La Lumière électrique
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- La Lumière Électrique
- Journal universel d’Électricité
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- LA
- LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- JOURNAL UNIVERSEL D’ÉLECTRICITÉ
- Secrétaire de la Rédaction directeur . Administrateur
- aug. guerout Dr CORNELIUS HERZ henri saroni
- APPLICATIONS DE l’ÉLECTRICITÉ
- LUMIÈRE ÉLECTRIQUE-----TELEGRAPHIE ET TELEPHONIE
- SCIENCE ÉLECTRIQUE, ETC.
- TOME DOUZIÈME
- PARIS
- AUX BUREAUX DU JOURNAL
- 5i, — Rue Vivienne, — 5i
- 1884
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- La Lumière Electrique
- Journal universel d’Électricité
- • . - 51, rue Vivienne, Paris
- directeur: Dr CORNELIUS HERZ
- SECRÉTAIRE DE LA RÉDACTION : AUG. GUEROUT | ADMINISTRATEUR : HENRY SARONI
- 6e ANNÉE (TOME XII)
- SAMEDI 5 AVRIL 1884
- N° 14
- SOMMAIRE
- Sur les instruments destinés aux mesures électriques ; Marcel Deprez. — L’éclairage électrique : Montage des foyers en dérivation et en tension ; P. Clemenceau. — L’éclairage électrique du théâtre de la Scala à Milan; R. Ferrini. — Les machines à vapeur rapides (5° article) ; G. Richard. A propos de la distribution Gaillard et Gibbs; Sarcia. — Chronique de l’étranger. — Allemagne; Uppenborn. — Angleterre; J. Munro. — Revue des travaux récents en électricité : Théorie et formules pratiques des machines à courants alternatifs, par M. F. Lucas. — Sur le phénomène de Hall, par M. A. Leduc. — Sur la force électromotrice du zinc pur et du zinc amalgamé, par M. G. Lippmann. — Le photophore électrique Hélot-Trouvé e£ les bijoux lumineux. — Applications de la lampe à incandescence à l’éclairage des instruments astronomiques, par M. G. Towne. — Sur la conductibilité électrique des gaz, par M. W. Hittorf. — Appréciation de la sécurité offerte contre l’incendie par les lampes à incandescence, par le Dr Cari. — Sur les décharges dans les gaz raréfiés, par M. E. Wiedemann, — Faits divers.
- SUR LES INSTRUMENTS
- DESTINÉS AUX
- MESURES ÉLECTRIQUES
- INDUSTRIELLES
- L’étalon d’intensité dont j’ai parlé dans mon précédent article n'est autre chose qu’un électro dynamomètre d’une forme particulière disposé de façon à obtenir l’effort mécanique le plus grand possible avec le moins de fil possible ; il se compose (fig. i) d’une balance de Roberval dans laquelle l’un des plateaux est remplacé par une bobine B d’une faible épaisseur et d’un grand diamètre. Le courant est amené à cette bobine par les ressorts à boudin C et C' dont l’axe est parallèle aux fléaux de telle façon qu’un mouvement quelconque de ceux-ci n’entraîne aucun changement de longueur dans les ressorts. Leur tension élastique ne détermine donc pas de couple venant masquer l’action du courant. Je dois dire cependant qu’ils exercent une action mécanique très faible due à
- ce que leurs extrémités sont forcées de rester parallèles, tandis que leur axe s’incline ; mais cela n’entraîne aucune erreur si l’on a soin de ramener pendant la pesée l’aiguille DF exactement à la position qu’elle occupait avant le passage du courant.
- Le courant passe dans les bobines B' et B/, de manière à exercer sur la bobine mobile B des actions concordantes.
- Il est facile de voir que cette disposition permet de développer l’effort mécanique le plus grand possible avec un courant et un poids de fils donnés, puisque les éléments successifs des circuits fixes et mobiles sont à la plus petite distance possible. Si l’on fait passer un courant choisi pour étalon dans cet appareil, et si l’on équilibre exactement son action avec des poids placés dans le plateau A' (le plateau A servant à la tare), il est évident que l’on pourra ensuite reproduire rigoureusement ce courant chaque fois que cela sera nécessaire. Il n’y a ici aucune cause d’erreur puisque l’action du courant sur lui-même est directement mesurée par un poids.
- On sait que cette action est proportionnelle au carré de l’intensité du courant, mais on la croit d’une faiblesse telle que l’on considère comme absolument nécessaire l’emploi de moyens très délicats pour la constater. J’ai démontré que, à densité égale du courant, les efforts développés dans deux systèmes géométriquement semblables croissent proportionnellement à la quatrième puis: sance du rapport de similitude, - de sorte que si l’on construisait par exemple un électrodynamomètre ayant des dimensions triples de celles d’un autre, les efforts seraient, à densité égale du courant, 8i fois aussi grands dans le second qu’ils le sont dans le premier. Il serait donc facile, en donnant à ces instruments des dimensions un peu grandes, d’obtenir des efforts très considérables. C’est ainsi que j’ai pu faire développer à l’instrument décrit dans La Lumière Electrique (voir le n° du 18 février 1882) un effort de 14 kilogrammes avec un courant de 16 ampères.
- Les qualités que doit posséder un instrument
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- dû genre de ceux qui font l'objet de cette étude sont :
- Exactitude et facilité des lectures;
- Rapidité dans les indications ;
- Construction simple et solide ;
- Indifférence aux actions électriques ou magnétiques étrangères à celles qu’il s’agit de mesurer ;
- Vérification facile de la graduation.
- Ils doivent en outre consommer une très petite quantité d’énergie, c’est-à-dire que le produit de leur résistance électrique propre par le carré de l’inténsité du courant maximum qu’ils sont destinés à mesurer doit être très petit.
- Les instruments classiques tels que galvanomètres, boussoles des sinus et des tangentes, usités dans tous les cabinets de physique sont loin de satisfaire à ces conditions. Ils sont en outre fondés sur
- FIG, I
- l’emploi de l'aiguille aimantée dirigée par le magnétisme terrestre. Or, cette dernière force varie non seulement avec le lieu où l’on se trouve, mais encore avec le temps; de plus elle est d’une intensité très petite, il est donc difficile d’expliquer pourquoi ces instruments classiques jouissent encore d’une faveur si grande auprès des physiciens.
- Un des arguments que l’on a tait souvent valoir contre l’emploi des appareils à indications rapides auxquels mon galvanomètre a servi de type, est la prétendue variation qu’éprouverait le champ magnétique des aimants permanents qui entrent dans leur construction. Je ne partage pas cette opinion : i° Parce que, cette variation est très petite; 2° Parce que lors même qu’elle serait notable, elle n’aurait que fort peu d’influence sur les indications de l’instrument. Pour le prouver, je fais passer un courant constant dans un de mes galvanomètres dont le champ magnétique est constitué par un faisceau aimanté de six lames, je note l’indication de l’aiguille, puis je réduis le faisceau
- à deux lames au lieu de six, la déviation de l’aiguille augmente alors à peine d’un tiers de sa valeur primitive, tandis que le nombre des lames du faisceau aimanté a été diminué des deux tiers de la sienne.
- Les divers instruments'que je vais décrire se partagent en deux classes : i° Ceux dans lesquels
- UC. 3 ET 3
- une portion ou même la totalité du circuit électrique est mobile; 2° ceux dans lesquels toutes les portions du circuit sont fixes.
- Ils sont tons basés sur les actions mécaniques développées par les courants, soit sur les courants, soit sur les. aimants, et la mesure de ces actions est obtenue en leur opposant un effort extérieur emprunté, soit à la pesanteur, soit à l’élasticité, soit au champ magnétique d’un aimant permanent.
- Ils peuvent servir à donner jpar une simple lecture le résultat de l’addition ou de la soustraction de deux courants, et constituent alors ce qu’on nomme un galvanomètre différentiel ou bien en-
- FIG. 4 ET 5
- core le produit ou le quotient de ces deux courants, et prennent alors le nom d’électrodynamo-niètres ou de comparateurs de courants.
- Appareils à circuit mobile. — J’ai combiné diverses dispositions d’appareils à circuit mobile que je vais faire connaître. La première de ces dispositions est représentée en coupe longitudi-
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- nale dans la fîg. 2, et en coupe transversale dans la fig. 3.
- L’appareil se compose d’un noyau en fer doux a, autour duquel est enroulée une hélice de fil de jcuivre enveloppée de soie b qui occupe environ les deux tiers de sa longueur. Autour de l’électro-aimant ainsi constitué, est disposé un tube en fer doux c de même longueur que le noyau a. Il se trouve ainsi ménagé aux deux extrémités du noyau deux chambres annulaires qui servent de logement aux deux bobines dd, reliées ensemble, soit par une tige / traversant longitudinalement le noyau, sans le toucher, soit par deux tiges extérieures au tube c. L’ensemble de ces deux bobines est suspendu par
- deux fils verticaux d’cgale longueur gg, attachés à des bornes h h qui servent d’entrée et de sortie au courant circulant dans les deux bobines d d. L’ensemble du noyau a, de l’hélice qui l’entoure b et du tube extérieur de ferc est fixé et supporté par une pièce i. Le support i de l’appareil doit être parfaitement horizontal, en conséquence il est muni de vis calantes //.
- Si, le noyau central étant aimanté par un cou rant qui traverse le fil b et qui peut être emprunté à une source quelconque, on fait passer un courant à mesurer, par exemple dans le sens des flèches x y (fig. 2), à travers les fils g g, les bobines dd et leur tige axiale /, l’ensemble des bobines subira un déplacement dû à l’action réciproque du courant, qui parcourt les petites bobines, et du champ magnétique. L’étendue de ce déplacement est limitée par l’action antagoniste de la pesanteur qui tend à
- ramener l’ensemble à sa po'sition primitive, par suite de l’inclinaison que prennent les deux fils de suspension g g.
- Il est d’ailleurs facile de voir que, l’inclinaison devant toujours être faible, le déplacement sera proportionnel à l’intensité du courant, si on a soin de maintenir dans l’électro-aimant b un courant d’intensité constante. C’est donc l’amplitude du déplacement qui sert de mesure à l’intensité du courant que l’on a fait passer dans l’appareil g d ad g.
- Il ne reste donc plus alors qu’à traduire ce déplacement par le mouvement angulaire d’une aiguille sur un cadran. Les fîg. 4 et 5 représentent deux dispositifs combinés dans ce but.
- Dans la fig. 4 l’aiguille m, parfaitement équilibrée sur son axe n, est mobile sur cet axe qui est monté sur des pointes très fines ou sur des couteaux; sur le même axe n est fixée rigidement
- une petite poulie p, autour de laquelle s’enroule pendant un arc moindre qu’une circonférence, un fil de soie grège ou de cocon oou un cheveu, dont l’autre extrémité est attachée à la tige f (fig. 1), soit directement, soit par l’intermédiaire d’une goupille transversale v fixée à la tige. Pour maintenir le fil o toujours tendu, on attache l’axe n à un ressort en spirale comme celui des montres; l’autre extrémité de ce ressort est attachée à un point fixe z.
- On peut aussi maintenir le fil toujours tendu, sans mettre de ressort sur l’axé de l’aiguille en employant la disposition delà fig. 4; dans ce cas deux fils distincts o et o' qui ne se touchent pas, sont enroulés en sens contraire autour de la petite poulie p à laquelle est reliée l’aiguille m; ils vont l’un à droite, l’autre à gauche se rattacher à deux petites lames droites élastiques qq' fixées aux extrémités de l’axe des bobines dd (fig. 1).
- Les deux dispositifs des lig. 4 et 5 ont pour résultat d’amplifier beaucoup sans frottement le déplacement du système des deux bobines dd, pour
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- i <rf
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- en rendre la lecture plus facile; ils peuvent être appliqués à différents types de galvanomètres, et en particulier à ceux que nous avons encore à décrire.
- Les fig. 6 et 7 représentent en élévation et en plan une autre disposition d’appareil à circuit électrique mobile, dans laquelle on emploie une paire d’aimants permanents AA', en fer à cheval, portés solidement sur un support C et disposés parallèlement, de façon à avoir les branches en l’air avec leurs pôles alternés, comme on le voit fig. 7. Entre ces deux aimants AA' est placée une bobine E, à laquelle on peut d’ailleurs donner une section rectangulaire (fig. 8) et sur laquelle est enroulé le fil destiné au passage du courant électrique dont il s’agit de mesurer l’intensité. Cette bobine B est suspendue par une tige a, soit élastique et encas-
- A BB A
- trée dans un support fin, soit rigide et montée sur des couteaux, ou suspendue par deux fils, comme dans les fig. 2 et 3, de façon à pouvoir osciller librement. Cette tige ou ces fils servent en même temps à amener le courant.
- Si l’on fait passer un courant dans l’intérieur de la bobine B, les quatre pôles des deux aimants agissent d’une façon concordante, pour la faire dévier à droite ou à gauche du champ magnétique, ce qui aurait lieu si aucune force antagoniste n’intervenait.
- Cette force antagoniste pourra être le poids même de la bobine, comme dans le cas de la figure 2, ou bien l’élasticité de la tige elle-même, v ou encore la force directrice exercée par le système des aimants sur une petite aiguille ou armature de fer doux, fixée à la bobine. Mais dans tous les cas, cette force antagoniste ainsi mise enjeu parle déplacement même de la bobine, doit lui être pro-
- portionnelle, afin que l’instrument puisse servir à mesurer, condition facile à remplir à cause de la petitesse même du déplacement. En raison de cette petitesse même du déplacement, on l’amplifie pour en faciliter la lecture, à l’aide d’un des dispositifs des figures 4 et 5. J’indiquerai encore dans le même but l’emploi d’un niveau à bulle d’air placé perpendiculairement' à l’axe de suspension de la bobine; dans ce cas, les déplacements angulaires minimes de la bobine seraient traduits par les déplacements linéaires relativement très grands de la bulle dans le niveau à bulle d’air.
- J’ai indiqué dans la figure 9 une légère variante de ce second appareil dans laquelle le fil de la'* bobine est situé entre les deux pôles respectifs d’un même aimant; c’est-à-dire que les deux aimants AA' embrassent chacun la bobine par le plat, et ils sont dans une position perpendiculaire à celle de la figure 7.
- Dans les figures 10 et 11 j’ai représenté en élé-
- vation et en plan-coupe, une autre disposition d’appareil galvanométrique, dans laquelle le champ magnétique est constitué par deux aimants AB, A'B', accolés ensemble par un pôle de même 3 nom B B'. L’ensemble des deux pôles B B' est embrassé par une bobine plate D JD vue en coupe figure 11, qui est attachée à l’extrémité d’un bras de levier horizontal J E. Ce levier est soudé en E à une tige verticale G F, dont les extrémités G F sont attachées à deux fils métalliques très fins GH, et FI ; H et I étant deux points fixes situés sur la même verticale. Ces fils métalliques sont tendus aussi fortement que leur permet leur ténacité et il est à peine nécessaire de dire que tout le système d’aimants et de bobines, représenté à droite de la tige G F, est également reproduit à gauche, mais en sens contraire. Ces fils servent donc : i° à déterminer dans l’espace un axe vertical, invariable, de rotation H G FI ; 20 à amener le courant à la paire de bobines DD D' D', le courant entrant en H et sortant en I ; 3° à créer la force antagoniste
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- nécessaire pour la mesure du courant, grâce à la torsion qui résulte pour eux du mouvement des bobines autour de l’axe I H.
- La paire d’aimants A B, A' B' peut d’ailleurs être remplacée par une paire d’électro-aimants tubulaires T T'., comme ceux qui sont représentés en coupe et en perspective figure 12.
- Les deux bobines D D' affectent alors une forme circulaire au lieu d’être rectangulaires et elles sont disposées aux deux extrémités du levier horizontal commun J EJ' qui est perpendiculaire aux fils verticaux de suspension attachés en son milieu E comme dans la disposition précédente. On voit, au surplus, que la combinaison des électro-aimants tubulaires T T' est sensiblement la même que celle décrite plus haut en regard des figures 2, S, avec cette différence que chacun d’eux a une culasse m.
- La figure i3 est un autre exemple d’appareil à circuit mobile composé de deux aimants perma-
- FIG. |3
- nents AB, AB opposés par leurs pôles de même nom. Entre eux est placé un anneau de fer fixe C C vu en coupe et entouré aux deux extrémités d’un même diamètre par deux cadres galvanométriques mobiles D D qui ne le touchent pas et qui sont reliés par une traverse commune F à une tige verticale GH tirée en sens contraire par deux fils I et J qui amènent le courant aux cadres et servent à produire la force antagoniste qui mesure le courant.
- Dans la figure rq, j’ai représenté une autre disposition d’appareil à circuit mobile, destiné à la comparaison de deux courants. Il se compose de deux aimants en fer à cheval A B, A' B' vus en bout dans ladite figure, et entre les branches desquels sont disposés deux cadres rectangulaires C, C' identiques entre eux, entourés de fil conducteur, et rendus solidaires l’un de l’autre par une tige médiane rigide D.
- Les plans de ces deux cadres sont perpendiculaires entre eux, ce qui fait que dans la figure 14 on voit le fil, de champ, pour le cadre C', tandis qu’on voit le cadre C à plat. Les extrémités du fil du cadre C sont attachées à 2 fils de sus-
- pension a b, très fins, et suspendps à un support F pour aboutir de là à une source quelconque d’électricité. De même les extrémités du fil enroulé sur le cadre C' sont attachées à deux fils fins a' b' reliés au support élastique G pour aboutir à une autre source d’électricité que l’on veut comparer à la première. La traverse D porte un petit miroir plan H et une aiguille D I qui se meut devant un cadran I vu par la tranche sur la figure.
- Cela posé, si on lance simultanément deux courants dans les fils a b et a’ b1, la déviation de l’aiguille D I fera connaître le rapport des intensités de ces courants. On pourra se servir également du
- miroir H, suivant la méthode employée dans tous les instruments à réflexion.
- Appareils à circuit fixe. — La figure i5 est une élévation d’une disposition appartenant à cette catégorie d’appareils; AB est un aimant permanent ou un électro-aimant dont les branches sont entourées de bobines CC' qui remplissent un rôle particulier que je décrirai plus loin.
- A l’extrémité des pôles A et B sont placées deux pièces de fer AH, BH' dont les parties horizontales H et H' sont des noyaux entourés de bobines DD'. Dans l’intervalle compris entres^ les extrémités libres de ces deux noyaux se trouve une petite pièce de fer EFG en forme d’équerre dont l’angle est plus ou moins obtus, mobile au-
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- tour d’un axe horizontal monté sur pointes qui se projette en F.
- Lorsque aucun courant ne passe dans les bobines DD', les deux noyaux HH' sont fortement polarisés par leur contact avec les pôles A et B, et exercent sur l’armature EF G des forces attractives qui ont pour effet de lui donner une direction stable vers laquelle elle revient en vibrant lorsqu’on l’en a écartée de force et qu’on l’abandonne brusquement. Mais si l’on vient à faire passer dans les bobines DD' un courant que l’on veut mesurer de façon qu’il renforce la polarité de la pièce H' et qu’il diminue au contraire la polarité de H (ce qui s’obtient au moyen du sens de l’enroulement du fil sur D et D') l’armature EFG ne pourra plus conserver la même position d’équilibre, et elle tournera autour de son axe F d’un angle proportionnel à l’intensité du courant. Au lieu de faire
- FIG. l5 ET l()
- passer le courant dans les bobines DD', on peut, lorsque l’aimant A IB est un aimant permanent, le lancer dans les bobines CC' qui peuvent avoir des dimensions bien plus considérables que celles des bobines DD', et par suite utilisent mieux le cou-rant.
- La figure 16 représente un autre dispositif d’àp-pareil galvanométrique à circuit fixe, tout à fait analogue au précédent, avec cette différence que l’armature EFG est droite au lieu d’être coudée comme dans la figure 12.
- L’aimant permanent directeur se projette en AB, et le courant à mesurer passe dans les bobines de deux électro-aimants droits A' B' dont la ligne des pôles se trouve perpendiculaire à celle des pôles de l’aimant AB. Lorsque le courant passe, l’armature EFG dévie comme ci-dessus d’un angle proportionnel à l’intensité de ce courant.
- La figure 17 représente la même disposition, dans laquelle l’aimant permanent est remplacé par un électro-aimant AB qui peut être de même taille que l’électro-aimant A'B', et dans ce cas, l’appareil
- rentre dans, la classe des comparateurs de courants, parce que la position d’équilibre de l’aiguille ne dépend que du rapport des deux courants distincts qui animent respectivement les deux électro-aimants, et non pas de leur intensité absolue, Dans cette figure 17, nous avons supposé que les
- FIG. I7
- électro-aimants droits AB, A'B' ont une culasse commune constituée par un cercle en fer doux CC'.
- Nous citerons encore (fig. 18) une autre disposition d’appareil galvanométrique comparateur, au-
- quel j’ai donné une forme annulaire. Cet appareil se compose d’un anneau fixe AB, A'B' entouré de fil, et dont la forme extérieure ainsi que le mode d’enroulement du fil, rappellent les anneaux des machines dynamo-électriques.
- Pour bien faire comprendre sa construction, supposons qu’on l’ait divisé en 60 secteurs, 3o d’entre eux étant représentés en traits fins sur la
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- figure 18, les 3o autres en gros traits. Considérons d’abord les secteurs clairs; ils sont groupés entre eux de la même façon que les secteurs d’un anneau de machine dynamo-électrique, avec l’entrée du courant en A' et la sortie en B', le courant se bifurquant ainsi entre les deux moitiés de l’anneau dans lequel il détermine deux pôles de noms contraires, dont la ligne coïncide avec A'B'. Les secteurs foncés sont disposés identiquement de
- C D
- -----.------r-----------------_-------
- E F E
- FIG. 19
- la même façon, ils n’ont d’ailleurs aucune communication avec les secteurs indiqués en traits fins, et la ligne A B d’entrée et de sortie du courant de ces secteurs, fait un angle droit avec la ligne A' B' correspondant aux secteurs clairs.
- Si donc on lançait un courant dans les secteurs foncés, ce courant déterminerait dans l’anneau de fer deux pôles AB, dont la ligne de jonction coïnciderait avec la ligne d’entrée et de sortie AB, et serait, par conséquent, perpendiculaire à la ligne des pôles des secteurs clairs. Il résulte de là que si on lance simultanément deux courants distincts dans les deux systèmes de secteurs, la ligne des pôles, déterminée dans l’anneau de fer par le passage simultané de ces deux courants, ne coïnciderait ni avec AB, ni avec A' B', mais occuperait une
- E F.
- FlG. CO
- position intermédiaire qui ne dépend que du rapport des courants, et nullement de leur intensité absolue. Pour connaître la direction de cette ligne polaire, je place au centre de l’anneau une aiguille fortement aimantée ab; la direction que prend naturellement cette aiguille, coïncide avec la direction cherchée, et fait connaître par suite, le rapport des intensités des deux courants. Cette disposition peut s’appliquer avantageusement à
- l’indication, à distance, des phénomènes naturels tels que : la pression barométrique, la mesure des températures, la hauteur du niveau d’eau dans les chaudières à vapeur, etc., etc..., au moyen de deux fils parcourus, l’un par un courant constant, comme je l’ai dit plus haut, et l’autre par un courant d’intensité variant avec le phénomène à mesurer ou à indiquer.
- La figure 19 représente un appareil à fer mobile, et à circuit fixe dérivé de la disposition de la figure 2; il se compose d’une petite tige de fer doux AB, suspendue en A et en B par deux petites bielles AC, BD, et entourée de trois bobines fixes vues en coupe EE, E'E', FF. La bobine FF est entourée de gros fil parcouru par un courant con stant assez intense pour aimanter à saturation la petite tige AB. Les bobines EE, E'E' sont au contraire entourées d’un fil fin parcouru par le courant à mesurer. Si on lance un courant dans chacune des bobines EE, E'E', elles exerceront sur la tige aimantée AB un effort dirigé dans le sens de sa longueur, et qui devra être combattu par une force antagoniste. Le mouvement de cette tige est éga
- lement transmis à une aiguille indicatrice par l’une des dispositions décrites plus haut (fig. 4 et 5).
- Dans cet instrument, le courant dont la fonction est d’aimanter la tige AB aura en même temps sur cette tige une action mécanique tendant à faire coïncider les centres de symétrie de la tige AB et de la bobine F F. Cette action peut dans certains cas être un inconvénient; le dispositif représenté figures 20 et 21 en est complètement exempt. La tige aimantée par le courant auxiliaire est alors mobile autour d’un axe qui se confond avec son axe géométrique, mais au lieu de se terminer à une petite distance des zones de la bobine magnétisante, elle se recourbe à angle droit suivant AC à chacune de ses extrémités et se termine par deux arcs de cercle en fer doux CD qui pénètrent dans deux bobines EE parcourues parle courant à mesurer. La force antagoniste est alors fournie soit par un ressort, soit par tout autre moyen.
- Le nombre relativement considérable des dispositions variées que je viens de décrire prouve
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- que l’on peut trouver une infinité d’appareils servant aux mesures électriques.
- Mais parmi toutes ces solutions d’un même problème, quelle est celle qui doit être préférée ? La réponse est facile : c’est celle qui, à poids égal de cuivre, servant de conducteur au courant à mesurer, et pour une dépense donnée d’énergie (R*-2) empruntée à ce courant, produit sur les organes mobiles servant aux indications l’effort le plus grand possible (nous supposons, bien entendu, l’effort sensiblement indépendant du déplacement toujours très petit des organes mobiles). C’est, en d’autres termes, celle qui réalise pour un poids de matière donné, le minimum du prix de l'effort statique. Nous retombons, comme on le voit, sur l’une des conditions imposées aux machines dynamo-électriques. Une bonne machine dynamoélectrique ferait donc un excellent mesureur de courant, à la condition, bien entendu, que sa construction fût simplifiée en vue du résultat à obtenir. Les dispositifs représentés figures 16 et 17, et qui sont fondés sur l’emploi d’un noyau de fer aimanté par le courant à mesurer, sont excellents à ce point de vue, parce que le prix de l’effort statique développé par les électro aimants agissant sur un barreau aimanté d’avance est très petit.
- Marcel Deprez.
- L’ÉCLAIRAGE ÉLECTRIQUE
- MONTAGE DES FOYERS EN DÉRIVATION ET EN TENSION
- Toutes les Sociétés qui exploitent aujourd’hui les brevets d’un ou de plusieurs systèmes " de lampes électriques sont, à quelques exceptions près, en possession d’un type spécial de machine dont elles se servent exclusivement. Il s’ensuit que toutes les installations d’un système de foyer donné sont, au point de vue du montage des appareils et de la disposition des circuits, identiques les uns aux autres. Dans un cas, les lampes sont toutes en dérivation sur un même fil qu’alimente une machine de quantité; dans un autre, elles sont toutes en série, et enfin, le plus fréquemment, elles se présentent deux par deux, trois par trois, etc., et en tension sur un nombre variable de circuits. La chose se conçoit aisément. D’abord, certaines lampes par leur nature même imposent un seul mode de montage, et de plus l’expérience ayant permis de constater presque toujours les meilleures conditions de marche d’un foyer, les machines qui le doivent alimenter sont construites en conséquence. Chaque modèle correspond à un
- nombre de lampes donné, et que l’espace à éclairer soit grand ou restreint, les installations se copient forcément les unes les autres. Dans ces conditions, les ouvriers connaissent d’avance exactement ce qu’ils ont à faire ; le travail plus exact devient ainsi plus rapide et cet avantage incontestable dispense d’énumérer les autres.
- Si c’est là une généralité, certaines exceptions cependant se présentent. Parmi tous les régulateurs connus, un très grand nombre sont susceptibles d’être montés indifféremment en tension ou en dérivation, et se peuvent facilement adapter à un type quelconque de machine dynamo.
- Quand il s’agit d’une installation de peu d’importance, il est évidemment à tous égards indifférent de disposer de telle ou telle autre manière les circuits. Dans tous les cas, les frais d’installation sont à peu près les mêmes, et la force motrice nécessaire à l’alimentation ne peut guère sensiblement être modifiée. Pour l’éclairage d’une très grande superficie, au contraire, il n’en est plus ainsi. Les frais de premier établissement, comme la puissance des machines motrices, peuvent varier énormément avec la disposition employée, et l’on ne semble pas toujours, dansl’étude d’un projet de ce genre, considérer les choses à leur véritable point de vue. Généralement on abuse du montage en dérivations. Les avantages de ce choix sont en effet assez nombreux, je ne le nie pas.
- Si l’intensité nécessaire est plus considérable, la force électromotrice est sensiblement moindre, et de plus la machine dynamo-électrique à faible résistance intérieure permettant d’avoir à ses bornes une différence constante de potentiel, l’on peut ainsi, sans rien changer aux conditions de marche, faire varier le nombre de foyers en action. Ces considérations ont leur importance, évidemment ; mais il en est d’autres sur lesquelles on passe légèrement la plupart du temps, et qu’il serait cependant bon d’examiner.
- D’abord considérons le travail absorbé par les divers organes d’une installation d’éclairage électrique : i° le foyer, 20 le conducteur, 3° la machine, soient n le nombre des foyers, chacun de résistance R, p la résistance inerte du conducteur qui les reliera en tension, p' celle de chaque circuit (nous les supposerons tous égaux), dans le cas où les lampes sont en dérivation, et enfin r et r' les résistances intérieures de l’une et l’autre machine pour chacune des deux dispositions considérées. En appelant en outre, I l’intensité correspondant au foyer adopté, T le travail électrique dépensé dans un cas, T' le travail dépensé dans l’autre, on a, en conservant pour les conducteurs la même densité de courant :
- T = n R P + p P + r 12 OU
- T = lâ (n R + p + r)
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
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- T'= « R I2 + wp' l* + r' n l2
- T' = n I2 (R + p' +
- Ces deux travaux sont-ils égaux ? Pour que cette condition fut remplie, il faudrait avoir
- I2 (h E + p + r) = n P (R + p' +
- ou
- p +>-=;; (p' + r')
- d’ailleurs pas le seul. Si la diminution de travail se traduit par une économie de combustible; dans les frais de premier établissement, cette même question d’économie se retrouve. D’abord si, comme je l’ai supposé, le nombre des lampes est égal à celui des dérivations et que par conséquent, l’intensité restant la même, on emploie dans les deux cas un fil de même nature et de même dia • mètre, il est évident qu’en conservant les notations précédentes on aura toujours
- c’est-à-dire que la résistance intérieure de la machine à haute tension augmentée de celle du conteur soit égale à la somme des mêmes quantités dans le cas des dérivations, multipliée par le nombre des foyers. Il n’en est jamais de même, évidemment, et l’on a toujours
- p + r< 11 (p' -f r')
- On peut d’ailleurs arriver à cette même conclusion, en prenant un point de départ différent. Soient E et E' les forces électromotrices correspondant à T et à T', on a ainsi
- T = El et T' = E' n I.
- Pour qu’il y eût égalité, il faudrait donc avoir E = «E'
- ce qui n’a jamais lieu. On voit donc qu’au point de vue du travail, le montage en tension est plus avantageux que celui qui consiste à placer chaque lampe sur un circuit dérivé aux bornes de la machine. La valeur de p' peut être, il est vrai, assez faible si on branche les dérivations en divers points du circuit général ; mais alors dans l’évaluation du travail il faut ajouter la perte calorifique sur ce conducteur qui n’est pas à négliger, et ce qu’on gagne d’un côté on le perd de l’autre. Quand les n foyers sont montés de m à m en tension sur —
- dérivations, la différence entre les deux travaux va évidemment en diminuant à mesure que m augmente et il peut se faire que l’égalité
- p + ,'=w(p,+ r')
- soit sinon complètement, du moins à peu près obtenue. Cette disposition peut souvent même, par d’autres considérations, être préférable à celle d’un seul circuit alimentant les foyers en tension ; elle est d’ailleurs, il faut le dire, la plus générale, et nous ne voulons ici que critiquer celle où le nombre n étant très grand, on a cru devoir installer autant de dérivations aux bornes de la machine.
- L’argument que nous venons de faire valoir n’est
- p <« p'
- et cela notablement. Le fil de cuivre coûte cher, on le sait, chaque mètre avec son isolant représente une valeur, et dans le devis d’une installation, quelque importance qu’elle ait, l’achat des conducteurs entre toujours pour une notable part. En second lieu, si les foyers sont en tension, la pose est plus facile et par contre plus rapide : nouvelle économie. Enfin, reste la machine. Il est clair que la construction de l’induit va du tout au tout varier, suivant le choix adopté. La résistance intérieure d’une machine développant un grand nombre de volts sera plus considérable que celle à qui l’on ne demandera qu’une haute intensité; il lui faudra une longueur de fil d’autant plus considérable que la force électromotrice nécessaire sera plus grande, le travail du montage pourra être un peu plus difficile, peut-être un peu plus long; mais en revanche, le volume restant le même, la place perdue parl’iso" lant ne sera pas égale dans les deux cas et le poids du cuivre du deuxième devenant plus considérable que celui du premier, une dépense supérieure s’en suivra. D’ailleurs, avec un champ magnétique donné, la force électromotrice étant proportionnelle à la vitesse, une augmentation dans le nombre de tours par minute pourra toujours permettre- une certaine réduction dans le poids du cuivre employé.
- Quel que soit donc le côté sous lequel on envisage la question, on arrive toujours à la même conclusion : savoir, que le montage des lampes toutes en dérivation est moins économique que celui où elles sont disposées en tension. A l’appui de ce que nous venons de dire, un exemple récent est facile à citer.
- MM. Sautter et Lemonnier viennent dernièrement d’éclairer les ateliers Cail et C° au moyen de régulateurs et de machines Gramme. La surface des ateliers est considérable : 23400 mètres carrés; le nombre des foyers ne l’est pas moins : 84 foyers à arc et 83 lampes à incandescence. Les machines motrices sont au nombre de 4, du type Gramme ID, tournant à 700 tours et alimentant, la iro, 24 régulateurs; la 2°, 26; la 3°, 22, et la 40, 22, encore, plus 83 lampes à incandescence. On le voit, l’importance de cette installation est énorme; elle a dû demander une étude sérieuse, et nous devons dire
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- que l’on y retrouve tout le soin d’exécution, même dans les détails, dont la maison Sauter et Lemon-nier est coutumière. Nous étudierons dans un article suivant toutes les dispositions de cet éclairage; mais, pour le moment, nous ne nous attacherons qu’à celles qui se rapportent au sujet que nous traitons.
- Dans les ateliers Cail, donc, toutes les lampes à arc sont montées en dérivation, chacune d’elles sur un seul circuit branché aux bornes des machines. Celles-ci sont naturellement des machines de résistance intérieure très faible : 0,008 d’ohm (nous en donnerons plus tard les détails de construction), qui, à la vitesse de 700 tours par minute, fournissent respectivement 280 ampères et 70 volts, soit un travail électrique de 1 960 kilogrammètres. Avec 24 lampes en action, l’intensité dans chaque dérivation est donc de 11,6 ampères, et cela étant, il y a lieu de s’étonner que le montage actuel ait été adopté alors que les constructeurs avouent que, lors de l’étude du projet, ils ont pu se rendre compte qu’avec 4 machines développant chacune 1 3oo volts, le service de l’éclairage eût pu être assuré, les lampes étant disposées au nombre de 24 en tension par circuit. A notre avis, c’eût été préférable; car si nous avons plus haut
- îp = 1 960 kilogrammètres,
- nous eussions eu ici
- ET 1 3oox 11,6 , o ,
- —g- =-----------= 1 508 kilogrammètres.
- On eût économisé, dans ce dernier cas, 452 kilogrammètres, soit plus de six chevaux par machine, en tout 25 chevaux environ sur la force motrice. L’économie de combustible eût donc pu être notable, et les frais de première installation eussent été singulièrement diminués. Vu l’importance de cet éclairage, ceux-ci ne sont pas, il est vrai, bien considérables; ils s’élèvent en tout à 72,673 fr. ; mais encore il eût été possible de rester au-dessous. Cela est regrettable, et d’autant que les raisons données n’ont pas, à notre avis, une bien grande valeur. Il n’est pas prudent, a-t-on dit, d’employer dans un atelier où sont réunis un grand nombre d’ouvriers des tensions élevées. Les accidents peuvent être graves, et l’on ne peut jouer avec l’existence des travailleurs.
- Moins que personne nous ne voudrions voir inutilement exposés les ouvriers d’une industrie quelconque et nous n’aurions rien à dire s’il s’agissait vraiment d’un danger sérieux. Les hautes tensions, il faudra bien finir par le reconnaître, ne sont pas aussi redoutables qu’on veut bien croire, et ce n’est pas i3oo volts qui peuvent tuer un homme si facilement. L’année dernière, à Munich, des essais furent tentés sur un malheureux mouton
- qu’on essaya de tuer par un courant électrique. Après avoir eu le soin d’écorcher les pattes de l’animal pour obtenir un contact parfait pour les conducteurs, on fit passer à travers le corps du patient une série d’extracourants dont la tension dépassa de beaucoup 13oo volts. Je ne sais si le mouton vit encore, mais il est certain qu’on eut beau faire : l’insuccès fut complet. Avec des intensités faibles, les prétendues hautes tensions ne sont pas bien redoutables. D’ailleurs les fils, dans une installation d’éclairage, sont toujours recouverts d’isolant, ils sont cloués sur les murs ou sur les plafonds, hors de la portée des ouvriers et il faut vraiment le vouloir pour s’y laisser prendre. Les engrenages, les volants, les courroies sont bien autrement dangereux dans les ateliers, les accidents dont ils sont la cause sont assez fréquents et pourtant je ne sache pas qu’on songe à les supprimer. Non, les hautes tensions sont nécessaires, et sans elles l’avenir de l’électricité serait par trop limité, elles tueront peut-être beaucoup de monde, mais difficilement autant que le gaz tout seul en a déjà tué; et si les machines à quantité se prêtent facilement à la distribution de l’énergie, grâce à tous les dispositifs bien connus aujourd’hui, les machines à tension élevée ne leur sont pas encore inférieures à ce point de vue.
- P. Clemenceau.
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- THÉÂTRE DE LA SCALA
- A MILAN
- Le 26 décembre i883, jour d’ouverture du grand théâtre de la Scala pour la dernière saison de carnaval, la salle a été éclairée, conformément à la promesse faite, au moyen de lampes à incandescence du système Edison. L’importance de cette installation, qui dépasse à ma connaissance tout ce qui a été fait jusqu’à présent, et la grande réussite de cet éclairage m’engagent à en donner une description un peu détaillée.
- Le théâtre de la Scala est l’édifice le plus important qui ait été éclairé par la Société italienne constituée à Milan pour l’application du système Edison, laquelle a pour directeur M. Giuseppe Colombo, ingénieur, professeur de mécanique industrielle à l’Institut technique supérieur. Cette Société avait déjà fait des installations au théâtre Manzoni, sur la place de San-Fedele, dans plusieurs boutiques situées sur le corso Vittorio Emma-nuele et sous les galeries septentrionales de la
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
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- place du Duomo, dans un des établissements Boc-coni, dans quelques cafés et dans le club situé près de la place de la Scala. Le plus grand nombre de lampes qui aient été allumées au théâtre de là Scala a .été de 2 062, pendant les représentations du Don Carlos de Verdi; d’ordinaire le nombre de lampes en fonction est de 1 600. Le théâtre Man-zoni est pourvu de 400 petites lampes, et en comptant les lampes en fonction, y compris les diverses installations et la station de départ, on trouve un total d’environ 3 000. Bientôt, comme le foyer du théâtre de. la Scala se trouvera aussi éclairé, ainsi que l’Hôtel Continental situé à proximité dans la rue Alessandro Manzoni, le nombre de lampes en fonction sera notablement augmenté.
- La station centrale qui alimente les diverses installations, est située au commencement de la rue Santa-Radegonda, à l’emplacement de l’ancien théâtre de même nom, presque à côté de l’abside du Duomo, et mesure une superficie de i3 mètres sur 48 mètres.
- Dans le sous- sol, à deux mètres environ du niveau de la rue, se trouvent les dynamos Edison, qui produisent le courant. Celles-ci, pour le moment, se trouvent au nombre de quatre ; mais avec le développement que l’on attend de la Société, ce nombre sera porté à dix.
- Au rez-de-chaussée, se trouvent installées cinq chaudières d’un des systèmes dits inexplosibles, dans le genre du type Belleville, dont chacune peut suffire pour deux dynamos. A l’étage supérieur, viennent ensuite les magasins et les dépôts. La cheminée s’élève à une hauteur de 53 mètres du niveau de la rue, afin que la fumée n’incommode pas les voisins.
- Les dynamos sont construites d’après les perfectionnements récents qu’on y a apportés, et chacune d’elles peut alimenter 1 000 et même 1 200 lampes de 16 bougies et consomme de 120 à 140 chevaux-vapeur.
- L’armature est de om,75 de diamètre et tourne avec une vitesse régulière de 35o tours par minute. Comme le montre la figure 2, les dynamos sont placées à la suite l’une de l’autre, sur un des grands côtés de la salle, et sont actionnées par des moteurs distincts qui se trouvent sur une même ligne parallèle. De l’autre côté se trouvent les collecteurs qui sont réunis entre eux en quantité au moyen de deux gros conducteurs étendus horizontalement, c’est-à-dire, qu’un des conducteurs est réuni avec tous les balais positifs des dynamos, et l’autre avec tous les balais négatifs.
- Ces conducteurs sont ainsi maintenus à une différence de potentiel égale à celle de no à 120 volts qui existe entre les pôles de chaque dynamo en fonction et reçoivent l’ensemble des courants de 3oo ampères que chacune d’elles donne.
- Quand les quatre dynamos marchent ensemble,
- il en résulte par suite un courant d’à peu près 1 200 ampères, lequel se règle, eu égard aux circonstances actuelles, au moyen de rhéostats à jour du type Edison, bien connu par les électriciens. En outre des instruments de mesure, quelques lampes placées vis-à-vis des mécaniciens, servent d’indicateurs.
- Au fur et à mesure que le besoin d’éclairage diminue, comme par exemple quand on ferme les théâtres, on fait fonctionner en proportion un moins grand nombre de dynamos. Cependant, pendant les heures de service on maintient en marche très lente une machine de réserve qui est ainsi toujours prête à entrer en fonction dès que le besoin s’en fait sentir.
- Une autre petite dynamo de réserve, capable d’alimenter 5oo lampes, et mise en mouvement par une machine motrice demi-fixe de 20 chevaux, est destinée au service du club de VUnione à partir de une heure du matin jusqu’au jour. Pendant la journée, cette machine sert pour les répétitions du théâtre de la Scala. En pratique, cette machine ne fait que i5o lampes.
- Les deux conducteurs auxquels aboutissent, comme nous avons dit, les courants des dynamos en fonction, distribuent le courant à huit conduites principales qui suivent sous terre les rues adjacentes et alimentent la série des conducteurs souterrains sur lesquels on fait les prises de courants partiels à fournir à chaque poste desservi par la Société Edison. Une des conduites primaires parcourt la rue de San-RafTaele, traverse obliquement la place de San-Fedele, et côtoyant le palais Ma-rino, longe le théâtre de la Scala qui se trouve à peu près à 400 mètres de la station centrale. La section des barreaux de cuivre qui constituent cette conduite est calculée de maniéré que la perte de tension d’une extrémité à l’autre ne dépasse pas 8 volts. Sur celle-ci et sur les conduites secondaires qui en dépendent, on a fait quatre prises pour l’éclairage du théâtre. La première, devant la façade, sert pour l’entrée, le café, le vestibule, les locaux de service au rez-de-chaussée et les salles du foyer au premier étage.
- Elle alimente actuellement 118 lampes, l’installation du foyer n’étant pas encore achevée. Une deuxième et une troisième prise se trouvent du côté de l’édifice qui donne dans la rue de San-Giuseppe; une d’elles est destinée à l’éclairage de la scène avec g65 lampes auxquelles il faut en ajouter 126 de réserve pour les occasions extraordinaires et 253 pour l’éclairage du pourtour de la salle. L’autre est destinée à l’éclairage habituel de la salle au moyen d’un grand lustre qui'compte" 344 becs et alimente en outre 209 lampes placées en partie dans l’orchestre et en partie dans les couloirs des galeries supérieures et des loges. Enfin la quatrième prise, qui se fait du côté de l’édifice
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- qui dopne sur la petite place des Filodrammatici alimente 3g6 lampes destinées aux cours et à l’en-tréé : qui se trouvent de ce côté, aux salles des peintres et des mécaniciens, au-dessous du théâtre, aux loges des artistes, etc.
- On a donc pour le moment de disponibles 2411 Iampès dans le théâtre avec un pouvoir éclairant total de 34 85o bougies ou à peu près de 3 5oo carcels. Pour les bals masqués et illuminations à giorno, le nombre des lampes peut être porté à 400.
- En général, les lampes qui sont fixes comme celles du lustre, de l’orchestre, des couloirs, etc., ont été placées à l’extrémité des supports qui servaient pour l’éclairage à gaz, chacune à la place d’un bec de gaz. Dans une de ces soirées, on a essayé de substituer l’éclairage du pourtour de la sallé à celui du lustre, au moyen d’appliques de cinq lampes chacune, placées devant le balcon toutes les quatre loges.
- Les lampes des services principaux (lustre, orchestre, rampe, scène, etc.), sont toutes de 16 bougies; celles des loges, des couloirs, des herses,
- ~+ . — - : ; : v
- FIG. I
- sont de 10 bougies, et comme elles ont une différence de potentiel égale à celle des premières, on les met comme celles-ci en dérivation.
- Les lampes au contraire qui sont placées sous le plancher de la scène et dans les endroits de moindre importance ont un pouvoir éclairant de 8 bougies et une différence de potentiel qui est la moitié de celle des premières; c’est pourquoi on les monte comme l’indique la fig. 1.
- L’éclairage de la scène est fait avec des appareils fixes pour la rampe, et avec des appareils mobiles* pour les portants et les herses. Pour les portants,-on a des rangées verticales de lampes qu'on place derrière les coulisses. Pour les herses on a des rangées horizontales de lampes masquées pour la salle et s’étendant ou en haut de la scène ou tout le long du plancher de la scène. Ces herses sont constituées par de longues planches de bois sur le côté desquelles on fixe les lampes à des intervalles réguliers. La partie dès herses portant les lampes est peinte en blanc et fait réflecteur. Les portants sont dë même dé longues planches en bois qu’on ^place derrière les coulisses et qui supportent les lampes Edison au moyen de petites appliques en métal, recourbées vers le sol. A côté des portants, il y a une tige en fer verticale qui glisse sur une faible longueur dans un systè me d’anneaux qui la guident.
- 1 A la hauteur.de chaque lampe, partent de la tige des appliques supportant des enveloppes cylin- ( driques en tôle ou en verre coloré ou opaliséj d’une dimension suffisante pour contenir aisément les petites lampes. Quand la tige est abaissée, les- ; dites enveloppes se trouvent alignées avec les lampes et alternées avec celles-ci dans les intervalles qui les séparent ; si on soulève là tige,, les enveloppes entourent plus ou moins et même complètement chaque lampe.
- Par cet artifice, on peut ou masquer tout à coup la lumière des lampes d’un des portants, l’atténuer ou la colorer au moyen de verres opalisés ou de couleurs qui peuvent produire à volonté les teintes rouges,bleues, etc., nécessaires aux effetsde scène.
- Les lampes d’un appareil mobile, comme celles d’un appareil fixe (rampe, lustre, orchestre, couloirs, etc.) sont placées sur autant de circuits dérivés qui partent des prises respectives et ont un régulateur pour chacun. Naturellement le nombre des appareils mobiles change d’un moment à l’autre. Tantôt on exige un éclairage éclatant, tantôt une obscurité presque complète ; il importe donc surtout pour les herses inférieures qu’on puisse avoir un moyen facile et prompt d’ajouter ou d’enlever un de ces appareils, lorsque cela est nécessaire. A cet effet, une partie des circuits destinés à alimenter les appareils mobiles aboutit aux galeries de service où se tiennent les mécaniciens, et les autres sous le plancher delà scène et sont pourvus à leur extrémité de raccords métalliques. Ces circuits qui comprennent toujours les fils d’aller et de retour sont soigneusement isolés et protégés par une couverture de bois. Ils sont en outre pourvus d’un appareil de sûreté constitué par un fil fusible de plomb, afin de prévenir tout danger d’incendie. Dans les raccords métalliques dont il est fait mention plus haut, on réunit les extrémités de chacun des conducteurs flexibles au moyen de deux fils de cuivre tressés et revêtus séparément d’enveloppes isolantes. Le tout est renfermé dans une gaine en caoutchouc. Ces conducteurs flexibles, dont on a une provision de différentes longueurs pour subvenir à tous les besoins, servent à réunir les circuits de distribution avec les appareils mobiles. La jonction d’un conducteur flexible avec la pièce de raccord d’un des circuits d’une part et l’appareil mobile de l’autre, se fait en les introduisant l’une dans l’autre.
- Une des pièces à réunir est terminée par deux cylindres de cuivre de différents diamètres placés consécutivement sur le même axe, avec le plus plus étroit en dehors. L’autre pièce se termine au contraire par une cavité métallique de forme et de dimensions correspondantes à l’ensemble des deux cylindres, de manière que la partie vide soit exactement remplie. Une fois les cylindres engagés dans la cavité de l’autre pièce, on en assure l’adhérence avec un collier à vis. Les conducteurs flexibles, qui
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- FIG. 2. — SALLE DES MACHINES DE LA STATION CENTRALE DE MILAN
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- portent à un bout l’une et à l’autre la seconde de ces pièces de raccord, sont d’égale dimension pour toutes les pièces, de manière que n’importe quel conducteur mobile puisse s’adapter sur la pièce de n’importe quel circuit d’une part et avec n’importe quelle herse ou portant de l’autre. Les superficies convexes des deux cylindres sont isolées l’une de l’autre, et, quand elles se trouvent engagées dans une cavité, forment respectivement contact avec les parois de différents diamètres de celles-ci, lesquelles sont également isolées entre elles. Les éylindres massifs et les parties plus larges des cavités communiquent avec le fil d’aller, et les plus étroites avec celui de retour du courant. De cette façon les manœuvres de changement, de déplacement, d’ajustement et de suppression des appareils mobiles se font en peu de minutes avec toute facilité.
- Les régulateurs dont est pourvu chaque circuit dérivé ne sont autre que des rhéostats du type Edison en fil de fer galvanisé enroulé en longues spires sur une série de pièces prismatiques de bois revêtues d’amiante, et servant à introduire au besoin dans chaque circuit respectif une résistance qui peut être sept fois plus grande que sa propre résistance. On peut donc faire varier l’intensité du courant, l’augmenter ou la diminuer, selon les besoins, et augmenter ainsi ou diminuer l’intensité des lampes qui dépendent de ce circuit. Ainsi par exemple, par le moyen du régulateur qui actionne le lustre, on affaiblit la lumière de la salle au moment du lever du rideau et cela pour donner un plus grand éclat à la scène et réciproquement. Les lumières de la rampe, des herses et des portants ordinaires constituent treize dérivations et, comme nous le dirons tout à l’heure, on peut les porter tout ensemble à leur éclat maximum ou produire une obscurité générale. On peut encore éteindre les lampes d’un circuit partiel, raviver celles d’un autre pour distribuer la lumière et l’ombre et pour remplir les diverses exigences des effets scéniques. A cet effet, les treize régulateurs placés à l'origine desdites dérivations sont alignés en deux rangées, l’une de sept et l’autre de six dans une petite chambre sur le côté de la scène qui donne sur la rue San-Giuseppe, où comme nous l’avons dit, est faite la prise qui alimente ces circuits. Dans une petite chambre au-dessus de celle-ci, séparée d’elle par un plancher en bois, se trouvent les commutateurs de contact qui au moyen d’une clef servent à introduire dans les divers circuits une fraction plus ou moins grande de la résistance du rhéostat placé en dessous.
- Dans la figure 3, a b représente le bras muni d’une poignée m, qui tourné d’un côté ou de l’autre déplace un des ressorts du commutateur afin d’ac-cfoître ou de diminuer la résistance d’un des circuits. Ce bras est monté fou sur un arbre vertical
- ed sur lequel se trouve fixé l’autre bras horizontal cd. Au moyen d’une borne c on rend solidaires les deux bras ab et cd et alors une rotation imprimée à l’axe ei produit le déplacement du ressort dans le sens correspondant. Sous la table qui porte la série de ces appareils se trouve un arbre horizontal fg qui se prolonge tout le long de la série et porte aux extrémités deux roues au moyen desquelles il peut tourner sur son propre axe. Cet arbre, dont - fg est une portion, porte une série d’engrenages coniques qui s’engagent dans d’autres engrenages semblables calés sur chaque arbre vertical ed, de manière qu’en faisant tourner l’arbre dans un sens ou dans l’autre d’un angle quelconque, tous les axes verticaux tournent simultanément d’un angle égal. Alors, pour tous ceux dont les deux bras horizontaux sont réunis ensemble par la borne c, le ressort se déplacera en correspondance sur la couronne des contacts. Pour les au-
- FIG. 3
- très dont la borne est enlevée, le bras cd tournera seul, mais l’autre bras ab, avec le ressort qui en dépend, resteront immobile.
- Avec cette disposition ingénieuse on peut augmenter ou diminuer simultanément la résistance d’une série de circuits, ou encore produire ces modifications dans n’importe lequel. On peut régler en même temps à la main, au moyen de la poignée m, chacun des circuits indépendamment des autres. Ces manœuvres s’exécutent au moment voulu, d’après les ordres transmis avec un porte-voix ou timbre par le directeur du théâtre. En outre des régulateurs fixes, il y en a d’autres pour les services volants, c’est-à-dire pour les herses et portants qu’on ajoute dans des cas spéciaux. Ces régulateurs sont portatifs et sont placés au moment voulu sur leurs circuits respectifs.
- Outre l’avantage que l’on a ainsi de pouvoir faire avec promptitude et facilité les changements exigés pour les effets de scène, avantage qui avec les dispositions décrites s’obtient d’une manière assez satisfaisante, il en est un autre assez
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- important qui concerne le côté économique, c’est la faible consommation de lampes. Très peu de lampes ont été mises hors de service dans la saison qui vient de se terminer. De ce fait que les lampes n’ont pas été longtemps soumises à l’intensité maximum, il semble résulter une plus grande durée. En effet, la durée moyenne constatée jusqu’à présent' est de 2 5oo heures pour les lampes de la scène et 3 400 pour celles du lustre, résultat vraiment notable. Des résultats semblables, en ce qui concerne la durée des lampes, ont été obtenus au théâtre Manzoni.
- La lumière diffuse des lampes à incandescence est très agréable, à cause de sa teinte et de sa fixité. La température du théâtre n’est plus aussi suffocante, surtout dans les loges supérieures et dans les dernières galeries, et l’air y est sensiblement plus pur, une des plus puissantes causes d’infection étant suppriméé dans les produits de la combustion du gaz. Il serait facile, par une bonne ventilation mécanique, de rendre l'air parfaitement pur. Les décors, les vernis, les dorures ne sont plus détériorées comme auparavant par les émanations du gaz, et, ce qui est plus important, les dangers d’incendie sont, on peut le dire, presque tout à fait supprimés. Peut-être l’éclairage électrique coûte-t-il un peu plus cher que le gaz, mais les qualités énumérées compensent largement l’excès de dépense.
- Prof. R. Ferrini.
- LES
- MACHINES A VAPEUR RAPIDES
- Cinquième article. (Voir les n0» des 1er, 8 i5, et 29 mars 188.1.)
- LES MACHINES A DOUBLE EFFET
- Machines verticales
- Machine rectiligne de Sivect.
- On retrouve dans le moteur vertical de M. Sweet tfig. 67) les mêmes caractères de simplicité et de légèreté qui distinguent ses machines horizontales. Toutes les pièces mobiles sont parfaitement équilibrées. Les glissières g de la tête du piston (fig. 68), alésées dans le bâti même, peuvent se serrer par les boulons b, grâce à l'élasticité du bâti, de manière à rattraper l’usure (*).
- Machine Weatherhoog.
- La forme du bâti de la machine Weatherhoog, fig. 72, 73 et 74, est très usitée en Amérique pour les petits moteurs. L’arbre y est porté par des coussinets sphériques. La base sert de réchauffeur pour l’eau d’alimentation admise, dans son trajet vers la chaudière, autour du tuyau V, traversé par la vapeur d’échappement.
- Le tiroir t est équilibré par le jeu d’un coin c,.
- FIG. 67. — MACHINE SWEET
- qui tend à écarter ou à rapprocher de leurs glaces le tiroir et sa plaque d’équilibre c, suivant qu’on la fait monter ou descendre à l’aide d’un écrou. L’ensemble du tiroir et de sa plaque peut tourner légèrement autour de son axe sous l’action du régulateur, de manière à régler l’admission de vapeur par a, fig. . _
- Dans les machines importantes, M. Weatherhoog emploie un tiroir de détente spécial, dont les deux plaques AA, fig. 69, 70 et 71, guidées par les glissières a', peuvent s’écarter ou se rapprocher sous l’action du coin c. Le régulateur agit en faisant tourner la tige d de ce tiroir, munie d’un pi-
- (*) American Machinist, 8 juillet 1882.
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- lA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- iÔ
- gnon en prise avec la crémaillère du coin c. La marche du tiroir principal t est invariable.
- Machines Tangye.
- Le moteur, représenté par les lig. 75 à 81, a été étudié par. la maison Tangye, spécialement pour la commande des machines dynamo ; il se recommande par son extrême simplicité (‘).
- La distribution est munie d'un tiroir de détente, du type bien connu de Meyer, que l’on peut régler à la main,’ au moyen du volant v.
- Le régulateur agit sur la prise de vapeur à lanterne équilibrée p (fig. 81), en la soulevant plus ou moins, au moyen du levier A', calé sur l’axe de A (fig. 78, 79 et 80). Cet axe pénètre sans garniture dans la boîte à vapeur B, le collet en biseau b faisant joint. On peut faire varier la sensibilité du régulateur en modifiant la tension du ressort E ou la position du poids D.
- La dynamo Siemens, représentée par la fig. 82,
- est conduite par une machine du même constructeur, mais un peu différente, et sans tiroir de détente. La poulie déjà dynamo, libre de basculer sur son support, est appuyée sur la poulie motrice par des boulons à ressort v; elle est formée de disques en- papier comprimé. Ce mode de transmission très compacte a, de plus, l’avantage de ne pas fatiguer autant que les courroies les coussinets de la dynamo. Il est dù à M. S.-J. Raworth (2).
- Les machines Qwynne,portées à une grande perfection par une longue pratique, sont très légères, fig. 83.
- Machines de Ruthenberg.
- Dans les machines américaines de Ruthenberg, le bâti proprement dit est presque réduit à quatre colonnes entretoisées en leur milieu par un plateau en fonte, fig. 84.
- Dans la compound verticale de Melvin (fig. 85 et 86), le bâti est formé par le prolongement du cylindre. Les coussinets delà petite tète de bielle, directement reliée au gros piston, peuvent se régler à l’aide de boulons MQ. Le petit piston est formé par la couronne annulaire découpée par la grosse tige i à fourreau U. Cette tige, parfaitement guidée, est munie d’une garniture de stuffing-box R.
- , La vapeur qui vient d’agir sur P passe par S S,
- ' sous le piston E qu’elle soulève par sa détente, grâce à sa plus grande surface, pour s’échapper ensuite,
- par W, dans l’atmosphère. La vapeur est admise dans la chambre du tiroir par VV, après avoir traversé l’enveloppe L. La détente totale est d’environ 4 volumes. La marche de ces moteurs, aux environs de 3oo tours, est régulière, et suffisamment économique pour leur faible puissance et le bon marché de leur construction (*).
- Machines de Mojaisky.
- Mais c'est surtout par l’emploi de deux cylindres parallèles accouplés que l’on adapte aux ma-
- P) The Engineer, 3i mars 1882. (2) Engineering, 2 nov. i803.
- p) American Mac/tinisl 21,'avril i883.
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- chines verticales le principe de la marche en corn pound. On peut arriver ainsi à de véritables merveilles de légèreté.
- Tel est le cas des machines de l’ingénieur russe Mojaisky, représentées par les fig. 87 à 90. Ces machines, construites par Ahrbecker, de Londres,
- FIG. 72, JO ET 7.1. — MACHINE WEATHERHOOG
- sont entièrement en acier, à l’exception des cous- I La plus grande de ces machines a des cylindres sinets des bielles et des crosses en bronze phos- | de 95mm et de i90mm de diamètre ; la course est phoreux. | de i3o“m. Elle fait 3oo tours, et développe, avec
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- FIG. 75 A 8l. — MACHINE TAN GY E.
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- une pression initiale de i3 atmosphères, un travail de 20 chevaux ; son poids est de 52k3o.
- La plus petite de ces machines a des cylindres de 63mm et i3omm de diamètre, et de gomm de course. Elle fait, à 45.0 tours, 10 chevaux, et ne pèse que 28k6 (*).
- Les deux moteurs sont alimentés par une chaudière tubulée d’Hesesdorf, chauffée au pétrole, de om56 de diamètre et de om63 de hauteur, pesant 65 kilogrammes, de sorte que l’ensemble de l’installation, pouvant développer 3o chevaux, pèse moins de 5 kil. par cheval.
- FIG. 82. — MACHINE SIEMENS, CONDUITE PAR UN MOTEUR TANGYE
- Machine de la Société de Prague
- La machine représentée par les figures 91 et 92 a été construite, par la Prager Maschinenbau Ac-tien Gesellschaft pour commander directement les grosses machines dynamo de Ganz; elles fonctionnent en compound, les diamètres du gros et du petit piston sont respectivement de 290 et de
- (') Engineering, 6 mai i38i.
- 240mm. ieur course commune est de 440mm. Les distributions, du type Meyer peuvent se régler à la main à l’aide d’un petit volant, pendant la marche du moteur. Les deux cylindres sont à enveloppes de vapeur.
- La machine tourne, en marche normale, à 180 tours et développe avec une pression-initiale de 9 kil. par centimètre carré, une puissance de 126 chevaux, 63 pour chacun des cylindres.
- Le graissage est commandé par un seul robinet à la main du mécanicien. L’extrémité des glissières
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- Fioi 83. — MACHINE GWV.sNE MENANT UNE MACHINE GRAMME
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- des crosses des pistons plonge dans l’huile à chaque course descendante.
- Les portées de l’arbre coudé sont respectivement de 25o, i65 et 55omm, avec un diamètre de i8omm; celles des têtes de billes ont i65 -f— 170““.
- Toutes les pièces en mouvement sont parfaitement équilibrées; l’emploi de colonnes en fer à l’avant, pour supporter les cylindres, a permis d’alléger le bâtis. Cette machine a parfaitement fonctionné à la dernière Exposition de Vienne (').
- FIG. 9?, 94 ET 95. — MACHINE DE JOHN ERICSON
- Machine d'Ericson
- Les figures 98 à 99 représentent la machine étudiée par M. John Ericson de New-York, pour les grandes vitesses : elle se distingue par plusieurs détails de construction bien compris et par une grande simplicité.
- La machine est à double effet, non compound, le piston, à fourreau et fermé au bas par un bou-
- chon d, reçoit l’articulation de la bielle très longue, dont le tourillon a, pivote dans les portées ff (fig. 97 et 98), des disques c, et dont la tête * joue dans l’entaille g. Les disques c sont serrés par d sur l’épaulement e.
- La tige du tiroir est articulée â sa bielle par un tourillon’logé dans un piston N, guidé dans un
- (') Engineering, 1” février 1884.
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- cylindre, et muni d’un cuir embouté t serré par un écrou s. La partie du cylindre au-dessus du piston N, forme ainsi un réservoir pour l’huile qui pénètre, par V, tout autour de l’articulation.
- FIG. QÔ. — PLAN-COUPE PAR L’AXE DU TIROIR
- L’articulation de la bielle motrice est aussi, constamment baignée par l’huile, versée dans le
- FIG. 97 ET 98. — ARTICULATION DE FIG. QQ. — DETAIL DE LA LA BIELLE DANS LE PISTON) BIELLE DE DISTRIBUTION
- fourreau du piston, graissé lui-même par la coupe du stuffing-box b.
- La grosse tête de la bielle motrice est munie d’une boîte de graissage m communiquant avec la porte par un tube à demi bouché par un tampon de
- coton », par où l’huile s’écoule graduellement.
- La tête de la bielle de distribution est pourvue d’un dispositif de graissage analogue et de deux feux d’écrous (fig. 99),/, pour le serrage du coussinet, x xt pour le réglage de la bielle M.
- Le tiroir I, formé d’une simple plaque en grande partie équilibrée, est parfaitement ajusté dans un cadre 7, appuyé sur la glace par des ressorts pp (fig. 96), et maintenue longitudinalement par des vis q q.
- Les pièces en mouvement sont équilibrées par des disques-contrepoids rapportés sur les manivelles.
- Tous les mécanismes sont d’un accès et d’un entretien faciles.
- (A suivre.) Gustave Richard.
- A PROPOS DE LA DISTRIBUTION
- GAULARD ET GIBBS
- Nous avons reçu dernièrement de MM. Gaulard et Gibbs un rapport du Dr Hopkinson sur leur système de distribution, rapport que nous insérons in extenso.
- Rapport du Dr Kopkinson, F.R.S., M.A., M.I.C.E.
- 4, Westminster Chambers, Victoria Street,
- London, S. W.
- 14 mars 1884.
- A YHE NATIONAL COMPANY FOR THE DISTRIBUTION OF ELECTRICITY BY SECONDARY GENERATORS
- Messieurs,
- Après avoir vérifié les instruments dont je me suis serv i pour les expériences faites à Edgware Road les onze et douze courant, je suis à même de vous-donner les résultats exacts indiqués par eux.
- Les mesures ont été prises à l’aide d’un électromètre à quadrarts de Thomson par la méthode premièrement employée, il y a quelques années, par M. Joubert, à Paris.
- La constante ae l’instrument a été déterminée dans mon laboratoire à l'aide de l’élément réglementaire de Clarke.
- Cette méthode est exempte des objections théoriques indiscutables alléguées contre l’emploi de l’électro-dynamomètre pour la détermination des différences alternatives des potentiels ou travail fourni par les courants alternatifs . Le 11 mars, toute la force électrique développée par la machine à courants alternatifs de Siemens a été déterminée à l’aide de six lectures parfaitement concordantes sur l’électromètre à 16710 Watts.
- Le générateur secondaire constamment employé polir l’éclairage de la station d’Edgware Road a été également mesuré. Sur 16 colonnes dont se compose l’appareil, • 12 seulement sont utilisées, 8 à l’alimentation de 127 lampes Swau de 100 volts, et 4 en deux circuits séparés à l’alimentation de deux bougies Jablochkoff.
- Pour la seconde partie de l’expérience, les colonnes alimentant les bougies Jablochkoff ont été retirées du circuit
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- primaire afin de me permettre de constater l’efficacité de la portion de l’appareil consacrée à l’alimentation des lampes à incandescence.
- J’ai remarqué que lorsqu’une partie seulement de l’appareil est en action une certaine dérivation s’opère par les colonnes non utilisées, ce qui nuit au rendement écono-, nomique de l’appareil; mais ceci n’est qu'une question d’ajustement à laquelle il peut être facilement remédié.
- Quoi qu’il en soit, les résultats suivants ont été obtenus :
- Bougies Jablochhoff allumées
- Travail dépensé entre les terminus
- du circuit primaire..............
- Travail livré aux terminus du circuit secondaire alimentant les lampes à incandescence. . , ................
- Bougies Jablochkoff éteintes
- Travail dépensé entre les terminus
- du circuit primaire............. 2i3i Watts
- Travail livré aux terminus , du circuit secondaire alimentant les lampes à incandescence...................... 1689 —
- Ce qui démontre un rendement effectif de 79,3 0/0.
- Mais si, d’un autre côté, nous comparons le travail électrique réellement développé par la machine Siemens avec le nombre de lampes alimentées sur tout le réseau, en tenant compte de là résistance du circuit primaire, l’efficacité réelle des autres générateurs secondaires doit être meilleure que celle du générateur secondaire en action à Edg-ware Road, ce qui est expliqué par notre précédente observation, toutes les colonnes des générateurs secondaires alimentant les stations d’Aldgate et King’s Cross étant utilisées.
- En effet, le travail électrique total étant comme nous l’avons dit plus haut de 16710 Watts, le nombre total des lampes à incandescence alimentées de 1S1 et les bougies Jablochkoff au nombre de 5 ; le rendement peut être ainsi déterminé :
- i5i X 63 Watts................... . 9S13 Watts.
- 5 Jablochkoff X 375 Watts........ i8r5 —
- Résistance de la ligne, 3o ohms, le courant primaire étant de 11 ampères ..........’................ 363o —
- i5oi8 —
- Rendement 1"°l8 89 0/0.
- 16710
- Le 13 courant j’ai procédé à la vérification du rendement du petit générateur secondaire, modèle de l’invention récente de MM. Gaulard et Gibbs, et dont la simplicité de construction doit être tout au moins remarquée.
- Le circuit secondaire a été fermé sur une résistance fixe en maillechort qu’on m’avait dit être de 1,8 ohm, mais que j’ai trouvé de 1,9 ohm.
- Les résultats suivants ont été obtenus :
- Travail aux terminus du circuit primaire 23o Watts.
- Travail livré aux terminus de la résis-v tance en maillechort.................... 198 —
- Ce qui démontre une efficacité de rendement de 86,1 0/0.
- Pour vérifier mes résultats, un électrodynamomètre, de Siemens a été placé sur le circuit secondaire ; le courant pour la même résistance était de 10,3 ampères, équivalant à un travail de 201,4 Watts, résultat s’accordant bien avec les
- mesures de l’électromètre, vu la grande différencè entre les principes de ces deux méthodes de mesure.
- La quantité de travail absorbée et livrée par ce nouvel instrument m’a semblé petite, mais j’ai très peu de doutés que ceci est simplement dû à ce que la résistance interposée dans le circuit secondaire est beaucoup trop petite, et je recommanderai de faire de nouvelles expériences avec des résistances interposées de 3o, 20, 10 et 5 ohms, ce qui serait facile avec l’électrodynamomètre de Siemens.
- Recevez, Messieurs, mes civilités empressées,
- Signé : John Hopkinson.
- La lecture de ce rapport fait naître des observations que nous croyons intéressantes pour les lecteurs de La Lumière Electrique.
- Nous partageons l’opinion du Dr Hopkinson en ce qui concerne l’emploi de l’électrodynamomètre pour la mesure du travail développé par les courants alternatifs. Dans le Congrès officiel des électriciens en 1881 cette question a été traitée à fond et il a été démontré que l’on ne pouvait rien conclure des indications de l’électrodynamomètre. M. Hopkinson commence par le reconnaître dès les premières lignes de son rapport et il déclare avec raison que la méthode de M. Joubert peut seule, à défaut de mesures dynamométriques, donner des résultats pouvant inspirer quelque confiance.
- Mais alors pourquoi à la fin du même rapport dit-il : « Pour vérifier mes résultats, un électrody-« namomètre de Siemens a été placé sur le circuit « secondaire... »
- Il y a là une défaillance de logique au moins singulière de la part d’un savant tel que M. Hopkinson.
- Nous relevons dans le calcul du rendement deux erreurs d’autant plus graves qu’elles sont de nature théorique, la première est la violation d’un théorème d’arithmétique bien connu ; dans la seconde M. Hopkinson applique indûment la loi de joule qui, ainsi que cela est démontré dans tous les traités classiques, n’est pas applicable aux courants alternatifs.
- , Voyons d’abord l’erreur d’arithmétique. Désignons par T le travail électrique fourni par le générateur primaire, aux bornes de la machine, par t le travail électrique des générateurs secondaires et par c le travail calorifique absorbé par la ligne. Le rendement individuel des générateurs secondaires est par définition le rapport de l’énergie t qu’ils rendent à celle qu’ils reçoivent du courant primaire; or l’énergie qu’ils reçoivent n’est autre que celle qui est développée aux bornes de la machine primaire diminuée de l’énergie calorifique absorbée par la ligne, c’est-à-dire T — c. Le rendement a donc pour expression
- t
- T — c
- Or, M. Hopkinson ne procédé pas ainsi, il prend
- 2767 Watts 1459 —
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- pour numérateur de la fraction qui exprime le rendement, le travail des générateurs secondaires (95i3 -f- 1875) augmenté du travail calorifique de la ligne (363o), c’est-à-dire t c, et pour dénominateur il prend au contraire le travail T (16710 watts) de la machine primaire. Le rendement ainsi défini serait égal à
- t + C T ’
- que l’on peut écrire
- T—f-f-c’
- c’est donc l’expression vraie du rendement dans laquelle on a ajouté un même nombre c, numérateur et dénominateur. Or, un théorème d’arithmétique élémentaire apprend qu’on augmente la valeur d’une fraction lorsqu’on ajoute le même nombre au numérateur et au dénominateur.
- L'expression de M. Hopkinson est donc toujours supérieure au rendement vrai, et cela par suite d’une erreur contraire aux principes de l’arithmétique, les méthodes électriques étant acceptées telles quelles sans discussion.
- Voyons maintenant comment M. Hopkinson calcule le travail calorifique c absorbé par la ligne. Pour cela il mesure simplement, au moyen de l’électro-dynamomètre condamné au commencement de son rapport, ce qu’on veut bien appeler l’intensité du courant alternatif primaire, il élève cette intensité au carré, et puis appliquant la loi de Joule, il multiplie ce carré par la résistance de la ligne et trouve 3 63o watts. Or, cette façon de procéder est inadmissible, puisque, ainsi que nous l’avons dit plus haut, il est impossible de tirer aucune conclusion des indications de l’électro-dyna-momètre lorsqu’on l’applique aux courants alternatifs. Pour être conséquent avec lui-même, M. Hopkinson aurait dû appliquer également à la ligne le procédé de M. Joubert.
- Signalons enfin deux omissions importantes : M. Hopkinson dit au commencement de son rapport : « Le 11 mars, toute la force électrique développée par la machine à courants alternatifs de Siemens a été déterminée à l’aide de six lectures..., etc. »
- Qu’entend-il par « toute la force électrique de la machine ». Est-ce le travail électrique aux bornes ou le travail électrique total comprenant l’énergie mesurée aux bornes, augmentée de l’énergie calorifique absorbée par la machine même ?
- Seconde omission : la résistance des fils de bobines primaires recevant le courant à haute tension ne saurait être négligeable, car le circuit primaire est nécessairement constitué par un fil d’une grande longueur. Pour trouver le véritable coefficient de transformation, c’est-à-dire un nombre indépendant de la conductibilité plus ou moins
- grande des fils de transformateur, M. Hopkinson aurait dù tenir compte de la résistance propre du circuit des bobines primaires au même titre que de celui de la ligne elle-même, et il aurait alors, selon toute probabilité, trouvé un rendement extrêmement voisin de l’unité, et, qui sait? peut-être un peu supérieur à l’ûnité.
- Enfin, et ce n’est pas là un des points les moins dignes de remarque de ce rapport, après avoir trouvé cet étonnant rendement de 90 %» M. le Dr Hopkinson n’exprime pas la moindre surprise ; il semble qu’il soit tout à fait habitué à constater journellement des chiffres de cet ordre.
- En résumé, nous pensons que IvI. le Dr Hopkinson se doit à lui-même et doit au public compétent, des développements très complets sur les moindres détails des expériences qui l’ont amené aux résultats que nous venons de faire connaître. Nous attendons la publication de ces détails pour apprécier à sa juste valeur le procédé de transformation des courants basé sur l’emploi de la bobine d’induction.
- Jules Sarcia.
- CHRONIQUE DE L’ÉTRANGER
- Correspondances spéciales
- Allemagne
- le procès edison-swan. — Dans les cercles électrotechniques de l’Allemagne on attend avec une vive impatience l’issue du procès pendant entre les compagnies Edison et Swan. La querelle a commencé par une plainte de la part de la Compagnie allemande Edison, à Berlin, contre la maison Nagler frères, de la même ville qui, comme représentants de la Compagnie Swan, se servaient des lampes de ce système pour leurs installations d’éclairage, ce qui a motivé la plainte en contrefaçon de la Compagnie Edison. Swan possède également un brevet allemand, seulement ce brevet ne spécifie pas exactement une lampe électrique, mais la production de charbons pour des lampes électriques. La Compagnie Edison prétend maintenant que Swan a le droit de fabriquer autant de charbons qu’il lui plaira, mais qu’il ne doit pas les appliquer à la fabrication des lampes électriques. Une décision en faveur de la prétention de la Compagnie Edison ne serait pas exactement une preuve de la valeur de la loi sur les brevets en Allemagne, car tout le raisonnement porte le caractère d’un sophisme; toutefois il ne faudrait pas s’en étonner outre mesure; en Allemagne, souvent bien des choses sont possibles, parfois tout et quelquefois même l’impossible. Le bureau des
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- brevets à Berlin a bien accordé, il y a quelque temps, un brevet pour un mouvement perpétuel. Pendant les débats sur la loi des brevets au Reichstag, on a proposé d’accorder un brevet pour toutes les inventions qui ne sont pas en opposition aux lois de la nature. On a rayé cette disposition qui, dans le temps, allait de soi, mais depuis tout cela a changé et le bureau se croit maintenant autorisé à accorder des brevets pour des choses impossibles. M. Werner Siemens a déclaré, justement à propos de ce même brevet, que selon lui on devrait l’accorder, puisque le bureau n’avait pas à se préoccuper du succès obtenu par l’inventeur. En ceci, M. Siemens a certainement raison car le bureau des brevets ne possède souvent pas les connaissances nécessaires pour critiquer les inventions sous tous les rapports. Dans le cas qui nous occupe, nous ne pouvons pourtant adopter son opinion puisque le § i de la loi allemande sur les brevets demande la possibilité d’une application industrielle de l’invention, et il ne peut guère être question de l’application industrielle d’un mouvement perpétuel. Dernièrenent on a aussi breveté en Allemagne l’application de l’électricité statique à l’éclairage électrique. C’est le cas de se souvenir du vieux mot nil admirari!
- Le procès en question n’est pas encore décidé, mais entre temps la Compagnie Swan a déposé une plainte en nullité contre le brevet principal d’Edison qui a été repoussée. Les journaux quotidiens s’abandonnent maintenant à des réflexions pour savoir si Edison possède le monopole en Allemagne pour les lampes à incandescence ou non. Il va sans dire que la Compagnie allemande Edison en est persuadée, mais en attendant la fin du procès contre MM. Nagler frères, il serait difficile de répondre à cette question.
- Les lampes à incandescence n’ont été fabriquées en Allemagne que par deux maisons, MM. Muller, à Hambourg, et Greiner et Friedrichs, à Stütger-bach, en Thunnge. Une convention est déjà intervenue avec la dernière maison et MM. Greiner et Friedrichs fabriquent près de 3oo globes en verre par jour pour les lampes de la Compagnie Edison.
- l’industrie électrique. — Une société d’éclairage électrique a été formée à Cannstadt par la fabrique de machines d’Esslingen, et MM. L.-E. Schwerd et Alexandre Bernstein, fabricants de machines et appareils électriques. La fabrique d’Esslingen entreprendra la construction des moteurs pour les machines dynamo. Cette maison, qui possède également à Cannstadt une entreprise considérable, l’ancienne maison Decker frères, s’intéresse déjà depuis longtemps à l’éclairage électrique et avait envoyé un de ses ingénieurs, M. Cox, en Amérique pour y étudier le développement de cette industrie. M. L.-E. Schwerd est
- déjà connu de' nos lecteurs comme ayant construit avec M. Scharnweber une machine dynamo, dérivant du système Gramme et une lampe électrique différentielle qui ont été fort remarquées et appréciées aux expositions de Munich et de Vienne, M. Bernstein est l’inventeur de la lgmpe Boston, une lampe à incandescence d’une résistance très faible.
- M. Scharnweber, l’ancien électricien en chef de la fabrique de M. Schwerd, à Karlsruhe, a maintenant fondé une nouvelle fabrique . à Kiel.
- pile leclanché. — Plusieurs grandes maisons allemandes ont dernièrement adopté les éléments Leclanché fabriqués par M. Barbier, de Paris. On trouve généralement que ces éléments dépassent considérablement la fabrication indigène comme qualité de travail et comme effet. Nous constatons ce résultat avec d’autant plus de plaisir que notre expérience personnelle de la fabrication,de M. Barbier s’y trouve confirmée.
- LES PROGRÈS DE LA LUMIERE ÉLECTRIQUE EN
- Hanovre ne sont pas bien considérables, mais il existe pourtant ici depuis des années plusieurs installations qui fonctionnent sans interruption et avec succès. Le commencement pratique de l’éclairage électrique, auquel nous avons nous-même aidé, restera toujours un de nos plus agréables souvenirs. Tout le monde sait combien l’invention de la bougie Jablochkoff a contribué à l’introduction de la lumière électrique, et tous ceux qui pendant l’année 1881 ont eu l’occasion de voir l’avenue de l’Opéra auront emporté la conviction qu’à part la beauté imposante de la lumière, une nouvelle ère venait de s’ouvrir pour l’éclairage électrique. Personne ne s’étonnera donc d’apprendre que les premiers essais en Hanovre furent faits avec quatre bougies Jablochkoff installées dans un jardin public, Bella-Vista, pour la première fois le 5 juillet de l’année 1879. Cet éclairage n’a pourtant duré que jusqu’au 7 juillet; le lendemain, les lampes différentielles Hefner-Alteneck ont fait leur entrée, et MM. Siemens et Halske, de Berlin, à qui appartenaient ces appareils, les ont essayés à différents endroits jusqu’au commencemenr de l’année 1880. Au milieu de cette année, la première installation définitive fut alors réalisée sous notre direction, c’est-à-dire la nouvelle gare de l’Etat, avec 16 lampes alimentées par deux machines à courants alternatifs, dont chacune produit deux courants indépendants l’un de l’autre, de sorte qu’il y a en tout quatre circuits de quatre lampes.
- La deuxième installation définitive fut faite par nous pour l’éclairage du jardin des Palmiers, qui se trouve dans un vaste local avec un toit de verre, faisant autrefois partie d’une école d’équitation militaire. Celle-ci ayant été transportée ailleurs, un esprit ingénieux a transformé le local en un vrai j paradis, qui forme une des plus belles applications
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- que nous connaissions. L’installation électrique, dont nous nous réservons de faire la description dans un article spécial, fonctionne depuis le commencement du mois d’avril d’une manière fort satisfaisante.
- L’année 1882 n’a presque pas apporté de progrès en électricité ici, et ce n’est que depuis l’automne de i883 que l’intérêt du public s’est manifesté pour l’éclairage électrique. Depuis ce moment on a placé une machine dynamo qui sert à l’éclairage électrique de la rue à l’èntrée et à la sortie du théâtre. L’éclairage est surtout utile à la fin de la représentation, parce que les domestiqués qui attendent leurs maîtres à la sortie les trouvent plus facilement. Pendant la représentation, la lampe dans la rue est éteinte, et le courant employé à des effets scéniques sur le théâtre même.
- Au mois de décembre de l’année dernière, Hanovre a également été doté d’un éclairage électrique des rues construites à travers le milieu de la ville par l’architecte Wallbrecht, un nouvel Haussmann. Cet éclairage comprend i5 foyers avec des courants égaux d’environ 7 ampères. Les lampes sont placées sur des poteaux en bois, l’installation n’étant que provisoire et faite aux frais de l’entrepreneur. Les appareils sortent de la fabrique de MM. Spiecker et C®, à Cologne. Deux lampes de la même fabrique éclairent aussi la Miinchener Bier-halle.
- L’éclairage qui fonctionne depuis le commencement de cette année à l’imprimerie de MM. Jaenecke frères forme peut-être l’installation la plus intéressante de la ville; elle comprend i3o lampes Edison qui ont été placées par la fabrique de machines électriques fondée à la fin de l’année dernière par MM. Uppenborn et Gackenholz. Comme cette installation présente des détails techniques intéressants, nous en ferons prochainement la description complète.
- Si l’éclairage électrique n’a pas, comme on le voit, gagné beaucoup de terrain dans la ville di Hanovre, le résultat obtenu jusqu’ici n’est pourtant pas à, dédaigner, et la question semble suivre ici un développement naturel.
- Upi'Entîokn.
- Hanovre, le 24 mars 1884.
- Angleterre
- UNE EXPÉRIENCE D'ÉCLAIRAGE d'üN TRAIN DE CHEMIN de fèr. — Les deux dernières séances de la Société des ingénieurs télégraphiques et des électriciens ont été consacrées à la discussion d’une intéressante expérience d’éclairage de wagons de chemin de fer par des lampes à incandescence, alimentées par un moteur et une dynamo placés sur le train même. L’arrangement a été fait par
- M. W.-H. Massey, électricien conseil de la maison royale qui, entre parenthèses, s’occupe également d'une installation électrique pour la reine, au palais de Windsor. Le travail a été exécuté par l’Elec-tric Light O, qui a préféré placer le générateur dans un fourgon spécial plutôt que de suivre le premier plan, qui était de mettre la dynamo et un petit moteur sur la locomotive même et d’actionner le moteur par la chaudière de celle-ci.
- Le poids total des appareils, y compris 100 kilos de charbon, ne dépassait pas 3 000 kilos. Une dynamo Siemens de cent foyers était actionnée par une machine Williams de 7 chevaux-vapeur fonctionnant sous une pression de 8,4 kilos par centimètre carré. Cinquante-deux lampes étaient alimentées de cette manière ; les fils conducteurs étaient arrangés en câbles et conduits dans un cbes-neau en bois passant le long des toits des wagons dans un accouplement permanent, car les voitures n’ont pas été dételées pendant l’expérience. Chaque compartiment de première classe contenait 3 lampes, ceux de seconde classe deux et ceux de troisième classe une seule, en tout 3o lampes; 20 autres étaient installées dans le fourgon du frein. Les feux de tête et de queue du train étaient également électriques. En employant des contacts à ressorts, on a évité les mauvaises connexions provenant des vibrations. Ainsi disposé, le train a commencé ses voyages le 3 janvier, entre High Street, Kensington à Londres et à Putney, un des faubourgs, le seul accident étant causé par un voyageur qui, de propos délibéré, a enlevé une des lampes. L’éclairage a fonctionné pendant six heures et demie tous les jours, et au bout de deux semaines on a constaté que la chaudière avait besoin d’être nettoyée, après quoi l’éclairage a été continué comme auparavant. Quant aux frais, cette expérience a établi le fait que 96 kilos d’eau évaporés à une pression de 8,4 kilos par centimètre carré, suffiraient au maintien pendant une heure de 5o lampes'à incandescence de 16 bougies. Par ce procédé, environ 4 1/4 chevaux-vapeur seraient transformés en énergie électrique, mais la consommation s’élèverait à 71/2 chevaux, 3o pour cent étant perdus et i5 pour cent dépensés en frottement. Les frais de production étaient: pour le charbon, 4 fr. 5o c., pour l’eau, 3o centimes, pour l’huile et la perte, 1 fr. 5o c., et pour les intérêts du prix des appareils et du renouvellement des lampes, 4 fr. 35 c., ce qui fait un total d’environ i3 francs par mille heures d’éclairage, les lampes donnant une moyenne de 16 à 18 bougies chaque. Des i5i lampes employées jusqu’ici, 7 seulement ont manqué.
- Les frais de première installation ont été de 4260 francs, et ce chiffre aurait été réduit à 3 000 francs si on avait monté le moteur et la dynamo sur la locomotive. Une somme de 25 francs par lampe a couvert les autres dépenses, et 1 000 francs par an
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- ont été affectés à l’intérêt du capital et aux réparations. Le total de i3 francs par mille heures donnait une lumière double de celle du gaz à 14 fr. 5o par 28 mètres cubes, de sorte que les frais peuvent être estimés à 3o pour cent au-dessous du prix du gaz à Londres. La lumière produite dans les compartiments de première et de seconde classe était suffisante pour permettre aux voyageurs de lire, ce qui est maintenant une nécessité en chemin de fer, surtout dans et autour de la capitale et des grandes villes. A l’heure qu’il est le besoin d’une lumière à cet effet dans les wagons de chemin de fer, a donné naissance à des petites lampes et bougies de lecture, qu’on tient dans la main ou suspend par un bouton, et dont un fabricant vend jusqu’à 60000 par an.
- Pendant la discussion sur cette communication, plusieurs suggestions intéressantes ont été faites par des membres de la Société. Le président, M. le professeur W.-G. Adams, fit remarquer que les lampes maintenues à une faible intensité lumineuse, étaient fort dispendieuses, puisque l’effet d’une lampe à 18 bougies brûlant à 10, est réduit dans la proportion de 144 à 100.
- D’autre part une lampe brûlant à sou entière capacité ne dure pas si longtemps et c’est pourquoi il serait utile de trouver une intensité lumineuse moyenne à laquelle les lampes pourraient brûler avec le résultat le plus économique.
- M. W. H. Preece annonça qu’il faisait des expériences avec de l’air comprimé comme force pour l’éclairage des trains, les pompes à air étant actionnées par la locomotive et l’air faisant fonctionner les dynamos. L’air a pu être comprimé facilement à une pression de 5oo livres. La difficulté de réchauffement et du refroidissement a été évitée en plaçant la chambre à air, la pompe et la machine dans un même réservoir de sorte que la chaleur a été simplement transportée. Il fit également remarquer que le prix des appliques pour la lumière électrique dans les trains était moindre que pour le gaz. Les appareils à gaz reviennent à 1,425 fr. par wagon tandis qu’un train complet de six wagons peut être arrangé pour l’électricité au prix de 6,25o fr.
- MM. Gammon et Langdon ont également donné quelques détails sur le fonctionnement de la pile primaire Holmes-Burke dont j’ai parlé dans ma dernière lettre. Le premier de ces Messieurs a dit que neuf éléments pouvaient maintenir six lampes de 5 bougies pendant six heures et que des foyers alimentés par cette batterie ont été installés dans plusieurs wagons des chemins de fer du Great Northern, du Midland, du South Eastern et du London and South Western afin d’essayer le système. M. Langdon l’électricien de la Midland Rail-way C° fit savoir que chaque wagon se compose de 6 compartiments éclairés par six lampes chaque.
- Celles-ci sont alimentées par i5 éléments Holmes-Burke reliés en 3 séries de 5 éléments. La force électromotrice de chaque élément est de i,85 volts et la résistance intérieure de 1/40 d’ohm. Les solutions ont duré 10 heures pendant lesquelles la lumière a pu être maintenue. En renouvelant les solutions la pile continuait à fonctionner mais il était nécessaire de réamalgamer le zinc deux fois par semaine.
- La solution autour de la plaque de zinc consistait en une partie d’acide sulfurique pour 12 parties d’eau, autour du charbon la solution était du sel oxydone ; des vapeurs nuisibles sont dégagées ; mais pour l’éclairage d’un train on peut dis- : poser la batterie de manière à ne pas en être gêné. M. Langdon regarde l’expérience comme un succès ; mais considère la question de prix comme encore incertaine.
- M. Langdon qui a une grande expérience a proposé de mettre deux foyers dans chaque compartiment plutôt qu’un seul parce que en cas d’accident arrivé à une lampe l’autre empêcherait toujours une obscurité complète.
- MM. A. Siemens et Crompton étaient d’accord sur ce point que le coût des piles primaires présentait un inconvénient sérieux à leur emploi et cette objection sera renouvelée jusqu’à ce que nous ayons des données définitives au sujet du coût exact de quelques-unes des nouvelles batteries. Un point important en leur faveur repose dans le fait que les piles primaires peuvent être placées dans chaque compartiment de sorte qu’on pourra accoupler et dételer les wagons d’un train sans déranger l’éclairage, car chaque voiture doit presque nécessairement avoir un éclairage indépendant pour le trafic en Angleterre où les wagons sont souvent transférés d’une ligne à une autre aux jonctions, sans parler des accidents.
- Les piles secondaires présentent les mêmes avantages et plusieurs orateurs ont fait allusion aux bons services qu’elles ont rendus sur le London Brighton and South Coast Railivay. Soixante-dix accumulateurs fournis par YElectric Poiver and Storage C° ont été employés pendant les derniers 18 mois pour l’éclairage des trains de luxe composés de wagons Pullman sur cette ligne et sept seulement ont fait défaut. La Compagnie a évidemment été satisfaite du résultat de l’expérience car elle a maintenant acheté l’appareil.
- M. Spagnoletti pensait que la solution la plus facile de ce problème d’éclairage serait de placer des accumulateurs sous les wagons ou bien à l’intérieur sous les sièges. Il croyait que le plan de M. Massey offrait cet inconvénient, que s’il n’était pas adopté par toutes les compagnies de chemins de fer, la même voiture ne pourrait plus, comme maintenant circuler sur plusieurs lignes appartenant à différentes compagnies.
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
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- 3i-
- On peut se faire une idée de l’importance de cette branche de l’éclairage électrique, en considérant que le chemin de fer du Great Western possède à lui seul i 557 locomotives et 14000 voitures de toutes sortes. L’inconvénient de séparer les différents wagons d’un train éclairé par le système de M. Massey, n’est peut-être pas aussi sérieux qu’il le paraît au prime abord, car il serait possible d’installer un petit accumulateur dans chaque voiture en dérivation du circuit principal, de sorte que, lé wagon étant dételé, la décharge servirait à alimenter les lampes (ou au moins une dans chaque compartiment) pendant le temps qu’il faudrait pour effectuer le changement d’accouplement.
- le phénomène de hall. — Le professeur Silva-nus P. Thompson et M. C. Starling, de Univetsity College, à Bristol, ont fait une enquête sur la nature du phénomène de Hall, pendant laquelle ils ont observé que la résistance de la bande métallique était diminuée, dans le cas de l’étain, de l’or, etc., par l’excitation du champ magnétique, tandis qu’ils ont trouvé celle d’une bande en fer un peu augmentée par l’aimantation. Cette diminution de résistance dans la bande fait dévier les lignes équipotentielles et un effet semblable à celui de Hall peut être produit par cette cause, en rendant un des pôles de l’électro-aimant pointu et en le plaçant très près de la bande; mais ceci n’est pas le vrai effet de Hall, ce qui est prouvé par le fait qu’on ne le renverse pas en même temps que le magnétisme. Le processeur Thompson n’a pas pu obtenir l’effet de Hall avec son pôle pointu et ses résultats, tout en étant autres que ceux de M. Shelford Bidwcll, 11e contredisent par ces derniers.
- un sens magnétique. — Dans une conférence récente devant le Midland Institute, sur « les six portes de la science », sir William Thomson a exprimé l’opinion qu’un effet magnétique puissant pourrait produire une sensation qui n’était pas à comparer avec celle de la chaleur ou de la force, ou de toute autre cause physique. Il ajoutait pourtant que nous n’avions aucune preuve certaine de l’existence d’une sensation de ce genre. Néanmoins, le professeur W.-F. Barrett a annoncé que la Société des recherches psychiques fait des efforts pour prouver s’il existe des traces d’un sens magnétique, et ils ont trouvé trois personnes qui, en tenant le front près d’un électro-aimaut puissant, peuvent reconnaître à une sensation désagréable si l’aimant est excité ou non. Toutes les précautions ont été prises pour empêcher ces. personnes de savoir par d’autres moyens si l’aimant était excité. L’une d’elles qui souffrait d’une névralgie faciale sentait ses douleurs augmenter en tenant la tête près de l’aimant excité. Le professeur Barrett a l’intention
- de continuer ses observations sur des formes inférieures de vie pour voir si elles sont sensibles au magnétisme.
- Je ferai pourtant remarquer que le seul fait qu’une personne particulièrement sensible s’aperçoive de l’influence d’un aimant sur sa tête, n’implique pas un sens magnétique défini, pas plus que la perception du passage d’un courant électrique à travers le corps ne constitue un sens électrique. Cela signifie peut-être seulement que le magnétisme possède la faculté de tendre ou d’agiter les substances de la tète à un degré suffisant pour le faire sentir par les sens ordinaires ; et il n’y a pas grand chose à gagner en ajoutant un nouveau sens aux anciennes « cinq portes delà science » pour en faire six. Le sixième chemin ouvert par sir William Thomson est le sens de la chaleur perçue par la peau ; mais ceci, après tout, n’est évidemment qu’une autre fonction du sens du toucher, qui est une porte par laquelle deux messagers peuvent entrer. On peut alors faire un mot facile en disant que les cinq portes de la science sont au nombre de six.
- J. Munro.
- REVUE DES TRAVAUX
- RÉCENTS EN ÉLECTRICITÉ
- Théorie et formules pratiques des machines magnéto-électriques à courants alternatifs, par M. Félix Lucas (*).
- « L’induit mobile d’une machine magnéto-électrique à courants alternatifs comprend N = gv bobines égales, et l’on attelle en quantité v groupes de \j. bobines associées en tension ; il y a autant de modes d’attelage possibles qu’il y a de manières de décomposer N en deux facteurs entiers a et v. L’inducteur est composé d’aimants fixes.
- « Pour un mode d’attelage déterminé on peut d’abord imposer à l’induit une vitesse de rotation fixe de n tours par minute. Les effets obtenus varient alors avec la résistance R du conducteur avec lequel on ferme le circuit: Soit I l’intensité du courant électrique et T le travail moteur reçu par la machine et transformé par elle en énergie électrique ; I et T sont deux fonctions de R. Désignons, d’autre part, par r la résistance (mesurée, par exemple, au moyen d’un pont de Wheatstone) du système des bobines entrant dans le circuit. On pourra exprimer R et r en ohms, P en ampères et T en chevaux-vapeur.
- (P Note présentée à l’Académie des sciences, dans la séance du 17 mars 1884.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
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- Le principe de la conservation de l’énergie donne d’abord
- (1) (R+r) I2 = 75^T.
- « Pour obtenir une seconde équation, on peut recourir à l’expérience. Je ferme le circuit par un conducteur de résistance inconnue ; un électrodynamomètre me fait connaître l’intensité I du courant; la pression indiquée par le manomètre de la machine à vapeur motrice me fait connaître le travail qu’elle produit et duquel je retranche le travail (mesuré d’avance) absorbé par les transmissions et parle mouvement de la machine lorsqu'elle tourne à circuit ouvert : je connais ainsi T. En faisant varier la résistance extérieure depuis zéro jusqu’à l’infini, de manière à obtenir un grand nombre de systèmes de valeurs I et T correspondantes, on obtient les éléments d'un tracé graphique dans lequel on prend I pour abscisse etT pour ordonnée. J’ai reconnu ainsi que la loi suivant laquelle T dépend, de I est représentée par une parabole du second degré qui passe par l'origine des coordonnées et dont l'axe est vertical. On a, par conséquent,
- (2) p(I —*)*=75sr(A —T).
- « Les valeurs numériques des trois paramètres p (résistance), h (intensité) et k (travail mécanique) se déterminent à la demande du graphique ; comme la courbe passe par l’origine des coordonnées, on a
- (3) p/(2 = 75g*.
- « Si l’on élimine T entre les équations (i) et (2), en tenant compte de la formule (3) et posant
- (.,) 9=2 ph.
- on trouve qu’il existe entre R et I la relation très simple
- « Pour des vitesses variables de l’induit, p et A deviennent des fonctions du nombre n des tours par minutes. En déterminant expérimentalement la nature de ces fonctions, «variant depuis i5o jusqu’à 85o tours, j’ai reconnu qu’elles sont linéaires. En d’autres termes : Les paramètres pet y croissent en raison directe de n. On a donc
- (7)
- tf = a + a.11, P — t> + (3 II,
- et la formule (5) devient
- (8)
- 1 =
- a 4- a h
- R+r+è+ p«’
- j’ai vérifié cette formule par un très grand nombre d’expériences.
- « Il reste à tenir compte du mode d’attelage de la machine. Or l’expérience m’a conduit aux observations suivantes :
- « L'attelage en tension de u systèmes identiques multiplie par p. les paramètres p, 9 et r ; l'attelage en quantité de v systèmes identiques divise par v les paramètres p et r sans modifier le paramètre 9.
- « Si donc nous désignons par a,, bx, p, et r, des paramètres correspondant à une seule des bobines, nous aurons
- (9) a = yai> r = yrn = P —p-Pi •
- « L’énergie électrique fournie par la machine au circuit extérieur est donnée par la formule
- (10)
- T ___ N (a, -f-g| n)sR
- ' * c- [vR + 1i(r1+*J + p,»;p-
- « Elle devient maximum lorsque l’on satisfait à la relation
- (n) v R (j.(r, -)- b, -f- P! »»),
- et sa valeur est alors
- (5) (R + r + p)I = ?.
- « Le paramètre 9 s’exprime en volts, comme une force électromotrice; p représente une résistance fictive, à laquelle ne correspond aucune consommation de travail mécanique. Les deux équations (1) et (5) contiennent toutes les lois du fonctionnement de la machine pour une vitesse constante de l’induit et pour un mode d’attelage fixe.
- « Si l’on veut déterminer directement 9 et p, on peut faire deux expériences précises, en donnant à k résistance R deux valeurs connues R' et R" et mesurant les intensités correspondantes I' et 1". On aura ainsi
- (6)
- p —
- n" i" - r'r
- v -1"
- 9 = (R" — R')
- V I"
- 1' —1"'
- (12)
- TS.g'Tc
- Nf.7|4-q1w)3 'I (ri + Pi 11)
- « Mes expériences, pour obtenir et vérifier ces diverses formules, ont été faites au Dépôt central des phares, en décembre, janvier et février dernier, avec des machines magnéto-électriques du système Méritens. »
- Sur le phénomène de Hall, par M. A. Leduc (1).
- « Si l’on place entre les pôles d’un puissant électro-aimant, perpendiculairement aux lignes de force magnétiques, une lame métallique très mince traversée par un courant, il se développe dans
- (*) Note présentée à l’Académie des Sciences dans la séance du 17 mars 1884.
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- cette lame^ une force électromotrice transversale, que M. Hall considère comme due à une pression subie par ce courant.
- « M. Righi a reconnu que l’effet est bien plus grand dans le bismuth que dans les autres métaux étudiés jusqu’ici.
- « Je me suis procuré une lame rectangulaire de bismuth ayant om,o3 de large sur om,o5 de long, et d’une épaisseur d’environ omm,04. Cette lame, collée sur verre au moyen de baume de Canada, est plongée dans l’eau pure, afin d’éviter réchauffement considérable qu’elle prend sans cette précaution sous l’influence du courant qui la traverse. Deux larges pinces, fixées aux extrémités de la lame, donnent accès au courant; deux autres, Axées sur ses côtés,.portent les fils qui conduisent à l’électromètre capillaire; ces dernières sont placées, autant que possible, sur une ligne équipo-tentielle. La différence de potentiel qui s’y établit lorsque la lame est convenablement placée dans le champ magnétique est mesurée par compensation.
- « Cette différence de potentiel dépend :
- « i° De l’intensité du courant qui traverse la lame ;
- « 2° De sa température;
- « 3° De l’intensité magnétique moyenne dans l’espace qu’elle occupe dans le champ.
- * I- — Dans une série d’expériences, j’ai fait varier seul le courant qui traverse la lame; il a atteint g ampères. La différence de potentiel des électrodes parasites est proportionnelle à l’intensité de ce courant, ainsi qu’il résulte du tableau ci-joint, extrait de l’une de mes expériences.
- C. 1. E. E.106 ~cF‘
- am p. amp. volt
- 5.77 • • • 5.127 0,01248 421
- 5,98 .... 3,572 895 419
- 5,97 .... 2,IIÇ) 531 420
- 5,93 . . . . 1,386 343 417
- 5.92 .... 0,823 205 421
- 5,90 .... 0,647 159 417
- 5,87 .... o,33o 81 419
- Moyenne 419
- C désigne l’intensité du courant dans l’électro-aimant,
- I — — la lame,
- E — la différence de potentiel des électrodes para-
- sites dans le champ magnétique.
- « I. —J’ai fait varier la température de la lame entre 120 et 57°. La différence de potentiel observée a diminué en moyenne de 3g dix-millièmes de sa valeur à o° par degré centigrade. J’ai trouvé que la résistance du bismuth diminue de 42 dix-millièmes de sa valeur à o° pour la même évaluation de température. Cette différence de potentiel est donc sensiblement proportionnelle, dans le bis-
- muth, à la chute de poterftiel le long de la lame. La ligne équipotentielle qui passe par les électrodes parasites s’est inclinée d’un certain angle qui, dans les expériences, n’a pas dépassé 5°, mais qui augmente avec l’intensité magnétique.
- « III. — Enfin, j’ai fait varier seule l’intensité du courant, qui traverse l’électro-aimant. J’ai construit des courbes qui représentent en unités arbitraires, en fonction de cette intensité, d’une part, la différence de potentiel E, et, de l’autre, l’intensité magnétique M mesurée par l’induction sur un toron de même dimension que la lame tournant à 1800 dans le champ. La différence de potentiel est proportionnelle à l’intensité magnétique, tant que le courant qui anime l’électro-aimant ne dépasse pas 7amP-. A 12amp-, l’écart est d’environ 7 pour 100.
- c. II. ^ T X loi. C. M.
- amp. volt amp. amp.
- 5,26 .. . 0,oo632 9,08 696 5,11 . . 596
- 9,22 . . . 96.3 9.04 ' io65 8,99 • • 968
- [i,68 . . . 0,01100 8,94 1230 11,68 . . . 1162
- « Expériences sur l'argent. — J’ai constaté sur une feuille d’argent ayant une épaisseur de omm,oo2 que la différence de potentiel des électrodes parasites diminue de 0,004 à o,oo5 de sa valeur par degré centigrade, tandis que la résistance de ce métal augmente avec la température. Il en résulte que la déviation des lignes équipoten-tielles dépend ici de la température, tandis qu’elle en est sensiblement indépendante dans le bismuth.
- « Conclusions. — En résumé, si l’intensité magnétique ne dépasse pas une certaine valeur, on peut représenter la déviation de la ligne équipo-tentielle et des lignes de force aux points où elles la coupent par la formule D. = /cM (1 — at), k étant la déviation produite à la température o° en un point où l’intensité magnétique est égale à 1, constante qui pourra mesurer le phénomène de Hall dans le métal, et a une autre constante.
- « Pour le bismuth, a est très petit ; pour l’argent, il vaut de 0,008 à 0,00g.
- « Cette déviation peut être considérée comme due à l’hétérotropie que prend le métal dans le champ magnétique et analogue à celle que subit la lumière tombant normalement sur une substance biréfringente.
- « Remarque. — Le phénomène est très faible dans un alliage de bismuth et de plomb à poids égaux qui est très malléable ; il est nul dans le plomb, d’après M. Hall. L’état cristallin du bismuth parait donc avoir une plus grande part dans la production du phénomène que la nature du
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- métal lui-même, ainsi que cela se présente pour le diamagnétisme ('). »
- Sur la force électromotrice du zinc pur et du zinc amalgamé.
- Dans une des dernières séances de la Société de physique, M. Lippmann a communiqué le résultat de ses recherches sur la force électromotrice du zinc pur et du zinc amalgamé. On avait constaté anciennement qu’il se développe une force électromotrice entre une lame de zinc pur et une lame de zinc amalgamé plongeant l’une et l’autre dans une dissolution de sulfate de zinc. Le courant va dans le liquide du zinc amalgamé au zinc pur, entraînant ainsi du zinc hors de l’amalgame. M. Jules Regnauld avait interprété ce phénomène en observant que l’amalgamation du zinc produit une absorption de chaleur et que l’énergie du courant peut être due à la transformation de cette chaleur rendue disponible par la décomposition progressive de l’amalgame ; mais M. Robb a constaté depuis lors que, si l’on emploie du sulfate de zinc parfaitement neutre, le courant ne se produit pas.
- M. Lippmann fait observer que ce résultat pouvait être prévu par l’application du principe de Carnot. On sait que, d’après ce principe, un système qui parcourt un cycle fermé ne peut transformer de la chaleur en travail, à moins qu’il ne se produise en même temps la chute d’une certaine quantité de chaleur d’une température à une autre température plus basse. Dans l’expérience précédente on fermerait évidemment le cycle en remettant constamment dans l’amalgame le zinc qui en est sorti, ce qui pourrait être exécuté sans dépense appréciable de travail. Il en résulterait donc que l’amalgame emprunterait en se formant de la chaleur au milieu ambiant et que le courant transformerait cette chaleur en travail sans qu’il y eût chute correspondante de chaleur, ce qui ne peut avoir lieu.
- M. Robb a, au contraire, observé que le cadmium donne lieu, dans des conditions analogues, à un courant qui va du cadmium pur au cadmium amalgamé à travers le liquide, entraînant ainsi du cadmium qui va se combiner avec le mercure. Ce dernier fait n’est pas contraire au principe de Carnot, parce que l’amalgame de cadmium se forme avec dégagement de chaleur. Il ne se décompose pas spontanément; le cycle parcouru n’est donc pas fermé.
- M. Berthelot fait remarquer que l’amalgamation du szinc est un phénomène complexe, puisqu’il comprend :
- i° Une combinaison chimique du zinc et du mer- (*)
- (*) Voir aussi la note de M. Shclford Bidwel insérée dans c numéro du 8 mars dernier.
- cure qui peut être capable de dégager de la chaleur, comme il arrive dans la formation des amalgames de potassium et de sodium, où la chaleur, d’après ses expériences, s’élève à des chiffres considérables;
- 2° Un phénomène physique de liquéfaction de l’amalgame qui absorbe de la chaleur.
- M. Lippmann reconnaît que cette remarque découvre en effet dans le fait étudié une complexité que les premiers observateurs ne paraissent pas avoir mise en lumière. 11 ne lui semble pas toutefois qu’elle infirme l’application du principe de Carnot, ce principe devant, à son avis, s'étendre aux phénomènes de toute nature dont le système considéré peut être le siège.
- M. Potier objecte que, pour fermer le cycle, il ne suffit pas de remettre en contact avec l’amalgame le zinc qui en est sorti, il faut encore que ce zinc s’y dissolve.
- M. Lippmann répond que son raisonnement cesserait en effet d’être légitime si le zinc né se dissolvait pas spontanément dans le mercure. Mais on admet généralement comme un fait l’existence de cette disposition spontanée.
- Le photophore électrique Hélot-Trouvé et les bijoux lumineux.
- Dans la même séance, M. Trouvé a présenté à la Société le photophore électrique Hélot-Trouvé destiné à l’éclairage des organes pour les observations et les opérations chirurgicales. Cet appareil se compose d’une lampe à incandescence dans le vide, comprise dans un cylindre métallique entre un réflecteur et une lentille convergente.
- Cette lampe actionnée par une pile Trouvé, au bichromate, peut s’appliquer sur le front de l’opérateur au moyen d’une courroie. La lumière est ainsi naturellement dirigée dans le même sens que le regard de l’opérateur. La lentille peut recevoir un léger déplacement qui permet de faire varier le champ.
- Ce même appareil, légèrement modifié et muni d’une pile portative, peut être employé à diverses autres applications, telles que l’éclairage des instruments dans les observations de nuit, la recherche des fuites de gaz, l’éclairage des lieux obscurs où devont pénétrer les pompiers, l’éclairage des galeries de mines sans danger d’explosion, etc. Pour ce dernier usage on introduit la lampe dans une enveloppe de verre très épaisse qui la préserve des accidents.
- En remplaçant la lentille ordinaire par des morceaux de verre taillés à facettes, on obtient des imitations de pierres précieuses et des effets décoratifs qu’on peut utiliser dans les théâtres.
- Un petit interrupteur très simple permet d’allumer ou d’éteindre la lampe très rapidement. Il se
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÈLECTRICITÈ
- compose de deux petits tubes de cuivre séparés par un étroit intervalle et reliés par un cordon intérieur isolant. Un ressort à boudin légèrement faussé glisse à frottement sur ces tubes qu’il enveloppe et peut à volonté couvrir et découvrir l’interruption.
- A propos de cette dernière application de la lampe à incandescence aux effets théâtraux, nous ferons remarquer qu’elle n’est pas aussi nouvelle que l’on pourrait le croire. Il y a longtemps que de petites lampes à incandescence ont été introduites, au Savoy-Theatre de Londres, dans la parure des danseuses, et qu’on les a employées aux effets les plus divers au théâtre de Francfort.
- Un rapport sur ce dernier sujet, publié au printemps de 1882 et qui a été résumé dans La Lumière Electrique (vol. X, p. 20), signale entre autres l’emploi de petites lampes à incandescence pour produire le diadème lumineux de la Reine de la nuit, pour imiter des vers luisants, etc. Ajoutons qu’à la dernière Exposition de Vienne plusieurs marchandes de_ bibelots électriques avaient le soir, à leur corsage, une rose artificielle, dont les pétales montées autour d’une petite lampe à incandescence, s’éclairaient d’un reflet tout particulier et que le Dr Puluj y montrait, sous formes de broches, diverses pierreries éclairées de la même façon, par transparence.
- Lorsque les lampes à incandescence portatives de M. Skrivanow ont fait pour la première fois leur apparition sur la tête des danseuses de la Farandole, elles n’étaient donc une nouveauté que pour nos scènes parisiennes.
- Application de la lampe à incandescence à l’éclai* rage des instruments astronomiques, par M. G. Towne (*).
- « Je suis parvenu à appliquer avec succès la lampe électrique à incandescence à l’éclairage des fils du réticule de mon cercle méridien et de mon équatorial, ainsi qu’à la lecture des verniers de ces lunettes. Deux lampes me suffisent pour mon observatoire.
- « Pour mon équatorial une lampe est à demeure fixe; elle consiste, ainsi qu’on le sait, en un petit globe en verre, de la grosseur d’une noix, dans lequel se trouve un filament de charbon. Cette lampe est disposée dans un tube en cuivre de om,o8 de longueur sur om,04 environ de diamètre. A l'orifice du tube qui fait face à la lunette est sertie une glace qui empêche la chaleur de pénétrer dans la lunette; à l’autre extrémité est fixé un bouchon en cuivre sur lequel s’ajustent à frottement
- (') Note présentée il l’Académie des sciences, dans la séance du 17 marr 1884;
- doux les deux conducteurs sduples qui amènent le courant. Ce tube, qui contient tout le système, est vissé sur la lunette équatoriale, en face d’un diaphragme mobile réfléchissant, formant couronne. Ce diaphragme est monté sur pivot et permet, au moyen d’un bouton placé à l’extérieur de la lunette, de régler la lumière jusqu’à obscurcissement complet du champ.
- « L’autre lampe, placée dans une petite lanterne spéciale (système Bardoux), me sert alternativement à l’éclairage des fils du cercle méridien et à la lecture des verniers de ces lunettes. Les fils conducteurs sont placés à une certaine hauteur, et disposés de façon à ne pas gêner mes mouvements pendant les observations.
- « Un commutateur permet d’éclairer instantanément l’une ou l’autre de ces lampes. J’obtiens le réglage de la lumière par la variation de l’intensité du courant, en immergeant plus ou moins profondément les éléments de la pile Trouvé (4®1 me suffisent), tout en conservant le réglage par le diaphragme réfléchissant.
- « Grâce à ce système d’éclairage, qui permet l’occlusion complète de la lampe, et à la disposition particulière de la lanterne, je puis intercepter tout rayon lumineux, ce qui est inappréciable dans les observations astronomiques. »
- Sur la conductibilité électrique des gaz, par M. W. Hittorf (*).
- Dans un mémoire antérieur publié en 1879, M. Hittorf a montré que le passage du courant électrique, dans un tube de Geissler raréfié, peut s’effectuer d’une manière continue. Aujourd’hui, il revient sur la démonstration de ce fait, qui avait été contesté par quelques physiciens.
- Il est bien vrai que la décharge dans les gaz raréfiés se compose d’une série de décharges distinctives, lorsque la source électrique n’est pas suffisamment abondante ou lorsque les résistances intercalées dans le circuit sont trop grandes. Lorsque la décharge est discontinue, on voit que l’image de la décharge fournie par un miroir tournant, est elle-même discontinue; on constate en même temps qu’un téléphone intercalé dans le circuit se met à vibrer. Si au contraire, on rend la décharge continue, le miroir tournant donne une image continue et le téléphone reste silencieux. A cet effet, M. Hittorf emploie comme source d’électricité une pile au bichromate de 2400 éléments; il intercale dans le circuit une résistance formée par une colonne d’alcool amylique contenant de l’io-dure de cadmium en dissolution et valant environ 3oooooo d’unités Siemens. Si l’on n’intercalait
- (i) Annales de Wiedemann, n° 12 bis, 1884.
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- aucune résistance dans le circuit, réchauffement du tube de Geissler le mettrait promptement hors de service.
- M. Hittorf s’assure ensuite de la continuité de la décharge à l’aide des méthodes suivantes : i° Un condensateur est mis en dérivation sur le tube de Geissler et un téléphone ou bien un électrodynamomètre est intercalé dans le circuit du condensateur. Or, une fois le courant établi, ces instruments restent immobiles, indiquant ainsi que le condensateur acquiert une charge permanente et non une série de charges successives; 2° on diminue graduellement la force électromotrice de la pile, jusqu’au moment où le courant ne passe pas quand on ferme le circuit ; en effet, pour que la décharge se produise dans le tube de Geissler, il faut une différence de potentiel minima déterminée entre les électrodes; on se met donc au-dessous de ce minimum. A ce moment il suffit de faire passer la décharge d’une bouteille de Leyde dans le tube de Geissler pour mettre en train le courant qui ensuite dure indéfiniment. Or, dit M. Hittorf, il est clair que le courant est continu, puisque toute intermittence du courant serait une interruption définitive, le courant ne pouvant se rétablir de lui-même.
- M. Hittorf a ensuite cherché si le courant électrique continu dans le gaz raréfié, suit la loi de Ohm. A cet effet, il a implanté dans un tube cylindrique une série de fils de platine isolés et équidistants, et fait passer le courant d’un bout de tube à l’autre; il a alors mesuré la différence de potentiel entre deux fils consécutifs. Cette mesure se faisait en chargeant un condensateur avec la différence de potentiel à mesurer, puis on décharge le condensateur à travers un galvanomètre. L’expérience a montré que la différence de potentiel est proportionnelle à la longueur de la colonne gazeuse comprise entre les fils en expérience. On peut donc attribuer à la colonne gazeuse une résistance électrique proportionnelle à sa longueur. Mais la différence de potentiel est indépendante de l’intensité du courant électrique, tandis que dans le cas d’un liquide elle lui serait proportionnelle. Il faut donc admettre que la conductibilité du gaz est proportionnelle à l’intensité du courant. Quand la décharge n’a pas encore commencé les gaz, et les vapeurs isolent l’électricité d’une manière absolue. Quand la tension aux électrodes est suffisamment grande, l’électrode est brisé, et le gaz acquiert une conductibilité proportionnelle à l’intensité du courant qui se produit (').
- Ces expériences ont été faites avec de l’hydro-
- (>) Nous rappelons que d’après les expériences de Blake, les vapeurs d’eau et de mercure isolent parfaitement. — La vapeur d’eau ne rend pas l’air conducteur, mais elle rend conductrices les surfaces des supports isolants sur lesquelles elle se condense.
- gène et avec de l’azote. L’hydrogène a le défaut d’être tantôt absorbé, tantôt dégagé par le métal des électrodes; tandis que l’azote n’est guère absorbé par ces métaux; l’azote donne pour Cette raison des résultats plus constants.
- Appréciation do lâ sécurité offerte contre l’incendie par les lampes à incandescence, par le professeur Dr Cari (*).
- « Ce n’est certainement pas à tort que l’on met en avant la sécurité contre l’incendie offerte par les lampes à incandescence, en comparaison de celle que donnent d’autres sources de lumière.
- t Aussi la communication suivante n’est-elle pas écrite dans l’intention de provoquer une discussion sur cette question ; je l’ai moi-même considérée comme vidée jusqu’au moment peu éloigné du je fus informé d’un fait qui mérite d’être connu jponr permettre l’appréciation de l’état réel des choses.
- € J’avais appris, par une personne de confiance, qu’à l’occasion de l’installation de lampes Edison, le monteur essaya d’annuler rapidement l’effet de l’une des lampes en l’enveloppant de plüsieuji couches superposées de papier. II obtint le résultat désiré, mais au bout de peu d’instants’’ une odeur de fumée se fit sentir et on ne tarda pas à s’apercevoir que l’enveloppe du papier se carbonisait rapidement en développant continuellement de la fumée.
- « A la suite de cette communication, je fis dans mon laboratoire, où j’ai un moteur Otto’ de 2 the-vaux et une machine Schukert T L1, l’expérience suivante :
- « Je plaçai dans le circuit de la machine deux lampes Swan que l’on avait mises à ma disposition; je laissai l’une des lampes libre, j’envelojppai l’autre d’une triple couche de papier, sans toutefois la serrer.
- < Le circuit fermé, je réglai la résistance de/ manière à avoir un courant juste assez intense pour maintenir les lampes en blanc incandescent.
- « Au bout d’une minute à peine, je constatai une fumée intense qui se dégageait du papier dont j’avais entouré l’une des lampes et peu après le papier se carbonisa lentement. Quelques minutes plus tard, la lampe faisait explosion au moment où le papier était devenu blanc incandescent et aurait donc pu mettre aisément le feu à d’autres corps.
- * Il ressort incontestablement de cette expérience qu’il n’est pas à conseiller d’entourer de papier des lampes à incandescence, comme on pourrait être amené à le faire, pour des raisons décoratives, par exemple.
- (i) Zeitschrift des eleclrolechnischen Veieinr, Ileft, VIII, i« novembre i883.
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- «Il rùe suffira d’avoir appelé à temps l’attention sur ce fait, dont tout électricien pourra vérifier l’exactitude. »
- Sur les décharges électriques dans les gaz raréfiés, par M. E. Wiedemann.
- Lorsque l’on fait passer le courant d’une machine de Holz à travers un tube de Geissler, on Constate que la décharge est discontinue ; il suffit pour le voir de regarder l’image des tubes dans un miroir tournant. Si l’on intercale dans le circuit des résistances croissantes en même temps qu’un galvanomètre, on constate également que la déviation de cet instrument reste constante ; la quantité d’électricité qui passe reste donc constante ; seulement le nombre des intermittences de la décharge augmente avec les résistances. Comment varie, dans ces conditions, la quantité de chaleur dégagée dans’ les tubes ? M. Wiedemann a évalué directement cette quantité, et il a observé que réchauffement du tube ne dépend que de la quantité d’électricité qui traverse les tubes ; elle ne dépend pas de la fréquence des intermittences. Elle ne dépend pas non plus du diamètre du tube : dans deux portions de tube, l’une large, l’autre étroite, l’échauflement est le même.
- L’auteur a ensuite étudié l’influence de la distance qui existe entre les électrodes de métal qui amènent la décharge dans les tubes. A cet effet, le tube est disposé verticalement, et il forme la chambre barométrique d’une sorte de baromètre à mercure ; l’une des électrodes est fixe, tandis que l’autre est portée par un flotteur qui repose sur la surface du mercure; cette seconde électrode se rapproche donc de la première lorsque, en soulevant la cuvette du baromètre, on fait monter le niveau du mercure dans le tube.
- Au fur et à mesure que la distance entre les électrodes disparaît, la longueur de la partie stratifiée de la décharge diminue ; lorsque cette distance est très petite, il se présente un phénomène intéressant. On sait qu’il existe entre l’électrode négative et la lumière négative qu’elle émet un intervalle obscur, lequel est d’autant plus étendu que le vide est plus parfait.
- Or, cet intervalle obscur présente à la décharge une résistance considérable ; il ne se laisse pas traverser par la décharge. On a beau rapprocher les électrodes, en faisant pénétrer l’électrode positive dans l’espace obscur négatif, cet espace subsiste ; les parties lumineuses de la décharge sont rejetées en dehors du petit espace qui sépare les électrodes ; la résistance de ce petit espace peut être telle que l’étincelle peut finir par éclater entre les pôles de la machine de Holtz, en dehors du tube, celui-ci ne se laissant plus traverser. D’autre part, M. E. Wiedemann constate que c’est dans cet
- espace obscur qu’il se dégage' le plus de chaleur.
- En dehors de cet espace obscur se forment les rayons négatifs étudiés en dernier lieu par M. Croo-kes. On sait que ces rayons paraissent rectilignes, qu’ils sont déviés par l’approché d’un aimant, qu’ils ne sont nullement dirigés suivant les lignes de force électrique, et que leur (nature est inconnue. M. Crookes les a considérés comme les trajectoires des molécules arrachées à l’électrode négative. M. E. Wiedemann pense que ce sont des rayons lumineux d’une réfrangibilité particulière et capables de marquer leur passage par leur propriété de rendre fluorescents les gaz qu’ils traversent et les corps solides sur lesquels ils se réfléchissent.
- FAITS DIVERS
- Dans le compte rendu d’une conférence faite à l’Association des Ingénieurs de Liège par M. Eric Gérard, nous trouvons les détails suivants sur le programme de l’institut électrotechnique Montefiori, dont il est un des professeurs à Liège. Le but de l’établissement est de former des ingénieurs électriciens pratiques, et tout Renseignement théo. rique sera accompagné d’expériences pratiques et de travaux de laboratoire, et même d’atelier, pour donner aux élèves la facilité du maniement des appareils et les familiariser avec leur construction. C’est avec des instruments façonnés par eux-mêmes qu’ils effectueront les premières mesures électriques. Des mesures quantitatives et scientifiques on passera à d’autres industrielles, et telles qu’un ingénieur peut avoir à les faire dans une usine. On s’attachera tout particulièrement à l’étude des langues pour permettre aux futurs électriciens de lire les travaux'publiés à l’étranger et surtout en anglais et en allemand. En dehors des cours spéciaux de langues, les élèves traduiront et résumero’nt les principaux mémoires parus dans les publications étrangères que reçoit l’école.
- Les études peuvent être terminées en un an lorsqu’on s’y applique exclusivement, et en deux ans pour les jeunes gens qui suivent d’autres cours en même temps. II est certain que par sa généreuse ' initiative M. Montefiori a fait faire un grand pas en avant au développement des applications électriques de son pays, et que les iO élèves que compte l’école aujourd’hui seront bientôt suivis par beaucoup d’autres.
- Les bâtiments qu’on construit en ce moment pour l’Exposition électrique de Philadelphie sont au nombre de trois, le premier triangulaire et le' deuxième rectangulaire. Le troisième, dont on ne dit pas la forme, sera construit solidement en bois, fer et verre, et conservé pour être affecté d’une manière permanente aux futures expositions- et à d’autres usages d’intérêt public. Ce bâtiment principal et permanent sera surmonté de quatre tours de 60 pieds de hauteur, dans lesquelles des foyers électriques seront exhibés tous les soirs pendant la durée de l’Exposition, c’est-à-dire du 2 septembre au 11 octobre prochain. Tous les travaux doivent être terminés le i5 juin au plus tard. On pense généralement que les demandes de place dépasseront l’espace à la disposition du comité d’organisation qui, dans ce cas, s’adressera à la Pennsylvania Railroad C° qui possède en face de l’Exposition une gare dont elle ne se sert pas pour le. moment et qu’on pourrait facilement relier au bâtiment
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- principal par iin pont au-dessus de la rue; le comité espère qu'au besoin la Compagnie lui céderait cet emplacement à titre gratuit pendant l’Exposition.
- Le comité exécutif de la Société organisatrice de l’Exposition universelle qui s’ouvrira à Anvers au mois de mai 1885, s’occupe déjà activement de la classification des produits, du règlement et des. conditions d’admission. On compte beaucoup sur l’attrait qu’offrira la section spéciale réservée aux applications de l'électricité et pour permettre aux idées nouvelles de se produire; il sera présenté aux Chambrés belges un projet de loi relatif à la garantie des inventions susceptibles d’être brevetées et des marques de fabrique qui seront admises à l’Exposition. Afin de fixer les exposants exactement sur les frais qu’ils auront à faire, le comité exécutif va calculer les prix de location de manière à y comprendre les frais de manutention, de remisage des caisses, de décoration générale et de surveillance. Une circulaire renseignera prochainement les industriels sur tous ces différents points.
- On annonce qu’une exposition industrielle et électrique aura lieu, pendant l’année 1886, à Trautenau, en Bohême.
- Un tramway électrique actionné par des accumulateurs va fonctionner à la prochaine exposition nationale de Madrid.
- Dans sa séance du 10 mars, la Société Belge des Electriciens a procédé à l’élection de son président et d’un comité de 24 membres. M. le professeur Rousseau a été élu président.
- L’orgue de la cathédrale de Garden City (Etats-Unis), est le plus grand du monde et se compose de ii5 registres et 7 252 tuyaux. Les quatre parties assez éloignées l’une de l’autre de cet instrument monstre peuvent être contrôlées par un seul musicien, au moyen d’un appareil électrique dont les fils conducteurs ont une longueur totale de douze milles. Un autre appareil électrique relie les i3 grandes cloches avec le clavier, de sorte que l’organiste peut les mettre en mouvement avec autant de force et de précision que de |a manière ordinaire.
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- Éclairage électrique
- Le gouvernement vient de décider la transformation en foyer électrique du phare de Point-Fouquct sur le côté sud de l’embouchure de la rivière Canche. Les travaux commenceront le Ier avril prochain, et le nouvel éclairage doit fonctionner à partir du i5 juillet 1884.
- Des expériences d’éclairage électrique ont été faites dernièrement à bord de la Julie avec un appareil composé d’une machine dynamo-électrique avec son moteur et son projecteur. Le tout pèse 4S0 kil. et provient des ateliers de MM.. Sautter, Lemounier et C°,
- La machine dynamo-électrique est une machine Gramme sdu type AB donnant un courant de 25 ampères avec une tension de 5o volts; elle est actionnée directement par un moteur spécial Brotherhood à 3 cylindres de omio de diamètre tournant à 900 tours.
- Le moteur et la machine Gramme sont montés sur une semelle unique en fonte et fixés sur le pont dans une boite faisant suite au capot des chaudières. La manœuvre de la machine est très facile et subordonnée aux exigences dit service d’arrêt ou de mise en marche de la lampe.
- Les fils conducteurs se rendent au projecteur qui est placé un peu en avant du mât de misaine.
- C’est un projecteur du colonel Mangin avec un miroir âplanétique de 40 centimètres de diamètre. Il est suspendu, maintenu par deux branches en fer articulées sur le pont et soutenu par un cartahu frappé sur le mât de misaine. On peut ainsi viser toutes les directions et éclairer un champ de 270° sans que le timonnier soit gêné par la lumière. La lampe est automatique du système Gramme avec charbons cylindriques de i3“m de diamètre.
- La lumière sortant du projecteur est considérable; dans des conditions favorables elle rend visibles les objets placés à 4 kilomètres; nous étonnerons peut-être nos lecteurs en leur disant que son intensité à la sortie du réflecteur dépasse 5ooooo becs carcels dans le faisceau projeté; soit près de 10 fois la puissance éclairante d’un phare de la Hève pour une même tranche de zone éclairante. De plus, le faisceau peut à volonté être rendu divergent de manière à éclairer un champ plus vaste. En résumé tout l’appareil est excessivement simple à mauœuvrer.
- Tous les essais faits avec cet appareil ont été complètement couronnés de succès et le projecteur a été fort utile au nauire pour éclairer sa route, prendre sa place dans les rades où de nombreux bâtiments étaient moùillés, etc.
- Il semble résulter de ces expériences; qui sont à proprement parler des applications, que les navires et remorqueurs munis de ces appareils, dont le prix est considérablement di-minué, peuvent effectuer de nuit le passage du canal de Suez, retirer pour eux de grands avantages, et apporter à la Compagnie un grand soulagement en diminuant l’encombrement dont on se plaint.
- A l’occasion d’une soirée donnée par M. le sénateur Chl-ris, le 19 de ce mois, ses vastes salons ont été éclairés par 92 lampes à incandescence Swan de 20 bougies alimentées par 60 accumulateurs du système Jarriant. L’installation, faite par M. Jarriant lui-même, a été des plus réussies, et les lampes ont brûlé de 10 h. du soir à 4 h. 1/2 du matin, sans le moindre accident.
- L’éclairage électrique du musée de Bethnal Green à Londres a été inauguré samedi dernier avec 24 foyers à arc Pilsen et 3oo lampes à incandescence.
- Nous apprenons qué les Commissaires de l’Exposition internationale d’hygiène de Londres qui va s’ouvrir jeudi le 8 mai prochain, ont traité avec la Henley Telegraph Works C° pour la fourniture de tous les câbles pour la lumière électrique dans l’Exposition. Il y a déjà 22 demandes d’emplacement pour des systèmes d’éclairage à arc et à incandescence avec 35o foyers du premier, et 5 000 du dernier, système.
- L’hôtel de M. D.-P. Huntingdon, à Manchester, va être-éclairé par 100 lampes à incandescence de 60 volts alimen tées par une dynamo Victoria, du dernier modèle. Le moteur sera une machine à gaz Otto, fabriquée par M. M. Crossley.
- A Manchester, la lumière électrique avait été installée par la Brush Electric Light Company qui s’était chargée de l’éclairage au prix du gaz, mais les frais ayant de beaucoup dépassé les prévisions, la Compagnie a dû renoncer à l’entreprise. Les calculs ont démontré que l’électricité revenait à six fois le prix du gaz, de sorte que l’éclairage électrique a du être provisoirement abandonné.
- Des expériences intéressantes d’éclairage par la Lampe-
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- Soleil ont eu lieu dernièrement dans l’usine de MM. Perry et C°, à Birmingham, avec beaucoup de succès.
- Les essais comparatifs d’éclairage électrique à Wimble-don, sous la direction de M. W.-II. Preece ont été inaugurés vendredi dernier.
- Le nouveau paquebot 1 ’ Austral appartenant à la ligne An-chor est éclairé à l’électricité par des lampes à incandescence Swan.
- Un correspondant de VElectrician écrit de Bruxelles que le gouvernement belge a mis le nouveau palais des beaux-arts à la disposition de la Fédération des Sociétés d’harmonie pour l’organisation de fêtes de charité. A cette occasion, la Société générale d’électricité a éclairé le vaste édifice à l’électricité avec cinq locomotives d’une force totale de 80 chevaux comme moteurs. Quatre machines auto-excitatrices Gramme fournissent le courant à plusieurs lampes Jablochkoff, 8 machines Gramme ordinaires de 24 ampères alimentent des lampes Jaspar, et enfin 2 autres machines Gramme font fonctionner deux groupes chacun de 75 lampes Edison de 16 bougies. La grande salle de concert qui a 120 mètres de longueur sur 40 de large est éclairée par 5 lampes Jaspar suspendues très haut, les corridors ont 40 lampes Jablochkoff. Un grand local où sont èxposées les fleurs et les plantes est éclairé par des lampes Edison, tandis que le vestibule et les escaliers sont illuminés par des bougies Jablochkoff.
- Selon l’Etoile belge, les travaux pour la construction du palais de la Nation seront éclairés à la lumière électrique, pour qu’on puisse continuer le travail la nuit comme le jour.
- La maison Ganz et C°, dont l’importante fabrique électrotechnique est située à Budapest, a beaucoup contribué au progrès de la lumière électrique en Autriche-Hongrie. Ces messieurs ont le mérite d’avoir fait la première installation d’éclairage des rues par des lampes à incandescence dans leur pays. Fondée en 1878, la maison a déjà fait plus de i3o différentes installations, comprenant environ 600 lampes à arc d’une intensité variant de 600 à 14000 bougies et S 200 lampes à incandescence d’une puissance lumineuse moyenne de 20 bougies. Parmi les installations importantes se trouvent : le théâtre national de Budapest avec 1000 lampes à incandescence et les bureaux de l’hôtel des Postes avec 200 lampes du même système, la fabrique de MM. Milch et Nellin, à Vienne, avec 540 foyers, ainsi qu’un grand nombre de bateaux à vapeur et d’usines dans tout le pays.
- Depuis le 21 janvier dernier, la gare de Potsdam, à Berlin, est éclairée par i3 foyers à arc très puissants, à la grande satisfaction du public.
- La filature de laines de MM. Allart et C°, à Lody, en Pologne, est éclairée par 40 lampes à arc du système Gravier avec une force motrice de 25 chevaux. Le ,prix de revient est estimé à 20 centimes par lampe et par heure.
- Au café du Levant, à Madrid, toutes les préparations avaient été faites pour éclairer le local avec des lampes à incandescence Edison quand, à la dernière heure, la municipalité a ordonné de remplacer le moteur à vapeur par un autre à gaz, ce qui fut fait; mais quand la Compagnie apprit qu’on voulait se servir du gaz pour obtenir la lumière élec-
- trique, elle refusa de le fournir, de sorte qu’on a dû prQyU soirement renoncer à l’éclairage électrique projeté;
- La petite ville de Los Angelos, Californie, paraît être la mieux éclairée sur tout le continent américain. La CeBrush y a installé i5 poteaux monstres de iSo pieds de hauteur, dont deux portent quatre lampes et les autres treize, trois foyers chacun de 2 000 bougies, trois poteaux de 60 pieds avec une seule lampe de la même intensité complétaient l’éclairage public, mais il y a encore 140 foyers chez des particuliers, dont 35 dans les rues, devant les grands magasins. Toutes les lampes sont munies de réflecteurs et depuis des mois, pas un seul bec de gaz n’a brûlé dans la ville. Les frais de l’installation ont été de 5oooco fr.
- A Worcester, Etats-Unis, l’installation des lampes électriques du système Thomson-Houston va être augmentée de ioo foyers à arc.
- Le conseil municipal de Fort-Wayne, Indiana, a traité pour l’éclairage à l’électricité de leur ville pendant une année, à partir du ior juillet prochain. Il y aura cinq tours, chacune avec cinq foyers, et de plus 60 lampes suspendues au milieu des rues. Une installation semblable va être commencée sous peu à Orange, New-Jersey.
- Plusieurs propriétaires à New-York ont intenté un procès à la Brush Electric Light O de cette ville qui, malgré leur refus, a fait placer des poteaux et des fils pour la lumière électrique sur leurs propriétés. La cour suprême vient de décider que la C° étant autorisée par la ville à placer ses conducteurs électriques, les propriétaires ne peuvent refuser la permission demandée.
- Télégraphie et Téléphonie
- Un nouvel hôtel va être construit pour l’administration des Postes et Télégraphes dans les villes suivantes : Calais, Sedan, Amiens, Menton et Hyères.
- Au bureau des télégraphes à Saint-Martin-le-Grand, à Londres, un grand nombre de jeunes filles ont été remplacées par des employés de l’autre sexe, parce que ces derniers travaillent plus vite que les femmes.
- La communication télégraphique entre Londres et l’Écosse a encore une fois été interrompue par l’orage de la semaine dernière et la correspondance a dû passer par Glasgow.
- La communication télégraphique entre l’Angleterre et l’ile de Lundy est maintenant complétée par un câble de 11 milles, placé par un ingénieur de Swansea, M. Leggeet fourni par M. Rogers de Londres.
- Les frais entraînés par la mise sous terre d’une ligne télégraphique entre Londres et l’Écosse comme la Chambre de commerce d’Edimbourg le demande, sont' estimés par le gouvernement anglais à 44 millions de francs,
- On annonce que le nombre des télégraphistes de campagne va être considérablement augmenté dans l’armée dé réserve en Angleterre.
- Le bateau à vapeur le Hcolti est parti de Londres le 10
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- de ce mois ayant à bord 1 200 milles de câbles qui vont être placés entre Mavire et Saint-Vincent, le navire ira ensuite réparer la section du même câble de Saint-Vincent à Per-nambuco.
- , Les membres de l’association de la bourse des valeurs à Edimbourg:ont adressé,une pétition au directeur général des postes, dans laquelle ils se plaignent vivement du préjudice que leur causent les interruptions fréquentes des lignes télégraphiques par les orages. Ils demandent, en conséquence, que les lignes principales de communication soient sous, terre, et ainsi protégées des dérangements atmosphé-riques,..On ne désire pas abolir le système aérien, mais le compléter par .des lignes souterraines qui, en cas d’accidents, pourraient remplacer les autres.
- Le Daily. News du 26 de ce mois donne les détails suivants sur lés difficultés que rencontre la cçnstruction des lignes télégraphiques en Chine. La correspondance datée de Haïphong le 16 février dit que la dépense la plus sage que les difficultés avec la France ont forcé le gouvernement chinois à faire, et,qui sous beaucoup de rapports profitera au pays, est la construction de lignes télégraphiques. Shanghaï est maintenant relié avec Pékin et Hong-Kong avec Canton, et le gouvernement coustruit actuellement une ligne de Canton à la frontière du Tonkin. La construction de la ligne de Hong-Kong à Canton a été retardée par une vive opposition'de la part des habitants, qui ont brisé les fils, renversé les.poteaux et souvent chassé les ouvriers, mais on s’attend à une opposition encore plus forte contre la ligne vers le Tonkin, car dans les provinces de Kwang-Tung. et Kwang-Si, à. travers lesquelles elle passera, il existe une grande antipathie contre les étrangers, et le peuple croit que le passage du, télégraphe, portera malheur au pays. Le gouvernement fait afficher sur tout lé parcours une défense formelle d’empêcher les travaux en informant les habitants de l’importance de la ligne poiir l’empereur pendant les difficultés au Tonkin.
- Une centaine de soldats sont occupés à la construction sous la direction de trois ingénieurs danois, mais le travail n’avance que lentement et depuis un mois qu’on s’en occupe on n’est arrivé qu’à la première ville de la province Kwang-Si, et il faudra un mois ou six semaines encore pour compléter la ligne jusqu’à la frontière. L’entreprise est d’une très grande importance, car non seulement l’intérieur de là Chine sera mis en communication directe avec les autres parties du monde; mais l’ignorance de la science qui a jusqu’ici fait la fierté du pays sera en partie détruite et le chemin ouvert à la civilisation européenne.
- L’Eastern Telegraph-Company vient de réduire le prix des télégrammes pour la Mecque, viâ Malte, à 4 fr.. 65 par mot. ____________
- Les journaux espagnols se plaignent avec raison du tarif télégraphique.fort élevé de ce pays, qui est de 1 fr. par dix mots et 10 cent, par mot extra. .On propose l’adoption d’un tarif uniforme de 5 cent, par mot, qui donnerait satisfaction au public, tout en augmentant les bénéfices de l’État.
- • Selon YEleclrician, les différents travaux de la Spanish National Submarine Telegraph Company, aux îles Canaries-avancent rapidement, et, le 6 de çe mois, on a complété la pose des câbles souterrains reliant les points d’atterrissement des sections Gran Canaria-Santa Cruz et Gran Caria-tia-Lanzarote, sur. l’île de Gran Canaria, avec le bureau de la capitalè las Palmas. Le point d’atterrissement du câble de Santa-Cruz est sur le côté ouest de l’isthme, et celui de la section Lanzarote est à l’est, beaucoup plus près de la ville. Les deux guérites d’atterrissement sont reliées entre elles
- par deux câbles à noyau en caoutchouc de trois quarts de mille, l’un pour la section de Santa-Cruz et l’autre en réserve. Entre la guérite de Lanzarote et le bureau, il y a trois câbles souterrains avec noyaux de caoutchouc et de gutt;a-percha, un pour chaque câble marin et le troisième de ré.-serve. La distance totale de la guérite de Santa-Cruz au bureau est de trois milles et un quart. Les câbles sont enfouis à une profondeur moyenne de 5 pieds 6 pouces, et placés dans un lit de terre frais et humide. Les frais de tout ce travail s’élèvent à 85 centimes par yard, et tout a été exécuté en 5 semaines, ce qui doit être considéré comme très court, attendu qu’on n’a eu que des ouvriers espagnols, et que les pluies ont causé un retard forcé. Dans la soirée du jour où les câbles ont été placés dans le bureau, celui-ci a été éclairé pour la première fois par le système à incandescence Edison.
- Une Société espagnole demande une concession pour la pose d’un câble entre Tanger et Tarifa.
- Au Japon, il existe déjà 7 700 mètres de lignes télégraphiques avec 20 000 mètres de fils.
- Ou propose d’établir une communication télégraphique entre le phare d,Eddystone et la ville de Plymouth au moyen d’un câble sous-marin.
- La Western Union Telegraph O de New-York transmet annuellement 40 millions de dépêches.
- Le câble est interrompu entre Mozambique, et Delagoa, et entre Lima et Mollendo. Ceux de Guernsey à Jersey, et de Cadix aux Iles Canaries sont réparés.
- On annonce qu’un professeur de musique de Friedrichs-dorff, M. Peter, prétend avoir entendu, en 1864, chez Reis, une conversation reproduite par le téléphone de cet inventeur.
- Un tournoi d’échecs a eu lieu dernièrement par téléphone entre Cardiff et Swansea en Angleterre.
- Le réseau téléphonique, de Bradford, qui en 1880, fut installé avec une douzaine d’abonnés, compte aujourd’hui 280 membres avec une moyenne dé 19(56 communications ( par jour. La Compagnie a remplacé les fils de fer employés , au commencement par d’autres en bronze phosphoreux beaucoup plus légers. 1
- Le nombre des dépêches transmises par l’intermédiaire du bureau central de la United Téléphoné C° à Londres a atteint pour la semaine dernière le chiffre incroyable de 3oooco, ce qui donne une augmentation de 5o000 par semaine-sur-le .mois précédent. Si cela continùe, la Compagnie qui n’existe que depuis quatre ans transmettra bientôt plus de dépêches que les bureaux télégraphiques, non seulement de Londres, mais de tout le pays.
- En Amérique, il a été fabriqué 56 755 téléphones en '882, 62705 en i883 et 53788 en 1884. En estimant la production en 1881 à 5oooo, nous arrivons ainsi à un total do près de 3ooooo appareils, tandis que le nombre des réseaux téléphoniques dépasse largement 5ao.
- Le Gérant : A. Noaillon.
- Paris. — Imprimerie P. Mouiliot,. 13, quai Voltaiie. — 46816
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- Journal universel d’Électricité
- 51, rue Vivienne, Paris
- directeur : Dr CORNELIUS HERZ
- SECRÉTAIRE DE LA RÉDACTION : AüG. GUEROUT |
- 6e ANNÉE (TOME XII)
- SAMEDI 12 AVRIL 1884
- N° 15
- SOMMAIRE
- Les méthodes en astronomie physique; J. Janssen. — Sur la photométrie et sur un nouvel étalon de lumière; W.-H. Preece. — Les machines à vapeur rapides (6e article); G. Richard. — L’éclairage électrique des théâtres par les lampes à incandescence; Aug. Guerout. —Chronique de l’étranger (correspondance spéciale) : Angleterre; J. Munro. — Revue des travaux récents en électricité : Le . photothermomètre du Dr Hugo Michaciis. — Sur une cause probable de désaccord entre la force éleçtromotrice et les données thermochimiques, par M. G. Chaperon. — L’éclairage électrique à l’Opéra. — L’influence du magnétisme sur la conductibilité thermique, par MM. J. Trow-bridge et Penrose. — Faits divers.
- LES MÉTHODES
- EN
- ASTRONOMIE PHYSIQUE
- Depuis que l’astronomie physique a pris les admirables développements dont elle est redevable aux sciences physiques et chimiques, elle a largement emprunté à l’électricité. C’est l’électricité qui nous procure presque tous les spectres qui forment la base des comparaisons qui nous conduisent à l’analyse chimique des astres. C’est elle seule qui peut nous donner des sources lumineuses assez puissantes pour qu’on puisse leur rapporter l’éclat du soleil et des étoiles. Enfin, c’est à cet admirable agent qu’est sans doute réservé la solution des plus grandes énigmes que le ciel nous offre encore. C’est à ce titre que la direction de ce journal a bien voulu me demander la reproduction du morceau suivant, à laquelle je suis heureux- de consentir.
- L’astronomie. physique est une science toute moderne et même, pour ses meilleures parties, contemporaine. Ce n’est pas que, par son objet,
- elle ne puisse être considérée comme très ancienne. Dès les premiers temps, en effet, quand les hommes commencèrent à tourner leurs regards vers le ciel, et qu’avec ces premières observations naquirent les premières réflexions sur la nature, l’homme se demanda ce qu’était ce soleil que son rôle immense et bienfaisant a fait désigner de si bonne heure comme Yâme de la nature. Il chercha la cause qui prêtait à la lune cette lumière douce et mystérieuse qui donne un charme si plein de poésie aux nuits de l’Orient, et enfin il s’interrogea sur la nature de ces points brillants qui parsèment la voûte céleste.
- Tous ces problèmes relèvent de notre science, mais alors combien peu l’homme était-il en état de les aborder! Pour soulever même un coin du voile, il fallut de longs siècles d’observations et de travaux.
- C’est qu’en effet l’astronomie physique suppose une science très avancée ; en particulier, une connaissance très profonde des propriétés de la lumière, soit qu’on considère cet agent en lui-même ou dans ses rapports avec les corps; elle exige encore des arts mécaniques très perfectionnés pour construire les appareils tout à la fois gigantesques et si précis qu’elle emploie.
- L’astronomie des mouvements, au contraire, ne demande d’abord que des yeux et des instruments très simples ; aussi est-ce par elle que les premiers astronomes débutèrent.
- Plus tard, la science, cessant d’être purement descriptive, devint géométrique et, par la découverte et l’application des hauts calculs, elle prit enfin un sublime essor. Nous eûmes alors la mécanique céleste.
- Pendant cette longue période, la branche physique de la science n’existait pas, à proprement parler.
- Réduite à des hypothèses sans.vérification pos-. sible, les théories de là physique céleste étaient même tombées en discrédit. Il faut dire que la beauté et l’importance des découvertes dont les géomètres dotaient sa sœur aînée ne contribuèrent pas peu à ce résultat.
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- Mais trois grandes conquêtes changèrent complètement cette situation en donnant à la physique des armes qui allaient enfin lui permettre d’entrer glorieusement en lice. Je veux parler des lunettes, de l’analyse spectrale, de la photographie.
- Les lunettes. — C’est l’invention des lunettes qui donna à l’astronomie physique ses premières bases.
- Tout le monde connaît l’émotion qui s’empara de l’Europe à l’annonce de la découverte d’un instrument qui avait le pouvoir de montrer les objets éloignés comme s’ils étaient proches. Ce fut alors que Galilée, sur la seule indication des propriétés de l’instrument, en découvrit la disposition, le construisit, le tourna aussitôt sur le ciel et fit, par ce secours fécondé par son génie, une série de magistrales découvertes. Ces découvertes se rapportent surtout à notre monde solaire.
- En effet, si l’on excepte le soleil et la lune, qui ont un diamètre sensible et peuvent se prêter à quelques observations sans le secours des lunettes, tous les astres et les planètes en particulier ne paraissent à l’œil que comme des points brillants et ne permettent d’études que sur leurs mouvements. Aussi une astronomie sans lunettes n’aurait-elle jamais pu nous permettre que des probabilités sur les planètes, considérées comme des corps semblables à la terre par leur forme, leur constitution et leur rôle.
- Mais, dès qu’on vit que ces points brillants et comme enflammés se résolvaient dans les lunettes en disques bien définis, montrant des indices de continents, de nuages, d’atmosphères ; quand on put constater autour de ces globes des satellites jouant le rôle de la lune par rapport à la terre, alors les probabilités firent place à une éclatante certitude.
- Ce sont donc les lunettes qui ont définitivement dévoilé la constitution du système solaire et assigné à la terre son rôle et son rang dans la famille des planètes.
- En même temps, la découverte des taches du soleil, celle de sa rotation, complétaient la conception du système solaire et préparaient même la théorie, de sa formation.
- Ainsi voilà une phase bien déterminée dans l’histoire des idées de l’homme sur l’univers, et c’est le grand nom de Galilée qui la caractérise.
- Pouvait-on aller immédiatement au delà? Pouvait-on interroger à leur tour les étoiles et rechercher si, comme le soleil, elles avaient un disque sensible, des taches, une rotation, des planètes circulant autour d’elles; en un mot, pouvait-on étendre les notions acquises sur le système solaire à T univers stellaire? La méthode ne le permettait déjà plus.
- En effet, il résulte de la belle mesure des paral-
- laxes que l’étoile la plus rapprochée de nous est à une distance plus grande que 200,000 fois notre distance au soleil. Il faudrait donc une lunette grossissant plus de 200 000 fois pour nous montrer, dans les circonstances les plus favorables, une étoile avec le diamètre que présente le soleil à l’œil nu. C’est un pouvoir 100 fois plus considérable que les plus grands pouvoirs utilement obtenus.
- Nous sommes donc forcés de rester dans les limites de notre système, et de procéder par voie d’analogie quand nous voulons en sortir. Ces analogies, il est vrai, sont déjà bien puissantes avec Copernic et Galilée, mais elles prendront tout à l’heure, avec Kirchhoff et Huggins, une force irrésistible.
- La nature réserve presque toujours à l’observateur assidu et sagace des imprévus qui dépassent ses espérances.
- En effet, tandis que l’étude des étoiles considérées comme mondes particuliers nous demeurait inaccessible, un grand observateur découvrait des faits d’une portée bien plus générale.
- Ceci nous conduit à une seconde phase de la période des lunettes, phase caractérisée par les observations du grand Herschel. Hersc.hel changea la forme de l’instrument et en adopta une qui se prêtait mieux à la réalisation des grands pouvoirs qu’il voulait obtenir. Or, par son immense étude des nébuleuses, par sa découverte des étoiles multiples circulant les unes autour des autres, il a jeté les bases de la théorie des mondes à centres multiples, conception toute nouvelle qui ne découlait pas de celle du système solaire et qui était beaucoup plus générale.
- Ainsi le problème était résolu dans ses termes extrêmes. La grande lacune n’était que plus regrettable; cette lacune n’est pas encore comblée. Nous ne pouvons pas étudier directement ces mondes que forme chaque étoile avec les planètes qui lui font .cortège. Mais une méthode nouvelle d’investigation est venue jeter des lumières inattendues sur la question.
- L'analyse spectrale. — La première période de l’astronomie physique avait donc été inaugurée avec la modeste lunette de Galilée, et l’on peut dire qu’elle se fermait avec les grands télescopes d’Herschel.
- Déjà au commencement de ce siècle, alors que l’astronome de Selough venait de terminer sa grande revue du ciel, on sentait que la moisson était à peu près épuisée, et l’on cherchait un autre instrument de progrès.
- Arago avait cru le trouver dans la découverte de Malus, à laquelle il avait brillamment ajouté. Il fit les plus grands efforts pour asseoir sur la polarisation une nouvelle branche d’Astronomie
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- physique. Le résultat, il faut le dire, ne répondit ’ pas à son attente.
- i Après quelques belles applications du grand astronome physicien, les découvertes s’arrêtèrent. Aujourd’hui la méthode polariscopique ne peut guèrè nous servir qu’à prononcer entre des phénomènes de réflexion ou d’émission.
- Il en fut tout autrement d’une méthode dont les origines remontent, suivant nous, à la résistance même de l’Optique. Celle-ci est également fondée sur les actions des corps sur la lumière, mais, par la richesse et la profondeur des modifications qu’elle considère, elle sait franchir dans la matière ce qui ne tient qu’à ses propriétés générales pour atteindre jusqu’à son individualité propre, c’est-à-dire jusqu’à l’espèce chimique.
- Le principe qui sert de base à cette nouvelle méthode, Y analyse spectrale, est aussi simple que général, et peut se formuler ainsi: les rayons élémentaires émis par toute matière gazéiforme rayonnante dépendent de l’espèce chimique de cette matière, et la caractérisent. D’où il suit que l’image spectrale résultant de l’analyse du faisceau des radiations émises par le corps variera avec la nature chimique de ce corps. C’est, en effet, sur la considération des spectres que l’analyse spectrale est fondée.
- Il est nécessaire d’ajouter que la nature chimique des corps n’est pas l’élément exclusif de la constitution de son spectre ; cette constitution peut. varier avec les circonstances physiques du phénomène, la pression, la température, la cause génératrice du rayonnement, etc. ; mais ce sont là des effets subordonnés qui ne donnent que plus de richesse à la méthode, sans lui faire perdre sa certitude et son caractère.
- Or, comment a-t-on pu franchir cette énorme distance qui sépare la notion du corps envisagé dans ses propriétés générales de celle du corps individualisé jusqu’à constituer une espèce chimique? C’est en considérant la lumière, non plus seulement dans son ensemble, mais bien dans ses éléments ; c’est en étudiant, non plus seulement le faisceau tout entier avec les modifications générales qu’il peut éprouver, mais en poussant l’examen jusqu’aux rayons élémentaires dont il est formé. La petite masse de matière qui constitue la molécule chimique, lorsqu’elle peut vibrer librement comme cela a lieu dans l’état gazeux, émet un . système d’onde particulier, système qui varie principalement avec l’espèce chimique de cette molécule; système qui variera encore, mais d’une manière plus secondaire, comme cela est bien facile à prévoir, avec la distance des molécules entre elles, avec la nature et l’intensité des forces qui sollicitent au mouvement vibratoire, etc. N’est-on pas porté malgré soi, ne serait-ce que pour offrir une image à l’esprit, à comparer l’ensemble des rayons lumineux émis par cette molécule au sys-
- tème des sons donnés par une corde vibrante, système qui dépend, pour le principal, de la longueur de la corde, et pour les phénomènes secondaires, de volume, de timbre, etc., des autres circonstances qui accompagnent la vibration ?
- Maintenant, il faut bien remarquer que, quand on analyse ainsi la lumière, pour la considérer dans ses éléments, on fait une opération toute parallèle à celle du chimiste qui sépare les éléments simples d’un corps complexe. Le rayon élémentaire est une espèce chimique dans la lumière. Il en a tous les caractères : il est indécomposable ; il a une individualité propre; individualité caractérisée par sa longueur d’onde, par les effets physiologiques qu’il provoque, soit en agissant seul, ou associé à d’autres rayons, par les phénomènes qu’il présente dans ses rapports avec les corps. C’est donc en faisant sur la lumière une opération parallèle à celle qui fut faite sur les corps qu’on a rapproché les deux Sciences. L’analyse chimique par la lumière a. été faite en puissance, du jour où l’on a considéré dans la lumière l'espèce chimique des rayons. Cette grande idée de la spécificité des rayons lumineux est due à Newton. Elle a été introduite dans la science au moment où ce grand génie, un des plus grands de ceux qui ont illuminé la pensée humaine, a donné son explication de l’action du prisme sur la lumière.blanche. Oui, de ce jour, l’analyse spectrale avait ses bases posées, et l’on eût pu en commencer immédiatement l’étude. Mais l’esprit humain ne procède pas avec une logique aussi pénétrante et aussi absolue. Il fallait laisser au temps le soin d’amener l’acquisition, successive et souvent fortuite, des faits révélateurs. Mais quand ces faits se présentèrent, il faut dire que, malgré le génie des expérimentateurs, leur signification réelle eût échappé, si la grande idée de Newton ne les eût pas éclairés de son éclatante lumière. La notion de l’individualité des rayons était alors tellement entrée dans nos esprits, qu’elle produisit ses fruits comme à notre insu. Mais l’histoire, dont la vue doit remonter jusqu’aux origines, a pour devoir de faire la part de toutes les causes qui ont influé sur l’événement. Cette part, du reste, ne diminue en rien l’admiration que nous devons aux créateurs du merveilleux instrument. Ils ont donné corps et vie' à ce qui dormait en puissance, ils se sont montrés ainsi les dignes continuateurs de Newton.
- On sait que cette analyse spectrale a fait dans la Science son apparition d’une manière absolue. On se rappelle encore l’émotion qui s’est emparée de tous quand on a annoncé tout à coup qu’on venait de faire l’analyse chimique de l’atmosphère solaire, et qu’on nous a donné la liste des métaux qu’elle contient. Mais il faudrait ne pas connaître l’histoire de la Science pour admettre qu’une méthode aussi complète n’avait
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- aucun antécédent. Ces antécédents existent én effet, ils sont même nombreux. A ces travaux, qui concourent à constituer la méthode définitive, se rattachent en effet les noms de Wollaston, de Fraunhofer, de John Herschel, de Talbot, de Miller, de Wheatstone, de Swan, de Masson, de Foucault, etc. Mais Kirchhoff et Bunsen surent faire la synthèse de tous ces efforts et constituèrent la méthode sous sa forme générale et pratique. Enfin, ils donnèrent à leur œuvre la meil-léüre des consécrations, celle des découvertes. Quand l’analyse spectrale se présenta au monde savant, elle tenait dans une main le cæsium et le rubidium, dans l’autre la liste de métaux reconnus dans un astre situé à cent quarante-huit millions de kilomètres. Comment s’étonner de l’accueil enthousiaste qui lui fut fait?
- La suite fut digne de ces étonnants débuts. Mais les illustres auteurs, jugeant sans doute leur tâche accomplie et leur part assez belle, se désintéressèrent des applications qui allaient se suivre sans interruption.
- A l’apparition de la méthode, on croyait que l’incandescence des gaz était une des conditions de leur absorption élective. Un physicien français, jugeant que le phénomène devait se rapporter plutôt à l’état gazeux qu’à la température, fut amené à penser que l’atmosphère terrestre devait exercer, au même titre que l’atmosphère qu’on admettait autour du Soleil, une action de ce genre. Déjà, Brewster avait découvert que le spectre du Soleil s’enrichit de bandes sombres au coucher et au lever de cet astre; mais, dans l’instrument de l’illustre physicien anglais, ces bandes disparaissent complètement du spectre pendant le jour : aussi Brewster et Gladstone, son éminent collaborateur, dans un dernier Mémoire sur ce sujet, paru en 1860, déclaraient-ils ne pouvoir se prononcer sur la cause du phénomène.
- Le physicien dont nous parlons commença par montrer que les bandes de Brewster peuvent se résoudre en raies fines, comparables aux raies d’origine solaire ; il prouva ensuite que ces raies sont permanentes dans le spectre durant tout le jour, et que leur degré d’jntensité est en rapport avec les épaisseurs atmosphériques traversées. C’était la démonstration de l’action de notre atmosphère. Aussi nomma-t-il ces raies telluriques, pour bien marquer leur origine.
- Cette démonstration du pouvoir d’absorption élective, exercée par notre atmosphère, fut corroborée peu de temps après par une expérience du même savant faite sur le lac de Genève, expérience dans laquelle ces raies d’absorption furent obtenues avec la lumière d’un bûcher placé au bord du lac, à ii kilomètres de l’observateur.
- Enfin, par des expériences qui eurent lieu à l’usine de la Villette, au moyen d’un tube de 37“
- de long contenant de là vapeur d’eau à 7 atmo'S1-phères, il fut démontré que cette vapeur possède un spectre d’absorption très etendii, et que la meilleure partie de l’action de notre atmosphère doit lui être attribuée.
- Ces observations et ces expériences doublaient' le champ d’investigation ouvert à l’analyse spectrale. Ce ne sont plus seulement les atmosphères enflammées du Soleil et des étoiles qui peuvent nous révéler leur nature et leur composition, nos recherches peuvent s’étendre à des objets qui ont pour nous un intérêt plus grand encore : nous pouvons tout d’abord prendre pour sujet notre propre atmosphère, en étudier hygrométriquement les hautes et inaccessibles régions et là faire des analyses qui ne pourraient être tentées par aucun autre moyen. Nous pouvons ensuite, sortant de la Terre, aller interroger les atmosphères planétaires, y chercher la vapeur d’eau et avec elle une des premières conditions du développement de la vie terrestre. Nous pouvons encore, rapprochant la condition des atmosphères des planètes des circonstances astronomiques qui permettent de préjuger l’état de leurs surfaces, suivre chez elles des évolutions qui sont, pour nous, du domaine du passé ou de l’avenir. Enfin cette même étude des atmosphères planétaires, lorsqu’elle sera devenue plus complète, nous montrera si notre atmosphère est un type reproduit partout, et dont la composition paraît dès lors indispensable à l’existence des êtres, ou bien, au contraire, si, par la constatation de compositions atmosphériques variées, on est conduit à admettre l’apparition et le développement de la vie dans des milieux essentiellement différents.
- Mais la découverte des propriétés optiques dé la vapeur d’eau peut recevoir des applications encore plus étendues et plus grandioses. Ainsi qu’on l’a proposé ('), elle peut nous servir à interroger non plus seulement les atmosphères planétaires, mais celles des soleils eux-mêmes, et cette analyse nous conduit alors à des notions toutes nouvelles sur les évolutions dont ces astres sont le théâtre. Il existe en effet une classe d’étoiles que nous rencontrons principalement parmi celles qui sont de couleur jaune ou rouge et dont le spectre présente les raies obscures de la vapeur d’eau. Or, pour que les gaz générateurs de l’eau aient pu se combiner et donner naissance à cette vapeur, il faut que l’atmosphère de l’astre se soit singulièrement refroidie. D’après nos analyses, notre Soleil est encore loin de cet état critique ; mais, ainsi que nous venons de le dire, les cieux nous présentent de ces soleils refroidis, preuve nouvelle que l’Univers n'a pas été formé au même instant dans toutes
- (') Comptes rendus des séances de l’Académie des Sciences, t. LXIII, p. 294; t. LXVIII, p. 1545.
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- ses parties, mais qu’il contient au contraire des astres de tous les âges, et à tous les degrés de la carrière qu’ils doivent fournir. Ainsi, l’observateur qui explore le Ciel ressemble au voyageur qui parcourt une forêt, et dont les pas rencontrent tour à tour le gland qui lève, l’arbre adulte ou la trace noire que laisse le vieux chêne comme le dernier témoin de son existence.
- Tandis que ces études se faisaient en France, l’analyse spectrale, telle que ses auteurs l’avaient constituée, recevait, en Angleterre, de magnifiques développements. MM. Miller et Huggins abordaient l’étude des étoiles et retrouvaient chez toutes celles qui étaient soumises à leur examen les éléments solaires diversement associés (*). Ce résultat avait une portée philosophique immense, puisqu’il prouvait que la matière qui forme le monde solaire et ceux des étoiles est empruntée aux mêmes éléments. C’était la démonstration de l’unité matérielle du monde. Mais on alla plus loin encore. Il est des astres que nous considérons comme situés aux. confins de l’Univers visible, et dont la lumière est tellement affaiblie par l’immense trajet qu’elle doit faire pour parvenir jusqu’à nous, qu’ils ne nous apparaissent que comme de faibles lueurs. M. Huggins en réalisa cependant l’analyse et montra qu’il existe toute une classe de nébuleuses, irrésolubles en étoiles et formées de gaz incandescents, parmi lesquels figure, toujours en première ligne, l’hydrogène, qui paraît ainsi l’élément principal parmi les matériaux qui forment l’Univers.
- Ainsi tout l’Univers visible : le Soleil et son cortège de planètes, les étoiles peuplant les profondeurs des cieux, et jusqu’à ces nébuleuses qui n’apparaissent dans nos instruments que comme de faibles lueurs, la Chimie peut les atteindre, notre analyse les saisit et en rapporte la preuve que toute cette matière est une, et que ces astres sont faits de l’étoffe même qui nous a formés. Mais il y a plus, à ces distances, et en présence de ces formes vagues et indécises des nébuleuses, il ne serait pas possible d’étudier des mouvements précis et de décider si la grande loi de la gravitation régit encore ces régions si reculées. Or la Chimie vient ici au secours de la Mécanique, et nous pouvons dire hardiment que cette matière, qui est identique à la nôtre, est soumise, comme elle, aux lois de la gravitation. Certes, quand Newton décomposait un faisceau de lumière blanche et posait les premières bases de la théorie du spectre, il
- (‘) En 1862, M. Janssen, étudiant à Rome, constata que l’étoile a d’Orion compte le sodium parmi les vapeurs métalliques qu’elle contient; l’exactitude de cette conclusion fut confirmée en i865 par MM. Miller et Huggins.
- Au moment où elle fut faite, cette observation constituait le premier fait sur l’unité des éléments matériels du Monde.
- était loin de soupçonner que sa grande loi de gravitation y trouverait plus tard des ailes pour l’emporter jusqu’en des régions où toute mesure cesse et tout calcul est impuissant.
- L’analyse spectrale, après avoir ainsi, en quelques années, parcouru l’Univers, et en avoir rapporté la magnifique moisson que je viens de rappeler, revint au Soleil, son point de départ, et y revint à propos des éclipses.
- On sait que ces phénomènes nous montrent tout un ensemble de phénomènes extrêmement beaux, mais non moins extraordinaires, et qui jusqu’alors étaient restés inexplicables.
- Ces protubérances de couleur rosacée et de formes bizarres qui entourent le limbe obscur de la Lune, cette magnifique auréole lumineuse, ces rayons formant gloire et s’étendant souvent à d’énormes distances, tout cela constituait autant d’énigmes pour les astronomes, jusqu’en 1868.
- Alors eut lieu une des plus grandes éclipses du siècle. On eut dit que, au moment où les cieux venaient de se laisser arracher de si beaux secrets, l’astre du jour voulait, lui aussi, nous inviter à l’étude de son admirable structure.
- L'éclipse fut observée, et le résultat dépassa enfin l’attente générale ('). La nature des protubérances fut enfin reconnue, et l’on découvrit même une méthode qui permet l’étude journalière de ces phénomènes, et dispense d’attendre les rares occasions des éclipses. Bientôt cette méthode amenait la découverte de l’atmosphère chromosphérique, qui complétait et expliquait celle des protubérances. Ces premiers résultats peuvent se formuler ainsi :
- Au soleil d’Herschel et d’Arago, formé d’un noyau central et d’une enveloppe lumineuse nommée la photosphère, vient s’ajouter une couche formée principalement d’hydrogène incandescent. Cette couche, en contact immédiat avec la photosphère, est très mince : elle a seulement 8" à 12" d’épaisseur; elle est le siège de petites éruptions de vapeurs métalliques provenant de la photosphère, et où dominent le sodium, le magnésium, le calcium. Mais fréquemment, et surtout à l’époque où les taches solaires deviennent abondantes, s’élèvent, du globe solaire, de formidables éruptions d’hydrogène qui traversent cette même enveloppe et s’élèvent jusqu’à trente mille lieues de hauteur. Ces éruptions, ce sont les protubérances des éclipses totales, dont la nature était ainsi révélée et les formes parfaitement expliquées.
- Quant à l’auréole et aux phénomènes plus extérieurs, ils furent l’objet des éclipses suivantes :
- En 1871, des observations françaises démon-
- (•) La France envoya deux missions, dont une au nom du Bureau des Longitudes, et due à l’initiative de M. Faye, et une seconde au nom de l’Observatoire.
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- trèrent que la couronne constitue une nouvelle atmosphère solaire. Atmosphère très rare, énormément étendue, où l’hydrogène domine encore, bien que présentant des circonstances spectrales encore inexpliquées. Cette atmosphère paraît emprunter une partie des apparences qu’elle nous présente gux éruptions protubéraritielles qui la pénètrent et viennent s’éteindre dans son sein. Aussi paraît-il bien probable, ainsi que l’opinion en a été formulée par l’auteur de ces observations (*), que la figure de la couronne doit varier avec l’état d’acti-yité extérieur du Soleil. Aux époques du maximum des taches, alors que les éruptions protubéran-tielles sont dans toute leur activité, cette atmosphère doit être sillonnée par des jets nombreux et riches qui augmentent son étendue, sa densité, et changent son aspect. Cette opinion a été confirmée par un des observateurs de la dernière éclipse observée en Egypte.
- La photographie. — Je terminerai cette courte revue des méthodes de l’astronomie physique en disant un mot d’un art qui apporte maintenant à nos études scientifiques un secours vraiment merveilleux : je veux parler de la photographie.
- Considérée dans son ancien et premier objet, la photographie a pour but de fixer les images de la chambre noire. Mais son but et ses moyens se sont singulièrement étendus. Nous n’avons à considérer ici que le secours et les applications que l’Astronomie physique peut en attendre.
- La première application qui fut faite de la photographie à la science du ciel le fut en France, quoi qu’il en ait été dit. La première image d’un astre fixée sur la plaque daguerrienne fut celle du soleil, et c’est aux auteurs des admirables procédés pour mesurer sur terre la vitesse de la lumière qu’elle est due, à MM. Fizeau et Foucault (2).
- Peu après, on obtenait aux Etats-Unis des images de la lune. Après ces premiers essais, vinrent des travaux suivis, dont le soleil et la lune surtout furent les objets. Tout le monde connaît les belles épreuves de photographie lunaire dues à M. Warren de la Rue et surtout à M. Rutherfurd. Dans plusieurs observatoires, on prenait régulièrement des photographies du soleil au point de vue des taches et facules de l’astre.
- Plus récemment, M. Rutherfurd et M. Gould abordèrent la confection des cartes célestes et, dans ces derniers temps, on obtenait, à New-York (M.
- X1) Annuaire du Bureau des Longitudes, 1879.
- (2) Cette image est insérée dans l’Astronomie d’Arago, ti II, p. 176; elle est du 2 avril 184S. Il paraît que la même année, on obtenait aux Etats-Unis des impressions photographiques de a Lyre et de Castor; mais le point noirâtre donné par une étoile n’est point l’image de cet astre.
- Draper) et à Meudon, des photographies de la nébuleuse d’Orion.
- Tous ces travaux sont fort importants ; ils se rapportent à un premier objet de la photographie astronomique : obtenir des astres et des phénomènes qui s’y produisent, des images durables et fidèles qui se prêtent à des études et à des mesures ultérieures. Jusqu’ici, les observateurs n’avaient pour conserver le souvenir d’un phénomène, que la mémoire, la description écrite ou le dessin. La phothographie y substitue l’image matérialisée du phénomène lui-même, admirable artifice qui empêche en quelque sorte le phénomène de s’éteindre, d’entrer dans le domaine du passé et nous le conserve toujours présent pour l’examen ou pour l’étude.
- Mais, quelle que soit l'importance de ces résultats, les derniers travaux dont la photographie a été l’objet, spécialement en ce qui concerne le soleil, ont montré que cette méthode peut être employée comme moyen de découverte en astronomie.
- Les grandes images solaires qui ont été obtenues dans ces dernières années à Meudon ont révélé des phénomènes de la surface du soleil, que ne peuvent montrer nos plus grands instruments d’observatoire et qui ouvrent un champ tout nouveau à ces études. Par leur aide, nous connaissons enfin la véritable forme de ces éléments de la photosphère sur lesquels il avait été émis tant d’assertions différentes et contradictoires. Ces éléments sont constitués par une matière fluide qui obéit avec facilité à l’action des forces extérieures. Dans les points de calme relatif, la matière photosphérique prend des formes qui se rapprochent plus ou moins de la sphère, et l’aspect est celui d’une granulation générale. Au contraire, partout où régnent des courants et des mouvements de matière plus violents, les éléments granulaires sont plus ou moins étirés et prennent des aspects qui rappellent les formes de grains de riz, de feuilles de saule ou même de véritables filaments.
- Mais ces régions où la photosphère est plus agitée forment des plages limitées. Dans les intervalles, c’est la forme granulaire qui s’observe. Il résulte de cette constitution particulière que la surface du soleil offre l’aspect d’un réseau, dont les mailles seraient formées par des chapelets de grains plus ou moins réguliers, montrant dans les intervalles des corps étirés, allongés dans toutes les directions.
- Une étude attentive de ces curieux phénomènes conduit à en donner une explication très simple.
- La couche de matière lumineuse à laquelle le soleil doit son pouvoir rayonnant est très mince, comme on sait. Si cette couche était dans un état d’équilibre parfait, la matière fluide qui la constitue formerait une enveloppe continue autour du noyau
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- solaire; les éléments granulaires étant confondus les uns avec les autres, la surface solaire aurait partout un éclat uniforme. Mais les courants ascendants dont témoignent les éruptions de vapeur métalliques et les protubérances hydrogénées viennent rompre en un grand nombre de points la couche fluide qui tend à se former. Celle-ci se trouve brisée et divisée èn fragments plus ou moins considérables.
- Là où les forces perturbatrices laissent ces élément photosphériques dans un état de repos relatif, ils prennent une forme globulaire plus ou moins prononcée. Dans les points, au contraire, où les courants ascendants ont leur siège, ces éléments montrent, par leurs aspects, la violence des actions auxquelles ils sont soumis. De là, les formes si variables des éléments photosphériques, sur lesquels on a tant discuté. De là encore l’explication de cette structure en réseau de la surface solaire, qui a été révélée par la photographie.
- Ces images montrent encore l’énorme différence qui existe entre le pouvoir lumineux de ces éléments de la photosphère et le milieu où ils nagent et qui semble tout à fait obscur à côté d’eux. Il résulte de cette constitution que, suivant le nombre et l’éclat de ces éléments, le pouvoir rayonnant du soleil sera affecté dans la même proportion. Les taches ne peuvent donc plus être considérées comme l’élément principal des variations que le rayonnement solaire peut éprouver : il faut y ajouter désormais ce nouveau facteur, dont l’action peut être prépondérante.
- Ces photographies permettent encore un étude qui promet des résultats d’une extrême importance : je veux parler des mouvements que prennent les éléments granulaires sous l’action des forces qui bouleversent la couche photosphérique. Pour étudier ces mouvements, on prend à de très courts intervalles, à l’aide du revolver photographique, des images successives d’un même point de la surface solaire. La comparaison de ces images montre, en effet, que la matière photosphérique est animée de mouvements d’une violence dont nos phénomènes terrestres ne peuvent donner qu'une bien faible idée.
- Mais vous savez, Messieurs, qu’à l’exemple de l’analyse spectrale la photographie est en train de parcourir les cieux. L’année 1881 a vu la première photographie de comète obtenue avec une portion très considérable de la queue de l’astre. Cette photographie a révélé de curieux détails de structure, et a permis diverses mesures photométriques, notamment celle qui montre que l’appendice caudal, malgré l’éclat dont il semble briller, est, à-quelques degrés seulement du noyau, deux à trois cent mille fois moins lumineux que la lune. Il y aura sans doute lieu de chercher à perfectionner ces premiers essais, car il sera de la plus haute importance
- d’obtenir, par la photographie, des documents aussi incontestables pour l’histoire de ces astres singuliers, dont la nature présente encore tant d’énigmes.
- Des essais non moins intéressants ont été tentés à l’égard des nébuleuses. Ces astres ont une grande importance au point de vue de la théorie de la formation des systèmes stellaires et de la genèse des mondes. Il y aurait un intérêt immense à constater nettement l’existence et la nature des changements survenus dans leur structuré; aussi de bonnes photographies de nébuleuses auraient-elles à ce point de vue une grande importance.
- Un premier essai, en Amérique (M. Draper) et à Meudon, a été tenté; mais le sujet présente des difficultés considérables : c’est d’abord l’extrême faiblesse lumineuse de ces nuage de matières cosmique, puis l’incertitude de leurs contours, et enfin l’éclat si différent de leurs diverses parties. II en résulte que, suivant la longueur de la pose, la pureté du ciel, la sensibilité de la plaque, on peut obtenir de la même nébuleuse des images plus ou moins complètes et nullement comparables. Il y a donc ici une nécessité impérieuse de définir rigoureusement les conditions dans lesquelles les images sont obtenues. Un des plus sûrs moyens consiste à prendre, en même temps que l’image de la nébuleuse, celles de quelques belles étoiles voisines; quand ces images sont obtenues en dehors du foyer, elles forment des cercles dont l’opacité plus ou moins grande peut servir de témoin des conditions de l’expérience et servir à les reproduire plus tard. Il faudra, pour que la seconde image de la nébuleuse soit comparable à la première, que les temps de l’action lumineuse pour ces deux images soient dans le même rapport que celui des temps qui auront donné des cercles stellaires de la même intensité. Résumons les avantages de la photographie.
- Notre vue est constituée de manière à nous donner des images du monde extérieur. Ces images doivent se former aussitôt que nous tournons la vue sur un objet, et cesser dès que nous la détournons (‘). De cette nécessité première dérive une propriété fondamentale de la rétine : elle ne conserve les impressions lumineuses que pendant un temps très court. Toute impression qui a environ un dixième de seconde de date est effacée, et la rétine est prête à en recevoir une autre. Aussi, pour conserver dans l’œil une image en permanence, nous sommes obligés de le maintenir sur
- (!) Il est bien entendu que nous considérons seulement ici le phénomène principal de la vision, et que nous négligeons à dessein ceux qui se rapportent aux images subjectives et à ces impressions lumineuses qui, dans certaines circonstances, peuvent laisser des traces permanentes après la mort.
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- LA lumière électrique
- l’objet, afin de recevoir de celui-ci des impressions toujours nouvelles.
- De cette propriété de la rétine découle la fugacité des images oculaires et le faible degré de leur intensité.
- Nous venons d’expliquer la cause de leur fugacité; leur intensité est réglée par la durée du temps pendant lequel la rétine peut additionner les
- actions de la lumière. Ce temps étant ^ de seconde,
- les actions augmentent sur la rétine depuis le commencement de l’action lumineuse jusqu’à la fin de ce temps. Au delà, les actions ultérieures ne font
- que remplacer celles qui ont plus de ^ de seconde
- de date, et l’intensité reste constante.
- Si la rétine pouvait accumuler les actions lumineuses pendant un temps double, les images oculaires auraient une intensité double; si cette accumulation pouvait se produire pendant une seconde entière, les images auraient une intensité presque décuple. Alors, la lumière du jour nous serait insupportable, et la nuit serait si constellée d’étoiles, que la voûte céleste nous semblerait comme une immense voie lactée. Telles seraient les conséquences d’un simple changement dans la durée des impressions rétiniennes. .
- Or, la couche sensible que nous formons sur nos plaques photographiques possède cette propriété de pouvoir accumuler presque indéfiniment les actions lumineuses et d’en conserver la trace. Voilà ce qui la différencie essentiellement de la rétine animale. De là, des défauts qui la rendraient absolument impropre à remplir l’admirable fonction de notre organe visuel, mais de là aussi des propriétés qui la rendent précieuse pour la science. Cette, rétine photographique, quand elle a reçu les derniers perfectionnements de l’art, peut nous donner des images dans des limites de durée qui confondent l’esprit. Nous obtenons aujourd’hui du soleil des impressions photographiques en
- —-— de seconde, et nous ignorons la limite qu’on
- pourrait atteindre dans cette direction.
- D’un autre côté, les images de la comète et celles de la nébuleuse d’Orion ont exigé des temps de pose qui ont varié d’une demi-heure à deux ou même trois heures. On trouve ainsi que, dans le second les actions lumineuses ont été jusqu’à un milliard de fois plus longues que dans le premier. Quels phénomènes, par la diversité de leur éclat, pourraient échapper à une si admirable élasticité ?
- Mais il y a plus : les plaques photographiques qu'on sait préparer aujourd’hui sont non seulement sensibles à tous les rayons élémentaires qui excitent la rétine, mais elles étendent encore leur pouvoir dans les régions ultra-violettes et dans ces régions opposées de la chaleur obscure où l’œil demeure également impuissant.
- En résumé, quels avantages précieux pour son expériences !
- La conservation des images, l’étendue de la sensibilité, la faculté d’embrasser les phénomènes lumineux les plus opposés par leur faiblesse ou leur puissance.
- Aussi n’hésité-je pas à dire que la plaque photographique sera bientôt la véritable rétine du savant.
- Tel est le tableau, bien incomplet, des travaux accomplis en astronomie physique. Ne suffit-il pas, cependant, pour montrer que cette nouvelle branche de l’Astronomie est déjà à la hauteur de sa sœur aînée? Ne sont-elles pas dignes l’une de l’autre et ne peuvent-elles pas désormais marcher d’un pas égal à la conquête des deux? Comparons-les, en effet.
- D’un côté, nous voyons le calcul, ce merveilleux levier intellectuel qui, mettant en œuvre quelques données de l’observation, sait en tirer les conséquences les plus belles et les plus inattendues. De l’autre, ces appareils étonnants qui analysent la lumière comme si elle était matière, ou bien lui font donner des images d’objets proches avec des objets éloignés, ou enfin, saisissant ces images fugitives, les rendent fixes et durables.
- D’un côté encore, ce génie mathématique qui a crée l’analyse de l’infini, génie de justesse et de profondeur, qui sait pénétrer tous les éléments d’une question et dégager de la complication des données les dernières conséquences qu’elles comportent. De l’autre, ce génie de l’observation, qui tantôt observe les phénomènes avec ce sens inné et supérieur qui en fait découvriras rapports intimes, tantôt interroge la nature et conduit alors ses expériences comme le géomètre conduit son analyse quand il veut prouver ou découvrir, tantôt, illuminé par une inspiration soudaine, fait d’un trait un de ces rapprochements qui ouvrent des horizons immenses.
- D’un côté, enfin, les deux mesurés, le monde solaire placé dans la balance, ses mouvements si bien enchaînés par la loi qui les régit que, bientôt peut-être, le passé, lé présent et le futur n’existeront plus pour l’astronome. Et, de l’autre, des merveilles peut-être plus étonnantes encore : des astres nous révélant leurs formes et les derniers détails de leur structure, comme s’ils avaient quitté les profondeurs des espaces pour venir docilement s’offrir à notre étude; les mondes confiant les secrets de la matière qui les engendre aux rayons qu’ils nous envoient ; et l’histoire du ciel écrite par le ciel lui-même.
- Enfin, par ces efforts réunis, l’univers entier, dans sa majesté et sa grandeur, devenu le domaine intellectuel de l’homme.
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
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- Dans cette œuvre, la France peut revendiquer sa part. Si la lunette est hollandaise par son origine, italienne et anglaise par les grandes découvertes qu’elle a permises, l’analyse spectrale compte des travaux français, et la photographie nous appartient presque tout entière. C’est une raison pour nous de redoubler d’efforts et de sacrifices. Maintenons à cette chère et généreuse patrie le beau rang qu’elle a occupé si longtemps. Nos pouvoirs publics ont toujours montré qu’ils comprenaient bien l’importance de ces hautes études.
- J. Janssen,
- Membre de l’Institut.
- SUR LA PIIOTOMÉTRIE
- ET SUR UN]
- NOUVEL ÉTALON |DE [LUMIÈRE
- La situation actuelle de la photométrie, en ce qui concerne ses applications à la lumière électrique, n’est pas des plus satisfaisantes. On n’a pas les moyens d’obtenir une précision mathématique dans les mesures de l’intensité d’une source lumineuse. Cela provient de ce que les nombreuses influences perturbatrices de la qualité et de la quantité rendent impossible l’application d’une échelle graduée de lumière. J’avais depuis longtemps le sentiment qu’en ce qui concerne l’éclairage électrique, nous ne pouvons pas compter sur une comparaison directe de la lumière émise par la source avec un étalon adopté, mais qu’il serait préférable de prendre comme étalon de comparaison une surface éclairée à une intensité donnée, quelle que soit la source de lumière. Nous n’avons pas autant besoin de connaître l’intensité de la lumière émise par une lampe, que l’intensité d’éclairement de la surface du livre que nous lisons, ou du papier sur lequel nous écrivons, ou des murs sur lesquels nous fixons nos tableaux, ou enfin de la surface des rues dans lesquelles se fait le trafic des grandes villes. Un éclairage de ce genre ne dépend pas uniquement d’une source, mais de plusieurs, distribuées de mille façons différentes.
- C’est pourquoi je propose d’étudier l’éclairage des surfaces d’une manière tout à fait indépendante des sources qui servent à éclairer. Les difficultés qui s’opposaient à la comparaison de l’éclairage des espaces étaient jusqu’à présent innombrables, mais, dès à présent, grâce aux belles petites lampes à incandescence introduites par M. Swan, elles ont disparu.
- Comme étalon, je propose une surface éclairée par une bougie-étalon anglaise, à une distance de 127 pouces anglais, ce qui correspond à l’éclairage
- de la même surface par un bec-étalon français à une distance de un mètre.
- Le principe de mesure que nous suivons dans presque toutes les méthodes appliquées pratiquement jusqu’à présent, est la comparaison des deux surfaces, éclairées à la même intensité par des sources placées à des distances différentes. On applique
- no, i
- alors la loi de Keppler, l’intensité inversement proportionnelle au carré de la distance. Cette loi suppose une surface transparente à travers laquelle se propage la lumière, et l’émission de la lumière par un point. La distance devient donc une chose essentielle, et les erreurs introduites par des grandes flammes ou par la diffusion de la lumière, sont difficiles à
- FIG* 2
- éliminer; et en réalité, par|la méthode actuelle, il est presque impossible de mesurer d’une manière suffisante le pouvoir lumineux de plusieurs lampes distribuées dans une pièce de grande étendue. En outre, en appliquant ce principe, on ne tient pas compte de la présence de différentes colorations, et on est forcé aussi, en mesurant les lampes à
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- arc, de prendre les mesures sous des angles différents.
- Jusqu’au présent, la méthode la plus employée est celle due à Rumford ; elle consiste dans la comparaison d’ombres projetées sur un plan; la méthode de Bouguer, développée par Ritchie et Bunsen, et qui utilise la comparaison des deux surfaces, également éclairées, est cependant aussi en grande faveur.
- Mais toutes ces méthodes dépendent de l’établissement d’un étalon uniforme de lumière. Quoique, en Angleterre, le parlement ait légalisé la bougie-étalon, on l’a trouvée tellement défectueuse en pratique, à cause du manque d’uniformité, que M. Vernon Harcourt a proposé de remplacer la bougie de spermaceti par une flamme résultant de la combustion du pentane. En France, on emploie comme étalon le bec Carcel, brûlant par heure 42 grammes d’huile pure de colza, avec une fldmmefdé 40 m/m, tandis que Draper (1847), Zœl-Iner (i85g) et Schwéndler (1879), proposèrent une longueur ou une surface déterminée de platine, chauffé à l’incahdèscence par un courant électrique. Au congrès de ’Paris de l’année dernière, on a émis l’opinion que la fcurface d’un centimètre carré de platine incandescent, riiaintenu à son point de fusion, serait un étalon convenable ; mais, jusqu’à présent, personne n’a découvert ce que l’on pourrait réellement appeler un étalon absolu de lumière blanche.
- Cette question est maintenant étudiée par un comité de l’association britannique. S’il était possible de trouver une matière simple, constante et uniforme, laquelle, ayant une résistance de 1 ohm, pourrait être chauffée à l’incandescence par un courant d’un ampère, nous aurions un étalon convenable, mais on ne l’a pas trouvée encore.
- Comme je l’ai mentionné, je propose comme étalon une surface uniformément éclairée.
- Dans le temps, je croyais que l’on pourrait appliquer dans ce but la lumière solaire, mais j’ai trouvé' que la lumière solaire et lunaire est même plus variable que celle des sources artificielles, et, après des essais innombrables, je suis arrivé à la conclusion que l’étalon que je propose est facile à obtenir, et bien qu’il ne soit pas absolument constant, peut néanmoins être rendu presque aussi uniforme et facile à reproduire que n’importe lequel des étalons jusqu’ici proposés. Il est vrai que c’est un étalon secondaire, dépendant d’une source étalonnée et connue de lumière ; mais l’étalon primaire reste dans le laboratoire, tandis que les mesures peuvent être faites dans les rues, au bord des navires, ou en quelque endroit que soit placée la surface éclairée.
- Une fois décidé à adopter cet étalon, il fallut trouver un appareil permettant de comparer les surfaces différemment éclairées. Dans ce but, j’em-
- ' ploie une petite lampe à incandescence de Swan, i qui donne une lumière de 2 1/2 bougies, avec un courant produit par 5 volts. La construction du ; photomètre est indiquée par les figures 1 et 2. La i lampe L est fixée à l’intérieur d’un cylindre ou i boîte B, noircie à l’intérieur. Le bout de cette boîte i est fermé par un diaphragme en papier P, qui aune tache de graisse au centre, comme dans le photomètre de Bunsen. A une distance d’à peu près 12 pouces, se trouve un écran D en papier blanc. Le tube S, mobile sur la boîte, sert d’écran pour empêcher que la membrane P ne soit éclairée par d’autres rayons, sauf ceux qui sont réfléchis par la surface blanche D. De l’autre côté de la boîte, où se trouve la lampe L, est fixé un tube à travers lequel on observe le diaphragme P. En outre, on se sert d’une batterie secondaire e qui laisse passer un courant déterminé à travers la lampe L. Un i rhéostat R permet de régler le courant à volonté, i L’intensité se lit sur un électrodynamomètre éta-: lonné ou sur un galvanomètre.
- ? Pour l’usage des laboratoires, la méthode sui-; vante est plus exacte (*) :
- G est un galvanomètre muni de deux bobines : l’une, s, est à fil gros et court; l’autre, r, à fil long et fin. Dans le circuit de cette dernière est introduite la boîte de résistance p et la batterie-étalon E. Les puissances déviatrices des deux bobines. s et r, pour le même courant, sont dans le rapport de l à n. Or, si les deux actions s’équilibrent dans le galvanomètre, le courant C qui passe à travers la bobine s serait
- p étant la résistance de la bobine du galvanomètre et de la pile, et e la F. E. M. de la pile (E).
- Supposons que les puissances déviatrices des bobines s et r sont dans le rapport l à 473, ce qui veut dire qu’en supposant la pile E, composée de cinq éléments Daniell, et la résistance (r) de la bobine du galvanomètre et de la pile égale à 800 ohms, le courant serait :
- c__473x5 X 10?___ 2.530
- 800 + p 800 + p
- si l’on avait soin de ramener l’aiguille au zéro au moyen de la boîte p.
- On peut observer par ce moyen les variations de d’ampère, et on peut lire l’intensité du courant à trois décimales près.
- Pour se servir de l’appareil, on place l’écran D à l’endroit où l’on veut prendre les mesures photo-
- (*) Cardevv, Proceedings oj Telegraph Engineers and Electrician, vol. II, p. 3oi.
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- métriques, et on fait varier, en changeant la résistance R, le courant qui passe à travers la lampe, jusqu’au moment où la tache devient invisible.
- Alors, la lumière réfléchie par l’écran D, et transmise à travers la tache de graisse, est égale à la lumière projetée par la lampe sur la face opposée du diaphragme P. Lé courant qui produit la lumière sert ainsi à la mesure de l’éclairement de l’écran.
- Les mesures suivantes ont été faites pour déterminer le courant qui donne les différents degrés d’éclairement, en prenant la bougie-étalon comme source.
- DISTANCE de la source lumineuse a la surface éclairée DEGRÉ d'éclairement correspondant COURANT traversant lampe, nécessaire à produire l’équilibre d’éclairage (C.) C°X 15,994
- Pieds 5o 64,000 Ampères 1,260 64,000 28,335
- 75 28.445 I, IOO
- 1,00. 16,000 959 12,442
- 2,00 4,000 1,778 790 3,888.
- 3,00 690 1,726
- 4,00 1,000 651 1,217
- Ces expériences démontrent que le pouvoir éclairant des lampes à incandescence croît en raison de la sixième puissance de l’intensité du courant.
- Il suffit donc de trouver l’intensité du courant qui correspond au degré d’éclairement.
- L’intensité du courant en ampères donne, pour la lampe spécialement appliquée, un nombre qui, élevé à la sixième puissance, correspond à l’intensité d’éclairement.
- L’appareil fonctionne facilement et régulièrement, mais il présente une difficulté : — il dépend de la constance de la lampe, — et cette constance n’est pas encore atteinte d’une manière absolue. Le verre s’obscurcit par l’usage ; le filament de charbon se détériore, et l’air pénètre. Toutes ces actions sont très lentes, et il suffit de comparer de temps en temps la lumière produite par l’unité du courant avec celle que projette sur l’écran dans le laboratoire une bougie-étalon ou une lampe à pentane de M. Vernon Harcourt.
- Il résulte des nombreuses expériences et essais pratiques que la lumière produite par l’incandescence d’un filament déterminé de charbon, due au passage d’un courant déterminé, peut être reproduite plus facilement, et que cette lumière est plus uniforme, que probablement aucun autre étalon artificiel de lumière.
- W.-H. Preece.
- LES
- MACHINES A VAPEUR RAPIDES
- Sixième article. (Voir les n°a des ior, 8 i5, et 29 mars et du 5 avril 1884.)
- LES MACHINES A SIMPLE EFFET.
- On appelle ainsi, comme nous l’avons dit au commencement de cette étude, les machines dans
- i
- FIG. IOO. — COUPE C (FIG. 104)
- lesquelles la vapeur n’agit que sur une seule des faces du piston.
- Ces machines se sont beaucoup répandues dans ces dernières années, pour l’emploi des très grandes vitesses.
- Le principal avantage qu’elles présentent consiste à n’exercer sur les bielles que des efforts de compression, qui permettent de simplifier la construction des têtes, et de marcher sans chocs et sans efforts contrariés sur les bielles, même aux vitesses les plus considérables.
- La condition de régularité oblige de construire les machines à simple effet avec deux ou plusieurs cylindres, inclinés, verticaux, ou disposés radiale-
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- ment autour de l’arbre moteur, et recevant la vapeur dans un ordre tel que le moment de torsion total reste à peu près constant.
- FIG. IOI. — DISTRIBUTION
- Les machines à simple effet ne sont guère moins économiques que leurs analogues à double effet. Elles gagnent, en frottements évités et en simplification des organes, ce qu’elles perdent par une in-
- fluence plus nuisible des parois de leurs cylindres, relativement plus étendues.
- FIG- 102. — DIAGRAMME
- Le principe du système compound s’applique, comme nous le verrons, très bien aux. machines à simple effet, et permet d’en rendre, sans grande
- FIG. I03. — COUPE PAR L'AXE DU TIROIR
- FIG. I04. — COUPE AB (FIG. IOÏ)
- complication, le fonctionnement économique et frès régulier.
- La machine Brotherhood.
- La machine Brotherhood est actuellement de beaucoup la plus répandue des machines à simple
- effet. Son aspect extérieur est certainement bien connu de la plupart des lecteurs de ce journal.
- La vapeur est distribuée aux trois cylindres du moteur par un tiroir équilibré, qui laisse la vapeur admise en v (fig. 106) pénétrer par l’une des lumières a au haut des cylindres la vapeur, après avoir exercé son action, s’échappe par ce même conduit, à travers la lumière e du tiroir, dans l’es-
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- FIG. Iû5 ET I06. — MACHINE BROTHERHOOD (ANCIEN TYPE)
- pace compris entre les trois pistons, d’où elle sort, par une tubulure E, dans l’atmosphère.
- de compression déterminées par ce tiroir.
- Les trois cylindres n’agissent pas isolément, puisqu’une cylindrée de chacun d’eux correspond à un demi-tour de l’arbre moteur, mais leurs actions motrices se superposent deux à deux, le cylindre A admettant la vapeur pendant le dernier tour de la course de B, et ainsi de suite, de manière à donner un moment de torsion total presque constant, jusqu’à des détentes d’environ
- Si l’on désigne par pm la pression moyenne ef-
- . La fig. ioi indique l’importance relative des périodes d’admission de détente d’échappement, et
- FIG. 108. — COUPE GH (FIG. I07
- fective, en kilogrammes par centimètre carré, exercée par la vapeur dans les cylindres, par v le vo-
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- lume d’un cylindre en centimètres cubes, et par n le nombre de tours du moteur par minute, sa puis-
- Flfi. III. — COUPE QR (FIG. I
- FIG. 112. — COUPE P(J (FIG. Il3)
- sance 'en chevaux est donnée approximativement par l’expression
- t_ n v pm 2 ooo ooo
- Cette expression suppose le rendement organique du moteur égal à 0,75.
- Le diagramme de la figure 102, pris sur un moteur de 10 chevaux marchant à 25o tours, avec une pression initiale de 4 atmosphères, indique un laminage trop prononcé de la vapeur en même
- 13, — COUPE LM (FIG. 109)
- temps qu’une compression très élevée, commençant à partir du milieu de la course arrière et, comme nous le verrons, très favorable à la marche du moteur.
- La consommation de ces machines est assez
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- élevée ; on; ne peut guère compter, pour de petites forces de io à i5 chevaux et de grandes vitesses de 5oo à 600 tours, sur moins de 18 à 20 kil. de vapeur par cheval et par heure, dans les conditions ordinaires de la pratique.
- M. Brotherhood a récemment apporté à la construction des distributeurs quelques perfectionnements heureux (figures 100, io3 et 104).
- Avec ce nouveau distributeur, la vapeur, admise par Y Y, dans le conduit annulaire V2, pénètre dans la chambre t du tiroir par l’ouverture
- Dès que la rotation du tiroir amène les ouvertures latérales t2, de la chambre t, en regard de la lumière a'a', fig. 100, la vapeur d’admission pénètre dans le conduit a du cylindre correspondant. L’échappement se produit, au contraire, par le
- FIG, I 14 A U7. — MACHINE BROTHERHOOD (NOUVEAU TYPE)
- tuyau E, quand les ouvertures e'e' de la chambre d’échappement e du tiroir passent devant ces mêmes lumières a'a'. La vapeur suit le trajet a, a1 a’, e'e', E.
- Le régulateur à force centrifuge G g agit malgré l’antagonisme d’un ressort, sur la valve d’admission R.
- Le tiroir est conduit par une sorte de tournevis dont les bras b sont pris dans la cloison qui sépare la chambre d’admission du tiroir de la chambre
- d’échappement, avec un jeu suffisant pour assurer au tiroir un rodage parfait.
- On peut faire varier ladétente en montant les bras b figures 107 et 108, sur un fourreau faisant écrou avec un pas très incliné taillé sur son arbre moteur B, entraîné lui-même à rainure et languette l par la manivelle e. Il suffit d’avancer ou de reculer B dans b à l’aide d’un levier l pour déplacer t2 par rapport à la lumière a' et modifier d’autant la durée de l’admission.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- Dans ce qui précède, nous avons vu que la vapeur, admise à l’extérieur du tiroir, en sortait par
- l’intérieur, après avoir agi dans les cylindres. Il suffirait évidemment de changer le sens du courant
- de vapeur pour renverser en même temps la rotation du moteur. Les figures 109 à 113 représentent ce mécanisme de changement de marche.
- La chambre du tiroir se prolonge, à cet effet, par un cylindre L muni de deux pistons D, D2 et de trois lumières annulaires NjN2N3. N4 communique par ni (fig. 112) avec la cavité centrale E' du tiroir, Na communique avec l’admission de vapeur V, et N3 correspond par n3, avec la chambre V2 extérieure au tiroir. Les extrémités du cylindre L communiquent entre elles et avec l’échappement E par N4.
- Dans la position actuelle des pistons D, D2, N4 et N2 d’une part, N3 et N4 de l’autre, communiquent respectivement entre eux ; la vapeur passe par VNgNj», au centre E' du tiroir, et s’échappe des cylindres dans l’atmosphère par Y2«aN3N4 E, contrairement à ce qui se passait dans notre premier cas ; la marche du moteur est renversée.
- Si l’on déplace les pistons DtD2 vers la droite,
- FIG. 119
- de manière à faire communiquer N4 avec N4 et N2 avec N3, la vapeur, admise aux cylindres par VN2 N3«3V2 en sort dans l’atmosphère par «jNjEjN^Ë à travers l’intérieur du tiroir, comme précédem-
- ment, et lej moteur reprend sa marche primitive.
- Il suffit, pour déterminer le déplacement des pistons et changer la marche du moteur, d’empêcher à l’aide d’un frein la rotation de la roue M,
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- libre en temps ordinaire. La vis sans fin V fait alors écrou sur M et force l’arbre Q des pistons à glisser avec eux sur B.
- Pour les moteurs de quelque importance, M. Brotherhood préfère actuellement remplacer le tiroir unique circulaire par trois tiroirs (fig.
- 114 à 117) à piston creux, légèrement appuyées sur leurs tiges par la vapeur et commandés par un seul excentrique. La vapeur, admise au cylindre par la valve régulatrice R et par l’extérieur du tiroir, à travers a a', comme elle est sur le point de le faire en tl} s’échappe comme en t3, par l’intérieur du tiroir et le tuyau E. Ce système de distribution donne, aux grandes détentes, des ouvertures d’admission et d’échappement plus promptes et mieux dégagées. Il paraît aussi plus durable, plus facile à maintenir étanche et à réparer que le tiroir circulaire.
- Le fond des pistons moteurs porte (fig. n5 et 116) une rainure qui coïncide, vers la fin de l’échappement par le tiroir, avec pne ouverture radiale découpée dans le tube qui forme le tourillon de la petite tête de bielle. La vapeur continue ainsi à s’échapper, sans contre-pression, bien que le tiroir ait déjà étranglé ou fermé l’échappement.
- Dans le moteur Brotherhood, la vapeur n’agissant que sur les faces extérieures des pistons, les
- bielles travaillant toujours à la compression, il suffît de les appuyer sur la portée de l’arbre par trois
- FIG. 120
- butées cylindriques en bronze reliées par des frettes en acier f (fig. 106 et 118). Les bielles sont en
- FIG. 12 1
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- acier; après les avoir disposées à 120° autour du I que l’on alèse et que l’on fend ensuite pour en centre d’un moule, on y coule un disque de bronze j former les trois butées.
- FIG. 122 ET 123. MACHINE DE JAMES ET WARDROPE
- Les attirails sont équilibrés par des contrepoids A.
- L’allure de la machine Brotherhood est très
- stable, même aux vitesses excessives de 2 000 tours, qui lui permettent de développer sous un faible volume une grande puissance et d’acquérir une marche régulière avec un volant relativement
- léger. Son emploi est tout indiqué par la conduite des dynamos ; on en compte déjà plus de 5oo ap-
- FIG, 125
- plications. La figure 119 représente une de ces applications à la conduite d’une machine Siemens
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- FORCE en chevaux DIAMETRE des cylindres COURSE des pistons NOMBRE de tours par minute Pression de la vapeur Intro- duction
- 3 i/iî 70 mill. 60 mill. 1.S00 5 kil. 1/3
- 4 1/2 80 — 65 — i.35o » »
- 51/2 90 — 75 - I 200 » »>
- 7 IOO — 80 — 1 i5o »
- 8 1/2 IIO — 80 — i. i5o )' »
- IO 120 — 100 — 900 )) »
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- 60 3io 205 — 400 M ))
- 7777r/7V777777777n777777/77f/77?
- FIG. 127
- destinée à produire un éclairage de 5o 000 candies. On y reconnaît le régulateur et son levier
- agissant sur la prise de vapeur, comme nous l’avons décrit en détail.
- DÉTAIL DU DISTRIBUTEUR
- FIG. 129
- Le tableau ci-dessus’ donne les dimensions des types de moteurs Brotherhood les plus fréquent ment employés.
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- 6o
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- Machine de Gardner.
- Le succès du moteur Brotherhood lui a suggéré un grand nombre d’imitateurs. L’un des plus scru-
- puleux est M. Gardner. Dans ce moteur (fig. 120 et 121), la vapeur admise en V par la valve régulatrice R, est distribuée aux trois cylindres par trois tiroirs plats. L’échappement a lieu autour du con-
- m -m ®«afl ÉÉ 3 9 '
- !
- FIG. l3o et i3i„ MACHINE PARSONS. — COUPE LONGITUDINALE ET PLAN
- duit d’admission, à travers le tuyau E. Le jeu delà garniture de l’arbre moteur se rattrape au moyen de lavis de serrage S. Les tiges des tiroirs de distribution ne sont pas articulées mais appuyées par leurs arcs sur une came excentrée taillée dans l’arbre.
- Machine de James et Wardrope.
- Dans ce moteur (fig. 122 et 123), également à trois cylindres, la distribution se fait, comme dans les nouveaux moteurs Brotherhood, par trois tiroirs à piston creux, l’admission par a, l’é.chap-
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
- 61
- pement par e, l’intérieur du tiroir et le tuyau E, mais les tiroirs, au lieu d’être conduits par un excentrique, sont actionnés par des bielles reliées respectivement au piston qui précède le leur dans le sens de la flèche. Chacun des cylindres est,' de plus, muni d’ouvertures t' par lesquelles la vapeur s’échappe directement, dès que le piston a parcouru les | de sa course. On pourrait évidemment articuler les tiges des tiroirs-aux bielles mêmes des pistons et munir les tiroirs de plaques de détente.
- Machine d'Abraham.
- M. Abraham a récemment proposé, comme l’avaient déjà fait MM. Hick et Head, de porter à quatre le nombre des cylindres des machines Bro-therhood.
- On augmente ainsi d’un tiers la puissance du moteur, sans accroître son encombrement mais en compliquant son mécanisme et en multipliant ses frottements ; la marche du moteur est, en outre, plus régulière aux grandes détentes.
- La vapeur de la chaudière est constamment ad-
- MACHINE PARSONS.
- VUE PAR BOUT
- mise dans les espaces a qui entourent les cylindres comme une enveloppe de vapeur, mais avec des surfaces rayonnantes très développées (fig. ie5 et 126).
- La distribution est faite en b (fig. 127) par deux
- distributeurs cylindriques b cfui peuvent s’abaisser ou s’élever sous l’action du régulateur.
- Ces distributeurs tournent deux fois moins vite que l’arbre moteur.
- La vapeur de a pénètre (fig. 128) parles lumières
- KIG. 1JJ ET 1J4
- m 11 dans les compartiments o du tiroir, d’où elle est admise aux cylindres à travers les ouvertures triangulaires q (fig. 12g); l’échappement s’opère, par les compartiments p (fig. 127), à travers les lumières r, dans l’espace compris entre les quatre pistons.
- Grâce à la forme triangulaire des lumières d’admission q, la levée des distributeurs par le régulateur modifie la détente, sans étrangler l’échappement.
- Le tableau ci-dessous donne les principales caractéristiques des types courants de ce moteur pour une pression d’admission de six atmosphères (’).
- 01AM ETRE des cylindres COURSE NOMBRE de tours par minute PUIS- SANCE effective en chevaux P 0 total DS par cheval
- S5m/m 58 </:0 4.10 ' IOO '24k3o
- 70 70 Uoo 6,6 170 25,70
- 90 80 700 9 . 250 27,70
- 1 10 C)0 63c 14 ' 35o 25
- i35 io5 55o 25 45q m
- Machines de Parsons.
- La machine très ingénieuse de M. C. A. Parsons (fig. i3o à i38) est, comme les précédentes, à quatre cylindres groupés autour d’un même arbre moteur, mais dans des plans différents, et l’attaquant par deux manivelles coudées à 1800.
- Les pistons groupés deux à deux par des boulons (fig. 133) attaquent directement leurs manivelles.
- C) Engineering 2. Dec. 83.
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- 6 2
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- L’arbre moteur se trouve, ainsi que l’indiquent les fig. i35 à i38, exécutées d’un rayon égal à celui des manivelles motrices par rapport à l’axe des tourillons A et B (fig. i3o), qui l’enveloppent, et autour desquels peut tourner l’ensemble des quatre cylindres.
- Il en résulte un mouvement des cylindres par rapport aux manivelles permettant de relier les manivelles aux pistons, directement, en supprimant les bielles.
- Le principe de ce mouvement, le même que celui de l’engrenage de Lahire consiste en ce que tous les points d’une circonférence G roulant dans un cercle H, de rayon double (fig. 134) décrivent des diamètres de ce cercle.
- Deux points E et F, situés aux extrémités d’un même diamètre de G, décrivent des diamètres de H perpendiculaire entre eux, comme A H et B D.
- FIG. l35 A l38. — DIAGRAMMES d'un DEMI-TOUR
- Enfin, le petit cercle G accomplit deux révolutions autour de son centre pour une autour H.
- Dans la machine Parsons, les cylindres peuvent pivoter autour de H ; leurs axes sont figurés par AF et BD; l’arbre moteur tourne autour de G ; les manivelles motrices sont représentées par le diamètre G G F.
- Les figures i35 à 137 représentent les positions relatives des pistons et des cylindres pendant un demi-tour de l’arbre moteur G.
- Dans la position correspondant à la figure i35, la vapeur est admise en A, en i36 le piston A, s’est légèrement déplacé dans son cylindre, en i38, il a accompli sa demi-course avant.
- Pendant ce temps, le piston B, est arrivé au bout de sa course-avant; son cylindre s’ouvre à l’échap-
- pement et reste ouvert pendant environ les - de la j
- course arriéré. La compression s’effectue pendant le dernier quart de cette course.
- On voit, par la suite des figures i35 à i38, que les cylindres ont tourné d’un quart de révolution autour de H (fig. 134), pendant que le piston A accomplissait sa demi-course, et que l’arbre moteur G faisait un demi-tour. L’ensemble des cylindres fait donc un tour pour deux de l’arbre moteur.
- La vapeur, admise par la valve régulatrice V (fig. i3o), est amenée par le tourillon D et le conduit pointillé E, dans l’espace compris entre l’anneau d’équilibre C et le tiroir circulaire figuré en doubles hachures. Ce tiroir tourne dans l’anneau excentré f, à travers lequel s’échappe la vapeur, le tiroir circulaire admettant successivement la vapeur aux cylindres par ses bords extérieurs, et la laissant ensuite s’échapper par ses bords intérieurs, comme un tiroir ordinaire.
- L’admission du tourillon D aux conduits E se fait par les lumières G ; il suffit, pour faire varier l’admission ou pour renverser la marche du moteur, de changer, en le déplaçant par le volant H, le calage ou l’excentricité de l’anneau F'.
- La pompe J distribue, par les tuyaux P, l’huile à tous les organes moteurs, complètement enfermés. L’huile circule sans cesse, surnageant au-dessus de l’eau du condensateur qui s’échappe par le trop-plein K.
- Les pièces en mouvement s’équilibrent d’elles-mêmes; de là, une marche très douce même à 1 5oo tours.
- Le mouvement elliptique du tiroir le rode et le polit sur ses glaces; enfin, les pistons ne donnent comme nous l’avons vu. qu’une course par tour, avantage précieux aux grandes vitesses.
- L’arbre de la machine est relié à celui de la dynamo par un accouplement à ressorts, indiqué sur la figure i3o, qui peut, à la fois, glisser suivant l’axe de cet arbre et subir un faible déplacement angulaire. Le manchon en fonte de l’arbre de la ' dynamo est, à cet effet, relié à celui de l’arbre moteur par un boulon qui la traverse librement et qui l’appuie, par un ressort, sur un disque en bois intermédiaire entre les plateaux de ces deux manchons. La tension du ressort est telle que les plateaux s’entraînent en marche normale par leur frottement ou leur adhérence sur le disque de bois.
- Dès que la résistance augmente, il se produit, entre le disque et les plateaux, un glissement ; les bobines s’inclinent alors, jusqu’à ce que l’augmentation de la compression de leurs ressorts suffise pour rétablir l’entraînement. Les variations de vitesse du moteur se trouvent ainsi considérablement atténuées avant de se transmettre à la dynamo.
- Le tableau ci-dessous résume les principaux j résultats d’un essai exécuté aux ateliers de Kitson
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
- f>.>
- avec une de ces machines ayant des cylindres de i8ômm de diamètre et de i5om“ de course (').
- PRESSION de la vapeur dans la boîte du tiroir en kil. ' par centimètre carré NOMBRE de tours par minute PUISSANCE effective au frein en chevaux POIDS de vapeur dépensée par cheval-heure effectif DEGRÉ d'admission
- 5x6 900 17,32 i5k9 1 ï
- 7,0 860 36,48 i6,3 a ît
- 5,6 880 27,03 17,2 3 À
- 5,6 840 39,91 16,4 T
- 4,2 ÇOO 22,97 20,1 2
- 3,5 900 16,96 20,9
- 5,6 900 45,06 17,6 £
- 4,2 gi5 31,27 17,7
- 3,5 900 27,22 18,3 Y
- 2,8 900 20, o5 19,3
- 3,5 900 29,00 19,0 7 F
- 2,1 820 14,o5 22,5 7 H
- La consommation de vapeur s’est donc élevé à 18 k. 5 en moyenne par cheval effectif à goo tours.
- (A suivre.) Gustave Richard.
- L’ÉCLAIRAGE ÉLECTRIQUE DES THÉÂTRES
- PAR LES
- LAMPES A INCANDESCENCE
- Depuis l’impulsion donnée par le Savoy-Thea-ter et le théâtre de Brünn, l’introduction des lampes à incandescence dans les salles de spectacle s’est étendu de plus en plus, et nous pouvons citer aujourd’hui onze théâtres complètement éclairés de cette façon ; ce sont le Savoy-Theater, installé par la maison Siemens ; le théâtre de Brünn, celui de la Havane, le Bijou-Theater de Boston, le théâtre du Parc à Bruxelles, le Residenz-Thea-ter, de Munich; le Residenz-Theater de Stuttgart, le théâtre de Manchester, les théâtres de Man-zoni et de la Scala, à Milan, éclairés par la Compagnie Edison, et enfin le théâtre de Budapest, installé par MM. Ganz et C°.
- Sans revenir sur les détails déjà donnés sur quelques-unes de ces installations, nous nous proposons de les passer en revue en considérant successivement la répartition de la lumière dans l’ensemble de l’édifice, les procédés employés pour la régulation et l’obtention des effets de scène et l’installation des moteurs et machines.
- Répartition de la lumière.
- Le nombre de lampes en action dans les différents théâtres installés iusqu’ici varie nécessaire-
- FIG. I
- ment beaucoup d’un théâtre à l’autre. Ces différences proviennent non seulement de l’importance plus ou moins grande des diverses scènes et de la
- plus ou moins grande économie apportée dans l’installation, mais aussi de différentes circonstances accessoires.
- Parmi celles-ci, nous citerons le plus ou moins
- (l) Engineering, 14 mars 1834.
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- 04 LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- grand besoin de lumière dans, la salle . suivant les pays. C’est ainsi que dans les endroits où les en-tr’actes Sont longs et ;où. la scèneresté par suite longtemps éclairée, comme,-cela a lieu en France ou en Angleterre, l’éclairage de la salle devra être plus intense qu’en Allemagne où les entr’actes sont excessivement courts. Mais ce sont là des conditions qui peuvent varier à l’infini et sur lesquelles nous ne voulons pas nous étendre.
- Nous nous contenterons de donner ci-dessous, d’une façon synoptique, le nombre des lampes employées dans les différents théâtres et leur distribution.
- Savoy-Theater.— Les lampes Swan employées dès l’abord pour l’éclairage du Savoy-Theater étaient au nombre de 1158. Cent quatorze étaient réparties dans la salle, 220 étaient affectées à l’éclairage des corridors, passages, loges, - etc.; 824 éclairaient la scène, et enfin 8 servaient de lampes témoins dans la salle des machines. On en trouvera d’ailleurs la répartition exacte dans La Lumière Electrique, vol. VI, p. 328. Depuis, cet éclairage a été augmenté de quelques centaines de lampes et porté à un peu plus de 1 200.
- Théâtre de Briinn. — L’installation comprend 1 384 lampes Edison A de 16 bougies et 40 lampes B, mais 900 au plus sont allumées à la fois. Sans compter les 8 lampes qui éclairent la salle des machines, la répartition dans le théâtre est la suivante :
- Dépendances :
- Sous-sol.............................. 8 lampes.
- Rez-de-chaussée, partie antérieure, y
- compris le vestibule .................. 118 —
- Rez-de-chaussée, partie postérieure. . . 10 . —
- Entresol, partie antérieure................ 18
- — — postérieure................ 3o
- Ier étage, partie antérieure, y compris le
- foyer.................... 79 —
- — — postérieure................ 10
- 2° étage.................................. 17 —
- 3° étage, partie antérieure, y compris le
- lustre du grand escalier . . 40
- — partie postérieure.......... 34 —-
- Amphithéâtre. .............................. 5 —
- Scène :
- 6 herses de 101 lampes. ................ 606 lampes.
- Rampe de droite............................ 71
- Rampe de gauche...................... 71
- Deux portants fixes de 3o lampes ... . . 60 —
- Quatre portants mobiles de 8 lampes . . 32
- Salie :
- Orchestre................................. a3
- ire galerie......................... . 22
- 2° galerie................'........... 20
- 3e galerie.................. • • . 21
- Amphithéâtre.............................. 18 ' —'
- Lustre . ..... 9- -, ... .. . . , 56 —
- Dessous (non réglables).................... ]3 —
- souffleur — ..........2 —
- Éclairage des répétitions :
- 1 herse .................... • i5 lampes. ,
- Soufleür. 2 ' —
- Orchestre ...................... 23 —
- Pour ce théâtre, il faut ajouter 5 lampes Gramme alimentées par une machine du même inventeur, et qui servent à éclairer la place devant le théâtre.
- Théâtre Alliser à la Havane. — L’installation de ce théâtre a été décrite dans, La Lumière Electrique, vol. VIII, p. 62. Nous rappellerons ici la distribution de ses lampes, qui sont ait nombre de 182 lampes B et 3i lampes A.
- Rampe ............................. 22 B
- 2 herses de 10. ................ . 20
- 2 herses de 6..................... 13
- 36 appliques de 2 lampes fixées contre les colonnes des galeries .......... . . ;. 73 'T g
- 4 appliques de 4 lampes près des loges /
- d’avant-scène................ , . . 16 I
- 6 lampes dans chacun des quatre corridors ., 24 t
- Sur les paliers devant les miroirs. ...... 6 ,
- Dans les loges. . . . ............. . .. 10 ( •,
- Dans le vestibule . .......... . 8’A' V
- Sous les arcades de la façade......... 3 • > 3i
- Dans la salle des machines......1 ...........20- j \
- Bijou-Theater à Boston. — L’éclairage de ce théâtre comprend environ 65o lampes réparties ainsi qu’il suit :: :
- Scène (lampes munies de réflecteurs) :
- Portants (trois séries)!.......... ........... , 192
- Herses . . . . ............... . . .........!.... - 140
- Salle :
- Grand lustre. " 6n
- 3 petits lustres ...................... . 18
- Loges et galeries. .1........................... 88
- Escalier (3 candélabres de 12 lampes)................ 36
- Foyer (1 candélabre de 6 lampes et 2 de 3) ... . 12 Bureaux (4 lustres de 4 lampes et 1 de 9) . . . , . 25 Candélabres devant le:théâtre. . ............ 40
- Ce théâtre présente la particularité qu’il n’a pas de rampe. '
- Théâtre du Parc, à Bruxelles. — Le nombre des lampes installées s’élève à 35o. Ce sont des lampes Edison A. Elles sont ainsi réparties :
- Rampe.................................... 26 lampes.
- Chaque herse............................. 10 —
- Lustre de la salle...................... 66 —
- Appliques sur les côtés de la scène....... 26 —
- Le reste des lampes éclaire les différentes dépendances du théâtre, les loges des artistes et la place située devant l’édifice. Les lampes de la rampe sont en verre dépoli. ; :
- Residenz Theater de Munich. — Cette installa-
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- 66
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- ion comprend 766 lampes de 16 et 8 bougies, distribuées de la façon suivante :
- Dépendances :
- Escaliers, couloirs, etc. . . . 58 lampes de 16 bougies.
- -r- 6 — 8 —
- Loges • • . . . . 24 — 16 —
- Scène :
- 7 herses de 35 lampes. . . . 245 lampes de 16 hougies.
- 2 portants de 10 . . 20 —
- 12 portants de b . . 72
- 6 pièces mobiles de 12. . . . 72
- 2 — 20. . . . 40 —
- Rampe . . 40
- Dessous 7
- Dessus . .*• IO —
- Salle :
- Lustre..................... 60 lampes de 16 bougies.
- Balcon..................... 96 — 8 —
- Salle des machines......... 16 lampes de 16 bougies.
- Residenz-Theater à Stuttgart. — x 077 lampes Edison en tout sont installées dans ce théâtre ; la répartition en est la suivante :
- Scène 18 lam 'es de 10 bougies
- i58 — l6
- i56 — 32 —
- Salle 159 — 10 —
- 209 — 16 —
- Escaliers,corridors, administration, lanternes de rues, ves-
- tiaires, etc 272 — 16 —
- Loges et foyer de la
- danse 57 — 16 _
- Salle des machines. . . l5 — 16 —
- Éclairage de réserve. . 33 — JO —
- Théâtre de Manchester. — Bien que nous ayons compté ce théâtre parmi les théâtres complètement éclairés par des lampes électriques, le gaz y a été conservé pour la scène. Cela n’empêche pas que l’éclairage de la salle et l’installation des machines ne soient très importants. Le nombre de lampes en action est de 460, dont 200 sur le lustre de la salle et le reste dans les galeries, vestibules, foyers, etc. Ajoutons que les lampes à incandescence ne sont pas tout à fait proscrites de la scène. C’est ainsi que dans une féerie on substitue aux lampes du lustre 200 lampes réparties sur la scène, dans la décoration et autour des danseuses, et on produit ainsi un effet de scène des plus beaux.
- Théâtres Manzoni et de la Scala à Milan. — Le théâtre Manzoni compte 400 lampes Edison de xi6 bougies, celui de la Scala, environ 2 5oo dont 1 600 seulement fonctionnent en même temps dans les circonstances ordinaires. D’après les renseignements publiés dans ce recueil par les professeurs Colombo et Ferrini (numéros des 12 janvier et 5 avril 1884), ces lampes, qui sont presque toutes de
- 16 bougies, sont ainsi réparties dans le théâtre de la Scala :
- Scène :
- 9 herses............................................ 408
- Rampes............................................... 98
- 32 portants....................................... 264
- 6 projecteurs mobiles............................... 90
- 12 rampes mobiles de 10 lampes. 120
- Lampes de réserve................................... 126
- Salle :
- Lustre............................................ 344
- Pourtour............................................ 253
- Orchestre et couloirs des loges et galeries supérieures ..................................... ... 209
- Entrée, café, vestibule, etc....................... 118
- Entrée latérale, cours, atelier de décors, loges d’artistes....................................... 396
- Théâtre de Budapest. — Les lampes employées dans cette installation sont des lampes Swan de
- FIG. 4
- 20 bougies elles sont au nombre de 1 600 dont 900 sont chaque soir en activité. La scène comporte 420 lampes, la salle 180, le reste est réparti dans les couloirs, vestibules, escaliers, etc.
- Réglage des lampes.
- Dans les différentes installations que nous avons énumérées, sauf celle de Budapest, le réglage-de l’intensité des lampes est obtenu par l’introduction dans chaque circuit de résistances plus ou moins grandes au moyen d’un rhéostat à touches.
- Les rhéostats régulateurs en usage au théâtre de Briinn ont déjà été décrits dans La Lumière Electrique, vol. VIII, p. 487, nous n’y reviendrons pas.
- Le type actuellement en usage à Stuttgart et à Munich dérive de celui (fîg. 1) que nous avons décrit à propos du théâtre d’essais de l’Exposition de Munich (vol. IX, p. 53o). Un de ses éléments est représenté schématiquement dans la fîg. 2 ; l’appareil complet se compose d’une série de le-
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
- 6 7
- viers M se mouvant dans des plans verticaux au-dessus d’une table horizontale et dont chacun forme le contact mobile d’un rhéostat à touches, de sorte que, suivant sa position, il introduit dans le circuit correspondant une plus ou moins grande résistance.
- Chaque série de lampes peut être ainsi réglée individuellement, mais on peut aussi agir sur plusieurs d’entre elles simultanément. En tirant les leviers, comme si on voulait les sortir de la table, on allonge leurs bras extérieurs et on les met en prise avec une tige horizontale, qui, sous l’influence d’une petite roue de manœuvre, se meut en faisant tourner autour de leur axe tous les leviers engagés. On peut commander ainsi simultanément un nombre quelconque de séries de lampes.
- Un résultat analogue est obtenu à l’aide du régulateur en usage à la Scala de Milan, et dont le
- professeur Ferrini a donné là description dans notre dernier numéro.
- Les derniers modèles de rhéostats régulateurs en usage à Munich et à Stuttgart sont en outre munis d’un dispositif permettant de simuler les éclairs. A chaque série de lampes correspond une manivelle N qui, lorsqu’on la manœuvre, détermine pour un temps très court, le contact entre un ressort L et une touche D. La résistance qui se trouvait précédemment dans le circuit, se trouve ainsi exclue pendant quelques instants du circuit, l’intensité des lampes augmente momentanément et produit le même effet qu’un éclair.
- Dans les autres théâtres énumérés, le réglage de l’intensité des lampes se fait à l’aide d’appareils analogues à ceux que nous venons d’indiquer, mais il n’en est pas de même au théâtre de Budapest où le réglage est obtenu d’une façon toute spéciale
- FIG. 5
- sans l’intervention de résistances. Les machines en usage à ce théâtre sont des machines Ganz et Zipernowsky à courants alternatifs, leurs 12 induits sont indépendants les uns des autres, et elles comprennent par suite chacune 12 sources distinctes de courant. Comme 4 machines fonctionnent en même temps, on dispose en tout de 48 sources élémentaires de courant. Un certain nombre de ces sources, groupées en quantité alimentent chaque circuit de lampes et un commutateur permet de modifier le nombre de sources, ainsi groupées sur une série de lampes. C’est ainsi que le circuit de la salle est alimenté par 9 sources élémentaires, et qu’on peut faire varier l’intensité de l’éclairage en faisant entrer en jeu, au moyen du commutateur, ou toutes ces 9 sources, ou seulement un certain nombre d’entre elles. M. M. Ganz et C° invoquent en faveur de ce système l’économie résultant de ce qu’on ne dépense pas de courant dans des résistances inertes, et de ce fait que, les machines étant pourvues de régulateurs, la dépense de combustible se règle sur le *ravail à faire.
- Un autre point important dans l’éclairage des théâtres consiste dans la production de différentes teintes (généralement blanc, vert et rouge) pour les effets de scène.
- Un des moyens les plus simples employés dans ce but est celui auquel on a recours à Briinn et qui est dû à M. Brandt. Il consiste à avoir, pour les circuits de la scène, outre les lampes en verre ordinaire des lampes en verre vert et d’autres en verre rouge. Pour l’éclairage normal, le courant passe dans les lampes en verre blanc ; veut-on un éclairage rouge on lance au moyen du commutateur le courant dans les lampes rouges et, si une teinte verte est requise, c’est le circuit des lampes vertes que l’on fait entrer en activité. Ce système fonctionne très bien et il est très rapide, nous avons vu à Brünn, pendant un entr’acte, l’employé chargé de la régulation du courant faire passer sous, nos yeux en quelques instants l’éclairage de la rampe par les trois teintes indiquées et, certainement, si tous les commutateurs de la rampe, des herses et des portants étaient commandés par un
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- .68
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- mènie levier de manœuvre, l’effet ne laisserait absolument rien à désirer. Le seul inconvénient de la méthode est de tripler le nombre des lampes nécessaires sur la scène.
- . La même observation s’applique au système en usage à Budapest. Là chaque rampe ou herse (fig. q)
- se compose de trois rangées parallèles de lampes blanches, mais l’une des rangées est nue, tandis que la seconde est masquée par une lame de verre rouge et la troisième par un verre vert. On fait, comme nous venons de le dire, passer le courant selon le. besoin dans l’une ou l’autre de ces rangées.
- ?7/777mZWZ7/-ùÆ2.
- FIG. 6 ET 7. — SALLE DES MACHINES DU THEATRE DE BRUNN
- Pour obvier à cette augmentation du nombre 4es lampes, M. Lautensçhlager emploie des écrans en gélatine transparente colorée en rouge ou en vert, et qui viennent au moment voulu se placer devant les lampes ordinaires. Nous avons déjà décrit (vol. IX, p. 528) les dispositifs installés par lui dans ce but au théâtre d’essais de l’Exposition de Munich. Dans l’installation actuelle du Théâtre de
- Munich, il a eu recours à une autre forme d’écrans en gélatine. La fig. 5 en montre la disposition pour une rampe. Sur un tube en fer T, fixé dans une boîte B, dont le couvercle s’ouvre en deux parties CC', est fixé un réflecteur R dont la partie inférieure en retour d’équerre supporte les lampes. Les fils arrivent aux lampes par l’intérieur du tube. Sur ce tube sont chaussées des poulies PP ser-
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
- (*)
- vant de bases à un cylindre composite G. Ce dernier est ouvert sur le tiers de sa circonférence, et les deux autres tiers sont occupés par des bandes de gélatine, colorées selon les teintes d’éclairage que l’on,veut obtenir. Le cylindre tourne autour du tube T sous l’action d’une corde enroulée sur la gorge.d’une des poulies, et, suivant sa position, il dégage les lampes ou fait arriver devant elles l’une des bandes de gélatine colorée. En ouvrant l’un ou l’autre des deux demi-couvercles, on utilise l’appareil par l’une ou l’autre de ses deux faces.
- Enfin, le tube T peut lui-même, au moyen de la manivelle M, être tourné de façon à amener les lampes dans une position quelconque, que l’on rend fixe ensuite, au moyen de la goupille B:
- Il suffit d’un très léger changement pour rendre cette disposition verticale et l’appliquer aux portants, et il va sans dire que pour les herses, afin d’obtenir plus de légèreté, on peut remplacer la boîte extérieure en bois par une enveloppe en métal mince.
- Ce système fonctionne avec succès à Munich.
- t FIG. 8 ET g. — SALLE DES MACHINES DU THEATRE DE STUTTGART
- S’il permet de réduire le nombre des lampes à un minimum, il a, en revanche, le défaut de compliquer un peu la manœuvre.
- Les appareils reposant sur le principe des écrans colorés mobiles sont encore en usage à Stuttgart et à Milan ; pour les autres théâtres cités, nous n’avons pas de données précises sur le système employé.
- Reste encore à envisager un cas du réglage des lampes, c’est celui où un grand nombre de foyers étant supprimés à la fois, sur la scène et dans la salle, ceux qui restent allumés dans les autres parties de l’édifice risqueraient de recevoir trop de courant et de se trouver par suite endommagés. Avec une installation comme celle de Budapest, ce danger n’existe pas. Dans les installations
- du système Edison, l’homme qui a la garde des machines est chargé de le prévenir. Une sonnerie l’avertit du moment où l’on va supprimer un nombre notable de lampes, et il introduit alors à l’aide d’un rhéostat des résistances dans le circuit des inducteurs, en se guidant pour cela sur l’intensité des lampes témoins placées dans la salle des machines.
- Dans certains cas, comme à Stuttgart par exemple, l’employé chargé de faire varier la résistance des inducteurs est averti des variations de la tension aux bornes par 2 lampes, l’une verte, l’autre rouge. Pour la tension normale, aucune des deux lampes ne brûle, pour un affaiblissement de la tension la lampe verte s’allume, pour une augmentation, c’est au contraire la lampe rouge.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- Installation des moteurs et machines
- Les installations des machines et moteurs dans les divers théâtres présentent entre elles assez de différences pour qu’il soit intéressant de les passer en revue.
- Nous rappellerons d’abord qu’au Savoy-Theatre il y avait, dès l'origine, 6 alternatives Siemens W4 marchant à 70 tours par minute, avec leurs excita-
- Chambre d e
- chaudières
- Chamb
- ies -Ç 1--
- chaudières
- FIG. IO. — SALLE DES MACHINES DU THEATRE DE MANCHESTER
- trices D, tournant à 1 i5o tours. Ces machines étant mues par une locomobile Garrett de 20 chevaux, une locomobile Marshall de 12 chevaux et une machine semi-portative Robey de 20 chevaux. La force absorbée réellement, mesurée au dynamomètre, était de 120 à i3o chevaux.
- L’installation des machines au théâtre de Brünn a déjà été également indiquée. Les figures 6 et 7 qui représentent l’élévation et le plan des salles des machines et des chaudières complètent les renseignements déjà donnés, (vol. VIII, p. 484). Les
- machines Edison sont du type K destiné à alimenter 25o lampes de 16 bougies.
- Elles sont au nombre de 4, et pourraient alimenter par suite 1000 lampes en absorbant 120 chevaux, mais comme elles ont au plus 900 lampes à alimenter, elles n’ont pas à donner leur maximum. Cette circonstance supprime la machine de réserve. En cas d’accident arrivé à l’une des machines, on pousserait les autres. Ces machines ont leurs armatures associées en quantité, et leurs inducteurs montés en dérivation. Le courant total est conduit de la salle des machines au théâtre (une distance de 3oo mètres) par deux gros conducteurs qui se divisent dans le théâtre, ainsi que cela a été dit dans l’article cité plus haut. Les machines électriques sont mues par une machine double à haute pression de 110 chevaux, système Collmann, qui au moyen de cordes de chanvre, transmet le
- SALLE DES MACHINES DU THEATRE DE BUDAPEST
- mouvement aux machines Edison et à 2 machines Gramme destinées à l’alimentation des lampes du même inventeur.
- Les 40 lampes B qui servent pendant le jour à l’éclairage des répétitions sont alimentées par une petite machine Gramme et un moteur à gaz Otto placés dans le sous-sol du théâtre.
- A Stuttgart l’installation fonctionne avec quatre machines Edison K, mais la salle des machines (fig. 8 et 9) est disposée pour en recevoir 6. Les quatre machines sont mues par 2 machines à vapeur compounfl à condensation sortant des ateliers G. Kohn à Berg. En outre une petite machine modèle E est animée par un moteur spécial à trois cylindres. Cette machine sert pour les répétitions et autres éclairages accessoires ; la machine à vapeur fait 3oo tours par minute. Les machines compound marchent à i3o tours et peuvent développer de 60 à 100 chevaux. Les machines électriques sont groupées comme à Brünn
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- et le courant distribué dans le théâtre, derrière j lequel le bâtiment des machines est placé, d’après les mêmes principes, avec les différences que nous avons signalées dans le système de rhéostat régulateur employé. .
- A Munich les machines à vapeur, qui sont trois machines compound de la maison Ruston, Proctor j et C° à Lincoln, sont installées dans la cour com- I
- prise entre le Residenz-Theater et le Hof und National-Theater. Des courroies de cuir transmettent le mouvement à une transmission commune qui à son tour anime 3 machines Edison K placées dans les caves du théâtre ; ces dernières font 900 tours à la minute. La distribution du courant est analogue à celle des théâtres précédents.
- Au théâtre de la Havane, le courant est fourni
- P 0'\X'\
- Jb Q
- FIG. 12 ET l3. — SALLE DES MACHINES DU THEATRE DE BUDAPEST
- par deux machines Edison Z mue^ par un moteur de 14 chevaux. La salle des machines est à 36 mètres du théâtre, les deux machines alimentent des circuits distincts.
- La salle des machines du Théâtre de Boston est située à 160 mètres du théâtre; elle contient une chaudière de Babcock et Wilcox, une machine à vapeur de Lawrence et deux machines Edison K. Celle du Théâtre du Parc, à Bruxelles, est seule-
- ment à 20 mètres du théâtre, et les machines Edison K y sont également au nombre de deux.
- A Manchester, la salle des machines, représentée en perspective dans la figure 3 et en plan et élévation dans la figure 10, est située à environ 90 mètres du théâtre. Elle renferme quatre machines K. Deux seulement fonctionnent à la fois, mais chaque paire est mue par une machine à vapeur distincte, et pendant qu’un des moteurs fait le ser-
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- vice, on maintient l’autre en marche lente, afin qu'en cas d’accident, on puisse immédiatement substituer aux machines en marche les deux machines de réserve. Les machines à vapeur sortent des ateliers de MM. Mather et Platt, ce sont des machines Compound-tandem. Elles marchent à igo tours par minute.
- L’installation des machines à Budapest diffère complètement des précédentes, par suite de l’emploi des machines alternatives. Elle est représentée par les figures n, 12 et i3. Les machines sont placées dans un souterrain, au-dessous même de la rue adjacente au théâtre. La vapeur est fournie par deux chaudières de sûreté dd, système Buttner ; elle est amenée par des tubes e, f, à deux machines compound de Gwynne, de 80 chevaux chacune, placées aux deux extrémités d’un arbre de transmission h h et munies de couplages à friction mm. Grâce à ces couplages, les deux machines peuvent mener ensemble la transmission, et c’est ce qu’elles font dans les conditions normales, mais sans donner leur maximum. En cas d’accident arrivé à l’une d’elles, on force la seconde et on lui fait mener à elle seule la transmission.
- La transmission h porte des poulies i tournant à 180 tours par minute, et qui mènent 5 machines b système Ganz (Wïï), avec leurs excitatrices a. Ces alternatives peuvent faire 25o lampes de 20 bougies avec une tension de 56 volts et un courant de 1,4 ampère. Quatre d’entre elles fonctionnent simultanément, la cinquième est de réserve et peut être substituée à l’une quelconque des autres. Le courant est mené au théâtre par 4 conducteurs distincts; l’un des circuits alimente la scène, le second la salle, le troisième les passages d’entrée et de sortie, et le quatrième le vestiaire. L’intensité dans le circuit de la scène est de 600 ampères ; dans chaque rampe ou herse, elle est de 84 ampères.
- Suivant les organisateurs de l’installation, l’emploi de courants alternatifs augmente la durée des lampes à incandescence. Cette durée, qui avec le courant continu varie entre 5oo et 8ooneures, serait avec le courant alternatif de 1 000 à 1 200 heures.
- Pour l’installation des machines au théâtre de Milan, nous renverrons aux articles déjà cités des professeurs Ferrini et Colombo.
- On voit, en somme, que l’éclairage des théâtres par les lampes à incandescence a fait depuis son introduction de grands progrès. En outre, partout où il a été installé, on constate son succès. A Munich, la bonne réussite de l’installation du Residenz-Theater a fait décider l’éclairage par le même système du Hof und National-Theater, et à Briinn, le bourgmestre a adressé à la Société Edison le certificat suivant, que nous trouvons reproduit dans un article de M. Jordan, publié dans YElec-trotechnische Zeitschrift :
- « En réponse à votre honorée du 10 novembre i883, je suis prêt à vous confirmer que l’éclairage du nouveau théâtre de la ville par les lampes à in-candeséence Edison a fonctionné à la satisfaction générale depuis l’ouverture du théâtre, le 14 novembre 1882 jusqu’à ce jour, et qu’elle n’a donné lieu à aucune plainte.
- « Winterholler. »
- « Briinn, le 16 novembre i883.
- Le fonctionnement de l’éclairage par les lampes à incandescence ne laisse donc rien à désirer. Reste la question du prix de revient. C’est là un point important, que nous réservons pour un prochain article.
- Aug. Guerout.
- CHRONIQUE DE L’ÉTRANGER
- Correspondances spèciales
- Angleterre
- LES DIMENSIONS DES CONDUCTEURS ÉLECTRIQUES.
- — Un point très important pour le développement de l’éclairage électrique est de connaître les meil-eures dimensions à donner aux fils conducteurs, pour qu’ils puissent en toute sûreté conduire un certain courant sans être surchauffés et causer des incendies ou au moins sans faire fondre la matière isolante et affaiblir le courant à un degré considérable. Une autre question qui s’y rattache est de savoir quelle forme donner au conducteur et de quelle matière il doit être composé.
- Jusqu’ici le problème n’a jamais été résolu d’une manière satisfaisante, en Angleterre du moins, bien qu’on ait essayé d’établir des règles et des formules. Le comité sur les risques d’incendie de la Society of telegraph Engineers a bien établi la règle, qui a été adoptée par les Compagnies d’assuiances en Angleterre, que le courant doit être proportionnel à la section de son conducteur et que 1 000 ampères par pouce carré (160 ampères par centimètre carré) constituent une extrême limite de sécurité. Sir William Thomson a proposé 2 000 ampères, mais tandis que ces chiffres sont assez sûrs, peut-être même trop sûrs pour une petite installation l’expérience a démontré qu’ils ne le sont pas pour de grandes installations. Le professeur George Forbes s’est attaqué dernièrement à ce problème qu’il a traité d’une manière fort complète. Comme physicien il a apporté à l’étude de cette question toute sa science des lois du refroidissement et une communication des plus intéressantes à la Society of telegraph Engineers and Electricians en a été le résultat.
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
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- Le professeur Forbes pense que pour généraliser l’éclairage électrique il faut se servir, comme on le fait pour le gaz, de très grands conducteurs principaux. Le fait est que la pression et le volume du gaz ont une analogie frappante avec la force électromotrice et l’intensité du courant. On a proposé de fournir l’électricité à un quartier par des conducteurs principaux de petites dimensions et des accumulateurs locaux, mais M. Forbes pense qu’il vaudrait mieux employer de grands conducteurs principaux comme pour le gaz partant de la dynamo ou de l’accumulateur général.
- En parlant des dimensions des conducteurs, il a fait remarquer le peu d’exactitude et de sûreté qu’offre aux ingénieurs la doctrine que le courant doit varier en proportion avec le carré du diamètre des fils ronds et proportionnellement à la section des conducteurs de toute autre forme. Les expériences antérieures ont démontré que la loi pour les fils gros est que le carré du courant doit être proportionnel au cube du diamètre. Cette loi n’est pas tout à fait exacte non plus pour des fils très fins, probablement parce que la conductibilité thermique de l’air influe dans ce cas sur le résultat, et ses essais ont prouvé que le courant nécessaire pour chauffer un fil fin à une certaine température est presque proportionnel au diamètre.
- Il faut considérer les cinq classes de conducteurs suivantes :
- i° Conducteurs aériens, fils nus;
- 20 — fils couverts ou câbles ;
- 3° Câbles souterrains;
- 40 Câbles sous-marins ;
- 5° Bobines, comme dans une dynamo ou un mo teur ;
- MM. Forbes, Gray et d’autres, ont prouvé que pour les fils nus aériens le carré de l’intensité doit être proportionnel au cube du diamètre, et M. Forbes pense que cette loi est bonne pour les fils gros, mais non pour les fils fins, comme nous l’avons déjà dit. MM. Clarke Forde et C°, les ingénieurs bien connus, ont fait des expériences selon lesquelles un ampère par 10 livres de cuivre employé dans le fil par mille, constitue une règle sûre, qu’ils prétendent aussi bonne pour des fils nus que pour des fils couverts. Pour les conducteurs d’éclairage à bord des vaisseaux, M. Jamieson prend mille ampères par pouce carré avec une résistance d’isolation d’au moins 1 000 ohms pour chaque volt de force électromotrice. Ces règles sont probablement assez exactes dans les limites de leurs applications. Mais le professeur Forbes s’occupe cependant des grandes installations en général, comme par exemple avec un courant de 70000 ampères, et il trouve que la loi qui gouverne le rapport entre le diamètre du conducteur, et l’intensité et l’augmentation de la température est :
- C2 = D31 où nous avons
- 4 R X 0,24
- C = Intensité en ampères,
- D = Diamètre du fil en centimètres,
- t — Excès en degrés centigrades de la température du fil au-dessus de celle de l’air,
- H = Coefficient de radiation et de conductibilité,
- R — Résistance spécifique électrique,
- 0,24= Nombre d’unités de chaleur Centimètre-Gramme dans un watt.
- Cette formule s’applique aux fils non aériens et elle est exacte pour les fils de gros diamètre ; pour des fils fins, la valeur qu’elle donne pour C serait probablement trop petite, c’est-à-dire qu’ils pourraient en toute sûreté conduire un courant un peu plus intense. L’exactitude de la formule dépend de l’exactitude de la valeur donnée par M. Donald Macfarlanes pour H, qui a été communiquée à la Société Royale d’Edimbourg en 1869 et déterminée d’après des expériences sur le refroidissement de boules en cuivre chauffées. Avant de quitter le sujet des fils nus, M. Forbes a fait mention de quelques expériences faites par lui sur les pièces fusibles de sûreté. Il a choisi des fils de plomb de différentes longueurs, mais du même diamètre, qu’il a fait fondre par des courants de différentes intensités. Le résultat général a été que les pièces fusibles courtes demandaient un courant beaucoup plus intense pour les fondre que les pièces longues, probablement parce que les pinces fortes en métal qui les supportent détournent la chaleur rapidement. Une pièce longue est donc plus sensible qu’une autre. Je puis ajouter ici que M. W.-H. Preece a également fait des essais de chauffage de fils par des courants, et il a trouvé que le carré de l’intensité qu’ils supportent avant de devenir incandescents est bien plutôt proportionnel au carré qu’au cube du diamètre.
- Au sujet des câbles couverts d’une matière isolante, comme de la gutta-percha, M. Forbes fait remarquer que contrairement à l’idée générale, qu’ils s’échauffent plus vite et conduisent moins de courant que les fils nus, ils en supportent en réalité plus.
- Ils ne se refroidissent pas plus lentement que les fils nus, mais plus vite, à. cause de leur plus grande surface radiante. Des matières isolantes comme la gutta-percha n’isolent de la chaleur que pour quelque temps ; elles absorbent également la chaleur, mais à un certain moment on atteint une limite à laquelle la chaleur dégagée par elles égale la chaleur reçue. Jusqu’à ce point, le fil couvert supportera plus de courant qu’après avoir atteint la limite, à cause de l’absorption de chaleur par la matière isolante qui le couvre. Avec un conducteur en cuivre d’un demi-pouce de diamètre, couvert de 2 pouces de gutta, il faudrait 32 minutes
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- pour chauffer la matière isolante à sa limite maxima, point où la perte de chaleur égalerait la production, en supposant qu’aucune partie de la chaleur ne soit absorbée pas l’air ou la terre, mais comme ceci est toujours le cas, le temps nécessaire pour arriver à la limite se compterait par des heures entières. Une expérience de M. Crompton prouve qu’un conducteur comme celui dont nous parlons pourrait supporter un courant de 800 ampères sans être surchauffé, mais selon la formule ci-dessous du professeur Forbes, un courant de ce genre serait excessif, et la raison en est probablement que l’expérience de M. Crompton n’a pas été d’une durée suffisante pour permettre à la couverture d’arriver à sa température maxima.
- La formule de M. Forbes pour l’augmentation de température dans les fils aériens couverts et dans les câbles sous-marins et souterrains est, pour une isolation en gutta-percha.
- Kl
- 0,12 R log, j P=__^L_
- ert log. L
- formules dans lesquelles on a :
- ri rayon du fil conducteur. r — du noyau ou du fil couvert. t excès de température de l’intérieur de la matière isolante sur son extérieur. tl excès de température de l’extérieur de l’isolateur sur celle de l’air ou de la terre. e coefficient de refroidissement dont la valeur est de o,ooo3-.
- K conductibilité de la chaleur de l’isolateur, qui est pour le caoutchoue 0,0004.
- Des expériences existantes confirment la conclusion théorique du professeur Forbes, qu’à diamètre égal le courant nécessaire pour porter un fil couvert à une certaine température ne sera certainement pas moindre que pour un fil nu.
- Pour les fils souterrains, la chaleur se portera peut-être d’abord vers le bas, mais ensuite vers la surface, dont la température ne doit pas dépasser 5o° centigrades, par exemple. M. Forbes a calculé, en supposant une augmentation de io° centigrades seulement, qu’il faudrait une bande plate en cuivre de 2 800 centimètres de large, avec une épaisseur d’un centimètre, pour conduire un courant de 70 000 ampères, pourvu que la bande soit enterrée à la profondeur raisonnable de 60 centimètres, à laquelle les variations journalières de la température du sol par la radiation solaire sont à peine perceptibles.
- ' Les grandes dimensions de ce conducteur, qui
- pourtant présente la meilleure forme possible, forceront probablement les ingénieurs à employer du fer au lieu de cuivre, qui serait trop coûteux. M. Edison a proposé, il y a déjà plusieurs années, d’employer des rails en fer comme conducteurs. Les largeurs relatives de feuilles en cuivre comme conducteur aérien nu ou couvert d’une épaisseur d’un centimètre, nécessaires pour conduire 70000 ampères, sont indiquées par M. Forbes comme 1 405 et 4 256 centimètres, l’augmentation de température étant la même dans les deux cas.
- Dans le cas des inducteurs d’une dynamo qui comptent comme des conducteurs couverts, M. Forbes établit qu’afin de limiter l’augmentation de la température à 5o° Celsius, nous devons avoir
- formule dans laquelle
- s la chaleur radiante de la surface,
- ; la résistance spécifique des bobines.
- une expérience téléphonique. —Toutle monde sait que M. le Dr Herz et feu M. Dunaud ont réussi à faire un bon récepteur téléphonique d’un condensateur à feuilles d’étain en le chargeant constamment par une pile auxiliaire, et ce fait a donné à M. Giltay l’idée d’une expérience très curieuse qui a parfaitement réussi, au moins en partie. M. Giltay s’est dit que deux personnes séparées par de l’air formaient un condensateur dont les personnes mêmes étaient les conducteurs et l’air le diélectrique. Il a donc disposé un circuit téléphonique comprenant un microphone Ader en circuit avec 3 éléments Bunsen et le fil primaire d’une bobine d’induction. Le fil secondaire de cette bobine fut relié en circuit avec une pile auxiliaire de 9 éléments Leclanché, et deux personnes placées sur des isolateurs, séparées l’une de l’autre mais pouvant toutefois se toucher. Quand l’une de ces deux personnes couvrait l’oreille de l’autre avec sa main gantée, la deuxième personne entendait distinctement les mélodies chantées dans le microphone et qui semblaient sortir du gant. On entendait mieux siffler que chanter et la parole arrivait très faiblement, mais M. Giltay croit que l’effet serait plus grand avec une plus forte bobine d’induction. Voici donc un téléphone sans aucun récepteur, excepté la main gantée qui a pour ainsi dire trouvé une langue. En lui substituant la tête couverte de poils d’un animal, un âne par exemple, on arriverait sans doute à reproduire un phénomène merveilleux des temps anciens.
- J. Munro.
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
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- REVUE DES TRAVAUX
- RÉCENTS EN ÉLECTRICITÉ
- Le Photothermomètre du D1’ Hugo Michaelis, de Berlin
- La pose des câbles sous-marins a donné un puissant intérêt pratique à la détermination de la température et des courants que l’on rencontre une
- -
- fois que l’on atteint de grandes profondeurs. Nous trouvons dans le numéro 4 du Centralblait fiir Electrotechnilc de cette année un compte rendu rapide de ce qui a été préparé ou fait jusqu’à ce jour dans cet ordre de recherches, ainsi que la description détaillée d’un nouvel appareil dû au Dr Hugo Michaelis et destiné à enregistrer la température correspondant à une profondeur donnée.
- Au point de vue de la température, le premier moyen qui s’est offert a été le thermomètre à maxima. Malheureusement ces thermomètres, qui sont d’un prix peu élevé, résistent mal aux fortes pressions ; dès qu’on arrive à 7 000 métrés, on peut être à peu près certain que l’appareil est
- brisé, et pour des profondeurs moindres il est comprimé de façon à fournir des indications absolument erronées.
- A Melbourne, Y. Lendenfeld proposa un thermomètre enregistreur basé sur le même principe que le thermomètre d’alarme : le déplacement de la colonne de mercure est utilisé à fermer une série de circuits, de sorte que l’on peut à distance suivre ses déplacements. C.-W. Siemens imagina un thermomètre électrique à compensations pour mesurer les températures sous-marines au moyen des variations de résistances dans le circuit.
- Henmayer est le premier qui ait eu l’idée d’enregistrer photographiquement la hauteur de la co -
- FIG. 2
- lonne de mercure. Il se servait à cet effet d’un tube de Geissler rempli d’azote : la lumière peu intense mais riche en rayons violets et ultraviolets exerçait une action énergique sur du papier préparé au chlorure d’argent. Le thermomètre, se trouvait interposé entre la source lumineuse et un cylindre mû par un système de roues d’horlogerie : enfin une bobine d’induction et une batterie de piles complétaient l’installation. Cet appareil était en outre destiné à enregistrer la direction des courants sous-marins ; ces indications, basées sur les déplacements résultant d’une aiguille aimantée, s’enregistraient simultanément et sur la même feuille de papier.
- On a reproché au système Henmayer l’influence perturbatrice du courant électrique sur l’aiguille aimantée, ainsi que réchauffement possible du thermomètre par suite du voisinage, du foyer lumineux. Peut-être eût-il été possible de tenir compte de ces causes d’erreur et de les introduire
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- dans les résultats définitifs sous forme de coefficients de correction : quoi qu’il en soit, l’appareil n’a jamais été construit.
- Le photomètre de M. Michaelis est analogue en principe à celui de Henmayer; il offre cependant de nombreux avantages, notamment celui d’un fonctionnement intermittent et par suite d’un échauffement inappréciable. L’appareil est représenté en coupe longitudinale et en plan dans les figures i et 2. Il se compose essentiellement d’une boîte cylindrique en fonte A munie de deux chapeaux et d’une anse à laquelle vient s’attacher le câble qui sert de sonde. Dans l’intérieur du cylindre se trouve une lampe à incandescence B et un cylindre à axe vertical D entouré de papier photographique. Sur l’axe du cylindre D a été calée une roue dentée E dont les dents engrènent sur un cliquet solidaire de l’armature de l’électro-aimant F. Un thermomètre C est placé verticalement entre le cylindre et la lampe ; le réservoir de ce thermomètre est entouré de mercure et maintenu dans une tubulure ménagée au couvercle inférieur A. Grâce à la conductibilité des parois, on est certain que le thermomètre se met rapidement à la température ambiante. Le cylindre D et la lampe B sont enfermés dans des tubes fixes percés d’ouvertures que l’on dispose de façon à soustraire à l’influence des rayons lumineux la portion de papier photographique placée en dehors de la projection du tube thermométrique. Le couvercle supérieur de la boîte est garni de deux bornes auxquelles viennent s’attacher les fils de la ligne, et qui communiquent chacune avec un des ressorts b et a. Ces fils sont isolés à bord du bâtiment à travers le câble Q.
- Supposons que l’on se propose de faire une observation. On note a bord la profondeur à laquelle se trouve l’appareil, ce qui s’obtient facilement en connaissant le nombre de tours du tambour sur lequel est enroulé le câble Q, puis on lance un courant à travers la ligne. Le courant passe par la borne d’entrée, paré, les bobines de l’électro-aimant F, la lampe B, le ressort a et finalement la borne de sortie. On obtient une impression lumineuse. Quand le circuit est fermé, l’armature de F se trouve attirée et le cliquet avance d’une dent sur la roue E qu’un cliquet d’arrêt empêche de tourner dans le sens des aiguilles d’une montre; dès que le courant cesse, un ressort antagoniste ramène l’armature au repos et fait avancer dans ce mouvement la roue E et par suite la feuille de papier, de sorte que tout se trouve prêt pour une deuxième expérience. Après un certain nombre d’observations, on ramène l’appareil à bord, on déroule la feuille de papier, et on procède dans une chambre noire aux opérations ordinaires, ayant pour but de donner des épreuves positives.
- Il résulte des expériences auxquelles s’est livré M. Michaelis en compagnie du professeur Yogel, dans l’atelier photographique de l’Institution Polytechnique de Berlin, qu'il suffit d’exposer pendant un quart de seconde le papier photographique Lamy (bromure d’argent) à la lumière d’une lampe Swan pour obtenir l’épreuve très nette d’un tube thermométrique. On voit qu’à ce point de vue l’appareil est très satisfaisant et que réchauffement qu’on pourrait craindre au premier abord est, comme nous le disions plus haut, absolument négligeable.
- Il suffirait d’adjoindre à cet appareil un manomètre dont l’index se déplacerait verticalement pour enregistrer photographiquement la profondeur du niveau. Abstraction faite du câble et de la machine dynamo-électrique, le prix de l’appareil serait de 5 000 à 6000 francs.
- Sur une cause probable de désaccord entre la force électromotrice et les données thermochimiques, par M. G. Chaperon (>).
- « Parmi les éléments voltaïques dont la force électromotrice réelle présente des différences considérables avec la force électromotrice théorique calculée au moyen des données thermochimiques, un certain nombre semblent montrer des phénomènes dus à la polarisation du métal soluble ou attaquable. Plusieurs cas remarquables ont été constatés par M. Edm. Becquerel en i856 : ils se rapportent à des couples contenant du fer, du nickel ou du cobalt dans une dissolution de potasse. Ces couples, bien qu’ayant une électrode positive impolarisable, fournissent un courant qui tombe très rapidement vers zéro. Les éléments où entrent le magnésium dans la même dissolution de potasse et l’aluminium dans l’eau acidulée sulfurique offrent des propriétés analogues. La force électromotrice de tous ces couples diffère d’ailleurs de beaucoup de sa valeur théorique, même lorsqu’on la mesure à l'état statique, par l’électro-mètre, par exemple.
- « C’est ainsi que l’élément aluminium, acide sulfurique dilué, sulfate de cuivre, cuivre, dônne ovolt,62, la force électromotrice théorique étant 2volts,06. L’élément magnésium-platine dans la potasse, contrairement à ce qu’indiqueraient les données thermiques, est moins énergique que l’élément zinc-platine dans le même liquide (ivolt,35 au lieu de ivolt,43).
- « Bien que l’on ne considère habituellement le phénomène appelé polarisation comme susceptible de modifier l’énergie électrique fournie'; par une action chimique que par le fait du passage courant,
- (’) Note présentée à l’Académie des sciences dans la séance du 24 mars 1684.
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
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- il semble possible, à priori, que les propriétés inhérentes aux métaux, quelles qu’elles soient d’ail-lelirs, qui concourrent à produire ce phénomène, modifient aussi la force électromotrice statique. Nous avons ainsi été conduit à constater et à étudier, sous leur forme générale, les phénomènes de polarisation produits par les métaux cités, dans les dissolutions même où l’énergie électrique qu’ils produisent présente des anomalies.
- « Cette étude, en raison de l’effet possible d’une couche d’oxyde, qui altérerait beaucoup la conductibilité des électrodes et causerait, à elle seule, une différence de potentiel notable pendant qu’elles communiquent avec la pile, a dû être faite d’une façon particulière.
- « La méthode suivie consiste à couper rapidement le circuit fermé par les électrodes et la pile pour mettre ces électrodes en communication pendant un temps très court avec les armatures d’un condensateur d’assez grande capacité (i microfarad). En réitérant cette opération un certain nombre de fois, ce qui se fait aisément au moyen d’une clef, le condensateur finit par se charger, avec une différence de potentiel des armatures très rapprochée de la différence maxima qu’ont retenue les électrodes. On mesure alors cette différence de potentiel, soit par l’impulsion d’un galvanomètre, soit, plus commodément, à l’électromètre. Avec des électrodes dites impolarisables, de zinc distillé dans le sulfate de zinc, par exemple, et une source de i volt, en trois coups de clef on a une charge de quelques centièmes de volt, qui n’augmente pas pour cent coups de plus; avec un système polarisable, au contraire, en trois ou quatre coups, le condensateur est chargé avec une différence très rapprochée de i volt.
- «. Il est commode de mettre les résultats sous forme de courbes ayant pour abscisses les différences de potentiel établies par la source variable entre les électrodes, et pour ordonnées les différences restituées par ces électrodes au condensateur.
- « L’examen de ces courbes montre que les métaux étudiés donnent, avec les électrolytes dans lesquels nous les avons examinés, des systèmes polarisables jusqu’à la décomposition de l'électrolyte en ses éléments, la différence de potentiel retenue par les électrodes croissant, suivant une loi bien continue, entre zéro et le point d’électrolyse, et même beaucoup au delà. La limite de force électromotrice atteinte ainsi, après l’électrolyse apparente, est souvent supérieure à celle que donne le platine. Ainsi, avec le magnésium dans les alcalis, on a des forces électromotrices restituées de 3Vûlt3,8, avec l’aluminium dans l’eau acidulée, plus de 4 volts.
- « Essayons maintenant de préciser et d’interpréter les rapports que nous avons dit exister entre
- les phénomènes de polarisation et l’anomalie de la force électromotrice statique. Pour cela nous désignons par T , et T le travail ou l’énergie électrique correspondant à une température et une pression données, à l’absorption ou à la restitution des éléments R et H d’un électolyte par une électrode de métal polarisable m. T et T ne sont
- pas des constantes, mais varient au contraire dans des limites très étendues, diminuant à mesure qu’augmente la quantité absorbée des éléments S et H.
- « Cela posé, le travail chimique correspondant à l’énergie électrique restituée par deux électrodes polarisées sera en général.
- T _____T T
- x rh 1 mR xmH»
- Trh étant, dans des conditions données,. l’énergie de formation de l’électrolyte; T , T ayant les valeurs qui correspondent aux deux états de saturation des électrodes amenés par l’effet de la source. Si la polarisation suit une loi continue, comme on peut le constater, par exemple, sur les systmèes que nous avons étudiés, cette valeur de l’énergie chimique devra varier de Trh à zéro entre le point
- d’électrolyse et l’état de neutralité des électrodes, qui est alors caractérisé par l’égalité
- (i) T — T ______T =n
- v ' RH 1 ni R x m H —
- « Dans ce même intervalle, T et T varie-
- m R. iiiH
- ront de zéro à deux valeurs positives ; chacune de ces valeurs sera donc, à la limite, plus petite que T (RH). C’est la valeur limite de T satisfaisant
- «IR
- à l’équation (i) qui entrerait dans le calcul des forces électromotrices théoriques au lieu de la chaleur de combinaison.
- « Cette équation (i) est pour ainsi dire évidente, si on la considère comme exprimant ce fait que le métal ne dégagerait pas d’énergie électrique ou de travail en décomposant l’électrolyte à lui seul. Il a dû, en effet, atteindre toujours cet état d’équilibre, au cas où il n’existerait pas avant le contact de l’électrolyte. Il est utile d’ajouter que l’existence des deux coefficients variables, T , T , n’en-
- traîne pas celle de deux systèmes chimiques à proportions indéfinies ; il suffit en effet que de pareils systèmes se réalisent avec l’un des éléments des électrolytes ; l’hydrogène, par exemple, peut faire varier d’une manière continue l’énergie chimique du métal des électrodes relativement à une réaction quelconque. »
- L’éclairage électrique à l’Opéra
- Depuis le mercredi 2 avril, l’Opéra est éclairé à la lumière électrique. Nous ne pouvons qu’applau-
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQ UE
- dir à cette innovation, dont le besoin se faisait vivement sentir.
- En effet, pour ne pas incommoder les spectateurs par la chaleur du gaz, on était obligé d’allumer le lustre seul, et par contre de laisser dans une demi-obscurité la salle, dont la décoration demande une très vive lumière. Depuis la première représentation de Sàpho, les girandoles sont éclairées par go lampes Edison, et nous sommes heureux d’en constater les excellents effets.
- Ce qu’on vient de faire d’ailleurs de faire pour les abonnés, sous peu sera fait pour les artistes eux-mêmes, car nous apprenons que bientôt la rampe sera pourvue de lampes à idcandescence. La force est fournie par un moteur à gaz de 5o chevaux pouvant actionner 400 lampes A environ, et qui doit servir de machine de secours lorsque le projet de l’éclairage général de l’Opéra par 6 000 lampes et au moyen de l’usine centrale sera réalisé.
- L’influence du magnétisme sur la conductibilité
- thermique, par MM. J. Trowbridge et C.-B.
- Penrose.
- Selon les expériences de Maggi, l’état magnétique du fer exerce une influence sur sa conductibilité pour la chaleur. Sir William Thompson a démontré qu’une magnétisation transversale augmente la conductibilité électrique du fer, tandis qu’une magnétisation longitudinale la diminue, ce qui correspondrait avec les résultats de Maggi, d’après l’analogie générale entre la conductibilité thermique et électrique des métaux. Les recherches des auteurs semblent prouver que la magnétisation ne modifie en aucune façon la conductibilité thermique du fer.
- On a employé la méthode suivante : une barre de fer doux de Norwège fut pliée sur elle-même à une distance de 17 centimètres de l’un de ses bouts. Deux fils en maillechort furent soudés au bout de la partie pliée et à un point de la barre en face de ce bout. Les deux jonctions thermo-électriques ainsi formées étaient à une distance de 24 millimètres l’une de l’autre, et entre elles il y avait une couche solide d’amiante. Le bras était placé dans un tube en verre entouré de drap d’amiante pour le protéger de tout effet de chaleur provenant des bobines et situé entre deux pôles magnétiques qui produisaient un champ d’environ 1760 unités C.G.S. La barre fut chauffée à environ 19 centimètres des jonctions thermo-électriques; par conséquent tout effet de chaleur des bobines devait agir également sur les deux jonctions, tandis que tout changement, causé par la conductibilité modifiée, dans le passage de la chaleur le long de la barre, modifierait les températures relatives des jonctions. En reliant les fils en maillechort à un galvanomètre de basse résistance, il n’y
- avait aucune déviation si la barre non chauffée était placée parallèlement ou perpendiculairement sur l’axe de l’aimant. La barre fut alors chauffée et la * déviation observée jusqu’à ce qu’elle fut perma-A nente, le champ magnétique fut ensuite établi et maintenu pendant une heure et, dans aucun, cas, il n’y eut le moindre changement dans la déviation, excepté celui provenant de l’effet direct des aimants; ce qui prouvait que les températures des jonctions étaient restées les mêmes.
- FAITS DIVERS
- Il paraît, d’après les journaux quotidiens, que le procès de la Compagnie Swan, à Berlin, contre le brevet Edison pour la lampe à incandescence dont notre correspondant en Allemagne a parlé dernièrement, va avoir son pendant à Paris, où la même question sera plaidée et jugée pour la France.
- L’insuccès commercial des entreprises d’électricité en Angleterre est illustré d’une manière frappante par le fait que tandis que l’année 1882 a donné naissance à près de So différentes sociétés électriques, il n’en a été formé que trois pendant i883.
- Depuis le commencement de mars, la Compagnie des Tramways, à Bruxelles, a inauguré les expériences de traction au moyen de l’électricité, dont nous avons déjà parlé, et qui dureront pendant une année entière.
- Une maison de Saint-Pétersbourg prétend avoif inventé une composition qui est aussi molle, aussi élastique, aussi imperméable et isolante que le caoutchouc, et qui peut remplacer celui-ci dans presque toutes les applications.
- La composition consiste en un mélange de goudron végétal et minéral, d’huile de lin, d’ozokérite, de spermaceti et de soufre; ces matières sont malaxées intimement et soumises à l’action prolongée de la vapeur surchauffée.
- Une maison de Londres a également pris un brevet pour une matière isolante.______________
- Dans une de ses dernières séances, le conseil municipal de Munich a chargé une commission de l’étude d’un projet d’utilisation des chutes de l’Isar pour la production .de la force motrice nécessaire à un éclairage électrique.
- Une application intéressante de la transmission de la force par l’électricité a été faite aux mines de charbon de Thal-lern, sur le Danube. A environ 900 mètres du puits, il existait une pompe à vapeur qui, par la chaleur dégagée, rendait la température dans la mine insupportable, et c’est afin d’obvier à cet inconvénient qu’on a décidé l’installation d’un transport électrique de la force qui fonctionne avec beaucoup de succès depuis trois mois, malgré quelques difficultés provenant de la grande humidité de la mine. La température de celle-ci a baissé de 14 degrés et on a constaté, en outre, une économie sensible de charbon. Les machines dynamo sont du type Gramme à quatre pôles avec une intensité de courant de iS ampères et une force électromotrice de 5oo volts; le moteur donne environ 8 chevaux-vapeur et la longueur totale de la ligne est de 1900 mètres. La pompe fournit 3oo litres par minute, à travers 800 mètres de tuyaux.
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
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- L’établissement électrotechnique de M. Krizik a été transféré de Pilsen à Karolinenthal, près de Prague, et considérablement augmenté. M. Krizik s’est en même temps associé avec la Société de construction de machines, à Prague.
- On travaille activement à l’aménagement des bâtiments pour l’exposition agricole et d’électricité qui s’ouvrira le 3 août prochain, à Steyr.
- C’est la villa Wernal qui formera l’édifice principal. On s’en est déjà servi en 1880 pour célébrer le jubilé de 900 ans de la ville, mais on y a ajouté deux étages pour l’Exposition. A l’exception de quatre chambres, tout le rez-de-chaussée et le premier étage seront consacrés à la section d’électricité. La construction forme un angle droit avec une longueur de 38 mètres et une profondeur de 3o mètres. Du premier étage on a une vue superbe de la ville et des nombreux canaux et cours d’eau dont la force sera utilisée pour l’éclairage et le transport électrique de la force. En face du pavillon de musique sont installés des jets d’eau qui, au moyen de lampes à incandescence teintées, reproduiront les couleurs de Ja ville et du pays. Dans une serre superbe, on montrera, pour la première fois en Autriche, la culture électrique des fleurs, d’après le système de M. VV. Siemens.
- La première installation de transport delà force par l’électricité en Espagne vient d’être complétée par la Sociedad Matritense de Electricidad, à Cataluna, où une force de huit chevaux est transmise à une distance de 2200 mètres.
- Des rails ont été placés tout autour de la fabrique de la Brush Electric Light C», à Cleveland (Ohio), afin de pouvoir essayer un nouveau moteur électrique pour les tramways.
- Le i3 mars, le journal le Citizen, d’IIian, Etat de New-York, a été entièrement imprimé par l’électricité provenant d’une dynamo de 10 foyers. C’est le premier essai dans ce genre fait en Amérique, et les 3 000 exemplaires du journal ont été tirés sans aucun accident.
- Une nouvelle proposition d’utiliser les chutes du Niagara nous vient de l’Amérique, où on cherche à former une Société pour l’installation de dix machines, chacune d’une force de 200 000 chevaux. On pense ainsi obtenir assez d’électricité pour éclairer 65 villes en Amérique et au Canada, qui seraient reliées aux machines par un vaste réseau de conducteurs souterrains.
- Les objets de provenance étrangère figurant à l’Exposition électrique du Franklin Institute à Philadelphie ne paieront pas de droit d’entrée, et seront rapportés en Europe sans frais par l’American Line Steamship C° de Liverpool, le Red Star Line d’Anvers ét d’autres Compagnies.
- Des facilités spéciales ont été accordées aux inventeurs d’appareils non brevetés dans les États-Unis.
- Le prix des emplacements est de 10 francs par 10 pieds carrés avec une réduction de 5o centimes par pied carré jusqu’à cent.
- Éclairage électrique
- Le Buckingham Palace, à Londres, va être pourvu de .lampes à incandescence du système Brush.
- Après un essai de six mois de la Lampe-Soleil au musée de South Kensington; cet éclairage a été définitivement adopté pour une période de deux ans au même prix que le gaz.
- Le 26 mars dernier, une partie de l’arsenal de la tour de Londres a été éclairée par six lampes Pilsen. Les expériences, qui ont parfaitement réussi, ont été faites en présence de plusieurs membres de l’état-major du Royal Engi-neers.
- La petite ville de Godalming, en Angleterre, a été une des premières à adopter l’éclairage électrique pour ses rues, où MM. Siemens frères ont installé des lampes à arc et à incandesceece, au nombre de 160. L’éclairage qui fonctionne depuis un an a donné les meilleurs résultats, et on compte augmenter l’installation prochainement.
- La Trinily House vient de faire connaître les détails suivants sur les expériences comparatives entre le gaz, l’huile et l’électricité, pour l’éclairage des phares. Les expériences commenceront à partir du 3 avril, au South Foreland, et continueront pendant six mois, d’une façon irrégulière mais probablement tous les soirs, excepté le dimanche. ’ Les feux électriques qui existent déjà ne seront en aucune façon dérangés ni modifiés.
- Les bureaux de MM. Armstrong, Mitchell et O, à New eastle, sont maintenant éclairés par 120 lampes à incandescence Swan de haute résistance, et avec des globes dépolis qui remplacent le même nombre de becs de gaz. La dynamo est une machine Siemens actionnée par un puissant moteur Corliss. La Edison et Swan O a également construit pour la même maison un appareil destiné à éclairer l’intérieur des canons, au moyen duquel on peut examiner tout l’intérieur. L’appareil consiste en un cadre dont les dimensions varient selon le diamètre voulu de 2 à 21 pouces. Une ou plusieurs lampes Swan sont montées sur ce cadre et pourvues de miroirs argentés placés à des angles qui permettent d’examiner une partie du canon par son embouchure; en déplaçant l’appareil, on peut examiner toutes les parties successivement.
- Les magasins d’une grande maison de confection pour dames de la Mariahiiferstrasse, à Vienne, sont éclairés par 180 lampes à incandescence.
- Les chantiers de la marine autrichienne à Pola, sont éclairés à la lumière électrique avec 20 lampes à arc de 1200 bougies, réparties en quatre circuits et alimentées par quatre dynamos Gramme. Par un commutateur général, chaque circuit peut être desservi par n’importe laquelle des dynamos. L’installation a été faite par MM. Brückner et Ross, de Vienne, qui ont déjà placé dix lampes à arc pour l’éclairage des usines du Stabilimento Tecnico, à Trieste.
- Les chemins de fer de l’Etat, en Autriche, ont fait des expériences d’éclairage électrique des locomotives, avec la lampe de M. Sedlaczek. La question a été agitée dans le Parlement, qui a émis une opinion favorable à l’adoption d’un système électrique quelconque pour les feux de tête des locomotives.
- La Gacela industrial de Madrid, annon.ee que le corps d’artillerie étudie l’installation, à Cadix et dans d’autres villes fortes, de machines dynamos mues par la vapeur et capables de fournir le courant pour plusieurs foyers de 4 000 bougies, qui serviront à éclairer la mer à une grande distance pendant la nuit, pour empêcher un navire ennemi de s’approcher de la ville sans être aperçu.
- On annonce qu’une grande Société d’électricité a fait des
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- propositions à la municipalité de Madrid pour l’éclairage électrique dé cette ville à un prix inférieur à celui du gaz, d’ailleurs fort cher à Madrid.
- La Sociedad Espanola de Electricidad a installé jusqu’au 23 mars dernier, 700 foyers- à arc et plus de 1 000 lampes à incandescence à Barcelone et dans d’autres villes' de l’Espagne qui fonctionnent parfaitement bien. A la dernière assemblée générale, il a été décidé de réduire le capital social à la moitié de sa valeur nominale.
- De même qu’à Milan, les gares de Chemins de fer à Rome et à Pise continuent à être éclairées chaque nuit au moyen de l’électricité. On se sert de lampes différentielles du système Siemens.
- Une des chutes de la rivière Iowa va être utilisée comme force motrice pour les machines destinées à fournir l’électricité- pour l’éclairage de la ville de Iowa, située à une distance de 5 milles de la chute.
- Télégraphie et Téléphonie 1
- La Guyane n’a aucune communication télégraphique avec la France, car le câble placé en 1874 entre Cayenne et De-merari a été interrompu en 1876 et n’a pas été réparé jusqu’ici. L’administration a établi une ligne télégraphique dans la colonie même qui relie Cayenne avec les habitations de l’ouest de l’île.
- La ligne télégraphique qui relie Bangkok à Tavoy et met en communication les réseaux indien et siamois, èst ouverte au trafic international depuis le 18 mars.
- Cette nouvelle voie, dite « de Tavoy », peut être employée pour toutes les communications entre la France et l’extrême Orient, mais les seuls pays pour lesquels elle crée de nouvelles taxes et réalise une notable réduction dé tarif, sont : le Siam, la Cochinchine, l’Annam et le Tonkin.
- Le prix par mot des dépêches pour ces pays, par cette voie, sont de 4 fr. 40 pour le Siam, 4 fr. 75 pour la Cochinchine, 5 fr. 5o pour Thuan-an (Annam) et 6 francs pour le Tonkin.
- La Brazilian Submarine Telegraph C° annonce qu’un câble de réserve vient d’être complété entre Madère et Saint-Vincent; la deuxième section de Saint-Vincent à Pernambuco sera placée au milieu du mois de juillet, et tout le système de la Compagnie se trouvera ainsi doublé entre l’Europe et le Brésil.
- Le steamer Volta, de l’Eastern Compagnie, a réussi à trouver et à réparer deux des defauts du câble de la Direct Spanish Telegraph C° ; il est maintenant occupé à la réparation du dernier défaut, et on espère que le câble sera en ordre sous peu de jours.
- A la date du 18 février dernier, l’administration égyptienne avait décidé que les télégrammes privés échangés avec Souakim, ne seraient admis qu’autant qu’ils seraient rédigés en français, anglais ou italien, et que leur contenu se rapporterait clairement aux transactions de famille ou de commerce, sans contenir aucune information politique.
- Ces restrictions sont abrogées depuis le 24 mars.
- La Compagnie des chemins de fer de Pensylvanie a adopté le système souterrain pour presque tous ses fils à Philadelphie. Ceux-ci sont placés dans des conduits remplis d’huile,
- selon le brevet de M. Brooks, de Philadelphie, dont le système a donné de très bons résultats. Les effets d’induction ne se sont pas beaucoup fait sentir, bien qu’on ait placé des fils télégraphiques, téléphoniques et même de lumière électrique dans le même tube.
- On annonce comme probable la construction prochaine d’une ligne télégraphique reliant les trois stations principales de pêches, à Orkney, Holm, Burray et Saint-Margaret’s Hope.
- Le réseau téléphonique de la ville de Plymouth établi par le gouvernement anglais depuis trois ans ne compte encore que 46 abonnés, à cause du prix fort élevé de l’abonnement et parce qu’il faut s’engager pour-une période de cinq ans. Lès nombreuses plaintes adressées par les habitants au gouvernement étant restées sans résultat, la chambre de commerce a décidé d’envoyer deux mémoires pour démontrer l’insuccès général des réseaux téléphoniques établis par le département des postes dans le pays et plus particulièrement dans leur ville. La question est vivement discutée à Plymouth, et le public se plaint avec raison de la défense absolue faite par le gouvernement aux particuliers d’établir des communications téléphoniques.
- En Suisse, le réseau téléphonique de la ville de Zurich et des autres communes de l’agglomération urbaine compte actuellement environ huit cents appareils dont plus de cinq cents dans la ville proprement dite.
- Le troisième rapport annuel du conseil d’administration de la Société des téléphones de Zurich constate que depuis l’automne de i883, sept autres réseaux téléphoniques sont reliés avec Zurich. Ce sontThalweil, Horgen, Richtersweil, Wædensweil, Wintherthour, Adlisweil, et Schaffouse, par l’intermédiaire de Winterthour. On n’a cependant pas encore réussi complètement à empêcher l’induction suffisamment pour pouvoir utiliser à de grandes distances plus d’un fil à la fois sur le même poteau. Ainsi, on a établi cinq fils entre Winterthour et Zurich, mais on ne peut se servir que d’un seul, parce que l’on entend aussi les conversations qui, au même instant, passent sur les quatre autres fils.
- La Western Electric Company a construit dernièrement pour le bureau central des téléphones à Boston un commutateur d’une capacité de 4200 fils qui, pour le moment, n’est occupé que par 2000. Ce n’est pourtant pas le plus grand commutateur existant, car la Compagnie en a fourni un autre pour le bureau central de Baltimore de même hauteur que le premier, mais plus grand d’une section et avec une capacité de 4900 fils. Celui-ci n’est occupé que par 1600 fils pour le moment.
- La Colorado Téléphoné C° vient de finir la construction d’une ligne téléphonique entre Denver et Pueblo, une distance de m milles. La parole arrivait avec une grande netteté, non seulement avec l’appareil Edison mais aussi avec le transmetteur Blake. La ligne est presque libre de toute induction, et on attribue ce fait à la grande hauteur du terrain au-dessus du niveau d’eau et à l’atmosphère très sèche. On a également pu parler avec facilité de Pueblo à Georgetown, une distance de 161 milles.
- Le Gérant : A. Noailjlon.
- Paris. — Imprimerie P. Mouillot, l3, quai Voltaire. — 47104-
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- La Lumière ciectnque
- Journal universel d’Électricité
- 51, rue Vivienne, Paris
- directeur: D* CORNELIUS HERZ secrétaire de la rédaction : Aug. GUEROUT |
- ADMINISTRATEUR : HENRY SARQNI
- 6« ANNÉE (TOME XII)
- SAMEDI 19 AVRIL 1884
- N» 16
- SOMMAIRE
- Etudes sur les lois des vibrations transversales des lames élastiques; E. Mercadier. — L’ondulateur danois; H. de Rothe. — Nouvelles expériences d’imitation des anneaux électrochimiques par les courants d?eau continus; C. De-charme. — Le moteur Kravogl; B. Marinowitch. — Les machines à vapeur rapides (7° article); G. Richard. — Un château de glace éclairé à la lumière électrique; C.-C. Soulages. — Chronique de l’étranger : Allemagne; Up-penborn. — Revue des travaux récents en électricité. — Recherches et remarques sur le système de paratonnerres de M. Melsens, par E. Mach. — Une expérience de Léon Foucault. — Renversement du phénomène de Hall, par M. Shelford Bidwell. — Sur une modification apportée aux câbles conducteurs pour paratonnerres, par M. Cal-laud. — Distribution du potentiel dans une plaque rectangulaire, par M. A. Chervet.— Sur le phénomène du transport des ions et la. conductibilité des solutions salines, par M. Bouty. — Résistance des charbons à lumière employés dans les phares électriques, par M. Lucas. — Le téléphone à marteau. — A propos des décharges disrup-tives. — Les séances de Pâques de la Société de Physique. — Bibliographie; Aug. Guerout. — Faits divers.
- ÉTUDES SUR LES LOIS
- DES
- VIBRATIONS TRANSVERSALES
- DES LAMES ÉLASTIQUES
- liâmes rectangulaires allongées
- Les recherches sur la radiophonie que j’ai commencées il y a deux ans et qui ont été publiées dans ce journal, m’ont conduit à étudier de plus près les récepteurs téléphoniques où l’on reçoit les vibrations électriques transmises sur une ligne plus ou moins longue. Le premier problème que j’ai eu d’abord à résoudre est de trouver une formule permettant de déterminer à l’avance les dimensions à donner à une lame d’acier ou de fer, circulaire ou rectangulaire, pour lui faire rendre un son fondamental donné.
- J’ai été conduit à m’occuper d’abord du cas de lames rectangulaires allongées, dont les extrémités seraient libres.
- Strehlke (Annales de Poggçndorf, tomes XXVII et XXVIII) et Lissajous (Annales de physique et
- de chimie, 3e série, tome XXX) ont vérifié les conséquences de la théorie mathématique, en ce qui concerne la position des nœuds correspondant aux divers harmoniques de ces lames, dans toutes les conditions auxquelles les extrémités sont assujetties.
- Quant aux nombres de vibrations correspondant aux harmoniques d’une même lame, et aux lames de dimensions diverses, depuis la fin du siècle dernier, des vérifications expérimentales partielles des conséquences de la théorie ont été faites par divers physiciens, de telle sorte que si l’on pose :
- n — k -js, où n représente le nombre des vibrations
- de la lame, k une constante dépendant de la matière de la lame et du nombre de nœuds qui s’y forment, e l’épaisseur (ou plutôt la dimension suivant laquelle s’effectuent les vibrations), l la longueur, cette formule est considérée comme représentant exactement les lois des vibrations des lames.
- Mais si l’on se propose de faire de cette formule une formule pratique, il faut pour une substance donnée déterminer la valeur du coefficient K à l’aide d’expériences suivies, où l’on fait varier e, l, et par suite n de façon à pouvoir prendre une valeur moyenne de k aussi exacte que possible.
- Or ces expériences, si l’on veut leur donner de la précision, exigent l’enregistrement chrono-graphique des vibrations des lames étudiées, opération qui n’est pas facile quand on emploie pour les produire les moyens ordinaires, le choc ou le frottement d’un archet.
- En opérant d’abord sur des lames de substances magnétiques, acier ou fer, je suis parvenu à entretenir électriquement leurs vibrations, par une méthode identique à celle que j’ai indiquée en 1873 pour l’entretien électrique des vibrations des diapasons.
- Lorsqu’une ou les deux extrémités de la lame sont encastrées solidement, on conçoit que cela soit facile; mais cela paraît moins aisé dans le cas que j’avais précisément en vue, celui des lames dont les extrémités devaient être libres, comme
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- dans l’instrument connu sous le nom d'harmonica. Cependant on y parvient de la manière suivante :
- On pose la lame sur deux cordons tendus sur des supports en bois ou en plomb, à peu près aux points où la théorie indique qu’il peut se développer des nœuds, c’est à-dire vers les 0,22 de la longueur à partir des extrémités : ou mieux, on serre légèrement la lame le long des lignes de nœuds n n (voir la figure ci-contre) entre des prismes de liège II... à l’aide de vis Y Y, fixées à des supports O O, mobiles le long d’une règle métallique R R horizontale.
- Un électro-aimant E est placé sur la même règle au-dessous du centre de la lame, dont il peut être plus ou moins rapproché à l’aide d’une vis V.
- L’un des bouts de son hélice est relié à un point de l’une des lignes formant les nœuds n; l’autre à une plaque de platine p mobile à l’aide d’une vis au-dessous d’un style S fixé à l’une des extrémités de la lame : dans ce circuit sont intercalés : une pile P, et, en C, un très petit électro-aimant enregistreur à armature, très légère armée d’un style, et dont la résistance est à peu près égale à celle de l’électro-aimant placé au-dessous de la lame. Le style de l’électro-aimant enregistreur est placé à côté de celui d’un électrodiapason d’environ 100 vibrations doubles, en face d’un cylindre de chro-nographe.
- Il suffît de mettre en contact à l’aide de la vis la plaque de platine avec le style de la lame pour que celle-ci vibre d’une manière continue, ainsi que
- Y Y
- l’armature de l’électro-aimant, convenablement réglée à l’aide d’un ressort de rappel : il est aisé de s’assurer d’ailleurs que la lame et l’armature vibrent synchroniquement. Avec des lames ayant jusqu’à 4mm d’épaisseur, on obtient de bons résultats avec une pile de 2 ou 3 éléments au bichromate de potasse.
- On obtient ainsi des graphiques parfaitement nets dont la lecture met en évidence les relations suivantes :
- I. — Variations de la largeur de la lame
- Lame d’acier de 299”“ de longueur, 4““ d’épaisseur.
- On a fait varier la largeur de 8 cent, à 6 cent, et à 2 cent., les autres dimensions restant les mêmes. On a trouvé :
- Largeur de la lame............ 8omm 57mm 20mm
- Nombre de périodes (vibrations doubles)......................... 245.85 246.50 245.23
- D’où cette conclusion évidente :
- P
- Le nombre de vibrations d'une lame élastique (définie comme ci-dessus) est indépendant de sa largeur.
- II. — Variations de l'épaisseur
- Lame d’acier de 299““ de longueur et de 2owm de largeur.
- On a réduit successivement à la machine à raboter l’épaisseur de la lame de 4u,mo, à 3mmi, à 2mmi et à imm5.
- La mesure des épaisseurs a été faite en plusieurs points de la lame avec un compas d’épaisseur : elle a été comparée à celle qu’on a déduite du poids de la lame, de sa densité, de sa longueur et de sa largeur ; la concordance a eu lieu à ommi près.
- On a trouvé :
- millim. millim. millim. millim.
- Épaisseurs de la lame (e). 4.0 3.1 2.1 1.5
- Nombres de périodes (n) 23y. » 184.24 123.48 92.09
- Rapport des épaisseurs . ». » 1.29 1.90 2 66
- Rapport des nombres n . ».» ' 1.32 1.94 2.60
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- JOURNAL UNlVËRSËL D'ÉLËCTRICITÊ
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- L’accord entre les deux dernières lignes est suffisant, eu égard à la difficulté de mesurer les épaisseurs, pour qu’on puisse en conclure que le nombre des vibrations d'une lame élastique est proportionnelle à son épaisseur (plus généralement à la dimension suivant laquelle s’effectuent les vibrations).
- III. — Variation de la longueur
- La lame précédente a été successivement réduite de 299mm à 249mm5, à i99n,m5 et à i49mm.
- On a trouvé :
- millim. millim. millim. millim.
- Longueurs de la lame. . . 29g 249.5 199.5 149
- Nombre de périodes. . . 92.09 i33.o3 207.71 368.25
- Rapports inverses des
- carrés des largeurs. . . ». » 1.436 2.245 4.03
- Rapport des nombres de
- périodes........... ». » 1.444 2.255 4.00
- Les différences entre ces lignes de rapports
- mettent en évidence des erreurs relatives variant de 0,004 à 0,006 seulement.
- On peut donc conclure : que le nombre des vibrations d'une lame élastique est en raison inverse du carré de sa longueur.
- En résumé, le nombre des vibrations n d’une lame de longueur l, de largeur d’épaisseur e, vibrant librement en donnant le son fondamental, peut être représenté par une formule de la forme :
- (0 n = Kjî
- K étant un coefficient indépendant de la largeur V. C’est bien la formule admise d’après la théorie.
- IV. — Détermination du coefficient K :
- On déduit de la formule (1)
- En faisant concourir à cette détermination de K toutes les expériences précédentes où », l, e, ont
- LAMES NATURE du métal longueur LARGEUR ÉPAISSEUR NOMBRE DE Calculé VIBRATIONS Observé DIPéÉRENCFS ERREUR relative
- N° 1 Fer 3i5mm 5l*nut 0 Im“32 70,78 69,93 — o,85‘ — 0,01
- 2 Acier ....... 149 20 0 1 5o 359,45 368,25 + 8,80 + 0,02
- 3 Fer 299 80 0 4 i3 245 77 24O,20 - 5,57 — 0,02
- 4 Acier i53,5 32 0 1 75 395,i3 391,20 - 3,93 — 0,01
- des valeurs différentes, on obtient comme valeur moyenne, avec une erreur relative moyenne de 0,016, le nombre de : 53295o3 (2).
- Il importe de comparer cette valeur expérimentale avec la valeur déduite de la théorie mathématique de l’élasticité.
- Cette valeur s’exprime, on le sait, par la formule
- 471 3
- dans laquelle a représente la vitesse du son dans la substance constituant la matière de la plaque.
- Dans l’acier, on peut admettre ù la température de i5° : a= 15,1 X 340 (vitesse du son dans l’air à i5°) c’est-à-dire 5i34m par seconde.
- Quant à >•, c’est la plus petite racine de l’équation transcendante
- (eA + c~ *) cos à — 2 = 0,
- C’est-à-dire (X=o étant inacceptable)
- >, = 4,745
- En effectuant les calculs, on trouve
- K = 5310866. (3)
- La comparaison entre les valeurs (2) et (3) fait ressortir entre elles une différence égale à i863p : le rapport de cette différence à la moyenne des deux nombres, 5320 134, est o,oo35 qui représente véritablement l’erreur que l’on commet en prenant l’une des valeurs de k pour l’autre.
- On peut donc adopter pour k la valeur moyenne 5320 134 pour l’acier.
- D'autre part, j’ai reconnu qu’en prenant des lames de dimensions identiques d’acier et de tôle de fer, on obtenait les mêmes résultats, à moins de 0,01 près, ce qui conduit à prendre le même coefficient k pour le fer et l’acier, et à adopter la formule pratique définitive
- Q
- n =5320134^- - (4)
- Il importait de vérifier cette formule en prenant des lames de fer et d’acier de provenance queD conque et de dimensions variées, et de comparer
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- LA LÜMlÈRË êlëctriqüë
- entre elles les valeurs de n calculées d’après la formule (4) et observées directement.
- Et il est évident a priori qu’il ne faut pas s’attendre dans cette comparaison à des résultats très concordants, à cause de la diversité de la matière même des fers et des aciers que l’on emploie dans les appareils où l’on se sert de lames élastiques, diapasons, harmonicas, téléphones, etc.
- Voici les résultats obtenus avec quatre lames différentes comme dimensions et provenance.
- Ces erreurs relatives de 0,01 à 0,02 n’ont aucune importance au point de vue que je me proposais, savoir : la construction de lames dont le nombre de vibrations est déterminé d’avance, et dont on veut se donner à volonté l’une des dimensions e ou l, car il suffit de limer très légèrement la longueur pour achever d’arriver, par la méthode de comparaison optique, par exemple, avec un étalon, au nombre exact des vibrations que l’on désire. Mais, il me semble de plus qu’il en résulte, eu égard à la complexité théorique du coefficient k et de la difficulté d’en déterminer expérimentalement avec précision les éléments (densité, coefficient d’élasticité ou vitesse du son) une vérification satisfaisante de la théorie mathématique des lames élastiques vibrantes.
- E. Mercadier.
- L’ONDULATEUR DANOIS
- Il a déjà été question dans ce recueil.de l’appareil employé parla Société danoisela Grande Compagnie des télégraphes du Nord pour les transmissions par câbles sous-marins. Cet appareil, qui donne des signaux analogues à ceux du siphon recorder de Thomson, est beaucoup plus simple. Nous nous proposons, dans les lignes qui suivent, d’en donner une description détaillée.
- Quatre électro-aimants indépendants MM sont disposés dans un carré et fixés deux par deux sur un support en métal ss. Le dessin ne représente que les deux électro-aimants d’avant avec leur support. Les huit pôles qui se prolongent vers lé milieu sont arrangés de manière à laisser toujours un pôle nord en face d’un pôle sud. L’armature est montée sur pivots au centre des quatre aimants, et consiste en deux aimants en acier légèrement recourbés aaeta'a', qui forment un X mobile autour d’un axe vertical. Les quatre pôles de l’armature 'Se trouvent dans le champ magnétique de deux pôles d'électro-aimants de noms différents. L’armature peut se déplacer librement sans jamais toucher, comme c’est le cas dans d’autres appareils polarisés; tant qu’elle n’est pas influencée par l’é- lectromagnétisme, elle est maintenue dans la posi-
- tion centrale par un léger ressort à boudin qui agit vers la droite. La résistance totale des quatre électro-aimants est d’environ 1 000 ohms.
- Les signaux sont produits de la manière suivante : la partie supérieure de l’axe de l’armature se prolonge en une tige fine de 25m/m au delà dü pivot, et sur cette tige est fixé, au moyen d’une petite vis, un tube très fin en argent d’une longueur de ioc/m rr, qui descend à gauche avec, une faible inclinaison, et touche la bande de papier p qui passe en dessous; l’extrémité du tube descend presque perpendiculairement sur la bande de papier. Il est maintenant facile à comprendre que le tube écrivant doit suivre tous les mouvements de l’armature, et plus le tube est long plus les mouvements de sa pointe seront grands, comparés à ceux de l’armature. Le tube est fixé dans un petit bloc en laiton n avec un trou en dessous qui est au-dessus de l’extrémité de l’axe de l’armature, tandis que la vis qui maintient le bloc est introduite de côté. Au milieu du bloc, le tube s’élève, comme cela est indiqué en pointillé dans le dessin, et cette partie vient ainsi dans la ligne de l’axe de l’armature comme si elle en était une prolongation, la partie courbée en haut dépasse le bloc d’environ i8,75m/m.
- Le réservoir d'encre B est hermétiquement fermé, à l’exception d’une ouverture qui, dans la position normale du réservoir, se trouve juste au-dessus de l’axe de l’armature. Cette ouverture est continuée au bas sous forme d’un tube h qui fournit une espèce de gaine autour du bout supérieur du tube écrivant, sans toutefois le toucher en aucun endroit, et par conséquent sans provoquer un frottement quelconque quand le tube écrivant se déplace avec l’armature.
- Malgré l’espace libre entre les deux tubes, aucun fluide ne s’échappe par ce chemin selon des lois bien connues ; mais si par hasard quelques gouttes pénétraient en montant ou en enlevant le réservoir, elles tomberaient dans la coupe t. Quand le réservoir est en place, l’ouverture supérieure du tube écrivant se trouve plongée dans l’encré environ 4,16m/m au-dessus du fond; par l’attraction capillaire, le tube se remplit bientôt d’encre qui, en arrivant à la pointe traçante, limée plate, forme une petite goutte, qui en quelque sorte maintient la communication avec la bande de papier qui passe en dessous sans que la pointe la touche directement. L’encre, qui est préparée avec de l’esprit de vin, est vivement absorbée par le papier, et l’écriture sèche tout de suite. Quand le réservoir est vide, on l’enlève en dévissant la vis x et on le remplit d’encre fraîche.
- L’appareil se règle par le ressort en spirale /, monté sur l’armature, ainsi que par une vis D à double pas, au moyen de laquelle les supports métalliques de l’électro-aimant peuvent être éloignés
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- ou rapprochés à volonté. Pour des courants plus forts, le'réglage se fait également par le tube écrivant, qui peut être plus ou moins rapproché de la bande de papier au moyen de la vis l, et enfin l’appareil est muni d’une dérivation par laquelle une partie du courant peut être détournée. Le rouage d’horlogerie, dont on peut régler la vitesse, est mis en mouvement par un ressort puissant.
- Quand l’appareil ne fonctionne pas, la partie supérieure comprenant les électro-aimants, l’armature, le réservoir, etc., qui repose sur deux goupilles à droite, est renversée en arrière et appuyée contre Un coussin en caoutchouc K, ce qui empêche
- l’encre de sortir, puisque' la pointe écrivante du tube en argent se trouvera alors au-dessus du niveau du réservoir.
- Comme on le verra par ce qui précède, Tondu-, lateur fonctionne directement, c’est-à-dire sans re-’ lais. L’écriture consiste en une ligne continue, et les écarts faits de part et d’autre d’une ligne neutre, tracée au milieu de la bande de papier, forment les lettres. Un courant positif cause un écart en haut, un courant négatif en détermine un autre en bas. Comme on se sert de l’ondulateur avec le transmetteur de Wheatstone, c’est l’alphabet Morse ordinaire qui est employé et qui est représenté
- dans l’écriture de l’appareil par des écarts en haut, ceux d’en bas représentant les interruptions.
- Il va sans dire que l’écriture du « recorder », c’est-à-dire un point représenté par un écart en haut et une barre par un autre en bas, peut également être produite par l’ondulateur. L’instrument construit par M. S. Lauritzen, de Copenhague, est principalement destiné à être employé sur des câbles de longueur moyenne (de 4 à 800 milles anglais), il est utilisé par la grande Compagnie des Télégraphes du Nord, à qui appartient l’invention, sur tous les câbles de la Société en Europe comme en Chine.
- La Compagnie a essayé l’appareil avec beaucoup de succès sur des lignes aériennes d’une assez grande longueur; dans plusieurs cas où la ligne était trop affaiblie par un temps défavorable pour
- admettre l’emploi du récepteur Wheatstone, l’on-dulateur a encore pu recevoir jusqu’à 80 mots par minute.
- L’écriture d’un transmetteur peut être reproduite par tout relais polarisé, comme par le récepteur de Wheatstone, sans grandes modifications, pourvu qu’elle arrive pàr une ligne aérienne, mais elle est beaucoup plus difficile à transmettre par un câble. L’ondulateur le fait pourtant fort bien et avec peu de modifications. Qu’on se figure le tube écrivant comme un levier de contact avec un contact de pile de chaque côté et le milieu de la batterie mis à la terre. Si le courant vient d’une ligne aérienne, un condensateur est intercalé, et chaque courant de durée se transforme en une impulsion au commencement du courant. La sensibilité de l’ondulateur a été heureusement augmentée par
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- l’emploi d’une armature en fer doux fortement magnétisée par un courant local.
- Avec, un seul élément Leclanché, l’appareil donne une écriture très lisible à travers une résistance de 3o ooo ohms.
- H. de Rothe.
- NOUVELLES EXPÉRIENCES D’IMITATION
- DES
- ANNEAUX électrochimiques
- PAR LES COURANTS D’EAU CONTINUS
- be toutes nos imitations des phénomènes électriques par voie hydrodynamique, la plus remarquable peut-être est celle qui concerne les anneaux électrochimiques.
- J’ai fait connaître précédemment (*) un moyen facile d’imiter les anneaux de Nobili, jusque dans leurs détails, par la chute de petites colonnes d’eau sur une plaque de verre recouverte d’une mince couche de minium en suspension dans ce liquide. Mais l’imitation de ces anneaux qui semble la plus rationnelle, d’après l’idée qu’on se fait ordinairement du courant électrique, est celle qui consiste à employer, à cet effet, un véritable courant d'eau continu.
- Ce sont les résultats obtenus par ce procédé, que je vais maintenant décrire.
- Le courant dont je fais usage est alimenté par les eaux de la ville, sort d’un tube cylindrique ou conique convergent (de 2 à 7™ de diamètre à l’orifice inférieur) et tombe verticalement sur une plaque de verre horizontale, seulement mouillée dans toute son étendue.
- Pour faciliter les observations, cette lame est en verre noir ou de couleur foncée. Le tube porte-courant est fixé à une hauteur telle qu’à la distance où le liquide rencontre la plaque (distance qui peut aller jusqu’à om,io ou om,i5 dans nos conditions d’expériences), la veine fluide ne présente encore aucune solution de continuité, ce qui est une condition essentielle. Aussi le jet tombe-t-il sans bruit, en produisant, autour du point de chute, des anneaux liquides parfaitement fixes. Ces ondes concentriques, dont le diamètre et le nombre varient avec les conditions expérimentales, sont espacées tout à fait à la façon des anneaux électrochimiques (fig. 1).
- Disons d’abord que ces anneaux liquides fixes imitent ceux de Nobili mieux encore que les figures produites par la chute des colonnes d’eau sur une
- couche de minium aqueùx. De plus, ils montrent le phénomène à l’état dynamique permanent, 4ans chacune des phases qu’on peut faire varier à volonté, d’une manière presque continue.
- Malheureusement, il n’est guère possible de fixer et de conserver les traces exactes de cés magnifiques anneaux liquides, par le procédé des dépôts
- FIG, I. — ANNEAUX PRODUITS PAR UN COURANT CONTINU TOMBANT SUR UNE PL4QUE HORIZONTALE MOUILLÉE
- pulvérulents, car un courant d’eau, même très faible, entraîne, le minium employé et fait disparaître presque tous les anneaux, sauf ceux du pourtour. La photographie même n’a pu donner de bons résultats,'à" cause de la transparence du liquide et des effets de réflexion, de réfraction de
- FIG. 2. — SECTION VERTICALE DIAMETRALE d’üN SYSTEME d'anneaux SIMPLES
- l’eau et du verre. Avec un liquide fortement coloré,, l’amélioration était encore insuffisante.
- Il faut donc se contenter ici de dessiner ces ondes fixes dans chaque cas particulier, pour avoir les éléments d’observation qui permettent de suivre les diverses évolutions des anneaux, lorsqu’on fait varier les conditions expérimentales. Mais le dessin ne peut rendre l’effet dé ces ondesj si nettes ét
- f1) La Lumière Électrique, 18 août i883, p. 498.
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- si fixes quand le courant demeure constant, si mobiles et si facilement transformables dès que les conditions viennent à changer.
- Anneaux simples. — Toutefois, pour les anneaux simples, c’est-à-dire provenant d’un jet unique, les modifications résultant des variations de force du courant, de la hauteur de chute du liquide, ou du diamètre du tube, ne sont pas considérables; nous ne nous y arrêterons point.
- Ce qu’il y a de remarquable dans le phénomène qui nous occupe, c’est que les ondes produites par des courants d’eau continus sont fixes et par conséquent n’interfèrent pas entre elles, tandis qùe
- FIG. 3. — ANNEAUX PARABOLIQUES FIXES
- les ondes produites par des courants discontinus sont mobiles et interfèrent,
- On pourrait croire que le phénomène de la fixité des ondes a pour cause le peu d’étendue de la plaque sur laquelle ori les produit, les bords de cette plaque jouant le rôle des parois d’un vase circulaire à l’égard du liquide en vibrations qu’il contient, les ondes se réfléchissant régulièrement contre ces parois! Mais ce serait là une erreur, car les ondes produites par des courants d’eau continus conservent leur forme circulaire sur une plaque carrée ou rectangulaire, pourvu qu’elle soit sensiblement plus large que le diamètre des plus grandes ondes ; d’autre part, quand la plaqué est disposée à fleur d’eau, c’est-à-dire quand sa face supérieure coïncide avec la face libre du liquide, lé phénomène dés ondes fixes circulaires a encore
- lieu de la même manière sur cette surface illimitée.
- Voici comment on peut se rendre compte du phénomène : le courant d’eau, issu d’un tube fixe, vibre longitudinalement dans le tuyau et dans l’ajutage; lorsqu’il rencontre la plaque de verre, il s’y épanouit en ondes concentriques dues à la résistance qu’oppose le liquide par sa masse, et spécialement par son adhérence contre le verre, en un mot parle frottement. La fixité ne s’explique que par le régime d’écoulement régulier du liquide de la plaque.
- C’est donc, d’une part, à la vibration du jet liquide puisant et à cette double résistance de l’eau contre la plaque (résistance constante quand le régime d’écoulement est établi) qu’il faut attribuer ^ production des ondes fixes concentriques, c’est-à-dire des anneaux liquides.
- FIG. 3 bis. — ANNEAUX. PARABOLIQUES FIXES
- Il est à remarquer qu’un jet; continu, pénétrant verticalement dans l’eau d’uni vase profond, ne produit pas d’ondes à la surface, mais seulement une légère dépression concentrique. D’autre part, si la plaque est recouverte d’une couche d’eau un peu épaisse (de 4 à 5 mm ou plus), le jet n’y détermine qu’un ou deux anneaux. Il faut donc, pour la production des anneaux liquides, que la couche d’eau sur la plaque soit aussi mince qu’il est possible. A cet effet, on incline très légèrement la plaque pour faire écouler le liquide qui opposerait trop de résistance à la manifestation complète du phénomène.
- On ne rencontre pas ici les figures nombreuses dissymétriques de transition qu’on observe sur les formes vibratoires des peliicuies de liquide glycérique (*) et sur les surfaces liquides circu-
- , (>) Annales de chimie cl de physique, 5“ série, XXII,
- p. 302 (1881).
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- laires(*).A tout rythme du courant vibrant correspond, sur la plaque de verre, un système d’ondes fixes toujours très nettes.
- En examinant avec attention les anneaux liquides fixes, bien développés, et en mesurant au compas leurs dimensions, voici ce que l’on observe : lorsqu’un filet d’eau continu tombe par un ajustage de
- que les anneaux^ d’un même système, d’une même figure, ne sont pas égaux entre eux. (Il en est de même dans les anneaux électrochimiques.)
- Quant à la hauteur des ondes, ou anneaux, au-dessus de la plaque, c’est-à-dire leur épaisseur, elle est au maximum de 2mm,5 à la crête du bourrelet, s’abaisse à imm,8 ou imm,5 pour le premier
- 5 mm de diamètre, sur une lame de verre horizontale, bien mouillée, on voit, à une assez grande distance des anneaux extérieurs, une zone relativement très large (de io à 2omm) qui limite le cercle d’action du jet liquide. Cette espèce de couronne terminalels’élève par degrés insensibles au-dessus du niveau de l’eau sur la plaque. La partie déclive de cette onde est presque abrupte du côté du centre ; elle constitue ce que je nomme le bourrelet; elle a 5 ou 6mm de' largeur. La distance de crête ‘ à crête, ou de creux à creux, à partir du bourrelet, entre la première et la'deuxième onde, est d’environ 3min, dans les conditions expérimentales précitées ; entre la deuxième et la troisième onde, cette distance est un peu moindre, 2mm,8; puis elle semble s’égaliser pour les ondes suivantes, qui sont d’ailleurs de moins en moins perceptibles. On voit par là
- (*) Annales de chimie • et de pkysique, 5e série, XXV, p. 112 (1882).
- anneau et va en diminuant graduellement pour les autres, jusqu’à o“,2 .ou o,B,i environ, dans nos conditions d’expériences. La fig. 2 montre, sous un faible grossissement, la section faite suivant le jet liquide, et fait voir la forme des ondes, leurs dimensions respec tives et leur épaisseur.
- Pour mettre mieux en évidence les anneaux liquides, il suffit d’incliner la plaque sur laquelle tombe le jet continu; alors les ondes fixes devenant paraboliques (fig. 3), montrent mieux séparés et développés, dans le sens de la plus grande pente, ces anneaux qui étaient très resserrés quand la plaque était horizontale.
- Anneaux multiples. — Pour imiter par les courants d’eau continus les anneaux électrochimiques multiples, j’emploie pour chaque groupe un cylindre plat, une sorte de tambour métallique (fig. 4, 5 et 6) dont la face inférieure est traversée par deux, trois, quatre, etc., tubes parallèles, taudis
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- que la face supérieure porte un seul tube par lequel arrive le liquide. A chacun de ces tubes est adapté un tuyau en caoutchouc (de om,io de longueur environ), au bout duquel est fixé l’ajutage porte-courant, disposition qui permet de faire va-
- frIG* 9. — SYSTÈME BINAIRE D'ANNEAUX FIXES
- rier à volonté la distance des jets liquides. Cette nouvelle condition expérimentale, qui vient s’ajouter aux précédentes, va produire dans les aneeaux multiples des transformations nombreuses sur les figures jusqu’alors circulaires des anneaux isolés. En effet, si l’on dirige sur la plaque de verre des courants continus, égaux ou inégaux, assez voisins les uns des autres pour que les ondes respectives qu’ils font naître soient à distance de rencontre, ou
- FIG. 9 bis. — SYSTÈME BINAIRE d'aNNEAUX^FIXES
- en d’autres termes, pour que leurs champs hydrodynamiques empiètent les uns sur les autres, alors ces ondes s’influencent : au lieu de se couper, de se superposer, elles se repoussent, se compriment, se resserrent chacune du côté du jet; én unjmot,
- elles n’interfèrent pas; de là des déformations diverses dont nous allons donner une idée, en examinant spécialement les effets mutuels de deux jets simultanés.
- FIG. 10. — SYSTÈME TERNAIRE
- Considérons d’abord deux courants d’eau constants et égaux, produisant un système binaire d’anneaux liquides. Tant que la distance des jets e attelle que les ondes extrêmes ne peuvent s’in-
- FIG. IO bis. — SYSTÈME TERNAIRE
- fluencer, les anneaux conservent évidemment leurs formes circulaires; mais à peine ces ondes sont-elles tangentes et à plus forte raison à distance de rencontre, que leur influence mutuelle se manifeste
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- LA L U MI ÈRE ÉLEC TRIQ UE
- par une répulsion, une compression. A mesure que la distance entre les deux jets„dimiuue, la déformation s’accentue, comme on peut le voir dans les figures 7, 8, 9, 9 bis qui montrent quelques-
- MG. II. — SYSTÈME QUATERNAIRE
- unes des phases de cette influence réciproque..
- On peut remarquer que, dans le cas actuel, les ondes ne sont jamais complètement déformées. En chacune d’elles, la partie la plus éloignée conserve
- FIG. II bis. — SYSTÈME QUATERNAIRE
- toujours se forme circulaire de même rayon; tandis que du côté où la compression s’exerce, le rayon de chaque onde est plus ou moins modifié. Quant à la partie intermédiaire ou se fait le rac-
- . cordement. des deux portions opposées, elle est très variée de forme; sa courbure peut même' de-r venir convexe du côté du centre, quand lés deux courants sont faibles et très rapprochés l’un de l’autre.
- Lorsque les deux courants sont faibles et les jets convenablement éloignés l’un de l’autre, chacun 'd’eux produit un système d’ondes presque com- plètement circulaires et l’onde enveloppe extérieure affecté sensiblement la forme lemnisiatique 1 (celle d’un 8) (fig. 7), telle qu’on la rencontre dans les atineâux éléctrochimiques; dans les fantômes magnétiques des courants électriques, des aimants et*, de leurs imitations--hydrodynamiques. Mais si les courants deviennent plus forts, ou si les jets sont plus rapprochés, la forme précédente est pour ainsi dire renversée; la partie moyenne de l’enveloppe, au lieu de tourner la convexité vers la ligne des centres, tourne, au contraire, sa convexité et même se termine en pointes ou en faisceaux plus ou moins épanouis. La ligne de séparation des
- FIG. 13. — INFLUENCE DES BORDS DE LA PLAQUE
- deux anneaux présente un bourrelet à crête, montrant les effets mouvementés du liquide dans la direction axiale, perpendiculaire à la ligne des centres (fig. 8, coupe suivant y y').
- Plus la force des courants augmente, plus ces effets s’accentuent.
- Les détails dans lesquels nous venons d’entrer, à 'l’égard de deux courants d’eau géminés, nous dispensent de toute description relative aux anneaux produits par trois, quatre, etc., courantsi simultanés; car les effets sont analogues dans tous les cas et se comprennent facilement. Les figures 10 et 10 bis, xi et 11 bis suffiront pour donner une idée des anneaux liquides qu’ils représentent.
- Remarquons seulement que, plus les courants liquides continus sont faibies et leurs hauteurs de chute modérées, plus les formes des anneaux simples ou multiples qui en résultent se rapprochent de celles des anneaux électrochimiques : même régularité, mêmes déformations dans les circonstances correspondantes.
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- Près des bords de la plaque de projection (fig. 12), ou près d’un obstacle solide, les ondes liquide^, comme les ondes électriques, tendent à s’éloigner, et par suite à affecter les formes des contours des obstacles qui s’opposent à leur libre développement.
- Anneaux bipolaires. —* Lignes équipotentielles d'écoulement d'élettricitè. — Quand, au lieu d’employer une seule pointe, ou de rattacher à un même pôle toutes les pointes d’écoulement électrique, on fait intervenir simultanément deux pôles contraires par des pointes placées à distance convenable les
- FIG. 14. — ANNEAUX PRODUITS PAR L’ASPIRATION D*UN SIPHON (OUVERTURE TOURNÉE VERS LE haut)
- Il est à remarquer que la production, par courants continus, des anneaux électrochimiques, simples ou multiples, s’effectue dans un temps très court (souvent en quelques secondes) et qu’ensuite il ne se produit plus rien, quelle que soit la durée ultérieure du courant; électrique ; c’est-à-dire* que le phénomène des anneaux colorés n’a lieu que pendant la période variable., Dès que le régime permanent est établi, la surface des anneaux est devenue mauvais conducteur de l’électricité ('). ;
- . Dans nos imitations de ces anneaux par courants liq'uides continus, il se passe quelque chose d’analogue à cette polarisation des électrodes : la chute ou l’écoulement d’une première portion de liquide produit un effet qui ne se modifie plus, dès que le régime d’écoulement hydraulique est établi.
- unes des autres, pour agir sur la.plaque conductrice à contour déterminé, alors le phénomène élec-trochimique présente des figures de fqrmes diverses et acquiert une signification nouvelle : les systèmes d’anneaux obtenus dans ces conditions représentent les lignes équipotentielles d’écoulement de l'éiectricité, signalées par M. Guébhard (*).
- Bien que les anneaux électrochimiques, produits simultanément par chacun des deux pôles, diffèrent essentiellement sous le rapport, de l’effet chimique et de la coloration, néanmoins ils sont identiques par leurs formes. Donc, pour l’imitation de ces formes (et c’est là le seul but de nos expériences), il suffit d’employer des courants liquides de même sens, égaux ou inégaux, en adoptant les disposi-
- (*) Les métaux recouverts de dépôts obtenus par le procédé de Nobili (la coloration étant poussée jusqu’il la teinte brun-noir), sont devenus des corps complètement isolants.
- Il est même question de les utiliser comme tels en télégraphie, en téléphonie, etc. (Comptes rendus de l’Académie des sciences, i5 octobre i883, note de M. Wiedemann).
- (') Comptes rendus de l’Acad. des sciences, 1880-81-82.
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- lions précédemment indiquées pour les anneaux multiples unipolaires.
- Si cependant on veut imiter, par voie hydraulique, et en quelque sorte mécaniquement, les effets chimiques opposés dus à la polarité électrique, on peut employer divers moyens. J’en ai déjà indiqué plusieurs, à l’occasion des anneaux de Nobili, figures que j’ai imitées par la chute de colonnes liquides sur des dépôts pulvérulents.
- Ainsi, on peut appliquer aux courants d'eau continus, le procédé à'aspiration du liquide, opposé à celui du soufflé ou de l’écoulement direct. L’expérience est alors disposée de la manière suivante :
- Nous supposons, pour simplifier, qu’il ne s’agisse que d’anneaux binaires. Le premier système (anneaux positifs) est produit, comme précédemment, par un filet d’eau continu, tombant sur la plaque de verre. Pour obtenir le second système (anneaux négatifs), on fixe, à distance convenable du jet, la petite branche d’un siphon, de manière que son ouverture circulaire débouche à 2mm environ au-dessous de la surface du liquide qui recouvre la plaque. Il se fait, autour de ce tube, une aspira- * tion d’autant plus forte que la longueur du siphon est plus grande (j’en ai employé un de 7“). Par suite de cette disposition, le liquide afflue de toutes parts vers le centre attractif, autour duquel on distingue non seulement un flux rayonnant (qu’accusent au besoin des poussières flottantes), mais plusieurs dépressions circulaires concentriques, qui sont, en creux, autant d’anneaux négatifs (fig. i3 et 14).
- Lorsqu’il s’agit d’imiter les figures complexes des anneaux multiples bipolaires, on fait arriver les courants liquides (qui représentent les pointes positives) sur une plaque de verre à contour limité par une bordure de cire molle) comme pour les anneaux électrochimiques), en même temps qu’on aspire énergiquement, par 2, 3, etc., ouvertures pra-
- tiquées dans la plaque (ou mieux à l’aide d’un si phon unique communiquant avec autant de tubes qui aboutissent à la surface du liquide), jusqu’à ce que le régime permanent soit établi. Alors on voit, d’une part, les anneaux positifs, en relief, et de l’autre les anneaux négatifs en creux. Ce sont bien là des effets opposés.
- En comparant les figures obtenues ainsi (fig. i5 et i5 bis) avec celles que fournit l’électricité, pour des dispositions correspondantes (lesquelles sont très variées), on leur trouve une conformité analogue. Il faut dire toutefois que cette similitude des effets inverses ne présente pas, à beaucoup près, la même netteté que celle des anneaux directs.
- Dans tout ce qui précède il n’a été question que
- d’anneaux produits au moyen d’électro des punctiformes ou acuminées. Mais les expérimenta teurs font aussi usage en même temps d'électrodes linéaires planes ou courbes , consistant en lames métalliques disposées verticalement dans le liquide électrolytique. Les effets ainsi obtenus sont imités dans notre méthode hydraulique par l’emploi de courants liquides s’écoulant en nappes planes ou courbes par des tubes à fentes linéaires, ou seulement en faisant arriver les courants contre des plaques minces, à bords inférieurs tranchants et préalablement mouillées.
- Nous pourrions suivre, jusque dans les détails, les effets comparatifs des deux phénomènes que nous étudions; nous ferons seulement remarquer que maintes particularités des anneaux électrochi-miqües, telles que le défaut de verticalité des électrodes, l’inégalité de distance des pointes à la plaque, l’influence des formes du contour de celle-ci, etc., trouvent leurs effets analogues dans les anneaux hydrodynamiques.
- En résumé, on voit d’après ce qui précède, qu’il est possible d’imiter, par les courants d’eau continus, tous les effets relatifs au phénomène électrochimique des anneaux colorés, simples ou multi-
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
- pies, et par suite des figures équipotentielles d’écoulement de l’électricité, étudiées par M. Gué-bhard.
- De cette série de vérifications comparatives, il résulte, dès à présent, qu’il y a complète analogie entre les deux ordres de phénomènes, et qu’il est rationnel de conclure de l’analogie des effets à l’analogie des causes : c’est-à-dire que les annèaux éléctrochimiquès de diverses sortes sont dus, comme les effets hydrodynamiques, à des courants se propageant en ondes.
- .. . C. Decharme.
- LE
- MOTEUR KRAVOGL
- A l’origine de toute science, de quelque nature qu’elle soit, se place une période plus ou moins longue de travail ingrat, : période caractérisée.; par la lutte de quelques esprits supérieurs contre l’indifférence générale. Les plus belles découvertes passent inaperçues pour : ainsi dire : car elles ne peuvent franchir les limités d’un cercle restreint et il arrive, souvent qu’elles; tombent dans l’oubli avant d’avoir été sérieusement jugées. Cependant un progrès lent, fruit de l’initiative individuelle et des efforts isolés, s’accomplit ? insensiblement ; ,à mesure que les principes théoriques se dégagent plus nettement, quelques applications industrielles surgissent et ont pour effet d’éveiller la curiosité: l’impulsion est donnée et à partir de ce moment le mouvement en avant va s’accentuant et se précipitant de jour en , jour. :
- Pour l’électricité ce stage a été d’une durée relativement courte puisqu’un siècle et demi à peine nous séparent des premiers essais tentés dans cet ordre de recherches. Aujourd’hui qu’elle a pris franchement sa place au rang des autres sciences nous aimons bien à nous reporter aux hésitations de la première heure et à refaire pas à pas l’histoire du progrès accompli de façon à assigner à chacun la part de mérite qui lui revient dans l’œuvre commune. Lorsque l’on jette ainsi un coup d’œil en arrière on se trouve en présence d’un fait étrange qui est la simultanéité des découvertes. Qu’une idée absolument originale, fertile en conséquences pratiques, surgisse à un moment donné dans un cerveau d’élite : c’est bien ; nous admirons la découverte et malgré nous un peu de surprise se mêle à notre admiration ; mais que plusieurs individus aient eu presque en même temps cette idée déjà étonnante chez un seul n’est-ce pas là une chose vraiment curieuse et qui ne saurait laisser froids les esprits les plus indifférents ? C’est pour-
- tant là un fait dont l’histoire des inventions en j électricité nous rend plus d’une fois témoins: Per* « sonne l’ignore que l’invention du téléphone a donné lieu à un procès retentissant, deux inventeurs étant ! venus le même jour et presque à la même'heure j breveter cet appareil si ingénieux. C’est un exem-pie entre mille. Dans l’histoire des machines dyna- ?! mo-électriques il est également fort délicat de pré- 1 ciser à qui revient l’honneur d’avoir le premier nettement conçu la possibilité d’engendrer des i courants continus.
- Nous ne voulons pas reprendre ce débat ni refaire l’historique de la question. Tout le monde sait que le premier générateur d’électricité à courants continus dont la forme fût industrielle est dû j à Zénobe-Théophile Gramme et remonte au mois j de juillet 1871, époque à laquelle parut le mémoire I intitulé : « Note sur une machine magnéto-électrique ; produisant des courants continus » qui futlu àl’Aca- j démie des sciences par M. Jamin. Dix ans plus tôt j
- Pacinotti avait entrevu le phénomène et sa réalisa- :i tion pratique malheureusement il ne sut pas apprécier toute la portée de sa découverte et le parti 1 qui pouvait en être tiré. Que Gramme ait eu connaissance ou non de cet essai, peu importe: la j gloire qui s’attache à son nom n’en saurait être i diminuée pour cela. Mais un fait intéressant et sur lequel nous nous proposons d’insister aujourd’hui a été signalé récemment dans une revue d’électri- ? cité publiée à Vienne ( j. Il résulte de documents dont l’authenticité ne saurait être mise en doute que dès 1867. M. L. Pfaundler, professeur à Inns- ; bruck, avait très clairement énoncé la réversibilité d’un moteur magnéto-électrique construit par Kra-vogl, mécanicien dans cette même localité, et qu’il était arrivé quelque temps avant Gramme à obtenir des courants continus.
- Le moteur Kravogl qui figurait à l’Exposition universelle de 1867 est assez peu connu. Il est actuellement très difficile de s’en procurer des dessins. Ce qu’il y a de certain, c’est que ce moteur
- (') Zeitschrift des Elehtrotechnischen Vereines in Wien. Juillet i883. Dr A. von Waltenhofen.
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- ^^LA^LUMIÉRE
- i* est une application des propriétés du solénoïde, et ? à ce point de vue il ressemble au moteur Bessolo qui fût breveté en i855. On se figure assez bien l’appareil en question si l’on suppose dans l’anneau Gramme la moitié, et presque les deux tiers du noyau enlevés et les spires mobiles autour de ce même noyau. Si l’on envoie le courant dans une partie seulement des spires, et de telle façon que la moitié seule du noyau soit en prise, le noyau se déplacera par rapport à la bobine ou la bobine
- FIG* 2
- par; rapport au noyau, suivant que l’on suppose le solénoïde ou bien le noyau fixe. On a dans le premier cas un moteur Bessolo et dans le second un moteur Kravogl.
- Pour obtenir un mouvement continu, il suffit de promener successivement le courant dans les diverses portions du solénoïde. Le noyau est diffi-
- cile à maintenir en place, car il est inabordable, puisqu’il se trouve logé à l’intérieur de la bobine. Kravogl avait résolu cette difficulté en construisant un noyau creux dans lequel il coulait du plomb. Cette pièce pesante, montée sur galets, prenait une position d’équilibre résultant de son poids, du frottement d’entraînement et de l’attraction magnétique. Mais pour un courant d’intensité donnée, cette position une fois atteinte ne variait plus, de sorte'qu’elle nécessitait un simple calage des frotteurs. Dans ces conditions, pour un nombre de sections assez grand, la polarité du noyau était à peu près constante. L’ensemble des spires se trou-
- ELECTRIQUE
- vait attaché à une armature en fer doux ayant pour effet de resserrer les lignes de force, en formant manteau pour ainsi dire.
- Comme Bessolo, Kravogl n’a jamais pensé qu’à faire un moteur et n’a pas vu la réversibilité de sa machine. Il résulte d’une correspondance échangée à cette époque entre le Dr A. von Waltenhofen et M. L. Pfaundler, que ce dernier avait clairement compris la possibilité de se servir de ce moteur comme générateur de courant. A la date du 9 novembre 1867, M. L. Pfaundler écrivait, en parlant du moteur Kravogl, que l’on venait de prendre à Innsbruck pour l’envoyer à Paris et qu’il était question de ne plus ramener à Innsbruck : « Je regrette, en pensant que je ne le verrai plus, j’aurais volontiers essayé de le faire agir en sens inverse, c’est-à-dire de produire, à l’aide d’un travail mécanique, un courant ou de la lumière électrique ». Un peu plus de deux ans plus tard, ces expériences furent réalisées avec un moteur plus grand, construit par Kravogl en .1869, et M. Pfaundler pouvait écrire : « En faisant marcher la machine à la main on obtient un courant dont l’énergie est celle d’un élément Bunsen » (‘). Cette dernière lettre est datée du 11 février 1870, c’est-à-dire qu’elle est de plus d’une année antérieure à la note de Gramme.
- En présence de l’intérêt historique qui s’attache à la question, nous ne croyons pas qu’il soit hors de propos de reproduire ici les considérations qui ont guidé M. Pfaundler dans les recherches et qui l’ont amené à transformer le moteur Kravogl en une machine dynamo-électrique (2). Considérons deux barreaux aimantés db et bd' placés bout à bout et entourés d’une armature cylindrique formant manteau : cette armature étant également supposée être un aimant permanent et présenter en regard des pôles des barreaux de pôles de sens contraires: Pour plus de simplicité, ce manteau est représenté par une partie seulement s,n, n,s (fig. 1). Si dans un champ magnétique ainsi constitué on fait passer une spire de gauche à droite, cette spire sera parcourue par un courant dont la direction va changer suivant la phase du déplacement. Il suffit d’appliquer la loi de Lenz pour voir qu’aux points a et c, il y aura inversion de courant, la direction du courant étant représentée par les flèches de la figure. Si l’on suppose un déplacement continuel de spires de gauche à droite, on recueillera un courant continu en plaçant deux frotteurs en a et en c. On peut remplacer soit le noyau, soit le manteau par une pièce en fer doux; dans ce cas, cette pièce se dé-
- (') Cette correspondance est extraite d’un article publié par le Dr A. von Waltenhofen, dans le n° de juillet i883 du Zeitschrift des Eleklrotechnischen Vereines,
- (2) Cet exposé a été fait par M. L. Pfaundler lui-même dans les numéros d’août et de septembre i883 du journal précédemment cité.
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- ç5
- placera avec la spire en gardant ses pôles développés par influence fixes dans l’espace.
- Pour passer de là à une machine dynamo-électrique, il faut chercher à développer l’énergie du champ magnétique par l’action du courant lui-même. Si nous supposons le noyau en fer doux, et que nous voulions étudier de plus près l’action du courant au point de vue de la polarité qui prend naissance sous l’influence des pôles s, n, s, nous voyons que de d en a et de b en c le courant est contraire, tandis que de a en b et de c en d'il est favorable au développement de cette polarité. En somme, pour une spire se déplaçant de d en d', l’effet résultant est nul, ce qui est d’ailleurs évident par soi-même. Dans ces conditions, si l’on suppose le manteau aussi bien que le noyau en fer doux, on obtiendra un faible courant dû à la pré-
- Fin. 4
- doux. Si maintenant on courbe en cercle le noyau, les spires et l’armature”, on a une machine Gramme ou une machine Pfaundler, suivant que l’on considère la fig. 2 ou la fig. 3. Ce. dernier appareil affecte, dans ce cas, la forme représentée dans la fig. 4.
- La spirale smb est mobile; le noyau Nos est maintenu dans une position d’équilibre en vertu de son poids et se trouve muni de galets. Pour plus de clarté, la partie antérieure de l’armature est supposée enlevée. Le courant ne circule pas dans les spires qui sont à droite du diamètre WO. Ce diamètre n’est pas absolument vertical, à cause de l’entraînement magnétique : la position des
- sence du magnétisme rémanent, mais ce magnétisme ne pourra aller croissant sous l’influence du courant.
- Pour résoudre la difficulté, deux moyens se présentent à l’esprit : faire agir sur l’armature un courant magnétique favorable, ou bien supprimer dans les spires les portions de courant dont l’effet est nuisible. La première solution a été imaginée par Gramme en 1871, et se trouve représentée d’une façon schématique dans la fig. 2. La deuxième est due à M. L. Pfaundler et remonte à 1870. Le noyau est coupé au milieu (fig. 3), et la portion de droite supprimée; le courant est interrompu entre da et cd’, et n’est fermé qu’entre a et c (v. fig. 1). Il résulte de cette disposition que sous l’action du courant la polarité due au magnétisme rémanent ne fait qu'augmenter. Il suffit alors d’un peu de magnétisme rémanent pour amorcer la machine; la polarité du manteau et du noyau va croissant, et l’énergie du champ magnétique, et par suite du courant, n’a pour limite que la saturation du fer
- .11 0
- FIG, 5
- frotteurs et de l’armature est réglée une fois pour toutes. Nous ne savons pas au juste quel était le moyen imaginé par Kravogl pour supprimer le courant dans les sphères de droite. En tout cas, il est probable que ce système a vieilli depuis que Gramme a inventé son collecteur. Dans l’application du moteur Kravogl à la génération de courants continus, M. Pfaundler propose aujourd’hui d’utiliser d’une façon ingénieuse le collecteur Gramme.
- On adopterait dans ce cas la disposition représentée figure 5. Supposons un collecteur ordinaire ayant autant de lames qu’il y a de sections dans l’anneau, ces lames étant reliées de la manière habituelle aux fils d’entrée et de sortie des sections. Les touches diamétralement opposées qui se trouvent dans la ligne WO sont coupées et l’une des moitiés est reliée à l’entrée c a' (fig. 4) de la section correspondante, tandis que l’autre commu-
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- nique avec la sortie c' a de la section voisine. Chacune de ces moitiés de touche est prolongée par une partie métallique recourbée en arc de cercle et embrassant un peu moins d’une demi-circonférence.
- Entre ces prolongements est ménagée une partie isolante. Dans le mouvement de rotation de la spire, au moins une des deux touches se trouve toujours en dehors de l’arc compris entre les balais R. Pour assurer la continuité du circuit dans l’arc utile W S o, il suffit de placer un frotteur M disposé de façon à établir la communication entre les deux parties de la touche coupée sitôt que cette touche entre dans l’arc considéré.
- Pour engendrer un courant dirigé dans le sens des flèches marquées sur la figure 4, la spire et avec elle l’arbre doit tourner dans le sens des aiguilles d’une montre. Le frotteur M occupe dans ce cas la position indiquée sur cette même figure ; les balais embrassent un arc un peu inférieur à 1800. Au moment où l’image est prise, les deux touches sont en dehors de l’arc WSo; la rotation s’effectuant de gauche à droite, dès que la touche inférieure. arrive au contact du balai R, le frotteur M établit la communication entre les deux moitiés isolées jusqu’alors, et le courant n’ést plus interrompu, La deuxième touche se trouve pendant ce temps en un point quelconque de l’arc WN o et les spires correspondantes à cet arc sont en dehors du circuit. En somme on a toujours, grâce au frotteur M, un collecteur ordinaire Gramme dans la portion du circuit comprise entre les balais et un collecteur avec rupture de circuit dans la portion de droite.
- Ce type de machine est entièrement théorique. Dans la machine qui avait servi aux premières expériences de M. Pfaundler en 1870, l’armature tournait avec le solénoïde. , Le noyau et l’armature étaient en fer doux, et le noyau se trouvait disposé d’une façon analogue à la précédente et restait en place sous l’action de son poids ; le manteau formant un cercle complet tournait avec des pôles fixes dans l’espace.
- Comme exécution pratique, la machine que nous venons .de décrire (fig. 4) serait peu commode à réaliser et ne manquerait pas de présenter de sérieux inconvénients. D’abord il nous paraît assez difficile de transmettre le mouvement du solénoïde à l’arbre, .étant donné que ce solénoïde tourne à l’intérieur de l’armature. En second lieu, des frot tements considérables ne manqueraient pas de se produire entre les spires et le noyau, et l’arbre, soumis à un effort latéral, se trouverait dans de très mauvaises conditions de travail. Il est même permis de douter que jamais ce type pût être réalisé pratiquement. En tout cas, l’essai n’en a pas encore été fait.
- Comparée au point de vue f absolument théori-
- que à la machine de Gramme, la machine Pfundler présente incontestablement quelques avantages. Une machine dynamo-électrique théoriquement parfaite serait celle dans laquelle il y aurait réciprocité complète entre l’action magnétisante du courant et l’action inductive du champ magnétique. Or ce n’est pas le cas de la machine Gramme. Dans cette machine, le noyau de fer doux est en même temps un aimant par influence favorable et un électro-aimant nuisible. Le calage des balais ne remédie que dans une certaine mesure à cette double polarisation. Dans la machine Pfaundler, au contraire, l’électro-magnétisme et le magnétisme par influence agissent dans le même sens et concourent à une polarisation que favorise la production du courant. Ainsi envisagée, cette dernière machine se rapproche évidemment plus que celle de Gramme du type parfait.
- Mais il faut se garder d’oublier que ces qualités sont purement théoriques. En pratique, la meilleure machine est celle dans laquelle le cuivre est le mieux utilisé, c’est-à-dire celle qui avec un poids donné de cuivre fournit le plus grand travail. Or, ce n’est certainement pas le cas de la machine Pfaundler. Toute une moitié de l’anneau et même plus de la moitié est inerte : c’est là un défaut qui frappe de prime abord. Il résulte de là que sitôt que l’on se propose d’obtenir une force électromotrice tant soit peu élevée, on est conduit à des machines de grandes dimensions; or il est permis de croire que dans ces conditions, étant donnée la complication des moyens mécaniques que nécessite la construction de ces appareils et les frottements considérables qui se produisent, il serait impossible d’aborder des vitesses de rotation pratiques. Comparant sa machine à celle de Gramme, M. Pfaundler exprime l’idée qu’il y a entre elles la même analogie qu’entre une machine à pression constante et une machine à détente. Pour des dimensions de cylindres égales, le travail livré par la première de ces machines est supérieur à celui que fournit la seconde, mais dans cette dernière la force expansive de la vapeur est bien mieux utilisée. C’est là une comparaison qui nous semble plus ingénieuse qu’exacte. Ne serait-on pas plus près de la vérité si l’on supposait le cas d’un moteur hydraulique dont le rendement irait en diminuant avec la hauteur de chute et trouverait-on avantage dans ces conditions à utiliser une portion seulement de la chute dans le but d’augmenter le rendement du moteur? Cette machine n’a d’ailleurs jamais été construite, comme nous faisions remarquer plus haut, de sorte que des données expérimentales relatives à un mode de fonctionnement font défaut; elle est surtout intéressante par son origine qui remonte à une époque où la recherche de la machine dynamo-électrique était dans toute son effervescence. C’est à titre de pièce
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- historique qu’il convient de l’envisager et c’est à ce point de vue que nous avons cru bon d’en dire ici quelques mots.
- B. Marinowitcii.
- LES
- MACHINES A VAPEUR RAPIDES
- Septième article. (Voir les nos des Ier, 8 i5, et 29 mars, et des 5 et 12 avril 1884.)
- LES MACHINES A SIMPLE EFFET.
- La machine Westinghouse.
- La machine de M. G. Westinghouse, l’inventeur bien connu du frein à air comprimé, peut être considérée comme l’une des machines à simple effet
- FIG. l38. — ENSEMBLE
- des plus remarquables par la bonne entente et le caractère rationnel de son ensemble, et par l’exécution parfaite de ses mécanismes.
- La vapeur arrive par M dans l’espace annulaire s ménagé (fig. 142), autour du corps i du tiroir à pistons, d’où elle se rend, par les ouvertures/» ou p', à
- la partie supérieure de l’un ou de l’autre des cylindres moteurs.
- L’échappement s’opère vers la fin de la course motrice, par les ouvertures c, la chambre E et la tubulure N.
- Le tiroir parfaitement équilibré est formé de cinq pièces i,j, k, reliées par un boulon m qui sert de tige au tiroir.
- La glissière-guide du tiroir/, sert de stuffing-box à la tige m; sa garniture est, comme celles des pistons du tiroir, constituée par des segments en fonte d’une épaisseur égale au double de leur largeur.
- L’admission est coupée du g au i de la course,
- fig. i3g
- Les lumières d’admission et d’échappement sont très larges et débouchent directement au cylindre et à l’air libre : les sections offertes, au passage de la vapeur par les lumières d’admission et d’échappement sont égales respectivement à 8 °/0 et à i3 0/0 de la surface d’un piston moteur. La dis-
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- position annulaire et l’indépendance des ouvertures d’échappement permettent de leur donner une grande section, sans augmenter la course du tiroir.
- Les cylindres moteurs A sont verticaux et symétriquement disposés de part et d’autre du cylindre de distribution B. Leurs fonds sont munis de disque de sûreté -a (fig. 148^ calculés de manière à se briser en d, quand la pression atteint une valeur trop élevée—14 atmosphères environ — pat
- la négligence du mécanicien à purger les cylindres. On peut ainsi réduire sans danger l’espace nuisible. Les joints des plateaux sont rodés à nu, sans garniture.
- Les pistons, d’un quart plus longs que leur course, sont creux et munis d’un double fond à la partie supérieure, pour éviter la condensation sur leurs faces à cause de leur contact constant avec l’échappement,
- FIG. I40. — COUPE LONGITUDINALE
- 141. — COUPE PAR L’AXE D*UN CYLINDRE
- L’axe C de l’arbre moteur n’est pas dans la verticale de l’axe des cylindres (fig. 144), mais excentré, de manière que l’obliquité de la bielle soit moins grande pendant la course motrice 1-4, que pendant l’échappement 4-1. La longueur de la bielle' est égale à cinq fois celle de la manivelle, mais elle se comporte, grâce à l’excentricité de l’arbre moteur, comme si cette longueur était doublée.
- Sur le diagramme de la figure 144, on a représenté par AB, la course du piston, par 1-2, la pé-
- riode d’admission, 2-3, la détente, 3-4, l’échappement anticipé. L’arc d’aller 1-4 est plus grand que l’arc de retour 4-1, de sorte que la machine n’a pas, à proprement parler, de points morts (l).
- Les portées de l’arbre moteur tournent dans une garniture de métal Babbitd (fig. 145) dont on a conservé la croûte de fonderie, et que l’on assujettit en y forçant un mandrin exactement semblable à la
- (!) On retrouve ce même dispositif sur les machines à gaz de Turner.
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- portée conique de l’arbre, sous la pression énorme de 2400 k. par centimètre carré de la surface de la portée.
- Le Babbit s’écrase et fuit sous cette pression, de manière à donner une portée d’un poli magnifique et-d’une application absolument exacte. Des
- FIG. 14 2. — DÉTAIL DU DISTRIBUTEUR
- rondelles de plomb n, empêchent de déplacer le coussinet d, ce qui occasionnerait un chauffage. Les manivelles appuient sur les rondelles en bronze t qui servent de collets.
- FIG. 143. DÉTAIL D*UN DISQUE DE SÛRETÉ
- À
- Les excentriques et les tètes de bielle plongent î dans un bain d’eau alimenté par le tuyau R, de sorte qu’il soit toujours surmonté d’une couche
- FIG. 1/14
- d’huile. L’huile fournie aux portées de l’arbre par les graisseurs/ (fig. 145) et qui tendrait à en sortir
- Les pièces en mouvement sont parfaitement équilibrées par la disposition à 1800 des manivelles G, par leurs contrepoids x (fig. 189) et les contrepoids o des excentriques. L’emploi de l’acier, de bielles et de tiges creuses, a permis, d’autre part, de rendre ces pièces très légères. Les moteurs de 10 chevaux peuvent marcher à 1,200.tours.
- FIG. 145. — PORTÉE ET GRAISSAGE DE L’ARBRE MOTEUR
- par le bout d', est ramenée dans le bâti par la roue à palettes w et le conduit p.
- Les diagrammes représentés par la figure 146 ont été pris à 307 tours, sur une machine dont’ les pistons ont om,3o de diamètre et om,3o de
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- t course : pression initiale, ' 5k.6o : par centimètre carré, effective moyenne 5k. 55, puissance indiquée ' 59ch.3, consommation d’eampar cheval et par heure nk.6o. On remarquera, sur ces diagrammes l’absence de contre-pression et l’importance de la compression, calculée de manière à remplir l’es-
- FIG.
- PUISSANCE effective pour une pression de 5*6o CYLI Diamètre NDRE Cou rse TOURS par minute VITESSE du piston en mètres par seconde POIDS total
- 4 m/m IOO JOO 5oo Im67 200k
- 8 . i3o ,. . i3o. . 450 .1,87 • 335
- 12 i5o i5o 400 2,00 ' ’ 640
- - 18 180 180 .375. , 2,10 - 910 V.
- 25 200 - 200 35o 2,35 1230
- 33 230 230 33o 2,5o 1540
- 43 230 250 3io 2,60 2180
- 55 280 280 3oo 2,75 2720
- l°5 3o5 3o5 3oo 3,00 3540
- 33o 33ô 290 3,15 4450
- IIO 355 355 280 3,25 9700
- FIG. I47
- pace nuisible de vapeur d’échappement comprimée à une pression égale à la moitié environ ne la pression initiale. ..." ‘ '
- , La figure 147 représente l’adaptation de ces machines à la commande directe des dynamo. Elles se recommandent spécialement pour ce service à bord des navires, à cause de leur peu d’encombrementj; î
- june machine de 70 à 80 chevaux tient dans un cube! f dé i“37 X ’2?23 sur imçj3 de haiit, et- né pèse que’ 3 5oo kil. ;
- On construit ces machines de 4 à 110 chevaux.
- | La Compagnie Westinghouse construit aussi,' j sur le . même type, mais avec des courses réduites, jde petits moteurs à marche encore plus rapide,
- ’ allant jusqu’à 2 700 tours.
- • Les principales caractéristiques des types cou-rants sont données dans le tableau ci-dessus :
- Les machines de M. Westinjghpuse, encore peu connues en Europe, méritent, on le voit, d’être signalées à l’attention des ingénieurs électriciens.
- (A suivre.) Gustave Richard.
- . . ; UN
- CHATEAU DE GLACE
- ÉCLAIRÉ •
- A LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- C’est maintenant en Amérique qu’il faut aller pour voir revivre les vieilles traditions des fêtes du carnaval que nous abandonnons chaque année davantage surnotre continent. Chez nous, quelques rares villes ont en effet conservé seules les joyeux souvenirs d’autrefois, et Nice tient à montrer que sa réputation de reine de la Méditerranée n’est pas usurpée, en déployant, pour sa fête des fleurs, un luxe impossible à réaliser dans des climats moins heureux. Certaines villes italiennes ont,aussi, vers la fin de l’hiver, des périodes de réjouissances qui présentent un caractère très pittoresque, mais en Europe c’est toujours le début; de la belle saison que l’on semblé fêter, et c’est grâce à' la douceur de la température et au développement hâtif dé la végétation que le càrnaval est encore célébré avec éclat dans ces régions tempérées.
- Dans le Nouveau-Monde où les températures extrêmes sont plus accentuées, l’hiver n’a pas encore fait disparaître les amas de neige et de glace au moment où le calendrier marque la semaine du carnaval; aussi est-ce en utilisant ces matériaux naturels que Montréal, la métropole de la Nouvelle-France, a pu produire, cette année pour ses fêtes, un décor comme aucun peintre n’en a jamai s enfanté, même avec toutes les ressources de la perspective du théâtre.
- On sait que Montréal ne date guère que du commencement de ce siècle ; vers i8o3 la capitale du Canada n’était qu’un bourg sans importance, mais sa situation géographique pouvait fairé présager le brillant avenir auquel elle était destinée. Cette situation est en effet sans rivale, car la ville réunit
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- ÉCLAIRÉ A LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- CHATEAU DE GLACE
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- les avantages d’un port de mer à ceux d’une cité dans l’intérieur des terres, elle sert de pivot aux systèmes de chemins de fer du nord de l’Amérique.
- Sa population, très variée, s’est élevée en quatre-vingts ans de 9000 à 175000, et le prochain recensement donnera sans doute un quart de million.
- Tous les exercices que comportent les rigueurs d’hivers exceptionnels comme abaissement de la température, sont très en honneur à Montréal, qui a été reconnu depuis longtemps comme la patrie par excellence des patineurs, des coureurs en traîneaux et de ceux qui s’occupent, industriellément ou par distraction, de tout ce qui se rapporte à la neige ou à la glace.
- L’exercice appelé tobogganing constitue la distraction la plus distinctive de l’hiver canadien. On patine partout; marcher avec des espèces de petits traîneaux à chaque pied (snow-shoring), est un système indispensable à employer pour circuler en Scandinavie ; les exercices en courbes variées (curling) sont le grand plaisir des Ecossais ; mais le « toboggan » appartient exclusivement au Canada ; c’est un mot indien qui signifie transport sur un traîneau ; on l’a quelquefois traduit en français par traîne sauvage.
- Cet appareil était employé par les indigènes pour transporter les choses légères, les femmes indiennes s’y attelaient elles-mêmes pour traîner leur progéniture à travers les bois; on s’en est servi pour transporter, au milieu des prairies, les bagages régimentaires des troupes ; c’est seulement de nos jours qu’il a été transformé en véhicule de luxe et est devenu un objet d’amusement qui fait fureur.
- La situation de Montréal présente des facilités toutes spéciales pour ce genre de sport, à cause des nombreuses collines de son entourage. Cette année, quatre endroits avaient été préparés, selon les règles, pour fournir des champs de courses tobogganniennes tout à fait réussis.
- Les nombreux visiteurs accourus des contrées les plus lointaines, au mois de février, ont été particulièrement intéressés par ces courses vertigineuses et les séances de nuit, sous le rayonnement de la lumière électrique, autour du château fort de glace, produisaient un spectacle qui dépasse tout ce que l’imagination peut rêver dans le domaine du fantastique.
- Pendant les dernières années, les fêtes différaient peu de celles que l’on peut voir encore dans diverses régions européennes, mais une foule énorme était pourtant venue de tous les points du continent, attirée par les attractions de l’hiver canadien.
- Aussi les organisateurs membres du Snowshoe-Club et autres avaient-ils voulu cette année pro-
- duire des merveilles en se servant de tous les éléments que la nature tenait à leur disposition et en employant, pour les mettre en relief, les moyens que la science moderne a trouvés dans’ l’électricité.
- Les blocs de glace servant à construire les murs d’un palais, la lumière électrique venant éclairer, au dehors comme au dedans, une demeure qu’on eût dit consacrée à un puissant souverain de l’empire des frimas, tout cela produisait un effet que la foule des visiteurs n’oubliera jamais.
- Le dessin ci-contre donne une idée de ce fameux palais de glace, qui constituait la great attration des fêtes données à Montréal dans le courant du mois de février 1884. La première idée d’une construction de ce genre était née sur les bords deda Néva, en 1741, et un palais de glace avait été construit en l’honneur de l’impératrice Anna. Sur les rives du Saint-Laurent, au Canada, la construction de glace érigée cette année en l’honneur du carnaval était autrement grandiose; le site choisi au niveau de Dominion Square est splendide. C’est l’une des larges terrasses de Mount Royal dominant le Saint-Laurent, dont elle est séparée par une immense élévation formant un précipice presque à pic.
- Là s’est élevé comme par enchantement un château magique d’une architecture moyen âge, mais avec des murs de cristal, des créneaux de cristal, des tours de cristal. C’était une œuvre d’une exquise beauté, dont les grands murs transparents réflétaient dans mille directions la lumière du soleil de midi, puis, à la nuit, les pâles rayons de la lune argentée; mais ce qui produisait l’effet le plus étonnant, c’est l’éclairage artificiel de cette étrange construction au moyen de foyers électriques.
- On avait disposé douze lumières à arc d’une puissance considérable, chacune d’elles placée sur un poteau en bois planté dans la glace, et reliés, par des câbles conducteurs suspendus de distance en distance, à la station centrale de la' American Electric and Illuminating Company, située à environ un demi-mille du palais.
- Le rayonnement intense des foyers électriques, combiné aux lueurs colorées que l’on alimentait à l’intérieur, les torches et fanaux portés par les membres d’un immense cortège, les bombes, les fusées et les chandelles romaines, enfin tous les feux d’une pyrotechnie éblouissante faisant flamboyer les parois de cristal du château jnerveilleux, présentaient la variété de coloration : et l’éclat d’un écrin garni de gigantesques pierres pré-: cieuses.
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- CHRONIQUE DE L’ÉTRANGER
- Correspondances spèciales
- Allemagne
- progrès scientifique. — En déterminant d’une manière aussi exacte que possible l’équivalent électrochimique de l’argent les professeurs F. et W. Kohlrausch ont résolu un problème d'une importance égale pour la science et pour la pratique. Tout le monde sait combien la mesure exacte d’un courant est difficile, longue et méticuleuse pour ceux qui n’ont pas à leur disposition un observatoire magnétique où l’on fait des observations magnétiques suivies. C’est un avantage très réel de pouvoir remplacer ces opérations compliquées par l’observation d’un galvanomètre pendant une heure et par deux pesées. On a déjà profité de cet avantage et on s’est particulièrement servi des déterminations absolues faites par Mascart (*) et Kohlrausch (1 2) ; mais les deux procédés n’étaient pas à l’abri des objections et c’est pourquoi le professeur Kohlrausch a repris ses travaux pour déterminer l’équivalent électrochimique encore une fois et avec une plus grande exactitude.
- Les expériences dans ce but ont eu lieu dans l’observatoire de l’institut physique de Würzbourg exempt des influences du fer et à l’abri de toute secousse. On a spécialement veillé à éliminer toutes les influences magnétiques locales. On a vu qu’une série de corps fort inoffensifs en apparence, même du papier, peuvent devenir magnétiques, et pour cette raison tout ce qui approchait des aimants a été examiné, on n’a employé que des amortisseurs à air, les amortisseurs en cuivre n’étant pas absolument non-magnétiques. Par la même raison on s’est servi de toutes petites aiguilles aimantées. Les petites variations locales ont été déterminées à l’aide d’un variomètre local que nous aurons plus tard occasion de décrire. Les erreurs de ces déterminations sont estimées à moins de 0,0001 de la valeur totale. Les variations diurnes om été déterminées au moyen d’un variomètre d’intensité dont nous réservons également la description.
- Les déterminations de l’intensité horizontale absolue du magnétisme terrestre ont été faites d’après trois différentes méthodes, la méthode d’oscillation et de déviation de Gauss et deux méthodes récemment décrites (3) avec le galvanomètre bifilaire absolu et le magnétomètre bifilaire. Pour les mesures on a employé deux différentes boussoles des tangentes; l’une est décrite dans les annales de
- (*) Comptes rendus, XCIII, 5o, 1881.
- (î) Journal de physique, 1882, t. 1, p. 109.
- (‘f)Münchener Hitzungsberichlc, 1882, t. 17, p. 737.
- Wiedemann, t. i5, p. 552. L’anneau de l’autre boussole était composé d'un fil de cuivre fin roulé autour d’un disque en verre exactement circulaire. Comme aiguille il y avait un miroir mince sur lequel était collée une aiguille aimantée. Ces deux instruments étaient conformes dans leurs indications jusqu’à 0,0001. Les échelles étaient en verre, elles étaient faites avec la machine à diviser et comparées avec un mètre étalon. L’électrolyte était le nitrate d’argent si souvent employé et également recommandé par Mascart. Les intensités de courant des deux observations étaient d’environ 0,2 à o,5 ampère, la quantité du dépôt d’argent de o,5 à i,3 gramme. Les pesées étaient faites avec deux balances et poids de Rüprecht et Burge, les poids avaient été comparés à l’étalon de la commission impériale des poids et mesures étalons.
- Pour les mesures de longueur, les distances des fils des suspensions bifilaires ont été mesurées au microscope avec un micromètre oculaire, les échelles et les mètres avec un kathétomètre de Breithaupt qui était transformé en comparateur. Un mètre provenant de la commission impériale des poids et mesures étalons servait d’unité.
- Bien que l’équivalent électrochimique soit indépendant du temps, cependant la méthode d’observation comporte une mesure de temps. Celle-ci a été faite avec un chronomètre de Lerbosch.
- Nous avons mentionné ici tous les détails im. portants de chaque mesure d’un côté pour faire remarquer au lecteur les sources possibles d’erreurs et d’autre part pour faire voir que ces déterminations méritent toute confiance.
- Leur résultat est qu’un ampère, pendant une seconde ou une quantité d’électricité de 1 coulomb dépose i,ii83 milligr. d’argent ou 0,3281 milligr. de cuivre et décompose 0,09328 milligr. d’eau (*).
- Les auteurs considèrent ces chiffres comme absolument exacts jusqu’au millième. Pour les dix millièmes seulement quelques modifications pourraient survenir parce que la détermination très difficile du moment d’inertie de l’aimant de Gauss doit être faite de nouveau.
- Un ampère dépose donc 4,0259 gr. d’argent par he,ure tandis qu’on en a jusqu’ici obtenu 4,0824 en fixant avec Kohlrausch (2) l’équivalent électrochimique de l’hydrogène à o,oio52i.
- Le chiffre d’après lequel la maison Siemens et Halske réglait ses instruments était différent ; ils supposaient un dépôt d’argent de 3,96 gr. par heure.
- progrès technique. — On se souvient encore des expériences de Schwendler sur l’application des machines dynamo à la télégraphie. A Berlin
- (1) Ce résultat est d’accord avec celui trouvé récemment
- par lord Rayleigh. (La Lumière Electrique, n° 12, 18849
- (2) D’après Mascart, cet équivalent est 0,010415.
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- des essais de ce genre ont eu lieu dernièrement avec un très bon résultat. Le courant était fourni par une machine Siemens à courants continus dont les électro-aimants étaient excités par une plus petite machine. A la machine, qui avait une différence de potentiel aux bornes de 40 volts, étaient reliées des lignes ordinairement desservies par 80 éléments. C’étaient 12 lignes souterraines et 2 lignes aériennes avec appareils Hughes, 11 lignes souterraines et 12 aériennes avec appareils Morse et enfin trois lignes à circuits fermés.
- Les résultats de ces essais sont considérés comme très favorables ; on a vu qu’on pouvait fort bien travailler sur toutes les lignes dont le nombre d’éléments variait de 25 à 80; on a également constaté que le travail se faisait un peu plus vite qu’auparavant sur les lignes souterraines. Il est bien certain que les machines dynamo pourront seulement être introduites pour les stations importantes, mais elles pourront là constituer une économie assez notable.
- La mise en dérivation de deux machines dynamo
- a toujours été une opération fort difficile parce que l’une d’elles change les pôles de l’autre. M. Gramme avait remédié à cet inconvénient par l’application d’un fil égalisateur qui reliait les bornes d’entrée et de sortie de deux machines.
- MM. Siemens et Halske se servent d’une disposition un peu différente, que consiste à faire alimenter les aimants de la deuxième machine par le courant produit dans l’armature de la première ; il est alors évident qu’un renversement de polarité ne peut pas avoir lieu, et, d’après ce qu’on dit, cette disposition a donné de bons résultats. Les deux machines qui fournissaient le courant au chemin de fer électrique à l’exposition de Vienne, étaient reliées de cette manière.
- Par la même occasion nous pouvons mentionner une autre innovation de ces messieurs pour le fonctionnement des machines dynamo - électriques.
- L’interruption des courants de haute tension a toujours été très difficile. Comme 800 volts donnent déjà une étincelle très longue, on se sert pour l’interruption d’un levier très long et dans beaucoup
- de cas il faut encore souffler la flamme pour obtenir l’interruption sans brûler les contacts, mais il arrive facilement dans ce cas que l’arc lumineux saute sur la main. Il nous est arrivé dans une occasion semblable qu’un de nos doigts a servi d'électrode à un arc lumineux d’environ 5oo volts. La tension est encore considérablement augmentée par l’extra-courant qui se produit au moment de l’interruption et qui peut devenir très dangereux dans les machines à fil fin. Nous avons plusieurs fois eu l’occasion de constater des défauts d’isolation dans les machines dynamo provenant de courant d’interruption analogues, et, si nous sommes bien renseigné, un accident de ce genre est arrivé à l’une des machines de M. Marcel Deprez à Munich. Tous ces inconvénients assez graves peuvent être évités par une disposition très simple de MM. Siemens et Halske. Au lieu d’interrompre le courant de la machine, on ferme seulement le circuit de ses électro-aimants, la production de courant cesse alors immédiatement (fig. 1).
- faits divers. — On a l’intention d’installer 000 thermomètres à signaux électriques dans le nouveau palais du Reichstag, et on compte actionner par un transport électrique de force quelques ventilateurs placés dans les greniers.
- Uppenborn.
- REVUE DES TRAVAUX
- RÉCENTS F,N ÉLECTRICITÉ
- Recherches et remarques sur le système de paratonnerres de M. Melsens, par E. Mach.
- Il m’a été donné, lors de l’Exposition Internationale d’Electricité, à Paris, en 1881, de connaître, par les bienveillantes indications de M. Melsens, le système de paratonnerres dont il est l’inventeur et sur lequel je désire donner quelques éclaircissements au point de vue physique, le plus intéressant, en faisant d’ailleurs complètement abstraction de la question technique.
- M. Melsens enferme tout le bâtiment à préserver dans un réseau de conducteurs et, pour ainsi dire, dans une corbeille métallique. Il part du principe que la charge électrique ne se trouve que sur la surface extérieure des conducteurs.
- Ce système, qui a reçu plusieurs applications pratiques, est recommandé spécialement par M. Melsens pour les magasins renfermant des matières explosibles. Il s’est assuré expérimentalement que, sur de petits animaux de toute espèce, renfermés dans des corbeilles métalliques, les décharges de batteries très puissantes n’ont aucune
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- influence, résultats que l’on pourrait, au surplus, déduire des expériences si célèbres de Fara-day(').
- Si on les examine d’une façon approfondie, les les choses ne sont pas aussi simples qu’on serait tenté de l’admettre à première vue. Le principe cité, qui admet que toute la charge se trouve à la surface extérieure des conducteurs, est du domaine de l'électricité statique, tandis que la décharge est du domaine électrodynamique. Il ne résulte pas du principe de la distribution de l’électricité statique à la surface extérieure des corps qu’une décharge soit impossible à l’intérieur d’un conducteur.
- En effet, un courant satisfait à l’équation de La-place (d’après la notation de Green) iV=o, et pourtant la section entière du conducteur est traversée par ce courant, et par la décharge d’une batterie le conducteur est fondu en entier, et non! à la surface seulement.
- Personne ne doutera non plus qu’un galvanomètre intercalé dans un conducteur transversal, qui relie deux points à des potentiels différents, dans une corbeille métallique, n’accusera pas le passage d’un courant. Pour les courants continus, qui excluent les phénomènes d’induction et d’oscillation, il sera même absolument indifférent que cette dérivation, reliant une résistance fixe à ces mêmes points, se trouve à l'intérieur ou à Yextérieur de la corbeille.
- Je dois maintenant expliquer simplement cette contradiction apparente entre les faits, bien constatés, sur lesquels M. Melsens s’appuie, et la conception théorique admissible, comme je le lui ai indiqué verbalement, en 1881.
- (') Faraday, Experimental Researches in electricity, VI, S§ 1173, 1174. — Il y a quelques années, j’ai eu l’occasion de faire une longue suite d’expériences, mais une partie succincte seulement a été publiée, en considération d’un jeune collaborateur. J’ai répété l’expérience de Faraday et je me suis assuré qu’un observateur placé dans une caisse conductrice isolée n’est pas sensible aiix plus fortes décharges. (Sitz. Ber.der Wiener Akademie, t. 80, IIe série, juillet 187g.) Il est facile de constater que le théorème de Faraday (que
- l’on représente ordinairement par
- /,
- se
- vérifie dans une caisse semblable. Une machine fondée sur l’influence (Influenzmaschine), excitée et renfermée dans une caisse de ce genre, ne donne aucun signe d’électricité sur la face extérieure de la caisse, même en plaçant une de ses armatures en communication directe avec la surface. Au contraire, en conduisant l’une des électrodes en dehors de la caisse, celle-ci se charge.
- M. l’ingénieur J. Popper a construit, au laboratoire de Prague, une machine fondée sur l’influence. Elle est hermétiquement close ; des armatures servant d’axe émergent des parois ; elle produit des phénomènes analogues à ceux précités. A cette occasion, on a pu constater qu'une machine de Voss auto-excitatrice perd la faculté de se charger lorsqu’elle reste longtemps enfermée dans une enveloppe métallique, c’est-à-dire dans un champ non électrique.
- Avant tout, nous devons examiner les faits de près. Pour mettre en évidence de faibles décharges, et par conséquent de petites étincelles, nous pouvons employer avec avantage le fulminate d’argent (*).
- Une trace de fulminate d’argent placée entre les pointes de deux aiguilles, dont l’une est reliée à la terre et l’autre avec un bouton mé-talique, fera facilement explosion, si l’on approche de ce bouton un bâton d’ébonite préalablement frotté.
- Si je relie la surface extérieure d’une bouteille de Leyde chargée avec une conduite de gaz, et la surface intérieure avec une conduite d’eau, le fulminate fait explosion par une décharge latérale, quand l’une des aiguilles est en communication avec la conduite de la distribution d’eau et que l’autre est isolée, bien que les conduites d’eau et de gaz du laboratoire soient en communication métallique directe par deux moteurs à gaz. La dé-
- a /,
- charge latérale se produit encore, même dans des chambres éloignées, si l’aiguille isolée est en communication avec un corps métallique de capacité suffisante. On ne peut pas s’attendre à une démonstration aussi claire et aussi certaine de l’existence de petites étincelles en së servant d’un animal.
- Dans la fig. 1, je représente par a,b,c, d la coupe verticale d’une corbeille métallique. Si nous plaçons cette corbeille métallique sur une feuille d’étain c, d, et que l’ensemble soit sur un pied isolant, un électroscope sensible, placé à l’intérieur de la corbeille, ne donnera aucun signe d’électricité, lorsqu’on la chargera fortement ou qu’on la déchargera.
- Il en sera de même, si la feuille d’étain est mise
- f1) Les premières observations qui se rapportent à ces données m’ont été fournies par une longue suite d’expériences exécutées en 1880 avec M. le Dr G. Pick, sur la vitesse de propagation de l’inflammation des matières explosives. Le résultat de ces essais, qui n’ont pas encore été publiés, est mentionné dans les Séances de la Société française de Physique. Paris, 1881, p. 213.
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- en communication avec ia surface extérieure de ia bouteille et que l’on fasse passer de fortes étincelles de la bouteille à travers la corbeille. Les mêmes faits se reproduiront et donneront les mêmes résultats, en remplaçant la corbeille par une boîte de papier doré; celle-ci devra être munie de fenêtres garnies de fil de fer pour pouvoir observer l’électroscope.
- Nous plaçons maintenant dans la corbeille métallique un conducteur dérivé b, e, d, composé d’un fil de cuivre de imm de diamètre, dans lequel, en e, on ménage une interruption, formée par deux pointes d’aiguilles, entre lesquelles on placera du fulminate. Si l’on fait passer une forte décharge de bouteille de Leyde à travers la corbeille, le fulminate restera intact.
- De même, l’explosion ne se produit pas non plus si, sans rien changer, on place le conducteur dérivé à l'extérieur de la corbeille métallique entre les points b e’ d, de façon à ce que l’étincelle suive la route b,e',d. Mais, au contraire, l’explosion se produit certainement lorsque nous aurons remplacé la corbeille métallique par la boîte de papier doré, peu importe que le conducteur dérivé se trouve à l'intérieur ou à Vextérieur de la boîte.
- Le principe de la surface n’est donc pas le seul qu’il faille considérer immédiatement. La différence essentielle entre la corbeille métallique et la boîte en papier doré dépend bien plus de la plus grande résistance de cette dernière, qui exige une plus grande différence de potentiel pour que la décharge se produise.
- Par cela même, les forces électromotrices dans le conducteur dérivé deviennent assez énergiques pour provoquer le passage des étincelles à travers la petite interruption.
- Il s’agit d’abord de donner immédiatement une idée de la valeur des différences de potentiel qui peuvent se produire dans un fil, par une décharge de la foudre. Mais cela présente aussi sa difficulté. Il est vrai que l’on trouve, par-ci, par-là, des données sur la fusion de fils, à la suite de coups de foudre; on pourrait en déduire le travail Q Ym effectué dans une partie du conducteur; dans cette expression Q représente la quantité d’électricité écoulée et V m le potentiel moyen (en unités mécaniques) entre les extrémités de la partie frappée du conducteur. Mais, même en admettant que Q fut connu, nous ne pourrions déterminer ainsi que le potentiel moyen, et non pas la plus grande différence de potentiel. A ma connaissance, au moins, nous ignorons la durée des décharges foudroyantes dans le cas de fusion. Si nous représentons cette durée par T, le travail exigé sera représenté par l’expression TW Is, dans laquelle W exprime la résistance et I l’intensité moyenne du courant; le potentiel moyen sera représenté par Vm=IW. Cette dernière égalité nous apprend seulement que, dans
- ce conducteur, la différence de potentiel s’ac-croît avec la quantité déchargée par seconde. Si le fil conducteur fond, il est tout naturel que toute protection contre la foudre cesse. Les potentiels les plus élevés qui ont encore un intérêt pour nous, sont ceux qui correspondent aux flux les plus énergiques, c’est-à-dire ceux qui sont capables de faire rougir le fil, sans cependant le fondre. Nous devons nous contenter de coter les vides, par suite de l’imperfection des observations.
- Les différences de niveau dans un fil incandescent par le passage d’un courant galvanique, ne peuvent nous servir de mesure dans le cas considéré. Elles sont très petites relativement à celles que nous devons considérer, car elles ne sont, comme on sait, appréciables que par des dispositions électroscopiques délicates. L’incandescence galvanique se produit aussi par des potentiels très différents et de diverses manières, mais dans un temps relativement long, parce que le courant, en produisant la chaleur, doit surmonter la déperdition que celle-ci subit, et par conséquent la température ne s’élève que graduellement.
- Le seul cas qui se rattache à notre question est celui qui consiste à faire passer la décharge d’une batterie à travers un fil. Une forte batterie de bouteille de Leyde, représentée par H dans la fîg. 2, se décharge entre les sphères A B à travers le fil mince de platine C D de 3o centimètres de longueur et par le gros conducteur D G H. Aux deux extrémités C, D du fil de platine se trouvent deux gros conducteurs aboutissant à un micromètre à étincelles E F. La distance explosive AB de la batterie (dont la capacité en C. G. S. est d’environ 5oooo centimètres) est réglée de telle façon que le fil rougisse vivement, mais ne fonde pas. Si on rapproche alors les sphères du micromètre, à 3mm le fil cesse de rougir et une étincelle éclate entre E F. Nous pourrons donc déduire de cette observation que, dans le fil que nous venons de citer et qui passe au rouge vif, la chute de potentiel (*) est environ cent fois moindre que celle nécessaire pour vaincre la résistance de l’air.
- La différence de potentiel aux extrémités du fil, en mesure absolue (C. G. S.), est représentée par 33 environ, comme je puis l’affirmer, d’après des expériences exécutées avec un électromètre absolu modifié de Thomson.
- La chute de potentiel resterait toujours la même, si nous pouvions, dans le même temps, faire rougir un fil plus fort. En tenant compte de cette observation, les conducteurs de plus grandes capa-
- d V
- C1) Rappelle « chute du potentiel » l'expression —-,
- dl
- dans laquelle Y est le potentiel et dl un élément de longueur du fil conducteur.
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- cités (les nuages, la terre) exigeront un temps de décharge plus long, et nous pourrons poser en principe que des fils, rougis par des décharges de la foudre, démontrent encore une plus faible chute de potentiel. Toutefois, la nature du fil (qui est en général du fer pour les paratonnerres) exerce une influence importante. Je ne possédais pas un fil de fer convenable pour cette expérience. Nous pouvons cependant admettre, sans erreur sensible, que les chutes de potentiel, dans le platine et dans le fer, sont du même ordre.
- Nous sommes maintenant en état de pouvoir mieux nous rendre compte de ce qui a lieu lorsque la décharge passe à travers la corbeille métallique. Si nous intercalons dans le circuit d’un courant galvanique continu la résistance d W dans le sens du courant positif, alors la fonction potentielle sera diminuée de dV = -1-~ v° d W où V, — V0 [représentera la force électromotrice et W la résis-tance totale.
- La diminution de la fonction potentielle qui cor-
- FIG. 2
- respond à une partie déterminée de la résistance recevra, pour abréger, le nom de décroissement. Dans la chaîne galvanique ouverte, le décroissement total se trouve entre les électrodes dans l’air. Dans la chaîne fermée, il se partage dans le rapport des résistances. Les mêmes rapports existent, mais plus compliqués à cause des oscillations et des phénomènes d’induction avant et après la décharge par étincelle.
- Avant la décharge, le décroissement total se trouve entre la surface intérieure de la bouteille et la corbeille métallique. La corbeille métallique est partout au même potentiel. Aussi, après la décharge, que la corbeille soit dérivée ou qu’elle soit isolée, lorsqu’elle reste chargée, elle ne possède dans toute son étendue qu’un seul potentiel. Mais pendant la décharge, le décroissement se partage entre l’interruption dans l’air et la corbeille. Mais, lorsque la corbeille ne présente pas une trop grande résistance, mes expériences montrent, même dans ce cas, que la majeure partie du décroissement se trouve dans l'espace occupé par l'air, et que les différentes parties de la corbeille n'offrent toujours entre elles que de petites différences de niveau. Si
- les corps renfermés dans la «corbeille ne sont pas dans un champ non électrique, ils se trouvent cependant dans un champ électrique de faible chute de potentiel.
- Les rapports dont il s’agit deviennent très clairs en représentant les points de la surface de la corbeille comme des sources inépuisables de chaleur, dont les températures correspondent à la fonction potentielle, lorsque nous remplissons l’espace intérieur de la corbeille par un milieu conducteur et que nous attendons le moment où la température est devenue stationnaire.
- Alors les surfaces isothermiques représentent] les surfaces de même niveau potentiel. Ce que le principe de Gréen-Dirichlet dit tombe par cela même sous le sens. On voit ensuite immédiatement qu’il en résulte que la même température ou la fonction potentielle se trouve répartie dans tout l’espace de
- FIG. 3
- la corbeille; ce cas correspond au principe de la surface. Si la température ou la fonction potentielle était inégalement répartie sur la surface de la corbeille, des surfaces isotherme's ou de niveau, se distribueraient dans la corbeille, comme la figure 3 A l'indique. Mais, si les chutes sur les surfaces sont faibles, elles le seront aussi dans tout l’intérieur, à moins qu’on n’y rencontre des dispositions inopportunes, par exemple un conducteur transversal avec de petites interruptions par lesquelles toutes les surfaces de niveau devraient passer, ainsi que la figure 3 B le montre clairement.
- Les phénomènes d’oscillation et d’induction ne peuvent pas, en réalité, changer ces rapports.
- Il faut encore ajouter une observation coacer-
- f1) Si donc, comme dans les expériences mentionnées c.L-dessus (page 106) l’observateur ne perçoit pas l’effet des décharges et que l’électroscope ne donne pas d’indications, cela ne peut dépendre qne de la condition que de très légères forces électromotrices, d’une très courte durée, opèrent dans l’intérieur de la caisse,
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- nant les oscillations électriques, qui se présentent toutes les fois que, par des différences suffisantes de potentiel, les corps isolants se changent rapidement en corps conducteurs et lorsque, par suite, de très grandes forces électromotrices se développent dans des corps présentant, relativement, de faibles résistances.
- On doit s’attendre à des oscillations pareilles dans les décharges de la foudre.
- Les valeurs du niveau potentiel sur le passage de la décharge ne tombent pas à zéro, mais présentent des variations rapides (avec changement de signe). S’il se trouve près du chemin de la décharge un corps qui ne subisse pas de variations ou qui en exécute qui soient de forme différente, il peut survenir une décharge latérale, comme nous l'avons fait remarquer au commencement de ce travail, à l’aide du fulminate d’argent (’). Des corps contenus dans une corbeille métallique parfaitement fermée sont complètement à l’abri d’une pareille éventualité, parce qu’ils passent par toutes les variations de niveau de la corbeille et qu’ils ne peuvent prendre une différence de niveau contraire aux parties de la surface de la corbeille.
- Nous arrivons donc à la conclusion suivante :
- Bien que la conception théorique du système de M. Melsens doive être légèrement modifiée, on peut cependant soutenir que, même lorsque les conducteurs sont portés au rouge par une décharge de la foudre, ils garantissent une protection absolue. — Les corps renfermés dans le bâtiment ne se trouvent pas encore dans un champ non électrique, mais dans un champ électrique très faible.
- Une expérience de Léon Foucault.
- . A propos de l’article de M. Janssen, que nous avons publié dans notre dernier numéro, nous rappellerons une expérience peu connue de Foucault, et dans laquelle l’arc électrique lui a servi à de curieuses observations sur les’ raies d’absorption du spectre.
- L’expérience en question est relatée dans une note présentée en 184g à la Société philomathique de Paris, dans la séance du 20 janvier.
- « L’arc du charbon, qui est sans contredit le plus facile à manier, fournit à l’analyse prismatique le plus curieux et le plus éblouissant spectacle. Son spectre est sillonné, comme on sait, dans toute son étendue d’une multitude de raies lumineuses irrégulièrement groupées ; mais parmi elles on remarque une ligne double sur la limite du jaune et de l’orangé. Cette double raie rappelant par sa forme (*)
- (*) D’autres phénomènes ayant trait aux oscillations ont été décrits par MM. Mach et Gruss dans les Sitzungsbe-richte der K. Akademie dcr Wissenscluften, Mærz-Heft, 1883. .
- et par sa situation la raie D du spectre solaire, j’ai voulu voir si elle lui correspondait :• à défaut d'instrument pour mesurer les couples, j’ai eu recours à un procédé particulier.
- « J’ai fait tomber sur l’arc lui-même une image solaire formée par une lentille convergente, ce qui m’a permis d’observer à la fois superposés lé spectre électrique et le spectre solaire ; je me suis assuré de la sorte que la double raie brillante de l’arc coïncide exactement avec la double raie noire de la lumière solaire.
- « Ce procédé d’investigation m’a fourni matière à quelques observations inattendues. Il m’a d’abord prouvé l’extrême transparence de l’arc qui ne porte à la lumière solaire qu’une ombre légère ; il m’a montré que cet arc placé sur le trajet d’un faisceau de lumière solaire absorbe les rayons D, en sorte que ladite raie D de la lumière solaire se renforce considérablement. quand les deux spectres sont exactement superposés. Quand, au contraire, ils débordent l’un sur l’autre, la raie D apparaît plus noire qu’à l’ordinaire dans la lumière solaire et se détache en clair dans le spectre électrique, ce qui fait qu’on juge facilement de leur parfaite coïncidence. Aussi l’arc nous offre un milieu qui émet, pour son propre compte les rayons D, et qui en même temps les absorbe lorsque ces rayons viennent d’ailleurs.
- « Pour faire l’expérience d’une manière plus décisive encore, j’ai projeté sur l’arc l’image réfléchie d’une des pointes incandescentes du charbon qui, comme tous les corps solides en ignition ne donne pas de raies, et dans ces circonstances la raie D m’est apparue comme dans la lumière solaire.
- « Passant alors à l’examen d’arcs formés par d’autres matières, j’ai presque constamment trouvé la raie D positive et à sa place, et j’ai constaté qu’elle coïncide avec la raie brillante de la flamme d’une bougie.
- « Quand on emploie comme pôles les métaux qui ne font apparaître que faiblement cette raie D, comme le fèr et le cuivre, on peut toujours la faire revivre avec une intensité extraordinaire en les touchant avec la potasse, la soude, ou l’un des sels formés de chaux, ou de l’une de ces bases.
- « Avant de rien conclure de la présence presque constante de la raie D, il faudra sans doute s’assurer si son apparition ne décèle pas une même matière qui serait mêlée à tous nos conducteurs. Néanmoins ce phénomène nous semble, dès aujourd’hui, une invitation pressante à l’étude des astres, des étoiles, car si, par bonheur, on y retrouvait cette même raie, l’astronomie stellaire en tirerait certainement parti.
- « J’ai tenté aussi de faire concourir ces divers arcs comme celui du charbon avec la lumière solaire, et dans ces circonstances, j’ai encore été frappé
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- de l’apparition de phénomènes imprévus. Pendant la coïncidence de ces différents spectres, j’ai vu les raies électriques se détacher sur le fond relativement uniforme du spectre solaire, de sorte que l’on pouvait constater que malgré l’apparence de leur disposition fortuite, elles possédaient toute la nuance que leur assigne la réfrangibilité. Cette appréciation se fait d’une manière sûre, car la vérification n’est pas loin.
- « Mais ce qui frappe surtout dans cette expérience, c’est que parmi les raies électriques, il en est qui possèdent une intensité absolue énormément supérieure à celle du rayon solaire correspondant. Dans l’arc de l’argent notamment, on trouve une raie verte pour ainsi dire, grossissable par les prismes et d’un éclat éblouissant. C’est une véritable source de lumière simple, et comme cette raie est isolée, comme l’arc d’argent est transparent, tranquille et durable, rien n’empêchèra de rendre cette source de lumière verte aussi intense qu’on le voudra, et de l’utiliser pour la démonstration de phénomènes que la théorie indiquait seule jusqu’à présent. La photographie servira à mesurer l’intensité absolue de ce beau rayon dont on pourra constater, sans aucun doute, l’action calorifique.
- « D’autres rayons très intenses vont encore se localiser dans les différentes parties de ces spectres, et même aux extrémités, et il y a de grandes raisons pour y découvrir des raies isolées, dont les rayons correspondants ne peuvent être aperçus dans la lumière solaire. »
- Renversement du phénomène de Hall.
- M. Shelford Bidwell a adressé la semaine dernière la lettre suivante au journal Nature.
- Dans une communication récente à la Société de physique, j’ai mentionné, entre autres choses, que j’avais réussi à renverser le sens du phénomène de Hall, dans le fer. Il fut pourtant trouvé si extrêmement difficile de maintenir au même potentiel les deux points où les communications du galvanomètre étaient faites, même pendant quelques secondes, que l'amplitude des déviations causées par le phénomène de Hall ne pouvait être que devinée vaguement et l’expérience n’était guère satisfaisante. Je crois que cet inconvénient provenait de ce que le fer, qui est un métal très magnétique, fut légèrement déplacé par chaque renversement de polarité de l’électro-aimant, ce qui fit changer les points de contact des fils du galvanomètre.
- J’ai depuis répété l’expérience avec de l’or, qui est plus facile à manier et qui se prête beaucoup mieux à cet effet. Voici les résultats de quatre expériences :
- iro expérience. — Un morceau de feuille d’or pur, de 5 cent, de long et 3.5 cent, de large, fut fixé sur une plaque en verre, et le tout placé entre les épanouissements polaires plats d’un électro-aimant.
- Les points A B, au milieu des côtés les plus longs (voir la figure), étaient reliés à un galvanomètre G, et les points C P', au milieu des côtés les plus courts, à une pile. Un courant fut envoyé à travers le métal de gauche à droite et l’électro-aimant fut excité de manière à avoir un pôle sud au-dessous du verre et un pôle nord au-dessus. Le galvanomètre donnait immédiatement une déviation indiquant le passage d’un courant dans la direction de B G A; si la polarité de l’aimant ou le sens du courant à travers la feuille fut renversé, le courant transversal le fut également et allait dans la direction de A G B. Ceci est le phénomène ordinaire de Hall, et la direction des courants transversaux est conforme à celle indiquée par M. Hall
- pour l’or. L’amplitude des déviations variait d’environ 5o à 70 divisions de l’échelle de chaque côté de zéro. Des [déviations semblables, mais plus petites, se sont produites quand le galvanomètre était relié à „des points plus rapprochés du milieu de la plaque.
- 2e expérience. — Deux fentes longitudinales LH, d’environ 1/4m/m furent pratiquées suivant la ligne médiane de la feuille, laissant un espace de 4 m/m intact entre les deux moitiés, et la première expérience fut alors répétée.
- Pour bien comprendre les détails suivants, il convient de rappeler qu’en dehors du courant transversal, deux autres influences agissent sur le galvanomètre : i° l’action directe de l’électro-aimant sur l’aiguille du galvanomètre, ! bien qu’il en soit éloigné de 3.90 mètres; 20 un faible courant permanent qui provient de ce que A et B ne sont jamais ou presque jamais exactement au même potentiel, quel que soit le soin qu’on a apporté à leur réglage.
- Avant de commencer l’expérience, l’image du fil
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- du galvanomètre fut amenée aussi près que possible du zéro de l’échelle et les communications furent faites de sorte qu’un courant dans la direction A C B provoquait une déviation à gauche (—) tandis qu’un courant dans la direction B C A en causait une autre à droite (-f-).
- Pôle supérieur de l’aimant nord :
- Clef du galvanomètre K, ouverte, déviation + 25 divis. (!) ______ — fermée — -j- 102 — (s)
- Pôle supérieur de l’aimant sud :
- Clef du galvanomètre ouverte déviation — 24 divisions. —< . — . fermée — — 42 —
- Déviations , nettes provenant du courant (abstraction faite de l’effet de l’aimant sur l’aiguille du galvanomètre) :
- Pôle supérieur nord . . . (102 — 25) = + 77 divisions. — sud .. . . (— 42 + 25) = — 18 —
- Total des déviations contraires causées par le courant transversal :
- (77 .4. 18) = 95, ou déviation de chaque côté de zéro......................... . = 47,5 divisions.
- Les fentes ont donc eu pour effet de réduire l’am-: plitude des déviations de Hall : le sens n’a pas été modifié.
- 3° expérience. — Les contacts de galvanomètre furent maintenant transportés des bords aux points D et E, environ 5mm de la ligne du milieu, et l’expérience fut répétée avec le résultat suivant :
- Pôle supérieur de l’aimant nord :
- Clef ouverte, déviation...................+ 18 divisions.
- — fermée, — + >65 —
- Pôle supérieur sud :
- Clef ouverte, déviation...................— 35 divisions.
- '— fermée — . • ...........+ 180 —
- Déviations nettes causées par le courant :
- Pôle supérieur nord . . . (i65 — 18) = + 1S7 divisions.
- __! sud. . . . (180 + 35) = + 2i5 —
- ; Total des déviations causées par le courant transversal :
- ( 2i5 — 147) = 68. Déviation de chaque
- côté du zéro....................... '= M divisions.
- Ainsi les déviations étaient à peu près aussi grandes que les contacts du galvanomètre étaient
- (j) Causée uniquement par l’action de l’aimant sur l’aiguille du galvanomètre.
- (2) Causée en partie par l’action de l’aimant sur l’aiguille du galvanomètre, en partie par le courant permanent déjà mentionné, et enfin par le courant transversal qui est un résultat de l’aimantation.
- près du milieu dé la plaque que quand le galvanomètre était relié aux bords. Mais elles allaient dans le sens opposé, ce qui prouve que le phénpmènede Hall était renversé.
- 4“ expérience. — Une répétition dé la dernière. Pôle supérieur nord
- i
- Clef ouverte, déviation,v,..............+ • 28- divisions.
- — fermée, — + 170 —
- Pôle supérieur sud :
- Clef ouverte, déviation.................— 24 divisions.
- — fermée, — + 170 —
- Déviations nettes causées par le courant :
- Pôle supérieur nord......(170 — 28) == i32' divisions.
- sud>........(170 + 24) = 194 -t-
- Total des déviations causées par le courant transversal :
- ("194 — i32) = 62. Déviation de chaque côté de zéro . .................... . .• = 3i divisions.
- Bien que curieux, ces résultats n’étaient naturellement pas inattendus, l’expérience ayant été faite dans le but de déterminer d’une manière absolument concluante l’exactitude de l’explication du phénomène de Hall par des tensions et effets Peltier, comme je l’ai proposé dernièrement.
- En' supposant que l’aimant et la pile soient arrangés de façon que les points A et D se trouvent, avant l’introduction des fentes, dans des parties tendues de la feuille métallique et B et E dans des parties comprimées, l’effet des fentes sera alors de diviser pratiquement la plaque en deux parties indépendantes dont chacune serait soumise à des tensions pareilles à celles qui existaient dans la plaque, primitive. A et B resteront donc dans des régions respectivement tendues et comprimées, tandis que d’autre part la région où se trouve D sera maintenant comprimée et celle de E tendue. Quant aux points D et E, le résultat des fentes est donc de renverser la tension et par conséquent aussi les effets Peltier et les déviations du galvanomètre. Si la théorie de M. Hall lui-même était correcte, l’existence des fentes ne devait donner lieu à aucune différence appréciable. Il est tout à fait inconcevable que leur effet fût de renverser l’action de l’aimant sur le courant.
- Sur une modification apportée aux câbles conducteurs pour paratonnerres, par M. A. Callaud (»).
- « Les câbles conducteurs, tels que je les ai faits jusqu'ici pour l’administration de la guerre, sont
- (') Note présentée à l’Académie des sciences, dans la séance du 3i mars 1884.'
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- enterrés dans des augets creusés dans de la terre ; ils sont entourés de coke. On y laisse pénétrer l’humidité afin qu’elle serve à la conductibilité du conducteur. Cette disposition, rationnelle quand lé câble est intâct, peut être défectueuse si l’oxydation attaque le cuivre du conducteur. J’ai tenté de remédier à cet inconvénient par la disposition suivante;
- « J’entoure chaquefil du câble, de chanvre imprégné de céruse ou de minium ; je les câble en cet état, par torons de cinq fils, en plaçant au centre une âme en cuivre non protégée (il n’en est pas besoin puisqu’elle est entouree de fils garantis de l’humidité). Quand le conducteur est câblé, je roule une bande de toile imprégnée de céruse ou de minium, qui recouvre le tout et fait un préservatif complet, »
- Distribution du potentiél dans une plaque rectangulaire, traversée par un courant électrique dont le régime est permanent, par M. A. Cher-vet (*).
- « Lemme. — Soit la sorte
- tions (28) (page 314 de.la Théorie des fonctions elliptiques de MM. Briot et Bouquet, 20 édition).
- tù'i 71-
- « On fera, dans ces équations, q — e “,w=2 a, w' = 2 bi; i désignant j/—' 1.
- « La fonction <I> satisfait à l’équation différentielle
- dM> _
- dx2 + dy* °‘
- * I. Plaque rectangulaire limitée par les droites x = o, x= a, y = 0, j = co. Deux électrodes circulaires, de très petit rayon p, sont : l'une, au potentiel -j- V0, au point x ~ o, y = o; l'autre, au potentiel — V0, au point x = a, y = o. — Le potentiel en chaque point x, y de la plaque sera donné par l’équation
- £ _ y
- e ’ +e * +2COSTT-a
- e71*' +e +2cosit-y a
- y+2 nb :y+2 nb
- 1I=—33 e a -\-e a 4-2cos«-
- r+3.t r+„——-
- «=—co^ a 4-e n ' a +2cosu-. . a
- dans laquelle n est un nombre entier qui varie depuis — co jusqu'à -f- co.
- « C’est une fonction de deux variables, paire par rapport à chacune d’elles, a deux groupes de périodes (o, 2 b) et (2 a, o), c’est-à-dire que l’on a
- $ (x,y)=•$ (—x,r)=$ {x, —y)=$ (— a, —y), * (x,y)=$ (x 4-0,y 4- 2 fr)=4> (a 4- 2 a,y4-o), <I'(:r,y)—<l\2a—x,y)=<t> (a, 2 é —y).
- « Les courbes définies par l’équation <I> (x, y) — const. couperont orthogonalement les quatre côtés du rectangle x = o, x — a, y = o, y — b. Si le point (*, y) se déplace à l’intérieur de ce rectangle, la série est positive pour x <; -, nulle pour
- x = négative pour x >*. Sa valeur est -j-co
- pour x == o, y — o ; elle est égale à — co pour x — a, y —o.
- « On peut ramener cette fonction à des fonctions connues :
- *(*>£)=log
- Wx+yi 02(a—yi) yi) ’
- les fonctions 02 et 0t étant définies par les éqim
- (Voir Comptes rendus, 24 septembre i883.)
- « J.I. Plaque rectangulaire limitée par les droites : x — o, x = a, y — o, y =: b. Deux électrodes circulaires de très petit rayon p, sont: l'une, au potentiel -)- V0, au point x — o, y = o; l'autre, au potentiel — V0, au point x = a, y = o. — Il résulte des propriétés de la fonction que le potentiel en un point {x, y) du rectangle sera
- v=.A$(*,r).
- « Pour déterminer la constante A, on écrit qu’au point x = p, y = o, le potentiel est égal à V0. Pour ces valeurs particulières des variables, le terme de la série qui correspond à n = o devient 2 log et par rapport à ce terme on peut négliger
- tous les autres.
- « Alors
- v_. '?(*,r)
- « III. Les deux électrodes sont : l'une, au potentiel -f- V0, au point (a, p) ; l'autre, au potentiel
- — V0, au point (a — a, P) ; ' a est < a, et P est < b.
- — La formule
- V=s A [<I> {x — a,y — p) + <I> (a — a,y + p)
- + <!> (x 4- a, y — P) -h '!• (a + a, y 4- p)]
- que j’écrirai, pour abréger,
- V =A. 'I' (a+ a,y± P), ~
- P) Note présentée à l’Académie des sciences, dans la séance du 3i mars 1884.
- donne l’expression du potentiel en chaque point (*»/)•
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- « Si l’on fait x =p, y = p, on doit avoir V ==V0; ce qui détermine la constante
- « IV. Plaque rectangulaire limitée par x~o, x—a, y = o, y— b. Plusieurs électrodes circulaires, de très petits rayons p, à des potentiels différents, —|—V0, -{- V'0, -}-V"0, sont disposées aux points (a, P), (a', P'), et les électrodes
- négatives, aux potentiels —V0, V'0, V"sont aux points (a — a, P), (a — a', P'), [a — a", p"), etc.; a, a', a" sont plus petits que a; p, p', p" sont plus petits que b. — Le potentiel au point (x, y) sera donné par l’équation
- V0*(*±«.r±PÎ +V'0* (x + a ',y± p')
- + V"o 4» (x±a",y± P"')+-
- Sur le phénomène du transport des ions et sa relation avec la conductibilité des dissolutions
- salines, par M. E. Bouty (i).
- « Dans deux notes antérieures, j’ai étudié la cou-ductibilité électrique d’un grand nombre de sels neutres, anhydres ou hydratés, en dissolution très étendue, et j’ai démontré qu’ils possèdent tous la même conductibilité à équivalents égaux. L’élec-trolyse de tous ces sels présente un caractère commun, qu’il importe de mettre en évidence, pour se rendre compte de la signification de la loi que j’ai énoncée et des exceptions qu’elle comporte;
- « Je rappellerai d’abord en quoi consiste le phénomène bien connu du transport des ions. Considérons un voltamètre dont les électrodes sont très écartées et dont la construction est telle qu’on peut, après l’électrolyse, séparer les liquides qui baignent le pôle positif et le pôle négatif, pour en faire l’analyse. Quand le voltamètre contient, par exemple, une dissolution de sulfate de potasse, on trouve que la liqueur s’est également appauvrie aux deux pôles, de telle sorte que si le voltamètre a été divisé en deux moitiés égales, et si un équivalent de sel a été décomposé, il manque un demi-équivalent d’acide sulfurique autour du pôle positif et un équivalent de potasse libre au pôle négatif. Je désignerai une électrolyse de cette espèce sous le nom d'électrolyse normale.
- « Si, au contraire, le voltamètre contient une dissolution de nitrate de soude, on trouve que la liqueur s’appauvrit progressivement autour du pôle négatif, et quand un équivalent de sel a été décomposé, la perte de concentration au pôle négatif
- P) Note présentée à l’Académie des sciences, dans la séance du 3i mars 1884.
- correspond à 0,614 d’équivalent, et au pôle positif à o,386 seulement. Hittorf (*), qui s’est particulièrement occupé de ces phénomènes, désigne ces nombres sous le nom de nombres de transport (Ueberführungzahlen) : il indique leur valeur pour un grand nombre de sels dissous à divers états de concentration, et, en particulier, pour la plupart des sels anhydres ou hydratés étudiés dans ma première note.
- « Il serait trop long de transcrire ici tous les résultats de Hittorf. Il suffira d’indiquer que pouf les sels anhydres (AzH*Cl; K Cl; KO, SO3; KO, AzOB; KO, CrO3; etc.) l’électrolyse est très sensiblement normale, même dans les liqueurs concentrées. Les nombres de transport s’écartent à peine (a) de la valeur o,5 pour des concentrations voisines de et leur concordance presque rigoureuse, deviendrait sans doute absolue pour les concentrations de ^ et que j’ai employées.
- « Pour les sels hydratés (ou contractant avec l’eau des combinaisons définies), nous avons vu que la résistance spécifique est en général beaucoup plus grande que ne le prévoit la loi des équivalents pour les liqueurs de concentration moyenne ; mais que cette loi s’approche d’autant plus d’être vérifiée que les dissolutions sont plus étendues. Il résulte des tableaux de Hittorf que ces sels donnent des nombres de transport très différents de o,5, mais qui se rapprochent de ce nombre à mesure que la dilution augmente. Dans le tableau suivant, S représente le nombre de grammes d’eau unis à igr de sel, n le nombre qui exprime la perte de sel au pôle négatif par équivalent de sel décomposé :
- Nature du sel S n
- I 116974 0,780
- 1 2,0683 l 2,36o8 . • ^ 2,739 0,771 0,765
- CaCl o,749
- 1 3,9494 0,727
- r 20,918 0,683
- ( i38,26 0,673
- 1 2,5244 0,778
- ZuO, SO3 . . ) 4,o5i8 0 760
- ( 267,17 o,636
- MgO, SO3 ( 5,2796 ( 209,58 0,762 o,656
- « Ces électrolyses sont donc anormales, mais s’approchent de plus en plus de devenir normales à mesure qu’on emploie des dissolutions pius étendues.
- « On doit conclure de ces rapprochements que la loi des équivalents caractérise les électrolyses normales, c’est-à-dire telles que l’électrolyse ne
- (!) Hittorf, Pogg. Ann., LXXXIX, p. 177; XCVIII, p. I ; CVI, p. 337 et 5i3; 1853 à 1879.
- (2) Les valeurs extrêmes sont o,565 et 0,462 pour le pôle négatif. La moyenne générale est, pour le même pôle, o,£oi.
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- modifie pas la concentration relative de la dissolution autour des électrodes. Si, commé je le crois, les éléments du sel entraînent mécaniquement de l’eau, ils en entraînent des quantités égales vers les deux pôles. Il reste à savoir ce qui arrive dans le cas où l’électrolyse n’est pas normale et ne tend pas à le devenir quand la dilution augmente. En examinant les tableaux de Hittorf, j’ai trouvé quelques cas de cette espèce, nettement caractérisés. Ainsi, pour le nitrate de soude, on a :
- Nature du sel S »
- {2,0694 0,588
- 2,004 0,600
- 34,756-128,71 0,614
- « Le nombre «varie peu avec la dilution et paraît plutôt s’écarter de la valeur normale o,5 à mesure que la dilution augmente. La comparaison de la résistance de dissolutions de nitrate de soude à des dissolutions de chlorure de potassium de même concentration m’a fourni les résultats suivants :
- Rapport Rapport
- » des des
- Concentration résistances équivalents
- « La résistance spécifique varie à peine avec la dilution. Elle est à peu près égale à i,3 fois sa valeur théorique.
- « Les seules substances appartenant à la catégorie des sels neutres qui m’aient offert les phénomènes du nitrate de soude sont :
- « Les sels de lithine ;
- « Le chlorure de sodium ;
- « Les nitrates de baryte et de chaux ;
- « Les iodures de sodium et de calcium.
- « Pour ces divers sels, l’électrolyse est anormale d’après les recherches de Hittorf et celles de M. Kuschel(‘), et l’écart que je constate par rapport à la loi des équivalents est d’autant plus grand que le nombre » s’écarte lui-même davantage de la valeur normale o,5.
- « Il faut sans doute considérer les sels en question comme entraînant une certaine quantité d’eau combinée, en outre de celle qui est entraînée mécaniquement. Cette eau, transportée en excès vers le pôle négatif, correspond à l’accroissement de résistance que l’expérience nous révèle. »
- Résistance des charbons à lumière employés dans les phares électriques, par M. F. Lucas (2).
- « Les charbons ou crayons cylindriques employés en France pour la production des arcs vol- (*)
- (*) Kuschel, Wied. Ann., t. XIII, p. 289; 1881.
- (2) Note présentée à l’Académie des sciences dans la séance du 21 mars 1884.
- taïques des phares sont fabriqués par M. Carré; on donne om,oi6 de diamètre aux crayons destinés à produire la lumière ordinaire, dite lumière simple, et om,o24 aux crayons destinés à produire exceptionnellement, lorsque l’atmosphère est très embrumée, une lumière plus intense, dite lumière double.
- « La résistance à froid (c’est-à-dire à la température ordinaire d’environ i5° C.) des crayons Carré est, en movenne, d’après un grand nombre de mesures prises au pont de Wheatstone, de 70 ohms par millimètre carré de section et par mètre de longueur; mais les écarts au-dessus et au-dessous de cette moyenne sont assez considérables d’un crayon à un autre, car ils peuvent atteindre 25 et 3o pour 100.
- « On sait que la résistance de ces charbons diminue à mesure que la température augmente ; cette résistance doit, par conséquent, diminuer à mesure que l’on fait passer dans le crayon des courants électriques de plus en pins intenses, et notamment des courants alternatifs créés par les machines magnéto-électriques que l’on emploie pour le service des phares. Il est intéressant de savoir comment la résistance du charbon varie avec l’intensité du courant électrique ; j’ai réalisé, dans ce but, des expériences dont je vais indiquer les résultats.
- « Le crayon soumis à ces essais avait om,oi6 de diamètre et om,4o de longueur libre entre les deux douilles de cuivre qui entouraient ses deux extrémités; sa résistance à la température de i5°C. avait pour valeur
- (1) y0 — oolim,i52.
- « On faisait entrer ce crayon dans le circuit extérieur d’une machine Meritens, en lui adjoignant une longueur connue de gros câbles de cuivre dont la résistance était mesurée d’avance. Pour obtenir des courants d’intensité diverses, on pouvait faire varier la vitesse de rotation de l’induit, le mode d’attelage des bobines et la longueur des câbles de cuivre.
- « Dans chaque expérience, l’intensité I du courant était mesurée au moyen de l’électrodynamo-mètre ; le nombre « des tours que l’induit faisait par minute était indiqué par un compteur. Pour calculer la résistance totale R du circuit extérieur, on avait recours à la formule
- (2) R==fLil£ü_(r + 7, + 13M)j
- que j’ai indiquée dans une note insérée aux Comptes rendus du 17 mars dernier. Les paramètres a, a, b et p étaient numériquement connus pour chaque mode d’attelage des bobines de la machine magnéto-électrique.
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- « En déduisant de R la résistance connue des câbles de cuivre, on obtenait la résistance y du ; crayon correspondant au courant d’intensité I. Les ’ résultats obtenus m’ont conduit à la formule empirique
- P) y y» 25*mp + 1,21)’
- l’intensité I ayant varié, dans les expériences, depuis 5o jusqu’à 142 ampères, le coefficient dey,,
- a diminué depuis 3 jusqu’à^. En prenant I pour
- abscisse et y pour ordonnée, on obtient une branche d’hyperbole ayant une asymptote horizontale.
- « Pour chaque intensité I, le crayon prenait une température T, fonction de cette intensité. En faisant tomber sur la surface du crayon des parcelles de divers alliages ou corps simples, à points de fusion connus et s’échelonnant depuis 94° C. (mé- * tal de Darcet) jusqu’à environ 900° (bronze), je pouvais déterminer deux valeurs assez voisines entre lesquelles était comprise la température T. J’ai trouvé ainsi 400° pour 5o ampères, 450° pour 60 ampères, 55o° pour 75 ampères, 700° (rouge sombre) pour 100 ampères et 85o° (rouge cerise) pour 140 ampères. Ces résultats conduisent à la formule empirique
- (4) i — i5° Oomp} 112 + 0,0004 r
- « En éliminant T entre (3) et (4), on trouve
- __ 1 + o,ooo5 (T — i5)
- ï~+ o.ooo5 (T — i5)’
- qui s’applique pour des valeurs de T comprises entre 400° C. et 900° C.
- Le Téléphone à marteau.
- A l’Exposition d’électricité de Paris, en 1881, on a pu remarquer dans la section belge un transmetteur téléphonique ingénieux et très efficace, auquel l'inventeur, M. de Locht Labye, donnait le nom de pantéléphone. La particularité remarquable de cè transmetteur était son extrême sensibilité; il recevait et transmettait les vibrations sonores de la parole d’une personne tournant le dos à l’instrument et se tenant à une distance de 3o mètres; à 4 mètres, il transmettait la parole chuchotée à voix basse. L'instrument consistait simplement en une plaque rectangulaire en liège, librement suspendue à deux bandes minces de cuivre ou d’acier. Au
- A
- FIG. I ET 2
- « Désignons par
- (6) © = T — i5°
- l’excès de température du crayon sur l’air ambiant. Le nombre K de calories dégagées par seconde, dans les expériences précédentes, avait pour valeur
- (7) K=^ =
- 0.0477 ®2 + o 000024 03________
- 104000 + 434 0 — 0,397 0* + o,oooo«3 0:i
- « La surface de refroidissement, pour un cy-indre de om,oi6 de diamètre et de om,4oo de Ion-gueur, étant approximativement de 20 ooommq, il suffirait de diviser K par 20000 pour obtenir la fraction de calorie dégagée, pour chaque valeur de ©, par millimètre carré de surface du crayon. Cette formule (7) s’applique, comme les précédentes, à des valeurs 0 comprises entre 400 et 900° C. »
- bas du plan de liège était fixé un bouton de charbon dur, touchant légèrement une pièce de platine, au moyen d’une faible inclinaison de la plaque. Ce transmetteur a été complété par le récepteur que M. de Locht Labye appelle téléphone à marteau.
- Sans nous étendre sur une théorie de l’inventeur, d’après laquelle les sons dans.les télémicror phones seraient produits, non par des courants ondulatoires, mais par une série de courants interrompus se. succédant très rapidement, nous nous contenterons de décrire l’appareil. Il est représenté par une vue de face et une section (fig. 1 et 2) Sur un plan en bois A est fixé par des tasseaux de cuivre B b, un puissant aimant en fer à cheval N CS. A chaque pôle est fixé un petit cylindre en fer doux d, entouré d'une bobine D de fil de cuivre isolé par de la soie ; ces bobines se trouvent dans le circuit téléphonique dont on voit les fils conducteurs en L et T. En face des cylindres d, dont les bases antérieures sont recouvertes de baudruche ou de
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- quelque autre matière de mince épaisseur, sont les extrémités d’une armature s, n qui ne peut entrer en contact parfait avec d d à cause de la baudruche. Cette armature, qui est relativement pesante, est solidement fixée au milieu de sa longueur à une barre de cuivre f, g, qui pivote sur l’axe o, fixé à la borne p, venue de fonte avec la bride B. L’extrémité inférieure de ce levier, qui est ainsi libre d’osciller, est traversée par une vis, portant à une de ses extrémités le petit marteau H. Ce marteau s’appuie contre le centre d’un disque épais M en ébonite ou autre matière, qui est fortement vissé à un pavillon P, le tout étant assuré sur le plan A au moyen des poteaux métalliques RR. Au moyen de la vis V, l’espace entre les pôles des aimants et l’armature, nécessaire pour produire l’audition la plus claire, peut être très exactement réglé.
- De même que le téléphone de Bell, cet instrument peut servir de transmetteur ou de récepteur. La forme, l’épaisseur et la matière de la plaque M semblent indifférentes, et la forme circulaire représentée est probablement la plus convenable. L’é-bonite, le bois dur, le liège, le métal, ou la pierre, rendent clairement la parole; on peut interposer du papier ou du cuir plié enire la plaque et le marteau sans nuire à la clarté de la parole transmise. Les deux parties, la plaque et le pavillon, peuvent être faites en une seule pièce, et plus cet organe est fixé avec rigidité, plus le téléphone semble être efficace. Si au plan M on substitue une plaque mince et flexible et telle que le diaphragme ordinaire de Bell, disques de cuivre, d’aluminium, etc., les sons sont très considérablement diminués, et si le levier de l’armature est rendu solidaire de la plaque, toute transmission intelligible cesse à l’instant. ;
- A propos des décharges disruptives.
- Dans le but de transformer en un courant plus ou moins continu les décharges disruptives auxquelles donne lieu un appareil d’induction, M. W. Holtz a imaginé la disposition ci-contre (‘J. . Les conducteurs a, b sont reliés aux deux pôles d’un appareil d’induction et les conducteurs c, d l’un à l’autre. En imprimant un rapide mouvement de rotation au disque de verre, on espérait voir le disque se charger à gauche et se décharger à droite, de telle sorte que la charge qui se produit par saccades donnerait naissance à une décharge constante. L’expérience fut loin d’être conforme à ces prévisions et cela pour des raisons que M. W. Holtz se propose d’exposer plus tard.
- L’appareil est susceptible d’une autre application. Supposons les points a et b reliés aux pôles d’une machine à influence et les points c et d iso-
- lés l’un de l’autre. Il est évident que dans le mouvement de rotation du disque les deux faces de ce disque se chargeront d’électricités de noms contraires et ces charges iront en croissant jusqu’au moment où elles atteindront une valeur limite pour laquelle la décharge a lieu spontanément. On se rend aisément compte du moment précis où ce phénomène tend à se produire et on le prévient en reliant, quelques instants avant, les points c et d au moyen d’un conducteur dans lequel se trouve intercalé un tube de Geissler. Cette disposition prise, le disque se décharge complètement pour une rotation de 36o°; or, comme on est libre d’effectuer cette rotation dans un temps plus ou moins long, il en résultera une décharge plus où moins lente. Dans les batteries ordinaires on agit très difficilement et dans une certaine mesure seulement sur le temps que la décharge met à s’accomplir, en intercalant des résistances passives.
- L’appareil imaginé par M. W. Holtz que luiA
- même appelle batterie rotative, est en quelque sorte une batterie à vitesse de décharge variable.' On arriverait peut-être à régler la décharge d’une façon très satisfaisante en donnant au* pièces abc d une surface aussi faible que possible ou' en employant pour les construire un corps qui ne fût pas très bon conducteur.
- Il est évident qu’avec un seul disque on accumule une petite quantité d’électricité, mais rien n’empêche de monter plusieurs disques sur le même axe de rotation; dans ce cas, il est bon de placer, dans les intervalles, des peignes doubles, de telle sorte que les faces opposées de deux disques se chargent de la même électricité. On peut d’ailleurs supprimer complètement les conducteurs de droite, la charge et la décharge se faisant très bien au moyen des mêmes conducteurs.
- Un jugement définitif sur l’appareil que nous venons de décrire serait prématuré, M. W, Holtz ne s’étant jusqu’à présent servi que d’ün petit modèle à un seul disque : l’idée est évidemment ingénieuse et nous paraît devoir être d’une application utile au point de vue expérimental. '
- (’) Centralblalt für ElektrolcchniU, 1884, n° i.
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- Les séances de Pâques de la Société de physique.
- Pendant les soirées des mardi 15, mercredi 16 et jeudi 17 avril, ont eu lieu à l’Observatoire, les grandes séances de Pâques de la Société française de physique. L’éclairage était fait en partie élec-quement par la maison Siemens au moyen de lampes différentielles et de lampes à incandescence. En outre, un grand nombre des appareils présentés étaient du domaine de l’électricité. La plupart de ces appareils cependant nous étaient connus et Ont été décrits déjà dans La Lumière Electrique. A ce nombre appartiennent les machines genre Topler et Yoss de MM. Hempel et C°, les piles de Lalande, les appareils téléphoniques et appels de M. Abdank Abakanowicz, les galvanomètres et boîtes de résistance de M. Carpentier, divers appareils galvanométriques et les appareils Planté construits par la maison Breguet, le photomètre et le dynamomètre magnétique de M. Napoli, le galvanomètre de M. Ducretet, l’appareil de M. Syl-vanus Thompson pour l’étude des phénomènes d’induction dans les machines, les accumulateurs de M. Reynier, les appareils électro-acoustiques de M. Mercadier, décrits dans ce même numéro, etc., etc.
- Signalons cependant quelques nouveautés :
- M. Mascart avait envoyé ses récents appareils pour la détermination de l’ohm ; ces appareils, étudiés avec un soin extrême, ont vivement attiré l’attention. Les résultats auxquels ils ont conduit doivent être présentés à la prochaine réunion du Congrès des Unités;
- M. Baudot présentait les derniers types, fort simplifiés, de son télégraphe multiple ;
- M. Crochet avait apporté des zincs de pile obtenus en amalgamant par fusion le zinc avec le mercure. Ce genre de zincs, déjà essayé jadis, par M. Terreil, M. Dronier et d’autres, semble avoir été particulièrement réussi par M. Crochet. D’après les échantillons exposés, l’usure serait très régulière et réduite à un minimum;
- M. Sylvanus Thompson avait envoyé des modèles et appareils pour démontrer la théorie électromagnétique de la lumière, selon les idées de Clerk Maxwell;
- M. Yvon présentait un appareil pour l’éclairage du microscope, déjà employé par Van Hœrck. Une petite lampe à incandescence alimentée par un accumulateur et réglée par un rhéostat était placée dans un tube au-dessous de la platine du microscope et éclairait le porte-objet, au travers d’une cuve d’alun, destinée à absorber les rayons calorifiques;
- M. Sebert exposait de nouveaux modèles d’enregistreurs et appareils balistiques;
- M. Fenon était représenté par une pendule astronomique avec interrupteur électrique ;
- M. Mayençon présentait un dispositif de cours, pour montrer réchauffement et l’allongement d’un fil sous l'influence du passage du courant. Le fil tendu entre deux points fixes est abaissé, lorsqu’il s’allonge, sous l’influence d’un poids suspendu à son milieu ; le déplacement de ce point médian est transmis par un fil et une poulie à un long index mobile sur un cadran ;
- M. Ducretet expérimentait avec une bobine d’induction démontable, bien combinée. ,La maison Bréguet présentait de nouveaux types de galvanomètres de M. Thomson et de M. Lippmann ;
- M. Maiche exposait des téléphones laissant entendre la musique à distance, et ne présentant d’ailleurs que des particularités de construction, et un nouveau galvanomètre à projection. Entre deux électro-aimants horizontaux placés dans l’axe l’un de l’autre, est un petit fil d’acier maintenu vertical entre deux petits aimants placés l’un en dessus, l’autre en dessous. Une lampe et une petite lentille projettent l’image du fil sur un petit écran de verre dépoli. Le courant que l’on veut mettre en évidence est envoyé dans les électros et l’image jetée à droite ou à gauche; l’indication est instantanée ;
- M. Bourbouze présentait une sirène à frein électromagnétique. Qu’on se représente une sirène ordinaire sur l’axe de laquelle est monté, entre le plateau troué et le compteur, un disque de cuivre rouge. Ce disque, entraîné dans la rotation, passe entre deux électro-aimants dont l’action fait frein. Ces électros étant parcourus par un courant donné, on règle la puissance du frein en les écartant plus ou moins, à l’aide d’une vis, du disque de cuivre.
- Enfin, M. Hospitalier, qui montrait des indicateurs électriques continus à distance, répétait l’expérience de M. Giltay signalée dernièrement par M. Munro dans sa correspondance. Il y avait introduit une modification consistant à supprimer le gant, et était parvenu à faire entendre le son d’une boîte à musique placée devant le transmetteur, à une personne -sur les oreilles de laquelle deux autres, formant les deux lames du condensateur, appliquaient directement leurs mains.
- BIBLIOGRAPHIE
- Elektrotechnische Bibliothek (Bibliothèque éleclrolech-nique), Hartleben. — Vienne, i883 et 1884 :
- Elektrisches Formelbuch (formulaire électrique), par le Dr P. Zech;
- Die eleklrischen Mess und Proccisions-hislrumenle (Les sp pareils électriques pour les mesures de précision), par Arthur Wilke ;
- Die Grundlehren der Elektricitset mit besonderer Riicksiclit auf ihre Amvendungen in der Praxis (Éléments délectri-
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- cité considérés .relativement à ses applications pratiques), par W.-Ph. Hauck;
- Die Spannungs-Elektricitæt, ihre Geselze, Wirkungen und technischen Anwendungen (L’électricité de tension, ses lois, ses effets et ses applications techniques), par le professeur K.-W. Zenger;
- Die Generaloren hochgespannter Elektricilæt (Les générateurs d’électricité de haute tension), par le prof. Ignaz G. Walientiu;
- Die Motoren der elektrischen Maschinen mit Bezug auf Théorie, Construction und Belrieb (Les moteurs des machines électriques, leur théorie, leur construction et leur fonctionnement), par Th. Schwarze;
- Die elektrischen Leitungen und ihre Anlage für aile Zwecke der Praxis (Les conducteurs électriques et leur établissement pour tous les besoins de la pratique), par J. Zacha-rias;
- Die electrischen Einrichtungen der Eisenbahn und das Si-gnalwesen (Les dispositifs et signaux électriques pour chemins de fer), par L. Kohlfürst;
- Die Haus-und Hôtel Télégraphié (Télégraphie domestique), par O. Canter;
- Die Weltliteratur der Elektricitæt und des Magnetismus von 1860-1883 (Bibliographie universelle de l’électricité et du magnétisme de 1860 à i883), par Gustave May.
- Nous avons déjà signalé à plusieurs reprises des Volumes appartenant à l’intéressante collection dont la publication a été entreprise par M. Hartleben.
- Mettre entre les mains du public une série de petits volumes traitant chacun d’une manière succincte, mais néanmoins suffisante un des principaux sujets qui se rapportent à l’étude de l’électro-technique, tel est le but que s’est proposé l’éditeur. Jusqu’ici il a pleinement réussi et aujourd’hui nous avons encore à appeler l’attention sur un certain nombre de volumes récemment parus.
- Le premier que nous mentionnerons est le Formulaire électrique de M. P. Zech. Ce petit livre n’est pas, comme on pourrait s’y attendre, un recueil de chiffres. Il contient principalement les formules théoriques que le praticien a le plus souvent occasion d’appliquer et a pour but de lui éviter des recherches dans les traités complets. Ces formules sont non seulement reproduites, mais encore développées, et les matières auxquelles elles se rapportent sont classées par ordre alphabétique. Le livre est terminé par une sorte de vocabulaire avec entrées en français, anglais et allemand et qui donne la synonymie des principaux termes électriques. Ce petit lexique est très bien compris et nous ne regrettons qu’une chose,-c’est qu’il ne comprenne pas un plus grand nombre de mots.
- Dans le volume consacré aux Instruments de mesure, M. Wilke décrit d’abord les principaux types de ces appareils en s’attachant à leur construction et aux formules qui s’y rapportent. Il traite ainsi des voltamètres, des galvanomètres, des boussoles, des électrodynamomètres, dès mesureurs de l’énergie et. de la chaleur, puis il décrit les méthodes employées pour la mesure des résistances, celle des forces électromotrices, des capa*
- cités électrostatiques, etc. Le dernier chapitre est consacré aux mesures électrostatiques. Il est à remarquer que l’auteur ne s’est occupé que dés appareils de précision et n’a nullement pris en considération les galvanomètres industriels aujourd’hui en usage. Il y a là une lacune, mais peut-être se propose-t-on de la combler dans un volume consacré spécialement aux mesures techniques. >
- C’est toujours une chose difficile que de faire tenir dans le cadre restreint d’un petit volume un traité général comme les Eléments d'électricité, de M. Hauck. L’auteur y est cependant assez heureusement parvenu, en ne cherchant pas à faire un traité complet et en restreignant son livre à l'ex* posé succinct des points qui trouvent leur a'pplv? cation dans l’électrotechnique. S’il a parfois adopté des théories qui ne sont pas généralement admises (celle d’Exner par exemple), M. Hauck a toujours apporté dans l’exposition une grande clarté, ce qui est une qualité précieuse pour un livre élémentaire. ;
- Ce petit traité est complété dans la collection par le volume de M. le professeur Zerger, sur l'Electricité de haute tension, et celui du professeur Wallentin sur les Générateurs d'électricité de haute tension. Le premier étudie plus spécia? lement les lois de l’électricité de tension ; le second passe en revue les appareils destinés à la produire-, machines à frottement, à influence, bobines d’induction, etc. . >
- Le volume qui traite des Moteurs de machines électriques a été inspiré par la même idée qui a motivé la publication dans La Lumière Électrique des articles sur les turbines et sur les machines à vapeur rapides. Bien des gens, en s’occupant d’é-i lectricité, se trouvent amenés à se servir de machines à vapeur ou autres moteurs, alors qu’ils n’ont sur ces appareils que des connaissances insuffisantes. Ils seront heureux de trouver réunies dans un petit manuel les principales notions pratiques concernant les turbines, les machines à vapeur, les moteurs à gaz ou autres. L’auteur n’a pu, cela va de soi, parler en détail des nombreux types de moteurs aujourd’hui existants, mais il a su, tout eu se tenant dans les généralités, en dire assez pour permettre au lecteur de comprendre la majorité des appareils en présence desquels il peut se trouver.
- Le volume consacré aux Conducteurs électriques est surtout un ouvrage pratique. Le choix des supports et isolateurs, la pose des lignes aériennes, les conducteurs souterrains et leur établissement, en forment les principaux chapitres. Il est terminé par l’exposé suivant des principales- mér thodes de mesure relatives à l’essai des câbles et des lignes télégraphiques.
- Quant au manuel sur Les dispositifs et signaux électriques pour chemins de fer, le nom seul dç
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- son auteur suffirait à le recommander. Ce volume peut- être considéré comme le résumé du traité bien connu de M. Kohlfürst sur le même sujet, et il sera intéressant surtout pour ceux qui, ne voulant pas faire des signaux électriques de chemins de fer une étude spéciale et approfondie, voudront cependant en avoir une idée générale nette et précise.
- On a plusieurs fois écrit de petits manuels sur la Télégraphie domestique, ils n’étaient généralement que des guides de poseurs de sonnettes. M. O. Canter a dans son volume compris la chose d’une façon un peu plus générale. Après quelques considérations générales sur les piles et la production du courant par induction, il traite d’abord des sonneries électriques et de leur établissement, puis d’un certain nombre de dispositifs dans lesquels on fait, jouer un rôle à l’électricité, et enfin de la téléphonie dans les habitations privées. Conçu de cette façon le livre sera d’une utilité plus générale et sera d’autant plus apprécié des amateurs qu’il donne des détails sur certains dispositifs fonctionnant à circuit fermé, usités en Allemagne, et qui ne sont pas connus chez nous.
- La Bibliographie universelle de l'électricité et du magnétisme est un ouvrage de compilation patiente, mais qui n’en a pas moins son utilité, les publications faites dans ces deux branches de la science en France, en Allemagne, en Angleterre, etc., depuis 1860 jusqu’à i883 y sont relatées et classées dans un ordre logique, les recherches sont en outre facilitées par un index en trois langues et nous le recommandons à ceux auxquels leurs travaux rendent nécessaire la connaissance des publications faites sur un sujet donné d’électricité ou de magnétisme.
- A Bibliograpiiy of Electricity and Magnetism. — 1860 A 1883, WITH SPECIAL REFERENCE TO ElECTROTECIINICS (Bibliographie de l’Électricité et du Magnétisme), par G. May. — London, Trübner et C°, 1884.
- Ce volume n’est autre que l’édition anglaise de celui dont nous venons de parler et il nous suffit de; le mentionner ici.
- Les Machines dynamo-électriques, par le professeur Syl-vanus P. Thompson. Traduit par E. Boistel. — Paris, Félix Alcan (Germer-Baillière), 1884.
- Ce livre, qui est la reproduction de conférences (Cantor Lectures) faites par le professeur Sylva-nus Thompson, n’est pas, comme son titre pourrait le faire croire, un ouvrage descriptif, mais un ouvrage consacré au contraire à la théorie des machines dynamo-électriques envisagées à un point de vue général. Après avoir exposé la théorie physique de la machine dynamo, l’auteur disait dans un second chapitre les différents-modes d’enroule-
- ment et de montage qui distinguent les principaux types de machines, et il termine en traitant la question des moteurs électriques. Ce petit livre comblé certainement une lacune, il est de plus écrit avec une grande impartialité et nous ne saurions trop le recommander aux électriciens.
- Aug. Guerout.
- FAITS DIVERS
- Depuis le 4 avril, le chemin de fer électrique de Brighton fonctionne de nouveau, malgré la vive opposition que son prolongement a rencontrée chez une partie des habitants.
- Le directeur du télégraphe avertisseur d’incendies à New-York vient d’adresser un rapport au maire de la ville constatant que les fils de lumière électrique placés par les différentes Compagnies ont souvent et sérieusement dérangé le systèmedes avertisseurs d’incehdie par des contacts, surtout dans la partie la plus dangereuse de New-York. En vue des conséquences désastreuses que pourrait causer le dérangement d’un service aussi important, le rapporteur demande la mise sous terre immédiate de tous les fils de lumière électrique qui, selon lui, ont été placés avec une négligence coupable.
- Presque tous les journaux américains débordent de l’indignation des inventeurs contre les différents projets de modifications des lois existantes sur les brevets dont nous avons déjà parié, et qui sont actuellement devant le congrès des États-Unis.
- En effet, il est difficile de voir les avantages d’une réduction de durée de 17 à 5 ans pour les brevets. La grande majorité des 25o 000 inventions brevetées en Amérique n’a rien produit pour enrichir les inventeurs, et même dans un cas de succès, il faut presque 5 ans pour faire valoir les avantages et vulgariser une nouvelle invention avant de pouvoir en tirer profit. D’autres projets annulent pour ainsi dire la valeur des brevets en rendant les procès en contrefaçon presque impossibles pour les inventeurs, et tout à fait inutiles, puisque même une condamnation ne couvrirait pas leurs frais. On organise en ce moment une union de tous les intéressés dans le but d’une action collective pour défendre leurs droits.
- Le secrétaire d’État, M. Frelinghuysen, vient d’adresser une circulaire à tous les représentants diplomatiques des États-Unis à l’étranger au sujet de l’importance dè l’Exposition internationale d’électricité de. Philadelphie , en les invitant à appeler l’attention des gouvernements auprès desquels ils sont accrédités sur l’entreprisè et ses avantages.
- Éclairage électrique
- La lumière électrique, pour les expériences comparatives au South Foreland, dont nous avons déjà parlé, sera produite par trois machines Meritens et par des lampes du même système. Les machines seront disposées de manière à pouvoir donner à volonté i/S, 2/S, 3/5, et enfin leur entière capacité, et on estime l’intensité respective de la lumière à ô 000, 12 000, 18 000 et 3o 000 bougies. Les machines pourraient être actionnées individuellement ou collectivement par les moteurs à vapeur, qui servent maintenant à la production des feux électriques permanents du phare de South Foreland.
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- L’église de Saint-Matthieu, à Brixton, est éclairée par quatre foyers à arc de 2000 bougies et soixante lampes à incandescence de 16 à 20 bougies. L’un des foyers à arc est suspendu au-dessus de la chaire et les autres trois sont distribués le long du plafond, tandis que les lampes à incandescence sont placées sous les galeries. Aucun fil n’est visible dans-toute l’église.
- L’installation a été faite en vue d’une expérience de trois mois, mais le comité en a tellement été satisfait qu’un traité vient d’être passé avec les entrepreneurs pour la continuation de l’éclairage.
- Les journaux de Leeds sont très indignés des retards apportés à l’introduction de la lumière électrique par le conseil municipal. On reproche à la Compagnie du Gaz d’avoir employé tous les moyens possibles pour empêcher l’adoption du nouvel éclairage.
- Le cuirassé brésilien le Rachiuelo a été pourvu d’une installation de lumière électrique des plus complètes, par MM. Siemens frères de Londres, non seulement pour l’intérieur du navire mais aussi pour les ponts. Deux cent soixante-dix lampes à incandescence Swan sont distribuées dans tous les compartiments du vaisseau, et deux groupes de 8 lampes de 40 bougies sont suspendus aux mâts et pourvus de réflecteurs concaves émaillés de blanc. Il y a deux projecteurs de 25 000 bougies chaque. Le courant est fourni par trois machines dynamo Siemens S D0, chacune actionnée directement par un moteur perfectionné Brotherhood à trois cylindres. Deux des machines maintiendront ou l’éclairage à incandescence ou les projecteurs. Les foyers à incandescence sont alimentés par deux circuits indépendants, les lampes de l’une fonctionnant toute la nuit. On emploie le système des fils doubles et chaque lampe est garantie par une cage en fil fort ; on a pris des précautions spéciales pour neutraliser l’effet produit sur les lampes par les coups de canon. Dans le compartiment des machines, i) y a des lampes reliées au circuit par des fils flexibles; enfin un grand commutateur est installé dans le local des dynamos.
- Une étincelle de la lumière électrique a mis le feu à la cargaison de coton du bateau à vapeur le Rebecca Everingham, près de Columbo, Etats-Unis.
- A l’occasion d’une fête donnée par les volontaires du corps d’artillerie de marine à bord du vaisseau de guerre le Rainbow, le navire a été éclairé par 47 lampes à incandescence Swan de 10 bougies, demandant une force élec-tromotricé de 14 volts. Le courant était fourni par i5 éléments doubles de la pile primaire de M. Holmes, qui ont fonctionné, d’après ce qu’on dit, pendant deux jours sans être rechargés.
- La lumière électrique ne paraît pas avoir eu beaucoup de succès à Dublin, car la Compagnie Brusli, qui avait commencé à l’introduire, a dû se retirer, et on annonce maintenant que la Compagnie du gaz, qui pendant quelque temps a fourni le courant à plusieurs installations, vient de notifier les intéressés de son intention d’abandonner l’éclairage électrique dans un délai de trois jours.
- Selon le Portsmouth-Times, la lumière électrique a été installée à bord du yacht royal 1 ’Osborne, afin de pouvoir photographier le salon où était placé le catafalque du duc d’Albany. Seize lampes à incandescence de 5o bougies ont été alimentées par un courant produit sur le vaisseau de guerre le Malabar et amené à 1 ’Osborne par des fils.
- Les locaux de l’Exposition ornithologique qui vient de s’ouvrir à Vienne sont éclairés tous les soirs à la lumière électrique.
- Le bateau à vapeur allemand l'Augusl est pourvu d’une installation d’éclairage électrique actionnée par la machine du vaisseau. Les lampes sont arrangées d’une manière qui permet d’en avoir une à la tête du mât et une autre sur le quai, de sorte qu’on peut charger et décharger le navire la nuit comme le jour. Les frais de l’installation se sont élevés à un total de 7,500 francs.
- La Pilsen Electric Light C° vient de créer une nouvelle dynamo pour l’éclairage à incandescence. La machine est basée sur les mêmes principes que celle employée par la Compagnie pour les foyers à arc, les modifications portant principalement sur la disposition du fer dans l’armature et sur l’enroulement.
- L’éclairage électrique de la Grand’Place, à Bruxelles, étant chose décidée, la ville a autorisé tous les inventeurs qui en feront la demande à essayer les systèmes les plus nouveaux. Le mode d’éclairage qui aura donné les meil. leurs résultats sera définitivement adopté.
- La force motrice sera fournie gratuitement par la ville, au moyen d’un moteur à gaz puissant installé dans un des locaux de la Maison du Roi.
- Deux lampes d’une puissance lumineuse quatre fois plus grande que celles qui éclairent la place des Nations seront fixées sur des poteaux d’une hauteur de plus de 20 mètres.
- Si l’expérience est concluante, ce qui, du reste, ne fait pas de doute, ces mâts seront remplacés par des appareils d’attache appropriés au style des maisons contre lesquelles ils seront placés.
- La ville de Sedalia, Minnesota, va être éclairée à l’électricité par une Société locale formée dans ce but. Le conseil municipal de Grand-Rapids est également entré en pourparlers avec plusieurs entrepreneurs pour l’éclairage électrique de leur ville au moyen de dix tours distribuant chacune une lumière de 4000 bougies, avec un total de 125 foyers de 2000 bougies. Le système doit fonctionner à partir du ior août prochain.
- La première installation d’éclairage électrique à incandescence à Dayton-Ohio, vient d’être terminée dans là fabrique de M. Ilavves, qui est éclairée, par 100 lampes Edison.
- L’Institut de Franklin, de Philadelphie, vient de nommer M. Jérôme Carty représentant pour l’Europe du Comité de l’Exposition Internationale, qui s’ouvrira au mois de sepr tembre. M. Carty sera à Londres vers la fin de ce mois, quand il se mettra à la disposition des exposants pour leur fournir tous les renseignements dont ils pourront avoir besoin.
- La Brush-Swan Electric Light C° a obtenu l’autorisation de placer dix foyers électriques, du 22 mars au i°r avril sur un monument public à Washington d’une hauteur de 400 pieds.
- Par des raisons d’économie, une partie du conseil municipal de Boston est en faveur de l’abandon de l’éclairage électrique des rues, et d’un retour au gaz. La question est vivement discutée là comme ailleurs, mais en comparant les prix des deux éclairages, on semble toujours perdre de vue le point très impôt tant que. tandis que l’application du gaz
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- est toujours général et en grand, ce qui permet d’établir un prix relativement peu élevé par bec, l’électricité ne sert encore généralement qu’à l’éclairage d’une rue, et tout au plus d’un quartier très limité, de sorte que l’économie et le bénéfice d’une grande installation sont toujours du côté du gaz.
- ; Ainsi que nous l’avons déjà dit, la station centrale d'éclairage électrique de la C« Edison, à New-York, fournit depuis longtemps tout le courant que les dynamos sont capables de produire, et faute de place, la C® a dû refuser 1S0 demandes d’installations. Des ouvriers travaillent maintenant à l’aménagement d’une nouvelle station à côté de l’ancienne, et on va pouvoir pousser le nombre total de lampes alimentées de iqooo à 16000. En général, la moitié des lampes seulement brûle en môme temps, on a pourtant eu le mois dernier jusqu’à 7 200 foyers en fonction simultanément. __________
- Un grand phare a été construit à Tomkinsville, pour essayer les mérites de la lumière électrique appliquée aux phares. Tous les appareils sont déjà en place, et on n’attend que les globes qui doivent venir de la France. Dès que l’éclairage fonctionnera, il sera comparé avec celui du phare des Highlands éclairé à l’huile. Les observations seront faites à un point d’une distance égale des deux endroits, et les experts détermineront laquelle des deux lumières pénétrera le mieux les brouillards, etc. Les frais pour l’électricité sont estimés à dix fois le prix de l’huile à cause de la nécessité d’avoir tous les appareils en double, en cas d’accident.
- La Brush Electric Light Company de Cincinnati ne se sert que des isolateurs en lave, qu’ils considèrent supérieurs à tous les autres, parce que la lave est très dure, absolument imperméable et incombustible, et ne peut être affectée par aucun acide.
- ” Télégraphie et Téléphonie
- La Direct Spanish Telegraph C° annonce que la communication directe avec l’Espagne, par le câble de Bilbao, est complètement rétablie.
- La section de Duxbury à Saint-Pierre du câble anglo-américain qui a été interrompue pendant plus de trois mois a été réparée le 9 de ce mois, par le bateau à vapeur Mi-hia.
- Les fils de la Western Union Telegraph C° comprennent une longueur totale de 428546 milles, c’est-à-dire assez pour faire 17 fois le tour de la terre à l’équateur. Pour aller jusqu’à la lune et de retour à la terre, il ne faudrait que 14 000 milles en plus, ce qui est moins que l’augmentation moyenne par an du réseau de la C®.
- La Nouvelle-Zélande est la seule des colonies anglaises en Australie, où jusqu’ici, le département des Postes et Télégraphes a laissé un bénéfice. D’après la statistique qu’on vient de publier, le nombre des dépêches a été de 1 S70 189 en 1882, pour 1 3oq 712 en 1880.
- Le câble entre Trinidad et Demerara est réparé. La communication avec Kartoüm est toujours interrompue, mais la ligne de Berber à Korosco fonctionne de nouveau. La West Coast of America Telegrah Company annonce la reprise delà correspondance télégraphique via Galveston avecValparaiso, Buenos-Ayres et toutes les stations télégraphiques du Pérou, du Chili et de la République Argentine.
- Il est maintenant décidé que le câble Mackay-Bennett aboutira en France, au Havre et non à Brest, comme on l’avait projeté primitivement. Ce changement a eu lieu, parce que les communications sont beaucoup plus faciles entre Le Havre et Paris.
- Les employés du télégraphe à Berber ont adressé une dépêche collective au khédive, demandant la permission de quitter leur poste, qui devient de jour en jour plus dangereux.
- Deux nouvelles stations télégraphiques viennent d’être ouvertes au public en Espagne, à Muro (Alicante) et à Cande-lario (Salamanca).
- La station à Souakim de l’Eastern Telegraph C® a transmis aux journaux de Londres jusqu’à 20 000 mots en une seule soirée.
- Le gouvernement suédois vient de placer un nouveau câble télégraphique partant du côté est de l’ile Konung®-holm jusqu’au port de Carlskrona. Les points d’atterrissè-ment sont marqués par des poteaux de 20 pieds de hauteur surmontés d’une croix rouge sous laquelle les mots lelegraf Kabel sont écrits en lettres noires sur fond blanc. Défense est faite aux vaisseaux de jeter l’ancre sur ces points.
- La législature de Connecticut est saisie d’un projet de loi interdisant comme crime aux Compagnies télégraphiques et téléphoniques de placer des poteaux, fils, etc., sans le consentement des propriétaires du terrain.
- Une communication téléphon!que va être établie entre Moscou et Saint-Pétersbourg, au moyen d’un nouveau système de téléphonie à grande distance, inventé par deux électriciens russes, et qui a déjà donné des résultats très satisfaisants. ____________
- Le bureau central des téléphones à Cincinnati est maintenant relié à toutes les villes importantes dans un rayon de 100 milles. __________
- La nouvelle ligne téléphonique entre New-York et Boston composée de deux fils en cuivre est maintenant complétée et prête à fonctionner.
- La Chesapeake Téléphoné Company est en train d’installer un réseau téléphonique à Emmitzbourg, Maryland, où un grand nombre d’abonnés se sont déjà fait inscrire.
- Nous lisons dans 1 ’Electrical Review de New-York, du 27 mars, que le syndicat constitué dans le but-de former une Société d’exploitation des prétendus droits de M. Draw-baugh a primitivement créé 3oo actions en représentation de ces droits. Sur ces 3oo actions, les promoteurs en ont gardé i5o, tandis que l’autre moitié devait représenter le capital social de la Compagnie et être souscrite par le public. Mais l’avocat d’un des souscripteurs découvrit que les actions vendues au public ne provenaient pas de la Société, mais de celles que les membres du syndicat s’étaient attribuées et dont ils empochaient le produit. Il paraît que l’avocat en question a obtenu la restitution de la somme souscrite par son client, avec un boni en actions pour qu’il sc tienne tranquille, afin d’éviter d’autres réclamations du même genre.
- Le Gérant : A. Noaillon.
- Paiis. — Imprimerie P. Mouillot, 13, quai Voltaire. — 4^338
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- La Lumière Electrique
- Journal universel d’Electricité
- 5i, rue Vivienne, Paris
- k
- directeur: D1 CORNELIUS HERZ
- SECRÉTAIRE DE LA RÉDACTION : AUG. GUEROUT | ADMINISTRATEUR ; HENRY SARONI
- m
- 6e ANNÉE (TOME XII) SAMEDI 26 AVRIL 1884
- N° 17
- SOMMAIRE
- Application du calorimètre à l’étude du courant électrique ; A. Minet. — Les conducteurs électriques à Chicago; C.-C. Haskins. — L’éclairage électrique de l’imprimerie de MM. Jaenecke frères, à Hanovre; F. Uppenborn. —Note sur le dynamomètre d’inertie de M. Desdouits : application à l’étude du frein électrique; F. Dubost. — Les récentes applications de l’électrolyse; Aug. Guerout. — Sémaphore électrique de MM. Currie et Timmis; M. Cossmann. — Chronique de l’Etranger : Allemagne; F. Uppenborn. — Angleterre; J. Munro. — Etats-Unis; F.-B. Brock. — Revue des travaux récents en électricité : Application de la loi de Faraday à l’étude de la conductibilité des dissolutions salines, par M. Bouty. — Effets calorifiques des courants électriques, par M. Preece. — Remarques sur le même sujet, par M. Bot'tomley. — Les ampèremètres optiques. — Correspondance : Lettre de M. Mercadier. — Faits divers.
- APPLICATION DU CALORIMÈTRE
- A l’étude du
- COURANT ÉLECTRIQUE
- Parmi les appareils appliqués à l’étude des phénomènes physiques et chimiques, le calorimètre est certainement un de ceux qui ont assuré les plus belles conquêtes de l’esprit humain sur la science. Un grand nombre de savants en ont fait l’instrument privilégié de leurs recherches, en l’employant sous des formes différentes, mais toutes dérivées d’un même principe fondamental.
- Lavoisier et Laplace, les premiers, avaient entrevu la relation qui lie les dégagements de chaleur dans les réactions chimiquès à l’affinité des corps et compris l’importance des déterminations thermiques. Ils ne disposaient que d’un instrument imparfait: le calorimètre à glace; leurs expériences furent du reste peu nombreuses.
- Dulong et Petit, au moyen de méthodes plus perfectionnées s’appliquèrent à déterminer la chaleur spécifique des corps simples. Ils découvrirent que « les atomes de tous les corps simples possèdent la même capacité pour la chaleur * .(1819).
- Neumann vérifia la loi de Dulong et Petit et l’énonça sous cette forme : Les chaleurs spécifiques sont en raison inverse des poids atomiques.
- Wœstin, Kopp, Wüllner, Wiedemann, étudièrent la même question. Régnault poussa si loin l’exactitude de ses déterminations que ses nombres sont adoptés, sans changement, par tous les physiciens. Citons encore Marignac qui atteignit la perfection dans ses mesures relatives à la chaleur spécifique des dissolutions. La plupart de ces travaux furent effectués au moyen de la méthode du refroidissement ou du calorimètre à eau.
- Les efforts de quelques physiciens se portèrent plus particulièrement ’è’ur la détermination des quantités de chaleur dégagées dans les réactions chimiques : grâce aux travaux d’Andrews, Abria, Hess, Graham, Thomsen, Favre etSilbermann,une science nouvelle prit naissance : la thermochimie.
- M. Berthelot, avec une. énergie remarquable, établit un vaste système d’expériences, qu’il poursuivit durant de longues années ; il donna une grande extension aux résultats trouvés par les savants que nous venons de citer, et après avoir assis cette science toute moderne sur des bases solides et sérieuses, en devint le législateur.
- De tous lés prédécesseurs de M. Berthelot, Favre est celui qui occupe la plus belle place, tant par le nombre de ses expériences que par la diversité et la richesse de ses travaux.
- Il apportait dans ses méthodes d’expérimentation l’eXtrême précision de Régnault. Aussi, dans son Essai de mécanique chimique fondée sur la thermochimie ('), M. Berthelot adopte-t-il un grand nombre de chiffres trouvés par ce savant. Nous aurons à revenir souvent sur les travaux de Favre qui ont trait plus spécialement aux phénomènes électrodynamiques; et peut-être qu’un jour, lorsqu’on essayera de relier l’électricité aux principes mécaniques qui régissent les manifestations physiques et chimiques des corps, trouvera-t-on des-élê-ments précieux dans les belles recherches thermiques de ce physicien sur les courants hydro-élec-
- C1) Dunod éditeur, année 187.9.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- triques et sur la transformation et l’équivalence des forces chimiques.
- LE CALORIMÈTRE
- Comme on le voit par cet aperçu historique, le calorimètre, sous toutes ses formes, entre les mains d’habiles praticiens, a fourni déjà une carrière des plus brillantes. Nous croyons qu’il peut être d’un grand secours en électricité. Un des principaux défauts qu’on lui attribue, est l’extrême délicatesse qu’il est nécessaire d’apporter à sa manipulation. Il exigeait, en effet, de la part de l’expérimentateur qui s’occupait de thermochimie par exemple, les connaissances multiples du chimiste et du physicien et une certaine habileté que, seule, une pratique longue et minutieuse pouvait donner. Mais les difficultés que rencontrait le chimiste, obligé d’opérer près de l’appareil lui-même, et quelquefois pendant la détermination, disparaissent pour l’électricien, qui peut, à sa volonté, grâce aux propriétés du courant électrodynamique, ralentir ou activer, annuler ou reproduire le phénomène dont il étudie les phases et note les manifestations.
- Nous croyons que le calorimètre à mercure imaginé par Favre est celui qui convient le mieux aux méthodes que nous allons décrire. Nous,-donnerons la préférence au calorimètre à eau'lorsque nous voudrons construire un appareil industriel capable d’accuser de plus grands dégagements de chaleur.
- Tous les traités de physique donnent la description du calorimètre à mercure. Sans entrer dans de grands détails, je crois intéressant cependant de reproduire ici quelques observations utiles au sujet qui nous occupe.
- Cet appareil n’est autre chose qu’un thermomètre, dans lequel les dimensions de la cuvette seraient exagérés.
- Le réservoir calorimétrique ou cuvette (fig. i), est en fonte, de forme extérieure sphérique et d’une capacité de six litres en général. Un tube presque capillaire, horizontal et appliqué sur une échelle divisée en fractions de demi-millimètres, est ajusté sur ce réservoir au moyen d’un agencement spécial qui rend l’appareil complètement étanche. On produit les réactions à étudier dans des sortes de moufles en fonte, ayant la forme d’éprouvettes, verticaux et plongeant dans le mercure qui remplit la cuvette. Ces moufles sont vissés par leur x partie supérieure à la calotte sphérique du réservoir lui-même.
- La longueur du tube est de 40 centimètres. Un appareil, ayant ces dimensions, présente un allongement de om/m,i4 dans la colonne mercurielle pour le dégagement d’une petite calorie. La petite calorie est la quantité de chaleur nécessaire pour
- élever de 1 degré la température de 1 gramme d’eau ; elle est donc mille fois plus petite que la grande calorie, et son équivalent mécanique est égal à 0,424 kilogrammètre. Les lectures sont faites au moyen d’une lunette qui permet d’apprécier le ^ de millimètre. La constante de l’appareil que représente la longueur dont croît la colonne de mercure dans le tube horizontal, pour une petite calorie dégagée, varie avec le genre et la quantité des corps mis en présence dans les chambres d’expériences, mm. Lorsqu’on connaît la constante calorimétrique L pour un poids de l’ensemble de l’appareil P, réduit en eau, on peut toujours calculer la constante correspondant à un autre poids P -\-p, si l’on ne veut pas la déterminer expérimentalement, p étant le poids réduit en eau des corps additionnels. Il suffit pour cela de connaître les chaleurs spécifiques des éléments nouveaux mis en présence.
- Soit pt le poids d’un corps dont la chaleur spécifique est Cj. Le poids p réduit en eau sera donné par la relation
- P—PlC 1
- et la nouvelle constante sera exprimée ainsi :
- Lt
- = L
- P
- P +t
- ÉNERGIE DÉPENSÉE EN CHALEUR PAR LE COURANT TRAVERSANT UNE RÉSISTANCE DONNÉE
- On sait que l’énergie perdue dans un circuit de résistance donnée R, traversé par un courant d’une intensité I, d’après la loi de Joule, est représentée par la relation
- W-^» (!)
- R est exprimé en ohms, I en ampères; W représente le nombre de kilogrammètres perdus en chaleur, par seconde, dans le circuit considéré. Si nous disposons dans le calorimètre un rhéostat de même résistance, traversé par un courant d’intensité semblable, la quantité de chaleur accusée par l’appareil, pendant un temps t, peut être tirée de la formule (1) et exprimée ainsi
- w t RPt
- o,424 ~ g X 0,424
- (2)
- l’unité des quantités de chaleur q mesurées ou calculées étant la petite calorie.
- Si nous remplaçons g par sa valeur (9,8088), nous pouvons écrire
- _ R PI q~ 4.159
- (3)
- Cette formule reviendra souvent dans nos calculs. Les nombres q et t sont trouvés expérimen-
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
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- talement; on pourra calculer l’intensité du courant pour une résistance R connue et réciproquement.
- CALCUL DE L’INTENSITÉ d'üN COURANT
- Nous avons vu plus haut que l’allongement de la colonne de mercure était de omrai4 pour le dégagement dans l’appareil d’une petite calorie. Calculons de combien avancera le mercure si nous lançons dans une résistance de i ohm, faisant partie du calorimètre, un courant d’une intensité de i ampère, pendant un temps fixe de 60".
- La quantité de chaleur dégagée sera, d’après la formule (3),
- et nous aurons, pour le nombre de degrés parcourus,
- n = q X om/“,i4 — 2?02
- le degré étant d’une longueur de i millimètre.
- On voit que dans cette expérience la valeur de q est connue à 2,5 o/o près, étant donné que les lectures se font au moyen de la lunette, avec une
- de millimètre,
- soit — de degré.
- approximation de 20 En pratique, on s’arrange de façon à faire des mesures io fois plus précises en calculant les chaleurs dégagées et le temps de l’expérience tels que 20 degrés de l’échelle soient parcourus au moins par l’extrémité de la colonne mercurielle.
- Si nous multiplions par la constante calorimétrique 0,14 les deux membres de relation (3), nous aurons une identité
- Ris,
- ?XO,I4 = y/XO,!.|)
- remplaçons le premier membre par sa valeur : q X 0.14= 11.
- Nous aurons
- ,;=TiJ9XO’14’
- d'où nous tirons la valeur de I
- '-v4t
- (A)
- Si nous faisons R et t constants, nous pouvons mettre cette formule sous la forme
- I = K \/n. (5)
- Le calorimètre fonctionne dans ses déterminations d’intensités, comme l’électrodynamomètre Siemens.
- En d’autres termes, le nombre de degrés parcourus sur l’échelle est proportionnel au carré de l’intensité de circulation. Mais il faut pour cela que la résistance calorimétrique, à laquelle Favre donne le nom de thermo-rhéostat soit constante, et que la durée de la détermination reste la même.
- Comme on le voit plus haut dans la formule (4), le coefficient K est inversement proportionnel à la racine carrée du temps de la détermination, de la. résistance du thermorhéostat et de la constante de l’appareil.
- Le calorimètre n’est certainement pas commode
- FIG* 2
- pour les mesures courantes d’intensités; mais, il peut être d’une grande utilité et donner un remarquable degré de précision à la graduation des galvanomètres.
- Nous croyons les méthodes calorimétriques, appuyées sur la loi de Joule, d’une exécution facile et capables de donner des résultats d’une très grande précision.
- Nous reproduisons (fig. 2) un diagramme dans lequel le calorimètre c remplace la pile étalon, lorsqu’il s’agit de graduer un appareil de mesure au moyen de la méthode en opposition totale, dont nous avons parlé dans un article précédent (1).
- La différence de potentiel en a b,, points où sont fixés deux fils a a’ b b’ de gros diamètre, 3mm, nous est donnée par le calorimètre lui-même.
- Si dans la formule : e = RI, nous remplaçons I
- (') Numéro 12 du 22 mars 1884 de l.a Lumière Electrique.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- par sa valeur tirée de la relation (5), nous au rons
- e=I(RV/'«
- R est la résistance constante du thermorhéostat.
- Soient p la résistance du galvanomètre en dérivation sur la résistance ab, n' le nombre de degrés dont dévie l’aiguille galvanométrique. Nous avons pour la constante galvanométrique
- Afin d’être sûr que le courant reste constant pendant toute la durée de la détermination, condition nécessaire pour l’exactitude de la méthode, on dispose au passage du courant général A B un galvanoscope g qui doit marquer, durant tout le temps de la mesure, la même déviation.
- Mais ce temps n’est jamais long et peut être du reste diminué au gré de l’observateur. Ajoutons pour terminer la première partie de notre étude que le galvanomètre étant placé à proximité du calorimètre, on emploie la même lunette pour effectuer les deux lectures.
- Les fils a a', b b' ont une longueur de un mètre et sont d’un diamètre assez gros, ainsi que les fils ak, £B, pour que les quantités de chaleur per-dues dans ces portions de circuit étant absolument inappréciables, n’influencent en rien le calorimètre.
- {A suivre.) Adolphe Minet.
- LES
- CONDUCTEURS ÉLECTRIQUES
- A CHICAGO
- La ville de Chicago a acquis une certaine noto-’ riété pour avoir de bonne heure régularisé et contrôlé les fils de toute espèce dans ses rues. Dans l’année 1881, le nombre des conducteurs aériens au centre de la ville était arrivé à former un réseau complet et les poteaux, dont beaucoup avaient une centaine de pieds de hauteur, bordaient les deux côtés des rues principales. Le conseil municipal les jugea dangereux, en vue d’accidents possibles, et ayant déjà plusieurs fois eu l’expérience du danger et des délais occasionnés par un im-xmense nombre de fils dans le cas d’un incendie, il prit l’affaire en main, et après une longue discussion une ordonnance fut rendue, dont les dispositions suivantes sont les plus importantes :
- Tous les fils télégraphiques ou électriques de toute espèce,j dans la ville, doivent être placés
- sous terre à la date du icr mai i883, et personne n’aura le droit de construire, entretenir ou employer des lignes aériennes ou poteaux pour l’électricité après cette date, sous peine d’une amende de 25o francs. Toute personne construisant des lignes de ce genre sera punie d’une amendé de 5oo francs pour chaque contravention. Mais par des raisons bien connues, la loi n’a pas pu être rigoureusement appliquée et le résultat en a été une entente provisoire, selon laquelle des câbles aériens ont été établis dans un grand nombre de rues, et comme- ces combinaisons de fils réduisaient l’espace nécessaire à leur entretien, les grands poteaux ont été coupés et on en emploie maintenant de bien plus petits avec de très bons résultats.
- Cependant les fils présentent toujours un grand inconvénient, et dans beaucoup de.cas notre corps de pompiers a eu des difficultés sérieuses, a attaquer un incendie au centre de la ville, à cause de cette agglomération de fils. Le service possède neuf voitures avec des échelles, dont chacune est pourvue d’une paire de ciseaux coupants, assez forts pour couper un fil d’acier d’un quart de pouce. Dès que ces voitures arrivent à un incendie, l’échelle est levée et un pompier monte, ciseaux en main, pour couper les fils. Même par ce moyen rapide d’éloigner la difficulté, un délai de quelques minutes peut avoir des conséquences sérieuses. A l’occasion d’un incendie récent, on a perdu sept minutes de cette manière, et 40 fils ont été coupés. Une autre fois il a fallu enlever i5 fils avant de pouvoir utiliser les pompes contre le feu.
- J’ai dit qu’une entente provisoire était intervenue au sujet de l’ordonnance sur les fils. La raison en était qu’aucune méthode pratique n’avait été présentée pour mettre les fils sous terre avec un bon résultat. Il est généralement admis qu’il faudrait une canalisation souterraine complète pour répondre aux exigences de la question.
- La ville se propose de faire une expérience en grand pendant cet été, en plaçant tous les fils d’incendie, de police, de téléphone et de lumière pour le nouvel Hôtel-de Ville, et ceux qui arrivent des côtés ouest et nord de la ville iront sous terre une certaine distance, jusqu’aux tunnels qui relient ces parties de la ville avec le côté sud, ils passeront par ces tunnels et ensuite sous terre jusqu’à l’Hôtel-de-Ville. La méthode adoptée pour ce travail est extrêmement simple. Un fossé dont le fond est couvert par une planche de 2 pouces enduite de créosote et saturée de goudron de houille ; là-dessus un tuyau d’égout en poterie vernissée de 9pouces. Ce dernier est divisé dans sa longueur par une cloison horizontale reposant sur des supports en fer. Le tout est couvert par 22 pieds de terre, et en mettant le pavé dessus, la conduite sera complète. A des intervalles de 35o pieds on pratiquera des trous pour que les ouvriers
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
- ia5
- puissent inspecter le travail et faire les réparations. La moitié inférieure de ce tuyau contiendra des câbles et des fils, la partie supérieure des conducteurs de lumière électrique pour alimenter des foyers à incandescence branchés aux ouvertures dont nous venons de parler. Le drainage de tout le système sera complet et parfait. De cette manière, la ville se propose d’essayer sa propre loi, et en cas de réussite, le problème des fils en général se trouvera résolu ici.
- D’autres villes, qui au commencement n’ont pas épargné les plaisanteries et qui ont été sévères dans leurs sarcasmes, ont suivi les mêmes errements, ec les ordonnances sur les fils ne sont pas du tout rares. Philadelphie et New-York sont surtout parmi les villes qui ont adopté, ce qu’on appelait en ricanant « l’idée de Chicago ».
- La question en était restée là jusqu’à l’été dernier; on jugea alors opportun de s’occuper de cet élément de danger pour la vie et la propriété, par suite d’une méfiance croissante envers les fils de lumière électrique et du nombre toujours plus grand des installations à l’intérieur de la ville. Après quelques incendies sans importance provenant de ce chef, la question fut résolue par une ordonnance rendue au mois de décembre, et créant la charge d’inspecteur de lumière électrique.
- L’ordonnance prescrit la méthode à suivre pour le placement des fils et machines dans la ville, et spécifie expressément qu’aucun fil, inférieur au n°6 (jauge américaine), ne doit être employé pour des circuits de lampes à arc. Les fils négatifs et positifs doivent être placés à un pied de distance l’un de l’autre, et quand ils longent les murs, cloisons ou plafonds, ils doivent être tendus sur des isolateurs solides éloignés d’un demi-pouce de ces surfaces. Les circuits métalliques sont seuls pexmis et tous les circuits doivent avoir une résistance d’isolement d’un megohm. Tous les foyers doivent être protégés par des globes en verre fermés en bas et, dans les vitrines des magasins, ils seront munis d’un écran en haut. Un isolement sérieux est de rigueur pour tous les passages des fils à travers des cloisons. Toute matière isolante d’une nature inflammable comme la paraffine, la gomme, la résine, etc., est strictement interdite. Une amende de e5o à 5oo francs par jour pour toute violation de la loi est également établie.
- Il existe, dans la ville même, environ 60 installations de lumière à arc, divisées entre un grand nombre de sociétés différentes, et comprenant les systèmes de Brush, Weston, l’Excelsior, Fuller et Thompson-Houston, bien connus ailleurs, et celui de Yandepoele, une invention de Chicago; En dehors de ceux-ci, il n’y a pas moins de 5 ou 6 autres dynamos et lampes à Chicago qui n’ont pas encore trouvé d’applications.
- L’inspection de ces différentes installations a ré-
- vélé des faits curieux et en même temps inquiétants, qui prouvent la nécessité d’une grande circonspection de la part des autorités.
- Dans les premiers temps de l’éclairage électrique, quand ses dangers étaient moins connus qu’au-jourd’hui, la concurrence a conduit à placer les fils de la manière la plus mauvaise et la plus négligée. Je mentionnerai quelques-unes des infractions les plus flagrantes : Sur le même circuit on avait placé des fils d’un diamètre trop petit pour supporter sans danger le courant nécessaire, et dans quelques cas on avait employé deux et même trois différentes dimensions. Souvent on s’était servi de fils isolés à la paraffine, une simple couverte de coton se voyait fréquemment et parfois même le fil était nu. Les supports étaient de toutes sortes et de toutes les matières imaginables. Un fil nu cloué sur le bois avec des cavaliers, parfois attaché à des crochets, clous ou autres supports en fer, n’était pas rare, et beaucoup de lampes avaient des fils nus non attachés à portée de main. Les communications défectueuses pour les fils comme pour les bornes étaient nombreuses, et plusieurs circuits présentaient une communication marquée avec la terre.
- Par l’ordonnance en question, les systèmes à incandescence sont également tenus à une certaine dimension de fil et réglés pour quelques autres détails. Cette forme de lumière est représentée par la Compagnie Edison, qui a fait quelques installations importantes, dans des théâtres employant 636 lampes de iôbougies, et quelques-unes de la moitié de cette puissance. Plusieurs maisons de commerce et un certain nombre d’habitations sont également éclairées par ce système.
- Partout où on a trouvé les défauts mentionnés plus haut, ils ont été corrigés aussi vite que possible et presque toujours de bon gré, par les propriétaires ou les locataires, et il en résultera un plus grand sentiment de sécurité. Chicago a eu toute l’expérience des incendies dont elle aura besoin pendant bien longtemps.
- C.-C. Haskins.
- L’ÉCLAIRAGE ÉLECTRIQUE
- DE
- L’IMPRIMERIE DE MM. JAENECKE
- FRÈRES, — A HANOVRE
- L’imprimerie de MM. Jaenecke frères, à Hano vre, vient d’adopter l’éclairage électrique.
- Comme il y a dans cette installation quelques dispositions nouvelles des accessoires des lampes Edison, nous nous sommes proposé d’en donner ici la description.
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- La lumière électrique
- L’imprimerie de MM. Jaenecke frères est la plus grande de la ville ; elle est de construction toute récente. Les propriétaires n’ont pas reculé devant
- les dépenses pour créer un atelier, qui non seulement répondît à tous les besoins de la typographie, mais encore fût dans toutes ses parties à la
- ____4 SALLE ®
- DES LITHOGRAPHES
- OES COMPOSITEURS
- r ;V * I I
- SALLE 1 DES COMPOSITEURS
- SALLE ‘.V DES MACHINES
- l.Z I!
- LAMPES EDISON
- CONDUCTEURS
- (§) 16b
- _ 3 mm
- ® 10
- hauteur des progrès de l’industrie. Dans une imprimerie surtout, les compositeurs ont beaucoup h souffrir de la chaleur des lampes à gaz, ils travail-
- lent penchés sur leur casse, tandis que la lampe à gaz leur touche presque le front. Les lampes Edison sont alors pour eux un véritable bienfait, et
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ V; 127
- c’est pourquoi les propriétaires de l’imprimerie ont adopté la lumière électrique.
- Dans le bâtiment, qui est très vaste, trois grandes salles et une petite sont éclairées à la lumière électrique; ce sont la salle des machines, deux ateliers de composition et un atelier de lithographie.
- La salle des machines contient 20 lampes de 8
- FIG. 3
- bougies, et 6 de 10 bougies. Pour la construction des supports des lampes, le problème à résoudre était de les combiner de manière qu’ils fussent simples, commodes, peu coûteux et présentant toute la sécurité désirable.
- Trois lampes de 8 bougies servent à éclairer le passage au milieu de la salle. Ces trois lampes sont suspendues à des tuyaux à gaz (fig. 3) fixés
- au plafond par des rosaces. Entre la douille de la. \ lampe et ce tuyau est une pièce à trois griffes qui
- FIG. 4, 5 ET 6
- porte un simple réflecteur de fer-blanc. La douille de la lampe est en relation avec les deux fils qui
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- LA LÜMiÈRE ÈLECTkIQUË
- amènent le courant et forment un câble à deux conducteurs contenu dans le tube.
- Les autres lampes sont placées chacune au-dessus d’une machine à imprimer. Dans ce cas (fig. 4), le tuyau vertical se termine par une tige en forme de trapèze pouvant tourner d’un demi-tour autour du tuyau fixe. La lampe est mobile sur la grande base de ce trapèze, et cette disposition permet de
- lui faire prendre toutes les positions possibles au-dessus de la surface d’un cercle. Le courant est amené à la lampe par un câble souple à deux conducteurs.
- Les grandes presses rotatives à deux cylindres sont munies d’une suspension de ce genre à deux lampes, parce qu’elles nécessitent l’éclairage simultané de deux points distants.
- k.FlG. 7
- Dans la chambre du contre-maître des machines, on a adopté un bras double représenté par la figure 5. Le conducteur souple est enroulé autour du bras et l’appareil se manœuvre aisément.
- Sur chacun des onze paliers qui se trouvent entre les fenêtres de la salle des machines, sont appliquées directement des prises de courant d’Edison (fig. 11 A). Grâce à cet arrangement, on peut se servir de la lumière électrique en tous les points où l’on en a besoin. C’est pour cela que l’on a construit six chandeliers mobiles dont on peut
- voir la disposition dans la vue d’ensemble de la salle des machines (fig. 8). La communication de ces chandeliers avec les prises de courant se fait très simplement au moyen d’un bouchon de contact que l’on visse dans l’armature. Ce bouchon contient un fil de plomb de sûreté qui fond quand le courant devient trop fort. Cette disposition est destinée à éviter les conséquences d’un défaut d’isolement.
- Dans les deux grands ateliers de composition, les supports sont formés de colonnes en bois
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- montées sur les pupitres. Chaque colonne porte deux bras mobiles (fig. 6) construits de la même façon que les appliques des murs (fîg. 5). Les bureaux des correcteurs placés dans ces ateliers sont pourvus de lampes mobiles.
- Dans l’atelier de lithographie, les appareils sont les mêmes que dans la salle des machines.
- Le nombre des lampes se répartit ainsi :
- Lampes Lampes Lampes
- de 8 bougies de 10 bougies de 16 bougies
- Salle de. machines 16 A U
- icr atelier de com-
- position r0 ))
- 2° atelier de com-
- position 5o 2 2
- Atelier de lithogra-
- phie 6 I »
- Salle des machines
- à vapeur 1
- 125 8 4
- FIG. 8
- Dans les conducteurs, tous les fils sont enveloppés d’une double couverture de coton imprégné d’une solution qui les rend incombustibles. Sur les murs et les plafonds, ils sont fixés par des tasseaux de bois présentant des rainures de 5 en 5 centimètres. Dans les parties basses, les fils sont protégés par un revêtement formé de planches. Partout où ils traversent les murs, ils sont isolés par des tubes en ébonite.
- La disposition générale de l’installation est représentée par les figures 1 et 2. Elle comprend trois machines Schukert à double enroulement, construites, comme les autres appareils, dans les
- ateliers de MM. Uppenborn et Gackenholz, à Hanovre.
- La première et la deuxième actionnent la transmission de la salle des machines; la troisième, qui sert de réserve, se trouve au rez-de-chaussée et est mue par un moteur à gaz Otto. L’intensité du courant dans le fil fin des inducteurs des machines dynamo peut être réglée par trois régulateurs R1, R 2, R 3, fig. 1, qui permettent de régler les tensions des trois machines. Le courant produit dans chaque machine passe par un inlerrupteur à contact quadruple dont la construction est représentée dans la figure 10. C’est un contact à balais dans le-
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- i3o
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- quel les deux pièces de contact sont montées sur un même tube en ébonite. L’étincelle d’interruption étant divisée en quatre étincelles, use très peu les balais, qui peuvent être facilement avancés et changés.
- L’accouplement des machines est fait d’une façon spéciale, pour éviter les renversements de la polarité magnétique. C’est à M. Gramme que nous sommes redevables de cette idée simple et
- pratique. On s’en rendra compte en se reportant à la figure 2 qui représente le montage des circuits des trois machines.
- On voit dans cette figure schématique un fil qui réunit les trois balais négatifs des machines et fournit | ainsi une route au courant pour le cas où une machine tendrait à renverser le sens de l’aimantation dans l’autre.
- Derrière les interrupteurs Ii, I2, 13 (fig. 1), les
- FIG. 9
- fils de sortie des machine sont unis par deux conducteurs transversaux fermant deux prises de courant longitudinales. De ces deux conducteurs partent les lignes principales dans lesquelles sont intercalés encore des conducteurs de la construction indiquée.
- Les conducteurs principaux amènent le courant aux conducteurs des étages, qui le distribuent.
- Comme sécurité contre l’incendie, on a employé différents appareils à fils de plomb.
- Pour les trois conducteurs principaux, on s’est
- servi de l’appareil bipolaire (fig. 11 D) à deux bouchons (fig. 11 B) cachant les fils de plomb. Cependant les conducteurs branchés sont munis de l’appareil unipolaire figure 11 E.
- Les embranchements qui ne contiennent qu’une lampe sont munis de fils de plomb fixés dans du bois et couverts par un tube de laiton, comme le montre la figure 11 C.
- Les trois grandes vues perspectives des figures 7, 8 et q donnent une idée de l’ensemble de l’installation.
- Les deux premières représentent les salles des
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
- i.3r
- machines à imprimer, munies principalement de lampes mobiles sur leurs supports ou de lampes à supports mobiles.
- La troisième est une vue de l’atelier de composition éclairé par les lampes à bras pliants, fixées au-dessus des casses.
- FIG. 26
- L’atelier de typographie, beaucoup moins impor-n’a pas été représenté.
- L’éclairage fonctionne aujourd’hui depuis trois
- FIG. 34
- mois, et les typographes, particulièrement les compositeurs, sont enthousiasmés de cette lumière vive et. sans chaleur, qui ne présente pas de vacillations fatigantes pour la vue et leur procure un réel bien-être.
- Fr. Uppenborn.
- NOTE
- SUR
- LE DYNAMOMÈTRE D’INERTIE
- Se M. Desdouits
- APPLICATION A L’ÉTUDE DU FREIN ÉLECTRIQUE.
- On sait combien il est important de connaître dans nombre de phénomènes mécaniques la loi des efforts, les variations des vitesses ou des espaces, le travail produit et celui utilisé à chaque instant. Aussi, tout appareil permettant d’atteindre ce but présente-t-il par cela même un grand intérêt, même quand cet appareil s’applique à un objet tout particulier, comme celui imaginé par M. Desdouits,
- (0
- FIG. I
- ingénieur des constructions navales, pour la mesuré de ces divers éléments pour un train eh marche. ;
- Le problème traité, par M. Desdouits est le suivant : déterminer à chaque instant l’accélération du mouvement d’un train.
- Remarquons tout d’abord que dans un train dé chemin de fer on peut admettre sans erreur sensible que tous les points ont la même accélération. Il suffit donc de mesurer à chaque instant l’accélération de l’un d’entre eux.
- Le principe de la solution donnée consiste à observer le mouvement relatif, par rapport à un véhicule, d’un point matériel entraîné par celui-ci.
- Les forces de liaison qui lient ce point au véhicule doivent être déterminées de telle manière que l’accélération absohie du point considéré puisse être facilement mesurée.
- Si nous appliquons le théorème de Coriolis : L’accélération dans le mouvement absolu est la résultante géométrique de l’accélération du mouvement
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- l32
- d’entraînement, de l’accélération du mouvement relatif et de l’accélération centrifuge composée, cette dernière est nulle quand le corps est au repos relatif par rapport au système de comparaison considéré; nous pourrons donc, toutes les fois que le point matériel considéré sera en repos par rapport au véhicule, dire que son accélération absolue sera précisément égale à celle de son mouvement d’entraînement, c’est-à-dire à l’accélération absolue du point géométrique relié invariablement au véhicule dont il occupera alors la position dans l’espace.
- L’accélération de ce dernier point sera donc connue si l’on peut mesurer l’accélération du premier, et le problème posé sera résolu.
- Pour réaliser cette méthode, M. Desdouits choisit comme point matériel le centre de gravité d’un pendule dont le plan d’oscillation est parallèle à l’axe longitudinal de l’un des véhicules. Un crayon monté sur le prolongement de la tige du pendule, et constamment poussé par un ressort,
- FIG* 2
- s’appuie sur la génératrice supérieure d’un tambour à axe horizontal (fig. i); ce tambour étant animé d’un mouvement de rotation continu, la pointe du crayon trace un diagramme dont les ordonnées représentent proportionnellement l’accélération à chaque instant.
- Le seul mouvement relatif que puisse prendre le pendule et qui soit compatible avec les forces de liaison, est un mouvement de rotation autour de son axe de suspension.
- Il pourra donc prendre diverses positions d’équilibre caractérisées par l’angle que fera sa tige avec la verticale. Nous allons chercher :
- i° Si, lorsque l’accélération absolue du train varie, il y a une position d’équilibre correspondant à chaque valeur de cette accélération ;
- 2° A déduire la grandeur de cette accélération de ha grandeur de l’angle qui caractérise chaque position d’équilibre.
- Soient A le point matériel (centre de gravité du système pendulaire), o l’axe de suspension, A-r, ky, kz, 3 axes rectangulaires, dont l’un kz est horizon-
- tal et parallèle à l’axe longitudinal du véhicule» l’autre kz vertical.
- Supposons le point A en équilibre relatif par rapport au véhicule, et soient x, y, z, les composantes de son accélération absolue par rapport aux axes kx, ky, kz.
- La composante x tend à lui imprimer un mouvement incompatible avec les forces de liaison ; mais pour que les composantes y et z ne le fassent point tourner autour du point o, il faut que leur résultante soit dirigée suivant ok, c’est-à-dire que l’on ait
- tga.— .
- FIG. 3
- Or, remarquons que la composante y n’est autre chose que l’accélération tangentielle du train, qui seule nous présente de l’intérêt.
- Quant à la composante z, nous allons voir qu’elle s’écarte très peu^de l’accélération g de la pesanteur appliquée au point A.
- Considérons, en effet, le mouvement du point géométrique solidaire du véhicule dont le point A occupe la position à un instant quelconque; ce point, supposé sans pesanteur, aurait néanmoins la même accélération absolue que le point A. La composante verticale de l’accélération du point géométrique serait toujours nulle si la trajectoire de ce point était horizontale. Il n’en est pas tout à fait ainsi dans la pratique par suite des inégalités de la voie, mais la petite accélération qui en résulte change de sens à chaque instant.
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- Les variations du profil donnent aussi lieu à une accélération verticale, mais celle-ci n’est jamais qu’une fraction très faible de celle de la pesanteur.
- La composante z est égale à chaque instant à la somme de ces accélérations, augmentée de celle de la pesanteur qui agit sur le point matériel A (mais n’agit pas sur son accélération absolue à cause des forces de liaison).
- On peut donc écrire z—gdzh, h étant toujours très petit.
- Il en résulte que :
- i° Il y a une position d’équilibre correspondant
- FIG. 4
- à chaque valeur de l’accélération tangentielle du train;
- 2° Cette position d’équilibre varie à chaque instant, mais d’une très petite quantité, sous l’influence des inégalités de la voie et des changements de profil autour d’une position moyenne ;
- 3° La grandeur de l’accélération tangentielle est égale à celle de la pesanteur multipliée par la tangente de l’angle qui caractérise la position d’équilibre moyenne correspondant à cette valeur de l’accélération.
- Mais pour justifier l’emploi d’un appareil de ce genre, il faut démontrer que la position d’équilibre du pendule qui correspond à chaque valeur de l’accélération tangentielle du train est une position d’équilibre stable, ou il tend à revenir rapidement, en dépit de la force vive qu’il peut acquérir lorsque
- la valeur de cette accélération varie brusquement.
- Or, il est facile de voir que la force qui le sollicite à osciller autour de son axe de suspension change de signe lorsqu’il passe par cette position d’équilibre et tend toujours à l’y ramener.
- La force vive qu’il acquerra en passant d’une position à l’autre n’aura donc d’autre effet que de faire osciller autour d’une position moyenne correspondant a la position d’équilibre. M. Desdouits a montré qu’il était facile de corriger l’effet de ces perturbations et de déduire ultérieurement des observations faites sur la position du pendule la
- FIG, 5
- véritable position d’équilibre autour de laquelle il oscillait à chaque instant.
- Nous avons vu que l’on avait tga = ?. L’angle
- a sera donc très petit lorsqu’on voudra évaluer des accélérations très faibles, par rapport à celles de la pesanteur, ce qui est une mauvaise condition pour la précision des expériences.
- Pour obvier à cet inconvénient, M. Desdouits a remplacé le pendule par une poulie libre de rouler sur un chemin horizontal parallèle à l’axe longitudinal du véhiculé et dont le centre de gravité est aussi voisin que l’on veut du centre de figure.
- On démontrerait comme tout à l’heure que cette poulie se dépxacera sur le plan d’une quantité déterminée à partir de sa position origine pour chaque valeur de l’accélération tangentielle du train.
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- Or appelons G le centre de gravité, O le centre de figure, d la distance de ces deux points et a l’angle que fait la direction O G avec la verticale, r le rayon de la poulie. La poulie sera donc en équilibre lorsqu’on aura :
- g d sin a =/ (r— d cos a),
- OU
- y____ sin a
- g r
- * - — cos a
- a
- Nous voyons donc que pour une valeur donnée
- FIG. 6
- du rapport J-, l’angle a sera d’autant plus grand que le rapport ^ le sera lui-même.
- D’autre part, le déplacement correspondant du point o étant proportionnel à ra, il sera d’autant plus grand que r le sera lui-même.
- Ainsi :
- Avec ce dispositif, on pourra arriver à une précision aussi grande que l’on voudra en prenant une poulie du grand rayon et dont le centre de gravité sera très voisin du centre de figure.
- Quant aux dispositions qui ont permis de réaliser les principes que nous venons d’exposer, on les trouvera représentées sur les fig. 3 à 8.
- En A est installé un châssis métallique constituant un pendule roulant qui se déplace sous l’action des forces d’inerde. Il porte deux patins a a, formant secteurs dont les extrémités tournées en
- forme de gorge roulent sur les rails e. Ces patins sont munis de secteurs dentés b b pour empêcher le glissement.
- Un poids mobile B actionné par une vis de réglage B, permet de faire varier la distance du centre de gravité au centre du roulement et de régler ainsi la sensibilité de l’appareil, et des entretoises massives ddr d" donnent à l’appareil un grand moment d’inertie, et, par suite, une longue période d’oscillation.
- Un style c inscrit les déplacements du pendule sur un tambour enregistreur D mû par un mécanisme d’horlogerie.
- La courbe tracée par le style a ses ordonnées
- FIG, 7
- proportionnelles aux accélérations tangentielles et ses abscisses proportionnelles aux temps. Connaissant la courbe dont l’équation est
- dans laquelle s représente les espaces, t le temps, on en tire immédiatement
- On peut construire au moyen de cette relation une nouvelle courbe dont l’équation serait :
- d’où l’on tirera
- t
- (t) d t,
- ce qui fournira une 3e courbe S = 4* (0 -
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- Entre les équations
- jji=fW et S =4,(0,
- J7 =9(/)et3 = + (/),
- nous pouvons éliminer le paramètre auxiliaire t et aboutir à deux nouvelles relations qui nous donneront l’accélération et la vitesse en fonction des espaces parcourus.
- Un exemple de ces transformations successives a été donné à M. Desdouits qui parvient ainsi à reproduire les principales circonstances de la marche d’un train.
- Ce résultat est très intéressant à cause de la
- FIG. 8
- grande simplicité des organes enregistreurs. Mais nous ne pensons pas qu’on puisse ainsi obtenir un degré d’exactitude comparable à celui des indications fournies par les dynamomètres ordinaires.
- Il est facile de voir, en effet, que les erreurs que l’on peut commettre dans les quadratures successives vont toujours en s’accumulant.
- De plus, le dépouillement de bandes dynamométriques un peu étendues fait dans de pareilles conditions serait des plus laborieux.
- M. Desdouits fait remarquer que si on lance un véhicule à une vitesse donnée sur une voie en palier et en alignement, et qu’on enregistre les variations de l’accélération en fonction du temps, on aura aussi en fonction du temps les variations de la force retardatrice dues à la résistance propre du
- tram. Si on établit ensuite la courbe^y=ep (t) on
- d* s
- pourra, en éliminant t entre les relations ^-â=/(/)
- d s •
- et^=cp(/), arriver ainsi à une nouvelle relation
- qui nous donnera la résistance propre du train en fonction de sa vitesse.
- Nous ne pensons pas qu’il soit légitime d’étendre l’usage de cette formule à un cas différent de celui qui l’a fournie et d’en déduire par exemple la résistance d’un train marchant à une vitesse quelconque, mais constante.
- En effet, la résistance d’un train dépendd’une
- hLJkj L Mjl dssliwpz M12È
- îourbc des efforts effectifs
- Savitc dcduiie) 0-0015 î poids du. train.
- fig. g
- foule de causes qui peuvent être influencées elles* mêmes par l’accélération. Nous croyons qu’il doit en être ainsi pour la résistance de l’air et nous ne voyons pas comment on pourrait en tenir compte à priori.
- Dans tous les cas, cette extension de la formule = <p (jy) demanderait à être vérifiée par l’expérience.
- D’un autre côté, la résistance d’un train est éminemment variable avec les circonstances atmosphériques. Les formules que l’on a établies à ce sujet ne doivent être considérées que comme.des moyennes et la résistance propre d’un même train peut varier de plus de 20 %• On ne saurait donc se baser sur la connaissance de la courbe des vitesses en fonctions des espaces pour en déduire
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- immédiatement la courbe des efforts en fonction du temps.
- Néanmoins on se rapprochera de la réalité en faisant une moyenne de nombreuses expériences, et on peut arriver, comme l’a fait M. Desdouits, à des résultats très intéressants. En effet, la valeur de l’accélération fait connaître à chaque instant l’excès de l’effort moteur sur l’effort résistant. On peut donc en déduire le travail développé àlajointe des roues motrices.
- M. Desdouits a constaté que le rendement du mécanisme des locomotives était très élevé. Ce fait tient à l’énorme puissance que doivent développer ces machines.
- Considérons en effet une machine qui développe
- Echelle des temps 5%L.pax seconde
- 600 chevaux dans ses cylindres, la 10e partie sera de 60 chevaux. Or, ne semble-t-il pas évident qu’une pareille quantité de travail serait susceptible de faire tourner à blanc les roues de la machine?
- En résumé :
- L’appareil de M. Desdouits est exact dans son principe; il est très simple, portatif et ne nécessite l’établissement d’aucune installation spéciale pour fonctionner.
- Il peut fournir des renseignements très complets sur les diverses circonstances de la marche d’un train. Un exemple est donné par le diagramme ci-joint (fig. g) sur lequel, outre les indications directes de l’appareil, on a représenté les courbes qu’on en a déduites pour les vitesses et les espaces parcourus.
- Mais la longueur du dépouillement des bandes dynamométriques qu’il fournit et le fait que les erreurs peuvent s’accumuler pendant ce travail nous font penser que son emploi doit être réservé au cas où l’on a à étudier les phénomènes rapides.
- Ainsi, il se prête parfaitement à l’étude des freins continus, et c’est alors l’appareil dynamométrique par excellence, car il donne immédiatement l’élément qu’il importe le plus de connaître : l’accélération.
- Les figures 10 et xi représentent précisément les diagrammes comparatifs obtenus dans les arrêts avec les divers systèmes de freins continus. On a ainsi vérifié, ce que l’on savait déjà d’après les expériences du chemin de fer de l’Est, que le frein électrique est celui dont l’action est la plus rapide.
- Le serrage est complet après une intervalle notablement plus petit que 1 seconde, à partir de l’instant où a commencé la manœuvre. Si on la compare à celle d’un frein dont la mise en prise serait rigoureusement instantanée, on voit que la différence représente à peine 6 ou 8 mètres de parcours à grande vitesse. On peut dire que sous ce rapport important, le frein électrique touche à la perfection.
- Pour terminer, nous ferons remarquer que tous les wagons dynamomètres qui possèdent un indicateur de vitesse qui inscrit celle-ci sur une bande de papier se déroulant proportionnellement aux temps et aux espaces permettent de déterminer immédiatement les variations de l’accélération en fonctions des temps ou des espaces, suivant le cas et que dans la construction des courbes relatives à cette accélération, il n’y a pas à craindre de voir les erreurs s’accumuler.
- F. Dubost.
- LES RÉCENTES APPLICATIONS
- DE
- L’ÉLEGTROLYSE
- L’extraction des métaux de leurs minerais par voie d’électrolyse est une application assez pleine d’espérances pour avoir tenté de nombreux chercheurs. Nous avons rapporté les essais de Lam-botte-Doucet, Létrange et quelques autres dont le procédé consiste à transformer d’abord, par Une ou plusieurs opérations chimiques, les minerais en une solution que l’on soumet à l’électrolyse. Dans ces procédés, on a à lutter contre une forte polarisation de l’électrode positive, et c’est pourquoi l’on a songé à remplacer cette électrode par le minerai lui-même. On supprimait ainsi la dissolution préalable et on imitait le procédé employé dans
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- i3 7
- plusieurs usines [pour la purification des cuivres bruts et dont notre correspondant, M. Uppenborn, donne aujourd’hui même les excellents résultats aux usines d’Oker.
- L’idée d'employer un minerai conducteur comme électrode soluble semble avoir été appliquée pour la première fois, dans des essais de laboratoire, d’une part par M. Deligny (La Lumière Electrique, vol. V, p. 227), et de l’autre par M. Luc-kow (La Lumière Electrique, vol. V, p. 425). Le premier l’appliquait à des minerais de zinc, le second à des minerais de cuivre. La même idée fut reprise ensuite par MM. Blas et Miest qui la développèrent en considérant son application à divers minerais sulfurés (La Lumière Electrique, vol. "VIII, p. 229), mais qui malheureusement se bornèrent à des calculs et à des essais de laboratoire. Le progrès que nous avons à signaler aujourd’hui est l’emploi de cette même méthode générale, par M. Marchese, sur une échelle industrielle.
- Le procédé de M. Marchese consiste essentiellement à tasser le minerai de cuivre dans des caisses métalliques suspendues dans le bain. Sur la surface du minerai est un bloc métallique en relation avec le pôle positif du générateur d’électricité.
- On a vu par une récente lettre de M. Girardo Badia (n° du 29 mars), que les résultats obtenus jusqu’ici permettent à l’auteur de fonder sur son procédé de grandes espérances.
- Pour l’emploi de l’électrolyse à la purification des cuivres bruts, on peut le considérer comme aujourd’hui passé dans la pratique. Ainsi, outre son application à Oker, le procédé est encore employé à la Nord deutsche Affinerie,k Hambourg, dans laquelle six machines Gramme et une machine Wohlwill produisent par jour 2 5ookilog. de cuivre; aux usines de Mansfeld; chez MM. Œschger et Mesdach, à Biache; chez M. André, à Francfort, et chez M. Hilarion Roux, à Maiseille. Dans cette dernière usine, une machine Gramme de 5 chevaux n° 1 alimente 40 bains avec une surface d’électrodes de 900 mètres carrés. Les cathodes n’ont qu’un demi-millimètre d’épaisseur, et sont éloignées de 5 cent, des anodes. La machine tourne à 85o tours, consomme par jour 240 kil. de charbon, et donne avec 8 volts et 3oo ampères un dépôt de z5o kil. de cuivre pur, soit par heure iok,4. La machine a un rendement de 85% et donne, par suite, 319 kilogrammètres. Sur ce chiffre, d’après M. Gramme, 240 sont employés à vaincre les résistances et 79 au transport du métal d’un pôle à l’autre. D’après M. Gauthier, la machine de Hambourg livrerait par heure et par cheval 10 kil. de cuivre.
- Le procédé du raffinage électrolytique a été également appliqué au plomb par VElectro métal Re-fining Company, de New-York, suivant le procédé Keith. L’électrolyte est une solution de sulfate de
- plomb dans l’acétate de 'Soude. L’or, l’argent et l’antimoine restent dans l’anode. Dans de bonnes conditions de marche, le plomb obtenu est pur, comme le montrent les deux analyses suivantes :
- Plomb brut Plomb
- de l’anode déposé électriquement
- Plomb........ 96,36 99,9
- Argent....... 0,5544 0,000068
- Cuivre....... o,3i5 o
- Antimoine... 1,070 trace
- Arsenic .... 1,22 trace
- Zinc et fer. . . 0,4886 o
- Avec une dépense de 12 chevaux, on alimente 48 cuves contenant chacune 5o plaques de 16 kil., et on raffine en 24 heures xo tonnes de plomb. Si 1 cheval consomme par heure ik75 de charbon, 1 tonne de plomb dépense 67 kil. de charbon. Le résidu spongieux qui se trouve à l’électrode soluble est séché et fondu dans un creuset avec du nitrate de soude et de la soude. L’arsenic et l’antimoine se combinent aux sels, et l’argent est obtenu en culot métallique.
- Une autre application intéressante est celle de l’électrolyse à l’industrie des textiles, à la teinture et au blanchiment. Pour ce qui concerne la teinture, nous avons signalé à diverses reprises les travaux de M. Goppelsrœder et décrit, entre autres, à propos de l’Exposition de Munich, son application de ce procédé à la cuve d’indigo. Nous avons également publié les travaux de M. Naudin sur la production électrolytique du chlore et l’application du procédé au blanchiment. M. Naudin a renoncé à cette fabrication en présence du prix de revient très élevé qu’aurait le chlore dans ces conditions. Cependant deux Russes MM. Tichomiroff et Lidoff ont repris ces recherches dans le but unique de l’application au blanchiment et ils avaient exposé à Vienne des échantillons de fibres et tissus blanchis par leur procédé.
- En traitant par le courant d’un.e machine Gramme pendant un temps assez court (1/2 heure) une quantité assez grande (3o lit.) de la solution d’un chlorure, ils obtiennent une solution d’hypochlorite qui, selon eux, possède un pouvoir décolorant beaucoup plus grand que la solution de chlorure de chaux à 1/20 B généralement employée dans l’industrie.
- Les électrodes employées sont des électrodes en charbon.
- Les auteurs ont étudié les conditions dans lesquelles doit être faite l’opération et ils ont trouvé que le chlorure de potassium employé comme électrolyte donne de meilleurs résultats que ceux de sodium et de calcium.
- Pour la décoloration, les matières végétales, fibres ou tissus, sont amenées dans le bain pendant l’électrolyse, ou bien traitées dans un bac séparé où l’on a fait passer le liquide.
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- MM. Tichomiroff et Lidoff pensent arriver à rendre leur procédé économique en utilisant comme électrolyte les résidus des marais salants, des salines, ou même l’eau de la mer et se servant des forces naturelles pour actionner les machines dynamo-électriques. Ce serait donc seulement sons des conditions spéciales que le procédé serait avantageux.
- Dans un autre ordre d’idées, une application intéressante de l’électrolyse est son emploi pour l’ajustage du poids des pièces à la Monnaie de Bombay, à l’aide d’un appareil que nous trouvons décrit dans le Zeitschrift fïir Elektrotechnik.
- Dans la fabrication de la monnaie, on commence par couler l’alliage en lingots; ces lingots servent à former des lames aussi identiques les unes aux autres que possible, puis on fait ensuite des disques destinés à recevoir les empreintes qui correspon-
- dent à leurs dimensions et à la nature de l’alliage. On apporte le plus grand soin à la vérification du poids de ces disques, poids qui ne peut varier qu’entre des limites dont l’écart est excessivement faible. Les disques dont le poids est inférieur au poids réglementaire, sont refondus au creuset; quant à ceux dont le poids est supérieur à cette même limite, on les soumet à un procédé d’ajustage quelconque, de façon à en ramener le poids à la valeur qu’il doit avoir. Cette opération, très délicate, se fait à l’aide de rabots, de limes et de grattoirs, et occasionne toujours une certaine perte de métal précieux. De ce côté, il y a évidemment mieux à faire.
- En 1859 déjà, M. W.-C.-L. Dieriek, directeur de la Monnaie à Paris, proposait de faire usage d’un bain acide pour dissoudre le métal en excès. Il re-çommandait d’employer pour l’or une solution composée de 5 parties d’acide nitrique, de 20 parties d’acide chlorhydrique et de i5 ou 20 parties d’eau, suivant le temps que l’on aurait voulu mettre à l’opération. En été, on aurait pu opérer à la température ambiante ; en hiver, il aurait fallu chauffer le^bain à 20° ou 3o° centigrades. L’opération ter-
- minée, il suffisait de traiter le bain par du sulfate de fer pour précipiter l’or en dissolution et récupérer ainsi tout le métal précieux. Ce procédé n’a jamais été adopté, il y a donc lieu de croire qu’il a rencontré dans la pratique des difficultés sérieuses.
- En 1870, M. W.-F. Chandler Roberts, chimiste de la Monnaie de Londres, eut l’idée de favoriser la dissolution du métal à l’aide d’un courant voltaïque. Il résultait de ses expériences que pour une intensité donnée, la quantité de métal séparée était proportionnelle au temps, on se trouvait donc avoir un moyen commode de régler la marche de l’opération avec toute la précision désirable. Malheureusement ce procédé ne put être appliqué à Londres ; en vertu des règlements imposés à cette fabrication en Angleterre, tous les disques dont le poids s’écarte en plus ou moins de la limite tolérée, doivent être reportés au creuset.
- C’est pour cette raison que l’application du procédé que nous venons de mentionner, fut faite pour la première fois à la Monnaie de Bombay, en 1873, par M. W.-L.-G. Hynes. C’était un essai; plus tard M. F.-W. Peterson appliqua la chose en grand et donna à la méthode une forme industrielle. L’appareil employé, et qui se trouve représenté dans la' figure ci-jointe, se compose d’un cadre en bois, dans lequel sont rangés côte à côte les disques, de telle façon que chaque disque communique avec; les deux disques voisins. Le tout plonge dans une dissolution de cyanure de potassium. Le pôle positif du générateur d’électricité est relié aux disques par l’intermédiaire de deux bandes d’argent ménagées à la paroi postérieure du cadre. Le pôle négatif communique directement avec le bain. Dans les établissements de l’Inde les sources d'électricité sont des machines dynamo-électriques de la maison Siemens.
- En ayant soin de placer dans un même cadre les disques qui présentent les mêmés excès de poids, on arrive par une disposition très simple à arrêter l’opération au moment convenable. Il suffit pour cela de suspendre le cadre à l’un des plateaux d’une balance (v. la figure), et de charger l’autre plateau d’un poids égal à celui que l’on veut obtenir. Dès que l’équilibre est détruit, c’est-à-dire dès que la quantité de métal dissous dépasse dans une mesure très faible celle que l’on se propose de dissoudre, la partie de droite du fléau s’élève et le courant se trouve interrompu.
- On peut également appliquer ce procédé de rectification aux pièces dont le poids est trop faible. Dans ce cas, on fait usage de deux cadres superposés, semblables à celui précédemment décrit; mais disposés de façon que les bandes en argent ne communiquent pas l’une avec l’autre. L’un des cadres renferme les disques dont le poids est supérieur à la limite réglementaire,, et l’autre
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- i3f)
- ceux dont le poids est inférieur à cette même limite. Les bandes sont reliées les unes au pôle positif du générateur d’électricité et les autres au pôle négatif. Le tout plonge dans une solution concentrée de cyanure de potassium. Au pôle positif les métaux se dissolvent pour former des cyanures doubles qui se précipitent au pôle négatif, à condition que le courant employé ait une intensité suffisante.
- Il est inutile d’ajouter que l’on pourrait ici aussi avoir recours à une disposition analogue à celle qui est représentée dans la figure, si l’on voulait nterrompre le courant d’une façon automatique.
- L’opération que nous venons de décrire se fait d’une façon courante dans les établissements de monnaies de l’Inde. On se rendra compte des avantages que présente le procédé en se reportant aux chiffres suivants : à l’établissement de Bombay on transforma en monnaie, pendant l’année 1879, 1 320 800 kilogrammes d’argent ; dans cette fabrication, 5oooooo de pièces durent être reprises, et l’économie réalisée dans cette rectification, comparativement à l’ancien système, se trouva être égale à 1 400 livres sterling.
- Mentionnons enfin une application de moindre importance, celle de l’électrolyse à ïanalyse des vins rouges. M. Monrad Krohn, pharmacien à Bergen (Norwège), a reconnu qu’en faisant passer le courant de deux éléments Bunsen dans 5 ou 10 centimètres cubes de vin rouge étendus de dix fois leur volume d’eau et additionnés de quelques gouttes d’acide sulfurique, on obtient au pôle positif un dépôt de petites lames rouges, en même temps que le liquide devient jaune, puis se décolore et laisse dégager une odeur d’aldehyde. Examinées au microscope, les lames ont l’aspect d’un tissu d’autant plus serré que l’électrolyse a été plus longue.
- L’auteur s’est assuré par différentes expériences que le dépôt est dû à la matière colorante naturelle du vin et qu’aucune matière colorante artificielle comme le rouge d’aniline, la cochenille, le bois de Fernambouc, le bois de Brésil, etc., ne donne lieu à un semblable dépôt.
- M. Krohn conclut de là que l’électrolyse du vin rouge réunie à l’analyse microscopique du dépôt qu’elle fournit, est un moyen certain de reconnaître si la coloration du vin rouge est naturelle. Nous ne saurions admettre cette affirmation d’une façon aussi absolue, car si ce mode d’analyse était employé, les falsificateurs ne tarderaient sans doute pas à trouver une nouvelle substance présentant, au point de vue électrolytique, des propriétés analogue à la matière colorante du vin. Le nouveau mode d’analyse pourra cependant être fort utile, lorsqu’on aura soin de confirmer ses résultats par d’autres méthodes.
- SÉMAPHORE ÉLECTRIQUE
- DU SYSTÈME CURRIE ET TIMMTS
- En étudiant récemment (*) les divers systèmes de signaux manœuvrés électriquement, en usage à l’étranger, nous exprimions le regret de voir que, dans la plupart des solutions mises en œuvre, les inventeurs avaient reculé, comme s’ils n’osaient trancher directement la question, et que leurs appareils étaient, à peu d’exceptions près, fondés sur le même principe: déclenchement, au moyen de l’électricité, d’une force accumulée à l’avance, ayant besoin d'être périodiquement récupérée, et
- FIG. I
- capable de faire mouvoir le voyant d’un disque ou l’aile d’un sémaphore.
- Les rares appareils dans lesquels on avait cherché à obtenir ce mouvement par l’action directe de l’électricité n’ayant jusqu’à présent, donné que d’assez inédiocres résultats, nous étions fondés à en conclure qu’il restait encore à trouver le moyen de transformer et de transporter à distance, jusqu’au signal, la force employée par le signaleur pour manœuvrer le levier de ce signal.
- Si le sémaphore du système Currie et Timmis, dont nous trouvons la description dans le n° du 27 mars de YElectrician, ne répond pas entièrement à ce programme, il représente du moins une tentative dans la voie de l’utilisation directe des forces électriques.
- (!) Voir les n°“ 2, 3, 4 et suivants de La Lumière Electrique (janv.-fév. 1884).
- Aug. Guerout.
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- Nous employons à dessein le mot tentative, parce que le sémaphore que nous allons brièvement décrire n’est encore installé qu’en un seul endroit, le raccordement du Gloucester Waggon C°, et que les renseignements nous manquent sur la
- FIG. 2
- date de cette installation, comme aussi sur la durée dejl’essai qui a eu lieu, de sorte qu’il est encore impossible de se prononcer sur la régularité du fonctionnement de l’appareil.
- Le signal dont il s’agit d’obtenir la manœuvre au
- FIG. 3
- moyen de l’électricité, est un sémaphore (fig. 1) dont le bras est normalement horizontal, pour commander l’arrêt, et n’est effacé qu’à titre exceptionnel, quand un train demande passage ou quand un mouvement doit s’exécuter sur la voie. A cet effet, le bras du sémaphore est fixé en son milieu à un axe autour
- duquel le fait osciller une tige, commandée elle-même par l’écran à double verre qui masque le feu de la lanterne fixée au mât sémaphorique. Le poids de cet écran tend à faire retomber le bras dans la position horizontale ; pour effacer le signal, il faut relever l’écran, et c’est précisément ce mouvement
- FIG. 4
- que MM. Currie et Timmis ont obtenu par le passage d’un courant électrique.
- Ils ont eu recours à l’emploi d’un aimant à longue attraction, sorte de solénoïde fondé sur un principe analogue à celui de la machine de Soren Hjorth (‘), et capable de développer une action assez énergique pour produire un mouvement d’une certaine puissance. Cet aimant (fig. 2) se compose de deux tubes concentriques de fer doux, réunis entre eux par des plaques de fer doux, de manière à former
- (') Voir La Lumière Electrique, t. VIII, p. 58.
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- une boit,e annulaire remplie de fils de cuivre. L’armature à laquelle vient s’attacher la chaîne de Galle, qui s’enroule sur l’axe de l’écran à manœuvrer, se termine par une sorte de piston creux qui peut glisser à l’intérieur de cette boîte annulaire. L’aimant commence donc à agir sur son noyau de la même façon qu’un solénoïde, jusqu’à ce que ce noyau soit engagé assez loin dans le tube, la force
- d’attraction décroissant d'ailleurs à mesure que le j noyau s’enfonce. Mais, comme d’autre part l’armature s’approche de l’aimant et commence à entrer j en jeu à une certaine distance, la force d’attraction : reste à peu près constante ; on a donné à cette armature la forme d’un couvercle qui épouse la plateforme supérieure de l’aimant, et il suffit d’une fai-; ble force pour maintenir cette armature en contact.
- FIG»
- Ainsi, quand le courant passe, l’aimant attire son armature, l’écran démasque la lanterne, le bras du sémaphore s’efface ; dès que le courant cesse de passer, soit que l’on ait volontairement rompu le circuit, soit par toute autre cause fortuite ou accidentelle, l’écran formant contrepoids relève l’armature et le piston et ramène le bras du sémaphore à la position horizontale qui commande l’arrêt.
- Cette disposition, aussi simple qu’ingénieuse, est modifiée quand il s’agit d’obtenir, avec le bras du sémaphore, trois signaux [distincts : Y arrêt, le
- b
- ralentissement et la voie libre. Dans ce cas, on superpose deux aimants semblables ; c’est l’armature de l’aimant inférieur qui forme le support de l’aimant supérieur. Si le courant ne passe que dans l’un des deux aimants, la course motrice est représentée par la descente de l’un des deux pistons seulement, et l’aile du sémaphore reste inclinée dans une position oblique qui commandé le ralentissement. Pour obtenir l’effacement complet de l’aile, il faut aimanter les deux aimants successivement, ce qui double la course de la tige (v. fig. 3).
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- La fig. 4 montre le système appliqué à des signaux déjà existants, de manière que l’on puisse faire fonctionner l’appareil par les deux procédés.
- Si l’invention de MM. Curne et Timmis se bornait à la découverte d’un procédé nouveau et ingénieux pour la manœuvre directe des sémaphores au moyen de l’électricité, elle aurait déjà par elle-même un réel mérite. Mais ces messieurs, poussant plus loin, ont tiré de leur idée toutes les conséquences qui en découlent.
- Nous avons déjà, dans un précédent article (10 mars 1883), indiqué à grands traits quelle simplification pouvait résulter, dans l’agencement des cabines d’enclenchements, de l’application de l’électricité à la manœuvre des signaux. On sait, en effet, qu’un enclenchement est une relation mécanique existant entre plusieurs leviers d’appareils et
- FIG. 6
- destinée à empêcher de manœuvrer certains d’entre eux, si d’autres n’occupent pas une position déterminée. Si l’on admet que les leviers puissent être remplacés par de simples commutateurs, chargés de fermer ou de rompre un circuit électrique, il est facile de concevoir que ces commutateurs pourront être reliés entre eux de manière que la fermeture d’un circuit n’ait lieu, par l’un de ces commutateurs, que si d’autres sont dans une certaine position. Cela se réduit simplement à un tracé de fils à étudier.
- Cette idée, que nous exprimions ici même, très sommairement d’ailleurs, a été reprise par M. Brame, inspecteur général des ponts et chaussées, dans le numéro de décembre i883, de la Revue générale de$ Chemins de fer. Une note donnée par M. Régnault, à l’appui des considérations rappelées par M. Brame, indique encore une solution de ce problème, réalisée au moyen de serrures électromécaniques, et s’écartant, par conséquent, du principe même que nous avons posé. La serrure serait en
- effet une complication additionnelle des organes existants, au lieu que l’on doit au contraire en rechercher la simplification radicale.
- Quoi qu’il en soit, nous ne nous doutions certainement point, pas plus que M. Brame, que le problème eût déjà reçu, à l’étranger, une solution répondant exactement aux termes de la question, telle que nous l’avions posée.
- C’est cette solution que MM. Currie et Timmis ont appliquée à la cabine de la « Gloucester Wag-gon C° », dont nous donnons (fig. 4) la vue intérieure. Comme l’indique cette figure, les aiguilles restent manœuvrées au moyen de leviers du type ordinaire (système Saxby et Farmer). Quant aux sémaphores électriques, ils sont manœuvrés au moyen de petits commutateurs à manette.
- Nous donnons à la figure la vue debout et la coupe de l’un de ces commutateurs à manette, muni d’une lampe Swan qui sert à la fois de résistance et de contrôle pour le fonctionnement du signa}.
- Lorsque l’on veut amener le levier Y de sa po-
- FIG. 7
- sition normale X, à sa position renversée Z, manœuvre que l’on exécute en saisissant la poignée à ressort de la manette, de manière à faire sortir le verrou du cran où ii est engagé dans le curseur, on commence par lui faire dépasser la position Z en l’amenant jusqu’en Z', de sorte que le contact C vienne toucher la bande métallique L. Tout le courant des accumulateurs passe directement dans l’aimant du signal, etc., cette force produit instantanément la descente du piston qui efface le bras du sémaphore. A partir de ce moment, il n’est plus nécessaire de faire la même dépense d’électricité ; il suffit que le signal se maintienne à l’arrêt, c’est-à-dire que l’armature de l'aimant reste en contact, et pour cela un courant plus faible est suffisant. On lâche donc la poignée, le levier Y revient, sous l’action du ressort S, à la position Z, et se verrouille lui-même dans le curseur.
- Dans cette position, le contact C étant écarté de la lame L, le courant passe par la lame H et par la lampe, avant de se rendre au signal, et l’intercalation de cette résistance réduit la dépense d’électricité à la cinquantième partie, de sa valeur initiale, ou à la quarantième partie, si l’on tient compte du fonctionnement d’un répétiteur de sé-
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- maphore, doublant le contrôle donné par la lumière de la lampe.
- Pour mieux faire comprendre comment sont réalisés ces enclenchements électriques, nous donnons ci-contre (fig. 7) un exemple de leur application au cas d’une bifurcation ordinaire, munie de signaux d’arrêt 1, 2, 3, sur chacune de ses branches et d’un verrou V à l’aiguille en pointe A. Les levièrs des aiguilles A et B, que l’on continue à manœuvrer au moyen de transmissions rigides, sont munis de commutateurs, de manière à fermer ou à rompre un circuit électrique, lorsqu’on renverse ces leviers ou qu’on les laisse dans leur position normale. Supposons que l’aiguille en pointe A occupe normalement la position nécessaire pour assurer la circulation sur la ligne directe XY, tandis que l’aiguille en talon B est, au contraire, dirigée normalement pour la voie déviée ZX.
- Si l’on renverse le levier de A, on coupe la communication du levier B avec la pile ; dès lors on renverserait en vain le levier B, cela n’aurait aucun effet sur la manœuvre de la manette du commutateur du signal 3, qui n’aurait plus aucune communication avec la pile et qui, par conséquent, resterait à l’arrêt, même si on cherchait à l’effacer indûment. Un train peut donc être envoyé en toute sécurité de l’aiguille A vers la voie déviée Z.
- D’un autre côté, si l’on renverse le levier du verrou V, de manière à verrouiller les lames de l’aiguille A pour la direction de la voie déviée, on met le commutateur manœuvrant le sémaphore 1 en communication avec la pile, de sorte qu’il est dès lors possible d’effacer ce signal.
- On voit donc que, par ce moyen très.simple, on a réalisé l’enclenchement de l’aiguille A tournée par la droite, avec le sémaphore 3 à l’arrêt, et l’enclenchement du sémaphore 1 avec le verrou de l’aiguille en pointe A.
- Une combinaison de fils analogue, entre B et 2, empêche d’effacer simultanément les sémaphores 2 et 3.
- On arrive donc à ce résultat, d’empêcher une collision de se produire au croisement o, ou une convergence sur l’aiguille B, et en outre on assure toujours les lames de l’aiguille en pointe, quand un train venant du tronc commun doit l’aborder. Par conséquent, on peut dire que toutes les précautions de sécurité, dont il y a lieu de s’inquiéter à une bifurcation ordinaire, ont été prises. Il y a loin de là à l’emploi de serrures électriques, qu’a préconisé M. Régnault, et ce principe est autrement fécond et économique.
- Le prix de revient est, en effet, peu élevé si l’on en juge par les renseignements que fournissent les inventeurs de ces appareils.
- Chaque fois que l’on efface un signal, les accumulateurs, employés comme source d’électricité, fournissent un courant de 10 ampères (bien qu’à la
- rigueur 5 ampères suffisent pour faire fonctionner l’aimant d’un sémaphore). Mais cette dépense ne se produit que pendant le temps très court (environ 2 secondes), que l’armature emploie pour venir sè mettre en contact avec l’aimant : nous avons vu qu’aussitôt que le contact a lieu, l’intercalation de la lampe a lieu et que le courant se réduit à oamP,2, force suffisante pour maintenir l’armature collée à l’aimant.
- Si l’on évalue, chaque jour, à i5o le nombre des mises à voie libre, et à 12 heures sur 24, la durée du temps pendant lequel le signal reste effacé (chiffre évidemment exagéré, puisqu’il s’agit d’un signal normalement à l’arrêt), la dépense par bras de sémaphore se réduit à ofr. i5 par 24 heures.
- Il est d’ailleurs facile de se rendre compte que si l’on appliquait ce système à des disques à distance, dont la fonction est, au contraire, de rester normalement à voie libre et de n’être mis à l’arrêt que pour couvrir, de temps à autre, un train ou une manœuvre, la dépense ne serait guère plus élevée pour un disque dont on ne ferait usage que rarement, et qu’elle s’abaisserait même à mesure que l’on se servirait davantage du signal. Or, il ne faut pas perdre de vue que, dans l’état actuel des choses, où le contrôle du fonctionnement des disques est obtenu par le tintement de sonneries trembleuses, la dépense d’électricité est assez forte dès qü’il s’agit de disques conservant longtemps la position d’arrêt.
- On arriverait donc, dans un grand nombre de cas, à réaliser une économie certaine par l’emploi d’un dispositif tel que celui de MM. Currie et Tim-mis, en mettant d’ailleurs de côté tous les autres avantages des transmissions électriques sur les transmissions mécaniques.
- M. Cossmann.
- CHRONIQUE DE L’ÉTRANGER
- Correspondances spéciales
- Allemagne
- Hanovre, le i3 avril 1884.
- progrès scientifique. — On se souvient du galvanomètre différentiel de M. Fleeming Jenkin pour la mesure directe des résistances, dont une simplification très pratique est due à M. J. Carpentier ('). Aujourd’hui, nous avons à rendre compte d’un galvanomètre de cette même espèce que M. le docteur A. Vollèr, de Hambourg, vient de con-
- . (i) Voir La Lumière Electrique, t. V, p. 197, t. XI , p. 368.
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- LA L UM 1ÈRE ÉLEC TRIQUE
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- struire. Cet appareil est destiné surtout à la mesure des lampes à incandescence. La fig. 3 donne une vue générale de l’appareil; la fig. i un dia-
- gamme des connexions électriques. Sur le milieu d’un socle rond en bois, on a fixé une pointe qui
- porte une aiguille de 25mm de longueur, dirigée pa un aimant directeur. L’aiguille est munie d’un index en aluminium de i6omm. Cet index oscille au-dessus d’un petit cadran, l’amplitude ne pouvant pas dépasser la valeur de deux degrés et étant limitée par quatre butoirs. L’index est pourvu de deux ailettes en mica pour amortir les oscillations de l’aiguille.
- Cette dernière est influencée par deux cadres, dont l’un est fixe, tandis qu’on peut plus ou moins approcher l’autre, mis en contact avec les bornes par deux lames FF en cuivre. Ce dernier cadre est enroulé avec un fil de maillechort long de 3,6m, et d’un diamètre de i,imm. Cet enroulement peut supporter des courants d’un ampère sans aucun inconvénient. L’autre cadre, le cadre fixe, est enroulé avec un fil de cuivre long de 77,5“ et d’un diamètre de o,9mm, de sorte que sa résistance soit exactement vingt fois celle du premier fil, et le nombre des spires à peu près vingt fois plus grand que pour le premier cadre. Par suite, les moments magnétiques étant à peu près égaux, la position pour laquelle les forces magnétiques sont égales, coïncide avec le milieu de la distance des cadres. Si les moments magnétiques ne sont pas égaux, il faut approcher l’aiguille du cadre le plus faible. En ce cas, l’aiguille, en raison de sa longueur, qui est loin d’être infiniment petite, se trouve dans, un
- état d’équilibre, qui s’oppose aux mesures exactes.
- Les résistances des deux enroulements étant exactement ajustées à l’aide d’un appareil quel-
- conque, on ramène l’aiguille à zéro en tournant l’aimant directeur. Puis on réunit les bornes K4 K2 K3 par des fils peu résistants, et on lance un courant dans l’appareil par K K,. Enfin, on tourne
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- la vis micrométrique S pour ramener de nouveau l’aiguille à zéro, alors l’appareil est prêt pour les mesures. On intercale entre les bornes K, K2 la la lampe à incandescence à mesurer, dont la résistance inconnue sera W, de même on intercale entre Kt et K3 une boîte de résistance, et on lance un courant à travers l’appareil. En ajoutant des résistances à la branche B, on arrive à ramener l’aiguille à zéro. Dans ce cas, le courant dans A est vingt fois plus grand que celui dans B, et alors on a pour les résistances :
- et
- d’où on tire
- Comme on voit, cette méthode est très corn-
- W + A W, + B~21
- B = 20 A W-^i.
- FIG. 3
- mode. M. le docteur Voiler a construit un appareil spécial pour les lampes à incandescence, dont
- NOMBRE DES PILES II (bichromate) || DIFFÉRENCE de potentiel en volts Wi en ohms W en ohms TEMPÉRATURE du fil de charbon
- I i,6 1S77 78,85 Froid.
- 3 4.8 1509 75,45
- 6 9,5 1406 7o,3o
- 9 14,2 T322 66,10 Incandescence distincte.
- 12 18,9 1257 62,85
- 15 23,4 1202 60,10 — claire.
- 18 27,9 Il5l 57,55
- 21 32,4 1109 55,4S — très claire.
- 24 36,8 1072 53,6o — blancheur.
- 27 41,2 1037 5i ,85
- 3o 45,2 IOOQ 5o,45 — claire.
- 33 49,4 933 49, i5 — très claire.
- 3b 53,4 950 47, So — éblouissante.
- 39 57,2 909 45,4s
- 42 6l, I 840 42
- 44 63,4 797 3g,85 — bleuâtre.
- 46 65,6 763 38, i5 — très bleuâtre.
- la fig.3 est donne un diagramme. R est une boîte de résistance, Lune armature qui reçoit les lampes à mesurer, T est un simple manipulateur télégraphique pour fermer le circuit. f
- Le tableau ci-contre, que nous devons à l’obligeance de M. Voiler: contient des mesures faites par cette méthode avec une lampe Muller.
- progrès technique. — Quant au progrès en technique, nous avons par hasard, à enregistrer
- une lampe différentielle de M. Max Schneider, de Berlin, dont le régulateur est basé presque sur le même principe que M. Voiler a employé dans son intéressant appareil. La lampe, dont le plan général est représenté par la fig. 4, contient une cré-maillèrej, qui porte le charbon supérieur, le charbon inférieur étant fixe. La crémaillère engrène avec une roue H, qui est reliée au levier E par un cliquet F. A l’axe on a fixé deux aimants, courbés en demi-cercle, dont les pôles opposés sont du même nom. Ce système magnétique est entouré de deux bobines fixes SS',.dont les axes sont inclinés. La bobine S, enroulée de gros .fil,
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- sa trouve dans le circuit principal, tandis que la bobine St forme une dérivation sur les bornes.
- On comprend alors qu’on a un véritable galvanomètre Voiler, dont le cadre gai vanomé trique A est remplacé par la bobine S. La résistance W correspond à la résistance de l’arc voltaïque, tandis que le cadre B et la résistance W sont réunis dans la bobine S,. Par conséquent, le réglage de la lampe se fait de sorte que la résistance de l’arc reste dans un rapport fixe avec la résistance de la bobine St. Pour faire avancer les charbons, il y a un échappement très simple, en forme de butoir en pointe G, qui laisse descendre la tige J en dégageant la roue H.
- l’industrie électrique. — Les visiteurs de l’Exposition Internationale d’Electricité de Paris se souviendront probablement des produits électrométallurgiques exposés par le ministre des travaux publics de la Prusse et parla Société «Nord-Deutsche Affinerie »(*), de Hambourg. L’exposition du ministre contenait une collection des matériaux bruts et des matériaux employés dans l’atelier électrolytique de Oker. La Société de Hambourg avait exposé des spécimens de cuivre, d’or et d’argent à l’état de pureté chimique.
- L’atelier électrolytique des usines de ladite Société est établi depuis 1875. On y retire* par voie d’électrolyse, des cuivres bruts contenant de l’argent et de l’or, du cuivre d’une pureté presque absolue, en séparant en même temps la teneur totale en métal précieux. La production annuelle s’élève à 55o tonnes de cuivre. Le courant électrique est fourni par six grandes machines Gramme, dont M. A. Niaudet a donné une description, p. 76 de son livre bien connu : Les machines électriques à courants continus.
- Un autre atelier électrométallurgique se trouve, depuis quelques années, à Mansfeld, dans une des grandes usines de la « Mansfelder Kupferschiefer bauende Gesellsschaft » (a). On s’y sert de la vieille machine Wilde. A cette industrie, une application nouvelle vient d’ajouter l’électrolyse de l’aluminium et du magnésium. Une sorte de fièvre d’aluminium règne dans les cercles chimiques de Hanovre. Nous avons déjà deux Sociétés pour la production de l’aluminium, dont l’une a un capital de 750 000 fr. Plusieurs chimistes ont installé subitement des machines dynamo pour faire des essais dans cette direction.Naturellement, toutes les opérations sont entourées d’un profond mystère. Néanmoins, nous espérons pouvoir rendre compte de cette industrie pleine d’espérance dans un prochain numéro.
- Fr. Uppenborn.
- (’) Deuxième édition.
- (*) Société dé Mansfeld pour l’extraction de l’ardoise cuprique.
- Angleterre
- une nouvelle pile primaire. — Dans une lettre précédente j’ai fait remarquer que l’attention des électriciens anglais est aujourd’hui attirée vers la question du perfectionnement des piles primaires ou voltaïques, et leur adaptation à l’éclairage électrique. La plupart des nouvelles batteries sont de vieilles connaissances sous une nouvelle forme, c’est-à-dire ce sont des piles bien connues, modifiées selon les exigences de leur nouvelle application. J’ai pourtant dernièrement vu et essayé une pile qui présente une disposition absolument neuve — à ma connaissance du moins — dans le caractère du sel employé pour produire la solution dé-polarisante. Ce sel est de l’acide chlorochromique, un composé de chlore et d’acide chromique. Selon l’inventeur de la pile, sa formule est Cr2 Cl2 03, et la solution dépolarisante est un mélange d’acide nitrique et d’acide chlorochromique ('). Deux onces d’acide chlorochromique sont étendus de i5 à 20 on ' ces d’acide nitrique. Cette quantité sert à charger le vase poreux d’un des éléments tels qu’on les fait à présent. L’autre solution pour la partie extérieure du vase est de l’acide sulfurique étendu. En outre de la solution d’acide chlorochromique, on place dans le vase poreux des plaques de charbons doubles faites avec quatre des plaques plates de charbon ordinaires, en les disposant deux par deux l’une en face de l’autre. Deux plaques plates en zinc sont placées dans l’acide sulfurique étendu et entre celles-ci le vase poreux.
- Toutes les plaques sont portées par des baguettes en laiton couvertes d’une couche de vernis de cire à cacheter inattaquable par l’acidè et suspendues par de gros cordons à un treuil au moyen duquel la position des plaques peut être réglée selon les méthodes ordinaires dans ce cas. Quand la pile ne fonctionne pas, on peut ainsi préserver les plaques d’une action locale, et l’intensité du courant peut être réglée pendant le fonctionnement. Cinq éléments d’une pile de ce genre occupent un espace de 2 pieds 10 pouces de longueur sur 11 pouces de largeur et 12 de profondeur; en y ajoutant le treuil pour monter et descendre les
- (*) Nous ne croyons pas que l’on puisse considérer l’acide chlorochromique comme un dépolarisant absolument nouveau, car il peut être envisagé comme le corps actif du dépolarisant proposé en 1881, par M. Germain (Voir La Lumière Electrique, vol. III, p. 78) pour une pile à vase poreux en charbon. Ce liquide était ainsi composé :
- Acide sulfurique. ............... i5o gr.
- Chromate de potasse.............. 120 —
- Chlorhydrate d’ammoniaque. ... 3o —
- Dans ce mélange, il se forme évidemment de l’acide chlorochromique de la même façon que le mélange d’acide sulfurique et de bichromate de potasse donne naissance à de l'acide chromique,
- (Rédaction).
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- plaques, la hauteur totale de la disposition atteint 3 pieds, mais pour un travail continu de la pile cet arrangement n’est pas nécessaire.
- Les vases extérieurs sont en bois, pour les rendre plus forts, mais dans ces vases en bois on en place d’autres en papier laqué spécialement préparé par l’inventeur, M. H. Thame, d’Orbell Street, Battersea, Londres. Ce papier laqué est très léger, résistant et durable, de plus inattaquable par l’acide et peu coûteux. A l’Exposition Internationale d’Électricité de Paris, en 1881, les Japonais ont exposé plusieurs vases pour batteries en papier laqué d’une très belle apparence, et il est intéressant de voir un inventeur européen imaginer quelque chose de semblable. Sans doute il y a beaucoup à faire en appliquant le papier à la production des vases de piles, qui seront plus commodes que ceux en terre ou en bois. Les vases en papier combinent les avantages de la légèreté et du bon marché avec la solidité.
- Les vapeurs dégagées par la pile de M. Thame sont absolument insignifiantes, et l’inventeur les fait disparaître par une matière absorbante placée dans la pile. Les vapeurs ne sont nullement dangereuses, mais il est toujours avantageux d’ajouter la matière absorbante.
- La force électromotrice de chaque élément est d’environ 1.9 volts. Une batterie de 3o éléments que j’ai mesurée donnait une intensité de 48 ampères avec une force électromotrice de 5y volts.
- C’est cependant la durée de son action qui surtout distingue cette pile. Cinq de ces éléments peuvent alimenter 5 lampes Swan de 5 bougies pendant 5o heures, chaque lampe demandant i5 volts et i,5 ampères. Avec un éclairage de 7 heures par jour, les éléments dureront pendant une semaine sans être rechargés; l’incandescence est produite en plongeant simplement les plaques dans les solutions.
- Plusieurs petites installations de la batterie ont été faites à Londres et aux environs, entre autres dans les bureaux de M. M° Neil, 5, Austin Friars, Londres. L’emploi des piles primaires devient fréquent en Angleterre pour des petites installations de quelques foyers, mettons jusqu’à 20 lampes. On s’en sert également pour des installations provisoires pour des bals, soirées, etc.
- l’éclairage électrique des navires. — Des détails sur l’éclairage du cuirassé Le Riachulo ont été donnés en fait divers dans le dernier numéro de La Lumière Electrique. Nous avons à signaler en outre l’éclairage de deux autres navires.
- MM. Siemens frères ont éclairé le bateau à vapeur Le Massilia avec 25o lampes Swan de 20 bougies. Le courant est fourni par deux dynamos Siemens du type SD0 actionnées par un moteur vertical Tangye d’une force de 10 chevaux, avec la trans-
- mission à frottement introduite par MM. Siemens frères il y a un an environ, le volant du moteur marchant en contact avec une poulie en papier sur l’axe du générateur. Les lampes sont distribuées sur deux circuits, dont l’un fonctionne toute la nuit; la carène du vaisseau sert de fil de retour.
- Les lampes dans les cabines des passagers et des officiers sont pourvues de chandeliers pour bougies en cas d’incendie. Dans une installation récente à bord du paquebot le Pateena, construit pour laTasmania Navigation C°, les appareils pour les foyers électriques du salon ont également été pourvus de lampes à huile, en prévision d’un accident à la lumière électrique. Chaque lampe est placée dans l’angle formé par deux cabines avec le salon et sert à l’éclairage des cabines aussi bien que du salon, des verres opaques protégeaient la lampe et empêchaient en même temps les personnes qui se trouvaient dans le salon de regarder dans les cabines.
- La conductibilité du cuivre. — On sait que la perturbation produite dans la balance d’induction du professeur Hughes par un morceau de métal comme du cuivre placé dans l’appareil, a conduit l’inventeur à appliquer une échelle à son instrument pour pouvoir mesurer la perturbation produite. Il est également bien connu que le professeur Chandler Roberts se sert maintenant de cette formé de balance d’induction pour essayer l’alliage employé pour les pièces d’argent et d’or frappées par la Monnaie Royale.
- Néanmoins la question de savoir ce que mesure la balance d’induction est toujours un point obscur. De prime abord, c’est la conductibilité du cuivre qui semble être mesurée, mais ceci n’est pas du tout certain, et la question demande à être étudiée comme on le verra par l’expérience suivante qui m’a été communiquée par M. W. Graves de Bolsover Street, Londres, l’électricien constructeur de la balance d’induction. M. Groves a couvert un petit disque mince en laiton par dépôt galvanique d’une couche épaisse de cuivre. De la pièce de cuivre pur ainsi obtenue, il fit deux disques de dimensions égales qu’il essaya dans la balance d’induction. Chacune donnait environ 200 divisions sur l’échelle de la balance. Mais les mêmes disques fondus dans Un ,fourneau de fondeur ne donnaient que 100 divisions sur l’échelle, c’est-à-dire la moitié seulement de leur valeur primitive. Fondus une deuxième fois au fourneau et essayés de nouveau, il n’indiquaient qu’un peu plus que les feuilles de cuivre ordinaires qui donnent 5o à 70 divisions de l’échelle. Nous nous demandons actuellement quelle est la raison d'une si forte réduction de la valeur des indications de l’induction. Est-ce la structure cristalline du cuivre déposé qui le place si haut sur l’échelle comparé ait même
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- cuivre après la fusion ; ou bien est-ce que le métal en fondant a absorbé de l’oxygène et ainsi perdu une partie de sa conductibilité, comme le Dr Ma-thiessen l’a démontré. Il faut d’autres expériences pour éclaircir la question, mais c’est un point fort intéressant et peut-être de grande importance. Car si on arrive à prouver que l’absorption d’oxygène peut réduire la conductibilité du cuivre à un degré aussi considérable, il sera dans l’intérêt des ingénieurs électriciens de veiller à ce que le cuivre dont ils se servent pour des installations électriques soit aussi libre d’oxygène absorbé que possible, on arrivera peut-être à adopter le moyen du Dr Mathiessen qui consiste à fondre le cuivre en présence d’hydrogène afin de transformer l’oxygène en eau.
- Depuis quelque temps, l’auteur a eu l’idée d’employer la balance d’induction, légèrement modifiée, à l’essai de la conductibilité des fils de cuivre et des baguettes d’où ces fils sont tirés, dans l’intention d’obtenir un étalon ou longueur de fil à comparer avec les baguettes ou fils à essayer. Il est facile de modifier les bobines de la balance de manière à pouvoir placer l’étalon dans une moitié de l’appareil et la pièce à essayer dans l’autre. On pourrait ainsi observer toute déviation de la valeur étalon et établir un essai continu pour les fils. Pourtant, afin d’être absolument certain des résultats et pour savoir si les indications de la balance représentent vraiment des modifications correspondantes de conductibilité et pas autre chose, il serait nécessaire de faire tout un essai de la résistance des premiers échantillons par les méthodes ordinaires et ensuite comparer les résultats obtenus avec les valeurs données parla balance d’induction. Il y a là évidemment un vaste champ pour les expériences, et les observations faites pourraient aider à jeter une lumière considérable sur la vraie nature de la résistance électrique.
- }. Munro.
- États-Unis
- Quelques inventions récentes en électricité. — La suprématie du professeur Graham Bell dans ses différents conflits devant le bureau des brevets avec les personnes qui revendiquent la priorité du principe du téléphone, a encore été rigoureusement contestée, ainsi que cela a été mentionné dans ce recueil, par la Peoples’ Téléphoné C°, se basant sur les inventions de M. Daniel Draw-baugh. Cette Compagnie qui a été formée par de 'grands capitalistes et dé gros bonnets de chemins de fer très puissants et très influents, sera peut-être un danger plus sérieux pour le brevet fondamental de Bell que tous les autres concurrents qui se sont présentés jusqu’ici.
- En attendant, le cerveau fertile de Drawbaugh
- continue à produire de nouvelles dispositions télé" phoniques basées sur le principe général toujours contesté.
- Une des dernières inventions de M. Drawbaugh est illustrée par les dessins ci-joints. La figure 1 représente un plan et la figure 3 une coupe d’un transmetteur. Au lieu de faire des électrodes en blocs solides, il les forme de charbon de cornue en poudre mélangé à une matière liante afin de produire une masse plastique ou semi-liquide qui deviendra dure en séchant. Une couche mince de cette composition est appliquée sur les surfaces de
- ;o G
- mm
- Batterie
- FIG. 1
- la matière conductrice où on la laisse durcir quand les deux surfaces sont en contact ou en circuit.
- Les deux côtés C et D de la boîte B sont pourvus d’embouchures. E représente le diaphragme d’avant et F celui de derrière. Par cette disposition les ondes sonores frappent le diaphragme E directement, tandis qu’elles sont réfléchies par la planche G G sur F ; elles font ainsi vibrer les deux diaphragmes simultanément, mais dans des sens relativement opposés. Les électrodes sont disposées entre les deux plaques vibrantes, l’une étant fixée à la plaque de derrière et formant par sa surface supérieure un plan incliné sur lequel l’autre appuie par son poids et reçoit le mouvement du diaphragme de devant E.
- Un bloc en bois H portant uné plaque métal-
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
- H9
- lique I (voir fig. 3 et 4) est attaché au centre du diaphragme postérieur. Cette plaque est couverte de la composition pour les électrodes dont nous avons parlé plus haut. Le charbon de cornue en poudre qui forme ces électrodes est mélangé avec ce qu’on appelle du « vernis au caoutchouc », c’est-à-dire du caoutchouc pur dissous dans du sulfure de carbone, jusqu’à former un substance maniable, et applicable au pinceau. Les bords de la plaque I sont couverts comme le représente la figure 2. La plaque T est également couverte de
- FIG. 2 ET 3
- la même manière avec la composition pour les électrodes et porte au dos une pièce métallique L dont le bord extérieur est courbé.
- Les deux électrodes forment un angle de 45° et sont en contact par leur propre poids. Le segment d'électrode J est en contact direct avec le diaphragme d’avant.
- Le courant dans le transmetteur passe de la pile à travers la borne 1, le fil a, la bobine d’induction N et le fil b à la plaque I; par celle-ci à la plaque } et son segment L, le fil c, la plaque P, le ressort et la plaque Q, le fil d, la borne z et retourne à la pile.
- Les vibrations des diaphragmes sont communiquées aux électrodes, de sorte,que celles-ci pro-
- duisent des modifications dans le courant qui les traverse. On prétend que ce transmetteur donne des résultats remarquables comme netteté.
- La Bell Téléphoné C° a obtenu des résultats surprenants sur ses fils, entre Boston et New-York. Le perfectionnement n’est ni plus ni moins qu’un fil de ligne en ctiivre, tiré par un nouveau procédé par lequel on donne au fil une densité et solidité beaucoup plus grandes, qu’il n’était possible d’obtenir par l’ancienne méthode de tirer et de rouler le fil. La plupart des électriciens attribuaient aux instruments employés les résultats défectueux des essais de téléphonie à grande distance. Ces expériences semblent prouver que les résultats défavorables provenaient de la conductibilité imparfaite
- _____L___
- FIG. 4
- des fils. La Compagnie est maintenant occupée à la construction d’une ligne entre New-York et Chicago, au moyen de laquelle on s’attend à pouvoir parler à une distance de 1 000 milles avec autant de facilité que sur un circuit local.
- M. John W. Boothby a dernièrement imaginé une invention par laquelle on peut communiquer la force d’un des axes d’un wagon de chemin de fer à une machine dynamo placée dans le wagon, de manière à la faire tourner toujours dans le même sens, quelle que soit la direction du wagon. La dynamo est portée directement par l’essieu du wagon, de sorte que la courroie de transmission de la poulie sur l’axe est toujours tendue, sans être affectée par les mouvements oscillatoires et autres du wagon sur les essieux (v. fig. 4).
- On se propose d’utiliser la force de la pesanteur quand le wagon descend un plan incliné pour actionner la dynamo, et le courant produit peut être emmagasiné dans des piles secondaires convenables d’où on pourra obtenir l’électricité nécessaire
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- i5o
- à l’éclairage du train. La transmission est faite de manière à mettre la machine hors d’action quand le train se trouve sur une surface plane ou sur une montée, afin qu’aucune partie de la force de la locomotive ne soit détournée pour actionner la dynamo.
- Le transmetteur téléphonique, inventé dernièrement par M. Charles A. Randall, est intéressant comme un essai de remédier aux inconvénients qu’on reproche aux téléphones à mercure, à cause des oscillations et des déplacements du mercure. Dans les téléphones de ce genre, la surface supérieure de l’électrode, généralement du mercure, a été laissée libre, et on a trouvé ces transmetteurs peu sûrs, à cause de la trop grande sensibilité à la
- FIG. 5
- pression du liquide libre et de ses variations de conditions par des modifications de température, enfin à cause de la tendance de la surface à demeurer dans un mouvement ondulatoire ou tremblant, après avoir été influencée par l’électrode' avec laquelle elle est en contact.
- M. Randall combine une plaque élastique et une masse de mercure avec une des électrodes. Le diaphragme élastique forme le couvercle du réservoir qui contient le liquide, qui s’y trouve renfermé sous pression et sert à régler la tension de la plaque ou diaphragme. Quand des ondes sonores sont projetées contre le diaphragme, les vibrations qui en sont la conséquence produisent une variation de pression de contact entre les boutons D et D', vla tension de la plaque qui porte ce dernier étant réglée par le mercure renfermé, de manière à assurer une action prompte et sûre. L’emploi d’un liquide renfermé de façon à pouvoir régler sa pression sur la plaque, rend le réglage exact des électrodes possible, ainsi que la transmission de sons
- forts et faibles, sans les interruptions subites du circuit qui se produisent souvent avec le liquide libre.
- Il est préférable de faire le couvercle e du réservoir à mercure en mica, et de placer le récipient même sur un ressort G, pourvu des moyens de réglage indiqués par le dessin.
- F.-B. Brocic.
- Washington, 3i mars 18O4.
- REVUE DES TRAVAUX
- RÉCENTS EN ÉLECTRICITÉ
- Application de la loi de Faraday à l’étude de la conductibilité des dissolutions salines (<), par M. Bouty (2).
- « La loi que j’ai énoncée relativement à la conductibilité électrique des dissolutions salines peut être étendue aux sels à plusieurs équivalents d’acide, aux sels doubles, aux sels des acides polyba-siques, etc. Il suffit de savoir de quelle manière le sel s’électrolyse et quelle est la quantité de sel équivalente à K Cl pour l’application de la loi de Faraday.
- « I. Par exemple, on sait que, quand un équivalent de chlorure de potassium est électrolysé dans un voltamètre, des quantités de chlorure de platine, de chlorure d’or, de sulfate de peroxyde
- de fer respectivement égales à - (Pt Cl2), g (Au2 Cl3),
- ^(Fe2 03, 3S03) se trouveront électrolysées dans d’autres voltamètres appartenant au même circuit. Ces poids de sels, équivalents au point de vue de l’application de la loi de Faraday, le sont aussi par leur conductibilité électrique. Dans les tableaux qui suivent, la résistance des différents sels dissous est comparée à celle des dissolutions de chlorure de potassium de même concentration.
- Concentration
- Nature du sel 1 2 li 0 \ 1000 t 4 U U U Limite théorique
- K Cl 1,000 1,000 1,000 1,000 1,446
- ’ (PI CU+ 5IIO). . . 1,312 1,383 1,461 1,299
- i(Au2CU) 1,645 )) 1,358 0,895
- |(Fe2Os,3SO:)). . . 1,691 1,293 1,039
- II. Certains sels doubles ne paraissent pas exister en dissolution étendue et se comportent comme de simples mélanges : tels sont les sulfates doubles de cobalt et d’ammoniaque, de nickel et (*)
- (*) Comptes rendus, t. XCVI1I, p. 140, 302 et 797.
- {-) Note présentée il l’Académie des Sciences dans la séance du 7 avril 1884.
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
- 151
- d’ammoniaque. Les quantités équivalentes à K Cl par leur résistance sont :
- i (Co O, SO3+Az H4 O, SO3 + 6 HO ) ; i (Ni O, SO3 -j- Az H4 O, SO3 + 6 HO).
- Nature du sel Concentration ' 1 ^ _ 1 200 10^0 4000 Limire théorique
- AzH40,S03 1,057 1,009 » 0,886
- CoO,S03 + 7HO. . 3,752 2,945 2,447 1,886
- Ni O, S03 + 7H0 . . 3,601 2,924 2,492 1,886
- J (Co O, SO3 -1- Az H4 O, S03-f-6H0). . 1,958 1,716 1,599 1,326
- J- (Ni O, SO3 -f- Az H4 0,S03+6H0). . 2,011 1,740 1,591 1,326
- « De même, le bisulfate de potasse, le bisulfate d’ammoniaque se comportent comme des mélanges à équivalents égaux d’acide sulfurique et de sulfates neutres de potasse ou d’ammoniaque ; le bichromate de chlorure de potassium équivaut à deux équivalents d’acide chromique libre et à un équivalent de chlorure de potassium.
- « III. Au contraire, d’autres sels doubles conservent leur individualité dans les dissolutions les plus étendues. Tels sont le bichromate de potasse, le sulfocyanure de potassium, le platinocyanure de magnésium qui se décomposent d’après les formules
- deux pôles, et la résistance limite diffère très notablement de la résistance normale.
- Concentration Limites
- -,— réelle theo-
- Nature du sel 20ÏÏ 1000 (environ) rique
- Pt Cl2 + Na Cl + 6 HO. . . 3,141 .3,i32 3,12 3,798
- K Cy + Ag Cy 3, i83 3,221 3,20 2,671
- Ba O, C4 H8 O, S2 O8 + H O. 4,444 4,279 4,10 2,725
- * IV. Les phosphates offrent des particularités intéressantes. On sait qu’ils s’électrolysent, comme l’indique le tableau ci-joint :
- Sels de l’acide tribasique. .
- 3MO,PhO«. . 2MO, HO P h O5 MO, 2 HO, P h O8
- Pyrophosphates
- neutres. . . . 2 MO, P h O5. . . Métaphosphate8 MO, P h O8. . . .
- M | (A Ph O8 + O)
- M | (iPhOî HO + O) M | VP h O, 2 H O + O )
- M | (iPh O8 + O)
- M | (P h O8 + O)
- ou en d’autres termes que les quantités de sel équivalentes pour la loi de Faraday sont celles qui contiennent i équivalent de métal. L’électrolyse des phosphates acides est d’ailleurs anormale, c’est-à-dire que l’appauvrissement n’est pas le même aux deux pôles.
- « J’ai pu expérimenter sur une très belle collection de phosphates purs qui m’ont été gracieusement offerts par M. Joly. Les résultats qu’ils ont donnés sont consignés dans le tableau suivant :
- Sels de P h O8, 3 H O.
- K 1 (2 Cr O* -{- O), K | (Cy S2), Mg|PtCy2,
- et correspondent, pour la loi de Faraday, à i équivalent d’un sel neutre. Le ferrocyanure et le ferri-cyanure de potassium s’électrolysent en donnant
- K2 |(Fe Cy3), K3|(Fe2Cy8),
- et correspondent respectivement à 2 et à 3 équivalents d’un sel neutre. Il en est de même pour leur conductibilité.
- Nature du sel.
- Concentration
- 200 1000 4000
- Limite
- théorique
- KO, 2 Cr O3.....
- KS.CyS..........
- PtCy + MgCy-f-7HO 4 (K2 Fe Cy3 + 3 H O). . I (K3 Fe2 Cy8)..
- 2,106 2,146 » 1,978
- i,35g 1,428 » 1,302
- 4,120 3,768 3,5io 3,040 1,391 1,376 » 1,416
- 1,556 1,455 i,385 1,472
- réelle
- Nature du sel 200 1090 1000 théorique (environ)
- i (3 Na O, Ph O8
- + 24 HO) .... 2, 157 1,82b 1,899 1,700 I,7CO
- 4 (2 Na O, HO Ph " O8+ 24 H O. . . 3,922 3,762 3,680 2,408 2,408.|
- 4(2 Az H4 O, HO, ' Pli o«) i,36o 1,329 w 0,886 0,886.|
- N a 0,2 H O. P h O8
- + HO 3,665 3,599 3.468 1,713 1,713.2
- KO, 2 HO, P h O8. 2,6b8 2,716 2,567 1,825 i,825.|
- Az H4 O, 2 H O, Ph
- O8 2,392 2,325 “ 1,544 1,544.-
- Sels de P h O8, 2 HO.
- 4(2 Na O, Ph O8
- + 10HO .... 2,770 2,321 2t07I 1,497 ))
- Sels de PhO8 , HO.
- Na O, PhO8 . . . 3,3i4 2,458 1,962 1,369 »
- « L’électrolyse anomale est d’ailleurs beaucoup plus fréquente pour les sels doubles que pour les sels neutres ordinaires. Par exemple, le sulfo-vinate de baryte, le cyanure double de potassium et d’argent, le chloroplalinate de soude, qui s’clec-trolysent en donnant
- K | (C4 H8 O, S2 O8 + O), IC | (Ag Cy2), Na | (Pt Cl3),
- ne représentent qu’un équivalent d’un sel neutre; mais la liqueur s’appauvrit très inégalement aux
- « Le phosphate de soude tribasique équivaut nettement pour sa résistance à 3 équivalents d’un sel neutre. Le pyrophosphate neutre et le métaphosphate paraissent aussi, à la limite, représenter respectivement 2 équivalents et 1 équivalent d’un sel neutre : ces divers sels rentrent donc dans la loi générale. Mais il n’en est pas de même des sels acides : par leur mode d’électrolyse, comme par leur résistance, ils se rapprochent plutôt des sels doubles, chez lesquels l’électrolyse anormale
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- I 52
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- est si fréquente. On remarquera que, à l’exception du phosphate acide de soude, la résistance limite de ces divers phosphates est à peu près exactement
- les - de la résistance normale.
- 2
- Sur les effets calorifiques des courants électriques, |par W.-H. Preece (1).
- La production de chaleur provoquée par le passage d’un courant dans les conducteurs électriques est devenue une question d’une grande importance pratique. L’installation des paratonnerres et des conducteurs pour la lumière électrique demande une connaissance des variations de la loi suivant les dimensions et le caractère des conducteurs.
- L’électricité atmosphérique est très dangereuse ; on a reconnu que, pour les fils isolés souterrains et sous-marins ainsi que pour les appareils télé, graphiques en général, non - seulement les fils sont pénétrés par les décharges directes de l’électricité atmosphérique, mais des courants très puis-
- FIG. I
- sants sont induits dans les fils avoisinants, quand ces décharges ont lieu, que ce soit entre deux nuages ou entre un nuage et la terre. Plusieurs dispositions ont été proposées afin de protéger les appareils et les fils contre ces courants. On a employé des parafoudres basés sur l’effet des pointes, sui la facilité de décharge dans le vide, sur la faible résistance qu’offre une mince couche d’air à un potentiel élevé et sur la fusibilité des fils fins.
- Des expériences précises et prolongées ont prouvé que le meilleur procédé consiste à employer une mince couche d’air A (fig. i) complétée par un fil protecteur fin et bien isolé B de haute résistance roulé autour d’une tige en laiton reliée à la terre. La couche d’air s’obtient en superposant deux plans de surfaces unies en laiton épais et séparés l’un de l’autre par une espace de 0,004 de pouce au moyen d’un cadre en mica ou en papier paraffiné. Selon les recherches de MM. Warren de ia Rue et Hugo Müller (2), confirmées par mes propres observations dans le laboratoire de
- (*) Mémoire lu devant la Société Royale de Londres, le 3 avril 1884.
- (s) Phil. Frans, part. II, vol. 178.
- M. Warren de la Rue('), il faut un potentiel de 800 volts pour franchir une telle couche d’air et ceci fait il s’établit selon Faraday un passage à la terre sans résistance pour la décharge atmosphérique. Mais il se produit souvent des courants induits dangereux pour les fils télégraphiques, qui n’ont pas le potentiel nécessaire pour traverser cette couche d’air et l’élément de « temps » peut intervenir pour refouler une partie du courant dans le câble ou dans l’appareil et les endommager. C’est pourquoi on a ajouté un fil protecteur qui, tout en permettant aux courants de travail ordinaires de passer sans retard, ne laisserait pas passer sans se fondre un courant assez fort pour endommager le câble. Il fait ainsi fonction de soupape de sûreté. La longueur et les dimensions de ce fil n’ont jusqu’ici pas été déterminés par des conditions bien définies.
- Après avoir établi les conditions nécessaires pour obtenir l’effet maximum avec l’appareil nommé
- FIG, 2
- paratonnerre à lames, je désirais vivement trouver les conditions qui donneraient un résultat semblable pour les fils protecteurs.
- Maintenant, le courant le plus fort que puissent lancer dans les fils les batteries en fonction est de 5oo milliampères (o,5 unités de l’Ass. Brit.), tandis que les courants atmosphériques de toutes intensités passant dans les fils ont depuis 1 milliampère jusqu’à 3o ou 40 ampères et même plus. Il devenait donc désirable de trouver un fil qui ne fondrait pas à 5oo milliampères, mais bien par des intensités de 700 milliampères et au-dessus.
- J’ai donc pris comme source d’électricité une grande pile thermo-électrique de Clamond pouvant donner l’intensité nécessaire, un rhéostat au moyen duquel je pouvais régler cette intensité à volonté, un galvanomètre à miroir de Thomson, qui m’a permis de mesurer, noter et régler tout changement d’intensité, et un appareil de décharge pour tenir, mesurer et placer les fils à essayer.
- i° Pour une intensité donnée avec un fil uni-
- Assoc. Brit., 1880.
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-
- J OU FIN AL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ i53
- forme d’un certain diamètre et d’une composition connue, l’effet était indépendant de la longueur, l’effet refroidissant des bornes étant pris en considération, car le fil fondait toujours dès que le courant atteignait une certaine intensité définie quelle que fut la longueur, expérimentée. Le point de fusion était irrégulier car il dépendait seulement d’un manque d’uniformité quelconque dans le fil et l’anneau le plus faible de la chaîne cédait.
- 2° J’ai pris des échantillons de fil de platine de différents diamètres et d’une longueur uniforme de 6 pouces et j’ai graduellement augmenté l’intensité jusqu’à faire fondre le fil. Le tableau suivant donne les résultats.
- Diamètre en pouces
- o,ooo5o
- 0,00075
- 0,001
- 0,002
- 0,003
- Intensité de fusion en ampères
- 0,277
- 0,356
- 0,437
- 0,790
- 1, i5o
- Ces chiffres représentent la moyenne pour de
- FIG. J
- nombreuses expériences et sont indiqués dans la figure 2.
- La loi générale règle le rapport entre l’intensité et le diamètre du fil semble être que l’intensité doit varier selon le diamètre X Vdiamètre, quand le fil a été porté à une température définie et que la radiation est libre, sans être gênée par une enveloppe athermane quelconque.
- Cela peut être démontré de la manière suivante :
- Selon la loi de Joule, la chaleur développée dans tout fil cylindrique est :
- II^C^IU,
- formule dans laquelle R = , a étant la résis-
- tance spécifique, / la longueur et d le diamètre du fil, alors
- = 1-nci*
- >(§)>
- ou bien, si nous maintenons le rapport constant entre l’intensité et le diamètre, la même quantité d’énergie sera perdue dans le conducteur.
- Mais la température du conducteur dépend de la proportion plus ou moins grande dans laquelle la chaleur est rayonnée et emportée, etquandla chaleur produite par l’intensité égale exactement celle qui est perdue par la radiation et la convexion, la température devient constante. Mais la perte de chaleur varie selon la surface et diminue avec celle-ci, ce qui fait, que la température variera selon le diamètre'.'' ' !
- Donc, puisque nous avons
- Hcc
- et également II ce d.
- nous aurons
- ca
- -d, OU C =dy d.
- Les résultats de ces expériences sur l’intensité
- FIL DE CUIVRE
- Déviation constante d’un élément-étalon Daniell = 9o5o’ (d) à travers 10000 ohms.
- 1,07
- rfxii
- XlD
- JAUGE du Jfil en millim. SURFACE par pouce carré DÉVIATION DÉRIVATION RÉSISTANCE des bobines RÉSISTANCE du galvanomèt. dérivé RÉSISTANCE totale DÉVIATION équivalente à travers 10 000 ohms (D) INTENSITÉ observée en ampères A
- 3o 0,0007066 285 1/99 1000 5i 2 1512 430t) 23969 23969
- 24 0,0004523 11 2 1/9 10000 51 2 I l5l21 3026 16832 17 i5i
- 20 0,0003141 i63 1/9 IOOOO 5121 15121 2465 ID7I I • 3047
- in 0,0002044 1 1/9 10000 5121 l5l2I 2026 11269 I I 140
- 14 0,0001539 91 1/9 IOOOO 5121 15121 1876 7654 7641
- 8 ( >, OOOo5ü2 113 i/9 . IOOO 512 1 (>I 2 I C92 3849 33oo -
- A intensité calculée d’après la formule 0,14587 X 4 \/d-
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-
-
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- i5\
- FIL DE FER SUÉDOIS FORGÉ
- Déviation constante d'un élément Daniell étalon = go5o\
- JAUGE du fil en millim. SURFACE par pouce carré DÉVIATION DÉRIVATION RÉSISTANCE des bobines RÉSISTANCE du galvanomèt. dérivé RÉSISTANCE totale DÉVIATION équivalente à travers 10 000 ohms INTENSITÉ observée en ampères B
- 60 0,002827 33o 1/9 5ooo 5121 10121 3340 i8570 18579
- 40 0,001256 345 O 5ooo 51210 56210 1939 10/85 10113
- 20 O,0003l4I i37 0 5ooo 51210 56210 770 4283 3575
- IO 0,0000785 55 0 5ooo 51210 56210 309 1718 1437
- B intensité calculée d'aprcs la formule o,o35755 X4
- \/d.
- FIL EN MAILLECHORT
- Déviation constante â?un élément-étalon Daniell = goSo'
- JAUGE du fil en millim. SURFACE par pouce carré DÉVIATION DÉRIVATION RÉSISTANCE des bobines RÉSISTANCE du galvanomèt. dérivé RÉSISTANCE totale DÉVIATION équivalente à travers 10,000 ohms INTENSITÉ observée en ampères G
- 25 0,0004908 207 1/9 1000 5121 6121 1267 7047 7047
- 20 0,0003141 i5o ï/9 1000 5121 6l2I 918 5io6 5042
- l6 0.0002010 n5 O 10000 51210 61210 704 3916 36o8
- 14 0,0001539 110 0 lOOOO 51210 61210 673 3743 2953
- 8 0,0000502 37 0 10000 51210 61210 226 1257 1276
- C Intensité calculée d’après la formule oto563j6 X ci
- PLATINE
- Déviation constante d'un élément Daniell = 12252'
- JAUGE du fil en millim. SURFACE par pouce carré DÉVIATION DÉRIVATION RÉSISTANCE des bobines RÉSISTANCE du galvanomèt. dérivé RÉSISTANCE totale DÉVIATION équivalente à travers 10,000 ohms INTENSITÉ observée en ampères D
- 38 0.001134 121 1/99 IOOO+488 512 2000 2420 13461 13461
- 20 0,0003141 123 » 488 512 1000 1230 6841 5140
- 18 0,0002544 104 » 488 5ï2 IOOO I040 578 5 4389
- 14 0,0001539 142 » 88 5l2 600 852 4739 3oio
- 11 0,0000950 100 » 88 5l2 600 600 3337 2097
- 8 0,0000502 76 » 88 5l2 600 456 2536 i3oo
- D Intensité calculée d’après la formule 0,007465 X d \td»
- nécessaire à la fusion de fils de différents diamètres semblent être en contradiction avec cette loi et prouver que l’intensité varie selon le diamètre, mais il y a plusieurs éléments dans la manière de faire les mesures qui tendent à modifier la loi générale. Les fils de platine, d’un petit diamètre surtout, ont souvent des défauts qui, dans la pratique, réduisent considérablement leur diamètre effectif; de même que le poids des fils plus gros tendra nécessairement à les faire rompre à une température
- plus basse que les fils plus légers et soumis à une tension bien moindre.
- 3. — Dans les mesures thermométriques, on n’emploie généralement que deux points de départ, c’est-à-dire le point de congélation et le point d’ébullition, mais il y a deux autres points tout aussi bien marqués, bien que peut-être pas tout à fait aussi exactement fixés. Ce sont les points d’incandescence et de fusion. Le premier a
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- été fixé par Daniell à j 52^6FC et par Draper à 525» C et ce dernier en a prouvé l’exactitude pour toutes substances.
- Je désirais beaucoup découvrir si la loi précitée était applicable pour le cas de la production par des courants des plus basses radiations rouges visibles. A cet effet, j’ai pris plusieurs fils de différentes compositions et de différents diamètres, mais tous de la même longueur et, en les observant dans une chambre noire construite avec soin, j’ai déterminé les intensités qui produisaientl’incandescence enlesme-surant par la différence de potentiels aux extrémités d’un fil gros en maillechort (R) d’une résistance de o,oi57 w intercalé dans le même circuit. Les résultats de ces expériences, faites avec beaucoup de soin, se trouvent dans les tableaux qui précèdent.
- Les résultats sont représentés géométriquement dans la figure 3. On verra que les résultats des observations sont conformes avec le calcul à un degré d’exactitude considérable, excepté pour le platine qui se comporte comme dans les expériences antérieures et qui est généralement de qualité irrégulière.
- Ces expériences ont été faites sur des fils exposés à l’air où la radiation est libre. Je suis très désireux de les répéter sur des fils couverts d’une matière isolante et enfouis sous terre, mais jusqu’à présent je n’ai pas été en état de le faire. La loi pour les fils de ce genre est d’une très grande importance pour les dimensions des conducteurs de lumière électrique en démontrant la nécessité de les rendre assez gros pour prévenir la possibilité de leur échauffement au-dessus de températures normales, sans quoi on atteint facilement des points dangereux par des augmentations d’intensité.
- Les effets calorifiques des courants électriques.
- Comme suite à l’article de M. W.-N. Preece, M. J.-T. Bottomley vient d’adresser la lettre suivante au directeur de YElectrician.
- Depuis le 9 novembre dernier, je me suis occupé d’expériences sur ce sujet et j’espère bientôt pouvoir en publier les résultats. En attendant, permettez-moi de faire quelques remarques au sujet de la communication de M. Preece, car, pour le moment, ses résultats me semblent différer beaucoup des miens.
- Mes expériences ont été faites sur la demande de sir William Thomson afin d’obtenir des renseignements exacts sur cette question d’une si haute importance pour le grand problème de l’éclairage électrique, et dans le but spécial de trouver des données sur i’effet d’une couche isolante ordinaire pour le maintien de la chaleur ou du froid dans les fils. Le 3 mars, sir William Thom-
- son fit une communication à la Société royale d’Edimbourg sur l’efficacité des vêtements, dans laquelle il démontrait par des considérations théoriques qu’un corps sphérique ou cylindrique sera maintenu plus froid et non plus chaud par une couverture si le rayon de la sphère ou du cylindre
- est moindre que^pour le premier et que-j pour le dernier, formule dans laquelle k est la conductibilité thermique et e la radiation de l’enveloppe. Comme vérification expérimentale de cette théorie, il montrait un certain nombre de fils qui avaient servi à mes expériences, tous du même fil de cuivre n° 22 ; l’un nu et d’un poli brillant, et d’autres couverts (1) de gomme laque, (2) de papier et gomme laque, trois couches, (3) et (4) de coton de plusieurs épaisseurs considérables, lié avec du fil, (5) de papier roulé légèrement un grand nombre de fois autour du fil. Pendant les essais, ces fils furent traversés par un courant électrique puissant, jusqu’à obtenir une température constante; alors, on trouvait que le fil nu poli était le plus chaud, tandis que les fils couverts avaient été tous plus ou moins refroidis par leurs couvertures. J’ai déjà obtenu un grand nombre de résultats sur ce sujet et je continue toujours mes expériences.
- J’ai également, fait des expériences sur des fils de cuivre nus de différents diamètres exposés à l’air et dans un vide, et c’est ici que j’ai trouvé des résultats qui en apparence diffèrent de ceux de M. Preece. La théorie de l’expérience de M. Preece n’est pas indiquée complètement dans sa communication. Je ferai mieux comprendre ce que j’ai à dire en donnant ici les expressions de la chaleur développée et perdue dans un fil nu uniforme de toute matière, par le passage d’un courant électrique qui y maintient une température constante.
- Si C représente le courant en mesure absolue, R la résistance du fil par unité de longueur, et J l’équivalent de Joule également en unités C G S; si H représente la quantité de chaleur développée par seconde en unités thermiques CGS (c’est-à-dire la quantité de chaleur nécessaire à élever un gramme d’eau pure de o° c. à i° c.), alors nous aurons
- Mais si at représente la résistance spécifique à la température t°, et d le diamètre du fil, alors
- et
- Appelons maintenant e la radiation de la surface, c’est-à-dire la quantité de chaleur perdue par seconde, par centimètre carré de surface et
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- par degré de différence entre la température du corps radiant et celle de l’entourage. Représentons par t la température du fil et 0 celle de son entourage, alors la chaleur perdue par unité de temps et par unité de longueur du fil sera indiquée par
- H' = ir de (/ — O)
- (3)
- Si la chaleur perdue est égale à celle produite par le courant, c’est-à-dire si la température du fil chauffé par le courant et refroidi par la radiation demeure constante, alors nous aurons
- H = H'
- ou
- 4
- . -±=T«ie{t-0)
- it d1
- par conséquent et
- C = \j. es
- 3
- di-
- n* J (t—0)
- 4 ai
- (4)
- (5)
- Supposons maintenant comme dans l'expérience de M. Preece que t soit choisi (chaleur rouge sombre) et que 6 demeure constant, ce qui sera presque exact, puisque la température t est beaucoup plus élevée que celle des murs de sa chambre noire ; nous aurons également l’équivalent de 5(. J est constant (42 X ioG) et 7r2 est égal à 9,866. \j. dans les formules 4 et 5 est donc constant pour des fils de différents diamètres, mais de la même matière, chauffés à la même température.
- M. Preece, qui a de fait supposé e indépendant de la dimension du fil, ce qui, sans doute, est exact pour les grandes surfaces, a employé la formule :
- C ce lia'
- qu’il paraît avoir trouvée conforme à ses expériences. J’ai commencé mes essais au mois de novembre dernier, en prenant cette formule comme base de mon appréciation préliminaire des valeurs de l’effet thermique auxquelles je pouvais m’attendre ; mais, à ma grande surprise, je ne l’ai pas trouvée vérifiée du tout. Je trouve qu’il y a une perte de chaleur beaucoup plus considérable pour les fils fins, dans des circonstances pareilles que pour les fils gros, c’est-à-dire que la valeur de e, en prenant la formule (4) pour guide, est beaucoup plus grande pour les fils fins que pour ceux d’un gros diamètre.
- La puissance d’émission de surfaces de cuivre Spolies et couvertes de noir de fumée a été exactement fixée par M. D. Macfarlane (Procee-ding Royal Society, 1872, p. q.3), en mesure absolue pour un globe en cuivre de 4 centimètres
- de diamètre à environ -^--g d’une unité de chaleur
- C. G. S. par centimètre carré par seconde et par degré de différence de température, pour la surface polie avec un excès de température d’un peu plus de 6o° c., et pour la surface noircie avec un excès de 5° c. au-dessous. Pour les fils ronds, j’ai trouvé une puissance d’émission bien plus grande que Macfarlane, et comme je viens de le dire, plus le fil était fin, plus cette faculté était grande. J’ai obtenu différentes valeurs de e pour des fils de diverses dimensions, et pour un fil fin
- jusqu’à -ggg à une température d’environ 70° c.
- Je 11e pense pas qu’il y a lieu de s’étonner de ce résultat, bien qu’il fût certainement inattendu en rapprochant ces faits de quelques-unes des expériences de M. Aitken sur le « plan noir » maintenant célèbre qui montre la perturbation de l’air produite dans le voisinage d’un fil chauffé. Le résultat final est qu'un fil fin perdra sa chaleur beaucoup plus rapidement qu’un fil gros dans les mêmes circonstances, et je suis porté à croire que pour maintenir deux fils à la même température, il faudrait des courants plus forts pour les fils fins et plus faibles pour les fils gros que ne l’indique la formule d d.
- P. S. — Pour éviter tout malentendu, je ferai remarquer que nos expériences ont jusqu’ici été faites à des températures beaucoup plus basses que celles de M. Preece. Je 11’ai pas encore dépassé 80 ou 85° centigrade. Il est à noter que par les températures très hautes, comme la chaleur rouge sombre et le point de fusion du platine, les effets séparés de radiation et de conviction que j’ai compris d’après les théories de Newton et Fourrier, sous la dénomination de « puissance d’émission » peuvent avoir des relations toutes autres entre eux et avec le phénomène en général que par des températures basses. Il est fort possible qu’à de très hautes températures ù la radiation devient prédominante, la puissance d’émission devienne à peu près la même pour les fils fins et gros. Ceci correspondrait auxrésultatsdeM. Preece, mais, naturellement, la question demande à être étudiée.
- De ce qui précède, il est évident que quant aux fils à employer comme conducteurs pour la lumière électrique, nous devons nous garder d’appli quer des résultats obtenus à une très haute température à des cas où la température doit nécessairement être maintenue comparativement basse.
- Les ampèremètres optiques.
- A propos de l’ampèremètre optique de M. Gordon, signalé par M. J. Munro dans une de ses dernières correspondances, M. d’Arsonval nous com-
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- mimique les renseignements suivants sur les appareils du même genre construits par lui en 1881 :
- « Je me suis servi du saccharimètre à pénombre de Laurent. Le tube de cet appareil était rempli de sulfure de carbone et autour était enroulé un fil de cuivre de 2 m/m de diamètre. L’appareil ainsi construit donnait une déviation d’environ 3 degrés par ampère, et on pouvait apprécier le i/io° de division facilement.
- « Pour éviter l’emploi du sulfure de carbone comme corps actif, je fis construire par M. Wer-lein des cylindres de verre pesant de Faraday, ayant chacun 10 cent, de longueur. L’appareil était encore plus sensible qu’avec le sulfure.
- « Pour faire sur ce principe un appareil de mesure plus simple, j’avais eu l’idée de prendre 2 niçois faisant entre eux un angle fixe et de ramener au zéro en enfonçant plus ou moins dans le solénoïde le cylindre de verre pesant placé entre les deux prismes.
- « La déviation est proportionnelle, comme on le sait, à la longueur influencée. J’ai renoncé à |cet appareil par la seule raison qu’il est moins sensible et plus compliqué que les galvanomètres De-prez et surtout que le Deprez-d’Arsonval. Puis il faut appliquer l’œil à une lunette pour lire les indications, ce qui est toujours gênant.
- « J’avais aussi l’intention de l’appliquer à la mesure des courants alternatifs, de façon à relever point par point la sinusoïde.
- « Pour cela je me basais sur la persistance des impressions lumineuses.
- « Soit, par exemple, à relever la courbe du courant fourni par une bobine Siemens, sans commutateur. J’envoyais le courant dans l’instrument |au moment où la bobine traversait un certain point du champ magnétique, et comme la bobine faisait plus de 10 tours par seconde, on avait une déviation continue pour ce point. On changeait alors la position du point de contact et on avait une autre déviation, et ainsi de suite. L’électromètre ayant fourni un procédé plus simple pour ces sortes de mesures, j’ai complètement abandonné les mesures électro-optiques. »
- CORRESPONDANCE
- Paris, le 20 avril 1884.
- Monsieur le Directeur,
- Dans le numéro du i5 mars 1884 (page 492) La Lumière Électrique a publié une traduction d’un Mémoire du Dr V. Dvorak relatif à des expériences qu’il appelle électro-acoustiques, et qui sont destinées à montrer l’analogie entre les actions téléphoniques et certains effets attractifs et répulsifs produits dans l’air par des corps vibrants.
- Sur ces effets eux-mêmes et sur les expériences instituées
- pour les produire, je me bornerai pour le Moment à dire que les expériences sont très ingénieuses et qu’elles viennent très heureusement s’ajouter à celles du Dr Guyot, qui sont les premières en date, de M. Bjerknes et de M. Stroh, Cependant, il faut bien remarquer que toutes les expériences faites jusqu’ici pour imiter les effets èlectrodynamiques sont purement qualitatives : il est très probable que tant que l’on se bornera à imiter plus ou moins bien les actions électriques ou acoustiques, la question de savoir quelle est la vraie nature de ces actions au point de vue mécanique n’avancera guère.
- Il faudrait arriver à faire des mesures quantitatives,, et c’est là ce qu’il ne faudrait pas perdre de vue. Je sais bien que c’est aussi là précisément la difficulté; mais elle ne paraît pas insurmontable, et je puis même dire qu’il résulte de quelques essais entrepris dans cette voie qu’il ne paraît pas impossible d’obtenir dès à présent quelques résultats.
- J’espère pouvoir revenir prochainement sur ce sujet si intéressant.
- En attendant, je voudrais présenter quelques observations relatives à l’appareil principal dont se sertM. Dvorak.
- Je vous avoue que ce n’est pas sans quelque étonnement que j’ai vu le dessin qui le représente. Ce diapason, entretenu électriquement par l’intermédiaire d’une pointe plongeant dans du mercure; ce second diapason avec son éfec-tro-aimant embroché dans lé circuit du premier, et dont le noyau est composé de plusieurs lames de fer au lieu d’une tige unique et entouré d’un fil de imm de diamètre ; cette analyse des conditions que doit remplir le diapason interrupteur et celui qui est destiné à faire vibrer énergiquement une caisse de résonnance ; cette étude des effets de l’interruption représentés par la figure 3, page 494; tout cela est d’abord connu depuis longtemps et ensuite abandonné depuis longtemps encore.
- En effet, i’iuterruption au mercure du premier diapason G (lig. 1) a été imaginée par Lissajous il y a plus de 2S ans, employée par Régnault, par M. Helmholtz, etc.; mais ce mode d’interruption est mauvais, et l’inventeur Lissajous l’a abandonné, lorsque j’ai montré en 1873 qu’on pouvait obtenir le même résultat plus simplement et avec une plus complète sécurité en remplaçant la pointe par un style flexible et le mercure par une plaque de platine. Aujourd’hui je crois pouvoir vous dire qu’on ne doit se servir du mercure que quand on ne peut pas faire autrement, ce qui est fort rare.
- Les électro-aimants à gros fil et à noyau multiple sont connus aussi depuis bien longtemps également. Je ne puis dire s’il est nécessaire d’en employer un dans l’appareil de M. Dvorak, car il ne dit nulle part dans son Mémoire quelle est la hauteur des sons dont il a besoin.
- Mais si elle ne dépasse pas 2 à 3 000 vibrations par seconde, on peut affirmer que les résultats obtenus par M. Dvorak peuvent être obtenus à l’aide d’un seul diapason monté sur une caisse de résonnance et entretenu électriquement avec un électro-aimant ordinaire de la façon que j’a indiquée en 1873 et qui est généralement employée au moins en France depuis ce temps.
- Quant à l’analyse des effets de l’interruption au mercure, Lissajous l’avait faite ; je l’avais faite moi-même naturellement quand j’ai voulu changer ce mode d’interruption ; elle a été refaite encore avec beaucoup de soin par les personnes qui ont étudié le chronographe à étincelles d’induction (système Schultz), et on la trouve en particulier tout au long dans une notice fort bien faite sur ce chronographe par le capitaine Moisson, de l’artillerie de marine, page 17 et suivantes (>).
- En résumé, je pense donc que l’appareil du Dr Dvorak pourrait être très probablement simplifié, ce qui ne manque pas d’intérêt pour les personnes qui voudraient répéter l’ex-
- (*) Notice sur le phonographe à diapason, etc. Paris, chez Tanera, 6 me de Savoie, 1875.
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- périence et même aller plus loin, et faire, ainsi que je l’indiquais tout à l’heure, des mesures. C’est pourquoi j’ai cru devoir vous adresser ces courtes observations.
- E. Mercadier.
- FAITS DIVERS
- Dans la séance du 7 avril 1884, M. le ministre des postes et télégraphes a communiqué à l’Académie des sciences le relevé des diverses circonstances qui ont accompagné les coups de foudre observés en France pendant le second semestre de l’année i883. Ce relevé a été inséré in extenso dans les comptes rendus.
- Le Congrès international pour la détermination des unités électriques qui a eu lieu à Paris l’année dernière, reprendra ses séances au mois de mai prochain.
- A l’occasion des fêtes du cinquantenaire de l’inauguration dos chemins de fer en Belgique, on fera circuler sur les voies des tramways à Bruxelles, les premiers moteurs qui ont servi il y a So ans; ce train unique sera suivi d’un autre actionné par l’électricité : le premier et le dernier progrès du siècle.
- La Société Cockeril, de Seraing, vient d’être déclarée adjudicataire des travaux à exécuter pour la construction du palais de l’Exposition d’Anvers, la Compagnie ayant soumissionné au prix de 19 fr. 82 en moyenne par mètre carré.
- Nous extrayons ce qui suit d’une communication adressée de Vaud au Journal de Genève, et publiée dans son numéro du 9 courant :
- Vos lecteurs se souviennent peut-être d’un projet de petit chemin de fer électrique destiné à relier entre eux l’hôtel des Alpes de Territet et celui de Mont-Fleuri, appartenant tous deux à M. Ami Chessex.
- La différence d’altitude de ces deux établissements est d’environ 180 mètres.
- Après avoir étudié successivement tous les systèmes de transports mécaniques possibles pour résoudre le problème en présence, l’idée d’un chemin de fer électrique à voie étroite et à forte pente, fut celle qui prima toutes les autres. Elle est due à M. Charles Barde, ingénieur à Genève. Après avoir traversé la période d’études, elle vient d’entrer dans celle des essais pratiques.
- La combinaison et l’exécution du système adopté pour ce mode de traction, ont été confiées à MM. de Meuron et Cuénod, ingénieurs électriciens à Genève.
- Les dispositions qui ont été prises pour l’essai provisoire auquel nous avons eu le plaisir d’assister le Si mars dernier, sont à peu près les suivantes :
- Une voie de So centimètres de largeur sur environ 5o mètres de longueur est posée sur une pente moyenne de 3o 0/0. Elle est munie d’une petite crémaillère fixée au milieu de son écartement, et se termine par deux courbes de 20 mètres de rayon, destinées à montrer l’un des avantages sdu procédé, qui, contrairement au système funiculaire, peut se plier aux exigences du terrain.
- Le wagonnet porte une machine dynamo-électrique (système R. Thury), construite dans les ateliers de MM. de Meuron et Cuénod, qui transmet son mouvement au moyen d’un engrenage, à une roue dentée calée sur un des essieux et engrenant dans la crémaillère de la voie. Le mouvement d’ascension est ainsi forcé dès.que l’effort développé dans la
- machine est suffisant pour vaincre la résistance de la pesanteur et des frottements. Un frein électrique et un frein ordinaire à friction sont en outre placés sur le wagonnet, permettant à la descente de varier la vitesse à volonté.
- Quant à l’électricité, elle était produite le jour de l’essai par une machine dynamo-électrique développant une force d’environ cinq chevaux-vapeur et actionnée par une locomo-bile. Un autre essai fut fait en produisant l’électricité au moyen d’une turbine actionnant les machines à lumière qui servent à l’éclairage de l’hôtel des Alpes. C’est au moyen d’une installation hydraulique semblable que sera produite la force électrique lors de l’exécution définitive du projet.
- Enfin, la transmission ou canalisation servant au transport de cette force dans le récepteur situé sur le wagonnet, se compose de câbles en cuivre fixés le long de la crémaillère de la voie, et établissant le contact électrique par l’intermédiaire des balais métalliques de ce récepteur, ainsi que cela a lieu dans les différents systèmes des tramways électriques.
- Le wagonnet chargé de deux, trois et même quatre personnes, représentant un poids total variant entre 3oo et Soa kilos, s’est élevé régulièrement le long de cette forte pente avec une vitesse de 1 m. 3o à 2 mètres par seconde, et la descente s’est opérée à plusieurs reprises avec la même sûreté, grâce à l'ingénieuse application du frein électrique mentionné ci-dessus. Dans ces conditions de vitesse, la durée du trajet complet entre les deux hôtels, serait de 7 à 8 minutes.
- Toutes les précautions nécessaires pour éviter des déraillements, par exemple au passage des courbes, pourront être très facilement prises lors de l’étude définitive du projet qui paraît être, si nous sommes bien renseignés, à peu près décidée, sous réserve toutefois de la concession fédérale.'
- L’installation actuelle est celle d’un simple essai, et les dimensions définitives, soit de la voie, soit du wagonnet, seront probablement arrêtées de façon à pouvoir transporter aisément de quatre à six personnes par course.
- L’Allemagne a déjà envoyé vingt demandes d’emplacements au comité de l’Exposition de Philadelphie et l’Angleterre six. On paraît s’attendre à une exposition historique très intéressante de la Belgique.
- On se propose de former un Institut national d’électricité à New-York ; un comité s’est formé dans ce but, et la première réunion aura lieu le 12 mai prochain pour procéder à la constitution définitive.
- Un congrès d’inventeurs a eu lieu à Cincinnati au commencement de ce mois dans le but de protester contre les modifications projetées des lois sur les brevets. Un comité permanent a été nommé pour veiller aux intérêts des inventeurs américains en général.
- L’électricité sera largement représentée à l’exposition industrielle de Cincinnati qui aura lieu du 3 septembre au 4 octobre prochain. La section électrique comprendra selon le prospectus : les applications industrielles de l’électricité, des appareils télégraphiques et téléphoniques, des moteurs électriques, des machinés dynamo, etc.
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- Éclairage électrique
- A la suite d’un vote récent du conseil municipal, la lumière électrique va être installée aux Buttes-Chaumont. 3o 000 francs ont déjà été souscrits dans Ce but par les
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- habitants du quartier et l’installation comprendra 3o foyers à arc alimentés par des machines Brush,
- L’éclairage électrique de la Chambre des communes, à Londres, a eu pour résultat de décider les autorités à étendre l’installation à toutes les parties du palais.
- La machine dynamo qui vient d’être installée au musée de Kensington peut alimenter 125 foyers à vingt bougies. C’est une machine Compound, mais elle peut être employée au chargement des accumulateurs Faure-Sellon-Wolckmar du musée et remplacer une plus petite machine du même type, installée il y a un an environ.
- Le Criterion Theatre, à Londres, qui vient d’inaugurer une nouvelle saison la semaine dernière, est maintenant entièrement éclairé à la lumière électrique.
- L’installation a été faite par l’Edison and Swan United C°. Le nombre total des foyers est de 6oo, dont 5io pour la salle et la scène, répartis sur io circuits. Les lampes sont toutes du système Edison, d’une intensité lumineuse variant de io à 5o bougies. La température dans la salle ne s’est jamais élevée au-dessus de 60 degrés.
- Les machines sont au nombre de deux du type Armington et Sims, à grande vitesse, dont chacune est capable de fournir tout le travail nécessaire à sa vitesse ordinaire de 240 tours par minute. La force motrice est fournie par des chaudières qui servent également au chauffage.
- Les magasins de MM. John Mitchell et Son, à Edimbourg, sont éclairés avec des lampes à incandescence. Le courant est fourni par des piles secondaires chargées par une machine dynamo Higgs.
- Le parc de Valentino dans lequel se trouvent les bâtiments de l’Exposition de Turin va être éclairé par 64 foyers à arc Kremenezski, 34 du système de Ganz et 48 lampes différentielles de Siemens. La salle des concerts sera pourvue de 12 foyers Ganz.
- Douze lampes Siemens seront disposées sur la place Carlo Felice, et 35 du même système dans la gare. Plusieurs kiosques du parc seront éclairés par des lampes à incandescence.
- La force motrice pour toutes les installations d’éclairage électrique atteindra près de 400 chevaux et sera fournie par deux machines puissantes.
- Un chemin de fer électrique va également fonctionner sur un parcours de 800 mètres.
- L’inauguration de l’Exposition aura lieu définitivement le 26 de ce mois.
- Le ministre des travaux publics en Italie vient d’adopter la lumière électrique pour les trains de chemin de fer. Plusieurs systèmes sont essayés en ce moment afin d’en choisir le meilleur.
- Le ministère de la marine espagnole vient d’adopter l’éclairage électrique pour tous les vaisseaux de guerre de plus de six mille tonneaux. Plusieurs cuirassés et une partie des navires en bois qui forment l’escadre d’évolution ont reçu l’ordre de se rendre à Barcelone pour être munis des appareils nécessaires.
- Le procès de la Compagnie Bernstein contre la Compagnie allemande Edison vient d’être décidé en faveur de la première Société, par le bureau des brevets, à Berlin, qui a accordé un brevet indépendant à M. Bernstein, pour une invention bien distincte.
- Les essais de la lumière électrique à bord des vaisseaux de la marine allemande comme protection contre les bateaux torpilles n’ont jusqu’ici pas donné de bons résultats, parce que la portée de l’éclairage a été trouvée insuffisante. Les essais vont pourtant être continués avec des appareils d’une plus grande puissance lumineuse.
- La Compagnie allemande Edison a adressé une demande au Sénat de Lübeck pour obtenir la permission de construire une station centrale de lumière électrique pour distribuer la lumière et la force dans toute la ville.
- Voici quelques nouveaux détails sur le phare Macquarie, installé à l’entrée du Port-Jackson, Australie, dont nous avons parlé et qui est un des plus beaux du monde. C’est un feu tournant blanc du système de Fresnell, de première classe, dioptrique et à 16 faces, donnant un éclat de 8 secondes par minute, avec une portée de 25 milles vers la mer. Les lampes à gaz et à l’huile employées par le beau temps ont une flamme de 1 1/2 pouce de diamètre avec une intensité d’environ 200 bougies. Quand ces flammes sont dans le foyer, il y a une consommation d’environ 40 pieds cubes de gaz de 16 bougies par heure et l’intensité moyenne des éclats de l’appareil est estimée à 40000 bougies. L’intensité moyenne au foyer de la lumière électrique employée par les temps de brouillard n’est pas de moins de cinq ou six millions de bougies. En dix secondes, on peut, par un arrangement fort simple, substituer la lumière électrique au gaz ou vice versa. Le phare est destiné à éclairer la moitié de l’horizon et on peut donc utiliser les rayons vers la terre par un miroir dioptrique. La lumière électrique peut être employée à sa capacité totale ou à mi-force.
- .L’usine où se fabriquent les lampes Edison, à New-York, a déjà envoyé 80000 de ces lampes en Europe depuis le commencement de cette année.
- La bibliothèque du collège de Columbia, à New-York, est éclairée depuis le 24 mars par des lamoes à incandescence Edison. Le moteur est une machine Armington Sims.
- Depuis plus d’un an, la station centrale de la New-York Steam C° fournit la vapeur à un grand nombre de bâtiments dans le quartier des affaires de la ville, tant pour le chauffage que pour actionner des ascenseurs. En général, le quartier est presque désert après s x heures du soir et la Compagnie est forcée de laisser s’échapper la vapeur, dont elle ne trouve pas l’application le soir et la nuit. C’est cette circonstance qui a donné aux directeurs l’idée d’utiliser la vapeur, depuis six heures du soir jusqu’au matin, pour l’éclairage électrique, et, selon une convention avec la New-York Electric Light C°, le nouveau service va être organisé immédiatement.
- Deux Compagnies ont soumissionné pour l’éclairage d’une partie des rues de New-York, l’United States Ulumi-nating C°, avec 282 foyers, et la Compagnie Brush avec 475 lampes à arc. Le prix offert par les Compagnies est le même, c’est-à-dire 3 fr. 5o par nuit et' par lampe.
- Le 29 mars, à minuit, toutes les lampes de la Chestnut Street, à Philadelphie, se sont éteintes par suite d’un accident arrivé à l’une des dynamos. Les cinq machines de réserve ont été immédiatement mises en marche et l’interruption de l’éclairage n’a duré que cinq minutes.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
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- La ville de Norfolk est entièrement éclairée à l’électri-r,>'Gité, par les systèmes Brush et Swan. C’est la première ville <je l’Etat de .Virginie qui a adopté le nouvel éclairage.
- Des installations d’éclairage électrique des rues sont en train dans les villes de Sioux City, Iowa, et Orange, New-Jersey.
- Télégraphie et Téléphonie
- * Des expériences importantes vont être faites par les autorités militaires pendant l’été prochain, à Chatham, avec différents systèmes de signaux télégraphiques et de lumière électrique.
- . La valeur du fil et des appareils télégraphiques exportés de l’Angleterre pendant le mois de mars dernier s’est élevée à 5,590,025 fr., contre 3,988,225 fr. pour la même période en *883. __________
- La statistique officielle des télégraphes en Espagne démontre que le nombre total des bureaux télégraphiques ouverts au public au 3i décembre dernier était de 647, dont 260 ont été établis pendant l’année dernière. Le nombre des . dépêches transmises aux principaux pays de l’étranger était de 134,918 pour la France, 41,938 pour l’Angleterre, 23,129 pour le Portugal, 11,718 pour PAlleniagnc, et 8,249 Pour l’Italie. __________
- Le ministère du commerce en Autriche s’est prononcé en faveur d’une réduction du tarif télégraphique entre l’Autriche-Hongrie et l’Allemagne; néanmoins, aucune décision n’a été prise en attendant le prochain congrès télégraphique, qui se réunira en i885 à Berlin, et qui s’occupera spécialement de la question du tarif international.
- Les lignes télégraphiques en Palestine sont celles de Jérusalem à Bethléem, de Jérusalem à Jaffa, Nabulus et Jaffa à Ghaza-el-Arisch: Sur la première de ces lignes, on n’expédie que les télégrammes rédigés en langue turque ou arabe, tandis que les autres lignes acceptent toutes les langues; il est pourtant préférable d’employer le français pour la correspondance avec l’Europe, à cause de l-igno-rance des employés turcs des autres langues. Il n’existe pas, comme dans les autres grandes villes de province, un service spécial international séparé du service turc.
- ' La direction générale des postes à Berlin a répondu favorablement à la demande de la chambre de commerce de Francfort au sujet de l’établissement d’une communication télégraphique directe entre la bourse de leur ville et celles de Munich, Londres et Bâle.
- Le jury de l’Exposition de. Calcutta a décerné une médaille d’or à la Consolidated Téléphoné Construction Company pour les téléphones fabriqués et exposés par la Société. ____
- La longueur totale des lignes télégraphiques du Brésil est aujourd’hui de 7419 kilomètres, avec i3 25o mètres de câbles. Le nombre des bureaux télégraphiques est de i36.
- \ Dans l’année 1881-82, 739906 dépêches ont été transmises et les recettes combinées pour toutes les lignes étaient pour la même année, d’environ trois millions de francs contre 3 millions et demi de dépenses.
- Le câble entre Rio Grande do Sul et Montevideo est interrompu, ainsi que celui de Trinidad, à Demerara. La .
- comjnunicatiôn télégraphique est rétablie entre Falmout'h et Bilbao.
- Une, dépêche de New-York, en date du 10 avril annonce que. la censure a été rétablie à la Havane pour toutes les dépêches télégraphiques arrivant et partant de l’île.
- La Baltimore and Ohio Telegraph C° a établi un service spécial entre les Bourses de Washington, Baltimore, Philadelphie et New-York qui sont maintenant en communication directe l’une avec l’autre.
- La Postal Telegraph C°, de New-York, a proposé au gouvernement des Etats-Unis de se charger de toute la correspondance télégraphique du département des Postes à des prix variant de 75 centimes à 2 fr. 5o par dépêche de vingt mots.
- La Télégraphie Gazette donne les détails suivants sur le réseau téléphonique des mines de charbon de Mariemont et de Bascoup, en Belgique, qui relie entre eux les bureaux et les habitations particulières des directeurs, aussi bien que les sept mines principales. La longueur totale du fil employé est d’environ 58ooo mètres et le bureau central ne se trouve pas comme d’habitude au milieu du réseau, mais dans le bâtiment de l’administration centrale, d’où tous les fils partent dans la même direction. La ligne principale se compose de 28 fils placés sur 42 poteaux d’une hauteur de douze mètres et à une distance de 80 mètres l’un de l’autre. La mine la plus éloignée est celle de Trazegnies, qui est à sept kilomètres du bureau central, la mine de Sainte-Catherine n’est éloignée que de cinq kilomètres, mais quand ces deux bureaux sont reliés ensemble à travers le bureau central, la. distance à franchir devient néanmoins de douze kilomètres. Ori emploie le transmetteur Ader et le commutateur suisse avec les signaux Edison au bureau central.
- Un transmetteur avec 20 points de contact va être essayé prochainement par l’inventeur M. Webster Gillettsur un des câbles transatlantiques.
- Le rapport annuel de l’American Bell Téléphone C°, qui vient d’être publié, accuse une augmentation de 25798 abonnés pendant l’année. Cent soixante-cinq réseaux ont été construits avec 13417 milles de fil. Les bénéfices nets de la Compagnie ont été de 7387155 francs, c’est-à-dire une augmentation de 2 5i5oqo fr. sur l’année précédente.
- Le système des avertisseurs d’incendie de Boston comprend 400 boîtes à signaux distribuées dans toute la ville, qui est divisée en dix quartiers d’incendie. La longueur totale du fil employé atteint plus de 3oo milles.
- Un réseau téléphonique vient d’être établi à Tacubuya, Mexique; le bureau central est en communication directe avec celui de la ville de Mexico, et les conversations entre les deux villes sont au prix de 25 centimes par 5 minutes. Le service se fait la nuit comme le jour, et le prix de l’abonnement à Mexico est de 25 fr. par mois pour toute distance au-dessous d’un kilomètre du bureau central. Le nombre des abonnés dans les deux villes est de 1029.
- Le Gérant : A. Noaillon.
- Paris. — Imprimerie P. Mouillot, i3, quai Voltaire. — 47472 ,
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- La Lumière
- ue
- Journal universel d’Électricité
- 5:i, rué Vivienne, Paris
- directeur:. Dr CORNELIUS HERZ
- SECRÉTAIRE DE LA RÉDACTION : AUG. GUEROUT | ADMINISTRATEUR : HENRY SARONI
- 6°ANNÉE (TOME XII)
- SAMEDI 3 MAI 1884
- N» 18
- SOMMAIRE
- Note sur la théorie des machines dynamoélectriques ; M. Leblanc. — Les nouvelles bobines de résistance de M. Carpentier; Aug. Guerout. — Sur un compteur d‘e temps pour la lumière électrique ; P. Clemenceau. — Éclairage électrique du Jardin des Palmiers à Hanovre; F. Uppen-born. — Les machines à vapeur rapides (8° article); G. Richard. — Chronique de l’étranger : Angleterre ; J. Munro. — Revue des travaux récents en électricité : Théorie élémentaire de la méthode de duplex de Schwendler, par H. Discher. — A propos de l’éclairage électrique des locomotives, par E. Maiss. — Horloge électrique de MM. Grau et Wagner. — L’action .des flammes au point de vue électrostatique, par V. Dvorak. — Une application de l’électricité à la chirurgie. — L’éclairage électrique des mines de Mechernich. — Expériences comparatives avec des bougies photométriqües étalon, par le Dr Hugo Krüss. -- Sur les décharges électriques qui résultent de l’emploi des hautes tensions dans les lampes à incandescence, par le Dr J. Puluj. — L’effet du sel ammoniac impur dans les piles. — Modification des bobines des électro-aimants, par M. G. Vicentini. — Pile photo-électrique de M. J. Borg-mann. — Bibliographie : Applications de l’électricité aux maladies des femmes, par le Dr A. Tripier; A. D’Arson-val. — Faits divers.
- NOTE SUR LA THÉORIE
- DES
- MACHINES DYNAMO ÉLECTRIQUES
- Le but que nous nous proposons est de pouvoir déterminer à priori quels devront être les éléments constitutifs d’une machine capable de fournir une force électromotrice donnée E lorsqu’elle sera traversée par un courant d’intensité déterminée I, aura une résistance R et tournera à une vitesse w également assignées à l’avance.
- Or nous savons que, toutes choses égales d’ailleurs :
- i* La force électromotrice est proportionnelle à la vitesse de rotation;
- a0 Elle est proportionnelle à la racine carrée de la résistance du conducteur enroulé sur la machine.
- Ces deux lois ont été vérifiées par M. Marcel Deprez.
- Nous pouvons donc écrire :
- E = w /‘R? [I, wtjwia m3 ... x„/i) Si A/a »d
- wi, m2 m3... étant les masses des divers points matériels qui constituent la machine, xlfyif zit x2f y2, z2... les coordonnées de ces points, /j/2 ... les forces naturelles qui s’exercent entre eux. Il est à remarquer que, d’après un théorème de Helmoltz, ces forces peuvent être exprimées en fonction des coordonnées. La fonction <p ne dépend donc que de l’intensité des masses et de leurs coordonnées.
- Pour arriver au but proposé, il nous faut rechercher :
- i° Comment varie la fonction cp lorsque I seul varie, autrement dit quelle est l’équation de là caractéristique;
- 2° Comment varie cette fonction lorsque I restant constant, les masses m et leurs coordonnées varient.
- Cette méthode a été suivie par M. Marcel Deprez :
- i° Lorsqu’il a cherché à déterminer expérimentalement la loi qui lie la force électromotrice 4 l’intensité en relevant les caractéristiques d’un grand nombre de machines ;
- 2° Lorsqu’il a établi son théorème dit * des simL litudes » afin de ramener l’étude des champs magnétiques de grandes dimensions à celle de champs magnétiques ne comportant que des pièces très réduites, la recherche des dispositions à adopter pouvant se faire dans ce cas par tâtonnements et n’entraîner aucune dépense sensible.
- i° Recherche de l'équation de la caractéristique. — Cela revient à chercher quelle est la relation qui existe entre le couple développé sur l’axe d’une machine dynamo-électrique et l’intensité qui traverse cette machine. Nous admettrons l’existence d’une masse élémentaire d’électricité telle qu’il ne puisse en exister de plus petite et dont la notion corresponde à la notion de l’atome en chimie. Cette masse d’électricité n’étant autre chose que la quantité nécessaire pour amener la décomposition
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- d’un atome de substance quelconque dans un voltamètre.
- Lorsqu’une pareille masse se transporte le long d’un conducteur, la loi de Joule nous apprend qu’elle communique à chacun des points matériels qui le composent une quantité d’énergie proportionnelle à sa vitesse de translation.
- Or cet accroissement d’énergie communiqué à chacun des points matériels du conducteur 11e peut l’ètre que par un ébranlement quelconqne qui augmente sa force vive. Soit :
- m la masse d’un des points matériels qui composent le conducteur,
- va la vitesse moyenne du mouvement vibratoire dont est animé ce point (vitesse qui est fonction de sa température),
- v sa vitesse à la suite de sa rencontre avec la masse élémentaire d’électricité qui parcourt le conducteur,
- jjr. la masse élémentaire d’électricité,
- v, sa vitesse de translation,
- ôn aura :
- m (v* — v0-) = |J. v'i
- Si nous considérons le conducteur comme formé de files de molécules juxtaposées, chacune [de ces piles étant le lieu de phénomènes identiques, et si la section du conducteur comprend g de ces piles.
- Si nous supposons de plus que chaque pile contienne N points matériels dans l’unité de longueur, la longueur totale du conducteur étant l.
- Nous pourrons voir que :
- i° Pendant le temps È la même masse d’électricité rencontrera les N l points d’une même file et leur communiquera une quantité totale de mouvement égale à N lin (v — v0).
- 2“ Si nous supposons que, pendant le même temps, d’autres masses d’électricité parcourent de la même manière toutes les autres files qui composent le conducteur, cet accroissement de quantité de mouvement deviendra uNh» (v —v0).
- Mais on peut décomposer par la pensée le conducteur en une série de tranches dont l’épaisseur ne renferme qu’une molécule matérielle, et considérer toutes les masses d’électricité qui partent simultanément d’une des tranches pour y revenir après avoir parcouru le conducteur. Le nombre de ces tranches sera égal à N /.
- _ Il en résulte que pendant le temps ~ les divers
- points matériels qui constituent le conducteur recevront un accroissement de quantité de mouvement égal à
- a Na /* m (v — v0)
- cet accroissemént de quantité de mouvement étant
- absorbé à chaque instant par les forces que développe la température inférieure du milieu ambiant.
- Or on a :
- WJ (v* — V05) = (J. V4
- et, d’autre part, en appelant A le viriel du système formé par le conducteur et P le poids de ce dernier :
- pp
- N l G m = - - v0a = A
- g g
- A étant une quantité proportionnelle au poids P, mais ne dépendant que de la nature du métal qui compose le conducteur et de sa température, de même que N. __
- On en tire, pour la valeur de l’accroissement de la quantité totale de mouvement pendant l'unité de temps :
- Et si l’on remarque que l’intensité du courant qui traverse un conducteur est proportionnelle à sa section et à la vitesse de translation de l’électricité, ou, autrement dit, que l’on a I = o vt on peut écrire l’expression ci-dessus :
- r-,[+v/¥^Fi/?]
- Dans la pratique, l’on n’a à considérer que des conducteurs en cuivre rouge ; il s’en suit que dans
- la formule précédente, les coefficients N, -, m, g
- ont des valeurs constantes. Il en est de même pour 1*. Nous pouvons donc la remplacer par la suivante, où nous appellerons i l’intensité qui traverse l’unité de section du conducteur :
- Pj [+ / » + 0* + 1/ a]
- Or, rappelons-nous le théorème des quantités de mouvement :
- « La somme des moments des impulsions élémen-« taires des forces extérieures appliquées à un « système, par rapport à un axe quelconque, est « égale à la somme des moments des accroisse-« ments de quantité de mouvement des divers « points du système, par rapport au même axe. 1
- Si nous considérons le cas d’une machine dynamo-électrique alimentant un circuit ne comprenant pas de force contre-électromotrice, les forces extérieures, une fois le régime établi, se réduisent à une force F qu’on peut supposer appliquée à l'unité de distance de l'axe de la machine, et aux forces déterminées par la température du milieu ambiant.
- Si le conducteur ne s’échauffe pas, les points matériels qui le composent demeurent dtgis le même état, et la somme des accroissements de
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- mouvement du système pendant un temps quelconque est nul.
- Ces forces se font donc équilibre. Mais nous avons un moyen de les mesurer en analysant le phénomène comme nous l’avons fait plus haut. Le couple développé sur l’axe delà machine a pour effet d’augmenter la somme des moments des quantités de mouvement des points du conducteur par rapport au même axe, mais cet accroissement est immédiatement absorbé par les autres forces.
- Pour une machine déterminée, lorsqu’on fera varier l’intensité, l’accroissement de quantité de mouvement de chaque point, variera suivant une loi que nous avons établie : le bras de levier demeurant le même, le moment de l’accroissement variera comme l’accroissement lui-même.
- Il en résulte que le couple développé sur l’axe de la machine aura pour expression :
- F*MPi[|/« + y/a-(- b /].
- M étant un coefficient propre à la machine considérée. Or, il est à remarquer que ce couple ne dépend que de l’intensité qui parcourt l’induit, et qu’on peut, sans agir sur lui, soit exciter les inducteurs par une source étrangère, soit les remplacer par des aimants permanents susceptibles de déterminer le même champ magnétique, et faire varier à volonté la résistance du circuit extérieur.
- Il en résulte que la somme des moments par rapport à l’axe de rotation de la machine des accroissements de quantité de mouvement des divers points du circuit extérieur compris entre les deux balais doit être nulle.
- Autrement dit, le nombre P ne doit représenter que le poids de cuivre enroulé sur l'induit, et le coefficient M ne dépendre que du mode de constitution de cet induit.
- Nous verrons tout à l’heure que le terme a est très petit par rapport au terme b.
- Nous pouvons donc énoncer cette loi :
- Le couple développé sur l'axe d'une machine dynamo - électrique est proportionnel à la puis-
- sance-de l'intensité qui parcourt cette machine.
- Cherchons maintenant l’équation delà caractéristique, nous avons :
- e7I=f“’
- d’où l'on tire
- E=w v/RMP [ v/âT-fi/« -M i] = toMP[(/« + \/a + b /.
- D’où la proposition suivante :
- La caractéristique est une parabole ayant pour axe l'axe des .v.
- 2° Comment varie la force éleùtromotrice d'une machine dynamo-électrique en fonction des masses qui la composent et de leurs positions respectives.
- Nous sommes arrivés plus haut à la formule
- F = M PI \èj a ^ a -f- bi\ •
- Le coefficient M dépendant du mode de constitution de l’induit, nous pouvons dire :
- Si l'on considère deux machines quelconques dont les induits soient recouverts d'un même poids de fil de même section et tournent à une même vitesse angulaire, les forces électromotrices développées par le passage d'une même intensité seront entre elles dans un rapport constant qui ne dépendra que des modes de constitution de leurs induits.
- Nous sommes conduits à rechercher comment variera le coefficient M avec le mode de construction des machines. Sans chercher à résoudre ce problème dans sa généralité, nous examinerons si, la valeur de ce coefficient étant connue pour une machine déterminée, on n'en pourrait pas déduire la valeur de ce même coefficient pour une machine géométriquement semblable et K fois plus grande.
- Or si nous considérons deux éléments de volume homologues dans les deux machines, l’accroissement de quantité de mouvement que recevront les points matériels compris dans l’élément de la deuxième machine sera k3 fois plus grand que l’accroissement relatif aux points homologues de la première machine, si l’intensité est la même dans les deux cas, puisque chaque point matériel subit les mêmes impulsions pendant le même temps. De plus, la distance à l’axe de l’élcment de la deuxième machine sera k fois plus grande que celle de l’élément de la première. Les deux moments de ces deux accroissements seront dans le rapport /c4.
- Le couple développé par une intensité déterminée sur l’axe de la deuxième mac-hine sera k4 fois plus grand que celui développé avec l’axe de la première machine par le passage de la même intensité.
- Le coefficient M est donc proportionnel aux dimensions linéaires du modèle d’induit considéré.
- Nous pouvons exprimer ce résultat de la manière suivante :
- Si on considère plusieurs machines dont les induits soient géométriquement semblables et recouverts d'un conducteur de même section, lorsque ceux-ci seront parcourus par des courants de même intensité et tourneront avec des vitesses angulaires inversement proportionnelles à leurs diamètres, ces machines développeront des forces électromotrices proportionnelles aux poids de leurs induits.
- Nous avons admis plus haut, sous bénéfice d’inventaire que le couple développé sur l’axe ^’unè
- machine variait, comme la puissance - de l’intensité
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- ‘qui* là parcourait, en rapprochant cette loi de la dernière, nous arrivons à cette conclusion :
- Si on considère deux induits géométriquement semblables, et recouverts de conducteurs d'égale section, si leurs dimensions linéaires sont entre elles dans le tapport k, on pourra développer le même couple sur les axes de ces deux induits en faisant parcourir le plus grand par une intensité k2 fois plus faible que celle qui parcourt le plus petit, c'est-à-dire en dépensant k fois moins d'énergie puisque la résistance du premier est k:) fois plus grande que celle du second.
- Ce dernier phénomène a été maintes fois vérifié par l’expérience, et, comme il est facile de le voir, nous force à admettre que dans l’expression Y aJrŸa,-\-bi, le coefficient a est très petit par rapport à b.
- Les lois précédentes peuvent être d’un grand secours dans l’étude des machines dynamo-électriques. Elles réduisent l’étude d’un type de machines dynamo-électriques à la détermination expérimentale du coefficient que nous avons désigné ci-dessus par la lettre M.
- Il est à remarquer que dans l’étude précédente, nous n’avons pas fait une seule allusion aux forces magnétiques qui sont pourtant la véritable cause de la production du courant électrique. C’est que ce sont là des forces intérieures, et qu’il n’est pas plus besoin de les connaître pour appliquer le théorème des quantités de mouvement que pour appliquer le théorème des forces vives, c’est-à-dire le principe de la conservation de l’énergie. En raisonnant de cette manière, on ne peut pas affirmer que le phénomène voulu se produira ; il faut pour cela l’intervention d’autres forces qui sont les forces magnétiques, mais on est certain que s’il se produit, ce sera dans les conditions assignées par la théorie.
- Cependant, nous avons supposé que le courant développé était tel que si on décomposait le conducteur en une série de tranches parallèles, ne renfermant chacune qu’un atome dans son épaisseur, les mêmes phénomènes se passaient simultanément dans toutes les tranches. Autrement dit, nous avons admis que le courant était rigoureusement continu, ce qui ne serait possible qu’avec une machine idéale, dont l’induit serait dérivé en une infinité de sections infiniment minces, et qui se déplacerait au milieu d’un champ magnétique rigoureusement uniforme et complètement saturé.
- Nous avons donc implicitement supposé que le champ magnétique avait, une constitution spéciale définie par la continuité absolue du courant développé par la machine.
- On peut d’ailleurs s’en rendre compte comme il suit :
- Considérons un anneau Gramme AA' (fig. 1)
- situé entre deux pièces polaires B B, B'B','nous savons que les lignes de force qui émergent de la pièce polaire B B se dirigent d’abord vers le centre de l’anneau, se recourbent dans son extérieur et en sortent suivant une direction symétrique de la direction initiale par rapport à l’axe xy, pour aboutir à la pièce B'Br.
- Les directions telles que b b' et a a' sé rapprochent d’autant plus des directions bo et ob' que là masse de fer de l’anneau est plus grande par rapport à celle du conducteur.
- La présence de ces lignes de force nous est révélée par le fantôme magnétique qu’on peut déterminer en rendant l’axe o vertical, recouvrant l’ensemble d’une feuille de carton et saupoudrant celle-ci avec de la limaille de fer.
- Or, tout nous porte à croire, notamment les expériences de M. Bjerknes et de M. Decharme
- que l’ancienne'conception de Faraday était exacte, que ces lignes de force ne correspondent pas seulement à une notion mathématique : Y orthogonale aux surf aces de niveau,, mais qu’elles ont une existence physique caractérisée par un phénomène dont la nature intime nous est encore inconnue.
- Pour mieux faire comprendre notre pensée, nous admettrons que les molécules du milieu, siège des phénomènes magnétiques, sont l’objet de mouvements giratoires autour de certains axes m', odà', a"a",., (fig.2) et que ces axes ne sont autres que les lignes de force. Supposons que l’on cherche les traces de tous ces axes surfin plan quelconque, on aura une série de points ss,s,... qui devront être régulièrement espacés si le champ magnétique est uniforme. En même temps, toutes les molécules constituant le milieu magnétique devront graviter autour des points ssss (fig. 3). Or, il est évident que le nombre de ces traces sera maximum lors-qu’autour de chacune d’elles gravitera une. seule molécule. Dans cê cas, le champ magnétique que nous avons coupé par le plan P P' sera aussi dense que possible.
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- Si nous revenons maintenant à l’anneau Gramme considéré plus haut, nous devrons dire que le champ dans lequel il se meut, ou bien le volume compris entre les armatures B B et B B' n’est sus ceptible de renfermer qu’un nombre déterminé de lignes de force. Autrement dit, dans ce volume, on ne peut, engendrer qu’un champ magnétique d’intensité limitée.
- Si l’on renforçait indéfiniment les inducteurs, les nouvelles forces émises ne sauraient se frayer un
- chemin vers le centre de l’anneau et prendraient de nouvelles directions telles que Bat B'.
- L’hypothèse que nous avons faite sur la continuité absolue du courant exige que le champ dans lequel se meut l’induit soit aussi dense que possible. En effet, soit Q la section d’une des spires du conducteur, supposons qu’elle se meuve dans un champ magnétique uniforme dont les lignes de force
- tion du champ magnétique 'd’une machine quelconque, tout en diminuant la résistance extérieure de manière que la vitesse restant constante, l’intensité demeure la même, le courant produit devient de plus en plus ondulatoire, et l’on voit jaillir de fortes étincelles aux balais.
- Mais dans la réalité, le champ magnétique de nos machines dynamo-électriques se rapproche-t-il des conditions que nous venons de définir. Il en est bien ainsi, et M. Marcel Deprez l’a constaté dans de nombreuses expériences, qui l’ont amené depuis longtemps à cette conclusion que dans les machines dynamo-électriques, le champ magnétique est toujours très voisin de la saturation, et s’il y a utilité à faire croître l’intensité qui circule autour des inducteurs à mesure que croît celle qui circule autour de l’induit, c’est que cette dernière aimante l’anneau qui réagit sur les inducteurs et tend à diminuer leur magnétisme. Mais plus les inducteurs contiendront de fer par rapport à l’anneau, plus cet accroissement d’intensité pourra être faible.
- En définitive, les lois précédentes peuvent servir de guide utilement dans les recherches, et cela d’autant plus que le champ magnétique d’une machine
- FIG. 4
- P'
- aient les directions représentées ci-contre (fig. 4). Si on déplace O avec une vitesse constante dans le sens de la flèche, la force électromotrice développée dans la spire sera à chaque instant propor tionnelle au nombre de lignes de force comprises dans la section Q, mais ce nombre varie à chaque instant d’une unité lorsqu’une des lignes émerge de la section et lorsqu’une autre y rentre.
- Il en résulte que le courant produit est ondulatoire : c’est une nouvelle cause qui s’ajoute à l’influence de l’épaisseur des bobines entourant l’anneau. Mais il est évident que plus le champ magnétique sera dense, moins sensible sera l’effet de ce nouveau phénomène.
- On sait d’ailleurs que si l’on diminue l’excita-
- Qf GDp
- QtÇp
- O1 Qi
- Fia. 3
- dynamo-électrique se rapproche davantage de la perfection que cette machine est plus grosse.
- La méthode d’étude de ces machines basée sur les théorèmes énoncés plus haut, qu’on pourrait appeler méthode des machines semblables, a été suivie par Edison lorsqu’il a étudié ses grosses machines, celle qui figurait à l’exposition de 1881 en particulier. Or voici quelques données sur les types qui se construisent actuellement à l’usine d’Ivry-sur-Seine :
- TYPE NOMBRE de lampes POIDS de l’induit POIDS des électros POIDS total * NOMBRE de tours TRAVAIL absorbé en chevaux
- E l5 108,84 226,75 334 5 2200 3 ~
- Z 60 i36,o5 85g.38 1233 1200 ÎO
- L i5o 226,75 1673,51 258o 900 18
- K 250 317,45 2428,4g 3814 ÇOO 35
- C 1200 6o3i,55 i3i5i,oo 28707 35o 125
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- Toutes ces machines ont la même forme qui est bien connue.
- Celle qui peut absorber 125 chevaux pèse plus de 28 tonnes. Or, si l’on voulait, par exemple, faire une locomotive électrique capable de développer 5oo chevaux, on arriverait à un poids de plus de 100 tonnes, ce qui est inadmissible.
- Il est vrai qu’en partant d’autres types, nous pourrions peut-être arriver à des poids moindres. Néanmoins nous ne pensons pas qu’on puisse adopter dans une locomotive ou dans tout autre cas où le grand poids d’une machine serait une cause d’inconvénients graves, les types de machines dynamo-électriques qui ont été réalisés jusqu’ici et nous voici amenés à rechercher quel est le type de machine dynamo-électrique qui pourra développer la plus grande puissance sous un poids donné.
- {A suivre.) M. Leblanc.
- LES NOUVELLES
- BOBINES DE RÉSISTANCE
- DE M. CARPENTIER
- En parlant dans un précédent article {La Lumière Electrique, vol. XI, p. 365) des boîtes de résistance construites par M. Carpentier, nous signalions l’emploi dans ces boîtes de bobines de construction nouvelle. Nous allons donner aujourd’hui quelques détails sur la disposition de ces bobines, brevetée par M. Carpentier.
- La plus grande difficulté que présente la construction des bobines de résistance, consiste dans le réglage définitif de la longueur de leur fil. On ne peut changer cette longueur sans dessouder une des extrémités du fil, pour la déplacer sur la pièce d’attache et faire une nouvelle soudure à un autre endroit. Ces opérations échauffent naturellement le fil, ce qui modifie sa résistance et fausse le réglage, à moins que l’on n’attende le complet refroidissement ; cela rend l’opération extrêmement longue, et encore est-il presque impossible d’arriver de cette manière à un réglage définitif. Aussi, après avoir amené par ce procédé la résistance de la bobine à une valeur un peu supérieure à celle qu’elle doit avoir, termine-t-on l’opération en grattant peu à peu la soudure, jusqu’à ce que l’un soit arrivé à la valeur voulue. Ce dernier procédé est encore fort long et très délicat.
- L’idéal serait de pouvoir faire varier la longueur dû fil à froid, comme cela se fait dans les rhéostats, et c’est pour se rapprocher autant que possible de cet idéal que M. Carpentier a eu l’idée d’intercaler dans le fil de ces bobines un véritable rhéostat en miniature, logé dans le creux central
- de chaque bobine, et dont la manœuvre permet d’obtenir les petites variations de résistance nécessaires au réglage.
- Ce rhéostat est formé par deux hélices parallèles en fil de maillechort réunies à un bout, et isolées l’une de l’autre par ce fait que leurs spires sont logées dans un filetage paraffiné pratiqué dans le
- FIG. I ET 2
- bois de la bobine. Le courant descend par l’une des spirales et remonte par l’autre, et les deux hélices ainsi disposées rappellent ces escaliers enlacés que l’on voit dans certains édifices, par exemple au château de Blois.
- Pour faire varier la résistance de ce rhéostat, on
- FIG. 3
- a placé dans l’intérieur de la double spirale un palier métallique mobile. De cette façon, le courant ne descend que jusqu’à l’endroit où se trouve placé le palier, et parcourt ainsi une résistance d’autant plus grande que le palier est plus enfoncé dans l’intérieur des hélices.
- Pour donner une idée du faible espace que peut occuper un rhéostat de ce genre, nous dirons que le tube central de la bobine dans lequel il est logé
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- a 5 m/m de diamètre sur 6 centimètres de longueur. La construction de ce rhéostat et son placement sont assez délicats. Le taraudage du bois doit être fait avec beaucoup de soin et exige l’emploi d’un taraud spécial, évitant le bourrage et l’arrachage des cloisons. II est très important en outre que le bois soit paraffiné. Lorsque cette précaution n’a pas été prise, la résistance vraie de la double hélice se trouve réduite d’un quart après son introduction dans la bobine. Si au contraire le paraffinage a été bien fait, la résistance du fil de maille-chort est identiquement la même avant et après son introduction.
- Les deux hélices font partie du même bout de fil, on les construit et on les introduit dans la bobine par une seule et même opération, à l’aide d’un organe mécanique simple et ingénieux dont la description nous entraînerait trop loin. Cet organe
- saisit le fil par son milieu et en moins d’une seconde le met en place dans fe filetage destiné à le recevoir, et se retire en laissant la double spirale parfaitement formée.
- Le palier mobile, que l’on voit représenté à part figure 2, est formé de deux pièces : un écrou à dilatation N, fileté de manière à pouvoir se visser dans la double hélice du rhéostat, et une vis centrale conique M destinée, lorsque l’écrou a été amené à une position quelconque dans le rhéostat, à écarter ses deux parties et à le serrer ainsi contre les fils de maillechort. Cette pression est indispensable pour obtenir un bon contact, elle peut être rendue tellement forte qu’on pourrait, en la produisant sans précaution, faire éclater la bobine. Le serrage définitif de l’écrou ne se fait que quand le réglage est complet.
- Pour manoeuvrer le palier à l’intérieur du rhéos-
- tat, on se sert d’un tournevis à double effet. Ce tournevis (fig. x) est formé d’un tube et d’une tige d’acier concentriques, taillés tous les deux en biseau, comme les tournevis ordinaires, mais présentant cette particularité que la tige t' v' contenue dans le tube tv est mobile dans son intérieur. Grâce à cette disposition, le double biseau du tube peut s’engager dans la fente de l’écrou, tandis que l’extrémité de la tige s’engage dans la fente de la vis conique. Si maintenant on tourne la tète V du tube, on fera mouvoir le palier dans la double hélice; une fois celui-ci en place, en tournant la tête V' de la tige, on agira sur la vis conique et on pourra fixer le palier. Pour le déplacer ensuite, l’ordre des opérations sera inverse.
- Les bobines de résistance elles-mêmes sont enroulées avec deux fils parallèles de maillechort recouverts de soie que l’on n’a pas besoin de tarer d’abord autrement qu’en mesurant leur longueur, et cela grâce à une opération préalable faite sur les bobines qui contiennent la provision de fil. Au
- reçu d’une bobine à l’atelier, on la soumet à un dévidage rapide dans un appareil fort simple qui mesure sa longueur totale, on en détermine ensuite la résistance au pont de Wheatstone et on déduit de ces deux mesures la longueur métrique correspondant à une résistance donnée. Ce chiffre une fois inscrit sur la bobine permet de remplacer toute mesure de résistance par un simple métrage.
- Le schéma de la fig. 3 montre comment les diverses parties de la résistance sont réunies entre elles. Les fils EE' F F' sont reliés d’une part à des écrous communiquant à des oreilles AB, destinées à être fixées aux pièces d’attache de la boîte de résistance. D’autre part, les extrémités des fils sont fixées à d’autres écrous, sur lesquels vient s’attacher le petit rhéostat R, muni de son palier.
- La fig. 2 qui représente la bobine en grandeur naturelle permet de voir la façon dont les extrémités des fils s’attachent aux divers écrous. Chacun des écrous supérieurs, F' F', par exemple, représenté à part, en bas de la figure, reçoit à une de
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- ses extrémités un des fils du rhéostat, à l’autre un des fils de la bobine. Les écrous des oreilles A et B reçoivent les autres bouts de ces derniers.
- Les bobines de résistance une fois construites, on en fait le tarage à l’aide d’un appareil représenté par la fig. 4. Deux longues bandes de cuivre épais L L' peuvent être mises en relation avec le pont de Wheatstone à l’aide des bornes O P placées à leurs extrémités. Entre ces deux bandes, mais ne les touchant pas, sont placées des bandes transversales plus courtes SS..., qui forment comme les échelons d’une échelle posée horizontalement. Chacune de ces pièces peut être reliée à la bande antérieure par une cheville mobile C. A son autre extrémité, elle porte une pièce filetée D, destinée à recevoir l’oreille A d’une des bobines de résis-
- FXG, 5
- tance. Une autre pièce filetée identique D' est fixée en face, sur la bande postérieure, et reçoit l’autre oreille D. De longues tiges T T, dépassant la bobine, servent à serrer les oreilles A et B, de manière que le contact soit bon.
- Un certain nombre de bobines étant ainsi placé sur cette table de tarage, on peut en régler successivement la résistance sans changer autre chose que la position de la cheville, puisque en général on ne place en même temps sur l’appareil que des bobines qui doivent avoir même résistance. Ce mode de procéder permet de vérifier aisément l’identité des bobines entre elles, et c’est là un avantage. A part la longueur des tiges-écrous, les attaches des boîtes de résistance définitives sont identiques à celles de la table de tarage, le transport des bobines dans les boîtes n’introduit donc pas de variation de résistance. D’ailleurs, lorsque les bobines sont dans la boîte, on peut vérifier une deuxième fois le réglage.
- Les fig. 5 et 6 représentent extérieurement et intérieurement une boîte terminée, de dix bobines identiques. Il est facile de comprendre, d’après ces figures, l’arrangement des bobines entre elles. Les 11 blocs placés sur la boîte et marqués de o à 10 correspondent à l’intérieur à une rangée de 11 pièces, semblables aux pièces DD' de la fig. 4. Les bobines de résistance sont fixées à ces pièces des deux côtés de la rangée, de sorte qu’elles sont toutes reliées en tension, et que chaque pièce D serve de point de jonction à deux bobines consécutives. La dernière pièce zéro est reliée à une des bornes de la boîte. L’autre borne est fixée à une longue bande de cuivre, qui peut être mise en relation par la cheville mobile avec un quelconque des blocs, et mettre ainsi en circuit le nombre de bobines correspondant.
- Avec des bobines de différentes valeurs, le réglage présente plus ou moins de facilité, pour le
- FIG. 6
- même rhéostat introduit à l’intérieur de la bobine et pour la même sensibilité du galvanomètre. Plus la résistance des bobines est faible, plus le réglage est difficile; pour les bobines de 10 et 100 ohms, il est très facile; pour celles de 1000 ohms, on est obligé de construire le rhéostat avec un fil plus fin.
- Pour les bobines de 1 ohm, M. Carpentier emploie depuis trois ans déjà les deux fils en dérivation indiqués dernièrement par M. S.-P. Thompson (Voir La Lumière Electrique, n° du 8 mars 1884). Il y a cependant cette différence que M. S.-P. Thompson accouple les deux fils en dérivation sur les bornes de la bobine, tandis que M. Carpentier ne place la dérivation que sur une fraction de la bobine, ^ environ. La dérivation est alors y
- formée tout simplement par le rhéostat de réglage.
- Ce que nous avons dit plus haut des difficultés du tarage suffira pour montrer les avantages des appareils que nous venons de décrire et faire voir qu’il y a là un système ingénieux et bien étudié qui rendra certainement des services.
- Aug. Guerout.
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- SUR UN
- COMPTEUR DE TEMPS
- POUR
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- La question de distribution de la lumière électrique étant à l’ordre du jour, il n’est pas sans in-
- térêt, à mesure que s’étudient les projets d’installation d’usines centrales pour l’éclairage des voies publiques et des maisons particulières, de rechercher quel mode de comptage devra être employé pour répondre aux exigences de la pratique. Bien que le nombre des appareils, compteurs, enregistreurs, totalisateurs, etc., montés jusqu’à ce jour, soit assez considérable, il peuvent tous néanmoins se ranger en deux grandes catégories : les
- uns enregistrent le produit J’Eldt et les autres
- J'l dt, applicables seulement aux cas où l’on suppose une différence de potentiel constante, déterminant un courant électrique dans des circuits de résistance également constante. Les premiers, à notre avis, sont en principe préférables aux seconds, car le travail véritablement consommé dans toute canalisation électrique est représenté par le produit El que tout bon compteur d’énergie doit pouvoir enregistrer pour un temps quelconque;
- cependant il peut se faire que dans certaines applications la mesure de la dépense puisse se ramener à l’estimation du temps seul pendant lequel chaque circuit est traversé par le courant, et, cela étant, quelques appareils ingénieux furent construits sur ce principe.
- Dans le numéro du 22 juillet de l’année 1882 La Lumière Electrique a déjà donné le croquis et la description d’un compteur chrono-graphe dû à MM. Hours-Humbert et de Bran-
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- cion de Liman qui pouvait dans la pratique être placé chez un abonné utilisant plusieurs circuits égaux. L’appareil consistait principalement en un cylindre formé de plusieurs roues dentées juxtaposées, de nombre égal au nombre des circuits, et ayant, le premier une dent, le deuxième deux et ainsi de suite. Les clefs d’allumage de chaque circuit étaient disposées sur la paroi du compteur et par un mécanisme assez simple, la manœuvre de chaque clef mettait en prise Une roue dentée folle sur son axe, avec la roue correspondant au nombre de circuits en action. Un système d’horlogerie donnait un mouvement de rotation continu au cylindre multiplicateur dont chaque tour, par suite, faisait avancer de 1,2, 3, 4, etc., dents, la roue indicatrice, suivant que 1, 2, 3,4, etc., circuits étaient en prise avec le courant.
- Quelque simple que fût cet appareil, il ne l’était cependant pas assez pour être bien pratique; la présence sur le compteur même des clefs d’extinc-
- tion et d’allumage nécessitait l’emploi de tout un mécanisme spécial; de plus un enregistreur de la sorte établi pour un nombre de lampes donné, devait être fatalement changé si l’abonné en voulait faire installer d’autres; enfin, pour la raison précitée, le compteur devait être forcément placé dans l’appartement même et accessible par suite à chaque particulier, qu’il faut toujours, en cette matière, supposer capable de fraude.
- Depuis, M. Hours-Humbert, comme celaa déjà été indiqué, n° du ier déc. r883, a mûri son idée et perfectionné son appareil en le simplifiant extrêmement. Le nombre des organes est aussi réduit que possible et la séparation du compteur des clefs d’allumage permet son établissement hors de la portée des mains du consommateur.
- La figure 1 est la reproduction schématique de l’ensemble : r, 2, 3, 4 sont les lampes, qu’il faut supposer identiques et montées chacune d’elles sur une dérivation de la conduite générale.
- Un seul fil relie toutes ces dérivations entre elles et les fait communiquer à. l’entrée du circuit d’un électro-aimant A.
- L’armature B de cet électro est constituée par l’extrémité d’un levier pouvant tourner autour de l’axe O' et portant un cliquet E qui engrène avec une des dents de la roue à rochets R.
- A côté de l’électro et dans la même enveloppe est placé un disque isolant D muni d’autant de touches t qu’il peut y avoir de lampes actionnées et chacune de ces touches est, comme le montre la figure 2, réunie au circuit correspondant.
- Au centre du disque est un axe O en communication électrique constante avec la sortie du circuit de l’électro-aimant et auquel un mouvement d’horlogerie fait effectuer d’une façon continue un tour en six minutes. Cet axe porte une aiguille dont l’extrémité en forme de plan incliné peut, à son passage devant un des leviers L, le soulever légèrement et fermer ainsi pendant un instant, à travers le circuit de l’électro, une des dérivations prise sur le circuit de l’un des foyers. A ce moment l’armature B est attirée, et le cliquet E fait tourner d’une dent la roue R, et revient prendre sa position d’arrêt sur la dent suivante lorsque le ressort de rappel r agit après le passage de l’aiguille au-dessous dn levier L.
- Lorsque toutes les lampes sont allumées, c’est-à-dire quand le courant traverse tous les circuits que nous avons supposés au nombre de quatre, les dérivations abc d sont toutes, une fois par tour, fermées sur elles-mêmes; quatre fois par tour donc, l’électro-aimant attire son armature, qui fait ainsi avancer la roue R toutes les six minutes de quatre dents.
- Si les lampes 1 et 2, par exemple, sont éteintes, l’aiguille S passera impunément sur les leviers qui lui correspondent, et l’appareil enregistreur n’avancera plus que deux dents par tour de l’axe O. Il est alors facile sur l’axe O' de monter tout le système ordinaire des dents d’engrenages, qui constituent la minuterie employée dans tous les compteurs et dont une paroi vitrée rend possible la lecture.
- Comme on le voit, l’appareil de M. Hours-Humbert est aussi simple qu’ingénieux. Son fonctionnement ne peut être altéré par aucune cause, par suite de la simplicité même des organes en jeu. Le seul trouble qui pourrait se produire, c’est que l’oxydation du métal vienne donner un mauvais contact entre les leviers L et les touches f; mais comme ce contact est sans cesse répété toutes les six minutes, que les lampes soient allumées ou non, la surface des deux pièces sera toujours entretenue dans un état de propreté et de poli suffisant pour laisser passer l’intensité nécessaire au fonctionnement de l’électro-aimant. De plus, l’objection qu’on pouvait faire au premier compteur de MM. Hours-Humbert et Brancion de Liman, à savoir que son maniement journalier par l’abonné pouvait entraîner soit des occasions de fraude, soit des perturbations dans sa marche régulière, ne
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- porte plus sur ce nouvel appareil; enfermé dans son enveloppe, toutes les bornes d’attache sont préservées d’atteintes malveillantes, et à chaque visite, les contrôleurs peuvent facilement se rendre compte du bon état de chaque dérivation.
- Le seul vice de ce compteur d’électricité, est celui qui est d’ailleurs commun à tous ceux que la même idée a inspirés ; il n’enregistre pas le véritable travail consommé. La connaissance du temps et de l’intensité ne suffit pas dans tous les cas pour apprécier ce travail, et la force électromotrice est une donnée qu’il est nécessaire de connaître. L’appareil en question peut, il est vrai, s’appliquer dans tous les cas où les lampes sont une à une ou deux par deux en une dérivation du circuit principal, comme cela a lieu pour les lampes à incandescence ; mais il ne saurait être appliqué pour tous les autres modes de montage. Si, comme cela sera certainement réalisé dans l’avenir, chaque particulier peut, pour divers usages, utiliser le courant électrique distribué, avec des différences de potentiel variables, le seul mesureur d’énergie dont on pourra faire l’emploi, sera celui qui enregistrera le produit El pour un temps quelconque, et dont par suite les indications ne pourront être faussées, quel que soit l’agencement des prises de courant de l’abonné.
- Malgré cela, le compteur de M. Hours-Humbert est un appareil d’une simplicité fort ingénieuse, qui se présente sous une forme pratique, et qui se peut facilement adapter au service d’un nombre très variable de circuits. L’ensemble des leviers L et des touches de contact pourrait d’ailleurs être encore modifié, et réduit seulement à des languettes métalliques t sur lesquelles viendrait frotter un balai fixé à l’extrémité de l’aiguille S. Dans ces conditions, il serait ramené à sa plus simple expression, et, nos réserves faites sur le principe, l’appareil méritait d’être signalé.
- P. Clemenceau.
- ÉCLAIRAGE ÉLECTRIQUE
- DU
- JARDIN DES PALMIERS
- A HANOVRE
- Une des plus belles applications de la lumière électrique que nous ayons vues est celle d’un jardin-brasserie à Hanovre, qui a reçu le nom de Jardin des Palmiers, parce qu’il est décoré d’une foule de grands palmiers et de toutes sortes de plantes exotiques. Le jardin se trouve dans une grande salle, rue Goethe, faisant autrefois partie d’une école d’équitation militaire. La salle est cou-
- verte d’un toit de verre. Les dimensions sont les suivantes : longueur 8om, largeur 24“, hauteur des murs 7“, hauteur du toit nm. Dans cette salle, l’architecte, M. Gœtze, a créé deux rangées de grottes, qui correspondent aux loges dans les théâtres. Elles sont deux marches plus haut que le sol du jardin. Les grottes sont séparées par des groupes de petits rochers portant des palmiers. Construites en stalactites, elles font un très bel effet, en raison surtout des plantes rampantes qui les recouvrent d’un vert frais.
- Les parties supérieures des grottes sont construites en fer. De tous côtés le lierre vient cacher les formes régulières et rigides de la construction en fer du toit, d’où pendent de grandes suspensions remplies de plantes.
- Dans le milieu de la salle se trouve l’entrée, et vis-à-vis l’orchestre, dont la tribune est un peu élevée. L’orchestre est placé devant une grotte très grande. A l’un des bouts de la table se trouve le buffet et à l’autre bout une cascade, qui est représentée par la figure 2, dessinée d’après une photographie prise à la lumière électrique.
- L’eau tombe d’une hauteur assez considérable en plusieurs nappes dans un bassin où elle est recueillie et amenée à une fontaine. Quelques oiseaux en tôle, surtout une grande cigogne, l’oiseau favori des femmes allemandes, servent à animer cette installation de la nature, qui présente un aspect magique quand il est éclairé par la lumière électrique.
- Le chauffage de cette vaste salle est très difficile, à cause du grand toit de verre. Une première installation, qui a fait un fiasco complet, est remplacée par une seconde de MM. Kaerting frères, qui non seulement suffit à chauffer cette grande salle dont l’atmosphère est saturée d’eaü, mais encore est combinée d’une manière intéressante pour empêcher des courants d’air nuisibles. Pour le chauffage normal exigé par les plantes, on se sert de vapeur; pour les soirées qui demandent un chauffage plus intense, on y ajoute l’effet de plusieurs calorifères.
- La ventilation se fait par un injecteur Kaerting ; elle suffit à maintenir l’atmosphère dans un état assez pur, malgré la fumée des cigares. Quant à l’humidité de l’atmosphère dont les plantes ont besoin, on la produit en ouvrant chaque soir, après la fermeture du jardin, quelques tuyaux de vapeur.
- L’installation des machines a été faite par nous-
- FIG. I
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- même au commencement de l’année 1881. Un moteur à gaz du système Otto, de 12 chevaux; agit sur la transmission, sur laquelle une pompe pour la cascade et une machine Schuckert poiir huit lampes; à huit ampèrés prennent leur force motrice. La machine.Schuckert fonctionne maintenant depuis plus de trois mois d’une manière très satisfaisante. Elle ne donne pas d’étincelles, elle ne chauffe pas notablement, en somme elle donne une satisfaction complète. Quant aux lampes électriques, il
- y en a sept dans l’intérieur et une devant l’entrée. Les lampes sont du typé des premières lampes Krizik construites chez M. Schuckert, à Nuremberg, dont la construction est représentée par la figure; 1. Le porte-charbon supérieur est fixé à un tube de laiton qui contient un noyau à double cône et influencé par les deux bobines différentielles ordinaires, le mouvement du porte-charbon inférieur étant rendu solidaire de celui du charbon supérieur par deux cordons, de sorte que le foyer
- FIG, 2
- reste fixe dans le globe qui entoure la partie inférieure de la lampe.
- Malgré cette construction un peu primitive, les lampes fonctionnent maintenant depuis trois ans d’une manière très régulière. Les lampes sont suspendues par des câbles nus de cuivre, qui servent en même temps pour amener le courant. Nous sommes arrivé à établir, cette disposition au moyen de i deux roues de bronze isolées, fixées à une planche de bois, les fils conducteurs étant attachés aux supports des roues.
- Les deux autres bouts des câbles sont isolés et
- fixés à une traverse en bois,. chargée de contrepoids un peu plus légers que les lampes, de sorte qu’on peut abaisser les lampes en les tirant par une corde terminée par un anneau que l’on atteint à l’aide d’un bâton muni d’un crochet. Après y avoir placé les charbons, il suffit d’une petite impulsion pour les faire monter à leur hauteur normale. Ce mode de suspension a donné de très bons résultats. Les . machines sont confiées à un mécanicien qui surveille également la machine dynamo et les huit lampes différentielles. Pour ces dernières, cette surveillance est fort utile, parce
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- FIG. 3. — ÉCLAIRAGE ÉLECTRIQUE DU JARDIN DES PALMIERS, A HANOVRE
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
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- que l’humidité de la salle cause pendant la nuit une forte condensation d’eau dans l’intérieur des lampes.
- . Le jardin des Palmiers est visité par la haute bourgeoisie, qui s’amuse, dans ce paradis éclairé par la lumière électrique, à écouter la musique en buvant de la bière.
- On ne connaît pas chez nous dans les locaux de cette espèce les « entrées libres » des Champs-Elysées, mais les frais d’un abonnement ne s'élèvent qu’à quelques francs; aussi peut-on y voir tous les soirs une foule pleine d’entrain.
- L’établissement, qui a été fondé par M. le c com-missionsrath (*) » C. Roepke, est maintenant la propriété d’une Société qui a réussi à en faire un local très fréquenté.
- F. Uppenborn.
- LES
- MACHINES A VAPEUR RAPIDES
- Huitième article. (Voir les n0B des 1er, 8 iS, et 29 mars, et des 5, 12 et 19 avril 1884.)
- LES MACHINES A SIMPLE EFFET.
- Machine de Turner.
- Dans la machine à deux cylindres de Turner, fig. i5i, l’espace annulaire o, ménagé entre les parois des cylindre? et le fourreau du piston est constamment rempli de vapeur admise par v.
- 'La distribution est faite, à chaque cylindre, par deux tiroirs t et t' (fig. 148 à i5o) entraînés avec le! piston et qui reçoivent, sur leurs glaces, un mouvement de va-et-vient d’un croisillon m, dont la tige est actionnée par une excentrique e, calée sur la portée de la manivelle motrice.
- Chacun des pistons porte, en outre, et entraîne dans son mouvement, une valve de renversement ou de changement de marche abc (fig. i53) ; cette valve porte un conduit r' qui permet de faire communiquer à volonté l’une des deux lumières b ou c du piston avec l’espace a.
- Supposons que r' fasse communiquer c avec a.
- Dans le cas, c’est le tiroir de gauche t' qui fonctionne. Au commencement de la course, la vapeur de o pénètre (fig. 148) par cr' a au-dessus du
- (i) Conseiller de commission, un de ces titres honoraires du; gouvernement allemand dont personne ne peut comprendre le sens.
- piston, — quand le piston occupe la position indiquée par la fig. 149, l’admission cesse, puis (fig. i5o),la vapeur s’échappe, par a r' c dans le fourreau du piston.
- Lorsque l’on fait communiquer b avec a, b prend la place de c; le tiroir de droite t distribue la vapeur, comme le faisait primitivement t', mais la marche du moteur est renversée.
- On remarquera que, dans ce moteur, chaque piston agit, en montant, par là pression de la vapeur en o et, en descendant, par la différence des pressions de la vapeur en o et sur la face supérieure du piston. On peut, néanmoins, considérer cette action de la vapeur comme un simple effet, la vapeur
- FIG. 148 A l5o. — MACHINE DE TURNER. — DISTRIBUTION
- de o n’exerçant pas de puissance effective, mais se comportant comme un ressort comprimé, puis détendu.
- Machines de T.-C. Watts.
- La vapeur n’agit, au contraire, dans les machines de M. Watts, que sur la face supérieure du piston, de sorte que les bielles n’y travaillent, comme dans le moteur Brotherhood, qu’à la compression.
- La distribution se fait par un tiroir circulaire.
- Ce distributeur s’adapte facilement à la marche en compound. Dans l’un des cylindres, celui de gauche, par exemple, le petit piston reçoit la vapeur de la chaudière, et le gros piston la vapeur qui vient d’agir sur le petit piston dq droite, tan-
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- dis que la vapeur,Tq.ui vient d’agir sur le gros piston de gauche s’échappe dans l’atmosphère.
- Les bielles, très légères, sont constituées par des tubes d’acier, l’arbre est également en acier.
- Dans le type plus récent (187g) à trois cylindres, de M. Watts (fig. 157 à i5g),la distribution est effectuée par des tiroirs à pistons f, appuyés, par la pression même de la vapeur, sur leurs tiges e. Ces tiges sont conduites par des galets k, roulant sur les cames de distribution g et dont la position peut être variée par le mécanisme l h’ h j sous
- l’influence du régulateur L- On fait ainsi varier
- I 7
- l’admission depuis g jusqu aux g de la course.
- La vitesse normale de ces moteurs est de 25o tours.
- Machine de Ch.Beer.
- C’est encore sur la face supérieure seulement des pistons que la vapeur agit dans la machine à trois cylindres de la maison Beer, de Jemeppe. La
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- 55. — MACHINE DE TURNER
- distribution est faite par des tiroirs à coquille t (fig. 160 à i63). Le régulateur agit en modifiant, par le train d’engrenage mnpp', l’orientation du long robinet r, logé dans le tuyau de prise de vapeur V. Ce train d’engrenage entraîne toujours, dans sa rotation, le robinet r qui agit comme un tiroir de détente, mais la roue m est folle sur l’arbre du régulateur et son manchon porte à sa partie inférieure une roue dentée. Lorsque les boules du régulateur se soulèvent, des crémaillères solidaires de leurs articulations impriment à cette roue une rotation relative qui change le calage de m, l’orientation de v et le degré de détente.
- Les petites têtes de bielles sont lubrifiées par des graisseurs g, à presse-étoupes.
- Machine de W. Williams.
- Le moteur à simple effet et à trois cylindres de P.-W. Willams est l’un des plus ingénieux.
- La marche de la distribution est la suivante, les mécanismes occupant les positions indiquées par la figure 170 et la vapeur motrice étant admise en V.
- La partie supérieure de la tige du petit piston 1 laisse la vapeur s’introduire par a a' au-dessus du petit piston 2, et le petit piston 2 laisse la vapeur qui vient de remplir son cylindre agir, par le conduit 2 3, sur la face supérieure du gros piston 3 et se détendre,
- Quand le gros piston 3 arrive au bas de sa course,
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
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- FIG. 15b. — MACHINE DE WATTS A DEUX CYLINDRES;
- FIG. i57- — MACHINE WATTS A TROIS CYLINDRES. — VUE PAR BOUT
- FIG. 158 ET 15g. — MACHINE WATTS
- le petit piston 2, qui remonte, fait communiquer le haut du gros cylindre 3, par le même conduit 3 2,
- avec le bas du petit cylindre 2, toujours en rapport avec la chambre d’échappement E.
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- JOURNAL UNI VE RS EL D'ÉLECTRICITÉ
- » 77
- De même, la tige du petit piston 2 distribue au petit piston 3 la vapeur qui se détend ensuite dans le grand cylindre 1, et ainsi de suite.
- Lamarche normale est donc encompound. Quand
- on veut agir à pleine pression on déplace le tiroir F, de manière qu’il découvre la lumière f et laisse la vapeur entrer directement de Y dans les conduits a' : la vapeur agit alors toujours à pleine pression
- FIG. 160. — MACHINE DE CH. BEER. — ENSEMBLE
- dans les petits et les grands cylindres. Le changement de marche s’opère par un robinet multiple G.
- En tournant ce robinet d’un sixième de tour ses canaux passent de la position représentée sur la fig. 170 à celle de la fig. 172, le conduit p du
- petit cylindre 1, au lieu de communiquer avec le gros cylindre a, communique avec le gros cylindre 3; le petit cylindre 2 communique avec le gros cylindre 1, et 3 avec 2, de façon à permuter de 240° l’action de la vapeur.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- On voit qu’il faut pour changer la marche ouvrir [ Ces moteurs ont une marche très douce à 3oo en même temps le tiroir F de pleine pression. I et 400 tours, régulière, et plus économique que
- FIG. l6l ET IÔ2. — MACHINE DE CH. BEER
- P
- fig. i63 a i65.
- MACHINE BESNARD SIMPLE.
- ELEVATION ET VUE PAR BOUT
- celle de la plupart des autres machines à simple effet non compound. Leur mécanisme de distribution est, de plus, extrêmement simple et très robuste.
- M. Williams a récemment proposé d’ajouter à ses moteurs un piston de pompe D, fig. 173 aspirant l’air de l’atmosphère, par P et K, pendant sa
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
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- descente, puis le comprimant pendant sa montée, de manière à remplacer ainsi, dans les machines à
- FIG. l66.
- MACHINE BESNARD SIMPLE.
- TLAN, COUPE
- simple effet, la compression de la vapeur derrière le piston moteur. La hauteur des trous K, ouverts à
- FIG. IO7.
- MOTEUR BESNARD COMPOUND
- l’atmosphère, règle le degré de compression de l’air.
- On pourrait obtenir ainsi, mais avec quelques frottements de plus et une certaine perte prove-
- F'G. l68. — MOTEUR RIDEALOH
- FIG* IDC). — MOTEUR RIDEALGH
- nant de l’imperfection de la détente de l’air comprimé, une marche plus douce et plus régulière.
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- LA LÜklÈRÉ ÉLECTRIQUE
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- Le réservoir M, dans lequel l’air comprimé s’accumule sous la retenue du clapet o, peut servir à la mise en train du moteur.
- Machine Ridealgh.
- Ce moteur est d’une grande Simplicité, fig. 168-169.
- La vapeur est distribuée à chacun des trois cylindres du moteur par un tiroir en coquille qui l’admet par v a a' et l’échappe par e. Ces tiroirs sont mus par des excentriques m dont l’arbre moteur est divisé en deux parties tt' par un écrou t", à pas très allongé, fileté sur t' et calé à rainure et languette sur t. Le levier l permet, en déplaçant
- FIG. 17O, 171 ET 172. — MOTEUR DE W. WILLIAMS
- l’écrou t", de faire tourner t' par rapport à t, et de changer ainsi le calage des excentriques et la marche du moteur.
- Moteur Bernard.
- Le moteur de M. Besnard (fig. i63-i66)' est remarquable par le peu d’espace qu’il occupe, la sim-
- plicité de ses organes dont aucun ne paraît à la surface et la facilité de sa visite, par le démontage du joint qui le divise en deux parties symétriques.
- Les pistons sont, ainsi qu’on le voit sur la figure 166, assemblés par des boulons, et leur très courte tige sert de glissière au croisillon de la manivelle motrice. Le tiroir est conduit par un bouton venu de forge à l’extrémité de l’arbre.
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
- — 181
- La figure 167 indique comment on peut appliquer à ce système le principe Compound, la distribution est faite par un seul tiroir, dont la marche s’explique à l’examen seul de la figure.
- La vapeur admise par a sur le petit piston p
- FIG. 173. — MOTEUR WILLIAMS. — DEUXIÈME TYPE
- passe ensuite, par aa' e, sous le gros piston P, où elle se détend, puis s’échappe, par eoE, dans l’atmosphère.
- (A suivre.) Gustave Richard.
- CHRONIQUE DE L’ÉTRANGER
- Correspondances spéciales
- Angleterre
- Les expériences de la trinity-hoüse sur l’éclairage des phares. •=— Les mérites relatifs du gaz, de l’huile et de l’électricité pour l’éclairage
- des phares vont être déterminés par une série d’expériences très complètes entreprise par la Tri-nity-House au phare de South-Foreland. On va rechercher la distance à laquelle des foyers puissants peuvent pénétrer le brouillard, les effets de foyers superposés, le remplacement rapide d’une lumière par une autre pendant l’éclairage de nuit, les conditions de température dans la lanterne et la puissance éclairante exacte de différentes espèces d’huile, de gaz et de lampes électriques. C’est le capitaine Nisbet qui a été chargé de ces expériences, et le comité de la Trinity-House est sous la présidence du Deputy Master, le capitaine Sydney Webb.
- Les expériences vont avoir lieu dans trois phares ou tours en bois provisoires sur la colline derrière le phare du South-Foreland et on aura soin d’empêcher les lumières d’essais d’entraver le bon fonctionnement de ce phare en annonçant aux navigateurs dans les journaux la direction des rayons expérimentaux. La première de ces trois tours est affectée à la lumière électrique, et on va employer trois machines de Meritens avec trois lampes, chacune de 3o.ooo bougies, et capables d’être poussée jusqu’à 60.000. L’appareil à gaz quadriforme et les lentilles de service de M. Wig-ham sont installés dans la deuxième tour, les brûleurs de chaque service seront au nombre de 48 pour le beau temps, augmentés jusqu’à 68, 88 et 108 pour le mauvais temps. La troisième tour sera éclairée à l’huile minérale consumée dans le brûleur à mèches multiples concentriques de la Trinity-House, en triples séries avec des lentilles longues comme celles employées au nouveau phare d’Eddystone. La localité est bien choisie pour ces expériences, car elle est sujette à des brouillards subits d’une grande densité. Un hangar a été construit pour les mesures photométriques de l’intensité des foyers et on a installé une usine à gaz capable de fournir 2 5oo pieds cubes de gaz en trois heures et demie, avec un gazomètre pouvant contenir 5ooo pieds cubes. Le gaz sera produit par le meilleur cannel coal et conduit à la tour Wigham par des tuyaux de i5 centimètres de diamètre.
- Les trois nouvelles machines de Meritens sont du même genre que les machines magnéto de Holmes employées au phare de South-Foreland et installées dans le même hangar. Les charbons alimentés par des courants alternatifs sont d’une section carrée et composés d’un faisceau de petits charbons d’environ 6m/m carrés. Les charbons pour le foyer de 3oooo bougies sont construits avec 25 petits crayons et ont 625m/m carrés. Ceux du foyer de 60000 bougies comprennent 49~petits bâtons et ont q3?m/m '/2 carrés. Ces charbons composés forment en brûlant des dents et des creux au lieu d’une grande surface à l’une des électrodes
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- et une pointe à l’autre comme les charbons ordinaires. Le mécanisme des lampes est basé sur l’action différentielle et maintient l’arc dans le foyer de l’appareil optique.
- Trois réservoirs en fer d’une capacité de dix hectolitres chaque contiennent l’huile minérale pour la troisième tour. Une pompe sert à alimenter les lampes d’huile, et l’installation pour cet éclairage est donc très simple comparée à celle du gaz et de l’électricité. Le gouvernement anglais a voté une somme considérable pour ces expériences, mais les résultats seront précieux pour d’autres nations aussi bien que pour le Royaume-Uni. En touscas, l’installation électrique ne sera pas perdue; car à la fin des expériences elle sera utilisée pour un nouveau phare à Sainte-Catherine, sur l’île de Wight, un signal important pour les navires doublant le cap Ushant et passant la Manche.
- D’après les expériences préliminaires qui ont été faites jusqu’ici, la lumière électrique semble être de beaucoup la meilleure par un beau temps ; ayant en sa faveur sa force de pénétration et sa 1 blancheur. Mais par un temps humide et par les brouillards elle semble être inférieure à la radia: tion plus jaune du gaz. Les jours de brouillard à Londres j’ai souvent remarqué, en comparant les foyers électriques de la rue avec les becs de gaz des boutiques, qu’un seul bec de i5 bougies semblait pénétrer le brouillard aussi loin ou même plus loin qu’une lumière à arc de 2 ou 3oo bougies. Sur le London-Bridge, par exemple, les foyers Siemens ressemblaient, par un temps de brouillard, plutôt à des lunes blanches et faibles qu’aux brillants soleils qu’ils représentent par une belle soirée. Par contre, un bec de gaz devenait un peu plus rouge et pas tout à fait aussi brillant qu’avant, mais sa perte était comparativement petite. Il faut peut-être en chercher la raison dans la prépondérance des rayons bleus de la lumière électrique qui sont absorbés par la vapeur d’eau, tandis que la flamme du gaz contient un excédant de rayons rouges et jaunes qui ne sont pas absorbés. La lumière à incandescence contient également ces rayons jaunes et c’est pourquoi les lampes d’Edison, dans les rues de Holborn, pénètrent mieux le brouillard que les foyers à arc dans d’autres parties de Londres. Il reste encore à déterminer si la plus grande masse de la flamme de gaz exerce une influence sur la question comme quelques-uns des ingénieurs de la Trinity-House semblent penser; quant à moi, j’y verrais plutôt une question d’absorption.
- JLe gaz semble aussi être supérieur à l’huile minérale pour la concentration d’une lumière intense dans le même espace, car il est plus facile de fournir l’air nécessaire à chaque brûleur pour le gaz que pour l’huile. D’autre part, l’huile présente la plus grande économie des trois modes d’éclairage,
- elle demande moins de soins et dégage moins de chaleur que le gaz, tout en donnant une flamme plus blanche. La proportion de main-d’œuvre nécessaire au travail régulier dans un phare serait de 2 hommes pour l’huile, 3 pour le gaz et 5 pour l’électricité.
- Les expériences qui viennent de commencer seront continuées pendant plusieurs mois; les lumières et les éclats seront notés par des observateurs indépendants stationnés à terre qui feront des rapports sur les intensités relatives des foyers par tous les temps.
- LES DIMENSIONS DES CONDUCTEURS. — Dans Ulie
- lettre récente, j’ai rendu compte des recherches du professeur Georges Forbes sur la dimension des conducteurs capables de transmettre une certaine intensité sans être surchauffés. Depuis la communication de ses résultats à la Society of Telegraph Engineers and Electricians, le professeur Forbes a élaboré une nouvelle formule plus pratique que la première pour la transmission sans danger d’un courant par des conducteurs isolés. On se rappelle peut-être que la première formule était exprimée en fonction de l’excès de la température à l’intérieur de la matière isolante sur celle de l’extérieur. Mais la nouvelle formule est simplement basée sur l’excès de la température du conducteur sur l’air, une quantité bien plus faible à déterminer.
- La nouvelle formule pour les fils isolés aériens est
- n* K Dj 3 pa \
- 7),48 lt X iox3D2 log -^3 |
- Oj J
- dans laquelle
- D, — Diamètre du conducteur,
- D2 — Diamètre du câble isolé,
- t — Excès de température du conducteur sur l’air,
- K = Conductibilité de chaleur de la matière isolante.
- Pour la gutta-percha K == 0,00048, pour le caoutchouc K = 0,00041.
- Dans la formule pour le courant dans les bobines que j’ai indiquées dans la même lettre, il s’est glissé une erreur. Le professeur Forbes me dit que le courant des bobines devrait être
- c=o,2 sy/|,
- formule dans laquelle
- S== La surface radiante,
- p = La résistance du fil.
- Cette formule s’applique à des bobines, comme
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ ___i83
- par exemple, les aimants d’une dynamo, etc., mais non aux bobines tournantes de l’armature d’une dynamo où les courants d’air produisent un coefficient de refroidissement plus élevé que ceux dont il est question ici.
- J. Munro.
- REVUE DES TRAVAUX
- RÉCENTS EN ÉLECTRICITÉ
- Théorie élémentaire de la méthode de duplex de Schwendler, par H. Discher.
- On sait que l’application des propriétés du pont de Wheatstone à la transmission simultanée de
- Li
- station est au repos, les touches Hx ou H2 et 4 sont en contact; entre H, et P, ou H2 et P2 est intercalée une résistance b égale à celle de la pile, de telle sorte que lorsque la pile B4 ou B2 est mise dans le circuit, il n’y a pas de variation de résistance dans le système ; il n’y a que des changements électriques.
- Le fonctionnement du système, une fois le réglage effectué, est le suivant: Supposons que ce soit la station 1 qui parle. La communication s’établit entre H, et 3 et se trouve rompue entre H, et 4; le courant arrive en Nt, une portion passe par N, M, P, et l’autre par N, Lt et L2; au point L2 le courant se partage entre L2 N2 et P2 et L2 M2 P2. On voit qu’il y a deux ponts, l’un figuré parla branche L, M, dans laquelle est placé le récepteur de la station qui parle, et l’autre figuré par la branche N2 M2 qui renferme une résistance variable y. Comme cette branche M N ne reçoit aucun courant, la résistance y peut varier de o à a sans qu’il en résulte aucune influence sur le courant qui
- deux dépêches au moyen d’un seul fil, a été faite pour la première fois en i863. Depuis cette époque, un grand nombre de combinaisons ont surgi ; une-des plus ingénieuses est celle qui est due à L. Schwendler et dont l’invention remonte à 1874, époque à laquelle ce dernier se trouvait à la tête des lignes télégraphiques dans les Indes orientales. Cette combinaison, connue sous le nom de duplex à double pont, a été récemment l’objet d’une étude intéressante publiée dans le journal Zeitschrift fur Elektrotechnik, par M. H. Discher, et à laquelle est emprunté le présent extrait.
- Le système Schwendler est représenté d’une façon schématique, et abstraction faite des condensateurs nécessités par la charge statique de la ligne, dans la figure 1. Dans les deux stations les piles B ont leur pôle négatif relié à la terre. Lorsqu’une
- Li
- Station 2
- HO)**
- arrive; c’est justement là le grand avantage que présente la méthode ; y est la seule résistance que l’on fasse varier, et chaque station se règle indépendamment de l’autre.
- Lorsque les deux stations parlent à la fois, les deux piles sont reliées en quantité ; il n’y a plus de courant dans la ligne l; les deux récepteurs parlent, mais c’est la pile de chaque station qui fait parler son propre récepteur. D’après ce qui précède, le réglage doit être fait de façon que lorsque la station 1 parle, il ne passe aucun courant dans les branches L,M, et N2M2. Il est intéressant de voir à quel résultat mène le calcul qu’il est aisé de faire en appliquant simplement les termes de Kirchkoff. Nous désignerons par x, y, z, les résistances des branches LN, NM, MP, par b celle de la pile B et par r celle du récepteur, toutes ces résistances étant par hypothèse respectivement égales dans les deux stations.
- Ces résistances peuvent être exprimées en fonction de celle de la ligne l. Nous commencerons,
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- $1.
- %
- 184
- ' pour plus de simplicité, par considérer b et r comme Si l’on substitue dans l’équation 2 la valeur de z des constantes, nous réservant de déterminer lecr fournie par la relation 3, on a valeur à la fin du calcul. b r
- Dans ces conditions, si nous posons ' = —-
- V = l+W (l)
- en appelant w la résistance réduite de la station
- 2, nous exprimerons qu’il n’y a pas de courant dans le pont L, M, en écrivant que le produit des résistances des côtés opposés est égal
- xz—yv (2
- Nous aurons de même pour le pcnt Mâ N2
- xz — bra (3)
- La valeur de w en fonction des variables est
- facile à trouver en appliquant la formule des résistances réduites
- d’où
- w = (fr + *)(r + z) b + x+r + z’
- V — l
- (b+x) (r + c) b 4- x + r -fs
- L’équation 3 donne
- b_r
- x
- (4)
- (5)
- <<*)
- ou bien
- _ b r (r + a;)
- y ~ l (r + x) + r (b.+~x)‘
- Finalement les équations 1 et 7 donnent
- ’r(b + x)
- W = ——r-----.
- r + x
- (8)
- (9)
- Ces relations connues, on peut chercherà voir la condition qui doit être réalisée pour obtenir l’effet maximum sur le récepteur. Pour cela, il est permis de supposer la ligne coupée, car on sait que dans ce cas on a dans le récepteur de la station même le courant qui se produirait dans le récepteur de l’autre station, si cette dernière ne parlait pas. Ceci nous mène à la figure très simple représentée ci-contre (fig. 2) dans laquelle il s’agit de calculer l’intensité du courant qui traverse le récepteur R. Si nous désignons par S cette intensité et par E la force électromotrice de la pile B, nous trouvons
- br + bx + by + ry+ rz + xy + as + y s' ^
- Noas pouvons très bien, en nous servant des équations 8 et 6, exprimer S en fonction d’une seule variable x
- 2 r(b+l + r) + (/ + 2 r)x+ -Ll-±? b}
- Le maximum de S correspond évidemment au minimum de l’expression
- (/ + 2 r) -v +
- r*(l -4 2 b).
- V ' ’
- en égalant à o la dérivée prise par rapport à a-, on trouve
- A"
- r3 (l + 2 b) 1 + 2 r
- (.2)
- Mais pour que le courant de la pile B ait son maximum d’intensité, il faut que la résistance réduite du circuit extérieur soit égale à la résistance intérieure b de la pile. Toutes simplifications faites, on est ainsi amené à poser l’équation de condition
- x
- 2r(b-r)x
- (13)
- Les deux équations 12 et i3 ne peuvent exister simultanément que si le coefficient de x est nul dans l’équation 12, c’est-à-dire si
- En portant cette valeur dans l’expression 5, on obtient
- r(x + b) x + t -
- b = r
- les équations i3 et g donnent alors
- (14)
- OD
- (r)
- x = b r =* ïy*
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
- On trouve de même à l’aide des équations 8 et 6 :
- z=r (17
- L’équation (10) devient en remplaçant x,y, z par
- leurs valeurs s- R il b + 41 (18)
- ou encore 8S = -— (19)
- Si nous considérons maintenant b comme une variable nous voyons que pour que 8 S ou S soit maximum, il faut que la résistance b de la pile soit
- égale à la résistance réduite du circuit-, ce qui donne
- b = l (20)
- dans ces conditions, on trouve
- x w ~ b - ( )
- avec
- 1
- y = 6 et
- Il est également très facile de calculer maintenant le courant total Si fourni par la pile B, on trouve
- S,=y. (2.3)
- On voit que la huitième partie du courant seulement passe à travers le récepteur; c’est là, dit M. H. Discher, un defaut qui est compensé par la perfection que présente la méthode au point de vue technique.
- A propos de l’éclairage électrique des locomotives, par M. le Dr Ed. Maiss.
- On a fait dans ces dernières années un grand nombre d’essais relatif à l’éclairage électrique des trains de chemins de fer. Nous trouvons aujourd’hui l’occasion de revenir sur cette question plus longuement traitée dans d’autres parties de ce recueil ('), à propos d’un article paru dans le journal Zeitschrift für Elektrotechnik et renfermant la description d’un nouveau régulateur de vitesse applicable au système d’éclairage de Calo. Ce régulateur est dû à l’ingénieur K. Schiller et la communication elle-même est de M. le Dr Ed. Maiss.
- (•) La Lumière Electrique, vol. VI, p. 370; vol. X, p. 12; vol. X, p. 236.
- Rappelons en quelques mots en quoi consiste le système de Calo. Une machine dynamo-électrique prend son mouvement sur un des essieux de la locomotive et donne naissance à un courant d’intensité i variable selon la vitesse de la marche; à ce courant vient se joindre celui d’un accumulateur que nous appelons V. Le courant I qui circule à travers les lampes se trouve donc égal à la somme des deux premiers
- I / ”f* /
- On voit immédiatement qu’il suffit pour assurer la constance du courant I d’intercaler à chaque instant
- s
- dans le circuit un nombre d’éléments inversement proportionnel à la vitesse de marche.
- A cet effet M. de Calo a imaginé de disposer un commutateur en arc de cercle; sur cet arc de cercle vient glisser un levier commandé par un régulateur à force centrifuge. A mesure que la vitesse augmente, le levier se soulève et le nombre des éléments qui se trouvent dans le circuit diminue. Le régulateur de M. de Calo est un régulateur à force centrifuge ordinaire analogue à ceux que l’on emploie pour les machines fixes. Bien que les résultats obtenus à la suite d’essais faits sur les chemins de fer autrichiens ne nous soient pas connus, il est à supposer que par suite des mouvements multiples de la locomotive un régulateur placé dans ces conditions fonctionnerait très mal, et dans ce cas, l’intensité du courant serait soumise à des variations fâcheuses.
- M. K. Schiller a proposé de faire usage d’un régulateur spécial dont la construction n’offre pas
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- de grandes difficultés : ce régulateur se trouve représenté en coupe dans la figure ci-jointe. L’appareil se compose essentiellement de deux pièces en fonte e et / qui affectent la forme de coupes. La pièce inférieure est solidaire du pignon d et peut se mouvoir autour de l’axe S; deux colliers r et r± empêchent tout, déplacement parallèle à l’axe. Cette même pièce porte sur sa circonférence trois rainures i faisant saillie, dans lesquelles glissent des guides x qui font corps avec le plateau supérieur. Ce deuxième plateau qui se prolonge en haut par une partie sphérique g est libre de se mouvoir autour de l’axe s et de se déplacer parallèlement à ce même axe. Dans le plateau inférieur se trouvent ménagées trois rigoles dirigées dans le sens des rayons et partageant chacune en deux parties égales l’angle compris entre deux saillies consécutives i. Ces rigoles servent de guides à des boules massives K. Un système de tiges articulées m, m transmet les mouvements de montée ou de descente du plateau f aux leviers n et v. Le mouvement du bras v est transmis par l’intermédiaire d’une tige p au levier de commande du commutateur.
- Il est évident que ce régulateur présente sur le régulateur ordinaire et dans le cas spécial où s’est placé M. .R. Schiller, des avantages sérieux, avantages qui résultent principalement de ce que le moment d’inertie de l’appareil est considérable. Mais on peut se demander si c’est bien de ce côté qu’il convient de rechercher la solution du problème et s’il ne serait pas préférable de se servir des variations mêmes du courant pour le réglage.
- Horloge électrique de H. Gran et de G.-Th. Wagner.
- Il y a quelques années, M. H. Gran avait eu l’idée de construire une horloge électrique dans laquelle les propriétés d’un électro-aimant se trouvaient appliquées à animer d’un mouvement de rotation l'armature mobile placée devant les pôles. Dans ces derniers temps l’inventeur, avec le concours de M. C.-Th. Wagner, a cru devoir apporter modifications à l’horloge telle qu’elle avait été primitivement construite. Nous empruntons au journal Zeitschrift des Vereins âeutscher Inge-nieure, la description de l’appareil qui, dans sa forme actuelle, présente des dispositions fort ingénieuses et nous paraît offrir des garanties de bon fonctionnement.
- Les figures i et 2 représentent le mécanisme vu de côté et vu par derrière. La pièce M est un "aimant permanent dont les pôles sont en a et en b; a est un pôle nord et b est un pôle sud. A proximité de ces pôles et montées sur un arbre très mobile, autour de e et de d se trouvent deux cames disposées en croix et dont l’ensemble forme une sorte de roue à rochet présentant quatre saillies.
- Ces cames sont représentées à une plus grande échelle et vues en bout dans la figure 3. Elles sont reliées l’une à l’autre et à l’arbre ed par l’intermédiaire d’un manchon claveté en laiton c. L’écartement entres les pôles a et b et les cames est excessivement faible ; cet écartement varie entre o,5 et 1 millimètre, de sorte que les cames s’aimantent par influence d’une façon très énergique et forment en réalité des pièces polaires mobiles. Ceci posé, il est facile de se rendre compte du fonctionnement de l’appareil en se rapportant à la figure 3. Si nous supposons que l’on fasse passer dans les spires de l’électro-aimant E un courant dirigé dans un sens tel que l’armature k devienne un pôle sud et l’armature l un pôle nord, le système des deux cames prendra la position indiquée dans la figure, posi-
- FIG. I ET 2
- tion pour laquelle la pièce fh qui est un pôle nord est aussi rapprochée que possible de k, tandis que la pièce gi est aussi rapprochée que possible du pôle l. Si l’on change le sens du courant qui circule à travers les spires de l’électro-aimant E, les pôles k et l changent de nom et repoussent les pièces qui sont en regard, de sorte que l’ensemble se déplace de gauche à droite jusqu’au moment .où les cames occupent une position analogue à la précédente, c’est à-dire où g"S est venu en face de k et ÙN en face de l. Il résulte de là que, pour un changement de courant l’arbre ed décrit toujours dans le même sens un arc de go°; ce mouvement est ensuite transmis à l’aiguille, soit au moyen d’un système de roues dentées, soit encore à l’aide d’une vis sans fin montée sur l’arbre qui porte les cames.
- Il est surtout avantageux de se servir de courants alternatifs au point de vue des courants d’induction qui peuvent prendre naissance dans les lignes aeriennes à la suite de perturbations atmo-
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- sphériques. Supposons, en effet, qu’un courant d’induction vienne à se produire dans l’intervalle compris entre deux courants alternatifs; deux hypothèses doivent être envisagées : on bien le sens du courant d’induction est le même que celui du courant qui vient de traverser les spires de l’élec-tro-aimant, ou bien ces deux courants sont de sens contraires. Dans le premier cas, le mécanisme ne subit aucune influence de la part du courant extérieur, puisque les cames ne se déplacent plus pour cette direction de courant; dans le second cas, les cames et avec elles l’arbre de commande tournent d’un angle de 90° avant le moment où cette rotation devrait se faire. L’horloge tend à avancer, mais cette avance est immédiatement réglée, puisque le deuxième courant que l’on envoie dans l’électro-aimant laisse les cames inertes.
- Il est également bon de remarquer que les actions mises en jeu entre les armatures de l’électro-aimant et les pièces polarisées qui leur font face,
- FIG. 3 ET 4
- sont répulsives dans la première moitié du mouvement et attractives dans la seconde. Ces actions sont très énergiques au départ, de sorte qu’il est facile de vaincre l’inertie des pièces. On pourrait facilement, selon l’auteur, en adoptant certaines dispositions spéciales, obtenir un effort moteur qui serait à chaque instant sensiblement proportionnel à la résistance à vaincre.
- Telle qu’elle vient d’être décrite, l’horloge dont nous nous occupons n’offre pas toutes les garanties désirables au point de vue d’un bon fonctionnement. Il convient, en effet, de prévoir le cas où, pour une cause accidentelle quelconque, la désaimantation des armatures k et l viendrait à se produire avant que l’ensemble des pièces polarisées ait décrit un arc de 90°. Le mouvement de ces pièces étant très rapide, il est évident que dans ce cas, en vertu de la vitesse acquise, la course des cames se trouverait être supérieure à un quart de circonférence. M. C.-Th. Wagner a imaginé un système représenté dans la figure 4 qui a pour but de prévenir tout dérangement éventuel en limitant toujours à go° le déplacement angulaire des cames. Sur l’arbre de commande ed se trouve montée une pièce o, solidaire de l’arbre et munie à chacune de ses extrémités d’un taquet faisant saillie sur la surface de la pièce. De part et d’autre de la pièce o
- se trouvent deux leviers p’et r attachés à la traverse T et mobiles autour de leurs points d’attache. Le levier p est garni d’un bec t et porte sur sa surface postérieure une rainure destinée à livrer passage aux taquets de la came o. Quand les armatures polarisées sont au repos, l’ensemble des pièces o, p et r occupe la position indiquée dans la figure 4. Lorsque le mouvement commence, le taquet engagé dans la rainure du levier p glisse dans cette rainure en soulevant le levier; au moment où ce taquet va échapper, le taquet suivant entre en prise à la partie supérieure de p; comme le mouvement de la came o est très rapide, ce second taquet échappe très vite et vient buter contre le bec t avant que le levier/' ait eu le temps de retomber et d’offrir, grâce à la rainure qu’il porte, un passage au taquet. Le mouvement en avant se trouve ainsi arrêté après chaque quart de circonférence; le second levier r, dont le jeu est facile à comprendre, a pour but d’empêcher, qu’en vertu du choc, un mouvement rétrograde ne prenne naissance.
- S’il faut en croire l’auteur, les horloges à armature polarisée et rotative présenteraient de grands avantages. Nous en avons déjà indiqué un plus haut, lorsque nous avons parlé des troubles dont les perturbations atmosphériques pouvaient être l’origine. Il est également intéressant de signaler que de telles horloges n’ont plus besoin d’être réglées : elle marchent aussi bien avec un qu’avec vingt éléments Leclanché. En dernier lieu, on évite l’influence fâcheuse du magnétisme rémanent puisque l’on fait usage de courants alternatifs.
- L’action des flammes au point de vue électrostatique, par V. Dvorak.
- Nous croyons intéressant de reproduire ici un article du professeur Y. Dvorak, publié par le Zeitschrift des elektrotechnischefi Vereines du i5 octobre i883 et dans lequel l’auteur s’est attaché à démontrer que la théorie de l’action électrostatique des flamme, telle qu’elle a été établie par Riess, ne saurait être admise plus longtemps. Riess distinguait en effet deux cas : la combustion par incandescence ou combustion lente et la combustion avec production de flamme, et attribuait les phénomènes électrostatiques observés dans le premier cas à la présence de pointes solides, et dans le second à la présence de pointes gazeuses. Dans l’un et l’autre cas ces pointes jouiraient des propriétés connues et qui résultent de la théorie statique. Riess admettait que la combustion lente se produisant inégalement aux différents points considér rés, déterminait sur la surface du corps incandescent une grande quantité de pointes très aiguës dans le voisinage desquelles prenaient naissance des actions électriques. On pouvait d’ailleurs con-
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- i38 LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- stater qu’en recouvrant le corps incandescent avec un tube cylindrique de 37““ de hauteur, aucune action ne se manifestait plus : expérience qui tendrait à confirmer l’hypothèse précédente. Riess est allé plus loin en disant qu'un morceau d’amadou aune action électrique, même sans être allumé : il est vrai que cette action ne se laisse constater qu’avec de hautes tensions, comme celles que donne une machine de Holtz. Si l’on opère avec de faibles tensions en faisant usage d’un électroscope à feuilles d’or, on reconnaît, dit M. Dvorak, en répétant l’expérience sur une grande variété de corps analogues à l’amadou, que ces corps demeurent absolument sans action. Il en est d’ailleurs de même pour une pointe d’aiguille: en présence du plateau d’une machine de Holtz elle est active et cesse de l’être en présence d’un électroscope chargé.
- Selon M. Dvorak les deux cas se réduisent à un seul, et c’est toujours à une colonne de gaz chauds que l’on a affaire. En admettant en effet, ce qui est uné hypothèse très risquée, la formation sur une surface incandescente de pointes aiguës il ne faut pas oublier que ces pointes sont noyées dans une atmosphère de gaz provenant de la combustion, c’est-à-dire un bon conducteur, et que par conséquent elles perdent leurs propriétés. L’expérience du tube cylindrique citée plus haut ne . prouve qu’une chose: à savoir que la colonne de gaz chauds a moins de 37mm de hauteur. .
- Reste à voir à quelle cause attribuer l’action électriquë de gaz chauds et si l’on peut admettre l’existence de pointes au sein de la masse gazeuse. M. Dvorak est arrivé à se procurer une pointe d’aiguille tellement fine, que soumise à un grossissement dans le rapport de i à 200, elle paraissait encore effilée. Cette aiguille, placée à ^ et même à L de millimètre de la boule supérieure d’un électroscope à feuilles d’aluminium, accusant une divergence de 20° environ, n’influençait en rien l’appareil. Il faudrait donc croire que les pointes de gaz sont encore bien plus effilées que l’aiguille en question. Le fait est-il admissible, étant donnée la diffusion des masses gazeuses? D’ailleurs les particules gazeuses pour être actives doivent être électrisées, il en résulte que chaque élément est soumis à une force normale à cet élément et proportionnelle à la densité électrique : si l’on tient compte de la mobilité des éléments considérés, on doit reconnaître que les molécules se déplaceront rapidement les unes par rapport aux autres, et qu’il ne 'pourra se former de pointes dans ces conditions.
- Avant d’exposer sa théorie, M. Dvorak cite une expérience qui, selon lui, met Riess dans la nécessité d’avoir recours à une nouvelle hypothèse fort difficile à justifier. Voici cette expérience : sur une surface métallique isolée a b, on place une lampe à
- alcool S (voir la fig.), que l’on recouvre d’un tube en métal de 37mmde hauteur. Aune distance de 10,5 centimètre se trouve une deuxième plaque métallique cd de 11 centimètres de diamètre reliée à un électroscope. Si l’on vient à électriser le plateau a b, l’électroscope accuse une divergence qu’il n’accuserait pas si l’on supprimait la lampe S.
- Selon Riess, une des pointes qui terminent la colonne gazeuse en S agit par influence sur un point/ du plateau c d, de façon à y attirer une plus grande quantité d’électricité que celle qui se trouve aux points voisins. La densité électrique augmente en ce point /jusqu’au moment où elle s’écoule dans l’air. Il faudrait conclure de là qu’une pointe électrisée agit sur un corps placé dans le voisinage, de façon à accumuler l’électricité en un point donné dans une assez forte mesure pour provoquer l’écoulement à travers l’atmosphère. Riess a voulu démontrer le fait expérimentalement, mais il s’est vu obligé de recourir à de très hautes tensions et d’émousser les pointes
- C-
- dont il faisait usage, de sorte que l’expérience tendrait à prouver le contraire de ce qu’il a avancé.
- Il serait plus logique d’admettre, dit M. Dvorak, que les forces qui s’exercent normalement aux éléments de la masse gazeuse ne tardent pas à disperser ces éléments dans toutes les directions de façon à remplir les espaces ambiants de parcelles gazeuses électrisées. Cette hypothèse rendrait fort bien compte de l’expérience que nous venons de citer; elle expliquerait également comment on décharge un conducteur en l’approchant d’une flamme. Dans ce dernier cas, la flamme s’électrise par influence; l’électricité de nom contraire à celle du conducteur se porte sur le côté le plus voisin de ce même conducteur : sous l’influence de l’attraction et des forces élémentaires, il y a transport des particules gazeuses électrisées et recombinées ou des deux électricités.
- M. Dvorak se propose de publier dans un prochain article des expériences qu’il est en voie de terminer, et qui viendront à l’appui de sa nouvelle théorie.
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- Une application de l’électricité à la chirurgie.
- Nous empruntons à l’un des derniers numéros de Y Elektrotechnische Rundschau la description d’un appareil construit par l’Electrodynamo-Company à Philadelphie, et appelé à remplacer d’une façon avantageuse les instruments employés jusqu’à ce jour dans les résections et les trépanations. La résection est une opération qui consiste à enlever la portion malade d’un os : dans cette opération, le chirurgien retient d’une main les parties charnues, et manœuvre de l’autre la scie dont on fait usage dans les amputations. L’opération n’est pas des plus faciles, et nécessite toujours une dépense considérable de force musculaire, comme il est aisé de s’en rendre compte.
- L’appareil représenté fig. i a justement pour
- objet de remplacer cette dépense de force musculaire par une dépense de force mécanique, de sorte que toute l’attention de l’opérateur peut se porter sur le côté délicat de l’opération. L’instrument se compose essentiellement d’un manche métallique, sur lequel est vissé en son milieu un petit moteur électrique du système Griscom à électro-aimant cylindrique. Les fils conducteurs aboutissent à la droite du moteur; à gauche, et dans l’axe de ce même moteur, est montée une scie circulaire. La moitié supérieure de cette scie se meut à l’intérieur d’une gaine, de telle sorte que l’appareil peut être placé dans une position quelconque sans que jamais l’opérateur risque d’avoir la main blessée par les dents de la scie. L’appareil se prête aussi fort bien aux trépanations : il n’y a, dans ce cas, qu’à remplacer la scie circulaire par un trépan.
- La force éleetiouiuirioe nécess-irc peut eue obtenue au moyen de six-éléments Trouvé. Les résultats des expériences faites par le Dr Théodore Stein sont des plus satisfaisants, tant au point de vue de la précision qu’au point de vue de la rapidité dans l’opération. C’est ainsi que l’on arrive à couper dans ces conditions, en trente secondes, les os les plus gros, ce qui serait absolument impossible de faire avec les meilleurs instruments et l’habileté de main la plus grande si l’on s’en tenait aux précédés ordinaires.
- L’éclairage électrique des mines de Mechernich.
- Nous empruntons à Y Elektrotechnische Zeitschrift du mois de mars 1874 la description d’une installation d’éclairage électrique faite par M. J. Bœddinghaus, à titre de représentant de la maison Siemens et Halske dans l’exploitation minière de Mechernich, district de l’Eifel. Le directeur général de l’exploitation de ces mines a eu l’idée de faire
- usage de la lumière électrique dans un double but : faciliter et par suite activer le travail et garantir autant que possible la sécurité des ouvriers. Les résultats ayant répondu pleinement aux espérances qu’on avait pu concevoir : M. J. Bœddinghaus publie aujourd’hui le détail de l’installation et des expériences qui l’ont précédée.
- L’exploitation se divise en deux parties bien distinctes : l’exploitation à ciel ouvert et l’exploitation souterraine qui se fait par galeries et piliers. La lumière électrique fut appliquée pour la première fois à une portion de l’exploitation à ciel ouvert, à la fin de l’année 1881. La méthode suivie est celle de l’avancement par gradins ; tout le minerai est détaché à l’aide de coups de mines et chargé sur des wagons qui le portent aux endroits où se fait le traitement ultérieur.
- Le travail est ininterrompu, jour et nuit, et se fait par équipes de 3oo hommes et de 25 chevaux; le jour est consacré aux coups de mines et la nuit à l’enlèvement des déblais.
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- Il s’agissait donc d’éclairer une excavation dont le bord supérieur mesurait 65o mètres de longueur, 340 mètres de largeur et dont la profondeur se trouvait être de 140 mètres. On ne pouvait songer à mettre dans la fosse des foyers fixes, car les lanternes et les conducteurs n’auraient pas tardé à être détériorés par suite des 400 ou 5oo explosions qui se produisent journellement.
- Restait à se mettre au bord de la fosse et à faire usage de réflecteurs : ce fut la solution que l’on adopta et qui donna des résultats très satisfaisants après quelques tâtonnements provenant de ce que l’on se trouvait obligé d’éviter que l’ombre portée par les wagons ne vînt cacher à la vue le minerai à charger.
- Actuellement l’éclairage a lieu au moyen de deux foyers, chacun de 3 000 bougies normales et munies de réflecteurs : l’aspect de la fosse dont le minerai a une couleur blanche brillante est, paraît-il, féerique.
- Comme une interruption dans l’éclairage pourrait avoir les conséquences les plus graves, toutes les précautions ont été prises dans le but d’éviter qu’un accident de ce genre vînt à se produire. C’est ainsi que chaque réflecteur est muni de deux appareils ; un commutateur permet de substituer l’un des appareils à l’autre, au moment où il faut changer les charbons, sans qu’il en résulte aucun arrêt dans l’éclairage.
- Le courant est fourni par deux machines dynamoélectriques du modèle D8 situées dans un bâtiment à 5oo mètres de la fosse et mues par une machine à vapeur spéciale. Ici aussi, toutes les précautions sont prises : une troisième machine dynamo est prête à être substituée à l’une de celles qui sont en marche et la machine à vapeur peut également être remplacée par un moteur habituellement affecté à un autre service.
- Grâce à ces dispositions, l’éclairage fonctionne depuis le mois de décembre de l’année 1881, sans qu’on ait eut le moindre arrêt à signaler. Depuis cette époque, les accidents ont diminué dans une' proportion notable et ce résultat tient surtout à la meilleure surveillance que le nouvel éclairage permet d’exercer. Il est absolument défendu aux ouvriers mineurs de quitter leur chantier sur un coup de mine, c’est-à-dire avant d’avoir détaché les blocs que l’explosion a ébranlés et qui présentent un danger immédiat pour les ouvriers du gradin inférieur. Malgré ce règlement formel, des accidents fréquents se produisaient, émanant de ce chef. Aujourd’hui, ditM. J. Bœddinghaus, on peut en se mettant au bord de la fosse, suivre chaque ouvrier dans son travail et se rendre fort bien compte du danger qu’offre certains points.
- Un résultat qu’on n’était pas certain d’atteindre, et dont on aurait fait bon marché eu éeard aux avantages que nous venons de citer, a été constaté
- à la suite de cette installation : nous voulons parler de l’économie dans l’éclairage même. Le prix de l’éclairage actuel, frais d’exploitation, intérêt et amortissement du capital compris, est de 2 fr. 3i par heure. Autrefois, on faisait usage de lampes à pétrole ; ces lampes, au nombre de 89, mettaient à 2 fr. 98 l’heure d’éclairage. On voit donc que l’économie réalisée est de o fr. 67 par heure ; en fait, cette économie est plus grande encore puisque l’éclairage est bien meilleur.
- Encouragé par ce premier succès, le directeur forma le projet d’appliquer le même éclairage à l’exploitation souterraine. Le minerai se rencontre partout dans la montagne, et se présente sous forme d’agglomérats ayant la grosseur d’une tête d’épingle, et composés de sable et de galène. Il faut donc prendre tout le minerai et le livrer aux traitements ultérieurs. On est ainsi conduit à un grand nombre de galeries parallèles reliées entre elles par des couloirs perpendiculaires; ces galeries atteignent une hauteur de 20 mètres, une largeur de 3o mètres et une longueur qui varie entre 5o et 100 mètres. Dans la partie occidentale de l’exploitation souterraine où furent faits les premiers essais, le travail est partagé entre trois équipes composées de 65o hommes et de 35 chevaux, travaillant chacune huit heures. Il s’agit, après chaque coup de mine, d’éclairer le toit de la galerie de façon à se rendre compte du danger que peuvent présenter certains points pour les mineurs. On se servait habituellement de torches de résine : l’éclairage ainsi obtenu était, comme l’on pense, fort défectueux à cause du peu d’intensité de la lumière émise.
- Pour plus de sûreté, la première expérience d’éclairage électrique fut entreprise avec un foyer très puissant de 3 000 bougies normales alimenté par une machine à courant continu. Dans le montage de la lampe, on avait recherché la position relative des charbons; le charbon positif se trouvant en bas, on projetait une grande quantité de lumière sur le toit de la galerie. Les premiers essais réussirent complètement, et l’on fut surpris de voir combien grande était la surface brillamment éclairée par ce seul foyer.
- On voulut alors se rendre compte de l’effet produit sur la lumière émise par la fumée de la poudre. En mettant le feu à 5 livres de poudre, on obtenait, au bout de quelques secondes, une couche de fumée très dense, mesurant un demi-mètre d’épaisseur environ et rassemblée à la partie haute de la galerie, de telle sorte que le toit se trouvait absolument masqué. Il fallait attendre 10 minutes pour que la fumée descendît et permît de voir le toit de la galerie. Il résultait de là que, même avec les plus forts foyers, il était impossible de reprendre le travail immédiatement après le coup de mine; on serait d’ailleurs allé à l’encontre des habitudes des
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- mineurs, qui ont coutume de se reposer un quart d'Keure après chaque explosion.
- Après ces premiers essais, on diminua la puissance des foyers. L’installation actuelle comporte 10 foyers de 35o lampes normales chacun, alimentés par une machine à courants alternatifs. La machine dynamo-électrique et son moteur se trouvent en dehors de la mine, dans les bâtiments de la machine d’exhaure. Le câble pénètre dans la mine par un puits d’aérage jusqu’au premier étage, traverse les galeries de cet étage, puis se rend par un deuxième puits à l’étage inférieur, et ainsi de suite, pour ressortir finalement par la cheminée de ventilation. La partie de l'exploitation où l’éclairage est installé comprend trois étages de 20 mètres de hauteur chacun. Le développement total de la ligne est de 3 000 mètres environ. Le câble employé est à garniture de plomb; chaque lampe mobile est rattachée à ce câble au moyen de fils de cuivre entourés de gutta-percha.
- A l’origine, les lampes se trouvaient enfermées dans des caisses hexagonales à parois de verre. Une portion de ces verres, jusqu’à la hauteur de l’arc, était dépolie afin de ne pas fatiguer la vue des mineurs. Ces verres ne tardèrent pas à être brisés par suite des explosions, et l’on n’eut pas de peine à constater que les ouvriers pouvaient regarder l’arc mis à nu sans en être désagréablement impressionnés. Ce fait tient à l’état particulier que présente l’air qui se trouve dans la mine, c’est-à-dire à la grande quantité de vapeur d’eau qu’il renferme.
- L’installation souterraine fonctionne depuis six mois environ et donne les meilleurs résultats au point de vue de la facilité du travail et de la sécurité des ouvriers. L’administration se propose aujourd’hui d’étendre le système à une autre partie des mines, et d’installer dix nouvelles lampes. On ne saurait faire valoir une meilleure preuve de succès.
- Expériences comparatives avec des bougies photométriques étalon, par le Dr Hugo Krüss.
- L’Association allemande des ingénieurs du gaz et de l’eau a décidé en 1882. de faire des expériences avec les bougies étalon employées pour les observations photométriques. Le principal motif de cette décision était que depuis quatorze ans, la commission des bougies de l’association travaille au perfectionnement de ses bougies étalons sans arriver à faire cesser les plaintes de leur manque de précision dont le professeur Rüdorff s’est surtout fait l’interprète.
- La commission a demandé à l’auteur de faire des expériences, selon des indications données, avec plusieurs espèces de bougies :
- i° Les bougies de stéarine de Munich de3i5“/m j
- de long, ao,5m/m de diamètre en haut et 23 en bas. Le poids moyen est de 108,9 grammes;
- 20 Les bougies de paraffine de l’association allemande de 314m/m de longueur et de 20m/m de diamètre. Poids moyen de 83,6 grammes ;
- 3° Les bougies anglaises de spermaceti (bougies de spermaceti étalon de Londres), de 2S2m/m de longueur, 20“/“ de diamètre en haut et 22.5“/“ en bas. Poids moyen 75,7 grammes.
- La coutume en Allemagne en se servant des bougies est d’estimer leur valeur lumineuse d’après la hauteur de la flamme, et les hauteurs établies pour les trois espèces de bougies mentionnées ci-dessus sont :
- Millimètres
- Bougies de stéarine de Munich ... 52,0
- — paraffine de l’association 5o,o
- — anglaises de spermaceti. 44,5
- Généralement l’opérateur commence par couper la mèche de la bougie, ce qui met la flamme au-dessous de la hauteur étalon; ensuite il attend une hauteur convenable pour prendre quelques observations, et dès que la flamme monte, il coupe la mèche de nouveau. L’auteur trouve ce procédé défectueux et préfère attendre jusqu’à ce que la flamme soit retournée à sa position normale avant de faire des observations.
- A la hauteur étalon, la bougie doit pourtant pouvoir brûler naturellement et régulièrement pendant un temps assez considérable. La hauteur de 44,5m/m établie pour les bougies anglaises de spermaceti ne remplit pas cette condition.
- Des expériences ont été faites pour déterminer avant tout à quelle hauteur de flamme les bougies brûlent généralement. Pour les bougies de stéarine les variations dans la hauteur de la flamme atteignaient nm/m, pour les bougies de paraffine i6m/m et pour les bougies de spermaceti 8. Ces expériences ont démontré que la flamme des bougies de stéarine était généralement de 54 à 56m/m de hauteur et rarement de 52 ; pour les bougies de paraffine la hauteur variait de 52 à 54 au lieu de 5om/m, et pour les bougies de spermaceti la hauteur était généralement de 47 à 48 au lieu de 44“/“.
- La divergence moyenne de la hauteur étalon était pour les bougies de stéarine et de paraffine de ± 1,98“/“, et pour les bougies de spermaceti de ±i,57m/m.
- Le résultat général de ces expériences a prouvé que la bougie de spermaceti est plus constante que les deux autres espèces de bougies allemandes, aussi bien quant aux variations de la hauteur de la flamme dans chaque bougie individuellement que pour les variations entre différentes bougies de la même matière.
- Il a également été constaté que, sans couper la mèche, il est fort difficile de maintenir une hauteur étalon. La moyenne de la hauteur de flamme na-
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- turelle était de 54m/“ pour la stéarine, 53,5i pour la paraffine et 47,7 pour le spermaceti, et les variation de hauteur en tant pour cent, sont de 20 pour cent pour la stéarine, 3o pour la paraffine et 17 pour le spermaceti.
- Pour déterminer les variations dans la quantité de lumière produite par les différentes bougies, l’auteur a employé le photorhéomètre de Giroud, qu'il avait d’abord soigneusement contrôlé et trouvé absolument constant pour la quantité de lumière produite par une hauteur de flamme donnée.
- Le tableau suivant donne les résultats de ces 1 expériences :
- VARIATION MOYENNE DE PUISSANCE LUMINEUSE
- Avec une flamme Avec une flamme
- de 44.,5mm de hauteur étalon Pourcent Pour cent
- Bougies de stéarine. . . . 5,6 5,4
- — paraffine. . . . 4,3 7,7
- — spermaceti . . 3 0 3,o
- ' Les bougies de spermaceti ont donné le moins de variation dans ces expériences. L’auteur exprime l’opinion que la bougie-étalon anglaise de spermaceti est aussi sûre que la lampe carcel française, puisqu’il est admis que cette dernière varie de 2 à 3 pour cent.
- Quant à la vraie quantité de lumière produite par les différentes bougies, l’expérimentateur prend la stéarine pour 100 et trouve que pour une hauteur de flamme de44g,5m/m les bougies de paraffine donnent une lumière égale à 106,4 et ^es bougies de spermaceti à 108,4. A la hauteur de flamme normale étalon les bougies de paraffine égalent 97,6 et celles de spermaceti 85,8.
- Selon ces observations, la valeur lumineuse de 11,2 bougies de spermaceti est égale à une lampe carcel, tandis que la plupart des expériences ont donné 9,6 bougies comme l’équivalent d’un bec carcel.
- La hauteur de flamme à laquelle les bougies ont été essayées ne correspondait cependant pas à une consommation de 120 grains de spermaceti par heure, ce qui est la consommation étalon dans la photométrie anglaise.
- L’auteur a aussi fait des expériences pour déterminer le point de fusion des différentes matières dont le s bougies sont composées, et il a trouvé le point moyen de fusion pour les bougies de stéarine à 53,99° centigrades, pour la paraffine à 53,75° et pour le spermaceti à 43,66°. Il fait remarquer que les différentes bougies de spermaceti essayées correspondaient plus exactement entre elles sous ce rapport que les deux autres espèces de bougies,
- Sur les décharges électriques qui résultent de
- l’emploi de hautes tensions dans les lampe# à
- incandescence, par le D1 J. Puluj.
- Lorsqu’un courant électrique traverse un conducteur placé dans un milieu qui n’est pas parfaitement isolant, les différences de potentiel qui existent entre les divers points de ce conducteur, donnent naissance à des courants dérivés qui se forment à travers le milieu ambiant et ont pour résultat d’affaiblir le courant en question. M. le DrJ. Puluj a étudié de près le phénomène dont il s’agit et a consigné ses principales observations dans un article paru dans le recueil Zeitschrift fur Elektrotechnik du mois de juillet i883; nous croyons intéressant de, résumer ici cette étude, car elle a trait à une application de l’électricité qui devient de jour en jour plus répandue et, par cela même, ne saurait être observée de trop près.
- Si l’on fait passer un courant à travers un fila ment de charbon placé dans une atmosphère de gaz raréfiés, on se trouve dans le cas théorique dont nous parlions plus haut. Les gaz raréfiés sont relativement bons conducteurs. En faisant usage d’un courant alternatif de 210 à 23o volts, M. J. Puluj a constaté des décharges entre les divers points du filament; ces décharges se manifestent sous la forme d’une lueur incandescente bleue, analogue à celle que l’on remarque au pôle négatif d’un tube de Geissler sous l’influence d’un courant d’induction. Cette lueur entourait les deux bornes de platine auxquelles était attaché le filament, ce qui s’explique par le changement continuel des pôles; il est probable qu’avec un courant continu la lueur se fixerait à l’un des fils de platine. Dans la partie incandescente blanche, il est impossible d’apercevoir la lueur bleue due aux décharges.
- Cette lueur se modifie avec le degré du vide absolument comme dans le tube de Geissler. Pour un vide de 1 à o,5 millimètres de pression mer. curielle, la lueur s’étend dans un cercle de 2 à 3 millimètres de rayon normalement aux fils de platine. A mesure que le vide est plus parfait, la longueur des rayons lumineux croît, et pour un vide de 0,07 millimètres, ces rayons remplissent tout le globe.
- A mesure que les gaz se raréfient davantage, le phénomène devient plus difficile à observer dans les conditions ordinaires; mais si l’on prend la précaution d’entourer le filament à l’aide d’un corps opaque, on remarque très bien la lueur bleue même pour un vide de o,oi millimètre, limite que l’on atteint rarement dans la fabrication industrielle. La lueur bleue remplit le globe en entier, et c’est ce qui donne à la lampe à incandescence ce ton particulier alors que la lumière du filament de charbon est absolument blanche.
- La lumière d’un corps porté à l’incandescence a
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- été dans ces derniers temps l’objet d’un grand nombre d’observations. Pour expliquer les phénomènes que l’on constate, le savant anglais Crooks a cru devoir admettre un quatrième état moléculaire qui serait l’état particulier d’une substance gazeuse très raréfiée parcourue par un courant électrique.
- Selon M. J. Puluj, il n’est guère besoin de recourir à cette hypothèse, car les phénomènes dont il s’agit, trouvent leur explication dans les lois de la physique qui nous sont connues.
- Sous l’influence d’un courant électrique, des particules de matière chargées d’électricité négative sont arrachées à la surface du conducteur et se déplacent normalement à cette surface, avec une vitesse moyenne de plusieurs centaines de mètres. Cette désagrégation mécanique doit avoir pour résultat de réduire en poussière la surface extérieure des filaments de charbon; or, c’est là un fait qui est largement démontré par l’expérience.
- Au point de vue pratique, ces expériences sont intéressantes en ce sens qu’elles font voir qu’il est peu avantageux de se servir de courants de haute tension. Toute l’énergie employée à la désagrégation mécanique qui se manifeste sous forme de lueur bleue, est de l’énergie perdue; en outre, plus cette désagrégation est rapide et plus le charbon s’use vite.
- M. J. Puluj termine cette étude en citant une expérience qui démontre d’une façon très probante la production des décharges • électriques entre les divers points d’un filament de charbon porté à l’incandescence dans une atmosphère de gaz raréfiés. Nous laissons parler l’auteur : « Si l’on porte à l’incandescence à l’aide d’un courant électrique un filament carbonisé placé dans une atmosphère de carbure d’hydrogène, on voit petit à petit la surface du filament se recouvrir de paillettes brillantes; en effet, à mesure que la température du filament s’élève, les molécules de carbure d’hydrogène qui viennent s’attacher à la paroi du charbon se dissocient : phénomène qui se produit alors que la quantité de mouvement de chaque atome est égale à l’énergie du mouvement moléculaire. » Le carbone se dépose sur le filament, tandis que l’hydrogène est séparé. Mais à côté de cette dissociation qui est due à une élévation de température, un véritable phénomène d’électrolyse prend naissance au sein du carbure d’hydrogène; ce phénomène est provoqué par les décharges électriques et a pour effet de précipiter les particules de carbure dans la direction du courant et normalement à la surface du conducteur. Les figures i et 2 représentent le filament de charbon après l’expérience; la figure 2 montre le filament en vraie grandeur et la figure 1 une portion de ce même filament grossie 80 fois : on voit très bien, en examinant cette dernière image, que le dépôt de carbone n’est pas du tout uniforme,
- mais qu’il a absolument l’aspect qu’affecte la dé charge d’un courant de haute tension.
- L'effet du sel ammoniac impur dans les piles.
- Tous ceux qui se sont occupés de piles connaissent les inconvénients qui proviennent des impuretés des produits chimiques, comme du mercure, du zinc, etc., et la difficulté de localiser le défaut dans une pile qui ne fonctionne pas bien. On a beaucoup discuté sur la cause de la décomposition rapide et inégale du zinc dans les piles pour téléphones, mais malgré les plus grands soins dans le choix des bâtons, malgré des analyses minutieuses du métal, on n’a pu trouver aucune indication de la Cause du dérangement. Un électricien de Chicago a eu l’idée de chercher dans une autre direction et par quelques essais chimiques fort simples, il a trouvé que le sel ammoniac employé, et considéré comme commercialement pur par les vendeurs et par les acheteurs, contenait presque 7 pour joo de sulfate de soude dont l’action est fort nuisible en créant des courants locaux quand la pile ne travaille pas. Il a également trouvé des traces de fer en quantités suffisantes pour couvrir le vase de rouille. Un essai comparatif entre deux zincs, l’un plongé dans cette solution impure, et l’autre dans une meilleure qualité de sel a donné une grande différence dans la durée de la pile, plus qu’il n’en fallait pour imposer l’emploi du sel ammoniac purifié.
- Modification des bobines des électro-aimants, par M. G. Vicentini.
- Les bobines ordinaires sont remplacées par une feuille mince en cuivre, dont la largeur est égale à la hauteur des branches de l’aimant; les couches successives de la feuille de cuivre sont isolées avec de la gomme-laque et un ruban de soie. On obtient le moment magnétique maximum quand le nombre de tours est tel que la résistance de la bande soit à la résistance extérieure dans le même rapport que l’épaisseur de la bande nue à celle de la bande isolée. Afin d’obtenir les meilleurs résultats, il faudrait se conformer à la règle de Müller, c’est-à-dire que le diamètre du noyau doit être égal à l’épaisseur de la bobine magnétisante auquel cas la résistance de cette dernière équivaut à deux fois la résistance extérieure, et la longueur de chaque branche de l’aimant doit être six fois plus grande que son diamètre.
- File photo-électrique de M. J. Borgmann.
- Afin de démontrer la production d’un courant par l’action de la lumière, l’auteur a construit une pile avec plusieurs tubes de verre en U qu’il a
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- remplis d’acide sulfurique étendu et dans les branches desquels plongeaient de petites plaques d’io-dure d’argent. Les différents tubes étaient reliés en séries. En laissant tomber la lumière du jour sur une branche de chaque tube, on obtint un courant suffisant pour causer une déviation considérable de l’aiguille d’un galvanomètre Wie-demann. La lampe au magnésium est une meilleure source lumineuse. Des éléments de ce genre restent sensibles à la lumière pendant longtemps.
- BIBLIOGRAPHIE
- LEÇONS DE CLINIQUE SUR LES MALADIES DES FEMMES — THÉRAPEUTIQUE GÉNÉRALE ET APPLICATIONS DE L’ÉLECTRICITÉ
- dans ces maladies, par le DrA. Tripier; 1 vol. in-8°, i883;
- Octave Doin, éditeur.
- Les médecins ont l’habitude de qualifier d'accessoires toutes les sciences exactes, notamment la physique et la chimie, dont l’introduction récente en médecine a été traitée d’hérésie même par des cliniciens éminents.
- On en pourrait conclure que tout ce qui est scientifique, c’est-à-dire exact, doit être banni de la pratique médicale, et, de fait, bon nombre de médecins semblent vouloir justifier cette conclusion par le vague, l’à peu près et les affirmations contradictoires que contiennent la plupart de leurs productions littéraires. Il semble logique, pour tout esprit non prévenu, qu’on ne doive toucher à la matière vivante que lorsqu’on a acquis une connaissance approfondie de la matière brute par l’étude des sciences physico-chimiques. Les médecins en ont décidé autrement; aussi appliquent-ils à tort et à travers à la thérapeutique les principaux agents physiques, ignorant d’habitude les lois les plus élémentaires qui les régissent. Nulle part cette ignorance des principes n’apparaît plus clairement qu’en électrothérapie.
- L’électricité a eu le privilège de faire imprimer des erreurs et des naïvetés colossales, dont je me réserve, en temps et lieu, de donner un aperçu aux lecteurs de ce journal.
- C’est donc avec un véritable plaisir que j’ai lu un livre d’électricité médicale, dont l’auteur se montre aussi bon électricien qu’il est habile clinicien. Depuis plus de trente ans, le Dr A. Tripier s’occupe avec succès des applications de l’électri -cité à la thérapeutique. Elève et collaborateur de Claude Bernard, dès le début, M. Tripier a puisé dans la fréquentation journalière du maître cette rigueur de méthode, ce talent d’expérimentation que seule peut développer la discipline scientifique du laboratoire.
- Partisan'convaincu du déterminisme, l’auteur ne croit pas à la variabilité des phénomènes, qui ren-
- drait, si elle existait, toute science impossible. Il s’attache à bien déterminer les conditions de l’expérimentation, et s’il observe une variation dans le résultat, il en conclut avec raison que toutes les conditions du phénomène n’ont pas été réalisées, ou que des conditions nouvelles ont été introduites.
- Les lecteurs de ce journal savent quelle foi j’ai dans la médecine physique. Dans le numéro du 25 février 1882, j’écrivais :
- On a beaucoup étudié l’électricité d’origine animale ; cette étude n’a pas conduit à grand’chose, malgré les plus persévérantes recherches. A mon avis, ce n’est pas là le côté intéressant de la question. Ce n’est pas l’origine animale de l’électricité qui peut nous intéresser, mais bien l’inverse : l’action de l’électricité sur l’être vivant. Cette action, bien qu’étant encore inconnue dans son mécanisme, ne saurait être méconnue dans ses effets. L’électricité doit devenir, à mon avis, un de nos moyens d’action les plus puissants pour modifier les êtres vivants. Je suis persuadé que la thérapeutique de l’avenir n’emploiera, comme moyens curatifs, que des modificateurs physiques (chaleur, lumière, électricité, hydrothérapie ou autres). Le moyen barbare qui, sous prétexte de nous guérir, consiste à nous empoisonner avec les drogues les plus vénéneuses de la chimie, devra céder la place aux agents physiques dont l’emploi a au moins l’avantage de n’introduire aucun corps étranger dans l’organisme, etc.
- Mais pour employer avec fruit ces agents physiques, pour savoir les manier, les graduer et déterminer les conditions de leur emploi, il faut les connaître parfaitement.
- Combien de médecins sur cent réalisent cette condition !
- Et doit-on s’étonner après cela des affirmations contradictoires ou puériles qu’on trouve dans les recueils de médecine, et qui sont la négation de toute science.
- Le livre de M. Tripier est conçu dans un esprit tout différent. L’auteur ne s’est pas contenté, comme le font beaucoup de ses confrères, de rééditer sous un nom nouveau un répertoire ancien presque toujours insignifiant, trop souvent ridicule, quelquefois malfaisant. L’originalité du livre éclate non seulement dans les théories, mais surtout dans les méthodes, qui sont presque toutes dues aux travaux que l’auteur n’a cessé de poursuivre, soit à la clinique, soit dans le laboratoire. Les limites de cet article me condamnent, malheureusement, à une analyse rapide de ce livre, dont toutes les pages seraient à citer; M. Tripier lui a conservé la forme de leçons telles qu’il les faisait à sa clinique parti culière.
- Les leçons I à VII embrassent l’ensemble des travaux antérieurs de l’auteur sur les lésions sim-
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- pies de nutrition, de situation et de forme de l'utérus, travaux ayant eu pour résultat l’instauration d’une méthode de traitement de ces différentes lésions, dans laquelle le principal rôle revient à la faradisation. Ayant eu d’abord en vue les réactions musculaires provoquées par l’état variable des courants pour corriger les déviations et les flexions, le procédé qui modifiait énergiquement les conditions mécaniques de la circulation, s’est trouvé le plus efficace contre les lésions simples de nutrition, sur lesquelles il agit par un véritable drainage vasculaire. A cette occasion, l’auteur s’élève contre les idées fausses qui découlent de l’abus courant du mot métrite, substitué, sans aucune autre raison que l’affectation d’une fausse précision, à Yen-gorgement des anciens auteurs. Cette question nous vaut sur la genèse des phénomènes congestifs et inflammatoires, et sur la thérapeutique, qui doit découler de cette considération, des pages de physiologie pathologique et de critique nosologique d’un haut intérêt pratique.
- Les leçons VII à X sont consacrées à une lésion de nutrition extrêmement commune, le plus souvent bénigne, mais quelquefois grave : le fibrome. Une première leçon passe en revue, sans en dissimuler les lacunes, les données acquises à l’histoire de l’affection. La seconde expose un traitement par les injections utérines pâteuses dont les résultats ont assez satisfait l’auteur, pour l’avoir provisoirement détourné d’essais entrepris sur la résolution de cet ordre de tumeurs par la galvanisation. Tous les cas ne se prêtant pas, cependant, à son traitement par les injections intra-utérines, M. Tripier examina, dans une troisième leçon, ce qu’on peut attendre actuellement des médications électriques, indiqua ce qu’elles ont donné, dans quelles conditions et dans quelle mesure elles ont failli, et de quelle façon doit être poursuivie leur expérimentation pour permettre, sans trop de retards, des conclusions suffisamment précises à l’endroit de leur degré d’efficacité.
- Les autres hystéropathies locales, — abcès utérins et péri-utérins, ulcérations et catarrhes, productions anormales solides, liquides et gazeuses, — généralement plus ou mieux connues, sont réunies dans une même leçon. Les occasions d’intervenir électriquement ne sont pas rares dans les affections qui font l’objet de ce chapitre ; quant aux procédés à adopter, ils varient suivant les cas; la plupart relèvent de la galvanocaustique chimique, méthode chirurgicale d’origine italienne que l’auteur a importée en France, dont il a précisé les indications et multiplié les applications, et dont la technique se trouvera résumée un peu plus loin.
- La galvanocaustique chimique n’est devenue réellement pratique que le jour où M. Tripier l’a étudiée et appliquée en physicien.
- La XI0 leçon traite des hémorrhagies utérines autres que les hémorrhagies obstétricales. Passant rapidement sur les hémorrhagies banales ou accidentelles, l’auteur insiste plus particulièrement sur l’histoire pathologique et thérapeutique de la menstruation, comprenant les aménorrhées au même titre que les ménorrhagies. Ici, l’intervention électrique, notamment celle par les courants d'induction, est incontestablement la plus puissante, aussi bien contre le symptôme hémorrhagie que contre les causes prochaines de la plupart des aménorrhées. M. Tripier insiste, dans cette leçon, sur l’importance méconnue des aménorrhées de la ménopause, sur le traitement préventif des congestions supplémentaires auxquelles elles exposent, et sur l’hygiène générale de l’âge critique.
- La pratique du cathétérisme utérin et le traitement des obstructions de l'orifice cervical interne font l’objet de la leçon suivante. Peu curieux autrefois du cathétérisme, dont les indications lui paraissaient rares, l’auteur en est devenu très partisan le jour où, reconnaissant le fréquence des fibromes, il a vu la nécessité d’établir dans nombre de cas leur diagnostic différentiel dans les engorgements simples, et celle d’y recourir au cours d’un traitement pour juger des résultats obtenus. Aussi a-t-il insisté avec force détails sur tous les points de son manuel, sur les difficultés qu’il peut présenter et sur les précautions à observer pour l’exécuter avec une entière sécurité. Cette leçon sur le cathétérisme était l’introduction naturelle au traitement des obstructions du canal cervical, à la destruction desquelles l’auteur a appliqué la galvanocaustique chimique, méthode inoffensive et bien plus sûre dans ses résultats que les procédés sanglants, dont la théorie générale et les indications spéciales sont exposées ici.
- Les leçons XIII à XVII sont consacrées à Yhys-lérie : formes paralytiques, hyperismiques, convulsives, nature et traitement. Avocàt, depuis plus de vingt ans, des idées de Marshall Hall, sur le mécanisme général de l’innervation centrale, idées qui, malgré le renfort qu’elles auraient dû trouver dans les travaux de Brown Sequard et dans l’observation clinique journalière, n’ont pu encore être vulgarisées en France, M. Tripier a saisi l’occasion que lui offrait l’étude de l’hystérie, de les présenter à nouveau, basant sur elles un court résumé de pathologie générale nerveuse conçu sur un plan systématique. Là, il a insisté sur les corrélations physiologiques des centres cérébral et spinal, corrélations entraînant, suivant les conditions d’action d’un modificateur physiologique ou d’une lésion pathologique, tantôt leur concours' et tantôt leur antagonisme. Pour lui, toute affection nerveuse est originairement paralytique ; les symptômes hypérismiques et ataxiques ne seraient
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- que des résultats indirects d’un défaut de pondération entre des forces antagonistes. C’est dans cet ordre d’idées qu’ont été présentées des considérations neuves sur les anomalies du sens génital, qui sont envisagées comme des anesthésies amenant des ruptures d’équilibre sensorial, et une hypothèse originale sur le rôle, toujours si obscur, dii centre cérébelleux. Sur la question tant débattue de savoir si l’hystérie doit être considérée comme une névrose ou comme une hystéropathie, l’auteur conclut à la nécessité, pour sa production, du concours des deux ordres de conditions : l’hystérie serait toujours, à un moment donné, l’expression utérine d’une névropathie centrale ou l’expression centrique d’une hystéropathie. On prévoit, d’après cette pathogénie, la mobilité des indications élëctrothérapiques, et l’on s’explique ainsi comment toutes les applications électriques, depuis le nivellement disruptif des hauts potentiels jusqu’à la galvanisation continue, jusqu’aux applications métalliques, ont pu donner des alternatives de succès et de revers faites pour rendre vaines jusqu’ici les tentatives de justification de l’empirisme le plus heureux.
- Après avoir traité des affections locales de l’appareil sexuel, après avoir examiné leurs relations possibles avec les phénomènes présentés par les autres appareils et plus spécialement par l’appareil nerveux, l’auteur, recherche, dans deux leçons sur les diathèses, et notamment sur l'arthritisme chez la femme, comment les phénomènes étudiés jusque-là sont influencés par la nature du terrain sur lequel ils évoluent.
- L’accouchement a toujours passé pour jouer le principal rôle dans l’étiologie des affections utérines. Est-ce la seule raison qui ait conduit M. Tripier à consacrer deux leçons à Y obstétrique? N’a-t-il pas cédé plutôt à la tentation de recueillir, en ordre, ses travaux antérieurs, un peu dispersés, sur la matière ? Quoi qu’il en soit, cette digression, si tant est que c’en soit une, nous vaut un chapitre d’électrologie hissant prévoir que l’électricité est appelée à jouer un jour le rôle le plus important dans l’intervention obstétricale. Dès à présent, les conditions de son intervention post partum sont nettement établies : elle s’y montre très souvent nécessaire, toujours utile. Ses indications avant l’accouchement sont moins nombreuses et accidentelles. Quant à son rôle pendant \e travail, il reste à étudier. Une expérimentation faite sur une large échelle en Angleterre, et, chez nous, par M. de Saint-Germain, a bien établi, d'une manière générale, mais vague, les avantages de la faradisation ; les indications spéciales de son emploi restent à formuler. A l’occasion de ces indications que peut fournir la période du travail, nous trouvons d’intéressantes considérations sur les inerties utérines, tantôt cérébrales et tantôt spinales, et sur la con-
- duite à tenir dans les accouchements chez les femmes un peu âgées. Ici revient la théorie du cerveau-frein, sur laquelle l’auteur s’était déjà fondé autrefois pour employer le chloroforme comme ocitocique.
- La dernière leçon est consacrée à Y ovariostomie, opération sur la valeur absolue de laquelle une expérience prolongée pourra seule prononcer. Pourra-t-elle devenir une rivale de l’ovariotomie ? Son auteur n’a pas pour elle cette prétention : il la considère non comme une opération de choix, mais comme une opération de nécessité dans les cas qui, de par leur gravité ou en raison de circonstances étrangères, échappent à l’ovariotomie.
- Le moyen de M. Tripier consiste à créer, par le procédé galvanocaustique chimique qu’il a décrit sous le nom de cautérisation tubulaire, des fistules mettant les tumeurs en communication permanente avec l’extérieur, fistules par où l’on peut à loisir fairè agir sur leur profondeur les modificateurs les plus variés.
- Cette analyse rapide ne peut donner au lecteur une idée suffisante des ressources thérapeutiques multiples que le docteur Tripier a su tirer de l’emploi raisonné de l’électricité. En i853, au laboratoire de Cl. Bernard, l’auteur établit expérimentalement le fait que le nerf est influencé par la tension et la contractilité musculaire, surtout par la quantité de l’électricité. Il part de cette observation pour créer un appareil d’induction à bobines induites mobiles, montées avec des fils de grosseurs différentes de façon à avoir à volonté de la tension ou de la quantité suivant qu’on s’adresse au nerf ou au muscle. L’instrument ainsi modifié est resté classique, Gaiffe en ayant modifié les types pour le faire répondre aux besoins du laboratoire comme de la pratique sédentaire ou ambulante. Avec la reconnaissance qui nous caractérise en France, nous l’avons appelé appareil de Duboys-Reymond, de même que nous appelons piles de Daniell ou de Bunsen, les piles à deux liquides de Becquerel que nous appelons lois de Ohm, les lois de Pouillet, que nous appelons étalon de résistance Siemens, l’étalon à mercure de Pouillet, etc.
- La matrice est un organe musculaire, c’est-à-dire contractile assez mal suspendu dans le bassin et qui a à lutter contre la pesanteur qui tend sans cesse à le déplacer. De plus, c’est un organe vasculaire, c’est-à-dire susceptible d’augmentation et de diminution sous l’influence de la circulation. De là, des déplacements en avant, en arrière, à droite, à gauche, etc., et des engorgements ou augmentation de volume. Contre les déplacements une chirurgie barbare et primitive n’imagine rien de mieux que l’arsenal des soutiens mécaniques oupessairés; contre l’engorgement appelé depuis métrite, elle emploie la cautérisation sous toutes ses formes ;
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- caustiques, solides ou liquidés, le fer roüge, l’é-lectrocautère, le thermocautère, etc...
- Malgré cet appareil de torture, renouvelé du moyen âge, l’organe résiste, et s’il guérit, cette thérapeutique de l’inquisition s’en attribue le mérite.
- . Toujours dans le laboratoire de Cl. Bernard Tripier assiste à la découverte des nerfs vasculaires ou vasomoteurs. Il voit Cl. Bernard rendre une partie exsangue par leur galvanisation, il sait de plus que la matrice étant un muscle, des courants de quantité la feront se contracter. Il en conclut qu’en l’électrisant, on doit faire disparaître à la fois l’engorgement et le déplacement qui en est la conséquence. Cette vue est logique, mais il est expérimentateur; Tripier se fait donc praticien pour poursuivre son idée. La pratique confirme les déductions de la physiologie, et en i85g, dans un remarquable mémoire, l’auteur enregistre les succès nombreux de la nouvelle méthode, il rejette dès lors, et cautères et pessaires au grand avantage des malades. Tout les troubles circulatoires de cet organe sont rapidement améliorés par le traitement électrique.
- La matrice en tant qu’organe vasculaire est sujette à des hémorrhagies nombreuses qui peuvent devenir souvent mortelles, notamment dans les cas de tumeurs ou de grossesse et au moment de la délivrance.
- Dans ces cas, la chirurgie emploie des moyens hémostatiques mécaniques comme le tamponnement et la compression, ou chimiques comme le perchlorure de fer ou le seigle ergoté, moyens souvent insuffisants ou infidèles.
- La galvanisation de l’organe devient pour Tripier le moyen hémostatique par excellence, il arrête ainsi presque instantanément les hémorrhagies les plus dangereuses, supprime le danger des suites de couches et permet à la mère de reprendre son travail quelques jours après la délivrance. Il faut lire les observations dues à Tripier et à ses élèves, ou mieux, avoir été témoin oculaire comme je l’ai été moi-même, pour se rendre compte de la rapidité et de l’efficacité vraiment merveilleuses de la galvanisation, dans ces circonstances.
- Un courant électrique continu en traversant les tissus dégage des acides au pôle positif des bases au pôle négatif. Ce fait signalé et appliqué sans méthode par un médecin italien Ciniselli, Tripier le reprend, le fait connaître en France., l'étudie, le généralise et l’érige en méthode. La cautérisation par les acides laisse des cicatrices dures et rétractiles, celle due aux alcalis, au contraire, donne des cicatrices molles, non rétractiles. Voilà un moyen efficace pour créer des fistules sans opération sanglante, fistules qui n’auront aucune tendance à se refermer et qui permettront de mettre sans danger en communication avec l’extérieur soit des ab-
- cès soit des organes profdhds. Tripier voit immédiatement toute la portée pratique de ces observa,-tions, et grâce à lui, la thérapeutique s’enrichit de la cautérisation négative qui guérit les rétrécissements ou oblitérations du canal de l’urèthre, du col utérin, des conduits lacrymaux, etc.
- L’opération se fait sans douleur, sans effusion de sang, sans dangers consécutifs, et grâce aux connaissances électriques de notre médecin, le pôle négatif devient entre ses mains un bistouri intelligent ne produisant plus de traumatismes inutiles et ’ guérissant, comme la lame d’Achille, les plaies qu’il vient de faire.
- Grâce à la cautérisation tubulaire, comme l’appelle l’auteur, on peut pénétrer sans danger de péritonite dans l’abdomen, dans la matrice, dans l’ovaire pour en vider lentement mais sûrement les collections purulentes, les kystes, etc., ou autres tumeurs. Cette méthode en est encore à ses débuts, mais on peut lui prédire un avenir brillant justifié déjà par les cas d'ovariostomie signalés par l’auteur.
- Je pourrais multiplier beaucoup les applications thérapeutiques nombreuses dont la science est redevable aux recherches du docteur Tripier, si je ne craignais d’allonger outre mesure cet article d’analyse.
- Ce que j’en ai dit suffira, je l’espère, pour montrer les immenses ressources que les sciences accessoires peuvent mettre entre les mains du médecin intelligent qui veut se donner la peine de les apprendre et surtout de les comprendre.
- Je suis depuis longtemps les travaux du docteur Tripier, et j’ai été nombre de fois émerveillé des résultats heureux de cette thérapeutique si neuve et si méthodique.
- L’originalité du livre que je viens de signaler, l'empêche, par cela même de faire double emploi avec aucun traité de gynécologie et, réciproquement, jusque dans les digressions théoriques, l’auteur reste pratique, il a le rare mérite d’être à la fois un savant et un praticien. Enfin, bien que -fait de la réunion de mémoires séparés, ce livre remarquable présente assez d’unité pour faire un guide pratique de gynécologie journalière. j
- Dr A. d’Arsonval.
- FAITS DIVERS
- L’ouverture de l’Exposition internationale de Turin par le roi d’Italie a eu lieu samedi dernier, le 26 avril, au milieu d’une affluence considérable de visiteurs. Nous tiendrons; nos lecteurs au courant de toutes les nouveautés intéres-, santés en électricité que présentera cette Exposition.
- M, de Bernadière, lieutenant de vaisseau, vient d’adresser-
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- un ,rapport à l’Académie'deS sciences sur les mesures de longitude au moyen du télégraphe entreprises par lui avec l’aide du directeur de l’école navale de la République Argentine, M. Beuf, et plusieurs officiers français.
- La différence de longitude a été établie de cette manière entre Buenos-Ayres et Yalparaiso, entre Valparaiso et Panama, Callao et Lima, etc. Le rapport donne tous les détails de ces, opérations au moyen des différents câbles sous-marins et fils télégraphiques qui relient ces villes. Les résultats fixent la différence de longitude entre la Bourse de Valparaiso et la coupole du bureau des douanes à Buenos-Ayres à 53 minutes 4,23o secondes.
- ' Le 28 du mois dernier la conférence des électriciens a repris ses séances à Paris pour déterminer une unité pratique pour la lumière et l’électricité. L’Angleterre est représentée par sir William Thomson, MM. Preece, Hughes, Adams, Jenkin, Foster, Graves, Hopkinson et le capitaine Abney. Le représentant de l’Espagne est M. Urena, directeur des télégraphes.
- MM. de Meuron et Cuénod, de Genève, viennent de compléter une des plus importantes installations de transmissions de la force par l’électricité, en Suisse, dans l’établissement de MM. Blosch-Neuhaus à Biel. Une force d’eau de 3o chevaux est transmise à une distance de 1200 mètres par un fil en cuivre de 7™m. Les machines dynamo sont du système Thury et ne font que 4 à 5oo tours par minute.
- La première partie du chemin de fer électrique de Francfort à Offenbach vient d’être ouverte jusqu’à Oberrad, et on espère bientôt inaugurer le trafic sur toute la ligne, l a Construction a été faite par MM. Siemens et Halske ; les voitures sont très élégantes et pour 3o personnes. Le prix de Francfort à Oberrad est de i5 centimes.
- La concurrence toujours plus grande et plus vive que font les fabriques de fils électriques allemands aux fabricants anglais, a placé ces derniers dans la nécessité de réduire leurs prix, de manière à ne laisser qu’un bénéfice extrêmement mince. La conséquence naturelle de cette baisse de prix a été une forte réduction du salaire des ouvriers qui ne voyant pas d’issue à cet état de choses se sont mis en grève et refusent de reprendre le travail aux mêmes conditions qu’autrefois.
- M. Adams, dit VAthen'œum, a réussi à établir un télégraphe optique entre les îles de Saint-Maurice et la Réu-' nion, une distance de 245 kilomètres. Les observateurs n’ont aucune difficulté à lire les signaux et on prend maintenant des dispositions pour pouvoir annoncer les cyclones.
- Le bureau des brevets à Washington vient de décider qu’un inventeur ne peut pas revendiquer comme sa propriété des moyens essentiellement différents de ceux décrits par son brevet pour arriver au même résultat. Il peut pourtant se servir de termes assez compréhensibles pour embrasser des variations de l’invention ou de ses équivalents mécaniques, ainsi que des modifications de forme basées sur le même principe. Une invention n’est pas supposée abandonnée parce qu’eile est seulement exposée et décrite, sans faire l’objet d’une demande de brevet.
- Le nombre total des brevets pris en Amérique est d’environ 3ooooo et augmente à raison de 21 000 par an en
- moyenne. En Angleterre,1140 000 brevets ont été pris, aveç une augmentation moyenne de 6 000 par an; en France il y avait, à la fin‘du mois de décembre i883, 172 000 brevets, avec une moyenne de 6 000 demandes par an; en Allemagne il existait à la même époque 26 084 brevets, avec 5 000 de* mandes par an; en Belgique, 60048, pour 3 5oo demandes annuelles; en Italie, le nombre des brevets était, à la date du 3o avril 1882, d’environ i3 5oo, avec une augmentation moyenne de 1 2S0 par an. Il est curieux de rapprocher ces chiffres de la statistique de l’année 1848; le total des brè-' vêts ne dépassait pas alors 6 000 en Amérique et 12 ooq en Angleterre. Il y avait, en 1848, 4 examinateurs principaux des brevets à Washington, pour 1 628 demandes, donnant à chacun une moyenne de 407; en i883 il y en avait 25 pour 34 576 demandes, ou 1 383 par examinateur, et on estime que pour assurer Je bon fonctionnement de ce service il faudrait augmenter le nombre des employés du département de 60 personnes environ, bien qu’il occupe déjà 471 employés. Les bénéfices nets du gouvernement, du chef des brevets, montent à 1 5ooooo francs par an, et parfois au double. . .
- Éclairage électrique
- Dans le ballet de l’Empire-Theatre, à Londres, quarante danseuses portent des boucliers et des casques pourvus de lampes à incandescence couvertes d’un morceau de verre coloré, afin de leur donner l’apparence de bijoux. La pointe des lances est également pourvue d’une petite lampe. La pile qui fournit le courant est placée derrière les boucliers et peut durer une heure à peu près.
- Les directeurs du British Muséum vont adresser une demande de crédit au gouvernement anglais afin de pouvoir éclairer le musée à l’électricité et le tenir ouvert au public jusqu’à 10 heures du soir.
- Le vaisseau de guerre anglais le Dolphin est éclairé par 100 lampes à incandescence de 20 bougies alimentées par une dynamo Victoria, avec un moteur Brotherhood. L’installation comprend également une lampe à projection de 25 000 bougies.
- Le vaisseau de guerre Y Actif est arrivé à Douvres pour prendre part aux expériences des autorités de la Trinity House sur l’éclairage des phares au South Foreland. Les nouvelles lumières seront ainsi observées du côté de la mer aussi bien qu’à terre.
- Le bateau à vapeur le Mexico est éclairé par 230 lampes à-incandescence de 20 bougies alimentées par deux dynamos Victoria marchant à 55o tours par minute. La plus petite de ces machines est employée pour l’éclairage de nuit qui se compose d’une centaine de lampes. Les deux dynamos sont actionnées par des moteurs du type vertical construits par MM. Napier et fils de Glasgow. :
- La lumière électrique va être introduite pour l’éclairàge de l’hôpital militaire à Spandau. Des expériences ont eu lieu depuis le ier mars dernier, et on compte appliquer le nouvel éclairage à plusieurs autres bâtiments de l’administration militaire de la ville.
- Nous avons déjà dit que la Société allemande Edison avait demandé une concession au Sénat de Lubeck pour l'installation d’une station centrale pour la distribution de la lumière électrique et de la force. Voici maintenant qüèlques
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- détails à ce sujet. La Compagnie est prête à accepter la concession dès qu’elle aura la garantie de l’emploi de x 200 lampes à incandescence de 16 bougies pendant cinq ans; mais déjà on estime qu’il y aura des demandes pour 2000. Le capital nécessaire à l’installation s’élèvera à 375000 fr., et pour s’en assurer l’amortissement et les intérêts, la Société demande un monopole de trente années, tout en se déclarant disposée à vendre l’installation à la ville au bout de dix à quinze ans.
- Le cuirassé le Clien Yuen, dernièrement construit en Allemagne pour le gouvernement chinois, a été pourvu d’une installation de lumière électrique au moyen de lampes à incandescence, par la Compagnie allemande Edison.
- . Les magasins de la maison Elsinger et C«, à Vienne, sont éclairés par 190 lampes à incandescence du système Edison.
- Un membre du Conseil municipal de Naples a proposé de substituer l'électricité au gaz pour l’éclairage de rues de la ville.
- Quatre des églises de Montréal sont maintenant éclairées par la lumière électrique.
- La Compagnie Brush à Detroit, Michigan, va éclairer la nouvelle maison de santé à Grand Travers avec 20 foyers à arc et 800 lampes à incandescence Brush-Swan. Vingt accumulateurs seront également installés par la Compagnie.
- L’United States Company possède inaintenant i5o foyers à arc en fonction à Washington. C’est avec la Compagnie Brush, la seule entreprise d’importance de ce genre dans la ville où la défense de placer des lignes aériennes fait beaucoup de tort au progrès de l’éclairage électrique, excepté pour des installations particulières, .
- nement dans cette ville. L’installation comprendra 100 foyers à arc Weston et 600 lampes à incandescence Maxim alimen-' tées par 8 dynamos Weston et 2 moteurs Porter Allen de 100 chevaux chaque. . ,
- La C° Brush, de Baltimore, a déjà installé 400 foyers de leur système dans cette ville. La station australe est pourvue de cinq machines Buckeye d’eriviroh i5o chevaux, et sa, capacité totale est de 800 à 1000 foyers.
- La ville de Sacramento, en Californie, va être éclairée à l’électricité par une société locale formée dans ce but. A Council Bluffs Iowa, il y a déjà 75 foyers à arc, et la ville de Providence a décidé d’augmenter ses foyers de 68 à 75, A Stillwater également, le nombre des foyers à arc sera porté à 90 pendant ce m’ois-ci.
- Les nouveaux bâtiments du gouvernement à Philadelphie seront pourvus d’une installation d’éclairage électrique par la Maxim Electric Light C°. L’installation comprendra 100 foyers à arc Weston et 600 lampes à incandescence du système Maxim. Huit dynamos Weston seront actionnées pat; deux moteurs Porter-Allen de 100 chevaux chacun.
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- Télégraphie et Téléphonie
- On s’occupe d’établir un service de transport de dépêches entre la France et la République d’Andorre; il faut espérer qu’on ne rencontrera pas cette fois les mêmes difficultés de la part de l’évêque d’Urgel que pour la pose des poteaux , télégraphiques.
- Voici d’après le Journal télégraphique, la liste des principaux câbles interrompus avec la date de l’interruption et du rétablissement :
- ‘ Date Date
- de du
- l'interruption rétablissement
- Les foyers électriques Brush, placés sur le monument de Washington, sont d’une puissance de 4000 bougies chaque et la lumière est projetée dans un rayon de près d’un mille. Dans certaines rues de Washington, 4 à 5oo becs de gaz ont été supprimés comme inutiles, les rues recevant un éclairage suffisant par les foyers électriques du Capitole.
- Le comité de la législature de Massachusett, qui a discuté la question des conducteurs aériens-pour la lumière électrique, est arrivé à là conclusion qu’il serait impolitique de forcer les Compagnies à mettre les fils sous terre.
- Le conseil municipal de Boston vient de nommer vin comité pour inspecter l’emplacement de chaque foyer électrique dans les rues de la ville et se prononcer sur son utilité. Cette mesure est motivée par le prix exorbitant auquel revient l’éclairage électrique qui coûte un quart de plus que les 9623 becs de gaz employés autrefois, tandis qu’il ne remplace comme lumière qu’un septième de ce nombre. Néanmoins, les principaux négociants ont adressé une pétition au maire et au conseil municipal, demandant le maintien de l’éclairage électrique, qu’ils considèrent d’un grand avantage pour la ville, de même qu’il a beaucoup contribué à réduire le prix du gaz.
- I*a Maxim Electric Light C° de Philadelphie a signé un traité pour l’éclairage des nouveaux bâtiments du gouver-
- Câble Falmouth-Bilbao i3 février 1884 9 avril 1884
- — Trinidad-Demerara . . . 18 — 7 — —.
- —r Saint-Vincent-Pernam-
- buco 3 mars 28 mars —
- — Dominique-Guadeloupe. — Mozambique - Delagoa - 4 — — 27 — —
- bay 20 — — 3o — —
- - Lima-Mollendo 24 — — 3 avril — '
- — Rio Grande do Sul Mon- 5 avril — i5 — —
- tevideo 9 — encore interrompu.
- — Trinidad-Demerara . . . 15 —
- Jamaïque-Porto-Rico. . 16 — — 18 avril 1884
- M. Pender, le président des Compagnies réunies de câbles transatlantiques, vient d’annoncer que le compte rendu des séances du congrès de l’Association Britannique, qui aura lieu cet été à Montréal, sera télégraphié en Europe sans frais par les câbles de ces Sociétés.
- Le directeur général des télégraphes en- Angleterre a annoncé son intention de faire poser un nouveau câble entre Buckie et Shetland; les travaux ne seront cependant pas commencés avant l’année prochaine, et l’ouverture du câble coïncidera avec la réduction proposée du tarif des dépêches.
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- r II paraît que le gouvernement anglais va demander à la Chambre des communes de nommer un comité spécial pour examiner la question des fils aériens télégraphiques et téléphoniques.
- Le nombre des dépêches télégraphiques en Angleterre, pendant cette année a été de 32732000, ce qui présente une Augmentation de 640000 sur la même période de l’année dernière.
- . L’extension du système télégraphique en Angleterre, nécessitée par l’augmentation anticipée du nombre des dépêches qui suivra l’introduction du tarif réduit, a entraîné pendant l’année dernière une dépense totale de 4500000 francs.
- On se rappelle que le Conseil municipal de la petite ville de Wandsworth s’était opposé à la construction d’une nouvelle ligne télégraphique aérienne à travers la commune, et qu’un procès avait même été intenté par la ville à l’administration générale des postes. Le tribunal a donné gain de Cause au gouvernement, en imposant toutefois des poteaux en fer et du fil de cuivre ; mais le Conseil municipal a immédiatement interjeté appel.
- Le comité du Sénat américain nommé à Washington pour examiner la question de l’achat des lignes télégraphiques du pays par le gouvernement, s’est prononcé contre ce projet, en déclarant qu’il serait impolitique pour le gouvernement de construire un réseau télégraphique comme d’acheter les lignes existantes.
- En remplacement du câble d’Anjer (Java) à Tilok-Betong (Sumatra) qui a été détruit par l’éruption du volcan de Kra-katoa, le 27 août dernier, un nouveau câble sous-marin reliant les deux îles vient d’être posé entre Merak (Java) et Kalianda (Sumatra).
- L’ancien bureau d’Anjer, également détruit par l’éruption, a été remplacé par un bureau situé un peu plus au nord, près de la pointe de Merak, et le nouveau bureau de Kalianda a été installé, au point d'atterrissement du câble à Sumatra communiquant avec Tilok-Betong par une ligne terrestre.
- Le Journal télégraphique annonce qu’un service d’exprès a été établi en Corée pour le transport des télégrammes entre Fusan, le seul bureau télégraphique du pays et le port de Gui-sery et Kyoeng, la capitale. Le prix de ce transport est fixé à 3o francs par dépêche.
- La taxe pour Fortaleza, Brésil, a été fixée à partir du Ier de ce mois à 17 fr. 80 par la voie de Galveston et à 44 fr. 70 par la voie de la Jamaïque.
- Les câbles entre Saint-Vincent et Pernambuco, et de Mozambique à Delagoa ont été réparés.
- Le congrès de Chili vient de décider la construction d’une ligne télégraphique entre Valparaiso et Lota.
- Les abonnés au téléphone à Hambourg sont fort mécontents d’une communication du département des postes à Berlin qui les informe que le prix de l’abonnement ne sera plus calculé d’après la distance directe de leur ligne du bu-
- reau central,- mais d’après la longueur du fil employé; cette décision va augmenter le prix de plus de 100 fr. par an pour presque tous les abonnés qui sont à une distance de plus de deux kilomètres du bureau central. L’ancienne redevance était déjà considérée comme excessive par beaucoup d’abonnés, et cette circonstance semble prouver qu’il vaut mieux laisser les entreprises de ce genre à des sociétés particulières qui, dans l’espoir d’obtenir un grand nombre d’abonnés sont forcées d’établir des prix plus bas et un meijleur service que le gouvernement qui n’a pas à craindre l’effet d’une concurrence impossible.
- Pendant l’éruption volcanique à Krakatoa, au mois d’août dernier, les communications téléphoniques étaient presque impossibles à Singapore, et la parole était noyée par un bruit singulier qui, sur un câble souterrain d’un kilomètre et demi, se manifestait comme des coups de pistolet. La distance entre Singapore et le détroit de la Sonde est d’environ 800 kilomètres. Les phénomènes semblaient plutôt être de nature électrique que directement acoustiques.
- Des expériences de téléphonie à grande distance ont eu lieu dernièrement en Belgique entre Ostende et Arlon avec un nouveau microphone. Le résultat a été des plus satisfaisants.
- l.a chambre de commerce de Mannheim a décidé l’établissement d’une communication téléphonique directe entre Francfort et leur ville. La distance qui sépare les deux villes est d’environ 88 kilomètres.
- Le bureau central de la Compagnie des téléphones à Melbourne, Australie, va être agrandi, de manière à pouvoir desservir 3 000 abonnés. A Nashville, Tennessee, la capacité du bureau central sera également augmentée jusqu’à 2 100 lignes.
- Le Cumberland Téléphoné C° possède maintenant 960 abonnés à Nashville et 710 à Memphis. Trois nouveaux réseaux viennent d’être installés à Gallatin avec 59 abonnés, à Franklin avec 27, et à Union City avec 61.
- Le réseau téléphonique de la ville de Dallas, Texas, est le centre d’un système très étendu. Non seulement il y a dans la ville même 210 abonnés avec 200 milles de fil, mais le bureau central est en communication directe avec 38 petites villes autour de Dallas par des lignes comprenant 6i5 milles de fil.
- Un système téléphonique souterrain va être établi à Washington, reliant les différents départements du gouvernement. Tous les ministres auront une ligne particulière à leur disposition, au moyen de laquelle ils pourront s’entretenir avec leurs collègues, sans l’intervention d’un bureau central.
- Les différents bâtiments formant les magasins et la fabrique de nitroglycérine de la Nobles Explosives Company, dans l’Ayrshire, Angleterre, ont été groupés ensemble par des circuits téléphoniques, et placés en communication avec les bureaux de l’administration par un bureau central.
- Le Gérant : A. Noaillon.
- Paris.— Imprimerie P. Mouillot, i3, quai Voltaire. — 47660
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- Journal universel d’Électricité
- 51, rue Vivienne, Paris
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- SECRÉTAIRE DE LA RÉDACTION DIRECTEUR : Dr : Aug. GUEROUT CORNELIUS HERZ | ADMINISTRATEUR : Henry SARONr^V^^^1
- 6e ANNÉE (TOME XII) SAMEDI 10 MAI 1884 N® 19
- SOMMAIRE
- Sur la mesure du rendement des générateurs secondaires; Marcel Deprez. — Les stations de câbles sous-marins de Penzance et de Porthcurnow; Dr A. Tobler. — Application du calorimètre à l’étude du courant électrique (2e article); A. Minet. — La machine Thury; Aug. Guerout. — Un phare électrique à Hellgate ; C.-C. Soulages. — Note sur la théorie des machines dynamo-électriques (2® article); M. Leblanc. — Les machines à vapeur rapides (9e article); G. Richard. — Chronique de l’Etranger : Angleterre; J. Munro. — Revue des travaux récents en électricité : La conférence internationale des unités et la détermination de l’ohm. — Contribution à la chimie des accumulateurs, par E. Frankland. — Le diagramme de la machine Brush. — Sur un mode spécial de couplage des machines dynamo-électriques. — Le chemin de fer électrique des mines de Hohenzollern. — Les glissières de contact, et les aiguilles creuses dans les chemins de fer électriques Siemens et Halske. — Le phénomène de Hall. — Correspondance : Lettres de MM. Girardo Badia et Gravier. — Faits divers.
- SUR LA MESURE DU RENDEMENT
- DES
- GÉNÉRATEURS SECONDAIRES
- Le rapport du Dr Hopkinson sur les expériences relatives au rendement des transformateurs à deux fils connus généralement sous le nom de bobines d’induction a soulevé dans la presse scientifique des critiques nombreuses et justifiées.
- La conclusion du rapport du Dr Hopkinson était, on s’en souvient, que le rendement des générateurs secondaires atteignait 89 0/0 (Voir La Lumière Electrique du 5 avril 1884). Malheureusement la méthode employée pour mesurer ce rendement ne présentait aucune garantie d’exactitude, et cela pour des raisons qui ont été suffisamment développées dans l’article de La Lumière Electrique déjà cité.
- Les objections faites à la méthode de M. Hop-kinson d’une part, l’absence d’une méthode satisfaisante d’autre part, m’ont déterminé à chercher un moyen pratique et indiscutable de mesurer le
- rendement industriel d’un système de transformateur quelconque. Voici en quoi consiste la méthode à laquelle je me suis arrêté :
- Supposons, pour fixer les idées, qu’une machine à courant alternatif permette d’alimenter, sans l’intermédiaire d’aucun transformateur, cent lampes à incandescence identiques entre elles et groupées de façon que chacune d’elles reçoive un flux électrique capable de lui faire produire l’éclat maximum. Ce flux électrique sera, d’ailleurs, le même pour toutes les lampes, puisqu’elles sont identiques. Mesurons la vitesse de la machine, et notons l’indication d’un électrodynamomètre placé, d’abord entre deux lampes consécutives réunies en tension, et ensuite dans la conduite générale. La première indication de l’électrodynamomètre fera connaître le flux électrique nécessaire à l’alimentation d’une seule lampe, ou, pour parler plus exactement, sera une fonction de ce flux et du nombre d’alternances qui se succèdent dans l’unité du temps. La seconde indication sera également une fonction du flux électrique total qui traverse la machine. Il n’est point nécessaire d’ailleurs de connaître la signification exacte des indications de l’électrodynamo-mètre, ainsi qu’on le verra bientôt.
- Mettons maintenant un transformateur quelconque dans le circuit, et conservons à la machine la même vitesse. Quelque parfait qu’il soit, ce transformateur ne permettra évidemment pas d’alimenter le même nombre de lampes si on veut conserver au flux électrique qui les traverse la même valeur que précédemment, et si on ne veut pas modifier la vitesse et, par suite, le nombre d’alternances du courant. Le nombre de lampes sera donc moindre et on le déterminera en les groupant partie en série et partie en dérivation, de manière à satisfaire à la double condition :
- i° De ne pas altérer le flux électrique qui les traverse individuellement et par suite de leur faire donner la même quantité de lumière que dans la première expérience;
- 20 De ne pas altérer non plus le flux électrique total qui traverse la machine.
- On parvient assez facilement à satisfaire à ces.
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- deux conditions et on s’assure qu’elles sont remplies au moyen de l’électrodynamomètre qui, placé successivement entre les lampes et dans le circuit général devra donner les mêmes indications que lorsqu’on n’emploie pas de transformateur.
- Cela posé, le travail mécanique absorbé dans l’unité de temps par la machine génératrice sera évidemment le même dans les deux expériences, car à une même indication de l’électromètre correspond évidemment un même effort mécanique développé entre les pièces fixes et les pièces mobiles de la machine génératrice, dont la vitesse est restée inaltérée. L’effet utile représenté par le nombre de lampes allumées sera au contraire devenu moindre, et le vrai rendement pratique a évidemment pour valeur le rapport du nouveau nombre de lampes à l’ancien, c’est-à-dire à ioo, d’après notre hypothèse.
- Cette méthode est, je le répète, à l’abri de toute objection; elle peut être facilement appliquée partout : les lampes peuvent d’ailleurs être remplacées par des résistances inertes rectilignes.
- Elle est tout aussi exacte et beaucoup plus facile à appliquer que la méthode calorimétrique, la seule qui avait été jusqu’à présent considérée comme à l’abri de toute contestation, mais qu’on n’emploie jamais, à cause des difficultés de toute nature qu’entraîne l’emploi des calorimètres.
- Marcel Deprez.
- LES STATIONS
- DE
- CABLES SOUS-MARINS
- DE PENZANCE ET DE PORTHCURNOW f1)
- Un voyage récent en Angleterre m’a fourni l’occasion d’étudier une branche importante de la télégraphie, l’arrangement des stations de longs câ1 blés sous-marins. Cette branche de la science électrique n’est traitée que d’une façon très sommaire et parfois incomplète dans les livres sur la télégraphie, ce qui vient probablement de ce qu'il est assez difficile d’obtenir des renseignements précis sur ces sujets. Qu’il me soit permis de remercier les directeurs des Compagnies American Tele-graph and Cable et Eastern Telegraph, MM. v. Chauvin et Ansell, ainsi que les chefs de station, MM. Mockridge et Ash, de la bienveillance avec laquelle ils m’ont autorisé à visiter les stations, et m’ont fourni tous les renseignements dont j’avais besoin.
- (') Arrangé pour La Lumière Electrique par l’auteur, d;après un mémoire paru dans l’Electrotechnische Zeitschrift.
- I. — Arrangement de la station de Penzance.
- L’American Telegraph and Cable’Company a été fondée par M. Jay Gould, en 1880. Elle a effectué la pose de deux câbles atlantiques construits par MM. Siemens frères, en 1881 et 1882 ; ces câbles, d’une longueur de 2 53i et 2 576 milles marins, partent de Sennen-Cove, en Cornouailles, et aboutissent à Dover-Bay, Nouvelle-Ecosse; de là, ils sont en communication avec le réseau de la Western Union Telegraph Company, qui a acquis le droit de les exploiter pour un certain nombre d’années. La jonction entre Sennen-Cove et la ville de Penzance est faite au moyen d’un quadruple câble souterrain. La station est en communication avec Londres et Liverpool au moyen de deux fils. L’appareil Morse sert à la correspondance, et l’on a installé des translateurs (*) à Exeter (fil de Londres), et à Bristol (fil de Liverpool); en outre, Londres est joint par un fil à Liverpool, de sorte qu’en établissant une nouvelle translation à Londres, on peut correspondre avec Liverpool, même quand le fil direct est brisé et vice versa. C’est le système Morse à double courant qui est employé ; jusqu’ici, on n’a pas jugé à propos d’établir une transmission automatique. Le fil de Londres peut, en outre, fonctionner en duplex.
- Passons maintenant à la disposition des appareils desservant les câbles.
- Le récepteur est le galvanomètre de sir W. Thomson. La forme employée sur les câbles est très simple : le petit miroir, sur l’envers duquel est soudé à la gomme-laque une lame magnétique, est suspendu dans un tube de cuivre qui glisse dans l’axe de la bobine. Il est fixé par le haut et par le bas au moyen d’une fibre de cocon, et l’action directrice d’un aimant semi-circulaire maintient le miroir parallèle au plan de l’appareil. La lumière d’une lampe projetée sur un écran par suite de la réflexion du miroir, sous la forme d’une tache lumineuse, sert à la lecture des signaux, car il est facile de voir qu’une déviation à gauche peut représenter un point, une déviation à droite un trait de l’alphabet Morse. Il est, en outre, clair que la rapidité de la transmission dépend, dans une grande mesure, de ce que la tache lumineuse revienne promptement à sa position de repos sans faire d’oscillations.
- Les galvanomètres récepteurs de la station de Penzance, construits par MM. Siemens frères, sont d’une construction très soignée. Le tube qui contient le miroir est rempli d’une solution étendue de glycérine, disposition qui produit un amortissement très efficace, sans toutefois altérer la forme,
- f1) Lumière Electrique, vol. VII, 1882, p. 182. (Ces translateurs sont, dans notre cas, utilisés pour la transmission manuelle. . . .
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- de la tache lumineuse. Au lieu de l’aimant semi-circu- laire, dont j’ai parlé plus haut, deux barreaux magnétiques mi m2 (fig. i) sont approchés très près
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- du tube, de façon à envelopper l’aiguille entre leurs pôles de nom contraire (1). Au moyen de crémail-
- lères, la distance de ces aimants peut se régler facilement. Le galvanomètre est à deux circuits, dont
- l’un a 2000, l’autre 1000 ohms de résistance; c’est suivant la rapidité de la transmission que l’on
- doit intercaler l’un ou l’autre. La résistance du galvanomètre exerce une influence considérable sur la transmission en la retardant; une théorie de ces faits se trouve dans un mémoire de M. Hockin(K).
- La figure 2 montre l’arrangement complet des deux stations.
- FIG. 4
- C est un condensateur de grande capacité, U un commutateur à manette, T un manipulateur inverseur, B la pile, G le galvanomètre récepteur. Pendant la réception, le commutateur met l’armure intérieure du condensateur en rapport avec G, pendant la transmission avec T.
- Fin, 5
- Admettons qu’en A le commutateur soit sur transmission, en B sur réception. Lorsqu’on appuie sur la touche de gauche de T1; il se produit une charge de C,, le flux positif se rend à l’armure intérieure de C,, une charge négative est accumulée sur l’armure reliée avec le câble, le flux positif est refoulé par le câble en B où il provoque la charge de C2 dont l’armature intérieure laisse échapper un flux positif à travers G.,, qui produit un signal. Si l’on maintient la touche abaissée jusqu’à ce que la
- =5* ^ ^ ;
- FIG. 6
- charge de Ct, C2 et du câble soit devenue complète, la tache lumineuse en B retourne à zéro. En lâchant la touche, on provoque la décharge de C,, C2 et et du câble, ce qui produit un autre signal, cette fois en sens contraire, en B, lequel est du au flux négatif s’écoulant de C2 à la terre. Il est évident que la transmission deviendrait impossible de cette façon, parce que chaque dépression du manipulateur produirait deux signaux de direction contraire. Mais si l’on n’abaisse la touche que pendant un temps très court, l’aiguille en B dévié et
- (*) Une disposition semblable a été faite par M. J. Graves (Journ. Soc. Tel. Eng., vol. 9, 1879, P- I20)-
- (i) Journal of lhe Society of Telegraph Engineers, vol. v, p. 432, 1876. ,
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- revient immédiatement au zéro, sans dépasser ce dernier, l’effet du courant de décharge n’étant que d’accélérer le retour de la tache; toutefois, ce phé-•nomène dépend beaucoup de l'amortissement du galvanomètre. Si la durée du contact est plus longue et que l’aiguille commence à retourner avant la période de la décharge, cette dernière se fera remarquer par une déviation plus ou moins marquée de l’autre côté du zéro. Quelques expériences que, grâce à la bienveillance de M. le Dr A. Muirhead, j’ai faites dans son laboratoire avec un câble artificiel de 7000 ohms de résistance et 800 microfarads de capacité, ont pleinement confirmé cette assertion. La plupart des auteurs qui ont écrit sur la télégraphie sous-marine ont passé ces faits sous silence ou ils les ont mal interprétés. Même M. du Moncel n’y a. pas insisté suffisamment, quoique en général la partie de son Exposé des applications de l'électricité (tome III, p. 379), qui traite de la télégraphie sous-marine, soit assez complète. Par contre, on trouve encore aujourd’hui dans bien des livres, l’assertion que le galvanomètre astatique de Thomson fonctionne comme récepteur sur les longs câbles sous-marins ! Et pourtant cet appareil serait tout à fait impropre à cause de sa sensibilité et du peu d’amortissement qu’il possède.
- Quand on presse la touche de droite, les phénomènes restent les mêmes, seulement les courants changent de signe, de sorte que l’on produit en B une déviation de l’autre côté.
- Il existe une autre disposition que l’on trouve décrite dans l’ouvrage cité de M. du Moncel, dans laquelle le condensateur est placé, non pas entre U et le câble, mais entre le contact de réception de U et le galvanomètre. De cette façon, les signaux reçus passent seuls par le condensateur.
- D’après M. Hockin (*), cette disposition est plus sensible, c’est-à-dire, cæteris paribus, les signaux sont plus larges ; cependant elle est moins propre à éliminer les courants terrestres, et les signaux ne sont pas bien définis.
- Du reste, l’arrangement (fig. 2) est aussi incapable de préserver les récepteurs des effets de forts orages magnétiques (s).
- La Compagnie se sert exclusivement du galvanomètre comme récepteur, et ne semble pas disposée à adopter le syphon-recorder. Outre le droit considérable de brevet qu’on doit payer pour l’usage de ce dernier, on prétend que le galvanomètre ou le « miroir » comme on l’appelle, permet une transmission plus rapide.
- On a trouvé avantageux d’utiliser un des câbles exclusivement pour la réception, l’autre pour la transmission. Comme les signaux du miroir sont
- (') Hockin, 1. c.
- (z)Jotirn. Soc. Tel. Eng., vol. 12, i883. J.. Graves. On the magn. storm, etc., p. 3o.
- fugitifs, on a muni le câble de transmission de la disposition suivante.
- La clef T peut fermer deux circuits distincts ; les deux leviers t, t2 (fig. 3) sont munis de ressorts s, s2 qui sont isolés des manipulateurs proprement dits par des plaques en ébonite. (En réalité les deux touches se trouvent l’une à côté de l’autre et non pas l’une en-dessus, l’autre en-dessous). A l’état de repos, les deux ressorts sont en communication avec les vis de contact inférieures. Quand on presse tlf le ressort st quitte la vis inférieure et entre en communication avec la vis supérieure. En même temps le levier t, touche le contact c,. Les quatre vis communiquent avec les pôles de la pile de transmission B; les contacts c, et c2 sont en relation avec les pôles "de la pile locale b dont la moitié, ainsi que l’axe des touches tl t2 aboutissent à l’appareil enregistreur M. Ce dernier est un double appareil Morse polarisé avec déclenchement automatique, dont les molettes produisent leurs signes sur une seule bande en deux rangées (alphabet dit de Steinheil). Un point de la rangée supérieure signifie un trait, un de la rangée inférieure un point de l’alphabet Morse ; en outre l’un des deux électro-aimants n’est sensible qu’aux courants positifs, l’autre aux courants négatifs. Admettons qu’on presse maintenant tt. La pile de transmission est reliée au condensateur à travers 5, et à la terre par s2 ; en même temps la moitié de la pile locale b est fermée à travers c, et M. Donc l’électro-aimant s positif de M va enregistrer un signe, etc.
- Un dispositif tout semblable a été proposé par M. Bécue (1).
- Le câble de réception est muni d’une double clef ordinaire, elle ne sert qu’à l’échange de courtes dépêches de service. Le commutateur U possède un troisième contact relié directement à la terre afin de décharger Ct complètement en passant de la transmission à la réception. J’ai remarqué du reste que ce but n’est qu’en partie atteint, car en passant rapidement de 3 à 1, on observe une déviation en G.
- Au lieu d’un seul condensateur C (fig. 3) il y en a en réalité i3, chacun d’une capacité de 10 micro-farads gradué de 2 en 2. Les 5 subdivisions sont en relation avec de grandes bornes fixées sur le couvercle en ébonite de la boîte. Il y a 6 bornes, la 6° est commune aux 5 divisions. Pour intercaler la capacité entière d’une boîte (dimensions : 5o centimètres de hauteur, 60 centimètres de longueur et 10 centimètres de profondeur), il faut joindre les 5 bornes par un fil. Les i3 condensateurs (qui sont construits en papier d’étain et papier paraffiné) sont intercalés parallèlement. Le même nombre se trouve à l’autre bout du câble.
- (') Lumière Electrique, t. IX i883, p. 219.
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- La pile de transmission B se compose de io éléments Siemens et Halske (à diaphragme en papier! mâché). On sait que ces éléments se distinguent par une force électromotrice très constante, par contre leur résistance intérieure est assez élevée (10 à 12 ohms). D’après ce que m’a dit le chef de station, M. Mockridge, on est très satisfait de cette pile.
- Depuis quelques années la télégraphie duplex a été appliquée à la plupart des longs câbles sous-marins. La grande difficulté de « duplexer » (s’il m’est permis de faire usage de ce terme barbare mais très commode) une ligne sous-marine de long parcours, consiste dans la capacité considé-
- rable de ces conducteurs qui rend les effets de l’induction très complexes, de sorte qu’il faut des dispositifs tout spéciaux pour obtenir la balance. Le moyen le plus parfait et qui seul a eu un succès complet, est le câble artificiel de MM. Muirhead et Taylor, breveté en 1874.
- Il consiste en un ruban dé feuille d’étain d’environ 20m/m de largeur, ayant la forme de la figure 4, qui se colle sur une feuille de papier saturée de paraffine de 55 cent, de longueur et 37 cent, de largeur. La feuille ainsi préparée est recouverte, d’abord d’une double feuille de papier paraffiné et ensuite d’une feuille d’étain, suivant l’étendue du ruban. Il est clair que le ruban peut représenter le
- conducteur, le papier paraffiné le diélectrique, et la feuille d’étain l’enveloppe protectrice d’un câble. En superposant un grand nombre de ces trois éléments et en établissant des jonctions entre les rubans et les feuilles d’étain, on peut construire une résistance inductive considérable dans un espace assez restreint. La fabrication qui s’exécute admirablement dans les ateliers de MM. Clark, Muirhead et C°, est assez délicate, semblable d’ailleurs à celle des condensateurs; il faut des précautions toutes spéciales qui, entre autres, consistent dans une purification soignée de la paraffine, le choix du papier, etc. La résistance et la capacité dépendent de la largeur du ruban et la dernière aussi du degré de pression que l’on fait subir aux couches après la superposition. Une fois le dernier ajustement terminé et après un essai d’isolement par une
- force électromotrice de 800 volts, le câble artificiel est placé dans une boîte semblable à celle des condensateurs et arrangé comme le montre la figure 5.
- Comme on voit, le ruban conducteur est partagé en sections (7 en réalité), dont chacune équivaut à 10 milles de câble; en outre, les plaques inductives correspondantes sont aussi munies de bornes. Donc, par exemple, la section I forme avec ses deux bornes et sa plaque inductive 1 une unité de longueur de câble artificiel.
- La boîte complète est donc pourvue de i5 bornes dont 8 correspondent au conducteur, 7 aux plaques inductives. Je ferai remarquer, du reste, que le prix de l’appareil est assez élevé : il faut compter 2 liv. st. par microfarad, ce qui fait une grosse somme, quand il faut employer, comme
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- c’est le cas à Penzance, un câble artificiel de 800 microfarads!
- On arrive rarement à produire, la balance à l’aide de la ligne artificielle seule; il devient nécessaire d’avoir recours à divers ajustements auxiliaires qui consistent dans l’intercalation de résistances à différents points du câble factice. Comme leur effet est surtout grand au commencement de ce dernier, la première boîte « spécial box », est pourvue d’un grand nombre de subdivisions (fig. 6) ; en outre, on peut intercaler des résistances entre les sections du ruban conducteur dans la partie de droite.
- L’arrangement du duplex à Penzance (qui, du reste, ne fonctionnait pas lors de ma visite, le trafic ne le demandant pas dans ce moment), était une des premières solutions à pont de Wheatstone de M. Muirhead, décrit dans le Télégraphie Journal de 1879, tome VII, p, 160 et 177 ; il pouvait s’appliquer facilement au câble de 1881 ou de 1882 selon le besoin. Je préfère pourtant décrire un arrangement perfectionné connu sous le nom singulier de * double block plan » que M. Muirhead a appliqué à la plupart des longs câbles de l’Eas-tern Telegraph C°, et au câble Direct des Etats-Unis de 1874.
- Le pont, dans la diagonale duquel est placé le récepteur, est formé (fig. 7), non par des résistances comme dans l’ancien système, disposition qui retarde un peu les signaux, mais par une paire de condensateurs et le petit rhéostat à curseur R,. Ce dernier contient une série de 40 bobines de o,25 ohm chacune et une bobine de ïo ohms qui peut être introduite dans le circuit au moyen d’une cheville. Les deux bouts de la série aboutissent à C3 et CB. Chaque déplacement du curseur d’un contact à l’autre change le rapport des deux branches d’un quarantième, l’axe du curseur étant en relation avec le manipulateur T,. Le réglage à zéro s’obtient donc d’une part, au moyen de R,, d’autre par le condensateur cl lequel mesure de 0,01 jusqu’à 5 microfarads. Dans le circuit du récepteur se trouve un quatrième condensateur C, (C4 C3 CB C2 C,( C6 présentent en général 40 microfarads chacun).
- La figure 7 montre les divers ajustements dont il faut munir la ligne factice kt. Comme on le voit, les premières plaques inductives sont séparées du reste et communiquent avec la terre par une grande résistance r3; ce dispositif ralentit la charge dans le commencement de la ligne factice.
- Le réglage est beaucoup facilité par la grande résistance r, (80000 à 100000 ohms) qui « shunte » une partie du câble artificiel; en outre, le bout de ce dernier (du ruban conducteur) communique avec la terre parle rhéostat r6. M. le Dr A. Muirhead auquel je suis très obligé des renseignements qu’il a bien voulu me donner, me disait du reste que l’on
- peut se passer de certains de ces ajustements dans bien des cas; c’est toujours l’essai direct qui fait adopter l’un ou l’autre moyen.
- Quand on presse une des touches T,, la moitié environ du courant passera par C3 dans le câble, l’autre moitié par Cs dans la ligne factice. Il faut donc qu’il n’existe aucune différence de potentiel considérable aux bouts de la diagonale contenant le récepteur, pour que ce dernier reste en repos. A l’autre extrémité du câble, en B, le courant d’arrivée passera en partie par C4 et R2, en partie par Cs, G2, C6, R2 à la terre et provoquera un signal en G2, etc., etc.
- MM. Muirhead ont inventé d’autres méthodes de duplex qui se trouvent décrites dans leurs brevets anglais; mais il semble que la disposition « double block » a donné les meilleurs résultats, surtout en ce qui regarde la netteté des signaux et la facilité à maintenir la balance. Il semble du reste que le choix des ajustements et le premier réglage forment une opération assez difficile, car dans la plupart des cas où il s’agissait de duplexer un câble de long parcours, M. le l)r Muirhead a lui-même établi le système.
- La jonction entre la guérite de Sennen-Cove et la station se fait, comme j’ai dit au commencement, au moyen d’un quadruple câble souterrain. On utilise deux des quatre conducteurs pour chaque câble, c’est-à-dire la communication avec la terre se fait non pas dans la station, mais dans la guérite, où l’un des conducteurs du câble souterrain est relié à l’âme du câble sous-marin, l’autre à l’armature protectrice. De cette façon, les effets de l’induction (volta-induction) sont complètement éliminés, et la correspondance se fait facilement sur les deux câbles en même temps (*).
- Le câble souterrain entre directement dans la chambre d’essai (test-room) de la station et y est pourvu d’un parafoudre à plaques et fil protecteur; au moyen de commutateurs, il peut être relié soit aux appareils télégraphiques, soit aux instruments de mesure. Ceux-ci consistent dans un galvanomètre astatique très sensible et ses accessoires bien connus pour mesurer la résistance des conducteurs et de la gaine isolante. Cette détermination se fait chaque dimanche. D’après les mesures faites par l’électricien de MM. Siemens, M. F. Jacob, les ier et 2 juillet 1882, les constantes des deux câbles sont les suivantes :
- I. CABLE DE 1881
- Résistance du conducteur. ... 80 14 U. S.
- — d’isolement...........7,85.ïo6 U. S.
- Capacité électrostatique... 887 microfarads
- (') Voir Journal Soc. tel. Eng., vol. IV, 1879, Graves, ou Vibrations due to earth-plates, p. 3?.
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
- 207
- 2. CABLE DE 1882
- Résistance du conducteur ... 82 64 U. S.
- — d’isolement............ 7,4.ioB U. S.
- Capacité électrostatique .... 925 microfarads
- Ces données montrent suffisamment quels immenses progrès la fabrication des câbles sous-marins a faits dans ces dernières années, et l’on peut espérer que la durée de ces deux nouveaux liens entre l’ancien et le nouveau monde sera plus ongue que l’on croit devoir admettre généralement.
- (A suivre.) Dr A. Tobler.
- APPLICATION DU CALORIMÈTRE
- a l'étude du
- COURANT ÉLECTRIQUE
- 20 article. (Voir le numéro du 26 avril 1884.)
- La détermination des éléments d’un courant électrique présente, en pratique, certaines difficultés dont l’importance varie avec l’élément même à mesurer.
- On peut connaître facilement par le calcul, et avec plus de justesse au moyen du pont de Wheatstone ou de tout autre appareil analogue, la résistance sur laquelle on opère.
- Lorsqu’on n’exige pas un degré extrême de précision dans les résultats, les indications fournies par un ampèremètre bien gradué sont suffisantes pour la mesure de l’intensité.
- Il est plus sûr de recourir, cependant, pour les déterminations assez délicates de faibles intensités, à la méthode du potentiomètre (‘) et tirer la valeur de l’intensité cherchée, de celle de la différence de potentiel aux extrémités d’une résistance connue et bien déterminée.
- Nous aurons, d’après la loi de Ohm, appliquée à une partie seulement du circuit :
- I=î
- r
- Ce mode de procéder a été indiqué et appliqué pour la première fois d’une façon pratique, par M. Marcel Deprez.
- MÉTHODE DU POTENTIOMÈTRE POUR LA
- DÉTERMINATION DE L’iNTENSITÉ D’UN COURANT
- Si on donne au potentiomètre une grande résistance intérieure (2 à 3 000 ohms), et une sensibilité
- . (*) Ce mot est pris ici daus le sens de galvanomètre à fil fin pour la mesure des potentiels et ne désigne pas l’appareil de Clark.
- telle que pour une déviation moyenne la différence de potentiel à ses bornes soit très faible (égale
- à de volt par exemple), cet appareil mis en tension avec un rhéostat de résistance variable, permettra de mesurer une différence de potentiel d’une valeur quelconque prise aux extrémités d’une résistance donnée avec un très grand degré d’exactitude.
- Soit AB un courant indéfini, sur lequel nous prenons deux points, ab (fig. 1).
- Le galvanomètre à fil fin G et de très grande résistance intérieure, en tension avec le rhéostat, est mis en dérivation sur le circuit principal aux points ab.
- La résistance r comprise entre ces points, est en général assez faible, comparée à la somme des résistances du potentiomètre et du rhéostat, pour que l’introduction de ces appareils ne produise qu’une influence inappréciable sur le courant principal.
- FIG. I
- Soient : p la résistance du potentiomètre ;
- R celle du rhéostat ; e la différence de potentiel aux bornes du potentiomètre pour une déviation n, la même dans toutes les expériences.
- Cette déviation est maintenue constante au mcyen du rhéostat. Si nous connaissons l’intensité de circulation i pour une déviation de n degrés, du galvanomètre, la valeur de la différence de potentiel g nous sera donnée par la formule générale :
- e = p i
- et nous pourrons calculer la différence de potentiel aux points ab.
- p
- L’intensité du courant partielle sera: _
- I,= £p±r Pr
- Elle est très peu différente de l’intensité totale
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- du courant indéfini AB. Nous pouvons du reste connaître la valeur de cette dernière intensité :
- i = l' + i
- i=sP±j*.i.i r p p
- i=«rI+p±5
- PL r
- formule analogue à celle qu’emploie M. Marcel Deprez.
- Toute la délicatesse de ce procédé repose sur la détermination de la différence de potentiel aux bornes du potentiomètre pour une déviation constante donnée, ou pour parler plus justement, en considérant cet appareil comme un galvanomètre à fil fin, de très grande résistance, sur la détermination de l’intensité de circulation dans l’instrument de mesure pour la même déviation.
- MÉTHODES CALORIMÉTRIQUES
- Les méthodes calorimétriques dont nous avons déjà donné un aperçu (’), et sur lesquelles nous nous étendrons plus longuement aujourd’hui, sont basées sur les lois de Joule et de Ohm. Elles demandent peut-être une manipulation plus délicate, mais peuvent présenter dans certains cas quelques avantages sur la méthode générale du potentiomètre.
- Le chimiste n’a que rarement à sa disposition les appareils de mesure de l’électricien, ou il ne possède pas les étalons qui lui permettraient d’en déterminer les constantes.
- Il est intéressant de contrôler, au moyen de procédés calorimétriques, les résultats fournis par des appareils basés sur des phénomènes physiques d’un autre ordre; la concordance des déterminations obtenues par des méthodes différentes, établit sur des bases plus solides les déductions tirées de l’ensemble des phénomènes observés.
- Nous avons vu que d’après la loi de Joule les quantités de chaleur dégagées pendant une seconde dans un circuit ou portion de circuit, traversé par un courant, et par suite le nombre des divisions dont s’est allongée la colonne de mercure dans le calorimètre Favre, croissent proportionnellement à la résistance et au carré de l’intensité du courant.
- Rappelons que Favre donnait le nom de thermorhéostat à la résistance qu’il introduisait dans son appareil de mesure, et celui de thermorhéo-mètre à l’appareil lui-même.
- Nous conservons ces locutions, qui nous paraissent bien appropriées aux genres d’expériences qui font le sujet de cet article.
- La quantité de chaleur^, dégagée en une seconde dans le calorimètre peut être directement calculée, connaissant :
- L la longueur dont s’est avancée la colonne de mercure pendant un temps t, l l’allongement de la colonne mercurielle pour le dégagement d’une petite calorie ( calorie-gramme).
- (/ n’est autre chose que la constante de l’appareil déterminée une fois pour toutes, correspondant à un poids de matière réduit en eau invariable.) Nous aurons :
- L
- ?1==7J
- Soient :
- R la résistance du thermorhéostat,
- I l’intensité de circulation.
- Nous pouvons écrire l’identité
- _L_ _ RI2
- it~qi~gx 0,424
- soit en faisant
- g X 0,424
- îi=KRP (i)
- Cette formule est celle d’une parabole dont le sommet est tangent à l’axe des y et dont l’axe même est l’axe des x.
- Nous avons, pour la valeur du coefficient constant K de la formule (1), calculée :
- K = 0,2404
- Si nous avions adopté l’équivalent mécanique de la chaleur déterminé par Joule (424,8), nous aurions trouvé par le calcul :
- K = 0,2399
- Dans nos formules, nous emploierons un coefficient approché des deux valeurs précédentes, et nous ferons :
- K = 0,24
- Comme on le voit, l’erreur relative est d’environ-^ par rapport au premier coefficient calculé,
- et -^3 par rapport au second.
- Si nous faisons R = 1, la relation (1) devient
- q =. Kl2 = 0,24 I2 (2)
- Traçons une courbe (fig. 2) en prenant pour ordonnées les valeurs de I, pour abscisses celles des quantités de chaleur dégagées à travers une résistance de 1 ohm et calculées au moyen de la formule (2)
- (*) N° 17 de La Lumière Electrique, du 26 avril 1884.
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- A/*/
- Cette courbe nous donnera immédiatement l’intensité du courant qui traverse un thermorhéostat d’une résistance de un ohm pour la quantité de chaleur accusée en une seconde par le thermorhéo-mètre.
- GRADUATION DE L’ÉLECTRODYNAMOMÈTRE SIEMENS
- Nous avons dit que la courbe qui nous donne les intensités du courant en fonction des quantités de chaleur dégagées est analogue à celle de l’élec-trodynamomètre Siemens.
- Si nous mettons en tension un thermorhéomètre et un électrodynamomètre, les déviations de l'aiguille du second appareil seront proportionnelles aux degrés parcourus par la colonne de mercure
- FlC. 2
- du premier, c’est-à-dire aux quantités de chaleur ; soient :
- n le nombre de degrés dont a dévié l’aiguille de Félectrodynamomètre,
- q la quantité de chaleur accusée par le thermorhéomètre, comprenant une résistance de un ohm.
- Nous avons les deux relations :
- « = K'I» q — Kl2
- IC étant la constante de l’électrodynamomètre,
- K celle du thermorhéomètre connue,
- Une seule expérience suffit donc pour déterminer la valeur de ce coefficient, sans faire usage d’un étalon autre que l’ohm, résistance du thermorhéostat.
- MESURES DES DIFFÉRENCES DE POTENTIEL ET FORCES ÉLECTROMOTRICES
- La formule (i) peut subir une transformation, soit une intensité de circulation 1/ telle que E
- I' soit égal à jr. Nous avons
- et pour
- R = i q = K E2 (4)
- Les ordonnées de la courbe a représentent aussi les différences de potentiel aux bornes du ther-
- FIG. 3
- morhéostat, dont la résistance est de un ohm.
- Lorsque le thermorhéomètre est appliqué à la graduation d’un électromètre ou d’un potentiomètre, une simple détermination de calorie nous donnera la valeur de la différence de potentiel aux bornes de l’appareil à graduer mis en dérivation sur le thermorhéostat.
- Cette méthode peut être appliquée à la recherche de la force électromotrice d’une pile.
- Le diagramme de la figure 3 représente une pile en tension avec un galvanoscope, mise en dérivation aux points a b, qui comprennent un thermorhéostat T. Au moment où ’ l’aiguille du galvanoscope est fixée au zéro, la force électromotrice de la pile est égale et de signe contraire à la différence de potentiel en a b donnée par la courbe a, si la résistance du thermorhéostat est de un ohm, correspondant à la quantité de chaleur accusée par le thermorhéomètre. _
- THERMORHÉOSTATS DE RÉSISTANCE VARIABLE
- On pourrait construire des courbes analogues à I la courbe a pour chacune des résistances inter-
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- calées dans le calorimètre, au moyen des relations (3).
- La figure 2 renferme le diagramme de deux courbes (3 et y construites pour une résistance calorimétrique égale à deux ohms. Les ordonnées de la courbe p représentent des intensités de circulation, celles de la courbe y des différences de potentiels aux bornes du thermorhéostat.
- Nous tirons des formules (3)
- K RI'2 =§ E*.
- XV
- en simplifiant,
- qui n’est autre chose que l’expression de la loi de Ohm.
- Pour une quantité de chaleur accusée par le calorimètre les ordonnées représentant la différence de potentiel sont proportionnelles à celles qui donnent la valeur de l’intensité de circulation et à la résistance du thermorhéostat.
- Pour donner aux résultats un plus grand degré d’exactitude, il est utile d’établir un potentiomètre en dérivation sur la résistance calorimétrique au moyen de fil de gros diamètre (3 à 4 m/m) et à une distance telle que les quantités de chaleur dégagées dans cet appareil n’altèrent pas les résultats fournis par le thermorhéomètre.
- Les méthodes que nous venons de décrire reposent donc sur la mesure des quantités de chaleur effectuée avec une approximation la plus grande possible et sur la détermination exacte de la résistance du thermorhéostat.
- Les lois de Joule et de Ohm dont la vérification n’est plus à faire, nous ont servi de base, comme nous l’avons dit, pour calculer les éléments de la portion d’un circuit traversé par un courant électrique, autres que la résistance.
- Le seul doute qui peut rester dans l’esprit de l’expérimentateur sur la valeur absolue de quantités ainsi déterminées, ne dépend que du degré d’exactitude et de rigueur apporté à la détermination de l’unité étalon de résistance : l’ohm.
- Mais dans une série d’expériences si des erreurs absolues provenant de ce que l’ohm adopté n’a pas sa valeur vraie peuvent être commises, les résultats relatifs seront justes si toutefois les quantités de chaleur sont bien déterminées ; ces dernières en effet ne dépendent que de la loi de Joule sur laquelle on n’a plus aucun doute et non de l’unité de résistance prise comme base du système ; quelle que soit la valeur de cette unité, les valeurs relatives des quantités mesurées restent les mêmes.
- w, l’étalon de résistance actuelle;
- <0 l’étalon vrai et entre ces deux quantités la relation :
- O) r= (i)( C
- Toutes les résistances déterminées actuellement devraient être affectées du coefficient c.
- Les formules (3) nous donnent immédiatement les coefficients qui se rapporteraient aux intensités et aux différences de potentiel.
- Nous aurons :
- Ej =E\/c
- I, et Ej étant les valeurs vraies en unités absolues des intensités et des différences de potentiel, rapportées à l’unité de résistance vraie.
- DÉTERMINATION DES ELEMENTS D’üN COURANT TRAVERSANT UN THERMORHÉOSTAT DE RÉSISTANCE
- QUELCONQUE AU MOYEN DE LA COURBE a.
- Il n’est pas nécessaire de tracer une courbe spéciale, correspondant à chacune des résistances données au thermorhéostat pour connaître les éléments du courant qui le traverse.
- La courbe a, comme nous l’avons vu, donne immédiatement les quantités de chaleur dégagées dans un thermorhéostat d’une résistance de un ohm pour toutes les intensités de circulation ou différences de potentiel aux bornes du thermorhéomètre. Nous pouvons tirer des formules (1) et (2) une relation entre les quantités de chaleur et la résistance calorimétrique, au moyen de laquelle pourront être déterminées les intensités de circulation ou la résistance d’un thermorhéostat, connaissant la quantité de chaleur qv dégagée en une seconde.
- Nous avons en effet
- q = Kl2 (2)
- qt = K RI2 (1
- d’où pour I constant :
- <?i =
- Les quantités de chaleur observées sont proportionnelles aux résistances.
- q nous est donné par la courbe a. Ce n’est autre chose que l’abscisse correspondant à l’ordonnée I connue.
- ql est déterminé par l’expérience.
- La valeur de R cherché aura pour expression le rapport de ces deux quantités de chaleur.
- Soient :
- (S
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- 211
- La résistance du thermorhéostat est connue d’avance, ou mesurée plus commodément par la méthode ordinaire du pont de Wheatstone. Nous verrons cependant plus tard certains cas où l’intensité du courant pourra être aisément calculée, alors que la résistance calorimétrique ne saurait être directement déterminée.
- La valeur de l’intensité pour une résistance R connue du thermoshéostat et une quantité de chaleur qx observée, sera représentée par l’ordonnée de la courbe a correspondant à l’abscisse q tirée de la relation (5).
- Les valeurs de la différence de potentiel prises aux bornes d’un thermorhéomètre, comprenant une résistance R connue, pourront également être tirées des formules (3) et (4).
- q = KE2
- particulier, l’abscisse q de la courbe a à un thermorhéostat d’une résistance de un ohm.
- Rappelons que d’après les formules (2) et (4) les ordonnées de la courbe a représentent à la fois des intensités et des différences de potentiel pour une même quantité de chaleur donnée, q par exemple.
- Les ordonnées de la courbe p des intensités, celles de la courbe y des différences de potentiel. Pour une même intensité de. circulation dans les deux thermorhéostats, nous avons graphiquement
- et pour une même différence de potentiel
- q = 2q'
- soit pour une résistance quelconque R :
- <7i = R 2q'
- Pour une différence de potentiel connue p, nous avons
- q = q' R
- q' est déterminée, q nous est donnée par la courbe a, c’est l’abscisse correspondant à l’ordonnée E.
- D’où pour la valeur de R,
- (7)
- On voit que, pour une différence de potentiel invariable, les quantités de chaleur accusées par le thermorhéomètre sont en raison inverse de la résistance du thermorhéostat.
- Nous avons en effet :
- q’
- q_
- R
- Les valeurs de la différence de potentiel cherchées sont représentées par les ordonnées de la courbe « correspondant aux abscisses q tirées de l’équation (7), R étant connue et q’ déterminée par l’expérience.
- Le calcul de la différence de potentiel au moyen de cette méthode servira de contrôle aux résultats fournis par le potentiomètre maintenu en dérivation sur le thermorhéostat pendant tout le temps de la détermination calorimétrique.
- Le diagramme de la figure 2 représente en pointillé trois ordonnées de même valeur, correspondant aux abscisses q’; q; qy.
- Les abscisses q’ et qt des courbes y et P se rapportent à une résistance du thermorhéostat que nous avions faite égale à deux ohms pour le cas
- La quantité de chaleur dégagée dans une résistance R traversée par un courant d’une intensité I, est égale à celle qui serait produite par un courant électrique dont l’intensité I' satisferait à la relation
- la différence de potentiel E étant exprimée par des chiffres de même valeur absolue que ceux qui représentaient la première intensité I de circulation, et au carré de la résistance.
- Pour le cas particulier où R = 1
- qi = q'
- les intensités 11' sont fonction l’une de l’autre. Nous avons en effet I = RI'; toutes ces considérations peuvent être tirées directement des courbes a, p et y, ou des formules (1), (2), (3), (4), qui nous ont servi à trouver les courbes mêmes que nous avons données comme exemple.
- suivre.) Adolphe Minet.
- LA
- MACHINE THURY
- Nous avons signalé à plusieurs reprises, dans les faits divers du journal, des installations de transport de force ou de chemins de fer électrique exécutés en Suisse, par MM. de Meuron et Cuenod, à l’aide de la machine dynamo-électrique de Thury.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- Cette machine, qui présente quelques particularités, n’a pas, à notre connaissance, été employée en dehors de la Suisse et de quelques régions voisinantes, mais cela tient sans doute à des motifs tout à fait personnels à ses constructeurs, car elle a, paraît-il, dans toutes les applications qui en ont été faites, donné d’excellents résultats. Elle est représentée en perspective dans la figure i, en coupe longitudinale et élévation dans les figures 2 et 3.
- Comme on le voit, c’est une machine multipolaire, à six pôles, dans laquelle on a cherché à utiliser autant que possible magnétiquement tout le fer employé comme bâti. On a été amené ainsi à donner au système la forme d’un prisme hexagonal dont les faces sont formées par les électro-aimants
- plats A, A.....
- constituant les inducteurs.
- Les angles internes de ce prisme sont remplis par des ép anouisse-ments polaires P, P... alternativement nord et sud, qui forment ainsi à l’intérieur de l’appareil un cylindre inscrit destiné à recevoir l’armature.
- Cette dernière appartient à la classe des armatures enroulées sur un cylindre dans lesquelles le fil est extérieur au cylindre. Les con-' ducteurs sont placés sur le tambour de fer longitudinalement et parallèlement à son axe; mais au lieu d’être reliés entre eux, à la base postérieure de l’armature, comme dans le système Siemens, suivant des diamètres de cette base ou des cordes très peu différentes du diamètre, ils sont reliés suivant des cordes correspondant au quart, au sixième ou à une fraction paire quelconque de la circonférence.
- La figure 4 donne une vue perspective du cylindre sur lequel les conducteurs 1, 2, 3, 4..... sont
- placés suivant des génératrices. L’armature est supposée divisée en six parties, chaque conducteur passant sur les bases du tambour par une corde égale au rayon, c’est-à-dire correspondant au sixième de la circonférence. Ces conducteurs sont
- tous reliés entre eux de manière à ne former qu’uu seul circuit fermé sur lui-même. Le conducteur 1, par exemple, est relié au conducteur 6, de façon que le bout sortant de 1 devienne le bout entrant de 6. Le conducteur 3 est relié de même au conducteur 8 et ainsi de suite, jusqu’au dernier conducteur qui est relié à son tour au bout entrant du premier.
- Comme le montre la figure, le conducteur, avant de passer, par exemple, de 3 à 8, revient plusieurs fois sur lui-même en suivant 6 et 3, et il en est de même pour toute la suite de l’enroulement. De cette manière, le cylindre se trouve enveloppé par neuf cadres rectangulaires enchevêtrés et dont
- chacun est relié au suivant par un conducteur relié en même temps à une des 9 lames du collecteur.
- Les frotteurs sont en nombre correspondant à celui des pôles inducteurs. On peut les accoupler de différentes façons, mais on les réunit le plus souvent en quantité.
- On voit que l'armature Thu-ryserapproche du système d’enroulement des induits des machines Siemens et de ceux qui en dérivent. Mais elle s’en écarte, cependant, dans les détails d’accouplement des fils par ce fait même que les conditions d’une machine à deux pôles ne se retrouvent plus exactement dans une machine multipolaire.
- Ce dernier genre de machine, la machine multipolaire, est considéré comme avantageux par les inventeurs en ce sens qu’elle n’a besoin de tourner qu’à une faible vitesse. Il ne faut pas cependant oublier que si l’on réduit la vitesse par ce mode de construction, on est amené, d’autre part, à grandir la machine, de sorte que, suivant les circonstances où l’on se trouve, l’avantage peut être tantôt d’un côté tantôt de l’autre.
- Il va sans dire que la figure 4 est surtout schématique et destiné à donner une idée plus claire du mode d’enroulement de l’armature. En pratique, le nombre des cadres et pur suite celui des lames du
- FIG. I
- VUE PERSPECTIVE DE LA 1UCHINE THURY
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
- 2l3
- collecteur est beaucoup plus grand, et la disposition que nous avons - décrits se trouve répétée un certain nombre de fois, le conducteur formant toujours un circuit fermé sur lui-même.
- Les machines Thury sont construites de différents types : le n° i est une machine de ioo lampes (de
- 16 bougies et ioo volts), les nos 2 et 3 sont nominalement de 25o lampes, mais peuvent en faire davantage. Leur poids est de 1 100 kil., leur vitesse pour 100 volts de 4 à 5oo tours suivant le mode d’accouplement. Un dernier type actuellement en construction est destiné à faire de 750 à 2 000 lam-
- FIG. 2 ET 3
- pes avec 2S0 tours pour 100 volts et ne doit pas peser plus de 2 000 kilogr.
- Ajoutons que MM. de Meuron et Cuenod ont appliqué également leur mode d’enroulement à des
- conducteurs disposés radialement sur la surface d’un cercle. La figure 5 montre cette disposition qui se comprend d’elle-même. Dans ce cas, les inducteurs seront, cela va sans dire, disposés laté-
- ralement, comme dans toutes les machines à anneau plat. La disposition rappellera, par exemple, celle des machines Victoria (Brush-Mordey).
- Nous ne pensons pas que les inventeurs aient mis en pratique cette disposition radiale, car elle ne paraît pas avantageuse ; les parties de conduc-
- teurs perpendiculaires au rayon, et qui ne peuvent être qu’inertes, si toutefois elles ne deviennent pas le siège de courants nuisibles, ont en effet une trop grande importance par rapport aux parties radiales.
- Aug. Guerout.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- UN
- PHARE ÉLECTRIQUE
- A HELL-GATE (ïILlE DE NEW-YORK)
- La ville de New-York occupe en totalité l’île de Manhattan et est bordée au sud par New-York
- Bay; à l'ouest par le fleuve Hudson; au nord se trouve Westchester Conty; à l’est la rivière Bronx et enfin East River, espèce de détroit rétréci contenant de l’eau salée et qui la sépare de Long Is-land.
- La cité s’étend encore, dans la rivière de l’Est, sur les îles de Randall, Ward et Blackwell et c’est entre ces deux dernières que se trouve l’endroit
- désigné sous le nom de Hell Gâte, Porte de l'Enfer. Le passage qui relie le détroit de Long Island à la rivière de l’Est, était obstrué autrefois par d’énormes rochers qui rendaient la traversée à peu près impossible, ou au moins excessivement dangereuse, même pour les bateaux de faible tonnage.
- Les marées produisaient, à travers les blocs de
- granit dont les deux côtés du détroit se trouvaient hérissés, des tourbillonnements furieux, des remous si rapides que les embarcations qui osaient s’engager au milieu de ce chaos risquaient à chaque instant d’être brisées.
- Aussi le commerce de la grande cité du Nouveau-Monde prenant une extension de plus en plus considérable, et ses abords étant parcourus par les in-
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-
- ÉCLAIRAGE DE HELL-GATE PAR UN PHARE ÉLECTRIQUE
- FIG
- O
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-
- 2IÔ
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- nombrables navires de toutes les nations, le passage si dangereux de Hell Gâte devait être transformé. Depuis une cinquantaine d’années les travaux de déblaiement ont été commencés et le passage est devenu un peu plus praticable; mais la masse de pierre à enlever était si considérable qu’elle n’a pu être encore complètement déplacée à cause des difficultés de la situation et malgré les efforts considérables qui ont été tentés, la dernière fois surtout, au moyen d’une énorme quantité de trous de mine que l’on a fait sauter en même temps, les explosions étant amenées sur toute la ligne des travaux par l’étincelle électrique.
- Les habitants de New-York se rappellent encore la formidable détonation qui ébranla toute la partie nord-est de la ville lorsque le courant électrique parcourut les conducteurs qui reliaient entre eux les trous de mine sous-marins. Malheureusement l’expérience qui avait été cependant préparée de longue date et dirigée par des hommes experts ne réussit que partiellement, et quoique le canal de Hell Gâte ait beaucoup gagné en profondeur et en largeur, il est encore loin de présenter une sécurité absolue pour les vaisseaux qui le traversent sans prendre les plus grandes précautions.
- Les masses rocheuses qui n’ont pas été complètement enlevées forment encore de terribles récifs contre lesquels les navires imprudents seraient bien facilement brisés, et parmi ces dernières, la plus considérable et celle qui constitue la plus grande gêne pour la navigation est Flood Roch que l’on travaille activement à faire disparaître.
- Lorsque les pics de Flood Rock auront été bouleversés sous l’action des explosifs, il restera encore trois ou quatre points que les bateaux devront éviter avec soin et qui portent les noms de Mill Rock, Lit. Mill Rock, Frying Pan et Pot Rock. Aussi pour rendre le passage de Hell Gâte plus facile, surtout la nuit, en même temps que les grands travaux qui consistent à supprimer les récifs, le Light House Board fait élever maintenant un phare tout en fer dont la lanterne portera de puissants foyers électriques.
- La construction qui sert de base au nouveau phare se trouve juste en dehors de la rive d’As-toria, vers la pointe de Halletts ; de là toute l’étendue de Hell Gâte sera parfaitement éclairée et la lumière viendra illuminer, à des kilomètres de distance, les rives voisines ; vers la 920 rue, du côté de New-York City, sur les bords de Wards Island, sur Astoria, et même jusqu’à la pointe nord de Blackwells Island.
- C’est la tour de Coney Island qui a servi de modèle pour la nouvelle construction, seulement celle de Hell Gâte aura une hauteur de 76 mètres au-dessus de la base en maçonnerie et portera à son sommet de puissants foyers électriques. Les deux figures au trait ci-contre présentent le détail
- de la charpente en fer; l’ensemble est formé par, une espèce de pyramide quadrangulaire composée de poteaux d’angle MN reliés par des traverses horizontales et obliques. Les poteaux sont écartés à la base de 17 mètres environ pour chaque direction; au sommet, l’écartement n’est que de im6o. ;
- Chaque côté est divisé en dix panneaux dont les; surfaces représentent des trapèzes, et dont la hauteur diminue à mesure que l’on se rapproche du sommet. Chaque colonne d’angle est formée par deux bandes de fer pliées à angle droit et réunies par deux systèmes d’attaches. Les dimensions des: pièces qui forment tous ces ajustages sont diminuées dans chaque panneau proportionnellement à l’élévation; c’est au niveau de la neuvième assise que se trouve le plancher de la galerie. Les di—, verses pièces de fer, disposées comme nous venons de l’indiquer, sont en outre boulonnées et rivées.
- Chaque pied de colonne est fixé par de fortes chevilles à une base de béton aggloméré enfoncée dans le sol; la colonne porte en dedans et dans toute sa hauteur une série de crampons, pour arrêter la benne, en cas d’accident. En haut, la galerie de la tour a une largeur de 3m35, la partie en saillie étant supportée par des bandes de fer fixées aux colonnes; la balustrade a imio de hauteur et s’élève à moitié de la distance qui sépare le plancher d’une charpente circulaire d’un diamètre de im25, et à laquelle sont suspendues les lampes.
- Les extrémités supérieures des colonnes sont réunies par des traverses croisées et par des poutres horizontales sur lesquelles repose une forte poulie portant un câble de suspension; l’une des extrémités de ce câble C est attachée au sommet de la benne B, tandis que l’autre, après s’être enroulée sur la poulie, descend sur un des côtés vers le milieu de la tour et vient s’attacher à un poids P qui sert à contrebalancer en partie le poids de la benne. Dans les deux autres angles diagonalement opposés de la benne passent deux câbles qui servent à guider la montée ou la descente de l’appareil; les bouts supérieurs de ces câbles sont attachés à l’un des madriers placés en croix au sommet de la tour; les extrémités inférieures sont solidement fixées à un bloc de béton disposé dans le sol au centre de la base. Ces câbles protègent la benne contre les coups de vent et l’empêchent d’être secouée. Il y a encore un autre câble qui part de l’extrémité supérieure de la tour, traverse la benne et s’attache au massif de béton; au moyen de ce dernier, la personne qui fait l’ascension peut elle-même s’élever jusqu’au sommet de la tour. Au-dessus de la benne se trouve un système d’accrochage destiné à arrêter la corde de côté, dans le cas où la corde centrale viendrait à se briser. Le câble central est
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- en acier et a omoio de diamètre; les deux câbles de côté ont une grosseur de o“oi8, et le câble conducteur OmOI2.
- La benne a, comme dimensions, 2nii8de hauteur sur une largeur de im4o; elle n’est, du reste, destinée qu’à contenir une personne ou deux au plus.
- Le Scientific American, qui a parlé le premier; des travaux du phare électrique de Hell Gâte, annonce que la construction de la tour sera terminée pendant l’été et coûtera cent mille francs environ.
- Dans le dessin pittoresque ci-contre, on peut se rendre compte de l’effet grandiose que produira l’illumination de la région de Hell Gâte ; avec la disparition des derniers rochers qui gênent encore le passage des bâtiments, le mouvement si consi-rable qui règne dans la baie et dans le vrai port de New-York, ainsi que dans l’Hudson, s’étendra certainement dans l'East River, et la grande cité de l’Est américain possédera, dans son entourage, un ensemble de voies maritimes sur lesquelles les superbes ferry boats et les steamers de toutes les parties du monde pourront naviguer en toute sécurité.
- C.-C. Soulages.
- NOTE SUR LA THÉORIE
- DES
- MACHINES DYNAMO ÉLECTRIQUES
- 20 article. (Voir le numéro du 3 mal 1884.)
- RECHERCHE DU TYPE DE MACHINE DYNAMO-ÉLECTRIQUE LE PLUS LÉGER.
- Pour cela, nous devrons revenir sur la théorie des machines dynamo-électriques et tâcher de pénétrer plus avant dans la connaissance des phénomènes magnétiques qui déterminent la production du courant.
- i" De l'induit. — On peut considérer celui-ci comme un corps de révolution qui tourne autour de son axe, la polarité de ses divers points devant rester indépendante de son mouvement de rotation.
- Le meilleur induit sera celui qui permettra de loger la plus grande portion de cuivre au milieu de la partie active du champ magnétique développé par les inducteurs.
- Mais, quel que soit le mode d’enroulement adopté, Gramme ou Alteneck, la seule portion de l’induit qui sera nécessairement soustraite à l’action de l’inducteur sera celle où aboutit la pièce de sub-
- stance diamagnétique qui sert à supporter cet induit.
- Aussi, l’on peut dire que tous les enroulements sont également bons à ce point de vue.
- Quant aux proportions que l’on doit établir entre les masses de cuivre et de fer dans la constitution de l’induit, comme ces dernières concourent activement à la production du champ magnétique où se meut l’induit, nous en parlerons en même temps que des inducteurs.
- Des inducteurs.— Le but à atteindre est de saturer
- Fia. 5
- le champ magnétique où se déplace le conducteur de l’anneau en dépensant le moins d’énergie possible. Or, nous avons vu que la saturation pouvait être obtenue au moyen d’une très faible intensité circulant autour des inducteurs, mais que ce résultat était en partie détruit par l’aimantation de l’anneau. Il est facile de se rendre compte de ce phénomène.
- Considérons encore un anneau Gramme AA (fig. 5) pouvant tourner entre deux pièces polaires BB, B'B', et supposons que l’espace compris entre l’anneau et ces pièces soit complètement saturé lorsque l’on fait passer une certaine intensité autour des inducteurs E, E', l’anneau n’étant traversé par aucun courant.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
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- Si l’on vient à faire circuler un courant dans cet anneau, on y développera deux pôles diamétralement opposés. Mais les lignes de force qui émergeront du pôle positif pour se rendre au pôle négatif, comme a b cd, tendront à effectuer la majeure partie de leur parcours au milieu des pièces polaires BB ou B'B'. Les actions sur le conducteur de Panneau des parties a b et c d s’annuleront réciproquement, mais ces deux lignes prendront la place de deux lignes de force actives précédemment développées par les inducteurs E E', l’énergie du champ magnétique sera donc diminuée.
- Pour obvier à cet inconvénient, il faut augmenter l’intensité qui circule autour des inducteurs, c’est-à-dire dépenser plus de travail. Ceux-ci rendus plus forts redeviennent maîtres du champ dispo-
- FIG. 6
- nible, et forcent les lignes abcd à prendre un nouveau chemin, tel que amd.
- Il y a encore un autre inconvénient auquel 011 essaye de remédier en modifiant le calage des balais lorsqu’augmente l’intensité qui circule dans l’anneau. Sous l’influence des pôles développés dans celui-ci, les lignes de force émises par les inducteurs s’écartent sensiblement de la normale à l’anneau, et viennent prendre des directions plus ou moins obliques, telles que e f g h, Or, on sait que la force électromotrice développée dans un conducteur déterminé est non seulement proportionnelle au nombre de lignes de force qu'il rencontre pendant l'unité de temps, mais aussi fonction de l'angle sous lequel il les coupe, et que la force électromotrice est maxima lorsque cet angle est droit. Le champ étant maintenu saturé parles inducteurs, ne peut plus cependant développer les mêmes effets, et le changement de calage des balais permet seulement de recueillir tout ce qu’on peut développer avec le champ ainsi constitué.
- Ces défauts, communs à toutes les machines dynamo-électriques existantes, tiennent à ce que toutes comportent deux systèmes magnétiques distincts qui ne peuvent se développer qu’aux dépens l’un de l’autre. Mais, il ne faut pas oublier que le but à atteindre est de saturer un volume restreint, et qu’on y arriverait facilement en n’employant qu’un seul de ces deux systèmes magnétiques.
- On ne peut retirer le fer de l’anneau sans rendre presque impossible la saturation de l’espace où se meut le conducteur ; c’est donc lui seul qui devra la déterminer. Autrement dit, tout en conservant les pièces polaires BB, B'B' (fig. 6), nous devrons les relier directement par des masses de fer telles que CDC' en supprimant les électro-aimants des inducteurs.
- Si alors, en calant convenablement les balais, nous déterminons deux pôles diamétralement opposés dans l’anneau, comme il est représenté sur la figure, les lignes de force qui tendront à aller de l’un à l’autre suivront un chemin tel que abcdef. La pièce CDC' étant inerte, ne s’opposera pas à leur développement, et si elle comporte assez de fer pour que lé nombre de lignes de force capable de saturer complètement l’intervalle compris entre elle et l’anneau soit loin de la saturer, toutes les directions, telles que a b et fg devront coïncider avec les rayons oa et o^.
- Nous sommes ainsi conduits à penser qu’on améliorerait le rendement des machines Gramme, Siemens et autres, en supprimant leurs inducteurs actuels et les remplaçant par des pièces polaires analogues à celles que nous venons de décrire. La figure 7 représente une machine Gramme ainsi transformée. Non seulement ainsi on améliorerait le rendement de la machine, puisqu’on diminuerait sa résistance, mais on augmenterait sa puissance, puisque sa caractéristique ne s’abaisserait plus. En même temps, on diminuerait son poids et son prix de revient dans des proportions considérables.
- Pour que l’anneau tende à se déplacer, il faut évidemment que les deux armatures ne l’entourent pas entièrement, et il résulte d’expériences de M. Marcel Deprez, que le développement de chaque armature doit être environ le quart de celui de l’anneau. Une partie du champ développé par l’anneau se trouverait ainsi inutilisée, mais si l’on se rapporte au travail de M. Sylvanus Thompson, récemment analysé dans ce journal, on verra que les lignes de force issues des extrémités des armatures des machines ordinaires, ou ne rencontrent pas l’anneau, ou ne le coupent que suivant des angles très faibles.
- Cependant cette transformation pourrait ne pas pouvoir s’appliquer aux machines génératrices dont l’induit ne contiendrait que très peu de fer.
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- Considérons en effet la caractéristique d’une machine quelconque munie de ses inducteurs’actuels, soit O MA cette courbe (fig. 8), et traçons avec les mêmes ordonnées la caractéristique de la même machine transformée suivant notre méthode, prise à la même vitesse. Pour les faibles intensités, le champ magnétique sera évidemment plus dense dans le premier cas que dans le second, la première caractéristique devra donc passer au-dessus de la deuxième. Mais lorsque l’aimantation de l’anneau sera assez forte pour saturer le champ, les deux courbes devront se couper, en M, par exemple, et à partir de ce point la deuxième caractéristique restera toujours au-dessus de la première puisque le champ magnétique correspondant ne s’affaiblira pas, et se rapprochera beaucoup de la parabole indiquée par la théorie.
- Mais si O R est la droite dont le coefficient an-
- FIG. 7
- gulaire représente (fig. 7) la résistance intérieure de la machine, cette dernière ne pourra plus s’amorcer, à moins qu’on ne 1# fasse tourner plus vite.
- Ce mode de transformation pourra du moins s’appliquer avec avantage aux machines réceptrices existantes, lorsque leurs induits auront assez de fer.
- Si nous avons maintenant à construire une machine neuve, au lieu de réduire autant que possible, la masse de fer que contient l’anneau, nous la rendrons très forte. Cela n’aura aucun inconvénient dans le cas actuel, et nous permettra de saturer le champ magnétique avec des intensités très faibles. De cette façon, la caractéristique s’élèvera rapidement à partir de l’origine.
- Il faut aussi tenir compte de laremarque suivante :
- Puisque c’est l’anneau qui détermine à lui seul le champ magnétique, il faut faire en sorte que chacune de ses deux moitiés qui agit comme un
- électro-aimant soit dans les meilleures conditions de rendement de ces derniers appareils.
- Or, des expériences de M. Marcel Deprez il résulte qu’il faut faire des électro-aimants courts mais gros, et que la longueur du noyau ne s,aurait dépasser utilement 3 fois son diamètre. Ces conditions sont irréalisables avec le type d’induit ordinaire, puisque 3 est plus petit que n ; il y a donc lieu de créer un plus grand nombre de pôles dans l’anneau, ceux-ci étant toujours en nombre pair, ou, autrement dit de faire des machines multipolaires.
- Dans toutes les machines actuelles, les électroaimants inducteurs ont une forme absolument indépendante de celle de l’induit. D’ordinaire ils sont fort éloignés de lui, et les lignes de force auxquelles ils donnent naissance sont ramenées vers l’induit au moyen de puissantes armatures en fer ou en fonte qui doivent en même temps les répartir autour de lui.
- Ces armatures sont volumineuses. Dans les ma-
- FIG. 8
- chines de petites dimensions, leur poids n'a pas d’importance, mais dans les grosses machines, comme celle d’Edison que nous avons citée plus haut, ces armatures deviennent d’énormes blocs de métal très lourds. Et plus la masse que l’on doit donner aux armatures est grande, plus on doit donner de fer aux inducteurs, sans quoi le champ magnétique se diluerait dans ces armatures. C’est pourquoi dans ces derniers temps, nous avons vu construire beaucoup de machines multipolaires.
- Ces raisons nous conduisirent à rechercher s’il ne serait pas possible de réaliser une machine dans laquelle l’induit et l’inducteur de notre système s’emboîteraient en quelque sorte l’un dans l’autre, et où toutes les masses employées concourraient directement au développement des actions magnétiques et non à leur transmission.
- Il nous semblait évident qu’une pareille machine eût été aussi légère que possible pour une puissance déterminée.
- Or le solénoïde sectionné dont M. Marcel De-
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- prez avait fait un marteau-pilon répondait parfaitement au programme que nous nous étions tracé, et cette machine était précisément remarquable par la grandeur des efforts qu’elle permettait de déve-
- FIG. 9
- lopper avec des masses d’un faible poids, et le peu d’énergie qu’il fallait dépenser pour obtenir ces efforts.
- Malheureusement, il est impossible de transfor-
- FIG. 10
- mer ce genre de machine en machine à mouvement circulaire continu, à moins d’employer la disposition imaginée par M. M. Gerondo et retrouvée plus tard par M. Deprez, et qui est des plus compli-qnées.
- C’est alors que le type de machine suivant nous vînt à l’idée :
- Soit un anneau Gramme à section aplatie A A (fig. 9). Cet anneau est fixe, et les fils d’entrée et de sortie de chacune de ses bobines sont reliés comme d’ordinaire avec chacune des touches successives d’un collecteur également fixe.
- Sur ce collecteur des balais aa... pp... sont installés en nombre pair. Numérotons-les 1 2 3—2».
- Supposons que tous les balais de numéro impair <xaa... soient en relation permanente avec l’un des pôles d’une machine génératrice et les balais de rang pair ppp... avec l’autre pôle.
- Il est évident que le courant développera l’anneau sur une série de points conséquents situés aux sommets d’un polygone régulier de 2» côtés inscrit dans le cercle médian de l’anneau. Ces points conséquents seront alternativement positifs et négatifs, comme il est représenté sur la figure.
- Tous les balais 1, 2 —
- 2 n étant fixés sur un même cercle, nous pourrons les faire tourner simultanément, dans un sens ou dans l’autre.
- Cela faisant, nous déplacerons nos points conséquents aussi dans un sens ou dans l’autre.
- Or, supposons que vis-à-vis de cet anneau nous intallions une série de n FlG- 11
- secteurs en fer, analogues
- à celui représenté ci-contre (fig. 10), monté sur un même axe de rotation.
- Nos points conséquents de tout à l’heure occupent des positions déterminées dans l’espace, ces secteurs tendront à tourner jusqu’à ce que leur centre de figure soit au milieu de 2 pôles consécutifs.
- Si au moyen des balais, on déplace d’une manière continue les points conséquents, on déterminera par cela même la rotation de ces secteurs.
- Pour transformer le système précédent en machine dynamo-électrique, il suffit de caler le cercle qui porte les balais sur l’axe des secteurs. L’effort moteur et le sens de la rotation varieront avec le calage.
- Dans une pareille machine, les secteurs de fer dont l’aimantation demeurerait constante formeraient
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- '22 1
- les inducteurs, ceux-ci remplissant eux-mêmes le rôle d’armature.
- Une première expérience faite dans ces conditions montra que les efforts développés étaient énergiques, mais la dépense d’énergie nécessaire était très considérable.
- Ayant eu l’occasion d’en conférer avec M. Marcel Deprez, il nous conseilla, tout en conservant les mêmes principes, de modifier complètement la disposition réalisée, de remplacer l’anneau plat par un tore et de substituer aux armatures parallèles au plan de l’anneau que nous avions adoptées, des armatures perpendiculaires à ce plan et reliées entre elles par des flasques en fer.
- Afin de pouvoir juger des résultats que devait donner cette transformation, nous fîmes construire le petit appareil d’expérience que l’on voit représenté sur la figure n, et où nous avions mis à profit toutes les indications que nous avait fournies M. Deprez.
- Cet appareil se composait d’un noyau de fer de 5om/“ de diamètre et de 45om/m de long, recouvert de 3 bobines longues chacune de i5om/m et épaisses de i2m/m. Le tout était renfermé dans un tube de laiton.
- Les bobines étant groupées convenablement, on développait deux pôles conséquents à i5om/m de chacune des extrémités du cylindre.
- On amenait en leur présence l’armature dont on voit nettement la forme, et un dispositif très simple également indiqué sur la figure permettait de mesurer immédiatement l’effort développé.
- Voici les résultats de quelques expériences faites avec cet appareil où M. Deprez fît varier successivement les épaisseurs des armatures.
- i° Les armatures et les deux flasques verticales ont 20m/m d’épaisseur.
- Résistance du conducteur............ 19 ohms
- Intensité............................ 5 ampères 29
- Poids soulevé........................ 4 k. 3
- Nombre de kilogrammètres dépensés par kil. soulevé................. 6 kgm.
- N. B. — Les g de la dépense totale d’énergie concourent seuls à la production de l’effort. En effet, si on avait un anneau, au lieu d’une portion de cylindre, il y aurait un nombre d’armatures égal à celui des bobines, or ici nous n’avions que 2 armatures pour 3 bobines.
- 20 Les armatures ont 3om/m d’épaisseur, et les flasques 20“/“.
- Intensité.................... 4 amp. 7
- Poids soulevé..................... 6 k. 7
- Nombre de kilogrammètres dépensés par kil. soulevé.............. 4 kgm. 2
- 3° Les armatures ont 40“/“ d’épaisseur, et les flasques 20“/“.
- Intensité............... ......... 4 amp. 5
- Poids soulevé. . ................. 7 k. 6
- Nombre de kilogrammètres dépensés par kil. soulevé.............. 4 kgm.
- Ces deux derniers résultats nous parurent remarquables, étant donnée la petitesse de l’appareil qu ne pesait que 19 kil., à savoir
- Noyau de fer..................... S kil. 2
- Poids du conducteur.............. 6 kil.
- Armatures de 20m/m d’épaisseur et flasques de 4om/m................ 7 kil. 6
- Les efforts développés et leur prix de revient étaient tout à fait comparables à ceux que développaient les solénoïdes de mêmes dimensions, et la dépense d’énergie nécessaire pour porter 1 kilogr. était beaucoup plus faible qu’avec notre première disposition.
- Le problème que nous nous étions proposés se trouvait donc résolu, grâce au concours que nous avait prêté M. Marcel Deprez.
- C’est alors que nous avons procédé ensemble à l’étude d’une machine dynamo-électrique, destinée à remplir un but spécial, et que nous décrirons prochainement
- Maurice Leblanc.
- LES
- MACHINES A VAPEUR RAPIDES
- Neuvième article. (Voir les nos des ior, 8 i5 el 29 mars et des 5, 12 et 19 avril, et du 3 mai 1884.)
- LES MACHINES A SIMPLE EFFET.
- Machine Compound à quatre cylindres de M. E.-D. Farcot.
- La machine compound à simple effet de M. E.-D. Farcot, représentée par les fig. 174-176, repose sur les mêmes principes que celle que nous avons décrite dans le numéro de mars de cette année, à la page 3og.
- Le tiroir de l’ancienne machine a été remplacé, dans le type actuel, par un jeu de robinets Corliss, a pour l’admission de la vapeur au petit et au grand cylindre, e pour l’échappement du grand cylindre, de manière à diminuer les espaces nuisibles, le laminage de la vapeur à l’admission et les résistances qui s’opposent à son échappement.
- La construction des robinets d’admission et d’échappement de vapeur est toujours très délicate
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- O
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- es effets des dilatations contrariées ou inégales s’opposent à leur étanchéité; M. Farcot a tourné cette difficulté en attaquant ses robinets par des tiges à tourne-vis t, qui leur laissent une liberté de
- FIG. I7.I ET 175.
- MACHINE FARCOT
- dilatation suffisante, sans nuire à la précision de leur conduite ; la forme de ces robinets est, en outre, telle que la pression de la vapeur qui les traverse concourre elle-même à leur étanchéité, en les appuyant contre leurs boisseaux.
- On retrouvé, dans ce nouveau type, les enveloppes de vapeur du premier modèle, les fortes portées, réduites à une longueur parfaitement suffisante d’environ deux fois leur dianiiètre; les axes des robinets sont très bien guidés par un stuffing box et deux longues portées.
- Ie
- FIG. 176. — MACHINE FARCOT
- Les principales dimensions de ce moteur sont les suivantes :
- Pistons : diamètres du grand D............ 55omm
- — du petit d.......... 180
- Course..........................;......... 33o
- D2
- — rapport ^................ 10
- Degré de détente..........................
- Diamètre des volants v................... iro2S
- Longueur du bâti..........-............... 2moo
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ ' ~ -23
- FIG. 177 A I70. — MOTEUR LOCOGE. — PLAN-COUPE ET DISTRIBUTION
- FIG. l80. — MACHINE LOCOGE. — ENSEMBLE
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- 224 LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- Largeur................................ i®70
- Hauteur de la machine.................. 3moo
- Longueur des bielles motrices.......... 85omnl
- Volume engendré parles 2 pistons et par tour. om3i57
- FIG. l8l ET I?2. — MACHINE DEMENCE. — DEUXIÈME TYPE.
- Diamètre de l’arbre moteur................omi5o
- dH
- Module de traction sur les courroies, m~5,5 — = 467,5. Le rapport m est très commode pour le calcul de
- la puissance de la machine; il exprime, en effet, l'effort moyen exercé à la circonférence des deux volants par chaque kilogramme de pression moyenne effective, de la vapeur sur l’ensemble des pis
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- 225
- tons. La conjugaison des manivelles motrices à i8o°, combinée avec la distribution de la vapeur aux deux paires de cylindres, donne, au moment de torsion, une valeur sensiblement constante.
- Avec une pression d’admission de 5 atmosphères et une détente de dix fois le volume admis au petit cylindre, détente peut-être un peu trop prolongée, cette machine tourne à 35o tours par minute et fournit une puissance de 5o chevaux en-
- viron. Son poids ne dépasse guère 6000 kilog., ou 40 kilog. par cheval.
- Pour les types plus puissants, il conviendrait d’ajouter une paire de cylindres de plus, avec manivelles à 1200, ce qui achèverait de rendfe la marche du moteur aussi régulière que possible, condition essentielle à remplir pour les éclairages électriques. '
- FIG. lS3. — MOTEUR DEMENCE. — PREMIER TYPE
- Moteur Demenge.
- Dans cemoteur (fig. i83), l’un des premiers et des plus rationnels parmi lescompound à simple effet, la vapeur passe à travers un réchauffeur r avant de se rendre du petit cylindre au grand, elle passe ensuite du grand cylindre au condenseur par le tuyau e.
- Ce condenseur est très simple ; la pompe à air agit à simple effet, et n’a qu’un seul clapet de refoulement.
- La valve g permet de laisser la vapeur s’échapper directement par a, dans l’atmosphère, ou dans le condenseur.
- Le tiroir de détente du petit cylindre peut se régler à la main, par le volant; le régulateur agit sur une valve d’admission m.
- Le tableau ci-dessous donne les principales caractéristiques des types courants de ce système, pour une pression initiale de 6 atmosphères.
- PUISSANCE ; CONSOMMATION
- DIAMÈTRE NOMBRE indiquée de vapeur par chev.-heure
- des de
- Kros à sans ‘ avec sans
- pistons tours conden- sation conden- sation conden- sation conden- sation
- 400“ 200 20 25 9k 14k
- 5oo 180 35 5o 8,5o i3,5o
- 600 160 55 75 8 i3
- 700 i5o 80 100 7,5o 12,5o
- 800 140 115 i5o 7. IO 12, IO
- 900 l3o 160 200 6,90 11,90
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- :2b
- Le moteur représenté par les figures 181 et 182 ne diffère du précédent que par des détails de construction, l’absence d’un rechauffeur et la disposition d’un condenseur, fig. 184, dont on voit en B les clapets d’aspiration, et en C les clapets de refoulement. Cette disposition est des plus heureuses.
- On remarquera, sur les fig. 181 et 182, le guidage rigoureux des tiroirs équilibrés, le groupement à la fois compact, robuste et rationnel des
- ŸIG. 184. — MACHINE DEMENGE, DEUXIEME TYPE. — CONDENSEUR.
- — DÉTAIL DE LA POMPE A AIR
- pièces du mécanisme, toutes parfaitement acces-r sibles.
- Machine Locoge (fig. 177 à 180).
- Le moteur de MM. Locoge et C% de Lille, peut être considéré comme formé par deux compound à simple effet, à cylindres horizontaux se faisant vis-à-vis et attelés au coude d’un même arbre moteur.
- Le cycle du moteur est le suivant : la vapeur admise au cylindre de haute pression de droite s’échappe dans le réservoir intermédiaire d’où elle va se détendre dans le cylindre de basse pression de gauche, et réciproquement, de sorte qu’il y a toujours en action, sur la manivelle motrice, les
- pistons de haute et de basse pression de l’une des deux paires de cylindres.
- Les parois des cylindres et du réservoir intermédiaires sont à enveloppes de vapeur.
- La détente est réglée par l’action du régulateur sur les leviers l des tiges qui commandent les tiroirs de détente V.
- Ces tiroirs admettent et coupent la vapeur au tiroir d’admission t, par des lumières inclinées b a, de sorte que le glissement de ces tiroirs, perpendiculairement au papier, par la rotation des cames c, change la position relatives des lumières des deux tiroirs, comme le ferait une variation du calage de l’excentrique c.
- Les pistons sont parfaitement guidés. Les bielles, dont les têtes sont accessibles, ne subissent jamais qu’un faible effort de traction du fait de l’action de la pression atmosphérique sur la face extérieure du du gros piston, dont l’autre face regarde le condenseur.
- L’ensemble de ce moteur présente, comme celui de la machine Demenge, un groupement des mécanismes compact, largement établi et très accessible.
- (A suivre.) Gustave Richard.
- CHRONIQUE DE L’ÉTRANGER
- Correspondances spéciales
- Angleterre
- la loi de l’économie dans les conducteurs. — Sir William Thomson a démontré que la perte totale par an, dans un système de conducteurs distribuant l’électricité pour l’éclairage électrique, atteint son minimum quand le coût annuel de la force, perdue à échauffer le système, est égal à une somme représentant les intérêts par an de la valeur du système. Cette loi n’est cependant pas applicable pour tous les cas, et dans une communication récente à la Society of Telegraph Engineers and Electricians, M. Thomas H. Blakesley a étudié la question d’une façon très complète. Ses observations sont si claires que je ne puis pas faire mieux que de les reproduire en le suivant mot à mot.
- La loi économique citée plus haut prend deux formes pour exprimer la même idée, et l’exactitude de l’une de ces formes dépend de celle de l’autre.
- Ces formes sont :
- i° La section transversale du conducteur est proportionnelle au courant qu’il doit supporter;
- 20 Les intérêts du capital dépensé pour l’instal;
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-
-
- JOURNAL UNIVERSEL D'ELECTRICITE
- 227
- ï
- ütion du conducteur représentent la valeur de l’énergie absorbée.
- En multipliant partout, par la quantité A et en transférant les termes, on obtient
- Soit C l’intensité du courant à transporter,
- r — la résistance de 100 yards (go mètres) du conducteur d’une section transversale d’un pouce carré (6 1/4 centimètres carrés),
- y — le coût d’un cheval électrique pendant une année,
- t =le rapport du temps de travail au temps total considéré, a- = le taux d’intérêt du capital dépensé pour l’installation du conducteur, y compris le fonds de réserve annuel nécessaire pour l’entretien de l’installation en bon état, pour cent du capital primitif,
- A =r la surface de la section transversale du conducteur en pouces carrés.
- Ensuite, faisons Fdépendre la dépense totale du conducteur et de son installation de la surface de sa section transversale d’une manière représentée par une série de termes comprenant toutes les puissances de cette surface, sans omettre la puissance zéro qui se trouvera dans un terme constant, comme celui-ci
- a + i> A + c Am + d An +,etc.
- (a est ici un terme constant, bk est un terme qui varie avec la section transversale du conducteur, cAin, d An, etc. sont des termes quelconques comprenant d’autres puissances quelconques de A).
- La valeur des intérêts de cette somme et de la dépréciation est alors représentée par
- -^5 { «+ fA + e Am + d An etc. j
- L’énergie dépensée est de
- C2 r A ’
- exprimée en watts;
- Mais l’entretien d’un watt par an revient à par
- conséquent, i’énergie employée coûterait pour toute
- l’année—r-- -A. Mais si t est la fraction de l’année A 740
- pendant laquelle le courant est employé, le coût
- annuel sera de^-rA^, t. Donc le total des frais en A 740
- énergie absorbée et pour l’installation du conducteur et son entretien par an est de
- C2 ryt x A 746 •‘"ioo
- ( a + fcA + cAm + a’An... (
- Maintenant, en général, cette forme admet un minimum qu’on trouve en la différenciant par rapport à A et en égalant le résultat au zéro. Ainsi
- C*ryt x • ( A2 746 100 1
- b + cm Am—1 +dn An_I +...
- C2 ryt x C m n )
- A746 — ioor A + A -M« A ... j a
- = 1^5!«+i,A+cA-m+dAn +... J
- + 75ô) —a + m-1 cAm + m—7 rf An +...(•••*
- Le terme à gauche représente le coût de l’énergie absorbée, et la première série à droite le coût annuel de l’installation et de l’entretien du conducteur, et ces deux termes ne peuvent pas être égaux l’un à l’autre, excepté quand la seconde série à droite est égale à zéro.
- Ceci a lieu quand a—o, m — i,n = i, etc., c’est-à-dire quand il n’y a pas de terme absolu comme a et aucune autre puissance de A que la première comprise dans le conducteur, et dans ce cas l’équation a montré que C2 varie avec A2, car alors
- p est constant ou ^ est constant, et la surface est proprotionnelle au courant qu’elle doit supporter. Mais quand la première puissance est seule en question dans la dépense du conducteur, cela veut dire que le coût est en proportion de la surface. Mais M. Blakesley prouve d’abord que la dépense d’un conducteur isolé ou d’un câble n’est pas proportionnelle à la surface de la section transversale et ensuite que le prix du câble peut être formulé presque exactement en fonction de la section transversale.
- A cet effet, M. Blakesley s’est servi du tableau suivant préparé d’après le prix courant de MM. Siemens frères, les fabricants bien connus d’appareils électriques à Charlton, Londres.
- Chaque ligne horizontale a trait au même conducteur, et la première colonne indique le nombre de mètres qui composent le dixième d’ohm. Ces chiffres sont employés pour la désignation de certains conducteurs, et ils sont naturellement toujours proportionnels à la section transversale du conducteur, pourvu que les fils soient toujours de la même conductibilité. La seconde colonne indique le nombre de fils de chaque conducteur.
- La troisième donne la surface de la section transversale en pouces carrés, appelée A.
- La quatrième donne le diamètre vertical, appelé
- d, déduit de l’équation d = y/ï-5 .
- La cinquième colonne donne le prix du conducteur nu d’après le catalogue. Elle est marquée a Le prix est indiqué en livres sterling par 100 yards.
- La colonne suivante donne le résultat de l’application d’une équation linéaire à A, soit 91,783 A, donnant à peu de chose près le prix actuel. Ensuite viennent cinq séries de quatre colonnes chacune.
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- TABLEAU
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 228
- VES8-£0-4 P£* I-Zi+ÇZ-ç, d On 40 O 40 -xp • d - • O co^ co d io Tf »o fl d co
- yôpo’zz-l-Pf-^i-zi-f çe-£ CO 40 co d On Tp CO °- “l T - 4 r- co f f
- .10 »o 1--. et 10 vD i'- CcT « ir"
- O 40 CO d Tp ^ vO f. f d CO '
- V8^9’011 + piçji-ii + 90-i CO O' t sO d 10 , d . 0\ i -* O vO O d *-i co fi fi d co
- V 5^8‘81 + /MSi-ii +09-1 On d co O' d f 10 co on 0 .-si* tcT vO*, CO* . d" .
- V — 0 \ 10 r— T? c On d
- d 0.0 0 IO 40 40 40 0 d f CO .fi fi d co
- V6ÿ6'zii + ' \D . t''»' 1- CO ' i"- Cn vo f CO O . T? CO ~ P* ' «-> f cO
- •V98I-IZ + pT£6'8 + t,'° t— O f f d* VO CO O f O d co • rp i>* 0
- v — P - VO 40 d d c- O
- ; - P IO vo O- lo ' 40 CO O ON ^ f* f CO
- V£8i-16 + pc 1 -f + I'I Cn 10 CO CD • vO CO d • vO CO - f 40 On jf On On
- P£ i+ti-i CO 1- . -H sO 40 T O sO *-i co rc 40 vO CO
- V 0 lO 40 co -tf* 40 cc
- 0 to 10 vo .O O- f ON ON' fi f. Cl
- V£8i-i6+ pt-11 + £z*o On CO CO O CO \D On d Qn CO' -rf c" O' rC
- p\- 1 I + £Z‘0 0 O P- co • CO CO f O f co d CO co 40 sO
- p—g- 40 40 d d 40 40 d co co 40 'O
- g 10 L- - •- . «. 0 co e- CO — — d
- VX£8i‘l6 On d vO d CO 1"* 4/j 1>* d \C d f*
- V 40 s 40 l"- 10-40 Cl -T . vO d f
- êA- jamJTA 0J1DIUB1(J. C1 l' d — 0 co 40 0 d m- d CO Tf 40 OOOOO
- iio;p3«; 10 - f CD VO -d fl - ON -CO d vo i -- CO d < 0 0 0^ f d c 0 0 0 0"
- sjy sDp ojsumfsi l's. •O- On 1-s. f fl f CO • • vO.
- ODUcjsisfJ ap uiqo.p 21 îueuuop O O 40 40 O 0 O 1- CO co f d Ci u j co ^
- Chaque série correspond à une variété de la couverture du conducteur, comme suit :
- b isolé avec du caoutchouc et des rubans.
- c — — — du jute et des rubans.
- d, — — de la gutta-percha.
- c—- — — du jute et des rubans.
- f — — — du jute et des rubans,
- et recouvert de tôle.
- La première colonne de chaque série donne le prix du conducteur couvert, en livres sterling, par 100 yards, d’après le catalogue.
- La seconde colonne donne la différence entre la colonne précédente et le prix du conducteur nu, c’est-à-dire le prix de l’isolant.
- La troisième donne ce prix déduit des formules qui donnent le plus exactement les vrais prix.
- La quatrième indiqùe les résultats des formules d'isolation combinées avec celle du conducteur nu.
- Pour exprimer ces prix, M. Blakesley a seulement essayé de trouver des équations linéaires en d et en A, mais il aurait pu arriver à une plus grande exactitude par des formules plus compliquées. Cependant, même avec celles-ci, l’examen révélera rarement un écart de 5 pour cent, et dans le cas où on considère la somme totale, l’écart ne sera pas même de' cette importance.
- Maintenant, qu’on regarde la formule ou les chiffres du prix courant, il est évident que le coût de l’isolation s’écarte beaucoup de la proportionnalité avec la section transversale des conducteurs. Examinons, par exemple, la première et cinquième rangée de la colonne marquée c—a, dont les chiffres sont respectivement 3, 5 et 8. Le rapport entre les sections transversales des conducteurs est comme 1 à 8,8, et en supposant la dépense pour l’isolation proportionnelle aux conducteurs avec 3,5 pour base, nous devons dans ce cas trouver la dépense pour l’isolation du n° 880, représentée par 3,5 X 8,8 ou 3o,8 livres sterling, tandis qu’elle n’est en réalité que de 8 livres. Il en est de même pour tous les autres prix d’isolation. De plus, ces prix sont élevés, comparativement à ceux des conducteurs nus; dans bien des cas ils les dépassent de beaucoup. Pour la variété f, l’isolation d’un conducteur de 2 livres 10 sh. (62 fr. 5o), revient à 6 livres (i5o fr.).
- Si nous acceptons la formule comme représentant le prix d’un câble, il est facile de donner, pour une variété quelconque, la valeur du courant économique pour une section transversale quelconque, ainsi que de résoudre le problème inverse par la construction de courbes de valeur, C’est-à-dire trouver la meilleure section transversale pour une intensité donnée, les autres points de départ
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
- 229
- nécessaires étant naturellement connus également.
- Ou bien il est facile de dresser un tableau comme le suivant (II) qui donne les valeurs des intensités correspondant à certaines surfaces de sections transversales sous les conditions suivantes. La variété est celle qui correspond à e — isolation de gutta-percha, de jute et de rubans.
- La conductibilité du cuivre est de 95 pour cent de celle du cuivre donnant x ohm pour 25 milles d’une section d’un pouce.
- La durée du travail est de 8 sur 24 ou t — i.
- Le coût d’un cheval électrique est de 10 livres par an.
- Le taux d’intérêt et de dépréciation ensemble est de 7,5 pour cent.
- TABLEAU II
- SURFACE en pouces carrés INTENSITÉ économique en ampères INTENSITE économique ou courant par unité de surface
- 0,01 II no3
- 0,04 40 999
- 0,09 86,5 961
- 0, ié i5o,7 942
- 0,25 232 93o
- 0,36 332 922
- 0.49 448.8 916
- 1,00 906 906
- Si la durée du travail était de 12 heures sur 24, au lieu de 8, ii faudrait réduire les chiffres des deuxième et troisième colonnes dans la proportion
- de/3 : Y2 j c’est-à-dire les multiplier par la fraction 0,816.
- La formule correspondant à ce cas est
- 44259.21 -^=4-17,545 J
- Le tableau suivant (III) se rattache à la variété b, mais autrement les mêmes données sont employées.
- TABLEAU III
- SURFACE en pouces carrés INTENSITÉ en ampères INTENSITÉ ou courant par unité de surface
- 0,01 10,5 1046
- 0,04 37,28 932
- 0,09 80,19 891
- 0,16 139,2 870
- 0,25 214,25 857
- 0,36 3o5,28 848
- o,49 412,58 842
- 1,00 83o 83o
- La formule est
- C2 (i 1
- Âr=45l26’Il7xJ~M,27l
- Partout où il est possible de formuler le prix du câble, on peut dresser des tableaux et des courbes semblables.
- Ces tableaux indiquent la méthode générale de M. Blakesley, et il fait remarquer que les fabricants de fils rendraient un grand service aux ingénieurs qui s’occupent d’installations en indiquant leurs prix dans un ordre formulé, c’est-à-dire sous une forme algébrique. Les résultats qu’il donne sont tirés du. prix courant d’un seul fabricant et ces chiffres sont peut-être exceptionnels. De plus, il n’a pas tenu compte de l’escompte qui aurait pour effet de diminuer l’intensité du courant économique dans un rapport égal à la moitié de l’escompte. Mais M. Blakesley a fait assez pour démontrer lesinconvénients de la manière ordinaire d’appliquer la loi économique des conducteurs de sir William Thomson.
- ACTION GIROSTATIQUE DE MACHINES DYNAMO SUR
- les navires. — La formule suivante pour l’action girostatique des machines dynamo placées à bord de navires a été gracieusement communiquée par Sir William Thomson à M. Jamieson et à l’auteur pour un Electrical Pocket-Book qui va être publié prochainement (Munroandjamieson’s Pocket-Book of Electrical rules and tables).
- La formule est celle-ci :
- T W A'2 Q # w A2 ü m
- 8 g/
- formule dans laquelle :
- L = moment de couple sur l’axe ;
- P = pression sur chaque palier ;
- W= poids de l’armature ;
- K = rayon de giration autour de l’axe ;
- Ü — y A = vitesse angulaire maxima de la dynamo en radians par seconde, causée par le roulis du vaisseau ;
- A = = amplitude en radians par seconde ;
- (Le Radian est 1 angle unité en mesure circulaire) .
- d = degrés de roulis à une position moyenne ;
- T = durée périodique en secondes ; t0 = 2 it 11 — vitesse angulaire en radians de l’armature, par seconde ;
- 11 = nombre de tours de l’armature, par seconde ; l = distance entre les paliers ; g = accélération due à la pesanteur.
- En appliquant cette formule à des dynamos où
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- 23o
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- W, k et c»> sont grands, on trouve qu’il est préférable de placer leur plan de rotation transversalement à la quille du vaisseau, afin d’éviter autant que possible l’usure des paliers provenant de l’action girostatique.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE AU « CRYSTAL PALACE ».
- — Le palais de Cristal, à Sydenham, est maintenant éclairé tous les soirs à la lumière électrique, qui continuera à fonctionner pendant quelque temps. L’installation, qui a été faite par la Gülcher Electric Light and Power C°, comprend 75 foyers à arc Gülcher, d’une puissance lumineuse (nominale) de 2000 bougies chacun. Cinquante-cinq de ces foyers sont rangés, de i5 mètres en i5 mètres, le long des nefs nord et sud ; douze sont suspendus au-dessus de l’orchestre de Handel, et les derniers, huit, sont fixés dans la grande nef.
- Les lampes forment des circuits, arrangés de manière que chaque foyer se trouve dans un circuit différent de celui des lampes voisines, de sorte qu’en cas d’accident à un circuit, sur trois lampes qui se suivent une seule sera éteinte, et l’éclairage ne subira aucune interruption sérieuse. Les machines dynamo sont du type Gülcher n° 5 et la force motrice est fournie par un moteur Compound horizontal de Galloway, appartenant à la Compagnie du palais de Cristal. Les quatre dynamos, dont une de réserve, sont arrangées de manière qu’une machine quelconque peut immédiatement être mise hors de circuit et remplacée par une autre au moyen de commutateurs réciproques. Les lampes, qui éclairent les vastes ailes du bâtiment avec beaucoup d’effet, sont suspendues par de forts câbles qui amènent le courant, et elles peuvent être facilement montées ou descendues jusqu’à terre à l’aide de contrepoids.
- LES NOUVELLES DE GUERRE ET LE TÉLÉGRAPHE.
- — Un procès, qui a été plaidé devant le Lord chief Justice et un jury spécial, dans la cour de Queen’s Bench, a été suivi avec un intérêt considérable par le public.
- Le procès qui a continué pendant toute la semaine, fut commencé le samedi 27 avril par les plaignants, la Central News C°, qui accusent les défendants, la fameuse Eastern Telegraph C°, sir James Anderson son directeur d’exploitation et M. B. W. Smith son agent à Alexandrie, d’avoir divulgué le contenu d’un télégramme donnant la première nouvelle de la victoire de Tel-el-Kebir. La Central News C° est une de ces entreprises, comme l’agence Reuter, qui ont des agents et des correspondants dans toutes les parties du monde pour recueillir des nouvelles et les transmettre par télégraphe au siège social à Londres qui les distribue aux cercles, aux journaux et aux abonnés particuliers. Ils prétendent qu’une dépêche, envoyée
- par leur correspondant M. Burleigh du théâtre de la guerre pour annoncer la chute de Tel-el-Kebir, a été communiquée par l’Eastern Telegraph C°, qui avait été chargée de la transmettre, à une société rivale connue sous le nom d’Exchange Telegraph C# qui possède un réseau de fils à Londres pour distribuer les nouvelles et la cote de la Bourse à leurs abonnés pendant toute la journée. Sir James Anderson se trouve, par hasard, être à la fois directeur de l'exploitation de l’Eastern Telegraph C° et président de l’Exchange C°, bien qu’il soit aujourd’hui censé avoir donné sa démission à cette dernière société. La veille de la bataille de Tel-el-Kebir, l’entreprenant correspondant de la Central News C°. M. Burleigh quitta Ismalia avec l’armée de sir Garnet Wolseley, mais il prit la précaution de laisser un collègue, M. Connington, à la tente du télégraphe à Ismalia avec l’ordre d’attendre son retour du champ de bataille le lendemain matin et de s’assurer les fils pour une dépêche. M. Burleigh suivit l’armée pendant sa marche de nuit à Kassas-sin et assista dans la matinée à l’attaque sur les fortifications d’Arabi, et, après avoir noté les événements de la journée, il retourna au galop à Ismalia de toute la vitesse de son cheval. M. Connington, son collègue, l’attendait et le voyant approcher à travers le désert, il entra immédiatement dans la tente du télégraphe et donna à l’employé de service un blanc télégraphique portant seulement l’adresse et la signature. Pendant ce temps M. Burleigh arrivait et compléta le reste de la dépêche. Ceci eut lieu le jour même de la bataille, à six heures du matin, et la dépêche de M. Burleigh était sans aucun doute la première expédiée pour l’Angleterre ou pour l’Europe et le reste du monde.
- Les autres dépêches de la presse suivaient en leur temps et la dépêche officielle de sir Garnet Wolseley fut envoyée à 10 heures. On prétend que malgré les soins et l’énergie de M. Burleigh, l’Exchange Telegraph C° fut la première à publier la nouvelle de la victoire à Londres et pourtant cette Compagnie n’avait pas de correspondant du tout au théâtre de la guerre. Un commis du télégraphe employé par l’Eastern Telegraph C° a déclaré qu’il était à bord du vaisseau Chiltern appartenant à la Compagnie à Alexandrie le matin quand passait la dépêche de M. Burleigh en route pour l’Angleterre et qu’il vit M. Smith arrêter la dépêche et s’en servir pour composer une autre qui fut envoyée d’abord comme dépêche de service à sir James Anderson. La citation porte maintenant que sir James Anderson en sa qualité de président de l’Exchange C° communiqua cette dépêche à sa Société qui, par cette raison, fut la première à annoncer la nouvelle à Londres au grand détriment de la Central News C°. Cette dernière Compagnie demande 10,000 liv. st. (25o,ooo fr.) dédommagés, ayant perdu 1 5oo abonnés par suite du retard
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
- 2.3l
- apporté par eux à la publication de la nouvelle. La défense est que le témoignage de M. Biancordi, l’employé en question, n’est pas digne de foi et que la dépêche de M. Smith était presque identique avec une autre de sir Charles Wilson qui avait le contrôle du département des communications pendant la guerre et arrivées à Alexandrie pendant qu’on expédiait le télégramme de M. Burleigh.
- J. Munro.
- REVUE DES TRAVAUX
- RÉCENTS EN ÉLECTRICITÉ
- La conférence internationale des unités et la détermination de l’ohm
- Ainsi que nous l’avons déjà dit, la conférence internationale pour la détermination des unités électriques, a repris ses séances le 28 avril dernier.
- La réunion a eu lieu au ministère des affaires étrangères. Etaient présents les délégués des Etats suivants :
- Allemagne, République Argentine, Autriche-Hongrie, Belgique, Chine, Costa-Rica, République dominicaine, Espagne, Etats-Unis d’Amérique, Etats-Unis de Colombie, France, Grande-Bretagne, Guatemala, Italie, Japon, Mexique, Nicaragua, Pays-Bas, Perse, Portugal, Roumanie, Russie, Salvador, Suède et Norvège, Suisse.
- Après les discours d’usage, la conférence s’est constituée et a repris ses travaux.
- Elle s’est partagée, comme dans sa précédente session, en trois commissions correspondant à chacune des parties de son programme : unités électriques proprement dites, courants électriques et paratonnerres, étalon de la lumière électrique.
- La question la plus importante dont elle eut à s’occuper est la détermination de la longueur de la colonne de mercure de imm de section dont la résistance serait égale à un ohm ou io9 unités C. G. S.
- Voici, d’après le travail présenté à la conférence par MM. Mascart, de Nerville et Benoît, les valeurs qui avaient été trouvées à différentes époques et par différents observateurs pour la longueur de cette colonne :
- 104,83 107,10 105,91 104,76 104,67 100,79 106,00 105,46 106,27 106,24 105,711 105,678 io6,33
- i865. — Association britannique.......
- 1873. — Lorenz........................
- 1874. — F. Kohlrausch.................
- 1877. — H .-F. Weber..................
- 1878. — Rowland.......................
- 1881. — Lord Rayleigh et Schuster . . .
- 1882. — Dorn..........................
- 1882. — Lord Rayleigh.................
- 1883. — Lord Rayleigh et Sidgwick. . .
- 1883. — Wild..........................
- 1884. — Mascart, de Nerville et Benoit
- En se rapportant principalement aux nombres les plus récents, on voit qu’ils sont tous très voisins de 106 centimètres. Aussi la conférence a-t-elle adopté, pour la colonne de mercure représentant l’ohm, la longueur définitive de 106 centimètres.
- Contributions à la chimie des accumulateurs, par E. Frankland (<).
- Deux spirales de plomb formant un accumulateur furent chargées jusqu’au maximum; puis, introduites séparément dans des récipients, permettant de faire le vide et d’extraire les gaz. La lame négative fut chauffée jusqu’à la fusion du plomb et la lame positive recouverte de peroxyde de plomb, un peu au-dessous de la température où ce corps se décompose. On n’en retira que des traces très faibles du gaz oxygène et hydrogène. La charge n’est donc pas due à la condensation de ces gaz dans les lames.
- Quand un accumulateur vient d’être monté, on observe que pendant les dix ou douze premiers jours l’acide sulfurique disparaît peu à peu. Il y a formation de sulfate de plomb qui s’effleurit en partie à la surface des lames. Après cette période l’absorption d’acide cesse ; on observe alors que la proportion d’acide libre croît pendant la charge et décroît pendant la décharge de l’accumulateur.
- Pour interpréter ces faits, M. Frankland admet :
- i° Que, pendant la charge comme pendant la décharge, il y a décomposition de l’eau en ses éléments, l’anhydride sulfurique, reprenant constamment de l’eau nouvelle, ce qui n’altère en rien le titre de la liqueur acide ;
- 20 Que pendant la charge l’oxygène dégagé sur la lame positive décompose le sulfate de plomb pour former du bioxyde P B O2, qu’on retrouve à la fin, et de l’acide sulfurique qui augmente l’acidité du liquide. En même temps l’hydrogène dégagé sur la lame négative décomposerait aussi le sulfate de plomb pour former encore de l’acide sulfurique et du plomb métallique poreux ;
- 3° Que, pendant la décharge, l’hydrogène rencontre sur la lame primitivement positive le bioxyde de plomb, en présence duquel il forme de l’eau et du protoxyde de plomb capable de reproduire du sulfate par l’absorption d’acide sulfurique. L’oxygène produit rencontrerait en même temps sur l’ancienne lame négative le plomb métallique, avec lequel il formerait aussi de l’oxyde et par suite du sulfate de plomb.
- Dans cette théorie, la charge de l’accumulateur consisterait en une décomposition plus ou moins complète du sulfate de plomb primitivement for-
- (q Journal de Physique, d’après les Proceedings of the Royal Society,
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE'
- mé, et, en observant la densité de l’eau acidulée et par suite sa concentration, on pourrait avoir à tout instant une mesure des progrès de la charge ou de la décharge.
- Le diagramme de la machine Brush.
- La machine Brush a été déjà décrite dans d’autres parties de ce recueil (*) ; nous croyons cependant intéressant, étant donnée la difficulté avec laquelle on suit la marche du courant dans cette
- machine, de reproduire aujourd’hui un diagramme très net, publié récemment par M. Wilhelm Plukert, dans le journal Zeitschrift für Elektrotechnik, et se rapportant à un type de machine Brush construit spécialement pour l’Université de Prague.
- La disposition générale est représentée dans la figure i. On sait que l’induit tournant dans la machine Brush est un anneau de fonte à section rectangulaire muni de profondes rainures sur la tranche et sur le plat; ces rainures ont pour effet de rompre les courants d’induction intérieurs et en
- FIG, I
- même temps de refioidir le fil des bobines. A côté de ces rainures qui sont concentriques, l’anneau porte de larges évidements à faces parallèles et ayant leur axe dirigé suivant des rayons. C’est dans ces échancrures que vient s’enrouler le fil
- des bobines. Le sens de l’enroulement est toujours le même; le nombre des bobines varie de 8 à 12 suivant le type de machine considéré. Dans
- l’exemple qui nous occupe ces bobines sont au nombre de huit. Les bobines diamétralement opposées, i et t', 2 et 2-, etc., sont reliées l’une à l’autre de façon à présenter un enroulement continu avec deux extrémités libres.
- FIG. 3
- Le collecteur se compose d’autant d’anneaux plats en cuivre qu’il y a de paires de bobines; ces anneaux sont isolés l’un de l’autre et montés côte à côte par paire; chaque paire est munie de deux balais A, et A3 Aa. Pris à part, chaque anneau
- (>) Lumière Electrique, vol. IV, p. 6.
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- se compose lui-même de deux moitiés isolées I, I', pour le premier anneau; II, II'pour le second, etc.; les extrémités libres des bobines diamétralement opposées i et i' viennent s’attacher aux segments I et I' et ainsi de suite. Pour plus de clarté dans la figure on a supposé l’anneau induit et le collecteur placés dans le plan des inducteurs, c’est-à-
- FIG. 4
- dire qü’on a fait tourner l’ensemble de 90° autour de la droite NS.
- On voit d’après ce qui vient d’être dit, et en se reportant à la figure 1, qu’il n’y a jamais que trois paires de bobines qui soient dans le circuit : la bobine placée dans le voisinage des pôles ainsi que les bobines juxtaposées. La bobine qui est située dans la ligne haute, que nous supposerons perpendiculaire à la neutre NS et qui en ce moment ne produit aucun courant est toujours en de-
- FIG. 5
- hors du circuit, en sorte que sa résistance passive se trouve éliminée.
- Pour la position de l’anneau représentée fig. 1, le courant chemine de la bobine 4' au segment IV', où il est recueilli par le balai A3 ; après avoir traversé la ligne, il se partage entre III et I'; ces deux moitiés de courant se rejoignent sur le ba-
- lai A, après s’être accrues de tout le courant engendré dans les bobines 1,1', 3,3', circulent autour des quatre électro-aimants et viennent enfin se fermer sur la bobine 4, en passant par le balai A2 et le segment IV. Supposons maintenant que l’induit se déplace de 45° dans le sens indiqué par les flèches; les segments III et III' cesseront d’être en prise avec les balais A, et A* et les bobines 3 et 3' se trouveront en dehors du circuit. Les figures 2, 3, 4 et 5 donnent la représentation schématique des quatre phases qui correspondent à une demi-évolution de l’anneau à la fin de laquelle la position relative des balais et du collecteur est celle de la figure 1. Dans les figures 2, 3, 4 et 5 les notations sont les mêmes que dans la figure 1 ; M désigne l’enroulement des électro-aimants.
- Sur un mode spécial de couplage des machines dynamo-électriques.
- Dans le numéro d’avril 1884 du journal Zeitschrift für Elektrotechnik, M. C.-L.-R.-E. Menzes considère le cas particulier où l’on aurait plusieurs machines dynamo-électriques R,, R2, R3, R4 servant à alimenter chacune une lampe à arc ordinaire. Il y aurait, dans ce cas, selon l’auteur, avantage à employer la disposition qui se trouve représentée dans la figure 1, au lieu de mettre un circuit distinct pour chaque lampe. En effet, de a en e les tensions aux points a, b, c, d, e vont en croissant, tandis qu’elles diminuent quand on passe de et en ax. Rien ne s’oppose donc à ce que l’on construise le circuit de telle façon que les tensions moyennes aux points b, c, d soient respectivement égales aux tensions en blt ct, dt. Nous disons tensions moyennes, à cause de l’élément variable qui reste en jeu et qui est la longueur de l’arc voltaïque. Si la résistance de l’arc était absolument constante, on pourrait supprimer les conducteurs bblt ccl et ddl sans changer en rien l’état électrique des autres portions du circuit.
- Il est facile de voir que dans ces conditions (fig. 1) les régulateurs peuvent fonctionner indépendamment les uns des autres. Supposons en effet que la résistance de la lampe r2 vienne à augmenter par suite de l’usure des charbons, la tension augmente également en c, et diminue en , et comme ces tensions étaient précédemment égales aux tensions en c et en b, il s’établit un courant de c, en c et un courant de b en bt. Il en résulte un affaiblissement du courant en r2, de sorte que le régulateur de cette dernière lampe fonctionne sans pour cela troubler d’une façon appréciable la marche des autres appareils. En effet, le courant qui arrive de r3 s’écoule en partie par c, c, tandis que le courant en rt s’accroît du courant qui viept par b bx.
- Comme les courants qui circulent à travers les
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- conduites bbl cci ddt sont toujours très faibles, on peut donner à ces lignes des dimensions beaucoup plus petites que celles nécessitées par un circuit spécial et l’on se trouve ainsi à même de réaliser une économie notable sans changer en rien le reste du matériel. C’est le côté intéressant de cette disposition.
- Au lieu d’employer des machines distinctes, rien ne s’oppose à ce que l’on fasse usage d’un seul inducteur et de plusieurs induits montés sur un même arbre. Il est également possible d’appliquer la disposition précédente à des lampes à incandescence qui seraient montées en quantité d’abord et en tension ensuite. Au cas où les différents groupes en série à la suite les uns des autres seraient appelés à fonctionner simultanément d’une façon permanente, il suffirait de donner aux con-
- duites bbit cCi, ddl des dimensions excessivement faibles pour parer aux accidents qui pourraient se produire sur les lampes isolées. Mais dans le cas où l’on voudrait faire marcher les divers groupes indépendamment les uns des autres, il deviendrait indispensable de donner aux conducteurs bbl cct, ddx les mêmes dimensions qu’au reste du circuit : il y aurait encore économie relativement à l’emploi de circuits distincts. En effet, si nous désignons par 2n la longueur de la ligne pour m machines montées en circuits distincts, cette longueur devient à peu de chose près, en adoptant la disposition de la figure 1, égale à n(^i +
- Il est difficile de faire usage d’un même champ inducteur avec plusieurs induits, si l’on veut se réserver la faculté de mettre hors du circuit à un moment donné l’une quelconque des lampes. Chaque lampe exige une différence de potentiel déterminée à ses bornes ; lorsqu’une des lampes d’un groupe vient à être éteinte, la différence de poten-
- tiel augmente pour le reste des lampes du même groupe, il est donc indispensable de prévoir un régulateur qui maintienne entre dés limites très étroites la variation de la différence de potentiel. La seule façon rationnelle d’atteindre ce résultat est d’agir sur l’énergie du champ magnétique, or ici ce moyen devient d’une application impossible puisque le même champ magnétique sert pour tous les anneaux. Reste à intercaler des résistances passives dans chaque erreur : c’est là, comme on sait, un moyen déplorable. En somme, la plus grande simplification que l’on puisse introduire dans ce cas consiste à faire usage d’un bâti commun et d’un seul arbre, chaque induit tournant entre les pôles d’un inducteur spécial.
- Le chemfn de fer électrique des mines de Hohenzollern
- Nous empruntons au journal Internationale Zeitschrift fur die elektrische Ausstellung in Wien les détails suivants relatifs à une installation de chemin de fer électrique faite par la maison Siemens et Halske, dans les mines de Hohenzollern.
- La longueur de voie posée est de 800 mètres environ; cette voie est double, en prévision de l’emploi simultané de deux locomotives. Actuellement, le service ne se fait qu'à l’aide d’une seule locomotive. La composition moyenne des trains est de 12 wagons, chaque wagon pesant avec sa charge 900 kilogrammes, et la vitesse moyenne de marche est de 14 mètres par seconde.
- La machine dynamo-électrique génératrice se trouve installée dans un bâtiment à ciel ouvert et emprunte son mouvement à un moteur à vapeur de 5o chevaux. Pour une vitesse de rotation de 1 000 tours par minute, la dynamo en question donne une différence de potentiel de 35o volts mesurée aux bornes de la machine avec une intensité de courant de 37 ampères. Dans le choix de la machine à vapeur et dans le reste de l’installation, on a eu soin de prévoir une deuxième machine dynamo-électrique.
- Deux câbles de 23o mètres de longueur conduisent à travers un puits le courant à la voie souterraine. Ces câbles viennent se relier à la sortie du puits à deux sortes de rails en forme de simple T qui courent au-dessus de la voie et parallèlement à cette dernière. C’est sur ces rails que la machine réceptrice placée sur la locomotive prend à chaque instant le courant engendré par la première dynamo.
- Les rails conducteurs S (fig. 1 et 2) ont une largeur de 5o millimètres et sont supportés tous les 4 mètres par des pièces de fonte E qui viennent se boulonner au toit de la galerie ; ces pièces E portent à droite et à gauche une partie évidée qui
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- sert de logement à une cloche en caoutchouc durci p. Dans ces cloches sont fixés, au moyen d’un scellement en soufre, des crampons b auxquels s’assemblent à l’aide de boulons les rails S. La distance d’axe à axe des rails S est de 3oo mil-
- FIG. I
- limètres. Ces rails se relient les uns aux autres par ^ des éclisses et des boulons étamés; l’extrémité-des rails est elle-même étamée, et l’éclissage une
- fois terminé, les pièces sont soudées les unes aux autres avec de l'étain. Pour parer aux dilatations qui peuvent résulter des variations de température,
- FIG. 3
- chaque rail est courbé en arc de cercle de façon à présenter vers son milieu, de haut en bas, une flèche de 5o millimètres. Dans ces conditions l’ensemble de la ligne présente une résistance de 0,77 unités Siemens.
- La prise de courant, s’effectue au moyen de glissières qui sont représentées dans les figures 3, 4 et 5 ; ces glissières sont reliées à la locomotive par des câbles en cuivre. Chaque glissière est formée de deux étriers en fer forgé AB, A1B1, entre lesquels se placent deux pièces de bronze p, p, qui viennent frotter contre le rail conducteur. Des cales en acier n, n (fig. 3) établissent une
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- FIG. 4
- adhérence parfaite entre les surfaces en contact; ces cales sont faciles à enlever et à remplacer par d’autres lorsque, par suite de l’usure, le besoin s’en fait sentir. Comme l’atmosphère est très humide dans les mines, il n’est pas besoin d’établir un système spécial de graissage : l’humidité fait elle-même fonction de graisseur.
- Pour augmenter encore la surface de contact, on a disposé de chaque côté de la glissière trois lames de ressort f terminées par des surfaces sphériques r ; on se trouve ainsi avoir 6 points de contact pour les glissières proprement dites (fig. 3), et 12 points de contact, grâce aux ressorts /, ce qui fait à chaque instant 18 points de contact. Le contact est donc assuré d’une manière aussi parfaite que possible; l’expérience a d’ailleurs pleinement réalisé l’effet qu’on se proposait d’atteindre, puisque, même pour la vitesse de translation maxima, on ne constate aucune production d’étincelles.
- L’entraînement du système se fait au moyen du manchon D; quel que soit le sens de la marche,
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- T~ Il II)
- FIG. S
- le manchon D est obligé de comprimer un des ressorts à boudin montés sur le même arbre que lui, avant de communiquer son mouvement aux glissières, en sorte qu’il n’y a pas de choir à craindre.
- Le câble de cuivre qui mène le courant à la ocomotive vient s’attacher à la borne L; cette
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- borne communique avec les ressorts f par l'intermède des fils de cuivre s. Enfin l’ensemble du système est pourvu de godets à mèche H qui permettent d’enduire de pétrole et de nettoyer de temps en temps les pièces frottantes.
- La locomotive est très basse et porte une machine dynamo-électrique plus petite que la génératrice, tournant également à i ooo tours par minute. La transmission du mouvement aux roues de la locomotive s’effectue au moyen de roues dentées. La locomotive porte à ses deux extrémités un siège et deux leviers de commande, l’un pour le frein, l’autre pour la mise en marche; de cette façon il n’est jamais besoin de retourner la machine. Les résistances nécessaires au démarrage se trouvent de chaque côté de la locomotive ; la force développée est de io chevaux, et le passage des aiguilles et des courbes s’effectue d’une façon très satisfaisante. Il résulte des calculs relatifs au prix de revient que l’économie réalisée sur la traction par chevaux, antérieurement appliquée dans ces mines, est de 5 ooo francs par an.
- Les glissières de contact et les aiguilles creuses
- dans les chemins de fer électriques Siemens et,
- Halske.
- Dans les chemins de fer où la prise de courant ne se fait pas sur les rails mêmes, la maison Sie-
- mens et Halske employait jusqu’à présent des câbles suspendus en l’air parallèlement à la voie; des cavaliers venaient courir sur les câbles et portaient le courant à la machine motrice. Un autre système était également mis en pratique, système dans lequel la ligne aérienne se composait de fers à simple T avec curseurs ayant la forme indiquée dans la figure i.
- Ces systèmes se prêtent mal aux fortes rampes et au passage des courbes de faible rayon ; ils
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- FIG. I
- sont également d’une application risquée dans les localités où l’on a de fréquentes gelées blanches à craindre ; aussi la maison Siemens et Halske s’est-elle décidée à breveter une nouvelle disposition pour le chemin de fer de Mœdling-Brühl; disposition plus coûteuse, mais offrant de sérieuses garanties de bon fonctionnement. Nous empruntons au numéro du 9 avril 1884 du Dingler's Polytech-nisches Journal, la description de cette dernière installation.
- La ligne aérienne se compose d’une série de tubes en fer R (fig. 2 et 3) portant à leur partie inférieure une rainure longitudinale. La glissière est formée de quatre pièces de contact C réunies
- les unes aux autres par des cordes métalliques souples en cuivre K. Pour assurer une adhérence parfaite entre les pièces C et les tubes R, chaque pièce C se compose de deux moitiés entre lesquelles est placé un ressort à boudin dont l’action tend à établir un contact permanent entre la paroi du manchon Q que se fait l’entraînement de tout le système. Pour éviter toute espèce de choc dans le 'déplacement des glissières, le manchon Q est obligé de comprimer un des ressorts à boudin E avant de transmettre son mouvement aux pièces G. La prise de courant s’effectue au moyen du câ-intérieure des tubes R et les parois extérieures des glissières. Les deux pièces extrêmes C sont munies de saillies p qui passent à travers la rainure du tube R et viennent s’assembler à un arbre m.
- L’arbre m porte un manchon Q auquel s’attache le câble S ; c’est par l’intermédiaire du câble S et ble U qui communique avec la borne H, reliée elle-même à l’aide de cordes métalliques souples aux pièces p.
- La partie intéressante du système consiste dans le croisement des voies et la traversée des aiguilles. La disposition se trouve représentée, vue par dessous, dans la figure 7. A l’endroit du croisement, les tubes sont coupés sur une certaine longueur et assemblés avec un bloc de bois dur J. Des pièces métalliques cet a situées dans des plans horizontaux différents assurent le passage du courant du tronçon III au tronçon IV d’une part, et du tronçon V au tronçon VI de l’autre. Ces pièces sont vissées sur les tubes R et isolées l’une de l’autre à
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- travers la masse de bois, comme il est facile de le voir dans les figures 5 et 6 qui représentent des coupes faites suivant l’axe des conducteurs. La longueur de la glissière précédemment décrite est telle qu’une des extrémités pénètre dans le tube III avant que l’extrémité opposée n’ait quitté le tube
- IV. Grâce à cette disposition, on est certain de n’avoir ni interruption ni renversement de courant à craindre.
- Les aiguilles sont formées par deux tiges métalliques s Zj (fig. 7) qui sont ramenées ou maintenues dans la position de la figure par un ressort
- antagoniste f (fig. 4). De cette façon, les trains qui arrivent de droite sont toujours obligés de s’aiguiller sur la même voie ; ceux qui arrivent de gauche déplacent les aiguilles, lesquelles reprennent
- Coapc'va-YnL
- FIG. 8
- leur position primitive sous l’influence des ressorts/1. Quant au passage des courbes, il s'effectue sans difficulté, grâce à la propriété qu’offrent les glissières de se courber en arc de cercle.
- Le phénomène de Hall.
- Dans le journal Science, M. Hall a fait la réponse suivante à l’article de M. Shelford Bidwell, sur le renversement du phénomène de Hall que nous avons reproduit dans notre numéro du 19 avril. « Le tableau de M. Bidwell est certainement plein de suggestions, mais son explication du phénomène de Hall ne peut pas être maintenue. »
- Il fait de ce phénomène un résultat accidentel de la manière d’attacher la bande métallique à la plaque de verre. C’est, dit-il, comme une barre atta-
- chée aux deux bouts avec un poids au milieu. Sans discuter l’exactitude de cette analogie tout en la laissant libre aux deux bouts, les conditions d’où M. Bidwell suppose que le phénomène dépend seront complètement changées.
- Après avoir lu la communication de M. Bidwell, j’ai pris une bande en acier doux d’une épaisseu-seur d’environ un dixième de millimètre, j’ai pratiqué les communications ordinaires, mais au lieu de fixer la bande sur le verre avec un ciment, je l’arrangeais de manière à pouvoir la pincer, au milieu ou aux bouts, à volonté sur une feuille en caoutchouc durci. Les pinces aux bouts étaient à une distance d’environ 3 centimètres l’une de l’autre et la largeur des plus magnétiques entre lesquels était placée la bande, avait beaucoup plus que 3 centimètres. Maintenant si la bande était pincée au milieu et laissée libre aux bouts, et si on faisait passer un courant électrique par la bande à travers le champ magnétique, c’était comme une barre supportée au milieu et avec un poids distribué d’un bout à l’autre ; mais quand la bande était pincée aux bouts et laissée libre au milieu, c’était comme une barre supportée aux deux bouts avec un poids distribué d’un bout à l’autre. L’expérience prouve que l’effet est positif, comme je l’aLiou-jours trouvé dans le fer et l’acier, que la bande soit pincée au milieu ou aux bouts.
- Il y a un autre point à prendre en considération.
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- M. Bidwell expliquerait probablement le fait que l’effet observé est en proportion avec la force magnétique en disant que la tension est proportionnelle à cette force. Mais comment expliquerait-il que l’effet est presque ou tout à fait proportionnel à l’intensité comme je l’ai démontré dans une première communication sur le sujet? Voyons où la théorie nous conduit. En doublant le courant, la tension serait double si la force magnétique n’est pas changée. Mais une tension double avec une intensité double rendrait l’effet Peltier de réchauffement et du refroidissement quatre fois plus grand qu’auparavant. Ceci ferait dévier les lignes équipotentielles quatre fois plus qu’avant, et comme ces lignes ne sont séparées l’une de l’autre que par la moitié de leur ancienne distance, le courant transversal deviendrait huit fois plus grand qu’avant de doubler le courant direct, l’effet transversal serait donc proportionnel non au courant, mais au cube du courant.
- CORRESPONDANCE
- Società anonima Italiana
- di Minière di Rame e di Elettrometallurgia.
- Genova, le 29 avril 1884.
- Monsieur le Directeur,
- Je vois, dans le numéro 17 de votre estimé journal La Lm-mière Electrique, un article sur l’électrolyse qui parle du procédé de M. l’ingénieur Marchese.
- Comme vous avez eu la bonté de publier dernièrement ma lettre sur cette question, je me permets de vous faire observer que la méthode de former les anodes que vous indiquez dans votre article, n’est pas précisément celle que nous employons en pratique, et cela dans le but de diminuer notablement la résistance du circuit dans les bacs électrolytiques -pour rendre la réussite du procédé parfaitement industrielle.
- Je ne manquerai pas, Monsieur, de vous envoyer, dès que mes occupations me le permettront, une description détaillée du traitement que nous avons installé dans l’intérêt du public qui s’occupe d’une question aussi importante.
- Du reste, on pourra aisément prendre connaissance de ce procédé à l’Exposition internationale d’électricité, qui va s’ouvrir dans le courant du mois de mai à Turin.
- On y verra alors fonctionner, dans la galerie du travail, un spécimen de notre traitement en pleine marche et sur une échelle suffisamment grande pour en apprécier les avantages industriels.
- Veuillez agréer, etc.
- Ing. Girardo Badia.
- Varsovie, le 3o avril 1884. Monsieur le Directeur,
- Dans le numéro du 26 avril de votre estimable journal, M. Uppenborn décrit une installation de lumière électrique faite par lui-même dans l’imprimerie de MM. Taenecke frères.
- Nous remarquons, parmi les choses intéressantes qu’il dit, un commutateur à quatre contacts au moyen duquel on fait à la fois l’interruption sur les deux parties du circuit, aller et retour, qu’il est chargé d’ouvrir ou de fermer.
- Ce mode d'interruption, sans indication d’auteur, a été inauguré par le signataire à l'Exposition Internationale d’Electricitè de 1881 à Paris, où de nombreux exemplaires étaient exposés et appliqués, et lui appartient... en Allemagne, en vertu du brevet n° i5525.
- Je compte, Monsieur le directeur, sur votre impartialité bien connue pour insérer cette revendication dans votre plus prochain numéro.
- En vous remerciant à l’avance, je vous prie d’agréer, etc.
- A. Gravier.
- FAITS DIVERS
- Nous avons la douleur d’annoncer la mort subite de notre ami et collaborateur de M. Charles Bontemps, inspecteur-ingénieur des télégraphes, chargé spécialement du réseau des tubes pneumatiques et des lignes souterraines de Paris.
- C’est une véritable perte pour l’administration, dont il faisait partie depuis le mois de novembre 1860, et à laquelle jl avait rendu des services considérables dans l’organisation et, on peut le dire, la création du réseau pneumatique de la capitale.
- Esprit lucide et très ouvert, nature affable et primesau-tière, il laisse d’unanimes regrets chez tous ses camarades et dans le personnel dont il avait la direction.
- Au moment où la mort l’a surpris, il venait de nous remettre un article que nous publierons dans notre prochain numéro.
- Dans sa séance solennelle du 5 mai, l’Académie des sciences a décerné à M. Marcel Deprez le prix Fourneyron, qui, d’après une décision de l’année dernière, devait être donné au savant ayant réalisé les plus grands progrès dans le transport électrique de la force.
- On sait qu’un comité provisoire s’est formé à Bruxelles en vue de l’organisation d’une exposition d’électricité. Les membres de ce comité, choisis parmi divers groupes de notabilités commerciales, industrielles et techniques, se sont réunis mardi dernier, au palais de la Bourse, sous la présidence de M. Besme, ingénieur.
- Après discussion sur les divers points soulevés, il fut décidé à l’unanimité :
- i» Que l’Exposition aurait lieu en 1887;
- 2° Que plusieurs sections seraient formées; les personnes qui pourraient, par leur situation ou leurs aptitudes, apporter un concours efficace au succès de l’Exposition, seraient appelées à en faire partie;
- 3° Qu’une deuxième séance aurait lieu à bref délai et que son ordre du jour comprendrait la formation d’un comité définitif, le choix d’un emplacement et la discussion des mesures proposées relativement aux travaux préliminaires et très importants auxquels pareille organisation donnera lieu.
- La possibilité d’organiser l’Exposition pour i885 a été écartée tout d’abord.
- L’Exposition internationale qui s’ouvrira à Anvers, dans le courant de cette année, comprendra une section très im*
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- JO URNA L UNI VE RS EL D'ÉLECTRICI TÈ
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- portante d’électricité pour laquelle l’Etat a promis son concours. .
- La commission instituée pour cette partie spéciale de l’exposition anversoise s’est réunie cette semaine et a décidé de donner à la section d’électricité le plus d’extension possible.
- Dans ces conditions il est évidemment préférable de reculer l’Exposition de Bruxelles jusqu’en 1887.
- L’électricité marche à grands pas, les progrès et les in-ventiQns qui en résultent augmentent tous les jours. Les ingénieurs électriciens qui ont accepté de faire partie du comité d’organisation de l’Exposition universelle d’électricité de Bruxelles sont convaincus que celle-ci offrira un intérêt immense.
- On profitera à Bruxelles de l’expérience faite dans les pays étrangers et à Anvers même.
- La grosse question est celle du local de l’Exposition.
- Pour éviter des frais considérables, il importe que l’emplacement soit relié à une gare de chemin de fer.
- Les sous-comités auront à se prononcer à bref délai sur cette question de la solution de laquelle dépend le succès moral et financier de l’entreprise.
- Le ministère du commerce, en Autriche, vient de prolonger de six mois l’époque des études préparatoires pour l’installation du chemin de fer électrique, à Vienne.
- Éclairage électrique
- MM. Siemens frères, à Londres, ont été chargés, par le ministère de la marine, d’une installations d’éclairage électrique à bord du vaisseau de guerre anglais le Polyphe-ttius.
- Le département électrique à l’exposition d’hygiène, au South Kensington, comprendra environ S 000 lampes à incandescence et 35o lampes à arc, pour lesquelles le courant sera fourni par 62 dynamos. Le vestibule, la galerie d’art et le restaurant seront éclairés par des lampes à incandescence Edison-Swan, de même que la galerie du sud et le pavillon du Prince de Galles. MM. Siemens frères ont fourni 1 280 de çes lampes pour cette installation. L’aquarium sera éclairé par la Hammond Electric Light O, avec 1 000 lampes à incandescence alimentées par deux dynamos Ferranti; enfin la troisième partie des bâtiments sera éclairée par 40 lampes à arc avec une dynamo Brush et 80 lampes Jablochkoff. Le pavillon des eaux minérales contiendra 3oo lampes à incandescence, installées par MM. Opperman frères.
- Au collège Emmanuel, à Cambridge, le vestibule et la chapelle sont pourvus de lampes à incandescence Edison. On se propose d’éclairer tout le collège par le même système. __________
- Le nouveau jardin d’hivei', à Brighton, sera éclairé à l’électricité par le système Brush. Une machine Brush n° S a déjà été installée à cet effet.
- Les bureaux du journal le Nottingham Guardian sont éclairés en partie par 40 lampes à incandescence installées par la Ce Brush.
- Les magasins de MM. Duff et Rowntree, à Auckland (Angleterre), sont éclairés à l’électricité par 100 lampes à incandescence Swan de 20 bougies, alimentées par une dynamo Elphinstone-Vincent, actionnée par un moteur vertical Tangye. L’extérieur des magasins est éclairé par un foyer à arcWeston de 1 5oo bougies, pour lequel le courant est fourni par une petite machine Siemens.
- Le bateau à vapeur le Tilly, construit pour les pêcheries, a été pourvu d’une puissante lampe à arc de i5 000 bougies, qui peut être plongée dans la mer jusqu’à une profondeur de 20 mètres environ. Le courant est fourni par une dynamo Paterson et Cooper n° 4, actionnée directement par un moteur vertical de Gwynne d’une vitesse de .ôSo tours par minute. La lampe qui sera employée pour attirer le poisson présente un intérêt particulier. Elle est suspendue d’un côté du navire et peut être baissée et montée à volonté. Les conducteurs sont composés de cordons en cuivre fin tressés ensemble, d’un diamètre de i3 m/m à peu près, très flexibles et spécialement tressés pour ce travail, renfermés dans des tubes en caoutchouc. La lampe se trouve dans un cylindre en verre de 18 cent, de diamètre sur 37 cent, de long, protégé par un grillage en cuivre. Les expériences qui ont eu lieu la semaine dernière à Greenock ont donné les meilleurs résultats.
- Une pétition, signée par plus de 200 personnes parmi les habitants les plus influents de la ville de Portland-Maine, vient d’être adressée au conseil municipal de cette ville, demandant l’installation de l’éclairage électrique dans les •rues.
- L’éclairage électrique semble se généraliser dans les fabriques de poudre. L’éclairage de la fabrique Ochta s'effectue ainsi par une lampe à arc placée dehors, dont la lumière est réunie par une lentille collectrice qui renvoie les rayons parallèles à travers des tuyaux jusqu’à l’endroit qu’on désire éclairer, où ils sont distribués par d’autres lentilles. Pour embrancher la lumière, le tuyau principal est pourvu de plaques en verre en partie couvertes de feuilles d’étain convenablement disposées, au moyen desquelles la quantité de lumière nécessaire est rejetée dans un tuyau d’embranchement, tandis que le reste continue son chemin dans la partie non couverte du grand tuyau. La fabrique royale anglaise de Waltham-Albey, celles de MM. Wakefield et C° (dont nous avons décrit l’installation dans La Lumière Electrique, vol. XI, p. 29g), et celle de M. W. Güttler, à Reichenstein, se sont jusqu’ici servi de lampes à incandescence pourvues de réflecteurs et placées en dehors des bâti • ments. A Waltham-Abbey, on a dernièrement introduit l’éclairage électrique dans les ateliers de numérotage et de triage, où la grande quantité de poussière de poudre produite empêchait jusqu’ici toute application d’une lumière artificielle. On a employé l’isolement par l’eau en plaçant les lampes à incandescence dans un deuxième globe et en faisant circuler constamment de l’eau entre les deux globes pour refroidir la lampe; la perte de lumière, par cette disposition, semble être très faible, et la capacité des fabriques est doublée. On a probablement dû prendre des précautions pour protéger le globe extérieur.
- A l’occasion de l’arrivée du Prince et de la Princesse de Galles à Darmstadt, la gare de cette ville était pour la première fois éclairée à l’électricité.
- A Wilhelmshaven, Kiel et Dantzig, les quais vont être considérablement augmentés et pourvus d'un éclairage électrique.
- Le paquebot le Werra, appartenant au Llyod allemand, à Brême, est entièrement éclairé par 3oo lampes à incandescence Edison, alimentées par deux dynamos Edison de i5o foyers chaque, spécialement construites pour l’éclairage des vaisseaux et actionnées par deux moteurs verticaux à vapeur.
- Le premier bilan annuel de la Société allemande Edison
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- accuse un bénéfice total de 343221 francs, contre 125741 fr. de dépenses.
- Plus de treize différentes entreprises d’éclairage électrique ont envoyé des propositions pour l’installation de la lumière électrique à l’Opéra de la cour de Vienne, dont l’adjudication aura lieu le 8 de ce mois.
- Les bureaux de la Lænderbank, un des plus grands établissements de crédit, à Vienne, vont être éclairés à l’électricité par 5oo lampes à incandescence, alimentées par deux dynamos Siemens. La force motrice sera fournie par une machine à vapeur de 5o chevaux installée dans le sous-sol. Plusieurs petites dynamos serviront de réserve aussi bien que pour donner le courant aux lampes à arc qui seront installées dans une cour vitrée.
- Une Société locale va installer 2S0 foyers électriques dans les rues du quartier est de Brooklyn. On a adopté le système Tuller pour cette installation, et en attendant que la Compagnie soit autorisée parla ville à placer ses propres poteaux, les fils seront installés sur les poteaux téléphoniques et télégraphiques.
- La station centrale de la CB Edison à New-York est en communication avec 5oo maisons dans lesquelles les fils sont placés pour i3ooo lampes, dont 11 272 fonctionnent déjà.
- Télégraphie et Téléphonie
- Les dernières nouvelles de l’Espagne prouvent clairement qu’il entrait dans le plan général des insurgés du mois dernier, d’interrompre toutes les communications télégraphiques en coupant les fils.
- A Jaen et Linarès, on a empêché à temps l’interruption du télégraphe. Il n’en a pas été de même sur les lignes de Lerida et Gerone, à La Seo et Figueras, où l’interruption a eu lieu.
- La maison où atterrit le câble de Marseille, auprès de la porte de Barcelone, n’a pas été incendiée parce qu’on a pu à temps la garantir contre ceux qui voulaient y mettre le fieu.
- Le pont de Fluvia a été coupé en même temps que la communication télégraphique au kilomètre 129 de la ligne de Figueras.
- Cette ligne est celle qui pouvait donner avis de la destruction du pont, laquelle aurait eu pour résultat une catastrophe aussi terrible que celle du pont d’Alcudia, si l’ingénieur en chef de la ligne n’eût été prévenu à temps par le directeur des postes, en sorte qu’on interrompit le mouvement des trains sur ce point, empêchant, grâce à cet avis, que le train rapide de Catalogne en France, qui devait passer peu après, ne fût précipité dans la rivière.
- La rupture de la ligne de Figueras et du pont de Flavia a été accomplie par un parti de dix hommes armés; le colonel Camprubi est parti à la poursuite de cette troupe.
- Mercredi de la semaine dernière, les fils télégraphiques ont été coupés au Soudan entre Wadi Halfii et Dongola et de Mirani à Berber. On suppose que les employés du télégraphe ont dû quitter cette dernière ville.
- La Compagnie du Télégraphe de Philadelphie se sert, depuis quelque temps, de dynamos Edison, sur leurs circuits, âu lieu de piles, avec un résultat très satisfaisant.
- On annonce de Copenhague un nouveau projet de câble
- transatlantique qui doit être réalisé par des capitalisies danois. On se propose de partir de Thurso en Ecosse, d’aller de là aux îles Faeroe, puis en Islande; d’Islande, le câble irait à la côte d’ouest du Groenland, pour prendre sa direction vers le sud jusqu’à la baie de Lawrence, et enfin arriver au continent Américain à Gaspe Harbour. La longueur totale du câble sera de 3 i5o milles, et la section la plus longue sera au-dessous de 900 milles ; on croit par cette raison que la capacité du nouveau câble sera du double de ceux qui relient aujourd’hui l’Europe à l’Amérique.
- Le câble est réparé entre Rio Grande do Sul et Montevideo. Celui de Fortaleza et Maranham est interrompu.
- La, Western Union Telegraph C°, de New-York, a fait des commandes en Angleterre pour 5oo milles de câble souterrain, qui seront placés à New-York.
- Le steamer de la Compagnie Eastern Extension le Sherard Osburn, vient de terminer les travaux préparatoires pour l’établissement du câble entre Ha'i-Phong et Hong-Kong, qui, aux termes des conventions du 29 novembre dernier avec le gouvernement français, doit créer une seconde ligne de communication avec le Tonkin. Le câble de côte a été posé à partir de la presqu’île Doson (Tonkin) jusque dans les grandes profondeurs, et la ligne fluviale de raccordement avec Haï-Phong a été établie.
- Du côté de Hong-Kong, le câble a été posé depuis le point d’atterrissement jusqu'à l’entrée du détroit dèHaïnan, où les sondages ont été faits pour déterminer la ligne d’immersion. Il reste, pour compléter la communication, à établir une longueur de deux cent vingt milles marins de câble,* que le Sherard Osborn doit embarquer à Singapour. La ligne sera directe sans toucher à l’île de Haïnan. Elle sera achevée et ouverte au service télégraphique dans le courant de juin. _____
- Une proposition a été faite au gouvernement espagnol pour la pose d’un câble télégraphique partant de Malaga ou d’Alméria jusqu’à Melilla, en passant par l’île d’Alboran, où on compte établir une station météorologique.
- Le câbie sous-marin entre la Jamaïque et Porto-Rico a été réparé.
- On annoncé que la Spanish Submarine Telegraph O aj demandé une concession au gouvernement portugais, à l’effet de prolonger leur communication avec le Sénégal jusqu’au Congo.
- Il paraît que la décision de3 tribunaux dans le procès Bell contre Drawbaugh, se fera encore attendre pendant plusieurs mois.
- La capacité du bureau central des téléphones, à Boston, va être augmentée jusqu’à 4200 lignes.
- On annonce que le gouvernement espagnol s’est enfin décidé à entreprendre l’exploitation des téléphones pour le compte de l’Etat, et qu’un réseau téléphonique avec un bureau central va être installé prochainement à Madrid.
- Le Gérant : A. Noaillon.
- Paris.— Imprimerie P. Mouillot, l3, quai Voltaire.— 47660
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- La Lumière Electrique
- Journal universel d’Électricité
- 5i, rue Vivienne, Paris
- directeur: Dr CORNELIUS HERZ
- SECRÉTAIRE DE LA RÉDACTION : AUG. GUEROUT | ADMINISTRATEUR ! HENRY SARONI
- 6« ANNÉE (TOME XII)
- SAMEDI 17 MAI 1884
- N° 20
- SOMMAIRE
- I.es systèmes télégraphiques; le nouvel appareil Baudot; Ch. Bontemps. — Les stations de câbles sous-marins de Penzance et de Porthcurnow(2° article); Dr A. Tobler.
- — L’éclairage électrique : Installation de la lumière électrique à l’usine Cail; P. Clemenceau. — La station centrale d’éclairage électrique à Boston; Aug. Guerout. — Les machines à vapeur rapides (ioe article); G. Richard.
- — Sur les piles à liquide alcalin et les piles à oxyde de cuivre; De Lalande et Chaperon. — Chronique de l’étranger : Allemagne; F. Uppenborn. — Angleterre; J. Munro. — Revue des travaux récents en électricité : La conférence internationale des électriciens. — Sur l’étalon absolu de lumière, par M. Vielle. — Sur l’application des lois de l’induction à la théorie des perturbations du magnétisme terrestre, par M. Quet. — Résistance apparente de l’arc voltaïque des phares, par M. Lucas. — Note sur le phénomène' de Hall, par M. H. Tomlinson. — Le téléphone de M. Ducousso. — Mesures relatives à la machine Fein, par le Dr Dietrich. — Étude du voltamètre à cuivre, par M, Hammerl. — Faits divers.
- LES
- SYSTÈMES TÉLÉGRAPHIQUES
- LE NOUVEL APPAREIL BAUDOT
- I
- Les lecteurs du journal connaissent l’appareil télégraphique imaginé par M. Baudot, ingénieur de l’Administration française. Aux Expositions de 1878 et 1881, cette invention a tenu une place d’honneur; il en a été donné une description très remarquée dans le cours de l’année 1882.
- Ce qui nous ramène au sujet, c’est une indication nouvelle fournie par l’auteur. Dans la conception primitive, l’appareil de M. Baudot comporte un ensemble de mécanismes applicables à un fil donné et combiné en vue d’un rendement considérable de dépêches transmises par le conducteur. De là un emploi assez limité des nouveaux procédés ; les fils d’un réseau télégraphique ne travaillent pas tous avec la même intensité, les loca-
- lités desservies ont un trafic variable; il importe de proportionner l’outillage au trafic.
- Avec l’organisation généralement admise, les appareils desservant les divers ' conducteurs d’une station centrale sont choisis suivant l’importance du travail à effectuer.
- i° Les systèmes du télégraphe à cadran, du télégraphe Morse conviennent aux petites exploitations. Us produisent seulement de 20 à 3o dépêches à l’heure, un employé ordinaire les manœuvre.
- 20 Le système du télégraphe Hughes convient aux exploitations moyennes. Il produit 40 à 60 dépêches à l’heure ; l’instruction professionnelle des agents est notablement élevée.
- 3° Les systèmes du télégraphe Meyer, du télégraphe Baudot, du télégraphe Wheatstone conviennent aux exploitations intensives. Ils produisent de 100 à 160 dépêches à l’heure ; l’instruction professionnelle des agents est de même ordre que dans la catégorie précédente.
- A bien évaluer, si l’on tient compte de cette circonstance qu’il faut avec les systèmes de la troisième catégorie un personnel plus considérable qu’avec le système de la deuxième, on trouve une équivalence au point de vue de la dépense de main-d’œuvre. Il reste toujours au profit des systèmes rapides l’utilisation plus grande du fil dans
- la proportion représentée par les rapports ~ et 160 40
- 60
- Il paraît résulter de cette classification que l’organisation admise est la plus rationnelle que l’on puisse choisir. Mais on n’en a jainais fini lorsqu’on se trouve dans le domaine de l’application.
- Ces trois distinctions de petit, moyen, grand trafic n’ont pas de valeur absolue, elles représentent des moyennes ; le télégraphe s’accommode mal de ce régime. S’il est commode pour la confection des statistiques de supputer ainsi que nous l’avons fait, il s’en faut de beaucoup que le public, client de l’Administration, y trouve son compte.
- Les dépêches demandent à partir dès qu’elles se ; présentent, elles ne veulent pas attendre. Tel fil 1 qui, par sa moyenne journalière, est bien au-des-.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- sous des 60 .dépêches à l’heure, maximum de la deuxième catégorie d’appareils, comportera à certaines heures exceptionnelles un débit quadruple, sextuple.
- Pour s’en tirer honorablement, les préposés devront passer d’un système de manipulation à un autre, constituer entre eux des groupements nouveaux, afin de porter l’effort collectif sur le point faible.
- C’est cette tactique que M. Baudot veut inaugurer dans la direction des opérations qui incombent à fine station centrale.
- Il est de règle à la guerre dans la constitution d’une compagnie d’armer et d’instruire tous les hommes de la même façon, les formations par escouades ou par pelotons sont ainsi ramenées à la simplicité idéale.
- Supposez que les divers organes de l’appareil multiple Baudot constituent autant d’unités tactiques homogènes, vous pourrez les grouper suivant toutes les nécessités du service et faire tête toujours à l’orage.
- Unité d’appareils, unité d’instruction, ce sont là des perspectives séduisantes, l’idée mérite d’être encouragée. A supposer que l’on trouve encore mieux dans l’avenir, le risque n’est pas grand; il est possible aujourd’hui de remplacer un appareil Hughes par un appareil Baudot du nouveau type, à prix au moins égal. L’appareil Baudot du nouveau type a sur l’appareil Hughes l’avantage de pouvoir s’encadrer dans une combinaison où les ressources du système dit multiple seront nécessaires en vue du trafic intensif.
- Pour rendre plus claires ces explications, nous rappellerons succinctement les principes appliqués dans la construction du premier télégraphe Baudot et nous indiquerons les organes fondamentaux. En faisant l’anatomie de ces organes, nous mettrons à part les éléments qui figurent dans les cadres de la formation, lorsque le peloton entier doit donner, et ceux qui suffisent à l’évolution de l’escouade, lorsqu’elle doit seule assurer le service, ces derniers constituent spécialement l’appareil nouveau. Nous terminerons par la synthèse d’un certain nombre de groupes représentant l’outillage à son maximum de perfection actuelle.
- II
- Le grand succès de l’appareil Baudot avec nos habitudes françaises est venu de ce qu’il est imprimeur. La bande de papier sur laquelle la dépêche a été reçue est remise au destinaire, elle se lit comme un article de journal. D’autres systèmes rapides, le télégraphe Meyer, le télégraphe Wheatstone exigent une traduction parce que les lettres y sont représentées par des combinaisons de
- points et de traits. En Àngletèrre on tient à* ce dernier, peut-être autant à cause des qualités propres et indéniables dû télégraphe Wheatstone qu’à cause de la nationalité de l’inventeur. En Amérique on fait plus facilement abstraction des garanties que donne l’enregistrement obtenu sur la bande, soit en caractères courants, soit en caractères conventionnels, et l’on préfère le système Morse, réduit à sa simplicité extrême, dans lequel la lecture se fait au son. Ce sont là questions de modes, où l’on ne peut trouver que l’indication d’une émulation très favorable au progrès de la télégraphie.
- Nous revenons au télégraphe Baudot. Pour composer un signal, on emploie toujours 5 émissions successives de courant ; ces émissions pouvant être à volonté positives ou négatives, on dispose ainsi d’un nombre de combinaisons représenté par 28 ou 32.
- Ces émissions transmises par la ligne se distribuent chacune à l’arrivée entre 5 électro-aimants spéciaux dans l’ordre même où elles ont été formées. De là la nécessité d’un mouvement synchronique entre l’organe de transmission et l’organe de réception. Cette condition étant réalisée, il est aisé de comprendre qu’avec l’emploi d’électro-aimants à armatures polarisées, ces dernières reproduisent la combinaison formée par les 5 touches du manipulateur.
- Il s’agit maintenant de traduire cette combinaison en un caractère imprimé, celui-là même que l’expéditeur a eu en vue. Pour cet usage, M. Baudot a imaginé un organe spécial ; le traducteur ou com-binateur qui a une marche indépendante de celle du transmetteur ; le traducteur emmagasine la combinaison : aujourd’hui ou demain, dans un siècle, il fera sortir le caractère. Généralement, c’est tout de suite parce que le télégraphe n’attend pas, mais le principe posé par l’inventeur comporterait tous les délais imaginables. Dans la réalité* dès que la combinaison a été formée par les armatures dès électro-aimants récepteurs, le traducteur la recueille. Par le jeu d’un chariot aiguillé convenablement dans une série de voies présentant une succession de creux et de reliefs réglée d’après l’alphabet convenu, il s’opère, à un moment déterminé par la place du caractère sur la roue d’impression, un déclenchement de leviers qui pousse le papier contre le type. Il va sans dire que tout est ordonné pour que le caractère ainsi pris au vol soit celui que le poste de départ a visé.
- Pour achever cet exposé de principes, il faut ajouter que M. Baudot a très heureusement adapté à sa création le dispositif du télégraphe multiple antérieurement indiqué par M. Rouvier et réalisé par M. Meyer.
- Dans ce système, le temps perdu par les; intervalles de la manipulation d’un agent est utilisé
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- ;Journal universel d'électricité
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- pour Intercaler sur la ligne les transmissions de ! plusieurs autres. Ainsi feraient des joueurs de quilles qui, afin de mieux occuper la piste, s'entendraient pour envoyer leurs boules presque à jet continu, en réglant leurs mouvements d’après une certaine cadence.
- Dans le fait, quatre et même six employés peuvent travailler en apparence simultanément, mais
- en réalité successivement, sur le même fil, parce que chacun d’eux n’occupe la piste par l’effet de sa transmission propre que pendant une fraction de tour de l’organe distributeur correspondant à une convention préalablement établie.
- On voit maintenant comment l’appareil Baudot est capable d’un grand rendement, il tire la quin; tessence du fil en multipliant le nombre des opé^
- M
- FIG» 1
- rateurs. Parvenus à ce point de l’exposé, il nous faut procéder à un inventaire.
- Prenons comme exemple le type d’appareil Baudot dit quadruple.
- Nous trouverons dans chaque poste :
- i° Quatre manipulateurs à 5 touches;
- ,2° Un distributeur collectif divisé en quatre secteurs égaux, plus un cinquième destiné à l’opération de la correction pour assurer le synchronisme;
- 3°> Deux récepteurs doubles comprenant chacun :
- Un traducteur ou combinateur ;.
- Deux mécanismes imprimeurs.
- Nous faisons abstraction des moteurs et des organes accessoires (électro-aimants, freins, frappeurs de cadence, modérateurs de vitesse, etc),, ces organes ayant été indiqués précédemment et devant d’ailleurs se retrouver en partie dans la description ultérieure.. . , ”
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- &44 tA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- III
- L’appareil complet qui vient d’être rappelé ne se prêterait pas à la division du travail que nous avons indiquée comme désideratum. Il n’a pas l’élasticité nécessaire pour se décomposer en quatre organismes distincts pouvant au besoin travailler chacun sur quatre fils différents.
- Nous allons chercher à lui donner cette propriété, à le mobiliser en quelque sorte, de façon à lui permettre soit de desservir quatre fils à la fois, soit d’en desservir un seul avec un effort quadruple en utilisant pour le personnel et le matériel les ressources de l’escouade ou du peloton. Nous rendrons ainsi fidèlement l’idée de l’inventeur, et nous faciliterons l’exposition du nouvel appareil.
- Reprenons les organes dans l’ordre indiqué :
- t° Les manipulateurs.
- Ils ne seront pas changés, chacun d’eux représentant une unité propre; les procédés de manipulation, comme l’alphabet, seront les mêmes dans les deux formations.
- 2° Le distributeur collectif.
- Cet organe sera réservé à l’installation en multiple; il constituera l’armement du chef du peloton qui reste sans emploi lorsque les escouades donnent seules.
- La fonction que le distributeur remplit ne pourra cependant être supprimée entièrement dans la réalisation que nous poursuivons de l’appareil fragmentaire. Il faut voir, en effet, que dans la corrélation des deux distributeurs en correspondance du télégraphe multiple, on ne résout pas seulement le problème de la division du temps. Cette division permet, ainsi qu’on l’a dit, le travail des quatre agents manipulant dans leurs secteurs respectifs, mais aussi on assure, avec le distributeur, entre les deux postes de même nom qui sont en relation, la succession synchronique des caractères à reproduire. Cette dernière condition est commune à tous les imprimeurs rapides ; elle a été réalisée d’abord par M. Hughes. Le nouvel appareil Baudot, dit simple, par opposition à la qualification de multiple, réservée au premier appareil de son invention, ne peut s’affranchir de cette parenté.
- Nous aurons donc, dans chaque appareil fragmentaire ou simple un organe pour le maintien du synchronisme. Nous lui conserverons le nom de distributeur par l’analogie avec l’appareil multiple, mais il sera entendu que ce vocable change de sens, qu’il prend une signification restreinte, et que le rôle de l’organe se bornera à établir le synchronisme entre deux appareils simples placés aux extrémités d’un fil, comme cela se passe avec l’appareil Hughes.
- Ces distributeurs abrégés restèront sans emploi
- dans la formation multiple, il faudra revenir alorè à l’usage du distributeur collectif;
- 3° Les récepteurs doubles.
- Par une idée d’économie, M. Baudot a réuni dans un même récepteur le fonctionnement de deux postes de même parité. Avec un moteur et un traducteur unique, plus deux imprimeurs distincts, un pour chaque récepteur, il résout le problème qu’il s’est proposé.
- Dans la conception nouvelle, il faut faire le sacrifice de ce groupement transitoire et revenir à l’unité tactique; le fantassin doit porter tout ce qu’il lui faut pour vivre et pour combattre.
- Loin de compliquer la solution, cette détermination la rend aisée, c’est ce qu’il nous reste à montrer.
- IV
- L’appareil fragmentaire, nouvel appareil de M. Baudot, ou le simple, comme on dit en langage de métier, est ainsi constitué
- i° Un manipulateur.
- Cet organe est celui du multiple, à part de petites différences, qui seront indiquées dans la description détaillée.
- 2° Un récepteur, comprenant les organes sui-vants :
- a. — Moteur.
- b. — Distributeur.
- c. — Traducteur.
- d. — Imprimeur.
- e. — Divers accessoires : électro-aimant, frein, modérateur de vitesse, frappeur, interrupteur.
- Dans la vue d’ensemble (fig. i) (élévation).
- a. — Le moteur agit sur le pignon P, qui conduit la roue dentée QQ. Celle-ci donne le mouvement à un arbre A, cet arbre traverse les deux platines XX et YY; il fait mouvoir le distributeur DD (à gauche), le traducteur TT et l’imprimeur// (à droite).
- b. — Le distributeur DD comprend deux séries de balais frotteurs mm diamétralement opposés, entraînés par l’arbre A et parcourant les diverses couronnes affectées aux transmissions. Il est entendu que cet accessoire, indispensable pour le fonctionnement en simple, est retiré pour la formation en multiple.
- c. — Le traducteur TT est formé d’une roue à deux voies (repos et travail avec creux et reliefs), qui remplace le combinateur à dix voies du multiple.
- Une série de leviers successifs actionnés pa chacun des cinq électro-aimants imprimeurs (dont un seul est figuré en E) commande l’introduction dans la voie de travail, de la queue d’un marteau
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
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- correspondant, et détermine au moment voulu la bascule qui produit l’impression.
- On se rappelle que c’est par un procédé semblable, dans le multiple, que la combinaison utile formée par les armatures des électro-aimants aiguilleurs aboutit à l’impression. Il y a toutefois une différence à signaler entre les deux solutions : dans le multiple, le chercheur (assemblage des cinq frotteurs aiguillés) marche de front, les cinq frotteurs sont disposés suivant un rayon; dans le simple, lés cinq queues des marteaux qui remplacent les frotteurs du premier appareil marchent à la file ; il en résulte un changement dans la façon de présenter les creux et reliefs de la roue TT de traducteur, mais ce changement ne correspond qu’à un déplacement d’origine, ainsi que nous l’expliquerons. Ce qui est capital, le rythme de l’alphabet, la correspondance des caractères, tout cela est commun au multiple et au simple, ainsi qu’il est requis pour la généralisation d’emploi que nous cherchons.
- d. — L’imprimeur II est identique à celui du multiple; dès que la bascule du chariot appelé chercheur (soit cinq frotteurs de front ou cinq frotteurs successifs) a été obtenue par la présentation de cinq creux au-dessous de ces appendices, le déclenchement du mécanisme imprimeur s’opère, toutes les opérations s’accomplissent dans un ordre fatal.
- e. — Les organes accessoires du simple, l’élec-tro-aimant frein pour la correction, le modérateur de vitesse, etc., ont un rôle analogue à celui qu’ils remplissent dans le multiple. Nous signalerons un nouveau venu, le parleur interrupteur imaginé pour répondre à une exigence du service.
- (A suivre.) Ch. Bontemps.
- LES STATIONS
- d e
- CABLES SOUS-MARINS
- DE PENZANCE ET DE PORTHCURNOW
- 2e article. (Voir le numéro du 26 avril 1884.)
- 11
- LA STATION DE PORTHCURNOW, DE l’EASTERN TELEGRAPH COMPANY
- A une distance de neuf lieues anglaises de Pen-zance, située dans une vallée, se trouve la station de Porthcurnow, appartenant à YEastern Tele-graph Company. Cette station sert à l’échange des dépêches entre l’Angleterre, l’Espagne et le Portu-
- gal au moyen de deux câbles, dont l’un, d’une longueur de 85o milles marins, va à Carcavellos, près Lisbonne, l’autre à Vigo, en Espagne; la longueur de ce dernier est de 620 milles marins. La station se trouve à quelques centaines de pas du bord de la mer, de la « Sandy-Bay » ; les bouts d’atterrissement des câbles entrent directement dans la salle des instruments. En outre, Porthcurnow est relié aux îles Scilly par un câble d’une longueur de 30,7 milles, et au moyen de deux fils à Penzance et à Londres.
- Le câble Porthcurnow-Lisbonne est desservi exclusivement par le siphon recorder de Sir W. Thomson. Cet appareil est généralement connu, il a été décrit sommairement dans le vol. VII de La Lumière Electrique, 1882, page 252 ; en outre il a fait le sujet de plusieurs monographies ('). On sait que le courant arrivant du câble traverse un très petit cadre formé d’un certain nombre de tours d’un fil très fin et suspendu dans un champ magnétique très puissant, formé par deux grands électro-aimants, actionnés par une forte pile locale. Suivant la direction du courant traversant le cadre, ce der-
- le, L c ff r a in
- FI O. 8
- nier oscille d’un côté ou de l’autre; ces oscillations sont transmises par l’intermédiaire d’un fil de cocon et d’un levier multiplicateur à un petit siphon capillaire plongeant dans une solution de bleu d’aniline. Devant la pointe du siphon se déroule la bande de papier sur laquelle il trace, sans la toucher, une ligne droite, tant que le cadre se trouve dans la position de repos, laquelle est assurée par deux fils de cocon munis de poids. Suivant que le petit cadre se déplace à droite ou à gauche, ôn aura des déviations correspondantes sur la bande. Comme les déplacements du cadre peuvent être considérés comme proportionnels à chaque instant à l’intensité du courant, la grandeur des signes dépend des constantes du câble, de la force de la pile et de la capacité des condensateurs intercalés dans le circuit.
- La fig. 8 montre le mot « telegram » transmis par le câble Porthcurnow-Lisbonne.
- La bande de papier est mise en mouvement par un moteur électro-magnétique (mouse-mill), le même appareil sert à la charge électrique de l’encre, cette dernière s’écoule en petites gouttes, comme cela se voit distinctement dans la figure. Dans certains appareils nouveaux, Sir W. Thomson a repris son
- (•) J.-A. Ewing. Description of Sir W. Thomson’s siphon recorder. Edinburgh, 1876.
- A.-L. Ternant. Le siphon recorder et le curb-sender Paris, 1882.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- , 246
- idée primitive de remplacer les électro-aimants par des aimants permanents, de même le moulin électrique a été modifié avantageusement par M. Jamieson; on trouvera la description de ces modifications dans la monographie deM. Ternant. Nous avons vu (v. iro partie) que, dans le galvanomètre récepteur, l’amortissement était fait au moyen d’un .artifice mécanique ; pour le recorder, la chose est differente. On sait que le déplacement d’un conducteur fermé dans un champ magnétique crée des courants d’induction qui s’opposent au mouvement. Le cadre mobile est donc muni d’une dérivation servant à modérer l’amortissement; au moyen d’un commutateur on peut intercaler des résistances va-
- R
- riant de 5oo ohms et au-dessus (la résistance du cadre lui-même est de 5oo ohms).
- Si donc nous remplaçons G dans la fig. 1 de la première partie par le recorder, la courbe du courant produite par un contact momentané s’élèvera rapidement et tombera de suite sans dépasser le zéro. D’après Sir W. Thomson ('), la dérivation factice doit être employée exclusivement au réglage de l’amortissement ; la variation de la sensibilité de l’appareil peut se faire au moyen de divers réglages mécaniques.
- Les stations de l’Eastern Telegraph C° sont généralement pourvues d’un arrangement qui en
- premier lieu permet de passer de la transmission simple à la transmission duplex, et en second lieu de substituer le miroir au recorder, en cas d’avarie de ce dernier. La fig. 9 montre ce dispositif qui s’explique facilement, si l’on tient compte que la partie duplex est identique à la fig. 4 de la première partie de ce mémoire.
- Pour la transmission simple, les chevilles sont enfoncées dans tous les trous marqués s des commutateurs U, et U3, en outre, quand le recorder fonctionne, dans les trous r de U2. Comme on trouve utile, par des raisons administratives, d’enregistrer la dépêche au départ, le commutateur simple U (fig. 3 de la première partie), nécessite une modification. Le courant de départ se précipitant avec une grande violence dans le commencement du câble, on ne saurait insérer le récepteur entre la pile et le câble, il faut donc veiller à ce qu’une partie minime de ce courant le traverse pour enregistrer les signaux ; par contre, le courant d’arrivée doit le parcourir avec toute sa force.
- Le « recorder Switch » p consiste en un fort levier métallique qui tourne autour d’un axe horizontal. Dans la position de transmission que montre la figure, le levier établit la jonction entre les contacts 1 et4 (‘).
- Quand on presse la touche gauche de la clef T, le courant de la pile se rend au contact 1 de p, il se bifurque à ce point, une partie passe par le levier de p, U3, U2, r, par la bobine du recorder (munie de son shunt amortisseur n2), U2, U, et va au condensateur C3. Une autre partie passe par />, le contact 4, le shunt n„ U2 Ut C3. Le shunt n2 consiste en une série de 10 bobines de 1 ohm, de sorte qu’en tournant une manette on peut insérer des résistances de 10 ohms et au-delà. Il est évident que la plus grande partie du courant transmis passera par ce shunt et seulement une partie minime par la bobine des signaux.
- Pour recevoir, on soulève le levier, et l’on met ainsi le fil venant de la bobine du recorder à la terre, en même temps on isole le contact 4 et par cela le shunt Le courant d’arrivée passe donc tout entier par R, U3,/>, et le contact 3 à la terre. Le contact 2 permet de décharger le condensateur C3 à la terre quand on passe de la transmission à la réception; à cet effet, il touche 2 avant d’avoir entièrement quitté 4 afin que la ligne puisse être mise à la terre pour un instant à travers le faible shunt Avec cet arrangement, les piles des deux stations doivent être renversées. Je ferai remarquer qu’il existe d’autres modèles de recorder-switch, mais celui que je viens de décrire et qui a été imaginé par Sir W. Thomson lui-même semble jouir d’une grande faveur.
- (9 Brevet anglais de 1870 (n° 3069) p. 2 et 3.
- (l) II existe un autre modèle construit par M. B. Smith v. Ternant. Les télégraphes, p. 280, Paris, 1881,
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- Pour insérer le miroir G à la place du recorder, on enlève la cheville inférieure en U2 du trou r, et on la place en g; en outre, il faut réduire le shunt «t à zéro, parce que le fonctionnement du miroir de la station qui transmet, serait inutile.
- Pendant la transmission, le courant passe par le contact 4 de p à U2, Ut, C3.
- Comme la résistance de ce chemin est à peu près nulle, aucune fraction ne traversera G. Pendant la réception le courant va par Ut, U2, G, Ua, p à la terre.
- Quand on veut se servir du duplex, il faut : ouvrir le trou s dans Ut et fermer d, fermer les trous r dans U2 (on suppose le recorder comme récepteur), enlever les chevilles de U3 et les mettre dans U4 et UB. La clef T4 et sa pile sont donc hors du circuit et la clef T2 avec une pile 3 fois plus forte prend sa place.
- Comme la marche est identique à celle décrite
- 1879, un câble artificiel composé d’un très grand nombre de bobines de résistances et de petits condensateurs, destiné aux essais de M. Stearns ; ces
- FIG. II
- (p. 206) de la première partie, je n’y insisterai pas.
- L’arrangement décrit ci-dessus n’est pas en fonction sur le câble de Porthcurnow-Lisbonne ; on y fait usage d’une autre méthode duplex, pour laquelle Sir James Anderson et M. F.-S. Harwood sollicitaient un brevet en 1879. Ce brevet n’est plus en vigueur par suite de différentes circonstances qui ne peuvent pas nous intéresser ; il repose sur le principe de la méthode bien connue de Sir W. Thomson, pour comparer des capacités, et fait nécessairement usage du câble artificiel Muirhead. Il semble qu’il n'y ait pas moyen de se passer de ce dernier, quand il s’agit de duplexer un câble d’une certaine longueur. Dans une étude parue dans le Journal télégraphique (vol. 5, 1881, p. 110), j’ai fait remarquer que M. J.-B. Stearns avait intenté un procès contre la Direct United States Cable C° et la Submarine Telegraph C°, qui selon lui, en adoptant le câble Muirhead, auraient lésé son brevet. En attendant, M. Stearns s’est efforcé d’établir la transmission duplex sur un des câbles de l’An-glo-American Telegraph C° partant de Valentia. Je me rappelle d’avoir vu à l’usine de Silvertown en
- essais ont-ils pleinement réussi? Je l’ignore, car l’Anglo-American Tel. C° refuse toute information
- FIG. 12
- sur ce sujet. Ce qu’il y a de certain, c’est que le procès en question a été arrangé amicalement et
- FIG. I3
- que les câbles de Valentia fonctionnent maintenant en duplex.
- La figure 10 montre le dispositif de MM. Anderson et Harwood. En pressant la touche de
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- droite en A, le courant positif de la pile B,, pénètre dans le câble, entre en B dans les condensateurs C2 C, et passe par le récepteur W2 à la terre, il retourne ensuite en A, et rejoint, à travers le câble artificiel kt, le pôle négatif de B,. Si les produits de la résistance et de la capacité des câbles réels et artificiels sont sensiblement égaux, les condensateurs C, et C3 de la station de départ recevront des charges égales et opposées, de sorte qu’aucun courant ne passe parle récepteur W4. Par contre, le recorder W2 en B fonctionne. Quand on lâche la touche, les charges des câbles et des condensateurs se neutralisent et W, reste toujours au repos. Quand les clefs des deux stations sont abaissées à la fois, le câble se trouve selon le sens des courants émis, libre de courant ou bien parcouru par un courant de force double, de sorte que dans ce cas Wt et W2 fonctionnent simultanément. Le câble Porthcurnow-Lisbonne a une résistance de 8 o5o ohms et une capacité d’environ 25o microfarads. La ligne artificielle k se compose de 9 boîtes qui représentent dans leur ensemble 5 819 ohms et 192 micro farads, le bout du conducteur du câble factice est mis à la terre à travers une résistance (en fil de maillechort) de 3 000 ohms. Les quatre condensateurs C, C2 C3 C4 ont chacun 40 microfarads, en outre chaque station possède un petit condensateur subdivisé (v. ite partie, p. 2o3) qui sert à modifier la capacité des branches C4 et C4.
- D’après les données que je dois à l’obligeance de M. Ash, le chef de la station, l’équilibre est facile à établir et surtout à conserver, il suffit généralement de faire varier les branches C4 et C4. Au lieu des clefs ordinaires à ressorts ainsi que les montre la figure, on emploie la clef de Saunders ; elle est identique à celle, fig. 3 (iro partie, p. 2o3), mais dans ce cas les deux ressorts s4 s2 ne sont pas isolés des leviers tt t2 et l’on se dispense des contacts cl c2. La pile se compose de 10 éléments Minotto. Il serait facile de munir l’installation d’un dispositif qui permettrait de passer à la transmission simple, mais jusqu’ici le duplex a fonctionné sans interruption, le nombre des télégrammes nécessitant son emploi continuel.
- M. A. Muirhead me disait du reste qu’il avait essayé le système de duplex que je viens de décrire, déjà en 1875 sur le câble de Marseille à Bône, mais qu’il est résulté de ses expériences que cette méthode ne peut fournir de bons résultats qu’à la condition que le câble à duplexer soit relativement court. En effet, quand une station transmet, le courant doit parcourir non seulement le câble réel, mais aussi la ligne factice. Sur le câble Porthcurnow-Lisbonne pourtant la retardation produite par cette circonstance n’est pas considérable puisque la capacité de Ar est notablement inférieure à celle du câble. La vitesse moyenne de transmis-
- sion est en effet de 28 mots dans chaque direction.
- Jusqu’ici les transmetteurs automatiques n’ont pas trouvé faveur sur les câbles desservis par le recorder, leur emploi ne présentant pas sans doute les avantages qu’on espérait. A part le « curb-key » de MM. Thomson et Varley, proposé en i865 (*) qui était destiné au câble de i865, on peut citer dans cette catégorie la clef automatique de MM. Siemens et Halske (*) et le « curb-sender > de MM. Thomson et Fleeming Jenkin, pour la description duquel je renvoie les lecteurs à la monographie déjà citée de M. Ternant.
- Le câble Porthcurnow- Vigo est exploité à l’appareil Morse et à double courant, comme toutes les longues lignes en Angleterre, L’installation du poste n’est remarquable que par l’emploi du relais Brown-Allan comme récepteur. Cet appareil intéressant est assez peu connu; sa construction primitive a été décrite dans le vol. 5 du Télégraphie Journal, p. 114, mais les gravures accompa-gant le texte sont si mal faites qu’il est impossible de se rendre compte de la marche de l’appareil ; en outre, il a été modifié depuis.
- La figure xi montre l’élévation, la figure 12 le plan du relais.
- La bobine M de l’électro-aimant, munie d’un noyau creux très léger, est suspendue au moyen de deux fibres de soie fi, fa à la partie h; le treuil u sert à modifier le degré de tension des fibres. Dans la position de repos, quand aucun courant ne traverse l’appareil, l’électro est maintenu dans une distance égale des quatre pôles d’aimants permanents N S, au moyen de deux ressorts à boudin r, r2. Selon la direction d’un courant traversant M, l’électro se déplacera à droite ou à gauche par suite des forces répulsives et attractives des quatre pôles. La fermeture du circuit local s’obtient au moyen du levier b, appelé « jockey-armature » ; il peut tourner à frottement assez dur sur un pivot adapté sur la circonférence de M; un ressort à boudin que l’on peut comprimer plus ou moins par une vis, permet de régler le frottement. Le levier b étant entraîné par l’électro dans son mouvement en avant, vers la vis de contact vu il ferme le circuit local pour tout mouvement en avant; pour tout mouvement en arrière, b va se placer contre le butoir de repos v2.
- Ce dispositif revient en somme à avoir un zéro mobile, c’est-à-dire une position de repos toujours très voisine du point de contact, quel que soit la position de l’électro. Par suite de cet arrangement particulier, cet appareil est beaucoup plus rapide qu’un relais polarisé ordinaire, car il est sensible à la moindre variation du courant.
- (*) Brevet anglais de i865 et 1874.
- Schellen. Das Allant. Kabel. Braunschweig, 1867. (2) Exposé à Paris en 1881. Descript. pas publiée.
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- Il paraît en outre que, le réglage une fois obtenu, le relais peut fonctionner quelquefois pendant des mois entiers sans qu’on ait besoin d’y toucher. Cependant il n’est applicable qu’aux câbles de petit parcours; pour les longs câbles, le recorder et le miroir ont toujours l’avantage (').
- L’arrangement complet du poste est représenté dans la figure i3.
- Pour recevoir, on place la manivelle du commutateur U sur le contact 1 ; le courant arrivant du câble K se rend donc directement à travers le relais Rj à la terre E; R3 ferme le circuit local du Morse M, le petit condensateur C ne sert qu’à modérer les étincelles produites par les fermetures et les interruptions de la pile locale. Pour transmettre, on pose U sur 3, R, est maintenant hors du circuit, et l’inverseur W, appelé « pole-changer », prend sa place; il fonctionne au moyen de la pile locale b2 et de la clef T. Il faut remarquer ici que la station de Vigo sert de poste translateur entre Porthcurnow et Madrid : on a donc trouvé nécessaire de travailler assez lentement et sûrement sur le câble K ; c’est pour cela qu’on a trouvé avantageux d’employer l’inverseur W, qui ralentit un peu la transmission par le jeu considérable de son armature.
- Dans la position que montre la figure, le courant va du pôle -f- de la pile de transmission B au levier j\ de W, au contact r, à la terre, traverse la mer, actionne le relais à Vigo (en pressant sa tige de contact contre le butoir de repos), revient par le câble Iv, passe par l’armature h de W, va à j% et au pôle — de la pile B. Quand l’électro de W attire son armature, la pile B se trouve évidemment renversée par rapport à la ligne et la terre ; le relais à Vigo fermera donc le circuit local. B consiste en 10 éléments Fuller au bichromate de potasse.
- Les lignes aériennes allant à Penzance et à Londres ainsi que le câble reliant la station aux îles de Scilly, fonctionnent aussi à double courant, on y fait usage de relais Siemens ou de « post office standard relays » sortant des ateliers de MM. Clark, Muirhead et C°. Le fil de terre d’un relais desservant un des fils de Londres passe par le commutateur p (fig. 6). En retirant la cheville de ce dernier, le relais Siemens R3 se trouve inséré dans la ligne de Londres. On fait cela journellement quelques minutes avant l’arrivée du « Greenwich time signal » qui se trouve alors transmis automatiquement à Vigo et Madrid au moyen de R3 et W; cette translation n’est utilisée que pour le but en question; pour le service des dépêches on n’a pas trouvé avantageux d’en faire usage. (*)
- (*) 11 existe un petit modèle de relais Brown-Allan, destiné aux lignes aériennes. Voir Ternant, Les Télégraphes, et Annales télégraphiques, 1876, p. 569.
- La chambre des piles contient, outre les diverses batteries de transmission et locales, un certain nombre d’éléments de la pile à auges (Tray-Battery) de Sir W. Thomson. Cette pile, qui sert à alimenter les grands électro-aimants et le mouse - mill du recorder, a été décrite dans le volume 6 de La Lumière Electrique, p. 43, je n’y insisterai donc pas et ferai remarquer que des détails supplémentaires, surtout à l’égard de son entretien, se trouvent dans la monographie de M. Ternant.
- La station possède un assez grand nombre d’instruments de mesure, savoir : plusieurs galvanomètres de Thomson, un pont de Thomson et Var-ley, etc. ; en outre, il y a une petite collection d’appareils servant à la démonstration. Dans la station même se trouve une école destinée spécialement à la formation des fonctionnaires du service technique de l’Eastern Tel. C°. Les jeunes gens entrent à l’âge de i5 à 17 ans, et la durée du cours complet est de 10 à 12 mois. Il y a trois classes qui sont toutes dirigées par le chef de la station, M. Ash. L’enseignement s’étend sur les branches suivantes : ire classe : lois fondamentales de l’électricité statique, du galvanisme, du magnétisme et de l’électro-magnétisme, 2e classe : lois de Ohm et de Kirchhoff, appareils télégraphiques Morse, relais, miroir, recorder. 3° classe : recherche des défauts, mesures électriques.
- Il faut faire remarquer cependant que les élèves ne prennent pas part aux mesures périodiques des câbles en activité, sauf ceux qui montrent un talent spécial pour ce sujet; l’école tâchant plutôt de former des télégraphistes proprement dits que des électriciens. Il y a des examens mensuels, en outre, des cahiers de questions ; pour écrire les réponses on peut se servir de livres. Les élèves exécutent beaucoup de diagrammes (diverses combinaisons d’appareils) ; ceux que j’ai vus étaient très soignés et arrangés avec un goût artistique. On commence de bonne heure à leur enseigner l’alphabet de Morse, du miroir et du recorder et il y a pour cçla des chambres spéciales avec des appareils de réserve. Porthcurnow, qui ne consiste en fait qu’en quelques maisons isolées, est assez éloignée de toute habitation ; pour fournir à ses employés une certaine récréation dans les heures de loisir, la Compagnie a pris soin de pourvoir à une bibliothèque bien garnie, une chambre de billard, un petit théâtre, etc. Pour plus de détails sur la vie laborieuse et agréable en même temps, sous la bienveillante direction de M. Ash, que mènent les jeunes, gens à Porthcurnow, je renverrai le lecteur à diverses publications et lettres qui ont paru dans l'Electrician de 1879 (vol. IV).
- Dr A. Tobler.
- (Zurich, avril 1884.)
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- L’ÉCLAIRAGE ÉLECTRIQUE
- INSTALLATION DE LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE DANS LES ATELIERS ET BUREAUX DE L’USINE CAIL ET C°
- Après plusieurs essais d’éclairage partiel tentés dans ces dernières années, et encouragée par les résultats obtenus, la direction de l’usine Cail et Ce a chargé, vers la fin de l’année dernière, MM. Saut-ter et Lemonnier de l’installation générale de la lumière électrique dans ses ateliers et ses bureaux.
- Cette installation, d’une très grande importance d’ailleurs, la surface à éclairer étant de 23 400 mè-
- tres carrés, est depuis peu complètement achevée. Comme nous avons eu occasion de le dire dans un précédent article, elle comporte 94 régulateurs Gramme pour le service des ateliers, 83 lampes à incandescence répandues dans les bureaux et magasins, soit en tout 177 foyers qu’alimentent 4 machines Gramme type ID. La figure 1 qui représente la table de distribution peut donner une idée exacte de la disposition des circuits.
- Ceux-ci sont au nombre de 96 dont 94 pour les régulateurs et deux pour les lampes à incandescence. BB... sont les bornés des machines d’où partent toutes les dérivations, et dont les extrémités aboutissent sur la table de distribution à des numéros d’ordre indiquant la lampe desservie par chacune d’elles. AAA sont les interrupteurs com-
- Partie pnrf'our d cqoerrâ
- 17 Lampes
- Lampes
- quartier n? 1.
- 8uruu de dessin Ateherdesmadiks
- QUARTIER N? 2. 1
- Moniê$ie Montage Irzçtge
- *' tonderiidefcr
- Moulins locomirtk filant
- QUARTIER N? 3.
- Machines Outils Gros Outils forfy
- QUARTIER N? 4
- FIG, I
- mandant chaque groupe de foyers, dont l’allumage et l’extinction doivent être faits en même temps, et enfin SSS sont les sonneries d’avertissement destinées à prévenir le surveillant de l’extinction d’une lampe. A cet effet, chaque circuit traverse un avertisseur ordinaire composé d’un solénoïde agissant sur un noyau de fer doux qui, lorsque le courant ne passe plus, vient fermer sur une sonnette le courant de la pile P. L’inspection du tableau peut montrer alors quel est le numéro de la lampe qui s’est éteinte.
- De toute cette installation, si considérable qu’elle soit, les détails au point de vue électrique n’offrent rien de bien particulier et d’absolument nouveau. Les régulateurs Gramme, en effet, ont été décrits depuis longtemps, et nous n’avons rien de spécial à en dire. L’éclairage des bureaux de dessin, où les rayons lumineux sont dirigés sur les plafonds et les murs, est depuis longtemps adopté
- dans tous les cas analogues, et enfin le montage en dérivation des lampes ne présente, à côté des inconvénients que nous avons déjà signalés dans ce journal, que des avantages spéciaux à un petit nombre de cas particuliers.
- Nous avons déjà critiqué, au point de vue économique, la conception générale de cette installation qu’une peur irraisonnée des hautes tensions semble avoir inspirée : nous n’y reviendrons pas, et nous ne nous appesantirons que sur les détails des générateurs de courant qu’il n’est pas sans intérêt d’examiner.
- Les machines dynamo sont, nous l’avons dit, au nombre de quatre, toutes identiques les unes aux autres. Les figures 2 et 3 en représentent deux coupes, l’une suivant l’axe de la bobine et l’autre perpendiculaire à cet axe. Comme on le voit, le champ magnétique est constitué par 14 électros A, dont 8 extérieurs (fig. 4), en un seul morceau
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- de fer relient la base et le chapiteau de la machine, ainsi que les deux demi-armatures.
- Les 6 autres électros sont formés respectivement de deux demi-colonnes boulonnées par l’une de leurs extrémités sur les plaques de fonte supérieures et inférieures du bâti et enchâssées par les autres dans des cavités ménagées dans les demi-armatures.
- L’induit dans lequel doit prendre naissance un courant d’une très haute intensité est construit d’une façon toute spéciale. Il se compose d’abord d’une série de 100 lames de cuivre de sections trapézoïdales, isolées les unes des autres par une enveloppe de carton bitumé et assemblées forte-
- Æ Æ
- ment ensemble de manière à constituer le cylindre a intérieur de l’anneau. Sur chacune de ces lames, dont la longueur est celle de la bobine même, sont entés à 75 millimètres des extrémités des rayons en cuivre rouge d qui devront servir à réunir les lames du dessous à celles du dessus. Les 75 millimètres ménagés aux extrémités, convenablement tournés, constituent le collecteur de la machine.
- L’âme en fer doux est formée par un cylindre b concentrique à a et obtenue par l’enroulement d’un fil de fer recuit.
- Concentriquement à la couche de" fer 100 autres lames de cuivre analogues aux I premières,
- FIG* 2 ET 3
- mais de longueur moindre, constituent le cylindre c. La section transversale de ces barres est trapézoïdale; elles sont fendues à chacune de leurs extrémités pour recevoir par une soudure celles des rayons d.
- Il va sans dire que chacune de ces barres se lie par ses deux extrémités avec des rayons d appartenant à des barres a différentes, mais immédiatement voisines, de manière à réaliser ainsi l’enroulement connu des bobines Gramme.
- Tout cet ensemble est fixé sur l’arbre de la machine par 8 clavettes en fer qui viennent se chasser dans 8 rainures ménagées à l’intérieur de l’anneau par 24 des barres a qui ont plus de hauteur que les autres et qui font saillie à l’intérieur.
- Les collecteurs sont au nombre de 2, un à chaque bout de l'armature, et les balais par suite
- aunombre de quatre, dont deux seuls travaillent à la fois, les autres servant de rechange.
- Ainsi constituée, la machine ID pèse 3 000 ki-logs; sa longueur est de im,63, sa largeur deom,93 et sa hauteur de im,36. La résistance intérieure de l’induit est de o°hm,oo8, et la vitesse de 700 tours peut engendrer un courant de '280 ampères environ avec une force électromotrice de 70 volts.
- Si d’après l’inspection des figures, cette machine, comme toutes les machines Gramme d’ailleurs, se présente comme extrêmement étudiée au point de vue du montage et de l’assemblage des diverses pièces qui la composent; si l’anneau et son collecteur tout particulièrement se recommandent par leur grande simplicité et conviennent fort bien à une machine robuste pour un service de longue durée, il ne paraît malheureusement pas en être
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- absolument de même en ce qui concerne les inducteurs.
- A notre avis, c’est là le point faible de cette machine. Les 14 électros qui constituent le champ magnétique ne doivent évidemment pas donner une aimantation considérable, relativement à leur poids et le, travail qu’ils absorbent. C’est là un fait bien connu, avec un poids de fer, et une énergie électrique donnés, le champ magnétique produit par un électro:aimant sera d’autant plus puissant que le nombre de branches sera moindre, ou en d’autres termes, un même champ magnétique, le poids de fer restant constant, coûtera d’autant moins à produire que le nombre des pôles sera moins grand.
- Nous ne voyons donc pas quelles ont pu être les raisons qui ont conduit M. Gramme à l’emploi de ces 14 électro-aimants, alors qu’avec un nombre moindre, il eût pu sans inconvénient sim-
- FIG. 4. — DISPOSITION DES INDUCTEURS
- plifier sa machine en la rendant meilleure. En outre, il est assez difficile de se rendre compte de la répartition du magnétisme dans l’ensemble ainsi formé. Il faut remarquer, en effet, que les 8 électro-aimants extérieurs concourent à la fois à la production du champ inducteur, tout en servant de liaison entre les plaques de fonte inférieures et supérieures du bâti. En réalité donc, ils constituent la culasse de ce gros électro en fer à cheval, et le fil qui est enroulé sur eux tend à produire en leur milieu, des pôles de nom contraire à ceux que l’action des autres électros y ferait naître. Dans de telles conditions, l’aimantation générale ne peut qu’en être diminuée, et à ce point de vue, nous ne saurions faire l’éloge de cette machine. Comme confirmation de ce fait, les résultats sont d’ailleurs concluants. L’intensité de circulation est de 280 ampères qui, avec 70 volts par machine, représentent donc une énergie de 1 960 kilogrammètres ; d’un autre côté, le travail mécanique absorbé est de 35 chevaux par machine, c’est-à-dire 2625 kilogrammètres, et sauf erreur, ces chiffres nous conduisent à un Coefficient de transformation de 0,746. Comme nous le
- disions donc, la machine Gramme ID est défectueuse, et alors que pour un type donné, la qualité d’un moteur doit augmenter avec la puissance : c’est le contraire qui a lieu ici, et de toutes les machines Gramme, ce sont encore les petites qui sont les meilleures.
- Ces remarques faites, nous n’avons rien de particulier à signaler dans l’évaluation des frais géné-, raux de cette importante installation.
- Les dépenses de premier établissement pour la partie électrique se sont élevées, pose comprise, à 72673 francs.
- Les dépenses d’entretien sont pour les crayons électriques de xo fr. 16 par heure, et pour l’incandescence on compte par heure o fr. 83, pour le remplacement des lampes, ce qui correspond, par foyer et par heure, à o fr. 107 pour l’arc, et o fr. 01 pour l'incandescence.
- P. Clemenceau.
- LA STATION CENTRALE
- D’ÉCLAIRAGE ÉLECTRIQUE
- A BOSTON
- Si l’éclairage électrique n’en est pas arrivé à ce point que l’on puisse, comme avec le gaz, éclairer toute une ville à l’aide de quelques usines, du moins est-on, dès maintenant, en mesure d’établir des centres de production fournissant la lumière électrique dans un rayon assez étendu, à un quartier par exemple.
- On a vu des centres d’éclairage de ce genre s’établir à New-York, à Milan; on est en train d’en créer un à Berlin et il est question de la formation, à Paris, d’une usine de ce genre qui, située rue Basse-du-Rempart, éclairerait l’Opéra, plusieurs théâtres du boulevard et un certain nombre d’établissements particuliers. Nous voulons signaler aujourd’hui la station centrale qui vient d’être établie à Boston par la Merchanfs Electric Light and Power C°, et sur laquelle nous trouvons des renseignements détaillés dans YElectrical World.
- Les machines électriques exploitées par cette Compagnie sont les machines Thomson-Houston, peu connues sur le continent. Elles sont représentées assez nettement sur la gravure qui accompagne cet article pour que nous puissions, sans autre figure, en donner une idée.
- L’armature est sphérique et formée de trois bobines de fil enroulées sur une sphère creuse en fer que porte l’axe.
- Les inducteurs sont formés par deux coquilles hémisphériques en fer, embrassant l’induit et en-
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- tourées de fil, de manière à présenter extérieurement la forme de deux bobines cylindriques. Les bases extérieures de ces bobines sont reliées par des tiges de fer qui, tout en établissant une communication magnétique, forment une sorte de cage protégeant les fils contre les chocs extérieurs.
- Sur le côté des machines est placé un électroaimant parcouru par le courant, et qui a pour effet, en déplaçant les balais, par suite de l’attraction plus ou moins grande de son armature, de modifier la production de la machine, en raison du nombre de lampes en circuit.
- Ces dernières sont également du système Thomson-Houston.
- Dans la station centrale, les machines sont au nombre de 32, elles sont placées en quatre rangées le long des murailles, deux de chaque côté. Dans la ligne médiane de la salle sont les moteurs à vapeur tournés alternativement d’un côté et de l’autre et commandant chacun deux machines électriques. Ces moteurs sont du type Armington et Sims qui a été décrit dernièrement par notre collaborateur G. Richard.
- Un tableau de communications permet de relier comme on le veut les circuits extérieurs avec les machines, ou de fermer les inducteurs sur eux-mêmes, ou encore de supprimer l’action des machines en les fermant en court circuit.
- Du tableau de communications, les fils se rendent à une tour placée sur le toit du bâtiment d’où ils partent pour desservir les différents circuits. Ces derniers comprennent chacun 25 lampes en tension, et en cas d’accident, il est possible au moyen du tableau des communications de relier instantanément un circuit donné à l’une quelconque des dynamos de la station.
- Aug. Guerout.
- LES
- MACHINES A VAPEUR RAPIDES
- Dixième article. (Voir les noa des i®r, 8 1S et 29 mars, et des S, 12 et 19 avril, et des 3 et 10 mai 1884.)
- MACHINES ROTATIVES
- Les machines rotatives sont essentiellement à simple effet.
- Elles présentent des avantages incontestables de simplicité cinématique, puisqu’elles suppriment tout l’attirail des bielles et des manivelles. Leur équilibra-
- tion est parfaite. Se prêtant merveilleusement aux grandes vitesses, elles permettent de développer de très grandes puissances sous un faible volume.
- Au point de vue dynamique, il en est tout autrement; les machines rotatives pèchent par une influence exagérée des parois et des frottements. La rotation du piston conduit à de longs joints qu’il est difficile de maintenir étanches sans un serrage considérable, et dont l’entretien est onéreux.
- Telles sont les principales causes qui ont fait échouer, dans la pratique, tant de combinaisons très ingénieuses et souvent fort simples en théorie.
- Les machines rotatives durent, en général, très peu, et leur rendement est très faible. Aux essais exécutés en 1874, à Philadelphie, la meilleure des nombreuses machines rotatives présentées au concours ne consommait pas moins de 45 kil. de vapeur par cheval et par heure; la plus défectueuse en dévorait 180 kil. C’est peu encourageant.
- Dans certaines circonstances, la machine rotative peut néanmoins, mais pour de petites forces seulement, s’imposer, à cau'se de sa très grande vitesse et de son peu d’encombrement.
- Tel est, par exemple, le cas de la machine Martin, représentée par les fig. i85 à 192.
- La vapeur admise en a sort par e, après avoir agi, comme on le comprend à l’aspect seul des figures, sur les palettes p, qui font joint, ainsi que leur cylindre, sur la règle r. La vapeur, admise sous ces palettes par deux gorges a'a', lubrifie les joints du piston avec les fonds du cylindre, dont les garnitures sont fixées par des doigts d.
- La vapeur qui pénètre en v appuie sur le piston le plateau compensateur B, de manière à rattraper l’usure. L’usure même des palettes p maintient d’elle-même leur étanchéité.
- Le démontage du moteur est, ainsi que l’indiquent les figures, des plus faciles.
- Le tableau ci-contre donne les caractéristiques des principaux types de ce système.
- N» du type PUIS- SANCE en chevaux DIAMÈTRE du piston en millimètres DIAMÈTRE du cylindre en millimètres LONGUEUR du piston Millimètres SURFACE du . piston Centim. carrés NOMBRE de tours
- 0 1/8 20 2 5 40 I 3,aoo
- I 1/2 40 5o Ho 4 i,5oo
- 2 l 60 7 5 100 7-5 1,000
- 3 2 80 100 i5o l5 750
- 4 4 80 100 3oo 3o 750
- 5 6 120 i5o 3oo 45 5oo
- 6 9 120 i5o 45o 67 5oo
- La machine Martin est, on le voit, très simple et
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- fort ingénieuse. Elle ne s’est pourtant pas répandue, bien qu’elle paraisse pouvoir s’adapter tout particulièrement aux très grandes vitesses à petites forces.
- LES MACHINES A DISQUE
- Les machines à disque présentent, en général, les mêmes avantages et les mêmes défauts que les moteurs rotatifs, simplicité cinématique, absence d’organes extérieurs, grande vitesse, joints diffi-
- FIG. l85 A l8q. — MACHINE ROTATIVE DE P. MARTIN.
- ciles à maintenir, frottements considérables, usure très dispendieuse. Elles se sont donc peu répandues, malgré les nombreux travaux dont elles ont été l’objet depuis leur invention, par Dakeyne, en i83o.
- Les deux moteurs que nous allons décrire se signalent par une grande originalité et par des détails de constrqction qui leur assurent une plus grande durée et un entretien plus facile.
- Machine de West.
- La machine de West, représentée par les figures ig3 à.196 peut être considérée comme d’un type mixte, à cylindres multiples, dont les pistons A, symétriquement disposés autour de l’arbre moteur H, appuient successivement sur le disque B qui roule sur leurs arrêtes et sur E, en faisant décrire, à son axe f, un pivotement sur de la crapaudine D.
- La vapeur'est distribuée par un tiroir circulaire K, mû par l’excentrique I, recevant la vapeur en c, à
- FIG, 1 () I
- l’extérieur, l’admettant aux cylindres par les orifices correspondants et la laissant s’échapper à
- FIG. I92
- l’intérieur de l’anneau C, par les orifices M et le tuyau N.
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- La détente commence à demi-course.
- Les joints du tiroir circulaire sont appliqués sur leurs glaces par la pression même de la vapeur.
- La marche de cette machine est très régulière, mais elle doit donner lieu à des frottements considérables.
- Machine de M. Beauchamp-Tower. ,
- La machine de M. Beauchamp-Tower, toute récente (*) et connue sous le nom de Tower sphe-rical Engine, est remarquable par son originalité; i’espère pouvoir faire comprendre le principe de
- son mouvement à l’aide de figures 197 à 200, empruntées à l'Engineering du 7 mars dernier.
- Les éléments de la machine se composent de deux secteurs sphériques dont les arêtes ou les tranches AtA2 et B, B2 se coupent à angles droits, et d’un plan ou d’un disque infiniment mince. Les secteurs A, A2 B, B2 peuvent tourner respectivement autour des rayons D et c, situés dans le plan
- du papier et faisant entre eux un angle de i35°.
- Les arêtes des secteurs font charnières autour de deux diamètres du disque.
- On peut considérer l’ensemble de ce mécanisme comme réduite à un joint de Cardan, dont les
- (’) Brevet anglais, n° 3953, 2 octobre 1879.
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- secteurs remplacent les tourillons, et le disque le croisillon qui les relie.
- Sur la figure 197, l’arête B, B2 se présente perpendiculairement au plan du papier.
- Pour passer de la figure 197 à la figure 198, la machine a dû tourner d’un huitième de révolution, ainsi que le secteur A, A2, autour de C, et que B, B2 autour de D; le point B2 est encore invisible derrière le plan du papier. On voit, sur cette figure, se développer, entre le disque et le segment A,A2, un espace À2 E, A2 B2, et un autre espace B, F2 B2 A2 s’ouvrir entre le disque et le secteur B, B2. Dans la figure 197, F2 touche A2, et les espaces compris entre le disque et les segments sont réduits à zéro.
- Après un second huitième de tour (fig. 199), le
- A’
- FIG. 197, iq8, I99 ET ICO
- premier espace compris entre le disque et le segment A, A2, s’est ouvert en grand, le second continue à s’ouvrir.
- Au bout du premier demi-tour (fig. 200), B2 a pris la place de B, et A2 celle de A, dans la figure 197; le premier espace commence à se fermer et le second, B,F2B2A2, achève de s’ouvrir.
- Pendant la seconde demi-révolution les mêmes phénomènes s’accomplissent, mais en ordre inverse.
- L’ensemble du système présente donc constamment quatre espaces ou, s’il est enfermé dans une sphère, quatre chambres, dont deux s’élargissent pendant que les deux autres diminuent de volume par le fait seul des liaisons du système et de la rotation des segments autour des axes C et D. Si donc on admet de la vapeur dans ces chambres pendant qu’elles se dilatent, et si on la laisse s’en échapper pendant qu’elles se contractent, la rota-
- tion des segments autour des axes C et D s’établira par le fait seul de cette distribution.
- On reconnaît sur les figures 20 x, 202 et 2o3, en K et K', les secteurs sphériques articulés sur deux diamètres du piston S, qui remplace le disque des figures schématiques, en O et H les axes D et C, en A et en At l’enveloppe sphérique du système.
- FIG. 201 ET 202. — ENSEMBLE DE LA MACHINE TOWER. — COUPE LONGITUDINALE ET PLAN
- La demi-sphère A, représentée en détail par les figures 204, 2o5 et 206 renferme les orifices d’admission et d’échappement reliés à leurs tuyaux en D et D,.
- Les chambres CC, communiquent par les conduits GGj (fig. 207 à 208) avec les lumières FF2 du
- FIG. 203. — ENSEMBLE DU JOINT DE CARDAN
- prolongement A3 de A, et avec le prolongement A2 de A par les lumières EEr
- Le prolongement A2 de A renferme un cylindre I (fig. 212 et 2i3) percé de conduites J,J2 pouvant ' communiquer avec E et munis d’une lumière J3 débouchant vers A2; enfin, il existe une communication entre E, et la lumière J2 sur la face du cylindre I qui s’applique sur le fond circulaire du secteur K. Ce fond coïncide avec le cercle déter-
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- miné par l’intersection du cylindre Aa et de la sphère A.
- La vapeur de la chambre C, se trouve donc admise par la lumière J* dans la sphère A, toutes les
- FIG. 2 04, 205 ET 206.
- DÉTAIL DE LA CULASSE A (FIG. 202)
- fois que cette lumière est découverte par les en tailles ki du segment K (fig. 217).
- FIG. 207 A 212. — DÉTAIL DE LA CULASSE A* (FIG. 202)
- La vapeur s’échappera, de même de A par J3 J, et la chambre d’échappement Ct.
- zzr !
- Pic* 212, 2i3 et 214. — détail du cylindre 1 (fig. 202) et des vis d’attache et de butée
- Le fond plat du segment K, agit donc, avec ses encoches, comme un tiroir vis-à-vis des lumières LJ.v
- Le fond du secteur et la lace du cylindre 1 fai-
- 8. — DÉTAIL DU SECTEUR K (FIG. 2o3)
- FIG. 215 A 2
- sant glace sont maintenus au contact par les vis de butée L (fig. 214) qui pressent le cylindre I sur K.
- FIG. 2l8, 219 ET 220. — DÉTAIL DU CYLINDRE H (FIG. 202J
- Les vis Lj servent à maintenir ce cylindre et à l’empêcher de tourner.
- DETAIL DU TISTON
- Le prolongement A3 de la sphère A, enveloppe également un cylindre M, représenté en détails par les figures 218 à 220.
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
- 25g
- Ce cylindre porte dés conduits d’admission et d’échappement N et N„ communiquant avec les lumières latérales F et F! de l’enveloppe A3 et, par les lumières du fond, N* et N3, avec la face du second secteur K,. Le fond du cylindre M et la face correspondante du secteur ne sont pas planes comme ceux du cylindre I et du premier secteur, mais Concave et convexe, et l'arbre auxiliaire O (fig. 2o3) leur est relié par un joint sphérique maintenu entre les deux pièces qui constituent le cylindre M. Cet arbre peut ainsi s’adapter aux légères
- déviations provenant de l’élasticité du moteur ou de défauts dans le montage, sans que les faces du cylindre M et du secteur ne cessent de rester en contact parfait.
- La face du secteur K, agit, avec ses encoches, sur la face de M comme un distributeur, ainsi que le secteur K sur la face de I, admettant la vapeur parN2 et l’échappant par N3. Le cylindre M est, à cet effet, maintenu par les vis L2 (fig. 214) et pressé sur K par les vis L.
- L’ensemble des secteurs K et K,, du disque-
- 228
- piston S et des arbres O et H, est représenté par la figure 2o3. Les figures 2i5 à 217 représentent le détail du secteur K forgé, comme le secteur K,, d’une seule pièce avec son arbre H.
- Les tourillons k s’articulent dans les charnières k’ des plaques s (fig. 221 à 227). Les secteurs font garniture étanche sur leurs enveloppes sphériques par les segments R R' engagés dans leurs rainures (fig. 2x8). Les pièces RR, se recouvrent et s’emboîtent suivant les surfaces courbes f ; R est poussé vers l’extérieur par un ressort r,, et R, dans une direction perpendiculaire, par un second ressort, de manière que les garnitures conservent toujours une courbe circulaire parfaite.
- R, s’appuie sur la garniture T (fig. 224) du coussinet s’, où pivote le tourillon k.
- Les segments K et K, sont, en outre, munis (fig. 2tô) de rainures k3 avec garnitures, s’appliquant sur la partie cylindrique q (fig. 221) du piston Q.
- Le piston Q porte (fig. 221 à 227) quatre entailles qy dans lesquelles s’emboîtent les charnières s. Ces charnières sont formées chacune par une plaque s vissée sur le piston, et portant une crapaudine st ajustée dans les glissières de qy.
- Le piston porte des garnitures U avec anneaux T pour les charnières s, pressés par des ressorts q3.
- Lorsque l’une des encoches k1 (fig. 2i5) des
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- r 260 ' La lumière électrique
- segments K ou Klt- découvre les lumières J8 ou N* *, la vapeur est admise dans les chambres comprises entre les segments et les pistons et dont le volume augmente ; lorsque k dépasse la lumière, la face du segment la ferme et la détente commence, pour se prolonger jusqu’à l’échappement, qui a lieu lorsque kt se présente devant J3 ou Ns.
- Le régulateur a (fig. 201) agit en serrant plus ou moins la valve d’admission ou de prise de vapeur reliée en f au levier d, que le manchon bc fait pivoter autour du point fixe e, malgré l’antagonisme d’un ressort agissant en d' et dont la tension détermine la vitesse de régime du moteur.
- Le graissage se fait par une pompe h, puisant de l’huile dans un réservoir g et l’injectant dans des tuyaux qui l’amènent aux divers organes du moteur.
- La machine de M. Tower repose, comme nous
- DIAMÈTRE PUISSANCE
- au frein en chevaux-vapeur a 5oo tours par minute
- la sphère Pressions de la chaudière
- en
- millimètres 3k.i5 4k.20 6k.3o 8k.40
- 100 0,93 1,25 1,87 2,5
- l3o 1,87 2,5 3,75 5
- l5o 3,24 6,5 8,64
- 180 S,io 6,83 10 i3,7
- 200 7,5 10, i5 20
- 23o 10,8q 14,5 22 29
- 25û i5 20, 3o 40
- 280 20 26,5 40 53
- 3oo 26 34,6 52 69
- 33o 33 44, 66 88
- 35o 41 55, 82 no
- 400 62 82, 123 164
- 460 87 116, 175 232
- 5oo 120 160, 240 320
- 56o 159 2l3, 3ig 426
- 610 205 274, 411 548
- 63c 234 312, 468 624
- l’avons dit sur l’emploi d’un croisillon de Cardan faisant piston dans une enveloppe sphérique. Ce n’est pas la première machine de ce genre (*), mais elle semble présenter, sur ses prédécesseurs, quelques avantages. L’angle de i35° compris entre les deux arbres O et H est tel, que la capacité offerte à la vapeur pendant une course est égale aux 9/10 environ du volume de la sphère qui enveloppe le piston.
- Les efforts sur les portées des arbres agissent toujours dans le même sens, c’est ce qui explique, en partie, la douceur et la régularité du mouvement de cette machine, bien que le mouvement de rotation de l’arbre O soit périodiquement
- f1) On peut citer, entre autres machines analogues au point de vue cinématique, celles de Taylor et Davies (1840), Lar-rivière et Bretwaite (1868), Duclos (1867), Wood (1847) et Geiss (1870).
- varié (’). Enfin, les joints se font par de larges surfaces de glissement et non par des arêtes de roulement et de glissement, si difficiles à maintenir étanches dans la plupart des machines à disque.
- La figure 228 représente l’ensemble du groupement d’une machine Tower et d’une dynamo Edi-son-Hopkinson actionnée directement, on voit que le moteur Tower se prête parfaitement à cet emploi par le peu de volume qu’il occupe.
- Le tableau ci-dessus, qui donne les principales dimensions des types courants du moteur Tower, achèvera de préciser les avantages qu’il présente à ce point de vue, très important pour la spécialité dont nous nous occupons.
- {A suivre.) Gustave Richard.
- SUR LES PILES A LIQUIDE ALCALIN
- ET
- LES PILES A OXYDE DE CUIVRE
- I. — GÉNÉRALITÉS
- Pour arriver à réaliser et à rendre pratiques les différents modèles de la pile à oxyde de cuivre dont nous avons fait connaître le principe en 1881, il a fallu nous livrer à une série assez étendue de recherches, dont les résultats peuvent offrir quelque intérêt (2).
- Le but que nous nous proposions était de constituer un élément voltaïque de longue durée, à montage permanent, et cependant susceptible d’un débit important et soutenu. Bien que ce problème présentât un intérêt très réel, il n’en existait alors, à notre connaissance, aucune solution satisfaisante. Les conditions à remplir pour qu’un couple puisse effectuer un travail de cette nature sont en effet fort difficiles à réunir : En premier lieu, il ne doit user
- (l) Haton de la Goupillière, Traité des mécanismes, page 200. .
- (*) Ces recherches faites en collaboration pendant plusieurs mois ont dû être, plus tard par suite de raisons particulières, poursuivies plus particulièrement par l’un d’entre nous, auquel est incombé le soin de déterminer les conditions pratiques d’emploi et de créer les modèles de la nouvelle pile.
- Au cours de ce travail, M. le Dr A. d’Arsonval a bien voulu nous prêter son précieux concours. Il a étudié plus spécialement les formes à donner à la pile pour en obtenir un grand débit et l’appliquer aux moteurs électriques. Nous avons conservé les dimensions de l’un de ces modèles (modèle à auge) qui est devenu un type courant. M. d’Arsonval a déjà publié les résultats principaux de ses expériences entreprises dans un but purement scientifique et amical. Nous tenons à le remercier, non seulement pour les études désintéressées qu’il a consacrées à notre appareil, mais encore pour l’influence heureuse que ses avis et ses conseils ont pu exercer sur la suite de nos recherches.
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- — 261
- de produits qu’à circuit fermé, ce qui élimine toutes les combinaisons à deux liquides, dans lesquelles le mélange des dissolutions, retardé ou non par des diaphragmes poreux, aboutit nécessairement à une dépense improductive, que l’on n’accepte qu’en raison de la faiblesse du débit (piles Daniell, Callaud) ou du peu de durée de l’action (pile Bunsen). Il faut donc que la combinaison cherchée soit à dépolarisant solide.
- Le métal attaquable doit, lui aussi, satisfaire à cette condition de ne pas réagir sur le liquide dans lequel il est plongé, lorsque la pile ne travaille point.
- En passant en revue la série des métaux que leur prix permettrait d’employer et celle des électrolytes qui les attaquent, on reconnaît que bien peu de combinaisons sont dans ce cas. Ce nombre se restreint encore, si l’on demande à l’action chimique entre le métal et le liquide un grand travail à circuit fermé. Il ne reste guère plus alors que le zinc dans les sels ammoniacaux ou le zinc très bien amalgamé dans les acides qui paraissent susceptibles de remplir le but. Mais les sels ammoniacaux ne peuvent dissoudre qu’une très faible quantité de zinc avant de donner naissance à des cristaux insolubles qui viennent masquer le métal; et quant au zinc amalgamé, il est très notablement dissous dans les acides étendus, ce qui donne lieu à une perte difficilement acceptable pour une pile constamment montée.
- Une autre combinaison répond heureusement mieux à ces exigences; c’est celle du zinc et d’une solution alcaline concentrée. Décrite à diverses reprises dans les traités spéciaux, elle avait été rappelée à l’attention des spécialistes au moment où nous commencions ces recherches, par diverses publications, entre autres celles relatives à la pile Reynier. La potasse ou la soude caustique, en effet, en solution à 3o ou 35 pour cent par exemple, possèdent les propriétés remarquables de ne pas attaquer le zinc en circuit ouvert (pas plus que l’étain, le plomb et quelques autres métaux), de posséder une très faible résistance électrique, enfin de pouvoir, quand les piles fonctionnent, dissoudre aussi rapidement que les acides des quantités considérables de métal, sans donner lieu à aucune cristallisation, ni à aucun dépôt nuisible.
- On pouvait donc espérer, en combinant l’ensemble, zinc et solution alcaline, avec un dépolarisant solide efficace réunir les conditions d’un élément pouvant rester monté pendant un temps très prolongé, comme la pile Leclanché, tout en fournissant sous un petit volume des courants constants et d’intensité notable, de plusieurs ampères par exemple.
- Dans cet ordre d’idées, l’essai, comme matière dépolarisante, des oxydes métalliques dont un grand nombre sont insolubles dans les alcalis, était natu-
- rellement indiqué. Pour tohs ceux que nous avons examinés, aucun ne paraît fournir des électrodes susceptibles d’un aussi fort débit que l’oxyde de cuivre.
- Le peroxyde de manganèse, un des premiers que nous ayons employés, est bien insoluble dans les lessives alcalines, ainsi que son produit de réduction. Il fournit, en circuit ouvert, une force électromotrice assez élevée, mais dans les éléments à alcali, de même que dans ceux à sel ammoniac, la polarisation se produit très vite pour un débit de quelque importance. Nous n’avons pas cru devoir poursuivre l’étude de cette combinaison, retrouvée et préconisée depuis par M. Leuchs.
- Les divers oxydes de fer naturels ou artificiels conduisent assez mal et ne se réduisent pas d’une façon bien appréciable dans la pile. Cependant, la couche légère d’oxyde formée par oxydation au moyen de la chaleur, sur des lames de fer placées au pôle positif, se réduit assez rapidement, de sorte que le fer ou la fonte n’ont pas besoin d’être décapés pour prendre le contact des dépolarisants, même solides.
- Cette faculté de donner avec l’électrode positive un contact assez bon conducteur pour permettre un bon fonctionnement de la pile, de bien prendre le contact, est très variable, non seulement avec la nature des oxydes, mais aussi avec leur état physique. C’est ainsi que l’oxyde de cuivre formé par grillage du cuivre à l’air, se trouve généralement dans de très bonnes conditions d’emploi, tandis que l’oxyde précipité chimiquement prend beaucoup plus mal le contact de l’électrode.
- Le bioxyde de mercure qui semblerait devoir posséder des propriétés très voisines de celles de l’oxyde de cuivre, dépolarise lentement et mal, soit qu’on l’emploie avec un support de cuivre, de fer, de charbon ou même de mercure.
- Les oxydes des métaux précieux (argent, platine, or) donnent des forces électromotrices élevées et dépolarisent régulièrement. L’oxyde d’argent a donné à M. d’Arsonval une force électromotrice de plus de 1 volt et demi. Malheureusement le prix du produit et le poids moléculaire très élevé de l’argenLen rendent l’emploi très limité. La pile ainsi formée n’est pas complètement réversible : l’argent réduit de l’oxyde parle travail de la pile n’absorbe l’oxygène électrolytique que d’une façon incomplète, tandis qu’avec le cuivre l’absorption est intégrale jusqu’à parfaite oxydation. Nous remarquerons à ce propos que la pile Skrivanow, à chlorure d’argent, doit très probablement ses propriétés dépolarisantes uniquement à l’oxyde qu se forme par l’action du liquide alcalin.
- On obtient en effet les mêmes forces électromotrices par l’emploi de l’oxyde, ou du chlorure : ce dernier, ayant une chaleur de formation beaucoup plus élevée que celle de l’oxyde, ne donnerait évi-
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- 202 LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- demment pas la même force électromotrice s’il ne subissait une transformation préalable.
- On pouvait espérer des forces électromotrices élevées avec les oxydes supérieurs de nickel et de cobalt obtenus par la recharge électrique des éléments fonctionnant comme piles secondaires ; mais ces produits prennent trop mal le contact des supports. L’oxyde de bismuth au contraire, qui se forme en employant le sous-nitrate, peut servir facilement de dépolarisant, mais il est très inférieur à l’oxyde de cuivre et ne prend, par la recharge, qu’une faible force électromotrice.
- Le bioxyde de plomb ne saurait être employé, car l’oxyde auquel il donne naissance est soluble dans la lessive alcaline.
- II. — DÉTAILS DE CONSTRUCTION
- Après avoir reconnu d’une manière générale que, l’association des propriétés de l’oxyde de cuivre et de celles des solutions alcalines permettant de réaliser un couple d’une longue durée à grand débit, il nous restait à lui donner des formes simples et appropriées aux différents usages.
- L’emploi des dépolarisants solides sous forme d’agglomérées a été très préconisée dans ces derniers temps, et nous avons d’abord cherché à mettre l’oxyde de cuivre sous cette forme. Nous sommes arrivés à obtenir des produits jouissant de propriétés dépolarisantes énergiques et résistaient très bien à l’action dissolvante des alcalis caustiques : on les préparait en mélangeant à l’oxyde de cuivre une petite quantité d’oxychlorure de magnésium, et moulant la matière sur un support métallique, pour assurer le contact. Ce mode d’emploi de l’oxyde permet de former aisément des éléments de petit volume et de grande surface ; cependant il faut remarquer que, dans les conditions les plus habituelles, lorsque la pile ne doit pas être rechargée après épuisement, ces plaques agglomérées deviennent, comme dans la pile Le-clanché, un résidu inutile, et le travail employé à leur fabrication se trouve complètement perdu ; au contraire, le cuivre métallique pur provenant de la réduction de l’oxyde non mélangé est loin d’être sans valeur. Il nous a par suite semblé plus pratique d’appliquer l’oxyde sur le support conducteur qui dans ce cas doit être horizontal, par la seule action de son poids. Nous avons déjà décrit divers modèles construits dans ces conditions (•) et dans lesquels le dépolarisant repose sur Tin plateau ou mieux au fond d’un vase métallique. C’est en somme la forme la plus convenable pour de très nombreuses applications : l’emploi des
- agglomérées doit être réservé à des cas spéciaux.
- Dans ces éléments, le zinc est placé à la partie supérieure, et, pendant le travail, la solution très dense de zincate de potasse qui prend naissance, tombe au fond du vase où elle forme une couche sirupeuse, de sorte que le zinc se trouve jusqu’à la fin en contact avec le liquide alcalin non saturé qui doit l’attaquer.
- L’attaque est, dans ces conditions, d’une régularité parfaite, tandis que des lames de zinc plongeant jusqu’au fond des piles du même genre s’usent d’une façon croissante depuis le fond jusqu’à la surface. Une lame de 3 millimètres d’épaisseur, placée horizontalement peut s’user assez régulièrement pour n’avoir plus à la fin que 2 à 3 dixièmes de millimètre. Dans les piles maintenues en repos, la séparation entre la solution de potasse et la solution saturée de zincate qui tombe au fond, peut être assez nette pour permettre de renouveler le liquide excitateur en siphonant les parties saturées pour les remplacer.
- La soude donne sensiblement les mêmes résultats que la potasse, tant comme force électromotrice que comme résistance intérieure des éléments. Nous employons en général la potasse, ainsi que nous l’avons déjà indiqué, pour éviter toute formation de sels grimpants. Cependant cet inconvénient peut être évité dans les grands éléments en recouvrant simplement la surface d’une couche d’un liquide non nuisible à la soude.
- Il y a intérêt à se servir de solutions assez concentrées, à 3o ou 40 pour cent par exemple. En effet la solution renfermant 5 à 6 pour cent de potasse ne dissout que très peu d’oxyde de zinc ; et une solution de zincate alcalin précipité de l’oxyde de zinc lorsqu’on l’étend d’eau. Il y a donc une proportion relative d’alcali inutilisé, d’autant plus grande que la solution est moins concentrée. Lorsque dans la pile, la solution alcaline est saturée, l’attaque du zinc continue néanmoins, à circuit fermé, mais alors l’oxyde de zinc se dépose tant au fond du vase que sur le zinc, qu’il recouvre d’une croûte assez dure : l’apparition de ces dépôts indique l’épuisement de la pile.
- L’acide carbonique contenu dans l’air est absorbé par la potasse des piles, surtout si la surface n’est protégée, ni par un couvercle ni par une couche de liquide. Cette absorption, peu rapide du reste, ne présente pas d’autre inconvénient que de faire perdre inutilement la quantité de potasse passée à l’état de carbonate. Lorsque la solution alcaline est saturée d’oxyde de zinc et qu’elle reste exposée pendant assez longtemps à l’action de l’air, elle laisse déposer des cristaux insolubles dans l’eau qui paraissent être de l’oxyde ou de l’hydrate de zinc.
- Un inconvénient assez grave se présente dans
- C) Voir La Lumière Electrique, n° du 21 juillet iti83.
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- 263
- presque toutes les piles que l’oii destine à rester montées pendant un temps prolongé : c’est que le zinc, thème à circuit ouvert, s’attaque assez rapidement aü niveau du liquide et jusqu’à une petite distance ah-dessous de la surface. Il peut ainsi se couper complètement, même lorsqu’il a une grande épaisseur et le fonctionnement de l’élément se trouve arrêté. L’emploi de vernis isolants ou de tubes protecteurs en caoutchouc ne supprime pas cette difficulté. Si l’on suspend le zinc par un fil ou une tige d’un métal non soluble, on forme un couple local qui détruit rapidement l’électrode au point d’attache. Nous avons eu l’idée avec M. d’Ar-sonval, d’employer comme support du zinc, une tige ou lame de laiton ou de cuivre amalgamé plongeant au-dessous du niveau du liquide.
- Le zinc amalgamé ne forme par couple avec le
- d’être assez facilement transportables et de posséder une grande solidité, caractère des plus importants pour des éléments renfermant un liquidé caustique.
- Dans l’un de ces modèles, figure i, le vase extérieur, d’un diamètre de omog, a l’aspect d’un obus. Il constitue le pôle positif de l’élément ; un tenon A, venu de fonte, sert à fixer la lame conductrice AC destinée aux jonctions. L’extérieur du vase est paraffiné à chaud, de façon à le rendre inoxydable et à empêcher les dérivations. Le zinc D est formé par un cylindre de 0,02 de diamètre, soudé à une tige de laiton amalgamée K fixée au bouchon de caoutchouc G et portant la borne F. Le bouchon est en outre traversé par un tube métallique terminé par une soupape H formée par un tube de caoutchouc fendu.
- MC.
- métal amalgamé, même après un fort long temps d’immersion.
- Cette solution si simple a une importance pratique très sérieuse; nous l’avons adoptée pour toutes les piles de grande durée, le zinc est toujours complètement immergé et suspendu à un conducteur de laiton amalgamé relié à la borne d’attache.
- III. — NOUVELLES FORMES D’ÉLÉMENTS.
- Suivant les usages auxquels on les destine, les piles à oxyde de cuivre peuvent être mises sous les formes les plus variées. Outre les modèles que nous avons déjà décrits (') nous en avons combiné d’autres, à vase extérieur en fonte, qui présentent l’avantage d’être hermétiquement clos,
- (>) Voir La Lumière Electrique, n° du 21 juillet
- FIG. 2
- Ces éléments sont généralement livrés remplis de la solution de potasse, de sorte que pour les monter, il suffit d’y verser la dose convenable d’oxyde de cuivre qui se répartit sur le fond, en B, et de fermer l’élément au moyen du bouchon de caoutchouc portant le zinc. Cette disposition est particulièrement convenable, pour le service intérieur des appartements (téléphones, sonneries). Ce modèle peut donner un débit allant jusqu’à 2 ampères. Un modèle plus petit, de 5 centimètres de diamètre suffit amplement pour un service de plusieurs années sur une sonnerie d’appartement.
- La figure 2 représente un autre type d’élément hermétique plus récemment mis en usage. ILest à grande surface (om22 de diamètre) et peut débiter jusqu’à 8 ou 10 ampères, ce qui permet de l’employer aux mêmes usages que les piles Bunsen, au bichromate, etc. (Charge des accumulateurs, éclai-
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- 2Ô4
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- rage domestique, galvanoplastie, nickelage, bobines d’induction, analyse spectrale, etc.) La disposition de cet élément est d’ailleurs très analogue à celle du précédent. L’oxyde de cuivre B est également réparti sur le fond du vase ; le zinc D, constitué par une longue lame enroulée sous forme de spirale. pour présenter une grande surface, est suspendu à un couvercle d’ébonite G fixé sur l’ouverture du vase au moyen d’une bride évidée en fer et de 3 écrans : une rondelle de caoutchouc souple assure l’étanchéité du joint.
- Ces éléments de grand modèle renferment la même charge que nos grands éléments à auge (2 kilogr. de potasse et o kil. 900 d’oxyde de cuivre et peuvent les remplacer dans toutes leurs applications.. Ils peuvent donner un travail considérable. Par exemple une batterie d’éléments à auge a pu fournir. plus dé 200 heures d’éclairage sur une^lampe Edison de 5 bougies. En employant 6 éléments on a pu pendant près de deux mois faire' un travail de nickelage, à raison de 7 heures par jour, qui nécessitait l’emploi de trois éléments , Bunsen : ceux-ci devaient être remontés tous les deux jours et étaient loin de donner un courant aussi constant, ce qui causait de nombreuses difficultés.
- Ces modèles en fonte présentent la propriété remarquable de pouvoir donner sans polarisation un débit plus considérable que des .éléments correspondants non métalliques dont la surface conductrice en contact avec l'oxyde de cuivre serait aussi grande. Comme fine se dégage pas d’hydrogène sur la fonte, il nous semble que sa grande surface doit néanmoins se charger d’hydrogène occlus qui se transporte progressivement jusqu’à l’oxyde de cuivre, et concourir ainsi d’une façon continue à l'action dépolarisante.
- IV. — PILES REVERSIBLES.
- Il nous reste à déterminer des dispositions pratiques de piles réversibles, à petit et à grand débit. Lorsqu’une pile à oxyde de, cuivre est épuisée et qu’on la fait traverser par un courant de sens convenable, l’oxygène qui se porte au pôle positif est absorbé intégralement par le cuivre réduit ; mais si le support de la matière dépolarisante est en cuivre, celui-ci se dissout en petite quantité en colorant le liquide en bleu. Cependant le cuivre provenant de la réduction de l’oxyde n’est nullement dissous. Nous avons reconnu que, en employant comme support une surface de fer ou de fonte on évite toute attaque et dissolution de cuivre, pourvu que l’oxyde employé ait été exempt à l’origine de cuivre métallique. La difficulté sérieuse réside dans le dépôt du zinc : le métal se dispose sous une forme qui n’est pas suffisamment cohérente, surtout
- lorsqu’on veut obtenir des épaisseurs un peu grandes.
- Nous évitons cet inconvénient, soit en précipitant le zinc sur une très grande surface de laiton amalgamé, ou de cuivre amalgamé, par exemple sur une masse de planure de cuivre, soit en le précipitant sur une surface horizontale de laiton amalgamé recouverte d’un excès de mercure et munie de cavités dans lesquelles se loge ce métal. La partie inférieure de ce support est du reste recouverte d’un enduit isolant. Le zinc ne peut donc se déposer qu’à sa surface, et, comme il s’amal7 game immédiatement, le dépôt devient cohérent et peut servir sans perte à donner une nouvelle somme d’électricité par sa dissolution. . , :
- Nous espérons pouvoir faire connaître prochainement dés modèles définitifs de piles réversibles construits d’après ces données.
- F. de Lalande et G. Chaperon.
- CHRONIQUE DE L’ÉTRANGER
- , Correspondances spéciales
- Allemagne
- progrès scientifique. — On sait que M. Krizik a basé sa lampe différentielle sur le principe que l’action exercée par un solénoïde sur un noyau à double cône reste constante dans toutes les positions relatives des deux éléments agissants, pendant la moitié du chemin du noyau. Aujourd’hui, nous avons à enregistrer un travail de M. le docteur Boettcher, de Leipzig, qui prouve que cette force constante n’existe pas et que l’action du noyau à double cône ne diffère pas beaucoup de l’action d’un noyau cylindrique. M. Boettcher a fait dés essais avec un noyau cylindrique et un autre à double cône, dont la longueur était égale à trois fois celle du solénoïde agissant. :
- La. figure 1 donne un diagramme de l’action du solénoïde sur le noyau à double cône, et la' figure 2 un diagramme de l’action sur le noyau cylindrique, l’intensité du courant et, par suite, l’intensité de la force magnétique restant les mêmes.
- Pendant que l’action du magnétisme sur la résistance des corps solides est constatée par MM. Thomson, Beetz, etc., l’action sur la résistance des liquides vient d’être niée par M. le docteur Neesen, de Berlin. M. Neesen a soumis une solution de sulfate de fer à une recherche spéciale; l’influence d’une magnétisation axiale n’est pas appréciable.
- progrès technique. — La ville de Francfort possède, comme on sait, un réseau télégraphique
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
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- pouf annoncer les incendies à la station centrale des pompiers. Pour ces lignes, on a employé des câblés souterrains auxquels il arrive chaque année, â plusieurs reprises, d’être endommagés par les ouvriers du gaz. Pour rechercher les défauts, M. le Dp Nippoldt, chef du service télégraphique, a imaginé une méthode très ingénieuse.
- Lorsqu’un défaut d’isolement vient déranger le
- FIG. I
- service télégraphique, on cherche les deux stations entre lesquelles le dérangement a lieu et on met la station la plus voisine de la station centrale en communication avec la terre. En même temps, on pose une ligne auxiliaire, afin que le service télégraphique ne soit pas interrompu. Les employés sont très habitués à ce travail, de sorte que la construc-
- F1Ü. 2
- tion d’une ligne auxiliaire se fait en une ou deux heures. Quand la ligne auxiliaire est terminée, on l’intercale au lieu du câble défectueux. Après cela, on place une seconde ligne parallèle à la première. Il serait possible d’éviter cette seconde ligne, si on voulait interrompre le service télégraphique de la ligne pendant les quelques minutes que durent les mesures.
- Les appareils nécessaires pour ces mesures sont :
- i° Une pile de 20 à 80 éléments Siemens (éléments à diaphragme de papier mâché), suivant la , résistance de la dérivation;
- 20 Une règle de 3 mètres avec un fil d’acier tendu et un contact glissant;
- 3° Un galvanomètre sensible monté sur un trépied, comme les instruments de nivellement ;
- 40 Deux commutateurs ;
- 5° Quatre fils de connexion de 2m de longueur ;
- 6° Deux fils de connexion de 8m de longueur.
- \
- *-i)
- Tri‘n
- I rlilllt _____J—
- FIG* 3
- Il faut que les fils nos 5 et 6 aient la même section que le câble ;
- 7° Une petite table pour supporter la règle et les commutateurs.
- On prend des mesures de résistance à chaque bout du câble; les fig. 3 et 4 montrent la disposition des appareils.
- La fig. 3 donne la disposition quand on mesure à la station A, la fig. 4 quand on mesure à la station B.
- AB estle câble défectueux, BC et AC la ligne auxi-
- FIG. 4
- liaire qui sert aux mesures, AC et BC la règle à fil tendu.
- Le calcul se fait très facilement.
- Soient x la résistance du câble de la station A jusqu’au défaut ;
- y la résistance du câble de la station B jusqu’au défaut;
- w la résistance de la ligne auxiliaire ;
- a la résistance de la longueur AD du fil d’acier, lorsqu’on prend la mesure à la station A;
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- b la résistance correspondante de BC; .. c la résistance totale du fil tendu.
- Quand le galvanomètre reste immobile quand on ferme le circuit, on a
- a x b y
- c—a y + c—b x + w’
- d’où on tire :
- *=+r); r==ïh(x +y)
- Maintenant on connaît la longueur l en mètres du
- câble par le plan de son tracé. On a alors à la sta-
- tion A :
- x = —£-= l mètres a + b (0
- et à la station B :
- r— —È-, l mètres .7 + b (2)
- La dernière équation sert au contrôle du calcul. La précision de la mesure dépend des résistances w et c pendant les deux mesures. La température du câble étant assez protégée contre les variations par l’isolant même, il ne reste qu’à protéger le fil d’acier contre le soleil et la pluie.
- La fig. 5 donne la disposition détaillée des appareils.
- En tenant compte des fils de connexion, les équations i et 2 prennent la forme :
- <'+2°)- ,ü-(/ + 20) ~ ,a
- O
- 4
- C’est par hasard, et grâce à l’obligeance de M. Nippoldt, que nous avons eu l’occasion d’assister à des mesures de ce genre à Francfort.
- On se sert des commutateurs pour augmenter
- lièi/le fie mesure.
- Liijne un.riliuire.
- Tern
- -l K
- m,i,F
- Caille
- Df’jüiU
- filai ion A.
- Station H.
- FIG. 5
- la précision de la mesure, et par conséquent on a à prendre à chaque station quatre mesures dont on prend la moyenne. Les mesures que nous avons
- prises à Francfort donnaient :
- Station Q :
- Pôle + à la terre. . i 158om 1 156 » (
- Pôle — à la terre. . 1 Station D : 1 157 » ( 1 157 * '
- Pôle + à la terre. . 1 S; j
- Pôle — à la terre . 1 26 » 1 j 26 » )
- Longueur des fils de connexion, 2m vesp. iom. Longueur totale du câble défecteux SSS^oo. Il en résulte la distance du défaut du câble à la station Bertegale à
- 26
- —ï—;—r . 335,00— i2,co= 3o“co 157 + 26 ’ ’ J
- ayant interrompu notre voyage pour assister à cette mesure, nous avons eu cette satisfaction que deux heures après, le morceau endommagé se trouvait dans notre valise.
- En terminant, il nous semble utile de dire qu’on peut employer des rhéostats au lieu de la règle de trois mètres. Dans ce cas, on peut employer la méthode aussi pour des lignes plus longues.
- Nous avons reçu une lettre de MM. Siemens frères et C% à Charlottenburg, dans laquelle ils nous annoncent une innovation relative aux lampes à arc. A l’Exposition de M. Schuckert, à Vienne, nous avions établi une disposition pour démontrer la supéiiorité de la lumière électrique à arc sur la lumière à incandescence. Par un simple mouve ment, on pouvait remplacer cinq lampes Edison de huit bougies, alimentées par une très petite machine dynamo, par une lampe à arc, qui exigeait seulement 3,5 ampères (’) et 57 volts. Grâce à deux galvanomètres Deprez, il était possible de se
- L’endroit où se trouvait le défaut était, à un centimètre près, celui que nous avions calculé. Et
- (6 La grande lampe Schuckert prenait 280 ampères environ.
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ ‘ 267,
- convaincre que le débit d’énergie électrique en volt-ampères était absolument le même dans les deux cas.
- Maintenant, M. Siemens frères ont réussi à obtenir de petits arcs de 2 ampères et 35 à 40 volts, par suite d’une amélioration de leurs crayons de charbon. Qu’il nous soit permis d’intercaler ici une observation personnelle. Nous avons trouvé que la tension normale d’un bon arc est de 5o volts environ avec les charbons usuels. Mais si l’intensité du courant s’abaisse à six ampères, il faut une plus grande tension pour maintenir l’arc. Nous sommés arrivé à des tensions de 200 volts. Et si on prend l’intensité du courant très petite, comme dans la bobine RuhmkorfF, la tension d’un arc de trois millimètres est de plus de 3 000 volts. Alors si les charbons de MM. Siemens n’exigent pas plus de 35-40 volts, nous sommes sûr qu’ils contiennent un mélange pour diminuer la résistance de l’arc.
- Pour employer les charbons, il suffit d’un mécanisme très simple (fig. 6). On laisse tomber le charbon supérieur par un trou percé dans un disque de cuivre, dont le diamètre est un peu plus petit que celui du charbon. Alors le charbon tombe à mesure qu’il se consume. Pour le charbon inférieur, on emploie une disposition analogue. Le charbon est pressé par un ressort à travers un tube de cuivre muni de trois petits crochets de cuivre aiguisés comme un couteau. La longueur de l’arc est réglée par un solénoïde qui agit sur un noyau attaché au système supérieur mobile.
- Quant à la simplicité, cette lampe ne laisse rien à désirer. Les lampes sont intercalées en dériva tion comme les lampes à incandescence, qui sont destinées dans une foule d’applications à être remplacées par elles d’après les intentions de MM. Siemens. Le prix du charbon consommé par heure ne s’élève qu’à 2,5 c. Nous ferons très prochainement des essais, dont nous communiquerons le résultat dans un prochain numéro.
- Fr. Uppenborn.
- Angleterre
- Une nouvelle méthode de localiser les défauts des cables sous-marins. — A la dernière séance de la Society of Telegraph Engineers and Electricians, M. Latimer Clark, l’éminent ingénieur
- des télégraphes, a fait la lecture d’une communication de M. Mance, qui est aujourd’hui occupé à examiner les câbles du golfe de Perse, sur une nouvelle méthode de rechercher la position des défauts des câbles sous-marins. M. Mance connaît cette méthode depuis quatre ans, mais il ne l’a pas publiée plus tôt, parce qu’il désirait en essayer les avantages par des opérations sur de vrais câbles, pendant une période considérable. C’est une modification de l’essai ordinaire par le pont de Wheatstone, par lequel on élimine le courant tellurique qui circule dans le câble et l’effet de polarisation du défaut.
- Pour éliminer le courant tellurique en cherchant un défaut avec le pont de Wheatstone, on a jusqu’ici eu l’habitude de mesurer la résistance du câble et du défaut avec le courant positif de la pile d’abord et ensuite avec le courant négatif. Ces deux résultats obtenus avec les pôles renversés de la pile permettaient à l’observateur d’arriver à la résistance du conducteur et du défaut, malgré, le dérangement provenant du courant de terre traversant le câble. La vraie résistance est de fait la moyenne harmonique des . deux résultats. Sur les lignes de terre, le courant tellurique peut être, éliminé simplement en reliant le galvanomètre en circuit avec le pont, avant d’appliquer la pile d’essai.
- . Le courant terrestre écarte l’aiguille du zéro, mais elle, peut y être ramenée par le réglage de l’aimant du galvanomètre. Le courant tellurique l traverse alors l’instrument, mais le faux zéro ainsi obtenu est vrai pour la mesure de résistance qui est faite ensuite. Pour les câbles sous-marins, on obtient un zéro faux en introduisant une résistance égale à celle de la pile entre la jonction des bobines proportionnelles du pont et de la terie. Par ce moyen le courant tellurique peut passer à la terre à travers le pont et par conséquent aussi en partie à travers le galvanomètre, bien que la pile d’essai ne soit pas appliquée. Le faux zéro obtenu de cette manière est maintenu pendant l’application du courant d’essai, et la résistance de la pile remplace celle qu’on lui avait substituée avant.
- La méthode de M. Mance fait disparaître la nécessité de prendre des observations avec des courants renversés. Son idée est de mesurer la résistance du conducteur avec les bobines proportionnelles du pont dont chacune est égale a 100 ohms, d’abord, ensuite de les remplacer vivement par des bobines proportionnelles de 1000 ohms chacune, et enfin de mesurer la résistance du conducteur de nouveau. Avec ces deux résultats, le courant tellurique est éliminé.
- Soient :
- R, la résistance du conducteur mesurée avec les bobines de 100 ohms du pont,
- FIG. 6
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- R2 la même résistance avec les bobines de 1 oco ^ ohms, .'
- r la résistance de la pile d’essai, qui doit être i aussi faible que possible,
- alors nous aurons : -
- 2 r + iogo X R1 = A 2 r + 100 xRs = B (R2 + 1000) — (Ri + 100) = C et
- tormule dans laquelle x — la résistance cherchée du conducteur et du défaut.
- M. Mance déclare, avoir obtenu des résultats forts exacts par cette méthode, et qu’il a imaginé une; forme spéciale de pont pour la rendre plus pratique.
- l’action de l’électricité sur les poussières de l’air. — Les brouillards épais de Londres et le désir de trouver des moyens pour les rendre moins sévères, ont depuis quelques années amené plusieurs physiciens anglais à étudier la nature et les propriétés de la poussière et de la fumée dans l’atmosphère, et le Dr Oliver Lodge, qui vient d’être nommé professeur de physique du nouveau « City and Guilds of London Technical College » à South Kensington, Londres, a dernièrement étudié ce sujet à un nouveau point de vue. En 1870, le Dr John Tyndall observait un espace sombre au-dessus de tous les corps chauds examinés à travers un rayon de lumière dans une atmosphère pleine de poussière, et il l’attribuait à l’absence de particules de poussière dans l’espace immédiatement au-dessus du corps. En 1881, lord Rayleigh observait que l’espace au-dessous d’un corps froid était également sombre, et on en tira la conclusion que le courant d’air montant dans un cas et descendant dans l’autre est libre de poussière. Le Dr Lodge et M. Clark, ont, depuis, étudié ce phénomène, et ils ont trouvé qu’il y a une mince couche d’air pratiquement libre de poussière autour de tous les corps plus chauds que l’atmosphère. L’épaisseur de cette couche d’air augmente avec la température. Le Dr Lodge explique ce fait en supposant un bombardement moléculaire partant de toutes les surfaces chaudes au moyen duquel les particules de poussière sont éloignées de force et maintenues à une distance de la surface, c’est-à-dire un bombardement différentiel des molécules d’Jtir sur les deux faces d’une particule de poussière, comme on croit qu’il se produit sur les ailettes du radiomètre de M. Crookes.
- Près d’une surface froide, le bombardement est relativement faible et par cette raison un corps plus froid que l’atmosphère se couvre vite de
- poussière, tandis, qu’un autre plus chaud que l’atmosphère reste propre.'Beaucoup de personnes ont remarqué ce fait très ordinaire. Le dépôt de suie dans une cheminée et de poussière sur la neige est facilitée par ce fait, et M. Aiken a proposé de construire un filtre d’air en faisant passer l’air entre une surface chaude et une autre froide de manière à forcer la poussière vers la dernière. Le Dr Lodge a cependant trouvé un moyen plus eîficace que celui-ci pour supprimer la poussière dans l’air. Il décharge de l’électricité dans l’air et les particules de poussière qui semblent s’attirer mutuellement par l’induction, s’attachent ensemble l’une à l’autre comme de la limaille de fer dans un champ magnétique. Une faible charge suffit parfois pour provoquer cette action de conglomération, une forte charge attire forcément les particules à la surface du corps électrisé.
- Un faible brouillard ou nuage de vapeur dans une cloche électrisée est transformée de la même manière en un brouillard épais et en gouttes de pluie. La fumée est également rassemblée par l’électricité et l’air en est délivré. Une des expériences dû Dr Lodge consiste à brûler un peu de fil de magnésium et électriser la fumée par quelques tours d’une machine électrique de Voss. Par ce moyen la fumée est transformée en une poudre douce qui ressemble à des cristaux de neige, chaque particule étant allongée et pointant vers la tige de décharge de la machine électrique, indiquant ainsi les lignes de force électrostatique. En brûlant de la térébenthine, la fumée noire et épaisse légèrement électrisée se rassemble en flocons d’environ 25mmde long. Une chambre remplie de fumée de térébenthine au point de rendre invisible un bec de gaz commencera à s’éclaircir une minute ou deux après le commencement de l’action de la machine électrique et un quart d’heure après on peut entrer dans la chambre et y observer les murs couverts de filaments de suie, et plus particulièrement les tuyaux métalliques et d’autres objets facilement chargés par l’induction, dé la même manière les vapeurs d’acide sulfureux, de chlore, etc. sont éliminées en présence de la vapeur d’eau par la décharge électrique, et le Dr Lodge a fait entrevoir la possibilité de purifier l’atmosphère viciée des tunnels par ce moyen.
- Toutefois, son explication des nuages orageux mérite plutôt d’être prise au sérieux. C’est un vieux dicton que le tonnerre purifie l’air, et l’effet en question en est peut-être la cause autant que la production d’ozone par l’éclair. La présence de l’électricité dans un nuage diffus aurait une tendance à faire coaguler la vapeur et former un nuage orageux épais, qui ferait descendre le nuage' sous forme de lourdes gouttes de pluie quand l’augmentation de potentiel déterminerait un éclair ou une décharge. A part de l’action purifiante de la pluie,
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- il y aurait dans l’atmosphère électrisée une tendance à éloigner la poussière flottante et ses germes par une action de ce genre et de les repousser vers la surface de la terre.
- UN COLLIMATEUR A ÉTINCELLES ÉLECTRIQUES.
- — A la séance de la British Association for the advancement of science, tenu à Cheltenham, en 1875, le Dr G. Johnstone Stoney F.-R.-S., vice-président de la Royal Society, de Dublin, a proposé d’employer l’étincelle électrique, dans le but de régler les télescopes réflecteurs. Un appareil imaginé par lui sur cette base a dernièrement été essayé avec un très bon résultat.
- Le nouveau collimateur, qui a été construit par M. Howard Grubb M.-S., F.-R.-S., forme une lunette courte d’une longueur fôcale de 27 centimètres et d’une ouverture de 5 centimètres ; en s’en servant, on le place dans la monture de l’oculaire d’un grand télescope.
- Une petite bobine Ruhmkorff sert à produire une étincelle entre les pointes de platine au foyer de cet instrument, et la lumière de l’étincelle partant du collimateur est réfléchie par le petit miroir du télescope de Newton auquel le collimateur est appliqué et arrive ainsi au grand miroir.
- En poussant l’oculaire et les pointes de platine du collimateur un peu en dedans de son foyer, on fait diverger légèrement le rayon de lumière dans sa route le long du grand télescope, et il tombe normalement sur le grand miroir. Si tout est bien réglé, le rayon de lumière réfléchi par le grand miroir reviendra sur ses pas et rentrera dans le collimateur, où il formera une image coïncidant avec l’étincelle. Tout défaut de réglage se traduira immédiatement par l’image dans le champ visuel du collimateur qui ne coïncidera plus avec l’étincelle. En commençant une observation de nuit avec le grand télescope, les miroirs sont d’abord réglés de la façon ordinaire. Le collimateur est alors placé dans la monture de l’oculaire, et si le télescope a été convenablement réglé, l’image de l’étincelle ne se trouvera pas éloignée de l’étincelle même de plus qu’un quart ou un tiers du champ visuel de l’oculaire du collimateur. Le réglage est alors complété en modifiant la ligne de collimation de la monture de l’oculaire et en faisant coïncider l’image de l’étincelle avec celle-ci. Afin de faciliter cette opération, la monture de l’oculaire n’est pas rigidement attachée au tube du télescope, mais montée sur une plaque triangulaire sur le côté du télescope par des vis qui agissent contre des ressorts aux coins, et c’est par ces vis que le réglage s’effectue. Le réglage optique ainsi obtenu est, dit-on, plus parfait que celui qu’on a jusqu’ici pu obtenir avec les télescopes réflecteurs, et comme le procédé prend moins d’une demi-minute de temps, on
- peut le répéter chaque fois'que le télescope est dirigé vers un nouvel objet.
- le procès télégraphique. — Le procès intenté à l’Eastern Telegrah Company par la Central News Company pour la publication prétendue d’une dépêche annonçant la chute de Tel-el-Kebir, vient de finir, et le jury a trouvé qu’il n’y avait pas de divulgation de la part des défendants; mais, en même temps, que la dépêche de Sir Charles Wilson, dans laquelle il est démontré que M. Smith a pris les renseignements envoyés à Sir James Anderson, à Londres, et qui fut publiée par l’Exchange Company, était indirectement dérivée du télégramme de la Central News, que les plaignants prétendaient avoir été divulgué. Nous avons donc cette situation que Sir C. Wilson, un employé du gouvernement, a publié les renseignements contenus dans une dépêche particulière permettant ainsi aux ri-vaux de l’envoyeur de la dépêche d’anticiper les nouvelles qu’elle contenait, et d’annuler son but. Evidemment, ceci n’est pas juste, et bien que l’Eastern Telegraph Company soit exonérée, le cas est dur pour la Central News. Sans doute, un employé du gouvernement, comme Sir Charles Wilson, a le droit d’employer les renseignements qui passent sur une ligne du gouvernement (comme celle d’Ismaïlia à Port-Saïd) mais seulement dans l’intérêt du service public. Assurément, il n’avait pas le droit de rendre publics des renseignements puisés dans une dépêche particulière, et par cela même détruire la valeur de la dépêche en question.
- J. Munro.
- REVUE DES TRAVAUX
- RÉCENTS EN ÉLECTRICITÉ
- La Conférence internationale des électriciens
- Voici le texte des résolutions qui ont été prises à la dernière conférence des électriciens :
- i° unités électriques proprement dites
- Première résolution. — L’ohm légal est la résistance d’une colonne de mercure de 1 millimètre carré de section et de 106 centimètres de longueur, à la température de la glace fondante.
- Deuxième résolution. — La conférence émet le vœu que le gouvernement français veuille bien transmettre cette résolution aux divers Etats, et en recommande l’adoption internationale. _
- Troisième résolution. — La conférence recommande la construction d’étalons primaires en mercure conformes à la résolution précédemmênt
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- àjô la LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- adoptée et, concurremment, l’emploi d’échelles de résistances secondaires en alliages solides, qui seront fréquemment comparées entre elles et avec l’étalon primaire.
- Quatrième résolution. — L’ampère est le courant dont la mesure absolue est de io-1 en unités électromagnétiques C. G. S.
- Cinquième résolution. — Le volt est la force électromotrice qui maintient le courant d’un ampère dans un conducteur dont la résistance est l’ohm légal.
- 2° COURANTS ÉLECTRIQUES ET PARATONNERRES
- Première résolution. — Il est à désirer que les résultats des observations recueillies par les diverses administrations soient envoyés chaque année au bureau international des administrations télégraphiques à Berne, qui en fera un relevé et le communiquera aux gouvernements.
- Deuxième résolution. — La conférence émet le vœu que les observations des courants terrestres soient poursuivies dans tous les pays.
- 3° ÉTALON DE LUMIERE
- Résolution. — L’unité pratique de lumière simple est la quantité de lumière de même espèce émise en direction normale par un centimètre carré de surface de platine fondu, à la température de solidification.
- L’unité pratique de lumière blanche est la quantité de lumière émise normalement par là même source.
- Ces résolutions, en ce qui concerne les deux questions les plus importantes, la fixation de l’ohm et celle de l’étalon de lumière, appellent quelques réflexions.
- En premier lieu, le chiffre de 106 centimètres adopté pour la longueur représentant l’ohm légal, ne fait pas cette unité égale à l’ohm réel exprimé en unités CG S. C’est une sorte de moyenne prise , entre les divers résultats présentés et qui a été choisie parce qu’elle formait un nombre rond. Les résultats les plus récents oscillaient entre io5,4 et io6,3; il nous semble qu’on eût bien fait de déterminer lequel d’entre ces nombres se rapprochait le plus de la vérité, de se rendre compte des causes d’erreur des méthodes employées et de provoquer au besoin de nouvelles déterminations. On eût, en attendant un résultat plus certain, conservé comme étalon celui de l’association britannique employé xjusqu’ici, et on eût déterminé la longueur de colonne mercurielle correspondant à cet étalon provisoire. L’unité adoptée ne peut être définitive, et nous ne voyons pas quel avantage il y a à introduire une nouvelle unité provisoire plutôt que de conserver l'ancienne; - - > .. .
- Quant à l’étalon de lumière, il peut sembler à> première vue très difficile à réaliser ; mais s’il demande une certaine habileté chez l’opérateur, il peut néanmoins être reproduit avec une grande précision, et ce n’est qu’après avoir vu l’expérience de la fusion du platine que les membres de la conférence l’ont adopté. Il constituera certainement une bonne unité de référence, mais il reste encore un point à résoudre : l’établissement d’étalons pratiques qui seront rapportés à ce premier étalon, et qui, présentant plus de fixité que les étalons actuels, seront susceptibles d’être facilement employés dans les mesures courantes. La lampe à pétroles légers proposée par M. Von Hefner Alteneck, pourra peut-être être employée dans ce but.
- Sur l’étalon absolu de lumière, par M. J. Violle (*).
- « L’étude de la radiation émise par l’argent fondu avait essentiellement pour but de vérifier le principe de la méthode qui consiste à prendre comme étalon de lumière un métal à son point de fusion, suivant l’idée que j’avais formulée au Congrès international des électriciens en 1881.
- * Les recherches préliminaires ayant établi la constance du rayonnement pendant toute la durée de la solidification, j’ai pu aborder avec sûreté la réalisation de l’étalon absolu.
- « Je prends comme unité absolue de lumière la radiation émise par une surface de ic<1 de platine à son point de solidification.
- « Il suffit d’augmenter la surface pour obtenir un multiple déterminé de l’unité.
- « La lampe Carcel, type Dumas et Régnault, ayant été adoptée comme étalon secondaire usuel, j’ai dû chercher, en premier lieu, à établir la valeur de cette lampe relativement à mon étalon prototype. Par différentes méthodes bien concordantes, j’ai trouvé pour valeur de la lampe Carcel normale C
- d’où, en tenant compte des surfaces, on conclut que l’intensité intrinsèque de notre étalon est, à très peu près, onze fois celle de la lampe Carcel.
- « J’ai opéré également sur les foyers électriques. La comparaison avec l’étalon s’est montrée pratiquement très satisfaisante. Je rapporterai seulement les expériences faites avec les lampes à incandescence, dont la constance et la couleur rendent la comparaison avec le platine très facile et très sûre.
- « La lampe à incandescence (système Swan)
- (*) Note présentée à l’Académie des Sciences dans la séance du 28 avril 1884; . . .. .
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
- 27.1
- était alimentée par une batterie de trente accumulateurs de Kabath. Une boîte de résistance intercalée dans le circuit permettait de faire varier le régime. Toutes les minutes, un observateur notait l’intensité i du courant et la chute de potentiel e entre les bornes de la lampe. Il suffisait donc de relever l’instant de chaque mesure photométrique pour connaître le régime correspondant de la lampe et, par suite, son pouvoir éclairant E, des expériences spéciales effectuées au commencement et à la fin de chaque séance ayant établi ce pouvoir éclairant pour différentes valeurs de et. Les valeurs relatives de E, inscrites plus bas, étant déduites des mesures électriques, sont indépendantes des variations possibles de la lampe Carcel.
- « Pour effectuer la comparaison de la lampe électrique à l’étalon, on s’est servi d’un photomètre Bunsen, que l’on pouvait déplacer entre les deux sources séparées l’une de l’autre par une distance horizontale de 4 mètres. Les rayons émis verticalement par le platine étant rabattus horizontalement au moyen d’un miroir à 45°, la distance effective totale était de 4“,5o environ. Elle a été déterminée chaque fois exactement; nous la désignerons par A; nous appellerons D la distance du platine au photomètre.
- « Dans une première séance, trois observateurs ont fait chacun six mesures. Des dix-huit déterminations ainsi obtenues, on peut déduire autant de
- valeurs de l’expression représentant l’in-
- tensité, en carcels, de la lumière que réfléchit le miroir placé au-dessus du platine. Relativement aux observateurs, ces valeurs se partagent en trois groupes, dont les moyennes respectives sont :
- G...................................... 7,oi8
- M...................................... 7,oi6
- V...................................... 7 ,o35
- Moyenne...... 7,023
- « Relativement au régime de la lampe, elles se divisent encore en trois groupes :
- i e ie E D D* ED2
- (A-D;2 (A-U)2
- 0,88 48,2 42,4 1,64 3o6o 4,275 7,oii (7 exp)
- » 48,5 42,7 1,75 3o33 4,067 7,066 (3 »)
- » 48,4 42,6 i,7i 3040 4.108 7,023 (8 » '
- Moyenne 7,023
- « Dans une dernière séance, on fit varier beau-
- coup plus le régime de la lampe ; le tableau suivant résume les observations :
- i e ie E I) D2 ED2
- (A—D)2 (A-D)2
- 0,86 47.7 41 i,35 3140 5,177 6,989 (3 exp',
- » 47,9 41,2 1,37 3i3o 5,071 6,947 (2 •)
- » 48 41,3 i,38 3i3o 5,071 6,998 (2 » )
- 0,89 49,3 43,9 1,70 3o3o 4, i35 7,029 (3 ' • )
- 0,90 49,5 44,6 1,80 2995 3,857 6,943 (2 »)
- Moyenne 6,986
- « Les mesures photométriques s’accordent bien avec les mesures électriques. Elles donneraient
- pour la carcel normale C = > valeur très voi-
- sine de celle que nous avons trouvée directement.
- « En résumé, le platine à son point de fusion remplit les conditions que l’on doit exiger d’un étalon absolu de lumière : il repose sur un phénomène physique parfaitement défini et constant, et, d’une grandeur convenable, il constitue un terme de comparaison pratique avec les étalons usuels. »
- Sur l’application des lois de l’induction à la théorie hélio-électrique des perturbations du magnétisme terrestre, par M. Quet (<).
- « Les travaux que j’ai adressés, dans ces derniers temps, à l’Académie peuvent être considérés à deux points de vue :
- « D’un côté, ils comprennent une suite de propositions nouvelles sur l’induction électrique, par exemple la loi de l’induction produite par le mouvement de translation d’un système de courants électriques; une autre loi sur l’induction due à la rotation du système autour d’un axe; des propositions sur l’induction causée par la variation d’intensité des courants, soit dans un cercle ou dans une spirale plate, ou bien daqs un solénoïde sphérique, soit encore dans un système quelconque de circuits plans de très petites dimensions, et aussi diverses autres lois.
- « D’un autre côté, j’ai appliqué ces lois à la discussion précise de la théorie, dans laquelle la plupart des variations du magnétisme terrestre sont attribuées à l’action directe du soleil sur notre globe. C’est ainsi que j’ai trouvé, pour les princi-
- (*) Note présentée à l’Académie des sciences, dans la séance du 28 avril i883.
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- 272
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- pales forces élémentaires d’induction, une période d’un jour solaire moyen, une inégalité horaire de douze mois, une variation annuelle et une période dont la durée est égale à celle de la rotation apparente du soleil autour de son axe. Cette dernière période, qui est constatée par de nombreuses observations, n’est donnée que par la théorie de l’action directe; au besoin, elle pourrait faire connaître, à l’aide de simples observations magnétiques, la vitesse de rotation du soleil autour de son axe.
- « Quel que soit le sort que l’avenir réserve à la théorie de l’action directe, les propositions et les lois que j’ai démontrées n’en subsisteront pas moins; celles-ci forment donc, dès aujourd’hui, les diverses parties d’un chapitre nouveau de la mécanique électrique.
- « Je vais maintenant examiner avec quelques détails les effets des orages électriques du soleil sur la terre. Ces orages se passent très loin de nous et l’on pourrait craindre que, à cause de l’énorme distance, le contre-coup sur la terre ne fût insénsible, si les variations d’intensité n’étaient excessives et hors de toute proportion avec les changements que nous pouvons opérer nous-mêmes dans les courants électriques. Mais on peut lever celte difficulté. Supposons, pour un moment, que les courants du soleil soient distribués, à sa surface, sur des cercles parallèles, se succédant d’hectomètre en hectomètre, et que la masse induite située à la distance de la terre se trouve dans le grand cercle parallèle à ces courants; d’après les lois et les calculs que jai donnés dans les Comptes rendus du tome XCVII (p. 800 et 993), pour la même variation d’intensité, l’induction solaire est au moins double de celle du multiplicateur de comparaison; elle est donc sensible comme cette dernière. Les courants solaires ne sont pas distribués comme nous venons de le supposer, mais cela n’empêche pas de voir ainsi qu’il est possible d’obtenir une induction sensible sur la terre par des variations des courants solaires du même ordre de grandeur que celles de nos courants voltaïques. C’est aussi ce que l’on peut montrer de la manière suivante : Supposons que les courants solaires soient égaux, parallèles, de même aire de circuit, qu’ils éprouvent la même variation d’intensité et induisent une masse placée, à la distance de la terre, dans le plan mené parallèlement aux circuits par le centre du soleil. En outre, admettons qu’il y ait un courant par chaque mètre cube du volume de l’astre et que l’aire du circuit àoit d’un décimètre carré : la force d’induction produite par chaque courant sera très faible et, d’après mes formules des Comptes rendus, tome XCVII, p. 63g, elle se trouvera représentée par^p^, ou par 0,4592.1 o-24si l’aire w du circuit est un dé-
- cimètre carré et que R soit la distance de la terre au soleil. Or le nombre de mètres cubes du soleil est à peu près 1,3826. io27, ce qui constitue un très puissant multiplicateur. La résultante est donc 634,89^, ou environ 8 fois l'induction sensible qui nous a déjà servi de terme de comparaison.
- « Lorsque les courants solaires varient brusque ment d’intensité, la force d’induction, qui en résulte, doit saisir simultanément toutes les parties du fluide électrique de la terre, et les perturbations magnétiques, qui en sont la conséquence, doivent commencer simultanément sur tous les points du globe : c’est, en effet, ce qui arrive lorsque les perturbations présentent un certain degré de généralité, par exemple dans les perturbations et orages magnétiques qui se sont succédé du 11 au 13 août 1880; des relevés photographiques ont été faits, indiquant les variations des éléments magnétiques correspondantes aux diverses heures de chaque localité. M. Grylls Adam a dressé les cartes de ces perturbations en ramenant le temps local à celui de Greenwich : un coup d’œil sur ces cartes suffit polir constater que les perturbations ont commencé simultanément dans toutes les stations d’observations magnétiques.
- « L’observation a montré que les perturbations magnétiques ont une période décennale calquée sensiblement sur celle des taches solaires. Les uns, admettant l’égalité parfaite des deux périodes, en ont conclu que les deux phénomènes doivent avoir une cause première commune. D’autres, ne voyant pas quel rapport il peut y avoir entre les taches du soleil et les perturbations magnétiques de notre globe, et n’ayant pas d’ailleurs la certitude que les deux périodes soient rigoureusement égales, ont douté de cette égalité et par suite de l’existence d’une cause première commune. Cette deuxième difficulté ne se rencontre pas dans la théorie hélioélectrique des perturbations magnétiques, puisque la cause des perturbations est dans le soleil tout aussi bien que celle des taches; on peut alors concevoir plus aisément une cause première commune, et une simple comparaison aide à cette conception : on n’a qu’à se rappeler les expériences que j’ai présentées à l’Académie en i852, et dans lesquelles j’employais une machine de Ruhmkorff, un œuf électrique et un galvanomètre. Lorsque le marteau de la machine était soulevé, l’aiguille du galvanomètre se déviait et il se produisait dans l’œuf une colonne de lumière stratifiée dont les couches obscures, vues par les bords, présentaient l’apparence de taches parallèles. En remplaçant l’aiguille par une spirale d’induction, on aurait à la fois, dans des lieux différents, des taches sur une colonne lumineuse et une induction électrique. Cette comparaison doit être laissée dans les limites très restreintes que j’ai indiquées, ma pensée n’étant
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- nullement d’examiner ici la nature et l’origine des taches solaires.
- « Au reste, des faits particuliers semblent confirmer l’idée d’une relation entre les taches solaires et les perturbations magnétiques de la terre. M. Carrington remarqua un jour dans un groupe de taches solaires une émission subite de vive lumière qui dura de nhi8m à nh23m, le 2 décembre 1857; et dans ce moment même les appareils de Kew enregistraient une forte perturbation magnétique. En 1859, M. Armstrong observa, le icr septembre, une coïncidence du même genre. »
- Résistance apparente de l’arc voltaïque des phares, par M. F. Lucas
- « L’arc voltaïque ordinaire des phares (lumière simple), jaillit entre les pointes de deux charbons Carré, de i6mm de diamètre, dont l’écartement est maintenu à peu près constant (4““ en moyenne) par l’action d'un régulateur Serrin. L’introduction d’un arc voltaïque dans un circuit desservi par une machine magnéto-électrique à courants alternatifs produit toujours une diminution de l’intensité moyenne du courant; les choses se passent comme si l’arc était lui-même un conducteur dont la résistance Ç serait une fonction de deux variables, savoir : l’intensité I du courant électrique et l’écartement e des pointes des charbons. On peut donc poser
- (0 S=<p(i)'M6)
- <P et 'J' étant deux fonctions inconnues qu’il s’agit de déterminer.
- « Pour étudier la fonction cp (I), on peut attribuer à e une valeur constante et faire varier I. Pour réaliser des expériences de cette nature, c’est-à-dire pour conserver à e une valeur à peu près invariable malgré les variations du courant, il serait difficile de donner à l’arc voltaïque une hauteur appréciable ; il est facile, au contraire, de rendre e à peu près nul en maintenant au contact les deux bases circulaires des crayons; de cette manière <j/ (e) devient <]> (o) et prend une valeur constante que l’on peut représenter par l’unité. J’ai donc mis en contact par leurs pointes deux crayons Carré de i6mm de diamètre et de. om,40 de longueur libre entre leurs douilles de bronze. La résistance à froid de ce système (non compris l’augmentation de résistance résultant de la solution de continuité au contact des pointes) avait pour valeur o0hm,i35. Sous le passage d’un courant d’intensité I, la résistance propre/ des deux crayons était donnée par la formule
- (2) v = oo.-l35(,_—,J—),
- que j’ai précédemment établie et indiquée dans les Comptes rendus du 3i mars dernier. Adoptant pour la machine magnéto-électrique un mode d’attelage fixe (les deux circuits en tension), je faisais varier l’intensité du courant électrique en disposant d’une part, du nombre n des tours que l’induit faisait par minute, et d’autre part, de la longueur des câbles de cuivre (d’une résistance de o0hm,000464 par mètre courant) que je faisais entrer dans le circuit extérieur. Pour chaque valeur de ï, mesurée au moyen d’un électro-dynamomètre, la résistance totale R du circuit extérieur était donnée par la formule
- (3) R =
- I2T°lts, 88 + OvoU,2l8 «
- I
- — Oohm,254 — Oollm, 00254 11,
- dont j’ai fait connaître l’origine dans une Note insérée aux Comptes rendus du 17 mars. En déduisant de R, d’une part, la résistance/ des charbons et, d’autre part, la résistance connue des câbles de cuivre, j’obtenais, pour chaque valeur de I, la résistance ? (I) correspondante pour un arc voltaïque de hauteur presque nulle qui jaillissait entre les pointes des deux charbons. Dans ces expériences, l’intensité I a varié depuis 4oamp jusqu’à 75amp, et j’ai reconnu que les résultats obtenus sont représentés avec une grande approximation par la formule empirique
- (4) <? (b=o°hm,4o ( 1 — —i—y
- \ 8o"mP /
- « La formule (1) devient, par conséquent
- (5) ç = ooh-,4o(1-g5^î+)w.
- « Il reste à déterminer la nature de la fonction de l’écartement des charbons ; j’ai réalisé dans ce but une autre série d’expériences. La résistance à froid du système de deux charbons de i6“m de diamètre employés dans ces nouvelles expériences était de o°hm,094 ; il entrait dans le circuit 49“ de câble de cuivre, présentant une résistance de o°hm,o23; la vitesse de rotation de l’induit restait constante (n = 430 tours par minute), dans toutes les expériences. L’intensité I du courant devenait, dans ces conditions, une fonction de l’écartement e des pointes des charbons; avec un écartement sensiblement nul, j’ai obtenu 74amp,36; avec 4mm d’écartement, on avait 58amp,i7; avec 9“”, l’intensité tombait à 34a,np,3o; pour un écartement de iomm, l’arc voltaïque s’éteignait et le courant ne passait plus ; les résultats des expériences ont pu s’exprimer par la formule empirique
- (6) I «= 75»-p( i--—s y ---
- \ i6mul)(b7/
- (9 Note présentée à l’Académie des sciences, dans la séance du 28 avril 1884.
- dans laquelle e peut varier depuis zéro jusqu’à
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- 5^.
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- « Pour chaque valeur de I, la résistance totale R du circuit extérieur était donnée par la formule
- 7)
- R =
- io6',oit8f 58
- — iohm,346.
- « En déduisant de R la résistance des câbles de cuivre, ainsi que celle des charbons, on obtenait
- (8)
- _ io6TOlt9,58 o°hm,o,Q4I _ hm -, I 25“>“P + I,2l ’4 ’
- pour valeur de la résistance spéciale de l’arc voltaïque.
- « Cela posé, considérons les formules (5), (6) et (8). Attribuant à e une valeur comprise entre o et 9, j’obtiens I par la formule (6) ; portant cette valeur de I dans la formule (8), j’obtiens Ç; remplaçant ensuiteI et Ç parleurs valeurs dans la formule (5), je calcule ^ (£)- On peut ainsi déduire des expériences les valeurs de (e) qui correspondent à diverses valeurs de la variable e. Les résultats ainsi obtenus m’ont conduit à la formule empirique
- 9) $ (e) = 1 + -E—.
- v imra,4
- « Ainsi, en dernière analyse, la résistance Ç de l’arc voltaïque peut être représentée par la formule
- 10) l = o0hm, 40 ( 1 — —-—) ( 1 + —-—).
- ' V 8oami’/ V imm,4/
- « Avec une intensité de 5o ampères et un écartement de om,oo4 entre les pointes des crayons Carré, conditions normales de la production de l’arc voltaïque de nos phares, la résistance de cet arc est de o0hm,58.
- La lampe électrique Hauck.
- Nous empruntons au numéro de juillet i883 du journal Zeitschrift für Elektrotechnik la description d’une nouvelle lampe électrique brevetée par M. W. Ph. Hauck. Se trouvant placé dans des conditions spéciales où il était obligé de produire de la lumière électrique avec des piles au bichromate de potasse, l’inventeur a constaté qu’aucnn des régulateurs à arc actuellement existants ne répondait d’une façon satisfaisante aux besoins de la circonstance. La force électromotrice des piles au bichromate de potasse décroissant très rapidement il faut que la résistance de l’arc soit variable à chaque instant. En adoptant l’appareil représenté en vue perspective et en coupe dans la figure ci-jqinte, M. Hauck est arrivé à produire une lumière absolument constante.
- Les charbons c sont reliés entré eux par une courroie qui part d’un des charbons O passe pardessus les poulies A B et S et va se rattacher au toit de la caisse qui renferme tout le système. Il
- résulte de ce mode de liaison que le charbon supérieur parcourt de haut en bas un chemin double de celui parcouru en sens inverse par le charbon inférieur rapport qui correspond à l’usure inégale des deux pôles.
- Les poulies A et B sont montées aux extrémités d’une sorte de fléau H mobile autour du point I et commandé par un cadre G. Ce cadre est relié à un noyau en fer doux M qui affecte la forme d’un
- fer à cheval et dont les extrémités plongent dans l’intérieur de deux bobines N. Lorsque le noyau M est attiré, la poulie A se soulève et la poulie B s’abaisse ; dès que le courant diminue d’intensité M se déplace en sens inverse sous l’influence du ressort antagoniste V et le fléau s’incline de façon à faire monter la poulie B et descendre la poulie A. Le porte-charbon supérieur est plus pesant que le porte-charbon inférieur ; dans ces conditions il est indispensable pour transmettre le mouvement à ces porte-charbons d’introduire une résistance qui fasse équilibre à la différence des poids.
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- M. Hauck atteint ce résultat en faisant passer la courroie O O' sur une troisième poulie E dentée sur une portion de sa circonférence et de son épaisseur et engrenant avec un pignon monté sur le même arbre que la roue F. Cette roue F est munie d’un frein mobile autour de l’axe J et dont la partie haute porte à droite un bras garni d’une vis e' et à gauche un ressort e.
- Au moment de l’allumage, dès que le courant passe, la pièce M est attirée le système des roues de transmission se met en mouvement : le charbon supérieur s’élève et le charbon inférieur s’abaisse. Ce mouvement se continue jusqu’au moment où le ressort e, venant buter contre la vis K l’action du frein fasse équilibre à celle du solénoïde. La vis K permet de régler à volonté la longueur de l’arc.
- Lorsque par suite de l’usure des charbons l’arc vient à augmenter de longueur, sa résistance devenant plus grande l’intensité du courant diminue le noyau M se déplace de gauche à droite et les roues de transmission se mettent à tourner en sens inverse, ce qui a pour résultat de rapprocher les charbons. Dans ce mouvement le frein agit par son poids et cela jusqu’au moment où la vis e vient buter contre la paroi supérieure de la boîte ; à partir de là la roue F quitte le frein et les charbons pourraient se rejoindre brusquement si le ressort R n’était disposé de façon à modérer le mouvement de la roue F.
- Nous aurons donné une idée à peu près complète de la lampe de M. Hauck si nous mentionnons encore à la partie basse de l’appareil de vis U, V, ayant pour but la première de limiter, la longueur maxima de l’arc et la deuxième de régler la tension du ressort qui tend à arracher le noyau ; de fer doux.
- Note sur le phénomène de Hall par M. Herbert Tomlinson.
- Dans une communication intitulée « L’influence de la traction longitudinale et transversale sur l’action des forces physiques », j’ai mis en lumière ce fait qu’il y a une ressemblance marquée entre le tableau de « coefficients de rotation », dressé par le professeur Hall, et celui fait par moi-même d’après les résultats de mes expériences sur les effets ‘ d’une traction mécanique transversale sur la résistance spécifique électrique des métaux. La comparaison des deux colonnes ci-dessous prouve qu’à l’exception du platine les métaux gardent le même ; ordre à peu près dans les deux, et que le fer et le nickel se font remarquer l’un en première ligne, j l’autre en dernière dans les listes. Ce dernier métal j mérite spécialement l’attention, parce que la trac- , tion longitudinale, dans de certaines limites, diminue la résistance électrique malgré l’augmentation !
- 1 de longueur et la diminution de section qui en est la conséquence. -
- NOM du métal COEFFICIENT de rotation Modification temporaire de la résistance spécifique par unité, produite par l’augmentation temporaire de longueur par unité; + signifie augmentation de résistance par la traction transversale.
- Fer +78,0 +2,618
- Zinc 4- i5,o 2,113
- Etain — 0,2 +l,630
- Plomb .... O + i,6i3
- Platine .... — 2,4 +2,23q
- Argent — 8,6 + 1,617
- Cuivre —10,0 +î,oo5
- Ailumine .... —5o,o 0.420
- Nickel — 120,0 —8,860
- On pourrait alors supposer que les résultats obtenus par Hall peuvent trouver leur explication dans le fait que la résistance électrique des bandes de métal employées par lui serait modifiée par la tension mécanique provoquée par l’effort qu’il faut pour se déplacer à travers les lignes de force magnétique. M. Shelford Bidwell a cependant fait voir dans sa dernière communication intéressante à la Société royale et à la Société de physique que le phénomène de Hall ne peut pas être expliqué de cette manière. Néanmoins, comme il ne paraît pas improbable qu’il existe une relation indirecte quelconque entre la modification de la résistance électrique produite par l’effort mécanique et le phénomène de Hall, je suis presque certain que les expériences sur le coefficient de rotation du nickel dans lequel la température varie jusqu’à ioo° C, ou dans lequel les bandes sont sujettes à différentes tractions mécaniques, aideraient à décider la question de savoir si des efforts purement mécaniques peuvent être regardé? comme cause du phénomène. Car il a été démontré que pour ce métal la diminution màxima de résistance provoquée par une traction longitudinale à ioo° C, est moins que la moitié de celle observée à i5°, et en outre que tandis que la traction longitudinale jusqu’à une certaine limite produit une diminution de résistance, la traction transversale qui dépasse cette limite est suivie d’une augmentation de résistance.
- Dans le Philosophical Magazine, du mois de septembre 1881, M. Hall a fait remarquer que le courant transversal obtenu avec une bande en nickel est de beaucoup augmenté par une élévation de température, toutes les autres Conditions demeurant les mêmes. Mais je crois que des expériences dans ce sens ne sont pas tout à fait concluantes, et, de fait, l’examen des chiffres de la colonne qui indique les valeurs du coefficient de rotation prouve, pour les dix premières expériences sur dix-huit que l’augmentation de température cause
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- une diminution du courant transversal. Si on parvient à démontrer que le phénomène de Hall est le résultat d’une tension mécanique, je suis porté à croire qu’une augmentation de température de i5 à ioo° C provoquera une diminution du courant transversal.
- Les expériences de M. Bidwell tendent en grande partie à prouver que le phénomène de Hall peut être expliqué par l’action combinée d’une tension mécanique et de certains effets Peltier.
- Dans ce cas, il me semble que nous devons pouvoir vérifier cette théorie au moyen de deux éléments thermo-électriques reliés ensemble et avec un galvanomètre sensible en plaçant un élément dans une région refroidie et l’autre dans une région chauffée. Ou bien nous pourrions couvrir la bande d’une matière quelconque d’une bonne conductibilité pour la chaleur et observer l’augmentation graduelle du courant transversal avec le temps quand l’électro-aimant est excité, et la diminution graduelle quand la tension électro-magnétique est supprimée. De fait, par la disposition actuelle de MM. Hall et Bidwell, cette augmentation et diminution graduelles semblent devoir se produire, car bien^que les bandes mêmes, non montées et exposées à l’air, se refroidiraient rapidement, la matière non conductrice demanderait quelque temps pour gagner comme pour perdre la chaleur que lui fournit la bande.
- Le téléphone de M. Ducousso.
- Dans les postes télégraphiques généralement employés, les courants induits qui transmettent et reproduisent la parole parcourent dans les deux postes les bobines d’induction et les bobines des récepteurs ; il suffirait cependant qu’à la transmission le fil fin de la bobine d’induction soit dans le circuit de ligne, et qu’à la réception il n’y ait dans ce circuit que les récepteurs. On a abandonné l’emploi d’interrupteurs actionnés à la main, et qui permettaient suivant que l’on transmettait ou que l’on recevait, de placer dans le circuit le générateur ou les récepteurs. Il est probable que, en raison de la tension élevée des courants téléphoniques la résistance des bobines qui se trouve inutilement dans le circuit n’affaiblit pas sensiblement l'intensité de ces courants; mais ces bobines sont munies de noyaux magnétiques, qui nécessairement réagissent sur les bobines, et cet effet peut nuire à la netteté de l’audition. s Le téléphone de M. Ducousso est disposé de manière à utiliser la bobine de fil fin aussi bien à la transmission qu’à la réception. Il se compose d’un noyau en fer doux C, dont l’un des pôles est en présence du diaphragme ordinaire en fer doux. Sur le noyau est enroulée la bobine B d’un grand nombre de tours de fil fin, correspondant au circuit
- de ligne. A côté, sur le même noyau, se trouve la bobine A, enroulée d’un gros ; fil, correspondant au circuit de pile et microphone. ?
- 5 TsuppUm r
- Les variations d’intensité du courant primaire dans ce dernier circuit déterminent des courants induits dans la bobine B, en raison de son voisi-
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- nage,'et aussi parl’interhiédiaîre du noyau enfer doux C, lequel est le siège d’un état magnétique variable, dépendant du’courant primaire. Au poste de réception, le microphone étant muet, le noyau C est aimanté d’une manière constante; mais les courants induits ou autres passant dans la bobine B modifieront ce magnétisme suivant leur forme, et le diaphragme sera semblablemeut actionné.
- Dans les postes ordinaires, où on emploie généralement deux récepteurs, les bobines inductrices des deux téléphones sont placées en tension; il en est de même des bobines induites. Cependant, pour des cas particuliers, il peut être préférable de placer les bobines inductrices en quantité et les bobines induites en tension, ou bien encore on peut avoir deux pilés et un microphone, agissant sur lés mêmes récepteurs.
- L’absence d’un aimant permanent en acier rend la construction de cet appareil plus simple, et son emploi plus commode. Il est d’une grande légèreté et d’une forme assez gracieuse.
- L’auteur invoque pour son appareil les avantages suivants :
- i° Suppression de l’aimant permanent en acier;
- 2° Disposition permettant l’utilisation complète des résistances intérieures, aussi bien à la transmission qu’à la réception ;
- 3° Facilité de grouper les bobines inductrices et induites en tension ou en quantité.
- Mesures relatives à la machine dynamo-électrique Fein, par le Dr Dietrich.
- La machine Fein a été décrite dans une autre partie de ce recueil (*); nous nous bornerons à rappeler ici qu’on a cherché à augmenter l’énergie des actions inductives dans cette machine, qui ressemble comme disposition générale de tout point à celle de Gramme, en prolongeant les armatures ordinaires au moyen de pièces en fer doux ayant la forme d’entonnoirs et venant embrasser les spirès intérieures de l’anneau. M. Dietrich publie aujourd’hui (Elektrotechnische Zeitschrift, avril 1884) les résultats de quelques expériences faites avec une machine Fein n° 4, dans laquelle les armatures en entonnoir se trouvaient amovibles; ces résultats, que nous croyons intéressant de reproduire, permettent d’apprécier l’efficacité de la disposition adoptée dans ces machines.
- On se rend très nettement compte de l’influence des armatures supplémentaires en traçant les courbes caractéristiques, dans lesquelles les intensités sont prises pour abscisses et les forces électromotrices pour ordonnées pour une vitesse de rotation v. On trouve, par exemple, pour une vitesse de
- (') La Lumière Electrique, vol. IV, p. S9.
- 1 5oo tours par minuté, eh appelant I l’inteiisité du courant et P la diminution de force électromotricé lorsque l’on enlève les armatures mobiles, les chiffres suivants :
- 1=7 10 i3 16 19
- P = 16 o/o 12 °/o 9 °/o 6 °/o 5 °/°.
- On a de même, en désignant par E la force électromotrice, par I l’intensité, par D la différence de potentiel aux bornes, par ID le travail électrique disponible:
- Résistance extérieure en ohms= 2 34567
- Diminution de E,
- de I et de D = 7,5 °/o 9 °/o 12 0/0 Ib °/o 19 °/o 21 5 0/0
- Diminution de
- ID........= 14 °/o 17 0/0 23 0/0 28 0/0 34 0/0 38 0/0
- On voit donc que plus le courant est énergique et moins l’influence des armatures mobiles est notable. Au point de vue du magnétisme rémanent, il est intéressant de remarquer que pour une vitesse de 1 5oo tours à la minute et une résistance extérieure de 5 000 ohms, la différence de potentiel mesurée aux bornes de la machine est de 22 volts avec les armatures mobiles, et tombe à 16 volts lorsque l’on enlève ces mêmes armatures.
- Etude du voltamètre A cuivre, par H. Ham-merl (»).
- Pour des densités de courant de plus en plus grandes, on sait que le dépôt de cuivre, d’abord lisse, devient mamelonné, puis peu cohérent et se mélange d’hydrure de cuivre. La solution s’appauvrit au voisinage de l’électrode négative, et il en résulte des phénomènes de polarisation qui font baisser l’intensité du courant. L’auteur s’est proposé de déterminer pour quelles densités de courant ces changements prennent assez d’importance pour altérer les mesures d’intensité de courant au moyen du poids de cuivre précipité.
- Un circuit contient une pile de 6 à 10 bunsens, une boussole des tangentes et deux voltamètres à cuivre, dont un reste invariable dans une série d’observations. Le sulfate de cuivre a été soigneusement débarrassé de fer et employé en solution neutre saturée à 180. On a comparé des électrodes de platine, primitivement nues, à d’autres électrodes recouvertes avant l’expérience d’une couche de cuivre galvanique pour rendre les deux pesées comparables. Au sortir de la solution, les électrodes sont lavées à l’eau distillée, séchées au papier filtre, puis portées sous la cloche d’une machine pneumatique où l’on fait rentrer de l’air un grand nombre de fois. Les résultats sont identiques à ~ près, quand on sèche avec soin.
- (*) Journal de Physique, d’après les Sitzungsberichte der Kaiserliclien Academie der Wissenschajlen.
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- . ' On' a cherché à Combattre la polarisation qui résulte de l’appauvrissement de la liqueur près de l’éleçtrode négative, soit en agitant mécaniquement le liquide, soit en le chauffant.
- L’agitation mécanique n’est qu’un palliatif insuffisant; l’échauftement provoque une oxydation très rapide du dépôt, qui peut même, vers 8o°, atteindre les couches profondes de l’électrode.
- Pour des intensités totales inférieures à g ampères, on évite toute polarisation dans un voltamètre dont les électrodes sont des plaques parallèles vernies d’un côté, distantes de 2om6, et dont la surface nue est de 160 centimètres carrés. C’est ce qu’on reconnaît par la constance de la déviation de la boussole et par l’identité des poids déposés dans deux voltamètres identiques.
- - En changeant la hauteur de liquide contenue dans l’un des vases, on peut changer d’une manière connue la densité du courant; on a soin de maintenir la même intensité initiale de courant dans chaque série d’expériences, au moyen d’un rhéostat.
- Pour des densités de courant inférieures à 8 ampères par décimètre carré, les poids déposés dans les deux voltamètres sont égaux malgré la différence de densité, des courants, et le courant n’a pas varié en cinq minutes.
- Pour de plus fortes densités (l’auteur a pu aller jusqu’à 20 ampères 4 par décimètre carré), le poids déposé est d’autant moindre que la densité est plus forte, et les différences déviennent énormes. La densité limite est restée sensiblement la même, quelle que soit l’intensité du courant (de 1 à 7 ampères).
- Le dépôt ne se fait pas uniformément : il se porte surtout aux angles et sur les côtés; cela correspond à une inégale répartition des densités de courant, qui doit abaisser la limite de densité moyenne utilisable, d’autant plus que la longueur des côtés et plus développée; pour deux voltamètres où les électrodes ont même surface, mais dont l’une a om,i8 de côté et l’autre om,23, le dépôt dans ce dernier devient trop faible pour une densité moyenne de 6 ampères par décimètre carré environ; il est encore exact dans le premier pour 8 ampères par décimètre carré.
- On rapproche les électrodes, la masse de liquide interposée diminue, et la polarisation en est d’autant plus rapide. Elle peut être atteinte dès 4 ampères par décimètre carré, lorsque la distance est ocm,35.
- En résumé, il ne faut pas chauffer le liquide, '.sous peine d’oxyder notablement le dépôt, dès 4°° C.
- Les plaques doivent être à peu près rectangulaires. (ou mieux circulaires), parallèles entre elles, vernies au dos. Si leur écart ne descend pas au-dessous de icm,5, la densité du courant qu’il ne faut pas dépasser pour que les mesures restent
- exactes, est d’environ 7 ampères par décimètre carré.
- Le mémoire contient de nombreux tableaux d’observations.
- FAITS DIVERS
- M. Marcel Deprez vient d’abandonner à la Société des Amis des Sciences le montant du prix Fourneyron que lui a décerné l’Académie des sciences.
- Le représentant du comité de l’exposition de Philadelphie, M. Jérôme Carty, est arrivé au First Avenue Hôtel, à Londres, et se tient à la disposition de tous ceux qui désirent obtenir des renseignements sur cette exposition.
- Le ministère des affaires étrangères, à Londres, vient de communiquer officiellement à la Chambre de commerce britannique, que le gouvernement anglais a accepté de faire partie de la convention internationale pour les brevets, qui doit être ratifiée au commencement du mois de mai.
- Pendant un orage, le ballon captif de l’Exposition de Turin fut frappé par la foudre et complètement détruit, dimanche dernier. Les câbles se sont brisés et le ballon est monté d’environ 200 mètres quand il a fait explosion. Le ballon contenait 1 Soo mètres cubes de gaz.
- Il paraît que le département électrique de l’Exposition de Turin n’est pas encore tout à fait en ordre, malgré l’ouverture officielle. MM. Gaulard et Gibbs sont seuls à concourir pour le prix de ro 000 francs offert par le gouvernement et celui de 5 000 de la ville de Turin, pour le meilleur système de transport de la force par l’électricité.
- Le comité provisoire de l’Exposition d’électricité de Bruxelles s’est réuni la semaine dernière à l’Union syndicale.
- L’ordre du jour de la séance comprenait parmi d’autres objets le choix .du local.
- Sans cependant prendre de décision définitive, on a reconnu que le meilleur emplacement, en ville, était le Palais du Midi.
- L’Exposition serait complétée par un vaste hall de 16 mètres de largeur, à construire sur l’avenue du Midi à partir de la place Rouppe.
- L’avenue du Midi ayant 45 mètres de largeur, les installations de l’Exposition ue gêneraient en rien la circulation dans cette voie publique.
- Le comité provisoire a formé son bureau et a décidé qu’un comité d’action serait formé, et que le concours de tous les spécialistes serait demandé pour contribuer au succès de cette vaste entreprise.
- Dans une correspondance d’Anvers, adressée à VEtoile Belge le 2 mai, nous trouvons les détails suivants au sujet de l’Exposition universelle qui aura lieu dans cette ville et qui comprendra cinq grandes sections : enseignement, industrie, marine, électricité, agriculture. Chaque section est divisée en groupes et en classes.
- Le prix des emplacements varie suivant leur qualité. Il est de 70 francs le mètre carré pour les places ordinaires, et de 1S0 francs pour les établissements isolé». Ces prix sont aug-
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- inentés de 2S 0/0 pour les galeries principales. Au contraire, des réductions seront consenties pour la galerie des machines; Je crois même que l’on pourra traiter à forfait pour cette galerie.
- Je remarque que ces conditions sont plus favorables que celles qui étaient imposées à Amsterdam.
- Vous savez que l’Exposition sera établie dans la ville nouvelle, sur des terrains d’une superficie de 22 hectares. C’est ce que répètent les documents publiés par le comité exécutif. Mais je crois pouvoir affirmer que le projet primitif ne sera pas exécuté dans son ensemble, du moins immédiatement. On réserve, du côté des bassins de batelage, une superficie de plusieurs milliers de mètres carrés, que l’on ne couvrira que lorsque l’on verra affluer suffisamment d’exposants.
- Le tracé de l’Exposition est déjà fait et tous les piquets sont placés:
- Je puis vous donner des indications particulières sur les bâtiments de l’Exposition. On n’y emploiera ni briques ni pierres de taille, et l’ordonnance en sera d’une parfaite simplicité. La façade sera en bois, mais de belles proportions et rendue aussi pittoresque que possible par l’application qui y sera faite de toiles peintes de vives couleurs. L’entrée principale sera flanquée de tourelles monumentales, au sommet desquelles des lampes électriques projetteront des flots de lumière jusqu’au Palais de Justice.
- Des statues en carton-pierre représentant des sujets de circonstance, avec deux grandes vérandahs où l’on servira des glacés et des rafraîchissements, compléteront l’effet vraiment intéressant de l’entrée principale, qui sera précédée de jardins où des restaurants et des buvettes rivaliseront d’élégance pour solliciter les visiteurs.
- Les questions du chauffage, de l’éclairage et de la venti-lation, n’ont pas encore été soumises au comité technique.
- Le 27 avril dernier, le maire de Turin a inauguré le chemin de fer funiculaire entre Turin et le sommet de la colline de Superga, une distance de 3 200 mètres.
- Le 6 avril dernier a eu lieu l’ouverture d’un chemin de fer électrique entre Modling et Vorderbrühl, en Allemagne. Il y aura 42 trains par jour dans chaque direction.
- Éclairage électrique
- Le palâis de la Légion d’Honneur a été éclairé à la lumière électrique la semaine dernière, à l’occasion du bal de l’association des anciens élèves de l’Ecole polytechnique. L’installation provisoire comprenait 415 lampes Edison, 20 bougies Jablochkoff et 16 foyers Brush. Trois locomobiles, d’une force de 70 chevaux, avaient été installées dans la cour.
- La Chambre des lords, à Londres, va être entièrement éclairée à l’électricité.
- Uu nouveau système de lumière électrique de MM. Elweli et Parker va être employé pour l’éclairage de l’exposition industrielle et des beaux-arts qui s’ouvrira le 3o de ce mois à Wolverhampton (Angleterre).
- MM. Robinson et Hanley, à Doncaster, ont adopté la lumière électrique pour leur établissement. L’installation comprend une dynamo Crompton-Bürgin autorégulatrice et 5o lampes à incandescence Swan de 20 bougies chacune, qui éclairent l’établissement y compris les bureaux et les écuries:
- La Protector Lighting C° a ôffert d’éclairer la petite ville’ d’Eccles, près de Manchester, avec la lumière électrique; à' titre d’expcrience.
- L’exposition internationale forestière qui sêra ouverte prochainement à Edimbourg va être éclairée à la lumière électrique.
- Les journaux russes annoncent l’intention de la maison Siemens et Halske, de Saint-Pétersbourg, de former une Société pour l’introduction en grand de la lumière électrique dans cette ville. Ces messieurs ont déjà fait un projet pour l’installation de 38o foyers à arc, alimentés par dix nouvelles machines dynamo, et les pourpalcrs se poursuivent actuellement pour l’éclairage à l’électricité du Grand Théâtre et du théâtre de Marie.
- La nouvelle gare centrale des chemins de fer hongrois, à Buda-Pesth, dont on vient de finir la construction, va être entièrement éclairée à la lumière électrique. L’installation, qui sera faite par la maison Ganz et O, de Buda-Pesth, comprendra 70 foyers à arc et 63o lampes à incandescence.
- Les dynamos, également fournies par la même maison, seront du même type que celle qui, à l’Exposition de Vienne, fournissait le courant pour l’éclairage du théâtre de l’Exposition, et dont nous avons déjà donné la description.
- Le paquebot L’Ems, appartenant au Lloyd allemand, a été pourvu d’une installation d’éclairage électrique comprenant 320 lampes à incandescence et une lampe à arc placée en haut du grand mât.
- Des expériences d’éclairage électrique des rues ont eu lieu dernièrement dans la petite ville de Colditz, en Allemagne, qui jusqu’ici a été éclairée au pétrole. Deux foyers à arc avaient été installés aux coins de plusieurs rues, et lé courant était fourni par une petite dynamo placée dans un moulin. Une partie du courant servait à alimenter des lampes à incandescence installées dans le moulin même. Les habitants ont suivi les expériences avec le plus grand intérêt, et la ville va probablement adopter le nouvel éclairage.
- Pendant les représentations extraordinaires. qui sont données, à l’occasion de l’Exposition, tout le théâtre Royal de Turin est éclairé à l’électricité avec le système Edison, installé par la Compagnie générale italienne d’électricité de Milan. Trois machines Edison, dont une de réserve, sont placées dans un bâtiment à 3oo mètres du théâtre et alimenteront 376 lampes ainsi réparties : 200 pour le grand lustre de 8 bougies chaque. Dans la salle, 116 lampes de 16 bougies et.60 lampes de la même intensité lumineuse dans le foyer.
- L’inauguration de cet éclairage électrique du Théâtre-Royal, a eu lieu avec beaucoup de succès. Une des conséquences les plus heureuses de l’innovation a été de changer la température de la salle et de purifier l’air autrefois vicié par le gaz.
- Le comité qui a été nommé à New-York pour mettre la statue de la Liberté à sa place s’occupe en ce moment de la meilleure manière de l’éclairer ou plutôt de placer le foyer ou les foyers électriques qui serviront à l’éclairage.-Deux ou trois méthodes différentes ont été proposées. La torche semble être la place la plus naturelle et une des propositions tend à projeter en haut une colonne verticale de rayons lumineux; on a également proposé de placer des5 foyers électriques comme des bijoux autour du diadème 5
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- çnfln, on a pensé à placer la lumière au pied de la statue et la projeter sur la figure qui éclairerait ainsi le port, mais rien n’est encore décidé.
- La ville de Babylon, Etats-Unis, va être éclairée à l’électricité par une société formée dans ce but. On compte utiliser l’eau du lac Blythebourne comme force motrice.
- A Fargo, Dakota, les principales rues et les grandes maisons de commerce sont éclairées par la lumière électrique du système Brush. Une tour de 200 pieds de hauteur porte des lampes d’une puissance lumineuse totale de 20000 bougies. ___________
- Un nouvel hôtel ouvert dernièrement à Akron, Ohio, est entièrement éclairé par des lampes à.incandescence Brush-Swan de 3o et 5o bougies. C’est la première installation de lampes à incandescence d’une puissance lumineuse aussi élevée, car les lampes Swan ordinaires ne dépassent généralement pas 16 bougies.
- Là Royal Electric Company de Canada construit en ce moment une station centrale d’éclairage électrique dans la ville de Kingston, avec une capacité de 100 foyers. La Compagnie est en outre en négociations pour l’installation de la lumière électrique avec les villes suivantes : Toronto, Belleville, Guelph, Halifax, le port de Montréal, etc. L’installation à Montréal même, qui comprend déjà une station centrale de 125 foyers, va être cédée à une Société locale de cette ville.
- La station centrale de la Compagnie Brush, à Philadelphie, est pourvue de 2 moteurs Corliss pouvant donner 5oo chevaux de force et de 8 machines Porter Allen, de 5o chevaux. Ces moteurs servent à actionner 19 dynamos, d’une capacité totale d’environ 1000 foyers; pour le moment, elles alimentent 725 lampes, dont 200 fonctionnent dans la journée. Les lampes sont réparties sur 25 circuits.
- La ville de Bridgepôrt, Etats-Unis, va être éclairée à l’électricité par le système Thomson-Houston.
- La Compagnie Edison est en train d’installer la lumière électrique dans les ateliers de l’imprimerie du gouvernement, à Washington.
- La municipalité de la ville de Saint-John, au Canada, a traité avec la Phénix Electrical C® pour l’installation de 2 000 lampes à incandescence dans les rues. Les négociants de la rue Richelieu, de cette ville, ont déjà adressé des demandes à la Compagnie pour l’installation de plus de 200 lampes dans leurs magasins.
- Télégraphie et Téléphonie
- Les autorités de Glasgow ont adressé une plainte au département des télégraphes au sujet des interruptions fréquentes des communications télégraphiques.
- Le ministre de la guerre et le directeur général des postes, en Angleterre, viennent d’autoriser les employés du télégraphe à former un corps militaire de £0 télégraphistes volontaires. .
- Pendant le mois d’avril écoulé, 11,447 télégrammes ont été échangés en Belgique par téléphone entre les abonnés des concessions téléphoniques et les bureaux télégraphiques de raccordement, savoir. : 3,261, à Liège ; 2,149, à. Bruxelles ;
- 1,979, à Gand; 1,696, à Anvers; i,253, à Charleroi; i/iSg, à Louvain, et 952, à Verviers.
- En mars, le mouvement avait été de 9,777 télégrammes, soient 1,670 de moins qu’en avril.
- Le directeur général des postes de la Nouvelle-Galles du Sud a présenté au congrès des colonies australiennes un projet pour relier l’Australie à l’Europe par une ligne télégraphique, à travers l’Océan Pacifique. Le nouveau câble aurait 12 708 kilomètres de long et passerait par la Nouvelle-Calédonie, les lies Fidji et Sandwich, pour atterrir à San Francisco.
- Les chiffres suivants prouvent le développement extraordinaire du réseau télégraphique au Cap. En 1874, il y avait 1 5i2 kilomètres de lignes pour 22 bureaux et 45534 dépêches transmises; en 1882, il y avait 5546 kilomètres de lignes avec 11 122 kilomètres de fils, 128 bureaux, et le nombre des dépêches transmises pendant cette dernière année s’est élevé à 621 269.
- La première ligne télégraphique en Belgique, entre Bruxelles, Matines et Anvers, fut mise à la disposition du public le 9 septembre 1846. Il y avait deux fils pour le service privé, concédé à MM. Wheatstone et Cook, et deux autres affectés aux dépêches du gouvernement et de l’administration du chemin de fer qu’on venait d’établir.
- Le câble est réparé entre Maranham et Fortaleza. La communication télégraphique a été rétablie sur la ligne sibérienne entre Omsk et Tomsk, mais l'interruption continue au delà de Blagowestschensk. Le câble entre l’Inde et le-Ceylan est de nouveau interrompu.
- Quatre nouveaux bureaux télégraphiques viennent d’être mis à la disposition du public en Angleterre.
- Un comité militaire a été nommé par le ministre de la guerre en Angleterre à l’effet de déterminer la meilleure manière d’établir les communications télégraphiques entre un corps d’armée en campagne et son avant-garde.
- Le gouvernement portugais a été autorisé à entrer en négociations avec l’Eastern Extension Telegraph C° pour la pose d’un câble entre Macao et Hong-Kong.
- Un rédacteur du journal le Telegrapliist a [dernièrement fait l’expérience de télégraphier avec l’appareil Morse directement de Londres à Calcutta, une distance de 7000 milles. La communication était faite du bureau de l’Indo-Eüropean Telegraph C°, à Londres, par Emden, en Allemagne, Odessa, Téhéran, Kurrachee, Agra et enfin Calcutta. Les si. gnaux arrivaient parfaitement bien à une vitesse d'environ 14 mots par minute.
- La convention entre la France et l’Espagne pour la pose d’un câble entre les îles Canaries et le Sénégal a été signée vendredi, le 2 de ce mois.
- A Lincoln, Nebraska, il, y a 264 abonnés au téléphone sur un total de 16000 habitants.
- Le Gérant : A. Noaillon.
- Paris.— Imprimerie P. Mouillot, l3, quai Vohaire. — 47660
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- La Lumière Electrique
- Journal universel d’Éleetricité
- 5i, rue Vivienne, Paris
- directeur: D' CORNELIUS HERZ
- SECRÉTAIRE DE LA RÉDACTION î AüG. GUEROUT | ADMINISTRATEUR : HENRY SARONI
- 6» ANNÉE (TOME XII)
- SAMEDI 24 MAI 1884
- N» 21
- SOMMAIRE
- Les travaux de M. Melsens sur les paratonnerres ; C. Décharné. — Les systèmes télégraphiques : Le nouvel appareil Baudot (2° article); Ch. Bontemps. — L’éclairage électrique : L’installation des magasins du Printemps; P. Clemenceau. — Le telpherage; Fleeming Jenkin. — Les machines à vapeur rapides : Les régulateurs électriques; G. Richard. — Chronique de l’étranger : Allemagne; H. Michaelis. — Revue des travaux récents en électricité : — Sur une nouvelle forme d’élément au sélénium, par M. C.-T. Fritts. — Le télégraphe Meyer. — Travaux de la Conférence Internationale des électriciens; Commission des unités. — Résumé d’expériences sur la détermination de l’ohm et de sa valeur en colonne mercurielle, par MM. Mascart, de Nerville et Benoît. — Correspondance : Lettres de MM. Gravier, Leblanc et Up-penborn. — Faits divers.
- LES TRAVAUX DE M. MELSENS
- SUR
- LES PARATONNERRES
- Personne ne s’est occupé avec plus d’activité et, on peut le dire, avec plus de succès que M. Melsens, de l’importante question des paratonnerres. Ses travaux, à ce sujet, sont nombreux et portent tous le cachet de scrupuleuse exactitude qui caractérise les œuvres du savant membre de l’Académie des sciences de Belgique.
- A diverses reprises, La Lumière Electrique s’est occupée des publications de M. Melsens sur les paratonnerres. Dernièrement, elle a signalé les recherches de M. E. Mach, relatives à la protection des matières explosives renfermées dans des réseaux métalliques, d’après le système de M. Melsens (*). Précédemment (2), elle a donné un extrait
- (1) La Lumière- Electrique, 19 mars 1884, p. 104.
- (2) La Lumière'Electrique,'3 février 1884, p. 148.
- de la conférence faite sur son système, par le savant Belge, lors de l’Exposition d’électricité, en 1881.
- Pour compléter cet aperçu, nous croyons faire œuvre utile en analysant succinctement l’ouvrage où M. Melsens a résumé tous ses travaux sur les paratonnerres. Cet ouvrage inséré dans le recueil des rapports des délégués belges sur l’Exposition internationale d’électricité de Paris, a pour titre : Notes et commentaires sur les paratonnerres : il est précédé du rapport de M. E. Rousseau, professeur à l’Ecole militaire et à l’Université libre de Bruxelles, rapport qui traite des paratonnerres au / point de vue général. f
- D’autre part, La Lumière Electrique a fait connaître, en cette même année, les règles admises pour la pose des paratonnerres militaires de la Grande-Bretagne, d’après la circulaire de M. le colonel Y.-D. Magendie, inspecteur en chef des matières explosives. Cette circulaire reproduit presque textuellement (Nearly Verbatim), le code de règles posées par la Lightning rod Conférence de Londres ; or, ces règles s’écartent assez des instructions de l’Académie des sciences de l’Institut de France, de l’Académie de Berlin et de l’Académie de Belgique, et bien plus encore,-des propositions de M. Melsens sur l’établissement des paratonnerres. Nos lecteurs pourront ainsi se rendre compte de tous les systèmes de protection admis contre les effets de la foudre et avoir devant eux les motifs qui les conduiront à adopter l’un ou l’autre des systèmes, voire même à faire des propositions nouvelles et des travaux pour combattre les effets désastreux de la foudre avec plus d’efficacité que par les procédés connus; car la question des paratonnerres est loin d’être épuisée. L’observation et l’expérience eu ont, dans ces derniers temps, considérablement agrandi le champ. A cette occasion, les opinions les plus diverses, les plus opposées se sont produites, soit relativement à l’efficacité-préventive ou préservatrice des paratonnerres en général, à l’étendue de l’espace protégé, au danger de rattacher ou non les grandes masses métalliques aux conducteurs; soit en ce qui concerne la
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- réalisation d’une conductibilité suffisante et durable ou les moyens de vérifier la continuité électrique depuis le sommet des tiges ou aigrettes jusqu’aux racines souterraines des appareils; soit enfin par rapport au coût comparatif des paratonnerres des divers systèmes appliqués aux édifices, phares, navires, magasins à poudre, etc., considération capitale dans la pratique.
- Les notes et commentaires que nous allons analyser contiennent les réponses de M. Melsens à toutes les objections qu’on a faites à son système de paratonnerres.
- Avant d’entrer en matière, qu’il nous soit permis de placer ici une réflexion : comme toutes les grandes inventions, celle du paratonnerre a eu, dès l’origine, ses incrédules, ses détracteurs, ses adversaires acharnés. On a commencé par taxer d’orgueil et même d’impiété, la prétention de l’homme de maîtriser la foudre; puis, on a nié l’efficacité réelle du paratonnerre et, finalement, on l’a déclaré dangereux. La progression est, comme on le voit, dans les allures de l’esprit humain : la raillerie d’abord, puis la négation et, enfin, l’intimidation. Il ne faut pas trop s’en étonner, ni s’en inquiéter. C’est le sort de toute invention féconde d’avoir à lutter contre les préjugés, la routine, la jalousie.
- La question du paratonnerre, après diverses alternatives d’hésitation et de progrès, en est arrivée aujourd’hui, avant son triomphe définitif et prochain, à une dernière phase : celle de l’observation exacte et de la discussion éclairée des effets de la foudre sur les constructions modernes, ainsi que des expériences comparatives que la science de l’électricité met à même de réaliser à cette heure; études qui doivent aboutir à l’adoption d’un système rationnel capable de préserver absolument des dangers de la foudre.
- I. — Dans une première note, qui date de i865 (*), l’auteur a posé les principes de son nouveau paratonnerre qui consiste à entourer l'édifice d'une espèce de cage métallique hérissée de nombreuses aigrettes déliées, mises en communication les unes avec les autres par des conducteurs nombreux, à petite section, à circuits fermés, se raccordant à des puits et à des canalisations d'eau et de gaz; des dispositions simples permettant une vérification complète, tant de la partie aérienne du paratonnerre que de la partie souterraine. M. Melsens a prouvé expérimentalement, comme on le verra plus loin, la division des étincelles dans les conducteurs multiples exigés par la disposition en cage. Il a insisté un peu sur les études qui l’avaient conduit à rechercher les moyens de rendre plus efficace la protection contre la foudre, à une époque où
- (}) Bulletin de l’Académie royale des sciences, des lettres et des arts de Belgique, 2e série, t. XX, p. i5 (i865).
- le doute étaitlégitime (*). A ce sujet il a cité, avec quelques détails, les anciennes expériences de l’abbéNol-let, de De Romas et de Faraday. A l’appui de ce que ces savants ont dit de leurs cages, il a insisté, par une expérience nouvelle, sur l’impossibilité de foudroyer un animal, ou de lui donner une commotion (par la décharge d’une forte batterie électrique), lorsqu’il est enfermé dans une cage métallique et qu’il est appuyé sur le métal. Mais si une partie du corps de l’animal émerge de la cagé (la queue d’un rat, par exemple), elle peut être foudroyée seule. M. Melsens estime qu’il est possible d’employer une batterie au foudroiement partiel d’un animal ou d’un homme dont on ferait émerger une partie du corps en dehors de la cage, et que l'art de guérir pourra trouver dans ce genre d’expérience une application utile dans certaines affections locales, en bornant l’effet principal de l’électricité à une partie du corps, par exemple, pour la paralysie d’un bras. L’auteur fait remarquer que dans l’expérience du foudroiement de la queue d’un rat par une étincelle très forte, l’animal semble parfois ne rien ressentir ; tandis que l’étincelle de la même batterie faiblement chargée, lui arrache des cris de douleur, observation qui présente un certain intérêt au point de vue thérapeutique.
- Quant aux expériences portant sur les corps explosifs ou inflammables qu’on place dans la cage métallique, elles prouvent que, l’intérieur de la cage est indemne de toute manifestation électrique sensible ou dangereuse.
- Dans le système de paratonnerres de M. Melsens, la cage métallique, en communication préalable avec une des armatures de la batterie, représente, lors de la décharge, le paratonnerre en communication métallique parfaite avec le réservoir commun, protégeant l’édifice et ses habitants; la cage n’a pas de pointes, mais rien n’empêche d’en placer à l’extérieur, ou d’en faire plonger dans l’intérieur, pour varier les expériences.
- M. Melsens fait voir avec quelle netteté De Romas avait, dès 1759, cherché à prouver la divisibilité des coups foudroyants. Le savant Belge démontre le fait par des expériences décisives (qui seront citées plus loin) desquelles on peut conclure : « que la foudre, comme l’étincelle des batteries et des machines, se diviserait encore entre tous les conducteurs, si, au lieu de frapper le point où tous les conducteurs métalliques se réu-
- (9 En effet, l’un, des membres de la Commission des paratonnerres de l’Académie des sciences de Paris écrivait à l’auteur : qu'on peut foudroyer les édifices, au lieu de les garantir de la foudre, en les surmontant de paratonnerres. Le foudroiement de la caserne du prince Eugène, dont les paratonnerres étaient établis conformément à toutes les règles de l’instruction de l’Académie des sciences de Paris, était un exemple frappant, qui, à cette époque, permettait de douter de l’efficacité des paratonnerres.
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- nissent, elle en frappait d’abord un seul, dans un point quelconque de son parcours le long d’un édifice, à moins peut-être qu’il ne fût absolument trop délicat. »
- L’auteur fait voir ensuite que toutes les lois de Ohm ne sont pas applicables aux étincelles à fortes tensions, puisque l’on voit celles-ci passer avec autant de facilité par des conducteurs en fer, que par des conducteurs en cuivre, ayant tous les deux exactement les mêmes dimensions; pour les courants de la pile, la conductibilité de ces métaux à l’état de pureté est dans les rapports de ioo pour le cuivre à 16,40 pour le fer, soit comme 6 : k
- Dès cette époque, à la suite d’expériences n’offrant, il est vrai, pas toujours des résultats absolument nets, il a cru pouvoir poser en principe qu’il existe dans les bâtiments des masses de fer que l’on peut ne pas faire communiquer avec les conducteurs des paratonnerres; d’autres, au contraire, qu’il faut faire communiquer; mais il ajoutait que ce raccordement doit se faire par des circuits fermés.
- Voici cette règle : Toutes les pièces métalliques un peu considérables doivent être mises en communication avec les conducteurs des paratonnerres, de façon à former des circuits métalliques fermés, c'est-à-dire réunis par deux points, ou à deux conducteurs au moins.
- M. Melsens insistait aussi, dès l’année i865, sur la nécessité de mettre les conducteurs des paratonnerres en communication avec les conduites d’eau et de gaz, ce qui est généralement admis aujourd’hui.
- II. — Dans une deuxième note {') (1874), M. Melsens a montré quels frais inutiles on fait, pour munir de paratonnerres des édifices, qui contiennent des masses si énormes de métaux, qu’on peut les considérer comme de véritables bâtiments-paratonnerres, et que, pour les rendre simplement préservatifs, il suffirait d’en mettre le pied en contact multiple avec le réservoir commun : la terre, les puits, les conduites d’eau et de gaz. De plus, l’auteur a fait voir qu’il était inutile d’y ajouter des paratonnerres ordinaires, véritables pygmées à côté du géant préservateur, à moins cependant qu’on ne cherche à les rendre préventifs, et dans une certaine mesure, au profit des bâtiments voisins. En tout état de cause, on faisait, par le premier moyen, une économie; on pourrait citer des centaines de milliers de francs dépensés en pure perte à Paris, par exemple pour les bâtiments des expositions en 1867 et 1868, les halles centrales, etc., etc.
- Mais, depuis cette époque, il s’est présenté un cas remarquable de la nécessité de prévoir rétablissement des paratonnerres, dès les fondations des bâtiments. L’auteur cite, comme exemple, la pose des paratonnerres de l’immense nouveau Palais de Justice de Bruxelles. En effet, dans l’état actuel, sur 9,615,840 kilogrammes de métaux, 5,887,100 n’ont pu être raccordés aux conducteurs ; il est vrai que l’on prendra des dispositions pour raccorder, sous peu, encore i,i2i,5oo kilogrammes, ce qui, en nombre ronds, permettra de dire que la moitié des fers sera raccordée ; il ne restera pas moins de 4,765,660 kilogrammes de fer non raccordés aux paratonnerres ; on aurait pu raccorder tous les métaux, ce qui eût été très simple, peu coûteux, et aurait satisfait à toutes les exigences des instructions. Consulté par l’administration communale d’Anvers pour le paratonnerre d’un nouvel Athénée qu’elle se propose de bâtir, M. Melsens fait prévoir la pose, dès les fondations.
- A cet effet, il s’est entendu avec M. Dens, l’architecte de la ville ; dès les voûtes des caves, toutes les précautions sont prises pour disposer tous les métaux, fers, fonte, colonnes, etc., etc., de façon à les rattacher à tous les conducteurs, comme ils sont rattachés entre eux par des circuits métalliques fermés ; de plus, toutes les convenances architecturales seront observées ; il en sera de même des convenances de la bâtisse : d’après les vues de M. Dens, le paratonnerre s’y prêtera. Le paratonnerre de l’Athénée réalisera donc une protection absolue, conformément à toutes les lois et les règles de la science, connues en 1882.
- M. Melsens a fait voir, dans cette note, qu’à l’hôtel de ville de Bruxelles tout était prévu pour se prêter à une vérification complète de la conductibilité électrique du paratonnerre, à partir de la statue au haut de la flèche, des huit conducteurs formant ensemble, ou de chacun d’eux séparément, soit entre eux, soit avec le puits, les conduites d’eau et de gaz et des organes du paratonnerre souterrain entre eux.
- III. — La troisième note (') (1874) de M. Melsens est spécialement consacrée aux règles relatives à la zone de protection des paratonnerres. L’auteur prouve d’abord qu’un paratonnerre, dont il a constaté le bon état, n’a pas préservé l’église Sainte-Croix, à Ixelles-lez-Bruxelles, puisqu’elle a été frappée, non seulement en dedans de la zone de protection, déterminée par la règle de Gay-Lussac, mais même en dedans de la zone admise par la Commission spéciale chargée d'étudier l'établissement des paratonnerres des édifices mu-
- (*) Bulletin de l'Académie royale des Sciences’de Belgique, t. XXXVIII, p. 420 (1874).
- (*) Bulletin de l'Académie royale des sciences de Belgique, t. XXXVIII, p. 423 (1874).
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- nicipaux de Paris, dans son rapport du 20 mai 1875, règle qu’elle maintient encore en 1881.
- L’auteur s’étonne vraiment devoir, en 1882, des savants appuyer leurs propositions sur la règle de Gay-Lussac, car on la trouve en défaut partout où on l’a bien observée.
- Il a cru devoir signaler toutes les règles successivement adoptées; si on traduit ces règles en volumes préservés autour de la tige, on trouve des différences énormes; si l’on prend, comme unité, le volume préservé, d’après la règle de Gay-Lussac, celui de la Commission municipale ne s’élève guère qu’au quart; or, l’église d’Ixelles a été foudroyée dans une zone qui ne s’élève qu’au huitième, environ, de la zone de Gay-Lussac. Quelle est la valeur de règles pareilles ? En les reprenant toutes
- et en faisant le calcul du volume, supposé préservé, pour chacune d’elles (car on peut en calculer sept), on arrive aux volumes suivants, d’après les opinions de Le Roy [rapport du 27 décembre 1799 à l’Institut avec de La Place et Coulomb, approuvé définitivement par Gay-Lussac (1823) ].
- i/3
- i/4
- i/4
- 1/12
- 1/16
- D’après M. H.-W. Prccce (1881)......... 1/42
- Enfin................................. 1/48
- Voici toutes les règles proposées ou admises pour la détermination de la zone de protection.
- 50 60 SO
- >30 1ÏO >60 >y5
- AB Axe des cylindres et des cônes = 100 mètres au-dessus du sol.
- Rapports
- approximatifs
- 1° BD Rayon du 1/2 cylindre ABDC, soit volume :
- 200 X 200X100 X 3,1416= i2566400m3 1
- 2° BD Rayon du 1/2 cône ABD, soit volume :
- 200x200x100x3,1416 ----------g-------—=4188800 » 1 3
- 3° BE Rayon du 1/2 cône ABE, soit volume :
- 175x175x100x3,1416=3207950 » 1/4
- 4° BG Rayon du cylindre ABGF, soit volume :
- 100x100x100x3,1416=3141600 » 5° BG Rayon du cône ABG, soit volume :
- 100X 100x100x3,1416 ---------g-----—-—= 1047200 »
- 6° BI Rayon du cylindre ABIH, soit volume :
- 50x50X100x3,1416=785400 » 7° ABGK Règle de Preece (cône clochette), soit volume: 100X100X100,0,09587=301200 » 8° BI Rayon du cône ABI, soit volume :
- 5oX5oXiooX3.1416 , n
- --------5-----=261800 »
- i/4
- 1/12
- 1/16
- 1/42
- 1/48
- FIG. I . — DIAGRAMME
- RÈGLES
- i° Un paratonnerre peut défendre efficacement, autour de lui, des atteintes de la foudre, un espace circulaire d’un rayon double de sa hauteur.
- 2° L’action protectrice est étroitement circonscrite dans l’intérieur d’un cône circulaire droit, dont la tige du paratonnerre est l’axe, et dont le rayon de base est double de la hauteur.
- 3° Dans une construction ordinaire, une tige protège efficacement le volume d’un cône de révolution, ayant la pointe pour sommet, et la
- hauteur de cette tige, mesurée à partir du faîtage, multipliée par 1,75 pour rayon de base.
- 40 Un paratonnerre peut défendre efficacement autour de lui, des atteintes de la foudre, un espace circulaire d’un rayon égal à sa hauteur.
- 5° Le rayon de base du cône de protection est égal à la hauteur de la pointe du paratonnerre au-dessus de la surface du sol.
- 6° Un cylindre ayant un rayon de base égal à la moitié de la hauteur de la tige.
- 70 Un paratonnerre protège absolument un espace solide, limité par une surface de révolution
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
- 205
- dont la demi-courbe méridienne est constituée par un quart de cercle de rayon égal à la hauteur du paratonnerre, et tangent : i° à celui-ci à son extrémité supérieure; 2°à l’horizontale passant par sa base.
- 8° La zone de protection est limitée au volume d’un cône ayant pour rayon de base la moitié de la hauteur de la tige.
- 9° La pointe seule a une action protectrice, mais uniquement dans l’hémisphère supérieur au plan passant par cette pointe prise comme centre.
- Le diagramme de lafig. 1 fait ressortir d’une façon frappante ces différentes zones (*) :
- L’auteur a dû, nécessairement, faire abstraction, dans le diagramme, de la zone n° 9, admise par M. Perrot.
- M. Melsens traite, du reste, la question au point de vue où s’est placé son savant confrère, M. Du-prez; et il fait voir les doutes dont on est saisi, au sujet des données sur lesquelles on s’appuie pour déterminer la véritable hauteur d’un paratonnerre et, par suite, sa zone de protection.
- Quelques savants comptent la hauteur d’un paratonnerre depuis l’extrémité supérieure de la pointe jusqu’au sol; d’autres depuis cette extrémité jusqu'au niveau du bâtiment que surmonte la tige ; d’autres (avec Gay-Lussac) l’évaluent de la pointe au point d’attache.
- D’après Gay-Lussac, l'espace protégé efficacement autour d'eux par les paratonnerres s'étend à un rayon double de la hauteur de chaque tige, au-dessus de son point d'attache.
- M. Melsens fait remarquer qu’en appliquant cette règle on n’aurait, dans certains cas, par exemple pour la préservation des clochers, des flèches des églises ou des mâts de navires, qu’un espace très limité, comparé à l’ensemble de l’édifice ou du navire.
- Sans doute, à l’époque où Gay-Lussac a formulé cette règle, on ne connaissait pas de fait qui fût en contradiction avec elle. Mais depuis, l’observation en a constaté qui la démentent complètement. Telle est la loi du progrès dans les sciences d’observation. Ce n’est pas une raison pour qu’on puisse, comme l’a fait un auteur anglais, traiter cette règle d’absurde. Cet auteur dit en effet, en parlant de la zone de protection, telle que Le Roy et Gay-Lussac l’ont définie : L'expérience moderne a prouvé
- (i) Voir : Paratonnerres, Notes et Commentaires, par M. Melsens, membre de l’Académie royale de Belgique (p. So et suivantes) ; Bruxelles, F. Hayez, imprimeur. — Extrait de Rapports des Membres du Jury et des délégués Belges et documents relatifs à la participation de la Belgique à l’Exposition internationale d’Electricité de Paris 1881. — Hayez.
- Voir aussi : Le Génie Civil, iS août 1882. — Bulletin de a Société d’Encouragement. — Sept. 1882, n° 108, tome IX.
- que c'est une absurdité. Le mot dépasse les bornes de la critique; car il est juste de rappeler que cette règle a servi de point de départ aux recherches des observateurs qui ont posé d’autres règles qu’on a trouvées elles-mêmes inexactes et qui, à leur tour, seraient devenues aussi des absurdités, comme la première.
- M. Melsens cite, au sujet de la zone de protection, l’opinion d’hommes pratiques comme MM. J.-W. Gray and Son, de Londres, les constructeurs des paratonnerres du système de sir William Snow Harris qui, souvent, leur prêtait son concours; ils disaient en 1882 : L'espace protégé par une simple tige n'a pas d'étendue appréciable, en présence d'autres influences (*). Vis-à-vis de cette constatation et de certaines observations de sir William Snow Harris, l’auteur a cru pouvoir, à titre de simple renseignement, proposer une règle arbitraire, il est vrai, n’offrant comme volume de protection qu’un quarante-huitième de celui donné par Gay-Lussac.
- Ce qui est incontestable, c’est que l’on voit la zone de protection, admise dans la pratique, ou déterminée par les règles données, aller en diminuant depuis Gay-Lussac.
- Dès 1874, eu égard à la possibilité de la foudre ascendante, M. Melsens a proposé d’intercaler un rhé-électromètre dans le trajet des conducteurs.
- (A suivre.) C. Decharme.
- LES
- SYSTÈMES TÉLÉGRAPHIQUES
- LE NOUVEL APPAREIL BAUDOT Deuxième article. (Voir le numéro du 17 mai 1884.)
- V
- description détaillée. — Nous reprendrons l’énumération des organes dans l’ordre indiqué au paragraphe précédent.
- i" Manipulateur.
- Le manipulateur comprend les cinq touches normales dont chacune commande deux leviers, l’un pour la transmission en ligne, l’autre pour l’impression en local comme dans le multiple.
- (*) Our expérience is thaï no appréciable extent is protcc-ted by a single rod conduclor in the presence of other influences. (Voir Report of the Lightning rod conférence, P- 7)*
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- '286
- On y trouve aussi le commutateur à manette pour l’établissement des communications suivant que le poste transmet ou reçoit, le frappeur de cadence qui scande les intervalles de la manipulation, enfin un organe nouveau le parleur interrupteur dont le rôle sera expliqué ultérieurement.
- Une modification a dû êtré apportée aux touches portant les numéros 3, 4, 5. La vitesse du méca-
- nisme dans l’appareil simple étant notablement plus grande que dans l’appareil multiple, il peut arriver que l’employé manipulant les abandonne avant que l’effet utile d’impression ait été produit. Pour prévenir cette cause d’irrégularité, on a prolongé les touches désignées ci-dessus par une languette en fer qui vient, par l’effet du doigté, au contact d’un petit électro-aimant distinct pour chaque touche. Cet électro-ai-
- mant traversé au moment de l’émission par un courant local retient attiré le prolongement de la touche et ne laisse revenir au repos celle-ci et les leviers qu’elle conduit que dans le délai nécessaire.
- Nous expliquerons plus bas comment s’établissent les communications qui amènent le fonctionnement du frappeur de cadence et des électro-aimants spéciaux des touches 3, 4, 5.
- 20 Récepteur. '
- Nous suivons l’énumération déjà donnée :
- a. — MOTEUR.
- Le moteur peut être électrique ou hydraulique comme dans le multiple, c’est affaire d’installation de la station, si l’on a établi préalablement une distribution d’électricité ou d’eau pour mettre en marche de petits engins appropriés à chaque appareil récepteur. A défaut de cette solution qui n’est pas encore généralement appliquée, M. Baudot désireux de ne pas subordonner l’essai du nouvel appareil à des conditions étrangères, a repris le moteur à poids qui figure dans l’appa-
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
- 287
- reil primitif de M. Hughes. Dans les récepteurs actuellement en expérience, le mécanisme est mis en marche par des poids de 5o kilog. que l’employé remonte avec une pédale : M. Carpentier
- manne constructeur de ces appareils a simpntie heureusement le remontoir par l’application du principe de la pédale à boule, dite pédale magique.
- Poste de Départ
- DISTRIBUTEUR.
- Le distributeur DD de la flg. 1 est représenté en élévation dans la fig. 2.
- Il comprend quatre séries de couronnes marquées I, II, III, IV et 2 séries de balais mm placés dans des positions diamétralement opposées sur un chariot mené par l’arbre A.
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- Les couronnes I, II, III, IV servent à l’établissement des communications avec l’intermédiaire dés balais qui les parcourent dans un ordre croisé I-III, II-IV ; elles sont formées de plaques métalliques incrustées dans un plateau isolant. Le développement et le nombre des plaques dans chaque couronne vont être indiqués dans un diagramme spécial. Une vis V agit sur une crémaillère et permet l’orientation de la couronne I autour du système fixe des 3 autres ; on compense
- ainsi, à l’origine du travail, l’effet de retardement dans la propagation du courant, effet variable suivant la longueur et l'état de la ligne. Cette disposition existe dans l’appareil multiple.
- Complétons cette description de la fig. 2 en signalant une particularité du contact 6 de la couronne I.
- Il peut être déplacé dans la rainure rr de façon à être rapproché ou éloigné du contact 1 dans la même couronne, ce déplacement indépen-
- 11
- FIC. 4
- dant du mouvement d’orientation donné par la vis V sert au réglage de la correction.
- Nous étudierons maintenant le diagramme des communications du distributeur représenté dans la figure 3. Cette figure est divisée en deux portions intitulées : poste de départ, poste d'arrivée ; on y voit en réalité les deux distributeurs en correspondance, la seule différence consiste dans la position de la manette du commutateur C qui, au départ, est sur la borne Tr (transmission), à l’arrivée sur la borne R» (réception).
- Nous retrouvons dans le diagramme les couronnes I, II, III, IV.
- Dans la couronne I il y a six contacts, dont cinq de même dimension et un plus étendu. Les contacts numérotés de 1 à 5 communiquent avec les électro-aimants imprimeurs, l’autre extrémité de la bobine aboutissant à la terre. Le contact 6 est relié à l’électro-aimant, frein qui sert à la correction.
- La couronne II est formée de g contacts : les numéros 1, 2, 3, 4, 5, servent à la transmission, les numéros 6, 7, 8, 9, à la correction (les communications spéciales de ces derniers contacts sont omises à dessein pour simplifier la description, elles seront indiquées plus bas). Pour que les con-
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- tacts 1, 2, 3, 4, 5, effectuent la transmission en ligne, il faut qu’ils aboutissent aux godilles corres-dantès des cinq touches du manipulateur, de plus, les deux butoirs (repos et travail) contre lesquels s’appuient alternativement les godilles indiquées communiquant respectivement avec la pile négative et avec la pile positive de ligne, ainsi que cela se présente en multiple.
- La couronne III comprend 6 contacts : les numéros 1, 2, 3, 4, 5, servent à l’impression, le numéro 6 est employé à la correction.
- Les contacts 1, 2, 3,4, 5 sont reliés aux godilles du manipulateur dites d’impression en local, ces godilles ont comme celles dé transmission qui correspondent aux mêmes touches, leurs butoirs de travail et de repos. Les premiers aboutissent à l’armature du relais et au pôle actif de la pile lo-
- FIC. S
- cale, les seconds à l’un des butoirs du relais dont les bobines sont reliées à la borne R» et à la terre.
- La couronne IV est continue et communique d’une façon permanente avec la ligne.
- Etudions maintenant le fonctionnement du distributeur : les balais conjugués, placés aux extrémités d’un diamètre, parcourent respectivement les couronnes I-III, II-IV, dans le sens de la flèche, conservant entre eux la distance indiquée et marchant synchroniquement aux deux stations.
- Les contacts 1, 2, 3, 4, 5 de la couronne II envoient la combinaison sur la ligne par l’intermédiaire de la couronne IV suivant le jeu connu.
- Un peu plus tard, dans la révolution du chariot, les contacts de mêmes numéros sur la couronne III reçoivent les émissions de la pile locale par les godilles spéciales du manipulateur et les transmettent à la couronne I.
- Il faut distinguer ici le poste de départ et celui d’arrivée.
- Au poste de départ, il s’agit d’un simple colla-tionnement de la manipulation, l’impression est
- produite directement par le jeu des électro-aimants imprimeurs sans passer par le relais. La disposition de la manette du commutateur C sur la borne T?* justifie cette déduction.
- Au poste d’arrivée, le courant de ligne reçu dans la couronne IV est transmis par le balais correspondant à travers les godilles 1, 2, 3, 4, 5 de la couronne II, inactives à ce moment, traverse le relais (la manette étant sur la borne R«), déplace l’armature et établit par le jeu de2 balais III-I les communications nécessaires pour que les électroaimants aiguilleurs répètent la combinaison du départ.
- Nous allons suivre l’effet de cette combinaison pour aboutir à l’impression, il est identique au départ et à l’arrivée, ceci nous amène à la description du traducteur. Nous ne perdons pas de vue que nous avons omis à dessein certaines communications du distributeur sur laquelle il y aura lieu de revenir.
- FIG. 6
- C, — TRADUCTEUR
- Il est représenté dans les figures 4, 5, 6. Dans la figure 4 on voit en E l’un des cinq électroaimants imprimeurs dont les armatures telles que a répètent la combinaison formée par les touches du manipulateur. Un système spécial de ressorts indiqué sur la figure maintient à l’état de repos, c’est-à-dire lorsque l’armature est écartée, un levier coudé Ai, Ai', encastré par la branche supérieure dans la coche c qui est pratiquée dans un ressort spécial.
- Une autre coche c' placée au-dessous, reçoit la même branche lorsque le système des deux bras de levier Ai, Ai' pivotant autour de l’axe A occupe la position ha, ha’. Enfin, il existe une troisième position A3, A3' pour les. mêmes bras.
- Nous allons indiquer comment se produisent ces divers mouvements. La première position Ai, Ai', correspond au repos de l'armature. La deuxième position ha, ha', est le résultat du passage du courant qui attire l’armature a. La troisième position A3, A3', est amenée par l’intervention d’une pièce spéciale N, dite navette, appliquée I contre la roue QQ et entraînée avec elle autour de
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- 2ÇO
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- l’arbre A. Cette pièce présente une rainure qui, dans la position N', saisit la branche inférieure hi' au moment du passage et lui fait occuper la position A3'. Elle remplit un autre office: la rotation continuant, la rainure n’abandonne pas le bras A3'; presque immédiatement après l’avoir poussé de gauche à droite, elle le ramène par un mouvement de droite à gauche en Ai' et replace ainsi le bras supérieur dans la coche c.
- Voilà un premier point éclairci, nous avons analysé le jeu de l’armature et du levier qu’elle commande directement dans l’évolution complète de ces organes.
- Cherchons actuellement à suivre les effets produits par le déplacement du bras Ai' dans les deux positions successives hz', A3'.
- Dans la position I12’, il vient affleurer l’extrémité
- antérieure d’une tringle horizontale t qui peut glisser longitudinalement entre deux paires de collets 2, z'. Dans la position A3' la tringle est poussée vers la droite, de façon à occuper la position indiquée en ponctué sur le dessin.
- Pour bien faire voir la conséquence du déplacement de la tringle t, nous sommes obligés de recourir à une digression.
- Le traducteur TT qui remplace le combinateur de l’appareil multiple, se compose d’une roue entraînée avec la roue Q Q par l’arbre A. Cette roue TT est divisée en deux portions par une cloison ddd, interrompue sur une partie de circonférence. Les deux portions de la roue présentent des creux et des reliefs disposés suivant une alternance prévue.
- Ainsi, au lieu de dix voies, spéciales au com-
- B1 \ R FV T.QNPDOZKBI E t Bl.Cli.S M CW H TfG II X J ï £ A
- Section des 2 voies du corn-bmateur présentant les creux et les pleins de la lettre &
- FIG. 7
- nu ai u
- mm
- Disposition des chercheurs pour la lettre 0
- binateur du multiple, on ne retrouve plus dans le simple que deux voies. L’une sera dite la voie de repos, l’autre la voie de travail, comme au multiple. Le traducteur devra toujours produire l’impression par la chute d’un chercheur dans cinq creux ; remarquons qu’ici, à l’inverse du multiple, les voies tournent, c’est le chercheur qui les attendra au passage.
- Une autre différence : au multiple les cinq frotteurs du chercheur marchent de front, suivant un rayon ; ici ils devront se suivre, puisque nous avons restreint le développement de la piste.
- Comment sera constitué ce chercheur ? Cette question nous ramène au jeu de la tringle t, nous continuons l’analyse du mouvement produit par le déplacement d’une seule armature. La tringle t porte un appendice ayant la forme d’un marteau, dont la tête est en qi et la queue en pi; par le déplacement d’avant en arrière de la tringle le marteau va de qipi à la position qi'pi'. La queue pi passe ainsi de la position de repos à là position de travail sur le disque TT ou traducteur.
- En résumé, le mouvement de l’armature qui est produit par le passage du courant, détermine les déplacements de la branche inférieure du premier levier occupant les positions successives I12', A3', puis l’avancement de la tringle portant le marteau,
- et finalement amène le prolongement pi dans la voie de travail.
- Tapier
- Papier
- FIG. 8
- Ce prolongement pi est le premier élément du chercheur. Pour trouver les quatre autres, il faut
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- 2g i
- recourir aux figures 5 et 6. L’axe h comprend cinq leviers dont les bras inférieurs sont figurés en h\', ki", him, hilv, hiv (tig. 5).
- Ces cinq bras commandent chacun une tige comme la tige t. Chaque tige porte un marteau dont les têtes sont figurées en qi, qz, q3, q4, qS,
- Poste de départ
- Terre
- Contact mobile
- Poste d’arrivée
- Contact mobile
- Plie négative de lijrn Pile positive de ligne
- FIG. Q
- et les queues en pi,- pi, p3, />4, />5. Il n’est pas besoin de revenir sur l’explication déjà donnée pour comprendre qu’à chaque mouvement d’une armature, les parties pi, pz, p3, p<\, pS correspon-
- dantes entreront dans la voie de travail du traducteur TT.
- Nous touchons au but : les têtes des marteaux <71, qz, q3, q4, q5 retiennent au repos une tête
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- supplémentaire q° placée à l'extrémité d’une pièce y y qui a une tendance à basculer sous la pression d’un ressort commandé par la vis x. Lorsque les prolongements pi, p2,p3,p/\, p5 perdront pied (en tombant dans les creux), les têtes qi, <72, q3, <74, q 5 s’inclineront vers la gauche, et la tête q° n’étant plus maintenue, la bascule de la pièce yy se produit, entraînant de haut en bas la tige yn qui détermine, comme au multiple, le fonctionnement de l’imprimeur.
- Nous nous rendrons compte aisément des circonstances qui produiront cette chute et de l’impression qui en sera la conséquence. Si par exemple on a transmis la lettre G, la manipulation sera ainsi figurée :---1-----1--, ce qui veut dire que la deuxième
- et la quatrième armatures seules auront fonctionné, et que les queues de marteaux p2 et/>4 seules sont entrées dans la voie de travail. Les queues pit p 3, p 5 sont restées dans la voie de repos. L’alternat des creux et des reliefs sur le traducteur TT est réglé en conséquence; on peut voir sur la figure 7 que les cinq éléments composant le chercheur, trouveront pour effectuer la combinaison correspondant à la lettre G les cinq creux réglementaires, trois sur la voie de repos, deux sur la voie de travail.
- Les creux sont figurés par des hachures et les reliefs en blanc; il y a 35 cases dont3i seulement sont utiles, la nécessité des autres résulte de la disposition du chercheur composé de balais étagés au lieu de balais de front comme dans le multiple. Grâce à cette adjonction, les alphabets restent les mêmes, les combinaisons ne changent pas; on peut en effet vérifier en comparant le tableau à dix voies du multiple et le tableau à deux voies du simple que chacune des paires de voies portant les numéros 2, 3, 4, 5 devient identique à la double voie du simple, si on transporte parallèlement vers le haut de la figure, la paire n° 2 d’un rang, la paire n° 3 de deux rangs et ainsi de suite, le transport fictif correspond dans la réalité à l’espacement des balais composant le chercheur. Dans la figure 7 on a indiqué par des lignes auxiliaires trois combinaisons correspondant aux lettres A, G, P ; l’angle dont le sommet est à chaque lettre embrasse sur les deux voies la portion du traducteur sur laquelle s’effectue la combinaison qui aboutit à l’impression.
- Lorsque la combinaison a été formée et que l’impression s’est produite, il faut détruire la combinaison, c’est-à-dire ramener toutes les pièces du traducteur à la position d’origine. On a vu déjà comment la navette N portée par la roue Q Q à son bord extrême, vient dans la position N' reprendre Je bras inférieur du levier A3' et le ramener en A i' faisant ainsi pénétrer le bras supérieur dans la coche c. Rien n’a été fait jusqu’ici pour les marteaux; il faut l’intervention d’une came spéciale F
- portée par la roue TT pour relever successivement les queues p^p^p^p^ et replacer ies tiges tèlles que t en face et à petite distance des bras inférieurs Ai', Ai", etc.
- d. — IMPRIMEUR
- Nous avons peu de chose à ajouter aux indications fournies. La figure 8 reproduit les principaux organes de l’impression, identiques à ceux du mu.-tiple; les deux roues I, I portent l’une les types, l’autre les dents entre lesquelles évolue la came e. D’abord cette pièce qui est mobile autour de l’axe o, pousse le papier contre le type et assure la reproduction du caractère par la pression de la dent, lorsque la tige yn déclenchée par la chute du chercheur dans les creux a déplacé la détente r qui retient la came e. Puis la came est ramenée par le levier l au moment du passage du galet g entraîné par la deuxième roue. Dans l’intervalle le papier a subi l’avancement nécessaire par le fonctionnement des cliquets et des rochets figurés sur le dessin.
- e. — ORGANES ACCESSOIRES
- i° Le principal estï'électro-frein destiné à la correction, pour le maintien du synchronisme. Comme au multiple, un courant est envoyé à chaque tour du distributeur et agit par l’intermédiaire d’un relais sur un électro-aimant spécial, l’armature porte un morceau de liège qui vient appuyer sur la tranche du volant de l’appareil récepteur pour ralentir la vitesse.
- Le principe admis pour la correction est que l’appareil récepteur doit marcher plus vite que l’appareil du départ, la résistance accessoire produite par le passage du courant agit dans le sens du retard.
- Des deux postes en correspondance, l’un envoie, l’autre reçoit la correction ; cette fonction peut être réciproque, de là une installation particulière qui est représentée dans la figure 9. On y voit seulement la portion des couronnes du distributeur comprise dans le secteur dit de correction. Après l’analyse qui a précédé, on se rendra compte facilement du jeu des balais et des émissions.
- Le cas figuré montre le secteur de correction au poste de départ et au poste d’arrivée.
- La couronne I présente un contact 6 qui est mobile dans une rainure pour être réglé suivant les conditions de marche.
- La couronne II porte quatre contacts 6, 7, 8, 9. Les contacts 7 et 8 sont réellement efficaces, les contacts 6 et 9 ont un rôle accessoire.
- La couronne III présente un contact 6 plus étendu que la pièce de même numéro sur la couronne I.
- Enfin, la couronne IV continue est reliée à la ligne.
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- II y a én outre un commutateur inverseur qui occupe dans les deux postes des positions symétriques.
- Voici comment s’opère le jeu de l’électro-aimant correcteur : au poste de départ (qui envoie la correction), le système des balais II-IV passe d’abord sur le contact 7 et envoie le courant positif sur la ligne; au poste d’arrivée (qui reçoit la correction) le système des balais IV-II amène le courant de la ligne d’abord au contact 7 et de là au relais. Par le jeu de la palette le courant local est envoyé dans le contact 6 (couronne III), puis ren-
- Coupe!
- voyé au contact de même numéro (couronne I), par l’action combinée des balais III-I. Ce contact correspond avec l’électro-aimant qui agit sur la tranche du volant, ainsi qu’on l’a expliqué. Le volant est figuré en J sur la figure 1.
- Lorsque les balais parcourent les contacts 8 aux deux postes, c’est le courant négatif qui est envoyé pour ramener le relais à la situation initiale.
- Les contacts 6 et 9 ne servent qu’à produire une décharge à la terre par les bobines du relais; ils ne sont pas indispensables pour le fonctionnement ordinaire du simple; Ils ont été introduits pour le fonctionnement du nouvel appareil Baudot dans le mode spécial de transmission dite simultanée ou Duplex.
- 20 Le manipulateur est représenté par la figure 10; sur le plan on voit les cinq touches, le com-
- mutateur et deux électro-aimants figurés également sur les coupes.
- L’électro-aimant inférieur S sert à battre la'cadence de la manipulation, il actionne une tige s qui fait saillir suivant le rythme le bouton h au-dessus du plan de la boîte.
- L’électro-aimant supérieur R, appelé aussi parleur de coupure, est intercalé directement dans la' ligne à chaque poste et sert à l’échange des avis de service. Il faut remarquer que dans le mode de transmission par l’emploi d’un distributeur, la coupure, c’est-à-dire l’avertissement donné par le correspondant lorsqu’il a besoin d’interrompre, n’est pas perçue dans le récepteur de départ. Le commutateur doit en effet être déplacé à la main, lorsqu’on veut passer de la position de transmission à celle de réception; ici l’avis préalable manque. On a
- -----> Terre par
- remédié à cet inconvénient par l’intercalation sur le circuit de ligne du parleur interrupteur. L’électro-aimant est disposé de façon que l’armature n’est pas influencée parle passage du courant ordinaire; d’après les conditions de l’alternat, il n’y a jamais qu’un seul courant positif ou négatif, émis ou reçu. Il suffit donc, pour assurer l’inertie de l’armature, de donner une tension convenable au ressort antagoniste.
- La situation se modifie si, par suite de la manipulation du correspondant, un courant émis par lui a le signe voulu pour qu’il double l’effet sur l’armature du parleur au départ ; ces coïncidences ne peuvent manquer de se produire dans le rythme varié d’émissions de courants positifs et négatifs, qui sont réglées par le jeu des touches des manipulateurs aux deux stations. L’augmentation fortuite d’intensité fait fonctionner l’armature et donne l’avertissement requis.
- 3° Le conjoncteur (fig. 11) est encore un organe accessoire ; il permet d’établir, à chaque révolution du distributeur, le circuit local qui fait fonctionner à la fois les trois électro-aimants d’accrochage des nos 3, 4, 5, ainsi que l’électro-aimant du frappeur
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- de cadence. Ce conjoncteur consiste en deux lames qui peuvent être mises au contact par la pression d’un levier solidaire d’une came Z. Celle-ci est montée sur l’arbre A au voisinage du distributeur et vient à chaque révolution mettre les lames en contact et fermer le circuit indiqué sur la figure.
- 40 Le modérateur de vitesse, qui joue un rôle analogue à celui qui est indiqué dans la description du multiple, a pour effet de corriger rapidement un excès de vitesse par la pression d’un frotteur mobile contre une surface appropriée. Il est représenté par la figure 1 ; on le voit monté sur un axe auxiliaire B dépendant, comme l’axe A, du mouvement d’horlogerie. Un cylindre M s’éloigne du centre par l’effet de l’accélération du mouvement et appuie le frotteur f comme une partie plus ou moins évasée du godet g g, de façon à créer la résistance graduée qui est nécessaire.
- Ch. Bontemps.
- L’ÉCLAIRAGE ÉLECTRIQUE
- DE L’INSTALLATION DES MAGASINS DU PRINTEMPS
- Nous avons déjà dans ce journal, à deux reprises différentes, entretenu nos lecteurs de l’importante installation des magasins du Printemps. Comme nous avons eu occasion de le dire, cette installation a passé par plusieurs phases, et s’est faite peu à peu à mesure que s’achevait la construction générale de l’édifice. Lors de la première réouverture, à l’époque où les galeries de la rue du Havre et de la rue Caumartin étaient seules accessibles au public, les machines motrices et électriques en service, n’étant que provisoires, avaient été tant bien que mal installées dans les coins du sous-sol laissés libres. Elles ne se composaient alors que de trois locomobiles Weyher et Richemont, de 20 à 25 che-, vaux chacune, d’un moteur Porter-Allen (dont nos lecteurs trouveront la description dans la revue des machines rapides qu’a donnée G. Richard), et enfin d’une locomobile identique aux trois premières, mais qui recevait la vapeur d’une chaudière inexplosible système Belleville. Cet ensemble suffisait comme force motrice pour alimenter les 160 bougies Jablochkoff et les i3o lampes Maxim, qui composaient alors toute l’installation. Il n’y avait là rien de bien particulier qui méritât d’être signalé, et sans - entrer dans l’examen des détails techniques même, nous étions-nous bornés seulement à indiquer et juger les choses au point de vue de la répartition de la lumière et de la décoration. Aujourd’hui, il n’en est plus dé même : depuis l’ouverture de la galerie centrale et l’achèvement de la salle des machi-
- nes, le projet primitif de l’installation générale est presque complètement exécuté; tout ce qu’il y avait de provisoire n’existe plus, et nous pouvons donner déjà des détails précis tant sur les générateurs de mouvement que sur les dispositions des circuits de cette installation électrique qui, par son importance, est la première de Paris.
- La fig. 1 est la moitié du plan d’ensemble du sous-sol occupé par les générateurs de vapeur et les machines motrices, la [fig. 2 en est une coupe longitudinale faite par l’axe et la fig. 3 une coupe transversale. Ces vues correspondent à l’installation définitive, qui ne sera réalisée que dans trois années. Lors de la destruction de l’immeuble, qui porte le n° 65 sur le boulevard Haussmann.
- Actuellement la machine Mt n’existe pas encore, et sur son emplacement sont les dynamos que la machine M3 met en mouvement.
- Au lieu de huit générateurs, il n’y en a que sept, et comme à part cela toutes les dispositions resteront les mêmes, on peut d’ores et déjà considérer toutes choses comme complètement achevées.
- Les fig. 1, 2 et 3 se lisent d’elles-mêmes. La condition de rendre le sous-sol accessible au public ayant été imposée à l’architecte, quatre escaliers venant des magasins de vente conduisent les visiteurs à la salle des machines et des chaudières.
- Celles-ci, au nombre de 8, sont disposées en ligne sur une surface trapézoïdale dont les bases ont 3m,75 et 8m,25, et dont les côtés ont 22”,go et 23m,6o de long, soit une superficie de 143 mètres carrés. Cet emplacement est contigu à la première galerie du sous-sol qui longe le boulevard Haussmann; la hauteur disponible sous les poutres qui supportent le plancher du rez-de-chaussée n’est que de 3m,i8, en y comprenant encore 3o centimètres d’abaissement du sol (limite extrême permise, vu la nature du terrain et la présence de l’eau). Indépendamment des autres conditions, l’exiguïté de cet emplacement, jointe à la quantité de vapeur à produire, le choix du type de chaudière était, pour ainsi dire, forcé. Les générateurs Belleville seuls pouvaient répondre aux exigences de cette installation, et ce furent eux en effet qu’on adopta. Le modèle choisi se compose de six éléments doubles en tubes de ioom/m de diamètre, ayant, les six premiers, une longueur extérieure de im,8oo, et le dernier, plus étroit, une longueur de im,6oo seulement. La quantité de vapeur à produire par heure est de 8 5oo kilog., se répartissant comme il suit :
- Pour les machines Corliss, à i2k par cheval
- (480 chevaux). . ..................... 5,760*
- Pour la machine Compound, à i5k par cheval '
- (20 chevaux)..........................
- Pour le chauffage de l’établissement....
- Chaudière de réserve ...................
- Soit au total.....
- 8,5oo
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- Tableau des commutateurs
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- Ce programme est réalisé par les huit généra- |,5oi mètres carrés, et* une surface de grille de teurs qui, offrant une surface de chauffe totale de |. 18 m. q., peuvent à l’heure fournir 9000 kilog. de
- 'e0T-
- FM). I, 2 ET 3
- vapeur environ. Ainsi placée, la ligne de chaudières I fumée c court à l’arrière en s’élargissant à mesure fait face à la salle des machines; la conduite de | qu’elle dessert un plus grand nombre de foyers;
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- La lumière électrique
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- elle est séparée des piliers en tôle par un mur en briques réfractaires, et conduit ainsi les gaz de la combustion à la cheminée.
- La cheminée provisoire en tôle a im3o de diamètre, et la cheminée définitive, qui sera en briques, aura une hauteur de 40 mètres et un diamètre intérieur au sommet de im,7o.
- Les générateurs montés aux grands magasins du Printemps sont timbrés à 9 kil. et fonctionnent normalement entre 8 kil. et 8 kil. 5; mais comme les machines Corliss ne travaillent qu’à une pression de 5 kil., on a installé sur la conduite de vapeur un régulateur détendeur, système Belleville, qui distribue régulièrement la vapeur à la pression de 5 kil.
- En outre, au cas où, pour une cause quelconque, l’appareilcesserait de fonctionner, il est facile d’en supprimer l’effet et de laisser au mécanicien le soin de régler lui-même sa pression à l’entrée des cylindres.
- Bien que toutes les conduites de vapeur et d’alimentation aient été éprouvées et qu’elles offrent toute sécurité, on a été conduit, pour éviter qu’une rupture accidentelle ne puisse jeter une grande perturbation dans la marche de l’éclairage, à adopter une disposition spéciale des tuyauteries, sur l’initiative de M. Juppont, l’un des ingénieurs du Printemps.
- Les générateurs ont été partagés en deux groupes ayant chacun une conduite générale de vapeur et un tuyautage d’alimentation distincts.
- Chacune de ces conduites est munie d’un détendeur et elles viennent se réunir dans la chambre des machines en un seul branchement qui distribue la vapeur aux machines et sur lequel en outre sont effectuées les diverses prises auxiliaires de la petite machine et du chauffage. Dans de telles conditions, quel que soit l’accident qui survienne, il ne peut pas y avoir plus de la moitié des générateurs arrêtés et le groupe disponible, en forçant un peu la chauffe, peut, sans grande difficulté, suffire provisoirement à la marche des machines.
- Les machines motrices ainsi mises en mouvement sont, comme le montre le plan, au nombre de cinq. Quatre machines Corliss M, M2 M3 M4 et une machine Compoundtype pilon qui sert le jour pour l’éclairage des parties obscures de l’édifice, et la nuit pour le service des rondes. Ces cinq machines qui sortent des ateliers du Creusot sont, au point de vue du fonctionnement et des détails delà construction, assez remarquables pour qu’il ne soit pas sans intérêt d’en donner ici une description sommaire.
- Leur fondation n’a pas été d’ailleurs sans quelque difficulté, vu la nature du terrain. En cet endroit, en effet, le sol n’est composé que d’une couche de sable fin et d’argile, sous laquelle on rencontre immédiatement l’eau, à une profondeur
- assez faible. Dans de telles conditions, le travail dé fondation a du être assez délicat et l’emploi de caissons a été obligatoire. Les volants, pesant chacun 8 tonnes, ont exigé un grand caisson rectangulaire, tandis que deux autres à section circulaire furent foncés sous les paliers de la transmission. Enfin, à l’emplacement des machines proprement dites, les fondations ont été faites en coulant du béton dans les fouilles draguées à la main.
- Les quatre grandes machines sont, nous l’avons dit, du système Corliss, toutes identiques les unes aux autres. Les caractères principaux du type choisi sont ceux que tout le monde connaît, à part quelques perfectionnements apportés dans les mécanismes. La machine est à un seul cylindre, dans lequel la distribution de vapeur est opérée au moyen de quatre tiroirs cylindriques placés aux extrémités du cylindre; les obturateurs d’admission sont disposés à la partie supérieure et ceux d’émission à la partie inférieure, de façon à assurer le drainage régulier de l’eau amenée par la vapeur ou condensée dans le cylindre.
- Un seul excentrique conduit toute la distribution et les dispositions cynématiques très simples adoptées pour la commande des tiroirs permettent à la fois une ouverture très rapide des orifices d’admission ainsi qu’une fermeture presque instantanée par l’action d’un déclic et d’un piston de rappel qui, entraîné par l’excentrique pendant l’ouverture, est ramené brusquement à sa position inférieure par la pression atmosphérique au moment où s’effectue le déclenchement. Une des qualités principales de cette machine est la suivante : en cas d’arrêt accidentel du régulateur, par exemple si la courroie qui le commande vient à se rompre ou à tomber, une disposition particulière de la came de commande des déclics permet dans ce cas au régulateur de descendre aussitôt à sa position inférieure pour fermer ainsi l’admission de la vapeur. De la sorte, la machine au lieu de s’emballer comme presque tous les moteurs est, au contraire, immédiatement arrêtée. Cet avantage est à considérer, car il peut, dans bien des cas, éviter de regrettables accidents.
- Les détails de construction de ce type de machine, quelque intéressants qu’ils soient, nous entraîneraient trop loin si nous les voulions examiner tous; ils doivent d’ailleurs se trouver dans des publications spéciales (*) et nous nous bornerons à reproduire (fig. 4) les épures de distribution, avec lesquelles il est facile de se rendre compte des conditions de marche. Ces épures, on le sait, sont obtenues de la manière suivante : Après avoir tracé la circonférence décrite par le bouton de la manivelle et numéroté ainsi les diverses positions de
- (*) Publication industrielle des machines-outils et appareils, Armengaud aîné.
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- NSTALLAT10N DES MACHINES ELECTRIQUES AUX MAC ÀSINS J>U?-—
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- ce bouton, on détermine géométriquement les positions correspondantes de chacun des leviers de commande des tiroirs et par suite celles de ces tiroirs par rapport aux orifices. Cela étant, la ligne EG représente à l’échelle la course du piston, les ^ordonnées élevées en chaque point de division représentent les positions successives du piston et :les courbes sont enfin tracées si l’on joint pour un même obturateur tous les points obtenus en portant sur ces ordonnées des longueurs égales aux chemins parcourus successivement par l’arête de chacun des obturateurs.
- Dans les deux figures, les tracés pointillés correspondent l’un à l’admission arrière et l’autre à l’échappement arrière, et les flèches indiquent le
- Admission
- Cvufst' du,j>isUm,
- Echappement
- •U-.a
- M
- FIG. 4
- ! sens de l’ouverture des orifices. Quand le piston est à fond de course avant, l’arête du tiroir d’admission est en a, c’est-à-dire que cet obturateur a découvert l’orifice delà longueur A a, qui constitue l’avance à l’admission. Sur la seconde figure, on voit que l’arête du tiroir d’échappement est en m, c’est-à-dire que dans l’excursion précédente du piston, l’obturateur a recouvert l’orifice et l’a dépassé de la longueur N m. La position de ce point m dépend de l’angle d’avance donné à l’excentrique. Cela étant, suivons toujours la course du piston : à mesure qu’il s’avance ainsi de gauche à droite, l’orifice d’admission se découvre assez rapidement et est grand ouvert, quand le piston a parcouru la distance B b. L’obturateur d’échappement a continué pendant ce temps son mouvement, et il atteint sa limite de course, quand le piston a. parcouru la distance Rra.
- ...." ......-----------------:-----—:--------~
- L’oscillation de l’obturateur d’admission continue dans le même sens jusqu’à ce que le piston ait atteint le point C; à partir duquel commence l’oscil-' lation de retour.
- Cette position est la limite extrême à laquelle peut se produire le déclenchement, s’il doit avoir lieu, car il n’est plus possible pendant la période de retour. Comme d’ailleurs il faut un certain parcours pour dégager la came d’avec la touche de butée, cette limite se trouve un peu en arrière.
- •Si le déclenchement ne s’est pas produit à ce moment, l’obturateur reprend son oscillation de retour, comme le représente la suite de la courbe. Pendant cetté période, l’obturateur d’échappement, qui était arrivé à sa limite de course a rétrogradé ; mais très lentement, et comme le piston se déplace alors assez rapidement, la courbe se confond presque avec la ligne R T. Quand cette distance a été parcourue par le piston, l’obturateur est arrivé au point O qui correspond au point mort-arrière de l’excentrique. Au delà de ce point, l’obturateur revient sur ses pas, atteint de nouveau sa limite de course au point p et reprend son oscillation de retour à partir de ce point.
- Au point d l’obturateur d’admission atteint le bord de l’orifice, et au delà de ce point le passage laissé libre va en diminuant jusqu’à ce que la lumière se trouve complètement fermée quand le piston a parcouru la longueur Ae. On voit ainsi que si le déclic ne fonctionne pas, l’introduction naturelle a lieu pendant toute cette course du piston en dépit de l’étranglement qui a lieu vers la fin.
- L’obturateur d’admission dépasse ensuite le canal très rapidement, de sorte qu’au bout de la course le recouvrement atteint déjà la longueur cj Il est à remarquer que l’obturateur d’échappement rétrograde rapidement et qu’il commence à découvrir l’orifice d’échappement, quand le piston est arrivé en q, c’est-à-dire un peu après que l’orifice d’admission a été fermé. Enfin cet obturateur a découvert l’orifice de la longueur Pr, quand le piston est à fin de course arrière, et cette longueur représente l’avance à l’échappement.
- Quand le piston rétrograde, l’obturateur d’admission se déplace fort peu et sa courbe présente deux points de tangence avec la ligne E G, qui correspondent à la limite de course de cet obura-teur, et un point de rebroussement très peu éloigné de cette ligne qui correspond au point mort-arrière de l’excentrique.
- Pour l’obturateur d’échappement, il continue à découvrir rapidement l’orifice et cela complètement, quand le piston a parcouru la longueur os. Son mouvement devient ensuite plus lent ; mais s’effectue toujours dans le même sens, jusqu’à ce que le piston ait parcouru la longueur st, et à ce moment l’excentrique est au point mort-avant. Enfin
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- à partir de ce point, l’arête de l’obturateur d’échappement se rapproche de l’orifice qu’il atteint d’abord quand le piston a rétrogradé de la longueur ou, puis recouvre peu à peu jusqu’en v, point de complète fermeture.
- On voit ainsi que la vapeur en cette machine se distribue d’une façon favorable et l’étude de ces deux épures suffit à mettre en lumière toutes les phases du fonctionnement de la distribution, ainsi que les conditions dans lesquelles elles s’effectuent.
- Enfin pour terminer ce sujet, voici les dimensions principales des différents organes de la machine que nous venons d’étudier.
- Puissance effective maxima........ 120 chevaux
- Diamètre du cylindre à vapeur. . . om,45o
- Course du piston................ im,ooo
- Nombre de tours par minute. ... 70
- Pression initiale de la vapeur. ... 5 kil.
- Diamètre de la pompe à air...... om,20O
- Nombre de tours par minute de la
- transmission................... 280
- Nous avons dit en commençant, que le service de jour était fait par une petite machine auxiliaire Q, système Compound, type Pilon.
- Cette machine ne présente rien de particulièrement remarquable, et nous nous bornerons à citer ses conditions de marche.
- Puissance en chevaux............ 20
- Nombre de trous par minute. . . . 100
- Diamètre du petit cylindre...... o,3oo
- Hauteur du — — ....... 0,440
- Diamètre du grand — ....... 0,425
- Introduction au petit —variable de 0,20 à 0,70
- — au grand cylindre fixe o,5o
- Détente totale variable par suite de 2,85 à 10 Pression de la vapeur à l’admission 4h,5oo
- (A suivre.) P. Clemenceau.
- LE TELPHERAGE01
- Avant tout, il est nécessaire de donner la définition du mot « telpherage » et peut-être d’en expliquer la formation. Le mot est destiné à comprendre toutes les méthodes de transport effectué automatiquement à l’aide de l’électricité. Selon les strictes règles de la dérivation, le mot devrait être « téléphorage », mais afin d’éviter la comparaison avec « téléphone » ainsi que les deux accents dans un seul mot, qui sonnent mal à mon oreille, je me suis permis d’adopter une forme que le temps aurait pu consacrer en Angleterre, en rem-
- (*) Conférence faite à la Society of Arts, le mercredi 14 mai 1884. — Communiqué par l’auteur.
- plaçant * téléphore » par le mot plus anglais de telpher.
- Dans le sens le plus général, les lignes de telpherage comprennent celles qui ont d’abord été proposées par mes collègues MM. Ayrton et Perry. Le mot servirait également à désigner des lignes, comme j’en ai vu proposer dans les journaux, pour le transport très rapide de petits paquets. Mais je me bornerai, ce soir, strictement à la seule forme spéciale dans laquelle je me suis d’abord figuré la ligne de telpherage et qu’il m’a été donné de développer. Sous cette forme, les lignes de telpherage s’adaptent au transport à petite vitesse et à bon marché des minéraux et d’autres marchandises.
- Le problème que je me suis posé était de savoir s’il n’était pas réellement possible d’envoyer des voitures au moyen de l’électricité le long d’un seul fil suspendu, de fait de télégraphier des marchandises et des passagers au lieu de messages. Comme plaisanterie, l’idée est très connue, mais après réflexion, il semblait y avoir de bonnes raisons pour la supposer pratique et utile.
- Je suis aujourd’hui à même de vous montrer la réalisation de cette idée et je crois que les résultats des expériences pratiques et en grand ont justifié le raisonnement qui m’a poussé à consacrer beaucoup de temps et de travail à la question du telpherage (‘).
- Ce raisonnement peut être exposé comme suit :
- Nous ne poumons pas, avec la vapeur, employer un grand nombre de petites machines d’un cheval pour traîner beaucoup de petits trains ou wagons. Il y aurait une trop grande perte dans la production de la force, et le salaire des hommes employés pour chaque machine entraînerait de trop grandes dépenses. Mais un courant électrique, de 5o chevaux, par exemple, traversant un conducteur de dimensions ordinaires peut actionner trente petites machines chacune d’un cheval qui, pratiquement, ne demandent aucune surveillance et dont l’action peut être rendue presque aussi économique que celle d’un seul moteur électrique de 3o chevaux.
- Mais si la force peut être distribuée économiquement le long d’une ligne d’une longueur de 10 milles, par exemple, au lieu d’un seul train qui pourrait demander une force de 3o chevaux, nous pourrons employer 3o petits trains dont chacun correspondra à un wagon tiré par un cheval. De plus, si nous distribuons le poids, en donnant une longueur considérable à chaque train, nous pouvons
- (') Le modèle en action fut alors montré. Il consiste en deux octogones concentriques de fil, la longueur extérieure de chaque portée entre deux poteaux étant de im5o; sur chaque octogone, il y avait une seule locomotive avec son train, d’une longueur égale à celle de la portée. Ces trains marchaient bien et faisaient régulièrement le tour des lignes dans des directions opposées.
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- employer. une„forme rde, voie très- légère comme par'exemple une cordé ou une tige suspendue de 20 m/m de diamètre- . • . • , r. -
- Je montrerai tout à l’heure la quantité de trafic qu’une tige de ce genre, peut, pratiquement supporter. En attendant,, j’appelle'seulement vôtre attention sur les principes généraux de la subdivision de la force et du poids. ' . , , .!” !
- Il était évident que' la* distribution de la force par l’électricité entraînerait une perte considérable, mais celle-ci est facile à’calculer et nullement prohibitive. Ensuite, la force qui est fournie par des machines stationnaires ou parfois par des chutes d’eau peut être produite à bon marché comparativement avec celle obtenue1 par des locomotives ou machines de traction. , "
- En examinant les différentes formes de voie possibles pour le transport de la force et du poids distribués,la corde ou tige'suspendue m’a semblé présenter de grands avantages. Le moindre chemin de fer entraîne des travaux de terrassement et de percement, la construction'de ponts' et de haies, ainsi que l’achat du terrain. Un seul rai! rigide, avec de nombreux supports, et sur’ lequel le train pourrait être suspendu,,m’a paru; plus avantageux, et cette disposition peut parfois être employée, mais il faudrait un grand nombre de poteaux,' un support par 3 ou 4 mètres, par exemple; et, même avec ces portées, un rail d’une forcé suffisante pour le transport de voitures.pesant chacune 100 kilos, reviendrait fort cher. Avec une simple corde .ou tige suspendue, nous pouvons ‘ espacer, les supports de 18 à 21 mètres. Une tige de 20 millimètres, supportée de cette manière, portera sans tension excessive 5 voitures chargées de 100 kilos chacune. Aucun achat de terrain n’est nécessaire, et on n’a besoin ni de ponts, ni de grands travaux. La ligne peut être sùspenduè à une hauteur suffisante pour la garantir contre tout accident où malveillance. Une seule voie pour la roue donne un minimum de frottement et rend le maniement du matériel roulant beaucoup plus facile que si nous' essayons de faire marcher les voitures, sur des cordes doubles et mobiles." Toutes.. ces "raisons, nous ont engagé à .chercher le moyen de faire mbu-voir les trains électriquement ét automatiquement le long d’une seule tige' suspendue. . J '.
- Avant d’aller plus loin, je crois utile de vous direjusqu’à quel point cette idée à été réalisée. La Telpherage Company, Limited, fut formée l'année dernière dans le but d’essayer et d’exploiter mes inventions brevetées, ainsi que celles des professeurs Ayrton et Perry pour la locomotion électrique. Deux lignes de telpherage, selon mon système, ont été construites dans la propriété de M. M.-R. Pryor, à Weston. L’une d’elles est simplement une voie droite avec des portées de 18 mètres et différentes formes de tiges et de cordes.
- Le premier train .complet passait, sut; .cette ligne avec une locomotive .que nous appelôjfts la locomotive à ro,ue de bicycle, quij sera, décrite pluq loin. La ligne fut trouvée .trop grande ét trop élevée pour être cbmUiôdé,’, et les, expériences .ont été continuées, sur une ligne d’un.'diàmàtfe ,dé,,i6m/m,‘ composée de tiges, rondes en acieLâtfec dés portées de i5 mètres. Cette ligne .est cdrttinue, .ciest-à-dire sans'fin. Elle a une longuejjr^de.ieio mètres, etelle^a supporté avec le. plus:grand.,succès un train de plus d’Une tonne, marchant "à 'une'vitesse-de 5 milles par heurp.. Son isplatiqn n’à pas offert de difficultés. Il est à .peinenécessaire de dire queJnous voyons la possibilité, d’améliôrer un grand nombre de détails ; nous ' pouvons . ainsi rendre la-.voie plus .uniforme et plus-forte par rapport à'son poids;- nôus pôüvons réduire la quantité de' matières employées et ' diminuer de beaucoup le nombre d’ouvriers spéçiaUste.s,nécessaires à la construction.. Nous pouvonscperfectionner le modèle des poteaux, améliorer iles’ wàgorls et les locomotives, de-manière' à leur faire fraùchir des angles plus vifs, etc. ; mais , le but. principal, a été atteint.,Nous avons essayé dès trains aussi grands que je‘pourrais les recommander pour la pratique et marchant à la plus grande vitesse que j’ai jamais désirée.' . ' . * '; -
- J’espère vous avoir clairement démontré par cette description que le but que j’ai'visé et réalisé, n’est pas la; construction .d’un chemin de fer électrique destiné à faire la concurrence aux chemins de fer à‘vapeur pour ;le j transport’, à grande vitesse dés voyageurs et des marchandises, ni,d’une nouvelle forme de communication:destinée:.à de petits paquets et à une grande rapidité. C’est, simplement une méthode peu coûteuse de transporter de lourdes marchandises comme du'charbon ou du blé, qui peuvent, être portées dans des*séaux ou sacs contenant de 100 à i5o kilos. La vitesse sur une ligne de telpherage sera celle d’une charrette, et le but que nous visons est de transporter des marchandises à meilleur marché et plus,commodément qu’avec des chevaux.
- Je supposerai que vous savez tous qu’un moteur électrique est Une machine qui fonctionne de ma-.nière à produire de; la-force dès qu’elle est traver-. sée par un courant électrique. .Vous savez également /qu’une machine, nommée dynamo, ; actionnée. par une machiné à vapeür ou une. autre source de force produira un courant électrique qui peut être conduit Je long d’un fil suspendu ,et- isolé,et employé à actionner un moteur électrique. . » : , r
- . "En décrivant les détails de mon système, le premier point à expliquer est la façon; dont le cou-.rant produit par la dynamo et amené le long du fil est pris sur la ligne et dirigé dans le moteur.
- En cherchant à réaliser cette idée, ma première pensée fut de diviser la ligne en longueurs égales
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- à celle du train, de sorte qu’en employant le train comme intermédiaire entre deux sections de potentiels différents, le courant pût être conduit des-premières jusqu’aux dernières roues du train à travers le moteur. Cette idée est réalisée dans le modèle que vous voyez, mais dans le modèle primitif les intervalles entre les sections étaient ouverts par un commutateur actionné par l’avant du train et fermées par un autre commutateur à l’arrière. Quelques-uns d’entre vous ont pu voir ce premier moteur fonctionner dans Fitzroy Street.
- Le présent modèle . est disposé d’une manière différente et il n’y a pas de commutateurs.
- Tous les trains actionnés de cette façon devaient être couplés en séries.
- Appelons les côtés successifs du polygone les côtés pairs et impairs; les côtés impairs extérieurs sontreliés avec les côtés pairs intérieurs et les côtés pairs extérieurs avec les côtés pairs intérieurs. Nous avons ainsi deux conducteurs continus dont chacun fait le tour entier, mais qui ne se rejoignent
- pas; ils sont reliés auxl deux pôles d’une pile. Tant qu’un train ne couvre pas un intervalle, aucun courant ne passe , mais dès qu’un train couvre un intervalle, un courant passe du pôle positif au pôle négatif à travers le moteur. Celte disposition est appelée le système à croisement et relie tous les irains ensemble en dérivation; chaque fois qu’un train passe un intervalle, le courant est renversé. Ce renversement n’a aucun effet sur le travail du moteur. C’est cette disposition qui a été réalisée en grand à Weston. Sa simplicité me porte à croire qu’elle sera généralement adoptée, mais plusieurs autres méthodes ont été imaginées. Pour chaque interruption de courant une étincelle passe entre les roues et la ligne, mais elle se produit entre de grandes masses de métal où elle semble être inoffensive; à Weston elle n’a pas donné lieu au moindre inconvénient. On a, en outre, trouvé très facile de faire la communication entre la ligne et le train. Les roues des wagonnets ordinaires conviennent admirablement de sorte qu’on n’a pas besoin de balais compliqués. Il y a quelques avantages absolus provenant
- des interruptions régulières, mais la discussion de ce point m’entraînerait trop loin de mon sujet.
- Un seul des deux conducteurs continus doit né cessairement être isolé. Il en résulte des sections alternativement isolées et non isolées le long de
- chaque ligne. La figure i représente une selle, comme nous disons, avec une attache isolée à un bout et une autre non isolée à l’autre, comme on s’en est servi pour une petite ligne d’expérience qui vient d’être envoyée à la Nitrates Railway C°, au Pérou.
- La ligne même consiste en une tige d’acier de 2o”m à bouts forgés, et les figures 2 et 3 donnent une idée suffisante du mode d’attache. L’isolation est faite au moyen d’un isolateur en ébonite en forme de cloche. Toutes les parties sont construites pour pouvoir supporter une tension de 2,2 tonnes, l’ébonite est fixée entre deux couches de ciment Siemens. Les expériences à Weston ont prouvé que l’ébonite convient parfaitement, mais la matière est un peu coûteuse. Voici un isolateur plus petit en porcelaine qui a été soumis à une tension de 2,2 tonnes. Je crois que la porcelaine conviendra bien sous tous les rapports, mais elle n'a pas encore été soumise à l’épreuve d’un trafic réel et journalier.
- A Weston, l’ébonite a été employée entre deux couches de ciment de Portland, qui n’a que le seul
- FIG. 4
- inconvénient de ne pas se tasser assez vite. Sous tous les rapports une tige simple en acier s’est montrée préférable à la corde. Nous trouvons qu’il y a moins de frottement et moins de ballottement avec la tige et une flexibilité suffisante ; elle est égale-
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- ment plus facile à fixer. De plus, une tige solide à bouts soudés à un support peut être faite de manière que les bouts soient en quelque sorte évides en dessous, à l’endroit où ils sont supportés, ce qui donne une plus grande liberté de mouvement
- FIG. 5
- qu’il ne serait possible d’obtenir avec les roues horizontales d’entraînement, surtout quand on en emploie qui, comme celles du modèle, s’attachent à la ligne de façon à résister au soulèvement.
- La figure 4 représente les poteaux et les traverses qui supportent la ligne. Dans l’expérience avec la ligne de 25mm, cette disposition a été complètement réalisée, et les poteaux ont parfaitement supporté la tension provenant de la charge suspendue au-dessous.
- A
- FIG. 6
- Pour la ligne de 2omm, on a essayé une construction à meilleur marché, mais par un temps humide, les poteaux travaillent à la base, nous sommes très heureux d’être mis en garde contre ce danger. Pour la première disposition, on a em-
- à la tension de se transmettre d’une portée à une autre, mais la flexibilité des poteaux est plus que suffisante à cet effet.
- De place en place, il est nécessaire d’installer des poteaux-bornes, et on peut les utiliser comme compensation pour les changements de température et pour limiter la tension sur les tiges. Pour des lignes droites, je calcule quatre poteaux-bornes par mille. Ainsi que le modèle le représente, il y aura des courbes de 45 degrés aux poteaux de la ligne du Pérou. Il sera plus commode d’employer des supports rigides aux stations où il faut manier les marchandises. Un fer à angle comme celui représenté dans la figure 3, supporté de 3 en 3 mètres, donne de bons résultats à Weston, et on a construit une voie d’évitement pour sortir les wagons de cette ligne. La voie d’évitement rejoint la ligne à un point entre deux portées flexibles. En somme, on peut dire aujourd’hui que le problème de la ligne continue, qu’elle soit droite, courbe, rigide ou flexible, a été complètement résolu. Des dessins et devis peuvent être mis à la disposition des entrepreneurs sans délai et sans autres expériences.
- Les wagons employés sur les lignes de corde ordinaire sont destinés à être tirés par des cordes sur une voie nécessairement droite. Quelques nouvelles difficultés se sont présentées à Weston quand on a essayé des wagons de ce genre avec des roues d’un diamètre de 20 cent, et une base de 55 cent, aux roues, arrangés en train (fig. 5 et 6). Tout obstacle subit au mouvement fut suivi d’une action qui fit dresser le wagon sur ses roues de derrière et le fit sortir de la voie ; tout effort subit de tirage fut suivi d’un résultat semblable. De plus, les wagons à deux roues sur un cadre rigide, même avec une base allant jusqu’à 55 cent., demandent des courbes d’un rayon considérable, si l’on veut éviter un frottement dangereux aux boudins. Malgré ces difficultés, et avec quelques soins, les trains à Weston marchent bien et facilement ; mais les wagons envoyés dans l’Amérique du Sud ont les mêmes dispositions que le modèle et marchent beaucoup plus sûrement, parce qu’ils tournent des angles bien plus brusques. Deux dispositions les caractérisent. D’abord chaque roue, d’un diamètre de i75mm, est pivotée sur un axe B (fig. 7) situé au-dessus du centre de la roue A ; par ce moyen, le wagon passe les courbes avec autant de facilité qu’un bicycle; ensuite, la charge à porter est suspendue à un bras mobile D, pivoté sur le cadre en un point P, au niveau de la ligne. Il s’en suit que tout effort appliqué dans un plan qui contient la ligne agira comme s’il était appliqué à la ligne même et ne soulèvera ni les roues d’avant ni celles de derrière. Comme vous le voyez, l’accouplement du modèle est, sur une ligne, attaché en haut du bras mobile, où les bielles d’ac-
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- ployé une espèce de selle mobile, pour permettre couplement ne causent aucun embarras. Sur l’autre ligne, l’accouplement est au-dessous de la voie. Le bras mobile garantit la locomotive de toute secousse, au départ comme à l’arrêt. Le wagon est complété par un petit crochet qui prend la ligne. En cas d’accident, si les roues quittent la ligne, ce crochet empêchera le wagon de tomber. Le wagon rigide à deux roues représenté par la figure 5 pèse 34 kilos, avec les seaux en fer forgé. Le poids des wagons pivotés à deux roues et à seaux en bois est de 28 kilos. Tous les deux sont destinés à porter 100 kilos. La figure 6 représente un wagon à une seule roue qui a été essayé, mais qui n’a
- FIG, 7
- pas donné de bons résultats. Pour un trafic de ce genre, il faut trouver un modèle spécial de seau. Dans beaucoup de cas, on peut se servir de simples crochets en fer pour les sacs, et on peut arranger ces crochets de manière à ce qu’ils lâchent le sac dès qu’ils reçoivent un choc.
- (A suivre.) Fleeming Jenkin.
- LES
- MACHINES A VAPEUR RAPIDES
- Onzième article. (Voir les noa des ior, 8 i5 et 29 mars, et des 5, 12 et 19 avril, et des 3, 10 et 17 mai 1884.)
- LES RÉGULATEURS ÉLECTRIQUES.
- Les régulateurs qui font agir sur la marche de la machine à vapeur le courant même de la dynamo
- qu’elle fait mouvoir peuvent se diviser en deux classes, suivant qu’ils ont pour objet de maintenir la vitesse de la machine constante malgré les variations du courant, ou de faire, au contraire, varier la vitesse de la machine de manière que le courant reste constant.
- Ces derniers appareils semblent seuls mériter
- — CARUS WILSON
- le nom de régulateurs électriques, les autres ne faisant intervenir l’électricité que comme auxiliaire des régulateurs dynamiques ordinaires.
- Le mécanisme électrique qui agit comme régulateur est constitué, le plus souvent, par un électroaimant ou par des solénoïdes parcourus par le courant de la dynamo, et dont l’armature actionne la valve de détente ou d’étranglement de la vapeur.
- L’action très faible des solénoïdes conduit, du moins pour les moteurs de quelque importance, à donner la préférence aux dispositifs à action indirecte, dont le principe consiste à ne faire agir directement l’armature du solénoïde que sur un
- FIG. 2JÜ. — CARUS WILSON
- très petit organe de distribution distribuant au piston d’un cylindre auxiliaire, de la vapeur qui le déplace avec une puissance suffisante pour actionner les leviers de détente et les valves d’étranglement des plus fortes machines. C’est le principe des changements de marche hydrauliques ou à vapeur adoptés pour les machines marines,
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- les moteurs des forges et des puits d’extraction, et même sur les locomotives (*).
- MÉCANISMES A ACTION DIRECTE.
- Carus Wilson (1881). — Dans l’un des nombreux appareils proposés parM. Carus Wilson pour régler
- FIG. 231. — CARUS WILSON
- la vitesse des machines à vapeur eh fonction de la force électromotrice des dynamos qu’elles comman-
- Otn
- FIG. 232. — CARUS WILSON. — RÉGULATEUR A MERCURE
- dent, le courant de la machine traverse un électroaimant a (fig. 229) dont l’aiguille c est plus ou moins
- (*) Voit la description du régulateur à galet Siemens et Halske. La lumière Electrique du 17 février i883, p. 222.
- attirée par l’armature b suivant l’intensité du courant.
- Quand l’intensité augmente l’aiguille c, reliée au pôle positif de la dynamo, vient toucher la borne h,
- FIG. 233. — RICHARDSON
- de sorte que le courant passe en partie, par le trajet ehq g2n (fig. 23o) du pôle positif au pôle
- — COOK
- négatif de la dynamo, à travers l’électro g2, dont l’armature, attirée de haut en bas, soulève le man
- FIG. 235. — COOK
- chon a du régulateur, et réduit l’admission de la vapeur.
- Quand l’intensité du courant diminue l’aiguille c vient buter sur g, l’armature b se trouvant repoussée par son ressort; le courant passe par cgpm,
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- OOD
- à travers l’électro g’ dont l’armature abaisse |le manchon a du régulateur.
- La sensibilité de l’appareil se règle en faisant varier, au moyen des vis k, l’écartement des bornes g h.
- On peut accentuer l’effet du régulateur en faisant
- M1
- FIG. 236 ET 237. — COOK
- agir le levier r des solénoïdes gl et g2 sur deux embrayages l et m (fig. 231) de sorte que la roue c, constamment en mouvement, fasse tourner, par d ou e, à droite où à gauche, l’arbre a des valves régulatrices, sur lequel les manchons n et o sont calés à rainure et languette. En vitesse de régime, Les roues e et d, folles sur a et dégagées de leurs embrayages, tournent sans produire aucun effet sur a.
- Le dispositif représenté par la figure 232 a pour objet de régler l’intensité du courant par l’introduction d’une résistance à peu près proportionnelle aux vitesses du moteur.
- Cette résistance est constituée par une tige de carbone k plongeant dans le mercure X d’un vase de porcelaine mis en rotation par le moteur. Le
- FIG. 23S. — COOK
- crayon k plonge dans le mercure d’autant moins que la machine va plus vite et offre, par conséquent, au courant qui parcourt le trajet mxkl une résistance d’autant plus grande que le moteur va plus vite. On règle par une vis l’immersion normale de k.
- Richardson (i883). — M. John Richardson, ingénieur de la maison Robey, a proposé un grand nombre de dispositions fondées, pour la plupart, sur l’action directe de solénoïdes parcourus par le courant sur les valves de détente ou d’étranglement reliées à leur armature.
- La dernière invention a, au contraire, pour principe, d’actionner le coulisseau f du tiroir figure 233, par une machine dynamo tournant à droite ou gauche, abaissant ou relevant le coulisseau, sui-
- A.S/0ÛT E.LATQtlB
- FIG. 2J9, 240 ET 24I. — WESTINGHOUSE.
- DÉTAIL DE LA DISTRIBUTION
- vant que le régulateur fait passer le courant à travers la dynamo par les contacts C ou D.
- On peut considérer ce mécanisme de Richardson comme un intermédiaire entre les dispositifs à action directe de Wilson et les mécanismes à action indirecte ou à moteur auxiliaire, que nous allons décrire.
- MÉCANISMES A ACTION INDIRECTE
- Hary Whiteside Cook. — L’artifice propose par M. Cook, en 1880, pour rendre l’action de
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- l’électricité régularisatrice plus sensible et plus puissante consiste, ainsi que l’indique la figure 284, à faire agir l’électro-aimant I, mis en circuit par le contact k du régulateur, non pas directement sur la valve de vapeur h, mais indirectement, en admettant, par le petit robinet a,, la vapeur au haut du cylindre auxiliaire a. Le piston de ce cylindre s’abaisse alors et ferme la valve d’étranglement.
- Quand le courant cesse de passer, l’électro lâche
- FIG. 242 A 244. — WESTINGHOUSE. — RÉGULATEUR A POMPE
- le levier de son armature, qui reprend la position primitive sous l’action d’un ressort, ouvre ainsi l’échappement de la vapeur au-dessus du piston a, et lui permet de remonter sous la poussée d’un ressort.
- On peut, ainsi que l’indique la figure 235, faire agir le mécanisme de régularisation sur un tiroir de détente L ; ce mode d’action est plus favorable que le précédent à l’économie de la vapeur.
- ^Dans l’appareil représenté par les figures 236 et 287, le piston auxiliaire des dispositifs précédents
- est remplacé par deux poulies M3M3, folles autour de l’axe M, tournant en sens contraire, et munis d’électro-aimants ml. Le plateau de fer M, est, au contraire, calé sur l’axe M. Suivant que le régulateur ferme le contact en k2 ou en k3, le courant active les aimants de M2 ou de M3, qui entraînent alors le plateau M, et son arbre dans un sens ou dans l’autre, par adhérence magnétique. L’arbre M porte un filetage dont l’écrou agit sur le changement de marche ou sur l’organe de détente.
- Afin de limiter les mouvements de l'écrou M*, on fait passer le courant à travers deux contacts auxiliaires k'2 k\, fig. 238, correspondant aux con-
- WILLANS
- tacts k2 et k3 du régulateur et reliés, par des fils b à un balancier dont la tige fait l’écrou sur M. Les fils b soulèvent les ressorts k'2 ou k'3, et rompent ainsi le courant, dès que le balancier dépasse l’ampleur d’oscillation correspondant à l’une des positions extrêmes de l’écrou M4.
- G. Westinghouse (1881). On retrouve, dans l’appareil de M. Westinghouse, les heureux groupements de mécanismes que l’on est habitué à rencontrer sur ses freins continus à air comprimé.
- Lorsque l’intensité du courant augmente, l’armature B de l’électro-aimant A, fig. 239 et 240, en dérivation sur le circuit, s’abaisse et la partie amin-eie e de sa tige laisse, fig. 241, la vapeur amenée par la conduite c venir pousser, par ed’ ,\e piston D2 dont la tige commande le mécanisme de dé-
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- tente. Quand le courant diminue, B se relève et la vapeur s’échappe par d D du cylindre de D2 qui se trouve ramené en arrière par un ressort, plus ou moins, suivant la position de B. Le canal b en communication avec D laisse s’évacuer la vapeur provenant des fuites autour de e.
- On peut, au lieu de la vapeur, faire agir sur D2, fig. 242-244, de l’eau aspirée dans un réservoir W
- FIG. 246. — WILLANS
- par une pompe rotative mm’ et refoulée par ne; la soupape de sûreté r, à conduit de retour r', empêche tout excès de pression. La pompe m1 est mise en rotation par le moteur ou par sa dynamo.
- Le régulateur de M. Westinghouse a donc pour effet, non pas de conserver l’uniformité du mouvement de rotation de la machine, mais de faire varier ce mouvement, de manière à maintenir la force électromotrice constante dans le circuit.
- Willans (i883). L’appareil plus récent de M. Wil-
- lans, dont nous avons décrit l’ingénieuse machine à vapeur, agit d’une manière analogue.
- L’armature B, fig. 245, de l’électro A soulève, quand la force électromotrice augmente, le petit piston tiroir p, entouré d’eau sous pression amenée par S et G; cette eau pénètre en même temps, par M, autour du gros piston P qu’elle baigne de toute part. Le soulèvement du petit piston a pour effet de laisser l’eau sous pression s’échapper du dessus du piston P dans l’atmosphère, par le conduit K et le tube N, pendant qu’elle pénètre, par le conduit pointillé K', au-dessous de ce piston.
- Le gros piston se trouve donc soulevé avec force, entraînant la tige F du régulateur jusqu’à ce que, le courant s’affaiblissant en même temps que le moteur se ralentit, P rattrape p et s’arrête, en
- FIG. 247. — WILLANS
- fermant les deux conduits K et K, dans la position normale ou de régime, indiquée sur la figure.
- Quand le courant s’abaisse au-dessous de sa valeur normale, les phénomènes que nous venons de décrire se produisent en sens inverse et F ouvre la valve d’admission.
- On peut ainsi faire agir (fig. 246) l’armature B sur le petit piston, par l’intermédiaire d’un levier, au point X duquel la tige du gros piston P, reliée à la valve d’étranglement T, imprime, concurremment avec B, un mouvement différentiel, qui ramène en temps voulu le petit piston au point neutre, et immobilise P tant que le courant se maintient à sa valeur du régime.
- Dans les appareils que nous venons de décrire le ressort de l’électro est réglé de façon que l’armature B tende à rester en équilibre au milieu de sa course, quand le courant acquiert sa valeur de régime; on utilise ainsi, pour la régularisation, les longueurs de la course de l’armature pendant lesquelles l’action du solénoïde croît, comme celle du
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- ressort, proportionnellement à l’écart de sa position moyenne, à mesure que l’armature s’enfonce dans l’électro-aimant.
- Si l’on veut, au contraire, faire agir l’électro-aimant en maintenant son armature presque toute entière à l’intérieur de son noyau pendant la période de régime, c’est-à-dire utiliser la portion de sa course pendant laquelle l'effort du courant décroît à mesure que B s’enfonce dans l’électro, il faut compenser cette diminution par l'action d’un contrepoids W, fig. 247, dont le moment par rapport à F varie en raison inverse de l’effort exercé par le courant sur B.
- L’action des régulateurs de M. Willans est à la fois très sensible et très douce.
- Gustave Richard.
- CHRONIQUE DE L’ÉTRANGER
- Correspondances spéciales
- Allemagne
- l’éclairage électrique a berlin. — Comme il n’existe pas encore à Berlin de station centrale pour la production de l’électricité, chaque établissement pourvu d’un éclairage électrique est forcé d’employer un générateur spécial. Heureusement cet inconvénient sera supprimé très prochainement.
- Comme on le sait, la Deutsche Edison Gesells-chaft a fait avec les autorités de Berlin un contrat qui a pour objet l’éclairage électrique de la ville. (La teneur en a été donnée dans un des numéros précédents de ce journal.) Ce contrat est passé avec, une nouvelleSociété dérivée de la Deutsche Edison Gesellschaft; elle s’est constituée le g mai sous le nom de « Berliner Stædtische Electrizi-tæts-Werke » (installations électriques de la ville de Berlin). Comme directeur on a choisi M. le Geheïm-rath Ludewig, qui vient d’assister au Congrès élec trique de Paris en qualité de délégué de l’Allemagne. L’établissement central de la Société se trouvera dans la grande rue Friederich, tout près de Unter den Linden, — dans un prochain article j’espère rendre compte de son organisation intérieure.
- Parmi les nouvellesinstallations d’éclairage élec-rique, celle de l’Opéra-Royal présente un intérêt spécial en raison de quelques arrangements nouveaux dus à M. Brandt, inspecteur en chef. L’installation ne date que de cette saison, et, pour le moment, on se borne à une partie de la scène et aux foyers. On avait beaucoup de difficulté à placer les machines nécessaires à cause des dimensions
- restreintes de l’édifice. Une salle basse du rez-de-chaussée a été débarrassée à cet effet. On y a placé deux moteurs à gaz du système Otto, l’un de 25 chevaux, l’autre de 8 chevaux. Ils sont à double cylindre d’après un nouveau brevet de Otto. L’arbre de transmission est muni d’un volant, lequel est joint à un ressort très fort. Par cette disposition la régularité de l’action est assurée, ce qui est de grande importance, les lampes à incandescence étant extrêmement sensibles à toute irrégularité dans le moteur. Le petit moteur de 8 chevaux est, du reste, le premier de cette espèce que la Société de moteurs à gaz de Deutz ait fabriqué pour servir à l’éclairage.
- Le grand moteur fait tourner deux dynamoélectriques Siemens, l'un de 2 000, l’autre de 5oo bougies, qui éclairent la scène. Le moteur de 3 chevaux fait tourner deux dynamo Siemens, qui alimentent 7 lampes à arc dans le foyer. Un voltmètre Siemens sert à observer la tension des courants, et au moyen de chevilles on est toujours en état de régler le courant par des résistances introduites dans le circuit.
- Pour les lampes de la rampe, M. Brandt a fait placer alternativement en une rangée 40 lampes en verre ordinaire, 40 en verre vert et 40 en verre rouge, de sorte qu’il se trouve au pied de la scène 120 lampes en tout. Chaque série de 40 lampes forme un circuit séparé, de sorte que les 120 lampes forment 3 circuits. Il résulte de cette séparation que non seulement les 3 séries peuvent être allumées indépendamment, mais encore qu’elles peuvent être combinées pour obtenir des effets de couleur. Ainsi, en allumant simultanément les lampes rouges et les blanches on obtient un rose délicat; par la combinaison des blanches et des vertes, un clair de lune. Pour passer graduellement de ce dernier à la clarté du jour, on n’a qu’à augmenter les résistances dans le circuit des lampes vertes en renforçant en même temps le courant des lampes blanches. De plus, les deux côtés de la scène peuvent être éclairés indépendamment, parce que les 120 lampes sont encore subdivisées en deux circuits de 60 chacun. On peut donc, par exemple, produire un clair de lune au côté droit de la scène, tandis que le côté gauche — au moment où un acteur tenant en main un flambeau entre en scène — semble être illuminé par le reflet de ce flambeau.
- L’intensité de chaque lampe est ordinairement de 10 bougies, mais on peut l’augmenter au besoin jusqu’à 25 bougies.
- Chaque série de 6 lampes est assurée contre le danger d’une tension trop haute par une petite bande de plomb enfermée dans une capsule de porcelaine.
- La particularité suivante est à noter comme très importante : quand les lampes de la rampe sont à
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- gaz, un courant'd’air chaud monte au-dessus de toute la ligne des flammes ouvertes, formant une sorte de paroi gazeuse entre la salle et la scène, et rendant difficile pour les acteurs et chanteurs la production de la voix.
- C'est un fait connu, que des parois gazeuses formées par l’élévation successive de couches d’air chaud sont capables de réfléchir tellement le son, qu’une minime partie seulement en parvient à l’autre côté. Cet inconvénient est supprimé par l’emploi de la lumière électrique pour les lampes de la.rampe; et, en effet, les chanteurs de l’Opéra ressentent très agréablement la différence entre le mode d’éclairage de jadis et celui d’aujourd’hui.
- L’éclairage des coulisses n’est achevé qu’en partie, et le gaz s’y trouve encore comme de coutume. Jusqu’à présent, les moteurs ne suffisent pas encore à un plus grand nombre de lampes, mais il est question de l’extension prochaine de l’installation jusqu’à 16ooo bougies; il est même très probable qu’aussitôt que la nouvelle Société * Ber-liner stadtische Electricitæts Werke » sera en état de fournir la lumière électrique, l’Opéra Royal y prendra son éclairage.
- La régulation de l’éclairage de la scène est dirigée d’un point à droite de la première coulisse. De ce point on peut surveiller la scène entière, y compris les lampes de la rampe. En tournant des manivelles, on intercale des lampes dans le circuit, on en affaiblit ou augmente l’intensité.
- Parmi différents petits arrangements pour les effets optiques, je citerai la « lune artificielle ».
- M. Brandt a fait construire un cadre carré contenant 8 lampes Edison. Sur la face antérieure du cadre est monté un disque translucide. L’intensité de cette lune artificielle peut être augmentée jusqu’à 2 ooo bougies. Une telle intensité serait impossible dans un espace si petit avec le gaz, à cause de la chaleur excessive.
- Pour produire les apparitions de revenants sur une scène complètement obscure, on place à quelques endroits un peu d’étoffe épaisse sous la gaze qui entoure le personnage qui doit apparaître, et on y fixe de petites lampes à incandescence. A un moment donné, ces lampes versent leur lumière sur la personne placée derrière et la font apparaître dans une clarté magique.
- D’une manière analogue, le glaive, dans l’opéra Walküre, de Richard Wagner, est rendu luisant. Le glaive est enfoncé jusqu’à la poignée dans le grand frêne du premier acte ; tout près de la poignée, cachée des spectateurs par une petite branche, se trouve une petite lampe à incandescence, dont la lumière soudaine semble un rayonnement sorti du glaive.
- L’emploi des petits accumulateurs, portés comme des havre-sacs invisibles par les danseuses du Savoy Theatre, à Londres, ne trouve point ici
- d’imitateurs. L’intensité'des lampes fournies par ces petits accumulateurs portatifs ne peut être que très faible : on les voit à peine sur une scène éclairée. M. Brandt a trouvé un moyen de faire briller, à un moment donné, des étoiles dans les cheveux d’une ballerine, ou même sur les tètes du corps de ballet entier. Je ne puis aujourd’hui décrire cet arrangement, M. Brandt s’en étant réservé la publication.
- Hugo Miciiaelis.
- Berlin, le i5 mai 1834.
- Angleterre
- LES FILS TÉLÉPHONIQUES AÉRIENS. — Depuis
- quelque temps il se manifeste dans notre pays une violente opposition contre l’emploi des fils téléphoniques aériens dans les villes. A Londres, par exemple, plusieurs des autorités locales, ou vestries, comme on les appelle, ont envoyé des députations à la Chambre des Communes pour se renseigner sur leur droit légal d’empêcher le placement de ces fils dans les quartiers soumis à leur surveillance. Les réponses à ces demandes n’ont pas été très satisfaisantes, car il n’y a aucune loi du Parlement qui leur donne ce droit. Cependant la question est maintenant entrée dans une nouvelle phase et va prochainement aboutir à une crise. Les autorités locales de Wandsworth, un quartier du faubourg du côté sud-ouest de Londres, ont depuis peu intenté un procès à l’United Téléphoné C° de Londres, dans lequel elles contestent le droit de cette Compagnie de placer des fils aériens à Wandsworth sans leur consentement. Le tribunal s’est prononcé contre l’United Téléphoné C° et a posé comme principe que puisqu’une autorité locale ou vestry, a pleins pouvoirs sur les voies et autres dépendances du sol, il s’en suit qu’elle doit aussi avoir droit à l’air au-dessus des voies. On a fait remarquer que si elle n’avait aucun droit sur la partie aérienne des voies, une personne pourrait couvrir la ville et les rues d’une toiture en verre sans son consentement, ce qui pourrait avoir une influence considérable sur la condition des voies. Il a de plus été démontré que l’United Téléphoné C° n’était pas spécialement autorisée à placer ces fils. Tout particulier ou toute autre Société avait le même droit à placer des fils.
- Par conséquent, toutes sortes de constructions aériennes pourraient être faites avec le temps si les autorités locales n’avaient pas d’influence sur la question. On pourrait, par exemple, placer des conducteurs pour la lumière électrique, des lignes de chemins de fer électriques et de telpherage au-dessus des maisons, sans le consentement et même malgré les autorités locales, pourvu qu’on obtienne la permission des propriétaires du sol au-dessous. L’United Téléphoné C° en a appelé de cette dé-
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- cision, et en attendant qu’un tribunal supérieur se prononce, la question doit être regardée comme ouverte. Cependant la décision de la cour d’appel aura une importance très grande pour le placement des fils téléphoniques et de lumière électrique à l’avenir. Car s’il est décidé qu’une autorité locale a le droit d’empêcher la construction de conducteurs aériens, le sentiment public s’opposera, en général, à accorder à une Société quelconque la permission de placer des fils de ce genre, et il est probable que les lignes existant à Londres, Edimbourg et dans d’autres villes, devront être transférées sous terre. Paris nous est un exemple sous ce rapport, et bien que Londres ne puisse peut-être pas, comme votre belle ville, se plaindre d’être défigurée par les fils, toutefois leur existence ne contribue pas au bien-être des citoyens timides qui ont appris que les fils sont quelquefois abattus par le vent, au grand danger des personnes passant au-dessous. Ce n’est que justice envers le directeur de l’United Téléphoné C°, M. Morgan, de dire que grâce aux soins de l’ingénieur de la Compagnie, M. Thomas Fletcher, aucun accident n’a jusqu’ici été causé par les fils de la Société, à Londres, bien qu’ils soient fort nombreux; au moins aucun accident n’a jamais été rapporté, et je crois qu’aucun n’a eu lieu depuis les quatre ou cinq années que la Compagnie fonctionne, et malgré les orages et ouragans sévères qui ont eu lieu depuis ce temps. Evidemment l’ingénieur de la Compagnie apporte le plus grand soin à la solidité et à la durabilité des lignes. Cependant c’est une question de principe, et il importe que les autorités locales sachent si elles ont le droit ou non d’accorder ou de refuser leur consentement à la construction des lignes aériennes.
- La municipalité de Bristol a également porté cette question devant les tribunaux; mais la décision, dans ce cas, dépendra du résultat de l’appel du procès de Wandsworth. En général, le sentiment public est en faveur de l’idée de supprimer les fils aériens ou de les soumettre à certains réglements garantissant leur sécurité, et on pense que les autorités locales'doivent avoir le droit d’autoriser ou d’empêcher leur construction, selon les circonstances.
- NOUVELLES APPLICATIONS DE LA LUMIERE ÉLECTRIQUE. — On examine les défauts des creusets en plombagine en introduisant un bec de gaz à l’intérieur pour examiner les parois du vase. Cependant, il est difficile de régler ce bec de gaz et il dégage des vapeurs désagréables qui montent à la figure et dans la bouche de l’ouvrier. MM. Morgan et C°, de Battersea, les fabricants de creusets bien connus, adoptent maintenant les lampes à incandescence pour ce travail. Les lampes sont ali mentées par les piles primaires de M. Thame dont
- j’ai parlé dans une lettre récente. Un petit réflecteur placé derrière chaque lampe projette la lumière dans le creuset.
- Une bonne lumière qui ne projette pas l’ombre du bord des instruments de dessin, est une chose essentielle dans le bureau de dessin d’un architecte ou d’un ingénieur, et la lumière électrique a dernièrement été introduite dans la salle de dessin du nouvel University College, à Dundee. Le professeur Ewing et M. Reid son préparateur, ont imaginé une suspension bifilaire pour les lampes au moyen de laquelle celles-ci sont suspendues au plafond au-dessus de chaque tablé et peuvent être déplacées dans toutes les directions au point où le dessinateur en a le plus besoin. A cet effet, les deux cordes qui portent la lampe passent par des trous dans la monture de celle-ci et sont attachés à l’autre bout à quatre points du plafond. De plus, la lampe peut être montée ou descendue un peu par une disposition en glissière de la monture. L’atmosphère de la salle a été beaucoup améliorée par l’emploi de ces lampes à incandescence.
- LE MOMENT d’üN BARREAU AIMANTÉ..— A l’oCCa-
- sion d’une récente soirée de la Royal Society, M. R.-N.-M. Bosanquet de l’Université d’Oxford, a fait une expérience intéressante sur le moment d’un barreau aimanté. Quelques physiciens ont supposé que le moment d’un barreau aimanté reste toujours le même, bien que le barreau soit coupé en un grand nombre de morceaux courts. L’appareil de M. Bosanquet prouve l’erreur de cette supposition. Il consiste en une longue cuve, dont la section transversale est en forme de Y, suspendue à un point fixe par une suspension bifilaire de fil fin. La cuve est renfermée dans une boîte en verre pour la protéger contre les courants d’air et suspendue dans la direction de l’est à l’ouest. En plaçant le barreau aimanté dans la cuve, celle-ci se tourne vers le méridien magnétique et la tangente de l’angle de déviation donne la mesure du moment de l’aimant. L’aimant de M. Bosanquet est composé de 18 pièces cylindriques d’acier trempé qui ont toutes un axe commun et qui peuvent être placées bout à bout ou séparées un peu sans cesser d’être dans le même axe ; de cette manière, dit M. Bosanquet, le moment du barreau est environ huit fois plus grand quand les pièces se touchent que quand elles sont séparées.
- LA DÉMAGNÉTISATION DES MONTRES. — Tant de
- bonnes montres ont été dérangées parce que les propriétaires les ont portées trop près des pôles d’une dynamo qu’il est bon de pouvoir remédier à cet inconvénient. M. Hiram S. Maxim l’ingénieur-in-venteur bien connu, a inventé une machine fort simple et efficace pour démagnétiser les montres.
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- Le principe consiste à changer rapidement l’aimantation de la montre tout en la diminuant graduellement en soustrayant la montre à l’influence magnétisante (’). Celle-ci est, dans la machine, représentée par un électro-aimant en forme de barreau qui tourne horizontalement sur un axe vertical. La montre est fixée en face de l’aimant et tourne tandis que sa distance à l’aimant est en même temps graduellement augmentée. Ces mouvements sont tous effectués en tournant une manivelle, et il suffit généralement d’une minute à l’action de la machine pour supprimer toute trace d’aimantation. On peut faire démagnétiser sa montre moyennant six francs.
- REMÈDE CONTRE LES BRULURES D’ACIDE NITRIQUE.
- — Les électriciens ont parfois à manier de l’acide nitrique très fort et le remède suivant pour les brûlures causées par l’acide sur la peau vaut peut-être la peine d’être noté. Nous le devons à M. A. Irving qui, supposant la brûlure causée par une oxydation intense, a cherché un agent réducteur qu’il a trouvé dans une solution étendue d’acide sulfureux. M. Irving a eu le malheur d’être sévèrement brûlé à la figure par de l’acide nitrique mais quelques minutes après l’application de l’acide sulfureux l’ampoule qui s’était formée fut réduite et l’oxydation complètement arrêtée ; l’irritation douloureuse disparut et la plaie fut guérie.
- J. Munro.
- REVUE DES TRAVAUX
- RÉCENTS EN ÉLECTRICITÉ
- Sur une nouvelle forme d’élément au sélénium et sur quelques découvertes électriques faites par son moyen, par C.-T. Fritts (2)
- L’auteur a imaginé une nouvelle forme d’éléments au sélénium, dont la résistance peut être rendue très faible; quelques-uns de ces éléments n’avaient que 9 ohms de résistance, mais, en général, cette résistance était comprise entre 5oo ohms et 5 000 ohms. Jusqu’à ce jour, on peut dire que dans de bons éléments au sélénium, l’augmentation de résistance, quand on passe de la lumière à l’obscurité, n’excédait pas 5o pour 100, et l’on citait comme tout à fait remarquable un élément construit par M. Werner Siemens, dont la résistance dans l’obscurité était quinze fois plus grande qu’à la lumière du soleil. M. Fritts a construit un grand nombre d’éléments où la valeur de ce rapport
- (’) Cet appareil produit mécaniquement l’opération manuelle indiquée, dans le môme but, par M. Marcel Deprez. (Réd.)
- (2) Journal de physique, d’après TAmerican Journal of Science.
- dépasse 20 ou 3o et atteint même 44. Il a trouvé que les meilleurs métaux à associer au sélénium sont le laiton et le zinc, ou bien le fer ou le cuivre légèrement étamés.
- Les études faites sur un grand nombre d’éléments ont conduit aux résultats suivants :
- i° La résistance de l’élément au sélénium varie énormément avec la puissance de la pile ; en général, la résistance augmente quand la force électromotrice diminue; mais le phénomène inverse peut être quelquefois observé.
- 20 L’inversion du courant qui traverse un élément au sélénium peut quelquefois en augmenter la résistance dans le rapport de 1 à 10 ou i5. La résistance reprend sa valeur première quand on rétablit le sens primitif du courant.
- 3° La nature de la pile paraît avoir de l’influence sur la sensibilité de l’élément de sélénium à la lumière ; ainsi, un élément dont la résistance varierait de 10100 ohms dans l’obscurité à 5 700 ohms à la lumière quand il était traversé par le courant d’un élément Leclanché n’était plus sensible à la lumière quand il était traversé par le courant de 12 à 96 éléments au bichromate. Ce résultat nous semble assez extraordinaire pour mériter d’être vérifié par de nouvelles recherches.
- . 40 Tantôt l’effet de courants intermittents est nul, tantôt il accroît considérablement la résistance de l’élément au sélénium, tantôt il la fait baisser presque jusqu’à zéro.
- 5° Des changements de température assez faibles (de 5° à 25°) peuvent faire varier rapidement de plusieurs centaines ou de plusieurs milliers d’ohms la résistance de certains éléments au sélénium.
- Le télégraphe à transmissions multiples, de B. Meyer.
- De tous les appareils télégraphiques à transmissions multiples, un des plus ingénieux et des plus pratiques en même temps, est l’appareil dû à M. B. Meyer qui valut à l’inventeur un diplôme d’honneur lors de l’Exposition de Vienne en 1873.
- Le système Meyer n’ayant jamais été décrit d’une façon complète dans ce recueil, nous ne croyons pas qu’il soit sans intérêt de résumer ici un article publié récemment dans le journal Zeitschrift für Elektrotechnik, par M. E. Zetzsche, et qui rend compte des derniers perfectionnements apportés au système dont nous parlons.
- Le principe de l’appareil Meyer consiste à utiliser les intervalles qui séparent deux émissions successives de courant, intervalles pendant lesquels la ligne est libre. En effet, l’expérience démontre qu’un employé très exercé arrive à produire cinq émissions de courant par seconde en moyenne, ce qui fait un cinquième de seconde par
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- émission. Or, én faisant usage de télégraphes au-tographiques, on obtient des impressions excessivement nettes avec des durées de courants qui ne dépassent pas un cinq centième de seconde. En
- général, si nous désignons par - la fraction de seconde pendant laquelle on se propose de faire agir le courant sur le récepteur, on pourra augmenter
- le nombre des récepteurs dans le rapport de^ à
- ^ ou de n à 5. Si pour fixer les idées, nous prenons n égal à 20, ce qui est encore bien loin de la limite, nous serons conduits à adopter quatre récepteurs. Dans ces conditions, il suffit d’avoir quatre employés dont les manipulateurs soient successivement mis en communication avec les récepteurs de lactation à laquelle on parle. Ce résultat s’obtient en établissant un synchronisme parfait dans la
- FIG. I
- marche des appareils qui se correspondent aux deux stations considérées.
- Pour bien comprendre ce qui suit, il est indispensable tout d’abord de se rendre compte de la façon dont sont construits le récepteur et le manipulateur. Le récepteur est représenté figure 1. Les signaux employés dans le système Meyer sont analogues à ceux dont on fait usage dans le télégraphe Morse. Les différentes lettres de l’alphabet s’obtiennent au moyen de diverses combinaisons de traits et de points, seulement ces traits et ces points au lieu d’être placés à la suite les uns des autres dans la longueur de la bande de papier viennent s’imprimer normalement à la bordure de ce même papier. Le cylindre imprimeur porte suivant le cas une fraction d’hélice ou une hélice entière formant saillie; la bande de papier se déroule d’un mouvement continu et est entraînée par un système de laminoirs que l’on aperçoit en avant de la figure.
- Lorsque le courant passe, un levier recourbé en équerre et faisant partie de l’armature d’un électro-
- aimant vient appuyer la bande de papier contre l’hélice mentionnée plus haut, et l’empreinte ob-; tenue se trouve être un trait ou un point suivant la durée du courant. Chaque lettre est séparée de la suivante par une certaine longueur de papier. Ce système offre sur le système ordinaire Morse l’avantage d’une notable économie de papier; en plus de ça, le nombre des signes est diminué, car
- 2
- le même signe peut être interprété de plusieurs façons, selon la position qu’il occupe dans la largeur du papier, c’est-à-dire selon la position relative de l’héiice et du papier au moment où le courant passe. Chaque récepteur est accompagné d’un distributeur placé à la droite de l’appareil dans la vue ci-dessus.
- Le manipulateur et le distributeur sont représentés d’une façon schématique dans la figure 2 en supposant le cas de quatre appareils. Le manipulateur se compose de huit touches pareilles à celles d’un clavier: quatre touches blanches T2 et quatre touches noires T,. Pour plus de clarté dans la_fi-gure deux seulement de ces touches ont été repTé'-sentées. Le distributeur est un disque Q en matière
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- isolante, chaque quart de cercle porte quatre groupes de trois touches, les touches i et 2 de chaque groupe étant reliées aux touches T, et Ta et la touche 3 au sol. Un frotteur X, mû par un système de roues d’horlogerie tourne dans le sens indiqué par la flèche et établit pour chaque touche au moment de son passage la communication avec la ligne. Les touches Tt et T3 sont mobiles autour de l’axe de rotation N et portent à leur partie antérieure des taquets qui servent à les faire communiquer avec l’un des pôles de la pile B dont l’autre pôle est relié à la terre. Lorsque l’on appuie sur la touche Tt seule le courant se ferme par ¥>dg et 1; si à ce moment le frotteur passe sur les touches du distributeur il n’y aura émission de courant qu’au contact de la touche 1 ; cette émission a une durée très faible et l’on obtient un point.
- FIG. 3
- Si au contraire on vient à abaisser la touche T2 il se forme un premier circuit par B, T2, K, 2, et un circuit dérivé par K, /, b, d, g, 1 ; au passage du frotteur la durée de l’émission sera double : l’empreinte se trouvera être un trait. Pour chaque lettre il faut de une à quatre émissions de courant ; les huit touches du manipulateur permettent de former d’un seul coup la lettre entière et le frotteur envoie les signaux qui concourent à composer cette lettre, en passant sur les touches. La ligne se trouve après chaque signal reliée à la terre, ce qui est, comme on sait, une excellente condition au point de vue de la rapidité des transmissions.
- Supposons maintenant que ce soit la station S, qui reçoive la correspondance. Les touches T, et T2 sont au repos, c’est-à-dire que la communication est rompue entre ces touches et B ; mais les courants qui arrivent par x ou par les touches 1 ou 2 du distributeur passent toujours par l’électro-aimant E du récepteur. En effet le courant arrivant par 1 suit le chemin g, d, b, y, K, Z, E et la terre, tandis
- que le courant qui vient dé 2 se ferme par k, Z, E et la terre.
- Il est facile de comprendre actuellement que tout le système repose sur le synchronisme absolu de la marche des appareils en correspondance et cela non seulement pour un tour complet du distributeur, mais même pour des fractions de tour. Dans les premières dispositions imaginées par M. Meyer les quatre récepteurs se trouvaient placés les uns à côté des autres sur une table et les cylindres im primeurs étaient montés sur un même arbre solidaire de l’axe du frotteur X. Un seul distributeur était relié aux quatre manipulateurs, de telle sorte que chaque appareil communiquait avec la ligne pendant un quart de tour ; un coup de marteau prévenait l’employé au moment où le frotteur entrait en prise avec les touches de sa section.
- Chaque cylindre imprimeur portait un quart d’hélice seulement, ces portions d’hélices étant placées à go» les unes des autres dans les cylindres successifs et formant par suite à elles quatre une spire complète ; la marche de ces hélices était synchrone de celle du frotteur, c’est à-dire que l’hélice du premier récepteur entrait en contact avec le papier au moment où le frotteur pénétrait dans le quart de cercle relié aux touches du premier manipulateur.
- Depuis, M. Meyer a apporté de grands perfectionnements à sa méthode en’ munissant chaque appareil (manipulateur et récepteur) d’un distributeur spécial. Dans ce cas, chaque station possède un diviseur qui a pour fonction de déclencher successivement les différents appareils, de sorte que pour un tour du diviseur chaque appareil ait été mis une fois en communication avec la ligne.— Ces modifications ne sont pas sans présenter des avantages sérieux dont il est facile de se rendre compte. Il est tout d’abord plus facile d’obtenir le parfait synchronisme des deux diviseurs, attendu
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- que le travail par tour est toujours le même; ce n’était pas le cas des distributeurs dans lesquels la résistance variait à chaque instant selon la combinaison de traits et de points que l’on se proposait d’envoyer. Les appareils mis en correspondance doivent encore marcher d’une façon synchrone, mais ce résultat s’obtient plus aisément, puisque les distributeurs dont ces appareils sont munis se trouvent déclenchés au même instant et à l’origine de chaque révolution : il suffit donc qu’il y ait synchronisme pour un tour complet. Un autre avantage qu’il faut se garder de perdre de vue est l’indépendance des différents appareils.
- Le déclenchement des distributeurs qui accompagnent chaque appareil se fait au moyen d’une liaison électrique avec le diviseur, en sorte que ces appareils dont le nombre varie de deux à huit,
- peuvent être placés dans différentes pièces d’une même station et même dans différents bureaux d’une même ville. Il est d’ailleurs facile de construire le diviseur de telle sorte que le nombre des appareils auxquels s’étend l’usage commun de la ligne soit variable à volonté. A côté de ces avantages, déjà très précieux, au point de vue pratique, l’indépendance des appareils offre encore celui de simplifier dans une large mesure l’installation même des appareils.
- Le diviseur est un mécanisme d’horlogerie destiné, comme nous disions plus hàut, à mettre successivement en marche chaque distributeur; ce mécanisme se trouve représenté^ daiis la figure 3. Il se compose essentiellement d’un disque, qui sera décrit plus loin, et sur lequel vient frotter un levier; le mouvement de rotation de ce levier est
- FIG. 6 FIG. 7 FIG 8
- obtenu au moyen d’un poids de 5o kilogrammes que l’on remonte toutes les heures. La régulation s’effectue à l’aide d’un pendule conique dont la masse est attachée à deux chaînes fixées elles-mêmes à une suspension Cardan qu’il est facile d’élever plus ou moins, grâce à une bielle et à une vis de rappel. Le mouvement de la roue motrice est transmis par un système de roues dentées à un arbre qui porte à l’une de ses extrémités une vis sans fin et à l’autre deux roues à rochet placées l’une derrière l’autre et dentées en sens inverse. C’est par l’intermède de ces roues à rochet que se fait la correction qui est la partie intéressante du système. En regard de ces roues à rochet se trouvent deux cliquets montés à la partie supérieure d’un levier d’encliquetage que l’on aperçoit sur la droite de la figure. Pour un tour de l’arbre moteur sur lequel est monté le frotteur, ce levier se déplace de bas en haut au moyen d'un excentrique de commande; si à ce moment l’électro-aimant situé
- du même côté de la figure est inactif, un des cliquets engrène avec la roue à rochet qui lui fait face et tend à retarder la vitesse du moteur. Mais si au moment où le levier d’encliquetage accomplit son mouvement de bas en haut l’électro-aimant est parcouru par un courant, le levier tourne en même temps de droite à gauche autour de son point d’articulation inférieur, c’est le second cliquet qui engrène avec la deuxième roue à rochet dentée en sens inverse : il y a accélération dans le mouvement de marche. On voit que, grâce à ce dispositif ingénieux, la correction se produit dans un sens ou dans l’autre pour chaque tour de l’arbre moteur et le synchronisme des appareils de marche est assuré. La correction est transmise au pendule par un système d’engrenage à quatre roues satellites dont la première est commandée par la vis sans fin montée sur le même arbre que les roues à rochet.
- Le disque du diviseur est représenté d’une façon
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
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- schématique dans la figure 4. C’est un disque en matière isolante garni de lames métalliques sur lesquelles passe un frotteur qui n’est pas indiqué dans la figure, pour plus de clarté. Un secteur correspondant à un arc de 240 est réservé à l’émission du courant qui établit le synchronisme ; ce courant ne prend naissance que si dans les deux stations considérées le frotteur entre au même instant en contact avec la touche en question. Le reste du disque est divisé en autant de parties égales qu’il y a d’appareils à chaque station. Supposons, pour fixer les idées, qu’il y ait huit appareils. Le disque sera partagé en huit secteurs correspondant à des arcs de -60" ~ 240 = 42°, et aux
- O
- points de division on viendra placer des touches métalliques; chacune de ces touches forme avec le frotteur un circuit fermé dans lequel se trouvent une pile locale et l’appareil de déclenchement de chaque distributeur. Dès que le frotteur, dans son mouvement de rotation, entre en contact avec une des touches, le distributeur qui correspond à cette touche est déclenché et accomplit une révolution entière à la fin de laquelle il s’arrête automatiquement ; pendant ce temps le frotteur a parcouru un arc de 420 et est venu se poser sur la touche suivante.
- Si l’on voulait s’en tenir là, il n’y aurait pas moyen de réduire le nombre des appareils en service ; aussi le diviseur porte-t-il en réalité beaucoup plus de touches que nous ne venons d’en indiquer. Des touches métalliques sont placées aux points de division qui correspondent au partage du secteur de 336° en huit, sept, etc., jusqu’à deux parties. Un commutateur qui se trouve représenté dans la figure 5 permet de mettre en correspondance un nombre variable d’appareils. Les différents distributeurs, que nous supposons toujours au nombre de huit, sont reliés d’une façon permanente aux bornes placées au bas de chaque groupe de lames du commutateur. Cette liaison n’a été indiquée dans la figure que pour les deux premiers appareils. Chaque lame du commutateur porte un numéro d’ordre et s’attache à la touche du diviseur qui correspond à un partage du diviseur en autant de secteurs que ce chiffre renferme d’unités. Il est évident que la première lame sert à tous les groupages, puisque c’est l’origine de toutes les divisions. Mais la lame 6, par exemple, communique avec les touches du diviseur partagé en six secteurs. Ce dispositif rend la manipulation excessivement facile, puisqu’il suffit, par exemple, de placer cinq fiches dans les cinq trous des lames qui portent les numéros six, pour avoir six appareils en correspondance. La dernière lame à droite est plus large que les autres, parce qu’elle est destinée à loger les fiches qui ne servent pas. La liaison entre l’appareil numéro 8 et le diviseur est supposée
- permanente ; il est d’ailleurs facile de retirer ces appareils du circuit à l’aide du commutateur que l’on aperçoit à droite dans la figure 1.
- Les distributeurs qui accompagnent chaque appareil (fig. 1), sont absolument analogues à celui que nous avons décrit plus haut, seulement les douze touches au lieu d’occuper un quart de circonférence sont distribuées sur la circonférence entière (fig. x). Elle se composait d’une grande touche de repos et de onze touches plus petites égales entre elles. Le frotteur et le cylindre imprimeur montés sur le même axe accomplissent une révolution entière pendant le temps que l’appareil est relié à la ligne; il suit de là que l’hélice au lieu de former une fraction de spire comme précédemment, forme une spire complète dont le pas est de trente millimètres. Chaque appareil est pourvu d’un mécanisme d’horlogerie que les employés remontent avec leur pied et qui se trouve muni d’un régulateur à force centrifuge. Ce mécanisme marche tout le temps et la bande de papier se déroule d’une manière continue.
- L’arbre moteur transmet son mouvement de rotation au cylindre du récepteur par l’intermède d’une paire de roues dentées. L’enclenchement et le déclenchement se font d’une façon analogue à celle que l’on rencontre dans le télégraphe imprimeur de Hugues.
- Il ne nous reste plus qu’à dire quelques mots des conditions dans lesquelles s’effectue cette transmission de mouvement, et nous aurons donné un aperçu général du système Meyer. Il est évident que la somme des temps employés parles différents appareils en service pour accomplir une révolution entière doit être égale au temps que le frotteur met à parcourir un arc de 336° sur la circonférence du disque diviseur. Or, si le nombre des appareils en service varie de deux à huit, le mouvement de rotation de l’axe moteur dans chaque appareil, et celui du diviseur se trouvant constant, il est nécessaire que la vitesse de rotation des cylindres imprimeurs et des frotteurs correspondants varie dans le rapport do 1 à 4. On est ainsi amené à adopter, suivant le cas, une des dispositions représentées dans les figures 6, 7 et 8. Dans ces figures, l’axe moteur est placé à droite en bas : pour une même vitesse de rotation de ce dernier axe, l’arbre du cylindre tourne quatre fois plus vite dans la figure 8 que dans la figure 6. La figure 7 correspondrait au cas où il y aurait quatre appareils en service. Le montage de ces petites roues dentées se fait très facilement. Pour prévenir l’employé que son appareil entre en correspondance, il n’est pas besoin de marteau comme dans la première installation dont nous avons parlé : le bruit que produit l’enclenchement fait office d’avertisseur.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- TRAVAUX
- DE LA
- CONFÉRENCE INTERNATIONALE
- DES ÉLECTRICIENS
- COMMISSION DES UNITÉS
- l’impulsion imprimée à l’aiguille du galvanomètre intercalé dans le circuit.
- Soient
- g la constante du galvanomètre, c’est-à-dire l’action produite sur l’aiguille par un courant égal à l’unité; h la composante terrestre au point où se trouve le galvanomètre;
- 0 l’angle d’impulsion, corrigé de l’amortissement; t la durée des oscillations infiniment petites de l’aiguille.
- RÉSUMÉ D’EXPÉRIENCES
- SUR LA DÉTERMINATION DE L’OHM ET DE SA VALEUR EN COLONNE MERCURIELLE Par MM. Mascart, F. de Nerville et R. Benoit.
- Si la rotation du cadre s’est effectuée pendant un temps très court par rapport à la durée des oscillations de l’aiguille, la quantité d’électricité induite est donnée par la formule
- h t .0 a = ~ -2 sin-gn 2
- ou, si les angles 0 sont suffisamment petits,
- I
- (2)
- q
- h-zi) gn'
- Exposé de la méthode et description des appareils
- La comparaison des équations (i) et (2) donne
- CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES
- Afin de répondre au programme de la Commission internationale des Unités électriques, nous avons organisé une série d’expériences comprenant tous les éléments nécessaires pour déterminer les dimensions de la colonne de mercure à zéro qui représente l’unité de résistance électrique.
- La résistance absolue d’un circuit conducteur a été mesurée par la quantité d’électricité induite qui le traverse quand on le déplace dans le champ magnétique terrestre (première méthode de Weber) ou quand on le soumet à l’action d’un courant voisin (méthode de Kirchhoff). Ces deux méthodes avaient pour nous l’avantage de présenter plusieurs caractères communs et de comporter l’emploi des mêmes instruments, de manière à fournir les éléments d’un contrôle réciproque.
- En outre, nous avons cherché à varier autant que possible les conditions des expériences. On constate presque toujours entre les résultats fournis par un système déterminé d’expériences un accord qui ne se retrouve pas quand on compare entre elles des séries entièrement distinctes; on doit donc se mettre en garde contre la précision apparente des nombres obtenus dans chaque cas particulier et redouter l’influence d’une erreur systématique inconnue. Pour répondre autant que possible aux objections de cette nature, nous avons construit cinq bobines, dont deux avaient plusieurs fils distincts, ce qui a fourni dix-sept combinaisons d’expériences, à vrai dire inégalement avantageuses
- Nous rappellerons brièvement la théorie des deux méthodes employées.
- Considérons d’abord la méthode de Weber, dans laquelle un cadre entouré d’un circuit conducteur fermé, d’abord vertical et perpendiculaire au méridien magnétique, tourne brusquement de 1800 autour d’un axe vertical.
- Soient
- S la surface du circuit;
- R sa résistance totale, y compris un galvanomètre intercalé;
- H la composante horizontale du magnétisme terrestre; q la quantité d’électricité induite.
- On a la relation
- (0:
- 2HS
- (3)
- R = 2 S
- H g n
- II T0"
- n p
- Pour éliminer le rapport et éviter le calcul de la constante galvanométrique, ainsi que la comparaison des composantes du magnétisme terrestre en deux points différents, nous profiterons de cette circonstance que les dimensions du cadre sont connues, et nous l’utiliserons pour constituer une boussole des tangentes. Supposons, qu’un courant commun soit établi dans le galvanomètre et dans le cadre transformé en boussole des tangentes.
- En appelant
- G la constante galvanométrique du cadre;
- A la déviation dans le cadre;
- 5 la déviation dans le galvanomètre,
- on aura
- H. a A. g tang A = ~ tang 3.
- Comme les sensibilités des deux instruments ne sont pas toujours de même ordre, il a été souvent utile de mettre le galvanomètre en dérivation sur le circuit principal. En appelant g le pouvoir multiplicateur du shunt employé, on a alors
- H h
- q tang A = p - tangS
- ou
- (4)
- Hg h
- G (t
- tang 3 tang A‘
- En substituant cette valeur dans l’équation (3), il vient
- (I)
- R = 2 G S
- p tang S 7t tang A tô"
- La méthode de Kirchhoff ne diffère de la précédente qu’ec ce que l’induction 2 HS du champ terrestre est remplacée par l’induction d’un courant voisin dont on change le sens, c’est-à-dire dont l’intensité passe brusquement de -j- I à — I.
- En appelant M le coefficient d’induction mutuelle des deux circuits, l’induction est égale à 2 MI, et' l’équation (3) devient
- D’autre part, cette quantité d’électricjté est mesurée par
- h 'tO
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ 3v?
- L’inteusité Idu courant est donnée par la déviation a de l’aiguille dans un second galvanomètre dont nous appellerons h' et g' les éléments,
- T A'.
- 1 ~ ptang
- ce qui donne encore
- (S') R=2Mf|tanga^.
- On éliminera encore les constantes de deux galvanomètres et le rapport des composantes terrestres par un courant commun, donnant la déviation 8' dans le second galvanomètre, et la déviation 8 dans le premier, au besoin avec un shunt dont le pouvoir multiplicateur est g, d’où il résulte
- h'. h
- -, tang 8' = [i.- tangS
- et, par suite,
- (II)
- R=eM
- g. tans 8 7c tangS' tangaT0‘
- La mesure de M n’exigerait donc que la mesure absolue d’une longueur l' et celle du rapport -j.
- Quant aux angles, la formule (II) ne renferme que le rapport des déviations 8 et 0 du galvanomètre balistique et celui des déviations a et 8' de la boussole; il n’est donc pas nécessaire de mesurer les distances des échelles avec une grande exactitude.
- Nous donnerons maintenant quelques détails sur les différents appareils.
- BOBINES
- Les bobines sont formées par des cadres en acajou à gorge rectangulaire, composés d’un très grand nombre de pièces assemblées les unes aux autres dans différentes directions par rapport aux fibres du bois, de manière à constituer un ensemble qui résiste mieux aux déformations de la matière. Elles ont été tournées depuis trois ans ; elles sont restées circulaires et les côtés parfaitement plans.
- Deux grands cadres, désignés par les lettres A et B, ont les dimensions suivantes :
- Supposons que, dans la méthode de Weber, on emploie un cadre unique; nous désignerons par
- Rayon de la gorge................ 276m
- Hauteur radiale de la gorge...... 3
- Largeur axiale de la gorge....... 5
- l la longueur du fil enroulé sur la bobine; n le nombre de tours;
- Trois autres cadres, a, b, c, ont des dimensions à peu près moitié moindres :
- a le rayon moyen = 2 A des termes de correction près, on a
- _ 2 M „
- G=-----, S=mta2
- a
- et, par suite,
- GS=2niTza=nl.
- On peut donc écrire, au moins comme expression approchée,
- R=2 Tt
- ni p. tangS t tang A 0
- Sous cette forme, on voit clairement, ce qui devrait être, que la détermination de R se ramène à la mesure absolue de la longueur du fil enroulé et de la durée d’oscillation d’une aiguille. Quant aux déviations 0, 8 et A, si on les évalue, comme il convient, par la réflexion d’une échelle divisée, on remarque d’abord que les lectures du galvanomètre n’introduisent que le rapport de deux angles; il ne sera donc pas utile de mesurer la distance de l’échelle au miroir avec une grande précision. La déviation A relative au cadre employé comme boussole existe seule; il est alors nécessaire de mesurer exactement, avec la même unité, les dimensions de l’échelle et sa distance au miroir.
- Pour rendre possible le calcul du coefficient d’induction mutuelle M, qui-intervient dans la méthode de Kirchhoff, il faut choisir des conditions particulières. On employait pour cela deux bobines concentriques de rayons différents. Considérons le cas de deux bobines simples et soient :
- l la longueur du fil par la grande bobine ; n le nombre de tours ; a le rayon moyen ;
- l[ la longueur du fil pour la petite bobine;
- »' le nombre de tours ; a' le rayon moyen.
- A des termes de correction près, qui sont ici beaucoup plus importants, on a
- m 2 n ic , M =------------11'
- «2 V 2
- >« — —; = 1C
- l n’
- «_* l ,,
- »' l
- Rayon de la gorge 14x111
- Hauteur............................... 3
- Largeur............................... 3
- Le fil était recouvert de plusieurs couches de soie blanche, et son diamètre a varié, suivant les cas, de imm à omm,5.
- La mesure de la longueur du fil a été faite avec des soins particuliers, sous la tension même qu’il avait pendant l’enroulement. Le cadre était monté sur un tour horizontal muni d’un frein à ressort qui permettait la rotation dans un sens et l’enrayait complètement dans le sens inverse. A une grande distance se trouvait la bobine de fil montée elle-même sur un axe avec un frein à poids, qui empêchait aussi la rotation dans un sens et permettait de régler la vitesse de dévidement.
- Entre le cadre et la bobine était placée une règle horizontale de 28“ environ, portant un repère à chaque extrémité. En sortant de la bobine, le fil s’enroulait sur un système de poulies, les unes fixes, les autres mobiles, qui lui donnaient une tension constante, même quand la vitesse de dévidement était inférieure ou supérieure à la vitesse d’enroulement. L’appareil se trouvant arrêté, le fil se trouvait tendu le long de la règle et l’on y marquait un trait à l’endroit du premier repère. Quand ce trait arrivait au second repère, on arrêtait l’enroulement et l’on marquait un nouveau trait au premier repère ; l’opération intermédiaire avait donc enroulé une longueur de fil égale à la distance des repères. Les mesures relatives aux bouts complémentaires du début et de la fin se faisaient sans difficulté.
- L’axe du cadre portait un compte-tours; mais, après chaque couche de fils, on comptait directement, comme contrôle, le nombre de spires juxtaposées. Les couches étaient séparées les unes des autres par une feuille de papier paraffiné, et la dernière était en outre recouverte d’une couche épaisse de paraffine. Les extrémités du fil traversaient les joues de la gorge et venaient s’attacher à deux bornes latérales.
- Enfin on déterminait directement le diamètre extérieur de chaque couche avec un compas d’épaisseur. ----
- L’appareil a été installé dans la galerie de Physique du Collège de France. Trois personnes suffisaient pour l’opération. La première faisait tourner le cadre à la main; la deuxième réglait le dévidement d’après la hauteur de la poulie mobile, marquait les traits sur le fil au premier re-
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- 3ï& LA LUMIÈRE
- père dans les moments d’arrêt et notait le nombre des traits marqués; la troieième suivait la marche de l’expérience, ajustait les traits sur le deuxième repère, notait les traits passés, le nombre des tours de chaque couche et plaçait les bandes de papier paraffiné.
- Quant à la distance des repères, elle a été mesurée plusieurs fois avec deux doubles mètres, de longueur connue, appartenant au Collège de France.
- Sur lés cadres A, a, c le fil était unique.
- Sur le cadre B on a enroulé successivement six bobines distinctes, formées chacune de deux couches de fils et communiquant avec des bornes spéciales; nous les désignerons par les lettres B,, B2, B3...., B6.
- Sur le cadre b on a enroulé de la même manière neuf bobinés différentes : blt b2, b3...., b9.
- Les bornes latérales permettent d’accoupler ces bobines multiples, soit en série, soit en surface, soit en partie suivant l’une ou l’autre des deux combinaisons.
- {A suivre).
- CORRESPONDANCE
- Varsovie, le i3j5 1884 2.5, rue Leszno.
- Monsieur le Directeur,
- Je viens de recevoir le n° 19 du 10 mai de votre estimé ournal. Tout d’abord, je vous remercie pour l’insertion de ma lettre du 3o avril dernier; ensuite, j’ai l’honneur de vous présenter une nouvelle revendication, voici à quel sujet :
- M. Maurice Leblanc, dans sa note sur la théorie des machines dynamo-électriques, indique comme nouvelle et sienne l’idée de Vemploi de Vanneau de Gramme comme inducteur et induit, et là-dessus toute une théorie que je n’ai pas à discuter.
- Cette idée peut fort bien être à lui, car il arrive fréquemment, et surtout aujourd’hui en électricité, qu’une personne, par une suite d’idées logiques, retrouve une chose qui a été trouvée depuis longtemps déjà par une autre personne; — mais elle n’est pas nouvelle, et si M. Leblanc veut bien reporter ses souvenirs à l’époque de l’Exposition Internationale d’Electricité, en 1881, il le reconnaîtra sans peine.
- Quelques mois avant l’Exposition, j’avais l’honneur d’adresser une note à M. le comte du Moncel, où tout ce que dit M. Leblanc était précisément écrit. Le comte m’a répondu une lettre fort aimable en me donnant son avis sur cette machine, et me disait : « Les choses doivent se pâsser exactement ainsi que vous l’annoncez. *
- Cette même machine a été ensuite décrite dans ma brochure sur ma distribution de l’électricité, où elle figure (page 11) sous le titre de transformateur de courants. — Cette brochure a été exposée, un très grand nombre d’exemplaires en a été distribué. M. Leblanc, comme tous les collaborateurs de La Lumière Electrique, en a reçu un exemplaire, et s’il veut bien le rechercher, il le retrouvera dans sa bibliothèque. Mon intention n’est pas de dire, par là, que M. Leblanc s’est emparé de mon idée, je suis convaincu qu’il a complètement oublié ma brochure, et ce qu’elle contient, et qu’il est retombé sur la même idée par une suite logique de pensées.
- Il y a quelques semaines déjà, par conséquent avant la publication de la note de M. Leblanc, j’ai fait, à diverses Sociétés électrotechniques en France, à la Société française de physique, à la Société internationale des électriciens, la communication d’une note intitulée : « Sur le fonctionnement de l’anneau de Gramme comme inducteur. »
- Après tous ces travaux, M. Leblanc reconnaîtra sans peine
- ÉLECTRIQUE
- mon antériorité dans l’idée de l’emploi dé l’aiineau de Gramme comme inducteur et induit.
- M. Maurice Leblanc termine son article en annonçant la description prochaine d’une machine dynamo-électrique destinée à remplir un but spécial.
- Nous l’attendons impatiemment pour la comparer à celle que la suite de nos études nous a conduit à faire, et dont nous serons heureux de vous donner la description si vous voulez bien le permettre.
- Veuillez agréer, etc.
- ___ A. Gravier.
- Monsieur le Directeur,
- Je vous remercie de m’avoir communiqué la lettre de M. Gravier au sujet de mon article du 10 mai dernier. Je viens de relire la brochure qu’il m’avait adressée lors de l’Exposition de 1881, et je dois constater/qu’une machine analogue à celle dont j’ai indiqué le principe s’y trouve décrite sous le nom de : « Transformateur de courants. » Si je m’en étais souvenu, je n’aurais pas manqué de nommer M. Gravier.
- Mais le but de mon article était de rechercher théorique ment quel était le type de machines capable de développer la plus grande puissance sous un poids donné. Je ne puis donc qu’être heureux, si d’autres inventeurs ont déjà réalisé une semblable machine et si les résultats qu’èlle leur a fournis sont conformes à ceux que j’ai indiqués à priori.
- Veuillez agréer, etc.
- M. Leblanc.
- Hanovre, le 12 mai 1884.
- Monsieur le Directeur,
- Dans le numéro 19 de La Lumière Electrique, M. A. Gravier réclame la priorité du mode d’interruption à quatre contacts, qu’il prétend avoir breveté en Allemagne. Quant à moi, je ne peux pas accepter ce mode comme une inven+ tion, en raison surtout de ce qu’il est appliqué à une foule d’appareils électriques.
- Le diagramme fig. 2, p. 127, montre qu’il ne m’était pas permis de faire une invention ou d’appliquer l’invention d’un autre, parce que l’interruption simultanée des deux fils, aller et retour, est une exigence catégorique d’accouplage des trois machines dynamo.
- Je suis loin d’envisager la construction des appareils décrits comme un mérite et l’arrangement total comme un système de distribution.
- A cette occasion, je mentionnerai que dans le diagramme c’étaient les trois pôles + qui étaient réunis par le fil de compensation.
- Veuillez agréer, etc.
- J. Uppenborn.
- FAITS DIVERS
- Les demandes d’espace à l’Exposition de Philadelphie ont été si nombreuses, qu’il est devenu nécessaire d’ajouter une annexe à la construction principale. Avant l’ouverture, il sera formé une bibliothèque de tous les ouvrages traitant de l’électricité dans toutes les langues.
- Les modifications proposées des lois américaines sur les brevets, n’ont pas été adoptées par le Sénat, qui a renvoyé le projet à une commission.
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- Le chemin, de fer électrique de Sacbsenhausen à Offenbach, dont nous avons, annoncé l’inauguration dernièrement, s’arrête à 12 stations sur son parcours de 6 655 mètres ; néanmoins le . trajet s’opère facilement en 25 minutes. La vitesse avait été limitée par les autorités à 12 kilomètres à l’heure, et dans les villages à 9, mais on a constaté qu’il n’y aurait aucun danger à la pousser jusqu’à i5 kilomètres, l’action du frein étant très rapide et sûre, de sorte qu’à la dernière vitesse le train peut être arrêté sur une distance de deux mètres.
- Éclairage électrique
- Vendredi soir ont eu lieu au Havre les premières expériences de l’éclairage des formes sèches par la lumière électrique^ Le résultat de ces expériences a été absolument concluant. La grande forme de l’Eure est éclairée par . six lampes Gramme suspendues à des candélabres, soit trois de chaque côté de la forme.
- Ces lampes peuvent être descendues à la hauteur que l’on désire dans la forme; de cette façon, le nouvel éclairage facilitera l’entrée des navires dans la cale sèche à toute heure de la nuit et permettra, en outre, de faire travailler, soit sur le pont des navires, soit le long de leur muraille, qu’il s’agisse de peinture, de calfatage pour les navires en bois, ou de rivetage pour les navires en fer.
- Tous les travaux de carénage, en un mot, pourront s’exécuter la nuit jusqu’au-dessous de la quille, et cela exactement comme si l’on était en plein jour.
- Les lampes qui sont d’une grande puissance, donnent en effet une lumière parfaitement régulière et sans aucune intermittence; le foyer lumineux est enfermé dans une lanterne en verre, de forme ronde, garnie extérieurement d’un grillage métallique; les charbons de cette lampe peuvent brûler sept heures; chaque lampe représente une puissance de 5oo carcels.
- On a pu se rendre compte de l’utilité du nouveau système, grâce à la présence du steamer Colombie, delà Compagnie transatlantique, qui se trouve actuellement dans la forme sèche, et dont les murailles étaient admirablement éclairées depuis le pont jusqu’à la quille.
- Des expériences analogues et non moins concluantes ont également eu lieu le même soir à la forme sèche n° 3 du bassin de la Citadelle.
- Tous les appareils pour l’éclairage de ces deux formes ont été construits par MM. Sautter, Lempnnier et O.
- Nous reviendrons, avec plus de détails, sur ce nouveau système d’éclairage qui est appelé à rendre d’importants services à nos armateurs, en permettant de travailler de jour et de nuit; les navires auront donc beaucoup moins de temps à passer dans les formes sèches, ce qui est très important; car, ainsi que le disent avec raison nos voisins d’outre-Manche, le temps, c’est de l’argent.
- Sur les 91 sociétés d’éclairage électrique formées en Angleterre depuis la fin de l’année 1878 jusqu’au commencement de cette année, 9 seulement ont survécu jusqu’à ce jour.
- Selon le rapport de la Société allemande Edison pour l’exercice i883, la Compagnie a fait, pendant les six derniers mois de l’année, 27 installations avec 33 machines, la plus grande partie pour des fabriques et pour deux théâtres. Ces machines fournissent le courant pour 4 729 lampes de 16 bougies. En outre, 55 machines et 3i37 lampes ont été construites par quatre autres fabriques spécialement autorisées à cet effet par la Société Edison. A la fin de l’année 1883, la Compagnie avait installé en Allemagne un total de i38 machines avec plus de 12 000 lampes. La vente de lampes pendant l’année s’est élevée à 25 000. Un terrain a été acheté à Berlin (à côté du café Bauer) pour remplace- '
- ment d’une station centrale qui*sera achevée dans le cou* rant de l’été, d’une capacité de 2 000 lampes.
- Il vient de se former à Madrid une Société coopérative d’éclairage électrique au capital de 2 55o 000 francs dans le but de créer, dans cette ville, une station centrale capable de fournir le courant pour 12000 lampes à incandescence dont les actionnaires de la Société ont déjà souscrit les 9000. On se propose d’employer des dynamos Gordon de 10 000 foyers actionnées directement par des moteurs Belle-ville et des machines à vapeur Compound de Sulzer.
- On ne sait pas encore à quelle lampe donner la préférence, et on laissera probablement au consommateur le choix entre les différentes lampes à incandescence connues. La distribution du courant se fera par des câbles sortant des meilleures fabriques et placés sous terre.
- Les magasins de MM. Mabley et O, à Detroit, Michigan, sont éclairés par 42 foyers à arc Weston et 3oo lampes à incandescence Maxim. Les dynamos sont actionnées par des moteurs Westinghouse placées dans le sous-sol. A Saint-Louis, une autre maison de commerce possède une installa tion de 5o foyers à arc Weston.
- Le conseil municipal de Charleston a traité avec une société locale pour l’éclairage électrique des rues de la ville sur un parcours de 20 milles, au moyen de 100 foyers à arc Weston.
- L’hôtel des postes et de la douane, à Saint-Louis, sera éclairé par 20 foyers à arc Weston et 750 lampes à incandescence Maxim.
- Depuis le 21 mai i883, 307 différentes installations du système d’éclairage électrique d’Edison ont été faites aux Etats-Unis et au Canada, avec un total de Sg 173 lampes.
- Le congrès des Etats-Unis a voté une somme de 125 000 francs pour l’éclairage électrique du Capitole, à Washington.
- Pour démontrer la possibilité d’adapter les lampes à incandescence à l’éclairage des rues, la Compagnie Edison, à Brockton, a groupé trois lampes de 32 bougies à plusieurs coins de rues, où elles sont suspendues à une hauteur de 9 mètres au-dessus du sol.
- La Compagnie Thomson-Houston va installer cent foyers électriques pour l’éclairage des rues de la ville de Syracuse ; la même Compagnie a envoyé à Sacramento (Californie) le matériel nécessaire à une installation de 125 foyers à arc.
- Télégraphie et Téléphonie
- Afin de permettre au public d’être facilement renseigné, sur les frais d’exprès à acquitter pour les dépêches à destination de localités non pourvues de bureaux télégraphiques, l’administration des Postes et des Télégraphes vient de refondre complètement l’ancien dictionnaire- des Postes. Elle a mis en adjudication l’entreprise de la nouvelle publication du dictionnaire des Postes et des Télégraphes. Cette entreprise comporte non seulement la fourniture à un prix déterminé des exemplaires nécessaires à l’administration, mais encore la faculté pour l’éditeur de livrer cet ouvrage au public.
- Au jour fixé pour l’adjudication, un grand nombre de concurrents se sont présentés. Le prix le plus avantageux pour
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- le Trésor (a fr. 90 par exemplaire) avait été offert par M. . Alcan, qui a d’abord été déclaré adjudicataire provisoire. Mais, conformément aux termes du cahier des charges, un rabais de 10 0/0 sur le prix de l’adjudication ayant été offert par Un autre soumissionnaire dans le délai de dix jours, il a dû être procédé à une seconde adjudication sur la base du nouveau prix. Les offres du nouveau soumissionnaire ayant été les plus réduites, celui-ci a été déclaré définitivement adjudicataire.
- Chaque exemplaire ne coûtera donc à l’administration que 2 fr. 61.
- Le télégraphe électrique n’étant pas encore installé au Tonkin, on se sert, d’après le Temps, pour les opérations militaires d’un télégraphe optique très simple, qui consiste en une lampe à pétrole pourvue d’un réflecteur puissant pour produire un rayon lumineux d’une grande portée, une plaque de cuivre maniée à la main passe devant le rayon, de sorte qu’il y a des intermittences de lumière et d’ombre dont les combinaisons forment des lettres qui sont observées à l’autre bout avec une longue vue ; grâce à cet appareil, nos colonnes au Tonkin sont reliées ensemble, et on peut envoyer jusqu’à 800 mots à l’heure à une distance de cent cinquante kilomètres.
- Le premier câble posé en Europe était celui de Douvres à Calais, d’une longueur de 33 milles, qui fut placé en 18S1.
- Le ministère des Postes et Télégraphes, en Hongrie, a décidé d’augmenter considérablement le réseau télégraphique du pays en installant dans un grand nombre de petites villes et villages des bureaux télégraphiques et téléphoniques.
- On télégraphie du Caire à la date du 14 mai, que les communications télégraphiques son t interrompues au delà de Dabbeh.
- Une dépêche de Korosko annonce que les communications télégraphiques entre cette dernière localité et Abou-Ilamed sont interrompues. L’inspecteur des télégraphes à Berber s’est sauvé de cette ville et télégraphie de Korosko que tous les employés du télégraphe qui s’étaient enfuis dans la direction d’Abou-Hamed ont été massacrés en route jusqu’au dernier.
- La Baltimore and Ohio Telegraph C° possède maintenant 2S 000 milles de fils, qui seront augmentés jusqu’à 40000 dans le courant de l’année.
- Des expériences intéressantes ont été faites dernièrement à Washington par des électriciens, pour déterminer la vitesse des signaux sur un fil télégraphique. On a employé des instruments très exacts et le résultat a été de fixer la vitesse d’un point à 16000 milles par seconde ou 9 600 000 milles par minute. _______________
- La Western Electric C° de New-York, vient de finir la pose d’un câble souterrain de 100 fils et d’une longueur de 660 mètres. Le câble est renfermé dans des tuyaux de fer et servira pour les communications entre les bureaux d’une Compagnie de télégraphie et de téléphonie locale.
- Des expériences ont été faites dernièrement à Boston avec un nouvel appareil télégraphique. Comme dans l’appareil de Morse, les signaux sont tracés sur une bande de papier mise en mouvement par un rouage ; six petits stylets s’appuient contre la bande, chimiquement préparéè, et l’employé a la faculté de se servir de n’importe lequel pour donner le signal, de sorte que la position de la trace sur la
- bande contribue à déterminer le sens du signal, comme les notes sur une feuille de papier de musique. Un seul fil est nécessaire et on peut employer six clefs ou bien une seule, qui peut être facilement déplacée d’un contact à un autre, selon le stylet dont on désire se servir.
- Chaque signal ayant ainsi six différentes significations, on n’a besoin que d’un sixième, des signaux de Morse dont on choisira les plus simples. Un point peut ainsi servir pour les six lettres de l’alphabet qui se présentent le plus souvent, de sorte qu’on peut réaliser une économie notable de temps dans la transmission des dépêches. Les signaux qui sont très simples, s’apprennent par conséquent en fort peu de temps.
- On établit en ce moment une communication téléphonique au moyen d’un câble entre les différentes ^stations de sauvetage, sur la côte de New-Jersey. j
- Le nombre des abonnés au téléphone, à Bâle, est de 367, avec 296,333 mètres de fil; à Berne, il y a236 abonnés, avec 40 kilomètres de fil, et à Genève, 450 abonnés et 63 kilomètres de conducteurs.
- Le nombre total des abonnés aux réseaux téléphoniques installés par l’administration des postes dans différentes villes de l’Angleterre n’est que de 783. Il est vrai que ce chiffre ne comprend pas un grand nombre de lignes construites par le département et louées à des particuliers. Les bénéfices des réseaux se montent néanmoius à 424,275 fr. environ. __________ (
- Une ligne téléphonique en bronze phosphoreux a été établie à Heidenheim, sur io poteaux seulement, pour une longueur de 2 400 mètres de fil de im“ de diamètre.
- La Metropolitan Téléphoné C° de New-York possède aujourd’hui 4 000 abonnés reliés directement au bureau central, qui peuvent être mis en communication avec 5 000 autres abonnés dans les faubourgs et dans les villages autôur de New-York par des bureaux intermédiaires. Le nombre moyen des communications par jour est de 5 par abonné, mais les Compagnies transatlantiques en demandent parfois jusqu’à 85 pàr jour. Un orage de l’hiver dernier a causé 900 interruptions à la fois, et comme il y a 32 différentes compagnies à New-York qui possèdent des lignes aériennes, on peut se rendre compte de la difficulté d’éviter des contacts entre les fils.
- Le nombre total des abonnés au téléphone, dans les principales villes du Canada, n’est que de 3 25o; par contre,
- 1 ’Electrical Review de New-York annonce qu’il y a un abonné au téléphone par i5 habitants dans la ville de Wellington (Ohio). C’est beaucoup.
- Le journal russe Le Novoc Vremia annonce que l’administration de la guerre a complété les expériences de téléphonie entreprises dans plusieurs forts, et que l’on se propose d’adopter ce moyen de communication dans tous les forts en général. __________
- Le bureau central des téléphones à New-Haven, Conn., est pourvu d’un appareil qui donne l’heure exacte à tous les abonnés. Chaque minute, l’appareil sonne l’heure et le nombre de minutes écoulées depuis l’heure entière.
- Le Gérant : A. Noaillon.
- Pâtis. — Imprimerie P. Mouillot, l3, quai Voltaire. — 47660
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- Journal universel d’Electricité
- 51, rue Vivienne, Paris
- directeur : D* CORNELIUS HERZ
- SECRÉTAIRE DE LA RÉDACTION : AüG. GUEROUT | ADMINISTRATEUR I HENRY SARONI
- 6« ANNÉE (TOME XII) SAMEDI 31 MAI 1884
- N° 22
- . SOMMAIRE
- Méthode optique pour mesurer l’intensité absolue d’un courant électrique; Henri Becquerel. — Les freins électriques pour machines marines; G. Richard. — Sur un avertisseur d’incendie; Giuseppe Ravaglia. —Les travaux de M. Mel-sens sur les paratonnerres (2® article) ; C. Decharme. — Les ateliers Schuckert à Nuremberg; F. Uppenborn. — Le telpherage (2® article) ; Fleeming Jenkin. — L’éclairage électrique : De l’installation des magasins du Printemps (2° article); P. Clemenceau. — Chronique de l’étranger: Allemagne : H. Michaelis, F. Uppenborn. — Angleterre; J. Munro. — Revue des travaux récents en électricité. — Sur un galvanomètre à mercure, par M. G. Lippmann. — Variations des propriétés physiques du bismuth placé dans un champ magnétique, par M. Hurion. — Ecliauffement du fer par des aimantations alternatives, par M. J. Borg-mann. — Travaux de la conférence internationale des
- ' électriciens : Résumé d’expériences sur la détermination dé l’ohm et de sa valeur en colonne mercurielle, par MM. Mascart, de Nerville et Benoît (suite). — Faits divers. ’
- MÉTHODE OPTIQUE
- POUR
- MESURER L’INTENSITÉ ABSOLUE
- d’un courant électrique
- On connaît toutes les difficultés pratiques que l’on rencontre lorsqu’on se propose de mesurer avec quelque exactitude l’intensité absolue d’un courant électrique. Tout galvanomètre, lorsqu’il a été préalablement gradué, peut donner des indications absolues, mais la plupart des instruments en usage, à l’exception des électrodynamomètres, renferment des systèmes d’aimants, variables avec la température et avec le temps sous l’influence de causes multiples, de sorte que, pour avoir des indications certaines, il est nécessaire de contrôler fréquemment les instruments usuels par des méthodes donnant des mesures exactes.
- La boussole des tangentes et les électrodynamomètres de formes diverses peuvent donner des mesures absolues, à la condition de connaître les dimensions exactes des instruments, et il est très difficile de faire cette détermination avec toute la
- précision désirable. L’usage de la boussole des tangentes a en outre le grave inconvénient de rapporter l’action électromagnétique du courant à l’intensité du champ magnétique terrestre, qui est constamment variable, et qu’il est très difficile de connaître à plus de ~ près.
- Aussi préfère-t-on souvent avoir recours à l’é-lectrolyse d’un sel d’argent, et déduire l’intensité du courant du poids d’argent déposé, pendant un temps déterminé, sur l’électrode négative d’un voltamètre, en admettant que l’on connaisse avec une exactitude suffisante le poids d’argent déposé pendant une seconde par un courant d’un ampère. Cette méthode comporte une opération très délicate à faire avec précision, et elle suppose que l’on puisse maintenir le courant rigoureusement constant pendant le temps nécessairement assez long d’une expérience.
- La méthode qui va être exposée ci-après ne présente pas ces inconvénients, et permet de réaliser facilement une très grande précision.
- Depuis plusieurs années (‘), j’ai été conduit à mesurer l’intensité absolue d’un champ magnétique ou électromagnétique par l’observation de la rotation du plan de polarisation de la lumière traversant un corps placé dans ce champ. Cette méthode s’applique très facilement, comme on va le voir, à la mesure absolue d’un courant électrique, en se fondant sur le théorème suivant :
- Considérons un courant circulaire, d’intensité i et une droite indéfinie passant par son centre et perpendiculaire à son plan. On démontre très simplement que la somme des projections sur cette droite, de toutes les actions électromagnétiques exercées sur tous ses points, de — ce à + ce, est indépendante du rayon du cercle, et égale à 4^. Si, au lieu d’un seul courant, on a une bobine comprenant N tours de fil, et parcourue par un courant d’intensité i, la somme des actions exercées sur tous les points de l’axe et parallèlement à
- (!) Comptes rendus de l’Académie des sciences, t. 86, p._ 1075, 1878, et t. g3, p. 481, 1882; Annales de Chimie et. de Physique, 5? série, t. 27, 1882.
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- cet axe sera 4 7rNf; elle ne dépendra que du nombre absolu des tours du fil de la bobine et de l’intensité du courant.
- Cela posé, disposons suivant l’axe de la bobine un tube que nous supposerons d’abord indéfini, et plein de sulfure de carbone à o° C ; supposons en outre qu’un rayon de lumière polarisée rectiligne-ment traverse ce tube, l’action du courant donnera lieu à une rotation du plan de polarisation, et si l’on désigne par a la rotation qui pour les rayons lumineux considérés correspond à i‘ de sulfure de carbone placé dans un champ magnétique égal à l’unité C. G. S., la rotation totale au travers du tube sera
- 4tcN iotm
- Pratiquement, on limite le tube par des glaces parallèles, à une petite distance des extrémités de la bobine. On néglige alors une portion de l’action du courant qui, pour chaque spire de la bobine, est représentée par i — cos w, w étant l’angle sous lequel, de l’extrémité du tube, on voit le rayon de cette spire. En calculant cette correction pour la spire de la dernière rangée de la bobine, la plus rapprochée de l’extrémité du tube, on aura une limite supérieure de la différence entre la rotation observée et celle qui correspondrait à une longueur infinie du tube. Si la bobine n’est pas trop longue, on reconnaît que pour chaque spire de chaque rangée la correction est à peu près la même qu’au milieu de la bobine, parce qu’une spire, en s’approchant d’une extrémité du tube, s’éloigne de l’autre. Dans ces conditions, avec un tube d’une longueur totale de 3 mètres, au milieu duquel serait disposée une bobine qui pourrait avoir om5o de long, mais dont le diamètre extérieur ne dépasserait pas om,04, la correction n’atteindrait pas 0,0001.
- Généralement, on n’a pas besoin d’une approximation aussi grande, et on pourra réaliser l'expérience avec un appareil de dimensions beaucoup moindres, surtout si le diamètre de la bobine n’est pas trop grand; dans les conditions indiquées plus haut, à om45 des extrémités de la bobine, l’erreur n’atteint pas o,ooi.
- Aux extrémités du tube on établira un polarimètre à pénombres et un analyseur monté sur un cercle divisé; on éclairera l’appareil avec les rayons jaunes d’une lampe à sodium, et si l’on observe une rotation R, l’intensité du courant passant dans la bobine sera donnée par la relation
- R
- 4itN«
- Pour que l’appareil donne des indications absolues, il suffit donc de connaître exactement le nombre des tours du fil de la bobine et la con- .
- stante a. La précision des résultats est subordonnée à celle de la détermination de cette constante.
- J’ai été conduit, il y a plusieurs années, à déterminer ce nombre en mesurant la rotation du plan de polarisation des rayons jaunes D, au travers d’une colonne de sulfure de carbone, sous l’influence du magnétisme terrestre. La rotation était mesurée à ^près, l’intensité du champ magnétique terrestre près environ, et l’on en a déduit a = o',0463
- nombre qui représente avec une précision comprise entre 75^ et 555 rotation du plan de polarisation des
- rayons jaunes D traversant ic de- sulfure de carbone à o° C, dans un champ magnétique égal à l’unité C. G. S.
- Je m’occupe du reste, actuellement, de déterminer ce nombre avec une plus grande approximation.
- La valeur de a qui vient d’être donnée permet de se rendre compte de la précision que l’on peut atteindre dans la mesure des intensités des courants. En faisant usage d’une bobine comprenant 5 000 tours de fil, un courant de 1 ampère donne une rotation simple de 291' pour les rayons jaunes D, et en faisant passer alternativement le courant dans un sens puis dans l’autre, on observe environ 582'. Or, dans la mesure optique, on ne peut faire une erreur de 1', on mesure même facilement les rotations à 1/2' près; on voit donc que l’on obtiendra ainsi une approximation de oamp,ooi dans la mesure de l’intensité. On peut sans grandes difficultés de construction réaliser une approximation encore plus grande, en augmentant le nombre des tours de la bobine et en faisant usage de la méthode d’amplification des déplacements du plan de polarisation de la lumière, que j’ai décrite dans le mémoire cité plus haut (’).
- Nous avons supposé le sulfure de carbone à o° C. Si la température s’élève, la rotation diminue. La formule de correction indiquée par M. Bichat est
- r = r0(i —0,00104t— 0,000014t2).
- La correction est de environ par degré centigrade, et dans les limites de température des expériences il n’y a pas d’erreur appréciable par le fait de la détermination des températures, car on peut facilement connaître à moins de i° près la température du sulfure du carbone. Le courant çe traversant pas le liquide ne l’échauffe pas directe- (*)
- (*) Sur une nouvelle méthode d’amplification des déplacements du plan de polarisation de la lumière. Comptes rendus de l’Académie des sciences, t. 93, p. 143, et Annales de Chimie et de Physique, 5e série, t. 27.
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- ment; la bobine seule s’échauffe, et pour des expériences précises il est nécessaire de protéger le sulfure de carbone contre réchauffement de la bobine, par un dispositif d’une réalisation très simple.
- Enfin, il convient d’observer que les indications de l’appareil sont instantanées, ce qui est dans la plupart des cas un précieux avantage.
- La méthode qui vient d’être exposée ne comporte aucune mesure des dimensions de l’appareil; il suffit, pour avoir une mesuré absolue, de compter le nombre de tours d’une bobine; la mesure optique est très simple à faire et comporte une grande précision; chacun peut construire ainsi un appareil absolu; un tube de xm de longueur traversant une bobine de omio'de long, comprenant i ooo tours de fil, et-' dont le diamètre extérieur ne dépasse pas om04, formera un appareil absolu donnant une rotation de i iô' environ par ampère, et permettant de mesurer facilement o,ôi ampère; en employant la méthode d’amplification rappelée plus haut, au moyen d’une lame demi-onde, on pourrait avec ces dimensions de l’appareil atteindre une approximation de
- Cette méthode paraît la plus pratique et la plus exacte pour étalonner les ampèremètres ; elle peut s’appliquer à des courants très faibles comme aux courants les plus forts, en prenant dans chaque cas pour la bobine un fil a’un diamètre convenable, et formant un nombre de tours proportionné à la sensibilité que l’on veut donner à l’appareil.
- Henri Becquerel.
- LES FREINS ÉLECTRIQUES
- POUR
- MACHINES MARINES
- On sait que les machines marines sont soumises à des causes particulières d’irrégularité provenant des mouvements mêmes du navire.
- Quand l’hélice sort de l’eau, la machine tourne subitement à vide et s’emporte, au grand détriment de ses mécanismes de l’hélice, et de la charpente du navire.
- On a proposé plusieurs solutions du problème consistant à faire varier, entre certaines. limites, la puissance disponible sur les pistons des machines marines, suivant le degré d’immersion de l’hélice, à annuler et mêmé à renverser momentanément leur action, dès que l’hélice sort complètement de l’eau.
- La solution la plus simple et la plus fréquemment adoptée est celle de Dunlop (’) : elle con-
- (') Brevet anglais, 4672; 2 octobre i88-3.
- siste à disposer près de l’hélice une sorte de petite cloche à plongeur, ouvrant sur la mer, et mise- en rapport, par sa partie fermée, avec un tuyau faisant agir, sur une membrane ou sur un piston relié à la valve régulatrice de la machine,
- I A 3.
- APPAREIL DE GIRWOO
- l’air ainsi comprimé ou détendu dans la cloche, suivant l’immersion de l’hélice (*).
- On peut, comme l’a proposé M. Girwood, rem-
- FIG. 4. — MUDD.
- ENSEMBLE DU PENDULE-
- placer l’air comprimé, qui se dissout dans l’eau, par une transmission électrique.
- (*) Solutions analogues, Adamson et Couls. (Tlte Engi neers, 1881, 2e vol., p. 474). Ziegler, brevet anglais 2567 1881).
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- Dans cet appareil, la cloche de Dunlop est remplacée (fig. i à 3) par un plongeur D flottant sur l’eau dans un tube percé à côté de l’hélice. Quand l’eau baisse dans ce tube, par la sortie de l’hélice, le flotteur la suit, descend et fait tourner la roue A
- FIG. 5, 6 ET 7. — MUDD. — DETAIL DES CONTACTS
- dont la vis B, reliée au fil E, ferme par GBE le courant régulateur ou de frein. Ce courant passe alors dans deux électros M (fig. 3) qui attirent, malgré l’antagonisme de ses ressorts, l’armature A
- Les taquets P servent à limiter l’action des oscillations du navire sur la machine.
- L’appareil de M. Mudd (fig. 4 à 10) est plus original et plus délicat.
- Son principe consiste à déterminer les ruptures et les fermetures du courant par un lourd pendule B suspendu sur un axe perpendiculaire au plan longitudinal du navire, et que son inertie maintient sen siblement vertical (*).
- Les contacts dd, qui viennent toucher le pendule B l’un à droite, l’autre à gauche, sont isolés et peuvent tourner autour de l’étrier g (fig. 5) fixé au navire par les glissières isolées /, et sont ramenés, après leur passage devant le pendule, par des ressorts i2. Chacun des contacts d porte une pièce métallique / qui ferme, par le pendule B et l’un des ressorts i et *2, le courant de l’un des deux solé-noïdes mi ou (fig. 9) actionnant dans un sens ou dans l’autre la valve régulatrice c.
- I, rX
- MUDD. — ENSEMBLE DU CIRCUIT
- On règle parles vis Ik l’écartement des contacts d et la sensibilité de l’appareil.
- Lorsque le fil passe par la borne h2, le courant agit seulement quand d se déplace, devant le pendule, vers h2; l’inverse a lieu pour la borne h'.
- Cet appareil peut être réduit à de petites dimensions et le courant très faible, car le pendule ne doit vaincre que des résistances négligeables, la valve c, qui distribue la vapeur au cylindre auxiliaire commandant la prise de vapeur ou le changement de marche, pouvant être très réduite et presque complètement équilibrée.
- Gustave Richard.
- sur UN
- AVERTISSEUR D’INCENDIE
- FIG S ET 9, — ML'DD. — CYLINDRE AUXILIAIRE
- reliée à la valve d’admission ou au tiroir du cylindre de changement de marche. Lorsque l’hélice s'enfonce de nouveau, le flotteur monte, le ressort en spirale N ramène A dans sa position normale, rompt le contact B G, les aimants lâchent leur armature et les ressorts R ramènent la valve de commande à sa position de pleine marche.
- Il existe un grand nombre d’appareils qu’on désigne sous le nom d’avertisseurs d’incendie ; mais, en les examinant de près, on voit qu’on devrait plutôt les appeler indicateurs d’un certain degré déterminé de chaleur.
- (1) On retrouve l’application de ce pendule dans l’appareil de Smith et Pinkey (brevet anglais 5637, 1881).
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- Je ne me propose pas de les décrire ni de les citer tous, je dirai, seulement qu’en général ils sont basés sur la dilatation ou sur la fusion de certaines substances, de manière qu’à une température donnée, celles-ci, en se dilatant ou en fondant, ferment un circuit électrique qui met en mouvement une sonnerie ou tout autre signal analogue. Je ne crois même pas avoir à signaler ceux de ces avertisseurs qui ont besoin d’être touchés par la flamme pour pouvoir fonctionner dès qu’ils sont brûlés. Mais ce procédé ne résout nullement le problème d’avertir automatiquement d’un incendie dès qu’il vient à éclater. Il est certain qu’en général les appareils mentionnés et en particulier ceux qui sont fondés sur le principe de la dilatation sont susceptibles d’être réglés, mais de deux choses l’une : ou le point d’alarme se trouve trop éloigné du point de fermeture du circuit et alors on est averti de l’incendie quand celui-ci a déjà pris toute son exten-
- FIG. I
- sion et que par conséquent il n’est plus temps de prendre les mesures nécessaires, ou le point d’alarme se trouve très près du point de fermeture du circuit et alors une fausse alarme se produit facilement. Ainsi par exemple les avertisseurs d’incendie du système C. A. Mayrhofer, que j’ai eu l’occasion d’examiner à l’Exposition de Vienne dans le théâtre modèle, rentrent dans la première catégorie et présentent l’inconvénient de ne pouvoir signaler le feu que quand l’atmosphère a atteint près de 8o° degrés de chaleur. Dans le second cas, c’est-à-dire quand le point d’alarme est très près du point de fermeture du circuit électrique, l’avertisseur peut ne pas fonctionner au moment voulu, spécialement s’il est appliqué aux théâtres, parce que dans ceux-ci, à partir du lever du rideau jusqu’à la fin du spectacle, à cause de la chaleur qui se dégage des becs de gaz, des calorifères en hiver et par le fait de la respiration, la température peut augmenter de 12 à i5 degrés. En outre on constate de l’été à l’hiver et souvent d’un jour à l’autre des variations très notables dans la température, de sorte qu’il serait nécessaire de con-
- sulter chaque soir le thetmomètre et de se baser sur celui-ci pour régler l’avertisseur, chose incommode et qui, comme on vieut de le voir, est très peu sûre.
- Le cas d’un faux signal peut aussi se présenter dans les clubs et dans les salles particulières où se réunit beaucoup de monde et où existent des cheminées, etc. Par conséquent, ces avertisseurs ne servent nullement à avertir d’un incendie, mais seulement à indiquer que la température ambiante a atteint un certain degré. D’autres que moi ont pris les changements brusques de la température comme base de la construction des avertisseurs d’incendie ; c’est ainsi qu’en France on connaît celui de M. de Vos, formé de deux plaques en zinc dont l’une est recouverte d’un drap pour permettre à l’autre de se dilater plus vite, et celui de M. Mildé, de Paris qui est constitué de deux plaques bimétalliques d’inégale sensibilité qui se recourbent par la chaleur. Je n’ai pas l’intention de soulever
- FIG. 2
- ici une question de priorité. Je crois qu’en ma faveur décident les brevets que j’ai pris tant en Italie qu’à l’étranger. Je tiens néanmoins à citer ce que m’écrivait à ce propos mon excellent ami le professeur Ruggero Fabbri : « Je pense que votre avertisseur d’incendie est indiscutablement supérieur parce que la dilatation de 'l’air est plus sensible et plus prompte, et donne un avis avec bien plus de sûreté. »
- Voici comment je crois avoir résolu le problème.
- Pour obtenir un avertisseur électrique d’incendie qui soit vraiment pratique, il faut d’abord qu’une faible augmentation dans la température occasionnée par l’incendie naissant fasse fonctionner l’appareil, quelle que soit la température de l’air ambiant. En second lieu, il faut que l’appareil puisse fonctionner seulement sous l’action de l’incendie et nullement par une augmentation graduelle de la température due à d’autres causes. Cela posé, j’ai composé l’appareil de deux ampoules en verre A et B (fig. 2), communiquant entre elles par un tube C, et à parois très rrmices. Dans le tube C se trouve du mercure. Un fil de platine a entre à fer- meture hermétique par l’embouchure b et se trouve
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- constamment recouvert de mercure sur une hauteur de plusieurs centimètres.
- Un autre fil c en platine passe par l’embouchure d également à fermeture hermétique, et se tient au-dessus du mercure à une distance telle que deux degrés d’augmentation de température en A suffisent à faire élever le mercure jusqu’au point e.
- L’ampoule B est recouverte d’une substance mauvaise conductrice de la chaleur, par exemple en drap blanc. Ainsi l’air qui est renfermé en A, sous l’influence d’une chaleur extérieure, se dilatera quelques minutes avant celui qui se trouve en B, mais, peu de temps après, la tension deviendra égale pour les deux ampoules, parce que B aura aussi absorbé de la chaleur de même que A.
- Pour compléter l’appareil, en XX se trouvent les serre-fils qui communiquent à la. base par les deux fils de platine a et c.
- Tout le système est mobile autour d’un axe o. De cette façon on peut, au moyen d’une vis de pression Z, approcher du point e le niveau du mercure qui se trouve dans le tube c (fig. 1), et ainsi rendre l’appareil plus ou moins sensible. On suspend l’appareil au plafond, et dès que l’incendie vient à éclater, de suite une colonne d’air chaud s’élèvera vers le haut et en quelques secondes y formera, à cause de sa densité plus faible, une couche d’air chaud dans l’endroit où se trouve précisément l’appareil. Mais à cause de son action très prompte, la chaleur se communiquera à l’air qui se trouve renfermé dans l’ampoule A, tandis que l’air de B sera relativement froid et le mercure se soulèvera dans la colonne jusqu’au point e et établira le circuit qui mettra en action une sonnerie.
- Si au contraire la chaleur provient d’une cheminée ou tout autre appareil de chauffage, l’air ambiant s’échauffe d’un seul degré, par exemple, toutes les cinq minutes; dans cet intervalle de temps, l’air en B arrive à absorber ce degré de chaleur et le mercure se soulèvera seulement d’une hauteur inappréciable, de sorie que l’extrémité e du fil de platine ne sera pas atteinte et le circuit pas fermé. Ensuite les deux ampoules A et B continueront à s’échauffer toutes les deux au fur et à mesure, et d’une façon égale à n’importe quelle température et pour une durée quelconque. Ainsi, la pression restant constante et égale de deux côtés, le mercure restera stationnaire. Le même raisonnement s’appliquera pour une augmentation de température due à l’atmosphère. Cette théorie a été confirmée par l’expérience.
- Au Club des Nobles de Ravenne, où on avait installé un de ces appareils, la température de la salle était de onze degrés. Au milieu de celle-ci, on alluma un peu d’alcool qui, produisant une flamme, a de suite fait fonctionner l’avertisseur qui se trouvait au plafond, et cela en 3o secondes, tandis que le thermomètre ne marquait qu’une augmentation 1
- de température de 1/2 degré. On a tout de suite éteint le feu, et un quart d’heure après la sonnerie cessait de fonctionner. Alors on alluma un grand feu dans la cheminée, et en 25 minutes la température delà salle atteignit i5 degrés sans que pour cela la sonnerie fonctionnât. On a allumé de nouveau un peu d’alcool, et une demi-minute après l’avertisseur agissait, la température ambiante n’étant que de i5 degrés 1/2. On a ainsi répété plusieurs fois l’expérience jusqu’à atteindre 220, et sans que l’avertisseur fonctionnât dans les conditions normales.
- Bien qu’il me parût inutile de dire que cet avertisseur peut très bien s’appliquer à mes serrures électriques pour théâtres ('), parce qu’on peut augmenter à volonté le nombre des touches qui servent à ouvrir les susdites serrures, cependant j’ai voulu en faire l’expérience au théâtre Alighieri, de Ravenne, où on se sert de ces serrures. Les avertisseurs sont situés sur plusieurs points de la scène et se trouvent à la place des touches ou des boutons insérés dans le circuit qui, partant du pôle de la pile, passe par toutes les serrures pour revenir ensuite à la pile. Dès que l’incendie vient à éclater, tous les avertisseurs, ou quelqu’un d’entre eux, ferment le circuit et les serrures s’ouvrent instantanément.
- Dans l’expérience faite au théâtre Alighieri, j’ai placé un de ces avertisseurs tout près de la scène, et ayant produit un petit incendie, en 25 secondes la porte extérieure s’ouvrit. L’expérience ayant été répétée plusieurs fois, le temps nécessaire à l’ouverture de la porte a varié entre i5 et 35 secondes à peu près.
- Cependant, quoique l’idée de faire que le feu même puisse ouvrir les portes du théâtre puisse paraître frappante, je répète que je trouve la chose inutile pour les raisons que j’ai données. Au contraire, cet appareil peut rendre de grands services dans un théâtre, non pas pour ouvrir les portes, mais pour avertir que l’incendie vient de se déclarer dans le théâtre, dans tout autre endroit hors de la scène. De même, cet appareil peut être très utile dans les maisons, dans les restaurants et autres établissements, d’autant plus que la dépense est très faible, parce qu’on peut se servir des fils, des sonneries, des tableaux indicateurs et des piles qui peuvent déjà se trouver installés ; il n’y a plus, en effet, aujourd’hui, un bâtiment de quelque importance qui ne soit pourvu de sonneries électriques.
- j’ai fait encore de mon avertisseur une application spéciale, que je me propose de décrire dans un prochain article.
- Giuseppe Ravaglia.
- (') Voir La Lumière Electrique du i5 décembre 1884.
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- LES TRAVAUX DE M. MELSENS
- SUR
- LES PARATONNERRES
- 2" article. {Voir le tt° du 24 mai 1884.)
- IV. — Notice sur un coup de foudre à la gare d'Anvers [1865] (*).
- Il serait trop long et même difficile de résumer la description des dix-neuf coups de foudre extraordinaires décrits dans ce travail. Quant à la notice de l’auteur, elle donne tous les détails sur ce coup de foudre à la gare d’Anvers.
- Résumons-la en quelques mots : La foudre traverse un carreau de vitre placé dans le lanterneau de la gare couverte; elle y produit une ouverture semblable à celle que ferait un projectile sphérique de plomb lancé de bas en haut, à la faible vitesse de 3o à 5o mètres, marchant de la terre vers le ciel; mais les bords de l’ouverture produite étaient fondus. L’auteur, par des expériences faites avec RuhmkorfF, prouve que la marche de l’étincelle foudroyante était dirigée de la terre vers le ciel; il fait remarquer de plus que ce qu’il y a d’extraordinaire, ici, est de voir la foudre passer par un très mauvais conducteur (un carreau de vitre de 4mm d’épaisseur, formant un parallélogramme [de om35 sur om28, ayant des angles de 83° et de 97°) placé à quelques centimètres de distance de conducteurs en fer et en plomb, en communication métallique parfaite avec tous les fers de la gare, et cela au milieu d’une surface de plus de 2 5oo mètres carrés de couverture métallique en zinc, non loin de hangars à toitures métalliques. De plus, l’ensemble de la gare peut être considéré comme un immense paratonnerre, en communication parfaite avec un sol très humide, n’offrant aucune résistance au passage du courant de la pile.
- La gare, du reste, était munie d’un paratonnerre portant trois hautes tiges, mais celles-ci se trouvaient, par rapport au point foudroyé, en dehors de la zone de protection admise par Gay-Lussac.
- V. — Dans sa quatrième note sur les paratonnerres, M. Melsens revient sur l’étude du partage d’une étincelle entre tous les conducteurs qui se trouvent sur.sa route; il a expérimenté, comme en i865, un nouveau cadre diviseur, garni de 3go fils métalliques de conductibilités très différentes (dans les rapports de 1 à 8), de diamètres variables,
- (i) Tome XXVI des mémoires couronnés et autres mémoires. — Collection in-8° publiée par l’Academie des sciences de Belgique (1875).
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- entre oraoo63 et omoooo8, et dont les sections.r| étaient entre elles dans le rapport de 62 à 1. On pouvait, en outre, intercaler dans les fils les plus minces et les pluslongs desconducteurs médiocres : eau pure, eau ordinaire, terre et sable secs ou hu-' mides et constater encore la parfaite divisibilité des étincelles. L’expérimentateur a ainsi confirmé, par des expériences variées, celles qu’il avait faites en i865, avec un cadre moins compliqué, c’est-à-dire la division de la décharge électrique entre tous les fils du cadre, contrairement aux opinions de Pouil-let. 11 a démontré que, dans certaines circonstances données, les fils de même longueur, de même diamètre que les fils de cuivre, résistent mieux que
- ceux-ci aux décharges des batteries, toutes choses égales d’ailleurs.
- Dans cette même note, M. 'Melsens rappelle le cas du coup de foudre (cité par Arago, Œuvres, t. IV, p. 109) sur un fil de cuivre de 5 millimètres de diamètre qui s’étendait depuis le sommet du grand-màt jusqu’à la mer, où il plongeait; ce fil parut tout en feu, mais conduisit la foudre, sans dommage appréciable, ni dans le corps du bâtiment, ni dans les manœuvres, bien que la violence du coup pût être comparée à un tremblement de terre.
- En 1876, il fut prouvé ( Verhandlungen der Kœ-niglicli-Preussischen Akademie der Wissenschaf-ten, année 1876. — Gulachten vom 14 December) que, très probablement, des circonstances pareilles ou analogues à celles des expériences de M. Mel-
- (9 Bulletin de P Acad. Roy. de Belgique (187.9, t. XXXIX, p. 83i.
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- sens, peuvent se produire dans les coups de foudre. En effet, un fil de cuivre, conducteur d’un paratonnerre, mais ayant 6 millimètres de diamètre, a : été fondu à plusieurs places, bien qu’une partie du courant électrique pût se ramifier dans le bâtiment et se rendre au sol sans passer par le conducteur.
- Il est prouvé, d’un autre côté, par les nombreuses observations de M. W.-H. Preece, que les fils de ; fer du n° 4, de la jauge de Birmingham, correspondant à un diamètre de 6mm045, ont toujours résisté aux coups foudroyants; on peut citer, à l’infini, dit le savant électricien anglais, des cas pareils, pour les poteaux télégraphiques.
- L’auteur ne s’arrête pas aux propriétés physiques comparées du fer et du cuivre, n’oubliant cependant pas qu’elles doivent intervenir.
- Il fait voir, dans ce même travail que non seulement l’étincelle se divise exactement entre tous les conducteurs qu’on lui présente, mais, de plus, que s’ils sont homogènes et si l’action est assez énergique pour produire des altérations mécaniques, celles-ci sont absolument les mêmes pour tous; d’où l’on conclut forcément qu’il est probable que l’action mécanique ou calorifique doit être absolument la même pour tous les conducteurs d’un paratonnerre du système Melsens.
- En effet, des fils métalliques minces disposés entre deux mâchoires métalliques, en faisceaux rectilignes et parallèles, traversés par de fortes décharges de batteries de Leyde, mais qui ne les fondent pas ou qui ne les détruisent pas, se déforment et se raccourcissent en s’ondulant. Les déformations plus ou moins bizarres de l’un quelconque d’entre eux se reproduisent dans toute la série des fils parallèles (fig. 1).
- Y. — En publiant sa note (’) sur l’emploi d’un nouveau modèle de rhé-électromètre pour les paratonnerres des télégraphes, M. Melsens a cru pouvoir signaler une application nouvelle qui, très probablement, permetcra de mieux se rendre compte de l’inconvénient des courants spontanés qui parcourent les lignes télégraphiques ; ces courants constituent, parfois, un embarras dans la transmission régulière des dépêches.
- Après avoir proposé, pour les paratonnerres des magasins à poudre, un double réseau de conducteurs multiples, il supposait que le premier arrêterait tout coup foudroyant et que, certainement, la foudre ne traverserait pas les deux réseaux superposés, en supposant un coup de foudre descendante.
- M. le professeur Alluard, directeur de l’Observatoire météorologique du Puy-de-Dôme, a fait de son côté une observation qui confirme cette pro-
- (i) Bulletin de l’Académie royale des sciences de Belgique, t. XLIII, p. 481 (1877).
- position; il a placé un second fil en communica tions fréquentes avec la terre, pour dériver du fil sous-jacent les décharges provenant du sommet du Puy-de-Dôme.
- M. Melsens propose, pour les lignes télégraphiques, où une nombreuse série de fils conducteurs sont superposés dans un même plan vertical, d’en placer un dominant tous les autres, de le munir d’aigrettes nombreuses sur le haut des poteaux et de mettre ces aigrettes en contact avec la terre.
- On sait que l’on met souvent les poteaux des fils télégraphiques à l’abri de la chute, par les vents régnants, au moyen d’un fil de fer attaché au sol, aux rails ; or la dépense le long d’une ligne serait minime en allongeant le fil au-dessus du poteau et le terminant en pointe ou par une aigrette.
- M. Melsens estime que des rhé-électromètres, placés sur le parcours du fil perdu supérieur et sur le parcours des fils télégraphiques, permettraient d’étudier ces phénomènes si obscurs encore, non seulement au point de vue pratique (question réservée à MM. les télégraphistes), mais au point de vue théorique, c’est-à-dire delà physique générale.
- VII. — Dans sa cinquième note et son appendice (*), M. Melsens, pour dissiper l’erreur dans laquelle M. le comte du Moncel était tombé, par suite de renseignements erronés, expose comparativement les prix des paratonnerres de son système et de ceux établis d’après les instructions de la commission nommée par l’Académie des sciences de Paris.
- Il est amené aussi à revenir sur la zone de protection et à analyser de nouveau ce qui a été publié dans ces dernières années sur le raccordement des conducteurs des paratonnerres avec les canalisations de gaz et d’eau, qu’il a réalisé pour l’Hôtel de ville de Bruxelles en i865. Ce raccordement est généralement admis aujourd’hui parles savants qui ont étudié la question, par des sociétés savantes appelées à se prononcer. Indépendamment du raccordement à un puits, on admet, aujourd’hui , qu’il est très utile, ou même indispensable. Il a donc cru devoir donner les principaux renseignements bibliographiques; mais il fait la critique des instructions françaises, qui, jusqu’en
- 1868, ne demandaient qu’un contact de-oui de
- métré carré de surface avec l’eau de puits intarissables. La Commission spéciale chargée d’étudier l'établissement des paratonnerres des édifices municipaux de Paris l’a augmentée, dans ces dernières années et l’a portée de x 920 ou de 2 56o centimè-
- (9 Bulletin de l’Académie royale de Belgique, t. XLVI p. 43 et 38i (1878).
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- très carrés à 1 mètre carré; l’Académie de Berlin exige 5 mètres carrés de contact à l’eau; il faut rendre cette surface plus grande, dans le cas d’un simple contact avec le sol humide. A l’Hôtel de ville de Bruxelles, le puits offre un contact de plus de 20 mètres carrés à l’eau, les conducteurs étant d’ailleurs raccordés aux canalisations du gaz et de l’eau, offrant à la foudre un écoulement par une surface de plus de 400 000 mètres carrés en contact avec le sol humide, l’eau des réservoirs et les sources (*).
- M. Melsens constate aussi que dans une seconde édition de son instruction, la Commission spéciale est muette sur la nécessité du raccordement des conducteurs des paratonnerres avec les conduites de gaz et d’eau, quand, dans la première édition, elle admettait cependant ce raccordement à une maîtresse conduite d’eau. Il note, en passant, que l’Académie de Berlin, dans son Gutachten du 5 août 1880, motive et admet ce raccordement aux deux canalisations.
- L’auteur passe en revue toutes les opinions émises par la Commission municipale spéciale de Paris, sur tous les organes des paratonnerres ; abstraction faite des contradictions dans les deux éditions du rapport de cette Commission, il arrive à la conclusion qu’elle n’a fait aucune modification profonde et que les paratonnerres des édifices municipaux de la Ville de Paris ne sont aujourd’hui, en fait de protection contre la foudre, que ce qu’ils étaient d’après les instructions émanées de l’Académie depuis 1828, rapporteur Gay-Lussac, jusqu’en 1867 et 1868, rapporteur Pouillet; par conséquent, dit-il, les installations actuelles des paratonnerres de la ville de Paris ne sont pas supérieures aux anciennes; contrairement à l’avis de l’un des membres de cette savante Commission.
- VIII. — Dans la note complémentaire sur les paratonnerres du système Melsens (note qui a paru en 1881), l’auteur expose comment le paratonnerre de l’Hôtel de ville de Bruxelles a été achevé, conformément à ses instructions, dès sa pose et lors de son achèvement en 1877; achèvement partiel encore, même en 1884.
- La Commission des paratonnerres nommée par l’Académie royale de Belgique admet, dans sa
- (!) Voici les nombres actuels pour ces contacts (avril 1884) :
- Conduites d’eau, surface extérieure. . . 161 659m2
- Conduites d’eau, surface intérieure. . . 142 837
- 1° Conduites de gaz, surface extérieure. . . i32 483
- 43g S-qm2
- On ne se trompe donc guère, en tenant compte de la conductibilité de l’eau à l’intérieur de conduites, en disant qu’en nombres ronds, la surface de contact ne s’élève pas à moins de 45oooom2.
- délibération, ën date du'22 mars 1879, que le paratonnerre du système de M. Melsens peut être adopté concurremment avec les paratonnerres’ construits conformément aux instructions en vigueur. ; -,
- M. Melsens constate avec regret que l’Académie des sciences de Paris et l’Académie royale des sciences de Belgique ne sont pas d’accord sur la question des paratonnerres, mais que ce désaccord ne porte que sur son système.
- La partie importante de cette note contient un tableau du prix de pose des paratonnerres sur des édifices n’ayant pas de tours ou de flèches élevées.
- Le prix maximum des devis liquidés pour les paratonnerres des anciens systèmes, a été de fr. 9,68 c. par mètre carré de surface protégée ; le minimum de fr. 3,02 c. avec une moyenne générale de fr. 4,46 c.
- Pour les paratonnerres système Melsens, le prix maximum a été de fr. 0,77 c., tandis que le minimum ne s’est élevé qu’à fr. 0,47 c., avec une moyenne de fr. 0,66 c.
- L’auteur constate que des savants illustres : Helmholtz, Kirchhoff, Siemens, en Allemagne, sir William Thomson en Angleterre, ont particulièrement attiré l’attention sur la question du prix de la pose des paratonnerres. Gay-Lussac, dès 1823, cherchait à montrer qu’on pouvait réduire le conducteur d’un paratonnerre à un simple fil de métal pour diminuer les frais de construction des paratonnerres et les mettre à la portée de toutes les fortunes; mais, M. Melsens pense que si certains corps savants ont l’air de dédaigner cette question, la science économique est néanmoins de la science et de la bonne science, aussi bonne qu'utile, mettant le grand nombre à même de profiter des bienfaits que la science pure produit.
- En reprenant, un à un, tous les prix payés pour la protection, il constate qu’un mètre carré de surface couverte a varié en Belgique dans les rapports
- 3
- en nombres ronds de 1 à 20 bien entendu qu’il n’a pas osé prendre, comme unité minimum, le prix d’un paratonnerre établi, avec une plus grande économie, par un de ses amis; ce qui aurait donné le rapport de 1 à 48Quel que soit, du reste, le rapport que l’avenir réalisera'entre les prix de pose, M. Melsens se croit de nouveau autorisé à répéter ce qu’il a dit dans la conférence qu’il a faite en 1881 au Congrès des électriciens : « Partout, dans « les villes comme dans les campagnes, on pourra « se donner le LUXE de faire armer son habitation « d’un paratonnerre, pour se mettre à l’abri de la « foudre, comme on se donne le luxe d’un foyer « pour se garantir du froid et d’une cheminée « pour expulser les produits nuisibles de la com-» bustion. » !
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- IX. — Le neuvième chapitre des Notes et Commentaires contient une analyse du livre de M. Mel-sens (‘) : Des paratonnerres à pointes, à conducteurs et à raccordements terrestres multiples, dont le principe est donné par l’adage ancien : divide et imper a.
- L’auteur déclare n’avoir absolument rien ajouté de bien essentiel à l’analyse de cet ouvrage; il n’a rien à retrancher de la communication verbale dont l’Académie a bien voulu ordonner l’impression en 1377. Il faisait dès lors un appel pressant à la critique de son système. Il n’a même pas voulu citer les noms des physiciens et des électriciens qui avaient été plus ou moins bienveillants dans le jugement qu’ils ont porté sur son livre.
- Le livre divisé en douze chapitres, contient une description succincte des coups de foudre qui ont frappé l’Hôtel de Ville avant le coup terrible de j863, époque vers laquelle on signalait les défauts que pouvaient présenter les paratonnerres classiques, c’est-à-dire ceux qui sont établis d’après les anciennes instructions ; un chapitre entier est consacré à cette discussion.
- Après avoir donné l’état de la question relative à l’établissement des paratonnerres en 1864 et signalé les doutes de cette époque sur l'efficacité des paratonnerres construits d’après les instructions classiques, l’auteur a exposé les motifs pour lesquels il a cru inopportun de présenter son travail à l’Académie, l’Administration de la ville de Bruxelles ayant bien voulu se charger de tous les frais d’impression.
- Le travail contient une description détaillée, appuyée de planches nombreuses, des dispositions prises à la flèche, à la tour et à toutes les autres parties de l’édifice, qui est un modèle de construction, aussi irrégulière que splendide. M. Melsens a cherché à mettre en évidence le principe général cité plus haut, sur lequel il s'est appuyé. Ce principe a été appliqué au paratonnerre aérien et au paratonnerre souterrain, les conducteurs aériens étant mis en communication : i° par une très grande surface, 20 mètres carrés, avec l’eau d’un puits toujours rempli ; 20 avec la canalisation du gaz ; 3° avec celle de la distribution d’eau.
- La partie faible des paratonnerres anciens, tels que Franklin les construisait, tels qu’on les construit encore en général aujourd’hui, consiste dans leur raccordement avec le réservoir commun, la Terre', ce défaut, dans la limité du possible, est absolument corrigé dans le paratonnerre de l’Hôtel de Ville.
- 'La question des métaux dans les bâtiments et l’opportunité de les rattacher aux conducteurs du
- (>) Des paratonnerres à pointes, à conducteurs et à raccordements terrestres multiples. — Description détaillée des paratonnerres établis sur l’Hôtel de ville de Bruxelles
- paratonnerre aérien, sont traitées à un point de vue plus général que dans les anciennes instructions, qui ont fait abstraction des tubes à gaz et des tubes à eau ; ceux-ci quand ils ne sont pas rattachés aux conducteurs présentent des dangers réels, comme il est prouvé par une série de faits relatés dans le travail. M. Melsens a cru pouvoir, à ce sujet, proposer deux principes nouveaux. Les voici :
- « i° La communication avec le réservoir com-« mun doit se faire par une surface d’autant plus « large et plus étendue, que le bâtiment qu’il s’agit « de préserver se trouve être riche, non en métaux « isolés, noyés dans les matériaux de construc-« tion (métaux que l’on peut considérer comme en « faisant partie intégrante), mais en métaux de « nature et de forme variées, en contact direct ou « indirect par suite de faibles solutions de conti-« nuité, avec le rez-de-chaussée, le sous-sol et le « sol humide des fondations, parfois avec l’eau.
- « 20 II ne suffit pas, comme on pourrait le « supposer à première vue, de se contenter d’éta-« blir la communication par un seul point ; il faut « à mon sens au moins deux points de contact « avec le paratonnerre, de façon à réaliser, tou-« jours des circuits métalliques fermés offrant, par « conséquent, une entrée et une sortie, ou un « libre parcours métallique pour l’écoulement de « l’électricité. »
- Tout en convenant que Y on n'invente plus rien en fait de paratonnerres, M. Melsens montre l’importance que peuvent présenter certaines modifications, qui, sans toucher aux principes, sont cependant de nature à rendre l’appareil plus efficace, soit au point de vue préventif, soit au point de vue préservatif.
- Après avoir donné un tableau synoptique signalant les différences essentielles entre les systèmes anciens et le système adopté pour l’Hôtel de Ville, il examine les avantages que présentent :
- i° Les raccordements terrestres multiples ;
- 20 Les conducteurs multiples à faible section;
- 3° Les pointes multiples ouïes aigrettes déliées.
- Il montre avec quelle facilité on peut faire une vérification complète d’un bon état du paratonnerre.
- Il a été obligé d’appeler l’attention sur les opinions de corps savants ou de savants ; il a cru pouvoir souvent discuter ces opinions, parfois même les critiquer, en étayant sa critique sur des faits d’observation, sur des opinions contradictoires, etc.
- Il croit l’avoir fait dans des termes dont personne n’a le droit de se trouver offensé ; il a critiqué avec respect, car, il n’en disconvient pas,
- en i8ô5. — Exposé des motifs des dispositions adoptées. — Bruxelles, F. Hayez, imprimeur de l’Académie royale de Belgique, 1877.
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- c’est souvent avec ses maîtres en science qu’il est en désaccord.
- S’il a critiqué certaines dispositions anciennes, généralement adoptées encore, à son tour il fait un appel loyal et sincère à tous les physiciens et météorologistes, certain d’être aidé à perfectionner le système qu’il s’est permis de présenter comme étant le plus efficace. Leur critique élucidera, sans aucun doute, les questions encore controversées aujourd’hui ; ils ont devant eux toutes les données qui leur permettront de signaler les détails défectueux, principalement au point de vue de la préservation des monuments.
- Voici le résumé et la conclusion de son travail que M. Melsens énonce ainsi :
- « Je crojs avoir donné une description minu-« tieuse du paratonnerre établi à l’Hôtel de Ville « de Bruxelles. Après avoir motivé toutes les dis-« positions prises, en les étayant sur les lois les « plus précises et les mieux prouvées de la phy-« sique, sur les faits, les observations et les expé-« riences connus, je crois pouvoir conclure que « le paratonnerre en question réalise tous les avan-« tages que l’on est en droit d’attendre.
- « Je considère cet appareil, jusqu’à preuve du « contraire, comme capable de réaliser, au plus « haut degré, l’action préventive et préservative « d’un parafoudre. C’est donc un appareil moins « imparfait que ceux établis jusqu’à ce jour, bien « que susceptible, à son tour, de perfectionne-« ments que l’avenir réalisera ».
- « Je me suis permis de considérer le paratonnerre de l’Hôtel de Ville comme constituant le prototype de ce genre de protection ».
- Dans un appendice à ce travail, M. Melsens appelle l’attention sur l’application du système de paratonnerres établi à l’Hôtel de Ville aux cas particuliers qui peuvent se présenter et entre autres : maisons dans les villes qui ont des canalisations pour l’eau potable et le gaz de l’éclairage, les églises de villages, les phares, les hautes cheminées, les moulins à vent, les magasins à poudre, les granges à toits de chaume et les meules, les paratonnerres mobiles, enfin les châteaux et les fermes isolés dans la campagne.
- M. Melsens a examiné quelques points du système de paratonnerres préconisé par la Lightning rod conférence de Londres ; elle n’admet comme conducteurs en fer que ceux qui sont d’une section minimum de 410 millimètres, alors que l’un de ses membres, M. W.-H. Preece, soutient, encore aujourd’hui, qu’un conducteur en fer de 6 millimètres de diamètre suffit pour protéger une habitation ordinaire, c’est-à-dire un simple conducteur ayant une section de 28mm3 carrés, ou quatorze à quinze fois plus petite que celle donnée ci-dessus.
- Ajoutons aussi, que l’Académie de Berlin (voir Gutachten du 14 décembre 1876) se contente d’un
- conducteur d’un centimètre carré de section, soit le quart de la section ordonnée par la conférence anglaise.
- L’auteur a montré l’avenir possible des paratonnerres à bas prix, dans un pays où les grands manufacturiers, d’après Sir William Thomson, disent qu’il est moins coûteux d’assurer les bâtiments, que de les armer de paratonnerres.
- Le Report of the lightning rod conférence constate du reste l’opinion de Sir William Thomson.
- Il serait trop long d’analyser ici toutes les données de l’examen critique que M. Melsens fait du Code of Rules for the érection of lightning con-ductors.
- Il observe en détail tous les organes des paratonnerres érigés d’après le Code of Rules;'en fait voir les contradictions entre les différentes parties et les opinions émises par les Académies de Belgique, de Berlin et de Paris.
- Il s’étonne du silence gardé par la commission sur deux de ses notes montrant le bas prix des paratonnerres de son système.
- On peut attribuer ce silence à un oubli regrettable, auquel peut-être les réclames des constructeurs anglais des paratonnerres en cuivre, d’un prix si élevé, ne sont sans doute pas étrangères.
- X. — Paratonnerres des poudreries et des magasins à poudre. —Dans son livre, publié en 1877, M. Melsens n’a consacré que deux pages à cette importante question; cet examen restreint lui paraissait parfaitement suffisant, car, comme le dit Gay-Lussac : La constructio?i des paratonnerres pour les magasins à poudre et les poudrières, ne diffère pas essentiellement de celle qui a été décrite comme type pour totite espèce de bâtiment ; mais, eu égard à ce qui a été publié dans ces dernières années, l’auteur a cru devoir consacrer un long chapitre aux paratonnerres des- poudreries et des magasins à poudre.
- Il montre de quelle prudence il faut s’entourer dans ce cas; mais il critique vivement les exagérations produites dans des œuvres estimées et estimables. En effet, on se crée des épouvantails; on exagère, à plaisir, des dangers qui n’existent réellement pas, ou que l’on se plaît à prévoir, à la suite d’éventualités, dont la probabilité serait excessivement faible ou nulle ; on fait de la foudre un être erratique, malfaisant, capable de ne pas obéir aux lois naturelles et de renverser nos idées en mécanique, en physique et même en chimie ;' quand la foudre produit des phénomènes bizarres, extraordinaires, convenons humblement de notre ignorance.
- Mais, laissons ce point : «J’ai cru devoir rappeler, dit M. Melsens, à propos de ce qui s’était passé à la troisième séance du Congrès des électriciens, que M. le professeur Helmholtz croyait justes les idées
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- que j'avais émises, et qu’après ma réponse à certaines objections qui m’avaient été faites par M. Edmond Becquerel à propos des magasins à poudre, Sir W. Thomson déclara donner toute son approbation à mon système de protection des magasins à poudre. L’illustre savant anglais développa même, ensuite, l’opinion de Sir W. Snow Harris qui disait qu’un homme dans une armure était parfaitement à l’abri de la foudre. Sir W. Thomson dépassait même mes opinions : il pensait que l'on évitait tout danger en mettant la poudre dans dès vases métalliques. La vraie protection consisterait, d'après lui, à entourer le bâtiment complètement de fer. »
- « J’ai cru devoir rêproduire un long extrait de l’avis que la Commission des paratonnerres — M. Fizeaü; rapporteur — avait donné, en 1875, et je donne les motifs qui m’ont empêché, en 1877, de critiquer cet avis, adressé à M. le Ministre de la Guerre à Paris, avis dont celui-ci paraît avoir très peu tenu compte, comme je le prouve par des extraits des instructions éditées par l’administration de la Guerre (1). .
- « Les choses en étaient là, lorsque M. le Ministre demanda l’opinion de l’Académie sur les idées émises dans mon ouvrage sur les paratonnerres. (Comptes rendus de l'Académie, t. XC, p. 124. Séance du 19 janvier 1880.)
- « L’Académie ne répondit à la question deM. le Ministre que dans sa séance du 14 février 1881; mais, bien que la question eût été publiée dans les Comptes rendus, le rapport académique fut lu et approuvé en comité secret.
- « Quoi qu’il en soit, M. le Ministre de la Guerre eut l’extrême obligeance de me faire tenir une copie de ce rapport, lors de l’Exposition internationale et du Congrès des électriciens en 1881.
- « J’analyse ce rapport, inédit encore, dans mon travail, car les critiques que font les illustres savants me paraissent pouvoir servir de base à une discussion publique, et, en attendant que l’Acadé-mie juge opportun de publier le rapport complet, j’ai cru qu’il était de mon devoir, comme de mon droit, de le faire connaître en substance, puisqu’il peut servir de guide aux critiques à faire à mon système et, qu en tout état de cause, les physiciens, mais surtout les constructeurs, ont à tenir sévèrement compte de l’opinion de l’Académie.
- 1 Les opinions exprimées au Congrès par M. Edmond Becquerel, sont ainsi rendues plus correctement et montrent nettement les poiuts en litige.
- (.O Instruction pratique pour Vétablissement des paratonnerres des édifices militaires et principalement des magasins à poudre.
- Cette instruction a été approuvée par le Ministre de la Guerre le ?3 mars 1877.
- « Il y a donc un intérêt réel à connaître les objections des éminents savants français ; car, j’espère que dans l’intérêt de la vérité, leurs opinions, comparées aux miennes, pourront donner lieu à des discussions qui doivent, incontestablement, élucider la question des paratonnerres, prise à tous les points de vue auxquels il faut se placer.
- « Je ne dois, néanmoins, rencontrer dans cette note, que quelques-unes des objections qui me sont faites. »
- Paratonnerres du système Melsens sur mâts, avec ou sans double réseau de conducteurs. — Le rapport les passe sous silence ; il aurait pu les signaler et les critiquer, puisque, depuis le dernier rapport de Pouillet, en 1867, ils paraissent généralement adoptés en France.
- Conducteurs déliés. — On les critique et, cependant, Pouillet, en 1868, en a fait usage (voir Instruction); on semble dire que M. Melsens ne fait absolument usage que de conducteurs de 6 millimètres de diamètre ; et cependant, lors de sa visite au paratonnerre de l’Hôtel de ville, M. Edmond Becquerel, en 1872, n’avait pu voir de près que les huit conducteurs de 10 millimètres de diamètre.
- Pointes effilées nombreuses. — La Commission n’admet pas que les pointes nombreuses puissent avoir pour effet de neutraliser, même dans une faible mesure, l’action électrique des nuages ; elle pense que l’action préventive est tellement minime qu’elle disparaît, en présence de la grandeur du phénomène atmosphérique. Une opinion semblable a été émise, dès 1876, par l’Académie de Berlin (voir les Gutachten, 1876 à 1880) ; d’autres physiciens ont émis la même opinion; M. Melsens croit inutile de les citer ici; il les a cités tous dans son travail sur les paratonnerres de l’Hôtel de ville de Bruxelles et dans ses Notes et Commentaires.
- « Je donne toujours tout ce que je sais, dit M. « Melsens, même quand on émet des opinions con-« traires aux miennes. »
- « J’ai cru devoir reproduire tout ce que les instructions de Gay-Lussac et de Pouillet disent sur le pouvoir des pointes, et je conclus que je me considère comme autorisé à conserver les pointes multiples, alors même qu’elles ne réaliseraient pas tous les effets que ces instructions leur accordent; il me semble toujours, vis-à-vis des observations positives et des données si probantes, qui m’ont conduit à adopter les pointes effilées nombreuses, que mon opinion est motivée sur des observations réelles et non sur des raisonnements et des hypothèses. »
- Quand on lit les divers auteurs qui ont écrit sur la question, on voit bien qu’il existe une certaine confusion. Elle disparaît quand on admet qu’une i pointe, ou des pointes multiples ne mettent pas,
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- d’une façon absolue, à l’abri des coups foudroyants, les édifices qui les portent. « Je l’admets parfaitement, dit l’auteur; je me demande cependant, si l’on peut comparer, à priori, sans observations, les bâtiments armés de quelques pointes, aux édifices qui, comme l’Hôtel de ville de Bruxelles, la Bourse, le Palais de Justice, le Palais des Beaux-Arts, l’Hôpital Saint-Pierre, etc., sont armés de centaines de pointes ».
- « J’admets, cependant, qu’il est permis peut-être de douter de l’action des pointes ; c’est là une question d’avenir ; elle sera résolue, sans doute, quand on aura, d’après le vœu de l’Académie des sciences de Paris, en 1823, et celui du Congrès des électriciens, en 1881, réuni les éléments d'une statistique relative à l'efficacité des paratonnerres des divers systèmes en usage.
- « Mais, j’en viens à la conclusion de la Corn-« mission. « La Commission ne pense pas que le « système proposé par M. Melsens offre autant « de sécurité que les paratonnerres ordinaires ».
- Elle donne quatre raisons, reproduites in extenso dans les Notes et Commentaires ; en voici le résumé :
- i° Elle admet qu’un conducteur, à faible section, peut être fondu, ou brûlé, etc.
- L’auteur a trop souvent analysé les cas de fusion, pour s’arrêter à cette objection, qui n’a pas sa raison d’être, si l’on admet tout ce qui a été observé et décrit par des physiciens et si l’on veut bien ne pas supposer des miracles, comme le disait Franklin.
- 2° La foudre, frappant un conducteur de faible section ou une aigrette, éclate toujours près du conducteur.
- J’ignore, dit M. Melsens, comment une aigrette sera frappée, je n’en ai pas encore d’exemple ; la Commission ne tient pas compte de la foudre ascendante, cas assez commun, d’après Franklin et Faraday; ce dernier, comme déduction de ses admirables expériences, disait : « Quant à savoir « si la décharge de la foudre commence d’abord « au nuage, ou à la terre, c’est une question plus « difficile à décider qu’on ne le suppose ordinai-« rement; des idées théoriques me porteraient à « admettre que, dans la plupart des cas, peut-être « dans tous, la décharge commence à terre » (’).
- (') Je ferai remarquer ici que des expériences bien connues en physique, comme celles du perce-carte, du perce-verre, montrent que si les deux électricités contraires ne font pas chacune la moitié du chemin pour se neutraliser, la positive en faisant la majeure partie, il n’en est pas moins vrai que leur rencontre a toujours lieu entre les deux points de départ. Il résulte aussi des remarquables expériences de M. G. Planté, sur les fils métalliques traversés par la décharge d’une batterie, que le crochet de l’étincelle est toujours plus près du pôle négatif que du positif; ce qui indique que la rencontre a lieu, ici encore, entre les deux extrémités polaires. Il semble donc rationnel de conclure que pour la
- La Commission fait abstraction des observations et des opinions de M. le professeur Daniel Colla-don ; or, aucun physicien ne se refusera à admettre que des aigrettes sont bien plus aptes à recevoir une nappe foudroyante ou à l’envoyèr vers les nuages et le ciel, que la pointe unique.
- Que l’on examine avec attention la reproduction photographique d’étincelles foudroyantes (9) et l’on sera convaincu qu’il faut tenir compte des opinions et des observations si remarquables de M. D. Col-ladon ; ces photographies corroborent largement les opinions des parafoudriers, qui admettent les
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- aigrettes nombreuses en remplacement des hautes tiges.
- 3° La Commission craint des effets d’induction électrostatique, d’où étincelles et inflammation possible des matières pulvérulentes inflammables à proximité, lorsqu’on garnit les magasins de conducteurs nombreux constituant une espèce de cage.
- Ce passage est vital dans la question : il y sera répondu plus loin in extenso.
- foudre, la rencontre des deux électricités, du nuage (ordinairement positive) et de la terre, doit avoir lieu à une certaine hauteur au-dessus du sol, ce qui explique la foudre ascendante; à plus lorte raison si l’électricité atmosphérique est négative, comme cela arrive quelquefois. '
- (2) Nature, n° 552 (29 déc. 1883).
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- 4° La Commission a eu soin de recommander, en 1867 (3) d’éloigner les conducteurs des magasins à poudre, etc...
- « L’oubli que M. le rapporteur fait de ma proposition, dit M. Melsens, me dispense de répondre à cette objection, qui n’a pas sa raison d’être. D’ailleurs les paratonnerres que j’indique ont déjà été appliqués à la poudrerie royale de Wetteren, en Belgique, en même temps que mon système protège déjà le magasin.
- « En effet, après avoir muni la sécherie d’un paratonnerre de mon système, on lui donne une seconde défense en l’armant d’un paratonnerre sur mâts, indépendamment des premiers (fig. 2). La foudre a donc, dans ces conditions, deux réseaux de conducteurs à traverser, c’est-à-dire une double cage métallique.
- « En me résumant,j’ajoute encore, en ce qui concerne les opinions exprimées dans le rapport de M. Fizeau, au sujet de la conservation des poudres dans des vases ou caisses métalliques : des électriciens que j’ai consultés n’adoptent pas, en général, les opinions exprimées dans l’avis de 1875. On sait que plusieurs Etats conservent leur poudre, du moins en partie, dans des vases métalliques placés dans les magasins ; à bord, la conservation se fait presque toujours dans des caisses métalliques ; dans toutes ces circonstances il n’y a jamais eu d’inflammation de poudre.
- « Je demande donc, itérativement, que la savante Commission de l’Académie fasse connaître les observations ou les expériences sur lesquelles elle fonde son opinion.
- « Comme je l’ai dit, je dois examiner maintenant, avec quelques détails, l’opinion émise en 1875 par M. Fizeau, en 1881 par M. Edm. Becquerel, soit dans son rapport inédit et, chose étonnante, lu en comité secret! soit dans sa communication au Congrès des électriciens : sur les manifestations électriques par influence, à une certaine distance d'un coup de foudre; sur ces mêmes manifestations, lorsque les magasins sont armés de paratonnerres de mon système, auquel cas elles peuvent donner lieu à des étincelles et à des inflammations, lorsque l'électricité circule dans cette espèce de cage qui constitue mon paratonnerre-, car, comme le disait au Congrès M. Edm. Becquerel, « ne doit-on pas craindre, par la multipli-« cité des conducteurs, de faciliter les décharges « provenant de phénomènes d’induction électrosta-« tique? »
- « Je me contente de rappeler les expériences classiques par lesquelles on prouve que toute l’électricité dont un corps est chargé se trouve
- (3) Gay-Lussac, qu’elle ne cite pas. avait fait cette proposition dès 1823; mais, dès 1755, Franklin et d’autres, après lui, en avaient fait mention.
- à la « surface extérieure » de ce corps et qu’il n’est nullement nécessaire que la surface du corps soit continue ; les filets, à mailles serrées, les cloches, les cylindres en toile métallique à mailles serrées, voire même le vülgaire panier à salade, peuvent servir parfaitement à ces démonstrations ; isolé ou en communication avec le réservoir commun, « l’intérieur » de ces corps électrisés, même . par des appareils puissants, est évidemment exempt de manifestations électriques quelconques; les électroscopes les plus sensibles, placés dans l’intérieur, ne donnent aucun signe d’électricité. Vis-à-vis de ce premier fait, je ne récuserais déjà pas la responsabilité d’avoir osé donner au savant et habile directeur de la poudrerie de Wetteren, M. l’ingénieur Libbrecht, le conseil d’armer tous les bâtiments de la poudrerie du système de paratonnerres à conducteurs, à pointes et à raccordements terrestres multiples, et même de rattacher entre eux tous les paratonnerres de cette usine, bâtie sur 24 hectares, et de constituer, en définitive, de cette façon, un paratonnerre unique, couvrant cette énorme surface par ses conducteurs horizontaux et verticaux; et notons que certains magasins ou ateliers auront une double protection par l’adjonction de paratonnerres sur mâts, indépendamment d’une première défense.
- « J’ai reproduit, à l’appui de mon système de paratonnerres, deux extraits développés de la lettre de Faraday à R. Philips Esq. F. R. S., sur l’action inductive électrostatique ; j’ai analysé et reproduit, en partie, les n0B 1170 à 1174 de ses Experimental researches in Electricity; j’ai décrit complètement la cage dans laquelle il a fait ses célèbres expériences. Elles prouvent que la production par dér charge latérale, provenant d’induction électrostatique, dans les poudrières qui seraient armées de mon système de paratonnerres, est impossible, la cage de Faraday le représentant exactement.
- * MM. Fizeau et Becquerel devraient bien, dans l’intérêt de la conservation des poudres de la France et de la sécurité des poudrières, dire au monde savant, en général, et àM. le ministre de la guerre, en particulier, quelles sont les expériences ou les observations sur lesquelles ils appuient leur opinion. Jusqu’à preuve du contraire, je me crois autorisé à signaler leurs conclusions comme étant en opposition complète avec les expériences si remarquables de Faraday et les faits les mieux connus dans la science (*).
- . CONCLUSION
- « Notons-le bien, mon paratonnerre avec ses contacts parfaits et multiples à la terre, mais muni
- (') Voir le travail de M. le prof. E. Macli, cité plus haut.
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- de pointes nombreuses divergentes, placées à « l’extérieur », est représenté par la cage de Faraday. Ces pointes n’ont certainement pas la propriété de provoquer des manifestations électriques dans « l’intérieur » d’une carcasse métallique, en communication parfaite avec le réservoir commun. »
- Après cet exposé des travaux de M. Melsens, qu’il mè soit permis -d'ajouter une réflexion.
- Assurément, iieMefnier: mot n’est pas dit sur les paratonnerres: Ta$Np$pij n’aura pas réuni les éléments d’une enqifête ‘sêr^éusej générale, sur tous les effets de foudre qui bnt pU iêfre' ôbservés dans le voisinage des paratonnerres des divers systèmes, et même tant que là nature de l’électricité sera inconnue, il y aura des progrès à faire dans cette voie. Le paratonnerre a déjà reçu divers perfectionnements utiles, des modifications heureuses et capables de nous inspirer une confiance de plus en plus grande sur son rôle protecteur. La pratique peut suggérer encore de nouvelles améliorations aux esprits observateurs.
- Mais, à notre époque, nier, comme le font certains théoriciens systématiques, l’efficacité des paratonnerres ou les repousser comme dangereux, ou seulement comme trop coûteux, ce serait déserter la route du progrès, ce serait nier les nombreux et incontestables services qu’a rendus le paratonnerre, les millions qu’il a épargnés, les chefs-d’œuvre qu’il a protégés, le nombre incalculable d’existences qu’il a préservées et qu’il peut préserver encore, sur mer comme sur terre.
- Ajoutons enfin une dernière considération qui a bien sa valeur. Il suffirait que la foudre tombât une seule fois sur un édifice, pour y causer des dégâts bien plus coûteux que les frais d’établissement et d’entretien des paratonnerres qu’on aurait mis pour les protéger, sans compter la perte irréparable de chefs-d’œuvre, d’objets précieux et peut-être la vie d’un grand nombre de personnes.
- C. Dectiarme.
- les
- ATELIERS SCHUCKERT
- A NUREMBERG
- Parmi les machines exposées à Paris en 1881 s’en trouvaient quelques-unes de M. Schuckert. Mais comme elles étaient exposées par MM. Krizik et Piette, et M. James Fyfe, c’est à peine si on les a remarquées. La machine qui alimentait les lampes Krizik dans la section autrichienne, était placée à côté de la machine Gülcher, pendant que les au-trés machines, dont une alimentait les quatre lam-
- pes qui éclairaient le grand escalier, étaient pa-cées dans l’exposition dé M. Fyfe. Ceux qui onl visité la dernière exposition de Vienne auront trouvé une grande différence. A Vienne, l’exposition de M. Schuckert était une des plus importantes.
- C’est en 1873, que M. Schuckert, arrivant de chez M. Edison, chez qui il avait travaillé quelques années, retourna à Nuremberg, sa ville natale. Ayant reconnu que la machine Gramme, qui venait d’être inventée, était destinée à un grand avenir, il s’était proposé de créer une grande usine de fabrication à l’américaine. Mais ne trouvant pas pour l’exécution de ses idées un appui suffisant, il fut forcé de se borner à fonder un petit atelier de construction. L’ardeur avec laquelle il s’était jeté dans la construction des machines dynamo, fut bientôt récompensée ; il réussit à construire quelques machines à anneau Gramme et à inducteurs latéraux. Le collecteur de ces machines était d’une construction tout à fait nouvelle et très ingénieuse.
- Nous avons vu la machine n° 42 de sa construction, renvoyée pour la première fois, en i883, à la fabrique, pour être munie d’un nouveau collecteur. Toutes ces machines étaient construites pour la galvanoplastie. Généralement les anneaux étaient enroulés avec deux systèmes de fil, dont l’un servait à exciter les inducteurs, pendant que l’autre fournissait le courant aux bains. Gette disposition a des avantages incontestables pour les petites installations parce que l’excitation des inducteurs ne dépend pas de la résistance extérieure.
- Nous avons vu renvoyer une machine Gramme à galvanoplastie de Hanovre à Paris, parce que, les bains étant trop petits, la résistance extérieure était si grande, que les inducteurs lâchaient tou-ours l’armature du disjoncteur. C’était la première machine Gramme que nous ayons vue, et comme la construction nous en était tout à fait inconnue à cette époque, noua ne pûmes donner aucun conseil au galvaniseur; il fut forcé de la remplacer par une machine magnéto-électrique de MM. Siemens et Halske qui, quoique présentant une construction un peu primitive des porte-balais, fonctionne encore aujourd’hui.
- Quand la lumière électrique fit ses premiers pas dans la pratique, M. Schuckert construisit aussi des machines pour les lampes à arc, après avoir changé la construction de sa machine. Ces machines alimentaient des lampes Dornfeld, brevet Krupp.
- Lorsque, en 1878, M. JablochkofF donna par l’éclairage de l’avenue de l’Opéra, la première impulsion à la construction des machines pour la division de la lumière, M. Schuckert fut du petit nombre de ceux qui comprirent la supériorité des machines à courant continu. La construction de
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- L'.ATELIER DE M. SCHUCKERT,
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- plusieurs machines à lumière fut achevée par lui en 1879.
- Avec ces machines, M. Schuckert employait les lampes différentielles de M. Krizik, dont la construction doit beaucoup aux connaissances pratiques de M. Schuckert. Vers la fin de 1881, quand nous avons vu pour la première fois son usine, la fabrication s’était déjà étendue d’une façon très encourageante. À cette époque, lé nombre des employés et ouvriers était de 40. Depuis lors, les ateliers ont été considérablement agrandis. Le. nombre des employés et ouvriers s’élève maintenant à 160.
- Le bâtiment qui, à l’origine, constituait à lui seul tout l’établissement, n’en forme aujourd'hui qu’une partie consacrée à la fabrication des lampes et des appareils de mesure. La partie importante de l’usine est formée par le grand atelier que représente la figure ci-jointe et dans lequel se construisent les machines dynamo-électriques. Un petit chemin de fer sert au transport des machines et des matériaux.
- A droite de l’atelier principal se trouve le laboratoire, qui est de construction toute récente. On y trouve l’électromètre Thomson de M. White, divers galvanomètres de Siemens, les ingénieuses boîtes de résistance de M. Carpentier, les magné-tomètres de Kohlrausch, etc.; c’est, en somme, un arsenal scientifique bien fourni.
- Pour donner une idée de l’importance de la maison Schuckert dans l’industrie électrotechnique en Allemagne, nous donnerons le nombre des machines Schuckert appliquées dans diverses industries.
- Lumière électrique
- Applications Machines
- Écoles. ................................... environ 3o
- Fabrication de tissus.......................... — 60
- — de papier............................... — 3o
- Brasseries, etc................................ — 20
- Moulins et moulins à scie...................... — 20
- Mines et forges...........,.............. — 3o
- Produits métalliques. — 10.
- Ateliers de construction....................... — M°
- Navires, etc................................... — 20
- Locomotives ............................., — . 6
- Eclairage public........................ — 5o
- Electrochimie
- Galvanoplastie................................. — 320
- Transport de force
- Chemins de fer électriques, etc................ — i5
- A cela il faut ajouter encore environ 2000 lampes électriques et 800 appareils de mesure. Quand on songe que cette fabrication ne date que du commencement de 1882 (vers la fin de 1881, M. Schuckert n’avait pas construit plus de 25o machines), on ne peut pas contester qu’il n’y ait là un progrès remarquable de l’industrie ëlecirotechnique. , F. Uppenborn.
- LE TELPHERAGE
- Deuxième article. (Voir le numéro du 24 mai tllUq.)
- Le premier type de locomotive qui fut essayé en grand est représenté dans les figures 8 et 9. Le moteur est placé transversalement à la ligné, et il est relié par une espèce de transmission à frottement rectangulaire, que j’appelle « right angle nest gearing *, avec le bord d’une roue de bicycle.
- L’axe du bicycle porte deux disques B B, dont l’un est fixe, tandis que l’autre peut glisser longitudinalement sur l’axe. Ces deux disques sont pressés l’un contre l’autre par un ressort D. Leurs bords portent sur les roues horizontales d’entraînement, AA, qui prennent la ligne. Ces roues sont supportées de manière à pouvoir s’approcher librement sous la pression du ressort transmise par les disques B et B. En serrant le ressort, on obtient la prise nécessaire sans aucun frottement dangereux sur l’axe ou sur les moyeux des roues. Le poids de la locomotive est porté par des roues CC en avant et en arrière.
- On a observé dans ce modèle les défauts suivants : les surfaces de frottement supérieure et inférieure étaient trop petites et les matières trop tendres, de sorte qu’il en résultait une usure rapide ayant pour conséquence une augmentation de frottement. De plus, la prise était si puissante que les roues AA étaient capables de supporter le poids, et de cette manière une petite inclinaison de leur axe vertical était suffisante pour soulever la locomotive et même pour la faire sortir de la ligne ; enfin, la courbure verticale de la corde ou la courbe aux poteaux demandait des galets épais et limitait ainsi le mouvement latéral admissible; des poulies très larges en avant et en arrière seraient nécessaires même pour des courbes horizontales modérées. Néanmoins, cette locomotive marcha assez bien sur la ligne de 25mm à l’occasion d’une expérience devant les actionnaires, l’automne dernier. Le poids d’un modèle un peu perfectionné de ce type, pour une ligne de i5mm, donnant un demi-cheval-vapeur enmoyenne est de 100 kilos; on obtiendrait un cheval en y ajoutant 25 kilos. Les galets AA, de ce type sont d’un diamètre de i72mm. Le moteur fait 9,23 révolutions pour un tour des galets. Un mille par heure correspond à 473 tours par minute du moteur. Une traction de 100 livres (45 kil. 36) sur le rail exige à l’axe du moteur un travail de 35,21 pouces livres (0,4 kilogrammètre).
- Les figures 10 et n représentent une locomotive imaginée par M. A.-C. Jameson à un moment où j’étais personnellement empêché de travailler. Cette locomotive que nous appelons locomotive à
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- courroie, présente un grand avantage sur l’ancienne. ! La disposition générale de la prise supérieure a j été maintenue, mais une modification des plus ingénieuses a été introduite. j
- Dans cette modification, les galets AA sont for- 1 més chacun de deux parties, et les disques CC j frottent sur une des deux parties, tandis que la ligne porte sur l’autre. De cette manière les saletés de la ligne n’arrivent jamais à la surface du disque moteur entre A et C. De plus, ces surfaces de frottement qui, dans le premier modèle, étaient des points, sont devenues des lignes dans le
- deuxième, ce qui donne un excellent résultat. Le poids est porté par un galet B, entre les disques d’entraînement, disposition que j’avais adoptée pour un de mes premiers petits modèles et que j’ai eu le tort d’écarter dans la première grande locomotive. Par cette subdivision du poids, les roues d’entraînement sont bien moins disposées à se soulever et on peut leur donner très peu d’épaisseur.
- Dans la locomotive actuelle, ces roues forment un ouvert renversé, qui a certainement donné de bons résultats, bien que je préfère à présent la forme naturelle V qui ferme sous le rail et
- £ I e et r o • m ot!e urV.
- qui a été adoptée dans le modèle que vous voyez. Les galets d’entraînement agissent tous les deux comme dans le premier modèle. L’arbre est actionné par une courroie sur une poulie de 5o cent. D, l’autre bout de la courroie court sur une poulie E de 5omm fixée sur l’axe du moteur. Le frottement causé par la traction de cette courroie sur l’axe du moteur est amorti par des galets de frottement. La marche de la locomotive sur la ligne est très sûre et très régulière; de fait, que je sache, la locomotive n’a jamais déraillé.
- Voici les détails de sa construction: poids, avec un moteur d’un cheval de43,20kilos, i2i,o5kilos; base aux roues 75 cent, diamètre ; diamètre des roues motrices i5 cent., 4,94 tours du moteur par révolu-
- tion de la roue motrice. Un travail de 60,6 pouces livres (0,7 kilogrammètre) sur le moteur correspond à un effort de 100livres au rail; 276 tours du moteur correspondent à un mille par heure sur le rail.
- Les seuls perfectionnements que j’aie à proposer pour ce modèle sont : i° l’addition d’une transmission à roues dentées qui donnera une plus grande vitesse du moteur pour la vitesse normale de quatre milles que nous désirons; 20 l’addition d’un bras à pivots, comme dans le modèle que vous voyez; 3° des perfectionnements dans la communication de la courroie. La machine doit, en outre, être fortifiée a quelques endroits. On verra cependant qu’aucun (de ces points ne touche aux
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- traits principaux du modèle, qui pourrait être adopté immédiatement pour la pratique. L’addition d’une transmission à roues dentées ne serait pas nécessaire si l’appareil était actionné par un moteur du type Gramme.
- Avant la construction de la locomotive à courroie, il était nécessaire d’imaginer une locomotive pour la ligne sud-américaine dont j’ai déjà parlé plusieurs fois. En attendant, j’avais construit le modèle que vous voyez, et cette petite locomotive dans laquelle la force est transmise par des pignons ordinaires marchait si bien que j’ai adopté la disposition générale pour l’expérience en grand.
- Cette disposition est représentée par les figures 12 et i3; la prise (CC et BB) est une troisième modification de la transmission rectangulaire plus
- Electro moteur
- simple que celle de la locomotive à courroie. Dans cette forme aussi nous avons des contacts de ligne à deux portées pour les disques et la. ligne. Quand on désire actionner des deux côtés, cette disposition est moins puissante que celle de la locomotive à courroie. Dans la locomotive sud-américaine je n’actionne que d’un côté, laissant le galet de l’autre côté tourner librement; ceci empêche le frottement à des courbes rapides et l’action d’une seule roue suffira amplement dans un pays sec comme celui où cette locomotive va fonctionner. L’arrangement de l’engrenage E et F est facile à comprendre, il permet de placer la locomotive paralèllement à la ligne, au lieu de transversalement, et cette disposition a quelques avantages pour le réglage du poids.
- FIC. II
- Les surfaces des roues d’entraînement sont arrangées en forme de V naturel de façon à serrer sous la ligne. De cette manière les roues quittent difficilement la ligne à cause de leur prise absolue et aussi parce que l’inclinaison du V est de nature à favoriser l’action de la gravitation pour vaincre le frottement de la prise, au lieu de s’y opposer comme avec le V renversé.
- Un autre trait caractéristique de celte machine est présenté par le bras p pivoté en P et portant la roue directrice qui, à son tour, est pivotée en M dans le bras, comme pour les wagons. Cette construction permet à la locomotive de franchir des courbes d’un rayon de i,u8o, ce qui est un résultat très remarquable. La locomotive de grandeur naturelle vient seulement d’être inaugurée sur trois portées, chez MM. Easton et Anderson; à en juger d’après l’essai, je crois que ce sera un succès complet. Elle sera immédiatement envoyée à sa destination, de sorte que son fonctionnement
- ne pourra pas être étudié plus amplement dans ce pays. Les détails suivants prouveront qu’elle est beaucoup plus puissante que là locomotive à courroie, mais elle est beaucoup plus lourde : base aux roues 75°/m, poids environ i5o kilos, i5 tours du moteur par révolution des roues motrices, diamètre des roues motrices 25°/m, 33.3 pouces livres (o,38 kilogrammètre) par 100 livres d’effort au rail, 504 tours du moteur par minute pour un mille par heure.
- Je me demande en ce moment s’il faut adopter la locomotive à courroie ou celle à pignons pour la prochaine expérience; c’est tout simplement une question de frais, de poids et.de durabilité, car l’une et l’autre feront le travail.
- Dans toutes ces dispositions, il est important dans le travail régulier que la seconde roue en M (fig. i3) marche en avant au lieu de suivre les roues motrices. Dans l’arrangement inverse la roue-guide fait un angle avec la corde et cela
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- donne lieu à une action de frottement défavorable. Les détails d’accouplement ont été bien étudiés, mais la place me manque pour en faire la description.
- Comme caractéristiques générales du train en marche sur la ligne, je puis dire que la courbure de la tige dans des limites raisonnables a très peu d’influence sur la résistance. Quand la flèche, sur une portée de i5 mètres était de 657“ environ la résistance était de 11 kilos pour un train de wagons pesant en tout 640 kilos, et aucune différence sensible ne fut observée par une réduction considérable de la flèche. Cette résistance a été mesurée en traînant un train, portée par portée, au moyen d’une corde passant sur une poulie sur le premier wagon, avec un, poids suspendu vertica-
- pres à transmettre la force produite par des machine puissantes. Ces industriels ont déjà résolu les principaux problèmes électriques qui se présentent pour les lignes du telpherage. Ils peuvent nous fournir à volonté un courant constant ou une force électromotrice constante, grande ou faible, selon le besoin. Ils sont aujourd’hui à même de disposer leurs appareils, de sorte qu’un nombre quelconque de lampes à incandescence peuvent être allumées ou éteintes sans déranger la régularité de l’alimentation des autres lampes, et par la même disposition nous pouvons faire partir ou arrêter un nombre quelconque de trains de telpherage sans entraver le fonctionnement des autres. Les problèmes électriques des lignes de telpherage et ceux de l’éclairage électrique marchent absolument de pair.
- Bien que le moteur électrique puisse être considéré comme un simple renversement de la machine
- lement à l’autre bout de la corde : le poids limitait ainsi l’effort. Cet effort varie très peu pendant la progression du train car tandis qu’une partie de celui-ci descend la courbe l’autre la monte. Il est à noter qu’on n’avait pas pris le soin de graisser les coussinets spécialement pour cette expérience, et je suis certain que cet effort peut être considérablement réduit.
- Je me suis permis d’insister sur les problèmes mécaniques que comporte cette forme de telpherage parce que les expériences qui ont été faites îusqu’içi portaient principalement sur des questions de mécanique. Les fabricants de dynamos peuvent mettre à notre disposition des appareils qui, jour par jour et avec une certitude et une régularité parfaites fourniront des courants électriques pro-
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- dynamo, son perfectionnement n’a jusqu’ici pas atteint le même degré, mais chaque mois apporte une amélioration comme plan, proportions et matières et le résultat déjà acquis nous suffit. Il n’en est que plus encourageant de savoir que ces résultats seront certainement dépassés de beaucoup dans un avenir très prochain.
- Le résumé sommaire' qui suit du problème de la transmission de la force par l’électricité peut avoir de l’intérêt pour ceux qui n’ont pas étudié la question. Il y a trois étapes dans cette trans-mission: i° nous transformons l’énergie mécanique en électricité au moyen d’une dynamo; par cette opération nous perdons de 10 à ao pour cent; 20 la chaleur produite par le passage de cette électricité à travers un conducteur représente une nouvelle perte analogue à celle qui résulte du frottement dans un engrenage mécanique. Cette perte est facile à calculer, puisqu’elle dépend de la dis-
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- tance de la tranmission, des dimensions du conducteur et de la force électromotrice employée ; 3° nous transformons de nouveau l’électricité en énergie mécanique au moyen d’une dynamo renversée que nous appelons un moteur électrique. Pour des moteurs dans lesquels on emploie de grandes masses de fer et de cuivre, la perte de cette dernière transformation ne doit pas nécessairement dépasser 20 pour cent, mais je n’oserais pas en ce moment entreprendre d’eflectuer la retransformation d’une manière certaine sans une perte de la moitié, avec des moteurs légers pesant de 35 à 5o kilos par cheval, comme il nous en faut pour les locomotives. Par suite de toutes ces sources de perte, je,dois avoir environ trois chevaux à la machine stationnaire pour chaque cheval employé utilement sur la ligne. T’attends avec confiance le moment où une dépense de deux chevaux à la machine suffira pour donner un cheval au moteur.
- Pour présenter ces conclusions sous une forme plus scientifique, je puis estimer le rendement de nos dynomos à 80 pour cent, et celui de mon petit moteur à 5o pour cent. La perte par la chaleur
- C- R.
- exprimée en chevaux-vapeur est égale à , formule dans laquelle :
- C l’intensité en ampères et
- R la résistance en ohms.
- La force en chevaux représentée par le courant E C
- est égale à — , formule dans laquelle E = la force
- électromotrice en volts et C l’intensité en ampères. Il résulte de la dernière expression que je puis augmenter la force de trois manières, en augmentant E ou C, ou bien tous les deux. Si j’augmente E sans modifier C, je n’augmente pas la perte pendant la transmission sur la ligne, quelle que soit la force transmise par celle-ci. L’application de cette loi est pratiquement limitée par la difficulté qu’on rencontre en maniant des forces électromotrices au-dessus de 2 coo volts.
- M. Marcel Deprez a utilisé cette loi, que sir William Thomson a été le premier à signaler; il a transmis 7-8 chevaux à une distance de 7-8 milles à travers un fil télégraphique ordinaire, et il a obtenu un rendement utile de 63 pour cent, malgré les trois sources de perte que je viens de nommer. Je ne puis pas encore promettre un résultat aussi favorable avec de petits moteurs, et j’en parle seulement pour vous faire comprendre qu’en admettant trois chevaux à la machine pour un à la locomotive, je laisse une marge très grande.
- Laissant de côté les généralités, je donnerai en deux exemples quelques détails au sujet des conditions électriques et autres nécessaires pour ce
- qu’on peut appeler des lignes de telpherage types.
- Première ligne. Longueur 5 milles. Longueur du circuit aller et retour, 10 milles. Vingt-cinq trains marchant à la fois à une distance de i/5 de mille l’un de l’autre, et à une vitesse de quatre milles par heure. Supposons que chaque train demande une moyenne d’un cheval, et que le moteur prenne en moyenne une intensité électrique de 2 ampères ; supposons que la force électromotrice près de la machine stationnaire soit de 840 volts, à cinq milles de distance elle sera de 746 volts environ.
- L’intensité totale entrant dans la ligne sera de 5o ampères près de la machine. 5o ampères et 840 volts représentent 56,5 chevaux, dont 6,5 seront perdus à chauffer la ligne ; les 5o chevaux restant effectueront un travail dans les moteurs équivalant à 25 chevaux.
- Afin de donner un courant de 5o ampères avec 840 volts, la machine stationnaire doit avoir
- X 56,5 chevaux ou à peu près 70 chevaux indiqués, c’est-à-dire un peu moins de trois fois le rendement utile. Examinons maintenant les résultats économiques que peut donner une ligne de ce genre. Dans une comparaison intéressante entre le prix de revient d’un cheval obtenu par le charbon et par le gaz, M. Dowson a calculé le coût par cheval d'une machine de 100 chevaux à 88,40 fr. par an, y compris salaires, charbons, huile et dépréciation. M. Dowson serait naturellement amené à fixer le prix de la force à vapeur obtenue par le charbon plutôt trop haut que trop bas. Cependant je prendrai des chiffres beaucoup plus élevés en supposant que la force puisse coûter jusqu’à i65 francs par cheval et par an, ce qui donnera 11 3?5 francs comme prix des 70 chevaux pour une ligne de telpherage. Supposons que les 25 trains transportent chacun une charge utile de 750 kilos. Dans une journée de 8 heures, la ligne aura transporté un trafic que nous pouvons exprimer par 600 tonnes-milles, c’est-à-dire qu’il sera équivalent à 600 tonnes, transportées à 1 mille, ou à 60 tonnes, transportées d’un bout à l’autre de la ligne. En comptant 3oo journées de travail dans une année, la somme de 11 375 francs donne 37,90 francs par jour, dont un sixcentième, environ 6 centimes, représente le prix de la force nécessaire pour transporter une tonne à un mille.
- En Angleterre, nous devons facilement pouvoir abaisser ce prix au-dessous de 5 centimes par tonne et par mille, ce qui prouve que, toute grande qu’elle paraisse, la perte par la transmission même des deux tiers de la force n’entraîne pas une dépense prohibitoire. En calculant le total du prix de transfert, nous devons encore considérer le prix de l’installation.
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- Avec des portées de 21 mètres, j’estime ces frais à :
- Ligne, i2.5oo francs par miUe. ... 62 5oo francs
- Machines, chaudière et hangar à 5oo francs par cheval indiqué. . . 35.000
- Dynamo et accessoires ....... 25.000 —
- Vingt-cinq trains.................. 62.500 —
- Imprévu. .......................... i5.ooo —
- Totai. ..... 200.000 francs
- En affectant 12 1/2 pour cent aux intérêts et à la dépréciation, ceci porte les frais annuels à 25 000 fr. ; en fixant le salaire d’un électricien ou d’un jeune ingénieur à 2 5oo francs, et en ajoutant 11 3o5 francs, le prix de la force, nous arrivons à une dépense totale annuelle de 38875 francs pour un rendement journalier de 600 tonnes-milles. En continuant à calculer 3oo journées de travail par année, le total des frais pour le transport d’une tonne à un mille sera égal à 22,2 centimes. Le même calcul peut être appliqué au transport des marchandises à une grande distance. Nous aurions simplement des stations de 10 en 10 milles faisant fonctionner des lignes de cinq milles de chaque côté. Ceci est donc le résultat pratique des principes généraux posés au commencement de cette conférence. Nous pouvons compter avec beaucoup de confiance que les capitalistes trouveront avantageux de transporter des marchandises à une distance quelconque moyennant 23 centimes par tonne et par mille au moyen de la ligne de telpherage suspendu.
- La question est un peu modifiée pour un plus petit trafic.
- En faisant un calcul semblable pour une ligne d’un mille au lieu de cinq avec quatre trains seulement en marche à la fois, nous pourrions employer une force électromotrice ne dépassant pas 100 volts, la perte par la chaleur serait insignifiante ; il nous faudrait environ 12 chevaux; le travail fait en huit heures serait de 96 tonnes-milles. J’estime les frais d’installation à 40000 francs et le coût annuel du fonctionnement à 8600 francs sans compter le salaire annuel d’un électricien. Ceci correspond à un peu moins de 3o centimes par mille et par tonne. Le fait que la plus grande partie des frais est causée par la première installation pour locomotives, trains et dynamos, constitue un élément très important pour le prix des lignes de telpherage. Cette installation peut être augmentée en proportion du travail à faire ; il y a en effet une augmentation très modérée du prix par tonne et par mille pour un petit trafic comparé avec un 'grand, et d’autre part une ligne construite pour un petit trafic peut servir à un autre beaucoup plus grand sans aucune nouvelle dépense pour la ligne même.
- Un grand nombre de problèmes électriques de
- moindre importance se rattachent à la question, mais le temps ne me permet pas de m’étendre sur ce sujet. Il suffira aux électriciens de savoir que je vois la possibilité de diriger, bloquer et partager les trains sans même interrompre le courant employé pour actionner le moteur, excepté entre la ligne et les galets. Nous savons déjà que les interruptions à ce point, bien qu’accompagnées d’une étincelle, sont absolument inoffensives. On m’a souvent demandé si les renversements fréquents, nécessaires dans le système de croisement, ne tendent pas à détériorer la dynamo ou le moteur. J’ai dernièrement fait des expériences spécialement sur ce point avec une dyhamo Crompton enroulée en compound, et avec le moteur de M. Reckenzâun, à 36 bobines.
- Il m’a été impossible de découvrir le moindre changement de mouvement au commutateur du moteur par le renversement le plus rapide. Au commutateur de la dynamo je pouvais à peine voir quand le renversement avait lieu, mais il n’y avait aucun changement de nature à causer la moindre alarme. En même temps, je puis dire que si par une raison quelconque les renversements sont jugés nuisibles, nous possédons des appareils que nous appelons « step-overs », par lesquels nous pouvons envoyer un courant continu et non renversé, sans diminuer la simpilicté de la voie permanente. Des questions électriques de cet ordre, comme le fonctionnement des excellents moteurs de MM. Ayrton et Perry, auraient peut être eu plus d’intérêt pour des électriciens que quelques-uns des détails mécaniques discutés ce soir, mais j’étais persuadé que le point principal à établir en portant cetteinvention devant le public, est que nous avons dans les lignes de telpherage un moyen de transporter des marchandises d’une manière économique à l’aide de lignes, locomotives, wagons, dynamos et moteurs qui ont passé avec succès par la période d’essai préliminaire et peuvent immédiatement être soumis à l’épreuve plus sévère de travailler pour le public.
- Si j’ai établi ce fait, je pense que vous croirez sans difficulté que les problèmes électriques secondaires ont été ou seront facilement résolus. T’espère qu’ils vous seront plus tard présentés en détail dans beaucoup d’occasions et par beaucoup de personnes.
- En terminant, je citerai quelques-unes des applications des lignes de telpherage. Elles peuvent servir au transport des marchandises comme du blé, du charbon, toutes espèces de minéraux, du gravier, du sable, de la viande, du poisson, du sel, des fruits et des légumes, en somme de toutes les marchandises qui peuvent être commodément divisées en paquets de 100 à i5o kilog. Si la nécessité s’en présentait, je n’aurais aucune hésitation à faire des lignes capables de transporter de s5o à
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- 3oo kilog. dans chaque wagon. Les lignes pourront supporter même des poids plus lourds quand ceux-ci pourront, comme des planches ou poteaux, être suspendus à plusieurs wagons couplés ensemble. Les lignes admettent les inclinaisons rapides, ainsi que les courbes très brusques. Un simple droit de passage suffit pour leur établissement, puisqu’elles ne gênent pas l’emploi du sol pour l’agriculture. On pourrait les établir au lieu de jetées allant en mer pour charger et décharger les navires. Par une disposition spéciale, elles pourraient même prendre les marchandises sur le pont d'un navire et les transporter à un des étages d’un magasin à une distance quelconque. Etablie dans des pays où il n’y a pas de routes, la ligne pourrait amener son propre matériel comme les chemins de fer. De plus, partout où ces lignes seront établies, elles formeront autant de sources de force qui pourront être mises à contribution à un point quelconque pour l’exécution d’un travail sur leur parcours. Des scies circulaires ou des outils d’agriculture peuvent être actionnés par des fils reliés à la ligne et cela sans arrêter le trafic sur celle-ci.
- En somme, sans croire que les lignes de tel-pherage suspendues pourront jamais faire une concurrence sérieuse aux chemins de fer, où le trafic est assez grand pour payer un dividende sur un grand capital, je suis persuadé que les lignes de telpherage trouveront une grande application pour alimenter les chemins de fer dans les vieux pays et comme la méthode de transport la moins coûteuse dans les nouveaux. En vous présentant cette opinion, je base mon argument principalement sur 1e prix des différentes méthodes de transport qui peuvent, je crois, être fixées approximativement comme suit: Chemin de fer, 12 centimes par tonne et par mille ; camionnage, 1 franc 25 par tonne et par mille ; lignes de telpherage, 24 centimes ; et il ne faut pas oublier qu’en fixant le prix du camionnage à 1 franc 25 par mille, les frais de premier établissement et d’entretien de la voie sont entièrement laissés de côté, tandis que dans mes calculs pour la ligne de telpherage, il a été tenu compte de l’établissement comme de l’entretien.
- Fleeming Tenkin.
- L’lCLAIRAGE ÉLECTRIQUE
- Jje l’installation des magasins du printemps
- Deuxième article. (Voir le numéro du 24 mai 1884.)
- Nous nous sommes avec intention étendu Ion guement sur la description des machines motrices
- de cette vaste installation, et nous en avons autant que possible étudié tous les détails, parce qu’à notre avis c’est la partie purement mécanique qui paraît ici la plus remarquable. Il n'est pas à dire pour cela que nous ayions des critiques bien graves à faire tant sur les machines dynamo employées que sur la disposition générale des circuits et la marche de l’éclairage; mais nous avons déjà eu occasion de parler de l’installation des magasins du Printemps, de donner notre avis sur divers points et de signaler les engins choisis, qui 11e présentent rien de nouveau, rien d’original, à proprement parler.
- L’étude qu’elle a dû demander a été certainement sérieuse; l’adaptation des bougies Jablochkoff à l’éclairage de cet immense bâtiment n’a pu être évidemment organisée telle qu’elle est qu’après la résolution d’un assez grand nombre de difficultés, et cela surtout à cause de la multiplicité des foyers et des exigences auxquelles devait satisfaire le projet d’une telle installation d’éclairage. Le but visé en réalité est atteint : c’est l’essentiel; mais il est en tout diverses manières d’en venir à ses fins, et lorsque nous disions plus haut que les détails mécaniques dépassaient en importance ceux qui touchent plus directement à l’électricité, nous voulions seulement dire ceci : que les machines à vapeur sont à tous égards plus intéressantes à considérer que les machines dynamo-électriques qu’elles font tourner et que l’ensemble de toutes les dispositions électriques.
- Plus loin nous nous expliquerons d’ailleurs à ce sujet. Nous ne pouvons pas actuellement décrire l’installation telle qu’elle sera dans deux ans. Une des machines motrices, qui sur le plan sont indiquées par la lettre M, n’est pas encore en place, mais cependant il est à prévoir qu’à cette époque rien ne sera changé à ce qui fonctionne aujourd’hui, et seul le nombre des foyers et des machines sera augmenté d’un quart.
- Pour le moment, le nombre des bougies Jablochkoff en service est de 283, à savoir 265 bougies de 4mm et 18 de 6mm Le nombre total de lampes à incandescence est en outre de 255, dont 140 lampes Maxim, 5o Edison et 65 du système Swan. Les bougies de 6mm sont réparties de la façon suivantes : 10 sont placées dans le vestibule, 8 dans le hall, 3 à l’extérieur, sous les marquises du boulevard Haussmann, et enfin l’éclairage des vitraux dans la grande nef est desservi par une bougie de 6<“m et quatre régulateurs, deux du système de Mersanne et deux régulateurs à dérivation du système Gérard.
- . Tout cet ensemble de foyers est alimenté par 22 machines Gramme auto-excitatrices du type de 20 bougies. Le nombre des circuits est, comme on .peut le penser, considérable, et leur installation n’a pas du se faire sans difficulté. Heureuse-
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- ment le mode de construction est venu en partie faciliter la pose, et la charpente étant toute métallique, les câbles ont pu monter à tous les étages, dans l’intérieur même des piliers creux, dont l’espace dans ce but était réservé. Dans les étages, en outre, on les fait reposer sur les ailes des fers à double T qui forment la charpente du plafond, et ils sont maintenus entre l'âme et les tètes des rivets des plates-bandes par de simples cales en bois. Les fils, isolés avec soin, présentent peu de chance d’accidents dans ces conditions; et, pour prendre encore plus de précautions, on a poussé le luxe dans le montage des circuits Jablochkoff à ne se servir que de câbles ayant la longueur strictement nécessaire, pour éviter les raccords qui, quelque bien faits qu’ils soient, sont toujours les points délicats dans une conduite d’électricité.
- Une disposition également ingénieuse a été prise dans la répartition des foyers. On sait qu’avec le type de machine employé, les bougies sont par 5 en tension sur chacun des 4 circuits, et que par suite si, pour un accident quelconque, une des bougies s’éteint, son extinction entraîne celle des quatre autres. Or, la première condition étant d’éviter qu’un point quelconque du magasin pût se trouver dans l’obscurité par l’arrêt d une machine ou la rupture d’un des: circuits ; ceux-ci ont été numérotés et croisés dans toutes les galeries oû se trouvent deux lignes de foyers, de manière à ce que deux foyers consécutifs ne puissent appartenir jamais au même circuit. Cette distribution a été employée dans toutes les parties de l’édifice, et de la sorte, quoi qu’il puisse arriver, on est assuré qu’aucune partie des bâtiments ne sera jamais complètement privée de lumière.
- Tous les chandeliers n’ont pas d’ailleurs le même nombre de bougies. Dans les soirées d’hiver, la moitié de l’éclairage peut suffire pendant un certain temps, et comme à la fermeture quelques services ont encore besoin de lumière, des chandeliers de 6 bougies ont été choisis pour ceux qui s’allumant les premiers, s’éteignent encore les derniers, tandis que des chandeliers de 4 bougies seulement suffisent à assurer le service journalier dans les diverses parties du magasin.
- Ce point résolu, restait une autre difficulté. Quand, après la fermeture de l’établissement, il faut maintenir pour certains services quelques foyers en action, les choses doivent être disposées de manière à ce que dans ce cas on ne laisse en fonction que les appareils strictement nécessaires et qu’on ne soit pas obligé de faire tourner toutes les machines pour alimenter quelques bougies. D’abord pour résoudre ce problème on a employé le jeu d’orgue ordinaire, composé de clefs mobiles reliées aux extrémités des circuits, et qu’il était facile de venir grouper aux bornes d’une seule machine.
- Cette combinaison donnait le résultat cherché,
- mais elle présentait le gros inconvénient que, pendant le changement, aussi court qu’il pût être, le circuit était fatalement rompu, et qu’on était forcé d’éteindre d’abord et de réallumer ensuite les bougies dont on changeait l’alimentation. Avec des régulateurs munis d’un système réallumeur, le mal, à la rigueur, n’aurait pas été bien grand, quoiqulen principe l’extinction, même momentanée, d’une lampe doive toujours être évitée ; mais, avec des bougies Jablochkoff, l’inconvénient précité est de beaucoup plus grave, car le réallumage demande immédiatement une série de manœuvres qui sont autant de temps perdu. Pour y remédier, M. Jup-pont, auquel appartient au Printemps la surveillance générale de l’installation, eut l’idée de modifier le jeu d’orgue de manière à ce que le changement de circuit pût être opéré au tableau même de distribution, et sans qu’aucune extinction fût à redouter.
- Pour cela, au lieu de faire aboutir les extrémités des circuits aux chevilles mobiles du jeu d’orgue, il les fit arriver aux deux bouts d’une branche mobile mouvable à la main et qu’il est facile, par une rotation d’un angle très faible, de mettre en communication avec deux touches reliées aux bornes d’une machine, ou avec les deux autres d’une machine voisine. En un mot, il fit emploi d’un double commutateur à deux directions qui sert d’abord à l’allumage général, à l’heure de la. mise en marche, et qui permet d’effectuer les changements nécessaires avec toute la facilité désirable, sans troubler en rien le fonctionnement des foyers. Les figures 8 et 9 sont la reproduction d’un de ces commutateurs de substitution, qui, pour correspondre aux quatre circuits de chaque machine Gramme, sont disposés sur le tableau par groupe de 4 en lignes horizontales. Cette disposition est assez heui'euse. Le tableau, bien ramassé, occupe un faible espace, et, de la salle des machines même, le numérotage des circuits fend facile la surveillance.
- L’éclairage avec les lampes à incandescence est en revanche beaucoup plus simple d’installation, et servant seulement au Printemps de complément à l’éclairage des bougies, il n’y a pas eu lieu de se préoccuper delà permutation des circuits.
- Primitivement, les trente lampes qu’une machine Gramme auto-excitatrice peut alimenter avaient été montées en dérivation une par une et divisées en deux sections égales afin d’obtenir une meilleure répartition de la lumière. Ce système présente un double inconvénient assez grave. Quand un contact vient à s’établir .entre deux fils, toutes les lampes s’éteignent dans la section où cet accident s’est produit, car le courant suit naturellement le chemin le moins résistant, et en second lieu, l’intensité se. trouvant presque doublée dans la deuxième partie du circuit, les charbons des lampes
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- brûlent presque instantanément. On peut en partie obvier à cet inconvénient en mettant deux lampes en tension par dérivation, de manière à ce que si un contact se produit sur les fils d’une lampe, sa voisine brûle aussitôt par suite de l’augmentation de l’intensité ; la dérivation sur laquelle elles sont montées est par suite rompue sans que pour cela la marche des autres lampes soit en rien altérée.
- Cependant il y a mieux et l’inconvénient précité peut être évité complètement par l’emploi d’un coupe-circuit, simple, double ou triple. La figure 7 représente la disposition du coupe-circuit adopté au Printemps. Le courant entre en X, sort en Y après avoir traversé le fil c fait avec un métal fusible. Si l’intensité monte outre mesure, le fil fond, le circuit est rompu et, l’accident réparé, il n’y a qu’à mettre une cheville de contact en D pour refermer la dérivation rompue. Le fil b entre en
- fonction alors et se condyira comme c si le même désordre vient à se reproduire. Dans ce cas le fil a reste encore disponible et, comme il est rare que dans une même soirée, trois accidents successifs se manifestent au même point, la sécurité est complète. En outre, près de chaque machine on a pris la précaution de placer deux lampes témoin qui indiquent l’état de la lumière dans les étages supérieurs, et dont l’extinction, prévenant qu’un coupe-
- FIC. 6. — TYPE DE LANTERNE* EMPLOYÉ POUR LES BOUGIES JABT.OCHKOFF AU « PRINTEMPS »
- circuit vient d’agir, indique qu’il y a lieu d’introduire aussitôt des résistances inertes dans la ligne, avant de faire le changement sur le coupe-circuit; dont la fusion immédiate du second fil serait sans cela assurée.
- Telle est en son ensemble la disposition des divers organes de l’installation électrique des grands magasins du Printemps. Nous venons d’en indiquer les grandes lignes, d’en montrer les avantages il nous reste à en faire la critique et à signaler les points qui nous semblent défectueux.
- Dans le premier article que nous avons, il y a
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- quelques mois, consacré à ce sujet, nous avons! dit notre opinion sur l’emploi des lampes à incandescence pour l’éclairage des deux pavillons de la façade principale. Le style des lustres nous avait paru peu gracieux, et de plus, nous avions jugé je rapprochement de ces deux lumières si disparates , mauvais à tous égards. Aujourd’hui, il en est toujoui's de même et notre avis n’a pas varié.
- On a, il est vrai, changé le modèle des lampes Edison, les lampes A ont fait place à de plus grosses; l'effet n’est pas meilleur, mais la décoration y perd encore. Il y a là incontestablement une faute de goût et nous ne doutons pas qu’un j our ou l’autre elle ne soit réparée. Au fond, il est vrai, ce n’est là qu’un détail qui, dans toute autre industrie que celle d’un magasin de nouveautés, n’aurait eu qu’une importance très secondaire, et de
- FIG. 7 (')
- fait, la critique la plus grosse que nous ayons à faire se rapporte aux machines dynamo.
- Comme nous l’avons dit plus haut, celles-ci sont àu nombre de 22 actuellement, sans compter celles qui seront mises en service, quand l’installation sera complète. Il y a quelques années, ce nombre eut paru rationnel, tandis qu’aujourd’hui il ne l’est plus.
- Pourquoi, en effet, tant de petites machines quand il eût été si simple d’en employer de plus grosses et par suite de moins nombreuses? Nous n’avons pas à démontrer ici les avantages inhérents aux moteurs de grande puissance : tout le monde les connaît. Ils coûtent d’abord moins cher, proportionnellement à la force qu’ils produisent, ils occupent ensuite moins de place, et enfin leur installation plus facile permet d’éviter les nombreuses chances d’accident que la multiplicité de
- (') Cette figure, ainsi que les fig. 1, 2, 3 et 4, a été reproduite d’après celles qui se trouvent dans la Publication industrielle des machines-outils et appareils de M. Armen-gaud aîné, dans le fascicule consacre aux machines motrices des magasins du Printemps.
- petites machines assises côte à côte, entraîne forcément. Le simple aspect du plan que nous avons publié le montre d’ailleurs avec évidence. La commande de toutes les petites machines dynamoélectriques par une même transmission conduit à-l’emploi d’un nombre considérable de poulies et de courroies se touchant presque et avec lesquelles il est impossible d’installer des débrayages qui pourraient donner, à chaque moteur, l’indépendance dont il a besoin... Qu’un accident vienne à se produire à l’une des machines dynamo? Qu’un palier pour une cause ou pour une autre vienne à gripper? Qu’un échauffement > anormal se manifeste dans le fil? Que pourra-t-on.faire avec la disposi-
- fig. 8 et 9
- tion actuelle pour y remédier? On sera forcément conduit au dilemme suivant : ou tout arrêter, ce qui est impraticable, ou laisser faire ce qui est peut-être pire, car la courroie peut sauter et causer de graves dommages. Avec deux machines puissantes, rien de tout cela n’est à craindre. Non seulement la transmission est plus simple, plus réduite; mais encore le jeu d’un débrayage peut faire passer la courroie d’une machine sur une autre, et avec un rendement meilleur on est d’avance à l’abri de tous les petits accidents qu’il faut toujours prévoir et que connaissent tous ceux qui ont manié des machines électriques. Quand nous disions donc en commençant, que l’installation pu-: rement mécanique était préférable à celle des générateurs à courant, c’est à ce fait que nous faisons. allusion; telle qu’elle est, l’installation du Printemps, si nous pouvons nous exprimer ainsi, est boiteuse, car.il n’y a pas concordance en-
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- tre les deux grandés parties qui la constituent ; et puisque au lieu de io machines à vapeur de 5o chevaux, on a préféré n'en mettre que quatre de 125 chevaux chacune, pourquoi n’a-t-on pas fait dé même pour les machinés électriques?
- Quelque jour, espérons-le, l’idée générale qui a présidé à l’installation de cette salle de machines, sera reprise, et quand les machines Corliss, dont nous avons signalé les mérites commanderont des dynamos dignes d’elles, c’est alors que le Printemps possédera véritablement la plus belle des installations électriques, non seulement de Paris mais encore de toute la France peut-être.
- Les frais de premier établissement comme les dépenses journalières n’ont pas encore été publiés. Quand les chiffres seront connus, nous les signalerons à nos lecteurs; mais cependant nous pouvons dé jà affirmer, qu’au point de vue économique ils ne laisseront rien à désirer.
- x P. Clemenceau.
- CHRONIQUE DE L’ÉTRANGER
- Correspondances spéciale ;
- Allemagne
- LA SÉPARATION DE L’ALUMINIUM, ETC., PAR l’ÉLEC-
- trolyse (brevet grætzel). — Depuis le commencement de notre siècle où l’aluminium, a fait son entrée dans la chimie, des essais nombreux ont été faits pour produire en gros et à bon marché ce métal, dont les qualités éminentes autorisent de grandes espérances quant à l’étendue de ses applications. Les noms de Davy, d’Oerstedt, de Wohler, de Bunsen, de Deville, etc., sont étroitement liés à l’histoire de l’aluminium.. On sait qu’on s’est servi, et qu’on se sert encore pour la production de l’aluminium de la réduction par le sodium ou le potassium : une méthode, qui à cause du prix de revient élevé n’est pas susceptible d’un emploi universel.
- Plus d'un demi-siècle s’est écoulé depuis que Davy se servit pour la première fois du courant électrique pour séparer l’aluminium des solutions aqueuses de ses sels, sans toutefois voir ses efforts couronnés par le succès ; dans l’année 1854, Deville et Bunsen soumettaient les sels fondus d'aluminium à l’électrolyse, mais leurs tentatives ne s’élevaient guère au-dessus d’expériences de laboratoire, aujourd’hui on se tourne de nouveau vers l’électricité, qui semble promettre de grands résultats pour l’avenir.
- Le brevet de Graetzel se rapporte d’une façon générale à des appareils pour la production des
- métaux des terres alcalines par l’électricité. Graetzel emploie les combinaisons de l’aluminium avec le chlore ou le fluor, en se servant simultanément d’un courant de gaz réducteur. Le chlorure d’aluminium est facile à obtenir, ayant été introduit si utilement pour la synthèse dans la chimie orga-; nique.
- Le principe de l’appareil consiste dans l’introduction séparée des électrodes dans l'électrolyte* et dans un arrangement, qui permet la séparation du corps halogène développé à l’anode. >
- On a trouvé qu’avec la forme générale des cellules électrolytiques, l’air au-dessus de l’élecfor-lyte et les gaz chauds développés par l’électrolyse forment un contact additionnel entre les électrodes, ce qui affaiblit le rendement en métal. La figure 1 représente une section de l’appareil électrique dans
- P' .
- son application spéciale à la séparation de l’aluminium.
- C’est un vase en métal servant comme cathode* qui est placé dans le creuset g. Ce creuset est en faïence ou toute autre matière réfractaire analogue, et de plus il est garanti du contact direct avec la flamme par une enveloppe métallique. Cette enveloppe peut être supprimée, si l’on place b dans un creuset de graphite ou d'un métal quelconque, qui résiste au feu. Le creuset est fermé par un couvercle de même matière dans lequel se trouve un grand orifice central pour recevoir le vase e, et deux petits orifices pour les tubes a et a'. Le vase e (fig. 2) est en ciment ou porcelaine et sert à la réception de l’anode de . charbon c. A la partie supérieure il est muni d’un tube latéral f, qui permet la sortie du corps halogène dégagé. A la partie inférieure de c se trouvent dès ouvertures par lesquelles la masse fondue peut circuler.
- Un gaz réducteur entre par le tube a et sort par a' sans venir en contact avec le corps halogène dégagé. .
- Pour assurer l’application fructueuse de cet apr
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- pareil on aura encore à trouver un métal propre à former la cathode, comme l’aluminium s’altère également par la combinaison de fer et de silicium. Graetzel indique pour l’aluminium l’emploi de cathodes en cuivre, fer,'acier et en aluminium. Pour la production du magnésium, la cathode est en acier fondu.
- Pour éviter la tension électrique dans l’intérieur de l’appareil, ainsi que pour effectuer l’enrichissement du bain de fusion, épuisé peu à peu, on place dans e, parallèles à l’électrode de charbon et isolés d’elle, des lames ou bâtons d, qui consistent en un mélange de quantités équivalentes d’alumine et de charbon (pour le magnésium, de magnésie et de charbon). Le charbon se combine avec l’oxygène de l’albumine, dont le métal se combine avec le chlore et entre dans la masse fondue.
- On peut joindre ensemble plusieurs appareils qui reçoivent alors une conduite de tuyaux commune pour l’entrée et la sortie du gaz réducteur, et pour l’enlèvement du corps halogène.
- Déjà on produit en grandes quantités le magnésium d’après ce brevet : quant à l’aluminium, toutes les difficultés ne sont pas encore surmontées.
- Dans une des dernières séances de X Electrotech-nische Verein, à Berlin, on a montré une boule de magnésium de i5 centimètres environ de diamètre, qui excita l’attention générale des membres. Elle se distinguait par un éclat superbe, semblable à celui de l’argent, et n’avait rien perdu de ce lustre depuis sa séparation par l’électrolyse. Cette conservation est un signe de sa pureté chimique, et forme un contraste remarquable avec le magnésium obtenu jusqu’ici, qui était toujours plus ou moins altéré par le potassium, et dont l’oxydabilité était en conséquence très considérable, surtout dans une atmosphère humide, où il se couvre d’une couche blanche. Cet inconvénient est tout à fait supprimé par le nouveau procédé.
- . Le magnésium est destiné, outre ses emplois actuels, à l’usage maritime, car on croit avoir constaté que les rayons de la lumière magnésium pénètre encore plus fortement les brouillards que ceux de la lumière électrique.
- Dr Huc.o Miciiaelis.
- progrès technique. — N’ayant pas de canalisation aussi bien étudiée que celle de Paris, on a été forcé généralement, en Allemagne, de construire des lignes aériennes pour les téléphones. Mais on n’a pas tardé à en voir les inconvénients. Pendant l’hiver, il est arrivé à plusieurs reprises que les ^lignes chargées de neige s’entremêlaient et que les communications étaient par suite interrompues. Mais le grand nombre des fils est surtout très gênant, non seulement pour les proprietaires des maisons, mais aussi pour le service téléphonique
- lui-même. C’est pour cette raison que MM. Feltert et Guilleaume, à Mülheim, etM. Madsen, directeur de la Société des téléphones à Copenhague, construisent des câbles aériens. MM. Felten et Guilleaume fabriquent deux sortes de câbles aériens. Un de leurs modèles est représenté par la figure i. Autour d’une âme formée par un fil en acier b, on a cordé cinq lignes a isolées et entourées de fil de coton coloré; la totalité des lignes ou les lignes séparées sont entourées d’un ruban d’étain en feuilles e. Ce dernier sert à empêcher l’induction des lignes l’une sur l’autre. Les cinq torons des cinq lignes sont cordés autour d’un toron de fil d’acier d, qui sert à la fois à soutenir le câble et comme fil de terre. Pour rendre le contact meilleur, le toron est aussi enveloppé d’un ruban d’étain en feuilles Les vingt-cinq lignes sont entourées d’un ruban g préparé au blanc de zinc, qui sert à protéger le tuyau de plomb / contre les rayons du soleil et les coups, en cas de déplacement du câble. Le câble pèse o,6 kil. par mètre et possède une force portante de i 5oo kil. On peut le tendre de 60-70 mètres avec une flèche de 1 % seulement.
- Le deuxième système est représenté en coupe par la figure 2. C’est un simple câble suspendu par un câble porteur. Le tuyau de plomb contient dans ce cas seulement les (27) lignes et trois fils a en cuivre, qui servent comme fil de retour; les détails de construction restent les mêmes.
- MM. Siemens et Halske viennent d’adopter le chiffre de 4,025 gr. au lieu de 3,96 gr. (') pour le dépôt d’argent effectué par un ampère pendant une heure. A cette occasion, nous pouvons mentionner un nouveau perfectionnement que cette maison vient apporter à ses galvanomètres à torsion, bien connus. Ces instruments sont employés très souvent dans les essais électrométallurgiques ou électrotytiques. Pour employer cet instrument à la mesure des courants, MM. Siemens et Halske lui ont ajouté un bout de câble intercalé entre deux électrodes supplémentaires et présentant une résistance de 0,001 ohm. Les électrodes supplémentaires étant en communication avec le galvanomètre à torsion, le nombre des volts divisé par 0,001 donne l’intensité du courant en ampères. Autrefois, MM. Siemens et Halske ont employé dans le même but une boîte de résistance qui consistait en plusieurs spires de fil de maillechort nu placées dans une boîte pleine d’eau. Nous-même avons employé dans ce but des spires de résistance placées dans un verre plein d’huile dans laquelle était plongé un thermomètre dont la lecture servait pour déterminer le coefficient de correction des résistances. Quoique MM. Siemens et Halske aient
- . f
- (*) Voir La Lumière Electrique, p. io3.
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- prétendu à' plusieurs reprisés qu’on devrait mesurer lé càrré de l’intensité (*), au lieu de l’intensité même du courant, il nous semble qu’on peut voir
- ici un pas dans la direction bien raisonnable des ampèremètres proportionnels, indiquée il y a que 1 ques années par M. Marcel Deprez.
- FIG. I
- l’industrie (l’éclairage électrique a berlin). - La première installation de la lumière électrique
- pour l’éclairage public à Berlin fut l’éclairage de la « Kaisergallerie * faite par MM. Siemens et
- -<y xr 'o' 'cr ~o' u 'u.
- Vote pour trains de voyageurs
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- Halske, en 1879, avec les lampes différentielles de M. V. Hefner-Alteneck, L’année suivante, la même
- f2) Electrotechnische Zeilschrijt, vol. I, p. 197; vol. V,
- p. 177-
- maison fit des essais avec quatre grandes lampes différentielles de 1 100 bougies normales montées sur des mâts de 11 mètres de hauteur. Dans la
- même année une installation de trente lampes Swan donna l’occasion de comparer cette lumière à la
- Station des machin*
- lumière du gaz. Cet essai fut suivi en i883 par un autre fait avec des lampes Siemens et Edison, mais nous ne croyons pas qu’il ait mis en évidence des avantages sur les lampes à gaz. Quant à l’éclairage de la « Leipziger strasse »2,fait avec des lampes à
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- arc, il se trouve aussi à l’état d’essai, parce que le conseil municipal n’a pas encore décidé si l’éclairage électrique sera continué ou s’il devra se terminer à la lin de septembre. L’éclairage de cette rue qui se fait par 36 lampes à courant continu de io ampères, est d’une splendeur remarquable, qui contraste d’une manière éclatante avec l’éclairage au gaz des rués voisines, qu’on a jugé suffisant jus-qu’à présent. Les frais de l’éclairage de cette rue s’élèvent à 26040 M par an.
- Si, d’après ces données, l’éclairage électrique des rues à Berlin n’a pas fait des progrès remarquables, il n’en est pas de même de l’éclairage électrique des grands édifices.
- Plusieurs gares .ont adopté la lumière électrique;
- parmi elles, la gare de Silésie a été la première. Dans l’ancien hall de cette gare, on a installé en 1880, douze lampes différentielles de 35o bougies normales, dont la disposition des circuits est indiquée dans la figure 3. Le hall neuf, à côté de l’ancien, est maintenant éclairé par vingt-quatre lampes de 600 bougies normales.
- Les circuits E et C sont mis en fonction tous les soirs, pendant que le circuit D est réservé aux dimanches et le circuit F à des occasions particulières, comme aux passages de souverains.
- Parmi les autres gares, celles d’Alexander platz, de Friedrichs strasse, d’Anhalt et Potsdam ont adopté la lumière électrique. Le hall de la gare d’Alexander platz est d’une longueur de i5o mètres
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- Caisse
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- salle
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- et d’une largeur de 3o mètres; elle contient en somme quatre voies séparées par des quais, dont chacun est éclairé par six lampes Siemens de 40a bougies normales.
- L’installation dans la gare de la Friedrichs strasse est la même, seulement on a ajouté une lampe pour éclairer la place d’attente des voitures. Quant à la station des machines, elle est située à une distance de 3oo mètres.
- Le hall de la gare d’Anhalt, qui est éclairé par la lumière électrique, a une largeur de 67m5 et une longueur de i5o mètres. L’éclairage se fait par vingt-quatre lampes, dont la disposition des circuits est indiquée dans la figure 4.
- L’installation la plus récente d’éclairage électrique des gares est celle de la gare de Potsdam. La disposition des circuits est indiquée dans la figure 5.
- L’intensité lumineuse des lampes Siemens s’élève dans ce cas à 5oo bougies.
- L’administration des postes et télégraphes se sert de lampes à arc dans quelques vastes locaux et cours. Le bureau des paquets, dans la Qra-nienburgerstrasse contient une salle de triage de 100 mètres de longueur et 7 à 8 mètres de largeur, qui est éclairée par 12 lampes à arc, et une cour éclairée par 3 lampes. La grande salle des appareils et quelques petites salles du bureau central des télégraphes, situé dans la Franzœsische strasse sont éclairées depuis le milieu de i883 par des lampes à arc Siemens. Comme le montre la figure 6, ce sont en somme vingt lampes dont les numéros 1—5, 6—10, 11—15, 16—20 sont compris dans un circuit particulier. La station des machines comprend 6 machines Siemens à courant, continu, dont deux restent toujours comme réserve. Une autre
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- installation, mais moins importante, se trouve dans le bureau central des postes, Spandauer strasse.
- Quant aux installations privées, nous en donnerons quelques détails dans un prochain article.
- faits divers. — M. Duhant vient de faire la découverte. que la filtration du mercure est accompagnée par une génération d’électricité très remarquable. L’auteur a employé l’appareil de M. Pfaundler, qui consiste en un tuyau de fer long de 45 cent., muni au bout supérieur d’un entonnoir de verre et au bout inférieur d’un diaphragme de cuir. Si on recueille le mercure filtré dans une coupe de. fer isolé, évitant ainsi une coupe de verre comme générateur d’électricité, le mercure devient positif et, si on a isolé le tuyau, il devient négatif.
- Fr. Uppenborn.
- Angleterre
- l’électromètre absolu des sinus de m. min-chin ('). — Cet excellent nouvel instrument vient d’être complété et il est aujourd’hui prêt à fonctionner dans les laboratoires ou dans les ateliers d’essais. Son grand avantage sur l’électromètre absolu de sir William Thomson est de ne pas demander une charge constante et il peut, de plus, mesurer la force électromotrice depuis celle d’un seul élément Daniell jusqu’à 180 volts, tandis que l’instrument de sir William Thomson ne peut mesurer que des différences de potentiels relativement élevées. Le professeur Minchin au Coopers Nill Indian Engineering College, l’établissement d’instruction gouvernemental pour les jeunes gens qui se destinent aux services du génie civil et des télégraphes aux Indes, a inventé un appareil qui combine une manipulation commode avec une grande sensibilité. L’appareil se compose principalement de deux plaques parallèles en métal, suspendues verticalement à un cadre de manière à pouvoir être écartées d’un certain angle de la verticale au moyen d’une vis de réglage. (V. fig. 1 et 2.)
- Au milieu de l’une des plaques est pratiquée une ouverture qui est presque fermée par une porte en forme de trappe en feuille de magnésium, qui tout en ayant 4 centimètres carrés ne pèse que quelques grains. Cette porte est suspendue par trois fils fins en platine à la Wollaston au bord supérieur de la plaque perforée ou de garde. Quand le disque ou la porte est au niveau de sa plaque de garde, elle repose sur l’extrémité de quatre vis fines, et elle est alors à une distance d’un demi millimètre de la plaque continue située en face.
- Les deux plaques ont chacune à peu près un
- , (') Il a déjà été question de cet appareil dans La Lumière Electrique, t. IX, p. 244, mais la note de notre correspon-pondant donne sur ce sujet de nouveaux détails qui complètent notre précédent article. (Réel.)
- pied carré et sont reliées ensemble par quatre axes en ivoire placés près des coins. Ces axes sont fixés dans des pièces d’ébonite incrustées dans chaque plaque. Des rondelles en mica d’un demi millimètre d’épaisseur sont placées entre les plaques et servent à les maintenir à une certaine distance l’une de l’autre. Les deux plaques attachées peuvent être déplacées autour de leur axe horizontal commun au moyen d’une vis micrométrique dont la hauteur est divisée en soixantième de pouce, et la tête en 1 000 parties égales.
- L’extrémité de cette vis touche la partie inférieure de la plaque de garde à une distance de i5 pouces au-dessous de l’axe de suspension. Pour faire une observation, le disque est réglé dans un même plan vertical que les deux plaques. Le système de plaques est alors déplacé arbitrairement autour de l’axe au moyen de la vis micrométrique, le pôle positif de la pile à mesurer est relié à la plaque continue et le pôle négatif à la plaque de garde et au disque. On tourne alors la vis jusqu’à ce que le disque ou la porte soit justement détachée des quatre pointes de vis sur lesquelles elle repose, ce que l’on observe à travers un microscope attaché à la plaque de garde derrière le disque. Alors on ajoute ou supprime quelques éléments de la pile avant de faire une nouvelle observation.
- Si
- E = la force électromotrice d’un élément en mesure absolue,
- m = nombre d’éléments à la première observation,
- n = nombre d’éléments à la seconde observation,
- nous aurons :
- (W2_M2) E2=K a
- formule dant laquelle
- K = une constante connue, etA= la différence des mesures circulaires des deux angles de déviation de la verticale indiquées par les mouvements de la vis.
- Dans la position limite de l’équilibre du disque l’attraction électrique est proportionnelle au sinus de la déviation de l’angle fait avec la verticale et c’est pourquoi l’instrument a été appelé électromètre absolu des sinus. La sensibilité de l’appareil est si grande que si 20 éléments Daniell s’y trouvent reliés l’addition d’un seul élément donnera une observation mesurable par laquelle sa force électromotrice peut être déterminée.
- Les éléments adoptés pour charger les plaques temporairement sont de petits éléments Minotto à sciure composés chacun d’un disque de cuivre placé au fond d’un vase carré en verre d’environ
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- deux pouces carré et d’une profondeur de 4 pouces; au-dessus est une couche de sulfate de cuivre en poudre, de la sciure mouillée avec une solution de sulfate de zinc, enfin un bouchon rond en disque de zinc assez lourd pour s’enfoncer bien et fermement dans la sciure de manière à former un bon contact. Deux cents de ces éléments ne prennent pas beaucoup de place, on peut les placer dans une boîte de trois pieds de long sur deux pieds de large et d’une profondeur de quatre ou cinq pouces. Ils conviennent tics bien pour le but qui
- FIG. I
- est de donner une force électromotrice constante et peuvent être utiles pour faire des essais comme par exemple, de potentiels, de câbles sous-marins. Pour le moment on se sert d’éléments à chlorure d’argent et des éléments étalons de Clark pour ces opérations mais ils sont relativement coûteux car un élément à chlorure d’argent coûte environ 3 shillings (3 fr. 75) tandis que l’élément Minotto décrit ci-dessus peut être fait au prix de six pence ou un peu plus qu’un demi-franc.
- L’électromètre du prof. Minchin est construit par M. W. Groves, fabricant d’instruments de précision, Bolsover Street, W. Londres, et fait honneur à son habileté de constructeur. L’intérieur est maintenu sec en renfermant les plaques dans
- une boîte de laiton qui fait fonction d’écran d’induction et en permettant à l’air intérieur de communiquer avec un réservoir d’acide sulfurique au moyen d’un tube flexible en caoutchouc qui ne gêne en rien le mouvement des plaques et de la boîte. L’acide a la propriété bien connue d’absorber l’humidité de l’air et fut appliqué il y a des années par Sir W. Thomson à ses électromètres absolus à Glasgow. Nous pouvons ajouter que plusieurs des nouveaux instruments ont été commandés pour des recherches scientifiques.
- FAU. 2
- LES JOINTS DANS LES FILS POUR L’ÉCLAIRAGE
- électrique. — L’India Rubber and Gutta-Percha C° de Silvertown, Londres, a donné les indications suivantes pour faire des joints dans les conducteurs pour la lumière à arc ou à incandescence. Les figures ci-contre sont reproduites d’après l’Electrical pocket-book de MM. Munro et Jamie-son. En préparant les bouts des conducteurs principaux, enlevez les deux rubans extérieurs sur une longueur de cinq pouces environ de chacun des bouts à joindre. Enlevez le caoutchouc et la couche intérieure de ruban sur un pouce et demi environ et nettoyez le fil nu avec du papier d’émeri (fig. 3). Soudez ensemble les fils qui composent le câble sur une longueur d’un pouce environ ei taillez les
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- deux bouts en biseau avec une lime fine comme dans la figure 3. Ramenez les deux bouts biseautés ensemble et soudez-les de manière à obtenir un conducteur d’une épaisseur uniforme. Roulez un fil de cuivre fin en spirale autour du joint et soudez le tout ensemble comme dans la figure 4 et employez toujours de la résine au lieu d’acide comme flux. Ensuite pour appliquer la matière isolante, taillez de chaque côté le caoutchouc en pointe avec un couteau bien aiguisé sur une longueur d’un pouce et demi à partir du conducteur et couvrez le joint métallique d’une couche de ruban de coton euduit, d’une largeur de 5/8 de pouce (fig. 5) ; au-dessus du ruban de coton, enroulez en spirale une bande de caoutchouc pur d’une largeur de 3/4 de pouce bien tendue et couvrez le joint d’une série de couvertures alternativement à droite et à gauche jusqu’à ce qu’il soit de la même épaisseur que la
- FIG. 3 A 7
- couverture de caoutchouc du fil ou un peu plus épais à cause de l’épaisseur extra du fil de ligature. Cette étape est indiquée dans la figure 6. Il faut ensuite appliquer une petite quantité d’une solution de caoutchouc au-dessus de chaque couche et laisser à l’alcool le temps nécessaire pour s’évaporer avant de mettre une nouvelle couche. Ceci produit l'union des différentes couches de caoutchouc. La couverture extérieure du conducteur est composée de deux couches de rubans préparés, d’une largeur de 5/8 de pouce, appliquées en sens inverse avec un vernis fort de gomme laque entre les couches, et au-dessus de celles-ci encore une couche de rubans imperméables avec un dernier vernis par dessus tout (fig. 7). Il faut avoir soin de garder les mains, les outils et les matériaux propres et secs.
- Ces instructions s’appliquent à la façon de joindre les conducteurs principaux. Pour les lignes d’embranchement pour l’éclairage à incandescence les bouts sont préparés en enlevant le tressage, les rubans et le caoutchouc sur une longueur de quatre pouces environ à chaque bout et retroussant l’enveloppe de coton qui couvre le conducteur,
- même sur un pouce et demi sans pourtant l’enlever. Les bouts du fil sont alors nettoyés avec du papier d’émeri fin et taillés en biseau avec une lime fine comme dans la figure 8. Les deux bouts biseautés sont alors ramenés ensemble et soudés à la résine, tandis qu’un fil de cuivre mince est enroulé autour comme auparavant (fig. g). Le
- FIG. 8 A 12
- joint métallique est alors couvert avec la couche unie et mince de coton qu'on a préalablement déroulé des extrémités (fig. 10). Sur la couverture de coton on place en spirale un ruban de caoutchouc pur de 5/8 de pouce qu’on a soin de bien tendre en même temps qu’on enroule en sens inverse
- FIG. l3 A l6
- jusqu’à obtenir une isolation de l’épaisseur voulue (fig. 11). Dans ce cas aussi la solution de caoutchouc est appliquée sur chaque couche afin d’en faire un ensemble solide. Enfin deux couches de bandes de feutre d’une largeur de 5/8 de pouce sont appliquées en sens inverses avec une couche intermédiaire de laque gomme forte et par-dessus (tout encore du vernis (fig. 12).
- Pour les joints en forme de T, des fils d’embranchement pour l’éclairage à incandescence les bouts sont préparés en enlevant les deux rubans extérieurs sur une longueur de 5 pouces du con-
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- ducteur principal. On enlève ensuite la couverture de caoutchouc et le ruban intérieur sur un pouce et demi de fil. Le tressage et le ruban sont enlevés sur 6 pouces du bout du fil qu’on veut joindre au conducteur principal. Les deux couches de caoutchouc et le coton sont ensuite tirés 3 pouces en arrière et le caoutchouc enlevé ; on laisse le coton qui servira à couvrir le joint métallique. Les fils qui composent le conducteur doivent être soudés ensemble et le fil solide roulé deux ou trois tois autour du conducteur principal et ensuite trois ou quatre fois sur lui-même, le tout est alors soudé ensemble (fig. i3). Chaque bout du conducteur principal doit être taillé en pointe avec un couteau spécial bien coupant, sur un pouce et demi du conducteur à l’extérieur du caoutchouc, et le fil solide est ensuite recouvert de coton jusqu’à sa jonction avec le conducteur principal et tout autour. Le joint métallique doit être couvert d’une enveloppe de rubans de coton enduite de caoutchouc (Pg. 14). Une bande de caoutchouc pur, 5/8 de pouce de large, est appliquée en spirale et bien tendue, en commençant à la couverture de caoutchouc du fil solide, allant jusqu’à et autour du joint, et jusqu’à la couverture de caoutchouc à chaque bout du conducteur principal, mettant ainsi une série de couches en sens alternatifs, jusqu’à ce qu’on obtienne l’épaisseur voulue (fig. i5). Comme pour les autres cas, il faut ici également appliquer la solution de caoutchouc entre les couches. Le fil est protégé à l’extérieur par deux couches de rubans préparés (5/8 de pouce de large) roulés autour en sens inverse et avec une couche intermédiaire de vernis à la gomme laque concentré, une enveloppe de rubans imperméable au-dessus, et enfin une couche de vernis (fig. 16). Il est nécessaire de faire toutes ces opérations avec la plus grande propreté et d’avoir les mains sèches.
- le congrès électrique de paris. — La dernière séance de la Society of Telegraph Engineers and Electricians a été consacrée à une conférence de M. W.-H. Preece sur les récents congrès électriques de Paris, et par la discussion qui s’en est suivie, M. Preece a présenté quelques objections contre l’étalon de lumière de Violle qu’il considère peu pratique et il a recommandé l’emploi d’une petite lampe à incandescence Swan parcourue par une intensité connue. Sir William Thomson a cependant défendu l’étalon Violle qu’il considère comme le meilleur de tous ceux qui ont été présentés au Congrès et il a fait voir les inconvénients d’un étalon du genre de celui proposé par M. Preece, comme par exemple la difficulté de déterminer la surface d’un filament, la résistance variable de celui-ci et l’enveloppe de verre qui absorbe une partie de la lumière. Quant à la colonne de mercure représentant l’ohm. Sir William a avoué qu’il
- aurait préféré yoir adopter la longueur de 106,2 centimètres qui représente le résultat obtenu par lord Rayleigh, tout en admettant qu’il y avait d’autres résultats plus bas; par cette raison, il avait été d’accord pour choisir la valeur de 106 centimètres, bien que probablement les futurs électriciens devront adopter un chiffre un peu plus élevé.
- Comme étalon pratique de lumière, la meilleure bougie anglaise de spermaceti ne donne pas du tout un résultat satisfaisant et la puissance de la flamme dépend actuellement des mouchettes. En d’autres termes, la longueur de la mèche et la manière de la couper donnent jusqu’à 25 0/0 de variation de la lumière. Ce n’est donc pas étonnant si les ingénieurs anglais de lumière électrique désirent vivement adopter un étalon pratique et exact. Celui de Violle est plutôt propre à servir de référence en dernier lieu, ou pour la comparaison avec un étalon de travail que pour l’usage journalier, et bien qu’on ne puisse guère se fier à la lampe à incandescence à filament de charbon, il y aurait peut-être moyen d’employer le platine incandescent, comme le Dr Draper a été le premier à le proposer et comme M. Schwendler l’a également conseillé.
- UNE OBSERVATION EN ÉLECTROLYSE. ------ Le D'
- Gore, F. R. S. a dernièrement observé qu’en faisant passer un courant non divisé à travers une série électrolytique de parties d’une même solution métallique, les cathodes composées de différents métaux ayant des surfaces submergées égales demandent des courants de différents degrés de densité pour qu’un même métal soit déposé sur elles. Un autre fait curieux a été que la cathode qui recevait le mieux un dépôt était souvent celle composée du même genre de métal que le dépôt. Le Dr Gore s’est borné pour le moment à publier ces faits, mais nous croyons savoir qu’il les étudie en ce moment.
- J. Munro.
- REVUE DES TRAVAUX
- RÉCENTS EN ÉLECTRICITÉ
- Sur un galvanomètre à mercure, par M. G. Lipp-mann (J).
- « Un manomètre à mercure est placé entre les branches d’un aimant fixe, de telle manière que les deux pôles de l’aimant se trouvent à droite et à gauche de la branche horizontale du manomètre.
- « Le courant électrique que l’on veut mesurer est amené au mercure de cette branche horizontale, (*)
- (*) Note présentée à l’Académie des sciences dans la séance du 19 mai 1884.
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- et il le traverse verticalement, c'est-à-dire perpendiculairement à l’axe du tube. Il se produit dès lors une différence de niveau entre les deux branches du manomètre, différence proportionnelle à l’intensité du courant électrique. Dans l’instrument que j’ai l’honneur de présenter à l’Académie, cette différence de niveau est égale à 62mm pour un am-’ père.
- « Le système formé par un manomètre à mercure placé sous l’influence d’un aimant constitue donc un galvanomètre d’une construction très simple, et dont les indications sont exactement proportionnelles à l’intensité du courant électrique. La théorie de son fonctionnement est la suivante : la portion de la colonne de mercure parcourue par le courant électrique représente un élément de courant mobile. Cet élément de courant tend à repousser l’aimant placé dans son voisinage, dans une direction déterminée par la règle d’Ampère. Comme l’aimant ici est' immobile et que l’élément de courant est mobile, c’est l’élément qui se déplace ; la réaction qu’il subit produit une poussée hydrostatique qui se traduit par la dénivellation du mercure. Le mercure s’arrête dès que la pression hydrostatique fait équilibre à la poussée électromagnétique.
- « Soient i l’intensité du courant électrique et p la pression hydrostatique mesurée par la dénivellation du mercure. On peut calculer p en fonction de i. A cet effet, supposons, ce qui est le Cas en réalité, que l’élément de courant ait la forme d’un petit parallélépipède rectangulaire dont la longueur, comptée dans le sens du courant électrique, soit l. La force électromagnétique qui tend à déplacer l’élément de courant est égale à
- , H li,
- H étant l’intensité du champ magnétique: telle est l’expression de la force. Pour avoir la valeur de la pression hydrostatique p, il faut diviser l’expression de la force par l’aire de la surface sur laquelle elle s’exerce. Cette surface est celle d’un côté du parallélépipède; elle a pour dimensions la lon-gneur l et l’épaissehr & du parallélépipède comptée dans la direction^ !raes lignes de forces magnétiques ; l’aire de cetit® surface est donc U. En effectuant le quotient, qnîi obtient
- ' p _ H*. •
- « La sensibilité de l’instrument va donc en augmentant avec l’intensité magnétique et. avec la minceur de la colonne de mercure.
- « En conséquence, on a armé/les pôles de l’aimant de deux masses de fer .doux qui arrivent presque au contact l’une de. l'autre!, et qubne lai1^' sent entre elles qu’une sorte de fente où. l’intensité-magnétique est considérable et uniforme. Dans £et
- intervalle se trouve une petite chambre à mercure rectangulaire, qui fait partie de la branche horizontale du manomètre, et qui est parcourue verticalement par le courant électrique. L’épaisseur e de la lamelle de mercure parcourue par le courant n’est
- que de de millimètre.
- « La forme et les dimensions de cette lamelle sont telles que la poussée électromagnétique soit la même en tous ses points, et qu’il se produise par conséquent un état d'équilibre du mercure, sans tourbillons intérieurs.
- « L’appareil est réversible : c’est-à-dire que, si l’on met le mercure en mouvement par une force mécanique, il naît un courant électrique dans le circuit qui réunit les pôles de l’appareil, qui constitue alors un électromoteur. »
- Variations des propriétés physiques du bismuth placé dans un champ magnétique, par M. Hurion (l).
- « Des expériences récentes de M. Leduc (2), qu’il est assez facile de répéter, montrent que, si l’on place une lame de bismuth dans un champ magnétique et normalement aux lignes de force, les surfaces équipotentielles d’un courant traversant la lame se trouvent déviées de leur direction primitive, d’où il suit que la constitution physique du métal se trouve altérée. Cette altération peut se traduire par d’autres effets, notamment par l’action sur la lumière polarisée.
- « Les recherches du Dr Kerr (3) ont appris qu’un miroir d’acier placé entre les pôles d’un électro-aimant fait tourner d’un certain angle le plan de polarisation d’un rayon incident normal lorsqu’on anime l’électro-aimant ; la rotation s’effectue en sens inverse de la direction du courant qui produit l’aimantation. Le bismuth jouit de propriétés semblables, ainsi qu’il résulte des expériences suivantes.
- « On se procure un miroir dont la surface réfléchissante est constituée par du bismuth en coulant ce métal fondu sur une lame de verre, chauffée ainsi que le fait M. Righi (4) ; la lame de verre portant une mince couche de métal est placée entre les pôles d’un électro-aimant de Faraday. Les armatures de l’électro-aiipant sont percées d’un trou central; l’une d’elles est plate et l’autre conique, et la lumière arrive par le trou de cette dernière. Le rayon réfléchi normalement revient dans sa direction primitive et rencontre* sous un angle
- (ij Note présentée à l’Académie des sciences dans la séance du 19 mai 1884.
- (2) Journal de Physique, 2e série, t. ÏII, p. i33.
- (;îj Philosophical Magazine, mai 1877.
- Journal de Physique, 2° série, t. III, p. 127.
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- de 45° une glace non étamée qui laisse passer la . lumière directe et rejette latéralement le rayon réfléchi.
- « La lumière incidente traverse le système polarisant d’un saccharimètre Laurent et la lumière réfléchie est reçue dans l’analyseur du même appareil.
- « L'électro-aimant peut être traversé tantôt dans un sens, tantôt dans l’autre, par le courant d’une machine Gramme type d’atelier.
- « On observe que le plan de polarisation du rayon réfléchi est dévié d’environ 3o' quand on renverse le sens du courant; la rotation est de même sens que le courant qui produit l’aimantation. Il est clair que l’effet observé est dû en partie à l’action de la lame de verre.
- « Pour tenir compte de cette dernière action, on peut enlever le bismuth sur une petite portion de la lame de verre et, plaçant l’analyseur à l’autre bout de l’appareil, étudier le rayon transmis; on trouve que le plan de polarisation de la lumière qui a traversé le verre tourne de 24' quand on change le sens du courant ; la rotation a lieu, comme on sait, dans le sens du courant. Or, dans la première expérience, la lame de verre étant traversée deux fois par la lumière aurait dû produire une rotation de 48' ; l’observation a donné 3o' : on doit en conclure que le bismuth a fait tourner le plan de polarisation de 18, en sens contraire du courant qui anime l’électro-aimant. On peut comparer ce résultat avec l’effet produit par un miroir d’acier placé dans les mêmes conditions : l’expérience indique une rotation de 22' en sens contraire du courant de l’électro-aimant. Si l’on recouvre le miroir d’acier de la lame de verre qui portait le miroir de bismuth, on observe une rotation de 28' dans le sens du courant, d’où l’on peut conclure qu’on aura l’effet propre de la lame de verre en ajoutant à cette rotation celle que produit directement l’acier, ce qui donne pour l’effet de la lame 5o' au lieu de 48', nombre trouvé plus haut; la vérification est donc satisfaisante.
- « Des expériences, actuellement en cours d’exécution. m’ont montré que la résistance électrique du bismuth augmente quand il est placé dans un champ magnétique. »
- Echauffement du fer par des aimantations alternatives, par M. J. Borgmann.
- Les nombreuses observations qui ont été faites sur ce sujet n’ont pas encore définitivement résolu la question de savoir si réchauffement est le produit direct de l’aimantation, ou bien du développement de courants induits dans la masse du fer. L’auteur a cherché une solution de la question par des expériences sur des tubes fendus dans le sens
- de leur longueur, de dimensions identiques et sous des circonstances identiques. Un assortiment de tubes était en fer et un autre en cuivre. Deux tubes en verre, 5oo cent, de long et 4,5 cent, de large formaient les réservoirs de deux thermomètres à air.
- Dans l’un des tubes en verre étaient placés ceux en fer, dans l’autre ceux en cuivre. L’augmentation de la température fut mesurée avec un manomètre rempli de naphte. Ces tubes en verre étaient entourés par d’autres plus grands et entre les deux il circulait de l’eau à la même température que celle de la chambre. Chaque tube fut placé dans un solénoïde en fil de cuivre de 2mm, de 540 tours qui était encore entouré par une bobine d’induction en fil fin de ii5o tours. Par un commutateur, chacune des bobines pouvait être reliée à un électro-dynamomètre de Weber. Les deux solénoïdes aimants de fil gros étaient en circuit avec une batterie de 4 à 10 éléments Poggendorff. Au moyen d’un commutateur comme on en emploie pour la machine Gramme, actionné par un mouyement d’horlogerie, on pouvait interrompre le courant 5, 10 ou 20 fois par seconde, ou bien, renverser sa direction 10 ou 20 fois par seconde. En observant les déviations de l’électro-dynamomètre sous l’action de l’une ou l’autre des bobines d’induction, on peut déduire des valeurs relatives pour le moment magnétique des tubes en fer qui font l’objet de l’expérience et ainsi comparer la quantité de chaleur dégagée avec le magnétisme induit dans les tubes.
- Les résultats d’un grand nombre d’observations n’indiquaient aucun échauffement des tubes en cuivre, ce qui aurait dû avoir lieu si réchauffement du fer observé n’était causé que par le développement de courants induits. Avec les tube? de fer on trouva que la production de chaleur était plus grande avec l’aimantation interrompue que quand celle-ci était renversée. Quant au fer qui avait déjà été soumis à des renversements d’aimantation, la chaleur dégagée variait en proportion du nombre d’interruptions par seconde et augmentait à peu près proportionnellement au carré de l’aimantation temporaire. Pour les tubes en fer de la même épaisseur et des mêmes dimensions, on trouvait que ceux qui n’étaient pas fendus dans le sens de leur longueur, dégageaient une et deux fois plus de chaleur que ceux qui étaient coupés. Les tubes en antimoine présentaient également des traces d’une augmentation de température par une aimantation et désaimantation alternative. L’auteur conclut que réchauffement observé, quand le fer est alternativement aimanté et désaimanté est le résultat de l’action combinée des vibrations de l’éther et de la matière du corps.
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- 35?
- TRAVAUX
- DE LA
- CONFÉRENCE INTERNATIONALE
- DES ÉLECTRICIENS
- COMMISSION DES UNITÉS
- RÉSUMÉ D’EXPÉRIENCES
- SUR LA DÉTERMINATION DE L’OHM ET DE SA VALEUR EN COLONNE MERCURIELLE Par MM. Mascart, F. de Nerville et R. Benoit.
- I
- Exposé de la méthode et description des appareils
- {Suite)
- SUPPORTS A ROTATION
- Le petit support, destiné aux bobines de 3ocm de diamètre, consiste en un trépied en bois porté sur des vis calantes, de im environ de hauteur et muni de deux planchettes. La planchette inférieure porte une crapaudine sur laquelle tourne un axe mobile dont l’extrémité supérieure traverse l’autre planchette. Une manivelle attachée à l’axe se déplace au-dessus d’un cercle divisé mobile à volonté devant un ver-nier, et qui peut être fixé par trois fortes piuces de serrage. Ce cercle porte deux buttoirs à ressort sur lesquels la manivelle est forcée de s’arrêter. L’angle décrit entre les deux buttoirs est rigoureusement de 1800.
- L’axe est formé dans sa partie moyenne par une sorte de grande chape en bois dans laquelle la bobine est introduite à frottement dur et solidement fixée par des goujons en cuivre. A l’intérieur de cette chape, une fois la bobine introduite et fixée, on peut attacher, au centre même de la bobine, une petite cage galvanométrique portant un aimant suspendu à un fil de cocon. Cet aimant, ordinairement immobilisé par une pince, est rendu libre chaque fois que l’on veut transformer la bobine en boussole des tangentes. Un trou percé dans le montant de la chape permet alors de voir le miroir que porte l’aimant.
- Le réglage de la verticalité de l’axe s’obtient au moyen d’un niveau à bulle d’air attaché à la manivelle. La manœuvre de l’appareil n’exige aucune force. Un aide debout détache la manivelle du premier ressort et l’accompagne rapidement jusqu’à ce qu’elle soit en prise avec le second. Avec un peu d’habitude, l’opération s’effectue en moins d’une demi-seconde, sans le moindre choc.
- Les grandes bobines ayant un poids considérable (environ 20k»), l’arrêt d’une semblable masse en mouvement produit un choc qui exige un support beaucoup plus solide.
- C’est encore un trépied en bois, grand et massif. L’axe tourne dans une crapaudine située sur la tablette inférieure et est guidé en haut par un goujon attaché à la seconde tablette. La partie intermédiaire est encore formée par une très grande chape en laiton dans laquelle on fixe la bobine.
- L’amplitude du mouvement est réglée par deux oreilles que porte la bobine elle-même aux deux extrémités de son diamètre horizontal.
- Un buttoir spécial, attaché à un arc métallique situé à la hauteur du plan moyen, est muni de deux leviers d’arrêt bandés par un ressort commun.
- Dans la position de repos, une des oreilles de la bobine est logée entre les leviers d’arrêt.
- En dégageant un de ces leviers, on peut lancer la bobine à droite ou à gauche. Elle décrit alors une demi-circonférence; quand l’oreille opposée revient en face du buttoir, elle fait céder d’abord le levier en bandant le ressort et se trouve ensuite saisie de nouveau. Ce travail à l’arrivée a pour effet d’amortir le choc; les vibrations du support sont tout à fait insignifiantes, bien que la rotation du cadre s’effectue en moins d’une demi-seconde.
- Une forte vis de pression permet de fixer le buttoir en un point quelconque de l’arc métallique ; ce dernier est divisé en millimètres, de sorte qu’on peut ramener le cadre au même point dans différentes expériences.
- La tablette inférieure porte un cercle divisé devant lequel se déplace une aiguille attachée au cadre; ce cercle permet de déplacer le cadre de 90° quand on veut passer du méridien magnétique à un plan perpendiculaire ou inversement.
- Enfin la chape porte un niveau pour rendre l’axe de rotation vertical et, quand la bobine est en place, on peut y loger une cage galvanométrique avec un petit aimant pour transformer l’appareil en boussole des tangentes. On fixe l’aimant au besoin en soulevant une sorte de gouttière dans laquelle il vient se loger.
- GALVANOMÈTRES
- Nous avons fait usage de plusieurs galvanomètres différents. Deux d’entre eux, construits à peu près sur le même modèle, sont formés de deux bobines parallèles juxtaposées, dont le diamètre intérieur est de 6cm, et le diamètre extérieur est de iic>“. La dimension assez grande du diamètre intérieur assure au champ de ces bobines, au voisinage de l’aimant, une uniformité comparable à celle d’un champ de boussole des tangentes. Entre les deux bobines, un trou fin laisse passer le fil de suspension de l’aiguille. Ce fil, long de 3o°œ à 40cm, est enfermé dans un tube de verre et fixé à un petit treuil métallique.
- Le troisième galvanomètre est une grande boussole des tangentes à deux bobines mobiles. Les bobines ont le même diamètre que les petits cadres décrits précédemment; la monture de la boussole permet d’y placer en outre deux.de ces cadres et de porter ainsi à quatre le nombre des bobines. Grâce à cette disposition, il était possible de faire varier la sensibilité de la boussole dans de très grandes limites et de chercher expérimentalement la combinaison la plus avantageuse dans chaque cas particulier.
- Enfin un quatrième galvanombtre a été improvisé sur place avec des bobines de différentes résistances ayant un diamètre d’environ i2cm.
- Les équipages mobiles de ces galvanomètres étaient construits de la même manière : l’aimant était composé de plusieurs lames juxtaposées de icm à 2cm de longueur, en acier fortement trempé. Derrière ces lames on avait collé un petit miroir plan rectangulaire, et l’on modifiait le moment d’inertie du système par l’addition de plaques de verre ou de cuivre.
- La durée d’oscillation des équipages a varié de quatre à six secondes.
- Pour éviter la présence de courants d’induction produits par les oscillations de l’aimant, toute pièce métallique- a été bannie de la construction de ces trois galvanomètres. Le bâti de l’un d’eux est tout entier en ébonite. Les deux autres sont construits en bois et en ébonite.
- Les déviations étaient mesurées au moyen d’échelles graduées en verre, éclairées par la réflexion de la lumière du ciel. Des lunettes de dimensions convenables, les unes de 6ocm de longueur focale et une autre de im,20, visaient à grande distance (de 3m à 7m) l’image de ces divisions dans les miroirs plans des équipages.
- Les échelles étaient divisées généralement en millimètres;
- l’une d’elles avait des divisions au ^ de millimètre. La pré-
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- cision du pointé était de i" à 3* avec les petites lunettes et atteignait avec la plus grande.
- Pour arrêter les oscillations et permettre de répéter les lectures, on avait installé, auprès de chaque galvanomètre, Une petite bobine dans laquelle on faisait passer un courant amortisseur auxiliaire par une clef placée sous la main de l’observateur.
- BOBINES A INDUCTION MUTUELLE
- Dans la méthode de Kirchhoff, on utilisait une grande bobine et une petite. La grande bobine était placée sur une table, et, par des cales en bois, on réglait la petite dans une position parallèle et bien concentrique. Ce réglage, d’ailleurs, n’exige pas une rigueur absolue, parce que l’appareil est dans une situation pour laquelle le coefficient d’induction mutuelle a une valeur maximum pour un déplacement parallèle à l’axe et une valeur minimum par rapport à un déplacement perpendiculaire à l’axe.
- La grande bobine formait habituellement le courant inducteur, et la petite communiquait avec le galvanomètre qui donnait la mesure de la décharge induite. On peut, d’ailleurs, permuter les deux fonctions, en vertu des propriétés du coefficient M ; pour certaines combinaisons particulières, il a paru, en effet, plus avantageux de faire passer le courant inducteur dans la petite bobine.
- COMPARAISON DES RÉSISTANCES
- Pour éliminer l’influence de la température sur les conducteurs, on avait soin de comparer la résistance du circuit induit à certaines résistances étalons avant de faire les expériences d’impulsion, et de répéter cette comparaison aussitôt après.
- Deux ponts de Wheatstone nous ont servi à cet effet. L’un d’eux, construit par la maison Elliot, est du modèle ordinaire dit à cadrans; l’autre est un pont à fil, construit par M. Carpentier, avec des dispositions particulières, sur lesquelles nous n’insisterons pas actuellement.
- Nous avons vérifié que les bobines de la boîte d’Eiliot ont, à quelques dix-millièmes près, les rapports indiqués par la graduation. Il n’y a pas à se préoccuper de leur valeur absolue ni de la température du pont, puisqu’il ne servait que comme échelle de comparaison ; en outre, les résistances à comparer étant toujours voisines, il n’y avait à remplacer, d’une expérience à l’autre, que les bobines de subdivision, de sorte que l’importance relative des erreurs de la boîte devenait très faible.
- Le fil du deuxième pont était en laiton, de im de longueur, avec une résistance totale très sensiblement égale
- à — d’ohm.
- io
- Toutes les mesures de résistances ont été rapportées à un certain nombre de résistances étalons formant une collection variée, dans laquelle il était facile de trouver, pour chaque cas particulier, une combinaison dont la résistance totale fût très rapprochée de celle du circuit à comparer.
- Cette série de résistances comprend :
- i° 4 unités de l’Association britannique ;
- 2® 4 unités Siemens fournies par la maison Siemens, de Berlin ;
- x 3® 6 résistances de mercure d’une forme spéciale.
- Les étalons de l’Association britannique portent les numéros 14, 74) 75 et 76.
- : Le premier, n® 14, de date ancienne, sans doute en mail-lechort, est indiqué comme exact à la température de
- l5®,5. '
- Les trois autres, fournis par MM. Elliot, de Londres, ont été contrôlés par M. Glazebrook au laboratoire de Caven-dish, à Cambridge, et sont accompagnés de certificats qui donnent :
- IÎ.A.U. 0
- N® 74 = t,ooo53 à 16,6 en maillechort,
- N® 75 = 1,00001 à i5,8 en platine-argent,
- N® 76 = i,ooo33 à 16,8 en platine-argent.
- Les unités Siemens portent les indications suivantes :
- Coefficient
- 0 de température
- N« 1206 exact à 10 ... . »
- N® 2512 » 14,5 . . . 0,000371
- N® 26g3 ». 13,3 . . . 0,000320 .
- N° 2704 » 15,6 . . . o,ooo325
- Pour réaliser les résistances de mercure, on a choisi des tubes thermométriques de am environ de longueur et d’un diamètre de omm,i à omm,5, repliés sur eux-mêmes, puis enroulés en hélice comme une bobine, de manière à occuper un très petit volume. Ces tubes sont terminés, à chaque extrémité, par un grand réservoir sphérique fermé, à l’intérieur duquel pénètre une tige de platine. Les tubes ont été remplis de mercure dans le vide ; ils constituent des résistances, fragiles il est vrai, mais peu encombrantes, qui restent toujours comparables et ont le même coefficient de température.
- On a déterminé par des expériences spéciales la valeur de ces résistances, pour chaque température, en fonction de l’unité provisoire de l’Association britannique. Cette unité a été comparée ensuite à la résistance d’une colonne de mercure à zéro, dont on avait déterminé les dimensions géométriques avec le plus grand soin.
- INSTALLATION
- Des essais préliminaires ont été faits au laboratoire et dans les caves du Collège de France pour étudier la marche des instruments; nous n’avons pas tardé à reconnaître que les trépidations du sol et les perturbations du champ magnétique dues à des déplacements de fer, même à une grande distance, ne permettent aucune mesure exacte dans l’intérieur de Paris.
- Les expériences définitives ont été faites à Versailles, dans le parc du Petit-Trianon. M. le Ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts a bien voulu jnettre à notre disposition le Pavillon français, dont l’isolement et la disposition intérieure présentaient toutes les conditions désirables.
- Ce pavillon, se compose d’une grande salle centrale de 9m de diamètre, de forme octogonale, éclairée par quatre grandes fenêtres et flanquée de quatre petites salles latérales.
- Les appareils principaux, supports de bobines et galvanomètres, étaient installés dans la salle centrale. Les fils de communication étaient portés par un réseau en corde à 2m de hauteur et constituant comme une immense toile d’araignée.
- Dans les petites salles étaient les installations secondaires, les chronomètres, les dépôts d’appareils, etc. L’une d’elles, coupée en deux par une cloison, servait aux comparaisons de résistances : d’un côté se trouvaient les appareils de mesure, ponts, galvanomètres, etc.; de l’autre côté de la cloison étaient les résistances étalons, dans des bains dont on déterminait avec soin la température.
- {A suivre.)
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- FAITS DIVERS
- Le bureau des brevets à Londres a accordé 7 5oo brevets depuis le ior janvier de cette année, et un grand nombre de demandes n’ont pas encore pu être examinées, faute de temps.
- On se propose d’utiliser l’énorme force d’eau des Alpes comme force motrice pour plusieurs chemins de fer électriques en Suisse. La première installation de ce genre serait de Saint-Moritz à Pontresina, une distance de 9 kilomètres environ.
- Depuis plusieurs jours, le chemin de fer électrique à Francfort ne fonctionne plus. On a reconnu la nécessité de quelques modifications de l’arrangement technique, et d’autre part le personnel n’est pas assez au courant du service. On espère pouvoir reprendre le service dans une dizaine de jours.
- Depuis l’ouverture du chemin de fer électrique à Brigh-ton, 23 000 voyageurs ont été transportés, malgré une opposition violente provoquée surtout par les propriétaires de fiacres et d’omnibus.
- On annonce qu’une exposition internationale d’inventions aura lieu à South-Kensington, à Londres, en 188S.
- On annonce que l’ouverture du département électrique de l’Exposition de Turin se fera attendre encore quelque temps. L’Exposition électrique qui se prépare à Teplitz sera également retardée, et il parait que les arrangements pris par le Comité laissent beaucoup à désirer.
- L’Exposition électrique à Steyr sera ouverte le 2 août prochain par l’Archiduc Charles-Louis en présence de l’Empereur d’Autriche et du Prince Royal. A Prague s’est également ouvert une Exposition annuelle d’appareils électriques le i5 de ce mois, qui cette année aura une importance exceptionnelle. Comme attraction spéciale, on a relié l’Exposition avec le Théâtre National par une ligne téléphonique.
- Éclairage électrique
- On vient de faire à Brest des expériences d’éclairage électrique ayant pour but de fouiller le goulet — l’éntréè de la rade — afin de surveiller un bâtiment qui chercherait à le franchir de nuit et par surprise. Un remorqueur du port le Laborieux, représentant l’ennemi, devait essayer de forcer l’entrée large et en eau profonde de la rade, opération qu’une flotte pourrait tenter en temps de guerre, et il s’agissait d’essayer si des appareils électriques à grande puissance installés à terre pourraient percer l’obscurité à grande distance et montrer l’agresseur assez à temps pour que la défense puisse agir, tant avec ses canons de position qu’avec ses torpilleurs.
- A cet effet, une lampe de 4000 becs carcels avait été placée à l’entrée du port militaire : on a commencé par diriger le faisceau lumineux sur les bâtiments mouillés en rade, et tous ont été "si parfaitement éclairés que rien n’eût été plus aisé que de pointer sur eux les canons des batteries de position.
- Le Laborieux, qui se dirigeait en même temps sur le port, a été découvert au milieu du goulet, vers la roche Mingan. Il a alors changé de route plusieurs fois, mais toujours suivi par le faisceau de lumière. Deux torpilleurs
- qui avaient été postés près de terre auraient pu facilement l’aborder ou lancer leurs torpilles sans être aperçus par le bâtiment, car, dans la pratique, pour forcer une passe par surprise, un agresseur ne se servira pas de sa lumière électrique — elle décélérait sa présence — et sera conséquemment dans l’impossibilité de fouiller l’horizon pour apercevoir les bateaux-torpilleurs.
- L’expérience a donc pleinement réussi, et il est prouvé que deux lampes électriques très puissantes suffiront pour signaler toute tentative qui aurait pour objet de franchir de nuit la passe la plus large.
- Le cercle des Arts Libéraux va être éclairé avec des lampes à incandescence Edison.
- Le rez-de-chaussée de la Bibliothèque centrale àNotting^’ ham est maintenant éclairé par 72 lampes Swan de 20 bougies alimentées par une dynamo Ferrantk Les lampes sont de 41 volts, arrangées en séries de trois, la force électromotrice aux bouts des câbles étant de 123 volts.
- L’International Forestry Exhibition qui va s’ouvrir à Edimbourg au mois d’août prochain sera éclairée par l’An-glo-American Brush C° avec 46 foyers à arc du système nouveau Brush-Sellon, i5 lampes à arc Brush de 2 000 bougies et 5oo lampes à incandescence Victoria. Ces dernières seront alimentées par deux machines Victoria E2 à enroulement compound capable de maintenir chacune 2S0 lampes de 20 bougies et 60 volts. Le courant pour les foyers à arc sera fourni par quatre machines Brush n° 7.
- On annonce comme certain que la Société du gaz à Leipzig a l’intention de demander au conseil municipal de cette ville de lui accorder une concession pour l’éclairage électrique des rues et des maisons. La Société a déjà commencé des négociations dans ce but avec la Compagnie Edison de Berlin et engagé des ingénieurs pour l’installation.
- La gare du chemin de fer à Kœüiggrætz, en Autriche, va être éclairée à l’électricité, et l’administration a invité plusieurs entreprises électrotechniques a soumissionner pour l’installation. Les voies qui sont d’une longueur de 1100 mètres sur une largeur minima de 100 mètres seront pourvues de 12 loyers à arc, répartis sur deux circuits et alimentés par 2 dynamos, une troisième dynamo de même capacité servira de réserve. Les douze lampes doivent pouvoir brûler au moins pendant 8 heures, elles seront suspendues à une hauteur de 8 à 9 mètres.
- Les nouveaux cuirassés de la marine américaine seront pourvus de lampes et de dynamos Edison avec des machines Armington et Sims pour fournir le courant nécessaire.
- Le bâtiment occupé par la Sawyer-Man C°, à New-York, est éclairé par 1 700 lampes à incandescence de 20 bougies, alimentées par huit dynamos de 200 foyers chacune, avec une machine de 100 foyers comme réserve. La force motrice est fournie par quatre machines West.inghouse de 60 chevaux.
- Le congrès américain a voté une somme de 125 ooq francs pour l’éclairage électrique à Washington.
- O11 annonce qu’il y a 11000 lampes du système Edison fonctionnant à New-York, réparties sur 509 installations.
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- Dans tous les Etats-Unis il y a 309 installations isolées de ce système, avec un total de 60 009 lampes.
- On calcule qu’il faudrait i5000 lampes à incandescence et une force motrice de 1 800 chevaux pour éclairer les bâtiments de l’Exposition universelle qui s’ouvrira au mois d’août à la Nouvelle-Orléans. Pour le système à arc, il ne faudrait que 700 foyers avec 700 chevaux. La force motrice totale nécessaire pour l’éclairage électrique et pour faire fonctionner les machines exposées est estimée à 3 000 chevaux, y compris la force pour 5 foyers à arc de 36 000 bougies chaque, qui serviront à l’éclairage des jordins.
- Le Standard Théâtre, à Chicago, est éclairé à l’électricité.par l’Excelsior Electric Light C° avec des lampes à arc et à incandescence sur le même circuit et alimentées par la même dynamo.
- Télégraphie et Téléphonie
- M. le ministre des postes et des télégraphes, a déposé, mardi 20 mai, deux projets de loi tendant : i° à l’approbation de l’arranerement conclu avec avec le gouvernement espagnol pour régler les questions d’exploitation relatives au câble télégraphique sous-marin à établir entre l’île de Ténériffe et Saint-Louis du Sénégal; 20 à l’approbation de l’arrangement concernant l’échange des mandats de poste par voie télégraphique entre la France et le grand-duché de Luxembourg.
- Le ministère des travaux publics s’occupe en ce moment de l’exécution d’une carte du réseau télégraphique de toute la France, dont l’impression sera faite par les soins du ministère des postes et télégraphes.
- On vient d’adjuger la construction de 20 000 mètres de lignes pneumatiques pour les dépêches télégraphiques à Paris, ce qui complétera le système pour toute la ville.
- Les recettes du département des télégraphes en Angleterre, depuis le icr avril jusqu’au 17 mai, se sont élevées à 5 2S0 000 fr., la même somme exactement que pour la même période de l’année précédente.
- La chambre de commerce de Plymouth a chargé un comité de se renseigner sur les dépenses qu’entraînerait la pose projetée d’un câble télégraphique e/itre la terre et le phare d’Eddystone. On parle de la formation d'une société à cet effet.
- ' Le conseil municipal de.Tottenhall, près Wolverhampton, vient d’imposer une taxe de 1 fr. 25 sur chaque poteau téléphonique placé dans la commune.
- Le Faraday a placé une partie du nouveau câble atlantique dans la baie de Douvres, jusqu’à un point situé à a5o milles du cap Anne. L’extrémité du câble a été fixée, en cet endroit à une bouée. L’autre extrémité, à Rockport, ayant alors été fixée également, la correspondance complète'télégraphique entre la baie de Douvres et Rockport s’est trouvée établie.
- La communication télégraphique est interrompue entre Key-West et la Havane. La Direct Spanish Telegraph;C° annonce que leur deuxième câble a été posé entre Kennack-
- Cove, Cornwall et Bilbao, et qu’il fonctionne parfaitement bien;
- Une communication télégraphique directe va être ouverte entre Manitoba et la partie Est du Canada. On s’attend à finir le travail vers le ior juin, de manière à livrer la ligne au public dans l’automne de cette année.
- Le Conseil municipal de Boston a voté une somme de 1250000 francs pour l’introduction d’un système d’avertisseur télégraphique pour le service de la police.
- La ville de Brooklin contient 5 817 poteaux et 3 000 milles de fils télégraphiques et téléphoniques.
- Selon la statistique publiée dernièrement par le ministère du commerce en Autriche, la longueur totale des lignes télégraphiques de toutes catégories était à la fin de. 1882. de 36,043 kilomètres avec 93,993 kilomètres de fil. Ces lignes sont réparties comme suit :
- Lignes Fils
- Télégraphes du gouvernement. 23.54+ kilom.
- — des chemins de fer 12.234 —
- — des Compagnies
- particulières.. . 205 —
- Ces chiffres accusent une augmentation de 498 kilomètres de lignes, et de 1 229 kilomètres de fil sur l’année 1881. Le nombre des bureaux télégraphiques à la fin de 1882 était de 2 696 au lieu de 2 604 à la fin de l’année précédente, ce qui donne une station par 244 kilomètres carrés, et par 17430 habitants. Les employés du département des télégraphes sont au nombre de 2484. On a employé 1921 appareils Morse, 73 dé Hughes et 5 instruments Meyer multiplex. Les stations télégraphiques des chemins de fer ont employé 1 670 appareils Morse et les Compagnies particulières 141.
- La ligne télégraphique à travers la Sibérie est maintenant en ordre sur tout son parcours. Le câble de Céara à Maranhoa est réparé.
- Au 3i mars dernier, les réseaux téléphoniques du dépar? tement des télégraphes en Angleterre employaient un total de 954 appareils. Le département a vendu à des particuliers en tout 332 postes au prix de 82 875 fr., soit 25o fr. environ par poste. ___________
- Une ligne téléphonique a été établie entre Lisbonne et Oporto une distance de 340 kilomètres.
- ERRATUM
- Dans la description du photo-thermomètre du Dr Michaelis, n° du 12 avril 1884, p. 76, il faut lire, pour le prix de l’appareil, 3oo fr. au lieu de 5000.
- De même, dans le n° du 10 mai, le nom de l’auteur de la note « Sur un mode de couplage des machines dynamo - électriques * doit être écrit Menges et non Menzes.
- Le Gérant : A. Noaillon,
- Paris, r- Imprimerie P. Mouillot, i3, quai.Voltaire,.— 47660
- 63.52 5 kilom. 29.900 —
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- La Lumière
- Journal universel d’Electricité
- 51, rue Vivienne, Paris
- directeur: Dr CORNELIUS HERZ
- SECRÉTAIRE DE LA RÉDACTION : AuG. GUEROUT | ADMINISTRATEUR : HENRY SARONI
- 6° ANNÉE (TOME XII)
- SAMEDI 7 JUIN 1884
- N° 23
- SOMMAIRE
- Nouvelles expériences d’imitation, par voie électrodyna-mique, des effets de polarité dans les anneaux élec-trochimiques ; C. Decharme. — Essais comparatifs des machines génératrices et des lampes à incandescence à l’Exposition anglaise de 1882; F. Geraldy. — Les appareils de M. le Dr Kohlrausch pour les mesures magnétiques et électriques; F. Uppenborn. — Sur un nouveau mode de production de l’électricité; P. Clemenceau. — L’éclairage électrique des trains; G. Richard. — Photographie à la lumière électrique au moyen de la Lampe-Soleil; C.-C. Soulages. — Chronique de l’Etranger : Italie : Exposition internationale d’électricité de Turin; W. de Fonvielle. — Allemagne: H. Michaelis. — Angleterre ; J. Munro. — Revue des travaux récents en électricité : Sur la conductibilité électrique des sels anhydres, par M. Foussereau. — Détermination pratique de la résistance métallique et de la réaction chimique d’un circuit électrolytique, par E. Marchese. — Sur un point pratique concernant la comparaison des résistances, par M; Shaw. — Bibliographie; Aug. Guerout. —Travaux de la conférence internationale des électriciens (suite). — Faits divers.
- NOUVELLES EXPÉRIENCES D’IMITATION
- PAR VOIE HYDRODYNAMIQUE DES EFFETS DE POLARITÉ
- DANS LES
- ANNEAUX ÉLECTROCHIMIQUES
- J’ai déjà indiqué (') plusieurs procédés pour imiter hydrauliquement les effets de polarité dans les anneaux électrochimiques. Récemment, j’en ai fait connaître un autre, par l’emploi des courants d’eau continus (2). Depuis, une étude particulière du phénomène m’a conduit à un moyen très simple (se rattachant à mes expériences primitives) de produire, dans les anneaux hydrodynamiques, deux effets opposés, ou inverses, comparables à ceux de la polarité électrique.
- Voici dans quelles conditions il faut se placer pour les obtenir :
- (*) Annales de chimie et de physique, 5° série, t. XXVIII, d. 198 (i883).
- O ha Lumière Electrique, 19. avril r883, p. 86 et 92. .
- Anneaux simples. — On dispose, sur une plaque de verre horizontale, une mince couche d’eau tenant en suspension du minium {ou toute autre poudre lourde insoluble). Par un tube gradué, fixé verticalement à une hauteur déterminée au-dessu de cette plaque, on laisse tomber une colonne d'eau pure, occupant dans ce tube un certain nombre de divisions. Il se produit, autour du point de chute, un système d’anneaux que je nomme directs et que j’ai précédemment décrits. Si l’on intervertit seulement l’ordre des deux liquides, sans rien changer aux autres conditions de l’expérience, c’est-à-dire si on laisse tomber du tube une colonne d'eau de minium sur la lame de verre recouverte d’une mince couche d’eau pure, on obtiendra un autre système d’anneaux, tout différents des précédents, et que je nomme anneaux inverses. Voici la raison de ces dénominations :
- Le premier système présente plùsieurs anneaux concentriques ; le pourtour est bordé nettement d’un mince liseré de minium ; on ne voit, à travers les zones, que peu de lignes rayonnantes : le centre est vide (fig. i).
- Le second système (fig. 2) se distingue du précédent par une multitude de filets rayonnants, allant du centre jusqu’au pourtour qui n’est limité que par des dentelures profondes ; on y trouve peu d’anneaux ; le centre est occupé par une mince couche de minium.
- On voit déjà que ces deux systèmes d’anneaux, obtenus par réversibilité d’action des liquides, sont bien inverses l’un de l’autre; le premier peut être regardé comme positif et le second comme négatif.
- De plus, et c’est là le point caractéristique : les, deux figures géminées sont telles qu’un anneau plein appartenant au premier système, correspond pour les dimensions, à un anneau vide du second,-et vice versa. L’un des systèmes étant la contrepartie de l’autre, on peut dire que ces anneaux sont, en quelque sorte, complémentaires, ou plutôt, ils sont presque comme deux images photographiques, l’une positive, l’autre négative, d’un même objet, sans cependant que-la coïncidence
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- soit ici d’une exactitude géométrique ; car les anneaux directs sont toujours un peu en retard sur les inverses, à cause de la résistance plus grande du dépôt pulvérulent. Pour mieux juger de cette coïncidence, ou plutôt de cette inversion des effets mécaniques, il suffit de plier, suivant un diamètre, la photographie de chaque anneau direct ou inverse, et de rapprocher les deux demi-cercles en faisant coïncider les centres (fig. 3).
- Il est d’ailleurs possible d’obtenir, entre ces deux figures extrêmes, toutes les transitions que l’on voudra, en faisant varier les conditions expérimentales : par exemple, en augmentant la densité du liquide puisant dans les anneaux inverses et en diminuant celle du minium dans les anneaux di-
- FIG. I. — ANNEAU DIRECT.
- rects, ou en modifiant l’épaisseur de la couche liquide sur la plaque de verre.
- On sait que Nobili, à l’origine de ses recherches, n’obtenait de beaux effets, ou, comme il le dit lui-même, de résultats élégants, qu’avec le pôle positif (rattaché à la plaque). Plus tard, en augmentant l’énergie de la pile, ou mieux la tension plutôt que la quantité d’électricité employée, et surtout en faisant usage des mélanges de dissolutions concentrées, il parvint à produire, avec le pôle négatif, des résultats non moins remarquables qu’avec le pôle positif.
- ; Nous pouvons de même obtenir des anneaux inverses aussi beaux que les anneaux directs et se rapprochant d’eux à la fois par la forme et par les dimensions, en faisant varier d’une manière analogues les conditions de ces expériences géminées.
- Pour justifier l’assimilation de ces résultats aux effets de polarité- électrique, et pour mieux faire
- ressortir l’analogie des effets électriques hydrodynamiques, dans les deux circonstances actuelles, nous' allons mettre, en regard les éléments comparatifs dans les deux phénomènes :
- ÉLECTRICITÉ
- Courant électrique.
- Quantité d'électricité.
- Tension élcctriquei
- Plaque métallique: positive ou négative.
- Pointe métallique: négative ôu positive.
- Anneaux directs : plaque positive et pointe négative.
- Anneaux inverses : plaque négative et pointe positive.
- Effets tout différents avec les dissolutions simples et des courants faibles.
- On sc rapproche de l’égalité des effets avec des dissolutions concentrées et des courants plus forts.
- HYDRODYNAMIQUE
- Courant liquide.
- Quantité de liquide. 4 Hauteur de chute du liquide. Plaque de verre : recouverte d'eau de minium ou d’eau pure.
- Tube de verre: contenant de l’eau pure ou de l’eau de minium.
- I Plaque recouverte d’eau de minium.
- Tube contenant de l’eau deminium.
- I Plaque recouverte d’eau pure.
- Tube contenant de l’eau de minium.
- Effets tout différents avec les liquides précités et des chutes peu élevées.
- On se rapproche de légalité des effets avec de l’eau de minium plus épaisse et des chutes plus élevées.
- Au lieu délaisser tomber les liquides sur la plaque de verre, on peut les souffler et l’on obtiendra encore des effets analogues aux précédents, mais d’autant plus accentués que l’impulsion’ aura été plus forte et plus subite. La seule difficulté ici consiste à souffler identiquement dans les deux cas correspondants.
- Analyse des effets respectifs des liquides puisant et résistant. — On peut d’abord analyser, à un autre point de vue, le phénomène qui nous occupe, c’est-à-dire faire la part des effets de chacun des liquides, en employant deux substances pulvérulentes de couleurs différentes en suspension dans l’eau (par exemple, minium et bleu d’outremer ou blanc de céruse), au lieu de se servir d’eau pure comme corps puisant et d’eau de minium comme corps résistant; les effets en sont mieux accusés. On constate facilement sur les figures obtenues par ce procédé que c’est aux dépens du liquide puisant que se fait l’axe du principal anneau et qu’il est bordé intérieurement et extérieurement de liserés denses de même nature que la matière résistante. Les rayons, au contraire, sont faits de la substance puisante.
- Pour analyser plus complètement encore le mode de production des anneaux, j’ai composé la colonne tombante de deux portiqns de liquides diversement colorés et occupant dans le tube des longueurs à peu près égales (à om,o3) de part et d’autre.
- Il en résulte que la'première partie du liquide
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- tombant glisée lé plus loin,' mais qu’unè faible portion reste au centre; que la seconde partie passe sur le centre et rayonne à travers le dépôt qui résiste et forme les anneaux et les zones.
- Anneaux multiples. — Dans ce qui précède il n’a été question que d’imiter les anneaux simples, c’est-à-dire obtenus sous l’action d’une seule pointe métallique par laquelle arrive le courant électrique positif ou négatif. Dans ce cas, où tout est symétrique autour de cette pointe, les anneaux colorés sont concentriques et réguliers, à moins que la pointe ne soit trop rapprochée des bords de la plaque, toutes choses exactement imitées par nos anneaux hydrodynamiques.
- Mais, si au lieu d’une pointe unique, on en at-
- FIG. 3. — ANNEAU INVERSE.
- tache plusieurs à un môme pôle et à des distances assez rapprochées les unes des autres, les ondes (qui n’interfèrent pas dans ces conditions) éprouveront, à leur approche, des compressions, des déformations plus ou moins régulières, selon les dispositions adoptées : avec deux pointes, on obtient des anneaux dont les premières courbes sont distinctes dans les deux systèmes, puis les courbes extérieures deviennent communes aux deux centres et affectent la forme lemniscatique (celle d’un 8) bien connues dans les fantômes magnétiques et dans leurs imitations hydrodynamiques. Avec trois pointes, on a trois systèmes de lemnis-cates combinées deux à deux, et ainsi de suite.
- Pour imiter, par voie hydrodynamique, tous ces effets d'anneaux unipolaires, il suffit d’employer deux, trois, etc., tubes verticaux, assez voisins l’un de l’autre, contenant des colonnes égales de liquide, tombant simultanément de la même hau-,
- teur; on obtiendra des; formes analogues à celles que donne le procédé électrochimiquè. Il n’y aura pas, non plus, interférence des ondes liquides en cette circonstance. On réalise facilement ceS dispositions en se servant d’une sorte de tamboür métallique dont la face inférieure est terminée par 2, 3, etc., tubes parallèles, tandis que la face supérieure porte un seul tube que l’on ferme ou qu’on ouvre en temps utile.
- Les effets de polarité s’imitent ici, comme dans les anneaux simples, en intervertissant successivè-ment l’ordre des liquides sur la plaque et dans les tubes; les résultats sont analogues à ceux des anneaux simples.
- Anneaux bipolaires simultanés. — Ce cas se
- Anncnu direct. Anneau inverse.
- FIG. 3
- présente en électrochimie lorsqu’on fait communiquer l’une des pointes électrodes avec le pôle positif de la pile et l’autre avec le pôle négatif. Le courant électrique va de l’une des pointes à l’autre en passant par le liquide et par la plaque métallique sur laquelle se produisent alors deux systèmes d’anneaux, l’un positif ou direct, l’autre négatif ou inverse, dont les formes sont les mêmes, mais dont les teintes sont inverses. On peut disposer deux ou plusieurs pointes à chaque pôle.
- Pour limiter hydrauliquement ces effets, on recouvre une moitié de la plaque d’eau de minium et l’autre d’eau pure. Puis, sur la limite, on tait tomber les colonnes d’eau sur la couche de minium et les colonnes de minium sur la couche d'eau pure.
- Dans tous les cas, les effets directs et les effets inverses sont analogues à ceux qu’on produit en électrochimie pour des dispositions correspondantes. Il faut dire que ces dernières imitations,
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- • par expériences simultanées, ne sont pas à beaucoup près aussi nettes que celles des anneaux produits successivement. Nous avons donné précédemment^1) le moyen d’imiter plus exactement ces anneaux par l'emploi de courants d’eau continus.
- En général, les meilleurs effets relatifs aux anneaux électrochimiques, simples ou multiples, i s’obtiennent avec des courants de faible intensité et de forte tension. Pour nos anneaux hydrodynamiques, les effets analogues sont réalisés en mettant en jeu les forces correspondantes, c’est-à-dire en employant une petite quantité de liquide, tombant d’une hauteur comparativement assez grande : une simple goutte, tombant, d’une hauteur de om,2o à o“,5o produit, en effet, des figures très variées'et de dessins très remarquables; tandis qu’une longue colonne d’eau, tombant seulement de om,o2 à o”, o5 de hauteur, ne donne que des anneaux concentriques réguliers, sans filets rayonnants, sans détails curieux.
- On peut employer, à l’égard des anneaux multiples, directs ou inverses, les autres moyens d’imitation indiqués pour les anneaux simples : soit le soufflé des liquides d’une ou deux couleurs différentes, soit le procédé mécanique des poudres légères; les [effets correspondent toujours, d’une manière satisfaisante, aux résultats électrochimiques. Relativement à ce dernier procédé, si, par exemple, on saupoudre la plaque de verre bien sèche, avec de la poudre de lycopode et qu’on souffle dessus avec un tube vide, on obtient des anneaux directs. Si, au contraire, on met le lycopode dans le tube et qu’on le souffle doucement sur la plaque nue et sèche, on aura de belles étoiles semblables aux anneaux inverses.
- Remarquons que les phénomènes inverses analogues s’observent fréquemment en électricité statique; par exemple, dans les figures géminées de Lichtemberg, relatives à chacune des deux électricités. Ce sont là des formes que l’on peut appeler complémentaires, comme celles dont nous venons de parler; car c’est à l’ensemble des figures partielles, à leur superposition, que la figure totale doit sa forme complète, son aspect remarquable.
- Je ferai observer enfin que les anneaux hydrodynamiques, directs ou inverses, ne sont pas sans analogie avec les réseaux de Kirchhoff, obtenus par réversibilité de la méthode électrochimique; réseau « dont l’un a toutes ses lignes rayonnantes autour de points particuliers, l’autre, au contraire, a toutes ses lignes concentriques autour de ces mêmes points » (2).
- Nous trouvons d’ailleurs très souvent dans les phénomènes physiques, cette espèce de dualité,
- (!) La Lumière Electrique, 19 avril 1884.
- (2) Comptes rendus de l’Académie des sciences, 14 novembre <88i. Note de M. Guébhard.
- de dédoublement, de réversibilité des effets, analogue à celle de l’action et de la réaction mécaniques.
- C. Decharme.
- ESSAIS COMPARATIFS
- DES
- MACHINES GÉNÉRATRICES
- ET DES
- LAMPES A INCANDESCENCE
- A l'Exposition anglaise de 1882 (DISCOURS DE M. GRYLLS ADAMS)
- A l’ouverture des séances de la Société des ingénieurs télégraphistes et électriciens de Londres, le professeur Grylls Adams, a prononcé un discours dans lequel il a résumé d’une façon fort intéressante les études faites sur les machines et lès lampes après l’exposition électrique qui eut lieu au Palais de Cristal en 1882.
- Une commission dont il faisait partie et dont les autres membres, MM. Horace Darwin, Sprague, Spagnoletti, Crompton, etc., offraient de hautes garanties de savoir et de conscience, a procédé à ces essais, qui n’avaient pas encore été publiés. Ils ont porté sur trois points principaux : i° l’effet utile et le rendement des moteurs à gaz ; 20 l’efficacité des diverses machines dynamo-électriques comme transformation et la valeur de leur rendement utile; 3° l’efficacité et le rendement lumineux de diverses lampes à incandescence.
- Nous laisserons de côté le premier point, pour nous attacher plus spécialement aux deux derniers qui nous touchent de plus près.
- Les expériences relatives aux machines consistaient naturellement à mesurer, d’une part, le travail transmis à la machine à l’aide d’un dynamomètre de transmission, de l’autre, à constater la quantité d’énergie électrique développée au moyen d’appareils de mesures convenables.
- Le dynamomètre était formé d’un système de poulies mesurant la différence des tensions des deux brins de la courroie conductrice. A cet effet, suivant un procédé connu, deux poulies solidement liées à un châssis mobile forcent les deux brins de courroie à passer entre elles en leur imposant un angle; l’effort exercé par ce système est mesuré à l’aide d’un levier et d’un contrepoids que l’on règle, de façon à empêcher le châssis à poulies de se déplacer; étant connu l’effort ainsi exercé et avec lui les angles que forment les brins des courroies, on peut déduire la différence des tensions Il n’y a pas lieu d’insister davantage sur ce pro-
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- cédé qui n’est pas nouveau, et que l’on trouvera appliqué sous diverses formes dans les études de notre collaborateur G. Richard.
- Il sera seulement utile de dire que l’on déterminait avec soin la force exigée par les machines tournant à vide et absorbée ainsi en frottements et résistances passives, de façon à pouvoir connaître la quantité de force réellement employée à produire l’électridté.
- Pour la détermination des éléments électriques, on faisait travailler les machines sur des circuits variables disposés comme l’indique la figure i. Sur un bâti de bois AA étaient placés des circuits semblables au nombre de 16, formés de fils de fer, leurs extrémités aboutissaient les unes en un point F, les autres en deux points E et D élec-
- triquement réunis; on pouvait introduire dans le circuit de la machine le nombre nécessaire de ces circuits, les mettant ainsi en dérivation les uns sur les autres.
- Lorsqu’on avait atteint ainsi à peu près la résistance nécessaire, on achevait de régler à l’aide de résistances variables R. Toutes ces résistances connues à l’avance étaient d’ailleurs contrôlées à l’aide d’un pont de Wheatstone, et mesurées à nouveau lorsqu’il y avait lieu de penser que réchauffement dû au passage du courant avait pu les faire varier.
- Deux instruments de mesure différents étaient placés dans le circuit : d’abord, une boussole des tangentes était sur l’un des circuits dérivés AF; elle est figurée en N. Elle donnait donc une fraction connue de l’intensité du courant : ensuite un galvanomètre de Thomson à miroir était mis en relation avec un condensateur inséré en dérivation aux bornes de la machine. Ce dernier appareil donnait donc la différence de potentiel aux bornes.
- On remarquera que, toutes les résistances étant connues, une seule de ces deux indications suffit,
- la connaissance de l’intensité permet de calculer les forces électromotrices, et, réciproquement, la différence des potentiels en deux points déterminés du circuit entraîne la connaissance de l’intensité. On avait donc deux modes de mesure pouvant se contrôler.
- Afin de montrer jusqu’à quel point ils coïncidaient et pour donner une idée de l’exactitude des mesures, M. Grylls Adams cite un relevé fait sur une machine système Burgin.
- Avant de le rapporter, afin d’éviter toute confusion, il faut noter que M. Grylls Adams nomme rendement électrique le rapport de l’énergie totale électrique obtenue à l’énergie mécanique dépensée, déduction faite du travail employé à vaincre les frottements; il nomme proportion disponible le rapport de l’énergie disponible dans le circuit extérieur à l’énergie électrique totale, et enfin, rendement électrique utile le rapport entre l’énergie électrique recueillie dans le circuit extérieur et l’énergie mécanique dépensée; ce dernier rapport est d’ailleurs le produit des deux autres.
- Ces données rappelées, voici les résultats :
- PAR LE CONDENSATEUR
- PAR LE GALVANOMÈTRE DES TANGENTES
- C = 38,064 02,843 _
- !2)4391
- ' ~ 38,064 Résistance totale = 3,4591 Force électroraotrice = C X 3,4481 = i3i,67 Unités de travail en watts = 5,012
- Force électrique =6,7191 Force en chevaux appliquée, après déduction pour frot-
- tement = 7,7018
- Rendement électrique = 0,87241
- Fraction du rendement électrique se manifestant dans le circuit extérieur = 0,705i3
- Rendement électrique utile = o,6i52, ou 6i,52 pour cent.
- C = 38,3o 92,848 38,3o "
- Résistance totale = 3,4441 Force électromotrice
- 2,4241
- = 131,91 Watts =5,o53 Force électrique = 6,7731 Force appliquée en chevaux, après déduction pour le frottement = 7,7018 Rendement électrique = 0,87943
- Fraction dans le circuit extérieur = o,70383 Rendement électrique utile = o,6190 ou 61,90 pour cent.
- On voit que les deux méthodes fournissent des résultats d’une concordance très satisfaisante.
- Ces procédés appliqués à diverses machines ont donné les chiffres consignés dans le tableau de la page 367.
- Les machines étudiées ne sont pas toutes montées de la même façon : la plupart sont simplement en série, c’est-à-dire avec léurs inducteurs dans le circuit général ; mais les machines Edison ont leurs inducteurs en dérivation, ainsi que le montre d’ailleurs leur grande résistance, et la machine Maxim est excitée par une machine séparée : pour cette dernière, il ne serait pas mauvais d’avoir
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 366
- quelques détails sur la façon dont le travail a été mesuré : très probablement on a dû comprendre dans les mesures le travail dépensé sur cette excitatrice.
- Les colonnes les plus intéressantes sont les rendements. D’abord le rendement électrique total qui donne la valeur des machines comme transformateurs de l’énergie nous montre une fois de plus que les bonnes machines dynamo-électriques sont de très bons transformateurs : toutefois parmi celles qui ont été expérimentées, la machine de Brush laisse voir une sérieuse infériorité ; elle rend 0,54 seulement de l’énergie reçue : c’est un résultat extrêmement faible, et assez inattendu.
- Pourtant il s’explique; la machine de Brush a renoncé au précieux avantage de la continuité que les autres machines doivent à leur sectionnement; cela devait certainement être désavantageux, on ne l’ignorait pas, il est bon qu’une expérience directe ait montré la très grande influence de cette disposition mauvaise.
- C’est à elle seule, en effet, que l’on peut rapporter la différence si grande entre la machine Brush et les autres, puisque c’est le seul point vraiment essentiel par lequel elle se sépare du reste des machines.
- La proportion disponible varie moins. De ce côté la machine Brush regagne un peu ; elle arrive troisième, ex œquo avec la machine Weston, dépassée par les deux types de la machine Edison, qui est la première.
- Ces deux types restent également en tête au point de vue du rendement utile, la machine Edison avec armature formée de barres de cuivre dépasse nettement toutes les autres avec un rendement de o,83, la machine Edison avec armature à Hls arrive au second rang, avec un rendement de 0,71 ex æquo avec la machine Weston, la machine/Maxipi, et la machine B Gramme.
- Nous1 savons cependant que ces machines ne sont pas parfaites, le type Edison Hopkinson créé depuis est un perfectionnement réel ; M. Adams nous donne à ce sujet les renseignements suivants :
- Une de ces machines a été expérimentée après les essais au Crystal Palace par M. Sprague. Il a trouvé que 94 pour cent de l’énergie absorbée se manifestaient comme énergie électrique. Une grande machine Edison-Hopkinson à bord de Y Oregon fournit un courant de 0,72 ampères à chacune des S20 lampes A d’Edison et la force électromotrice est de 107 volts de sorte que l’énergie utile atteint 40 000 watts. La résistance des inducteurs est de 17 ohms, et celle de l’armature à chaud de moins que 0,01 ohm, par conséquent l’intensité dans les aimants est d’environ 6 ampères et l’intensité totale dans l’armature de 38o ampères. L’énergie dépen-
- sée par réchauffement des inducteurs est de-^-= 670 watts, dans l’armature elle est de 38o* X 0,01 == 1 444 watts; il n’y a donc qu’une dépense de 6 pour cent pour réchauffement de la machine et 94 pour cent de l’énergie électrique se manifestent comme énergie électrique utile dans le circuit extérieur.
- Ainsi ^ X ,^ou 0,88 de la force absorbée sont transformés en énergie électrique utile. Le rendement de 83 pour cent de la machine Edison a été porté à 88 pour cent (par les améliorations du Dr Hopkinson.
- La supériorité que montrent les machines du Crystal Palace tient jusqu’à un certain point à leur grandeur ; on remarquera en effet qu’elles comptent parmi les plus puissantes (abstraction faite de la machine Brush, qui est évidemment un type défectueux). En ce qui concerne spécialement la machine Edison à barres, l’excellent résultat qu’elle donne a sa raison d’être; une grande machine peut se sectionner beaucoup, ce qui améliore son rendement électrique ; et si de plus on lui demande une force électromotrice très peu élevée, il sera possible de lui donner une résistance intérieure très faible ce qui permettra une proportion disponible très avantageuse.
- On doit ajouter que cette machine doit aussi une part de sa supériorité à ce qu’elle est montée en dérivation. A mesure qu’on avance et que les renseignements s’amassent, diverses conclusions se dégagent peu à peu, et celle-ci en est une ; c’est que le montage en série n’est pas le plus avantageux ; il est généralement inférieur au montage compound ou simplement en dérivation ; il est certainement moins bon que l’excitation séparée lorsqu’on peut la réaliser. Une autre conclusion c’est qu’il faudra spécialiser les machines ; 011 pourra par exemple réaliser pour la galvanoplastie des types à grande dimension, force électromotrice très basse, qui fourniront des rendements utiles extrêmement avantageux ; on atteindrait 0,90 que cela n’aurait rien de surprenant. Les types un peu indécis, à tout faire, comme sont les anciens types dits d’atelier, etc., à tension médiocre, iutensité assez peu élevée, disparaîtront probablement. Enfin, pour les usages mécaniques, 011 verra des types à tension beaucoup plus élevée, dont la proportion disponible sera probablement un peu plus faible, mais qui s’adapteront avec une perfection très grande aux fins spéciales pour lesquelles ils seront construits.
- Il est à regretter que les expériences des savants anglais n’aient pas porté sur un nombre plus grand de types ; l’absence des machines Siemens en particulier est fâcheuse. Tels quels, les renseignements fournis sont fort utiles.
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- P Ci
- Différence de potentiel aux bornes en volts
- Force électromotrice delà
- machine en volts
- vO O O
- CO CO'-•-J CLn
- O O O
- CO CC CO
- o» ç_n -pu oj
- Intensité en ampères
- O O
- to en CO
- vO co c
- O ço O
- O C
- O O
- O O
- O O
- OJ C'
- CO CO CO
- CO to
- p O O
- P O
- O
- O CO
- O O
- O O
- co co CO
- j cn-t*
- C On
- OJ co o
- Vitesse de la dynamo
- Nombre
- tours de l’axe
- Charge à un pied
- Energie électrique en watts
- Electrique-
- ment
- Par les frottements
- Totale
- RENDEMENT
- électrique total
- Proportion d’énergie électrique dans le circuit extérieur
- RENDEMENT électrique utile
- Energie électrique
- en H. P.
- cco
- Electrique-
- ment
- Par les frottements
- Totale
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- SS: "
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- M.le professeur Grylls Adams en ajoute d’autres fort intéressants sur les lampes à incandescence ; ils nous apportent des résultats nouveaux que nous étudierons dans un prochain article.
- (A suivre.) Frank Geraldy.
- LES APPAREILS DE M. LE D‘' F. KOllLRAUSCII
- POUR
- LES MESURES MAGNÉTIQUES
- ET ÉLECTRIQUES
- M. E. Hartmann, de Wurzbourg, a construit une série d’appareils indiqués par M. le Dp F. Kohlrausch pour les mesures magnétiques et électriques, dont les nouvelles dispositions non encore connues en France méritent d’être décrites.
- Nous décrirons d’abord le magnétomètre.
- Le magnétisme de plusieurs métaux, difficile à contrôler, est une source notable d’erreurs dans les mesures magnétiques et électriques. Ainsi, le cuivre du commerce devient magnétique dans le voisinage de forts aimants, parce qu’il contient du fer, si peu que ce soit.
- Le cuivre électrolytique, au contraire, se montre diamagnétique et repousse d’une manière distincte des aiguilles fortement aimantées.
- Si on voulait allier le cuivre avec une quantité convenable de fer ou de nickel, pour qu’il ne soit ni magnétique ni diamagnétique, on éprouverait de grandes difficultés pratiques. Il faut donc éviter dans la construction des appareils sensibles destinés à des mesures absolues, l’emploi des métaux dans le voisinage de l’aiguille aimantée. Pour amortir les oscillations, on peut employer les amortisseürs à ailettes de Toepler. La figure i représente le magnétomètre à miroir d’acier aimanté. Cet instrument est construit complètement en bois, à l’exception de quelques pièces, construites en cuivre, qui sont assez éloignées de l’aiguille. L’amortisseur, qui est relié par un fil de cuivre avec le miroir aimanté, oscille dans un cylindre de verre V divisé en deux compartiments pour augmenter le frottement de l’air. Pour empêcher le verre de s’électriser par des frottements occasionnels et d’agir sur l’ailette comme les quadrants dans l’électromètre de Sir W. Thomson sur l’aiguille, le vase est argenté et muni de quelques fenêtres pour permettre de voir l’ailette.
- Cette dernière est formée par un fil de cuivre contourné en forme de carré et recouvert de papier léger. Le cylindre de verre a une hauteur de 5omm, et un diamètre de 5omm.
- Avec cet amortisseur, le coefficient d’amortisse-
- ment de deux oscillations consécutives est de 2,2 environ.
- Pour les usages ordinaires, on peut ajouter à l’instrument un amortisseur en cuivre, en le plaçant dans la boîte, qui contient le miroir aimanté.
- Cette boîte est de forme cylindrique et fermée par une plaque d’ardoise et une lame de verre poli. Avec ces deux systèmes d’amortissement, le coefficient d’amortissement devient 6 à peu près. La lecture de cet instrument se fait à l’aide d’une lunette placée perpendiculairement au méridien magnétique.
- Si ce mode de lecture présente des difficultés, on peut employer un magnétomètre, dont on peut
- FIG. I
- tourner le miroir dans une position convenable. La figure 2 montre cette forme de magnétomètre. M est le miroir, A l’aiguille aimantée, Vl’amortisseur de Toepler. Comme dans l’autre magnétomètre, il y a un amortisseur en cuivre B B', qui est destiné aux mesures courantes. Grâce à la légèreté des systèmes mobiles, ces instruments sont d’une sensibilité considérable. Ces deux magnétomètres font partie d’un galvanomètre des tangentes.
- Le galvanomètre des tangentes restera sans doute l’instrument qu’on emploiera de préférence pour les mesures absolues de l’intensité du courant. La figure 3 représente l’ensemble de l’appareil. Un anneau tourné en cuivre de 400™“ de diamètre, 4mm d’épaisseur et 8mm de longueur est coupé et ses deux bouts sont d’abord reliés par une pièce d’ivoire. Il est muni de deux lames de cuivre,
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
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- isolées par une lame mince de mica, de i40mm qui amènent le courant. Les laines sont pressées l’une sur l’autre par deux agrafes en ébonite et soutenues par une vis. Pour avoir la constante du galvanomètre, on la calcule en supposant d’abord l’anneau entier, on déduit l’influence des deux lames par la correction
- (alr + \ 1 ) _
- r-i (r +
- l désignant la longeuur des lames et a la distance des deux milieux. Comme la figure 3 le montre,
- FIG. 2
- l’anneau est attaché au support par une tringle de bois sec.
- Pour déterminer son diamètre moyen, on le mesure en plusieurs axes conjugués l’aide d’un cercle ou d’un comparateur. Pour des mesures moins importantes, on peut remplacer le magnéto-mètre par une simple boussole à grand index (fig- 4)-
- Quand il s’agit de mesurer des courants très faibles, M. Kohlrausch emploie son galvanomètre à amortissement variable.
- M. Kohlrausch s’était proposé de construire un galvanomètre de petites dimensions, léger, portatif et facile à monter, dont l’amortissement fût variable. A cela s’ajoutaient encore ces conditions, que la bobine ne fût pas percée, que le coefficient de torsion ne fût pas trop grand, et qu’on pût employer l’appareil dans de vastes limites pour me-
- surer des courants faible^ et comme galvanomètre différentiel.
- Nous croyons que M. Kohlrausch a bien réussi à satisfaire à ces conditions. La figure 5 donne
- FIG. 3
- une vue générale et une section de cet instrument.
- L’aiguille, un miroir aimanté c’e i8mm de diamè-
- FIG. 4
- tre, est suspendue dans une bobine elliptique, afin que le cocon de suspension ne soit pas trop court. Les diamètres intérieurs de l’ellipse sont de 3o et 6omm. La longueur de la bobine est de 3omm. Le cocon de suspension, ayant une longueur
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 37<?
- de 2omm, Je coefficient de torsion ne s’élève qu’à
- 0,001.
- L’amortisseur est fait de cuivre, électrolytique et peut être glissé dans la bobine jusqu’à un butoir, si on veut avoir le maximum d’amortissement. Dans cette position, le miroir d’acier est entouré
- FIG, 5
- par l’amortisseur comme le montre la figure 5 bis.
- Une petite rainure est pratiquée dans l’amortisseur pour le fil de suspension. Si on veut diminuer l’amortissement, il suffit de reculer un peu l’amortisseur. Il y a deux paires d’enroulements sur le galvanomètre dont les degrés de sensibilité sont dans la proportion de 1 : 10. On a d’abord les quatre degrés de sensibilité x. 2. 10. 20. Les
- Flo. 5 bis
- résistances des enroulements sont o,5 e.. 3o ohms.
- Avec l’enroulement de fil fin un courant de 10—7 ampères donne encore une déviation visible. Un aimant directeur suspendu à un petit trépied en bois sert à faire varier les sensibilités et les azimuts d’observation. Le coefficient d’amortis-
- sement est environ de 3, si on abandonne l’aimant directeur. Mais, on peut arriver à un état d’apé-
- FIG. 6
- riodicité après avoir triplé la durée d’une oscillation en employant l’aimant directeur pour diminuer
- fig. 6 bis
- le champ magnétique dans lequel se trouve l’ai guille aimantée.
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- Pour les courants alternatifs, M. Kohlrausch a construit un électrodynamomètre unifilaire.
- L’application des électrodynamomètres de Weber devient de plus en plus fréquente. Si on veut donner une sensibilité notable à l’instrument, on est forcé d’employer des fils de suspension très longs, car on ne peut pas diminuer la distance des deux fils à volonté, sans que l’orientation de la bobine suspendue devienne incertaine. Alors le seul moyen de faire un électrodynamomètre transportable d’une grande sensibilité consiste à employer la suspension unifilaire.
- Un point délicat est relatif à la deuxième arrivée du courant. On pourrait employer un fil tendu d’une longueur assez grande. Mais on rendrait l’instrument peu commode.
- Cependant si on emploie l’instrument seulement pour des courants alternatifs, on peut appliquer comme seconde arrivée une électrode plongeant dans un liquide conducteur, qui peut en même temps servir comme amortisseur des oscillations.
- C’est de cette manière que M. Kohlrausch a construit son électrodynamomètre unifilaire.
- Ladite électrode est entourée d’une seconde lame dans un verre rempli d’acide sulfurique à 20 pour cent.
- Le verre qui le contient est suspendu par un système à baïonnette à un trépied en métal qui est en contact avec l’électrode fixe. L’électrode mobile est attachée par un fil de platine à un autre fil plus fort fixé à la bobine mobile. Pour éviter l’influence perturbatrice de la ténacité de la surface du liquide, il faut que l’électrode soit plongée tout à fait. La bobine mobile consiste en un petit cadre d’ivoire enroulé avec du fil de 0,1mm diamètre. La figure 6 bis montre assez clairement cette bobine avec le miroir de lecture et l’électrode amortissante.
- Le fil de suspension est en laiton et d’un diamètre de o,o5 à 0,1mm. Il est porté par un tube de verre à micromètre construit à la manière ordinaire.
- Le cadre de la bobine extérieur fixe est construit dans ses parties latérales en bois, et le tube de laiton, sur lequel est enroulé le fil, est fendu pour éviter l’induction.
- La valeur de la résistance totale des deux bobines est de 3o ohms environ. Un courant de 0,001 ampère donne une déviation de 3oomm, la distance entre l’échelle et le miroir étant 2m. Le coefficient d’amortissement est de i,5; du reste on peut l’augmenter en employant des électrodes plus grandes ou disposées en croix.
- (A suivre.) Fr. Uppenborn.
- SUR UN MODE NOUVEAU
- DE
- PRODUCTION DE L’ÉLECTRICITÉ'
- Le problème de l’éclairage des maisons privées par la lumière électrique étant posé, chacun en cherche dans des voies différentes la solution vraiment pratique qui puisse pour tous être acceptée. Les uns, envisageant de haut la question, et s’inspirant avec raison du mode de distribution du gaz et de l’eau dans les appartements, travaillent à la création de stations centrales et à l’établissement de canalisations électriques rayonnant en tous sens; les autres, moins hardis et rebutés par les difficultés qu’on rencontre nécessairement dans cette voie, dirigent leurs recherches ailleurs et pensent trouver dans la pile le mode le plus acceptable de production d’électricité. De ces deux solutions, la seconde, pour nous, ne nous semble pas, on le sait, la meilleure.
- Les piles actuellement en usage ne conviennent véritablement qu’aux expériences de laboratoire; les perfectionnements qu’on leur peut apporter diminueront sans doute le nombre de leurs inconvénients, mais ne pourront guère, à notre avis, en rendre l’emploi général. Cependant si nous raisonnons sur des hypothèses et si nous voulons escompter l'avenir, nous admettons volontiers que la découverte de réactions chimiques nouvelles ou de produits de régénération facile peut rendre à l’éclairage électrique privé de très grands et très nombreux services, en répondant aux exigences de bien des cas particuliers.
- Pour ces raisons, nous ne cesserons jamais dé nous faire l’écho de toutes les idées nouvelles, nous les signalerons toujours, nous réservant, cela va sans dire, d’en faire l’éloge ou la critique, s’il y a lieu. Dans le domaine de la spéculation tout est en effet possible; les équations mathématiques comme les formules chimiques, quelle qu’en soit la rigueur, ne sont pas sans être d’une certaine élasticité; le calcul aussi serré que possible ne peut pas toujours tenir compte de tous les éléments, et là où la théorie est affirmative, la pratique vient quelquefois dire non. L’expérience en tous cas a toujours le dernier mot; avant elle il faut se garder de conclure d’une manière ' définitive, en dépit de raisons qu’on puisse avoir pour pencher dans un sens ou dans l’autre ; et comme, dans le cas qui nous occupe aujourd’hui, nous n’avons qu’une idée, assez originale, il est vrai, mais une idée qui derrière elle n’a aucune consécration expérimentale, nous avons dû faire nos réserves avant de la présenter à nos lecteurs.
- Comme nous le disions plus haut, c’est d’un nouveau mode de production de l’électricité qu’il
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- s’agit ; mode convenant à toutes les classes de la société ; pouvant être sans de grands frais installé dans les habitations les plus somptueuses comme les plus modestes, et permettant enfin à chaque particulier de se procurer directement le courant nécessaire pour les besoins de l’éclairage, de la force motrice, etc. Cette pile, car c'est d’une pile dont nous voulons parler, pourrait bien, il est vrai, ne pas être toujours d’une installation très commode ; sa surveillance ne pourrait sans doute pas se faire sans quelque désagrément ; mais en tout cas l’essai peut en être tenté sans qu’il en coûte bien cher, car son principe enfin est l’utilisation des matières que renferment les fosses d’aisance.
- Dans les fosses d’aisance, en effet, on rencontre un grand nombre de produits; les eaux vannes sont, on le sait, fort riches en sels des plus divers et à priori il n’y a pas lieu d’être étonné que l’électricité y puisse aussi trouver sa source. En tous cas, et je n’ai pas à l’apprendre, l’hydrogène sulfuré, tant à l’état gazeux qu’à l’état de dissolution, y domine, et loin d’en tirer aucun produit utile, on est au contraire amené à prendre contre
- lui les plus grandes précautions, car moins de ~
- suffit à rendre l’air irrespirable.
- En revanche, comme réactif il est de la plus grande importance, très peu stable, il se décompose en présence d’un grand nombre de corps pour se recombiner suivant les conditions dans lesquelles on le fait agir; et c’est une de ses réactions les plus connues qui a conduit M. Brémond à penser que sa présence dans les fosses d’aisance pouvait servir à la génération d’un courant électrique.
- En présence du fer, l’acide sulfhydrique se décompose, en effet, donnant lieu à la réaction sui-* vante :
- 2 Fe + 3 H S = Fe2 S3 + 3II.
- L’hydrogène libre se dégage; mais si on le met en présence d’un corps oxydant,-' tè1 que le sesquioxyde de fer par exemple, il se combine immédiatement avec l’oxygène de l’oxyde suivant cette deuxième loi :
- 3 H + Fe2 03 = 2 Fe + 2 HO.
- Il résulte immédiatement de là que, si l’on dispose les choses de manière à ce que ces deux réactions se produisent pour ainsi dire simultanément, un courant électrique doit prendre naissance.
- Pour recueillir ce courant, voici comment M. Brémond dispose alors sa pile. Dans un vase poreux, de forme quelconque, il dispose un cylindre de charbon qu’il entoure d’un mélange intime de sesquioxyde de fer et de charbon réduit en poussière ; il place le tout dans une sorte d’enveloppe en fil de fer et les prises de courant étant faites d’un côté au
- charbon intérieur et de l’autre à l’armature de fer extérieure, il plonge son élément ainsi constitué dans la fosse d’aisance. Evidemment si l’on ferme le circuit, la théorie indique qu’il doit y avoir production d’électricité. Cela étant, on peut grouper en tension ou en quantité un nombre très grand d’éléments constitués comme nous venons de le dire, de manière à obtenir un courant capable d’alimenter directement des lampes, ou tout au moins de charger des accumulateurs. L’idée, on le voit, est fort originale et tentante, à cause même de sa simplicité. Le vase poreux d’ailleurs, qu pourrait être un ennui, par suite de sa fragilité, n’est pas nécessaire. On peut en effet enduire directement le charbon central d’un aggloméré dè sesquioxyde, qu’une enveloppe de fer viendrait entourer après. Le fer lui-même n’est pas absolument indispensable, le zinc se comporterait de la même manière, et pourrait, le cas échéant, lui être substitué, en ayant soin cependant d’augmenter pour un même courant le nombre d’éléments; car la réaction serait moins vive avec le zinc. Enfin, le sesquioxyde de fer peut être remplacé également par un oxydant quelconque ; mais comme il est de de ceux dont le prix est le moins élevé, nous ne voyons guère que le peroxyde de manganèse qui puisse, à sa place, être pratiquement employé. Telle est l’idée, idée ingénieuse, originàle, reposant sur une base assez sérieuse, mais n’étant en somme qu'une idée. Nous n’avons eu encore aucune communication d’expérience relative à ce sujet, et n’ayant aucune donnée réelle sur le courant qui, dans les conditions susmentionnées, peut prendre naissance',‘ les* objections que nous avons à Ç^ire 'Cçypme les avantages que nous y voyons, rib^Sêtèvent aussi que de la théorie.
- . " La réaction qui fait le point de départ du raisonnement de l’auteur, ne f>éut évidemment pas ne pas se faire. Le fer ét l’acide sulfhydrique se comporteront toujours'ainsi, lorsqu’on les mettra en présënce; l’hydrôgène naissant viendra toujours devant un corps oxydant prendre l’oxygène dans des proportions définies ; mais si les réactions doivent s’opérer ainsi dans un laboratoire, n’y a-t-il pas lieu de se demander quel trouble y pourrait apporter la présence d’une foule de matières étrangères, dont les actions diverses viendront s’ajouter ou se détruire?
- L’hydrogène sulfuré n’agira pas seulement sur le fer; mais il se combinera également avec le sesquioxyde pour donner de l’eau, du protoxyde et du soufre,
- Fe2 03 + H S = HO + S + 2 Fe O,
- et l’hydrogène naissant de la première décomposition pourrait bien assez rapidement ne plus trouver l’oxygène nécessaire pour la formation de l’eau. S’il en était de même, le courant électrique ainsi
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- produit pourrait être d’une durée éphémère, et la solution du problème pourrait bien encore être à chercher. Bien entendu, nous ne nous prononçons pas; l’expérience est à faire, et certes, nous ne resterions pas indifférents à sa réussite. Quelle source inépuisable d’électricité n’aurions-nous pas, en effet, et à quel bas prix de revient pourrions-nous nous procurer l’électricité nécessaire à nos besoins! Que les installations seraient faciles alors ! Plus de machines coûteuses, plus d’accidents à craindre, plus de personnel, plus d’outillage encombrant, et enfin que d’ennuis évités désormais ! La décomposition de l’hydrogène sulfuré serait non seulement utilisée, comme agent de lumière, de force même, mais encore les inconvénients que sa présence entraîne, disparaîtraient par l’action de la pile qui, en dehors de son rôle de pile proprement dit, constituerait encore un système désinfectant.
- Malheureusement, pour les raisons que nous avons dites, nous ne croyons guère à la réalisation d’un tel projet. En admettant même que l’expérience donne exactement ce que la théorie annonce, que les réactions multiples auxquelles donnerait lieu l’introduction de la pile de M. Bré-mond dans une fosse d’aisance, au lieu de nuire à la production du courant, concourraient encore à sa formation, il resterait certaines difficultés pratiques à vaincre pour arriver à généraliser l’emploi du système.
- D’abord, toute fosse, quelque capacité qu’elle ait, ayant besoin d’être vidée à des époques plus ou moins rapprochées, la source d’électricité serait par cela même forcément intermittente. En outre, sans parler du fer, qui pourrait être assez vite rongé, et ne pourrait dans chaque élément accumuler une quantité de sesquioxyde assez considérable pour qu’il n’y ait pas de temps en temps obligation de le remplacer..., n’insistons pas, la manœuvre serait assez délicate, pour celui qui consentirait à s’en charger.
- En pareil cas, on pourrait, il est vrai, sacrifier l’ancienne batterie, et, vu les frais peu élevés, en reconstruire une deuxième, ce qui serait certes préférable, mais en revanche, on risquerait d’accumuler dans la fosse des débris assez volumineux, qui finiraient bientôt par la remplir. Malgré cela, l’idée en elle-même est bonne, la recherche de sources d’électricité dans les produits répandus autour de nous, ou pouvant être livrés à de bas prix au consommateur peut conduire à des découvertes de la plus grande importance ; mais comme nous le disions en commençant, il faut, le projet conçu, laisser parler l’expérience, se garder de conclure avant elle : et c’est pour notre part ce que nous faisons ici.
- P. Clemenceau.
- L’ÉCLAIRAGE* ÉLECTRIQUE
- DES TRAINS
- La question de l’éclairage électrique des trains a été l’objet, dans ce journal, de plusieurs études et de nombreuses notes (*); l’objet du présent travail n’est pas d’exposer et de discuter l’ensemble de cette importante question, les enseignements de la pratique font encore défaut pour que l’on puisse tenter utilement une telle entreprise. Je me suis seulement proposé de décrire quelques combinaisons inédites ou peu connues et qui m’ont paru présenter, soit par leur ensemble, soit en plusieurs détails, des particularités intéressantes.
- Je me suis spécialement attaché à la description des mécanismes proposés pour transmettre le mouvement des essieux du fourgon à la dynamo, pour régler et diriger le courant indépendamment de la vitesse et du sens de la marche du train.
- LES TRANSMISSIONS
- La solution la plus naturelle du problème de la mise en mouvement des dynamos destinées à l’éclairage des trains paraît être de les commander directement, par une machine à vapeur spéciale installée sur la locomotive. Il existe, comme le savent nos lecteurs (a), un grand nombre de moteurs satisfaisant aux conditions de simplicité, de grande vitesse et de facilité d’installation nécessaires à cet emploi particulier. Rien ne serait d’ailleurs plus facile de régler ia marche de ces machines en fonction du courant des lampes ou des accumulateurs, par l’adaptation d’un mécanisme analogue à ceux que nous avons décrits dans le numéro du 20 mai dernier. Cette solution, qui n’a guère d’inconvénient qûe celui d’encombrer un peu la locomotive, présente les avantages d’une grande simplicité et d’une indépendance absolue de la marche du train. Il est probable qu’on s’y tiendra du jour où l’on se proposera d’appliquer sur une grande échelle l’électricité à l’éclairage des trains.
- Pour le moment, la solution de beaucoup la préférée consiste à commander la dynamo par l’essieu du fourgon où elle. se trouve enfermée avec ses accumulateurs, mieux à l’abri que sur la locomotive, et sous la surveillance spéciale d’un agent qui n’a guère autre chose à faire.
- (<) Systèmes de Sedlaczek et Wikulill (numéros des 22 avril 1882, p. 372, et Ier septembre i883,p. 12); Schuckert (20 octobre i883, p. 243); de Calo (3 novembre i883, p. 296 ; 3 mai 1884, p. i85); Massey (5 avril 1884, p. 29; 29 mars, p. 574); Stroudley et Hougton (9 février 1884, p. 266).
- (2) Lumière Electrique des 5, 12 et 19 avril 1884.
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- Les conditions que doivent remplir les transmissions de ce genre sont nombreuses ; elles doivent, si l’on ne veut employer ni commutateurs ni régu-
- lateurs spéciaux du courant, pouvoir imprimer à la dynamo une rotation uniforme et toujours de même sens, que le train avance ou recule et fonc-
- tionner indépendamment des déplacements de l’es- faire à ces conditions par l’emploi de courroies sieu par rapport au fourgon. On parvient à satis- attaquant les dynamos par des mécanismes inver-
- FIG. 7. — TOMMASI.— I«r TYPE, ENSEMBLE
- seurs, comme dans le dispositif de Rogers, ou indirectement, par des embrayages à friction ou magnétiques, comme dans les appareils de Tom-masi, cessant de fonctionner quand le train recule,
- FIG. 8, Q ET IO. —TOMMASI.— 1er TYPE, DETAIL DE l’eMBRAYAGE
- soit automatiquement, soit à la volonté du garde-train ou du mécanicien, comme dans l’appareil de Starr. M. Stroudly a essayé la transmission presque directe par un galet intermédiaire appuyé sur
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- le bandage de l’une des roues du fourgon (*). M. Achard a fait porter l’axe même de la dynamo sur l’essieu (2), mais pour un objet tout différent, l’actionnement des freins. Ces solutions paraissent inférieures, pour la commande de dynamos devant marcher longtemps sans interruptions, aux transmissions par courroies ou par cordes convenablement guidées et bien abritées.
- Les engrenages, bientôt rongés par la poussière, ne semblent guère à recommander, bien qu’ils se prêtent facilement à des solutions ciné-matiques. telles que celles de Rogers, que nous allons décrire, et de Boothby (3), combinaisons ingénieuses sans doute, mais que l’on peut remplacer avantageusement, comme nous le verrons, par des dispositifs électriques.
- Nous ne faisorts que. rappeler la solution adoptée par M. Massey (*), qui consiste à installer dans le fourgon un générateur spécial avec moteur attelé directement sur la dynamo : l’emploi de ce générateur exige un mécanicien, encombre le fourgon, coûte cher, amène des dangers d’incendie, aggraverait les accidents en cas de rencontre ou de déraillement.
- John Banting Rogers ( 1881 ). — Le système de transmission proposé par M. J.-B. Rogers permet de régler à la main la vitesse de la dynamo.
- Le mouvement de l’essieu, transmis au cône G par une courroie à tendeurs U W ST (fig. iet 2) permettant de suivre les jeux des ressorts, est commu-
- TO.MMASI. — 2e TYPE
- niqué à la dynamo N par un second cône I, antiparallèle au premier.
- La vitesse de la dynamo se règle en faisant glisser la courroie H, qui relie les deux cônes, par la vis Q, dont l’écrou O saisit la courroie, et que l’on manœuvre à la main au moyen de la manivelle R, en suivant les indications d’un indicateur de vitesse.
- Il serait d’ailleurs facile de remplacer l’action de la main par celle d’un régulateur automatique.
- Les figures 3, 4, 5 et 6 représentent le mécanisme très simple imaginé par Rogers pour rendre le sens de la rotation de la dynamo indépendant du sens de la marche du train.
- (*) Revue générale des ckemins de fer, mars 1882, p. 229.
- (2) Lumière Electrique, 3i mars i883, p. 389.
- (3) Lumière Electrique du 26 avril 1884, p, 149.
- A cet effet, la poulie E, qui reçoit la courroie motrice, est folle sur l’axe P' du cône G. Quand le train marche en avant, elle tourne dans le sens de la flèche, de gauche à droite (fig. 4), entraînant par sa denture intérieure c les doigts b d’un manchon à cliquet calé sur F. Lorsque le train marche en arrière, la poulie E cesse d’entraîner directement l’arbre F; Elle l’entraîne indirectement, par la roue F à cliquet bc, semblable au sien (fig. 3), mais animée, par les pignons d e, d’une rotation de sens contraire à celle de E, c’est- à-dire, de même sens que précédemment.
- On retrouve les éléments dé ce mécanisme à la droite de la figure 2.
- Tommasi(i882). — M. Tommasi, directeur delà
- (O Lumière Electrique du 5 avril 1884, p. 20.
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- Société universelle d’Electricité, a proposé un grand nombre de transmissions.
- Dans le système représenté par les figures 7 à 10, l’essieu A commande la courroie I des dynamos par deux roues de friction, F et G, appuyés par des ressorts; G se trouvant, de plus, attiré sur F par une bobine N, aimantée par les dynamos, et dont l’attraction augmente avec leur résistance.
- Quand le train recule vers la gauche, l’adhérence
- FIG. 14 ET 15. — TOM.M.ASI
- de F sur G l’entraîne, fait pivoter le bâti B autour de A, entre les limites fixées par les taquets t, et relâche ainsi la courroie I suffisamment pour cesser d’actionner les dynamos. Le circuit est alors alimenté, comme nous le verrons, par des accumulateurs.
- Dans le système représenté par les fig. 11 et 12, l’essieu A transmet le mouvement à la courroie des dynamos I par le train CD GH, à tendeur L, suspendu au plafond du fourgon par le joint universel POM, et relié, par les barres E, à des boites à graisse F, montées sur l’essieu A. La courroie I est tendue par un ressort Q. Le fonctionnement du système est ainsi rendu indépendant des jeux de l’essieu.
- Il en est de même avec le mécanisme représenté parla figure i3, à friction comme celui des figures 10 et 11. L’adhérence des galets c et d y est réglée par la tension que la vis S imprime au ressort g. /lorsqu’on lâche g, le ressort t repousse le pen-
- FIG. l6.
- E. STARR
- dule f, écarte le galet d de c. La tension de la courroie I est réglée par la vis p.
- L’arrêt de la dynamo lors du recul du train peut d’ailleurs s’obtenir très simplement à l’àide d’un mécanisme à cliquet. C’est ainsi que, dans la disposition de M.Tommasi, représentée par les figures 14 et i5, la poulie B de la dynamo attaque son arbre par un manchon A, calé sur cet arbre, et qui n’entre en prise avec le cliquet de B que
- si cette poulie tourne dans le sens indiqué par là figure 14.
- Eli Starr (1882). — La solution proposée par M. Eli Starr, de Philadelphie, utilise, pour embrayer à volonté le mécanisme à moteur de la dynamo, la puissance de l’air comprimé employé pour le fonctionnement des freins continus. Le galet H (fig. 16), qui transmet le mouvement de l’essieu F au galet G, calé sur l’arbre de la dynamo, est, à cet effet, relié à la tige d'un piston mobile dans un cylindre qui peut, à la volonté du mécanicien, recevoir par M l’air comprimé dans la conduite du frein. Lorsqu’on ouvre M, la pression de cet air sur le piston de L applique H sur F et G» la dynamo se met en marche. Il suffit d’ouvrir M pour fermer la conduite du frein et laisser l’air
- FIG. 1/. — PREECE ET JAMES
- comprimé s’échapper du cylindre L, dont le piston est ramené par un ressort.
- La chappe de H, soutenue par des lames de ressort, est articulée à la tige de L par un tourillon h, qui lui permet de suivre les déplacements verticaux de l’essieu F.
- En même temps qu’a lieu l’arrêt de la dynamo, par le recul de H, un support isolé rompt, par les contacts R et R', le circuit O des accumulateurs P à la dynamo G.
- W.-H. Preece et J. James (1882). — Il convient enfin de signaler, en raison de la notoriété de ses auteurs, la solution proposée par MM. Preece et Jabez James, et qui consiste à mouvoir la dynamo O (fig. 17) à l’aide d’un moteur Brotherhood N, actionné par de l’air comprimé accumulé, dans des réservoirs H, au moyen de pompes G commandées par les excentriques E dont le manchon est relié par un embrayage C à l’essieu du fourgon (*).
- f1) Voir La Lumière Electrique du 5 avril 1884, p. 3o.
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- Autant vaudrait peut-être ajouter, dans les trains munis de freins à air comprimé, un réservoir et une pompe supplémentaires, installés sur la locomotive. On peut, en effet, presque affirmer qu’aucun mécanisme ne saurait fonctionner longtemps dans le tourbillon de poussière qui enveloppe un essieu de fourgon.
- (A suivre.) Gustave Richard.
- PHOTOGRAPHIE A LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE au Moyen de
- LA LAMPE-SOLEIL
- Dès que l’éclairage au moyen de l’électricité est devenu suffisamment pratique, on a songé à l’utiliser pour la photographie. Les nouveaux procédés semblaient présenter en effet les avantages les plus sérieux sur la lumière solaire qui dépend des manifestations atmosphériques et est bien souvent insuffisante, dans nos régions, pendant un bon tiers de l’année.
- Les systèmes de foyers électriques qui ont fonctionné, au début, sur la voie publique et ont par suite été plus connus, sont ceux qui ont été employés les premiers; aussi la bougie Jablochkoff a-t-elle servi, en France, à établir les installations photographiques qui tentaient un progrès dans la voie nouvelle. Tout le monde se rappelle le petit atelier aménagé par M. Liebert, dans l’un des salons du premier étage au Palais de l’Industrie, pendant l'Exposition internationale de 1881 ; les appareils servant à contenir le foyer électrique formé par une bougie et à projeter la lumière étaient encore bien primitifs et d’une manœuvre assez compliquée ; le vaste réflecteur parabolique en cuivre était destiné à concentrer les rayons lumineux sur une surface restreinte pour apporter une intensité lumineuse suffisante aux parties du sujet à reproduire, aussi ne pouvait-on réussir que des portraits en buste et encore les ombres et les lumières étaient-elles d’une violence extrême et, à cause de la qualité même de l’éclairage par la bougie qui émet des rayons violets, les chairs présentaient des reflets livides, reflets dont la coloration et l’intensité variaient du reste suivant les caprices de ce foyer si peu stable.
- La lampe-soleil qui possède toutes les qualités de coloration et de fixité des foyers à incandescence et en même temps une intensité de lumière aussi considérable que celle émise par les procédés à arc, devait se prêter admirablement à une installation photographique. Mais en attendant que le transport à distance et la distribution de l’électricité soient entrés dans le domaine industriel,
- ce qui ne tardera pas maintenant, les aménagements d’un atelier vraiment pratique pour utiliser l’invention de M. Clerc nécessitaient des dépenses trop considérables et c’est presque le hasard qui a permis de disposer l’installation dont nous nous occupons aujourd’hui.
- A côté de l’usine de la lampe-soleil, avenue de Wagram, se trouve la photographie de M. Bos-cher, il a donc été facile d’agencer quelques mètres de câbles qui amènent le courant aux lampes disposées pour les opérations du photographe : toute la journée la machine à vapeur fonctionne à l’usine et, le soir, il suffit que le mécanicien prévenu continue son travail pour qu’une belle lumière, habilement disposée par MM. les ingénieurs Maquaire et Street, permette de réaliser, comme en plein jour, les épreuves les plus variées.
- La lampe-soleil est bien connue du public, qui a pu, à diverses reprises, en apprécier toutes les qualités au moment des expériences à l’hôtel Continental, au passage Jouffroy, dans la salle des tableaux à l’Exposition d’électricité, enfin au grand foyer de l’Opéra. Aujourd’hui la lampe et les machines sont bien supérieures à ce qu’elles étaient au début, et il est vraiment étrange que cette lumière ne soit pas plus répandue à Paris où elle donnerait des résultats autrement satisfaisants que toutes celles qui éclairent aujourd’hui les grands centres industriels et commerciaux ou les théâtres et lieux de plaisir.
- L’Angleterre, qui a commencé après Paris des applications d’éclairage électrique, ne les a pas abandonnées comme nous ; les nouveaux procédés fonctionnent un peu partout à Londres et dans une foule de villes; la lampe-soleil en particulier donne d’excellents résultats à South Kensington, où après un essai de six mois, avec quarante foyers, l’administration a permis d’éclairer les diverses parties du musée aux conditions du premier contrat pour quarante lampes, c’est-à-dire au prix du gaz remplacé ; actuellement chaque lampe remplace 58 becs de gaz de i io litres, mais on n’allume que trois jours par semaine et jusqu’à dix heures du soir seulement. Le bénéfice réalisé dans cette installation est déjà très convenable, et il serait considérable s’il s’agissait d’éclairer un théâtre où la lumière est nécessaire jusqu’à minuit, et si on payait, comme à Paris, le gaz trente centimes le mètre cube.
- En attendant des éclairages plus importants, nous publions aujourd’hui la petite installation de photographie dont le dessin ci-contre indique les principaux détails. Il y a chez M. Boscher quatre lampes-soleil disposées de la façon suivante : la première est suspendue au milieu de l’atelier de pose, au-dessous d’un vélum blanc, la surface éclairante recouverte d’un globe très peu dépoli, est dirigée vers ce vélum qui réfléchit la lumière; cette
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- ATELIER DE PHOTOGRAPHIE ÉCLAIRÉ PAR LA LAMPE SOLEIL
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- lampe suspendue à un câble longitudinal peut glisser au moyen d’une poulie et s’écarter ou se rapprocher à volonté du sujet à photographier, de façon à bien éclairer la partie supérieure; deux châssis jumeaux montés sur des roulettes portent trois autres lampes à globes opalescents, que l’on peut placer latéralement pour envoyer la lumière vers le milieu du corps et la partie du plancher sur laquelle reposent les pieds du sujet ou des personnes formant un, groupe. Pour que les rayons n’arrivent pas trop directement, ce qui donnerait des blancs violents et des ombres portées sans transparence, un grand écran en étoffe légère blanche sur lequel on peut encore placer des gazes roses ou'autres, est interposé entre les foyers et le modèle, un autre écran opaque est placé à côté de l’objectif pendant l’opération pour empêcher les rayons lumineux devenir frapper trop directement la plaque au gélatino-bromure. Tous les murs de la pièce sont du reste d’une teinte très claire, et l’on obtient par les dispositions que nous venons d’indiquer, une lumière diffuse dont on peut très facilement faire varier l’intensité sur les points déterminés ; le temps de pose nécessaire pour obtenir de bons résultats, n’est guère plus long qu’avec la clarté du jour, et les épreuves des cartes-album en pied que nous avons examinées avenue de Wagram, démontrent que dorénavant les amateurs de belles photographies n’auront plus à compter avec les caprices de la lumière solaire.
- C.-C. Soulages.
- CHRONIQUE DE L’ÉTRANGER
- Correspondances spéciales
- Italie
- EXPOSITION INTERNATIONALE D’ÉLECTRICITÉ DE TURIN
- L’orage de la nuit du 3o au 3i mai a manqué de faire dérailler le train rapide où je me trouvais, dans le voisinage de Plombières. Des quartiers de rochers étant tombés sur la voie, il a fallu changer trois voitures à Dijon. Grâce au télégraphe électrique, on a pu prévenir le train n° 7 qui marchait derrière nous, et qui n’en aurait peut-être point été quitte à si bon marché si les signaux des cantonniers n’avaient modéré sa vitesse. Mais le même orage qui a éclaté dans le massif alpestre, et qui s’est fait sentir dans toute la Haute-Italie, devait nous faire éprouver un retard beaucoup plus grave après Saint-Jean-de-Maurienne. Un des nombreux torrents qui se jettent dans l’Arc étant sorti de son lit, a surpris le train qui nous précédait au moment où il sortait d’un tunnel, et a entraîné une telle
- masse de débris et de boue que la locomotive et les wagons qu’elle remorquait ont été enfouis dans la boue. Les voyageurs ont été obligés de rebrous; ser chemin, fort heureux de ne pas avoir éprouvé le sort de Pharaon dans la mer Rouge, et la voie a été complètement coupée. Il faudra avant que les choses ne soient remises dans leur premier état, subir en cet endroit un transbordement qui allongera de plusieurs heures le trajet de Paris à Turin, tant pouf les voyageurs que pour les correspondances. C’est ce qui vous expliquera le retard que ma lettre éprouvera peut-être avant de vous être remise. Mais, par compensation, il me sera peut-être permis de faire remarquer que de pareils accidents seraient beaucoup moins fréquents et beaucoup moins graves si les torrents des Alpes étaient mieux régularisés, comme ils le seront certainement lorsque l’électricité sera employée pour transporter à distance la force énorme que produisent leurs eaux furibondes et qui, jusqu’à présent, ne donnent lieu qu’à des effets destructeurs.
- L’administration de l’Exposition universelle d’électricité a tellement compris cette vérité, qu’elle a ajouté une somme de 5 000 fr. aux 10000 votés par le gouvernement pour un prix en faveur du meilleur système de transport à distance. Mais personne ne s‘est encore présenté jusqu’ici, parce que chacun sait qu’il n’y a qu’en France que l’on fait des expériences sérieuses, et il n’y a pas d’électricien qui soit en mesure de lutter avec les résultats déjà obtenus par M. Marcel Deprez, et avec ce que promettent les travaux du chemin de fer du Nord. Mais on ne saurait traverser ces plaines de la Haute-Italie sans se dire qu’elles semblent devoir être les premières appelées à bénéficier de cette grande invention. Car chacun des fleuves et des torrents qui l’arrosent peut devenir une source inépuisable de force motrice.
- A Turin, l’orage a amené le 3o, et surtout le 3i, des pluies d’une telle abondance que la seconde représentation de l’éclairage élécirique n’a point eu lieu samedi soir. J’ai donc été obligé de me borner à visiter les deux éclairages électriques qui ont été organisés dans la ville. Le premier l’a été par la maison Siemens, de Berlin, autour de la gare et de la statue Mazzimo d’Azeglio, et le second au théâtre Royal. Celui-ci est formé à l’aide d’environ 3oo lampes Edison de la Compagnie de Milan, et l’autre d’une trentaine de lampes à arc. Tous deux sont très réussis, très réguliers, et fort splendides. Je n’ai pu constater aucune irrégularité, ni dans la marche des régulateurs, ni dans l’intensité des lampes d’incandescence qui étaient fort nombreuses. Je peux estimer à 3 ou 400 le nombre de ces dernières, qui étaient très fortes, et donnaient chacune une quantité de lumière que j’évaluerai à un
- bec j de la Compagnie parisienne.
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- L’effet de la lumière électrique était très remarquable, et aidait beaucoup à électriser l’assistance qui était fort nombreuse. Si on en excepte la loge royale et la portion de la plateria (parterre), où la majeure partie des spectateurs se tiennent debout, et qui peut par conséquent contenir un nombre presque illimité de spectateurs, la salle était comble. Elle ne contient pas moins de 2 400 places.
- Ce n’est pas se hasarder beaucoup que de dire que l’exemple de Torino sera contagieux et que bientôt toute salle d’opéra sera éclairée dans ce pays, comme l’est la belle salle que je viens de voir, et celle de la Scala, de Milan, dont La Lumière Electrique a donné la description trop complète pour que l’on doive y revenir.
- Ce matin, j’ai visité pour la première fois l’Exposition d’électricité qui se trouve un peu loin de l’entrée générale. Il faut, pour la trouver, faire en-viôn 5oo mètres. Mais tous les omnibus qui amènent les visiteurs passant devant la porte de l’électricité, il n’y a point à se plaindre de cette disposition. Elle était du reste nécessitée par la place choisie pour les chaudières, qui sont dans un bâtiment à part et envoient la vapeur à distance, comme cela sè pratiquait à Paris.
- Du reste,' une section importante, celle qui a trait à la météorologie, figure dans le bâtiment qui est en façade sur le cours d’Azeglio, à côté de la grande entrée. La Tour météorologique est couronnée elle-même par un projecteur de 4 000 car-cels, que M. Parent a construit en employant un excellent miroir de MM. Sauter-Lemonnier, de Paris. M. Parent est un fils du sympathique sénateur de la Savoie, qui a opté pour la nationalité —italiénne lors de l’annexion, et a représenté la marine de son pays dans la belle expédition au Spitzberg, organisée il y a quelques années par le - gouvernement de Suède.
- On pénètre dans la galerie internationale de l’électricité par deux entrées : l’une donnant sur la galerie du travail^ et l’autre sur les jardins dans lesquels l’exposition est établie, et qui sont situés en bordure le long dû Pô, dont la largeur est environ celle de la Seine au-dessùs du confluent de la Marne.
- Ils font partie des anciens jardins du Palais de Valentino, où Beccaria exécuta, il y a environ un siècle', ses admirables expériences sur la foudre. Il est aujourd’hui occupé par l’école des ingénieurs de l’Univérsitc de Turin.
- N’est-il point étrange que ce territoire, qui figura pour la première fois dans l’histoire de l’esprit humain par les découvertes d’un immortel électricien, semble1 appelé à devoir un nouveau1 lustre à la même science.
- Lors de l’organisation de l’exposition nationale italienne de Turin, l’électricité devait figurer dans
- la classe de la mécanique de précision appliquée aux sciences. C’est peu de temps avant l’ouverture que M. Ferraris, professeur à l’Université et à l’Ecole industrielle, obtint d’élargir le cadre' trop restreint de ce concours et de le déclarer universel.
- C’est sans doute à cette circonstance qu’il faut attribuer le nombre relativement petit d’envois faits de l’étranger. Cependant quelques-uns sont fort intéressants, et l’ensemble est digne d’attirer l’attention des Français. Les gouvernements n’ont pas non plus envoyé leurs objets et leurs commissaires, parce qu’ils n’avaient point une exposition royale, et que les invitations n’avaient point été faites par les ambassades (*).
- Le premier objet qui frappe, en pénétrant dans la section d’électricité par la grande porte, est la colonne de Yolta. Ce monument, dont la hauteur est d’environ quatre mètres, est surmonté par le buste de l’homme qui, par l’invention de la pile, a, peut-être plus que le légendaire Promethée, changé les destinées de la race humaine. A droite, retrouve son condensateur ; à gauche, des débris d’électromètre qui ont figuré à l’Exposition de Paris. Au-dessous du buste, j’ai reconnu non sans émotion les précieux autographes qui étaient un des plus beaux ornements de la section italienne à l’Exposition universelle de Paris.
- Nous devons remercier la municipalité dé Crémone qui a permis de rendre un si brillant hommage à un homme dont le nom sera toujours présent à la mémoire des électriciens ; mais pourquoi la municipalité de Bologne n’a-t-elle pas permis de rendre également justice à son grand rival, l’illustre et malheureux Galvani? Ce savant infortuné sera-t-il, même après sa mort, poursuivi par la fatalité qui a empoisonné toute sa carrière?
- La porte qui mène au buste de Yolta est placée entre deux autres. Celle de droite est juste en face du trophée de M. Gaston Planté. Malheureusement, les appareils de notre savant compatriote sont sous verre ; quoique l’on puisse lire des extraits de ses ouvrages, que l’on voie sa machine rhéostatique avec quelques spécimens des merveilles qu’elle produit, son exposition, au ..milieu d’une galerie où tout bouge, ressemble beaucoup trop à une sorte de commémoration posthume.
- Devant la statue de Volta, se trouvent le modèle de la machine Pacinoti et la traduction italienne
- f1) Le frère du professeur Ferraris a fait la campagne de France avec Garibaldi et a été tué près de Dijon. Les collègues de M. Ferraris, dans l’ancienne sous-commission pour les applications de la science à la mécanique de précision, sont devenus les membres de la commission internationale. Voici leurs noms : MM. Guiseppe Basso, Callisto Caudellero, Guido Cora, Francesco Denza, Stanislao Fadda, Major general Enriço Giovanetti, Marco Maroni, Angelo Mosso Andrea Nocàri, Giovàni'Sacheri.
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- du mémoire qu’il a publié à Paris lors de l’Exposition, et qui lui a valu la décoration de la Légion d’honneur, beau dédommagement d’une injustice déjà ancienne. Il y a également l’exposition de sir William Thomson où l’on voit le siphon-recorder et .les appareils de la télégraphie sous-marine, sous la forme pratique qu’ils possèdent à cette heure.
- Derrière le trophée de M. Gaston Planté, on voit trois machines à gaz du système Otto, dont la marche parait régulière, et qui ont respectivement la force de 6, 8 et 20 chevaux.
- Le long du mur, tourne un arbre partagé par des coussinets en 18 portées de 2 mètres 5o. Cet arbre occupe à peu près à lui seul la moitié de la longueur de la salle internationale, qui possède donc environ go mètres. La largeur est d’environ moitié. Cet arbre, qui sert à fournir la force à trois ou quatre remarquables exposants de lumière électrique : Ganz, Eger-Kremenesky de Budapesth, Spetzter, etc., est mû par une machine de la force de 200 chevaux, de MM. Tozi et C°.
- Parallèlement à cet arbre en règne un second placé le long de l’autre muraille et qui met en mouvement les machines Siemens, ainsi que les machines Edison destinées à l’éclairage de trois lustres placés en ligne. Celui du milieu a deux cents lampes, chacun des deux autres en a cent. Cet arbre est mû par une machine de 3oo chevaux, de M. Neville, de Venise.
- Près de l’exposition Planté, nous avons remarqué un salon meublé avec grand luxe, avec aquarium rempli de poissons rouges, et destiné à montrer l’élégance des effets obtenus avec la lumière électrique.
- Je me suis amusé pendant quelques instants à examiner des signorinas qui se pressaient avec admiration autour de mouchoirs cousus à l’électricité, et qui les achetaient comme souvenir de leur visite à l’Exposition internationale.
- Il y avait aussi une vitrine remplie de petites lampes-bijoux dans le genre Trouvé, mais les piles , qui les alimentaient étaient insuffisantes. On m’a dit qu’on verrait bientôt l’étoile des ballerines et le petit craquois qui leur permet de lancer des feux d’une telle puissance. Je ne comprends pas que nos artistes, si habiles dans la fabrication de ces petits bibelots, laissent le marché de Turin entre les mains des Allemands et ne cherchent point à profiter de la faculté de vendre, qui a été accordée à la dernière heure.
- Si l’on pénètre dans l’Exposition par la galerie du travail, on se trouve en face de la vitrine de MM. Sauter-Lemonnier, qui est très soignée, et qui paraît fort importante. Malheureusement un engrenage s’étant brisé, il a fallu écrire à Paris pour le remplacer. La machine Neville donne la vie à l’exposition de M. Siemens, de Berlin, et à celle de la Compagnie Edison, de Milan, qui a envoyé trois
- magnifiques lustres de théâtre, fort richement ornés. Le lustre central se compose de 200 lampes, il est flanqué de deux autres dont chacun est de 100 lampes, et qui sont tous deux très remarquables au point de vue de l’ornementation.
- J’ai également remarqué l’exposition de MM. Gau-lard et Gibbs pour le transport de la force à l’aide de l’induction d’après le système que La Lumière Electrique a décrit dans un de ces derniers numéros. L’essai aura lieu à une époque ultérieure, mais qui n’est pas encore fixée.
- Une exposition très importante est celle de la Compagnie électrométallurgique de Milan, pour l’extraction du cuivre, et j’ai aperçu des essais de comparaison entre les nouveaux procédés et ceux qui sont encore en usage dans toutes les exploitations minières.
- Comment ne point signaler le parti tiré de l’intelligente initiative prise à Paris par MM. Mignon et Rouart, qui ont organisé une si belle démonstration à l’aide d’une projection microscopique, de l’arc voltaïque lancé entre deux pointes de charbon.
- Ce détail intéressant attire la foule qui est véritablement fort grande. Nul doute que la galerie de l’électricité ne devienne la favorite des visiteurs, et que sa popularité ne se développe, au fur et à mesure qu’elle multipliera ses enchantements et ses merveilles.
- W. de Fonvielle.
- Allemagne
- SÉANCE DE LA SOCIÉTÉ ÉLECTROTECHNIQUE DE
- berlin, le 27 mai 1884. — Le président, M. le professeur Fœrster, montre à l’assemblée une empreinte en plâtre du médaillon de Wilhelm Weber, exécutée en grandeur naturelle par le sculpteur professeur Schulz et dont l’original est destiné à être placé dans la salle du' bureau des postes à Gœttingen. La médaille porte l’inscription : * Prof. Wilh. Weber errichtet mit Gauss den ersten Tele-graphen i833 » (Le professeur Wilh. Weber établit le premier télégraphe avec Gauss, i833).
- M. Werner Siemens avait annoncé comme sujet de son discours : « Les résolutions de la conférence de Paris sur les unités électriques et de lumière »,mais comme M. de Helmholtz avait aussi exprimé l’intention de parler sur le même sujet, M. Siemens s’est borné à quelques communications spéciales sur l’unité de lumière.
- Il commence en exprimant son regret que le nom de Weber n’a pas trouvé place dans la liste de ceux que l’on a choisis pour désigner les unités électriques, comme par exemple Ohm, Ampère. Il croit cependant que ces dénominations ne sont que d’une valeur passagère, et que dans l’avenir on
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- ne s’en servira plus, et-les remplacera par des valeurs arithmétiques tout simplement. Personne ne pense à mesurer la force électromotrice par la ré» sistance et vice versa; de sorte qye la signification des chiffres résulte de la description même de l’objet.
- Relativement aux unités déterminées par le Congrès (qui sont basées sur le système C. G. S.) M. Siemens constate jusqu’ici l’absence1 de méthodes, d’après lesquelles on pourra facilement établir les unités. Quoique les définitions soient données, il manque encore des étalons pratiques. En particulier l’établissement de l’unité de lumière sera une source de difficultés.
- La définition en question est : « L’unité de chaque lumière simple est la quantité de lumière de même espèce émise en direction normale par un centimètre carré de surface de platine fondu, à la température de solidification ». M. Siemens lui-même a indiqué à la conférence une difficulté pour la construction des étalons de lumière, — c’est que le platine absorbe de minimes parties du vase, dans lequel on l’a liquéfié, altérant ainsi son point de fusion. Fondu plusieurs fois dans un creuset de Hesse, par exemple, le platine contiendra des composés siliciés.
- A cette objection on a répondu que ces mélanges se déposent sous forme de scories sur les parois intérieures du creuset et ne portent pas préjudice à la lumière émise. On aurait pu penser à l’emploi du courant électrique pour fondre le platine, si on n’avait pas à craindre les pointes de charbon, parce que le platine forme avec le charbon une combinaison analogue à celle qui se produit entre le charbon et le fer.
- __Un creuset de chaux a été indiqué comme propre
- à. la liquéfaction du platine. Ce creuset serait muni d’un couvercle, dans le milieu duquel se trouverait - une ouverture d’un centimètre carré, permettant la sortie des rayons émis par le platine fondu.
- Comme le creuset doit être posé verticalement pendant la liquéfaction, un miroir fixé au-dessus réfléchirait les rayons en avant. Il est à noter que le platine fondu émet une lumière jaunâtre et beaucoup plus colorée que celle du jour ou même que la lumière électrique.
- On s’est accordé à prendre comme température le point de solidification du platine et non le point de liquéfaction, qui ne concorde pas exactement avec le premier.
- Comme lumière normale, M. Siemens a proposé à la conférence la lampe de von Hefner-Alteneck, dans laquelle on brûle de l’acétate d'amyle et dont le réglage, quant à l’uniformité de la flamme et à la pureté chimique du liquide, est facile. De la part des délégués anglais, on a proposé une lampe à incandescence, dépensant un travail connu, i. Ces deux propositions furent cependant re-
- poussées; quant à la dernière, une lampe à incandescence ne peut pas être employée comme lu-r mière normale, puisque la quantité de lumière émise dépend de la structure moléculaire du fil de charbon.
- M. Siemens montre à la séance un photomètre dû à lui-même, dans lequel les rayons du platine, au moment de la fusion, servent de lumière de comparaison.
- A un côté d’un photomètre ordinaire se trouve une petite boîte, dont la paroi opposée à un des miroirs d’observation contient un trou d’un millimètre carré. Une bande de platine est roulée en forme de bobine dans l’intérieur de la boîte.
- Par un petit mécanisme d’horlogerie, dirigé d’en dehors, on peut saisir la bande et en placer une petite partie devant l’intérieur du trou. Par le courant électrique, on fait rougir le platine, et en renforçant l’intensité du courant on arrive à son point de fusion. A mesure que l’intensité lumineuse du platine augmente, l’observateur change graduellement la position de la boîte qui contient les miroirs.
- Au moment où le point de fusion est atteint, le courant est interrompu par le platine fondu, qui tombe dans la petite boîte, et le trou devient sombre. La position de la boîte d’observation à ce moment détermine l’indication photométrique.
- Il est clair que la lumière émise par cet appareil n’est que la centième partie de l’unité légale de la lumière; le trou n’étant que d’un millimètre carré au lieu d’un centimètre.
- Cet appareil réunit de grands avantages et est facile à manier; de plus, une bande de platine chimiquement pur s’obtient sans difficulté.
- Huit éléments Bunsen servent de générateurs à l’appareil en question. L’augmentation du courant s’opère par la diminution graduelle d’une résistance intercalée auparavant au moyen d’un rhéostat.
- D’après M. Siemens, cet appareil serait néanmoins plutôt un photomètre normal pour la comparaison et la rectification d’autres sources normales de lumière, qu’un photomètre d’usage général. Les ingénieurs du gaz, par exemple, préféreraient probablement toujours l’emploi de la lampe von Hefner-Alteneck, à cause de l’avantage présenté par la comparaison de flamme à flamme.
- M. Siemens ajoute, que la décision de la conférence quant à la définition de l’unité légale de lumière n’est pas observée dans cet appareil, puisque le point de liquéfaction et non celui de solidification y a été pris. Mais il me semble, que dans ce cas aucun des deux points n’est en question. C’est plutôt un troisième point d’une température assurément constante. La lumière émise par ce platine incandescent est une lumière de platine solide, et reste de même jusqu’au moment où le-platine est
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- transformé en liquide ; mais dans ce moment même le courant électrique est interrompu, et la lumière cesse. Donc dans ce cas on a une lumière de platine à une température tout près du point de fusion, mais certainement pas au point même. Il est plutôt possible que cette température coïncide avec la température de solidification et dans ce cas l'appareil de M. Siemens serait d’accord avec les exigences de la conférence, mais les preuves manquent encore.
- Dans la suite de la séance, M. Aron fait des communications sur des expériences de M. Tœpler à Dresde avec des paratonnerres et M. de Helm-holtz parle sur les résultats de la conférence de Paris.
- Suit le discours de M. Fœrster: « Sur l’état des recherches relatives aux aurores boréales, aux courants telluriques et au magnétisme terrestre. »
- Comme on sait, le professeur Lemstrœm à Helsingfors a fait dans le temps des expériences pour produire artificiellement les phénomènes de l’aurore boréale. Les expériences ont réussi sur deux montagnes de Finlande, l’une de 800, l’autre de 1 100 mètres, qu’il armait d’un système de pointes métalliques isolées.
- Pour mettre M. Lemstrœm à même d’étendre ses investigations, la Société électrotechnique de Berlin lui avait accordé une subvention de 5oo marks, et M. Lemstrœm assure M. Fœrster, que ce secours d’argent a beaucoup contribué aux résultats ultérieurs obtenus.
- Le don de la Société n’est pas resté sans imitateurs, et la Société des sciences d’Helsingfors a donné une subvention de 3o 000 marks pour la suite des expériences.
- En reconnaissance de cette aide considérable, M. Lemstrœm croit devoir publier ses observations nouvelles dans les comptes rendus de ia Société d’Helsingfors.
- M. Fœrster est donc seulement en état de communiquer les résultats généraux de ces recherches.
- Quoique la température élevée et l’humidité de cet hiver fussent bien défavorables à la production des phénomènes' aériens, M. Lemstrœm a pu confirmer dans le principe, par l’emploi de son « appareil d’écoulement » ses observations premières. Deux fois il a pu positivement voir une ligne spectrale identique avec celle qu’il avait, dans des recherches antérieures, trouvée comme caractéristique de l’aurore boréale, et il a ainsi prouvé qu’il n’existe pas de différence entre le phénomène naturel et le phénomène artificiel.
- M. Fœrster passe ensuite aux travaux du comité pour l’observation des courants telluriques.
- Ces recherches sont poursuivies grâce à la bonne volonté de S. Exc. M. Stephan, dans quelques stations télégraphiques, et la Poste impériale „ s’est chargée des frais.
- Deux appareils, en activité depuis quelques mois, ont fourni des" résultats très satisfaisants.. Ils sont installés sur les deux lignes Berlin-Thorn, Berlin-Dresde. Dans ces deux mois on a pu observer sur ces lignes un accord parfait dans toutes les ondulations, accord non seulement de durée, mais aussi d’amplitude. Les oscillations s’élèvent quelquefois à 5-8 Daniells.
- Entre les courants de la ligne Berlin-Dresde et les phénomènes magnétiques de l’Observatoire à Wilhelmshaven, on a noté des rapports distincts, un synchronisme parfait entre les oscillations de l’aiguille aimantée à Wilhelmshaven et les oscillations du courant tellurique de la ligne souterraine de Berlin-Dresde ayant été constaté. Un tel accord n’a jamais été observé jusqu’ici, ét il est bien surprenant, vu la grande distance.
- M. Fœrster communique à la Société, comme curiosité, les expériences du physicien anglais M. Lodge, qui a l’intention de dissiper les brouillards de Londres par l’électricité.
- Parune grande quantité de pointes et de flammes il veut faire écouler dans l’air l’électricité.
- Dans une chambre remplie.de fumée de térébenthine, il a obtenu unè coagulation immédiate des particules suspendues au moyen d’une machine Holtz; et de la même manière il lui a été possible de faire disparaître un brouillard artificiel de fumée de magnésie.
- Après la fin de la séance, M. Fiede fait voir une horlogerie électrique de Grau et Wagner, dont la description se trouve déjà dans le n° 18 de ce journal.
- RÉGULATION AUTOMATIQUE DE CHARGE ET DE DÉCHARGE DES PILES SECONDAIRES. BREVET ALLEMAND,
- n° 27037, de j. sc. sellon. — Pour régler automatiquement la charge et la décharge des piles secondaires, M. Sellon emploie deux méthodes. Dans le premier cas, c’est la montée et descente d’un aréomètre flottant, qui produit des contacts ; dans le second cas, la force motrice se trouve dans la pression -des gaz développés dans la pile secondaire par lesquels les courants sont réglés automatiquement.
- Déjà Aron a trouvé à propos de ses recherches sur la théorie des accumulateurs, que la densité de l’acide sulfurique varie constamment durant la charge et la décharge de l’élément secondaire. Dans un cas spécial, Aron a observé le changement considérable de 1,175 à i,o65.
- La figure r montre l’arrangement de l’appareil. Les parties supérieures et inférieure de l’aréomètre servent de tiges de conduite, en glissant dans des trous, de sorte que toute_déviation latérale de l’instrument flottant est empêchée, un mouvement vertical étant seul possible. La tige supérieure est garnie d’un anneau en .métal* qui,
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- selon l'élévation ou la descente de l’aréomètre s’appuie contre les contacts, placés aux deux côtés de la barre supérieure et établissent ainsi un circuit.
- Durant la charge de la pile le poids spécifique de l’acide s’élève, et en conséquence, l’aréomètre baisse jusqu'à ce que le disque de contact touche les points de contact inférieurs, et fait travailler ainsi par voie de relais un appareil d'intercalation électrique ou mécanique. Pendant a décharge de l’élément, le poids spécifique de l’acide baisse, l’aréomètre s’élève, le disque touche les points supérieurs produisant des con-
- FI.». I
- tacts et le mécanisme d’intercalation opère d’une manière inverse.
- La figure 2 présente les mêmes traits généraux que la figure 1 ; la seule différence est que dans cet appareil, le contact est formé par de petits godets remplis de mercure.
- La figure 3 montre une section d’un appareil dans lequel la pression des gaz développés est employé à la régulation des courants. La pression de ces gaz est proportionnée au degré de la charge, et peut être employée pour régulariser celle-ci ou la décharge.
- L’élément Z est enfermé hermétiquement dans une botte. Un tuyau de verre B, ouvert aux deux bouts est introduit dans le couvercle R; sa partie supérieure est courbée en U et partiellement remplie de mercure. Dans le couvercle R se trouve encore une ouverture F, munie d’un tuyau court. Ordinairement, le bout supérieur de ce petit tuyau est
- fermé par le bout d’un levier G. Par les vis def contact T et T' l’élément reçoit son courant pri-
- FUI. 2
- maire. Deux contacts de platine C, et C2 sont introduits dans le tuyau B.
- FIG. A
- Quand la pression des gaz développés en Z augmenté, le mercure dans le tuyau B monte jusqu’à Gj, et établit un courant, qui influence l’électrb-ai-
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- mant D. Ce dernier attire le levier E et écarte ainsi la fermeture G; en conséquence les gaz accumulés en Z peuvent échapper par le petit tuyau F. Au même instant où le levier E est attiré, G touche à la vis de contact K, et en conséquence le courant passe par K. et fait qu’un électro-aimant, intercalé dans le ' circuit — séparé de ’ l’appareil — attire son armature. Par ce mouvement, un mécanisme d’intercalation à ressort est disposé de manière à interrompre le courant de charge et à le conduire au courant principal ou à quelque autre conducteur.
- Quant aux mécanismes d’intercalation, on les peut arranger de diverses manières.
- D' Hugo Michaelis.
- Berlin, 3i mai 1884.
- - "> Angleterre
- PILES PRIMAIRES POUR L’ÉCLAIRAGE ÉLECTRIQUE.
- — A la séance du 28 mai de la Society of Arts, à Londres, l’application des piles primaires à l’éclairage électrique; a fait l’objet d’une communication lue par M. Probert, qui a débuté par une comparaison entre le prix de l’éclairage électrique par des dynamos et par des piles primaires. En comptant à 1800 le nombre d’heures par an, pendant lesquelles la lumière est nécessaire, soit 365 journées de 5 heures environ, il a estimé le prix annuel d’une lampe ordinaire à incandescence, c’est-à-dire le coût de 1 800 heures d’éclairage dans notre pays à 1 liv. 9 sh. 5 d. (36 fr. 80). Ce calcul était établi en comptant 7 5oo fr. pour les frais de premier établissement des machines, et 3675 fr. pour l’entretien. Il y a plusieurs sources de perte dans l’éclairage avec des piles. Le rendement du système dépend de la relation entre la résistance intérieure de la pile et celle du circuit extérieur; mais l’auteur a pris un ; rendement de 80 % comme base de |ses calculs. Il a calculé la quantité de zinc dissous dans la pile pour produire un cheval par heure d’après la formule généralement employée ici :
- 1 H P.= ?^P lbs.de zinc,
- formule dans laquelle E = la force électromotrice en volts d’un seul élément.
- La force électromotrice choisie par M. Probert pour son calcul était de 1.96 volts, et après avoir pris en considération le coût de l’acide sulfurique comme oxydant, et de l’acide nitrique comme dépolarisant, aussi bien que la perte de force causée par l’épuisement incomplet des solutions, il est arrivé à la conclusion que le coût annuel d’une lampe ou de 1800 heures d’éclairage serait par l’emploi
- des piles de 187 fr. 10 ou presque 5 fois le prix de l’éclairage par des dynamos. ' '
- C’est une différence frappante et qui prouve qge les dynamos sont préférables pour les grandes installations au point de vue économique aussi bien que pour d’autres considérations de commo1 dité, etc. Néanmoins, il est évident que la dynamo ne convient pas pour de petites installations, puisqu’elle demande un moteur pour l’actionner, et il y a, sans aucun doute, un vaste champ ouvert aux piles primaires pour l’éclairage en petit, de dix ou vingt lampes, par exemple. Il y a à Londres des milliers de petits bureaux, noirs et mal ventilés, qui, surtout dans les sous-sols, profiteraient de la lumière électrique, mais qui ne peuvent l’adopter si une machine est nécessaire à son fonctionnement.
- Il y a encore une multitude de petites villas et de maisons de campagne situées ttop loin des autres habitations pour pouvoir être alimentées par une station centrale. Lés trains de chemin de fer et d’autres moyens de locomotion, offrent également un débouché possible pour ce mode d’éclairage. A côté de son effet plus ou moins màlsain, le gaz abîme la dorure, les livres et les meubles de prix; il n’est donc pas improbable que beaucoup de gens riches adopteront l’éclairage électrique pour leurs maisons, quel qu’en soit le prix, et seulement par ces raisons. J’apprends qu’une maison particulière, à Londres, va être pourvue de 100 lampes à incandescence, alimentées par des piles primaires.
- Le devis de M. Probert pour l’éclairage par des piles est d’ordre théorique, basé sur la consommation de zinc dans une forme de pile bien connue; mais il omet un élément très important pour la question de prix, il ne faut donc pas en exagérer la portée. Ceux qui ont eu l’expérience des piles savent que si le résidu n’est pas utilisé comme il pourrait l’être, le prix sera comparativement élevé. Mais chaque franc réalisé par la vente ou le traitement chimique des produits secondaires est autant de gagné et contribue à réduire les frais d’entretien. Il s’ensuit que la pile la plus riche en. produits secondaires, sera aussi la plus économique, en supposant que le prix des matières soit pratiquement le même pour toutes les piles.
- Un fait avancé par M. Probert à ce propos mérite d’être noté. Il a déclaré à ses auditeurs que les 69000 éléments employés par l’administration britannique des télégraphes ne rendaient qu’une somme de 4 192 fr. 5o par la vente des matières perdues. En d’autres termes, chaque élément ne rapporte que 6 centimes environ. S’il faut estimer la valeur du résidu de l’éclairage par des piles, d’après ce résultat, nous pouvons assurément tout aussi bien le laisser entièrement de côté, mais ce calcul est évidemment trop bas, et comme le pro-
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- fesseur Forbes l’a fait remarquer à l’assistance, cette somme ne semble pas représenter la valeur •réelle des solutions.
- L’utilisation des produits perdus dans les piles a jusqu’ici été négligée, en partie parce que la quantité en a été comparativement limitée, mais si l’éclairage électrique au moyen de piles, se généralise un peu, ces produits deviendront l’objet d’un commerce et, comme pour le gaz, des bénéfices considérables seront réalisés par leur utilisation. M. Probert a encore fait remarquer qu’on peut employer un métal moins coûteux que le zinc.
- Le plomb, et plus spécialement le charbon donnent quelques promesses de pouvoir être employés au lieu du zinc. On pourra également trouver un oxydant meilleur marché que l’acide sulfurique et enfin les solutions peuvent être entièrement épuisées avant d’être retirées de la pile. Tous ces perfectionnements tendront à réduire le prix de l’éclairage par des piles.
- Plusieurs formes de piles actuellement employées ici pour l’éclairage électrique ont été montrées à la conférence. La pile Holmes-Burke alimentait de très jolis foyers placés sur un chandelier dont la lumière plus blanche formait un contraste avec le rayonnement jaune d’or des lampes Edison qui servaient à éclairer la salle. Cette pile consiste en plaques de zinc 'plongées dans une solution de nitrate de soude dans de l’acide sulfurique d’une force déterminée et des plaques de charbon dans un vase poreux contenant de l’acide nitrique. L’hydrogène est libéré par l’action de la pile, et il se forme du sulfate de soude. Les vapeurs nitreuses dégagées sont enlevées du vase poreux, qui est fermé avec de la cire à cacheter, au moyen d’un tuyau, et elles sont absorbées par du sulfate de fer et combinées avec de l’ammonium pour former du nitrate d’ammonium, si utile à l’agriculture. Par un système de siphons' on peut vider la pile et la charger de nouveau en deux opérations seulement.
- Pour plus de commodité, les éléments sont en séries de dix, et pour renouveler les zincs on n’a pas besoin de défaire les communications entièrement. On a trouvé que les plaques de zinc duraient pendant deux mois sans être renouvelées, mais on n’a pas de données sur la durée du travail. La solution dépolarisante coûte environ 65 centimes par gallon (4,45 litres). La force électromotrice d’un élément est de 1,92 volt et la résistance intérieure de 0,02 ohm. Un seul élément donne de 750 à 800 ampère-heures. On a trouvé que des séries d’éléments ont donné 8 heures d’éclairage pendant une semaine, rien qu’en changeant les solutions. M. Holmes a, sans aucun doute, produit une pile très commode à employer, à cause de l’arrangement des siphons pour vider et remplir les vases.
- La pile de M. O. C. D. Ross a également fonc-
- tionné et fourni le courant à plusieurs lampes. Son originalité consiste principalement dans les dispositions pour charger et décharger le liquide dépolarisant. Ceci se fait par un système de tuyaux reliés à deux réservoirs dont l’un contient le liquide frais et l’autre la solution épuisée. En levant simplement un tuyau horizontal, la communication avec cette dernière est interrompue et les vases se remplissent de liquide frais. En baissant le tuyau, la communication est interrompue avec l’autre réservoir et les vases se vident. Chaque élément est composé de zinc dans une solution de sel ordinaire et d’eau et de charbon en plaques doubles dans une solution d’acide hydrochlorique étendue, avec 1 /6 de son volume, d’un liquide spécial, que l’inventeur appelle eurêka, mais qui peut être remplacée par de l’acide nitrique. La force électromotrice est de 1,82 volt, la résistance intérieure de 0,06 ohm. Une boîte de sept pieds de long sur un pied carré contient treize éléments doubles et pèse environ 100 kilos.
- La pile « Edco » consiste en plaques de zinc et de charbon dans des vases de plomb, avec une solution de bichromate de potasse faite en ajoutant lentement de l’acide sulfurique à de l’eau contenant des cristaux de bichromate. La force électromotrice est de 2 volts et la résistance intérieure de 0,2 ohm ; les plaques de zinc ont dix pouces de long sur six de large.
- La pile de M. Burt, qui fut également montrée, est plus neuve; avant d’être amalgamée la plaque de zinc est recouverte d’une couche d’or. L’inventeur prétend que ce traitement réduit l’action locale sur le zinc. L’élément est à liquide double, le zinc étant placé dans de l’eau contenant une petite quantité (1/2 once) de chlorure de mercure. Le charbon est placé dans un compartiment séparé contenant une solution de 3 1/2 parties de bichromate de potasse, une partie d’acide sulfurique et 10 parties d’eau, une petite quantité de cristaux de bichromate est tenée dans les éléments pour entretenir la force de la solution. La solution de bichromate circule à travers les éléments par l’action d’une pompe actionnée par un petit moteur électrique de Griscom mis en mouvement par la pile. M. Burt déclare qu’une pile de ce genre a fonctionné continuellement jour et nuit pendant 600 heures, avec une consommation de 1 livre de bichromate de potasse par semaine, au prix de 40 centimes par livre. Il est nécessaire d’ajouter de l’eau à l’élément au zinc afin de compenser l’évaporation et la décomposition.
- Il est à regretter que le conférencier n’ait pas fait mention de plusieurs piles nouvelles et importante inventées dans ce pays et à l’étranger, comme celle de MM. Lalande et Chaperon, mais le président a comblé une omission en montrant la pile Skrivanow pour des étoiles et boutonnières portées sur une personne au théâtre ou dans une soirée.
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- La pile était renfermée dans une boîte en cuir, portée sous forme de ceinture et cachée sous l’habit, elle était reliée par des fils à line petite lampe placée au centre d’une rose portée sur la poitrine, et la lampe était subitement allumée en fermant le circuit invisible à l’observateur. Cette disposition est devenue populaire en France, mais elle est moins connue ici et j’ose affirmer que si Mme Sarah Bernhardt, pendant sa visite à Londres, allait paraître sur la scène du Gaiety Theatre avec un bouquet de roses jaunes éclairées par ces lam-pessurl’épaule, elle produiraitune grande sensation.
- DANGER DES COURANTS ÉLECTRIQUES. — A la
- dernière séance de la Physical Society de Londres, M. le Dr W.-N. Stone, a montré un galvanomètre simple et élémentaire destiné au service des hôpitaux. Il consistait en un cylindre en bois creux enroulé avec deux bobines de fil couvert de soie, entre lesquelles était placé un tube d’essai en verre contenant de l’huile pure de paraffine dans laquelle les aiguilles et le miroir étaient suspendus. Le Dr Stone se sert de cet instrument pour déterminer la résistance électrique du corps humain, que ces recherches placent bien au-dessous de la valeur généralement indiquée dans les livres qui traitent de cette question. Il prétend que la résistance est généralement inférieure à i ooo ohms, et qu’elle descend même jusqu’à 5oo ohms. Il la considère comme analogue à la résistance d’un corps solide plutôt qu’à celle d’un liquide. Elle est généralement moindre avec des courants de poten tiels élevés qu’avec de faibles potentiels et varie beaucoup selon le degré de conductibilité qu’on donne à la peau au moyen d’applications temporaires de sel et d’eau. Le Dr Stone pense qu’une force électromotrice de ioo à 200 volts entraînerait un danger mortel sous certaines conditions comme, par exemple, si la peau était bien humide ou pénétrée d’eau ou de sel et d’eau. C’est une valeur bien inférieure à celle qu’on a l’habitude de considérer comme inoffensive. En effet, on parle quelquefois de 5oo et de 1000 volts comme n’offrant aucun danger, mais le résultat du Dr Stone est peut-être parfaitement justifié, par ce fait que la condition de la peau, son degré de sécheresse et l’absence de transpiration sont des facteurs importants du problème. Une peau sèche offre une grande garantie contre le danger des chocs, et il s’en suit qu’un courant qui ne ferait aucun mal à un homme ayant la main sèche, offrirait un danger sérieux s’il avait la main mouillée ou en état de transpiration et pour ainsi dire humectée d’eau salée.
- La question mérite d’être étudiée plus amplement, et le Dr Stone rendra un grand service par ses recherches. Ainsi que le professeur Ayrton l’a fait remarquer, l’intermittence du courant constitue également une condition importante, et il eàf.pro-
- bable que les courants continus sont moins dan gereux, que les courants irréguliers que donnent certaines machines. La nouvelle de la mort d’un cheval qui, en broutant l’herbe à côté du conducteur électrique du chemin de fer de Bushmills, avait touché le rail, paraît assez singulière en considérant que beaucoup de personnes s’amusent à toucher le fil pôur obtenir des chocs, elle ne s’expliquerait, si elle était vraie, qu’en admettant que le nez du cheval était humide, et que, comme on l’a dit, l’animal était affecté d’une maladie de cœur.
- Ces faits éclairent toute la 1 question et montrent que bien que la force électromotrice de la ligne de Bushmills ne soit que de 25o volts, il y a pourtant des conditions possibles dans lesquelles même ce faible potentiel peut causer des accidents sérieux.
- T- Munro.
- REVUE DES TRAVAUX
- RÉCENTS EN ÉLECTRICITÉ
- Sur la conductibilité électrique des sels anhydres liquides et solidés, par M. Foussereau (')
- « I. La recherche de la résistance électrique des sels fondus présente un certain intérêt, en raison de la constitution particulièrement simple de ces corps qu’aucun dissolvant étranger ne vient compliquer. Toutefois les hautes températures auxquelles il faut opérer et les perturbations que la polarisation des électrodes ne manque pas d’apporter quand on fait usage des méthodes galvano-métriques ont rendu jusqu’ici cette détermination incertaine. M. Lippmann a indiqué, pour la mesure des résistances des liquides, une méthode générale consistant à introduire dans le circuit d’un élément Daniell une colonne du liquide et une résistance métallique graduée. La différence de potentiel entre des dérivations prises en deux points du liquide peut ensuite être équilibrée par celle qui se développe entre deux points du fil métallique.
- « Pour appliquer ce principe,(j’ai fait usage d’un tube de cristal cylindrique de ocm,8 de diamètre intérieur et de i2om de longueur, communiquant par des ouvertures très étroites avec quatre branches verticales de même diamètre, dans le liquide desquelles plongeaient autant de fils de platine. Les branches extrêmes servaient à faire passer le courant; les branches du milieu, distantes de 6cm, constituaient les dérivations. Le tout était immergé dans un bain liquide formé de la substance même sur laquelle on expérimentait. Les dérivations, prises sur la résistance métallique, étaient d’abord
- (i) Note présentée à RAcadémie des sciences dans la séance du 26 mai 1884.
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- mises en communication avec les armatures d’un condensateur qui prenaient la différence de potentiel correspondante, puis se maintenaient en équilibre électrique. A ce moment on intercalait sur une des deux branches ainsi constituées un électromètre Lippmann qui demeurait au zéro. Enfin, on substituait au moyen d’un commutateur les dérivations liquides aux dérivations métalliques. L’électromètre devait rester au zéro, le condensateur chargé restant en équilibre, si la nouvelle différence électrique était égale à la première.
- < J’ai pu opérer ainsi sur plusieurs sels dont les points de fusion sont placés assez bas pour que la conductibilité de verre puisse être regardée comme pratiquement infinie par rapport à celle de la substance fondue.
- Ces recherches m’ont fourni pour les résistances spécifiques les résultats extrêmes suivants :
- ^ Noms des sels Températures Résistances
- 0 ohm
- Azotate dé potasse f 32y 355 1,66 1,31
- Azotate de soude j 3oo ( 356 2,27 i,5o
- Azotate d’ammoniaque. . . i54 1 188 3*09 2,C9
- i«iKO, Az O8 + i^'iNa O, “°’-i SS 2,40 0,86
- i«4 KO, Az 0“ 4- i«'iNa O + 2é,i Az H4 O, Az O3. . . Chlorate de potasse. . . . Chlorure de zinc , Az 0!i ( 140 180 . . . . 359 ( 258 I 3io 4.86 3,45 439 4.47 2,90
- ' « On voit que les sels fondus sont, en général, plus conducteurs que les dissolutions salines à froid.
- « II. M. Bouty, en étudiant les dissolutions salines très étendues, a récemment fait connaître que les conductibilités de ces dissolutions présentent des coefficients de variation avec la température égaux à celui du frottement de l’eau entraînée contre le reste du liquide. Je me suis proposé d’examiner si une relation analogue existe entre les résistances des sels fondus et leurs frottements intérieurs. A cet effet, j’ai mesuré les coefficients de frottement intérieur des sels précédents à diverses températures, en les faisant écouler par aspiration ou par compression à travers des tubes effilés et en observant le temps nécessaire pour faire écouler un volume déterminé de sel. Des expériences comparatives étaient faites sur l’eau avec le même appareil, et je déterminais ainsi le rapport du frottement du sel à celui de l’eau à i5°.
- « En comparant les résultats, j’ai constaté en en effet que le rapport du coefficient de frottement
- à la résistance reste sensiblement constant pour chaque sel. Les expériences les piuë étendues ont été faites sur le mélange à équivalents égaux des azotates de potasse et de soude tjui fond à 219°. Le tableau suivant donne les résultats de cette comparaison.
- Températures Résistance r Frottement f e Rapport^
- — — — —
- 0 232 ohm 2,16 4,041 1,871
- 26l 1,69 3,344 1.979
- 283 1,41 2,855 2,025
- 3o6 1.25 2,335 1,868
- 332 i,o3 1,881 1,642 1,826
- 355 0,86 i,9o5
- « III. J’ai mesuré les résistances des sels à l’état solide par la méthode des électrodes cylindriques concentriques qui m’avait déjà servi pour le soufre (*).
- « J’ai reconnu ainsi qu’au voisinage du point de fusion la résistance des sels solides est, en général, plusieurs milliers de fois plus grande que celle des mêmes sels liquides. Elle augmente quand la température s’abaisse, avec une rapidité comparable à celle qu’on observe pour la résistance du verre.
- « Les valeurs absolues des résistances du chlorate de potasse sont du même ordre de grandeur que celles des verres très résistants, à base de plomb.
- « Les azotates sont beaucoup moins résistants. Ils sont comparables aux verres à base de chaux et diffèrent, du reste, notablement les uns des autres. La résistance de l’azotate (je potasse est de 4 à i5 fois plus faible que celle de l’azotate de soude aux mêmes températures. De plus, l’azotate de potasse, refroidi entre 1180 et xo6° environ, prend presque subitement une résistance 12 fois plus grande. Ce sel paraît éprouver, à cette température, une modification moléculaire qu’on ne retrouve pas dans les autres azotates.
- « Les résistances de l’azotate d’ammoniaque sont de l’ordre des millionièmes des précédentes.
- « Quand on mélange deux sels en proportions définies, on obtient un solide beaucoup moins résistant que les sels séparés. Ainsi, le mélange des azotates de potasse et de soude, à équivalents égaux, résiste 3oo fois moins que le premier de ces deux sels et 4 000 fois moins que le second.
- « Enfin, le chlorure de zinc subit, en se solidifiant, un changement de résistance beaucoup moins grand que les sels précédents. Ses résistances sont de l’ordre des millièmes, par rapport à celles de l’azotate de potasse. »
- (’) Voir Comptes rendus, 5 novembre i883.
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
- 389
- Détermination pratique de la résistance métallique et de la réaction chimique d'un circuit
- électrolytique (»), par M. E. Marchese.
- L’application industrielle de l’électrolyse ayant été jusqu’à présent limitée au simple raffinage du cuivre, dans lequel on n’a pas théoriquement à dissocier un composé chimique à un nombre déterminé de calories de composition, je n’ai trouvé indiqué dans les diverses annales des électriciens aucun moyen oui permit de déterminer pratiquement, dans l’électrolyse industrielle des sulfures métalliques, la valeur de la réaction chimique de la dissociation des sulfures indépendamment de la résistance propre des conducteurs et de l’électrolyte.
- Et comme la détermination exacte de chacun de ces deux éléments sert essentiellement de base dans la conduite économique et rationnelle de l’électrolyse pratique, je crois faire chose utile pour ceux qui s’occupent de ce traitement, qui est d’une grande importance pour l’Italie, à cause de sa richesse en forces motrices naturelles, en faisant connaître le moyen que j’ai proposé pour exécuter facilement et pratiquement ladite détermination, telle qu’elle est aujourd’hui en usage dans nos usines.
- Etant donné un voltamètre, ou cuve électrolytique, dans lequel, par l’effet du passage du 'courant, se produit une réaction chimique, la différence de potentiel qui en résulte entre l’anode et la cathode a pour cause :
- a) En partie, la réaction chimique finale qui se produit et qui constitue une force contro-électro-motrice qui détruit une portion du potentiel disponible entre l’anode et la cathode ;
- b) En partie, la résistance qu’opposent au passage du*courant les conducteurs, les électrodes et surtout l’électrolyte qui se trouve intercalé entre celles-ci; résistance qui a pour effet de transformer en chaleur le travail de la force électromotrice qui ne sert pas par la réaction chimique. Cette résis-tanceje l’appellerai, d’après Wiedemann, résistance électrique.
- Maintenant, pour obtenir un rendement économique donné de la force mécanique employée dans l’électrolyse, il est nécessaire que la portion de potentiel consommée par la réaction chimique finale qui a lieu dans le voltamètre, ait un rapport déterminé avec la portion qui est transformée en chaleur par les résistances métalliques, portion qui donne naissance au courant et en détermine la quantité, c’est-à-dire l’intensité (2). Ainsi, dans le
- (*) Il Giornale dei Lavori publici.
- (2) Si E est la différence de potentiel entre les électrodes, et e la réaction chimique finale, le rendement économique
- est exprimé par le rapport g-.
- cas où, à cause de l’abondance de force motrice ' naturelle, on veut obtenir d’une machine dynamoélectrique donnée, le travail électrolytique' maximum, c’est-à-dire le travail utile maximum d’attaque du métal, ce rapport sera celui de l’égalité : la moitié de la différence de potentiel entre l’anode et la cathode, devra être consommée par la réaction finale, qui agit comme force électromotrice : moitié devra être transformée en chaleur par la résistance métallique pendant qu’on maintient le courant.
- Il en résulte donc la nécessité, pour un traitement électrolytique rationnel dans l’industrie, de pouvoir déterminer facilement et avec une précision suffisante pour chaque voltamètre :
- i° La force électromotrice représentée par la réaction chimique finale qui a lieu dans le voltamètre ;
- 2° La résistance métallique du voltamètre même.
- Maintenant, la réaction chimique finale qui se produit dans un voltamètre parcouru par le courant dans lequel se fait le traitement industriel d’un composé métallique, par exemple d’un sulfure métallique, peut être difficilement déterminée a priori avec unê approximation qui soit suffisante pour en déduire que le procédé électrolytique employé est économique.
- Les résultats obtenus par les chimistes distingués qui ont avec le calorimètre mesuré les calories de composition, se trouvent limités à des produits simples, obtenus dans le laboratoire, et d’une composition bien déterminée. Par exemple, Fe S pour le sulfure de fer, Cu S ou Cu2 pour le sulfure de cuivre.
- Or, dans les sulfures de fer et de cuivre, ou naturels, ou obtenus industriellement et soumis au traitement par l’électrolyse, la totalité des métaux ne se trouve jamais à un état de sulfuration qui correspond à ces formules chimiques simples. Il n’est pas facile non plus de déterminer a priori quel degré d’affinité on doit vaincre pour séparer le sulfure d’un métal de celui d’un autre métal, quand tous les deux contribuent à constituer un seul minerai, ou sulfure complexe obtenu industriellement.
- En outre, la réaction chimique finale qui a lieu dans le voltamètre sous l’action du courant électrique, est la somme algébrique de réactions qui peuvent être assez complexes et peuvent se présenter pratiquement a priori, si ce n’est par leur degré d’intensité. Ainsi, par exemple, dans le cas très simple d’un sulfure de fer même simple Fe S dans un électrolyte de sulfate de' fer, la réaction chimique résultera :
- i° De la réaction de dissociation du soufre du fer, qui consommera une partie déterminée de la force électromotrice ;
- 2° De la dissociation de sulfate de fer de l’élec-
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- 390
- trolyte, qui consommera une autre portion de la force électromotrice du courant ;
- 3° De la conversion en sulfate du fer du soufre dissocié par l’effet du courant, laquelle produira une force électromotrice dans le sens même du courant employé;
- 40 (Si l’électrolyte est acide) de la décomposition de l’eau acidulée qui s’opère à cause du fer métallique qui se dépose sur la cathode, décomposition qui produira une force électromotrice dans le même sens que le courant employé, équivalente à la différence de calories de composition entre le sulfate de fer qui se forme et le sulfure de fer qui se décompose;
- 5° (Si l’électrolyte contient du sulfate ferrique), de la réduction du sulfate ferrique en sulfate ferreux par l’action du fer déposé sur la cathode, laquelle produira une force électromotrice dans le sens même du courant.
- Cet exemple d’un des cas les plus simples qui peuvent se présenter dans l’électrolyse d’un sulfure de laboratoire, de composition déterminée, suffit pour faire comprendre la nécessité absolue qu’on a de déterminer pratiquement la valeur réelle de la réaction chimique quand il s’agit du traitement de grandes masses de sulfures industriels, composés de sulfures de différents métaux, à des degrés différents de sulfuration, réunis entre eux par des affinités qui ne sont pas bien connues.
- Il est aussi difficile de déterminer a priori la résistance métallique dans laquelle entrent les différents éléments de surface, de distance, de nature de l’électrolyte et des électrodes, éléments qui tous peuvent varier plus ou moins dans le courant de l’opération électrolytique.
- Si donc, étant donné un voltamètre dans lequel a lieu une réaction chimique sous l’action du courant, on mesure l’intensité I du courant et la différence de potentiel E entre l’anode et la cathode, et qu’on exprime par la loi d’Ohm = R, le terme R
- ainsi déterminé n’aura aucune valeur pratique, parce qu’il ne représente ni la réaction chimique finale, ni la résistance métallique du voltamètre. Il représenterait la résistance métallique que devrait avoir le voltamètre pour que, avec une différence de potentiel E, le courant ait une intensité I, aucune réaction chimique n’ayant lieu. Il faut donc, en calculant la réaction chimique comme une véritable force électromotrice, écrire la loi d’Ohm sous
- la forme P ~ - = r, dans laquelle
- e représente la réaction chimique finale,
- r la résistance métallique du voltamètre.
- On a donc à déterminer deux inconnues (6 et r), et par conséquent une seule équation, c’est-à-dire une seule mesure, ne suffit pas.
- Or, dans la pratique industrielle, la réaction chimique s avec des sulfures métalliques obtenus par le même procédé et une fois le traitement électrolytique en marche régulière, peut être considérée comme constante.
- La résistance r, au contraire, doit être considérée comme variable, soit à cause du degré différent de saturation de l’électrolyte à mesure que le traitement avance, soit à cause de la différente proportion des différents sels qu’il peut contenir dans le cours du traitement électrolytique, ou des variations possibles qu’il peut présenter dans son degré d’acidité, dans la formation des électrodes, etc., etc. Mais toutes ces causes de variation de la résistance métallique du voltamètre ne se produisent que très lentement, à mesure que passe le courant, auquel sont dues ces variations.
- Si pourtant on fait deux mesures successives dans le voltamètre qu’on étudie, pour ces deux mesures la réaction chimique e et la résistance métallique r peuvent être considérées comme constantes dans les limites d’erreur inférieures à celles que présentent les mesures obtenues avec les galvanomètres dont on fait usage dans un établissement industriel.
- Admettant donc que la réaction chimique e est constante, et que la résistance métallique r peut être considérée comme constante pendant un court intervalle de temps, il suffira, après avoir fait une première détermination de E et de I sur le voltamètre qu’on étudie, de produire dans le voltamètre un autre régime de courant pour avoir une deuxième détermination ; et on aura alors deux équations qui permettront d’obtenir exactement la valeur de e et de r. On aura soin, naturellement, de ne pas produire dans ce deuxième régime une différence de potentiel entre les électrodes, de nature à donner lieu à une nouvelle réaction différente de celle qui existe et qui doit exister dans le voltamètre ; chose qu’en tout cas l’ingénieur doit prévoir.
- Des différents moyens qu’on peut employer pour arriver à ce résultat, le plus simple consiste à accélérer ou ralentir la rotation de la machine dynamoélectrique qui produit le courant ; il en résulte une augmentation ou une diminution de la différence de potentiel entre l’anode et la cathode, et dé l’intensité du courant dans le régime du voltamètre.
- Ainsi, si d’après la première mesure on établit
- et si, après avoir augmenté le nombre de tours de la machine, on mesure la différence de potentiel aux électrodes E -j- e et l’intensité I -}- i, on aura en • core
- E + e — e I + *
- De ces équations, on déduira la valeur de la ré-
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- 3gï
- action chimique et celle de la résistance métallique :
- El —el „ I e
- £=-----:--==E — e r=T
- t t t
- Si par exemple on a
- E = o,ç)vôlts; 1= 1S0 ampères.
- et si en augmentant la vitesse de rotation de la machine, on mesure
- E-f-*= 1,1, c’est-à-dire e=o,2
- I + î = 25o, — t r= IOO
- on aura pour la valeur de la réaction chimique
- i5o , 0,2 .
- e = o,q—0,2 — = o,6volt; r = —=0,002 ohm;
- 100 ’ ’ 100 ’ ’
- et on déduit cette conclusion pratique très importante : que la réaction chimique étant de 0,6 volt, il faudra porter E à 1,2 volt pour avoir le travail maximum d’électrolyse de la machine, c’est-à-dire la plus grande somme de métal attaqué (*) ; ce qui pourra se faire pratiquement de plusieurs manières, suivant la nature de la machine employée, ou sui-
- (*) Le travail électrolytique utile est le produit de la réaction chimique par la quantité d’équivalents décomposés dans un temps donné, c’est-à-dire par l’intensité du courant, ou dans notre cas l — e I ; mais comme
- on aura
- E — e sE — e2
- l — z-----= —------
- r r
- qui est l’équation d’une parabole, E et r étant constants.
- Afin que ce travail soit maximum pour une machine donnée, c’est-à-dire pour une force électromotrice donnée E, il faudra que e ait la valeur qui réduit à zéro la différentielle par rapport à e de l’expression Es—e* 2; c’est-à-dire que E
- E — 2 e = o, d’où e = -.
- 2
- Si on employait une machine ayant aux pôles une différence de potentiel E et si le courant passait par n bassins identiques, la condition de travail électrolytique maximum E
- deviendra e= —.
- 2 n
- Or E doit être considérée comme constante, pour une machine dynamo-électrique donnée, et e aussi comme constante pour un sulfure métallique donné; tandis que le nombre n des bassins reste à la volonté de l’ingénieur qui conduit le
- traitement. Il suffira donc de faire n = pour atteindre
- la condition du maximum du travail électrolytique de la machine donnée.
- De ce qui précède, il résulte que la disposition en tension des bassins ou des voltamètres, dans le traitement pratique des sulfures métalliques, dont la réaction chimique de décomposition n’est pas exactement connue à priori, ou dans le cas où l’on veut utiliser le même matériel d’usine pour le traitement de sulfures différents, est une des dispositions les plus favorables, quoique on ait indiqué dans les livres qui s’occupent théoriquement de la question, comme préférable la disposition en quantité.
- vant qu’on dispose en.tension ou en quantité les bassins électrolytiques ou voltamètres sur lesquels agit la machine.
- Un des galvanomètres qui sert pratiquement à faire ces mesures est le galvanomètre à torsion (Torsions-galvanometer) construit par la maison Siemens et Halske de Berlin, lequel donne avec une approximation suffisante pour un établissement industriel, la différence de potentiel entre deux points d’un circuit dans lequel passe un courant.
- Dans ce circuit, il existe une portion de conducteur métallique (cuivre), dont on a mesuré auparavant avec exactitude la résistance au moyen du pont construit à cet effet par la même maison Siemens et Halske (Messbrücke).
- En mesurant donc avec le galvanomètre à torsion la différence de potentiel qui existe entre les deux extrémités du conducteur métallique d’une résistance connue, on a tout de suite par la loi de Ohm, l’intensité du courant qui traverse le bassin ou les systèmes de bassins qui dépendent de la machine. La différence de potentiel entre l’anode et la cathode est déterminée directement, à première lecture, par l’instrument même. Il est donc facile de faire en quelques minutes les deux mesures, quand on peut facilement faire varier la marche de la machine dynamo-électrique.
- Comme les quantités à déterminer sont au nombre de deux, mais que les différents régimes du courant qu’on peut établir dans le voltamètre sont, théoriquement parlant, infinis, il est très facile, en faisant plus de deux déterminations, de vérifier l’exactitude des résultats qui, s’ils sont obtenus dans un court intervalle de temps, pour les motifs expliqués, doivent coïncider; et on reconnaîtra par conséquent, si dans certain cas on a commis quelque erreur involontaire.
- Avec ce procédé, on peut être sûr d’obtenir constamment dans l’opération électrolytique le rendement économique imposé par les conditions locales, et d’après lesquelles on a fait les plans de l’établissement industriel.
- Ces déterminations peuvent aussi être faites graphiquement, si ce n’est dans les cas de traitement industriel, dans lesquels on a de grandes intensités, mais de faibles réactions et des résistances très petites, pour ceux au moins de laboratoire, où en se servant de piles, on obtient de faibles intensités, parangonables graphiquement aux réactions et aux résistances.
- Sur un point pratique concernant la comparaison des résistances, par M. W.-A. Shaw d’Emmanuel College. Cambridge.
- Le professeur Carey Foster a proposé la méthode la plus exacte de toutes celles qui sont employées aujourd’hui pour la comparaison de deux
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- résistances ne différant que par une petite traction d’ohm (Journal Soc. Fil. Engineers, 1872). Sa méthode convient particulièrement pour la comparaison d’étalons de résistance et pour la détermination de coefficients de température des bobines. Elle donne la différence de deux résistances comparées sans aucune des erreurs qui peuvent provenir dans le pont de Wheahstone ordinaire à contact mobile de l’incertitude des contacts aux extrémités du fil tendu, ou de la résistance des pièces de contact entre les bouts du fil tendu, et les bornes des bobines à comparer.
- Pour les déterminations par cette méthode, il faut que les deux bobines x et y changent de position par rapport aux autres résistances d’appareil, de manière que x se trouve à la place de y et vice versa, et il devient donc important pour l’application de la méthode que l’observateur soit à môme
- FIG. I
- de changer les communications des deux bobines rapidement et avec facilité.
- Ceci se fait très bien et très commodément avec la forme modifiée du pont à contacts mobiles imaginés par le Dr Fleming et décrite dans le 3° volume des Proceedings of The Physical Society (p. 174). Avec la forme ordinaire du pont, l’interversion est plus difficile à effectuer, car les bobines à comparer doivent généralement plonger dans de l’eau et les deux paires de bornes du pont sont à une distance considérable l’une de l’autre, de sorte que le déplacement des bobines pour changer leurs communications est assez mal commode.
- Dans la séance du 23 février de la Physical Society, le professeur S.-P. Thomson a fait quelques suggestions au sujet de la manière dont on pourrait modifier le pont ordinaire à contact mobile pour une application commode de la méthode de Carey Foster.
- Pendant ces trois dernières années, nous avons souvent eu l’occasion au laboratoire de Cavendish d’employer le pont ordinaire pour comparer des
- bobines et pour déterminer des coefficients de température, nous avons donc trouvé nécessaire d’imaginer un arrangement simple par lequel les résistances en comparaison pouvaient être rapidement et facilement interverties.
- I. — Un plan simple pour assurer la facilité d’intervertir les contacts consiste à disposer quatre godets de mercure en une rangée comme 1, 2, 3,
- 4 dans la figure 1, et à les relier, comme cela est représenté dans le dessin, avec les bornes du pont AB et CD par de fortes lames en cuivre. Les godets de mercure doivent avoir un fond en cuivre
- FIG. 3
- épais ou si l’arrangement doit être permanent, il est commode de les former par de petites tiges en cuivre surmontées d’un morceau de tube en caout' chouc, de sorte que les tiges de communication peuvent être fixées aux lames de cuivre d’une manière permanente. Les électrodes des bobines# et 7 sont insérées en 1 et 3 et en 2 et 4 respectivement ou vice versa et leurs communications peuvent ainsi être interverties en très peu de mouvements. Les électrodes peuvent être maintenues en contact avec le fond des godets de mercure au moyen de bandes élastiques.
- Cette modification du pont ne diffère que peu
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- de celle décrite par le professeur Thompson, mais elle est peut-être un peu plus simple.
- II. — La seconde méthode que nous avons eu l’habitude d’employer demande un appareil plus compliqué ; mais elle a l’avantage que les contacts des électrodes des bobines mêmes ne sont pas changés pendant l’expérience, le renversement étant effectué par une clef. Les bobines à essayer peuvent de fait être soudées à des parties saillantes de la clef s’il le faut, et les contacts nécessaires sont assurés par des ressorts qui, par leur pression, font plonger des lames métalliques dans des godets de mercure. L’avantage de cet arrangement est très grand quand les expériences sont faites par des observateurs qui n’ont pas l’habitude des défauts auxquels sont sujets les contacts.
- La disposition de la clef est représentée en plan dans la figure 2 et en section dans la figure 3. Huit godets de mercure 1, 2, 3, 4, 5,6,7, 8, sont formés en perçant des trous dans une plaque en ébonite d'une épaisseur d’environ i3mm, et en vissant des lames de cuivre derrière (représentées par les lignes pointées dans la figure 2). Ces lames de cuivre qui sont soigneusement isolées l’une de l’autre relient les 8 godets de mercure en paires et se terminent par des langues A B C D, auxquelles on peut souder des baguettes qui forment les communications avec les bornes du pont où on peut faire des contacts temporaires au moyen des godets de mercure en perforant l’ébonite comme l’indique le dessin.
- À une autre plaque d’ébonite fixée en face de ces godets sur la même planche, sont attachées quatre paires de languettes en cuivre épais — I, II, III, IV, V, VI, VII, VIII — dont les bouts forment des ressorts d’environ 15 centimètres de long. Au bout de chaque ressort un plongeur en cuivre est disposé de manière à descendre jusqu’au fond du godet de mercure correspondant, dans lequel il entre de force, sous l’action d’un ressort S représenté dans la figure 3.
- Les ressorts agissent contre la traverse en bois M M, et sont isolés des languettes par du caoutchouc.
- Un cylindre à cames Q est disposé de manière à tourner entre les supports de la traverse M M sous l’influence de la manivelle H. Le cylindre est placé sous les languettes aux points où celles-ci subissent l’action des ressorts. En tournant la manivelle quatre plongeurs alternatifs (I, III, V, VII), sont levés hors de leurs godets de mercure, les quatre autres (II, IV, VI, VIII) sont enfoncés par les ressorts, ou bien, en tournant la manivelle de 180° les quatre languettes (II, IV, VI, VIII) sont relevées et les quatre autres enfoncées dans leurs godets par la pression de leurs ressorts.
- Les électrodes des résistances à comparer sont
- introduites dans les réservoirs de mercure a, p et y, S respectivement, ou* bien on peut les souder à des prolongements des languettes reliées avec ces godets.
- En tournant la manivelle, on détermine une des séries de communication suivantes :
- Contacts irc position. il 3III 5 V 7 VII
- Communications. A a B[i C Y us
- Contacts 2e position. 2 II 4 IV 6 VI 8 VIII
- Communications. AÔ Br cp Da
- De sorte que les bobines x et y sont alternativement reliées avec AB et C D et vice versa par un demi-tour de la manivelle.
- Il est nécessaire pour toute méthode d’interversion des bobines de ne pas modifier la résistance, des communications. On verra que l’arrangement est tout à fait symétrique et ainsi satisfaisant sous ce rapport à l’exception de la pièce de cuivre qui relie I, II à 8, et sa résistance est trop petite pour être appréciable, pourvu que le cuivre soit d’une certaine épaisseur.
- Laboratoire de Cavendish. Cambridge. Le 7 mars 1884
- BIBLIOGRAPHIE
- DER DRUCK-TELEGRAPII-IIUGHES, SEINE BEHANDLUNG UND BE-
- dienung (Le Télégraphe imprimeur de Hughes, sa manipulation et son entretien), par J. Saclc. — Vienne, Hartleben, 1884.
- Ce petit volume est une seconde édition d’une description du télégraphe Hughes, qui avait été publié, il y a quelque temps* par l’auteur. A cette description, revue et complétée, et dans laquelle tous les organes mécaniques et électriques sont traités séparément en détail, l’auteur a ajouté quelques chapitres intéressants sur le réglage, la manipulation et l’entretien de l’appareil. Il a enfin complété, par la description des principaux translateurs susceptibles d’être employés avec le télégraphe Hughes, cette monographie qui sera certainement bien accueillie de ceux qu’intéresse le fonctionnement de l’appareil.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE SOUS FORME D’EXEMPLES PRATIQUES,
- par M. R.-E. Day. — Traduit de l’anglais par MM. G. Foussat et A. Paul. Paris, J. Michelet, 1884.
- Cet ouvrage de 80 pages s’adresse surtout aux commençants. Il comprend une série de problèmes
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- sur des questions courantes d’électrotechnique, posés à ses élèves par M. Day, dans son cours au King’s College de Londres. La résolution de ces problèmes .Constitue un excellent exercice pour ceux qui veulent s’habituer aux calculs électrotechniques, et l’on doit savoir gré à MM. Foussat et Paul d’avoir traduit ce petit manuel.
- A PRACTICAL TREATISE ON ELECTRIC LIGHTING (Traité pratique d’éclairage électrique), par J.-E.-H. Gordon, B. A., M. S. T. E. — Londres, Sampson, Low, Marston, Searle and Rivington, 1884.
- Il serait difficile de trouver un Traité pratique aussi singulièrement composé que celui que nous avons sous les yeux. Après quelques généralités sur la production de la lumière par le courant électrique, un chapitre sur les unités et un autre sur la résistance des circuits dérivés, M. Gordon aborde la question des mesures électriques ; l’élec-trodynamomètre de Siemens, le galvanomètre astatique de Thomson, la boussole des tangentes, les galvanomètres industriels de Thomson, la boîte de résistance à chevilles et trois appareils d’Ayrton et Perry, sont les seuls instruments qu’il décrive,
- . puis il passe aux lampes à incandescence. Là, la surprise est grande de voir que, sur 23 pages que comporte le chapitre, deux et demie seulement sont consacrées à la lampe Edison ; la préférence est donnée à la lampe Swan, et l’auteur semblerait même vouloir lui accorder la priorité lorsqu’il dit au commencement du chapitre : « Les principales lampes à incandescence actuellement en usage, sont celles de Swan, Edison, Maxim, Lane-Fox, Wood-house et Rawson et Crookes, » et un peu plus loin, pour tout détail historique: « La première ^exhibition publique de lampes à incandescence qui ait eu lieu en Angleterre, a été faite par M. Swan devant la Society of Telegraph Engineers, le 24 novembre 1880. La première exhibition en Amérique fut faite par M. Edison. » Si, au point de vue historique seul, Swan a l’antériorité sur Edison (et à ce point de vue Changy et autres auraient' la priorité sur Swan), il n’en est pas moins vrai qu’au point de vue pratique Edison est le premier qui ait fait des lampes à incandescence, et si Swan a repris ses essais antérieurs, c’est seulement lorsque Edison eut montré la voie de la réussite. Cette partialité n’est d’ailleurs pas justifiée par une supériorité de construction des lampes Swan sur celles d’Edison.
- Les systèmes de Maxim et de Lane-Fox partagent avec celui de Swan les préférences de l’auteur.
- Pour les lampes à arc, même système : « Les principaux régulateurs aujourd’hui en usage, dit M. Gordon, sont celui de Serrin (employé exclusivement pour les phares) et ceux de Crompton,
- Brush et Siemens (employés pour l’éclairage des rues, des stations et des grands édifices). La bougie Jablockhoff peut être citée comme le type d’une classe de lampes à arc dans lesquelles la longueur de l’arc est maintenue constante, mais non sa résistance. * Et là-dessus l’auteur décrit la lampe Serrin, plusieurs types de lampes Crompton et la lampe Brush, passe sous silence la description de la lampe Siemens et consacre à peine une page à la bougie Jablockhoff. Certes les lampes de Crompton et de Brush sont au nombre des plus employées, mais il nous semble que la lampe Siemens mériterait bien une description, et que la lampe de Piette et Krizik, si employée en Allemagne, ne devrait pas être passée sous silence. Il y a en outre une foule de lampes moins répandues qu’il serait au moins juste et utile de mentionner.
- Un chapitre sur les charbons pour lampes à arc termine cette partie de l’ouvrage plus spécialement consacrée à l’éclairage. La seconde, qui se rapporte aux machines, commence par une étude sur l’induction et des principes généraux sur le fonctionnement des générateurs électriques. Dans cette partie, les deux types de machines Gramme et Siemens sont étudiées au point de vue théorique.
- Différentes machines sont ensuite décrites. Ce sont, parmi les alternatives, celles de Meritens, de Siemens, de Ferranti et la grande machine de l’auteur ; parmi les machines à courant continu, celles de Crompton-Burgin, de Brush, de Siemens et le grand modèle d’Edison. Vient ensuite un chapitre sur les régulateurs pour machines, comprenant ceux de M. Gordon et de Villans. Après un autre chapitre sur le système Gaulard et Gibbs, viennent quelques pages sur les accumulateurs, et nous devons dire que l’auteur y apprécie très justement ces appareils.
- La description de l’indicateur Richards, du dynamomètre de transmission d’Ayrton et Perry et du compteur de tours de Young, et une page sur la photométrie, nous amènent à un chapitre intitulé Eclairage par les stations centrales, et que nous ne pouvons nous empêcher de citer en entier, parce qu’il donne une idée du faire de l’auteur. Il ne contient que cinq lignes, les voici :
- « Je me proposais d’écrire un long chapitre portant le titre ci-dessus, mais, pour différentes raisons, je ne suis pas prêt à le faire. J’ai cependant conservé le titre, pour pouvoir plus aisément insérer ce chapitre dans une future édition de cet ouvrage, s’il y en a une. »
- Ce chapitre est le dix-neuvième; il n’y en a après lui que deux autres très-courts, l’un composé d’une page sur les compteurs électriques, l’autre j reproduisant les règlements de la Society of Tele-
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- graph Engineers contre les dangers d’incendie dans les installations électriques. Nous ne voyons donc pas la difficulté qu’eût présenté dans une seconde édition l’introduction du chapitre en question.
- On le voit, le procédé employé est encore le même que celui que l’auteur avait mis en pratique dans son premier ouvrage sur « l’Électricité et le magnétisme » : faire des articles sur des instruments et des sujets de prédilection et les relier tant bien que mal par de petits chapitres qui donnent à l'ensemble, à première vue, l’aspect d’un traité général.
- Malgré cela, et nous dirons même à cause de cela, l’ouvrage est intéressant. Si l’on élimine les chapitres de liaison, on se trouve en présence d’une série de notes bien faites ou présentant des laits nouveaux, précisément parce que ces notes se rapportent soit à des sujets particulièrement familiers à l’auteur, soit à des appareils pour lesquels il est en position d’avoir des renseignements spéciaux. C’est ainsi que le chapitre sur la fabrication des lampes Swan, Maxim et Lane-Fox renferme des détails que nous n’avons pas encore vus publiés ailleurs, et que d’autres chapitres, comme celui de l’induction, sont traités d’une façon originale.
- Les électriciens trouveront donc une ample moisson à faire dans l’ouvrage de M. Gordon, mais qu’ils ne se laissent pas prendre au titre et ne Croient pas trouver un Traité pratique d'éclairage dans un livre qui eût dû être intitulé simplement Notes sur l'éclairage électrique.
- A POCKETBOOK OF ELECTR1CAL RULES AND TABLES FOR THE
- use OF electricians and engineers (Formulaire de règles et tables électriques à l’usage des électriciens et ingénieurs), par J. Munro et A. Jamieson. Londres, Ch. Grif-fin et C°, 1884.
- On a déjà publié plusieurs formulaires du genre de celui-ci ; aucun d’eux ne présentait un caractère anssi réellement pratique. Un chapitre sur les unités et mesures ouvre le livre ; il est réellement riche en renseignements, non seulement sur les unités électriques, mais encore sur les mesures de toutes sortes, de longueur, de surface, sur les jauges de fil, etc.
- Vient ensuite le chapitre des essais électriques. Les lois des circuits sont d’abord rappelées, puis les auteurs résument rapidement les différentes méthodes employées pour la mesure des intensités, des forces électromotrices, des résistances, l’essai des lignes aériennes et sous-marines, des joints, la recherche des fautes, la mesure de la résistance spécifique du cuivre, de l’isolement des câbles, les essais des lampes électriques, et ceux des paratonnerres.
- Toutes ces questions sont très brièvement et très nettement traitées.’ Nous ferons cependant aux auteurs une légère critique. En passant en revue les galvanomètres employés pour les mesures, ils en ont décrit un grand nombre, ils n’ont pas oublié les appareils de MM. Ayrton et Perry, mais ils ont complètement passé sous silence les galvanomètres de M. Marcel Deprez dont ces derniers ne sont qu’une modification, et qui ont été les premiers galvanomètres industriels introduits dans la pratique. Cette critique ne s’adresse d’ailleurs pas uniquement à MM. Munro et Jamieson, nous eussions pu la faire à M. Gordon, et elle vise un oubli fréquent chez les auteurs anglais dont beaucoup s’imaginent que le galvanomètre de MM. Ayrton et Perry est bien leur invention originale. Cette erreur n’est heureusement pas partagée par tous les savants anglais, et nous nous rappelons qu’elle fut relevée un jour d’une façon assez piquante par un des plus éminents d’entre eux, M. Warren, de la Rue, lors de l’Exposition de 1881. Il faisait partie d’une commission du Jury chargée d’examiner les instruments de mesure ; en arrivant devant les gai vanomètres Deprez, un des membres anglais de la commission fit remarquer que ces appareils n’avaient rien de nouvean, et n’étaient pas autre chose que ceux de MM. Ayrton et Perry. « C’est vrai, répondit M. Warren de la Rue, mais il y a pourtant une différence, c’est que ceux-ci ont été inventés un an avant ceux de MM. Ayrton et et Perry. »
- Le livre comprend ensuite de nombreuses données sur les conducteurs électriques, sur la télégraphie, l’électro-métallurgie, les piles, les accumulateurs. La partie consacrée aux dynamos qui vient ensuite nous paraît un peu écourtée. En fait de données numériques sur le rendement des machines, on n’y trouve que le rapport de M. Sprague sur les dynamos Edison-Hopkinson, et quelques chiffres concernant les machines Crompton-Burgin, il nous semble que les résultats des mesures faites à Paris en 1881, à Munich en 1882, et tout dernièrement encore en Angleterre, eussent pu fournir aux auteurs des données plus générales. Même observation pour l’éclairage électrique et pour le transport de la force, sur lequel nous trouvons bien des formules générales, mais aucun des résultats numériques obtenus dans les expériences de transport.
- Le livre est complété par une série de renseignements divers très bien choisis et constitue, en somme, un excellent vade-mecum de l’électricien. Nous sommes certain qu’il sera favorablement accueilli du public.
- Aug. Guerout.
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- LA 'LUMIÈRE ÉLECriilQUE
- TRAVAUX
- DE LA
- CONFÉRENCE INTERNATIONALE
- DES ÉLECTRICIENS
- COMMISSION SES UNITÉS
- RÉSUMÉ D’EXPÉRIENCES
- SUR LA DÉTERMINATION DE l’OHM ET DE SA VALEUR EN COLONNE MERCURIELLE Par MM. Mascart, F. de Nerville et R. Benoit.
- II
- Marche des expériences
- MÉTHODE DE WEBER
- Il n’est pas nécessaire d’insister sur la disposition des conducteurs reliant les divers appareils entre eux. Nous ferons remarquer seulement que les fils, bien isolés par une couche de gutta-percha, étaient cordés deux à deux sur tout leur parcours; cette précaution est indispensable pour éliminer toute influence irrégulière sur les galvanomètres. Les communications des fils entre eux et les changements de circuit se faisaient par des commutateurs à godets de mercure. Pour la méthode de Weber, par exemple, un simple changement des contacts permettait :
- i» De fermer le circuit induit comprenant le galvanomètre balistique ;
- 2» De briser ce circuit en le reliant au pont de Wheats-tone;
- 3» De relier le cadre ou le circuit total avec un commutateur à inversion pour y introduire le courant d’une pile, soit dans les opérations de réglage, soit dans les expériences relatives à la comparaison des constantes du cadre et du galvanomètre.
- Une expérience complète comprenait les différentes opérations suivantes :
- 1 i° Régler le cadre ;
- 2® Comparer aux étalons la résistance du circuit induit ;
- 3® Observer les angles d’impulsion ;
- 4® Déterminer la durée des oscillations de l’aiguille du galvanomètre ;
- 5® Comparer de nouveau la résistance du circuit;
- 6® Comparer les constantes du cadre et du galvanomètre ; . .
- 7® Mesurer les distances des échelles aux miroirs, surtout
- pour le cadre ;
- 8® Déterminer la torsion des fils.
- Cette série de mesures n’exigeait pas moins de deux heures et demie à trois heures; nous les passerons en revue rapidement.
- 1® Réglage du cadre. — L’ajustement du cadre sur l’axe et le réglage des ressorts pour assurer une rotation de i8o° avaient été faits une fois pour toutes. Il s’agissait simplement, avant chaque expérience, de rendre l’axe vertical et de placer le cadre dans un plan perpendiculaire au méridien magnétique. La verticalité de l’axe s’obtenait au moyen des vis calantes et du niveau. Pour régler le plan de départ, on libérait l’aimant intérieur et, visant par une lunette latérale l’image d’une échelle, on cherchait par tâtonnements la position pour laquelle un courant dans le cadre avait une action nulle sur l’aimant. Cette position s’obtenait facilement
- avec une approximation de i5', plus que suffisante. Les ressorts étaient alors fixés et rendus immobiles.
- 2® Comparaison de la résistance du circuit avec les étalons. — Le pont à fil pouvait servir avec avantage quand la résistance des étalons différait extrêmement peu de celle du circuit. Dans le cas contraire, il était plus commode d’employer la boîte à cadrans : avec un rapport convenable entre les branches du pont, on mesurait alternativement la résistance du circuit et celle des étalons. Le quotient des nombres ainsi obtenus était indépendant de l’exactitude du rapport des branches et de la valeur absolue des unités de la boite. Après élimination des fils de secours, on avait la résistance de circuit exprimée en fonction des étalons. On observait la température des étalons avant et après chaque mesure, et on les ramenait à une même température en prenant o,ooo88 pour coefficient de variation du mercure o,ooo32 pour les étalons en maillechort et o,ooo3o pour ceux de platine-argent. Des expériences ultérieures nous ont conduits à d’autres valeurs de ces coefficients, mais les changemeuts de température étaient assez faibles pour qu’il ne fût pas nécessaire de modifier les calculs.
- La même mesure était répétée (5°) après les expériences d’impulsion. Les deux résultats différaient extrêmement peu l’un de l’autre, et l’on en prenait la moyenne.
- j® Observations des impulsions. — L’observateur, ayant sous la main la clef du courant amortisseur, amène presque au repos l’aimant du galvanomètre, par exemple de façon que le déplacement total de l’échelle sur le réticule de la lunette ne dépasse pas deux divisions. Il lit à haute voix les deux positions extrêmes «0 et », du réticule, qu’un assistant écrit immédiatement. Au moment où l’aimant va repasser par la position d’équilibre, il fait un top, et l’aide placé auprès du cadre produit aussi rapidement que possible une rotation de i8o°; l’observateur lit alors les divisions », nm,..., indiquées par le réticule pour les trois premières élongations situées d’un même côté.
- Le quart de la différence de deux élongations successives, si l’amortissement est faible, est la quantité qu’il faut ajouter à la première lecture pour avoir l’impulsion corrigée. Les différences n — «' — n" — »'",... sont donc sen-
- siblement égales, mais doivent aller en diminuant. Cette lecture de plusieurs élongations successives permet de vérifier si l’on n’a pas commis une erreur sur la première. Si l’oscillation initiale était de même sens que l’impulsion, on doit en retrancher la moitié de l’amplitude observée; on l’ajoutera dans le cas contraire. Le nombre de divisions N qui correspondrait à la première impulsion, corrigée de l’amortissement et de l’oscillation initiale, est donc
- 242
- On arrête alors l’aimant et l’on se prépare à l’observation d’une seconde impulsion en sens contraire. On en fait ensuite une troisième, etc. Chacune de nos séries comprenait habituellement dix observations d’impulsion.
- Comme cette partie de l’expérience est la plus importante et la plus délicate, nous ne pouvons mieux en donner l’idée qu’en transcrivant une page des cahiers d’observation. (Voir à la colonne suivante.)
- Les observations successives montrent que la position d’équilibre s’est déplacée de 2“m pendant la durée de l’expérience, ce qui correspond à un changement de 20" à 3o" pour la déclinaison; mais, quand les variations restent dans ces limites, elles n’affectent en rien la mesure des impulsions.
- 40 Durée des oscillations de l’aimant. — Toutes les observations de temps ont été rapportées à un chronomètre de Dumas, appartenant au Ministère de la Marine, dont la marche était contrôlée deux fois par semaine d’abord, puis
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- tous les huit jours seulement, au moyen de l’heurè que'l’Ob:- \ servatoire de Paris nous envoyait par fil télégraphique au Bureau de Versailles.’ La variation du chronomètre ne dépassait pas is par jour; l’instrument pouvait donc servir, sans correction, à mesurer le temps avec une approximation beaucoup plus grande que celle dont nous avions besoin.
- Les oscillations elles-mêmes étaient observées avec un compteur de Perrelet, muni de deux aiguilles à seconde : un top arrête l’une des aiguilles, à un second top elle reprend sa marche et se remet immédiatement en concordance avec la première. Cet instrument est d’un emploi très commode, et l’on évaluait le dixième de seconde à l’estime. Sa marche n’était pas irréprochable, mais on le comparait au chronomètre avant et après la série des oscillations, ce qui donnait la correction à faire aux lectures.
- Comme les déviations sont toujours très faibles, il faut se mettre à l’abri des variations de déclinaison, ce qui exige des précautions particulières. Après avoir donné à l’aiguille
- Bobine A (17 août i883).
- AMPLITUDE initiale POSI- TION d’équi- libre ÉLONGATIONS IMPULSION réduite
- 1°. 534,q -535,1 535,0 701,35-695,4 -689,4 368,85-374,9 -38i,o 167,95
- 20. 537,b -534,8 535,g 167,45
- 3°. 537,0 -535,55 536,27 703,1 -6q7,i5-6qi,2 167,60
- 4®. 537,0 -53ô,o 536,5 36q,C) -3?6,o -382,0 167,60
- 50. 537,45-535.55 536,5 703,75-697,45-691,7 167,87
- 6®. 537,o5-53b,o 536,5 36q,65-375,9 -382,0 167,88
- 7°. 537,5 -537,0 536,75 7o3,q5-6q7,75-6qi,8 168,00
- 0°. 537,3 -536,35 536,82 370,65-376,25-382,3 167,85
- 9°. 537,0 -536,8 537,2 703,9 -6q7.8 -691,0 167,82
- IOO. 537,65-537,05 537,35 371.0 -377,1 -383,2 Moyenne..... 167,60 167,76+0,16
- La durée de la rotation du cadre n’est pas £ du temps nécessaire pour que l’élongation soit atteinte.
- L’oscillation initiale est à ajouter pour la première impulsion et à retrancher pour toutes les suivantes.
- L’erreur moyenne dans cette série est d’environ *
- une oscillation d’amplitude convenable au moyen du courant amortisseur, l’observateur lit à haute voix deux élongations de part et d’autre. L’assistant,, qui écrit les nombres, a le temps de faire la moyenne, corrigée de l’amortissement, et annonce la division d’équilibre. Quand cette division passe sur le réticule, l’observateur fait un top qui correspond au passage d’ordre zéro ; il dicte l’heure marquée par l’aiguille d’arrêt et remet l’aiguille en marche. Il fait les mêmes lectures d’élongation à la neuvième oscillation, et pointe le passage de la dixième à la division qui lui a été indiquée par l’assistant. Il pointe ensuite la vingtième, la trentième, etc., jusqu’à la centième, autant du moins que les amplitudes sont restées assez grandes pour que l’observation comporte une exactitude suffisante.
- L’intervalle des lectures extrêmes donne la durée totale de cent oscillations, d’où l’on déduit la durée d’une seule ; la moyenne des nombres relatifs à chaque dizaine conduit au même résultat puisque le compteur n’a pas été arrêté. Il est à remarquer que ces lectures intermédiaires n’interviennent pas en réalité dans le calcul de la durée d’oscillation ; elles servent de contrôle et permettent de vérifier si l’amplitude a une influence appréciable.
- Nous citerons encore, comme exemple, les oscillations re latives à l’expérience précédente du 17 août (Y. col. suiv.).
- Quoique cette série se trouve parmi les moins satisfaisantes, on voit cependant que l’amplitude n’a pas d’influence et que l’amortissement est assez faible pour n’exiger aucune correction.
- 6® Comparaison des constantes du cadre et du galvanq• mètre. — Le cadre ayant été réglé dans un plan perpendiculaire au méridien magnétique, il suffit de le faire tourner de 90°, par comparaison avec les cercles du support, pour qu’il soit dans le méridien magnétique. On libère l’aimant et l’on dispose les contacts pour faire passer un courant commun dans le cadre et le galvanomètre.
- . Si les deux boussoles ainsi constituées ont des sensibilités de même ordre, la comparaison peut être faite directement. Dans le cas contraire, on installe une dérivation convenable sur le fil du galvanomètre, afin de ramener les déviations des deux instruments dans les mêmes limites.
- On doit alors déterminer les résistances du shunt et du galvanomètre avant et après les observations des déviations relatives au courant commun; la moyenne de ces mesures donnera le pouvoir multiplicateur du shunt.
- Des précautions particulières doivent être prises dans la comparaison des constantes galvanométriques, et cette
- Étude de l’oscillation.
- ORDRE du passage ÉLONGATIONS POSITION d’équilibre DURÉE des dix oscillations
- 0 601-474 537,0 s
- 6g,8
- 10 589-487 537,0
- 69,5
- 20 580-495 537,0
- 69,6
- 3o 373-503 537,2
- 69,6
- 40 567-509 537,7
- 69,6 ,
- 5o 562-514 537,7
- 69,9
- 60 ; 5 58-518 537,8
- 69,55
- 70 555-522 538,3
- 69,55
- 80 .. . 552-525 538,3
- Moyenne.,. 69,678
- Correction du compteur.. — o,oo5
- Durée d’une oscillation... T— 611,964
- expérience est mpins facile que nous ne l’avions prévu. Il faut avoir soin, par exemple, de réunir le cadre au galvanomètre de telle façon que les déviations produites par le courant commun aient lieu dans le même sens par rapport au méridien magnétique, sans quoi les variations de déclinaison auraient pour résultat d’augmenter l’une des déviations et de diminuer l’autre. D’autre part, au lieu d’observer la position d’équilibre, il vaut mieux renverser le sens du courant et lire les deux positions extrêmes'. Chacun des observateurs étant muni d’un courant avertisseur, on amène rapidement les aimants au voisinage du repos et à un signal donné on lit, eh même temps, les élongations extrêmes dans les deux instruments. Cette observation est répétée onze fois, de manière à fonrnir dix différences de lecture ; la demi-moyenne de ces lectures donne la déviation simple qui serait due à la valeur moyenne du courant.
- 7® Mesure des distances. — Les lectures ne donnent pas directement la valeur angulaire des déviations, et il est nécessaire de connaître les dislances de chaque échelle au miroir correspondant. Nous avons fait remarquer déjà que les indications du galvanomètre n’entrent dans la formule finale que par le rapport de deux angles; il n’est donc pas nécessaire de mesurer les distances de l’éçhelle de cet iq-trument avec une grande exactitude.
- Pour l’échelle du cadre, la mesure doit être, faite avec soin La distance,a varié, suivant les cas, de 5m,5o à 6m2ô;
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- LÀ LÜMIÈRE ÉLECTRIQUE
- br, nous avions à notre disposition une longue règle en cuivre de 3m,5o environ, des règles de 2“ et de im. On installait une grande planche sur des supports convenables, de façon qu’elle fût sensiblement plane entre le miroir et l’échelle; on plaçait les règles sur cette planche, suivant la même ligne droite, le bout de l’une d’elles affleurant à l’échelle, le bout d’une autre au fil de suspension de l’aimant ; l’intervalle complémentaire entre les règles était mesüré directement. La distance, correction faite de l’épaisseur des glaces, pouvait être déterminée à moins de om,5, approximation bien suffisante.
- 8® Torsion des fils. — De ces différentes mesures, on
- pouvait déduire la valeur du facteur f- jj> Q11' entre
- dans l’expression de la résistance R (I). Toutefois, on doit éliminer encore le couple de torsion des fils de suspension.
- Il n’y a pas encore à se préoccuper du fil dans le galvanomètre, puisqu’il influe également sur l’impulsion 6 et sur la déviation S; la présence de ce fil équivaut à une petite augmentation de la composante horizontale du champ terrestre. Il n’en est pas de même pour le cadre, car la valeur de la composante H intervient seule dans l’effet d’induction, et cette composante est augmentée par l’effet du fil dans les expériences de comparaison. Pour déterminer la torsion du fil, on peut employer un procédé très simple : on fait une lecture de la position d’équilibre, puis, avec un aimant extérieur, on fait tourner l’aimant mobile d’un tour entier dnns sa boite, et l’on fait une nouvelle observation. La différence des deux lectures est le déplacement produit par une torsion du fil d’une circonférence entière. Si l’on appelle s l'angle qui correspond à ce déplacement, C le couple de torsion du fil et M le moment magnétique de l’aimant, on a
- HMe = 2hC ou C = HM—.
- 2 ir
- Quand le cadre est employé comme boussole des tangentes, on devra remplacer le moment HM de l’action de la terre sur l’aimant par
- HM-f C = HM (i + ou
- H par H ^ i + ±),
- c’est-à-dire, en définitive, remplacer tang A par ^ 1 + ^ ^ tang A.
- La valeur du rapport — a varié, suivant les appareils, de
- 2 7C
- 0,001 à 0,00045.
- Résumé des observations. — L’ensemble des observations peut être résumé de la manière suivante :
- On a déterminé (20) le rapport AL = p de la résistance R
- Ht
- du circuit dans les conditions de l’expérience à la résistance Rt des étalons à une température connue /. On connaît d’autre part la valeur R des étalons en fonction de l’unité provisoire (B. A. U.), ce qui donne la valeur de R = «Rt, en fonction de la même unité.
- Une expérience de comparaison (6°) donne
- les
- g. tangS tang A ’
- angles 8 et A étant déduits des lectures des échelles et de leurs distances au miroir, et le dernier facteur tang A étant corrigé (8°) du couple de torsion du fil.
- Enfin l’angle d’impulsion 9 est déduit des valeurs de N (3°) et là durée x est donnée par l’observation des oscillations (4®), corrigée de la marche du compteur. i
- L’équation (I) peut s’écrire
- (10
- 1 _ 1
- 2icGS R
- g tang 8 1 tang A xi
- <mh.
- Le second membre, que nous représenterons par A, est entièrement déterminé par les mesures électriques, et magnétiques. Cette quantité k permettrait, si R était connu, de déduire de l’expérience le produit G S des deux éléments de la bobine. v
- (A suivre.)
- FAITS DIVERS
- Éclairage électrique
- Dans son rapport aux actionnaires du Canal de Suez, M. de Lesseps a particulièrement insisté sur l’importance qu’il y aurait à introduire la lumière électrique, qui permettrait aux navires de passer par le canal la nuit aussi bien que le jour.
- L’Edison et Swan C°, à Londres, va installer 1 000 lampes à incandescence dans l’exposition d’hygiène qui s’ouvrira prochainement dans cette ville. Plus de la moitié de ce nombre seront du système Edison ; mais comme beaucoup d’exposants ont également adopté la lampe Swan, l’exposi tion en contiendra de 3 à 4 000. Les 1000 lampes de la Compagnie seront placées à une certaine distance des machines, mais toutes sur le même circuit, de sorte que le public pourra se faire une bonne idée du câble qu’il faut pour amener le courant pour mille foyers à incandescence. Les lampes seront de 16 à 20 bougies. Il y aura dix dynamos Edison du type L, chacune de i5o lampes et marchant à une vitesse de 950 tours par minute.
- La semaine dernière, l’Anglo-American Brush C° avait installé à l’exposition d’ameublement dans l’Agricultural Hall, à Londres, une machine Victoria D2, qui alimentait cent lampes Victoria distribuées dans plusieurs parties du Hall. __________
- Les moulins à blé de MM. W. et J. Bairston, à Keighley Angleterre, sont éclairés à l’électricité. L’installation comprend une machine dynamo Crompton-Burgin autorégulatrice, qui alimente 62 lampes Swan de 20 bougies et de 110 volts. La machine est placée dans le sous-sol et marché à une vitesse d’environ 1 45o tours par minute.
- La Maxim Weston Electric Light Company annonce son intention de ne plus continuer à faire fonctionner, son installation à Liverpool.
- Le nouveau yacht de M. Astor, le Nourmahal, va être éclairé par des lampes à incandescence Edison. Les moteurs seront du type Armington et Sims.
- Le vaisseau de guerre anglais le Dolphin, destiné à faire le service à Souakim, sera pourvu d’une installation d’éclairage électrique avant son départ de l’Angleterre.
- Le conseil municipal de la ville de Hanley, en Angleterre, est entré en négociations avec la Hammond Electric Light Company pour l’éclairage à l’électricité de leur ville.
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- Une ihâtàllatidn d’éclairage électrique vient d’être faite aux minas dé charbon de Park Pit, province de Galles. La forée motHcè est fournie par une machine Marshall de 6 chevaux qui actionne une dynamo autorégulatrice Crortptoü-iSürgin. Cinquante lampes Swan à incandescence de 20 bougies sont distribuées dans les galeries souterraines, etét,
- MWVWWWVWu
- La lumière électrique a rendu de bons services à Soua-kim, en déihaüquant les rebelles qui se sont approchés de la ville.
- La capitale de l’ile Grau Canaria, Las Palmas, va être éclairée à l’élêélticité. La concession a été donnée à un ingénieur du gouvernement espagnol, mais tout le matériel sera envoyé de France. La première partie de l’installation comprendra environ 100 foyers à arc qui serviront à l’éclairage des rués principales de la ville. Si cette expérience donne toute la satisfaction qu’on en attend, la lumière électrique sera définitivement adoptée pour remplacer les lampes à hüile, qui jusqu’ici ont fourni l’éclairage des rues de Las Palmas,
- Voici quelques nouveaux détails au sujet du projet d’éclairage électrique de là ville de Madrid, dont nous avonsparlé dans notre numéro du 24 mai. La station centrale qui sera construite près de la porte de Salamanca occupera un terrain de 16 à 18000 pieds. Les moteurs à vapeur, les dynamos et un atelier seront installés au rez-de-chaussée. Au premier étage seront les bureaux et les magasins de lampes, de câbles, etc., ainsi que lés logements pour le personnel de la Société. Il y aura i5 générateurs à vapeur de 100 chevaux du système Belleville ou Naeyer, 2 moteurs Sultzer ou Corliss de 1000 chevaux chacun, composés de deux machines jumelles de 2S0 chevaux, dans le but d’obtenir une complète uniformité de mouvement sans employer de grands volants. On espère ainsi arriver à faire marcher les machines d’une manière parfaitement régulière par une consommation de moins d’un kilo de charbon par cheval et par heure. Les dynamos seront également au nombre de deux, d’une force électromotrice de 120 volts et d’une intensité de courants de 10000 ampères, à une vitesse de 1S0 tours par minute. Deux machines excitatrices seront actionnées par des moteurs spéciaux. La canalisation sera souterraine et faite selon le système d’Edison avec des fils de cuivre de q6 pour cent de conductibilité dont le diamètre est calculé à raison d’un millimètre par trois ampères, de sorte que le fil ne sera pas surchauffé, même par le passage de. tout le courant que pourra produire la dynamo.
- On annonce que M. Edison s’occupe actuellement de trouver un nouveau système d’éclairage électrique par des foyers à arc.
- La ville de Peterborough, Ont., va être éclairée par 75 foyers à arc Thomson-Houston, alimentés par des dynamos du même système. L’installation sera faite par la Royal Electric Co, de Montréal.
- Le conseil municipal de Brooklyn a autorisé la Compagnie de lumière électrique à placer ses fils et 100 foyers à arc Thomson-Houston vont être installés immédiatement dans les rues de la ville.
- La Compagnie canadienne Edison a été chargée d’installer la lumière électrique à bord des paquebots transatlantiques 1 ’Arlabasca, V Al go via et l’Alberta.
- Trente et une villes aux Etats-Unis sont maintenant éclai-.
- rées à l’électricité, .dont 23 par le système Brush, 3 par le Thomson-Houston, 1 par le système Maxim-Weston, 1 par Van Depocle et 1 par Fuller,
- Depuis quinze jours, l’éclairage électrique du bureau central des postes, à Boston, fonctionne dans tout le bâtiment.
- La ville de Sacramento, Californie, a été si satisfaite de l’installation provisoire de 5o foyers à arc qui fut faite il y a quelque temps pour essayer le système Thomson-Houston, que les autorités ont commandé i5o foyers du même système qui est maintenant définitivement adopté pour l’éclairage de cette ville.
- La municipalité de Détroit, Mich,, vient d’autoriser l’Excelsior Electric Light Co à placer des poteaux et des fils dans la ville pour l’installation de 3oo foyers'à arc alimentés par une station centrale.
- Télégraphie et Téléphonie
- On annonce que M. le Ministre des postes et des télégraphes va prochainement être interpellé à la Chambre des députés au sujet des concessions de câbles sous-marins faites ou à faire à des Compagnies américaines.
- Les recettes du département des télégraphes, pour les quatre premiers mois de cette année, se sont élevées, à 8 397 100 francs, environ 663 400 francs au-dessous des recettes prévues.
- Le bateau à vapeur le Retriever, appartenant à l’Eastcrn Telegraph C° et ayant à son bord le nouveau câble grec, a fait naufrage sur le cap Mavropetra, près de Santorin. Le câble a été déchargé et on espère pouvoir remettre le navire à flot.
- Voici la liste des principales communications télégraphiques dont l’état a subi des modifications pendant le mois dernier :
- Câble Rio-Grande do Sul à Montevideo Date de l’interrup- tion 9 avril Date du rétablisse- ment 25 avril
- Ligne de Sibérie entre Omsk et Tomsk 3o — 3 mai
- Ligne de Sibérie au delà de Bla-gourstschensk 3 mai 4 —
- Câble de Cara-Maranham 24 avril 5 —
- Ligne Saigon-Bangkok 9 mai l3 —
- Câble Key-West à la Havane. . . . 12 — toujours
- Câble Trinidad-Demerara i5 avril interrompu 16 mai
- Ligne Sibérie, près Wladiwostock. 16 mai 19 —
- Ligne de Calcutta à Rangson, section de Chittagong-Akyab .... 20 — 2 5 —
- En Allemagne, les dépêches précédées des lettres R. O.,, qui ne comptent que pour un seul mot, sont délivrées ouvertes au destinataire, de sorte que la communication peut être lue. par un employé dans l’absence de la personne à. qui elle est adressée..
- La grève des ouvriers dans les fabriques de fils télégraphiques en Angleterre est finie, et les hommes ont consenti à une réduction de salaire de 20 %>. Plusieurs fabricants , ont profité de cette circonstance pour baisser leurs prix, de
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- manière à pouvoir lutter avantageusement avec la concurrence allemande.
- Un nouveau bureau télégraphique vient d’être ouvert à Madras.
- L’administration chinoise fait procéder actuellement aux travaux de prolongement de la ligne télégraphique de Shanghâï-Chingkiang jusqu’à Hankow, sur le Yantsekiang.
- La nouvelle ligne qui est établie le long du fleuve Yantse est achevée jusqu’à Kinkiang, et à partir de ce point les dépêches sont expédiées par des vapeurs jusqu’à Hankow. Les stations déjà ouvertes au service international sont celles de Wuhu, de Nganking et de Kinkiang. Les taxes par mot, à partir de Sanghaï, sont ainsi fixées :
- Pour Wuhu et Nganking. . . i fr. 60 — Kiukïang.................. i fr. 70
- Dans le sud, le réseau des lignes reliées à Hong-Kong s’étend maintenant jusqu’à Nanning, dans la province de Kwangsi, où on vient également d’ouvrir un bureau pour la correspondance internationale. La taxe pour cette destination, à partir de Hong-Kong, est de 1 fr. i5 par mot.
- La Bankers and Merchants Telegraph O va établir une canalisation souterraine à travers la ville de Chicago pour soixante de leurs fils.
- Pendant des orages violents de la semaine dernière, les lignes télégraphiques ont beaucoup souffert en Espagne, et Madrid a été pendant quelque temps sans aucune communication avec le sud.
- On annonce qu’un nouveau câble sera placé entre Port Blair et Burmah. Le Spanish National Submarine Telegraph Company va également poser un câble entre les îles Canaries et Puerto Rico.
- On a calculé que 7S0 000 isolateurs sont remplacés tous les ans en Amérique sais tenir compte de ceux employés pour l’installation des lignes nouvelles.
- Le conseil municipal de Philadelphie vient d'ordonner aux compagnies de télégraphie et dé téléphonie de changer la position de leurs fils partout où ils croisent ceux de la police et dés pompiers, de façon à les mettre à im20 au moins au-dessus des fils de la ville, sous peine de les voir coupés.
- Un grand nombre des principaux négociants de la ville de New-York viennent d’adresser une pétition au gouverneur de l’Etat du même nom, le priant de signer la loi récemment votée par les deux Chambres, afin de forcer les compagnies télégraphiques et téléphoniques à abolir le système aérien et mettre leurs fils sous terre.
- Pendant l’année 1871, la Western Union Telegraph Co, de New-York, transmettait 10 millions de dépêches. Huit ans après, ce chiffre était augmenté de i5 millions et l’année dernière a donné la même augmentation de 15 millions de dépêches, mais pendant quatre ans Seulement au lieu de huit. Le dernier rapport de la Société accuse un trafic de 40 millions de dépêches pour l’année i883.
- La Baltimore and Ohio Telegraph C® possède aujourd’hui a5ooo milles de fil et compte eu construire i5ooq milles de plus avant la fia de l’année.
- La New England Téléphoné C® possède actuellement ioq réseaux téléphoniques, et les appareils de la Société ont été placés dans 472 différentes villes. Le nombre total des abon-nés est de 17820.
- Le téléphone a été fort bien accueilli à Puerto Alegro, dans la République Argentine, où il y a déjà 80 abonnés. Malheureusement, les vautours empêchent sérieusement le bon fonctionnement du système; ils volent contre les fils et les mettent en contact par leurs efforts pour se dégager. Et le mal est sans remède, puisque la loi défend de tuer les vautours. __________
- Le 4 mai, les fils téléphoniques du bureau central à Win-nipeg, Mass., ont été frappés par la foudre, qui a enlevé l’isolation de 35o fils allant du toit dans le bureau et mis le feu au toit même. Tous les fils ayant été enlevés des commutateurs, aucun accident n’est arrivé dans le bureau même. __________
- Les 1200 abonnés au téléphone, à Milwankee, Wisc., peuvent maintenant être mis en communication avec 5 000 personnes réparties sur 5o réseaux hors de la ville.
- Le nombre des communications atteint 7000 par jour.
- La municipalité de Madrid a demandé au gouvernement la permission d’établir un réseau téléphonique pour le ser- vice des pompiers. Selon le journal El Liberal, une Société a offert à la ville d’installer ce réseau à titre gratuit et de déposer en outre une somme de 5ooo fr., comme garantie de la bonne exécution du travail; néanmoins, le gouvernement a refusé son consentement à ce projet.
- La Northern District Téléphoné C® vient d’établir une communication téléphonique entre les villes de Newcastle, Sunderland et South-Shields.
- Le gouvernement de la Martinique a offert une concession téléphonique exclusive à la Tropical Téléphoné C® avec une garantie de 100 abonnés. La Compagnie a accepté ces conditions et un bureau central va être construit prochainement à Saint-Pierre.
- La Central Union Téléphoné C® compte aujourd’hui 18 75o abonnés. Ce nombre n’a jusqu’ici été atteint par aucune autre Société de ce genre.
- On annonce que la communication téléphonique se fait parfaitement entre New-York et Boston sur la nouvelle ligne en cuivre au moyen d’un téléphone Bell ordinaire employé comme transmetteur et récepteur à la fois.
- La Compagnie des Téléphones à Omaha, Nebraska, compte 274 abonnés sur 16 000 habitants.
- ERRATUM
- Dans l’article de M. M. Leblanc, numéro du 10 mai 1884, page 220, au bas de la première colonne, au lieu de M. Gerondo, il faut lire M. Bessolo.
- Le Gérant : A. $|Oaillon. Parie.— Imprimerie P. Mopillpt, i3, quai Voltaire. — 48454
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- La Lumière Electrique
- Journal universel d’Électricité
- 51, rue Vivienne, Paris
- directeur: D' CORNELIUS HERZ
- SECRÉTAIRE DE LA RÉDACTION : AüG. GUEROUT | ADMINISTRATEUR : HENRY SARONI
- 6e ANNÉE (TOME XII)
- SAMEDI 14 JUIN 1884
- N° 24
- SOMMAIRE
- Le galvanomètre à mercure de M. G. Lippmann; Abdank Abakanowicz. — Les nouveaux appareils électriques de sir William Thomson; G.-R. — Le chemin de fer électrique à Vienne. — Exposition de i883;C.-C. Soulages — L’éclairage électrique des trains (2e article); G. Richard. — Chronique de l’étranger : ItaUev'^-Exposition internationale d’électricité de Turin,; W. de Fonvielle. — Allemagne; F. Uppenborn. — Angleterre; J. Munro. — Revue des travaux récents en électricité. — Sur un essai de galvanomètre à mercure, par M. J. Carpentier. — Note sur la théorie de la balance magnétique de Hughes, par M. S.-P. Thompson. — Sur la détermination de l’intensité horizontale du magnétisme terrestre au moyen de la balance, par A. Tœpler. — Sur la conductibilité électrique des gaz, par W. Hittorf. — Recherches sur la conductibilité des métaux et de leurs alliages, par M. Lazare Weiller..— Travaux de la conférence internationale des électriciens. — Exposition internationale d’électricité de Philadelphie. — Fais divers.
- LE
- GALVANOMÈTRE A MERCURE
- DE M, G. LIPPMANN
- La Lumière Electrique a reproduit dans son avant-dernier numéro une note présentée par M. Lippmann à l’Académie des Sciences sur un nouveau galvanomètre, reposant sur l’action d’un champ magnétique sur un courant mobile et sur l’emploi du mercure pour constituer ce dernier. Nous nous proposons dans le présent article de donner quelques détails complémentaires sur cet intéressant appareil. Il est représenté par les figures i et 2.
- Les deux extrémités polaires d’un puissant aimant permanent M sont encastrées dans deux pièces en fer doux F. La forme spèciale de ces pièces est représentée dans la figure 2. Leufs faces intérieures (bien isolées) se rapprochent à une
- distance qui ne dépasse pas ^ de millimètre. Cet espace intrapolaire, très mince, forme, la partie médiane 4’un manomètre ouvert en U, dont les
- deux branches montent verticalement. Le courant à mesurer est introduit par les bornes A et B (fig. 1) communiquant avec deux lames en platine, qui touchent à la surface du mercure enfermé entre les pièces polaires.
- La chambre à mercure est hermétiquement raccordée avec les deux branches du manomètre, et cette partie essentielle du galvanomètre est serrée entre deux plaques en ébonite qui protègent l’ensemble.
- Si on fait passer un courant à travers la lame de mercure placée entre les pôles de l’aimant M, le mercure monte dans une branche du manomètre et descend dans l’autre, et la différence des niveaux est proportionnelle à l’intensité du courant. La théorie de ce nouveau galvanomètre est bien simple.
- Supposons qu’on laisse passer à travers un pa-raléllipipède de mercure placé dans un champ magnétique un courant ayant une intensité I. Supposons que cette lame de mercure enfermée entre les pôles communique avec les deux tubes mano-métriques par des ouvertures très petites, qui permettent de considérer lè conducteur liquide comme ayant une forme strictement paraléllipipédique. Dans ces conditions, le conducteur aura une tendance de se déplacer perpendiculairement aux lignes des forces, dans un sens déterminé. Mais comme le conducteur est liquide, il en résultera un déplacement du mercure, qui va monter ,'dans un des tubes jusqu’à ce que la pression résultant de la différence des niveaux fasse équilibre à la pression électromagnétique, dirigée en sens contraire.
- Or, comme malgré le déplacement du mercure il n’y a aucun changement dans la forme du conducteur, ni dans sa position dans le champ magnétique, les indications seront strictement proportionnelles à I.
- Mais pour rendre le galvanomètre à mercure pratique, il fallait le faire suffisamment sensible, et c’est dans la réalisation de ces conditions „du maximum de la sensibilité que nous voyons la partie essentielle, le caractère de nouveauté du galvanomètre de M. Lippman.
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- LA LUMIÈRE
- - » i. .............. ...................;------
- Pour faire ce galvanomètre aussi sensible que possible, il faut trouver dans quelle condition de
- ÉLECTRIQUE y ^
- - .... 1 11 ! •'
- ! • r
- La force qui tend à mouvoir le condùctéuV perpendiculairement aux lignes de force est proportionnelle à l’intensité du courant I, à l’intensité du champ magnétique H et à la longueur du conducteur l. Elle est donc proportionnelle à IH/. Cette force s’exerce sur la surface du parallélo-
- FIG. I
- construction on obtiendra le maximum de la pres-êion hydrostatique p pour un courant donné I. Soit
- ÂBCD (fig 3) le paraléllipipède en mercure. Le courant le traverse dans le sens de la flèche, et les lignes
- FIG. i
- de force sont perpendiculaires à la surface AB CD. Soit l la hauteur du paraléllipipède et e son épaisseur dans la direction des lignes de force.
- gramme dont la hauteur est l et la largeur e, donc sa surface est le. Pour obtenir la pression p par unité de surface, il faut diviser IH / par le»
- La pression p sera donc =
- Cette équation nous indique directement les con-
- FIG. 5
- ditions qu’il faut remplir, pour obtenir le maximum de pression : i° Il faut avoir le champ magnétique le plus intense possible (ce que l’on obtient en prenant un fort aimant, et en rapprochant autant que possible les pôles) et 2e e doit être aussi petit que possible (ce que l’on obtient encore par le rapprochement des pôles). Cette coïncidence de deux conditions a permis de réaliser un galvano-
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- •mètr'e qui est suffisamment sensible pour la pratique.
- Il est évident que ce galvanomètre est apériodique. L’appareil présenté à l’Académie des sciences donnait une différence de niveau de mercure égale à 63 millimètres pour un ampère.
- Les figures 4 et 5 représentent un électrodynamomètre basé sur le même principe. Le champ magnétique est formé par le même courant qui avant de passer à travers le mercure, traverse un solénoïde B (fig. 4), au centre duquel, est placée la lamelle du mercure LL. Une branche du manomètre est remplacée par un réservoir R, par cette raison que dans l’électrodynamomètre la pression ne s’exerce que dans un seul sens.
- La lamelle du mercure est placée sur un noyau en ébonite qui entre jusqu’au centre du solénoïde, et le courant est emmené par deux lames de platine qui communiquent avec les deux côtés opposés de la lamelle.
- Deux conduits indiqués en pointillé et percés dans la masse d’ébonite mettent la lame de mercure en communication d’un côté avec le tube de l’autre avec le réservoir.
- B. Abdank Abakanowicz.
- LES NOUVEAUX
- APPAREILS ÉLECTRIQUES
- DE SIR WILLIAM THOMSON
- Sir William Thomson vient d’inventer un certain nombre d’appareils électriques, parmi lesquels nous croyons devoir signaler à nos lecteurs une dynamo, deux régulateurs et deux intégrateurs, ou compteurs de courants.
- La dynamo présente, comme particularités originales l’emploi d’un axe vertical, de collecteurs à roulettes au lieu de balais, et l’adoption de fils de fer et de cuivre à section rectangulaire, pour constituer l’anneau et les hélices de l’armature.
- L’expérience n*a pas encore prononcé au sujet de la préférence à donner aux galets comme organe principal des collecteurs ; mais les galets, si ingénieusement disposés qu’ils soient ont, à priori, contre eux, le désavantage d’une complication fâcheuse et d’une difficulté plus grande à maintenir leurs contacts, assurés, dans le cas des balais, par un décapage incessant.
- L’emploi d’un axe vertical présente les avantages d’un frottement diminué et d’une moindre fatigue de l’arbre, qui n’a plus à fléchir sous le poids de l’induit; mais on peut, avec un arbre horizontal, réduire pratiquement à rien cette flexion de j’arbre, et la disposition horizontale semble offrir,
- au point de vue de l’installation générale des dynamos et des transmissions, des avantages qui ne sont pas à dédaigner.
- L’emploi de fils à section rectangulaire ne paraît pas présenter, comme facilités et comme compacité d’enroulement, des avantages suffisants pour en généraliser la fabrication.
- La nouvelle machine dynamo de sir William Thomson se distingue d’ailleurs comme celle qiii a été décrite dans notre numéro du 16 février dernier, par quelques dispositions mécaniques.
- Ainsi que l’indiquent les figures 1 et 2, l’arbre vertical f, qui porte l’induit, est maintenu dans un bâti formé par deux disques massifs a et b, reliés par deux colonnes creuses d, en métal non magnétique, auxquelles sont fixés les pôles en fer doux c de l’inducteur.
- Le croisillon supérieur h peut se déplacer facilement, grâce aux encoches h’ (fig, 2) pour laisser placer la courroie.
- L’enroulement des fils k autour de l’anneau j est particulier. Les fils de cuivre ont une section rectangulaire. Ils sont enroulés sur l’anneau en hélices distinctes, dont les spires sont isolées par un ruban de papier qui s’enroule avec elles. Les hélices sont séparées par des fils de soie enroulés sur l’anneau dans les espaces vides en forme de coins qu’elles laissent entre elles. Dans la machine à faible tension, les fils rectangulaires sont enroulés sur l’anneau en couches successives, formant chacune une hélice continue dont les extrémités sont soudées ensemble. On enroule autour de l’anneau plusieurs de ces hélices, en les isolant par des bandes de papier mince, et en ayant soin de superposer leurs fils très exactement ; les disques formés autour de l’anneau par la superposition de ces hélices sont isolés par des lames de mica ou par un ciment au plâtre (').
- L’anneau j est formé, lui-même, par une série de fils de fer doux à section rectangulaire, enroulés en cylindres horizontaux concentriques isolés par des bandes de papier ou par un ciment au plâtre. Cette disposition a, comme on le sait, pour effet de diminuer les courants d’induction locaux qui se produisent avec peu d’intensité dans un anneau d’une seule pièce.
- Les douves l du commutateur forment un cylindre autour de l’arbre f, dont elles sont isolées, ainsi que du disque en bronze m. Les lames de cuivre», en nombre égal à celui des douves /, servent d’électrodes pour relier l’induit au commutateur, aux douves desquelles elles sont rattachées parles fils ou barreaux de cuivre o. Les électrodes n sont de trois longueurs différentes et disposées autour de f symétriquement, de manière à pouvoir être très
- '(*) Comparer, l’enroplement. par fils rectangulaires de Grompton. La Lumière Electrique, 19 mai i883, p. 92.
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- •Multipliés, sans qu’il faille trop affaiblir le disque m pour le passage des barreaux o. Si les dimensions de la machine l’exigent, on peut augmenter encore la surface de commutation, en ajoutant, en
- V, un second commutateur, relié aux électrodes tt par le prolongement des tiges o à travers le deuxième disque p. Lès douves / du commutateur sont assemblées à leur base par l’anneau métallique
- FIG. I. — DYNAMO. — COUPE VERTICALE.
- isolé q, ou par une bande de soie, et à leur partie supérieure par le disque isolé r, fixé à l’écrou s, et qui assure l’entraînement du commutateur par l’arbre /.
- L’anneau est entraîné par deux disques ou pla-
- teaux en bronze m et p, inclinés de to à 3o° sur l’arbre/, calés sur cet arbre, et pressés sur l’écrou isolant s. Les bords des disques appuient par l’écrou sur les fils de l’anneau par l’intermédiaire d’un isolant; enfin, les disque peuvent être fendus suivant
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- leurs rayons, pour éviter les courants d’induction locaux. C’est une disposition analogue à celle de la machine multipolaire de Gramme, décrite dans notre numéro du 9 février dernier.
- Les balais collecteurs sont remplacés par des galets analogues à ceux que l’on trouvera décrits dans notre numéro du 16 février dernier, page 3o8, ces galets sont disposés de manière à commuter automatiquement ou à rompre leurs contacts; quand la rotation de la machine change de sens.
- La poulie motrice i entraîne l’axe f par deux cônes de frictions v et z, dont le disque inférieur, poussé par un ressort, serre automatiquement l’embrayage, dès qu’on le lâche pour la mise en train.
- Le graissage s’opère à l’aide de paliers à disques b, dont l’huile s’échappe par des tuyaux permettant de la recueillir.
- Les aimants des inducteurs sont constitués par des barreaux d’acier groupés dans les colonnes d, aimantés à saturation par le passage d’un courant à travers d’un fil temporairement enroulé autour de chacune des colonnes. Quand le magnétisme des barreaux diminue, on n’a qu’à renouveler cette
- 3
- opération. Les pôles c enveloppent environ les -
- de la circonférence de l’anneau.
- La machine de Sir W. Thomson est donc, en
- FIG* 2. — DYNAMO. — PLAN-COUPE.
- réalité, magnéto-électrique; elle diffère de la dynamo décrite dans notre numéro du 16 février,
- FIG. 3. — RÉGULATEUR.
- FIG. 4. — RÉGULATEUR. — MÉTHODE DIRECTE, .
- par cette particularité, qui n’a d’ailleurs rien d’es- 1 disque, dont l’emploi n’a guère donné, paraît-il, en sentiel, et surtout par l’abandon de l’armature- | pratique d’heureux résultats, à cause principale
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- l|< 6 LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- ment de l’extrême vitesse de rotation qu’elle exige (1 ). Les appareils régulateurs et compteurs de
- courants présentent, comme ceux décrits rér cemm,ent et dont il ne sont en réalité qu’un
- FIG. 5 ET 0. — RÉGULATEUR HYDRAULIQUE.
- développement, des raffinements mécaniques très curieux, difficiles quelquefois à saisir; tel est le
- FIG. 7. — THERMOMÈTRE COMPENSATEUR.
- cas du flotteur auquel Sir William Thomson suspend le barreau aimanté de son régulateur.
- Les régulateurs agissent tous deux par l’introduction de résistance dans les circuits. L’intégra-leur est fondé, comme celui d’Abdank, sur les indications qui fournit la rotation d’une roulette de totaliseur, suivant que son plan est plus ou moins incliné sur la direction du papier.
- RÉGULATEURS DE COURANTS
- L’appareil représenté par la figure 3 a pour objet de maintenir constante la différence de potentiel aux deux extrémités d’un circuit ; par exemple entre
- FIG. 8. — INTÉGRATEUR POUR COURANTS CONTINUS.
- les deux bornes des conducteurs-maîtres ou principaux d’une série de lampes à incandescence. (*)
- (*) S.-P. Thomson Récent Progress. in Dynamo Machines. »
- Les extrémités de ces conducteurs sont représentées par les tiges p et q. La tige q plonge directement dans le mercure du récipient fixe la tige f aboutit à une série de. fils o, reliés à des barreaux de cuivre n, plongeant dans le mercure de
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- /, suivant une hélice, à des niveaux différents. Le mercure de j communique par un tube flexible avec le vase mobile /également plein de mercure et dont il suit le niveau, de sorte que le nombre des tiges n en contact avec le mercure de/ — et par suite la conductibilité du circuit — varie proportionnellement à la hauteur de d au-dessus de/.
- Sir W. Thomson propose deux méthodes, pour déplacer automatiquement le vase mobile d.
- La première méthode, qu’il désigne sous le nom de méthode directe, consiste à relier le récipient d à une tige r (fig. 4), attachée à un flotteur terminé par un solénoïde i mobile ; mais d’une très petite quantité, entre les pôles p et m d’un électro k, en déri-
- FIG. 9. — INTÉGRATEUR POUR COURANTS CONTINUS.
- on sur le circuit. La dilatation de l’huile, qui augmente le poids effectif du flotteur, compense la iminution de la sensibilité del’électro R, lorsque ses fils s’échauffent par le passage du courant.
- Lorsque l’énergie du courant est trop faible pour agir directement, on emploie de préférence le régulateur hydraulique représenté par les figures 5 et 6. Le récipient à mercure mobile, d, suspendu à un fléau de balance r, est équilibré par un récipient t, rempli d’eau maintenue, en temps ordinaire, à un niveau invariable. Quand la force électromotrice dans le circuit s’abaisse au-dessous de sa valeur normale, l’électro régulateur tire sur le fil y, qui relève, par iv, v, x, a, le tube c, en même temps qu’il abaisse, par vca', le tube c du récipient fixe/.
- L’eau s’écoule alors de / dans t, qui s’allourdit et remonte le récipient à mercure. L’inverse a lieu quand le potentiel augmente.
- Le fléau r porte un thermomètre (fig. 7) dont
- les dilatations compensent, par le changement de position de son centre' de gravité, les effets des variations de températures sur la puissance de l’électro régulateur.
- On retrouve donc, dans cet appareil, l’application des mêmes principes que dans l’intégrateur hydraulique décrit au numéro du iq janvier dernier.
- FIG. 10 ET II. — INTÉGRATEUR POUR COURANTS ALTERNATIFS
- L’INTÉGRATEUR OU COMPTEUR DE COURANTS
- Courants continus. — L’organe essentiel de cet appareil est un long barreau magnétique en acier a (fig. 8 et 9), se déplaçant dans le solénoïde b d’une quantité proportionnelle à l’intensité du courant à mesurer, qui traverse en partie oii en totalité ce solénoïde. Ce barreau est supporté par ies ms c, attachés aux bras d du flotteur/. La bielle g force le barreau à se mouvoir dans le plan vertical central du solénoïde b.
- Les mouvements du barreau a sont transmis au
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- La LUMIÈRE électrique
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- mécanisme i, par-la bielle h, munie d’une pointe k, sur laquelle .‘appuie légèrement le cône qui termine le- poinçon i. Ce poinçon commande de même Taxe de la porte une roulette d’intégrateur /.
- Le balancier 7, porté par le barreau a, est muni d’un style en verre p, appuyé sur une bande de papier déroulée uniformément par le tambour o.
- Le poinçon i peut pivoter (fig. 9) sous l’impulsion du barreau, autour d'un axe vertical passant par l’axe de o et par le point de contact du bord de la roulette avec le papier. Quand le courant ne passe pas, le bord de la roulette j se trouve tout entier dans un plan passant par l’axe o ; la roulette ne tourne pas.
- Une fois déplacée par le barreau a, la roulette j se met, au contraire, à tourner avec une vitesse égale à la composante de la vitesse du papier o tangentiellement à sa circonférence, ou au produit de cette vitesse par le sinus de l’angle dont la roulette a pivoté, ou enfin, proportionnelle au produit de la vitesse du papier par l’intensité du courant.
- Courants alternatifs. — Il suffit, pour adopter cet appareil à l’intégration des courants alternatifs, ‘de remplacer le barreau par un cadre à fil fin a (fig. 10 et 11), supporté par le système s g f, et se déplaçant proportionnellement à l’intensité du courant qui traverse le cadre à très gros fils b, qui remplace le solénoïde. La section de ce cadre doit présenter, pour que son action soit uniforme dans toutes les positions de a, la section indiquée sur la figure 12.
- G. R.
- LE
- CHEMIN DE FER ÉLECTRIQUE
- A VIENNE
- Exposition de 1883
- Rendant la récente exposition électrique de Vienne, un petit chemin de fer qui fonctionnait au 1 moyen de l’électricité avait été installé pour transporter les visiteurs de l’établissement appelé Eiskeller, dans la Schwimmschul-Allee, jusqu’à la porte d’entrée nord de la Rotonde.
- Ce trajet'avait une longueur de i528m 3o, et présentait trois courbes assez peu prononcées dont les rayons pouvaient être évalués en moyenne à 25o mètres ; il y avait aussi trois légères rampes dont les pentes ne dépassaient pas 1/750 environ.
- L’installation de Vienne constituait une expé-ience qui a fourni une nouvelle preuve de la praticabilité des chemins de fer électriques, car ce
- n’était plus un simple tramway comme à Paris ; le trajet de la Schwimmschul-Allee à la Rotonde se faisait dans un petit train composé souvent de deux et même de trois voitures comme le représente notre dessin ci-contre.
- Ce chemin de fer électrique établi par la maison Siemens et Halske peut donc être considéré comme un progrès, puisque, au moment de, l’Exposition Internationale d’Electricité en 1881, les mêmes constructeurs n’avaient offert au public qu’une seule voiture parcourant une ligne de 5oo mètres au plus. On se rappelle que cette ligne partait du petit hangar établi à l’angle de l’avenue des Champs-Elysées et de la place de la Concorde pour arriver dans le Palais de l’Industrie par la porte nord.
- L’ensemble de la voie présentait une première courbe de 55 mètres de rayon, puis, près de l’entrée du Palais, autour de la fontaine, une seconde courbe de 3o mètres de rayon avec contre-courbe à peu près identique, la pente en un certain point atteignait deux centimètres par mètre. La voiture de Paris était un car à impériale, modèle des tramways-nord, qui peuvent porter en tout 5o personnes. Dans le train électrique de Vienne, les trois voitures ont souvent transporté 82 personnes ; comme on peut le voir dans le dessin, le modèle ressemble à celui des tramways-sud qui circulent dans Paris et ne sont que la copie plus ou moins modifiée des voitures du même genre employées dans les villes des Etats-Unis.
- Pour cette installation, les machines primaires étaient placées dans la galerie ouest de la Rotonde où elles étaient mises en mouvement par une machine à vapeur de Brand et Lhuillier. Les deux dynamos employés étaient enroulés en quantité et accouplés de telle sorte que la différence de potentiel dans les deux machines fut constamment la même à un moment quelconque. Ce résultat était obtenu au moyen de la méthode d’accouplement bien connue imaginée par MM. Siemens et Halske et qui consiste à faire exciter le champ d’une machine par le courant de l’autre; on avait soin d’entretenir le même potentiel aux deux machines pour que la polarité ne fût pas changée, ce qui est presque inévitable avec l’enroulement parallèle ordinaire à la suite des fréquentes interruptions de courant qui se produisent dans le fonctionnement d’un chemin de fer. Les machines étaient donc accouplées en croix, c’est-à-dire que le courant de l’une excitait les électro-aimants de l’autre, de sorte que les causes qui amènent ordinairement une différence de potentiel, comme le glissement des courroies, par exemple, au lieu de constituer une résistance, produisaient un effet utile.
- Le courant amené par un conducteur en cuivre, isolé au moyen de gutta-percha, venait d’un pôle de la machine à l’un des rails qu’il suivait jusqu’au
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- LE CHEMIN DE FER ÉLECTRIQUE A L’EXPOSITION DE VIENNE
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- point où se trouvaifc'là voiture, et là, par les roues, arrivait à un pôle du moteur, traversait l’armature de ce moteur et parvenait à l’autre pôle pour revenir par les roues et les rails au second pôle de la génératrice. Ainsi le courant produit dans la machine > primaire mettait en mouvement l’armature [de Jla*,.maçhine secondaire sur la voiture et celle'-titac^opiaït^es deux paires de roues au moyen de corçles^n" ressorts, de sorte que la voiture était jmiseïénfmôuvement. Au moment du déport seulement * lés 'balais étaient mis en contact av'ec le;commutateur, par,le mouvement de la manivelle; alors, le courant était fermé sur la faible résistance du i moteur et sur une résistance en toile métallique placée dans le circuit et qui servait à éviter l’augmeiitation rapide de l’intensité et la . formation d’éÜMçéjlies,qui,en est la/conséquence. La résistance :était î mise' progressivement hors du circuit , par la cotation complète-de la manivelle, le moteur recevait le courant, il entrait en mouvement ' et actionnait par des cordes de {transmission en double spirale les deux axes de la voiture, de sorte que celle-ci se mouvait sur les rails.
- Au moment du départ, une force électromotrice ' contraire, correspondant à l’intensité du courant, -commence à se produire et réagit sur l’augmenta-V-tion de vitesse de la voiture jusqu’à ce qu’elle /atteigne une valeur constante qui doit correspondre à la vitesse maximum de la voiture ou du train en marche.
- Dans les endroits où la voie doit être traversée i. par d’autres véhicules, il n’est pas possible d’utiliser les rails comme conducteurs, parce que le ; courant pourrait être fermé par ces derniers ; en outre les chevaux qui les conduisent pourraient recevoir un choc électrique dangereux lorsqu’ils toucheraient les deux rails en même temps : le courant se fermant à travers leur corps. Aussi dans la construction de Vienne, la partie de la voie ferrée qui se trouvait dans la Feuerwerksallee était-elle isolée et mise en communication avec le conducteur également isolé, seulement au moment du passage des voitures du train dans la rue. La communication aux rails avait lieu au moyen de conducteurs souterrains et, par un commutateur, il était facile de laisser passer ou d’interrompre le courant à un moment quelconque.
- Quoique l’ensemble de cette petite installation ne fut pas destiné à fournir des résultats extraordinaires comme rendement, la tension étant assez faible, car elle ne dépassait pas i5o volts, on a pourtant atteint, comme rendement mécanique, ^une proportion relativement élevée puisqu’elle est représentée par une moyenne de 5o pour cent. Ce résultât a été obtenu, dans toutes les circonstances, soit â^èc Unë Sfeiile machihé pHfiiàifè et ÜHb voltilre cotitbHMfit io fîêrsonheS; sBit âvëb dëtii tiiàchiiics primaires et deux voitures portant 60 voyageurs,
- soit enfin avec trois machines primaires et trois voitures dont deux avec moteur, contenant ensemble 82 personnes.
- La construction n’ayant pas été soignée outre mesure, une partie du courant était perdue par suite de l’isolement défectueux des rails; cependant, comme nous l’avons indiqué, le rendement a encore été très convenable. On connaissait les qualités électriques et mécaniques des machines employées et comme on a pris pendant quinze jours, des mesures électriques sur le fonctionnement du chemin de fer, on a pu déterminer exactement la force produite et l’énergie dépensée.
- La confirmation d’un fait bien connu s’est de nouveau produite à l’occasion du chemin de fer électrique de Vienne. On a pu se convaincre encore une fois que l’intensité du courant ne dépend que de l’effort mécanique exercé sur le moteur, et des résistances dues aux frottements, aussi a-t-on pu constater que l’intensité restait constante sur la partie plane de la voie tant que le frottement n’était pas modifié. Il a été facile de se rendre compte de ce qui se passait aux divers moments du fonctionnement des appareils, grâce aux courbes fournies par les instruments enregistreurs; on a vu clairement que, lorsque les voitures se mettaient en mouvement, l’intensité du courant atteignait assez rapidement une valeur élevée pour redescendre peu à peu à une valeur correspondant à la vitesse moyenne. L’effort augmente donc avec rapidité dès le début et atteint vite une valeur qui dépasse beaucoup la résistance due aux frottements, le surplus de la force produite sert à augmenter progressivement la vitesse et devient nul lorsque cette vitesse arrive à être constante; la moyenne obtenue pendant toute la durée des expériences de Vienne avec une, deux ou trois voitures a été de 3o kilomètres à l’heure.
- C.-C. Soulages.
- L’ÉCLAIRAGE ÉLECTRIQUE
- DES TRAINS
- Deuxième article. (Voir le numéro du 7 juin 1884.)
- LES COMMUTATEURS ET LES RÉGULATEURS
- Nous avons dit, en parlant des transmissions, que la plupart de leurs fonctions accessoires pouvaient être accomplies plus simplement à l’aide d’appareils éièctriqiies.
- C’est àitisi que le rediressemknid'éàkôiii'àiiis, de manière à leur conserver la même direction dans le
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
- 4ti
- circuit des lampes quel que soit le sens de la rotation des dynamos, peut s’obtenir très simplement par un aiguillage ou croisement des contacts qui relient le circuit aux pôles de la dynamo. On en trouvera des exemples ingénieux dans les dispositifs de Stem et Billingsby et de Tommasi. Cet aiguillage peut être effectué pas une oscillation du cadre même qui porte les balais de la^dynamo,
- FIC. 18. — STERN ET BILLINGSBY. — COMMUTATEUR PRINCIPAL
- — ier type.
- comme dans le dispositif de Volk et dans l’appareil de Stroudley et Houghton, que nous avons déjà décrit (‘).
- Cette même oscillation du cadre des balais, effectuée en partie sous l’action d’un régulateur à force
- FIG. 19. — STERN ET BILLINGSBY. — ENSEMBLE DU CIRCUIT
- centrifuge, peut servir à séparer, dès que la vitesse s’abaisse au-dessous d’une certaine limite, le circuit de la dynamo des accumulateurs.
- La régularisation du courant, destiné à le rendre, dans une certaine mesure et pendant un certain temps, indépendant de la vitesse de la dynamo,
- (') I.innièic Electrique, 9 février 1884, p. 266.
- peut s’effectuer de bien des manières, mais toujours d’après des méthodes fondées sur l’emploi de piles auxiliaires, remplissant alors rigoureusement leur rôle d’accumulateurs d’énergie électrique. La solution de MM. Stem et Billingsby consiste
- FIG. 20. — STERN ET BILLINGSBY. — COMMUTATEUR. — 2e TYPE
- à distribuer le courant de la dynamo à une série d’accumulateurs, alternativement chargés puis déchargés aux lampes, à des intervalles réguliers. M. Tommasi arrive au même résultat par l’interposition d’une résistance variable avec la vitesse de la dynamo, dérivant, aux accumulateurs, une
- FIG. 21. — STERN ET BILLINGSBY. — COMMUTATEUR. — 3® TYPE
- partie de son courant telle que le courant des lampes reste sensiblement invariable. Cette solution très ingénieuse paraît moins simple que celle de M. de Calo (‘), qui consiste à introduire dans le circuit des lampes, à l’aide d’un arc de contacts dont l’aiguille est manœuvrée par le manchon d’un régulateur, un nombre d’éléments de piles secondaires variant en raison inverse de la vitesse des dynamos. Une solution plus simple encore, mais
- (') Lumière Electrique, 3 novembre i883, p. 3g6, et 3 mai 1884, p. i85.
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- LA LU MI P: RE ÉLECTRIQUE
- incomplète, consiste à faite varier, comme dans le mécanisme de Volk, le calage des balais avec la vitesse.
- Toutes ces dispositions électriques, qui permettent de réduire la transmission à sa plus grande simplicité, paraissent, en principe, préférables aux mécanismes destinés à atteindre très imparfaitement le même but en compliquant les transmissions; mais il faut remarquer que ces dispositions elles-mêmes deviennent pour la plupart inutiles, dès que le mouvement de la dynamo devient naturellement indépendant de celui du train, comme dans le cas d’une commande par un moteur séparé. Les accumulateurs ne servent plus alors que comme appareils de sécurité, ou dans le cas d’une décomposition du train séparant momentanément quelques voitures de la dynamo génératrice.
- Stem et Billingsby (1882). — Le commutateur principal de MM. Stern et Billingsby est représenté en coupe par la figure 18 et en schéma sur la figure 19, qui donne l’ensemble de la disposition de leur éclairage.
- L’axe C de la dynamo porte (fig. 18) un filetage 3. Quand cet axe tourne à droite, il pousse par son filetage 3, l’écrou i vers la droite, malgré l’antagonisme du ressort b, de manière à appliquer les contacts 18 et 19 sur 14 et 16, jusqu’à ce que la vis 3 sorte, ainsi que l’indique la figure 18, de l’écrou i. L’axe C continue alors à tourner sans agir sur l’écrou autrement que pour le maintenir, comme une butée, dans la position figurée.
- Quand l’axe de la dynamo tourne à gauche, son filetage 3 ramène à gauche l’écrou i, de manière à réaliser les contacts entre 20, 21,12 et 17.
- |FIG. 22 ET 23. — COMMUTATEUR TOMMASI.
- Ainsi que l’indique la figure 19, le fil -f- des inducteurs a de la dynamo est relié aux bornes 14 et i5 du commutateur, i et le fil — aux bornes 16 et 17.
- Quand les touches 20 et 21 de l’écrou i font contact avec les bornes 11—14 et i3—16, le courant suit le trajet
- 22, 11, 18, 14, 25, bobines a, 23, i3, 19, 16.
- Fil de retour 24 et bobines a.
- Lorsque les touches 20 et 21 font contact avec 17—10 et 12—15, par suite du changement de sens du mouvement de la dynamo, le trajet du courant est renversé en même temps, suivant le parcours
- 23, 12, 21, i5, 25, bobines a, 22, 10, 20, 17, 24 et les bobines a.
- de sorte que la direction du courant demeure invariable dans le circuit 22... 24.
- On peut, ainsi que l’indique la figure 20, remplacer lavis du commutateur précédent par un man-
- chon c', serré à frottement sur l’axe c de la dynamo. Quand cet axe tourne suivant la flèche, les manchon c' bute sur c3, il y a contact entre 11—14 et i3—16, et ainsi de suite, comme précédemment.
- On peut enfin substituer au manchon c1, un secteur y (fig. 21), oscillant sous l’entraînement de Taxée, et muni de contacts 20, 21, n... agissant comme leurs analogues des appareils précédents.
- Le système de MM. Stern et Billingsby comporte, en outre, l’application d’une série de commutateurs auxiliaires 3i, 32,33, 34... (fig. 19), destinés à relier alternativement la dynamo à l’un des accumulateurs, p ou q, pendant que l’autre, q ou p, se décharge aux lampes, de manière à assurer au courant une grande régularité.
- Ces commutateurs sont essentiellement formés de cylindres mi-partie métalliques mi-partie isolants, calés sur un axe r, mis en mouvement uniforme par un mécanisme d’horlogerie. Les bois des cylindres alternent, deux à deux, avec leurs parties métalliques, ou leur font vis-à-vis, ainsi que
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- l'indiquent les secteurs blancs et noirs de la fîg. 19.
- Les ressorts isolés 41—42, 43-44, 47—48 groupés par paires, appuient sur les cylindres, — lorsqu’une paire de ressorts (41—42) touche le bois d’un cylindre (31) la paire suivante (43—44) touche le métal du cylindre suivant.
- D’après les liaisons indiquées, sur la figure 19, avec les pôles positifs et négatifs, P et N, des accumulateurs p et q, le courant de la dynamo suit, lorsque les cylindres 32 et 33 sont en contact avec les ressorts 43—44 et 45-46, le trajet 25, 44, 32, 43, p, 24 dynamos et le courant de l’accumulateur q suit le trajet o, 41, 3i, n, lampes, o.
- Après un demi-tour de l’arbre r du commutateur, les cylindres 3r et 34 font contact métallique avec les ressorts 41—42 et 47—48; le courant de la dynamo passe par 25, 48, 34, 47, l’accumulateur q et le fil de retour 24; les lampes sont alimentées
- FIG, 24.
- par l’accumulateur p, suivant le trajet o, 42, 3i, 41 et ».
- L’interrupteur n> sert à rompre, à volonté, le passage du courant.
- Enfin, l’interrupteur l m, dont la bobine est parcourue par une dérivation x du courant, interrompt en 25—25, la liaison des accumulateurs au circuit de la dynamo, par le rappel de son armature, dès que la dynamo se ralentit ou que la tension de son courant s’abaisse aux environs de celle des accumulateurs.
- Tommasi (1882). — M. Tommasi, arrive à ce même résultatt par l’emploi d’une petite machine dynamo auxiliaire n, (fig. 22), dont l’axe est solidaire de celui de la dynamo principale /. Les pôles de cette dynamo auxiliaire sont réunis par les fils o et p à l’électro-aimant q, (fig. 22 et 23) dont l’armature équilibrée r peut pivoter sur s, malgré l’antagonisme du ressort e’, d’une course limitée par les contacts têtu.
- Le contact t est relié par v (fig. 22) à l’un des bouts du fil de la bobine de résistance w, dont
- l'autre extrémité communique, par le fil a', avec le circuit des lampes y.
- Le circuit des lampes est relié, par le fil br et l’interrupteur c', au pôle négatif de l’accumulateur/.
- Tant que les dynamos k et n tournent à leur vitesse normale, l’électro q, traversé par le courant de la machine auxiliaire n, maintient son armature sur le contact t, malgré le ressort e\
- Le courant de la dynamo k suit alors le trajet,
- FIG. 25 ET 26. —COMMUTATEUR TOMMASI.
- k d', e' f (fig. 22) isolé de r, u, g', s, r, v, w, a', les lampes b', m et k.
- Le courant de l’accumulateur / suit, par h' s r... le même trajet que celui de la dynamo.
- Les courants de la dynamo principale et de l’ac-
- TOMMASI (INTERRUPTEUR)
- FIG. 27.
- cumulateur, accouplés en quantité, traversent donc, avant d’arriver aux lampes, la bobine de résistance u>, pendant qu’une partie du courant de la dynamo principale k passe aux accumulateurs directement, par d, e, h, et le retour m. La bobine de résistance w fait que l’intensité de la lumière reste sensiblement invariable et égale à celle que l’on obtient par la décharge seule des accumulateurs.
- Quand la vitesse des dynamo diminue au delà d’une certaine limite, l’électro q Lâche son arma-
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- ture, qui fait contact avec i', et sépare ainsi la dynamo principale du circuit, pendant que les accumulateurs continuent d’alimenter seuls les lampes, par le trajet h', s ri' a' b'.
- Dans la modification représentée par la figure 24, la résistance variable w est remplacée par une combinaison de deux dynamos, A et B; la dynamo A charge les accumulateurs, B alimente alternativement les lampes et les accumulateurs.
- En marche normale du train, quand les lampes ne sont pas allumées, les deux dynamos sont ac-
- couplées en quantité avec les accumulateurs ; l’élec-tro-aimant g attire son armature et fait contact en t et u. Le courant, partant des pôles positifs des dynamos, passe directement, par etkit aux pôles positifs des accumulateurs l et /,. Le'commutateur c, est alors ouvert, le pôle négatif de A communique avec les pôles négatifs des accumulateurs par o', i e', f, u, les fils m' et n'.
- Le pôle négatif de la dynamo B communique avec les pôles négatifs de accumulateurs par o', t, r,s, c' et q'.
- Si le train s’arrête, l’armature rf se détache de son électro et rompt la communication des accumulateurs avec les dynamos.
- Lors de l’allumage, le commutateur c' est disposé de manière que la dynamo B alimente seule les lampes, la dynamo A chargeant les accumulateurs.
- Dès que la vitesse du train tombe au-dessous d’une certaine limite, c’est, au contraire, l’accumulateur seul qui alimente les lampes ; l’armature rj sépare la machine A des accumulateurs et la machine B des lampes.
- On arrive, grâce à l’emploi de ce système, à régulariser la charge des accumulateurs; rien n’empêche d’ailleurs de faire traverser au courant de la
- machine B, lorsqu’il alimente directement les lampes, une résistance variable automatiquement ou à la main.
- M. Tommasi a proposé, pour redresser le sens des courants, un commutateur très ingénieux représenté par les figures 25 et 26. Dans ce système, les balais h et k de la dynamo sont montés sur des axes isolés 00', reliés par une courroie i qui rend leurs mouvements solidaires.
- Quand la dynamo tourne suivant le sens de la flèche (fig. 26), le pôle positif de la dynamo est relié, par k F', aux bornes VU. Les commutateurs q et r, isolés sur les axes 00', occupent alors les positions indiquées sur la figure 26.
- Quand le mouvement du train et de la dynamo
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- change de sens, les commutateurs q et r oscillent dé manière à former contact respectivement avec les bornes V et /, et à renverser le parcours du courant en même temps que les pôles de la dynamo changent de sens.
- Cette oscillation des commutateurs est produite par une dent a' (fig. 25) calée sur une poulie j tournant en sens contraire de la dynamo et moins vite. La dent a' entre en prise avec une fourche b, calée sur l’axe o, et dont les doigts à ressorts, g et g', sont articulés de façon à n’entraîner chacun la fourche que dans un sens. Le cliquet g", appuyé par un ressort sur les plats / du bras b, tend à le maintenir dans sa position, tout en lui permettant de céder à l’action de la dent a'.
- Il faut remarquer que les différentes pièces bpq r, détachées sur le schéma (fig. 26) sont calées sur un même axe o. Tant que la dynamo tourne dans le sens de la flèche (fig. 26) et la poulie j en sens contraire, la dent a' touche, à chaque tour dey, la
- dent g qu’elle repousse, et passe à côté de g' sans la toucher ; la fourche b reste donc dans la position de la figure 25.
- Dès que la rotation de la dynamo change de sens, a' vient en buiant sous g, qui ne peut fléchir dans ce sens, relever la fourche dont la rotation se communique, à l’axe o et aux commutateurs q et r, comme nous l’avons décrit.
- Le mécanisme représenté par la figure 27, dû également à M. Tommasi (1881), a pour objet unique de séparer la dynamo de l’accumulateur dès que sa rotation se ralentit suffisamment. Le courant de la dynamo passe, en effet, en temps normal, aux accumulateurs par le trajet M Ff g2 V l, les deux ressorts g2 g3, dont les articulations l et l' sont isolées l’une de l’autre, étant maintenus en contact par l’écartement des boules du régulateur qui tourne avec la dynamo. Quand ces boules s’abaissent, le courant se trouve rompu, ainsi que l’indique la figure.
- FIG. 30 ET 3l. -»• TOMMASI.
- La solution proposée plus récemment par M. Magnus Volk (*) est plus complète. Les leviers du régulateur D (fig. 28 et 29) repoussent, en prenant leur appui sur F le manchon B, monté à frottement doux sur l’axe c. Ce manchon porte deux tétons (fig. 29). Quand la dynamo tourne à droite, c’est le teton de droite qui vient appuyer sur le haut du bras de, la fourche E et la faire tourner sur son axe vertical. Quand la rotation change de sens, avec la marche du train, le manchon A entraîné un instant par son axe C amène le teton de gauche en prise avec l’autre bras de la fourche, et la fait pivoter en sens contraire.
- Or cette fourche commande, par la bielle H, un châssis qui porte à la fois les balais de la dynamo et des contacts disposés (fig. 29) de manière à interrompre le circuit lorsque le châssis est dans sa position neutre, correspondant à une vitesse trop faible de la dynamo dans un sens ou dans l’autre, puis à changer la direction du circuit, en même temps que le sens de la rotation, suivant que la
- (9 The Engineer, 23 mars 1884.
- fourche E le fait osciller à droite ou à gauche. Les balais suivent cette rotation, s’inclinent sur le collecteur de la dynamo et font ainsi varier l’intensité du courant, à mesure que la vitesse augmente. La tension du ressort G permet de régler la sensibilité de l’appareil.
- DÉTAILS DIVERS
- Les figures 3o et 3i représentent l’ensemble du circuit adopté par M. Tommasi.
- Dans ce système, chacune de voitures porte un accumulateur A et trois fils, F; F', F", reliés, ainsi que le représentent les figures 32 et 33, par des accouplements sphériques.
- Le conducteur F', à commutateur S relie les pôles négatifs des accumulateurs au pôle négatif de la dynamo M. Le fil F relie les pôles directement positifs. Le conducteur F'" relie les lampes au pôle négatif de la dynamo par l’intermédiaire d’un commutateur S'.
- Les accouplements à sphères t' et à pointes t (fig. 32 et 33), permettent de fermer, ainsi que l’in-
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- dique la figure 33, le circuit local d’une voiture séparée du train, de manière qu’elle reste éclairée par la décharge de son accumulateur.
- FIG 32 ET 33. — T3MMASI (ACCOUPLEMENT).
- En temps ordinaire, la dynamo alimente les lampes en même temps qu’elle charge les accu-
- FIG. 34 ET 35. — DE KABATH.
- mulateurs qui restituent aux lampes leur énergie pendant l’arrêt du train.
- FIG. 36. — STARR. — SIGNAUX.
- M. de Kabath a récemment proposé (i883), l’emploi de lampes isolées d(fig. 34 et 35), alimentées chacune par un accumulateur spéciale, dont les pôles b b glissent sur les bornes en cuivre g h,
- reliées aux fils de la lampe et fixées au plafond de la voiture ; le commutateur / permet de rompre ou d’ouvrir le circuit. Les accumulateurs, protégés par une enveloppe k, se manipulent comme les chapeaux des lampes ordinaires.
- L’électricité peut servir, en même temps qu’à l’éclairage, à l’exécution de signaux à l’avant ët à l’arrière des trains : tel est le but que M. Starr s’est proposé d’atteindre par l’emploi du système représenté sur la figure 36.
- Le galet R2, mû par l’essieu F, porte à cet effet, un tambour U muni d’une dent u qui imprime à chaque tour, au pendule v, l’oscillation indiquée en pointillés. Ce mouvement ferme un instant, par le contact v', le circuit de la lampe rouge S2 qui donne ainsi un éclat à chaque tour de U.
- Le courant de l’accumulateur P passe à la lampe s2 par le trajet 1, V, v' 2, S2 et le fil de retour 3. 1
- Quand le train marche en arrière, F amène R2, le long de sa coulisse, au contact du galet Q2 dont le tambour X interrompt, par sa dent Z, le pendule Y et le sontact j', le circuit P 4, Y, /' 5 T 3 de la lampe verte T, qui donne alors un éclat par tour de Q2.
- Quand le train est au repos, les lampes S2 et T sont éteintes, il ne reste plus que le feu blanc et fixe W alimenté par le circuit P, 3, 6, P.
- On voit que l’on peut indiquer, par ce système, à l’avant ou à l’arrière, l’arrêt ou le sens de marche du train.
- Gustave Richard.
- CHRONIQUE DE L’ÉTRANGER
- Correspondances spéciales
- Italie
- EXPOSITION INTERNATIONALE D’ÉLECTRICITÉ DE TURIN
- Turin, le 4 juin 1884.
- La plus grande nouveauté dans l’Exposition de MM. Siemens est une machine dynamo de 8 chevaux avec laquelle on annonce allumer 90 lampes Edison. La partie mobile de cette machine est composée par une série de spirales plates formant une section cylindrique qui tourne entre deux couples de pôles de nom contraire d’électro aimants verticaux. La partie intérieure des spires des électro-aimants est dénudée, de sorte qu’à l’aide d’un morceau de cuivre, on peut mettre en communication les deux bobines en regard, et régler le courant de la machine d’après la nature des lampes auxquelles on la destine. Les cylindres de
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- fer doux sont entaillés extérieurement, de manière à ce que l’on puisse loger dans ce vide une partie verticale dont on se sert pour le groupement des fils.
- Les lames du collecteur sont séparées les unes des autres, de sorte que l’isolement est produit par l’air. Ces lames sont fixées de telle sorte que l’on peut remplacer individuellement celles qui se trouvent usées.
- La machine pèse 400 kilogs.
- L’éclairage de la Place de la Gare comprend 12 lampes à courant continu, système Siemens. Le courant est donné par une machine de 12 chevaux d’un type qui existe dans les galeries de l’Exposition.
- L’éclairage de la Gare est de 35 foyers fournis par 5 machines d’un type qui existe aussi à l’Exposition, et dont chacune donne 7 lampes. A l’Exposition, la maison Siemens a des lampes pour courant alternatif et des lampes pour courants continus. Il y a 25 foyers alimentés par des courants alternatifs et 19 par des courants continus ; les lampes à courant alternatif sont renfermées dans des globes opalins, mais les lampes à courant continu n’ont de l’opale qu’à la partie supérieure. Ainsi la maison Siemens allume, tous les jours où l’Exposition marche, 91 foyers à arc.
- La Compagnie italienne d’Edison a en action à l’Exposition de Turin, trois dynamos de son nouveau type qui sont respectivement de 3oo, de 3oo et de 200 lampes. Elle a donc des ressources suffisantes pour allumer les 700 lampes qu’elle possède dans l’intérieur du Palais. Les electros de ces dynamos, que construit à Paris la Société française, sont beaucoup moins hauts et ont un diamètre bien supérieur à celui des anciennes machines. On en a exposé quelques-uns de l’ancien type pour donner une idée du chemin qui a été fait.
- L’exposition comprend deux travées : dans celle qui est la plus voisine du jardin, se trouvent des modèles de l’éclairage des théâtres Manzoni et de 4a Scala de Milan. Quant au théâtre royal de Turin les visiteurs l’ont en quelque sorte sous les yeux. Les plans qui ont été donnés par le professeur Ferraris sont exposés sur une grande échelle, avec quelques objets nouveaux, une rampe polychrome et des montants pour la scène, l’un avec verres verts et l’autre avec verres rouges. Les écrans de couleur qui produisent les effets de teinte sont attachés à une glissière, de sorte que l’on peut tout d’un coup les reculer et avoir des feux blancs. Les changements et extinctions sont produits par un graduateur portatif. L’exposition Edison possède plusieurs graduateurs formés par des fils montés sur des pièces de bois formant les arêtes latérales d’un cube, de sorte que la majeure partie de ï’isolement est produite par l’air. M. Lieb
- ingénieur de la Compagnie italienne a imaginé un mécanisme très simple qui permet de faire marcher simultanément trois ou un nombre quelconque de graduateurs. Quand on veut en faire marcher un ou plusieurs isolément, il suffit de retirer les chevilles qui les rattachent respectivement au régulateur universel.
- Dans certains cas, comme à Milan où la station centrale alimente 5 607 lampes, et à la station de Pearl Street à New-York où elle en alimente i3ooo, il devient nécessaire d’avoir un interrupteur spécial. C’est un immense levier parfaitement isolé qui est contrebalancé par des ressorts et qui fait pénétrer à la fois quatre coins de cuivre entre des colonnes parallèles taillées en biseau.
- Les courants employés sont mesurés à l’aide d’un galvanomètre consistant purement et simplement en un aimant qui est en équilibre entre les pôles d’un fer à cheval, et que le passage du courant fait tourner soit de droite à gauche, soit de gauche à droite. Une aiguille se mouvant sur un cadran indique les écarts.
- Comme je l’ai dit, l’exposition Edison comprend trois lustres, l’un d’eux est en verres de couleur, et simule des fleurs et des fruits. Les deux autres sont en verre blanc et représentent des palmes.
- L’autre partie de l’exposition Edison comprend la fabrication des charbons, des modèles de communications, etc., etc.
- Turin, le 6 juin 1884.
- Hier, j’ai pu assister, pour la première fois, à une illumination nocturne de l’Exposition. C’est la première fois que cette démonstration est possible depuis la séance d’inauguration, parce que l’on n’illumine point quand il fait mauvais. Les séances d’électricité n’ont, du reste, lieu que trois fois par semaine. On peut évaluer à 5o le nombre des régulateurs et à 1 000 le nombre.des lampes à incandescence qui ont été allumées ; 5oo de ces lampes sont dans la galerie et 5oo dans une annexe où l’on fait la nuit en plein jour. Les lampes sont, comme je vous l’ai dit, du système Siemens ou du système Egger-Kremenesky pour la plupart. Il est assez difficile de dire lequel des deux mérite la préférence. La majeure partie des lampes à incandescence sont du système' italien Cruto, bien connu des lecteurs de La Lumière Electrique. Plusieurs personnes qui ont démonté ces lampes m’ont dit que le fil de platine sur lequel est déposé le charbon reste dans le filament, contrairement au dire de l’inventeur.
- La vapeur est produite par des chaudières placées en dehors de l’Exposition d’électricité. Des fuites se sont déclarées dans les tubes adducteurs, de sorte que la marche a été pénible, quoique les I résultats soient en somme satisfaisants.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
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- On n’a pu faire marcher les appareils Gaulard-Gibbs que pendant quelques instants. Ils sont mis en action par une machine Siemens grand modèle à plateau et à excitatrice qui demande pour marcher avec toute sa puissance une forcé motrice de 60 chevaux, et qui est annoncée comme ayant une puissance de 35 000 ampère-volts. On ne la faisait marcher qu’avec une force très faible (quelques chevaux), de sorte qu’il est impossible de donner une idée de la valeur pratique du système.
- Pendant le temps qu’elle marchait, j’ai vu le courant du générateur secondaire entretenir régulièrement une lampe-soleil, 9 lampes Bernstein de 25 volts et 9 lampes Swan de 100 volts.
- M. Gaulard a exposé un des appareils qui ont fonctionné au Metropolitan Railway, de Londres, et qui y entretenait 2 Jablochkoff et 40 lampes Swan. L’exposant déclare qu’il a traité avec le Mé-tropolitan Railway pour éclairer toutes les stations. Chaque transformateur coûtait 2 5oo fr. M. Gaulard a imaginé une disposition nouvelle qui permet de remplacer son ancien modèle par une bobine qui coûte 400 fr. environ, et dont la construction est très simple. La bobine est formée d’une série de galettes annulaires plates en cuivre, fendues en un point de leur circonférence ; par des pattes dépassant extérieurement, les rondelles de rang pair sont reliées les unes aux autres, et celles du rang impair sont également réunies entre elles.
- La séparation des rondelles paires et impaires a lieu par une simple carte. Les soudures paires sont réunies régulièrement en lignes ainsi que les soudures impaires.
- Le courant-de la machine passant, par exemple, dans le circuit pair, le courant induit est recueilli dans le circuit impair et vice versa.
- M. Gaulard dit que M. Mouchel lui vend les rondelles toutes fabriquées 260 fr. les 100 kilos. Le reste de l’ajustement se fait d’une façon très simple. Il prétend qu’il a traité avec M. Soubeyran pour l’éclairage du chemin de Ceinture, soit 40 kilomètres. La machine motrice serait placée à Asnières. Comme le circuit est complet, le fil de retour se trouverait économisé.
- Il compte concourir pour le prix de transport de la force. Ses expériences se feraient de jour. La machine Tosi pourrait alors donner les 60 chevaux dont il a besoin.
- Pendant le jour, les machines à gaz sont les seules qui travaillent; aussi Egger et Kremenesky peuvent-ils allumer régulièrement une soixantaine de lampes à incandescence de leur invention. Elles éclairent le salon dans lequel se trouve l’exposition Planté ; elles sont très fortes et très régulières. Egger et Kremenesky annoncent une résistance de 35 ohms.
- Les filaments sont faits avec de la soie carbonisée.
- La machine ainsi que la lampe offrent quelques
- dispositions particulières que nous aurons occasion de décrire.
- Les salons établis pour apprécier la valeur de l’éclairage électrique au point de vue décoratif sont au nombre d’une douzaine. Ils sont très beaux et beaucoup de lustres sont installés avec un goût très remarquable. La commission a pris la précaution de boucher hermétiquement les fenêtres afin qu’on puisse opérer en plein jour, mais le manque de vapeur et les réparations empêchent, pour le moment, de remplir cette portion du programme.
- Parmi les quelques expositions que nous avons examinées, nous signalerons encore :
- L’Exposition du ministère de la guerre dans laquelle figure le matériel de la télégraphie militaire, mais qui ne nous a paru rien présenter de nouveau ;
- L’Exposition des encres typographiques de MM. Mills, d’Amsterdam;
- Celle de la Compagnie italienne des Téléphones;
- Les conducteurs et matières isolantes de la Société Delmo et C% de Grenoble, remarquables par leur bon marché et leur simplicité ;
- L’Exposition de la manufacture d’amiante, de caoutchouc et de gutta-percha, de Noie (Tane-vere) ;
- Les paratonnerres exposés par la maison Perrin Gradot, de Paris;
- Les câbles de la maison Pirelli, de Milan, parmi lesquels figure un rouleau d’un kilomètre de câble marin sans soudure.
- Turin, le 8 juin 1884.
- Ayant fait part à la Société Cruto des doutes qui ont été émis sur la disparition finale du fil de platine, l’agent a ouvert devant moi des lampes qui avaient servi à l’éclairage et m’a donné des filaments que je vous envoie pour l’examen microscopique. Il est très vrai que lors de la destruction on ne voit sur le verre que très peu de platine. Cette circonstance est expliquée par les auteurs, en supposant qu’une portion du platine s’allie au charbon. Le filament est très beau, très résistant et très élastique. Le nombre des lampes Cruto qui brûlent dans l’annexe est exactement de 270. Il y a des lampes Cruto à deux charbons marchant en tension. Leur résistance en ohms est double, mais il faut moins d’ampères à cause de réchauffement mutuel, de sorte qu’elles sont économiques. Les lampes Cruto marchent avec une machine Thury que La Lumière Electrique a décrite dans son numéro du 10 mai.
- La vitrine de la Compagnie Cruto contient en outre une nouveauté fort intéressante : un compteur automatique d’électricité qui sera décrit plus tard.
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
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- L’exposition des postes et télégraphes est fort importante. Je remarque d’abord la pile italienne qui possède un étranglement de manière à augmenter la difficulté du mélange des sulfates.
- Le buste de Volta se trouve au milieu de la vitrine, avec les appareils Caselli qui ont été exposés à Paris, et les anciennes épreuves que nous connaissons bien. Il y a aussi des photographies des monuments de Yolta à Côme, et de Galvani à Bologne, ainsi qu’une photographie de Matteucci.
- L’administration italienne fait usage du Hughes, mais pour les grandes transmissions elle emploie le système à émissions multiples appliqué au Wheatstone automatique. Pendant toute la durée des sessions parlementaires, on en fait usage pour la transmission à peu près simultanée à 25 grandes villes. On transmet vers 6 heures la valeur de 2000 mots, qui sont remis par le service télégraphique, et découpés par 4 opérateurs. Les bandes passent successivement sur les quatre ou cinq appareils qui sont en fonction; à l’arrivée les dépêches sont traduites au clair et remises à l’agence Stephani, qui en fait la distribution aux journaux et à ses abonnés.
- Il y a également un relais spécial qui peut servir pour la transmission Morse, mais que l’on n’a pu me décrire parce que l’aimant est entièrement renfermé dans la bobine.
- Les résultats statistiques ne font pas partie de l’exposition spéciale des télégraphes, mais de celle des travaux publics, dont les télégraphes ne sont qu’une simple direction. Il y a 5 écoles régionales pour l’instruction des agents, et à Rome une école supérieure.
- Les signaux sémaphoriques qui sont très nom. breux en Italie, ont une particularité, c’est le mât tout entier qui tourne. Pour les signaux nocturnes, on emploie des appareils à occlusion semblables à ceux que le capitaine Renard avait exposés à Paris (vitrine de Meudon) et un appareil à occlusion à guillotine ; ce dernier est, dit-on, préférable. Il est semblable à celui que M. Eugène Godard (l’aéro-naute) a employé pendant le siège de Paris.
- Je dois vous signaler une disposition adoptée par la ville de Turin, qui a établi dans les rues 40 postes de communications téléphoniques, dont la clef est confiée aux agents de police, aux ingénieurs et à certains citoyens notables.
- Il y a à l’Hôtel-de-Ville une sorte de bureau central avec une table de communication. On est sûr qu’il faudra 3 tables semblables c’est-à-dire 190 téléphones, pour que le système d’avertissement soit complet.
- M. Nigra a établi une salle d’auditions téléphoniques avec son téléphone sans pile dont La Lumière Electrique a déjà donné la description. Le Théâtre-Royal ayant terminé ses représentations, M. Nigra donne ses séances avec un orchestre
- particulier qui est placé près de la gare, à une dis tance de 3 kilomètres.
- En mettant un cornet de papier comme on le fait pour le phonographe, on entend le son d’un piston dans toute la chambre.
- M. Nigra a installé une très jolie table de démonstration pour tous les phénomènes électriques, les courants sont donnés par une machine magnéto que l’on peut faire marcher à la main.
- La galerie des arts chimiques renferme un nombre considérable de produits des solfatares, montrant que les quantités de soufre contenues dans la terre italienne sont à peu inépuisables. J’ai remarqué aussi des manufactures de fils et de cartons d’amiante; je vous envoie des échantillons d’une de ces dernières.
- L’industrie de l’extraction des métaux par voie électrolytique qui a paru pour la première fois à l’Exposition de Paris a fait des progrès immenses. L’usine de la Compagnie Sestri Levante-noiere de Gênes emploie 20 dynamos, 175 chevaux de force, 10 ouvriers, et extrait par jour 20 quintaux de cuivre chimiquement pur. Elle organise en ce moment 3 autres usines, une première à Pont-Saint-Martin, dans la vallée d’Aoste, une seconde à Saint-Marcello, dans la même vallée, et une troisième à Saint-Michel, près de Yintimiglia, pour le traitement des plombs argentifères.
- Dans une prochaine communication, je passerai en revue plus spécialement les appareils destinés à l’étude des tremblements de terre, question des plus importantes en Italie.
- W. de Fonvielle.
- Allemagne
- progrès scientifique. — M. le docteur G. Wie-demann nous a adressé une note relative aux essais pour la détermination de l’ohm, qu’il vient de finir. Les essais étaient faits d’après- la méthode de M. W. Weber (l) qui est basée sur le principe suivant. Une bobine dont l’axe coïncide avec le méridien magnétique est tournée de 1800 autour de son axe vertical. Le courant d’induction qui en résulte parcourt une bobine dans laquelle est suspendu un aimant, muni d’un miroir, dont la vitesse est mesurée à chaque impulsion. Dans ce but, on a employé l’appareil qui a déjà servi pour une série d’essais à MM. W. Weber et F. Zœllner (2).
- Le diamètre intérieur de ces bobines était de g60m environ, la hauteur était de 254mm. Le nombre des spires était dans les deux séries expérimen-
- (') W. Weber, Abhandlungen der iGesellschaft der Wis-senschaften zu Gœttingen, 10, p. 20. 1862.
- (2) Sitzungs-berichte der K. Sæchs. Gesellsch. d. Wis-sensch., 23 april und i5 juni 1880.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- taies de 792 ou 804. La surface entourée par les spires et le couple exercé sur l’aimant, étaient déterminés en mesurant directement les bobines et contrôlés par une boussole de tangentes, dont les dimensions étaient connues ('). En ajoutant des poids, on fait varier la durée des oscillations (de 55 à 65 secondes) du système aimanté. Cette durée était enregistrée par un chronograpbe Hipp, en relation avec un chronomètre. Le rapport entre l’intensité du magnétisme terrestre, dans l’inducteur et le multiplicateur, était calculé d’après la durée des oscillations du système aimanté dans ces deux positions, et, de plus, mesuré avec le variomètre de Kohlrausch (2), auquel avaient été apportées quelques modifications.
- La vitesse donnée au système magnétique par
- FIG. I
- un courant d’induction était mesurée d’après la méthode de multiplication un peu modifiée, les impulsions étant continues tant que les déviations restaient dans les limites de l’échelle. La rotation de l’inducteur se faisait en deux secondes. La distance de l’échelle et du miroir était mesurée directement et contrôlée avec un théodolithe. Un réfectoire de couvent (long. 17“,6 etlarg. 8™,2) servait comme laboratoire. Il était tellement protégé contre Us influences delà température que la température n’a pas varié d’un degré pendant les deux mois qu’ont duré les essais. On a tiré la résistance des circuits des six dernières élongations de l’aimant dans chacune des séries expérimentales rapportées dans le tableau de la page 421.
- A cause de la petitesse des élongations, les chiffres
- (*) F. Kohlrausch. Wietfem. Ann. 18, p. 5i3. i883. (2) Que nous décrirons prochainement.
- des séries Ib et IIb sont moins sûrs que ceux des séries la et lia.
- La résistance ainsi déterminée qui comprenait l’inducteur et le multiplicateur était comparée avec l’étalon de 10 unités Siemens au moyen d’un pont de Wheatstone. L’étalon Siemens avait été contrôlé dans les ateliers de MM. Siemens et Halske, à Berlin, sous la direction de M. le docteur O. Frœlich. De plus, le coefficient de variation de la résistance du fil de ,,cuivre avec la température avait été mesuré. Si on applique ces corrections aux deux séries expérimentales, on en tire :
- la 10 unités Siemens = 9,42090 ohms.
- IIa 10 unités Siemens == 9,41399 ohms.
- FIG, 2
- alors, en moyenne :
- 1 unité Siemens = 0,941744 ohm,
- ou réciproquement. -
- La longueur de la colonne mercurielle (imm2 de section a o°) d un ohm = 106,19e111, ce ‘lui est en bon accord avec le chiffre 106,3, trouvé récemment par MM. Mascart, de Nerville et Benoît, chiffre qui est un peu trop élevé, au dire même des auteurs.
- progrès technique. — MM. C. et E. Fein, de Stuttgart, viennent d’apporter quelques modifications à leurs machines dynamo à manivelle. Les deux formes nouvelles sont représentés par les fig. 1 et 2.
- Comme on le voit, les machines sont construites à transmission simple et double. Les porte-balais
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- I. — Bobines de 792 spires chacune.
- a). — l'inducteur et le multiplicateur étant seuls dans le circuit
- Distance des poids du bout 20min. — Température 5,55° C
- 9,90450 9 89824 9.89850 9,8^659 9,90277
- 9 88454 9,87068 9,83205 9,8853 6 9.88731
- 9,88895 9,88644 9,88547 9,88758 9,88660
- Distance des poids du bout i5,n,n. — Température 5,45° C
- 1 9,89633 9,90047 9,89320 9,89554 9,89855
- 2 9,89621 9,90148 9,89814 9,88909 9,88834
- 3 9*89440 9.89789 9,89444 9,88899 9,88995
- 4 * • • 9,88468 9,88604 9,89294 9,89130 9,8838o
- Distance des poids du bout 10mm. — Température 5,55°C •
- 1 9,87610 9,87778 9,88107 9.88697 9.88554
- 2 3 9.89012 9,88361 9,89060 9,88205 9.89018 9,89006 9,88985 9,87750 9,88854 9,88810
- 4 9,88oi5 9,87849 9,89082 9,89213 9,88694
- Moyenne 9,88976 ohms.
- b). — L'INDUCTEUR, LE MULTIPLICATEUR ET UN ÉTALON DE IO UNITÉS SIEMENS DANS LE CIRCUIT
- Distance des poids du bout 20mm. — Température 5,9<>C-
- 19,6568 I 19,2738 19,2812 19,2861 19,2893 19,2841
- 19,2569 I 19,2435 19,2447 19,2528 19,2327 19,2594
- 19,2497 1 19,2717 19.2738 19,2760 19,2814 19,2718
- Moyenne 19,2664 ohms
- II. — Bobines de 804 spires chacune.
- a). — L’INDUCTEUR ET LE MULTIPLICATEUR ÉTANT SEULS DANS LE CIRCUIT
- Distance des poids du bout 20mm. — Température 5,85®G '
- 1 .10,0740 io,o885 10,0930 10,0897 • , 10,0884
- 2 10,0747 • 10 0904 10,0962 10,0964 10,0963
- 3 10,0712 10,0780 io,o85o 10,0914 10,0621
- Distance des poids du bout l5min. — Température 6,1° G
- 1 . . . 10.1019 10,0757 10,0824 10,0859 10,0878
- 2 10,0985 10,0810 10,0870 10,1014 10 1002
- 3 . 10,0945 10,1018 10,0867 10,0854 10,0899
- 4 10,0873 10,0904 10.0908 10,0872 10,0877
- Distance des poids du bout io,nm. — Température 5,95 °C
- 10,0884 10,0914 10,0349 10,0827. io,o335
- 10.0793 10.0339 • 10,0816 10,0930 10,0748 10,0757
- 10,0886 10,0917 10,0932 io,o883
- 10,0796 . . t 10,0788 10,0773 10,0800 10,0808
- Distance des poids du bout omm. — Température (), 15° C
- 1 10,0913 10,0919 10 o865 io,o833 10,0870
- 2. 10,0804 10,0786 10,0845 10,0823 10,0795'
- 3 10,0793 10,0792 10,0696 10 0696 10,0694
- 4- 10.0798 10,0827 10,0780 10,0784 10,0761
- Moyenne io,o8557 ohms.
- b). — L’INDUCTEUR, LE MULTIPLICATEUR ET UN ÉTALON DE 10 UNITÉS SIEMENS DANS LE CIRCUIT
- Distance des poids du bout 20mm. — Température 5,85® C
- 1 . . .1 19,4653 I 1 19,4682 1 19,4581 1 19,4531 19,474.3
- 0 .... . . .| 19.4814 i 1 19.4874 1 I9*4&|5 1 19,4722 19.4889
- Distance des poids du bout 15 m m. — Température 6,10 G
- 1 . . .1 19,4647 19,4519 1 19,453l 19.4637 19,4580
- 2 . . .| 19,4689 19,4684 | 19,4718 19,4764 .19» 47*49
- Distance des poids du bout iowm.— Température 5,95° G
- 1 19.4456 19.4569 19,4539 19,4564 19,4679
- 0 ... 19,4349 19,4520 19,4554 19,4398 19,4288
- 3 . 19.4883 19,4593 19 44K6 19,4647 19,4630
- 4 19,4720 19,4564 19,4694 19,4633 19,4658
- Distance des poids du bout o,nin. — Température 6,15°G
- 1 1 19,5064 | 19,4794 19,4563 19,4540 I 19.4632 I
- | 1 19,4218 1 1 19,4314 19,4326 19,4335 1 19*4287 1
- Moyenne 19,4609 ohms.
- "421
- 9,90450
- 9,88737
- 9,88853
- 9,84637
- 9.88912
- 9,89554
- 9,88340
- 9,89654
- 9,88969
- 9,89126
- 9,88773
- 19,2661
- 19,2543
- 19,2654
- 10,0896
- 10,0987
- 10,0960
- 10,0903 10,1020 10,0944 10,0896
- 10,o883 10,0794 10,0884 10,0829
- 10,0859 10,0808 10,0707 10 0736
- 19. *1775 19,4814
- 19.4627
- 19,4666
- 19,4725
- 19,4285
- 19.4722
- 19,4670"
- 19,4585
- 1914304
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- sont montés sur une pièce en forme d’S, qu’on peut tourner, afin de trouver la position la plus favorable pour les balais.
- Le poids de la machine ne s’élève qu’à 22 kil. Avec la transmission simple, on arrive aux résultats suivants :
- RÉSIS- TANCE inté- rieure INTEN- SITÉ du courant TENSION des bornes FORCE électro- motrice RÉSIS- TANCE exté- rieure
- Gros fil. . . Fil fin . . . o,5 £2 12 £2 * 5 A 8 1,3 A 2 3 10 V 8 5,5 40 V 3o i5 12,5V 12 11 54,6V 54 5i 2 £2 1 o,5 3o Q i5 5
- Avec la transmission double, on arrive aux résultats suivants :
- RÉSIS- TANCE inté- rieure INTEN- SITÉ du courant TENSION des bornes FORCE électro- motrice RÉSIS- TANCE exté- rieure
- Gros fil. . . Fil fin . . . 0,5 £2 12 £2 7 A 10 l3 1,6 A 2.5 3.6 ' 14 Y 10 6,5 5o V 37 18 17,5V i5 i3 7i,4V 67,5 61,2 2 £2 1 0.5 3o £2 i5 5
- Comme le montrent ces chiffres, la puissance de la machine équivaut à 20 ou 3o éléments Bunsen, puissance qui suffit amplement aux besoins des écoles et à quelques applications pratiques.
- Fr. Uppenborn.
- Angleterre
- UN NOUVEAU RÉGULATEUR POUR DYNAMOS. —
- MM. Jamieson, du College of sciences and arts de' Glasgow, et Stephen Alley, du Sentinel Works à Polmadie, Renfrew, ont inventé un régulateur électrique qui présente quelques dispositions nouvelles. Le but est de régler l’action d’un moteur et d’une machine dynamo combinés dans le cas où il se produit des variations dans le travail à faire par le courant électrique. Ainsi quand, par exemple, la dynamo est employée à l’alimentation d’un certain nombre de lampes à incandescence disposées en dérivation, le nouveau régulateur électrique réglera comme il convient la soupape d’une machine à vapeur ou l’organe équivalent d’une autre espèce de moteur dès qu’un ou plusieurs des foyers seront éteints.
- Le nouveau régulateur est composé d’un disque
- en cuivre ou en tout autre métal convenable que le moteur fait tourner et qui est placé de manière que son bord traverse un champ magnétique produit par des électro-aimants excités par un courant dérivé du circuit principal de la dynamo. Ce circuit dérivé peut être le même qu’on emploie quelquefois pour exciter les inducteurs de la dynamo. Le disque en question communique par un ressort à hélice avec l’arbre ou axe qui le porte et le fait tourner, et il rencontre en tournant une résistance magnétique en passant entre les pôles des électro-aimants. L’extinction d’un ou de plusieurs des foyers du circuit principal augmente la force du courant qui passe dans le circuit dérivé des électro-aimants, et, en augmentant l’intensité du champ magnétique, la résistance magnétique opposée à la rotation du disque en cuivre devient aussi plus grande. Cette augmentation de résistance produit un mouvement relatif entre le disque et son arbre, et par une disposition de leviers, ce mouvement sert à régler la soupape du moteur à vapeur qui actionne la dynamo, ce qui réduit la vitesse de cette dernière. D’autre part si on allume de nouvelles lampes sur le circuit, la force du courant est diminuée dans le circuit dérivé et par conséquent aussi dans les électro-aimants, et la vitesse de rotation du disque est réduite. Le mouvement relatif entre le ressort à hélice et l’arbre est renversé et la soupape du moteur est réglée de manière à augmenter la vitesse de la dynamo et à fournir un courant plus fort au circuit d’éclairage. Le régulateur constitue une application intéressante de l’expérience d’Arago et tout en étant d’une construction simple il a l’avantage de fonctionner sans l’aide de contacts comme il en faut pour d’autres régulateurs de ce genre.
- un indicateur de vitesse. — Sir A. Campbell de Blythswood et M. W. T. Golden ont introduit un nouvel indicateur de vitesse pour machines, et spécialement pour les machines de navires, qui présente un nouvel exemple de la classe de compteurs intégrateurs à laquelle appartiennent les électromètres et dynamomètres de M. C.-Y. Boys.
- L’indicateur de vitesse Blythswood, comme on le nomme, se compose d’un cône mince en laiton d’environ 18 pouces (45 cent.), de long, qui tourne par un mouvement d’horlogerie à une vitesse uniforme. Sur la surface de ce cône roule un disque en laiton ayant sa périphérie garnie de caoutchouc ; le plan du disque est à angle droit avec l’axe longitudinale du cône et sa rotation se fait en sens contraire de celle du cône. Le disque est monté sur une longue vis parallèle à la longueur du cône; l’arbre de la machine fait constamment tourner la vis à la même vitesse. Le disque qui roule sur le cône est comparable à un écrou mobile sur la vis, car sa position sur celle-ci dépend
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ 4a3
- de la vitesse de rotation de la vis. Bref, le disque monte et, descend le long de la vis selon les modifications de la vitesse de rotation de cette dernière, jusqu’à ce qu’il atteigne sa position d’équilibre quand la vitesse de surface de la périphérie du disque est exactement égale à la vitesse de surface du cône. Par conséquent, la position du disque sur le cône indique la vitesse de l’arbre de la machine. En se déplaçant sur la surface du cône, le disque fait une série de contacts électriques et transmet des courants à une combinaison de cadrans indicateurs fonctionnant électriquement. Ces cadrans peuvent être placés à une certaine distance de la machine, par exemple dans le bureau de l’ingénieur en chef, ou dans la cabine du capitaine de navire. Au lieu des cadrans ou en même temps que ceux-ci, on peut relier un appareil enregistreur à l’indicateur, de manière à obtenir une inscription permanente de la vitesse. L’indicateur est renfermé dans une forte boîte en verre pour mettre le mécanisme à l’abri de la poussière, et le mouvement d’horlogerie qui fait tourner le cône est remonté automatiquement par l’arbre de la machine. La construction de l’appareil fait honneur au fabricant M. A. Hilger.
- la foudre a bord des navires. — Le capitaine Creak, de la marine royale, a fait quelques observations intéressantes sur l’effet d’un coup de foudre qui a frappé le navire la Colombia appartenant à la Pacific Steam Navigation C°. Le courant suivit le paratonnerre en fer du mât d’avant et en arracha une partie. La cabine du gouvernail est située immédiatement au pied du mât d’avant, et sur le pont au-dessus, environ huit pieds en avant du mât, se trouve la boussole étalon. L’engrenage de la roue, les chaînes, les supports et le frein sont tous en fer. Deux boussoles sont dans la partie d’avant de la cabine, à quatre pieds environ de chaque côté de la roue. Des coutelas et des fusils sont suspendus sur les murs. Après le coup de foudre, les boussoles échappaient à tout contrôle et étaient folles. On a trouvé plus tard qu’il était impossible d’y ajouter la moindre confiance, car elles présentaient jusqu’à 5 points de déviation. La roue et l’engrenage, les coutelas et les fusils avaient tous été transformés en aimants puissants. Trois mois après, pour essayer de corriger l’erreur, le navire fut manœuvré en présence du capitaine Creak, qui proposait de faire le mouvement dans les deux sens, ce qui fut fait. Tout l’engrenage de la roue fut passé par le feu dans la fabrique, mais les supports gardaient toujours l’aimantation bien qu’à un degré moindre qu’auparavant. Il fut alors décidé de les remplacer par d’autres, ce qui eut lieu. Quatre mois après l’accident, les coutelas étaient toujours fortement aimantés, les fusils aussi, mais moins.
- Aucune des poutres transversales du navire ne semblaient être affectées, fhais plusieurs des bou; Ions dans le côté du vaisseau étaient évidemment' aimantés.
- LA RÉSISTANCE ÉLECTRIQUE DU VERRE. — Depuis
- longtemps on a observé dans le laboratoire de Sir W. Thomson à Glasgow qu’il y avait une grande différence dans les propriétés isolantes des jarres de Leyde en verre employées pour emmagasiner les charges statiques des aiguilles d'aluminium pour les électromètres à quadrants de Thomson. Une jarre gardait sa charge pendant des mois, ne demandant que quelques tours du replenisher pour mettre le cheveu de la jauge à sa position normale; une autre perdait sa charge au bout de quelques heures, une troisième après quelques jours. De fait, il fallait essayer chaque jarre pour savoir si elle pouvait servir ou non. Tout dernièrement, M. Andrew Gray et d’autres ont fait une série d’expériences sur différentes espèces de verre dans le but de trouver les relations entre la composition chimique du verre et sa résistance électrique. M. Gray a trouvé que le verre à soude ou à alcali est le meilleur conducteur, et que le verre à plomb est le plus mauvais. La résistance du verre augmente avec la proportion du plomb qu’il contient. Les expériences ont été faites sur un grand nombre de différents verres provenant de différents fabricants. On s’est servi de mercure pour faire les contacts avec les surfaces du verre, en ayant soin de garder ces dernières parfaitement propres. Les résultats de M. Gray sont d’une importance pratique incontestable.
- EFFET DE LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE. — L’ExpOSÎ-
- tion internationale d’hygiène n’est pas encore tout à fait prête, mais la lumière électrique est maintenant installée et on a commencé l’éclairage des fêtes du soir.
- La lumière électrique est bien à sa place dans une exposition d’applications sanitaires, car l’importance de son influence négative sur la santé est de plus en plus reconnue. En même temps, ses propriétés esthétiques se prêtent éminemment à la décoration, et elle a sous ce rapport une valeur positive. Tous les nouveaux théâtres, cercles ou grands hôtels construits à Londres, sont tout naturellement pourvus d’une instnllation d’éclairage à incandescence. Les qualités qui l’imposent dans ces endroits sont sa fraîcheur, son effet sanitaire, sa clarté et l’absence de toute détérioration des dorures, des livres ou des tableaux dans un appartement.
- Le palais du Parlement va être éclairé entièrement par l’incandescence, et plusieurs grands hôtels appartenant à des particuliers vont également être pourvus d’une installation. v
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- La lumière à incandescence s'introduit ainsi graduellement dans tous les beaux bâtiments nouveaux, bien qu’il n’y ait pas de station centrale à Londres ni dans aucune autre ville du Royaume-Uni, à l’exception de quelques expériences en petit.
- A l’Exposition d’hygiène on obtient un très joli effet que je n’ai jamais vu,mentionné précédemment, ep combinant les rayons blancs à teinte lunaire de la lumière à arc avec la lumièré riche et jaune, des lampes à incandescence.
- Ce contraste agréable des deux espèces de lumières est familier à tous ceux qui ont vu l’Opéra de Paris éclairé avec des lampes à arc et à gaz. A l’Exposition d’hygiène, une fontaine est éclairée avec des lampes à incandescence, de sorte que les courants d’eau et l’écume ont l’air d’être des filaments et des gouttes d’or, un rayon puissant de lumière à arc traverse cette fontaine dorée qui s’élève dans le cône lumineux avec un très bel effet. Quelquefois, on interpose des verres colorés dans le rayon blanc afin de lui donner une couleur et de varier l’effet produit.
- J. Munro.
- REVUE DES TRAVAUX
- RÉCENTS EN ÉLECTRICITÉ
- Sur un essai de galvanomètre à mercure, par M. J. Carpentier (>).
- « Dès janvier 1881, j’ai réalisé et expérimenté devant témoins un appareil semblable à celui que M. Lippmann a présenté à l’Académie dans la séance du 19 mai 1884 et auquel j’avais donné le nom de galvanomètre hydrostatique.
- « La construction des premiers galvanomètres Deprez et d’Arsonval rendait frappante l’intensité des actions que subissent les conducteurs traversés par des courants, quand ils sont placés dans un champ magnétique condensé. Ayant eu l’idée d’employer un conducteur liquide, je pris un de ces tubes aplatis en verre dans lesquels on renferme d’ordinaire les poudres phosphorescentes ; et, après en avoir coupé une longueur de quelques centimètres, je fis souder aux deux bords deux tubes capillaires dans le prolongement l’un de l’autre et recourbés parallèlement aux génératrices du tube aplati. J’introduisis et mastiquai, dans les deux extrémités de celui-ci, deux lames de platine, laissant entre elles un petit intervalle. A l’intérieur de ce tube manométrique, je versai du mercure. Je plaçai le tube aplati verticalement entre les pôles rapprochés d’un aimant, et je mis les deux
- (») Note présentée à l’Académie des sciences dans la séance du 2 juin 1884.
- lames de platine en rapport avec les pôles d?une pile. Sous l’influence du courant vertical qui prenait naissance, il se manifestait une ascension du mercure dans l’une des branches, une dépression dans l’autre. En raison de l’écart des pôles de l’aimant, le déplacement ne fut que de 5mmou 6mm.
- « Le principe de l’appareil se trouvait établi, mais je ne cherchai point à répandre ce modèle, estimant que l’emploi du mercure devait être un obstacle à son adoption.
- « Pour augmenter la sensibilité, au lieu de rapprocher exagérément les pôles de l’aimant et de réduire ainsi la section d’un conducteur que je comptais faire traverser par d’assez forts, courants, je songeai à souffler une boule sur chacune des branches du manomètre (à la même hauteur), à ne mettre de mercure dans l’appareil que jusqu’au niveau des centres de ces boules, et à compléter les remplissages des tubes, ou de l’un d’eux seu-: lement, avec un liquide de faible densité, tel que de l’alcool coloré ; à de petites dénivellations du mercure devaient correspondre alors de grandes excursions de l’extrémité de la colonne d’alcôôl : on avait ainsi un moyen d’amplifier l’échelle des observations. D’autres moyens analogues pèïfliet-traient d’atteindre le même but.
- « J’aurais pu communiquer à l’Académie des Sciences les résultats de mes expériences ; quand je les fis, je me contentai de les montrer à mon entourage. Mon intention n’est pas toutefois de vouloir ici diminuer le mérite de M. Lippmann, dont j’apprécie hautement et l’intélligence et le caractère, j’ai voulu seulement faire connaître des expériences que j’avais faites et les idées qui m’avaient dirigé. »
- Note sur la théorie de la balance magnétique de Hughes, par le professeur Silvanus P. Tomp-son, B. A. D. Sc.
- (1) La balance magnétique du prof. D.-E. Hughes, dernièrement décrite, promet d’être un instrument si commode et utile pour les travaux de laboratoire que la théorie de son action et de sa graduation mérite d’être étudiée. Dans l’appareil construit par M. Hughes, la graduation était empiriquement déterminée pour un certain nombre de valeurs et le reste était trouvé par interpolation. L’appareil est composé d’une petite aiguille suspendue dans le méridien magnétique et pourvue d’une marque de zéro placée sur une plateforme dans laquelle est pratiquée une rainure horizontale, allant de l’est à l’ouest magnétique.
- La pièce de fer ou d’acier dont on désire essayer le magnétisme est placée dans cette rainure, dans la « première position » de Gauss en dedans de sa bobine magnétisante, tandis qu’une deuxième bobine est placée de l’autre côté de l’aiguillé sus-
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ 4a5’
- pendue afin de compenser l’action de la bobine seule. Un aimant d’un moment magnétique considérable, nommé compensateur par M. Hughes, est placé à une certaine distance sur la plate-forme avec son centre sur la ligne de la rainure. Le compensateur est pivoté de manière à pouvoir tourner au-dessus d’une échelle autour d’un axe vertical passant par son centre, et selon la disposition originale de l’instrument, le compensateur et l’échelle sont pourvus d’un arrangement au moyen duquel on peut les faire mouvoir le long de la plate-forme, de manière ,à les placer près de l’aiguille suspendue quand on désire avoir une compensation puissante ou de les en éloigner quand il s’agit de compenser une force magnétique plus faible. Èn pratique, on obtenait l’équilibre en fixant le pivôt central de l’échelle et du compensateur à une distance de 3o centimètres ou plus et en faisant tourner le compensateur sur son pivot jusqu’à ce que son action
- FIO. I
- magnétique sur l’aiguille suspendue ou plutôt la part dirigée dans la ligne axiale de la plate-forme fût exactement égale et opposée à celle du morceau de fer ou d’acier.
- (2) Théorie de la balance magnétique. — Supposons que la ligne AX de la figure 1 représente la ligne centrale de la plate-forme de la balance placée magnétiquement est et ouest. Le point M est le centre du compensateur N <p qui a parcouru un angle OMS=<p afin d’équilibrer la force magnétique exercée sur l’aiguille suspendue en B par le spécimen de fer ou d’acier placé en A. Il s’agit de déterminer la relation entre l’angle <p et la force magnétique exercée le long de l’axe A X en B et qui tend à repousser l’aiguille suspendue à son point de zéro. Appelions la longueur du compensateur 2 / et supposons la distance entre B et M=r. Il est évident, qu’en général, la résultante des actions magnétiqùes exercées sur B par le compensateur ne sera pas dans le sens de l’axe AX, mais peut être divisée en deux forces dont l’une agit à angle droit sur l’axe, et l’autre parallèlement à celui-ci.
- La première sera parallèle au méridien magnétique, et quand l’aiguille est à zéro, cette force ne tendra à la déplacer ni d’un côté ni de l’autre. Elle n’agit, selon les circonstances, qu’en augmentant ou en diminuant la force directrice du magnétisme terrestre sur l'aiguille qu’elle rend plus ou moins sensible. L’autre force est celle qui agit dans le sens de l’axe et équilibre la force magnétique dü barreau de fer ou d’acier en A. Quand le compensateur est placé à angle droit sur AX, cette composante de la force disparaît par raison de symétrie, par conséquent, le zéro de l’échelle se trouve dans cette ligne. Si le compensateur parcourt l’angle cp, la composante de sa force magnétique dans la ligne AX atteindra un maximum quand cp=9o#. Les valeurs de la force pour différents angles peuvent être calculées comme suit :
- Soit :
- BS =r’
- BN =r"
- L’angle SB M = a — NBM=p
- alors les forces le long de BS et B N composées suivant A B donneront la résultante suivante F.
- F = m
- cos a____cos p j
- r'i riii )•
- formule dans laquelle m représente la force polaire du compensateur.
- Mais
- r—fsintp cos a = 1. {r’2->rli — irl sinç)2
- et r+ Z sin 9 cos 3 = t. O2 + J2 4- 2 r /sin 9)-
- r' = (ra -f- /* — 2 rl sin <p)2
- d’où r" — (/2 -f-1* -f 2 r l si n 9)»
- 1 r — 7sinç . r+Zsinç
- F = w [ 3 3 [ (r2 + /2 — 2r/sinq>)» (r2-(-/a+ 2r/sin<p)2
- (1)
- ou bien en remplaçant j par n,
- F_,„j—.—»+sl"* .j,,,
- /2 f («*+1—2«sinq><2 (h2 + 1—2«siri(p)2 )
- que nous pouvons écrire pour abréger
- formule dans laquelle
- n — sin 9 M + sinip
- P == .1 S
- (h5 + i — 2 n sin <p)“ («2-f-i-f-2«sinç)»-
- Rien que la forme de cette expression prouve qu’il ne serait pas exact de supposer qu’une qphelle
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- de degrés égaux représenterait des augmentations égales de la force magnétique, et qu’aucune des échelles généralement employées pour des galvanomètres ou magnétomètres, comme celles des sinus ou des tangentes, ne peut remplir le but d’une manière satisfaisante. Il est donc nécessaire d’étudier la formule pour savoir comment on pourra
- Tableau I (n = i)
- ANGLE SINUS NATUREL P CALCULÉ
- o° O O
- 5,739 O, I o,o355
- ii,S38 0,2 0,0726
- 17,457 0,3 0,1195
- 23 578 0,4 0,1576
- 3o,ooo 0,5 0,2ii3
- 36,869 0.6 0,2794
- 44,427 0,7 8,3741
- 53,i3o o,B 0,5271
- 64,i58 0,9 0,8618
- 7i,8o5 0,95 1,3280
- 90,000 1,0 CO
- s’en servir pour la graduation d’une échelle pour cet instrument.
- L’expression n’est pas facile à calculer en chiffres, à cause des exposants fractionnaires des dénominateurs, mais on peut abréger un peu le procédé de calcul en considérant n comme une simple intégrale et en prenant les valeurs successives de <p,
- Tableau II (n = 2)
- ANGLE SINUS NATUREL P CALCULÉ
- 0° 0 0
- 10,000 0,1736 0 0444
- 20,000 0,3420 0,0938
- 3o,ooo 0 Sooo 0, i568
- ' 40,000 0,6428 0,2235
- 50,000 0,7660 0,3369
- 60,000 0,8660 0,4787
- 70,000 0,9397 0,6534
- 75,000 0,9659 0,7412
- 80,000 0,9848 o.8l58
- 85.000 0,9062 0,8736
- 90,000 1,0000 0,8888
- de façon à rendre les sinus de simples décimales. Dans les tableaux ci-joints on trouvera les valeurs de P calculées pour plusieurs cas, les angles étant toujours exprimés en degrés et décimales de degrés et non en degrés, minutes et secondes. Le but xde ces calculs a été de rechercher les rapports de Y et l qui permettraient d’utiliser les lectures sur l’échelle du compensateur sans avoir à faire, pour la graduation des tables, d’interpolation arbitraire.
- Les valeurs de P observées et indiquées dans la dernière colonne de ces tableaux ont été obte-
- nues par l’étude des déviations produites sur un magnétomètre des tangentes avec de très petites
- Tableau III (« = 3)
- ANGLE SINUS NATUREL P CALCULÉ
- 0° 0 0
- 5,739 0,1 0,0107
- ii,538 0,2 0,0219
- 17.457 0,3 0,03256
- 23,578 0,4 0,0462
- 30,000 o,5 0,0694
- 36 869 0,6 0,0764
- 44 427 0,7 0,0955
- 53,i3o 0,8 0,1188
- 64,i58 0,9 0,1484
- 7i,8o5 0,95 0,1664
- 90,000 1,0 0,1875
- aiguilles, par un aimant placé à la distance voulue (mesurée horizontalement à angles droits sur le
- Tableau IV (« = 4)
- ANGLE SINUS NATUREL P CALCULÉ P OBSERVÉ
- 0° 0 O 0
- 5,739 0. I o,oo52i8 o,oo556
- n,538 0,2 0,010521 0 on36
- 17,457 0,3 0,010001 0,01716
- 23,578 0,4 0,021758 0,02271
- 3o.ooo 0,5 0,027910 0,02833
- 36 869 0,6 0,034709 0.03488
- 44,427 0,7 0,041985 0,04198
- 53,i3o 0,8 o,o5o3i9 o,o5i36
- 58,211 o,85 0,054926 o,o56o5
- 64,i58 0,9 0,059886 0,06061
- 71,805 0,95 0,065260 0,06554
- 90,000 I ,0 0,071111 0,07290
- méridien magnétique) et ayant la faculté de tourner dans un plan vertical passant par son centre et
- Tableau V (« = 5)
- ANGLE SINUS NATUREL P CALCULÉ P OBSERVÉ
- 0° 0 0 O
- 5,739 0,1 0,002848 0,00267
- n,538 0,2 0,005809 0,00545
- 17,457 0,3 0,008772 0,00848
- 23,578 0,4 0,011715 0,oio83
- 3o,ooo 0.5 0,014895 0,01468
- 36,869 0,6 0,018257 0,01759
- 44,427 0,7 0,021829 0,02183
- 53,i3o 0,8 0,025741 0,02564
- 58,211 o,85 0,027819 0,02645
- 64,i58 0,9 o,o3oooo 0,02801
- 71,8o5 0,95 0,032297 o,o3o8i
- Ç)0,000 1,0 0,034722 0,03365
- celui du magnétomètre. Les lectures ont alors été multipliées par une constante qui à 44°,427 ferait
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
- .42 7
- coïncider la valeur avec celle calculée au même angle. Les écarts à d’autres endroits de l’échelle sont en partie attribuables à des erreurs d’observation et en partie au fait que la distance entre les pôles de l’aimant est moindre que l’écart entre les bouts.
- Les valeurs calculées de P sont figurées dans les deux courbes des figures 2 et 3. Les courbes
- Tableau VI (n — 6)
- ANGLE SINUS NATUREL P CALCU LÉ
- 0° O 0
- 5,739 0,1 0,001708
- 11,538 0,2 0.003428
- 17.457 0,3 o,oo5i63
- 23,578 0,4 0,006966
- 3o,ooo 0,5 0,008814
- 36,86q 0,6 0,010735
- 44,437 0,7 0,012749
- 53,i3o 0,8 0,014796
- 58,211 0,85 0,015975
- 64.138 0,9 0,017150
- 7i,8o5 0,95 0.018348
- 90.000 1,0 0,019592
- correspondant à « = 4 et n = 5 sont indiquées deux fois, elles ont été reproduites avec des ordonnées grandies afin de montrer en grand combien elles s’approchent de lignes droites jusqu’à 5o° environ.
- (3) Les tableaux qui précèdent et les coürbes qui y sont jointes permettent de tirer immédiatement plusieurs conclusions sur la nature de la balance
- Tableau VII (« = 7)
- ANGLE SINUS NATUREL P CALCULÉ
- 0® 0 0
- 5.739 0,1 o,ooo3go
- 11,538 0,2 0,000778
- 17,457 o,3 0,001169
- 23,578 0,4 0.091505
- 3o,ooo 0,5 0,001966
- 36,869 0,6 0,002374
- 44-427 0,7 0,002764
- 53,i3o 0.8 0,003207
- 64,i58 0,9 0, oo3638
- 7i,8o5 0,95 0, oo3858
- 90,000 1,0 0,004090
- magnétique. Un simple coup d’œil sur les courbes prouvera qu’elles appartiennent à une famille dans laquelle il y a généralement une concavité près de l’origine et une convexité au fur et à mesure qu’elles s’approchent de la valeur extrême au point qui correspond à la position de 90° du compensateur* Les courbes dans lesquelles n = 3 ou moins de 3, montrent la convexité d’une façon très mar- j
- quée. Dans celles où les valeurs de n dépassent (une seule a été tracée, celle pour n— 10) la convexité se montre dans la partie supérieure. La courbe de n —10 s’approche beaucoup d’une sinusoïde, comme l’équation le fait, en effet, prévoir.
- Quant aux valeurs de n comprises entre 4 et 6 inclusivement, la première moitié de la courbe est à très peu de chose près une ligne droite, à ce
- FIG, î
- point que pour les courbes n = 4 et n — 5 les valeurs des ordonnées ne diffèrent pas d’un centième de celles qu’elles auraient pour de vraies lignes droites suivant l’inclinaison moyenne des courbes respectives jusqu’à 45°. En d’autres termes, pour les angles au-dessous de 45°, la force magnétique exercée suivant l’axe de la balance par le compensateur est proportionnelle, à un pour cent près, à l’angle qui a été parcouru, pourvu que la distance entre le compensateur et l’aiguille ne soit pas au-dessous de 4 et au-dessus de 5 fois la moitié de la longueur du compensateur, j Ce résultat peut être vérifié sur l’équation (2) en
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- ,.-428 " ^ LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- calculant pour tp = 45° quelle valeur de n donnera la force égale à - de ce qu’elle est quant <p = 3o°. En inscrivant les ' sinus de ces angles et en égalant trois fois la force à 3o°, à deuxfois la force à 45° nous obtenons la valeur n — 4,6, ou bien en procédant d’une manière analogue pour le cas où la forcé à 6o° doit être le doublé de celle à 3o°, nous obtenons n = 4,2b. Dans ce cas cependant les erreurs près de l’angle intermédiaire de 45° ne sont pas sans importance et dépassent 4 pour cent. En tous cas nous ne nous tromperons pas de beaucoup en réglant la balance de sorte que «=4,5 et
- FIG. 3
- en limitant nos observations à 45° du zéro. Si on n’a pas besoin d’une grande exactitude, on peut aller jusqu’à 6o° puisque les courbes pour « = 4 et n = 5 montrent combien est petit l’écart fait avec la ligne droite jusqu’à ce point. Dans la première balance de Hughes les valeurs de r et de l sont respectivement 3o centimètres et 7.5 centimètres environ, de sorte que n — 4.
- (4) Je vais maintenant considérer l’action du compensateur dans ses différentes positions sur la sensibilité de l’aiguille.
- . Dans le premier instrument de Hughes, le compensateur tournait dans un plan horizontal et la force qu’il exerçait sur l’aiguille avait par conséquent une composante dans le méridien magné-
- tique pour n’importe quelle position excepté seulement quand il était à go° du zéro de son échelle ou bout à bout avec l’aiguille indicatrice. Comme nous l’avons déjà dit, l’effet de cette composante serait d’augmenter ou de diminuer la force directrice du magnétisme terrestre sur l’aiguille selon la direction nord ou sud du pôle S du compensateur. Naturellement la sensibilité de l’aiguille indicatrice sera influencée par cette composante et atteint un maximum quand celle-ci est de nature à rendre l’aiguille presque astatique. Mais il est évident que si l’aiguille est presque astatique quand le compensateur est à zéro, elle ne le sera plus dès qu’il sera déplacé à droite ou à gauche. La sensibilité de l’aiguille diminuera à mesure que la force effective du compensateur se trouvera augmentée par sa rotation. Le calcul pour la compot santé de la force à ce point est le suivant.
- Appelons T la partie de la force magnétique eh B (fig. 1) dirigée à angle droit sur AC; nous aurons
- l sin a sirip 1
- T = J;
- mais
- oui a —------------------------------- y
- (r2 + /* — 2 rl sin cp)2 et
- d’où
- sin (3 =
- l cos tp
- (r2 + /2 + 2 r l sie <p)2
- T —ml cos 9 i
- â + -
- \ 3. » ±
- f (r2 + i2 — 1 rl sin tp)2 r2 +12 4- 2 rl sin tp)2
- En posant comme auparavant r = nl, cette formule devient
- En supposant la balance réglée pour le cas n — 5, nous obtenons les valeurs suivantes pour cette fonction complexe de <p
- fil
- tp=o, T= — XO,oi5o8
- /*
- ?=3o°, T=|xo, 01402
- <P=6o° T= ^ xo,oog38
- 4M
- ?=90° T=^xo
- Par conséquent, si l’aiguille est rendue presque astatique quand tp—o, elle le sera aussi sensiblement, tant que tp ne dépassera pas 3o°, mais au delà de cette valeur la composante méridionale de la force diminue beaucoup et la sensibilité est modifiée en proportion.
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- 429
- (5) Propositions de modifications dans la balance magnétique. — Les recherches qui précèdent nous ont amené aux suggestions suivantes :
- i.° Le compensateur doit être fixé de manière à tourner contre un cercle vertical placé à angle droit sur le méridien magnétique, avec son centre au niveau de l’aiguille indicatrice et magnétiquement à l’est ou à l’ouest de celle-ci. C’est la position qui fut choisie pour les expériences par lesquelles les valeurs de P ont été observées dans le but de les comparer avec les valeurs calculées dans la partie précédente de ces notes, et dans cette position la force magnétique du compensateur n’a aucune résultante dans le méridien magnétique au point où l’aiguille indicatrice est placée. Par conséquent, la sensibilité de l’aiguille est la même dans toutes les positions qu’elle peut occuper dans son propre plan.
- 20 Un petit aimant placé magnétiquement nord et sud de l’aiguille indicatrice est employé pour rendre celle-ci astatique au degré voulu.
- 3° Le compensateur est placé de manière que la distance entre son centre et celui de l’aiguille soit d’environ 4,6 fois la moitié de la longueur entre ses pôles. Si le compensateur n’est pas un aimant très épais, plat et droit, on peut supposer approximativement que les pôles sont éloignés des bouts d’un dixième de la longueur totale, de sorte que le choix d’une distance égale à cinq fois la moitié de la longueur entre les bouts de l’aimant ne peut donner lieu à une erreur considérable. Ceci fait, on peut en toute sûreté supposer que pour toutes les positions du compensateur en dedans de 55° de chaque côté du zéro, la force magnétique qu’il exerce sur le pôle de l’aiguille indicatrice sera à 2 pour cent près, proportionnelle aux degrés de l’échelle qu’on a fait parcourir au compensateur et qu’elle est proportionnelle à 1 pour cent près , pour les angles au-dessous de 45°, on n’aura donc pas besoin d’un tableau spécial de graduation pour tous les cas pratiques en vue des quels la balance magnétique a été inventée.
- 40 Comme il est impossible d’obtenir un vaste champ de compensation pour des forces magnétiques grandes et petites en diminuant ou en augmentant la distance entre le compensateur et l’aiguille indicatrice, je propose d’arriver à ce résultat en plaçant au-dessus du compensateur un deuxième aimant pouvant tourner autour du même axe et ayant la même longueur.
- D’une façon analogue, on peut ajouter un troisième aimant pour augmenter le moment magnétique du compensateur.
- 5° Pendant toutes les recherches précédentes, nous avons supposé que la longueur de l’aiguille indicatrice était petite, comparée à R et L, de manière à pouvoir négliger les termes d’ordre plus élevé dus à sa longueur. Ceci n’était pas le
- cas dans le premier appareil de Hughes, dans lequel l’aiguille avait 5 centimètres de long. L’emploi d’une très petite aiguille présente l’inconvénient d’une sensibilité moins grande dans les indications. J’ai donc proposé de substituer une aiguille du type dit unipolaire, c’est-à-dire ayant un pôle fixe dans l’axe de rotation, de sorte qu’un seul pôle est sollicité à tourner autour de l’axe de suspension. Une aiguille en acier de 5 centimètres de long à peu près est courbée à angle droit sur i,5 centimètres de sa longueur et le fil de soie de la suspension est attaché au bout recourbé, on ajoute un contre-poids derrière et un autre petit poids et placé en dessous sur un fil. de laiton attaché immédiatement au-dessous du centre ‘de suspension. L’unique pôle effectif de cette aiguille se trouve dans la ligne axiale de la balance au même niveau que le centre du compensateur.
- FIG. 4
- La fig. 4 représente la balance ainsi modifiée.
- Sur la détermination de l’intensité horizontale du magnétisme terrestre au moyen de la balance, par A. Toepler (*).
- On se sert ordinairement de la méthode des oscillations pour mesurer le moment exercé par le magnétisme sur une aiguille de déclinaison. M. Tœ-pler propose d’employer la balance à cet usage.
- Le barreau aimanté est placé verticalement et fixé au fléau d’une balance ; ce fléau est mobile dans le plan du méridien magnétique. L’action de la terre tend à incliner le fléau et, par conséquent à faire pencher la balance : on rétablit l’équilibre en mettant des poids connus dans l’un des plateaux : le produit de ces poids par le bras de levier, donne le moment cherché.
- L’appareil présente toujours certaines dissymétries, dissymétries magnétiques et dissimétries mécaniques, dont il est nécessaire de tenir compte : M. Tœpler les élimine par la méthode du retournement. A cet effet, la balance repose sur une table
- (>) Annales de Wicdemann. n° r, — 1884.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 480
- mobile autour d’un axe vertical; on fait deux pesées successives, en faisant tourner le support de 1800. En prenant la moyenne, on élimine toutes les causes de dissymétrie. D’après l’habile physicien de Dresde, on peut obtenir par cette méthode une approximation d’un quatre-millième.
- Pour orienter le fléau dans le plan du méridien magnétique, on peut employer deux procédés : l° on cherche dans quel plan le poids p qu’il faut mettre sur le plateau pour établir l’équilibre est maximum. Ce plan est le plan cherché; 20 on opère dans un plan quelconque, en établissant l’équilibre au moyen d’un poids convenable; puis on fait tourner l’appareil jusqu’à ce que l’on ait trouvé un second plan où l’équilibre se rétablisse au moyen du même poids. Les deux plans sont nécessairement symétriques par rapport au plan du méridien terrestre ; c’est-à-dire que ce dernier est le plan bissecteur des deux premiers.
- Sur la conductibilité des gaz, par W. Hittorf («).
- M. Hittorf continue ses études sur la décharge électrique dans le vide. On croit communément que le vide est isolant parce que la décharge d’une forte bobine de Ruhmkorff cesse de passer à travers un tube où l’air a été suffisamment raréfié. M. Hittorf montre que cet arrêt de la décharge tient, non au pouvoir isolant acquis par le gaz, mais à la proximité de la paroi de verre. Plus on raréfie l'air, plus la lueur qui entoure l’électrode négative s’étale ; il faut dès lors que la paroi de verre soit plus éloignée, afin de laisser à la décharge négative la place nécessaire pour se former ; il en est de même de la lueur positive dont la proximité empêche la lueur négative de se former. Il faut donc augmenter l’espace libre autour du fil négatif à mesure que l’on augmente le vide ; alors le tube est perméable à la décharge.
- En employant pour produire cette décharge des piles de plusieurs centaines d’éléments, et en diminuant graduellement la résistance du circuit, on voit les électrodes s’échauffer et devenir de plus-en plus incandescentes.
- En même temps la lueur négative disparaît; il y a ainsi passage continu de la décharge, telle qu’on l’obtient d’ordinaire dans les tubes de Geissler, à l’arc électrique. La température de fusion du platine ne suffit pas pour faire entièrement disparaître la lueur négative; il faut employer de l'iridium ou du charbon pour atteindre la disparition complète de cette lueur. Dans des tubes à azote où l’électrode solide atteint une température supérieure à 'celle de la fusion du platine, le gaz devient complètement obscur, et le spectroscope ne montre plus trace du spectre de l’azote.
- (i) Annales de Wiedemann, n° 1, — 1884.
- Recherches sur la conductibilité des métaux et de leurs alliages.
- Sous ce titre, M. Lazare Weiller a présenté à la Société internationale des Electriciens, dans sa séance du 7 mai 1884, une intéressante communication sur des expériences nouvelles dont les résultats sont bons à consigner.
- Après avoir montré toute l’importance qu’il y a pour les électriciens à posséder des données certaines et des chiffres authentiques sur les divers métaux dont on peut faire usage comme conducteurs, et après avoir rappelé les recherches de Priestley, de Davy, de Pouillet, de Becquerel et de Mathiessen sur la conductibilité électrique des métaux, l’auteur met en lumière les considérations qui l’ont conduit à reprendre les travaux de ses illustres devanciers. L’examen des divers tableaux numériques qui leur sont dus, montre en effet le peu d’accord que présentent les résultats, non seulement quant à la valeur exacte de la conductibilité relative des métaux; mais aussi quant à l’ordre dans lequel ils sont rangés; et ces divergences justifient pleinement des recherches nouvelles que motivent en outre les progrès de la science électrique.
- Pour ses expériences, M. Weiller se servit d’une série de barrettes fondues sous un diamètre de i3 millimètres et recoupées ensuite pour bien rendre apparent le grain de la cassure. La partie détachée fut étirée en fils, et ces fils servirent directement aux mesures dont les principaux résultats sont consignés dans le tableau suivant où sont inscrites les conductibilités relatives par rapport à l’argent et au cuivre pur.
- 1 Argent pur. . . . IOO 16 Alliage or et ar-
- 2 Cuivre pur. . . . IOO gent 5o 0/0. . . 16,12
- 3 Cuivre pur suraf- 17 Fer de Suède.. . l6
- finé 99,9 18 Etain pur de
- 4 Bronze silicieux Banca i5,45
- télégraphique . 98 19 Cuivre antimo-
- 5 Alliage de cuivre nieux 12,7
- et argent 5 0/0. 86,65 20 Bronze d’alumi-
- 6 Or pur 78 nium à 10 0/0. 12,6
- 7 Siliciure de cui- 21 Acier Siemens. . 12
- vre à 4 0/0 de 22 Platine pur. ... 10,6
- silicium 75 2.3 Cuivre nickeleux
- 8 Aluminium pur. . 54,2 àioo/ode nickel 10,6
- 9 Etain sodé à 120/0 24 Amalgame de cad-
- de sodium . . . 46,9 mium à i5 0/0
- 10 Bronze silicieux de cadmium . . 10,2
- téléphonique. . 35 25 Bronze Mercuriel
- 11 Cuivre plombi- Dronier io( 14
- fére à 10 0/0 de 26 Cuivrearsenical à
- plomb. 3o 100/0 d’arsenic. 9,1
- 12 Zinc pur 29-9 27 Plomb pur.... 8,88
- i3 Bronze phospho- 28 Bronze à 20 0/0
- ' reux téléphoni- d’étain 8,4
- que 29 29 Nickel pur.... 7,89
- 14 Laiton à 35 0/0 de 3o Bronze phospho-
- zinc, 21,5 reux à 10 0/0 d’étain
- i5 Phosphure d’é- 6,5
- tain 17.7 3i Antimoine 3, uii
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-
- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
- 401
- Comme on le voit, la lecture de ce tableau n’est pas sans présenter quelque intérêt.
- Nous n’avons aucune raison pour n’en pas admettre l’authenticité des chiffres, et nous n’hésitons pas à les adopter, tant que de nouvelles expériences n’en seront pas venu démontrer l’exactitude.
- Parmi les métaux précités, le cuivre étant d’ailleurs le plus important de tous, à cause même de ses nombreuses applications, nous extrayons encore du travail de M. Weiller, le tableau suivant qui résulte des recherches de MM. Mathiessen et Holzmann.
- Cuivre avec 2,5o 0/0 Conductibilité Température
- de phosphore.... Cuivre avec 0,95 0/0 7.24 170,5
- de phosphore.... Cuivre avec 0, i3 0/0 23,24 22°, I
- de phosphore .... Cuivre avec 5,40 0/0 67,67 20°
- d’arsenic Cuivre avec 2,800/0 6,18 i6°,8
- d’arsenic Cuivre avec traces i3,14 19 V
- d’arsenic Cuivre avec 3,2 0/0 de 57,80 19°. 7
- zinc Cuivre avec 1,6 0/0 de 56,q8 io°, 3
- zinc Cuivre avec traces de 76,35 iS°,8
- zinc Cuivre avec 1,06 0/0 85, o5 io°,3
- de fer Cuivre avec 0,48 0/0 26.95 i3°,i
- de fer Cuivre avec 4,90 0/0 3 (,56 n°,2
- d’étain Cuivre avec 1,33 0,0 19.47 14°,4
- d’étain Cuivre avec 2,4s 0/0 48,52 i6°,8
- d’argent Cuivre avec 1,22 0/0 79,38 H)',y
- d’argent Cuivre avec 3,5o 0/0 86,91 20°, 7
- d’or Cuivre avec o,3i 0/0 \ 65,36 i8°.7
- d’antimoine. . . . 1 n°
- Cuivre avec 0,29 0/0 1 de plomb J O/J , D
- Pour terminer sa communication, M. Lazare Weiller annonce qu’il vient d’entreprendre de nouvelles recherches sur le rapport des conductibilités calorifiques et électriques d’un même métal.
- Les chiffres qui résultent des travaux de MM. Franz et Wiedemann, ne peuvent, selon lui, être acceptés sans réserve; aussi vient-il de tenter, avec le concours de M. Jannetaz, maître de conférences à la Sorbonne, de nouvelles expériences avec l’appareil à conductibilités thermiques imaginé par ce dernier. L’étude est intéressante, nous comprenons qu’elle ait pu tenter M. Weiller, et nous nous empresserons d'en publier les résiitlÈits, dès que ceux-ci seront connus.
- TRAVAUX
- DE LA
- CONFÉRENCE INTERNATIONALE
- DES ÉLECTRICIENS
- COMMISSION DES UNITÉS
- RÉSUMÉ D’EXPÉRIENCES
- SUR LA DÉTERMINATION DE L’OIIM ET DE SA VALEUR EN COLONNE MERCURIELLE Par MM. Mascart, F. de Nerville et R. Benc.il
- II
- Marche des expériences
- {Suite)
- MÉTHODE DE KIRCHHOFF
- La discussion qui précède nous permettra d’être beaucoup plus bref dans l’examen des observations relatives à la méthode de Kirchhoff.
- Les godets de contact à mercure sont disposés de manière à permettre :
- i° De fermer le circuit induit, y compris le galvanomètre balistique g;
- 20 De réunir le circuit inducteur au galvanomètre g' et au commutateur à inversion qui communique à la pile;
- 3° De joindre le circuit induit au pont de Wheatstone;
- 4» De réunir les deux galvanomètres g et g' au commutateur à inversion.
- Une expérience complète comprend encore les opérations suivantes :
- i° Centrer le cadre;
- 20 Comparer aux étalons la résistance du circuit induit;
- 3° Observer les angles d’impulsion et mesurer en même temps les déviations relatives au courant inducteur;
- 4° Déterminer la durée des oscillations de l’aiguille du galvanomètre balistique;
- 5° Comparer de nouveau la résistance du circuit;
- 6° Comparer les constantes des deux galvanomètres g et g’;
- 7° Mesurer les distances des échelles.
- Le centrage des cadres (i°) ne présente aucune difficulté, comme on l’a vu précédemment.
- La comparaison des résistances (20 et 5°) se fait comme dans les expériences relatives à la méthode de Weber.
- Pour les angles d’impulsion, deux observateurs sont nécessaires. i e second lit la déviation produite par le courant inducteur I dans le galvanomètre g', lorsque les oscillations sont réduites à une assez pètite amplitude pour qu’on puisse en prendre la moyenne. Il prévient alors le premier observateur, qui permute le courant inducteur et lit les impulsions. Aussitôt après, l’aimant du galvanomètre g' est ramené au repos au moyen d’un courant amortisseur et l’on fait une seconde lecture. On renverse de nouveau le courant inducteur et l’on observe les impulsions, etc. L’opération est encore répétée 10 fois. Chacun des observateurs est en repos pendant que l’autre observe; il est donc-avantageux que les lectures soient faites à haute voix et transcrites à mesure par celui des deux observateurs qui n’est pas occupé.
- Il faut Se prémunir ici contrë j’action directe qiiè le ébli rant inducteur peut eXËrcër stif l’àihiànt dit éaΟâÜbfaiètt-è
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-
-
- 4.3a
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- balistique; on vérifiera que les deux galvanomètres sont assez éloignés pour que cette action soit négligeable.
- 'tanga
- La moyenne des expériences donnera le rapport—g—• Nous citerons encore un exemple :
- Cadre inducteur A;
- Cadre induit h% les neuf couches en surface.
- Courant inducteur
- ORDRE
- des
- observa-
- tions
- o.........
- 1 .......
- 2 ........
- 3.........
- ..........
- 5 ........
- 6 ........
- 9.........
- ...........
- il.........
- SIGNE du cou- rant lectures MOYENNES
- + 1084.97-1085,75 io85,36
- 22,05- 22,45 22,25
- + 1084,7 -1083,9 1084,30
- 2 I « I - 21,7 21,40
- io83,25-io83,85 io83,55
- 20,4 - 21,55 20.97
- + io83,8 -1082,72 1083,26
- 21,5 - 20.05 20,27
- + io83,75-io8.',3o io83,o2
- 20,6 - 19,65 20,12
- + 1082,7 -1082,48 1082,59
- 19,50- 19,95 19,72
- DIFFÉRENCES
- Io63,I I 1062,05 1062,qo 1062/15
- 1062,58
- 1062,29
- 1062,99
- 1062,7$
- 1062,90
- Moyenne....... 1062,64 4: 0,3
- Impulsions.
- AMPLITUDE initiale POSI- TION d’équi- libre ÉLONGATIONS IMPULSION réduite
- 558,9 -557,8 557,95-559,22 556,85-555,6 555.75- 556,15 554,22-554,1 55-4.35-555,45 553.75- 553,0 553,o -555,65 55î,85-552,o 552,0 -554,2 553,o -549,75 558,35 558,58 556,22 555,95 554,16 555,oo 553.37 554,32 552,42 553,io 551.37 727.9 -721,2 -714,4 38q.o5-395,65-401,8 725.3 -718,7 386,95-393,0 -399,7 723,0 -716,4 -709,9 385.9 -392,3 -398,7 722.3 -7i5,q -709,6 384,25-390,8 -397,2 721.6 -7i5,o -708,4 383,i5-38q,8 -3q6,o 721,85-715,0 -708,8 170,67 170.57 170,13 170.57 170,^5 I70,J2 170,23 170,43 170,43 170.52 170.53
- ORDRE
- des
- ibserva-
- tions
- 9-
- 10.
- 11.
- Moyenne........... 170,43+0,12
- Toutes les oscillations initiales sont à retrancher.
- Si l’on supprimait la troisième observation, qui semble erronée, sans doute à cause d’un déplacement du zéro beaucoup plus grand, on aurait comme moyenne
- 170,46+0,10.
- Nous n’avons rien à ajouter sur l’observation des oscillations (40).
- La comparaison des constantes galvanométriques (6°) devra presque toujours se faire par l’intermédiaire d’un shunt, parce que les sensibilités des deux instruments sont très différentes. Pour faciliter cette opération, on a eu soin de disposer l’expérience de façon que toute la longueur de l’échelle (im) fût utilisée dans la mesure du courant inducteur et une partie beaucoup plus petite seulement dans les expériences de comparaison. Il fallait alors faire les lectures avec plus de précision, et c’est dans ce < as particulier qu’on avait recours à l’échelle divisée en cinquièmes de millimètre. , ... ..
- La distance des échelles (7°) est mesurée comme d’habitude, mais sans chercher une exactitude extrême, puisque les angles n’entrent dans la formule que par leurs rapports.
- Enfin il n’y a pas à faire intervenir la torsion des fils de suspension.
- En résumé, l’équation (II) peut se mettre sous la forme
- /t.,« 1 _ 1 ptangS tang a_____
- K 1 2 *M~ R tang 8' t8
- Le second membre, que nous désignerons aussi par k, est entièrement déterminé par les mesures électriques et magnétiques. La quantité k permet encore de déduire de l’expérience le coefficient d’induction mutuelle M des deux bobines, si la valeur de la résistance R est connue en unités absolues.
- III
- Calcul des éléments des bobines
- MÉTHODE DE WEBER
- Considérons d’abord les cas d’une bobine à fil unique, et appelons
- l la longueur du fil;
- « le nombre des spires ;
- a le rayon moyen : inv.a — 1;
- 2 b l’épaisseur totale de la couche de fil parallèlement à l’axe, c’est-à-dire la longueur de la gorge;
- 2 c l’épaisseur de la couche dans le sens du rayon.
- Comme les dimensions à et c ne donneront lieu qu’à des termes de correction très petits et que l’enroulement des fils a été fait avec grand soin, on peut, sans erreur sensible, supposer que cet enroulement est homogène.
- b c
- Si les quatrièmes puissances des rapports - et- sont négligeables, ce qui a lieu, le rayon du cercle moyen et le rayon aa d’action moyenne peuvent être déduits très simplement du rayon moyen a par les expressions
- Comme on a, d’autre part,
- S = n7t a;,
- Le second membre de cette équation, que nous désignerons par k', est donc facile à calculer par les dimensions de la bobine, que nous supposerons exprimées en centimètres. Si l’unité (B. A. U.) de l’Association britannique qui nous a servi dans les expériences, était égaie à la valeur théorique de l’ohm io9C. G. S., les valeurs numériques de k déduit de l’expérience et de k' déduit des mesures directes seraient égales, ce qui n’a pas lieu.
- h*
- Au facteur près io9, le quotient donne le rapport de
- l’ohm théorique à la valeur de l’unité (B. A. U.).
- Lorsque la bobine est formée de plusieurs fils groupés de différentes manières, il faut calculer la surface S équivalente au système des bobines et l’action résultante G. La théorie ne présente aucune difficulté, si l’on remarque que les quantités d’électricité qui correspondent aux courants induits se partagent dans les circuits dérivés suivant la même loi que les courants permanents, lorsque les intensités initiale et finale sont nulles. On peut alors combiner les surfaces des bobines comme on le ferait pour les forces èlectromotrices des piles ordinaires.
- G =
- 2 « TT
- en résulte
- _j_ = 1 ( 1 &_
- 2 71G S 2 7t9 W / \ 2 U9
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-
-
-
- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
- 433
- Supposons que la bobine renferme différents fils, réunis én série, dont les surfaces et les résistances sont respectivement Sj, Sa, S3, et Rj, Ra, R3,Rjj.
- En posant
- 1
- P
- ïri + ÎTa + '" +
- RP’
- la surface équivalente au système a pour expression
- Pour neuf bobines groupées trois par trois, en oosant ±_±.i_-L4.±
- + I* V.
- 1 -, 1 + 1 + 1 >2 h + ^ U ’
- 1 = 1 j___L j_L
- >.3 h l» /u ’
- + BÎ + - +
- Rj
- :>
- Désignons, de même, par Gf, G2, G3, ..., GP les constantes galvanométriques des différentes bobines, on aura encore
- / G i. Ga '=?\Rl + Ra +
- Gp\ R/< /'
- on trouverait de même
- k‘ -
- , 1 b* 2 ^
- I H----5 — S —5
- 2 ai 3 a2
- tc (aj -] a + ),2 a + >.3 S3 a) ^ ^ —2 + >-2 ^ ^-a
- Les expressions de la surface résultante et de la constante ga'vanométrique ont une forme analogue, lorsque les fils sont groupés partiellement en série et en surface. Supposons, par exemple, que neuf bobines distinctes soient réunies trois par trois en surface et les trois groupes en séries. En posant
- ±-±4.1+1
- Pi K1 'R* IV
- ±-±_4._±+ -L p2-RVRV r6’
- I
- Pa
- ± + ±4 —
- on aura
- s=<" +
- + n + ! + !;)
- r /G, , Cs , G;A , n /Gt G, , GA G== pl (rI + R", + ÏUJ +P2 (RT, + W,+ Rj
- Go\
- K J'
- 1 . [G-, G% Go
- + p:) (lT7 + F' +
- La somme S, comprend les trois termes du premier groupe de bobines en surface ; les sommes S2 et se rapportent aux deux autres groupes.
- (A suivre.)
- EXPOSITION INTERNATIONALE D'ÉLECTRICITÉ
- QUI AURA LIEU DU 2 SEPTEMBRE AU II OCTOBRE 1884.
- A PHILADELPHIE (ÉTATS-UNIS)
- Souâ les auspices du
- FRANKLIN INSTITUT
- de l’état de pensylvanie
- TOUR
- L’AVANCEMENT DES ARTS MÉCANIQUES
- MEMBRES DU COMITÉ GÉNÉRAL DE L’EXPOSITION
- Si toutes les bobines élémentaires ont le même fil, on peut remplacer les résistances, qui n’interviennent que par leurs rapports, par les longueurs des fils correspondants.
- Dans les Cas qui nous occupent, les dimensions f et c seront les mêmes pour toutes les bobines élémentaires. D’un autre côté, les termes de correction qu’ils apportent sont très petits; on peut les considérer comme constants, ;i condition de remplacer a par le rayon moyen de la bobine totale.
- Désignant par llt l2, h, .... h> les longueurs des différents fils, nous poserons, pour le groupement des bobines en surface,
- 1
- l
- = 1 + 1+.. +
- l-i ^
- 1
- V
- Il vient alors
- 8“H
- G = ,(
- _ \ bi l çi \ y
- 2 a* 3 a2/
- 1
- â2’
- 2 a et désignant
- les sommes relatives aux rayons
- moyens des
- différentes bobines.
- , +IL*
- 1 > n n'I
- Il en résulte 2 0^
- 3 a2
- v±
- Charles H. Banes, Président.
- William P. Tatham. Charles Bullock. Frederick Graff. Joseph E. Mitchell. Samuel Sartain. Washington Jones.
- A. E. Outerbridge, Jr. William D. Marks. Cyrus Charabers, Jr. Addison B. Burk.
- E. Alex. Scott.
- G. Morgan Eldridge. Levis S. Ware.
- Chas. J. Shain.
- C. Wesley Lyons. Edward Longstreth. Chas. E. Ronaldson. William Sellers. Frederick Fraley.
- John J. Weaver. Jpseph M. Wilson. Colemann Sellers. Isaac Norris Jr. Théodore D. Rand.
- J. Vaugan Merrick. Henry R. Heyl.
- William B. Cooper. Hugo Bilgram. Charles Faser.
- John Baird.
- Chas. M. Cresson. Horace, W. Sellers. David Brooks. Henry Morton. Edwin J. Houston. William H. Thorne. Persifor Frazer. Enoch Lewis. William Helme.
- C. Chabot.
- Pliny E. Chase. Hector Orr.
- Robert E. Rogers. Jules Viennot.
- Luigi d’Auria.
- S. R. Marshall.
- M. B. Snyder, Raphaël Éstrada.
- N. H. Edgcrton. Coleman Sellers Jr Louis H. Spellier.
- William II. Wahl, Secrétaire.
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- 434
- r,” ' '
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- COMITÉS SPÉCIAUX
- Finances
- Frederick Fraley, Président. Emplacement
- Charles Bullock, Président.
- Transport
- Enoch Lewis, Président.
- Classification Piiny E. Chase, Président.
- Le Franklin Instilute de l’État de Pennsylvanie, pour l’avancement des arts mécaniques, a donné vers la fin de l’année i883 une publicité considérable à son intention d’ouvrir une Exposition Internationale d’Electricité.
- La présente note a pour but de donner toutes les ûtormations nécessaires à ceux qui désireraient y prendre part comme exposants.
- Loi votée par le Congrès et circulaire du ministre des finances des Etats-Unis.
- Bureau du Trésor.
- Washington, D. C., 14 novembre i883.
- Aux Receveurs de la Douane et autres employés de ce Bureau :
- La loi suivante, approuvée le 26 février i883, est publiée pour servir d’information et de guide aux officiers de la douane :
- « Attendu que le Franklin Institut de l’État de Pennsylvanie, pour l’avancement des arts mécaniques, se propose d’ouvrir une exposition d’appareils électriques, machines, outils, instruments, et aussi de tout ce qui est nécessaire aux progrès de la fabrication et aux recherches de la science en ce qui concerne l’électricité; et
- « Attendu qu’il importe de contribuer au succès d’une semblable exposition par tous les encouragements possibles afin de la rendre utile à la propagation des connaissances scientifiques;
- « Il a été décidé par le Sénat et la Chambre des Représentants assemblés en Congrès, que tous les articles importés spécialement pour être exhibés à l’exposition qui aura lieu en i883 ou 1884 dans la ville de Philadelphie, sous les auspices du Franklin Institut de l’Etat de Pennsylvanie pour l’avancement des arts mécaniques, seront admis en franchise de tous droits de douane, selon les règles que prescrira le Secrétaire de Trésor ; pourvu que tous les articles qui seront vendus aüx Etats-Unis ou retirés de l’exposition pour être livrés au commerce à quelque époque que ce soit après leur importation, soient soumis aux droits imposés aux articles de même nature par les lois du revenu à la date de leur importation; et il est aussi résolu que dans lé cas où des articles importés d’après les dispositions ci-dessus seraient vendus aux Etats-Unis, sans que les droits exigés par la loi aient été acquittés, toutes les pénalités prescrites par la loi du revenu seront appliquées et imposées à ces articles, avec recours contre les personnes qui se seraient rendues coupables de ces délits. »
- En conséquence de cette décision, les règlements suivants sont prescrits par les présentes :
- Des factures seront exigées, qui devront indiquer que l’envoi est destiné à cette exposition. CîmMac expéditeur devra fournir ses factures en triple expédition, donnant la description des marchandises, de leur valeur, et des' marques et numéros qu’elles portent ; il sera permis de réunir
- plusieurs factures dans une seule déclaration, qui devra être faite devant un officier consulaire des Etats-Unis et certifiée suivant la coutume. Une copie de cette facture devra être envoyée au collecteur des douanes du port de débarquement, une autre au collecteur des douanes de Philadelphie, et la dernière au consignataire ou agent de l’expéditeur.
- Les articles destinés à l’exposition arrivant soit à l’un des ports de Boston, New-York, Baltimore, San-Francisco, Nouvelle-Orléans, ou à l’un des ports de la frontière canadienne, d’où les marchandises peuvent être expédiées et retransportées immédiatement, suivant la loi du 10 juin 1880, intitulée : « Loi ayant pour but de modifier les statuts relatifs à à la transportation en transit d’objets tarifés », etc., etc. (S. S., 4,482), pourront être transportés en transit du port d’arrivée à Philadelphie.
- A leur arrivée à Philadelphie, soit par voie directe, soit par voie des ports nommés plus haut, avis sera donné par le consignataire au collecteur de la douane qui en prendra possession. Le permis d’entrepôt sera alors accordé, sécurité sera prise pour assurer le payement des droits; et lorsque les bâtiments de l’exposition auront été légalement constitués en entrepôt, les marchandises y seront transportées.
- Après que ces formalités auront été remplies, les emballages seront ouverts, examinés, et leur contenu évalué par des experts, qui constateront aussi les dommages qui auront pu être causés par le voyage. Cette évaluation sera faite dans le bâtiment de l’exposition, qui sera considéré comme succursale de la douane, après quoi l’entrée sera faite comme de coutume et l’enregistrement aura lieu.
- Pour reconnaître les articles, on collera sur chacun d’eux une étiquette poitant le nom de l’expéditeur inscrit sur la facture, et le numéro d’entrée à l’entrepôt. Il y aura à l’exposition un magasinier payé par l’administration , et qui tiendra un registre par doit et avoir des articles reçus, inscrivant sur son livre, en regard des entrées, les sorties au fur et à mesure qu’elles auront lieu. Les marchandises pourront être retirées pour être exportées pendant une période de trois ans, à dater du jour de l’importation, sans qu’il y ait à payer aucuns droits ou frais. Si les marchandises sont retirées pour être livrées au commerce, tous les droits devront en être acquittés. Si pendant l’espace de trois ans elles ne sont retirées, ni pour être vendues aux Etats-Unis, ni pour être réexportées, la vente pourra en être faite pour acquitter les droits. En cas de vente aux Etats-Unis avant trois ans, une déclaration de sortie sera accordée après payement des droits, qui seront fixés aux taux du tarif en vigueur à la date de l’importation. Si les marchandises ne sont retirées qu’un an après la date de leur importation, une taxe additionnelle de dix pour cent sera ajoutée aux droits primitivement imposés.
- Les instruments de précision qui réclameraient une vérification ou des préparations particulières pour leur agencement avant l’ouverture de l’exposition, pourront être remis au Franklin Institut sur des reçus signés parle Président de l’Institut.
- La circulaire numéro 27, du 22 mars i883, sur les mêmes sujets, est abrogée par la présente.
- Chas. J. Folger,
- Secrétaire du Trésor.
- UEGLEMENT GÉNÉRAL
- i° Le bâtiment situé à la 32e rue et Lancaster Avenue sera ouvert pour la ri ception des machines et des articles destinés à l’exposition depuis le lundi, n août, jusqu’au samedi, 3o août. Le mardi, 2 septembre, à midi, l’exposition sera officiellement ouverte au public, et continuera à l’être
- Bâtiments et machines Frederick Graff, Président.
- Règlements et Statuts Coleman Sellers, Président.
- Règlements des douanes Charles Bullock, Président.
- Correspondance et publicité William H. Wahl, Président.
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
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- journellement (les dimanches exceptés), de dix heures du matin à dix heures du soir, jusqu’au samedi, 10 octobre.
- 2° Chaque exposant sera requis de payer cinq dollars d’entrée, lesquels lui donneront droit à un billet d’admission pour toute la durée de l’exposition. Ce billet, qui ne sera pas transférable, sera au nom d’un seul des membres de la maison ou de la Compagnie qui exposera. Les autres membres des mêmes maisons ou sociétés pourront se procurer des billets d'entrée aux mêmes conditions. Pour les aides et les ouvriers absolument nécessaires à la mise en œuvre et aux soins des objets exposés, des billets d’entrée gratuits seront distribués; ils seront soumis aux règles établies par le comité ayant charge des billets et pourront être retirés s’ils sont employés pour un autre but que celui auquel ils sont destinés.
- L’espace occupé par les exposants, soit à niveau, contre la muraille, ou dans l’espace au-dessus des travées ou au-dessous du sol, sera soumis à une redevance qui devra être payée au reçu du permis et dont vpici les termes :
- Tout espace de moins de
- io pieds carrés (*)... . 2,00 dollars.
- Au-dessus de io pieds jus-
- qu’à ioo pieds carrés. . . 0,20 cents (par pied carré).
- ioo pieds carrés 20,00 dollars.
- 200 — 35,oo —
- 3oo — 46,50 —
- 400 — 56,oo —
- 5oo — . 65,oo
- 600 — 73,5o —
- 700 — 81,00 —
- 800 — 88,00 —
- 900 — 94,50 —
- 1,000 — 100,00 —
- Pour tout espace dé plus
- de 1,000 pieds carrés . . 0,10 cents par pied carré.
- Le prix par pied carré de fractions d’espace intermédiaire sera réglé suivant les proportions indiquées d’après la table ci-dessus.
- 3° Toutes les demandes d’emplacement devront être faites avant le 3o août. Le comité fournira à cet effet des formules imprimées. Les demandes seront prises en considération dans l’ordre de leur réception, et l’espace désigné aux exposants, mais qui ne serait pas occupé par eux le 3o août, pourra être accordé à d’autres exposants. Quand la nature des articles le permettra, les exposants sont priés de les étaler dans des vitrines.
- 40 Le comité devra être avisé de tous les objets déposés dans le bâtiment afin de pouvoir indiquer l’emplacement et l’espace qu’ils devront occuper. Le port de tous les articles envoyés par chemin de fer ou autrement doit être acquitté à l'avance, et la lettre d’envoi et le connaissement doivent être adressés au « Comité de l’exposition (Committee on exhibition), Franklin Institut, Philadelphie, Pennsylvania, U. S. A. »
- 5° Les exposants ou leurs agents recevront du préposé à la réception des cartes en duplicata sur lesquelles ils inscriront la description de chaque article présenté pour l’exposition. Ces cartes seront contresignées au reçu des marchandises à l’exposition. L’une d’elles devra être attachée bien en vue à l’article qu’elle décrira. L’exposant conservera l’autre carte qui lui servira d’ordre pour le retrait, à la fermeture de l’exposition, de l’article spécifié.
- 6° Le comité se réserve le droit d’exclure du bâtiment de l’exposition tous articles pouvant soulever des objections à cause de leur caractère dangereux ou malsain.
- 7° Aucun article ne pourra être retiré du bâtiment pen-
- P) I.e pied carré américain équivalu à ()2i) millimètres carrés cl le dollar à 5 IV. environ.
- dant la durée de l’exposition sans le consentement du comité.
- 8° Un détachement de police sera de service pendant la durée de l’exposition. Il y aura aussi des gardiens de nuit ; mais tous les objets exposés seront aux risques de leurs propriétaires.
- 9° La force motrice demandée par les exposants leur sera fournie au prix de trois cents par cheval-vapeur et par heure; elle sera évaluée à soixante pieds carrés par minute de courroie si la courroie est simple, et quarante pieds carrés par minute si la courroie est double. La tension de la courroie sera laissée au jugement de l’ingénieur de service à l’exposition, dont la décision sera sans appel. Si les machines sont mises directement en mouvement par les appareils moteurs de l’exposant, la vapeur employée par lui sera marquée par un indicateur, et le prix en sera fixé par cheval-vapeur et par heure. On ne fera pas payer aux exposants la force motrice nécessaire à l’éclairage qui serait commandé par le superintendant de l’exposition.
- io° On ne permettra pas d’exhiber des enseignes de plus de 5oo pouces carrés, et ces enseignes ne pourront pas dépasser les articles en hauteur. La distribution de circulaires, cartes ou échantillons, ne sera permise dans le bâtiment que par chaque exposant et à la place même qu’il occupera.
- .u° L’agencement et la distribution des conducteurs électriques dans toutes les parties du bâtiment seront entièrement sous la direction de l’électricien préposé à cet effet, qui décidera de la position et déterminera le caractère de l’isolation selon les règles établies par le comité.
- 12° Le comité n’offre aux exposants ni récompenses ni prix, mais il les remplacera par un rapport à l’Institut, lequel sera rédigé par un comité d’examinateurs. Ce rapport sera aussi complet que le temps et les circonstances le permettront.
- Les exposants sont priés de donner, au moment de l’ouverture de l’exposition, une description détaillée des articles exposés par eux et de l’adresser au comité des examinateurs. Ces descriptions devront expliquer le mérite de l’article au point de vue de l’exposant, et il sera laissé à la disposition des examinateurs d’en faire usage dans leur rapport. Si cependant quelques-uns des exposants désirent que des experts examinent ou essayent les mérites distinctifs de leurs articles, ces essais seront entrepris par l’Institut dans les limites que le temps accordera, pourvu que les frais de matériel et d’instruments soient à la charge des exposants désirant ces expertises. Les comités spéciaux auxquels ces essais seront référés seront nommés par le comité des directeurs de l’Institut, moyennant l’approbation de la majorité de ceux qui auront réclamé l’essai s’il s’agit d’une compétition.
- L’Institut se réserve la propriété de là copie originale de tous les rapports et le droit de première publication.
- L’Institut se réserve en outre le droit d'entreprendre tout travail scientifique relatif à l’exposition (non réclamé par les exposants), et qui dans son jugement tendrait à l’avancement de la science.
- Les examinateurs seront choisis par le comité des directeurs, et devront être des hommes connus pour leur intégrité, leur savoir et leur expérience dans la classe d’articles qui leur sera assignée ; aucun examinateur ne pourra faire partie d’une classe dans laquelle il sera exposant ou intéressé de quelque manière que ce soit.
- La matinée, jusqu’à dix heures moins un quart, c’est-à-dire un quart d’heure avant l’ouverture de l’exposition, sera réservée aux examinateurs, qui ne seront accompagnés que par ceux qu’ils auront invités eux-mêmes à être présents.
- i3° Les exposants sont invités à attacher à leurs articles une description imprimée en anglais indiquant l’usage et le mode d’opération de l’objet exposé, dans le cas où l’employé chargé de donner les explications serait absent.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- TRANSPORT DES MARCHANDISES
- En réponse à une lettre écrite par le Comité du Transport, les compagnies suivantes de chemins de fer et de bateaux ii vapeur ont consenti il retransporter .en franchise, sur leurs lignes respectives, les marchandises destinées à l’exposition, qu’elles auront amenées à Philadelphie, et dont le port aura été payé ; et elles renverront sans frais au port d’embarquement les articles qui pour une cause quelconque n’auront point été vendus et dont le retour sera demandé. Les factures de transport acquittées et contresignées par un membre du comité général, désigné il cet effet, donneront droit à ce privilège.
- Noms des compagnies qui ont accepté cet arrangement :
- Pensylvania Railroad Company (comprenant les lignes de Philadelphia, Wilmington and Baltimore R. R. C°, West Jersey R. R. C®, et Camden and Atlantic R. R. C°).
- Philadelphia and Reading Railroad C®.
- Lehigh Valley Railroad C®.
- American Line Steamship C®, Liverpool-Philadelphia.
- Red Star Line Steamship C®, Anvers-New-York-Phila-delphia.
- Clyde Coastwise and West India Steam Lines, to Char-leston, S. C.; Wilmington, N. C.; Richmond and Norfolk, Va.; Washington, D. C.; and Alexandrin, New-York, Boston, Providence and Pall River; Havana, Cuba, et les ports des Indes occidentales.
- Océan Steamship Company of Savannah’s Line, Savannah-Philadelphia.
- Boston and Philadelphia, Providence and Philadelphia, Fall River and Philadelphia, Steamship Lines.
- Baltimore and Philadelphia Steamboat C® (Ericson Line).
- DE L’ENTRÉE ET DE LA SORTIE DES MARCHANDISES EN DOUANE
- Afin de faciliter avec le moins de difficulté et de perte de ‘ temps possible, l’entrée en franchise des marchandises destinées à. l’exposition d’électricité et la réexportation ou la mise en vente aux Etats-Unis à la clôture de l’exposition, les exposants voudront bien se conformer aux règles suivantes :
- i® Chaque expéditeur est prié de faire sa facture en triple expédition et de la faire vérifier par un consul des Etats-Unis quand cette facture excédera une valeur de cent dollars; un agent peut réunir un nombre illimité de factures dans une seule déclaration.
- 2® Les factures doivent porter le nom de l’exposant, celui du consignataire, et mentionner le fait que ces marchandises sont destinées à cette exposition.
- 3® On devra indiquer la marque, le numéro et le contenu de chaque colis.
- 4° On indiquera aussi la valeur de chaque article vendable, avec un numéro particulier sur la facture pour le distinguer. .....
- S® Chaque article devra porter une étiquette indiquant le nom de l’exposant et le numéro correspondant à celui de la facture. (Un espace en blanc sera laissé sur chaque étiquette pour le numéro d’ordre de la douane.)
- 6® La valeur portée sur la facture doit être le prix exact en gros au temps et lieu de l’expédition. Si le prix est coté trop haut, la marchandise sera soumise à une taxe proportionnelle; si au contraire le prix était fixé plus bas que la valeur réelle en gros, l’administration de la douane aurait le droit de l’augmenter en y ajoutant une amende en plus des droits réguliers.
- BREVETS D’INVENTION
- Effets causés par l’exposition d’inventions nouvelles sur les privilèges accordés aux brevetés par les lois des Etats-Unis :
- i® Personne, cxccoté l’inventeur ou son représentant par
- I acte écrit et enregistré, ne peut obtenir de brevet d’invention valide ; conséquemment les exposants ne perdront' pas leurs droits si leur invention a été patentée frauduleusement.
- 2® Personne ne peut obtenir de brevet d’invention valide pour une invention qui a été publiquement employée ou vendue aux Etats-Unis pendant plus de deux années avant la demande du brevet.
- 3® Le seul effet que l’exposition aux Etats-Unis peut avoir sur une invention étrangère, est que l’article exposé peut être par là considéré comme « mis en usage ou en vente » et que la période de deux années commence alors et se continue jusqu’à son expiration. Si pendant les deux années qui suivront l’exposition de son invention, l’inventeur fait la demande d’un brevet d’invention, ses droits ne peuvent en aucun cas souffrir du fait de l’exposition ; et au contraire le fait même de cette exposition tend à établir pendant deux ans les droits de l’inventeur à un brevet, pourvu que ces droits lui soient légalement acquis.
- ASSURANCE
- Les exposants qui désireraient assurer leurs marchandises contre l’incendie, pendant la durée de l’exposition, pourront être joints sur leur demande à une police générale qui aura été prise par l’administration de l’exposition. Dans ce cas les exposants indiqueront pour quel montant ils veulent s’assurer, et devront payer la prime demandée par la Compagnie d’assurances.
- SOINS A DONNER AUX MARCHANDISES EXPOSEES
- Les exposants qui ne pourraient être présents à l’exposition pourront autoriser le secrétaire du Franklin Institut à confier leurs marchandises à une personne compétente qui les représentera à l’exposition, qui s’occupera de déballer les articles, de les mettre en place, de les tenir en bon ordre, de les réemballer, de les renvoyer à leur propriétaire ou d’en disposer suivant ses ordres à la clôture de l’exposition.
- Tout le soin possible sera exercé dans le choix des personnes qui auront la charge des articles exposés et dans la rémunération de leurs services; cependant le Franklin Institut n’accepte aucune responsabilité pour les pertes ou dommages que pourraient subir ces marchandises par quelque cause que ce soit.
- CLASSIFICATION GENERALE
- Section I
- production de l’électricité
- ir® classe. —Appareils pour l’électricité de jorce éleclro-motrice élevée, (i) Machines électriques à frottement. — Machines d’induction électrostatiques (Holtz, Tœpler-Holtz, etc.) — Electrophores. Jarres de Leyde et condensateurs. (2) Bobines d’induction. — Appareils hydro-électriques. Tubes de Gcissler.
- 2® classe. — Appareils d’électricité voltaïque. Piles voltaïques (à un et deux liquides). Piles à différences de densité' Pile® constantes. Piles à gaz. Piles sèches. Accessoires pour piles (éléments, couples, liquides excitateurs pour piles, vases poreux, jarres, bornes et attaches, dispositions pour maintenir les piles constantes, dispositions pour coupler les piles).
- 3e classe. — Appareils thermo-électriques. Piles thermo-électriques.
- 4® classe. — Appareils magnéto-électriques. Machines pour les mines, Exploseurs. Machines pour l’essai des circuits.
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- JOURNAL UNIVERSEL ^ÉLECTRICITÉ
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- 5® classe. —* Machines dynamo et accessoires (à courants directs et alternatifs). Machines pour la lumière à arc. Machines pour la lumière à incandescence. Machines à galvanoplastie. Machines télégraphiques.
- Inducteurs. Arrangement et disposition du champ. Aimants montés en séries. Aimants montés en dérivation. Aimants montés en séries et en dérivation. Aimants montés en bobines multiples. Noyaux d’aimants, leur constructio et ventilation. La forme et les proportions des épanouissements polaires.
- Armatures. Construction des noyaux. Dispositions pour Ventiler et refroidir les noyaux. Dispositions pour prévenir les courants d’induction dans les armatures. Isolation des hoyaux. Disposition des bobines d’armature. Communications des bobines d’armature. Ventilation des bobines d’armature.
- Commutateurs. Dispositions des segments'de commutateur. Isolation des segments. Dispositions pour éviter de fermer les commutateurs en court circuit. Dispositions pour huiler les commutateurs automatiquement. Dispositions pour enlever les segments usés des commutateurs, pour éviter des étincelles aux commutateurs.
- Balais ou collecteurs. Construction. Dispositions pour régler la position des balais. Régulateurs automatiques électriques pour les balais. Régulateurs non automatiques pour les balais.
- Paliers de machines. Tourillons, boîtes, graisseurs. Dispositions pour empêcher réchauffement des arbres de couche.
- Dispositions spéciales pour machines dynamo, pour éteindre les lampes, pour changer le caractère du courant fourni par la machine, pour empêcher le renversement de polarité, pour prévenir les effets dangereux des courts circuits dans la machine.
- 6® classe. — Moteurs mécaniques. Machi es à vapeur, à gaz, à eau et à air.
- Section II
- CONDUCTEURS ÉI.ECTRIQUES
- classe. —Fils télégraphiques. Poteaux,isolateurs, maté riaux et outils employés.
- 2e classe. — Fils et câbles téléphoniques. Dispositions pour éviter les effets d’induction sur les fils téléphoniques, pour diminuer l’espace occupé par les fils téléphoniques. Construction des circuits téléphoniques. Matériaux et outils employés.
- 3e classe. — Circuits de lumière électrique. Dispositions pour la construction, l’entretien et l’isolation.
- 4® classe. — Canalisations souterraines pour les conducteurs électriques. Dispositions pour empêcher l’induction dans les conducteurs, pour placer les fils dans les conduites, pour les en enlever, pour pratiquer des embranchements sur les conduites. Chemin souterrain pour les conducteurs électriques.
- 5® classe. — Câbles sous-marins. Construction des câbles. Appareils pour poser les câbles.
- 6° classe. — Matières isolantes pour les conducteurs. Méthodes d’appliquer la matière isolante. Machine à tresser. Machines pour envelopper les fils. Appareils pour la fabrication des câbles.
- 7® classe. — Joints et communications électriques.
- Section III
- itB classe. — Mesures de dimensions. Etalons et jauges.
- 2® classe. — Mesures de vitesse, de force et d’énergie. ! Compteurs de vitesse. Indicateurs de pression. Dynamomètres, absorption et transmission. Calorimètres. 1
- 3® classé. *— Mesurés électriques.
- Résistance. Bobines de résistance (rhéostats, shunts et ponts). t
- Force électromotrice. Eléments étalons, électroscopes, éleC tromètres.
- Courant. Galvanomètres et multiplicateurs, électrodynamomètres.
- Capacité, Condensateurs étalons. Balances d’induction.
- Galvanomètres commerciaux. Ohmmètres, voltmètres, am-pèremètres, coulombmètres.
- Appareils accessoires. Clefs pour changement de polarité. Clefs pour signaux et décharges.
- 4® classe. — Mesures photométriques, (Photomètres (om-* bre, disque, dispersion) bougies étalons, lampes carcel, Bo-lomètres.
- Section IV — A
- APPLICATIONS DE L’ÉLECTRICITÉ. APPAREILS DEMANDANT DES COURANTS ÉLECTRIQUES RELATIVEMENT FAIBLES
- ire classe. — Télégraphes électriques. Systèmes de Morse, duplex, quadruplex, multiplex, harmonique, à aiguille. Système autographique, imprimeurs à relais, répétiteurs,, commutateurs, interrupteurs, parafoudres, inverseurs.
- 2® classe. — Appareils pour la transmission électrique des sons, téléphones et microphones. Transmetteurs par variations de la résistance électrique. Transmetteurs microphoniques. Transmetteurs à poudre métallique. Contacts solides et liquides. Transmetteurs magnéto-électriques. Transmetteurs électromagnétiques. Transmetteurs thermo-électriques. Transmetteurs électrostatiques.
- Récepteurs. Récepteurs microphoniques. Récepteurs électro-magnétiques. Récepteurs électromotographiques. Récepteurs électrostatiques. Appareils pour stations centrales. Systèmes automatiques pour les communications téléphoniques. Sonneries d’appel électro-magnétiques et signaux pour téléphones. Dispositions pour sauvegarder le secret des dépêches téléphoniques. Relais téléphoniques. Répétiteurs et transmetteurs. Protection contre la foudre et autres courants électriques dangereux.
- Photophones et radiophones.
- 3e classe. — Avertisseurs d’incendie et de voleurs.
- 4® classe. — Annonciateurs.
- 5® classe. — Horloges électriques et transmission de l’heure.
- Dispositions électriques pour remise à l’heure, pour mouvoir les aiguilles. Horloges régulateurs. Horloges sonnant les heures. Remontage des pendules. Signaux horaires électriques.
- 6® classe. — Appareils enregistreurs électriques. Chrono-graphes, appareils pour compter et enregistrer les votes, les billets, les feuilles imprimées, le nombre de litres d’eau pompés, la température, la pression, l’eau de pluie, l’heure, la course et la vitesse des navires, la vitesse du train de chemin de fer, les sondages, la vitesse des fleuves, etc.
- 7® classe. —Appareils à signaux électriques. Signaux pour chemins de fer, block-systèmes, signaux de chemin de fer automatiques et électriques, indicateurs de la ventilation, du niveau d’eau dans les chaudières, de la température, thermostats, sifflets électriques, autres signaux.
- 8e classe. — Appareils électromédicaux. Induction ou appareils de Faraday. Appareil pour pile voltaïque ou galvanique. Machine Tœpler-Holtz. Dispositions thermo-électriques. Electrodes médicales. Piles à chaîne. Appareils électrocaustiques ougàlvanocaustiques. Aiguilles électrolytiques. Sondés et explorateurs électriques. Balancés d’indüction pour les explorations surgicales.
- 9® classe. — Applications de l’électricité à ta dentisterie.
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- Vj30 LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- io° classe> — Applications de l’électricité à la guerre. Tpr- ; pilles. Signaux électriques pour l’artillerie. Dispositions pour ! tirer le canon par l’électricité. Cibles électriques.
- ii® classe.— Applications de l’électricité aux mines. ;
- 11? classe, — Applications de l’électricité à la filature, i3® classe. — Pièges et filets électriques pour dès animaux, I pour des oiseaux et pour, des poissons. ,
- . 14e classe. — Applications^ de l’électricité aux appareils j pneumatiques.
- • i5® classe. —Applications de l’électricité aux instruments i de musique. Orgues électriques, etc.
- - iô° classe. — Applications de l’électricité à l’écriture et
- • à l’impression, Plumes électriques. Machine à composer,
- 17® classe.—Joujoux électriques.
- 18e classe. — Appareils électriques de prestidigitation.
- 19° classe. — Diverses applications des courants faibles.
- Section IV. — B
- APPLICATIONS DE L’ÉI.ECTRICITÉ.
- • Appareils demandant des courants électriques relativement -forts..
- ire classe. — Eclairage électrique. Lampes à arc et à in- 1 candescence.
- • Arrangement et distribution des circuits. — Isolation des -circuits. Dispositions de sûreté dans les circuits. Commuta--teurs. Dispositions pour suspendre les lampes. Chandeliers •et supports pour foyers électriques.
- lampes à arc électriques. Commutateurs pour lampes, automatiques et à main. Aimants directs et en dérivation •dans les lampes. Pinces pour tenir les charbons. Dispositions pour prévenir la vibration des lampes. Porte-charbon. -Dispositions pour assurer l’alignement convenable deschar--bons. Dispositions pour pouvoir mouvoir les globes, pour 'assurer la facilité de l’introduction des charbons. Cut-out
- • automatiques. Dispositions pour conserver la continuité des
- circuits. Lampes à double charbon. Lampes à charbons ; •multiples. Bougies Jablochkoff. Cadres de lampes. Disposi- : tions pour l’isolation des cadres. Globes pour lampes, leur construction et forme. . \
- Miroirs et réflecteurs pour lampes à arc.
- Charbons pour lampes à arc. Matériaux employés pour es charbons. Appareils à moudre pouf lés .charbons. Presses •hydrauliques employées pour la fabrication, des charbons. Fourneaux pour cuire les charbons. Procédés pour la gai-
- yanoplastie des charbons,...........
- Lampes à incandescence. Filaments de charbon. Prépara- : -tion de matériaux pour filaments. Substances employées pour 1 es filaments.
- Préparations de filaments pour incandescence. Méthodes i " employée pour la carbonisation ; pour assurer l’uniformité de résistance. Essai électrique des filaments.
- Fils conducteurs. Manière de les cimenter au filament, et de les fixer aux globes en verre.
- Globes en verre pour lampes à incandescence. Construction particulière. Manière de les vider, sceller et protéger contre toute perte.
- • Phares. Lumières à éclat. Lumières fixes. Appareil pour enlever les lampes instantanément. Appareil dioptrique pour des installations de lumière électrique.
- Eelairage sous-marin,
- Application aux explorations sous-marines, aux pêche-.ries, etc.
- . Illumination électrique des bouées.
- _ Feux d’avant pour locomotives,
- . 2® classe. — Electrométallurgie. Procédés,
- s Electrotypie. Copie et reproduction de monnaies, de médaillons, d’œuvres d’art, d’objets naturels, d’imprimés, de j •gravures-, de musique, *
- Electrogalvanoplastie. Dépôt électrique de métaux sur métaux, sur objets de céramique, sur tissus, etc.
- Matériaux, outils et machines employés dans l’électrométallurgie.
- Matières pour nettoyer et préparer. Acides, alcalis.
- Matières pour le moulage. La cire et sa composition, le plâtre, la stéarine, les alliages fusibles, la gutta-percha, la gélatine et sa composition.
- Matières pour déposition. Anodes. Sels métalliques employés pour l’électrotypie et la galvanoplastie. Alliages •spécialement préparés pour recevoir les objets.
- Matières pour finir les produits électriquement .couverts. Pour colorer les objets électriquement dorés et argentés, cire de doreurs, couleurs or moulu, etc.
- Applications mécaniques et machines.
- Machines pour l’électrotypie.
- Produits finis. • . *
- ' Electrotypes de gravures, musique et autres matériaux employés pour frapper les monnaies, les médailles et objets d’art.
- Objets dorés et argentés électriquement, de toutes, descriptions.
- Objets nickelés.
- Autres produits électriquement couverts.
- 3® classe, —Autres applications de l’électrochimie. Procédés.
- Analyse éleclrolytique. Traitement des minerais métal-.liques et des compositions sur la balance métallurgique.
- Diverses applications à la technologie chimique,
- Appareils et machines.
- Produits finis de la chimie électrique,
- 4® classe. — Piles secondaires et accumulateurs. Différents électrodes en plaques. Préparations d’électrodes. Méthode pour charger les piles, •.
- 5® classe. — Moteurs électriques. Transmissions de la force. Dispositions pour changer la vitesse, pour renverser le mouvement, pour augmenter la fprce. Chemins de fer électriques.
- 6® classe. — Freins électromagnétiques.
- 7® classe. —Diverses applications de courants forts. .
- Section V
- PHYSIQUE TERRESTRE
- ire classe. Électricité atmosphérique. Appareils pour mesurer le potentiel atmosphérique. Parafoudres (a) pour constructions (b) pour navires (c) pour réservoirs à huile et poudrières.
- 2® classe. — Magnétisme terrestre. Variétés d’aimants permanents. Aiguilles magnétiques et boussoles. Magnéto-mètres, etc.
- 3® classe. — Appareils employés par les stations météo-. rologiques du gouvernement,
- Section VI
- APPAREILS HISTORIQUES
- Force éleçtromotrice élevée. Électricité voltaïque. Thermoélectricité. Electromagnétisme. Électricité dynamique. Télégraphes électriques. Moteurs électriques. Appareils d’éclairage électrique. Téléphones, microphones, radiophones et photophones. Divers.
- Section VII
- ÉDUCATION ET BIBLIOGRAPHIE
- . i*® classe. — Appareils d’éducation.
- 2® classe. — Bibliographie.
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- JOURN'ALyMmmMmsV&'ÉlsECmiCITÉ
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- FAITS DIVERS
- L’Association Française pour l’Avancement des Sciences tiendra son Congrès annuel à Blois, sous la présidence de M. Bouquet de la Grye, membre de l’Institut, ingénieur hydrographe de ir° classe de la marine, du 4 au 11 septembre 1884.
- •, fourni par une' dynamo Siemens de 40 foyers, marchant à ; 1 400 tours par minute, et actionnée par un moteur Tangye | de quatre chevaux.
- Dimanche dernier a été inauguré à Turin l’éclairage électrique d’un Panorama par i5o lampes à incandescence Swan. ' L’installation a été faite par la Société Industriale Franco ' Italiana de Milan.
- On annonce qu’un chemin de fer électrique fonctionnera à l’exposition de New-England Mechanics Institute, qui aura lieu vers le mois d’octobre prochain.
- Nous apprenons que la Compagnie allemande Edison vient de perdre le procès en contrefaçon intenté par elle à la maison Naglo frères, qui s’était servie de lampes Swan à l’exposition d’hygiène de Berlin.
- A l’occasion d’un grand concert, à Mannheim» la terrasse devant la salle de concert a été éclairée par six foyers à arc. La dynamo, qui marchait à 900 ou 1 000 tours par minute, était actionnée par une machine à vapeur de 6 chevaux.
- L’installation a été faite par la Rheinische Electricitatsge-sellschaft, de Mannheim, qui vient également d’éclairer la fabrique chimique Rheinau à l’électricité.
- Le conseil municipal de la ville de Pesth vient d’être saisi d’une demande de concession pour l’installation d’un chemin de fer électrique dans cette ville.
- On se propose, à Genève, d’utiliser la force d’eau du Rhône, dont une partie servirait pour l’éclairage électrique des rues de la ville.
- Les Compagnies d’assurance contre l’incendie, à Montréal, ont pris des mesures pour faire nommer un inspecteur chargé d’examiner l’isolation de tous les fils électriques.
- Éclairage électrique
- Le 29 mai dernier, un violent incendie a complètement détruit la fabrique de la Swan United Electric Light C°, à Lille.
- Cinquante foyers électriques vont être installés sur le Victoria Embankment et sur le pont de Waterloo, à Londres. La durée de l’éclairage sera de 6 heures par jour pendant toute l’année.
- Lé nouveau bateau à vapeur Le Mexico est pourvu d’une installation d’éclairage électrique comprenant 220 lampes à incandescence Swan de 20 bougies, alimentées par deux dynamos Victoria ayant chacune son. moteur spécial, l’un de 25 à 3o chevaux et l’autre de 10 à 12 chevaux.
- Le château de M. Huntington, à Darwcw, Angleterre, c^t éclairé à l’électricité. Un moteur à gaz de trois chevaux et demi actionne une dynamo Victoria B2 à enroulement Com-pound. Les lampes sont du système Brush à incandescence de fco volt« placées sur les anciens appareils à gaz, à raison de trois foyers électriques pour six becs de gaz. Il y a en tout 86 lampes distribuées dans toute la maison.
- La jetée à Plymouth est éclairée à la lumière électrique depuis le 29 mai dernier. Il y a 18 lampes à arc Brush et 32 lampes à incandescence pour lesquelles le courant est fourni par deux dynamos Brush nù 6, dont chacune alimente 9 lampes à arc et 16 à incandescence. Le moteur est une machine à gaz Otto de 16 chevaux.
- Le paquebot le Royal Dane, appartenant à la Tyne Steam-ship C°, qui fait un service régulier entre Newcastle et Copenhague, est éclairé à l’électricité avec des lampes à incandescence Swan de 20 bougies; deux grandes lanternes de six lampes de 5o bougies servent pour le chargement et le déchargement du ^navire pendant la^ nuit. Le courant est
- Le faubourg de Prague, lé Carolinenthal est éclairé à l’électricité sur la place du Marché avec 12 foyers à arc Piette-Krizik, pour lesquels le courant est amené d’une fabrique de machines située à une distance de 5oo mètres de la première lampe. La dynamo est une machine Schuckert actionnée par un moteur de io chevaux.
- Le paquebot VElectra appartenant au Lloyd, qui fait le service entre la Grèce et Trieste, est éclairé avec des lampes à incandescence installées par la maison Ganz et Ce, de Bu* dapest.
- Plusieurs théâtres et fabriques importantes, à Lisbonne, seront pourvus d’une installation d’éclairage électrique par les soins d’une nouvelle entreprise d’électricité qui vient d’être fondée par deux des ingénieurs les plus distingués du Portugal, sous le nom de Companhia Portugueza de Electricidad.
- Des expériences d’éclairage électrique ont eu lieu dernièrement au théâtre de San Carlos, à Lisbonne, avec un excellent résultat. Un grand établissement de tabacs, A. IIava-neza, dans la même ville, va également être éclairé à l’électricité; enfin, on propose d’introduire l’éclairage électrique, pour les rues de la ville de Porto.
- Il y a en Amérique cent différentes sociétés qui exploitent les systèmes d’éclairage électrique de Brush et Swan, et plus de 4000 foyers à arc Brush fonctionnent régulièrement. L’United Stats C° possède un nombre égal de foyers Weston et Maxiïn en fonctionnement, et la Thomson Houston C° a installé plus de 28 000 foÿers de leur, système. La Compagnie Van Depoele possède 19 installations à Chicago et 25 autres villes se servent exclusivement et en partie de ce sys* tème d’éclairage.
- Le contrat pour l’cclairage électrique du' Palais du Parlement, à Melbourne, a été donné à l’Australian Electric Ligh-j tingC0. L’installation comprendra des dynamos Victoria, capal blés d’alimenter 1 35o lampes à incandescence, dont onme pense utiliser que 1 000 à la fois. Les lampes seront du type Swan. La Compagnie va également installer la lumière électrique dans le bureau principal des Postes à Melbourne.
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- 1 La ville de Gloucester, Mass, va être éclairée & l'électricité par une Compagnie locale qui vient d’être formée dans ce but.
- - Là Compagnie Edison s’occupe en ce moment d’une installation de mille foyers à Circleville (Ohio), et on espère faire fonctionner les lampes d’ici trente jours.
- On annonce que la cathédrale catholique et française de Montréal va prochainement être éclairée à l’électricité.
- Télégraphie et Téléphonie
- . La date de l’entrée en vigueur de la convention internationale pour la protection des câbles sous-marins n’a pas encore été fixée. En attendant, l’article i5 est interprété d’une manière différente par plusieurs gouvernements. L’Angleterre prétend qu’en temps de guerre la convention n’a plus de force, tandis que la Belgique ne considère pas le cas de guerre comme une exception. La convention n’a été acceptée par la Hollande que pour ses, possessions européennes; mais on espère que les colonies hollandaises seront bientôt également comprises.
- Deux des employés supérieurs de l’administration des Télégraphes sont partis pour Lisbonne pour se mettre à la disposition du gouvernement portugais et installer plusieurs appareils télégraphiques comme le Baudot, Meyer et Hughes, à Lisbonne.
- Le bateau à vapeur le Dada a quitté Londres pour Per-nambuco le 21 du mois dernier, ayant à son bord 480 milles de câblé télégraphique destiné à la Western and Brazilian Telegraph C°. Le câble a été fait par la Compagnie de Sil-vestourn.
- La grande Compagnie des Télégraphes du Nord annonce que la communication télégraphique est maintenant établie gvec les villes suivantes de la Chine : Hong-Kong, Shanghaï, Foochow, Amoy, et Gutzlaff au prix de 10 fr. 5o centimes par mot ; Canton, Fattschaw et Ngouchoû à 11 francs par mot; Chinkiangpoo, Lanchee, Shiakwan, Chinkiang, Nankin, Soochow, Chining, Ningpoo, Fakri, Kiukiang, Ngankin, Tientsin, Kiuning, Puching et Wuhu à 12 fr. 10 par mot; Hankow (par vapeur à partir de Kiukiang), 10 fr., Fungchow, 12 fr. 25, et Pékin, 12 fr. 25, plus 2 fr. 3o pour frais de poste à partir de Fungchow.
- On estime que le câblé que la Chambre de commercé de Plymouth compte faire placer entre Plymouth • et le phare d’Eddystone peut être complètement installé et en état de fonctionner en six semaines.
- Le réseau souterrain du département des télégraphes, en Allemagne, était en 1880 de 5 464 kilomètres de lignes, avec 37 372 kilomètres de fil. Au mois d’août dernier il a été augmenté d’un nouveau câble en Kiel et Flensbourg, d’une longueur de 86 kilomètres, et d’un autre câble à trois conducteurs entre Flensbourg et Hoyer, de 62 kilomètres. Ces deux câbles mettent le réseau souterrain de l’empire en communication directe avec le câble sous-marin norwégien.
- La Privat-Telegraphen-Gesellschaft, de Vienne, a transmis pendant l’année dernière 960,846 dépêches. La Société possède 96 bureaux télégraphiques avec 552 kilomètres de ignés. La Compagnie, qui exploite .également les téléphones
- ! à Vienne, a 620 abonnés, en dehors de 33 autres, qui ne sont pas encore reliés au bureau central; 92 lignes particulières ; ont été construites pendant l’année, Le réseau téléphonique ! comprend 2 995 kilomètres.
- Depuis le ior mai dernier, la nouvelle ligne télégraphique à Siam, viâ la frontière indienne, est absolument fermée au trafic, et la réouverture n’aura lieu que dans six mois.
- Selon le Guide télégraphique du Royaume de Siam qui vient d’être publié par le département des Postes et Télégraphes de Siam, il y a maintenant dix bureaux télégraphi-ques dans le pays, dont six sont ouverts au trafic international, tandis que les quatre autres sont exclusivement réservés au trafic national. Les bureaux sont ouverts de 7 heures à 10 h. 3o du matin et de 3 à 5 de l’après-midi. Le prix des dépêches dans le pays est d’un fouang par mot avec un minimum de 8 mots par dépêche, tous les mots de plus de dix lettres comptent'double. Moyennant un prix fixé d’avance, on peut Taire enregistrer une adresse abrégée. Le gouvernement a donné son adhésion à la convention internationale télégraphique.
- La première installation téléphonique à Nîmes vient d’être faite sur une distance de 700 mètres environ entre l’usine à pétrole de M. Liron et les bureaux de la même maison.
- La chambre de commerce d’Edimbourg vient d’adresser une pétition au directeur général des postes, demandant des facilités de nature â encourager le développement des réseaux téléphoniques.
- Pendant l’exposition de Teplitz il y aura des auditions téléphoniques, et 70 paires de récepteurs téléphoniques seront installées dans une salle ouverte au public, où on entendra le jour des concerts et le soir les opérettes jouées au théâtre de la ville.
- Les expériences téléphoniques qui ont été faites le 4 mai entre Porto et Lisbonne, une distance de 337 kilomètres, n’ayant pas donné de bons résultats à cause d’une très forte induction, on les a renouvelées le 18 du même mois dans de meilleures conditions. On s’est servi du téléphone Edison avec 2 éléments Bunsen grand modèle.
- Le nombre des abonnés de laNew-England Téléphoné O a été augmenté de 137 pendant le mois d’avril dernier. La Compagnie Bell, â Buffalo, a gagné i2p nouveaux abonnés pendant la même période.
- Pendant le mois de mars dernier, l’Erie Téléphoné C° a gagné' 214 nouveaux abonnés, de sorte que le total dans toutes les villes exploitées par la Compagnie s’élevait aü 1er avril à 8 942 abonnés.
- La West India Téléphoné C° va installer un réseau téléphonique à Kingston (Jamaïque).
- Selon le dernier rapport publié par la Companhia de Te-legraphos Urbanos de Rio-de-Janeiro, le réseau téléphonique de la Compagnie dans cette ville compte aujourd’hui 640 abonnés.
- Le Gérant : A- Noaillon.
- Paris. — Imprimerie P. Mouillât, r3, quai Voltaire. — 48630
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- La Lumière Electriq
- Journal universel d’Électricité
- 51, rue Vivienne, Paris
- directeur: D' CORNELIUS HERZ
- SECRÉTAIRE DE LA RÉDACTION : AuG. GUEROUT | ADMINISTRATEUR ! HENRY SARONI
- 6e ANNÉE (TOME XII)
- SAMEDI 21 JUIN 1884
- N° 25
- SOMMAIRE
- Description des appareils électromagnétiques pour la détermination des longitudes ; M. Lœwy. — Les chemins de fer et lès tramways électriques; G. Richard. — Sur la forcé électromotrice du couple de Lalande et Chaperon; E. Van der Ven. — Appareils de M. Kohlrausch pour les mesures magnétiques et électriques (2° article); F. Uppen-born. — La machine Elihu Thomson ; Aug. Guerout. — Régulateur électrique des appareils de chauffage; C.-C. Haskinsi — Le phare électrique du cap Lizard; C.-C. Soulages. — Essais comparatifs des machines et lampes à l’exposition anglaise de 1882 (20 article); F. Geraldy. — Conductibilité électrique et conductibilité calorifique ; P. Clemenceau. — Chronique de l’étranger: Italie; W. de Fonvielle. — Allemagne; H. Michaelis. — Angleterre; J. Munro. — Revue des travaux récents en électricité. — Sur une nouvelle machine dynamo, par MM. A. Damoiseau et Petitpont. — Comparaison des lumières de différentes couleurs, par L. Weber. — Sur la polarisation des électrodes par des courants oscillatoires, par A. Oberbeck.
- — Sur le calcul du coefficient d’induction, par J. Frœlich.
- — Sur le magnétisme des composés organiques, par S. Wleugel et S. Henrichsen. — Lampe électrique de M. Fein. — Travaux de la conférence internationale des électriciens (suite). — Faits divers.
- DESCRIPTION
- DES
- APPAREILS ÉLECTRO-MAGNÉTIQUES
- POUR
- LA DÉTERMINATION DES LONGITUDES
- Lorsque l'heure est connue dans deux stations du globe, c’est-à-dire lorsqu’on a déterminé avec la plus hautre précision l’état et la marche de leurs pendules sidérales, il faut, pour en déduire leur différence de longitude, comparer l’état et la marche de ces pendules, malgré la distance qui les sépare.
- Pour arriver à ce but, on a successivement employé un grand nombre de méthodes, on a eu recours à l’observation de phénomènes célestes simultanément visibles dans les deux stations, tels que les éclipses de soleil, celles des satellites de Jupiter, les occultations des étoiles, etc.
- Dans les observatoires permanents, ces méthodes ont été employées dans le passé. En accumulant des centaines d’observations d’occultations d’é-
- toiles, par exemple, ou de passages de la lune au méridien, on peut arriver à une précision acceptable en prenant la moyenne de cet ensemble de résultats, mais ce procédé de comparaison des pendules est resté pour ainsi dire inapplicable pour les travaux de haute géodosie ; il présente, en effet, de sérieuses difficultés, aussi bien au point de vue théorique qu’au point de vue pratique. Dans les opérations géodésiques, lorsqu’il s’agit de trouver la différence en longitude des principaux points du réseau, il est bien rare que l’on puisse profiter des phénomènes célestes dont l’apparition est si peu fréquente, parce qu’il n’est pas possible de séjourner longtemps dans un même lieu; mais si, pratiquement, on se heurte à cet obstacle, on doit ajouter que, théoriquement, les rares observations qu’on peut recueillir sont absolument insuffisantes, l’erreur accidentelle possible est trop considérable pour permettre d’utiliser ces quelques données isolées. Pour parer à ces inconvénients, on a ensuite essayé de substituer aux observations célestes des signaux physiques visibles à grande distance.
- Pour atteindre ce dernier but, on n’avait autrefois qu’un moyen, c’était de brûler en plein air quelques onces de poudre, dans des lieux convenablement disposés et où l’horizon bien dégagé laissait apercevoir, dans le ciel, l'effet de l’explosion. Des observateurs interposés à 3o ou 40 lieues par exemple, ou plus encore, attendaient ces signaux pour les noter à l’aide de chronomètres. C’est ainsi que l’on a opéré en France pour déterminer l’amplitude astronomique des parallèles moyens; mais ce procédé tout primitif n’a jamais donné de bons résultats, aussi a-t-il fallu renoncer pour l’étude de la figure de la terre aux différences de longitude ainsi Obtenues le long des arcs de parallèles et se contenter des différencesde latitude.
- Cet état de choses a bien changé, grâce à l’électricité. Ce merveilleux agent physique est venu prêter un concours précieux aux astronomes qui* depuis, ont saisi avec empressement toutes les occasions de le mettre à profit. C’est ainsi que dès i85o, au moment où la Chambre des députés donna aux lignes télégraphiques une extension nouvelle;
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- la commission parlementaire ajouta, à l’instigation de M. Le Verrier, quelques lignes au projet du gouvernement, précisément dans le but de fournir à l’astronomie et à la haute géodésie un nouvel et incomparable instrument de recherche.
- Quelques années plus tard, les déterminations télégraphiques des longitudes furent inaugurées en France, par les opérations effectuées entre Paris et Bourges, par M. Le Verrier, directeur de l’Observatoire, et par deux officiers d’état-major, M. le commandant Roset et M. le capitaine Ver-signy.
- Grâce à l’incessante extension des réseaux télégraphiques, le continent européen et l’Amérique se trouvent aujourd’hui couverts d’un immense réseau de triangles dont tous les côtés ont été mesurés en longitude à l’aide des méthodes électriques. Dans cette voie nouvelle, la France a su prendre une initiative des plus fécondes et les résultats obtenus par nos astronomes, nos officiers d’état-major et de marine ont un caractère de haute précision qui n’est surpassé nulle part. Il y a peu de temps encore, délégués par le bureau des longitudes, cinq officiers : MM. le capitaine de vaisseau Fleuriais, les lieutenants de vaisseau de Bernar-dières, Le Beuf et Barnaud, et l’enseigne Favreau, ont relié par une immense triangulation en longitude les villes de Buenos-Ayres, Santiago du Chili, Lima et Panama.
- Jadis, l’insuffisance dans l’exactitude des résultats provenait surtout de l’imperfection des procédés de comparaison des pendules et ensuite de la difficulté de déterminer rigoureusement l’heure dans chaque station ; cette dernière cause d’inexactitude étant d’ailleurs de beaucoup la moins importante des deux. Aujourd’hui, au contraire, les rôles sont changés, la comparaison électrique est d’une précision presque absolue et c’est principalement à l’imperfection de notre travail astronomique qu’on doit attribuer actuellement la légère inexactitude qui peut encore exister. Celle-ci, au reste, peut devenir presque aussi faible que l’on voudra. En prenant toutes les précautions nécessaires, ôn peut arriver à ce que l’erreur n’excède pas un ou deux centièmes de seconde de temps, dans la détermination delà différence d’heure en deux points du globe très éloignés l’un de l’autre.
- La- détermination des longitudes comprend quatre opérations distinctes :
- i° La détermination astronomique de l’heure effectuée chaque soir de beau temps par les astronomes installés dans les deux stations conjuguées.
- 2° La comparaison des pendules faite dans chaque soirée où l’on a pu obtenir simultanément, dans les deux stations, les observations nécessaires à la détermination de la correction des deux pendules.
- 3° La détermination de cet élément physiologique i
- désigné par les astronomes sous le nom d'équation personnelle, c’est-à-dire la partie constante de l’erreur que commet l’observateur dans l’appréciation de l’époque du passage aux fils, du réticule de la lunette.
- 4° Enfin, l’évaluation du temps que met le fluide électrique à parcourir le fil qui relie les deux stations.
- Les opérations électriques complètes, comprennent donc : premièrement l’enregistrement, du passage des astres aux fils de la lunette dans les deux stations, c’est-à-dire l’enregistrement des observations astronomiques qui fournissent l’heure, et de celles particulièrement effectuées pour évaluer l’équation personnelle.
- Deuxièmement, l’échange des signaux électriques destinés à la comparaison des deux pendules, échange qui se décompose lui-même en deux opérations : l’envoi des signaux à la station conjuguée et la réception des signaux renvoyés.
- On a donc affaire dans ces divers travaux à quatre courants d’une intensité différente :
- i° Le courant d’une pile locale, ordinairement composée de 12 éléments Callaud, et affectée à l’enregistrement des signaux relatifs au passage des astres.
- 20 Le courant d’une forte pile destinée à produire à des distances souvent très considérables, des signaux électriques dans la station conjuguée. La composition de cette pile est variable et naturellement proportionnelle à l’espace à parcourir : entre Paris et Marseille, par exemple, elle était formée de 120 éléments Callaud, grand modèle, et de i35 entre Paris et Berlin ;
- 3° Le courant affaibli venant de la station étrangère et qui doit inscrire les signaux émis par elle ;
- 40 Le courant d’une pile destinée à l’inscription graphique des secondes de la pendule.
- Pour obtenir la plus haute exactitude, au point de vue astronomique aussi bien qu’au point de vue de la comparaison des pendules, il faut que, malgré l’intensité si différente de ces divers courants, l’enregistrement de tous les signaux se fasse d’une manière identique.
- Les dispositions que j’ai imaginées et que j’exposerai ultérieurement ici, permettent d’atteindre ce but, avec une rigueur presque absolue ; actuellement elles sont employées en France, dans toutes les opérations de haute précision, par les astronomes, les officiers de l’état-major et de la marine.
- Au moyen de ces appareils, la France a été successivement reliée, et par divers points le plus souvent, à l’Afrique, à l’Allemagne, à l’Autriche, à l’Italie, à l’Espagne, à la Suisse, et en dernier lieu à la Hollande.
- Les appareils se composent de deux planchettes portatives dans lesquelles les communications sont mises en évidence et dont la pose en station est
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- pour aihsi!dite instantanée, lorsque les communications extérieures ont été préalablement établies. De cette façon les observateurs même les moins au courant des travaux électriques peuvent s’en servir avec une très grande facilité.
- (À suivre.) Maurice Lœwy,
- de l’Institut.
- NOTES
- Sur
- LES CHEMINS DE FER
- ET
- LES TRAMWAYS ÉLECTRIQUES
- L’utilisation de l’électricité comme force motrice sur les voies ferrées est l’une des adaptations du transport de l'énergie des plus naturellement indiquées et du plus grand avenir.
- La locomotive électrique n’a pas de chaudière à porter, pas de tender à traîner; de là une simplicité, une sécurité, une légèreté incomparables. La dynamo locomotrice mise en court circuit constitue, par elle-même, un frein puissant, et les variations de sa force contre-électromotrice règlent en partie automatiquement son effort de traction, facilitent les démarrages et modèrent la vitesse du train sur les pentes.
- Un autre caractère de la traction électrique, très précieux dans bien des cas, consiste dans la divisibilité presque indéfinie de la voie, en sections de block assurant automatiquement la sécurité des trains (‘), et des locomoteurs, depuis la dynamo de moyenne puissance, à l’aise dans une voiture de chemin de fer local (a) ou de tramway (3), jusqu’aux appareils légers des telphérages (*) et des services postaux (8).
- Cette divisibilité est sans doute destinée à faciliter grandement l’exploitation des chemins de ter électriques.
- Enfin, l’absence de fumée rendrait l’emploi des locomoteurs électriques des plus agréables, sinon, dans certains cas, indispensable, pour les chemins de fer souterrains et des mines (6).
- (1) Perry et Ayrton, Lumière Électrique des io juin 1882, 23 février, 24 et 3i mai 1884.
- (2) Chemin de Portrush, Lumière Electrique, 5 mai et iS décembre i883.
- (8) Tramways de Berlin, de Licliterfeld de Paris et de Vienne, Lumière Electrique des 20 juillet 1881, 21 janvier, 4 février 1882 et 14 juin 1884.
- (4) Lumière Electrique des 5 mai i883 et 12 janvier 1884.
- (“) Lumière Electrique des i5 juin, 6 juillet, i3 ovembre 1881 et 4 février . 1882;
- (6)Mines de Zankrode. (Société d’encouragement, 3° série)
- Je ne fais que rappeler ces considérations, développées dans les nombreuses monographies de chemins de fer et de tramways électriques déjà publiées par ce journal et dans le bel ouvrage de MM. du Moncel et Geraldy, sur l’électricité comme force motrice.
- L’objet des notes qui vont suivre est simplement d’ajouter à ces monographies la description de quelques dispositifs nouveaux et peu connus, dont la connaissance sera peut-être de quelque utilité pour ceux qui s’intéressent plus spécialement à l’étude de la locomotion électrique.
- CONTRÔLE, RÉGULATION ET RENVERSEMENT DE LA MARCHE DU TRAIN
- Lorsque la vitesse du train augmente, la force contre-électromotrice delà dynamo-locomotive aug-
- EDISON
- mente aussi, introduisant, dans le circuit de la génératrice, comme une résistance variant en raison inverse delà vitesse, et réglant ainsi d’elle-même l’intensité du courant qui actionne la réceptrice, ou l’effort de traction du locomoteur.
- Les dispositifs que nous allons décrire ont pour objet de compléter cette . régularisation automatique et de permettre en outre d’arrêter, ou même de renverser à volonté, l’action de la dynamo locomotrice.
- Edison. —Dans le système proposé en 1882 par Edison, le courant de la dynamo génératrice est
- vol. X, p. 33o) et de Hohcnzollcrn (Lumière Electrique, 10 j. mai 1884, p. 234)4
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- amené âux inducteurs ’ de là réceptrice È (fig. i et 2) portée sur la locomotive du tramway, par les rails isolés D et E. Il passe du rail D au rail E par le bandage et les rais de la roue F isolée de son essieu, par le circuit 1-2, qui comprend les inducteurs de la réceptrice B, par le collecteur f et la roue G.
- L’intensité du courant se règle à la main, par l’action d’un rhéostat interposé dans le circuit 1-2, et dont l’aiguille I permet d’y introduire ün nombre plus ou moins grand de résistances R.
- Le commutateur j a pour objet d’interrompre ou d’intervertir le courant. .
- Le levier j est toujours en contact électrique avec l’un des balais a de la dynamo réceptrice. Lorsqu’il se trouve dans sa position moyenne, les deux leviers coudés g et h, reliés respectivement aux balais des roues e et f, sont écartés des contacts i et k, reliés entre eux et au deuxième balai b de la dynamo. Il en résulte que le circuit de ces balais est ouvert et la dynamo inactive.
- Lorsqu’il occupe la position indiquée sur les
- FIG. 3. — EDISON F.T FIELD. — RÉGULATEUR
- figures, le levier j continue à maintenir h écarté de h, mais il laisse g obéir à l’action de son ressort et s’appuyer sur i. L’inverse a lieu quand on appuie j sur g de sorte que les balais a et b changent de signe, ou que la circulation du courant change de sens dans les fils de l’induit.
- Le commutateur j interrompt donc le courant avant d’en changer le sens, de sorte qu’il ne peut pas mettre la dynamo en court circuit.
- La disposition que nous allons décrire, et, qui complète le système de M. Edison, a pour objet de permettre d’augmenter l'action des inducteurs à mesure que leur auto-excitation diminue par le fait du ralentissement du train, par exemple sur une rampe. Les bobines des inducteurs portent,, à cet effet, deux, enroulements l’un à fils fins K, l’autre à gros fils L (fig. 1 et 2).
- Le circuit 3-4 de K est monté en dérivation sur celui de l’armature B, et le circuit 5-6 du gros fil L peut être introduit, par l’aiguille M, en série dans le circuit de l’armature. On peut aussi monter, comme l’indique la figure 2, le circuit 5-6 en dérivation. Lorsque le train se ralentit par un accroissement de sa charge, on dérive le courant de la génératrice à travers les inducteurs à gros fil, en ouvrant l’aiguille M dans le cas représenté par la figure 1,
- et en la fermant dans la disposition de là figure 2. La résistance des inducteurs se trouvant ainsi considérablement diminuée, il y passe une plus grande quantité d’électricité ; l’effort de rotation de la réceptrice augmentera. En temps ordinaire, les bobines à fil fin K sont seules mises en circuit par l’aiguille N.
- Edison et Field (i883). — On retrouve une solution analogue sur la locomotive du tramway électrique exposé à Chicago, en i883 par 1’ « Electric Railway Company » sous les noms de MM. Edison et Field.
- Le circuit est alimenté par deux dynamo Weston auto-excitatrices à faible tension; la résistance du circuit, rails et, réceptrice, est très faible. Dans
- FIG. 4 ET 5. — EDISON-FIELD
- chacune des dynamos, le courant se divise, entre l’inducteur et le circuit extérieur, en raison inverse de leurs résistances. Le circuit extérieur, formé dans ce cas par la réceptrice et les rails, offre très peu de résistance ; il ne passe donc, en temps ordinaire, à travers les inducteurs, qu’un courant relativement faible, insuffisant pour déterminer un démarrage rapide de la réceptrice. On parvient à augmenter l’intensité du champ magnétique de la réceptrice suffisamment pour assurer le démarrage en ajoutant, au circuit des rails, un nombre de résistances variables à volonté de 1 à 174 ohms à l’aide d’un rhéostat à aiguille (fig. 3) analogue à celui du système précédent. Une fois lancée, la réceptrice développe dans le circuit une force contre-électromotrice équivalent â un accroissement de résistance, mais son énergie augmente jusqu’à ce que sa vitesse ait atteint environ la moitié de celle de la génératrice — 750 tours.
- La réceptrice attaque (fig. 4 et 5) l’essieu moteur par une transmission d’engrenages et de
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- courroies réduisant sa vitesse de moitié. Les poulies GG des courroies (fig. 5) folles sur l’essieu, s’embrayent par le frottement des cônes FF, pressés sur elles par le mécanisme BCD, à la portée du mécanicien.
- Le courant, amené à la réceptrice par les rails R, retourne à la génératrice par le rail central P et les balais N, appliqués par un ressort; cette disposition dispense d’isoler l’une de l’autre les roues W.
- Le mécanisme de changement de marche est représenté par la figure 7.
- Dans la position indiquée par la figure, le balai + B2 touche à gauche le collecteur H, et le balai — A2 le touche à droite; l’inverse a lieu si l’on pousse en R le levier j entraînant H autour de G,
- FIG. 6.
- ED1SON-F1ELD
- de sorte que la direction du courant change dans des fils de l’armature (*).
- Lorsque j se trouve en K, aucun des balais ne touche le collecteur, et le courant est rompu. C’est une réalisation très heureuse du changement de marche indiqué schématiquement sur la fig. 2.
- Dans le système de M. L. Daft(i883), qui comporte l’emploi de plusieurs locomotives électriques circulant en même temps sur la voie, le régulateur a pour objet de faire varier l’intensité du courant dans les inducteurs de la génératrice proportionnellement au nombre des locomotives ou des réceptrices en circulation.
- Les inducteurs de la génératrice B sont, à cet effet, alimentés (fig. 8), par le courant d’une rna-
- (i) Voir dans La Lumière Electrique du 27 octobre i883, p. 279, le changement de marche de MM. Perry et Ayrton.
- chine excitatrice A, sur les bobines de laquelle sont enroulés cinq fils isolés, 1, 2, 3, 4, 5, dont les extrémités aboutissent au commutateur N. Ce com-
- CHANGEMENT DE
- EDISON-FIELD.
- mutateur est actionné par la tige E d’un solénoïde, parcouru par une dérivation du courant de la génératrice A.
- FIG. 8. — L. DAFT
- Quand la résistance diminue sur le circuit des rails C, par l’addition d’une locomotive, l’intensité du courant augmente en D, la tige E descend mal-
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- gré l’antagonisme d’un ressort, et le commutateur fait passer, par Ade/B A, le courant d’un plus grand nombre des fils i à 5, de sorte que l’intensité du courant excitateur de B augmente proportionnellement au nombre des locomotives en circulation. Le circuit CC ne reçoit ainsi jamais qu’un courant d’intensité proportionnelle à son travail utile.
- La figure 9 indique comment on peut, à l’aide
- une gorge en forme de V — l’écartement de ces disques se règle au moyen de levier k; l’écartement des disques de f et de /,, de /, et de varie en sens inverse, sous l’action des ressorts h et hit de manière à maintenir à peu près constante la tension des courroies m et n. On suit facilement la transmission de la dynamo réceptrice à l’essieu moteur par/, n, f3, c, /2, m, f^b, b, le tout monté sur un châssis porté par les essieux,
- G E
- fig. g.
- d’une seule file de rails, commander plusieurs locomotives dont les réceptrices retournent le courant à la génératrice par l’un ou l’autre des conducteurs isolés cc'... Le courant passe des réceptrices à ces
- JB
- *-
- FIG. Il ET 12. — WARD. — TRANSMISSION
- FIG. 10 ET II. — RECKENZAUN. — TRANSMISSION
- conducteurs par les galets E, précédées et suivies de brosses qui balayent les conducteurs.
- TRANSMISSIONS
- Reckenzaun (1882). — M. Reckenzaun préfère avoir recours, pour faire varier la vitesse du train, à un jeu de poulies f2, f3 (fig. 10 et 11) — à diamètres variables entre leurs disques qui dessinent
- de sorte que la transmission est indépendante de leurs déplacements relatifs.
- Ward (i883). — Dans l’appareil de Ward, le changement de vitesse s’obtient à l’aide d’un jeu de poulies et de galets de friction transmettant le mouvement de l’arbre de la dynamo k à l’essieu moteur a (fig. n et 12).
- La vitesse maxima s’obtient par ilhigldiclbl en embrayant l avec qt; la vitesse minima s’obtient par c, h... en embrayant l avec q.
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- -, . V-
- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ 447 - '
- Les galets intermédiaires c sont portés (fig. ii) par un double châssis indépendant n,m,o,d, serré sur d ou dt par un ressort p.
- Les embrayages /permettent d’isoler b de Les figures i3 à i5 indiquent plus en détail le mode de transmission parcourroies en feuillard d’acier FH... et par engrenages, adopté par Edison.
- Sur la figure i3, la dynamo est double, ou à deux armatures C et D, transmettant par les courroies EH, FI, les manchons d’accouplement K et J et les engrenages ab cd. Sur la figure 14, la dynamo est simple, son armature B commande l’essieu moteur par CDEFGÉL L’embrayage est représenté en coupe par la figure i5. La gaine b du manchon c, calé à rainure et languette sur F, serre, lorsqu’on la repousse vers la gauche, et par les osselets b, les segments
- FIG. l3, 14 ET l5. — EDISON. — TRANSMISSION
- de friction a, sur la roue Ë, qui se trouve ainsi entraînée par F.
- Nous ne rappellerons que pour mémoire les transmissions proposées par MM. Perry aiAyrton, Wynne et Jenkin, que nos lecteurs connaissent déjà en partie, et sur lesquelles nous nous proposons de revenir dans un article spécial.
- UTILISATION DE L’ADHÉRENCE DU TRAIN
- Le système proposé par Edison, en 1882, a pour objet de permettre d’utiliser, pour l’adhérence motrice, le poids de la totalité ou d’une partie des véhicules du train, tout en laissant sa conduite tout entière à la direction du mécanicien de la locomotive de tête.
- La locomotive de tête est représentée en A (fig. 16 et 17), avec son régulateur à résistances variables i, son changement de marche /, et sa dynamo C.
- On reconnaît en f et en e les balais des roues solées de leurs essieux.
- Les armatures de la dynamo A et des dynamos D...des autres locomoteurs auxiliaires, tels que B, peuvent être reliées toutes en série ainsi que leurs inducteurs^(fig. jô) (a), ou en dérivation (fig. c),
- FIG. 16 ET 17. — EDISON
- ou les armatures en série et les inducteurs en dérivation, ainsi que l’indique la figure 16 (b).
- On peut n’intercaler dans le circuit qu’une partie
- FIG. l8. — DAFT
- seulement des dynamos du train, suivant sa charge, à l’aide d’accouplements électriques aux extrémités des véhicules.
- La solution représentée par la figure 17 consiste à accoupler l’essieu moteur E de la locomotive à ceux des autres véhicules du train par une série de courroies F G... ou de cordes sans fin.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- Dans la locomotive de Ddft (i883), on obtient l’effort de traction nécessaire aux fortes charges en faisant les roues motrices c (fig. 18), plus petites que le diamètre de l’armature B qui tourne avec une très grande vitesse entre les rails de la voie.
- Le locomoteur est porté à l’avant et à l’arrière par quatre galets D.
- Cette solution fort simple aurait, tout au moins, l’inconvénient d’exiger, pour le passage de la dynamo, un encaissement de la voie le plus souvent impraticable.
- (A suivre.) Gustave Richard.
- NOTICE
- SUR
- LA FORCE ÉLECTROMOTRICE
- DU COUPLE
- DE MM. DE LALANDE ET CHAPERON
- En ayant à me servir, pour un but spécial, d’une pile d’üne grande constance et d'un débit considérable, qui en outre ne dégageât pas de gaz nuisibles, mon attention fut attirée par le couple de MM. de Lalande et Chàperon, dont l’on trouve la description dans le n° du 21 juillet 1880 de. ce journal. Cependant, avant de m’en servir, j’ai considéré comme prudent d’en examiner moi-même les qualités ; les résultats de cet examen me paraissent assez intéressants pour les publier en faveur de ceux qui ne disposent pas du temps ou des moyens nécessaires à un examen, qui, à cause de la nature même de ce couple nouveau à dépolarisant solide, exige beaucoup de circonspection.
- Pour éviter les erreurs qui sont inhérentes à la détermination de l’intensité du courant au moyen de l’électrolyse et plus encore à la mesure directe de la résistance intérieure d’un couple, j’ai tâché . de déterminer à la fois la force électromotrice et la résistance en appliquant la modification apportée par M. Paalzow (*) à la méthode de compensation de M. du Bois-Reymond (*). Cette méthode ne diffère de celle de M. Poggendorff (3) qu’en ce que l’on opère de manière que dans l’expression
- s— formule dans laquelle E, est la force électromotrice d’un couple étalon, E2 celle du couple donné,
- r la résistance qu’il faut introduire poiir obtenir la compensation, celle du couple étalon et du circuit nécessaire, — les variations de r soient égales et de signe contraire à celles de r, de sorte que /*, est constant pendant la compensation.
- La force électromotrice E4 était celle de deux couples Bunsen, mis en tension, tandis que la plus grande partie de r-\-r, était formée par le fil de platine, divisé en 3oo parties égales, d’un galvanomètre universel de Siemens et Halske, muni d'un vernier qui permettait de lire les dixièmes de partie avec une exactitude satisfaisante. Nous avons eu :
- E;
- „ c- E, 3oo-f- x
- (1)
- où x est la somme de la résistance intérieure de la pile Bunsen et de celle du circuit nécessaire.
- Pour éviter la détermination directe de x, j’ai comparé aussi la force électromotrice d’un couple Daniell à celle de la pile Bunsen. J’ai trouvé :
- 3oo + x
- d’où 011 tire, en rapport avec l’équation (1).
- E2=pD (2)
- Cependant la valeur E2 que nous avons déterminée d’après cette équation, n’était pas celle de la force électromotrice proprement dite du couple parcouru par le courant ; elle était la valeur de la différence de potentiels de ses électrodes. L’on voit qu’en appliquant la méthode de compensation, il faut modifier r de manière à réduire à zéro l’intensité du courant, qui passe par le circuit AK2Z2GB, et on aura atteint ce but du moment où l’aiguille asiatique G indique invariablement zéro (’). Mais on ne saurait l’atteindre dans le cas où les deux courants opposés parcourent un couple de la nature du couple de Lalande ; parce que du moment où, à cause d’une modification tant soit peu trop grande de r, l’intensité du courant Et surpasse celle du courant E2, la force électromotrice de ce dernier se rétablit de manière à rejeter l’aiguille du côté opposé. Si même dans le circuit AK2 Z2 GB l’intensité du courant est nulle pendant un moment, l’action dépolarisante de l’oxyde de cuivre est assez forte pour empêcher l’aiguille de rester en repos.
- Donc, en suivant l’indication citée de M. Paalzow, j’ai relié les électrodes par le circuit de résistance connue E2 GGZ2, qui contenait le galvanomètre de Gaugain GG. Ën modifiant ensuite r=AB, de manière à rendre la différence des potentiels, qui en A et B résulte de l’action du couple E2, égale et de signe contraire à celle produite en ces
- (*) La lettre Z2 omise dans la figure, doit Être placée au pôle de la pile E2 opposé à K2.
- (l) Abhandlungen der Berliner Academie, 1862, page 707. (a) Poggendorff’s Annalen, tome LIV, page 161.
- (3) Poggendorff’s Annalen, tome CXXXV, page 326.
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- 449
- points par la pile E,, il ne passera pas de courant par les branches AKa et BGZ2, dans lesquelles le potentiel sera constant. De sorte que le potentiels en K3 et Z3 seront égaux à ceux des points A et B, dont la différence est donnée par l’équation (i). Comme, en agissant ainsi, la plus grande partie du courant continue à parcourir pendant la compensation, le circuit K2GGZ2, la force électromotrice ne subira plus pendant cette opération les variations brusques qui, dans le couple non parcouru par le courant, résultent de la dépolarisation de la surface du zinc.
- Il est . évident que la différence de potentiels E2 étant donnée, on en pourra déduire la force électromotrice du couple parcouru par le courant au moyen de l’équation
- F __i_Jy p +y
- (3)
- — I étant la résistance donnée du circuit KEGGZa
- — aussitôt que la résistance intérieure y du couple sera donnée.
- On la déterminera en intercalant entre K, et le point de jonction des fils AK2 en GGKa une résistance connue CK2 = /'. Eu compensant ensuite les différences des potentiels en A et B on déterminera celle des points Z2 et C, puisque le potentiel est constant sur les branches AC et ABC7 Z2 au moment où il y a compensation. Cette différence sera donnée par l’équation
- E'2 = pD f4)
- si r2 représente le nombre des parties du fil de platine, qu’il faut introduire dans le circuit pour effectuer la compensation.
- L’on obtient de cette manière une seconde équation
- Ej = L+I..+Z E '%=L±!L±r L* D (5)
- dont on tire, en rapport avec l’équation (3).
- ’ r' (r -
- - r%) l l'—l
- -U
- 16)
- (O
- La plaque de zinc avait un poids de 2,92 kil. ; ses dimensions étaient : longueur 40 cent., largeur 18 cent., épaisseur 4 mill. Après les expériences, elle pesait 1,90 kil.
- Le couple contenait une solution de 0,9 kil. de potasse caustique dans trois litres d’eau et 09 kil. d’oxyde de cuivre.
- Nous avons trouvé (*).
- p) Le cahier des observations est publié dans notre organe spécial : Archives du Musée Teyler, nouvelle série, t. 11, impartie.
- Le courant E'2
- a été fermé pendant Résultat moyen de sept observations Résultat moyen de sept observation*
- ior jour . . 7 heures 0,54 D 0.32 D
- OC 7 — 0,47 1) 0,29 1)
- 3e — . . 7 — 0,43 D 0,27 D
- 4° — • . 7 — 0,4s 1) 0,28 1)
- 5° — . . 7 — o,36 D 0,24 1)
- 6° — . . ' 7 — 0,26 D 0,22 D
- 7° — • • 7 — 0,23 O 0,19 1)
- L’unité D, dans laquelle les valeurs E2 et E% sont exprimées, n’est pas une quantité constante. Cependant, j’ai eu soin de renouveler chaque jour le couple Daniell et de placer le cylindre de zinc dans de l’eau pure pendant les intervalles de deux observations consécutives.
- On voit déjà, par l’inspection des valeurs E2 et E'a, que la force électromotrice En du couple doit
- avoir été à peu près constante pendant les quatre premiers jours. Observons cependant que ce résultat favorable doit être partiellement attribué à ce que, pendant ce temps, le courant n’a été fermé que durant sept heures par jour, et que la conclusion de ce fait à une constance de vingt-huit heures de suite serait au moins prématurée. L’action dépolarisante de l’oxyde de cuivre est telle pendant les périodes de repos, que chaque matin, au début des expériences, l’intensité du courant était supérieure à celle que le couple avait produite le premier jour. Le cahier des observations montré que les jours consécutifs le galvanomètre Gaugain à indiqué respectivement des déviations de 290, 28°, 25°, 240, 23° et 220 au moment où le courant fut fermé.
- Je n’ai pu parvenir à mesurer à ces moments la différence de potentiels des électrodes; elle allait en diminuant avec une rapidité qui s’opposait pendant plus d’une demi-heure à la compensation.
- Les résistances l et V ont été mesurées au moyen du galvanomètre universel. En prenant o. 1
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- I? 45o la lumière électrique
- u.s. comme résistance comparative, j’ai trouvé, comme moyenne de six observations :
- / = 0,210 U.S. = 0,20 ohms, i'=o,i8i U.S. =0,17 —
- En substituant ces valeurs et celles de E2 dans les équations (6) et (7), nous trouvons pour la valeur moyenne de la force électromotrice et de la résistance intérieure du couple pendant les quatre premiers jours :
- i^jour . . . E3 = 0,668 D y=o,o5ohms.
- 2e — ... = 0,664 D =0,08 —
- 3e — . . . = 0.623 D = 0,09 —
- 4° — ... =0,645 D =0,09 —
- Il s’ensuit qu’en prenant D = 1.026 volts, la valeur moyenne de la force électromotrice pendant la période de constance est de 066 volts et celle de la résistance intérieure de 0.075 ohms, de sorte que dans un circuit dont la résistance est égale à la résistance intérieure, le couple produira un courant de 4,4 ampères. Cette production considérable d’électricité, qui résulte uniquement de sa faible résistance intérieure, est une des propriétés caractéristiques de ce nouveau couple à dépolarisant solide.
- Il est évident qu’on ne saurait s’en servir pour les buts qui exigent une grande différence de potentiels dans les différentes parties du circuit. Ainsi par exemple, il suit de
- 0,66 X
- ----;-----;— =0,Q
- 54,2 -(-0,075 X y
- qu’une lampe Edison (résistance aux bornes 54,2;
- I = 0,9) (’) exigerait une pile d’environ 82 couples en tension, pour brûler avec une intensité de i3 bougies. De même une lampe Swan (résistance a.b. 35.8; I = 1.2) en exigerait 74, une lampe Maxim (résistance a. b, 26.7; I = 1.4) environ 70, et une lampe Lane-Fox (résistance a. b. 24.4; 1= i.5) environ 67.
- Observons enfin que la diminution des différences de potentiels E2 et E'2 pendant les trois derniers jours de l’expérience, résulte uniquement d'une augmentation de la résistance intérieure du couple et non d'une diminution de la force électromotrice.
- Cela résulte déjà du fait que le rapport E2 : E'a, s’approche de plus en plus de l’unité à mesure que les valeurs absolues de E2 et E'a diminuent, car il est clair que le rapport
- E'2 +l+y
- ne s’approche de l’unité qu’à mesure que la valeur de y augmente.
- (*) La Lumière Electrique, t. VIII, page i55.
- Aussi, si nops substituons les moyennes de E2 et E'2, observées pendant les trois derniers jours, dans les équations (3) et (5) il vient;
- E3 = o,64 D; y = o,iô
- E3 = o,69Ü; y=0,28
- E3=o,68D; r = o,38.
- A quelle cause cette augmentation de la résistance doit-elle être attribuée ? La cause probable je la vois dans la couche, mauvaise conductrice de l’électricité, d’hydrate de cuivre (Cu O, HO) qui se dépose sur le papier parcheminé, par lequel la plaque de zinc est séparée de l’oxyde de cuivre. Il suivrait alors du fait, que pendant les trois premières heures d’activité nouvelle la résistance est moindre qu’à la fin de la série d’expériences précédentes, que cette couche a été partiellement réduite pendant le repos. Aussi cette couche se formerait-elle d’autant plus aisément que la solution contient moins d’alcali libre.
- Quant aux intensités de courant considérables et diminuant rapidement, que nous avons observées au début de chaque série, il faut exclusivement les attribuer à une augmentation réelle de la force électromotrice ; augmentation qui résulte de l’action que l’oxyde exerce pendant le repos du couple, sur la couche d’hydrogène, jamais momentanément oxydée pendant que le couple est en action. Ces intensités, il est vrai, ont rapport à une force électromotrice de beaucoup supérieure à celle du couple en action. Mais il ne faut pas perdre de vue que, selon les recherches de M. Poggendorff (*) la force électromotrice initiale du couple inconstant : zinc-potasse-fera une valeur de 1 ,oo3 D et que moi-même j’ai observé pendant ces périodes de diminution rapide des valeurs de r, qui conduisent à une valeur Ê2 = 0,75 D.
- Dr E. Van der Ven.
- Haarlem, 10 juin 1884.
- LES APPAREILS DE M. LE Dr F. KOHLRAUSCH
- POUR
- LES MESURES MAGNÉTIQUES
- ET ÉLECTRIQUES
- Deuxième article. (Voir le numéro du 7 juin.)
- Dans bien des cas on a besoin d’un instrument petit et transportable pour contrôler l’intensité du magnétisme terrestre pendant une durée de quel ques jours au moins. Généralement la sensibilité
- (9 Poggendorff s Annalen, TLXX, page 60.
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
- 45t.
- exigée est de 0,0001 de la valeur totale. C’est dans ce but,—le contrôle delà composante horizontale du magnétisme terrestre pendant d’autres essais dont les résultats dépendent de cette quantité, — que M. Kohlrausch a construit le magnéto-mètre bifilaire portatif.
- L’appareil est représenté par la figure i.
- Il consiste en une cage oblongue, dont cinq côtés sont formés de plaques de cuivre de 8mm pendant que le sixième côté est fermé par une plaque de verre, les dimensions étant : longueur i25mm, largeur 5om“ et hauteur 5omm. La cage porte dans une garniture en laiton un fort tube de verre de 25omm de longueur et 25mm de diamètre, muni d’un petit cadran à torsion avec micromètre, qui porte la suspension bifilaire. La suspension est douée d’un petit mouvement vertical et peut être fixée dans une position convenable. Elle consiste en un petit segment de poulie, un peu plus petit, qu’un demi-cercle, avec une gorge aiguë. La distance des deux fils est de 8mm environ. Le fil passe en bas sur un segment semblable, dont la courbure est naturellement dirigée vers le sol et qui forme corps avec le porte-miroir. Le dernier supporte aussi l’aimant, dont la position est maintenue toujours la même au moyen de deux rainures, comme le montre la figure. Cet aimant, percé d’un trou de 9mnl afin que son magnétisme relatif soit grand, est de ioomm de long et i4mm d’épaisseur. Il pèse 83 gr. et son magnétisme s’élève à la valeur considérable de 2 000 C ? G s S -1 environ, magnétisme qui suffit pour un amortissement presque apériodique quand l’aimant se trouve dans la position transversale.
- La suspension se fait par un fil de laiton de o,o5mm dont la tension des deux moitiés est contrôlée par le son qu’elles donnent lorsqu’on les fait vibrer légèrement. Le reste de la construction se comprend sans difficulté d’après la figure, nous mentionnerons seulement que le verre de la fenêtre à lecture est un peu incliné pour éviter des réflexions perturbatrices et que le tube est muni d’un petit miroir M pour contrôler l’invariabilité de la suspension. Pour ce contrôle on ajuste le miroir M de façon qu’il reflète l’échelle quand on tourne de quelques degrés l’axe horizontal de la lunette à lecture.
- Nous devons à M. Gauss une méthode, qui permet d’orienter le bifilaire et en même temps de déterminer sa constante. Cette méthode élégante quoique compliquée ne peut pas être appliquée à cet instrument sans que sa simplicité soit diminuée. Du reste on arrive au même but plus facilement en divisant le problème, c’est-à-dire en orientant l’instrument et déterminant ensuite sa constante. Pour que les variations de l’intensité soient indiquées indépendamment des variations
- • de la déclinaison, il faut, que l’aiguille aimantée soit dans une position normale au méridien magnétique. Pour cela il suffit d’une exactitude d’un demi-degré, comme on peut facilement le montrer. Car si on désigne par D la force directrice de la suspension bifilaire, par M le magnétisme du bar-
- FIG* I
- reau, par H la composante horizontale du magnétisme terrestre on a :
- D siu a — MH sin q?=o,
- équation dans laquelle « désigne l’angle de torsion de la suspension bifilaire et cp l’angle, que forme l’aimant avec le méridien magnétique. Si H aug-
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- 432
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- mente d’une grandeur d H, la déclinaison de ^ 8 et 9 de d<f on a :
- d<f = d&—du
- et en différentiant on a alors
- cot. a du— cot. ç (d$ — du) — =0,
- d’où on tire :
- ^ = (cot. a + cot. <p) du — cot. dS.
- Si nous admettons une variation de la déclinaison d’un demi degré, dl serait égal à 0,009.
- Alors, afin que les indications de l’instrument soient proportionelles aux variations de l’intensité horizontale
- cot. <p. 0,009
- peut être égal à
- 0,0001 OU cot. ç = O,ou,
- d’où l’on tire :
- ç=90° +38'.
- Dans ces limites on peut effectuer l’orientation de la manière suivante :
- On place une boussole avec une aiguille fortement aimantée à quelque distance du bifilaire, dont on a enlevé l’aimant, de sorte que le milieu du bifilaire se trouve dans le prolongement de l’aiguille. Puis on remet l’aiguille du bifilaire et tourne l’aiguille de la boussole de 90° à droite et à gauche en observant si le bifilaire n’est pas affecté.
- Si une déviation a lieu, on tourne le cercle de torsion, jusqu’à ce que le bifilaire donne la même lecture.
- La variation de l’intensité horizontale, mesurée en parties de la valeur totale de l’intensité, à laquelle correspond une déviation de l’aiguille d’une division de l’échelle sera nommée le coefficient de l’échelle. Il suffit pour toutes les conditions, que le coefficient de l’échelle soit connu jusqu’à un pour cent.
- On pourrait déterminer le coefficient de l’échelle en observant la déviation du bifilaire qui est produite par le voisinage d’un aimant, dont le moment magnétique est connu ; mais il y a une autre méthode plus commode et parfaitement libre de toute hypothèse.
- Si on désigne par a l’angle de torsion de la suspension bifilaire et par a la distance, mesurée en parties de l’échelle, du miroir à l’échelle, on a le coefficient de l’échelle
- F _ cot- «
- 2 a ’
- d’où l’on tire la méthode suivante.
- On observe l’orientation de l’instrument en y prenant une lecture, puis on enlève l’aimant de son
- support et on lp remet en changeant les pôles. Enfin on fait tourner le micromètre jusqu’à ce que la même division de l’échelle coïncide avec la mire de la lunette. La moitié de l’angle observé est a.
- La sensibilité de l’instrument dépend de la distance des deux fils, car l’angle de torsion a dépend de ladite distance, et le coefficient de l’échelle varie de ce à o, entre a = o° et a = 90.
- Cependant un coefficient de l’échelle de plusieurs dix millièmes suffit, et une sensibilité plus grande présente cet inconvénient, que l’orientation de l’instrument n’est pas certaine et que la proportionnalité de l’instrument aux variations de l’intensité n’existe plus.
- Par cette raison, M. Kohlrausch a été conduit à choisir des conditions telles que l’angle a soit équivalent à 45° environ. Dans ce cas, cot. u— 1 et le coefficient de l’échelle devient 0,00025 à 0,00017 pour une distance de 2 000 à 3 000 divisions entre l’échelle et le miroir. On peut aussi facilement arriver à o,ooo5, valeur proposée par M. Wild.
- Quand la température augmente, le magnétisme du barreau diminue ; dé plus la longueur et la distance des fils changent, il faut alors ajouter une correction. Si on désigne par [/. le décroissement par degré centigrade du magnétisme du barreau, mesuré en parties de sa valeur totale et par p le coefficient de dilatation du laiton, il faut ajouter
- au ^ observé la correction
- P)
- pour réduire l’observation à la température normale t0.
- Dans un cas M. Kohlrausch a trouvé [/. = 0,00034, p étant 0,00002, on a jxj3=o,ooo36. Il était alors nécessaire d’observer la température jusqu’à o,3°, si on ne voulait pas que la faute surpassât la valeur de 0,0001.
- Quant au moment de torsion des deux fils, il est assez petit pour être négligé en face du moment bifilaire.
- (A suivre.) F. Uppenborn.
- LA
- MACHINE ELIHU-THOMSON
- En parlant dernièrement de la station centrale d’éclairage de Boston, nous avons dit quelques mots de la machine Elihu Thomson employée dans cette installation. Nous nous proposons de compléter aujourd’hui cette courte description par quelques détails.
- La machine ElihujThomson sous sa forme ac-
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
- 453
- tuelle, et telle que la représente la figure 1, est le résultat des modifications successives de machines antérieurement brevetées par le même inventeur avec M. Houston.
- Dans ces premières machines, les inducteurs, formés par des électro-aimants plats, présentaient à peu de chose près la forme ordinaire. Les armatures étaient de forme cylindrique, comme les armatures Siemens, mais se composaient seulement de trois bobines de fil enroulées diamétralement et extérieurement sur le tambour en fer.
- La figure 2 donnera une idée du mode d’enroulement. Les trois bobines AA', B B', CC' sont réduites dans cette figure à leur plus simple expression, c’est-à-dire chacune aux deux parties actives opposées A et A', B et B', C et C' reliées diamétralement par un fil et présentant d’autre part chacune deux bouts libres, l’un positif, l’autre négatif. Comme le montre la figure, les deux bouts négatifs de B et C sont reliés au bout positif de A' d’une façon permanente. Les trois autres fils libres partant de A B' et C' se rendent aux trois segments du commutateur, embrassant chacun un angle de 120°.
- Les balais sont diamétralement opposés. On voit par l’inspection du diagramme que, sauf pendant un court instant, qui est précisément représenté sur la figure, les balais ne seront jamais en contact qu’avec deux des segments du commutateur, ceux qui correspondent aux deux bobines actives au moment considéré, et que ces deux bobines se trouvent reliées de manière à envoyer dans le circuit extérieur un courant continu.
- Le troisième segment et la bobine qui lui correspond se trouveront éliminés du circuit pendant la période de moindre activité de cette bobine, c’est-à-dire pendant son trajet d’un inducteur à l’autre. C’est là un point qui rappelle la construction de la machine Brush, mais le résultat est obtenu d’une façon différente.
- L’enroulement des bobines sur une armature cylindrique présente d’une façon générale cet inconvénient que la portion des fils qui couvrent les
- bases du cylindre n’est pas soumise à l’induction, et se comporte par suite comme une résistance inutile. M. Thomson, pour arriver à rendre active la presque totalité du fil, a donné à son armature actuelle la forme d’une sphère enveloppée dans deux pôles hémisphériques.
- Dans ce cas, les trois bobines sont enroulées sur une sphère creuse en fer légèrement aplatie aux endroits où elle est traversée par l’axe. Cet aplatissement a pour but de fournir une place pour les portions des fils des bobines qui, en se croisant, feraient épaisseur.
- Sur la gauche de la machine on voit dans la figure un fort électro-aimant dont l’armature, par un jeu de leviers, commande les balais. Cet électro-aimant est traversé par le courant même de la machine et
- sa force attractive éprouve, par suite, des variations correspondant à celles qui se produisent dans la résistance du circuit extérieur. Les mouvements de l’armature de l’électro, résultant de ces variations, produisent un déplacement des frot teurs.
- Chacun de ces derniers recueille le courant d’une bobine pendant 1200 de sa rotation; suivant le calage, cette période de 1200 correspond plus ou moins avec la période d’activité maximum de la bobine et le courant recueilli est plus ou moins intense.
- En outre chaque frotteur se compose de deux balais simples, reliés ensemble par un câble souple, ce qui accroît la période pendant laquelle le coulant de chaque bobine est recueilli, d’autant plus que les deux balais simples sont plus écartés l’un de l’autre.
- L’action des leviers a pour effet, non seulement de déplacer les trotteurs, mais encore de faire varier l’écart entre les balais simples, et ces deux mouvements contribuent à modifier le courant recueilli.
- Les dynamos Thomson sont de plusieurs types ; on en construit de six grandeurs différentes, pour 3, 4, 10, 12, 20 et 28 lampes à arc, et leur vitesse varie depuis 1 200 tours, pour le plus petit type cjp
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- machine jusqu’à 85o, pour le plus grand modèle.
- La résistance intérieure d’une machine à 28 foyers est de 18 ohms, les inducteurs étant montés en tension, et la résistance des inducteurs est égale à celle de l’armature, de sorte qu’ils ont chacun neuf ohms. La force électromotrice est de 1 260 volts, l’intensité dans le circuit normal des 28 lampes est de g,6 ampères.
- Nous manquons de données sur les résultats obtenus avec cette machine, mais ces résultats doivent se rapprocher de ceux que donnent la plupart des machines à courant redressé.
- L’utilisation presque complète des fils de l’armature semble constituer une amélioration, mais c’est là un perfectionnement qui nous paraît plus apparent que réel, car en répartissant les lignes de force
- FIG. 2
- sur une plus grande surface, on en diminuera en même temps la densité et on perd d’un côté ce que l’on gagne de l’autre.
- Aug. Guerout.
- REGULATEUR ELECTRIQUE
- DES
- APPAREILS DE CHAUFFAGE
- PAIl LA VAPEUR
- Dans les nombreux bâtiments aux Etats-Unis qui sont chauffés par la vapeur, on a souvent été fort embarrassé par suite du manque de moyens convenables pour régler la distribution de la vapeur lors des changements brusques et extrêmes de la température. Tandis que par une matinée fraîche une chambre demande une grande quantité de vapeur pour
- la rendre confortable, il arrive souvent que vers midi la chaleur devient insupportable et il n’y a aucune méthode mécanique pour remédier à cet inconvénient. De même un bureau qui reste fermé pendant quelques heures devient désagréablement chaud, de sorte qu’on est obligé en rentrant d’ouvrir les portes et les fenêtres pour modérer la température au risque d’attraper une bronchite. Dans la chambre a’un malade le mal est bien plus grand et demande impérieusement à être supprimé.
- Pour remédier à ce défaut de nos appareils de chauffage, le professeur Johnson Wisconsin a imaginé un système simple et efficace qui a été essayé l’hiver dernier et qui semble parfaitement
- remplir le but. Dans mon dessin, j’ai essayé de reproduire le plan général que j’ai simplifié en supprimant les détails mécaniques de soupape : A représente un générateur quelconque de vapeur employé au chauffage d’un ou de plusieurs bâtiments. Un tuyau principal B avec un embranchement C conduit la vapeur à chaque appartement et le rend indépendant des autres; un radiateur D est également placé dans chaque appartement. Les flèches montrent la direction de la vapeur qui sort, comme l’indique le dessin, quand elle est épuisée, froide ou presque froide, pour être ramenée à la chaudière et transformée de nouveau.
- Un deuxième tuyau E court le long du tuyau à vapeur B et communique avec un réservoir d’air F' dans lequel on maintient une pression d’air uniforme de 5 livres par pouce carré au moyen d'une pompe à bras. D’autres conducteurs s’embranchent sur le tuyau B et vont dans toutes les chambres;
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- G représente une disposition de soufflet qui règle une soupape et par un ressort laisse entrer dans le radiateur un courant de vapeur venant du tube C; ce ressort peut également, par une pression d’air, empêcher la vapeur d’entrer.
- Nous arrivons maintenant à la partie électrique du système a représente un thermostat réglé pour le degré de chaleur voulu dans une chambre. Sur le même circuit une pile locale b sert à actionner l’électro-aimant c et à régler la soupape à air en d.
- Le fonctionnement de l’appareil se comprend sans beaucoup d’explications. Le thermostat est réglé pour une température donnée, 65° ou 70°* Faflrenheit, par exemple. En arrivant à ce point, l’expansion du mercure en a ferme le circuit à travers b et c et la soupape d s’ouvre, l’air entre en remplissant g et ferme la soupape en G. Quand la température tombe au-dessous du point voulu le circuit est interrompu par la contraction du mercure, l’air est exclu par la soupape d et g revient à sa position normale à l’aide d’un ressort. Toute la disposition est donc automatique et la température ne peut jamais varier tant que la vapeur est maintenue à la pression nécessaire. Pendant l’hiver dernier qui a été extrêmement variable, tour à tour froid et chaud, ces régulateurs ont donné de très bons résultats et on les a trouvés parfaitement sûrs. Ils constituent également une économie notable, puisque l’appareil n’accepte que la quantité de vapeur absolument nécessaire pour obtenir le résultat voulu, il n’y a donc aucune perte ni de vapeur, ni de combustible.
- C -C. Haskins,
- LE PHARE ÉLECTRIQUE
- DU CAD LIZARD (CÔTES D’ANGLETERRE)
- Le phare du Lizard situé sur la côte du sud-ouest de l’Angleterre, est un des établissements les plus importants, tant au point de vue de la situation, puisqu’il sert de guide à tous les navires qui arrivent de l’Amérique vers les divers pays du nord de l’Europe, qu’au point de vue de l’installation technique qui est à la hauteur des progrès accomplis dans la seconde moitié de ce siècle et surtout depuis une vingtaine d’années.
- Le dessin ci-contre donne une vue pittoresque de la pointe du cap Lizard avec ses rochers arides sur lesquels on aperçoit, pour toute végétation, de grandes étendues de mousses vertes. Ces rochers, aux anfractuosités bizarrement découpées, que la vague vient entourer d’un cercle d'écume blanche offrent, de la mer, un aspect qui ne man-
- que pas d’intérêt; la surface assez mouvementée présente, vers l’extrémité du cap, un espèce de plateau qui a été choisi pour l’établisement du phare et de scs annexes.
- Comme on le voit sur le dessin, l’ensemble des constructions est assez considérable; aux extrémités de la bâtisse principale s’élèvent deux tours hexagonales surmontées d’une partie cylindrique où se trouve la lanterne ; les deux foyers du phare Lizard sont produits par la lumière électrique depuis 187.3.
- On sait que l’application de la lumière électrique aux phares est de date récente; ce n’est que depuis la découverte de Faraday sur l’électromagnétisme, depuis la construction des machines électriques qui a été la conséquence de ces découvertes et a permis de transformer directement et à peu de frais la force motrice en électricité, que l’on s’est occupé d’employer pour les phares les nouveaux procédés d’éclairage.
- Sur la demande de Faraday, les premiers essais furent tentés en 18.57, à Blackwall, et donnèrent des résultats assez satisfaisants pour que l’administration spéciale de Trinity-House fît installer la lumière électrique dans le phare de South-Forc-land, non loin de Douvres; le 8 décembre i858, le service fut inauguré; en juin 1862, le phare de Dun-geness était à son tour muni des nouveaux appareils.
- L’Angleterre avait donné un exemple qui devait être bientôt suivi par la plupart des nations civilisées; dès 1863 la France adoptait l’électricité pour l’éclairage de l’un des phares de la Hève; le second fut éclairé de la même manière après deux années d’expériences satisfaisantes.
- Les établissements de Grisnez et de Planier, près de Marseille, sont maintenant transformés, on s’occupe de celui de la Palmyre, à l’embouchure de la Gironde, et le gouvernement a ordonné la modification successive de quarante des principaux phares sur les côtes de l’Atlantique ou de la Méditerranée; nous avons cité les trois phares électriques principaux de l’Angleterre; en Russie le phare d’Odessa a été pourvu d’appareils électriques en 1866; au canal de Suez, celui de Port-Saïd, en i858; dans presque tous les pays on adopte aujourd’hui l’éclairage électrique.
- Les navigateurs apprécient vivement les services que leur rendent les nouveaux systèmes d’éclairage des phares, car l’augmentation de portée des feux est très sensible, surtout par des temps brumeux; à l’époque des premières installations, la lumière laissait un peu à désirer par son manque de fixité, mais ces inconvénients ont été corrigés aujourd’hui, grâce au perfectionnement dés appareils et à l’expérience acquise par le personnel spécial qu’il a fallu former pour la direction des nouveaux ; services.
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- C’est surtout au moment de rapparition des machines de Gramme en 1870 que les ministères de la marine et de la guerre ont compris. chez nous tous les services que la lumière électrique pourrait rendre, aussi a-t-on bientôt construit des appareils de projection convenables qui ont été installés sur tous les navires de "guerre français en même temps qu’ils servaient à la défense ou à l’attaque des côtes et des plàces fortes. Nous avons plusieurs fois, dans ce journal, décrit les systèmes employés et leur mode de fonctionnement.
- A l’exposition de 1878, à Paris, l’administration française avait fait figurer dans le pavillon du ministère des travaux publics deux appareils électriques et une, machine de Gramme pour phares, montrant ainsi tout l’intérêt qu’elle prenait à cette question.. Le , Palais de l’Industrie avait en 1881 un grand phare à feux tournants au milieu delà grande nef; depuis, les expositions spéciales de Munich, de Vienne et celle actuellement ouverte à Milan n’ont pas négligé de montrer les perfectionnements qui sont sans cesse apportés à la construction des appareils pour l’éclairage électrique des phares.
- Dans le volume VII de La Lumière Electrique, pages 414 et 460, notre collaborateur M. G. Richard a déjà donné quelques détails et de nombreuses figures sur les machines et les systèmes optiques du phare Lizard dont nous reproduisons aujourd’hui l’aspect extérieur. Il est donc inutile d’insister beaucoup sur la description des appareils employés; nous nous bornerons à constater les avantagés des nouveaux foyers qui ont une supériorité bien marquée sur toutes les lumières connues, non pas tant à cause de la plus grande intensité absolue, mais surtout par suite de la plus grande intensité spécifique, c’est-à-dire par centimètre carré de surface lumineuse.
- Il est: très important de se rendre compte de la distribution de là lumière électrique lorsqu’il s’agit de déterminer la, forme à donner à l’appareil lenticulaire que doit paralléliser et envoyer à l’horizon le faisceau lumineux. Si la lampe est à courant discontinu, comme avec les machines électro-magnétiques de l’Alliance, la forme de l’optique ressemble beaucoup à ce qu’elle serait avec une lampe à huile et c’est par le tambour central dioptrique que passe la plus grande partie de la lumière. Si la lampe est à courant continu, comme c’est le cas avec la machine Gramme, les lentilles doivent avoir leur foyer principal sur le centre de la facette du charbon positif, et la plus grande partie de la lumière passe (si le charbon positif est en haut) par les anneaux inférieurs du tambour dioptrique et par les anneaux catadioptriques du bas ded’appareil.
- Il semblerait, théoriquement, qu’il est préférable de donner à l’enveloppe lenticulaire des phares
- électriques, d’aussi grandes dimensions que possible, mais il y a, dans la pratique, de sérieuses raisons pour ne pas dépasser, à cet égard, une certaine limite. Il faut en effet tenir compte : i° des variations de position du foyer ; 20 des variations de portée du feu par les temps de brouillard.
- Dans les phares électriques tournants, les éclats, sont produits par le moyen de lentilles verticales, qui tournent en avant du tambour de feu fixe et qui, au moment de leur passage, amènent une concentration plus ou moins grande du faisceau. Cette disposition permet d’augmenter autant qu’on le veut, la durée des éclats relativement à la durée des éclipses et constitue un des grands avantages que les phares tournants électriques présentent sur les phares tournants à l’huile.
- Les dépenses nécessitées par l’entretien des deux feux du phare du cap Lizard se répartissent de la façon suivante :
- Charbon pour la machine, crayons pour les
- lampes, etc.................................... 1 i85o fr.
- Réparations, entretien et frais divers..... 134S0
- Salaires des gardiens et des chauffeurs .... 13075
- Total. . ........................ 38375 fr.
- Les générateurs d’électricité sont plus puissants et absorbent plus de force que ceux des phares français ; en outre, l’entretien de ces générateurs ; ainsi que des machines à air chaud qui les actionnent et dont la construction a été défectueuse, coûte davantage que celui des appareils perfectionnés que l’on fait aujourd’hui.
- En Angleterre, on redoutait l’introduction des appareils à vapeur dans les phares, aussi l’administration de Trinity House n’a-t-elle voulu employer que des moteurs à air chaud pour commander les machines dynamo-électriques et une sirène de la plus grande dimension au cap Lizard.
- Les machines à air chaud sont au nombre de trois. L’une est toujours en marche prête à actionner la sirène ; on en allume une seconde une ' heure avant le coucher du soleil. Quand le temps est clair, une seule machine fonctionne toute la nuit pour commander les générateurs d’électricité. Si le temps devient brumeux, la seconde machine est mise en marche pour doubler la lumière et on allume en même temps la troisième machine.
- Si le temps devient assez brumeux pour nécessiter l’emploi de la sirène, on remet la lumière simple dans les lanternes et la seconde machine sert à actionner la sirène, la troisième restant toujours prête, comme réserve, en cas d’accident.
- La pression dans les cylindres est en moyenne de 1 k. 3, la température de l’air de 5oo degrés, le travail mesuré au frein de 8 chevaux, la consommation de coke de i5 kilogrammes.
- La vitesse normale étant de 60 tours, il est facile
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- de se maintenir entre 5g et 61 tours, mais la vitesse à la circonférence du volant n’est pas aussi régulière,'cé qui nfa, pas d’importance pour là manœuvre die la, sirène, njais fait varier la lumière électrique quand le moteur est appliqué à une machine dynamo. Lia machine de Brown a été heureusement perfectionnée par Holmes et Buckett, et le grave inconvénient que nous venons de signaler a été supprimé en employant deux cylindres et un volant suffisant.
- Au phare du cap Lizard, un seul gardien est chargé du service de la machine pendant la nuit; il n’est obligé d’en appeler une autre que s’il n’a pas d’âir comprimé à sa disposition pour mettre en train une autre machine, lorsque les circonstances lé commandent.
- v C.-C. Soulages.
- !
- ! ESSAIS COMPARATIFS
- \
- f DES
- MACHINES GÉNÉRATRICES
- i ET DES
- j LAMPES A INCANDESCENCE
- A l’Exposition anglaise de 1882 (DISCOURS DE M. GRVLL ADAMS)
- Deuxième article. (Voir le numéro du 24mai 1884.)
- Après avoir mesuré les résultats fournis par les diverses machines, l’attention de la commission anglaise s’est portée sur les lampes à incandescence:
- On s’est servi pour les mesures des mêmes instruments que pour les mesures des machines, à savoir le condensateur avec galvanomètre Thomson, le galvanomètre des tangentes et le pont de Wheats-tône. Nous résumons, d’après la note de M. Grylls Adams, le mode d’expérience appliqué. .
- Le courant d’une pile de Grove était envoyé à travers la lampe à essayer et le mesureur de courant en circuit simple, la lampe étant à sa place sur un photomètre de Bunsen. Des fils étaient placés entre les deux électrodes de la lampe et la clef employée pour décharger le condensateur à travers le galvanomètre à réflecteur et également entre lès mêmes électrodes et le voltmètre. Les positions d’égalité d’illumination dans le photomètre étaient relevées pour les lumières rouge et verte en regardant le photomètre respectivement à travers des verres rouges et verts. La puissance lumineuse de là lampe-étalon avec laquelle les lampes à incandescence étaient comparées a été fixée à 17,5 bougies. Les différents observateurs ont d’abord fait
- une série d’observations simultanées avec 20 éléments de Grove, . par exemple, puis on ajoutait 5 éléments et répétait les observations, ensuite encore 5 éléments et ainsi jusqu’à 40 ou 5o éléments en plus. Dans quelques cas, les expériences portaient sur le point de rupture ou l’extrême limite de la lampe, et on a trouvé que les lampes de chaque fabricant avaient une allure spéciale à ce point de vue. Par des essais de ce genre, on a pu déterminer et dresser la courbe caractéristique de chaque lampe. Daris cette courbe, l’énergie absorbée est portée en abscisses et la puissance lumineuse en bougies est porté en ordonnées. Les valeurs
- de ^ Ou la résistance des lampes prouvent clairement que pour les lampes Edison, on arrive à un point où leur résistance ne diminue plus, mais commence à augmenter avec le courant. En dressant la courbe avec le courant pour abscisse et la force électromotrice pour ordonnée, on voit par la modification du sens de la courbe où lâ résistance commence à augmenter.
- Il est probable qu’à ce point le filament de charbon commence à céder à sa jonction avec le cuivre, car on trouve généralement que c’est ce point-là qui cède d’abord dans les lampes Edison. Pour les lampes Svvan on n’arrivait pas à ce point critique et la courbe continue dans la même direction jusqu’au point extrême essayé.
- La figure 2 donne les courbes caractéristiques pour les principales lampes à incandescence, et en mesurant ces courbes on peut trouver les rendements des différents groupes de lampes : les valeurs des forces électromotrices étant la moyenne des valeurs données par le voltmètre et par la décharge du condensateur : EC, l’énergie dépensée, est le produit de l’intensité du courant et de la force électromotrice ainsi déterminée. (Chacune des courbes caractéristiques est la moyenne des courbes relevées sur les spécimens de lampe de même type.)
- La courbe caractéristique de la lampe B d’Edison prouve qu’à une intensité lumineuse de 10 bougies, cette lampe rend i5o bougies par cheval de force, et le rendement augmente avec l’intensité. A 16 bougies, on a 5.7 kilogrammètres et 211 bougies par cheval, à 32 bougies on a 7 kilogrammètres et 342 bougies par cheval, à 40 bougies 7.5 kilogrammètres sont absorbés et le rendement est de 100 bougies par cheval. En comparant ces résultats avec ceux d’une lampe Swan on voit qu’une absorption de 7.5 kgmètres donne dans chaque lampe une intensité lumineuse de 60 bougies et un rendement de 600 bougies par cheval. La courbe caractéristique pour les lampes Swan démontre qu’à une intensité de 10 bougies le rendement est de 200 bougies par cheval, à 16 bougies, 4.4 kilogrammètres sont absorbés et le rendement est de
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- 272 bougies par cheval, à 32 bougies, l’absorption est de 5.8 kilogrammètres et le rendement de 4i5 bougies par cheval.
- Comme il fallait s’y attendre, l’économie de toutes les lampes est plus grande pour une incandescence intense que pour une faible intensité. Ceci n’a rien de surprenant, puisqu’une certaine quantité d’énergie doit être absorbée par les radiations de chaleur sombre du filament de charbon quand la température n’est pas assez haute pour le rendre incandescent, et la proportion de ces radiations n’est pas augmentée quand le filament atteint la température à laquelle il donne une lumière brillante.
- La comparaison des courbes caractéristiques des lampes Swan à haute et à faible résistance avec les lampes C d’Edison ne semble par confirmer l’idée que « l’économie de production de la lumière est plus grande par les lampes à haute que par les lampes à faible résistance, » car l’économie âp la lampe Swan n° i3, dont la résistance à froid est de 194 ohms, et le n° 16, cellle du même inventeur, dont la résistance à froid est de 20 ohms, sont à peu près les mêmes, puisque les courbes se croisent, et toutes les deux sont plus économiques que la lampe B d’Edison, dont la résistance à froid est de i36 ohms.
- Ces expériences prouvent clairement que l’économie dans la production de lumière n’est pas nécessairement plus grande pour les lampes à haute résistance que pour celles d’une résistance faible, mais qu’elle dépend plutôt de la matière du filament et du procédé de fabrication de ce dernier. Il est prouvé que la lampe Swan de 200 ohms donne un rendement presque identique à celle de 20 ohms, bien que la résistance de la première par une intensité lumineuse de 37 bougies soit de 102 ohms, et celle de la dernière de moins de 10 ohms. L’autre lampe à faible résistance, qui donne à peu près le même rendement ou plus qu’aucune des lampes d’Edison ou d’autres inventeurs, a une résistance d’environ t3 ohms à la même intensité lumineuse de 37 bougies.
- Ces résultats intéressants prêtent à quelques réflexions.
- Il faut remarquer d’abord que le fait signalé pour certaines lampes Edison, à savoir que leur résistance, après s’être abaissée, se prend à remonter à partir d’un certain point, ce fait, dis-je, a été observé aussi pour les lampes Maxim, et dans les mêmes conditions, c’est-à-dire lorsqu’on se rapproche de l’intensité de rupture : l’explication proposé par M. Grylls Adams, est donc presque certainement la vraie ; cette augmentation de résistance tient à ce qu’un point du filament, celui où la cassure aura lieu, commence à diminuer d’épaisseur ; la désagrégation a commencé.
- Cela n’est d’ailleurs qu’accessoire, le point très
- saillant de ces essais, c’est le fait reconnu pour les lampes Swan, qui, dans leurs divers types, ont montré une supériorité qu’elles ne possédaient pas. Cela nous montre deux choses : la première c’est qu’il y avait plus à faire sur les lampes à incandescence que nous ne le pensions en général : il semblait, en eflet, que le plus fort fût fait, qu’il n’y eût plus qu’à soigner les détails, et atteindre le bon marché, par une fabrication très étendue ; il n’en est rien, il restait à gagner sur les qualités mêmes déjà acquises, et à gagner, c’est là le se cond point frappant, dans un sens où on ne s’attendait pas qu'on dût marcher. Nous avions tous,
- ou à peu près tous, l’idée que les lampes à haute résistance, avaient toute chance d’être les meilleures ; M. Grylls Adams laisse entendre clairement que cette opinion était aussi la sienne. Ce n’est pas que théoriquement, il en fût nécessairement ainsi. La question est d'atteindre la plus haute température possible ; or, à pouvoir émissif égal, les lampes à haute résistance ont incontestablement la supériorité ; cela est mathématique. Jusqu’ici la pratique n’avait pas contredit cette conséquence et on avait été amené à tenir peu de compte des différences de pouvoir émissif ; l’expérience prouve qu’on se trompait; cet élément a une influence sérieuse, et dans certaines conditions, prépondérante. Les lampes à basse résistance Swan, qui ont montré une si remarquable efficacité, doivent présenter des propriétés spéciales à cet égard, elles demandent une étude spéciale.
- En somme, et depuis ces résultats nouveaux, les lampes à incandescence de grande résistance se
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- recommandent toujours au point de vue de l’économie dans la distribution de l’électricité. Mais on né peut plus les considérer comme ayant une su-périorié propre, ainsi qu’on penchait à le croire ; d’autres conditions entrent en scène, dont la valeur avait été un peu méconnue et qu’il va falloir étudier de nouveau.
- Frank Geraldv.
- CONDUCTIBILITÉ ÉLECTRIQUE
- ET
- CONDUCTIBILITÉ CALORIFIQUE
- En terminant l’intéressante communication qu’il fit le mois dernier à la Société internationale des électriciens, M. Lazare Weiller annonce qu’il est sur le point d’entreprendre une nouvelle série de recherches sur les rapports existant entre les conductibilités électriques et calorifiques des métaux. D’après lui, les chiffres publiés par MM. Wiede-mann et Franz, qui semblent montrer qu’au point de vue des deux propriétés dont nous parlons, les métaux se peuvent ranger dans un même ordre, ne sauraient être acceptés sans réserve. D’après lui, en effet, les conductibilités électriques ont dû subir des corrections importantes qui viennent changer l’ordre de classement, et pour n’en citer qu’un exemple, il place le cuivre avec l’argent en tête de son tableau, tandis que MM. Wiedemann et Franz ne lui donnent que la seconde place, affecté du coefficient 73. Il a pu relever en outre d’autres divergences assez sérieuses, et, guidé par une idée que nous discuterons plus loin, il résolut d’entreprendre une étude nouvelle de la question. L’appareil dont M, Lazare Weiller fait usage est l’appareil dit « à conductibilités thermiques », dont M. Jannetâz, maître de conférences à la Sorbonne, est l’inventeur. Il se compose essentiellement d’une plate-forme sur laquelle on place le fragment de métal dont on veut mesurer la conductibilité et qui à préalablement été enduit d’une légère couche de cire. Au contact, se trouve une petite sphère de platine grosse comme une tête d’épingle placée au sommet de l’angle formé par un fil de platine plié sur lui-même. Ce fil, qui est porté par un chariot mobile, de manière à provoquer le contact et à le détruire, traverse de part en part une boîte en cuivre rouge percée en son centre d’un trou cylindrique et qui est traversée par un courant d’eau froide. Quand on fait passer dans le fil le cou-raut d’une pile, la petite sphère s’échauffe, fond la cire et détermine une zone circulaire ou elliptique dont les dimensions, eu égard à la température du fil de platine et à la durée du contact, per-métfent de mesurer la conductibilité des corps.
- Nous n'avons aucune observation à faire sur ce mode d’expérience ni sur l'intérêt que présentent les recherches de cet ordre. La question mérité évidemment d’être complètement réétudiée; nous sommes convaincus que M. Weiller, dont la compétence en ces matières ne saurait être discutée, rend un service à la science en s’efforçant d’apporter une série de chiffres sérieux qui pourront être d’une grande utilité ; et si nous nous empresserons de signaler les résultats quand ils paraîtront, nous tenons cependant déjà à faire nos réserves sur l’idée qui semble en être l’inspiratrice. D’après M. Lazare Weiller, la tendance générale des physiciens à admettre qu’un rapprochement intime existe entre la chaleur, la lumière et l’électricité, n’est pas absolument fondée. Les divergences qu’il a relevées dans la comparaison des phénomènes de conductibilité électrique et calorifique lui semblent un argument de nature à mettre en doute l’analo-gie'soupçonnée. Certains faits qu’il constate dans la résistance électrique des alliages, comparée à celle des métaux qui la composent, semblent être pour lui une anomalie étrange, dont l’explication l’embarrasse et qu’il cherche dans une voie où nous ne pouvons plus le suivre.
- L’essence de l’électricité ne nous sera jamais connue, pas plus que celle de la chaleur ou de la lumière et de la pensée même, quelques recherches que nous accumulions dans ce sens. Il ne nous est possible que de constater des phénomènes, de découvrir les lois qui les régissent, d’en tirer des conséquences pratiques qu’on peut soumettre à l’expérience; mais vouloir remonter à la cause première, c’est reprendre les études philosophiques du temps passé, pour n’aboutir qu’à des hypothèses plus ou moins vraisemblables que rien ne peut confirmer. L’électricité, la chaleur, la lumière, le son n’existent pas. Ce ne sont que des abstractions, des mots sans signification réelle qui ne font que désigner un état spécial de la matière. Nous sommes en présence de phénomènes qui produisent sur nos sens des effets différents ; nous sommes bien obligés de les classer sous divers titres, de les étudier séparément dans leurs manifestations propres, mais rien ne semble devoir nous conduire à admettre pour chacun d’eux une cause spéciale, un fluide, comme on dit, ayant une existence à part. Sans même vouloir rien approfondir, nous voyons sous nos yeux tous les phénomènes physiques, liés entre eux d’une façon telle que nous ne pouvons pas faire la délimitation. Aucun d’eux ne se manifeste seul, et toutes les divergences qu’on peut découvrir ne démontrent rien, car si l’analogie érait complète, il n’y aurait pas eu lieu de distinguer. La méthode scientifique doit donc garder son caractère, si l’on veut arriver à un résultat; et viser les phénomènes sous toutes leurs formes pour en saisir les lois et en trouver l’utilisation,
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÊLECTRICÏ TÉ
- çst une œuvre assez immense pour qu’on ne soit pas tenté de franchir les limites du monde réel pour égarer son esprit dans la recherche de l’absolu. Il est vrai qu’on peut se laisser souvent entraîner malgré soi dans un sens ou dans un autre, suivant les conceptions qu’on se plaît à faire; aussi faut-il se surveiller de près. Dans le cas actuel, pour en revenir à notre sujet, nous reprochons à M. Weil-ler d’être sorti quelque peu de son sujet et d’avoir un peu, nous n’en doutons pas, laissé ses paroles dépasser sa pensée.
- « Ce serait l’occasion, dit-il, de rappeler ici les théories émises par plusieurs physiciens éminents et entre autres par M. Maxwell. Mais ces théories sont encore tellement hypothétiques, et leur interprétation me paraît si abstraite que je craindrais de m’aventurer sur ce terrain.
- « Néanmoins, il n’est pas téméraire d’affirmer que, dans la résistance opposée au passage d’un courant électrique, l’orientation magnétique des molécules de chaque corps joue un certain rôle. Chacune d’elles se trouvant influencée par le passage du courant, peut à divers degrés, suivant sa composition, modifier la, résistance du conducteur. »
- Il est difficile de comprendre comment, après avoir écrit la première phrase, dans laquelle M. Lazare Weiller déclare ne pas vouloir s’aventurer sur le terrain de l’abstraction, il a pu écrire les deux suivantes qui nous jettent sans transition en pleine hypothèse. D’abord, l’orientation magnétique des molécules d’un corps jouent elles un rôle, et quel est ce rôle? nous n’en savons absolument rien ; à la rigueur, et sans se compromettre aucunement, on peut admettre que, sous l’influence d’un courant, les molécules d’un corps peuvent s’orienter de diverses manières et contribuera ce que nous appelons la résistance d’un conducteur : c’est une conception de l’esprit; mais aller plus loin et dire que cette même orientation modifie la résistance, c’est une affirmation qui n’a plus aucun sens. Nous ne pouvons pas, en effet, mesurer une résistance électrique sans faire traverser par un courant le conducteur que nous voulons expérimenter. Nous savons, il est vrai, que cette résistance peut varier avec l’intensité du courant qui circule ; mais cela n’a rien à rroir avec ce que dit M. Weiller, qui, si l’on s’en tient au sens même de ses paroles, croit que dans un conducteur d’électricité, une résistance propre existe, et que cette résistance est modifiée par le passage d’un courant. Avec une pareille hypothèse, on ne sait plus alors où l’on s’arrête et l’on ne peut raisonner que dans le vague, sur l’existence des phénomènes qu’on ne peut constater et qui ne présentent d’ailleurs aucun intérêt. Nous ne savons absolument pas comment un courant électrique traverse un conducteur, ne sachant pas, ni comment sont disposés
- côte à côte les atomes du conducteur, ni quelles modifications momentanées dans leur arrangement le passage d’un courant peut entraîner. D’après M. Weiller, on pourrait se demander si, dans certains cas, comme dans celui des alliages, par exemple, les molécules composées ne se comportent pas comme autant de couples électriques élémentaires ayant une force électromotrice propre, qui détermine le passage d’un courant et qui produit dans la masse totale une série de courants particulaires analogues aux courants dits de Foucault, dont l’effet est de contrarier la propagation du courant principal. Pour notre part, nous ne voyons nullement sur quoi peut s’appuyer cette supposition. Les courants de Foucault qui se développent sur les pièces de bronze, qui se meuvent dans un champ magnétique, n’ont rien à voir avec ceux qui pourr ient prendre naissance dans l’intérieur d’un conducteur en présence d’un courant. Rien ne peut conduire à cette hypothèse, et surtout l’exemple cité par M. Lazare Weiller. En considérant un alliage de 5o o/o d’or et 5o o/o d’argent, composé de deux fils de un millimètre de diamètre, ayant l’un (celui d’argent) 19 ohms de résistance par kilomètre, et l’autre (celui d’or) 24,36 ohms, il trouve, en appliquant la loi des circuits dérivés, une résistance totale de 10 ohms 67; tandis qu’après avoir fondu ces deux fils en un seul de même longueur, mais de section double, la résistance de l’alliage monte à 58 ohms 5o. Ce résultat montre, dit-il, que l’application de la règle des courants dérivés ne suffit pas pour expliquer les particularités singulières que présente la conductibilité électrique des alliages.
- Il n’y a là, pour nous, rien qui nous puisse surprendre, n’ayant jamais supposé que la règle des courants dérivés puisse donner une notion de la résistance d’un alliage. Nous ignorons, d’une façon absolue, comment se groupent les molécules de deux métaux qu’on allie, nous ne savons pas s’il est même une loi qui préside à leur arrangement ; mais, en tout cas, quelque supposition que nous puissions faire, il ne nous est pas permis d’appliquer là la loi des dérivations. En effet, si nous considérons seulement les deux fils en question, non pas fondus, mais placés côte à côte en contact, nous ne pouvons déjà plus nous servir de la formule des courants dérivés, parce que les points de contact- nous sont inconnus. Au sortir du creuset, à fortiori, la loi précitée n’aura plus aucun sens. Dans de telles conditions, il faut nous en tenir au point important qui, seul, présente un intérêt pratique : Avoir des conducteurs pour l’électricité qui, pour un courant donné, absorbent le moins de chaleur, tout est là. Pour ces raisons, les électriciens ont accueilli av<.c faveur le bronze si iceux dont nous avons eu nous-mêmes occasion de constater toutes les qualités; plus que totit
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- autre M. Weiller sait bien que le côté pratique en ces matières est le seul qui nous importe, sans avoir à nous inquiéter de l’action réciproque des molécules, les unes sur les autres, dans un conducteur léger, tenace et peu résistant. En dehors des côtés pratiques, nous nous refusons même à reconnaître l’intérêt scientifique qu’il peut y avoir à rechercher dans les faits la preuve d’une hypothèse, qui repose tout entière sur l’existence d’une abstraction.
- Les services, d’ailleurs, que M. Lazare Weiller a rendus à l’industrie électrique par ses études sur les bronzes, ne sont plus à discuter et c’est pour cela même que, dans le cas présent, nous nous sommes permis de critiquer, au point de vue philosophique, les idées et les théories que contient la conclusion de son dernier travail.
- P. Clemenceau.
- CHRONIQUE DE L’ÉTRANGER
- Correspondances spéciales
- Italie
- EXPOSITION INTERNATIONALE D’ÉLECTRICITÉ DE TURIN
- Turin, le iS juin 1884.
- Une des spécialités de l’Italie est l’étude des tremblements de terre. En effet la nature a placé près de la plus' grande ville du royaume un des foyers volcaniques les plus actifs et les plus curieux dont les hommes puissent observer les ravages. C’est à Rome que l’on a placé cependant l’observatoire central géognomique, qui est dirigé par M. Stephano de Rossi et qui compte environ i5o stations pourvues d’instruments spéciaux de différents systèmes. Les travaux de cette haute administration scientifique sont rédigés dans une publication spéciale, dirigée par le même savant. Les résultats obtenus sont résumés par des cartes qui semblent démontrer que la propagation des ondes séismiques tend à se faire dans le sens des fissures volcaniques, et que les périodes d’activité souterraines sont liées avec les variations de la pression barométrique.
- Nous ne pouvons entrer dans la discussion de ces questions, sans sortir du but de notre revue spéciale, mais nous devons faire remarquer que les ^résultats obtenus sont dus en partie à ce que l’électricité permet d’avoir des surveillants toujours fidèles dont la vigilance n’est jamais en défaut.
- Il serait inutile de décrire en détail les combinai-
- sons électriques à l’aide desquelles les mouvements sont signalés, car nous n’avons rencontré à ce point de vue aucune combinaison nouvelle, mais l’art du physicien à consisté dans le choix des procédés qu’il a mis en usage pour amplifier les petits mouvements.
- Le procédé le plus nouveau et qui paraît produire d’excellents effets, est dû au Père Philippe Cecchi, de Florence. Il consiste à employer ce que ce savant appelle le double pendule, et dont voici le principe.
- Une boule très pesante est placée verticalement au-dessus d’une aiguille d’acier que les mouvements du sol font vibrer. De l’autre côté de la boule émerge une tige beaucoup plus longue et terminée par une spirale, au bout de laquelle 011 a placé une sorte de croisillon portant des pointes. A portée des oscillations de ce croisillon se trouve une gouttière circulaire dont le pendule double occupe le centre. Cette gouttière remplie de mercure communique avec un pôle d’une pile. Comme le pendule communique à l’autre pôle chaque fois qu’une des pointes du croisillon porte dans le mercure, il y a passage du courant et production d’un contact enregistré par une horloge à l’aide d’un système chronographique.
- La sensibilité de cet appareil peut être poussée aussi loin qu’on le désire.
- On a également exposé un système d’avertisseur microphonique, qui ne permet point à la terre de faire un mouvement sans que l’observateur soit averti par un rugissement capable de réveiller l’homme enfoui dans le plus profond sommeil. On a donné au microphone une position verticale et des proportions gigantesques (vingt centimètres de diamètre). Il est armé d’un résonateur.
- Tout microphone seismique doit avoir la propriété d’être très lourd pour adhérer au sol. Il faut qu’il ait en même temps dans la partie vibrante une grande inertie pour être insensible aux bruits des environs. En outre il doit se trouver dans des conditions très constantes. Dans ce but, il suffit d’une bascule métallique avec une vis pour en régler la sensibilité. Tout cela est monté sur une pierre semblable à un presse-papier. Un petit support carré métallique qui fait ressort, est destiné à soutenir une montre de poche. Par cette disposition, la seule partie de l’appareil destinée à la montre, se trouve dans une condition de sensibilité capable à donner dans le téléphone le tic-tac de la montre. Ce tic-tac a une grande importance dans les observations séismiques.
- Le professeur Galli a exposé des indicateurs séismiques économiques, dont nous allons donner la description. Le 110 1 est destiné à enregistrer les mouvements verticaux du sol. Il se compose d’un poids suspendu à l’extrémité d’un ressort, et au-dessus d’un bain de mercure. Le courant
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- arrive par la colonne et s’en va par la masse de mercure, aussitôt que les mouvements verticaux font monter le bain de mercure. Dans ce cas une sonnerie électrique est mise en action et un point se trace sur une bande de papier.
- Le second appareil du professeur Galli, est destiné à déterminer la direction de la première secousse.
- La boule B est mise en équilibre au bout de la tige S, dans le manchon Y, comme on le voit par la figure 2; s’il survient une impulsion latérale, la boule tombe et est arrêtée dans un des angles de la couronne D. Le courant arrivant par la borne
- FIG. I ET 2
- C, trouve alors une issue par la colonne V et produit les effets dynamiques destinés à déceler sa présence.
- Ces appareils sont construits par les frères Bat-tart, mécaniciens du Bureau central de Rome. Je crois que l’appareil du professeur Galli, pour secousses verticales, peut-être employé en ballon, comme indicateur du moment où l’on commence à monter ; en le modifiant, on pourrait le faire servir à indiquer la descente.
- avertisseurs des niveaux d’eau. — Dans un pays qui a vu naître l’hydraulique, il n’est pas étonnant que ces indicateurs soient nombreux. Je ne peux examiner le détail des combinaisons mécaniques qui sont présentées, et je me bornerai à indiquer celles qui me paraissent intéressantes.
- A ce point de vue, je décrirai l’hydrométrographe automatique à compression d’air de M. Achille Ferraris, de Milan. L’indicateur est mis en mouvement par une caisse fermée que l’on place dans l’eau. L’eau s’y introduit par un trou. Quand sa hauteur augmente, la pression de l’air varie; cette pression se communique par un tube à un siphon rempli de mercure. Ce mercure soulève un index qui porte un crayon enregistrant ses déplacements sur un papier qui se déroule. Si on veut un enregistrement électrique, on remplace le crayon par une pointe métallique qui monte et descend en restant en contact avec un cylindre dont le développement est donné par la figure 3.
- Les parties noires marquent les parties isolantes ; supposons que le style décrive pendant une rotation entière une ligne AB parallèle à une des bases du cylindre, le rapport entre les parties isolantes et les parties conductrices indiquera la position du style sur le cylindre, partant la hauteur de l’eau.
- FIG. J>
- Cet élément pourra être transporté à une distance quelconque par l’électricité.
- PNEUMODENSIMETRE AUTOMATIQUE DE NIGRA. —
- Appareil fort curieux, et, s’il marche bien, susceptible de donner des indications excessivement précises. Peut-être pourrait-il par un moyen indirect fournir une détermination du pouvoir éclairant du gaz d’éclairage.
- Le principe bien connu sur lequel il repose est que la vitesse de l’écoulement d’une veine gazeuse varie en raison inverse du carré de la densité du gaz. Le problème que l’inventeur a résolu est donc de déterminer le temps qu’une quantité connue de gaz mise sous pression constante met à s’écouler par un orifice capillaire.
- Outre la cloche qui sert de réservoir à gaz, l’appareil se compose d’un chronomètre avec deux contacts électriques, l’un pour la mise en mouvement et l’autre pour l’arrêt.
- Lorsque le gaz arrive à un niveau, un écoulement de mercure fait passer le courant qui déclenche le chronomètre, et lorsqu’il arrive à un autre, naturellement plus élevé, le mercure fait passer un autre courant qui arrête la marche de l’horloge.
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- On n’a plus qu’à lire l’horloge pour savoir combien pèse le gaz. Inutile de parler des corrections de température ni de pression extérieure. Nous ne pouvons entrer en ce moment dans ces détails.
- BERSAGLIER METALLIQUE DU CAPITAINE CECCIII ET
- du capitaine bregolio. — L'avertissement de l’endroit où les balles viennent frapper est obtenu par de petits leviers qui sont placés derrière les diverses plaques, et qui ne peuvent être ébranlés par la force vive de la balle sans livrer passage à un courant électrique.
- W. de Fonvielle.
- Allemagne
- APPLICATION DE L’ÉLECTRICITÉ A BERLIN. — A
- mon rapport sur le brevet Graetzel, inséré dans le n° 22 de ce journal, je suis en état d’ajouter quelques communications sur la réalisation pratique de cette méthode. On assure que la Société par actions, ci-devant E. Schering, a résolu l’exploitation du brevet, et déjà on est en train d’élever à Char-lottenburg, près Berlin, les bâtiments nécessaires, qu’on espère avoir finis avant la fin de l’année. Une machine à vapeur servira à faire marcher 4 grandes dynamos, qui seront fournies par la maison Siemens et Halske. Pour commencer, une production journalière de i5o kilos de magnésium est projetée.
- J’ai déjà indiqué l’application du magnésium à l'éclairage. On dit en eftet que des négociations relatives à des livraisons considérables sont en cours entre la Société et les ministères de la guerre et de la marine.
- La réussite pécuniaire de l’entreprise est hors de doute, le prix actuel d’un kilo de magnésium étant de 3oo francs, tandis que le prix de revient par l'électrolyse ne s'élèvera qu’à 25 francs par kilo. Le prix de vente monterait à 112 francs, de sorte qu’il se trouverait un profit de 87 francs par kilo.
- La Compagnie des travaux d’électricité de la ville de Berlin, a ouvert ses bureaux dans la Mark-grafen Strasse et a lancé une circulaire engageant le public à prendre part aux installations électri ques prochaines.
- La Société estime qu’une lampe à incandescence de 10 bougies normales, dépense par heure 2,5 Pf. (environ 3 centimes), une lampe de 16 bougies, 4 Pf. (environ 5 centimes), une lampe de 32 bougies, 8 Pf. (environ 10 centimes).
- Le consommateur paie en outre le prix de location du compteur d'électricité, et la somme de 6 marks (7 fr. 5oc.) pour chaque lampe. (Les lampes usées seront remplacées gratuitement).
- La Société des travaux du gaz vient de propo-
- ser aux autorités municipales de Berlin de réduire; de 20 0/0 le prix du gaz, servant à des emplois autres que l’éclairage. Il est clair qtie cette décision serait d'une grande importance pour l’éclairage électrique, puisque les moteurs à gaz y jouent un grand rôle. Un coup d’œil sur lés rues et les magasins nous montre d'ailleurs que la lumière électrique n’a pas encore porté préjudice à la consommation du gaz ; il semble au contraire que les becs de gaz se multiplient pour faire concurrence à l’électricité et pour répondre % un besoin de lumière qui est devenu plus grand dans les derniers temps. Mais les chiffres aussi montrent un accroissement dans la consommation du gaz à Berlin; pendant les années 1875-81 l’accroissement annuel était de 3,5 0/0; depuis l’année 1881 l’accroissement est de 5 0/0.
- Parmi les nouvelles installations électriques, créées à Berlin, dans les dernières semaines, il faut citer l’éclairage du jardin zoologique. Sous la direction du Dr Bodinus ce jardin est devenu, par ses promenades pittoresques, un séjour des plus agréables pour les Berlinois. Des concerts militaires y ont lieu pendant l’été à jours fixes, et sont fréquentés par des milliers de personnes. Depuis le 25 mai de cette année, l’éclairage électrique forme une nouvelle attraction.
- L’installation a été exécutée par la maison Siemens et Halske.
- Une machine à vapeur de Wolf à Buckau, Mag-deburg, forme le moteur; cette machine travaille avec condensation, ce qui, selôn le rapport du chef des machines, épargne une grande quantité de charbon. La machine fait toürner 4 dynamos Siemens, qui alimentent 32 lampes à arc, intercalées dans 4 circuits.
- Les lampes sont établies sur de hautes colonnes, et le courant leur est fourni par des conducteurs ou souterrains ou aériens, selon leur position dans le jardin. Ces derniers sont tendus sans enveloppe entre les isolateurs, qui sont fixés à des arbres.
- Les charbons se consument en 6 heures, le charbon supérieur (charbon à mèchej ayant une longueur de 25 centimètres et le charbon inférieur (homogène) une longueur de i5 centimètres.
- Voici la distribution des lampes dans le jardin :
- 8 lampes à l’entrée, vis-à-vis de la gare du chemin de fer, 10 lampes sur la promenade principale en face du restaurant, 3 lampes à une entrée secondaire, 6 lampes sur la terrasse, 1 à l’escalier des lions, 1 à la fontaine, 1 à la cabane aux ours,
- 1 sur une petite île près des volières, et 1 dans le pavillon de musique.
- En ce moment, d’ailleurs, les rues de l’ouest de Berlin sont dépourvues de lumière électrique.,L’illumination de la Leipziger Strasse et du Postda-
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- mer Platz est interrompue pour une semaine, parce qu’il est devenu nécessaire de remplacer un arbre dans une machine à vapeur de la station centrale.
- Très prochainement la scène du théâtre Royal, suivant l’exemple du grand Opéra, sera éclairée par la lumière électrique, et il est probable que la nouvelle société électrique entreprendra l’installation.
- NOUVEAUX BREVETS ALLEMANDS. — Appareil pour
- l’enregistrement photographique des transmissions téléphoniques D. R. P. 27,231, D. French Saint-George, London.
- Cet appareil a, comme le phonographe, pour objet de fixer la parole et de la reproduire à un
- moment donné. Le point de départ pour la conversion des ondes sonores, en mouvement, est formé par une membrane qui communique les vibrations produites par le son à un levier, dont le bout couvre, plus ou moins (selon les vibrations), une petite ouverture devant un disque rotatif, sensible à la lumière, permettant plus ou moins le passage d’un rayon.
- Le disque a est en matière transparente et tourne sur son axe b avec une vitesse uniforme. Un côté de a est couvert d’une couche photographique. Le disque doit être placé sur l’axe dans une chambre noire. Dans la pièce glissante d se trouve une petite ouverture e, couverte par un opercule f. Cet opercule communique avec la membrane du téléphone g de telle manière, que chaque vibration fasse varier la grandeur de l’ouverture.
- Quand le disque tourne, la pièce glissante d se déplace graduellement vers le centre du disque ou
- en direction inverse, et par conséquent un rayon de lumière passant par l’ouverture e décrit une ligne spirale. Si l’on parle dans le téléphone pendant la rotation, les variations de la largeur du rayon de lumière altèrent la ligne spirale selon les vibrations de la membrane téléphonique. Après la réception des paroles, le disque a est retiré, et soumis aux opérations ordinaires pour la production des épreuves positives.
- Pour reproduire à un moment quelconque les paroles, le disque avec le photogramme développé est placé dans l’appareil et mis en rotation pendant qu’un rayon bien fort tombe sur la ligne spirale. Derrière le disque se trouve un récepteur de sélénium, introduit dans un circuit, dans lequel est aussi intercalé un téléphone (ou plusieurs) et qui est traversé par un courant continue. Les oscillations dans le courant, causées par les variations de conductibilité du sélénium, correspondant aux variations de la largeur de la ligne spirale, deviennent perceptibles à l’oreille dans le téléphoné et se combinent de manière à former des mots.
- Dr Hugo Miciiaelis.
- Angleterre
- l’éclairage électrique a colchester. — La ville de Colchester, en Essex, qui a tant souffert lors du dernier tremblement de terre a été dotée d'une installation générale de lumière électrique qui présente un intérêt particulier par la combinaison de l’emploi d’accumulateurs comme réservoirs d’électricité avec une station centrale et un système de distribution. L’installation qui a été faite par la South Eastern Brush Electric Liglit, Pover C° comprend 2 000 lampes à incandescence de 20 bougies qui servent à l’écla:rage d’un certain nombre de magasins et de maisons particulières, avec une seule lampe de 140 bougies pour l’illumination d’une section de rue. Le courant est fourni par deux dynamos Brush n° 8 qui sont les plus grandes du type qu’on construit maintenant, elles sont actionnées par une machine à vapeur de 25 chevaux capable d’être poussée à go chevaux en marchant à i33 tours par minute. La machine a été fournie par les ingénieurs bien connus, MM. Davey Paxman et C°, de Colchester. Les deux dynamos donnent une intensité d’environ 3o ampères avec une force électromotrice de 1800 volts, à une vitesse de 700 à ’jSo tours par minute. Le courant est amené par des câbles à 5 accumulateurs placés en différents points du système.
- Ces accumulateurs sont reliés en circuit selon la méthode B. T. K. due à MM. Beeman, Taylor et King les ingénieurs de la South Eastern C° qui a exécuté le travail. D’après cette disposition, les accumulateurs sont chargés en série et dès qu’un
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- d’eux a reçu une charge suffisante, il est mis hors du circuit par un commutateur mobile actionné par un élément de l’accumulateur nommé « élémeni-guide ». Ce commutateur ne sert pas seulement à mettre les a:cumulateurs hors du circuit de charge, mais aussi à dériver le courant accumulé dans le circuit local des lampes pour être employé par les consommateurs. Un courant de haute tension est employé dans cette disposition pour charger les piles secondaires, mais celles-ci fournissent un courant de faible tension dans les maisons des consommateurs; naturellement les accumulateurs sont placés dans des stations locales disposées dans ce but. Cet arrangement n’offre donc aucun danger au public en généra!, et il réduit les frais pour les conducteurs, indispensables pour trans-
- FIG. 1
- porter un courant puissant à une grande distance, si l’on veut éviter l’emploi des accumulateurs.
- On a installé des séries alternatives d’accumulateurs et de commutateurs, de sorte que, pendant qu’une série de piles est chargée, l’autre alimente les lampes et à l’heure où il faut avoir le maximum de courant, c’est-à-dire le soir, les deux séries peuvent être mises en action pour la production de la lumière. Ce changement des séries d’accumulateurs s’effectue automatiquement par les commutateurs en question et ne demande pas d’autres soins qu’une inspection de temps en temps. On sait que les accumulateurs donnent une lumière très fixe et indépendante de toutes variations et de la vitesse des dynamos qui forment la première source de courant. Une disposition auxiliaire dans le circuit des lampes maintient l’intensité lumineuse de celles-ci constante, quel que soit le nombre allumé à la fois. Les accumulateurs employés sont ceux fabriqués par la « Consolidated Electric C° *>, ils sont portés par des consoles en fer fondu placées par terre avec des isoloirs en porcelaine.
- Les conducteurs, pour le courant de charge comme pour les lampes, traversent les rues dans une canalisation en briques de 9 pouces sur 7 1/2, immédiatement au-dessous du pavé; de 5o en 5o pieds, on a pratiqué un puits dans la canalisation pour le drainage et le tout est couvert par les dalles du trottoir, de sorte qu'on n’a qu’à déplacer une ou deux des pierres à l’endroit voulu pour arriver aux fils et conducteurs. Les fils de service qui transportent le courant dans les maisons partent de ces conducteurs principaux et entrent à l’intérieur protégés par une armure en bois. Un interrupteur mécanique de sûreté que tout le monde peut manier, est intercalé dans le circuit particulier et remplace la pièce fusible d’Edison. Les ingénieurs qui ont fait l’installation estiment que le système des conducteurs ne coûte que 3o 000 fr. contre 175 000 à 200000 fr., qu’il aurait probablement fallu payer si l’on avait adopté le système en dérivation.
- Le total des frais pour l’installation des 2000 lampes, y compris les dynamos, piles, etc., a été fixé par le directeur général de la Compagnie, M. Hopper, à 255341 fr.,et les dépenses annuelles d’entretien sont estimées à 100 290 fr., y compris 10 0/0 d’amortissement des frais de première installation et de dépréciation. Deux mille lampes à 6 centimes par heure et par lampe rapporteraient i37 5oo fr. et 3 75o fr. de bénéfice par an sur la fourniture des lampes, et laisseraient un bénéfice net de 40964 fr. ou 14 1/2 pour cent.
- L’installation a été inaugurée le mercredi 11 juin dernier, et la station centrale est située dans le High Street de Colchester. L’hôtel de ville et le restaurant de l'hôtel du Lion-Rouge sont parmi les bâtiments éclairés. Pour nous, cette installation est intéressante comme le premier essai dans notre pays de l’emploi des accumulateurs en grand.
- NOUVELLES DISPOSITIONS DE CIRCUITS DE LUMIÈRE
- électrique. — Le mode de connexion de circuits de lumière électrique, qui est représenté parla fig. 1, a été introduit par MM. le Dr Hopkinson et M. Edison. Deux dynamos D D, sont reliées en série aux conducteurs principaux n° 1 et n° 2, et un troisième conducteur, dit de compensation, est introduit entre les dynamos pour servir de fil de retour (voir la figure). Les lampes L et L sont montées entre les conducteurs principaux n" 1 et n° 2, et le conducteur de compensation. On prétend que cette disposition diminue le poids du cuivre pour les conducteurs partant d’une station centrale de 600/0, mais ce chiffre est probablement trop élevé. L’idée d’introduire un troisième conducteur dans les circuits de lumière électrique n’est pas neuve en Angleterre, elle a été réalisée, entre autres, par M. Sabine en 1878 quand la lampe Werdermann fut exposée à Londres. Si la force éleetromotrice de. la
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- dynamo est trop élevée pour les lampes, on peut employer un troisième fil entre les deux conducteurs principaux, et monter les lampes entre celui-ci et les deux fils extérieurs.
- La fig. 2 représente une disposition imaginée par M. J.-S. Beesman. Elle se compose de deux dynamos, reliées en série de la manière représentée, les deux circuits des dynamos sont reliés en croix par les lampes en dérivation. On verra que cette disposition permet à chaque lampe d’avoir la même différence de, potentiels entre ses bornes, parce que chaque lampe est d’autant plus près d’une des dynamos, qu’elle est plus éloignée de l’autre. Si l’on considère les fils comme des rails ou autres conducteurs d’un chemin de fer électrique, la vitesse de la locomotive sera la même à tous les points de la ligne, car la différence de potentiels entre les conducteurs sera constante sur tout le parcours. Par conséquent, si plusieurs trains d’un
- + . . . , ..................
- “ ' ' ........... ‘ ~+"
- FIG, 2
- poids égal marchaient sur la même ligne, ils ne tendraient pas à se dépasser mutuellement.
- LES NOUVEAUX CABLES ATLANTIQUES. — Le bateau à vapeur le Faraday, appartenant à MM. Siemens et C°, de Charlton, a complété la pose de près de 800 milles du nouveau câble atlantique Bennett-Mackay, du côté américain, et il est retourné en Angleterre chercher une nouvelle partie du câble et finir le travail. Deux câbles seront posés ultérieurement, mais, en attendant, le premier sera mis en opération et on apprête l’appareil duplex de Muirhead.
- A l’occasion d’une soirée récente de la Société Royale à Burlington-Houses le fonctionnement du système duplex de Muirhead a été très bien présenté avec deux des siphons-recorders de Sir William Tnomson qui vont être employés comme appareils récepteurs sur le nouveau câble. Le câble reliera la baie de Kenmare, au sud-ouest de l’Irlande, à Canso, en Amérique. Il est composé d’un noyau de deux types dont celui des bouts a une résistance électrique de 6,1 ohms par microfarad de capacité, l’autre au milieu a une résistance de g,6 ohms par microfarad. La capacité totale du câble est de 800 microfarads et sa résistance totale de 6000 ohms. On pourra améliorer les signaux en mettant un conducteur plus gros au bout du
- câble sur une longueur de quelques centaines de milles. A la Société Royale la capacité totale des câbles artificiels exposés était équivalente à 6700 knots du vrai câble. Le câble artificiel de Muirhead est, comme on le sait, une reproduction électrique du câble qu’il doit représenter et se compose d’une bande conductrice en feuille d’étain à travers laquelle on fait passer le courant et d’une feuille d’étain qui, comme la plaque ordinaire d’un condensateur, agit inductivement sur la bande conductrice de sorte que la marche des courants de signaux dans la dernière est retardée de la même manière que les courants de signaux sont retardés dans le fil d’un vrai câble par l’induction de l’eau de mer qui l’entoure. Le caoutchouc ou la gutta-percha diélectrique du vrai câble est remplacé dans la ligne artificielle par du papier paraffiné qui sépare la feuille d’étain conductrice delà feuille inductrice.
- Les nouveaux recorders étaient pourvus d’élec-tro aimants pour produire le champ magnétique, mais non d’aimants permanents comme on en voit parfois. A la Société Royale, ces électroaimants étaient excités par de petits accumulateurs Sellon-Volckmar dont une partie du courant servait à actionner le mouse mill. Généralement le courant pour le mouse mill et les aimants est fourni par une pile composée d’éléments Thomson-Gray (Daniell). Les signaux obtenus par M. Muirhead à la Société Royale avec son arrangement duplex étaient très bons et la disposition attirait vivement l'attention des visiteurs distingués qui s’y trouvaient.
- J. Munro.
- REVUE DES TRAVAUX
- RÉCENTS EN ÉLECTRICITÉ
- Sur une nouvelle machine dynamo-électrique, par MM. A. Damoiseau et G. Petitpont.
- « L’importance que présente, au point de vue du rendement, la réduction au minimum de la quantité de travail converti en chaleur dans les fils des machines dynamo-électriques, et trop évidente pour qu’il soit nécessaire d’y insister.
- « Comme la production d’un champ magnétique donné avec un électro-aimant de dimensions données nécessite toujours la même dépense, on ne peut songer à opérer cette réduction sur les inducteurs. L’induit seul peut se prêter à des modifications qui permettent d’obtenir une force électromotrice plus élevée dans une égale longueur de fil parcouru par le courant.
- (9 Note présentée à l’Académie des sciences dans la séance du 9 juin 1884.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- j68
- « La disposition que nous avons imaginée dans ce but est la suivante : elle s’applique aux machines du genre Pacinotti, Gramme, Hefner-Alteneck, Siemens. Les épanouissements des pôles inducteurs sont supprimés et ces pôles sont rapprochés l’un de l’autre de façon à n’influencer qu’une portion de l’anneau, le quart ouïe huitième par exemple. Le courant est alors recueilli en trois points du collecteur, l’un sensiblement au milieu de la partie correspondant à la portion de l’anneau influencée, les deux autres de part et d’autre de chaque pôle.
- « Dans ces conditions, si l’on excite les inducteurs par une source extérieure, l’anneau tournant dans le sens des balais a, f3, y, on remarque qu’à circuit ouvert la différence de potentiel entre a, p, y reste la même. Mais si l’on ferme les deux circuits sur des résistances égales et graduellement décroissantes, ap devient prépondérant, et cela dans une proportion très notable, près de moitié. Si l’on rend la résistance sur a|3 plus faible, la différence s’accentue encore. Si l’on diminue, au contraire, la résistance sur y|3, on s’aperçoit, en tenant compte de la perte due à la résistance intérieure, que le rapport des forces électromotrices ne varie pas sensiblement. L’intensité du courant qui circule entre a et [3 diminue la force électromotrice en y |3, sans que la réciproque se produise sensiblement. Les différences de potentiel développées aux deux balais éxtrêmes, quoique atteignant parfois des valeurs considérables (plus de ioo volts dans une machine actuellement construit), ne donne lieu, dans la partie inactive de l’anneau, qu’à un courant d'une intensité pratiquement négligeable.
- « On peut donc utiliser, par exemple, le courant yP pour exciter les inducteurs, et l'on obtient une machine qui se comporte à peu de chose près comme si elle était excitée en dérivation et qui donne, toutes choses égales d’ailleurs, à vitesse linéaire égale et à égale longueur de fil parcouru par le courant, une force électromotrice plus élevée de plus d’un tiers de ce qu’on obtient avec les meilleures machines actuelles.
- « Nous avons construit un modèle dont l’anneau en forme de disque porte 3kg,200 de fil de imm,2 et les électro-aimants i8kg de fil de imm,6. Les surfaces polaires ont seulement 56CI! pour chaque pôle et attaquent l’anneau sur ces deux faces. La longueur du fils compris entre deux balais n’est que de 45“. Avec les électro-aimants réunis deux par deux en surface, on obtient à 690 tours uamp,i7 et 64volts,5 aux bornes. A 1854 tours 011 obtient 207 volts à circuit ouvert et à 1900 tours 180 volts aux bornes et 23amp,5 sur une résistance de 70hms ,5 environ. Le rendement électrique est de 0,763 dans ces conditions, où la machine produit plus de 200 watts par kilogramme de fil enroulé, ce qui représente à peu près un travail double de ce que pro •
- duisent les machines actuelles avec un rendement plutôt inférieur (0,71, 0,677, 0,684, rendement des machines IV, V, VI des expériences du Comité de l’Exposition de 1881). »
- Comparaison photométrique des lumières de différentes couleurs, par M. Leonhard Weber.
- Dans l’évaluation des intensités lumineuses on n’est pas encore arrivé à déterminer une unité qui dérive des propriétés mêmes de la lumière ; il existe cependant un grand nombre de méthodes photométriques qui permettent de comparer une lumière donnée à un étalon de lumière arbitrairement choisi. Les photomètres de Rumford, Foucault, Ritchie, Bunsen, Wild, le selenphotomètre de Siemens et le bolomètre de Langley, pour ne citer que les principaux, sont des appareils plus ou moins parfaits construits dans ce but. Toutes les fois qu’il s’agit de comparer entre elles deux sources lumineuses de même couleur on peut arriver à des résultats aussi approchés de la réalité que l’on le désire et qui en même temps demeurent indépendants des propriétés particulières à l’œil de l’observateur. Il n’en est plus ainsi lorsque l’on a affaire à des lumières diversement colorées et pourtant il serait du plus haut intérêt, eu égard au développement considérable que l’éclairage électrique a su prendre dans ces derniers temps, d’établir une méthode pratique qui permît d’effectuer les mesures dans le second cas aussi bien que dans le premier.
- M. Leonhard Weber vient de consacrer à cette question, dans le numéro d’avril 1884 de YElektro-technische Zeitschrift un article que nous croyons intéressant de résumer ici. L’auteur remarque tout d’abord que deux lumières diversement colorées, la lumière rouge et la lumière bleue par exemple, pour prendre deux cas extrêmes, ne sont pas physiquement comparables. En effet si l’on fait usage du selenphotomètre de Siemens ou du bolomètre de Langley on pourra connaître l’influence de ,1a radiation considérée sur la résistance du sélénium ou sur la température du fil de fer de Langley, mais non point l’impression causée sur la vue, c’est-à-dire le degré de clarté qui en résulte. Dans le cas où l’on voudrait se servir des autres méthodes basées sur l’évaluation de l’égale clarté de deux surfaces, on se trouverait encore en présence de phénomènes compliqués d’ordre physique et physiologique en même temps qui auraient pour conséquence de faire varier les résultats non seulement d’un individu à l’autre, mais encore pour un même observateur aux différentes phases de l’expérience. Il y a d’ailleurs deux façons d’envisager la question et de définir l’intensité lumineuse d’une source. Dans la première on cherche à savoir combien il faudrait substituer de bougies-étalon à la source considérée pour qu’une même surface
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- parût dans les deux cas également éclairée. C’est ce que M. Weber appelle la méthode de l’égal éclairement des surfaces. Dans la seconde on s’occuperait de déterminer le nombre de bougies-étalon qui mises à la place d’une source quelconque permettraient de distinguer avec la même netteté certaines lignes tels que dessins, écritures fines, etc. Cette dernière méthode recevrait le nom de méthode fondée sur le pouvoir éclairant ou sur l’acuité visuelle. Dans l’un et l’autre cas des éléments physiologiques entrent en jeu et les résultats ne sont jamais indépendants de la vue normale de l’observateur. Avant d’entrer dans le détail de la dernière méthode, qui est celle suivie par M. Weber, nous croyons bon de rappeler en quelques mots les travaux qui ont eu pour point de départ la méthode de l’égal éclairement des surfaces.
- Il faut toujours dans cette méthode, à un moment donné, demander à l’œil de juger de l’égal éclairement de deux surfaces, or cette comparaison est fort difficile à faire à cause du phénomène de Purkinjé qui prend naissance. Lorsque l’on a affaire à des radiations de couleurs différentes, or c’est ici le cas, la détermination de l’égal éclairement est elle-même fonction de l’intensité lumineuse, ou, en d’autres termes, deux surfaces qui, pour une intensité donnée, paraissent également éclairées, ne présentent plus la même clarté si l’on augmente dans le même rapport l’intensité des deux sources. Le problème se complique encore par suite de ce fait que la clarté d’une surface colorée dépend de l’étendue de cette surface.
- Ce sont là des éléments physiologiques dont il faut évidemment tenir compte, ce qui a d’aillurs été fait d’une façon très ingénieuse par MM. Macé de Lépinay et Nicati dans leurs recherches relatives au spectre solaire normal. Ces recherches furent faites à l’aide d’un photomètre à ombre éclairé d’une part par les radiations simples du spectre, de l’autre par une lampe de comparaison qui fournissait une lumière d’un jaune vert en passant au travers d’une dissolution convenablement choisie. En posant comme égale à 1 la clarté d’une certaine couleur, on déterminait facilement la valeur des coefficients indiquant le rapport dans lequel il fallait augmenter l’intensité de la lumière solaire pour obtenir le même éclairement avec les autres radiations simples.
- En construisant une courbe dans laquelle les longueurs d’ondes étaient prises pour abscisses et les inverses des coefficients précédents comme ordonnées, on se trouvait avoir une courbe représentative de la clarté du spectre considéré et valable pour l’œil de l’observateur. Mais il était facile ensuite de se servir de cette courbe pour obtenir les clartés relatives de deux sources de lumière diversement colorées indépendamment de toute erreur provenant des élémentsjphysiologiques
- de la question. Supposons, en effet, que l’on veuille comparer une lumière quelconque A à un étalon B. On commence par déterminer au spectro-photomètre les clartés de toutes les radiations simples de A et de B par rapport à celles du spectre précédent, et l’on fait ensuite une mesure d’intensité absolue entre A et B pour une couleur quelconque. Dans ces conditions, le rapport des surfaces délimitées par les courbes ainsi obtenues sert à mesurer la clarté de la lumière A. Cette méthode a été récemment suivie par le Dr Otto Schumann pour l’étude des lampes à incandescence.
- C’est là, comme il est aisé de s’en rendre compte, un procédé difficilement applicable en pratique; aussi M. Macé de Lépinay a-t-il cherché à remplacer l’analyse spectrophotométrique d’une source de lumière par deux mesures d’intensités de radiations de même espèce. Un grand nombre d’expériences faites avec les sources de lumière les plus hétérochrômes l’ont conduit à adopter la formule
- J = KR.
- Dans cette formule, J représente l’intensité de la source, ainsi qu’elle a été définie dans la méthode que nous avons appelée méthode d’égal éclairement, R l’intensité de la lumière rouge obtenue au moyen d’une dissolution de perchlorure de fer dans l’eau à 38° B, et K un coefficient qui tient compte des éléments physiologiques du problème, et qui a pour expression
- 1 -H 0,208 ^
- Dans cette dernière formule, V représente l’intensité de la lumière verte provenant du passage
- TABLEAU I
- V R 4=k
- 0,8 0,96
- 1,0 1,00
- 11 2 1,04
- 1,4 1,09
- I ,b 1,14
- 1,8 1,20
- 2,0 •1,20
- 2,2 1.33
- . 2,4 1,41
- 2,0 i,5o
- 2,8 1,60
- des rayons lumineux à travers une dissolution de chlorure de nickel pur à 180 B. On trouve dans le tableau ci-dessus les valeurs de K en fonction
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- M. Weber n’est pas le premier qui ait eu l’idée de comparer entre elles deux sources de lumière au point de vue du pouvoir éclairant ou de l’acuité visuelle. En 1877 déjà, le Dr W. Siemens avait appelé l’attention des savants sur cette façon d’envisager le problème; il y a, en effet autant sinon plus d’intérêt à mettre en relief les moindres détails d’un objet qu’à en éclairer la surface. Plus tard, MM. Crova et Lagarde entreprirent une série de mesures en restant dans le même ordre d’idées. Dans ces dernières recherches, la méthode suivie était analogue à celle que nous venons d’exposer, et qui est due à M. Macé de Lépinay.
- Des hachures excessivement fines ménagées dans la fente du spectroscope et qui ne devenaient visibles que pour un certain degré de clarté, permettaient de déterminer les coefficients relatifs aux diverses radiations simples. Une couleur étant arbitrairement prise pour unité, ces coefficients indiquaient dans quel rapport il fallait augmenter l’intensité de la lumière totale incidente pour obtenir la même netteté dans la perception des hachures. En construisant ensuite des courbes à l’aide des valeurs inverses de ces mêmes coefficients et en prenant le rapport des surfaces ainsi déterminées, on se trouvait à même de mesurer l’intensité d'une source quelconque relativement à un étalon fixe. Cette méthode repose comme on voit sur l’analyse des radiations simples de la source de lumière que l’on étudie.
- M. Weber a cherché à donner à ce procédé une forme pratique en exprimant le pouvoir éclairant d’une source de lumière par la formule
- B=KJr>
- formule dans laquelle Jr représente l’intensité d’une couleur simple ou composée, mais telle qu’elle offre à l’œil un aspect monochrome, et K un coefficient physiologique qui dépend de plusieurs éléments : de la couleur correspondant à la détermination de Jr, de la couleur générale de la lumière considérée, de l’éclairement d’une surface donnée sur laquelle se trouvent tracés des dessins excessivement fins qui servent aux comparaisons avec un étalon de lumière. En théorie, le coefficient K peut être déterminé à l’aide de deux expériences seulement, mais vu l’incertitude et les erreurs très faciles à commettre dans ce genre de recherches, erreurs qui atteignent facilement 20 0/0 à z5 0/0 des résultats, il est préférable d’avoir recours à un très grand nombre d’expériences. Cette condition étant difficile à réaliser dans la pratique. M. Weber a entrepris un série très complète d’expériences, relatives aux différentes phases d’incandescence des lampes électriques, expériences qui lui ont permis d’établir la valeur de K en fonction de l’intensité de deux radiations de couleurs diverses, le rouge et le
- vert, de telle sorte qu’il suffit de mesurer ces deux intensités, c’ést-à-dire de faire deux observations pour prendre K dans les tables que nous publions plus loin.
- L’appareil qui a servi aux expériences de M. Weber, se compose essentiellement d’un tube horizontal A (fig. 1) dans lequel est placé une source lumineuse de comparaison n et un verre dépoli a dont les mouvements parallèles à l’axe de A peuvent être mesurés avec une exactitude très grande. A l’extrémité de gauche de A, et mobile autour de l’axe de ce dernier tube, se trouve un deuxième tube B également pourvu d’un verre dépoli b et portant un diaphragme en d et en o une ouverture devant laquelle se place l’œil de l’observateur. Lorsque l’on dirige le tube B sur . un foyer lumineux quelconque, l’arête verticale de gauche du prisme
- Flü. i
- à réflexion totale p partage en deux portions le champ visuel; la moitié de gauche se trouve éclairée par le foyer observé et la moitié de droite par l’étalon de comparaison n. En déplaçant de droite à gauche le verre a et en renforçant au besoin le verre b on arrive à obtenir une parfaite égalité dans l’éclairemènt des deux moitiés du champ visuel. Il suffit dans ces conditions, de placer devant l’œil en o une plaque de verre rendu rouge, grâce à un dépôt de sous oxyde de cûivre pour que les deux champs visuels paraissent absolument monochromes même lorsque les sources de lumière que l’on compare diffèrent l’une de l’autre dans une proportion notable.
- L’étalon de comparaison dont il fut fait usage était une petite lampe à benzine. Cette lampe fut elle-même étalonnée au moyen d’une longue série d’expériences sur une bougie-type de sperma-ceti; dans ces expériences, le tube B était dirigé sur la bougie de spermaceti et le verre rouge dont il a été question plus haut placé en o. Une échelle avec miroir, indiquée en s dans la figure permettait
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- de lire à 0,02 centimètres près la hauteur de flamme de la lampe n. La flamme de la bougie de sper-maceti était maintenue autant que possible à la hauteur de 4,5 centimètres. Dans les expériences ultérieures, on apporta le plus grand soin à garder à la hapteur de flamme de la lampe n la valeur de 2 centimètres. Ces expériences préliminaires une fois terminées, il fut procédé à la détermination de Jr pour divers types de lampes, au moyen d’observations directes : les valeurs de Jr ainsi obtenues sont consignées dans la colonne 8 du tableau IV.
- Pour le calcul des valeurs du coefficient physiologique K, M. Weber s’est servi de deux plaques de verre dépoli portant les mêmes dessins obtenus par un procédé photographique; ces plaques venaient se fixer en a et en b dans les tubes A et B. La figure 2 représente les dessins tracés sur ces plaques; ces dessins avaient d’abord été exécutés
- 1 2 3 4
- -f* 8 7 6 ’ 5 J
- FIG. 2
- avec le plus grand soin sur un rectangle de papier, mesurant 40 cent, de longueur sur 20 cent, de lar geur. Le rectangle est divisé comme on voit en huit carrés et dans chaque carré sont disposés des cercles concentriques tels que le blanc de chaque cercle se trouve égal au noir. L’épaisseur des différents cercles exprimée en centimètres était dans le dessin original et pour les divers carrés, respectivement égale aux nombres o,55, o,5o, 0,45, 0,4g, o,35, o,3o, o,25, 0,20.
- Une réduction photographique au vingtième donna des plaques très nettes de 2 cent, sur 1 cent, et dans lesquelles les plus petits cercles avaient une épaisseur d’un dixième de millimètre. Les plaques dont nous venons de parler ne remplissaient chacune que le tiers de la moitié correspondante du champ visuel, en sorte qu’il restait encore une notable partie de ce même champ pouvant servir à l’évaluation de l’égal éclairement des surfaces. Après avoir mis en place ces plaques, on déterminait une fois pour toutes la position de a, pour laquelle les deux images étaient vues sous le même angle; cette position se trouvait être à 24,5 cent, à gauche du point n, distance mesurée sur une échelle gravée parallèlement à l’axe du tube A.
- Dans ces conditions, si l’on suppose les deux portions du champ visuel également éclairées par des sources de lumière de même couleur, la netteté des dessins est la même de part et d’autre ; mais si l’on vient à diriger le tube B sur une source différente de n au point de vue de la couleur et que l’on établisse ensuite l’égal éclairement des deux surfaces, les dessins ne seront plus également nets dans les deux moitiés du champ visuel. Le phénomène tient à ce fait, énoncé par M. Macé de Lépi-nay, à savoir que dans le spectre, à partir du vert, les couleurs plus réfrangibles contribuent peu à la netteté de la perception, tout en contribuant encore dans une assez forte mesure à l’éclairement des surfaces.
- Il y avait donc lieu de faire deux observations. Les plaques étant mises en place, c’est-à-dire la plaque a à 24,5 cent, de n, on dirigeait B sur une source de lumière quelconque, puis on reculait ou on avançait le spectroscope jusqu’au moment où les deux plaques présentaient des dessins d’une égale netteté.
- Ce point se détermine d’une façon très précise et indépendante de la vue de l’observateur, en fixant pendant le même temps les deux dessins et en promenant son regard des cercles les plus gros aux cercles les plus fins. Il arrive alors que pour un carré d’un certain ordre les blancs ne peuvent plus être distingués des noirs: on est au point lorsque dans les deux plaques le carré pour lequel cette distinction devient impossible est de même ordre. A ce moment, on met devant l’œil le verre rouge qui a servi à observer Jr, et sans plus s’occuper des dessins, on amène l’égal éclairement des surfaces qui sont en dehors des plaques photographiques en déplaçant le verre a. Supposons que l’on soit amené à écarter a de r c. m. à partir de n. La valeur de K aura évidemment pour expression :
- k=-4
- Cette valeur de K n’est pas absolument indépendante de l’intensité de l’éclairage qui a servi à établir l’égale netteté des dessins ; aussi s’est-on attaché, comme nous disions plus haut, à maintenir d’une façon aussi invariable que possible, la flamme de la lampe à benzine à une hauteur de 2 c. m. Dans ces conditions, ôn arrive à une netteté de perception analogue à celle avec laquelle on distingue des traits dessinés au blanc de baryte, sur une surface qui serait éclairée par 1,26 bougie de spermaceti placée à 1 mètre de distance, ou par une bougie de spermaceti placée à 89 c. m. de distance et pour une incidence normale. _______
- Pour des sources lumineuses qui renferment, relativement à la lampe à benzine, plus de lumière jaune et moins de lumière rouge, on trouve r plus
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- grand que 24,5. La valeur de K devient égale à un lorsque la lumière considérée a la même couleur que la lampe à benzine. Du reste, cette phase de l’incandescence d'une lampe se constate immédiatement sans qu’il soit besoin de mettre le verre rouge, lorsque les deux portions du champ visuel présentent la même couleur; pour un courant d’intensité moindre, la partie de gauche passe du jaune rougeâtre au rouge brun, et l’inverse se produit si le courant vient à augmenter d’intensité.
- . M. Weber a entrepris une deuxième série d’expériences, pour déterminer la valeur de K en fonction de la phase d’incandescence. On amenait les surfaces à être également éclairées pour la lumière rouge, a restant fixe à 24,5 c. m. de n, puis l’on substituait urt verre vert au verre rouge et l’on notait le nouvel écart p de a, pour lequel l’égal éclai-
- TABLEAU II
- V R Observé par la méthode des verres K NOMBRE des observa- tions V R Observé à l’appareil Glan K NOMBRE des observa- tions
- 0,4 0 56 6 0,4 0,55 7
- o,b 0 63 4 0,6 0,80 10
- 0,8 0.97 12 0,8 0,82 i3
- 1,0 0,98 37 1,0 I ,o3 17
- 1.2 1,16 22 1,2 1, <3 22
- 1.4 i,36 10 1,4 1,21 16
- 1,6 1.19 6 1,6 1,24 9
- » » . 1,8 1,48 2
- rement des surfaces s’établissait de nouveau. Dans ces conditions, le rapport des intensités du vert et du rouge, que nous désignerons par les lettres V et R, comparées aux mêmes couleurs de la lampe à benzine, se trouve avoir pour expression:
- v _ 24,52 R p2
- Pour ce qui est des verres dont il fut fait usage dans les précédentes expériences, des recherches au spectroscope ont permis d’établir que le verre rouge ne laissait passer que les rayons compris entre les longueurs d’onde X = 687 et X = 63o, dont le maximum d’intensité correspond à X=656. Pour le verre vert, les rayons se trouvaient compris entre X = 577 et X = 516, avec un maximum pour X = 547.
- En même temps que M. Weber, le Ds O. Schumann a effectué une série d’observations à l’aide du spectrophotomètre de Glan, dans le but de déterminer la valeur du rapport de la radiation verte à la radiation rouge, comparées également aux radiations de même couleur d’une lampe à
- benzine et pour des longueurs d’ondes qui se trouvaient être X = 676,2 pour le rouge, et X = 557,4 pour le vert. Dans le tableau ci-dessus ces valeurs sont indiquées en regard de celles qui résultent des observations de M. Weber. •
- Ces valeurs s’écartant peu les unes des autres, M. Weber a construit des courbes qui lui ont permis de déterminer les valeurs moyennes de K consignées dans le tableau suivant :
- TABLEAU III
- V R K V R K
- 0,3 o,5o 1,3 1,22
- 0,4 o,56 1.4 1,28
- o,5 0,64 i,5 1,34
- 0,6 0,72 1,6 1,40
- 0,7 0.80 i,7 1,46
- 0,8 0,87 .1,8 1,51
- 0,9 0,94 1,9 1,56
- 1,0 I ,0O 2,0 I,6l
- 1 » 1 1,1)8 2,1 1,65
- 1.3 1, i5 2 2 1.69
- Avant de passer au tableau IV qui contient le résumé de toutes les observations, nous croyons bon de revenir sur la signification qu’il convient d'attribuer à la quantité B ainsi calculée. Dire que l’intensité d’un foyer lumineux est B, c’est dire que l’intensité de ce même foyer devrait être réduite dans la proportion de -^. pour que, placé à
- 89 centimètres d’une plaque blanche portant des dessins noirs, ce foyer permit de distinguer les dessins aussi nettement que pourrait le faire une bougie de spermaceti placée à la même distance, l’incidence étant supposée normale dans les deux cas. La distance de 89 centimètres résulte d’une remarque précédemment faite à propos de là hauteur de la flamme dans la lampe à benzine étalon.
- Au point de vue pratique, la façon de procéder lorsque l’on veut se servir de la formule B = KJ r est très simple. On commence par déterminer à l’aide d’un verre monochtome rouge, la valeur de J r et à l’aide d’un verre vert celle de la radiation verte; connaissant ce rapport, on trouve K dans le tableau III, et l’on a toutes les données nécessaires au calcul.
- Dans le tableau suivant sont consignés les résultats des expériences dont il vient d’être question. Les colonnes 1 et 2 indiquent les lampes et le nombre d’éléments Bunsen employés ; les colonnes
- 3 et 4 renferment les valeurs du rapport suivant.
- que l’on a fait usage de la méthode des verres colorés ou du spectrophotomètre de Glan; dans la'
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- TABLEAU IV
- NOMBRE K K B = KJ,. B — KJ, J
- V V K d'après d'après Jr d’après
- LAMPES des R R le Je d'après d'après
- éléments Verres Glan Observé tableau 111 et la colonne 3 tableau 111 et la colonne 4 Observé la colonne 6 la colonne 7 Macé de l’Epiriay
- I 2 3 4 5 6 7 8 0 10 11
- 5o 0,95 0,90 ». 0,94 4,89 4,60 4,n
- 52 0,81 0,95 » » 0,97 7,22 » • 7,00 6,3i •
- 54 1,09 1,18 » » 1,14 8,89 » 10,14 10,20
- Grande I 5b 1,06 1,26 0,96 i,o5 1,19 ii,5 12,07 i3,68 12.58
- ' 6o 1,14 1,35 i,i5 i,n 1,25 16,2 «7,98 20,25 20,64
- Edison 65 1,20 1,43 1, 12 1 »i5 i,3o 25,0 28,75 32,5o 36,80
- 68 1,24 1,54 1,00 1,18 i,36 34,0 40,12 46,24 49,77
- 70 i,3o 1,79 I ,29 I 22 1,5o 43,8 53,44 65,70 60,87
- 70 1, i5 1,79 1,25 1,12 i,5o 43,8 49.06 65,70 60,87
- 74 1,28 2,18 1,21 1,21 1,68 56,2 68,00 93,42 »
- • 20 0,35 0,47 o,56 0 53 0,62 0,098 0,052 0,037 » •
- i 25 o,94 0.80 0,82 0,96 0,87 0,746 0,716 ' 0.649 0,69
- Petite 1 3o 0,86 1,09 0,83 0,91 1,07 2,25 2,05 2,41 2,71
- Edison i 35 I, IO 1,28 i,i3 1,08 1,21 5,18 5.59 6,27 7,o8
- 40 1,23 i,3o i,i3 I.I7 1,22 9,89 11,57 12,07 12.62
- 45 1,46 i,33 1,37 1,32 1,24 20, I 26,53 24.92 22,35
- . 0,48 ' 0,71 » 0,62 0,009 , 0,006
- 7 » - » 0,83 • - » » 0 og5 » » »
- Greiner ' i 8 0.72 0,82 0,82 0,81 0,88 0,2l5 0.174 0,189 0,23
- et 1 9 0,94 I ,Ol 0,98 0,96 1,01 0,507 0,487 0,512 0,45
- Friedrichs IO 0.908 1,16 0,98 0,94 1,12 0,740 0,696 o,83i i,o5
- N° i II 1,02 1,23 1 ,OI 1,02 . L'7 1,22 1,24 1,43 i,65
- 12 0,99 » i,o3 0,99 » 1,99 1,97 » >» ‘
- i3 1,00 1,18 1,17 I 00 1,14 3,63 3,o3 3,45 2,96
- 20 0,87 1,00 0,92 1,00 3,67 3,38 3,67 3,23
- Lampe Swan il» série l 23 1 10 1.23 » 1.08 1.17 7,66 8,27 8,96 9,37
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- IO 0,63 0,59 0,74 0,006 0,004 »
- i5 0,56 0,64 0,68 0.69 0,75 0,170 0.117 0,128 »
- 20 0,81 0,91 1,09 0,88 0.g5 1,14 1,10 • 1,08 1,99
- Lampe 25 0,88 i,o5 1,16 o,93 1,04 1 . 2,72 2,53 2,83 3,oi
- Swan 3o 1,00 1,09 1,10 1.00 1,07 4,86 4,86 5,20 6,o3,
- 2° série 33 1, 10 1,13 1,10 1,08 I, IO 8,24 8,90 . 9,06 9,25
- 35 1,11 1,18 1,20 1,09 1,14 8,49 9,75 9,68 ' 9,63
- 38 1,17 I ,25 1,14 1,1.3 1,18 10,6 11,98 12,5i 12,77.
- 40 1,08 i,33 1,10 1,06 1,24 i5,3 16,22 18,97 17,10
- Greiner et Friedrichs E° 2 5 o,65 0,83 » 0,76 0,0i5 » 0,011 0,011
- i 9 0,96 o.gS 1,01 0,98 0,97 3,o5 2,99 0,96 3,12
- J 9 0,98 o,94 1,06 o,99 0,96 2,74 2,71 2,63 3,28
- i 12 1,25 1,39 I 17 1,18 1,27 i3,7 16,17 17,40 16,84
- f 14 1.68 1,66 1,19 1,45 4,44 23,7 34.36 34, l3 39,3l '
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- 474
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- colonne 5 figurent les valeurs de K directement observées et résultant d’une moyenne de plusieurs observations ; dans les colonnes 6 et 7 sont inscrites les valeurs de K prises dans le tableau III et correspondant aux chiffres des colonnes 3 et 4 et dans la colonne 8, les intensités J r directement observées au photomètre pour une longueur d’onde X=656 et rapportées à la bougie de spermaceti, enfin dans les dernières colonnes figurent en regard des chiffres calculés à l’aide de la formule B = KJ r, les résultats obtenus par M. O. Schumann d’après la méthode de M. Macé de Lépinay.
- Sur la polarisation des électrodes produite par
- des courants oscillatoires, par A. Oberbeck (1).
- On sait que M. Oberbeck a imaginé uue méthode ingénieuse pour l’étude de la polarisation des électrodes. Un barreau aimanté tourne avec une vitesse uniforme devant deux cadres fixes. Dans le circuit de l’un de ces cadres se trouve intercalée la bobine fixe d’un électrodynamomètre, la bobine mobile est intercalée dans le circuit du second cadre. Cela posé, si l’on a disposé les deux cadres parallèlement, il s’y produit des courants d’induction dont les forces électromotrices ont constamment la même phase, et l’électrodynamomètre dévie. Si l’on a disposé les deux cadres à angle droit, les deux forces électromotrices présentent une différence de phase égale à | et dans ce cas l’électrodynamo-mètre reste au zéro. Les cadres étant ainsi croisés on intercale dans le circuit de l’un d’eux soit un condensateur, soit un voltamètre polarisable de résistance négligeable, la différence de phase subit une nouvelle augmentation, et l’électro-dynamo-mètre dévie de nouveau, et sa déviation permet de calculer la capacité du condensateur ou du voltamètre intercalé.
- M. R. Falck ayant récemment appliqué cette méthode à l’étude d’un certain nombre d’électrodes métalliques polarisables, M. Oberbeck discute les résultats ainsi obtenus. Il conclut des nombres donnés par M. Falck i° que chaque métal a une capacité de polarisation propre, qui dépend de la nature du métal, mais qui dépend fort peu de la nature de la dissolution saline où il est plongé ; 20 que cette capacité de polarisation varie plus ou moins avec la force électromotrice de polarisation. Le premier de ces résultats qui est positif avait été découvert et démontré avec plus de netteté par M. Blondlot. Le second résultat, qui est négatif, pourrait bien tenir à la complexité des conditions dans lesquelles opérait M. Falck. En effet la méthode de M. Oberbeck comporte l’emploi de voltamètres à deux lames polarisables; les deux
- (1) Ann. de Wiedmann n° 1, 1884.
- lames se polarisent à la fois en sens inverse, et l’influence porte sur les effets complexes dus à la superposition de ces deux polarisations. En outre
- la durée de la polarisation est de ^ à — de seconde et la force électromotrice de polarisation atteint un Daniell dans ces expériences ; or, M. Blondlot a démontré autrefois que, pour obtenir des résultats nets et débarrassés des perturbations dues à la pénétration du gaz dans les électrodes, il importe de rendre la durée de la polarisation encore plus courte, et de n’employer que des forces électromotrices de polarisation très petites.
- Sur le calcul du coefficient d’induction de ‘deux bobines l’une sur l’autre, par J. Frœlich (>).
- M. Frœlich corrige une faute de signe que lui même avait commise dans le calcul du. coefficient d’induction de deux bobines l’une sur l’autre, faute à laquelle M. B. Weinstein l’avait récemment (2) rendu attentif.
- La détermination de l’ohm a mis le calcul du coefficient d’induction à l’ordre du jour, car plusieurs méthodes employées pour cette détermination supposent la connaissance de coefficient d’induction. De là de nombreuses dissensions sur ce sujet délicat. Dans le travail auquel il vient d’être fait allusion, M. Weinstein avait à son tour très complètement discuté la question. Nous nous contenterons de traduire ici la phrase par laquelle M. Weinstein termine son mémoire, phrase qui, delà part d’un mathématicien, nous paraît suffisamment caractéristique. « Quoi qu’il en soit, disait « M. Weinstein, il serait fort à désirer qu’une dé-« termination expérimentale faite avec soin vînt « contrôler les résultats donnés par le calcul rela-« tivement au coefficient d’induction mutuelle des « bobines. ®
- Sur le magnétisme des composés organiques par S. Wleügel et S. Henrichsen (3).
- Les auteurs ont mesuré expérimentalement l’attraction exercée sur une série d’alcools par les deux pôles d’un électro-aimant.
- Les liquides mis en expérience, étaient successivement enfermés dans un même vase de verre mobile au bout d’une suspension bifilaire ; on tenait compte du pouvoir magnétique de l’air déplacé.
- Les résultats numériques trouvés par les auteurs, indiquent une loi simple, qui a la même forme que
- (!) Annales de Wiedmann, n° 5, 1884. (2 ) Annales de Wiedmann, n° 2, 1884. (3) Annales de Wiedmann, n° 5, 1884.
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
- 475
- •v 4
- la loi relative à la chaleur spécifique des combinaisons chimiques.
- i° Chaque radical CH* qui vient s’ajouter au radical alcoolique, augmente le pouvoir magnétique de la combinaison d’une quantité constante.
- 20 Si l’on appelle magnétisme moléculaire le produit du magnétisme spécifique d’un corps par le poids spécifique de ce corps, l’expérience montre que le magnétisme moléculaire d’un alcool est égal à la somme du magnétisme moléculaire des corps qui le composent.
- 3° L’eau, le brome, l’iode et le soufre ont, en combinaison, le même magnétisme spécifique (44), tandis que le chlore et le radical de l’acide acétique ont un magnétisme spécifique égala 61.
- 40 Les isomères d'un même alcool ont le même pouvoir magnétique.
- Une petite lampe à arc de W. E. Fein, à Stuttgart.
- M. W. E. Fein vient de faire construire une nouvelle lampe à arc dont il donne la description dans le journal Zeitschrift für Elektrotechnik : c’est une lampe capable de fonctionner avec des courants relativement faibles tels que ceux que peut engendrer une machine dynamo-électrique mue à la main : il résulte de là qu’elle ne saurait trouver son application industrielle que dans des cas très spéciaux. Elle se recommande surtout pour les usages de laboratoire ou les démonstrations d’amphithéâtre, en premier lieu parce qu’elle est facile à alimenter et, en deuxième lieu, parce qu’aucune pièce du mécanisme n’est cachée, ce qui est un très grand avantage pour les explications faites dans un cours public. Ces propriétés particulières nous engagent à en dire ici quelques mots.
- La figure 1 donne une vue d’ensemble de la lampe.
- Le charbon inférieur L est relié, à sa partie basse, à un flotteur qui plonge dans le tube R lequel tube est rempli d’eau et fermé à son extrémité supérieure par un couvercle métallique. Au centre de ce couvercle se trouve un joint étanche en platine qui laisse passer le charbon L, sous l’action du flotteur ce dernier charbon tend constamment à remonter. Le porte-charbon supérieur K traverse une gaine métallique T isolée du reste de l’appareil et s’attache à l’extrémité m d’un levier à deux branches très mobile sur pointe, et portant à son extrémité opposée le noyau E du solénoïde M.
- Ce solénoïde M présente un premier enroulement dont l’entrée communique avec une des bornes de l’appareil et la sortie avec le corps de la lampe et un deuxième enroulement composé de fil très fin inverse du premier et monté en dériva-
- sur le circuit principal. Grâce à ce solénoïde rentiel la régulation est bien plus sensible. Le tube T est relié par un fil de cuivre à la deuxième borne de la lampe.
- Si l’on place, au moyen des deux bornes dont il vient d’être question, la lampe dans un circuit, le noyau E est attiré le levier bascule autour de son centre et le porte-charbon K s’élève ; en même temps le levier h cesse d’être supporté et tombe sur le charbon L qu’il maintient en place. Lorsque par suite de l’usure des charbons la résistance augmente dans le circuit principal l’attraction exer-
- cée par le solénoïde M sur son noyau diminue ; le ressort antagoniste F l’emporte et le charbon supérieur s’abaisse ; le levier h s’est en même temps élevé en sorte que le charbon L monte jusqu’au moment où la résistance de l’arc reprenant sa valeur normale l’équilibre se rétablit.
- Une vis de réglage placée en A permet de tendre plus ou moins le ressort antagoniste F et par suite de diminuer ou d’augmenter la longueur de l’arc.
- Si l’on veut mettre plusieurs de ces lampes dans un même circuit on devra évidemment substituer à i’action du ressort F celle d’un deuxième solénoïde à fil fin monté en dérivation sur le circuit principal de la lampe.
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- v 4?ô LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- TRAVAUX
- DE LA
- CONFÉRENCE INTERNATIONALE
- DES ÉLECTRICIENS
- COMMISSION DES UNITÉS
- RÉSUMÉ D’EXPÉRIENCES
- SUR LA DÉTERMINATION DE L’OHM ET DE SA VALEUR EN COLONNE MERCURIELLE Par MM. Mascart, F. de Nerville et R. Benoit
- II
- Marche des expériences
- (Suite)
- MÉTHODE DE KIRCHHOFF
- Le coefficient d’induction mutuelle M de deux cercles parallèles et de même axe, de rayon a et a', peut être calculée à l’aide des fonctions elliptiques. En désignant par x la distance des plans des deux cercles, et posant
- 4 aa'____
- Y (a + a')2 + x2>
- semble des termes relatifs aux bobines accouplées. En outre, il n’est pas facile de contrôler d’une manière continue la marche des opérations, de sorte que si deux calculateurs n’arrivent pas finalement au même résultat, on se trouve fort embarrassé pour découvrir les erreurs.
- Dans le cas où les quatrièmes puissances des rapports
- -, -sont négligeables, on peut trouver une série ra-
- CI CI Ct Cl
- pidement décroissante qui se prête à des calculs beaucoup plus faciles. ;
- L’établissement des formules serait un peu long, il suffit d’en indiquer le principe. On développe d’abord en série l’action d’une circonférence de rayon r, parcourue par l’unité de courant, sur un point dont les coordonnées, par rapport au centre, sont je et y, l’axe du cercle étant pris pour axe des x. On en déduit l’action moyenne sur le cercle de rayon y et l’induction mutuelle des deux cercles.
- Deux intégrations successives par rapport à x et y, étendues aux dimensions 2 b et 2 c, 2 b’ et 2 c' des deux gorges, donnent ensuite le coefficient d’induction mutuelle M de deux bobines.
- Supposons que a' désigne le plus petit des deux rayons moyens; posons
- a'* a— —5 a2 >
- „„ b* b'2 _ à2
- 3-°P=3i a2 a2
- . c2 c'2
- 2.or=-2 + a'2’
- et désignons par M0 la valeur approchée du coefficient d’induction mutuelle de deux bobines
- on a
- M___________i_
- 4 u \/aa' s*n V
- [2E — (i + cos2y)F],
- F et E désignant des intégrales elliptiques complètes de première et de seconde espèce au module sin y.
- Le second membre de cette équation est une fonction de l’angle y seulement. Lord Rayleigh a ajouté dans la deuxième édition du Traité de Maxwvel des Tables très précieuses qui donnent les valeurs des logarithmes de cette expression pour les valeurs de y variant de 6' et 6', depuis 6o° jusqu’à 90°.
- Pour passer de là au cas de deux bobines dont les rayons moyens sont a et a', les nombres de spires n et et dont les gorges ont respectivement les dimensions 2 b et 2 c, 2 h' et 2 c', on peut avoir recours à un développement approché, en fonction de l’expression relative à deux cercles, comme l’a fait M. Rowland, ou mieux encore, utiliser la formule suivante de lord Rayleigh.
- Désignant par f (a, a',x) le coefficient d’induction mutuelle des deux cercles moyens a et a', on a, pour les deux bobines,
- M= |nn’ £ f(a + c,a', x) +/(« — c,a', x)
- +f(a,a’ + c’,x) +f(a,a' — c'.x) +f(a,a',x+b) +f(a,a',x—b)
- +f(a, b') +/(«, a', x — b')
- — a/(«, <*',*)] •
- 1 Avec cette manière d’opérer, il suffira de calculer neuf valeurs de la fonction f correspondant à neuf valeurs diffé-x rentes de l’angle y.
- Toutefois l’emploi des fonctions elliptiques nous a paru extrêmement pénible. Il lie faut pas moins de huit heures de calcul pour obtenir par la formule de lord Rayleigh lè coefficient d’induction mutuelle de deux bobines, et l’opération devient tout à fait rebutante quand il "faut déterminer l’en-
- On trouve alors pour deux bobines centrées,
- M . „ _
- MT i + '-ȕ-*.3P
- + (i+3.4y —3.5p)^j|^a
- + (l+5.6Y-5.7p)jg^«*
- + (i + 7.8y-7.9P)5^«3
- , 32.52.72.g ,
- + (l+9-ioï-9.ll[i)5(—68)3a>
- +
- La série est toujours convergente, puisque le facteur a. est plus petit que l’unité; si l’on a, comme dans les expériences actuelles, — = - et, par suite, a = -, le terme du
- sixième ordre n’atteint pas *
- r 10000
- En réalité, tous les calculs ont été faits par les fonctions elliptiques et contrôlés par ce développement en série.
- Lorsque des bobines différentes sont accouplées totalement ou partiellement en surface, on obtiendra, par un raisonnement analogue à celui qui a été fait plus haut (p. 32), le coefficient d’induction mutuelle entre ce système et une autre bobine simple.
- Désignons encore par M1; M2, M3. ..., Mp le coefficient d’induction mutuelle d’une bobine A’ et des différentes bobines élémentaires qui constituent un système A. Si le fil est le même, les résistances de ces dernières sont proportionnelles aux longueurs des fils l2, ...» h- Les quantités X, X„ >2, X3 étant définies comme plus haut, on aura, pouf le
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
- 47?
- coefficient d’induction mutuelle entre là bobine A' et toutes les bobinés du système A réunies en surface.
- M=x
- (Ml+Mi + .-. + M*
- \ *i *2 ll>
- ( les six fils réunis en série) .
- B.........< » groupés trois par trois en surface;
- f » réunis en surface;
- ( les neuf fils réunis en série;
- b.........5 » groupés trois par trois en surface;
- f * réunis en surfacé.
- et, pour, neuf bobines groupées trois par trois.
- + h (t + Ï + Ï)'
- Au lieu de calculer les coefficients M, on peut déterminer de suite, dans chaque cas particulier, l’expression
- Il serait trop long de reproduire tous les chiffres obtenus dans les différentes séries d’expériences; nous nous borne* rons à donner la moyenne des résultats fournis par chacun des systèmes en indiquant le nombre de séries dont il résulte. Ce nombre peut être considéré comme le poids des différentes sériés, parce que les expériences ont été particulièrement multipliées pour les systèmes qui paraissaient les' plus avantageux; quelques-unes ont été faites pour ainsi dire à titre d’essai et l’on n’a pas jugé utile de les répéter, La moyenne a été calculée en tenant compte de ces poids.
- k’— —
- aitM
- Au coefficient io9 près, le quotient du nombre k' par le nombre k déduit de l’expérience donne encore le rapport de l’ohm théorique à la valeur de l’unité B. A.
- IV
- Résultats
- dimensions des bobines
- Nous donnerons d’abord les dimensions des cinq bobines qui ont été utilisées dans les deux méthodes : les lettres B et b sans indice correspondent à la réunion bout à bout des différentes parties du fil total des bobines multiples; les lettres B„ B2, B3,..., bu b2, b3,... désignent les fils successifs, en commençant par ceux qui ont le plus petit rayon.
- SYSTÈME
- de bobines
- k’
- (calcul)
- h
- (observât.)
- NOMBRE de séries
- i'
- h
- A...........
- a..........
- B (série)... B (3 par 3), B (surface). b (série).... b (3 par 3). b (surface) ,
- 0,355323 2,42984 0,01889 1,17212 10,5983
- 42.3774 ,
- 0.871140 7,83616 70.5647
- o,35077 2,3953 o, 60969
- 1,1569
- 10,448
- 41,733
- 0,85748
- 7.7137
- 69,641
- 5
- 8
- 5
- 3
- 3
- ’i
- 3
- i,oi3o
- 1,0144
- i,oi5i
- i,oi3i
- 1,0144
- i,oi54
- i,oi59
- i,oi58
- i,oi33
- Moyenne..,,..,,,, 1,014:1
- La méthode de Kirchhoff a été appliquée aux huit combinaisons suivantes t
- BOBINE BOBINE
- inductrice induite
- BOBINES
- LONGUEUR du fil
- NOM-
- BRE
- de
- tours
- RAYON
- moyen
- DEMI-ÉPAISSEUR de la gorge
- radiale
- axiale
- 15889a
- 44624.6
- 87406.6
- qoo
- 468
- 940
- G
- 28,0982
- 15,1757
- 14.7992
- \:°oU
- 0,681
- 87104,0
- 498
- 27,8734
- 0,688
- 2.5
- 1.5
- 1.5
- 2.5
- RÉSIS-
- TANCE
- appr
- che
- co
- 38,12
- 10,64
- 74,85
- 20,62
- B
- B
- B
- B
- B
- t •
- 2 •
- 3 •
- t •
- 5 •
- 13643,9
- 14801.3
- 14588.4
- îfills
- i4638,3
- 80
- 86
- 84
- 82
- 27,1436
- 27,3918
- 27,6406
- 27,9023
- 28,1480
- 28,4146
- 0,059
- n
- »
- )•
- »
- )>
- »
- 3,232
- 3,519
- 3,482
- 3,405
- 3,524
- 3.458
- b.,
- 73696,2
- 792
- 14,8095
- 0,687
- 1,5
- 63,24
- 8007.26
- 7731.96
- Kfc'SS
- 8171,16
- 8221.96
- 8399.26
- 8480.96 8568,46
- 9°
- 86
- 88-
- 88
- 88
- 88
- 88
- 88
- 88
- 14,1600
- 14,3090
- 14,4604
- 14,6200
- 14,7782
- 14,9243
- 15,1907
- 15,3493
- 15,4986
- 0,037
- »
- »
- »
- n
- n
- n
- »
- »
- »
- 6,896
- 6,640
- 6,874.
- 6,929
- 7,000
- 7,000
- 7,19'
- 7,275
- 7,35o
- EXPÉRIENCES
- La méthode de Weber a été appliquée aux neuf systèmes suivants :
- A........ 61 unique ;
- a....,...';' » c...... I>
- A a
- A c C1)
- A by les g fils en série
- 0 3 par 3 » en surface
- C B, les 6 fils en série
- » 3 par 3 u en surface
- Nous reproduisons encore les résultats moyens des expériences, en indiquant pour chaque combinaison le nombre des séries d’observations; ce nombre a été ensuite considéré comme le poids de chacune des valeurs isolées, pour le calcul de la moyenne :
- COMBINAISON k' k NOMBRE k'
- de bobines (calcul) (observât.) de séries k
- A et A 2,06862 2, o38i 8 I,OI40>
- A et b (série) 1,2794 1 1,0118
- » (3 par 3).. 3,8317 4 i,oi5i
- » (surface) •. c et B (série)...,. I 1,6700 1,04957 \'Æ 2 2 1,0134 1,0161
- » (3 par 3).. 5.84207 II,68l7 5,7627 2 1,0138 1,0078
- » (surface)., 12.584 1
- Moyenne 1,0141
- Les deux moyennes sont presque identiques, et le résultat serait à peu près le même si on éliminait les expériences
- (>) Cette expérience a été faite une fois seulement, au début des ins* tallations; on a reconnu que le courant inducteur avait exercé, sur l'aiguille du galvanomètre balistique, une action directe qui dépassait le centième de l’impulsion.
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- p 478 ; LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- manifestement erronées, qüicorre&pondènt à des conditions défectueuses.
- Il nous semble que la moyenne générale de ces cinquante séries d’expériences, c’est-à-dire le nombre 1,0141, est très voisine de la vérité ; le dernier chiffre seulement pourrait être en erreur de quelques unités.
- Comme l’inverse de ce nombre représente la valeur de l’unité de l’Association britannique, il en résulte
- - • B. A. U. = oohm,986i.
- Il reste maintenant à comparer l’unité B. A avec la résistance d’une colonne de mercure: Nous donnerons quelques détails sur cette partie du travail particulièrement délicate*
- (A suivre.)
- FAITS DIVERS
- ' Dans notre dernier numéro, nous avons annoncé par .erreur que la Compagnie allemande Edison avait perdu un procès en contrefaçon intenté par elle à la maison Naglo frères, qui s’était servie de lampes Swan à l’Exposition d’hy; giène de Berlin. ........
- On nous apprend qu’il y a en ce moment deux procès Edison-Swan en Allemagne, l’un intenté par ia Société alle-mande Edison contre la maison Naglo, représentant de Swan, et l’autre intenté par Swan contre Edison en nullité des brevets de ce dernier.
- - Le premier procès n’a pas été jugé au fond; l’affaire a été renvoyée à l’examen du Bureau des brdvets.
- Quant au deuxième procès, un jugement a été rendu en faveur d’Edison : Swan a été débouté de sa demande et condamné aux dépens. Swan a interjeté appel de ce jugement, qui sera plaidé à nouveau prochainement.
- La première division de l’exposition des inventions’qui aura lieu à South Kensington en i885 comprendra des"appareils, etc., inventés ou employés depuis 1862. Le prince de Galles a accepté la présidence et vient de nommer un conseil exécutif.
- • On annonce que 700 membres de l’Association britannique ont l’intention d’assister au Congrès, qui se réunira au mois d’âoût prochain à Montréal.
- Les bâtiments pour l’Exposition Internationale d’Electricité de Philadelphie devaient être finis le i5 de ce mois et tout porte à croire que les entrepreneurs ont été exacts. Les demandes d’espaces continuent à arriver de tous les pays ; la Compagnie Brush, de Philadelphie, demande à elle seule 1 Ôoo pieds carrés, pour ses dynamos, accumulateurs, moteurs, ainsi que pour un chemin de 1er électrique et des foyers à arc et à incandescence. On propose d’ajouter 3o ou 40 pieds à la hauteur de la grosse tour pour y installer un feu de phare tournant qui serait visible de toutes les parties de. Ja ville.
- Les différentes entreprises d’électricité à New-York ne semblent pas s’inquiéter beaucoup du projet de loi qui a été voté par les deux Chambres de la législature de l’Etat de New-York et qui force les Compagnies à placer leurs fils sous terre. Il ne manque au projet que la signature du gouverneur pour avoir force de loi, mais il a été déclaré inconstitutionnel, à cause de son effet rétroactif en ordonnant l’enlèvement de fils et de poteaux qui ont été placés légalement et de bonne foi, et ensuite parce qu’il équivaut pour
- les compagnies d’éclairage à arc à la confiscation' et destruc-tion d’une propriété dans laquelle personne n’aurait engagé ses capitaux, si (on avait ,pu prévoir une législation dé ce genre.
- Un nouveau moteur électrique pour .tramways va être essayé prochainement à Chicago.
- Un contact entré les fils des avertisseurs d’incendie et ceux de la lumière électrique à Louisville a dernièrement détruit 3oo des avertisseurs d’incendie.
- Éclairage électrique
- L’éclairage électrique au bois de Boulogne pendant la fête de la Presse a parfaitement fonctionné, malgré les nombreuses difficultés qu’on a eu à surmonter et le peu de temps — quatre jours seulement — dont les ingénieurs ont pu disposer pour les préparatifs. L’installation comprenait plus de 3oo foyers à incandescence, répartis dans la salle de bal, dans les pavillons de la Presse et dans les restaurants; le courant était fourni par deux machines Edison de 120 foyers chacune, avec un moteur Weyber et Richmond de 25 chevaux. ______
- La Compagnie Edison vient d’installer 200 lampes à incandescence de leur système dans la filature de MM. Dubois, Charvet, Colombier et CB, à Armentières (Nord). Au château de Ferrières, à M. A. de Rothschild, la même Société va installer 120 lampes et ùn nombre égal dans l’hôtel de M. Menier.
- • A l’occasion d’une réunion récente de la Society of Arts à Londres, la salle était éclairée par 47 lampes à incandescence de 12 bougies et de haute résistance, dont quelques-unes étaient d’un nouveau type très économique, ne demandant que 0,42 ampères, tandis qu’il en fallait 0,75 pour les autres. Le courant était fourni par des piles primaires qui fonctionnaient admirablement.
- Le château de Linden-Park, près de Hawicks, Angleterre, est éclairé par cent lampes à incandescence Swan, la plus grande partie de 16 et quelques-unes de 32 bougies. Une dynamo Siemens à enroulement Compound et capable d’alimenter 70 lampes de 16 bougies, est placée à une distance de 35o mètres du château et actionnée par une turbine donnant environ huit chevaux et demandant 270 pieds cubes d’eau par minute. On ne peut se servir que de 70 lampes à la fois; 80 foyers sont distribués dans la maison, les écuries sont éclairées par 7 lampes et l’extérieur par 12.
- La filature de MM. Ulingworth and Son, à Bradford, Angleterre, va être éclairée par i5 foyers à arc Brush, alimentés par une dynamo Brush n® 7. L’installation sera faite par rAnglo-American Electric Light C®.
- Le vaisseau de guerre le Wanderer, de la marine anglaise, va être pourvu d’une installation d’éclairage électrique.
- L’établissement de bains l’Ephorie, à Bucharest, va être éclairé à l’électricité par 8co lampes Edison de 16 bougies ! et 2 foyers à arc. Le courant sera fourni par deux dynamos 1 Edison de 5oo lampes A et deux machines Gramme pour les foyers à arc qui serviront à l’éclairage de l’extérieur de l’établissement. Les moteurs seront 2 machines à vapeur de 45 chevaux chacune, pouvant être poussées à 65 chevaux. • •
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- La station centrale de lumière électrique de la Société Edison, à Berlin, sera prête à fonctionner dans 4 à 6 semaines, et fournira le courant à un groupe de maisons dans la Friedrichstrasse et Unter den Linden.
- Le Reichstag, à Berlin, a voté une somme de 27000 marks pour des expériences d’éclairage électrique dans les musées d’art de Berlin. Ces expériences auront lieu dans le courant de l’hiver prochain.
- Le nouveau palais du Reichstag, à Berlin, sera éclairé à l’électricité et pourvu d’une installation téléphonique des plus complètes; mais comme la construction n’en sera finie que dans sept ou huit ans, il est difficile de prévoir le système qui sera adopté. ______________
- • L’exposition d’hygiène à Berlin sera éclairée par l’Anglo-American Brush Electric Light C» avec des lampes Victoria et 40 des nouvelles lampes Brush-Sellon. Deux machines Victoria D2 et une autre de Brush à 40 foyers ont déjà été envoyées au représentant de la Compagnie à Berlin.
- La Société allemande Edison vient de former une nouvelle Compagnie pour l’exploitation de son contrat d’éclairage avec la ville de Berlin. Six mille actions, représentant un capital de 3 000000 de marks, ont été mises à la disposition du public, les 4 et 5 de ce mois, à Berlin, Francfort, Leipzig et Munich.
- La maison Schuchert, .de Nuremberg, vient de traiter avec la municipalité de Munich pour l’éclairage de plusieurs rues dans cette ville.
- La millième machine dynamo vient de sortir de la fabrique Schuckert, à Nuremberg, où cet événement a été célébré par une fête à laquelle assistaient les 200 ouvriers occupés dans l’établissement. Un tiers des mille machines fabriquées jusqu’à ce jour servent à la galvanoplastie, et les deux tiers sont appliqués à l’éclairage électrique. Il y a aujourd’hui 4S0 installations en plein fonctionnement avec les machines Schuckert, dont 3po avec environ 2 000 foyers à arc et i5o avec 6 000 lampes à incandescence. La fabrique a déjà fourni plus de 2 000 lampes à arc.
- Le Wilhelmstheater, à Cologne, va être éclairé à l’électricité, et selon leur contrat les entrepreneurs doivent avoir fini l’installation d’une partie des foyers à arc dans un délai de trois semaines. _
- Lès 14 foyers de 4000 bougies qui avaient été placés sur le dôme du Capitole, à Washington, ornt dernièrement été descendus de 20 pieds et on les a pourvus de réflecteurs d’un diamètre de 23 pouces. Ces réflecteurs ont été réglés pour projeter la lumière dans les différentes rues et avenues qui partent du Capitole et sur les édifices publics. Le résultat a été excellent, et la lumière était assez forte pour permettre la lecture d’un journal à Un mille du Capitole.
- L’Amcrican Electric and Illuminating C° de Boston est en train d’installer une station centrale d’éclairage électrique d’une capacité de 3oo foyers à arc du système Thomson-Houston. Plus de cent foyers ont déjà été'souscrits par des particuliers.
- La ville d’Aberdeen, Miss, possède une installation d’éclairage électrique de 40 foyers à arc Brush; à Montgomery les rues sont également éclairées par 80 lampes du même système. A Waterburg et Merideu, des Sociétés lo-
- cales d’éclairage électriques viennent d’être constituées, et à Mendota la Compagnie de lumière électrique a adopté le système Thomson-Houston avec la machine Ide comme moteur.
- Une station centrale, avec une capacité provisoire de 200 foyers, va être installée prochainement à Saratoga, dans l’Etat de New-York. Le système adopté est celui de Thomson-Houston, et' plus de 100 foyers ont déjà ôté souscrits par les principaux négociants.
- Le bâtiment occupé par la Central Union Téléphoné Co, à Chicago, est pourvu d’une installation complète d’éclairage électrique du système Edison avec 2037 lampes. Le courant sera fourni provisoirement par une seule dynamo d’une capacité de 400 foyers. Le moteur sera une machine Armington et Sims de 200 chevaux, marchant à une vitesse de 254 tours par minute.
- Depuis le commencement du mois de mai, la ville de Piqua, Ohio, est éclairée avec le système Edison. Le moteur est une machine Armington. et Sims de go chevaux.
- La municipalité de San-Francisco est entrée eu négociations avec la California Electric Light Co, pour l’éclairage à l’électricité des rues de la ville.
- La Brush Electric Light Co a intro'duit l’emploi des accumulateurs pour alimenter des lampes à incandescence à Minneapolis. Deux cents foyers à arc fonctionnent déjà et la la ville possède un des plus grands hôtels du Nord-Ouest, entièrement éclairé par les systèmes Brush et Swan. La Compagnie emploie 7 dynamos actionnées parla force d’eau des chutes de St-Antony. Une nouvelle station centrale pour la lumière électrique va être installée prochainement.
- Télégraphie et Téléphonie
- Une convention pour l’établissement d’un nouveau système de mandats télégraphiques est intervenue entre la France et le grand-duché de Luxembourg. A l’avenir, le destinataire sera averti par le département des télégraphes et invité à venir toucher le montant du mandat aux bureaux de l’administration.
- Le nombre des dépêches expédiées à Londres est en moyenne de go 000 par jour, sans compter les dépêches de la presse, qui parfois s’élèvent jusqu’à 5ooooo mots en une seule journée. Il y a 1 14g employés hommes et 65g dames pour desservir 66g appareils de tous les systèmes. Il y a en outre 3o tubes pneumatiques dont le plus long est de 4 kilomètres et relie le bureau central à la Chambre des communes. Le passage d’une dépêche par ce tube prend de 5 à 7 minutes. ___________
- Le quatrième congrès annuel des employés du télégraphe en Angleterre vient d’avoir, lieu à Birmingham. On a surtout discuté la question du travail supplémentaire du dimanche, et il a été résolu à l’unanimité d’appeler l’attention du directeur général des télégraphes sur la question.
- La valeur du fil télégraphique exporté de l’Angleterre pendant le mois dernier, a été dé 3 175 000 francs, contre 680000 francs pendant le mois de mai i883. ~ "
- On fait des efforts en Angleterre pour établir un tarif réduit pour les dépêches de nuit entre l’Angjeterrejetlea Etats*
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- Unis, Un projet dans ce sens sera prchainement soumis au Parlementa
- La grande Compagnie des Télégraphes du Nord possède aujourd’hui 17 câbles d’une longueur totale de 6 162 milles marins. La guerre au Tonkin a augmenté les recettes de la Compagnie* pendant l’année dernière, de 'jSo 000 francs.
- Le cuivre employé dans le nouveau câble atlantique est de la meilleure qualité et provient du Lac Supérieur. MM. Siemens l’achètent généralement sous forme de fil, et ils en font une consommation de 5o tonnes par semaine environ. Le nouveau câble contiendra plus de cuivre qu’aucun des autres câbles fabriqués jusqu’ici.
- La Compagnie formée pour poser un câble entre Cearà et les Etats-Unis, a reçu l’autorisation de l’empereur du Brésil de prendre pour titre de Dom Pedro II American Telegraph and Cable C°.
- Le câble entre Maranham et Para fonctionne de nouveau.
- La longueur totale des lignes télégraphiques de la République de Costa-Rica était l’année dernière de 2023 kilomètres avec i5 bureaux sous une direction générale établie à San José. Le nombre des dépêches transmises pendant l’année était de ig 5o8.
- Le 23 courant, l’administration des Postes et Télégraphes à Bucharest recevra des offres pour la fourniture de 20 000 isolateurs eu verre, 26000 éléments Callaud et 36o tonnes de fil de fer de 5““.
- Une association coopérative composée d’une centaine de négociants vient de se former à New-York dans le but de procurer à ses membres un tarif télégraphique réduit et d’empêcher tous les abus qui pourraient avoir une influence fâcheuse sur le commerce et l’industrie en général.
- Le directeur général des Postes et Télégraphes de Victoria Australie s’étant retiré sans décider les deux questions importantes de réduire le prix des dépêches télégraphiques et de racheter le système téléphonique, ces mesures ont été nécessairement retardées.
- La concession accordée pour la pose d’nn câble entre le Portugal et l’Amérique vient d’être transférée à une Société qui a été reconnue par le gouvernement portugais.
- Le câble passera par les Açores, et on espère finir la première section jusqu’à Saint-Michel au mois de septembre prochain.
- Le câble entre Key West et la Havane est maintenant réparé.
- Une communication télégraphique directe a été établie entre la Maison-Blanche à Washington et Chicago.
- Selon les dernières nonvelles du Soudan, le gouverneur de Dongola fait réparer les fils télégraphiques.
- La Chicago Sectional Electric Underground C° a intenté ! un procès à plusieurs compagnies qui ont commencé à placer ! leurs fils télégraphiques sous terre. La première société :
- prétend avoir reçu de la ville le monopole de tout travail souterrain pour la pose des conducteurs électriques.
- Le premier câble sous-marin posé dans l’Amérique du Nord fut placé, en 1852, entre l’île du Prince-Edward et la Nouvelle-Brunswick, une distance de douze milles.
- Les télégrammes pour l’île de Cuba peuvent maintenant être rédigés dans toutes les langues, l’espagnol n’étant plus obligatoire.
- L’Equateur est le seul des États de l’Amérique du Sud qui 11e possède aucun télégraphe,
- Une ligne télégraphique, d’une longueur de 5oo milles, va être construite entre la ville de Panama et Costa-Rica.
- Le nombre d’abonnements exigé par le département des postes â Berlin étant maintenant souscrit pour la ligne téléphonique entre Mayence et Francfort, la construction va être commencée immédiatement.
- Des expériences téléphoniques très satisfaisantes ont eu lieu dernièrement entre Saint-Pétersbourg et Moscou. On s’est servi des appareils Bell-Blake, et la parole arrivait très nettement, malgré la distance de 3oo verstes qui sépare les deux villes.
- Le nombre des abonnés au téléphone dans les différentes villes de la Hollande s’élève aujourd’hui à 2 187, dont 1 992 sont reliés. L’augmentation des trois derniers mois a été de 134 abonnés.
- Il parait que la communication téléphonique entre. Hambourg et Lubeck ne sera pas encore établie, le gouvernement ayant stipulé un minimum de 20 abonnés, tandis que 17 seulement se sont fait inscrire. Le prix de l’abonnement est d’environ 56o francs par an.
- La région minière en Silésie a été pourvue d’un réseau général téléphonique dont la construction a été commencée l’année dernière. Le bureau central installé à Benthuen fut ouvert le 11 décembre dernier avec des lignes reliant ensemble les mines et fabriques de Tarnoustiz, Myslowitiz, Kœnigs-hütte, Kattowitiz et Gleiwitiz. Les frais étaient estimés à 100 000 francs, dont l’association minière a contribué 37 5oo francs, de sorte que le gouvernement allemand a pu fixer l’abonnement à 25o francs par an seulement. A l’ouverture, il y avait 73 abonnés et 807 kilomètres de fil. La plus grande distance entre deux postes est de 60 kilomètres. Du 11 au 3i décembre, S 1S9 communications ont été données par le bureau central, ce qui établit la moyenne à 322 par jour. On est en train de relier 3g nouveaux abonnés et d’ajouter 373 kilomètres de fil àu réseau qui s’étend déjà sur 1660 kilomètres carrés.
- Une nouvelle Société, la Clay Commercial Téléphoné Co, est activement occupée à placer ses fils à Philadelphie sans s’inquiéter des menaces de poursuites en contrefaçon de l’American Bell Téléphoné Co.
- Le Gérant : A. Noaillon.
- Paris. — Imprimerie P. Mouillot, i3, quai Voltaire. — 48806
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- Journal universel J Electricité
- 51, rue Vivienne, Paris
- directeur: D* CORNELIUS HERZ
- SECRÉTAIRE DE LA RÉDACTION : ÂUG. GUEROUT | ADMINISTRATEUR : HENRY SARONI
- 6e ANNÉE (TOME XII)
- SAMEDI 28 JUIN 1884
- N» 26
- SOMMAIRE
- Description des appareils électromagnétiques pour la déter. mination des longitudes (2° article); M. Lœwy. — Application du calorimètre à l’étude du courant électrique (3e article) ; A. Minet. — Nouveau type de câble sous-marin léger; Henry Vivarez. — Notes sur les chemins de fer et les tramways électriques (2e article); G. Richard. — La lumière électrique à Souakim; C.-C. Soulages. — Les nouveaux galvanomètres à ressort amplificateur de MM. Ayrton et Perry; Aug. Guerout. — Chronique de l’étranger : Italie; Exposition d’électricité de Turin; W. de Fonvielle. — Angleterre; J. Munro. — Revue des travaux récents en électricité. — Les vibrations électriques considérées au point de vue de leur action magnétisante, par A. Oberbeck. — Sur l’électrolyse des verres solides, par E. Warburg. — Travaux de la Conférence internationale des électriciens (suite). — Correspondance : lettre de M. Granfeld et description de son télégraphe. — Lettre de M. Sciama. — Faits divers.
- sur le fonctionnement général. Les courants, lorsqu’ils sont en action, se bifurquent d’abord en 7r et suivent après le même parcours afin de se rejoindre après avoir traversé deux circuits différents. Dans l’un des circuits est disposé le rhéostat ; l’autre circuit comprend le galvanomètre et le relais polarisé du système Siemens.
- En réglant convenablement le rhéostat par l’introduction de résistances suffisantes, on peut toujours obtenir sur le galvanomètre une déviation donnée, et, par suite, dans les trois cas de l’enregistrement local, de la transmission et de la réception des signaux, ne laisser passer dans le relais qu’une fraction du courant ayant une même intensité mesurée par une même déviation de l’aiguille aimantée.
- Le chronographe est rdu système Hipp, légèrement modifié par Bréguet. Le mécanisme d’horlogerie, dont l’isochronisme est entretenu par les vibrations d’une lame mince, entraîne une feuille de papier qui se déroule, comme dans le récepteur Morse, d’un mouvement uniforme, avec une vitesse d’environ om,oi par seconde. Sur cette bande reposent les pointes de deux plumes métalliques fixées aux extrémités de petits leviers articulés fort légers et susceptibles de se mouvoir perpendiculairement à la bande,
- Quand les leviers sont au repos, les plumes, imbibées d’une encre très fluide, tracent sur la bande des traits parallèles, distants de om,oo4 environ • l’un des leviers se déplace-t-il, sa plume est entraînée et inscrit un trait latéral intérieur.
- Les mouvements des leviers sont produits par l’attraction de deux électro-aimants E, E et par des ressorts antagonistes. L’une des plumes inscrit tous les battements de la pendule sidérale ; l’autre, à la volonté de l’observateur, inscrit les signaux’ soit pour l’enregistrement des passages des étoiles’ aux fils de la lunette, soit pour la comparaison des pendules. Le relevé de ces signaux a été fait au moyen d’échelles tracées sur des lames _de verre.
- Nous noterons comme un fait capital que les mouvements des leviers sont déterminés par le passage, dans les électro-aimants, de courants lo-
- DESCRIPTION
- DES
- APPAREILS ÉLECTRO-MAGNÉTIQUES
- POUR
- LA DÉTERMINATION DES LONGITUDES Deuxième article. (Voir le numéro du 24 mai 1884.)
- APPAREILS SERVANT A L’ÉCHANGE DES SIGNAUX.
- La figure i représente les appareils spéciaux i e latifs à la longitude ; elle porte :
- i° Un chronographe ;
- 20 Un relais de translation ;
- 3° Un rhéostat ;
- 40 Un galvanomètre ;
- 5° Des conducteurs métalliques et des commutateurs pour établir les communications nécessaires entre les diverses pièces précédentes.
- Avant de passer en revue les diverses parties de l’appareil, nous allons fournir quelques indications
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- eaux qui peuvent être considérés comme constants ou du moins comme variant d’une manière lente et continue pendant le cours d’une soirée. Ces courants étaient fournis par deux piles composées d’éléments Callaud.
- ' L’une, dite pile de la pendule, émet un courant qui, en général, suit le trajet a [3yS (fig. i), comprenant les bobines E. Dans ce cas, la palette du levier correspondant reste attirée ; mais, le courant trouve-t-il une issue présentant une moindre résis-
- tance, l’attraction cesse, le levier antagoniste àgit et la plume trace son crochet latéral. Cette circonstance se produit toutes les secondes de la manière suivante. A la partie supérieure du balancier de la pendule est fixée transversalement une traverse métallique portant à chacune de ses extrémités trois petites pointes qui viennent soulever légèrement, à chaque fin d’oscillation, trois lames d’aluminium disposées horizontalement de chaque côté de la pendule. Ces lames sont montées sur un
- chariot en cuivre, isolé de la pendule par une plaque d’ébonite, et sont soutenues par des vis fixées au chariot et destinées à régler la position de chacune d’elles de telle sorte que les contacts de ces trois lames et des trois pointes de la traverse du balancier soient simultanés. Le chariot est muni d’une vis destinée à l’élever ou à l’abaisser, afin de régler la durée des contacts. Un fil conducteur met en communication avec tj le chariot et par suite les lames métalliques.
- La pendule et les pointes sont reliées à la terre par e. Chaque contact des pointes avec les lames
- ferme, pendant g de seconde environne circuit oc vie
- par lequel le courant va à terre. La plume de l’électro-aimant E peut ainsi inscrire tous les battements de la pendule, ou seulement un battement sur deux, suivant que l’on fait passer le courant qui vient de vj par les lames de droite et de gauche, ou d’un côté seulement. Nous avons trouvé plus commode d’adopter ce dernier mode de réglage, en faisant coïncider l’instant des interruptions avec les secondes paires de la pendule.
- Le commencement de la seconde correspond à la rupture du grand trait. L’appareil interrupteur que l’on vient de décrire est dû à Bréguet. Le principe même d’après lequel il est construit fournit les garanties les plus sérieuses. En effet, le
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- contact' se produisant simultanément par trois lames I différentes, réglées chacune par une vis spéciale, on est assuré que le courant continue à passer, lors même qu’une ou deux des lames ou des pointes de la traverse du balancier sont isolées par une cause quelconque. Le nettoyage, du reste, est des plus simples, puisqu’il suffit, pour essuyer une lame, de la soulever, sans qu’on soit obligé de toucher aux autres ou d’arrêter le balancier.
- Ce qui précède suppose toutefois que les interrupteurs t et i' établissent les communications. Nous indiquerons tout à l’heure le rôle spécial de l’interrupteur t'.
- Là seconde pile, dite locale, émet un courant qui, avant de gagner la terre, commence toujours par suivre le trajet xXj/.v (fig. i), comprenant les bobines EL Le bouton v vient-il à communiquer avec la terre, le courant passe et la palette du levier est attirée.
- En résumé, nous pouvons dire que la plume des secondes est au repos quand son courant passe, tandis que la plume des signaux est au repos quand son courant ne passe pas.
- Le reste du trajet du courant local s’effectue de diverses façons, suivant que l’on enregistre les observations faites à la station, que l’on transmet des signaux à l’étranger ou que l’on en reçoit; dans ces trois cas, un grand levier vl formant commutateur çt pouvant tourner autour du pivot v doit être placé dans les positions respectives vl, vl', vl", çn regard desquelles sont gravés les mots local, étranger, réception.
- Ce commutateur porte six boutons à ressort bu b2, b3, b4, b3, ba. Le premier, bt, communique avec la masse métallique terminée par le pivot v; b2, b3, b,t sont isolés du pivot v, mais communiquent entre eux; il en est de même de bs et de ba.
- Dans chaque position, cinq des boutons b pressent contre d’autres boutons B incrustés dans la table, et auxquels aboutissent les diverses lames métalliques de communication.
- Les boutons B3, B'3 et B"2 sont reliés chacun à l’une des extrémités cp', ® de deux fils métalliques flexibles, dits fils du top, isolés l’un de l’autre et enroulés en un même cordon. Les deux autres extrémités sont à la portée de la main de l’observateur, qui peut les réunir en pressant une petite touche.
- Le courant d’une troisième pile, dite grande pile, arrive par la borne u. Le relais Siemens a une double fonction : i° dans le cas où l’on communique avec la station étrangère, fermer ou rompre le circuit qui conduit à la terre le courant de la pile locale ; 20 dans les trois cas, fermer ou ouvrir à volonté le circuit de la pile de la pendule.
- Cet appareil est constitué essentiellement par un électro-aimant à bobines verticales; le noyau de ces bobines constitue le prolongement de l’un des pôles
- d’un fort aimant recourbé N.; le second pôle porte l’armature ou palette/. Cette armature pivote sur l’extrémité de la branche verticale de l’aimant N et peut ainsi osciller entre les deux extrémités polaires des noyaux. Ces extrémités polaires sont formées de fortes vis V, V' en fer doux, ce qui permet de les rapprocher plus ou moins des faces de la palette et de modifier ainsi l’intensité de la force attractive.
- L’extrémité l de la palette peut venir butter contre l’une ou l’autre des deux vis en laiton w, w', isolées l’une de l’autre et aussi de l’électro-aimant.
- La palette est composé de deux parties distinctes jl et mn, placées en prolongement l’une de l’autre, mais séparées par une mince lame d’ivoire interposé. La partie jl communique avec le fer doux de l’électro-aimant et l’autre partie mn avec la borne h2 implantée dans le socle du relais. Ces communications sont obtenues à l’aide de spirales en fil de cuivre, assez légères pour ne pas gêner les oscillations de la palette.
- Les vis w, w' sont elles-mêmes reliées respectivement par des conducteurs aux bornes hu h3.
- La borne h2 communique avec la terre, la borne hl avec le conducteur a[3, la borne h3 avec le conducteur de la pile locale.
- Le fer doux de l’électro-aimant du relais communique avec la pile de la pendule.
- Le fil des bobines du relais, dont les extrémités aboutissent aux bornes f, ff, peut donner passage soit au courant de la pile locale, soit à l’un des courants de la grande ligne, la boussole étant d’ailleurs dans le circuit. Quand aucun courant ne traverse les bobines du relais, la palette s’applique contre la vis w.
- [A suivre.) Maurice Lœwy,
- de l'Institut.
- APPLICATION DU CALORIMETRE a l’étude du
- COURANT ÉLECTRIQUE
- Troisième article. (Voir les numéros du 26 avril et du io mai 18Q4.)
- DÉMONSTRATION EXPERIMENTALE DE L’ÉQUIVALENC E DU TRAVAIL CHIMIQUE ET DU TRAVAIL ÉLECTRODYNAMIQUE.
- La conservation de l’énergie de la force ou, plus scientifiquement, des mouvements de la matière, sous l’influence des forces physiques, dans leurs modalités les plus diverses, est une loi admise au-
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- Jourd’hui et considérée comme invariable par tous t les. physiciens.
- Ce principe fut vérifié expérimentalement pour, ce qui concerne la transformation d’un travail mécanique en chaleur et inversement, par les savants qui, comme Mayer, Joule, Colding, s’occupèrent de la théorie mécanique de la chaleur et démontrèrent que cet agent n’était qu’une forme particulière du mouvement.
- Les travaux effectués sur le même sujet par Helm-holtz, Clausius, Rankine, W. Thomson, vinrent confirmer ces vues et prouvèrent, irréfutablement, l’équivalence mécanique de la chaleur.
- Mais, il existe d’autres énergies que l’énergie mécanique ou de mouvement visible, de même que la force se manifeste à nous, sous d’autres formes que celle de la pesanteur : Forces de cohésion, d’affinité, etc.'Chacune de ces forces, agissant sur la matière, lui communique des modes de mouvements particuliers qui peuvent se transformer les uns dans les autres. Notre ignorance sur la constitution intime de la matière et sur les mouvements divers dont peuvent être animées les particules dernières des corps, nous fait employer certains mots peu scientifiques, comme énergie calorique, énergie mécanique, énergie chimique. — A proprement parler, il n’existe pas plusieurs sortes d’énergies, mais bien plusieurs modes de mouvement; et pour désigner chaque mouvement en particulier nous donnons un qualificatif à l’énergie qui rappelle le phénomène actuel considéré.
- On peut dire, d’une façon générale, que toute perte de forces vives ou travail, entraîne un dégagement de chaleur, donne naissance à une énergie calorique équivalente et vice versa.
- La démonstration de ce principe pouvait se faire facilement lorsqu’on ne considérait que des forces vives directement mesurables se transformant en des travaux extérieurs et visibles effectués par une machine, comme dans l’expérience classique de Joule où ce savant détermine l’équivalent mécanique de la chaleur.
- Il n’en est plus ainsi lorsqu’on étudie certains travaux moléculaires de l’ordre de ceux qui s’effectuent dans un combinaison chimique, par exemple.
- Toute réaction chimique est accompagnée d’un dégagement ou d’une absorption de chaleur, d’où suivant le principe général de la conservation de l’énergie, perte de forces vives ou production de travail.
- Dans son Essai de mécanique chimique, fondée sur la thermochimie, M. Berthelot était conduit, en effet, à appliquer « le même principe aux changements de forces vives moléculaires, et aux travaux des dernières particules des corps, changements accomplis dans un ordre de mouvement et de parties matérielles que l’on ne peut ici mesurer directerçient. »
- La relation qui lie les dégagements de chaleur à l’affinité des corps avait été entrevue par Lavoisier et Laplace; Favre avait démontré que l’affinité peut être exprimée en calories. C’est à M. Berthelot que revient l’honneur d’avoir formulé clairement les lois qui, suivant l’expression de ce savant : « ramènent la chimie tout entière, aux mêmes principes mécaniques qui régissent déjà les • diverses branches de la physique. »
- Le principe que toutes les puissances naturelles peuvent se convertir les unes dans les autres suivant des rapports fixes, étant admis, il en découle que la somme de toutes les puissances d'un système livré à lui-même, c’est-à-dire isolé, ne recevant du dehors ni ne communiquant extérieurement aucune puissance, est constante.
- Cet énoncé renferme toute la théorié physique et chimique de la pile ; mais c’est Favre qui, le premier, a démontré, au moyen d’expériences calori-
- FIG. t
- métriques, l’équivalence entre la sommé des travaux partiels effectués par le courant traversant un circuit interpolaire, travaux qu’ilappelait électrodynamiques, et la perte d’énergie dans la source d’électricité.
- Si nous prenons (fig. 1) une pile hydro-électrique comme source d’électricité et un circuit interpolaire formé d’un fil conducteur AB, CD, EF, d’une machine dynamo-électrique entre deux points B et C, d’un voltamètre entre deux autres points D et E, nous formerons un système, livré à lui-même, traversé par un courant électrique.
- L’énergie se présentera à nous sous trois formes : chimique, calorique, mécanique.
- Comment s’opère la transformation des forces mises en jeu, dans la pile, en des forces de tout autre nature, capables de produire en différents points du circuit interpolaire des travaux qui varieront avec la nature de la résistance par le courant ?
- Au moyen d’un agent intermédiaire auquel on donne le nom d’électricité, dont la propriété caractéristique est de transporter l’énergie produite par la source.
- Cet agent est-il une forme de l’énergie provenant
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- d’une première transformation dans la source elle-même/se transformant ensuite aux différents points du circuit interpolaire suivant le genre d’appareils qu’il rencontre sur son passage, ou seulement un organe transmetteur de pression, à la manière de l’eau eh hydraulique.
- Nous n’entreprendrons pas de résoudre une question aussi délicate qui, comme toutes les formes de l’énergie, touche aux propriétés intimes de la matière.
- Nous nous contenterons d’analyser les effets, étant réduit à n'émettre que de pures hypothèses sur le principe même de la cause.
- Nous allons reproduire avec quelques détails les expériences dé Favre entreprises sur la conservation de l’énergie dans un système électrique analogue à celui qui est représenté par la figure i.
- EXPÉRIENCES CALORIMÉTRIQUES. — CHALEUR DÉVELOPPÉE DANS LES CONDUCTEURS
- Dans un premier mémoire intitulé : Recherches thermiques sur les courants hydro-électriques, pu. blié en i853, Favre s’était déjà proposé de résoudre la question suivante : « La chaleur développée par la résistance au passage de l’électricité dans les conducteurs d’un couple voltaïque est-elle ou non un simple emprunt fait à la chaleur totale qui correspond uniquement à l’action chimique .qui engendre le courant? »
- Favre s’est servi dans ces premières expériences d’un calorimètre semblable à celui dont nous avons fait la description dans un article précédent (26 août 1884).
- «- L’un des moufles de ce calorimètre recevait un tube de verre contenant de l’eau distillée, aiguisée d’acide sulfurique pur. On y plongeait un élément de pile formé de platine et de zinc amalgamés (couple Smée). L’élément zinc restait inattaqué, tant que le circuit demeurait ouvert. Le couple voltaïque était fixé à un bouchon (fig. 2) entrant à frottement dans le tube à liquide acidulé. Ce bouchon laissait passer les extrémités de chaque métal qui se mettaient en contact avec du mercure contenu dans de petites capsules de liège fixées sur le bouchon; il était également traversé par un tube abducteur en verre, de manière à recueillir la totalité du gaz, dont le dégagement commençait dès qu’on fermait le circuit. »
- L’autre moufle pouvait recevoir un rhéostat de résistance variable, renfermé dans un tube contenant de l’eau. Ce tube était tantôt extérieur au calorimètre, tantôt plongé dans le moufle voisin de celui qui comprenait l’élément Smée.
- On pouvait donc mesurer : i° La quantité de chaleur totale développée par le couple en activité ;
- 20 La quantité de chaleur due à la résistance du circuit ; *
- 3° La quantité de chaleur confinée dans le couple lui-même.
- Favre rapportait toutes ses expériences à une même unité d’action chimique ; pour cela il recueillait l’hydrogène dégagé pendant la durée de la détermination thermique; il en mesurait le volume avec toutes les précautions qu’exige cette évaluation.
- Les nombreuses expériences de Favre s’accordèrent avec les vues émises par Joule; on retrouvait dans le liquide du couple et dans l’arc interpolaire, quelle que soit sa résistance, la totalité de la chaleur que l’action chimique seule était capable de développer.
- « La chaleur confinée dans le liquide du couple et celle qui provient de la résistance du circuit
- FIG. 2
- métallique, sont donc toujours complémentaires pour fournir la chaleur totale due à la somme des actions chimiques. »
- Telle avait été l’intuition du physicien anglais non vérifiée jusqu’alors par. des expériences rigoureuses.
- MESURE DE LA CHALEUR ABSORBÉE DANS LES SEGRÉGATIONS CHIMIQUES OPÉRÉES PAR UN COURANT ÉLECTRIQUE.
- Après avoir étendu les conclusions de son premier travail, afférent à un couple, à une pile formée de plusieurs éléments, Favre démontra par une nouvelle série d’expériences « que la chaleur absorbée dans l’acte des décompositions chimiques produites par l’électricité voltaïque provient d’un emprunt fait à la chaleur due aux actions chimiques qui se produisent dans la pile. »~
- Il employa pour cela un calorimètre à mercure semblable au précédent comme forme extérieure,
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- srr- 486 LA LUMIERE ÉLECTRIQUE
- mais qui possédait sept moufles au lieu de deux.
- Cinq éléments de pile Smée lui servaient de batterie, et chacun de ces couples était plongé dans un moufle distinct.
- Le sixième couple contenait un voltamètre à électrodes de platine.
- r Le septième un thermorhéostat dont on pouvait faire varier la résistance.
- Cinq cloches graduées recevaient le gaz dégagé des cinq couples Smée, un sixième, celui du voltamètre.
- Il était de la plus grande importance de recevoir séparément le gaz qui se développe dans chaque couple, pour s’assurer que chacun d’eux fonctionnait régulièrement.
- Comme dans la première série d’expériences on calculait quelle était la chaleur dégagée pour un gramme d’hydrogène mis en liberté.
- i° La pile seule est placée à l'intérieur du calorimètre. — Les cinq couples Smée dans l’intérieur du calorimètre étaient mis en tension et fermés en court circuit au moyen de fils de cuivre d’un diamètre assez grand pour que la quantité d’énergie perdue par le courant qui les traverse fût absolument négligeable. Ils plongeaient dans les godets de mercure en contact direct avec les éléments de la pile.
- « La quantité de chaleur dégagée par la conversion en sulfate de l’equivalent de zinc dans la batterie voltaïque, exprimé en grammes (ce qui correspond au dégagement de un gramme d’hydrogène), a été de 18703 petites calories, c’est-à-dire à peu près la même que celle qui résulte de la conversion en sulfate du même métal, sans transmission d’électricité, qui avait été de i8652ca1-.
- 20 La pile et un thermorhéostat sont placés à l'intérieur du calorimètre. — La quantité de chaleur mesurée par le calorimètre pour un dégagement de un gramme d’hydrogène était de :
- 18664 oal- avec le thermorhéostat le plus résistant.
- 18715 — de résistance moyenne.
- 18664 — le moins résistant.
- D’où on peut conclure avec Favre que « le dégagement de chaleur produit par le passage de l’électricité à travers les arcs métalliques conducteurs est rigoureusement complémentaire de la chaleur confinée dans les couples voltaïques pour former Une somme toujours égale à la chaleur qui correspond uniquement aux réactions chimiques qui se passent dans la batterie, indépendamment de toute électricité transmise. »
- v 3°^La pile, le voltamètre et le thermorhéostat étaient placés dans l'intérieur du calorimètre. — Quantités de calories pour un gramme d’hydrogène dégagé dans les cinq couples Smée :
- i° La pile fonctionnant seule, fermée en court circuit. ...................186960a!.
- 20 Le voltamètre à acide sulfurique étendu est établi dans le circuit........................ 11769
- Si, à cette quantité de calories nous ajoutons la quantité de chaleur dégagée par la formation de | d’équivalent d’eau, soit................. 6892
- Nous aurons................................ 18661 cal.
- 3° La pile fonctionnait avec le voltamètre à acide sulfurique étendu et un thermorhéostat faisait partie du circuit..................... 11692
- En ajoutant le £ de la chaleur absorbée par la décomposition de son équivalent d’eau exprimé en grammes............................, . . . . 6892
- Nous aurons. .............................. 18584oai.
- 4° Remplaçons le voltamètre à acide sulfurique étendu par un voltamètre à sulfate de cuivre ; nous avons........................... i3p35
- Et en ajoutant la chaleur nécessaire à la décomposition de £ d’équivalent de sulfate de cuivre, en cuivre, oxygène et acide sulfurique étendu. . 53go
- Nous aurons................................. 18425 0ai
- Si nous examinons les nombres trouvés ci-dessus, il est évident que « la chaleur absorbée dans l’acte de la décomposition des corps, réalisée sur le passage de l’électricité à travers le circuit vol-laïque, résulte toujours d’un emprunt fait à la chaleur dégagée par les actions chimiques qui se produisent dans la pile. »
- « La conversion du travail chimique en travail électrodynamique, et le retour de ce dernier en travail chimique, étaient prouvés expérimentalement. »
- RELATION ENTRER LA CHALEUR DÉPENSÉE PAR LE COURANT QUI PRODUIT UN TRAVAIL MÉCANIQUE ET LA
- CHALEUR ENGENDRÉE PAR L’ACTION CHIMIQUE QUI
- DÉVELOPPE CE COURANT.
- Le système d’appareils employé pour servir à la démonstration expérimentale de ce principe particulier ést composé de :
- i° Une pile Smée (zinc amalgamé, acide sulfurique étendu, platine) se composant de cinq éléments compris dans un premier calorimètre; 20 d’une machine électrodynamique actionnée par la pile renfermée dans un second calorimètre ; 3° d’un poids soulevé par la machine électrodynamique par l’intermédiaire d’une poulie très légère qui prend son mouvement de l’axe même de la machine au moyen d’une corde sans fin.
- Cette poulie est fixée à l’extrémité d’un axe conique d’un diamètre de 2 centimètres et assez long pour qu’une corde de soie de 4m5o de longueur environ puisse s’y enrouler facilement.
- Cette corde passe sur la gorge d’une seconde poulie de renvoi, à une hauteur de 5 mètres environ, et elle supporte le poids qui doit être soulevé.
- Cinq séries d’expériences ont été faites, et chaque
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
- 4&7
- fois la quantité de chaleur mesurée par le calorimètre était rapportée au dégagement de un gramme d’hydrogène dans l’ensemble des cloches graduées.
- Dégagements de chaleur :
- iro Série.— La pile fonctionnant seule, fermée sur elle-même . ............................ 18682 ra>i.
- 20 Série. — La pile fonctionne seule, mais le courant passe dans le fil qui relie les deux calorimètres, c’est-à-dire la pile à la machine électrodynamique ............................. 1867.1
- Le fil conducteur intermédiaire n’absorbait donc ; <_ que 8 calories sur 18682 produites par la source dans la limite des erreurs de détermination.
- 3° Série. — Le courant passe à travers le gros fil conducteur, et les disques des électro-aimants de la machine électrodynamique qui reste immobile :
- Quantités de chaleur accusées dans le premier
- calorimètre..................................... 16448
- Quantités de chaleur accusées dans le second calorimètre..................................... 2219
- 18767
- Le travail absorbé par la résistance totale est égal, à i5 calories près sur 18782, au travail moteur.
- 4° Série. — La pile fonctionne, et la machine dynamo-électrique tourne sans soulever de poids, n’effectuant par conséquent que des travaux intérieurs ou de frottement qui, du reste, se transforment immédiatement en chaleur.
- Quantités de chaleur accusées :
- Par le premier calorimètre..................... i3888
- Par le second calorimètre . ............ 4769
- 18657
- Le travail résistant était donc égal au travail moteur, à 25 unités près sur 18782 calories. On ne pouvait souhaiter une approximation plus grande.
- 5e Série. — La pile fonctionne et la machine soulève un poids en produisant un travail mécanique égal à i3iksm,24.
- Quantités de chaleur accusées :
- Par le premier calorimètre.................... 154270111.
- Par le second calorimètre..................... 2947
- 18374 cai.
- La quantité de chaleur dégagée par le travail résistant est inférieure de 3o8 unités à la quantité de chaleur produite par le travail moteur; mais il a été effectué un travail mécanique égal à i3ikgm34 qui, d’après le principe de la conservation de l’énergie, doit être équivalent à la quantité de chaleur perdue : o,3o8 grande calorie.
- Si nous effectuons le rapport de ces deux nombres, nous aurons comme équivalent mécanique de la chaleur dans cette expérience :
- Un nombre qui diffère peu de celui-ci avait été trouvé par Joule.
- Par toutes ces expériences, Favre démontrait expérimentalement le principe de la conservation de l’énergie appliqué à un système électrique' isolé, en déterminant successivement la corrélation qui existe entre les travaux caloriques dans le fil conducteur, les travaux chimiques dans le voltamètre, les travaux mécaniques dans la machine électrodynamique et l’énergie perdue par la source.
- La théorie physique et chimique de la pile venait de faire un grand pas, mais ce savant mit à profit tous les phénomènes qu’il eut à constater dans le cours de son expérimentation pour entreprendre d’autres séries d’études qui présentent un très grand intérêt, et se rattachent à ce problème si intéressant du transport de l’énergie par l’électricité. Nous reproduirons ici cette partie des travaux de Favre effectués du reste au moyen du calorimètre et bien en rapport avec le sujet que nous traitons dans nos articles actuellement.
- (A suivre.) Adolphe Minet.
- NOUVEAU TYPE
- DE
- CABLE SOUS-MARIN LÉGER
- On sait quel rôle important le poids des conducteurs joue dans la télégraphie sous-marine. Il intervient, non seulement comme un des gros éléments de la dépense, maïs encore comme un dès facteurs principaux dans la pose des lignes et leur relèvement en cas d’avarie.
- Au point de vue de la dépense, il est clair que plus le câble sera lourd, plus son prix sera élevé ; il faut considérer en outre qu’avec l’accroissement du poids des conducteurs augmentent également les dimensions du navire qui doit emmagasiner la ligne et la puissance des appareils qui doivent la dérouler et l’immerger.
- Il est à peine nécessaire d’insister sur les facilités de pose qui résulteraient de l’emploi d’un câble léger. C’est surtout lorsque le câble, une fois posé, a subi des avaries et qu’il devient nécessaire de les réparer, que l’influence du poids se manifeste de la façon la plus sérieuse.
- Lorsqu’on opère la pose d’un câble, on est obligé de compter sur une plus grande longueur que celle qui résulte des sondages. L’excès de longueur qui reçoit, en termes du métierle nom de mou, ne s’élève pas au-dessus de 10 à 12 % de la longueur totale et ne peut être moindre de 8 à 10 %.
- Ce mou a un rôle capital dans l’opération du relèvement. — En effet, lorsque le conducteur est en
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- relèvement, le grappin qui le soulève jusqu’à la surface doit résister, non seulement à la composante verticale du poids du câble (qui ne dépend que de la profondeur et qui se double en raison des deux parties qui s’étendent de part et d’autre du grappin), mais encore aux efforts considérables résultant des frottements contre la nappe d’eau coupée.
- Il arrive ainsi fréquemment, lorsqu’on opère dans de grands fonds, que le conducteur peut être soumis à un effort de traction supérieur à celui qu’il est capable de supporter, et on est obligé de
- FIG. I
- recourir à des artifices pour amener les conducteurs à la surface.
- Ces artifices consistent à employer deux ou plusieurs navires, pour le relèvement ; ce qui peut se faire suivant les conditions indiquées par les schémas 2 et 3, ou, dans les cas les plus simples, avec l’aide d’une bouée auxiliaire 4.
- De toutes façons, on voit combien sont considé-
- FIU.J2
- râbles les difficultés et par suite le coût des opérations de relèvement.
- Ce serait donc un progrès important que de diminuer le poids des câbles.
- S’il est, en général, très élevé dans la plupart des cas, c’est qu’au point de vue de l’effort total auquel le câble est appelé à résister, l’âme conductrice en cuivre n’intervient én aucune façon. On sait, en effet, que le cuivre ne résiste pas à un effort de traction supérieur à plus de 28 kilos par millimètre carré.
- En outre, il s’allonge d’une fraction très considérable de sa longueur initiale et, si on voulait inté-
- resser l’âme d’une façon quelconque aux efforts que le câble entier aura à supporter, il ne tarderait pas à s’allonger au delà de sa limite d’élasticité et à conserver un allongement permanent, alors que les substances qui l’enveloppent seraient revenues à leur première longueur.
- Il en résulterait que, ne pouvant plus se loger dans une gaine devenué trop courte pour lui, le fil de cuivre prendrait une forme sinueuse dans son enveloppe de gutta-percha et déterminerait en certains points de véritables hernies dont l’effet serait de décentrer le fil, de percer la couche d’isolant
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- FiG. 3
- et finalement d’ouvrir une fuite certaine au courant électrique.
- Il est facile de s’assurer par une expérience que les choses se passent ainsi en réalité.
- Or, il existe un alliage qui peut se tréfiler en fils ayant une conductibilité égale à celle des > fils de cuivre de très haute conductibilité et une résistance mécanique égale à celle des meilleurs fers, dont
- FIG. 4
- l’emploi permettrait de décharger l’armature des câbles d’une partie de l’effort auquel elle doit résister et d’en diminuer par suite les dimensions et le poids.
- Nous faisons allusion aux fils de bronze siliceux de M. Lazare Weiller, aujourd’hui très appliqués pour les transmissions électriques de toute nature.
- M. Lazare Weiller fabrique aujourd’hui couramment des fils dont la conductibilité atteint de 97 à 99 % de celle de l’étalon qui, à o° et sous le diamètre d’un millimètre, possède une résistance de 20ohms 5-, par kilomètre.
- Ces fils ne se rompent que sous un effort de 45 à
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- 43 kilos par millimètre carré et, propriété précieuse, leur allongement, au moment de la rupture, n’excède pas 1 à 1 ‘/2 %•
- Ils peuvent donc se substituer avec avantage aux fils de cuivre ordinaire, puisqu’à conductibilité égale, ils ont une résistance mécanique très supérieure et qu’ils n’ont pas le défaut de s’allonger sous un poids inférieur à leur charge de rupture.
- Leur application nouvelle à la fabrication des câbles sous-marins ne peut être mieux démontrée que par un exemple.
- Considérons le câble de la Compagnie Française de Paris à New-York, dit câble Pouyer-Quertier. construit et posé en 1879 par la maison Siemens frères de Londres.
- Nous représentons ci-après les sections de ce
- Fie. 5. — cable d'atterrissement (L’espace intermédiaire est occupé par des enveloppes de chanvre.)
- câble dâns ses différentes parties : câbles d’atterrissement et: câbles de profonde mer.
- Considérons le dernier de ces types.
- Le poids respectif de chacun des éléments qui le composent est par mille marin de 1 852 mètres.
- Ame en cuivre................................. 220 kil.
- Gutta-percba.................................. 180
- Chanvre ou phormium............................ 80
- 18 fils de fer galvanisé de 2m de diamètre. . . 860
- Chanvre intérieur et composition.............. 400
- 1740 kil.
- Diamètre total, 3o millimètres. — Résistance totale, 3 000 kilos, les fils de l’armature étant supposés en fer.
- Poids sous l’eau 450 kilos.
- Il peut donc supporter sous son seul poids sans se rompre environ 6 à 7 milles de sa longueur.
- Examinons la carte des profondeurs sous-marnes.
- L’Atlantique présente du nord au sud, à égale distance à peu près du nouveau et du vieux continent, une sorte d’arête longitudinale dans laquelle les profondeurs varient de 3 à 4oom. Cette zone s’épanouit à la hauteur de 5o° de latitude nord dans
- fig. e>
- cable d'atterrissement intermédiaire (Profondeurs de 90 à 200 »>)
- la région qui a reçu les principaux câbles réunissant la France et l’Angleterre aux Etats-Unis.
- Des deux côtés, se trouvent trois dépressions dans lesquelles les fonds vont de 4000 à 6000 mètres. L’une, celle de l’est, s’étend de la pointe sud de l’Irlande à la hauteur du cap de Bonne-Espérance et la
- Fin, 7
- c voles de mer profonde (Profondeurs 200 à 5oo«», 5oom et au-delà)
- ligne qui la limite à gauche suit les contours généraux des côtes ouest de l’Europe et de l’Afrique.
- Les deux autres, dites du nord-ouest et du sud-ouest, forment deux bassins avoisinant les Etats-Unis et les Antilles d’une part, — l’Amérique du Sud de l’autre.
- Dans ces dépressions, les sondages ont relevé quelques zones dans lesquelles les profondeurs vont au delà de 6 ooo mètres. Les principales se trouvent à l’ouest des Canaries, au sud de Terre-Neuve, entre Porto-Rico et les Bermudes et à droite de l’île de Martin-Vaz.
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- -V
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- LA LUMIÈRE
- ÉLECTRIQUE
- Les grands fonds du Pacifique affectent une répartition tout à fait différente. Entre le Japon et les Etats-Unis se trouve, longitudinalement entre les 40 et 5o° de latitude, la fosse de Tuscarora qui a des profondeurs de 6 et 8000 mètres. Parallèlement au Japon et aux Kouriles se trouve une dépression dans laquelle a été relevée la plus grande profondeur connue : 8 5i3 mètres.
- On voit donc que toute nouvelle grande ligne sous-marine devant s’étendre dans une autre zone que celle qui a reçu les câbles atlantiques actuels devrait traverser des dépressions dans lesquelles les fonds atteignent au minimum 4 000 mètres. La possibilité du relèvement serait très problématique dans de, telles conditions et elle deviendrait certainement impossible s’il s’agissait de poser un câble entre San-Francisco et le Japon.
- Dans ces conditions, on est forcé de conclure que l’emploi des câbles actuels limite singulièrement les progrès de la télégraphie sous-marine qui resterait restreinte à certaines zones de l’Atlantique, aux mers intérieures et aux lignes des côtes.
- Or, à considérer les progrès que font chaque jour les applications de la science et les besoins toujours plus grands de communications rapides entre les peuples, il est certain qu’il faudra aborder à bref délai l’étude de câbles nouveaux destinés à traverser sur une grande longueur les plus grands fonds de l’Océan. La nécessité s’impose donc d’étudier les solutions nouvelles que, seuls, peuvent donner les câbles légers, faciles à poser et de réparation possible.
- M. J. Richard, ancien ingénieur-directeur de l’administration des Télégraphes et présentement administrateur de la Société générale des Téléphones, a résolu le problème en faisant entrer dans la fabrication des câbles le bronze siliceux de M. L. Weiller, et la compétence particulière qu’il a acquise dans une carrière presque entièrement consacrée aux travaux de télégraphie sous-marine, doit faire considérer la solution qu’il présente comme appelée à recevoir, dans un temps prochain, la consécration et la sanction de l’expérience.
- Le câble combiné par M. Richard est composé de la manière suivante :
- Ame en bronze siliceux de poids égal à celle
- dû câble Pouyer-Quertier, soit par mille marin. . 220 kil.
- Gutta-percha............................... 180
- Couche de chanvre.......................... 80
- L’armature est formée de 28 fils de fer galvanisé de i“m,25 de diamètre qui forment l’axe de cordes eij chanvre disposées en toron autour du diélectrique.
- Le poids des fils est de................... 5oo kil.
- et le poids du chanvre qui les environne de . . . 25o
- Le poids du câble est donc de 1 23o kilos dans l’air et de 3éo kilos dans l’eau.
- Son diamètre est de 25 centimètres et sa résistance à la rupture de 2 800 kilos, dont l’âme supporte environ la moitié.
- Dans ces conditions, le câble peut supporter sous son poids 8 à 9 milles marins de sa longueur et être relevé par les plus grandes profondeurs.
- Les conclusions de cet examen comparatif se présentent d’elles-mêmes :
- A conductibilité égale et à résistance à la traction à peu près égale, le nouveau câble a un poids et un volume qui sont égaux aux 2/3 des mêmes éléments dans les câbles Pouyer-Quertier.
- Il coûterait environ 800 francs de moins par mille et exigerait, pour la pose, un navire et des engins bien moins puissants, et par conséquent de prix moins élevé.
- Ce serait le type des câbles de mer profonde. Dans ces régions où règne l’immobilité absolue, où la vie est raréfiée, l’armature réduite suffira pour combattre l’usure due aux frottements et aux attaques des animaux.
- Dans les parties d’atterrissement, il faudra, au contraire, revenir aux armatures protectrices habituellement employées.
- Le modèle dont nous venons de parler est le premier qui ait été fabriqué. Tel qu’il est, et bien qu’il puisse recevoir d’une étude plus complète et de l’expérience des modifications de détail, il mérite de fixer l’attention des ingénieurs compétents.
- Henry Vivarez.
- NOTES
- SUR
- LES CHEMINS DE FER
- ET
- LES TRAMWAYS ÉLECTRIQUES Deuxième article. (Voir le numéro du 7 juin 1884.)
- LA VOIE ET LES COLLECTEURS
- Smith (i883). — Dans le système proposé par M. Holroyd Smith (’), le courant passe de la génératrice à la dynamo réceptrice 16 (fig. 19), par les bornes i3 d’un truc à roues isolées muni de galets collecteurs 11 (fig. 21 et 22), roulant sur deux conducteurs en cuivre 4 et 5. Les bornes i3 sont séparées par la pièce de bois 3i (fig. 22).
- (>) Brevet anglais 1014, 23 février i883, et « British Association », meeting de Southport.
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
- ...-,4'V-
- 491
- Les conducteurs 4 et 5 sont isolés et protégés à l’intérieur d’un caniveau en fonte en deux pièces (fig. 20), servant de rail central à la roue motrice M. Les autres roues de la locomotive sont simplement porteuses, comme dans le système bien connu de Larmengeat.
- La roue motrice, munie d’un frein à pédale F, est actionnée par la dynamo 16 au moyen d’un train d’engrenages à lanterne avec débrayage D.
- La figure 23 représente avec plus de détails deux modes d’établissement des conducteurs.
- A droite de la figure, le conducteur 5 est serré par dès coins en bronze sur le coussinet 1, également en bronze, reposant sur une fourrure de vul-canite 2. A gauche de la figure, les coussinets du
- conducteur sont portés par des boulons fixés aux côtés du rail central et isolés, en v, par de la vul-canite.
- Dans la modification représentée par les figures 24, 25 et 26, le courant passe de la génératrice à la réceptrice par le conducteur 4, isolé du rail central, le frotteur à ressort i5 et la barre de cuivre 14 isolé dans le montant i3; il retourne par le montant i3, le bâti 2, les roues 3 du truc et le rail central.
- La figure 27 représente une autre modification du système dans laquelle les axes des galets d’aller et de retour du courant sont inclinés à 45° sur leurs conducteurs 4 et 5.
- Des essais exécutés en petit avec un appareil
- FIG. 19. — SMITH. — ELEVATION
- de ce système semblent avoir démontré qu’il réalise, dans une certaine mesure, une protection efficace des conducteurs contre les dégradations, et le public contre les secousses électriques.
- Les conducteurs adoptés par M. Smith pour ses appareils les plus récents (*) sont formés par deux demi-tubes en métal 4 (fig. 29), isolés dans un mastic de ciment 3, et portés par des coussinets en fonte 2.
- Le collecteur est constitué par des aiguilles 24, suspendues par des bielles 20 (fig. 28) aux axes 21 et 22, écartées et poussées sur les conducteurs par les ressorts 23. Ces aiguilles sont munies de rainures en hélices qui leur font racler, en tournant autour de leur axe 24, les parois des conducteurs.
- Le courant passe des collecteurs à la dynamo
- réceptrice par le ressort 28, la pince et le fil 32. Le ressort 28 permet, aux démarrages, une certaine oscillation de l’aiguille ; le montant 38 est fixé au châssis auxiliaire 34, relié lui-même au châssis principal 36 par quatre boulons 37, au moyen de coussinets 39, pouvant glisser sur les boulons 38. Grâce aux ressorts des boulons 37 et à sa faculté de pouvoir glisser sur 38, le montant 33 et ses aiguilles peuvent se prêter sans chocs aux déplacements verticaux et latéraux du locomoteur.
- Trait (i883). — M. W. A. Trait, l’ingénieur du tramway électrique de Portrush, arrive au même but en adoptant pour collecteurs de longs ressorts t (fig. 3o et 3i), appuyés sur le rail/. Ces ressorts sont reliés à une latte d’acier k, isolée et pouvant glisser dans un fourreau d’acier o, suspendu par s au châssis du locomoteur.
- Le tout est enfermé dans un tube placé (fig. 32) dans l’axe de la voie. Ce tube peut renfermer deux
- (*) prevet anglais 5o6>5, 24 octobre j683.
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- p 492 LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- fr-V •' * •
- collecteurs desservant des trains indépendants. Les rainures qui livrent passage à leurs conduc-? teurs, o et o', sont alors séparées par une cloison m, que l’on peut facilement enlever sans bouleverser
- (fig. 35 à 37), subit l’usure des roues et dont l’autre N, en cuivre ou en bronze, est abritée par le rail
- FIG. 20. — SMITH. — VUE PAR BOUT
- le pavage. Le rail j pose sur des coussinets isolants i.
- Les figures 32 et 33 représentent en détail la forme des ressorts munis d’un patin en acier G et
- FIG. 2 1
- FIG. 21 ET 25. — SMITH. — ELEVATION ET PLAN, 3.® TYPE
- d’une vis avec chaîne permettant d’en fixer la dé- Edison (i883). — M. Edison adopte aussi comme tente (*). conducteurs les rails de la voie, mais en prenant
- Daft (i883). — Les conducteurs sont constitués,
- FIG. 22. — SMITH. — COLLECTEUR, 1er TYPE
- dans le système de M. Daft, par les rails mêmes de la voie, formés en deux parties, dont l’une M
- F.G. 26 ET 27. — SMITH. — COUPE TRANSVERSALE, 3e TYPE
- (9 Voir aussi le brevet anglais de C. Basto, n® 2333. 8 mai j883.
- simplement la précaution, peut-être inutile, d’assurer leur continuité électrique aux éclissages par
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉIÆCTRICITE ' . y#' '/
- l’adjonction de quatre fils E, ininterrompus tout le long de la voie, et serrés sur le rail par les éclis-ses.
- AIGUILLAGES , :
- La figure représente l’aiguillage et le croisement de voie adopté par Edison en 1882.
- <2> ©
- FIG. 28. — SMITH. — ÉLÉVATION, 5e TYPE
- Les aiguilles A et B sont reliées et manœuvrées par des traverses en bois C, à coussinets a, qui les
- }
- FIC. 29. — SMITH. — COUPE TRANSVERSALE, 5» TYPE
- isolent l'une de l’autre ; elles portent sur des plaques b,c qui les relient aux voies EF, GH.
- Les pointes du croisement 1 sont formées par
- des courtes sections des rails,d,c,f,g, séparées en i, des rails F et G reliés entre eux par les fils
- 7ïïil/
- FIG. 3o ET JI. — TRAIL
- l et k. La présence de ces courtes sections isolées empêche les roues de former un court circuit, lorsqu’elles passent sur le croisement.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- La plaque tournante d’Edison est représentée parles ligures 40 et 41.
- Les galets B sont reliés, par les fils b, aux rails
- FIG. 3S. — TBAIL (VOIE)
- D et E de la plaque, dont les galets C sont isolés. Les galets B et C, sont isolés run de l’autre
- par des sections H de longueur suffisante pour éviter le court circuit par le passage des galets de F sur G. Les secteurs F et G sont d’autre part
- FIG. 33 ET ?4. — TRA1L (EN FORCE)
- reliés aux rails de la voie, I et K, par les fils c et d de façon à maintenir la continuité électrique de la voie de part et d’autre de la table.
- Le courant arrive aux rails D et E de la plaque par les galets B et les secteurs F et G.
- RELAIS
- Un électromoteur amené sur la plaque, puis tourné dans l’axe de la voie, en reçoit donc immédiatement le courant.
- Hopkinson (i883). — Les figures 42 et 4.3 vont nous permettre de décrire le système de relais pro-
- F1G. 3g, — EDISON (croisement)
- posé par M. J. Hopkinson, afin de réduire le plus possible les pertes d’électricité.
- La voie se compose des deux rails A et B (lig. 42) et d’un conducteur isolé c, amenant le courant.
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
- A95
- Le rail B, également isolé est divisé en sections b,b... séparées comme en b2.
- Chacune de ces sections b est reliée au conducteur c par une dérivation passant par un relais D dont les fonctions consistent à mettre sa section
- en liaison électrique avec c lorsque le train y passe, puis à rompre cette liaison, dès que le train est passé, de manière que les pertes ou fuites d’électricité soient toujours limitées à celles d’une seule section.
- Couducieuv isolé
- HOPKINSON
- Si le conducteur c est relié au pôle positif de la génératrice et le rail A au pôle négatif, le courant suivra le trajet
- C D b locomoteur A
- FIG. 43. — HOPKINSON. — RELAIS
- La bobine F du relais D porte deux enroulements, l’un en fils fins, de la dérivation E allant du rail B au rail A, l’autre de gros fils, G, formant le circuit principal entre le conducteur c et la section isolée b. La dérivation E a pour fonction de fermer le
- circuit principal G en attirant, par le courant qui la traverse, une armature qui ferme d’abord le circuit G, puis ouvre celui de E. Ce courant est engendré, dans E, par la différence de potentiels qui s’établit entre A et b lorsque le train arrive en b\ du fait que les roues établissent, entre la section b, où le train pénètre, et la section b0, alors en liaison avec C, un contact temporaire, suffisant pour porter b au potentiel voulu.
- Le mécanisme d’un relais est représenté par là figure q3.
- On y reconnaît les électros F à deux enroulements G, à gros fil, directement relié au conducteur c, E, à fil fin, formant dérivation entre A et une section b du rail isolé B.
- En temps ordinaire, quand il ne passe pas de courant par G ou E, l’armature H occupe la position indiquée en traits pleins ; m fait contact avec/», de sorte que le circuit de E reste fermé.
- Quand le circuit traverse G, l’armature H monte dans sa position pointillée, en appliquant / sur /, de manière à fermer le circuit principal par k en même temps que le taquet k, entraîné par l’axe de l’armature, rompt le circuit E en soulevant m de p.
- Lors donc qu’un train se présentera dans la section b commandée par le relais, un courant passera, comme nous l’avons expliqué par la dérivation E l’armature H, soulevée, fermera le circuit principal G puis ouvrira E. Quand le train quittera la section, le courant, interrompu dans G, laissera retomber l’armature H qui refermera la dérivation E, remettant les choses en état pour le passage d’un nouveau train.
- On suivra facilement le jeu des courants sur la figure q3, en remarquant que ceux de la dérivation E sont indiqués par des flèches à doubles pointes.
- On pourrait, en prolongeant la tige de l’armature H et en y ajoutant un second contact /, diviser le rail A en sections correspondant à celles du rail B.
- Gustave Richard.
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- 4q6 LA LUMIÈRE
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- A SOUAKIM (guerre du Soudan)
- Dès que les systèmes destinés à la production de la lumière électrique ont été suffisamment perfectionnés, les armées de terre et de mer out étudié les applications que ces nouveaux engins pouvaient permettre dans diverses circonstances spéciales, soit pour l’attaque, soit pour la défense. Nous avons donné, dans ce journal, la description des appareils construits pour servir aux reconnaissanT ces de nuit dans l’armée de terre, et bien souvent nous avons eu l’occasion de décrire les applications de la lumière électrique qui avaient été faites à bord des vaisseaux cuirassés.
- Dans les dernières années, c’est surtout pendant la guerre de Tunisie et au moment du bombardement d’Alexandrie, que les nouveaux procédés ont été employés pour éclairer la côte au moment du débarquement ou pour observer, pendant la nuit, les travaux de défense ou les mouvements que l’ennemi était en train d’opérer. Déjà, à cette époque, l’effet produit par des rayons électriques intenses subitement projetés sur les remparts occupés par des troupes arabes ou autres, avait amené un commencement de débandade on ne peut plus favorable aux tentatives d’attaques.
- Plus récemment on a eu, au Soudan, l’occasion de constater de nouveau les effets que peut produire la lumière due à l’électricité sur des bandes presque sauvages et par suite toujours disposées à éprouver des frayeurs terrifiantes en présence de phénomènes qui leur semblent surnaturels.
- C’est à Souakim que se passait le fait militaire dont nous nous occupons aujourd’hui parce qu’il est entièrement du ressort de l’électricité; cette guerre du Soudan'; qui préoccupe à si juste titre toutes les nations européennes et a causé déjà tant de surprises, surprises généralement on ne peut plus désagréables pour les Anglais, se continue dans un pays encore primitif, quoique tout voisin des régions civilisées.
- Du reste, le Soudan, en arabe Beled-es-Sudahn, pays noir ou pays des nègres, ne trouve guère place dans l’histoire que vers le commencement du siècle actuel, au moment où Mohammed-Ali régnait sur l’Egypte. Ce puissant pacha, resté célèbre par ses cruautés, fit la conquête de Dongola et de la Nubie et plus tard celle du Cordovan et du Sennaar, c’est-à-dire du vrai Soudan. Le massacre en massé jfes Mamelucks dans la citadelle du Caire, le icr mars 1811, et les guerres qui se continuèrent longtemps dans la Nubie anéantirent la puissance de tous les petits souverains noirs, et assurèrent alors la conquête de ces contrées pâr l’Egypte.
- ÉLECTRIQUE
- L’importance de ces immenses régions si bien placées au confluent du Nil-Bleu et du Nil-Blanc n’avait pas échappé à Mohammed-Ali, et aujourd’hui encore ces parties tenteraient l’esprit envahisseur de nos voisins d’outre-Manche, si leur conquête ne présentait pas des difficultés presque insurmontables.
- La ville de Souakim, dont le dessin ci-contre reproduit une vue pittoresque, est le port le plus important de la mer Rouge, elle sert d’entrepôt au grand commerce qui se fait entre l’Afrique centrale et l’Arabie et sa possession serait on ne peut plus profitable à l’Angleterre, car les steamers, partant de ce port, peuvent en peu de jours gagner Aden, qui est à mi-chemin sur le trajet de Suez aux Indes.
- Aussi après l’occupation d’Alexandrie, le général Baker, avec un corps de gendarmerie et un régiment de soldats égyptiens, fut-il envoyé pour remplacer les garnisons de Souakim, de Sinkat et de Tokar assiégées par les Bédouins; les deux dernières villes sont tombées au pouvoir d’Osman-Digma, lieutenant du Mahdi, et leur prise a été signalée par des massacres qui ont eu un triste retentissement en Europe et surtout chez le peuple anglais, qui est le premier intéressé dans cette guerre soudanienne, à la suite de son occupation de l’Egypte.
- Le soulèvement actuel de presque tout le pays a été préparé, depuis bien des années déjà, par la faiblesse du gouvernement égyptien, et il n’est pas étonnant qu’un homme tel que le Mahdi parvienne, en se présentant comme prophète, à exciter les sentiments de fanatisme religieux et de haine de l’étranger si faciles à exploiter parmi ces peuplades tout à fait primitives.
- Celui que l’on appelle aujourd’hui le Mahdi est originaire de Dongola; son nom est Mohammed-Achmed; vers 1880 il était shaïd, c’est-à-dire her-mite dans une île du Nil-Blanc et avait déjà une certaine réputation de sainteté dans cette partie du Soudan. Il se rendit àTamaniat, près de Kartoum, pour apprendre le coran chez un vieux derviche, dans l’intention de devenir fakir (théologien); puis, son éducation terminée, il rentra dans son île d’Aba et se livra aux plus ardentes prédications, poussant les indigènes à combattre pour la foi et leur promettant toutes les récompenses du paradis de Mahomet.
- Le faux prophète commença ainsi à être entouré de quelques tribus qu’il fanatisa et dont les chefs allèrent bientôt porter la parole, sainte dans toutes les directions, exhortant les Bédouins à la révolte et leur promettant, au nom du Mahdi, les récompenses célestes s’ils combattaient pour la cause de la foi. Ce grand mouvement, conduit avec, une certaine habileté, avait surtout pour mobile la haine du joug chrétien d’Europe; il était spécialement
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE ASOUAKlM
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- . S - LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- dirigé contre les Anglais et surtout contre les pachas du Caire ; mais au début il pouvait être facilement enrayé, si on l’avait considéré d’une façon plus sérieuse; au commencement des prédications du Mahdi, les autorités locales reçurent, avec une incrédulité moqueuse, les nouvelles de la propagande fanatique qui faisait déjà de nombreux prosélytes, et le gouvernement de Kartoum télégraphiait sans cesse au khédive que les événements étaient sans importance et que l’insurrection serait bientôt anéantie lorsque quelques troupes se mettraient en marche.
- Mais le soulèvement, qui paraissait d’abord insignifiant, ne tarda pas à prendre un développement considérable, et après s’être répandu à l’ouest, il gagna de proche en proche, vers l’est, jusqu’aux tribus de Taka et Kassala, vers le nord-ouest, jusqu’à Souakim et la mer Rouge.
- Au moment où l’on avait organisé l’armée du général Hicks, on pensait qu’avec 7000 hommes munis d’armes modernes on aurait facilement raison des bandes de rebelles formées des éléments les plus disparates et armées comme aux temps les plus primitifs; en effet, dans le courant de i883, le général anglais remporta quelques avantages entre Kana et Douera, et il s’avançait vers le sud-ouest dans la direction d’El Obeïd, où se trouvait le quartier général du Mahdi, lorsque survint l’épouvantable défaite qui anéantit cette petite armée et procura aux Bédouins une grande quantité d’armes et de munitions perfectionnées.
- A partir de ce moment, le chemin de Kartoum était ouvert au Mahdi, et l’on ne sait pas encore pour quelles raisons il a préféré se cantonner dans le Cordovan, laissant à ses lieutenants et surtout à Osman-Digma le soin de continuer la guerre d’extermination qui a déjà fait couler tant de sang.
- La ville de Souakim a été entourée par les rebelles presque au début du soulèvement, les tribus arabes ont envahi les plaines des environs, établissant leurs campements près des palmiers et harcelant sans cesse la garnison, surtout composée de soldats égyptiens, sur lesquels les officiers anglais ne peuvent avoir qu’une confiance très limitée. Aussi, pour prévenir un coup de main, a-t-on pris les précautions les plus sérieuses. Au milieu des travaux de défense qui protègent les abords de la ville, on voit s’élever de petites pyramides qua-drangulaires construites à claire-voie et portant à leur sommet un puissant régulateur, avec tous les accessoires nécessaires àlaprojection de lalumière électrique.
- On avait constaté dernièrement une certaine agitation dans les campements des rebelles, les soldats avaient été massés sur les points condui-1 sant le plus facilement aux fortifications, les cavaliers étaient groupés de chaque côté, les troupes I
- de chameaux étaient aussi préparées pour le transport des munitions et même des combattants; vers le soir tous les mouvements s’étaient accentués, et de Souakim on pouvait avoir la certitude qu’une tentative formidable allait être faite pendant la nuit pour s’emparer de la ville. Dans cette prévision, tous les postes furent renforcés avec soin, mais on donna surtout des ordres spéciaux aux ouvriers chargés de manoeuvrer les régulateurs électriques, placés, comme nous l’avons dit, sur des tours au niveau des remparts. Aussi lorsque les rebelles, arrivés à quelques centaines de mètres, se lancèrent en colonnes serrées, poussant des hurlements sauvages, les foyers électriques s’illuminèrent subitement, faisant jaillir des torrents de lumière sur toutes ces masses grouillantes et éclairant, comme le montre notre dessin, une des scènes de déroute les plus étranges que l’imagination puisse concevoir.
- C.-C. Soulageù.
- LES
- NOUVEAUX GALVANOMÈTRES
- A RESSORT AMPLIFICATEUR
- DE MM. AYRTON ET PERRY
- Parmi les électriciens qui, en Angleterre, se sont occupés d’une façon spéciale de la construction des galvanomètres, MM. Ayrton et Perry ont été certainement au nombre des inventeurs les plus féconds ; mais leurs appareils, quelque ingénieux qu’ils soient, n’ont été souvent, à part quelques-uns, que des modifications d’instruments déjà existants ou des applications à la galvanométrie des phénomènes bien connus de l’électrodynamique ou de l’électromagnétisme. Les nouveaux galvanomètres qu’ils viennent de faire connaître reposent sur un principe qui n’avait pas encore été appliqué à la construction de ce genre d’appareils, et présentent un caractère d’originalité qui mérite de fixer l’attention.
- Dans ces galvanomètres, l’action produite par le courant est, comme dans beaucoup d’autres, l’attraction d’un noyau de fer doux à l’intérieur d’un solénoïde ; mais le trait caractéristique des appareils est que le mouvement rectiligne très limité du noyau est amplifié d’une façon considérable et transformé en un mouvement circulaire d’index, au moyen d’un ressort de forme spéciale étudié par MM. Ayrton et Perry.
- Si on maintient fixe à l’une de ses extrémités un ressort cylindrique en spirale et qu’oji applique à l’autre bout une force axiale (en le tirant par exemple au moyen d’un fil sans torsion agissant
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
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- suivant l’axe), l’extrémité libre éprouve un certain mouvement de rotation autour de l’axe du cylindre.
- Avec les ressorts ordinaires, ceux que l’on désigne communément sous le nom de ressorts à boudin et dans lesquels le plan de chaque spire fait un angle très aigu avec le plan perpendiculaire à l’axe du ressort, ce mouvement de rotation est très faible ; mais on conçoit qu’en modifiant la forme du ressort et l’inclinaison des spires, on puisse rendre le mouvement de rotation très grand pour un très petit allongement du ressort. On réaliserait ainsi à la fois la transformation du mouvement rectiligne en un mouvement circulaire et son amplification.
- C’est ce problème qu’ont résolu MM. Ayrton et Perry en étudiant par le calcul les conditions que doit présenter le ressort pour arriver au résultat que nous venons d’indiquer. Ils ont d’abord con-
- FIG. 1
- à Fr sin a qui est un couple de flexion autour de l’axe PS. Si maintenant nous appelons B la rigidité de flexion du fil dans le plan de la spire et A la rigidité de torsion autour de la ligne spirale en P nous aurons :
- Fr cos a
- Â~’
- comme expression de la torsion angulaire par unité de longueur autour de l’axe PU et
- Pr sina B ’
- pour la flexion angulaire par unité de longueur autour de l’axe PS;
- « Composant ces deux actions horizontalement
- sidéré un ressort ordinaire. « Supposons, disent-ils, que les centres de toutes les sections transversales du fil, ou de la bande, formant le ressort se trouvent sur la surface d’un cylindre de rayon r; supposons en outre que le plan de chaque spire fasse un angle * avec le plan perpendiculaire à l’axe du cylindre et soit F une force agissant sur un bout du ressort suivant l’axe, l’autre extrémité du ressort étant fixe.
- « Dans la section transversale du fil en un point quelconque P (fig. i), la force axiale F produit une tension dont l’effet relativement à la déforma tion du ressort peut être négligé en comparaison avec les autres effets dont nous allons parler et nous avons à considérer les tensions produites par un couple Fr agissant autour de l’axe PM.
- « PM, PS et PU sont toutes dans un plan tangent en P au cylindre ; PM est, dans ce plan, perpendiculaire à l’axe du cylindre ; PU est tangente à la spire et PS perpendiculaire à PU.
- « Ce couple est équivalent au couple Fr cos a qui est un couple de torsion autour de l’axe PU et
- FIG
- 3
- et verticalement, nous avons pour le mouvement angulaire total dans un plan vertical, c’est-à-dire autour de l’axe PM:
- _ /cos2a . sin2a\
- Fr(— +-B->
- et pour le mouvement angulaire dans un plan horizontal
- Fr sin a cosa
- « Si on désigne par p lé mouvement angulaire dans un plan horizontal de l’extrémité libre du ressort relativement à l’extrémité fixe, par d l’allongement axial et par l la longueur développée de la spirale, on a :
- et
- © = / Fr sinot cos a ^ — dQ, _ . , „ „ /cos2 a . sin2 a\
- (O
- (2)
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- r*-"> 5oo LA LUMIERE ELECTRIQUE
- Dans la suite de l’étude, les auteurs ont, pour plus de simplicité dans les calculs, considéré leur lame de ressort comme ayant une section ellipti-'que. En désignant par b l’un des diamètres de l’ellipse, mesuré dans le plan de la spire, et par a le diamètre mesuré dans le plan perpendiculaire à ce dernier, ils sont arrivés aux expressions :
- . N 7t a3 b2 E il a b3
- A — —g-, . _ et B =----------,
- a2 + b2 4 ’
- dans lesquelles N est le module de rigidité du corps et E le module d’élasticité de Young.
- En substituant, les équations (i) et (2) deviennent alors
- , „ 1 /a2 + b2 4 \
- <p = / F r sin a cos a--- ( vy-„--------5
- T Na! E/
- , l F r2 ta2 4- b2 . 4 . _ \
- d—-------r; I cos2 «4- sin2 a 1
- . 7t a b2 \ N a2 ' E /
- (3)
- (4)
- Si l’on cherche seulement à rendre cp maximum pour une force axiale donnée, indépendamment des tensions qui se produisent dans le métal et indépendamment de l’allongement axial, il est évident que a doit être de 45° et l et r aussi grands que possible.
- En se posant, en outre, la condition que la section du fil soit constante, et écrivant
- a = b li
- les auteurs arrivent à trouver que o est proportionnel à 7 — 3*. k
- Quand k est très petit, cette dernière expression est très grande. Quand k est très grand, la valeur est aussi très grande, mais de signe opposé. A mesure que k augmente à partir de o, la valeur
- —3 k diminue jusqu’à ce que k atteigne une valeur voisine de i,3, <p devient égal à zéro et il n’y a pas de rotation.
- Pour de petites valeurs de k, il y a une rotation dans le sens de l’enroulement et la rotation augmente à mesure que k diminue. Au contraire, pour des valeurs de k dépassant 1,3, il y a une rotation tendant à dérouler lé ressort et elle augmente avec k.
- La fig. 2 représente un ressort de ce dernier genre qui donne en effet une rotation dans le sens opposé à l’enroulement.
- La fig. 3 représente un ressort aplati dans le sens opposé et avec lequel la rotation est dans le sens de l’enroulement.
- _ MM. Ayrton et Perry arrivent à cette conclusion que la rotation positive produite par cette dernière forme de ressort doit être plus grande que la rotation négative à laquelle donne lieu le premier type, mais les difficultés de construction du type de la
- figure 3 les ont contraints à se borner au ressort» de la figure 2.
- Une difficulté qui se présente est la tendance que possèdent les ressorts à dépasser la limite d’élasticité et à prendre une nouvelle position permanente de zéro. MM. Ayrton et Perry ont cherché dans quelles conditions cet effet est minimum pour une rotation maximum et ont trouvé que cela a lieu quand a = 38°, 10'.
- En cherchant aussi l’angle qui rend la rotation maximum pour un allongement donné du ressort on trouve <x==38°, 19', angle très voisin du précédent.
- Pour satisfaire aux trois conditions :
- i° Qu’une force axiale donnée produise une rotation maximum ;
- 20 Que la rotation soit grande sans changer l’état du ressort;
- 3° Que la rotation soit grande par rapport à l’allongement du ressort,
- On arrive donc à donner aux spires une inclinaison de 38° à 45°. De plus, les deux premières conditions exigent que la longueur développée du ressort soit grande.
- Après avoir étudié en outre l’influence de l’épaisseur du métal, les auteurs formulent ces conclusions générales, que pour remplir les conditions énoncées, la bande de métal de section elliptique doit être aussi longue et aussi mince que possible ; que le plan des spires doit faire un angle de 40 à 45° avec un plan perpendiculaire à l’axe de la spirale, et enfin, que le plus petit diamètre de la section elliptique doit être à angle droit avec l’axe de la spirale.
- Dans la pratique, MM. Ayrton et Perry remplacent la section elliptique par une section rectangu • laire, mais cela change peu les effets produits, et les conditions que nous venons de formuler sont encore applicables.
- Voyons maintenant comment ces ressorts ont été appliqués à la construction du galvanomètre.
- Dans un premier type (fig. 4), le ressort sert à supporter un tube de fer T placé au centre d’un soiénoïde B. La spirale est fixée par sa partie supérieure à une pièce à écrou que porte la glace de l’appareil; à sa partie inférieure elle s’attache à une pièce F, guidée en bas dans le socle de l’appareil et susceptible de se mouvoir circulairement et de bas en haut. C’est cette pièce à laquelle est fixé le tube T muni à sa partie supérieure d’un index I indiquant sur un cadre les déviations.
- Le jeu de l’appareil est des plus simples: un courant étant envoyé dans le soiénoïde, le tube T est attiré et produit un léger allongement du ressort. L’extrémité inférieure de ce dernier éprouve alors une rotation et entraîne dans ce mouvement le tube et l’index, de sorte que l’angle effectué peut être lu sur le cadran.
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- .Soi
- En faisant le tube très mince, il peut être saturé magnétiquement par un courant très faible ; si en outre il s’enfonce dans le solénoïde d’une quantité convenable et si le ressort est bien construit dans les conditions voulues, on obtient un instrument proportionnel dans de très grandes limites. Ainsi MM. Ayrton et Perry ont obtenu des déviations proportionnelles jusqu’à 270°, et cela sans que l’état du ressort se trouvât modifié.
- Pour prévenir ce dernier inconvénient, il faut, quand on reçoit le ressort des mains du fabricant, lui faire prendre une déviation permanente dans le sens dans lequel il aurait à en prendre une dans l’appareil.
- Si on appelle I l’intensité en ampères, du courant
- FIG. 4.
- qui traverse la bobine, la force attractive exercée sur le noyau est
- IC I2 1 + si
- formule dans laquelle S est une constante d’autant plus grande que le courant nécessaire pour saturer magnétiquement le tube est plus faible. Le coefficient K reste sensiblement constant si la position du noyau dans le solénoïde est bien choisie.
- Puisque la rotation cp est produite par une force axiale, cette force peut être désignée par py (p étant une constante), on a alors
- et, comme pour les courants à mesurer, SI est grand relativement à l’unité, on a
- Pj___J_____L
- ic ~ s
- ou
- c’est-à-dire que des divisions égales de l’échelle correspondent à des accroissements égaux de l’intensité, excepté près du zéro, et c’est pourqùoi les instruments ne sont généralement gradués qu’à partir de 5°.
- Pour le cas où les appareils doivent être employés dans le voisinage de champs magnétiques puissants, MM. Ayrton et Perry ont construit un modèle protégé par une enveloppe de fer. Dans ce modèle (fig. 5) les plaques XX et le cylindre C sont en fer ; le cylindre B est également en fer jusqu’en D de sorte que le champ magnétique produit par cette sorte d’électro se trouve entre D k et
- F.G. 0
- K; c’est là qu’est placé le noyau A suspendu au ressort amplificateur. Ce dernier au lieu d’être porté par la glace est fixé au centre du cadran et la tige fixée à A qui porte l’index I passe dans l’intérieur du ressort.
- Il est certain que ces ressorts amplificateurs ne détrôneront pas les lectures optiques employées pour les mesures de précision, mais ils rendront des services dans la pratique courante et remplaceront avantageusement dans les galvanomètres industriels les engrenages employés pour amplifier les déviations.
- Les inconvénients des procédés mécaniques de multiplication, distension des fils, jeu des engrenages, etc., se trouvent ainsi .supprimés, pourvu que dans la fabrication des ressorts, on ait pris les précautions nécessaires pour qu’ils restent toujours identiques à eux-mêmes.
- Aug. Guerout.
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- W 502 LA LUMIÈRE
- " ' ' ' ' : .
- CHRONIQUE DE L’ÉTRANGER
- Correspondances spèciales
- Italie
- EXPOSITION INTERNATIONALE D’ÉLECTRICITÉ DE TURIN
- Turin, le 22 juin 1884.
- Parmi un certain nombre de petites expositions placées vers le centre des galeries, nous signalerons un fabricant de Berlin qui a apporté une multitude de chaînes galvaniques, du genre de celles de Pulvermacher, mais n’ayant pas le cachet de l’inventeur de ce genre d:objets. Il expose aussi des bijoux électriques, à peu près semblables à ceux que l’on avait déjà vus à Vienne.
- Non loin de là sont exposées des piles Bunsen, dans lesquelles le vase poreux en charbon sert lui-même d’électrode. La fabrication est soignée, mais il faudrait voir ce que deviennent les attaches, lorsque ce charbon creux a servi pendant quelque temps de récipient à l’acide nitrique.
- La galvanoplastie s’est merveilleusement développée en Italie. On devait s’y attendre, car si l’Exposition des Beaux-Arts est loin de soutenir la comparaison avec ce que l’on voit à Paris, il n’en est pas de même des arts industriels.
- J’ai vu des bas-reliefs en bronze qui semblaient avoir été obtenus par la fusion et ciselés après coup. Mais après la fabrication galvanique des coins d’acier, il est facile de comprendre que l’homogénéité du métal n’est point une difficulté de nature à arrêter les artistes italiens.
- Je citerai d’une façon particulière une charmante vitrine de galvanoplastie, exposée par une maison de Turin, où l’on voit à la fois l’argenture du zinc, le bronzage et le nickelage du fer, enfin le nicke-lage sur laiton.
- Dans la section des chemins de fer est expose un wagon avec des freins électriques, qui nous semblent ressembler beaucoup à ceux de M. Achard sous leur forme primitive. Une énorme pancarte apprend aux visiteurs que l’on emploie ce système sur les chemins de fer du Pacifique. Ceci prouve uniquement que le persévérant inventeur des freins électriques a eu le tort de ne point naître de l’autre côté de l’Atlantique.
- Les chemins de fer de la Haute-Italie ont fait une exposition complète de leur matériel électrique; nous n’avons reconnu aucune modification essentielle au système de protection employé sur les principales lignes françaises, mais nous devons signaler le soin avec lequel on a disposé des modèles qui permettent de faire comprendre toutes les manœuvres électriques nécessitées par l’appli-
- ÉLECTRIQUE
- cation du bloc-système. Une ligne factice, représentant à une petite échelle plusieurs stations successives, se prête à merveille à toutes les démonstrations que le public suit avec beaucoup d’inté-térêt, et qui lui sont données d’une façon très claire.
- Nous signalerons à ce propos l’appareil portatif que M. Nigra a imaginé, et qui permet aux conducteurs des trains en détresse de se mettre en rapport avec les stations voisines à l’aide d’une sonnerie d’alarme et de son téléphone. Il suffit, pour réussir, d’attacher un des pôles à un fil de ligne, de mettre l’autre au sol.
- Nous ajouterons à ces considérations que notre voyage à Turin nous a fait connaître sur le Paris-Lyon-Méditerranée l’existence d’un système électrique placé sous verre, comme celui qui permet de communiquer avec les conducteurs, mais qui met les freins à la disposition de chaque voyageur. Bien entendu, le compartiment où l’on a fait usage de ce procédé sommaire d’arrêt se trouve désigné par un bras qui se lève et qu’on ne peut remettre en place. Les gardes accourent au secours de la voiture d’où le courant a été lancé. Si la résolution n’est point justifiée, le coupable est signalé; la contravention est déclarée parles gardes, qui sont, comme on le sait, en France comme en Italie, officiers de police judiciaire.
- L’association des médecins italiens a exposé une vitrine qui prouve que la galvanocaustique, la galvanisation et la faradisation, sous toutes ses formes, sont très populaires dans le pays de Gal-vani et de Yolta. Nous appellerons l’attention sur le sel excitateur que l’on présente pour l’usage des piles à un seul liquide. En effet, au lieu de faire le mélange du bichromate de potasse et du phosphate de soude, destiné à empêcher le dépôt d’alun de chrome, les médecins italiens ont exposé les deux sels individuellement, laissant aux expérimentateurs le soin d’effectuer eux-mêmes le mélange.
- Nous avons examiné de nouveau l’exposition des postes et télégraphes ; nous y avons remarqué une carte très bien exécutée représentant 26000 kilomètres de ligne et 72 000 de fils, soit en moyenne près de trois fils sur chaque voie de communication.
- Les résultats de l’exploitation sont représentés par des procédés graphiques plus ou moins analogues à ceux de l’administration française. On voit que le nombre des télégrammes est d’environ 7 millions, soit 1/4 par tête d’habitant, les produits bruts de 12 à i3 millions, laissant 2 à 3 millions de produit net. Le nombre des employés de tout ordre est de 5 401.
- L’administration italienne possède un organe officiel fort estimé nommé le Télégraphista, où se trouve un catalogue fort bien rédigé de l’exposition
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- c JOURNAL * UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
- du gouvernement. Cette publication est beaucoup plus complète que celle qui est distribuée au public. Mais celle-ci a l’avantage d’être traduite en français.
- Ainsi que cela a lieu en France, l’administration italienne des postes et télégraphes possède un office technique d’où sont sortis des instruments dont la fabrication est très soignée. Parmi les instruments qui sont sortis de ces ateliers, nous signalerons particulièrement un compas hyperbolique dû à M. Cardarelli et dont le but est de résoudre les problèmes relatifs aux circuits dérivés. Cet appareil a déjà figuré à Munich.
- La Società generale italiana di Telefoni ed applicazioni elëctriche de Naples expose différents appareils qui sont à noter :
- Un microtéléphone de Colaricchi disposé pour la démonstration dans les cours ;
- Le microphone à charbons indépendants de Marini ;
- L’avertisseur électrique de la marche des trains de Colaricchi et Pianta ;
- Un parafoudre pour bureaux téléphoniques et télégraphiques ;
- Un thermoscope avertisseur d’incendie et divers appareils de télégraphie domestique.
- La maison Nigra de Turin expose aussi un certain nombre d’appareils dignes de remarque.
- Les téléphones électriques Nigra, bien connus et qui avaient été essayés avec succès à l’Exposi tion de Munich, tiennent la première place parmi ces appareils. A côté de ces téléphones et d’instruments destinés à leur application à différentes branches d’industrie, aux chemins de fer, par exemple, il faut citer différents dispositifs de sonneries d’appel, des contrôleurs de rondes, et différents appareils de démonstration.
- M. Emile Levy, constructeur à Paris, a exposé une très belle vitrine dans laquelle on trouve toute espèce de charbons électriques, depuis ceux de la pile jusqu’aux charbons à lumière. M. Emile Levy ne donne point d’indications spéciales pour la fabrication de ces derniers.
- Dans une précédente correspondance, nous avions dit que l’exposition de la maison Sautter et Lemonnier n’était pas en action par suite du manque de quelques pièces. L’installation est aujourd’hui terminée et en complet fonctionnement. Nos compatriotes ont eu l’heureuse idée de disposer leurs machines comme elles le sont à bord des navires français, et celte ingénieuse disposition permet de faire ressortir aussi bien la valeur des lampes à incandescence que celle des puissants foyers de manœuvre, tels que le projecteur Mangin.
- W. de Fonvielle.
- Angleterre
- CONDUCTEURS POUR LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE. —
- Dans une de mes dernières lettres, j’ai rendu compte des recherches du professeur G. Forbes sur les dimensions des conducteurs capables de transporter un certain courant sans être surchauffés. Le professeur Forbes a calculé le tableau ae la page suivante d’après la formule
- dans laquelle
- C = le courant transporté en ampères,
- D = le diamètre du fil en centimètres, t = l’excçs de température au-dessus de l’atmosphère en degrés centigrades,
- E = le coefficient de radiation et de convection,
- R == la résistance spécifique électrique en ohms,
- 0,24—le nombre d’unités C. G. de chaleur dans un watt.
- La température de l’atmosphère est prise
- 20° C. R = o,cooooi6p (1 + °’38/\
- V 100 J
- et E = o,nooi68 pour le cuivre poli,
- et E = o,ooo32 pour le cuivre brillant.
- à
- De fait, le tableau I donne l’augmentation de température dans les fils de cuivre nus avec différents courants. Il est à remarquer que la valeur de R varie avec la température; à o° c., la résistance est de 1642; elle est de 1786 à la température de l’atmosphère 20° c., et à toute température
- t° au-dessus de 20° c., elle est de 1642 ^1 -|-o,oo38 (t -f- 20)
- A des températures élevées, ce changement de résistance produit une variation de i5 pour cent dans l’intensité du courant qui peut être transporté.
- Le tableau II s’applique aux câbles sous-marins et aériens dans lesquels le conducteur est isolé. Il a été dressé, d’après la formule
- C
- = 1/
- ^ 1Z- l)2 k \ o,/]ti R
- t X
- 31).:
- 10 3 1 )o
- que j’ai déjà indiquée dans un article précédent. La valeur de k (la conductibilité calorifique de l’isolant) est de 0,00048 pour de la gutta-percha. La température de l’atmosphère est de 20° c., et la relation entre le diamètre du câble et celui du con-
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- , 5of
- r.A LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- ducteur (-g1) est estimée à 4, tandis que t représente l’excès de température du conducteur sur l’atmosphère, et C et R le courant et la résistance spécifique comme auparavant.
- fils téléphoniques aériens. — J’ai dernièrement parlé de la dispute entre les autorités locales de Wandsworth, un faubourg de Londres, et TUnited Téléphoné C° au sujet du droit de cette dernière à faire placer des fils téléphoniques aériens dans la commune de Wandsworth, sans le consen-
- tement des autorités locales. La décision du tribunal était défavorable à l'United Téléphoné C°, mais le procès en deuxième instance qui suivit a été décidé en faveur de cette Société et la décision de la cour inférieure a été cassée par les Lords Justices Bowen et Fry, et par le Master of the Rolls, qui en rendant le jugement a dit que la question dépendait de l’interprétation à donner à l’acte du Parlement qui conférait leurs pouvoirs aux autorités locales. S’il avait démontré que les fils présentaient un inconvénient sérieux et s’opposaient à l’utilisation des rues, en tant que rues, les plai-
- TABLEAU. I
- Fils de cuivre nu. — Courant nécessaire pour élever la température d'un fil de cuivre de t° c. au-dessus de celle de l’air
- ambiant, le fil de cuivre étant poli ou noirci.
- DIAMÈTRE INTENSITÉ EN AMPÈRES
- en t — i*> C. l = 9® C. t = 5° C. t = 490 C. t - 8i» C.
- centimètres -—— ""
- Fil po’i Fil n./irci Fil poli Fil noirci Fil poli Fil noirci Fil poli Fil noirci Fil poli Fil noirci
- O, I 1,0 1.4 3 0 4,1 4,8 6,6 6,5 8,9 7,9 n,o
- 0,-2 2,8 3,9 8,3 11.5 13,5 18.7 18,3 25,3 22,4 3i ,0
- 0,3 5,2 7.2 i5 3 21,2 24.9 34.4 33,5 46,4 41.2 57,0
- 0,4 8 0 11 ,G 23,6 32,7 38,3 53,o Si,7 71.5 63,4 87,8
- 0,5 / 1 j , 1 14.6 15,4 33,0 45.7 53.5 74,1 72,2 99'9 88,6 123
- 0,6 20 3 4.3,4 60.0 ”0,3 97.4 94,9 i3i 116 l6l
- 0.7 i8,5 25.6 54,6 75,6 88.7 12.3 119 i65 147 203
- 0,8 22,6 31,2 66,7 • 92-4 108 i5o 146 202 >79 248
- 0 9 26 9 .3;,3 79,6 I IO 129 179 174 241 214 296
- 1 ,0 3i ,5 4.3.6 98,3 12<) j 51 210 204 283 251 347.
- 2.0 89,2 12.3 264 365 . 428 593 577 799 7 Oi) 981
- 3,0 tCq 227 485 67I 787 1090 1061 1468 i3o3 180S
- 4 0 252 349 746 io35 1211 1675 l633 2260 2006 2776
- 5,0 ?53 4H8 104.3 1444 1692 2843 2283 3i6o 2802 3.-80
- 6,0 463 642 1.371 1898 2225 3o8o 3ooo 4154 3685 5100
- 7.0 '84 80'i 1728 2392 2808 3882 3”8i 52.33 4642 6 j 26
- K.O 714 988 21 10 2922 3422 4741 4620 6396 5671 7850
- 9.0 851 1178 2^19 3486 4088 5659 . 5511 7630 6769 9.370
- J 10 0 997 i.38o 2950 4084 . 4788 6626 6455 8935 7926 10973
- | 3,, * 70000
- gnants seraient dans leur droit en empêchant la Compagnie des Téléphones de les placer; mais il a été démontré qu’il n’y avait aucun danger sérieux à craindre des fils. Selon lui, le juge du tribunal inférieur, M. Stephen avait donné une interprétation trop large au mot « rue » et les autorités locales qui en avaient la direction n’avaient aucun droit de propriété sur l’air au-dessus, mais seulement sur l’espace employé comme rue. Le juge a fait une distinction entre la propriété foncière dans le sens ordinaire du mot et le droit statutaire sur les rues, concédé aux autorités locales par acte du Parlement. Le propriétaire d’un terrain a droit à l’espace au-dessus, mais il ne pensait pas que ce même droit puisse être invoqué par les autorités locales pour les rues.
- Cette décision, dont la justice est peut-être légalement incontestable ne détruira pourtant pas
- chez beaucoup de personnes le sentiment que la population d’une ville ou d'un faubourg doit avoir, par ses représentants, le droit de décider elle-même si elle veut avoir des fils aériens ou souterrains.
- La décision en question donne à la Compagnie des Téléphones le droit de placer ses fils au-dessus de la ville, que le public le désire on non.
- Jusqu’ici, les fils n’ont causé aucun accident fatal et n’ont pas même été dangereux, sans préjuger de l’avenir, et la plainte des autorités locales n’est pas sérieusement fondée, excepté au point de vue du principe et des possibilités de l’avenir. Le jugement sera sans influence sur le procès de la ville de Bristol contre la Compagnie locale des Téléphones, car les autorités de Bristol sont propriétaires d’un grand nombre de rues. Il y a donc
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ELECTRICITE 5o5$tfa
- dans ce cas plus que le droit statutaire de voirie. Ce procès va être plaidé immédiatement.
- la pile lalande-chaperon. — Une petite installation de lampes à incandescence alimentées par la pile Lalande-Chaperon a été faite aux bureaux de M. Hugh A. Fergurson de 3i Lombard Street, dans la cité de Londres. Il y a 48 éléments de 12 pouces carrés chacun, et le courant fourni sert à alimenter de 10 à i5 lampes Woodhouse et Rawson de 10 bougies. La force électromotrice d’un élément est de 0,94 volts par un courant de i5 à 20 ampères. On a adopté la forme de cuve pour ces éléments; une cuve en fer est employée comme réservoir extérieur, et la plaque de zinc est supportée aux coins aü-dessus du fond de la cuve comme dans la même forme de l’élément Daniel
- TABLEAU II
- DIAMÈTRE en centimètres INTENSITÉ EN AMPÈRES
- / — 10 t = 9° / — 250 /=4go 1 — 8i«
- 0,1 3,7 11,0 1^,8 24,0 29,5
- 0,2 9.1 27,0 43,8 59,0 72,5
- 0,3 i5,o 44.4 72,1 97 3 119
- 0,4 21,2 62.5 102 137 168
- 0,5 27.4 81,0 i3i 177 218
- 0,6 33.7 100 164 219 268
- 0,7 40,1 119 192 259 319
- 0,8 46,4 137 223 3oi 369
- 0,9 52,9 IS7 253 342 420
- 1.0 5o,3 175 285 884 472
- 2,0 124 367 5g5 8o3 988
- 3 0 189 55g 908 1225 l5o3
- 4,0 2S4 753 1221 1646 2021
- 5,o 319 945 1534 2068 2523
- 6,0 385 ii38 1846 2491 3o58
- 7.0 45o i33o 2i58 2846 357 S
- 8,0 514 i525 2472 3335 4094
- 9,0 5Bo 1716 2785 3755 4611
- 10,0 645 1909 3097 4178 5i3o
- employée pour le Siphon-Recorder. Une couche d’oxyde de cuivre est étendue au fond de la cuve, et l’élément est rempli d’une solution de soude caustique.
- Il est intéressant de remarquer, au sujet de l’utilisation des résidus des piles pour l’éclairage, que M. J. Berger Spencer, un fabricant de produits chimiques bien connu, a trouvé moyen d’utiliser la solution de zinc perdue dans cette pile, ce qui permettra, si l’on peut se fier à ce qui s’en dit, de réduire considérablement les frais de l’éclairage par cette pile.
- L’action de la pile forme de l’oxyde de zinc, tandis qu’il se fait un dépôt de cuivre métallique, et M. Berger Spencer retire l’oxyde de zinc de la solution, quand la pile est épuisée.
- On prétend que cet oxyde a 56 1/4 pour cent plus de valeur que le zinc métallique, et qu’on s’cn
- sert pour faire de la peinture blanche et dans d’autres buts, comme par exemple, pour des médicaments. Cette plus-value est le résultat de l’augmentation de poids par l’oxydation et de ce que l’oxydé a une plus grande valeur que le zinc métallique.; On prétend également qu’il est facile de re-oxyder le cuivre métallique et de s’en servir plusieurs fois. On peut aussi retirer de l’oxyde de zinc de l’une des solutions de la pile de Thame, dont j’ai parlé dernièrement, tandis qu’on peut retirer de l’autre plusieurs des couleurs chromiques.
- Quand il sera démontré que ces résidus ne constituent pas une pure perte, mais qu’ils sont des produits chimiques dont on peut tirer un parti utile, nous pourrons nous attendre à une réduction considérable des frais du travail d’une pile.
- APPAREIL POUR COMBINER LES COULEURS. —
- M. H. Hoffert a utilisé la lumière électrique d’un fil de platine incandescent pour construire un appareil d’étude et de démonstration des lois de la synthèse des couleurs. M. Hoffert dispose une série de filaments de platine chauffés par le courant de plusieurs éléments Grove dans une boîte à parois noircies, et les rayons provenant de ces fils sont réfractés dans une série de prismes. Il en résulte qu’il peut, en regardant à travers un oculaire, comparer deux ou plusieurs rayons de couleurs différentes, et il peut également superposer deux ou plusieurs couleurs l’une sur l’autre pour produire les teintes résultant de leur combinaison. Un rayon bleu superposé à un jaune donne ainsi un rayon vert. L’appareil a été exposé le 14 juin, à la dernière séance de la Physical Society, et on le croit destiné à rendre des services pour les recherches sur le daltonisme.
- J. Munro.
- REVUE DES TRAVAUX
- RÉCENTS EN ÉLECTRICITÉ
- Les vibrations électriques considérées surtout au point de vue de leur action magnétisante et la propagation des vibrations magnétiques, par A. Oberbeck.
- M. A. Oberbeck vient de publier une étude intéressante {Annales de Wiedemann 1884, n° 5), sur la façon dont se propage le magnétisme dans un barreau de fer supposé indéfini et soumis en un de ses points à l’action polarisante d’un courant à variations périodiques. On peut se demander par quels états magnétiques successifs passe un barreau placé dans ces conditions. M. A. Oberbeck a déjà démontré dans un précédent article qu’une masse de fer soumise à des forces qui varient
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- Sfrïo6 LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- d’une façon périodique, tout en demeurant égales entre elles en grandeur et en direction, en tous les points de la masse présente un moment magnétique qui se trouve également être une fonction périodique du temps dont l’amplitude et la phase peuvent être mesurées. Si l’on admet, dans le cas actuel, que chaque section présente, elle aussi,' un moment magnétique qui soit une fonction périodique du temps, il reste à savoir comment varient la phase et l’amplitude de ce moment, selon que l’on considère une section plus ou moins éloignée du point où s’exerce l’influence magnétisante; en d’autres termes, comment se propagent les vibrations magnétiques dans une masse de fer.
- Nous nous bornerons à décrire ici la méthode d’observation imaginée par M. A. Oberbeck, et à mentionner les résultats auxquels l’ont conduit ces expériences sans nous arrêter aux détails du calcul et aux formules souvent assez complexes qui nous entraîneraient à des développements peu en rapport avec le cadre que nous nous sommes imposé.
- Voici en quelques mots le dispositif des expériences. Le courant alternatif d’un inducteur à sinus passe à travers la bobine fixe d’un électrodynamomètre, et à travers une bobine de faible épaisseur également fixe sur un noyau de fer. Ce noyau porte une deuxième bobine que l’on peut déplacer parallèlement à l’axe longitudinal du noyau. Le fil de cette deuxième bobine se trouve dans le même circuit qu’une boîte de résistance et que la bobine mobile de l’électrodynamomètrc. Par suite des variations de magnétisme dans la masse du noyau des courants induits prennent naissance dans ce second circuit ; ces courants induits et le courant inducteur réagissent l’un sur l’autre dans l’électrodynamomètre et donnent lieu à une déviation a de l’aiguille. Connaissant la loi des vibrations du courant primaire, l’angle de déviation a, le coefficient d’induction du circuit secondaire, on peut par le calcul déterminer en fonction de l’écart x des deux bobines du noyau, la dif-rence de phase du magnétisme induit et du couratit primaire, ainsi que l’amplitude du moment magnétique.
- Dans ces expériences, la bobine inductrice avait i i34 spires et la bobine induite i 218; ces spires en fil de cuivre occupaient sur chacune des bobines une largeur de 14 millimètres. Dans l’inducteur à sinus, le poids fut réglé de telle façon que l’aimant accomplit 1 000 révolutions en i5 secondes. Le coefficient d’induction, ainsi que les résistances des différentes portions du circuit, furent déterminées avec le plus grand soin. La longueur des "noyaux sur lesquels se trouvaient toutes les bobines variait de 1 mètre à 400 millimètres; lorsque les bobines étaient en contact l’une avec l’autre, elles présentaient entre leurs plans moyens la dis-
- Tableau I
- 59 fils de fer doux de 2'nm de diamètre et de im de longueur.
- A* ? Différence a A Décrément
- O 6° 2«' 504 1347 •
- 5o — CO <7 O 285,5 734.7 0,26336
- 100 0° 16' —• i?4 431,7 . 0,24712
- i5o : CO "T O 1 17 280,3 0,22726
- 200 10° 4' — 78,5 181,9 0,21766
- Tableau II
- 7 liges de fer doux de 5ram de diamètre et de 400mm de -longueur.
- 0 32° 36' — 609 818,2
- 5o — 38° o' 400 434.2
- 100 70* 36' — 269 269,6
- i5o — 21° 28' '74 174,6
- 200 92“ 4' — ‘ 106 111,2
- 0,27516
- 0.24105
- 0.22362
- 0,21671
- Tableau III
- 2 tiges de fer doux de de diamètre et de im de
- longueur.
- 0 640 32' 29° 36' 401 407,1
- 5o — 242 242,0
- 100 94° 8' — 134 142.3
- i5o — 240 52' 88,5
- 200 1190 — 40 56,i
- 0,22407 0.22(!3Î o. 2209.3 0,21523
- Tableau IV
- 5o fils de fer fort de 2mm de diamètre et de 400W de longueur.
- 0 2° l8' -- 226,5 740,9
- 5u — . 2° \2' 114 347,5
- 100 5° — 5g,5 169,9 80.O
- i5o — — 3o
- Tableau V
- 64 fils d’acier de i,8mu* de diamètre et de i1,1 de longueur.
- Ü i° 24' — 326.5 I 123 _
- 5o 1° 2' i55 517,8 0,33623
- 100 2° 26' — 47 222,7 0,32618
- *5o — — 44 i3g,o 0,30244
- Tableau VI
- 5 liges d’acier de 6mm de diamètre et de 400 mm de
- longueur.
- 0 5° 34' — k/>,3 546.1 0,37477
- 5o . _ 40 56' 92 23o 4
- 100 io° 3o' — 46,7 io6,5 9,35490
- i5o — 24 5o,3 0,34509
- Tableau VII
- 1 tige d’acier de /2mm de diamètre et de 400mm de Ion Qtieur.
- O 410 52' 1 — 201 278.7
- 5o — 5.4° ;o/ 104 104.5
- ICO 96° 1 2' S — 46,5 47,5
- o,3588i
- o,35o62
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
- ' 507 '
- tance de 26““; quant à l’écart maximum des plans moyens, il était de 200““. Dans le cas le plus défavorable, c’est-à-dire dans le cas d’un barreau de 400mm, jes bobines se trouvaient encore à ioomm de chacune des extrémités du barreau. Une série d’expériences préliminaires ont permis de constater que dans ces conditions l’influence de l’extrémité du barreau est nulle; on a donc le droit de considérer l’action magnétisante comme s’exerçant sur un barreau d’une longueur indéfinie.
- Dans les tableaux ci-joints sont consignés les résultats des expériences que nous venons d’indiquer. Dans ces tableaux, x représente la distance des deux bobines montées sur le noyau
- A' = O
- pour une distance de 26“"* entre les plans moyens, c’est-à-dire lorsque les deux bobines sont en contact, cp désigne la différence de phase entre le moment magnétique et la force magnétisante; dans la troisième colonne sont calculées les différences de phases de deux sections distantes l’une de l’autre de ioom“; a donne les lectures des déviations à l’échelle de l’électrodynamomètre et les valeurs relatives des amplitudes A calculées au moyen de ces lectures. Dans la dernière colonne figurent enfin les décréments logarithmiques obtenus en posant
- x = n 5u
- et en calculant
- log. ko — log. A n n
- est variable avec les dimensions et la nature du conducteur employé, — il en est de même de la fonction qui exprime ce retard. La différence de phase est minima pour des fils d’acier fins (V) et des fils de fer (I et IV); elle augmente rapidement avec le diamètre du noyau et atteint sa valeur la plus grande pour de grosses tiges de fer et d’acier (III et VIII).
- Il faudrait, selon l’auteur, attribuer ces résultats à la naissance des courants d’induction. La nature du métal n’intervient qu’autant qu’elle facilite plus ou moins le développement des courants d'induction au sein de la masse métallique : ces courants tendent à retarder la phase. Les courants d’induc • tion sont bien plus énergiques dans le fer doux qui se polarise beaucoup plus facilement que l’acier, ce qui explique comme quoi une tige d’acier d’un diamètre même supérieur à celui d’une tige de fer (VI et II) présente un retard de phase moindre que cette dernière, et en général pourquoi les différences de phases les plus faibles se rencontrent dans les noyaux d’acier.
- Si l’on considère les différences de © lorsque x passe de o à 100 et de 100 à 200, on voit que dans le tableau I cette différence est constante ; dans le tableau III l’accord existe encore à peu de chose près; enfin, dans le tableau II l’écart est assez sensible. Si l’on admet néanmoins que la vitesse de propagation des vibrations magnétiques est constante et que l’on parte de ces données pour calculer cette vitesse, on arrive aux résultats suivants, en prenant comme unité de temps la seconde :
- On se rend encore mieux compte des variations de l’amplitude en se reportant au tableau suivant dans lequel l’amplitude qui correspond à x — o a été posée égale à 1000.
- Tableau VIII
- Tableau IX
- Fils d’acier fins (V) . 2323“ Tiges d’acier (VI) . . 489m4 Tiges de 1er (III) en
- Fils de fer fins (I) . l333 moyenne 88,7 Tiges d’acier grosses
- - (IV) . 888,7 (VII) 44,1
- 1000
- Voici les conclusions que M. Oberbeck tire de ces tableaux :
- La phase du moment magnétique présente toujours un retard sur celle de la force magnétisante et ce retard est fonction de l’écart entre la section considérée et la section où est appliquée la force. Le retard que l’on observe à l’origine pour v = o
- On voit d’après ce tableau que la vitesse de propagation des vibrations magnétiques est excessivement grande et qu’elle n’est diminuée que par l’influence des courants d’induction; la nature du métal ne joue aucun rôle direct dans la vitesse de propagation.
- Quant à l’amplitude du moment magnétique, elle décroît rapidement dans tous les noyaux, lorsque la distance x augmente. Ces amplitudes suivent à peu près la même loi, puisqu’elles peuvent être exprimées avec une première approximation par la fonction exponentielle
- AI = M0 c~ X
- le coefficient (3 convenablement déterminé, cette formule reproduit exactement les moments magné-
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- ItSofi*’ ' ' LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- tiques des noyaux III,. IV et VII. Pour ce qui est des autres noyaux, on constate que (3 diminue lorsque x augmente et semble tendre vers une valeur limite. Si l’on se borne à utiliser les dernières valeurs des décréments logarithmiques qui correspondent aux plus grands éloignements, on trouve pour (3 les valeurs qui suivent, x étant exprimé en mètres :
- Tableau X
- NUMÉRO P NUMÉRO P
- 1. . . . 10,27 V. . . . 1 t,5i
- Fer doux.] il . . . 10,17 Acier . . .' VI. . . 16,16
- III. . . 10,07 VII . . 16,37
- Fer fort, .j IV. . . 14,80
- Les valeurs de (3 s’accordent parfaitement pour le fer doux; pour l’acier, les deux dernières valeurs sont les mêmes, et la première valeur se rapproche beaucoup de celle que donne le fer dur; il se peut très bien que ce fait résulte de ce que le fer n° IV ressemble comme structure à l’acier n° V. En tout cas, étant donnée la grande différence dans les retards de phases que l’on constate, il n’y a pas lieu de rechercher ici l’influence du diamètre, c’est-à-dire celle des courants d’induction, ce qui amène à conclure que la décroissance de l’amplitude du moment magnétique, lorsque l’éloignement augmente, est fonction uniquement de la nature du fer et ne dépend aucunement de la section du noyau.
- Voici, en définitive, et, d’après les termes mêmes de l’auteur, la conclusion de ce travail qui présente incontestablement un grand intérêt : lès variations périodiques du moment magnétique qui prennent naissance sous l’action de forces extérieures en un point d’un barreau de fer de longueur indéfinie se propagent suivant les lois suivantes : les amplitudes des moments décroissent à mesure que l’on s’éloigne du point d’application de la force et cette décroissance dépend uniquement de la nature intérieure de la masse de fer, tandis que la vitesse de propagation est excessivement considérable par elle-même, mais se trouve diminuée dans une mesure plus ou moins grande, suivant l’énergie des courants d’induction qui prennent naissance.
- Sur l’électrolyse des verres solides, par E. Warburg (>).
- On sait que le verre devient très sensiblement conducteur quand on le porte à 3oo°. M. Buff a montré cette conductibilité en employant un tube à réaction qu’il remplissait de mercure et qu’il plongeait dans un vase plus grand contenant du mer-
- (i) Annales de Wiedemann, n° ,|.
- cure. Si l’on met les deux masses de mercure en communication avec les pôles d’une pile, on constate que le verre se laisse traverser par le courant électrique, à condition que la température du système soit portée à 200 ou 3oo degrés. Plus récemment, M. Fousserau a réussi à mesurer la conductibilité du verre à la température ordinaire et même au-dessous de o°.
- M. Warburg a répété l’expérience de M. Buff à la température de 3oo°. Il a eu soin de mesurer l’intensité du courant à l’aide d’un galvanomètre, et il a obtenu un résultat intéressant.
- L’expérience était faite avec du verre de Thuringe d’un tiers de millimètre d’épaisseur, la pile se composait de 3o éléments Bunsen. Le courant, dans ces conditions, a été d’abord très notable, de 10000 micro-ampères environ ; puis, au bout de quelque temps il est tombé à 36 micro-ampères. Cette diminution de l’intensité ne tient pas à la polarisation des électrodes de mercure ; cette polarisation existe en effet, mais elle est loin d’égaler la force électromotrice de 3o éléments Bunsen. La diminution d’intensité du courant est due à un accroissement considérable delà résistance du verre. Cet accroissement de résistance est un effet de l’électrolyse.
- Le verre contient un silicate de soude qui est décomposé par le courant. Le sodium se porte sur l’électrode de mercure négative et s’y amalgame. L’acide silicique, au contraire, se porte sur la seconde électrode, et comme il ne peut s’amalgamer au mercure il reste à la surface du verre et y forme une couche mince d’un pouvoir isolant considérable. Cette couche est d’ailleurs véritable, car elle donne lieu 1 auxphénomènes de coloration que produisent toutes les lames minces. Si l’on veut qu’elle soit continue il faut avoir eu soin d’éviter l’adhésion de bulles d’air à la surface du verre, et d’employer du mercure bien filtré.
- Le verre acquiert donc, de cette manière, un pouvoir isolant, qu’il n’avait pas. En outre, la surface revêtue d’acide silicique cesse d’être hygrométrique tandis que le verre de Thuringe est trop hygrométrique pour servir à des appareils électriques. A froid, le verre électrolysé, ou plutôt la couche de silice qu’il porte, devient encore plus isolante qu’à chaud.
- Lorsque le tube de verre est encore en place entre les électrodes de mercure et que la température est élevée, la couche mince de silice est seule isolante, car la masse de verre est conductrice à chaud. La couche de silice forme alors la lame isolante d’un conducteur, dont la capacité est d’autant plus considérable que la couche de silice est plus mince. M. Warburg a ainsi trouvé que le système
- a une capacité de. ^ de microfarad par centimètre carré.
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ Jpç!^
- ,4 ‘ •
- TRAVAUX
- DE LA
- CONFÉRENCE INTERNATIONALE
- DES ÉLECTRICIENS
- COMMISSION DES UNITÉS
- RÉSUMÉ D’EXPÉRIENCES
- SUR LA DÉTERMINATION DE l’OHM ET DE SA VALEUR EN COLONNE MERCURIELLE Par MM. Mascart, F. de Nerville et R. Benoit
- V
- Construction et comparaison d’une résistance en mercure
- ÉTUDE DES TUBES
- Si, sur un tube choisi, dont le calibre intérieur varie peu et assez régulièrement, on trace une division en partie d’égales longueurs,, les. capacités intérieures peuvent être exprimées par les divisions de cette échelle, à de petites cor • rections près, corrections qui varient de trait en trait d’une manière continue et qu’on peut déterminer par un calibrage. Ainsi, a et b représentant deux divisions quelconques de l’échelle, xa et xb leurs corrections, v la capacité comprise entre a et b, et v la capacité quelconque prise pour unité (par exemple la capacité moyenne d’une division de l’échelle entière), on a par définition
- v (-.*» = M (*+ *») - (a+*«) ] =v (* -a+*6 “ *»)
- Soit 7, la valeur linéaire, à zéro, d’une division de l’échelle ; la longueur de l’intervalle compris entre a et b est \{b — a). Désignons par la section du tube, supposé cylindrique, dans cet intervalle, on a
- v, = X(b — al s, •
- (a,b) ' ' (a,b) >
- d’où
- v (b — a +
- D’autre part, si r est la résistance d’une colonne de mercure ayant l’unité de longueur sur l’unité de section, la résistance de la colonne entre a et b est
- R
- (a, b)
- — r *(b — a) _
- = r
- X2 (b — a)2
- (o. b)
- La résistance de la portion du tube comprise entre les divisions b et c serait donnée par une relation semblable, et la résistance totale du tube entre deux divisions extrêmes a et li est la somme de tous les termes analogues
- R
- T
- r £ r (b-a)2____ (C- b)2
- v I b — a 4- x, — x ‘ c-i + .T — .v L b a 1 e b
- + ... +
- d-W H l-k + xt-xk\
- Enfin, dans l’application, on simplifie le calcul de la formule précédente, en prenant, quelle que soit la longueur du
- tube, les points a, b, c,..., k .équidistants, le point l étant d’ailleurs quelconque ; on a alors
- b — a = c — 6 =... = C;
- par suite, la résistance totale entre a et l est X2
- 0) K
- t [(c + .v'-^ + C + v -,v6) 02
- *£______________1
- ( i - k)2
- l-k + x.
- C’est par cette formule qu’ont été calculées les résistances de nos tubes. La valeur de Rt est évidemment obtenue avec
- une exactitude d’autant plus grande, qu’on prend les points a, b, c,... plus voisins les uns des autres, c’est-à-dire qu’on se rapproche davantage de la condition supposée plus haut de la cylindricité du tube entre deux points consécutifs.
- Corrections de calibrage des tubes.
- cl
- O
- 5o ioo i5o 200 25o 3oo 35o 400 cj.5o 5 00 55o 600 65o 700 ÿ5o 800 85o 900 ç5o 1000 io5o
- CORRECTIONS
- Tube I
- d
- o, 000 + 3,202 + 6,295 + 8,245 + 9. 5oi + 10,224 + 10,814 + 11,317 + 1 i,3q5 + 10,953 + io,653 + 9,973 + 9,453 + 9,517 + 9,855
- + 9,437 + 8, i83 + 6,618 + 5.014 + 3, i53 + i,58o + 0,000
- Tube II
- d
- o, 000 0,946 1,724 2,734 3,450 3,793
- 4,020 3,8! 2 3, 73o 3, 565 3, 566 3,820
- 3,82? 3,632 3, i3i 2,455 1,882 1,614 1,242 o, 888 0,460 0,000
- Tube III
- d
- o, 000 + 0,006
- — 0,365
- — 1,128
- — 196
- — 3,177
- — 3,836
- — 3,702
- — 3, 201
- — 2, I17
- — 0,846
- — 0,068
- — o, 184
- — 0,426
- — O,742
- — o, 318 + 0,001 4- 0,462 + o, 5q5 + 0,25 o + 0,189
- 0,000
- Tube IV
- d
- o, 000
- — O, 504
- — 1,083
- — i,o3i
- — o,885
- — o, 332 + o,855 +- >,717 + 2,440 + 3,069 + 4,066 + 4, 533
- + 4>959 + 5,407, + 5,647 + 4,835 + 3,987 + 3, i83 + 2,145 + 1,362 + 0,913 o, 000
- Dans les comparaisons électriques, les extrémités des. tubes pénétraient dans des flacons à tubulure de grand diamètre, pleins de mercure, destinés à les introduire dans le circuit. A la résistance proprement dite du tube lui-même, il faut ajouter celle des portions de mercure qui avoisinent immédiatement ses extrémités dans les flàcons. Cette résistance d’entrée du tube ou de communication peut se calculer théoriquement; on l’obtient, d’après lord Rayleigh, avec une exactitude suffisante, en ajoutant à la longueur du tube une quantité égale à 0,82 de son diamètre. Les essais qui ont été faits pour déterminer ce terme correctif par expérience et dont il sera question plus loin,' ont confirmé presque exactement la valeur théorique.
- Pour déterminer les diverses quantités qui entrent dans l’expression (1), nous avons pu, avec l’autorisation de M. le Dr O.-J. Broch, profiter des ressources que possède le Bureau international des Poids et Mesures, employer quelques-uns des instruments de précision de cet établissement, et disposer de termes de comparaison, étalons de longueur ou de poids, très exactement connus par rapport aux prototypes fondamentaux.
- Les tubes, choisis sur un très grand nombre, étaient en verre vert ou dur; ils avaient la grosseur d’une tige thermométrique ordinaire et une longueur de im,20 environ.
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- - - ' ' LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- +rSur ces tubes,, préalablement bien dressés, on a d’abord tracé une division en millimètres sur une longueur de i“,o5, et l’on a ensuite procédé au calibrage.
- Celui-ci a été exécuté par la méthode qui a été mise en œuvre, au Bureau international des Poids et Mesures, pour la détermination des corrections des thermomètres fondamentaux destinés à l’étude des dilatations des Règles métriques. Elle est décrite dans le Tome II des Travaux et Mémoires du Bureau international. Dans le cas actuel, on a fait le calibrage entre les divisions o et io5o, de So en 5o divisions, au moyen de 20 colonnes de mercure successivement introduites dans le tube, et dont les longueurs étaient respectivement de 5omm, ioomm, i5omm,..., 9Somm, iooomm à peu près. Le tube étant placé horizontalement sur un banc à calibrer, muni de deux lunettes, on mesurait les longueurs de ces colonnes dans ses différentes parties, en lés déplaçant progressivement de 5o en 5o divisions. Les corrections ainsi déterminées pour les points principaux o,5o, 100, i5o,..., 1000, io5o suivent, dans les quatre tubes étudiés, une marche assez régulière pour qu’on puisse en déduire par interpolation, avec une sécurité suffisante, les corrections des points intermédiaires qu’il peut être utile de connaître. Nous donnerons seulement dans le tableau qui précède les résultats de ce travail.
- Comme on le voit d’après ces tables, on a rapporté le calibrage à l’intervalle total compris entre les deux divisions extrêmes o et 10S0, c’est-à-dire qu’on a pris pour unité de capacité la capacité moyenne d’une division dans cet intervalle. Pour déterminer la valeur v de cette capacité, on faisait le jaugeage du tube de la manière suivante : on introduisait dans le tube une colonne de mercure de Q5omœ à iooomm de longueur ; on le plaçait sur l’appareil à calibrer, et on le couvrait d’une couche épaisse de glace finement râpée; on attendait un temps suffisant pour que le tube et le mercure eussent pris la température de zéro ; puis, au moyen des lunettes, on mesurait la longueur de la colonne, en la déplaçant de quelques centimètres, dans dix positions différentes, en ayant soin de ne découvrir jamais la quantité strictement nécessaire pour faire les lectures. En appliquant à ces lectures les corrections de calibre précédemment déterminées, on devait obtenir dix valeurs égales, représentant le nombre de divisions moyennes correspondant au volume de cette colonne (*). On vidait ensuite le tube dans une petite capsule de porcelaine, dont on pesait le contenu. Comme contrôle, on répétait les mêmes opérations avec trois autres colonnes de mercure de longueurs un peu différentes.
- Les pesées étaient faites au moyen de poids en platine rbodié, appartenant à M. le Dr Broch, et l’on a tenu compte des corrections, très petites d’ailleurs, qui doivent leur être appliquées. La position d’équilibre de la balance était déter-
- (') Ces mesures présentent une certaine difficulté, à cause de la forme convexe des extrémités de la colonne mercurielle. Pour en tenir compte, on faisait, à chaque bout, deux lectures, l’une correspondant au sommet du ménisque, l’autre à sa base, et l'on en prenait la moyenne ; mais cette moyenne ne représente pas exactement la lecture qu’on aurait obtenue si la surface du mercure avait été plane, et. exige une légère correction. Il résulte de considérations géométriques très simples que cette correction, égale à,la différence entre le volume du segment sphérique et celui du cylindre de même base et de hauteur moitié moindre, est donnée, en divisions de l’échelle, par l’expression
- __p /2 — 3 sin 8 + sin3 6 £ I —sin 0\
- X \ 3 cos3 0 2 cos 0 /
- où p est le rayon du tube, X la valeur linéaire d'une division et 0 l'angle de raccordement du mercure sur le verre. Avec X = tram et 0 = 420, on a
- C = + 0,0149 p.
- Cette correction devant être appliquée aux deux extrémités de la colonne, la correction totale est double. Pour nos tubes, qui ont sensiblement U même diamètre, çette correction est de + od,or6.
- minée par la lecture de cinq élongations successives de sou aiguille; sa sensibilité, mesurée à chaque nouvelle opération, était d’environ o“>gr,25 pour i division, et permettait par consé
- quent d’apprécier avec certitude — de milligramme au moins.
- 20
- Les tableaux suivants contiennent les résultats obtenus; la dernière colonne de chaque tableau donne le poids p de mercure correspondant à zéro à la division moyenne, c’est-à-dire à la capacité v, déduit de chaque expérience :
- Colonne Tube I Longueur Poids P
- d gr mgr
- 1 1029,232 12,64575 12,28659
- 2 12,23è3i 12,00787 12,28533
- 3 977,399 12,38533
- 4 1003.297 12,32653 12,28602
- Moyenne...... 12,28785
- Colonne Tube II Longueur Poids P
- d gr mgr
- I ..... 986,132 13,00961 13,19256
- 2 ,.... 989,027 13,04759 i3,19235
- 3 — 989,904 13,05948 13,19267
- 4 .... 1005,796 13,26892 13,19246
- Moyenne i3,19251
- Colonne Tube III Longueur Poids P
- L gr mgr
- 1 971 >965 12,24915 12,60246
- 0 978,434 i2,33io5 12,43647 12,60284
- 3 .... 986,802 12,60280
- 4 .... 1014,464 12,78441 12.60213
- Moyenne...... 12,60256
- Colonne Tube IV Longueur Poids p
- d gr mgr
- 1 979,814 12,73505 12,99742
- 2 .... 993,733 12,91752 12,99898
- 3 1004,917 13,06225 12,99834
- 4 .... 1009,635 i3,12320 12,99796
- Moyenne...... 12,99818
- Le poids p une fois connu, le volume v d’une division moyenne à zéro s’en déduit immédiatement; on a adopté pour la densité du mercure à zéro la valeur 13,5956, qui résulte des expériences faites récemment au Bureau international des Poids et Mesures par M. Marek. On a, pour les quatre tubes :
- Tubes v
- mm3
- I ..................... o, Q03667
- II .................... o,970351
- III ................... 0,926959
- IV ................... o,q56o58
- La quantité X a été déterminée, en comparant les échelles tracées sur les quatre tubes à l’un des étalons de longueur appartenant au Bureau International. L’étalon dont on s’est servi dans ce but est un mètre à traits, en platine iridié, en forme d’X, désigné dans lc« registres du Bureau sous le nom de Règle type III. Les comparaisons ont été faites au moyen du Comparateur universel du Bureau, à une tempé-' rature moyenne de 79,18, et réduites à zéro, en admettant
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
- 511^
- ''.fÿfM'i'f.
- pour le coefficient moyen de dilatation des tubes de o à /, la valeur
- duits à zéro. On a obtenu en moyenne, en unités mercurielles :
- «(ï) = 10 (8392+4,8/),
- d’après une mesure faite sur un tube analogue fabriqué avec le même verre. Ces comparaisons ont donné pour les quatre tubes (résultats moyens de trois séries d’observations) :
- Tubes Longueur à zéro Divisions à zéro
- mm dlv
- I ..................... 942,322 949,261
- II .................... 1016,754 1016,683
- III .................... 971,616 971,500
- IV .................... 1002,543 1002,452
- Tubes X
- unn
- I ......................... 1,000064
- II ......................... 1,000070
- III. ....................... 1,000119
- IV. ...................... 1,000091
- Les déterminations précédentes une fois faites, on peut calculer, par la formule (1;, la résistance d’une portion de tube comprise entre deux divisions quelconques. Il est utile de savoir jusqu’à quel point il convient de pousser, dans ce calcul, la division du tube pour que le résultat présente un degré d’approximation suffisant; pour s’en rendre compte, qn a calculé la résistance du tube I, entre les divisions extrêmes o et io5o, en le divisant successivement en fractions de plus en plus petites. On obtient ainsi, en unités mercurielles ;
- C Résistance calculée
- Subdivision en 2 parties 525 1,162532
- » 3 » « 35o 1,162797
- B 5 » 210 1,162880
- » 6 9 175 1,162933
- 7 » i5o 1,162963
- » IO •» , io5 1,162985
- » H w ............ 75 1,162992
- » i5 » ............ 70 1,162995
- » 21 » 5o 1,163007
- » 25 9 42 1,i63oo5
- On voit que la division du tube par i5 et la division par
- 21 fournissent déjà la même résistance à —î— près : les
- 100000
- divisions en 21 et 25 parties conduisent à une différence insignifiante. Il doit en être a fortiori de même pour les trois autres tubes, dans lesquels les corrections sont notablement plus faibles; on s’est donc contenté de la subdivision par 21, qui correspond à une fragmentation de la colonne mercurielle en fractions de 5omm et qui, étant celle qui a été adoptée pour le calibrage, permet d’employer directement la table de corrections donnée plus haut au calcul de résistance.
- Les tubes de verre ainsi étudiés, on a calculé, par approximations successives, quelle était la longueur qu’il fallait leur donner, à partir de la division zéro, pour représenter à très peu près l’unité B. A., ou 1,048 unités mercurielles, (nombre admis a priori d’après les expériences de lord Rayleigh). On les a coupés, aussi exactement qu’on l’a pu, aux points convenables; puis on a rodé les extrémités au tour, de manière à leur donner une forme légèrement convexe. Enfin on a replacé les tubes dans le comparateur universel, et l’on a déterminé leur longueur exacte par comparaison avec la grande règle étalon qui fait partie de ce comparateur. Cette règle est en bronze; sa longueur et sa dilatation sont connues, et elle porte une division dont les erreurs peuvent être considérées comme négligeables, étant donné l’ordre d’approximation qu’on pouvait obtenir ici. Pour faire les comparaisons, on introduisait une petite épingle dans chacune des extrémités du tube; et l’on pointait, au moyen des microscopes micrométriques, la ligne, suffisamment nette, suivant laquelle ou voyait cette épingle disparaître pour s’enfoncer dans le tube. Pour chaque tube on a fait six séries de comparaisons, vers 8°, dans des positions différentes du tube autour de son axe ; les résultats, presque
- toujours concordants à moins de — millimètre, ont été ré-
- La dernière colonne donne le nombre de divisions de l’échelle de chaque tube correspondant à sa longueur. Si l’on suppose le tube coupé exactement, à l’un de ses bouts, suivant îa division zéro, l’autre division exlrême sera respectivement 949div,2ôi, ioi6div,683, ...; une petite erreur commise sur la valeur absolue des deux divisions extrêmes n’aurait, d’ailleurs, aucune influence sur la résistance calculée, pourvu que leur différence soit exactement déterminée.
- Le calcul de la résistance des quatre tubes coupés donne:
- Tubes Résistance
- I ........................ 1,047881
- II ....................... 1,048316
- III ....................... 1,048236
- IV ....................... 1,047993
- Il faut encore ajouter à ces résistances la résistance de communication provenant des extrémités immergées dans les flacons pleins de mercure.
- En admettant la valeur théorique, qui a été confirmée par nos expériences, on obtient pour chacun des tubes:
- Diamètre Résistance
- Tubes moyen de communication
- mm
- I.............. 1,0726 0,000973
- II ............ i, 1116 0,000939
- III ................... 1,0864 0,000961
- IV ........... 1,1034 0,000946
- Ainsi, les résistances des tubes, introduits dans le circuit,
- R= 1,048854 1,049255 1,049197 1,048939
- L’étude une fois terminée, on a lavé les tubes avec de l’eau distillée, de l’alcool, de l’acide azotique étendu, de l’ammoniaque, enfin de nouveau avec de l’eau distillée, et on les a desséchés avec le plus grand soin; puis on les a remplis de mercure et l’on a procédé aux mesures des résistances. Cette deuxième partie du travail a été exécutée au Collège de France.
- (A suivre.)
- seront, finalement, à zéro :
- Tube I......
- Id. Il.....
- Id. III.... Id. IV....
- CORRESPONDANCE
- Vienne, 26 mai 1884.
- Monsieur le Directeur,
- Dans le numéro 21 de La Lumière Electrique, il se trouve au sujet des derniers perfectionnements apportés à l’appareil multiple de M. Meyer, le résumé d’un article qui a été publié par M. Zetsche dans le journal Zeitschrist fiir Elek-trotechnik. Dans ce résumé, je remarque l’absence de la mention d’un fait auquel je suis bien intéressé, et qui a été bien accentué par M. Zetsche dans l’article original, c’est-à-
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-
-
- Si2 '
- LA L UM 1ÈRE ÉLEC TRIQ UE
- dire que ces grands perfectionnements, avec leurs avantages sérieux, comme La Lumière Electrique les qualifie avec toute raison, sont dus au soussigné.
- C’est moi qui ai émis le premier (en 1874) l’idée de l’indépendance mécanique des appareils multiples synchrones, et qui l’ai exécutée le premier la même année avec un succès complet, et M. Meyer adopta, sans gêne et sans demande, dans son récent appareil de i883, aussi bien l’idée que le mode spécial d’exécution, de même que les moyens mécaniques et électriques employés par moi eu 1874.
- Je suis sûr, Monsieur le Directeur, que vous ne refuserez pas cette revendication toute actuelle.
- Comme surcroît de preuves, je vous envoie ci-joint l’extrait d’une brochure descriptive où vous trouverez détaillé mon système d’indépendance, déjà en 1878 avec les mêmes paroles de ma part, que M. Meyer emploie comme soi-disant auteur du système, en 1881, dans sa brochure éditée chez Paul Brégi, intitulée : « Transmission multiple. Système à récepteurs indépendants et uniformes », et une autre publication de 1880 relative à mon système, qui a été publiée dans le journal Elektrotechnische Zeitschrift, de Berlin.
- Veuillez, agréer, etc.
- A.-E. Granfeld,
- Contrôleur des lignes télégraphiques à. la Direction des postes et des télégraphes à Vienne (Autriche).
- A l’appui de cette réclamation,' nous publions ci-après la traduction de la deuxième des brochures auxquelles fait al-' lusion M. Granfeld. 'Quant à la première, ses principaux points ont déjà été analysés dans La Lumière Electrique (n° du 26 août 1882). Red.
- Le Hughes-Perfecter de Granfeld et son application aux stations intermédiaires, par J. N.
- Teufelhart.
- En 1874, la correction défectueuse du télégraphe Meyer ne permettait pas que l’on fît de ce système un usage avantageux; A. Ed. Granfeld, commissaire des télégraphes de l’empire d’Autriche à Vienne, eut alors l’idée de porter remède à cet inconvénient en employant. les corrections de Hughes, et c’est ainsi que prit naissance l’ap'pareil auquel l’auteur donna le nom de Perfecter (').
- Cependant à Paris, grâce aux soins du mécanicien Grün-wald, et à Vienne même, la correction Meyer avait été l’objet d’un grand nombre de perfectionnements, et depuis des années, elle ne laisse plus rien à désirer. Ces perfectionnements rendraient le télégraphe Granfeld, qui fut terminé à cette même époque, absolument superflu, si l’indépendance mécanique des récepteurs et du moteur principal ne méritait d’attirer l’attention sur ce dernier système.
- En Autriche, il n’y a pas lieu d’appliquer ces appareils, attendu que les télégraphes multiples de Meyer répondent pleinement aux exigences du service, et qu’on n’a jamais eu l’intention de les appliquer aux stations intermédiaires. Il n’en est pas moins vrai qu’à ce point de vue les récepteurs Granfeld, par ce fait seul qu’ils sont séparés du moteur, présentent une valeur capitale.
- Si c’est là le but que l’on se propose, j’ai cherché à démontrer dans le numéro de juin de ce même journal (2), qu’on ne pouvait y arriver qu’en modifiant le montage et l’émploi des formes d’appareils qui remontent à l’année
- (* *) Granfeld édita en 1878 à Vienne une brochure dans laquelle cet appareil est décrit. La brochure porte comme titre : La correspondance multiple sur une ligne au moyen d'appareils télégraphiques indépendants détachés du régulateur, dans le système du Perfecter Hughes. C'est à cet écrit qu’est empruntée la description du Perfecter Hughes que l’on trouve dans le Journal de Dingler, tome 228, page 121.
- (*) Elektrotechnische Zeitschrift, 1880.
- 1874.. Ces formes d’appareils, ainsi que les formes qui e dérivent sont en effet les seules dans lesquelles le mouvement continu de la bande de papier et du cylindre d’entrainement assurent un mouvement uniforme des frotteurs.
- Dans la correspondance des stations intermédiaires, il faut surtout, et autant, que cela se peut faire, employer les appareils . diviseurs comme de simples mécanismes d’horlogerie destinés uniquement à mouvoir les frotteurs, c’est-à-dire que l’on doit s’attacher à leur supprimer tout autre travail. C’est là une condition qui dans les télégraphes multiples de Meyer ne saurait être réalisée, qu’en débarrassant les mécanismes diviseurs de toute le lest mécanique dont ils sont chargés; car s’il y a lieu de donner la préférence à la disposition originaire sur la disposition plus nouvelle dans laquelle le papier avance par saccades, il faut se garder d’oublier que la dépendance mécanique offre au point de vue du résultat à obtenir de grandes difficultés.
- Eu égard à ces considérations, le perfectionnement de Granfeld est toujours un pas en avant qui mérite de, fixer l’attention. En fait, dans son système, le mécanisme a tout simplement pour effet de produire le mouvement des frotteurs et l’accroissement du nombre des récepteurs n’a pour ! limite que la diminution qui en résulte pour les émissions de courant. Dans le télégraphe Meyer, au contraire, une augmentation du nombre des récepteurs entraîne un accroissement dans la charge du mécanisme diviseur d’où résulte un surcroît de difficultés; ceci est d’un poids capital pour les appareils des stations intermédiaires dans lesquelles le synchronisme continu des frotteurs est l’unique condition à ! remplir.
- Voici en,peu de mots la pensée fondamentale qui a guidé Granfeld : les courants qui arrivent dans une station passent : par un diviseur dont les différents secteurs les conduisent à différents relais; chaque relais ferme le circuit d’une pile locale sur lé récepteur qui lui correspond et qui est muni d’un organe traçant, système Meyer. Quelques instants avant que ce récepteur ait reçu de son relais le premier courant destiné à produire une empreinte, un deuxième courant local a opéré le déclenchement du cylindre qui porte l’organe traçant, et ce dernier s’est mis à tourner; la vitesse de rotation de cet organe doit être maintenue entre certaines limites pour éviter que l’écriture ne soit mutilée.
- Comme mécanisme diviseur, Granfeld emploie un appareil Hughes complet; le disque diviseur que l’on peut élever ou abaisser au moyen d’une planchette sur laquelle il est monté se place devant la roue des' types. Le frotteur qui parcourt lè disque est fixé à l’extrémité antérieure d’un axe qui passe par le centre de ce même disque et se visse fortement dans la roue des types.
- Ce Hughes peut servir à la correspondance système Hughes tant qu’on n’a pas fait jouer le commutateur qui envoie les courants sur le plateau diviseur; à ce moment la correspondance rentre dans le système Meyer, car, si l’on ne tient pas compte de l’indépendance des récepteurs, le perfecter est, à proprement parler, un perfecter Meyer. Un des deux diviseurs envoie alors régulièrement le courant de correction dans C3 (fig. 3); ce courant a pour effet de déclencher dans la station opposée le frotteur qu’une disposition analogue relie à la roue des types et qui est en repos sur la lame de correction C3 (fig. 3). Le déclenchement s’opère de la même manière que dans le Hughes, le courant qui arrive par C3 dans le relais Hughes ayant pour effet de diminuer le magnétisme.
- L’armature j qui repose sur les pôles de l’élcctro-aimant A (fig. 1) est projetée, sous l’action prédominante du ressort antagoniste, contre l’extrémité antérieure du levier de déclenchement u; l’autre extrémité de u se déplace de haut en bas, la pièce d’accouplement e (fig. 2) perdant son point d’appui, le cliquet k entre en prise avec la roue à rochet r pour une révolution de l'axe d’impression d, qui se trouve maintenant solidaire de l’axe moteur W. Le frotteur déclenché ne s’arrête plus alors, mais l’armature qui a été pré-
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- cipitée en haut est ramenée sur les pôles du relais Hughes au moyen d’un excentrique x (fig. 2) qui vient agir sur le levier de déclenchement, et lorsque le cliquet k dépasse l'arête d’un prisme triangulaire pour demeurer sur le plan incliné de ce même prisme jusqu’au prochain déclenchement, l’axe d’impression d se sépare de l’axe W grâce à un prisme qua-drangulaire o qui est maintenu par une saillie du levier u. L’excentrique x, ne joue aucun rôle dans le récepteur que représentent les figures 1 et 2.
- Les vitesses des deux diviseurs Hughes ont été rendues égales préalablement ou bien pendant que le courant de correction arrive, courant qui, comme le blanc dans l’appareil Hughes, pousse la bande de papier sans qu’elle reçoive d’empreinte.
- L’appareil qui reçoit le courant de correction fait accomplir, après chaque déclenchement, un tour à son axe d’impression et détruit les écarts qui peuvent se produire en remettant dans sa position vraie la roue correctrice du Hughes ou bien le frotteur fixé sur la roue des types.
- Il est à peine nécessaire d’ajouter que le synchronisme des deux appareils diviseurs est parfait,, car l’appareil qui envoie le courant de correction ne fait pas du tout tourner son axe d’impression, tandis que celui qui reçoit le courant fait tourner ce même axe une seule fois par une révolution du frotteur, et tout le monde sait que le synchronisme de deux Hughes se conserve d’une façon satisfaisante, même lorsque l’on compte quatre et cinq tours de l’axe d’impression et autant d’impressions de signes pour une révolution du frotteur.
- On voit donc que les deux mécanismes diviseurs n’ont qu’une seule fonction, qui est de commander les mouvements synchrones des frotteurs sur les disques diviseurs.
- Les récepteurs ne présentent avec les diviseurs qu’une liaison électrique. On emploie à cet effet des appareils Hughes hors service et qui ne justifient plus les frais de réparation (fig. 1). On les dépouille de leur clavier, de la boîte à goujons, de la roue des types, de la roue correctrice et enfin de la partie antérieure de l’axe d’impression qui porte les quatre cames.
- Le relais Hughes A (fig. 1), son armature, le levier de déclenchement u, la pièce d’accouplement e (fig. 2), avec le prisme quadrangulaire, le cliquet, le prisme triangulaire fixe, le volant Q, le tambour modérateur de vitesse b sont demeurés ; la tige vibrante en acier de Hughes, employée à l’origine, fut remplacée par une lame de laiton de 2 centimètres de largeur, recourbée en S, et formant frein, grâce à de petites masses frottantes : cette disposition donna les meilleurs résultats. Le vide provenant de la suppression du clavier Hughes fut comblé au moyen d’une planche B, qui fait office de bureau. A gauche du relais Hughes sc trouve un
- mahipnlateur Meyer T. La bande de papier qui n’a pas servi s’enroule entre les disques Sf, la bande imprimée entre lés disques Sg. La pédale qui permet de remonter le poids est placée dans le sens de la longueur de l’appareil; ce poids' est lui-même diminué. '
- Comme la saillie traçante n’est plus reliée mécaniquement au mécanisme diviseur, il faut que cette dernière soit misé en mouvement en temps opportun pour marquer les signés que l’on expédie et que de même elle s’arrête au moment convenable; un organe traçant qui serait continuellement en mouvement devrait en effet tourner d’une façon synchrone avec le diviseur, ce qui n’est pas et ne doit pas être dans lé système Granfeld. <
- En vue de ces déclenchements et enclenchements, Granfeld ajoute des perfectionnements à ses récepteurs. Voici en quoi consistent ces perfectionnements. L’ancien axe d’impression, qui devient maintenant un axe de liaison d, après
- avoir été raccourci à sa partie antérieure, porte un pignon à 24 dents g, la pièce d’accouplement e avec le cliquet k, et le ressort d’accouplement F. Le pignon g engrène avec une roue à 72 dents R, montée sur le nouvel axe traçant Y, et à côté de laquelle se trouve une came mobile en forme de limaçon X. En face de cette came est placé le bras 1 solidaire de l’axe a du levier d’enclenchement et qui ramène ce levier en arrière i Ici, comme dans le diviseur Hughes, la pièce d’accouplement e, fixée sur l’axe d, a pour fonction ' de relier l’un à l’autre l’axe moteur W et l’axe d par l’intermédiaire du cliquet k, cliquet qui, une fois le déclenchement produit, est poussé contre les dents de la roue à rochet r par le ressort F ; le bras i joue, au contraire, le rôle de l’excentrique x dans le diviseur Hughes; il est destiné à rappeler en arrière le levier de déclenchement u (fig. 1), monté sur l’axe a, à ramener l’armature sur les pôles A (fig. 1) et à enclancher de nouveau l’axe de liaison d.
- Sur l’axe traçant Y, et en dehors de la fiasque U de l’appareil Hughes, sont montés le bec p et le cylindre traçant Z; ces deux pièces peuvent être déplacées et la dernière porte une saillie triangulaire qui'passe au contact d’un rouleau encreur. Pour un tour du cylindre traçant, l’axe de liaison doit faire trois tours. Sous ce même cylindre traçant se trouve un électro-aimant non polarisé, à deux bobines, M ; devant les pôles de cet électro-aimant est placée l’armature en fer N qui fait partie du châssis w. '
- Le châssis w qui mène la bande de papier sur la tige de butée s est monté d’une façon invariable à gauche et peut en v se déplacer dans une ouverture allongée; la vis sert à limiter la course verticale du cadre w ou de la tige de butée s; la vis q2 maintient fixe la vis d’axe v, qui peut, comme nous disions, être déplacée. Les vis correspondantes placées en dessous ne se voient pas dans la ligure.
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- La tige h qui porte un crochet à son extrémité est articulée au bout du levier P et se trouve en prise avec une roue dentée placée à gauche du cylindre entraîneur C; des rouleaux de laiton ni m appuient la bande de papier contre ce dernier cylindre ; la pression qu’exercent les rouleaux ni m peut être réglée en agissant au moyen des vis q3q^ sur des ressorts puissants /. Un fort ressort à boudin dont la tension dépend d’une' vis située en dessous de l’appareil assure l’avancement de là bande de papier ; sous l’action du bec p sur le levier P, le cliquet h descend d’une dent sur la roue du cylindre C et lorsque le bec lâche, ce même cliquet est rapidement soulevé, le cylindre entraîneur avance, d’une dent.
- L’axe Y et le cylindre traçant Z ne prennent part au mouvement que lorsqu’un courant arrive dans le relais de déclenchement A de chaque récepteur (fig. i) et a pour effet de coupler les axes Wetii.
- L’hélice traçante K est répartie sur les quatre cinquièmes de la surface du cylindre ; le dernier cinquième qui n’est pas recouvert par l’hélice se trouve à l’état de repos faire face à la tige de butée : l’impression ne peut se produire. Mais il faut remarquer que, même au cas où l’hélice envelopperait complètement la surface cylindrique, cette impression ne pourrait encore avoir lieu, attendu que c’est l’émission d’un courant de travail qui précipite le cadre formant armature contre l’hélice. L’hélice écrit alors qu’il passe un courant dans la bobine M. On a laissé à découvert un cinquième de la surface cylindrique, afin de pouvoir incliner davantage l’hélice.
- La saillie traçante est à peu près quatre fois plus longue que celle de Meyer. Les récepteurs Meyer étant réglés sur des courants fermés, l’hélice ne doit se présenter devant le cadre d’impression que lorsque le secteur correspondant du diviseur a ouvert au courant local l’entrée de la bobine d’impression. Considérons par exemple le courant qui, dans la figure 3 passe par s, et les contacts glissants pour se rendre à la bobine d’impression M, ; dans l’appareil Meyer, ce courant a pour effet de soustraire le cadre de butée à l’action de l’hélice qui s’approche, tandis que l’interruption de ce même courant précipite le cadre contre l’hélice et permet à l’impression de se produire. Dès que le frotteur a terminé son parcours sur le secteur considéré, le courant local ne peut plus traverser l’appareil, un aimant permanent attire aussitôt à lui- la bobine d’impression qui forme en même temps armature et applique le cadre contre l’hélice : il faut donc qu’à ce moment l’hélice ne puisse plus se trouver en prise avec le cadre. L’hélice écrit alors qu’il ne passe aucun courant dans la bobine.
- Si . l’organe traçant, c’est-à-dire la saillie qui entoure complètement le cylindre dans le récepteur Granfeld était une petite roue d’impression et que cette roue fît un tour entier pendant que le frotteur parcourrait un secteur sur son disque, les déplacements du cadre formant armature auraient pour effet de mettre en contact avec la bande de papier et par suite d’imprimer sur cette même bande quatre fois plus de signes que si la même petite roue n’accomplissait dans l’intervalle de temps considéré qu’un quart de révolution.
- L’axe moteur dans l’appareil diviseur fait sept tours, tandis que le frotteur parcourt une fois son disque.
- Si nous admettons tout d’abord que l’axe moteur W (fig. 2) du récepteur est animé de la même vitesse de rotation que celui de l’appareil diviseur, l’organe traçant qui accomplit une révolutiou lorsque les deux axes couplés W et d en ont effectué trois, aura fait un tour complet, tandis
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- que le frotteur aura parcouru les- de son disque. Cette der-
- nière fraction de tour correspond presque à deux. secteurs du disque. Il suit de là que l’hélice a présenté au Contact du cadre d’impression un nombre de signes double, si l’on admet que K a commencé à écrire dès l’origine. Si l’on accélère le mouvement de rotation de l’axe moteur du récepteur en raccourcissant le pendule de Hughes ou en éloignant da-
- vantage du tambour les petites masses frottantes montées sur la lame en S formant frein, le nombre des signes imprimés sur le papier va toujours en croissant. Le maximum du nombre de signes que l’on puisse transmettre se trouve atteint lorsque la vitesse du récepteur est telle que l’hélice passe en entier devant le cadre, pendant le temps que le frotteur met à parcourir un seul secteur du disque. L’impression devient alors de plus en plus belle. Pousse-t-on la vitesse plus loin, les derniers signes, — le quatrième point, le trait, — cessent d’être marqués sur le papier, attendu que l’hélice accomplit sa révolution avant que le frotteur n’ait parcouru un secteur. Diminue-t-ôn au contraire la vitesse dans une proportion tellement notable que le , frotteur pénètre dans un secteur avant que l’hélice déclenchée soit arrivée à portée du cadre, les premiers signes ne paraissent plus.
- Si le frotteur fait 100 tours par minute sur un disque réglé pour une marche de quatre récepteurs, les limites entre lesquelles se produisent les phénomènes que nous venons de signaler sont les vitesses de 140 et de 46 tours environ pour l’ancien axe de la roue des types dans le récepteur. Il faut se garder d’atteindre la limite inférieure, car la force centrifuge n’est plus assez grande pour permettre au cliquet de la pièce d’accouplement de franchir l’arête du prisme triangulaire.
- Lorsque la vitesse croît, les éléments de l’écriture sont portés , sur un espace plus étroit, ces éléments s’écartent au contraire à mesure que la vitesse diminue.
- Le disque diviseur H (fig. 3) a reçu une addition au point de vue des lames de contact; en effet, ce disque sert non seulement à conduire les courants de la ligne et les courants locaux nécessaires à l’impression, mais il a encore pour fonction de fermer le circuit d’une deuxième pile locale qui opère le déclenchement des\organes traçants. A cette addition correspondent les contacts ilf at, ï2, a2, etc., les autres sont à peu de chose près analogues à l’agencement Meyer.
- Le secteur I contient les contacts pour traits c2 et les contacts pour points c2 qui en sont les compléments; ces contacts sont reliés aux quatre paires de touches T2, Tf ; à côté se trouvent les lames de décharge et qui communiquent avec la plaque de repos r2, commune aux quatre touches pour traits T2 correspondant aux contacts c2 (*). A cette même plaque conduisent les lames de séparation et de décharge E, E,. Dans la figure 3, la première paire de touches correspondant au secteur II est désignée par les lettres et l2.
- Au point de vue des communications, les touches sont disposées comme dans l’appareil Meyer; chez Granfeld également le contact pour points c4 sert de complément destiné à prolonger la durée du courant pour le trait. Les contacts de repos r, et r3 des touches pour points communiquent par les touches T2 et t2 avec le relais de ligne et avec la terre.
- Un trait d’une durée de contact égale à + c2 est produit par l’abaissement de la touche T2 ou t2. Dans cette manœuvre, tant que le contact glissant reste sur ia lamelle cit le courant va de K à T2 en passant par R2 puis par n, r„ T,, «i à ct ; dès que le contact glissant arrive sur c2, le courant en sortant de T2 suit le chemin n2, c2.
- L’anneau complet l est relié à la ligne (J). Un deuxième cercle entier lt communique indirectement au moyen des ressorts/,, f2, et des vis de butée v„ v2, dans les relais de ligne polarisés R,, R2 (système Schæffler), avec le pôle positif r de la batterie locale dont le courant provoque les impressions. Un anneau divisé en autant de secteurs sif
- (') A l’origine, Granfeld avait cinq touches pour points et cinq touches pour traits, afin de pouvoir, comme Morse, représenter les chiffres au moyen de cinq éléments; cette précaution ayant été trouvée inutile, il laissa la chose tomber. Le Perfecter doit son existence à la confusion dans les nombres qui résulta de la correction défectueuse de Meyer.
- (') Meyer fait communiquer la ligne avec le corps de l’appareil.
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- «2,qu’il y a de récepteurs conduit aux bobines d’impression M,, M2,(M dans la flg. 2).
- Les lames de contact i2,sont directement reliées au pôle positif A, de la batterie locale de déclenchement.
- Les lames a2,...., conduisent aux électro-aimants de Hughes-Ai, A2,(A dans la fig. 1) qui occupent la place de relais et servent à déclencher le cylindre traçant.
- Trois paires de ressorts glissants fixés sur le frotteur et isolés, permettent au courant de passer de l sur les secteurs de correspondance I,....de lt sur les secteurs d’impression Si.................. et de ii, i2, etc., sur les contacts de déclenche-
- ment «i, «2, etc.
- Les courants émis dans le secteur I de la station correspondante arrivent par la ligne L sur: l, et les ressorts glissants les font passer sur c,, c2, ou bien sur E, e, E,. Supposons que la Btation qui parle ve.uille envoyer un trait : si le synchronisme des appareils est parfait, le courant arrive sur Ci, passe d’abord par n1, Tt, r,, n, T2, et ensuite, lorsque le ressort glissant est entré en contact avec c2, il suit directement n2 pour se ren • dre à T2, de là le chemin r2, gt, n’i, le conduit au relais de ligne Ri et finalement à la terre. Le levier du relais tombe sur la vis de butée yti et ferme le circuit î>cal de la batterie d’impression. Le courant qui prend naissance dans ce circuit part de A,.suit vt,/i, s,, passe par la bobine d’impression Mt et de là se redd à la terre ou à t. L’armature (N dans la fig. 2) de Mi est attirée, et le cadre w avec la butée d’impression s vient s’appuyer brusquement sur l’hélice traçante K.
- Mais pour que l’hélice produise une impression sur le papier que lui présente le châssis 5, il faut qu’elle se soit mise préalablement à tourner. Comme à l’état de repos l’hélice ne fait pas face au châssis, il est nécessaire que le déclenchement précède l’attraction de l’armature N, afin qu’au moment où cette attraction se manifeste l’hélice se trouve à portée du châssis.
- Le déclenchement s’opère par l’intermède des contacts ii et ai (fig. 3) avant que le ressort glissant soit entré en prise avec la plaque de décharge E du secteur I. Il faut qu’à l’origine du contact entre E et le ressort glissant l’hélice traçante soit à portée du châssis imprimeur. Comme dans les deux stations les mouvements des frotteurs dans les diviseurs sont synchrones, les lamelles it et a. sont régulièrement, au bout d’un certain intervalle de temps, mises en communication par une paire de ressorts glissants, et le déclenchement s’effectue avec la même régularité.
- Le courant de déclenchement va de A, à travers iit puis g2, w2, au relais Hughes At. Le magnétisme qui maintient en place l’armature de ce relais se trouve affaibli, le ressort antagoniste f6 l’emporte alors et précipite le levier j, de l’armature (fig. 3), contre le levier de déclenchement u.
- L’extrémité opposée de u s’incline, et l’axe d (fig. 2) devient solidaire de l’axe moteur W grâce au jeu des pièces A et r. Le pignon g monté sur l’axe d, doit faire trois tours
- pour que la roue R et le cylindre traçant que cette roue commande accomplissent une révolution. Le mouvement ne prend fin que lorsqu’au bout de la course le bec X entre en prise avec le levier i, ce qui a pour effet de ramener le levier de déclenchement u sur l’armature, et l’armature elle-même sur les pôles du relais Hughes. A ce moment, le cliquet A (fig. 2) se soulève et quitte les dents de la roue r les deux axes W et d cessent d’être couplés. Avant que le cylindre traçant ait été ramené au repos, la came p (fig. 2) entraîne le levier P et tend en même temps un fort ressort à boudin. A l’extrémité du levier P est articulée une tige à crochet h, qui se trouve en prise avec une des dents du cylindre entraîneur C. Cette tige h descend d’une dent et, lorsque le bec p lâche, le ressort se contracte brusquement, la tige h est attirée de bas en haut et la bande de papier Se déplace ainsi d’une façon saccadée.
- Ce fut avec des appareils de cette nature alternant avec des télégraphes Meyer que l’on organisa au commencement de l’année 1872 un service de six semaines entre
- Vienne et Prague. Le succès fut satisfaisant, attendu que l’on obtint les mêmes résultats pratiques qu’avec le télégraphe Meyer. Dans les récepteurs Granfeld, les oscillations longitudinales des signes, que nous avons mentionnées dans ce même journal (!), ne furent jamais assez apparentes pour qu’un doute pût prendre naissance. Selon Granfeld, cet heureux résultat tient à ce que l’on se sert de courants de travail pour produire l’écriture , à ce que l’on emploie des relais de ligne Schæffler, moins sen sibles, et enfin à ce que les éléments de l’écriture sont reportés sur un espace plus étroit par suite de la vitesse de rotation des récepteurs.
- • Une deuxième expérience qui fut organisée au mois de mai 1879 entre Vienne et Budapest ne donna aucunement le même résultat satisfaisant; ce fait doit provenir de ce que les employés des bureaux de Budapest étaient complètement etrangers au nouvel appareil. Malgré une instruction et une pratique de trois semaines, il leur fut impossible de_se mettre à la hauteur des employés de Prague et de Vienne qui, depuis plusieurs années, travaillent avec des appareils de ce genre.
- Aux expériences faites sur la ligne de Prague, il fut reconnu que l’avancement du papier par saccades était loin de se recommander au point de vue hygiénique : un travail de plusieurs heures ne manque pas de causer des maux de tête et des papillotages dans la vue. Sur quelques-uns de se récepteurs, Granfeld remplaça ce mode d’avancement par celui que Meyer a originairement adopté : la bande de papier se déroule constamment sous l’action d’un cylindre commandé par une roue de transmission.
- Au cours de ces expériences Granfeld prit la résolution d’appliquer son appareil à des stations intermédiaires et se
- (') Elcklrotcclimsche Zcitichrijï, juin 1880, p. 212.
- FIG. 2
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- * proposa de mettre dan9 le circuit les bureaux télégraphiques B qui existent aux Bourses de Vienne et de Budapest; les postes principaux H devaient fonctionner en partie comme postes intermédiaires.
- Granfeld pensait arriver à ce résultat sans être obligé de pourvoir les postes secondaires de mécanismes diviseurs synchrônes; chacun de ces postes recevrait tout simplement un récepteur. A cet effet, il fallait que les lamelles de séparation entre deux secteurs consécutifs du disque diviseur fussent partagées en deux moitiés Et et E2 (fig. 3), afin que chaque secteur pût être employé au passage des courants, comme un tout indépendant. Les récepteurs placés dans les bureaux des Bourses devaient être modifiés de la façon suivante : sur l’axe prolongé du cylindre d’impression, on monterait un frotteur J, muni de deux ressorts glissants
- isolés de J, mais communiquant entre eux, qui auraient pour fonction de courir sur un disque de distribution V plus petit que les précédents et. fixé à l’extrémité de l’axe du cylindre traçant. Les contacts de correspondance o, m, reliés aux touches de la manière ordinaire, sont un multiple de c,, c2, de même que les plaques de déchargé Ë6, e, e, e, E7, qui conduisent ensemble à la plaque de repos r6, commune aux touches T0. Pour déclencher le bras J qui est au repos avec le cylindre d’impression, on emploie la lamelle y qui se trouve reliée au relais de déclenchement A7. L’anneau teinté en noir communique avec la dérivation ,L' du poste. principal ; les plaques figurées en blanc n’ont aucun emploi. - Les autres appareils accessoires (relais, touches, etc.) sont disposés de la même façon que dans les bureaux principaux; la batterie de déclenchement disparaît toutefois, attendu que
- L
- L’
- L
- L’
- FIG. 3
- le déclenchement s’opère par un courant qui arrive du poste principal.
- Supposons maintenant que le poste principal devienne un poste intermédiaire et qu’on veuille parler à travers le secteur I, — tous les secteurs peuvent d’ailleurs être disposés à cet effet, — on commence avant tout, tandis que le frotteur se déplace dans le poste H, par envoyer le courant de déclenchement de ku ù travers it, a,, g2, 7v3, L' dans l’anneau de la ligne en B ; de là, ce courant se rend par y dans A7 et finalement à la terre. Le cylindre traçant et J se trouvent déclenchés (>).
- Dans ces conditions, les courants qui arrivent de L passent de l sur le secteur I; de E, eif E,, ils se rendent directement à l’anneau de ligne en B; de ct, c2 ils traversent les touches r4, g„ wK, L' pour gagner ce même anneau au sor-
- (’) Si la longueur de 1/ devenait considérable, il faudrait que o, fût plus large et que i, fût suivi d’un contact à la terre.
- tir duquel ils sont conduit? à R3 et à la terre, soit par E6, rG, soit par o, Ts, r&, T6, r6, soit enfin par m, Tc, rfp. La batterie d’impression envoie son courant en haut de k2, à travers lés bobines d’impression M7, r3, f3 et z2.
- Les courants sont émis par TB, Tr> .. lorsque le bras J déclenché passe sur les contacts o, m.
- Les signes de correspondance sont produits par le relais de départ R* ; le courant de ligne va de K vers Ta* T0, o, m, L' et se rend dans l’ordre inverse, à travers le diviseur principal et L, à la station opposée. Le courant local se ferme par v,, /4.
- En vue des variations de vitesse qui peuvent se produire dans le récepteur en B, on emploie ici de nouveau, la tige vibrante de Hughes, attendu que la lame formant frein ne répond plus aux exigences; la précision dont on a besoin se trouve en effet plus grande que dans un récepteur ordinaire. H faut que dans des temps égaux les frotteurs parcourent des espaces inégaux.
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- Dans les récepteurs ordinaires qui ne portent pas de diviseur auxiliaire, les espaces que parcourt le cylindre d’impression peuvent, pour une cause ou pour une autre, se modifier; dans les récepteurs des bureaux de bourse, au Contraire, il est indispensable que ces espaces soient un multiple de ceux que décrit le frotteur du disque diviseur principal.
- Granfeld a remplacé la tige vibrante de Hughes par sa lame faisant frein, parce que les trépidations qui se produisent dans l’appareil Hughes gênent les employés du télégraphe lorsqu’ils veulent écrire; cet inconvénient reparaît dans les récepteurs des bureaux de bourse. En admettant qu’à tous les autres points de vue son système fût satisfaisant, ce serait là une cause qui en rendrait l’application difficilement durable.
- Il y a maintenant lieu de se demander quels sont les désavantages que présente la séparation des récepteurs réalisée par Granfeld, et les avantages qui résultent de ce système sont-ils assez puissants pour en faire négliger le côté défectueux? •
- Un désavantage capital consiste en ce que l’appareil diviseur principal doit être desservi par une personne qui a pour fonction unique de remonter le poids moteur afin d’assurer le mouvement continu du frotteur sur son disque ; c’est là sans contredit un gaspillage dans le personnel. C'est pour porter remède à ce gaspillage, que l’on rencontre également chez Meyer, que Granfeld faisait de son appareil diviseur un simple appareil Hughes, tant que le nombre des dépêches à expédier le permettait.
- Un deuxième inconvénient est que ces récepteurs, y compris l’appareil diviseur,, occupent un espace relativement trop grand.
- Les avantages sont : la correction de Hughes, qui corrige d’un seul coup toute l’erreur, avantage contrebalancé par la correction Meyer, dont le fonctionnement ne laisse rien à désirer, et l’indépendanee des récepteurs, qui pourrait avoir son utilité au point de vue de la correspondance intermédiaire.'
- Le succès de la correspondance intermédiaire est assuré par ce fait que les principaux appareils ont perdu tout lest. Dans le système Meyer, ce délestage ne saurait en aucune façon être obtenu, car le perfectionnement Schæffler, qui consiste à placer de part et d’autre du mécanisme moteur deux récepteurs qu’il est possible, à un moment donné, de rendre indépendants du mouvement en faisant jouer des pièces d’accouplement en forme d’étrier, facilite en effet les réparations que l’on peut entreprendre, mais n’est pas un délestage. Chez Granfeld, cette dernière condition se trouve réalisée, mais cela au'prix d’un sacrifice dans le personnel. En résumé, le Perfecter Granfeld ne se recommanderait pas non plus pour la correspondance intermédiaire, même au cas où l’addition en H d’un deuxième disque diviseur pourrait se faire d’un façon moins incommode (*). Il y a pourtant moyen d’éviter les inconvénients de l’un et de l’autre appareil en combinant les avantages que chacun d’eux présente.
- On pourrait, pour la correspondance intermédiaire, employer comme mécanisme diviseur un mécanisme moteur Meyer avec sa correction et, relié mécaniquement à ce moteur, un récepteur de forme nouvelle, système Schæffler, dans lequel l’électro-aimant d’impression est réglé pour des courants de travail. Les autres récepteurs seraient remplacés par des récepteurs Granfeld munis de leurs lames faisant frein.
- Cette combinaison aurait pour effet de décharger le méça-
- (*) Un deuxième disque ne s’introduirait dans l’appareil que monté devant le disque déjà existant. L’axe de la roue des types devrait être sensiblement prolongé et solidement guidéjà l’extrémité actuellement libre qui porte le frotteur, afin d’éviter que cet axe ne prît uh mouvement excentrique. Malgré tout l’espace qu’on se résignerait à perdre, ce n’est qu’avec une difficulté extrême qu’on pourrait aborder les plaques de contact ainsi que le frotteur du premier disquè qui se trouverait caché par le deuxième.
- "1,
- nisme moteur Meyer de trois récepteurs et de porter ains remède dans une grande mesure aux inconvénients que présente le Meyer quand on veut l’appliquer aux stations intermédiaires; d’un autre côté, comme le télégraphiste du premier récepteur mécaniquement relié à l’appareil diviseur est chargé de remonter le mécanisme diviseur, un des inconvénients du Perfecter disparaît de ce fait.
- Entre Paris et Lyon, un télégraphe Meyer à six récepteurs est en activité ; en 1878, un télégraphe du même système, à huit récepteurs, figura à l’Exposition de Paris, et l’on a le droit de croire qu’il ne tombera pas dans l’oubli; il est donc évident que les télégraphes multiples, qui sont déchargés de tous les appareils auxiliaires, doivent répondre d’une façon bien plus certaine encore aux besoins publics.
- Cette combinaison des systèmes Meyer (avec un courant de correction unique), Granfeld et Schæffler, présenterait un avantage bien plus considérable encore.
- Ou pourrait, en supposant les disques disposés pour une correspondance en sextuple, — cas auquel les durées dé courant seraient encore convenables, — tenir prêts dans les stations intermédiaires de chaque côté quatre et même six récepteurs et six manipulateurs, de façon à être à même, le besoin s’en faisant sentir, d’entrer en communication sur tous les récepteurs avec la même station. Le mécanisme diviseur ne rerevrait aucun surcroît de charge par suite de cette modification. Il faudrait seulement que les disques di-
- B C
- d d d d
- O-------- O O————O
- CL CV fl/ CL
- O... O O O O"»— -—O
- FIG* 4
- viseurs fussent dans tous les secteurs disposés pour la correspondance et divisés comme dans la fig. 3. Les plaques de contact sur lesquels les touches viennent, reposer devraient être variables; un.commutateur à coulisse a (fig, 4) permettrait de les relier, suivant le cas, avec b, le relais de ligne et la terre ou bien avec d et les diviseurs des stations B, C, lorsqu’on voudrait faire de la correspondance intermédiaire,
- Il faudrait également que les conducteurs de courant communiquant avec les touches ou bien que les groupes de batteries fussent variables. Il arrivera évidemment, dans ces conditions, que des courants d’inégale énergie traverseront au départ le relais de ligne; cependant, ii n’y a pas lieu de s’inquiéter des changements qui en résulteront pour les longueurs des éléments de la correspondance dans les récepteurs ; les intervalles de séparation se raccourciront, les éléments, devenant plus larges, se rapprocheront les uns des autres. Le télégraphiste peut lui-même porter remède à cet état de choses en augmentant la tension du ressort à boudin, qui tend à arracher le cadre du récepteur.
- Lorsqu’il s’agit de deux têtes de ligne, le gaspillage de personnel que nous avons reproché à Granfeld est également facile à éviter si l’on veut employer le premier récepteur comme appareil diviseur envoyant le courant de correction.
- Il a pour fonction, avant tout, de conduire d’une façon uniforme le frotteur monté sur l’axe de l’ancienne roue des types. Entre le disque diviseur et là flasque, on remplace/ rait la roue correctrice et la roue des types par un cylindre traçant, dont l’hélice aurait, comme chez Meyer, la largeur correspondant à un secteur, et accompàgneràitTônstàm-ment le frotteur dans son mouvement. Le relais Hughes, l’armature et le levier de déclenchement, l’axe d’impression, la pièce d’accouplement et la roue à rocher disparaîtraient
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- LUMIÈRE ÊLECTRÏQÜE
- complètement dans cet appareil, destiné à l’émission du courant correcteur.
- Remarquons tout d’abord que la nécessité d’appliquer d’une façon générale les télégraphes Meyer, ainsi que les formes dérivées du même principe, ne se fait pas sentir. Il est rare de rencontrer deux stations dans lesquelles la correspondance soit assez étoffée pour que l’on soit obligé d’avoir récours à lin appareil multiple. Là où cet excès de dépêches se produit, on se tire d’affaire en faisant usage d’une deuxième ligne, qui chôme habituellement, attendu qu’il existe toujours au moins une de ces lignes de réserve dans les directions principales.
- En revanche, on rencontre plus souvent des lignes munies de systèmes multiples reliant entre eux deux postes plus considérables, et dans ces postes une correspondance insuffisante à remplir de travail toutes les heures de la journée. Dans un cas pareil, la ligne n’est pas bien utilisée. Il serait rationnel d’introduire dans la ligne une troisième station, dont le travail serait justement suffisant à occuper un récepteur Meyer et à utiliser complètement la ligne ; mais on s’arrête devant cette Considération qu’il faut pourvoir la station intermédiaire de tout un appareil système Meyer avec quatre récepteurs.
- Au point de vue économique, on se résoudra difficilement à cette mesure, et on n’y aura recours que lorsqu’il ne se •trouvera point de fil de réserve permettant à la station que l’on voulait introduire d’écouler sa correspondance.
- S’il était possible, étant données deux stations dont la correspondance est trop considérable pour le Morse, trop faible pour le Hughes, d’étendre la ligne à une troisième station, qui n’aurait besoin que d’un récepteur, sans mécanisme régulateur, les télégraphes Meyer ne tarderaient pas à prendre une plus grande extension.
- Ce problème trouve sa solution dans les récepteurs de Granfeld, que nous proposions plus haut d’adopter pour les têtes de ligne, à condition toutefois que l’on se décide à mettre à la place de la boîte à goujons déjà éloignée le deuxième plateau diviseur ordinaire, et que l’on substitue aux frotteurs à contacts glissants le chariot de Hughes mû par une roue d’angle. Après la suppression du relais de déclenchement, le montage du deuxième disque diviseur deviendrait bien plus commode, attendu que les fils seraient amenés au disque en passant sous la table, et rien ne gênerait l’accès des plaques de contact et des ressorts glissants.
- Le récepteur ainsi construit et placé en B dans la ligne entre les deux postes principaux A et C enverrait au moyen de ses deux disques diviseurs, le courant correcteur positif d’une batterie d’un côté, et le courant négatif de cette même batterie de l’autre dans les postes principaux qui seraient eux pourvus d’appareils multiples Meyer.
- • Les appareils de A et de C correspondraient entre eux sur trois récepteurs, et leur marche serait réglée sur celle du récepteur de B. Quant à la station B, elle pourrait, sui. vant la circonstance, se mettre en rapport, soit avec la station A, soit avec la station C, ce qui se ferait au moyen d’un commutateur placé entre le manipulateur et les disques diviseurs au cas où l’on ne préférerait pas avoir deux manipulateurs reliés chacun à l’un des diviseurs.
- Il est presque superflu d’ajouter que les deux appareils correcteurs aux stations A et C peuvent, lorsqu’il en est besoin, entrer en communication sur tous les quatre récepteurs. . _
- La station intermédiaire B pourrait même emprunter pour parler son courant à la batterie de A ou de C.
- Pour que B parlât avec A en se Servant d’un courant emprunté, il faudrait que sur tout le secteur (y compris les plaques de décharge) consacré à la correspondance avec B, la station C dans chaque tour envoyât vers B un courant constant qu’un commutateur conduirait aux touches du manipulateur en B et que cette dernière station, lorsqu’elle parle, enverrait à la station A.
- •Mais comme B doit être muni d’une batterie' spéciale p>our l’émission du courant correcteur qui ne saurait être pris à A ou à C, comme de plus le courant d’emprunt rencontre un circuit ouvert lorsque le manipulateur en B est 'au repos, c’est-à-dire que l’on sépare un mot de l’autre, et comme enfin la ligne reste chargée, ce qui a pour effet d’amener des oscillations dans les courants que l’on émet ensuite et d’influencer la marche du travail ultérieur, l’hypothèse d’un courant emprunté n’a aucune signification pratique, et est destinée tout simplement à bien mettre en lumière le dernier système que nous venons d’exposer, et qui n’est accompagné d’aucune figure explicative.
- Monsieur le Directeur,
- Par une note publiée dans les Comptes rendus de l’Académie des sciences, et reproduite dans le journal La Lumière Electrique, M. Carpentier a expliqué qu’il avait, il y a deux ans, eu la même, idée que M. Lippmann, et cherché a réaliser un galvanomètre à mercure fondé sur le même principe que celui qui excite aujourd’hui l’admiration universelle par sa simplicité et sa précision.
- Comme sa note pourrait faire naître dans l’esprit de vos lecteurs qùelques hésitations sur la propriété de l’appareil, je m’empresse de Vous informer que le principe du galvanomètre à mercure Lippmann a été breveté par la maison Breguet, qui avait dès le premier jour aidé M. Lippmann dans ses recherches, et que, selon les paroles mêmes de M. Carpentier, sa revendication est toute platonique. Il reste donc acquis que la maison Breguet a seule le droit de construire les galvanomètres à mercure de Lippmann ainsi que tous leurs dérivés tels qu’électrodynamomëtres, compteurs d’électricité, explorateurs de champs magnétiques, etc.
- Je vous serais bien reconnaissant, monsieur le Directeur, si vous vouliez insérer cette lettre dans le prochain numéro de La Lumière Electrique, et vous prie d’agréer, etc.
- SCIAMA,
- Directeur de la maison Breguet.
- FAITS DIVERS
- PROJET DE LOI TENDANT A RÉGLER LES CONCESSIONS DE RÉSEAUX TÉLÉPHONIQUES EN FRANCE
- Présenté à la Chambre des députés, le 21 juin 1884
- Exposé des molijs.
- Dès 1879, l’usage du téléphone fut importé en France.
- Des demandes de concession de réseaux Téléphoniques furent alors adressées au Ministère des Postes et des Télégraphes.
- Il était difficile à cette époque d’être éclairé sur cette nouvelle et merveilleuse application de l’électricité, de pouvoir soupçonner la place qu’elle prendrait dans les habitudes de la vie, de calculer enfin la dépense qu’entraînerait l’établissement de réseaux téléphoniques.
- Dès lors, l’Administration ne pouvait penser à prendre immédiatement la responsabilité et la charge de pareilles exploitations.
- D’un autre côté, elle ne pouvait en priver le public, lui refuser absolument ce qu’elle ne voulait pas elle-même lui donner.
- On pensa qu’il fallait, tout en réservant d’une façon absolue le monopole de l’Etat, laisser l’industrie privée faire l’é*
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
- preuve d'une entreprise dont il n’était pas possible de bien mesurer à l’avance les résultats.
- Le Ministre prit donc un arrêté, à la date du 26 juin 1879, déterminant à quelles conditions il ferait la concession de réseaux téléphoniques.
- Entre autres conditions, il stipulait : que la durée ne devait pas excéder cinq années;
- Que dix pour cent du produit brut serait attribué à l’Etat.
- La concession n’entraînait aucun abandon du monopole, le Gouvernement restant libre de concéder des réseaux en concurrence, ou d’en établir lui-même.
- Trois concessions furent sollicitées pour la ville de Paris et accordées. Elles furent réunies plus tard et exploitées par là Compagnie connue sous le nom de Société générale des téléphones.
- D’autres réseaux furent successivement autorisés à Lyon, Marseille, Bordeaux, Nantes, Lille, Le Havre, Rouen, Saint-Pierre-lès-Calais, Alger et Oran.
- Le prélèvement de dix pour cent du produit brut au profit de l’Etat lit entrer dans les Caisses du Trésor :
- En 1879- 2.424 fr. 70
- En 1880 i5.6i6 45
- En 1881.. 55.290 11
- En 1882 . 142.637 38
- En i883 . , 217.145 95
- . Soit, pour les 4 premières années, un total de........................................433.114 fr. 5g
- l’établissement de nouveaux réseaux d’Etat. Nous pourrons, en outre, relier les villes par des communications téléphoniques. ;
- Tel est le but du projet de loi que nous vous soumettons.
- Les droits de l’Etat sont, d’ailleurs, absolument réservés. Il ne sera concédé aucun monopole, l’Administration pourra toujours faire des concessions concurrentes ou exploiter elle-même. En outre, eile conservera le contrôle absolu des réseaux exploités par l’industrie privée. Elle se réserve enfin le droit de racheter à toute époque les exploitations en cours.
- > Projet de loi
- Le Président de la République française,
- Décrète J -
- Le projet de loi dont la teneur suit sera présenté à la Chambre des Députés par le Ministre des Postes et des Télégraphes qui est chargé d’en exposer les motifs et d’en soutenir la discussion.
- Article i«. — Les exploitations de réseaux téléphoniques, concédées à l’industrie privée par le ministre des postes et des télégraphes, ne pourront être autorisées que pour une durée n’excédant pas cinq années et dans les conditions fixées par un cahier des charges.
- Ce cahier des charges devra stipuler au profit de l’Etat un prélèvement de dix pour cent au moins sur la recette brute.
- Le montant de la redevance s’élève déjà pour le premier trimestre de 1884, à 63353 fr. 82.
- Le deuxième trimestre atteindra environ 70 000 francs ; ce qui donnerait pour une année moyenne, à partir de 1884, environ 280000 francs, et ce chiffre devra s’augmenter d’année en année.
- Les concessions, actuellement en exploitation, expirent simultanément le 8 septembre prochain.
- Il n’est donc que temps d’aviser pour cette date. Il est impossible de priver le public d’un moyen de communication qu’il apprécie de plus en plus.
- Nous devons rappeler que l’Administration a fait une expérience personnelle, et qu’à cet effet nous avons demandé un crédit de 25o 000 francs aux Chambres. Des réseaux téléphoniques ont été établis par l’Etat à Reims, à Roubaix et Tourcoing, à Saint-Quentin et Troyes.
- Les résultats de ce premier essai sont dès à présent satisfaisants, mais l’expérience n’est pas encore assez complète pour que nous puissions demander aux Chambres les crédits nécessaires afin d’exploiter tous les réseaux téléphoniques en France. Il faudrait engager une grosse dépense qu’il est impossible de fixer actuellement, et on se condamnerait à une exploitation délicate pour laquelle nous n’avons pas un personnel suffisamment formé.
- Nous croyons qu’il est plus prudent de maintenir pendant cinq nouvelles années le mode de concession employé jusqu’à ce jour et qui, financièrement, a été très profitable à l’Etat.
- En même temps, il devient indispensable d’étendre l’application du téléphone. L’exploitation dans les limites restreintes qui lui sont assignées actuellement, ne suffit plus aux besoins du commerce et de l’industrie. II nous faut nous mettre au niveau des progrès qu’on tente chez des peuples voisins. Dans le but de répondre à cette nécessité, des cabines téléphoniques ouvertes au public permettront à toute personne de correspondre, pendant un temps déterminé, soit avec les abonnés du réseau, soit avec d’autres cabines téléphoniques établies sur d’autres points, moyennant une taxe à fixer dans les conditions de la loi du 5 avril 1878.
- Nous continuerons simultanément notre expérience par
- Art. 2. — Ces réseaux seront exploités, soit au moyen d’installations permanentes faites chez les particuliers, soit au moyen de postes publics.
- Art. 3. — Le ministre des postes et des télégraphes fixera la taxe à percevoir pour les communications par les postes publics dans les conditions de la loi du 5 avril 1878. Il fixera également dans les mêmes conditions les taxes pour les communications téléphoniques que l’Etat pourrait établir entre les villes.
- La commission technique nommée par le préfet de police à la suite de l’explosion de la rue Saint-Denis vient d’adopter une lampe électrique de sûreté alimentée par un accumulateur portatif.
- Le Moniteur international fait remarquer que le dernier Congrès des électriciens à omis de donner un nom à l’unité de lumière adoptée. Les unités électriques ont reçu les noms des plus grands savants de l’électricité, mais il paraît être plus difficile de procéder par analogie dans le cas présent. Le Moniteur international propose donc de désigner l’unité de lumière par « lux » ce qui aurait l’avantage d’être facilement compris dans tous les pays.
- On prépare une exposition d’électricité à Boston pour l’hiver prochain, dans le but de montrer surtout toutes les petites applications de l’électricité, qui en partie sont inconnues du grand public. Un chemin de fer électrique sera installé et il y aura aussi un bateau marchant par l’électricité. L’étranger sera représenté par quelques spécialités, mais l’intention des organisateurs est d’avoir une exposition exclusivement nationale.
- Parmi les projets dont le comité de la section d’électricité à l’Exposition d’Anvers est saisi, on signale celui de la navigation électrique sur l’Escaut. Les auditions téléphoniques présenteront un intérêt particulier, car au lieu de relier les appareils au théâtre de la ville, on établira une communication avec le théâtre de la Monnaie, à Bruxelles, ou le théâtre royal à Gand et à Liège.
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- LA
- LUMIÈRE
- Le comité de commerce du Sénat, à Washington a émis un avis favorable sur le projet de loi autorisant le Président des Etats-Unis à convoquer un congrès national des électriciens à Philadelphie, pendant l’automne prochain et à dépenser une somme de i25ood fr. dans ce but.
- ÉLECTRIQUE
- Télégraphie et Téléphonie
- Dans la nuit du 20 au 21 de ce mois, des malfaiteurs ont détruit la ligne télégraphique militaire entre Nanterre et le Mont-Valérien, sur une longueur, de 200 mètres.
- Un chemin de fer électrique et aérien va être construit à Saint-Lquis par des capitalistes de New-York qui en ont obtenu la concession le 4 de ce mois,
- La station de sémaphore au cap Sagro, près de Bastia, a dernièrement été frappée par la foudre, qui a fondu les fils du télégraphe, arraché le paratonnerre et entièrement cassé le galvanomètre et le baromètre.
- Éclairage électrique
- La Société Edison a été chargée de l’installation d’environ 800 lampes à incandescence à la Banqu,e de France.
- L’installation de la lumière électrique à l’Exposition d’hygiène, à Londres, est une des plus importantes qui aient été faites jusqu’ici. Vingt-six différents systèmes sont représentés et servent à éclairer quarante galeries. Il y a 356 foyers à arc et 5200 lampes à incandescence, pour lesquels le courant est fourni par soixante machines dynamo actionnées par six machines à vapeur d’une force motrice totale de 1100 chevaux. &n estime la longueur du fil employé à i3o milles.
- Un des générateurs les plus importants est celui de Fer-ranti à courants alternatifs, destiné à alimenter 1000 lampes. Il est à remarquer que la lumière électrique ne fait pas partie des objets exposés, mais sert uniquement à l’éclairage de l’Exposition, tout comme on se serait servi du gaz.
- La chambre de commerce de Londres a autorisé la West Middlesex Electric Light Co à fournir l’électricité pour l’éclairage d’un quartier de la ville.
- Le Criterion Restaurant, à Barrow, est entièremënt éclairé à la lumière électrique avec des lampes à incandeseence Swan de 20 bougies. Le commutateur dans la chambre des dynamos est pourvu d’un interrupteur breveté du type Anderson pour empêcher un excès de courant dans les lampes. La dynamo est du type « Phénix ».
- L’éclairage électrique du Holborn Viaduct a été supprimé — probablement par suite d’un accident quelconque, —- et seulement provisoirement.
- La lumière électrique va être installée dans une tour sur YAdmiralty Fier, à Douvres.
- Samedi dernier, un orage violent a interrompu la communication télégraphique avec Châtellerault pendant plusieurs heures.
- Le bureau central des télégraphes à Londres va être considérablement augmenté ; on y ajoutera un nouvel étage et les frais sont estimés à i,25o,ooo francs.
- Les cercles en Angleterre jouissent d’un tarif télégraphique réduit et les membres en profitent pour envoyer par téléphone le résultat des courses et les nouvelles importantes reçues au cercle à leurs amis. Le directeur des télégraphes a qualifié cette habitude d’abus de leur privilège d’un tarif télégraphique réduit, et des mesures ont été prises pour y mettre fin.
- Une ligne télégraphique va être construite prochainement entre Merv et Askabad.
- On annonce que le nouveau câble transatlantique sera prêt à fonctionner dans une dizaine de jours. Le prix sera de 1 fr. 25 par mot pour toutes les dépêches.
- Il paraît qu’un réseau téléphonique va être installé prochainement à Elbeuf et qu’on espère obtenir l’autorisation de relier le bureau central avec Rouen, le Havre et Paris.
- Le Times de Londres a dernièrement consacré un long article à la question des téléphones en Angleterre, en déplorant les obstacles que le département du télégraphe mettait au développement d’un moyen de communication aussi important. En effet, sur 40 millions d’habitants, il n’y a en Angleterre que i3,ooo abonnés au téléphone, et le nombre; des réseaux téléphoniques est fort limité : tandis qu’en Amérique où cette industrie a pu se développer librement, il y a 94 réseaux avec 35,36o abonnés. En proportion, Londres devrait avoir 20,000 abonnés au lieu de 3,371.
- La.lumière électrique a été installée dans l’usine de M. J. Clay, à Luddenden Foot, Angleterre. L’installation comprend une machine Crompton-Bürgin, à enroulement Compound, qui alimente 36 lampes à incandescence Swan de 20 bougies distribuées dans toute l’usine.
- La municipalité de Détroit, Midi, a traité avec la Brush Electric Light Company pour l’éclairage de toute la ville pendant une année, â partir du icc juillet prochain, par 72 tours, portant 3oo lampes de 2000 bougies chacune. Le prix stipulé est de 475000 fr., l’installation et l’entretien des poteaux, fils, tours, etc., étant à la charge de la Compagnie,
- La ville de Geneva,- dans l’Etat de New-York, a adopté le système Brush-Swan pour l’éclairage des rues. .. „ .
- Une communication téléphonique vient d’être établie entre la préfecture de police à Hambourg et la prison de la ville.
- Le gouvernement allemand a chargé la maison Max et Genest, de Berlin, de la construction d’un réseau téléphonique pour la marine à Wtlhelmshafen. Le réseau comprendra 20 postes reliés à un bureau central. Les conducteurs d’une longueur totale de 49 kilomètres seront souterrains et en partie sous-marins. Toute l’installation sera finie dans une quinzaine de jours.
- Le Gérant : A. Noaillon.
- Paris.— Imprimerie P. Mouillçt, l3, quai Voltaire. — 48806
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- TABLE DES MATIÈRES
- 1)13 TOME XII
- Pages
- A
- Accumulateurs (Contribution à la chimie des). —
- Ê. Frankland..................... 23i
- — (Régulateur automatique de charge et de
- décharge des). — Sellon.......... 383
- Adhérence dans les chemins de fer électri-
- triques (Emploi de 1’). — Edison . . . 447
- — Daft.. . ................................. 448
- Aiguillages pour chemins de fer électriques. —
- Siemens et Ilalske. 236
- — — — Edison............ 493
- Aimantations alternatives (Echauffement du fer
- par des). — J. Borgmann.................... 356
- Aimanté (Le moment d’un barreau). — Bosanquet . 3io Aluminium (Production électrique de 1’). Brevet
- Graetzel. — Michaelis..............; . . . . 347
- Ampèremètre optique. — D’Arsonval............... i56
- — H. Becquerel.............................. 321
- Anneaux électrochimiques (Leur imitation par
- voie hydrodynamique), — C. Decharme......... 36i
- Astronomie physique (Les méthodes en). — J.
- Janss.11. .................................. 41
- Ateliers Schuckert à Nuremberg. — F. Uppenborn. 335
- Avertisseur d’incendie. — G. Ravaglix.......... 324
- Nippoldt............................... 264
- Page»
- Bibliographie :
- — Moteurs des machines électriques, leur théorie, leur construction et leur perfectionnement. — Schwarze.................... 116
- — Les conducteurs électriques et leur établissement pour tous les besoins de la pratique. — Zacharias. . ................... . . . 117
- — Dispositifs et signaux électriques pour chemins de fer. — Kohlfiirst................. 117
- — Télégraphie domestique. — Canter...... 117
- — Bibliographie universelle de l’électricité et du magnétisme, de 1860 à i883. — G.
- May................................. 117
- — Les machines dynamo-électriques. — S.-P.
- Thompson......................... 117
- — Leçons de clinique sur les maladies des femmes. Thérapeutique générale et applications de l’électricité dans ces maladies. — A. Tripier............................ 194
- — Le télégraphe imprimeur de Hughes, sa manipulation et son entretien. — J. Sack. 3g3 — La lumière électrique sous forme d’exemples pratiques. — Day (traduit par Foussat
- et Paul)............................
- — Traité pratique d’éclairage électrique. —
- Gordon. ............................
- — Formulaire de règles et tables électriques à l’usage des électri.iens et ingénieurs.
- Munro et Jamieson...................
- Bijoux lumineux de Trouvé.........................
- Bobines d’électro-aimants (Modification des). —
- G. yiceritïni. . . . .........................
- 3g3
- 3g3
- 393
- 34
- iç3
- B
- Balance magnétique de Hughes. — S.-P. Thompson 424 Bibliographie :
- — Formulaire électrique.—Zech........... 116
- — Appareils électriques pour les mesures de-
- précision. — Wilke............... 116
- — Eléments d’électricité au point de vue des
- applications. — Iixuck........... 116
- — L’électricité de tension, ses lois, ses effets,
- ses applications techniques. — Zenger. 116
- — Générateurs d’électricité de haute tension...
- — Wallentin...................... 116
- G
- Câbles sous-marins légers. — H. Vivarez. .... 487
- — (Stations de Penzance et de Porthcurnow).
- — A. Tobler.................... . 202-245
- — (Localisation des défauts des). — Mance. 267
- Calorimètre. — Son application à l’étude des courants électriques. — A. Minet........121, 207 et 483
- Chemin de fer électrique à Vienne. — C.-C.
- Soulages. . ........... 408
- c.. — des mines de. Hohenzollern............ 234
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-
-
- *r.
- "? ’ï-'S ..'
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE‘
- 'V.T'.V
- Pages
- Chemins de fer électriques (Glissières de contact et aiguilles dans les). — Siemens et Halske................................................ 236
- — (Notes sur les). G. Richard............. 443-490
- — (Contacts et rails pour les)................ 490
- — (Transmissions pour les)......... . .v. . . 446
- — (Relais pour)............................. 494
- — (Aiguillages pour).......................... 493
- Chemins de fer (Appareils pour l’éclairage des
- trains de). Systèmes Rogers, Tommasi,
- Eli Starr, Preece et James.............. 375
- — (Commutateurs pour l’éclairage des trains
- de). Systèmes Stern et Billingsby, Tommasi, Magnus Volk....................... 412
- — (Signaux Starr combinés avec l’éclairage
- électrique des trains de)............... 416
- Chronique de l’Etranger :
- — Allemagne. — Uppenborn. 27, io3, 143,
- 264, 347 et 419
- — Allemagne. — H. Michaelis..........3o8-38i
- — Amérique. — Brock....................... 148
- — Angleterre.—J. Munro. 29,7e, 146, 181,
- 226, 267, 309, 35i, 385, 422 et 504 — Italie. — W. de Fonvielle . . . 379, 416 et 502 Collimateur â étincelles électriques. — Howard
- fl Grubb........................................... 269
- Commutateur Uppenborn (Lettre de M. Gravier
- sur le)............................. 238
- — (Réponse de M. Uppenborn)........... 3i8
- Compteur de temps pour la lu’mière électrique de
- Hours-Humbert. — P. Clemenceau............ 169
- Conducteurs électriques (Dimensions des). —
- Fortes. ......... ... 72, 182 et 5o3
- — (Loi de l’économie dans les). — Blakesley. 226
- — à Chicago. — C.-C. Ilàskins........... 124
- Conducteurs pour l’éclairage électrique. — Joints. 352
- — téléphoniques en Allemagne.............. 348
- Conductibilité du cuivre. — W. Groves.......... 147
- — des gaz. — Hittorf................... 35-43o
- — des métaux et de leurs alliages. — L. Weil-
- ler.................................. 43o
- — des solutions salines. Application de la loi
- de Faraday. — E. Bouty............... i5o
- — des solutions salines (Transport des ions et
- relation avec la). — E, Bouty........ 112
- — des sels anhydres liquides et solides. — G.
- Foussereau........................... 387
- — électrique et calorifique............... 460
- Conductibilité thermique (Influence du magnétisme sur la) Trowbridge et C.-B. Penrose .... 78'
- Conférence internationale des électriciens
- (Travaux de la) 269,231,316, 357, 396, 431, 476 et 509
- Congrès électrique de Paris'..................... 354
- Contacts et rails pour les chemins de fer électriques. — Smith. 490 ' — — Trait. 491
- — — Edison 492
- Correspondance :
- — Lettre de M. Mercadier à propos desexpé-
- * riences de Dvorak.............. 157
- v — — de M. GirardoBadia sur l’électrolyse 238
- — — de M. Gravier sur le commutateur
- Uppenborn . .................... 238
- — — de M. Uppenborn en réponse à la
- précédente...................... 3i8
- — — de M. Gravier, à propos d’un article
- de M. Leblanc................... 3i8
- Pages
- Correspondance :
- — Lettre de M. Leblanc en réponse à la précédente ....................................... 3i8
- — — de M. Granfeld, sur son Perfecter . 5n
- — — de M. Sciama, sur le galvanomètre
- Lippmann...................... 5i8
- Courants électriques (Application du calorimètre
- à l’étude des).— A. Minet. 121, 207 et 483
- — (Effets calorifiques des). — W.-H. Preece. i52
- — — — Boltomley. . . i55
- — (Danger des). — Stone............... 387
- D
- Décharges disruptives. — W. Holtz................... n5
- — électriques dans les gaz raréfiés. — E. Wie-
- demann................................ 37
- — électriques qui résultent de l’emploi des
- hautes tensions dans les lampes à incandescence. — DrJ. Puluj............. . 192
- Distribution Gaulard etGibbs. Rapport Ilopkinson.
- J. Sarcia....................................... 25
- Dynamomètre d’inertie de M. Desdouits. - F. Du-
- bost.......................................... i3i
- E
- Eclairage électrique à Berlin. — H. Michaelis. 308-349
- — à Boston. Station centrale. — Aug. Gue-
- rout.................................. 252
- — à Colchester................................. 465
- — à Hanovre................................ 28
- — à Berlin .....................................464
- — d’un château de glace. — C.-C.-Soulages. 100
- — de l’exposition internationale d’hygiène. . . 423
- — du Jardin des Palmiers, à Hanovre. — Up-
- penborn................................... 171
- — du Crystal-Palace........................ 23o
- — de l’imprimerie de MM. Jaenecke, à Hano-
- vre. — Uppenborn.......................... 125
- — des locomotives. — Maiss.................... i-85
- — des magasins du Printemps. — P. Clemen-
- ceau ................................. 294-843
- — des mines de Mechernich. —Bœdinghaus. 189
- — du navire le Massilia........................ 147
- — du navire le Pateena......................... 14^
- — des phares. Expériences de la Trinity-House. 181
- — du théâtre de la Scala, à Milan. — Ferrini. 12-64
- — des théâtres, par les lampes â incandes-
- cence. — Àüg. Guerout.................* 63
- — des théâtres. Savoy Theatre................... 64
- — — de Brünn..................... 64
- — — Alliser, à la Havane......... 64
- — — Bijou-Theatre, à Boston. ... 64
- — — du Parc, à Bruxelles......... 64
- — — Residenz-Theater, à Munich . 64
- — — — à Stuttgart. 64
- — — de Manchester................ 64
- — — Manzoni, à Milan............. 64
- — de Budapest......................^ . 64
- — — à l’Opéra.................... 77
- — d’un train de’chemin de fer, en Angleterre. 29
- — des trains. — G. Richard .................373-410
- — de l’usine Cail. — P. Clemenceau............. 25o
- — Montage des foyers en dérivation et en tension. — P. Clemenceau.............................. 10
- p.522 - vue 526/536
-
-
-
- JOURNAL UNIVERSEL D'ELECTRICITE
- Pages
- Eclairage électrique des instruments astronomiques par les lampes à incandescence.
- — G. Towtte....................... 35
- — appliqué à la fabrication des creusets en
- plombagine........................ 3io
- — (Circuits pour 1’)................... 466
- Electricité (nouveau mode de production de 1’). —
- P. Clemenceau..................... 371
- — appliquée à la chirurgie. . . ....... 189
- — (Action exercée sur les poussières de l’air
- par 1’)........................... 268
- Electriques (vibrations) considérées au point de vue
- de leur action magnétisante. — Oberbeck...... 5o5
- Electro-acoustiques (Expériences) de Dvorak. —
- Mercadier.................................... i5y
- Electro-aimants (Bobines d’). — G. Vicentini . . . 193
- Electrochimique (Equivalent) de l’argent. — F.
- Kohlrausch .................................. io3
- Electrodynamomètre Siemens (Graduation de 1’). 209
- Electrolyse (Phénomènes d’). —• Gore............. i36
- — (Application de 1’). — A. Guerout.... i36
- — (Lettre sur 1’). — Girardo Badla....... 238
- — du verre solide. — Warburg . .......... 5o8
- Electrométallurgie du cuivre et de l’aluminium. . 146
- — de l’aluminium (Brevet Graetzel). — H. Mi-
- chaelis............................. 347
- Electromètre absolu des sinus. — Mmchin........ 351
- Électromotrice (Force). — V. Force.............
- Electrostatique (Action des flammes au point de
- vue). — Dvorak............................... 187
- Exposition d’électricité de Philadelphie......... 433
- — de Turin. — W. de Fonvielle.........379-416
- F
- Faits divers :
- Association française pour l’avancement des
- sciences........................... 439
- — britannique au congrès de Montréal . . 478
- Avertisseurs d’incendies à New-York............. 118
- — à Louisville,...................... 478
- Brevets d’invention en Amérique.. . . 118, 198 et 3i8
- — dans les principaux pays.......... 198
- — en Angleterre..................... 278-359
- Câble transatlantique........................... 520
- Câbles sous-marins en Amérique.— Premier câble 480
- — entre l’Angleterre et l’île de Landy. . . 39
- — entre l’Australie et San Francisco. . . . 280
- — entre Buckie et Shetland. ............. 199
- — entre Ceara et les Etats-Unis..... 480
- — de Douvres à Calais..................... 320
- de Douvres à Rockport............. 36o
- — entre Haï-Phong et Hong-Kong .... 240
- aux Iles Canaries...................... 40
- — entre les Iles Canaries et le Sénégal. 28o-36o
- — — — et Puerto Rico. . 400
- ' — entre l’île Koneengsholm et Carlskrona 120
- — entre Java et Sumatra............. 200
- — entre Kennaek-Cove, Cornwall et Bil-
- bao .................................. 36o
- Mackay-Bennett....................... 120
- entre Madère et Saint-Vincent. . . . 40-80
- entre Malaga et Melilla. .*....... 240
- — entre Makao et Hong-Kong.......... 280
- — entre Maranham et Para............ 480
- — entre le phare d’Eddystone et Plymouth
- 40,36o et 440
- — entre Port-Blair et Burmah........ 400
- — entre le Portugal et les Açores... 480
- Page»
- Câbles sous-marins entre Tanger et Tarifa...... 40
- — de Thurso (Ecosse) à Gaspe Ilarbour
- (Amérique)........................... 240
- Câbles sous-marins (Interruption des) :
- — entre Duxburry et Saint-Pierre.......... 120
- — de la Direct Spanish Telegraph C°.. 80-120
- — entre Falmouth et Bilbao.. . •.......... 160
- — entre l’Inde et Ceylan.................. 280
- — entre la Jamaïque et Porto-Rico. . . 199-240
- — entre Key-West et la Havane............. 36o
- — entre Lima et Mollendo............... . 40
- — entre Maranham et Fortaleza............. 280
- — entre Mozambique et Delagoa.............. 40
- — entre Rio Grande et Montevideo. . 160-240
- — entre Trinidad et Demerara.......... 120-160
- — (Liste et dates de l’interruption et du
- rétablissement des).............. 199-399
- Chemin de fer électrique à l’Exposition de Madrid .............................................. 38
- — à Cleveland (Ohio)....................... 79
- — à Bruxelles.......................... 78-i58
- — de Brighton.................... 118-359
- — entre l’Hôtel des Alpes de Territel et
- celui du Mont-Fleuri................. i58
- de Francfort à Offenbach . . 198, 319, 359
- — à Vienne.................................239
- — funiculaire de Turin.................... 270
- — aérien à Saint-Louis.................... 520
- — entre Mœdling et Vorderbrixhl........... 279
- — à l’Exposition du New-England Mecha-
- nics Institute............... 439
- Conférence des électriciens à Paris............ 198
- Congrès d’inventeurs à Cincinatti.............. i58
- — d’employés télégraphistes à Birmingham 479
- — d’électriciens à Washington..... 520
- Dictionnaire des Postes et Télégraphes......... 319
- Eclairage électrique à Aberdeen............ 479
- — en Amérique..................... 439
- — à Babylon (Etats-Unis)................. 280
- — à Baltimore....................... 199
- — à. Barcelone............................. 80
- — à Boston...................... 119-199
- — à Bridgeport........................... 280
- — à Broekten......................... 319-399
- — à Cadix........................... 79
- — au Canada....................... 319
- — à Charleston........................... 319
- — à Circleville (Ohio). ................ 440
- — à Colditz. . . ........................ 279
- — à Dantzig............................. 239
- — il Darmstadt............................ 239
- — il Dayton (Ohio)........................ 119
- — il Détroit.......................... 399-520
- — à Dublin............................... 119
- — il Eceles............................... 279
- — en Espagne.............•........... 80
- — aux Etats-Unis................ 319-399
- — à Fargo-Dakota. . . .'................. 280
- — à Fort-Wayne (Indiana).................. 39
- — à Geneva............................... 520
- — à Genève.............................. 439
- — à Gloucester........................... 440
- — à Godalming . . . .............- . . . 79
- — à Hanley........................ 398
- — au Havre. — Des formes sèches .... 319
- — il Jowa. ......................t . . 80
- — à Kiel.......'..................... 239
- — à Kingston............................. 280
- — à Las-Palmas (Gran-Canaria)............ 399
- — à Leeds................................ 119
- — à Leipsig.............................. 35g
- p.523 - vue 527/536
-
-
-
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- Pages
- Eclairage électrique à Liverpool.............. 398
- — à Londres.........."............ 439-520
- .— à Los-Angelos (Californie)........ 39
- — à- Lubeck........................ 159-198
- — à Madrid......................... . 80-399
- — à (Manchester . ..................... 38
- — à Mannheim.......................... 439
- — à Mériden........................... 479
- — à Minneapolis....................... 479
- — à Naples............................ 199
- — à New-York,.......................... 159
- — à Norfold^......................... 160
- — à Orange............................ 160
- — à Paris, Buttes-Chaumont............ i58
- — à Peterborough...................... 399
- — à Philadelphie.................. 199-280
- — à Piqua (Ohio)...................... 479
- — à Portland-Maine. .................. 209
- — à Prague. . . . . . ................ 439
- — à Sacramento (Californie)....... 199-399
- — à Saint-John (Canada)............... 280
- — à Saint-Pétersbourg . . -........... 279
- — à San-Francisco..................... 479
- — à Sedalia........................... 119
- — à Souakim........................... 399
- — à Syracuse......................... 319
- — à Washington . . 119, 199, 319, 359 et 479
- — à Waterburg......................... 479
- — àWimbleden........................ 39
- — à Worcester..................... 39
- — avec la Lampe-Soleil, à Birmingham . . 39
- — — ' .au musée de
- South-Kensington.................. 79
- — avec la lampe Ganz, en Autriche .... 3g
- — avec la lampe Brush, à New-York. ... 39
- — — à Cincinnati. —
- Isolateurs en lave................ 120
- — avec la lampe Schuckert.......... 479
- •— avec la lampe Edison.— Station Centrale ........................ 120, 159 et 240
- — avec la lampe Edison. — Station Cen-
- trale à Berlin.................... 479
- — avec la lampe Thomson-Houston. — Sta-
- tion Centrale à Mendota........... 479
- — avec la lampe Thomson-Houston. — Sta-
- tion Centrale à Saragota ...... 479
- avec la lampe Pilsen............. 119
- de l’arsenal de la Tour de Londres. . . 79
- — des ateliers de l’imprimerie du Gouver-
- nement, à Washington.......... 280
- — de la Banque de France........... &20
- — de la Bibliothèque du collège de Co-
- lumbia, à New-York............ l5g
- — de la Bibliothèque centrale à Notting-
- ham........................... 359
- — au bois de Boulogne, à la fête de la
- Presse........................ 473
- — du British Muséum................ 196
- — de Buckingham-Palace, à Londres ... 79
- — des bureaux de M. Ai*mstrong, à New-
- castle ............................ 79
- — des bureaux de Lænderbank........... . 240
- — du journal le Nottingham Guardian . . i3g
- — du Café du Levant, à Madrid....... 39
- de la cathédrale de Montréal..... 440
- — du Cercle des Arts libéraux...... 35g
- — de la Central Union Téléphoné C°, à
- Chicago....................... 479
- — de la Chambre des Lords, à Londres . 279
- — de la Chambre des Communes, à Lon-
- dres ............................. i5g
- Pages
- Eclairage électrique des chantiers de la marine
- autrichienne, à Pola............ 79
- — du château de M. Huntington, à Dar-
- weer............................ 43g
- — du château de Ferrières, de M. de
- Rothschild........................... 478
- — de Linder-Park, près Harvicks....... 478
- — de chemins de fer en Autriche....... 79
- — — en Italie........... . i5ç
- — du collège Emmanuel, à Cambridge. . . 23ç
- — ae l’église Saint-Mathieu, à Brixton. . . 119
- — des églises à Montréal................... 19$
- de l’établissement Robinson et Haniey,
- à Doncaster.......................... 279
- — de l’établissement de bains VEphorie, à
- Bucharest............................ 478
- — de l’exposition internationale d’hygiène
- de Londres . . . .. 38, 239, 3g8 et 520
- — de l’exposition ornithologique de Vienne 119
- . — — de Turin.................... i59
- — internationale d’Edimburg
- 279-359
- — — universelle de la Nou-
- velle-Orléans............ 359
- — — industrielle et des beaux-
- arts à Wolverhampton 279
- — — d’ameublement à l’Agri-
- cultural-Hall ...... 3g8
- — — d’hygiène à Berlin.... 479
- — de la filature de M. Dubois, à Armen-
- tières................... 478
- — — deM. Illingworthjà Brad-
- ford .................... 478
- — — de M. Allart, à Lody . . 39
- — des fabriques de poudre.......... 239
- — de ia gare de Potsdam, à Berlin .... 39
- — — de Milan...................... 80
- — — de Kœniggraetz (Autriche) . 359
- — — Centrale, à Buda-Pestb. . . 279
- — delà Grand’Place, à Bruxelles............ 119
- — de l’Holborn Viaduct................... 520
- — de l’hôpital militaire de Spandau.... 198
- — de l’hôtel Huntington, â Manchester . . 38
- — — de M. Menier.............. 478
- — — d’Akron (Ohio)............ 280
- — — des postes et de la douane, à
- Saint-Louis.................. 319
- — du jardin d’hiver, à Brighton............ 23g
- — de la jetée de Plymouth.................. 439
- — — de Douvres............. 520
- — des magasins à Vienne..................... 79
- — — de M. Mitchell, à Edim-
- burg..................... i5g
- — — Elsinger, à Vienne. . . . ^ 199
- — — de MM. Duff et Rown-
- tree, à Auckland .... 239
- — — de MM. Malley et C°, à
- Détroit.................. 3ig
- — de la maison de santé, à Détroit .... 199
- — des mines de charbon de Park-Pit . . . 399
- — des moulins à blé de MM. W. et J.
- Bairston............................. 3o8
- — du musée Bethnal-Green, à Londres. . 38
- — — de Kensington. . . -..... i5g
- — des musées de Berlin.................... 479
- — du palais du Parlement, à Melbourne . 439
- — — de la Légion d’honneur . . . 279
- — — des Beaux-Arts, à Bruxelles . 39
- — du phare de Point-Fouquet................. 38
- — — de Tonkinsville..................... 120
- — — de Macquarie....................... 159,
- p.524 - vue 528/536
-
-
-
- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
- w .y;- :
- ,#52
- *î
- Pages
- Pag<!S
- Eclairage électrique des phares Comparé . 79 et 118
- — de la rade de Brest...................... 359
- — du restaurant Criterion, à Rarrow . . 520
- — des salons du sénateur Chiris. — Syst.
- Jarriaut.......................... 38
- — de la statue de la Liberté, à New-York. 279
- — de la Sawyer-Man 0....................... 359
- — des travaux de construction du palais de
- la Nation, à Bruxelles............ 39
- — du théâtre Criterion, à Londres .... 159
- — — l’Empire-Theatre, à Londres 198
- — — Royal de Turin.......... 279
- — Standard-Theatre, à Chicago..................'........... 36o
- — — Willhems-Theater, à Co-
- logne ........................ 479
- — — Panorama, à Turin....... 439
- — des théâtres, à Lisbonne................. 439
- — de l’usine Clay, à Luddenden Foot. . . 520
- ' — à bord de la Julie................. 38
- — — du Rachinelo............... 119
- — — du Rebecca-Everingham. — Ac-
- cident ...................... 119
- — du Rainbow........................ 1 iq
- — — de YAugust................... 119
- — — de l’Actif................. 198
- — — du Polyphemus.............. 239
- — — du Mexico..................... 198-439
- —: — du Wanderer................ 478
- — — du Royal-Dane.............. 43g
- — — du Tilly................... 239
- — — du cuirassé le Chen-Yuen .... 199
- — — des cuirassés de la marine amé-
- ricaine ........................ 359
- — à bord du paquebot 1 ’Austral............. 39
- — — le Werra............... 239
- — — 1 ’Ems................. 279
- — — YArtabasca .... 399
- — — 1 ’Algoma.............. 399
- — — 1 ’Alberta............. 399
- — — YElectra............... 439
- — du vaisseau le Dolphin........... 198-398
- — des vaisseaux de la marine allemande. 159
- — du yacht le Nourmahal............... 3g8
- — — royal VOsborne.............. 119
- — (Société allemande Edison d’). . . . 319-479
- — (Société coopérative d’) à Madrid. . . . 319
- — (Sociétés d’) en Angleterre......... 319
- — American Electric and Illuminating C°
- à Boston......................... 479
- — ' (Procès d’) entre la Compagnie Bern-
- stein et la Compagnie allemande Edison........................... 159
- — (Utilisation de la vapeur pour 1’).. 159
- — (Incendie de la fabrique d’) Swan United
- Electric Light C°............... 439
- Entreprise commerciale d’électricité en Angleterre......................................... 78
- Etablissement électrotechnique de M. Krizik ... 79
- Exposition de Philadelphie, 37,79, 118, 119- i58,
- 278, 318 et 478
- — d’Anvers en i885. . 38, i58, 278 et 5i9
- — à Trantenau en 1886..................... 38
- — à Steyr............................. 79-359
- — industrielle de Cincinnati............. i58
- — de Turin.............. 197, 278 et 35g
- d’électricité à Bruxelles en 1887 . 238-278
- — — à Tœplitz............. 359
- — — à Boston.............. 520
- — internationale d’inventions à Londres
- en i885........................ 359-478
- Fabrication allemande et anglaise des fils élec- -
- triques..................... 198-399
- Impression électrique du journal le Citizen d’ilian. 79 Institut électrotechnique de Montefiori.......... 37
- — national d’électricité à New-York . . i58
- Lampe électrique de sûreté adoptée par la Commission des explosions. . ..........'....... 519
- Lumière (unité de)............................... 5i9
- Matière isolante.................................. 78
- Mort de M. Ch. Bontemps.......................... 238
- Moteur électrique pour tramways à Chicago . . . 478
- Orgue électrique de Garden-City, Etats-Unis. . . 38
- Prix Fourneyron à M. M. Deprez............... 238-278
- Procès de la Compagnie Swan à Berlin contre le
- brevet Edison........... 78, 349 et 478
- Rapport de M. de Bernadière sur les mesures de
- longitude.......................... 198
- Société belge des électriciens.................... 38
- Télégraphe optique entre Saint-Maurice et la Réunion ............................................ 198
- — au Tonkin............................. 320
- Télégraphes (bureau central des) à Londres. . . 520
- Télégraphie à Amiens.............................. 39
- — en Angleterre............' 200, 280 et 36o
- — en Autriche....................... 360-480
- — en Belgique.......................... 280
- — à Berber.......................... 120-320
- — à Boston.......................... 320-360
- — au Brésil............................ 160
- — à Bucharest...................... . . . 480
- — à Brooklyn............................ 36o
- — au Cap................................ 280
- — à Calais............................. 39
- — au Chili.............................. 200
- — en Chine.................40, 400 et 479
- — au Connecticut........................ 120
- — en Corée.............................. 200
- — à Cuba................................ 480
- — en Egypte............................. 320
- — en Espagne......... 120, 160, 240 et 400
- — aux Etats-Unis........................ 160
- — à l’Equateur.......................... 480
- — en France......................... 36o-3g9
- • — entre la France et la République d’Andorre. ... 199
- — — et le Luxembourg. — Man-
- dats .................... 479
- — â Francfort......................... 160
- — à Glascow............................. 280
- — à la Guyane........................ 80
- — à la Havane....................... 160
- — en Hongrie............................ 320
- — â Hyéres............................... 3g
- — en Indo-Chine de Bangkok à Tavov. . 80
- — au Japon........................... 40
- — à Lincoln.......................... 280
- — à Lisbonne............................ 440
- — â Londres..........•............... 39-479
- — à Madras.......................... 400
- — â Menton........................... 39
- — â New-York....................... 400-478
- — à la Nouvelle-Zélande............. 120
- — â Orkney........................... 80
- — en Palestine.......................... 160
- — de Panama à Costa-l<ica............... 480
- — à Paris......................., . . ; -36o
- — â Philadelphie........................ 400
- — à la République de Costa-Rica............ 480
- — à Sedan............................... 3g
- — â Siani............................... 440
- — à Souakim.......................... 80-120
- p.525 - vue 529/536
-
-
-
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE ' ^
- Pages
- Télégraphie au Soudan......................... 240
- — à Tottenhall....................... 36o
- — à Wandsworth....................... 200
- — à Washington..................... 200-320
- — militaire en Angleterre. . . 39, 1Ô0 et 280
- Télégraphique (expérience) de Londres à Calcutta. 280
- — (interruption) entre Londres et l’Écosse. 3g
- — — entre OmsketTomsk. 28o-36o
- — — entre Nanterre et le Mont-
- Valérien .................. 520
- — — par la foudre au cap Sagro 520
- — — ‘ à Chatellerault........ 520
- — (ligne) entre Mery et Askabad...... 520
- (ligne souterraine) entre Londres et
- l’Ecosse........................ 3g
- — (ligne souterraine) à Philadelphie .... 80
- — — aux Etats-Unis. . . . 320
- — — à Chicago .... 400-480
- — — en Allemagne................ 440
- — (Réduction du tarif) en Autriche... 160
- — — entre l’Angleterre et les
- Etats-Unis...... 480
- Télégraphiques (prix des dépêches) pour La Mecque 480
- — — en Espagne. . . 3o
- — — pour Portaleza-
- Brésil....... 200
- — — pour les cercles
- à Londres . . 520
- (Sociétés) : WesternUuionTelegraph C° de New-York. 40, 120, 240
- et 400
- — Baltimore and Ohio Tele-
- graph C°................ 320
- — — Privât Telegraphen Gesells-
- chaft, de Vienne........ 440
- — — Compagnie des télégraphes
- du Nord................. 480
- — — Société coopérative de New-
- York..................... 480
- Téléphone appliqué au jeu d’échecs............. 40
- — Drawbaugh............................ 120
- Téléphonie en Amérique...................... 40
- — en Angleterre......... 320, 36o et 520
- — à Bâle............................... 320
- — en Belgique.......................... 200
- — à Boston.............. . ’......... 240
- — à Bradford.......................... 40
- — au Canada............................ 320
- — à Cincinnati......................... 120
- — à Dallas (Texas)..................... 200
- — à Edimburg........................... 440 .
- — à Elbeuf............................. 520
- — à Emmitzbourg........................ 120
- — en Espagne........................... 240
- — à l’Exposition de Tœplitz............ 440
- — à Hambourg....................... 200-520
- — en Hollande.......................... 480
- — à Kingston........................... 440
- — à Lincoln............................ 280
- — à Londres............................. 40
- — à Madrid............................. 400
- — à Melbourne. — Australie . .......... 200
- à Memphis......................... 200
- — à Milwaukee.......................... 400
- — à Nashville ......................... 200
- — à New-Haven.......................... 320
- — à New-Jersey......................... 320
- — à Nîmes.............................. 440
- — à Omaha.............................. 400
- — à Puerto-Alegro...................... 400
- — à Plymouth............................ 80
- Pages
- Téléphonie à Rio-de-Janeiro. .................. 440
- — entre Rouen, le Havre et Paris...... 520
- — en Silésie........................... 480
- — en Suisse, à Zurich.................... 80
- — à Washington......................... 200
- — à Wellington......................... 320
- — à Wilhelmshafen...................... 520
- — à Winnipeg........................... 400
- — militaire en Russie................... 320
- Téléphonique (Conversation)...................... 40
- — (Commutateur) de la Western Electric
- C®, à Boston........................ 80
- — (Communication) à Singapore, pendant
- l’éruption volcanique à Krakatoa. . 200
- — (Ligne) entre Denver et Puebla. ... ; 80
- — — entre Hambourg et Lubeck . . 480
- entre Lisbonne et Oporto. 360-440 entre Mayence et Francfort . . 480
- entre Mannheim et Francfort . 200
- aux mines de charbon de Marie- mont et Bascoup, en Belgique......................... 160
- entre Moscou et Saint-Pétersbourg ................ 120-480
- entre Newcastle-Sunderland et
- South-Shields............. 400
- entre New-York et Boston . . . 400
- entre Tacubuya et Mexico. . . 160
- en bronze phosphoreux à Hei-
- denheim................... 320
- Téléphonique (Transmetteur). — Webster-Gillet . 160
- Téléphoniques (Compagnies!:
- — American Bell Téléphoné C®........... 160
- — Central Union Téléphoné C°........... 400
- — Clay Commercial Téléphoné C®......... 480
- — Compagnie Bell..................... 4^0
- — Erie Téléphoné C®.................... 440
- — Metropolitan Téléphoné C®, de New-
- York .............................. 320
- — New-England Téléphoné C®............. 400-440
- — United Téléphoné C®.......................... 40
- — (Réseaux). Projet de loi pour leur con-
- cession en France................... 5i8
- Transport de la force en Espagne................... qg
- — aux mines de charbon de Thallorn ... 78
- — de MM. de Meuron et Cuénod, de Ge-
- nève .............................. I9b
- Utilisation des chutes du Niagara.................. 79
- — — de l’Isar......................... 78
- — de la force d’eau des Alpes, pour les
- chemins de fer électriques en Suisse 35g
- Flammes (Leur action au point de vue électrostatique). — Dvorak................................-18?
- Force électromotrice du zinc pur et du zinc amalgamé. — Lippmann..................................... 34
- — (Désaccord entre les données électrochimi-
- ques et la). — G. Chaperon............... 76
- — du couple de Lalande et Chaperon. — Van
- der Ven................................. 448
- Foudre (La) à bord des navires. — Creak. . . , ... 423
- Frein électrique pour les machines marines. Systèmes Girwood et Mudd........................... 323
- G
- Galvanomètre différentiel de A. Voiler.... 145
- — à mercure de J. Carpentier.......... 424
- p.526 - vue 530/536
-
-
-
- • ;?• V..*/ U- •. V • ' ' .. '
- / Journal universel d'électricité
- Pages
- Galvanomètre à mercure de Lippmann.......... 354-5i8
- — — — Abdank Abakano-
- wicz........................... 401
- — à ressort amplificateur d’Ayrton et Perry. —
- Aug. Gueroult................. 498
- Générateurs secondaires (Mesure du rendement
- des). — M. Deprez............. 201
- — de Gaulard et Gibbs. Rapport Hopkinson . 23
- H
- Horloge électrique de Grau et Wagner...... 186
- Hydrométrographe électrique de Ferraris... 463
- I
- Indicateur de vitesse Blythwood, — Campbell et
- Golden...................................... 422
- Induction (Coefficient d’) de deux bobines. — Frœ-
- lich........................................ 474
- Intégrateur compteur de courants de Thomson. . . 407
- L
- Lampe différentielle. — Schneider................. 145
- — — Bœttcher........................... 264
- — électrique. — Hauck................... 274
- — Soleil appliquée à la photographie.— C.-C.
- Soulages.......................... 377
- — de Kabath............................. 416
- — à arc de Fein......................... 475
- Lampes à incandescence. — Leur sécurité contre
- l’incendie. — Cari................. 36
- — à incandescence pour l’éclairage électrique
- des théâtres. — Aug. Guerout....... 63
- Longitudes (Appareils électriques pour la détermination des)..................................... 441-481
- Lumière électrique à Souakim. — C.-C. Soulages. 496
- M
- Pag<Ml||
- Machine à vapeur de Parsons.................... Sa
- — de Ridleagh.......................... 174
- —- de Ruthenberg......................... 17
- — de Sweet............................. 17
- — de la Société de Prague.............. 17
- — de Tangye.................................. 17
- — de Turner............... . . :........ 174
- — de Watts............................ 174
- — de Weatherby......................... 17
- — de West................................. 254
- — de Westinghouse....................... 97
- Machines marines (frein électrique pour).— G. Richard ......................................... 323
- Machine dynamo-électrique Brush (diagramme
- de la).............................. 232
- — Fein................................... 277-420
- — Thury.—A. Guerout....................... 211
- — de Thomson.......................... . 403
- — d’Elihu Thomson...................... 453
- — de Damoiseau et Petitpont............ 467
- Machines dynamo-électriques (couplage des).
- — Menges......................... 233
- — (Théorie des). — M. Leblanc........... 161-217
- — appliquées à la télégraphie, à Berlin .... io3
- — et lampes à incandescence (essais à l’Expo-
- sition de Londres en i88*S). — F. Ge-raldy............................ 364-458
- — (Régulateurs pour).................. 422
- Machines magnéto-électriques à courants alternatifs. — Théorie et formules. — F. Lucas .............................................. 3i
- Magnétisme terrestre (détermination par la balance
- du). — Tœpler.................... 429
- — (Application des lois de l’induction à la
- théorie helio-électrique du). — Quet. . 271
- — des composés organiques.............. 474
- Magnétique (un sens). — W. Thomson................ 3i
- —. (Balance) de Hughes. — S.-P. Tompson . . 424
- — (Propriété du bismuth placé dans un champ).
- Hurion........................... 355
- Magnétiques (propagation des vibrations). —
- Oberbeck..................................... 5c5
- Montres (démagnétisation des). — H.-S. Maxim. . . 3ic Mesure de l’intensité absolue d’un courant par la
- méthode optique. — II. Becquerel ... 321
- Mesures électriques industrielles (instruments destinés aux). — M. Deprez........................ 3
- — magnétiques et électriques (appareils de
- M. Kohlrausch pour les). — Uppen-
- born............................. 368-450
- Moment d’un barreau aimanté. — Bosanquet .... 3io
- Moteur Kravogl (le). — Marinowitch.................. g3
- Machines & vapeur rapides (les). — G. Richard.
- 17, 5i, 97, 174, 221, 254 et 3o3
- — (Régulateurs électriques pour)........ 3o3
- Machine à vapeur rapide d’Abraham................ 52
- — de Brotherhood.......................... 54
- — de Beauchamp-Tower..................... 254
- — de Beer................................ 174
- — de Besnard............................. 174
- — de Demenge............................. 221
- — de Dakeyne............................. 254
- — d’Ericson............................. 24
- — de Farcot.............................. 221
- — de Locoge.............................. 221
- — de Gardner.............................. 52
- — de Gwynne............................. 17
- — de James et Wardrope.................... 52
- — de Martin.............................. 25a
- — de Melvin............................... 17
- — de Mojaisky............................. 17
- O
- Ohm (détermination de 1’). — G. Wiedemann .... 419
- — Mascart de Nerville et Benoit. 3i6, 357,
- 396, 431, 476 et 509 Ondulateur Danois. — II. de Rothe............. 84
- P
- Paratonnerres Melsens. — Mach................. 104
- — (Câbles conducteurs pour). — Callaud . . . 110
- — Melsens. — Decharme.............. . . . 281-327
- p.527 - vue 531/536
-
-
-
- iOŒBsmmmm
- \e, ' >
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- •" ^ Pages
- (/(Phare, électrique de Hell-Gate. — C.-C. Soulages. 214 du car> Lizard. — C.-C. Soulages. ..... 455
- Phénomène de Hall. — S.-P. Thomson............. 3i
- |k . — A. Leduc..........•....................... 32
- p > Sh. Bidwell........................' 109-237
- f-ï,,. — HJTomlinson.............................. 275
- Photométrie (sur la). — W.-II. Preece.......... 49
- -r- (Etalon de lumière pour la). — W. Preece . 49
- — (Etalon absolu pour la). — J. Violle .... 270
- — (Bougies-étalon pour la).—Dr Hugo Kruss. 191
- Photométrique (Comparaison) des divers couleurs
- — L. Weber.................................... 468
- . Photophore électrique Helot-Trouvé................ 34
- Photothermomètre de Hugo MLchalis.................. 75
- Pile Leclanchê. ............................... 28
- —r primaire. — H. Thame..................... 146
- — photo-électrique. Borgmann............... 193
- Piles à oxyde de cuivre et à liquide alcalin. — F. de
- Lalande et Chaperon.............. 26o-5o5
- — (Effets du sel ammoniac impur dans les). 193
- — primaires pour l’éclairage électrique. —
- Probert............................. 385
- Polarisation des électrodes par des courants oscillatoires. — Oberbeck............................ 474
- Potentiel (Sa distribution dans une plaque' rectangulaire traversée par un courant électrique). A.
- Chervet..................................... 111
- Poussières de l’air (Action de l’électricité sur les).
- — Lodge......................'.............. 268
- Procès Edison-Swan...........,................. 27
- — au sujet d’une dépêche télégraphique.. 230-266
- R
- Relais pour chemins de fer électriques.—Hopkinson 494 Remède contre les brûlures d’acide nitrique. — A.
- Irving....................................... .311
- Résistance électrique du verre. — A. Gray. . . . 423
- — des charbons à lumière employés dans les
- phares. —Lucas.............. n3
- — apparente de l’arc voltaïque des phares. —
- Lucas.............................. 273
- — (Bobines de) de M. Carpentier. — A. Gue-
- rout.................................. 166
- — métallique et réaction chimique d’un circuit
- électrolytique (détermination de la). —
- E. Marchese.......................... 389
- Résistances (Comparaison des).—A. Shaw .... 391
- Régulateurs électriques pour machines à vapeur rapides de Carus Wilson, Richardson,
- Cook, Westinghouse, Willans........... 3o3
- — du courant de sir William Thomson .... 407
- Régulateur pour dynamos Jamieson et Allez .... 422
- — pour chemins de fer électriques d’Edison . 448
- — — d’Edison et Field................ 444
- — — de Daft.......................... 445
- Pages
- Régulateur électrique des appareils de chauffage.—
- C.-C. Haskins.................................. . 454
- Séismographe électrique de Cecchi................. 463
- — de Galli................................. 463
- Sélénium (Elément au). — C.F. Fritts........... 311
- Sémaphore électrique Currie et Timmis. — Coss-
- mann.......................................... 139
- Société française de physique. — Séances de Pâques 116
- — électrotechnique de Berlin............ 381
- Spectre électrique. — Expériences de Foucault. . . 108
- Télégraphe ondulateur Danois. — H. de Rollte. . . 84
- — Duplex de Schwendler. — Discher.......... i83
- — à transmissions multiples de Meyer... 3ii
- — Perfecter de Granfeld................ 512
- Télégraphique (Procès) entre la Central News C° et l’Eastern Telegraph C° à propos d’une
- dépêche......................... 230-269
- Télégraphiques (Systèmes). — Appareil Baudot. —
- Ch. Bonlemps.............................. 241-285
- Téléphone à martèau de Locht-Labye.............. . 114
- — Drawbaugh............................ 148
- — Ducousso . ........................... 276
- Téléphonique (Expérience). — Giltay........... . 74
- Téléphoniques (Perfectionnements) de la Bell Téléphoné C° ... .................................. 149
- — (Fils aériens)....................... 309-504
- — (Enregistreur des transmissions). — Saint-
- George ............................. 465
- Telphérage. — Fleeming Jenkin................. 299-337
- Transmetteur téléphonique. — Randall.............. i5o
- Transmission pour machines dynamos sur les
- trains. — Boothby .................. 149
- — Reclccnzaun.........., . ............... 446
- — Ward....................................... 446
- — Edison.................................... 447
- V
- Verre solide (électrolyse du). — Warburg........... 5o8
- Vibrations transversales des lames élastiques. —
- Lois. — Mercadier.................. 81
- — électriques et magnétiques. —. Oberbeck . . 5o5
- Voltamètre à cuivre. — J [animer l................. 277
- p.528 - vue 532/536
-
-
-
- TABLE DES NOMS D'AUTEURS
- Pages
- A
- Abdank-Abakanowicz. — Galvanomètre à mercure de G. Lippmann........................ 401
- Abraham..— Machine.............................. 61
- Arsonval (d’). — Les ampèremètres optiques. ... 156
- — Bibliographie............................ 194
- Ayrton et Perry. — Nouveaux galvanomètres à
- ressort amplificateur...................... 498
- B
- Baudot. — Appareil télégraphique............. 241-285
- Beaubhamp-Tower. — Machine....................... 256
- Becquerel (H.). — Méthode optique pour mesurer
- l’intensité absolue d’un courant électrique. 3ai
- Beer (Ch.) — Machine............................. 175
- Bernard. — Machine............................... 180
- Bidwell (Shelford). — Phénomène de Hall.......... 109
- Blakesley. — Lois de l’économie dans les conducteurs ....................................... 226
- Bœddinghaus. — Eclairage électrique des mines de
- Mechernich................................. 189
- Bœttcher. — Lampe différentielle................. 264
- Bontemps (Ch.) — Appareil Baudot............. 241-285
- Boothby (J.-W.) — Transmetteur de force.......... 149
- Borgmann (J.) — Pile photo-électrique............ 193
- — Echauffement du fer par des aimantations .
- alternatives......................... 356
- Bosanquet. — Le moment d’un barreau aimanté . . 310
- Bottomley (J.-T.) — Effets calorifiques des courants électriques................................ i55
- Bouty (E.). — Phénomène du transport des ions et sa relation avec la conductibilité des
- dissolutions salines............... 112
- — Application de la loi de Faraday à l’étude de la con Juctibilité des dissolutions salines........................................ i5o
- Brock. — Chronique de l’étranger................. 148
- Brotherhood. — Machine............................ 52
- Brush. — Diagramme de la machine................. 232
- Paf-es
- c
- Gallaud. — Câbles conducteurs pour paratonnerres 110 Campbell et Golden. — Indicateur de vitesse
- Blythsvvood...................................... 422
- Ganter. —Télégraphie domestique. . . ............ 117
- Cari (Dr). — Appréciation de la sécurité offerte
- contre l’incendie par la lampe à incandescence . 36
- Carpentier. — Bobines de résistance.............. 166
- — Galvanomètre à mercure........................... 424
- Cecchi. —• Séismographe................................. 462
- Chaperon (G.). — Cause de désaccord entre la force
- ( lectromotrice et les données thermochimiques. . 76
- Chervet. — Distribution du potentiel dans une plaque rectangulaire traversée par un courant électrique dont le régime est permanent........... 111
- Clemenceau (P.). — L’éclairage électrique. -- Montage des foyers en dérivation et en tension............................................... 10
- — Compteur de temps Hours-Humbert pour la
- lumière électrique................... . 169
- — Eclairage électrique de l’usine Cail.. 2S0
- — — des magasins du Printemps...................................... 294-343
- — Production de l’électricité........... 371
- — Conductibilité électrique et calorifique . . . 460
- Cook. — Régulateur.............................. 3o3
- Cossmann.— Sémaphore électrique Currie et Timmis i3g
- Creak. — La foudre à bord des navires............ 423
- Currie et Timmis. — Sémaphore électrique. . . . 139
- D
- Daft. — Régulateur pour chemins de fer électriques. 445 — Système d’adhérence pour chemins de fer
- électriques........................... 447
- — Communications de voie pour chemins de-------------
- fer électriques....................... 492
- Damoiseau et Petitpont. — Machine.................... 467
- Dakeyne. — Machine................................... 255
- Day (R.-E.). — La lumière électrique sous forme
- d’exemples pratiques. — Bibliographie........... 393
- p.529 - vue 533/536
-
-
-
- v., CÂ:' LUMIERE
- ÉLECTRIQUE
- v Pages
- âcharme (C.). — Expériences d’imitation de9 an-4^ ? neaux éiectrochimiques par les courants
- . d’eau continus.................. 86-36i
- — Paratonnerres. —- Travaux de M. Melsens
- x 281-327
- Demenge. — Machine............................ 22S
- Deprez (M.) — Instruments destinés aux mesures
- électriques industrielles......... 3
- — Mesure du rendement des générateurs secondaires ................................ . 201
- Desdouits. — Dynamomètre d’inertie............ i3i
- Dietricb (Dr) — Machine dynamo Fein........... 277
- Discher. — Méthode de duplex de Schwendler . . . i83
- Drawbaugh. — Téléphone........................ 148
- Dubost. — Dynamomètre d’inertie-de M. Desdouits. i3i
- Ducousso. — Téléphone......................... 276
- Dvorak. — Action des flammes au point de vue électrostatique.......................1.......... 187
- E
- Edison. — Transmission pour chemins de fer électriques ............................................ 447
- —- Système d’adhérence pour chemins de fer
- électriques....................... 447
- — Régulateur pour chemins de fer électriques 443-445
- Disposition de circuits à iumière..... 466
- — " Communications de voie pour chemins de
- fer électriques....................... 492
- — Plaque tournante pour chemins.....de fer électriques . ............................. 494
- Ericson. — Machine.............................. 24
- Farcot. — Machine..................................... 221
- Fein. — Machine................................... 277-420
- — Lampe.......................................... 475
- Ferraris. — Hydrométrographe.......................... 463
- Ferrini. — Eclairage électrique de la Scala à Milan 12
- Field et Edison. — Régulateur pour chemins de
- fer électriques.................................. 445
- Fleemingr Jenkin. — Le telphérâge................. 299-337
- Fonvielle (W. de) — Chronique de l’étranger. —
- Exposition de Turin.................. 379-416-462-502
- Forbes. — Les dimensions des conducteurs électriques...................................... 72-i82-5o3
- Foucault (L.), — Expériences sur les raies d’absorption du spectre électrique................... 108
- Foussereau. — Conductibilité électrique des sels
- anhydres liquides et solides..................... 387
- Frankland. — Contributions à la chimie des accumulateurs ....................................... a3i
- Fritts (C.-T.). — Elément au sélénium................. 3ii
- Frœlich. — Coefficient d’induction de deux bobines. 474
- G
- Galli. — Séismographe . . .'.................... 463
- Gardner. — Machine................................... 60
- Gaulard et Gibbs. — Distribution. — Rapport Hop-
- kinson......................................... 25
- /
- Pages
- Geraldy (F.). — Essais comparatifs des machines génératrices et des lampes à incandescence. —
- Discours de M. Grylls Adams.................. 364-458
- Giltay. — Expérience téléphonique...................... 74
- Girardo BacÙa. — Lettre sur l’électrolyse.......... 238
- Girwood. — Frein...................................... 323
- Gore. — Une observation en électrolyse............. 354
- Gordon (J.-E.-H.). — Traité pratique d’éclairage
- électrique.—Bibliographie....................... . 3g3
- Granfeld. — Lettre et description de son télégraphe
- Perfecter. ....................................... 5n
- Grau et Wagner. — Horloge électrique................. 186
- Gravier. — Lettre sur le commutateur Uppenborn . 238
- — Lettre à propos d’un article de M. Leblanc - 3i8
- Gray. — Résistance électrique du verre............... 423
- Graetzel. — Brevet pour la séparation de l’aluminium
- par l’électricité................................ 347
- Groves (W.). — Conductibilité du cuivre............... 147
- Grubb (Howard). — Collimateur à étincelles électriques....................................... 269
- Grylls Adams. — Discours sur les essais comparatifs des machines génératrices et des lampes à
- incandescence................................ 364-458
- Guerout (Aug.). — Eclairage électrique des théâtres par les lampes à incandescence . . 63
- — Bibliographie........................... 116-393
- — Applications de l’électrolyse........... i36
- — Bobines de résistance Carpentier........ 166
- — . Machine Thury............................ 211
- — Station centrale d’éclairage électrique à
- Boston.............................. 252
- — Galvanomètres à ressort amplificateur
- d’Ayrton et Perry................... 498
- Gwynne. — Machine..................................... 18
- H
- Hammerl. — Voltamètre à cuivre........................ 277
- Haskins (G.-G.). — Conducteurs électriques à Chicago ............................................ 124
- Hauck. — Eléments d’électricité au point de vue des
- applications pratiques............... 117
- — Lampe électrique............................. . 274
- Hittorf. — Conductibilité électrique du gaz. . . . 35-43o
- Holtz. — Décharges disruptives........................ n5
- Hopkinson. —Rapport sur la distribution Gaulard et
- Gibbs.................................. 25
- — Disposition de circuits à lumière.............. 466
- — Relais pour chemins de fer électriques . . . 494
- Hours-Humbert. — Compteur de temps pour la
- lumière électrique............................... 169
- Hughes. — Balance magnétique......................... 424
- Hurion. — Variation des propriétés physiques du
- bismuth placé dans un champ magnétique........... 355
- Irving (A.).
- nitrique.
- — Remède contre les brûlures d’acide
- 3it
- James et Wardrope. — Machine............... 60
- Jameson. — Locomotive...................... 337
- j Jamieson et Alley. — Régulateur pour dynamos. 422 * Janssen. — Les méthodes en astronomie physique. 41
- p.530 - vue 534/536
-
-
-
- Pages
- K
- Kabath (de). — Lampe....................... 416
- Kolhlfürst(L.). — Les dispositifs et signaux électriques pour chemins de fer. . ............. 117
- Kohlraus'ch. — Equivalent èlectrocnimique de l’argent............................................ io3
- — Appareils pour les mesures magnétiques et
- électriques.................... 368-4S0
- Kravogl. — Moteur.............................. g3
- Krüss. — Bougies photométriques étalon.......... 191
- Minet (Ad.). — Application du calorimètre à l’étude
- du courant'électrique . ................. 121-207-483
- Minchin. — Electromètre absolu des sinus. ..... 35i
- Mojaïski. — Machine.................................... 18
- Mudd. — Frein. . ...................................... 3s3
- Munro (J.). — Chronique de l’étranger. 29, 72, 146,
- 181, 226, 267, 309, 351, 385, 422, 465 et 5o3 Munro et Jamieson. — Formulaire de règles et tables électriques à l’usage des électriciens et ingénieurs. — Bibliographie............................ 3g5
- L
- Lalande (F. de) et Chaperon. — Pile à oxyde de
- cuivre.................................. 260-448-505
- Leblanc (M.). — Machines dynamo-électriques.. 161-217
- — Lettre en réponse à M. Gravier................ 3i8
- Leclanché. — Pile.................................. 28
- Leduc. — Sur le phénomène de Hall................... 32
- Lippmann. — Sur la force électromotrice du zinc
- pur et du zinc amalgamé................ 34
- — Galvanomètre à mercure................ 354-401-518
- Locht-Labye (de). — Téléphone à marteau............ 114
- Locoge et C°. — Machine............................ 226
- Lodge. — Action de l’électricité sur la poussière de
- l’air. ........................................ 268
- Lœwy. — Description des appareils électromagnétiques pour la détermination des longitudes. . 441-481
- Lucas (F.). — Théorie et formules des machines magnéto-électriques................................... 3i
- — Résistance des charbons à lumière des phares électriques................................ 113
- — Résistance apparente de l’arc voltaïque des
- phares................................ 273
- M
- Mach (E.). — Les paratonnerres Melsens............ 104
- Magnus Volk. — Commutateur........................ 414
- Maiss (Dr Ed.). — Éclairage électrique des locomotives......................................... i85
- Mance. — Localisation des défauts des câbles sous-
- marins........................................ 267
- Marchese. — Détermination de la résistance métallique et de la réaction chimique d’un circuit électrolytique................................... 38g
- Marinowitch. — Le moteur de Kravogl................ g3
- Martin. — Machine................................. 254
- Mascart, de Nerville et Benoît. — Détermination de l’ohm........... 3i6, 357, 396, 431, 476 et 509
- Maxim (H.-S.). — Démagnétisation des montres. . . 3io
- May. — Bibliographie universelle de l’électricité et
- du magnétisme ()86o à i883)................... 117
- Melsens.— Paratonnerres............. 104, 281 et 327
- Melvin. — Machine.................................. 18
- Menges. — Couplage des machines dynamo-électri-
- ques....................................... 233
- Mercadier. — Etude sur les lois des vibrations
- transversales des lames élastiques.... 81
- — Lettre sur les expériences électro-acoustiques du Dr Dvorak.................................... 157
- Meyer. — Le télégraphe à transmissions multiples.. 3u
- Michaelis. — Photothermomètre............................. 75
- — Chronique de l’étranger............. 308-381-464
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