du foulage et du garnissage.
- Les inégalités de l’étoffe, vues en transparence, sont beaucoup plus sensibles sur les draps de couleur claire, comme le garance, l’écarlate, le blanc et le jonquille, que sur ceux qui ont une couleur foncée.
- Exiger des premiers une régularité com- ! plète, ce serait donc leur demander beaucoup plus qu’aux autres, ce qui ne serait ni équitable ni réellement utile.
- Fils rattachés. — Ainsi, il arrive souvent que le tissu examiné par derrière et sous le rouleau présente, dans le sens de sa longueur, des cordons étroits et opaques. Ces dordons proviennent de ce qu’un ou plusieurs fils de chaîne ayant été cassés pendant le tissage, le tisserand a rattaché ces fils sans les répartir exactement dans les dents du peigne correspondantes, ou bien que, après avoir renoué les deux fils, le tisserand a laissé courir les deux bouts de rattache dans le tissu.
- La présence de ces défauts répétés indique, ! en général, ou bien un défaut de résistance de la chaîne ou sa tension excessive et irré- ; gulière. Mais, lorque le feutrage est bien homogène, le fait dont il s’agit est sans inconvénient au point de vue de la solidité du tiSSU., k
- Gr^sfilS: nœuds et bouchons. — D’autres fois, qe.sont des liteaux produits par une filature plus grosse que celle du restant de la
- pièce, des doubles duites (1), des noeuds ou des parties de trame bouchonneuses qui donnent naissance, dans le sens de la largeur, à des bandes sombres ou à des opacités d’une forme ou d’une étendue quelconque (21.
- Toutes ces défectuosités n’ont d’inconvénient sérieux et ne doivent donner lieu à des réductions que si elles sont visibles à la surface et à l’endroit de l’étoffe, ou si elles y produisent des cordons saillants ou des reliefs irréguliers, dont on reconnaît aisément la présence au toucher ou à la vue.
- Clairières en chaîne et en trame. — D’autres fois encore, on constate l’existence de bandes transversales où le tissu est plus ! transparent que sur les autres points, soit que la trame employée y soit de grosseur différente, soit qu’elle ait été moins serrée par le tissage ; ou bien des clairières longitudinales qui proviennent d’une inégalité de filature de la chaîne, et, plus fréquemment, de l’écartement anormal d’une ou plusieurs dents d’un peigne déformé par un trop long usage, parfois aussi à un fil de chaîne cassé et manquant à une grande longueur.
- Ces différentes irrégularités, qui sont rarement appréciables dans les draps de couleur sombre, n’ont d’inconvénient réel que si elles sont bien caractérisées et si le tissu, éprouvé sur les parties qu’elles occupent, est moins résistant que dans le reste de la pièce.
- Accidents de foulage (3) ou de garnissage (4). — Il n’en est pas de même des parties faibles ou effondrées qui sont la conséquence d’accidents divers de foulage ou de garnissage. Ces parties affectent, en général, des formes irrégulières et mal délimitées, où le tissu est non seulement moins résistant qu’ailleurs, mais plus ou moins désagrégé et quelquefois troué ou déchiré.
- En présence d’un accident de cette nature, il y a toujours lieu d’examiner avec soin si les parties qui avoisinent le défaut apparent ne sont pas elles-mêmes affaiblies et altérées, et de les lacérer s’il en est besoin (5j.
- (1) La double duite est un gros fil en trame ; elle résulte de la juxtaposition de deux plis courant dans les mêmes pas.
- (2) On doit aussi ranger dans cette catégorie : les fausses rentrures dues à deux fils de chaîne passés dans le même œillet ; les pas de chat ou crapauds dus à l’emmêlage de deux fils de chaîne dont l'un cassé a été mal rattaché. La trame, dans ce cas, a sauté plusieurs fils de chaîne ; les lardures dues à des sauts irréguliers de la navette laissant de côté plusieurs fils de chaîne.
- (3) Les accidents de foulon peuvent produire des clairières mal définies ou des échauffures s’il y a insuffisance de savon dans certains points. Il peut y avoir dessèchement du tissu et abaissement de la nuance.
- (4) Un accident de garnissage, un garnissage trop prolongé, l’action trop vive de chardons parfois trop rapproché peut produire ces sortes de défec- J tuosités.
- (5) Il se produit encore parfois, sous l’action du foulon, des poches dues à ce que le drap a été inégalement enduit de savon ou qu’il a été mal disposé dans l’appareil. Enfin, un mauvais foulage peut amener des irrégularités de largeur du drap.
- En règle générale, lorsqu’il s’agit d’inégalités dans la transparence des draps, il faut toujours se méfier beaucoup plus de celles qui affectent des formes indécises, irrégulières, vaguement délimitées, que de celles qui ont des formes rectilignes et nettement circonscrites, provenant de différences souvent peu importantes dans la grosseur ou le rapprochement des fils.
- Plis de foulon. — Quelquefois, les accidents de foulage sont surtout superficiels. Tels sont les effets d’un frottement trop énergique exercé sur le tissu pendant l’opération et ceux d’une action trop prolongée des dis-! ques de l’appareil sur un même point lorsque le drap reprend les mêmes plis.
- Ce dernier cas constitue les plis de foulon proprement dits, plis qui affectent principalement les extrémités et surtout la queue de la pièce, mais qui peuvent aussi se rencontrer sur une quelconque de ses parties.
- Ces accidents, en mettant à nu les couches intérieures du feutre et le cœur des brins, altèrent toujours, d’une manière plus ou moins grave, la couleur et la surface du tissu. Il est bien rare, d’ailleurs, que le drap ne soit pas affaibli sur les points qu’ils occupent. Il y a lieu d’en faire l’objet de raecourts proportionnés à leur étendue, ou de rendre le drap au fabricant s’ils sont trop multipliés. Toutes les fois que, le drap étant tombé à plat, les plis de foulon ne sont pas trop apparents, on peut, sans inconvénient, ne pas en tenir compte.
- La même observation s’applique aux traces de garnissage qui ont d’ailleurs beaucoup moins d’importance et qui peuvent être facilement distinguées des plis de foulon, en ce qu’elles sont toujours parallèles aux lisières et régnent sur toute la longueur de la pièce, tandis que ceux-ci, sont d’une étendue limitée et plus ou moins obliques ou entrecroisés.
- Plis divers. — Il n’y a point lieu de se préoccuper des plis réguliers qui sont la conséquence de la mise en carte, ni de ceux qui proviennent du décatissage ou des différentes manipulations que subit le drap. Mais il arrive parfois que ces derniers simulent assez exactement les plis de foulon. Pour s’édifier à cet égard, il suffit, en général, d’examiner si le pli constaté ne se reproduit pas symétriquement sur l’autre moitié du drap, ce qui ne saurait avoir lieu s’il était le résultat de l’action du foulon.
- Plis de presse. — Il est des plis irréguliers qui se produisent lorsque la mise en carte a été faite avec peu de soin et dans lesquels l’étoffe, ayant été repliée sur elle-même, forme des espèces de soufflets. Lorsque ces plis sont bien marqués, le fer du tailleur est impuissant à les faire disparaître ; ils doivent donner lieu à une réduction.
- Ribaudures (1). — Les ribaudures, très
- (1) On peut assimiler aux ribaudures les parties lâches formant poches dans le sens de la chaîne,
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- fréquentes autrefois, mais qui tendent à disparaître avec l’extension des procédés mécaniques de fabrication, se présentent sous l’apparence de bandes transversales, s’étendant toujours d'une lisière à l’autre. L’étoffe est distendue et froncée, quelquefois altérée à sa surface par l’action inégale du foulage, du garnissage et du tondage qui s’est exercée plus énergiquement sur les parties saillantes.
- Les ribaudures sont produites, dans le tissage, par l’emploi de bobines de trame qui, pour une raison quelconque, — différence dans la matière, le titre, la torsion du fil, ou son état hygrométrique — ne sont pas dans les mêmes conditions que les autres, et qui, pour ce motif, ont subi, au foulage, un retrait moindre ou plus considérable que celui du reste de la pièce. Dans le premier cas, la ribaudure est simple, la partie défectueuse étant celle qui poche ; dans le second cas, elle est double, les fronces devant se produire au-dessus et au-dessous de l’étranglement.
- Les ribaudures ne sont pas toujours très sensibles pour l’examinateur assis en avant et en face de l’étoffe. Pour les reconnaître facilement, il faut se placer debout à l’un des côtés du rouleau de manière à regarder les fronçures de profil et à hauteur de l’œil, soit à l’endroit, soit, mieux encore, à l’envers du drap.
- Cette précaution est d’ailleurs utile pour distinguer des ribaudures vraies celles qui ne sont que simulées. Il arrive assez souvent, en effet, que l’impression du chef, ribaudé lui-même, ce qui se présente fréquemment en raison du retrait particulier causé par les liteaux de couleur tranchante qui le divisent, produit sur le tissu, par suite des pressions exercées à la presse ou au décatissage, les inégalités de lustre qui simulent assez exactement une ribaudure. Le même résultat doit naturellement aussi être la conséquence de l’impression d’une ribaudure réelle existant dans le tissu qui peut ainsi paraître se reproduire une ou plusieurs fois.
- Lisières flottantes et lisières tirantes. — Les lisières flottantes sont de véritables ribau dures longitudinales. Elles sont le résultat de la tension exagérée ou du retrait insuffisant des fils qui bordent la pièce et qui, étant beaucoup plus gros et d’une matière beaucoup plus dure que ceux qui composent la chaîne proprement dite, occupent beaucoup plus de place sur l’ensouple et rentrent moins au foulage. Il en résulte que l’étoffe reste plus longue sur les bords que dans sa partie médiane. Les lisières tirantes sont dues à un retrait exagéré des lisières ; ce cas se présente d’ailleurs assez rarement.
- les parties tirantes formant fronces de chaque côté d’une bande dans ce même sens. Ges défectuosités résultent d’irrégularités de tension ou de torsion de la chaîne-qui au foulonnage se condense plus ou moins que le reste du tissu adjacent.
- La conséquence des ondulations qui sont produites est que le tissu gauchi et inégalement distendu ne se prête que défavorablement à la coupe des effets.
- Toutefois, il faut ajouter que cet inconvénient disparaît presque toujours par suite de l’enlèvement des lisières. Il n’y a donc lieu d’en tenir compte que si le défaut est très caractérisé.
- (Telles sont les prescriptions de l’Administration de la guerre pour l’examen des draps qui lui sont livrés. Quant à la méthode d’essai des couleurs, elle a été donnée dans la Revue de la Teinture, 1893, p. 159 et suiv.)
- REVUE SOMMAIRE
- des Brevets d’invention
- Procédé de décoloration et de clarification des extraits tanniques Par MM. Simon et Cie
- Les résidus de graines et de fruits oléagineux, obtenus après l’extraction des huiles, ont. un pouvoir décolorant et clarifiant très énergique; au sortir des bacs de diffusion, les jus sont envoyés dans une cuve pourvue d’un serpentin de vapeur. On fait monter la température jusqu’à l’ébullition.
- Pendant le chauffage, on introduit les résidus des graines ou des fruits oléagineux et on les laisse dans les jus, pendant environ une heure, en ayant soin de les brasser, pendant la durée de l’opération. Les quantités à employer sont nécessairement variables ; mais une bonne proportion paraît être celle de 500 grammes pour 100 litres et par degré Baumé.
- L’opération terminée, on laisse reposer et refroidir; puis, le jus est filtré et concentré dans des appareils à évaporer dans le vide.
- Les extraits, obtenus par ce procédé, donnent aux cuirs une très belle nuance et, ramenés par addition d’eau au degré auquel les emploient les tanneurs, ils présentent une solution limpide et d’un ton clair très vif.
- Nouveau système d'étendage Par M. E. Urbain
- Le nouvel appareil exige peu de place et facilite en l’accélérant l’opération du séchage ; il se compose de quatre montants en fer cornière reposant sur le sol par des pieds en maçonnerie. Sur ce support sont appliquées des bandes de tôle sur lesquelles roulent des galets adaptés aux châssis destinés à supporter les pièces d’étoffes ou le linge.
- Ces châssis portent à leur sommet une toiture légère dont le cenlre est attaché à une corde ou chaîne passant sur des poulies et servant à les monter ou descendre. Aux châs-
- sis sont fixés de petits rouleaux auxquels sont suspendus les étoffes ou le linge à sécher.
- Sur les côtés de l’appareil, on peut adapter des stores que l’on baisse en cas de pluie ou de trop vif soleil.
- Bouillonnage et gaufrage à jours des tissus Par MM. Meunier et Cie
- Le procédé consiste à merceriser les tissus unis après y avoir imprimé des réserves de gomme arabique, dextrine ou autres facilement nettoyables à l’eau froide.
- S’il s’agit, par exemple, d’un tissu tel que : mousseline, tarlatane, résille, étamine, etc., on y imprime la réserve gommeuse soluble dans l’eau froide, partout procédé convenable d’impression usité en pareil cas. Les réserves étant appliquées sur le tissu, celui-ci est plongé pendant le temps voulu dans une barque contenant une lessive de soude caustique.
- Les parties du tissu qui n’ont- pas reçu d’enduit protecteur subissent le retrait du mercerisage, tandis que les autres parties restent intactes. Les endroits mercerisés se contractent et se gonflent, entraînent les parties protégées qui, ayant conservé les dimensions primitives, forment des bouillonnés, tout en conservant l’écartement et la contexture qu’avait le tissu uni avant ce traitement.
- Machine à encoller Par M. P.-E. Van Berondonck
- Cet appareil est un foulard d’apprêt, mais dans lequel les dissolutions gommeuses, au lieu d’être fournies par le trempage dans l’auge, soit du cylindre inférieur, soit d’un fournisseur, sont déversées sur le cylindre supérieur par l’auge située en haut de la machine, et dont le fond est muni d’une ouverture en fente, et réglable, qui laisse écouler la gomme en nappe.
- Ses autres dispositions mécaniques sont sans intérêt ; ce sont les organes ordinaires des foulards.
- Fabrication des dextrines claires et inodores au moyen de l'ozone Par M. Von Siemens
- D’après ce procédé, on fait passer un courant sec ou humide d’ozone, ou d’air ozoné, à travers le tambour torréfacteur, pendant la torréfaction des amidons épurés et traités, au préalable, conformément aux méthodes actuellement en vigueur.
- Pour fabriquer des dextrines claires, on emploie les amidons purifiés, décomposés au moyen des quantités usuelles d’acides — de préférence, dans le cas actuel, d’acide chlorhydrique — et amenés, de la manière com nue, au degré de sécheresse de l’air; pour la fabrication des leïocomes, on emploie les
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- amidons du commerce secs, traités et purifiés, au préalable, d’après les méthodes connues.
- Dans les deux cas, ces matières premières sont introduites dans des tambours torréfacteurs, de construction appropriée et munis de tuyaux d’entrée et de sortie pour l’ozone, et sont (pendant la torréfaction aux températures en usage dans cette industrie) traités par un courant sec ou humide d’ozone ou d’air ozoné, tandis que la réaction principale se produit pendant que la matière soumise à la torréfaction dégage encore une vapeur d’eau perceptible.
- Les produits, ainsi obtenus, sont d’une couleur très claire et d’une saveur agréable.
- Traitement pour rendre les tissus irrétrécissables
- Par MM. Mathelin, Floquet et Bonnet
- Pour rendre irrétrécissables les tissus de laine et les tissus mixtes, on a généralement recours à un bain de sulfate d’alumine, seul ou suivi d’un traitement dans une dissolution de carbonate de soude. D’un autre côté, on a aussi proposé l’emploi de la vapeur sur le tissu pour le fixer.
- Le procédé des auteurs consiste dans la combinaison de ces deux moyens : d’une part traitement des tissus aux sels d’alumine ou tous autres convenables ; et, d’autre part, traitement à la vapeur ou autre source de chaleur appliquée sur les tissus tendus.
- L’action de la vapeur, en outre de sa propriété propre de fixage, ayant pour effet de permettre l’accentuation sensible du degré de la solution des sels d’alumine et ainsi de rendre les tissus complètement irrétrécissables.
- Les brevetés annoncent que leur procédé ne fait pas des tissus au toucher graSj ni creusés ou désagrégés, comme sont toujours, disent-ils, ceux traités dans le même but.
- Us se réservent de l’appliquer aux fils de ' laine ou mixtes, aussi bien qu’aux étoffes en pièces ou confectionnées.
- Tissus intachables, irrétrécissables et imperméables
- Par M. T. Illïngworth
- Ce procédé, qui doit donner d’aussi beaux résultats, consiste à soumettre les draps ou autres étoffes de laine, à l’action de la vapeur sèche et très chaude, puis de faire une seconde vaporisation à la température ordinaire, et dans le même appareil.
- Le premier vaporisage se fait sur les tissus roulés ou pliés et assez fortement comprimés dans une chambre close pouvant surchauffer la‘vapeur qu’elle reçoit. Ce serait alors une chaudière à double enveloppe, dont l’extérieure chauffe la chambre intérieure.
- Puis, probablement, on laisse détendre et
- refroidir en partie la vapeur dans le même autoclave.
- Les étoffes peuvent être enroulées sur des cylindres pleins ou perforés, avec une tension ou un serrage proportionnel à leur degré de résistance.
- Perfectionnements apportés aux matières
- employées pour le gommage du papier Par M. Blancan
- Ces perfectionnements ont pour but de remédier aux inconvénients des deux sortes de gommes généralement employées dans le gommage du papier. Dans le cas d’emploi des gommes dures telles que gommes de pays, gomme du Sénégal, gomme arabique, etc., et qui ont l’inconvénient de mousser au moment de leur application, ce qui donne un gommage imparfait, ou dans le cas d’emploi de gommes tendres telles que dextrine, gom-meline, etc., qui ont l’inconvénient d’être hygrométriques, ce qui occasionne souvent, lorsqu’un certain nombre de feuilles de papier sont appliquées les unes sur les autres, le collage de ces feuilles entre elles, on fera le mélange suivant :
- Eau 60 ou 47 parties.
- Gomme 37 ou 50 parties.
- Lait 3 3 parties.
- 100 ou 100 parties.
- Par suite de ce mélange de lait ou autre substance équivalente, les gommes dures ne moussent plus et les gommes tendres ont perdu leur propriété hygrométrique. Ce sont ces perfectionnements qui font l’objet du brevet d’invention.
- — Le brevet ne vise que la fabrication des papiers gommés, mais l’observation peut être utilisée pour les gommes à apprêts, et pour les épaisissants d’impression.
- Rouissage et neutralisation des fibres textiles
- Par le Dr R. Baur, de Stuttgard
- Nous avons reconnu que les textiles de certaine provenance, soit à cause du procédé de récolte et de conservation, soit en raison même du sol où ils ont poussé, offrent une plus iade résistance aux agents désincrus-tants, soude et acide sulfurique, auquel nous les soumettons. Pour augmenter l’action de ces réactifs, nous avons trouvé avantage à élever au-dessus de 100° la température du bain alcalin qui termine nos opérations de rouissage.
- Les récipients dans lesquels nous soumettons la fibre au traitement sous le vide sont en tôle assez forte pour supporter à l’intérieur une grande pression. Nous poussons la température jusque vers 115 C.
- PROCÉDÉS PRATIQUES
- DIAMINOGÈNES
- Les « diaminogènes » sont des colorants spécialement destinés au diazotage, et qui ainsi employés donnent des teintes particulièrement belles et nourries, et d’une solidité à l’air et à la lumière supérieure à leurs congénères, et résistent aussi aux lavages et à la transpiration.
- Ils conviennent, par conséquent, pour les fils à coudre, de coton et de lin, pour les articles de bonneterie, souvent lavés, et grâce à leur pénétration pour les tissus en pièces, même serrés, ainsi que pour le coton en bourre, rubans de cardes, etc.
- Ces produits sont présentés sous deux marques :
- Diaminogène extra
- C’est le plus beau et le plus solide, notamment à la lumière.
- Après diazotage, les développeurs donnent les résultats suivants :
- B-Naphtol..... Beaux bleus-noirs.
- Développeur A D. Bleus foncés
- Rèsorcine..... Noir verdâtre.
- Diamine ..____ Noir-bleu.
- Le bleu obtenu avec le Développeur A D, est comparable à ceux de l’Indigo de cuve, comme intensité et solidité.
- Diaminogène B
- D’une égale solidité aux lavages et aux acides, un peu moindre à l’air et à la lumière quoique surpassant encore celle des autres teintes développées, cette marque est moins chère que la précédente.
- Elle conviendra donc principalement pour les noirs qui consomment beaucoup de colorant, et qui supportent mieux l’action de la lumière, tandis que le Diamogène extra s’emploiera de préférence pour les bleus.
- Les mêmes développeurs peuvent être employés, mais pour obtenir de beaux noirs, les fabricants (Manufacture Lyonnaise) recom-mandem le Diamine ou mieux un mélange par parties égales de Diamine et de B Naphtol.
- Pour les deux marques, les nuances développées au B-Naphtol peuvent être rongées à blanc avec la poudre de zinc, et les autres développeurs seulement en enlevages-couleurs au sel d’étain.
- Applications pour les deux marques
- Teinture. — Bouillon d’une heure, avec :
- Colorant............ 2 à 6°/,
- Carbonate de soude... 1 —
- Sulfate de soude..... 15 à 20 —
- Le bain ne s’épuisant pas, il faut comme d’usage forcer la proportion de colorant à la première mise.
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- En teignant la pièce au gigger, le bain se tire presqu’à fond.
- Diaminogène extra à 3 %
- Nous donnons ci-dessus, une teinture représentant environ 3 °/0 de Diaminogène extra. Cette teinte non développée n’offre pas d’intérêt pratique, elle n’a pour but que de faire juger ce qu’elle gagne au développement.
- Diazotage. — Le coton rincé et froid est passé cinq à dix minutes dans le bain de :
- Nitrite de soude....... 3 %
- Acide chlorhydrique.... 13 —
- L’acide peut s’ajouter en plusieurs portions, et opérer toujours au plus grand froid possible.
- Pour les passes suivantes, le bain doit être renforcé d’un tiers seulement des mêmes produits.
- Développement. — Rincer les cotons sur une eau un peu aiguisée à l’acide chlorhydrique, et sans le laisser sécher en partie, ni trop attendre, le passer quelques minutes dans le bain de développement, froid.
- Diaminogène extra à 3 °/o développé au B-Naphtol
- Les bains de développement contiendront pour 10 kil. de coton, 150 à 200 litres d’eau, et l’un des composés suivants :
- B-Naphtol.............. 90 grammes.
- Soude caustique à 40°. 75 —
- ou, Résorcine............. 67 grammes.
- Soude caustique à 40°. 150 —
- ou, Développeur A D.... 150 grammes.
- Acide chlorhydrique.. 70 —
- ou, Diamine en poudre... 70 grammes.
- Cristaux de soude.... 150 —
- Le B-Naphtol ou la Résorcine sont délayés dans la soude caustique, puis on y ajoute 1 litre d’eau bouillante; le Développeur A D, est dissous dans 3 à 4 litres d’eau bouillante mélangée à l’acide, la Diamine dans 1 litre 1/2 d’eau bouillante seule, les cristaux de soude s’ajoutent au bain. •
- Toutes ces dissolutions sont refroidies avant l’usage, et il est bon d’en préparer une certaine quantité à l’avance.
- Ceci est, d’ailleurs, le procédé général pour j le diazotage et le développement de toutes j couleurs qu’on veut soumettre à ce mode de fixation et de renforcement.
- Les teintes développées peuvent être remontées ou nuancées avec les couleurs basiques.
- ALIZARINES SUR CHROME
- en un seul bain
- Cet essai a pour but de démontrer que l’on peut fixer les couleurs d’alizarine sur oxyde de chrome sans procéder à un mordançage à part.
- Notre teinture correspond à la formule suivante qui serait employée pour 1 kil. de laine :
- Brun d’Antracène, pâte à 40°/o. 75 grammes.
- Bi-chromate de potasse....... 60 —
- Acide oxalique............. 30 —
- Ammoniaque liquide......... 100 —
- Bouillir deux heures dans ce bain.
- L’emploi de l’ammoniaque permet le mélange du bi-chromate au colorant, et le bain reste clair.
- Par l’ébullition, l’oxyde de chrome se fixe peu à peu, en déposant sur la fibre la laque colorante.
- Et cette fixation est évidente, car en incinérant notre échantillon, on reconnaît dans la cendre de l’oxyde vert de chrome.
- La teinture monte assez lentement, mais il lui reste encore un grand avantage de temps sur le procédé à deux bains, et l’on économise ainsi un rinçage
- GRIS AU NOIR SOLIDE B S
- nuancé
- vu
- Comme application du procédé indiqué, dans ce numéro, par notre collaborateur M. Duhem, sur le Noir B S montant en un seul bain, combiné aux couleurs directes, nous avons teint l’échantillon dans un mélange de :
- Eau...................... 10 litres.
- Noir solide BS.......... 100 grammes.
- Brun-diamine B........... 10 —
- En 20 minutes, à température 60-75°-C.
- On voit le résultat : la teinte n’est pas bien unie, et cela a lieu chaque fois que l’on emploie à chaud le Noir BS, même seul; de plus, il monte moins vite qu’à froid. La chaleur le fait retenir plus énergiquement par son dissolvant sulfureux.
- Mais un autre fait intéressant se produit : la couleur diamine se décolore par l’action réductrice du sulfure et de la chaleur, de sorte qu’au sortir du bain on a un gris charbon non nuancé, mais la réoxydation se faisant à l’air et par le refroidissement, le nuançage marron apparaît peu à peu. Il en sera de même avec la plupart des couleurs azoïques, très facilement réductibles.
- Pour ces raisons, il faut donc, comme le conseille en premier lieu M. Duhem, donner d’abord le fond gris, et nuancer ensuite, avec telle couleur qu’on désire.
- FIXATION DES COULEURS DIRECTES SUR COTON par chromage
- Les couleurs directes pour coton, couleurs congo, couleurs diamine, couleurs de benzi-dine, très employées aujourd’hui, sont peu solides au lavage, les couleurs de benzidine dégorgent au lavage et au foulon sur les blancs. La Compagnie Parisienne a trouvé « que toutes les matières colorantes de cette série, qui contiennent des groupes aptes à former des laques par un traitement simple du coton précédemment teint avec des matières colorantes en question, peuvent être converties en laques de chrome qui tiennent à la fibre d’une manière extraordinaire et résistent à des alcalis assez forts. »
- C’est principalement en formant des laques chromées qu’on arrive à ce résultat.
- On commence par teindre le coton en couleur directe, puis on le passe dans un deuxième bain contenant une dissolution de chlorure de chrome basique, au bouillon, pour assurer la formation de la laque au chrome solide. Voici quelques exemples de teinture :
- JAUNE SOLIDE
- Pour 20 kilogrammes de fils de coton retors. Teindre au bouillon, avec
- Jaune pour coton G............ 0,800
- Phosphate de soude........... 2
- Savon........................ 0,200
- Sulfate de soude............. 2
- Eau.......................... 600 litres.
- On teint trois quarts d’heure en remuant par intervalle, puis le fil est rabattu, laissé refroidir, tordu, puis soumis au deuxième bain au bouillon contenant :
- Chlorure de chrome basique. 0,500 Eau....................... 600 litres.
- On y remue une demi-heure, on rabat faiblement, oh:rince et, au besoin, on savonne faiblement.
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- BRUN DE CUIVRE SOLIDE
- Pour 50 kilogrammes de coton en vrao :
- Brun Congo R................ 2 kilogr.
- Sel de soude ............. 1 —
- Savon..................... 0,400
- Sel ord................... 5 kilogr.
- Eau....................... 1,200 litres.
- Teindre une heure, puis enlever, laisser égoutter, essorer et passer dans le deuxième bain, une heure au bouillon, avec
- Chlorure de chrome basique. 1,250 "Eau......................... 1,200 litres.
- ROUGE SOLIDE A L^EAU ET AU SAVON
- Pour 20 kilogrammes de fils de coton une j heure au bouillon premier bain :
- Rouge diamine F............. 0.8
- Phosphate de soude.......... 2
- Savon....................... 0,2
- . Sulfate de soude............ 2
- Eau......................... 700 litres.
- deuxième bain, vingt minutes, en remuant au bouillon :
- Alun de chrome.............. 1,5
- Eau......................... 600 litres.
- BLEU SOLIDE AU SAVON
- Pour 50 kilogrammes :
- Indazine N..................... 2
- Sulfate de soude............... 5
- Savon.......................... o,5
- Eau............................ 1,200 lit.
- Teinture une heure, au bouillon.
- Puis, fixer une heure aussi, au bouillon, avec :
- Chlorure de chrome basique. 1,5 Eau....................... 1,200 litres.
- SOLIDITÉ DU ROUGE DIAMINE
- Fixé au chrome
- Dans les formules qui précèdent, nous faisons usage du Rouge diamine F, en fixation par le chlorure de chrome.
- Notre précédent numéro (page 9) donnait un procédé de Marron pour draperie, dont ce même rouge était la base, et nous émettions la réflexion que la teinte eût été plus solide en employant la garance ou l’alizarine.
- C’était une impression personnelle résultant des propriétés communes des azoïques, mais d’après des expériences qui nous ont été communiquées depuis, il résulte que le Rouge diamine F, traité au fluorure de chrome après teinture, jouit d’une solidité remarquable, et que spécialement le Marron dont nous vous avons donné la formule, et qui est, en effet, adopté pour l’artillerie russe, est une excellente teinte à tous égards.
- Avis à nos lecteurs qui voudraient utiliser ce procédé.
- La même remarque s’applique en général aux procédés pour coton indiqués ci-dessus :
- l’action finale du chlorure de chrome est un élément important de la solidité de ces teintes ; c’est une voie à poursuivre plus avant encore, et qui serait avantageuse autant pour les cotons que pour les laines, et par la conséquence qui en découle, pour la soie.
- Clronipe Industrielle
- SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE
- DU JMLNLIlttBJNi:
- Travaux dix Comité tle Oliimie
- Séance du 13 mars 1895
- Formation de colorants azoïques sur tissu
- M. Pokorny envoie une note explicative complétant la teneur du pli cacheté n° 719, déposé le 17 janvier 1893 et ouvert le 31 octobre 1894. — Il y mentionne la propriété qu’ont les composés diazoïques de se fixer sur les fibres animales et sur le coton mordancé sur tannin, et de se copuler sous cette forme avec les phénols pour former des colorants. Selon l’auteur, certaines amines aromatiques sont douées de propriétés analogues et peuvent se copuler après avoir subi sur le tissu l’action de l’acide nitreux. — La note de M. Pokorny paraîtra au Bulletin.
- Enlevages aux chlorates et prussiates
- M. Jeanmaire a fait ouvrir, le 27 février 1895, le pli cacheté n° 427, déposé le 2 avril 1885, contenant la description d’un nouveau procédé d'enlevages sur couleurs d'alizarine ou autres et spécialement sur bleus cuvés. Le procédé se base sur une réaction mentionnée par l’auteur dans le Bulletin deT’année 1878, savoir l’action d’un mélange de chlorates et de prussiate rouge entre 80 et 100°. Ces enlevages peuvent être teints en rouge alizarine, quand ils contiennent du chorate d’alumine, — ils ne donnent pas lieu à la formation d’oxycellulose, — on peut y incorporer de l’albumine et fixer par conséquent du vermillon, du jaune de chrome, du bleu de Prusse. — M. Jeanmaire présentera une note et des échantillons qui paraîtront au Bulletin.
- Bistre de benzidine
- Le pli cacheté n° 441, déposé par M. Bin-der le 31 juillet 1885 et ouvert 27 février 1895, mentionne un colorant bistre qui se forme à l’aide de la benzidine, dans les mêmes conditions que le noir d’aniline. Les moyens d’oxydation sont le ferricyanure alcalin, l’acide chromique, les chlorates additionnés de vanadium et enfin le bistre de manganèse.
- Enlevages-couleurs sur rouge turc
- Le pli n° 465, déposé par M. Binder le 29 avril 1886 et ouvert le 27 février 1895, indique un procédé d’impression de la céru-léine et du bleu d'alizarine sur rouge turc [genre Schlieper). On réduit les colorants par le zinc en présence de soude caustique, on épaissit, imprime, vaporise quelques minutes, lave et savonne. Il y a destruction du rouge et fixation de laques de zinc. — Le contenu du pli paraîtra au Bulletin-
- Etude <le mercerisage du coton
- Le comité vote l’impression d’une étude présentée par M. Albert Scheurer sur les changements de propriétés physiques communiquées à la fibre du coton par l’action de la soude caustique. Ce travail résume, sous forme de tableaux, l’effet de concentrations variables de la soude caustique, l’influence de la durée de l’immersion et de la température et donne les mesures de la contraction de la fibre, de la résistance, de l’allongement sous charge de rupture, et de l’élasticité.
- Travaux présentés aux concours
- Une note présentée pour le concours au prix XXXIX, concernant le dosage de l’hé-matine de campêche, manque de précision, et sera examinée quand l’auteur l’aura complétée.
- MM. Nœlting et Binder sont chargés d’examiner un travail présenté sous la devise : Ausdauer ist der halbe Erfolg, pour concourir au prix XXIX. Ce prix vise la production d’une couleur transparente sur la fibre, suivant les méthodes en usage pour le noir d’aniline. L’auteur a étudié les produits d’oxydation d’une série de colorants amidés.
- Le comité passe en revue une liste de travaux non liquidés. Ceux qui sont encore en cours d’examen seront restitués prochainement. s
- CHIMERE SYIDICILE PARISIENNE
- DE LA
- TEINTURE ET DU NETTOYAGE
- Séance 4 Février 1895.
- M. Jolly, président, annonce le décès de M. Simon, qui fut longtemps membre de notre Syndicat. Au nom de tous, il adresse à la famille les compliments de sincère condoléance de la Chambre syndicale.
- M. Pingrié présente comme membre correspondant M. Bonnin, teinturier à Narbonne, et M. Gouillon, directeur de la Revue de la teinture, communique la demande de M. Ducosté, teinturier à Bordeaux.
- M. Bonnin et M. Ducosté sont admis en qualité de membres correspondants.
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- Correspondance : lettre de M. Potier-Manceau, donnant sa démission de membre correspondant parce qu’il se retire des affaires.
- Lettre de M. Menoret, ouvrier, âgé de plus de soixante-cinq ans, demandant un secours ; le Comité qui, l’an passé, a déjà donné un secours à cet ouvrier, vote de nouveau une somme de 20 francs en sa faveur. M. Rollet, se charge de la lui faire tenir, à raison de 5 francs par semaine.
- Lettre de M. le Président de la Chambre de commerce, accusant réception et remerciant de l’envoi notifiant la composition du Comité de notre Chambre pour l’année 1895.
- Circulaire du Syndicat général, annonçant la formation de son bureau.
- M. Mars demande à la réunion de féliciter M. Jolly qui, par 72 voix sur 73 votants, a été nommé Secrétaire du Syndicat général.
- Cet honneur dont la Chambre est fière pour lui, prouve qu’ailleurs aussi on apprécie comme nous, le talent et le dévouement de notre Président.
- Questionnaire du ministère du Commerce et de l’Industrie sur la situation industrielle pendant le dernier trimestre.
- Circulaire et règlement de l’Exposition internationale de blanchisserie.
- M. Jolly, invité à faire partie du Comité de patronage de celte Exposition, en a accepté les fonctions de Vice-Président. Son but en acceptant, est de se trouver à même d’étudier de plus près toutes les questions de matériel, produits chimiques, chauffage, ventilation,, dont notre industrie pourrait tirer profit.
- 11 est, en outre, donné lecture de plusieurs lettres de membres correspondants, relatives à des renseignements particuliers.
- L’une de ces communications rappelle le projet de loi concernant la vente des objets abandonnés chez les hôteliers et autres commerçants.
- Cette loi est intéressante pour nous, depuis que, grâce aux démarches de notre Président et de M. Rollet, nous avons obtenu qu’on y inscrive le droit de disposer des articles abandonnés par nos clients.
- Comme cette loi, modifiée par le Sénat, va revenir en discussion à la Chambre des députés, M. Jolly et M. Rollet se chargent de faire une démarche près de M. Jacques, député, promoteur de la loi, pour obtenir quelques simplifications dans les formalités à remplir pour arriver à la vente autorisée des objets laissés par les clients
- M. le Président soumet à la réunion le projet d’une lettre destinée à MM. les Juges de paix de Paris, mettant en relief les heureux résultats obtenus pendant 1 année 1894 par nos Commissions d’expertise, qui ont si bien rempli leur mission conciliatrice dans presque toutes les affaires soumises à leur examen.
- M. le Président communique le rapport
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- de M. Dujardin-Baumetz, membre du Conseil d'hygiène, sur la réglementation de la désinfection par l’industrie privée ; puis aussi la critique technique et juridique qui en est faite pàr M. Racine, rapporteur de la Commission nommée par la Chambre syndicale de la literie pour étudier ledit rapport.
- Notre Chambre a grand intérêt à suivre cette réglementation projetée, et tout en poursuivant les études sur l’emploi spécial de la benzine comme désinfectant, nous nous joindrons à la Chambre syndicale de la literie, s’il faut protester à nouveau contre ledit projet.
- Séance du 11 Mars
- M. Jolly, qui, pour la première fois, préside la boutonnière ornée du ruban violet, prononce d’une voix émue l’allocution suivante :
- Messieurs,
- Permettez-moi de vous adresser mes bien sincères remerciements pour les félicitations, et surtout pour les nombreuses marques d’amitié qui m’ont été prodiguées cette semaine par tous les membres de notre Chambre syndicale.
- C’est à votre sympathie que je dois la récompense honorifique que j’ai reçue. Cette récompense, supérieure aux services rendus, a eu pour point de départ la situation que vous m’avez faite de Président de la Chambre syndicale. Toujours soucieux du devoir accompli, je me suis efforcé de répondre à la confiance que vous m’avez accordée, en me consacrant complètement aux intérêts presque quotidiennement menacés de notre chère corporation.
- J’aurais voulu, je voudrais faire plus encore.
- Aussi, est-ce chez moi une préoccupation constante d’être à la hauteur d’une tâche que je ne pourrai remplir, à votre satisfaction et à la mienne, qu’à l’aide de vos bonnes volon-I tés, de vos conseils et de votre franche amitié. Comptez, de votre côté, sur mon ardeur, mon dévouement ; en un mot, sur mon esprit et mon cœur tout entiers, pour tenir haut et ferme le drapeau de notre Chambre syndi-i cale de la teinture. (Applaudissements répétés.)
- M. Fleury s’empresse de proclamer, et les bravos qu’on vient d’entendre disent d’avance .combien l’Assemblée approuve ses paroles, que la récompense n’est pas au-dessus des mérites de notre Président, car ce n’est pas seulement à la cause de notre Chambre syndicale, mais à la cause syndicale tout entière et même aux intérêts généraux du commerce que M. Jolly consacre son temps, ses peines, son intelligence.
- Quant au dévouement, tout le monde le I connaît, et il est difficile de trouver un Pré- I
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- sident montrant plus d’ardeur, plus d’intelligente activité.
- De chaleureux applaudissements confirment de nouveau ces éloges si largement mérités.
- M. Mars présente M. Thierry, de Maisons-Laffitte, et M. Pingrié présente MM. Lefort, de Rennes, Didier, de Tours, Juzans, de Bordeaux.
- Ces confrères sont admis en qualité de membres correspondants.
- M. Thuleau, teinturier à Boulogne, sur la recommandation de MM. Bressaud et Jolly, est admis comme membre adhérent.
- Correspondance. — Lettre de M. Maury, membre correspondant à Cavaillon. Demande d’ouvrier pouvant devenir oontre-maître.
- Lettre de M. Brossaye, ouvrier, demandant une place de teinturier. Sa demande sera inscrite au registre de placement.
- Lettre de la Chambre syndicale ouvrière invitant notre Syndicat à déléguer deux membres à son banquet annuel.
- La réunion, appréciant cette démarche, décide d’y répondre en désignant pour la représenter, MM. Jolly et Orliac, dont la présence au milieu de nos collaborateurs attestera le désir général de concorde et d’union confraternelles.
- Une lettre de M. Letourneur, membre correspondant, rappelle la question des soies brûlées par la charge ou l’apprêt.
- M. le président engage instamment tous les teinturiers, victimes de ces surprises, à lui envoyer des échantillons aussi grands que possible des articles avariés ; ils seront joints au dossier en préparation, qui ne manquera pas ainsi d’être très instructif et, espérons-le, très probant, dans un débat public dont l’occasion ne saurait tarder.
- M . Jolly communique les renseignements que lui a donnés M. Jacques, député, sur la loi relative aux objets abandonnés chez des hôteliers-logeurs.
- Le Sénat a retranché de la loi le paragraphe qui concernait les teinturiers, et autres industriels chez qui les clients peuvent laisser des articles sans les réclamer.
- . A la Chambre, le rapport est déjà déposé et il reste peu d’espoir d’obtenir maintenant l’adjonction en notre faveur d’un amendement qui obligerait le projet de loi à retourner au Sénat.
- Pourtant M. Jolly tentera de voir M. La-roze, le rapporteur, et M. Escangé, Président de la Commission.
- Circulaire du ministre du commerce, trans- , mettant une feuille signalétique, dont l’objet reconstitue l’historique de chaque Chambre syndicale.
- Pour terminer, M. le Président lit une lettre de M. Cazalis, membre correspondant, de Bayonne, recommandant quatre de ses
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- employés qui ont chez lui de vingt-deux à vingt-huit ans de service.
- Les titres de ses fidèles collaborateurs seront appréciés comme ils le méritent ; mais il est permis de constater qu’ils sont aussi à l’honneur du patron qui sait si bien se les attacher.
- (Extrait du Procès-Verbal.)
- L’INDIGO NATUREL
- Fabriqué en chambre Mystification prophétique
- • Une brillante découverte mitonnait entre son inventeur, un chimiste espagnol et quelques bailleurs de fonds, gens d’un grand crédit et de haute situation industrielle et financière à Paris.
- 11 ne s’agissait rien moins que de fabriquer de l’indigo identiqueau naturel, àl’aide de matières sans valeur, et par des procédés très simples, nouveaux comme principe.
- L’idée du chimiste était que l’indigo n’est que de la chlorophylle ordinaire qui se transforme sous l’influence de l’oxydation atmosphérique et d’un ferment qui lui est particulier, et qu’alors en mélangeant ce ferment à de la chlorophylle extraite de végétaux quelconques, soit des épinards, de la luzerne ou autres plantes qui en sont riches, et l’alimentant d’un azote organique, puis plaçant le tout dans des conditions favorables, on aurait la transformation de la chlorophylle en indigo-tine.
- Le procédé se résumait ainsi :
- Les herbes étaient réduites en pulpe par un pilonnage, la pâte lavée dans l’eau abandonnait sa chlorophylle et celle-ci était additionnée de lait écrémé légèrement alcalinisé par du carbonate de potasse; on étendait le mélange en couches minces dans une pièce aérée et chauffée à 20—40° c., puis on l’ensemençait avec le ferment indigotique ; on laissait enfin l’action s’opérer pendant 8 à 15 jours, en entretenant l’humidité de la masse.
- Peu à peu la couleur bleue se développait et finissait par envahir toute la chlorophylle.
- Mais où prendre ce ferment indigotique, sinon dans les plantes indigofères, les isatis eux-mêmes ? C’était là la force de notre inventeur, car lui seul possédait ces organismes qu’il avait rapportés des Indes, et qu’il perpétuait par des cultures successives.
- C’était simple et commode, et le produit était d’une analogie complète, trop complète même, avec l’indigo naturel, quoiqu’il fût en poudre.
- Ce produit soumis à l’analyse d’une notabilité chimique des matières colorantes, fut trouvé très riche en indigotine, et se comporter dans la teinture en cuves comme le véri-
- table indigo : former comme lui des dérivés sulfo-indigotiques, etc.
- Il y avait là une révolution commerciale considérable, et l’on comprend qu’elle devait exciter l’intérêt de commanditaires sérieux.
- Mais le nouvel indigo étant présenté aux commerçants spéciaux, auxquels on en remontre difficilement, ils s’étonnèrent d’y trouver les mêmes matières terreuses, les mêmes impuretés que dans le produit naturel, et une trop grande analogie ; générale de propriétés. Dans leur certitude, ce n’était autre que de l’indigo naturel.
- Les commanditaires, eux, avaient confiance, et disaient que leur chimiste-inventeur leur faisait constater de temps en temps la transformation graduelle des matières en traitement, et leur apportait tous Tes quinze jours environ, deux kilogr. du produit terminé.
- Mais, dit l’un des commerçants, je vends tous les quinze jours deux kilogr. d’indigo Java à un nouveau client qui s’annonce comme portugais, et porteur d’un grand nom ; je sais qu’aussitôt il va faire pulvériser cet indigo chez M. X..., ce^portugais ne serait-il pas votre espagnol?
- Le signalement de l’individu et la description d’un bijou armorié qu’il portait en évidence, ne laissèrent pas de doute à cet égard, et pour en avoir la preuve matérielle, il fut convenu que dans la première livraison d’indigo vrai, on y mélangerait pendant la pulvérisation, un quart de son poids d’outremer.
- Ce mélange ne tarda pas être présenté par le chimiste comme le produit de son invention... 11 ne fut pas difficile, en le calcinant, de constater qu’il laissait un très fort résidu de bleu fixe et indécomposable par le feu, et la preuve était faite..!
- Et maintenant l’entreprise est étouffée dans l’œuf, mais la mystification fut menée longtemps et avec habiletée par celui qui l’avait imaginée, et qui se faisait octroyer, par ses futurs associés, les fonds nécessaires pour la mise au point de la découverte.
- Cette affaire qu’on voyait patronnée par des hommes de surface, pouvait, avant d’ëtre lancée même, apporter des perturbations dans une branche importante de commerce, y produire la baisse du cours, et y semer l’inquiétude ; c’est pourquoi les commerçants spéciaux se sont défendus, un peu traitreusement peut-être, mais c’était de bonne guerre.
- Et qui sait, cependant, si l’inventeur n’est pas sur une voie ? Il avait sans doute recours aux expédients pour trouver les moyens de la poursuivre jusqu’au bout, et il pourrait nous arriver un jour avec sa revanche bravant toute contestation.
- C’est que les ferments et les microbes deviennent de fameux chimistes, par les temps qui courent, et nous réservent bien d’autres surprises !...
- La transformation Ses affaires
- DANS LE COMMERCE DES TISSUS
- Depuis quelques saisons, le commerce des maisons de tissus de gros subit les rudes assauts d’une concurrence qui prend de jour en jour une plus grande importance.
- En effet, les maisons de gros voient, sinon leurs chiffres d’affaires, du moins leurs bénéfices, diminuer sensiblement chaque année par suite de l’habitude qu’ont prise certains de leurs clients de province d’aller faire d’importants achats dans les rayons du Louvre, du Bon Marché, du Printemps et de Pygma-lion.
- Les maisons de gros de Roubaix, de Reims, du Sentier, de la rue Saint-Martin et des départements ne se soutiennent plus maintenant que par un prodigieux outillage de voyageurs et des frais généraux de toutes sortes, et ne se gardent en mouvement que par la' force acquise pendant de longues années, tel un navire, dont la vapeur est renversée, poursuit encore un certain temps sa marche en avant.
- Il peut paraître étrange que des maisons de détail, tributaires pendant de longues années des maisons de gros, puissent non seulement se passer de leurs anciens fournisseurs, mais soient au contraire parvenues à les égaler et à les surpasser dans l’importance de leurs transactions.
- Il est un fait patent, c’est que certains fabricants, qui ont négligé les marchés extérieurs, ou se sont bornés à travailler pendant plusieurs années pour une seule maison, se sont vus un beau jour, pour des raisons quelconques, lâchés par leur unique client, et pour alimenter leur usine se sont jetés tête baissée sur cette proie séduisante qu’est une grande maison de détail. (Pensez donc, mon cher, à l’écart entre les prix du gros et du détail!) et ont accepté à des prix naturellement fort bas, en quelques unis, des commissions importantes.
- Or, que peut faire la maison de gros chez un client qui achète le même tissu meilleur marché qu’elle.
- L’habitude s’est donc implautée chez les fabricants de solliciter les maisons de détail, et ceux-ci infidèles aux traditions qui ont fait la solidité des affaires, ont trahi et assassiné les maisons de gros, jusque-là leur gagne-pain.
- En Amérique et surtout en Angleterre, les traditions se sont conservées intactes et ceux de nos lecteurs qui visitent ces pays seront unanimes pour louer l’état de choses qui y existe.
- Là, les maisons de gros ne végètent pas et ne se fondent pas, une à une, comme en France, elles y sont aussi puissantes et pros-
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- pères qu’autrefois, et c’est sûrement grâce à l’observance de la fidélité commerciale, entre clients et fournisseurs, que le marché anglais est resté le meilleur client de nos commissionnaires et fabricants de Roubaix, Reims, Paris et Lyon.
- La démarcation y est bien tranchée entre le gros et le détail, et serait honteusement disqualifiés qui se permettrait de solliciter en même temps les maisous de la Cité et du West End. Et pourtant le mal qui ronge le commerce français a fait aussi son apparition à Londres, apporté là malheureusement par quelques agents allemands, lesquels n’ont pas, comme les Anglais, l’esprit conservateur.
- On ne saurait non plus assez blâmer l’inqualifiable bêtise de la plupart des chefs de maisons de détails de province, lesquels, après avoir fulminé derrière leur comptoir contre la concurrence effrénée des grands magasins de Paris, viennent, moutons de Panurge, s’y faire bénévolement assommer, les jours d’exposition, en se précipitant, comme en folie, sur des marchandises fort ordinaires que toute maison de gros, bien organisée, peut offrir à meilleur compte.
- — Les observations qui précèdent sont exprimées par le « Journal des Tissus et Nouveautés. »
- Nous lui abandonnons les clients de province qui vont se fournir dans les grands magasins de détails de Paris, et qui, d’ailleurs, doivent savoir où se trouve leur intérêt.
- Quant aux rapports directs entre les fabricants et les gros détaillants, cela est la conséquence d'un nouveau courant commercial qui tend à supprimer les intermédiaires, et qui n’est pas spécial aux tissus : nous le retrouvons dans toutes les autres branches du commerce.
- Les grands magasins de Paris, sont pour les fabricants de bien plus gros clients que les marchands en gros, et ceux-ci doivent se résoudre à n’avoir.que la seconde place dans leurs préférences.
- Tel le fabricant de colorants, qui abondon-nerait plus volontiers tous ses clients droguistes, qu’un seul de ses grands consommateurs de Mulhouse ou de Roubaix.
- UNITÉ DÉ IA SCIENCE CHI1IQUË
- Extrait du discours de M. MAQUENNE Président de la Société chimique, au banquet de la Chambre syndicale des prodduits chimiques
- La chimie, grâce à ses progrès merveilleux, constitue maintenant un ensemble parfait et indivisible, elle a pris en perfectionnant ses
- méthodes et ses théories, une unité telle que personne, sous peine de forfaiture scientifique, ne saurait plus même y concevoir une division quelconque.
- Autrefois, on enseignait, on écrivait que la chimie comprend deux chapitres distincts : la chimie minérale et la chimie organique : celle-ci avait pour objet l’étude spéciale des principes élaborés par les végétaux ou les animaux, principes que l’on croyait alors n’exister que dans l’organisme des êtres vivants. Il y avait des professeurs de chimie minérale et des professeurs de chimie organique dont le plus grave souci était de ne jamais empiéter sur le domaine de leurs voisins. De là mille difficultés, mille omissions, et, en effet, comment délimiter exactement ce domaine ? Si le phosphate de chaux est une matière exclusivement minérale, qui donc étudiera le tissu osseux, que tout le monde s’accorde à dire formé d’une partie minérale et d’une partie organique, alors que pourtant il prend naissance tout entier dans le même milieu, sous l’action des mêmes forces vitales?
- Et ce n’est pas tout : M. Berthelot, notre illustre maître, est venu nous montrer que la matière organique dérive de la matière minérale, qu’on peut la créer par synthèse, bref, que la chimie minérale et la chimie organique sont soumises aux mêmes lois, obéissent aux mêmes principes fondamentaux.
- Il n’y avait donc plus de raison pour maintenir la barrière qui séparait les deux chimies, mais combien a-t-il fallu d’années pour l’abattre à peu près entièrement ! Le temps n’est pas loin, messieurs, où les organiques et les minéraux se sont enfin tendu la main, pour marcher de front dans la voie du progrès.
- Voici maintenant une autre division de la chimie qui nous touche de plus près et qui aurait pu avoir pour nous les plus funestes conséquences si vous n’y aviez mis ordre à temps : je veux parler de la chimie dite industrielle. On appelé ainsi le genre de travail qni vous occupe, comme s’il y avait une différence essentielle entre la production d’un corps par grammes, au laboratoire de recherches, et sa production par quintaux ou par tonnes à l’usine ; dans le public on s’est imaginé que le chimiste théoricien et le chimiste industriel étaient deux êtres absolument distincts, indépendants, qui n’avaient besoin ni de se connaître, ni d’échangeHeurs idées, qui poursuivaient d’autres buts, employaient d’autres langages, voire même d’autres écritures !
- Quelle erreur ! mais, je me hâte de le dire, le temps auquel je viens de faire allusion est heureusement passé, nous n’avons plus qu’à effacer le souvenir qui nous en reste. Non, il n’existe pas de chimie vraiment pure, ni de chimie vraiment industrielle, pas plus qu’il
- n’y a de chimie vraiment minérale et de chimie vraiment organique ; la chimie est une, et s’il est vrai que, comme toutes les sciences, elle comprend une partie théorique, spéculative, et une partie appliquée, chacune d’elles est nécessaire à l’art de l’ingénieur. Il n’y a de même qu’une seule espèce de chimistes, et à ce propos, nos voisins nous ont donné depuis longtemps déjà un exemple qui doit porter ses fruits : dans la plupart des universités étrangères le laboratoire d’étude s’occupe d’industrie ; il est, pour reprendre un mot de M. Haller, une véritable succursale de l’usine. Là aussi, le professeur, le chimiste théoricien tiennent à honneur d’être en même temps chimistes industriels. Eh bien, messieurs, c’est là où je voulais en venir, cet honneur, nous le réclamons à notre tour, parce que nous croyons pouvoir le mériter comme eux, parce que nous sommes persuadés que nous saurons parcourir la même voie qu’eux avec un égal succès, en y dépensant une égale somme d’efforts.
- LES ASSURANCES FAR L'ÉTAT
- La Chambre de commerce de Tourcoing a pris une délibération au sujet du monopole des assurances au profit de l’Etat, dont nous signalerons notamment les arguments suivants :
- M. Bourgeois, l’auteur de l’un des deux projets, reconnaît formellement que les monopoles de l’Etat sont mauvais, qu’ils se cons^ tituent au détriment de la liberté des citoyens, que l’Etat accapare, ainsi, des sources d’activité que chacun doit avoir la faculté d’exploiter, qu’ils ne sont excusables qu’en cas d’absolue nécessité justifiée par l’intérêt de l’Etat et celui des particuliers.
- Au point de vue de l’intérêt de l’Etat, le monopole des assurances lui serait tout à fait contraire; — il est, en effet, établi d’une façon indiscutable, que l’Etat perçoit actuellement, en sommes versées pour timbre et enregistrement, un revenu supérieur à celui touché, à titre de bénéfice, par les actionnaires des Compagnies d’Assurances; — qu’il a perçu 19.461 656 fr. en 1893, tandis que les actionnaires ne recevaient que 13.808.000 fr., — l’Etat assumerait, en conséquence, tous les risques d’une entreprise commerciale et aléatoire, avec la prévision d’un déficit sérieux dans ses recettes actuelles, et il faudrait encore augmenter ce déficit par les indemnités à verser aux Compagnies en possession ainsi que leurs nombreux agents titulaires de portefeuilles chèrement payés, qui sont leur gagne pain.
- Il est, au contraire, avantageux pour le public (et c’est son droit) de continuer à rester
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- libre de s’assurer là où il le veut, quand il le veut et s’il le veut, usant, ainsi, des avantages que peut lui procurer la concurrence des diverses Compagnies d’Assurances françaises et étrangères, restant même son propre assureur s’il juge que ses risques ne sont pas proportionnés aux primes qui lui sont demandées.
- Il est inexact de dire, comme le fait M. Bourgeois que l’assurance doit être obligatoire, parce que l’incendie est un danger public; — en effet le danger public c’est le fait matériel de l’incendie et non pas le fait de savoir si l’incendié supporte, ou non, personnellement, la perte qui en résulte; — on pourrait même, avec raison, avancer que le non-assuré aura tout intérêt à prendre un surcroît de précautions pour éviter le sinistre.
- La Chambre de Tourcoing estime donc que ni l’intérêt général, ni l’intérêt particulier ne commandent l’assurance par l’Etat, ni l’assurance obligatoire.
- En ce qui concerne la disposition par laquelle l’Etat se réserverait de fixer chaque année le montant des primes à lui payer, la Chambre de commerce a émis l’avis que l’assurance des meubles et immeubles, des usines, du matériel industriel, constitue, pour le commerçant, une part importante de ses frais généraux ; — que les nécessités de l’industrie ne permettent pas que les frais généraux soient aléatoires, changeant au gré des besoins financiers du pays; que le commerçant ne peut être exposé à des augmentations imprévues de frais généraux qui lui enlèveraient un bénéfice légitimement espéré; — que ce serait un moyen détourné d’augmenter, chaque année, des impôts, déjà, malheureusement, trop lourds pour le producteur.
- Le projet veut aussi attribuer aux agents de l’Etat l’évaluation des risques à assurer ; la délibération de la Chambre de Tourcoing dit avec raison qu’il serait vexatoire d’empêcher l’assuré d’évaluer, lui-même, ce qu’il veut assurer, que des considérations peuvent l’amener à ne s’assurer que pour une partie de son risque; — qu’il pourrait y avoir là, de la part des partisans d’une taxe sur le revenu commercial et industriel, une tendance à préparer la statistique de tous les objets imposables et un désir d’investigation dans la propriété privée, contre lesquels nous ne saurions assez énergiquement protester ; — qu’au surplus les règlements en matière de sinistres, seraient longs, tardifs, comme tout ce qui est soumis au formalisme de l’Administration de l’Etat; qu’ils amèneraient sûrement, après chaque incendie partiel, des chômages nombreux, préjudiciables aux ouvriers et à l’industriel, chômage que le fonctionnement actuel a toujours réussi à éviter.
- <§js /Bourses de travail
- C’est en 1887 que, pour la première fois, une bourse de travail fut créée en France, à Paris ; depuis lors, des créations analogues se sont succédé dans l’ordre suivant :
- En 1887, 2 : Paris, Nîmes ;
- En 1888, 1 : Marseille;
- En 1889, 2 : Saint-Étienne, Toulon ;
- En 1890, 5 : Aix, Toulouse, Bordeaux 2, Béziers ;
- En 1891, 8 : Montpellier, Tours, Nantes, Cahors, Agen, Cholet, Lyon, Alger;
- En 1892, 7 : Saint-Girons, Cognac, Roanne, Saint-Nazaire, Vil-leneuve-sur-Lot, Angers, Boulogne-sur-Mer ;
- En 1893, 13 : Nice, Carcassonne, Narbonne, Angoulème, Dijon, Besançon,, Rennes, le Puy, Saumur, Chaumont, Boulogne - sur -Seine, Saint-Denis, le Havre ;
- En 1894, 3 : Grenoble, Perpignan, Chalon-sur-Saône.
- Soit au total : 41.
- Deux de ces bourses, celles d’Agen et de Cahors, sont dissoutes ; une autre, celle de Paris, a été fermée par l’autorité administrative, au mois de juillet 1893 ; deux autres, enfin, celles de Narbonne et de Carcassonne, sont encore en voie d’organisation. A l’heure actuelle, il n’y a donc réellement que 36 bourses du travail en activité, parmi lesquelles la bourse indépendante de Bordeaux, celle de Chaumont et celle qui s’est ouverte, rue de Bondy, à Paris, à la suite de la fermeture de la bourse municipale, fonctionnent, seules, à l’aide de leurs propres ressources ; toutes les autres sont1 subventionnées par les municipalités ou par les départements.
- Celle de Paris avait coûté à la ville 2,812,372 francs d’établissement, et était dotée d’une subvention annuelle de 178,400 francs ; c:était de beaucoup la plus coûteuse ; la bourse de Lyon, qui vient immédiatement après comme dépense, a coûté 34,000 francs d’installation, avec une allocation annuelle de 22,200 francs ; nous en trouvons une autre, celle de Villeneuve-sur-Lot, qui n’a nécessité que 100 francs de frais d’établissement.
- Les bourses du travail de France ne sont pas seulement, comme leur nom pourrait le faire supposer, de simples offices de placement, ce sont aussi des groupements de syndicats qui se constituent un siège social et se proposent, d’un côté, de défendre et de faire triompher tous les intérêts qui leur sont communs, de l’autre, d’organiser des réu-
- nions, des conférences, des publications et des bibliothèques : quelques bourses ont même fondé des cours professionnels, des caisses de grève et des caisses de secours pour les ouvriers de passage.
- Les syndicats groupés dans les bourses du travail sont exclusivement ouvriers ; seules, la bourse municipale de Bordeaux et celle du Havre admettent les autres syndicats dans leur sein.
- Enfin, pour compléter cet aperçu sommaire des bourses du travail de France, il convient d’ajouter que des tentatives de créations semblables ont été faites, sans aboutir, dans les villes dont les noms suivent: Amiens, Beauvais, Calais, Cette, Clichy, Elbeuf, Limoges, Lille, Nancy, Nevers, Saint-Quentin, Troyes.
- RÉGIME DOUANIER
- CAS SPÉCIAUX
- Tissus de lin apprêtés Ainsi que l’a déjà expliqué la circulaire du 22 janvier 1892 (N. 2123), on doit considérer comme blanches toutes les toiles de lin qui ont été soumises à un procédé quelconque de blanchiment ou d'apprêt.
- (Lettre du 19 décembre 1894, du Directeur général, au Directeur de Paris.)
- Tresses de chapellerie
- N° 919. — Tresses formées de bandelettes de feutre de laine, régime de la « passementerie de laine ».
- N° 914. — Tresses formées de bandelettes de feutre de laine et de chenille de poils mohair sur fils de fer, régime de la « passer menterie de laine ».
- Nos 908, 905, 906, 912. — Tresses formées de bandelettes de feutre, de laine et de moins de 10 % de soie ou de bourre de soie, « régime de la passementerie de laine. »
- BIBLIOGRAPHIE
- Traité pratique de Teinture et Impression, par Michei. de Vinant, ex-coloriste et directeur de^ fabriques.
- Un fort volume in-8°, broché, 712 pages avec planches, 29 édition. — Prix de librairie : 40 fr.
- Au bureau de la REVUE DE LA TEINTURE, cet ouvrage sera livré au prix de 18 fr»
- (-port en plus).
- L’auteur est un vieux praticien qui a beaucoup vu et pratiqué, et qui a écrit ce livre
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- avec ses notes et ses souvenirs, aussi ne le donnerions-nous pas comme l’image exacte de nos industries à l’époque actuelle.
- Mais le présent ne peut s’isoler de la génération précédente, sur les travaux de laquelle se sont souchés ses progrès, et trop souvent même, on ne considère que la façade du nouveau monument sans étudier ses fondations qui, bien longtemps encore, lui serviront d’appui.
- L’industrie, d’ailleurs, ne se transforme pas de fond en comble, elle garde toujours de ses anciennes méthodes une base à peu près immuable et, qui se reconnaît dans des détails opératoires toujours en usage.
- Aussi le livre de M. deVinant contient-il beaucoup d’indications actuellement utilisa- ! blés, et qui ont surtout l’avantage de provenir de Batelier ou de l’usine, par qui les a mis en œuvre.
- La première édition de ce traité s’est complètement écoulée ; cette seconde — qui a été revue et a reçu quelques additions — est à moitié placée, ce qui prouve qu’on lui trouve du mérite. Dans un ouvrage de ce genre, qui est l’œuvre personnelle d’un praticien, il y a toujours quelque chose d’utile à glaner.
- Cependant, bien que le volume fût de bonne apparence et représentât un bel ouvrage de biliothèque, nous ne pensions pas que sa valeur-libraire, non plus que l’importance des révélations qu’il apportait fussent suffisantes pour justifier le prix de 40 fr. sous lequel il a été mis en vente, et nous avions alors été très circonspects à l’annoncer.
- Aujourd’hui l’éditeur, par une convention qui nous est spéciale — et peut-être à quelques-uns de nos confrères, — nous met à même de fournir ce livre au prix de 18 fr.
- Dans ces conditions, le Traité de M. de Vinant devient ofïrable et recommandable; il est coté à un prix évidemment inférieur à sa valeur effective et nous ne craignons plus d’induire nos lecteurs en une dépense disproportionnée en le leur recommandant.
- Son programme comprend:
- Teinture et impression des tissus et des écheveaux de coton, de soie,, de laine, etc.
- Blanchiment des toiles de fil, coton, soie, laine, etc.
- Les apprêts.
- Teinture des housses, de la pelleterie, des plumes pour modes, des chapeaux de paille.
- Et quelques produits chimiques utilisés en teinture et en impression.
- Il y a certainement quelques bonnes indications à tirer de ce programme traité, plus ou moins complètement, par un professionnel.
- INFORMATIONS & FUTS DIVERS
- Légion d'honneur. — Parmi les nominations dans la Légion d’honneur
- faites à l’occasion des Expositions de Lyon I et d’Anvers, nous relevons les suivantes :
- Chevaliers, MM. :
- Renard, teinturier à Villeurbanne.
- Hulot, teinturier à Puteaux.
- Armandy, fabricant de soies à Lyon.
- Bachelard, — — —
- Chavent, — — —
- Guinet, fabricant de soieries, —
- Isaac, fabricant de tulles, —
- Bonnier, fabricant de draps à Vienne.
- Cuchet, filateur à Aubenas.
- Garnier, fabricant de toiles à Gérardmer.
- Gillotin-Géliot, filateur à Plainfaing.
- Morand, secrétaire-archiviste de la Chambre de Commerce de Lyon.
- Poizat-Coquard, filateur à Bourg-de-Thizy.
- Sonnery, fabricant de mousselines à Tarare.
- Thiriez, filateur à Lille.
- Fraenkel, fabricant de draps à Elbeuf.
- Engel, chimiste à Paris.
- Lagache, fabricant de tissus à Roubaix.
- Pouillier-Kétèle, filateur à Lille.
- Sur l’ensemble des décorations, nos spécialités ont une bonne proportion, quoique tous les mérites ne soient pas récompensés. Nous félicitons les élus.
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- L’Exposition du travail. —
- C’est une troisième Exposition du travail qui, cette année, succédera au Salon des Champs-Elysées. Comme les précédentes, elle est placée sous le haut patronage de MM. les ministres du commerce, de l’instruction publique et des travaux publics.
- Son directeur se propose d’en faire la préface de l’Exposition de 1900 en plaçant, autant que possible, les procédés de fabrication à côté des objets manufacturés.
- Nous en avons assez de ces longues galeries industrielles désertées par le public.
- Il y faut mettre la vie et le mouvement, provoquer la curiosité des visiteurs, de manière à satisfaire leur désir de « connaître », tout en donnant satisfaction aux exposants, qui ont besoin d’une publicité efficace, juste rémunération de leurs dépenses, et sans toutefois trop dévoiler nos procédés industriels.
- Il y a là, une étude préalable qui s’impose pour éviter des déboires au moment de l’exécution ; c’est pourquoi nous souhaitons vivement la réalisation du projet de M Léon Ducret.
- Parmi les exposants intéressant nos professions, nous connaissons déjà MM. :
- Hallu, teinturier-apprêteur, à Paris.
- Fernand Dehaître, constructeur-mécanicien, à Paris.
- Delaroche et ses neveux (ancienne maison Decoudun), constructeurs-mécaniciens, à Paris.
- A. Leroy (ancienne maison d’Anthonay), constructeur-mécanicien, à Paris.
- Robin, constructeur-mécanicien, à Paris.
- Alph. Wackernie et Cie, fabricants de grilles et barreaux, à Saint-Ouen (Seine).
- Dolph et Cie (American Laundry Machi-nery C°), à Cincinnati (Etats-Unis).
- Hagen et Cie, constructeurs-mécaniciens à Rochester (Etats-Unis).
- T. Cudlipp, constructeur-mécanicien, à Londres (Angleterre).
- Américan Washboard Co, à New-York City.
- American Wringer Co, à New-York.
- Société française d’hygiene et de blanchisserie, MM. Triaud, Morelle et Cie, constructeurs-mécaniciens à Paris.
- MM. Barda et Cie (machine à laver le linge par l’eir comprimé), à Paris.
- Blanchisserie américaine, à Puteaux.
- Etc., etc.
- Assurances contre Bes accidents.— La « Caisse syndicale d’assurances contre les accidents, dans les industries textiles », qui a été organisée sur l’initiative de « l’Association de l’industrie et de l’agriculture françaises », est maintenant constituée.
- Elle représente actuellement (et provisoirement car cela s’étendra), une valeur assurée de 10 millions 658.878 francs.
- Les administrateurs élus sont : MM. Ancel-Seitz, industriel à Granges (Vosges) et à Paris ; Ch. Lœderich, filateur et tisseur à Epinal, Henri Géliot, filateur et tisseur à Remiremont, pour la région de l’Est. MM. Maurice Wallaert, Paul Le Blan, industriels à Lille ; Cosserat, industriel à Amiens, pour la région du Nord. MM. Georges Lemaître, de la maison Albert Manchon, Lemaître et Cie, filateurs à Bolbec, Georges Leverdier, filateur à Oissel, pour la région de Normandie. M. E. Fougeirol, député, moulineur de soie, pour la région du Midi.
- Ont été élus commissaires * MM. Ca-brol, industriel à Fiers (Orne) ; Th. Willig, industriel à Thaon (Vosges).
- Il est inutile de faire remarquer combien ces associations répondent mieux aux convenances de l’industrie que l’assurance obligatoire par l’Etat, qu’on rêve d’établir, mais qui ne poutra se réaliser, si l’initiative privée prend les devants et s’empare déjà des positions.
- Aux partisans de l’assurance par l’Etat -' contré les accidents industriels, il est bon de soumettre les chiffres suivants :
- En Allemagne, où l’assurance est rendue obligatoire depuis le 6 juillet 1884, les • accidents en 1886 s’élevaient au nombre de 82,500; en 1892, ils se sont élevés au chiffre de 165,000. Si on décompose ces chiffres, la progression paraît encore plus forte : les accidents motivant des indemnités ont passé de 9,700 à 28.000 ; les accidents mortels se sont élevés de 2.400 à 3.200; les accidents ayant motivé une incapacité totale de travail sont restés aux mêmes chiffres, 1.507 à 1.507; ceux qui ont été suivis d’incapacité partielle ont augmenté de 3.800 à 18.000, enfin ceux qui ont été suivis d’incapacité momentanée se sont élevés dans la proportion de i 2.000 à 5.800.
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- « Une telle progression ne peut s’expli-« quer que par le développement de l’irresec ponsabilité du patron et de l’ouvrier. « Que l’Etat, déjà si chargé de tant de « lourdes responsabilités, n’assume pas de « nouveau celle de se faire assureur uni-« versel. » L’avis est sage et il est d’autant plus à retenir, qu’il émane d’un ancien ministre, M. Yves Guyot.
- L’impreision et la teinture des mousselines «le laine, au •üafion. Dans la confection des tissus de laine, le Japon commence à s’affranchir en partie de l’importation étrangère. Les châles et les couvertures de voyage, dont la vogue s’est établie parmi les indigènes depuis un an ou deux, sortent pour la plupart de fabriques installées dans le voisinage d’Osaka, et auxquelles la filature de laine de cette dernière ville fournit à elle seule 15.000 kilog. de laine filée par mois. Les mousselines de laine elles-mêmes ne sont pas à l’abri d’imitations plus ou moins parfaites.
- Ces mousselines ont été jusqu’à présent, pour notre commerce, l’objet d’un important débouché. L’importati >n totale au Japon était, en 1893, de 1.284.424 yen, soit environ 6 millions de francs.
- Ces tissus, sous le nom de tô-chirimen, sont en grande faveur parmi les Japonais, et malgré les tentatives qui se font actuellement à Osaka pour les imiter, ils n’ont pas à redouter d’ici à longtemps la concurrence indigène. Il n’en est pas moins nécessaire de signaler les essais très sérieux auxquels se livrent certaines fabriques d’Osaka, pour produire des tissus similaires. Il est à prévoir, cependant, qu’un changement se manifestera d’ici peu dans le commerce des mousselines de laine.
- On sait qu’il y a quelques années encore, l’importation au Japon se composait, pour une bonne part, de mousselines imprimées; à la suite des pertes qu’entraînaient pour les détaillants indigènes les rapides changements de modes, et aussi peut-être parce que les dessins ne convenaient pas toujours au goût des Japonais, ceux-ci oni renoncé à peu près entièrement à importer des mousselines imprimées : ils n’achetèrent plus que des mousselines unies imprimées sur place.
- Depuis quelques mois, une nouvelle évolution se prépare, et les Japonais semblent disposés à acheter de préférence des mousselines en écru et à les teindre eux-mêmes. Cette tendance, qui avait été signalée avec quelque inquiétude par une fabrique française, est apparue nettement marquée, à la suite des recherches faites à Kobé et à Osaka. Nos fabricants feront donc bien de tenir compte de cette tendance nouvelle pour éviter de se trouver pris au dépourvu par des commandes différentes de celles dont ils ont l’habitude.
- C’est la France qui, comme toujours, a fourni la presque totalité des mousselines de laine importées en 1893. 11 est à noter
- que la part, relativement très faible, prise dans ce commerce par l’Allemagne et l’Angleterre, a notablement diminué pour le premier de ces deux pays, et proportionnellement augmenté pour l’autre.
- Encouragements à 17 industrie en Bulgarie. — La
- Sobraniè bulgare vient de voter une loi dont le but est d’encourager la création, en Bulgarie, de certaines industries et, en particulier, des industries minières et métallurgiques, fabriques de bougies, fils, draps et tissus en coton, objets en faïence, verres à vitres, sucres, objets en papier, amidon, allumettes, colle forte, industries chimiques.
- En vertu de cette loi, toutes personnes qui, dans un délai de dix ans, installeront en Bulgarie, et dans de certaines conditions, des fabriques en vue de la production des matières et des objets énumérés ci-dessus, bénéficieront d’un certain nombre d’avantages et, notamment, de l’exemption de droits de patente, de timbre, de douane pour les machines comme pour les matières premières, d’une réduction de 35 0/0 de tarif sur les lignes de l’Etat bulgare, de concessions de terrain et de gisements miniers et d’un certain nombre de bénéfices particuliers à chacune de ces industries.
- —o—
- Loyaiilé britannique. — La
- Flannelette. — Nous avons déjà raconté comment des fabricants anglais se croyaient d’une honnêteté sans reproche en vendant, sous le nom de « laine naturelle », des articles de bonneterie en mélanges laine et coton, prétendant que le commerce savait bien ce que cela signifiait, et que l’article sans mélange se désignait : « Tout laine »; donc, les commerçants ne s’y trompaient pas.
- Très bien, mais le consommateur? Il est évident que c’est pour tromper quel-qu’un qu’on adopte des désignations fausses.
- Voici la continuation de ces procédés interlopes :
- M. W. Whiteley, dont le vaste établissement est universellement connu, a été traduit en justice par des fabricants de Rochdale, pour avoir mis en vente, sous le nom de flannelettes, des flanelles de coton.
- Le Syndicat des fabricants prétend avec raison que ce mot « flannelettes » trompe le public sur la matière employée, et qu’une femme croira acheter un tissu de laine par suite du qualificatif donné à ce tissu, entièrement composé de coton.
- Mais ajoutons que ces puritains de Rochdale fabriquent aussi une flanelle de coton, et qu’ils donnent à ce tissu de coton le nom suggestif d'angora ou angola.
- Nous devons dire que la fabrication de la flannelette a fait un grand tort à nos flanelles de Reims sur le marché anglais.
- La consommation s’est portée sur l’article
- coton que les fabricants anglais ont su faire à bas prix et que les teinturiers ont réussi à rendre très attrayant.
- Chacun saura maintenant que le mot flannelette désigne une flanelle de coton.
- MSEMEBTS COMMERCIAUX
- SOCIÉTÉS :
- Formations — Modifications — Dissolutions
- Formation de la Société en nom collectif Krau, Bayoud et Guènat, teinturerie en peaux, 6 et 8, rue des Rasselins, à Paris.
- — Durée: 15 ans. Cap.: 80,000 fr. — Acte du 8 mars.
- Formation de la Société en commandite Berger et Cie, fab. de tissus, imprimés sur tous tissus textiles, 7, quai des Champs, au Pecq (Seine-et-Oise). — Durée : 6 ans.— Cap.: 165,000 fr.
- Formation de la Société en nom collectif Mallen et Chambard aîné, teinture de soie et tous autres tissus, 101 bis, route de Vienne et rue Saint-Vincent-de-Paul, à Lyon. — Durée : 15 ans. — Cap.: 1,000 fr. — Acte du 6 mars.
- Modification de la Société Henri Groron et Cie, teinture en pièces, 10, quai Saint-Clair, à Lyon. La société Ego, Gauthier et Cie, de Miribel (en nom collectif à l’égard de MM. Ego et Gauthier, en commandite à l’égard des héritiers de M. Tabourin), a été substituée aux droits et obligations de la société Grobon et Ci0.
- Modification de la Société A. Cocheteux et Cie, teinturerie de peluches, apprêts de velours, teinture et apprêts de draperies, à Roubaix. — Retrait de M. Cocheteux de la société, dont la raison devient A. Denis, Benoist et Cie.— Capital porté de 600,000 fr. à 1,000,000 de fr.— 18 et 25 avril 1895.
- Dissolution de la Société DiOTet Lèchëre, blanchiment de coton et tissus, à Roanne.
- — Jug. du 8 avril.
- Déclaration <le Faillite
- Allier (Jean - André), teinturerie, au Marais, lieu du Chaux (Loire). — Jug. du 30 avril. — S.: M. Chassagnard.
- Ventes de Fonds de Teinture
- VENDEURS ACQUÉREURS FONDS CÉDÉS
- Rousseau. Mme Prabonneau. 37, bd Batignolles.
- Mme Due/,. Sautereau. 40, av. Bosquet.
- Veuve Pompon. 30, r. Bréda.
- Mlle Duponl. Veuve Cbapsal. 10, r. de Bouen.
- Mme Thémar. 52, av. llépublique.
- Morand. Quillel. 171, r. de Crimée.
- Mlle Guinat. 8, r. Labat.
- Veuve Menuret. 12, r. Condorcet.
- Bertrand. Veuve Ménicy. à Neuilly.
- Mme Kœhler. Janiot. à Nogeut-sur-Marne.
- Mlle Thomas. 128, fs Poissonnière,
- Cornardeau. 32, b<i Magenta.
- Dubuy. 20, bd St-G> rmain.
- Girard. 14, r. Crozatier.
- Denis. Veuve Dromain. 93, r. Legendre.
- Le Gérant : F. Gouillon.
- Tou» droits réservés
- TROYES. — WP. MARTELE T
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- 8e Année, N° 3,
- LÀ REVUE DE
- ET DES COLORATIONS
- F. GOUILLON, Directeur,
- LÀ TEINTURE
- INDUSTRIELLES
- 3, Rue du Trésor, PARIS
- fera
- Mars 1895
- SOMMAIRE
- Les fournitures à l’administration de la guerre. — Couleurs azoïques produites sur la fibre. — Le noir d’aniline, revue des méthodes en usage. — Appareil à teindre les fibres en bobines. — Crêpage de la soie. — Revue sommaire des brevets d’invention. — Procédé de conservation de l’eau oxygénée. — Coloration frauduleuse des soies.
- Procédés pratiques : Bleu-Bleuet ; Bleu Félix-Faure; Teinte mode, formules diverses. — Causeries confraternelles sur l’art du teinturier-dé-graissseur.
- Chronique Industrielle. — Société Industrielle de Mulhouse. — Chambre Syndicale Parisienne de la teinture et du nettoyage. — La draperie nouveauté. — Sur un manuscrit de Gonfreville. — Notes de laboratoires. — Brevets d’invention. — Informations et faits divers. — Renseignements commerciaux.
- LES FOURNITURES
- A L’ADMINISTRATION DE LA GUERRE
- La chambre syndicale des fabricants d’équipements militaires, avait adressé à M. le Ministre de la Guerre un mémoire de réclamations au sujet du cahier des charges relatif à l’adjudication des effets de la deuxième portion, et demandait l'appui de la Chambre de commerce de Roubaix.
- Après avoir pris connaissance de ce mémoire, la Chambre de commerce a déclaré unanimement s’associer aux réclamations qui y sont formulées, lesquelles lui paraissent toutes justifiées et répondent à ses propres doléances contre des conditions et des pénalités dont la rigueur éloigne des concours les industriels sérieux peu soucieux d’y risquer leur honneur et leur fortune. Il est en effet à la connaissance de la Chambre de commerce que bon nombre de fabricants de la région, auxquels l’expérience interdit désormais d’accepter de telles conditions, s’abstiennent de se présenter aux adjudications de l’Etat.
- La Chambre s’est élevé surtout contre le pouvoir exorbitant et insolite accordé, par l’article 14, aux commissions de réception de décider définitivement et sans appel sur les fournitures soumises à leur examen. Ces commissions ne sont pas infaillibles, elles peuvent se tromper de bonne foi et n’avoir pas toujours les connaissances assez variées ou assez étendues pour juger sans erreur possible de la qualité des marchandises.
- Dailleurs aucune juridiction n’est sans appel et, dans l’espèce, l’industriel qui a
- conscience d’avoir rempli scrupuleusement ses engagements et dont la considération et les intérêts sont en jeu, doit pouvoir au moins recourir à une expertise contradictoire.
- Le même article 14 fixe un délai de quinze jours pour le remplacement des objets rejetés. Cette clause est irréalisable, aucun de nos industriels ne pourrait s’engager à remonter, à fabriquer à nouveau et à livrer, dans un aussi court délai et sous peine de retenues considérables, excessives, un article d’ailleurs spécial au service de l’armée et dont, en cas de refus pour retard, il ne saurait se défaire qu’avec grosse perte.
- La Chambre de commerce a décidé que ces observations seront transmises à M. le Ministre de la guerre en le priant de les prendre en considération avec les autres réclamations que la Chambre syndicale des fabricants d’équipements militaires lui a adressées et auxquelles elle s’associe complètement.
- La Chambre de Commerce d’Armentières a pris aussi une délibération dans le même esprit. On sait qu’une véritable grève de fournisseurs a été amenée par les rigueurs exagérées des commissions de réception, prenant au pied de la lettre les conditions quelquefois inaccceptables des cahier des charges. Deux adjudications viennent d’être tentées sans résultat, aucun soumissionnaire ne consentant à accepter les clauses léonines nouvellement introduites par l’administration.
- Voici les conclusions résumées de la délibération prise par la Chambre de Commerce d’Armentières ;
- 1° Que le délai de la nouvelle présentation ou remplacement des tissus et objets refusés ou ajournés soit porté respectivement à 45 et à 60 jours ;
- 2° Que les indemnités de manutention des tissus ou objets refusés soient calculées à 1 0/0 au lieu de 5 0/0 ;
- 3° Que les pénalités pour retard fixées au taux exagéré de 1 pour 1,000 pendant les trente premiers jours et de 2 pour 1,000 les trente jours suivants, avec maximum de 10 0/0, soient réduites de moitié ;
- 4° Que les épreuves dynamométriques soient faites non pas sur des bandes levées sur des tissus passés à l’étuve pour les épreuves de décatissage, et repassées ensuite au fer chaud, mais directement sur le tissu livré avant qu’il ait subi aucune autre épreuve et sans cylindrage à chaud ;
- 5° Que les clauses portant que les tissus ne devront présenter ni clairières, ni nœuds, ni bouchons, ni gros fils, ni trous, soient supprimées et que l’on exige simplement la conformité aux types, ceux-ci devant, d’autre part, être conformes entre eux dans les différents magasins et conformes à ceux délivrés par le dépôt des modèles ;
- 6° Que les commissions, au lieu d’être composées de 5 officiers, soient formées de 3 officiers et 2 vérificateurs civils ;
- 7° Que les rejets ne puissent être prononcés que sauf appel ;
- La Chambre à décidé qu’elle transmettrait à l’administration les réclamations ci-dessus.
- Le ministre de la Guerre a donné une satisfaction partielle à ces réclamations, en adressant aux généraux commandant les corps d’armée, une circulaire interprétative de l’article 14 du cahier des charges critiqué par les Chambres de Commerce intéressées.
- Voici cette circulaire :
- « Mon cher général,
- « L’article 14 du cahier des charges du 16 mai 1895, pour la fourniture des effets de la 2e portion nécessaire aux corps de troupes, dispose, conformément d’ailleurs aux prescriptions de l’article 26 du règlement du 16 novembre 1887, 18 mars 1889, que les décisions des commissions de réception sont définitives et sans appel.
- a Cette disposition n’abroge pas l’article 54 du cahier des charges générales du 16 février 1895, applicable aux fournitures d’effets de la 2e portion, qui prévoit que les contestations qui peuvent s’élever sur l’exécution du service ou sur l’interprétation des clauses des cahiers des charges et du marché sont décidées administrativement, c’est-à-dire par le Ministre, sauf recours au Conseil d’Etat.
- (( Les adjudicataires de cette fourniture pourront donc, lorsqu’il se croiront lésés par les décisions des commissions de réception des corps de troupes, se pourvoir directement devant le Ministre.
- « Ce recours s’exerce de la façon suivante:
- « L’adjudicataire, avisé de l’ajournement ou du rejet de tout ou partie des effets présentés et des motifs de cet ajournement ou de ce rejet qui devront toujours être précisés par l’indication de l’imperfection constatée, fera connaître au corps, dans le délai de quatre jours .(dernier alinéa de l’article 14 précité), s’il a l’intention de se pourvoir.
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- « A défaut de déclaration verbale ou écrite de sa part dans le délai ci-dessus,, il sera censé avoir accepté le bien fondé des décisions de la commission.
- « En cas de pourvoi, le fournisseur adressera directement, sur papier libre, au corps intéressé, un mémoire indiquant le nombre et la nature des effets pour lesquels il conteste les décisions de la commission et donnera toutes les explications qu’il jugera utiles àla défense de ses intérêts.
- « Les effets, dont l’ajournement ou le rejet sera contesté par le fournisseur, seront conservés parle corps sans être marqués.
- « Le sous-intendant militaire chargé de la surveillance administrative du corps prélèvera au hasard, à titre d’échantillon, un effet dans le lot réservé.
- « Si les effets ont été ajournés ou rejetés pour des défectuosités différentes, n’existant pas sur chacun de ceux présentés à la commission ; le lot présenté sera divisé en catégories correspondant aux diverses imperfections qui ont motivé l’ajournement ou le rejet, et un effet sera pris au hasard dans chaque catégorie, comme il est dit ci-dessus.
- « Les échantillons prélevés seront munis d’une étiquette signée par le sous-intendant militaire, indiquant la défectuosité qui a motivé l’ajournement ou le rejet, le nombre d’effets ajournés ou rejetés pour le même motif, le nom de l’adjudicataire, la désignation du corps, la date de la décision de la commission de réception.
- « Le ou les échantillons seront envoyés par les soins des corps et par les transports de la guerre, au compte du budget de Thabillement à l’officier d’administration comptable du dépôt des modèles à l’Hôtel des Invalides, à Paris, qui le remettra au comité technique de l’intendance militaire.
- « Le mémoire de l’entrepreneur, accompagné d’un extrait du registre des délibérations, de la commission de réception et, s’il y a lieu, des observations de cette commission et du conseil d’administration, me seront transmis directement par l’intermédiaire du service de l’intendance.
- « Le président du comité tehnique de l’intendance militaire pourra demander directement aux directeurs du service de l’intendance l’envoi d’échantillons supplémentaires pris dans le lot ou dans les catégories du lot réservé.
- « Sur le vu des conclusions du comité, je ferai connaître aux directeurs du service de l’intendance la décision que j’aurai prise et qui sera notifiée, par les soins du sous-intendant militaire ayant opéré les prélèvements, d’une part, au conseil d’administration, et d’autre part à l’adjudicataire. Les marques réglementaires d’acceptation, d’ajournement -ou de rejet seront alors apposées sur les effets
- réservés suivant les indications résultant de la notification.
- « Les effets envoyés au dépôt des modèles seront retournés aux corps dès que le comité aura déterminé son examen.
- « Sans attendre l’insertion de la présente circulaire au Bulletin officiel, je vous prie, mon cher général, de vouloir bien donner des ordres pour que les dispositions qu’elles contient soient communiquées d’urgence aux personnes et sociétés qui ont demandé à prendre part aux adjudications prochaines pour la fourniture des effets de le 2e portion.
- « La présente dépêche sera lue en séance d’adjudication et mention de cette lecture sera faite au procès-verbal de l’opération.
- « Général Zurlinden »
- Cette concession ne semble intéresser que la fourniture des effets de la 2e portion, et du reste les conditions ne sont pas les mêmes pour toutes les adjudications de l’armée : ainsi pour la fourniture de la draperie, le cahier des charges admet le pourvoi de l’entrepreneur, qui est porté devant trois experts désignés, l’un par l’entrepreneur, le second par l’administration et le troisième, à la demande du sous-intendant, par le président de la Chambre de Commerce ; le troisième est en définitive l’arbitre du différend.
- Ce dernier mode de procéder est moins sujet à contestations que celui indiqué par la circulaire du Ministre, où l’administration reste toujours seule juge ; pour qui connaît l’esprit de solidarité qui persiste jusque dans leurs erreurs chez les fonctionnaires d’un même service, et aussi les défiances, un peu hautaines, des membres de l’armée envers les fournisseurs civils, on ne s’illusionnera pas sur les résultats du recoursmu Ministre.
- Les autres réclamations des fabricants, notamment sur le délai de remplacement, et sur les conditions exagérées des réceptions, n’ont pas encore reçu de solutions ; il est à craindre qu’on les attende longtemps.
- Mais aussi l’administrotion de la Guerre, si elle persiste dans son absolutisme léonin, verra à un certain moment tous les fournisseurs lui tourner le dos ; elle essaiera de les retenir ou d’en tenter de nouveaux en relevant ses prix de bases, mais est-ce ainsi que l’on doit entendre les intérêts du pays ?
- Il est mieux de n’avoir que les exigences réellement nécessaires, équitables, et de ne pas surcharger encore notre budget de la guerre déjà si lourd, et qui abuse un peu de ce que le Parlement ne lui marchande rien.
- Le ministre du Commerce et de l’Industrie se rendant mieux compte des difficultés signalées, a résolu de saisir ses collègues d’une réforme relative aux conditions dans lesquelles sont passés les marchés et adjudications des administration diverses de l’Etat.
- Dans ce but, il vient d’inviter toutes les
- chambres de commerce à examiner les modifications qui pourraient être introduites dans les cahier des charges, et à lui fournir ensuite des propositions qui permettront d’élaborer un règlement uniforme, tant dans l’intérêt du Trésor que dans celui des industriels et commerçants français.
- Mais il aura bien de la peine à faire sortir l’administration de la Guerre de ses idées de suspicion à l’égard des fournisseurs, et de son absolutisme irraisonné dans ses relations commerciales.
- C’est une de ses traditions les plus enra^ cinées.
- F. Gouillon.
- COULEURS AZOÏQUES
- produites sur la fibre
- Amélioration pratique de MM. LAUBER et OABERTI
- Communication de M. Henri SCHMID au Moniteur scientifique.
- La synthèse des matières colorantes azoï-ques non sulfo-conjuguées et insolubles, effectuée en teinture et en impression, sur la fibre végétale, a pris, on le sait, dans ces dernières années, un essor inattendu. Une réaction des plus délicates, uniquement employée autrefois, dans le laboratoire du chimiste analyste ou dans les ateliers de confection de matières colorantes, est tombée dans le domaine public ; « diazotation )) et « copulation » sont aujourd’hui à la portée de tout chef de cuisine de couleurs et la popularisation d’un procédé synthétique aussi curieux donne à l’art des toiles peintes un véritable cachet de fin de siècle.
- C’est surtout le Rouge d la pdranitrani-line qui a obtenu un succès peu commun comme représentant des nouvelles couleurs. L’alizarine, le proto-type de beauté et de solidité, inimitable jusqu’à présent a dû lui céder la place dans plus d’un cas, ainsi dans la teinture de l’article gratté où il s’agit de tissus lourds tels que flanelle, lama, pilou, velours, etc., pour lesquels la restriction du nombre de manipulations, telle qu’elle est indiquée par le nouveau procédé, n’est que doublement désirable, abstraction faite du détail que le nouveau rouge se prête mieux à l’opération du grattage que le rouge à l’alizarine. C’est la Russie, l’Eldorado pour ces articles ; dans ce pays où le rouge, comme élément de coloration, joue un rôle dominant, la paranitraniline se consomme sur une vaste échelle pour la production d’un rouge relativement solide, et non moins vif et transparent que le rouge d’Andrinople. On l’associe principalement au blanc réserve, au noir et au bleu. Le noir est du noir vapeur au campêche,
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- le noir d’aniline étant difficile à engendrer sur la préparation alcaline ou bien du « diazo-noir solide » de M L ; s’il ne s’agit que de noir seul, on peut aussi commencer par imprimer du noir d’aniline, qu’on termine avant d’appliquer la préparation naphtalique ; le bleu est du bleu vapeur au prussiate, ou du bleu d’ali-zarine, ou enfin, depuis quelque temps, du bleu à la dianisidine. C’est à l’aide de ce dernier qu’on réalise ainsi une imitation « grand teint )) de l’article Schlieper-Baum. A cet effet, d’après MM. Bloch et Schwartz (1), on imprime d’abord la dianisidine diazotée (additionnée de chlorure cuivrique) en quantité suffisante pour entraîner, aux endroits 'frappés, tout le naphtol dans la copulation ; ensuite on passe en bain de diazoparanitro-benzol, auquel on a ajouté du prussiate rouge, dans le but de précipiter le cuivre qui tombe et de l’empêcher de déterminer le virage du rouge au cachou.
- Le Grenat à ïu-naplitylamine, dont le Russe désigne les nuances par « Bordeaux » et « Lafite », est également très estimé, et trouve un emploi des plus répandus. L’effet qu’on voit le plus souvent est celui qu’on réalise en imprimant à deux couleurs du blanc au sel d’étain et le grenat à lVnaphty-lamine diazotée, et en soubassant à la même couleur.
- Enfin se présente comme dernier rejeton de la famille compliquée des colorants azoï-ques, le Bleu de dianisidine : c’en est le dérivé le plus intéressant dont les allures, d’une solidité extraordinaire, paraissent lui assurer un avenir brillant, et en font un rival beaucoup plus redoutable de l’indigo que ne le saurait être le rouge à la para-nitraniline vis-à-vis de l’alizarine. Ce bleu présente l’aspect, du bleu de cuve, dont il diffère par une plus grande résistance au frottement, à la lumière, et aux agents. Cependant, pour qu’il résiste à l’action de la sueur, il faut faire usage dans la préparation d’un dérivé spécial du naphtol ordinaire, et on emploie le naphtol Dde ML.
- Cependant, il y avait jusqu’à présent à la pratique des couleurs azoïques développées sur tissu un inconvénient assez grave. Passons sous silence celui qui consiste dans la nécessité d’employer de la glace, inconvénient dont on est en train de s’émanciper par l’emploi des nitrosamines ou de diazo-composés rendus stables, et insistons sur celui qui réside dans l’instabilité de la préparation naphtolique. La tendance des phénols de s’oxyder, et de s’altérer en solution alcaline donne lieu à des accidents fâcheux dans l’application du /3-naphtol. La fibre préparée en /3-C4°H7ONa ne se laisse pas conserver et doit être soumise, dans le plus bref délai, à
- (11 Bulletin de la Société de Mulhouse, 1894, nov. déc., p. 421.
- LA. REVUE DE I,A TEINTURE
- l’action de la solution diazoïque. Le séchage des pièces préparées ne peut s’opérer que par l’air chaud d’une hote-flue, les tambours métalliques chauffés à) la vapeur ne convenant pas. La préparation une fois détériorée par l’action de l’air et de la lumière, n’est plus capable d’engendrer, par copulation, des nuances pures, et laisse, en outre, un blanc déplorable, le naphtolate alcalin altéré se fixant si intimement à la fibre, que ni par le ^ chlore, ni par le savon, on n’arrive à en enlever le ton jaunâtre sale. Dans tous les cas, les pièces préparées, avant l’impression, doivent être conservées à l’état enroulé, à l’abri de la lumière et de la chaleur, ainsi j qu’on a soin de le pratiquer pour le noir d’aniline Prud’homme au prussiate.
- Jusqu’à présent, l’inconstance du naphtolate sodique, en bain plein comme à l’état sec, déposé sur la fibre, a empêché bien des industriels d’entamer le chapitre difficile des couleurs azoïques. Le fait que de nombreux établissements sont obligés de se passer d’une installation aussi utile qu’une hotte-flue y contribuait.
- L’altération en question paraissant reposer, comme cela a déjà été indiqué, sur une oxydation du naphtol; le remède, de prime abord, ! était à chercher du côté des réducteurs. On proposa le bisulfite de soude qui, entrant dans le bain comme Na1 2S03, devait prévenir l’oxydation. L’emploi de cet agent est risqué, comme il se comporte en vraie réserve sous les couleurs azoïques et s’oppose à leur formation. L’effet du glucose, préconisé pour remplir le même but, n’a jamais pu être bien établi non plus.
- MM. les docteurs Lauber et Caberti eurent la main plus heureuse en s’arrêtant au trioxyde d’antimoine, dont ils établirent l’excellente action préservatrice dans une pratique de près d’un an. Le brevet allemand (D. R. P. Cl. 8. 4 8926) vient de leur être accordé pour leur Procédé de production de couleurs azoïques insolubles sur du coton qui a été préparé dans un mélange de /3-naphtolate de soude et de trioxyde d’antimoine. » Les avantages de cette innovation, qui ont été portés à la connaissance des fabricants par une lettre publique, accompagnée d’une carte d’échantillons à l’appui, sont les suivants. Les tissus et filés préparés de la façon indiquée, peuvent être conservés pendant des semaines sans souffrir de l’action de l’air et de la lumière. Au bout d’un mois et demi, la préparation antimonieuse engendre encore des rouges et des grenats d’une fraîcheur originale à côté d’un blanc parfait là où, en absence du réducteur, les nuances sont dégradées et le blanc sale.
- Un autre avantage, important pour le praticien, réside dans la possibilité du séchage de la préparation brevetée sur les tambours en cuivre, chauffés à la vapeur, ce qui met
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- le procédé à la portée des établissements mal installés, privés de hottes-flues.
- Enfin la nature spéciale du principe réducteur, qui est en même temps fixateur du tannin, permet l’association des couleurs azoïques aux couleurs d’aniline tirant sur acide tannique ; on réalise ainsi, sans avoir recours à des bains subséquents d’émétique, de jolis genres fond Bordeaux, rouge ou puce, azoïques, et à rentrures bleu méthylène, vert d’aniline, jaune auramine ou thioflavine, etc. On vaporise dans le petit Mather-Platt, ou lave, on savonne légèrement, et on termine par un chlore faible. M. le docteur Caberti m’écrit à ce sujet : « Quant à « la solidité des « couleurs au tannin, elle est sensiblement la « même que celles des couleurs fixées de la « manière ordinaire ; la quantité d’oxide d’an-« timoine qui se fixe sur les tissus et les éche-« veaux dans la teinture en couleurs basi-« ques, et les couleurs d’impression étant « très riches en acide acétique, la .fixation « des matières colorantes est assez complète « et satisfaisante. » Jusqu’à présent, on ne connaît pas le moyen de produire des enlevages blancs et colorés sur le rouge fini à la para-nitraniline. Le problème d’enluminer les rouges ou grenats azoïques par le principe des réserves est pour ainsi dire encore à l’état d’étude. On a proposé d’imprimer sur la préparation de naphtolate de soude des couleurs basiques d’aniline au tannin, auxquelles on a ajouté de fortes doses d’un acide organique (tartrique et acétique), de la glycérine, et comme réducteur énergique, des composés stanneux, et de plaquer ou de teindre, après le séchage, en bain diazoïque. Ce procédé, principe appliqué autrefois â l’enlevage coloré du bistre de manganèse, et plus tard au ron-geage des couleurs substantives (Congo, etc.), n’est qu’imparfait, et ne peut, dans les conditions indiquées, donner lieu à une fixation satisfaisante et intime des couleurs tan-niques.
- Pour utiliser en indiennerie les couleurs riches de la série azoïque, il vaut mieux, pour le moment, procéder comme l’indiquent MM. Lauber et Caberti et imprimer, comme fond, les composés diazotés simultanément avec les couleurs d’analine.
- L’invention de MM. Lauber et Caberti est la bienvenue ; elle ne manquera pas de rendre de bons services, et de contribuer à la propagatiou des couleurs azoïques. 11 est à espérer que le bleu de dianisidine se comporte d’une manière aussi heureuse avec la préparation à l’antimoine que le rouge, la grenat, et le puce à la benzidine. Le/3-naphtol renfermant la quantité titrée d’antimoine sous la forme efficace, est livré au commerce (1) à l'état de pâte qu’on dissout dans la soude caustique.
- (1) Par la fabrique de produits chimiques da
- Tliann et de Mulhouse.
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- LA REVUE UE LA TEINTURE
- LE NOIR D’ANILINE
- Revue des méthodes en usage
- Par M. Emile DUHEM (1)
- Le noir d’aniline sur coton a été employé et breveté en premier par John Lighfoot en 1863. Le brevet était pratique pour l’impression, mais nullement pour la teinture et surtout pour la teinture des écheveaux où l’on obtenait trop mal uni. Le prix de l’aniline, le verdissage du noir, ainsi qu’un procédé réellement pratique ont retardé l’application du noir d’aniline en teinture. Je n’entreprendrai pas l’historique de cette question, la liste des brevets en est longue, et les procès et procédés Grawitz sont, du reste, trop connus dans les villes industrielles.
- Entrons donc directement dans la partie pratique.
- Le noir d’aniline est le résultat de l’oxydation d’un sel d’aniline.
- Les sels d’aniline les plus employés sont : le chlorhydrate, le sulfate, le nitrate et le tar-trate; les oxydants, sont: les chromâtes, les chlorates, les sels de cuivre et de fer, ainsi que le vanadium qui agit par quantités très minimes, infinitésimales.
- Les noirs d’aniline peuvent se diviser en : 1° Noirs en bain plein et 2° Noirs en terrines ou par oxydation.
- NOIRS EN BAINS PLEINS
- Ces noirs se subdivisent eux-mêmes en noirs à chaud et noirs à froid.
- Noirs à chaud
- Les noirs à chaud ont été les premiers employés, ils ont, proportionnellement à la quantité d’aniline mise en réaction, une plus grande solidité.
- On mélange d’une part l’aniline, l’acide chloridrique (muriatique) et suivant les maisons, un peu d’acide sulfurique, on fait dissoudre, d’autre part, le bichromate de potasse ou de soude. On verse, dans le bain de teinture, une ou deux fois, les dissolutions préparées. On agite le bain, on entre le coton.
- Il prend progressivement une teinte verte qui augmente et fonce pour arriver au noir. Alors on commence à chauffer le bain, lentement et régulièrement, le noir se corse, on arrête la température suivant les maisons à 70, 80 ou 90°. Certains tcinturieurs vont même jusque 100° et maintiennent quelque temps à
- (1) Notre collaborateur M. E. Duhem est nouvellement dans une situation qui ne lui permet plus de prendre part à la rédaction de journaux professionnels, mais il nous avait adressé ce travail il y a plusieurs mois déjà, ainsi qu’un autre sur les apprêts que nous publierons prochainement ; tous deux, du reste, ont déjà parus, à peu près identi- J ques dans le « Bulletin des laines » de Roubaix, l sous sa signature. ;
- cette température, mais un chauffage aussi fort ne donne pas plus de solidité au noir, et diminue d’une façon très sensible la force des fils, attaqués trop fortement par la trop grande ! acidité du bain.
- Pour que la teinture soit bonne et rationnelle, il faut que le coton devienne vert très foncé, presque noir, vingt minutes’après l’introduction des drogues, s’il est noir, en 1/4 d’heure au moins, la concentration est trop forte, la réaction trop rapide et l’on risque d’avoir du noir mal uni ; en un mot il faut que le bain soit à un état de concentration tel que le noir^e forme lentement.
- Beaucoup) de teinturiers font ce que l’on appelle deux abattages, c’est-à-dire mettent les produits en deux fois ; une moitié pour commencer la teinture, la seconde moitié 1/4 d’heure, 1/2 heure après, et cela simplement pour que la réaction soit moins brusque et qu’il n’y ait pas de plaquage. Les éléments destinés à produire le noir étant en présence, le précipité de noir d’aniline se formera et d’autant plus vite que le bain 'sera plus concentré et plus chaud.
- Il faut donc veiller aussi, pour l’uni, à ce que le bain ne soit pas tiède au début, ni le coton chaud sortant du débouillissage. Il faut également que le chauffage ne soit pas trop rapide au début.
- Pour les noirs à chaud, noirs bleus, noirs noirs, on emploie souvent aussi les sels de fer ou de cuivre ; on les supprime, souvent pour les noirs bronze. Les noirs bronze sont ceux qui se font en plus grande quantité ; ils ne sont pas savonnés, et coûtent moins cher, ils deviennent noirs par l’action delà colle au parage ou à l’encollage.
- La durée de la teinture est variable. En général la durée varie de 2 à 3 heures suivant l’état de concentration du bain. Après teinture, on lave à fond, le mieux à l’eau courante, puis on savonne au bouillon c’est-à-dire à 100° avec 5, 7, 8, 10 °/0 de savon suivant la richesse du noir.
- Plus le noir est riche en aniline, plus il a été mené de temps, plus aussi il sera noir noir, le noir bleu sera obtenu en menant moins de temps, en mettant moins d’aniline et de bichromate et en savonnant avec un peu de soude. On obtient même des bleus genre bleus d’indigo en arrêtant la teinture après 1/2 heure (Brevet Jeannolle, Brevet Grand-sire) et en passant en soude et savon à chaud.
- Noirs a chaud (Fiers de l'Orne). — 1/2 heure à froid avec la moitié des drogues, ajouter la seconde moitié, chauffer à 70° et s’y maintenir en 2 heures. Durée totale de la teinture 2 heures 1/2.
- Aniline 8 0/0, acide muriatique 32 0/0, bichromate de potasse 16 0/0, savon 10 0/0 ; teinture donnant beau noir. Le savonnage dure 3/4 d’heure.
- Noir à chaud (Rouen). — 3 heures de
- teinture, chauffer à 80°. Aniline 10 0/0. Acide sulfurique 6 0/0. Acide muriatique 24 0/0. Bichromate de soude 16 0/0. Savonnage 8 0/0 de savon.
- Noir bronze à chaud. — Aniline 6 0/0. Acide muriatique 12 0/0. Acide sulfurique 5 0/0. Bichromate de soude 10 0/0. Teindre une heure à froid avec moitié des drogues, regarnir avec le reste et continuer à teindre 3/4 d’heure. Chauffer en 1 heure 1/4 à 80°. Arrêter la vapeur sans se maintenir à cette température, donner encore 5 lisses ou tours, 3 rinçages, pas de savonnage. Ce noir est noir bronze, riche, solide, et se paie assez bien.
- Les noirs bronze courants se font à froid. Les procédés à chaud sont de plus en plus abandonnés malgré leurs avantages très appréciables et cela vu leur prix. Comme on peut le voir par les formules précédentes, l’acide chlorhydrique ou muriatique domine toujours pour les noirs à chaud, certains teinturiers ne veulent même pas d’un atome de vitriol ou acide sulfurique dans cette sorte de noir.
- A propos du chromate à employer, on emploie de plus en plus le bichromate de soude, il coûte moins cher, agit plus et mieux, ne recristalise pas dans les dissolutions mères comme le fait le bichromate de potasse.
- Il a comme seul inconvénient de prendre beaucoup d’humidité et de fondre et même de couler facilement. Les ouvriers touchant et maniant des chromâtes, préfèrent le bichromate de potasse car le bichromate de soude entre plus facilement dans les coupures et écorchures et ronge jusqu’à l’os, si on ne bouche pas complètement la coupure par du collodion.
- Un point caractéristique du bichromate de soude est de donner seul à 100° une solution rendant le noir inverdissable.
- Contre le verdissage du noir, on a beaucoup parlé du fixage de MM. Kœchlin au sulfate de fer et au bichromate mélangé à l’acide, mais outre que les résultats sont souvent défectueux, ce fixage est rarement employé pour les noirs à chaud, très riches en aniline, bien oxydes et par conséquent d’eux-mêmes peu verdissables.
- Noirs à froid
- Les noirs d’aniline en bain plein, faits à froid, sont actuellement beaucoup plus employés que les noirs à chaud. Ils attaquent beaucoup moins les fibres et en général reviennent à meilleur marché. La marche de la teinture ne diffère pas de celle des noirs à chaud. On emploie généralement un peu plus de produits, et on s’arrange de façon à avoir une quantité d’eau moins forte. Pour cette raison les barques ou bacs de teinture sont disposés en tronc de pyramique. Pour ce genre de teinture bien des maisons ont fait faire des barques en forme paraboïdale (genre Tulpin).
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
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- Pour les noirs à froid on diminue l’acide muriatique et on le remplace par de l’acide sulfurique, de beaucoup plus énergique. Une trop grande quantité de ce dernier acide donne des noirs tirant sur le roux, et certains noirs bronze sont faits rien qu’avec de l’acide sulfurique, sans muriatique.
- La région de Rouen comme celle de Fiers emploie de plus en plus une petite proportion de sulfate de fer et de sulfate de cuivre.
- A Roanne et à Thizy, on emploie une proportion très forte de perchlorure de fer et l’on obtient plus facilement uni.
- La durée de la teinture varie de 2 à 3 heures, et vers la fin, le bain dégage une odeur qui irrite les yeux et la gorge. On lave bien à l’eau courante pour écarter le reste d’acide puis on fait un savonnage bouillant avec 8 0/0 de savon auquel on ajoute un peu de soude si la nuance demandée est plus bleuâtre.
- Le bain de savon est souvent additionné d’extrait de campêche ; on manœuvre le coton sur le bain de savon une heure ou deux, ensuite on lave ou on ne lave pas suivant les maisons pour enfin faire sécher à l’air ou à la chaleur suivant la saison.
- Voici quelques formules employées d’une façon courante dans l’industrie :
- I — Noir bronze, sans acide muriatique [Condé-sur-Noireau).— Durée de la teinture 1 heure 1/2. Mettre les produits en 2 fois. La première moitié pour commencer puis 20 minutes après ajouter le reste et manœuvrer 50 minutes. Bien laver et sécher.
- Huile d’aniline 3 kilos pour 100 kilos de coton.
- Acide sulfurique 6 0/0. Bichromate de soude 6 kilos.
- II. — Noir bronze [Rouen). — Pour 100 kilos de sel d’aniline (chlorhydrate d’aniline) en paillettes nacrées légèrement verdâtres, faire dissoudre dans l’eau froide et ajouter 7 kilos d’acide sulfurique.
- Verser dans la barque de teinture en une seule fois, bien brasser le bain et ajouter 9 kilos de bichromate de soude fondu à part.
- La durée de la teinture est d’une heure.
- III. — Noir bleu à 4 O/O d’aniline (Fiers de l’Orne).— Aniline 4 0/0. Acide sulfurique 7 0/0. Acide muriatique 7 0/0. Bichromate de soude 14 0/0. Sulfate de fer 1 0/0. Sulfate de cuivre 1 0/0. Faire abattages. Le 1er abattage 20 minutes, puis abattre la seconde moitié des drogues et mener le coton 1 heure. Savon 7 0/0. Entrer en bain de savon à 60° cs, monter au bouillon en 1/2 heure et maintenir à 100'’ 1/4 d’heure.
- IV. — Noir bleu violacé (Saint-Quentin). Pour 50 kilos. Aniline 3 kilos, acide sulfurique 3 kilos, acide muriatique 6 kilos 500, bichromate de potasse 6 kilos 500, sulfate de fer 1 kil., sulfate de cuivre 1 kil., Durée de la teinture 2 heures 1/2. Mettre les drogues
- en 2 fois. Garnir la lre fois la moitié et manœuvrer 1/2 heure, garnir la seconde moitié et manœuvrer 2 heures. Laver à fond et savonner avec 8 0/0 de savon. Savonnage bouillant 20 minutes. Le noir est alors bien plein et violacé.
- Noir d’aniline [Roanne-Thizy).— Pour 50 kilos et 700 litres d’eau prendre : Perchlorure de fer 12 litres, acide sulfurique 1 litre, bichromate de soude 3 kilos 500, acide muriatique 2 litres, aniline 3 litres. Durée de la teinture 2 heures ; laver, essorer et savonner avec 4 kilos de savon pour 50 kilos. Entrer dans le bain à 60° et chauffer jusqu’à l’ébullition. Durée du savonnage 1/2 heure.
- Dans la région de Roanne, Thizy, Regny où en général les noirs à froid sont bien faits et jolis, on ajoute souvent au savon, pour modifier la nuance du noir, de l’azo violet et de la benzoazurine pour avoir des noirs bleus; de la chrysamine ou du cachou de Laval pour des noirs noirs.
- Lorsque les noirs sont mal unis on ajoute au savon du bichromate de soude et l’on maintient au bouillon 1/4 d’heure de plus. Pour que les noirs prennent mieux la colle au passage ou à l’encollage (car les noirs savonnés s’encollent moins bien que les noirs bronze), on ajoute souvent 2, 3 plaques de gélatine au bain de savon, soit 1 0/0 et on sèche sans rincer. Les noirs ainsi finis dégorgent également un peu moins au frottement.
- On sait que si le noir salit au frottement, cela vient de la précipitation du noir en dehors de lafibre, inconvénient que l’on n’a pas ou que l’on a moins dans le procédé des terrines. Ce précipité formé dans le bain et non dans le coton est retenu mais non fixé et tombe au moindre frottement. Pour diminuer cet inconvénient, mieux dégorger le noir ou mieux le fixer, j’ai vu ajouter au savon du sang, de la gélatine, de l’albumine, quelquefois en 2 opérations de la gélatine d’abord, du tannin, du son, du silicate de soude, etc.
- A Rouen, deux bonnes maisons font tourner leur bain de savon par le sulfate de cuivre, il se forme un savon de cuivre qui est pris totalement par le coton et donne à celui-ci bon toucher, bel aspect, et empêche le verdissage, le noir étant pour ainsi dire enrobé verni par ce savon métallique.
- Noir [Villefranche). — Pour 50 k. de coton faire 2 dissolutions. La lre : aniline et acide rnuriaiique; la seconde, bichromate de soude et acide sulfurique. Mettre en premier lieu, toute la première solution et la moitié de la seconde, manœuvrer 3/4 d’heure, puis ajouter la deuxième moitié de la seconde solution et manœuvrer encore 1 heure Durée totale 1 h. 3/4 .
- Aniline 1 k. 800, acide chlorhydrique ou muriatique 5 kilos, bichromate 3 k. 300,
- acide sulfurique 1 k. 100, savon 6 kilos, savonnage bouillant.
- Les formules de noir peuvent varier à l’infini, mais il est à remarquer que pour les noirs en bain plein il faut plus d’aniline que pour les noirs en terrine ou par oxydation et que plus il y aura d’aniline plus le noir sera beau et solide.
- Voici une formule de Noir-noir extra : on teint à froid en 2 h. 1 [2 avec 9 0/0 d’aniline, 9 0/0 d’acide muriatique, 9 0/0 d’acide sulfurique, 16 0/0 de bichromate de soude. On savonne avec 10 0/0 de savon.
- Pour adoucir les noirs on passe en bain d’huile tournante, d’huile de lin émulsionnée par la soude, ou de beurre de palme qui laisse au noir une odeur agréable.
- Pour empêcher le verdissage des noirs, on fixe suivant le procédé Kœchlin. On prend 5 litres de solution suivante pour 50 kilos de noir.
- Sulfate de fer 20 kilos, Bichromate de soude 5 kilos. Acide sulfurique 18 litres. Eau 70 litres. On manœuvre le coton dans le bain de fixage 1 heure à 75°.
- Le chlorate de chrome et le chlorate d’alumine sont aussi employés contre le verdissage mais surtout pour les cretonnes.
- Le bain de fixage Persoz m’a toujours donné de bien meilleurs résultats que le fixage Kœchlin. Pour 100 kilos de coton prendre 1 kilo de bichromate, 1 kilo de chlorate de potasse, 2 kilos de sulfate de cuivre et 1/2 litre d’acide muriatique. On manœuvre une 1/2 heure à 55°.
- A suivre.
- APPAREIL A TEINDRE
- LES FIBRES TEXTILES EN BOBINES
- Par MM. Peltzer et ses Jils
- Cet appareil se compose d’un réservoir à double fond, de dimensions indéterminées ; dans le double fond sont ménagées des ouvertures circulaires correspondant au diamètre de tubes perforés sur lesquels on enfile les bobines de laine peignée, en les glissant du tube en bois servant aux machines d’étirage. Ce double fond se trouve à une distance convenable du fond, de façon qu’en arrêtant la pompe, le liquide tinctorial, se trouvant autour et au-dessus des bobines, puisse se loger dans le compartiment formé au-dessous dudit double fond.
- Une cloison, établie sur un des côtés du réservoir, constitue un second compartiment, lequel reçoit le liquide refoulé par la pompe. Cette pompe est aspirante et foulante ; elle produit la circulation du liquide tinctorial
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- par aspiration dans le double fond et par refoulement dans le compartiment latéral précité.
- Grâce à la cloison dont il vient d’être parlé (celle-ci peut d’ailleurs être perforée), la circulation se répartit tranquillement sans heurter les bobines et les déranger dans leur parallélisme. Le compartiment latéral peut, du reste, être chauffé, et, à cet effet, recevoir un tuyau de vapeur.
- Des couvercles plats sont placés sur les bobines, à l’extrémité supérieure des tubes ascendants, et ils sont munis d’une nervure annulaire qui contourne le tube respectif ; ces anneaux, de même que ceux placés à la base et au milieu desdits tubes, servent à empêcher le liquide de trouver un passage plus facile qu’à travers la bobine.
- La pompe, aspirant le liquide dans le fond du réservoir, est disposée de façon à être toujours noyée lorsque le susdit fond contient du liquide. Aussitôt qu’on arrête cette pompe, le liquide tombe dans la partie inférieure du réservoir, et, pour en faciliter l’action, on ouvre un robinet fixé au-dessous du double fond, et qui laisse échapper l’air et la vapeur pouvant se trouver dans le compartiment du bas.
- Telle machine peut servir au mordançage, une autre à la teinture et une troisième au rinçage, et ce, dans le but de conserver les bains tinctoriaux et le calorique pour d’autres opérations de teinture, au fond de chaque réservoir.
- CRÊPAGE DE LA SOIE
- Procédé DEPOULLY et GARNIER
- Nous parlions dans notre livraison de janvier (p. 5) de la part prise par M. Garnier dans la création des tissus bosselés. Avec Mlle Graissot, il convient de joindre à ces précurseurs le nom de M. Depouilly.
- L’origine de leurs travaux est indiquée dans le remarquable rapport de M. J Persoz sur l’Exposition de 1889 (Reçue de la Teinture, année 1892, p. 10 et 19).
- Un brevet récent de MM. Depouilly a également trait à la contraction de la soie par procédé chimique.
- Cette contraction est obtenue, au lieu du chlorure de zinc, comme dans le procédé Graissot, en soumettant la soie à Faction des acides dans des conditions spéciales.
- Dans ces conditions, la soie, qu’elle se trouve à l’état de fils, de flottes ou de tissus, subit un raccourcissement plus ou moins considérable. Ces conditions dépendent du degré de concentration de l’acide employé, de la température du bain et de la durée de
- l’action. « Ce n’est qu’en réglant convenablement ces trois facteurs, dit l’exposé du brevet, que nous sommes arrivés pratiquement au résultat cherché. » En effet, par exemple, un acide énergique ne produira pas d’effet utile s’il est de trop faible densité, et cela quelles que soient les conditions de température et de durée. De même, un acide de densité trop forte, si la température est trop élevée ou trop basse, détruira la soie ou n’aura pas d’effet utile.
- A titre exemple des limites extrêmes hors desquelles il est nécessaire de ne pas s’écarter, voici quelques indications :
- Pour l’acide sulfurique :
- Déconcentration à 15°....... 1,375 à 1,400
- Température................. 15 à 37° cent.
- Durée de l’immersion..... 5 à 15 min.
- Pour l’acide^chlorhydrique :
- Concentration............ 1,130 à 1,145
- Température.................. 5 à 45° cent.
- Température.................. 1 à 15 min.
- Pour l’acide azotique :
- Concentration............ 1,270 à 1,330
- Température.................. 5 à 45° cent.
- Durée..................... 1/2 à 15 min.
- Pour l’acide orthophosphorique :
- Concentration............ 1,450 à 1500
- Température................. 25 à 45° csnt.
- Durée.................... 5àl5 min.
- Le mode d’opérer consiste simplement à immerger la fibre dans le bain jusqu’à ce que l’effet voulu se soit produit : puis on lave.
- Ce procédé de contraction s’applique aux fils comme aux tissus de soie, pure ou mélangée.
- Pour les tissus tout soie, on variera les effets en imprimant partiellement ou en faisant des réserves. Pour les tissus mélangés, l’effet varie suivant la position des points de liage de l’armure.
- Mais dans tous les cas de tissus mélangés, les fils de soie seuls sont contractés par ce procédé; ce sont les autres, lin, coton, laine, etc., qui, conservant leur longeur, forment le relief en se plissant.
- REVUE SOMMAIRE
- des Brevets d’invention
- Mordant de teinture
- pour noirs au campêche sur tous textiles
- Par M. N. Piveteau
- Mordant dit : Nitro-fer
- Cette composition, qui n’a rien de nitré, se fait, pour 100 parties, avec :
- Sulfate de fer.............. 58,00
- Sulfate de cuivre .......... 29,00
- Bi-cliromate de potasse.... 0,60
- Rouille..................... 12,00
- Zinc (dissous au préalable par la rouille)............... 0,40
- Le mordant cristallise par refroidissement.
- (Admirer en passant, les 40 centigrammes de zinc, et la quantité peu compromettante aussi de bi-chromate. )
- Mordançage
- Pour 100 kil. de matières à teindre, bouillon d’une heure avec 7 kilos, du mordant.
- Teinture
- Tissus mélangés de fil de coton ou autres végétaux, 66 kilos de campêche — entrer à froid — chauffer lentement jusqu’à 50° cent. — 3/4 d’heure dans ce bain suffisent — laver.
- Laine, soie, laine et soie. — 33 kilos campêche — entrer au bouillon — bouillir 20 minutes — laver.
- — Les contrefaçons sont peu probables.
- Mordants ammoniacaux Par M. Bonnet
- Les produits pour mordançage de M. Bonnet sont des dissolutions dans l’ammoniaque, d’oxydes hydratés de cuivre, de chrome, de cobalt, de zinc, employés isolément ou mélangés, avec addition au moment de l’emploi, de potasse ou de soude caustiques.
- Ils s’appliqueraient aux fibres végétales, en un seul bain, suivi d’un rinçage, lequel aurait pour effet de précipiter les oxydes sur les fibres.
- Mais cette méthode ne paraît pas intéresser beaucoup les praticiens.
- Teinture de la soie par les nitrosamines Par la « Badische Anilin »
- Ce procédé consiste à teindre la soie en jaune par des composés diazoïques, avec addition, utile mais non indispensable, d’acétate de soude, ou par les nitrosamines avec ou sans addition d’acide acétique ou de chlorhydrate d’ammoniaque.
- Il s’agit notamment de l’emploi de combinaisons diazoïques de la paranitraniline, de la paradichloraniline, de l’acide sulfanilique, et celui des sels de la paranitrophénylnitrosa-mine, de la paradichlorphénylnitrosamine, enfin de la /3-naphtylnitrosamine.
- Les nuances jaunes ainsi obtenues sont superbes et d’une solidité extrême, car elles résultent d’une véritable action chimique exercée sur la soie. Elles se prêtent, aussi bien en teinture qu’en impression, à la reproduction d’une grande variété d’effets sur fond jaune, au moyen d’agents de réduction ou de couleurs d’impression, des sels colorants, des amines, des phénols, etc.
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- Voici un exemple de la façon de procéder. On prépare, pour 10 kilogrammes de soie, un
- bain, avec
- /3-naphtylnitrosamine........... 0,500
- Eau............................. 1,000 litres
- puis on ajoute
- Acide acétique à 1 pour 100..... 12 litres
- On y manoeuvre la soie un quart d’heure à la température ordinaire, on lave, on avive, on sèche.
- Procédé pour imiter sur des surfaces en
- bois, papier, verre, etc,, la couleur de la
- nacre.
- Par S. Halm, à Berlin
- On dissout de la nitrocellulose dans l’éther-alcool ou dans une solution aqueuse de verre soluble. Cette solution, étendue sur des surfaces de bois, papier, verre, porcelaine, métal, abandonne un enduit ayant l’aspect de la nacre.
- La solution éthéro-alcoolique se prépare avec :
- Nitrocellulose............ 1 partie
- Alcool à 90-100 %........ 78 -
- Ether sulfurique......... 21 —
- Le dissolvant au verre soluble est composé de :
- Silicate de potasse...... 10 parties
- Eau...................... 90 —
- On peut employer pour dissoudre la nitrocellulose d’autres liquides organiques que les précités, par exemple l’alcool méthylique^ l’éther acétique, l’acétone.
- Suivant la concentration de la solution, l’effet diffère plus ou moins ; l’addition dè 25 °/o de sulfure de carbone, ou de quelques centièmes de benzine, modifie également l’aspect de la surface, l’irisation et le brillant du nacré obtenu (Brevet anglais).
- On sait que la nitrocellulose est le coton-poudre ou coton-nitré pour collodion.
- Composition pour détacher les étoffes, et nettoyer les gants, chapeaux, meubles, etc., dite « Rovusine »
- Par M. R.-L. Palisseau
- Cette composition est une émulsion obtenue au moyen de saponine et de benzine ou autre essence à détacher.
- Pour 1000 grammes, on emploie environ :
- Saponine................ 4 grammes
- Eau.................... 65 —
- Alcool à 90°........... 35 —
- Benzine légère........ 894 —
- Essence de mirbane.... 2 —
- On dissout la saponine dans l’eau, on ajoute l’alcool, puis peu à peu la benzine en agitant jusqu’à ce que le mélange ait pris une consistance crémeuse.
- La « Rovusine » est destinée à enlever toutes les taches produites par des corps gras, et sur toutes espèces de vêtements, aussi bien que sur les meubles, la bijouterie, les cuivres et les bronzes.
- Elle n’altère pas les couleurs. Elle ne contient, en effet, aucun produit pouvant influencer les nuances.
- C’est peut-être bon pour la vente au public, si l’émulsion se maintient sans se séparer en deux couches de liquides.
- Caisse pour Vemballage des étoffes veloutées
- ou crêpées, ne devant pas se comprimer
- Par M. H. Wolheim
- Le corps de cette caisse est en carton épais et pliable pour éviter l’encombrement. Pour l’usage, on relève les côtés rabattus lors du pliage, et la caisse est reconstituée.
- A l’intérieur, on fixe aux quatre angles une armature en zinc portant des crochets, sur lesquels on fixe la pièce d’étoffes qui s’emballe ainsi en couches horizontales et isolées, de sorte que le tissu ne se comprime pas par son propre poids ou par le serrage qui résulterait d’un enroulage quelconque.
- — La trouvaille n’est pas bien merveilleuse, mais elle est peut-être utilisable dans certain cas.
- Perfectionnements dans Vimpression des tissus
- De M. Ed. Potter
- Ces perfectionnemeuts, dont nous avons déjà parlé dans une précédente revue, consistent à imprimer une réserve, simultanément avec un fond plaqué ou avee un autre fond mor-dancé. Cette réserve peut être de genre chimique ou de genre mécanique, ou tenir aux deux genres en même temps.
- Elle peut être imprimée en enlevage sur un fond plaqué ou un autre fond mordancé ; elle peut aussi être imprimée en réserve sous le fond. Cette réserve peut enfin être diversement colorée. Ce perfectionnement conduit à des effets d’impression très fins et très délicats, qu’il est extrêmement difficile d’obtenir autrement, dit le brevet.
- Voici un exemple du mode de procéder en imprimant une réserve sous fond plaqué.
- La couleur d’impression du fond est, par exemple, du noir d’aniline au ferro-cyanure.
- La composition de la réserve peut être la
- suivante :
- Oxyde de zinc............... 4 kil.
- Eau........................ 4 litres
- Dissolution de gomme....... 6 —
- En imprimant la réserve avec un rouleau précédant celui du fond plaqué, on obtient les résultants annoncés.
- Impression des peintures décoratives sur tissus de tentures
- Par MM. Bulffer et Fils
- Ces impressions à l’huile, imitant la peinture, sèchent lentement, et avant la rentrure de chaque nouvelle couleur, il faut attendre cette sèche, ou bien l’on aurait des réappli-cages.
- Pour éviter cela, les brevetés impriment des couleurs à la gomme, c’est-à-dire à l’eau, puis ils donnnent sur le tout une couche uniforme d’huile, additionnée ou non de siccatifs appropriés.
- Les impressions ont le même aspect et la même solidité que si elles avaient été faites avec des couleurs à l’huile.
- — • g.. 1 - JJ'
- Procédé do Conservation do l’Eau oxygénée
- M. Camille Schoen a rendu compte à la Société industrielle de Mulhouse d’un procédé de conservation de l’eau oxygénée, extrait d’un mémoire présenté à la Société pour le concours de son prix visant le blanchiment.
- Ce procédé consiste à ajouter de l’eau oxygénée, préparée par l’une des méthodes connues, de la naphtaline cristallisée et pure.
- L’auteur dit qu’il suffit d’une dose de 1 gramme de naphtaline par litre d’eau oxygénée à 3 °/0 pour que celle-ci se conserve indéfiniment, même à la température de 40° ; la naphtaline elle-même n’éprouve aucune altération.
- J’ai répété les expériences de l’auteur, dit le rapporteur, en employant de l’eau oxygénée à différents titres.
- L’eau oxygénée du commerce à 10 volumes, additionnée de naphtaline, a perdu, en deux mois, 15 % de son titre primitif, tandis qu’une solution témoin a perdu 35 (,/o dans le même temps, soit 20 °/o de plus.
- Une solution de 1 volume d’oxygène a perdu, au bout de deux mois, 15 %; la même solution, sans addition, a perdu 3%.
- Une troisième série d’essais, avec de l’eau oxygénée à un quart de volume d’oxygène, n’a pas donné de résultats, les deux solutions ayant conservé sensiblement leurs titres avec ou sans addition de naphtaline.
- Les dosages ont été faits au permanganate et M. E. Wild a eu l’obligeance de les contrôler avec le nitromètrede Lunge.
- L’auteur ne donne pas d’explication sur l’action de la naphtaline. J’ai constaté, comme lui, que cet hydrocarbure semble inaltéré. Il y a peut-être lieu de rapprocher cette action d’une observation faite par M. Richardson [Journal of the Chem. Society, 1893, page 415) sur la production d’eau oxygénée dans un mélange de phénol et d’eau en présence
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- de l’air et sous l’influence de la lumière. M. Bach [Moniteur scientifique, 1894, page 508J a confirmé cette observation et, de plus, remarqué qu’il se produisait de l’eau oxygénée en exposant l’éther et l’essence de térébenthine à la lumière en présence de l’eau.
- Cependant, ayant exposé à la lumière de la naphtaline et de l’eau, ajoute M. Schoen, je n’ai pas observé la formation d’eau oxygénée.
- Le fait d’avoir indiqué un procédé de conservation d’un produit aussi fréquemment employé que l’eau oxygénée, constitue un progrès réel, aussi sur la proposition du rapporteur et du comité de chimie, la Société industrielle a décerné une médaille de bronze à l’auteur de cette communication, qui est M. Silvestro Zinno, professeur de chimie à l’Université de Naples.
- Coloration Frauduleuse des Soies
- (Communications à la Société (T Agriculture, Sciences et Industrie de Lyon)
- M. Nicolle a eu à examiner une schappe qui, soumise au décreusage, conservait une teinte grise que ne possède pas en général ces matières. Il définit d’abord la schappe et cite les divers traitements qu’on lui fait subir. Les frisons de cocons, pour être transformés en schappe, sont soumis à une fermentation acide dans une eau dont la température reste comprise entre 60 et 70 degrés. Au-dessous de cette température, la fermentation devient alcaline et se trouve défavorable à la production d’un produit de bonne qualité.
- Dans l’échantillon que M. Nicolle a examiné, il y avait une matière colorante qui s’était probablement modifiée pendant la fermentation, et qui donnait des réactions très différentes de celles de la schappe normale. Cet échantillon était de provenance italienne. Avec l’acide sulfurique, de même qu’avec l’acide chlorhydrique, cette dernière donnait une coloration verte, tandis que, dans les mêmes conditions, la schappe suspecte se colorait en violet et en rouge.
- M. Nicolle a reconnu que la matière colorante, frauduleusement ajoutée aux frisons, était du jaune métanile. Après s’être renseigné, il a appris que cette coloration artificielle se pratiquait couramment eu Italie, et divers fabricants de couleurs vendaient des produits utilisés dans un but analogue et recommandés par des prospectus élogieux.
- Cette coloration frauduleuse, qui a évidemment pour but d’unifier la couleur de la schappe en permettant l’emploi de cocons de diverses provenances, peut présenter divers inconvénients à la teinture, car la fermenta-
- tion rend la couleur stable et on ne peut la faire disparaître au décreusage. Dans les soies souples, cette couleur stable présente des inconvénients pour le blanchiment.
- Les observations de M. Nicolle seront communiquées au laboratoire d’études de la soie. M. Sisley cite, à propos de la communication de M. Nicolle, une autre coloration frauduleuse, mais des plus innocentes : celle des cocons par le carmin d’indigo, dans le but de les blanchir.
- Sur l’invitation de M. le Président, M. Freshe cite quelque cas de fraude se rapportant à la soie, qu’il a eu l’occasion de constater récemment.
- Il s’agissait de saches, servant d’emballage à la soie,, qui avaient été imprégnées une première fois de chlorure de zino, et une autre fois de chlorure de magnésium. Ces composés avaient altéré très sensiblement la soie. M. Freshe suppose que ces corps très hygrométriques avaient été ajoutés dans le but de maintenir la soie constamment humide.
- M. Léger fait observer que cette falsification est assez naïve, puisque les soies sont conditionnées, et qu’en outre on leur fait subir aujourd’hui un décreusage.
- M. Sisley a eu l’occasion d’observer les mêmes faits que M. Freshe, mais il croit en avoir eu l’explication. 11 y a, dit-il, une loi anglaise qui fixe un poids déterminé au mètre pour les saches devant contenir la soie. On serait donc en présence d’une charge de la sache, permettant l’emploi d’étoffes moins épaisses.
- PROCÉDÉS PRATIQUES
- BLEU-BLEUET
- Cette teinte qui est fort à la mode est un bleu-violet légèrement rabattu.
- On trouve chez les fabricants des couleurs qui la produisent directement.
- Soit par exemple le Violet acide 6 B N, de la « Badische ».
- La teinture se fait sur bain monté au sulfate de soude et une petite quantité d’acide sulfurique ; elle n’offre rien de particulier.
- Sur soie, on teint en bain de savon légèrement acidulé.
- A défaut de la couleur spéciale, on em-ploira un violet méthyle à reflet bleu, que
- l’on virera avec une faible proportion d’un vert acide.
- En coton, le Bleu-marin-bleuâtre de la « Badische », montant sur sumac émétiqué, donne cette nuance.
- BLEU FÉLIX-FAURE
- Ceci est encore une vogue du moment ; on considère cette teinte comme le Bleuet foncé, et comme le camaïeu de la dite nuance échantillonnée plus haut. Cependant les mêmes colorants ne les produisent pas.
- C’est en résumé le Gros-Bleu bien connu, et qui est un diminutif du Marine.
- Tous les colorants offerts pour Bleus-marine peuvent le donner ; ce sont les bleus d’aniline rougeâtres, c’est-à-dire les plus ordinaires.
- Cependant on sait que ce genre de teintes s’obtient beaucoup plus plein et plus riche en employant un mélange de violets et de verts. C’est le même principe que pour le Bleuet ci-dessus, mais la quantité de vert doit être ici proportionnellement plus forte.
- Tout revient, en définitive, à faire un Gros-Bleu, ce qui est d’une pratique courante en teinture.
- CHARDON — IRIS
- Sous ces nom/ de fantaisie : Chardon et Iris, la mode de ce jour désigne une teinte qui n’est quy le traditionnel Prune un peu baissé de t«fn.
- Les fabricants ont des colorants tout formés pour cette teinte, mais qui paraissent être des mélanges.
- On l’obtient, en effet, au moyen d’un violet rouge ordinaire, additionné d’un marron tel que la vésuvine.
- Maintenant que les couleurs diamine s’emploient beaucoup sur laine, on peut trouver dans cette classe des colorants qui donnent directement des Prunes.
- Ainsi le Bleu-diamine 3 R, de la Manu*
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- facture lyonnaise, en est un ; pour arriver à notre échantillon, il faudrait toutefois lui ajouter un peu (très peu) de Brun-dia-mine M.
- L’azo-violet (Baeyer), le Congo-Corinthe (Ruch) peuvent aussi servir de bases à cette teinte.
- KABYLE — ACAJOU
- C’est une des nuances peu caractéristiques, mais que nous avons rencontré fréquemment en fabrique dans l’échantillonnage actuel.
- C’est un marron à reflet rouge, et c’est la teinte du Brun-diamine ilf, dont nous parlons plus haut, qui toutefois devrait être un peu nuancée par le Bronze-diamine G.
- Le Benzo-brun NB (Baeyer) donne aussi cette nuance.
- Sur laine, toutes ces couleurs azoïques s’emploient en bains légèrement aiguisés d’acide acétique. On peut même teindre en bains tout à fait neutres : de l’eau pure et simple.
- Si l’on teint des laines-coton, pour lesquelles ces couleurs diamine sont une providence, le bain sera alors obligatoirement neutre, et on le chargera seulement de sulfate de soude pour aider le tirage sur coton. Au besoin, et à la fin, un peu de savon si le coton n’a pas assez monté ; au contraire, une légère pointe d’acide acétique, si c’est la laine qui est en retard, ce qui est plus rare.
- SULFONE-CYANINE
- D’après une communication de MM. Friedr. Bayer et Cie, fabricants de ce colorant, son procédé de teinture le plus favorable serait :
- Sulfone-cyanine .... 6 0/0
- Acétate d’ammoniaque. . 5 —
- Sulfate de soude .... 15 —
- Entrer à 40-45 degrés G., monter au bouillon, et continuer doucement jusqu’à ce que le bain soit épuisé.
- ACIDE LACTIQUE
- Employé pour acidifier les bains
- Nous avons annoncé que l’acide lactique avait été reconnu avantageux pour monter les bains de colorants qui ne demandent qu’une acidité ménagée : pour les soies, par exemple.
- Son emploi tend à se répandre, et il est fabriqué industriellement pour cette destination par la maison de List (Hanovre).
- Teinture des mélanges soie et coton Orangé.
- Mordancer d’abord en tannin et émétique,
- puis teindre avec
- Orangé au tannin R........ 3 pour 100
- Acide acétique............ 2 —
- en commençant d’abord à froid, puis chauffant lentement jusqu’à 80° c.
- Rouge vif.
- Teindre une heure presque au bouillon avec
- Benzopurpurine 4 B.... 4k,5 pour 100
- Sulfate de soude........ 37 5 —
- Savon.................... 5 —
- Soude calcinée........... 2 5 —
- Eau................... 2,500 litres.
- Bien rincer et remonter avec
- Saframine T extra..... 0,080 pour 100
- Bleu pur
- Teindre le coton une heure au bouillon avec :
- Bleu Chicago 6 B......
- Sulfate de soude......
- Phosphate de soude .....
- Savon de Marseille....
- Eau...................
- laisser en repos une heure, dans un bain avec :
- Bleu méthyle..........
- Acide acétique........
- sécher.
- (Du (( Farber-Zeitung », A. Leyne).
- TEINTES MODE SOLIDES sur lainages
- Des couleurs modes solides à la lumière s’obtiennent en] teignant en bain bouillant avec
- Bleu Chicago RW......... 1/4 à 3 pour 100
- Brun Congo G............ 1/4 à 3 —
- et addition de 15 à 20 grammes de* sulfate de de soude par litre du bain. Après teinture, on passe en bain bouillant contenant 1/2 à 1 gr. sulfate de cuivre par litre. Rincer ensuite.
- On sait que la solidité à la lumière est beaucoup augmentée par ce procédé de traitement au sulfate de cuivre ; les nuances sont virées au verdâtre.
- On revient à ce procédé au cuivre, qu’on avait peu adopté au début, quand M. Alb. Scheurer a signalé ses propriétés, et cela parce qu’il ternit légèrement les teintes.
- CAUSERIES CONFRATERNELLES
- Sur l’Art du Teinturier-Dcgraisseur
- Détachage de l'encre de Chine
- L’encre de Chine est un noir de charbon très fin et très divisé, empâté dans une colle ; il semble que cette encre doive avoir très peu d’adhérence et puisse s’enlever du papier et des étoffes par un bon lavage à la brosse.
- Eh bien, il n’en est rien ; cette poudre de charbon, par suite de sa fénuité, fait corps avec les textiles, et les lavages n’en enlèvent que la plus grosse partie, laissant des taches encore noires, fort difficiles à faire disparaître.
- On peut y parvenir, cependant, par un tour de main que nous a communiqué M. Gui-gnet, directeur des Teintures aux Gobelins, et dont il a été à même d’éprouver les bons résultats.
- Une toile de batiste, une fine nappe d’autel avec dentelles et ,broderies, sur laquelle un godet d’encre de Chine avait été renversé par accident, lui fut présentée, en lui disant que la blanchisseuse avait perdu son savon en essayant d’enlever la tache.
- Voici comment il réussit à la faire disparaître, sans laisser de traces grises :
- La partie tachée fut imprégnée d’huile ordinaire ; c’eût été du beurre ou du saindoux que l’effet aurait été le même : il faut simplement un corps gras, assez mou.
- Après quelques instants de contact, la tache ainsi graissée fut lavée au savon, et tout disparut; le linge était entièrement nettoyé !... Le corps gras avait entraîné avec lui toute la poudre noire qui avait semblé s’être attachée si obstinément aux fibres.
- Ce moyen est simple, et il pourra être utilisé encore assez souvent dans les ateliers de détachage.
- Dans cette circonstance, M. Guignet s’est inspiré de l’exemple des charbonniers qui, lorsqu’ils veulent s’endimancher, n’arriveraient pas, malgré eau chaude et savon, à se dénoircir à fond, s’ils n’avaient la précaution préalable de s’enduire le visage et les cheveux d’une couche d’huile.
- Après cela, le savon à chaud les fait propres comme un sou, et beaux comme des cupidons.
- Drapeaux et serges
- Le même moyen a été appliqué aux drapeaux des édifices publics : la fumée des villes les ternit bien vite, en les voilant d’une couche de carbone qui résiste à tous les moyens ordinaires de nettoyage. Or, sur celui des Gobelins l’expérience a été faite ; l’étoffe imprégnée modérément d’huile, puis passée au savonnage a laissé reparaître les
- 1,2 pour 100 25 —
- 5 -
- 3,5 —
- 2,500 litres
- rincer, remettre
- 0,14 pour 100 qs.
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- couleurs nationales dans leur plus vif éclat : le blanc notamment est revenu bien net.
- Il s’entend que les couleurs étaient de très bon teint et n’avaient pas passé à l’air.
- Certains drapeaux ont de la valeur, par exemple ceux qui portent des écussons ou attributs peints ou brodés ; ce nettoyage pourra leur être appliqué, ainsi qu’aux pavillons et signaux de navires exposés à la fumée des machines.
- C’est encore un moyen à employer pour les serges d’enseignes.
- Il faut se défier, cependant, des sujets peints à l’huile ; j’ai indiqué dans le « Manuel du Teinturier-Dégraisseur », page 329, que la peinture ancienne pouvait s’enlever en la ramollissant avec un corps gras, puis détachant à la benzine.
- Donc il faut éviter de ramollir ainsi les peintures qu’on veut conserver.
- Je rappelle aussi que dans le Manuel, page 331, j’ai signalé l’emploi du jaune d’œuf pour empâter les taches grasses renfermant des matières solides, tel que le cambouis, pour pouvoir ensuite les enlever à la benzine ou au savon.
- Ce moyen est basé sur le même principe que l’emploi du corps gras.
- A propos de cambouis, je me souviens qu’un fabricant de tissus de soie avait dans ses blancs des traînées noirâtres provenant de ce que ses trames s’étaient tachées de cambouis contre quelque machine. Le détachage à la benzine ne réussit pas, mais j’ai conseillé d’enduire de saindoux les parties tachées puis d’agir avec la benzine, et ce moyen a donné les résultats demandés.
- Grands rideaux d'appartements
- Il semble que les rideaux., portières et autres tentures d’appartements, qui finissent par s’enfumer, dans les pièces chauffées à la houille et même au bois, doivent se trouver bien du même traitement.
- Certainement, il leur est plutôt favorable, mais on peut aussi s’en dispenser et leur altération n’est pas de même nature que celles des étoffes exposées au dehors.
- Dans l’intérieur des appartements, ce ne sont pas des poussières charbonneuses — ou très peu — qui s’échappent du foyer, mais des vapeurs goudronneuses, et celles-ci se déposant sur les ameublements finissent par les ternir.
- En Angleterre, en Russie, en Suède, au Canada, où l’on fait de grands feux de cheminées, les tentures d’appartements s’enfument et se ternissent très vite.
- Mais ces goudrons, qu’ils soient de houille ou de bois, sont solubles dans la benzine, dans les essences minérales et dans celle de térébenthine. Un lavage en plein dans l’un de ces liquides nettoie donc très bien les dites étoffes. On n’a qu’à voir combien les bains
- en sortent sales, pour se convaincre de l’effet de ces dissolvants.
- Le gaz d’éclairage mal épuré produit, par ses émanations, des effets à peu près semblables, et le remède est le même.
- J’ai aussi mentionné ce procédé dans le Manuel (p. 595), mais il était bon d’y revenir pour établir la distinction que je viens de faire, avec les enfumures du dehors.
- Maintenant, il faut dire que pour n’être pas indispensable aux ameublements intérieurs, l’imprégnation d’un corps gras ne peut que favoriser leur nettoyage à sec, car les goudrons se ramollissent au contact de la matière grasse, et s’en vont alors beaucoup plus facilement aux benzines ou essences. Seulement, c’est une complication de travail qu’on peut éviter.
- Ici, pourtant, nous voyons apparaître une utilité du Savon-benzine: ajouté aux bains de dégraissage, il rend la benzine moins sèche, et y apporte cette matière grasse, onctueuse plutôt, qui détrempe les enduits résineux déjà durcis, et facilite ainsi leur dissolution dans la benzine.
- Cela est conforme au genre d’action que j’ai déjà attribué au Savon-benzine. Je n’insiste pas : on pourrait croire que j’y ai intérêt.
- Taches d'encre à écrire
- Les drapeaux et rideaux nous ont éloigné de l’encre ; nous n’en avons pas fini, cependant, avec elle, ni même avec l’empâtage à l’huile, ainsi que nous le verrons plus loin.
- Aujourd’hui, on ne fait plus guère que des encres au campêche, et les taches qu’elles produisent s’en vont assez facilement.
- Un peu de javelle ou de chlorure de chaux les dénoircissent, et il reste une légère marque de rouille qu’on enlève à l’acide oxalique ou chlorhydrique faible.
- Je conseille, cependant, d’intervertir ces opérations : le chlore fixant très fortement les taches de rouille, il vaut mieux ne l’employer qu’à la fin, et lorsque le fer est élimininé.
- Alors, on commencera par laver la tache à l’eau, tant que l’eau se colore ; puis on touche à l’eau de rouille (acide chlorhydrique faible), jusqu’à ce qu’on juge que le fer et autres oxydes métalliques sont dissout ; on rince alors à l’eau, et il ne doit rester que la teinte rouge du campêche virée à l’acide.
- On fait disparaître cette teinte par la javelle.
- Avec les encres au campêche, cela va assez bien, mais si l’on a affaire aux anciennes encres à la noix de galle, qui contiennent de plus fortes proportions de fer, il restera une tache de rouille, que l’acide, même, attaque fort difficilement.
- J’ai conseillé pour cela (Manuel, p. 332), une dissolution faite avec :
- Eau.................. 1/2 litre
- Acide chlorhydrique.... 150 gr.
- Sel d’étain.......... 100 gr.
- Ce liquide arrive à dissoudre les taches de rouille très tenaces.
- Mais l’acide comme le chlore peuvent être nuisibles à la teinte de l’étoffe, et quelquefois on préférera un traitement différent, mais qui, lui aussi, peut nuire à d’autres teintes ; il faut dans ce cas, tâtonner les deux sur un coin de l’étoffe qui ne risque rien.
- Voici cette autre méthode, que je trouve dans un journal de Pharmacie, et quoique je m défie une peu de cette source pour les procédés industriels, la dite méthode paraît bonne, par déduction théorique.
- Quand on a des taches d’encre réputées indélébiles, dit l’auteur, on commencera par brosser les endroits tachés avec de la teinture d’iode et on les plongera dans une solution concentrée d’hyposulfite de soude : ce dernier traitement enlève toute trace d’iode aussi bien que d’encre.
- Je crois que cela doit réussir dans beaucoup de cas, mais surveillez l’action de ces réactifs sur la couleur du tissu.
- Il est enfin un moyen, cité dans le Manuel, qui est absolument sans action sur les couleurs, si toutefois les matières de l’encre n’en ont pas exercé une préalable, et pourvu encore que la teinture ne soit pas à base de fer. Il consiste, la tache ayant été lavée à l’eau, à la faire tremper, par exemple, sur une assiette, dans une solution concentrée de pyrophosphate de soude.
- Il se forme, à la longue, un pyrophosphate de fer soluble, qui, par conséquent, s’en va à l’eau ; mais c’est long, et il faut de la patience.
- Voici, maintenant, revenir le corps gras :
- Sur quelques encres, devenues très rares, du reste, tous ces réactifs ou dissolvants n’enlèveront pas une marque grise ou bleuâtre qui subsistera quand même ; c’est que dans d’anciennes formules d’encre, encore un peu employées, on fait entrer du noir de fumée ou de la poudre d’indigo ; ces poudres, insensibles aux dissolvants, se sont attachées aux tissus :
- Nous retombons alors dans le cas de l’encre de Chine, et nous finirons notre nettoyage par un graissage et un dégraissage, comme il a été dit pour cette chinoiserie.
- Gris grand teint
- Ceci m’amène à signaler qu’aux Gobelins on fait du gris au moyen du carbone très divisé, qui est alors le noir de fumée.
- Ce noir est en suspension dans de l’eau (comme l’outremer quand on veut azurer), et en y lissant la laine, elle s’y teinte en gris, qui s’y fixe très fortement, si l’on ne dépasse pas un certain ton. Ce moyen est surtout employé pour rabattre (suivant le terme de la maison) les couleurs franches.
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- En effet, veut-on brunir un rouge de cochenille, un jaune de gaude, ou toute autre teinte, le noir de fumée ajoute un gris franc, sans reflets nuancés, et il est sans réaction chimique sur les couleurs de base.
- Comme gris pur sur blanc, il est également employé.
- Tant qu’on ne dépasse pas le ton de 4/10 noir (un gris assez clair), le noir de fumée est bien fixé, il résiste aux lavages à l’eau, aux frottements, et surtout à l’action de l’air et de la lumière qu’il peut braver jusqu’à la consommation des siècles.
- Cependant les savonnages l’enlèvent en grande partie, et c’est pour les laines à tapisserie et autres articles qu’on lave peu qu’il convient le mieux.
- Le noir de fumée se mêle très difficilement à l’eau ; il est comme gras et ne se mouille pas.
- Pour arriver à le délayer, à l’atelier des des Gobelins, on l’enferme dans une toile disposée en forme de poche, et dont les bords sont noués très serrés avec une cordelette, puis cette poche est pétrie à la main dans un baquet plein d’eau, chaude à la supporter, jusqu’à ce que la poudre bien imbibée, se disperse peu à peu dans l’eau, en traversant la toile. Quand le bain est assez chargé, la poche est mise de côté pour une autre opération.
- Le noir de fumée peut aussi être broyé à la molette afin d’y incorporer de l’eau, et délayé ensuite dans le bain.
- Le Teinturier-Dégraisseur fera évidemment peu usage de ce mode de teinture, cependant il serait utilisable pour les ameublements et pour toutes étoffes ayant à subir l’action du grand jour.
- Adoucissage des flanelles
- Je cueille cette note dans un journal donnant des conseils aux ménagères :
- Lorsque la flanelle a été portée, puis lavée, elle devient raide, et, partant, gênante à porter.
- Le moyen de lutter contre cet inconvénient consiste, après avoir lavé la flanelle à l’eau froide ou légèrement tiède, à la faire tremper pendant une heure environ dans de l’eau additionnée d’ammoniaque liquide dans la proportion de 200 grammes d’ammoniaque pour deux litres d’eau.
- Les flanelles les plus réfractaires sont réduites à la souplesse prolongée par ce traitement d’ailleurs fort anodin.
- Eh oui, l’ammoniaque assouplira les vieilles flanelles, mais en même temps, cela les jaunira fortement, et si l’on fait tomber le jaune par un piquage en acide, la douceur sera reperdue.
- Il faut choisir l’un ou l’autre : dur ou jaune 1
- Maurice Guédron.
- LA. REVUE DE LA. TEINTURE
- Clronipe Industrielle
- SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE
- DE MULHOUSE
- Travaux du Comité de Chimie
- Séance du 10 avril 1895
- Glucine, ses propriétés tinctoriales
- Le comité vote l’impression d’une note très intéressante de M. Prud’homme, dont M. Albert Scheurer donne lecture. L’auteur a déterminé, par des essais de teinture en colorants oxycétoniques, que la glucine doit appartenir à la classe des protoxydes et non à celle des sesquioxydes, tels que l’alumine. La glucine se sature de matière colorante sans le concours de la chaux et fournit avec la |3-nitroalizarine un rouge brique, avec l’aliza-rine et l’anthrapurpurine des grenats, avec la cyanine d’alizarine s un violet, avec le bleu d’alizarine un bleu très vert. Les teintures résistent au savon bouillant. La laine mor-dancée au tartrate de glucinium fournit également des nuances très nourries.
- Le persulfate (l’ammoniaque
- M. Ch. Zurcher a examiné les propriétés oxydantes du persulfate d’ammoniaque. L’anthraquinone en solution sulfurique est transformée par le persulfate en alizarine. L’acide chromique en solution sulfurique donne de l’oxyde de chrome avec dégagement d’oxygène ; l’auteur en conclut qu’une partie de l’oxygène du persulfate est dans un état différent de celui dans lequel il est combiné généralement. — L’impression de cette note est votée.
- Sur l’étamage à froid
- M. Karetnikow, revenant sur un procédé d’étamage des tambours proposé par M. Horace Kœchlin, cite, d’après Y Union -pharmaceutique de 1871 et Y Officine de Dorvault, année 1875, page 1286, le passage suivant : « M. Stolba, de Prague, étame à froid le « cuivre, le laiton, le fer, en les frottant avec « une solution de sel d’étain qu’il décompose a avec de la poudre de zinc. » — M. Horace Kœchlin écrit, à ce sujet, qu’il n’avait pas connaissance de cette antériorité.
- Le xanthate (le cadmium
- M. Romann rappelle, à propos des plis cachetés de M. Endler, nos 377 (9 août 1883) et 380 (15 juillet 1883), ouverts le 10 octobre 1884, qu’il avait réalisé en 1881 la fixation du sulfure de cadmium par vaporisage du xanthate. L’observation de ce fait est consi-
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- gnée dans un pli déposé par M. Romann sous le n° 326, le 20 mai 1881, et dans le procès-verbal du 8 juin 1881.
- Expériences sur la stabilité
- Différentes observations sont encore communiquées sur la stabilité. M. Keller a obtenu, après un séjour de six mois dans le bain d’acides sulfurique et oxalique, un accroissement de volume de la matière, tandis que l’huile à graisser, agissant pendant le même temps, n’a donné aucune altération.
- D’après M. Fischesser, l’acide nitrique dissout la stabilité en laissant comme résidu une poudre orange, l’acide sulfurique concentré la désagrège et l’acide chlorhydrique est sans action.
- M. Albert Scheurer a soumis la stabilité à divers reactifs. Les essais ont duré cinq mois. En voici les résultats :
- Acide chlorhydrique : Solution d’acide à 21° ab, à raison de 50 gr. par litre d’eau à froid. — Aucune action.
- Acide chlorique et acide hypochloreux : Dissolution produite avec 50 gr. hypochlorite de chaux par litre d’eau, à froid. — La matière blanchit légèrement ; c’est le seul changement apparent
- Acide sulfureux gazeux : La matière blanchit un peu et ne paraît pas s’être modifiée.
- Hypochlorite de chaux : Solution à 1 °/0 d’hypochlorite à 7° ab. — Aucun changement.
- Lessives de blanchiment : 47 lessives en soude caustique, sel de soude et colophane, à 120° de température, chaque lessive étant de neuf heures. — La matière se gonfle un peu et a une tendance à de légères déformations ; elle reste dure et semble avoir conservé toutes ses propriétés.
- Vaporisage à 100° : L’échantillon de stabilité a séjourné cinq mois dans une cuve de vaporisation. — Il se produit une sulfuration superficielle, une augmentation de la dureté ; à part cela, aucune modification dans la forme.
- Publications techniques
- Le comité décide de demander l’achat des tables de la sixième année des Annales de chimie, 1884-1993, publiées par M. Matignon à la librairie Masson, et l’achat de l’ouvrage Cellulose, de MM. Cross et Bevan.
- Le rapport de M. Fischesser sur une matière tinctoriale de M. Kabis de Saint-Chamas ne sera pas publié au Bulletin comme il est dit, par erreur, dans le procès-bal du 11 février 1895 ; il sera déposé aux archives.
- Séance du 27 avril Décès de M. Gustave Schœffer
- M. Albert Scheurer ouvre la séance et ! prononce les paroles suivantes :
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Messieurs,
- La mort vient d’enlever Gustave Schæffer.
- Cette perte est des plus douloureuses pour le comité de chimie : elle le prive d’une assiduité et d’un dévouement qui ne se sontjamais démentis ; elle nous prive d’un collègue, d’un ami, dont les conseils sûrs et l’appréciation juste des choses nous ont été précieux à plus d’un titre et en mainte accasion. Nous lui en garderons une éternelle reconnaissance ; elle se joindra, dans notre souvenir, à l’exemple rare d’une vie industrielle de soixante-cinq années d’un travail ininterrompu et à l’enseignement que l’on peut tirer d’une carrière si longue et si bien remplie.
- Je vous propose, Messieurs, de lever la séance en signe de deuil, après avoir adressé à Mme Schæffer, ainsi qu’à toute sa famille, l’expression de nos regrets douloureux et du sentiment profond de la perte que viennent de faire le comité de chimie et la Société industrielle.
- CHAMBRE SYNDICALE PARISIENNE
- DE LA
- TEINTURE ET DU NETTOYAGE
- Séance du 7er avril 1895
- Présidence de M. Jolly, président; M. Babillon, secrétaire, rédige le procès-verbal.
- L’administration de l’Union propose comme membre adhérent M. Borin, teinturier.
- M. Paquereau présente comme membres correspondants : MM, Simon, Jeannière, Audusson, tous trois teinturiers d’Angers, et Dillensenger, teinturier à Saumur. Le Comité admet ces quatre confrères en qualité de membres correspondants et, en leur souhaitant la bienvenue, adresse ses félicitations à M. Paquereau, qui a su faire profiter la cause syndicale de la bonne harmonie existant déjà entre les collègues de sa région.
- Il est donné lecture d’une lettre d’un confrère se plaignant d’avoir été volé par une ouvrière. Le Comité décide de communiquer la lettre à la Chambre syndicale ouvrière et se réserve de donner le nom de ladite personne aux patrons qui le demanderaient.
- Au sujet de l’Exposition de la blanchisserie, M. Jolly donne lecture d’un article de journal annonçant l’installation par lui, à ladite Exposition, d’un modèle d’atelier de teinturerie fonctionnant sous les yeux des visiteurs, M. Jolly ajoute qu’il croit utile d’expliquer cette information. Il est bon de mettre en garde nos confrères contre toute proposition ou projet du même genre ; car, à son avis, la Chambre syndicale ne doit pas
- patronner, ni même approuver, quiconque aurait la maladresse d’aller donner cette leçon de choses à la portée de tous les visiteurs de ladite Exposition, qui aura son utilité, si nous savons y participer d’une façon pratique et intelligente.
- M. Jolly fait ensuite le compte rendu du banquet donné par la Chambre syndicale ouvrière, où lui et M. Orliac ont représenté la Chambre patronale.
- Les ouvriers ont voulu donner la présidence d’honneur du banquet à M. Jolly et]'notre Président, si bien doué pour une] semblable fonction, a été heureux au dessert, en portant un toast à la conciliation. Il l’a fait avec d’autant plus de cœur et de sincérité, que cette fête de famille avait pour but, dans la pensée des auteurs, il ne croit pas se tromper, de faire une démonstration en faveur de l’union des deux syndicats : on constate une tendance heureuse à se rapprocher de la Chambre patronale et à vivre en bonne intelligence.
- Aussi la présence des patrons, que le Comité avait décidé de grand cœur, a-t-elle été interprétée d’une façon flatteuse et très sympathique, que notre Chambre doit reconnaître et apprécier.
- L’accord entre les patrons est connue ; nos ouvriers savent que la province entre de plus en plus en rapports avec nous, si bien que, peu à peu, l’entente sera générale. Elle le deviendra plus encore par des fêtes de ce genre, où tous les collaborateurs de la teinture reconnaîtront la sincérité des sentiments et le désir vraiment manifesté par tous de vivre et travailler en parfaite harmonie.
- Ce sont ces idées de conciliation que notre Président désire voir mettre en avant dans toutes les circonstances et qui lui faisaient sermonner, dernièrement, un ouvrier qui lui demandait de l’ouvrage.
- Vous quittez votre patron en le conduisant aux prud’hommes ; mais réclamez donc plutôt l’arbitrage du Comité conciliateur de la teinture ; autrement vous vous fermerez les bons ateliers de Paris et de la province ; car, tout en réservant les droits de chacun, nous souhaitons que tous veulent la concorde et la conciliation avant tout.
- M. Jolly fait au Comité le récit de la fête de la distribution des récompenses.
- Celte cérémonie, si charmante d’émotion, et si consolante au point de vue social, a été présidée par M. Lebon, ministre du commerce, dont le discours si bien approprié au sujet, si rempli d’idées réconfortantes, a augmenté la valeur des récompenses accordées aux collaborateurs fidèles du commerce et de l’industrie.
- Pour la Chambre syndicale de la teinture et du nettoyage, nous avons obtenu 4 médailles du Gouvernement pour les ouvriers et ouvrières suivants :
- Mlle Bâton, de la maison Tournier, d’Arras, très courageuse au travail et d’une honnêteté à toute épreuve ; restée seule de neuf enfants, elle soutient et soigne ses vieux parents avec le plus grand dévouement.
- Mlle Céline Berger, de la maison Jolly, d’une famille de travailleurs, dont le père reçut ici la médaille du Gouvernement après trente-cinq ans de services.
- Mlle Berger a suivi un si bel exemple, et mérite à tous égards, par sa conduite et son travail irréprochables, la récompense que nous avons sollicitée pour elle.
- Mlle Emélie-Victorine Masson, de la maison Tupinier, très assidue et très axacte à son travail, ce qui est assez rare dans sa spécialité, d’une grande probité et ayant toujours mérité l’estime de son patron.
- M. Bel val, de la maison Hallu, entré chez M. Hallu père, en 1858. Il a quitté l’atelier pour faire son service militaire, libéré en 1865, il reprit son travail jusqu’en 187(3, époque à laquelle il fut rappelé à l’activité. Blessé à la bataille de Sedan, il dut subir, à la suite de cette blessure, l’amputation de la jambe droite. Après quelques mois de repos, Bel val a repris, pour ne plus le quitter, son travail de teinturier avec le même zèle et le i même entrain. Si nous ajoutons à de si brillantes qualités la sobriété, l’économie et le courage, nous serons heureux de voir sur la poitrine de ce brave le ruban tricolore, récompense de ses vertus civiques, à côté de la médaille militaire gagnée sur le champ de bataille.
- Pour les ouvriers teinturiers en soie, laine et coton, et tous textiles, il a été distribué 17 médailles.
- La Chambre syndicale des teinturiers en soie, laine et coton, et tous textiles, compte 17 lauréats de la médaille du syndicat générai.
- Chez tous ces collaborateurs sans distinction de fonctions et de mérite, nous constatons les mêmes talents et les mêmes qualités de stabilité et de conduite irréprochable.
- Représentants d’une industrie dont le goût, la science, le travail persévérant sont la base, ils ont tous, à des titres différents, mais d’égale valeur, contribué à acquérir et à conserver, à notre grand et cher Paris, la réputation et la supériorité incontestable dont i nous sommes si fiers.
- Interrogez ces ouvriers, ils vous diront tous quels liens, quels attraits, quelle constante poésie les attachent à l’atelier et à leur profession toute artistique, soit qu’ils s’efforcent, pomme aux usines de Passy, de Pantin, d'Arcueil et de Javel, de reproduire les plus fines et les plus brillantes nuances de la nature, soit qu’à travers les vapeurs multicolores de leurs chaudières bouillantès, ils s’appliquent, comme aux usines de Puteaux, à retrouver sur leurs écheveaux éclatants les
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- solides et lumineuses couleurs qui servirent à tisser le drapeau national.
- Le Comité, par de chaleureux applaudissements, félicite son Président d’avoir, dans cette belle cérémonie, si bien interprété les sentiments des patrons, et si bien dit les mérites de nos modestes collaborateurs.
- La Draperie Nouveauté
- NUANÇAGE ET FAÇONNAGE
- Nouveautés pour hommes
- Si on veut se tenir au premier rang dans la fabrication des articles pour complet et pour pantalon, il faut chercher des dessins fleuris en grand nombre.
- Malgré les tendances de la consommation vers les couleurs foncées, tendances sensibles en hiver surtout, les manufacturiers savent que les couleurs claires sont d’un emploi fréquent en été.
- Le blanc lui-même est encore souvent réuni aux couleurs les plus disparates, soit très foncées ou noires, soit d’un éclat voulu. De plus, des filets en soie ou en laine de teintes vives ou en retors fantaisie forment des ornements attirant le regard.
- Si, au contraire, le contraste est moins grand entre les teintes réunies, si elles sont assorties dans des tonalités moyennes, le même genre pourra, bien souvent, convenir à une clientèle toute autre.
- Les retors ordinaires, tout laine, à deux nuances, sont toujours d’un emploi fréquent dans les divers genres d’étoffes.
- Dans les articles d’apprêt rasé, on en tire un très bon parti pour façonner des dessins obtenus par l’ourdissage, ainsi que dans des tout retors en chaine et en trame. Pour établir des effets sinon nouveaux, du moins différents de ce qui se fait depuis quelque temps, on essaye les retors en trame dans des chaînes de couleur unie. Naturellement, on prend des croisures montrant bien les duites de l’étoffe.
- Mais il faut toujours tisser ces articles avec plusieurs navettes pour combattre les irrégularités de filature ; sans cela, celles-ci deviendraient apparentes en tissu et elles provoqueraient des défauts.
- Parmi les croisures utilisées pour les façonnés, les corkscrews à triple cordons seront avantageusement utilisés. Nous présentons fréquemment de telles figures avec deux cordons formés sur l’étoffe par la chaîne et un sillon fourni par la trame. On peut, avec elles, varier non seulement les rayures de toutes conditions, mais on peut aussi combiner certains carreaux, parce que la trame se
- i montre couramment à l’endroit. Il y a là encore une source inépuisable d’effets imprévus à exploiter et que le bon marché ne peut point facilement imiter.
- Parmi les articles qui ne varient guère en ce moment se trouvent les peignés à toutes petites dispositions ; ils sont réservés pour les habits et les redingotes. Ces dernières se font en cheviotte fine.
- Les cheviottes pour pantalons paraissent moins en faveur, d’après les derniers renseignements. Les peignés semblent revenir à la mode pour l’été. Nous l’avons déjà dit ailleurs.
- Le complet parait être recherché du public. On en fera beaucoup avec veston ou jaquette. Cette dernière forme est très appréciée à cause de son élégance.
- En revenant au carreau pour le pantalon, on paraissait vouloir délaisser la rayure. Mais comme il n’est pas aisé de s’en tenir à une seule catégorie d’effets, on continue les essais sur les dessins longitudinaux en y joignant diverses dispositions avec reliefs partiels."
- Il y a bien des façons de produire des reliefs sur l’étoffe et quand le tissu reçoit un grand feutrage ces proéminences peuvent être très accentuées.
- Les reliefs peuvent se ranger dans une des trois catégories suivantes ;
- 1° Quand la chaîne remplace la trame par groupes à la surface de l’étoffe, c’est-à-dire en opposant dans un même dessin, une croisure où la chaîne domine à l’endroit, à une autre où c’est la trame qui joue le plus grand rôle.
- 2° En juxtaposant des croisures d’épaisseurs différentes. En ce cas, on choisit une croisure d’enlacement très serré que l’on applique près d’un autre, d’enlacement ouvert. Employées séparément, la première donnerait une étoffe mince et l’autre un tissu épais; réunies par groupes, c’est le contraste qui fournit le relief.
- 3° En tirant parti, par des croisures spéciales, de la contractilité des matières. Ces reliefs ne peuvent pas être très larges, sous peine d’éprouver des désagréments de fabrication.
- On fait ces essais aussi bien en peigné qu’en cardé.
- Draperie pour dames
- Les marchandises pour jaquettes et autres étoffes unies de nuances sont souvent faites avec du peigné écru et teintes en pièces. Chacun sait que cela permet d’employer en chaîne des fils d’une très grande finesse.
- Pour les articles en peigné rasé, le mieux est d’utiliser les deux bouts, les retors donnant une grande finesse de grain en tissu jointe à une résistance remarqurble. Les grosseurs diverses offertes par le commerce sont nombreuses et s’élèvent jusqu’à près de
- 50,000 mètres, soit 2/95 ou 2/100,000 mètres au kilo.
- Pour les tissus d’aspect brut ou drapé, très légers et fins, les deux-bouts (retors) étant désavantageux, on utilise des fils simples en chaîne atteignant 45,000 mètres. Mais, malgré la qualité de la laine employée, on ne peut songer à faire tous les articles avec ces fils pris en chaîne sans s’exposer à de graves mécomptes. Et encore faut-il se servir de métiers spéciaux, à mouvements doux et à organes plus légers que ceux couramment employés pour la draperie.
- On choisit de préférence une croisure parmi celles à cordons, car ce sont elles qui se travaillent le plus facilement et fatiguent peu les fils pendant le tissage.
- De même, le nombre des fils de la chaîne n’est guère élevé, eu égard à la finesse. D’ailleurs, un montage ouvert et permettant à la trame de s’insérer aisément influe peu sur l’aspect de l’étoffe, grâce aux fils fins à l’apprêt.
- Nous ne dirons rien de la teinture qui se fait en pièce dans les conditions ordinaires.
- Avec les fils et en suivant les remarques que nous venons de faire, on obtient des tissus d’une grande finesse de grain d'une légèreté excessive et très bons à l’usage. Ils conviennent très bien pour robes et sont d’une grande vente.
- Les fabricants qui veulent faire cet article léger, avantageux parce qu'il se vend par grands métrages, doivent, nous l’avons dit, s’outiller spécialement. Toutes les créations ne se réussissent pas aussi bien, et quand on cherche des nouveautés, il faut autant que possible se tenir sur des tissus d’exécution facile. Les essais se font habituellement en petit, et on rencontre à ce moment peu d’obstacles insurmontables : mais si le travail offre quelques difficultés, il ‘faut se défier, parce qu’il deviendra, en grand, source d’ennuis et de désagréments.
- Les embarras se présentent sous tous les aspects. Il y a des fils qui sont inutilisables enchaîne, soit à cause de leur composition trop fragile, cassante, ou parce que leurs formes, boucles ou aspérités irrégulières se conduisent mal dans le rot, gênent le fonctionnement des autres fils ou l'insertion régulière des duites.
- Dans les croisures on rencontre des inégalités d’enlacement, ou des oppositions dans les levées des fils ; ceux-ci se rompent fréquemment ou, par des boucles mal à propos, détruisent le cachet de la surface, etc. Pendant les apprêts d’autres inconvénients surviennent, causés par les apprêts eux-mêmes, ou parce que les fils, les matières et les croisures ont une prédisposition aux accidents.
- Quand un produit original et flatteur est offert, tous les négociants le désirent et commissionnent. Mais si on ne peut faire en
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- grand ce qui s’est bien comporté en échantillon, ou si cela nécessite des frais onéreux de main-d’œuvre auxquels on ne s’attendait pas, il faut renoncer à fabriquer l’article.
- (D'après « Les Tissus )) d'Elbeuf.)
- SUR UN MANUSCRIT DE GONFREVILLE
- Intitulé : « L’Art de la Teinture en Coton »
- Note de M. Jules GARÇON présentée à la Société industrielle de Mulhouse
- Le plus important des manuscrits concernant la teinture est celui de Gonfreville, intitulé : L'Art de la teinture en coton. C’est même l’une des œuvres les plus considérables qui aient été composées dans cet ordre d’idées, et il me paraît intéressant de la signaler.
- Fils d’un fabricant de Deville-lez-Rouen, Gonf reville est surtout connu par sa mission aux Indes, 1827-1832. Il y fut envoyé par le gouvernement français a afin d’étudier, pour les transporter dans notre colonie de Pondichéry, la teinture et la fabrication des madras, et la teinture en bleu et l’apprêt des toiles de Guinée. » Il remplit avec succès les différents points de sa mission, et il en rapporta une grande quantité de substances employées dans l’Inde pour la teinture et l’impression. La plus importante était le chayacer (1), et Gonfreville confirma que c’est avec cette plante que le rouge des Indes est teint, tandis que le rouge turc l’est avec la garance.
- Rentré en France, Gonfreville y continua ses recherches et ses études. Il en consigna les résultats dans de nombreux rapports officiels conservés au Ministère de la marine et des colonies ; dans son Mémoire sur un nouveau système de teinture et d'impression avec trente astringents et substances colorantes de l'Inde ; dans divers autres mémoires, publiés au Technologiste, sur la teinture en bleu des toiles dites guinées, sur la fabrication des mouchoirs de madras, sur la teinture de la soie selon les procédés indiens, sur la fabrication des turbans de Maduré ; dans un ouvrage encore recherché aujourd’hui : L'Art de la teinture des laines ; enfin, dans le manuscrit signalé.
- L’ensemble do ce dernier s’est établi pendant de longues années : « Après avoir recueilli directement, dit Gonfreville, dans les manufactures de France, d’Angleterre et de l’Inde des documents précis sur les procédés de teinture qui y sont suivis, et tiré de la Chine, du Pégu, de la Hollande, de l’Allemagne, etc., des substances colorantes nouvelles, j’ai réuni le tout dans un corps d’ou-
- (1) Chaya, qui fixe des couleurs; ver, racine.
- | vrage dont la rédaction a été commencée en
- ; 1827.... » Gonfreville demanda à le faire
- imprimer par l’Imprimerie royale, mais on recula devant la dépense. Le manuscrit est resté dans sa famille jusqu’en 1889, date où la Société d’encouragement pour l’industrie nationale l’acheta pour 400 francs.
- Ce manuscrit est un immense in-folio avec planches et échantillons. En tête se trouvent les plans, à échelles, des manufactures de divers teinturiers. Après une dédicace à la Société d’encouragement, l’auteur consacre plusieurs longues parties à l’administration, aux constructions, aux manœuvres, aux règlements, aux ingrédients. Suit une introduction à l’art de la teinture, où Gonfreville insiste tout particulièrement « sur la nécessité de n’employer dans la teinture que les agents simples absolument nécessaires à la formation et à la fixation d’une couleur. » Vient alors l’exposé de l’art de la teinture ; il comprend quatre parties consacrées aux procédés de grand teint, de bon teint, de petit teint, enfin aux procédés divers ; les recettes nombreuses qui servent de conclusion à chacune de ces parties sont accompagnées de 1200 échantillons de coton teint. L’ouvrage se continue par une division consacrée aux essais généraux de teinture, avec échantillons des couleurs obtenues ; par une série de tableaux statistiques; par un vocabulaire à l’usage des teinturiers et un vocabulaire des couleurs, pour se terminer par une série de planches, dont une centaine, au lavis, représentent des dispositifs d’ateliers et d’instruments avec nombreux personnages, et dont une vingtaine représentent les couleurs. L’ouvrage, dans son entier, comporte plus de 1000 feuilles in-folio.
- Les recettes de teinture, qui figurent dans cet ouvrage au nombre de plusieurs milliers et dont beaucoup sont accompagnées de l’échantillon de la couleur obtenue,, les planches si nombreuses, si intéressantes et exécutées avec le plus grand soin, donnent l’impression d’un travail gigantesque et d’une connaissance approfondie de la pratique.
- NOTES DE LABORATOIRES
- Mastic pour enduire les bacs à acides
- En réponse à une demande de renseignements insérée au Bulletin administratif de juin, M. Boivin, ingénieur, a fait parvenir à la Société des ingénieurs des Arts et Métiers quelques formules, d’ailleurs variables, qui lui ont donné de bons résultats pour enduire les bacs résistants aux acides sulfurique et nitrique forts ou étendus.
- 1° Silicate de potasse à 30° B.
- Pierre ponce en poudre.
- Forme aussi le meilleur mastic pour coller le verre (absolument résistant).
- 2° Amiante en poudre.................... 2
- Sulfate de baryte.................... 1
- Silicate de soude (50° B.)........... 2
- Résiste aux acides sulfurique et nitrique forts ; pour les acides faibles employer le silicate à 130° B.
- 3° Silicate de soude................... 2
- Sable.............................. 1
- Amiante............................. 1
- A employer de préférence pour résister à l’acide nitrique chaud.
- On peut toujours remplacer le silicate de soude par le silicate de potasse ; seulement, celui-ci est plus coûteux et le mastic sèche plus rapidement, il doit être employé très vite. Le plus cher est le mastic n° 1 qu’il ne faut employer qu’en derniers recours.
- Si l’on a du silicate à 130° B., le mélanger à chaud avec de l’eau pour l’amener au poids voulu.
- Le sulfate de baryte peut même se supprimer, si l’on ne peut s’en procurer, lorsqu’on a affaire à l’acide sulfurique fort et chaud qu’il faut mettre en contact au plus tôt avec le I mastic pour le faire sécher.
- | Ces proportions sont variables et la plu-| part des fabricants de produits chimiques ont des mastics à leur convenance et appropriés aux divers usages. Les formules ci-dessus s’appliquent toujours pour les enduits ; pour les luts, il faut quelquefois les varier, no-i tamment pour jointer les tuyauteries de terre; on ajoute alors beaucoup d’eau, de façon à l’empêcher de gonfler au séchage et de briser la conduite.
- Correctifs et désincrustants
- On épure les eaux en les additionnant de soude qui précipite les sulfates et les chlorures.
- On vient de signaler l’emploi de triphosphate de chaux comme désincrustant des chaudières à vapeur.
- Le florure de sodium serait un excellent désincrustant, restant toujours neutre. Un excès ne peut nuire dans les chaudières.
- Le persnlfate d’ammoniaque
- Le persulfate d’ammoniaque est un produit accessoire de l’industrie électrochimique qui lui-même ne tardera pas à être employé industriellement, vu ses réactions variées.
- Le persulfate d’ammoniaque, découvert par M. Berthelot, a été employé, il y a quelques mois, par M. Engel, pour réaliser la séparation des bromures et des chlorures, le persulfate décomposant les bromures avec mise en liberté de brome, sans agir sur les bromures, pourvu que la dilution soit suffisante. (Académie des sciences, 4-11 juin 1894.)
- Ce produit se présente sous forme d’une masse cristalline blanche, hygroscopique, rougissant le tournesol ; on peut le faire re-
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- cristalliser en le dissolvant dans 95 0/0 d’eau sans dépasser 55 à 56°, filtrant rapidement sur du papier très fort et faisant refroidir de suite. On le dose en oxydant un poids connu de sulfate ferreux et en titrant l’excès de ce dernier par le permanganate de potasse.
- BREVETS D’INVENTION
- intéressant les Industries tinctoriales
- 243,587. — Gondrexon. — Nouveau système de séchoir ou carboniseur.
- 243,603. — Politz. — Dispositif pour laver, mordancer, teindre et débarrasser de l’eau la laine, etc.
- 243,783. — Mather. — Appareil pour humidifier les tissus.
- 243,939. — Piveteau. — Mordant de teinture par le bois d’Inde, campêche ou extrait, tous les tissus mélanges tels que laine et coton, laine et soie, laine soie et coton, laine et fil, etc. en noir.
- 244,041. — Farcot fils. — Appareil â humidifier et à saturer l’air, pour la ventilation des filatures et ateliers, pour la suppression des fumées, pour l’évaporation et la concentration des liquides.
- 244,085. — Vve Fouan-Leman et fils. — Nouveau système de bac laveur pour le lavage des laines.
- 244,115. — Herold, Bayer et Balatsch. — Procédé de nettoyage par voie chimique des produits fabriqués en laine ou poils, à moitié ou entièrement achevés.
- 244,121. — Grawitz. — Perfectionnements aux procédés de son brevet n. 212,082 en date du 13 mars 1891, qui ont pour objet la teinture et l’impression avec l’aniline et autres amines homologues ou dérivées.
- 244,185. — Deslandes. — Système d’essoreuse perfectionnée dénommée l’Econo-mique applicable à la récupération des liquides volatils.
- Certificats d’addition
- 239,320. — Marchand. — Cert. d’add. au brevet pris le 14 juin 1894 pour perfectionnements aux machines à dérompre.
- 242,104. — Illîngworth. — Certificat d’addition au brevet pris le 15 octobre 1894, pour procédé de rendre certains draps ou étoffes de laine intachables, irrétrécissables et imperméables et les empêcher de prendre l’eau.
- INFORMATIONS k FAITS DIVERS
- Difficultés de la loi sur le travail des femmes. — L’application, depuis le icr mai, de la loi sur le
- travail de nuit des femmes, ayant mis sur le pavé des milliers de pauvres travailleurs (et les typographes, entre autres, s’étant vus contraints de congédier leur personnel féminin), la secrétaire de la Solidarité des Femmes a écrit, au nom du groupe, à M. Ch. Beauquier, député, président du groupe parlementaire des droits des femmes, pour le prier d’intervenir (en attendant une meilleure organisation générale du travail) en faveur de la liberté du travail des femmes; elle lui avait écrit également pour demander le retrait du projet d’impôt sur les domestiques.
- Réponse de M. Beauquier
- M. Ch. Beauquier a adressé à Mme Po-tonié Pierre la iettre suivante intéressant la question du travail féminin.
- « Chère Madame, je ne voulais pas vous répondre avant d’avoir l’avis de notre groupe au sujet des deux questions qui ont fait l’objet de vos dernières lettres.
- « En ce qui concerne l’impôt sur les domestiques, nous sommes d’avis qu’il convient de s’opposer à toute taxe frappant ceux qui emploient la femme comme serviteur unique. Si le projet vient à la discussion, M. Lavy se propose d’intervenir dans le sens que je viens de vous indiquer.
- « Quant aux femmes typographes renvoyées par les imprimeurs, par suite de l’application de la loi sur le travail de nuit, il n’y a malheureusement rien à faire. On ne pourrait intervenir qu’en demandant l’abrogation de la loi ; or, c’est ce que vous ne voulez certainement pas. Il résulte des nombreuses enquêtes qui ont été faites, que ce sont les femmes elles-mêmes qui ont énergiquement réclamé la suppréssion du travail de nuit. Je crois que vous ne trouverez pas un républicain — démocrate pour soutenir aujourd’hui la thèse contraire.
- « Les conséquences malheureuses dont vous nous parlez étaient à prévoir — tout a été dit à ce sujet, au moment de la discussion de la loi.
- « Veuillez agréer, etc.
- Ch. Beauquier.
- Nous avons entendu discuter cette question dans une réunion de femmes s’occupant des intérêts de leur sexe : elles contestent d’avoir demandé le régime actuel, et disent que la loi a été faite, comme toujours, sans qu’on ait consulté les intéressées.
- —o —
- Importation en Allemagne.
- — Certificats d’origine. — Une ordonnance, en date du 25 mai 1894, ayant frappé d’une surtaxe de 50 0/0 à l’entrée en Allemagne un certain nombre de produits de provenance espagnole, spécialement désignés, les droits du tarif conventionnel ne sont applicables aux produits similaires français que si les importateurs fournissent la preuve de l’origine de leurs produits.
- Il résulte des renseignements transmis par notre ambassadeur à Berlin que les
- douanes allemandes n’imposent pas une formule spéciale pour les certificats d’ori-gine.
- Nos importateurs, en Allemagne, de produits similaires aux spécialités espagnoles pourront donc, en règle générale et jusqu’à nouvel ordre, se borner à les accompagner d’attestations émanées des autorités locales et des corps constitués, tels que Chambres de commerce, soit de documents qui sont énumérés dans l’article 2 de l’ordonnance précitée, c’est-à-dire de papiers de bord, de factures, lettres de voitures en original, correspondances commerciales, eic.
- —o—
- Contrefaçon des marques (le fabriqué en Tunisie. — M.
- le Ministre du commerce a adressé aux Chambres de commerce la circulaire suivante :
- « Il résulte des renseignements qui me sont transmis par M. le Ministre des affaires étrangères que les marques de fabrique et de commerce françaises sont fréquemment contrefaites ou usurpées dans la région de Tunis. Je suis informé également qu’un nombre très restreint d’industriels et de commerçants de France auraient jusqu’à présent fait enregistrer leurs marques à Tunis.
- (( Vous n’ignorez pas qu’en vertu de la loi tunisienne du 3 juin 1889, modifiée par un décret du 22 octobre 1892, les principales dispositions de la loi française sur les marques de fabrique et de commerce sont en vigueur en Tunisie et que, d’autre part, le gouvernement du Bey, qui fait partie de l’Union pour la protection de la propriété industrielle, a adhéré à l’arrangement de Madrid du 14 avril 1891 pour l’enregistrement international des marques de fabrique et de commerce.
- « Je vous prie de vouloir bien appeler d’une manière pressante l’attention des industriels et des négociants de votre circonscription, qui peuvent se trouver en relations d’affaires avec la Tunisie, sur l’utilité évidente qu’il y aurait pour eux à se réserver tous les avantages de la législation tunisienne en opérant le dépôt légal de leurs marques, soit directement en Tunisie, soit par l’entremise du ministère du commerce et de l’industrie, à Paris, en effectuant un dépôt international au bureau de la protection industrielle de Berne, suivant les prescriptions du décret du 25 avril 1893.
- « L’Administration ne peut se substituer aux intéressés dans la recherche des contrefaçons; mais elle s’empressera de leur signaler celles qui viendraient à sa connaissance.
- « Les industriels et commerçants peuvent, d’ailleurs, être certains qu’ils rencontreront auprès de nos agents, dans la régence, le concours le plus empressé pour les aider dans leurs démarches et dans leurs recherches.
- « Recevez, etc.
- « André Lebon. »
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Concours de la Société industrielle du Mord. — Nous résumons ci-dessous les questions du concours intéressant la teinture, proposées par ladite Société :
- Etude chimique sur une ou plusieurs matières colorantes utilisées ou utilisables dans les teintureries du Nord de la France.
- Recherches sur les meilleures méthodes propres à donner plus de solidité aux couleurs organiques artificielles employées en teinture.
- Analyse des indigos et détermination de leur valeur industrielle.
- Etude sur un genre d'impression sur tissus qui pourrait recevoir dans le Nord une application pratique.
- Indiquer un procédé de teinture sur fil de lin donnant le rouge d’Andrinople aussi beau et aussi solide que ce qui se fait actuellement sur coton.
- On devra présenter des échantillons à l’appui.
- Guide memento du teinturier de laine.
- — id. — de coton.
- — id. — de lin.
- — id. — de soie.
- Les mémoires devront être remis au secrétariat général de la Société, avant le Ier octobre 1895.
- —0—
- ./industrie de la teinture
- à lia8e. — Comparativement aux déplorables résultats de l’année 1893, en ce qui concerne la teinture, l’année 1894 apparaît, dit la Chambre de commerce de Bâle, parmi les meilleures. La morte saison habituelle en juillet-août a été sensiblement plus courte et moins marquée. Le dernier trimestre accuse principalement une reprise sensible des affaires; mais ce qui reste une cause de difficulté, pour l’industrie de la teinture, c’est l’abondance des petites parties à teindre et la multitude d'échantillons qui sont réclamés chaque année en plus grand nombre, de sorte que le teinturier ne peut plus compter par pièces mais par lots, et ceci restreint extraordinairement les bénéfices.
- Malheureusement sous ce rapport, on ne prévoit aucune amélioration immédiate parce que ce morcellement provient du commerce lui-même, c’est-à-dire des commissionnaires en rubans dont chacun veut posséder des nuances particulières.
- Les couleurs les plus recherchées ont été differents violets (pervenche, etc.), la plupart des changeant-vert dans tous les tons possibles, depuis le vert-bleu « Dom » jusqu'à l’affreux vert tirant sur le jaune « Caspienne. » La nouveauté était représentée par quelques échantillons bleu-rouge-cerise, reine, roi, églantine, etc., mais qui, bien qu’elles fussent appliquées à des étoffes de belle fabrication, n’arrivaient pas cependant à faire ressortir la richesse des tons et l’habileté du teinturier.
- Les beaux bleu fins ont été négligés. En
- dépit du bas prix des soies, certaines places indigènes paraissaient vouloir produire quelques petits articles où dominent les préparations à base d’étain. En tout cas on ne charge plus autant qu’autrefois, comme cela a été longtemps le cas pour les soieries. Toutefois Zurich a encore fait teindre chez nous d’assez grandes quantités, cette année, à forte charge.
- En général ce sont les rubans tout soie, les mélangés de coton qui ont été le plus en vogue et quelque peu aussi les genres tramés souples. Pour les rubans tout soie ou mélangés teints en pièces il y a eu fort peu d’affaires avec l’Amérique, à cause du tarif douanier avec l’Allemagne qui enlève à nos teinturiers une grande partie des affaires.
- Les noirs ont très bien marché pendant le premier semestre, mais pendant le second et surtout pendant les mois de juillet à septembre on a eu bien à se plaindre.
- Nous n’avons ici qu’à répéter ce qui a déjà été dit précédemment sur l'amélioration de nos relations commerciales avec la France, et il en est de même avec l’Allemagne. Les teinturiers allemands peuvent faire teindre sur nos marchés les soies et aussi les cotons anglais sans payer de droits, tandis que nos industries similaires doivent s’approvisionner en Allemagne à grands frais ou en contrebande avec des formalités innombrables. En ce qui concerne les cotons anglais, l’Allemagne n’a pas pu améliorer ses droits de douane, toutefois les deux pays pourraient se faire des concessions réciproques.
- Formations
- SOCIETES :
- Modifications — Dissolutions
- Formation de la Société d’assurances mutuelles dite Caisse syndicale d’Assurance mutuelle des Industries textiles en France, 3, rue Scribe, à Paris. — 30 ans
- — 30 avril 1895.
- Formation de la Société en nom collectif E. Sagnol et fils, teinture de laine, au Rez.
- — Durée : 10 ans. — Acte du Ier avril.
- Formation de la Société en nom collectif D. Faure et J. Morat, teinture de la soie, 1, Grande-Rue-Saint-Clair, imp. du Grand-Buchet, à Caluire. — Durée : 9 ans. — Cap. : 11.000 fr. — Acte du 14 mai.
- Formation de la Société en commandite, Chardin, L’Hommet et Cie, apprêts sur tissus, 92, route de Bagneux, à Montrouge (beine). — 5 ans du 30 avril 1895.
- — 50.000 fr. par la commandite — 10 juin 1895.
- Formation de la Société en nom coUectif H. Prieur et Cle, fabr. de chaussons de
- tresses, à Pont-de-1’Arche. — Durée : 10 ans, du 15 juin. — Cap. : 300.000 fr. — Acte du 12 mai.
- Modification et prorogation de 10 ans, du
- 30 juin, de la Société Al. Pacon et H. Charvet, fabr. de toiles peintes et tissus imprimés, 1, pass. Saulnier, à Paris. — La société devient en commandite à l’égard de M. Charvet et la raison devient en conséquence Al. Pacon et Cie. — Acte du Ier avril.
- Modification des statuts et prorogation au
- 31 mars 1904, de la Société F. Mullier et L. Monnet, teinturerie, à Roubaix. — Acte du 30 mai.
- Modification de la Société Henri Coppé, père et fils aîné, teinturerie et blanchisserie, à Roncherolles-sur-le-Vivier. — Substitution de Mme veuve Henri Coppé à son mari décédé. — Acte du 22 avril.
- Dissolution, à partir du 10 mai, de la Société Vasseur frères, teinture et apprêt de velours de coton, 97, rue Abbaye, à Amiens. — L. : M. Robert Vasseur qui continue seul. — Acte du 14 mai.
- Dissolution, à partir du 8 avril, de la Société Diot et Léchère, blanchissage de coton et bourre de coton, rue du Rivage, à Roanne. — L. : M. Boulard. — Jug. du 8 avril.
- Dissolution de la Société De Boisset, fabricant de draperies, à Montluel (Ain), avec succursale à Lyon. — Liquid. : MM. Charles et Hippolyte de Boisset. — Jugement du 27 mai 1895.
- Conversion (le liquidation en faillite
- Pignaud (Laurent), teinturerie, 1, cours Vitton prolongé, à Lyon, et 25, rue d’Alsace, à Villeurbanne. — Jug. du 12 avril. — S. : M. Pitre.
- Homologation de Concordat
- Salomon (Benjamin-Savinien), teinturerie, 22, rue Saint-Victor, à Paris. — Jug. du 18 avril. — 30 0/0 en 4 ans par 1/4, premier paiement dans 1 an.
- Répartitions de dividendes
- Verplanck (Isidore) , teinturerie, à Lille. — 4 fr. 507 0/0 (unique répart.).
- Lemaitre-Lavotte et Cie, filature, tissage, fabr. d’indiennes, 88, boul. Cauchoise, à Rouen et à Bolbec. — 10 0/0 (4e répart.).
- Ventes de Fonds de Teinture
- VENDEURS ACQUÉREURS FONDS CÉDÉS
- (i uc n eau.
- Veuve Ilommey. Martin.
- Veuve Corbelle. Veuve Leloup. Lecomte.
- Mme Pelisson.
- Veuve Barthès.
- 7, rue Vignon.
- 36. rue St-Didier.
- 26, rue Victor Massé. 33, rue N.-D.-Lorette 2, rue de la Bastille. 18, rue Cujas.
- Le Gérant : F. G-ouillon.
- Tous droits réservés
- TROYES. - IUP. UARTELST
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- LA REVLE DE
- 8e Année, N° 4.
- F. GOUILLON, Directeur,
- SOMMAIRE
- Chronique. — Le mordant de Glucine. — Nouvelles formations des couleurs azoïques. — Le noir d’aniline, revue des méthodes en usage. — Mercerisage du coton. — Apprêt velouté pour draperie. — Revue sommaire des brevets d’invention. — Procédés pour la préparation de l’hy-drosulfite de soude.
- Procédés pratiques : Impressions picotine ; Bleu nouveau diamine ; Couleurs diamine sur laines; Recettes diverses.
- Chronique Industrielle. — Société Industrielle de Mulhouse. — Chambre Syndicale Parisienne de la teinture et du nettoyage, et procédé de désinfection par la benzine. — Notes de laboratoire.— Épuration des eaux. — La loi sur la Saisie-Arrêt. — Bibliographie. — Jurisprudence. — Brevets d’invention. — Informations et faits divers. — Renseignements commerciaux.
- CHRONIQUE
- Les fournitures administratives
- La question des adjudications administratives, et principalement de celles du Ministère de la Guerre, reste à l’ordre du jour; nous avons signalé dans un article spécial de notre précédent numéro, les principaux griefs des fabricants, et nous avons fait allusion à l’abstention volontaire d’un certain nombre, qui décidément en ont assez, et ont refusé de passer par les fourches caudines du cahier des charges.
- Mais ils ont voulu le faire explicitement et expressément, sans paraître se désintéresser du fait; c’est ainsi qu’ils se sont présentés à l’adjudication, afin de faire signifier leurs protestations d’une façon non douteuse.
- L’Administration de la guerre avait mis en adjudication, le25avril, 100.000 mètres de toile à doublure en lin et 100.000 mètres de toile à tente trois fils.
- Il y avait plusieurs soumissionnaires parmi lesquels : la Compagnie française d’entreprises militaires et civiles, la Société linière d’Amiens, MM. Gaffet, Dulac, Rogeau, Becquart, Yial,
- Les personnes qui étaient présentes à l’adjudication et qui avaient leurs
- soumissions toutes prêtes firent remarquer à l’intendant que les conditions des articles 40, 41 et 43 du cahier des charges étaient par trop rigoureuses et qu’il était nécessaire de leur faire subir quelques modifications.
- En effet, un de ces articles stipule qu’en cas de refus, de la part de l’Administration, d’une partie de la toile, un délaide 15 jours serait accordé au fournisseur pour la remplacer.
- Cette clause fut vivement critiquée, vu que la toile en question étant d’une fabrication spéciale, il n’était guère possible au soumissionnaire, se trouvant dans le cas d’avoir à en remplacer, de s’exécuter dans un si court délai.
- Naturellement l’intendant n’y pouvait rien ; il a dû se borner à faire figurer cette protestation au procès-verbal de la séance, pour être transmise au Ministre de la guerre.
- Et quoi qu’il en soit, il en est résulté que tous ceux qui avaient l’intention de soumissionner se sont retirés sans déposer leurs soumissions.
- Au Ministère de la marine, on reproche de proposer aux adjudicataires des types d’étoffes d’une ancienneté telle que, pour des quantités relativement minimes on se heurte à des difficultés d’exécution qui en augmentent démesurément le prix et qu’en fin de compte c’est sur le dos des contribuables que ces adjudications se font.
- Il est évident que les ministères et les administrations feraient des éco-mies sérieuses en se tenant au courant des modifications qui se produisent dans les étoffes et en s’accommodant aux genres modernes; les difficultés résultant du mode d’adjudication actuel disparaîtraient pour le plus grand bien du Trésor et la commodité des soumissionnaires.
- Il est à espérer que la vive campagne menée actuellement contre la routine administrative, et surtout l’attitude résolue des fabricants, amèneront
- les réformes sans lesquelles il ne deviendrait plus possible de travailler pour l’Etat. (Voir aussi à nos « Informations ».)
- Les affaires et les tissus
- Malgré l’irrégularité du temps, l’ensemble du mouvement industriel est satisfaisant.
- Même en dehors des industries auxquelles la saison est habituellement favorable, telles que carrières, industries du bâtiment, industrie du vêtements, on constate de bien des côtés une reprise assez marquée du travail
- L’amélioration déjà signalée dans les industries textiles se maintient, les prix sont soutenus.
- En général, la proportion des ouvriers en chômage tend à diminuer et la durée du travail de ceux qui sont occupés, à augmenter.
- Dans toutes les branches des tissus, les nouvelles indiquent un bon mouvement d’affaires.
- A Roubaix-Tourcoing, la situation de la fabrique reste toujours très satisfaisante ; on signale quelques achats de stock avec prix en hausse : tout fait espérer que l’année 1895 comptera comme l’une des heureuses pour la fabrication.
- On signale sur ces places, comme articles de nouveautés :
- Le Crépon-tricotine, tissu d’une certaine originalité, se faisant en toutes nuances, mais principalement en rouge bengale aux tons chauds et aux reflets enflammés ; la Parisienne, armure de soie cotolée, trame laine, qui se fait également en teintes claires et foncées ; le Taffetas gros de Londres, joli tissu chiné et rayé tout soie; le Satin du Bengale, qui jouirait de l’avantage de ne pas se chiffonner, tel que les étoffes « Liberty », ce qui le destine aux corsages et aux garnitures.
- La mode semble se reporter sur les petits lainages imprimés; depuis quelque temps le négociant s’attache à ce
- ET DES COLORATIONS
- INDUSTRIELLES
- Avril 1895
- 3, Rue du Trésor, PARIS
- I;
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- genre de tissu, qui est à la portée de toutes les bourses, car on le produit sur de légères cretonnettes, comme sur de jolis satins et des mousselines de laines, les pois sur tous les tons et les fleurs sur les tons crème et rose sont assurément les dessins les plus recherchés.
- Il faut aussi signaler le taffetas piqueté noir et blanc, impression pom-padour sur chaîne, effets quadrillés et barrés, et en tout soie, qui est en ce moment un article à succès.
- Suite des lainages
- A Reims, il y a également une bonne reprise :
- En nouveautés, la saison d’été s’est très bien faite et les nouvelles séries pour l’hiver ont déjà donné lieu à des ordres importants qui auraient eu sans nul doute des suppléments nombreux, si la production des meilleures séries n’était pas entravée par la hausse des prix et par la rareté des fils mohair bouclés ; c’est Bradfort qui fournit ces fils, et cette place refuse toute commission livrable avant une date très éloignée.
- Les mérinos, cachemires et sergés sont les articles classiques de Reims ; l’exportation américaine les a particulièrement favorisés depuis le commencement de cette année ; cependant, l’impulsion donnée par les Etats-Unis ne se transmit pas aux autres marchés, et l’Angleterre, notamment, ne remit pas ses ordres habituels et parvint péniblement à absorber les stocks peu importants de mérinos 120 cent.
- La France eut un bon courant d’affaires, mais toujours insuffisant pour équilibrer la production quand les marchés étrangers restreignent ou interrompent leurs demandes.
- Les tissus fantaisie de laine peignée paraissent tendre à se substituer au mérinos ; ils se soutiennent bien, mais ne se développent pas autant qu’on l’avait pensé.
- Les flanelles unies sont sans activité, mais il y a un bon courant d’affaires sur les flanelles fantaisie et les oxfords, sauf dans les sortes de bas prix en pure laine; par contre, la fabrication des oxfords fantaisie laine et coton se développe, et cet article prend une place intéressante parmi les divers tissus de la fabrique de Reims.
- La dernière note de la Chambre de commerce d’Elbeuf établit que la fabrication a été active pour la nouveauté et l’uni. Tous les tissages ont été grandement occupés. Les draps de couleur et d’administration ont eu leur demande régulière. Les draps noirs sont ! restés calmes ; par contre, les tissus cheviot ont été particulièrement re-| cherchés. Les draps de dame ont eu | un léger temps d’arrêt par suite de la morte-saison.
- Partout, le crépon continue à être en grande faveur, et la fabrique de Picardie y a trouvé un succès prodigieux, qui se maintient toujours.
- La Chambre de commerce française de Milan signale un nouveau genre de tissu-lainage qui commence à se montrer en Italie ; il s’agit de tissus mélangés laine, ou déchets de laine avec ramies, genre entrepris par une maison de Florence qui a mis à Biella une agence avec dépôt. La ramie s’assi-I mile fort à la laine et mélangée avec elle donne une imitation quasi parfaite, soit dans le foulage, soit à la teinture, conservant toujours le brillant primitif et l’élasticité même avec un mélange de 50 à 60 p. o/0.
- Les Cotonnades et les soieries
- Pour les cotonnades, on mande de Rouen que la reprise de l’activité se dessine nettement, sans cependant égaler le mouvement de l’an dernier à pareille époque. La vente est calme sur place, mais les commissions à livrer arrivent assez nombreuses, soit par les commissionnaires, soit par les maisons d’achat et même directement parles grandes maisons du dehors; ces commissions concernent surtout le meuble, le pilou, article qui est en grande faveur cette saison ; les flanelles, les cretonnes pour meubles et les granités. La rouennerie et les articles tissés teints ont eu un assez bon courant d’affaires, bien qu’en fin de campagne.
- L’indienne n’apporte pas son contingent de vente dans cet ensemble, cependant on signale un peu plus de demandes dans ces derniers temps, notamment pour l’article meuble qui manifeste de bonnes tendances.
- Les nouvelles de la soierie ne sont pas moins favorables.
- Dans les usines de tissage mécani-
- que, la fabrication se poursuit avec beaucoup d’entrain, et les demandes de métiers, dans presque tous les genres, sont de plus en plus pressantes.
- A Lyon, les ateliers de tissage à la main ne trouvent pas assez d’ouvriers pour faire face à l’abondance du travail, en damas à un et à deux lats, damas pompadour poil jardinière, façonné imprimé, velours tond satin et fond taffetas imprimé, belles armures pékin imprimées, taffetas imprimé sur chaîne, satin duchesse couleur, gros de Londres, côtelés divers et, enfin, en grosses armures de 32 à 40 lisses produisant de petits effets de façonné.
- La fabrication du velours reprend toute son ancienne activité. En poil schappe, il s’est donné de nombreuses commissions de velours uni et pékin. La nouveauté se réserve aussi une large part dans les affaires, à l’aide des velours imprimés et caméléon. Les nuances rubis, mordoré, violine, sont celles que distingue la mode.
- En résumé, les étoffes de soie ont rarement rencontré une faveur aussi marquée et aussi soutenue.
- Il n’est pas sans intérêt de donner comme comparaison de la situation actuelle, un court résumé des tendances de la soierie pendant l’année dernière :
- Le commencement de 1894, dit ce document, est marqué par un engouement général, des trois grandes consommations, Paris, Angleterre, Amérique pour tous les genres de moire.
- L’Antique d’abord, plus la Française, font prime. C’est ensuite le tour de la moire miroir et des variétés de tous genres avec adaptation de façonnés. Puis la saison se termine avec la « moire scintillante » sur trames laine, qui fournit une intéressante campagne.
- Les mercerisés, les crépés et les gaufrés, très demandés dès le début de la saison de printemps, restent en faveur pendant toute l’année et seront encore en pleine vogue au cours de 1895.
- L’impression, franchement mauvaise jusqu’en novembre, semble se réveiller un peu. Les divers genres sur chaîne, puis le kachemyr sur Liberty donnent le départ, suivis bientôt par les articles courants, principalement
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- en très petits motifs et en semis minuscules.
- Citons comme article en grande faveur la mousseline torsion qui a eu une vente superbe, mais qui paraît devoir être bientôt remplacée par sa sœur cadette, la mousseline brillante, acceptée avec enthousiasme par la consommation.
- Les dentelles
- Voici encore un renseignement rétrospectif; il se rapporte aux dentelles, articles actuellement d’un grand intérêt commercial, et sur lesquels il est bon de recueillir toutes informations, provenant même des concurrents :
- D’après un rapport du Consul allemand, l’industrie calaisienne des tulles et dentelles a eu à surmonter de nombreuses difficultés pendant l’année écoulée. Néanmoins, prise dans son ensemble, la situation est bonne et il n’y a que peu ou point de faillites à enregistrer.
- La grande concurrence faite à Calais par Caudry (Nord), Plauen (Allemagne) et Saint-Gall (Suisse), s’est fait vivement sentir. Indépendamment de cela, les bas cours de la soie ont encore pesé sur les prix.
- L’année passée, on a entrepris la fabrication des dentelles brodées, et ! dans ce but on a déjà installé une centaine de machines Sehiffli. Pour le moment, la production encore limitée est vendue en France, et il reste à savoir si, dans un avenir prochain, cet article pourra être produit à des conditions de bon marché lui permettant de concurrencer Plauen pour l’exportation. En tous cas, de grands efforts sont faits dans ce sens.
- L’Amérique du Nord est de beaucoup le plus grand marché pour ces articles, et l’année passée d’importantes commissions ont été données par ce pays.
- .... Et c’est avec plaisir que nous avons pu achever cette « Chronique » sans avoir eu à y introduire une note fâcheuse, ou à y manifester un regret sérieux.
- F. Gouillon.
- LE MORDANT DE GLllül
- Extrait d’une note
- de M. Maurice Prud’homme, présentée à la Société Industrielle de Mulhouse.
- La question de la valence du glucinium est toujours en litige.
- J’ai pensé que la manière dont l’hydrate de glucine se comporte en teinture vis-à-vis des colorants oxycétoniques pouvait donner des indications dans ce sens, puisque la qualité de l’oxyde entre directement en jeu dans ce genre de phénomènes.
- Les hydrates des sesquioxydes, tels que ceux d’aluminium, de fer et de chrome, ne se saturent pas quand on les teint dans l’eau distillée avec une orthodioxycétone, l’aliza-rine par exemple.
- La présence de la chaux, sous forme de carbonate ou d’acétate, est indispensable pour la production d’une laque solide et résistant au savon. Ce phénomène doit être attribué aux propriétés acides de ces mordants, lesquelles ont besoin d’être atténuées par l’adjonction d’une base forte, servant de lien entre eux et la matière colorante à fonctions phénoliques.
- Dans le cas de l’alumine, l’analyse des cendres d’un tissu teint et avivé a montré que l’alumine et la chaux se trouvent dans le rapport de 2 Al~0:! à 3 CaO. D’un autre côté, M. Rosenstiehl a établi qu’en teignant en présence d’acétate de chaux, il se fixe une molécule d’alizarine pour une de chaux. Les opérations de l’avivage éliminent une grande partie de l’alumine, 80 °/o en moyenne, mais seulement une assez faible proportion de la chaux fixée pendant la teinture, 13 °/o environ. (Schützenberger, Traité des mat. col., t. II, p. 249). On peut donc admettre que la chaux et l’alizarine restent sur le tissu, après l’avivage, dans le rapport où elles s’y trouvaient après la teinture, et qu’on a finalement en présence deux molécules d’alumine, trois de chaux et trois d’alizarine.
- Les hydrates de protoxydes des métaux diatomiques, susceptibles de fonctionner comme mordants, se comportent autrement que les sesquioxydes.
- Ils se saturent bien quand on les teint en alizarine dans l’eau distillée, mais le résultat est peu différent en présence d’une molécule d’acétate de chaux. La nuance est plus influencée que'l’intensité, qui semble néanmoins décroître un peu. C’est ainsi que l’oxyde de nickel, donnant un violet qui correspond dans le cercle chromatique de Chevreul au violet, Vio noir, la nuance obtenue avec la chaux devient le violet 3, 1/10 noir.
- L’oxyde de cobalt donne des résultats analogues.
- La propriété des hydrates de protoxydes de
- se teindre également bien avec ou sans chaux, peut être considérée comme un corollaire de la proposition suivante, qui semble générale : Tout mordant qui se sature dans Veau distillée avec une matière colorante oxycéto-nique, se sature aussi en présence des quantités appropriées de chaux, sous la réserve que la teinture soit possible, c’est-à-dire que le colorant ne donne pas avec la chaux une ( laque indécomposable ou insoluble. La purpurine, par exemple, teint bien l’alumine j dans l’eau distillée ou en présence de deux molécules d’acétate de chaux.
- L’alizarine, la purpurine, l’antbra- et la flavopurpurine saturent l’acide stannique, que la teinture se fasse avec ou sans le concours de la chaux.
- C’est de cette différence des propriétés tinctoriales des sesquioxydes et des protoxydes que j’ai tenté de déduire à quelle classe d’oxydes appartient la glucine.
- Pour fixer sur un tissu de coton de l’hydrate de glucine, je suis parti' d’un sulfate de glucinium bien cristallisé, ne renfermant pas de fer et tout au plus des traces d’alumine. Dix grammes de ce sulfate ont été dissous dans 75cc d’eau, précipités par l’ammoniaque, et la solution a reçu du carbonate d’ammoniaque pur.
- Après, vingt-quatre heures de contact, la liqueur à peine louche a été filtrée, puis chauffée au bain-marie pour éliminer le car-! bonate d’ammoniaque en excès. Il s’estformé ! un dépôt de carbonate de glucinium, qui a été redissous dans l’acide acétique, et le mordant ainsi préparé a été mis au volume de 100ce.
- Le tissu foulardé dans ce bain d’acétate de glucine et exprimé, a été séché à l’étuve, exposé pendant vingt-quatre heures dans une atmosphère humide, à la température d’environ 35°, et dégommée dans une solution d’ammoniaque, chauffée à 60°. Deux échantillons égaux ont été teints avec la même quantité d’alizarine, l’un dans l’eau distillée, l’autre avec adjonction à l’alizarine d’une quantité équimoléculaire d’acétate de chaux. Après teinture, les échantillons, bien dégorgés, ont été savonnés à l’ébullition.
- Ils diffèrent peu d’intensité, le second étant pourtant un peu plus pâle, et présentent une nuance grenat correspondant en moyenne au violet-rouge 1, 4/io noir du cercle chromatique de Chevreul.
- Je concluerai donc qu’au point de vue spécial de la teinture la glucine se comporte comme un protoxyde et non comme un sesquioxyde.
- Le but que j’avais particulièrement en vue se trouvant ainsi atteint, j’ai jugé intéressant de faire quelques essais de teinture avec d’autres matières colorantes, parmi lesquelles je signalerai la /3-nitroalizarine, le bleu d’alizarine, l’anthrapurpurine et la cyanine d’alizarine G extra.
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- Les nuances obtenues sont les suivantes :
- /3-nitroalizarine = Rouge 5,3/l0 noir.
- Bleu d’alizarine — Bleu 2, V,0 noir. (Bleu très vert).
- Anthrapurpürine = Violet-rouge 2, o/lo
- noir.
- Cyanine d’alizarine G = Bleu-violet 2, */10 noir.
- Sur laine, au lieu d’un mélange de tartre et de sulfate de glucinium, j’ai trouvé préférable, pour le mordançage, de précipiter douze grammes de sulfate de glucinium par l’ammoniaque, de redissoudre le précipité au moyen de quatre grammes d’acide tartrique, le tout étant mis au volume d’un litre.
- L’alizarine, le bleu d’alizarine, lacéruléine et l’alizarine Bordeaux B tirent bien sur la laine ainsi mordancée et donnent des nuances nourries.
- Nouvelles formations des Couleurs azoïques
- SUR TISSU DE COTON, LAINE ET SOIE
- Communication de M. Jos. Pokorny, à la Société industrielle de Mulhouse.
- Dans mon pli cacheté n° 719, déposé le 17 janvier 1893 et ouvert en séance le 31 octobre 1894, je parle de la réaction suivante :
- 1) Le tissu de coton, préparé en tannin émétique, a la propriété d’absorber et de fixer différents diazos et tétrazos.
- Le tissu se teint par exemple en brun avec le diazo de lVnaphtylamine, en orange avec le diazo de la /3-naphtylamine, en brun avec le tétrazo de la dianisidine.
- On n’enlève pas ces diazos, même en lavant fortement à l’eau froide.
- Le coton, préparé en tannin émétique, passé par une solution de dianisidine tétra-zotée, lavé fortement à l’eau, se copule très facilement avec des naphtolates, amines, etc., par exemple en violet foncé avec du /3-naphto-late de soude et en brun foncé avec du chlorhydrate de toluylènediamine.
- Ces nouvelles couleurs résistent très bien au savon.
- Si l’on traite des amines simples, par exemple de l’a- ou /3-naphtylamine, de la même manière, on obtient, par copulation avec du /3-naphtolate de soude, des nuances peu différentes des nuances primitives. Ces nuances sont sans valeur.
- Au pli cacheté précédent je me permets d’ajouter la note suivante :
- M. Edwin C. Kayser a observé la même réaction, c’est-à-dire la fixation des diazos sur coton, préparé en tannin, presque simultanément avec moi (voir son article dans la Far-berzeitung de Lehne, 1er mars 1893). .
- Quoique je partage l’opinion du critique de la Chemiker - Zeitung (Chem. Repert.,
- 25 mars 1893) quant à la valeur technique de ce procédé, je le considère comme assez intéressant pour le compléter en indiquant quelques autres réactions.
- II) Contrairement à Edwin C. Kayser, j’ai prouvé déjà dans ma « Note sur la formation des couleurs azoïques sur les fibres animales » (Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse, 1893 : l’extrait de mes plis cachetés n0s 707 et 709 de l’année 1892) que la laine et la soie absorbent très bien des diazos et tétrazos.
- Des échantillons de laine et soie, passés dans la dianisidine tétrazotée, lavés fortement à l’eau froide et copulés avec du /3-naphtolate en violet, démontrent cette réaction.
- III) Le coton préparé en tannin émétique, la laine et la soie, fixent également très bien des diamines, par exemple le chlorhydrate de dianisidine ou de toluylènediamine d’une solution aqueuse, à chaud.
- Les diamines fixées de cette manière résistent très bien au lavage à l’eau froide, et on peut les diazoter et copuler.
- La dianisidine, qui se fixe en gris, donne du violet par copulation avec du /3-naphtolate de soude.
- La toluylènediamine donne un brun foncé.
- On peut se persuader par un essai que même des amines se fixent ; par exemple : une solution aqueuse de chlorhydrate d’ami-do-azobenzol tire très bien en rouge safranine (c’est-à-dire avec la couleur de son chlorhydrate) sur coton préparé en tannin émétique.
- La laine s’y teint en jaune avec la couleur de la base libre.
- IV) On sait que les mordants gras fixent des couleurs basiques en formant des ricino-léates insolubles au tissu.
- Qu’on arrive à fixer d’autres corps fortement basiques, par exemple des diamines, est un fait logique et naturel.
- Le coton préparé en huile pour rouge turc (sulforicinate alcalin) fixe très bien même des diazos et tétrazos.
- On voit que le coton préparé en sulforicinate alcalin se comporte vis-à-vis des diazos et tétrazos et des diamines exactement de la même manière que le coton préparé en tannin émétique.
- 11 est naturel que les diazotalions ou copulations se fassent comme dans le cas du tannin.
- La quantité de ces corps fixés sur tissus dépend de la quantité de tannin ou d’huile absorbée par le tissu et de la concentration du bain de teinture.
- | On obtient des nuances assez foncées avec 20 gr. de tannin ou 100 gr. d’huile pour rouge turc (à 50 0/0) par litre ou bien 1/100 P M des amines ou diazos, etc., par litre.
- L’auteur soumet à l’appui de toutes ces réactions des nos I, II, III, IV, des échantillons faits comparativement avec :
- 1° Coton blanc ;
- 2° Coton préparé en tannin émétique (20 10 par litre) ;
- 3° Coton préparé en sulforicinate alcalin (100 gr. à 50 0/0 par litre) ;
- 4° Laine savonnée ;
- 5° Soie savonnée.
- Les chlorhydrates de dianisidine et de toluylènediamine ont été employés comme diamines pour tous.les essais.
- Les copulations se faisaient avec du /3-naphtolate de soude et du chlorhydrate de toluylènediamine.
- LE NOIR D'ANILINE
- Revue des méthodes en usage
- Par M. Emile DUIIEM (suite)
- Beaucoup de teinturiers ajoutent de l’extrait de campêche avec sulfate de cuivre comme remontage du noir d’aniline, ou font une addition d’extrait de campêche au bain de savon et fixent ensuite au chromate. Le noir gagne un poids et devient, ainsi recouvert, beaucoup moins verdissable.
- Un passage en bain léger de violet de Paris réussit bien contre le verdissage qui se trouve combattu et masqué par cette matière colorante. 100 grammes de violet de Paris suffisent pour 100 kilos de noir.
- Voici une formule de fixage au campêche, employée à Fiers de l'Orne. Pour 100 kilos prendre 5 kilos de campêche à 30°, entrer le coton le bain étant à 50°, faire 5 lisses, lever, ajouter 5 kilos d’alun et 0 k. 500 de sel de soude, mener en une 1/2 heure au bouillon.
- Le noir verdit surtout sous l’influence des acides, et verdit lentement à l’air. Les bains alcalins font revenir la nuance primitive. Pour déverdir les pièces imprimées en noir d’aniline sans mouiller le tissu, on passe les pièces en cuve à roulettes fermée contenant de l’ammoniaque à 22°. Les vapeurs ammoniacales suffisent pour déverdir les noirs.
- On cherche aussi à donner un piétage aux noirs pour économiser l’aniline. Le brevet Jourdain donne un piétage en rouge Congo, le brevet Waddington donne un piétage de 2 0/0 de Jaune Primuline. Le jaune étant une nuance complémentaire du noir bleu violacé, le noir paraît plus joli et plus noir noir.
- NOIRS PAR OXYDATION
- Les noirs d’aniline ont le grand inconvénient de dégorger fortement au frottement, ce qui empêche presque tout emploi de ces noirs en bonneterie, les jambes devenant noires après avoir porté une seule journée des bas teints en noir d’aniline ordinaire.
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- Les noirs en terrine ou par oxydation ne dégorgent pas du tout au frottement, seulement l’inconvénient de ce genre de noir est l’attaque plus ou moins accentuée de la fibre par la grande aqjdité des bains.
- Nous donnerons ici les principaux procédés courants et pratiques en indiquant leur origine et le pays où ils sont employés. Bon nombre de praticiens les modifient plus ou moins, mais les modifications ne changent ni la marche ni le résultat et n’ont en général pour but que de donner plus d’uni ou d’empêcher l’affaiblissement du coton.
- Au début, lorsque le noir par oxydation était peu connu et peu répanda, on a surtout employé le noir Monnet de Lyon, mélange tout prêt à être employé, composé d’un sel d’aniline, de paraphenylène diamine, de chlorate de potasse et d’un peu de vanadium. Dans le même genre a paru dernièrement le noir Dahomey, de Ruch de Paris.
- Les noirs en terrine n’exigent que la quantité d’aniline strictement nécessaire pour colorer la fibre; certains teinturiers augmentent cependant la quantité d’aniline presque pour neutraliser l’acidité, et de cette façon ont un très joli noir malheureusement un peu cher, mais qui conserve au coton toute sa force.
- Pour empêcher Pafïaiblissement du coton, bon nombre de teinturiers ajoutent de l’amidon grillé et du chlorhydrate d’ammoniaque, certains ajoutent de la glycérine qui, par son hygrométrie, empêche le coton de devenir trop sec et par conséquent plus attaquable ; d’autres mettent un peu de cristal cyse ou chlorure de magnésium ; quelques-uns remplacent le chlorate de potasse par le chlorate de soude, qui attaque moins, et augmentent le chlorhydrate d’aniline.
- La plupart remplacent les acides minéraux par les acides organiques, qu’ils doivent mettre en plus grande quantité et coûtent plus cher, mais qui, par contre, n’ont pas la même action destructive sur le coton.
- En Allemagne, on emploie beaucoup l’acide fluorhydrique et l’acide hydrofluosilicique au lieu et place des acides muriatique et sulfurique. La maison F. Baeyer; avec son noir fluorure d’aniline, garantit ne pas attaquer le coton. Voilà pour la partie chimique. Pour la partie pratique et dans l’outillage pour éviter l’altération : l’attention doit surtout se porter sur le séchage ou l’oxydation.
- Les noirs une fois passés en terrines peuvent être développés : 1° dans une chambre chaude ou d’oxydation où la température doit être rigoureusement surveillée ainsi que l’hygrométrie et l’aération, trois points essentiels à la formation rationnelle de ces noirs. Suivant la composition des bains, leur acide, etc., l’attention devra être plutôt portée sur la température, ou sur l’hygromètre. Nous indiquerons, du reste, à chaque procédé la température maxima à observer en chambre
- chaude, et le degré d’humidité à maintenir.
- Dans ces chambres séchoirs, il faut éviter également dans bien des cas la lumière du soleil ; 2° on peut aussi faire un 1/2 séchage dans une chambre bien ventilée et vaporiser ensuite, soit dans un appareil continu (Mather Platt), soit dans un appareil à vaporiser ordinaire.
- La pression, la durée du vaporisage varient suivant les formules employées pour le premier bain. Ainsi dans le noir Dahomey de Ruch on sèche le coton dans une température maxima de 50° et le coton complètement sec est vaporisé sans pression, pendant 3, 4 minutes avec une vapeur 'abondante et J bien sèche.
- j Dans d’autres procédés, le vaporisage se ! fait avec pression et la durée du vaporisage est quelquefois de 1/2 heure, 3/4 d’heure. On emploie aussi la machine Prebisch, la vaporiseuse Dehaître spéciale, ou des appareils semblables aux encolleuses ou pareuses employées dans le tissage. Dans ces dernières machines la teinture est complète et continue. Le coton passe au bain, Se sèche, se vaporise, passe en chromate, en eau, en savon, et finalement est rincé et séché, le tout par le même appareil.
- Les noirs en terrine peuvent être faits en un ou deux bains, ceux en deux bains sont plus solides, mais moins employés. Lorsque l’on passe en terrine un seul bain, il faut que la terrine soit rincée après chaque passage, sans quoi il reste au fond une certaine partie de noir formé qui fera hâter la formation du j noir au passage suivant, le noir alors sera | mal uni, et dégorgera comme celui en bain plein le précipité noir existant dans le bain, j hors la fibre.
- ! La quantité minima d’aniline à employer 1 est de 3 0/0.
- | 1. Noir par oxydation. — En terrines,
- mélanger 2 litres de chacune des solutions ci-dessous et y passer rapidement en pressant le coton contre les bords et le fond de la terrine 1 kilo de filé (2 minutes environ de passage). Laisser le coton en tas pendant quelques minutes, tordre ou essorer, vaporiser 20 minutes, à 1/4 d’atmosphère. Le noir passe au noir pur et'/devient inverdissable. On lave à fond, on savonne.
- Pour le noir d’aniline (sauf le noir électrolytique de Goppelsrœde), on emploie un sel d’aniline, du chromate ou du chlorate ou un sel de cuivre, plus récemment un sel de vanadium.
- Solution A : aniline, 6 k.; acide muriatique, 9 k.; acide sulfurique, 12 k.; eau, 200 litres.
- Solution B : bichromate de soude, 12 k.; eau, 200 litres.
- Dans tous les noirs par oxydation, ne mélanger les dissolutions que lorsqu’elles sont tout à fait refroidies, sans quoi la réaction
- s’opère et le noir se fait ensuite très inégalement sur la fibre.
- 2. Noir au chlorate de potasse, pour 50 kilos.—Solution A : 30 litres d’eau ; 4 k. 300 acide muriatique ; 4 k. 300 aniline ; 500 gr. acide tartrique ; 2 litres d’eau bouillante.
- Solution B : 32 litres d’eau ; 1 k. 500 de sel ammoniac ; 1,500 de chlorate de potasse ; 1 k. de sulfate de cuivre ; 0,700 de chlorure de fer à 36°.
- Bien imprégner en terrine, essorer ou tordre de façon que 50 kil. pèsent environ 90 kil.-lOO kil. et mettre sécher à la température de 32-35°.
- Pour que l’oxydation soit régulière, retourner les écheveaux pour que les points de contact du coton avec les perches ou les supports ne restent pas les mêmes et pour que le liquide soit bien réparti sur les écheveaux et ne forment pas sac à leur partie inférieure.
- Vaporiser ensuite, comme au procédé précédent, 10 minutes seulement, chromater ensuite à 4 0/0 de bichromate, rincer, savonner.
- 3. Noir indëgorgeable. — 15 kilos d’huile d’aniline, 15 kilos d’acide muriatique (chlorhydrique), 6 kilos 500 sel ammoniac, 6 kilos 500 chlorate de potasse, 2 kilos acide tartrique. Après dissolution séparée, un récipient de 150 litres reçoit ces produits.
- On mélange d’abord l’acide et l’aniline en ajoutant un peu d’eau. Les deux sels seront mélangés à l’acide tartrique qui aura été fondu au préalable et on y ajoutera un peu d’eau froide. Cette dissolution restera séparée jusqu’au lendemain matin, on mélangera alors le tout ensemble dans le grand récipient et achèvera de le remplir avec de l’eau bien froide.
- Comme on le voit, ce système diffère des précédents en ce sens qu’il n’y a pas deux solutions séparées.
- Passer en terrine avec cette solution mère, iordre avec les précautions indiquées, porter dans la chambre d’oxydation où la température sera portée graduellement jusqu’à 45° centigrades pour que le coton verdisse, puis abaisser la température du séchoir jusque 30°.
- Retourner aussi le coton pour éviter les taches ou le mal uni. Chromater à 50° C. avec 8 0/0 de bichromate pendant 10 minutes. Laver, puis savonner à 50° avec 2 0/0 de savon additionné d’huile tournante si l’on veut plus doux.
- Noir d’aniline par oxydation au prussiaie jaune. — Dans 80 litres d’eau, prendre 4 kil. de chlorate de potasse, 4 kilos de sel ammoniac, 4 kil. de prussiate jaune.
- Dans cette solution refroidie on ajoute le mélange de 6 kil. d’aniline, 6 kilos d’acide muriatique, 12 litres d’eau.
- Même marche que ci-dessus.
- 5. Noir Evans (Allemagne). — Chlorate
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- de soude 10 kil., sel ammoniac lOkil. sulfate de cuivre 10 kil., sel d’aniline 35 kil.
- Eau 200 litres. Ajouter de l’aniline en quantité suffisante pour neutraliser le sel d’aniline.
- On forme le bain en étendant d’eau à 9-10° Baumé. On y passe 2, 3 fois le coton, on essore et on sèche 10 à 12 heures à 35° C. Le coton devient vert sombre et est développé en chromatant au chromate si l’on veut un noir-noir, au chromate additionné de sel de soude si l’on veut un noir plus bleu. On lave, on sèche et on vaporise 1/2 heure à 1° atmosphère.
- 6. Noir Allemand. — 3 k. 400 de sel ammoniac dissous dans 10 litres d’eau, 2 k. 600 de chlorate de potasse dans 10 litres d’eau, 1 k. 500 de sulfate de cuivre dissous dans 10 litres d’eau, puis dans 20 litres d’eau faire fondre 17 kil. de sel d’aniline, ajouter
- 1 k. d’amidon grillé. Développer en 24 heures à 30° et à un état hygrométrique de 31° à 25°.
- 7. Noir au Fluorure d’Aniline. — F. Baeyer. — Le fluorure d’aniline est en pâte, ses solutions ne sont pas décomposées à haute température et il ne plaque pas, il attaque les métaux et le grès. Pour 50 kilos faire un 1er bain de :
- 6 kilos de fluorure d’aniline dans 10 litres d’eau et 500 grammes de nitrate dissous dans
- 2 litres d’eau.
- En second lieu, délayer 600 grammes d’amidon et 1 k. 200 de chlorate de potasse dans 25 litres d’eau, faire bouillir en brassant, puis après refroidissement mélanger les deux bains ci-dessus, et porter le mélange à 50-55 litres suivant le coton. Sécher à 50° C. Développer à 42° C au thermomètre humide et à 50° au thermomètre sec en une 1/2 heure, chromer, savonner comme d’habitude.
- 8. Noir solide aux acides. — Pour 85 litres d’eau dissoudre dans l’ordre suivant: 4 k. 2 de chlorate de soude, 3 k. 6 d’acide acétique à 50°, 22 k. 4 de fluorure d’aniline. Puis ajouter au moment de s’en servir
- 3 k. 300 de nitrate de cuivre cristallisé.
- 9. Noir bleu. — 83 litres d’eau, 2 k. de chlorure de magnésium, 4 k. 2 de chlorate de soude, 3 k. 6 d’acide acétique, 22 k. 4 de fluorure d’aniline, 3 k. 300 de nitrate de cuivre.
- Pour augmenter le ton bleu, on peut encore ajouter 600 gr. de sel ammoniac et jusqu’à 1.000 gr. de nitrate de fer à 50°. On ajoutera aussi du sel de soude au chromatage et au savonnage.
- Pour empêcher le verdissage de ces noirs toujours indégorgeables, mais non tous in-verdissables, passer en bain froid de chlorure d’aluminium à 1/60 obtenu en mélangeant. Chlorure de baryum, 8 k. 800 dans 10 litres 500 d’eau. Sulfate d’alumine, 2 k. 600 dans 10 litres 500 d’eau.
- Le sulfure de cuivre qui s’emploie aussi
- dans certains procédés se prépare ainsi : dissoudre 2 k. 500 de fleur de soufre dans 10 litres de soude caustique en chauffant lentement et longtemps.
- On fait fondre dans 200 litres d’eau 12 k. de sulfure de cuivre et on mélange un peu à la fois au sulfure de soude formé plus haut. On laisse reposer et on a un dépôt de 16 k. 1/2 de sulfure de cuivre qui remplace avantageusement le chlorate de potasse dans l’impression et la teinture du noir par oxydation.
- Les sels de vanadium, plus encore que les sels de cuivre, transforment les sels d’aniline en noir. D’après M. Guyard, 1 partie de chlorure de vanadium transforme 500 parties de chlorhydrate d’aniline. D’après M. Witz, de Rouen, il ne faut que 1/67.000 du poids du sel d’aniline pour avoir une oxydation complète.
- D’autres prétendent que le noir s’obtient même en prenant en chlorure de vanadium 1/135.000 du poids de chlorhydrate employé.
- Sans aller jusqu’à ces limites extrêmes et sachant que le sel de vanadium se décompose et se recompose jusqu’à ce qu’il n’ait plus de sel d’aniline à oxyder, sachant également que 1 gr. de chlorure de vanadium suffit pratiquement pour 50 k. d’aniline, et que 3 décig. de ce sel oxydant remplacent 1 k. de sulfure de cuivre, on peut arranger ses formules de noir en employant du vanadate d’ammoniaque concurremment avec les chlorates de soude ou de potasse ou du chlorure de vanadium avec du sel d’ammoniac.
- Mais, en général, les noirs au vanadium sont très irréguliers et mal unis.
- Pour éviter l’affaiblissement du coton sans s’assujettir à surveiller toujours une chambre d’oxydation, on tourne la difficulté, c’est-à-dire on fait un 1/2 noir diamine que l’on recouvre d’un noir d’aniline par oxydation très faible en aniline et où, vu la faible acidité, le coton n’est pas attaqué, et la teinture est bien unie.
- Mercerisage du «Coton
- Etude des changements de propriétés i physiques communiquées à la fibre du coton par l’action de la soude caustique,
- Par M. Albert Sciieurer
- Dans le brevet qu’il a pris, en 1851, sur le crépage du coton, Mercer recommande de passer les tissus dans une solution concentrée et froide de soude caustique.
- La température joue-t-elle un rôle dans cette opération ?
- Ayant étudié, en 1883, la résistance et l’allongement des fibres du coton qui ont subi l’action de la soude à des concentrations, des
- températures et pendant des temps variables, j’ai recherché ces expériences.
- (M. Albert Scheurer les résume dans un tableau, publié avec son travail, dans le Bulletin de la Société industrielle (n° de mai 1895), mais dont il nous suffira de reproduire les conclusions) :
- RÉSULTATS
- Concentration de la soude caustique. —* Les concentrations, supérieures à celles que donne le mélange 750 gr. soude 38° AB -j-250 eau, n’ont pas une action sensible dans les limites de nos expériences.
- Influence de la durée de Vimmersion. — Au bout d’une minute, l’action est terminée, quelles que soient-la température et la concentration.
- Influence de la température. — Jusqu’à 50° et avec la solution 750 gr. de soude 38° -f- 250 gr. eau — ou avec des dissolutions plus concentrées — l’action de la température sur le résultat final n’est pas mesurable et reste très douteux.
- Au contraire, avec la concentration 500 gr. soude caustique 38° -f- 500 gr. eau, l’action de la température se manifeste nettement : le retrait du tissu qui, dans la solution froide, était de 86 à 87 %, n’est plus, à 50°, que de 92 à 93 o/o ; à 90°, de 93 à 95 %>•
- Ces expériences vérifient l’observation dont il est question en tête de cette note : les lessives de soude caustique mercerisent moins le coton quand elles sont chaudes que quand elles sont froides, et elles la complètent en faisant voir que ce phénomène ne s’étend pas aux lessives concentrées sans s’atténuer beaucoup, ou même sans disparaître.
- Contraction de la fibre. — Sous l’influence de la soude caustique et jusqu’à un état de dilution voisin de 500 gr. soude 38° AB -f 500 eau, le raccourcissement de la fibre oscille autour de 15 %.
- Résistance. — L’accroissement de résistance se montre en général de 20 %, sauf dans l’essai fait avec la soude à 38° étendue de son poids d’eau. Ce fait indique que I l’artion sur la fibre n’est pas complète dans cette solution.
- Allongement. — L’allongement du tissu non traité sous la charge de rupture est de 20 °/o. Une fois mercerisé, le tissu ne peut être ramené à sa longueur primitive, l’extension maximum qu’on peut lui donner restant inférieure à 110, contre 120.
- Elasticité. — 85 centimètres de tissu mercerisé ont été allongés à 108 centimètres, qui est la longueur au moment de la rupture ; l’élasticité est donc de 27 °/o, tandis qu’elle n’est que de 20 % dans le coton ordinaire.
- Tels sont les résultats que l’on peut déduire de cette série d’essais faits sur un échantillon
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- de 68 portées alsacien. Il ne faut pas leur accorder une valeur trop absolue, la contraction du tissu pouvant varier avec la nature du coton et la torsion du fil,
- Les essais dynamométriques ont porté sur la trame.
- APPRÊT VELOUTÉ
- Pour la Draperie-Nouveauté
- A côté des apprêts rasé et brut plus ou moins garnis de feutre, l’aspect velouté court prend une certaine place, notamment dans les fantaisies pour pantalon et pour complet. Cet apprêt se fera, au moins pour l’été, au détriment des grosses cheviottes.
- Les qualités principales de ces tissus résident surtout dans leur caractère et leur toucher. Leur caractère est entre celui du peigné rasé et celui du brut fin ou saxoné. Un peu moins clair, moins débrouillé que le grain du premier, il se montre beaucoup plus que le second.
- Faits avec des matières fines et douces, le toucher de ces produits est soyeux et agréable, contrairement à de nombreux peignés et cheviottes, durs, rugueux, froids à la main.
- L’aspect velouté n’est pas nouveau. On l’a longtemps appliqué sur des tissus très feutrés que l’on pouvait travailler vigoureusement au lainage et pendant les autres apprêts. Maintenant on le donne à des étoffes peu foulées, comme la plupart de ceux que l’on fait d’ailleurs. La difficulté consiste à établir des marchandises légères, avec des fils cardés simples souvent, et en laine à brins courts pour obtenir un garni convenable, sans difficulté, et conserver cependant une résistance suffisante à l’usage.
- Ainsi que nous venons de le dire, on les fait avec des fils simples, fins. On augmente la résistance du tissu en se servant de fils très fins (surfils) en retors à deux bouts, mais cela est au préjudice de la douceur du toucher.
- On choisit de belles nuances fraîches. Le blauc est souvent utilisé, et quelques filets vifs, point criards cependant, jettent leurs notes gaies dans l’ornementation. D’ailleurs, la délicatesse des couleurs de ces produits est comparable à celle des beaux peignés rasés, et ceux-là peuvent être souvent confondus avec ceux-ci quand on les voit à une petite distance.
- Après un bon dégraissage, la pièce est foulée d’une façon moyenne, c’est-à-dire avec un retrait de 8 à 16 p. 100. Toutefois, il faut tenir compte de ce qui sera détruit dans les opérations ultérieures. Le lainage et le velou-tage, en agissant fortement sur l’étoffe, l’allongent et lui font retrouver une partie de sa
- longueur ; par conséquent, chaque mètre superficiel perd une partie du poids obtenu au foulage. Il faut donc dépasser de 4 ou 6 pour 100 le retrait définitivement cherché.
- Le lainage est délicatement conduit avec des chardons morts, c’est-à-dire très usés, pour ne pas attaquer le cœur du tissu que le feutrage clôt, par des passages dans les deux sens pour bien garnir le fond. Comme la pièce ne pourrait point supporter le battage, on la fait passer sur la machine à velouter qui redresse la laine et on fait sécher ainsi. On tond en conservant sur l’étoffe un petit pied de laine soigneusement maintenu debout, soit par des brossages dans les deux sens, soit par un léger veloutage à sec.
- Le tissu est décati à vapeur libre,' mais il ne reçoit pas de pressage qui coucherait la laine et détruirait le cachet.
- (Journal Les Tissus.)
- REVUE SOMMAIRE
- des Brevets d’invention
- Nouveau genre de gaufrage des tissus
- Par MM. Bonnet, Ramel, Savigny Giraud et Marnas
- Ce gaufrage s’obtient en faisant passer l’étoffe entre deux cylindres dont l’un (le canon), en métal, est chauffé intérieurement et porte sur '.toute sa surface une gravure uniforme. L’autre est lisse, mais entaillé de découpures à arêtes vivesYomme ferait l’emporte-pièce, et répétées suivant un ordre méthodique.
- Lorsqu’on cylindre un tissu entre ces deux rouleaux, la gravure • du canon n’apparaît qu’aux endroits pressés par les parties non creusées du second cylindre, et l’étoffe présente des réserves de gaufrage correspondant aux endroits entaillés du canon.
- C’est, en effet, suivant le titre du brevet, un « Nouveau procédé d’ornementation des étoffes », et il n’est pas impossible que l’impression puisse l’appliquer à un système de réserves par contre-gravure.
- Procédé de mordançage a l’étain Par le Dr Ab. T. Waldstein, à New-York
- Pour mordancer à l’étain les fibres destinées à la teinture, le procédé consiste à les passer dans un bain de stannate, et à les soumettre ensuite à l’action d’un oxyde ou d’un sel métallique, formant avec l’acide stan-nique un composé insoluble ou peu soluble dans l’eau, les acides et les alcalis.
- Emploi spécial de l’acétate de plomb comme précipitant et fixateur de l’acide stan-nique.
- Sous le nom d’acide stannique, il faut comprendre également le protoxyde d’étain, dans l’idée de l’auteur.
- Voici comment on procède dans la pratique. Après avoir passé la fibre dans le bain du sel d’étain, on la traite par une dissolution d’un sel de baryum rendu alcalin au moyen d’ammoniaque, ou par l’acétate de plomb. C’est l’emploi de ce second bain qui fixe et insolubilise définitivement le mordant stannique et qui caractérise le nouveau procédé. {Brevet allemand).
- Nouveau genre d'impression des tissué
- Par MM. S.-H. Sharp et L. Marcais
- Ce « nouveau » genre d’impression* est l’éternel procédé au poncif, c’est-à-dire de la gravure percée à jour, que nous voyons revenir périodiquement dans une série de brevets ; mais, ici, il est continu, sans valoir beaucoup mieux, suivant nous.
- Le'type est une feuille sans fin (en quoi?., n’importe), avec son sujet découpé à jour; il chemine entre un rouleau fixe et un second cylindre presseur; l’étoffe à imprimer l’accompagne en même temps qu’un doublier i l’étoffe au milieu, bien entendu.
- La compression fait épouser à celle-ci les dessins à jour du poncif, dont elle emplit les vides. En même temps, du côté opposé, sur la face libre du poncif, un fournisseur (brosse ou rouleau?..) plaque une couleur à l’état pâteux qui, ainsi, ne colore l’étoffe qu’aux endroits non réservés par les pleins du poncif.
- Et le mouvement est continu.
- i Essoreuse perfectionnée, dite « VEconomique », récupérant les benzines
- Par M. Ed. Deslandes
- Ceci est une disposition mécanique pour limiter la perte des benzines dans les nettoyages à sec.
- L’appareil est une essoreuse fermée par le haut où elle porte un tuyau qui conduit les vapeurs de benzine dans un condensateur, qui est une sorte de coffre muni de chicanes entre lesquelles circulent et se condensent les vapeurs de benzine provenant de l’essoreuse.
- Un système de compression ou d’aspiration chasse ces vapeurs dans le condensateur.
- Le même réservoir reçoit le liquide provenant de l’essorage.
- Et de cette façon, la presque totalité de la benzine mise en œuvre est récupérée.
- Cette combinaison est imaginée par un praticien connaissant les nécessités du travail, et elle paraît devoir donner de bons résultats.
- Nous reparlerons de cet appareil.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Procédés pour la Préparatioa
- DE
- L’HYDROSULFITE DE SOUDE
- L’hydrosulfite de soude, qu’il soit destiné à la réduction de l’indigo, au blanchiment ou à tout autre usage, présente quelques difficultés quand il est préparé en grand, pour le maintenir à l’abri du contact de l’air, et cette condition est essentielle pour qu’il conserve intactes sês propriétés réductrices.
- La disposition que nous figurons par le dessin ci-joint est simple, et répond aux nécessités de la pratique industrielle.
- Le vase supérieur (baril vu par un de ses fonds) contient le bisulfite de soude saturé d’acide sulfureux, en dissolution concentrée (30 à 35 degrés Baumé), telle qu’on doit l’employer pour cette destination.
- Par suite de cette disposition, ce sulfite peut être versé directement dans un autre baril où s’opère la réaction sur le zinc, et qui est placé immédiatement au-dessous.
- Celui-ci est muni d’un agitateur à palettes et'contient la poudre de zinc; à l’aide de l’agitation et d’un contact suffisamment prolongé, on obtient l’hydrosulfite de soude mélangé de sulfate de zinc.
- Le tonneau où l’on vient de voir que s’opère cette réaction, se déplace facilement, en roulant sur des rails, pour venir déverser son contenu dans une série de barriques contenant un lait de chaux.
- L’hydrosulfite mélangé au sel de zinc, arrivant dans ce lait de chaux par un robinet à tube allongé afin d’-éviter le contact de l’air, est ainsi privé de zinc : le sel de cette base se transformant en oxyde et en sulfate de chaux, tous deux insolubles, qui se précipitent au fond du tonneau ; on laisse ce dépôt s’opérer tranquillement, et la dissolution s’éclaircir.
- La partie claire est décantée par l’un des robinets, également à becs allongés, situés à diverses hauteurs de la barrique, et ce liquide clair est une dissolution d’hydrosulfite de soude pratiquement pure. Elle contient un peu de chaux, mais cela n’est que favorable à la conservation de l’hydrosulfite, dont il est avantageux que la dissolution soit alcaline.
- C’est principalement pour les préparations des couleurs d’impression et pour les opérations du blanchiment que cette dissolution est utile.
- Pour le montage des cuves d’indigo, le sel de zinc n’est pas nuisible, et toute la réaction peut s’opérer dans les cuves mêmes, où l’on met en présence le bisulfite, le zinc, puis l’indigo broyé, ainsi que nous en avons exposé une méthode dans la Revue de la Teinture, année 1891, p. 165.
- Toutefois, on peut désirer d’avoir des cuves
- claires dans toute leur hauteur, et alors cette dissolution d’hydrosulfite ajoutée dans une cuve simplement garnie d’eau et d’indigo broyé, donne un bain d’indigo réduit sans pied, sur lequel on peut teindre tous textiles comme sur les cuves à fermentation, ou celles à la couperose.
- M. Piequet, dans sa Chimie des Teinturiers, indique un procédé plus simple encore de préparer de l’indigo réduit par l’hydrosul-fite, et qui, dit-il, lui réussit parfaitement, mais il nécessite l’emploi de la chaleur, alors que dans le précédent, la réduction se fait à froid.
- Appareil pour la préparation de l’Hydrosulfite
- Ce moyen convient particulièrement à monter la cuve d’indigo, et voici en quoi il consiste :
- 3 kilog. d’indigo sont broyés avec environ 20 litres d’eau.
- On fait chauffer dans une chaudière en cuivre de 80 à 100 litres de capacité, cet indigo mélangé de 8 à 10 litres de lait de chaux à 200 grammes par litre.
- D’autre part, on verse dans 20 kilog. de bisulfite de soude à 30 degrés, contenus dans un baquet de bois, 2 kilog. de zinc en poudre. On doit verser le zinc lentement, en remuant sans cesse. On reconnaît que la transformation du bisulfite en hydrosulfite est complète, à ce que le mélange s’échauffe
- légèrement, tandis que l’odeur sulfureuse du bisulfite disparaît complètement.
- On ajoute alors tout le contenu du baquet, au mélange d’indigo et de chaux, et l’on chauffe à 70° jusqu’à coloration jaune. Il faut environ cinq minutes pour arriver à ce résultat; s’il tardait trop à se produire, on ajouterait de la chaux, mais avec ménagement.
- L’indigo ainsi préparé peut se conserver deux ou trois mois dans des tonneaux fermés.
- Montage de la cuve à Vhydrosulfite
- Cette dissolution d’indigo sert à monter la cuve.
- On emploie une barque à teindre ordinaire, en bois; on en chauffe l’eau vers 45 à 50°, avec un serpentin de vapeur; on commence par réduire l’oxygène qui peut être dissous dans l’eau, en y versant un peu de bisulfite de soude dans lequel on a délayé de la poudre de zinc. On ajoute alors la quantité nécessaire de solution d’indigo réduit, préparée comme il vient d’être dit.
- La cuve doit être jaune paille, limpide, et renfermer un excès d’hydrosulfite. On reconnaît au toucher si elle est dans un état convenable d’alcalinité ; elle doit être douce à la main, mais sans exagération.
- Si la cuve verdissait, il faudrait, avant de s’en servir, ajouter de l’hydrosulfite et de la' chaux, et chauffer quelques instants jusqu’à 75° pour ramener la couleur au jaune par la réduction de l’indigo.
- Pendant la teinture, la cuve devient de plus en plus alcaline, ce qui peut nuire à la couleur et à la fibre. On neutralise alors partiellement l’alcali libre par des additions convenables d’acide chlorhydrique.
- Les draps de laine se teignent à la cuve à l’hydrosulfite; ils sont bien pénétrés ; la teinture est solide, et le tissu dégorge peu.
- La teinture en cuve à l’hydrosulfite, des lainages, fils ou tissus, est suivie d’un avivage en acide sulfurique ou chlorhydrique à 1° Baumé, puis d’un lavage à froid.
- La cuve à l’hydrosulfite a un très grand avantage : elle peut se monter en quelques instants, et, on peut à volonter graduer la force, suivant l’intensité du bleu à teindre.
- Elle n’a. toutefois, d’application importante que dans la teinture de la laine et un peu dans l’impression du coton, mais elle n’a pas donné jusqu’à présent de résultats favorables dans la teinture du coton en écheveaux.
- Lorsque, pour le coton, on a des motifs pour ne pas se servir des cuves à la couperose, le plus généralement employées, on fait alors usage de la cuve au zinc, qui est facile à monter et à conduire, qui donne peu de dépôt, et rend parfaitement en teinture.
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- PROCÉDÉS PRATIQUES
- ARTICLES PICOTINE
- Nous échantillons quelques types d’in-diennerie qui nous ont paru d’aspect nouveau, non qu’ils soient bien remarquables, ni que l’exécution ait quoi que ce soit de particulier. Ce sont des articles ordinaires, par cela même de grande consommation.
- C’est seulement leur genre et leur aspect un peu particuliers que nous montrons :
- Il est inutile d’en analyser la fabrication ; il est facile de voir que c’est un fond matté, avec enlevage blanc et application noire.
- Ce second type est le pendant du précédent comme moyen de fabrication.
- En voici un troisième qui n’a d’intéressant que son intention de nouveauté. Nous n’avions pas encore rencontré ou remarqué ce genre, c’est pourquoi nous l’avons échantillonné.
- Comme fabrication, c’est un mattage de noir au campèche d’application, avec enlevages-couleurs.
- La disposition est assez cherchée, malgré
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- sa simplicité apparente, mais l’effet en pièce n’est pas bien joli.
- ROUENNERIE TISSÉE
- Puisque nous sommes sur des questions de dispositions, nous en produisons une ci-dessus, obtenue par tissage de fils blancs et teints, qui est fort bien combinée et parfaitement réussie.
- Ce genre sort un peu des spécialités tinctoriales, mais il est intéressant à échantillonner. La rouennerie et la roannerie (!) se prêtent peu à des nouveautés de principes, comme armures de métiers; cet article en est une, et c’est à ce titre qu’il a attiré notre attention.
- BLEU NOUVEAU DIAMINE, R ET G
- La Manufacture Lyonnaise présente ces nouveaux colorants comme étant supérieurs aux autres bleus directs, au point de vue de la solidité au lavage et à la lumière.
- La marque G résiste particulièrement bien aussi à l’action des alcalis et du fer chaud, qui, par contre, portent un peu au rouge, la marque R.
- Le traitement au sulfate de cuivre après teinture augmente la solidité de la marque R, mais ternit la nuance du G ; ce traitement n’est donc avantageux que pour le R.
- Ces deux marques se laissent facilement ronger aux enlevages réducteurs.
- Teinture
- Le coton se teint avec carbonate et sulfate de soude suivant le procédé habituel pour les diamines.
- On peut supprimer le carbonate de soude, si le mélange d’un autre colorant l’exige.
- Sur laine, on teint de préférence avec :
- Sulfate de soude........... 10 0/o
- Acide acétique............. 2 0/o
- La marque R est surtout recommandée pour la laine; elle donne un bleu-marine d’une bonne solidité au lavage.
- Les laine-coion se teignent bien uniformément avec la marque G ; le Bleu nouveau diamine R donne des bleus-marine vifs, mais la laine monte un peu plus que le coton.
- Les mêmes observations sont applicables aux coton-soie.
- COULEURS DIAMINES
- Sur laines filées
- Toutes les couleurs diamine se mélangent facilement entre elles. On teint en général au bouillon avec addition d’acide acétique ou d’acétate d’ammoniaque. Dans de nombreux cas on peut même supprimer toute addition j d’acide et teindre simplement avec addition j de 15 % de sel marin ; mais il est utile, pour j obtenir des teintes parfaitement unies, de commencer la teinture à basse température et de monter lentement jusqu’au bouillon.
- La solidité au lavage des teintes est sans ! exception remarquablement bonne et la solidité ci la lumière est excellente dans beaucoup de cas, moins bonne dans d’autres, mais elle suffira sans doute dans tous les cas.
- Les Écarlates diamine B et 3 B, Rouge solide diamine F, Bordeaux diamine S et Violet diamine N possèdent une résistance à la lumière et à l’air tout à fait remarquable et même supérieure à celle des ponceaux pour laine.
- Le Jaune d’or diamine également est supérieur sous ce rapport aux jaunes qu’on emploie habituellement sur bain d’acide.
- Le Noir jais diamine compte parmi les colorants noirs les plus solides à la lumière, sa solidité est surtout excellente en nuances foncées.
- La solidité à la lumière des Noirs diamine ML et BH, Brun diamine M, Bronze diamine G, est un peu moins bonne, mais pourtant largement suffisante.
- Les Bleus diamine se comportent à peu près comme les violets acides et les verts acides.
- Le Vert diamine B est plus solide à la lumière que les bleus diamine, la solidité est même très bonne en nuances foncées.
- Par contre la Thioflavine S doit être qualifiée comme sensible à l’action de la lumière ; malgré cela c’est un produit très apprécié pour les nuances composées, grâce à sa belle nuance vive et verdâtre.
- NOIR A L’ACIDE
- Pour impressions sur laines
- La Société de Bâle recommande pour fonds noirs sur laine en impression, son noir à l’acide, préférable au campèche, et qui est d’un noir plein, quand on le complète par un jaune ou un vert.
- Tel, par exemple, que dans cette formule pour impression :
- 90 grammes noir à l’acide.
- 1 litre épaisissant.
- 10 grammes jaune solide A.
- 30 grammes de glycérine brune.
- 5 grammes d’huile.
- 10 grammes d’essence de térébentine.
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- cuire, puis ajouter :
- 50 grammes d’acide tartrique.
- 3 1/2 grammes vert solide crist. 0, dissous dans 25 cent, cubes d’eau.
- Ou tamise, et pour l’emploi ajouter 20 gr. de tannin et 25 cent, cubes d’eau.
- Epaississant
- 100 litres eau adragante (75 gr. adragante par litre).
- 20 kilos d’amidon grillé.
- Après impression du noir, humecter et vaporiser une heure.
- GRIS-BLEU SUR COTON
- Teindre au bouillon, de 30 à 45 minutes, avec :
- Noir-bleu diamine 3 B.... 1 0/o
- Noir-bleu diamine E.... 1/2 0/o
- Cristaux de soude......... 4 0/o
- Sulfate de soude.......... 8 0/o
- Ajouter les colorants peu à peu dans le bain.
- BLEU FONCÉ COTON
- En augmentant les doses du procédé ci-dessus, on obtiendra des gros bleus arrivant jusqu’au marine.
- Un journal allemand donne pour cela le procédé suivant, bien moins avantageux, puisqu’il exige un double mordançage, et qu’il emploie un colorant coûteux, mais, il est vrai, d’une bonne solidité pour le coton.
- Bouillir une heure avec :
- Extrait de Sumac......... 6 0/o
- Laisser refroidir dans le bain, essorer le lendemain, ouvrir, passer en second bain avec :
- Pyrolignite de fer....... 4 0/o
- Rincer, puis teindre avec :
- Bleu de Méthylène .... 21/2 0/q
- Violet cristallisé. 1/2 —
- Alun................ 4 —
- Entrer à 50° et pousser graduellement jusqu’à 80°. Laisser passer la nuit dans le bain, rincer et sécher.
- Obs. — Il est inutile de faire bouillir dans le bain de Sumac; les tannins ne se fixent bien aux cotons qu’à froid.
- VIEL OR, SOIE
- Pour 10 kil. de soies :
- Rouge de nitrosamine, pâte 750 gr.
- Bain de cuite coupé....... 350 litres.
- Entrer à froid, et chauffer peu à peu à 75-80° C.
- Mps Industrielle
- SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE
- DE MULHOUSE
- Travaux du Comité de Oliimle
- Séance du 8 mai 1895.
- M. N celting préside en l’absence de M. Alb. Scheurer.
- M. Flaction adresse les remerciements de la famille de feu M. Schæffer, pour les témoignages de sympathie qui lui ont été exprimés par les membres du comité de chimie.
- M. Benner assiste à la séance.
- jFuchsines acides
- Le comité demande l’insertion au procès-verbal de la lettre suivante de M. Prud’homme :
- « La raison d’être et l’intérêt de la discus-« sion que j’ai engagée avec M. Rosenstiehl a au sujet des fuchsines acides, pouvant ne « pas avoir été parfaitement compris, je crois « utile de préciser quels furent pour moi « l’origine et le but de cette controverse.
- « Les documents relatifs aux fuchsines « acides se trouvent presque exclusivement « dans les brevets qui ont trait à la prépara-« lion de ces matières colorantes, et dont la « collection complète, de 1877 à 1890, est « exposée dans l’ouvrage de Friedlænder, « Fortschritteder Theerfarbenfabrikation. « De leur lecture il ressort une évidence, que « les conceptions sur la nature des fuchsines « acides peuvent se résumer ainsi :
- « 1° La matière colorante et colorée existe « sous la forme de sel neutre ou de sel acide « du carbinol sulfoné ;
- « 2’ L’addition d’un acide minéral aux sels « du carbinol sulfoné met en liberté ce der-« nier, qui est coloré.
- « Dans aucun cas il n’est fait la moindre « allusion à la possibilité d’une action de l’a-« eide s’attaquant à l’hydroxyle du carbinol « sulfoné.
- (( L’ensemble de ces idées est résumé et « illustré en quelque sorte par les formules « que donnent MM. Schultz et Julius dans « leur Tabellarische Uebersicht der kiinst-« lichen organischen Farbstoffe (1891).
- « Etant admis que l’hydroxyle du carbinol « sulfoné reste intact en présence des acides « et que le sel neutre dudit carbinol peut être « coloré, j’interprétais logiquement, et de la <( seule manière possible, je crois, l’action « décolorante de la soude sur les fuchsines « acides, en l’attribuant à la transformation
- « en NaO de l'HO, devenu franchement « électro-négatif. Par exemple,
- HO— C=[ CüHk S G'Na.AzH-f,
- « coloré, donnant
- NaO—C=(CGB>.SCPNa.AzHï)3,
- « incolore. Inversement, l’action ménagée « d’un acide devait, si l’on partait de ce der-« nier corps, reproduire le premier. On voit « donc que l’action des acides et des bases « était insuffisante à prouver le parallélisme « de constitution entre les fuschsines et leurs « dérivés suffonés, puisqu'elle pouvait s’in-« terpréter autrement que le faisait M. Ro-(( senstiehl.
- (( J’avais adopté cette manière dô voir, non « par pure adhésion bénévole à l’opinion du' « plus grand nombre, mais parce que cer-« taines expériences personnelles (action de « l’acide carbonique, des chlorhydrates et (( carbonates d’ammoniaque, sur la dissolu-« tion de fuschsine acide décolorée par la « soude-; action de l’ammoniaque sur la fuch-« sine acide), s’accordaient parfaitement avec « elle.
- « J’ai donné, depuis, l’interprétation exacte « de ces réactions.
- « Le raisonnement par analogie auquel « avait eu recours M. Rosenstiehl me sem-« blait donc demander une confirmation ou « une dénégation expérimentale.
- « J’ai trouvé la première dans l’action de « l’acide carbonique sur la solution de fuch-« sine acide décolorée par la baryte, et, de la « sorte, ai montré que les dérivés sulfones des « di-et triamidotriphénylcarbinols ne devien-« nent colorés que par la substitution d’un « radical d’acide à l’hydroxyle de carbinol.
- « Si, industriellement, les sels neutres des « fuchsines sulfonées sont colorés, c’est que, « pendant la concentration et la dessication « de la masse, ils ont absorbés de l’acide car-« bonique de l’air.
- « J’établissais en même temps que ces « mêmes carbinols sulfonés, quand ils sont « salifiés, décomposent déjà à froid les sels « ammonicaux, déplacent de leurs sels des « bases fortes, telles que MgO, ZnO, PbO, « etc., enfin se comportent comme des bases « puissantes, plus puissantes que les carbinols « non sulfonés.
- « La démonstration de ces deux points (( m’appartient donc en propre. Ils n’établis-« sent pas, et je n’ai jamais eu celte préten-« tion, la constitution définitive des fuchsines « sulfonées, mais représentent néanmoins la « première tentative qui ait été faite, d’étu-« dier expérimentalement la question des « fuchsines acides. »
- Titrage de Vlndigoiine
- M. Gustave Engel invite les chimistes qui s’intéressent aux essais d’indigo, à poursuivre les études préliminaires qu’il a faites relati-
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- veinent à l’emploi des liqueurs titrées de va- | nadium. La note suivante indiquera la voie ; nouvelle ouverte par l’auteur; l’importance du sujet comporte la publication du procès-verbal :
- « Note sur l’emploi du vanadium sous « forme de liqueur titrée pour la déter-« mination de la richesse en indigotine « des indigos et des dérivés solubles de j « l’indigotine en général.
- « Sans vouloir passer en revue les diffé-(( rents procédés de dosage volumétrique qui ' « ont été essayés jusqu’à ce jour dans le but « de déterminer la richesse en indigotine des « indigos du commerce et des dérivés solubles « de l’indigotine, je crois pouvoir affirmer,
- « sans trop m’avancer, qu’aucun procédé ; « pratique et permettant de titrer rapidement ' « l’indigotine en solution, avec une exacti- | « tude suffisante, n’a été employé avant celui « que je vais avoir l’honneur de vous sou-« mettre.
- « Pour les uns, la réaction finale n’est pas « assez nette; pour d’autres, la liqueur nor-« male est sujette à des variations qui obli-« gent à une préparation ou à un dosage « nouveau avant chaque série d’opérations.
- « Ils ne donnent, en général, que des ré-« sultats comparatifs pour les essais d’une « même série, sans permettre de déterminer « le poids de la matière colorante que chaque « échantillon contient.
- « Tous ces inconvénients disparaissent par « l’emploi de la liqueur normale de vana-« dium, que je prépare de la manière sui-« vante :
- <r En réduisant à chaud, par le zinc, la « solution sulfurique de l’acide vanadique (( obtenu par la calcination ménagée du vana-« date d’ammoniaque du commerce, on ob-« tient une solation d’un beau violet (sulfate « de vanadyle de Würtz) qui, allongée d’eau,
- « réduit et décolore instantanément les ' comte posés bleus solubles de l’indigotine.
- « Cette solution paraît se conserver indé-« Uniment. Titrée au moyen d’une solution « sulfurique d’indigotine à 1 gr. par litre, on « obtient facilement une liqueur normale,
- « dont 1 centimètre cube correspond à 0sr,01 « d’indigotine, par exemple, qui permettra,
- (( par une simple lecture, de déterminer la « richesse effective des échantillons essayés.
- <i L’indigo réduit par ce procédé s’oxydant « avec une extrême facilité, une solution « étendue reprend très rapidement un reflet « bleuâtre, qui pourrait faire douter du point « exact de décoloration.
- « Il suffit, pour éviter cet inconvénient,
- « d’opérer dans une atmosphère inerte d’acide « carbonique par exemple, qu’on obtient fa-(( cilement en reliant au moyen d’un tuyau « de caoutchouc le ballon d’essai à un appa-« reil de dégagement automatique.
- « Les récipients que l’on utilise pour la
- « filtration sous pression réduite sont parfaits « pour cet usage.
- « Comme je l’ai dit plus haut, le vanadate « du commerce fournit une liqueur d’une « pureté suffisante pour les essais pratiques ; « des produits purs que je viens de recevoir (( me permettront de continuer mes essais « sur des bases plus précises et d’examiner à « d’autres points de vue les réactions qui se « produisent.
- « Comme indication sommaire, j’ai em-« ployé pour ma liqueur titrée 5 grammes « d'anhydride dissons à chaud dans 25 gram-« mes d’acide sulfurique, et ai réduit cette « solution, versée dans 1 litre d’eau mainte-« nue au-dessus de 50°, par 50 grammes de « zinc, jusqu’à coloration violette persis-« tante.
- « Après filtration sur grenats, je l’ai éten-« due d’eau dans les proportions voulues. »
- Conservation de Veau oxygénée
- M. Sunder préconise, pourfia conservation de l’eau oxygénée, l’addition d’une petite quantité d’alcool. M. Freyss faisant observer que la conservation a lieu également sous une couche de benzène, est1; prié d’examiner la note de M. Sunder et de présenter un rapport à l’une des prochaines séances.
- Dérivés indazoliques
- M. Nœlting désire prendre date pour quelques résultats obtenus dans la synthèse des dérivés indazoliques. Il adresse, à ce sujet, une note dont l’insertion au procès-verbal est décidée :
- Le procès-verbal expose, en effet, les théories intéressantes de M. Nœlting, avec leurs notations schématiques, que Ton trouvera dans le Bulletin de la Société industrielle, ou autres publications scientifiques.
- OMBRE SYNDICALE PARISIENNE
- DE LA
- TEINTURE ET DU NETTOYAGE
- Séance du 6 mai 1895 La séance est ouverte sous la présidence de M. J'olly, Président.
- M. Félix Mégret, teinturier à Nevers, présent à la séance, demande à devenir membre correspondant. Il est admis à Tunanimité, et le Président lui souhaite la bienvenue.
- Lettre de M. Bornot, membre correspondant, à Philadelphie, donnant des renseignements sur les affaires en teinture aux Etats-Unis. Nos confrères américains, comme nous, subissent dans leurs travaux les désagréments provenant de la fabrication des étoffes à bon marché ; soies chargées ne méritant même pas le nom de soies, lainages qui rétrécissent, et de qualité si inférieure, qu’ils ne valent plus la peine d’être traités.
- Le Comité envoie ses remerciements à notre membre correspondant pour son intéressante communication.
- Lettre de M. Kemler, Secrétaire de l’Alliance des Chambres Syndicales de la Ville de Lyon, au sujet d’un congrès; à Paris, de toutes les Chambres syndicales patronales de France. Le but principal de ce congrès serait l’organisation d’un mouvement très prononcé en faveur de la réforme de la loi sur les patentes ; il y aurait à profiter de la révision quinquennale des patentes, en 1896.
- M. Jolly est en correspondance avec M. Kemler et tiendra la Chambre au courant des travaux du congrès.
- Communication d’un extrait d’un rapport de M. Lourties, sénateur, au sujet des récompenses à décerner à l’occasion de l’Exposition d’Anvers.
- Ce rapport constate les grands succès remportés à Anvers par les exposants français, et fait justice, en passant, des accusations formulées dans certaine presse contre les organisateurs de la section française.
- M. le Président donne la parole à M. Mégret, pour fournir des explications sur le procédé employé par lui pour désinfecter meubles et vêtements à l’aide de la benzine. A l’appui de sa démonstration, notre collègue montre les plans de toute l’installation spéciale qu’il a créée dans ce but.
- M. le Président, au nom de la Chambre, remercie vivement M. Mégret de la communication qu’il vient de faire à notre Chambre syndicale ; il le félicite en même temps de la patience et de la volonté qu’il a apportée à l’étude d’une question si complexe et si difficile à résoudre. Les résultats obtenus à Ne-vers sont encourageants pour tous, et nous souhaitons vivement que le Comité supérieur d’hygiène de Paris daigne se rendre compte de la valeur réelle des arguments et des faits curieux présentés par notre dévoué collègue.
- Nous souhaitons donc à notre collègue, M. Mégret, à qui nous laissons tout l’honneur et toute la responsabilité de sa découverte de réussir à convaincre l’Académie de médecine, qui a reçu communication de son rapport et de ses expériences. Nous l’aiderons de grand cœur dans toutes les démarches qu’il tentera, maintenant comme plus tard, auprès des pouvoirs publics, tout en le remerciant encore d’avoir donné l’exemple de la persévérance et dn travail, et d’avoir prouvé une fois de plus que notre profession est très souvent exercée avec intelligence par des praticiens soucieux des progrès à accomplir en vue de l’intérêt général.
- DE LA DÉSINFECTION PAR LA BENZINE
- Procédés employés par M. Félix Mégret, teinturier a Nevers
- Les maladies épidémiques que les Comités d’hygiène ont reconnu les plus fréquentes
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- sont au nombre de douze, parmi lesquelles le choléra, la variole, la fièvre typhoïde, la fièvre scarlatine, la diphtérie, la grippe infectieuse, la tuberculose, la pneumonie, le typhus, font le plus grand nombre de victimes.
- Autrefois, dans les villes, après une maladie un peu longue, et même après un décès, quel qu’il fût, on ne prenait aucune précaution sanitaire ; à peine nettoyait-on la literie : un coup de balai dans la chambre paraissait souvent suffisant, les fenêtres maintenues ouvertes pendant une journée, et c’était tout.
- Dans les campagnes, on avait plus de soins ; le lit qui avait servi était nettoyé, les rideaux brossés, le matelas, le lit de plumes refaits, la paillasse brûlée, les murs blanchis à la chaux vive, le carrelage ou le dallage lavé à fond, le linge passé à la lessive, des fumigations produites par la oombustion de genièvre ; aussi, avec ces mesures, les épidémies étaient-elles vivement enrayées.
- Il n’en était pas de même dans les villes, où l’on rencontre encore la plupart du temps des foyers d’infection. Avec un peu de propreté, bien des cas de maladie seraient évités ; mais trop souvent les locaux sont mal tenus, et rendent dans tous les cas la désinfection obligatoire.
- La désinfection a donc un but essentiel : détruire les germes des maladies pour en empêcher le retour, germes ou microbes qui se trouvent dans l’air vicié, les poussières, les vêtements, le linge, la literie, etc., en un mot tout ce qu’il y a dans la chambre du malade.
- Mais en faisant subir la désinfection à tous les objets renfermés dans un appartement, il ne faut pourtant pas que cela soit une destruction, car les dorures, les glaces, les tableaux, les tapisseries, les tentures, les fauteuils, les garnitures de cheminée, les objets garnissant les étagères, les mille petits souvenirs de famille souvent d’une valeur artistique, doivent rester intacts et ne subir aucune détérioration, de même que les meubles, la literie, les vêtements, le linge, etc.
- Parmi les procédés de désinfection en usage, aucun ne donne à lui seul un résultat complet sans altération. Le soufrage, ou les vapeurs sulfureuses, ont le grave inconvénient d’altérer les dorures, les métaux, les tissus de coton, les nuances des vêtements, et laisse une odeur qui est assez longue à disparaître.
- L’opération qui est demandée quelquefois pour des indigents dont le mobilier est des plus pauvres et sans valeur, consiste à coller des bandes de papier sur toutes les issues, fenêtres, portes et cheminées, à suspendre les draps, les couvertures et les vêtements, à étager la literie au moyen de claies ou de liteaux, à disposer des foyers de soufre, à raison de 40 gr. par mètre cube, et à laisser
- l’appartement clos pendant 48 heures, et enfin à aérer largement pour enlever l’odeur du soufre.
- L’étuve à vapeur sous pression ne convient nullement aux fourrures, manchons, parures, manteaux, pelisses, paletots d’astrakan, descentes de lit, car à la température de 110 à 130 degrés, la dessication les a détruits ou mis hors d’usage. Les vêtements velours, soie et peluche sont froissés.
- Les matelas eux-mêmes ne sont pas entièrement désinfectés, la laine qui y est renfermée forme une sorte de tampon, qui s’oppose à ce que la vapeur pénètre au centre.
- Les bois de lit, sommiers, fauteuils, canapés, chaises, armoires, etc., ne peuvent être traités ainsi, le placage se décolle ou le bois perd sa forme et pour cela il faudrait avoir une étuve énorme coûtant fort cher à établir.
- La pulvérisation au sublimé de mercure, n’est applicable qu’aux parois des appartements et nullement à autre chose.
- Le traitement du linge, selon le procédé donné par le Conseil d’hygiène de Paris, très beau en théorie, laisse à désirer à la pratique. Il est dit que tout le linge contaminé ou souillé par le malade devra être soumis aux opérations suivantes : immersion pendant deux heures dans une solution à base soit de sublimé, de sulfate de cuivre ou de chlorure de chaux, puis passage pendant une demi-heure dans l’eau bouillante avant d’être remis au blanchisseur.
- Voici ce qui se produit : le linge est couvert de taches grasses, huileuses ou sanguinolentes qui, par l’immersion au sublimé ou au sulfate de cuivre se coagulent et deviennent insolubles dans les bains de nettoyage.
- Il fallait donc remédier à ces inconvénients en modifiant les procédés employés jusqu’à ce jour. Aussi me suis-je occupé, depuis quatre ans que je pratique la désinfection, à combiner ce qu’il y a dé bon dans les anciennes méthodes en y ajoutant l’emploi de la benzine.
- Durant l’épidémie de diphtérie qui a régné à Nevers, du 15 novembre 1894 à fin décembre, la municipalité de Nevers (population 2(3,000 habitants) n’ayant pas de service organisé pour la désinfection et l’hospice ne possédant pas encore d’étuve, m’a chargé d’opérer pour son compte, mais en me conformant à ses instructions ; ainsi, j’ai pu bien étudier les inconvénients signalés plus haut.
- Aussi, après entente avec la préfecture et la municipalité, j’ai appliqué mon système de désinfection et à la satisfaction de tout le monde.
- Aucun reproche, aucun délit, aucune détérioration, le linge se blanchissant bien, et qui mieux est, aucun nouveau cas de diphtérie ne s’est reproduit là où la désinfection a été faite.
- Le médecin en chef des épidémies avait
- donné l’ordre de désinfecter entièrement une maison sise rue des Mariennes, à Nevers, où se trouvait un foyer de la diphtérie ayant occasionné cinq cas, dont trois décès en huit jours.
- Il y a six ménages ayant des enfants ou petits-enfants : la maison a deux étages ; trois chambres et un cabinet pour chaque locataire; les cabinets d’aisance sont au fond d’une cour.
- Voici comment je procédai à cette désinfection. Les locataires furent invités à abandonner pour quatre jours leur logement, après avoir mis des vêtements préalablement désinfectés.
- Etant alors maître de la maison, j’ai procédé de suite à l’enlèvement des matelas, lits de plume, édredons, couvertures, linge de corps, vêtements de dames, d’hommes et d’enfants, le tout mis dans des sacs imperméabilisés et conduit aux ateliers pour être traité comme je l’indique plus loin.
- Les murs débarrassés des glaces, cadres, tableaux, et autres objets ont été pulvérisés au sublimé de mercure, ainsi que les fenêtres, portes, plafonds, parquets et carrelages.
- Les armoires,commodes, bois délit, tables, buffets, ont été extérieurement pulvérisés à la benzine, les intérieurs et les tiroirs ont été badigeonnés à la benzine au moyen d’éponges.
- Les glaces, les tableaux ont été pulvérisés du même liquide ; la vaisselle passée à l’eau bouillante, la batterie de cuisine et les fourneaux flambés à la lampe à alcool ; les bijoux, bagues, broches, camées, pendants d’oreilles et tous les petits objets en verre, cristal, bronze, porcelaine, ont été plongés dans un bain de benzine.
- Les greniers, escaliers, paliers, caves et corridor ont été pulvérisés au sublimé.
- La cour et les cabinets d’aisance désinfectés au moyen d’une solution de sulfate de cuivre additionnée d’acide sulfurique, ce dernier prescrit par le médecin en chef des épi-démiés.
- Travail aux ateliers. — Les rideaux, tapis, couvertures, couvre-pieds, édredons, oreillers, traversins, les vêtements, robes, manteaux, jupes, fichus, collets, chapeaux, pardessus, pantalons, gilets, cravates, etc., le linge de corps, serviettes, torchons, draps, mouchoirs, après une demi-heure d’immersion dans un bain de benzine ont été essorés et de là mis à l’étuve et soumis à une température de 60 degrés, car au-dessus, par suite de l’évaporation de la benzine, il y aurait combustion.
- Tous ces objets sont suspendus à un chariot placé à 10 centimètres de la voûte de l’étuve, la chaleur pénètre partout, et la benzine en s’évaporant dégage un gaz qui, comme celui d’éclairage (carbure d’hydrogène), asphyxie.
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- D’où je conclus que si les microbes contenus dans les vêtements et autres tissus n’étaient pas détruits à l’immersion en benzine, ils le seraient forcément à l’évaporation. j Les matelas, les lits de plume, les som- j miers sont suspendus dans un grand bac qui | ferme hermétiquement, et arrosés de benzine en tous sens, le liquide s’imprègne jusqu’à
- l’intérieur, puis après un égouttage de deux
- heures, le tout est placé sur un vagonnet de ! l’étuve ; l’évaporation se fait aussi à la tem- j pérature de 60 degrés.
- La manière de procéder indiquée ci-dessus pour la désinfection est celle que j’emploie | aussi chez mes clients autres que ceux de la municipalité.
- Ledit travail est soumis en ce moment à j l’approbation de l’Académie de médecine de Paris.
- (.D’après le Procès-Verbal de M. BA-B1LLON-MARCHAL, Secrétaire de la Chambre.)
- NOTES DE LABORATOIRE
- Action des alcalis sur le coton
- C. O. Weber a cherché la diminution de poids éprouvée par le coton, sous l’action des alcalis caustiques. Il a plongé la fibre dans une solution alcaline à 5 pour 100, exposé 6 heures à l’air et séché à une température de ! 85° C.
- Il a trouvé les diminutions de poids sui-
- vantes :
- Avec le carbonate de soude........... 70/0
- — de potasse................ 10,00
- Avec la. soude caustique............... 10,7
- Avec la potasse caustique.............. 18,2
- En exposant plus longtemps à l’air, la diminution de poids est encore plus grande.
- Réactions du tannin et de l’acide gallique
- Tannin : A une solution de tannin, on ajoute une solution de potasse et une solution de chlorure de baryum ; il se forme un précipité rose, dont la coloration se fonce peu à peu.
- Acide gallique : Dans les mêmes conditions, il se forme un précipité bleu.
- La coloration obtenue avec l’acide gallique est plus belle, plus intense et tout à fait distinctive. Celle du tannin est rose sale, mais au début presque vert ardoise et très différente de la coloration produite par l’acide gallique.
- {American Druggist and Pharmaceu-tical Record.)
- EPURATION DES EAUX
- Par le Permanganate de Chaux
- M. Friedel a présenté à l’Académie des Sciences un rapport de MM. Girard et Bordas relatif à un nouveau procédé d’épuration des eaux d’alimentation. Ce procédé est basé sur l’action du permanganate de chaux et des | oxydes inférieures de manganèse sur les ma- | tières organiques contenues dans l’eau. L’eau j traitée par ce moyen ne contient plus de ma- | tières organiques, se trouve privée de tous ! micro-organismes ; elle ne contient que de j très faibles quantités de carbonate de chaux.
- Le permanganate de chaux est un sel cristallisé qui se décompose rapidement au contact des matières organiques, en oxygène, oxyde de manganèse et chaux. L’acide carbonique, soit dissous dans l’eau, soit formé par l’oxydation des matières organiques, facilite cette décomposition.
- Pour l’utilisation du permanganate de chaux dans la purification des eaux d’alimentation, il était nécessaire d’enlever l’excès de permanganate de chaux et de rendre le liquide incolore.
- Ce résultat est obtenu par l’emploi de ces oxydes inférieurs de manganèse qui réduisent le permanganate de chaux en excès en se transformant en bioxyde de manganèse. •
- Ce bioxyde de manganèse par le contact des matières organiques contenues dans l’eau (ou encore par le charbon qu’on peut mélanger aux sels inférieurs de manganèse) se réduit en oxydes inférieurs transformables à nouveau en bioxyde de manganèse au contact du permanganate de chaux en excès.
- Ce procédé semble donner des résultats parfaits. Nous n’avons pas besoin d’insister sur l’importance des travaux de MM. Girard et Bordas, la stérilisation absolue des eaux servant à l’alimentation étant d’un intérêt général.
- Il ne faut pas perdre de vue, toutefois, qu’il s’agit ici de Y épuration des eaux au point de vue de la potabilité, mais non de la correction nécessaire pour les usages industriels, et qui exige d’autres moyens.
- Dans cette correction, on s’attache surtout à faire disparaître les sels calcaires, ou terreux en général, que renferment les eaux ; l’épuration organique n’est même que de seconde utilité, et pas toujours indispensable.
- La Loi sur la Saisie-Arrêt
- RÉFORME A REBOURS
- La loi du 12 janvier 1895, publiée et promulguée au Journal officiel le 20 du même
- mois, relative à la saisie-arrêt sur les salaires et petits traitements des ouvriers ou employés, apporte-t-elle véritablement une amélioration profitable au débiteur ?
- En présence des prescriptions de cette loi, quelle se trouve être la situation du créancier?
- Y a-t-il pour lui économie de frais à avancer ?
- La situation d’un créancier est à prendre en considération aussi bien que celle du débiteur, lorsqu’on se trouve en présence de dettes contractées par l’ouvrier ou le petit employé pour ses besoins journaliers, et ceux de sa famille, envers les : boulanger, boucher, épicier, etc., etc.
- Il n’est pas, parlé ici du propriétaire en raison de ce que ses privilèges, pour obtenir le paiement des loyers pouvant lui être dus, sont maintenus.
- M. Laroche-Joubert, lors du vote de la loi, disait ou à peu près : « Ce sont les étrennes des ouvriers ». Etranges étrennes surtout pour deux motifs :
- 1° Augmentation des frais; ce qui va être démontré à l’aide des deux tableaux comparatifs ci-dessous, des frais anciens et des frais nouveaux ;
- 2° Renvoi des ouvriers de l’usine; car, chose triste à considérer et à signaler en même temps, de nombreux patrons ne voulant pas se soumettre aux prescriptions de la nouvelle loi, mettent sur le pavé ceux de leurs ouvriers qui ont eu le malheur d’avoir même une seule
- opposition.
- Ancien tarif
- Avertissement en conciliation.............. 0 90
- Citation en justice de paix................ 4 60
- Enregistrement du jugement (moyenne).... 4 »
- Opposition simple.......................... 8 30
- 17 80
- Nouveau tarif
- Avertissement en conciliation............. 0 90
- Citation en justice de paix................ 4 60
- Enregistrement et grosse du jugement..... 8 »
- Signification du jugement.................. 6 70
- Visa au greffe de la justice de paix et coût
- de l’opposition........................ 7 60
- 27 80
- A cette augmentation de déboursés (dix francs) il y a lieu d’ajouter les dépenses imposées au créancier pour perte de temps, notamment :
- Pour commander au greffe la grosse du jugement, l’en retirer, faire viser le titre, former opposition, et aussi pour arriver à la déclaration affirmative.
- De ce qui précède, il résulte que l’Etat perd des recettes de timbre et d’enregistrement ; que le débiteur a à supporter une augmentation de frais ainsi que le créancier.
- Mais, direz-vous avec raison, les dépenses sont plus fortes, à qui donc cette surélévation de tarif peut-elle bien profiter?
- La réponse est toute indiquée : Seul, le
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- greffier de la justice de paix, trouve profit à l’exécution de la loi, et voici en deux mots pourquoi :
- En raison de la délivrance obligatoire des grosses des jugements (ce qui avant la nouvelle loi n’avait lieu que très rarement), des émoluments lui sont dus, à raison de 0,50 c. par rôle en moyenne.
- Et aussi, en raison du visa du titre au greffe, dont le coût est, dans certains greffes, de 3 francs.
- Avant de clôre, il y aura lieu aussi de signaler que de certaines oppositions nouvelles coûtent jusqu’à 17 francs, et non seulement 7.60 avec le visa, comme il est dit plus haut.
- Certes, les législateurs ont voulu améliorer, mais comme presque toujours, les lois votées actuellement produisent, en pratique, l’effet contraire à celui attendu.
- Royer.
- BIBLIOGRAPHIE
- Traité pratique de Savonnerie
- Matières premières. — Matériel. — Procédés de fabrication des savons de toute nature. - '
- Par Edouard MORIDE, Ingénieur-Chimiste
- Deuxième édition complètement remaniée et mise au courant des derniers progrès réalisés. — Un volume grand in-8 avec 115 figures dans le texte, relié : 16 fr. — Paris, Baudry et Cie, éditeurs.
- M. E. Moride s’est spécialisé comme technicien des industries de la savonnerie, et la première édition de son traité, révélant le praticien expérimenté, s’est rapidement épuisée, très appréciée par les industriels intéressés, et ayant été couronnée par la Société Industrielle du Nord de la France.
- L’auteur a aussi publié un intéressant Annuaire de la Savonnerie et de ses branches collatérales, qui n’était pas un simple recueil d’adresses et d’annonces, mais une sorte de complément de son Traité de Savonnerie, en ce qui concerne les nouveautés : procédés ou documents, survenus depuis la publication de ce dernier.
- La nouvelle édition du Traité pratique de Savonnerie a fondu et agrégé ces divers éléments, de façon qu’il présente un ensemble complet de tous les faits utiles à connaître pour le fabricant savonnier, ou pour tout industriel, comme les teinturiers, en soie principalement, qui consommant d’importantes quantités de savon, voudraient fabriquer eux-mêmes ce produit.
- Nous donnons ci-deèsous les titres des chapitres de ce livre, qui feront connaître, quoique bien sommairement, le programme
- très complet avec lequel M. Moride a conçu son livre, et qu’il a rempli avec le savoir et la compétence qu’il avait déjà affirmés.
- Table des chapitres
- Chapitre premier. — Composition des savons. Saponification. Observations sur les savons.
- Chapitre IL —Corps gras et essais des corps gras.
- Chapitre III. — Alcalis et essais des alcalis .
- Chapitre IV. — Eau, chaux et chlorure de sodium.
- Chapitre V. — Matériel des savons de Marseille.
- Chapitre VI. — Principes sur les lessives en général. Préparation des lessives à Marseille.
- Chapitre VIL — Fabrication des savons de Marseille.
- Chapitre VIII. — Matériel des savons durs ordinaires.
- Chapitre IX. — Préparation des lessives des savons durs ordinaires.
- Çhapitre X. — Savons suivant la méthode marseillaise et savons levés sur lessive en une seule opération.
- Chapitre XI. — Savons d’empâtage et savons mixtes-. Observations sur la marbrure.
- Chapitre XII. — Matériel des savons mous.
- Chapitre XIII. — Préparation des lessives des savons mous.
- Chapitre XIV. — Fabrication des savons mous.
- Chapitre XV. — Matériel des savons de toilette. Fabrication mécanique. Derniers perfectionnements réalisés.
- Chapitre XVI. — Fabrication des pâtes de savons de toilette.
- Chapitre XVII. — Résine et savons résineux. Silicate et savons silicatés.
- Chapitre XVIII. — Savons] industriels et médicinaux.
- Chapitre XIX. — Procédés particuliers de saponification.
- Chapitre XX. — Falsification et ranalyse des savons.
- Chapitre XXL — La glycérine en savonnerie. Généralités. Extraction. Dosage et analyse.
- Chapitre XXII. — Extraction des corps gras des eaux savonneuses et des tissus hors de service. Saponification des corps gras récupérés.
- Appendice. — Brevets d’invention concernant la savonnerie délivrés depuis 1850.
- Traité pratique de Teinture et Impression
- Par Michel de VINANT
- Un fort volume in-8°, broché, 712 pages
- avec planches, 2e édition.— Prix de librairie : 40 francs.
- Au bureau de la Revue de la Teinture, cet ouvrage sera livré au prix de 18 francs (port en plus).
- Dans notre n° 2 de l’année courante, nous avons apprécié cet ouvrage, et signalé les conditions favorables auxquelles on peut, aujourd’hui, se le procurer.
- Il y a réellement beaucoup de renseignements dans ce livre ; il touche à un ordre de faits très variés. C’est, comme les dictionnaires techniques, un ouvrage à consulter plutôt qu’à lire, mais où le plus souvent on trouvera la réponse à la question posée, en tant qu’elle ne s’applique pas aux choses trop récentes. v
- C’est même le complément nécessaire des traités à l’esprit moderne qui négligent les menus détails de la pratique industrielle, et qui semblent faire table rase de tout ce que leurs devanciers ont produit.
- Le Traité De Vinant fait partie, nécessairement, de toute bibliothèque tinctoriale un peu complète, comme document qu’en beaucoup de circonstances on pourra utilement consulter.
- JURISPRUDENCE
- Blessures occasionnées par un cylindre-sécheur
- Travail des Enfants
- Une affaire s’est présentée au tribunal correctionnel de la Seine (25 janvier 1895, 10e chambre), dans laquelle un blanchisseur de Boulogne était déclaré pénalement responsable d’accidents produits par un cylindre-sécheur à vapeur, sur lequel travaillaient des enfants, et qui n’était pas muni d’organes protecteurs.
- Voici les motifs du jugement :
- Attendu qu’au mois de décembre 1893, le jeune B..., âgé de 13 ans, a été blessé au cours de son travail dans une blanchisserie, sise à B..., et dirigée par le sieur B... ;
- Attendu qu’en avril 1894, la demoiselle T..., âgée de 14 ans, attachée au même établissement, a été blessée dans des conditions identiques ;
- Attendu que les lois de 1892 et de 1893 n’autorisent les directeurs d’établissements à employer les enfants dans les usines qu’au-tant qu’ils seront protégés contre leur propre imprudence; qu’à la condition, notamment, que les appareils, auxquels ils seront affectés, seront entourés d’organes protectecteurs ;
- Qu’il résulte du rapport de l’expert que le
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- travail confié aux enfants B... et T... n’était pas pour eux sans danger ; que la nécessité d’organes protecteurs s’imposait ;
- Qu’en résumé les blessures dont ont été victimes les jeunes T... et B... sont dues, en grande partie au moins, à la négligence et à l’imprudence du sieur B..ce qui constitue le délit prévu et puni par l’art. 320 du Code pénal ;
- Et, attendu qu’en décembre 1893 et en avril 1894, B... a contrevenu aux prescriptions de la loi sur le travail des enfants dans les manufactures, en négligeant de faire la déclaration prescrite par l’art. 15 de la loi du 2 novembre 1892, relative aux accidents survenus au jeune B... et à la jeune T.. ., contraventions prévues et punies paroles articles 15, 26 et 27 de la dite loi du 2 novembre 1892 ;
- Condamne B... à 100 d’amende pour le délit et à deux amendes de 5 francs chacune, soit au total à 10 francs d’amende pour les contraventions ;
- Etc., etc.
- BREVETS D’INVENTION
- intéressant les Industries tinctoriales
- 245,256. Spencer et Lord.— Perfectionnements aux machines à apprêter et à teindre les fils en écheveaux.
- 244,243. Lasbordes. — Procédé d’épail-lage chimique des laines, des tissus et des chiffons.
- 244,376. Delacroix et Duverger. — Machine à apprêter tous textiles par projection directe de l’apprêt ou saturation ambiante, sous pression ou non, et nouveaux moyens de traitement applicable à tous tissus à apprêter et déjà apprêtés, principes, appareils, orgai es, moyens et produits applicables universellement.
- 244,472. Von Hosstruys. — Soupape pour cuves à rincer et autres appareils analogues.
- 244,482. Marquelet. — Système de purgeage de soies et autres textiles sans aucun énervement et dénommé Purgeur M.
- 244,583. Warschauer Teppich. Fabrjk G. Markus M. Baender et Cie et M. Sic-ker. — Procédé et appareil pour imprimer des fils en forme d’écheveaux ou de tissus et d’étoffes à mailles.
- 244,627. Zuurdeeg. — Procédé de teinture et d’imprégnation des tissus et des cartons.
- 244,638. Monnet. — Procédés de conservation et simplification en teinture des diamines aromatiques.
- 244,700. Sharp et Marcan. — Méthode
- perfectionnée et machine à imprimer les dessins sur étoffes, tissus, feutres, etc.
- 244,988. Holland. — Perfectionnements aux machines à lainer les draps.
- 245,411. Zwieger. — Machine à apprêter et imprégner les étoffes.
- 245,547. Béranger et Vautrin. — Nouveau moyen de feutrer les tissus de coton, de laine et autres en général, laines ou non et pour un noùveau principe de machines destinées à produire ce feutrage.
- Certificats d'addition
- 224,602. Riche et Rivrey. — Certificat d’addition au brevet pris, le 1er octobre 1892 pour un procédé d’extraction des chardons qui se trouvent dans les laines de toute nature.
- 241,157. Dicktûs. — Certificat d’addition au brevet pris le 3 septembre 1894, pour un nouveau système de lavage, dégraissage, rinçage, acidage, et désacidage des laines et autres matières textiles, ainsi que pour des procédés et appareils nouveaux employés dans ce but.
- INFORMATIONS k FAITS DIVERS
- ILesadjudications de l’Etat
- — Dans sa séance du 18 juin, la commission du budget a été amenée par l’examen des crédits supplémentaires à s’occuper des adjudications faites pour les services de l’Etat.
- La commission, considérant que les cahiers des charges qui régissent ces adjudications renferment des clauses rigoureuses qui empêchent les producteurs d’y concourir directement et rendent inévitable l’emploi d’intermédiaires dont l’intervention est souvent onéreuse pour l’Etat, a décidé de confier à une commission de onze membres le soin d’étudier le cahier des charges.
- Cette commission examinera en quoi ces cahiers peuvent être défectueux, et quelles modifications il faudrait y apporter pour que l’Etat se trouvât placé dans la situation ordinaire du commerce et pût s’approvisionner aux meilleures conditions possibles. Cette sous-commission rendra compte de ses recherches à la commission, qui signalera ensuite au gouvernement les points sur lesquels il devra, à son tour, modifier les cahiers des charges.
- Les membres de cette sous-commission sont : MM. Boucher (des Vosges), Antonin Dubost, Krantz, Turrel, Boudenoot, Maurice Lebon, Sarrien, Pelletan, le général Iung et Cavaignac.
- Nous espérons beaucoup plus de cette commission parlementaire, que des bonnes volontés des administrations publiques, dont nous parlions dans notre article du précé-
- dent numéro, sur cette question des fournitures de l’Etat.
- Aux opinions exprimées par des chambres de commerce, et exposées dans ledit article, nous ajouterons celle de la Chambre de commerce d’Orléans et du Loiret, qui a émis le vœu :
- « i° Que les quantités d’effets à livrer soient données d’une manière ferme afin que les entrepreneurs n’aient pas, en fin de leur marché, des effets confectionnés qui leur resteraient pour compte et dont ils seraient exposés à ne pas trouver le placement;
- « 2° Que les centres de livraison soient précisés par l’administration ;
- « 3° Que l’administration soit tenue de constater l’état des colis lors de la livraison par les entreprises de transport, afin que l’expéditeur puisse conserver son recours auprès de ce s entreprises ;
- « 4° Que l’administration mette à la disposition des entrepreneurs des types représentant exactement la qualité des marchandises pour lesquelles elle fait appel à la concurrence, et qu’elle publie des descriptions exactes de ce qu’elle entend recevoir ;
- « 5° Que lors des livraisons, en cas de désaccord entre les commissions de réception et les entrepreneurs, ce s derniers puissent faire appel des décisions prises devant les arbitres ;
- « 6° Il n’est pas admissible que l’une des deux parties contractantes puisse se réserver le droit absolu de juger sans appel de la qualité des marchandises ; cela devient contraire à l’équité, nous dirons même contraire au droit ;
- « 7° Que les délais de livraison soient fixés par l’administration de telle manière que l’entrepreneur puisse régler sa fabrication ;
- « 8° Que la résiliation du marché ne puisse pas être prononcée à la seule volonté de l’administration de la guerre, sans que l’entrepreneur soit admis à faire valoir ses droits et se justifier devant une juridiction compétente ».
- Entrepôt réel de &aint -Etienne.— Un décret du 19 mai 1881 transmis par la circulaire n° 1496 du 4 juin suivant, a accordé à la ville de Saint-Etienne (Loire), un entrepôt réel des douanes pour les marchandises prohibées et non prohibées.
- Cet entrepôt fonctionne à partir du Ier juillet, date à laquelle les marchandises peuvent y être dirigées sous le régime du transit et des mutations d’entrepôt, en attendant que le bureau de Saint-Etienne soit ouvert aux opérations du transit international.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Assurance des écliautil -Sous. — Un récent sinistre a attiré l’attention sur la question des collections d’échantillons d’étoffes qui viennent à disparaître dans des incendies de fabrique. On sait que ces collections, au début d’une saison surtout, représentent pour le fabricant une valeur énorme. Non seulement elles lui ont coûté en frais d’exécution des sommes qui s’élèvent à 20.000, 30.000 fr. et parfois plus, mais elles possèdent une valeur artistique d’où dépend le succès de toute une saison.
- Or, à moins d’une clause spéciale dans les polices, les assureurs se refusent à tenir compte de cette dernière valeur, et ils ne payent que l’estinlation vénale, c’est-à-dire la prix de revient diminué des réductions .que les fabricants ont l’habitude de faire sur ce prix, lorsqu’ils réalisent les coupons de collection qui .leur restent.
- Pour les garantir contre le risque d’incendie, il faudrait, disent les sociétés d’assurance, les faire figurer à la police comme valeurs agréées, ainsi que cela a eu lieu pour les tableaux, bronzes et autres objets d’art.
- Nous croyons qu’il n’est pas inutile de signaler la question aux intéressés.
- —o —
- Incendie. — Un incendie s’est déclaré dans l’établissement de teinturerie et apprêts de M. Paul Miray, situé à Darnetal, arrondissement de Rouen.
- Le feu a pris dans un séchoir et s’est propagé, en quelques secondes, dans l’établissement tout entier.
- Les pompes de Darnetal et celles des différents établissements industriels étant insuffisantes à combattre le sinistre, on a dû faire appel aux pompiers de Rouen, qui ont envoyé une pompe à vapeur et ont fini par se rendre maîtres du feu.
- Les dégâts, couverts par des assurances, s’élèvent à 250.000 fr. au minimum.
- obtient des fils que l’on enroule sur des volants métalliques animés d’une vitesse d’enroulement de 1.500 mètres à la minute.
- Quant au tissage, il se fait sur des métiers Jacquart, avec une navette garnie de fil de soie qui sert de trame au tissu de verre. Ce tissu est fin et souple; il se travaille aux ateliers comme les autres étoffes. On en fait des robes, des ombrelles, des cravates, des sachets, des rideaux. Il est incombustible, tout comme l’amiante, et presque intachable, puisqu’il se lave à grande eau, comme le linge.
- Inutile d’ajouter qu’une fois tissé, il n’est plus transparent, et que le port d’une culotte de verre filé n’outragerait en rien les bonnes moeurs.
- Les complets de verre-bouteille auraient pourtant un défaut : celui d’être insuffisamment protecteurs du froid.
- Une maison à Paris a voulu ressusciter cette industrie plusieurs fois tentée, et avait installé un assez brillant magasin dans l’une des premières voies de Paris, où les tissus en verre trames-soie, s’étalaient en quelques articles de luxe.
- L’affaire ne réussit pas, bien entendu et la maison affiche sa liquidation. Aussi, savez-vous combien on voulait vendre ce tissu ? Eh bien, cent francs le mètre ! Que voulez-vous faire avec cela !
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- Vêtements flottants des ouvriers.— Au tribunal correctionnel de Lille, un maître teinturier, a été condamné à l’amende pour avoir toléré l’emploi dans ses ateliers de vêtements flottants : en l’espèce, un tablier. Un gamin avait été saisi par son tablier dans un engrenage.
- Ajoutons qu’il ne suffit pas que le règlement affiché prohibe cet usage, mais qu’il faut encore qu’une surveillance sérieuse soit exercée.
- Exposition régionale de Reims. — Nous remarquons parmi les récompensés de cette Exposition un Diplôme d'honneur décerné à MM. Paul Triaud, Morelle et Cie, qui sont les continuateurs de la « Société française d’Hy-giène et du Blanchiment » construisant des j machines de blanchissages et d’apprêtages.
- Reims est un centre textile où ce genre de machines trouve des juges compétents; le succès de MM. Triaud, Morelle et Cie a donc une signification à considérer, surtout au début de cette jeune maison dans les Expositions.
- Le tissage «lu verre. — On
- sait que, pour filer le verre, on se sert de bâtons-cylindres de verre brut de 12 millimètres de diamètre qu’on porte au chalumeau à une température de 1200 degrés. Le verre s’étire alors facilement et l’on
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- SOCIÉTÉS :
- j Formations — Modifications — Dissolutions
- Modification de la Société A. Cocheteux et Cie, teinturerie de peluches, apprêts de velours, jute, lin et ramie, teinture et apprêts de tissus laine dits draperies, rue Corneille. — Retrait de M. Cocheteux de la Société dont la raison devient A. Denis, Benoist et Cie, à Roubaix. Capital porté de 600.000 fr. à 1.000.000 de fr. Actes des 18 et 25 avril.
- Dissolution, à partir du 30 juin, de la Société Charles Dehainauli et Cie, blan- 1 chiment, teinture et apprêt de tissus de j
- coton, 21 bis, quai National, à Puteaux.— L. : M. Dehainault. — Acte du 12 juin.
- Dissolution de la Société Aimable Liard et J. Marchand, teinture des laines, 48, rue St-Pierre, à Tourcoing. — Liquid. : les associés. — 28 mai 95.
- Dissolution, à partir du Ier avril, de la Société Herbin Frères, fabricants de bonneterie, à Troyes. — Acte du 27 mai.
- Dissolution de la Société Georges Der-vin et Cie, fabr. d’une encre spéciale et d’extraits de campêche, 34, rue des Vinaigriers, à Paris. — L. : M. Vel Durand, 25, boulv. de Sébastopol^ à Paris. — Acte du 29 mai.
- Déclaration «1e faillite
- Boudot (Gustave) et Cie, teinturerie, à Alfortville. — Jug. du 6 juin.. — S. : Boussard.
- Résolutions «le Concor«lats
- Demogeot (Achille), teinturerie en plumes, 77, boulv. Richard-Lenoir, à Paris.— Jug. du il mai. — S. : M. Hécaen.
- Allier (Jean-André), teinturier au Marais, lieu du Chaux (Loire). — Jug. du 30 avril. — S. : M. Chassagnard.
- Répartitions de «livitlemles
- Salomon (Benjamin-Savinien), teinturerie, 22, rue Saint-Victor, à Paris. — Jug. du 18 avril. — 30 0/0 en 4 ans par 1/4, icr paiement dans 1 an.
- Rapin, ex-teinturerie, à Versailles. — 1 fr. 80 0/0.
- Ventes «le Fonds «le Teinture
- VENDEURS ACQUÉREURS FONDS CÉDÉS
- Sibilot. Miiiard. 26, r. de la Roquette.
- Mme Duprey. Mme Chausse. 99, rue de Provence.
- Bouliiois. 20, rue de Bruxelles
- Veuve Naudiu. 7, boulv. St-Germain.
- Veuve Campourcy. Veuve Courtin. 27, rue Durci.
- Mlle Terriat. 26, rue Chariot. .
- Lolz. Jeulin. 5, rue Pierre-Guérin.
- Veuve Vaudran. Madame Drouet. 29, b. Rocbechouard.
- Ducloux. 93, rue Ordencr.
- Fourcault. 20, r. de la Bruyère.
- Veuve Doll. U, rue de Seine.
- Mlle Schneider. 18, rue Poulet.
- Veuve Rontard. Madame Morice. 30, rue Godot-Mauroi.
- Le Gérant : F. Gouillon.
- Tou.» droits réservés
- TROYES. — 1 MP. MARTE LET
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- 8e Année, N° 5,
- LÀ REVUE DE
- ET DES COLORATIONS
- F. GOUILLON, Directeur,
- • ET • N EGOTI U f
- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES
- 3, Rue du Trésor, PARIS
- W* JÊ
- Mai 1895
- SOMMAIRE
- •Chronique. — Revue des matières colorantes nouvelles. — Procédé d’impression de la Céruléine et du Bleu d’alizarine alcalins sur Rouge turc. — Étude sur l’impression des pilous et flanelles coton. — Revue sommaire des brevets d’invention. — Machine à vapeur sans graissage.
- Procédés pratiques : Teintes en iaveur ; Bleu-Noir diainine B ; Modes divers sur coton ; Teintes sur laine ; Ozonine.
- Chronique Industrielle. — Tissus intachables. — La draperie nouveauté. — Essai des toiles en usage pour les fournitures de la Guerre. — Bibliographie. — Jurisprudence. — Informations et faits divers. — Renseignements commerciaux.
- CHRONIQUE
- LES SOIERIES
- Nous signalions dans notre précédent numéro la situation particulièrement favorable, en ce moment, des industries de la soie; il n’est pas sans intérêt de jeter un coup d’oeil sur les places de l’étranger où s’écoulent ou se fabriquent les soieries.
- Le marché des Etats-Unis est redevenu notre grand consommateur, et de là aussi les nouvelles sont satisfaisantes.
- Les importations en Amérique, qui n’avaient été que de 1.581.159 dollars en janvier 1894, ont atteint 2.694.697 dollars en janvier 1895. La saison d’été en Amérique se présente sous un aspect favorable ; depuis plusieurs années, dit le New-Yorker-IIandels-Zeitung, la consommation n’a pas été aussi importante spécialement en étoffes légères, telles que les taffetas de fabrication suisse.
- Depuis l’automne de 1893, dit ce journal, nous constatons un retour de plus en plus manifeste de la mode à la soierie sans que cependant les affaires de l’année qui vient de s’écouler puissent être considérées comme bonnes.
- Malgré cela, la vente marche sans arrêt.
- Par suite de la demande générale en étoffes de soie qui sont à l’heure présente employées à de multiples usages, pour les blouses, les corsages, les jupons, serviettes à thé, etc., la consommation est devenue énorme.
- La fabrique de Zurich pourvoit le marché de New-York d’articles bon marché et les fabricants suisses ont pour ces tissus presque le monopole qu’il sera bien difficile à nos fabriques américaines de leur enlever. Nos fabricants ne peuvent et ne veulent même pas produire des étoffes aussi légères, parce que nos mouîiniers ne produisent pas les titres très fins ; c’est pourquoi notre industrie se borne aux étoffes moyennes.
- L’Angleterre, non plus, n’est guère productrice de soieries, et cette fabrication qui est, une industrie déjà ancienne chez elle ne semble pas en voie de progrès. Seuls, quelques tissus spéciaux, les foulards à bon marché de Glascow et les rubans de Coventry, dont la France même fait des achats relativement importants, se maintient assez bien.
- C’est à Spitafield, comté de Londres, qu’à la révocation de l’édit de Nantes, les Huguenots français vinrent établir les premières fabriques importantes de soieries.
- En 1825, 25,000 métiers à main étaient en opération à Spitafield, mais depuis 1860, la fabrication a diminué et, au lieu d’employer, comme dans la première partie du siècle, un million et demi de livres de soies grèges, c’est à peine si 80.000 livres sont nécessaires à la fabrication actuel^. Spitafield a la spécialité de soieries pour parapluies.
- A Coventry, comté de Warwick, est centralisée l’industrie des rubans; des articles d’une qualité assez commune s’y fabriquent sur des métiers mécaniques en quantités relativement importantes, pour l’exportation ; ils ne peu-
- vent lutter, d’ailleurs, avec les rubans de Saint-Etienne, dont la qualité est bien supérieure.
- Dans le comté de Cheshire, Maccles-field fabrique les foulards, les façonnés et les cravates. Nottingham-a la spécialité des soieries pour dentelles et Norwhich (Norfolk) celle des crêpes ; Glascow fabrique les foulards. C’est le Yorkshire-et la région avoisinant Manchester qui renferme le plus grand nombre d’établissements.
- Mais le déclin de l’industrié des soieries en Angleterre se manifeste chaque année par la diminution des établissements qui y sont consacrés ainsi que de l’ensemble de leur matériel et par la baisse graduelle de l’exportation des articles de soie.
- Les seuls concurrents sérieux des fabriques françaises sont les places de Milan, de Zurich, de Créfeld et de Barmen; cette dernière ayant la spécialité des rubans, comme St-Etienne.
- Une correspondance de Créfeld, appréciant le premier semestre de cette année, disait :
- En Allemagne
- On éprouve en fabrique, sous divers rapports, un sentiment de satisfaction réelle : non seulement en ce qui concerne l’importance des affaires faites dans le premier semestre, mais surtout les progrès de notre industrie qui s’est accomodée aux exigences de la mode et du marché de l’étoffe en général. Depuis nombre d’années notre industrie a lutté avec ardeur afin de surmonter les difficultés que lui avaient causées son insouciance passée en face du retour de la consommation à l’étoffe de pure soie et, à vrai dire, l’inattention de l’industrie de notre teinture nationale à suivre les progrès accomplis dans son ressort.
- La période que nous venons de traverser a prouvé que nos industriels n’ont pas lutté vainement et qu’il ne manquait qu’une occasion propice
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- LA. REVUE DE LA. TEINTURE
- pour mettre en lumière les efforts faits par la fabrique aussi bien que par les industries auxiliaires dans ces dernières années.
- Actuellement la fabrique est pourve d’ordres très satisfaisants, notamment dans les bonnes qualités unies. L’article pour ombrelles a souffert de la longue durée de l’hiver, et l’arrière-saison, provoquée par la vente en détail, n’a commencée que trop tardivement pour ranimer encore beaucoup le travail en fabrique. Il en a été de même des articles de confections pour manteaux, dont la vente est tombée brusquement au mois de mars, sans même avoir apporté de bons résultats précédemment.
- ' Seul le velours noir de bonne qualité etlapeluche sont entrés d’une manière presque inattendue dans la consommation des articles pour confection. La demande pour ces articles a diminuée naturellement dans l’arrière-saison, mais depuis le commencement de mai elle est revenue, surtout pour la peluche, qui aura un grand succès comme articles pour manteaux, dans la saison prochaine. Les nouveautés en velours et peluche ne prennent qu’une part très modeste à la consommation.
- Toutefois, une information plus récente indiquerait qu’il y a eu du ralentissement dans ces derniers jours.
- Clmz les teinturiers, dit cette correspondance, le travail ne presse plus autant, cependant même pour ceux-ci on peut prévoir que le ralentissement momentané de l’occupation ne sera pas de longue durée, car la saison des commandes en étoffes pour cravates et parapluies est sur le point de s’ouvrir. Les affaires avec l’Angleterre, qui pendant les mois de mai et de juin laissaient beaucoup à désirer, sont redevenues plus actives depuis la clôture des inventaires, principalement pour les articles de fonds, qu’on est habitué à avoir en placard.
- Ce sont en premier lieu les étoffes de soie mélangée pour doublures, teintes en fil et en pièces qui, à côté des robes de bal, ont là-bas le meilleur débit.
- Pour les rubans notamment, les affaires d’automne sonttrès abondantes et aussi bien en bonne marchandise teinte en fil qu’en marchandise teinte
- en pièce. Les rubans à picots sont préférés, mais cependant faute d’une production suffisante, on commande aussi des rubans à bordures découpées.
- On constate un revirement complet en ce qui concerne l’état des affaires en rubans de velours, pour lesquels la demande a totalement dépassé l’offre.
- La teinture à Barmen
- Les renseignements provenant de Barmen manifestent moins de satisfaction, non que le ruban ne soit en faveur, mais à cause de la situation difficile de cette place vis-à-vis de la concurrence étrangère, principalement de la Suisse.
- Ils dépeignent sous les couleurs suivantes l’état de la teinturerie :
- Les frais de teinture ont été sensiblement élevés par le nouveau tarif des teinturiers depuis le commencement de l’année 1895 ; toutefois il faut remarquer que ce prix conventionnel a arrêté ces prix de gâte-métier de quelques petites usines.
- Le résultat de la teinture des rubans mi-soie a été satisfaisant quoique moins bon que celui de l’année précédente. La baisse persistante de la soie a été une gêne par ce fait que les rubans teints en fil ont été préférés aux rubans teints en pièce; en outre les rubans dits « rubans découpés » ont fait une vive concurrence aux rubans à bords à lisière.
- Le travail des ouvriers a été en général le même, cependant la production n’a pas été proportionnée au nombre d’ouvriers à cause de petites parties très peu rémunératrices. Puis la concurrence de la Suisse est toujours très vive. Les prix de ce pays peuvent être plus bas, puisqu’ils ont leurs substances colorantes moins cher ; brevetées en Allemagne, leur prix aggrave sensiblement le tarif de teinture des rubans mi-soie de notre région. Toutefois, par une union des teinturiers de rubans allemands, on pense obtenir une amélioration dans cette branche de la teinturerie.
- La même observation s’applique à l’apprêt des rubans mi-soie. Dans les derniers mois on a produit moins de rubans moirés, mais au début on en fabriquait beaucoup, aussi bien unis que rayés et teints en pièce.
- Pour la teinture en fils, les affaires en 1894 ont été languissantes et peu rémunératrices. La fabrication toujours croissante des rubans grèges dans notre région porte en effet préjudice à la teinture en flottes.
- La soie nécessaire pour les nouveautés de garniture a été en général donnée à teindre en petites parties, de 1/2 à 1 kilogramme par couleur. De si petites quantités exigent pour leur fabrication des frais relativement plus élevés que pour de grandes parties, de sorte qu’il ne peut être question de bénéfice pour le teinturier qui reçoit généralement le même prix de teinture. Le nombre d’ouvriers a diminué en général sur celui de l’année précédente de sorte que la main-d’œuvre a été assez offerte.
- La soie artificielle (soie de Chardonnet) qui a fait son apparition sur notre place n’est pas parvenue à s’implanter.
- Mentionnons ici que la plus grande partie des rubans pour cigares sont fabriqués à Barmen et dans les environs, et la soie nécessaire à cette fabrication, qui constitue la grosse part de la consommation de la soie à Barmen, est presque entièrement teinte pour notre circonscription.
- Vieilles Modes
- Cette question de teinture nous offre une transition pour aborder une revue des nuances et des genres en faveur.
- Dans les sujets façonnés et imprimés, de même que dans la forme des vêtements, on remarque, depuis l’an dernier, d’ailleurs, un retour aux modes de 1830.
- Les motifs cachemire reparaissent, et nous revoyons les dessins brouillés et multichrômes des châles de l’Inde ; les palmes des étoffes persanes s’entrecroisent sur un fond presque entièrement couvert.
- Et ils se voient aussi bien sur velours et sur soieries, qu’en lainages et en tissus légers, tels que la mousseline de soie ou le voile.
- Dans les cretonnes d’ameublement, les genres dits : vieux Jouy, mais qui sont assurément d’une époque moins ancienne que celle d’Oberkamph ; reviennent aussi ; ils rappellent les impressions à la planche qu’on exécutait de 1830 à 1848, et que nous nous souvenons bien avoir vues sur les tables
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- de Puteaux, ou plus exactement sortant des avivages, car alors, avec les garançages compliqués, on n’impri-mait sur tables que les mordants teintés de fausses couleurs, où l’effet définitif n’était pas apparent.
- Glacés et Crêpés
- Actuellement, l’engouement est encore aux crêpés et aux glacés ou étoffes à nuances changeantes.
- La mode a baptisé ces dernières, suivant son imagination habituelle, mais peut-être aussi, sans être très suivie des consommateurs, qui ne s’encombrent pas la mémoire de toutes ces désignations.
- C’est ainsi qu’elle a dénommé :
- Pêche, le glacé rose et jaune.
- Oriental, — ciel et cerise.
- Nicolas, — éméraude et écarlate.
- Miroitant, — violet et jaune.
- Écossais, — gros-vert et rouge.
- Punch, — Lieu et rouge.
- Ara, — bleu et vert.
- Malgache — bois et bleu.
- Nous citons cela à titre de document pour l’avenir.
- Et le crépon?... C’est l’étoffe capricieuse par excellence. Ses dispositions sont variées à l’infini, qu’on le fasse en soie, en laine ou en coton.
- Cette année, on essaye de lancer spécialement les crêpons genre cachemire, avec dessins brouillés de toutes les couleurs. La fantaisie du coloris de cette étoffe est encore augmentée par le gaufrage qui rend les nuances plus brouillées encore et plus chatoyantes.
- On fait des crépons qui simulent de larges ondes moirées, d’autres représentent des fronces disposées dans la longueur de l’étoffe et séparées par les rayures satinées. Certains ressemblent à de petites coquilles placées en désordre ; d’autres sont comme tuyautés au fer, avec une régularité sans pareille.
- Quant aux teintes, c’est le bleu sous ses divers nuançages qui en fait les principaux frais.
- Tous les bleus possibles sont en vogue malgré le penchant marqué pour le bluet, on voit tout aussi bien les bleu-roi, bleu-polaire, bleu-matelot, bleu-colibri, bleu-porcelaine, bleu-Sèvres, bleu-pervenche, bleu-de-lin, bleu-la pis-lazuli, bleu-Toulon, bleu-d’azur, bleu-luciole, bleu-turquoise, bleu-myosutis, etc.
- A côté de ces bleus si variés, nous avons tous les tons du beige, depuis l’ocre pâle jusqu’aux roux doré, de jolies teintes castor, fauve, gazelle, ortolan, biche, champagne et fronti-gnon, et les mordorés, qui sont aussi de la même famille.
- Les dentelles se voient aussi dans ces teintes fauves et chaudes, qui sont avantageuses pour faire ressortir, en garnitures, la belle lingerie.
- Pour le moment, c’est la guipure arabe qui triomphe ; de gros dessins artistiques, des motifs rosacés et ver-micellés, délicatement reliés par un réseau de mailles de tulle-picot ou de jetés brodés à l’aiguille. Le découpage chimique facilite beaucoup la fabrication de ces genres.
- Ce qui est aussi nouveau, c’est la guipure artistique en pièces, que les femmes confectionnent à leur guise, et dont elles font des corsages entiers et autres confections^ avec le goût surtout qu’ont nos bonnes faiseuses parisiennes, quand elles ont en mains des matières aussi élégantes et aussi artistiques.
- Les dentelles jouent en ce moment un grand rôle, autant du reste dans le linge d’ameublement, que dans le vêtement.
- F. Gouillon.
- REVTJB
- DES
- MATIÈRES COLORANTES NOUVELLES
- au point de vue de leurs applications à la teinture
- Par M. Frédéric REYEItDlN (suite)
- (Moniteur Scientifique)
- Les Farbenfabriken vormals Fried. Bayer et C° nous ont adressé depuis notre dernière Revue, un grand nombre d’échantillons de matières colorantes nouvelles, et ont complété quelques-unes de leurs séries par la création de nouvelles marques, sur lesquelles nous donnerons quelques détails empruntés aux publications de cette maison.
- La série des couleurs de chloramine, qui renfermait jusqu’ici un jaune et un orange, a été complétée en mars par un brun, le Brun de chloramine G, qui se fixe directement sur coton en bain de savon pour donner une nuance brun clair se rapprochant de l’orange et doué d’une grande solidité ; les fabri-
- i cants recommandent ce brun comme Tune des matières colorantes artificielles les plus solides à la lumière, qualité qui est fort recherchée, comme Ton sait depuis quelques années. Le brun de chloramine G, qui constitue le premier brun pour coton résistant à l’action du chlorure, peut aussi être employé pour la teinture de la laine et de la soie.
- Le Noir foncé direct R, de la même maison, est destiné à compléter la série des Rroirs directs, dont nous avons déjà eu l’occasion de parler, et s’emploie de la même manière; il présente l’avantage d’être meilleur marché que le Noir bleu direct, dont, il se rapproche par toutes ses propriétés.
- Le Benzo-violet R, est une nouvelle matière colorante substautive, qui fournit sur coton en bain additionné de sel marin ou en bain neutre de savon, une nuance violet-rouge; les nuances très claires présentent une légère fluorescence; le benzo-violet tire très bien en nuance foncée et égalise bien; sa solidité, d’une manière générale, est égale à celle de l’Héliotrope BB, la solidité aux alcalis et cependant meilleure.
- A propos des matières colorantes tirant directement sur coton, la maison F. Bayer et C° attire l’attention des consommateurs sur le fait déjà connu qu’on augmente sensiblement la résistance aux ageuts atmosphériques des nuances obtenues, en les passant en bain renfermant du sulfate de cuivre. La Benzo-Azurine G et le Brun Diazoïque R extra se prêtent spécialement bien à ce traitement.
- On teindra, par exemple, au bouillon pendant une heure en bain de Benzoarurine G additionné de : 10 % de sel de Glauber et 2 °/o de savon, ou en bain de Brun diazoïque extra additionné de 10 % de sel marin, on lave bien, puis on passera la marchandise dans un bain frais renfermant 5 °/o de chro-mate de potasse et 2 °/o de sulfate de cuivre en faisant bouillir 1/4 à 1 /2 heure : on lave et on sèche.
- Les nuances ainsi obtenues sont remarquables par leur solidité.
- Parmi les nouvelles matières colorantes destinées spécialement à la teinture de la laine, nous signalerons le Vert-Lumière solide (liquide ou en poudre), de la maison Bayer et C°. Les nuances obtenues avec ces couleurs ont la propriété de conserver à la lumière du gaz le même ton vert-jaunâtre qu’à la lumière du jour, qualité qui est souvent requise. Ces verts sont spécialement recommandés pour l’obtention des nuances mode, soit en pièces, soit sur fibre; combinés avec le jaune de naphtol ils donnent un vert canari, avec le violet azoïque acide un bleu marine solide à la lumière.
- Le Bleu azoïque acide 4 B, destiné aussi à laieinture delà laine, égalise bien et convient à l’obtention des nuances mode. On teint la laine par la méthode ordinaire en faisant
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- bouillir pendant une heure en bain additionné de sel de Glauber et d’acide sulfurique ; une addition de plus de 2 % d’acide sulfurique empêche le bain de s’épuiser ; aussi doit-on, dans ce cas, conserver les bains de teinture.
- L'Ecarlate cochenille PS est une matière colorante azoïque qui se prête à la teinture de la laine et sur laquelle elle fournit une belle nuance rouge écarlate, qui se distingue par une grande pureté et une grande vivacité. Elle est destinée à remplacer la cochenille, qu’elle surpasse comme solidité à l’air et à la lumière, elle résiste très bien au soufrage, ainsi qu’aux alcalis et aux acides. On teint la laine avec l’écarlate cochenille en faisant bouillir pendant une heure en bain additionné de 10 o/o de sel de Glauber et de 2 % d’acide sulfurique.
- Le Jaune de chrome R extra est un nouveau jaune destiné à remplacer le bois jaune. On le fixe sur laine préalablement mordancée au chromate de potasse et à l’acide oxalique.
- A cet effet, on fait bouillir pendant une heure et demie en un bain renfermant 2 à 4 % de chromate de potasse et 1 à 2 % d’acide oxalique, suivant que l’on veut obtenir une nuance plus ou moins foncée, on introduit la laine dans le bain de teinture neutre à 50°, puis on chauffe lentement au bouillon, on ajoute après une demi-heure d’ébulition 1 à 2 % d’acide acétique et l’on fait bouillir encore pendant trois quarts d’heure.
- Il est bon de procéder ainsi à cause de la rapidité avec laquelle tire la matière colorante.
- Les nuances ainsi obtenues présentent une grande résistance au foulon, même mélangées avec du coton blanc, et une très bonne solidité aux alcalis, aux acides, à la transpiration et au soufrage. La solidité à la lumière dépasse celle du bois jaune
- On peut aussi teindre avec le jaune de chrome R extra en bain acide, et chromer dans un bain renfermant 1 1/2 °/o de chromate de potasse.
- Cette matière colorante peut s’employer encore pour la teinture de la soie, soit direc-ment en bain de vieux savon, soit après mordançage au chlorure de chrome. On obtient dans le premier cas des nuances assez solides au lavage à l’eau et, dans le second cas, des nuances qui résistent fort bien au savonnage.
- La série des sulfone-cyanmes a été complétée, en mai 1895, par l’introduction de deux nouvelles marques GR extra et 5 extra qui se fixent sur laine de la manière suivante : On entre la laine à 40° dans le bain de teinture additionné de 10% de sel de Glauber et de 5 % d’acétate d’ammoniaque.
- On monte peu à peu la température, dans l’espace d’une demi-heure, à 80-90°, puis on ajoute 2 °/o d’acide acétique et l’on manœuvre la laine pendant une heure sans faire bouillir, j S’il est nécessaire de faire bouillir, on ajoute J
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- encore au bain, dès le commencement, 1/2 % de chromate de potasse du poids de la laine.
- Ces nouvelles marques se prêtent bien aux combinaisons avec les autres couleurs solides à la lumière et au foulon, telles que la chry-sophénine, le rouge d’anthracène, lagéranine, le noir pour jute, et les nuances obtenues résistent aux alcalis, à la lumière, à l’air, etc.
- On a trouvé dans la pratique, que les nuances bleu marine et bleu foncé obtenues avec les sulfone-cyanines, sont non seulement plus solides, mais aussi meilleur marché que celles faites par combinaison du vert acide et du violet acide en particulier.
- h’Actien Gesellschaft fiir Anilin Fabri-kation vient d’ajouter à sa série de couleurs directes (4 bis) pour coton à diazoter et à développer sur la fibre deux nouveaux produits, le Bleu Zarnbèse BXet le Bleu Zambèse RX. Ces deux nouvelles matières colorantes sont spécialement destinées à la production de bleus marine solides au lavage, qu’on obtient en diazotant le Bleu Zambèze sur la fibre et combinant ensuite avec l’éther d’amido-naphtol ; avec le jS.i-naphtol, on obtient un bleu-marine verdâtre, avec la résorcme un gris-bleu, et avec la toluylène-diamine un noir.
- Le Noir Zambèse B et le Noir Zambèse F de la même maison sont des couleurs de la même série qui présentent aussi beaucoup d’intérêt pour la teinture directe simple. En traitant les teintures au sulfate de cuivre, elles perdent de leur vivacité, mais elles deviennent excessivement solides à la lumière ; combinées avec les Bruns Congo G et R, que le traitement au sulfate de cuivre rend également solides à la lumière, ces noirs fournissent des nuances brun foncé et modes absolument solides.
- En diazotant sur la fibre et les teintures au Noir Zambèse B, et combinant avec l’éther d’amidonaphtol, on obtient un bleu indigo, avec le /3-naphtol un bleu foncé terne, avec des mélanges de /3-naphtol et de résorcine un bleu noir à vert noir, avec la résorcine un vert russe, et avec la toluylène-diamine un noir ; avec le Noir Zambèse F ces mêmes teintures sont bleu foncé, bleu foncé terne, bleu noir à noir bleu, noir bleu et noir foncé.
- Les teintures obtenues avec la résorcine ne sont pas tout à fait aussi solides au lavage que les autres, mais, par contre, les nuances sont très belles !
- La marque F se dissout très facilement, mais la marque B étant précipitée par le sel de Glauber, il convient d’en éviter un excès lors de la teinture.
- La même Société a introduit récemment dans le commerce deux nouveaux colorants pour coton désignés sous les noms de Brun cachou 2 D X et de Brun cachou 3 D X ; ces bruns ont l’avantage, d’être plus résistants à
- la lumière que les anciennes marques de Brun cachou 2D et 3D de la même maison; on peut encore augmenter de beaucoup cette solidité en employant le traitement au sulfate de cuivre, dont nous avons parlé tout à l’heure à l’occasion de la benzoazurine. La circulaire recommande de se servir d’un bain frais de 3 à 5 °/o et d’opérer à 80°. Ce traitement subséquent a l’avantage de rendre en même temps les teintures tellement résistantes au lavage, qu’elles ne déchargent presque plus sur le blanc.
- La « Manufacture Lyonnaise de matières colorantes'» a présenté récemment à sa clientèle un nouveau colorant basique : l’Héliotrope au tannin, qui fournit sur coton mor-dancé au tannin, et à l’émétique un violet rouge très vif.
- La solidité au lavage et à la lumière des teintures sur coton est égale à celle de la safranine, et la solidité à la lumière supérieure à celle du violet méthyle. L’héliotrope au tannin se prête également bien à la teinture de la soie, ainsi qu’à l’impression. Avec: 3/4 % de colorant, on obtient déjà sur coton une nuance fort nourrie.
- Les couleurs diamines de la Manufacture lyonnaise, dont nous avons déjà eu souvent l’occasion de parler dans nos précédentes revues, ont été augmentées des marques suivantes : Brun diamine B 3 G, Orangé dia-mine B et Diaminogène extra.
- Le Brun diamine B unit très bien ; on le recommande pour la teinture en nuances composées, même pour les nuances les plus claires, mais on ne peut pas le diazoter sur la fibre, et il est sans intérêt pour la teinture des fibres animales.
- L'Orangé diamine B et le Brun diamine 3 G permettent d’obtenir par combinaison avec les marques M et B, précédemment introduites dans le commerce, des bruns jaunâtres très solides. Ces deux colorants ont un reflet jaunâtre très recherché pour la teinture des nuances dites « couleur cuir » qu’on peut obtenir en combinaison, soit avec d’autres couleurs diamine, soit avec du cachou. On les fixe aussi bien sur les fibres animales que sur le coton, mais on ne peut pas les ronger comme les Bruns diamine M et B qui se prêtent bien à cette opération.
- Le Diaminogène extra nous ramène à la série des produits diazotables sur la fibre, dont l’avantage réside dans l’obtention de teintes solides au lavage et aux acides, dans la souplesse et la parfaite conservation de la fibre.
- Le Diaminogène extra diazoté sur la fibre et combiné au /3-naphtol fournit un bleu noir solide à l’air et à la lumière, et avec la résorcine un noir verdâtre. Les nuances obtenues avec le diaminogène sont aussi solides à la lumière, sinon supérieures à celles de l’indigo.
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- Une autre marque de la même série, le Diaminogène B, fournit des nuances un peu moins solides, mais on peut la recommander spécialement pour les noirs.
- Nous trouvons dans la Farber-Zeiiung du Dv Lehne un excellent article de A. Kertesz, sur la fixation des couleurs diamine par le traitement après teinture avec des sels métalliques, qui fournit des renseignements précieux sur ce genre d’opé-* ration.
- (La Revue de la Teinture a reproduit ce mémoire in extenso dans son n° 1 de l’année courante^ page 1 et suiv.)
- PROCÉDÉ D'IMPRESSION
- de la Céruléine et du Bleu d’alizarine alcalins sur Rouge turc
- Par M. Félix BI ND E R
- Dans un pli cacheté déposé le 29 avril 1886 à la Société industrielle de Mulhouse, M. Félix Binder exposait, en ces termes, son procédé d'impression :
- Ce procédé est fondé sur la fixation des colorants réduits sur mordant de zinc en présence de soude caustique.
- On dissout le bleu d’alizarine et la céruléine dans la soude caus ique à 38° (ou plus concentrée) ; on réduit par addition de poudre de zinc ; on épaissit le liquide au bout de douze à vingt-quatre heures de repos, pour le bleuk l’amidon grillé, pour le vert au british gum et adragante.
- Après impression, les pièces sont vaporisées en cuve ou dans un appareil conlinu, pendant quatre à cinq minutes. On lave à l’eau et on savonne au bouillon.
- Pour la céruléine, le rendement est légèrement augmenté si l’on chrome au sortir du vaporisage. Pour le bleu, ce traitement est superflu. Pour consolider les nuances, il suffît de vaporiser la marchandise finie.
- Ayant constaté que le zincate de soude (Zn(ONa)2) dépose au vaporisage d’autant plus de zinc qu’il y a plus de soude caustique en présence, j’estime que, dans le procédé susdit, la même réaction doit se produire, et que les laques de zinc du bleu d’alizarine et de la céruléine doivent être, après vaporisage, complètement inattaquables par l’alcali caustique, tandis que la laque aluminique de l’ali-zarine s’enlève facilement.
- On arrive à des résultats analogues en réduisant par le zinc les combinaisons bisulfi-tiques du bleu d’alizarine et de la céruléine, et en les imprimant après les avoir alcalisés à la soude caustique.
- ÉTUDE SUR L’IMPRESSION
- DES
- PILOUS & FLANELLLES COTON
- Communication de M. O. Piequet à la Société industrielle du nord de la France.
- L’impression des tissus, en ce qui nous intéresse, ne date guère que de la fin du siècle dernier, après la découverte, en 1770, par l’écossais Bell, de la première machine à imprimer, introduite ensuite en France dans l’usine d’Oberkampf, à Jouy-en-Josas (Seine-et-Oise).
- Depuis cette époque, l’impression n’a fait que se perfectionner ; la mécanique et surtout la chimie l’ont fait profiter de tous leurs progrès, et c’est aujourd’hui une des industries les plus au courant de la science moderne.
- Pendant la plus grande partie de notre siècle, les principaux centres d’impression en France étaient Mulhouse, Rouen et Paris. Depuis 1871, à la suite de l’annexion à l’Allemagne de l’Alsace, les régions industrielles des Vosges, de Lyon, de Toulouse, du Nord, [ lui ont donné un développement considérable et sans cesse croissant.
- Dans notre région, c’est depuis quelques années seulement que cette intéressante industrie a commencé d’occuper une place vraiment sérieuse, et c’est à Valenciennes qu’en revient l’honneur.
- Nous ne nous occuperons pas ici des toiles peintes proprement dites, ou indiennes, cette fabrication, très développée à Rouen, à Epi-nal, à Lyon, serait difficile à déplacer dans son ensemble, et diffère trop profondément de l’industrie du Nord pour que son étude présente un intérêt immédiat.
- Nous ne prétendons pas évidemment que les éléments fassent défaut dans le Nord pour des installations de ce genre, mais cependant nous devons faire remarquer qu’il faut pour la réussite de cette industrie une telle concordance de conditions complexes que les plus audacieux y ont renoncé, quant à présent tout au moins. En étudiant sur place les causes de la puissante supériorité qu’a acquise la région mulhousienne dans l’impression, on constate que la perfection à laquelle on est arrivé est le couronnement d’un siècle entier de labeur incessant et de patientes recherches ; des écoles universellement renommées, remarquables par les professeurs qui s’y sont succédé et par les élèves qu’elles ont formés, une population ouvrière initiée dès l’enfance à toutes les parties de la fabrication, la réunion dans un même centre de tous les éléments si divers dont se compose cette industrie, tout cela forme un ensemble à peu près impossible à reconstituer ailleurs. Nous voyons, en effet, que les usines installées en France depuis la guerre de 1870 pour
- la fabrication des genres qui ont fait la renommée de Mulhouse, n’ont pu arriver au succès qu’après des débuts souvent pénibles, et en faisant venir à grands frais d’Alsace des colonies nombreuses d’ouvriers spécialistes. Si l’on joint à celà l’importance des capitaux qu’il est nécessaire d’engager pour l’acquisition d’un matériel compliqué et très coûteux, on comprend facilement pourquoi il ne se monte pas en France un nombre plus considérable d’indienneries.
- Le genre d’impression dont nous nous proposons de parler ici est loin de présenter les mêmes obstacles ; le travail est moins difficile et n’exige qu’un nombre très restreint d’ouvriers spéciaux, et les frais d’installation sont beaucoup moindres.
- Les tissus dont nous allons étudier la fabrication sont les flanelles coton, appelées aussi pilous, drap russe, flanelle américaine, etc. Ils diffèrent des tissus imprimés ordinaires par le grattage, qui leur donne un aspect doux et laineux, tout en fondant les dessins de manière à imiter les tissus de laine foulée, sur lesquels ils ont l’avantage, outre la modicité du prix de revient, de mieux supporter le lavage, tant à cause de la matière elle-même que de la soliditédescouleursqu’on y applique.
- Ces tissus étant destinés à faire concurrence aux articles laine, il est tout naturel que leur fabrication s’installe dans les mêmes régions, ces deux industries devant arriver à un moment donné à se compléter l’une par l’autre, de manière à suffire à tous les besoins du marché.
- En effet, le pilou, que son bon marché extrême a fait souvent surnommer le « drap du pauvre )) a pris une place importante dans la confection des vêtements féminins, et on produit aujourd’hui des dessins fantaisies sur des tissus de bonne qualité, qui ont souvent l’aspect des plus beaux lainages.
- Il y a environ quarante ans que l’on a fait dans notre département les premières pièces imprimées dans ce genre de tissu. C’est, croyons-nous, la maison Place (actuellement Place frères) qui débuta dans cet article.
- Le grattage se faisait à la main ; on plaçait la pièce sur un chevalet à dos d’âne, et de chaque côté un ouvrier grattait avec une carde à deux poignées, dans le sens de la chaîne. Le tissu était ainsi lainé à poil et à contre-poil. On n’employait guère pour l’impression, qui se faisait à la planche ou à la perrotine, que des couleurs d’application, telles que le noir au campêche et le marron au cachou.
- L’emploi des machines à imprimer au rouleau, des laineuses à chardons métalliques, la découverte du noir d’aniline et autres couleurs grand teint d’une application facile, favorisèrent considérablement l’essor de cette industrie, qui occupe maintenant dans le département du Nord plusieûrs usines en pleine voie de prospérité.
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- Certaines de ces usines fabriquent elles-mêmes les tissus écrus ; les autres les font faire à façon,, soit à la campagne par des tisseurs à la main auxquels on remet la chaîne ourdie en boule, soit à Roubaix ou à Lille où on les fait mécaniquement.
- Les tissus dont on se sert pour la fabrication des pilous ne sont pas forcément uniformes. On peut aussi bien employer dans cet article les tissus unis, genre cretonne, que les tissus croisés. Cependant ces derniers donnent de meilleurs résultats que les premiers, la trame étant plus engagée, soit à l’endroit, soit à l’envers, suivant que l’on veut faire prédominer le grattage de l’un ou de l’autre côté.
- Généralement, ces tissus ne diffèrent entre eux, dans une même fabrique, que par la largeur et le duitage ; le numéro du coton employé, chaîne ou trame, restant le même.
- Pour les articles forts, ainsi que pour tous ceux qui se tissent à la main, on emploie le plus souvent comme chaîne du coton retors ; on fait aussi des articles spéciaux pour vêtements d’hommes avec une chaîne en fil de lin écru ou crèmé.
- Il est important d'avoir des lisières bien faites., plates et pas trop tendues, afin qu’elles ne vrillent pas et ne cassent pas pendant les diverses opérations. On les fait ordinairement en 2 et 2.
- 11 faut aussi tenir compte, dans le tissage, de la perte en largeur que subissent les tissus ; cette perte varie, suivant le duitage. de 10 à 15 0/0. Ce sont, comme on peut le penser, les tissus les plus duités qui perdent le moins.
- L’allongement est de 4 à 6 0/0 ; le tissu gagne donc de 6 à 8 0/0 en épaisseur, sans compter naturellement le gonflement produit par le grattage.
- On ne blanchit pas généralement le pilou ; cette opération est le plus souvent inutile, ce tissu recevant presque toujours des dessins couvrants ou teints, soit avant, soit après l’impression. De plus, outre l’augmentation du prix de revient, il y aurait une perte en poids et en résistance.
- On se contente donc d’un simple débouillissage, qui s’opère soit en bac à l’air libre, soit sous pression en chaudière close. On emploie , pour cette opération la chaux vive quand on opère sous pression, et le sel de soude ou l’acide sulfurique quand on opère à l’air libre.
- Plusieurs fabricants se servent de sel de soude aussi bien en chaudière close qu’en bac. On se sert également de cuves à roulettes ; les pièces passent au large dans le bain bouillant de sel de soude ou d’acide suifuri- j que, puis sont lavées dans le même appareil, j dans des compartiments où l’eau circule en I sens inverse des pièces, qui sortent ainsi dans [ l’eau complètement claire. On les rince en les faisant passer entre des tuyaux percés de trous qui projettent de l’eau sur les deux faces du tissu. }
- Les pièces lourdes, qui ne seraient pas suffisamment décreusées par un seul passage, peuvent en subir un second et même un troisième.
- Après le lavage, on les essore au large dans un foulard dont les cylindres sont garnis de toile ou de caoutchouc, puis on les sèche soit à la sécheuse à cylindres, soit à l’éten-dage.
- Les pièces débouillies sont alors classées suivant qu’elles doivent être imprimées avant ou après le lainage.
- Dans le premier cas, si le tissu n’est pas bien uni, on passe à la tondeuse, puis à la brosse. On emploie aussi, pour enlever les nœuds et les pailles ou gratterons, la machine à épeutir à lames horizontales, dont la partie tranchante est taillée comme une scie ; ces lames sont animées d’un mouvement de va-et-vieot rapide dans le sens de la trame du tissu ; le travail produit est satisfaisant.
- On fait aussi quelquefois subir aux pièces un ponçage au moyen d’un rouleau garni d’émeri grossier. Cette opération s’applique principalement aux pièces destinées à recevoir une impression unie ou mattage.
- Les pièces sont ensuite cousues bout à bout par trois ou quatre ensemble, et enroulées sur des rouleaux en bois. On cherche à en mettre le plus possible sur le même rouleau, afin d’éviter les arrêts à la machine à imprimer.
- Les pièces qui doivent être lainées avant l’impression ne sont pas tondues. Elles doivent être très sèches ; dans les usines où l’on dispose d’un métier à cylindrer, on peut leur donner un passage à froid, qui les lisse et rend le lainage plus facile et plus régulier, Contrairement à ce que l’on pourrait supposer tout d’abord.
- Les laineuses les plus employées sont les machines à travailleurs roulants, à un ou deux cylindres, et ayant de dix à vingt-quatre travailleurs. On fait des machines avec un plus grand nombre de travailleurs, jusqu’à soixante, de manière à achever le lainage dans un seul passage, mais le traitement se fait plus régulièrement en passant les pièces plusieurs fois dans des machines plus simples ; le grattage peut mieux se graduer et on ne risque pas d’énerver le tissu. Les cardes qui garnissent les rouleaux travailleurs doivent être aiguisées fréquemment, soit au moyen d’une meule en émeri, soit, ce qui vaut mieux, par le frottement de deux rouleaux l’un contre l’autre, ce qui donne l’aiguisage en pointe d’aiguille que beaucoup de fabricants considèrent à juste titre comme le meilleur.
- Les machines à imprimer servant pour le pilou ne diffèrent en rien des machines ordinaires pour indiennes.
- Les articles courants se font en 65-68 de largeur, correspondant à une largeur écrue
- de 78-80 centimètres. On imprime aussi des pièces qui, terminées, ont 120 cent, de large, et qui doivent avoir en écru 136-138.
- Dans les usines qui n’ont qu’une seule machine à imprimer, c’est généralement une machine large, permettant de faire les deux largeurs. On imprime aussi quelquefois des articles pour jupons ayant environ un mètre de largeur.
- Lorsque Ton a plusieurs machines à imprimer, on monte généralement une machine grande largeur contre trois machines étroites, ce qui représente la proportion moyenne dans laquelle on fait les deux largeurs extrêmes. Il est à remarquer ici que si le même rouleau gravé peut imprimer indifféremment des pièces larges ou étroites, il ne faudrait cependant pas que les pièces étroites prédominassent, par trop, car le rouleau pourrait s’user plus au centre que vers les bords, et les pièces larges qu’on imprimerait ensuite seraient plus foncées sur les bords qu’au milieu.
- Les pilous et autres articles similaires étant notablement plus lourds et plus chargés de couleur que les indiennes ordinaires, il faut donc, pour une même production, un nombre plus grand de plaques ; sécheuses, ou une course à parcours plus étendu si Ton sèche à la chambre chaude ou hot-ftue. Il est bon, en outre, d’avoir un moteur spécial pour chaque machine, afin de pouvoir graduer la vitesse suivant que le tissu est plus ou moins chargé de couleur. En effet, si Ton n’a que deux ou trois vitesses à la commande de la machine à imprimer, il arrive souvent que ces vitesses ne correspondent pas exactement au degré de séchage nécessité par chaque dessin, et comme il est inutile de laisser les pièces à la chaleur plus longtemps que pour effectuer le séchage complet, le moteur indépendant permet d’augmenter notablement la production lorqu’on imprime fies dessins légers.
- La gravure des rouleaux pour pilou doit être sensiblement plus profonde que pour les indiennes, à cause de l’épaisseur du tissu; dans les tissus grattés surtout, les rouleaux gravés pour indiennes n’imprimeraient guère que le poil, sans atteindre le tissu lui-même ; les tissus ainsi imprimés seraient alors rapidement râpés à l’usage, au point de perdre toute trace de dessin.
- Pour le même motif, on ne doit pas choisir des dessins trop fins, qui ne s’imprimeraient pas nettement et se brouilleraient au moindre dérangement du poil du tissu.
- Les dessins fantaisie employés dans l’impression du pilou sont : ou bien composés de toutes pièces par le dessinateur, ou bien imités des dessins lainage tissés. On choisit dans ces derniers ceux qui peuvent s’appliquer à l’impression, ou on les modifie dans ce sens.
- Certains dessins tissés peuvent difficile-
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- ment être reproduits par l’impression, mais par contre, l’impression peut permettre d’obtenir des effets impossibles à obtenir par le tissage, ou qui ne pourraient se faire qu’à grands frais.
- Les indienneurs qui ont ajouté le pilou à ! leur fabrication ordinaire sont généralement j portés à imprimer des dessins comportant : trois, quatre couleurs et même davantage, ce ! qui permet de présenter des collections très nombreuses et d’un aspect flatteur. D’après ; notre propre expérience, ce n’est pas la meilleure manière de procéder, car ce sont j les dessins les plus simples et les plus sérieux qui se vendent le plus, à l’exclusion presque entière des genres bariolés. En outre, les frais ' de gravure plus élevés, ainsi que la moindre production, augmentent le prix de revient de cet article, dont le principal élément de succès est précisément l’excessif bon marché. Il en est de même des couleurs, dont les plus recherchées sont les plus sombres, comme les noirs, les marrons, les gros bleus, et quelques autres que nous étudierons en détail plus loin.
- (A suivre.)
- REVUE SOMMAIRE
- DES BREVETS D’INVENTION
- Couleurs et vernis au tétrachlorure de carbone
- Par M. C. Reich
- L’auteur ne vise dans son brevet qu’un « Procédé pour préparer une couleur de bronze incombustible ». Les liquides à bronzer au pinceau sont des dissolutions dans des benzols ou éthers de pétrole: étant inflammables, et offrant, par suite, des dangers dans leur emploi, il propose d’y substituer comme dissolvant, le tétrachlorure de carbone.
- Pour cela, il fait des vernis en dissolvant dans ce liquide des gommes-résines, telles que damar, sandaraque, etc., et dans ces vernis il délaye des bronzes en poudre.
- Cette application spéciale est pour nous d’un intérêt secondaire, mais l’emploi du tétrachlorure comme dissolvant des corps gras et résineux mérite quelque attention. C’est un produit encore trop cher pour être employé en gros volumes, mais pour des préparations qui n’en demandent qu’une consommation limitée, il est intéressant à étudier, maintenant que sa fabrication est devenue à peu près industrielle.
- Rouleaux élastiques pour machines à laver et à apprêter
- Par M. A.-T. Sarfert
- Aux cylindres en bois ou en caoutchouc
- pleins, l’auteur substitue un rouleau central autour duquel s’enroule en spirales jointives un tube creux de caoutchouc, qui ainsi l’habille entièrement.
- Ce tube est ensuite gonflé par une soufflerie, et offre alors une surface ondulée, mais souple et très élastique.
- Pendant le travail, la pression contre l’étoffe aplatit les saillies et produit une friction souple.
- Ces rouleaux, sans doute inspirés des pneus des vélos, constituent un nouvel outil qui peut rendre des services dans certains cas.
- Machine à teindre les textiles en écheveaux
- Par M. Six-Scrive
- Cette machine permet de teindre mécaniquement les textiles en écheveaux de différentes longueurs, dans un même bain de : teinture. A cet effet, la machine se compose d’un tablier sans fin formé de deux chaînes sans fin reliées entre elles par des baguettes. Ce tablier est entraîné par un rochet, donnant sur une partie de la longueur des chaînes un mouvement rotatif à l’ensemble. Parallèlement aux baguettes sont disposés des arbres qui font légèrement saillie en dehors des chaînes, et sur lesquels sont placés des manchons tournant constamment dans un sens ou dans l’autre.
- Lorsqu’on veut mettre en mouvement ces arbres, on fait coulisser sur leurs axes les manchons à l’aide de fourches, et le manchon reçoit un mouvement circulaire alternatif obtenu par des engrenages et une vis sans fin, mis en mouvement par l’arbre principal de commande.
- Cette machine comprend également un système de mouvement de crémaillère permettant de faire monter ou descendre à volonté la matière à teindre dans le bac de teinture. Des barres longitudinales viennent se placer au-dessous des axes mobiles supportant les écheveaux et on peut, par la manœuvre d’une manivelle, élever tout l’ensemble à une certaine distance au-dessus du bac de teinture.
- Gaufrage et moirage simultanés Par MM. Francisque Voland et Ci0
- Le titre du brevet indique son but.
- L’invention s’applique aux tissus à grains ou autres, que l’on peut moirer par leur doublage, sous la pression des cylindres, mais qui au lieu d’être lisses, ont reçu une gravure suivant les motifs du gaufrage qu’on veut obtenir.
- Le tissu est doublé en long ou en travers, suivant le genre de moire désiré, puis on le fait passer entre ces cylindres gravés, ou sur des plaques également gravées. L’action com-
- binée de la chaleur et de la pression produit le moiré, en même temps que la gravure détermine le gaufrage.
- Perfectionnements apportés à l’impression des tissus
- Par M. N. Roche
- Le système consiste à teindre les fils ou tissus en couleurs de fonds rongeables par les enlevages acides.
- Puis de faire agir des couleurs-enlevages.
- Suivant les nuances à obtenir pour le fond, on emploiera les substances suivantes :
- Fond marron : permanganate de potasse.
- Fond jaune : la gaude..
- Fond rouge : fond de gaude rougi au rose bengale.
- Fond rose : le rose bengale.
- Fond gris foncé ou clair : fond rouille et fini à la galle décolorée.
- Fond crème : le rouil.
- Fond violet : fond gris comme précédemment et fini avec rose bengale.
- Fond vert : vert aldéhyde.
- Fond bleu : vert aldéhyde et rose bengale.
- La nouveauté de ce procédé nous échappe complètement.
- Nettoyage par voie chimique des articles en laine ou en poils
- Par MM. K. Hérold, A. Boyer et E. Balatsch
- Ce procédé a pour but le nettoyage des produits en laine ou poils, à moitié ou entièrement fabriqués et souillés par des malpropretés provenant de la poix, du goudron ou des matières colorantes qui pourraient y adhérer.
- On place les produits qu’on veut nettoyer, avant ou pendant l’opération du foulage, du feutrage ou de l’apprêtage, dans une émulsion froide ou chaude d’huiles de goudron lourdes ou légères, préparée à l’aide de savon, de racine de saponaire d’Espagne, d’alcalis, d’acides, et on les y laisse séjourner un temps plus ou moins long.
- L’emploi d’une émulsion chaude sert uniquement à accélérer le ramollissement des matières qui souillent les produits, c’est-à-dire goudrons, poix ou couleurs.
- Le produit, une fois préparé de cette sorte, est soumis aux opérations du foulage, du feutrage ou de l’apprêtage, ou de toutes autres, suivant le travail qui lui restait à subir avant son dégraissage.
- D’après la description un peu embrouillée du liquide dégraisseur, on comprend cependant que c’est une émulsion dans l’eau, de benzines ou d’essences de pétrole, à l’aide de tout produit (savon ou saponaire, etc.,) qui peut déterminer cette émulsion, c’est-à-dire le mélange stable de l’eau et desdites benzines ou essences.
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Teintures et impressions violettes et noires Par la Société
- Badische Anilin und Sodafabrik
- On imprègne ou imprime les fibres de coton, jute, lin, etc., avec un mélange de
- ar«4-dinitronaphtaline,
- aj-ag-dinitronaphtaline,
- ou avec l’une de ces dinitronaphtalines isolément :
- Sucre de lait ou de raisin, Bicarbonate de sodium.
- Ce dernier peut être remplacé par un autre alcalin ou sel alcalin, comme la potasse, la soude caustique ou carbonatée, le silicate de sodium. Par vaporisage, on développe et fixe des nuances variant du violet, noir au noir franc, très solides et résistantes à la lumière et au savon.
- (Brevet allemand.)
- Produit pour empois, dit « Lustrine ))
- Par M. V. H. Vailly
- On mélange à chaud, et dans les proportions moyennes suivantes, pour 1000 parties :
- Suif 328 parties
- Cire 98 —
- Potasse 178 -
- Acides organiques... 66 —
- Eau 330 —
- Ce mélange ainsi obtenu à chaud, puis séché, constitue le nouveau produit.
- Ajouté à l’amidon, il faciliterait le repassage et donnerait au linge un bel aspect.
- Employé seul, à raison de 3 grammes environ par verre d’eau chaude, il donnerait un glaçage parfait.
- Nous rappelons que les (( acides organiques )) sont les acides oxalique, tartrique, citrique, acétique, etc. Mais pourquoi, diable ! en employer à côté de la potasse ?
- Procédé de production sur fibres
- de colorants genre « Noir d'aniline »
- Par M. F. Reisz
- Dans cette classe de colorations obtenues par l’oxydation sur fibres de composés ami-dés, c’est-à-dire pour le noir d’aniline et ses rares congénères, l’auteur pense faciliter la méthode, en répartissant les oxydants, et sur la fibre et sur les mélanges colorants, avant l’imprégnation.
- Les fibres seraient imprégnées de suroxydes métalliques, par exemple ceux de manganèse et de fer, isolément ou mélangés.
- D’autre part, le bain de teinture ou la couleur pour mattage ou impression contiendraient un autre agent d’oxydation, et qui pourraient être des chlorates, des chromâtes,
- avec sels ferriques, composés de vanadium, etc., avec la base colorable.
- L’application de ces derniers mélanges se fait alors sur les fibres préparées comme il a été dit, au moyen de suroxydes métalliques.
- MACHINE A VAPEUR
- SANS GRAISSAGE
- de MM. GROUVELLE, DOUANE JOBIN et Cie
- Cette machine est un modèle vertical, type pilon, suivant le dessin ci-contre.
- Ses tiroirs et son cylindre ne sont pas graissés.
- Elle fournit de la vapeur d’échappement
- et où cette machine servira d’abord à fournir la force motrice nécessaire au service des divers engins mécaniques, au service des engins producteurs d’électricité, au chargement d’accumulateurs, à la ventilation, etc., et ensuite à assurer, en utilisant la chaleur restant encore dans la vapeur, le chauffage des bains de teinture, de rinçage et autres, le service des étuves et séchoirs, le chauffage des ateliers, etc.
- La distribution de la vapeur d’échappement est assurée en profitant de la différence de pression qui existe entre le timbre des géné-I rateurs et la pression de fonctionnement des 1 appareils de chauffage ; la pression est réglée
- absolument pure, sous une pression variable à volonté. En raison d’ailleurs de l’absence de graissage des organes en contact direct avec la vapeur, elle peut fonctionner aux plus hautes pressions, 15 kilogrammes et au delà.
- La vapeur d’échappement, étant pure, peut donc être utilisée pour tous usages, sans encrasser les appareils dans lesquels elle est condensée. En conséquence, cette machine permet d’utiliser d’abord l’énergie disponible dans la vapeur pour la force motrice, et d’employer ensuite la vapeur d’échappement pour chauffage ou pour tous autres usages, absolument comme de la vapeur vierge que l’on prendrait directement sur un générateur, ce qui est précieux pour le chauffage des bains de teinture, par barbottage.
- Elle convient tout spécialement àtous Rétablissements où l’on emploie la vapeur directe
- au moyen d’un régulateur de pression du système Jules Grouvelle.
- L’eau de condensation, étant absolument pure, peut également être employée avec la plus grande sécurité, soit à l’alimentation des générateurs, soit au chauffage des liquides par barbottage.
- En un mot, cette machine commence à utiliser la force motrice qui se trouve dans la vapeur, et rend ensuite celle-ci sous une pression inférieure, mais déterminée, pour d’autres utilisations.
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- Moteur sans graissage de MM. Grouvelle, Douane Jobin et Cie
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- LA REVUE DE LA. TEINTURE
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- PROCEDES PRITIÛllS
- TEINTES EN FAVEUR
- On voit peu en ce moment de teintes vives et crues ; la mode est aux nuances ternes, alanguies ; c’est une de ses tendances qui n’est pas nouvelle, il y a des années déjà que nous tournons autour des vieux rouges et roses, vieux bleus, feuille morte, de la série peu bruyante des beiges, et ces teintes n’en sont pas moins jolies ; elles ont même un certain cachet de distinction que Ton ne trouve pas dans les couleurs criardes.
- En voici quelques exemples pris parmi celles que nous avons vu le plus échantillonnées.
- Maronnier — Javanais
- Cette teinte est aussi désignée: Camélia, Muscat, ou du moins est très voisine de celles ainsi dénommées.
- C’est un rouge orangé un peu rabattu, ayant plus de feu néanmoins que le Brique.
- On l’obtient par mélange de colorants se ternissant mutuellement, soit un rouge violacé, avec addition de jaune, tel que :
- Azo-fuchsine G (Baeyer).... 2 pour ICO.
- Jaune solide extra — .... 11/2 —
- Acide sulfurique......... 2 —
- Sulfate de soude ....... 10 —
- Ou bien :
- Rouge solide diamine F... 1 1/2 pour 100.
- Jaune d’or diamine..... 1/10 —
- Bronze diamine G....... 1/10 —
- Pour laine, avec les diamines, employer 5 % d’acide acétique ; pour coton ou mélanges, teindre en bain neutre, suivant la méthode ordinaire des diamines.
- Tous mélanges de rouge, de jaune avec une pointe de bleu ou des couleurs les contenant, peuvent donner ces résultats.
- Bleu-Polaire — Jacinthe
- C’est un dérivé du Bleuet échantillonné
- dans notre n° 3, de Tannée courante; ce serait la même teinte, mais modifiée par du gris ; c’est si Ton veut, un gris-bleu violacé.
- Un pied de gris de campêche et de cuivre, remonté avec un bleu commun d’aniline la reproduirait, mais actuellement on veut partout des couleurs directes, alors on emploira un mélange de rouge-violet et de vert, par | exemple :
- Yert solide bleuâtre (Baeyer). 1 pour 100. I
- Azo-fuchsine G.............. 1 —
- Acide sulfurique et sulfate de soude.
- Opérer comme d’usage.
- Le Noir-Bleu diamine E (Cassella) dans ses tons clairs donne cette teinte, à laquelle, j cependant, on peut donner un peu plus de vivacité par une addition de Bleu diamine 3 B.
- Il ne s’agit, du reste, que de faire un gris bleu à œil rougeâtre, ce qui n’est pas une difficulté.
- Améthyste — Salomé
- Cette teinte nous ramène aux genres héliotrope, qui tiennent l’éiiquette depuis plusieurs années ; elle a cependant un reflet plus rougeâtre, qui la rapproche du lie-de-vin ; dans la mode, on la dénomme encore : Bogota, et une nuance voisine est désignée : Perse.
- Pour rester dans les mêmes séries de colorants que celles dont nous avons fait usage pour les teintes précédentes, nous emploie-
- rons :
- Azo-fuchsine G............... 2 pour 100.
- Vert solide bleuâtre......... 1 —
- Violet à l’acide 6B.......... 1 —
- Acide sulfurique et sulfate de soude.
- Le Violet diamine N, donne à peu près cette teinte, en y ajoutant une très faible quantité de Vert diamine, on obtiendra l’identité complète.
- Mordoré — Sénégal
- Nous disons dans notre Chronique, que les Mordorés sont en faveur ; l’échantillon ci-dessus est le type le plus usuel; les teintes
- de ce genre se désignent aussi : Automne, Hanoï, Argus, ce qui ne change rien à la nuance.
- C’est un marron-jaune que Ton peu produire à l’aide d’une des formules suivantes :
- Substitut d’orseille N (Poirrier). 20 p. 100.
- Orangé 4 — 1/2 —
- Vert sulfo J — 1/2 —
- Teindre en bain acide.
- Ou bien,
- Jaune solide extra (Baeyer).. 2 pour 100.
- Vert solide bleuâtre......... 1/2 —
- Azo-cochenille............... 1/10 —
- Teindre également à l'acide.
- Ou encore, par les diamines :
- Bronze-diamine G (Cassella). 1 pour 100.
- Jaune d’or diamine........ 1 —
- Brun-diamine M............ 1/2 —
- Sur laine, teinture en bain aiguisé à l’acide acétique, sur coton ou mélanges, employer des bains neutres avec sulfate de soude.
- Le Benzo-brun N B (Baeyer) correspond à cette nuance.
- Bleu-Noir Diamine B
- Le Bleu-Noir diamine B, présenté par la Manufacture Lyonnaise, rentre dans son groupe du Noir-Jais diamine.
- Il a le même pouvoir colorant et la même solidité à la lumière ; mais son reflet est plus bleuté.
- Il s’emploie :
- Sur coton pour bleus foncés, et peut se mélanger aux autres bleus-diamine.
- Parle traitement, après teinture, au sulfate de cuivre, on obtient des bleus foncés d’une grande solidité aux lavages.
- Sur mélanges laine et coton, le nouveau bleu-noir couvre uniformément les deux textiles, et, sous ce rapport, peut rendre d’importants services.
- Sur mélanges coton et soie, il monte davantage sur le coton, de sorte que la soie faiblement teintée peut être nuancée par un autre colorant.
- Mode d'emploi
- Le Bleu-Noir diamine B est doué d’une très grande solubilité, ce qui le rend avantageux pour les couleurs d’impression et pour la teinture en bains circulants, sur cannettes et rubans de carde.
- Le coton se teint sur bain alcalinisé au carbonate de soude, ou simplement sur bain neutre, additionné seulement de sulfate de soude.
- On peut traiter les teintes après teinture, 'pendant une demi-heure, au bouillon, avec :
- Bi-chromate de potasse. 3 pour 100
- Ou:
- Sulfate de cuivre...... 3 pour 100
- Le traitement au bi-chromate est préfé-
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- rable pour la combinaison du Bleu-Noir diamine B avec les Noirs-Jais diamine, tandis que le sulfate de cuivre est plus avantageux pour ses mélanges avec le Bleu nouveau diamine R ou le Bleu diamine R W.
- Les mélanges laine et coton se teignent sur bain monté au sulfate de soude seulement.
- Les teintes obtenues avec ce colorant sont d’une solidité moyenne aux lavages, mais très bonne après traitement au bi-chromate ou au sel de cuivre ; elle est excellente à la lumière. Elles tiennent aux acides dilués, mais ne résistent pas au chlore.
- Ce Bleu-Noir ne se ronge pas à fond par les réducteurs.
- Modes divers sur Çoton Gris thé
- Il aurait une action énergique sur les matières et textiles végétaux, sur lesquels il produirait un blanchiment rapide. Il nous paraît évident qu’il doit s’employer plus ou moins dilué dans l’eau.
- Rouge rosé sur Laine
- L’Amarante de la « Société des matières colorantes de St-Denis » (Poirrier) donne des rouges et des roses qui rappellent ceux de la cochenille ammoniacale, mais avec plus de fraîcheur.
- Un demi-rouge s’obtient avec :
- Amarante extra........... 2 pour 100
- Acide sulfurique......... 3 —
- Sulfate de soude ....... 10 —
- On teint au bouillon.
- Teindre en un bain avec :
- Extrait de quercitron .. 6,250 pour 100
- Curcuma............... 2,5 —
- Cachou jaune ......... 2,5 —
- La teinture se fait à 50 degrés centigrades. On brunit ensuite en bain tiède avec : Bi-chromate de potasse. 0,050 pour 100 Sulfate de fer............ 0,025 —
- Bois de chêne
- Teindre au bouillon en une demi-heure,
- avec :
- Jaune d’or diamine.... 0,025 pour 100
- Brun diamine V........ 0,010 —
- Noir bleu diamine E... 0,005 —
- Sulfate de soude...... 5 —
- Américain
- Teindre au bouillon en une demi-heure,
- avec :
- Jaune chloramine..... 0,035 pour 100
- Benzo olive......... 0,015 —
- Benzo brun............ 0,005 —
- Phosphate de soude.... 5 —
- Souris
- Teindre une demi-heure au bouillon, avec: Jaune pour coton R.... 0,035 pour 100
- Brun — R ... 0,010 —
- Noir violet........... 0,005 —
- Sulfate de soude...... - 5 —
- OzONINE
- Produit à lessivage
- Cette nouvelle composition aurait des pro-
- priétés décolorantes énergiques.
- Elle se prépare ainsi :
- Résine......................... 125 p.
- Essence de térébenthine........ 200 p.
- Faire dissoudre, puis ajouter :
- Potasse caustique............... 24 p.
- Eau pour dissoudre............... 40 p.
- Puis :
- Eau oxygénée.................... 90 p.
- Le mélange pâteux est exposé à la lumière, et, en deux ou trois jours, se transforme en un liquide clair qui est l’Ozonine.
- Bleu de Nuages sur mousseline de coton
- Teindre, à 45 degrés centigrades, en ajoutant le colorant en trois fois, avec :
- Bleu méthylène B R R. 36 gr. pour 100 kil.
- Alun................ 2 kil. 500
- Violet de Pai’is.... Une pincée.
- Pour ces teintes très claires, il n’est pas besoin d’émétiquer.
- Ctaipe Intatrielle
- TISSUS INTACHABLES
- Il a été fait récemment de la publicité, et un commencement d’usine a été montée aux environs de Paris, pour un apprêt spécial des étoffes, en vue de les rendre intachables, c’est-à-dire pour que les taches de différentes natures ne fassent pas corps avec les tissus et disparaissent facilement et sans retour, au moyen des dissolvants appropriés.
- L’idée que l’auteur nous a lui-même exposée, était que sur toutes étoffes, les procédés de détachage ordinairement usités n’arrivaient jamais à enlever à fond la matière salissante ; que les fibres en restaient toujours imprégnées aux centres des faisceaux qui constituent les fils, et que, peu à peu, par l’effet de la capillarité, les taches reparaissaient à la surface des tissus.
- Cela est vrai, le plus souvent, pour les détachages partiels que l’on fait par tamponnements avec le dissolvant, sur une partie de vêtement, mais quand un dégraissage est fait en plein, soit au savon, soit à la benzine, on peut le considérer comme complet et définitif.
- Quoiqu’il en soit, M. Rapetout avait pensé, avec raison du reste, qu’en imprégnant
- les fibres d’une matière qui diminue leur perméabilité, les liquides faisant taches, ne les enduirait plus qu’extérieurement, et qu’alors le moindre lavage ferait disparaître ces taches, sans même en excepter celles d’encre, à condition d’employer comme dissolvant le réactif nécessaire.
- Ainsi, prenant une même étoffe, dont une partie avait été préparée suivant son procédé, et l’autre sans cette préparation, et faisant piétiner ensemble ces deux coupons sur un sol fangeux, l’un, celui préparé, redevenait très net dans un simple lavage à l’eau savonneuse, tandis que le non-apprêté exigeait pour son nettoyage un traitement beaucoup plus compliqué.
- De même, des taches grasses s’enlevant aisément et définitivement par un détachage à la benzine, sur les étoffes préparées, et résistant beaucoup plus, avec probabilité de réapparition, sur celles qui n’ont pas reçu l’apprêt spécial.
- Les taches d’encre récentes devaient disparaître par l’eau seule, et quant aux anciennes, il leur fallait un dissolvant acide; nous doutons cependant de l’efficacité des lavages à l’eau simple, car l’intachabilité était donnée au moyen d’un enduit d’alumine, qui devait, au contraire, fixer la plupart des matières colorantes, mais enfin, telle était l’idée de Fauteur.
- On peut admettre avec lui qu’une étoffe ayant moins de spongiosité, doit s’enduire beaucoup plus superficiellement des matières salissantes, et qu'eu effet, le nettoyage en devient plus facile.
- Le moyen d’obtenir ce résultat revenait donc à imperméabiliser les tissus, ou plutôt les fils qui le constituent, c’est-à-dire que dans l’apprêt imperméabilisateur, les fils du tissu s’imprègnent sans que leurs intervalles, les vides ou mailles de l’étoffe s’occlusent ou se bouchent par l’effet de cet apprêt.
- Et cela est bien ce qui ressort de l’étude que nous avons faite du brevet de M. J.-B. Rapetout, pris sous le titre de “ Procédé pour rendre la soie, la laine et le lin, en éche-veaux ou en pièces, et les tissus mélangés de toutes matières textiles, après teinture et soit avant ou après dessication, intachables ou réfractaires aux taches nouvelles ”.
- Ce brevet indique :
- Humectation des tissus en pièces pour faciliter la pénétration rapide et uniforme des liquides apprêteurs.
- Cette humectation peut résulter d’un lavage préalable des étoffes, afin d’enlever les matières étrangères apportées par les diverses manipulations de la fabrication.
- Mordançage, ensuite, dans un bain tiède contenant :
- Eau......................... 100 litres
- Alun.......................... 3 kil.
- Carbonate de soude........ 800 gr.
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- LA. REVUE DE LA. TEINTURE
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- On laisse déposer le précipité qui se forme, puis on décante le liquide clair, dans lequel on baigne les étoffes, lesquelles sont ensuite essorées.
- Puis, l’étoffe est plongée dans une dissolution d’acétate d’alumine à.5° qui, dit l’auteur, retient toute l’alumine insolubilisée sur les fibres par le mélange de ces deux réactifs, lesquels se neutralisent mutuellement en mettant en liberté l’alumine insoluble.
- Dans ce deuxième bain, la fixation est immédiate.
- On exprime, on rince et on sèche.
- Pour la soie et le coton, on ajoute à la solution 30 grammes de savon de Marseille par litre.
- La soie s’avive à tiède dans une solution de 10 grammes environ d’acide acétique par litre (ce qui peut avoir pour inconvénient de redissoudre l’alumine fixée au tissu).
- C’est donc, comme nous l’avons dit, une imperméabilisation partielle aux sels d’alumine, quoique la méthode indiquée pour cela prête à des critiques.
- Ainsi, le bain d’alun n’est qu’affaibli par l’addition de carbonate de soude, en quantité insuffisante pour former de l’aluminate ; le précipité qui, en effet, doit se produire, ne fait que séparer en pure perte de l’alumine.
- Le second bain en acétate d’alumine, produit relativement coûteux, pourrait être évité ou remplacé par un autre.
- Par exemple, on obtiendrait plus économiquement les mêmes résultats par des passages :
- 1° En aluminate de soude ;
- 2° En alun, qui produirait la fixation.
- Ou bien par une simple imprégnation en acétate d’alumine,, et dessication complète, et à chaud, avant rinçage, ce qui produirait une fixation d’alumine insoluble.
- Quoi qu’il en soit, le procédé de l’auteur a pour résultat de fixer sur les fibres cette alumine.
- Ce traitement, d’après le brevet, « a pour effet d’aider à faire disparaître facilement et rapidement, sans crainte de retour à la surface, toutes les taches et plus spécialement (parce qu’elles sont plus dangereuses et aussi plus fréquentes), celles provenant des corps gras, considérées à juste raison comme étant irrémédiables. »
- Les dégraisseurs savent ce.qu’il faut penser de ces taches grasses prétendues « irrémédiables. »
- Nous avons seulement voulu décrire ce procédé qui, lors de la publicité qui avait été faite à son sujet, avait un peu attiré l’attention.
- F. G.
- La Draperie Nouveauté
- 8UABÇAGE ET FAÇOBBAGE
- Depuis quelques saisons, les costumes très clairs étaient adoptés d’une façon générale pour les bains de mer. Leurs partisans avaient de bonnes raisons pour les préconiser. Les plages offraient d’excellents cadres ; les distractions, les promenades auxquelles on se livrait et l’éclat de la saison, tout se prêtait à des exhibitions de ces teintes.
- Aujourd’hui que le goût s’écarte du clair, on trouve aussi de précieux motifs pour recommander le foncé.
- On adoptera les couleurs sombres, nous écrit-on, pour le pantalon et le veston ou smoking, de préférence au costume blanc ou fantaisie de molleton, que l’on devait dépouiller pour se présenter au Casino ou dans tout autre lieu de réunion mondaine; avec celui-ci, on n’est pas obligé à changer de toilette plusieurs fois le même jonr.
- Il faudra encore du clair et du blanc, carreaux rayures et uni pour les consommateurs qui n’admettent point des changements si rapides.
- D’une façon générale, pour cette saison d’hiver, les négociants préconisent les couleurs foncées. Les nuances claires seront d’un emploi restreint dans les articles unis ; elles figurent davantage dans les tissus façonnés ou on emploiera parfois du très clair avec du très foncé.
- Les couleurs éclatantes seront appliquées par parties infimes dans diverses marchandises en filets légers pour rehausser certaines dispositions. Elles seront indispensables pour établir, à la filature, des mélanges très jolis obtenus en réunissant des nuances s’harmonisant bien. Ces filés multicolores seront destinés, la plupart du temps, aux articles unis pour pardessus et pour complet, dans toutes les marchandises : rasé, brut et drapé.
- Voici quelques indications sur les mélanges des plus recommandés : la première couleur indiquée à chaque mélange fait le fond, c’est-à-dire entre en très grande quantité ; les autres varient dans les proportions de 3 à 8 %.
- Noir, rouge brique ; noir, rouge brique et blanc ; noir, bleu ciel et orange ; noir, brique, citron et vert bleu ; noir, rouge, blanc, vert et bleu clair ; aubergine, perle, cendré, bleu et or; bleu foncé, bleu ciel et grenat ; bleu foncé, or et bleu ciel ; vert olive, or et rouge brique; vert foncé, bleu vif et grenat ; terracotta, perle, gris brun, perle.
- Il y a aussi d’autres mélanges avec des couleurs moins éclatantes que l’on peut proportionner différemment, telle la réunion, par moitié, d’aubergine et de vert demi-ton.
- Les mélanges destinés aux tissus façonnés sont souvent peu compliqués, parce que les
- couleurs de fond se trouvent modifiées par les filets divers ajoutés.
- Les types que nous indiquons donnent, dans leur ensemble, une impression générale des teintes de fond pour les articles fantaisie. Les couleurs très claires y sont peu représentées.
- Nous disions au commencement de cette campagne que les dessins pour pantalon étaient accentués dans la plupart des nouveaux essais. Ce besoin de changer qui revient périodiquement se comprend. On continue ces transformations que les négociants encouragent et toutes les manières sont bonnes pour y parvenir, tant par l’emploi de nuances très disparates que par des combinaisons de croisières.
- Les retors ordinaires à deux couleurs et les jaspés sont utilisés ensemble dans le but de varier les dessins. On sait que la différence essentielle de ces deux filés réside dans l’importance de la torsion, c’est-à-dire le nombre de tours au décimètre. Si ces retors sont obtenus avec des fils semblables de nuances et de grosseurs, il y a entre eux une certaine harmonie. Le retors, plus tordu, montre ses couleurs par intermittences très courtes, en semis fins. Dans le jaspé, les fils moins enroulés sur eux-mêmes donnent des jetés de nuances plus longs, d’un caractère tout différent du précédent.
- Si on mélange couramment ces deux sortes de retors,’ on obtient des effets hybrides d’un caractère vague qui, toutefois, sont employés tels que ou avec des filets spéciaux, soie, couleurs vives ou autres, dessinant des carreaux ou des rayures.
- Quand on les accouple par groupes, partie retors, partie jaspé, en croisure satin pour des rayures, en croisures Casimir, natté, pour des carreaux, on trouve aussi des dessins très convenables. Sans compter que Ton peut toujours y joindre d’autres filets.
- Les tissus dont nous venons de parler sont, pour la plupart, d’apprêt rasé ou tout au moins d’aspect débrouillé, et montrent bien le travail des fils et la variété des effets.
- Cependant les japés sont aussi essayés dans des tissus légèrement foulés en cheviotte et en laine douce, et dont le dessin se montre sous un léger voile de feutre. Les dispositions sont régulières et suivies et conviennent pour complet. Elles sont parfois ornées avec des filets de couleurs diverses, soie et laine, en jaspés également et dont le feutre atténue la vivacité. Les retors fantaisies, mouchetés, bouclés, en spéciale ou autres sont aussi utilisés et aident à varier les dessins, l’apprêt brut favorisant l’emploi de ces fils.
- (Journal Les Tissus.)
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- LA REVUE DE LA TEINTURE
- ESSAI DES TOILES
- EN USAGE
- pour les Fournitures de la Guerre
- L’administration de la Guerre emploie, pour doublures, des toiles de lin et de coton qu’elle essaie à la réception par les moyens indiqués ci-dessous.
- Les fournisseurs connaissent bien ces conditions et nous n’avons pas l’intention de les leur apprendre, mais d'autres fabricants pourront utiliser nos indications pour leur propre usage ; la méthode suivie aux intendances étant très pratique, mais aussi très exigeante.
- Yoici ces prescriptions, hors les conditions de poids et de dimensions, qui n’intéressent que les fournisseurs de la guerre.
- Toile en Lin
- Les toiles devront être lavées ou décaties à fond avant d’être livrées dans les magasins de l’administration.
- Il est formellement interdit d’appliquer aucun apprêt à ces toiles, ni de leur faire subir aucune opération de calandrage.
- Les lins employés seront en longs brins, filés à fils ronds et bien souples, mais non lessivés ; ces fils, après le décatissage de la toile, devront conserver leur aspect naturel, sauf un léger affaiblissement de nuance.
- On ne devra faire aucun emploi de fils auxquels cet aspect aurait été donné au moyen de bains de teinture ou de virements obtenus par l’usage du chlore, ou d’un acide quelconque ; les tissus dont la couleur ne serait pas celle de fils simplement lessivés et exposés sur le pré seront donc refusés.
- Lorsque, soit à l’odeur, soit par tout autre indice,- il y aura lieu de supposer qu’on a eu recours, dans la préparation des fils, à des procédés dont l’application est interdite, la commission de vérification ne statuera qu‘a-près un examen approfondi de la nature et de la qualité du fil.
- Afin de reconnaître si les toiles ont été lavées ou décaties à fond, il sera fait sur deux ou trois pièces de toile prises au hasard parmi celles qui composeront l’ensemble de chacune des livraisons partielles effectuées par les adjudicataires, les épreuves suivantes: un coupon de 10 mètres, prélevé sur la pièce que l’on voudra soumettre à l’épreuve, sera placé dans une étuve chauffée à 50°, il y restera 30 minutes, afin que le tissu soit amené à un degré de siccité suffisant ; après ce temps et aussitôt sorti de l’étuve, le coupon sera très exactement pesé et mesuré en longueur et en largeur.
- Une fois pesé et mesuré, le coupon sera plongé dans un cuvier plein d’eau de rivière, chauffée à 50°, où on le laissera macérer pendant huit heures consécutives, en ayant soin d’entretenir constamment l’eau à la température de 50° pendant toute la durée de l’immersion.
- Ce laps de temps écoulé, on retirera le coupon du cuvier, on le rincera à l’eau froide et on le laissera sécher à l’air libre et à l’ombre.
- On le replacera ensuite dans l’étuve chauffée à 50° et on l’y laissera pendant trente minutes, de façon à l’amener au même degré de siccité que lors du premier passage à l’étuve.
- On le pèsera et on le mesurera ensuite en longueur et en largeur, en l’étirant très légèrement, de manière à effacer les rides et les plis qui se seraient formés pendant l’expérience.
- Si, à la suite de cette épreuve, le coupon n’a pas perdu plus :
- De 4 p. 100 en poids,
- De 3 p. 100 en longueur.
- De 2 p. 100 en largeur,
- la toile sera jugée bien lavée et déclarée admissible quant à l’exactitude du décatissage.
- La couleur bleue des liteaux ne devra pas changer au contact de l’acide chlorhydrique à 22 degrés.
- Recherche des filaments étrangers
- Pour constater la présence frauduleuse du jute, un échantillon de tissu est soumis à l’action successive de l’eau chlorée et de l’ammoniaque liquide, ce qui a pour effet de brunir les fibres du jute, sans modifier sensiblement la couleur du lin et du chanvre.
- A cet effet, on délaie dans 150 ou 200 grammes d’eau froide une forte pincée de chlorure (hypoehlorite de chaux). Lorsque l’eau a acquis une teinte verdâtre indiquant la présence d une certaine quantité de chlore, on la décante et on y plonge l’échantillon. Après dix minutes ou un quart d’heure, on retire ce dernier et on lui fait subir, encore mouillé, le contact de l’ammoniaque liquide. Si le tissu contient du jute, cette matière décèle sa présence par une coloration rouge brun très accusée.
- Si l’épreuve était douteuse, les pièces seraient envoyées au laboratoire du comité de l’intendance qui aurait recours à l’examen microscopique et aux réactions chimiques pour constater la présence des fibres étrangères (procédé Vétillard) ; c’est-à-dire non seulement du jute, mais encore des textiles autres que celui devant composer le tissu.
- Toiie de Coton
- Les cotons employés seront de bonne qualité, sans mélange de déchets et purgés à fond des débris de capsules ou coques. Les brins en seront longs, unis, nerveux, relativement à la matière. Les fils réguliers, sans pointes ni bouchons, seront convenablement fondus en chaîne et en trame. Les toiles devront être aussi souples que l’échantillon-type ; elles seront livrées sans apprêt et sans avoir été calandrées.
- L’encollage qu’on aura fait subir à la chaîne
- ne devra laisser au tissu ni raideur, ni odeur de farine aigrie ou fermentée, ni poussière.
- Les fils composant les liteaux seront teints à l’indigo par les meilleurs procédés connus et lavés, après la teinture, de manière à ne pouvoir dégorger sur l’étoffe.
- Afin de reconnaître si la toile n’est pas trop fortement chargée d’encollage ou si elle ne renferme pas d’apprêt factice, la commission pourra faire mouiller des coupons de tel nombre de pièces qu’elle jugera nécessaire pour fixer son opinion.
- Cette opération sera faite de la manière suivante :
- Une lessive de 80 grammes de savon marbré de Marseille, sur 8 litres d’eau, sera mise en ébullition, et lorsque le savon sera parfaitement fondu, on y introduira un coupon d’un mètre préalablement pesé, qui sera soumis à l’ébullition pendant trente minutes ; le coupon sera ensuite rincé à l’eau tiède, sans être tordu et séché à l’ombre.
- Toute toile qui, après cette épreuve, présentera un poids inférieur de 5 p. 100 au poids primitif sera rejetée.
- La couleur bleue des liteaux ne devra pas changer au contact de l’acide chlorhydrique à 22°.
- Règles communes aux deux tissus
- Résistance
- La résistance s’apprécie sur des bandes prélevées dans la chaîne et dans la trame, que l’on coupe bien exactement dans le sens longitudinal des fils, et que l’on rompt ensuite à l’aide du dynamomètre. La longueur de ces bandes doit être de 0ra,46 à 0m,50 pour les toiles de lin et de chanvre ; de 0ra,16 à 0m,20 pour les toiles de coton, de telle sorte que, placées sur l’appareil, les premières mesurent 0m,40, les autres 0“\10 entre les mâchoires ou pinces d’étirage. Les unes et les autres sont effilées à droit fil, sur une largeur exacte de 0m,05, puis fixées par leurs extrémités entre les mâchoires du dynamomètre, de manière que les fils longitudinaux soient parfaitement d’équerre avec l’arête de ces mâchoires. Cette précaution est indispensable pour que tous les fils soient soumis simultanément à la même tension. Quand ce soin est négligé, la rupture s’effectue par arrachement successif des fils et l’on n’obtient qu’un résultat inférieur au résultat réel.
- La bande de toile étant placée comme il vient d’être dit, et fixée solidement entre les pinces d’étirage, on tourne la manivelle de la vis qui donne l’impulsion à la mâchoire mobile, en ayant soin de conserver au mouvement de celle-ci une allure uniforme, sans à-coup, ralentissement ou temps d’arrêt, jusqu’au moment de la rupture. Cette vitesse doit être d’eftviron un tour et demi par seconde.
- Le manque de résistance dans un sens ne
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- saurait être compensé par un excédent dans l’autre sens.
- Cette résistance est en rapport avec le numéro et le nombre de fils prescrits, et que nous n’avons pas jugé utile de détailler. Disons toutefois que pour la toile de lin, le minimum de la force à laquelle doit résister une bande de 0m,05 de largeur sur 0m,40 de longueur, en chaîne et en trame est de 125 kil.
- Pour la toile de coton, une bande de 0m,05 sur 0m,10 doit supporter une traction de G5 kil. au moins.
- Appréciation de la matière première et de la régularité du tissage
- L’appréciation de la matière première nécessite certaines connaissances spéciales qu’on n’acquiert que par une assez longue pratique. Cependant, on peut établir d’une manière générale, quand il s’agit de toile de lin, que la qualité de la matière première s’apprécie surtout à la finesse et à la souplesse des filaments, à l’épuration de la filasse, qui doit être convenablement purgée de chènevotte ; à l’égard des toiles de coton, que la matière est d’autant meilleure qu’elle est plus soyeuse et plus blanche, que ses fibres sont plus longues et plus résistantes, et qu’elle est mieux purgée de coques (débris de capsules) et de graines.
- La bonne qualité des matières est confirmée jusqu’à un certain point par la netteté et la régularité du tissu : un tissu est net et régulier, quand les fils, d’une grosseur partout semblable, n’offrent ni pointes ni bouchons ; quand la chaîne, uniformément tendue, et la trame, régulièrement frappée, ne présentent ni vides ni clairières et s’entrecroisent bien à angle droit ; quand le grain, enfin, est bien régulier, et que l’étoffe ne tire ni ne poche.
- Les toiles ne doivent présenter ni gros fils, ni boutons, ni nœuds,, ni taches, ni trous nombreux ; leur souplesse et leur nuance doivent se rapprocher sensiblement de celles du type. Il convient cependant d’user d’une certaine tolérance à l’égard de certaines défectuosités légères qui se manifestent inévitablement dans le cours de la fabrication, et d’avoir égard, dans une juste mesure, à la destination des produits.
- On examine donc tout d’abord les caractères extérieurs ou physiques d’un tissu ; par une simple inspection, on voit si le tissu a été glacé, calandré, apprêté à l’envers. En regardant par transparence, on constatera l’empâtement dont l’étoffe a pu être chargée. Un tissu ainsi préparé .perdra beaucoup de sa raideur par le frottement entre les doigts. S’il s’agit d’une toile de coton, en déchirant un petit bout de l’étoffe à essayer, on observera si le tissu produit une certaine poussière, ce serait l’iudice d’un fort apprêt ; on pourra aussi, par l’examen à une loupe grossissant fortement, voir si l’empâtement est superficiel
- ou bien a pénétré dans l’étoffe, enfin s’il contient des matières minérales.
- Défauts de tissage
- Les défauts de tissage qui constituent une fabrication négligée et doivent à ce titre appeler l’attention des commissions, sont les suivants :
- Défauts en chaîne. — Les crapauds. Ce sont des ondulations ou fronçures qui résultent d’une tension inégale des fils de chaîne.
- Les fils plats. Deux ou trois fils de chaîne courant à côté l’un de l’autre dans les mêmes croisures.
- Les drapées. Séries horizontales de nœuds en chaîne.
- Les grils, ou trous causés par la rupture de fils de chaîne qui se sont mis en travers des autres fils en les bridant pendant la marche de la navette, laquelle a ainsi formé comme une broderie à jour.
- Les clairières ou rivières. Espacement inégal des fils de chaîne provenant de l’usage d’un peigne usé ou faussé.
- Défauts en trame. — Les doubles duites. Fils de trame courant à côté l’un de l’autre dans les mêmes pas.
- Les piqûres. Vide résultant de la rupture d’un fil de trame que l'ouvrier aurait dû compléter ou remplacer (défectuosité très légère, souvent même invisible).
- Les anneaux ou boucles. Portion de trame qui ne s’est pas entièrement développée pendant la course de la navette (défectuosité sans importance).
- Les dents de loup. Etranglement du tissu causé par une tension exagérée de la trame.
- Grosses lisières. Fils de lisières trop nombreux ou d’un numéro trop bas.
- Lorsqu’ils ne résultent pas de l’emploi de fils mal filés ou fabriqués avec de mauvaises matières, ces divers défauts, s’ils sont peu nombreux, ne peuvent avoir un grande importance pour l’usage dès effets, surtout lorsqu’il s’agit des toiles à doublure ; on peut donc admettre une certaine tolérance.
- Marquage
- Les différents timbres servant à imprimer les marques sont humectés avec un liquide d’après la formule suivante :
- Huile d’arachides.... i .000 grammes Noir de fumée...... 50 —
- On triture, dans un mortier, les 50 grammes de noir de fumée avec 150 grammes d’huile, jusqu’à disparition complète de tous les grumeaux ; on ajoute ensuite le reste de l’huile et on mélange intimement.
- Cette préparation se conserve fort bien et j coûte environ 1 fr. 85 le kilogramme.
- BIBLIOGRAPHIE
- La Chimie des Teinturiers
- Nouveau traité théorique et pratique de l'Art de la Teinture et de /’impression des Tissus.
- Par O. PIEQUET, Ingénieur-Chimiste, Directeur de Teinture et d’impression.
- Ouvrage couronné par la Société Industrielle du Nord.
- Deuxième édition, entièrement refondue : un fort volume grand in-8° de 500 pages, 34 fig. dans le texte et 100 échantillons divers. Prix, avec beau cartonnage : 30 fr.
- Dès sa première édition, le traité de M. Piequet nous est apparu comme un excellent ouvrage, apte à enseigner au débutant teinturier des principes méthodiques et rationnels sur les opérations de la teinture et de ses travaux accessoires, et de donner aux praticiens déjà expérimentés des renseignements utiles, provenant de l’usine et de l’atelier, et la plupart éprouvés par l’auteur.
- Cette appréciation que nous avions formulée alors, nous ne pouvons qu’y insister, en présence de la seconde édition qui vient de paraître, remaniée avec soin, refondue dans diverses parties avec de nouveaux éléments ajoutés, et augmentée de descriptions mécaniques, avec figures correspondantes, ce qui devient maintenant le complément indispensable de tous traités sur nos industries.
- Les échantillons ont été préparés par l’auteur et ont chacun la formule qui s’y rapporte au lieu dêtre, comme souvent, de simples représentants de genres en usage.
- Nous n’hésitons pas à signaler la “ Chimie des Teinturiers ” comme un très bon livre, et d’autant plus utilisable par le plus grand nombre, qu’il ne se lance pas dans un jeu exagéré de formules et de notations ; la partie chimique, pour être très conforme aux principes scientifiques, est accessible à quiconque possède quelques données élémentaires.
- Du reste, dans ses allures générales, ce livre est essentiellement praticien, mais éclairé, dans des proportions convenables, d’une judicieuse et non absorbante théorie.
- Nous empruntons au Moniteur scientifique une description de cet ouvrage, à laquelle nous nous associons entièrement :
- « L’auteur, après quelques généralités nécessaires pour comprendre les réactions des différents éléments ou de leurs dérivés, traite les éléments ou corps simples, les acides, les sels métalliques appliqués à la teinture et à la fabrication des tissus incombustibles. Les. produits organiques : savons, alcools, huiles, sont passés entrevue et examinés au point de
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- vue de leur application à la teinture et à l’impression. Vient ensuite une étude sur la théorie de la teinture des couleurs ; les travaux de MM. Chevreul, Rosensthiel y sont analysés, et les conseils de M. Decaux résumés. Un chapitre tout entier est consacré aux fibres, telles que l’amiante, la laine, la soie, les plumes, le cuir, le coton, le lin, le chanvre, le jute et la ramie, et au travail et préparation qu’on leur fait subir avant de les teindre, et qui constituent le dessuintage, le décreusage, le dégommage, le séchage, l’égrenage, le rouissage, le treillage. Puis, suit une étude très bien faite sur les épaississants, leur fabrication et leur mode d’emploi.
- (( Le blanchiment fait l’objet d’un long article, auquel succèdent les mordants et le mordançage, qui est l’une des parties les plus importantes de la teinture, puisque, sauf dans certains cas particuliers (indigo, cachou, rocou, etc.), la teinture du coton et de la soie se fait au moyen de mordants qui, non seulement fixent la couleur, mais modifient sa nuance naturelle. Enfin, tout ce qui concerne l’art de la teinture proprement dite se termine par un long et intéressant chapitre sur les matières colorantes. Ce sont d'abord les colorants naturels : l’indigo, la garance, les bois colorants, etc., etc., la cochenille, le kermès, etc., qui sont examinés, tant au point de vue de leur composition, de leur préparation et de leurs propriétés que de leur application à la teinture et à l’impression.
- « Ensuite viennent les colorants artificiels ; le noir d’aniline est spécialement développé, et ce chapitre est terminé par une étude sur les procédés d’application des couleurs artificielles. Les derniers chapitres sont relatifs à l’installation ou fonctionnement du laboratoire que doit avoir tout établissement de teinture, quelque modeste qu’il soit. C’est là qu’il doit préparer, classer ses échantillons, essayer les drogues et les matières colorantes, les couleurs nouvelles qu’on vient proposer, leur valeur au point de vue tinctorial, leur résistance à la lumière, au savon, au foulage, enfin essayer les fils et les tissus teints.
- « Un article spécial est réservé aux réactifs, à leur emploi et à la manière de procéder dans certains essais, tels que l’alcalimétrie, la chlorométrie, etc., et un autre à l’hygiène du teinturier. Puis l’ouvrage se termine par des tables de densités, etc., par le vocabulaire des termes employés dans l’atelier, et un index bibliographique raisonné. Un appendice de 16 pages et 10 cartes donne 100 recettes de teinture et d’impression avec échantillons à l’appui.
- « En résumé, ce livre remplit bien le but que s’était proposé M. Piequet, et que nous avons indiqué plus haut. On sent que l’auteur est un homme d’une rare compétence, et qui, lui-même, joint à une grande connaissance l’habileté d’un praticien consom-
- mé. Tout en évitant de se perdre dans des considérations théoriques trop ardues et qui, ainsi qu’il le dit, répugnent au teinturier qui pratique, l’auteur a su donner un aperçu suffisant pour que le lecteur puisse avoir une connaissance exacte des réactions qui se produisent dans le cours des opérations tinctoriales. »
- Cette nouvelle édition justifie plus encore que la première l’appréciation ci-dessus qui s’y rapportait ; elle a été entièrement refondue et mise au courant des derniers progrès ; des gravures, avons-nous dit, y ont été ajoutées ; des recettes et procédés nouveaux y sont donnés, et sont décrits sans la moindre réticence, ce que l’on trouve rarement dans les traités de ce genre dont les auteurs sont souvent obligés d’accopter, tels qu’on veut bien les leur donner, les procédés de fabrication qu’il ne leur est pas possible de contrôler.
- Ajoutons que l’ouvrage est élégamment édité par la « Librairie industrielle » de J. Fritsch, à Paris, maison qui prend une place importante dans la librairie technologique.
- Ce livre est excellent à tous les points de vue.
- JURISPRUDENCE
- TYRANNIE SYNDICALE
- Responsabilité des Syndicats dans leurs abus
- Il y quelques jours, la Cour de Lyon a condamné à 3000 francs de dommages-intérêts un syndicat d’ouvriers tourneurs en cuivre et robinetier lyonnais, qui avait empêché un non-syndiqué de trouver du travail.
- La première chambre du tribunal civil de Paris vient d'être saisi d’un procès analogue : un ancien mouleur en cuivre, M. Bounissent, a assigné en dommages-intérêts, tant en son nom personnel qu’au nom de son fils mineur, la chambre syndicale des ouvriers fondeurs en cuivre de Paris.
- M. Bounissent explique que le but visé est de forcer les ouvriers à faire partie du syndicat et à subir ses lois et que pour atteindre ce but il ne recule devant rien ; le demandeur réclame 5.000 fr. de dommages-intérêts, et autant pour son fils, en tout 10.000 fr.
- Voici le jugement du tribunal avec ses principaux considérants :
- Attendu que des documents versés au procès il résulte la preuve que la chambre syndicale des fondeurs de cuivre, imitant en cela l’exemple de beaucoup d’autres syndicats, frappe de consigne tous ceux qui n’obéissent pas à ses ordres ;
- Qu’aux termes de ses statuts (art. 28 et sui-! vants) la consigne consiste dans l’interdiction j faite aux ouvriers, même non syndiqués, de travailler dans des maisons mises par elle en-interdit; aux patrons d’employer des ouvriers mis à l’index sous peine, pour les uns et pour les autres, de se voir eux-mêmes consignés ;
- Que, pour assurer l’effet de la consigne, les noms ds ceux qui en sont frappés sont chaque mois publiés par le journal la Fonderie, organe de la chambre syndicale, sous le titre infamant de Pilori corporatif ;
- Que la consigne dure tant que l’ouvrier n’a pas fait amende honorable et n’a pas obtenu de l’assemblée générale, dont il est tenu de payer les frais, la levée de la mesure qui l’a frappé ;
- Attendu que, dès 1885, Bounissent père a été mis en consigne par la chambre syndicale, qu’il travaillait alors comme ouvrier mouleur en cuivre dans la maison Geoffroy, sise à Paris, 28, rue des Rigolles.
- Que l’un des membres de la Chambre syndicale, Terrier, agant voulu prendre la place d'Isaïe, chef d’atelier de la maison, le renvoi de ce dernier fut demandé à ses patrons ; que sur leur refus d'obtempérer à l’injonction de la chambre syndicale, leur maison fut mise en consigne et inscrite au Pilori corporatif ; qu’il en fut de même des ouvriers qui restèrent dans la maison et notamment de Bounissent père qui, depuis ce moment, n’a cessé de figurer au Pilori ;
- Que, par suite de ces agissements que la chambre syndicale ne conteste même pas, Bonissent s’est vu fermer l’accès de toutes les maisons non consignées qui n’auraient pu le recevoir sans être elles-mêmes mises en interdit, et que, ne pouvant trouver du travail que dans les quelques maisons déjà consignées, il a dû subir de nombreux chômages, d’autant plus douloureux pour lui qu’il avait encore à sa charge quatre de ses jeunes enfants.
- Que de même son fils Victor Bounissent a été victime des agissements de la chambre syndicale ;
- Q’en agissant ainsi qu’elle l’a fait, la chambre syndicale a commis une faute lourde dont elle ne saurait être admise à décliner la responsabilité ;
- Que la faute est évidente, et qu’elle résulte de la persécution dirigée avec intention de nuire, par la chambre syndicale, pendant dix années entières, contre Bounissent père, alors qu’elle n’avait contre lui d’autre grief que d’être resté dans une maison mise à l’index pour n’avoir pas voulu se soumettre à la plus inique des exigences ; qu’au regard de Bounissent fils la chambre syndicale ne prend pas même la peine d’indiquer les motifs de l’attitude qu’elle a prise à son égard ;
- Que le préjudice dont il est dû réparation résulte en outre, pour Bounissent père, de ! l’atteinte grave qui a été portée à sa considé-
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- ration par l’inscription de son nom au pilori corporatif; que pendant dix ans il a été signalé à la mésestime et à l’animadversion des autres ouvriers aussi bien qu’à l’inquiétude des patrons, alors qu’il n’avait fait qu’user du droit qu’a tout homme d’exercer librement son industrie en se conformant aux lois, etc. ;
- Le tribunal dit Bounissent père bien fondé dans la demande qu’il a formée tant en son nom personnel que comme administrateur légal de la personne et des biens de Victor Bounissent son fils mineur ;
- Condamne les défendeurs à lui payer à titre de réparation du dommage causé par leur faute, la somme de 5.000 fr., dont 4.500 sont attribués personnellement au père et 500 fr. au fils ;
- Déboutent les défendeurs de leurs fins et conclusions tant principales que subsidiaires; les condamne aux dépens, dont le recouvrement sera poursuivi conformément à la loi sur l’assistance judiciaire.
- Informations et Faits Divers
- Le§ fournitures militaires. — Nous continuons à enregistrer les critiques qui se produisent contre les exigences des cah'ers des charges concernant les fournitures militaires ; or, l’Association générale du commerce et de l’industrie des tissus, appelée à donner son avis sur les conditions imposées par l’Etat aux fournisseurs de l’armée, en ce qui concerne les effets confectionnés, a dressé un rapport que nous mettons sous les yeux de nos lecteurs, comme suite de cette campagne.
- Les fournisseurs d’effets de la deuxième portion (effets de petit équipement), n’étant pas fabricants sont obligés, de s’adresser à des fabricants et négociants pour la fourniture des tissus qui leur sont nécessaires pour la confection des chemises, caleçons, pantalons, etc., dont ils peuvent avoir à faire la livraison dans les corps de troupe.
- Ces fournisseurs de petit équipement demandent donc aux industriels avec lesquels ils traitent de garantir que les tissus qu’ils livrent répondront à toutes les conditions exigées par les notices du cahier des charges, responsabilités auxquelles la majorité des fabricants s’est refusée à souscrire.
- C’est pour ce motif que la Chambre syndicale des fabricants d’équipements militaires s’est adressée à l’Association générale du commerce et de l’industrie des tissus et matières textiles, pour lui demander de vouloir bien étudier avec sa haute compétence le susdit cahier des charges, du l6 mai 1895, et soumettre à l’occasion, au ministre de la guerre, les observations
- techniques et pratiques que salecture pourra lui suggérer.
- Après examen, l’Association générale du commerce et de l’industrie des tissus, s’appuyant sur l’autorité incontestée de ses membres, présente à M. le Ministre de la guerre les observations suivantes qui, à son avis, doivent entraîner la suppression des articles visés, qui rendent toute livraison impossible à effectuer.
- Article 14. — Réception du matériel dans les corps par une commission composée d’officiers dont « les decisions sont sans appel », et lesdites décisions, en cas de non-acceptation, entraînent l’apposition de la marque de rejet dans les conditions fixées page 70, — estampille qui enlève à l’effet confectionné, qui en sera maculé, sa valeur commerciale et marchande.
- Or, en droit, ce pouvoir donné à une commission est arbitraire, par cela même que le Ministre qui le concède ne le possède pas lui-même ; il est établi juridiquement que « les contestations auxquelles il peut donner lieu sont jugées administrativement, c’est-à-dire par le Ministre de la guerre, sauf appel au Conseil d’Etat. »
- Au point de vue pratique, quelle garantie offre ce mode d’examen ? Aucune, car le fournisseur se trouve en présence d’une commission composée d’officiers, fort honorables sans doute, mais qui, par leur profession, n’ont pu acquérir les connaissances techniques leur permettant d’apprécier sûrement diverses marchandises, de les juger sans appel et, par suite, de compromettre pécuniairement des situations commerciales. Et cela, contrairement au droit commun, au droit commercial et aux règles établies, qui prescrivent qu’un expert « idoine » doit examiner les livraisons avant la commission de réception, et ensuite, qu’en cas de rejet par ladite commission, rejet qui peut être contesté, on fait appel à trois arbitres, un choisi par l’Administration, un autre par le fournisseur, et-un troisième désigné par le Tribunal de commerce, pour les départager, si cela est nécessaire.
- Ceci exposé, l’Association générale des tissus fait également observer à M. le Ministre qu’il est impossible à un industriel de s’engager à livrer des tissus dans les conditions suivantes :
- 1. Garantir un tissu de lin, de chanvre ou de coton sans défauts ; car, malgré la la bonne qualité des matières employées, malgré l’outillage le plus perfectionné, le soin de fabrication le plus grand, on ne peut livrer des tissus de qualité courante sans défauts absolus de tissage et quelques gros fils dans une chemise, un caleçon ou un pantalon, ne compromettant pas sa qualité ni sa durée.
- 2. Accepter la condition des épreuves d’étuvages et décatissages des effets confectionnés en toile de lin ou de chanvre, ainsi que de débouillissage pour ceux en toile de coton, telles qu’elles sont relatées.
- (Voir l’article : Essai des toiles, inséré plus haut.)
- Comment admettre que la totalité d’une livraison d’effets confectionnés soit refusée et marquée du timbre de rejet, parce que l’on aura constaté une perte de plus de 4 0/0 en poids, de 3 0/0 en longueur et 2 0/0 en largeur pour les effets en lin ou en chanvre, et de plus de 6 0/0 en poids pour les effets en coton sur un coupon de 25 à 30 centimètres de forces dynamométriques très élevées, que l’on exige pour les tissus de lin, de chanvre et de coton, soit faite après les opérations de lessivage, d’étuvage et de débouillissage qui détériorent plus ou moins le tissu, sur des bandes prises sur le dit coupon de 25 à 30 centimètres, qui, altéré déjà par les premières manipulations, devra encore être repassé au fer chaud pour les réaplanir.
- Il faut ignorer totalement les propriétés des textiles sur lesquels chaque manutention exerce une influence plus ou moins grande, pour prescrire de pareilles expériences sur des objets confectionnés et les considérer comme concluantes.
- L’Association générale des tissus croit de son devoir d’attirer l’attention du Ministre sur de pareilles exigences mises entre les mains de commissions inexpérimentées, et dont il faudrait accepter les décisions sans appel; elle espère que M. le Ministre de la guerre voudra bien donner des ordres pour que le susdit cahier des charges soit révisé. En outre, elle émet le vœu que, dorénavant, les cahiers des charges soient établis avec le concours d’industriels et de négociants compétents, soucieux de concilier les intérêts de l’Etat avec ceux des fournisseurs.
- —o—
- Lettre ministérielle relative à Fapplication du décret du 10 mars 1894 sur l'hygiène et la sécurité des travailleurs dans les etablissements industriels.
- Monsieur l’inspecteur divisionnaire,
- La disposition de l’article 10 du décret du 10 mars 1894, 9ui prescrit une largeur d’au moins 80 centimètres pour les passages entre les machines, mécanismes et outils mus par des moteurs, a donné lieu à des interprétations diverses. Afin de pouvoir indiquer au service le sens précis de cette prescription, j’ai soumis la question au Comité consultatifdes arts et manufactures, qui avait proposé la rédaction de la disposition précitée. Il résulte de l’avis exprimé par le Comité qu’il faut entendre par la désignation « passage » les endroits situés entre les machines où peuvent passer et où parfois circulent effectivement un certain nombre d’ouvriers de l’usine. Par contre, il ne faudrait pas considérer comme un des passages visés par le décret du 10 mars 1894 ies petits espaces laissés libres autour d’une machine, et où l’ouvrier attaché spécialement à la dite machine peut pénétrer quelquefois, soit pour les nécessités de son travail, soit pour le nettoyage.
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- C’est dans ce sens que je vous prie de donner des instructions aux inspecteurs départementaux placés sous vos ordres pour ne pas exiger des industriels que toute séparation entre les machines ait une largeur de 80 centimètres, lorsqu’elle ne sert pas habituellement de passage.
- En examinant le dossier relatif à la question ci-dessus, le Comité consultatif des arts et manufactures a remarqué que le service de l’inspection avait, dans certaines circonstances, très rares d’ailleurs, fourni aux industriels, non seulement des conseils, mais aussi des plans pour l’aménagement de leurs usines. J’estime, avec le Comité, que c’est là un mode de procéder auquel il convient de renoncer absolument ; le service s’exposerait en effet, dans le cas où un accident se produirait, à des responsabilités morales -qu’il importe d’éviter. C’est aux industriels seuls qu’il appartient de prendre les mesures nécessaires pour se mettre en règle avec les prescriptions de la loi du 12 juin 1893 et du règlement d’administration publique du 10 mars 1894.
- fjjase ex|6«sitiosi à lloueii. —
- Au mois de mai 1896, s’ouvrira à Rouen, pour une durée de cinq mois, une exposition nationale et coloniale.
- L’exposition, constituée en entrepôt réel d’octroi, recevra tous les envois des producteurs habitant les départements français, les colonies et les pays de protectorat. Elle sera fermée aux produits étrangers, même présentés par des industriels ou commerçants établis en France. Cependant, le comité se réserve le droit d’admettre, par exception, certains produits étrangers d’invention récente et particulièrement intéressants, tels que le kinétoscope et le phonographe.
- —o —
- Ejcs voleurs «les teinturiers.
- — Deux femmes exploitent, depuis quelque temps, les teinturiers du quartier Saint-Georges de la manière suivante : elles apportent une étoffe sans valeur et pendant qu’on inscrit leur commande sur le livre, elles se penchent sur ce livre et lisent les noms des clients et les objets confiés par eux.
- Un peu plus tard, des complices se présentent et réclament une robe ou un manteau. Parfois ils se font passer pour des domestiques et prennent livraison sans rien payer.
- Plusieurs plaintes ont été déposées à raison de ce s faits.
- Incendies. — Un incendie considérable a éclaté dans une filature de coton, au faubourg de Bootz, à Laval.
- On croit qu’une étincelle a enflammé une pièce de coton et a causé l’incendie qui s’est propagé rapidement. En quelques minutes tout a été embrasé.
- La population et les soldats ont travaillé
- pendant trois heures à l’extinction du feu, mais inutilement; la fabrique a été complètement détruite et il n’en reste plus qu’un monceau de ruines.
- Il n’y a aucun accident de personne.
- Les pertes qui sont évaluées à plusieurs centaines de mille francs sont couvertes par des assurances.
- Par suite de ce sinistre 500 ouvriers sont sans travail.
- — Un violent incendie vient de détruire complètement l’une des plus importantes fabriques de soieries du département de l’Ardèche, située au hameau du Pont, commune de Quintenas, et appartenant à M. Gleizal. Le feu s’est déclaré pendant la nuit, dans le sous-sol occupé par les ateliers de moulinage. La marche du fléau fut extrêmement rapide, grâce aux matières grasses qui s’y trouvaient en quantité. A la première alarme, les pompiers de Quintenas et ceux de Vernesc sont accourus ; mais, malgré la promptitude des secours, la fabrique entière était la proie des flammes.
- Une maison d’habitation attenante à la fabrique a été aussi complètement détruite. Une grande quantité de soie a été brûlée. Les dégâts, qui dépassent le chiffre de 400,000 fr., sont couverts par diverses assurances. Ce sinistre laisse une centaine d’ouvriers sans travail.
- Renseignements Commerciaux
- SOCIÉTÉS :
- Formations — Modifications — Dissolutions
- Formation de la Société en nom collectif Letourneur frères et F. Barbier, teinture, impression et dégraissage, 3 bis, rue du Pré-de-la-Bataille, à Rouen. — Durée : 12 ans. — Cap. : 75,000 fr. — Acte du 14 juin.
- Formation de la Société en commandite C. Delescluse et Cie, blanchisserie de coton, à Maroni me-. — Durée : 15 ans. — Cap. : 200,000 fr. — Acte du 13 juillet.
- Formation de la Société en commandite Neyron et Cie, fabr. de tissus, corsages, jerseys et gants, tissu hygiénique français du docteur Rasurel, lainage à la ouate de tourbe antiseptique et absorbante, 79, rue du Château, à Lyon. — Durée : 1 an. — Cap. : 400,000 fr. — Acte du 17 juin.
- Formation de la Société en nom collectif Ch. Terrier et Cie, teinture des cotons, quai de Elle, à Roanne. — Durée : 10 ans et 4 mois.
- Formation de la Société en nom collectif Montègu et Donati, teinture et apprêts, 258, cours Lafayette, à Lyon. — Durée :
- 12 ans. — Cap. ; 80,000 fr. — Acte du
- 13 juillet.
- Formation de la Société en nom collectif | veuve A. Gonay cadet et Cie, teinture et ; dégraissage, 54, rue du faubourg Montmé-i lian, à Chambéry. — Durée : 10 ans. — Cap. : 30,000 fr. — Acte du 2 juillet.
- Dissolution de la Société Cfiarpy et Pralus, teinturerie, lustrage et apprêt de ' peaux, 26 et 28, rue de l’Eglise et 27, rue , Franklin, à Montreuil sous-Bois. — L. : i M. Charpy. — Acte du 13 juin.
- , Dissolution, à partir du 30 juin, de la Société Sanoner frères, teinturerie de peaux, 46, boul. Arago, à Paris. — L. : les associés. — Acte du 3 1 mai.
- Dissolution de la Société M allen et ! Chambard aîné, teinture d’étoffes de soie, i 101, route de Vienne, à Lyon. — L. : M. j Malien. — Acte du 31 juillet.
- ! Dissolution, à partir du 2 juillet, de la Société Goyffon et Pirodon, apprêt 1 d’étoffes de soie, 8, rue Magneval, à Lyon, j — L. : M. Pitre. — Jug. du 2 juillet.
- j Dissolution, à partir du 6 juillet, de la | Société Aujard et Pelloux, teinturerie en peaux, à Grenoble. — L. : M. Pelloux qui continue seul.
- Déclaration de faillite
- Walter (G., V.), teinturerie, couleurs d’aniline, à Saint-Denis. — Jug. du 27 juillet. — S. : M. Destrez.
- Liquidation judiciaire
- Borin (Ernest-Henri), teinturier-blanchisseur, 130, rue de Charonne, à Paris. Jug. du 8 juillet. — L. : M. Faucon.
- Clôtures pour insuffisance d’actif
- Buchet, ex-teinturerie, 42, rue des Abbesses, à Paris. — Jug. du 30 avril.
- Soubeiran, teinturerie, 4, imp. Saint-Sauveur. — Jug. du 30 avril.
- Demogeot, teinturier en plumes, 77, boulevard Richard-Lenoir, à Paris. — Jug. du 29 juin.
- Ventes de Fonds «le Teinture
- VENDEURS ACQUÉREURS FONDS CÉDÉS
- Larcher. Lahoureau. A Montreuil.
- Mlle Gillet. Veuve Sauilot. 68, rue Myrrha.
- Mme Vauxion. Veuve Moulard. 88, r. des Sts-Pères.
- Mlle Gallois. 18, rue Davy.
- Mme manchon. 110, av. Parmentier.
- Veuve Boucher. Driget. 22, rue Trezel.
- Morlet. Lagorce. 17, rue d’Allemagne.
- Mme Morean. 86, rue des Archives.
- Veuve Jeanne. Veuve illoinet. 140, rue Legendre.
- Brousmiche. 7, rue Jare le.
- Mlle Rasset. 40, boul. St-Germain.
- Veuve Terrier. 7, rue des Canettes.
- Mme Michon. Mme Vinkel. 2, rue Fontaine-St G.
- Veuve Prunier. Mlle Bayne. 70, rue Lemercier.
- Thurel 30, rue Sl-Séverin.
- Cléron. 45, rue Condorcet.
- Mme Courtois. Mlle Lachamhre. 23, r.des Messageries.
- John. Veuve Tabary. 29, rue de Beaune.
- Le Gérant : F. Gouillon.
- Tou» droits réservés
- TROYES. — IMP. MARTELKT
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- LA REVUE DE
- 8e Année, H» 8. ET DES COLORATIONS
- F. GOUILLON, Directeur,
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- LA TEINTURE
- INDUSTRIELLES
- 3, Rue du Trésor, PARIS
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- SOMMAIRE
- L’ouvrier teinturier. — Procédé d’enlevage aux chlorates et aux prussiates. — Étude sur l’impression des pilous et flanelles coton (suite). — Le soyage des tissus. — Epaillage chimique et blanchiment simultanés. — Drap en étoffe mixte.
- — Revue sommaire des brevets d’invention. — Nouvelle essoreuse.
- Procèdes pratiques : Types d’impressions; Rose diamine ; Ocrage des rideaux ; Formules diverses.
- Chronique Industrielle. — Société industrielle de Mulhouse. — Appareil récupérateur de benzine.
- — Epuration des eaux industrielles. — Grille articulée. — Sol d’atelier. — Sur les cordages en soie. — Caisse de retraites pour les travailleurs.
- — Régime douanier, cas spéciaux. — Bibliographie. — Brevets d’invention (catalogue). — Informations et faits divers. — Renseignements commerciaux. — Noir pour gants.
- ÏOnwier Teinturier disparaît
- COMMENT LE RECONSTITUER?
- Les ouvriers professionnels de la Teinture deviennent de plus en plus rares, tant ceux de l’industrie manufacturière que ceux du chiffonnage.
- Il ne s’agit pas des manouvriers, gens sans savoir spécial, que l’on peut mettre à toute besogne et que l’on trouve toujours dans tous centres industriels ; ceux-là suffisent pour transporteries matières d’une machine à une autre, pour mener les fils Ou étoffes dans leurs différents bains, pour guider un tissu sur des cylindres sécheurs ; pour faire, en un mot, tout travail de manœuvre.
- Mais quant aux ouvriers spéciaux qui ont à gouverner ces travaux, à juger le point d’arrêt d’une opération, à échantillonner une teinte, à estimer la plus ou moins grande intensité à donner à un traitement, à apprécier les questions d'humidité, de température, de tension nécessaires : ceux, enfin, qui remplissent les fonctions de chefs de postes, on trouve difficilement à les recruter, et le savoir professionnel de ceux que l’on rencontre est généralement bien faible ; une conversation de quelques minutes vous fait immédiatement entrevoir qu’ils ne possèdent qu’une pratique routinière dénuée de connaissances de fond, faisant beaucoup de cas de prétendus secrets à eux et qui ne sont que procédés courant les rues, souvent abandonnés ; ces hommes,
- aptes à conduire un travail dont tous les éléments leur sont préalablementdonnés, seraient incapables à y suffire par leur seule initiative; il leur faut aussi une direction.
- Dans la Teinture-Nettoyage, la situation est la même: les ouvriers connaissant réellement leur poste disparaissent de plus en plus, et quant à ceux qui doivent répondre à tous les besoins d’une maison, où le personnel trop peu nombreux n’est pas divisé en spécialités, ils sont à peu près introuvables si on les veut réellement capables. Il n’en manque pas, bien entendu, qui se déclarent bons à tout, mais il faut les voir à l’œuvre !
- Cette pénurie de personnel technique est générale : de province, de l’étranger on nous demande des ouvriers compétents ; or, Paris et les villes à fabriques n’en ont pas assez pour eux et ne sont pas ainsi en état d’en procurer aux autres ; il en résulte que les bons ouvriers, ceux même d’une capacité secondaire, mais stables, exacts et non intempérants n’ont jamais besoin de se déplacer ; ils ont toujours de l’ouvrage assuré, et généralement à de meilleures conditions que celles qu’on leur offre au loin.
- Ceux qui consentent à s’éloigner sont ordinairement usés sur leurs places, et leurs défauts sont trop connus pour pouvoir comp-ter sur un travail suivi : ou les utilise dans les moments de presse et l’on s’en défait aussitôt après. Ils n’exigent pas moins qu’on leur dresse des ponts d’or pour le moindre déplacement ; arrivés à leur destination, leur insuffisance se manifeste bientôt et l’on ne s’en débarrasse qu’au moyen de nouveaux sacrifices.
- On trouve cependant quelques jeunes gens ambitieux et entreprenants, assez intelligents pour compléter, en travaillant et étudiant, ce qui leur manque de connaissances techniques, et d’anciens patrons, que leur inaptitude commerciale a entraîné à la chute ; les uns et les autres peuvent être des, ouvriers sérieux, des auxiliaires utiles, et qui ne demandent pas mieux que de se déplacer, mais ils sont en petit nombre, et non encore sans présenter quelques mauvaises chances.
- Aussi les ouvriers véritablement de la profession sont-ils, comme nous l’avons dit, de plus en plus rares ; ils sont recherchés en proportion, et finiront par imposer des exigences, très légitimes, vu la situation, mais
- qui créeront de grands embarras aux chefs d’établissements.
- Les causes de cette pénurie ne sont pas l’extension du machinisme qui n’aurait pu nuire qu’aux manouvriers, ni la généralisation des couleurs nouvelles toutes formées, qui, préteud-on quelquefois, ne nécessitent plus de connaissances tinctoriales : ce qui est une grande erreur, car les colora ni s organiques sont autrement compliqués à connaître et à appliquer, que la demi-douzaine de bois, indigo, orseille et cochenille, avec lesquels on se suffisait autrefois. Est-ce la division du travail? Mais elle devrait avoir au moins pour résultat de créer des praticiens très forts dans leur branche spéciale, ce qui n’est pas.
- La véritable raison est la suppression du régime de l’apprentissage : fait qui se produit dans la Teinture aussi bien que dans toutes les autres industries. Les enfants et leurs parents ne consentent plus à sacrifier plusieurs années à l’assimilation non rémunérée d’un art ou d’une profession ; ils veulent aujourd’hui gagner de suite, et cela ils l’obtiennent facilement, même dans les métiers qu’il faut apprendre et pour lesquels on demandait autrefois trois, cinq et jusqu’à sept aimées d’apprentissage ; nous citerons, pour exemple, la bijouterie, l’horlogerie, la gravure, la gaî-nerie, etc.
- Et cette prétention est justifiée maintenant qu’aucun de ces ateliers ne fabrique une pièce entière, et que la plupart des opérations accessoires se faisant chez des sous-spécialistes, l’apprenti ne trouverait plus une maison où se former comme ouvrier complet. On l’utilise pour les petits travaux ne demandant pas d’habileté de main, pour faire les courses, ranger l’atelier, comme, enfin, uu auxiliaire à tout faire. Et ainsi il rend des services, alors qu’il n’en reçoit guère ; il est donc juste qu’il soit rémunéré.
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- Dans les ateliers de teinture, la profession peut encore s’apprendre à peu près dans toutes ses parties. Mais l’apprenti n’y vient pas, il trouve à gagner de suite dans d’autres métiers. Et comment un patron teinturier le paierait-il? Un enfant ne peut lui rendre aucun service sérieux ; il faut qu’il ait au moins dix-huit ans pour offrir un travail productif ; à cet âge, les jeunes gens sont déjà engagés dans un métier.
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- Du reste, les patrons ne recherchent pas d’apprentis ; ils n’y tiennent pas, et les ouvriers, à Paris au moins, n’accepteraient probablement pas leur coopération. En fait, Paris n’en a pas ; il en vient quelques-uns commencés en province, mais bien peu nombreux et insuffisants pour combler les vides provenant d’extinctions, d’établissements ou d’autres causes.
- La plupart sont fils de patrons venant chez un ami compléter leur instruction professionnelle, pour retourner ensuite chez eux diriger ou reprendre la maison paternelle.
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- Pour beaucoup d’industries, les écoles professionnelles ou des cours libres (malgré les critiques qu’on en fait), atténuent un peu cette situation ; les adolescents qui ont suivi ces enseignements ne font pas encore des ouvriers, cependant ils ont un fond de connaissances, des principes généraux sur toutes les parties de leur industrie qui leur permettent de s’assimiler rapidement, et sachant ce qu’ils font, la pratique de leur métier.
- Mais les industries tinctoriales sont mal partagées au point de vue de l’enseignement professionnel, et, il faut bien le dire, quelques tentatives dans cette voie n’ont pas toujours le succès qu’on en devrait attendre. Mettons à part Mulhouse dont les cours sont très sui- : vis, Roubaix qui a pris aussi une bonne place, et voyons, comme exemple, Amiens : dont le cours de teinture réunit une dizaine d’élèves, la plupart ne se destinant pas à la teinture; et cependant la Société industrielle d’Amiens n’a rien négligé pour donner à cet enseignement l’autorité, l’attrait, l’utilité qui devraient leur amener un grand nombre d’élèves, surtout dans ce milieu tinctorial.
- Peut-être la Société industrielle n’a-t-elle pas suffisamment l’appui des chefs teinturiers eux-mêmes.
- Paris n’a rien au point de vue pratique ; il lui reste une chaire scindée au Conservatoire des Arts-et-Métiers, mais n’enseignant nécessairement qu’à des auditeurs et non à des manipulateurs. Le cours de Teinture a lieu une année sur deux ; le programme y est bien entendu, l’enseignement excellent, mais évidemment trop hâtif, et les professionnels n’y viennent pas en assez grand nombre.
- Les leçons de teinture des Gobelins sont supprimées depuis quelque trente ans!...
- Plusieurs Chambres syndicales de Paris ont organisé des cours pratiques se rapportant à leurs professions; elles en obtiennent de très bons résultats et ônt su trouver un personnel enseignant dévoué et désintéressé, tant parmi leurs propres membres que parmi des théoriciens venus du dehors, qui aide à leur œuvre.
- Et cet enseignement, s’adressant aux ouvriers et apprentis déjà travaillant, supplée
- I aux écoles professionnelles, qui ne s’occupent pas de leurs spécialités et qui n’admettent que des élèves à demeure.
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- La Chambre syndicale parisienne de la Teinture et du Nettoyage aurait des tendances à créer quelque chose de ce genre ; elle sent bien que c’est le seul moyen de préparer de nouveaux ouvriers, conscients de'leur travail, et devant remplacer ceux qui disparaissent, mais elle a peu de ressources ; elle n’a pas, à proprement parler, de budget, puisque l’Union nationale dont elle fait partie, a l’entreprise, à ses risques et périls, de ses services, subvenant à ses frais matériels, mais aussi encaissant ses cotisations.
- Cependant la Chambre, avec quelques sacrifices de ses membres, quelques concours bénévoles du dehors et avec l’appui de la Chambre syndicale ouvrière, arriverait encore à organiser des cours théoriques et démonstratifs : ces derniers dans un atelier prêté par l’un de ses membres ; cela serait quelque chose,- ce serait même beaucoup, et l’on ne peut que désirer ardemment la réalisation de cette idée.
- Mais Paris a aussi une Chambre syndicale de la Teinture, des Apprêts et du Blanchiment (tissus neufs), et une Chambre syndicale des Teinturiers en soie, laine, coton et tous textiles en fils ; avec celle des Dégraisseurs, cela fait trois groupes qui pourraient s’entendre pour installer ces cours à frais communs, et leur donner alors une certaine ampleur. L’enseignement pour ces trois spécialités peut être rassemblé en un tout unique, au grand avantage de chacune, car rien de ce qui intéresse l’une ne peut être indifférente à l’autre : les mêmes règles et les mêmes principes leur sont communs.
- Puis, cet essai ayant réussi à Paris, il aurait certainement des imitateurs dans les autres centres textiles, tels que Lyon, Rouen, Lille, Reims, etc., et cela résoudrait la question du personnel ouvrier compétent et éclairé.
- De toutes façons il faut aviser, car le recrutement des chefs de postes deviendra bientôt impossible, à moins de se contenter de non-valeurs qui compromettront la réputation de la Teinturerie française et obéreront leurs maisons par des malfaçons, par des travaux irrationnels et mal conduits.
- Il faut absolument reconstituer le professionnel, et pour cela faire par soi-même, sans rien attendre des pouvoirs publics.
- F. Gouillon.
- PROCÉDÉ D’EXLEVAGE
- aux chlorates et aux prussiates
- Pli cacheté déposé par M. Paul Jean-maire, le 2 avril 1885, à la Société industrielle de Mulhouse.
- Le présent pli a pour objet un "nouveau procédé d’enlevages en toutes nuances, spécialement sur bleus cuvés, et qui est utilisé couramment dans la maison Frères Kœchlin depuis environ deux mois.
- La base du procédé est une réaction dont j’ai fait mention, il y a six ou sept ans, dans les Bulletins de la Société industrielle, savoir : l’action des chlorates sur les prussiates entre 80° et 100°.
- L’enlevage blanc se fait avec les chlorates de soude, de baryte, etc., en proportion convenable, suivant l’intensité du bleu à ronger, et de 4 à 20 gr. ferricyanure de potassium par un litre de couleur.
- Enlevage rouge : chlorate d’alumine, avec addition d’autres chlorates, s’il est nécessaire, et les mêmes quantités de prussiate.
- Après impression, on passe trois minutes dans l’appareil à vaporiser Mather et Platt ; on lave et teint comme d’habitude.
- Ce procédé a l’avantage de ne pas altérer le tissu par des passages alcalins ou des vaporisages subséquents (dans le cas du rouge, par exemple).
- N. B. — Il est bon d’ajouter des préparations stanniques à la couleur rouge, pour en augmenter la vivacité.
- On peut y incorporer de l’albumine et des couleurs plastiques, telles que : vermillon, jaune de chrome, etc.
- Avec les mêmes couleurs on peut enlever sur alizarine bleue, sur la plupart des couleurs fixées par mordant d’oxyde de chrome, tels que: le violet solide Durand, seul ou associé au quercitron (de manière à donner le ton indigo), etc., etc.
- On peut même teindre en alizarine ou autres les parties rongées (les fonds ne se teignent pas sensiblement).
- Quant à la théorie de la réaction, elle est analogue à celle qui se passe dans le développement du noir d’aniline par les chlorates et petites quantités de sel de cuivre, vanadium, etc.
- Le prussiate rouge abandonne de l’oxygène pour se transformer en prussiate jaune, et celui-ci est retransformé en prussiate rouge par l’acidé chlorique, jusqu’à complet épuisement de ce dernier.
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- ÉTUDE SDR L’IMPRESSION
- DES
- PILOUS & FLANELLES COTON
- Communication de M. O. Piequet à la Société industrielle du nord de la France.
- (suite)
- Observations générales sur les différentes parties du travail
- Séchage. — Il faut éviter soigneusement la formation de plis au séchage, car il est difficile de les faire disparaître ensuite. Il ne faut pas non plus que les lisières se roulent.
- Il ne faut pas laisser les pièces séjourner sur les cylindres de la machine à sécher quand ils sont chauds ; cette remarque s’applique principalement aux pièces imprimées ou teintes.
- L’inconvénient est moindre lorsqu’il s’agit de pièces écrues séchées après le débouillissage.
- On ne doit pas non plus sécher les pièces dont le blanc n’est pas bien pur, ou dont les couleurs ne sont pas bien lavées, car elles seraient ensuite beaucoup plus difficiles à dégorger.
- Les pièces séchées doivent être enlevées immédiatement de la place du séchage, afin qu’elles n’y reprennent pas d’humidité.
- Il ne faut pas envoyer de pièces au garnissage sans s’assurer qu’elles ne renferment plus d’endroits humides, car le garnissage se ferait mal, et les cardes seraient mises rapidement hors d’usage par la rouille.
- Garnissage ou lainage. — On ne doit jamais monter une pièce sur la machine à lainer, sans s’assurer qu’elle est bien sèche et ne présente pas de parties dures ou mal lavées.
- Il faut que les coutures soient toujours bien tirées et les points serrés, afin d’éviter les « queues de rat » au commencement et à la fin des pièces.
- Les coutures doivent être bien arrêtées et le fil en dessus, pour qu’elles ne s’échappent pas, ce qui fatiguerait les cardes. Pour la même raison, il ne faut jamais passer de bouts en marche, et si une pièce vient à casser, il faut arrêter immédiatement la machine.
- Les coutures se font en marche.
- S’il se présente des plis, il faut les défaire sans tarder, et surveiller les lisières qui auraient tendance à vriller.
- Il faut faire attention que la pièce ne soit jamais retenue à l’entrée de la machine, parce qu’alors la pièce n’avançant plus, se trouverait énervée aux points d’attaque des cardes.
- Enroulage et fixage. — Les pièces desti-
- nées à l’impression ne doivent pas être enroulées avant d’être parfaitement sèches.
- Il faut enrouler toujours bien droit, le sens du poil du tissu allant du bout extérieur au bout intérieur.
- Le séchage complet est aussi nécessaire pour les pièces qui doivent être fixées, principalement pour les noirs d’aniline.
- Les noirs d’aniline vapeur se fixent comme i les couleurs ordinaires ; les noirs par oxyda- j tion sont fixés soit dans une étuve chaude et | moyennement humide, soit à l’appareil con- ( tinu de Mather et Platt ou de F. Dehaitrequi donne un travail plus rapide et plus régulier^ tout en exigeant infiniment moins de place. j
- Pour fixer les couleurs vapeur, on enroule les pièces avec un doublier écru ou préparé à la craie, et on vaporise avec ou sans pression, pendant une heure à une heure et demie.
- Les cuves à vaporiser ne présentent pas des dispositions particulières ; les pièces sont placées sur des rouleaux en bois, que l’on garnit quelquefois de cuivre. Il n’est pas indispensable de tourner les pièces pendant le vapo-! risage, mais il est utile de garnir la partie supérieure de la cuve d’une plaque creuse en tôle dans laquelle arrive la vapeur directe. On empêche ainsi la formation de gouttes d’eau condensée qui pourraient tomber sur le tissu et produire des taches irréparables.
- Pour les articles ordinaires, on n’emploie pas de doubliers ; le résultat est plus parfait si on passe les pièces, avant le vaporisage à la cuve, dans l’appareil à oxydation continue.
- Dans certaines usines, on a pour le vaporisage ordinaire des appareils continus de grande dimension, où les pièces séjournent pendant une heure et même davantage. Ces appareils sont construits de la même façon que la boîte à oxyder les noirs.
- Iis coûtent naturellement fort cher, et ne peuvent s’appliquer qu’à des productions considérables, mais ils donnent des résultats par-: faits et une importante économie de main d’œuvre.
- Lavage. — Pour les articles ordinaires et les dessins peu chargés, on peut souvent se dispenser de laver après le fixage, quand on a employé pour l’impression des couleurs assez minces, épaissies avec 75 grammes au plus d’amidon par litre.
- Les pièces destinées à être grattées ou qui ont été imprimées en dessin présentant des parties mates assez fortes, doivent au contraire être débarrassées de toute trace d’épais-sissant.
- Le lavage peut se faire au clapot, au trinquet, ou dans des machines à laver au large.
- Le tissu doit être bien battu, et l’eau doit être renouvelée le plus possible. On ne doit retirer les pièces du lavage que lorsque l’eau qui en découle est parfaitement limpide et incolore.
- Le système de lavage qui donne les
- meilleurs résultats sans fatiguer le tissu est le trinquet placé sur un cours d’eau naturel ou artificiel.
- Les machines à laver au large, avec ou sans battage, donnent aussi un bon travail, mais lorsqu’elles sont assez développées pour que le lavage puisse se faire en un seul passage, elles atteignent un prix élevé.
- Les pièces bien lavées sont, comme il a été dit plus haut, séchées au séchoir à vapeur ou à l’étendagei Le séchoir à vapeur a, sur l’étendage ordinaire, l’avantage de faire disparaître les plis et de donner au tissu un apprêt suffisant dans la plupart des cas.
- Différents genres de fabrication
- Les traitements à faire subir au tissu varient notablement suivant les résultats a obtenir. Le grattage, par exemple, se donne soit après, soit entre deux impressions.
- Les principaux genres d’impression sur pilou peuvent se classer de la façon suivante :
- 1° Impression simple sur tissu gratté en écru.
- 2° Teinture sur le genre n° 1.
- 3° Soubassements grattés.
- 4° Impression sur soubassements grattés.
- 5° Articles spéciaux.
- 1° Impression simple sur tissu gratté en écru. — Le tissu est préalablement gratté au degré voulu à l’endroit ; quant à l’envers, on ne le gratte pas tout à fait ; on réserve habituellement une passe de garnissage pour la donner lorsque toutes les autres opérations sont terminées, afin que le tissu ait un meilleur aspect. Ce grattage final, appelé aussi regitage, se fait souvent aussi à l’endroit du tissu.
- Les pièces grattées sont généralement tondues avant d’être imprimées, mais beaucoup de fabricants suppriment cette opération et la remplacent par un brossage énergique. Les | pièces tondues doivent également être bros-j sées avant l’impression.
- Toutes les couleurs d’impression employées ' pour les indiennes peuvent s’appliquer sur le I tissu ainsi préparé ; le noir d’aniline est le ! plus employé^ mais on peut se servir de toute i les couleurs vapeur ou d’application.
- Le noir d’aniline est développé dans l’appa-i reil à oxydation continue, puis ensuite fixé dans un bain bouillant de bichromate de soude à 5 grammes par litre. Le bichromate est souvent additionné de sou poids de sel de soude ou, plus économiquement, de craie ordinaire. Souvent aussi, quand on l’emploie pur, on passe ensuite les pièces dans un bain de sel de soude ou mieux de silicate de soude, qui a pour effet de nettoyer le blanc du tissu.
- On peut même supprimer le bichromate et passer simplement en soude caustique, mais le noir est plus bleuté et moins solide.
- Quel que soit le système adopté, les pièces
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- ainsi fixées doivent être lavées à fond. On les essore ensuite au foulard et on les sèche.
- Pour chromer les pièces, on se sert de cuves à roulettes à trois compartiments dont le premier contient le bain de bichromate, le second du sel de soude, et le troisième de l’eau courante. C’est le système le plus rationnel.
- Les pièces gagnent en beauté et en souplesse lorsqu’après le passage dans la cuve à chromer on les savonne à 65° environ, avec 2 à 3 kilos de savon blanc ou de savon de pulpe par 100 kilos de tissu.
- Lorsque le noir est accompagné d’une couleur vapeur, on peut opérer de trois manières différentes {a, b et c):
- a. On se sert de noir d’aniline ordinaire, on développe à l’appareil à oxydation continue, puis on passe dans une cuve à roulettes close dans le fond de laquelle se trouve de l’ammoniaque liquide. Les vapeurs ammoniacales saturent l’excès d’acide du noir d’aniline, et on peut soumettre alors les pièces au vaporisateur ordinaire avec moins de crainte de les brûler.
- Certaines couleurs d’application, comme les marrons au cachou.les grenats à la naph-tylamine, peuvent se développer en même temps que le noir d’aniline, au fixage continu et au chrome, mais il est bon de donner deux ou trois passages au lieu d’un dans l’appareil à oxyder.
- b. On peut employer comme noir le noir d’aniline vapeur.
- Noir d’aniline vapeur (1)
- 125 gr. amidon blanc ;
- 200 gr. — grillé ;
- 1 litre eau bouillante ;
- 5/16 — aniline;
- 250 gr. chlorate de baryte.
- On dissout le chlorate de baryte dans l’eau, on empâte l’amidon avec cette dissolution, on cuit, on incorpore l’aniline, puis on ajoute à froid :
- 3/8 litre Bain R ;
- 60 gr. acide tartrique en poudre.
- Bain R : 1 kil. prussiate rouge ;
- 1 kil. acide tartrique ;
- 3 lit. eau bouillante.
- Laisser déposer et refroidir. Se servir du bain clair.
- L’addition du bain R et d’acide tartrique ne doit se faire qu’au moment de l’impression. Ce noir peut servir pour le coton, la laine et les tissus mélangés.
- c. On peut employer le noir vapeur au campèche (Voir la Chimie des Teinturiers, lre édition, page 255, ou 2e édition, page 288).
- (1) Voir Chimie des Teinturiers, lre édition, page 301, ou 2e édition, page 341.
- LA REVUE DE LA TEINTURE
- Les couleurs vapeur doivent être aussi grand teint que possible.
- On emploie à cet effet les matières colorantes suivantes :
- Pour les rouges et roses, l’alizarine ordinaire fixée à l’alumine ;
- Pour les violets, l’alizarine pour violet fixé au fer, ou la gallo-cyanine fixée à l’acétate de chrome ;
- Pour les grenats, l’alizarine pour violet fixée à l’acétate de chrome ;
- Pour les bleus, l’alizarine bleue, l’indophé-nol, la gallazine, le bleu Madras, fixés à l’acétate de chrome ;
- Pour les verts, la céruléine fixée à l’acétate de chrome, le vert solide fixé au tannin et passé ensuite à l’émétique. .
- Pour les bruns, les marrons, les jaunes, le cachou fixé par oxydation et vaporisage, et passé ensuite en bichromate de potasse ou de soude, les bruns et jaunes d’alizarine fixés à l’acétate de chrome, le campêche, le bois jaune, lequercitron, etc.
- On mélange souvent, pour obtenir des nuances composées, celles de ces matières colorantes qui se fixent de la même manière.
- Tout en renvoyant, pour des détails plus complets, le lecteur à l’ouvrage cilé plus haut, il peut être intéressant de donner ici les principales formules d’impression relatives aux couleurs ci-dessus.
- Rouge à Valizarine
- 1 kil. 500 amidon blanc ;
- 1 kil. 500 eau d’adragante à 60 gr. par
- litre ;
- 4 lit. acide acétique ;
- 4 lit. eau.
- Cuire 1 heure à petite vapeur et prendre :
- 12 kil. épaississant chaud ;
- 2 kil. 500 alizarinepourrougeà20 0/0;
- 0 kil. 750 huile pour rouge.
- Ajouter après refroidissement complet :
- 2 1/2 lit. acétate d’alumine à 12° B ;
- 400 gr. acétate ou nitrate de chaux à 18° ;
- 500 gr. dissolution de sulfocyanure de potassium à 20 0/0 ;
- 75 gr. nitromuriate d’étain.
- Rose à Valizarine
- 1 kil. épaississant pour rouge. (On peut aussi prendre de l’eau de gomme additionnée de 1/4 d’acide acétique),
- 50 gr. alizarine pour violet à 20 0/0 ;
- 25 gr. sulfocyanured’aluminiumàl9°B;
- 20 gr. nitrate de chaux à 20° B ;
- 20 gr. oxalate d’étain à 16° B.
- Il est nécessaire, pour ces couleurs, défaire une série d’essais préalables pour déterminer la proportion exacte de mordant d’alumine correspondant à une quantité donnée d’alizarine.
- Si en effet on emploie trop peu de mordant, on perd une partie de l’alizarine, qui n’est pas entièrement fixée, et s’en va au lavage en salissant le blanc. S’il y en a trop, la couleur est terne et râpée.
- Après le- vaporisage, on lave et quelquefois on savonne à l’ébullition. On peut passer les tissus en eau de craie bouillante avant le lavage. La couleur est alors plus solide.
- Violet à Valizarine
- 1 kil. 125 amidon blanc ;
- 4 litres eau ;
- 1 litre acide acétique ;
- 3 kil. alizarine pour violet 20 0/0;
- 1 kil. 200 pyrolignite de fer à 10° B ;
- 1/4 lit. arsénite de glycérine ;
- 1/8 lit. huile d’olive ou de ricin.
- Cuire doucement. Ajouter à tiède :
- 600 cc. acétate de chaux à 18°.
- Violet prune à la gallocganine
- 800 gr. gallocyanine;
- 40 gr. bisulfite de soude â 38° ;
- 2200 gr. eau de gomme adragante;
- 400 gr. acétate de chrome à 18° ;
- Vaporiser 11/2 à 2 heures. Laver et savonner.
- Grenat à Valizarine
- 600 gr. épaississant ;
- 100 gr. alizarine pour violet 10 0/0 ;
- 80 cc. acétate de chrome à 15° ;
- 80 cc. eau.
- Epaississant
- 6 kil. amidon blanc ;
- 6 kil. amidon grillé;
- 60 litres eau ;
- 1 litre huile d’olive ou de ricin
- Cuire deux heures à petite vapeur.
- Bleu à Valizarine. — On peut employer soit l’alizarine bisulfitée en poudre ou en pâte soit, ce qui est plus économique, l’alizarine non bisulfitée en pâte (Durand et. Iluguenin), que l’on traite par un mélange de bisulfite de i soude et d’acide acétique. On fixe à l’acétate j de chrome.
- Brun d’alizarine
- 4000 gr. brun S. Durand et Huguenin ;
- 7500 gr. épaississant ;
- 1250 gr. acétate de chrome.
- Le jaune d’alizarine, la céruléine et autres couleurs analogues, se fixent également à l’acétate de chrome.
- Les gris vapeur s’obtiennent soit en coupant le noir au campêche, soit au moyen de cachou de Laval que l’on fixe sans mordant, soit avec les gris divers gris solides Durand et Huguenin, nigrisine et cinéréine Poirrier, qui se fixent au moyen du tannin ou de l’extrait de
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- sumac, et dont on peut augmenter notablement la solidité par un passage en émétique.
- Les couleurs d’aniline ordinaires ne sont pas en général assez solides pour l’article pilou, destiné à des lavages fréquents; outre les couleurs énumérées ci-dessus, il n’y a guère que le.bleu méthylène, l’indazine, les bleus de paraphénylène-diamine et autres du même genre qui soient assez solides pour cet emploi. Dans tous les cas, on doit choisir autant que possible des couleurs extrêmement solubles à l’eau ou à l’acide acétique, afin d’obtenir des nuances unies, une meilleure fixation, et d’éviter l’encrassement de la gravure.
- (A suivre.)
- LE SOYAGE DES TISSUS
- ET DES
- FILS VÉGÉTAUX
- Brevet de MM. BRODBECK et ESOUIRON
- Ces procédés consistent à combiner de la soie dissoute par les acides, les alcalis et la dissolution de l’oxyde de cuivre hydraté ou de nickel dans l’ammoniaque, à la cellulose des tissus fils ou fibres textiles, préalablement plus ou moins hydratée à basse température, et modifiée dans son état physique par l’intervention des acides ou alcalis en dissolutions concentrées.
- Hydratation et modification de la cellulose
- L’hydratation peut s’effectuer, soit avec l’acide sulfurique, soit avec une dissolution concentrée de potasse ou de soude caustique, suivant les résultats que l’on désire obtenir. Si l’on veut donner du corps ou de la fermeté au tissu fil ou fibre textile, on emploie l’acide sulfurique, dont la concentration doit varier selon la nature et la force du tissu, du fil ou de la fibre textile, entre 1,530 et 1,560 de densité.
- Les tissus rendus ainsi fermes reprennent, même après avoir été mouillés, en séchant, leurs anciennes structure et fermeté, ce qui permet de les gaufrer ou moirer sans ajouter aucun apprêt, d’une manière indélébile.
- Si, au contraire, on veut communiquer du moelleux et de la souplesse, on’se sert de dissolutions alcalines de potasse ou de soude de 1,350 et 1,400 de densité, toujours en raison de la nature et de la force du tissu, fil ou fibre.
- Pour réaliser l’hydratation de la cellulose tissée, il faut une série d’appareils reliés entre eux et actionnés par un seul mouvement pour pouvoir en régler instantanément la vitesse, qui doit pouvoir varier de 5 à 30 secondes pour une circulation de 1 mètre de tissu
- (le brevet donne la description détaillée de ces appareils).
- Les tissus en cellulose mélangés de matières textiles de nature animale ne doivent être hydratés que par le procédé acide, pour éviter l’altération des matières animales que produirait l’hydratation par les alcalis.
- L’hydratation par les dissolutions alcalines de potasse ou de soude caustique à basse température s’effectue de la même manière.
- On se sert d’une dissolution de potasse ou de soude caustique exempte de carbonate, dont la densité varie de 1,350 à 1,400, suivant la nature et la force des tissus, fils ou fibres, en maintenant la température du bain de 4 à 8 degrés centigrades.
- Pour rendre le lavage plus rapide et plus complet, on peut ajouter un.peu d’acide pour neutraliser les dernières traces d’alcali.
- Fixation de la soie à la cellulose des tissus, fils et fibres
- Nous l’obtenons en traitant alternativement le tissu, fil ou fibre textile, dont la cellulose a été physiquement modifiée et plus ou moins hydraté par l’un des moyens décrits ci-dessus :
- 1° Par une dissolution de soie la plus concentrée possible dans un alcali potasse ou soude, et préférablement encore dans une dissolution concentrée d’oxyde de cuivre hydraté ou de nickel dans l’ammoniaque ;
- 2°- Ensuite par un passage dans une dissolution de soie dans les acides chlorhydrique, phosphorique ou sulfurique; l’emploi de ce dernier donne les meilleurs résultats.
- La dissolution de la soie dans l’acide sulfurique, pour éviter toute altération, doit être faite à une température le plus près possible de zéro degré.
- Si, au lieu de s’être servi d’une dissolution de soie dans la potasse ou la soude, on a employé une dissolution de soie par l’oxyde de cuivre hydraté ou de nickel dans l’ammoniaque, on emploie pour le second traitement simplement de l’eau acidulée.
- Nous préparons un oxyde de cuivre très pur et dans les conditions indispensables pour obtenir la dissolution de la soie sans altération, en précipitant la dissqlution froide étendue d’une grande quantité d’eau, d’un équivalent de sel de cuivre additionné d’une petite quantité d’un sel ammoniacal, en employant le sulfate de cuivre de préférence, en raison de son prix moins élevé, par une dissolution froide contenant un équivalent de potasse ou de soude caustique, plus un léger excès représentant l’équivalent de l’acide contenu dans le sel ammoniacal ajouté, afin de mettre l’ammoniaque de ce sel en liberté.
- L’oxyde de cuivre hydraté se précipite de cette dissolution alcalisée par l’ammoniaque; il doit être filtré et lavé rapidement à l’abri du contact de l’air, pour éviter la formation
- de carbonate de cuivre, ce qui s’exécute au moyen d’une turbine ou essoreuse close, dont les parois intérieures sont garnies d’une toile d’amiante.
- Dans un vase cylindrique clos en tôle et à double enveloppe muni d’un agiteur, et dont toutes les parties intérieures sont recouvertes de plomb, on verse l’ammoniaque à 22 degrés au moins, et préférablement à 28 degrés, et, l’oxyde de cuivre en pâte sortant de la turbine, on fait fonctionner l’agitateur, et l’oxyde de cuivre se dissout ; on en ajoute jusqu’à saturation, plus un léger excès. Pendant tout le ' temps que s’opère la dissolution, il faut faire circuler de l’eau froide dans la double enveloppe, pour maintenir la température à 8 degrés centigrades. Au-dessous de ce vase est installé un filtre ou une turbine parfaitement close, dans laquelle on fait écouler la dissolution ammoniacale, qui est filtrée à travers une toile d’amiante.
- La dissolution de la soie se prépare dans ces mêmes appareils et dans lesquels il faut maintenir également une température constante de 8 degrés centigrades.
- Gn remplit aux trois quarts le vase avec de la dissolution ammoniacale saturée d’oxyde de cuivre hydraté et filtrée, on fait marcher l’agitateur et on ajoute de la soie par petites portions jusqu’à saturation, plus un léger excès, c’est-à-dire jusqu’à ce que la dernière partie ajoutée ne se gonfle plus; la masse, d’abord épaisse et pâteuse, se fluidifie peu à peu, et, quand le tout est bien dissous, on filtre dans la turbine close placée au-dessous de l’appareil de dissolution.
- Avant de procéder au soyage des tissus, afin de favoriser et d’obtenir une fixation plus complète de la soie avec la cellulose du tissu, on le mordance avec un mordant métallique ou tannique, dont le choix dépend de la coloration que l’on se propose de donner au tissu.
- On peut employer de la soie sous forme de chiffons, bourres, déchets de filatures, de cocons, et dans n’importe quel état qu’elle se rencontre, ce qui permet d’utiliser des produits qui jusqu’ici n’ont presque aucune valeur ni emploi industriel.
- Comme, en outre, la -cellulose n’exige qu’une quantité relativement faible de soie dissoute en proportion de son poids pour être soyée, le prix de revient est minima.
- Opération du soyage
- Pour fixer la soie à la cellulose des tissus hydratés, il faut une batterie de machines semblable à celle servant au traitement des tissus par l’acide sulfurique avec cuves d’imprégnation.
- Dans la première cuve, on met la dissolution de soie dans la dissolution ammoniacale et l’on y fait circuler le tissu, de façon à l’imprégner complètement, avec une vitesse d’autant moindre que le tissu est plus fort, et on
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- le dirige à sa sortie dans un séchoir continu ; l’eau et l’ammoniaque s’évaporent, et un ventilateur placé à la partie supérieure du séchoir aspire ces vapeurs, qui sont conduites dans un condensateur, ce qui permet de recueilir la presque totalité de l’ammoniaque régénéré.
- A la sortie du séchoir, la soie et l’oxyde de cuivre sont fixés au tissu que l’on dirige dans la deuxième cuve, remplie d’eau acidulée par n’importe quel acide formant un sel soluble avec le cuivre.
- Dans le cas où l’on aurait employé une dissolution potassique ou sodique desoie pour la première imprégnation, il faut mettre dans la seconde cuve de la dissolution de soie dans l’acide sulfurique, l’acide et l’alcali se combi- | mant, et la soie est précipitée dans les pores de la cellulose.
- A la sortie de la deuxième cuve, l’oxyde de cuivre qui était fixé au tissu avec la soie a été dissout par l’acide, et la soie y reste intimement combinée et fixée à la cellulose hydratée du tissu, qui entre ensuite dans la rame à déraillage.
- Les tissus soyés peuvent être blanchis par les moyens employés pour blanchir la soie, le soufrage et l’eau oxygénée. Les tissus soyés écrus, blanchis, teints ou imprimés, doivent ensuite être soumis, pour les fixer selon leur destination, aux apprêts mécaniques de beetlage, cylindrage, friction, brossage, polissage, pression, pour donner le brillant, l’aspect et le toucher soyeux.
- Pour soyer les fibres non tissées, on peut se servir de turbines marchant à la plus grande vitesse possible, et dont toutes les parties intérieures sont protégées de façon à être inattaquables par les liquides indiqués.
- On y introduit les fibres et on les soumet aux bains, lavages, essorages successifs décrits ci-dessus, dont on établit la circulation par des pompes ou autres moyens.
- Après chaque essorage, les fibres sont séchées dans un séchoir spécial.
- ÉPAILLAGE CHIMIQUE
- E T
- BLANCHIMENT SIMULTANÉS
- Brevet E. Lesbordes
- Ce procédé n’a de particulier que l’emploi de l’écorce de panama, auquel l’auteur attribue des propriétés particulières, comme on le verra.
- Il fait aussi intervenir l’acide sulfureux, et tout cela paraît avoir pour but de dégraisser et de blanchir la laine, simultanément au travail de l’épaillage.
- Cette méthode s’appliquerait aussi bien aux
- chiffons qu’aux tissus, lorsqu’ils doivent rester blancs.
- Voici ce procédé :
- Pour 100 kilos d’étoffes à épailler, les matières sont d’abord passées dans un bain contenant pour 1000 litres d’eau, 1 kilog. 500 de bois de Panama; ce bois préalablement chauffé et brisé en menus fragments est mis à tremper dans l’eau pendant deux heures environ.
- Les tissus doivent séjourner au moins quatre heures dans ce bain. A leur sortie, on les égoutte et on les essore ; la laine est ainsi dégraissée et décreusée, gonflée et préparée pour subir l’action de l’acide dans le bain d’épaillage. Elle est en même temps blanchie et recouverte d’une couche protectrice contre l’action ultérieure de l’acide, d’après l’auteur.
- Le bain d’épaillage se compose d’acide sulfurique, chlorhydrique ou autre, associé avec une dissolution d’acide sulfureux ou de bisulfite de soude, l’acide sulfureux ayant la propriété de pénétrer le végétal, de s’oxyder et de former de l’acide sulfurique à l’état naissant. Au sortir de ce bain, la laine est mise à égoutter pendant un temps assez long et est sorée à fond.
- On procède alors à la carbonisation. Pour cela la laine est mise au calorifère et maintenue à une température progressive de 35 à 50° C.pendant trois heures, jusqu’à ce que la matière végétale soit carbonisée. Il suffit de remuer la laine trois à quatre fois.
- On désacide la laine en la trempant dans un bain de panama dont on complète ensuite l’action par une immersion de la laine dans un bain froid ou tiède de carbonate de soude léger. Enfin on rince à l’eau.
- L’idée de blanchir et d’épailler les lainages en une seule série d’opérations paraît assez bonne, mais l’auteur du brevet n’insiste pas beaucoup sur ce résultat, et semble n’avoir en vue qu’un procédé amélioré d’épaillage simple.
- DRAP EN ÉTOFFE MIXTE
- Par la Société anonyme des feutres français de Gérardmer
- Ce nouveau produit industriel est composé d’une étoffe feutre et d’une étoffe tissée, ne formant toutes deux, après fabrication, qu’un seul tissu et laissant apparaître les couleurs, dessins et dispositions de l’étoffe tissée.
- La fabrication de ce drap s’effectue de la façon suivante : On choisit d’abord un tissu présentant les dessins, dispositions et variétés adoptés en draperie et en nouveautés ; ces dessins et dispositions étant réalisés par les
- procédés ordinaires du tissage, notamment par la teinture préalable aux couleurs et nuances que l’on désire conserver, des fils de laine, soie, coton et autres textiles, purs ou mélangés, entrant dans la composition du tissu.
- Une nappe ou ouate de laine ou de déchets de laine, mélangée ou non à des matières végétales, est préparée séparément.
- On réunit ensuite le tissu à la nappe ou ouate, soit sur la toile sans fin servant à produire celle-ci, soit par une application sur table ou sur rouleau, soit enfin sur la machine à feutrer elle-même.
- L’assemblage définitif est obtenu par le travail de la machine à feutrer ; les filaments de la nappe pénètrent dans les mailles ou les jours du tissu, qui se soude ainsi et fait corps avec la nappe ; le nouveau drap mixte se trouve ainsi formé.
- Les opérations de foulonnage, dégraissage, apprêt, se font ensuite d’après les procédés habituellement usités.
- La teinture est faite de telle façon que les nuances ou couleurs des fils ou dessins et dispositions du tissu soient réservés et demeurent apparents. A cet effet, les fils formant les dessius ou dispositions à conserver sont de nature végétale ; on les laisse en blanc ou on les teint préalablement, suivant le résultat que Ton a en vue. Comme la teinture du tissu mixte fabriqué est une teinture pour laine, ces fils conservent la couleur, c’est-à-dire que le dessin de l’étoffe tissée reste apparent.
- REVUE SOMMAIRE
- DES BREVETS D’INVENTION
- Machine à gommer et à imprégner les étoffes Par M. H. Zwieger
- Cette machine produit une double imprégnation en passant deux fois dans le bain d’apprêt, entre une combinaison de rouleaux. Ce système de rouleaux se compose d’un rouleau du milieu et de deux rouleaux pres-seurs et de friction pouvant être appliqués contre le premier.
- Afin que la partie du bain qui est entraînée par l’étoffe et qui, en raison de la pression des rouleaux, s’accumule au-dessus de ceux-ci, puisse être reconduite dans la cuve d’imprégnation et que simultanément on obtienne par la rentrée de cette partie un palliement du bain, on dispose à côté des rouleaux, entre leurs bouts et les bâtis, des bacs collecteurs munis de tuyaux d’évacuation conduisant dans la cuve. Par cette disposition, l’application d’un malaxeur spécial pour le mélange du bain devient superflue.
- En outre, le bain est chauffé à une tempé-
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- rature convenable, en même temps que le rouleau du milieu du système de rouleaux mentionné précédemment, reçoit un chauffage à vapeur, au moyen duquel la vapeur est d’abord conduite dans le rouleau et de là dans une chambre de chauffage disposée sous la cuve, de sorte qu’il n’y a plus besoin de remanipuler l’étoffe, comme cela est habituellement nécessaire.
- Procédé de nettoyage et de carbonisation simultanés de la laine et des déchets
- Par MM. J. Strakosch et A. Herzet
- Ce nettoyage et carbonisation simultanés s’effectue en ramollissant les impuretés dans un bain de benzine, étendant ensuite les laines entre des cylindres compresseurs et, après les avoir traitées par de l’acide sulfurique faible et essorées, en les séchant et les carbonisant dans un four, les impuretés étant finalement séparées mécaniquement des matières traitées, par l’emploi du loup.
- Procédé et appareil perfectionné pour la teinture
- Par Reffett
- Le procédé et l’appareil pour la teinture, le mordançage, et autres traitements des fibres, tissus, etc., consistent à faire passer le tissu mouillé successivement entre des cylindres compresseurs, dans une boîte à vapeur, et enfin sur des cylindres immergés, où il est refroidi et lavé.
- On fait d’abord passer le tissu entre une paire de cylindres compresseurs dans un bain d’eau, afin d’égaliser le mouillage d’un bout à l’autre du tissu ; le mouillage active l’attraction capillaire, et égalise en même temps la nuance. Dès que le tissu quitte les cylindres compresseurs, il est contraint de passer en contact avec un cylindre perforé ou en toile métallique, dans une auge remplie en partie du liquide colorant. Le cylindre prend une certaine quantité de liquide, et l’applique au tissu mouillé, qui absorbe rapidement la matière colorante.
- Le tissu ainsi traité entre alors dans une boîte à vapeur, où il passe sur une série de cylindres disposés en zig-zag, et où il est soumis à l’action de la vapeur à une haute température, au moyen de laquelle la teinture se fixe sur ce tissu ; en sortant de cette boîte à vapeur le tissu passe entre une paire de cylindres compresseurs qui tournent dans l’eau, où il se refroidit, et se lave en partie.
- Nouvel appareil de séchage, d’épaillage ou d’apprêt pour tissus dit : « Aérosécheur à action multiple »
- Par M. F. Dehaitre
- Le séchage en continu s’effectue soit en faisant passer le tissu au contact de cylindres
- chauffés à la vapeur disposés horizontalement ou verticalement, soit au moyen des séchoirs dits « à tournettes » chauffés par un courant d’air chaud.
- La nouvelle machine est la combinaison de ces deux modes de séchage en un seul permettant d’augmenter la production d’une manière très sensible avec une consommation de vapeur bien moins grande, tout en diminuant l’espace occupé.
- L’appareil est caractérisé par la disposition particulière de cylindres sécheurs rotatifs soit simples, soit à double virole ou enveloppe creuse, chauffés par la vapeur, placés hori-rizontalement ou verticalement, dans lesquels passe et s’échauffe par contact un courant d’air produit par aspiration ou par refoulement, cet air chaud se rendant ensuite dans une enveloppe extérieure au sein de laquelle se déplace le tissu qu’il achève de sécher en marchant en sens inverse dudit tissu, en entraînant et absorbant la buée qui s’échappe par une cheminée d’évacuation placée à la partie supérieure de l’appareil.
- Procédé de préparation d’acide hydrosulfureux et d’hydrosuljites
- Par le Dr J. Grossmann
- Ce procédé consiste à ajouter peu à peu un acide à la solution d’un sulfite au contact de poudre de zinc, il est caractérisé par l’emploi d’acide sulfurique, au lieu des acides chlorhydrique ou acétique communément usités.
- La solution de sulfite est employée à une concentration correspondant à 10—20°/o d’anhydride sulfureux. On opère dans un récipient muni d’un agitateur et l’on fait arriver le filet d’acide sulfurique étendu vers le fond du vase, de manière à ce que l’acide sulfureux mis *en liberté soit absorbé par les couches supérieures de liquide.
- La concentration convenable de l’acide sulfurique est d’environ 10 %. Les proportions sont à déterminer par une opération préalable, avec titrage de l’acide hydrosulfureux formé après chaque nouvelle addition partielle de poudre de zinc et d’acide sulfurique. Il va sans dire qu'il faut suivre les précautions habituelles, pour soustraire l’hydrosulfite ou l’acide hydrosulfureux formé à l’action oxydante de l’air. (Brevet Allemand).
- Teinture et impression des tissus et fils de laine
- Par M. William Bell
- Les perfectionnements apportés par M. Bell dans la teinture et dans l’impression s’appliquent spécialement aux tissus et aux fils de laine, et le procédé qui les résume peut être employé avec toutes les matières colorantes végétales qui ont exigé jusqu’ici l’usage d’un mordant, ainsi qu’avec la cyanine, avec l’an-
- thracène et autres couleurs analogues à l’ali-zarine et, d’une manière générale, avec toute matière colorante convenable dérivée du goudron de houille.
- Le mordançage préliminaire est supprimé et la fixation complète des couleurs est effectuée à l’aide d’un seul traitement et d’une seule cuve de teinture.
- Le nouveau procédé consiste à ajouter au bain de teinture composé de couleurs végétales, d’alizarine ou autres couleurs convenables dérivées du goudron de houille, un bichromate ou un chromate de potasse, de soude ou d’ammoniaque et un acide organique, de manière que les couleurs soient fixées sans que les produits à teindre exigent un mordançage préalable.
- Procédé pour dissoudre et rendre utilisables pour l’industrie les gommes dites insolubles
- Par Delaygue fils et Cie
- Ce procédé consiste à faire dissoudre les gommes insolubles ou dures de Perse, Bus-hire, Bombay, etc.,préalablement concassées, dans un bain acide, à les agiter pendant un temps plus ou moins long selon leur dureté, à l’aide de batteuses spécialement construites pour cet usage, et à neutraliser l’acide employé par une base.
- On filtre cette solution à travers plusieurs tamis, de manière à la dépouiller de tous les corps étrangers ou impuretés qu’elle contient.
- Procédé pour dégommer la soie sauvage, le lin, le chanvre, le jute, l’ortie, etc.
- Par M. J. Soltau
- On nettoie de la manière ordinaire la matière textile, puis on l’indroduit dans des cuves en métal et en bois, qu’on remplit ensuite d’eau, en ajoutant 1 % de pancréas récent pulvérisé ou une quantité correspondante de pancréas ou de pancréatine brute, qu’on a pu conserver dans de la glycérine, du sel ou autrement, et 1/4 °/o de bicarbonate de soude, l’absorption du dissolvant pouvant être facilitée par l’application du vide d’air.
- Lorsque les filaments ont été complètement saturés on ajoute une quantité suffisante de liquide pour qu’ils soient entièrements couverts, le tout est alors porté à une température de 40° cent, qu’on maintient jusqu’à ce que la solution des pectinates ou autres peptones soit complète.
- Lorsqu’on voit que ce résultat est atteint, on laisse écouler le liquide et, après avoir adouci les textile sdans de l’eau ordinaire, ils sont dégommés.
- Préparation électrolytique de persulfate de potassium
- Par Chemische Fabrik auf Aktien
- Le procédé de préparation de persulfate de
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- potassium, consiste à électrolyser du sulfate d’ammonium en présence de sulfate de potassium, en liqueur alcaline, neutre ou acide ; on peut aussi commencer l’électrolyse avec un bain de sulfate d’ammonium, et ajouter, au cours de l’opération, par fractions ou d’une manière continue, du sulfate, bisulfate, pyrosulfate, hydrate ou carbonate de potassium, ou un mélange de ces sels ; le sulfate d’ammonium qui se forme dans la cellule négative pouvant être employé méthodiquement à compenser la consommation en sulfate d’ammonium de la cellule positive.
- On arrive, dans certaines conditions, à transformer, avec une quantité donnée de sulfate d’ammonium, une proportion considérable de sulfate de potassium en persulfate;
- Le rendement du courant employé est plusieurs fois plus grand, lorsqu’on opère en présence de sulfate d’ammonium, que dans l’électrolyse directe du sulfate de potassium.
- NOUVELLE ESSOREUSE
- de MM. Paul TRIAl'D, MORELLE et O
- (Société Française d’Hygiène et de Blanchiment) .
- La « Société Française d’Hygiène et de Blanchiment »; ou Société Paul TRIAUD, MORELLE et Cie, est toute française, comme l’indique son titre, ayant, d’ailleurs son siège à Paris et ses usines de construction à Reims, mais ses appareils sont inspirés des systèmes américains, leur ayant emprunté ce qu’ils ont de particulièrement pratique.
- L’Essoreuse dont nous donnons ci-contre le dessin, rappelle en effet quelques types américains que nous avons vus; elle est, toutefois, nouvelle dans son ensemble.
- Essoreuse Paul Triaud, Morelle et Gie
- * D'HYGIENE •V'
- .ETDE BLANCHISSERIE
- mini.............
- C’est un modèle à mouvement en dessous, à panier découvert, par conséquent, mais ayant plus de stabilité que dans les systèmes à toupie.
- Sa forme, comme on le voit, est élégante, et elle est appropriée à la commodité du chargement.
- L’absence de tout organe mécanique au-dessus du panier évite la projection des huiles de graissage qui tacherait les tissus.
- Les paniers découverts ont tous, plus ou moins, ces avantages, mais il faut ajouter ici la hauteur bien calculée de la machine, environ 1 mètre, et l’évasement de l’ouverture, qui en favorisent la manœuvre.
- Le mécanisme du mouvement, placé au dessous de la cuve est facilement accessible, et produit moins de trépidation et d’arrachement sur les scellements que lorsqu’il est
- communiqué directement des arbres de transmissions de l’usine.
- Cette essoreuse se construit sur les deux dimensions de 65 c/m et de 80 c/m de diamètre intérieur de panier. Ce sont les grandeurs les plus usuelles, tant pour les lavoirs que pour les teintureries.
- PROClDlS PRATIQUES
- TVPES D’IMPRESSIONS
- Nous montrons quelques sujets se rapportant à des genres que nous avons signalés, ou présentant certaines particularités.
- »
- Genre Cachemire
- C’est le type à palmes, réminiscence des modes de 1830, que l’on obtient plus facilement aujourd’hui à l’aide ces couleurs-vapeur.
- Les dimensions de notre échantillon ne permettent pas de montrer un sujet complet, quoique le rapport soit petit, mais'elles suffiront pour donner une idée du genre.
- Il se fait beaucoup en foulards et soieries légères pour corsages d’été ; nous voyons que l’ameublement de coton en fait aussi usage.
- Fleurettes Camaïeu
- Voici un petit sujet très simple et sans particularité de fabrication, mais qui nous a paru gracieux et d’un aspect agréable. C’est un effet de deux violets, camaïeux l’un de l’autre, genre sobre et élégant à la fois.
- Il fait des peignoirs et robes d’été, et conviendrait aussi pour la chemise de couleur, aussi bien en cotonnade qu’en foulard et tussah.
- Pied de Poule
- Ceci est la modification en usage du sujet dit « Pied de Poule )) et dont nous avons donné en son temps le type primitif. Il imitait par l’impression un façonné de lainages très connu, et fut l’objet d’une grande vogue
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- qui dure encore sous la modification que nous présentons, qui a pour but, sans doute, de ne pas tomber dans la contrefaçon des premiers fabricants.
- Cependant un autre genre, très ancien et pour ainsi dire classique, tend à s’y substituer et c’est le suivant :
- Carreaux Pékinés
- S’il est, en effet, un motif connu et de tout temps en usage, c’est bien celui-ci, mais actuellement il règne en maître.
- Nous le voyons en soieries, lainages et cotonnades, en tissus de fonds et en articles de fantaisie ; c’est ainsi que la cravate, l’ombrelle, le ruban en font un grand emploi.
- 11 est très facile à obtenir par tissage et plus encore en impression, aussi ces deux moyens le fournissent-ils ; on le fait en toutes couleurs et en toutes dimensions, mais avec une tendance aux grands sujets, principalement pour les soieries, où l’on fait les carreaux du damier, de deux, trois centimètres et plus de côté.
- Ce genre fut toujours réputé de bon goût, en sa simplicité; actuellement il a encore une autre recommandation qui passe avant le bon goût ; il est de grande mode !...
- ROSE DIAMINE
- La Manufacture Lyonnaise présente sous ce nom un nouveau colorant direct, dont nous donnons ci-après la description des qualités caractéristiques et les modes d’emploi.
- Coton. — On obtient des roses d’une, grande vivacité et qui possèdent une excellente solidité à la lumière et au lavage.
- Le produit rendra de bons services pour teinture, mattage, pour l’impression en nuances claires ainsi que comme addition aux différents rongeants pour couleurs d’ali-zarine, préparé avec des moyens d’oxydation.
- On teint le coton pendant 1/2 à 3/4 d’heure de 60° C, au bouillon avec addition de :
- 1/2 0/0 de soucfe 2 0/0 de savon et 5 0/0 de sulfate de soude.
- Le Rose Diamine unit très facilement.
- Pour mattage les proportions suivantes donnent de bons résultats :
- 70-100 grs Rose Diamine BD 2 litres d’eau bouillante.
- On ajoute cette solution à :
- 100 litres d’eau, auxquels on a ajouté d’avance
- 200-400 grs de phosphate de soude et 1-2 kilos de dextrine blanche.
- On ronge le Rose Diamine en nuances claires avec le rongeant habituel au sel d’étain.
- On teint les tissus coton et soie avec
- 2 1/2 0/0 de phosphate de soude 2 0/0 de savon et 10 0/0 de sulfate de soude.
- On couvre ainsi le coton plus que la soie.
- Sur laine le Rose Diamine donne en teinture et en impression des nuances d’une bonne solidité au lavage et à la lumière.
- On teint avec addition de :
- 10 0/0 de sulfate de soude 2 0/0 d’acide acétique.
- Pour l'impression sur laine peignée, les proportions suivantes sont recommandées :
- 5-15 grs de colorant.
- 400 cc. eau
- 400 cc. solution de gomme.
- 150 cc. british gum
- faire bouillir et ajouter après refroidissement:
- 90 cc. acide acétique 6° Bé.
- Vaporiser pendant 3/4 d’heure sans pression.
- Pour l’impression sur tissus de laine le Rose Diamine peut servir en nuances claires et foncées. Les proportions suivantes donnent de bons résultats :
- 5-30 grs do colorant 500 cc. d’eau 500 grs british gum
- faire bouillir et ajouter après refroidissement:
- 90 cc. acide acétique 6° Bé.
- On teint la soie en bain de savon légèrement coupé à l’acide acétique. Les teintes possèdent une très bonne solidité au lavage et une excellente solidité à l’eau.
- OCRAGE DES RIDEAUX
- de vitrages
- Les dentelles de toilette se font toujours en crêmé très accentué qui est même un véritable jaune.
- Mais aux rideaux de guipure et autres que l’on applique contre les vitrages, on donne une teinte plus rousse, qui est à peu près celle de l’ocre jaune et que l’on obtiendrait par l’emploi de cette terre, comme l’on fait pour les toiles du nord, qui sont ocrées.
- Cependant l'ocre, qui, d’ailleurs, doit ici être plus foncé que sur les toiles, donnerait aux rideaux un aspect mat, terne, et nuirait à leur transparence ; il faut donc faire usage d’une couleur, une véritable teinture, donnant la même nuance.
- On peut alors employer l’un des produits suivants :
- Les Vésuvines (Bismark), mais les jaunes
- et non les rougeâtres le plus ordinairement employées, soit le n« 202 de Ruch.
- Le Nankin C delà Manufacture lyonnaise.
- Le Brun diamine 3 G, delà même Maison.
- Le Benzo-brun N B de Baeyer.
- Le Brun pour coton R V de la Badische.
- Et, en général, toutes les couleurs donnant une teinte pain-d’épices.
- Quelles qu’elles soient, on pourra teindre sans mordant ni préparation, vu la faible intensité du ton ocré recherché.
- BRUN FONCÉ
- sur coton
- On peut' obtenir un bistre ou brun très corsé sur coton au moyen des colorants ci-dessous, de la Manufacture lyonnaise :
- Brun diamine B............. 3 0/0
- Brun diamine M........... 2 —
- Noir jais diamine OO....... 1 —
- Cai’bonate de soude........' 5 —
- Sulfate de soude .......... 15 —
- Teinture au bouillon dans un bain assez chargé, et ne s’épuisant pas, qu’il faut ainsi faire resservir à de nouvelles passes.
- MARRON
- pour draperie nouveauté
- Pour deux pièces d’environ 15 kilos Mordancer avec
- Bichromate de potasse.. 800 grammes. Tartre................ 500 —
- teindre avec
- Brun d’alizarine 20 pour 100
- pâte ....................... 500 gr.
- Extrait de bois jaune liquide.. 100 — Acide acétique................ 1/4 litre
- bouillir trois quarts d’heure.
- Autre formule Pour 10 kilos de textiles
- Sulfate de soude...... 3 kilogr.
- Alun.................... 800 grammes.
- Carmin d’indigo......... 200 —
- Orangé 2................. 20 —
- Acide oxalique.......... 400 —
- bouillir trente-cinq minutes et ajouter
- Orangé 2................. 5 grammes.
- Si la couleur manque de jaune, ajouter Orangé 4....................... 1 à 2 gr.
- Et rentrer sur le bain en partie refroidi, que l’on ramène graduellement au bouillon.
- ROUGES VIFS sur coton fié
- Pour obtenir des rouges allant de l’écarlate au ponceau on emploie, sur coton blanchi :
- Ecarlate diamine B..... 3 à 4 0/0
- Thioflavine S.......... 1/2 à 2 —
- Sulfate de soude....... 15 —
- Savon.................. 5 —
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- Si l’on veut un rouge moins frais et tirant au grenat, on prendra :
- Rouge solide diamine F. 3 à 5 0/0 Sulfate de soude,..,.... 15 —
- Cristaux de soude...... 7 —
- Teindre au bouillon, comme d’usage aux diamines.
- Chronique Industrielle
- DE MULHOUSE
- SOCIETE Illimiu
- Travaux du Comité de Chimie
- Séance du 17 juillet 1895 Dérivés du Triphénylméthane
- M. Prud’homme envoie deux notes relatives aux matières colorantes dérivées du triphénylméthane.
- Dans la première il décrit la réduction du nitrotétraméthyldiamidotriphénylméthane. Il se forme, comme produit intermédiaire, une matière colorante violette, qui doit, suivant toutes les probabilités, sa naissance à une transposition, sous l’influence de l’acide^d’un dérivé phénylhydroxylamique préalablement formé.
- Dans la seconde note il discute la constitution du bleu patenté.
- Le comité demande l’impression de ces deux travaux.
- Viscométrie
- M. Lunge envoie un mémoire sur la détermination de la viscosité des épaississants.
- Le principe de la méthode est le suivant :
- On introduit dans l’épaississant un aréomètre et on note le nombre de secondes qu’il met pour s’enfoncer. Les résultats sont bien concordants.
- M. Oscar Scheurer veut bien se charger d’examiner si la valeur des épaississants en impression est aussi proportionnelle à leur viscosité indiquée par le procédé Lunge.
- Le comité décide en principe la publication du travail de M. Lunge, qui sera suivi des observations de M. Scheurer.
- Dérivés de l’Engénol
- M. Nœlting présente, de la part de MM. Gassman et Krafft, un mémoire sur quelques dérivés de l’engénol.
- Les auteurs décrivent la préparation de l’acide engénolacétique et sa transformation en vanilline.
- Le comité demande l’impression de ce mémoire.
- Bibliothèque Tinctoriale
- M. Jules Garçon offre à la Société industrielle et aux membres du comité la vente d’une bibliothèque contenant surtout des publications relatives à la chimie tinctoriale.
- MM. Eugène Dollfus, Fischesser, Nœlting et Weiss sont chargés d’examiner, s’il y a lieu de demander à la Société industrielle l’acquisition d’une partie de ces livres, après quoi la liste sera déposée au secrétariat, à la disposition des membres.
- Application de l’Indopliore
- M. Jeanmaire emploie avec avantage le procédé suivant pour développer l’indigo sur la fibre au moyen de l’indophore de la « Ba-dische Anilin-und Soda-Fabrik » :
- L’indophore est dissous dans l’alcool, la solution alcoolique est filtrée dans l’épaississant et la couleur ainsi obtenue imprimée sur tissu préparé en carbonate de soude à 10—30 grammes par litre, suivant la concentration de la couleur.
- Appareil Récupérateur de Benzine
- dit “L’ÉCONOMIQUE “
- de M. Edm. DESLANDES, à St-Sébastien
- Construit par M. F. Deiiaitre
- Dans notre n° 4, de l’année courante, nous avons sommairement analysé un brevet de M. Deslandes, pour un appareil que nous qualifions “ Essoreuse perfectionnée ”, et promettant d’y revenir.
- Or, l’invention ne réside pas dans une essoreuse spéciale, mais dans un appareil qui peut être adjoint à toute essoreure, et dont la disposition intérieure détermine la condensation des vapeurs de benzine, laquelle est recueillie à la partie inférieure.
- Notre description signalait ce point fondamental.
- La partie principale de l’appareil est une espèce de condensateur à plateaux, relié à l’essoreuse par un col de cygne et un couvercle fermant hermétiquement la cuve de l’essoreuse.
- Les vapeurs de benzine qui se dégagent pendant l’essorage se condensent sur ces plateaux, et se rassemblent, comme nous l’avons dit, au bas de l’appareil.
- Des expériences comparatives faites en présence de confrères s’intéressant à ce système ont donné les résultats suivants :
- Sans récupérateur, un lot de 9 kilos 250 d’étoffe pesait, une fois imprégné de benzine, 75 kilos ; après essorage, le poids réuni des étoffes et de la benzine recueillie à l’essoreuse était de 73 kilos 500; il y a donc eu une perte de 1 kilo 500 de benzine.
- Avec le récupérateur, un lot semblable d’é-
- offes et pesant aussi 75 kilos, imprégné de benzine, a fait retrouver 74 kilos 500 de poids total ; donc il n’y a eu déperdition que de 500g. de benzine, soit 1 kilo de benzine rendue par le condensateur, et économisée.
- Ces résultats méritent considération.
- ÉPURATION des EAUX INDUSTRIELLES
- PROCÉDÉ ASSELIN
- Note de M. LÉON NAPLIN
- Toutes les industries ont le plus grand intérêt à obtenir par des procédés simples et d’application facile des eaux épurées, notamment pour l’alimentation des chaudières à vapeur.
- On évite ainsi les dépôts et incrustations dans les chaudières et les graves dangers qui peuvent résulter de la surchauffe des tôles.
- Les eaux crues contiennent souvent des carbonates et des sulfates de chaux, dont il est important de les débarrasser avant l’emploi.
- L’installation puissante et méthodique de l’épuration préalable des eaux destinées à l’alimentation des locomotives a été réalisée avec un plein succès par la Compagnie des Chemins de fer du Nord ; cette méthode et ces appareils constituent des modèles qui peuvent être imités et reproduits avec beaucoup d’avantages.
- Mais on n’arrive ainsi qu’à épurer les eaux carbonatées; les eaux sont souvent à la fois carbonatées et sulfatées, il importe à un égal degré d’éliminer les sulfates de chaux et, jusqu’à ce jour, les méthodes qui ont été employées à cet effet sont imparfaites, insuffisantes et présentent des inconvénients divers.
- On a cherché à résoudre cette difficulté par l’emploi du carbonate de soude sec, ou de cristaux de soude ou même de la soude caustique.
- La soude se substitue bien à la chaux du sulfate, mais la précipitation dé la chaux se fait à un état de division extrême, et pour obtenir des eaux claires, il faut laisser déposer l’eau pendant longtemps ou employer des systèmes perfectionnés de filtration*.
- De plus, ce procédé présente cet inconvénient de substituer à des sels insolubles des sels solubles qui restent en dissolution dans les eaux destinées à la génération de la vapeur.
- M. Asselin, dans une communication à la Société des Ingénieurs civils, propose de résoudre toutes les difficultés inhérentes à l’épuration industrielle et complète des eaux destinées à l’alimentation des chaudières par l’emploi méthodique d’un corps peu connu, mais d’une fabrication facile, l’aluminate de
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- baryte. L’aluminate de baryte est un corps bien défini qui cristallise avec quatre équivalents d’eau ; il est soluble dans l’eau, dix parties d’eau environ dissolvent une partie d’alumioate de baryte.
- Etant donnée une dissolution d’aluminate de baryte, on la fait agir sur les eaux ayant subi l’action de la chaux, c’est-à-dire ayant abandonné la presque totalité du carbonate de chaux qu’elles contenaient.
- La réaction se produit immédiatement, elle détermine la formation des divers produits insolubles suivants: aluminate de chaux, sulfate de baryte et carbonate de baryte.
- Le trait tout à fait particulier de l’aluminate de baryte est de précipiter à la fois la base et l’acide des sels que l’on veut éliminer.
- La formation de l’agglomération des précipités obtenus par l’aluminate de baryte est très rapide et on arrive très vite à obtenir une eau très claire qui, décantée, est envoyée au générateur.
- L’aluminate de baryte revient à 80 fr. les 100 kilog. au prix actuel de la baryte caustique hydratée, cristallisée qui sert à sa fabrication.
- A ce prix, l’application peut être avantageuse, mais elle le sera davantage, à mesure que s’abaissera le prix de revient de cette matière, soit par le perfectionnement de la fabrication, soit par la revivification des précipités de l’opération.
- Mais ce qu’il importe avant tout de retenir, c’est que l’aluminate de baryte permet de résoudre d'une façon très simple une des grandes difficultés de l’épuration des eaux industrielles.
- Si le procédé nouveau d’épuration se propage et se généralise, on peut être certain que le prix unitaire de l’aluminate de baryte baissera dans une mesure suffisante pour réduire sensiblement le prix de revient de l’épuration des eaux.
- (Bulletin des Laines.)
- GRILLE ARTICULÉE
- POUR TOUS FOYERS INDUSTRIELS
- Système WACKERNIE
- Nous voyons en ce moment, à l’Exposition du Travail, à Paris, un modèle de la Grille articulée, de MM. Alph. Wackernie et Cie; c’est pour nous l’occasion d’indiquer le principe de cet appareil, doDt le succès appelle l’attention, .et qui est, surtout, en faveur parmi les teinturiers ; ainsi M M. Gillet et fils, de Lyon, ont installé 36 de ces grilles ; MM. les Fils de A. Guillaumet, à Suresnes, en ont 13. Les services publics, les sociétés
- métallurgiques, la navigation en font aussi un grand emploi.
- La Grille articulée, système Wackernie, repose sur la combinaison d’un double jeu d’éléments ou barraux, les uns pairs, les autres impairs, ayant une extrémité fixe et l’autre mobile. (Si l’extrémité des barreaux pairs à Pavant du foyer est fixe, les barreaux impairs ont leur extrémité fixe à l’arrière).
- Un levier ménagé en dehors du foyer permet d’imprimer au système un mouvement combiné de telle manière que les barreaux pairs s’élèvent ensemble à une extrémité, tandis que les barreaux impairs s’abaissent à l’autre extrémité, et réciproquement; l’amplitude des mouvements d’oscillation des éléments pairs et des impairs est toujours égale, de sorte que les barreaux qui, dans leur mouvement, forment cisaille, restent toujours parallèles entre eux. Ce mouvement s’opère sans effort, puisque le poids des barreaux pairs agit en sens inverse du poids des barreaux impairs.
- Avec ce système, il suffit de nettoyer la grille une ou deux fois par jour; il n'est donc plus nécessaire d’ouvrir les portes du foyer que pour charger le feu, tandis qu’avec les autres grilles le décrassage du foyer exige l’ouverture fréquente des portes et occasionne ainsi l’introduction d’un excès d’air froid dont l’action brusque sur les chaudières et sur le feu est aussi nuisible à la production de vapeur que contraire à la solidité des tôles.
- Voici dailleurs de quelle manière ce résultat est obtenu :
- Sous l’impulsion du levier, les barreaux montant et descendant alternativement égalisent le charbon sur la grille et décollent sur toute sa surface le mâchefer, ce qui ménage à l’air un passage libre et régulier à travers la masse incandescente. Le mâchefer étant décollé et restant au-dessous du charbon, au lieu d’être ramené à la surface comme il arriverait par l’emploi du ringard, on obtient :
- 1° Une surface de vide constante par suite de l’évacuation des cendres et du décollement du mâchefer. Seule la Grille articulée Wackernie offre cet avantage.
- 2° Uue combustion plus régulière, partant une meilleure utilisation des gaz par leur combinaison plus parfaite avec l’oxygène de l’air.
- 3° La faculté d’activer le feu dans un pressant besoin de vapeur et d’obvier aux inconvénients qui résultent d’un mauvais tirage.
- 4» L’avantage de pouvoir brûler des charbons gras (cisaillement du mâchefer) ou des combustibles -pauvres (grand tirage de la grille), ou des charbons enthraciteux dont les cendres sont éliminées par le mouvement des barrreaux.
- 5° Une usure moins grande des barreaux par suite du décollement du mâchefer.
- Le mécanisme de l’articulation étant hors
- de portée du foyer, n’est soumis à aucune détérioration par le feu.
- La Grille articulée s’applique non seulement aux foyers de générateurs de vapeur, mais aussi à tous brûleurs industriels de houille, tels que ceux à chauffage direct de bains de teinture.
- SOL D’ATELIER
- Les services que le goudron rend dans l’économie sont innombrables, et sans cesse on a recours à ses propriétés. Nous venons mettre aujourd’hui sous les yeux de nos lecteurs deux procédés pour établir des sols d’atelier économiques, deux procédés donnant de très bons résultats et peu coûteux à établir.
- Premier procédé. — Bien régler et faire le nivellement du sol, puis ensuite, pilonner fortement après avoir au besoin humecté le sous-sol par un arrosage. Appliquer sur cette surface une couche de mortier pulvérulent d’environ 6 centimètres d’épaisseur, qu’il est facile d’établir avec quelques règles. Le mortier devra avoir la composition suivante à quelques kilos près :
- Chaux de Theil en poudre ou autre
- chaux de même qualité........... 340 k.
- Sable fin tamisé, de rivière ou de
- plaine.......................... 945
- Eau.......................... 70 à 75
- Bien battre la couche étendue sur le sol avec un pilon ou batte en bois, jusqu’à ce que le mortier résiste à la pression du doigt, puis unir la surface avec le plat de la truelle ou mieux avec une palette, outil dont se servent les applicateurs pour étaler le bitume factice, l’asphalte et l’enduit de mortier sur la couche de béton : palette que l’on peut confectionner soi-même avec une douve de tonneau, de préférence tonneau pétrolier. La moitié de la douve est laissée entière en arrondissant très peu les extrémités, pendant que l’autre moitié doit être taillée de façon à établir une poiguée, puis on cloue au milieu de la partie que l’on a laissée entière et sur le côté concave de la douve un morceau de bois assez épais mais pas très large, où la main gauche viendra se poser pour faire pression et diriger la palette avec le concours de la main droite qui tiendra la poignée, le côté convexe devant servir pour le lissage. Un lissage fait avec cette palette est de beaucoup supérieur, donne une forme beaucoup plus unie que le plat de la truelle et en moins de temps. L’ouvrier un peu habile comprendra facilement le maniement de la palette.
- Une fois le lissage bien établi, on recouvre provisoirement cette surface d’une couche de sable que l’on maintient constamment humide
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- pour que le durcissement du mortier se fasse dans de bonnes conditions. Une fois que la prise du mortier est faite, on enlève le sable, on lave la surface du mortier, et, lorsque cette dernière est sèche, on y étend trois couches successives de goudron de houille un peu chaud. Puis enfin pour terminer, on sou-poudre avec du sable sec et excessivement fin.
- Deuxième procédé. — Le deuxième procédé est encore de beaucoup plus économique que le premier.
- Bien établir comme il est décrit ci-dessus le dressement, le règlement et nivellement du sol, et répandre ensuite une couche d’argile de 5 centimètres d’épaisseur environ, que Ton pilonnera fortement (il faut avoir 5 centimètres d’épaisseur après le pilonnage), puis .bien unir cette surface pour y étendre ensuite une légère couche de goudron de houille chaud, que Ton appliquera au pinceau de manière à en laisser le moins possible à la surface. On laisse sécher cette première couche et on en passe une seconde et une troisième même, si on le désire, appliquée de la même manière, au pinceau et au goudron chaud. Ensuite, on saupoudre la surface de sable sec et bien fin. On obtient ainsi au bout de quelques jours une surface unie et assez résistante qu’on croirait être bitumée.
- (Monit. des Prod. chimiques.)
- SUR DES CORDAGES EN SOIE
- . Un fabricant avait proposé au ministère de la marine l’emploi de cordages en soie, confectionnés avec les déchets de fabrication, pour remplacer certains cordages de petites dimensions.
- La soie présente sur le chanvre des avantages marqués : elle se conserve indéfiniment sans putréfaction, et par cela même que l’eau ne la mouille pas, elle n’est pas exposée comme le chanvre aux inconvénients du gonflement, du roidissage et de l’augmentation de poids pendant les manœuvres, mais il importait d’expérimenter sa résistance à la traction.
- Les cinq échantillons suivants avaient été soumis à l’examen de la commission :
- k. m.
- NÜS 1. Poids par mètre 0.0332. Diam. appr. 0.008.
- 2. - 0.0690. — 0.010.
- 3. - 0.0687. - 0.010.
- 4. — 0.0929. - 0.012.
- 5. — 0.1169. — 0.017.
- On voit que ces cordages sont tous de petit diamètre, et Ton a pu dès lors les essayer par charge directe, avec le même soin, et par les mêmes moyens que ceux employés dans les essais sui la résistance des matériaux de construction de la traction.
- Le détail des chiffres très nombreux de ces observations n’offre pas assez d’intérêt pour être reproduit tout en entier. Nous dirons seulement que, lorsqu’on représente par un diagramme la relation entre les allongements et les charges, en prenant les allongements pour ordonnées et les charges pour abscisses, on obtient dans chaque cas une courbe de même forme tournant sa concavité vers Taxe des abscisses.
- Les allongements partiels, d’abord très grands pour les petites charges, vont constamment en diminuant jusqu’à la charge de rupture, ce qui doit sans doute être attribué à ce que les brins se redressent d’abord en se serrant plus étroitement les uns contre les autres, et à ce que, vers la fin de l’expérience seulement, cet allongement, en quelque sorte apparent, se trouve remplacé par l’allongement même des fibre^. Ce changement serait du reste insensible, car les courbes sont parfaitement continues et n’indiquent même point de passage brusque de Tune des périodes à l’autre.
- Quant aux résultats généraux, ils établissent que 1rs cordes les plus grosses peuvent s’allonger plus que les autres, la dernière jusqu’aux quatre dixièmes de la longueur primitive.
- Cette faculté tient sans doute à ce que les filaments ont plus de chemin à faire pour se serrer autant que possible les uns contre les autres.
- Cette grande extensibilité des cordes de soie, surtout pendant les premières charges, serait sans doute un obstacle à leur emploi dans certaines conditions. La corde n° 2 s’est allongée de 0,n,115 par mètre sous la première charge de 58k, 60 -, la corde n° 5 de 0m,170 sous le même poids.
- Eu égard à leur section ou à leur poids, les grosses cordes résistent moins que les autres, et ce fait est même encore mis en évidence par les chiffres déduits des précédents, de manière à rapporter la résistance de chaque corde à celle d’un faisceau de cordes semblables qui pèserait exactement un kilogramme par mètre de longueur.
- La charge de rupture, dans ces conditions, s’abaisse successivement de 6.857 kil. à 5.018.
- Nous connaissons peu de chose sur la résistance des cordes de chanvre par rapport à leurs poids. Cependant nous pouvons indiquer qu’un cordage très bien fabriqué, pesant Ok, 475, a résisté à une charge de 3.260 kilogrammes , ce qui donnerait 5.856 kilogrammes pour charge de rupture correspondant à un poids de 1 kilogramme par mètre.
- Ce cordage avait 0m, 025 de diamètre ; il était formé de 4 torons, de chacun 18 fils de caret, de 0m, 025 de diamètre. Il est remar- : quable que la soie ait résisté, à peu de chose près, jusqu’à la même charge. Cependant la ,
- rupture de cette corde de chanvre s’est produite après un allongement beaucoup moindre, de 0m, 07 par mètre.
- La connaissance du poids primitif de la corde, et celle de son allongement final, permettent de calculer ce qu’est devenu le poids par mètre au moment même de cette rupture, dans l’hypothèse où l’allongement - se serait produit uniformément dans toute la longueur. Çes poids ainsi calculés permettent à leur tour de déterminer les charges de rupture qui correspondent à un faisceau de cordes ainsi allongées, dans le cas où ce faisceau pèserait 1 kilogramme par mètre courant.
- En prenant ces poids, et établissant la charge de rupture pour 1 kilogramme par mètre de corde allongée, on obtient des nombres qui varient peu : de 7.000 à 8.000 kilog. seulement, et il paraît évident que le véritable coefficient de rupture doit être calculé dans les conditions mêmes où se trouve la matière au moment où cette rupture se produit.
- De ces comparaisons il résulte que les cordes de soie ont sensiblement la même résistance que celles de chanvre ; que leur allongement sous la traction doit constituer un obstacle sérieux à leur emploi, et que les cordes de petits diamètres se comportent mieux que les grosses.
- CAISSE DE RETRAITES
- POUR LES TRAVAILLEURS
- L’Alliance syndicale a entendu la lecture du rapport suivant :
- Si la question des accidents du travail préoccupe à juste titre le monde industriel, celle non moins importante de retraites à créer pour mettre les travailleurs à l’abri de la misère dans leur vieillesse est depuis longtemps déjà l’objet de la sollicitude constante des législateurs.
- L’année dernière, cette primordiale question avait été portée à Tordre du jour des séances de l’Alliance et renvoyée à l’étude de la Commission des finances qui a communiqué, le 12 novembre dernier, au Comité, le projet dont je vais en quelques mots vous indiquer les grandes lignes.
- D’après ce projet il serait créé, au profit des salariés des deux sexes, jouissant de la qualité de Français et dont les ressources annuelles sont inférieures à 3,000 francs, une caisse nationale de retraites du travail.
- Cette caisse serait alimentée par un versement hebdomadaire de 70 centimes effectué par les patrons, dont 35 centimes prélevés sur le salaire des salariés et 35 centimes comme part contributive des patrons.
- Les versements seraient obligatoires pour
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- tous les salariés de 15 à 60 ans, ainsi que pour les patrons qui les emploient.
- Les retraites à constituer selon cette loi, si elle était adoptée, ne pouvant produire leur effet que dans quarante à quarante-cinq ans, les auteurs du projet, pour venir dès maintenant en aide aux personnes âgées qui ne peuvent plus travailler, et sont dépourvues de moyens d’existence, ont pensé créer, à partir du jour de la promulgation de la loi, une pension annuelle de 360 francs pour les vieillards âgés de 65 ans et au-dessus, reconnus, après enquête, sans ressources.
- Pour la constitution de cette pension, les auteurs du projet avaient d’abord proposé:
- 1° Une augmentation de 10 0/0 sur les droits de successions proposés par le ministre des finances dans son projet de loi sur le budget de 1895, et d'un impôt de 0 fr. 25 pour les 1,000 sur tous les capitaux assurés ;
- 2° Une subvention complémentaire de l’Etat en cas de besoin.
- Puis, à une seconde lecture, cette idée fut abandonnée et remplacée par un impôt de prévoyance de 2 0/0 sur le produit de tous impôts sans exception, revenant à l’Etat.
- Au sein du Comité, les critiques les plus vives ont été formulées contre ce projet.
- Le point le plus particulièrement attaqué a été celui qui est en quelque sorte le pivot sur lequel gravite tout le projet :
- L’obligation du versement, hebdomadaire pour tous les salariés et salariants.
- Il a semblé, à quelques-uns, que le projet était un pas fait dans la voie dangereuse du socialisme d’Etat.
- D’autres ont été effrayés du chiffre énorme des capitaux qui seraient ainsi immobilisés dans les caisses de l’Etat.
- Certains croient qu’il sera impossible d’atteindre toutes les catégories de salariés, que si le projet peut s’appliquer assoz facilement aux ouvriers travaillant à la journée en ateliers, il est inapplicable à ceux qui, par la nature même de leurs professions, sont nomades ou travaillent aux pièces chez eux.
- L’avis qui jusqu’à présent a prévalu dans le comité, est que la meilleure solution d’un si ardu problème se trouvait dans l’encouragement à l’épargne et à l’extension des facilités et des avantages donnés aux Sociétés de prévoyance et propres à amener leur rapide développement.
- Le Gouvernement actuel paraît avoir résolu d’adopter ce système, puisqu’il a fait voter, il y a peu de temps, une loi qui permet la majoration des pensions insuffisantes de la Caisse nationale de retraites pour la vieillesse et qui, suivant l’expression même de M. le Ministre du commerce, sera la première pierre du vaste édifice, qu’il faudra du reste, bien du temps pour achever : la Caisse nationale des retraites ouvrières.
- — A ces observations, nous, Revue de la
- Teinture, nous ajouterons que la création d’une caisse de retraites ouvrières est absolument impossible, si l’on veut lui donner le caractère de généralité qu/elle doit avoir.
- Les auteurs de ces projets savent bien qu’ils sont irréalisables, seulement c’est un gâteau de miel (un pain d’épices) jeté au cerbère populaire, pour n’en pas être immédiatement dévoré.
- L’Etat est déjà fort obéré et embarrassé des retraites qu’il a à servir, pour placements ou pour services publics : Ce sera le gâchis et la ruine avec quelques millions de pensionnés de plus, qui, la plupart, auront des comptes longs à débrouiller.
- Les ouvriers n’auront pas la persistance de payer pendant 40 années des primes d’assurances, dont le bénéfice leur paraîtra toujours incertain et, dans tous les cas, trop lointain.
- Et que fera-t on pour les petits artisans sans patrons : le savetier et le rétameur ambulants, le porte-faix, et tant d’autres aussi intéressants que les ouvriers travaillant en ateliers?... La manne gouvernementale, extraite des impôts, ne devrait-elle pas se répandre sur tous les travailleurs manuels?...
- Non, cette question ne se résoudra pas : elle est trop compliquée, trop lourde pour nos budgets, et malgré cela incomplète dans ses applications.
- RÉGIME DOUANIER
- CAS SPÉCIAUX
- Soie artificielle
- Aux termes de la loi du 11 janvier 1892, tableau A, n° 459, les tissus en soie artificielle sont passibles du droit afférent aux « Produits chimiques non dénommés à base d’alcool » n° 282, c’est-à-dire du droit de douane, et de la taxe intérieure de dénaturation de l’alcool, d’après la quantité d’alcool employée à leur fabrication. Or, il résulte d’un avis du Comité consultatif des arts et manufactures du 10 juin 1891, que la quantité d’alcool nécessaire à la préparation d’un kilogramme de soie artificielle est de 7 litres 50. Les taxes applicables aux tissus et tresses en soie artificielle sont, par suite, les sui-
- vantes :
- Droit de douane, 7.50X80fr.
- l’hectolitre.................. F. 6 »
- Droit de dénaturation, 7.50 X 37 francs 50 l’hectolitre........... 2 82
- Total..... F. 8 82
- par kilog. de tissus ou tresses.
- La soie artificielle non tissée suit le même régime.
- Bourses en broderies
- Ces bourses sont formées de broderies au crochet en fils de jute ou de bourre de soie, avec fermoirs et accessoires en métal commun. Les broderies sont établies sur des anneaux métalliques et l’assemblage des motifs est exécuté par un travail au crochet et non par un travail de couture proprement dit. Ces articles suivent le régime des « Broderies )) (n° 459 bis). Toutefois, comme ils ne comportent pas de tissus de fond, ils n’acquittent que la surtaxe spéciale de 1.000 francs ou de 800 fr. par 100 kilos net selon le tarif.
- Couvertures de voyage confectionnées. — Châles (genre plaids)
- Les couvertures de voyage confectionnées acquittent le droit du tissu dont elles sont formées, augmenté de la surtaxe afférente aux {• prudes confectionnés en tissu autre » 10°/o du droit du tissu).
- Quant aux châles genres plaids, ils sont taxés comme suit : .
- Châles (genre plaids) en laine pure avec franges formées entièrement par le prolongement des fils du tissu, ou partie par le prolongement de cps fils et partie par des gros fils retors de laine rapportés et incorporés aux fils du tissu par une torsion. Régime de la « draperie et des tissus pour habillement », selon le poids au mètre carré.
- Châles Igpnre plaids), en laine et coton,-chaîne entièrement coton, laine dominant avec franges exclusivement formées par le prolongement des fils du tissu. Régime des draps et autres tissus ras foulés ou non, en laine mélangée, chaîne coton, laine dominant suivant le poids au mètre carré.
- Les châles en laine, à chaîne coton, ornés de franges formées partie par le prolongement des fils du tissu et partie par des fils retors de laine rapportés et incorporés aux fils de chaîne par une torsion, ne sont pas considérés comme étant à chaîne entièrement en coton. Ils sont, par suite, passibles des droits afférents aux « Châles en laine pure ».
- Laine peignée et déchets de filature
- Les peignés de laine et les rebuts de laine filée, dépourvus de teinture spéciale, conformément au § lur de l’article 181 (100 kilog. 48 fr. 84).
- Les mêmes marchandises teintes, conformément aux § 2 du même article (160 kilog. 73 fr. 26).
- Tissus en fibre de bois collés sur coton
- Les tissus en fibre de bois blanc pour la chapellerie, collés sur un tissu de coton blanchi, acquittent séparément les droits qui leur sont propres, savoir :
- Le tissu en fibre de bois blanc. — Régime des tresses de nattes, ou bandes tissées de
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- paille, d’écorce ou de bois blanc pour la chapellerie, taxées à 3 fr. les 100 kil. au tarif général à 2 fr. les 100 kil. en tarif minimum (n° 607).
- Le tissu de coton uni blanchi. — Droit des 1 tissus de cotons unis blanchis, selon l’espèce. !
- Le bénéfice de cette tarification est subor- j donné à la production de notes de détail explicites et au dépôt préalable au bureau d’importation d’échantillons de chacun des deux tissus séparés.
- Rideaux en tulle
- Les rideaux en tulle de coton avec appliques rapportées, conformément au § 1er de l’article 206 (kilog. 14 fr. 64), avec une augmentation de 25 % selon la remarque 2 de l’article 209.
- Ruban isolant américain
- Ce produit consiste en un ruban de coton enduit de matières bitumeuses ; en raison de cette composition, il sera soumis au régime des « tissus de coton unis écrus » de la catégorie la moins imposée, taxés à 80 fr. les 100 kil. en tarif général.
- Retours. — Echantillons de tissus
- Quelques douanes ont cru devoir exiger la production des justifications réglementaires en matière de retour pour des échantillons de tissus rapportés de l’étranger par des voyageurs de commerce français, parce que ces échantillons dépassaient la longueur voulue pour être considérés comme étant sans valeur et qu’ils n’avaient pas été présentés au service pour être estampillés lors de la sortie.
- L’administration a reconnu qu’il pouvait y avoir dans cette exigence une cause de difficultés et de retard préjudiciables à notre commerce d’exportation. En conséquence, elle a décidé qu’il conviendrait de réadmettre ces échantillons en franchise avec dispense de toute formalité et sans s’arrêter à leur dimension, dès l’instant où il ne s’élèvera pas de doute sur leur origine et leur destination. La vérification permettra au service de constater qu’il s’agit bien de collections d’échantillons rentrant en France. Ces collections sont, en effet, formées de types dissemblables revêtus d’étiquettes portant le nom ou la marque de la maison, l’espèce de tissu, etc.
- (Circulaire n° 2426).
- BIBLIOGRAPHIE
- I/industrie du blanchissage et les blanchisseries
- Par Arthur BAILLY
- A ncien directeur de blanchisseries à vapeur
- Un vol. in-12, de « l’Encyclopédie de
- chimie industrielle » de MM. J.-B. Baillière et Fils; 380 pages, avec 106 fig. dans le texte et joli cartonnage : 5 fr.
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- Voilà encore un ouvrage qui sera bien accueilli, comme répondant à une période de transformation de l’industrie du blanchissage.
- Nous ne sommes plus à l’époque où son matériel consistait en baquets et fers Gendarme; nous ne sommes pas encore à celle où un machinisme bien compris y régnera sans partage.
- Mais on sent qu’il faudra en venir là, sous peine de se livrer à un travail ingrat et improductif, et qu’il faudra suivre de plus ou moins près les grandes blanchisseries, qui n’ont pu se développer que grâce à un matériel véritablement expéditif et producteur.
- Tout est, d’ailleurs, relatif ; les installations modestes ont à leur disposition, non à proprement parler, des machines, mais des appareils s’adaptant à leurs travaux, économisant le combustible, la main-d’œuvre, les produits chimiques, et donnant à moins de frais des résultats bien supérieurs à ceux du travail exclusivement manuel.
- Dans un avenir prochain, ce dernier sera entièrement délaissé.
- Il n’est pas actuellement de blanchisseurs de profession qui, plus ou moins, aient en usage quelques-uns de ces appareils.
- Il est important de les connaître, d’en savoir discuter les avantages respectifs, de pouvoir les choisir avec discernement.
- Mais le blanchissage a aussi une partie chimique, — à laquelle nous ne donnerons pas des proportions scientifiques — qu’il faut également prendre en considération. Il y a un choix et un emploi judicieux à faire des ; sels à lessives, des savons, des chlorurants,
- ! des produits à empesage, à azurage, à détachage, etc., et, comme la mécanique, cette partie aussi a fait du progrès.
- Elle a cependant été assez négligée dans les rares publications traitant du blanchissage, et cela se conçoit, car ces traités sont œuvres de constructeurs-mécaniciens donnant de très bons et très utiles renseignements sur le | matériel approprié, mais restant nécessaire-! ment dans leur spécialité, j Nous ne connaissions pas encore un véri-| table manuel exposant méthodiquement le I matériel, les produits et surtout la pratique j du blanchissage avec la partie administrative des blanchisseries.
- M. A. Bailly est un professionnel qui a écrit son livre au point de vue de sa profession, qu’il connaît fort bien, et en s’inspirant de ses conditions modernes. L’auteur est, d’ailleurs, fort à son aise dans une discussion mécanique et dans une interprétation chimique, ce qui ajoute à l’intérêt de son œuvre.
- Les grandes divisions de l’ouvrage sont :
- Histoire du blanchissage et du blanchiment;
- Pratique du blanchissage ;
- Matières employées et traitées dans les blanchisseries ;
- Blanchiment ;
- Blanchissage du linge ;
- Usines de blanchisserie.
- Le tout est fort bien traité, avec des détails circonstanciés et pratiques, n’oubliant même pas les comptes d’installation et d’exploitation. Nous ne croyons pas qu’on puisse faire plus complet, à moins de tomber dans une vaine phraséologie.
- Le blanchissage est considéré suivant les différents degrés d’importance des établissements, en commençant même à celui des ménages.
- Depuis quelques années, il y a chez les teinturiers - dégraisseurs une tendance à joindre à leurs travaux habituels, le blanchissage du linge, et nous connaissons plusieurs d’entre eux qui ont entrepris ce travail avec profit. Ils ont déjà, en effet, une partie du matériel qui s’y adapte : les opérations de l’un et de l’autre ont beaucoup de corrélation. La démarcation entre le dégraisseur et le blanchisseur est, d’ailleurs, bien vague, et rien n’empêche le teinturier de la reculer encore à son profit.
- S’il a besoin, pour cette annexe, de conseils compétents et expérimentés, il n’a qu’à voir lé livre de M. A. Bailly.
- Traité de la teinture des soies
- Par Marius MOYRET
- Un vol. in-8°, 675 pages. Prix : 20 fr.
- Ceci n’est pas un livre nouveau, mais, au contraire, un ouvrage qui va disparaître • l’édition est sur le point d’être épuisée, et notre avis n’a pour but que d’informer de cette fin prochaine les personnes qui auraient l’intention de s’en munir.
- Le traité de M. Moyret date de 1877; il ne mentionne pas évidemment les couleurs parues depuis cette époque, mais les principes généraux du décreusage, de la teinture et du traitement des soies sont restés les mêmes ; ce livre est celui qui a le mieux réuni et exposé ces divers travaux ; c’est le seul spécial, d’ailleurs, qui ait été publié sur la teinture des soies.
- Dans peu de temps, on ne pourra plus se le procurer en librairie.
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- BREVETS D’INVENTION
- Intéressant les Industries Tinctoriales
- 245,595. — Strakosch et Herzet. — Nouveau procédé de nettoyage et de carbonisation simultanés de la laine et des déchets de laine peignée et autre.
- 245,669. — Duesberg-Delrez. — Perfectionnements apportés à la confection des lanières pour continus diviseurs.
- 245,836. — Rapetout. — Procédé pour rendre la soie, la laine et le coton en échevaux ou en pièces, et les tissus mélangés de toutes matières textiles, après teinture et soit après dessication,, intachables et réfractaires aux taches usuelles.
- 245,992. — Société française pour la fabrication DES tulles. — Appareil destiné au vaporisage des tissus, filés, échevaux, etc. et au fixage des couleurs.
- 246,060. — Dehattre. — Nouveau système d’appareil de séchage ou d’apprêt pour tissu, dit: Aerosécheur à action multiple.
- Informations et Faits Divers
- Les marchés de la Guerre. —
- M. Cavaignac, rapporteur du budget de la Guerre, a lu son rapport à la commission du budget. Ce rapport, qui vient à l’appui des réclamations du commerce, est un ferme réquisitoire dirigé contre les bureaux, leur rigueur apparente pour écarter des fournisseurs nouveaux, leur complaisance pour les attitrés, et leurs défaillances.
- M. Cavaignac établit le caractère anticommercial des cahiers des charges.
- « L’esprit ingénieux des bureaucrates hérisse ces cahiers des charges de centaines d’articles où le fonctionnaire s’ingénie, avec la richesse d’imagination fréquente chez l’homme de bureau, à prévoir toutes les éventualités qui peuvent surgir. Il couvre de ses prévisions sa responsabilité. Il multiplie les clauses aléatoires, il accumule dans les mêmes entreprises les objets les plus divers. Il écarte par là même la grande majorité des industriels prudents qui ne veulent point mettre leur signature au bas d’engagements variant du simple au trentuple : il appelle les intermédiaires qui groupent les produits d’industries variées, et il tend ainsi à constituer autour des fournitures militaires un personnel spécial, où la véritable activité industrielle voit sa part réduite, où les génies d’intermé-
- diaires, l’esprit d’aventure et d’intrigue se taillent la part du lion. ))
- Ce système, en apparence si rigoureux, n’empêche pas la fraude, et le rapporteur en cite de nombreux exemples, où le personnel des intendances est complice ; mais à condi-j tion, toujours, que ce soit au profit des fournisseurs plaisant à l’administration.
- « Le système de l’abandon, du laisser-aller, ajoute-t-il, domine la gestion des services administratifs de la guerre. Ce n’est pas seulement la somme d’indulgence ou de bienveillance sans laquelle aucune affaire humaine ne pourrait vivre et se poursuivre. C’est le I parti pris de fermer les yeux à tout ce qui gêne, de laisser aux fraudes et aux abus la place qu’ils ont su se faire, et de ne leur j apporter d’autre limite que celle qu’ils veu-| lent bien s’imposer eux-mêmes. »
- | M. Cavaignac conclut en disant qu’aucun ; système ne donnera de résultats satisfaisants : tant qu’une direction vigoureuse n’aura pas su réprimer partout les mauvaises habitudes prises, inculquer le goût de la régularité, fait pénétrer partout le sentiment des responsabilités.
- Le Président du Conseil et le Ministre de la Guerre ont, bien entendu, défendu leurs subordonnés.
- Mais le Ministre de la Guerre reconnaît qu’il est exact que, dans certains cahiers des charges, on a introduit des clauses trop rigoureuses et susceptibles d’éloigner les concurrents les plus sérieux. La tendance du ministère de la guerre est de revenir sur ces conditions excessives. Le ministre veillera à ce qu’elles disparaissent et à ce que les cahiers des charges n’aillent pas à l’encontre des usages et des nécessités du commerce.
- C’est tout ce que nous demandons pour le moment, et l’on peut espérer que la campagne entreprise dans la presse commerciale contre les procédés d’exclusivisme de l’Administration aura enfin une solution à peu près favorable.
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- Les Chambres de commerce. —
- M. André Lebon, ministre du commerce, a fait approuver un projet de réorganisation des Chambres de commerce, au sujet duquel il a recueilli l’avis de ces Compagnies. Ce projet a pour but de donner plus de liberté d’action aux Chambres de commerce. Il leur permet de s’entendre pour des sujets d’intérêt commun, dans des conditions analogues à celles où la loi de 1871 autorise l’entente entre plusieurs conseils généraux.
- Les Chambres de commerce consultées ont approuvé presque à l’unanimité tous les articles de ce projet.
- Plusieurs Chambres ont demandé que ces Compagnies soient consultées non seulement sur les tarifs de douanes intéressant leur cir-
- conscription, mais sur les tarifs de douanes en général, ainsi que sur les cahiers des charges des adjudications publiques, sur l’établissement de nouveaux impôts, sur les tarifs d’octroi, sur la législation des patentes.
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- Une pétition des fabricants de tissus de Roubaix. — Le tarif des douanes belges impose un droit d’entrée de 15 0/0 sur les tissus pour robes de laine et coton, quelle que soit, du reste, la composition de chacune de ces matières ; la douane exige de plus l’indication de la proportion du mélange ; et s’il arrive que cette indication n’est pas exacte, elle confisque la marchandise, bien qu’elle ne soit pas lésée dans ses droits.
- C’est contre cette mesure un peu trop rigoureuse qu’a été rédigée la pétition suivante signée par des fabricants de tissus et adressée à la Chambre de commerce :
- « Monsieur le Président,
- « Nous avons l’honneur de signaler à votre bienveillante attention la situation anormale qui est faite aux négociants en tissus français travaillant pour la Belgique.
- « Le tarif des douanes belges impose un droit d’entrée uniforme de 15 0/0 ad valorem, sur les tissus pour robes mélangés de laine et de coton, quelle que soit la proportion de chacune de ces matières.
- « La douane belge demande à l’expéditeur une déclaration indiquant quelle est la matière dominante entrant dans la composition du tissu.
- « Or, dans la plupart des tissus de cette catégorie qui sont fabriqués à Roubaix, la chaîne est en coton, la trame est en laine et ces deux matières entrent pour un poids à peu près égal dans la composition du tissu.
- « La déclaration de matière dominante, tout en étant faite de bonne foi, peut être quelquefois erronée dans des tissus où l’une des matières entre pour 48 ou 49 0/0 et l’autre pour 51 ou 52 0/0.
- « La bonne foi dans ces déclarations ne peut être suspectée puisque le tarif reste le même pour toutes les proportions ; néanmoins la douane belge se livre à des analyses chimiques et profite de ces erreurs, quand il y en a, pour confisquer la marchandise et intenter un procès sous l’accusation défaussés déclarations, et cependant elle n’est pas frustrée, ses droits ne sont pas compromis.
- (( Plusieurs négociants de notre ville ont été victimes, depuis quelques mois, de cette situation. Aussi nous venons vous prier de vouloir bien soumettre ce point à M. le Ministre du commerce et lui demander son appui pour arriver à une entente avec le gouvernement belge, afin d’éviter que des déclarations faites de bonne foi et ne compromettant en rien les droits d’entrée puissent expo-
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- ser les déclarants à des mesures aussi rigoureuses... »
- Cette pétition a été remise à M. le Président de la Chambre de commerce.
- Lavage des draps garance. —
- D’après des instructions récentes du service de l’habillement, à l’Administration de la Guerre, les lavages et brossages trop énergiques du pantalon garance sont désormais | interdits avec l’usage des savons à bas prix j du commerce, qui renferment un excès de soude mal neutralisée et qui sont ainsi proscrits.
- Il nous paraît que c:est la matière du drap, plutôt que la couleur, que l’on veut ainsi ménager, car la laine est bien plus sensible que le pigment alizarique, à l’action d’un savon trop caustique. On a tout au moins à craindre un surfeutrage, surtout en s’aidant d’un brossage énergique.
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- Colis postaux. — La Chambre syndicale de la Passementerie a adopté, à l’unanimité, la proposition suivante, d’un de ses membres :
- L’auteur expliquait que l’Administration ne reprend les feuilles de colis postaux, qui né peuvent servir pour une erreur d’établissement quelconque, qu’en percevant dix centimes représentant le timbre. Ne pourrait-on établir ces feuilles sans les timbrer à l’avance. Les expéditeurs mettraient eux-mêmes un timbre de 10 centimes comme sur les factures, l’Etat n’y perdrait rien, et il y aurait, pour le commerce, une grande économie.
- Inventeur et Producteur. — Nous avons l’avantage d’être en rapports assez suivis avec l’inventeur d’un procédé d’impression universellement adopté, habitant actuellement les environs de Paris.
- Nous lui faisions des compliments sur sa découverte, qui rend.encore de si grands services à l’industrie de l’impression, et le félicitions des profits qu’il a dû en retirer.
- (( Mon procédé, répondait-il, ah oui, il m’a été utile ainsi qu’à d’autres ; c’est toujours une satisfaction d'apporter quelque amélioration à son industrie, mais ne croyez pas que c’est avec des inventions qu’on gagne des fortunes ; je possède aujourd’hui une honnête aisance, je la dois au travail soutenu et bien réglé, et non à une découverte heureuse ; j’ai produit beaucoup, imprimé d’innombrables kilomètres de toile, ou, si vous voulez, des verstes, puisque cela se passait en Russie; et c’est le meilleur moyen de gagner de l’argent.
- «. Le temps que j’aurais perdu à courir après des redevances d’inventeur, je l’ai mieux employé à fabriquer, à produire sans
- cesse, à créer toujours, et je m’en suis bien trouvé.
- « Voilà, croyez-moi, ce qu’il faut conseiller aux hommes d’action désireux de s’enrichir:
- « Produire et produire constamment 1...
- « Innover, améliorer, inventer, c’est une noble préoccupation, dont on doit toujours être animé, mais n’en faites pas le point de mire de votre fortune, et ne vous laissez pas absorber par cela... »
- Le conseil nous a paru sage, peut-être pas à la portée de tout le monde, mais à utiliser pour qui a le choix.
- Et puisqu’à La, Revue de la Teinture on cause, on aime à s’entretenir avec les lecteurs, ne se bornant pas à de froides et sèches communications, nous rapportons cette conversation, qui pourra ouvrir les yeux à ceux qui s’épuisent sur une recherche, alors que les écrus les sollicitent et leur promettent un profit plus certain.
- SOCIÉTÉS :
- formations — Mollifications — Dissolutions
- Formation de la Société anonyme de j Fismes pour la fabrication de la soie de j Chardonnet, 22, rue Taiibout, à Paris. — Durée : 30 ans. — Çap. : 800.000 fr. — Acte du 19 juillet.
- Formation de la Société en commandite GiBORYet Ciü, tissus, soieries et apprêts pour fleurs et feuillages, 21, rue Blondel, à Paris.
- — Durée : 10 ans, du 1er octobre. — Cap. : 20.000 fr. dont 1/2 en'commandite. — Acte
- j du 17 août.
- Formation de la Société en commandite I C. M allen et Cia, teinture d étoffés de soie,
- 1 101, route de Vienne, à Lyon. — Durée:
- 5ans. — Cap.20.000 fr. parla commandite.
- : — Acte du 1er août.
- S Formation de la Société en nom collectif Neyras père et fils, apprêteurs, 10, imp. Saint-Polycarpe, à Lyon. — Durée: 10 ans.
- — Cap. : 7.000 fr. — Acte du 1er août. Formation de la Société en nom collectif
- Wissel et Cie, teinture de tissus, impression sur étoffes, au Parc, à Neuville-sur-Saône (Rhône). — Durée: 9ans et 6 mois.— Cap.: 225.000 fr. — Acte du 18 juillet.
- Formation de la Société en commandite Ch. Vandenbrocke, Renard et Cie, teinture et apprêt des tissus, peluches soies et velours lin, jute et ramie, rue Ogiers, à Croix. — ! Durée : 10 ans, du 10 mai. — Cap. :
- ; 61.000 fr. dont 49.900 fr. parla commandite.
- | — Acte du 8 août.
- Formation de la Société en nom collectif
- • Lambert frères, blanchissage et crémage de fils et cotons simples et retors, route d’Ypres, à Quesnoy-sur-Deûle (Nord). — Durée : 20 ans. — Acte du 14 juillet.
- Formation de la Société en nom collectif G. Colette et A. Blaise, dégraissage et épaillage des laines et tissus, route Nationale, à Balan (Ardennes). — 10 ans. — Cap. : 10,000 fr. — 29 juillet 1895.
- Formation de la Société en nom collectif F. Labrunie el Michel, lavage des laines, à Saint-Junien. — Durée: 10 ans. — Cap. : 150.000 fr. — Acte du 18 juillet.
- Prorogation au 1er juillet 1905, de la Société Tailleur, frères, apprêtet blanchissage de rideaux à neuf et étoffes, 115, rue Montreuil, à Paris. — Acte du 17 juillet.
- Prorogation au 1er juillet 1903. de la Société Boittiaux et Ciu, apprêt de tissus, 156, rue Pellart, à Roubaix. — Acte du 13 juillet.
- Modification des statuts de la Société anonyme de teinture et d’apprêts de velours d’Amiens, à Amiens. — Délib. du 16 juillet
- Dissolution, à partir du 10 mai de la Société Léon Renard et Cie, teinture et apprêts, rue des Ogiers, à Croix. — L. : M. Lesain. — Acte du 1er août.
- Ventes de Fonds de Teinture VENDEURS ACQUÉREURS FONDS CÉDÉS
- Lavieuville. Mme Desteuay. 61, rue Uulong.
- Chaussée. 96. rue de Provence.
- Mme Itravy. 16, boni. Beaumarch.
- Veuve lleurv 72, rue de Sèvres.
- Roche. Mlle Pasquet. 3i, me la Glacière.
- Dufailly. 123, boni. Péreire.
- Labrousse. 10, rue Frocliot.
- VeuveJausanne. 10, av. Daumesnil.
- Mlle Paquet. 30, rue Bréda
- Babel. Mlle Bol iy. 16, rue lîrézin.
- Mlle Dclcourt. lluchard. 10, r. Lav.-Sle-Opp.
- IMOIR POUR GANTS
- Ce liquide, qui rend si facile la teinture en noir des gants de peau, est adopté par un grand nombre de teinturiers et, grâce à lui, certains ont installé la spécialité de la teinture des gants.
- Il ne mouille pas, n’étant pas à base d’eau, et, par conséquent, ne raccornit pas la peau ; il s’applique sur gants de toutes couleurs et qui n’ont même pas besoin d’être nettoyés. Un litre peut faire 125 paires de gants.
- Il est aussi employé pour rqettre en noir les souliers jaunes, pour renoircir tous objets en peau : sacs de dames, étuis divers, serviettes d’avocats, etc.
- Le Gérant : F. Gouillon.
- Tous droits réservés
- THOYES. — IMP, MAHTKLET
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