La Lumière électrique
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- La Lumière Électrique
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- LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- JOURNAL UNIVERSEL D’ÉLECTRICITÉ
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- Secrétaire de la Rédaction directeur . Administrateur
- AUG. GUEROUT DF CORNELIUS HERZ HENRI SARONI
- Secrétaire de ta Rédaction par intérim : B. Marinovitch
- APPLICATIONS DE L’ÉLECTRICITÉ LUMIÈRE ÉLECTRIQUE — TÉLÉGRAPHIE ET TÉLÉPHONIE SCIENCE ÉLECTRIQUE, ETC,
- v‘\-,
- TOME QUATORZIÈME
- PARIS
- AUX BUREAUX DU JOURNAL
- 5i, — Rue Vivienne, — 5i
- 1884
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- La Lumière Électrique
- Journal universel d’Électricité
- 51, rue Vivienne, Paris
- directeur: D1 CORNELIUS HERZ
- SECRÉTAIRE DE LA RÉDACTION : AuG. GUEROUT | ADMINISTRATEUR : HENRY SARONI
- Secrétaire de la Rédaction par intérim : B. Marinovitcii
- 6® ANNÉE (TOME XIV)
- SAMEDI 4 OCTOBRE 1884
- N° 40
- SOMMAIRE
- Sur le traitement électrométallurgique des mattes de cuivre pour l’extraction du cuivre; G. Badia. — Dynamomètres totaliseurs, A.-G. Meeze et Vernon-Boys; G. Richard. — L’éclairage électrique de la gare centrale de Budapest ; B. Marinovitch. — Les tables de communications téléphoniques multiples; H. de Rothe. — Sur le fonctionnement de l’anneau Gramme comme inducteur; A. Gravier. — Application du calorimètre à l’étude du courant électrique (7° article); A. Minet. — Exposition de Philadelphie; A. Guerout. — Chronique de l’étranger : Angleterre ; J. Munro. — Etats-Unis ; F.-B. Brock. — Revue des travaux récents en électricité: Méthode pour déterminer la capacité d’un condensateur, par le professeur A. Roiti. — A propos des piles communes en télégraphie, par H. Discher. — A propos du procès Swan-Edison. — Travaux de la conférence internationale des électriciens [suite). — Faits divers.
- SUR LE TRAITEMENT ÉLECTROMÉTALLURGIQUE
- DES MATTES DE CUIVRE POUR
- L’EXTRACTION DU CUIVRE
- Parmi les diverses applications de l’électricité à l’industrie, l’extraction des métaux de leurs minerais est sans doute une des plus importantes. Aussi elle a été depuis longtemps l’objet des études des savants, et il suffit de rappeler à cet égard les belles expériences faites par M. Becquerel sur le traitement des minerais d’argent et de cuivre.
- Cependant ces méthodes d’extraction n’avaient pu aboutir à aucun résultat pratique, à cause de l’impossibilité de produire des courants très intenses avec des moyens simples et à peu de frais.
- Mais dès la première apparition de la machine Gramme et après que la Nord-Deutsche Affinerie, à Hambourg, eut démontré qu’on pouvait employer très utilement l’énergie électrique pour l’affinage de grandes quantité de cuivre brut, la ques- I tion des procédés électrolytiques exploités pour !
- les besoins de la grosse industrie métallurgique fut reprise avec un intérêt toujours croissant.
- Dans la longue série des procédés qui furent brevetés par les inventeurs, je me bornerai à mentionner ceux de MM. Mascazzini et Parodi suivis par M. Letrange pour le traitement du zinc en opérant l’électrolyse de son sulfate; de MM. Luckow et Deligny qui ont proposé de remplacer les anodes par les minerais ; de MM. Miest et Blas sur l’extraction électrolytique en général; de Keith sur le plomb ; de Graetzel sur l’aluminium et le magnésium ; de Richard Baker sur l’or; de Cobley, André et beaucoup d’autres que nous laissons de côté.
- Malheureusement, ces brevets semblent démontrer plutôt le désir des inventeurs de proposer une solution quelconque, que les résultats de travaux précis et de recherches sérieuses.
- En réalité il n’y a que l’affinage du cuivre qui soit exploité avec profit, et on compte maintenant plusieurs usines qui affinent ce métal au moyen du courant électrique.
- Les établissements de MM. Œschger et Mes* dach, àBiache; de M. André, à Francfort; de M. Hi-larion Roux, à Marseille, celui de-Moabit, près de Berlin, les usines de Hambourg déjà mentionnées, enfin celles de Ocker, dans le Hanovre, sont des. établissements assez connus dans le monde industriel.
- Un second progrès vient d’être obtenu par la Société électrométallurgique de Gênes, qui exploite le brevet de M. l’ingénieur E. Marchese, et qui livre au commerce du cuivre électrolytique, extrait de la matte de cuivre; il ne sera donc pas sans intérêt de lire une description détaillée de la marche suivie dans l’établissement de Sestri-Le-vante qui appartient à ladite Société et dont nous donnons plus loin une vue photographique.
- EXPÉRIENCES DE LABORATOIRE
- Pour mieux comprendre les faits sur lesquels est basé le traitement qui nous occupe, jl est bon;dç
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- commencer par quelques recherches préliminaires qui ont été exécutées au laboratoire.
- Sur le conducteur AB (fig. i) qui fait partie d’un circuit électrique provenant d’un générateur quelconque, par exemple d’une machine Gramme petit modèle, à galvanoplastie, dérivons une partie du courant par les deux points a et b, dont l’un puisse glisser librement sur ce conducteur. De cette manière, en faisant varier la résistance de ce dernier, on peut obtenir entre ces deux points la différence de potentiels que l’on désire.
- Plaçons maintenant les deux attaches en communication, d’une part avec un appareil destiné à la mesure des différences de potentiels (un potentiomètre Clark ou un électromètre capillaire Lipmann), et de l’autre avec un voltamètre à sulfate de cuivre et électrodes en platine.
- Dans les essais qui vont suivre il est utile de donner à l’anode une surface très grande pour di-
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- FIG. I
- minuer la résistance du voltamètre, et de faire la Cathode plus petite pour observer avec facilité les dépôts éventuels qui peuvent s’y former.
- Si, en lançant un courant électrique dans la direction marquée par la flèche, la différence de potentiels entre a et b est égale à 2 volts, il y aura décomposition du sulfate de cuivre en cuivre métallique qui se déposera sur la cathode, et en oxygène et acide sulfurique qui se porteront sur l’anode; si au contraire cette différence n’est que de 1 volt, il n’y aura aucune décomposition.
- Entre les deux forces électromotrices employées, on trouvera la valeur pour laquelle commence à avoir lieu l’électrolyse du sulfate de cuivre.
- Cette valeur a été appelée force électromotrice limite, et elle représente le travail minimum nécessaire pour opérer la décomposition chimique du sulfate de cuivre.
- Comme ce travail peut être aussi mesuré par le nombre des calories nécessaires pour vaincre les affinités qui relient le cuivre à l’oxygène et à l’acide
- sulfurique, c’est-à-dire par 28 200 calories, d’après les données thermochimiques, on voit qu’il existe un rapport bien défini entre la force électromotrice limite et le nombre des calories qui sont nécessaires pour faire l’électrolyse du sel en question.
- La formule
- E = 4,i6eC
- dans laquelle on a :
- E = force électromotrice limite,
- C = calories de réaction, e = équivalent électrochimique du métal qui forme la base du sel à électrolyser,
- donne le moyen de passer des forces électromotrices aux calories, et réciproquement, lorsque les réactions chimiques sont nettement définies.
- En conservant toujours une différence de poten-
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- FIG. 2
- tiels égale à 2 volts entre les électrodes du voltamètre, la solution se trouvera bientôt altérée. Au fur et à mesure que le cuivre se déposera sur la cathode, le sulfate de cuivre contenu dans la solution diminuera et sera remplacé par une quantité équivalente de sulfate d’eau, c’est-à-dire par l’acide sulfurique provenant de l’électrolyse.
- L'énergie électrique qui traverse cette solution 11'est pas toute employée à précipiter le cuivre, mais elle accomplit d'autres travaux.
- L’expérience suivante démontre ce fait d’une manière suffisamment claire.
- Disposons (fig. 2) deux voltamètres à sulfate de cuivre en tension, dont l’un est muni d’électrodes en cuivre et l’autre en platine, et laissons entre a et b toujours une différence de potentiels égale à deux volts. Si on répète à plusieurs intervalles la pesée du cuivre déposé sur les deux cathodes, on verra que les poids des deux dépôts de cuivre ne sont égaux que dans le commencement, et qu’ils diffèrent ensuite de plus en plus jusqu’à ce que le
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- voltamètre à électrodes de platine ne contienne plus que de l’acide sulfurique, et cela quoique le même nombre d’ampères traverse les deux voltamètres. La différence des poids est due à la portion du courant qui agit sur l’acide sulfurique.
- On peut utilement employer la méthode ci-dessus toutes les fois qu’il s’agit de l’électrolyse de plusieurs liquides mélangés ; elle donne le rapport entre les coulombs fournis par le générateur et le poids du métal déposé, d’où l’on déduit le rendement du procédé que l’on veut employer.
- Théoriquement, si dans l’électrolyse du sulfate de cuivre on employait des potentiels capables de fournir une énergie supérieure aux 28200 calories indispensables pour la décomposition, et inférieure aux 34500 calories nécessaires pour décomposer le sulfate d’eau en oxygène et hydrogène, on devrait éviter ce second travail du courant.
- Mais en réalité il n’en est pas ainsi, parce que la résultante de l’électrolyse de l’acide sulfurique n’est pas seulement la production des gaz oxygène et hydrogène libres, mais aussi celle des oxydes, hydrures et autres composés, qui réduisent de beaucoup la force électromotrice limite pour la décomposition de l’eau.
- C’est un fait constaté par plusieurs chimistes, qu’un Daniell suffit pour opérer la décomposition de l’eau entre deux électrodes en platine.
- L’électrolyse des solutions de sulfate de cuivre a été exploitée à Ocker sur une grande échelle, en employant trois machines Siemens avec une production d’à peu près 800 kilog. par jour. D’après les renseignements publiés avec trop peu de détails, il semble que les bacs à précipitation, au nombre de douze, ont été disposés en quantité. Bien qu’on ne fasse pas mention de la qualité des anodes et de la résistance des bacs, je suppose qu’on choisit ces éléments de façon à conserver la différence de potentiels de 3 volts, mesurés aux bornes de la dynamo.
- Quoi qu’il en soit, je trouve dans le mémoire publié sur ce traitement dans YElectrotechnische Zeitschrift, une affirmation qui mérite d’être discutée. En effet, on y dit « qu’un demi pour cent d’impuretés (sulfate de fer) contenues dans les solutions employées dans l’électrolyse, suffît pour donner lieu à une forte polarisation qui, pour être vaincue, exige des potentiels plus élevés, et par conséquent une dépense de travail plus considérable ».
- D’après cela, si par polarisation on entend la force contre-électromotrice produite par le dégagement du gaz oxygène sur l’anode, on peut affirmer que la présence du sulfate de fer dans une solution acidulée de sulfate de cuivre, loin de produire une polarisation, est un moyen excellent pour l’éviter complètement.
- En effet, nous avons vu plus haut que pour
- l’électrolyse du sulfate de çuivre il fallait employer une force électromotrice d’à peu près deux volts en produisant du gaz oxygène, tandis qu’il ne faut plus qu’une différence de potentiel égale à un volt pour avoir du cuivre du mélange :
- Sulfate de cuivre,
- Sulfate de fer,
- Acide sulfurique,
- et dans ces conditions on n’a plus de développement d’oxygène, qui est entièrement employé à peroxyder le protosulfate de fer.
- Du reste, en général, dans les opérations électrolytiques, les potentiels élevés au lieu de vaincre les polarisations, les produisent.
- En poursuivant nos essais, remplaçons dans le voltamètre de la figure 1 l’anode de platine par une plaque de cuivre pur et cherchons la distance entre les deux points d’attache a et b, pour laquelle on voit apparaître le cuivre sur la cathode.
- Le potentiomètre nous révélera une force électromotrice limite qui n'est plus qu'une petite fraction d'un volt. Cette faible énergie électrique ne peut accomplir aucune décomposition chimique ; elle travaille seulement pour effectuer le transport du cuivre de l’anode à la cathode, bien que nous ne connaissions pas de quelle manière l’électricité accomplit cette opération.
- Ce phénomène, qui forme la base du raffinage électrolytique du cuivre brut, quelque simple qu’il paraisse, a été bien des fois expliqué d'une manière peu exacte.
- On suppose une décomposition préliminaire du sulfate de cuivre opérée par le courant électrique, ce qui est absolument impossible à ces tensions-là, et on explique la régénération du sulfate de cuivre à l’anode par un effet secondaire purement chimique provenant de ce que le cuivre se trouve entouré d’oxygène et d’acide sulfurique. Cependant le fait qu’il n’y a aucun développement d’oxygène sur l’anode et pas de traces d’acide sulfurique libre dans le liquide, si on opère avec des potentiels très faibles, ne confirme nullement cette manière de voir.
- Déjà, dès l’année 1877, M. Gramme publiait dans la Revue industrielle, un résumé des nombreuses expériences exécutées par lui (résumé qui se trouve aussi reproduit dans l’ouvrage de M. Niaudet La machine Gramme), afin de montrer quel avantage on pouvait tirer, dans le raffinage du cuivre, de l’emploi du courant électrique. Il a démontré qu’avec une quantité donnée de travail mécanique transformé en électricité, on pouvait raffiner des masses presque indéfinies de cuivre, pourvu qu’on augmentât en proportion les surfaces des électrodes pour tenir constante là résistance du circuit extérieur qu’exigeait la machine.
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- Il employait dans ce but des bacs disposés en tension en augmentant pour chaque série d’expériences le nombre de ces bacs et la surface des électrodes. D’après ce qu’il dit, les solutions du sulfate de cuivre dans ces conditions, doivent être considérées comme si elles étaient de simples conducteurs métalliques pour l’échauffement desquels serait employée toute l’énergie produite par le générateur.
- Néanmoins le transport du métal d’un pôle à l’autre exige une certaine énergie, très petite si on veut, mais d’une nature différente de celle dépensée pour réchauffement des conducteurs. 11 serait très utile d’avoir des mesures exactes pour déterminer la valeur de ce travail dans les différents métaux, et pour les divers sels du même métal, mais jusqu’à ce moment nous manquons complètement de données de ce genre.
- En attendant, poursuivons nos essais sur les anodes solubles. Dans le voltamètre de la figure i enlevons l’anode de cuivre pour y substituer une plaque de sulfure de cuivre correspondant à la formule Cu S. On se procure une plaque semblable en comprimant fortement dans un moule du sulfure de cuivre obtenu par précipitation avec l’acide sul-fhydrique développé dans un sel de cuivre soluble, ou en fondant du cuivre avec un grand excès de soufre, mais dans ce dernier cas il faut opérer avec soin pour ne pas obtenir Cu2 S qui est un très mauvais conducteur de l’électricité.
- Il suffit d'une force électromotrice inférieure à un volt pour opérer l'électrolyse du couple. — Sulfure de cuivre. — Sulfate de cuivre. — Cuivre. — Après avoir prolongé le passage du courant à travers ce couple pendant un certain temps, on trouvera que le cuivre de la cathode a augmenté juste du poids perdu dans l’anode laquelle ne contient plus que du soufre métalloïde avec du sulfure de cuivre indécomposé, pendant que la solution est toujours restée inaltérée.
- On peut dans le susdit couple remplacer le sulfate de cuivre par du nitrate du même métal et on ne, change en rien le résultat de l’expérience. S’il y a décomposition du sel, en cuivre d’un côté, et acide nitrique avec oxygène de l’autre, comment se fait-il que le soufre ne soit pas, par un moyen d’oxydation aussi puissant, transformé en acide sulfurique? En effet on retrouve dans l’anode le soufre qui était combiné avec le cuivre, et l’analyse chimique ne révèle aucune trace d’acide sulfurique dans la solution du nitrate de cuivre; l’énergie du courant électrique agit donc uniquement pour xséparer le soufre du cuivre et transporter ce dernier de l'anode à la cathode, et dans ces conditions rien n’empêche d’affirmer que les sulfures sont électrolysables; fait qui semblerait ne pas être d’accord avec l’opinion généralement admise par les électriciens, et qui consiste à dire j
- que l’électrolyse ne peut avoir lieu que lorsque les substances à électrolyser sont à l’état liquide. Ce fait prouve suffisamment que la régénération du sulfate de cuivre aux dépens de l’anode n’est pas une action chimique secondaire, mais simplement l’effet d’un travail électrique. A ce propos il est bon de faire observer qu’on a trop souvent recours aux réactions dites secondaires pour expliquer des phénomènes d’électrolyse d’ailleurs très simples.
- Il serait plus juste de chercher à voir toutes les fois, par des expériences de fait, si ces réactions chimiques ne sont pas plutôt la conséquence d’un travail électrique. Dans beaucoup de décompositions électrolytiques on serait porté à croire que le courant électrique empêche une foule de réactions chimiques qui pourraient s’effectuer si elles n’étaient pas sujettes à l’action de l’électricité.
- Sans chercher bien loin les preuves de ces faits, il suffit de mentionner les suivants qui sont connus des personnes qui s’occupent d’électricité.
- i° La méthode d’essais électrolytiques pour le dosage du cuivre est employée maintenant dans presque tous les laboratoires. On sait que dans cette méthode il faut préparer une solution des produits à analyser qui contienne le cuivre à l’état d’azotate et donner passage à travers cette solution à un courant électrique jusqu’à ce que le cuivre se soit complètement déposé sur un cône de platine. Après cette opération le liquide ne contient plus que de l’acide nitrique qui dans toute autre circonstance ferait dissoudre de suite le cuivre, mais l’action électrique empêche absolument cette dissolution.
- Il suffit' d’interrompre le circuit pour voir le cuivre disparaître.
- 2° L’action de l’acide sulfurique sur le sulfure de fer en produisant du sulfate de fer et du gaz acide sulfhydrique, s’exerce avec facilité toutes les fois que les deux substances viennent en contact, mais cesse d’avoir lieu lorsque le sulfure de fer employé pour l’anode vient à être soumis à l’action d’un courant électrique d’autant plus intense que la concentration du liquide est plus grande.
- On pourrait du reste multiplier ces faits à volonté ce qui n’est pas mon but aujourd’hui.
- Revenons à l’électrolyse du sulfure de cuivre. On voit que s’il était possible d’avoir des minerais ou des produits métallurgiques contenant seulement cuivre et soufre sans la présence du fer, l’extraction du cuivre au moyen de l’électrolyse ne serait pas plus difficile que le raffinage du cuivre brut (à part la plus grande consommation d’énergie électrique). Malheureusement le cuivre est toujours accompagné de fer dans des proportions qui varient beaucoup mais sont toujours très considérables, et les méthodes pour éloigner ce métal avant l’électrolyse sont trop compliquées et trop coûteuses, de façon qu’il faut se résigner à étudier
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- ÉTABLISSEMENT ÉLECTRO METALLURGIQUE DE SESTRI-LEVANTE
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- avec soin l’influence qu’exerce le fer dans les procédés électrométallurgiques du cuivre et voir s’il y a moyen d'obtenir un bon dépôt et un rendement économique en employant, pour anodes, les mattes de cuivre telles qu’elles proviennent des fours de concentration. En partant des cas les plus simples et en allant aux plus difficiles, nous verrons que cela est possible. Dans ce but servons-nous du même voltamètre de la figure i et remplaçons la plaque en sulfure de cuivre par une plaque en sulfure de fer (Fe S) qu’il est facile d’obtenir par fusion.
- Le cuivre commence à se déposer sur la cathode lorsque la différence de potentiels entre a et b est de beaucoup inférieure à un volt.
- Après le passage du courant, la solution s’altère tout de suite et, si l’on prolonge l’essai suffisamment, l’analyse chimique démontre, qu’à la place du sulfate de cuivre qui est complètement disparu, on trouve les substances suivantes :
- Le persulfate de fer basique (Fe203.2S03);
- Le protosulfate de fer ;
- L’acide sulfurique.
- Ce dépôt conserve sa belle qualité tant que la solution contient encore 0,1 gr. de cuivre pour cent centimètres cubes de liquide. A partir de cet instant, le cuivre commence à devenir pulvérulent et noir et le gaz hydrogène se dégage sur la cathode.
- Avec l’emploi de deux voltamètres à sulfate de cuivre disposés en tension comme dans la figure 2 l’anode de l’un étant en cuivre et celle de l’autre en sulfure de fer on peut voir par des pesées successives, que le dépôt dans le voltamètre à sulfure de fer diminue rapidement tandis que le dépôt dans l’autre se conserve à peu près constant.
- Ceci démontre, premièrement, que l’électricité accomplit d’autres travaux chimiques que le dépôt de cuivre ; secondement, que ni les changements de composition chimique subis par le liquide, ni la séparation du soufre provenant de l’électrolyse du sulfure de fer, ne modifient d’une manière appréciable la résistance du voltamètre.
- L’opposition faite à ce procédé est donc sans fondement quoiqu’on ait considéré comme une difficulté presque insurmontable, 1 accroissement de résistance produit dans les bacs par l’effet de la réduction du soufre. Aussi pour éviter ces prétendus inconvénients on a proposé d’employer des électrolytes chlorurés pour transformer le soufre en chlorure de soufre, mais ces transformations sont irréalisables.
- En revenant à notre électrolyse du sulfure de fer 011 voit que les réactions chimiques accomplies parle courant sont un peu compliquées. Pour bien examiner de quelle manière se répartit l’énergie électrique dans ces travaux nous allons faire usage d’un voltamètre (fig. 3) muni d’un bon diaphragme
- qui le partage en deux compartiments, dans l’un plonge l’anode en sulfure de fer et, dans l’autre, la cathode en cuivre. Nous remplirons ces deux compartiments avec une solution de sulfate de cuivre et nous y ferons passer, comme d’habitude, un courant électrique en conservant entre a et b une différence de potentiels égale à un volt qui est, comme nous l’avons vu plus haut, plus que suffisante pour faire déposer le cuivre.
- Voici ce qui se passe : Dans le compartiment n le dépôt de cuivre conserve, pendant toute la durée de l’expérience, un brillant parfait, la solution ne subit pas d’altération sensible, elle est seulement appauvrie ; dans le compartiment tn, on retrouve dans l’anocle du soufre métalloïde mélangé avec du sulfure de fer indécomposé (on peut extraire ce soufre avec du sulfure de carbone, ou tout simplement le brûler) : la solution ne contient
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- plus de sulfate de cuivre mais à sa place il y a du persulfate de fer basique et de l’adde sulfurique libre, c’est-à-dire non combiné avec le fer; enfin, il n’y a aucune trace de protosulfate de fer.
- Si à ce voltamètre muni d’un diaphragme on ajoute, en tension, un second voltamètre à sulfate de cuivre et électrodes en cuivre comme dans la figure 4, les dépôts des deux voltamètres seront à peu près égaux. On en conclut que le persulfate de fer basique avec l’acide sulfurique se forment du côté de l’anode; que le protosulfate de fer provient de la réduction du persulfate ferrique lorsque celui-ci se trouve près de la cathode ; que cette réduction est un travail électrique et non une action secondaire, et exige en conséquence une dépense d’énergie; qu’enfin, si on empêche par l’emploi d’un très bon diaphragme le contact du persulfate de fer avec la cathode, il n’y a plus de réduction et tous les ampères qui traversent le couple sont employés à déposer le cuivre; c’est pour cela que les dépôts des deux voltamètres ne diffèrent plus.
- L’emploi des anodes en sulfure de fer formerait
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- la base d’un bon traitement électrolytique pour les solutions de sulfate de cuivre, pourvu qu’on réussît à trouver des diaphragmes de bonne qualité et à un prix de revient pas trop élevé.
- Cette méthode, comparée à celle en usage aux usines de Ocker, offrirait le grand avantage de dépenser un travail beaucoup moindre que s’il s’agissait de la simple électrolyse du sulfate de cuivre avec des anodes en plomb ou en charbon; premièrement, parce que la réaction avec le sulfure de fer exige pour s’effectuer une force électromotrice au-dessous d’un volt au lieu de trois volts nécessaires à l’autre; secondement, parce que le courant travaillerait complètement sur le cuivre au lieu de se répartir entre le cuivre et l’acide sulfurique comme il arrive à Ocker.
- Pour avoir une contre-épreuve du fait que la présence du persulfatc ferrique dans la cathode ab-
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- l'IG. 4
- sorbe une portion du travail électrique, il suffît d’ajouter dans le compartiment n (fig. 4), lorsqu’il ne contient que du sulfate de cuivre, quelques gouttes d’une solution de persulfate de fer, laisser passer quelque temps le courant et faire de nouveau la pesée des cathodes des deux voltamètres. La différence de poids reparaîtra tout de suite et dans la solution l’analyse ne dénotera plus le persulfate ferrique, mais à sa place le protosulfate de fer quoique le cuivre, tant qu’il y a du persulfate ferrique dans la solution, conserve son brillant et soit parfaitement cohérent. Cette dernière circonstance est de quelque intérêt parce qu’elle confirme le fait que la réduction du persulfate n’est pas la conséquence d’une action secondaire due au cuivre qui se redissout en partie dans la solution. En effet, l’action dissolvante du persulfate de fer produirait, sur la surface du métal déposé, des corrosions plus ou moins irrégulières et en général un désordre dans les arrangements moléculaires qui n’est pas compatible avec l’effet d’un dépôt sans taches. Dès que le pursulfate de fer est en
- grande partie réduit, le cuivre ne tarde pas à changer ses qualités et le dégagement d’hydrogène démontre que l’action électrique commence à se porter sur l'acide sulfurique.
- Dans le voltamètre à diaphragme de la figure 3, plaçons du protosulfate de fer acidulé dans les deux compartiments, et une anode de sulfure de fer dans m. Le résultat de l’électrolyse sera un dégagement d’hydrogène sur la cathode et une peroxydation du protosulfate de fer sur l’anode pendant que le fer du sulfure se réduit et se dissout. Aussi pour cette décomposition, il suffit de disposer d'une force électromotrice inférieure à un volt.
- Si, en laissant toutes les autres circonstances égales, on remplace l’anode de sulfure de fer par une anode de sulfure de cuivre, on aura, après l’électro-lyse, un dégagement d’hydrogène sur la cathode et production de sulfate de cuivre sur l’anode aux dépens du cuivre qu’elle contient, pendant que le protosulfate se peroxyde dans une légère proportion.
- L’action électrique se répartit ici entre la production du sulfate de cuivre et la peroxydation du sel de fer, c’est-à-dire qu’elle travaille en partie sur l’anode et en partie sur la zone de l’électrolyte en regard de l’anode. Cela posé, nous sommes maintenant en état de procéder aux expériences dans lesquelles les anodes sont fournies par lamatte.
- Sous la dénomination de mattes de cuivre sont compris tous les produits métallurgiques composés de cuivre, fer et soufre, et provenant de la fusion des minerais pyriteux.
- La proportion dans laquelle se trouvent ces trois corps est très variable, aussi, on doit considérer les mattes comme un mélange des sulfures de cuivre et de fer plutôt que des combinaisons ternaires bien définies.
- Dans la matte riche, on rencontre Cu2S, et même Cu, en filaments capillaires, FeS ou des sulfures de fer qui, sur un équivalent de métal, contiennent moins d’un équivalent de soufre.
- Dans les mattes pauvres les sulfures CuS, Fe3S3 sont en plus grande quantité. Les mattes conduisent très bien l’électricité et, si on les emploie comme anodes, nous devons nous attendre à voir les mêmes phénomènes que nous avons observés lorsque l’on a exécuté l’électrolyse du sulfure de fer et du sulfure de cuivre séparément. C’est en effet ce qui arrive. Le couple : matte, sulfate de cuivre, cuivre donne du, cuivre avec l'emploi d'une force électromotrice bien au-dessous d'un volt. — Les transformations que subit l’électrolyte sont de la même nature que celles que nous avons examinées plus haut, c’est-à-dire qu’il y a production de :
- Sulfate de fer basique,
- Protosulfate ferreux,
- Acide sulfurique libre.
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- Nous avons vu que le dépôt conserve sa belle qualité jusqu’au moment où il n’y a pas de dégagement d’hydrogène sur la cathode, et que ce dégagement est complètement évité si l’on s’arrange de façon à avoir toujours, dans le liquide, une certaine quantité de persulfate de fer. D’un autre côté, nous savons que ce persulfate, dont la présence est nécessaire pour obtenir un bon dépôt, consomme une partie de l’énergie électrique. On en conclut que la production du cuivre électrolytique pur en présence du fer coûte plus de travail que lorsqu’on opère sans ce métal. Voyons maintenant entre quelles limites est comprise cette dépense de travail pour déterminer le rendement du procédé.
- Dans ce but, supposons que l’on dispose d’une solution qui contienne la quantité de cuivre nécessaire pour transformer tout le fer de l’anode en sulfate soluble, c’est-à-dire que le cuivre soit au fer comme trois fois l’équivalent du cuivre et comme deux fois l’équivalent du fer, et supposons en outre que le cuivre contenu dans- la matte soit égal en poids à celui du fer. En faisant traverser le couple : sulfure de fer, sulfure de cuivre, — sulfate de cuivre, cuivre par le courant électrique, on peut admettre que les ampères se répartiront en parties égales sur le cuivre et sur le fer des anodes, parce que les résistances métalliques opposées par les sulfures de cuivre et de fer ont à peu près la même valeur.
- La moitié du courant qui traverse le couple : sulfure de cuivre, sulfate de cuivre, cuivre, travaillera sans aucune perte et il y aura, en proportion, autant de grammes de cuivre que de coulombs qui passeront.
- L’autre moitié du courant qui traverse le couple : sulfure de fer, sulfate de cuivre, cuivre, au contraire, travaille au commencement seulement sur le cuivre, et, à la fin, à la réduction des sels de fer; ce qui fait qu’avec le même nombre de coulombs on ne dépose plus que la moitié du cuivre.
- Par conséquent, avec des.anodes où le cuivre et le fer se trouvent en poids égaux on peut calculer sur un rendement de 75 0/0 de l’énergie électrique employée; si le cuivre croît, le rendement sera plus grand, et plus petit au contraire s’il diminue; il ne peut pourtant aller au-dessous de 5o 0/0 qu’on obtient lorsqu’il n’y a plus de cuivre dans les anodes ; cas qui ramène le traitement à l’électrolyse du sulfate de cuivre par l’emploi des anodes en sulfure de fer.
- Ce qui ressort essentiellement de toutes ces expériences, c’est qu’011 n’a jamais été obligé d’employer des potentiels supérieurs à un volt, au contraire les tensions sont toujours restées au-dessous de cette valeur.
- Bien que nous ayons déterminé exactement les forces électromotrices ilimites de chaque couple,
- nous ne croyons pas devoir en donner le résumé, parce que les sulfures métalliques obtenus par fusion, n’étant pas des composés chimiques déterminés, il en résulte des variations nombreuses pour chaque mesure; d’ailleurs ces recherches, très intéressantes pour la science, ne sont pas d’un grand secours pour l’industrie. On aurait pu aussi calculer d’avance ces potentiels en se servant des données de la thermochimie ou encore expliquer par des formules chimiques plus ou moins compliquées les arrangements supposés suivant lesquels se disposent les molécules lorsque le courant les affecte. Mais les données calorimétriques nous font complètement défaut pour la longue série des sulfures""obtenus par fusion; d’ailleurs, en fait de formules chimiques, je crois qu’il est bon de s’abstenir le plus possible. On se fera des idées bien plus exactes si on se borne à considérer les diverses réactions qui peuvent avoir lieu dans un voltamètre par l’effet d’un circuit voltaïque, comme un système de forces, les unes positives produites par le générateur, les autres négatives opposées produites par les réactions à accomplir, et les substances séparées, comme les travaux exécutés par la résultante dynamique de ces forces. Il est déjà bien difficile de connaître cette résultante, et quant au mécanisme intérieur de ces forces, il faut avouer qu’on n’en sait absolument rien.
- Quoi qu’il en soit, nous terminerons en faisant ressortir les faits plus importants dont l’industriel peut tirer parti pour l’application du procédé, et qui sont les suivants :
- i° Les sulfures métalliques obtenus par fusion sont des composés qui conduisent très bien l’électricité; de nombreuses mesures exécutées dans notre laboratoire avec le double pont de Thomson, modifié par Kirchhoff et Hausman, il résulte que leur conductibilité se rapproche beaucoup plus de celle des métaux que de celle des électrolytes, excepté le seul sulfure de cuivre Cu3S qui a une résistance très considérable ;
- 20 La décomposition des sulfures métalliques, employés comme anodes, demande une dépense de travail de beaucoup inférieure à celle exigée par le sulfate. M. l’ingénieur Marchese a publié, il n’y a pas longtemps, un mémoire pour démontrer ce fait à l’aide de nombreux exemples;
- 3° En employant les anodes composées de fer-cuivre-soufre, telles qu’elles résultent d’une première fusion ordinaire, on peut toujours enlever le cuivre avec un rendement électrique qui est compris entre 5o 0/0, pour le cas où il n’y a plus de cuivre dans les anodes, et 100 0/0 lorsqu’au contraire il n’y a plus de fer;
- 40 Avec l’emploi des sulfures métalliques pour anodes, on peut regagner à l’état métalloïde tout le soufre contenu dans les mattes ;
- 5° Enfin, l’extraction du cuivre basée sur ce
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- procédé offre une simplicité exceptionnelle com-paréé aux divers traitements métallurgiques en usage. En effet, on sait que la métallurgie du cuivre exige au moins trois fusions : celle de concentration, celle de production du cuivre noir et le raf-finage. En outre, des grillages souvent renouvelés sont nécessaires pour éloigner complètement le soufre. Dans le procédé électrolytique, il n’y a plus que la production des mattes et leur électrolyse pour obtenir de suite du cuivre raffiné.
- Tous ces résultats, confirmés par des expériences, nous donnaient l’espérance de pouvoir essayer avec succès ce procédé d’une manière pratique. Sans nous dissimuler la masse de difficultés que nous étions appelés à rencontrer pour réaliser en grand ces essais faits au laboratoire (difficultés dont l’importance sera seulement appréciée, à sa juste valeur, par les personnes qui s’occupent sérieusement de ces questions), la pleine confiance que nous avions dans la justesse des principes sur lesquels était basé le procédé, justifiait complètement l’emploi des gros capitaux qui ont été engagés.
- Heureusement, les études poursuivies toujours avec une persévérance constante, ont été couronnées d’un plein succès, et nous allons maintenant passer en revue les divers appareils employés et la marche suivie dans l’établissement électrométallurgique de Sestri-Levante, installé de façon à produire deux tonnes de cuivre électrolytique par jour.
- (A suivre.) Gêrardo Badia.
- DYNAMOMÈTRES TOTALISEURS
- DE MM. A. G. MEEZE ET VERNON-BOYS
- Lorsqu’on transmet le mouvement d’une poulie à une autre par une courroie élastique, le brin conducteur ou moteur s’allonge, pour reprendre sa longueur primitive quand il passe de l’autre côté des poulies; de là un retard de la vitesse circonférentielle de la poulie menée sur celle de la poulie motrice; proportionnel, si les poulies sont assez rugueuses pour qu’il n’y ait pas de glissement, à l’extension du brin conducteur.
- Pendant son extension, ce brin conducteur, qui subit un travail, s’échauffe. Quand il dépasse la poulie, il revient brusquement à son état primitif, en ne restituant que très peu de travail; de là, un échauffement permanent et croissant avec le travail transmis, et, par conséquent, une variation inévitable de l’élasticité de la courroie.
- Enfin, il se produit toujours des glissements accompagnés de dégagements particuliers de chaleur et d’électricité.
- Le phénomène du retard de la poulie menée par
- une courroie élastique est donc, en réalité, très complexe, et ce retard ne saurait être qu’approxi-mativement proportionnel au travail transmis.
- FIG. I ET 2. — DYNAMOMÈTRE MEEZE. — ENSEMBLE
- Ces réserves faites, nous croyons intéressant de présenter à nos lecteurs la description de deux appareils'' dynamométriques récents, fondés sur l’enregistrement de ce retard, et qui présentent quelques détails ingénieux.
- L’ensemble du dynamomètre à courroies deMeeze(') est représenté par les figures i et a.
- La poulie B' du dynamomètre reçoit son mouvement delà courroie F, menée par l’arbre dont on veut mesurer le travail. Cette poulie B' (fig. 3) (*)
- A
- FIG. 3.
- DÉTAIL DU MÉCANISME . DIFFÉRENTIEL
- (*) Décembre i883.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- folle, ainsi que B, sur l’arbre A du compteur c, entraîne B par deux pignons satellites b b, dont les axes sont fixés sur B et qui engrènent d’une part avec la denture intérieure b' de la poulie B', et, d’autre part, avec le pignon a, calé sur l’arbre A.
- Il en résulte que l’arbre A prend une vitesse de
- rotation proportionnelle à la différence des vitesses de B et de B' ; quand ces vitesses sont égales et de même sens, A reste immobile.
- La poulie B' commande B par le train cEE, e,.
- Les diamètres des poulies EE,, calées sur A, sont calculés de façon qu’en temps de repos, les vitesses de B et de B' soient égales, et que le compteur n’enregistre aucun travail.
- Dès que la courroie motrice H se tend, elle soulève, malgré le ressort glf le bras d, dont l’extré-
- FIG. 5. — INTÉGRATEUR ÉLECTRIQUE
- mité, pressée par un ressort d'sur le plateau D, vient ainsi opposer à sa rotation une résistance de frottement proportionnelle à la tension de H, et | tendre d’autant la corde élastique e. De là, un re-
- -t- X y —
- Rï---
- FIG. 6 ET 7. — INTÉGRATEUR ÉLECTRIQUE DIFFÉRENTIEL
- tard de la rotation de B sur B', proportionnel à la pression constante de d, à la tension effective de H et à sa vitesse, c’est-à-dire à son travail. Nous entendons par tension effective de la courroie H la différence entre les tensions de ses brins moteurs et mené.
- La fig. 4 représente l’application de l’appareil de
- Meeze à l’évaluation du travail transmis par un arbre rompu par l’interposition d’un dynamomètre américain l ('), dont le bras J actionne, par le ressort de l’intégrateur.
- (') Lumière Electrique du 2g juillet 1882, p. 100.
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- La figure 5 représente la disposition adoptée pour mesurer l’énergie électrique (El) transmise par un conducteur donné. Elle consiste à monter en: dérivation sur ce conducteur une petite dynamo k et un solénoïde L', dont le couple de rotation et la puissance d’attraction sont proportionnels à l’énergie du courant. Le solénoïde double L'
- FIG. 8. — V E R N O N «B O V S « — DYNAMOMETRE DIRECT
- agit sur une armature creuse L avec une grande, puissance.
- Dans la disposition représentée par les figures 6 et 7, le courant tout entier, ou sa dérivation, se bifurque en X sur deux dynamos K et KM suivant un rapport déterminé par la valeur de la résistance R, de sorte que la dynamo K tourne plus vite que K,. Grâce à l’élasticité de la corde e, la poulie ot., et son pignon i' tournent aussi moins vite que w2 et son pignon, de sorte que les roues / et /,, qui engrènent avec ces pignons et sont calées
- sur A, pivotent autour de t'* comme point d’appui, et impriment à l’axe A une inclinaison qui se traduit par une indication de l’énergie du courant XX, à l’aide de l’aiguille du compteur C.
- FIG. t). — VERNON-BOYS. — DYNAMOMETRE DIFFERENTIEL
- Le dynamomètre antérieur de Vernon-Boys (’) est représenté par les figures 8, g et io.
- Lorsqu’il s’agit de mesurer une faible puissance
- F1G. [o. _ VUINON-BOYS. — DYNAMOMÈTRE A FREIN
- transmise de B à A par exemple (fig. 8), il suffit de relier ces deux poulies par une courroie élastique, et leurs arbres, par a D C b, au manchon e, calé sur
- [}) Octobre 1OG2.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- M
- l’arbre E du compteur F. Les roues D et C étant, ainsi que leurs pignons, folles sur E, impriment à E une rotation proportionnelle à l’extension de la courroie élastique, ou au travail transmis de B à A.
- Lorsque le travail à transmettre à l’arbre H, par exemple (fig. 9), est considérable, on n’en transmet qu’une faible partie par une corde élastique. L’effort principal est transmis à l’aide d’une courroie rigide au tambour G, fou sur H, et qui entraîne cet arbre par le jeu des pignons i, l, h, le pignon h étant calé sur H. Il en résulte que la roue J, folle sur H, et conduite par une corde élastique, partage son effort de rotation avec J dans le
- rapport des diamètres j et qu’il suffit de relier la roue y, solidaire de J, à la roue k, fixée sur H, par un mécanisme analogue au train DeCF de la figure 8.
- La disposition représentée par la figure 10 est très élégante. La poulie motrice L soulève II autour de M, et serre le frein n sur m, d’autant plus que sa tension effective et la résistance à mesurer de la poulie P sont plus grandes. Il en résulte que la résistance de m, et par conséquent le retard de la bande élastique np, croissent proportionnellement au travail de L.
- Gustave Richard.
- L’ÉCLAIRAGE ÉLECTRIQUE
- DE LA
- GARE CENTRALE DE BUDAPEST
- Nos lecteurs ont pu voir par les faits divers du journal qu’il était depuis quelque temps question d’installer la lumière électrique à la gare centrale de Budapest. C’est aujourd’hui un fait accompli; l’installation a été inaugurée le 16 août dernier et fonctionne, depuis, régulièrement et d’une façon aussi satisfaisante que possible. MM. Ganz et Ce, de Budapest, ont bien voulu mettre à notre disposition des renseignements très complets sur cette installation, qui est certainement une des plus considérables actuellement existantes.
- Au cours de l’année 1882, la direction des chemins de fer hongrois eut déjà l’idée d’appliquer la lumière électrique à l’éclairage des principales stations du réseau de l’Etat. Mais, comme on gardait à cette époque des doutes sur la sécurité de fonctionnement dans le système projeté, tout en reconnaissant les avantages qu’il ne manquerait pas de présenter, il fut résolu qu’il serait tout d’abord procédé à une expérience d'essai. Le local choisi fut l’atelier de réparation des chemins de fer à Budapest et l’installation confiée à MM. Ganz et Ce.
- On monta huit lampes à arc, qui entrèrent en fonctionnement le 8 janvier de la même année, et trois mois plus tard la direction s’exprimait déjà très favorablement sur l’expérience tentée et se plaisait à constater « qu’avec une marche régulière on n’avait pas eu le moindre accident à déplorer, et qu’au point de vue du service aucune difficulté ne s’était présentée. » Une année de marche ne fit que confirmer cette opinion, et au mois de mars de l’année suivante l’installation provisoire faite aux ateliers de réparation fut transportée et définitivement établie dans la gare de Josefstadt. C’est là que, pour la première fois, le public fut appelé à bénéficier des avantages multiples qui s’attachent à l’éclairage électrique, et l’impression produite ne manqua pas d’être des plus favorables.
- Dans l’intervalle, la gare centrale de Budapest qui est, comme on sait, un des plus beaux monuments de l’empire austro-hongrois, fut terminée en tant que bâtiments. La question de l’éclairage se posait à nouveau, et cette fois-ci les succès que nous venons de mentionner militaient dans une large mesure en faveur de l’électricité. Une seule objection, relative au prix énorme de l’installation que nécessiterait un édifice aussi colossal, fut soulevée. Mais des calculs très rigoureux, reposant sur les données que l’on avait en main, ne tardèrent pas à démontrer que si les frais de première installation étaient supérieurs à ceux qu’exigerait le gaz, l’exploitation en revanche se ferait à un prix bien inférieur, en sorte que le capital se trouverait plus vite amorti. Cette dernière raison fit définitivement pencher la balance du côté de l’éclairage électrique, et la maison Ganz et Ce entreprit au mois de mai 1884 l’étude et, immédiatement après, l’exécution des travaux qui venaient de lui être confiés.
- Il fut décidé que l’on installerait 70 lampes à arc de 600 bougies normales chacune et 685 lampes à incandescence, dont a5o de 20 bougies et 435 de 12 bougies.
- Les lampes à arc furent distribuées comme suit:
- 2 lampes sur la façade du côté de l’arrivée ;
- 2 lampes sur la façade du côté du départ ;
- 4 lampes sur les toits des marquises.
- La halle du départ, dont le toit est à 3i mètres du sol, fut pourvue de 14 lampes, 4 au milieu et 5 sur chaque quai.
- L’éclairage des voies est assuré par 12 lampes placées sur des colonnes en fonte de 12 1/2 mètres de hauteur.
- Les autres lampes sont réparties dans la halle intermédiaire entre les voies montantes et les voies descendantes, ou dans les guichets des billets, les sallés d’attente, les arcades, etc.
- Le type de lampe à arc employé est la lampe Zipernowsky, que nous avons déjà eu occasion de
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- Appel paurles lampes à arc
- 4 NM
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- AAI I r» U A'>AlVliA«*Â
- Commutateur pourlesxôura*nts déductionmu en même temps que le commutateur principal
- b» b» Commutateur et contact pour l'appel
- Appel pourries lampes à incandescence
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- T** Commutateur pour les courants d'induction mû T en meme temps que le^commutateur principal
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- incandescence
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- Lampes à 17
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- j07 Câble rouje
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- INDICATEURS DE COURANT
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- incandescence
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- FiG. I
- ) Ligne allant"au rhéostat automatique
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- décrire dans ce journal ('). Deux catégories de ce type de lampe sont en usage : la première se compose de lampes à une seule paire de charbons capables de marcher 8 heures ; la deuxième est munie de charbons doubles. Dès que la première paire est brûlée la seconde s’introduit automatiquement dans le circuit : on a ainsi des foyers qui peuvent rester en activité pendant 16 heures sans
- qu’il soit nécessaire d’y prêter la moindre attention.
- Ces lampes sont montées sur des colonnes creuses, des consoles ou des lustres ; dans les deux premiers cas les conducteurs arrivent à la lampe, masqués par le support à l’intérieur duquel ils passent ; dans le cas des lustres, c’est la suspension même qui conduit le courant à la lampe.
- PLAN
- . 140 C.
- 70 C; i
- GENERATEURS DE VAPEUR
- RHÉOSTAT MAGN
- ATELIERS
- MAGASIN A CHARBON
- On peut voir toutes ces lampes marquées par des cercles noirs pleins sur le plan d’ensemble que représente la figure i.
- Les 70 lampes sont partagées en 7 circuits de 10 lampes chacun; la différence de potentiels aux bornes de chaque lampe est de 40 volts ; l’intensité de circulation de 14 ampères. La conduite principale est formée par un fil de cuivre de 4m/m de (*)
- diamètre, nu, lequel part du bâtiment des machines et est amené aux lampes sur des supports isolés. Chaque lampe est pourvue d’un commutateur spécial, ce qui permet de la mettre hors du circuit, indépendamment des autres.
- La longueur totale des conducteurs affectés aux lampes à arc est de 10600 mètres.
- Dans la distribution des lampes à incandescence on a pris pour base du calcul une intensité de i5 bougies normales par 25 mètres cubes. La plupart de ces lampes, qui sont supportées par des consoles
- (*) La Lumière Electrique, vol. 11, p. 4U2.
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- ou des lustres très élégants éclairent avec leur filament en bas. Chaque lampe a, ici aussi, son commutateur, mais on a, de plus, disposé des commutateurs principaux qui servent à mettre hors du circuit tout un groupe de lampes à la fois.
- Pour lés lampes à incandescence la conduite principale est constituée par une tige de cuivre de 17 m/m d’épaisseur qui, entre le bâtiment des machines et les deux portions de la gare, est logée à im au-dessous du sol. Des précautions très grandes sont prises pour assurer un bon isolement. Les tiges sont enveloppées débandés de toile trempées dans de la gomme laque puis entourées d’une couche de gutta-percha ; elles sont ensuite placées dans des tuyaux de fonte formés de deux moitiés et isolées de ces tuyaux au moyen de cales en bois verni et d’une couche de bitume ; des ioints
- très soignés empêchent que l’eau ne pénétré dans les tuyaux de fonte.
- Dans les bâtiments, ces conducteurs principaux sont placés sur les poutres des plafonds et logés dans des caisses goudronnées munies de couvercles.
- Les conduites dérivées qui mènent aux lampes sont formées par des câbles isolés avec de l’amiante et enveloppés d’une couche d’asphalte ; ces câbles sont également protégés par des canaux en bois et logés sous le plancher ou dans les murs.
- Pour éviter les dommages qui pourraient résulter d’une augmentation brusque de courant ou d’une fermeture en court circuit, on a pris la précaution de placer à tous les points de dérivation un fil de plomb, ce que les Américains appellent un Cut-off.
- COUPE LONGITUDINALE
- Dans le calcul de la section des différents fils, on a prévu un accroissement éventuel de i5 0/0 dans l’intensité du courant normal.
- Une des parties les plus intéressantes de l’installation est certainement le bâtiment des machines. C’est ce bâtiment que représentent les figures 2, 3 et 4. Il est placé dans le voisinage immédiat de la gare et a 27 mètres de longueur sur i3 1/2 de largeur et 5 de hauteur. C’est une construction en briques, avec couverture en ardoises. A côté de la halle des machines et des générateurs, se trouve un petit magasin qui sert de dépôt pour le charbon, ainsi qu’un atelier de réparation.
- Les machines sont séparées des générateurs par un mur qui divise le bâtiment en deux parties égales. Il y a en tout trois générateurs du système tubulaire combiné avec bouilleurs; chaque générateur présente une surface de chauffe de go mètres carrés.
- L’appel d’air est placé au-dessus du sol et aboutit à une cheminée de 25 mètres de hauteur et d’un
- diamètre de im.3o. Une conduite commune, perpendiculaire aux axes longitudinaux des chaudières amène la vapeur dans la salle des machines ; les prises de vapeur pour chaque machine sont branchées sur cette conduite. La pression normale dans les générateurs est de 10 atmosphères. Sur le dessin ci-joint sont figurés, en outre, une pompe à air, un condensateur, et enfin, un injecteur Kœr-ting, capable d’alimenter avec de l’eau à 6o°Réau-mur.
- Les machines à vapeur employées sont au nombre de trois : deux de 70 et une de 140 chevaux. Les petites machines, construites par la maison Kogler et Rosrner, de Budapest, fonctionnent à 10 atmosphères de pression : elles ont un cylindre unique de 23om,n de diamètre et la course du piston est de 400““ ; leur vitesse normale est de 240 tours par minute.
- Quant à la grande machine, elle vient des ateliers de la Société de Prague, et nos lecteurs la trouveront décrite dans une autre partie de ce même
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- recueil ('). C’est une machine compound à haute pression avec distribution Meyer; elle donne 140 chevaux pour 10 atmosphères et une admission de i/3. Les diamètres des deux cylindres sont de 290 et de 440““ ; la course commune de 440““, et enfin la vitesse normale de i5o tours par minute.
- L’arbre est coudé et les coudes placés à go° ; la régulation est faite au moyen d’un régulateur du système Pilcering.
- Les générateurs d’électricité sont également au nombre de trois, et nous avons déjà eu occasion de les décrire (s). Nous nous bornerons à mentionner que la grande machine a 36 bobines induites, tandis que les petites n’en ont que 22. Parmi ces dernières, 10 sont formées d’un fil de de
- diamètre et montées en série : elles servent à alimenter les lampes à arc; les 12 autres, faites avec du fil de 4,2mm et groupées en quantités, fournissent le courant aux lampes à incandescence.
- COUPE TRANSVERSALE
- ATELIERS
- FIG. 4
- Les machines électriques, dans ce système, sont directement commandées par les machines à vapeur. Cette disposition offre de grands avantages au point de vue de là facilité de surveillance, ainsi qu’au point de vue de l’économie de remplacement, considération qui a son importance dans un grand nombre de cas. La suppression des courroies qui, malheureusement trop souvent, sont sujettes à se rompre ou à sauter, est un élément de plus apporté à la sécurité de l’éclairage.
- Cette sécurité de l’éclairage est dans une gare plus importante que partout ailleurs, aussi s’est-on spécialement attaché à la garantir autant que possible dans l’installation qui nous occupe. En temps normal, la grande machine et une des petites fonctionnent seules ; la troisième tourne tout doucement et forme réserve: elle est néanmoins prête à chaque instant à se substituer à l’une des deux autres. La grande machine est d’ailleurs capable d’alimenter à elle seule toutes les lampes pendant un certain temps. A partir de 11 heures du soir, on éteint
- (* *) La Lumière Electrique, vol. XII, p. 2.3.
- (*) La Lumière Electrique, vol. XII, p. 39.).
- une partie des foyers, et alors il n’y a plus qu’une des petites machines qui fonctionne.
- Ces diverses conditions conduisent nécessairement à un groupage assez compliqué, comme on peut le voir en se reportant à la figure 1. Il fallait, en somme, que chaque machine fiât capable d’alimenter un nombre variable de lampes à arc ou à incandescence. Voici brièvement comment cette condition fut réalisée : en temps normal, la plus grande partie des 7 circuits comprenant chacun 10 lampes à arc est alimentée par la grosse machine, le restant est confié à une des petites ; mais ces 7 circuits peuvent également être partagés entre les deux petites machines ; à cet effet, chacun des circuits considérés est pourvu d’un commutateur à trois directions. De même pour les lampes à incandescence, deux commutateurs principaux, que l’on fait manœuvrer simultanément, permettent de passer d’une machine à l’autre.
- Lorsqu’on éteint une ou plusieurs lampes dans un circuit, un rhéostat automatique introduit des résistances en quantité suffisante pour maintenir l’intensité de régime.
- Dès que toutes les résistances correspondant à l’extinction de toutes les lampes d’un même circuit ont été intercalées dans ce circuit, l’attention du mécanicien est appelée sur cet état de choses par une sonnerie, et une simple manœuvre de levier permet de retrancher tout le circuit. A ces rhéostats automatiques, il faut joindre un rhéostat à main qui sert à supprimer des résistances si, pour une cause imprévue, toutes les résistances automatiques étant enlevées, l’intensité se trouvait encore être trop faible. Dans la chambre des machines sont disposées, comme d’habitude, des lampes témoins. Mais avant que les variations de l’intensité au-dessus ou au-dessous du régime soient appréciables à l’œil, des avertisseurs, réglés avec précision, font retentir des sonneries d’alarme et dans les deux cas appellent l’attention du mécanicien.
- On voit, d’après ce qui précède, que rien n’a été épargné pour assurer la sécurité du fonctionnement, aussi le résultat s’est-il trouvé de tout point conforme aux espérances que l’on était en droit de concevoir. C’est là, dans le domaine de l’éclairage électrique, un nouveau succès que nous sommes heureux d’enregistrer.
- B. Marinovitch.
- LES
- TABLES DE COMMUNICATIONS
- TÉLÉPHONIQUES MULTIPLES
- Le désir et même le besoin que l’on éprouve en Amérique de gagner du temps donnent cons-
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- LE BUREAU CENTRAL DES TELEPHONES A L1VERPOOL
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- tamment naissance à de nouvelles inventions, et c’est pour répondre à ce besoin qu’un grand nombre de bureaux centraux téléphoniques en Amérique ont adopté les nouvelles tables de communications qui viennent également d'être installées au bureau central des téléphones à Liver-pool.
- La table multiple de Liverpool a été installée pour desservir i ooo abonnés, bien qu’on en ait prévu 2 5oo. Elle est divisée en 5 sections, dont chacune est pourvue de 200 annonciateurs et de
- 1 000 serre-joints à ressort ou points de communication, de sorte que l’employé chargé d’une section, tout en ne recevant que les appels de 200 abonnés, peut néanmoins, sans se déplacer, relier
- 2 fils quelconques des mille, sans avoir recours à aucun des autres employés. Les communications se font au moyen de chevilles et de cordons souples reliés en circuit avec un annonciateur spécial destiné à recevoir le signal de l’abonné pour couper la communication.
- Chaque abonné est représenté dans l’une des sections de la table par un annonciateur, mais, avant d’arriver à celui-ci, son fil passe à travers chaque section du système, où il est intercepté par un serre-joint, de façon à permettre à chaque employé du bureau d’établir la communication avec ce fil. Il est évident que si ce fil reste toujours à la disposition des employés, qui tous peuvent s’en servir à volonté pour établir une communication et qui n’ont pas le temps de s’assurer, en regardant partout, si le fil est employé ailleurs, il devient [nécessaire de trouver une manière facile d’indiquer ;si une certaine ligne est déjà occupée dans une autre section. On y est arrivé d’une manière très simple au moyen d’un signal donné au moment où lia communication est établie et qui se fait entendre idans le téléphone de l’employé à l’instant même [où la cheville touche le serre-joint de l’abonné. Ce isignal indique que la ligne est occupée ailleurs et empêche l’employé de compléter la communication.
- Pour pouvoir obtenir ce signal et pour que itoutes les lignes du système soient à la portée de tous les employés en même temps, il faut que chaque fil traverse deux fois la même section de la table. Les fils de communication passent dans un câble derrière les tables, et dans un bureau important, leur nombre est nécessairement énorme. Tout l’appareil avec ses nombreuses communications est naturellement fort compliqué et demande à être monté avec beaucoup d’habileté et de soins.
- Cependant, bien que la simplicité de construction soit importante dans un appareil placé entre les mains des abonnés, la simplicité de manipulation n’est pas le point le plus important dans un appareil placé au bureau central. Une construction simple peut amener ici des complications pratiques,
- tandis qu’une construction compliquée offre moins d’inconvénients, du moment qu’elle donne lieu à une manipulation simple. Tout en étant d’une construction compliquée, la table de communication multiple remplit cependant les grands desiderata d’un système de bureau central en donnant rapidement des communications sûres, tout en économisant la main-d’œuvre.
- Pour démontrer l’économie de temps effectuée par ce système, il suffit d’indiquer l’ancienne méthode, qui consistait à diviser les abonnés entre différentes tables, dont chacune en contenait généralement 5o, avec un certain nombre de fils ou de bandes de commnnication entre elles. Chaque table était desservie par un employé spécial.
- L’intervention de deux employés était donc nécessaire pour établir une communication : le premier recevait l’appel de l’abonné et reliait son fil à une bande de communication, et le second reliait cette bande avec le fil demandé à l’autre table de communication, l’ordre de relier ayant été transféré du premier employé au second verbalement, ou au moyen d’une fiche écrite. La première méthode donnait lieu à beaucoup de bruit et de confusion, la fiche occasionnait des retards, les erreurs étaient fréquentes et le résultat était naturellement d’agacer l’abonné qui attendait sa communication pendant tout ce temps.
- Le système multiple permet à chaque employé de contrôler tous les fils et réduit de moitié le travail nécessaire pour établir une communication; aucun mot n’est prononcé, aucune fiche n’est écrite et il suffit de l’intervention d’une seule personne.
- Notre dessin représente presque toute la table de communication dont il ne manque qu’une petite partie de chaque côté. Les sections actuellement placées forment les deux côtés d’un carré auxquels on ajoutera d’autres sections de 200 abonnés de temps en temps, au fur et à mesure que le nombre des abonnés augmentera. Dès que les nouvelles sections seront placées, on installera d’autres serre-joints dans les tables existantes, et aux endroits qui leur sont réservés. D’ailleurs, le cadre qui contient les annonciateurs spéciaux est mobile et peut être monté plus haut pour donner de la place aux serre-joints, s’il le faut. Le système est ainsi disposé pour un développement progressif qui pourra s’étendre jusqu’à 2 5oo abonnés.
- Les serre-joints sont montés, par cent, sur une planche en bois de 87 1/2 cent, sur 12 1/2, et 25 annonciateurs occupent un espace de 27 1/4 cent, sur 20. Chaque section de la table à Liverpool mesure donc 2,27 mètres de long. La table est à une hauteur de 65 cent, au-dessus du sol, de façon à en mettre toutes les parties à la portée de l’employé.
- La longueur de chaque section donne [assez de place aux employés pour travailler commodément
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- et permet, au besoin, d’en placer trois'devant chaque section, bien qu’en général deux suffisent amplement pour 200 fils. Le système est cependant disposé pour faire face à toutes les exigences, et il est, à l’heure qu’il est, employé dans un grand réseau (celui d’Indianapolis avec i 200 abonnés) où le nombre des appels par >our s’élève à 10 par abonné.
- Le nombre des employés a déjà été réduit à Li-verpool et on n’augmentera pas le personnel actuel avant d’avoir relié beaucoup de nouveaux abonnés.
- On nous assure que la moyenne de temps qu’il faut pour établir une communication est de 14 secondes qui se décomposent ainsi : l’employé répond à l’appel en 5 secondes, il appelle l’abonné demandé et établit la communication en 9 secondes, soit 14 secondes en tout depuis le moment où le premier abonné envoie le signal.
- La moyenne des appels journaliers à Liver-pool est de 6 par abonné, de sorte qu’avec 900 abonnés il y a environ 5400 conversations téléphoniques par jour.
- Comme tous les 900 abonnés sont reliés à un seul bureau central, ce chiffre ne représente pas deux ou trois fois le vrai nombre de conversations, comme c’est le cas dans quelques réseaux où les abonnés sont divisés entre plusieurs petits bureaux auxiliaires, et où on compte tous les appels, bien qu’il en faille souvent deux ou trois pour une seule communication.
- En dehors de Liverpool, deux autres réseaux en Europe ont également adopté ce système, ceux de Budapest et de Gothembourg. A Melbourne, le système fonctionne aussi depuis quelque temps, et en Amérique une vingtaine des plus grands réseaux s’en servent.
- H. de Rotiie.
- SUR LE FONCTIONNEMENT
- DE
- L’ANNEAU GRAMME
- COMME INDUCTEUR
- Influence de lu quantité de fer dans l'anneau.
- Dans une machine Gramme, type A, par exemple, si le noyau de fil de fer de l’anneau a une section à peu près égale à la section du noyau d’un des électros, son fonctionnement présente une particularité remarquable, que nous croyons intéressant de faire connaître.
- Supposons que la machine est excitée extérieu-remènt.
- Dès que l’anneau est mis en marche avec une vi-
- tesse donnée, si le circuit*induit est fermé sur un voltmètre, on reconnaît que l’induction prévue a lieu d’une façon tout à fait régulière et dans le sens indiqué par la figure ci-dessous.
- Remarquons de suite que, de part et d’autre de la ligne un', les courants induits étant de sens contraire, produisent en a' et en b' des polarités qui, dans le cas d’une grande résistance extérieure, comme celle du voltmètre, sont très faibles, mais qui deviennent de plus en plus puissantes à mesure que l’intensité du courant induit augmente par suite de variations convenables de la résistance du circuit extérieur.
- Ce fait modifie l’induction dans l’anneau.
- Pour une circulation de 3o ampères, les polarités a' et b' sont telles que les courants d’induc-
- Vollmèlrc
- lion compris entre b'a et a'b, dus au champ magnétique des électros, sont annulés par l'induction inverse due au champ magnétique de l’anneau. Les courants produits entre bb' et aa' y circulent pour arriver aux balais, mais comme dans un conducteur simple; ils ne servent qu’à échauffer cette partie de l’induit comprise entre b'a et a'b; le siège de l’induction utilisable est concentré dans les parties de l’anneau aa' et bb'.
- En face de cet inconvénient, j’ai imaginé de placer deux autres balais à 90° des premiers.
- Il est ressorti de cette application les conséquences suivantes :
- i° Le passage du courant dans les deux parties a'betb'a est évité; par conséquent, moindre échauf-fement, moindre perte de travail;
- 20 Augmentation de 10 volts, qui étaient absorbés par cette circulation inutile ;
- 3° Réduction de la résistance de l’anneau à moitié de sa valeur;
- 4° Si les dix volts gagnés sont inutiles, on ob-
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- > '
- tient une réduction de l'excitation, ou bien, avec la même excitation, une diminution de vitesse;
- 5° L’emploi de quatre balais permet d’utiliser la machine comme si elle avait deux circuits distincts que l’on peut réunir parallèlement ou en série; dans ce dernier cas, on a une pression deux fois plus grande, mais un débit deux fois plus petit.
- Nous devons faire observer que l'effet que nous venons de reconnaître dans l’anneau Gramme lorsque le noyau de fer remplit certaines conditions, se retrouve dans toutes les machines, et notamment dans la machine de MM. Damoiseau et Petit-pont. Il donne la clé du fonctionnement de cette machine. Si l’anneau de Gramme-Damoiseau contenait plus de fer, l’annulation du courant produit entre les deux balais B et C pourrait devenir complète.
- Dans le cas de la machine Damoiseau, cet effet, loin d’être un avantage, est un inconvénient facile à corriger d’ailleurs. Il serait infiniment préférable que les deux parties du circuit induit comprises entre les balais AB et BC, concourussent ensemble à la production de la f. e. m., quitte à prendre une fraction dérivée de l’énergie totale émise pour faire l’excitation.
- Nous devons ajouter, comme praticien, que l’émission de 23,5 amp. par un fil de 12/10 de millimètres de diamètre est un chiffre qui ne peut être admis pour un travail permanent : 12/10 de millimètres représentent une section de i,i3 millimètres carrés; l’émission est donc f~|= 20,79 amp. par millimètre carré.
- Un anneau induit, qui donne de 4 à 5 amp. par millimètre carré, est excessivement chaud après une nuit entière de travail. Nous savons qu’il ne résisterait pas si on lui imposait un débit de 20 ampères.
- A. Gravier.
- APPLICATION DU CALORIMÈTRE
- A l’étude du
- COURANT ÉLECTRIQUE
- Septième article. ( Voir les numéros du 26 avril, du 10 mai, du 28 juin, du 26 juillet, du 2.3 août el du i3 septembre 1884.)
- DE L’ORIGINE DE LA CHALEUR NON TRANSMISSIBLE AU CIRCUIT EXTÉRIEUR D’UNE PILE HYDROÉLECTRIQUE.
- Nous avons reproduit jusqu'à ce jour les études effectuées par Favre, particulièrement sur un élément Smée. La réaction chimique principale, étant
- simple, autorisait ce savant à émettre l’hypothèse, que l’origine de la chaleur non transmise au circuit était le passage de l’hydrogène de l’état naissant ou actif à l’état ordinaire. Cette question est d’une très grande importance et touche de près non seulement à la théorie intime de la pile, mais aussi à celle de la mécanique chimique.
- Favre avait déjà parlé de ces sortes de quantités de chaleur qui peuvent être produites ou absorbées dans les combinaisons ou les désagrégations d’atomes de même nature.
- On sait que le protoxyde d’azote, en se formant, absorbe neuf calories, tandis que le plus grand nombre de combinaisons chimiques s’opèrent avec un dégagement de chaleur. Les composés qui, comme le protoxyde d’azote, se forment avec une absorption de chaleur, prennent le nom de cops endothermes, et ceux qui suivent la loi générale, le nom de corps exothermes.
- L’absorption de chaleur que l’on observe dans la formation du protoxyde d’azote représente, suivant la conception de Favre, non pas seulement la combinaison de l’atome azote avec l’atome oxygène, mais une somme de calories composée : i° d’une absorption de chaleur due à la désagrégation de la molécule azote et de la molécule oxygène ; 20 d’un dégagement de chaleur due à la combinaison de l’atome azote, rendu libre avec l’oxygène atomique.
- Sauf quelques exceptions, les molécules sont composées de deux atomes.
- Si au lieu de formuler simplement la réaction dont nous parlons, en la doublant :
- 2 (Az + 0) = 2 AsO = (—9X2;
- nous voulons tenir compte des désagrégations moléculaires, nous écrirons
- As o
- 1° 2AZ= I 20=
- A: O
- opérations qui s’effectuent avec absorption de chaleur — {x-\-x'\
- A z O
- 2» | 4. | - AïO +A:0
- As O
- combinaisons qui suivant les lois de la mécanique générale appliquée aux travaux moléculaires, se produisent avec dégagement de chaleur -|- 2x".
- Finalement, nous aurons dans ce cas particulier
- 2 x" — 2 (x 4- a-') = ( 2 x9)
- Dans les corps exothermes, la somme {x-\-x') est plus faible que x" ; elle est plus grande dans les corps endothermes.
- Lorsqu’en thermochimie nous disons qu’une combinaison dégage, en général, une quantité de
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- calories, et qu’une décomposition s’opère avec une absorption de chaleur, c’est une somme que nous avons mesurée, et nous ne pouvons en déterminer les éléments; l’hypothèse jde Favre, si elle se vérifiait, serait le point de départ de progrès nouveaux dans la mécanique chimique, progrès qui pourront peut-être se réaliser en appliquant la thermochimie à l'étude de l’électrolyse. Nous avons assimilé le passage de l’hydrogène de l’état naissant à l’état ordinaire au phénomène qui se passe dans les piles Bunsen, à la suite de la réduction de son dépolarisant.
- Suivant la concentration de l’acide azotique, il se produit dans la pile Bunsen un dégagement d'anhydride hypoazotique ou de bioxyde d’azote. Dans ce dernier cas, le bioxyde d’azote, au contact de l’air, se transforme avec dégagement de chaleur en anhydride hypoazotique. Mais cette énergie produite au dehors du liquide même de l’élément ne saurait contribuer à la formation de la force électromotrice, c’est-à-dire être transmise dans le système ; cela est évident à priori. Le dégagement de chaleur par le passage de l’hydrogène de l’état naissant à l’état ordinaire se produit dans le couple Smée, au sein du liquide; la combinaison de l'hydrogène avec lui-même est liée intimement à la réaction électrolytique principale et il semble, de prime abord, qu’il est difficile de ne la considérer que comme une réaction secondaire.
- Les expériences que Favre entreprit sur un nouvel élément donnent cependant quelque probabilité à cette hypothèse.
- Le palladium a la propriété d’absorber huit cents fois son volume d'hydrogène électrolytique (c’est à T. Ciraham que l’on doit la découverte de cette propriété). Si donc on remplace dans l’élément Smée le platine par du palladium, l’hydrogène sera absorbé par ce dernier métal.
- Favre se proposa d’étudier :
- i° La quantité de chaleur qui prend naissance lorsque l’hydrogène se fixe sur le palladium;
- 2° Le mode de condensation de l’hydrogène par le palladium, par rapport au mode de condensation de l’acide carbonique, par le charbon de bois;
- 3° Si la chaleur mise en jeu pendant la condensation de l’hydrogène profite au courant.
- Pour ce qui concerne la deuxième de ces trois propositions, l’expérience uous indique que les quantités de chaleur correspondant à des poids égaux d’acide carbonique qui se fixent sur le charbon de bois, vont en diminuant à mesure que le gaz s’accumule. Lorsque l’hydrogène se fixe sur le palladium, jusqu’à la saturation, la quantité de chaleur dégagée reste au contraire constante pour un même poids de gaz absorbe. Il se produit donc, dans ce cas, un véritable alliage et ce phénomène diffère de la condensation de l’acide carbonique par le charbon, qui s’opère en vertu d’une
- force à laquelle M. Chevrejul a donné le nom d'affinité capillaire.
- La combinaison de. l’hydrogène avec le palladium est du même ordre que celle de l’hydrogène avec lui-même et si, comme nous le verrons plus loin, elle doit être considérée comme réaction secondaire, elle se trouve intimement liée à la réaction principale.
- Favre faisait fonctionner dans un calorimètre deux couples (zinc, platine -— zinc, palladium) plongés dans une solution d’acide sulfurique au même litre. Ces couples étant fermés en court circuit, la totalité de la chaleur produite restait confinée dans le calorimètre. On mesurait le volume d’hydrogène qui se dégageait du couple zinc-platine ce qui donnait la quantité de zinc entrant en combinaison dans chacun des deux couples. L’hydrogène de l’élément zinc-palladium était entièrement absorbé.
- Des quantités de chaleur accusées par le calorimètre, on déduisait :
- Calories fournies par l'élément zinc-platine pour un équivalent de zinc entrant en combinaison, c’est-à-dire pour un gramme d’hydrogène dé-
- gagé.............................. 19834 calories.
- Calories fournies par l’élément zinc-palladium, pour la même réaction.............. 23988 calories.
- L’hydrogène gazeux en s’alliant au palladium dégageait donc.. ................. 4 i5q colories.
- Le chiffre 28988 est la moyenne de dix-sept expériences. On avait obtenu :
- Pour la première expérience....20742
- Pour la dix-septième expérience. . . 21 255
- Vers ia fin, le palladium était saturé; il avait absorbé 800 fois son volume d’hydrogène et la quantité de chaleur correspondant à des poids égaux d’hydrogène était restée constante.
- Pour savoir si cette quantité de chaleur est transmissible au courant on établissait, dans le calorimètre, d’abord un élément zinc-palladium et en dehors de l’appareil un élément zinc-platine, servant à la mesure de la réaction, et un thermorhéostat suffisamment résistant pour rendre négligeable la résistance intérieure des couples.
- Dans une seconde série d'expériences, le couple zinc-platine prenait la place du couple zinc-palladium dans le calorimètre et vice versa, le rhéostat à grande résistance étant maintenu extérieurement.
- Voici la moyenne des chiffres tirés d’un grand nombre d’expériences :
- Chaleur
- qui
- reste confinée dans le calorimètre
- 1 série. — Couple zinc-palladium................. f! 85o
- 2n série. — Couple zinc-platine.................. 4668
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- Ce dernier chiffre ne s’écarte pas beaucoup de celui que nous avions obtenu plus haut dans les expériences préliminaires (4 154), représentant la différence entre les calories fournies par le couple zinc-palladium et le couple zinc-platine.
- D’après les conditions même de l’expérience, les 8 85o calories qui restent confinées dans le couple zinc-palladium, ainsi que les 4668 calories du couple zinc-platine, ne sont pas transmissibles au courant.
- L’intensité du courant était restée la même et représentée par un angle de déviation, dans la boussole, de 2°,5o.
- S’il restait quelque doute lorsque nous donnions comme origine du phénomène qui fait le sujet de cette étude, le passage de l’hydrogène de l’état naissant à l’état ordinaire, dans l’élément Smée, les expériences que nous venons de reproduire sur le couple zinc-palladium, apportent une nouvelle clarté dans la question. Nous nous trouvons en présence de la formation d’un véritable alliage, d’une réaction simple, s’effectuant à une distance moléculaire de la réaction principale électrolytique, et qui cependant ne peut être considérée que comme réaction secondaire, puisque son énergie développée reste en local dans la source même.
- Il nous restera, pour terminer cette étude, à donner encore quelques résultats trouvés par des méthodes, différentes de celles que nous avons développées jusqu’à ce jour, et qui, je crois, présenteront quelque intérêt.
- (A suivre.) Adolphe Minet.
- EXPOSITION INTERNATIONALE D’ÉLECTRICITE
- DE
- PHILADELPHIE
- Correspondances spéciales
- Malgré quelques retardataires obstinés, on peut considérer l’Exposition comme terminée. Le bâtiment dans lequel elle est installée est une construction en bois présentant en plan la forme d’un trapèze, dont les deux bases, plus petites que les côtés, forment les côtés est et ouest de l'Exposition. Parallèlement au côté nord se trouve la nef principale, autour de laquelle règne une galerie située à la hauteur d’un premier étage. Une nef plus étroite sépare la nef principale d’une partie en triangle qui forme le côté sud de l’Exposition. Une porte relie la galerie du premier étage à l’annexe située dans les anciens locaux de la Pênsylvania Railroad Company. Enfin, des appentis placés
- derrière le côté nord de l’Exposition abritent les chaudières à vapeur.
- Les principaux exposants de machines sont MM. Edison, Weston, Brush et Thomson-Houston. Le premier expose de nombreuses machines de ses types déjà connus, mais dans lesquelles on a notablement raccourci les électro-aimants inducteurs, comme l’avait fait M. Hopkinson en Angleterre. La grande machine appelée Jumbo, dont nous avons déjà parlé, est seulement un peu plus grande que celles du même type employées dans les stations centrales d’éclairage.
- Si les machines de M. Weston n’atteignent pas des dimensions aussi considérables que celles de M. Edison, elles se distinguent par une excellente construction et un fonctionnement très régulier. De nombreux types en sont exposés et plusieurs sont mis en marche chaque soir. Parmi ces types, nous citerons les grandes machines n° 8 et n° 8 WI, dont la première alimente 5o lampes à incandescence de 125 bougies et la seconde 600 lampes de 16 bougies.
- Les machines Brush n’ont pas été sensiblement modifiées. Celles de MM. Thomson et Houston sont telles que nous les avons décrites dernièrement, nous aurons cependant à signaler à leur sujet quelques détails intéressants. Elles marchent bien, mais la théorie du fonctionnement de leurs doubles balais ne nous paraît pas encore complètement élucidée.
- A côté de ces machines, nous avons encore à mentionner celles de la Western Electric C° qui se rapprochent des machines Siemens; les machines Stanley, appartenant à la Westinghouse C°, qui comme aspect extérieur ressemblent aux ma chines Weston et Siemens, mais qui sont à commutation et non à collection; les machines Hoch-hausen, que nous avons déjà décrites; les machines Richter, qui présentent une disposition nouvelle, mais assez singulière, de la machine Gramme; les machines Diehl, convenables pour de petites applications et dans lesquelles le débit est réglé en faisant varier la position des inducteurs ; les machines Acmé, et quelques autres systèmes américains. La liste est complétée par quelques machines de Meritens et Gérard importées par un grand commissionnaire de Philadelphie, M. Queen.
- Les lampes sont également assez nombreuses , et pour la plupart à coinçage. Celle de Brush, qui a remis en vogue il y a quelques années ce mode de réglage, se retrouve sous différentes formes. On remarque encore la lampe Weston qui a été considérablement modifiée et ne ressemble plus à ce qu’elle était en 1881; la lampe de la Western Electric C°, dont le mécanisme nous paraît un peu compliqué, mais qui fonctionne très bien; la lampe Diehl, un régulateur très simple,
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- mais qui par cela même manque peut-être un peu 1 de précision; deux types différents exposés par ' MM. Thomson et Houston. Quelques régulateurs sont à défilement de rouages; M. Hochhausen expose quatre modèles différents de ce genre de régulateur, MM. Thomson et Houston en utilisent le principe combiné avec un coinçage. Nous mentionnerons enfin la lampe Acmé et la lampe Richter sur lesquelles nous n’avons pu encore avoir des détails exacts.
- Parmi les lampes à incandescence, celles d’Edison, de Swan, de Maxim se montrent telles qu’on les connaît depuis longtemps. Les lampes Weston et Stanley présentent dans leur construction des particularités nouvelles. Une récente lampe, celle de Diehl, plus ingénieuse qu’économique, réalise l’incandescence du filament sans qu’il soit en communication directe avec le circuit. Le filament fait partie d’un circuit induit conteuu dans la partie inférieure de la lampe, tandis que le courant parcourt une bobine inductrice située extérieurement. Le courant employé est nécessairement alternatif.
- L’application des machines dynamo-électriqnes au transport de force est représentée par quelques transports à courte distance effectués par la Compagnie Weston, M. F- Sprague, la Compagnie Acmé, etc. Un atelier complet de machines à coudre est alimenté par un dès circuits de ville de la Compagnie Brush.
- Les machines à coudre mues électriquement sont d’ailleurs assez nombreuses dans l’Exposition. Les moteurs qui les animent sont presque tous dérivés de la machine Siemens à double T.
- En télégraphie, on retrouve une quantité de modèles du parleur américain, les télégraphes d’Edison et les appareils de Gray ; mais toute l’attention se porte sur le télégraphe multiplex de M. Delany, un système basé sur la roue phonique de Lacour. Cette invention remonte à quelques mois déjà, et on l’avait accueillie d’abord avec défiance, parce que l’on y voyait une imitation du système de M. Lacour. Aujourd’hui, nous apprenons que M. Delany n’a pas travaillé à l’insu de ce dernier et s’est mis d’accord avec lui pour apporter à son système des modifications qui permettent d’obtenir un synchronisme parfait. Des expériences ont déjà été faites avec succès entre Boston et Providence, comme cela a été du reste annoncé dans un des derniers numéros de La Lumière Electrique.
- Les expositions téléphoniques sont particulièrement intéressantes. De nombreux Switch-boards, pour bureaux centraux, sont exposés. Ceux de la Clay Téléphoné C° et de la Bell Téléphoné C° attirent surtout l’attention, mais celui de cette dernière Compagnie est certainement plus pratique, car il permet à chaque employé sans quitter sa place, de relier un abonné de son tableau avec un quelconque des abonnés de tous les autres ta-
- bleau t du bureau. L’expesition de la Téléphoné Bell C° se trouve réunie à celle de la Société de construction la Western Electric C°, et l’on remarque encore dans cet espace un système fort ingénieux pour la distribution de l’heure par le téléphone, un appareil pour l’allumage électrique des becs de gaz, des appareils avertisseurs d’incendie et différents types de sonneries, de tableaux indicateurs, etc. Les appareils destinés aux applications domestiques sont d’ailleurs largement représentés. Il en est de même des appareils électromédicaux.
- Le côté historique de la téléphonie est représenté par les expositions des premiers appareils de Bell, de Gray et de Dolbear. Ceux de l’inventeur récemment inventé Droubaugh sont bien exposés, mais la vitrine qui les contient reste couverte d’une toile jusqu’à la décision de la Cour.
- L’électrochimie est fort peu représentée: quelques éléments de pile, un type d’accumulateur, un petit atelier de galvanoplastie, et voilà tout.
- Le Signal-Office se présente avec une exposition encore plus complète que celle qu’il avait en 1881. Elle contient plusieurs instruments nouveaux, parmi lesquels nous signalerons un appareil pour déterminer l’équation personnelle des observateurs.
- Les appareils de mesure sont fort en retard en Amérique; comme galvanomètre, on en est encore presque partout à celui de Nobili; si MM. Elliott, de Londres, n’avaient pas envoyé une série de leurs appareils, et si M. Queen, dont nous avons déjà parlé, n’avait pas exposé les instruments de M. Marcel Deprez, fabriqués par MM. Carpentier, Bréguet et Hartmann, ce genre d’appareils eût été fort peu représenté à Philadelphie; nous devons cependant signaler chez MM. Houston et Thomson un ampèremètre à indications approchées pour les usages techniques, et, chez M. Weston, une bonne modification de l’élément Clark et un photomètre très bien disposé.
- Une des questions à l’ordre'du jour en ce moment en Amérique, est le remplacement des fils aériens par des fils souterrains. Aussi les systèmes pour la pose des conducteurs sous le sol sont-ils nombreux.
- On a exposé également un grand nombre d’échantillons de fils couverts pour lumière, télégraphie ou téléphonie, de torsades souples pour téléphones, etc. Ils sont, en général, d’une fabrication très soignée.
- L’exposition des chemins de fer contient environ une demi-douzaine de systèmes récents ; presque tous ont été décrits dernièrement dans La Lumière Electrique par notre collaborateur Cossmann.
- Les horloges électriques sont assez nombreuses et présentent plusieurs détails nouveaux.
- Un certain nombre de systèmes relatifs à des
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- applications diverses sont épars en différents points de l’Exposition. Parmi eux, nous citerons plusieurs couveuses artificielles dans lesquelles la température est réglée électriquement, des dispositifs pour effectuer la ventilation d’une pièce, les appareils de M. Clark pour transmettre à distance les indications d’instruments, tels que thermomètres, baromètres, hydromètres, etc.
- Il faut enfin citer une bibliothèque fort bien garnie et contenant des documents intéressants sur les t ravaux des électriciens américains et une collection très curieuse envoyée par le bureau des brevets de Washington. Elle comprend les modèles de toutes les inventions électriques brevetées en Amérique jusqu’à l’année actuelle.
- Pour compléter cette revue rapide de l’Exposition, nous donnerons prochainement quelques détails sur l'éclairage des galeries et l’aspect général de l’intérieur du palais.
- Aug. Guerout.
- Philadelphie, i3 septembre 1Ü84.
- CHRONIQUE DE L’ÉTRANGER
- Correspondances spèciales Angleterre
- LES DIMENSIONS DES CONDUCTEURS.— M. J.-J. Bot‘ tomley M. A. F. R. S. E., professeur de physique expérimentale à l’Université de Glasgow, s’est dernièrement prononcé sur la question importante dès dimensions à donner aux conducteurs qui transportent des courants d’une intensité donnée. Les expériences de M. Bottomley ont spécialement porté sur la perte de chaleur dans un fil résultant du rayonnement et de la convection. Ces expériences ont été faites avec des fils de différentes dimensions, dont quelques-uns couverts et d’autres nus. Le refroidissement avait lieu à des températures ordinaires et à une pression normale, ou bien à des pressions bien plus faibles.
- Selon la loi de Joule, un courant électrique qui traverse un fil développe une certaine quantité de chaleur indiquée par la formule
- dans laquelle C représente l’intensité, R la résistance, J l’équivalent de Joule et H la quantité de chaleur développée par seconde, toutes les valeurs étant exprimées en unités C. G. S. J est égal à 4,2 X 107.
- Si l représente la longueur du fil en question, d son diamètre et al la résistance spécifique de la
- matière à une température i° à laquelle le fil a été porté par le courant, alors on a
- R _ g; /. _ 4 1
- l/.-| TT tf- TC d2
- et par conséquent l’équation (1) donne
- lt = Ç- ^ (3)
- J TC t/-
- Supposons maintenant que le fil transmette de la chaleur à l’air sur toute sa longueur, mais qu’il n’y ait ni perte ni gain de chaleur à ses extrémités. Supposons que H' représente la quantité de chaleur perdue par émission pendant l’unité de temps, et que e représente le pouvoir émissif ou la quantité de chaleur perdue par unité de temps et de surface de refroidissement, et pour un degré de différence de température entre la surface de refroidissement et le milieu ambiant ; t désignera, comme avant, la température du fil, tandis que 0 représente celle de l’enceinte.
- On a donc
- U'=Tzdl.e(l — 0) (3)
- Mais du moment où la température du fil demeure constante pendant le passage du courant, la quantité de chaleur perdue latéralement est égale à celle développée par le courant. Dans ce cas H= H', et on a
- «= (4)
- J ^ — qj
- ce qui représente la valeur du pouvoir émissif.
- Les expériences de M. Bottomley ont eu pour but de déterminer les valeurs de C, t,0, etc., afin de calculer e d’après cette formule. La température du fil a été déduite de sa résistance électrique mesurée pendant le passage du courant.
- M. D. Macfarlane, de l’Université de Glasgow, a fait des expériences pour déterminer le pouvoir émissif du cuivre il y a plus de 12 ans, et les résultats ont été publiés dans les compte rendus de la Royal Society pour l’année 1872 (p. q.3).
- Ces expériences ont été faites avec un globe en cuivre d’environ 4 cent, de diamètre, suspendu dans une chambre cylindrique de 60 cent, de diamètre et de 60 cent, de hauteur. M. Macfarlane a reconnu que la boule de cuivre possédait un pouvoir émissif
- d’environ de l’unité de chaleur (C. G. S.) par centimètre carré, par seconde et par degré de différence de température, avec un excès de température un peu supérieur à 6o° C. Ce résultat a été obtenu avec une boule présentant une surface brillante. On trouvait le même résultat avec une surface noircie et un excès de température de 5° C. ou au-dessous.
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- Les expériences de M. Bottomley sur les fils, donnent des pouvoirs émissifs bien plus considérables. Avec des fils ronds d’un petit diamètre (o,85 m/m et au-dessous) et avec des surfaces brillantes ou dans la condition ordinaire des fils sortant de fabrique, il a obtenu des valeurs pour c
- depuis jusqu’à ^ selon les dimensions du
- fil. Cette dernière valeur a été obtenue avec un fil de o,40m/m de diamètre et avec un excès de tempé-
- rature de 24° C. Il semblerait, d’après les expériences de M. Bottomley, que plus le fil est petit plus son pouvoir émissif est grand, toutes choses égales d’ailleurs.
- M. Bottomley continue ses expériences, et il faut espérer qu’il pourra les étendre à des fils plus gros, ou à des fils qui sont ordinairement employés pour le travail électrique pratique et surtout pour l’éclairage électrique. Connaissant le pouvoir émissif des
- TABLEAU I
- PRESSION PRESSION PRESSION VIDE TRÈS PARFAIT
- du courant en 760 millimètres 38o millimètres 180 millimètres La pompe travaillant constamment
- V ' ~ -
- ampères / — O C /—6 e /—0 e /—0 C
- 0 1 0 \ 0 1 0 ,
- 1 4.7 1822 4,5 r?84 5,5 2176 *7 6443
- 2 22,5 2084 21,5 1 1906 23.5 1 ÏÏ7Ï 68 I 5620
- 3 56 2U4 58 1 2180 55 1 2082 140 • — 0 4t;ü6V 1
- TABLEAU II
- DIMENSION B WG et genre de couverture LONGUEUR du fil en centimètres RÉSISTANCE d’un mètre en unités B A. DIAMÈTRE du fil en millimètres DIAMÈTRE extérieur du fil couvert en millimètres INTENSITÉ du courant en ampères 1 — 0 POUVOIR émissif
- N° 22 couvert de soie IOO 0,0395 0,76 0.96 10 0 23,4 o,coi333
- N° 26 couvert de coton 100 0,094 o,5o o,G8 10 58 0,ooi385
- N° 26 couvert de soie IOO o,iii5 0,45 0,57 9,8 70 0,002020
- N° 22 couvert de gutta-percha IOO 0,0455 0,72 1,67 10 24 0,000854
- N° 22 galvanisé, couvert de gutta-percha et d’une double couche de coton à l’intérieur IOO 0,432 0,73 1,86 10 23 0,000759
- fils couverts et nus de ce genre, on serait plus exactement à même d’apprécier l’intensité de courant qu’ils pourront transporter sans danger. Nous possédons déjà des formules pour faire ce calcul, mais elles exigent la connaissance exacte des valeurs du pouvoir émissif, et comme M. Bottomley vient de le prouver, les résultats de M. Macfarlane avec une boule de cuivre diffèrent de ceux obtenus avec le même métal sous forme de fil.
- Le tableau précédent montre le pouvoir émissif d’un fil de cuivre à surface polie et brillante d’un demi-mètre de long et d’un diamètre de 0,40““,
- scellé dans un tube en verre d’un diamètre intérieur de i,5 cent. (Tableau I.)
- Le tableau II renferme des données qui sont également intéressantes.
- Afin d’éviter les pertes de chaleur par convection et par conduction de l’air, M. Bottomley a commencé ses expériences en plaçant les fils dans le vide obtenu au moyen d’une pompe à mercure.
- P) La température est probablement beaucoup trop basse eu ce cas, car le 111 touchait le tube à plusieurs endroits.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- Dulong et Petit ont déjà depuis longtemps fait des expériences sur ce point, et Winkelmann, Kundt, Warburg et Crookes ont obtenu des résultats plus récemment, mais leurs valeurs relatives au pouvoir émissif n’ont pas été données en mesure absolue. Tous ces expérimentateurs sont cependant arrivés à la même conclusion générale, à savoir qu’une diminution dans la pression de l’air amène dans le pouvoir émissif une diminution qui est très faible pour une réduction jusqu’à la moitié ou au tiers de la pression atmosphérique ordinaire, mais qui devient très grande au fur et à mesure que le vide devient plus parfait. Les expériences de Crookes prouvent que, malgré le vide très parfait dont il se servait, il n’arrivait pas à annuler l’effet du gaz résiduel sur la perte de chaleur.
- bateaux électriques. — Samedi, le 20 septembre dernier, un essai très intéressant de deux bateaux électriques a eu lieu sur la Tamise. L'un des bateaux, nommé Y Australia, venait d’être construit par MM. Forest and Son, pour le compte de MM. Stephen, Smith and C°, et doit être transporté en Australie. Il est en acajou et a la forme d’un bachot, avec des sièges transversaux. Sa longueur est de 7 mètres 65 et sa largeur de i mètre 67. La force motrice est fournie par 5o accumulateurs de l’Electrical Power Storage C°. Ils sont placés au fond du bateau directement au-dessus de la quille, et donnent ainsi plus de stabilité que s’ils étaient arrangés le long des côtés. Le courant est fourni par un moteur électrique du type Rec-kenzaun, qui actionne une hélice à deux ailes en métal de canon et d’un diamètre de q5 centimètres. Le moteur pèse 38o livres, et demande une intensité de courant de 37 ampères avec une force électromotrice d’environ 100 volts. La force fournie est donc de cinq chevaux électriques à peu près
- (3? 746~ ~5)’ et on Pr^ten<^ qu’elle peut servir pendant trois heures et demie; la vitesse est de 6 à 7 milles par heure.
- L’autre bateau, YElectricity, a été construit en 1882 pour l’Electrical Power Storage C° et fut essayé sur la Tamise bientôt après. Il a été reconstruit en partie pour améliorer le rendement. Il a 25 pieds de long sur 5 de large; il est construit en fer avec des cloisons en avant et en arrière. L’hélice est à deux ailes et d’un diamètre de 11 pouces; elle est actionnée par une dynamo Siemens pesant 658livres. Le courant est fourni par 40 accumulateurs. On estime le travail à 8 chevaux électriques pendant 8 heures et le bateau peut marcher à une vitesse de 8 1/2 milles par heure.
- Samedi, le 20 septembre, les deux bateaux sont partis du quai de Millwall à 1 h. 57 de l’après-midi, la marée, étant presque montante et allant vers Londres. L'eau était un peu mouvementée et le
- vent soufflait du Nord-Est, mais les bateaux se sont bien comportés tous les deux et sont arrivés à Charing-Cross à 2 h. 32, YAustralia ayant une petite avance sur Y Electricity qui ne marchait pas à toute sa vitesse. Ils ont ensuite viré de bord et commencé le retour pour arriver à Greenwich à 4 h. 12. Le voyage a donc duré plus de 2 heures, mais les bateaux ont fait d’autres essais de vitesse à Greenwich avant de retourner à Millwall, un peu après 6 heures du soir.
- Il n’y a qu’à signaler un petit accident arrivé à bord de Y Australia : la boîte à étoupe de l’arbre de l’hélice a pris feu par la friction parce que l’étoupe était trop serrée. Cet accident eut lieu un peu au-dessous du pont de Londres et occasionna un léger retard.
- Somme toute, l’essai a très bien réussi et l’absence de fumée et de bruit rendait ce voyage très agréable pour les personnes qui étaient à bord. Il n’y avait pas de secousses comme avec les machines à vapeur, et l’hélice ne donnait que peu de remou dans l’eau, car l’électricité lui permet de faire un plus grand nombre de révolutions que la vapeur et on peut aussi employer une hélice plus petite sans rien perdre en vitesse. L’hélice de Y Electricity faisait 85o tours par minute.
- Le mouvement agréable de ces bateaux électriques et l’absence de fumée, de bruit et de saleté plaident en leur faveur pour la navigation de plaisance sur les lacs et les fleuves. Ils rivaliseront sans doute avec les petits bateaux à vapeur qui sont actuellement fort en vogue sur la partie supérieure de la Tamise et sur d’autres rivières dans notre pays. Par leur marche silencieuse, ils se prêtent également fort bien au service des torpilles.
- J. Munro.
- États-Unis
- NOUVEAUTÉS RÉCENTES EN ÉLECTRICITÉ. — On
- sait qu’il est nécessaire de renouveler souvent le liquide électrolytique dans les piles secondaires, d’un côté à cause de l’électrolyse qui se produit pendant la charge des éléments, et d’autre part, par suite de son évaporation continue. Le dégagement des vapeurs nuisibles provoqué par l’électro-lyse et par l’évaporation ainsique la corruption de l’atmosphère dans les habitations qui en est la conséquence, ont donné lieu à un grand nombre d’expériences tendant à remédier à cet état de choses.
- C’est pour éviter les inconvénients qui viennent d’être mentionnés, que M. Eli T. Starr a construit une nouvelle pile secondaire. M. Starr propose d’amener par des conduites le liquide électrolytique, de l’acide sulfurique étendu par exemple, aux piles secondaires, et de le renouveler dans ces piles, au
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- JOUkiïAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
- 29
- fur et à mesure que celles-ci s’épuisent, par l’élec-trolyse et par l’évaporation quand elles servent dans un système d’éclairage électrique ou de distribution de la force par une station centrale.
- La figure 1 représente la pile mise en place. Dans le sous-sol est disposée une caisse qui renferme la pile secondaire d’une force suffisante pour alimenter les lampes de la maison dans laquelle elle se trouve. La porte A, est pourvue d’une forte serrure. B, B représentent les éléments de la pile montés sur une planche A2; c est un robi-
- net d’arrêt dans les tuyqjix de caoutchouc k. Sur le couvercle de la caisse est représenté un réservoir renfermant le liquide étendu.
- Quand il faut fournir le liquide électrolytique aux éléments de la pile, la soupape G se soulève automatiquement et le liquide entre dans le compartiment E, et de là dans les éléments de la pile. Afin d’obtenir le renouvellement automatique du liquide, la soupape est attachée, par l’intermédiaire d’une tige rigide, à l’une des extrémités du balancier f qui porte une armature C à son
- FIG. I
- autre extrémité. (Voir ces détails sur la figure 2.)
- I représente une tige disposée de façon à passer à travers le sommet de la boîte et portant à son extrémité un flotteur qui suit les variations du niveau du liquide dans le compartiment E; quand ce niveau baisse trop dans les éléments le flotteur descend et amène ainsi l’extrémité supérieure isolée de la tige I à fermer le circuit local 1,2.
- Dans ce circuit se trouve l’électro-aimant H, dont l’armature attire le balancier, ce qui a pour effet d’ouvrir la soupape d’admission (fig. 2). L’opération inverse se fait naturellement quand le liquide monte.
- L représente un réservoir dans lequel les gaz dégagés parl’électrolyse ou l’évaporation du liquide peuvent être recueillis pour être utilisés plus tard.
- Au lieu de conduire au réservoir le tuyau K pourrait aboutir à l’extérieur de la maison, de manière à
- FIG. 2
- éviter les effets nuisibles des dégagements de vapeurs.
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- 3o
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- Les fils de charge sont amenés à la pile par la canalisation J.
- F.-B. Brock.
- REVUE DES TRAVAUX
- RÉCENTS EN ÉLECTRICITÉ
- Méthode pour déterminer la capacité d’un condensateur en mesure absolue, par le professeur A. Roiti.
- G la résistance totale du circuit induit ; m le nombre de courants produits par le courant inducteur d’intensité i, qu’on envoie à la seconde dans le galvanomètre, courants que nous supposerons être des courants de fermeture.
- En disposant l’expérience de manière à avoir dans les deux cas toujours la même déviation du galvanomètre, c’est-à-dire en faisant J = I, on aura
- r__m _M_
- ° — Ti GR*
- § icr. — Par la méthode qui va être exposée, la détermination absolue d’une capacité électrique est réduite à la mesure de deux seules résistances, en admettant connu le coefficient d’induction mutuelle de deux bobines.
- Supposons qu’on charge un condensateur de capacité C jusqu’à établir entré ses armatures une différence de potentiel A, puis qu’on le décharge à travers le fil d’un galvanomètre.
- Si on répète cette opération n fois à la seconde, c’est comme si on faisait passer dans le galvanomètre un courant d’intensité
- J = «CA.
- Imaginons que pour charger le condensateur on ait recours à une pile de force électromotrice e, faisant partie d’un circuit fermé de résistance totale r. Si on fait communiquer les deux armatures du condensateur avec deux points de ce circuit, entre lesquels on ait intercalé une résistance R, variable à volonté, on aura
- et i étant l’intensité du courant dans le circuit, on pourra aussi écrire
- A = Rz
- on aura par conséquent
- (1) J — ;/CR/.
- Supposons maintenant que dans le circuit de résistance r soit comprise, outre la pile et le rhéostat R, une bobine inductrice. Si en face de celle-ci on place une bobine induite reliée avec le même galvanomètre que précédemment, l’intnesité moyenne du courant qui traverse le galvanomètre sera exprimée par
- (2) i = /;/ m L en désignant par
- M le coefficient d’induction réciproque des deux bobines ;
- Comme nous pouvons faire varier convenablement R, nous pourrons toujours satisfaire à cette relation, même dans le cas où l’on aura m = n, et alors celle-ci sera simplement réduite à
- comme nous nous l’étions proposé en commençant.
- Le procédé le plus simple et le plus facile consisterait à envoyer dans le galvanomètre, au moyen d’un même interrupteur, autant de décharges du condensateur qu’il y a de courants induits, mais de façon à ce qu’ils se succèdent alternativement les uns aux autres et en sens contraire.
- En opérant de la sorte, il suffira de faire varier R jusqu’à ce que le galvanomètre se maintienne au zéro, pour être certain que la relation (3) est satisfaite et peut, par conséquent, servir à calculer la capacité C.
- § 2. — Au cas où l’on ne voudrait pas se servir du coefficient d’induction mutuelle, on peut comparer entre elles et la déviation produite dans le galvanomètre par une succession de décharges du condensateur, et celle due à une dérivation de la même pile qui sert à charger le condensateur. Si alors on a soin de rendre les deux déviations identiques, on voit que la mesure de la capacité se réduit, comme d’habitude, à déterminer un temps et trois résistances.
- Soient :
- /v la résistance de la branche dérivée, qui ne renferme pas le galvanomètre ;
- G la somme des résistances des deux branches du circuit;
- i l’intensité du courant principal, qui, comme nous avons dit, sert à faire dévier le galvanomètre ;
- nous aurons
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
- et en se rapportant à la valeur de J, donnée par l’équation (i)
- S 3. — Si ensuite on fait les deux expériences que nous avons indiquées dans les paragraphes précédents, on rend la détermination absolue de la capacité indépendante de toute connaissance de l’unité de résistance absolue, et l’on a tout simplement à mesurer: un temps, un coefficient d’induction mutuelle et deux rapports de résistances.
- En effet, supposons que
- les relations (3) et (4) seront exprimées respectivement par
- q_ m c=’ 1
- G'R'a-2’ « ü'lt'.ï'
- et en éliminant x entre ces deux valeurs de C, on obtient
- g 4- — En soustrayant, on élimine C des deux expressions (3) et (4), on trouve
- Lç circuit secondaire est constitué par la bobine II» le galvanomètre G, une boîte de résistance S et 1 interrupteur C», Les deux interrupteurs sont solidaires et mis en mouvement par deux excentriques fixés sur le même arbre. Le rhéostat R constitue la résistance qui se trouve exprimée par la même lettre dans les formules précédentes; par une de ses extrémités il communique avec le butoir de l’interrupteur C2, et par l’autre avec l’enclume du
- (6) x—n M.
- relation dont je me suis servi pour déterminer l’ohm (*).
- Il est évident que de l’ensemble de ces différentes expériences il résulte un excellent moyen de vérification.
- § 5. — J’indiquerai, par exemple, sommairement comment je me propose d’effectuer l’expérience du g icr, afin de déterminer la capacité absolue d’un microfarad de l’Association britannique, construit par la maison Elliott Brothers de Londres. Quelques accessoires de peu d’importance sont à ajouter aux appareils qui m’ont servi pour la déterminaton de l’ohm.
- Ils sont indiqués par la figure suivante, dans laquelle
- I représente le solénoïde inducteur enroulé sur le
- cylindre de marbre;
- II représente la bobine induite qui l’entoure.
- Le circuit primaire comprend, outre le solénoïde I, la pile P, le rhéostat R et l’interrupteur C,.
- f1) Détermination de la résistance électrique d’un fil en mesure absolue. (Comptes rendus de l'Académie royale de Turin, vol. XIX, séance du û avril 1884. — Nuovo Cimenlo, série 3. vol. XV.
- meme interrupteur C2. Voici comment les choses se passeront :
- INTE fl RUPTEUR CONDENSATEUR F COURANT
- c, C2 qui passe dans le galvanomètre qui ne passe pas dans le galvanomètre
- fermé fermé chargé
- fermé s’ouvre chargé nul nul
- s’ouvre ouvert se décharge de décharge d’ouverture
- ouvert se ferme déchargé nul nul
- se ferme fermé se charge de fermeture de charge
- ou encore :
- fermé fermé chargé — —
- s’ouvre fermé se décharge d’ouveiture de décharge
- ouvert s’ouvre décharge nul nul
- se ferme ouvert se charge de charge de fermeture
- fermé se ferme chargé nul nul
- Mainte îant, pour voir si la sensibilité du galvanomètre Magnus, dont je me suis servi pour l’ohm, est suffisante, je pesé dans la formule (3):
- C= 10
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- car il s’agira de vérifier un microfarad
- — 7 '
- M = 619666 X 10
- représentant le coefficient d’induction mutuelle (en unités électromagnétiques pratiques), entre une de mes bobines et le solénoïde inducteur. Et la formule (3) donnera
- GR — 61966,6.
- L’exactitude sera d’autant plus grande, que les deux résistances G et R tendront à devenir égales, de manière qu’en les supposant telles, on aura
- R =. G = 249 ohms.
- Ensuite, en observant que la résistance de la bobine induite est d’environ 12 ohms, que celle du galvanomètre est de 11 ohms, et que celle des fils auxiliaires de liaison, qui servent à compléter le circuit, peut être estimée égale à 1 ohm, on voit que pour que le circuit secondaire représente en tout 24g ohms, il faudra y ajouter une résistance
- S = G—(124-11 + i) = 225 ohms.
- Avec ces résistances, cette bobine et avec i5 courants induits à la seconde, un seul élément Da-niell suffisait à produire dans le galvanomètre une déviation de beaucoup supérieure à un mètre. La sensibilité donc sera plus que suffisante.
- § 6. — En me servant enfin de quelques éléments Daniell, la sensibilité serait suffisante même pour mesurer un millième de microfarad ; et à fortiori pour mesurer la capacité d’un condensateur à air, formé de deux disques circulaires de 2ocm de rayon, placés à une distance de ocm,i. En effet, un tel condensateur a une capacité d’environ io3 unités électrostatiques C. G. S., tandis qu’un microfarad n’a que 9 X io2°~6~9 = g X io8 de cette unité.
- Cela posé, et ayant à ma disposition un condensateur à air, de capacité Ct en mesure électrostatique (capacité que j’aurai déduite exactement de ses dimensions), je pourrai déterminer aussi la valeur de la constante
- v/thWF,
- qu’on sait être approximativement égale à la vitesse de propagation de la lumière.
- A propos des piles communes en télégraphie, par M. H. Discher.
- Le principe des piles communes en télégraphie, piles destinées à alimenter simultanément plusieurs circuits, est connu de tout le monde. Les condi-
- tions dans lesquelles ces piles fonctionnent ont été l’objet d’un grand nombre de formules, toutes trop compliquées pour être d’un usage utile dans la pratique. Il faut, en effet, à la pratique, des formules simples et dont la loi de formation soit facile à retenir. Ce sont des formules de cet ordre que M. H. Discher se propose d’établir.
- Au point de vue des oscillations de courant qu’il s’agit d’éviter autant que possible, la théorie amène à faire choix de piles sans résistance aucune, ce qui est irréalisable. Sans être absolument nulle, la résistance de la pile est pourtant insignifiante à côté de celle de la ligne, et on pourrait la laisser de côté sans commettre une erreur considérable. Ce raisonnement ne serait cependant pas juste en général, mais seulement pour les lignes très longues et quand on emploie des éléments de pile qui, par leur forme comme par leur construction et leur composition chimique, ne possèdent qu’une très faible résistance.
- Les piles locales communes, qu’on trouve encore souvent et qui constituent un vrai mépris de la théorie, prouvent le peu de cas qu’on fait de ces conditions dès que le principe des piles communes a été une fois admis.
- Comme mesure des oscillations de courant qui se produisent dans les lignes avec des piles communes, on peut prendre le rapport qui existe entre les intensités du courant qui traverse une certaine ligne, selon qu’elle reçoit ce courant seule ou en même temps que toutes les autres lignes.
- Désignons la résistance de la pile par a, et les résistances de quatre lignes qu’elle doit alimenter par b, c,d,f.
- Soit J l’intensité du courant qui circule seul dans le fil b et J' l’intensité du courant qui circule dans ce même fil; quand les autres trois lignes reçoivent du courant en même temps, alors le quo-
- tient y-, donne la mesure des oscillations de courant. J b
- Si ce quotient est égal à 1, il n’y a pas du tout d’oscillations de courant. C’est là une limite pratiquement impossible à atteindre, mais vers laquell e il faut tendre constamment.
- Dans la pratique, la valeur de ce rapport doit toujours dépasser 1, et il s’agit de trouver une méthode ou une formule d’après laquelle on pourrait facilement trouver ce quotient pour un système quelconque de lignes.
- Les lois de Kirchhoff, ou même la loi d’Ohm, donnent :
- h
- E
- a 4- b
- et
- j '______________cdj. E___________
- b abcd + abcf+ abdf+ acdf+ bcdf
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
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- équation dans laquelle E représente la force électromotrice de la pile commune.
- En divisant ces deux équations l’une par l’autre, on obtient facilement
- J* , a b cd + cf + df
- J]_ a + b‘ edf '
- Les lettres a, b, c, d,f, représentent les résistances absolues de la pile et des lignes ; par conséquent
- i i £ i i
- a' b’ c' d'f’
- représentent les pouvoirs conducteurs absolus.
- En transformant cette dernière formule de manière à y faire figurer les pouvoirs conducteurs absolus, on aura, sous une forme simple
- J; -;+£+r+3 + ?
- ^jb_a b c d j
- i? fi
- La loi de formation du membre de droite dans cette équation est facile à voir.
- Le numérateur se compose des sommes de tous les pouvoirs conducteurs dans le système, moins ceux de la pile et du fil dont il faut déterminer les oscillations de courant ; cette dernière somme forme le dénominateur.
- A l’aide de cette règle, on peut immédiatement trouver la formule applicable à un système quelconque.
- La dernière équation peut encore s’écrire ainsi:
- h.
- u
- i +
- i, l , i
- c + d+ f
- d’où on voit que la valeur du quotient p devient
- égale à i, quand on suppose a (la résistance de la pile) égal à zéro.
- Ces équations prouvent également que le fil le plus long aura aussi les oscillations de courant les plus fortes.
- Prenons un exemple pratique et supposons a = 700, b — 5 000, c — 4 5oo, d = 4 000,f— 3 800 ohms. Les quotients seront alors
- ^ . *1/ 0 —, = 1,487 et -4 = 1,418.
- Cette formule n’a trait qu’au cas où la pile entière est employée pour toutes les lignes. L’emploi de différents pôles conduit à des complications bien plus grandes, et il est impossible de trouver une formule simple pour ce cas.
- A. propos du procès Swan-Edison
- Le numéro du mois d’août de l’Elektrotechnische Rundschau contient l'histoire de la lampe à incandescence basée sur des documents authentiques. L’article est accompagné de gravures et prouve principalement que les journaux ont publié longtemps avant Edison, la description de lampes à incandescence avec spirales en platine, avec des filaments de charbon préparés avec une pâte de graphite, ou avec une matière (du bouchon ou de la peau de mouton, etc.) à laquelle on pouvait donner une forme quelconque avant la carbonisation. Cet article, qui ne sera sans doute pas sans influence sur l’issue du procès en contrefaçon des lampes à incandescence, se termine ainsi : « Il résulte clairement de ce qui précède que pour déterminer les droits que donne un brevet, il ne s’agit que de savoir comment et de quelle manière on fabrique une lampe à incandescence pourvue d’un filament de charbon et de quelle matière et selon quel procédé on prépare ce dernier. Il est impossible de breveter d’une manière générale l’emploi d’un globe en verre dans lequel on a fait le vide, ou la disposition de souder les conducteurs en platine dans ce globe — un fait qui a été appliqué depuis des dizaines d’années dans les tubes de Geissler—ni l’emploi du charbon sous une certaine forme ou d’une certaine densité, qu’il soit préparé avec des fibres de plantes ou du graphite, ou avec du charbon de cornue. Tous ces moyens ont déjà été employés avant Edison. » Selon nous, l’article en question a fait connaître un fait de grande importance, c’est-à-dire qu’on avait préparé des filaments de charbon avant Edison avec des matières capables d’être pliées avant la carbonisation.
- On sait que la Compagnie Edison a la prétention — qui paraît être admise par le bureau des brevets — que le brevet Edison, n° 12 174 a trait au procédé par lequel on donne-aux fils avant la carbonisation, la forme que doit avoir le filament de charbon. Mais il est évident que la pensée de l’inventeur qui peut faire l’objet d’un brevet ne repose pas dans le fait de donner une certaine forme aux fibres avant ou après la carbonisation, mais plutôt dans l’invention d’un procédé qui rend possible de donner cette forme. Il en résulte donc que si l’application de matières pliables à la fabrication des filaments de charbon pour lampes à incandescence était déjà connue avant Edison, aucun brevet ne pourrait plus tard empêcher de donner une forme quelconque à cette matière avant ou pendant la carbonisation. Il est évident que, dans ce cas, le brevet Edison en question n’aurait plus la même portée légale : c’est d’ailleurs un débat que la fin du procès tranchera.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- TRAVAUX
- DE LA
- CONFÉRENCE INTERNATIONALE
- DES ÉLECTRICIENS
- COMMISSION DES UNITÉ3
- DÉTERMINATION DE LA VALEUR DE L'UNITÉ DE RÉSISTANCE SIEMENS EN MESURE ÉLECTROMAGNÉTIQUE ABSOLUE
- Par H. Wild.
- (Suite)
- II. — DESCRIPTION ET INSTALLATION DES APPAREILS
- Je ferai d’abord la description de chacun des principaux i nstruments, et ensuite celle de leur combinaison en un seul appareil d’observation.
- — LE MULTIPLICATEUR ET LA DISPOSITION POUR LES OBSERVATIONS DE DÉVIATIONS.
- Le multiplicateur se compose d’un cadre rectangulaire en acajou dont les parois n’ont que 3mm d’épaisseur, le creux du cadre a 310™™ de hauteur. 35miu de largeur et i38ram-de profondeur. De chaque côté se trouve une planche en acajou de 444mm de longueur, de i3qmm de largeur et de i4,um d’épaisseur qui porte un évidement correspondant à celui du cadre: ces planches sont collées de chaque côté du cadre et laissent entre elles un espace de nomm pour l’enroulement du (Il de cuivre. Le fü nu a 2lum d’épaisseur, il est couvert d’une double couche de coton trempé dans de la paraffine et semblait, d’après les indications du magnéto-mètre, ne contenir aucun fer. On a d’abord enroulé sur le cadre 8 couches de 32 fi 33 spires alternativement, soit un total de 260 spires pesant 7,8 kilos (avec la couverture), et les bouts ont été soudés à des bornes dites de Weber, attachées aux côtés du cadre. Afin d’obtenir la plus grande uniformité possible, l’enroulement du fil a été fait avec le plus grand soin, et pour compléter l’isolement, chaque couche a été couverte d’une solution de gomme laque dans de l’alcool, puis de papier ciré que l’on vernissait; en dernier lieu on ne procédait à l’enroulement de la couche suivante que lorsque la première était complètement sèche. D’après des mesures provisoires à 20° C., la résistance de tout le fil s’élevait, en chiffres ronds, à 7,94 unités Siemens, t1)
- Quatre vis en laiton exempt de fer servent tout d’abord à fixer ce multiplicateur sur une planche en acajou de 2oinm d’épaisseur, de 240ram de largeur et de 4çomm de longueur, laquelle planche est elle-même rendue solidaire, par le même moyen, d’une deuxième planche un peu moins épaisse et ayant 35mm en moins sur tout son pourtour. Au milieu de cette dernière planche, et par conséquent au-dessus du
- (*) Déjà au cours de l’hiver 1880 - 1881, le multiplicateur fut monté de la façon qui vient d’etre décrite et pendant l’été de l’année 1881, il fut employé à Pawlowsk pour des mesures d’inclinaison faites avec la boussole d’inclinaison. Dans l’hiver l882-l883 j’ajoutai, avec les memes précautions, 3 couches de fit identique formant ensemble 9Q spires en tout, et représentant un poids de 3,o kilos. Ces spires qui aboutissent à des bornes spéciales et ont une résistance de 1,11 U. SM n’ont jamais été employées dans les mesures qui nous occupent, attendu que l'amortissement sc serait trouvé trop énergique.
- centre des spires du multiplicateur se trouve un pivot en laiton qui vient se loger dans une crapaudine également en laiton ménagée au centre d’un grand disque en bois d’aca-jou de j3oïnm de diamètre, de telle sorte que le multiplicateur peut tourner sur ce disque autour d’un axe vertical passant par son centre (voir fig. 3). Pour mesurer l’anglô de rotation, le disque porte sur sa circonférence une division en degrés entiers avec 3o5mm pour rayon ; un index fixé à la planche inférieure du multiplicateur parcourt cette graduation; quanta la position verticale de l’axe de rotation, elle est obtenue au moyen de quatre vis de réglage qui servent de support au disque en acajou.
- L’aimant de ce multiplicateur fut préparé et trempé avec un soin particulier par M. Freiberg dans les ateliers de l’Observatoire central de physique au mois d’avril i883; (*) cet aimant en acier très dur tungstifère que l’on trempe en le faisant chauffer au rouge sombre, puis le laissant refroidir dans de l’eau de chaux fi 20° a la forme d’un parallélipipède rectangulaire et les dimensions suivantes :
- Longueur..................................... L = 290m®
- Largeur...................................... B = 36 —
- Epaisseur.................................... A=s 12 —
- Poids......................................... =: io3o gr.
- La polarisation de cct aimant fut obtenue parla méthode qu’ont indiquée Strouhal et Barus; après aimantation, par interposition entre les pôles d’un fort électro-aimant, il fut exposé la première fois pendant 35 heures, puis, après une deuxième aimantation, pendant io heures aux vapeurs de l’eau en ébullition. Les moments magnétiques pour 20° furent
- les suivants :
- INI
- Le 27 avril après la première aimantation........... io8. 3,260
- Le 3o — — cuisson pendant 35 heures......... ioB. 2,456
- Le 3o — — la deuxième aimantation........... 108. 3,148
- Le ior mai — cuisson pendant 10 heures............ io8. 2,9i5
- Remarquons ici de suite que le 21 juillet i883 à la même température de 200, ou trouva
- M = io8. 2,880
- de sorte que, malgré tout le traitement précédent, le moment en trois mois environ avait diminué de 1 0/0. Il en résulte une diminution lin peu plus forte que 0,0001 par jour du moment entier, si l’on admet que cette diminution est proportionnelle au temps; or, comme cette décroissance rapide au dèout va en décroissant et tend vers une valeur asymptotique constante, on peut admettre qu’à partir du 1or juillet, date à laquelle commencèrent les mesures, la diminution n’a jamais dépassé o,oooo5 par jour. La valeur constante fut approximativement atteinte dans le dernier tiers du mois de juillet, comme le font voir les données qui suivent.
- Mais un magnétisme spécifique constant de 105. 2,8 par gramme est un résultat dont on doit être satisfait, étant donnée la grandeur de l’aimant que nous avons employé.
- Pour suspendre l’aimant on le place dans une sorte d’auge en laiton a a a (fig. 4 A) formée de lames longitudinales minces et de pièces transversales plus fortes; de petits taquets arrondis « empêchent tout déplacement latéral, de même qu’un trou de 1 millimètre environ de diamètre ménagé au milieu de l’aimant et dans lequel vient pénétrer une pointe solidaire du support, s’oppose aux déplacements longitudinaux.
- (’) Cct aimant fut fabriqué à la place de celui que le mécanicien Braucr avait autrefois construit également avec de l’acier tungstifère, et qui ayant les memes dimensions, avait jusque-là été employé dans le multiplicateur ; en effet ce dernier aimant s’était trouvé légèrement déformé par suite de la trempe et j’espérais qu’il me serait possible d’en obtenir un nouveau plus fort. Et de fait, il en fut ainsi, puisque le moment magnétique de l’ancien aimant, 108. 2,018 est sensiblement plus petit que celui de l'aimant actuellement employé.
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- Cette auge est fixée sur une tige en laiton, coudée b, /?, aquelle contourne le cadre du multiplicateur et porte en prolongement un contrepoids d; au milieu, normalement A l'aimant, s'élève une tige e sur laquelle sont montés, d'une part, le porte-miroir / et plus haut le porte-fils Le miroir i est disposé de la façon ordinaire; trois vis viennent s'appuyer contre un ressort placé en arrière et permettent un réglage très précis, tandis que la tétc de la vis qui rend tout le porte-miroir solidaire de la tige e fait en même temps office de contrepoids.
- Le porte-fil consiste en une plaque de laiton de 3mm d'épaisseur et d'une largucur de 25mm, qui se visse par
- son centre à l'extrémité supérieure de la tige et qui porte des deux cotés sur sa paroi inférieure deux paliers en forme d’Y. Dans ces paliers viennent se loger les extrémités amincies de deux petits cylindres; ces cylindres sont munis, au milieu de leur longueur, d'une gorge circulaire dans laquelle s'attachent les deux fils de suspension; ccs fils s'élèvent en passant sur les milieux des côtés opposés de la plaque de laiton, ils peuvent, d'ailleurs, être maintenus en place au moyen de deux lamelles que l’on visse sur les côtés de la plaque. Cette dernière opération ne sc fait qu’après que les fils ont été bien détordus au moyen de poids en plomb de o,5 kilogrammes qu'on attache aux
- FIG. 3
- cylindres, et après que ces fils ont supporté pendant plusieurs jours l'étrier, ce qui leur a donné la môme tension. Le poids de toute la suspension inférieure de l'aimant qui n'est constitué que de pièces de laiton et de verre est de 3io grammes, de sorte que la masse totale suspendue au fil se trouve être
- Q= 13,(0 g-.
- La suspension bifilaire à l'extrémité supérieure des fils est formée par un rouleau en laiton dc25mmde diamètre dont le support est solidaire, à son extrémité inférieure, d’une plaque horizontale en laiton de 3,nm d'épaisseur, i5nim de largeur et 29,3^“ de longueur; chaque fil de suspension passe par-dessus le rouleau et vient, après que l'on a également
- tendu les deux fils, s'attacher au moyen de lamelles vissées sur la plaque de laiton. A sa partie supérieure le support s'assemble avec l'extrémité inférieure' de l'axe d’un théodolite magnétique, de sorte que l'on peut tout d'abord, en réglant le théodolite, rendre son axe vertical, c’est-à-dire la ligue de jonction des fils horizontale et ensuite évaluer à ioff près à l'aide du vernier sur le cercle divisé du théodolite, l’angle dont on fait tourner la suspension.
- Le fil de suspension se compose d’un faisceau de io fils de cocon, chacun d’eux pouvant supporter 180 grammes et ayant un diamètre o=o,o5qmiu. Pour diminuer l'influence de la torsion {voir équation 40), c'est-à-dire faire la longueur t suffisamment grande, on pratiqua une ouverture dans le plafond (voir fig. 3), et on plaça le théodolite dans le grenier sur une table au-dessous d'une fenêtre ; cette table
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- a trois pieds et repose sur des poutres transversales massives, de façon à être indépendante du plancher environnant. C’est ainsi que l’on put arriver à obtenir une longueur de fil (/) égale à 3Ô40mm.
- D’après ce qui a été dit au chap. XIII, il faut, pour éviter les différences difficiles à déterminer des influences locales dans les observations de déviations, éloigner l’aimant bifilaire avec sa suspension du multiplicateur et pouvoir le remplacer par un aimant à suspension unifilaire.
- Afin d’être à même d’exécuter ce changement d’une manière commode et sans porter préjudice à l’exactitude, la table dont il vient d’être question a reçu la disposition présentée dans la fig. 5. La surface plane de cette table est munie de deux rainures ap, «y à angle droit dont le point commun O se trouve dans la verticale passant par le milieu du multiplicateur ou par son axe de rotation. Autour de ce point O comme centre, un disque X, pourvu d’évidements
- FIG, 4
- sition des trépieds de suspension qui a été déterminée une fois pour toutes, et que le disque, après chaque manœuvre, est maintenu en place par la vis de serrage k. Des murs doubles qui partent de l’ouverture triangulaire faite dans le plafond de la salle et qui dépassent de tous côtés le rebord de la table avec un couvercle en bois qui protège les instruments et que l’on recouvre encore d’une toile cirée, empêchent qu’aucun courant d’air ne se produise dans un sens ou dans l’autre au cours des observations.
- La suspension supérieure unifilaire consiste tout simple? ment en un trépied (muni de trois vis calantes comme le théodolite) au centre duquel peut tourner un disque percé d’une ouverture eu son milieu et divisé en degrés entiers. Sur ce disque deux colonnettes, disposées d’une façon analogue à la suspension de l’aimant unifilaire du magnétomètre de Gauss, portent un cylindre horizontal muni d’une rainure liéliçoïdale sur l’une de ses moitiés; le fil de suspension fixé au cylindre se loge dans cette rainure et reste ainsi, le premier réglage une fois terminé, toujours au centre du disque que l’on tourne le cylindre dans un sens ou dans l’autre, attendu que l’un des paliers forme écrou, de sorte que le cylindre se déplace de la même quantité que le fil. L’autre palier uni porte une vis qui permet de fixer le cylindre dans une position donnée. On peut, grâce à un index, évaluer à o°i les angles dont tourne le cercle de torsion. Ce fil de suspension est formé par un faisceau de 20 brins de cocon de la même espèce que ceux du bifilaire.
- La partie inférieure de la suspension unifilaire de l’aimant ne se distingue de celle de l’aimant bifilaire qu’en ce que la plaque servant à la fixation des deux fils est remplacée par un double crochet tout simplement auquel on suspend le cylindre au milieu duquel le fil est attaché (fig. 4 A*). L’auge a absolument les mêmes dimensions que celles de l’aimant principal, en sorte que l’on peut éventuellement (pour déterminer, par exemple, la différence des influences locales à l’endroit du multiplicateur et à celui de la boussole des tangentes) y placer ce dernier.
- Mais l’aimant qui, pour les observations de déviations, doit être placé dans cette suspension unifilaire, aura nécessairement, si l’on veut que les conditions (62) et (63) soient remplies, des dimensions un peu plus petites que l’aimant principal.
- Si nous admettons que l’on donne à ce deuxième aimant la même largeur qu’à l’aimant principal, il faut, d’après les observations précédentes, poser dans l’équation (62).:
- a = a" = g, B =36“»“
- d, d', d,f; peut tourner. Ce disque est guidé par le cercle en bois r,r* qui est vissé sur la table et qui est coupé en s s'. Sur le disque de rotation X, parallèlement aux côtés d, d't d,f de l’évidement, on a visé deux rails en laiton qui atteignent jusqu’au bord d', d” ; lorsque deux des vis calantes du théodolite tombent dans une rigole ménagée dans le rail parallèle à d, d" et que la troisième se trouve sur le rail lisse parallèle à d, d', il suffit de pousser le théodolite le long des rails pour que son centre coïncide rigoureusement avec O. Dans le prolongement de ces deux rails, deux autres rails semblables et placés à la même hauteur sont ménagés dans la table de chaque côté de la rainure d y, lorsque le disque tourne de 90°, avec son évidement, vers d p, il se trouve encore en face de deux rails. Ceci permet, étant donnée la première position du disque, de pousser du côté dé y le théodolite, ainsi que la suspension bifilaire dont l’axe coïncidait axec celui du multiplicateur et ensuite de tourner le disque de 90 degrés de a vers p et d’amener alors de p une suspension unifilaire montée sur un trépied et de réaliser ainsi la coïncidence des axes du deuxième aimant et du multiplicateur. Il est à peine nécessaire de remarquer que des repères tracés sur le disque tournant ainsi que sur les rails permettent de retrouver vite et exactement la po-
- et, comme on a au maximum
- vi — 3°3o'
- il vient pour la largeur du second aimant B" = 20mm
- Si nous introduisons de même dans l’équation (63) les valeurs
- L = 29omm
- et que nous posions en outre
- c = 0,86, E == i8oomm
- nous aurons
- L" — o,236mm
- C’est pourquoi on prépara pour les observations de déviations, en prenant le même acier et les mêmes procédés de trempe et d’aimantation, un aimant de 20mm de largeur, l2mm d’épaisseur et de 236ram de longueur; le poids de cet aimant était de 480 grammes et son moment magnétique .
- M" — io». i,53o
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- Afin de pouvoir également placer cet aimant unifîlaire toujours dans la même position par rapport à l’auge, on eut soin de fixer aux deux points où l’aimant principal touche les taquets de l’auge des petits ponts en laiton, en sorte que la largeur à ces endroits fût également de 36mm. Les plus grandes rotations qu’il faut faire subir au multiplicateur pour, l’orientation se font sur le grand cercle divisé, mais pour les plus petites, nécessitées par exemple par la détermination de la fonction du multiplicateur, de l’influence du fer, etc., le cadre du multiplicateur porte un miroir fixe dans lequel on peut, en même temps que dans le miroir de l’aimant, observer l’image de l’échelle à l’aide d’une lunette. Il faut donc que ce miroir, lorsqu’on se sert de la position transversale de l’aimant et de la suspension bifilaire, soit
- FIG. 3
- parallèle aux spires du multiplicateur, tandis qu’il doit leur être perpendiculaire alors que l’on fait usage de la suspension unifîlaire. Ce miroir t', comme le montre la figure, est supporté par une pièce circulaire rainée K dont le centre coïncide avec l’axe du multiplicateur et dont l’arc est un peu supérieur à 90 degrés et par une colonnette S qui prend son point d’appui sur une lame transversale q fixée sur le cadre du multiplicateur dans une position légèrement excentrique; ainsi disposé, ce miroir se trouve un peu en dessous de celui de l’aimant, et il suffit de desserrer la vis r et de la déplacer suivant K pour l’amener de la position parallèle aux spires du multiplicateur ou à celle qui leur est perpendiculaire. Des arrêts disposés à chacune des extrémités de la rainure limitent ce déplacement, de sorte qu’il est facile de passer vite et sûrement d’une position à l’autre après un réglage préliminaire effectué une fois pour toutes.
- La boîte en bois et en verre qui sert à protéger l’aimant
- du multiplicateur des perturbatiçns atmosphériques (dans la fig. 3 cette caisse est représentée sur un escabeau à côté de l’appareil) est constituée de deux parties qui s’assemblent par leur milieu et dont le rebord inférieur peut coïncider exactement avec- le pourtour de la planche supérieure qui forme la base du multiplicateur; des ouvertures semi-circu-, laires ménagées en haut et au milieu de la caisse laissent passer librement le support du miroir fixe aussi bien que la tige de la suspension de l’aimant, de sorte que les deux' miroirs émergent au dehors de la caisse, mais ces deux pièces sont entourées par deux demi-cylindres qui s’assemblent également l’un avec l’autre et dont la position est solidaire au moyen de saillies demi-circulaires de chacune des moitiés de la caisse. Pour permettre les lectures correspondantes à la position des miroirs, un des cylindres est muni d’une ouverture rectangulaire dans laquelle est enchâssé un verre à vitre; on peut en tournant ce cylindre apercevoir un point quelconque du cercle. Un thermomètre à mercure divisé en cinquièmes de degré centigrade est loge dans la moitié postérieure de la caisse; il est enfermé dans une boîte en laiton à ressorts, de telle façon que la boule du thermomètre touche sans cesse les spires de fil au milieu de leur hauteur.
- Afin qu’il soit possible, sans toucher à cette caisse de protection, <le mettre le fil du multiplicateur en communication avec un circuit extérieur à l’intérieur de l’appareil, près du* fil et aux sommets d’un carré de 35mm de côté, se trouvent vissés dans la planche-support quatre godets à mercure en cuivre (voir fig. 3); les deux godets les plus reculés communiquent au moyen de fils fixés sur le socle avec les bornes du fil du multiplicateur, tandis que les deux godets àTavanU traversent la planche dans le sens de l’épaisseur et aboutissent à deux bornes. Deux étriers en cuivre massif de 5mm d’épaisseur permettent soit de fermer les fils du multiplicateur ainsi que le circuit extérieur sur eux-mêmes, ce qui se fait en reliant l’un à l’autre les deux godets postérieurs et antérieurs, soit de mettre en série sans changer la résistance totale, le multiplicateur et le circuit en reliant deux à deux un godet antérieur et un godet postérieur. Une porte à coulisse située sur la paroi antérieure de la caisse et visible dans la figure permet la manœuvre de ces étriers sans que l’on soit obligé de démonter la boîte entière.
- (A suivre,)
- FAITS DIVERS
- MM. Albert et Gaston Tissandier ont exécuté, le 26 septembre, avec leur aérostat électrique, une expérience dont, le résultat a confirmé leurs premières indications. Le vent était trop fort pour que les deux aéronautes aient pu lui terfir tête, mais lorsqu’ils faisaient marcher leur hélice, ils perdaient bien moins de terrain. L’effet du mécanisme a pu être constaté par les habitants d’une grande portion de la rive gauche de Paris.
- La pile au bichromate de potasse a donc produit des effets parfaitement comparables à ceux de la pile Bernard, laquelle si nous en croyons ce que semble dire VAèronautc, serait simplement une disposition de la pile Skrivanoff au chlorure d’argent, employée pour les effets de scène de l’Opéra. Nos renseignements, que nous- donnons cependant sous réserve, confirment cette information.
- Le ballon de Meudon a fait quelque temps avant MM. Tissandier, dans la journée du vendredi 12 septembre, une seconde expérience pendant un vent assez violent, et en présence du ministre de la guerre.
- Après avoir produit des effets assez notables pendant quelques-minutes, l’hélice a cessé tout, à coyp de tourner
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- et le reste de l’expérience s’est passée comme si le ballon n’avait point eu d’appareil moteur.
- Cette interruption inattendue a été interprétée de différentes manières. La version qui nous paraît la plus probable, bien que nous n’en garantissions pas l’exactitude, est que le moteur, à qui l’on aurait demandé plus de travail que les fois précédentes, se serait échauffé au point de rendre l’arrêt nécessaire. ___________
- D’intéressantes expériences pour l’application de l’électricité à l’explosion de mines viennent d’avoir lieu au camp de Satory, près de Versailles, pendant les travaux de simulacre de guerre, opérés par les 1er et 3e régiments du génie.
- Les officiers commandant l’école régimentaire de Versailles ont pris l’initiative d’employer l’électricité, qui jusqu’alors n’avait servi qu’à l’explosion des charges de dynamite ou de poudre, pour L’éclairage des galeries de mines et la mise en marche des ventilateurs. Ils ont également utilisé le courant électrique pour charger de petits accumulateurs destinés à alimenter des lampes de 2 bougies, que portaient les soldats travaillant dans les rameaux de tête, qui ont au plus 60 centimètres de hauteur sur So centimètres de largeur. Des lampes de 16 bougies, disposées à chaque croisement de galeries, permettaient de manœuvrer avec rapidité les wagonnets Decauville chargés de sable.
- Les résultats ainsi obtenus ont été très satisfaisants; les lampes ont très bien résisté aux ébranlements produits par des explosions de 5oo kilogrammes de poudre, et ont permis aux soldats munis d’appareils de se diriger dans les galeries encore remplies de gaz méphitiques.
- Le gouvernement suisse a adhéré à la convention conclue par le Congrès de Paris sur la question des unités électriques, et a notifié son adhésion au gouvernement français.
- Le comité technique de l’Exposition universelle d’Anvers vient de prendre une mesure à laquelle applaudiront tous les exposants sérieux.
- II a décidé de constituer une commission d’hommes pratiques et compétents qui, sur la demande des exposants, soumettront les produits à des expériences mécaniques, physiques et chimiques, ayant pour but de déterminer, sans contestation possible, la valeur, la qualité et la résistance des produits en question.
- La commission remettra à l’exposant un procès-verbal relatant le résultat des expériences. Il va de soi que si le rapport est favorable, l’industriel ou le producteur s’empressera d’en donner communication au public, et de cette façon ce dernier ne sera plus forcé de s’en rapportera des prospectus émanant de l’exposant lui-même et qui ne sont souvent que de tapageuses réclames.
- Le ministère de la marine, en Angleterre, a fait faire des expériences importantes, la semaine dernière, sur l’utilité de la lumière électrique à incandescence à bord des navires. On a installé des lampes Edison de So bougies à bord du vaisseau le Crocodile, dans le port de Portsmouth, et sur la jetée, à côté des navires, sc trouvait une lampe ordinaire à huile qui servait d’étalon et de point de comparaison avec la lumière électrique. Ces deux foyers ont été observés à différentes distances. Même avec des lampes de 16 bougies au lieu de 5o, la supériorité de la lumière électrique était incontestable. On s’attend à voir le ministère adopter cet éclairage pour tous les navires de la marine anglaise.
- Une invention pour faciliter les explorations sous-marines vient d’être brevetée en Angleterre, invention dans laquelle l’oxygène nécessaire à la respiration est produit par la décomposition de l’eau de mer, au; moyen d’un courant électrique.;
- Éclairage électrique
- M. Allard a dernièrement publié quelques renseignements intéressants au sujet du pouvoir pénétrant de la lumière à huile, comparée aux foyers électriques des phares. L’intensité lumineuse dn phare de Dunkerque, par exemple, qui est éclairé à l'huile, est de 62S0 bougies, et par un temps moyen il est visible à une distance de 53 kilomètres; uu foyer électrique de 125 000 bougies est visible à 75.4 kilomètres, de sorte qu’en augmentant 20 fois la source lumineuse, on n’augmente la distance que de 22 kilomètres environ ou de 42 pour cent. Par un temps moins clair la proportion est réduite à 3q pour cent, et par un brouillard épais l’augmentation n’est que de 24 pour cent. En comparant un foyer à l’huile de 125 000 carcels avec un foyer électrique de la même intensité lumineuse, on trouve que la force pénétrante de la lumière électrique par un temps de brouillard est d’environ 1 pour cent au-dessous de celle de l’huile, tandis que son prix est de 4 à 6 fois plus élevé.
- Il parait que la nouvelle machine d’Edison pour l’éclairage [électrique à bord des vaisseaux présente plusieurs avantages sur l’ancien modèle. La machine fournit le courant pour 3oo lampes de 16 bougies avec 110 volts à une vitesse de 3oo tours seulement par minute,-
- La lumière électrique fonctionne déjà depuis quelque temps à la gare de Barcelone où l’installation comprend 10 foyers divisés en deux séries, dont chacune est alimentée par une dynamo Gramme. Le premier circuit a 1 35o mètres de longueur et se compose de 5 foyers qui éclairent la partie de la gare comprise entre le hangar provisoire des locomotives et l’ancienne gare des marchandises. Les autres cinq foyers du second circuit éclairent les voies et toute la nouvelle gare des marchandises ; il a une longueur de 1 400 mètres. Les machines sont installées dans un hangar spécial et les deux dynamos sont actionnées par une locomotive sortie des ateliers de Seraing, en Belgique, que l’on a un peu modifiée pour la tranformer en machine fixe.
- Les dynamos tournent à 1 5oo tours par minute. La régularité du moteur est assurée au moyen d’un régulateur Tangye. Les lampes employées sont du système Gramme, qui a été adopté comme le plus économique. La force électromotrice est de 45 à 5o volts, et l’intensité du courant de 12 à 14 ampères pour une lumière de 120 becs carcel. Les conducteurs principaux sont en cuivre de 2,8“““ de diamètre et aux embranchements comme à l’intérieur du hangar des machines, on a placé un câble de 7 fils couverts de gutta-percha. Les frais de cette installation se sont élevés à 35 000 francs, somme dans laquelle la locomotive entre pour qooo francs; chaque lampe revient donc à 3 5oo francs, et l’on estime les frais courants de fonctionnement et d’entretien, avec les intérêts du capital et son amortissement à 5o centimes par lampe et par heure.
- Le restaurant de l’hôtel Lingke, à Dresde, vient de recevoir une installation d’éclairage électrique se composant de 3o lampes à incandescence Bernstein.
- La Société allemande Edison ajusqu’ici fait 83 différentes installations comprenant uu total de 15 000 lampes à incandescence; quatorze installations avec 2 100 lampes à incandescence et 42 foyers à arc sont actuellement en construction. La grande majorité de ces travaux a été exécutée dans des établissements industriels (64 installations avec 7600 lampes à incandescence et 40 foyers à arc), où le placement des dynamos n’a pas donné lieu à des inconvénients sérieux. Trois mille lampes ont été installées dans des théâtres et
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- 750 servent à i’éclairâge de 7 restaurants et d’un hôtel. Enfin le paquebot le Werra a été pourvu par la Société de 3oo lampeâ et le cuirassé chinois le Chen-Yucn, de i5o,
- La Société VActiengcsellschaft fur Electrisches Licht, de Cologne* a été chargée d’installer la lumière électrique dans la gare de Bonn. Les dynamos seront du système Gülcher; elles alimenteront à la fois des foyers à arc du même système et des lampes à incandescence.
- Des expériences intéressantes ont eu lieu dernièrement à Cionstadt avec un nouveau système de signaux de nuit. Une lampe Edison a été suspendue à un ballon captif relié au sol [ou au navire sur lequel se trouve l’opérateur. Au moyen d’un commutateur cette lampe est successivement allumée et éteinte, et on constitue ainsi une série de signaux dont on peut faire un alphabet télégraphique.
- Le total des becs de gaz à Berlin s’élève à 680000 environ, dont 14637 appartiennent à la ville. Le nombre des foyers électriques n’est jusqu’ici que de 3oo à arc et de 3 5oo à incandescence; mais ce nombre sera considérablement augmenté par l’installation centrale de la Compagnie Edison.
- La petite ville de Tiiberg, en Allemagne, va prochainement être entièrement éclairée à la lumière électrique.
- La rampe et plusieurs dépendances du théâtre de la Cour, à Dresde, sont depuis quelque temps éclairées avec 80 lampes A, et 140 lampes B du système Edison. On espère prochainement étendre l’éclairage à tout le théâtre et les Chambres ont été saisies d’une demande de crédit de sSoooo marks dans ce but.
- L’exposition polytechnique de Helton a été éclairée à la lumière électrique avec 45 lampes à incandescence et plusieurs foyers à arc alimentés par une seule dynamo.
- La Bourse des valeurs à Londres va être éclairée â l’électricité. MM. Woodhouse et Rawson ont été chargés de l’installation et vont commencer le travail immédiatement.
- Le paquebot VEtruria. appartenant à la ligne Cunard, et destiné au service entre Liverpool et New-York, a été entièrement éclairé à la lumière électrique à incandescence.
- La ville d’Anoistan (Alabama) possède une installation d’éclairage électrique,-comprenant une dynamo Brush de 25 foyers avec un accumulateur de 40 foyers. Les rues sont éclairées par des lampes à arc, et le théâtre, ainsi qu un grand nombre de magasins, sont éclairés à l’incandescence. Un nouvel hôtel, actuellement en construction, sera pourvu de 325 lampes à incandescence.
- Des expériences d’éclairage électrique fort réussies ont .dernièrement eu ,lieu dans les mines de charbon de l’Indian-Rigde, près, de Shenandoah. 3 L’installation comprenait 6 foyers à arc Arnoux de 20Ü0 bougies chacun. La dynamo était actionnée par un moteur de cinq chevaux.
- Télégraphie et Téléphonie
- - La grande Compagnie des Télégraphes du Nord annonce que le service par vapeur entre Sharp-Pcak et Pou-Tchew en Chine vient d’être repris. Les dépêches de Fou-Tchew
- peuvent maintenant être acceptées en chiffres ou en lettres, et seront transmises aux risques de l’envoyeur au prix de 10 fr. 5o par mot.
- On annonce que la Bourse de Madrid va prochainement être reliée par des lignes télégraphiques directes avec toutes les Bourses des autres capitales.
- Le câble sous-marin entre la Sicile et Malte est interrompu. Par conséquent, les télégrammes à destination de Malte et de Tripoli doivent désormais être uniquement expédiés par voie de France, et ceux à destination d’Alexan** drie, d’Aden et de l’Afrique méridionale par voie de'Zaute.
- Le résultat de la course pour le Goodwin-Cup (Angleterre), a été télégraphié de Londres à Melbourne en 1 heure 53 mi-* nutes. La dépêche, partie de Londres à 3 heures 17 dé l’après-midi, est arrivée à Melbourne à 2 heures 5o du matin. La différence des heures entre Londres et Melbourne étant de 9 heures 40 minutes, le calcul est facile à faire.
- Les recettes du département des Télégraphes, en Angleterre, du ier avril au 20 septembre dernier, ont été de 21 875 000 francs contre 21 750 francs pour la même période de l’année dernière.
- Une députation de la Chambre de commerce de Plymouth a insisté, la semaine dernière, auprès de l’administration dé la Triuity-House, sur la nécessité d’établir une communication télégraphique avec.le nouveau phare d’Eddystone. Le président a dit qu’on se proposait, ainsi que nous l’avons déjà anuoncé, de former une Compagnie locale pour la pose d’un câble qui serait placé sous le contrôle de la Trinity^ House, qui n’aurait qu’à donner son consentement à l’entreprise.
- La Philadelphia and Seabord Telegraph C° vient de placer uu deuxième câble de dix conducteurs en cuivre, entre Philadelphie et Cambden,
- Les tribunaux de Philadelphie ont décidé que le propriétaire d’une maison a le droit de couper les fils électriques qui ont été placés au-dessus de sa maison sans sa permission préalable.
- Ainsi que nous l’avons déjà annoncé à plusieurs reprises, les ingénieurs belges s’occupent activement de la téléphonie à grande distance en se servant des fils télégraphiques. Le prix pour les communications de cette nature sera de 1 fr. pour 5 minutes et de 1 fr. 5o pour 10 minutes de conversation, et les abonnés d’un réseau téléphonique seront mis en communication directe avec tous les autres réseaux du
- Le fil téléphonique qui relie le chalet royal d’Ostende au théâtre royal de la Monnaie a permis, ces jours derniers, à S. M. la reine des Belges, d’assister, de auditu, à une distance de plus de 25o kilomètres, à l’exécution de Faust, Guillaume Tell et à la répétition générale du Barbier de Séville.
- La famille royale ayant quitté Ostende pour s’installer pendant quelques jours au château de Laeken, l'administration des télégraphes et des ateliers Mourion a dès aujourd’hui rattaché la résidence royale au théâtre de la Monnaie.
- Ces auditions par voie téléphonique ont du reste un charme étrange et tout particulier qui fait l’admiration de tous les musiciens. ........... .j
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- Les journaux techniques en Espagne critiquent sévèrement le décret royal que nous savons publié dernièrement au sujet de l’établissement des réseaux téléphoniques en Espagne. Tout d’abord, on voudrait voir cette entreprise entre les mains de Sociétés particulières, tandis que c’est l’Etat qui s’en est emparé pour s’en faire une ressource budgétaire. On trouve le prix de l’abonnement beaucoup trop élevé, et on s’indigne de la prétention qu’a l’Etat de savoir tout ce qui se dit sur les lignes des abonnés.
- . Le réseau téléphonique de Dundee compte aujourd’hui 924 fils sur lesquels on transmet 42000 communications par semaine. Le premier appareil ayant été installé en 1880 seulement, le développement du réseau a été extrêmement rapide. Deux Sociétés téléphoniques se sont formées dans cette ville sans parvenir à obtenir un grand nombre d’abonnés, quand la Dundee and District Téléphoné O a été constituée avec un prix très réduit (2S0 fr. par an) qui ne serait exigible qu’à partir du moment où la Société aurait relié 40 abonnés. Grâce à ces conditions avantageuses, la Compagnie possédait déjà au bout de six mois une centaine d’abonnés, en 1881, il y avait 200 fils en opération, en 1882, 270 fils et en i883, le nombre en était de 320, sans compter les lignes particulières. La concurrence a fait baisser de prix l'abonnement, qui est actuellement de 125 fr. environ par an, sur laquelle somme la Compagnie paie 12 fr. 5o au gouvernement.
- Un réseau téléphonique va être construit prochainement à Inverness (Ecosse), où la Compagnie locale a déjà recueilli un grand nombre d’adhésions.
- On annonce que l’United Téléphoné C° a pris des dispositions pour la construction d’une ligne téléphonique entre .Londres et Brigton, qui doit fonctionner dès la semaine prochaine. Plusieurs autres communications téléphoniques seront établies sous peu entre Londres et les principaux centres commerciaux en Angleterre.
- Des essais téléphoniques à bord des navires ont été faits sur le paquebot 1 ’Yarra, dont nous avons dernièrement décrit l’installation d’éclairage électrique. Deux postes microphoniques ont été installés sur la passerelle et à l’arrière : le premier est placé tout près d’une petite machine à vapeur très bruyante et repose sur une cloison en bois très mince et violemment secouée; le deuxième poste est mobile et souvent placé en plein air, au-dessus de l’hélice et du gouvernail, c’est-à-dire dans des endroits où il a à supporter beaucoup de bruit. Malgré toutes ces conditions défavorables, la transmission a toujours été très nette et les appareils sont en parfait état, après quatre mois de service journalier. D’autres navires ont essayé d’installer le poste mobile dans un petit bateau, qui précède le grand navire par les temps de brouillard pour éviter des collisions en pleine mer.
- Le steamer Faraday a quitté l’usine de MM. Siemens frères, à Charlton, mercredi lé 17 de ce mois, ayant à son bord la dernière section du deuxième câble Mackay-Bennett.
- h’Eleçtrical Review, de New-York, publie une conversation d’un de ses reporters avec M. Graham Bell, l’inventeur du téléphone qui porte son nom, et annonce que M. Bell S’occupe maintenant de trouver un nouveau téléphone magnétique et d’améliorer les appareils des bureaux centraux en simplifiant le système existant. Il croit d’ailleurs que l’introduction des fils souterrains rendra une modification nécessaire. Selon M. Bell, il n’y a pas de limite à la distance que peut franchir la transmission téléphonique, et s’il n’y
- avait qu’un seul fil au monde, la parole pourrait facilemefat faire le tour de la terre; dans ses expériences, le célèbre inventeur prétend avoir parlé à travers les corps de 3o péri sonnes qui se tenaient par la main.
- Le fameux procès Drawbaugh n’a pas encore été jugé le i5 de ce mois comme nous l’avions annoncé. L'affaire a été renvoyée à la fin du mois et sera plaidée à New-York au lieu de Syracuse.
- Le réseau téléphonique de Brooklyn .compte aujourd’hu 2 082 abonnés. U est considéré comme un des meilleurs 'en Amérique et pourvu de tous les derniers perfectionnements en téléphonie. La rapidité du service est surtout remarquable.
- Le département des téléphones à l’Exposition de Philadelphie promet d’être fort intéressant, et contiendra entre autres choses un bureau central complet. On se propose de faire des expériences, téléphoniques à grande. distance» et Philadelphie parlera probablement avec Chicago et Boston.
- La Southern New England Téléphoné C° a maintenant mis à la disposition du public une ligne téléphonique directe entre New-York et Boston.
- Le journal l’American de Baltimore a fait établir une communication téléphonique entre ses bureaux à Baltimore et à Washington.
- Les abonnés au téléphone à Dallas (Texas), ainsi que ceux des six autres villes reliées au bureau central de Dallas, ont dernièrement entendu un concert par téléphone exécuté par un orchestre placé dans le bureau à Dallas.
- Le meilleur réseau de la Sunset Téléphoné Company est celui de Los Angeles, en Californie, une ville de 3oooo habitants, qui compte 36o abonnés. Le prix de l’abonnement est de 3oo fr. par an et 25 cent, par communication.
- La Central Union Téléphoné C° possède maintenant unè ligne téléphonique en cuivre d’une longueur de 110 milles entre les villes de Chicago et Kankakee, dans l’Etat d’Illinois.
- L’installation du réseau téléphonique des pompiers à Montréal, vient d’être terminée. Il paraît cependant que les appareils 11e serviront cjue pour les communications entre les différentes stations et ne seront pas mis à la disposition du public pour appeler les pompiers.
- Nous avons reçu de la Companhia de Telegraphos Urbanos de Rio de Janeiro, la liste des abonnés reliés au bureau central à la date du ier juillet dernier. Les abonnés, au nombre de 714, y sont classés par ordre alphabétiqùe, par professions et selon leur numéro d’ordre au bureau central. En dehors du grand bureau central il y a. quatre bureaux auxiliaires dans les différents quartiers de la ville. La Société a également installé un nombre considérable de lignes particulières. Le service fonctionne jour et nuit, et le public est admis à correspondre par téléphone dans trois bureaux publics.
- Le Gérant : Dr C.-C. Soulages.
- Paris. — Imprimerie P. Mouillot, 13, quai Voltaire, <** 5o568
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- La Lumière Electrique
- Journal universel d’Électricité
- 5i, rue Vivienne, Paris
- directeur: D* CORNELIUS HERZ
- SECRÉTAIRE DE LA RÉDACTION : AuG. GUEROUT | ADMINISTRATEUR : HENRY SARON1
- Secrétaire de la Rédaction par intérim : B. Marinovitch
- 6 e ANNÉE (TOME XIV)
- SAMEDI II OCTOBRE 1884
- N° 41
- SOMMAIRE
- Sur les générateurs secondaires de MM. Gaillard et Gibbs; Marcel Deprez.—Le système Gaulard et Gibbs à l’Exposition de Turin; G. Colombo. — Sur le traitement électrométallurgique des mattes de cuivre pour l’extraction du cuivre (a®.article); G. Badia. — L’électricité domestique: Les sonneries d’appartement (2e article) ; Aug. Guerout. L’éclairage électrique des formes sèches du Havre; C.-C. Soulages. — L’éclairage électrique de l’Ambigu ; J. Sarcia. —L’exposition de Philadelphie; Aug. Guerout. — Chronique de l’étranger : Allemagne; H. Michaëlis. — Angleterre; J. Munro. — Revue des travaux récents en électricité : Sur la deuxième expérience de l’aérostat électrique à hélice de MM. Tissandier frères, par M. G. Tis-sandier. — Quelques nouveaux phénomènes d’électrolyse, par M. G. Gore. — L’électricité dans la distribution des machines à vapeur. — Sur les boîtes de résistance construites par Siemens et Halske, parE. Dorn.— Travaux de la conférence internationale des électriciens (suite). — Correspondance : lettre de M. C. Parent. — Faits divers.
- SUR LES
- GÉNÉRATEURS SECONDAIRES
- DE MM. GAULARD ET GIBBS
- M. le professeur Colombo a adressé à la rédaction de La Lumière Electrique un article que l’on trouvera plus loin et qui est relatif aux résultats des expériences faites à l’Exposition de Turin sur l’application à l’éclairage électrique des générateurs secondaires de MM. Gaulard et Gibbs. Cet article m’a été communiqué par le directeur du journal, M. le Dr Cornélius Herz, qui, en raison de l’autorité scientifique de M. le professeur Colombo, m’a engagé à lire attentivement son mémoire et à exposer dans les colonnes de ce journal mon opinion personnelle sur les générateurs Gaulard et Gibbs et sur la nature des services qu’ils peuvent rendre. Toutes les fois qu’une invention est soumise à l’examen du public, il y a lieu de l’étudier successivement sous les quatre aspects suivants :
- {a) Est-elle nouvelle
- (b) Quelle est sa valeur
- (c) Est-elle nouvelle
- (d) Est-elle applicable
- utilement
- ] au point de vue scien-} tifique?
- I au point de vue légal ( et industriel?
- C’est à ces quatre questions que je vais m’efforcer de trouver une réponse.
- (a) Les générateurs secondaires de MM. Gaulard et Gibbs constituent-ils une nouveauté scientifique ?
- Ces générateurs se composent en substance d’une série de solénoïdes de peu de hauteur et d’un grand diamètre parcourus par un courant alternatif (dit primaire) emprunté à une source quelconque ; ce courant alternatif fait naître par induction dans une seconde série de solénoïdes situés à très petite distance des premiers et d’ailleurs intercalés entre eux, un courant induit (dit secondaire) dont la tension dépend du rapport du nombre de spires inductrices au nombre de spires induites, ainsi que de leur groupement. Il n’y a aucune relation nécessaire entre les tensions de ces deux courants. Si le fil primaire est gros et court et que le fil secondaire soit au contraire' long et fin, le courant secondaire aura une tension très supérieure à celle du courant primaire; c’est le cas de la bobine de Ruhmkorff. Si, au contraire, le fil induit est gros et court et que ce soit le fil primaire qui possède une grande longueur, le courant engendré dans le fil secondaire aura une tension bien moindre, mais en revanche une intensité bien supérieure à celle du courant primaire; c’est encore le cas de la bobine de Ruhmkorff quand on lance dans le fil fin un courant périodique de haute tension emprunté soit à une seconde bobine de Ruhmkorff fonctionnant à la façon ordinaire, comme je l’ai fait il y a plus de quatre ans, soit à une machine électrique ordinaire, comme l’a fait M. Bi-chat vers la même époque, soit enfin à une machine magnéto-électrique à courant alternatif, comme l’a fait M. Jablochkoff en 1878, dans des expériences
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- publiques connues de tout le monde. Le principe de la réversibilité des bobines d’induction et son application à la transformation d’un courant primaire, d’une tension déterminée en un autre courant d’une tension quelconque plus petite ou plus grande, et d’une intensité plus grande ou plus petite, est donc connu et appliqué depuis une époque bien plus ancienne que celle des expériences de MM. Gaulard et Gibbs. Leurs générateurs secondaires ne présentent donc aucune nouveauté au point de vue scientifique.
- (b) Examinons maintenant la valeur scientifique de ces générateurs.
- Nous avons dit que l’emploi des générateurs secondaires connus depuis plus de 35 ans sous le nom de bobines d’induction permettait de transformer un courant primaire en un autre dont l’intensité et la tension sont complètement différentes, mais liées par cette seule condition que si la tension de l’induit est très supérieure à celle de l’inducteur, son intensité sera beaucoup plus petite, et que si au contraire la tension de l’induit est inférieure à celle de l’inducteur, son intensité sera plus grande que celle de ce dernier. Mais quelle que soit la nature de la transformation qui laisse, comme on le voit, une grande latitude, on ne peut jamais l’effectuer sans entraîner une perte d’énergie qui est extrêmement variable, et que l’on ne peut pas calculer à priori. J’ajouterai même que cette perte d’énergie est très difficile à mesurer exactement. J’ai indiqué dans La Lumière Electrique (4) une méthode que je considère comme irréprochable au point de vue industriel, quoiqu’elle ne soit peut-être pas susceptible de donner des résultats d’une précision suffisante pour des recherches purement théoriques. C’est en définitive une méthode de substitution qui consiste à mesurer le nombre de lampes d’un type donné que l’on peut allumer : i° lorsque l’on emploie directement le courant engendré par une machine magnéto-électrique à courants alternatifs; 20 lorsqu’on se sert d’un transformateur d’énergie quelconque sous la réserve expresse que : la vitesse de la machine, l'intensité du courant qui la traverse, et l'intensité lumineuse de chaque lampe restent les mêmes dans les deux expériences. Le rapport du nombre des lampes allumées dans ces deux expériences successives fera évidemment connaître le rendement du transformateur employé,,et je suis certain qu’aucun industriel sérieux ne songerait à contester la valeur des chiffres ainsi obtenus. Il est facile d’ailleurs, en remplaçant les lampes par des résistances inertes (c’est-à-dire qui ne puissent devenir le siège d’aucune force électromotrice), et la mesure d’une intensité lumineuse par celle d’un courant maintenu
- toujours à la même valeur, de donner à cette méthode une précision suffisante pour l’application.
- J’ignore quelle est la méthode de mesure employée par le jury de l’Exposition de Turin. M. Colombo n’entre à cet égard dans aucun détail; il dit simplement que le rendement a varié entre 41 et 89 0/0, en ne tenant aucun compte des pertes produites par les machines et par la ligne. C'est ce qu'on appelle alors le rendement individuel ou encore coefficient de transformation, mais je crains bien, en lisant le chiffre de 89 0/0, qu’elle ne soit sujette à des incertitudes fâcheuses.
- Quoi qu’il en soit, ce chiffre n’a dû être obtenu, que lorsque le travail utile demandé aux générateurs secondaires était très faible, c’est-à-dire lorsqu’ils travaillaient dans des conditions mauvaises au point de vue de l’utilisation du matériel.
- Je serais plutôt porté à croire que la valeur réelle du coefficient de transformation ne dépasse guère 5o 0/0, si même elle atteint,.ce chiffre. Les moteurs électriques ^donnent beaucoup mieux que cela.
- Ainsi la valeur des générateurs secondaires, au point de vue du rendement, n’est pas encore suffisamment connue pour qu’on puisse formuler un jugement définitif. Mais il y a encore une considération importante à laquelle je viens de faire allusion, c’est la quantité de cuivre qu’il faut dans ces appareils pour en tirer un effet utile déterminé.
- Le seul nombre que donne M. Colombo à cet égard, est un nombre industriel; il nous apprend, en effet, que le prix du cuivre employé atteint 17 francs par lampe, c’est-à-dire 3 fois le prix des lampes elles-mêmes, mais il ne nous dit pas quelle est la valeur du coefficient de transformation dans ces conditions.
- Nous n’avons donc pas les éléments suffisants pour porter un jugement définitif sur la valeur scientifique des générateurs secondaires.
- (c) Les générateurs secondaires sont-ils nouveaux au point de vue légal et industriel?
- On sait qu’une expérience scientifique petit être connue depuis longtemps et qu’elle peut cependant devenir l’objet d’un brevet d’invention si elle est réalisée par des moyens ou des arrangements nouveaux. Il résulte de là que, bien que les générateurs secondaires soient connus depuis très longtemps et qu’on les ait employés, bien avant MM. Gaulard et Gibbs, à la transformation des courants de haute tension en courants de basse tension dans le même but qu’eux, il résulte de là, dis-je, que les dispositifs adoptés par eux seraient cependant brevetables s’ils étaient réellement nouveaux. Or, je crois qu’il suffira de se reporter aux articles publiés dans ce journal par MM. Geraldy-, par Sir
- (4) Voir le numéro du 10 mai 1884.
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- Charles Bright (*) pour être amené à douter fortement de la nouveauté de ces brevets. Il est d’ailleurs facile de trouver des dispositifs variés remplissant le même but et qui appartiennent certainement au domaine public.
- (d) Quelle est la valeur industrielle des applications que l’on peut faire des générateurs secondaires ? Pour répondre à cette question, il faudrait absolument être fixé sur la valeur scientifique du procédé, c’est-à-dire connaître le rendement individuel des générateurs secondaires lorsqu’on fait varier dans des limites très écartées la quantité d’énergie qui leur est demandée ; il faudrait aussi être fixé sur leur prix, il faudrait enfin qu’il fût démontré qu’ils satisfont au moins aux conditions rudimentaires que l’on exigera toujours d’un système de distribution, quel qu’il soit, c’est-à-dire l’indépendance des appareils récepteurs. Il ne faut pas, par exemple, que l’allumage ou l’extinction d’un certain nombre de lampes entraîne des troubles notables dans l’allure des lampes voisines. Malheureusement, M. Colombo nous apprend lui-même que MM. Gaulard et Gibbs n’ont pas résolu cette partie si importante du problème, il nous dit seulement qu’ils espèrent y arriver.
- Je ne puis terminer ce rapide examen sans signaler les dangers trop de fois constatés que présentent les courants alternatifs, même de basse tension ; leur action physiologique est, comme on le sait, des plus énergiques, puisqu’elle détermine un véritable tétanos.
- Je ferai remarquer, en outre, que les courants alternatifs ne se prêtent nullement au transport de la force,Qu’ils ne sont propres qu’àTëclairage et qu’ënfin ils font naître dans les masses métalliques environnantes des courants induits qui entraînent des pertes d’énergie inévitables. Que serait cette perte d’énergie si l’on employait des câbles souterrains à revêtements métalliques de grande longueur ? C’est ce qu’il est impossible de savoir actuellement, mais je pense qu’il serait utile de faire des expériences à ce sujet, car ori trouverait peut-être là des obstacles inattendus.
- Enfin, et ce n’est pas là une des moindres objections que soulève l’emploi des courants alternatifs, si l’on consent à faire la dépense considérable qu’entraînerait une canalisation électrique, et qu’on s’astreigne à employer des courants alternatifs, cette canalisation ne pourra servir que pour l’éclairage, tandis qu’un courant continu se prêterait à toutes les applications possibles de l’électricité: force motrice, lumière, électrolyse.
- Marcel Deprez.
- (*) Voir La Lumière Electrique, numéros des iS et 29 décembre i883, et du 8 mars 1884, p. 432.
- LE
- SYSTÈME GAULARD ET GIBBS
- A L’EXPOSITION DE TURIN
- Le soir du 25 septembre a eu lieu, en présence du jury international pour l’Exposition d’électricité de Turin, une expérience sur le système Gaulard et Gibbs. •
- Il n’est peut-être pas nécessaire de rappeler aux lecteurs de La Lumière Electrique en quoi consiste le système Gaulard et Gibbs. Une dynamo, à courants alternatifs, lance le courant dans un circuit, dit primaire, sur lequel sont intercalés autant d’appareils, dits générateurs secondaires, que l’on veut ou que l’on peut en disposer, étant donné la force électromotrice aux bornes de la dynamo et le résultat que l’on se propose d’obtenir. Ces appareils se composent, en principe, de deux hélices formées très ingénieusement de disques en cuivre superposés et isolés les uns des autres, les disques, ou spires, d’une hélice comprenant entre eux ceux de l’autre.
- Le courant de la dynamo circule dans une des séries de disques et provoque par induction des courants alternatifs dans l’autre série, courants qui sont renforcés par un noyau en fer, introduit dans l’axe de la colonne constituée par les disques. Ces courants induits, dits courants secondaires, peuvent être recueillis soit en tension, soit en quantité, en couplant tous les disques secondaires en série, ou bien en quantité, ou en arc multiple, par groupes.
- On arrive ainsi à obtenir un courant secondaire dont les éléments, ou en d’autres termes l’intensité et la force électromotrice, peuvent varier entre certaines limites ; c’est-à-dire que l’on peut, pour une certaine intensité du courant primaire et une certaine différence de potentiels aux bornes de l’hélice primaire du générateur, recueillir un courant secondaire, soit de la même intensité avec la même différence de potentiels (moins les pertes d’énergie dues à l’appareil), soit d’une intensité double, triple, etc., avec une force électromotrice égale, sauf les pertes, à la moitié, au tiers, etc., du courant primaire. En un mot, on peut transformer le courant primaire en un autre courant représentant le même travail diminué des pertes, mais d’une intensité plus grande avec une force électromotrice proportionnellement plus petite. Le noyau en fer, intervenant avec prépondérance dans le phénomène, il suffit de le faire sortir plus ou moins de la colonne, pour diminuer plus ou moins l’énergie du courant secondaire recueilli.
- Il n’y a personne qui ne comprenne tout de suite l’importance de cette invention. Lorsqu’il s’agit de transmettre l’énergie électrique à distance,
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- soit pour l’éclairage, soit pour la transmission de la force motrice, il est nécessaire avant tout de l’envoyer sous la forme d’un courant à très haute tension, afin de pouvoir réduire au minimum le diamètre des conducteurs et par conséquent le coût de la transmission, tout en perdant le moins d’effet possible. Pour l’éclairage, à arc ou à incandescence, mais surtout pour l’incandescence, il faut avoir à sa disposition des courants d’une grande intensité, mais dont la tension soit modérée. Or, on voit immédiatement l’avantage qu’il y aurait, pour l’éclairage à grande distance, à envoyer un courant de faible intensité et d’une très grande tension, pour le transformer ensuite, au moyen de générateurs secondaires, en autant de courants que l’on veut de grande intensité et de faible tension.
- Le problème est bien différent dans le cas de la transmission de force motrice. Là il ne s’agit plus seulement de l’économie de force et de dépense dans la conduite, il ne s’agit même pas de faire une transformation telle qu’elle est nécessaire pour l’éclairage, mais plutôt de pouvoir construire des machines, qui, tout en marchant à la plus haute tension électrique possible, puissent transmettre et recevoir une force motrice considérable, pas de 5 ou io chevaux comme on a fait jusqu’à présent, mais de ioo chevaux et même davantage. C’est là le problème que M. Marcel Deprez est occupé à résoudre, et il est hors de doute que ses efforts seront couronnés de succès.
- La question du rendement est, au moins dans mon opinion, tout à fait secondaire dans l’un et dans l’autre cas. Quand on aborde dans la pratique le problème soit de transmettre une force hydraulique considérable à des distances auxquelles nul moyen connu ne saurait suffire, soit d’utiliser une chute ou un endroit favorable pour éclairer un point éloigné, ce n’est pas à des considérations de rendement que l’on s’arrête. Pour juger de ces systèmes, il faut s’élever au-dessus du point de vue purement mécanique et avoir plutôt en vue le résultat final, les conséquences incalculables et imprévues que la solution de tels problèmes peut avoir pour l’avenir. C’est précisément en restant dans cet ordre d’idées que je vais exposer les considérations que l’étude du système Gaulard etGibbs et les expériences auxquelles on l’a soumis à Turin, me semblent devoir inspirer.
- L’expérience du 25 septembre a consisté dans la transmission d’un courant de très haute tension (à peu près 2000 volts) produit par une dynamo à courants alternatifs, de la galerie de l’électricité de l’Exposition à la gare du chemin de fer Turin-Lanzo, à une distance de 10 kilomètres environ, sur un fil d’un peu moins de 4 millimètres de diamètre. A la gare du chemin de fer de Lanzo était installé un éclairage complet avec lampes Edison
- de 16 et 8 bougies, représentant un total de 60 lampes de 16 bougies, et une lampe à arc. La transformation du courant était effectuée dans la gare au moyen de 4 générateurs Gaulard et Gibbs pour les lampes à incandescence, et d’un générateur pour la lampe à arc. L’expérience a eu un résultat parfait ; les lampes à incandescence brillaient avec une lumière très fixe malgré les alternances du courant, et pouvaient se régler parfaitement au moyen des noyaux en fer des colonnes.
- Cette expérience, qui doit être continuée et complétée plus tard par le prolongement de la ligne jusqu’à Lanzo et l’interposition d’autres installations d’éclairage dans les stations intermédiaires du chemin de fer Turin-Lanzo, a été précédée par d’autres expériences faites à différentes occasions, à l’Exposition même. Ces expériences avaient pour but de trouver le rendement du système dans des conditions et avec des combinaisons différentes. Je ne crois pas devoir exposer en détail les résultats de ces recherches, d’autant plus que le jury international va commencer, à ce qu’il paraît, une série de mesures électriques pour vérifier le rendement. Il me suffira de dire qu’en mesurant l’énergie du courant primaire et du courant secondaire aux bornes d’un générateur, et par conséquent indépendamment de la perte de travail soit sur la dynamo, soit sur les conducteurs de transmission entre la dynamo et le générateur, le rendement a varié entre 41 % et 89 %> selon que l’on a fait varier les conditions dans lesquelles la transformation était faite, ou en d’autres termes suivant la différence de potentiel aux bornes et le couplage en tension ou en quantité des éléments secondaires. A cela, il faudrait ajouter, pour avoir le rendement dans le cas pratique, les pertes sur la dynamo et sur la ligne. Je ne m’arrêterai pas, pour les raisons déjà énoncées, à discuter cette question du rendement, me réservant plutôt de considérer le système au point de vue de la principale application dont il paraît susceptible, c’est-à-dire au point de vue de l’éclairage électrique.
- La première impression que même le simple énoncé du système peut faire est celle-ci : désormais le problème de la distribution pour l’éclairage est, nous ne dirons pas résolu définitivement, mais facilité dans une large mesure, et étendu à des limites jusqu’à présent inabordables. Il est bon pourtant de définir plus exactement quelles sont ces limites, et quels éléments le système peut offrir pour le perfectionnement et le progrès de l’éclairage électrique.
- En quoi consiste pratiquement le problème de l’éclairage électrique? Il s’agit de distribuer le courant dans un quartier ou dans une ville entière, d’une manière tout à fait sûre et simple, comme on distribue l’eau et le gaz. Le consommateur doit recevoir le courant comme il reçoit l’eau et lé gaz,
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- et n’avoir qu’à ouvrir ou à fermer les robinets de ses lampes pour les allumer ou les éteindre, à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit. C’est ainsi que le courant est distribué par l’admirable système de canalisation imaginé, tout d’une pièce, par M. Edison; c’est ainsi que la lumière électrique est distribuée dans le quartier central de la ville de Milan, pour 5200 lampes environ, réparties entre un grand nombre de consommateurs. Le seul défaut de ce système, un défaut très grave, il faut le dire, est le coût des conducteurs, qui devient d’autant plus élevé, que le rayon d’action, c’est-à-dire la distance des consommateurs les plus éloignés de l’usine de production est plus grande; ce lait tient à la section qu’il faut donner aux conducteurs pour perdre seulement une petite fraction de l’énergie distribuée, 10 ou 12 % au plus, malgré la faible tension et la grande intensité du courant.
- Tout le monde sait qu’en général, toutes choses égales d’ailleurs, le poids des conducteurs augmente dans ce cas avec le carré du rayon d’action. C’est pourquoi, bien que la distance à laquelle il serait théoriquement possible de transmettre la lumière soit indéfinie, on doit, pour pouvoir soutenir la concurrence avec le gaz, la limiter à 5oo ou 600 mètres. Elle est de 55o mètres à Milan.
- On peut bien réduire très sensiblement le coût de la canalisation, ou bien augmenter le rayon utile en adoptant le système à trois conducteurs ; mais il présente, au moins jusqu’à ce moment, quelques objections pour les grandes villes.
- Je pourrai définir mieux la question en donnant quelques chiffres sur le coût de la canalisation. Le réseau de Milan, ou du moins la partie qu’on a faite jusqu’à présent, est très défavorable comme distribution des consommateurs, puisque les plus grands consommateurs, le théâtre de la Scala, les cercles, les grands hôtels et les restaurants, qui consomment en tout plus des deux tiers de la lumière distribuée, sont à la limite du réseau. A cause de cela, lejcoût de la canalisation arrive presque à 56 francs par lampe, bien qu’il aille décroissant de jour en jour, au fur et à mesure qu’on augmente le nombre des consommateurs dans la partie plus centrale du réseau. Mais dans un réseau plus restreint, le coût de la canalisation par lampe diminue considérablement. La conduite installée pour le théâtre Regio, de Turin, par exemple, longue de 270 mètres, coûte moins de 20 francs par lampe, bien que la consommation de lumière se fasse entièrement à son extrémité et que la perte de force électromotrice ne soit que de 7 0/0.
- On voit par ces exemples que le coût d’une canalisation Edison peut aisément se réduire à i5 fr. par lampe avec un rayon d’action de 25o mètres, et à 45 ou 5o francs au plus pour un rayon de 5oo mètres. Tous ces chiffres sont toujours relatifs à la canalisation avec deux conducteurs.
- Ceci posé, il est évident qu’une conduite du système Gaulard et Gibbs ne pourrait répondre mieux que le système Edison aux conditions du problème de la distribution de lumière dans un quartier qui présenterait un rayon de 5oo mètres ou au-dessous. Pour appliquer le système Gaulard et Gibbs il faudrait une canalisation d’un faible poids, il est vrai, mais dont le coût ne saurait être réduit proportionnellement au poids, car il s’agit de courants de très haute tension et par là très dangereux et très exposés à des fuites; et, par conséquent, il faut isoler les conducteurs d’une façon absolue, avec bien plus de soin encore qu’une conduite Edison n’en demande. Il est bien entendu qu'il ne s’agit pas ici de fils aériens, mais d’une conduite souterraine solide et absolument sûre, comme il est nécessaire pour une ville. On peut donc supposer légitimement que le coût par lampe ne pourrait descendre au dessous de la moitié du coût d’une conduite Edison, même en ne tenant pas compte des pertes d’énergie dues à la transformation du courant. Et d’autre part, il faudra mettre chez chaque consommateur un générateur, ou un nombre plus ou moins grand de générateurs secondaires pour la transformation du courant (puisque les générateurs comme on les fait actuellement portent i5 à 18 lampes au maximum); et comme ils coûtent à peu près 17 francs par lampe, leur prix, ajouté à celui de la conduite, dépasse déjà de beaucoup le coût d’une conduite Edison pour un rayon de 25o mètres et n’est pas loin du coût correspondant à des rayons plus grands.
- Il faut bien admettre qu’on pourra faire des colonnes plus grandes, capables de porter un plus grand nombre de lampes avec un prix moindre par lampe; mais cela ne ferait que varier la limite de l’égalité des coûts sans changer l’essence même de la question.
- Il y a aussi une autre raison qui montre qu’une conduite Gaulard et Gibbs ne pourrait servir à une distribution de lumière autant "qu’une conduite Edison. Avec une conduite Gaulard et Gibbs chaque consommateur doit avoir chez lui ses générateurs secondaires; or, s’il éteint un certain nombre de lampes, il faut qu’il règle ses appareils, puisque c’est à eux qu’il puise son courant et non à uu réseau général réglé toujours à l’usine de production. Cette sujétion serait certainement le plus grand obstacle au succès d’une entreprise de distribution de lumière, car on ne saurait concevoir que le consommateur lui-même veuille s’occuper du réglage de ses appareils. A cela pourtant on peut remédier par des régulateurs automatiques, et M. Gaulard en a même exposé un, qui promet de fonctionner très bien; mais les appareils automatiques font toujours peur, surtout quand il ne sont pas sous la surveillance directe d’un personnel I capable, et se trouvent au contraire dans les mains
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- d’un consommateur inexpérimenté ou insouciant.
- Nous voici donc amenés à un dilemme : le système de distribution Edison ne peut s’appliquer que dans les limites d’un rayon assez restreint; d’un autre côté, le système de distribution Gaulard et Gibbs ne présente pas les mêmes avantages que le système Edison, n’étant pas aussi approprié que celui-ci pour faire une distribution de lumière électrique dans les conditions où l’on distribue l’eau et le gaz.
- Mais n’est-ce pas précisément dans ce dilemme qu’il convient de rechercher la vraie solution de la question ? C’est l’alliage des deux systèmes qui nous l’offre. Que s’agit-il de faire pour procéder à une installation d’éclairage dans une ville entière? On peut supposer, si l’on veut, qu’il y ait aux portes de la ville, ou même à une assez grande distance une chute d’eau ou une force motrice disponible; mais cela ne change pas essentiellement le principe de ce que je propose. Si l’on avait à faire l’installation avec le système Edison seul, il faudrait renoncer à toute transmission du d.hors, diviser la ville en quartiers d’une étendue limitée et installer au centre de chacun une usine pour la production du courant. Cela conduit à exagérer la dépense de première installation par la multiplicité des usines et ne serait même pas possible partout, puisqu’il n’est pas toujours facile de trouver un vaste local dans les quartiers très peuplés, et d’ailleurs le voisinage d’une usine est toujours sujet à plaintes ou à controverses.
- L’entreprise deviendrait au contraire possible, et probablement moins onéreuse, en établissant une seule usine hors de la ville ou dans un quartier éloigné, et, s’il y a une force disponible, près de l’endroit où la force existe. De cette usine partirait une conduite à très haute tension, selon le système Gaulard et Gibbs, qui porterait à peu de frais le courant au centre des divers quartiers, où il serait converti par des générateurs secondaires en un courant de faible tension, tel que les lampes le demandent pour être alimentées en dérivation, ce qui est le seul mode de distribution pratiquement possible. Ce courant serait alors distribué dans le quartier par une conduite Edison à deux, et même à trois conducteurs, selon le système plus économique que l’on commence à présent à répandre en Amérique pour les petites stations d’éclairage électrique.
- Ce serait là l’idéal des solutions, puisqu’on utiliserait ainsi les propriétés et les avantages des deux systèmes en combinant ce qu’ils ont de bon, sans que l’un nuise ou fasse obstacle à l’autre. Ce serait aussi la solution radicale du problème de la distribution de la lumière électrique à domicile, et, le cas échéant, de l’utilisation des forces naturelles pour l’éclairage sur une grande échelle. Mais cette solution est-elle possible dès à présent? Je ne sau-
- rais le dire. Il y a encore des progrès à faire, des modifications à introduire, des difficultés à vaincre dans le système Gaulard et Gibbs tel qu’il est actuellement exposé à Turin. Il faudra voir si et comment on pourra construire de grands générateurs pour avoir des courants d’une intensité suffisante pour alimenter un quartier ou au moins une partie d’un quartier ; s’il n’y aura pas d’obstacle à se servir de courants d’une tension très haute, parce qu’il faudra nécessairement, pour une telle application, bien plus que les 2000 volts de la machine de Turin; il y a également toute une série de difficultés à résoudre au point de vue de l’agencement et de l’installation de l’usine unique destinée à produire le courant; et enfin, il faut se garder d’oublier la question des pertes dues à la conduite et à la transformation du courant primaire, autant pour l’influence qu’elle peut avoir sur la dépense de première installation, que pour la dépense de l’exploitation, surtout dans le cas où l’on se sert des machines à vapeur.
- Mais ce sont là, à mon avis, des questions d’un ordre inférieur; et on peut espérer qu’avec le temps le génie inventif des hommes qui ont eu la première idée de ces systèmes de distribution finira par les résoudre de façon à répondre à toutes les exigences de la pratique.
- G. Colombo.
- SUR LE TRAITEMENT ÉLECTROMÉTALLURGIQUE
- DES MATTES DE CUIVRE POUR
- L’EXTRACTION DU CUIVRE
- Deuxième article. (Voir le numéro du 4 octobre 1884.)
- LES ANODES
- Les anodes sont constituées par la matte qui est obtenue directement après la fusion des minerais, et coulée dans des moules en fonte pour être façonnée en plaques de m. 0,80 X 0,80 X o,o3.
- La fusion est exécutée dans un petit four à manche alimenté par un ventilateur. Ce four reçoit environ i5 tonnes de minerai par 24 heures et produit à peu près 5o plaques de 80 kilog. chacune.
- Pour relier les anodes au conducteur dans les ateliers de raffinage, on fond les plaques de cuivre avec deux oreilles au moyen desquelles on les suspend sur les barres de cuivre qui conduisent le courant. Le bon contact est assuré ici par le poids même de la plaque.
- Cette méthode très simple est impraticable lorsque les anodes sont formées avec les sulfures métalli-
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- ques, parce que ceux-ci sont très fragiles; on a alors trouvé plus facile de plonger dans la matte liquide une petite bandelette en cuivre souple, suffisamment longue et d’à peu près deux centimètres de largeur, qui reste attachée solidement lorsque la matte se refroidit. On assure ainsi un parfait contact. Pour la portion de bandelette qui plonge
- FIG. 5. — DÉTAIL D'UNE DES ANODES
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- fures métalliques, ce qui avait pour conséquence la rupture des plaques pendant le refroidissement. Après plusieure essais on a trouvé qu’une matte contenant 20 à 35 0/0 de cuivre (ce qui est facile à
- dans la matte, il n’y a pas à craindre que le liquide la détruise, parce que la matte est très compacte et n’absorbe nullement la solution ; mais pour la
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- FIG. Ù. — DÉTAIL, D’UNE DES CATHODES
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- FIG. 5 bi:
- partie libre, il faut avoir soin [qu’elle ne soit pas mouillée par la solution, qui la corroderait bientôt en interrompant la communication électrique. Pour éviter cet accident, on maintient constamment le niveau de l’électrolyte à deux centimètres au-dessous des bords supérieurs des plaques.
- Le moulage des anodes (voir détails fig. 5 et 5 bis), a présenté au début un certain nombre de difficultés provenant du retrait fort inégal des sul-
- obtenir en calculant d’avance la charge du four), et un refroidissement homogène à l’abri de tout courant d’air, étaient les meilleures conditions du travail. Malgré cela, le déchet est encore très considérable, ce qui du reste n’est pas trop fâcheux, parce que nous employons utilement ces déchets, comme on le verra plus loin.
- On a proposé plusieurs fois de former les anodes
- fuî. 7. — vis d’attache des Électrode.s au conducteur
- par les morceaux mêmes des minerais placés dans des caisses à diaphragme poreux ou dans des grilles en bois, avec des barreaux très serrés pour ne pas laisser échapper la poussière. On a aussi
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- suggéré l’idée de mélanger des morceaux de charbon avec le minerai, pour accroître la conductibilité des anodes, lesquelles, dans l'un et l’autre cas, devraient être reliées au conducteur au moyen de blocs en plomb ou en charbon. Nous avons essayé ces méthodes et d’autres pareilles, tout en étant convaincus qu’elles étaient impraticables dans l’industrie en grand. On peut se persuader facilement qu’en général, l’emploi des minerais en morceaux et des diaphragmes divers, offre une résistance beaucoup plus grande que celle produite par les mattes fondues en plaques ; et pourtant il ne faut pas moins de 180 de nos plaques pour fournir ioo kilos de cuivre par jour. Qu’on s’imagine 5 à 600 caisses pour la production de la même quantité, et on sera bientôt persuadé que ces idées ne sont pas facilement réalisables.
- Aussi je ne parlerai pas des anodes mobiles (cônes tournants formés de minerais), qui ont été brevetés, pour empêcher la polarisation des bains.
- Tous ces projets se rapportent à l’idée très peu exacte qu’on se fait de l’électrolyse des sulfures métalliques.
- Selon cette manière de voir, le courant électrique produit de l’acide et de l’oxygène tout autour de l’anode ; il est alors tout naturel de plonger les minerais dans cette zone d’oxydation, afin qu’ils puissent être dissous. Cela est vrai lorsque le potentiel entre les électrodes est suffisant pour décomposer l’électrolyte qu’on emploie, mais dans ce cas les minerais, ne formant pas un vrai couple électrique, ne seraient affectés qu’en minime partie par l’acide et l’oxygène, et le dégagement de ce dernier est une preuve très claire qu’il n’agit pas sur les anodes.
- Si au contraire on opère avec un potentiel très peu élevé, l’action électrique se limite aux morceaux des minerais qui touchent les blocs de plomb ou de charbon, et on voit que, par ce contact très imparfait, la résistance ne gagne pas beaucoup.
- Je rappellerai encore un fait prouvant que l’action électrique n’affecte les anodes, lorsqu’elles sont employées en morceaux, que dans une légère proportion.
- Dans un des ateliers de raffinage électrolytique, on voulait se passer de la fusion des plaques et employer le cuivre en morceaux ou déchets, en le plaçant dans des caisses à diaphragme dans lesquelles plongeaient de petits conducteurs en cuivre. Lorsqu’on lançait le courant électrique, le conducteur se trouvait dissous immédiatement, tandis qu’il laissait inaltérés tous les autres morceaux de cuivre, c’est-à-dire que ce n’est pas la surface totale qui travaille, mais seulement la partie homogène du conducteur qui plonge dans le bain.
- Il serait plus normal d’employer des plaques de minerai comprimé à de très hautes pressions, mais jusqu’à présent, l’on est bien loin d’avoir obtenu
- des résultats satisfaisants à cet égard; peut-être arrivera-t-on à supprimer, par ce moyen, la fusion des minerais; mais bien qu’on réussisse, la résistance sera toujours augmentée très considérablement, et la méthode serait applicable seulement pour les produits qui n’ont pas beaucoup de gangue.
- L’action électrique décompose les mattes régulièrement sur toute la surface, de telle façon qu’a-près une longue marche une coupe transversale laisse voir des séries de couches très minces qui se superposent l’une sur l’autre et peuvent être séparées facilement. La cohérence d’une matte qui a subi la décomposition est alors très faible, et il suffit de remuer la plaque pour la défaire. L’analyse démontre que les couches extérieures sont les plus riches en soufre ; elles en contiennent jusqu’à 85 0/0.
- Les résidus des anodes, après l’extraction du soufre, sont repassés au four à manche.
- LES CATHODES
- On forme les cathodes avec des plaques en cuivre rouge très minces, dont les dimensions sont de m. 0,70 X 0,70 X o,ooo3.
- A cause de cette faible épaisseur, pour éviter qu’elles touchent les anodes, on les encadre dans deux montants de bois qui empêchent complètement le contact, et on les suspend sur une règle au moyen de deux bandelettes dont l’une est en communication avec le conducteur. Les détails de cette disposition sont expliqués dans la figure 6. Dès qu’une certaine quantité de dépôt se sera formée, la plaque peut se dispenser de ses deux montants provisoires, parce qu’elle acquiert une raideur suffisante pour lui permettre de rester suspendue sans danger de contact.
- Le bout de la bandelette qui doit communiquer avec le conducteur est replié sur une longueur de 5 centimètres à angle droit, et en lui donnant une petite courbure, on l’ajuste sur la barre de cuivre qui amène le courant. On l’attache à cette barre solidement au moyen d’un fil de cuivre souple enroulé en spirale et d’une vis dont la construction est représentée dans la figure 7. On fait déposer le cuivre jusqu’à ce que les plaques aient atteint une épaisseur d’environ 5 millimètres mesurés sur le bord; alors on enlève les plaques, et après les avoir lavées et essuyées soigneusement on les replie en trois bandes et on les livre au commerce.
- Les conducteurs sont formés par des barres en cuivre rouge très souples de o,o3 m. de diamètre, fournies par la Société anonyme française de fonderie et laminage, qui livre au commerce du cuivre avec une conductibilité très suffisante pour les besoins de l’industrie électrolytique. Cette conducti-
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- bilité, mesurée par la maison Siemens de Berlin, a donné une valeur de 5^,2 à i8° C., celle du cuivre pur étant 5g par rapport au mercure. Des mesures exécutées dans notre laboratoire sur des barres fabriquées spécialement pour nos usages, ont donné 56,7 ^ 20° C.
- La manière de relier le conducteur aux cathodes est pratiquée aussi pour les anodes ; elle n’est pas très simple, mais c’est la meilleure qui ait été trouvée jusqu’ici pour nous assurer un bon contact, ce qui est essentiel afin de ne pas avoir des dépôts fort
- FIQ. 8. — PLAN ET COUPE DES BACS DE CIRCULATION
- négaux sur les plaques, et surtout des pertes de courant dues à réchauffement des contacts.
- LES ÉLECTROLYTES
- Nous avons dit plus haut que pour l’éloignement des deux parties de fer contenues dans les anodes, il est nécessaire d’employer à peu près trois parties de cuivre sous la forme de sulfate. Pour produire ces grosses quantités de sulfate de cuivre, on emploie les minerais et les mattes très riches et on les grille dans un four à réverbère. Le grillage est exécuté de façon à avoir plutôt d.s oxydes que des sulfates, parce que l’oxyde de fer n’étant pas soluble dans l’acide sulfurique allongé,
- il se forme très peu de sulfate de fer dans la solution. Les produits du grillage sont transportés dans des récipients en plomb à grandes surfaces pour être soumis à l’action dissolvante de l’acide sulfurique allongé. On se prépare ainsi les électrolytes qui servent à remplir les bacs; mais une fois préparées, ces solutions circulent à travers les substances grillées dans le but de maintenir leur quantité de cuivre constante. Cette quantité est, au commencement, de 4 grammes de cuivre pour 100 centimètres cubes de solution et elle se conserve tant que la solution du sulfate de fer (qui se
- FIG. Q,
- DETAILS DE CONSTRUCTION DES BACS
- forme au fur et à mesure que le cuivre se dépose à la cathode) n’est pas saturée à la température à laquelle on opère. Dès ce moment, la solution ne dissout plus de cuivre en traversant les substances grillées et elle s’appauvrit continuellement. Malgré l’appauvrissement en cuivre, ces solutions ne sont changées que lorsque le métal commence à se déposer pulvérulent, et qu’il commence en même temps à se dégager de l’hydrogène.
- Nous avons fait ressortir ce fait essentiel qu’on peut travailler sans crainte d’avoir un mauvais dépôt jusqu’à ce que les solutions ne contiennent plus que 0,1 0/0 de cuivre et encore plus loin si on a soin de conserver toujours une certaine quantité de persulfate de fer sur les cathodes ; ce qu’on peut obtenir avec une bonne circulation de liquide.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- Nos solutions ont une jolie couleur vert-émeraude et se maintiennent toujours très claires.
- Nous verrons ensuite l’usage qu’on en fait après qu’elles ne peuvent plus servir à extraire du cuivre.
- Nous n’employons pas des liquides concentrés dès le commencement pour avoir dans ceux-ci une espèce de régulateur du courant. Il y a en effet, d’une part, une petite augmentation de résistance produite par le soufre et quelque peu de matières indécomposées qui couvrent la surface des anodes, et, de l’autre, une diminution de résistance due à l’accroissement de densité des solutions, ce qui fait que la résistance totale du circuit extérieur, et par suite l’intensité du courant, reste à peu près constante.
- Après l’extraction du cuivre, les résidus du minerai grillé qui ne contiennent plus que de l’oxyde de fer et quelque peu de cuivre à l’état de sulfure, sont repassés au four à manche.
- LES BACS
- Nos bacs électrolytiques sont en bois revêtu intérieurement de plomb (2,00 X 0,90 X 1,00 mètres de hauteur), mais leur construction diffère de ce que d’autres ont fait dans le même but. On peut en voir les détails dans les figures 8 et 9.
- Nous n’employons pas de soudures, mais une cloison spéciale à garniture de plomb, et de plus il n’y a aucune disposition particulière dans la construction de la caisse de bois, qui est formée de planches de o,o3 centimètres d’épaisseur, tout simplement clouées à des traverses pour supporter la pression du liquide. Du reste, il n’y a rien d’essentiel dans cette construction, tout se réduit à faire des récipients étanches et à peu de frais. Il ne faut pas perdre de vue qu’il faut environ douze bacs de cette grandeur pour précipiter 100 kilogrammes de cuivre par jour, et nous croyons très difficile d’obtenir des caisses semblables à meilleur marché.
- Chez nous, le récipient revient à fr. 220,00 tout compris.
- Il serait bien utile de placer une mince chemise en bois dans la caisse pour protéger le plomb contre les avaries pendant la charge et la décharge des mattes, mais avec un peu de soins dans cette opération, on peut se dispenser de cette enveloppe de sûreté.
- Nos solutions n’attaquent pas sensiblement le plomb, mais dans d’autres procédés électrométallurgiques, il peut y avoir des liquides pour lesquels le plomb ne conviendrait pas ; dans ce cas on a proposé plusieurs vernis protecteurs, ou des caisses en bois bien étanches et recouvertes de goudron, de poix et de toutes sortes de mélanges. Nous avons essayé ces mixtures et nous pouvons
- assurer que ce sont là des travaux trop délicats pour pouvoir les pratiquer sur une grande échelle, et que, même quand ils réussissent, ils ont toujours l’inconvénient de coûter très cher.
- Pour économiser les dépenses inutiles d’essais très nombreux, il n’est peut-être pas sans intérêt de porter à la connaissance des personnes qui s’occupent d’électrométallurgie qu’il y a une pierre tout à fait convenable pour faire des bacs.
- Cette qualité de pierre provient d’un gisement fort important situé dans la vallée de la Roya et qui est exploité pour d’autres usages par la Société anonyme des marbres de la Roya, ayant son siège à Nice. C’est un schiste vert qui peut être scié à 3 millimètres d’épaisseur. Cette pierre a la propriété fort importante de n’être attaquée par aucun acide, même par l’eau régale qui peut-être, a sur elle, seulement à chaud, une action très faible.
- LA CIRCULATION
- Une bonne circulation des électrolytes est une des conditions les plus importantes dans une marche régulière électrométallurgique. On ne saurait suffisamment recommander les soins qu’il faut porter à cette partie de l’installation. La réussite du procédé en dépend en grande partie. La circulation commence à être déjà nécessaire dans les ateliers de raffinage de cuivre, où les liquides ne changent pas sensiblement leur composition chimique à cause du courant, et cependant on ne peut s’en dispenser si on veut obtenir un dépôt de cuivre adhérent, homogène et à surface lisse.
- Le liquide en repos tend continuellement à se sursaturer sur le fond et à s’appauvrir dans la région plus haute des voltamètres.
- La différence dans la résistance entre les deux couches fait précipiter la plus grande partie du cuivre en bas sous forme de mamelons et de granules plus ou moins gros, pendant qu’en haut le dépôt est très mince et bien souvent pulvérulent et noir.
- Dans notre cas, aux inconvénients susdits s’en ajoutent beaucoup d’autres qui proviennent de ce que les solutions employées changent continuellement de composition chimique. En effet, si le liquide est au repos, la région qui regarde la surface de la cathode s’appauvrit de cuivre et de persulfate de fer, il ne reste que du sulfate ferreux acidulé qui se réduit et produit bientôt un dégagement d’hydrogène qui empêche le cuivre de se déposer cohérent, et compromet ainsi la réussite du procédé.
- Une circulation active renouvelle toujours la zone opposée à la surface de la cathode, et lui présente, dans une disposition homogène, le nombre suffisant de molécules de cuivre et de persulfate de fer, afin que le courant exerce son action
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- réductrice à travers celles-ci plutôt qu’à travers le sulfate ferreux. Elle empêche aussi le dégagement d’hydrogène. Enfin la circulation est absolument nécessaire pour redonner du cuivre au liquide.
- Les bassins, pour une bonne circulation, doivent être disposés en cascade ; la chute de chaque bassin est de 0,15 cent, environ.
- Ils sont réunis en séries de six, le liquide placé dans un réservoir élevé est introduit dans le bassin n° i (voir les figures ci-jointes) par le fond à travers un tuyau en plomb à angle droit et percé de trous dans la partie qui repose au fond de la vasque. Avec cette disposition, on rend possible et efficace la distribution homogène du liquide à travers la longue série de plaques qui y plongent. Un déversoir placé du côté opposé au tuyau fait passer le liquide du premier au second bassin, et ainsi de suite.
- Les anodes ont leurs bords supérieurs à deux centimètres au-dessus du niveau du liquide.
- Les bords des cathodes plongent au contraire en dedans.
- La circulation offre l’avantage qu’on peut se dispenser de la surveillance des ouvriers, sur lesquels on ne doit pas toujours compter pour veiller à ce que le liquide ne soit pas trop bas et n’augmente pas, par ce fait, la résistance du bain, ou trop haut, de sorte que les bandelettes en cuivre des anodes, se trouvant en contact du liquide, se dissolvent très vite et interrompent toute communication avec le générateur.
- Pour une bonne circulation, il est nécessaire que le liquide soit complètement renouvelé dans le bassin au bout de chaque heure.
- On a essayé bien des pompes avant de trouver un mécanisme propre à opérer le mouvement des liquides. Les pompes en fonte, en bronze, en cuivre jaune sont mises hors de service en peu de jours. Dans le raffinage du cuivre, on emploie des pompes en cuivre rouge, mais cela est impraticable avec nos solutions, qui sont extrêmement oxydantes à cause du sulfate ferrique dissous qu’elles contiennent, le cuivre rouge ne résistant pas à son action corrosive.
- Une grille en cuivre placée au bout du tuyau d’aspiration de la pompe et qui avait 2 millimètres d’épaisseur a été détruite complètement par la solution dans le court intervalle de six heures.
- Les pompes en caoutchouc durci résistent aux actions corrosives des liquides acides et oxydants, mais quand il s’agit d’élever une centaine de mètres cubes par heure, l’installation de ces pompes n’offre plus de sûreté suffisante, et d’ailleurs elles reviennent à un prix qui est trop supérieur à celui des pompes usuelles.
- Pour nos besoins, nous avons fait construire des pompes centrifuges revêtues intérieurement de métal blanc (plomb et antimoine), et il semble
- qu’elles résistent assez bien. En général, comme système de construction, il ne faudra jamais prendre celles à pistons et à clapets, mais toujours les pompes centrifuges, dans lesquelles la détérioration de quelques parties n’auront d’autres conséquences que de diminuer le rendement, mais elles ne s’arrêteront pas subitement, comme cela arrive avec les autres.
- Nous n’avons pas encore essayé, mais nous croyons que le problème serait plus facilement résolu si on se dispensait de toute pompe et si on se servait de vis d’Archimède formées tout simplement de tuyaux roulés en spirale, ou mieux encore de monte-charges avec récipients en plomb.
- (A suivre.) Gérardo Badia.
- L’ÉLECTRICITÉ DOMESTIQUE
- LES
- SONNERIES D’APPARTEMENT
- 2e article. (Voir le numéro du i3 septembre 1884.)
- LES SONNERIES
- Dans sa disposition actuelle la plus simple, la sonnerie trembleuse combinée par M. Miraüd présente l’aspect extérieur que montre la figure 7. Ses organes sont représentés en détail dans la figure 6.
- L’armature de l’électro-aimant à laquelle est fixé le marteau du timbre est portée par une lame de ressort qui tend à l’écarter de l’électro et la fait appuyer contre un ressort courbe relié à une des bornes de l’appareil. L’armature est elle-même reliée à un des bouts du fil de l’électro et l’autre bout est en communication avec la seconde borne. Si donc le courant entre par la borne de droite, il passe d’abord dans le ressort et l’armature, et traverse l’électro pour retourner à la borne de gauche.
- L’armature est attirée, ce qui détruit son contact avec le ressort et le courant est interrompu; elle reprend alors naturellement sa position primitive, rétablit le courant, est de nouveau attirée, et ainsi de suite.
- Toutes les pièces de cette sonnerie sont montées directement sur la planchette en bois qui forme le socle de l’appareil; mais cela présente un inconvénient, c’est que le bois peut jouer, et que les organes ne se trouvant plus au bout d’un certain temps tout à fait dans la position qu’ils
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- occupaient d’abord, l’appareil ne se trouve plus bien réglé et fonctionne mal.
- C’est pourquoi on emploie le plus souvent maintenant des sonneries dans lesquelles tous les organes électriques sont montés sur une même semelle métallique et sont ainsi rendus indépendants des variations survenues dans le bois. C’est une disposition de ce genre que représente la figure 8. Dans ce montage, le ressort qui sert à fixer l’armature se prolonge jusqu’à une vis butoir, de sorte qu’il sert comme support à un bout et comme ressort de contact à l’autre. La borne de gauche est reliée à un des bouts du fil de l’électro, l’autre bout à la semelle métallique sur laquelle est monté l’électro, le courant passe donc de l’électro dans
- FIG. 6
- l’armature et par le ressort dans la vis butoir, celle-ci est montée sur une colonne isolée reliée à, la borne de droite. Cette disposition possède en outre l’avantage qu’à l’aide de la vis butoir on peut serrer plus ou moins le ressort de contact et régler ainsi le jeu de la sonnerie.
- Une autre disposition du même genre est représentée figure g. Elle se comprendra à la seule inspection de la figure.
- On retrouve encore un montage sur pièces rigides dans la sonnerie verticale de Bréguet (fig. io). On y reconnaît les mêmes organes que précédemment, avec une disposition un peu différente, mais qui ne change rien au mode de fonctionnement.
- En vue de l’élégance des appareils, on a souvent cherché à condenser les organes sous le timbre de l’appareil et dans un socle de petites dimensions placé au-dessous. La difficulté, dans ce
- cas, consiste à bien disposer le marteau pour que les coups soient convenablement frappés, cependant le problème a été résolu de différentes façons.
- Nous citerons d’abord une sonnerie ronde de M. Mildé (fig. ii), dans laquelle les mouvements de l’armature sont transmis par un levier articulé, de sorte que le mouvement du marteau se fait à l’intérieur du timbre avec, une amplitude suffisante.
- Dans la sonnerie ronde très ingénieuse de M. de Redon (fig. 12), l’armature A entraîne un ressort R fixé à ses deux bouts à la semelle, et faisant ainsi une sorte de demi-cerceau. Dans ce ressort est découpée une languette L qui sert de ressort de contact. D’autre part, il porte une boule B, qui à chaque mouvement de l’armature vient frapper contre la paroi intérieure du timbre. L’élasticité du
- FIÜ. 7
- ressort permet d’obtenir l’amplitude de vibration nécessaire.
- Une autre sonnerie ronde qui repose encore sur un principe différent est celle de M. Gurlt (fig. i3). L’armature A est fixée à peu près comme dans la sonnerie ordinaire et fait contact avec un ressort fixé à la pièce t.
- Mais cette armature porte une tige TT et est écartée de l’électro par un ressort à boudin R enroulé autour de cette tige. Les mouvements de l’armature ont lieu à la manière ordinaire, mais ils déterminent une série de coups frappés par les bouts de la tige TT sur le bord intérieur du timbre qui recouvre le système.
- Dans le cas où l’on a besoin d’une très forte sonnerie on emploie quelquefois un appareil à deux timbres (fig. 14). Dans cet appareil, le courant se divise entre deux éle’ctros munis d’enroulements différents, de sorte que l’aimantation est plus forte d’un côté que de l'autre. La grosse borne de droite, en haut de l’appareil, est reliée par un arc aux deux petites bornes de droite et de gauche ;
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- elle communique ainsi aux deux fils d’entrée des deux électro-aimants. La grosse borne de gauche est reliée à l’armature. Celle-ci porte deux ressorts; celui de droite communique avec le fil de sortie de l’aimant de gauche, et celui de gauche avec le fil de sortie de l’aimant de droite. Si donc on fait passer le courant et que l'électro le plus intense soit celui de gauche, l’armature sera attirée à gauche ; mais alors elle rompt le contact de droite, de sorte que tout le courant passera dans l’électro de droite, et ainsi de suite. Les coups seront donc frappés successivement sur les timbres à droite et à gauche.
- Dans les installations où il y a plusieurs sonne-
- FIO. S
- ries, il est souvent utile qu’elles présentent des sons différents, afin qu’il soit possible de distinguer quelle est celle qui a sonné; dans ce cas, on remplace le timbre d’un certain nombre d’entre elles par une petite cloche, un grelot, etc. Ce sont là des modifications qui vont de soi et sur lesquelles il n’y a pas à s’arrêter.
- LES APPAREILS DE CONTACT
- Bouton ordinaire. — Ce dispositif très simple est aussi le plus employé. Sur un petit socle de bois sont fixés, par deux vis chacun, deux ressorts courbes RR' désignés en général par les constructeurs sous le nom de paillettes. La paillette supérieure, que son élasticité tient écartée de l’autre, supporte un bouton en os qui traverse une pièce de bois vissée sur le socle et en formant pour
- ainsi dire le couvercle. En appuyant extérieurement sur le bouton, on amène les deux ressorts au contact (fig. i5).
- Pour la pose, on commence par dévisser la partie supérieure de l’appareil et l’enlever ainsi que le bouton en os. Le socle présente un trou ovale près de son bord. Ce trou est destiné à l’introduction des fils; mais, comme il faut que derrière l’appareil ces fils ne fassent pas saillie, on est obligé de leur tailler un logement
- FIG. 9
- dans l’épaisseur du socle, à moins que l’on ne préfère placer entre l’appareil et le mur une semelle de même grandeur, en bois ou en carton, échan-crée à l’endroit où passent les fils. Ceux-ci étant introduits par le trou, on dévisse d’une certaine quantité les deux premières vis des paillettes, on tourne sous ces vis les bouts dénudés et bien décapés des fils et on resserre les vis de manière à bien assurer le contact. II faut avoir soin naturellement que les deux fils ne se touchent pas entre eux, et pour cela n’en dénuder que la portion exactement nécessaire. Les fils une fois placés, il ne reste plus qu’à fixer l’appareil à la muraille. Si celle-ci est en bois, on y visse tout simplement le
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- socle à l’aide de deux vis que l’on place dans les trous ménagés à cet effet. S’il s’agit d’un mur en maçonnerie, il faut d’abord marquer la place qu’occuperont les deux vis, puis y faire deux trous et introduire à force dans chacun d’eux un tampon de bois; c’est ce que l’on appelle faire un tamponnage. Les vis sont alors vissées dans le bois des tampons. On termine l’opération en vissant sur le socle le couvercle muni de son bouton.
- Dans les boutons ordinaires, les paillettes sont en laiton blanchi à l'étain. Ce blanchiment (') suffit en général pour empêcher l’oxydation. Cependant, lorsque les pièces doivent être placées dans un endroit humide, il est bon de se servir de boutons plus soignés dans lesquels les paillettes
- FIG. ÎO
- sont munies chacune d’un contact d’argent ou de platine.
- Il va sans dire que le bouton ordinaire se fabrique en différents bois, pour être assorti aux ameublements, et qu’on lui donne aussi les dispositions ornementales les plus variées. Ce sont là des détails dans lesquels nous n’avons pas à entrer.
- Bouton de tirage. — *,Cet appareil (fig. 16) est destiné en général aux portes d’entrée, parce qu’il se rapproche du système adopté pour ces portes avec les sonneries ordinaires. En tirant le bouton, on comprime un ressort à boudin que traverse sa tige. La partie large qui termine cette tige se com-
- (‘) Le blanchiment à l’étain se fait en plongeant les pièces de laiton dans un bain chaud contenant de l’étain métallique en excès et une solution d’acide tartrique ou de bitar-trate de potasse. L’étain dissous en petite quantité dans le liquide se dépose lentement et sous forme de couche adhérente sur le laiton.
- pose de deux pièces, l’une isolante, en bois, ébo-nite, etc., l’autre métallique et légèrement saillante. A l’état de repos, deux lames élastiques auxquelles aboutissent les fils conducteurs appuient sur la partie isolante, mais, dès qu’on tire le bouton, c’est la partie métallique qui vient au contact des lames et établit la communication électrique. Toute cette partie du mécanisme que montre la figure est généralement enfermée dans un cylindre métallique que l’on scelle dans le mur.
- Poire. — La poire (fig. 17) n’est qu’une modification du bouton ordinaire, destinée à être placée à l’extrémité d’un conducteur souple, de manière à pouvoir être amenée à un endroit déterminé où on ne pourrait placer un bouton. Comme le montre la figure, la partie élargie de la poire constitue un
- F. G. II
- véritable bouton ordinaire, mais le trou par lequel doivent arriver les fils se prolonge jusqu’à la pointe de la poire, où il se termine par un petit tube en os vissé dans le befis. Le conducteur souple est formé de deux conducteurs isolés par un guipage de coton et tressés ensemble sous forme de corde; pour l’introduire, il est bon de dévisser d’abord le petit tube, de le passer sur le cordon et d’introduire celui-ci par la pointe de la poire jusqu’à ce qu’il dépasse du côté des paillettes. On dénude alors le bout de chacun des conducteurs et on procède à leur fixation comme pour le bouton. On tire le conducteur et on revisse le petit tube.
- Le cordon souple part généralement de la muraille; pour l’y fixer d’une manière durable et solide on a recours à un disque. Le disque n’est autre chose qu’un bouton ordinaire, moins la touche en os, et dans lequel les paillettes élastiques sont remplacées par deux lames parallèles fixées sur le socle. Chaque lame reçoit à un de ses bouts, sous sa vis extrême, l’extrémité d’un des conducteurs du réseau, à l’autre bout l’extrémité d’un des conducteurs du cordon souple. Le cordon souple
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- sort du disque par le trou central, où se trouve généralement la touche, et un nœud fait à l’intc-rieur lui donne une résistance suffisante pour le cas où on le tirerait un peu fortement.
- La poire est employée dans les bureaux de travail, où l’on a besoin, sans quitter sa table, d’avoir un
- t IG' 12
- contact électrique sous la main, et surtout dans les salles à manger. On fait alors généralement descendre le cordon du plafond et on l’enroule autour de la suspension de la lampe, en laissant pendre la poire à quelques centimètres au-dessous.
- FIG. l3
- De cette faç n, la sonnette est facilement accessible aux personnes assises à la table.
- Pédale de parquet. — la pédale de parquet est un contact destiné à être manœuvré au pied. Elle remplace avantageusement la poire pour les bureaux et les salles à manger, parce que le maître
- de la maison peut alors appeler un domestique sans attirer l’attention des personnes présentes. La figure 18 représente une pédale du type le plus simple. Le bouton sur lequel on appuie le pied est relevé par un ressort à boudin qui entoure sa tige ; le
- FIG. 14
- contact se fait entre l’extrémité de cette tige[et une lame horizontale placée au-dessous.
- L’appareil s’encastre dans le parquet et 011 le fixe à l’aidede deux vis. Pour amenerles fils conducteurs,
- FIG. 15
- on est le plus souvent obligé de lever une des planches du parquet. 0.1 peut cependant dans certains cas éviter cette opération, grâce à la manière dont les planches sont assemblées entre elles, c’est-à-dire grâce à l’embouffetage que représente en coupe la figure 19. Comme le joint est rarement complet, il est généralement possible de voir quelle est, de deux planches, celle A dans laquelle pénètre l’autre.
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- Il est plus facile de couper au ciseau tout le long de la planche A, en O, une petite bande de bois qui se détachera aisément, puisqu’elle n’est pas adhérente en C. L’enlèvement de cette petite bande fournira un logement suffisant pour les fils, et on pourra ensuite remplir la fente avec un mastic de la couleur du parquet.
- FIG. l6
- Pour éviter le bouton en saillie, on se sert parfois de la pédale à charnière que la fig. 20 représente ouverte et fermée. Le système de contact est sensiblement le même que dans la précédente, mais
- FIG. 17
- la plaque à fleur de parquet M porte une trappe P munie d’un teton à charnière T. La tige de la pédale ne vient qu’un peu au-dessous de la plaque M, mais le teton s’appuie sur l’extrémité de cette tige
- FIG. iS El KJ
- et l’amène au contact de la lame de ressort quand on appuie le pied sur P. Quand on a fini de se servir de l’appareil, on replie le teton le long de la trappe et on referme celle-ci, de sorte que rien ne dépasse plus la surface du parquet.
- Pédale mobile. — La pédale de parquet présente, surtout pour les salles à manger, l’inconvé-
- nient d’être fixe, ce qui exige que la personne qui la manoeuvre soit toujours assise à la même place. Pour obvier à cet inconvénient, un amateur, M. Bigot, a eu l’idée de construire une pédale mobile pouvant être amenée sous les pieds de l’un quelconque des convives. C’est, en somme, un énorme bouton formant comme un tabouret au centre du-
- quel s’élève le teton sur lequel doit appuyer le pied. L’appareil est représenté dans la fig. 21. Le teton, repoussé en haut par un ressort à boudin contenu dans son intérieur, a sa course limitée inférieurement par un solide pont en fer, de sorte que le pied rencontre une résistance suffisante et que l’on puisse opérer sans crainte d’appuyer trop fort. Une tige centrale que contient le teton traverse , le pont et produit le contact entre deux lames de ressort placées au-dessous. Ces deux lames communiquent
- FIG. 21
- avec deux bornes auxquelles on attache les deux conducteurs du cordon souple qui amène le courant. Dans ce cas, il est bon de prendre un conducteur à trois fils, le troisième fil étant une ganse de coton ordinaire, on l’attache à une troisième borne placée entre les deux autres, et il a pour but d’empêcher les contacts d’être détruits quand on tire l’appareil par le cordon. L’autre extrémité du cordon souple est fixée à une pièce d’attache encastrée dans le parquet comme la pédale ordinaire et à laquelle arrivent les fils conducteurs du réseau. L’appareil est excessivement commode; nous l’avons vu fonctionner pendant plus de deux ans sans
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- aucun accident. Il serait d'ailleurs facile de le rendre indépendant du plancher en terminant le cordon souple par un contact double qui établirait la communication en s’enfonçant dans le plancher dans une pièce disposée à cet effet. On pourrait ainsi
- pas sur les deux lames; mais, quand on tire le cordon, la traverse vient appuyer sur les deux lames et produit le contact. L’appareil se fixe au mur et les conducteurs aux lames, comme dans le bouton ordinaire.
- FJG. 22
- enlever la pédale dans le cas où elle gênerait et la replacer à volonté.
- Tirage à cordon. — Dans le cas où l’on veut,
- comme disposition ornementale, conserver pour une sonnerie un cordon de tirage semblable à celui
- Contacts de porte. — Lorsque l’on veut être averti du moment où l’on ouvre une porte, on y
- FIG. 25
- applique un contact spécial appelé contact de porte. Ces contacts sont de deux genres : l’un, dit contact extérieur, ne fait fonctionner la sonnerie qu’au moment où l’on ouvre la porte; l’autre, dit contact
- KIG. 2jJ.
- des anciens systèmes, on attache ce cordon à une pièce spéciale que représente la fig. 22. C’est une boîte en bois, dans laquelle sont placés deux ressorts parallèles bombés; une tige verticale, portant une traverse, et à laquelle on attache le cordon, est repoussée par un ressort à boudin qui l’entoure. A l’état de repos, la traverse ne porte
- de feuillure, la fait marcher tant que la porte reste ouverte.
- Le contact extérieur (fig. 23) consiste en une équerre en cuivre qui se fixe à la cloison, juste au-dessus de la porte, du côté où celle-ci s’ouvre. Cette équerre porte deux ressorts R et R' isolés l’un de l’autre par un bloc d’ébonite et reliés aux conducteurs. Quand on ouvre la porte, elle soulève en passant la came C fixée au ressort inférieur et amène ce dernier au contact de R'. La sonnerie fonctionne pendant le moment du passage de la porte.
- Le contact de feuillure (fig. 24) s’encastre dans
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- la feuillure de la porte, de manière à présenter extérieurement le côté de la plaque de base par où sort la partie ronde de la came. Quand la porte est ouverte, l’élasticité du ressort le maintient au contact de la plaque, et le circuit se trouve fermé, de sorte que la sonnerie fonctionne. Quand la porte, au contraire, est fermée, le bord de la porte appuie sur la came, sépare le ressort de la plaque et interrompt le circuit.
- Contacts multiples. — Nous signalerons enfin des appareils dans lesquels on réunit ensemble plusieurs boutons d’appel. Les fi g. 25 et 26 montrent les appareils de ce genre les plus usités.
- LES CONDUCTEURS
- Les conducteurs qu’il convient d’employer pour les installations de sonneries sont des fils de cuivre rouge garnis d’une gaine de gutta-percha, et recouverts d’une couche de coton de couleur variable. Dans les appartements, on se servira de fil n° 4 (9 dixièmes de millimètre de diamètre); pour les conducteurs principaux que l’on place dans les escaliers, il conviendra de se servir d'un numéro plus fort, le n° 5 (1 millimètre de diamètre). Enfin, quand on placera la pile dans les caves, il sera bon d’employer comme raccord dans ces endroits humides du n° 6 (11 dixièmes de millimètre), mais alors il n’est pas nécessaire qu’il soit couvert de coton.
- Comme il est toujours avantageux d’acheter ces fils au kilog. chez les fabricants spéciaux, nous dirons comme renseignement que le fil n" 4 mesure environ 180 mètres au kilog., le fil n° 5 160 mètres et le n° 6 140.
- Les fils sont conduits le long des murs autant que possible, dans les endroits où ils se trouvent dissiaiulés; on les fixe en les tournant de place en place autour d’un petit isolateur en os fixé à la muraille par un clou qui le traverse.
- Lorsque plusieurs fils suivent la même direction, on les réunit en faisceau et on les fixe au mur par des crochets émaillés qui les embrassent tous.
- On se sert quelquefois de cavaliers en fer, ces cavaliers sont très commodes pour la pose, mais souvent ils coupent la gutta et mettent le cuivre à nu. Quand il y a plusieurs fils sous un même cavalier, on produit ainsi des contacts entre les différents fils. Aussi, ce système ne doit-il être employé qu’avec de grandes précautions. On peut 'd’ailleurs supprimer les chances de perte en entourant les fils à l’endroit où on veut poser un cava-valier, d’un petit bout de tube de caoutchouc fendu longitudinalement.
- Quelques personnes considèrent comme une économie de se servir de fils simplement recouverts de
- coton ou seulement enduits d’un vernis isolant; ces fils sont à éviter, car ils donnent lieu à des pertes dé courant qui affaiblissent la ;pile.
- Lorsqu'on est obligé de faire passer'des fils à travers un mur, il est bon de les protéger contre l’humidité en les entourant d’un tube de caoutchouc dépassant le mur de quelques centimètres de chaque côlé.
- Pour les petites installations, on peut, le plus souvent, éviter les percements de murs en faisant passer les fils par le coin des portes. Un coup de scie donné dans l’angle de la feuillure produit en général un logement suffisant pour placer les deux fils.
- Lorsqu’il s’agit de joindre un fil soit à l’extrémité d’un autre, soit en un point quelconque de ce dernier, on les dénude l’un et l’autre sur une longueur de deux centimètres; on les décape bien, et on les tord ensemble : on enroule autour de la jonction un ruban de gutta-percha que l’on fond ensuite légèrement à l’aide d’une allumette et que l’on comprime avec les doigts mouillés, puis on recouvre le tout de coton de la même couleur que le guipage du fil.
- (A suivre). Auo. Guerout.
- L’ÉCLAIRAGE ÉLECTRIQUE
- DES FORMES SÈCIIES DU PORT DU HAVRE
- La ville du Havre qui, dès 1881, a appliqué la lumière électrique à l’éclairage de son port et de de ses bassins, pour faciliter les manœuvres de nuit, vient encore de faire une nouvelle application de cette lumière en installant l’éclairage électrique de ses formes sèches.
- On sait que l’on donne le nom de formes sèches ou cales sèches à des bassius susceptibles d’être fermés hermétiquement, de sorte qu’après y avoir fait entrer un navire, on puisse les vider à l’aide de pompes puissantes, les mettre complètement à sec et avoir accès aux parties de la coque du navire qui sont en mauvais état et ont besoin d’être réparées.
- Dans la plupart des cas, les réparations ont besoin d’être menées avec une grande activité, soit que le navire doive rapidement reprendre la mer, soit qu’il doive céder sa place à un autre bâtiment également endommagé. C’est pour permettre d’augmenter la rapidité des réparations en rendant possible le travail de nuit que l’éclairage électrique des formes sèches a été organisé.
- La principale cale sèche du Havre est de très grande dimension, elle est capable de contenir un navire du plus fort tonnage. Elle est fermée par
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- un système fort ingénieux de bateau-porte en fer qui se place en travers de l’entrée de la cale, et dont la grille et les bords extrêmes pénètrent dans des rainures pratiquées dans la pierre. Lorsqu'un navire vient de pénétrer dans la forme, le bateau-porte complètement vide est amené en place; puis en ouvrant une vanne, on y laisse pénétrer l’eau; il s’enfonce peu à peu et ferme l’entrée. La cale est alors vidée à l’aide des pompes et l’eau extérieure faisant pression sur le bateau-porte produit la fermeture hermétique de la cale. Lorsqu’il s’agit de faire rentrer l’eau dans la forme, on ouvre à la partie inférieure du bateau une vanne par laquelle il se vide. La pression extérieure commence alors à le soulever, puis l’eau pénètre par-dessous dans la cale et finit par le renflouer assez pour qu’il puisse être enlevé et livrer passage au navire réparé.
- La gravure ci-jointe, qui représente un transatlantique dans la forme, permet de voir que c’est surtout sur les côtés de la cale que l’éclairage doit être établi. Aussi a-t-on placé sur chaque quai trois régulateurs à arc de Gramme. Ces régulateurs sont suspendus à de grandes potences dont chacune porte à sa partie supérieure un grand réflecteur polygonal à dix pans. Les réflecteurs sont fixes, les lampes peuvent être descendues à la hauteur voulue. Le courant arrive dans les lampes par des fils aériens que supportent des isolateurs fixés aux potences et qui, à l’arrière de la cale, où il n’y a pas de lampes, sont soutenus sur des poteaux télégraphiques ordinaires.
- Les machines dynamo-électriques sont placées dans l’atelier où se trouvaient déjà les pompes destinées à l’épuisement de la cale. Ce sont deux machines Gramme, type F, mises en mouvement par un moteur à vapeur spécial. Elles alimentent deux circuits de trois lampes chacun. En outre, sur chaque potence est placé un commutateur qui permet de supprimer du circuit la lampe correspondante.
- En dehors de cette installation principale, les deux petites formes sèches du bassin de la Citadelle sont également éclairées au moyen de quatre régulateurs Gramme disposés de la même façon. L’installation présente seulement une particularité.
- Comme les deux petites cales sèches sont très voisines l’une de l’autre, les deux potences placées entre elles sont mobiles et peuvent être tournées autour de leur axe, de manière à projeter leur lumière, soit sur une des formes, soit sur l’autre.
- Le courant est fourni par une machine Gramme placée dans une des constructions voisines.
- L’installation, qui a été confiée à la maison Saut-ter et Lemonnier, fonctionne parfaitement bien. Elle constitue un nouvel exemple d’un cas où la lumière électrique peut rendre de réels services,
- et dans lequel les frais d’installation et d’entretien sont largement compensés par les avantages obtenus.
- C.-C. Soulages.
- L’ÉCLAIRAGE ÉLECTRIQUE
- DE L’AMBIGU
- L’Ambigu-Comique est le premier théâtre en France entièrement éclairé à la lumière électrique. Son nouveau directeur, M. Rochard, s’est familiarisé du reste avec l’emploi de cette lumière au théâtre du Châtelet, et tout le monde se rappelle les heureux effets qu’il en a tirés dans ses deux succès légendaires de Michel Strogoff et des Mille et Une Nuits. Au Châtelet l’installation électrique remonte à plus de sept ans, et depuis elle a marché régulièrement sans un jour d’interruption. Cette installation ne comporte cependant aucune précaution particulière. Il n’existe pas de rechange pour les machines à vapeur et les machines dynamo-électriques, et les appareils de commutation sont du type primitif que la Société Jablochkoff a créé au début de son exploitation. En revanche, l’emplacement n’a pas été mesuré pour l’installation des appareils et la machine à vapeur est d’un type simple et robuste. Il faut ajouter aussi un facteur très important, dont on ne tient pas assez compte et qui, à mon avis, joue un rôle prépondérant dans la marche d’un éclairage électrique, je veux parler du personnel qui lui est affecté. Àu Châtelet, le gazier mis au début à la tête de ce service a suivi si ponctuellement les instructions qui lui ont été données, que l’éclairage électrique rivalise comme sécurité et facilité avec l’éclairage au gaz. Souvent il n’en est pas ainsi, et j’ai pu le constater nombre de fois, les accidents qui surviennent aune installation nouvelle sont dus à l’inexpérience ou au mauvais vouloir des personnes à qui le soin de l’éclairage est confié.
- A l’Ambigu, l’emplacement a fait défaut pour l’installation convenable des machines. On ne disposait que de caves très étroites et très peu élevées. Il a fallu d’abord creuser le sol et reprendre les murs en sous-œuvre. Dès qu’on voulut procéder à ce travail de creusement on s’aperçut que, lors de la construction du théâtre, l’architecte qui l’avait édifié, redoutant, non sans raison, de rencontrer dans ses fouilles le ruisseau souterrain que l’on trouve partout dans ce quartier, comme on l’a trouvé à l’Opéra et aux magasins du Printemps, avait préféré ne pas donner à l’édifice des fondations profondes. Il en résulta que la reprise en sous-œuvre des murs fut très difficile. On parvint
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- pourtant à atteindre une profondeur suffisante. Quant au défaut d’espace en largeur, il fut impossible d’y remédier et l’on dut littéralement entailler les murs pour que les générateurs de vapeur et la machine motrice pussent y trouver place.
- L’installation de l’Ambigu comprend 20 foyers Jablochkoff et 3o6 lampes à incandescence Edison de 16 bougies, réparties de la manière suivante :
- Foyers Jablochkoff : 10 à l’extérieur, 1 au contrôle, 2 au foyer et 7 dans la salle ;
- Lampes à incandescence : 27 dans la salle, 167 sur la scène, 42 dans les couloirs et les escaliers, 70 dans les bureaux et les loges d’artistes.
- Il y a en outre sur la scène i5 foyers Jablochkoff, qu’on peut allumer pour les effets en en éteignant un nombre égal dans la salle ou à l’extérieur.
- Tous ces appareils, bougies Jablochkoff et lampes, sont alimentés par des machines auto-excitatrices de Gramme à courants alternatifs. Il y a 2 machines type II pour les lampes et 2 machines type I pour les bougies.
- Cette division des machines a été admise pour éviter une extinction totale en cas d’accident à l’une d’elles; c’est une précaution d’autant plus utile que les dimensions du local n’ont pas permis d’installer des appareils de rechange. A ce sujet, je me permettrai de faire une légère critique à laquelle il est très facile de remédier.
- Pendant la soirée où j’ai assisté au Drame ati fond de la mer, la courroie d’une des machines Gramme type II est tombée, la rampe s’est subitement éteinte.
- Le théâtre est resté plongé dans l’obscurité pendant toute la fin d’un acte. Les acteurs ressemblaient à des ombres chinoises, ce qui ôtait beaucoup de pathétique à la scène qui était censée se jouer devant les yeux des spectateurs.
- Or, la seconde machine Gramme type II alimente les lampes des couloirs, et je ne m’explique pas que l’installation ne permette pas instantanément, par un simple coup de commutateur, de la substituer à celle de la rampe.
- La force motrice est produite par deux générateurs Nœyer de 40 chevaux chacun et une machine Sulzer Compound de 70 chevaux, qui fait 80 tours par minute.
- M. Emile Rochard est le premier directeur de théâtre en France qui ait osé recourir entièrement à l’électricité pour l’éclairage de la scène et de la salle ; il y a lieu de le féliciter pour son initiative. Il n’a pas reculé devant une installation coûteuse, et ne s’est pas laissé décourager par les petits inconvénients inhérents au système adopté.
- Ce qu’il faut regretter, c’est l’absence dans Paris d’un grand centre électrique distribuant la lumière sous toutes ses formes.
- Si le directeur de l’Ambigu avait pu s’adresser à une Compagnie pour avoir chez lui l’électricité
- absolument comme l’eau et le gaz, il n’y a pas de doute qu’il n’eût mieux fait, et il serait débarrassé du souci continuel que lui donne son installation particulière.
- Il ne faut pas chercher ailleurs le peu de développement qu’a pris à Paris la lumière électrique. Tout le monde reconnaît les qualités qu’elle possède. En particulier dans un théâtre elle supprime la chaleur insupportable développée par le gaz. La température à l’Ambigu reste stationnaire pendant la soirée, et on ne paie pas par une lente asphyxie le plaisir du spectacle. En revanche, dans beaucoup de théâtres, l’emplacement manque pour installer un moteur et des machines dynamo-électriques, et tous les directeurs réclament en premier lieu, avec raison, une sécurité absolue dans le service de leur éclairage.
- Une usine centrale répondra seule à ces deux désidérata, et dans l’intérêt de l’industrie électrique il faut souhaiter sa création rapide.
- Tules Sarcia.
- EXPOSITION INTERNATIONALE D’ÉLECTRICITÉ
- DE
- PHILADELPHIE
- Correspondances spèciales
- Un des côtés saillants de l’Exposition d’électricité de Paris était le soin que l’on avait pris de donner à cette immense collection d’appareils et de machines un aspect agréable à l’œil, on pourrait presque dire artistique. Il en avait été de même à Vienne, et à Munich il y avait eu même de l’exagération dans ce sens. Il n’en est pas de même à Philadelphie; quelques exposants, comme la Com pagnie Weston, la Compagnie Bell, la Western Electric C°, la Compagnie Edison, etc., ont apporté beaucoup de soin à leurs aménagements particuliers, mais beaucoup d’installations ont été faites d’une façon très hâtive et bien d’accord d’ailleurs avec l’aspect peu décoratif du bâtiment. On a bien établi dans le centre de la nef principale une fontaine avec jeux de lumière colorée, mais cette fontaine, qui ne rappelle que de loin celle de l’Exposition d’hygiène de Londres, ne suffit pas à elle seule à donner à l’ensemble un aspect pittoresque.
- En revanche, l’éclairage électrique de l’Exposition ne laisse rien à désirer. Plus de cent lampes à arc des différents systèmes exposés, sont suspendues à la voûte de la grande nef et suivent la courbe de chacun de ses arcs; quelques autres sont placées à la hauteur du balcon de la galerie et chaque
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- exposition spéciale a encore son propre éclairage. Dans ces conditions la répartition de la lumière est excellente et tous les points delà nef sont également éclairés. Dans la galerie des machines et dans les galeries latérales, la lumière est presque uniquement fournie par les éclairages particuliers ; l’effet est cependant très beau.
- La partie la moins favorisée sous le rapport de la lumière est la partie de l’annexe dans laquelle sont exposés les appareils de chemins de fer. Là l’espace est très grand et les lampes relativement peu nombreuses. Dans la même annexe, la salle des conférences et la bibliothèque sont très bien éclairées par de grands lustres de lampes Edison.
- Le nombre total des lampes à arc concourant à l’éclairage de l’Exposition est de près de 400, et celui des lampes à incandescence d’environ 4 000. Il y a là, on le voit, de quoi fournir une lumière très suffisante.
- Depuis près de trois semaines que l’Exposition est ouverte, on n’avait pas encore le catalogue des objets exposés. Cette lacune, d’ailleurs justifiée par le retard des exposants eux-mêmes, vient d’être comblée : le catalogue a paru hier.
- Les appareils y sont classés d’abord d’après les noms des exposants rangés dans l’ordre alphabétique, puis vient un second classement systématique d’après la nature des appareils, et une liste des livres contenus dans la bibliothèque de l’Exposition. Le catalogue est complété par une vue extérieure et un plan de l’Exposition et quelques vues de Philadelphie.
- Les visiteurs de l’Exposition sont en grand nombre, surtout le soir, et l’administration a voulu faire quelque chose pour ce grand public peu au courant de la science électrique. De place en place on a posé des placards imprimés en gros caractères et contenant des données très élémentaires sur les principaux appareils, lampes, machines, etc. En outre, sur les appareils eux-mêmes on a placé des étiquettes dans le genre suivant : Ceci est une pile, ceci est une machine dynamo-électrique, etc. L’intention est excellente, mais nous ne croyons' pas que l’on en obtienne le résultat attendu. De tels placards sont en effet complètement inutiles à ceux qui ont déjà quelques notions, et les personnes complètement ignorantes n’y comprendront rien. Quant aux étiquettes, la faible notion qu’elles donnent à un esprit non préparé s’effacera bien vite.
- Un des événements intéressants de la semaine a été la réunion à Philadelphie du sixième meeting annuel de la National Téléphoné Exchange Association.
- Après le règlement de différentes affaires d’intérieur, la parole fut donnée à M. le président Tyler. il appela l’attention des téléphonistes sur trois points particuliers qui devaient, à l’heure présente,
- être pour eux des sujets de préoccupation : le mauvais état des affaires en général, les procès intentés contre la Compagnie mère et les relations des possesseurs de licences avec la Compagnie mère. D’après lui, les affaires devaient bientôt devenir meilleures, et il était convaincu que la Compagnie mère gagnerait son procès. Quant au troisième point, il pouvait dire seulement que si les brevets de la Compagnie mère étaient maintenus, elle serait maîtresse du terrain et voudrait naturellement recueillir des bénéfices, Les Compagnies auraient alors à étendre les réseaux, à rendre le service aussi bon que possible, et à faire payer le public en conséquence. Cela leur permettrait de payer leurs redevances à la Compagnie mère et de faire encore des bénéfices leur permettant de donner des dividendes à leurs actionnaires.
- Un long rapport du comité de législation fut ensuite lu par M. W. Eckert, de New-York. Ce rapport a trait principalement aux lois restrictives promulguées par quelques Etats contre les monopoles téléphoniques. L’Etat d’Ohio a publié dernièrement un bill forçant les Compagnies à placer leurs fils sous le sol, mais ce bill n’a pas encore force de loi.
- Dans l’Etat de Delaware, il s’en est peu fallu que l’on fît passer un bill imposant de dix cents (o fr. 5o) chaque poteau téléphonique, mais dans d’autres Etats les Compagnies téléphoniques n’ont pas aussi bien réussi à éviter les lois restrictives. L’Etat de New-York a, à partir du ior janvier 1884, mis un impôt de 2 0/0 sur les recettes brutes des Compagnies, tandis qu’en Tennessee on lève une taxe de 5o cents (2 fr. 5o) par abonné relié. D’autres Etats avaient agi d’une façon analogue.
- A Saint-Louis, l’usage des rues est défendu, même aux Compagnies auxquelles des privilèges ont été accordés, à moins qu’elles ne s’engagent à déposer entre les mains du contrôleur, le icr janvier de chaque année, un état de leurs recettes, dépenses et profits, et ne payent au Trésor de la ville 2 0/0 de leurs recettes brutes jusqu’en 1890. Après 1890, une taxe de 5 0/0 sera exigée. A la Nouvelle-Orléans, on prélève sur chaque poteau un impôt de 5 dollars (25 fr.), et la ville demande 10 téléphones gratuits pour son usage personnel. En Pensylvanie, l’impôt est de 1 dollar par poteau, mais on n’a fait aucune tentative d’application de la loi, et il n’est pas sûr qu’elle soit maintenue.
- Après quelques protestations des membres qui ne voulaient pas que ces faits fussent publiés, afin de ne pas donner aux Etats encore libéraux l’idée de suivre ces exemples, la parole fut donnée à M. Soyent, qui lut le rapport du comité des burèaux centraux. Ce rapport était composé principalement de statistiques sur le développement de la téléphonie, mais ces statistiques n’étaient pas complètes
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- et ne le seront que lors de la publication des comp- | tes rendus de la conférence.
- Le lendemain, le rapport du comité des câbles aériens et souterrains fut lu par M. Lockwood, et, à cette occasion, M. Berthon donna quelques détails sur la façon dont les conducteurs sont installés à Paris dans les égouts. La grande facilité que fournit pour cela l’excellente organisation souterraine de nos rues fut un véritable sujet de surprise pour les Américains qui, n’ayant pas cette ressource, en sont réduits à des 'systèmes de canalisation plus ou moins défectueux.
- Une autre réunion importante, la conférence des électriciens, avait eu lieu, à Philadelphie, la semaine précédente. L’analyse des comptes rendus de cette conférence devant être publiée par La Lumière Electrique, nous nous contenterons de la signaler.
- Aug. Güerout.
- P.iilaJelphie, le 20 septembre 1884.
- CHRONIQUE DE L’ÉTRANGER
- Correspondances spéciales Allemagne
- LES CONGRÈS SCIENTIFIQUES EN ALLEMAGNE. —
- Parmi les nombreux congrès scientitiques qui se réunissent pendant les vacances des universités, l’assemblée des physiciens et médecins allemands attire principalement l’attention. Il est vrai que la spécialisation toujours croissante des sciences qui est, pour ainsi dire, la caractérisiique de notre époque au point de vue scientifique, n’a pas été sans influence sur ce congrès. A la première assemblée des physiciens allemands en 1822, ou pouvait prendre comme sujet des débats la science médicale et physi |ue dans son ensemble. Aujourd’hui, ce programme ne serait plus possible. Chaque spécialité réunit ses représentants dans un congrès particulier, qui, naturellement, fait du tort à l’assemblée générale. Néanmoins, la 5?° assemblée, qui a eu lieu àMagdebourg entre le 18 et le 23 septembre, ne laissait rien à désirer au point de vue du nombre des membres présents, et les travaux recueillis de toutes parts dans les differentes sections offraient un grand intérêt. Jusqu’ici, il n’existe pas dans l’assemblée une section pour l’électricité, et cette branche delà science, qui s'est si vite et si vigoureusement développée, est encore forcée de chercher un abri dans la section de physique. D’ailleurs, on traite des sujets qui se rattachent à l’électricité, ce qui, du reste, est bien naturel, dans plusieurs autres sections.
- Dans la section de chimie, M. le Dr Arrhenius a prononcé un discours sur Yafjiniié chimique. Il indique les différentes méthodes qui ont été employées pour déterminer les constantes de l’affinité, et ajoute que le caractère moléculaire entier (c’est-à-dire la réaction chimique, la vitesse de cette réaction, la diffusion et la conductibilité électrique) dépend de la constante de l’affinité.
- A l’occasion de quelques expériences sur la conductibilité des électrolytes, il trouve que la conductibilité moléculaire correspond à la force des acides ou des bases en question, cette force ayant été constatée d’après les relations chimiques.
- Le tableau suivant montre la conductibilité moléculaire des acides et des bases :
- Il Cl 284. — IlBr 278. —lit 298. - IINO;, 20. — H2SOt 192. - H2 C2 04 Sy.i. - H:)P04 20. - C.(H(1On 6,9. — CII3COOH 1,26. — II3 03 B 0,044.
- KOII 172. — Na IIO 149. — Ba 02 IJ2 137. — Ca Oa II, i3.|.
- — NH3 0,84.
- Selon l’hypothèse de Clausius Williamson, la conductibilité d’un électrolyte représente la faculté des molécules d’échanger leurs zones. En étendant l’hypothèse, cette faculté peut être identifiée avec la faculté d’échange entre molécules différentes, c’est-à-dire la faculté de réaction.
- Pour trouver par expérience les chiffres susdits pour la conductibilité moléculaire, on dissout des quantités équivalentes de l’électrolyte en grammes dans un litre d’eau, et on met la solution dans un vase entre deux plaques métalliques, qui se trouvent placées à une distance d'un centimètre l’une de l’autre.
- La différence des chiffres est maxima pour le degré de concentration ci-indiqué, et elle diminue à mesure que la solution est plus étendue; quand le liquide est suffisamment étendu, elle disparaît tout à fait, et alors tous les acides et bases donnent les mêmes chiffres. Pour expliquer l’inégalité de force avec une concentration moyenne, M. Arrhenius suppose que les électrolytes ne sont que partiellement actifs dans ces conditions. La conductibilité est une mesure de cette activité, de sorte que la quantité de parties actives d’un électrolyte est proportionnelle à la conductibilité. Mais quand on a une quantité a d’un électrolyte (calculée en équivalents), et que la conductibilité moléculaire avec une concentration donnée est a, alors la quantité active de l’électrolyte sera proportionnelle a a.
- Si l’on laisse deux électrolytes, dont les quantités actives sont a a et b p agir l’un sur l’autre, leur vitesse de réaction selon l’hypothèse de Clau-sius-Williamsonsera exprimée par a a. b fi. Si cette réaction forme les corps cyd0, l’état d’équilibre qui survient, sera exprimé par aa b fi — c-( d%. Si dans la première formule a et b P sont tenus cons-
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- tants et que a seul est variable, alors la vitesse de réaction est proportionnelle à a.
- En partant de la seconde formule, on peut déterminer les proportions dans la division d’une base entre deux acides, c’est-à-dire l’avidité des acides.
- Les quantités trouvées par l’expérience diffèrent un peu des quantités que donne le calcul.
- Ceci provient probablement de ce que la conductibilité d’un électrolyte est variable, selon qu’il est seul ou mêlé avec d’autres électrolytes.
- Tout ceci n’est valable que pour l’équilibre de systèmes homogènes. Quant à l’équilibre de systèmes hétérogènes on n’a qu’à supposer que la partie d’un corps qui s’est séparée de la solution est inactive. Donc dans la seconde formule, a doit être constant, et on obtient l’équation
- a. k |3£ =c\ dï
- Mais a(3yo sont variables avec la concentration et la température. De même k dans la dernière équation est variable avec la pression et la concentration. Ces variations sont très régulières et dans la plupart des cas bien connues.
- II est donc facile de prédire les changements dans la vitesse de réaction, dans l’avidité et l’équilibre chimique en général avec un changement de température, de pression et de concentration.
- Dans la section d’astronomie, M. le Dr Marcuse-Berlin a parlé assez longuement sur le développement de la queue des comètes.
- Il a essayé de trouver une réponse à la question : Quelles sont les forces qui agissent sur les particules de la queue ?
- Dans tout l’univers, aussi loin que s’étendent nos observations, la loi de Newton règne. Mais le développement des queues de comètes donne le premier exemple d’une force déviant de l’attraction newtonienne. Bessel, le célèbre astronome, qui s’occupa fort de la solution de cette question, trouva que la force doit nécessairement être polaire, puisque ni le mouvement des particules de la queue ni les mouvements d’écoulement n’ont aucune influence sur le mouvement des comètes dans leur orbite.
- On est donc porté à conclure que la force est le magnétisme, et que le soleil joue le rôle d’un aimant, exerçant son influence sur la position des particules.
- Déjà dans le neuvième siècle des astronomes chinois avaient observé que les queues des comètes n’étaient pas tournées du côté du soleil. Cette position semble être la règle ; parmi les nombreuses comètes observées, on n’en a trouvé que huit dont la queue fût tournée vers le soleil. C’est pourquoi on appelle les queues tournées vers le soleil anormales, et les autres normales. Une explication de cette divergence serait à chercher dans
- la supposition que les queues normales sont formées d’une matière diamagnétique et par conséquent repoussées par l’aimant — le soleil — qui agit sur elle, pendant que les queues anormales sont formées de substances paramagnétiques qui sont attirées par cette même action.
- Les examens spectroscopiques des queues de comètes s’accordent très «bien avec cette hypothèse. Toutes les comètes ont un spectre caractéristique qui correspond à certains gaz qui sont des carbures d’hydrogène (comme l’a prouvé le professeur Vogel) et ce fait indique qu’une grande partie de la matière dont la comète est formée est gazeuse. De plus, on a observé un spectre continu mais faible, qui est causé ou par des rayons de soleil réfléchis, ou par la propre lumière de corps denses.
- On a, de plus, constaté par l’analyse spectrale la présence de nitrogène et de certains métaux, spécialement le sodium.
- Les combinaisons de carbures d’hydrogène qui forment la partie essentielle des queues normales sont diamagnétiques, et quant aux queues normales, on peut supposer, d’après la découverte importante de Schiaparelli, jointe aux résultats des observations sur la matière des comètes, sur la connexion entre les comètes et météores, qu’elles contiennent du fer paramagnétique.
- On expliquerait donc ainsi la formation des queues anormales et normales, mais l’explication n’est pas tout à fait complète, parce qu’on distingue trois types de queues normales ; elles doivent, par conséquent, être diamagnétiques à des degrés différents.
- Mais le nitrogène et le sodium, qui tous les deux ont été trouvés dans les queues normales aussi, semblent, d’après les dernières recherches, être diamagnétiques.
- Peut-être réussira-t-on un jour à examiner par le spectroscope chaque type de queue et à spécialiser ainsi les parties constituantes des types isolés de queues normales.
- Dans la section de chirurgie, M. Heusner a parlé des effets de la foudre sur l'homme.
- On se souvient qu’il y a eu, pendant l’été passé, une grande quantité d’orages violents. Entre autres, l’orage du i3 juillet, dans les environs de Barmen, présente un intérêt spécial, un grand nombre d’individus, serrés sur la même place, ayant été frappés et plusieurs même tués par le coup de foudre.
- La plupart des personnes frappées présentaient sur l’épiderme de fortes brûlures et des empreintes ramifiées, qui marquaient la route qu’avait suivie la foudre..
- Mais il paraît que quand la foudre est une fois entrée dans la substance interne humide du corps,
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- elle se répand sans faire plus de mal. C’est particulièrement le cas pour le cerveau, la moelle épinière et la prunelle, qui — d’après les recherches de Erb et Ziemssen — appartiennent aux parties les plus conductrices du corps. C’esl pourquoi les coups qui tombent sur la tête ne sont pas toujours funestes, comme le prouve l’exemple d’un garçon de 14 ans, dont le cerveau était demeuré intact malgré une blessure extérieure très grave. La commotion cérébrale fut assez sérieuse et les suites s’en firent sentir quelques semaines encore, mais elle ne produisit aucun dérangement permanent du cerveau.
- On constatait des différences très remarquables entre les plaies couvrant la moitié supérieure du corps et celles des extrémités inférieures, et M. Heusner rattache ces différences à des phénomènes de polarité.
- La plupart des personnes frappées par la foudre ne se souvenaient plus de ce qui s’était passé, ce qui prouve que la foudre peut assourdir et tuer, avant que l’éclat lumineux et le bruit qui l’accompagnent ne soient perçus par nos sens.
- Quelques personnes cependant ont éprouvé une sensation bizarre. L’une s’est sentie déchirée en petits morceaux. A une autre il avait semblé qu’on la frappait sur la nuque, comme avec un gros piquet: une troisième enfin, comparaît la secousse au coup d’un marteau lourd, qui tombe sur l’enclume sans faire ressort.
- Outre ce discours, M. Stein, de Frankfort-sur-Mein, a montré à l’assemblée des appareils électriques, qui sont employés par les médecins pour éclairer les cavités du corps, et de plus quelques appareils pour l’électrolyse médicale ainsi que des galvanocautères qui se répandent de plus en plus dans la chirurgie.
- JUSTIFICATION DE LA MONNAIE PAR L’ÉLECTROLYSE.
- — Une application intéressante de l’électrolyse pour la justification de la monnaie vient d’être faite par M. J. Müller, ingénieur des mines.
- Les pièces reconnues comme trop légères avant le monnayage, furent nettoyées et dégraissées, puis posées en cathode. L’anode fut formée par un bandeau d’argent. L’électrolyte fut composé d’un liquide qui contenait i5 grammes de chlorure d’argent nouvellement précipité dans une solution de cyanure de potassium concentrée à saturation, à laquelle on avait ajouté assez d’eau pour en faire un litre de liquide.
- Deux éléments Leclanché servaient comme source d’électricité.
- On avait antérieurement établi par quelques expériences que, dans ces conditions, 100 milligrammes de chlorure d’argent se déposaient par heure. Selon le manque de poids on exposa les pièces plus ou moins longtemps à l’action du courant. A la fin de
- l’opération, elles montraient toute l’augmentation calculée, la couche était trè's uniforme et compacte et ne fut pas altérée par le monnayage.
- Si excellente que soit cette méthode pour l’ajustage des monnaies, elle ne peut être employée que quand il est question de différences très petites, puisque le métal précipité est de l’argent pur et que le titre de la monnaie ne doit pas être altéré.
- Quand les différences sont très petites, cette mince couche d’argent pur n’a pas d’influence appréciable sur le titre de la monnaie.
- Pour donner le poids normal à des pièces qui ont un excès de poids, la méthode qui consiste à dissoudre le métal superflu dans des acides, était déjà en usage, mais c’est la première fois qu’on applique dans notre pays le courant électrique à l’ajustage de pièces présentant des différences de poids en moins.
- Dr H. Miciiaklis.
- Angleterre
- progrès en téléphonie. — Les concessions récentes accordées par le directeur général des postes et télégraphes aux Sociétés téléphoniques en Angleterre ont décidé l’United Téléphoné C° à faire commencer la construction d’une ligne de grande communication entre Londres et Brighton, et les appareils de la Compagnie ont été essayés entre Londres et Douvres. La Compagnie a l’intention de mettre un abonné à Brighton à même de parler avec les abonnés reliés aux différents bureaux de Londres, et si cette première tentative réussit, on mettra la capitale en communication téléphonique avec d’autres grandes villes, comme Leeds, Liverpool et Manchester.
- LES CABLES TÉLÉPHONIQUES. — L’AsSOCiatioil britannique s’est occupée dans une de ses séances, à Montréal, de la question des.câbles téléphoniques sous-marins et lord Rayleigh a donné lecture d’une communication dans laquelle il s’est efforcé de démontrer que la portée de la parole à travers le câble transatlantique est de 20 à 40 milles. Le professeur Graham Bell, qui assistait à la séance, a déclaré que la limite pratique semblait dépasser celle désignée par la théorie, car il avait lui-même parlé par téléphone à travers un câble de 5o milles. M. W.-H. Preece a remarqué qu’il avait essayé le téléphone sur le câble de Dartmouth à Guernesey, une distance de 5o milles, et qu’il avait eu de la peine à se faire comprendre. Sur-le câble de Dublin à Holyhead, une distance de 60 milles, il avait obtenu un meilleur résultat en employant des téléphones avec des aimants très grands. Il ne le croyait guère possible de dépasser 12 milles avec des lignes souterraines. D’autre part, il serait pos-
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- sible de parler à une distance même de 100 milles avec un câble artificiel, mais on ne pourrait, selon lui, mener une conversation suivie à une distance supérieure à 25 milles. J’ai moi-même eu l’occasion d’essayer le téléphone Bell sur une ligne artificielle ou avec une résistance d’induction, et j’ai pu comprendre jusqu’à 60 ou 80 milles, bien que b parole fût faible et un peu voilée, comme si la voix de la personne était étouffée. De plus, on obtenait les meilleurs résultats en donnant une intonation chantante aux paroles ; une note musicale semble traverser le câble mieux que la parole ordinaire. Des signaux harmoniques ou des points, et des traits sonores traverseraient certainement le câble à une distance beaucoup plus grande que les paroles articulées.
- Toutes ces expériences ont été faites avec un téléphone magnéto comme transmetteur et comme récepteur. M. Preece a également expliqué qu’on pouvait pratiquement faire disparaître l’induction provenant de l’extérieur en employant un circuit métallique de deux ou quatre fils tordus ensemble.
- l’élément étalon de clark. — Dans l’espoir de trouver l’explication de quelques-unes des variations de rendement qui ont lieu dans l’élément étalon de Clark, lord Rayleigh a fait des expériences sur la force électromotrice de plusieurs combinaisons dans lesquelles deux amalgames de zinc de différentes forces remplacent les plaques de zinc et de mercure de l’élément. De plus, il n’emploie pas de sulfate de mercure dans sa pile et le liquide excitateur se compose simplement d’une solution saturée de sulfate de zinc. Lord Rayleigh a trouvé qu’avec un amalgame fort à l’un des pôles et un faible à l’autre, on obtient une force électromotrice constante, bien que relativement faible. L’amalgame fort correspond au zinc dans l’élément original de Clark. Il a ainsi obtenu une
- force électromotrice égale aux de celle de l’étalon de Clark qui s’est maintenue assez constante de jour en jour avec un élément dont un pôle était composé d’un amalgame fort, mais liquide, de zinc et de mercure, et dont l’autre pôle était formé du même amalgame étendu dans un volume égal de mercure pur. L’amalgame fort, étendu avec trois fois son volume de mercure pur, donnerait une force électromotrice égale aux de celle de l’étalon Clark. Si on remplace l’amalgame faible par du mercure pur, la force électromotrice est presque la même que celle de l’étalon de Clark; mais avec la solution de sulfate de zinc elle est très inconstante. Lord Rayleigh conclut donc que la fonction du sulfate mercuriel dans l’élément étalon consiste à maintenir la pureté du mercure et que la force électromotrice est en grande partie un résultat de 1 affinité du mercure pour le zinc.
- LA FORCE ÉLECTROMOTRICE DES PILES. — A la
- réunion de l’association britannique à Montréal le prof. Oliver Lodge a donné communication de ses recherches sur les sources de la force électromotrice dans les éléments voltaïques, et, après avoir passé en revue un grand nombre d’expériences faites sur ce sujet par différents savants, il a résumé son opinion de la manière suivante : Il y a une force électromotrice à la jonction de deux substances et la force électromotrice totale d’une série de jonctions représente la somme des forces électro-motrices aux jonctions. Un élément zinc-cuivre contient trois jonctions principales, c’est-à-dire zinc-cuivre, cuivre-liquide et liquide-zinc dont Volta considérait la première comme la plus importante tandis que le docteur Lodge attribue la plus grande importance à la dernière. Partout où on mesure électrostatiquement (comme par exemple avec un électromètre de Thomson), nous trouvons les
- joncuons(i) (2) métaux-M„ (3) Wr' mais 11
- n’est pas du tout certain à laquelle revient la plus grande importance, et le docteur Lodge est d’avis que les deux extrêmes (i et 3) sont beaucoup plus effectives qu’on ne le croit généralement. Selon lui, les essais électrostatiques ne peuvent pas déterminer la vraie force électromotrice. Pendant la discussion qui suivit la communication de M. Lodge, sir William Thomson a déclaré que pour mouvoir un corps à travers l’air vers une plaque de zinc ou encore une plaque de cuivre soudée au zinc, il faudrait des quantités de travail différentes, à cause de la différence de potentiels des plaques de zinc et de cuivre. L’électricité, dit-il, monte du zinc au cuivre et descend du cuivre au zinc comme dans un système de tuyaux. Sir William Thomson a également affirmé que deux pièces de zinc et de cuivre se touchant dans un vide parfait seront électrisées parce qu’il existe une attraction entre elles et par conséquent une force électromotrice limitée par la chaleur de combinaison. Le docteur Lodge croit que cette attraction est sans relation avec la chaleur de combinaison du zinc et du cuivre. Il fit remarquer que tous les deux sont attaqués par l’oxygène, mais le zinc plus que le cuivre et la différence calculée d’après la combustion de zinc-oxygène moins la combustion de cuivre oxygène constitue le volt.
- LA RELATION ENTRE L’iNTENSITÉ DU COURANT ET LA LUMIÈRE DANS LES LAMPES A INCANDESCENCE. —
- M. W. H. Preece F. R. S. a déjà fait observer que l’intensité de la lumière d’une lampe à incandescence semble varier comme la sixième puissance de l’intensité du courant. Cette loi a dernièrement été vérifiée par les expériences du professeur Kittler de Darmstadt et du Capitaine Abney : mais elle ne semble applicable que dans les limites du pouvoir d’une lampe employée à l’éclairage
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- domestique. Au fur et à mesure que l'incandescence devient plus intense on atteint un point auquel la résistance du filament de charbon cesse de diminuer dans la même proportion et finit ensuite par augmenter de nouveau. Ce point varie pour les différents systèmes de lampes, mais à ce moment là lumière augmente d’éclat bien plus vite que la sixième puissance du courant et le filament se casse bientôt. Le point où la loi cesse d’être suivie semble indiquer que la désagrégation du filament commence au même endroit. M. Preece recommande par conséquent de déterminer ce point pour chaque espèce de lampe et de ne jamais faire passer dans la lampe un courant suffisant pour porter l’incandescence au point eu question.
- LES ACCUMULATEURS DANS LA TÉLÉGRAPHIE. —
- M. Preece a fait un rapport favorable sur l’introduction des piles secondaires alimentées par des dynamos en remplacement des piles voltaïques ordinaires pour la télégraphie. Il a calculé que si les 2 200 éléments employés au bureau central des postes à Saint-Martin-le-Grand à Londres, étaient remplacés par des accumulateurs alimentés par des dynamos, on pourrait effectuer une économie de 75 pour cent.
- le danger des courants. — Mercredi, le icr octobre dernier, un jeune homme de 21 ans, nommé Henry Pink, a été tué à l’Exposition d’hygiène par le courant d’une dynamo Fochhausen n° 25, destinée à l’alimentation de 25 foyers à arc. M. Pink avait été engagé pour surveiller la machine et l’accident semble provenir de ce que, malgré les recommandations d’usage, il avait porté en même temps les deux mains aux balais. La mort fut instantanée et le corps ne présentait aucune trace de blessure extérieure, si ce n’est une petite brûlure entre le pouce et l’index de la main gauche.
- j. Munro.
- REVUE DES TRAVAUX
- RÉCENTS EN ÉLECTRICITÉ
- Sur la deuxième expérience de l’aérostat électrique à hélice de MM. Tissandier frères, par M. G. Tissandier (*).
- » A la suite de l’ascension que nous avons exécutée, le 8 octobre i883, dans notre aérostat à hélice, le premier qui ait emprunté à l’électricité sa force motrice, et dont nous avons eu l’honneur de don-
- ner la description complète à l’Académie (’), nous avons dû modifier quelquês parties du matériel et refaire notamment de toutes pièces le gouvernail, dont le rôle n’est pas moins important que celui du propulseur.
- « Vendredi 26 septembre 1884, nous avons exécuté un deuxième essai; il a donné tous les résultats que nous pouvions attendre d’une construction exclusivement faite dans un but d’étude expérimen -taie. Notre aérostat, dont la stabilité 11’a jamais rien laissé à désirer, obéit à présent avec la plus grande sensibilité au mouvement du gouvernail, qui fait saillie au delà de la pointe arrière, et il nous a permis d’exécuter au-dessus de Paris des évolutions nombreuses, dans des directions différentes, et de remonter, même à plusieurs reprises, le courant aérien avec vent debout, comme ont pu le constater des milliers de spèctateurs.
- « L’ascension a eu lieu à 4h20m, de notre atelier aérostatique d’Auteuil. Mon frère s’était chargé du jeu de lest; un ancien marin, M. Lecomte, qui nous accompagnait, manœuvrait spécialement les drosses du gouvernail, et faisait virer de bord suivant la direction que nous voulions prendre; quant à moi, je m’occupais spécialement de faire fonctionner le moteur et de prendre le point.
- « A 400“ d’altitude, nous avons été entraînés par un vent assez vif du nord-ouest, et aussitôt l’hélice a été mise en mouvement, d’abord à petite vitesse; quelques minutes après, tous les éléments de la pile montés en tension ont donné leur maximum de débit. Grâce aux dimensions plus volumineuses de nos lames de zinc et à l’emploi d’une dissolution de bichromate de potasse plus chaude, plus acide et plus concentrée, il nous a été donné de disposer d’une force motrice effective de un cheval et demi, avec une rotation de l’hélice de 190 tours à la minute.
- « L’aérostat a d’abord suivi presque complètement la ligne du vent, puis il a viré de bord sous l’action du gouvernail, et décrivant une demi-circonférence, il a navigué vent debout. En prenant des points de repère sur la verticale, nous avons constaté que nous nous approchions lentement, mais sensiblement, de la direction d’Auteuil, ayant une complète stabilité de route. La vitesse du vent était environ de3m à la seconde, et notre vitesse propre, un peu supérieure, atteignait à peu près 4“ à la seconde. Nous avons ainsi remonté le vent au-dessus du quartier de Grenelle, pendant plus de dix minutes.
- « Après cette première évolution, la route fut changée et l’avant du ballon tenu vers l’Observatoire. On nous vit recommencer dans le quartier
- (9 Note présentée à l’Académie des sciences dans la séance du 29 septembre 1884.
- (9 Comptes rendus, séance du i5 octobre ]883.
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- on
- du Luxembourg une manœuvre de louvoyage tout à fait semblable à celle que nous avions exécutée précédemment, et l’aérostat, la pointe avant contre le vent, a encore navigué pendant quelques minutes à courant contraire. Après avoir séjourné pendant plus de quarante-cinq minutes au-dessus de Paris, l’hélice a été arrêtée ; l’aérostat, laissé à lui-même, tout en étant maintenu à une altitude à peu près constante, a été aussitôt entraîné par un vent assez rapide. Il passa au sud du bois de Vincen-nes, et, à partir de cette localité, il nous a été facile de mesurer encore une fois par le chemin parcouru au-dessus du sol notre vitesse de translation, et d’obtenir ainsi très exatement celle du courant aérien lui-même. Cette vitesse a varié de 3m à 5m à la seconde ; elle n’était pas constante et a changé fréquemment pendant le cours de notre voyage.
- « Arrivés au-dessus de la Varenne-Saint-Maur à 5h5om du soir, le soleil se couchait au-dessus des brumes; le vent diminua.sensiblement d’intensité. La machine, remise en mouvement, nous permit de remonter avec beaucoup plus de facilité que précédemment le courant aérien devenu presque nul, et nous traversâmes la Marne en sens contraire, successivement à deux reprises.
- « L’atterrissage eut lieu à 6hcom, près du bois Servon, à Marolles-en-Brie, canton de Boissy-Saint-Léger (Seine-et-Oise), à une distance de 25km du point de départ, après un séjour de deux heures dans l’atmosphère.
- « Notre ascension du 26 septembre 1884 aura donné une démonstration expérimentale de la direction des aérostats fusiformes symétriques avec hélice à l’arrière, et cela sans qu’il ait été nécessaire de rapprocher dans la construction les centres de traction et de résistance. La disposition que nous avons adoptée, analogue à celle des aérostats de H. Gifford et de M. Dupuy de Lôme, favorise considérablement la stabilité du système, sans exclure la possibilité de confectionner des aérostats très allongés et de très grande dimension, qui pourront seuls assurer l’avenir de la locomotion atmosphérique.
- « MM. Renard et Krebs ont brillamment démontré, d’autre part, que l’hélice pouvait être placée à l’avant et la nacelle très rapprochée d’un aérostat pisciforme auquel elle est attachée.
- « Ils ont obtenu, grâce à l’emploi d’un moteur très léger, une vitesse propre qui n’avait jamais été atteinte avant eux.
- « Nous rendons hommage au grand mérite de l’œuvre de MM. Renard et Krebs, comme ces savants officiers l’ont fait eux-mêmes à l’égard de l’antériorité de nos essais, en ce qui concerne l’application de l’électricité à la navigation aérienne. »
- Quelques nouveaux phénomènes d’électrolyse, par M. G. Gore, F. R S. L L D.
- Pendant une série d’expériences sur le dépôt propre des métaux, j’ai remarqué, en essayant un certain nombre de différents métaux, que quelques-uns recevaient beaucoup plus vite que d’autres un dépôt électrolytique de cadmium par le contact avec plusieurs solutions de ce métal; j’ai fait par conséquent des expériences pour déterminer si ce phénomène était causé par une différence de densité dans le courant ou par d’autres raisons.
- Au moyen de ces essais complémentaires j’ai reconnu, en faisant passer un courant à travers une série de portions de la même solution métallique, que les' cathodes composées de différents métaux avec des surfaces submergées égales demandaient des courants de différents degrés de densité pour le dépôt du même métal et que dans quelques cas ces différences étaient considérables. J’ai également observé cette autre circonstance curieuse que la cathode qui recevait le plus facilement un dépôt était souvent celle composée de la même espèce de métal que le dépôt. Je m’occupe maintenant d’examiner ces nouveaux faits.
- L’électricité appliquée à la distribution dans les machines à vapeur.
- Plusieurs inventeurs ont cherché à utiliser la précision des efforts que l’on obtient en fermant le circuit d’un solénoïde ou d’un électro-aimant, dans la manœuvre des tiroirs des machines à vapeur.
- Nous trouvons dans le journal deDinglcr la description des différents systèmes de distribution électrique brevetés jusqu’à ce jour. Ce sont ces systèmes que nous nous proposons de décrire rapidement.
- MM. A. Krasza et J. Schaschl de Graz, font agir directement des solénoïdes sur les tiges de commande des tiroirs. Cette disposition est représentée figure 1, dans le cas d’une distribution par soupapes.
- La tige de chaque soupape traverse deux solénoïdes maintenus par des traverses montées sur un support fixe T. En envoyant alternativement le courant dans les solénoïdes inférieur et supérieur, on conçoit que l’on puisse obtenir un mouvement de va-et-vient de la tige, dont le centre de gravité tend constamment à venir coïncider avec celui des deux solénoïdes qui est parcouru par le flux électrique.
- Les solénoïdes sont reliés d’une part à des balais fixes, et de l’autre à un cylindre qui porte des contacts méta'liques disposés en hélice; entre les solénoïdes et ces derniers contacts est intercalée la source d’électricité, qui peut être soit une
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- batterie de piles soit une petite dynamo. Le cylindre sur lequel viennent frotter les balais est solidaire du manchon du régulateur à force centrifuge dont il suit, par conséquent, les mouvements de montée et de descente.
- Le système de M. A.-C.-M. Prücker, de Munich, est très analogue au précédent, seulement l’inventeur a remplacé les solénoïdes par des électro-aimants. Ce système est représenté en coupe et en plan dans la figure 2. Chaque soupape comporte deux électro-aimants en forme de fer à cheval N, S, et N,, S1? dont les armatures n, m, et »4, mi, sont semi-circulaires et reliées par des pièces en laiton p. La tige de commande g de la soupape porte sur son milieu un disque assez épais A, qui
- se meut alternativement entre les armatures n, m, et mt. Cette tige prolongée pénètre dans un amortisseur à air L. Il est presque inutile de dire que dans ce système, aussi bien que dans le précédent, toutes les pièces qui entourent la tige de commande doivent être en métal diamagnétique.
- La figure 3 représente le schéma des communications électriques dans le cas des orifices d’admission. S est la source d’électricité, C le développement du cylindre de contact ; les parties hachées figurent les contacts métalliques, B le porte-balais, et finalement N,, S,, Ns, S2, etc., les électro-aimants très diminués proportionnellement au cylindre C. Dans le cas des orifices d’échappement, la disposition serait absolument la même, si ce n’est que le porte-balais est indépendant du manchon du régulateur et tourne tout simplement avec l’axe A; les contacts métalliques développés se présentent sous forme de rectangles.
- Cette disposition peut évidemment être modifiée, au point de vue de la foi'me des électro-aimants, suivant les types de machine employés; maison retrouve dans tous les brevets deux électro-aimants par chaque orifice : l’un destiné à la fermeture, l’autre à l’ouverture.
- Peut-être serait-il avantageux de remplacer l’un
- ifo 1
- le /T qi m
- des électros par un ressort antagoniste. Quoi qu’il en soit, il est permis d’émettre des doutes sur la valeur pratique des dispositions que nous venons de décrire, attendu que l’effort que l’on demande tant aux solénoïdes qu’aux électro-ai-
- FIG. 3
- mants est très énergique, surtout au départ, et cet effort, à moins que l’on ne se trouve placé dans des conditions spéciales, ne saurait être obtenu à bon marché. '
- Bien plus ingénieuse nous parait être l’idée de M. P.-R. Allen, de Londres, qui consiste à appliquer le courant électrique non pas à la manoeuvre des tiroirs, mais à de simples déclenchements qui ont pour effet d’arrêter au moment convenable l’admission de vapeur. On utilise dans ce cas uniquement les propriétés de précision du courant, et 1 l’énergie consommée est en rapport avec les ayan-
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- tages qui en résultent. Les figures 4 et 5 représentent la disposition dans le cas d’une machine Corliss du système Spencer et lngliss. Les robinets sont manœuvrés, comme on sait, par un disque a que commande la tige d’un excentrique b.
- Chaque tiroir reçoit en particulier son mouvement d’une tringle 2 qui vient en prise avec une fourche à ressort reliée à l’axe du tiroir par l’intermédiaire d’une manivelle. Une tige montée à angle droit sur la tringle 2 porte une paire de solénoïdes
- FIG. 4
- dont le noyau se compose de deux pièces articulées.
- Lorsque le courant passe dans les solénoïdes l’at-
- traction du noyau a pour effet d’écarter les deux branches de la mâchoire qui maintient 2 et cette dernière pièce échappe ; le tiroir se referme alors
- brusquement par un moyen quelconque, ressort, pression de l’air, etc.
- Dans cette disposition, les balais sont fixes, les
- FIG. 6
- cylindres de contact g, g portent un contact métallique héliçoïdal et se déplacent parallèlement à l’axe de l’arbre J, ce déplacement étant commandé par le régulateur à force centrifuge au moyen d’un levier à deux branches N. On peut évidemment va-
- rier ce dernier dispositif; le contact métallique pourrait être placé suivant une des génératrices du cylindre, et le cylindre, au lieu de se mouvoir pa-
- FIG. 7
- rallèlement à l’axe, se déplacerait d’un mouvement héliçoidal; un disque avec contact métallique en spirale sur une des faces et déplacement des balais dans le sens des rayons s’appliquerait également bien. Les brevets pris par M. P.-R. Allen comportent plusieurs modifications pour l’emploijde
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- tiroirs à coulisse par exemple ; il est prévu de même que les solénoïdes pourront être remplacés par des électro-aimants.
- La finr. 6 représente un appareil de sûreté dans le cas de la distribution électrique. Le régulateur à force centrifuge commande un levier coudé à angle droit dans la branche verticale y, porte deux boutons de contact. Deux autres boutonsut u3, gui-
- dés par des manchons et pourvus de ressorts antagonistes, sont disposés de telle façon qu’ils se trouvent chacun en contact avec le bouton correspondant du levier y pour les positions limites du régulateur.
- Dans l’un et l’autre cas, par une disposition de circuit que la figure explique d’elle-mème, le courant de la source d’électricité est envoyé siinulta-
- .Q....EL.
- FIG. 8
- nément dans les solénoïdes qui commandent les orifices d’admission, en sorte que ces orifices sont immédiatement déclenchés et fermés. Comme au repos le bouton ul ferme constamment le circuit, il est nécessaire d’avoir un interrupteur dans la ligne
- qui mène aux solénoïdes, et la ligne ne doit être rétablie que lorsque la valve d’admission de vapeur est ouverte. Cette condition se trouve réalisée dans le dispositif représenté fig. 7. Il est bon de remarquer (fig. 6) que dès que la pièce ul ou u3 pénètre dans le manchon, un cran d’arrêt, que l’on est obligé de manœuvrer à la main, l’empêche de sortir.
- On voit dans la figure 8 la façon dont se présente la disposition générale. Le bâti porte une petite machine dynamo B qui reçoit son mouvement de l’arbre de couche et qui sert à charger des accumulateurs A, en sorte que l’on dispose d’une énergie supérieure à celle de la dynamo pour les déclenchements qui se font par intermittence.
- Il est évident que, dans le cas d’une installation de machines dynamo-électriques, le courant serait directement emprunté à ces dernières et alors le pe-
- tit générateur B disparaît. Mais, dans cette hypothèse, il serait préférable de supprimer également le régulateur à force centrifuge et de se servir des variations dans l’intensité du courant pour régler la machine à vapeur. On aurait alors un solénoïde d (fig. 9), placé dans le circuit ou bien en dérivation, dont le noyau agirait sur le balai de contact. Lorsque l’intensité viendrait à augmenter le balai se trouverait déplacé vers la gauche, ce qui aurait pour effet de hâter la fermeture de l’orifice d’admission, c’est-à-dire de ralentir la marche de la machine à vapeur.
- A ces différentes distributions électriques, M. P.-R. Allen a joint un enregistreur qui se trouve représenté dans la figure 10. Cet appareil se compose de deux électro-aimants placés dans le cir-
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- cuit des solénoïdes (ou une dérivation de ce circuit) qui commandent les orifices d’admission, et dont l’un, celui de droite, représente en petit les mouvements du piston, grâce à une came en forme de cœur, tandis que l’autre suit les variations d’un manomètre Bourdon, dont le tube est relié au tiroir d’admission. Ces électro-aimants sont disposés au-dessus d’une bande de papier qui se déroule d’un mouvement uniforme soit au moyen d’un mécanisme d'horlogerie, soit par une transmission prise sur l’arbre même. Au moment où un courant les traverse ils tracent chacun un point sur la bande de papier, d’où il résulte que le degré d’admission ainsi que la pression de la vapeur à la fin de l’admission se trouvent enregistrés pour chaque coup de piston.
- Sur les boîtes de résistance construites par Siemens et Halske, par E. Dorn (*).
- Certaines boîtes de résistance à fiches construites par Siemens et Halske, d’après M. Dorn, présentent un défaut de construction qui peut être gênant dans certaines recherches délicates. Elles sont formées de bobines de fil reliées à des blocs métalliques isolés dans lesquels on plante des fiches métalliques : or, le commencement d’une bobine est réuni directement à la fin de la bobine précédente, et ce point de jonction est relié lui-même à l’un des blocs par un fil de cuivre gros et court. Tant que l’on peut négliger la résistance de ce fil de cuivre, rien de mieux, l’emploi de l’instrument est des plus simples ; mais quand on veut pousser loin la précision, quand surtout on opère sur de petites résistances, ce mode de construction complique la mesure. En effet, on voit que si l’on intercale successivement dans le circuit deux bobines consécutives, le même fil de cuivre sert successivement d’entrée, puis de sortie au courant ; si au contraire les deux bobines consécutives sont intercalées à la fois dans le circuit, le fil de cuivre ne se trouve plus parcouru par le courant. Il s’ensuit que la résistance dans le second cas n’est pas égale à la somme des résistances dans les deux premiers cas ; et que si l’on a pris la peine de graduer la bobine, en déterminant la résistance de chaque bobine successivement, on n’en peut pas conclure la résistance du système, lorsque l’on soulève deux ou plusieurs fiches consécutives. Chaque fil de cuivre, il est vrai, n’a qu’une résistance de quelques dix-millièmes d’ohm ; mais l’erreur commise, en n’en tenant pas compte, est égale à deux fois la somme des résistances des fils de cuivre, supprimés du circuit par le jeu des fiches.
- M. Dorn, en conséquence, propose de dédoubler
- les fils de cuivre qui conduisent aux bobines, afin que désormais chacun de ces fils soit intercalé ou supprimé du circuit en même temps que la résistance à laquelle il conduit.
- M. Dorn propose encore les perfectionnements suivants :
- i° Au lieu de former une boîte de résistance avec la série suivante :
- i, 2, 2, 5,... etc., la former avec la série
- I, I, I, 2, 5....
- En dédoublant ainsi la seconde des bobines, on peut comparer toutes les résistances à l’une des résistances i ; autrement on est obligé de construire soi-même une résistance égale à la résistance marquée i ;
- 2° Ménager sur chaque bloc une prise de courant, ou simplement y forer un trou supplémentaire où l’on puisse implanter une pince électrique mobile; et cela afin de prendre une dérivation et d’isoler au besoin une bobine de toutes les autres. Nos bobines françaises sont, en général, construites de cette manière ;
- 3° Ménager dans le couvercle de la boîte une ouverture pour y passer un thermomètre. MM. Siemens et Halske prenaient autrefois cette précaution ; il paraît qu’ils en ont fait l’économie depuis.
- Les recommandations de M. Dorn nous paraissent excellentes. Nous nous permettrons d’en ajouter une de notre cru : il conviendrait, croyons-nous, de ne pas empâter les bobines dans un excès de paraffine. Cette paraffine est presque imperméable à la chaleur, et elle rend la correction de température illusoire. Un excès de paraffine est utile dans le cas de condensateurs qu’il faut avant tout préserver de l’humidité; mais dans le cas de résistances métalliques, à quoi bon ?
- Il paraît que c’est une tradition qui vient d’Angleterre, et dont nos constructeurs ne voient pas la raison.
- Résistance électrique du sélénium, par Shelford Ridwell (').
- Si l’action de la lumière sur le sélénium résultait, comme le veut Moser, d’une dilatation calorifique qui assure les contacts, la résistance du sélénium devrait diminuer quand on l’échauffe par l’action de la chaleur obscure. — Or, l’expérience prouve que cette résistance croît d’abord à partir de o°, passe par un maximum et décroît ensuite jusqu’à ioo°. La théorie de Moser est donc insuffisante.
- (') Extrait du Journal de physique, d’aprcs le Philosopfii:al Magazine.
- (*) Annales de Wiedemattn, n» 8.
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- TRAVAUX
- DE LA
- CONFÉRENCE INTERNATIONALE
- DES ÉLECTRICIENS
- COMMISSION DES UNITÉS
- DÉTERMINATION DE LA VALEUR DE L’UNITÉ DE RÉSISTANCE SIEMENS EN MESURE ÉLECTROMAGNÉTIQUE ABSOLUE
- Par H. Wild.
- (Suite)
- Ea dernier lieu, nous ferons remarquer qu’un fil de cuivre épais de imm contourne deux fois le multiplicateur à l’exté-rieur et vient aboutir à deux bornes spéciales placées au coin de la planche-support. Ce fil est destiné à rémission d’un courant provenant d’une batterie de pile, courant qui peut provoquer les déviations de l’aimant ou bien l’amener rapidement au repos lorsque le multiplicateur est ouvert.
- Pour accomplir une observation de déviation, il est nécessaire de pouvoir placer l’aimant principal dans le plan normal au méridien magnétique passant parle centre du multiplicateur, ou bien le point central du petit aimant horizontalement, de telle façon qu’il fasse dévier à peu près de 3,3o degrés ce dernier aimant en dehors du méridien magnétique. D'après les données relatives à son moment magnétique et l’intensité horizontale du magnétisme terrestre à Pawlowsk, on détermina facilement que l’écartement E des centres des aimants devait être de i8oomm environ. On prit deux planches en acajou L de 6oomm, sur lesquelles on en colla deux autres plus étroites de i2ram de hauteur, de façon à former un canal de 36mm de longueur et de 12™“ de hauteur, dimensions qui sont justement celles de l’aimant principal (voir fig. 3 et fig. 6 en détail);, ce système est fixé au moyen de deux supports à angle droit T et T' sur deux tables eu bois H en sorte que, d’après des déterminations préliminaires approchées elles tombaient à peu près dans la normale en question et que deux repères tracés sur le bord supérieur des planches présentaient à peu près la distance voulue à partir du centre du multiplicateur.
- Pour un réglage plus précis de la position de ces porte-aimants, deux planches correspondantes à chacun d’eux, pourvues de pieds, mais ayant seulement 3oomm de longueur (fig. 3), sont vissées aux extrémités d’un même diamètre sur un anneau de 6omm de largeur, lequel repose sur le rebord tourné du disque en bois sous le multiplicateur et dont les rotations autour du centre du disque peuvent être lues, grâce à un index qui se meut sur la division mentionnée plus haut. Les gorges formées par ces planches sont réglées de telle façon que leur milieu se trouve juste à la même hauteur que le milieu du creux du multiplicateur. Ces planches portent également, sur le rebord supérieur, des traits que Ton fait coïncider avec ceux d’une règle de mesure, quand on évalue la distance E. A cet effet, aussi bien que pour placer le milieu de l’aimant sur les traits du rebord dans les autres planches, ou se sert d’un étrier B évidé, sur lequel est tendu un fil de cocon (voir figure 6). En faisant glisser l’étrier, on amène ce fil au trait correspondant sur le rebord, puis on déplace, dans l’évidement des planches, la règle ou l’aimant, jusqu’au moment où le fil coïncide avec un trait dans le premier cas, ou avec le centre du petit trou ménagé dans l’axe de l’aimant.
- Deux thermomètres divisés en cinquièmes de degrés centi-
- grades et dont les réservoirs plongent dans des cyliudrcs pleins en cuivre sont disposés des deux côtés sur les tables près des planches (fig. 3); ces .thermomètres permettent de déterminer la température de Tannant principal au moment des observations de déviation.
- Pour assurer la stabilité du multiplicateur, ainsi que des glissières pour les déviations, le multiplicateur repose sur une plaque massive en grès dur montée sur deux piliers, eu briques anglaises exemptes de 1er, élevés sur le sol de la salle des observations qui est en mosaïque; d’autre part, les tables, sur lesquelles sont fixées les glissières, sont soutenues par trois pieds directement en contact avec le sol; mais elles sont, en outre, rendues solidaires au moyeu d’armatures, qui n’ont pas été figurées dans le dessin, des gros piliers en granit à quatre faces qui supportent des colonnes en gypse destinées à d’autres usages.
- La mesure des déviations au moyen du miroir de l’aimant se fait à l’aide d’une lunette à lecture de Steiuheil de grande dimension avec un grosissement de 95 fois; cette lunette est placée au sud du multiplicateur à une distance un peu supérieure à 4 m. et sur un pilier rond en granit ayant une fondation spéciale. Sur les supports de Taxe horizontal de la lunette et latéralement sont fixées des pièces qui servent à porter l’échelle en verre et le miroir éclairant mobiles de
- FIG. 6
- bas en haut. L’échelle eu verre, construite par Edelmann, à Munich, est divisée en millimètres ; elle a 1 o5omm de longueur et est entourée d’une bordure de tôle noircie de telle sorte que dans le champ optique de la lunette le miroir fixe et le miroir de l’aimant donnent deux images très nettes et distinctes de l’échelle Tune par dessus l’autre. Le miroir éclairant, incliné à 5o° sur l'horizon, reçoit la lumière d’une lanterne en verre qui s’élève au milieu de la salle. Mais comme cette dernière a des croisillons, on a disposé au-dessus du miroir une plaque de verre dépoli qui produit d’une façon permanente un éclairage uniforme de l’échelle. Les plaques sur lesquelles viennent s’appuyer les vis du trépied qui supporte la lunette, sont scellées dans la pierre afin que tout déplacement soit évité.
- Pour mesurer la distance horizontale entre le miroir et l’échelle de verre, on se sert d’une règle cylindrique creuse divisée sur sa surface extérieure en décimètres et ayant une longueur de 4 m. ; à l’intérieur de ce cylindre et à Tune de ses extrémités peut se mouvoir une règle cylindrique plus courte et plus mince, divisée sur un décimètre de sa Ion gueur en millimètres et dont la graduation se laisse voir à travers une ouverture avec vernier ménagée dans le tube extérieur. Le zéro du vernier est placé de telle façon que Ton Ht le trait marqué o de la réglette mobile lorsque l’extrémité arrondie de cette dernière se trouve dans le plan mené normalement à la grande règle sur une extrémité taillée en section droite et qui correspond au zéro de la graduation en décimètres. On reconnaît exactement si cette condition est remplie en appuyant le bord extrême contre un miroir
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- plan. Pendant la mesure, pour éviter toute courbure, on place cette régie sur une latte en bois rabotée, bien plane, posée de champ et de niveau; des supports maintiennent cette latte à une hauteur convenable, et elle est assez longue pour que les extrémités/seules de la règle dépassent. On appuie le bout massif de la règle qui répond à la division 4m contre l’échelle en verre, dont la surface divisée est rendue rigoureusement verticale au moyen d’un fil à plomb, en son milieu, ou bien on amène ce même bout, à l’un quelconque des traits décimétriques, à coïncider avec la pointe d’un petit fil à plomb (fil de cocon) qui descend le long de la surface divisée, puis on pousse à l’autre extrémité la réglette, jusqu’à ce que son bout arrondi vienne à toucher le miroir. La lecture des millimètres au vernier et celle des décimètres à l’autre extrémité donnent la longueur cherchée.
- Réglage du multiplicateur et des appareils qui s’y rattachent. — On commençait par mettre de niveau la lunette des lectures, puis on la tirait jusqu’à ce que le fil de l’aimant uni-filaire suspendu dans le multiplicateur devînt visible, et l’on réglait, après avoir éloigné le multiplicateur, la répartition des poids de la suspension de telle façon que le centre de l’aimant, défini par le trou précédemment mentionné, tombât, dans la position méridienne et transversale, dans le prolongement vertical du fil de suspension; la même chose avait lieu ensuite avec le barreau de torsion en laiton correspondant. en ayant toutefois soin de lui ajouter un poids supplémentaire que l’on pouvait déplacer. Le miroir de l’aimant, une fois réglé de façon à réfléchir le milieu de l’échelle dans la lunette, on recherchait une deuxième fois si les conditions précédentes n’avaient pas été changées.
- On plaçait alors de nouveau le multiplicateur et l’on amenait son axe de rotation à être vertical en tournant les vis de calage du disque en bois. Un niveau permettait de vérifier à ce moment si ce même disque, ainsi que le creux du multiplicateur, étaient suffisamment horizontaux dans chaque position.
- En dernier lieu, il était facile de constater avec une précision satisfaisante, en effectuant des mesures, si le centre de l’aimant coïncidait avec le milieu du multiplicateur ou son axe de rotation, et de faire les corrections nécessaires en déplaçant la suspension supérieure.
- Afin de fixer, pour les observations de déviations, la normale au méridien, on commença par déterminer ce dernier pour l’aimant en procédant de la façon habituelle, c’est-à-dire en plaçant alternativement dans l’auge l’aimant et le barreau de torsion, et en faisant tourner le cercle de torsion jusqu’à ce que dans les deux cas la même division de l’échelle fût visible derrière le fil vertical de la lunette. On amenait à ce moment, en tournant l’anneau, les glissières les plus rapprochées à être à peu près dans le prolongement de l’anneau, on couchait l’aimant principal dans une des gorges et l’on déplaçait encore l’anneau d’une faible quantité, jusqu’au point où son influence ne produisait aucune déviation de l’aimant unifilaire. La même opération était répétée pour l’autre glissière et la moyenne des deux lectures faites à l’index de l’anneau divisé, lectures qui ne différaient entre elles que de o°,2, donnait la position méridienne des glissières. Une rotation de 90°, imprimée à l’anneau, les amenait par conséquent à se trouver dans le plan normal au méridien. On retirait alors l’aimant unifilaire du multiplicateur orienté dans le plan du méridien, et l’on plaçait sur les deux glissières, à travers l’évidement du multiplicateur, uue règle en laiton, de l’observatoire central de physique, ayant la même épaisseur que les aimants et une longueur de sept pieds anglais ou russes (la règle est divisée en pouces sur toute sa longueur, le premier pouce à l’une des extrémités porte une division en lignes sur une bande d’argent encastrée, et la première ligne est partagée en 0,1 de ligne). Une fois qu’il était reconnu, après un premier réglage de ces glissières, qu’elles tombaient dans la même horizontale et que les lignes médianes de leurs canaux correspondaient exactement au milieu de l’évidement du multiplicateur, on
- poussait la règle d’un côté assez loin pour que son extrémité extérieure vînt se placer sur une des glissières des tables latérales; en agissant sur les supports de cette dernière glissière en la déplaçant en avant ou en arrière, on finissait par rendre la règle complètement horizontale, un des côtés de cette même règle venant appuyer en tous ses points contre le rebord de la glissière, ce qui était le cas des glissières centrales. On réglait alors aussi l’éloignement des glissières latérales. Dans cette opération on plaçait un repère, gravé sur la glissière à une distance du rebord égale à la demi-longueur de l’aimant principal, de telle façon que ce repère se trouvât éloigné de 71 pouces du centre du multiplicateur; il en résultait que le centre de l’aimant se trouvait également éloigné de 71 pouces de celui du multiplicateur, une fois qu’on avait pris soin de faire coïncider le repère avec le point central de l’aimant. (Les glissières portent un deuxième repère qui est à un pouce plus près du centre.) Mais dans la disposition décrite, on ne pouvait évidemment être certain que l’écartement ainsi réglé, resterait toujours exactement le même. Deux traits supplémentaires, gravés sur les glissières centrales et distants chacun de i3 pouces du centre du multiplicateur, permettaient de mesurer d’une façon très simple, à chaque observation, l’éloignement en question ou l’écartement 2 E des repères sur les glissières latérales. On disposait tout d’abord, sur les glissières, la règle en laiton dont nous avons déjà parlé, ayant une longueur de 84 pouces, de telle façon que le 84e pouce coïncidât, par exemple, avec le trait éloigné de la glissière sur la table ouest, opération qui s’effectue à 1/20 m.m. près à l’aide de l’étrier mentionné plus haut et d’une loupe, et on lit alors, à l’autre extrémité de la règle, la position du repère sur la glissière centrale est, à la division fine du premier pouce, en se servant de nouveau de l’étrier, ce qui donne une approximation de 0,001 pouce 0.025 m. m. On recule alors la règle d’une petite quantité, jusqu’à ce que le trait 26 de la division en pouces coïncide avec le repère sur la glissière centrale ouest, et on lit de rechef sur la graduation la position du repère de la glissière centrale est; en dernier lieu, on pousse la règle vers l’est, assez loin pour que le trait 84 (pouces) coïncide avec le repère de la glissière centrale est; son autre extrémité tombe alors sur le repère extérieur de la glissière latérale est, et l’on peut encore lire exactement la position de ce repère sur la division de la règle. Si nous désignons par a, b et c les lectures à la graduation fine de la règle dans ces trois cas, les longueurs mesurées étant toujours inférieurs à 84 ou 26 pouces, nous aurons évidemment
- 2 E = 2. (o — 84) — (o — 26) — a 4- b — c
- si (o — 84) et (o — 26) représentent les vraies longueurs de la règle entre les traits o — 84 eto — 26 (pouces) et pour l’écartement qui est d’un pouce plus petit, on aura
- 2 Et = 2. (o — 83) — (o — 26) — ar -f- br — c\
- Il n’y a donc que les trois morceaux de la règle compris entre o et 26, o et 83 et 83 et 84 qu’il faille vérifier.
- D’une façon tout à fait analogue à celle employée pour l’aimant unifilaire, on régla la suspension inférieure de l’aimant bifilaire de manière à ce que le centre de l’aimant aussi bien que celui du barreau de torsion se trouvassent exactement dans la verticale au milieu des deux fils, puis on corrigea la suspension supérieure jusqu’à ce que le centre de l’aimant vînt de nouveau correspondre au centre du multiplicateur. Des repères tracés sur les glissières des disques tournants pour les pointes des vis calantes dans les deux trépieds des suspensions permettaient de retrouver d’une façon suffisamment exacte ces positions, dans le cas de l’aimant unifilaire ou bifilaire.
- On détermina tout d’abord d’une manière approchée la position de symétrie du multiplicateur en envoyant à travers les spires du multiplicateur un courant constant alternati-
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- vement dans un sens, puis dans l’autre et en obtenant par des rotations de ces spires des déviations égales des deux côtés. Dans les mêmes mesures, cette position se déterminait plus exactement en observant les deux espèces de décréments logarithmiques (X)0 et (X)100o*
- 2. — BOUSSOLE DES TANGENTES.
- Comme j’ai toujours cru que le choix d’un assez grand diamètre des spires était une condition essentielle à remplir pour avoir'une bonne boussole des tangentes, j’engageai mon collègue, aujourd’hui mort, M. H. de Jacobi à faire construire, d’après le principe de Helmholtz, une boussole de i mètre de diamètre, quand il fut question, au cours de l’année 1871, d’effectuer certaines mesures absolues d’intensités de courant. Cet appareil, destiné au cabinet de physique de l’Académie des sciences, fut en effet construit par le mécanicien Brauer, de Saint-Pétersbourg, et la mort de M. Jacobi, survenue peu de temps après, l’empêcha de jamais s’en servir. Bien qu’au point de vue où je me plaçais il était surtout important de pouvoir mesurer avec une très grande exactitude les diamètres de tous les circuits et leur écartement et qu’il me paraissait indispensable de retoucher en partie l’instrument et en particulier d’y adjoindre de nouvelles spires, je me décidai néanmoins à l’employer, attendu que le grand âge (10 ans) des pièces de bois constituées par du Irène et couvertes de plusieurs couches de colle et surtout les supports, en forme de roues, et également en bois, des spires offraient des garanties de constance. Après les retouches faites à l’atelier de l’Observatoire central de physique parM. Freiberg, mécanicien, sous ma direction immédiate, l’instrument prit la forme représentée en perspective dans la figure 7; c’est la boussole des tangentes dont il fut fait usage dans la suite.
- Au centre d’une plaque de fondation en bois massif supportée par deux vis calantes en laiton et une troisième pointe fixe également en laiton s’élève un axe vertical en Jaiton, conique à ses deux extrémités, sur lequel repose une forte douille bien tournée en laiton qui porte les autres pièces constitutives de l’appareil.
- Un index fixé sur l’axe se meut sur une limbe en laiton, vissé sur la plaque de bois et divisé en degrés entiers et permet de mesurer les rotations de la caisse autour de l’axe; la mise au point se fait à l’aide d’un bras à griffe muni d’une vis micrométrique et d’un ressort de rappel.
- A la partie supérieure de la douille en laiton vient se visser la plaque de fondation d’une caisse quadrangulaire en bois, dont les parois antérieures et postérieures constituent des portes amovibles munies de garnitures en drap, de façon à former des joints étanches avec les rebords des parois correspondantes. Au milieu des parois latérales fixes de cette caisse se trouvent vissés, de part et d’autre, des disques circulaires a, a ; des pièces cylindriques en bois cabri, de 102 m/m d’épaisseur et 70 mjm de longueur, sont maintenues au centre de ces disques par des vis et traversent les parois correspondantes de la boîte. Les bouts sortants de ces cylindres font office d’axes pour les deux roues, dont le pourtour est destiné à recevoir les spires du fil. Pour pouvoir assurer le parallélisme de ces roues, ainsi que leur distance convenable à partir du centre de tout l’appareil, on a disposé sur le bord des disques en bois a9 trois vis en laiton b, munies de poignées qui traversent la paroi de la caisse et dont les extrémités extérieures arrondies appuient contre la surface interne du disque central de chaque roue. A l’effet d’amener les roues au contact de ces trois points, on eut soin de placer dans les trous cylindriques de ces memes roues, des tubes en laiton de 9 m/m de diamètre intérieur qui, du côté de l’appareil, se terminent par un rebord vissé fortement, tandis qu’à l’autre extrémité ils portent une partie filetée dans laquelle vient se visser un écrou plat d, que l’on manœuvre à l’aide d’une clé. On a choisi des tubes en place de cylindres pleins, afin de faire passer à travers les deux
- roues une règle cylindrique et amener ainsi à l’ajustage même, lorsqu’on visse à fond les deux disques a sur la paro
- FIG. 7
- de la caisse, les deux roues à être à la même hauteur et approximativement parallèles. Ces mêmes tubes servent plus tard à cintrer les roues et à contrôler la hauteur de l’ai-
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- niant. Pendant les observations, un de ces tubes était simplement fermé à l’aide d’un bouchon, l’autre portait un bouchon percé d’une ouverture à travers laquelle on faisait passer un thermomètre jusque dans l’intérieur de la caisse.
- Sur un trou, au milieu de la paroi supérieure de la caisse, est vissé le tube de suspension pour le fil de cocon qui supporte l’aimant. Une portion p, plus courte et plus large, de ce même tube, porte tout d’abord deux glissières sf perpendiculaires l’une à l’autre et mobiles, avec vis micrométriques; sur la glissière supérieure se fixe la portion q du tube, dans laquelle est mastiqué le tube en verre g. La pièce de torsion extrême t a une division en ioo parties; elle est soudée à la partie haute de g et est munie d’une vis r avec écrou m, destinée au soulèvement ou à l’abaissement du porte-fil. Pour éviter que pendant cette opération, ou bien au moment de la torsion du fil, le tube de suspension dont la hauteur atteint i,5 m. n’éprouve de fâcheuses oscillations, on fixe avec du mastic, à mi-hauteur environ de ce même tube, une bague u reliée au moyen de quatre fils de cuivre aux coins de la caisse. Au toit de la pièce et dans la verticale passant par /, se trouve une deuxième tête de torsion vissée sur l’une des glissières 5' à angle droit et soutenant le porte-fil x. Nous verrons, lors du réglage de l’appareil, à quoi sert cette dernière pièce.
- A l’intérieur de la caisse et par l’intermédiaire d’un petit cylindre et d’un double crochet, est attaché au fil de suspension un mince barreau de laiton, qui porte dans le voisinage de son extrémité supérieure un anneau destiné à maintenir le miroir qui est circulaire, et à son extrémité inférieure une tige transversale avec des supports en forme d’Y, dans lesquels on place l’aimant ou bien le barreau de torsion en laiton.
- L’aimant a la forme d’un tube cylindrique de 89,8 m. m. de longueur, et dont le diamètre extérieur a n,5 m. m. et le diamètre intérieur 7,5 m. m.; il a été fait avec le même acier tungstifère, par M. Freiberg, et les mêmes procédés de trempe et d’aimantation que les aimants dont il a été question plus haut. Il porte en son milieu une courte pointe en laiton, vissée, et dans le voisinage des extrémités deux rainures étroites, dont l’une ou l’autre tombe sur les pointes de vis d’un des paliers en Y du support, tandis que l’autre vient reposer avec les bords sur les extrémités planes des vis du deuxième support.
- La peinte qu’on a laissé venir au milieu de la lamelle transversale du support, détermine la position de la section transversale de l’aimant, de même que la coïncidence précédente détermine celle de sa section longitudinale par rapport au support. Le moment définitif permanent de l’aimant était
- m = io6.7,524
- et son poids
- 5=43,2 g.
- Comme le poids des autres parties de la suspension était de 32,5 g., il suffisait pour porter ce poids total de 75,7 g. d’un simple fil de cocon de l’espèce précédemment définie, d’une résistance de 180 g.
- Malgré l’étanchéité des joints, la caisse est évidemment trop grande pour éviter complètement les perturbations atmosphériques dans le voisinage de l’aimant. C’est pour cette raison et en même temps pour augmenter l’amortissement dû à l’air, attendu que je ne voulais pas employer pour cet aimant d’amortisseur métallique, à cause du fer que le cuivre peut contenir, que j’ai entouré l’aimant d’une deuxième enveloppe, beaucoup plus petite, h> en bois d’acajou et verre. Cette boîte a des parois en verre à vitre faciles à démonter, à travers lesquelles on peut, grâce aux ouvertures dans l’axe des roues, contrôler la position de l’aimant. On peut également faire ces observations sur les côtés longitudinaux au moyen des fenêtres 00 ménagées dans les parois et fermées avec des feuilles de mica, ainsi que de deux petites fenêtres avec plaques de verre à vitre que l’on aperçoit auxj
- extrémités de la petite boîte. Le porte-miroir est aussi enfermé dans un cylindre en bois /, composé de deux parties et muni d’une fenêtre i que vient fermer un verre plan à faces parallèles. La petite caisse repose sur une plaque en bois supportée par le chevalet en bois k; des vis latérales formant saillie permettent de régler la position de cette plaque et de la fixer sur la plate-forme du chevalet. Au milieu de la plaque est encastrée une pointe en bois qui pénètre dans la petite caisse, à travers une ouverture ménagée dans le fond de cette même caisse, à laquelle elle sert d’axe de rotation; cette pointe se termine par une tige d’ivoire filetée et effilée à son extrémité. Deux fenêtres o, ménagées l’une dans la porte, l’autre dans la paroi latérale et munies de verres plans à faces parallèles, permettent d’observer la position du miroir de l’aimant.
- La partie la plus difficile dans la construction de la boussole des tangentes consistait, comme cela est unanimement reconnu, dans la distribution de spires réparties d’une façon uniforme et permettant une mesure exacte.
- Après que l’on eut déroulé l’ancien fil qui ne répondait pas du tout à ces conditions, on trouva que la périphérie des roues n’était pas suffisamment circulaire pour être employée sans retouches, et en plus de ça il aurait fallu remplir ou enlever, eu tournant à nouveau la roue, une gorge placée en son milieu et servant de logement à un gros fil formant une spire unique. Une telle opération, outre qu’elle n’était pas sans présenter des difficultés sérieuses, à cause de la dimension et de la dureté des pièces, faisait craindre que le bois, arrivé presque à l’état de repos par suite de son âge, ne se mît à jouer. Ces difficultés me déterminèrent à abandonner complètement les roues en bois et à employer des roues en verre. (Le métal, en effet, me paraît devoir être rejeté, attendu que, étant donnée la grande masse, il aurait été impossible d’éviter la présence du fer, et en plus de ça on aurait très difficilement pu faire usage de fils nus, qui seuls permettent des mesures exactes.) Pour éviter un échauffemcnt sensible du fil pendant le passage d’un courant capable de dévier de 3°i/2 l’aiguille aimantée, le calcul indique qu’il fallait prendre un fil de imm d’épaisseur au moins — avec un plus gros fil la raideur devenait très grande — et faire usage au moins de trois spires de part et d’autre. Ceci conduisait, pour un écartement de 8mm des fils entre eux et des bords de la roue, à un disque de verre d’une épaisseur de 6mm au moins, c’est-à-dire à un poids total de 22 kilogrammes. Mais ce poids considérable eût nécessité des axes métalliques et, d’un autre côté, le fabricant qui s’était chargé de livrer les disques étant venu me déclarer que l'ajustage, au point de vue de la forme circulaire, ne pouvait être fait à 4. o,imm près, je me décidai à revenir de nouveau aux roues en bois et à essayer de les garnir, sur la périphérie, de bandes en ébonite. Afin de tenir compte dans cette construction de la différence des coefficients de dilatation de l’ébonite et du bois, on vissa sur la périphérie de la roue, au moyen d’un grand nombre de vis en laiton, quatre pièces d’ébonite recouvrant chacune un quadrant; chacune de ces pièces avait une largeur de 6mm et le jeu entre deux pièces consécutives était de o,5mm; le tout fut monté sur un tour et centré avec l’axe de la roue, puis on traça une rainure héliçoïdale de i/3mm de profondeur formant 16 tours avec un pas de i,8mm. Cette opération, ainsi que l’euroulement de i5 spires de fil de imm de diamètre (cordes de piano) dans la rainure et la fixation des bouts à deux bornes ménagées, s’effectua fort bien ; c’est ce que font voir les résultats des mesures que l’on trouvera plus loin. Par la suite, la constance de l’appareil ne laissa rien à désirer.
- Deux règles transversales portant une graduation en millimètres à leurs extrémités et dont l’une A est fixée en haut du tube de suspension et l’autre B en bas, à la douille métallique, .de telle façon qu’elles ne touchent pas aux spires des roues (comme la figure tendrait à faire croire), mais se trouvent tout simplemeut avec leur arête vive dans le voisinage minédiat de ces mêmes spires, permettent de mesurer exac-
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- tement à l'aide de lunettes micrométriques l'éloignement des spires entre elles, ainsi que de l'axe vertical de l'instrùment. Ces lunettes micrométriques (l'une en haut et l'autre en bas) appartiennent à un cathétomètre fabriqué par Turettini à Genève et placé ào,8 m. de l'appareil; on peut, à cette dis= tance, lire avec une sûreté entière o,oimm (ce qui correspond à une division du micromètre). En dernier lieu, les niveaux des lunettes sont tellement sensibles que la valeur en arc d'une partie de leur division est
- i partie —4",
- Pour déterminer le diamètre des spires les plus éloignées du centre de l’appareil, on amène les deux lunettes sur les bords du fil aux extrémités d'un môme diamètre vertical, puis on tourne le cathétomètre jusqu'à ce qu'on aperçoive un mètre en laiton gradué en millimètres latéralement disposé à la même distance que la boussole et on lit au micromètre la distance des traits les plus voisins. Cette détermination s'effectue pour une même position relative de la boussole et du cathétomètre, comme le fait voir le plan que l'on trouvera plus loin; on obtient la différence des diamètres des spires successives en tournant la boussole d'un angle de qo° environ et en lisant au micromètre la différence lorsqu'on amène le fil horizontal à coïncider avec le rebord de la spire extérieure et des spires suivantes.
- Le cathétomètre, aussi bien que la boussole des tangentes, repose sur des trépieds en bois (supportés eux-mêmes sur des massifs de calcaire encastrés dans la mosaïque du sol) disposés à une hauteur convenable; celle de la boussole des tangentes est réglée de telle façon que son aimant tombe à peu près dans la même horizontale que celui du multiplicateur. Afin de pouvoir ici, comme précédemment, produire des déviations et surtout la mise au.repos de l'aimant au moyen de courants émanés d'une batterie de piles, on a disposé à l'intérieur de la caisse, concentriquement aux disques a des bobines de fil c (fig. 7) qui viennent s'attacher aux bornes extérieures, comme le montre la figure. En dernier lieu, la lunet'e et l'échelle qui servent aux lectures des déviations ne diffèrent en rien de la boussole des tangentes et du multiplicateur; l'échelle est placée autant que possible de part et d'autre à la môme distance du miroir.
- Toutes les parties métalliques de la boussole des tangentes ont été éprouvées au magnétomètre et trouvées exemptes de fer. D'ailleurs ces pièces ne sont jamais à une distance de l’aimant inférieure à 20 centimètres.
- (A suivre.)
- CORRESPONDANCE
- Paris, le 8 octobre 1884.
- Monsieur le directeur,
- Après lecture de la note de M. Clemenceau (n° 38,2û septembre 1884) sur les appareils de sûreté pour chaudières à vapeur, je prends la liberté de vous adresser une modification que j'ai eu occasion d'apporter au système de contacts de l'indicateur magnétique.
- Ce système était installé tel que la description sur deux chaudières de i5o chevaux, dans un des grands ateliers de Paris; à la suite de l'établissement de deux nouvelles chaudières, voici comment je disposai la chose :
- L'indicateur étant excessivement léger, car c'est un simple tube de fer, si mince que l'on ne peut le serrer dans les doigts, ne suffisait pas, même en tombant sur les lames, qui sont généralement recouvertes d’une certaine couche d'oxyde et de poussière,à établir une bonne communication; j'abandonnai ce principe et fis disposer en haut et en bas, aux
- points maximum et minimum», un petit barreau aimanté porté sur un axe et équilibré par un contrepoids.
- A l'autre extrémité de l'axe se trouve fixé un ressort très flexible qui forme godille entre deux butoirs, l'un isolé et l’autre relié à la pile.
- Le barreau mobile étant aimanté dans le même sens que le pôle le plus proche du fer à cheval de l'indicateur, il y aura donc répulsion et par conséquent, si nous considérons le contact minimum au moment où le niveau baisse, le petit barreau est repoussé, avec lui tout l’équipage, et le ressort appuie sur le bouton isolé; mais au moment précis où le flotteur passe au niveau qu'il 11e doit pas dépasser, le pôle du fer à cheval passe en dessous du petit barreau, et tout le système bascule et fait contact.
- Quand le niveau remonte, les mêmes effets se reproduisent et le ressort de contact revient sur le butoir isolé.
- Tout le système est protégé par une boîte en cuivre où arrivent les fils.
- Le contrôle électrique fonctionne depuis plus d’uu an sans s'être jamais dérangé, et les deux plus anciens indicateurs sont posés depuis douze ans.
- Quant au système Schwartzkopff, il était déjà, je crois, installé en 1881, à l'Exposition, sur une locomobile de MM. Siemens, de Berlin.
- Veuillez agréer, etc.
- C. Parent.
- FAITS DIVERS
- M. Janssen, membre de l'Institut, directeur de l’observatoire de Meudon, a été désigné par le Gouvernement pour représenter la France au congrès de Washington, qui a pour but de discuter les questions relatives à l'unification du méridien et de l'heure.
- Le musée royal de peinture, à Madrid, a été frappé par la foudre le 14 septembre dernier, mais grâce aux réparations qui venaient d'être faites aux paratonnerres, le .bâtiment n'a pas souffert, malgré son toit en bois. Un ouvrier qui travaillait près du paratonnerre a été rendu insensible pendant 10 minutes.
- Le jury de l'Exposition d'électricité a décerné une.médaille d'or à la librairie Hartleben et O, à Vienne, en récompense des services rendus par cette maison à la littérature électrotechnique.
- Le prix de la force motrice à l'Exposition d'Anvers a été fixé à 20 centimes par cheval-vapeur et par heure.
- Un morceau du premier câble sous-marin placé en T85i, entre Douvres et Calais, figure parmi les objets exposés à l’Exposition d’électricité de Philadelphie.
- Une Société vient de se former eu Amérique, au capital de 5 millions de francs, pour la construction des armes électriques et dans le but d'acquérir des brevets utiles pour la fabrication dé ces armes.
- L'électricité est largement employée en Amérique pour actionner les ascenseurs; le.courant est fourni soit par Une station centrale, soit par une dynamo spéciale.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
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- Éclairage électrique
- Depuis environ un mois, le château de Ferrières, appartenant au baron Alphonse de Rothschild, est éclairé par des lampes à incandescence.
- Lorsque M. de Rothschild se décida à faire installer des lampes Edison, il avait surtout en vue l’éclairage de la magnifique salle située au milieu du château, qui ne reçoit le jour que par son haut plafond vitré.
- Tout autour de ce hall, une galerie court à mi-hauteur, séparant les tapisseries qui garnissent tout le haut de la salle du rez-de-chaussée réservé aux tableaux, aux objets d’art et aux meubles anciens. Afin de ne pas fatiguer la vue, une trentaine de lampes dépolies de 8 bougies seulement ont été réparties sur les appliques du rez-de-chaussée, ainsi que quelques autres disséminées dans des lanternes artistiques. Pour éclairer la galerie du haut, on a employé 24 lampes plus puissantes munies de réflecteurs renvoyant toute la lumière sur les tapisseries, la lampe elle-même étant complètement invisible pour les personnes placées dans le hall; toute la partie supérieure de la salle se trouve ainsi brillamment éclairée sans aucun éblouissement. On peut aussi, à volonté, allumer soit le haut, soit le bas de la salle, en modérant à volonté, au moyen d’un régulateur de courant, l’intensité des lampes.
- L’heureux effet obtenu a engagé M. de Rothschild à faire éclairer aussi la salle à manger d’honneur, les salons et les galeries du premier étage.
- Un petit bâtiment a été construit au milieu d’un massif de verdure, à 1S0 mètres de la cour du château, pour recevoir la machine électrique Edison et le moteur à vapeur qui actionne la dynamo.
- Les câbles, placés en partie sous terre, viennent rejoindre le tunnel de 80 mètres de longueur qui relie les cuisines au château, pour aboutir à un tableau de distribution situé au premier étage.
- Cette installation, dans laquelle aucun détail n’a été négligé, a été entièrement faite par la Société électrique Edison.
- Depuis que la lumière électrique a remplacé l’éclairage à l’huile dans les phares de Planier (Bouches-du-Rhône), il paraît que la lumière scintillante attire les cailles par douzaines. Les canards et les oies sauvages sont également fascinés par la lumière électrique, et en une seule nuit les neuf glaces du phare du cap Ferret ont été mises en morceaux par ces volatiles. Au phare de Brehut, une oie sauvage, après avoir traversé la vitre, est venue s’abattre sur la lampe.
- L’éqüipage d'un feu flottant anglais a pris mille cailles dans l’espace d’une nuit, et il a fallu absolument protéger les feux par des grillages.
- Différents services des ateliers de la maison Hachette sont déjà éclairés depuis près de deux ans avec une centaine de lampes à incandescence. Les résultats de cet éclairage ont été si satisfaisants qu’on s’est décidé à l’étendre à tous les services de l’établissement, et la Société Edison a été chargée de l’installation de 35o nouveaux foyers.
- L’attention du public est attirée depuis quelque temps, sur les boulevards, par un coupé éclairé à l’extérieur comme à l’intérieur avec des petites lampes à incandescence.
- Le cheval porte également une petite lampe en forme d’aigrette sur la tête. Le courant est fourni par des accumulateurs.
- ' Après avoir essayé le système à incandescence, l’administration du Grand-Hôtel est revenue au point de départ de l’éclairage électrique, en faisant installer des foyers Jabloch-
- koff dans la cour d’honneur de l’hôtel ainsi que devant l’entrée, sur le boulevard des Capucines.
- Le bureau central des télégraphes à Berlin est depuis quelque temps éclairé par 17 foyers à arc qui remplacent 112 becs de gaz. L’intensité lumineuse des lampes électriques, à un angle de 3o degrés, est de 1 400 bougies et les 164 appareils Morse et 48 instruments de Hughes qui se trouvent dans la salle sont éclairés d’une façon satisfaisante et sans ombres par une -disposition habile des foyers.
- Le ministre de la justice en Autriche a fait faire des expériences d’éclairage électrique dans les prisons. Si ces essais donnent les résultats qu’on en attend, la lumière électrique sera adoptée pour les nouvelles prisons en construction à Prague et à Marbourg.
- On annonce qu’il est question d’éclairer la ville de Rotterdam au moyen d’un système de distribution avec des accumulateurs. Après l’insuccès de Ja tentative analogue faite à Paris l’année dernière, il serait prudent d’attendre les résultats de l’expérience en grand qui se fait en ce moment à Colchester, en Angleterre, avant de se prononcer sur le sort probable des entreprises de ce genre.
- D’après une dépêche adressée au Standard mardi dernier, la ville de Temesvar, en Hongrie, inaugurait l’éclairage électrique de ses rues le même jour. Une installation complète du système Brush a été faite pour l’éclairage permanent de la ville.
- Le théâtre de la ville de Bjorneborg, en Finlande, va être éclairé à l’électricité avec i3o lampes à incandescence, C’est la Compagnie anglo-américaine Brush qui a été chargée de l’installation.
- Une exposition de produits russes et étrangers a été ouverte la semaine dernière à Odessa. Les nombreux pavillons et parterres sont éclairés le soir à la lumière électrique.
- Un correspondant de Barcelone nous apprend que la Compagnie anglo-espagnole de lumière électrique a fait plusieurs installations d’éclairage électrique dans des magasins sur la Rambla et dans le voisinage.
- La lumière du soleil a été étudiée à Glasgow par Sir W. Thomson, qui lui donne une intensité lumineuse 24 fois plus grande que celle d’une lampe à incandescence Swan, donnant 240 bougies par cheval-vapeur.
- Le conseil municipal de Deal, en Kent, a décidé d’adopter la lumière électrique pour l’éclairage des rues de la ville, et une Compagnie locale a été formée pour faire l’installation nécessaire.
- Le nouveau cuirassé de première classe le Ruggiero di Lauria, de la marine italienne, a été pourvu d’une installation complète d’éclairage électrique, comprenant des régulateurs à arc et des lampes à incandescence avec projecteurs Mangin. Les dynamos ont été fabriquées dans les ateliers du gouvernement à Spezzia, où toutes les machines électriques de l’Etat sont construites.
- Le paquebot le San-Martin, appartenant à la Compagnie Lloyd Argentino, vient d’être pourvu d’une installation d’éclairage électrique par la Compagnie Edison-Swan. La force
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- motrice est fournie par une machine.Tangye de io chevaux qui actionne une dynamo Edison-Hopkinson de 200.foyers. Le nombre des lampes est de 157, distribuées dans tout le vaisseau. C’est le 5o° paquebot qui a été pourvu d’une semblable installatiou par la Compagnie Edison-Swan.
- Deux nouveaux navires de la marine anglaise, le Reindcer et le Linnet, vont être pourvus d’une installation d’éclairage électrique comprenant une dynamo Victoria capable d’alimenter un foyer de 26 000 bougies. Le moteur est du type Brotherhood, à trois cylindres. La dynamo a été spécialement construite pour l’éclairage à bord, et tournera à une vitesse de 600 tours par minute seulement.
- tion la plus grande de dépêches, malgré la très sensible in*, fériorité numérique de la population, comparée à celle de certains autres pays, comme par exemple la Russie et l’Allemagne.
- Il paraît qu’on étudie actuellement au ministère des postes et télégraphes un projet pour ouvrir un certain nombre de bureaux téléphoniques reliés au réseau télégraphique afiu de les mettre à la disposition des abonnés.
- On annonce que la couleur des mandats télégraphiques va être changée prochainement. C’est la nuance jaune serin qui a été choisie.
- Deux nouveaux navires de la marine américaine, VAtlante et le Boston, vont être pourvus d’une installation d’éclairage électrique, le premier par l’United States Electric Lighting O et le second par la Brush Electric Light C° de Cleveland, Ohio.
- La Compagnie Edison vient de compléter l’installation d’éclairage électrique au théâtre Haverley, à New-York, où il y a maintenant une dynamo de 35o foyers pour l’éclairage de la scène et des loges des artistes et une autre de 3oo foyers pour la salle. Ces machines sont actionnées par un moteur Armington et Sims, marchant à 180 tours par minute. Il y a également une autre dynamo pour l’éclairage du foyer public, de l’entrée et des vestibules, actionnée séparément.
- A l'Occasion d’un bal masqué, donné par M. Bennett dans sa Villa de Newport en l’honneur du Président des Etats-Unis, toute la maison, ainsi que le jardin, ont été éclairés à la lumière électrique.
- Un inventeur italien vient de construire un appareil pour télégraphier les signes sténographiques. Cet appareil fonctionne depuis quelque temps régulièrement pour le compte rendu télégraphique des séances du Sénat italien. Le transmetteur se compose de deux séries de dix clefs, dont chacune correspond à un son spécial. Chaque clef agit en réalité comme celle de Morse, en envoyant un courant à l’appareil récepteur. Ce dernier consiste en une combinaison de 20 récepteurs Morse, munis d’un petit stylet qui trace son signal particulier sur le papier et reproduit ainsi la dépêche sténographique. On prétend que ce système présente de grands avantages comme vitesse, car on compte pour l’appareil de Morse Soo mots par heure, pour le Hughes 1 200, Wheatstone 1 800, et enfin pour le nouveau système 10 000 mots par heure.
- Le Journal télégraphique de Berne publie le tableau suivant des interruptions survenues pendant lé mois dernier sur les principales lignes télégraphiques internationales.
- Les autorités de la ville de Lynchburg, Virginia, ont traité avec la Brooklyn Electric Light C° pour l’éclairage électrique des rues de leur ville, pour une période de cinq ans et moyennant 55ooo fr. par an.
- La ville d’Akron, Ohio, va être éclairée par i5o foyers à arc Thomson-IIouston, et Quincy, en Illinois, va augmenter les foyers de ce système dans les rues et en porter le nombre à ix5.
- Télégraphie et Téléphonie
- Les recettes du département des télégraphes en France pendant les premiers six mois de cette année, ont été de i3 i5o6oo fr., ou de 907 000 fr. au-dessous des recettes prévues pour cette période.
- Le tableau suivant donne le nombre des stations télégraphiques et des dépêches transmises dans les principaux pays pendant l’année 1882 :
- Etats Stations Dépêches expédiées
- Etats-Unis 12,917 40,581,177
- Angleterre 5,747 32,954,029
- Allemagne . . io,8o3 18,362,173
- France . . 6,3iq 26,260,124
- Russie 2.819 9,800,201
- Belgique 835 4,066,843
- Espagne • • 647 2,83o,186
- Indes anglaises .... . . 1,025 2,o32,6o3
- Suisse 1,160 3,046,182
- Italie . . 2,590 7,026,287
- Autriche • . . . . 2,696 6,626,203
- En Europe, l’Angleterre et la France accusent la cirèula-
- Date Date
- de l’interruption du rétablissement
- Câble Amoy-Shanghaï... 22 août 1884. 28 août 1884.
- — Amoy-Hong-Kong. 23 — 3o —
- Lignes japonaises au-delà
- de Nagasaki 37 — 28 —
- Lignes Bangkok - Batom-
- bang Ier septembre. g septembre.
- Câbles Sicile-Malte..! .. 4 7 —
- Câble Malte-Gibraltar.. 5 — 7 —
- -— Neuwerth - Heligo -
- land 12 — Encore interrompu.
- Lignes japonaises au-delà
- de Nagasaki 18 — 20 septembre.
- Communications Hong-
- Kong-Canton 19 — Encore interrompu.
- Conformément à une convention concilie entre le ministère du commerce en Autriche et le ministère des communications en Hongrie, les Bourses des valeurs à Vienne et à Budapest ont été mises en communication télégraphique directe depuis le i<=r de ce mois. On se sert de l’appareil Teufelhart qui, à ce qu’il paraît, -peut transmettre-les dé pêches deux fois plus vite que celui de Hughes.
- Les entreprises électriques suivantes viennent de sombrer à Londres et entrent en liquidation: l-’Anglo-Spanish Tele-graph O, la Direct Atlantic Telegraph O, l’Economie Telc-gram C°, l’Elcctric and General Engineering O, la Globe Telegraph C° et la New Atlantic Telegraph C°,
- Le Faraday a commencé la pose de la dernière section du deuxième câble Mackay Bennett, et malgré le temps peu favorable, on espère avoir fini la semaine prochaine. Lé
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- Faraday commencera alors la pose du câble entre Canso, dans la Nouvelle-Ecosse, et New-York.
- A la date du 4 septembre dernier, le conseil municipal de Philadelphie a décidé d’appliquer dans toute sa rigueur la loi sur les fils électriques, et l’inspecteur du département d’électricité a reçu l’ordre de notifier à toutes les compagnies télégraphiques, téléphoniques et de lumière électrique qu’elles aient à mettre leurs fils sous terre avant le ior janvier i885.
- grandes villes pour introduire les communications téléphoniques.
- Le nombre des abonnés au réseau téléphonique de Mayence augmente tous les jours et s’élève aujourd’hui à 60. La communication avec Francfort sera sans doute établie d’ici deux à trois semaines. La construction de la ligne a été commencée des deux côtés à la fois; du côté de Mayence on est déjà arrivé à Bischofsheim, et du côté de Francfort le travail est également poussé avec la plus grande activité.
- On annonce comme probable la fusion des intérêts de deux Compagnies télégraphiques en Amérique, la Ban-kers and Merchants Telegraph C° et la Postal Tele-graph C°. Les deux entreprises n’auront qu’une seule direction. __________
- Selon les rapports de la colonie de Victoria pour l’exercice 1883-84, l’étendue des lignes, le développement des fils et le nombre des bureaux ont atteint, au 3i mars 1884, les chiffres suivants pour les sept colonies en Australasie.
- COLONIES LONGUEUR des lignes DÉVELOPPEMENT des fils NOMBRE des bureaux
- Australie méridionale.. 8,4+5, 2 kil. 14, i iq, 2 kil.
- — occidentale.. 2,535,6 — 2,5oï,2 —
- Nouvelle Galle du Sud i5, 526 — 27, o36 — 368
- Queensland 10,046,4 5,886,8 - 16, q88,4 — 202
- Victoria H.63+,4 — 3+3
- Totaux pour l’Aus- 43,010 kil.
- tralie 72, 33g, 2 Uil. I 122
- Tasmanie 2, IQ2,4 kil. 2, 496,4 kil. 16,302,1 — 61
- Nouvelle-Zélande 6.795.7 — 3 93
- Totaux pour l’Aus-
- tralasie 51,978, I lill. 91,137,7 kil. i5gb
- Le câble sous-marin entre Victoria et Tasmania est interrompu depuis le 29 juillet dernier. Le défaut se trouve à 90 milles de l’île de Flinder, et le steamer Southern Cross a été envoyé par l’Eastern Telegraph Extension C° pour ramasser le câble et le réparer.
- Le nombre des dépêches transmises pendant le mois de septembre dernier sur la ligne de la Cuba Submarine Telegraph C° a été de 3 644, qui ont produit 5o 000 fr. contre 2 616 dépêches, produisant 62 875 fr. pour le même mois de l’année précédente.
- Le câble de Saigon à Hong-Kong étant interrompu, la communication avec la Chine par les lignes de l’Eastern Telegraph C° et de l’Indo-European Telegraph C° est arrêtée.
- Depuis le 9 septembre dernier, le bureau télégraphique de Bokhara est ouvert au service international. La taxe terminale de Bokhara est de 3o centimes par mot, et la taxe de transit russe est uniformément fixée à 1 fr. 5o c. par mot. A la même date, le câble de llaïphong à Hongkong a été ouvert, et la taxe a été fixée à 3 fr. 2.5 par mot entre les deux villes, y compris la taxe terminale de i5 centimes du gouvernement français.
- Les Compagnies téléphoniques en Angleterre s’empressent de profiter des facilités qui leur ont été accordéés dernièrement par l’administration des télégraphes pour établir un service téléphonique entre les différentes villes. Ainsi que nous l’avons déjà dit, une ligne est déjà à peu près terminée entre Londres et Brighton et sera livrée au public dans quelques semaines. L’administration de la compagnie Bell-Edison a fait dernièrement des expériences entre Londres et Douvres sur les fils télégraphiques du chemin de fer d’une longueur de 78 milles. On a essayé de parler sur un seul fil et ensuite sur un circuit métallique; les deux expériences ont parfaitement réussi.
- Les essais de téléphonie à grande distance continuent en Angleterre, et lundi dernier on a parlé de Rèading à Wey-mouth, sur une distance de 141 milles; mercredi, la ligne télégraphique du bureau de Saint-Martin-Ie-Grand de Londres à Liverpool a été reliée aux téléphones, et on a pu parler à une distance de 200 milles.
- Une partie d’échecs a été jouée par téléphone en Angleterre, la semaine dernière, entre huit membres du cercle des échecs à Bradford et un nombre égal de membres du cercle de Wakefield. Le fil téléphonique, «qui passait par Leeds, avait une longueur de 25 milles.
- Les journaux de Trinidad annoncent que le directeur du réseau téléphonique des ports d’Espagne a dernièrement été révoqué par la Compagnie-mère de New-York et remplacé par un autre ingénieur. L’ancien directeur a alors proposé la formation d’une nouvelle entreprise téléphonique avec un abonnement réduit, eu s’engageant à finir la-construction pour le ier janvier i885. La proposition a été favorablement accueillie par les principaux commerçants, et les travaux vont commencer immédiatement.
- Le nombre, des abonnés au téléphone à Milwankee dépasse aujourd’hui 1 200, et la moyenne des appels au bureau central atteint 7000 par jour. Le réseau urbain communique directement avec 5o autres réseaux aux environs de la ville, comprenant 5 000 abonnés, qui tous peuvent être reliés aux abonnés de Milwankee.
- La New England Téléphoné C° a gagné 1 438 nouveaux abonnés depuis le commencement de l’année actuelle.
- La Compagnie téléphonique, la « Uruguaya » qui ne fonctionne que depuis le icr février dernier à Montevideo, possédait au itr juillet un total de 632 abonnés. Les appareils sont ceux de Bell et de Blake.
- Le Gérant ; Dr C.-Ç., Soupag^s.
- Malgré le décret royal réglant les conditions du service téléphonique en Espagne, rien n’a encore été fait dans les
- Paris.*- Imprimerie P. Mouillot, r3, quai Voltaire. — 5o568
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- La Lumière Électrique
- Journal universel d’Électricité
- 51, rue Vivienne, Paris
- i»/;.
- directeur : Dr CORNELIUS HERZ
- SECRÉTAIRE DE CA RÉDACTION : AlJG. GUEROUT | ADMINISTRATEUR : HENRY SARONI
- Secrétaire de la Rédaction par intérim : B. Marinovitcii
- ê- -
- 6® ANNÉE (TOME XIV)
- SAMEDI 18 OCTOBRE 1884
- N® 42
- SOMMAIRE
- Volts-mètre et ampères-mètre calorimétriques; Dr A. d’Ar-sonval. — L’électricité domestique : Les sonneries d’appartement (3° article); Aug. Guerout. — Méthode pour observer la chute de potentiel d’un câble au moyen du galvanomètre;, A. Rouilliard. — Sur le traitement électrométallurgique des mattes de cuivre pour l’extraction du cuivre (3® article) ; G. Badia. — Système de lanternes dioptri-ques de M. A.-P:. Trotter; G. Richard. — L’Exposition de Philadelphie; Aug. Guerout. — Chronique de l’étranger: Angleterre; J. Munro. —Etats-Unis; F.-B. Brock. — Revue des travaux récents en électricité : Essais faits à Turin et à Lanzo sur. la distribution de l’éclairage électrique à grande distance, par M. Tresca. — Là lumière électrique au service de la navigation, par M. le D»- Hugo Krüss. — Le modérateur Roussy. — Etudes électrolytiques, par Hans Jahn. — Travaux de la conférence internationale des électriciens (suite), — Faits divers.
- VOLTS-MÈTRE ET AMPÈRES-MÈTRE
- CALORIMÉTRIQUES
- Dans une série d’articles publiés précédemment, j’ai fait connaître diverses méthodes calorimétriques qui sont applicables aux recherches électriques.
- Ces méthodes reposent, comme on l’a vu, sur l’invariabilité de la température du calorimètre. Il faut pour cela disposer d’une source de froid compensatrice.
- Pour de petits appareils la chose est relativement facile, mais lorsqu’on doit faire de la calori-métrie sur de grands animaux ou sur l’homme, il faut autant que possible simplifier l’appareil instrumental. C’est pour atteindre ce but que, vers la fin de l’année passée, j’ai essayé une autre méthode, d’une installation simple et d’une exactitude très suffisante pour ce genre de recherches. C’est une variante dê la méthode calorimétrique par rayonnement, à laquelle j’ai apporté plusieurs perfectionnements qui en rendent l’usage très pra-
- tique. Voici en quoi consiste l’appareil destiné à la calorimétrie humaine ;
- Le calorimètre proprement dit est composé de deux vases cylindriques métalliques concentriques, limitant deux cavités : la première (i) annulaire (fig. i), hermétiquement close, et communiquant seulement par Je tube (3) avec un manomètre (4), dont on verra tout à l’heure l’usage. Cette cavité est pleine d’air. La seconde cavité (2) constitue l’intérieur du calorimètre, dans lequel est placé la source de chaleur (un homme dans la figure 1). Le calorimètre est suspendu au plafond par une poulie (6) et équilibré par un poids (7). Sa base repose sur un socle (8) muni d’une rainure circulaire pleine d’eau, faisant fermeture hydraulique.
- Pour pénétrer dans l’instrument, on le soulève au-dessus du sol et on le laisse retomber dans la rainure une fois en place. Cette manœuvre ne présente aucune difficulté, grâce à la suspension de l’instrument. Au-dessous du socle débouche un tuyau (9) de 6 à 8 centimètres de diamètre, qui passe à travers la cloison.
- La ventilation a lieu simplement par l’appel de la cheminée (9) dans laquelle brqle un bec de gaz. L’air extérieur arrive en (fo) par le haut du calorimètre, et comme la ventilation se fait de haut en bas, la température est bien uniforme dans l’intérieur de l’appareil.
- Supposons maintenant l’appareil relié à un manomètre simple par le tube (3), si une source de chaleur est placée en (2) elle échauffe l’air de (1) et la température monte jusqu’à ce que la perte par rayonnement soit égale à la production. Cette augmentation de température se traduit à l’extérieur par le mouvement de la colonne du manomètre qui en donne la mesure.
- Ce calorimètre n’est autre chose, comme on lé voit, qu’un grand thermomètre à air creux, dans la cavité duquel la source de chaleur se trouve enfermée. On reconnaît aisément dans ce dispositif le principe de mes régulateurs directs décrits précédemment, et on en comprend, sans que j’in-
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- siste, les avantages au point de vue de la mesure exacte de la température du calorimètre.
- D’après la loi de Newton, la quantité de chaleur rayonnée (c’est-à-dire produite) en un temps donné est proportionnelle à l’excès de température du calorimètre sur le milieu ambiant pour des différences inférieures à 3o°. Si on employait un manomètre à air libre pour mesurer réchauffement de la cavité (i), il faudrait tenir compte des variations barométriques et thermométriques du milieu ambiant pendant la durée de l’expérience. Pour éliminer à la fois ces deux corrections, je relie la seconde branche du manomètre à un grand flacon (5) qui se trouve dans la même pièce que le calorimètre.
- Avec cette disposition le manomètre indique constamment la différence de température du calo-
- rimètre et du milieu ambiant, c’est-à-dire précisément la quantité à mesurer.
- L’ensemble de l’appareil est donc un thermomètre différentiel à air analogue, aux dimensioiis près, à l’appareil de Leslie et tout aussi sensible que ce dernier.
- Il faut à présent graduer l’instrument expérimentalement pour en faire un appareil de mesure. Cette graduation est des plus simples. Je place dans l’appareil une source constante de chaleur dont l’intensité est connue à l’avance et j’observe l’indication du manomètre correspondante. On peut prendre comme source de chaleur soit un bec d’hydrogène pur dont la chaleur de combustion est connue, soit une spirale de platine chauffée par un courant, soit un simple jet de vapeur à ioo°. Je n’insiste pas sur les détails de cette opération, n’ayant besoin ici que d’en donner le principe.
- Cette graduation une fois terminée, la simple
- lecture du manomètre donne à chaque instant la chaleur produite par l’être en expérience.
- Pour inscrire les indications de l’appareil sous forme de courbe continue, j’ai fait construire le manomètre différentiel inscripteur figuré schématiquement ci-dessous (fig. 2),
- FIG. 2
- Les deux branches du manomètre (4) et (5) sont terminées chacune par une capsule métallique que clôt une membrane mince de caoutchouc (1) et (2). Ces deux membranes sont reliées entre elles par une traverse rigide (3) qui fait mouvoir un levier (6) dont la pointe vient tracer une courbe en (7)
- FIG. 3
- sur le cylindre enregistreur. Comme les membranes (1) et (2) ont exactement la même surface, aucun mouvement ne se produit si on exerce des pressions égales en 4 et 5. L’appareil n’est donc influencé que par les différences de pressions à mesurer.
- Les indications de ce calorimètre sont très rapides à cause de sa faible capacité calorifique, et
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- -de même que mes thermo-régulateurs directs, et pour une cause identique, il ne présente pas de temps perdu dans sa marche.
- * En réduisant les proportions de cet appareil, î’ai pu en faire un vrai calorimètre bijou, construit tout èn verre, et présentant néanmoins une grande sensibilité. Il est figuré ci-contre (fig. 3).
- Il se compose de 2 calorimètres en verre soufflé (1) et (2) qui forment les deux boules d’un thermomètre différentiel de Leslie. Un robinet (3) sert à réunir les 2 masses d’air à volonté. On peut opérer dans l’un ou l’autre calorimètre et l’instrument se trouve ainsi plus symétrique.
- Il peut d’ailleurs recevoir toute autre forme appropriée au but qu’on se propose.
- En voyant la simplicité et la précision de ce petit appareil, il m’est venu naturellement à l’idée
- FIG. 4
- de m’en servir pour mesurer la chaleur dégagée par un courant électrique.
- Je n’ai eu pour cela qu’à' plonger une spirale de platine, traversant un bouchon, dans l’intérieur du calorimètre pour faire de cet instrument un ampères-mètre oü un volts-mètre à volonté suivant la grosseur, c’est-à-dire la résistance de la spirale.
- D’une part, les indications de l’appareil sont proportionnelles à la quantité de chaleur qui lui est fournie en un temps donné. D’autre part, la chaleur engendrée dans le fil par le courant est proportionnelle à RP, d’après la loi de Joule ; il s’en suit que l’on peut facilement déduire I.
- En plaçant un fil fin, l’instrument devient un volts-mètre dont les indications sont proportionnelles à E3 en remplaçant, dans la formule de
- E
- Joule I par sa valeur ^ tirée de la formule d’Ohm.
- Dans ce cas particulier, l’instrument est de la plus grande simplicité.
- Il peut se réduire à un thermomètre ordinaire de Leslie dont une des boules est traversée par le fil de platine, comme l’indique la figure 4.
- Cet instrument peut servir à la mesure des cou-
- rants alternatifs; sa sensibilité est très grande et Son prix dès plus modiques. Comme dans les électro-dynamomètres, ses indications sont proportionnelles au carré de l’intensité.
- En conservant la disposition de la figure 3, on peut remplacer aisément la spirale. 11 est bon de remplir la cavité (1) de pétrole ou de tout autre liquide isolant non volatil; l’un des calorimètres peut servir de volts-mètre, l’autre d’ampères-mètre, totalisateurs ou différentiels, à volonté.
- J’étudie en ce moment la meilleure disposition pratique; j’ai cru néanmoins devoir publier ces recherches, quoique incomplètes, dans un but d’utilité dont je laisse aux électriciens le soin d’apprécier l’opportunité.
- Dr A. d’Arsonval.
- L'ELECTRICITE DOMESTIQUE
- LES
- SONNERIES D’APPARTEMENT
- 3° article. (Voir les numéros des i3 septembre et 11 octobre 1884.)
- POSE ET INSTALLATION DES SONNERIES
- Il nous reste maintenant à donner quelques indications sur la pose et l’installation des sonneries et nous examinerons pour cela les cas qui se présentent le plus fréquemment dans la pratique.
- Cas d'une seule sonnerie et d'un seul bouton. — Ce cas est le plus simple. On en indique généralement la solution (fig. 27), en supposant la sonnerie S placée à un bout de l’installation et la pile P à l’autre. Pratiquement il vaut, mieux, toutes les fois que cela se peut, opérer d’après le schéma de la figure 28. On place la pile près de l’endroit où doit se trouver la sonnerie, on réunit les deux appareils par un fil court et l’on n’a plus qu’à mener parallèlement jusqu’à l’emplacement du bouton les deux fils qui partent l’un de la pile, l’autre de la sonnerie. L’avantage de ce mode de procéder est encore plus sensible dans le cas suivant.
- Cas d'une seule sonnerie et de plusieurs boutons. — Ce cas se déduit aisément du précédent. Après avoir formé une sorte de groupe avec la pile et la sonnerie, on mène les deux fils de pile et de sonnerie tout le long de l’appartement et on y branche aux endroits voulus autant de paires de fils qu’il y a de boutons abc (fig. 29).
- Si l’on était obligé de mettre la pile à un bout de l’installation et la sonnerie à l’autre, le fil de
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- jonction entre la pile et la sonnerie devrait suivre le même parcours que les deux autres (fig. 3o), et on voit que ce genre de pose augmente la dépense en fil. Dans ce cas, il est bon de prendre ce fil de jonction d’une couleur différente de celle des deux autres, afin de ne pas se tromper de fils, lorsque l’on fait les branchements se rendant aux boutons abc... Le principe de la pose dans les deux cas, reste d’ailleurs toujours le même : réunir par un fil
- FIG. 27
- la pile et la sonnerie, et faire les branchements des boutons sur deux fils parallèles partant des bornes libres de la pile et de la sonnerie.
- Cas d'une sonnerie et de plusieurs boutons avec appels différents. — Dans le cas précédent, tous les boutons font fonctionner également la sonnerie et la personne appelée ne peut distinguer de quel bouton est parti l’appel que si l’on a fait d’avance cette convention qu’en a on n’appuiera qu’une fois sur le bouton, qu’en b on appuiera deux fois, er ainsi de suite. Le schéma de la figure 3i donne un moyen d’avoir avec la même sonnerie trois appels distincts sans qu’il y ait besoin de faire varier la façon, dont on appelle. A la sonnerie S, on ajoute
- une borne communiquant avec le fil de sortie de l’électro, ou, en d’autres termes, avec la pièce à laquelle est fixée l’armature.
- De cette façon, si on ferme le courant sur les deux bornes de gauche de la sonnerie, l’interrupteur sera exclu du circuit et la sonnerie ne frappera qu’un coup pour chaque fermeture du circuit. Si au contraire le courant passe par les bornes extrêmes, la sonnerie fonctionnera en trembleuse comme à. l’ordinaire. Dans ce cas, le groupe pile-sonnerie
- émettra trois fils; à chaque branchement des boti-tons abc, un des fils de branchement est branché sur le fil de pile, mais le second fil se branche pour le bouton a, sur le fil venant de la borne de droite de la sonnerie ; pour le bouton b, sur le fil venant de la borne du milieu de la sonnerie. Le bouton a fait ainsi marcher la sonnerie en trembleuse et le bouton b la fait fonctionner à un coup. Si l’on veut un troisième appel distinct produit par le bouton c, on fait son branchement comme celui de a, mais on y intercale une résistance R qui affaiblit la sonnerie et permet de distinguer l’appel de a de celui de c. En faisant cette installation, il est bon de prendre les trois fils principaux de couleurs différentes pour faciliter les branchements.
- Cas d'un bouton sonnant à volonté sur plusieurs sonneries. — Ce cas n’est qü’ün dérivé du premier; ces sonneries (fig. 32) sont reliées en quantité à l’un des pôles de la pile et, d’autre part, aux bornes d’un commutateur C que représente en dé-
- c (o
- FIG. 29
- tail la figure 33. Le commutateur est relié d’autre part au bouton a. Suivant la position de la manette du commutateur, l’une ou l’autre des sonneries SSjSjj est intercalée dans le circuit. Ce dispositif est très utile dans certains cas, par exemple, pour un domestique qui le jour se tient dans sa cuisine et que l’on veut la nuit pouvoir appeler dans sa chambre ; on peut encore citer le cas d’un fabricant qui veut pouvoir entendre l’appel de la porte, tantôt dans son magasin de vente, tantôt dans son atelier, tantôt dans son logement privé.
- Cas de deux boutons avec deux sonneries se répondant entre elles. — La figure 34 indique la disposition de circuits à adopter. On voit que, quel que soit le bouton sur lequel on appuie, la pile se trouve toujours dans le circuit, mais quand on appuie sur le bouton a la sonnerie S est exclue, et S, sonne; quand, au contraire, on appuie sur b, c’est S, qui se trouve hors du circuit et S qui fonctionne.
- Cas d'un bouton et d'une sonnerie fonctionnant
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- jusqu'à ce qu'on l'arrête. — Cet effet s’obtient en modifiant légèrement la sonnerie. On recule un peu lè ressort r (fig. 35), de manière qu’à l’état de repos il ne touche plus l’armature, d’autre part, on ajoute une troisième borne reliée à l’armature, c’est-à-dire au fil de sortie de l’électro-aimant. L’installation se fait comme à l’ordinaire en se servant des deux bornes de gauche de la sonnerie, mais en outre, on relie la borne du ressort r par
- un fil au fil qui va directement de la pile au bouton. Dans ces conditions, si on presse sur le bouton a, on fait frapper un coup à la sonnerie, et tant qu’on appuie, l’armature reste attirée. Dès qu’on cesse d’appuyer, l’armature, en ,vertu de son élasticité, s’écarte de nouveau, mais elle dépasse alors sa position de repos, vient toucher le ressort r et ferme ainsi de nouveau le circuit, de sorte qu’elle est attirée une seconde fois. Le même jeu se reproduit et la sonnerie fonctionne jusqu’à ce que l’on ait ouvert un interrupteur I intercalé en un point quelconque du circuit. Cette disposition est avantageuse pour s’assurer qu’un domestique répond bien à l’appel de la porte. Dans ce cas il est bon, comme le montre la figure 36, de placer l’interrupteur I non loin du bouton d’appel, de façon
- '6 (o.
- que pour arrêter la sonnerie on soit obligé d’aller vers la porte.
- Cas de plusieurs sonneries sonnant simultanément sous l'action du même bouton. — Lorsqu’il s’agit de faire sonner en même temps plusieurs sonneries, on a l’habitude de les monter ensemble en dérivation, c’est-à-dire que les bornes d’un côté des sonneries sont toutes reliées à un des pôles
- de la pile, et toutes les bornes de l’autre côté au fil du bouton. La figure montre l’installation pour deux sonneries seulement; la figure 38 se rap-
- porte à la pose générale d’un nombre quelconque de sonneries.
- 11 y a cependant d’autres procédés qui permet-
- FIG. 33
- tent d’arriver au même résultat. Si on essaye de mettre toutes les sonneries en tension, elles ne fonctionnent pas, tous les ressorts des armatures
- n’ayant pas exactement la même force, les oscillations ne sont pas concordantes, et dès que l’accord cesse, le courant se trouve interrompu. Mais
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- U y a un moyen de faire fonctionner ensemble plusieurs sonneries reliées en tension, c’est de laisser l’une d’elles sans aucune modification et pour toutes les autres de supprimer le ressort de contact en attachant le fil directement au support de l’armature. La sonnerie qui seule fonctionne en trembleuse fait alors interrupteur pour les autres et toutes fonctionnent en même temps. La figure 3g représente cette disposition pour deux sonneries.
- FIG. 35
- Il est clair qu’au lieu d’attacher directement le fil au support de l’armature, on pourrait charger les communications dans la sonnerie même, de façon à faire l’attache sur la borne comme d’ordinaire.
- Un autre procédé qui permet de faire fonctionner simultanément plusieurs sonneries consiste à les modifier, de manière que l’attraction de l’armature, au lieu d’interrompre le courant, ferme l’élec-tro-aimant en court circuit. La figure 40 qui représente deux sonneries montées en tension par ce système, donne une idée de l’arrangement des communications. Les deux fils de l’électro-aimant sont reliés directement aux bornes de la sonnerie, mais communiquent en outre, l’un avec le support
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- tions, si on branche d’autres boutons sur les fils principaux chacun de ces boutons fera fonctionner toutes les sonneries. On emploie cependant quelquefois une disposition spéciale pour faire fonctionner simultanément deux sonneries sous l’in-
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- FIG. 37
- fluence d’un nombre quelconque de boutons. On se sert alors de boutons à trois paillettes. Un des fils de pile (fig. 41) est relié à une des paillettes de chaque bouton, l’autre fil de pile communique
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- fig. 36
- de l’armature, l’autre avec un ressort r. Quand le courant passe, l’armature étant attirée vient toucher ce ressort et la majeure partie du courant passe alors par l’armature. Mais l’électro ne recevant plus assez de courant, l’armature est relâchée et ainsi de suite. On a donc un fonctionnement sans interruption du courant et plusieurs appareils en série peuvent fonctionner simultanément.
- Il faut remarquer que dans toutes ces disposi-
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- avec les deux sonneries S et St, la sonnerie S communique avec les paillettes de gauche de tous les boutons et la sonnerie S, avec toutes les paillettes de droite. Quand on appuie sur un des
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- FIG.
- boutons, les trois paillettes se touchent et il est facile de voir que les deux sonneries se trouvent alors en dérivation sur la pile. Ce dispositif est un peu compliqué, mais il peut cependant être avantageux dans certains cas.
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- Cas d'une installation générale. — Une installation générale de sonneries peut toujours se ramener à un groupement de plusieurs des installations précédentes. Supposons par exemple que l’on ait à faire une installation de sonneries dans une maison de campagne, avec jardin. Les sonneries à placer seront, si l’on veut, les suivantes :
- Dans le vestibule, une sonnerie actionnée par le bouton de la porte principale et une autre de tim-
- bre différent sonnent lorsqu’on ouvre la porte de service;
- Dans la cuisine, une sonnerie fonctionnant sous l’influence des boutons de la salle à manger, du salon et du bureau, et une autre de timbre différent mise en mouvement sous l’influence des boutons des chambres à coucher;
- Dans la chambre de bonne, une sonnerie actionnée par les boutons des chambres à coucher.
- Pour une installation de ce genre, on placera la pile à la partie inférieure du bâtiment, dans la cave, par exemple, et on mènera verticalement de ses deux bornes dans la cage de l’escalier une colonne
- FIG. 41
- montante de deux fils qui pourront être considérés comme des prolongements de ses pôles. Pour chaque installation partielle, on dénudera à la hauteur où sont placés les fils de cette installation deux points des fils de la colonne montante ; on fera les liaisons à ces points comme s’ils étaient les bornes d’une pile spéciale à l’installation partielle. La figure 42 donne une idée des communications à établir. Les trois étages y ont été repré-
- sentés en plan l’un au-dessus de l’autre et traversés par la colonne montante. On voit que cette der
- ni'ère sert de point de départ à cinq^installations partielles comprenant : ”
- i° La sonnerie de la porte principale; 20 La sonnerie de la porte de service ;
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- on
- 3° La sonnerie actionnée par les boutons du rez-de-chaussée;
- 4° La sonnerie dépendant des chambres à coucher; 5° La sonnerie de la chambre de bonne.
- Il y a donc sur chaque fil de la colonne montante cinq points d’attache. Pour plus de régularité il est bon de relier un des deux fils montants à
- toutes les sonnettes, et l'autre à tous les boutons. On prend alors les deux fils de couleurs différentes pour les distinguer aisément, mais il est complète-
- FIG. 4S
- ment indifférent de relier les sonneries plutôt à un pôle de la pile qu’à l’autre.
- Nous avons indiqué la cave comme endroit convenable pour placer la pile. Il est encore plus avantageux, quand cela se peut, de la placer dans le haut du vestibule.
- Dans ce cas, tous les fils des installations du jardin et du rez-de-chaussée peuvent être ramenés directement aux bornes de la pile et la colonne montante n’est plus nécessaire que pour les deux
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- étages supérieurs. Il va sans dire qu’au lieu de se servir de sonnettes séparées pour toutes les installations, on pourrait employer les artifices que nous avons indiqués plus haut pour faire donner à la même sonnerie plusieurs genres d’appel.
- Pour la cuisine par exemple, on pourrait n’avoir qu’une sonnette, marchant en trembleuse sous l’action des boutons du bureau et du salon, et fonctionnant à un seul coup par le contact de la salle à manger; les domestiques étant toujours dans la cuisine pendant le repas, l’appel à un coup est toujours suffisant.
- Pour les sonneries des portes de jardin, il est souvent avantageux de conserver les sonneries à timbres différents, mais il faut alors que la différence de timbre soit bien nette, car lorsqu’il n’en est pas ainsi, les domestiques saisissent difficilement la nuance.
- On évite d’ailleurs ces erreurs par l’emploi des tableaux indicateurs. Tel qu’on le construit généralement en France, le tableau indicateur se compose d’une boîte (fig. 44) fermée à sa partie antérieure par une vitre noircie, mais dans laquelle on ménage autant de fenêtres qu’il y a de boutons d’appel. Derrière chaque fenêtre est placé un système composé de deux petits électro-aimants. Entre les deux (fig. 45) est suspendue une armature polarisée. Quand cette armature s’appuie sur un des deux électros et qu’on fait passer dans ce dernier un courant de sens convenable, l’armature est repoussée et vient buter contre l’autre électro, dont elle peut être éloignée de la même façon. Elle peut donc prendre deux positions. Dans l’une d’elles, une carte collée sur un prolongement de l’armature et portant un numéro d’ordre, reste dissimulée derrière la peinture noire de la glace. Dans l’autre position, la carte se place devant la fenêtre et indique par son numéro d’ordre quel bouton a été pressé.
- La figure 46 indique à la fois l’installation d’un tableau pour une sonnerie et quatre boutons et les communications intérieures de ce tableau. Nous avons supposé la pile et la sonnerie formant un groupe d’où part, d’un côté, un fil relié à tous les boutons. De l’autre côté, le fil partant de la sonnerie est relié à la première borne du tableau et se continue, dans son intérieur, par un autre fil relié, à travers les électros de droite et les quatre bornes de droite, aux boutons a b c d. Il est facile de voir qu’avec cette disposition, si on appuie sur un bouton quelconque, a, par exemple, le courant traversera la sonnerie, et le iGr électro de droite qui amènera devant la fenêtre le n° 1.
- Pour ramener les numéros à leur position d’effacement, on se sert d’un courant dérivé pris sur la pile. Ce courant est amené par des fils, indiqués en pointillé sur la figure, à la deuxième et à la troisième bonnes; de là, l’un d’eux va à un paillette e,
- l’autre traverse en tension’ tous les électros de gauche et se rend à une seconde paillette m. Ces deux paillettes correspondent à un bouton placé sur le bord du cadre et quand on le presse le courant passe par tous les électros de gauche et ramène à leur position primitive tous les numéros qui ont été dérangés. Dans le cas de la figure, il agirait sur les nos 1, 3 et 4.
- Nous avons indiqué les aimants de rappel, comme reliés en tension. On les monte quelquefois en dérivation. L’une ou l’autre des dispositions peut être plus ou moins avantageuse suivant la résistance du circuit.
- Les tableaux font partie d’un groupe d’appareils que l’on peut désigner sous la dénomination générale d'indicateurs. Nous reviendrons prochainement sur leur description quand nous consacrerons à ces derniers un article spécial.
- Auo. Guerout.
- MÉTHODE POUR OBSERVER
- LA
- CHUTE DE POTENTIEL D’UN CABLE
- AU MOYEN DU GALVANOMÈTRE
- Pour faire les expériences, on devra choisir un condensateur d’une capacité négligeable vis-à-vis celle du câble à expérimenter. Et l’on prendra : i° la charge de ce condensateur pour une différence de potentiels E entre les deux armatures; 20 on chargera le câble et les deux armatures du condensateur au potentiel E; 3° au bout d’un certain temps on observera la perte de charge du câble au moyen du condensateur.
- EXPÉRIENCE
- O11 formera les communications indiquées par la figure 1.
- i° Mesure de E.— En abaissant successivement les clefs 3, 2, 1, on obtiendra une déviation qui étant proportionnelle à E pourra être prise pour valeur de E.
- 2° Charge du câble. — On renversera la pile en relevant 3 et abaissant 4.
- Puis on abaissera la clef 2 pour mettre le câble et les deux armatures A et B en communication avec le potentiel E.
- On laissera cette clef abaissée pendant quelques secondes pour que le câble ait bien le temps de se mettre en équilibre électrique. Puis on notera l’instant où on relèvera la clef, instant qu’on prendra pour origine des temps.
- 3° Mesure de la perte de charge. — Aussitôt
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- après avoir relevé la clef 2, on devra renverser la pile en abaissant 3 et relevant 4.
- On pourra alors mesurer la perte de charge à plusieurs instants consécutifs; pour cela, on n’aura qu’à abaisser la clef 1 au moment où on veut avoir la perte et le courant qu’on observera au galvanomètre sera précisément proportionnel à la perte 8 = E — E', E' étant le potentiel du câble à l’instant où on opère.
- DISCUSSION
- Pendant la chute du potentiel du câble, les deux armatures A et B étant en communication, seront au même potentiel. Elles ne seront donc pas une cause de perte.
- On pourra faire plusieurs expériences consécutives sans être obligé de recharger le câble.
- Mais l’inconvénient, c’est qu’après chaque expérience, au moment où on relève la clef 1, la petite
- quantité d’électricité qui a été envoyée dans A passe dans le câble et vient augmenter son potentiel. On trouvera donc pour les lectures suivantes des nombres trop petits pour la perte de 8. A chaque expérience, cette erreur se répétera et l’on conçoit facilement que cette méthode mathématiquement exacte pour la première expérience, donnera, pour la nième, des résultats tout à fait illusoires.
- Il y a donc lieu de rechercher jusqu’à quel point on peut la considérer comme exacte, et pour cela nous calculerons l’augmentation qu’on fait subir au potentiel après un certain nombre d’expériences. Cette augmentation sera l’erreur que nous appellerons e.
- Appelons c et y les capacités du câble et du condensateur et posons a = ^. Pour avoir le potentiel E, après une expérience, il nous faut connaître la charge du câble et celle du condensateur.
- Le câble contient avant la première expérience
- Les deux armatures A et B du condensateur étant au potentiel E', il contient
- q' — y (E' — E') = o.
- Quand on enverra le courant de charge, il passera une quantité égale à :
- ?" = Y(E — E').
- Donc, après la première expérience, le câble et le condensateur contiennent
- Q'+?' + 3"=cE'-f y(E-E'); la capacité du système étant c, le potentiel sera :
- E. = = E' + «3.
- Et l’erreur est exactement
- c =. Ei — E' = «5,
- e varie donc en même temps que 8, c’est-à-dire que l’erreur va en augmentant avec le temps.
- Et si nous voulons faire plusieurs expériences, nous pourrons prendre pour toutes les valeurs de e, celle qui correspond à la dernière expérience que nous appellerons e.
- Pour une certaine expérience, comprise entre la première et la dernière, nous aurons
- e < e e = a 8(.
- Quand on fera une deuxième expérience, on commettra i° une erreur e, 20 une erreur qui sera e fois l’erreur précédente, c’est-à-dire e X e = e2.
- L’erreur commise après la seconde expérience sera donc
- e + e2.
- Quand on fera une troisième expérience, on commettra i° une erreur e, 20 une erreur qui sera e fois la somme des erreurs précédentes, c’est-à-dire e [£ + (e + s2)] = 2 ea -f- e3.
- Après la troisième expérience, l’erreur est donc
- e + 2 e2 + e3, etc.
- On pourrait continuer ainsi jusqu’à la niime. On reconnaîtra facilement que les coefficients de toutes ces valeurs forment précisément un triangle de Pascal. Cette remarque servira à les former immédiatement.
- 1
- 1 1
- 1 2 1
- 1 3 3 1
- 1 464 1
- S
- n — l
- Q'= cE'.
- Sj S2 S3
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
- 9i
- Si l’on appelle S1? S2, S3..., SM_j, S« la somme des coefficients de chaque colonne, on aura pour l’expression de l’erreur totale commise après la nième expérience
- S-Sie + Sje*... SH_1e"-1 + SIIe»
- Nous avons vu que la méthode indiquée conduisait à des nombres trop faibles pour la perte de charge; on peut la modifier très simplement et avoir au contraire des nombres trop forts.
- Pour cela il suffit, au lieu de mettre l’armature A en communication avec le pôle de potentiel E de la faire communiquer avec celui de potentiel o.
- Et pour réaliser ce qui vient d’être dit, reprenons l’expérience qui donne la perte de charge et renversons la pile en relevant 3 et abaissant 4.
- En appuyant sur la clef 1, on observera une déviation proportionnelle ko — E' = — E'.
- La quantité d’électricité envoyée au condensateur sera alors
- Mais pour appliquer cette nouvelle méthode, il est préférable de s’arranger de façon que lors de la mesure de E, le galvanomètre dévie du même côté, c’est-à-dire avoir 4 abaissée et 3 relevée. Dans ce cas, lerenverseur de courant est donc inutile.
- Quelle sera l’erreur?
- A un instant, t, le câble, contient
- q;=cE'.
- Le condensateur contient
- q\ — y(E'— E ’) = o.
- Et on envoie :
- Q"i ~ Y E'
- Après la première expérience, l’ensemble du câble et du condensateur contient donc
- O', +?', +<?;' = cE'-TE'
- La capacité du système étant c, le potentiel sera
- Le raisonnement fait précédemment est encore applicable et nous arriverons à la même formule pour l’erreur totale, après la ni;;me expérience
- 2 = s, E' + Sas'2+. sn*'\
- Nous avons vu que l’erreur e allait en augmentant, e' en diminuant. Il y a donc lieu d’appliquer la première méthode jusqu’à ce que e atteigne la valeur e', puis on applique la seconde.
- Les valeurs
- l e = a 8 = a (E — E')
- ( e' = a E'
- seront égales quand E' = ^ E et l’on devra appliquer la première méthode jusqu’à ce que le potentiel du câble soit devenu la moitié du potentiel initial, puis on appliquera la seconde.
- Nous pouvons maintenant fixer les valeurs de 3 et e'. Elles seront :
- !' e = a (E —E') ==«-‘ 2
- , e : :
- e = a E = a —.
- 2 ;
- Comme on le voit, ces valeurs de e et e' seront égales au demi-potentiel initial multiplié par le rapport des capacités.
- Cas de e très petit. — Si s est plus petit que les puissances de e seront des nombres très
- petits et si l’on veut s’éviter les longs calculs qu’il faudrait faire pour avoir la valeur de 2 après la nième expérience, on peut appliquer la formule suivante qui est suffisamment exacte
- 2 = 211t.
- Cette formule donne immédiatement le nombre limite d’expériences qu’on peut faire en supposant que l’erreur totale doive être inférieure à une division de l’échelle. Elle donné en effet pour 2 = 1
- 1=2ne. d’où 11 = —.
- 2 £
- Et l’erreur est exactement
- e'—E' — Ej = «E'.
- Ici l’erreur e' va en diminuant avec le temps, car le potentiel F/ va en baissant.
- Si nous prenons pour toutes les expériences la valeur e' = «E' qui correspond à la première expérience, nous aurons pour l’erreur d’une expérience de rang quelconque
- Si l’on veut appliquer cette méthode à un grand câble, de bon isolement, dont la perte de charge est de 5 0/0 en 20 minutes, on opérera de la façon suivante :
- On pourra choisir un condensateur tel que l’on ait
- __Y i
- a — c 1000
- soit
- E = 200 divisions
- La perte 3 étant de 5 0/0 au bout de 20', on aura
- e' < e'
- 8 = 10 divisions
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- Et la valeur de
- Le nombre d’expériences qu’on pourra faire avant que l’erreur atteigne une division de l’échelle, c’est-à-dire avant que l’erreur soit appréciable, sera :
- 11 —— — 1 —
- 2 e i — " ’
- 2 --
- IOO
- c’est-à-dire qu’on pourra observer le câble toutes les demi-minutes.
- Il va sans dire qu’en appliquant cette méthode il faudra, pour avoir des nombres plus commodes à lire sur l’échelle quand on mesurera 8, changer la puissance du shunt. On devra ensuite tenir compte de cette modification dans les calculs.
- A. Rouilliard.
- SUR LE TRAITEMENT ÉLECTROMÉTALLURGIQUE
- DES MATTES DE CUIVRE
- POUR
- L’EXTRACTION DU CUIVRE
- Troisième article. {Voir les numéros dos 4 et 11 octobre 1884.)
- LES MACHINES.
- Les générateurs dynamo-électriques doivent être choisis de manière à satisfaire plusieurs conditions que nous allons passer en revue.
- Les machines qui ont les électro-aimants en tension dans le circuit principal ne devraient pas être employées dans les opérations électrométallurgiques, parce qu’il arrive trop facilement que la polarité de leurs aimants s’invertit soit par un arrêt de la marche, soit par un accroissement ou une diminution de la vitesse, soit enfin pour d’autres raisons qui n’ont pas encore reçu une explication suffisante.
- L’inversion des polarités produit dans nos opérations des conséquences fâcheuses à cause dé l’acide sulfhydrique qui se développe immédiatement lorsque les anodes deviennent des cathodes.
- L’acide sulfhydrique noircit le dépôt de cuivre déjà formé, appauvrit les solutions en précipitant le cuivre à l’état de sulfure, et la mauvaise odeur qu’il donne gêne toujours pour faire les réparations nécessaires.
- L’acide sulfhydrique se dégage aussi lorsqu’on arrête la marche des machines, mais dans ce cas ce n’est qu’un effet purement chimique dû à l’action
- de l’acide sulfurique contenu dans la solution sur le sulfure de fer des anodes; ainsi toutes les fois qu’on veut arrêter les machines pour une longue durée,1fil convient d’enlever les solutions des bacs. On a essayé de remédier à l'inversion de polarité par l’action d’une petite machine supplémentaire ayant un noyau magnétique disposé de manière à interrompre le circuit extérieur avant que la machine soit complètement au repos. Cette idée, due à M. Zanin, fut ensuite simplifiée car l’on se servait, pour magnétiser ce noyau, d’une dérivation très résistante prise sur la machine, mais, en pratique, ce moyen n’offre aucune garantie. Une dynamo système Gramme, provenant du Tecnomasio, de Milan, arrangée avec un semblable interrupteur et employée dans nos expériences préliminaires, où il fallait interrompre fréquemment la marche, changeait si souvent de polarité qu’on a dû l’abandonner.
- Lorsqu’on emploie les voltamètres disposés en quantité, c’est-à-dire lorsque la machine produit seulement la force électromotrice nécessaire pour la décomposition des substances soumises à l’élec-trolyse et une grande intensité de courant, on est obligé de construire les inducteurs en grosses barres de cuivre rouge pour rendre leur résistance inappréciable par rapport à celle des voltamètres, qui est pourtant très petite. On connaît les machines Siemens construites d’après cette méthode.
- Ce sont des générateurs très chers à cause de leurs poids en cuivre. Nous avons essayé celui qui donne 1 000 ampères environ lorsque la résistance extérieure n’est que de (0,0001 ohm) avec des résultats peu satisfaisants. Il arrive facilement un dérangement quelconque dans les soudures des électro-aimants et il se produit alors une résistance assez grande pour placer hors marche la machine. Les réparations d’ailleurs ne sont pas aussi faciles à exécuter sur place.
- Les générateurs avec les électro-aimants en dérivation réduisent de beaucoup l’inconvénient du changement de polarité, mais ne l’empêchent pas complètement; il ne se produit plus lorsqu’on arrête la marche, mais il peut se manifester lorsque, pour une raison quelconque, il y a un grand développement d’étincelles entre les balais et le collecteur, ce qui arrive quelquefois. On ne construit pas ce genre de machines à très petits potentiels et à grandes intensités, ce qui oblige à disposer les bacs en tension. Mais cette disposition nous parait aussi la plus convenable pour les travaux électrolytiques.
- Les générateurs avec leurs électro-aimants excités par une dynamo spéciale sont préférables aux dispositions que nous venons d’indiquer. Nous avons essayé ce système en employant cinq dynamos C.iB de la maison Siemens, de Berlin, excitées par une sixième du même modèle; nous
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- FIG. 10 — FLAN GÉNÉRAL DE L’ÉTABLISSEMENT É L E C TR 0 M ÉT AL LU R GI QUE DE SESTRI-LE VANTE
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- avons été satisfaits, car l’inversement de polarité ne s’est jamais produit pendant la durée de nos expériences.
- Il y a aussi les générateurs unipolaires (Siemens Ferraris) qui assurent la constance du potentiel, mais ces machines sont toujours dans la période d’expérience et on ne peut pas compter sur elles pour le moment.
- Toutes ces dynamos, du reste, ne remplissent pas les conditions convenables pour une bonne marche électrolytique. L’essentiel est d’obtenir non pas un potentiel constant, mais une constance dans l’intensité. Les variations de potentiel, lorsqu’elles ne dépassent pas certaines limites, n’ont pas de conséquences sérieuses, mais l’industriel doit pouvoir compter sur une quantité de dépôt constante par jour, ce qui dépend du nombre de coulombs que peut fournir le générateur.
- Les dynamos avec leurs inducteurs à double enroulement proposés dans ces derniers temps par M. Deprez remplissent parfaitement cette condition. Le courant, dans ces machines, quelle que soit la résistance extérieure, reste toujours à peu près constant (si la vitesse de la machine ne change pas) ; les variations de la résistance n’affectent que le potentiel, et comme dans notre cas ces variations sont très petites, les changements de valeur du potentiel n’auront que peu d’importance.
- Dans les grands établissements, il faut toujours choisir des machines très puissantes; il n’y a aucun inconvénient à employer les hautes tensions aux bornes de la machine, parce qu’on peut partager ces tensions et les réduire à des valeurs aussi petites qu’on veut dans chaque voltamètre en augmentant le nombre de ceux-ci. Mais la surveillance d’une seule ou d’un petit nombre de machines est toujours plus facile que quand il y en a un grand nombre en marche ; les dépenses pour le changement des collecteurs et des balais, qui se détruisent très vite, sont réduites de beaucoup et le rendement est bien meilleur. Nous nous proposons d’employer ces machines dans l’installation d’un second établissement qui va bientôt suivre celui de Sestri-Levante.
- Dans notre établissement actuel il y a 20 dynamos C 18 de la maison Siemens qui ne laissent rien à désirer quant à leur marche régulière. Toutes les fois qu’on peut employer des turbines tournant à grande vitesse, il est plus facile d’adapter les transmissions aux dynamos qui fonctionnent avec une vitesse de mille tours par minute ; mais lorsqu’on dispose de chutes très basses avec un grand volume d’eau, ce sont les roues hydrauliques qu’il convient d’employer, et la vitesse convenable est obtenue au moyen d’engrenages et de transmissions secondaires dont l’installation est toujours très encombrante et plus sujette aux avaries. En cette circonstance, une dynamo marchant à petite vitesse
- et reliée directement au moteur serait d’un avantage indiscutable, c’est pour cela que M. Paccinotti a bien voulu s’occuper de résoudre cette question en étudiant une machine qui, selon ses calculs, devrait marcher à une vitesse de 36 tours par minute seulement.
- IA MARCHE
- Après avoir passé en revue les différents appareils qui sont nécessaires pour le traitement électrométallurgique des mattes, nous allons indiquer la marche qui est suivie dans l’établissement de Sestri-Levante pour la production de deux tonnes de cuivre électrolytique par jour.
- L’établissement se trouve placé dans la vallée du Bargonasco, sur la rive gauche du torrent qui porte le même nom et qui est un confluent de la Petronia, laquelle se jette dans la mer près de Sestri-Levante.
- Une route de sept kilomètres environ relie l’établissement à la gare du chemin de fer de Sestri-Levante.
- L’eau nécessaire pour la force motrice est fournie par le susdit torrent Bargonasco ; on a construit, pour avoir une chute disponible de 60 mètres de hauteur, un canal qui, de la prise d’eau, en suivant les sinuosités de la montagne, se développe sur une longueur de 1 3oo mètres, dont 3oo en tunnels, avant d’arriver au tuyau A (voir la figure xo) qui conduit l’eau aux turbines. On dispose pendant toute l’année de 5oo litres d’eau, ce qui fait une force effective de 3oo chevaux environ.
- Pour le moment, nous n’avons que deux turbines (B et C) de 5o chevaux chacune, fournies par la maison Hescher et Wyss de Zurig, et une autre (D) de 75 chevaux de la maison Squindo de Biella. Les premières marchent avec une vitesse de 35o tours, la troisième à 280 tours. Toutes les trois appartiennent au système Girard.
- Dans le plan on peut voir les dispositions choisies pour les transmissions aux dynamos. Il est bon de noter que sur ces 175 chevaux de force, nous n’en employons qu’une patrie pour les dynamos, les ventilateurs, le broyeur, les pompes, etc.
- Les minerais sont fournis par les mines de Li-biola, Galinaria, Monteloreto et Bargone, situées dans les environs de l’établissement, et exploitées par nous et par d’autres Sociétés, et en partie par les mines de Montecatini.
- De tous les minerais provenant des mines fort importantes de Montecatini, nous ne travaillons à Bargonasco que les qualités les plus riches, pendant que les minerais pauvres sont traités dans un autre des. établissements de la Société électrométallurgique de Gênes.
- Tous ces minerais sont constitués par des cal-
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
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- copyrites mélangées aux pyrites jaunes de fer à gangue serpentineuse, et avec une proportion moyenne de i5 o/o de cuivre, excepté la petite partie de Montecatini, qui est formée presque exclusivement de philipsite et calcosine d’une richesse moyenne de 5o o/o.
- Les minerais à i5 o/o sont passés aux deux fours à manche marqués EF.
- On charge de manière à avoir des sulfures simples. La serpentine étant une gangue très fusible, on n’a besoin d’aucun fondant pour la marche régulière des fours. Chaque four passe à peu près
- FIG. II. — PLAN D’UN DES HANGARS
- i5 tonnes en 24 heures, avec une consommation de 14 0/0 de coke anglais, et produit environ 5 tonnes de matte, qui est coulée en forme de plaques avec quelque déchet dans le moulage. Les plaques vont de suite aux vasques électrolytiques situées sous les hangars (GHI).
- Les ao machines dynamos électriques sont disposées en deux batteries de 10 machines. Chaque dynamo est reliée avec douze bacs disposés en tension. Un bac est chargé de i5 anodes et 16 cathodes placées à la distance de 5 cent, environ entre elles; on a donc une surface utile d’à peu près 220 m. q.
- La dynamo qui appartient au modèle C. 18, construite par la maison Siemens et Halske, à
- Berlin, donne un courant de 240 ampères avec une différence de potentiels de i5 volts lorsque la résistance du circuit extérieur est de 0,0625 ohms et la vitesse de rotation de q5o tours par minute.
- Les 12X240=2880 ampères qui traversent le bain correspondraient à peu près à un dépôt de 82 kg. de cuivre par 24 heures et par machine, si l’électricité ne faisait d’autre travail que celui nécessaire pour déposer le cuivre, mais nous savons qu’une partie de l’énergie électrique est employée à réduire le persulfate de fer basique; il a donc fallu pour compenser ce travail et pour porter la production du cuivre, par dynamo, à 100 kg. par jour, augmenter sensiblement l’intensité.
- Ce but est obtenu, non pas en accroissant la vitesse de la marche, mais en diminuant considérablement la résistance du circuit extérieur. Celte résistance devrait être environ dix fois plus grande que celle de l’induit pour obtenir un bon rendement proportionnel à la force motrice employée et
- FIG. 12. — COUPE D’UN DES HANGARS
- à l’électricité produite par la dynamo. En raison de la grande quantité de force hydraulique qui était à notre disposition, nous ne tenions pas à faire des économies, mais nous voulions surtout avoir une grande intensité; aussi nous nous sommes efforcés de produire une résistance extérieure qui fût égale à celle de l’induit.
- Notre machine, dans ces conditions, donne un courant de 400 ampères environ avec une différence de potentiels de 11 volts mesurée aux bornes de la machine. La forte intensité ne compromet pas l’isolement de l’induit. Nous sommes obligés d’augmenter la résistance d’un des douze bacs parce que la surface dont on dispose et la distance à laquelle sont placées les électrodes produisent une résistance du circuit extérieur qui est inférieure à celle dont nous avons besoin. Tout cela démontre que nos installations peuvent servir pour une production de cuivre beaucoup plus importante si on change les machines.
- Par suite, les frais d’installation et le capital considérable employés pour chaque tonne de cuivre se trouveront réduits d’un façon très appréciable. Le déchet de la fusion est porté au broyeur, et après le broyage dans les appareils à acide sulfhydri-que.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- La composition des mattes est donnée par l’analyse suivante :
- Cu = 34.7 Fe = 38.6 8 = 25.3
- qui est la moyenne de plusieurs analyses exécutées sur ce produit. On voit par là que le soufre ne se trouve pas en grande quantité et que par conséquent le fer doit être dans les mattes presque tout à l’état de FeS et doit donner avec l’acide sulfurique allongé, du gaz sulfhydrique et du sulfate de fer. C’est en effet ce qui arrive aussi après cette opération, on aura une matte beaucoup plus riche en cuivre comme il est démontré par l’analyse suivante :
- Cu = 52.1 Fe = 18.4 S = 26.3
- Ce produit va au four à reverbère pour y subir le grillage et être transformé en sulfate destiné à la formation des électrolytes.
- A la place de l’acide sulfurique allongé, nous employons des solutions qui ont servi à l’électro-lyse et qui sont assez acides pour agir sur les mattes broyées.
- On a l’avantage, avec l’acide sulfhydrique qui se dégage dans les appareils, de précipiter la petite quantité de cuivre, de réduire les sulfates ferriques en sulfates ferreux, et comme on opère à chaud, de concentrer la solution de manière qu’en sortant de l’appareil elle cristallise.
- L’excès de gaz acide sulfhydrique est conduit à travers une tour (M) qui sert aussi au passage des gaz provenant du grillage, mélange d’acide sulfureux, d’azote et de divers produits de la combustion de la houille. Ces gaz se mélangent entre eux grâce à la présence d’un liquide approprié qui tombe en gouttelettes par le haut de la tour, régénérant une grande quantité de soufre. De cette manière, la quantité d’acide sulfureux qui se développe par la cheminée est réduite à des proportions qui ne sont pas dangereuses.
- Au four à réverbère passent aussi les minerais riches de Montecatini.
- Ce four (L), dont la construction n’offre rien de particulier, grille six tonnes de produits pour une période de 24 heures, et consomme 12 °/0 de charbon de houille.
- Pour être sûr de la régularité de la marche, il faut prendre souvent des mesures afin d’observer les variations que subissent les constantes électriques, et il est nécessaire de faire ces observations avec tous les soins possibles. Nous avons utilisé au commencement les deux appareils bien connus de M. Marcel Deprez,, c’est-à-dire l’ampèremètre pour la mesure des intensités, et le potentiomètre pour les différences de potentiels. Mais ce dernier, ne donnant pas les potentiels au-dessous d’un volt,
- limitait nos mesures à la connaissance de la seule force électromotrice de la machine, tandis qu’il est fort utile de connaître et de suivre les variations du potentiel pour chaque voltamètre spécial.
- Les mesureurs de courants ne marquent que jusqu’à 5o ampères, ce qui oblige, pour mesurer les intensités plus hautes, d’ajouter un système de dérivations à résistance égale à celle de l’ampèremètre et d’avoir recours aux commutateurs pour enlever du circuit l’appareil. Nous avons, en conséquence, choisi le galvanomètre à torsion de Siemens qui répond beaucoup mieux aux exigences des mesures électrolytiques. Ce galvanomètre est bien connu, et il nous reste à dire que, lorsqu’on l’emploie à quelque distance des machines, il faut le relier avec des conducteurs très peu résistants s l’on veut avoir des mesures exactes.
- Quant à la partie économique du procédé, on ne pourrait pas donner pour chaque cas des chiffres positifs, parce qu’ils dépendent d’une foule de circonstances qui se rapportent à la qualité du minerai, à la force motrice disponible, aux localités d’installation, etc.
- Mais en examinant la question en général, nous pourrons diviser ce traitement en trois opérations :
- i° La fusion préliminaire qui est la seule partie du traitement exigeant l’emploi de combustible dont la consommation varie naturellement selon qne le minerai est riche ou pauvre, selon qu’il est à gangue fusible ou non; toutefois, elle ne représente qu’une fraction du charbon qu’il serait nécessaire d’employer s’il s’agissait d’extraire le cuivre avec les méthodes métallurgiques usuelles. Chez nous on peut calculer une consommation maximum de i5 % en coke et houille pour obtenir les anodes et les électrolytes, ce qui fait une dépense bien petite;
- 20 L’électrolyse exige des forces motrices assez considérables : il faut donc disposer de forces hydrauliques bon marché; aussi ce procédé est-il applicable avec succès spécialement dans les endroits riches en chutes d’èàu. En vue de cette nécessité, la Société électro-métallurgique de Gênes s’est empressée, dès le commencement de ses opérations, de s’assurer des forces hydrauliques très abondantes, et elle dispose en ce moment de près de 3 000 chevaux dont le prix de revient est assez avantageux. Si à cela on ajoute que les frais de manutention du cheval hydraulique sont presque nuis, on verra que les dépenses de l’électrolyse se réduisent au maintien des machines et aux opérations de main-d'œuvre* pour la charge et la décharge des mattes, préparation des anodes, etc., qui, toutes ensemble, n’augmentent pas beaucoup les frais du traitement surtout dans ces régions où la main-d’œuvre, est. relativement peu chère ;
- 3° Les opérations chimiques secondaires pour utiliser le soufre et le sulfate de fer en cristaux ne
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- forment aucune spécialité du procédé en question ; elles peuvent varier à plaisir selon les circonstances. Aussi, pour l’établissement de Sestri-Levante, nous trouvons plus commode d’acheter l’acide sulfurique parce que le produit de la vente du sulfate de fer compense amplement les dépenses d’achat et les frais de cristallisation. Il nous reste le soufre des anodes qui couvre presque tous les frais de fusion et de main-d’œuvre.
- Rien n’empêche, pourtant, dans les endroits où l’on a installé les usines, de fabriquer l’acide sulfurique en utilisant le soufre retiré de la matte et
- MINERAIS
- MINERAIS PAUVRES RICHES
- . FOUR A j REVERBERE
- FOURS A MANCHES
- DECHETS
- PLAQUES POUR ANODES
- SULFATES
- BASSINS OE SOLUTION
- BACS A ELECTROLYSE
- SULFATE DE
- CUIVRE
- SULFATE DE FER/
- RÉSIDUS DES MATTES
- APPAREILS A ACIDE SULFHYDRIQUE
- EXTRACTION DU SOUFRE
- BACS DE CRISTALLISATION
- SOUFRE • RESIDUS
- RESIDUS RICHES
- FIG. I4
- SYSTEME
- DE
- LANTERNES DIOPTRIQUES
- POUR LA
- DISTRIBUTION UNIFORME DE LA LUMIÈRE
- Par M. A.-P. Trotter
- M. Clemenceau a publié, dans les numéros du ig janvier et du 2 février 1884 de La Lumière Electrique, une étude complète sur la répartition de la lumière dans une installation d’éclairage électrique.
- Nous croyons utile de donner, comme annexe à ce travail, l’analyse du mémoire que M. Trotter vient de présenter à la Société des Civil Engineers de Londres, et dans lequel il propose une solution du problème de la répartition uniforme de la lumière émanée d’un point, sur une surface plane, au moyen de prismes convenablement calculés.
- FIG. I
- Les solutions proposées par M. Trotter, bien que fondées sur l’hypothèse d’un arc réduit à un point lumineux, sont suffisamment exactes pour donner en pratique des résultats satisfaisants, pourvu qu’elles ne conduisent pas à des appareils optiques trop coûteux ou d’une exécution trop difficile. Elles méritent donc d’être signalées à nos lecteurs, malgré l’aridité des calculs qui les expliquent.
- celui du grillage. La vente du sulfate de fer n’ayant plus à compenser la valeur de l’acide sulfurique, couvrirait en grande partie les dépenses de fusion et de main-d’œuvre. Il faut se rappeler que les frais de fabrication de l’acide sulfurique seraient bien réduits, car l’acide des premières chambres suffirait pour l’emploi qu’on en fait.
- Je terminerai ce mémoire par un diagramme qui peut servir de complément à l’intelligence des diverses opérations que nous venons d’expliquer.
- Nous espérons revenir bientôt sur une question qui intéresse aussi les industriels, c’est-à-dire le traitement en grand de la galène pour obtenir au moyen du courant électrique la séparation du plomb et de l’argent.
- L’intensité de l’éclairage en un lieu quelconque d’un plan varie en raison inverse du carré de sa distance au point éclairant et proportionnellement au cosinus de l’angle d’incidence.
- Si l’on représente (fig. 1) par l’ordonnée AB, prise pour unité, l’intensité lumineuse au point B du plan BC, au droit de la lampe A, l’intensité de l’éclairement au point C sous l’incidence 0 sera égale à
- A B = A B cos3 0 A C2
- = cos3 0,
- puisque, par convention,
- Gerardo Badia.
- A B = 1
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
- 99
- et les intensités aux différents points du plan seront représentées par les ordonnées de la courbe m A n d’équation
- en faisant entre eux des aflgles égaux devront donc être réfractés de façon que les tangentes de leurs nouvelles inclinaisons avec la verticale croissent comme s/t. t/3... (fig. 2).
- Le volume du solide de révolution décrit par la rotation de cette courbe autour de AB est donné par l’expression
- /
- 2 n x y d x =
- . h cos3 O
- cos2 (->
- sia 0 d 0 = 2 t
- Si donc l’on admet qu’en pratique le diamètre du cercle d’éclairement de la lampe ne doit pas dépasser sept fois sa hauteur, l’intensité de l’éclairage uniforme serait représentée, en un point quel-
- FIG. 2
- conque de ce cercle, par la hauteur d’un cylindre de diamètre égal à sept fois sa hauteur et de volume égal à celui du solide de révolution précédent, c’est-à-dire qu’elle serait égale aux o,i63 de l’éclairage maximum en B.
- La courbe des intensités lumineuses montre avec quelle rapidité elles diminuent quand on s’éloigne de la lampe. Sous une incidence de 45° l’intensité est de o,353; à une distance égale au double de la hauteur de la lampe, elle n’est plus que de o,o3iô.
- Le problème de l’éclairement uniforme peut se poser comme il suit :
- Etant donnée à éclairer par une lumière centrale une aire plane et circulaire, il faudra que, si on divise cette aire en anneaux de même surface, c’est-à-dire de rayons croissants comme/! 1/3/3..., chacun de ces anneaux reçoive la même quantité de lumière.
- Les rayons qui émanent de la source lumineuse
- On pourrait obtenir cette distribution à l’aide d’un réflecteur R (fig. 3) décrit autour du foyer,
- FIG. 3
- lumineux F, combiné avec l’emploi d’un second réflecteur hémisphérique, disposé sous la lampe, mais on perdrait ainsi trop de lumière par l’imperfection des surfaces réfléchissantes.
- i
- La méthode à employer pour résoudre ce problème pratiquement, à l’aide de réfracteurs, consiste à diriger vers les points les plus éloignés les rayons très inclinés et vers le centre ceux qui ne font qu’un petit angle avec la verticale.
- Si l’on néglige les rayons inclinés sur la verticale de moins de i5°, ordinairement masqués par les mécanismes de la lampe, l’inclinaison des rayons qui atteignent la limite du cercle éclairé sera de 74° 12', en supposant la hauteur de la lampe égale au 1/7 du diamètre du cercle d’éclairement. Les rayons horizontaux devront donc être déviés de i5°4o' et les autres suivant la loi indiquée.
- | On peut se servir avantageusement, à cet effet, 1 d’un cône de prismes renversé (fig. 5), les rayons | supérieurs y sont réfractés vers le bas, et les rayons inclinés vers le haut, à travers les prismes. Avec un cône de 90° d’ouverture, l’incidence des rayons horizontaux sera de 45°, et l’angle du prisme néces-
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- lOO
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- saire pour produire avec cette incidence la déviation de i5°48' est de 2j° 3o°.
- Si l’on calcule les prismes pour un certain nombre de rayons consécutifs équidistants, de manière que les tangentes des inclinaisons de ces rayons réfractés avec la verticale croissent comme les racines carrées de leurs inclinaisons primitives, on obtient une ligne polygonale, dont l’enveloppe est représentée par la figure 4.
- Ces prismes d’une exécution très difficile présentent deux inconvénients : i° La lumière reçue en un point de la surface éclairée ne provient que d’un seul point des prismes, ce qui la rend sujette à scintiller ; 20 si l’arc cesse d’être uniforme, il en est de même de la distribution de la lumière.
- FIG. 5
- M. Trotter a donc abandonné cette solution théoriquement rigoureuse pour l’emploi d’un certain nombre de zones prismatiques, d’une courbure telle que la lumière qui les traverse soit distribuée sur la plus grande surface possible, sans approcher de l’angle critique au point de risquer une réflexion intérieure totale ou des effets chromatiques.
- Ces prismes sont formés, avec un pas de 6mm, à la surface d’une plaque de verre, par un procédé particulier de moulage sous pression ; il suffit de dix panneaux pour former un cône renversé de om75 de base. Pour les lampes à incandescence on fabrique d’une seule pièce des cônes de om3o de diamètre.
- Chacune de ces zones prismatiques distribue la lumière uniformément sur une surface très étendue, et chaque point de la surface éclairée reçoit la lumière d’un grand nombre de prismes, mais par un point seulement de chacun d’eux.
- La lumière émane donc, en chaque point, d’une
- série d'images disposées dans un même plan vertical, de sorte que si l’émission de l’arc n’est pas invariable dans toutes les directions, l’éclairement général reste néanmoins sensiblement uniforme.
- Les panneaux sont, en outre, pourvus d’une série de cannelures tracées à l’intérieur de. la .lanterne, de manière à donner une dispersion latérale uniforme. Dans ces conditions, l’exécution des panneaux devient excessivement difficile. Les figures 6 représentent les coupes horizontales et verticales des panneaux construits suivant ce principe par Moore and C°.
- M. Trotter propose en outre de remplacer pour la diffusion de la lumière, l’opalescence des globes par une série de lentilles découpées (fig. 7) par un réseau de cannelures, au nombre de 6000 par exemple sur un globe de om,5o : ce système aurait l’avantage de 11 absorber que jio à i5 0/0 de la lumière de l’arc, au lieu de 40 à 60 0/0, mais il présente de grandes difficultés d’exécution.
- Les courbes des cannelures doivent, en effet, être tracées très exactement, graphiquement ou par le calcul (fig. 9).
- Désignons, à cet effet, par
- BR le rayon central qui traverse la cannelure sans réfraction,
- QPR un rayon réfracté en P.
- m
- L’angle d’incidence 0 est alors proportionnel à l’ordonnée y de P.
- 0 = cy.
- On a aussi, p. étant l’indice de réfraction.
- sinç=;[A sino'.
- cp et <p' étant les angles des rayons incident et re fracté avec la normale N, au point P de la section horizontale AP de la cannelure.
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
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- On en déduit
- sia <p = {jl sin (<F— 0), sin ç (n cos 0 — i) = [i cos <p sin 0,
- dx (j. cos c y — i*
- FIG. 10
- La figure 8, représente une courbe complexe tracée pour la diffusion seule de la lumière par réfraction et par réflexion totale, réalisant une diffusion uniforme sur un arc de i5o° environ.
- On peut enfin employer les cannelures de diffusion comme moyen de concentrer la lumière sur
- des surfaces rectangulaires ou triangulaires pour l’éclairage des rues, ainsi que l’indique la figure io.
- Gustave Richard.
- EXPOSITION INTERNATIONALE D’ÉLECTRICITÉ
- DE
- PHILADELPHIE
- Correspondances spéciales
- L’Exposition d’électricité est maintenant en plein succès. Toutes les installations sont terminées ; aussi l’affluence des visiteurs est-elle très grande. Avec le prix élevé des entrées (2 fr. 5o par personne), le comité d’organisation ne peut manquer de faire largement ses frais.
- Après avoir complété les notes qui nous permettront de décrire en détail les appareils exposés, nous avons consacré ces derniers jours à la visite des établissements électriques de la ville. Les plus intéressantes de ces visites ont été celles des stations centrales d’éclairage des Compagnies Brush et Weston, et celles des bureaux de la Bell Téléphoné C° et de la Stock and Gold Telegraph C°.
- La majeure partie de l’éclairage électrique de Philadelphie est faite à l’aide des lampes Brush et ! de lampes Weston. Un certain nombre de lampes Thomson-Houston et de lampes Hochausen y contribuent cependant également.
- La station Brush dessert principalement le centre et la partie ouest de la ville. Les dynamos y sont mises en mouvement par deux machines à vapeur, donnant ensemble 5oo chevaux. Les circuits sont au nombre de 22 et alimentent 675 lampes dont un sixième environ éclaire les rues principales de la ville, tandis que le reste est affecté à des installations particulières.
- Dans la station de la Compagnie Weston, les machines à vapeur sont à peu près du même type que celles dont nous venons de parler, et fournissent sensiblement la même force. La station dessert plus particulièrement la partie nord-est de la ville. Le nombre des circuits est de i3, celui des lampes d’environ 400, sans compter les lampes à incandescence.
- Le Stock and Gold Telegraph est une institution télégraphique spéciale à l’Amérique et qui a pour but la transmission des cours commerciaux à un certain nombre de circuits. Ces derniers sont partagés en catégories d’après le genre d’informations dont ils ont besoin. Un groupe est formé, par exemple, par les négociants en grains, un autre par les marchands de graisses, eic. ; on envoie aux uns le cours des grains, à l’autre celui des ma-
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- La lumière électrique
- tières grasses. Il y a ceci de remarquable dans le système adopté que l’on n’emploie pas pour toutes les catégories le même appareil télégraphique. Ainsi, pour l’un des groupes on se sert de l’imprimeur Edison, pour un autre, de celui de Phelps, et ainsi de suite. Cela tient à ce que la nature des dépêches transmises varie pour les différents groupes de clients et on se sert pour chacun d’eux de l’appareil le plus approprié aux dépêches à transmettre. Une autre particularité de l’installation est la substitution aux piles d’une machine dynamoélectrique Edison.
- Au bureau central des téléphones, à part quelques tableaux à indicateurs que l’on a conservés, le tableau principal fonctionne d’après le Law System, dans lequel il n’y a plus d’indicateurs d’appel. Chaque employée a constamment à l’oreille un téléphone à l’aide duquel elle entend les demandes des abonnés et fait les communications en conséquence. Avec un peu d’habitude de la part des employées, ce système fonctionne convenablement.
- A la Stock and Gold Telegraph C°, de même qu’à la Bell Téléphoné C°, nous avons été reçu de la façon la plus aimable par M. Henry Bentley qui est président des deux sociétés. M. Bentley a été un des premiers à s’occuper de télégraphie en Amérique. C’est lui qui le premier a appelé l’attention sur la nécessité de donner la même résistance à tous les relais d’une ligne. La résistance adoptée par lui, il y a une vingtaine d’années, était d’environ ioo ohms ; celle que l’on donne aujourd’hui aux relais en Amérique est de i5oohms. C’est également M. Bentley qui a mis en avant le transmetteur téléphonique d’Edison et employé le premier l’interrupteur automatique fonctionnant par le poids même du téléphone. Il eût pu faire tomber le brevet accordé pour ce dispositif à M. Roosevelt* mais il avait besoin des piles Leclanché dont M. Roosevelt était concessionnaire pour l’Amérique et il préféra lui abandonner le dispositif interrupteur à la condition que les piles Leclanché lui seraient fournies au prix de fabrique.
- M. Bentley a encore installé à Philadelphie un système de distribution de l’heure qui envoie continuellement l’heure à ceux qui, comme les horlogers, sont intéressés à la connaître exactement. Le système fonctionne parfaitement et donne à chaque client l’heure du Signal Office de Washington.
- Au moment de notre visite au Stock and Gold Telegraph, on était en train de réparer les dégâts d’un incendie. Cet incendie avait été provoqué par ce fait qu’un conducteur aérien de lumière avait touché un des fils télégraphiques du bureau. Un courant trop fort avait alors traversé les appareils reliés à ce fil, et les avait brûlés. Le feu s’était ensuite communiqué au bâtiment. Cet accident, qui a eu lieu trois fois à Philadelphie, s’est pro-
- duit également dans d’autres villes, aussi installe-t-on en ce moment sur chaque fil télégraphique et téléphonique un interrupteur automatique de sûreté destiné à rompre le circuit dès qu’il est parcouru par un courant un peu trop fort. L’interruption est instantanée et ne laisse pas au courant le temps d’endommager les appareils.
- Aug. Guerout.
- Philadelphie, 2g septembre i88.|.
- CHRONIQUE DE L’ÉTRANGER
- Correspondances spéciales
- Angleterre
- LES LAMPES A INCANDESCENCE DANS LE BROUILLARD. — Bien que la dépense pour les lampes à incandescence soit probablement trop considérable au point de vue de l'éclairage des phares, elles conviennent cependant beaucoup mieux que les foyers à arc pour ce service, à cause de leur pouvoir de pénétration. Comme la lumière du gaz, elles semblent être plus riches en rayons jaunes et rouges qui ont la propriété de traverser une atmosphère de brouillard mieux que la lumière de l’arc. L’amirauté a dernièrement fait essayer les lampes à incandescence comme signaux à bord du vaisseau de guerre le Crocodile, dans le port de Portsmouth. On a installé des lampes Edison de 5o bougies sur les côtés du navire et en haut des mâts ; une lampe à huile qui jusqu’ici a fait le même service, placée sur le quai, à côté du vaisseau, servait de point de comparaison avec la lumière électrique. Les observateurs sont allés dans un petit bateau à vapeur se placer à une distance d’environ un mille, et ils ont constaté que la lumière électrique était sans comparaison beaucoup plus brillante que la lampe à huile. On a ensuite donné le signal de remplacer les lampes de 5o bougies à bord du Crocodile par d’autres du même système, mais de 16 bougies seulement, et même dans ces conditions l’intensité lumineuse de la lumière électrique semblait être deux fois plus grande que celle de l’huile. Les observateurs se sont alors éloignés d’un mille encore, et tandis que la lumière à huile était invisible de ce nouveau point à cause d’un léger brouillard, la lumière électrique était toujours très distincte. Il est probable que l’amirauté adoptera cet éclairage pour tous les vaisseaux pourvus de machines électriques.
- Peut-être pourrait-on dans les phares avoir une seule dynamo actionnant, selon le temps, des lampes à arc ou à incandescence.
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- JOURNAL, UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
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- LE GALVANOMÈTRE-ÉTALON DES TANGENTES. —
- Il est bien connu que quand la bobine d’un galvanomètre de tangentes se compose d’un grand nombre de spires, il devient nécessaire de modifier la formule qui s’applique au galvanomètre dont la bobine n’est composée que d’une seule spire d’un rayon donné.
- Ces modifications dépendent de la largeur et de l’épaisseur de la bobine en question. Une bobine d’une grande épaisseur radiale comparée à sa largeur agit comme si son rayon moyen effectif était plus petit que le rayon moyen arithmétique des différentes spires, parce que les spires intérieures qui se trouvent plus près de l'aiguille exercent une action plus grande que les autres. Une bobine d’une grande largeur comparée à son épaisseur radiale agit comme si son rayon moyen était plus grand que le rayon moyen arithmétique des différentes spires, parce que les spires qui se trouvent aux extrémités de la surface annulaire cylindrique sont plus éloignées de l’aiguille. Mais si l’épaisseur et la largeur exercent des effets opposés, puisque l’une rend le rayon moyen effectif plus grand, tandis que l’autre le rend plus petit que le vrai rayon moyen, il est évident qu’il doit exister un certain rapport entre l’épaisseur et la largeur de la bobine pour laquelle les deux effets s’annulent réciproquement.
- Le professeur Silvanus P. Thompson, de Bristol, a cherché ce rapport, et il a construit un galvanomètre des tangentes sur cette base. Voici comment il s’exprime sur le nouvel instrument :
- Dans son traité, M. Maxwell a fait un calcul semblable pour le galvanomètre à deux bobines de Helmholtz, et il a. fixé le rapport entre la largeur et l’épaisseur comme égal à |g- Les équations de Maxwell fournissent également une base pour le calcul à faire pour le galvanomètre des tangentes à une seule bobine.
- En adoptant les notations de Maxwell, on a
- A = rayon moyen arithmétique.
- I = épaisseur de la bobine dans la direction radiale.
- r, = largeur de la bobine dans la direction de son axe.
- La valeur du courant i (en mesure absolue) est alors exprimée par la formule suivante, qui comprend une série d’harmoniques sphériques comme fonction de l’angle 0 entre l’axe de l’aiguille et celui de la bobine
- ._ H cot 0
- 1 ~ Gi G2 g2 Qi (0) + U;) g-3 Qî (O2) +, etc.
- formule dans laquelle les coefficients Gi G2, etc., se rapportent à la bobine, et gl g2, etc., à l’aiguille, tandis que H représente l’intensité magnétique horizontale au centre de la bobine.
- Les coefficients ont les valeurs suivantes pour
- une aiguille symétriquement suspendue et uniformément aimantée, d’une longueur de 1/2 /., et pour une bobine de section rectangulaire :
- g 1 = 2/.
- gi — 0.
- g* = 2/3.
- gl — 0.
- G, 2nii \ — ~A 1
- g2 — 0.
- G, K 11
- ~ A?
- Gi = 0.
- ] J—L _______i JL.
- + ,;! A* 8 A-
- l+i J,
- A2
- Les termes plus élevés peuvent être négligés. Naturellement, c’est le terme Gt qui est le plus important. En examinant les coefficients numériques des termes comprenant \ et -q dans cette formule, on verra qu’ils disparaîtront, pourvu que
- ü='n!
- 12 8
- formule qui représente l’équation de condition, et qui peut être exprimée ainsi :
- ? : -0 : : \/l \fl-
- Les chiffres ronds qui s’en approchent le plus, sont 11 : 9, et ceci est presque exact, puisque le vrai rapport est de 11,016 : g.
- L’auteur a donc construit un galvanomètre de la manière suivante : Un anneau en acajou a été tourné de façon à présenter une gorge rectangulaire, de 2 centimètres de largeur et 2,5 centimètres de profondeur, avec un rayon moyen un peu supérieur à 25 centimètres. On choisit du fil de cuivre couvert de soie d’un numéro qui permettait d’en placer exactement neuf spires l’une à côté de l’autre dans la gorge ; on en fît onze couches, représentant 99 spires en tout. Chaque couche fut paraffinée séparément dès qu’elle était enroulée, et la paraffine fut lissée de sorte que les spires de fil se succédaient régulièrement l’une au-dessus de l’autre. L’avantage que présente une bobine de cette ouverture est que, quand elle est mise en place, le magnétomètre pour la détermination de H peut être disposé au centre de la bobine ; et, en effet, on se sert du même aimant pour l’expérience de déviation que pour le galvanomètre. Il se compose de 4 morceaux de ressorts de montre, chacun d’un centimètre de long, montés derrière une lamelle en mica.
- Dans ce cas, gl — i,g.J = o,25. Si la relation entre 4 et ? était exactement comme y/â : y/3, alors G, aurait pour valeur En réalité, G1 diffère de cette valeur de moins d’un millionième. Le terme G3 devient également très petit, car bien qu’en adoptant le rapport 9:11 dans la section transversale de la bobine, on n’évite pas entièrement les corrections à cause des différents coefficients, ces corrections
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- deviennent négligeables, attendu qu’il faut les diviser par la troisième puissance du rayon moyen arithmétique. Même pour de grandes déviations de l’aiguille, l’erreur de ce chef est beaucoup plus petite que celles qui sont inévitables dans la détermination de H, auxquelles on ne peut pas se fier sans prendre la moyenne d’un très grand nombre d’observations extrêmement minutieuses.
- le kilowatt. — M. W.-H. Preece a proposé de fixer le cheval-vapeur britannique à i ooo watts au lieu de 746, en d’autres termes, au lieu de 33 000 pieds - livres par minute, il désire substituer 44 233 pieds-livres par minute. Afin de réaliser cette réforme qui présente quelques avantages, il serait nécessaire de multiplier les expressions existantes pour la force en chevaux par 0,746 pour les adapter à la nouvelle unité, de même qu’il faudrait multiplier les expressions de la nouvelle unité par 1,34 pour les ramener à l’ancienne. La modification proposée a été sanctionnée par le congrès électrique de Philadelphie et mettrait le cheval-vapeur dans une relation plus simple avec les unités électriques établies.
- LES NOUVEAUX CABLES ATLANTIQUES. — LeS deux
- câbles de M. Jay Gould appartenant à la Western Union Telegraphy C° d’Amérique, ont été interrompus. Vendredi le 3 octobre, à g heures du soir, la communication cessait sur l’un des câbles, et le lendemain matin à 4 heures un seul câble qui restait à la Compagnie ne fonctionnait plus. Les essais qu’on a déjà faits, prouvent que les deux défauts se trouvent à peu près au même point, c’est-à-dire à 1 800 milles de Land’s End (Penzance) ou du point d’atterrissement anglais. Le défaut du premier câble semble être une rupture complète, celui du second consiste dans une isolation imparfaite causée par la pression d’un corps quelconque sur le conducteur. On craint de ne pouvoir remettre ces câbles en état avant plusieurs mois. O11 annonce également la rupture d’un des câbles Mackay-Bennett qui viennent d’être placés par le Faraday, mais dans ce cas, les réparations se feront probablement plus vite, puisque le Faraday a fini la pose du deuxième câble sur la côte américaine et se trouve près du point défectueux. Il est assez curieux que tous ces nouveaux câbles se cassent en même temps et pas loin de la côte américaine, et on a d’abord attribué l’accident à des banquises de glaces, mais le point est fort contesté. .
- Un examen approfondi des défauts aidera à déterminer la vraie raison, et l’accident pourrait bien être causé par l’ancre d’un bateau pêcheur.
- J. Munro.
- États-Unis
- NOUVEAUTÉS RÉCENTES EN ÉLECTRICITÉ. — M. T.
- A. Edison a dernièrement imaginé un appareil de mesure électrique assez original, dont les dispositions sont absolument différentes de celles des autres appareils inventés dans le même but.
- C’est un appareil d’enregistrement automatique pour la mesure de l’énergie électrique absorbée dans un circuit. A et B représentent deux éléments électrolytiques dont les deux électrodes sont suspendues aux extrémités d'un balancier C.
- Ces éléments sont disposés avec une résistance
- •V',
- FIG* I . i . ri
- R dans un circuit dérivé sur un des Conducteurs principaux du circuit. Le commutateiir D sert à faire passer un courant continu à travers l’élément dont l’électrode est élevée ou abaissée, selon que l’on opère par dépôt de métal sur l’électrode ou par solution de cette même électrode.
- Dans le premier cas, le dépôt sur l’électrode élevée augmente son poids jusqu’à faire basculer le balancier; l’inverse se produit dans le deuxième cas.
- Ce mouvement de bascule est utilisé pour interrompre le. circuit de l’élément que le courant a traversé et pour fermer le circuit de l’autre élément. L’oscillation du balancier actionne également un
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- appareil d’enregistrement. Une aiguille mobile attachée au balancier se déplace sur un cadran gradué et indique le déplacement graduel du balancier.
- La direction du courant est périodiquement renversée à la main au moyen des pièces G, G', de
- FIG. 2
- sorte que les électrodes suspendues sont tantôt des anodes, tantôt des cathodes. Afin d’avoir une bonne communication électrique sans aucun frottement, le balancier est muni à l’une de ses extré-
- FIO. 3
- mités d’une tige qui plonge dans un godet à mercure b et ne demande qu’une faible force. Le balancier est équilibré par un contrepoids a, ce qui assure la régularité de sa marche et rend l’appareil plus stable. Une résistance de compensation est
- intercalée dans le circuit des éléments pour éviter les changements de résistance causés par des variations de température,et des précautions spéciales sont prises pour empêcher que la solution des éléments ne vienne à geler.
- M. Thomas j. Perrin, de New-York, a inventé un nouveau transmetteur téléphonique qui mérite d’être mentionné. L’inventeur a surtout cherché à éviter le bruit qui se produit généralement dans les appareils de cette nature quand on parle très fort contre le diaphragme.
- Ce dernier porte deux boutons de contact isolés g (fig. 2 et 3), et deux bras mobiles isolés D, D, sont attachés à la partie supérieure du cadre et portent des contacts placés en regard de ceux du diaphragme. F F représentent deux consoles pourvues de tiges à ressort p et munies d’une disposition de réglage. Un coussin isolé f porte les boutons de charbon, de sorte que le mouvement en avant des tiges en question les fait appuyer contre les boutons k sur les bras mobiles. Chacun de ceux-ci fait partie d’un circuit primaire séparé d’une bobine d’induction.
- En employant les contacts doubles sur le bras mobile et en les réglant contre le contact inférieur, de façon à mettre le bouton supérieur en bon contact avec celui du diaphragme, les électrodes ne peuvent se séparer ou interrompre le contact et il ne se produit aucun bruit dans l’instrument, même si l’on parle d’une voix très forte dans l’embouchure. En réglant la tige p, les contacts se toucheront, de sorte que les vibrations du diaphragme provoqueront des variations de résistance dans le circuit primaire et donneront dans la bobine secondaire le courant induit qui va à la ligne comme d’habitude.
- F.-B. Brock.
- REVUE DES TRAVAUX
- RÉCENTS EN ÉLECTRICITÉ
- Essais faits à Turin et à Lanzo sur la distribution de l’éclairage électrique à grande distance; par M. Tresca (>).
- « Une exposition internationale d’électricité a lieu en ce moment à Turinj avec attribution d’un prix important, offert par le gouvernement italien et par la ville.
- « Je suis chargé, par mes collègues du jury de cette exposition, de porter à la connaissance de l’Académie les faits suivants :
- « MM. Gaulard et Gibbs ont établi entre l’expo-
- f1) Note présentée à l’Académie des sciences dans la séance du 6 octobre 1884.
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- sition, la station de Lanzo et les stations intermédiaires, un circuit dont la longueur totale, retour compris, est de 80 kilomètres, avec un fil de bronze chromé, de 3mm,7 de diamètre, non recouvert.
- « Ce fil est destiné au courant alternatif, produit par une machine dynamo électrique de Siemens, du type de 3o chevaux, de telle manière que ce courant puisse être utilisé simultanément à divers modes d’éclairage, soit à l’exposition même, soit à la station de Turin, soit à la station terminale de Lanzo, soit enfin dans les stations intermédiaires, par sa transformation, en chaque point, des deux facteurs qui constituent son énergie, au moyen des générateurs secondaires, de nouvelle construction, exposés par MM. Gaulard et Gibbs.
- « Le 25 septembre nous avons constaté, en même temps, le fonctionnement régulier :
- « i° A l’exposition, des appareils suivants, qui doivent nécessairement être alimentés par des potentiels très différents : 9 lampes Bernstein,
- 1 lampe Soleil, r lampe Siemens, 9 lampes Swan, et 5 autres lampes Bernstein à une petite distance ;
- « 20 A la station de Turin-Lanzo, distante de 10 kilomètres : 34 lampes Edison de 16 bougies, 48 de 8 bougies et une lampe à arc de Siemens.
- « Le 29 septembre, l’expérience a été plus concluante encore, le système étant complété à la station de Lanzo, distante de 40 kilomètres, par le fonctionnement absolument régulier de 24 lampes de Swan, de 100 volts.
- « Les transformations multiples qu’exige la variété de ces divers modes d’éclairage s’effectuent avec sûreté, et, quoique nous 11e soyons pas en mesure de donner encore des chiffres précis, il est parfaitement établi que les générateurs secondaires doivent, au moins entre certaines limites, être considérés comme des transformateurs, à rendement relativement grand, de l’énergie des courants alternatifs.
- « L’allumage et l’extinction s’obtiennent, sans aucune perturbation, au moyen de simples commutateurs.
- « Le but principal de cette communication se borne d’ailleurs à constater la réussite complète d’une distribution des différents modes d’éclairage, sur un parcours effectif de 40 kilomètres. L’importance seule du fait réalisé demandait à être fixée par une date précise, mais il doit être bien compris qu’il ne s’agit pas ici du transport d’un travail mécanique. »
- I«a lumière électrique au service de la navigation, par le docteur Hugo Krüss.
- Il y a peu de temps un des plus beaux paquebots transatlantiques, la Cimbria, faisant le service entre Hambourg et les Etats-Unis, coulait à
- pic, en quelques minutes, à la suite d’une collision avec le Sultan, collision qui se produisit presque au sortir du port. Il n’est personne qui n’ait entendu parler de ce sinistre épouvantable qui coûta la vie à quatre cents personnes. Le désastre eut un retentissement très grand dans toute l’Allemagne et notamment à Hambourg; l’opinion publique s’émut à juste titre et la presse adressa un appel véhément aux hommes du métier, afin de les engager à étudier, d’aussi près que possible, cette question de la sécurité des bâtiments qui naviguent la nuit ou par un temps brumeux : question qui présente avant tout un caractère humain. On s’étonnait qu’étant donné l’état actuel de la science et surtout les progrès récents réalisés au point de vue de l’éclairage électrique, 011 ne possédât aucun moyen de mettre la vie des marins et des passagers à l’abri de ces accidents qui viennent périodiquement pour ainsi dire attrister le monde entier.
- C’est pour répondre à cet appel que le docteur Hugo Krüss présente à la Société d’hygiène de Hambourg un rapport sur la question, rapport qu’il a bien voulu nous communiquer, et dont nous nous proposons de reproduire ici sinon la lettre du moins l’esprit.
- Les bâtiments ont deux dangers à redouter : les récifs et les collisions ; au point de vue de l’application de la lumière électrique à la sécurité de la navigation, il convient donc de diviser la question en deux parties bien distinctes : l’éclairage des phares et l’éclairage des bâtiments mêmes.
- Les phares présentent sur la côte une série de points fixes lumineux; quand on les considère du large leur position relative varie à chaque instant suivant le point que l’on occupe : de là un moyen facile de s’orienter pour le bâtiment qui se trouve aux abords d’une côte dangereuse.
- L’idée des phares est très ancienne ; 3oo ans avant Jésus-Christ le phare d’Alexandrie existait déjà, et pendant une période de 1 600 années, il fut le seul à éclairer la route des navigateurs. Puis vinrent d’autres feux; plusieurs siècles durant, on emprunta la source de lumière à des procédés rudimentaires : la combustion du bois et de la houille. Ce n’est qu’à la fin du dix-huitième siècle que la lampe à huile fit son apparition. Les perfectionnements allèrent rapidement et aujourd’hui le type de lampe dont le pouvoir éclairant est le plus élevé est une lampe à six mèches concentriques de 722 bougies. Pour utiliser toute la quantité de lumière produite à l’éclairage de la mer on eut tout d’abord recours à des réflecteurs paraboliques de deux pieds de diamètre, fabriqués au moyen d’un métal argenté. Ces réflecteurs offrent le désavantage de se ternir très rapidement, en outre ils ne réfléchissent que 5o % de la lumière qu’ils reçoivent. On les a presque partout remplacés par les lentilles de Fresnel avec lesquelles la perte n’est
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
- plus que de 20 % et l’utilisation de la quantité totale de lumière produite par la source est bien plus rationnelle.
- En Allemagne les phares sont distribués sur la côte à la suite les uns des autres, de telle façon que les circonférences délimitant la zone dans laquelle un feu peut être vu se coupent, pour deux phares consécutifs, à une distance de 10 à 12 milles de la côte. Cés chiffres s’appliquent lorsque l’air a une transparence moyenne. Un bâtiment qui naviguerait à une distance de 10 à 12 milles de la terre parallèlement à cette dernière verrait le feu suivant juste au moment où le précédent échapperait à sa vue. Si ce même bâtiment naviguait plus près de la côte, il pourrait se trouver, à un moment donné, dans une zône commune à deux cercles, c’est-à-dire qu’il apercevrait deux feux en même temps. Sur la côte de France, les cercles que nous venons de définir se coupent à une distance de i5 à 16 milles de la côte.
- On essaya, pour la première fois en 1857, à Toulon et en même temps à Blackwell, sous la direction de Faraday, d’appliquer la lumière électrique à l’éclairage des phares. Les résultats de ces derniers essais furent tellement satisfaisants que le 8 décembre i858 on installa un foyer électrique dans le phare qui se trouve près de Douvres : c’est le premier feu électrique qui ait régulièrement fonctionné. L’exemple fut rapidement suivi ; en 1862, on transforma le phare de Dungeness; en i863, le premier phare de La Hève, au Havre; en 1866, le deuxième phare de ce même port, et, enfin, en 1870, celui de Grisnez. On put constater au Havre qu’en moyenne le feu électrique éclairait 8 kilomètres plus loin que l’ancienne lampe à huile ; par un temps de brume le nouveau feu était visible à une distance deux fois plus grande que le précédent. En 1870, Quinette de Rochemer publia un rapport dans lequel il constatait officiellement l’avantage de la lumière électrique sur les foyers antérieurement usités. Ce rapport était surtout important en ce sens qu’il faisait voir que l’on pouvait compter sur le fonctionnement régulier des appareils électriques : pour une période de six années, le service n’avait été interrompu que deux fois, encore fallait-il attribuer à la négligence du veilleur l’une des deux interruptions.
- — A l’heure qu’il est, l’Angleterre possède six phares éclairés à la lumière électrique; en France, il faut joindre à ceux que nous avons nommés plus haut, les phares de Planier et de la Palmyre ; la Russie possède un feu électrique à Odessa depuis 1866, et Port-Saïd en a un depuis 1869. Rappelons à ce propos que la Chambre a voté en France un crédit de huit millions à l’effet de transformer dans une période de 12 années les 42 phares qui sont encore éclairés par le vieux système.
- Après ce court aperçu historique de la question*
- M. le docteur Hugo Kriiss entre dans le vif du débat et se demande quels sont en réalité les mobiles qui plaident en faveur de la lumière électrique. Il esta remarquer qu’on a tout d’abord beaucoup exagéré les avantages de l’éclairage électrique en partant de la loi qui fait varier l’intensité de l’éclairement en raison inverse .du carré de la distance. M. Allard, inspecteur du service des phares en France, a adopté un type de lampe électrique de 5 000 bougies, en remplacement des anciennes lampes à huile de 5oo bougies. On espérait que les nouveaux feux seraient visibles à une distance trois fois plus grande que les précédents; or, l’expérience démontre que cette distance augmentait à peine dans le rapport de un à deux.
- Ce fait tient à l’absorption des rayons lumineux lorsque ces rayons traversent l’air même par le ciel le plus pur. Cette perte par absorption croît avec la distance. M. Bouguer a trouvé, pour des jours très clairs, que la perte au bout du premier kilomètre était de 3 %; on ne reçoit donc que les 97 centièmes; à la fin du deuxième kilomètre, ces 97 centièmes sont encore diminués de 3 % et ainsi de suite. Il résulte de là dans le cas des phares français qui éclairent pour un temps de clarté moyenne un cercle de 20 milles de rayon, une perte totale .de 11 % environ. Cette perte augmente naturellement dès que le temps devient moins clair. Remarquons en passant que dans les„ villes la transparence de l’air est bien moins gfefrde : à Paris, M. Allard a trouvé, par un temps excessivement clair, une perte de 56 % au bout du premier kilomètre.
- Bien que par suite du phénomène que nous venons de rappeler, les foyers électriques ne présentent pas sur les lampes à huile une supériorité aussi considérable qu’on eût pu le croire au premier abord, étant donné leur grand pouvoir éclairant, il n’en est pas moins vrai que l’éclairage électrique doit être considéré comme fort avantageux. C’est là un fait qui ressort clairement des observations que nous allons mentionner.
- Nous disions plus haut, que les phares français éclairent un cercle de 20 milles de rayon; deux de ces cercles voisins se coupant à une distance de i5 à r6 milles de la côte, l’air étant supposé avoir une transparence moyenne; ceci veut dire que si l’on considère un laps de temps suffisamment long, une année, par exemple, on comptera autant de nuits pour lesquelles le feu aura été. visible à une distance de plus de 20 milles au large, que de nuits pour lesquelles ce même feu n’aura pas été visible à 20 milles. Or, M. Allard estime que si l’on substitue aux lampes à huile les foyers électriques, on se place, à ce point de vue, dans des conditions bien meilleures. Pour l’océan Atlantique, le phare pourra être aperçu à plus de 20 milles pendant les cinq sixièmes de l’année et pour
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- la mer Méditerranée où les conditions atmosphériques sont bien plus favorables, le même fait sera observé pendant les quinze seizièmes de l’année.
- Les observations qui permettent de déterminer la valeur du rayon d’éclairement pour une transparence moyenne de l’air font généralement partie du service des veilleurs. Il est intéressant de reproduire ici les observations communiquées par M. L. Petit, lieutenant de vaisseau, commandant le paquebot-poste belge, qui fait le trajet entre Douvres et Ostende. Sur cent observations relatives aux feux électriques des phares de South-Foreland et de Grisnez, M. L. Petit a trouvé que ces feux étaient visibles :
- 6g fois à une distance supérieure à.. 20 milles
- n — — comprise entre i5 et 20 —
- 19 — — inférieure à..... i5 —
- tandis qu’il a pu voir les phares de première classe avec lampe à huile de North-Foreland, Ostende, Dunkerque et Calais.
- 29 fois à une distance supérieure à.. 20 milles
- 43 — — comprise entre i5 et 20 —
- 28 — — inférieure à......i5 —
- Ces chiffres sont très concluants. Il est regrettable que les données relatives à un temps de brume fassent défaut; c’est d’ailleurs là un point sur lequel nous reviendrons à propos de l’éclairage des bâtiments.
- Un autre avantage qu’il faut se garder d’oublier et que présente l’éclairage électrique est le peu d’extension du foyer lumineux. La surface qui émet la lumière est bien plus faible que dans une lampe à huile. Il résulte de ce fait que le faisceau lumineux est plus concentré, attendu que la concentration de ce faisceau au moyen d’un système de miroirs et de lentilles s’effectue dans des conditions d’autant plus favorables que le foyer lumineux se rapproche davantage d’un point. Les lentilles devront être évidemment taillées avec une, précision plus grande que dans les installations précédentes, et dans le cas d’une transformation il y aura lieu de remplacer le système existant par un autre système plus approprié au nouveau partage de la lumière. — Les lentilles pour foyers électriques demandant plus de soin dans l’exécution sont plus chères que celles employées jusqu’à ce jour : c’est le revers de la médaille. En Allemagne, ce dernier point prend une importance considérable quand on songe que l’installation des phares qui garnissent la côte est de date toute récente et a nécessité la dépense de forts capitaux. On comprend qu’on hésite, au lendemain de l’achèvement des travaux, à sacrifier une grande partie des capitaux en faveur d’une rénovation totale. Quoi qu’il en soit, la question au point de vue
- théorique est tranchée, et il convient d’espérer, au point de vue humanitaire, que chaque jour en hâtera la réalisation pratique.
- Les collisions en mer sont une source de dangers bien plus fréquente que le voisinage des côtes. Ces collisions tiennent à deux causes contre lesquelles on ne saurait rien entreprendre : la première est le grand nombre de bâtiments qui suivent la même route, la deuxième la vitesse toujours croissante que les compagnies, forcées de se faire concurrence, cherchent à donner à leurs navires.
- En vertu d’un règlement international, tout bâtiment à vapeur doit porter la nuit trois feux de position :
- Un feu blanc sur ou devant le mât de misaine, à une hauteur qui varie suivant les dimensions du bateau : ce feu doit être visible à une distance de cinq milles au moins (9 kilom.) et éclairer un arc de 23o degrés à l’avant du bâtiment.
- Un feu vert à tribord visible à une distance de deux milles (4 kilom.) au moins et éclairant à droite de l’avant un arc de 115 degrés.
- Un feu rouge à bâbord visible à une distance de deux milles (4 kilom.) au moins et éclairant à gauche de l’avant un arc de ii5 degrés.
- La nuit est supposée dans les trois cas être sombre, mais le temps serein.
- Ces feux permettent, comme il est facile de s’en rendre compte, à deux bâtiments qui s’aperçoivent de savoir quelle position ils occupent l’un par rapport à l’autre et d’effectuer par suite les manœuvres nécessaires pour s’éviter.
- — Comment ces lanternes sont-elles construites? En général, les feux blancs et rouges répondent assez bien aux conditions imposées par le règlement résumé plus haut; on ne peut en dire autant des feux verts. On se trouve en effet en présence d’une difficulté très grande : lorsque la lentille est d’un vert intense le feu ne se voit pas à deux milles ; lorsqu’elle est d’un vert pâle le feu semble blanc à cette même distance. Quoi qu’il en soit, les lampes qui ont paru les meilleures jusqu’à ce jour sont des lampes à pétrole, avec cheminée en verre, munies d’un système de lentilles Fresnel et de réflecteurs sphériques. La lampe brûlant normalement donne huit bougies.
- Les paquebots marchent actuellement avec une vitesse moyenne de 12 nœuds, c’est-à-dire qu’ils font 12 milles par heure. Supposons que deux paquebots se dirigent l’un sur l’autre en droite ligne, ils s’aperçoivent à une distance de 5 milles, c’est-à-dire 12 minutes et demie avant de s’aborder; mais ils ne peuvent se rendre compte de leur position relative que lorsqu’ils sont à deux milles l’un de l’autre, c’est-à-dire cinq minutes avant l’abordage puisque leur vitesse relative est de 24 milles à l’heure. C’est vraiment un laps de temps beaucoup trop court quand on songe aux masses
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- considérables qu’il faut manœuvrer. L’hypothèse a pourtant été faite dans des conditions favorables; pour peu que le temps soit à la pluie ou à la brume, l’accident se présente comme inévitable.
- C’est ici qu’il y a vraiment lieu de se demander s’il n’y aurait pas avantage à remplacer au haut du mât de misaine la lampe à pétrole par un puissant foyer électrique.
- Les premiers essais faits dans ce sens remontent à la fin de 1860; ils furent entrepris, puis rapidement abandonnés par la Société des transports maritimes de Marseille. Les appareils n’avaient pas fonctionné d’une façon régulière, mais l’expérience trop courte n’était pas concluante.
- Au mois de mars de l’année 1876, la Compagnie générale Transatlantique installa un foyer électrique à bord du paquebot VAmérique, puis, sur un rapport favorable du commandant de ce dernier bâtiment, la même installation fut étendue aux paquebots la Ville-de-Brest et la France. La lampe électrique était, comme précédemment la lampe à pétrole, placée derrière une lentille de Fresnel. Depuis, un grand nombre de puissances continentales ont adopté la lumière électrique à bord des bâtiments de guerre; ici ces foyers font office de signaux. Dans la marine marchande, on ne se sert guère de l’éclairage électrique que pour le chargement et le déchargement du fret.
- D’après les renseignements fournis par des constructeurs à M. le docteur Hugo Kriiss, le prix de l’installation d’une machine motrice de 5 chevaux, d’une machine dynamo, d’une lampe avec tous ses accessoires serait de 5 000 francs environ. Ce prix n'a évidemment rien de fixe et peut varier en plus ou en moins suivant les circonstances spéciales où l’on se trouve; nous le mentionnons à seule fin de faire voir que la dépense d’installation est insignifiante relativement à celle du bâtiment entier et surtout relativement à la perte qu’on est exposé à subir lorsque le bâtiment et la charge viennent à sombrer.
- On aurait également tort de redouter le mauvais fonctionnement des lampes par gros temps; l’expérience a montré plus d'une fois que le mécanisme des lampes se comporte admirablement bien, même dans les orages les plus épouvantables. ,
- — Quelles sont donc les objections que l’on soulève contre l’emploi de la lumière électrique dans le cas qui nous occupe? Il n’est pas certain, a-t-on dit, que par un temps de brume les foyers électriques soient plus visibles que les feux ordinaires ; tout porte au contraire à croire qu’à ce point de vue la lumière électrique doit céder le pas aux fanaux actuellement en usage.
- Sur quoi se base cet argument? Sur des expériences faites au phare de Howth-Baily, en Angleterre. Ce phare possède un brûleur à gaz très énergique de 5000 bougies; on compara ce foyer
- avec une lampe électrique de t65oo bougies et il fut constaté que par beau temps l’éclairage électrique était sensiblement supérieur à celui du gaz; par temps de brume, au contraire, le brûleur à gaz se voyait plus nettement que la lampe à une distance de 5,25 milles anglais. Le fait est indiscutable et s’explique facilement dès qu’on considère les radiations simples qui composent chacune des sources de lumière expérimentées. La lumière électrique comparée à celle du gaz est beaucoup plus riche en rayons blancs et violets que cette dernière; en revanche, elle est beaucoup plus pauvre en rayons rouges. Or, même par un temps très clair, l’absorption des rayons violets se produit dans une bien plus grande mesure que celle des rayons rouges ; ce qui explique pourquoi les feux rouges sont plus visibles que les feux verts. Mais c’est surtout par un temps de brume que le phénomène se manifeste dans toute son énergie : le disque du soleil lui-même paraît rougeâtre. Il est naturel que la lumière électrique qui, à clarté totale égale possède cinq fois moins de rayons rouges que le gaz, se trouve dans ces conditions être inférieure au gaz. Il faudrait évidemment pour que, dans le cas le plus défavorable, le foyer électrique ne le cédât pas à un brûleur de gaz, que l’intensité totale du premier fût cinq fois plus grande que celle du second. Or ce n’était pas le cas du phare de Howth-Baily. D’ailleurs, nous avons discuté et tranché la qustion pour les phares ; pour les signaux de bord, il est impossible de songer à employer le gaz, l’argument perd donc une grande partie de sa valeur.
- Il ne faut pas oublier non plus que les lampes à pétrole, aujourd’hui en usage, sont de 8 bougies; les lampes électriques projetées, elles, ont 4000 bougies. N’employât-on pour de petits bâtiments que des types de 1000 bougies, l’on serait encore en droit d’affirmer que le brouillard le plus épais n’empêcherait pas la lampe électrique d’être visible à une distance plus grande que la lampe à pétrole ou à huile. Cette opinion de M. le docteur HugoKrüss est corroborée parcelle de M. L. V. Bre-men, représentant de la maison Siemens et Halske, à Kiel. M. L. Y. Bremen rappelle que, lors des expériences d’éclairage électrique faites à bord des bâtiments de l’escadre allemande en 1881, on a pu se rendre compte de l’efficacité des foyers électriques en plein jour par un brouillard très épais. Les rayons lumineux perçaient le brouillard absolument comme les rayons solaires, et c’est grâce à eux qu’il fut possible aux bâtiments de reconnaître leurs positions relatives et de se'garer les uns des autres sans se disperser. La lumière électrique, n’eût-elle que le seul avantage que nous venons de mentionner, que cet avantage serait suffisant à en motiver l’installation à bord des bateaux. Il y aurait encore à citer d’autres opinions exprimées par des
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- hommes également compétents, mais nous nous occupons surtout de passer en revue les objections qui ont été soulevées.
- On a supposé le cas où un bâtiment portant les fanaux ordinaires se trouverait dans les eaux de deux bâtiments munis de feux électriques et l’on a dit que ces derniers, aveuglés par l’éclat de leurs propres foyers, n’apercevraient pas le troisième bâtiment qui pourrait ainsi devenir la cause d’une catastrophe. Il est admissible jusqu’à un certain point que le premier bâtiment passe sans être aperçu par les deux autres, mais il est plus difficile d’admettre que ce même bâtiment n’aperçoive pas les feux électriques à une distance assez grande pour exécuter les manœuvres commandées par les circonstances. Une objection plus sérieuse est celle qui consiste à dire qu’en vertu du puissant éclat du feu installé à l’avant, il deviendra très difficile de distinguer les feux de bâbord et de tribord, question dont l’importance est capitale puisque c’est grâce à ces feux que l’on peut reconnaître le sens de la marche. Etant donnée la faible clarté des feux rouges et verts actuellement prescrits ce serait là évidemment une source d’accidents; mais on parerait certainement dans une grande mesure à cet inconvénient si l’on remplaçait les feux de bord par des foyers électriques dont l’intensité serait augmentée dans le même rapport que celle du feu de l’avant.
- On a dit également que l’installation des fanaux électriques serait une cause d’erreur constante pour les navires qui naviguent à proximité des côtes, attendu qu’il leur arriverait fréquemment de prendre un feu de bord pour un phare, erreur qui pourrait avoir les conséquences les plus funestes. Il nous semble que c’est encore là une question de proportionnalité. Mais, dans tous les cas, il ne serait pas difficile d’introduire une règle pour les fanaux de bord, une alternance de 3o en 3o secondes, par exemple, qui mettrait les marins en mesure de constater, montre en main, s’ils sont en vue d’un phare ou d’un bâtiment.
- Il est certain que l’on n’évitera jamais complètement les accidents, car il est un élément dont il faudra toujours tenir compte; cet élément c’est la nature humaine essentiellement sujette à erreur. Quelque perfection que l’on apporte dans les moyens d’éclairage on restera toujours loin de la clarté solaire; or, les exemples de collision en plein jour, par un temps absolument clair, sont malheureusement assez fréquents. Ce qu’on doit faire c’est chercher à diminuer, dans les limites du possible, les chances d’erreur ou d’accidents ; c’est appliquer à garantir l’existence humaine toutes les ressources que les progrès de la science mettent à notre disposition.
- Au point de vue spécial où s’est placé M. le docteur Hugo Kriiss, les mesures de garantie prati-
- ques ne sont actuellement pas en rapport avec les moyens dont on dispose; en attendant que, d’un commun accord, les hommes de science d’une part, et les hommes du métier de l’autre, adoptent une solution définitive, nous croyons qu’il est de notre devoir d’enregistrer les efforts isolés qui ont pour but de faire avancer la question : c’est à ce titre que nous n’avons pas voulu passer sous silence l’étude de M. le docteur Hugo Kriiss.
- Modérateur Roussy, par E. Imer-Schneider.
- Depuis l’introduction de l’éclairage électrique à incandescence, de nombreux essais ont été faits dans le but de créer un appareil simple et d’un fonctionnement sur, pour régler à volonté l’intensité lumineuse individuelle de chaque lampe d’un circuit.
- Les résultats de ces recherches n’ont pas trouvé jusqu’ici d’application pratique, parce que les appareils qui réalisaient plus ou moins bien le problème sont tous très compliqués et ne peuvent s’intercaler facilement et sans encombre dans les porte-lampes.
- L’appareil qui se rapprochait le plus du but indiqué, avant l’invention du modérateur Roussy, était le régulateur de Stanley, qui consistait à faire passer le courant électrique, se rendant à la lampe, par une résistance composée d’un certain nombre de disques de charbon superposés les uns aux autres et disposés entre deux bornes métalliques fixes, dont l’une portait une vis de pression qui permettait de presser les disques de charbon plus ou moins les uns contre les autres. Suivant l’intensité de cette pression, la colonne de charbon ainsi formée présentait plus ou moins de résistance au courant et on pouvait, par conséquent, faire varier l’intensité lumineuse de la lampe en vissant ou dévissant la vis de pression.
- Cette disposition présentait un grand inconvénient, qui est probablement cause de ce que le régulateur Stanley n’est pas utilisé en pratique, car il en rend l’utilité tout à fait illusoire. L’échauffe-ment qui se produit à la longue dans la colonne de charbon entraîne nécessairement une dilatation de chacun des disques qui la composent, ce qui revient à produire un allongement de cette colonne. Mais comme ses extrémités s’appuient sur des points fixes, il en résulte une compression automatique des disques, qui équivaut à une action involontaire de la vis de pression, soit à une augmentation involontaire et automatique de l’intensité lumineuse de la lampe.
- C’est-à-dire que lorsque l’on croyait avoir réglé l’intensité d'une lampe, par exemple à 8 bougies, au moyen du régulateur Stanley, il arrivait qu’après quelques heures d’éclairage, lorsque la résistance (la colonne de charbon) s’était échauffée, la lampe
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- donnait io ou 16 bougies sans que personne ait touché au régulateur.
- Une observation suivie et des essais nombreux faits dans le circuit des lampes Edison qui éclairent les moulins de Gilamont, ont amené M. E.-L. Roussy de Yevey, propriétaire de ces moulins et premier introducteur de l’éclairage électrique par incandescence en Suisse, à inventer, sans avoir eu connaissance de l’invention de M. Stanley, un régulateur, ou, comme il l’appelle : un modérateur, composé également d’une résistance de charbon, mais n’offrant pas l’inconvénient considérable que nous venons de signaler.
- La vignette ci-contre représente un porte-lampe muni du modérateur Roussy et portant une lampe
- Edison. A est le bouton du modérateur, B est l’interrupteur, C est l’entrée des fils.
- M. Roussy dispose à l’intérieur du porte-lampe formé de verre ou d’une autre matière isolante, une petite cavité cylindrique qu’il remplit de poudre de charbon. Cette poudre de charbon est reliée avec l’un des pôles de la lampe, de façon à ce que le courant électrique soit obligé de la traverser pour se rendre à la lampe. D’autre part, une vis de pression permet de la comprimer plus ou moins dans la cavité dans laquelle elle est logée.
- Lorsque l’on comprime fortement la poudre de charbon, elle forme un conducteur compact qui laisse passer sans résistance le courant se rendant à la lampe. Lorsque l’on desserre la vis de pression, le courant électrique produit une désagrégation automatique de la poudre de charbon comprimée, et plus elle se désagrège plus elle offre de résistance au courant, moins par conséquent la lampe luit.
- Qu’arrive-t-il maintenant lorsque la résistance, ainsi composée, s’échauffe ?
- Les expériences nombreuses et prolongées faites dans le but d’élucider cette question, ont démontré que réchauffement de la poudre de charbon qui compose le régulateur en question, ne change pas l’intensité de la résistance de ce dernier, tandis que la compression mécanique de cette même poudre de charbon permet de réduire jusqu’à une certaine limite la résistance qu’elle oppose au courant qui la traverse.
- Ce résultat, pratiquement réalisé, semble paradoxal, puisqu’on doit admettre que dans le modérateur Roussy, comme dans le régulateur Stanley, réchauffement doit nécessairement produire une dilatation des éléments qui le composent. On peut cependant s’expliquer la différence des résultats obtenus par le seul fait de la différence essentielle qui existe dans la forme et la disposition des éléments qui composent ces deux systèmes de régulateurs. Lorsqu’on comprime la poudre de charbon contenue dans une cavité cylindrique, au moyen d’une vis de pression agissant comme un piston, la pression ainsi exercée ne produit que peu ou point de tassement. Les grains de charbon plus ou moins menus s’appuient plus fortement les uns contre les autres en augmentant leurs points de contact, mais en laissant exister entre eux des vides qui permettent un déplacement des grains, les uns par rapport aux autres, lorsque la dilatation de chaque grain produit des pressions latérales qui, au lieu de produire une augmentation des points de contact, se traduisent par un tassement naturel de la poudre de charbon.
- Peut-être pourra-t-on expliquer d’une autre façon encore le phénomène qui se produit, mais le principal est le résultat acquis et prouvé par des essais nombreux et consciencieux. Ce résultat pourra du reste être constaté publiquement très prochainement, M. Roussy ayant l’intention d’exposer son invention à l’exposition internationale qui aura lieu à Londres en 1885.
- Etudes électrolytiques, par Hans Jahn f1).
- Dans l’électrolyse du sulfate de cuivre et du sulfate de zinc dissous entre- deux électrodes de platine, les quantités de chaleur devenues libres pendant la décomposition des poids équivalents des deux sels sont inverses des quantités de chaleur dégagées lors de la formation de ces sels à l’aide des deux métaux, de l’oxygène et de l’acide sulfurique.
- (') Extrait du Journal de physique.
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- TRAVAUX
- DE LA
- CONFÉRENCE INTERNATIONALE
- DES ÉLECTRICIENS
- COMMISSION DES UNITÉS
- DÉTERMINATION DE LA VALEUR DE l’üNITÉ DE RÉSISTANCE SIEMENS EN MESURE ÉLECTROMAGNÉTIQUE ABSOLUE
- Par H, Wild.
- (Suite)
- Réglage de la boussole des tangentes. — Une fois tout l'appareil rendu bien horizontal au moyen d’un niveau fixé sur le couvercle de la caisse, c’est-à-dire une fois Taxe de rotation placé dans la verticale, on éloignait l’aimant, la petite caisse h et la borne de torsion t et Ton faisait passer à travers le tube de suspension un fil à plomb relié au support jc du plafond par l’intermédiaire d’un petit cylindre, jusqu’à ce que la pointe inférieure vînt à se trouver tout près de la tige effilée en ivoire au milieu de la plaque du chevalet k. En tournant la boussole autour de son axe vertical et en agissant sur les glissières s' de la suspension de ce dernier fil, on arrivait facilement à établir la coïncidence entre Taxe de rotation et la pointe terminale du fil à plomb, puis on réglait, au moyen des vis latérales, la position de la plaque, de façon à ce que la pointe en ivoire coïncidât également avec cet axe. A ce moment, on suspeudait le fil à plomb à la borne de torsion, puis, en poussant alternativement les glissières 5 et en tendant les quatre fils, on amenait le fil à se trouver en g dans l’axe du tube de suspension, tandis qu’en même temps la pointe du fil coïncidait avec la pointe en ivoire ou l’axe de rotation. Lé tube qui termine les cylindres de suspension est alors également concentrique avec l’axe de rotation. La suspension de l’aimant, qu’on attachait de nouveau, était alors réglée de manière à ce que cet aimant se trouvât horizontal — ce qui se reconnaît sur le fond nivelé de la caisse, — tandis que son centre est exactement au-dessus de la pointe en ivoire. Le point central de l’aimant une fois ainsi amené dans l’axe vertical de l’instrument, on agissait sur la vis m de la borne de torsion, c’est-à-dire on l’abaissait ou on l’élevait jusqu’à ce que ce point se trouvât juste dans l’horizontale passant par les centres des circuits, ce qui avait lieu lorsque le rayon visuel qui traversait les axes des deux tubes des roues tombait sur le centre de l’aimant.
- Déjà, lors de la construction et du montage de l’appareil, on avait réalisé d’une façon approchée, comme il a été dit plus haut, les conditions suivantes, à savoir que dans chaque roue le plan passant par la spire moyenne fût à une distance de l’axe égale au demi-rayon de cette même spire, et que les <’eux roues fussent verticales, parallèles entre elles et à la même hauteur. Les deux-règles de mesure A et B sur la boussole, dont la graduation court d’un bout à l’autre, et dont la division 275mm tombe exactement (à +o,imm près) -au centre de l’évidement circulaire, c’est-à-dire dans l’axe vertical, ainsi qu’un étalon de mesure gradué en millimètres, permettent à chaque instant de contrôler ou de réaliser cette condition. Les roues seront parallèles l’une à l’autre lorsque les spires extérieures de ces roues seront équidistantes en bas et en haut, en avant et en arrière. C’est ce qu’on recherche facilement avec l’étalon de mesure et qu’on réalise en tournant convenablement les vis b. Dans le réglage ou le
- contrôle des roues au point de vue de la distance de l’axe de rotation ou du centre de l’appareil, distance qui doit être égale au demi-rayon des spires, il ne faut pas oublier que les différentes spires, au lieu d’être des cercles fermés, sont des portions d’une même hélice Comme milieu des i5 spires sur chaque roue, il convient évidemment de considérer la position diamétralement opposée au point placé à égale distance entre les deux points voisins d’attache des fils; à partir de là, une des moitiés de la spire moyenne s’écarte autant du centre que l’autre s’en approche. Comme le diamètre des spires de fil, c’est-à-dire de l’axe de ces fils, qui ont exactement imm de diamètre, était en moyenne égal à iou,6mm à 20°, il fallait que ce plan médian se trouvât à une distance de 252,9mm du centre. Lorsqu’on regarde l’appareil du côté où se trouve la graduation des règles A et B, les hélices dont le pas, égal pour les deux roues, est plus exactement de i ,825mm, vont de gauche à droite, et, dans la position normale, le point extrême des fils est placé à un angle de 37,4° en avant du sommet des spires correspondant à la règle A. Eu égard à ces conditions, il faut, pour que la distance soit exacte et égale de part et d’autre, que l’on ait, en mesurant avec les règles A et B, les distances de la spire moyenne (spire 8) des roues à partir du centre ou de l’axe vertical :
- Roue de gauche Roue de droite
- En haut pour A...... 252,3“™ 253,6““
- En bas pour B....... 253,2 — 262,7 —
- Lorsqu’on est arrivé à réaliser ces distances, que l’on lit sur les règles A et B, en tournant les vis b ou en agissant sur les matrices d, il ne reste plus qu’à s’assurer au moyen de l’étalon de mesure du parallélisme des diamètres horizontaux des roues.
- Pour orienter les spires parallèlement au méridien magnétique, on faisait passer un courant dans l’appareil, puis ou tournait la boussole autour de son axe vertical, jusqu’à ce que l’aimant ne fut plus dévié (on observait dans cette opération le miroir à travers la fenêtre latérale O'); il suffisait alors de faire une lecture sur le cercle horizontal et de tourner l’appareil d’un angle de 90°.
- III. — APPAREIL DE RÉSISTANCES.
- Dans la même partie des observations où il fut fait usage de la boussole des tangentes, c’est-à-dire dans la détermination de la sensibilité du multiplicateur, il est également nécessaire de mesurer le rapport des résistances de deux branches de circuit dont l’une renferme le multiplicateur (voir p. 392 et 475, v. XIII); de même il faut, pour pouvoir comparer les résultats à ceux obtenus par d’autres observateurs, évaluer le rapport de la résistance absolue du multiplicateur en fonction d’une unité Siemens.
- Afin de faire ces opérations vite et facilement avec la moindre perturbation possible de l’équilibre de température et éviter les longues lignes et les ennuis de ce genre, il nous parut très convenable de relier directement les points de dérivation du courant de la boussole des tangentes, ainsi que les extrémités du circuit du multiplicateur au pont de Wheatstone même et de placer ce dernier à une certaine distance de l’observateur.
- Le pont de Wheatstone fut donc installé sur une table spéciale et disposé de la façon qui se trouve représentée dans les figures 8. 9, 10 et 11. La figure 8 fait voir le dispositif servant aux simples mesures de résistance, c’est-à-dire permettant de comparer entre elles, ainsi qu’à un étalon Siemens, les résistances des boîtes de résistance Siemens et d’étalonner le fil des rhéostats; la figure 9 la modification entreprise pour former le branchement mentionné plus haut entre le multiplicateur et le shunt S; enfin les figures 10 et 11 les positions des étriers dans les godets à mercure pour la mesure de la résistance de ces deux branches.
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- Pour ce qui concerne la disposition générale du pont, elle est conforme au schéma de la figure 2 et ne diffère que par quelques perfectionnements de celle que j'ai déjà décrite et re-présentéeen 1878 dans mon mémoire mentionné plus haut « Sur la détermination de l'inclinaison absolue au moyen de la boussole d'inclinaison », p. 24. II contient en particulier, comme ce dernier dispositif, au lieu d'un fil tendu rectiligne (a, dans la figure 2) un rhéostat R (fig. 8) dont le fil est enroulé en hélice sur un cylindre de marbre (J). J’ai construit ce rhéostat en partant d’un appareil ordinaire de Jacobi et en fixant aux deux extrémités extérieures des axes en laiton.
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- FIG, 8
- ménagés dans le cylindre en marbre, des disques de cuivre amalgamé, lesquels plongent dans des auges semi-cylindriques en cuivre amalgamé renfermant du mercure et isolées sur le bâti de telle façon que le courant qui entre au point où le cylindre de contact touche le fil de maillechort peut se rendre des deux côtés, en suivant le fil, aux deux axes auxquels sont attachés les bouts du fil, et de lâ, tou-
- t1) Ce rhéostat, que M. O. Chwolson a brièvement décrit et représenté en plan dans son traité « Sur un rhéostat à mercure construit par M. H,-O.Jacobi » (Bulletin de l’Ac-td. xmp. des sciences de Saint-Pé-IcrsboUrg, t. XXII, p. 409), était évidemment inconnu de M. Kohl-rauscli, attendu qu'il ne l’a pas mentionné quand il a décrit son pont cylindrique, qui en diffère d’une façou insignifiante (C. R. de Ai Société phys, mèd. à Würzbourg, N. F. XV tivrier 1880).
- jours avec un bon contact, aux auges en cuivre et plus loin Il est à peine nécessaire de faire remarquer que les paliers des axes métalliques doivent également être isolés, au moyen de cales en ébonitc, du cadre quadrangulaire qui forme le bâti. Le cylindre de contact en maillechort communique non seulement par les paliers métalliques, mais encore par deux torts ressorts qui viennent frotter sur son axe avec le support en forme de fourchette sur lequel est fixée immédiatement la borne s reliée par le fil B à l'un des pôles de la batterie de piles. Le support est lui-même monté sur une charnière et peut être plus ou moins énergiquemen
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- fig- 9
- appuyé contre le fil du tambour, grâce au jeu d'un ressort à boudin que l'on tend plus ou moiuè. Le déplacement de ce tambour et par suite celui du point de contact s'évalue, pour les tours complets, sur une division linéaire latérale /, et, pour les fractions de tour, sur un disque circulaire h gradué en 100 parties et placé à l’une des extrémités du cylindre; 011 peut lire à 0,1 de division près, c'est-à-dire à 0,001 de tour près. Quant au fil de maillechort enroulé, il a d’épaisseur, et à une température de 20° C, 10 hélices représentent en nombres ronds 0,249 U* S. de sorte que, si toutes les autres conditions de sensibilité sont réalisées, l'appareil permet de mesurer 0,0000249 U. S., correspondant à 0,001 de tour.
- La rotation du cylindre peut se faire à une distance quel-
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- conque au moyen de la règle en bois //, raccourcie dans la figure et qui est reliée à Taxe du cylindre par un joint à la Cardan. Dans les mesures qui nous occupent, on remplaça quelques vis en acier du rhéostat par des vis en maillechort,
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- en sorte que ce rhéostat se trouvait absolument exempt de fer.
- L’appareil actuel diffère de celui antérieurement employé, surtout en ce que, pour pouvoir faire usage des deux méthodes de détermination des résistances mentionnées précédemment et en même temps approprier les résistances des branches wt et w2 aux résistances à mesurer, d’après les exigences de l’équation (55), chaque branche porte interca-
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- lées des boîtes de résistances : dans la branche 3 se trouve le n° 2806, dans la branche 4 le n° 2805 — allant tous deux de 0,1 à 200 U. S.; — dans la branche 1 le n° 28o3 et dans la branche 2 le n° 2804, — les deux allant de 0,1 à 5o U. S., ou en somme à 100 U. S.
- Pour relier ces boîtes de résistances aux points de branchements a et p vers les fils galvanométriques d’une part et de l’autre pour le point de dérivation y du courant principal ainsi que pour la liaison avec le rhéostat R, on se sert de fils de cuivre de 6 à 8mm d’épaisseur et de godets à mercure en sorte que, abstraction faite des boites de résistances, les résistances de toutes les branches du pont à l’exception du fil de maillechort sur le rhéostat, — de part et d’autre du milieu, il y a 11 1/2 hélices, représentant en nombres ronds 0,27 U. S., — sont excessivement petites, c’est-à-dire inférieures à 0,001 U. S. Le changement dans la résistance de ces parties du pont atteindrait donc tout au plus o,oooo36 U. S., même pour une variation de io° C dans la température.
- Gomme godets de liaison à mercure, j’employai les godets dont a fait usage le comité de l’Association britannique pour ses mesures de résistance et qui donnent pour des communications variables des contacts parfaitement constants et sûrs (*). Ces godets à mercure n’étant pas encore aussi connus qu’ils méritent de l’être, eu égard à l’importance du rôle qu’ils jouent dans nos mesures, j’ai cru bon de les représenter en coupe et vus en plan, grandeur naturelle, dans la figure 12. Une coupe en buis vv contient une plaque de cuivre amalgamé w de 2mm d’épaisseur environ sur laquelle repose un cylindre x également en buis. Celui-ci est muni d’autant de trous qu’il y a de bouts de fils à relier les uns aux autres et la largeur de ces trous est proportionnée aux diamètres des fils de cuivre. Une petite
- quantité de mercure suffit à assurer d’une façon très satisfaisante le contact entre les bouts de fil de cuivre amalgamé et la plaque de cuivre au-dessus de laquelle ils sont placés. Une aiguille zz qui traverse deux ouvertures pratiquées dans les parois de v au-dessus du cylindre de bois empêche ce dernier de se soulever sous l’action du mercure.
- Voici brièvement quel est le circuit dans le pont. Des deux bornes / et /' à l’extérieur des auges en cuivre de gros fils de cuivre conduisent tout d’abord aux godets à mercure 1 et 1', de là des fils pareils vont à 2 et 2', 4 et 4', puis aux boîtes de résistances n° 2806 et n° 2 8o5 dont les deuxièmes bornes sont reliées aux godets à mercure 5 et 5'. Ces godets figurent les points de jonction a et [i des branches 3 et 4 avec les fils G (qui sont plus fins et pénètrent dans des trous latéraux plus petits du cylindre en bois) conduisant au galvanomètre et avec les branches 1 et 2 qui sont représentées par les fils allant des godets 6 et 0' aux boîtes de résistance n° 2803 et n° 2804, puis de là au godet à 3 trous 7. Pour pouvoir remplacer ces branches l’une par l’autre dans leur combinaison avec 3 et 4, on a disposé un commutateur entre les quatre godets à mercure 5, 5', 6 et 6'. Ce commutateur est formé par quatre étriers en cuivre isolés et fixés sur un bloc en bois; deux de ces étriers sont montés sur l’un des côtés du bloc, de telle sorte qu’ils relient entre eux
- (*) Flccming Jenkin, Reports of the Commitlcc on elcctrical standards appoinlcd by the British Association J'or the advance of science, London, 1873, p. 119.
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- les godets 5 et 6, ainsi que 5' et 6'. Si Ton retourne ce bloc en bois, les deux autres fils font communiquer en croix 5 et 6', ainsi que 5' et 6(1). Les points entre lesquels on intercale les résistances à mesurer, se trouvent en a et b; on emploie alors les godets à mercure 3 et 3'. Ainsi, dans l’arrangement représenté fig. 8, il suffit de transporter l’étrier i — 2 du godet 2 dans le trou libre en 3 pour introduire l’unité-étalon Siemens dans la branche 3 et de même la résistance auxiliaire w (0,02 U. S.) qui sert à calibrer le fil du rhéostat, se trouve intercalée lorsque l’extrémité 2' de l’è-trier i' — 2' est déplacée du godet 2' dans le godet 3'.
- Pour mesurer la température des fils à l’intérieur et en dehors des boîtes de résistance, ainsi que dans le rhéostat on se sert d’un thermomètre divisé en cinquièmes de degrés centigrades fixé sur un support métallique et que l’on place suivant les. besoins, tantôt entre les boîtes de résistance n09 2805 et 2806, et tantôt entre les deux autres.
- En face du cercle divisé k du rhéostat et à une distance de 1 mètre environ se trouve une lunette qui permet de faire les lectures sur ce cercle, ainsi que sur la règle droite, grâce à un petit miroir incliné; d’un côté de cette lunette est placée la poignée de la tige en bois h servant à faire tourner le cylindre et de l’autre la lunette et l’échelle destinées à observer les déviations du miroir de l’aimant dans le galvanomètre. Ce galvanomètre qui fait partie du pont est un galvanomètre apériodique à miroir construit par Siemens et Halske, et que M. O. Frœlich a déjà décrit (2).
- Cet appareil a sur les deux bobines ensemble 32600 spires avec une résistance de 8480 U. S. Comme les plus grandes résistances à mesurer avec le pont étaient peu supérieures à 100 U. S., on monta-en quantité les deux bobines du galvanomètre, de telle sorte qu’elles ne représentaient plus qus i6 3oo spires avec une résistance intérieure de 2120 U. S.
- Malheureusement le peu de temps consacré aux préparatifs de mes expériences ne permirent pas de fabriquer pour cet appareil des bobines à fil plus gros et avec un nombre moindre de spires, ce qui eût indubitablement donné des résultats encore meilleurs. Cependant, môme dans ces conditions, on pouvait, avec les plus petites résistances à mesurer, reconnaître le passage d’un courant à travers le galvanomètre pour une rotation de 0,001 de tour du rhéostat. D’ailleurs, grâce au faible moment d’inertie et à Papériodi-cité de l’aimant en cloche, l’instrument est très approprié à cet usage; il rend le travail excessivement rapide. Ici aussi la distance de l’échelle et du miroir était un peu supérieure à 4 mètres et les deux appareils, le galvanomètre, aussi bien que la lunette, reposaient sur des piliers en granit.
- Une table qui entoure le pilier de la lunette sans le toucher porte immédiatement à droite de la lunette, c’est-à-dire de l’observateur placé devant elle le ferme-circuit pour le courant de la batterie et la ligne du galvanomètre.
- En abaissant une touche sur cet appareil, on ferme tout d’abord la ligne B B de la batterie en amenant les deux extrémités d’un étrier fixé sur la touche à plonger dans deux godets à mercure isolés, puis le mouvement de descente se continuant, un deuxième étrier plus éloigné de l’axe de rotation relie deux autres godets qui sont intercalés dans le circuit du galvanomètre.
- A côté du ferme-circuit se trouvent deux commutateurs de Pohl vissés dans la table, sur le prolongement l’un de l’autre et d’un abord facile pour la main de l’opérateur. Cette position permet de coupler les deux bascules et de les manœuvrer toutes deux en môme temps au moyen d'une tige en bois. Le premier de ces commutateurs renverse le
- (l) Ou aurait pu ici employer avec avantage un commutateur analogue à celui dont firent usage Siemens et Dehms (Brix, Zeitschrift Jahrg., i5.» p. i6f 1868.).
- (-) O. Frœlich, Die Lettre vou lier Electricitxt und dent Magitelismus,
- 2e volume du Handbuch der eleclr• Télégraphié VOtl Zet\sche, Berlin, 1878, p. 390.
- courant qui traverse le pont de Wheatstone pour éviter que les soudures faites avec des métaux différents et toujours chauffées du môme côté ne donnent naissance â des courants thermo-électriques, le deuxième est destiné à ramener à la môme direction le courant du galvanomètre que le précédent fait changer de sens; sa fonction est de renverser uniquement dans le galvanomètre le courant et l’on évite ainsi les erreurs dans le sens des déviations.
- Un fil métallique à crochet, fixé sur la bascule, et qui se prolonge jusqu’au ferme-circuit, permet à l’observateur de renverser, en imprimant une secousse ou une traction au fil, la double bascule toutes les fois qu’il se propose d’abaisser la touche du ferme-circuit (J).
- Dans toutes les mesures d’électricité faites à Pawlowsk, on employa sans exception comme batterie 6 éléments Mei-dinger voltaïquement reliés (construits par Kayser et Schmidt, à Berlin, avec ballon) (2). Pour les mesures de résistances à Saint-Pétersbourg, comme on avait dans l’intervalle construit pour le galvanomètre apériodique deux bobines, ayant ensemble une résistance de 20 U.S., deux éléments Leclanché suffisaient.
- La figure 9 montre, comme il a déjà été dit, la disposition du pont de Wheatstone, qui servit à nos déterminations de l’ohm. Le courant principal qui traverse la boussole des tangentes et est amené au pont par les fils T, se rend d’abord par le fil supérieur au godet à mercure 9 et de là à 10, où se fait le branchement; l’autre fil conduit au godet 9 et se trouve relié, par un étrier en cuivre, avec le second point de branchement dans le godet 12. L’une des branches, plus courte, la branche shunt, est constituée par les deux gros fils de cuivre qui vont des godets 10 et 12 à i3 et 14, et, entre ceux-ci, par un fil de maillechort nu S, enroulé en large spirale sur un cylindre en bois, d’une résistance de 1,245 U.S., et qui est soudé à deux gros fils de cuivre. L’autre branche va Ou godet 12 au godet 16, puis au multiplicateur par les fils M, revient au godet i5, pénétré dans la boîte de résistance n° 2806, qu’elle traverse pour aboutir au godet de branchement 10 après avoir passé par 4. Il est clair que le troisième fil, qui part du godet 11 pour arriver à 5, ne peut faire une dérivation nuisible si l’on songe qu’à ce moment ni le circuit de la batterie (B) ni celui du galvanomètre ne sont fermés.
- Les changements qu’il faut entreprendre pour passer du dispositif de la figure 8 à celui de la figure 9 consistent tout simplement, outre l’adjonction de nouveaux étriers et godets, à écarter le fil 5 — n° 23o6 II, à relier II avec i5 et 5 avec il, à supprimer la communication entre 1 et 4 et à établir soit directement, soit par 2, line liaison de x avec le godet 3, qui est poussé vers le milieu.
- Une fois que l’on a terminé les observations de déviations au multiplicateur et à la boussole des tangentes, on transforme immédiatement la disposition de la ligure 9] en celle de la figure 10, pour mesurer la résistance du shunt d’après la méthode de Gauss. Eu transportant l’étrier 9— 10 de 10 en 3, on l’intercale dans la branche 3 du pont de Wheatstone et on rompt la communication avec la boussole des tangentes, de même qu’on rompt le circuit du multiplicateur en déplaçant l’étrier 4—iode 10 en 8. La figure 10 fait voir que dans cette manœuvre rien n’est changé aux godets de branchement 10 et 12, en sorte que la résistance du shunt ne saurait varier en aucune façon. La branche 3 du pont renferme dans cette observation en dehors du shunt 10 — i3 — 5 — 14 encore les portions de conducteurs : rhéostat — 1 — 3 — 10 et 12 — 11 — 5; nous ob-
- (ù Pour les mesures faites à Saint-Pétersbourg, que nous mentionnerons dans la suite, j’ai fait construire, dans le meme but, un nouveau ferme-circuit, qui est muni de deux touches; l’abaissement de l’une laisse le courant circuler dans le meme sens dans le pont et dans le galvanomètre, tandis que la seconde le renverse simultanément dans les deux, c’esl-à-dirc lui conserve son sens dans le galvanomètre.
- (-) G. Wiedemann, Lettre voit der Electricitxt, I, p. 7(53.
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- tiendrons donc la résistance propre du premier si nous faisons une deuxième observation, c’est-à-dire une deuxième mesure des résistances en mettant le shunt en dehors du circuit. Or, ceci s’obtient très simplement en plaçant l’étrier 12 — n dans la position u — io indiquée en pointillé dans la figure, apres avoir préalablement fait occuper à l’étrier 8 — io la position 8 — 4.
- Lorsqu’on a ainsi trouvé la résistance du shunt, on! introduit finalement le circuit du multiplicateur dans la branche 3, ce qui se fait, comme le montre la figure 11, en déplaçant l’étrier 10 — i3 de i3 en 3' et l’étrier 10 — 8 de 8 en 4; on met ainsi le shunt hors du circuit et l’on y intercale la branche du multiplicateur. La branche 3 du pont contient
- alors de nouveau, outre ce dernier, c’est-à-dire les conduc" teurs 12—16 — M — i5 — II, n° 2806 I — 4 — 10, encore les portions de conducteurs R — 1 — 3 — 10 et 12 — 11 - 5. On supprime le premier circuit en déplaçant l’ètrier u — 12 de 12 en 10, ce qui nécessite un déplacement de 10 — 3 de 10 en i3 (voir la ligne pointillée), de telle sorte qu’une deuxième-observation, avec ce dispositif, donne la valeur de la branche du multipltcateur seule. Si après cette observation on retire, en plaçant les chevilles dans la boîte de résistance n° 2806, les résistances de cette boîte de la branche du multiplicateur, une mesure ultérieure permet d’obtenir la résistance du multiplicateur et de sa ligne entre les points de branchement 10 et 12, exprimée en unités Sie-
- mens, de la boîte n° 2805, et finalement on trouve encore la valeur des conducteurs si l’on met en dehors du circuit le multiplicateur, ce qui se fait en plaçant les étriers dont il a été question plus haut, par rapport aux quatre godets à mercure, de telle façon que les spires de l’appareil, ainsi que les extrémités du circuit à mesurer, se ferment sur elles-mêmes.
- IV. — DISPOSITION D’ENSEMBLE
- Les recherches furent effectuées dans la salle du milieu, en forme de croix, du pavillon exempt de fer pour les mesures magnétiques absolues, à l’observatoire de Pawlowsk; le plan de cette salle est représenté dans la figure i3 par les
- lettres a, p, y, 3... o, u, p (la partie orientale A S- i A est
- dessinée dans le coin de gauche). A l’exception du côté ouest a p. où la pièce est appuyée contre une autre pièce qui peut être chauffée, et du côté est, où elle est adossée à un local
- qu’on ne chauffe pas et qui sert aux mesures de temps et de déclinaison, la salle est complètement entourée par le calorifère O avec la cheminée R et le canal de ventilation V — le calorifère de gauche n’est pas représenté dans le dessin — ainsi que les corridors C, C, C', C', dont les parois extérieures formées de poutres figurent les murs de la maisou. Les flèches, dans le four où l’air est chauffé et dans le corridor, indiquent la circulation de l’air chaud qui sort de la salle par le tuyau de ventilation V. Comme la pièce reçoit en outre sa lumière principalement de la lanterne O, O, O, O, élevée en son milieu, laquelle, même pour la position la plus haute du soleil, ne laisse pas les rayons tomber directement dans la chambre; comme en plus la fenêtre sud peut être fermée à l’aide d’un store quand les rayons donnent sur elle, et qu’à travers celle du nord le soleil ne saurait pénétrer à n’importe quelle époque de l’été, il est possible de maintenir la température de la salle très constante. Au cours de quelques-unes de nos mesures, cette
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- température n’a varié que de 0002 dans l’espace de six " heures.
- Dans le bras nord de la croix, bras qui est orienté suivant le méridien astronomique et est par conséquent presque dans le méridien magnétique (oc46' ouest), à cause de la faible déclinaison au temps considéré à Pawlowsk, se ’ trouve disposé sur une table en pierre P le multiplicateur M.
- A l’est et à l’ouest les tables en bois H et H', fixées aux piliers de granit / et/' portent les glissières a et a' destinées à recevoir l’aimant des déviations. Les lettres t el I' représentent les thermomètres.
- La boussole des tangentes T est placée dans le bras sud de la croix; k figure le cathétomètre et m la règle de mesure pour la détermination des diamètres. Ces deux parties d’appareil furent toujours éloignées pendant les mesures de résistances proprement dites à cause du fer qu’elles contiennent.
- Au milieu sont disposés les quatre piliers avec les lunettes L, jusqu’à L4, leurs échelles et les tables en bois de N4 à N4 qui entourent les piliers sans pourtant les toucher.
- La lunette L4 sert à faire des lectures sur une bifilaire auxiliaire H B, disposée dans le bras ouest de la croix sur la table en marbre Q Q et représentant un des nouveaux appareils de variations magnétique que M. Edelmann a construits, selon mes indications, dans ses ateliers et qu’il a décrits dans une brochure spéciale. Cet instrument dont l’aimant compensé a un moment magnétique de 101. 1,366 était à l’origine spécialement destiné à faire voir si, pendant les observations relatives aux décréments logarithmiques effectuées à l’aide de la lunette L,, l’intensité horizontale du magnétisme terrestre n’avait pas sensiblement varié mais il fut ensuite aussi employé pour une partie des observations de variation correspondantes.
- Sur le pilier de la lunette L3 destinée à observer le galvanomètre G du pont de Wheatstone sur le pilier de granit q dans le bras Est de la croix sé trouve également disposée la lunette l qui sert à lire l’échelle du rhéostat dans le pont de Wheatstone W B. La poignée de la règle en bois h qui commande la rotation du cylindre rhéostatique est à gauche de cette lune.tte, tandis que l’on voit à droite le ferme-circuit pour la batterie et le galvanomètre, ainsi que la double bascule g pour renverser simultanément le courant dans le pont et le galvanomètre. Le courant pour le pont de Wheatstone est amené au moyen des fils r r' de la batterie B placée dans le cabinet C. C’est là que se trouve également le seul élément Meidinger B' qui envoie à travers les fils r r’ le courant principal pour la détermination de la sensibilité du multiplicateur. Lé courant traverse d’abord la boîte de résistance WK qui sert à en régler l’intensité, puis le premier commutateur gl dans lequel sa
- direction pour tout le parcours ultérieur peut être changée; de là il se rend au commutateur gu qui permet de renverser définitivement son sens dans la boussole des tangentes reliée par les conducteurs u u. En sortant de la boussole des tangentes le courant principal passe par la ligne h' u' pour se rendre au pont de Wheatstone où il se divise entre le shunt et la branche du multiplicateur; il retourne ensuite de nouveau au commutateur g La liaison entre le
- multiplicateur et le pont se fait au moyen de deux fils de cuivre v v de 4mra d’épaisseur lesquels, comme le montre la figure, sont fixés à un bâti en bois sur la table et placés entre les deux appareils, afin qu’ils se trouvent sensiblement à la même température que les fils du multiplicateur et du pont.
- Sur les tables près des lunettes LlL2, on aperçoit les deux touches de déviation et de mise au repos bL b2 dont le dispositif est identique. Dès que dans l’un de ces appareils on abaisse l’une ou l’autre des deux touches, le courant d’un élément Meidinger faiblement chargé (solution étendue de sel marin), est env0yé dans un ; sens ou dans l’autre à
- ravers lés fils dérivés dont nous avons déjà" parlé dans le multiplicateur ou la boüssole des tangentes. L’ériêrgie de ce courant est réglée de façon qu’avec une fermeture constante il dévie de 3 à 400 divisions d’échelle, l’aimant de chacun des appareils. Après que les oscillations de grande amplitude ont été très rapidement amorties par ce moyen, on pousse un levier de contact et on intercale ainsi une résistance considérable constituée par une mince colonne de sulfate de cuivre étendu entre des fils de cuivre, de telle sorte que le courant ne dévie plus que d’une paire de divisions l’aimant, et que l’on peut facilement à l’aide de la touche l’amener au repos complet. Les fils formant le circuit de ces appareils de mise au repos, n’ont pas été représentés afin de ne pas nuire à la clarté du dessin.
- Au milieu, au-dessous de la lanterne, se trouve le support m portant une tablette sur laquelle sont placées les touches électriques 1, 2 et 3. La touche 1, laquelle est d’ailleurs reliée au moyen d’nn cordon souple métallique au conducteur fixe, ce qui permet à l’observateur assis devant la lunette L, de la prendre à la main et de la mettre devant lui sur la table N,, sert à donner des signaux électriques à l’observateur qui se trouve dans le pavillon souterrain auprès de l’appareil pour les variations magnétiques afin qu’il puisse faire simultanément les lectures. La touche 2 est destinée à l’émission de signaux (cloches), analogues dans le bâtiment principal de l’Observatoire où se trouve le chro-nographe. Ces signaux sont principalement destinés à mettre un employé à même de déclencher ou d’arrêter le chronographe lorsque cet appareil est-utilisé à l’observation des durées d’oscillations' de l’aimaht. Avec la touche à main 3 l’observateur peut marquer sur le chronographe à côté de la ligne où la montre imprime les secondes, d’autres signes correspondants au temps où l’aimant traverse .sa position d’équilibre. Des câbles souterrains à 4 fils portent les courants aux différents bâtiments. ' ,
- (zl suivre.)
- FAITS DIVERS
- L’association industrielle d’Elbeuf a en vue l’établissement d’une école technique sur le modèle des institutions du même genre qui existent déjà en Angleterre. On compte avoir huit profèsseurs, et les études comprendraient une série de trois ans.
- Le comité d’admission pour la section française d’électricité à l’Exposition d’Anvers, est composé jusqu’à présent de MM. Armengaud jeune et Perissé. La grande quantité des demandes d’emplacements parvenues aux organisateurs à Anvers, a nécessité une augmentation considérable des galeries, augmentation qui sera faite aux dépens des jardins.
- Le chemin de fer électrique de Francfort à Offenbach ne donné pas d’aussi bons résultats qu’on en attendait. Ce fait doit être principalement attribué au mauvais état de la machine à vapeur qu’on ne pourrait réparer sans arrêter le trafic pendant quelques jours, ce qui serait dangereux pour l’existence même de l’entreprise. On a donc jusqu'ici dû travailler avec la machine défectueuse, qui ne permet pas d’employer plus de deux voitures, nombre absolument insuffisant. Les départs se font, en outre, très irrégulièrement, mais MM. Siemens frères ont gracieusement consenti à prêter une nouvelle machine de 200 chevaux pendant la durée des réparations à l’ancienne, de sorte qu’on espère prochainement pouvoir marcher dans de meilleures conditions. Après plusieurs essais malheureux on a dû abandonner le projet de se servir des voitures du tramway
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- pour- le Chemin de fer électrique : celles-ci quittaient constamment les rails et occasionnaient ainsi des retards et des -inconvénients trop considérables.
- Les essais de traction électrique sur ia ligne des tramways de la rue de la Loi à Bruxelles, devaient commencer le Ier juillet dernier, selon les termes du contrat passé entre les deux Compagnies intéressées. Ces expériences qui avaient été reculées et fixées pour le i” août, sont maintenant définitivement ajournées sans date fixe.
- Les directeurs du Workhouse de Oldham, à Londres, viennent. de traiter avec l’administration des télégraphes pour l’installation d’un avertisseur télégraphique d’incendie entre leur établissement et la station des pompiers.
- Les fils et appareils, dans le comté d’Erie, appartenant à la Bankers and Merchants Telegraph C°, ont été saisis par ordre d’une grande maison de fils et câbles électriques de New-York, pour une somme de 76000 dollars. La Compagnie a depuis été déclarée en faillite.
- Le gouvernement japonais a envoyé un des professeurs de l’école polytechnique impériale de Tokio à Philadelphie pour examiner l’Exposition d’électricité et faire un rapport à son gouvernement.
- Un tramway électrique sur le modèle de celui de Cleve-land va prochainement être établi dans la Pierrepont Street à Brooklyn, une des rues principales de la ville, où les propriétaires se sont opposés à l’établissement de tout autre système de traction.
- Le président du comité sur l’unité de la lumière à la Conférence électrique de Philadelphie, a annoncé que le comité ne considérait pas l’unité adoptée par la Conférence de Paris comme pratique, et qu’il avait été décidé qu’on ne l’adopterait pas pour l’Amérique.
- Ainsi que nous l’avons déjà annoncé, le maire de New-York a refusé de sanctionner le privilège accordé par le conseil municipal à la Commercial Câble C“ pour le placement de ses fils dans les rues de New-York. Nous apprenons que le conseil municipal a passé outre et que la concession a été maintenue malgré le veto du maire.
- Le parcours du petit chemin de fer électrique à l’Exposition de Philadelphie n’est que d’un mille, et le wagon né peut transporter que 4 à 5 voyageurs à la fois; néanmoins le système fonctionne bien et attire beaucoup de curieux.
- Éclairage électrique
- La. Belgique, qui possède un réseau téléphonique des plus complets, ne s’est jusqu’ici pas beaucoup occupée de l’éclairage électrique et en dehors de quelques installations à Bruxelles et en d’autres points du pays, très peu de chose a été fait jusqu’ici. A Anvers, par exemple, il n’y a que la gare des marchandises et un seul café qui soient pourvus de la lumière électrique. On parle maintenant de la fusion de deux des principales entreprises électriques à Bruxelles qui se ferait sous les auspices d’une grande maison de banque de cette ville.
- La maison G.-A. Plewe, de Berlin, vient de saisir les autorités de . cette ville d’une demande de concession pour l’éclairage à l’électricité du boulevard Unter den Linden et
- de la Leipzigerstrasse. Le courant sera, fourni par Ja station centrale des entrepreneurs dans l’exposition d’hygiène-Le projet est d’autant-plus intéressant que la lampe la plus éloignée sera à une distance de plus de deux kilomètres de la station centrale et que toutes les lampes seront placées sur un seul circuit. On se propose d’employer une machine Brush de 2 000 volts.
- Une entreprise d’éclairage électrique à Berlin se propose d’installer la lumière électrique dans les faubourgs de Frie-denan, Steglitz et Licthterfelde qui, jusqu’ici, n’ont été éclairés qu’avec des lampes à pétrole.
- Les travaux pour l’installation de l’éclairage électrique au théâtre national de Munich sont maintenant assez avancés pour qu’on soit certain de les terminer à la fin du mois présent.
- L’imprimerie de MM. Knorr et Hirth, ainsi qu’un grand magasin de nouveautés, ont également été pourvus d’installations d’éclairage électrique depuis quelques jours.
- Les magasins de vente de la fabrique royale de porcelaines à Berlin, sont éclairés à la lumière électrique par des foyers à arc installés à l’extérieur devant les fenêtres de rétablissement. ____________
- La fabrique de drap de MM. Hartmann et fils, à Mün-ster, est maintenant éclairée par 1 000 lampes à incandescence. Une installation provisoire de 100 lampes ayant donné pleine et entière satisfaction, ces messieurs se sont décidés à introduire le système dans toute la fabrique.
- La raffinerie de sucre à Modran, près de Prague, est éclairée à la lumière électrique depuis longtemps. L’installation qui est une des plus importantes en Autriche, comprend 26 foyers à arc de 1 000 et de 5oo bougies et 55o lampes à incandescence. Lampes et dynamos sont du système Gulcher, et ont été installées par MM. Waldek et Wagner, à Prague. On prétend que la lumière électrique revient ici à meilleur marché que l’ancien éclairage au gaz.
- La Compagnie allemande Edison a installé la lumière électrique dans 19 fabriques de sucre en Allemagne, avec un total de 3 3oo lampes à incandescence et 42 foyers à arcs. La plus importante de ces installations est celle de la fabrique de sucre Frellstedt, qui comprend 600 lampes à inr candescence et 12 foyers à arc. . . .
- A l’occasion d’une fête donnée par la municipalité de Magdebourg, le parc de Herrenkrug a été brillamment éclairé par 10 foyers à arc alimentés.-par une dynamo Brush. La force motrice était fournie par une locomobile Buss-Som-bart de 10 chevaux.
- L’éclairage électrique de la gare de l’Etat, à Hanovre, va être modifié. On installera de nouvelles machines et des lampes fournies par la maison Siemens et Hal?ke, de Berlin.
- Le château royal de Sinaia, en Roumanie, vient d’être pourvu d’une installation d’éclairage électrique comprenant 400 lampes à incandescence de 16 bougies. La force mo trice est fournie par deux turbines de 45 chevaux chacune, qui utilisent la force hydraulique du fleuve Pelesch.
- La nouvelle gare de Cannon Street dans le chemin de fer souterrain à Londres est éclairée depuis quelques jours à la
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- lumière élèctrique. L’installation, qui a été faite par la Edison and Swan United Electric Light O, comprend une dynamo Edison L actionnée par une machine portative du système Marshall. Le nombre des lampes est de 80, dont environ 3o sont de 3o à 40 bougies. Tout le travail, qui est exécuté dans de très bonnes conditions, a été fait en moins de deux semaines.
- La lumière électrique va sous peu remplacer le gaz pour l’éclairage du tribunal de Common-Council, à Londres.
- Le conseil municipal de la ville de Hebburn, près de Newcastle, en Angleterre, a décidé de s’adresser à la Compagnie Swan afin d’obtenir des renseignements au sujet du prix probable de l’éclairage électrique de la ville.
- Un grand magasin de Glasgow, nommé La Bonanza, a été entièrement éclairé à la lumière électrique à l’occasion de l’ouverture, qui a eu lieu dernièrement.
- Une pétition, signée par 270 des plus notables négociants de New-Haven, Conn, a été adressée au conseil municipal, demandant l’installation de la lumière électrique pour l’éclairage de la partie centrale de la ville.
- La Compagnie du gaz à Cleethorpes a installé deux làmpes puissantes, l’une de 23o et l’autre de 200 bougies, pour démontrer que l’éclairage au gaz pouvait lutter avantageusement avec la lumière électrique.
- Les lampes à arc du système Weston ont été installées à Dublin à l’occasion de plusieurs fêtes où elles ont été fort admirées. L’installation avait été faite par la Compagnie Maxim Weston, qui a fourni tout le matériel.
- MM. Siemens frères ont installé 62 lampes à incandescence Swan à bord du paquebot Norwich il y a 16 mois, et ces lampes ont fonctionné depuis sans aucun accident avec une machine Gramme de 60 foyers. Il y a 12 lampes dans le salon et une dans chaque cabine. Un autre bateau, le Ipswich, appartenant également à la Great Eastern C°, a été pourvu d’une installation -semblable.
- MM. Siemens frères ont encore installé la lumière électrique â bord du nouveau navire de la mariue portugaise VAlfonso d’Albuquerque, qui vient d’être construit en Angleterre. La dynamo est actionnée par un moteur Compound à trois cylindres de MM. Goodfellow et Matthews.
- La corvette le Fyen de la marine danoise est entièrement éclairée par des lampes à incandescence et pourvue de deux foyers à projection installés à chaque extrémité du pont.
- L’installation de lumière électrique au nouvel hôtel des Postes, à Philadelphie, est une des plus considérables aux Etats-Unis, et comprend 100 foyers à arc et 600 lampes à incandescence du système Maxim.
- Les expériences d’éclairage électrique qui ont été faites dans la Pennsylvania avenue, à Washington, n’ont pas donné les résultats qu’on en attendait; il parait néanmoins que le projet d’éclairage à l’électricité de toute la ville est sérieusement étudié.
- La synagogue sur Broadway, à New-York, est éclairée par 200 lampes à incandescence du système Weston. Le circuit
- a environ cinq milles de long et le courant est fourni par la station centrale de Stanton Street.
- L'exposition d’industrie locale à Chicago est éclairée par 100 foyers à arc du système Vandepoele. Les lampes à incandescence sont du système Sperry.
- Télégraphie et Téléphonie
- La question de savoir si l’on doit attacher des femmes dans toutes les grandes villes au service télégraphique est toujours à l’ordre du jour, et on annonce que plusieurs seront nommées prochainement à Bourg et à la Rochelle
- Les télégrammes peuvent maintenant être jetés dans les boîtes postales en Allemagne; iis doivent porter au dos le mot « Telegram » et être affranchis du montant du tarif en timbres postaux, ou bien leur prix est réclamé au destinataire Nous ne voyons pas bien l’avantage de cette innovation, qui ne paraît pas de nature à augmenter la rapidité de la transmission des dépêches.
- Les journaux politiques à Rome së plaignent beaucoup des retards apportés à la transmission des dépêches en Italie. Un télégramme donnant les dernières nouvelles de l’épidémie du choléra à Gênes, et expédié à un journal romain à trois heures de l’après-midi, n’est arrivé à Rome qu’à huit heures et demie du soir, et il parait que les dépêches de Naples ont subi des retards semblables.
- La conférence télégraphique, qui se réunira l’année prochaine à Saint-Pétersbourg, s’occupera probablement d’un nouveau tarif pour la transmission des dépêches sur les câbles sous-marins; on croit que les Compagnies Ide câbles s’efforceront surtout de réduire la limite des mots du code de 10 à 8 lettres, ce qui, dans l’opinion des experts, serait équivalent à une augmentation de 25 pour cent du tarif actuel. ^_________
- M. Otway, un des sous-directeurs du bureau central des télégraphes, à Londres, vient d’être nommé directeur des télégraphes au Caire. On espère que le nouveau directeur donnera satisfaction aux nombreuses réclamations auxquelles la mauvaise administration de ce département a donné lieu tant en Egypte même qu’en Angleterre.
- Une dépêche de l’Agence Reuter anùonce que la communication télégraphique en Egypte est interrompue au-dessus d’Assiout.
- Le correspondant du Times à Dongoia télégraphie à ce journal que toutes les dépêches envoyées de l’Egypte aux journaux en Angleterre doivent être visées à Dongoia et à Wady Halfa par les autorités militaires avant d’être transmises aux destinataires.
- Le premier détachement des télégraphistes de campagne envoyés en Egypte par le gouvernement anglais est arrivé à Wady-Halfa le samedi de la semaine dernière.
- La Compagnie Edison, à New-York, a été chargée par la Metropolitan Téléphoné and Telegraph C° de cette ville de mettre une partie des fils de la Société sous terre selon le système de M. Edison. Ce dernier garantit le bon fonctionnement des fils souterrains pendant cinq années.
- Le gouvernement canadien a dernièrement refusé à l’Ameri-can Telegraph C° l’autorisation de faire atterrir son câble sur
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- le territoire canadien, et maintenant que le gouvernement canadien désire placer un câble entre Victoria, B. C., et le territoire de Washington, les autorités américaines ont à leur tour refusé l’accès de leur territoire au câble canadien.
- Le directeur des télégraphes du gouvernement canadien va prochainement partir d’Ottawa pour la Colombie britannique, afin de pousser la construction du nouveau réseau télégraphique qui doit marcher de pair avec la construction du chemin de fer Canadian-Pacific.
- Par suite de leur annexion, soit au Chili, soit à la République argentine, la Patagonie, la Terre-de-Feu et l’île des Etats rentrent désormais dans l’Union postale et télégraphique.
- Un navire télégraphique est parti de Singapore, le 2 de ce mois, pour réparer le câble de Saigon à Ilong-ICong et Haïphong.
- Le câble entre l’Australie et la Tasmanie est maintenant réparé, mais les câbles entre Hong-Kong et Saigon et de Haïphong à Hong-Kong sont interrompus.
- On annonce que le conseil d’administration de la Société générale des Téléphones doit prochainement statuer sur un projet de réduction de 5 0/0 sur le prix des abonnements, pour une période supérieure à trois ans. Le nombre total des abonnés de la Société s’élève aujourd’hui à 5 417 pour tous les réseaux en exploitation.
- L’administration des télégraphes en Allemagne, a l’intention de mettre la ville de Leipzig en communication téléphonique directe avec Dresde et Chemnitz, de manière à permettre aux abonnés de ces villes de se parler, de même qu’au public en général, par les bureaux téléphoniques ouverts dans les trois villes.
- Nous apprenons qu’un accord définitif est intervenu entre l’Etat et la Compagnie belge du Téléphone Bell, pour l’exploitation par cette dernière Compagnie des réseaux de ville à ville. En attendant que le public puisse être admis à profiter dés avantages de cet accord, quelques privilégiés ont été autorisés depuis quelques jours déjà à communiquer entre Bruxelles et Anvers, et il paraît que la conversation est aussi facile avec les abonnés d’Anvers qu’avec ceux de Bruxelles.
- Pendant le mois de septembre, 15064 télégrammes ont été échangés par téléphone entre les abonnés des concessions téléphoniques et les bureaux télégraphiques de raccordement, savoir : 3 3q2 à Bruxelles, 2904 à Liège, 2841 à Anvers, 2 345 à Gand, 1 691 à Charleroi, g85 à Louvain et gS6 à Verviers.
- Pendant le mois de septembre dernier, les abonnés au téléphone, en Belgique, ont envoyé 15,064 dépêches aux différents bureaux télégraphiques reliés aux bureaux centraux téléphoniques. Dans ce nombre, 3,342 ont été envoyées à Bruxelles, 2,904 à Liège, 2,841 à Anvers, 2,345 à Gand, 1,691 à Charleroi, 986 à Louvain et 955 à Verviers.
- Les expériences téléphoniques à grande distance continuent en Angleterre, où les bureaux de Liy.erpool et de Manchester, de la Lancashire and Çheshire Telephone-C0 ont été mis en communication par une ligne directe passant par Saint-Helens, Wigan et Bolton. Neuf fils ont déjà été placés de Manchester à Bolton, et en les reliant ensemble et
- avec la ligne de Liverpool, on a pu parler à une distance de 297 milles. Le résultat de ces expériences paraît avoir été des plus satisfaisants.
- Le téléphone a été employé la semaine dernière pour les exercices de tir de l’artillerie à Newport, en Angleterre. La cible était placée à une distance de plus de 6,000 mètres du canon où elle était invisible pour les artilleurs. Les instructions données par téléphone ont cependant permis à ces derniers de régler le tir et d’obtenir des résultats fort satisfaisants.
- La commission des rues et bâtiments du conseil municipal à Edimbourg a délibéré cette semaine sur une demande émanant de la National Téléphoné O et. tendant à obtenir l’autorisation de placer les fils téléphoniques sous terre dans les rues. Le comité a décidé de recommander au conseil d’accorder la permission pour deux lignes qui serviront d’expériences. Les fils doivent être renfermés dans des tuyaux métalliques et enterrés à une profondeur de deux pieds sous le sol, avec des lignes d’embranchement à plusieurs points du parcours où on installera des regards. Les fils, pour relier les instruments des abonnés, partiront de ces regards sous forme de câbles minces et seront conduits le long du mür des maisons jusqu’à un chevalet sur le toit, d’où partiront des fils nus ordinaires qui iront aux appareils. ' '
- Le procès Drawbaugh est de nouveau devant les tribunaux de New-York depuis le 22 septembre dernier, mais on ne s’attend pas à une décision définitive avant six mois.
- La Western Electric Manufacturing C° vient de fournir pour le bureau central des téléphones, à Boston, un câble aérien de 20 milles d’une construction spéciale. Le câble est composé de fils de différentes dimensions, (allant'du n° 14 à 22 avec des isolations différentes. Les expériences faites prouvent que la parole arrive mieux par les fils gros, et on a constaté une différence considérable entre les n°s 16 et 22. .......
- La New England Téléphoné C° a gagné 100 nouveaux abonnés pendant le mois d’août dernier, ce qui porte, le nombre total des abonnés à 18 765.
- 11 paraît que tous les vaisseaux de guerre qui arrivent dans le port de Honoloulou sont immédiatement pourvus, d’un appareil téléphonique, et reliés au bureau central de la ville, au moyen d’un fil léger, mais bien isolé, qui plonge dans l’eau, de sorte que les officiers sont toujours en communication directe avec la terre. Au départ du navire, le fil est retiré, mais le téléphone, ayant été vendu, reste à bord.
- ERRATUM
- Dans l’article sur les « Sonneries d’appartement », tome XIII, p. 403,- il faut lire : Mirand au lieu de Miraud et Archereau au lieu de Arche-vau.
- Le Gérant : Dr C.-C. Soulages.
- Paris. — Imprimerie P. Mouiliot, i3, quai Voltaire. — 51424
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- Journal universel d,’Électricité
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- directeur: D' CORNELIUS HERZ
- SECRÉTAIRE DE LA RÉDACTION : AüG. GUEROUT | ADMINISTRATEUR î HENRY SARONI
- Secrétaire de la Rédaction par intérim : B. Marinovitch
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- 6e ANNÉE (TOME XIV)
- SAMEDI 25 OCTOBRE 1884
- N» 43
- SOMMAIRE
- Quelques documents relatifs à l’histoire de l’éclairage par incandescence; P. Clemenceau. — Application du calorimètre à l’étude du courant électrique (8° article); A. Mi-net. — Les lampes à incandescence appliquées aux recherches microscopiques et à la microphotographie; Dr Th. Stein. — De la tréfilerie du cuivre; J. Bourdin. —La pile nouvelle de M. Jablochkoff; Frank Géraldy. — L’Exposition de Philadelphie; Aug. Guerout. — Chronique de l’étranger : Allemagne; H. Michàëlis. — Angleterre; J. Munro. — Revue des travaux récents en électricité : Galvanomètre à aiguilles asiatiques, par M. E. Ducretet. Les machines à influence de Wimshurst. — Sur un commutateur universel de batterie, par M. P. Barbier. — Compteurs électriques pour sucreries. — Sur l’inégale résistance électrique des cathodes, par M. G. Gore. — Travaux de la conférence internationale des électriciens (suite). — Correspondance : Lettre de M. Gaillard. — Faits divers.
- QUELQUES DOCUMENTS RELATIFS
- A
- L’HISTOIRE DE L’ÉCLAIRAGE
- PAR INCANDESCENCE
- Lorsqu’on commença dans le monde des électriciens à revenir de l’émotion causée par l’apparition de la lampe à incandescence Edison en 1878, et qu’on reconnut, après avoir examiné d’un peu près la nouvelle application qui venait de surgir, qu’il ne s’agissait pas d’une invention véritable, mais d’un ingénieux dispositif, dont l’idée mère était ancienne, on se mit de tous côtés à rechercher les antériorités et à reconstruire l’historique de la question. Les documents ne tardèrent pas à arriver. Le nom de M. de Changy fut le premier mis en avant. L’histoire des travaux de ce savant, qu’une parole brutale de l’académicien Despretz avait suffi pour rejeter dans l’oubli, fut aussitôt remise en lumière, et M. de Changy lui-même put venir apporter son témoignage, et montrer, avec preuves à l’appui, qu’en i858 il avait construit , et fait fonctionner une
- lampe à incandescence, dont le dessin, publié dans ce journal même, montre l’identité presque complète avec la lampe employée actuellement dans l’industrie. Le doute n’était pas permis, les preuves matérielles existantes prouvaient encore une fois qu'il n'y a rien de nouveau sous le soleil, et cette première antériorité établie, des noms absolument inconnus surgirent alors. S’il était prouvé que M. de Changy avait véritablement donné le premier aux lampes à incandescence la disposition employée de nos jours, de nombreux essais dans la même voie avaient été faits cependant avant lui par Moleyns, Wright, Starr, Staite, Lodyguine, etc. A vrai dire, les détails manquaient un peu; on parlait de dispositifs plus ou moins déterminés, d’idées générales émises, et, pour Starr seul, on relatait une expérience d’éclairage faite à Londres en 1845 sans qu’on ait eu même de croquis bien exact sur le modèle des engins employés.
- Depuis lors, aucun document nouveau ne fut signalé; tous les ouvrages d’électricité parus dans ces dernières années mentionnèrent plus ou moins les noms que nous venons de citer, et aucun renseignement précis à notre connaissance ne fut apporté sur les essais tentés de i838 (époque où Jobard émettait l’idée dans le Courrier .Belge) à (858, moment où M. de Changy réalisa cette idée sous une forme industrielle.
- Il y a pourtant un intérêt assez grand, au point de vue spéculatif, s’entend, à examiner l’œuvre des devanciers qui, trop tôt arrivés, ne purent recueillir les fruits de leurs travaux, et, presque toujours, il est un enseignement à tirer de l’histoire d’une découverte scientifique. Partant de cette idée, et le hasard nous ayant fait trouver la copie d’un ancien brevet de Staite, nous avons eu la curiosité de rechercher s’il n’existait pas de dessins ou croquis permettant de connaître les formes successives par lesquelles ont passé les lampes à incandescence avant M. de Changy. Avant 1841, tout porte à croire que rien n’avait encore été fait. Le brevet de M. Moleyns, qui date de cette époque, n’est accompagné d’aucune figure, et il se borne à men-
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- tionner seulement l’idée d’une lumière réglée produite par le passage du courant électrique à travers un conducteur de nature quelconque renfermé dans un globe de verre privé d’air. En 1845, Thomas Wright fixa un premier dispositif de lampe, dont nous parlons à titre de mémoire, attendu qu’on le cite fréquemment parmi les lampes à incandescence. En réalité, le dispositif en question était celui d’une lampe à arc.
- Ce fut cette même année que Starr, de Cincinnati, vint avec King en Angleterre faire l’essai de la nouvelle lampe qu’il venait d’inventer et pour laquelle Kîng prit indûment un brevet en son propre nom.
- Cette fois, une expérience complète fut faite à Londres; un lustre fut monté, et les résultats ob-
- FIG* 1
- tenus, qui firent grand bruit à l’époque, auraient peut-être été plus considérables si Starr n’était mort subitement, et si King n’avait alors disparu en même temps, sans que jamais on ait depuis entendu parler de lui.
- Quoi qu’il en soit, les types de lampes de Starr commençaient à se présenter sous une forme acceptable. Ils étaient au nombre de deux; le premier type, représenté figure 1. était une lampe dans laquelle la matière incandescente était composée par une mince feuille de platine p maintenue par des pinces aux extrémités des deux bras C C, qu’on pouvait, au moyen de la vis V et du double écrou E, écarter plus ou moins. L’ensemble était monté sur un socle A en bois, où une colonne métallique B, isolée du bras inférieur, servait à la fois de guide et de conducteur pour le bras C supérieur. Enfin, un globe dé verre enveloppait le tout,
- et les deux prises de courant devaient se faire aux bornes extérieures b.
- La figure 3 est relative au deuxième modèle de lampe de Starr, dans lequel le platine est remplacé
- FIG. 2
- par une plaque de charbon C, fixée haut et bas par des pinces à deux bras B qu’une tige verticale en porcelaine A maintient écartées. Le système est, comme on le voit, renfermé dans une1 ampoule de verre où le vide a été fait, et qui ne présente que deux ouvertures aux extrémités opposées pour le passage des fils de cuivre qui amènent,le courant. D’après les documents relatant les expériences de
- Starr et de King, ce serait le premier modèle, celui ou le platine était employé, qui fut mis en action. Le deuxième type fut ajouté au premiér ; mais le vague dont en est empreinte l’explication, et l’as-
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- pect même de la figure-tendent à faire croire qu’il ' ne fut jamais construit. Les premières expériences étaient à peine terminées, qu’un Anglais, Staite, dont les brevets très nombreux sont intéressants à consulter, à cause des germes de toutes les inventions modernes qu’on y retrouve, reprit l’idée de Starr, proposa une lampe à incandescence, dans laquelle le platine était remplacé par un fil d’iridium. La forme en fer à cheval apparaît ici pour la première fois, et la figure 3 qui représente son modèle de lampe, montre que le principe restant toujours le même, la disposition des organes y était de beaucoup perfectionnée. Les extrémités du fil A en iridium venaient se fixer dans des cylindres de cuivre BB7 où les vis v assuraient le contact. La lampe était montée sur un support métallique, et tandis qu’une des prises de courant était faite directement
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- sous le support B, l’autre prise venait se faire par l’intermédiaire du petit ressort p, qu’un mouvement de la clef D mettait en communication avec la tige B7 lorsqu'on voulait fermer le circuit. Cette lampe, on le voit, était' susceptible d’uii bon fonctionnement; mais comme l’iridium est un métal coûtant fort cher, Staite songea également à l’emploi du charbon dans le vide et sans chercher toutefois à construire l’appareil il donna le principe de l’utilisation du courant à travers un fragment de charbon, découpé en pointes aiguës à sa surface; très probablement son idée ne fut jamais réalisée, et pourtant il imagina toute une préparation de charbon dit noir de charbon, pour la construction des petites baguettes dans lesquelles le coürant devait passer. La méthode consistait à prendre du charbon de bois très pur, à le réduire en poudre et à le faire digérer dans un bain d’acide nitrique, puis enfin à le laver dans une dissolution -légèrement alcaline, et à le comprimer en petits ^prismes, qu’avec une scie l’on pouvait découper en pointes multiples pour offrir ainsi dans le bloc
- même un grand nombre dé passages pourle ‘courant. Ce procédé ne fut probablement Ijamais appliqué et nous n’avons rien qui puisse faire croire que la lampe de Staite ait été construite.
- Pendant que cette idée faisait son chemin en Angleterre, et que M. de Changy,en Belgique, commençait ses remarquables études, un français de nom obscur, le docteur Dehaut, imaginait un bien eu-
- FIG. 5
- rieux système d’éclairage, qui, non plus ne fut jamais appliqué, mais qui paraît en lui-même assez original pour être signalé ici. Le docteur Dehaut cherchait à résoudre le problème de l’éclairage domestique ; son but était de trouver une petite lampe
- FIG. G
- simple et économique qu’on pût placer partout, en appliques, en lustres, ou sur un pied comme les lampes ordinaires, et le brevet qu’il prit en 1845, contient la description de plusieurs types différents qu’il imagina. La figure 4 est son premier modèle. Il se composait d’un ballon .de verre B, privé d’air, fermé par un bouchon A au travers duquel pas-• saient les deux fils conducteurs. Dans l’intérieur du ballon, ces conducteurs se recourbaient en demi-cercle et venaient l’un et l’autre se terminer par deux petites pointes de charbon cc' qu’on pouvait à volonté écarter l’une de l’autre par un des 'systèmes indiqués plus loin. Pour faire le vide dans
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- le ballon, le Dr Dehaut disposait les choses comme elles le sont dans la figure 4. L’appareil est placé sur le support S, fixé au plateau d’une machine pneumatique. Au centre du bouchon A il pratiquait une ouverture conique qu’un tampon a conduit par l’excentrique e venait hermétiquement fermer lorsque le vide était fait. Pour compléter l’opération, il garnissait de cire toute la partie inférieure de sa lampe, qui alors était prête à fonctionner. Il faisait, à la vérité, de la lumière à arc en même temps que de l’incandescence, et son courant une fois fermé, pour obtenir l’allumage il indiquait les deux moyens représentés dans la figure 5.
- Le premier était réalisé par un bouchon conique c qu’une vis v permettait de faire descendre, et qui ainsi, les fils conducteurs faisant ressort, pouvait écarter les charbons de la quantité convenable. Son second moyen consistait à monter les deux
- FIG. 7
- fils porte-charbons sur des tiges O et O' que de l’extérieur on pouvait faire tourner autour de leur axe, de manière à écarter les charbons l’un de l’autre, avec un très faible déplacement. L’inventeur donnait à ses charbons un grand nombre de dispositions analogues à celle de la figure 4, dans le but d’augmenter le nombre des points lumineux. Il in-, diquait en outre le groupage de ses lampes en tension, et enfin, pensant que l’éclat de l’arc pouvait gêner la vue, indiquait les deux modèles représentés dans les figures 6 et 7; le charbon était remplacé par un petit grain de platine ou d’argent, que le passage du courant portait au blanc et qui donnait ainsi une lumière assez douce qu’on pouvait rendre néanmoins assez puissante en en augmentant le nombre.
- Suivant le Dr Dehaut, un courant de source quelconque pouvait être utilisé avec ses lampes ; mais ce qu’il y a de singulier, c’est qu’il préconisait l’emploi d’une machine statique de son invention, qu’il appelait Rhéogène mécanique, et dont le principe est indiqué figure 8.
- . .. Elle se composait, comme on le voit, d’une roue
- métallique B, à jante de verre A, et qui en tournant venait frotter sur les coussins D. L’addition des peignes E permettait de recueillir la charge de nom contraire à celle des frotteurs, et le tout était renfermé dans une boîte où de l'acide sulfurique empêchait l’air de se charger d’humidité.
- Au demeurant, avec une telle machine, il n’était possible d’obtenir que des courants d’une intensité presque nulle, et nous n’insisterions pas sur ce point si l’inventeur n’avait adjoint à sa machine une bobine d’induction, qui constituait un véritable transformateur.
- Dans sa bobine, les circuits inducteur et induit étaient formés de lames de cuivre disposées en
- FIG. S
- spirales côte à côte, et qui, avec le jeu d’un interrupteur, dépendant de la machine, devaient, dit-il, augmenter l’intensité dans un rapport convenable.
- Quel sens exact le D1' Dehaut accordait-il au mot intensité, le texte ne le dit pas bien clairement ; mais comme en 1845 la pile était connue, tout porte à croire que ce qu’il appelait intensité est bien ce que nous appelons aujourd’hui de même, d’autant plus que le principe de sa bobine s’y rapporte complètement.
- Malgré les recherches que nous avons faites, nous n’avons pu savoir si véritablement les petites lampes élégantes que nous- venons de décrire ont été construites. La négative est probable, et nous le regrettons, car évidemment, le Dr De-haut avait entrevu d’une façon claire le problème aujourd'hui résolu; à lui aussi les moyens dont
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- nous disposons actuellement manquaient : comme les autres, il arrivait trop tôt.
- En résumé, tels étaient les travaux relatifs à l’éclairage à l’incandescence, quand M. de Changy créa ses premiers types de lampes.
- Celles-ci ont été décrites par l’auteur lui-même dans ce recueil ; nous n’avons rien à ajouter à la relation si modeste qu’il fit de ses expériences et des déboires qui vinrent en arrêter l’essor.
- Après lui, on le sait, de nombreuses tentatives dans la même voie furent faites par les électriciens russes Lodyguine, Konn, Bouliguine, Jablochkoff; mais aucun résultat sérieux ne fut atteint par eux, et c’était enfin à Edison que le succès était réservé ; ce succès, il l’eut, et sans chercher à diminuer en rien sa gloire, nous ne pouvons oublier que M. de Changy y a droit aussi pour une part; et la postérité qui n’a pas de parti pris, doit rendre à ses travaux toute l’estime que le physicien Despretz voulut lui refuser.
- P. Clemenceau.
- APPLICATION DU CALORIMÈTRE
- A l'étude du
- COURANT ÉLECTRIQUE
- Huitième article. ( Voir les numéros du 26 avril, du, 10 mai, du 28 juin, du 26 juillet, du 23 août, du i3 septembre et du 4 octobre 1884.)
- Nous avons étudié, jusqu’à ce jour, les phénomènes qui se passent, soit dans un couple Smée ordinaire, soit dans un couple Smée modifié, dont la lame de platine est remplacée par une lame de palladium.
- Les résultats obtenus étaient les suivants :
- Chaleurs dégagées
- Couple zinc-palladium................ totale. . . 23 988°
- — — ............. confinée. . 8 85oc
- Couple zinc-platine.................. totale. . . 19834
- — — ............. confinée.. 4 668
- De ces chiffres, on peut déduire la chaleur transmise au circuit dans les deux éléments, c’est-à-dire celle qui donne naissance à la force électromotrice :
- Chaleur transmissible au circuit
- Couple zinc-palladium................ i5 i38
- — zinc-platine.................... i5 166
- Bien que la quantité de chaleur totale ne soit pas la même dans les deux éléments, on voit que la quantité de chaleur transmissible est constante
- et que, par conséquent, ce*s éléments présentent la même force électromotrice, à circuit fermé.
- Les 4 154 calories qui restent confinées en plus dans l’élément zinc-palladium, représentent le travail mécanique opéré dans la combinaison de l’hydrogène au palladium.
- Il nous paraît intéressant de reproduire, pour terminer cette étude, quelques expériences relatives aux phénomènes thermiques qui se produisent dans un voltamètre à acide sulfurique comprenant deux lames de platine, ou une lame de platine et de palladium, ou encore une lame de palladium et d’hydrure de palladium.
- Favre disposait hors du calorimètre, d’abord, une pile capable de produire l’électrolyse de l’acide sulfurique, quelle que soit la nature des anodes, et un thermorhéostat de grande résistance, permettant, dans certains cas, de négliger les résistances propres au liquide de la pile et de l’électrolyte.
- PREMIÈRE SÉRIE D’EXPERIENCES
- On disposait successivement dans le calorimètre deux voltamètres à acide sulfurique, formés : l’un, de deux lames de platine, l’autre, de lames de platine et de palladium.
- Ce dernier métal constituait l’électrode négative.
- On avait donc, dans les deux voltamètres, un dégagement d’oxygène à l’électrode positive platine ; et dans le premier, un dégagement d’hydrogène sur l’électrode négative platine, et une absorption de ce gaz, dans le second, par l’électrode négative palladium.
- Les chiffres moyens obtenus ont été :
- Chaleurs dégagées
- ior voltamètre............... i3 975»
- 2e — ............... 18 072
- La différence 4097e représente la quantité de chaleur due à la combinaison de l’hydrogène au palladium ; ce chiffre se rapproche du nombre 4 154 que nous avonc cité plus haut et qui avait été trouvé par une méthode différente.
- DEUXIÈME SÉRIE D’EXPÉRIENCES
- L’électrode positive des voltamètres était constituée par une lame de palladium saturée d’hydrogène (hydrure de palladium), l’électrode négative par une lame de platine dans le premier, une lame de palladium dans le second.
- Le dégagement d’oxygène était donc supprimé, ce gaz s’alliant dans les deux cas à l’hydrogène de l’électrode positive ; il y avait dégagement d’hydrogène dans le premier voltamètre, absorption de ce gaz dans le second.
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- Les quantités de chaleur accusées par le calorimètre étaient :
- ior voltamètre.................. 4607
- 2° voltamètre................... 8809
- Nous avons comme différence : 4 202e, nombre très voisin du chiffre 4 154.
- Favre ne dit pas si pendant chacune de ces deux séries d’expériences l'intensité du courant était restée constante; ce qui est d’une très grande importance pour les conclusions qu’on peut en tirer.
- Cela devait être, à priori, le liquide qui formait l’électrolyte et la source d’électricité étant resté identique à lui-même, et aussi le thermorhéostat et le phénomène électrolytique principal.
- En effet, dans les expériences de la première série, le dégagement d’oxygène s’effectuait dans les deux voltamètres pour être supprimé ensuite dans la seconde série.
- Mais si le courant était resté constant pour chacune des expériences présentant une même réaction électrolytique principale, il devait avoir une intensité plus grande dans la deuxième série, où l’oxygène, rendu libre par l’électrolyse, se combinait à l’hydrogène de l’électrode positive (hydrure de palladium). Et, dans ce cas, il n’y avait pas, à proprement parler, électrolyse, c’est-à-dire décomposition chimique, mais seulement transport de l’hydrogène de l’électrode positive à l’électrode négative ; il se passait le même phénomène que dans les bains au sulfate de cuivre, comprenant deux anodes en cuivre. La perte d’énergie que subissait le courant n’avait lieu que suivant la loi de Joule, à cause de la résistance électrique de l’électrolyte ; à cette perte d’énergte, il faut ajouter aussi celle représentant le travail mécanique qu’il eût été nécessaire de développer pour transporter le métal de l’anode positive à l’anode négative.
- Ce qui le prouve, c’est que, lorsque la source d’électricité n’est composée que d’un seul élément Smée, la force électromotrice est incapable d’élec-trolyser l’acide sulfurique d’un voltamètre à deux lames de platine; la quantité de chaleur disponible, i5ooo calories, étant bien inférieure à celle qui est nécessaire pour décomposer l’eau (34500e), tandis ’ que si les lames du voltamètre sont formées l’une d'hydrure de palladium (électrode positive),l’autre de platine ou de palladium (électrode négative), le voltamètre fonctionne comme s’il était constitué par deux lames d’hydrogène solide à la manière d’un voltamètre à lames de cuivre plongées dans une solution de sulfate de cuivre.
- Nous allons, du reste, reproduire quelques expériences effectuées par Favre ayant trait à l’électro-lyse de l’acide sulfurique, si on peut s’exprimer ainsi, dans un voltamètre à lames d’hydrure de palladium (électrode positive), et de palladium (élec-
- trode négative), au moyen d’un seul élément Smée.
- « i°Le voltamètre occupait l’intérieur du calorimètre ; au dehors se trouvaient l’élément et le thermorhéostat.
- Moyenne des quantités de chaleur accusées par le calorimètre pour six opérations, et correspondant à 1 gramme d’hydrogène dégagé dans le couple........... 8 809
- 20 Le couple et le thermorhéostat étaient à l’intérieur du calorimètre, le voltamètre étant à l’extérieur.
- Moyenne des quantités de chaleur accusées par le calorimètre pour six opérations, et correspondant à 1 gramme d’ydrogène dégagé dans le couple....... 10 852
- Puisqu’un couple Smée met en jeu 19 834 unités de chaleur, ce nombre, diminué de 10 852, exprimera en moyenne la quantité de chaleur qui reste confinée dans le voltamètre placé hors du calorimètre. Cette moyenne sera donc de 8 982 calories, nombre très rapproché de 8 809, trouvé plus haut.
- 3° Le voltamètre et le couple sont placés dans le calorimètre, et la résistance extérieure est nulle.
- Moyenne des quantités de chaleur accusées par le calorimètre et correspondant à 1 gramme d’hydrogène dégagé dans le couple.............................. 19 582
- D’où il résulte que le phénomène thermique ne diffère pas sensiblement de ce qu’il serait, si le voltamètre ne faisait pas partie du circuit, comme dans l’expérience suivante.
- 40 Un seul couple dans le calorimètre et la résistance extérieure nulle.
- Moyenne des quantités de chaleur accusées par le calorimètre....................................... 19 807
- La différence de 225 calories entre la (3) et la (4) expérience pourrait bien représenter l’énergie nécessaire au transport de l’hydrogène d’une électrode à l’autre. »
- RÉSUMÉ
- Des résultats fournis par les expériences de Favre, effectuées tant sur des couples Smée ordinaires et modifiés que sur des voltamètres à acide sulfurique, formés d’anodes de nature différente, on peut tirer les conclusions suivantes :
- i° La réaction totale, dans l’élément Smée zinc-platine, produit un dégagement de chaleur de 19 800 calories environ, pour un gramme d’hydrogène dégagé. Ce chiffre représente la moyenne de plusieurs centaines d’expériences.
- Si cette énergie était employée en totalité à la formation de la force électromotrice de cet élément, celle-ci devrait être égale à ov,86, alors qu’on
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- lui trouve généralement une valeur variant entre ot,65 et oT,7o, nombres qui correspondraient à une somme de calories voisine de celle que Favre considère comme seule transmissible au circuit, source comprise, soit i5 000 calories environ. Il donnait à cette quantité le nom d'énergie voltaïque.
- 20 Les 4 800 calories environ qui restent en local représenteraient, suivant Favre, la chaleur dégagée par le passage de l’hydrogène de l’état naissant à l’état ordinaire et serait l’expression d’une réaction secondaire, non électrolytique, ne concourant pas, par conséquent, à la formation de la force électromotrice.
- Qu’une certaine quantité de chaleur, provenant de réactions secondaires, reste confinée en local dans la source même d’électricité, cela n’est pas douteux; mais bien que certaines expériences effectuées avec beaucoup d’habileté tendent à confirmer l’hypothèse dont nous venons de parler, les irrégularités dans les résultats de quelques-unes ne permettent pas de conclure absolument sur la nature de la réaction secondaire, bien qu’on ne puisse nier son existence.
- Toutefois les données thermiques et électriques l’ont mise en lumière et ont permis d’en calculer la valeur.
- 3° La réaction totale dans l’élément zinc-palladium, produit un dégagement de chaleur que nous avons trouvé égal à 24000 calories environ, sur lesquelles i5ooo seulement sont transmises au circuit.
- 4° La différence de ces quantités de calories correspondant à la réaction totale des deux éléments est de 42co calories, elle représente la chaleur de formation de l’hydrure de palladium. Elle fait partie des 9000 calories qui, dans l’élément zinc-palladium, restent confinées au local ;
- 5° On se rappelle que les quantités de chaleur dégagées pendant l’absorption de poids égaux d’hydrogène par le palladium restaient constantes, jusqu’à saturation du métal, ce qui autorisait à considérer le composé formé comme un véritable alliage et à lui donner le nom d’hydrure de palladium;
- 6° Les déterminations thermiques opérées sur certains phénomènes électrolytiques qui ont fait le sujet de cet article, ont apporté non seulement une preuve nouvelle relative à la quatrième proposition, mais encore ont mis en lumière et démontré expérimentalement le rôle important que jouent, dans l’électrolyse, les anodes solubles, c’est-à-dire celles qui sont de même nature que le métal précipité ou qui, tout au moins, le contiennent allié à un autre métal.
- Ces expériences conçues et poursuivies par Favre avec une rare énergie pendant de longues années peuvent être considérées comme la base de la théorie chimique des piles et ne représentent qu’une partie de ses travaux, ayant trait à cette
- branche si intéressante de' la science électrique. Nous aurons l’occasion de parler plus tard de quelques-unes des méthodes employées par ce savant pour la détermination de l’énergie voltaïque de la plupart des éléments de pile, et l’étude de certains phénomènes électrolytiques.
- Adolphe Minet.
- L’APPLICATION
- DES
- LAMPES A INCANDESCENCE
- AUX RECHERCHES MICROSCOPIQUES ET AUX REPRODUCTIONS MICROPHOTOGRAPHIQUES
- Il y a déjà bon nombre d’années que l’on a songé à utiliser l’éclairage électrique dans les études microscopiques, et cela principalement lorsqu’on voulait rendre visibles à tout un auditoire des objets grossis au microscope et reproduits au moyen d’appareils de projection sur le mur peint en blanc d’un amphithéâtre.
- Les progrès réalisés dans la construction des objectifs permettaient aussi, en restant dans le même ordre de recherches, de soumettre à un examen plus détaillé les parties constitutives des corps. Cependant les services rendus par ce genre d’appareils ne purent jamais dépasser la limite d’un grossissement linéaire de quatre-vingts fois. Il est vrai qu’un projecteur microscopique, qu’il s’agisse d’un microscope solaire ou d’un projecteur électrique, donne les moyens d’obtenir, sur le mur d’un amphithéâtre, l’image d’un objet quelconque grossi dans une proportion colossale ; mais, même un grossissement de plusieurs milliers de fois a pour effet de distendre tout simplement le dessin sans que, par suite de l’amplification du diamètre, les détails d’organisation apparaissent plus nettement et deviennent susceptibles d’un examen plus approfondi.
- Dans cette application de la lumière électrique, on fit usage de l’arc voltaïque engendré, comme on sait, par le passage du courant entre deux pointes de charbon dont la distance se trouve à chaque instant appropriée, grâce au jeu d’un régulateur, à l’intensité du courant. Les lampes à incandescence, dont l’emploi, au point de vue de l’éclairage, tend à se généraliser depuis quelques années, se prêtent moins bien à ce genre de démonstration, attendu que l’intensité lumineuse des lampes à incandescence, avec filaments en charbon, fabriquées jusqu’à ce jour, ne dépasse guère 10 à i5 bougies normales, pouvoir éclairant qui, comme cela se comprend, ne suffit pas aux expériences de projection. Mais, en revanche, rien ne
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- s’opposait à ce qu’on eût recours à l’incandes-cense du filament de charbon pour les observations microscopiques faites à l’aide du microscope composé ordinaire. Les premières recherches dirigées dans ce sens ont eu lieu en 1882, à l’Exposition d’électricité de Munich, où la commission scientifique employa le mode d’éclairage en question pour des travaux anatomiques et microscopiques, aussi bien que pour des études spectroscopiques. Voici comment les professeurs Kühne, von Voit, Kupffer, Riidinger et Bollinger se prononcèrent à cette époque au sujet des épreuves tendant à définir les propriétés de la lumière électrique dans son application à ce genre de recherches : « La lumière a été trouvée satisfaisante dans tous les cas au point de vue des observations microscopiques les plus fines et des grossissements les plus considérables; en même temps elle est
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- exempte des inconvénients bien connus que présentent les autres modes d’éclairage artificiels, à savoir la prédominance du jaune et l’émission gênante des rayons calorifiques lorsqu’on approche beaucoup le foyer lumineux. La lumière fut employée comme une lampe d’étude. La lumière la plus faible de 16 bougies convenait encore à une distance de x mètre; quant à la plus grande intensité de 60 bougies, elle remplaçait aussi bien que possible la meilleure lumière diffuse du jour lorsque les rayons lumineux sont envoyés parallèlement, au moyen d’une lentille convergente, sur le miroir. On fit des expériences avec toutes les préparations possibles : muscles, nerfs, épithélium, os, épiderme, embryons, bactéries, etc. Mais on fut principalement émerveillé de l’image irréprochable qu’on obtint avec les globules rouges du sang, ce corps donnant, en général, les résultats .les moins satisfaisants avec l’éclairage artificiel. Le spectre des lampes à incandescence est dans les régions du bleu et du violet incomparablement plus intense que celui de n’importe quelle autre source artificielle de lumière. »
- Les expériences de Munich m’inspirèrent déjà, au cours de l’hiver 1882, l’idée d’appliquer la lumière à incandescence, surtout à cause de la faible quantité de rayons calorifiques qu’elle émet par rapport à son pouvoir éclairant, à l’éclairage direct des objets soumis à l’examen microscopique, et pour ce faire je songeai à mettre à la place du miroir éclairant, sous la table de manipulation, une petite lampe à incandescence. Comme il n’existait pas encore à cette époque d'aussi petites lampes à filaments de charbon, je me fis construire par M. C.-H.-F. Millier, fabricant bien connu de lampes à incandescence, à Hambourg, de petites lampes ayant environ 1 cm. de hauteur et 3 cm. de largeur et dans lesquelles le courant, au lieu d’amener au blanc incandescent un filament de charbon, traversait une spirale de platiné. Tandis que j’étais encore occupé à ces recherches, le journal de la Royal Microscopical Society, de Londres, publia un article de M. C.-H. Stearn, qui, dans la séance tenue par la même Société à la date du 10 janvier i883, avait présenté un microscope muni d’un système d’éclairage avec filament de charbon incandescent. Je m’adressai alors de rechef à la maison de construction précédemment citée, qui ne tarda pas à me livrer des lampes à incandescence avec filaments de charbon appropriées à l’usage que je voulais en faire, lampes que j’appliquai à des recherches microscopiques, d’une façon analogue à celle de Stearn, mais avec quelques modifications [qui méritent d’être signalées.
- Les petites lampes qui se trouventre présentées en vraie grandeur dans les figures 1 et 2 peuvent être fabriquées avec du verre ordinaire, ou aussi, pour ne pas éblouir la vue, avec du verre, laiteux ou opalin, quand on a affaire à de faibles grossissements. L’adaptation de ces lampes au microscope est excessivement simple et peut se faire d’une façon satisfaisante et à très peu de frais; c’est d’ailleurs là un point sur lequel je reviendrai dans la suite avec plus de détails. On voit dans la figure 1, en A, une plus petite lampe à filaments de charbon et en C une lampe un peu plus grande; ces figures représentent en vraie grandeur les lampes dont je me suis servi. Ces lampes sont constituées par une petite boule en verre de forme très régulière au milieu de laquelle, rigoureusement centré, se trouve le filament de charbon, recourbé en étrier et fixé à des fils de platine qui se terminent par deux boucles fe te que l’on aperçoit en dehors de la boule de verre. On introduit le col de la lampe dans le ressort à boudin B et on l’enfonce de façon à accrocher les boucles aux crochets f et e'. Le ressort tend à pousser la lampe vers le haut et assure ainsi un parfait contact entre les boucles y et e et les crochets/' et e'. Ces crochets sont en communica-
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- tion avec les fils conducteurs m et n fixés dans une vis en ébonite, laquelle vient se visser sur un système de tiges articulées faisant partie du microscope et que l’on aperçoit en a et e dans la figure 2. Pour amener des lampes à incandescence de ce genre au blanc incandescent le plus brillant, il suffit du courant de deux éléments Bunsen ou Grove de 20 cm. de hauteur chacun ou de deux éléments Grenet de même dimension, tel que celui que l’on aperçoit en G, dans la figure 6, à côté de l’appareil microphotographique.
- La lampe électrique â incandescence (figure 1 C) a un filament de charbon un peu plus grand, et il faut, pour obtenir un degré d’incandescence satisfaisant, avoir recours à trois éléments. On peut, pour obtenir un effet lumineux plus intense dans u n e direction donnée, éta-mer en dehors une partie de la surface du globe de verre, comme on voit en d, de telle sorte que la lumière est envoyée directement, et, à cause de la forme sphérique du globe, sur une certaine partie, en rayons parallèles, sur l’objet à éclairer. Pour ce qui est de la qualité du rayonnement lumineux, nous y reviendrons dans la suite de cette étude. Les boucles f et e de cette lampe sont fixées à la conduite d’une manière analogue à celle qui a été indiquée pour la plus petite lampe.
- Dans la figure 2 nous voyons une plus grande lampe de petit modèle a et une plus petite lampe e fixées sur un microscope installé d’une façon particulière. L’instrument en question est vissé par son pied S sur une caisse en bois D qui présente une forme analogue à celle des caisses servant aux préparations microscopiques. La lampe a aussi
- bien que la lampe e sont montées sur des tiges munies d’articulations à genou, afin que l’on puisse les déplacer dans n’importe quel sens. Comme le microscope figure une masse métallique compacte, il peut faire fonction de conducteur et servir de ligne positive, par exemple, de telle sorte que l’on épargne ainsi un des conducteurs; le fil négatif, monté derrière le socle du microscope, et ses dérivations bien isolées aboutissent aux deux lampes en passant à côté des tiges articulées. Le courant
- qui arrive de la batterie pénètre par p et n dans l’appareil. Un fil conducteur mène directement de n au pied du microscope, tandis que la conduite qui se termine à la borne p, avant de se rendre aux lampes, traverse quelques appareils supplémentaires qui sont enfermés dans la caisse C D et communiquent de leur côté avec les boutons I, II, III, à gauche, et avec les boutons 1 à 7, à droite, boutons sur lesquels les leviers de contact g et f peu vent glisser. Le levier de contact en f et les spirales de fil i reliées aux boutons correspondants représentent dans leur ensemble un rhéostat à spirales destiné à augmenter ou à diminuer, suivant les besoins, l’intensité du courant. Lorsqu’on emploie une petite batterie de deux éléments, cette disposition cesse d’ètre nécessaire, comme nous le verrons plus loin. Mais si l’on se sert d’une plus grande batterie qui est destinée à d’autres usages encore que l’éclairage d’un microscope, le courant fourni par cette batterie serait trop énergique pour les lampes et les briserait. Il faut dans ces conditions avoir recours à une disposition spéciale qui permette de régler à volonté l’intensité du courant.
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- Le rhéostat v, h, i, se compose de 7 spirales en maillechort d’épaisseurs différentes qui présentent au passage du courant une résistance variable et ont pour effet de transformer l’énergie électrique ën chaleur; le courant se trouve ainsi diminué dans le second circuit, et l’intensité qui traverse les lampes est plus faible. Mais la disposition est en outre destinée à produire dans les lampes un degré de clarté variable suivant les besoins et qui est fonction du grossissement que l’on emploie. Il est aisé de comprendre que, lorsqu’on emploie une lentille très forte absorbant beaucoup de lumière, on aura besoin d’une lumière plus intense que si l’on fait usage d’un système de lentilles faible. Mais si, avec un système faible, on se servait de la lumière la plus forte, l’œil de l’observateur se trouverait ébloui comme si l’on employait la lumière directe du soleil avec un miroir concave
- FIG. 3
- ou plan. Il suit de là que, pour une observation microscopique, on laissera tout d’abord le levier / reposer sur le bouton 1, puis on le poussera successivement sur les boutons consécutifs jusqu’au moment où l'on aura atteint le degré d’éclairement que l’on juge le plus convenable au point de vue de l’expérience.
- Le levier qui se trouve figuré en g est tout simplement destiné à changer la direction du courant. Lorsque le levier g- est en contact avec le bouton I, le courant se rend dans la lampe supérieure a; si le levier se trouve au contact du bouton II, le courant traverse la lampe e, tandis que le contact entre le levier g et le bouton III a pour effet d’envoyer le courant directement dans la plate-forme B de l’objet : le courant ne passe plus dans aucune des deux lampes. Tous les circuits aboutissent au bouton r et de là ils vont, par l’intermédiaire d’un câble formé de plusieurs fils métalliques, à la vis c, où le courant prend une des directions mentionnées plus haut, suivant la position du levier g. Dans le plateau B, j’ai disposé entre les deux tablettes une spirale en platine représentée à part dans la figure 3,\qui s’échauffe au moment du passage du courant et a poür effet d’amener à un degré de
- température assez élevé l’air qui se trouve dans l’ouverture où l’on place l’objet à examiner, aussi bien que l’objet lui-même.
- Dès qu’un courant d’intensité plus ou moins' grande traverse la spirale de platine que l’on glisse en d (fig. 2), sous l’objet, cette spirale s’échauffe plus ou moins et produit ainsi un degré de température plus ou moins élevé dans cette disposition caractérisée par ce fait, que le porte-objet se trouve électriquement chauffé. Le rhéostat à spirales/, v, h, i permet également de régler l’excès de la température, grâce au jeu du levier / sur les boutons correspondants. Pour ce qui est de la mesure de l’élévation de température, elle est très facile à réaliser, soit au moyen d’un thermomètre à
- FIG. 4
- spirale métallique, soit encore à l’aide d’une pile thermo-électrique ; ces appareils, représentés dans les figures 4 et 5 se placent dans le voisinage immédiat de l’objet sur la table de manipulation et sont construits de la façon que nous allons décrire.
- Le thermomètre métallique (fig. 4) est constitué par deux lamelles soudées ensemble, l’une extérieure s en laiton, l’autre intérieure r en fer. L’extrémité b de la spirale est fixée, par l’intermédiaire de la tige articulée c, au petit bras du levier d qui porte l’aiguille indicatrice x, h. Cette dernière se meut facilement et librement autour de l’axe x; lorsque la température vient à se modifier, l’aiguille entre en mouvement par suite de la dilatation ou de la contraction de la spirale et ses déplacements sur le limbe gradué/, g peuvent servir à mesurer le degré de température auquel s’est élevée la spirale ou l’air qui entoure cette même spirale. Le limbe fg est divisé en 100 degrés. La figure ci-jointe représente un appareil de ce genre en vraie grandeur; il peut être facilement placé entre le porte-objet et la spirale de platine destinée
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- à être chauffée autour de l’ouverture centrale de la table de manipulation (m dans la figure 4), de telle sorte que l’échelle fasse saillie sur le bord antérieur de cette dernière, et que l’on puisse lire la température sur le devant de la table.
- Dans la figure 5 est indiquée une disposition thermo-électrique permettant également de mesurer la température. Elle consiste en un petit disque de fere et un disque de maillechort n; ces métaux sont concentriquement soudés l’un à l’autre; chacun d’eux est relié par un conducteur métallique aux bornes n' et e' et de là à un galvanomètre (multiplicateur) g plus ou moins éloigné. Lorsque la température du porte-objet s’élève ou s’abaisse, un courant électrique correspondant prend naissance dans la soudure thermo-électrique que l’on visse sur cette même tablette, il en résulte une déviation
- OEf Efl . V
- SM
- pig. 5
- de l’aiguille dans le galvanomètre g. Des mesures préliminaires dans lesquelles ont fait agir une température connue sur la soudure thermo-électrique en notant les déviations galvanométriques, permettent de graduer ce dernier appareil et de savoir ensuite à quelle élévation de température répond une déviation donnée de l’aiguille aimantée.
- Pour ce qui est du procédé d’éclairage lui-même au moyen des petites lampes a et e, l’inspection seule de la figure 2 fait comprendre que la lampe a qui fournit plus de lumière et une lumière plus intense, sert à l’éclairement par en haut des corps opaques, tandis que la lampe e est destinée à éclairer par en bas des objets transparents et se trouve, par conséquent, mise à la place du miroir éclairant.
- Dans tous les cas où l’on désire avoir un éclairage excessivement intense avec des rayons lumineux aussi parallèles que possible, il y a lieu d’employer la petite lampe e en supposant naturellement que la table du microscope est pourvue d’un système de lentilles Abbé, on tout au moiqs d’un condenseur
- Dujardin. La construction de la lampe est telle qu’à l’état incandescent elle présente un point lumineux d’une très grande intensité. Si, maintenant, on approche la petite lampe électrique assez près dû condenseur pour que le point lumineux se trouve coïncider avec le foyer de ce dernier, il est évident que les rayons lumineux à leur sortie du conden^ seur réglé ad hoc viendront frapper l’objet parallèlement les uns aux autres, et cela avec une inten^
- FIG. <1
- site très élevée, qu’il paraît difficile de réaliser à l’aide de l’un quelconque des autres procédés d’éclairage artificiel basés sur l’emploi de miroirs réflecteurs.
- Un avantage qu’il me paraît également bon de signaler dans ce mode d’éclairement est la fixité de la lumière qu’on ne saurait désirer plus grande.
- Outre l’éclairage du haut et du bas de la plateforme qui porte l’objet, la lampe supérieure peut aussi, eu égard à l’indépendance de ses déplacements i dans tous les sens, être employée à fournir la lu-
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- ID3
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- mière à un éclaireur vertical ; il suffit, dans ce cas, d’amener la petite lampe devant l’ouverture latérale de l’éclaireur qui se trouve au-dessus du système objectif et de la placer par tâtonnements, en la reculant et en l’avançant, au point précis d’où la lumière tranquille de la lampe est projetée, grâce au jeu du miroir mobile de l’éclaireur, dans l’entonnoir du tube microscopique et sur l’objet soumis à l’expérience.
- J’ai laissé construire et exécuter cet appareil en lui donnant la disposition représentée dans la figure, afin de bien me rendre compte de toutes les particularités qu’offre l’application de la lumière et du courant électrique à l’éclairage et aux observations microscopiques.
- J’avoue volontiers qu’en ma qualité d’électricien, j’ai peut-être trop présumé en proposant aux sa-
- FIG. 7
- vants qui s’occupent d’histologie pratique un appareil aussi compliqué. C’est en restant dans cet ordre d’idées que j’ai été amené à faire construire un appareil dont l’arrangement est bien plus simple, en sorte que chacun se trouvera à même d’éprouver pratiquement, moyennant très peu de frais, la valeur de l’éclairage électrique à incandescence au point de vue des travaux microscopiques.
- Ce dispositif se trouve représenté dans la figure 6. On voit en gf un support de microscope modifié dans lequel le miroir a été supprimé et remplacé par une lampe à incandescence. Cette lampe est alimentée par une pile bouteille G de 25 centim. de hauteur, avec doubles plaques et un liquide très concentré, capable de produire une grande force électromotrice (').
- Deux éléments de ce genre suffisent pour ame-
- ner au blanc incandescent une des petites lampes électriques de i 1/2 à 2 volts de tension. Le courant va des bornes p et n aux bornes p' et n', et de là, par l’intermédiaire des fils isolés s, il se rend à la lampe à incandescence l, laquelle envoie sa lumière de la façon qui a été décrite plus haut sur l’objet que l’on aperçoit sur la table de manipulation. On voit en r un instrument qui a la forme d’une cuiller et qu’on peut faire glisser de haut en bas ou inversement sur le pied du microscope; cet instrument permet de placer la lampe, pendant qu’elle est en pleine activité, c’est-à-dire trop chaude pour qu’on la prenne à la main, à une hauteur variable selon l’effet que l’on cherche à produire par l’éclairement. On peut d’ailleurs monter la lampe à part, comme le montre la figure 7; on se sert alors d’un support solide formé de deux tubes en laiton qui pénètrent l’un dans l’autre et dont le plus petit est terminé par une série de tiges articulées auxquelles s’attache la lampe; ce dispositif permet de mouvoir librement la lampe et de la placer suivant le besoin au-dessus ou au-dessous du porte-objet du microscope.
- Dans le dessin qui représente cette disposition simple (fig. 6), le microscope A a été pourvu d’un appareil additif B, destiné aux images microphotographiques. Cette enveloppe une fois montée sur le tube du microscope, on la tend fortement au moyen de la vis c; on pousse les métaux des éléments avec le bouton e dans le liquide et l'on met ainsi en activité la source de lumière qui projette l’image de l’objet sur la plaque de la mise au point dans la chambre obscure a b; cette image est mise au point à l’aide de la vis d qui règle la position du tube et elle est rendue aussi nette que possible par le jeu d’une vis micrometrique que l’on ne voit pas sur la figure. Ce dispositif simple permet de faire des reproductions microphotographiques excessivement belles, dont je me propose de publier quelques-unes dans mon ouvrage * La lumière au service de la recherche scientifique », dont la deuxième édition est actuellement sous presse.
- Les résultats sont on ne peut plus satisfaisants et si l’on considère la grande simplicité du mécanisme, on en est presque étonné; c’est à ce point que quelques spécialistes auxquels je fis l’exposé pratique de ce mode de reproduction des objets, d’adversaires acharnés qu’ils étaient de la microphotographie, à cause des difficultés considérables qu’on y rencontrait, devenaient subitement des partisans fervents de cette même méthode. Et en fait,
- dans laquelle on verse 2S0 centimètres cubes d’acide sulfurique chimique pur, en jet mince, en ayant soin d’agiter constamment. La force motrice d’un élément Grenet fraîchement rempli avec cette solution est relativement très élevée; elle est en moyenne de i,5 à 2 volts.
- (') La solution de bichromate employée est formée par25o gr. de bichromate de potasse pour un litre d’eau, solution
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- de nos jours, l’introduction des plaques sèches au gélatino-bromure d’argent a rendu la microphotographie si facile et si rapide, qu’il est impardonnable à un homme qui s’occupe d’études microscopiques de rester encore ignorant de la manipulation que comporte cette méthode. Tout le travail se borne en effet à faire la commande de plaques sèches toutes préparées et conservant des mois durant leur sensibilité, à acheter quelques récipients en caoutchouc durci ou en porcelaine, ainsi que quelques centaines de grammes de sulfate de fer et d’oxalate de potasse. Les produits chimiques sont dissous dans des quantités déterminées d’eau et servent à développer l’image. Il est très important de s’adresser pour les plaques sèches à une maison solide et en qui l’on puisse avoir toute confiance, attendu que des différences minimes dans le mode de fabrication produisent des sensibilités totalement différentes et qu’il faut à priori être certain que toutes les plaques dont on se sert présentent des propriétés identiques.
- Avec l’appareil microphotographique simple précédemment décrit et les plaques sèches, ainsi que les produits chimiques dont nous avons parlé, on peut obtenir un grossissement linéaire de deux cents fois, tandis que pour des grossissements plus considérables, il faut avoir recours à des appareils plus compliqués. Mais dans ce cas, l’emploi de la lumière à incandescence jointe aux plaques sèches serait également à recommander, car bien que l’intensité lumineuse diminue sensiblement à mesure que le grossissement croît, on obtient néanmoins de très bons résultats au point de vue des reproductions microphotographiques, attendu que les plaques sèches peuvent rester exposées à la lumière un temps indéfini.
- Il est impossible de donner une règle pour la durée de l’exposition; c’est un essai que chacun doit faire, et l’expérience seule apprendra combien longtemps il convient d’exposer les plaques pour avoir une image bien travaillée. Si en effet l’exposition est trop courte, les détails de l’image échappent, si au contraire elle est trop longue, les ombres et les lumières se confondent, l’image vient grise et sans expression.
- Pour des grossissements faibles, il est facile de déterminer la durée de l’exposition, car on sait que cette durée varie entre une fraction de seconde et i5 à 20 secondes, lorsque le grossissement varie de 20 à 100, en supposant le cas de l’éclairage à incandescence précédemment décrit. Mais dès que l’on emploie des systèmes de lentilles plus forts, c’est-à-dire que l’on cherche à réaliser des grossissements plus considérables, la durée d’exposition varie de 3o secondes à 10 et 12 minutes; il y a donc nécessairement lieu de faire plusieurs expériences avant de trouver la durée exacte. Ce temps une fois déterminé ne se modifie plus pour
- la même lentille et le même éclairement, attendu que l’intensité du courant demeurant constante, l’intensité lumineuse du filament ne varie pas.
- C’est ainsi que j’ai pu obtenir avec un grand appareil microphotographique horizontal l’image d’un grossissement de 5oo fois en exposant les plaques pendant 70 secondes à la lumière d'une lampe à incandescence de 5 volts placée au foyer même de la lentille derrière le porte-objet.
- Pour ce qui est des foyers à arc voltaïque, ces foyers ne sauraient être utilisés pour les usages de la micrographie, même en leur adjoignant les meilleurs régulateurs. Par suite du travail moléculaire dont les pointes de charbon sont constamment le siège et de la mobilité qui en résulte dans l’arc, l’image projetée sur le verre dépoli de la chambre obscure tremble d’une façon continue, phénomène qui frappe moins l’œil de l’observateur lorsque cette image est au milieu d’un grand champ éclairé, comme c’est le cas dans les projections microscopiques.
- Au point de vue des recherches microscopiques on peut discuter l’emploi des lampes à incandescence comparé aux autres procédés d’éclairage artificiel et faire valoir de part et d’autre des arguments également sérieux; mais je suis convaincu qu’en ce qui concerne les reproductions microphotographiques, l’emploi de ce mode d’éclairage électrique ne tardera pas à se généraliser, et qu’il n’est personne qui, après avoir fait une fois l’essai pratique de cette méthode, voudra revenir à l’un quelconque des autres systèmes d’éclairage dont le propre est de présenter des difficultés et des ennuis sans nombre.
- Dr Tu. Stein.
- DE LA
- TRÉFÏLERIE DU CUIVRE
- VISITE AUX USINES MOUCHEL
- Invités par M. Mouchel à visiter ses tréfileries d’Aube, de Boisthorel et de Tillières, nous avons saisi avec empressement cette occasion d’initier nos lecteurs à un art important entre tous, au point de vue de l’étude et de l’utilisation de l’électricité.
- Ces usines, situées près de Laigle, en Normandie, datent du 17“ siècle. Nulle part, en Europe, l’art du tréfileur n’a été poussé aussi loin que dans les usines Mouchel. Nulle part on ne trouve des fils d’une aussi extrême finesse ou d’une aussi haute conductibilité.
- C’est que ces deux précieuses qualités, ont une origine commune : l’affinage chimique absolu du cuivre ou des alliages employés.
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- La précipitation électrôlytique* ne suffit pas: à: produire le métal chimiquement pur, l’oxygène et surtout l’arsenic accompagnent le précipite et font baisser sa conductibilité sans modifier son apparence. ; ,
- Le bisaïeul* l’aïeul et surtout le père de M. Mou • chel, mort en 1871, ont eu leur grande part dans les annales de la tréfilerie française ; c’est à M. Mou-chel, de Laigle, que les mémoires de 1807, de la
- Société d’encouragement, font remonter l’inven- tion de la bobine à tréfiler, pour éviter la morsure des tenailles. Avant eux, l’ouvrier tréfileur plaçait la,filière entre ses pieds et imitait avec les mains le travail du banc à tirer actuel; c’était une industrie du pays favorisée par la fabrication des aiguilles de Laigle.
- Ce travail pénible faisait peu de jaloux, si l’on en croit un vieil adage normand : « Quiconque
- FIG. I. — VUE. EXTÉRIEURE DE L*ATELIER DE TREFILERIE DE DOISTHOREL
- veut estre traifilier, estre le puet, pourvu qu'il sache le mestier et ait de coi. »
- Vers la fin du siècle dernier, la tréfilerie du fer s’est transportée en Franche-Comté, où elle est toujours florissante et les tréfileries normandes se sont consacrées au cuivre et à ses alliages, sous l’énergique et savante direction de Pierre-Félix Mouchel, le collègue et l’ami de l’illustre M. Che-vreul, né, comme lui, au mois de septembre 1786.
- L’ambition de produire des fils d’une finesse incomparable, quelques millièmes de millimètres à peine dé diamètre, avait contraint Félix Mouchlejà
- perfectionner son affinage industriel au point de produire des centaines de tonnes de cuivre aussi pur que celui qu’on peut préparer dans un laboratoire de chimie.
- Il faut croire que les bonnes traditions se sont non seulement conservées, mais encore améliorées, puisque M. Jules-Olivier Mouchel, le propriétaire-directeur actuel, livre couramment, au ministère des postes et télégraphes, des fils de cuivre donnant aux essais officiels deux pour cent de plus de conductibilité que l’étalon normal réputé en cuivré pur.
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- FIG. 2. — INTÉRIEUR DE L’ATELIER DE TREF1LERIE DE BOlSTHOREL
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- tion des appareils de résistance, bobines, rhéostats, galvanomètres, etc., etc., 3 % et 102 % sont les limites entre lesquelles les tréfileries Mouchel font varier volontairement et selon la demande la conductibilité du cuivre.
- Aujourd’hui que l’anneau de Paccinotti et Gramme est soumis à des vitesses de deux et trois mille tours à la minute, la moindre variation dans le diamètre ou la conductibilité de chaque spire le
- Les travaux de M. J.-O. Mouchel, commencés en 1871, à la mort de son père (il n’avait alors que vingt et un ans), ne se sont pas bornés à pousser au delà de toute espérance la purification du cuivre. Il a réalisé des alliages de cuivre et d’arsenic dont la conductibilité n’est plus que de trois pour cent de celle de l'étalon.
- Nos lecteurs comprendront de suite de quelle importance sont de tels résultats pour la construc-
- FIG. 3. — BOBINE HORIZONTALE ET BANC A TIRER
- rendrait absolument défectueux. On peut donc considérer comme très heureux, pour le développement des découvertes en électricité, les efforts de plusieurs générations de grands industriels pour dépasser leurs rivaux et pour se dépasser eux-mêmes.
- C’est seulement depuis les perfectionnements apportés par M. J.-O. Mouchel que l’on trouve en France des cuivres spéciaux pour la fabrication des câbles sous-marins et des machines dynamoélectriques. Avant lui, il fallait aller les chercher en Angleterre; tandis qu’aujourd’hui c’est l’Angle-
- terre qui vient à Boisthorel chercher ses fils de conductibilité exceptionnelle.
- Les figures 1 et 2 donnent la vue extérieure et intérieure d’un des ateliers de tréfilerie proprement dite, celui de Boisthorel, construit sur la Rille, à l’endroit même où fut fondée la tréfilerie en 1646, malgré l’opposition du haut et puissant baron de Laigle qui craignait de voir la Rille épuiser la force de ses eaux, au grand dommage de ses moulins de Laigle, situés à une grande lieue en aval.
- Le factum, rédigé à cette époque par les gens de loi et conservé au milieu des parchemins de la
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- famille Mouchel, témoigne de l’énergique persévérance des tréfiliers du 170 siècle. Notre visite aux ateliers nous a prouvé que les tréfiliers actuels, contremaîtres ou ouvriers, étaient dignes de leurs aïeux, et nous avons été particulièrement frappés de la bonne mine de tous ces travailleurs ; leur figure respire la santé et la vue de ces fils métalliques, jaunes ou rouges, s’empilant sans cesse sur les bobines, où ils prennent l’aspect brillant de l’or, la
- joyeuse vallée couverte de pommiers à cidre où le dimanche on fera la partie de quilles, tout cela réuni donne à Boisthorel l’aspect d’un petit Eden.
- Ajoutons, à la louange de tous ces braves gens, que bien que le cuivre soit un métal monétaire, on ne les astreint à aucune surveillance spéciale, et jamais le moindre déchet métallique ne manque au contrôle de la comptabilité.
- Les bâtiments placés sur la rive gauche de la
- FIG. 4. — BOBINE DE TRÉFILERIE A AXE VERTIC 4L
- Rille contiennent les tours d’affinage et le laboratoire ; ceux de droite les laminoirs mus par la chute de l’eau ; derrière sont les bassins de décapage. Les barres métalliques sortant des lingotières sont soumises d’abord aux laminoirs puis recuites dans de grands tours à reverbère, puis laminées de nouveau ; quand elles ont atteint un diamètre compatible avec la filière variable selon la nature du métal, on les porte au banc à tirer représenté à droite de la figure 3 ; la barre est devenue fil, 011 le recuit, on le décape dans un bassin plein d’eau acidulée par l’acide sulfurique, on le lave méthodique-
- ment dans des bassins successifs, on le sèche à l’étuve et il commence à être tréfilé sur une grosse bobine à axe horizontal, comme celle qui est représentée à gauche dans la même figure. On le décape, on le lave, on le sèche comme précédemment et on recommencera ces opérations à chaque filière nouvelle de plus en plus petite jusqu’à ce que le fil ait atteint la finesse demandée.
- La nécessité de ces décapages réitérés se conçoit facilement, sans eux en effet le trou légèrement conique qui constitue la filière serait obstrué rapidement par l’oxyde de cuivre ; ce corps relativement
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- La lumière électrique
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- dur agrandirait le trou et ferait perdre au fil sa perfection de forme ; de plus les filières s’useraient vite et leur prix n’est pas une quantité négligeable.
- Les filières pour gros fil représentées figure 4 sont en acier de 3o à 40 millimètres d’épaisseur, leur trempe varie selon la nature du métal à tréfiler, les trous ne sont pas alaisés, mais battus au poinçon.
- Le mur de gauche de l’atelier dont nous donnons la vue intérieure est garni par une armoire où les poinçons de toutes grandeurs et de toutes formes sont gardés avec un soin jaloux par l’habile ouvrier qui les a exécutés ; les poinçons destinés aux filières à moulure ainsi que celles qui servent à tirer les pignons d’horlogerie sont de vrais chefs-d'œuvre.
- Quand les fils sont d’un plus faible diamètre, on abandonne les filières d’acier pour celles de saphir; pour des fils plus fins encore, ceux qui portent dans le commerce le nom de fils carcasse,
- FlG« 5. — FILIÈRE EN DIAMANT
- on a recours aux rubis, et les fils exceptionnels destinés aux câbles télégraphiques, bobines de téléphone, etc., sont faits avec des filières en diamant représentées figure 5.
- Nous avons assisté à la confection de ces filières en pierres précieuses dans un atelier spécial dépendant de l’usine de Tillières.
- C’est certainement un spectacle étrange que celui de voir tous ces petits tours d’horloger portant un foret qu’on n’aperçoit qu'à la loupe; leur vitesse de rotation est d’environ dix mille tours à la minute; toutes les deux ou trois secondes, la petite table en diamant qui deviendra filière reçoit un petit mouvement de recul pour faciliter la pénétration de l’huile tenant en suspension de la poudre de diamant. Or, pour percer et contrepercer une table de diamant épaisse d’un millimètre, il faut vingt jours de rotation au petit foret qui fait dix mille tours à la minute ; le diamant est ensuite enchâssé dans le centre d’un disque de cuivre de la grosseur d’une pièce de cinq francs en argent. Les fils qui n’ont que quelques millièmes de millimètres de diamètre sont quelquefois fabriqués avec du platine et sont alors destinés aux instruments astronomiques.
- Toutes les bobines de tréfilerie’ ressemblent, aux dimensions près, aux deux bobines représentées figure 4; l’ouvrier les embraye ou les désembraye à l’aide de la barre de manœuvre qu’il tient à la main. Un linge gras placé en avant de la filière en entretient la surface intérieure dans un état favorable au glissement qui accompagne la compression du fil. Pour donner une idée du débit dont sont susceptibles ces innombrables bobines, nous dirons que dans le seul atelier dont nous donnons le dessin, la somme des chemins parcourus à travers les filières dépasse six kilomètres à la minute, et dernièrement une commande de 160 kilomètres de fil 37/10 a été fondue, laminée, tréfilée et expédiée en dix jours seulement. En visitant l’usine de Tillières où se font les fils plus fins, nous avons renoncé à calculer la vitesse des bobines; notre attention était, du reste, sollicitée par une foule de machines qu’il serait trop long de décrire ici. Nommons seulement celles qui servent à mettre le fil fin en bobine et à désembrayer automatiquement et instantanément la broche dès qu’une résistance accidentelle expose le fil à une rupture.
- C’est ainsi qu’on parvient à avoir des écheveaux pesant en tout quelques décas et ayant de 5o à 60 kilomètres d’une seule venue ; il faut les manier pour ne pas les confondre avec des fils de cocons. Les bains à étamer et plomber les fils destinés aux pays brumeux, le nickelage, l’argenture présentent moins d'intérêt au point de vue électrique, nous ne faisons que les mentionner. Nous voulons toutefois présenter à nos lecteurs la jauge Mouchel.
- On connaît le petit instrument appelé Palmer, servant à mesurer les épaisseurs des tôles; employé aussi à mesurer le diamètre des fils, il a l’inconvénient d’écraser le métal sans que l’opérateur ait conscience de l’écrasement qu’il produit, surtout quand le fil est recuit. Certains fabricants ont essayé de remédier à cet inconvénient en garnissant la tête de la vis de pression d’un encliquetage de clé Bréguet renversé ; dès que la pression est suffisante, la vis cesse de tourner et le bruit du déclic est un avertissement indiquant qu’il est temps de procéder à la lecture du vernier. C’est certainement très ingénieux, mais nous donnons la préférence à l’appareil représenté figure 6, et qui est encore dû à l’invention de M. Mouchel.
- On voit, d’après la figure, que cette jauge comporte une fente de forme triangulaire, d’une quinzaine de centimètres de longueur ; la base est d’un millimètre, l’un des côtés est divisé en cent parties égales, de sorte qu’en introduisant un fil dans la fente, on a de suite le nombre de centièmes de millimètre correspondant à son diamètre; l’autre grand.côté porte les numéros correspondants d’une ancienne jauge arbitraire très usuelle encore, la jauge Carcasse. On pourrait sur l’autre face graver
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- les divisions de la jauge de Birmingham. La seule difficulté serait de trouver deux jauges de Birmingham pareilles.
- La jauge millimétrique, dite jauge Mouchel, est certainement appelée à être adoptée par tous les électriciens.
- On pourrait supposer au premier abord que l’angle de la jauge (que nous appellerons a) entraîne une erreur de lecture et que, pour être précis, il faudrait multiplier le diamètre lu par cos il
- n’en est rien. Cela tient à ce que la base du triangle n’est pas rigoureusement un millimètre, vu que, pour régler l’instrument, on introduit en face de la division ioo un fil d’acier étalon ayant rigoureusement un millimètre de diamètre. De cette façon la correction est automatique et il suffit de lire la division correspondante au centre du fil à mesurer pour avoir son diamètre vrai. Nous ne saurions quitter les usines de Boisthorel sans parler des essais de laboratoire faits en notre présence par
- M. Motte, l’habile chimiste que la maison Mouchel s’est attaché depuis longtemps déjà.
- Le côté le plus intéressant en ces matières pour les électriciens, est la résistance électrique des conducteurs que nous offre l’industrie. Nous n’avons pas à nous préoccuper de la fabrication proprement dite et des secrets de chacun.
- La nature de l’alliage même ne nous importe guère, et sans avoir à développer nos idées personnelles sur cette question délicate, nous n’hésitons pas à accorder la préférence au conducteur qui, pour un diamètre et un prix donnés, présente à la rupture une charge plus grande, avec un plus faible poids et une résistance électrique moindre. A ce point de vue, les expériences que nous avons pu faire dans le laboratoire de M. Monchel, nous ont donné "des résultats dignes d’être signalés. Elles portèrent sur deux sortes de fils de hronze chromé breveté : téléphonique et télégraphique. Au hasard, on prit au magasin des fils de même diamètre choisis dans différentes bottes, et après en
- MOUCHEL
- JAUGE
- avoir avec soin vérifié le diamètre et les avoir essayés à la machine Perraud pour mesurer la charge de rupture, nous primes, avec tout le soin désirable, les mesures électriques au moyen des appareils de Thomson. Les essais fuient recommencés plusieurs fois de suite, pour éviter toutes chances d’erreur.
- Voici les résultats que nous avons constatés :
- La température du laboratoire était de 19 degrés.
- Le bronze dit téléphonique avait un diamètre de 114 centièmes de millimètre; sa résistance électrique fut de 58 ohms 1/2 par kilomètre et il fallut un effort de 77 kilos pour amener la rupture.
- Les fils de bronze dit télégraphique avaient seulement un diamètre de 110 centièmes, ils rompirent sous une charge de 45 kil. 80, mais leur résistance électrique ne fut que de 18 ohms 62.
- Un échantillon de ce dernier fil est suspendu dans le parc de Boisthorel, sur des poteaux écartés l’un de l’autre de 200 mètres, avec une flèche insignifiante.
- Tout commentaire ici est inutile. Nos lecteurs feront facilement pour chaque fil la réduction à o°
- et au millimètre carré; il nous a été donné souvent d’avoir à essayer d’autres bronzes, nous déclarons n’avoir jamais vu de résultats comparables.
- On sait que le cuivre absolument pur est entièrement mou, et que le moindre mélange avec un autre métal pour accroître sa ténacité, diminue considérablement sa conductibilité électrique. Malgré; l’intérêt que présente cette dernière qualité, les fils de bronze de grande ténacité sont très désirables pour les lignes aériennes dans la traversée des villes : ils ne gênent pas la vue, et leur faible poids rend leur rupture accidentelle inoffensive. Augmenter la résistance mécanique sans augmenter la résistance électrique, l’idéal est là. Les moyens par lesquels M. Olivier Mouchel est arrivé à concilier deux qualités qui semblent s’exclure : la ténacité et la conductibilité, sont un des secrets de fabrication que nous n’avons pas cherché à pénétrer, et nous sommes partis en murmurant le vieux proverbe cité plus haut : « Quiconque veut eslre traijilier, eslre le puet, pourvu que, etc., etc. »
- J. Bourdin.
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- LA
- PILE NOUVELLE DE M. JABLOCHKOFF
- Depuis assez longtemps déjà, M. Jablockkofï s’occupe de l’étude d’une pile nouvelle qu’il a imaginée ; bien que cet appareil ne soit pas sorti de la période des travaux d’essai, et qu’il ne soit pas encore possible de former un jugement définitif sur sa valeur, il est intéressant d’en connaître le principe, d’autant mieux qu’il est sur le point d’être construit en grand et qu’il y aura sans doute prochainement des résultats connus.
- Voici comment M. Jablochkofl dispose un élément de cette pile. Il prend un bâton, une petite tringle de sodium pesant environ 8 grammes. Cette tringle est aplatie, de façon à former une lamelle ayant environ om,i5 de longueur, om,o2 de largeur et om,oo6 d’épaisseur; on fait à l’une des extrémités une fente dans laquelle on introduit une petite languette de cuivre amalgamé sur laquelle on resserre le sodium, de façon à établir un bon contact : cette lamelle servira à prendre le courant. On a d’autre part une petite lame de charbon électrique, longue d’environ oa,2o et large de om,o2 ; ce charbon n’est pas du charbon à lumière, ni du charbon à piles, c’est un aggloméré comme ceux-ci, mais il doit être très poreux et léger : cette lame de charbon est percée de trois petits trous dans lesquels on met des petites chevilles de bois. On enveloppe alors la lame de sodium d’une bande de papier de soie, on la pose sur la lame de charbon et on l’y presse de façon que les pointes en bois s’enfoncent dans le métal mou er le fixent sur le charbon. Pour plus de solidité, on relie le tout à l’aide de quelques tours d’un fil de fer fin, en ayant soin qu’il porte toujours sur le papier de soie de façon à éviter que ce fil forme contact électrique entre le sodium et le charbon. L’élément est alors constitué : le charbon d’une part, et de l’autre la petite feuille de cuivre fixée dans le sodium forment les électrodes.
- Cette pile fonctionne en raison de l’affinité du sodium pour l’oxygène. Ce métal dans l’air 11e tarde pas à s’oxyder en formant de la soude caustique, celle-ci condense l’humidité de l’air, se dissout et s’écoule peu à peu en solution concentrée découvrant la surface du métal qui continue la réaction.
- Les éléments électriques de ce couple ont été mesurés dans la maison Breguet ; on a trouvé sa force électromotrice égale à 2,5 volts, l’intensité égale à 0,1 ampère, ce qui ferait ressortir sa résistance à 25 ohms. Ces chiffres sont d’ailleurs d’accord avec les résultats obtenus en Angleterre par des savants auxquels la pile a été présentée. Le poids de l’élément est en tout de 5o gr. environ :
- I son prix est moins élevé qu’il ne semblerait d’a-! bord étant donnée la grande valeur du sodium ; M. Jablochkoff a des raisons de penser que préparé en grand ce métal perdrait beaucoup de son prix; actuellement il peut l’obtenir à raison de
- 10 fr. le kilog., soit 0,01 le gr.
- Un petit élément, ainsi constitué ne doit pas être considéré comme l’élément unité de la pile ; M. Jablochkoff se propose d’en associer dix en quantité : pour cela les baguettes de charbon sont traversées de deux trous dans leur longueur; on passe dans ces trous un fil de fer, on le termine en boucle et à l’aide de ces boucles on accroche les petits éléments sur des baguettes de bois portant une garniture de cuivre qui fait la communication électrique nécessaire pour les associer par dix en quantité ; le groupe ainsi formé pourrait donner un ampère en court circuit.
- Les groupes sont ensuite associés en tension ou quantité comme des éléments de piles ordinaires suivant l’usage qu’on en veut faire. En tous cas,
- 11 convient de les tenir suspendus de façon que la solution de soude caustique qui se forme sans cesse puisse trouver un écoulement et découvrir les surfaces du sodium.
- Comme cela se conçoit, une pareille pile fonctionne tant qu’elle est dans l’air humide ; le seul moyen de l’arrêter est de la renfermer dans une enceinte hermétiquement close ; alors le sodium s’emparant de l’oxygène de l’air, forme une croûte de soude solide et l’action s’arrête. Si .l’on a fait usage de cette manœuvre, il faut, avant de remettre la pile en action avoir le soin de l’exposer un certain temps à l’air humide afin que cette croûte puisse fondre et découvrir de nouveau le métal attaquable.
- D’après M. Jablochkoff, la pile montée peut fonctionner 24 heures d’une façon suffisamment régulière à condition qu’elle soit placée dans une atmosphère qui ne varie point. C’est en effet une particularité remarquable de cet appareil, sa force électromotrice n’est pas constante ; elle dépend de l’état d’humidité, de la chaleur, de l’air qui entoure les éléments en marche. M. Jablochkoff estime qu’il y a là une propriété avantageuse permettant de régler la pile : on la placerait alors dans une boîte munie d’ouvertures à registre permettant un écoulement variable de l’air : on pourrait même chauffer cet air à l’aide d’une lampe ce qui exalte encore la force électromotrice : puis en ouvrant ou fermant les ouvertures on ferait varier à volonté la force électromotrice et le travail de la pile.
- On ne peut évidemment ainsi que je l’ai dit se prononcer dès à présent sur un appareil qui est encore à sa naissance et n’a pas subi l’épreuve d’une pratique même restreinte, il faut attendre; d’ailleurs on construit actuellement une pile de mille éléments dont l’examen permettra de s’éclai-
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- rer : mais il est dès aujourd’hui permis de dire au moins que cette pile s’éloigne complètement des chemins battus et présente une disposition neuve et curieuse; elle mérite d’être suivie de plus près.
- Frank Geraldy.
- EXPOSITION INTERNATIONALE D’ÉLECTRICITÉ
- DE
- PHILADELPHIE
- Correspondances spéciales
- Ce que nous disions il y a quelque temps de la multiplicité des applications électriques en Amérique, nous amène à parler d’une question qui en ce moment préoccupe ici beaucoup les électriciens. Il s’agit du bill d’après lequel les conducteurs aériens doivent, au premier janvier prochain, être remplacés par des conducteurs souterrains.
- Il s’est formé à ce sujet deux partis. D’un côté sont les Compagnies téléphoniques et télégraphiques, et les Sociétés d’éclairage électrique qui sont peu disposées à changer leurs installations actuelles et qui d’ailieurs ne croient pas à la possibilité, avec le système souterrain, d’assurer la régularité de leur service et le bon fonctionnement de leurs appareils. Ceux qui appartiennent à ce parti pensent que le bill sera forcément abandonné, et ne pourra jamais recevoir qu’un commencement d’exécution.
- De l’autre côté sont les inventeurs et propriétaires de systèmes pour la pose des câbles souterrains, qui tous croient tenir en main le meilleur procédé! Pour ceux là, le bill peut et doit être appliqué!
- Une chose curieuse, c'est que l’un des principaux arguments de ces derniers est l’exemple de Paris : « Voyez Paris, disent-ils, tous les fils y sont souterrains; pourquoi n’en ferions-nous pas autant ?» En se servant d’un pareil argument, ils pèchent quelque peu par ignorance, et pour bien juger la question il faut envisager quel est l’état des choses des deux côtés de l’Océan.
- A Paris, il n’y a pas de stations centrales d’éclairage électrique; les installations isolées qui existent ont toutes sur place leurs machines et leurs moteurs, on peut donc dire qu’à proprement parler il n’y a pas de fils servant à l’éclairage électrique. En outre, si l’on fait abstraction de quelques lignes reliant la Bourse à différentes maisons de banque et d’autres, également peu nombreuses, affectées au service des pompiers, les fils télégraphiques se trouvent réduits aux lignes de l’administration des télégraphes. Ces dernières n’attei-
- gnent pas encore un nômbre très considérable, de sorte que parmi les fils placés sous le sol, la majorité est formée par les conducteurs téléphoniques. D’autre part, Paris a pour la pose de ses conducteurs une facilité toute particulière dans ses égouts. Dans ces vastes tunnels, les fils peuvent avec la plus grande facilité être placés le long des murs, ils sont toujours accessibles pour les réparations et sont en réalité, non pas des conducteurs souterrains, mais des conducteurs aériens placés dans les rues d’une ville souterraine.
- Les choses sont bien différentes dans toutes les grandes villes américaines. Là il y a en général deux ou trois stations d’éclairage, appartenant à des compagnies différentes ; il y a donc de nombreux fils de lumière électrique. Ensuite à côté des fils télégraphiques de la Western Union, viennent se placer ceux du Stock et Gold telegraph et d’une foule de sociétés télégraphiques secondaires, ceux du District telegraph, ceux qui servent à la distribution de l’heure, ceux qui relient aux postes de pompiers les avertisseurs automatiques d’incendie, et aux postes de police les avertisseurs automatiques des voleurs, etc. La liste est complétée par les fils téléphoniques. Il y a donc dans les grandes villes américaines un nombre de fils beaucoup plus considérable qu’à Paris et quiconque a vu l’épaisse toile d'araignée que forment au-dessus de certaines rues tous ces conducteurs se demande comment il serait possible, dans une ville ne possédant pas les égouts de Paris de placer sous le sol tant de fils ayant des fonctions différentes,
- Mais il y a plus. Quand même on aurait dans les grandes villes américaines des égouts comme les nôtres, le problème serait encore très difficile à résoudre. Ce qui facilite, à Paris, le placement des fils téléphoniques dans les égouts, c’est l’emploi de deux fils (aller et retour) pour chaque instrument. Grâce à ce mode de procéder, les effets de l’induction sont évités et les fils peuvent être placés sans inconvénient les uns à côté des autres et même à côté des fils télégraphiques.
- Il n’en serait pas ainsi en Amérique où tous les systèmes de bureaux téléphoniques sont basés sur l’emploi d’un seul fil et de la terre comme retour. Il faudrait alors tout changer et adopter le système à deux fils.
- Si l’on voulait conserver le système téléphonique actuel, quels immenses tunnels souterrains faudrait-il faire pour y placer les fils téléphoniques à distance suffisante les uns des autres, les tenir convenablement éloignés des fils télégraphiques, et mettre tous ces fils à l’abri du contact avec les fils à lumière. On n’y parvient pas déjà parfaitement avec le système aérien pour lequel on a toute la place désirable.
- Il y a bien, il est vrai, de nombreux systèmes, destinés à éviter l’induction dans les conducteurs
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- placés côte à côte sous le sol, mais il paraît résulter des essais faits que, de ces systèmes, les meilleurs ne font qu’atténuer les effets d’induction et ne les suppriment pas. Et puis que deviendraient . les rues quand elles renfermeraient tant d’installations différentes, auxquelles il faudrait faire, sans doute, de fréquentes réparations.
- Nous ne croyons donc pas qu’on puisse entièrement, dans l’état actuel des choses, supprimer les fils aériens des grandes villes américaines. Ce sera possible dans des endroits moins importants où le nombre des conducteurs est beaucoup plus restreint, mais dans les grandes villes, il nous semble qu’on devra se contenter pour le moment d’améliorer la situation et de placer certains conducteurs sous le sol, tandis que les autres resteront aériens. En tout cas, il y a une chose certaine, c'est que le changement ne peut être exécuté à la date du ior janvier i885.
- Une autre question du jour, est le procès Draw-baugh qui se plaide en ce moment à New-York. Les plaidoiries ont été entendues, les témoins ont fait leurs dépositions, mais il paraît que le jugement ne sera pas prononcé de suite et l’on n’attend pas la décision du procès avant quelques mois.
- Aug. Güerout.
- Philadelphie, 3 octobre 1884.
- CHRONIQUE DE L’ÉTRANGER
- Correspondances spéciales Allemagne
- LES CAUSES DE L’ÉLECTRICITÉ DES ORAGES ET DE
- l’électricité atmosphérique. — Des recherches fort intéressantes sur les causes de l’électricité des orages et de l’électricité atmosphérique ont été faites par M. le Dr S. Hoppe, de Hambourg, qui en a rendu compte dernièrement à l’assemblée des physiciens et médecins allemands à Magdebourg.
- Les conclusions auxquelles arrive M. Hoppe, s’accordent avec celles que M. Gerland a publiées dans un des derniers numéros de Y Electrotech-nische Zeitschrift. (’) Lui aussi croit trouver la source de cette électricité dans la friction, et il a fait des expériences ingénieuses pour voir si elle peut être causée par la friction de la vapeur d’eau contre les parties solides de la terre.
- Il plaça sous le récipient d’une pompe à air capable de donner un degré de vide très élevé un petit vase rempli d’eau pure. A la pointe du réci-
- (’) La Lumière Électrique, t. XIII, page 423.
- I pient il attacha un conducteur sous forme de plaque et relia ce dernier à un électromètre.
- La pompe mise en activité, il obtint au bout de 1 à 1 1/2 minute une diminution de pression d'à peu près i5o millimètres, suivie d’une évaporation tumultueuse, mais on ne constata aucune trace d’électricité.
- Mais si l’on couvrait le vase d'une éponge pendant l’expérience, l’électricité se manifestait. Il plaça ensuite sous le récipient un peu de poussière, d’acide sulfureux, ou de fumée de tabac pour former une sorte de brouillard pendant l’évacuation de l’air et obtint ainsi un développement de l’électricité sensiblement plus grand.
- Pour s’assurer que le développement de l’électricité provenait de la friction des particules de vapeur, il posa sous le récipient un vase contenant une solution concentrée d’acide sulfurique, vida le récipient, et puis y fit entrer de l’air sec et exempt d’impuretés. Un tuyau additionnel débouchant dans le récipient fut relié à un grand ballon de verre, contenant de l’air comprimé sec et pur. Après l’évacuation, aucune trace d’électricité ne put être constatée, même quand on laissait l’air du ballon faire irruption avec violence dans le récipient.
- De ces expériences, il résulte que l’électricité atmosphérique a son origine — ou entièrement ou partiellement — dans le frottement des particules de vapeur contre la surface terrestre.
- Quant à l’origine de l’électricité des orages, M. Hoppe assure qu’elle est causée par la friction des particules d’eau provenant de la condensation.
- Pour démontrer expérimentalement l’exactitude de cette hypothèse, il employa l’appareil déjà mentionné, auquel il ajouta seulement un vase fermé en cuivre contenant de l’air humide, qui fut chauffé et ensuite relié avec le récipient. Une fois la pression réduite de 200 millimètres, le récipient étant rempli de vapeur, on y fit entrer l’air comprimé du ballon de verre, dont la température était de 10 1/2 degrés inférieure à celle de l’intérieur du récipient. Il en résultait une forte condensation, et en même temps une décharge électrique si violente que l’électromètre dévia jusqu’à 6o°.
- Ces expériences furent poursuivies avec de l’air chaud. Après une courte évacuation, on fit entrer l’air comprimé chauffé cette fois à ioo° dans le récipient, dont la température était de 190.
- La condensation fut accompagnée d’un tel développement d’électricité, qu’elle ne put être observée avec l’électromètre de Kohlrausch, et qu’un élec-troscope ordinaire à pile indiqua la charge par le renversement instantané de la feuille d’or quand on éleva la plaque du condensateur.
- Quand l’on changea l’expérience de manière à laisser entrer de l’air froid et de l’air chaud simultanément, une charge si grande en fut la consé-
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- quence, qu’elle put être observée sur l’électroscope I sans condensateur. Dans ces expériences, l’air froid I était sec, l’air chaud humide.
- Les tuyaux de conduite pour les deux courants d’air étaient placés latéralement par rapport au condensateur.
- Dans les conséquences d’analogie avec l’électricité des orages que le docteur Hoppe tire de ses expériences, il s’en rapporte aux renseignements de Bezold, selon lesquels les régions dénuées de forêts seraient plus fréquemment visitées par les orages que les régions boisées ; en effet les forêts empêchent l’élévation des courants d’air humide et chaud, tandis que dans les régions abondantes en cours d’eau et dépourvues de bois, les vapeurs chaudes s’élèvent librement et, rencontrant des courants d’air plus froids, subissent une forte condensation, en donnant lieu ainsi à la formation des orages.
- Cette supposition s’accorde avec la variation périodique journalière de l’électricité atmosphérique, qui serait causée en partie par l’évaporation en partie par la condensation accompagnée de friction.
- Le fait que quelquefois, par un ciel serein et un vent violent on ne peut constater la présence même de minimes traces d’électricité, bien qu’une évaporation très énergique ait lieu — s’explique par la supposition que les particules qui sont devenues positives en se détachant de la terre, se trouvent projetées immédiatement après contre un autre point de la terre, dont le contact les rend neutres.
- Ces recherches ont amené M. Hoppe à conclure que l’élévation d’un courant d’air chaud sera suivie d’un orage toutes les fois que la vitesse est assez grande pour garantir la neutralisation de l’électricité développée par la friction.
- LA STATION CENTRALE DE LA SOCIÉTÉ ÉDISON A
- berlin. — Depuis peu la station centrale dans la rue Friedrich est ouverte — au grand avantage de l’éclairage électrique à Berlin. Il est bien certain que les installations les plus propres à gagner de nouveaux partisans à cet éclairage sont celles des restaurants, remarquables par leur architecture et leur .décoration. Ce n’est pas la lumière en elle-même qu’observe tout d’abord le visiteur, et dont il examine les qualités, mais plutôt les objets éclairés ; c’est la lumière réfléchie et non la lumière directe qui saute pour ainsi dire la première aux yeux, et l’cclairage gagne lui-même à la décoration des plafonds et des murs. A ce point de vue les trois restaurants le café Bauer, les Kaiserhallen et les Vier Jahreszeiten ne laissent rien à désirer, attendu qu’ils sont ornés de très belles fresques et présentent en général ]une décoration fort remarquable.
- Au point de vue technique ces installations n’ont aucun caractère nouveau.
- La station centrale d’éclairage qui vient d’être achevée sous la direction de M. de Miller offre en revanche un intérêt spécial. Bien qu’elle se trouve dans le souterrain d’une maison tout près de Unter den Linden à un coin de rue qui est le plus fréquenté de tout Berlin — pas un seul des promeneurs sur le trottoir ne s’aperçoit du voisinage d’une installation de machines représentant environ 3oo chevaux.
- Grâce au soubassement excellent on ne sent pas la moindre secousse, — pas même dans les magasins situés au-dessus de la salle des machines. La grande cheminée traverse le toit de manière à ne pas être vue de la rue ; point de fumée désagréable ; le chauffage à l’anthracite et des grilles convenables permettant une combustion absolument sans fumée. Pour supprimer le bruit de la vapeur à l’échappement un appareil spécial destiné à étouffer le son est placé entre les machines à vapeur et la cheminée.
- De cette manière on a évité tout ce qui généralement rend perceptible le voisinage d’une station de machines.
- Un escalier conduit tout d’abord à une salle dans laquelle se trouvent trois générateurs à vapeur dont deux sont généralement en activité. Le troisième est employé comme réserve. Quatre machines à vapeur de 70 chevaux chacune sont alimentées par ces générateurs une d’elles étant généralement hors de service. Ces machines ont une marche extrêmement régulière et font 25o tours à la minute. Les quatre dynamos Edison construites par Siemens et Halske font 3oo tours par minute et peuvent alimenter jusqu’à 5co lampes chacune. De plus on dispose encore de trois machines, qui alimentent huit foyers à arc Siemens chacune.
- Mais l’intérêt principal se concentre sur les appareils de mesure, démarché et de régulation. Tout d’abord on remarque un 'appareil, qui donne un signal optique et acoustique pour chaque courant dérivé à la terre, puis un appareil étalonné empiriquement, qui permet de lire directement le nombre de lampes allumées. Pour mettre dans un accord parfait toutes les dynamos en marche on emploie un voltmètre auquel on peut relier une machine après l’autre, .pour examiner leurs tensions. On n’a installé qu’un seul voltmètre pour toutes les machines afin d’obvier aux inconvénients qui résultent de l’emploi d’instruments différents, ceux-ci n’étant jamais d’accord dans leurs données.
- Quand les dynamos sont mises en marche, on examine premièrement leur tension et on les égalise en intercalant des résistances. Les résistances sont formées par des rhéostats, un pour chaque machine — qui peuvent être manœuvrés séparé-I ment ou tous ensemble par des manivelles. Le
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- surveillant n’a qu’à tenir en vue l’aiguille du voltmètre, et faire suivre chaque déviation qui se produit à l’allumage ou à l’extinction des lampes d’un tour imprimé à la manivelle du rhéostat.
- Avant d’intercaler une nouvelle machine dans le circuit on règle sa tension à l’unisson des autres dynamos. A cet effet se trouvent disposées dans le souterrain, le long du mur, des armoires munies de fenêtres avec grillages en fil de fer, dans lesquelles sont placées un grand nombre de lampes à incandescence. On conduit le courant dans ces lampes jusqu’à ce que le voltmètre indique la tension normale pour la dynamo en question, et c’est alors seulement qu’on envoie le courant dans le circuit général. De cette manière on évite toute oscillation des lampes en activité.
- Dans le cas où le surveillant n’observerait pas l’aiguille du voltmètre, une sonnerie, qui est actionnée par des contacts formés par la déviation de l’aiguille, attire son attention à chaque changement de tension.
- Pour le moment, l’usine ne fonctionne qu’après le coucher du soleil, mais la Société se propose d’utiliser son installation pendant la journée en fournissant de l’électricité pour des travaux chimiques ou autres.
- Dr H. Michaelis.
- Angleterre
- LA DÉCHARGE DES ACCUMULATEURS. — Le pro-
- fesseur Frankland F R S a fait une longue série d’expériences sur la décharge des piles secondaires. Dans une communication à la Royal Society (publiée dans le compte rendu de la Royal Society, vol. XXXV, p. 67), M. Frankland a donné la description de quelques-unes de ces expériences qui tendent à prouver: i° que c’est le sulfate de plomb qui forme la partie active dans un accumulateur non chargé, dans lequel les plaques opposées se composent après la charge de plomb spongieux et de peroxyde de plomb; 20 que la charge décompose ce sulfate de plomb sur l’électrode positive en formant de l’acide sulfurique ; 3° que ces changements chimiques sont renversés dans la décharge et que le sulfate de plomb est reproduit aussi bien sur les électrodes que sur les plaques.
- Ces résultats confirment en grande partie les recherches du Dr Gladstone et de M. Tribe.
- Le professeur Frankland déclare également que l’acide sulfurique, qui est ainsi ajouté ou retiré du .contenu de l’élément, peut servir, par les modifications de densité, à indiquer le degré de charge dans l’élément à un moment donné.
- Des expériences plus récentes ont été faites en vue de déterminer le rapport entre la quantité d’énergie emmagasinée dans un élément et le poids
- de l’acide sulfurique libéré; et sans être arrivé à établir ce rapport dans des termes très précis, M. Frankland a cependant obtenu des résultats d’un intérêt considérable.
- Voici le résumé de ces résultats, qui ont été communiqués à l’Association britannique pendant la réunion de Montréal.
- L’accumulateur employé pour les expériences contenait dix plaques présentant deux surfaces actives de 11 pouces sur 9 en dimensions linéaires. La sur-facetotale effective était de 12,3/iopieds carrés,sans tenir compte des côtés libres des deux plaques extrêmes. Ces plaques plongeaient entièrement dans de l’acide sulfurique étendu, dont l’élément contenait environ trois litres et demi. L’élément avait été complètement chargé en série avec plusieurs autres par le courant d’une dynamo Siemens variant de i5 à 20 ampères. On le laissa ensuite reposer pendant trois jours et on le déchargea à travers un fil de platine d’une longueur de 10 pouces et d’un diamètre de i,o35 millimètres. Ce fil était protégé contre les courants d’air et se maintenait à la température d’un rouge sombre à peine visible dans l’obscurité, tant que le courant fut de 17 ampères ou au-dessus. Le courant était mesuré par un électrodynamomètre de Siemens, constamment intercalé dans le circuit. Comme la décharge complète durait 73 heures, il était nécessaire de l’interrompre souvent pour pouvoir faire des observations. Le courant se maintenait pendant près de 22 heures à une intensité variant de 19,61 à 18,09 ampères, dans l’espace d’une heure il tombait ensuite et subitement à moins de 3 ampères, et il continuait à garder pendant près de 5o heures cette même intensité. Au bout de ce temps, le courant mesurait toujours 2,57 ampères quand on l’interrompit à 10 1/2 heures du soir. Le lendemain matin à 6 1/2 heures on n’obtenait aucun courant en fermant le circuit.
- L’élément a donc produit un courant pendant 73 heures et 5 minutes et fourni une décharge totale de 545,81 ampères-heures, dont 404,18 ont été produits avec une force électromotrice de 2 volts ou au-dessus, et 141,63 avec une force électromotrice de près de 3 volts.
- Ce résultat peut donc être exprimé ainsi :
- Electricité utile d’une haute force électromotrice (au-dessus de 2 volts)....................... 404,18
- Electricité inutile d’une faible force électromotrice. 141,63
- 545,81
- La décharge de haute force électromotrice était très rapide dans ces expériences, mais l’élément était souvent laissé en repos, et plusieurs fois pendant assez longtemps. Après la première décharge, à raison de 19,61 ampères, il y avait un repos de 21 1/2
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- heures. La décharge a ensuite été reprise à raison de 19 ampères environ pendant 7 heures et 36 minutes, suivie d’un repos de deux jours, puis elle s’est maintenue presque au même chiffre pendant 8 heures et 28 minutes à travers la même résistance. Après un nouveau repos de 4 jours, la décharge recommençait avec exactement le même débit qu’avant le dernier arrêt, et demeurait constante pendant 4 heures et 45 minutes encore pour tomber subitement à 2 3/4 ampères.
- Le professeur Frankland a fait d’autres essais au cours desquels l’accumulateur a de nouveau été chargé par la dynamo afin de voir quels seraient les résultats ainsi obtenus. Quand l’élément fut tombé à une décharge régulière de 1,82 ampères, on interrompit le courant de l'accumulateur, et un courant de 22,16 ampères (d’une force électromotrice de 25 volts), fut envoyé de la dynamo dans l’accumulateur pendant une heure, après quoi on laissa l’élément en repos pendant 3 heures. En recommençant la décharge, on obtenait une intensité de 9,96 ampères, mais seulement pendant trois minutes, et. au bout d’une heure, elle était tombée à 2,87 ampères, pour revenir, après 8 heures, à sa valeur primitive. Sur les 22 ampère-heures (avec une force électromotrice de 25 volts) qui ont été envoyés dans l’élément, on n’a recueilli que 8,94 ampère-heures avec une force électromotrice plus élevée que celle du courant constant antérieur de 1,82 ampères. De plus, la force électromotrice du courant dans ce dernier cas ne dépassait jamais 1,09 volts, tandis qu’elle tombait en vingt minutes à 0,49 volts. Ce résultat prouve la perte qu’on subit en gardant trop longtemps un élément d’accumulateur en circuit. La décharge complète de cet élément, qui était, sous tous les rapports, pareil à celui de la première expérience, se résume ainsi :
- Ampcre-hcures.
- Electricité utile d’une force électromotrice
- de 2 volts ou au-dessus...................... 194,38
- Electricité inutile de faible force électromotrice (sans tenir compte des 22,16 ampère-heures) ..................................... 240,88
- Total....... 435,26
- Cet élément contenait donc une charge totale plus petite que celle du premier, et, ce qui est beaucoup plus important, le rapport entre l’électricité utile et inutile était beaucoup plus petit. Ce fait est probablement attribuable à la nature plus continue de la décharge dans le second cas, comme il a été prouvé par une troisième expérience, dont je n’ai pas besoin de donner les détails. La décharge durait cependant 141 heures et 20 minutes, sans compter plusieurs intervalles de repos, et l’électricité utile était de 371,9 ampères, tandis que l’électricité inutile était de 114,9 ampères.
- Pendant ces expériences, les éléments n’ont donné que des courants très modérés, qui auraient suffi pour l’alimentation de 14 à i5 lampes Swan de 20 bougies,mais on aurait pu en obtenir des courants beaucoup plus considérables. M. R.-E. Crompton a obtenu un courant régulier de 25o ampères d’un élément semblable à 12 plaques. En groupant trente éléments de ce genre en quantité, on pourrait donc produire un courant de 7,5oo ampères. Le professeur Frankland a tiré les conclusions suivantes de ses expériences.
- (1) L’énergie d’un élément secondaire se manifeste en deux parties distinctes, dont l’une possède une force électromotrice de 2 volts ou plus, et l’autre une force électromotrice de 5 volts ou moins ; on peut désigner l’une comme électricité utile et l’autre comme électricité inutile.
- (2) La plus grande proportion d’électricité utile s'obtient par une décharge intermittente de l’élément, et, la plus petite, par une décharge continue.
- (3) Le courant traversant une résistance uniforme n’est pas augmenté par le repos, ni dans la décharge intermittente, ni dans la décharge continue avec une force électromotrice élevée; il est cependant très augmenté avec une faible force électromotrice après une décharge continue de force électromotrice élevée, mais seulement pendant quelques minutes. Cette augmentation du courant avec une faible force électromotrice après le repos est à peine perceptible quand la décharge de force électromotrice élevée a été faite d’une façon intermittente.
- (4) La chute subite de potentiel indique deux changements chimiques différents, dont l’un concorde avec une force électromotrice d’environ 2,5 volts, et l’autre avec une force électromotrice de 8 volts.
- (5) Le changement chimique qui produit une faible force électromotrice se présente le premier dans la charge et le dernier 'dans la décharge d’un élément.
- (6) En reliant des piles secondaires en quantité on peut obtenir des courants d’une force énorme, dépassant de beaucoup ceux de la dynamo. Avec 100 éléments on peut par exemple produire un courant de 25 000 ampères.
- l’électrisation du brouillard. —J’ai fait allusion dernièrement aux expériences du professeur Oliver Lodge sur la propriété remarquable que possède la décharge d’une machine Holtz de purifier l’air. M. Lodge a proposé aux vapeurs transatlantiques de prendre une machine Holtz à bord et d’en essayer l’effet sur les brouillards de Terre-Neuve. Son intention est de placer un fil conducteur le long du mât et de lancer l’électricité dans le brouillard. Même si l’on n’arrivait
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- qu’à avoir un espace clair en avant du navire, ce serait, comme M. Lodge le dit, toujours de quelque utilité. Mais en supposant que la décharge arrive à disperser le brouillard de cette manière, on ne pourrait l’appliquer que si le navire restait immobile, par exemple s’il était arrêté par un brouillard intense parmi des banquises de glace. Même dans ce cas, la réussite de ce plan est douteuse à cause du renouvellement constant du brouillard tout autour du navire, et à cause du mouvement de l’air. Dans une chambre fermée ou dans une cloche en verre, les conditions ne sont pas les mêmes que dans l’air.
- J. Munro.
- REVUE DES TRAVAUX
- RÉCENTS EN ÉLECTRICITÉ
- Galvanomètre à aiguilles asiatiques, par M. E. Ducretet (').
- « Le cadre de ce galvanomètre est formé d’une simple plaqué B (isolante, ou en cuivre rouge, pour
- servir d’amortisseur), avec gorge annulaire recevant le fil isolé dans lequel le courant circulera. Ce fil arrive aux bornes E, E'.
- « Le cadre B est fixé à plat sur le socle H de l’instrument; immédiatement au-dessus, se trouve l’équipage astatique AA; un index I donne la valeur de la déviation sur le cadran C. Les deux aiguilles NS, NS de ce système astatique sont dans le même plan horizontal; elles circulent au-dessus du cadre même, dès qu’un courant le traverse. La disposition de ce système astatique diffère essen-
- tiellement de celles que l’on connaît et qu’il est inutile de décrire. A volonté, on emploie l’aimant directeur A i.
- « On augmente encore la sensibilité de cet instrument en mettant au-dessus du système astatique A A un deuxième cadre plat, semblable au premier ' fixé en dessous. Les fils des deux cadres sont alors combinés entre eux. Le système astatique circule 1 ainsi entre deux cadres plats. Il est mobile sur une ‘ pointe très déliée, avec chape d’agate, ou bien il est suspendu par un fil de cocon. Un globe G à dessus plat, en glace, recouvre le tout.
- « Cette disposition a l’avantage de permettre la réalisation d’un galvanomètre très simple, sensible, à lecture facile et d’une formé très plate. »
- Les machines à influence de Wimshurst.
- Nous trouvons dans le numéro d’août 1884 de l’Elektrotechnische Zeitschrift, la description de deux nouvelles machines à influence que nous croyons intéressant de signaler à nos lecteurs. La première de ces machines, construites par James Wimshurst, de Londres, et qui est représentée dans la figure 1, n’offre pas de caractère bien particulier, si ce n’est une simplicité de construction assez grande. Elle se compose de 12 disques en verre de 3oo millimètres de diamètre, montés les uns derrière les autres sur un fort axe en bois. Si l’on met à part le premier et le dernier disque en verre, que nous désignerons par D, et D12, les autres disques sont distribués de telle façon que deux disques juxtaposés comprennent entre eux une double plaque de verre. Chacune de ces plaques est en réalité formée de deux moitiés rectan gulaires maintenues dans des cadres en bois et placées dans le même plan vertical, l’une au-dessus de l’autre. Ces plaques peuvent par conséquent être facilement retirées par le côté et desséchées ou nettoyées au besoin. L’axe tourne dans l’intervalle laissé libre entre ces demi-plaques. Si pour faciliter la description du dispositif de machine représenté figuré 1, nous appelons P,, P2, etc., l’ensemble de deux demi-plaques situées dans le même plan vertical, nous rencontrons, en nous plaçant devant l’appareil, le disque D,, les plaques P,, P2, les disques D3, D3, les plaques P3, P4, les disques D;, D6 et ainsi de suite.
- Les peignes sont constitués par de gros fils avec peu de pointes; de part et d’autre il y a six doubles peignes entre les disques D2 et D3, Dv et Db, D„ et D7, etc., et deux simples peignes devant les disques D, et D12. Quant aux inducteurs, ils sont formés par des garnitures en papier, dentelées et collées sur les plaques P; chaque plaque (en supposant toujours que les deux moitiés ne constituent qu’une seule plaque) ne porte qu’un seul
- (') Note présentée à l’Académie des sciences dans la séance du i3 octobre 1884.
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- inducteur et ces inducteurs se trouvent disposés de telle façon que les disques d’ordre impair D„ D3, etc., ont leur paroi de droite tournée vers l’inducteur, tandis que les disques d’ordre pair P2, D,(, etc., ont au contraire l’inducteur placé en regard de leur paroi de gauche. Toutes les armu-
- FIG. I
- res d’un môme côté de la machine sont réunies entre elles par des fils très fins. Les peignes de droite et de gauche sont de même reliés entre eux et aboutissent à deux conducteurs terminés par des boules. La machine s’amorce au moyen d’une petite machine à frottement que l’on aperçoit à droite de la figure. Le tout est enfermé dans une caisse en verre.
- La théorie du fonctionnement de cette machine ressemble trop à celle des types devenus classiques pour que nous pensions qu’il soit utile d’insister sur ce point. Nous nous bornerons à mentionner qu’avec douze disques de 0,80 m. de diamètre et les deux petites bouteilles de Leyde
- représentées dans le dessin, M. Wimshurst ob- . tient une série continue'd'étincelles de 0,18 m. de longueur.
- La machine qui se trouve représentée dans la figure 2 a un cachet d’originalité beaucoup plus grand. Il est difficile de souhaiter une forme plus simple. Elle se compose en effet de deux disques ou plateaux en verre, de3o centimètres de diamètre, montés sur un axe en bois et soigneusement recouverts d’une couche de vernis; l’intervalle laissé libre entre ces plateaux est de 5 millimètres. Sur la face extérieure de chaque plateau sont fixés vingt secteurs en laiton. De part et d’autre des disques, et montés sur le même axe, mais fixes dans l’espace, se trouvent deux conducteurs recourbés, terminés par des balais placés aux extrémités d’un même diamètre, de sorte que pour une rotation de 36o° de l’un des disques, deux secteurs diamétralement opposés ont été reliés électriquement
- FIG. 3
- deux fois pendant un intervalle de temps excessivement court. Ces balais sont isolés de Taxe au moyen de garnitures en ébonite; ils sont tous deux inclinés à 45° sur l’horizon et calés à angle droit l’un sur l’autre. Nous aurons complètement décrit cette machine, si nous ajoutons qu'elle comporte deux doubles peignes, montés sur des pieds en verre, qui se terminent par deux conducteurs aboutissant à des boules métalliques. On imprime, au moyen d’une manivelle et de deux courroies de transmission, l’une droite, l’autre croisée, des mouvements de rotation en sens inverse aux plateaux antérieur et postérieur.
- 11 paraît que cette machine fonctionne sans qu’il soit nécessaire de l’amorcer spécialemeut. Voici, d’ailleurs, la théorie qu’en donne M. le docteur Borns, le signataire de l’article auquel sont empruntés les détails qui précèdent. Nous représenterons, pour plus de simplicité, les deux plateaux par deux cercles concentriques (fig. 3), le plus petit figurant le plateau antérieur, que nous supposerons tourner dans le sens des aiguilles d’une
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- montre, et le plus grand le plateau postérieur. Les signes qui se trouvent à l’intérieur du premier cercle se rapportent donc au plateau d’avant, ceux en dehors de ce même cercle au plateau d’arrière. Les deux porte-balais, dont l’un, celui de devant, est représenté par un trait plein et l’autre par un trait pointillé, divisent le cercle complet en quatre quadrants I, II, III et IV.
- On peut admettre que l’une quelconque des pastilles du disque antérieur, la pastille A,, par exemple, possède une faible charge d’électricité positive. Dans le déplacement du disque antérieur relativement au disque d’arrière, que nous supposerons tout d’abord immobile, ce qui ne change rien à la question, la pastille A, passe devant les pastilles B, et Ba sur lesquelles elle agit par influence, mais cette action cesse aussitôt après le passage de A,. Ce n’est que lorsque A, arrive en face de B3 qui communique par les balais II-III avec la pastille diamétralement opposée du disque postérieur (B'3) que, ce dernier disque se déplaçant rapidement en sens inverse du disque antérieur, la pastille B3 demeure chargée d’électricité négative et la pastille B';1 d’électricité positive. La pastille A, continuant son chemin rencontre de II en IV des pastilles chargées d’électricité de môme nom, sa tension électrique va en croissant jusqu’au point IV, où elle entre en contact, sur la ligne des balais I-IV, avec la pastille diamétralement opposée (A'a), la charge se répartit sur tout le conducteur, et A, poursuit son mouvement chargé d’une faible quantité d’électricité négative, tandis que la pastille opposée A', est faiblement positivé. En somme, on voit que sur chaque disque, les pastilles situées de part et d’autre d’un même diamètre figuré par la ligne des balais se trouveront chargées d’électricité de nom contraire. Il résulte de là que, par suite du calage à angle droit des balais, l’électricité dans le quadrant II-IV est positive sur les deux plateaux, et dans le quadrant I-III négative, également sur les deux plateaux. Si donc on place les peignes dans le plan horizontal passant par le centre commun des disques, on pourra recueillir un flux continu d’électricité ou une série d’étincelles. Or, ces conditions se trouvent précisément réalisées dans la machine représentée figure 2.
- Sur un commutateur universel de batterie, par M. P. Barbier.
- Pour certaines recherches de laboratoire, il peut être utile d’avoir un commutateur permettant de grouper un nombre quelconque d’éléments de pile de toutes les manières possibles; voici celui que je crois avoir imaginé dans ce but (fig. 1).
- Sur un socle d’ébonite sont fixées : i° une règle de cuivre positive; 20 une rangée de blocs de cui-
- vre correspondants, chacun respectivement, au pôle positif d’un des éléments de la batterie; 3° une autre rangée de blocs de cuivre correspondants aux pôles négatifs des mêmes éléments; 40 une seconde règle de cuivre négative. Chacun des blocs est relié par un fil de cuivre à l’une des bornes placées de son côté sur les bords du socle; ce sont ces bornes qui communiquent directement
- FI C, !
- aux pôles de chacun des éléments de la batterie.
- Deux autres bornes fixées sur les règles de cuivre servent de prises de courant.
- Des trous pratiqués entre les différentes pièces métalliques permettent de faire communiquer, au moyen de fiches, comme dans les boîtes de résistances :
- i° Chacun des blocs positifs avec la règle positive et chacun des blocs négatifs avec la règle négative;
- 20 Chacun des-blocs positifs* numérotés 1, 2, 3, etc., respectivement avec les blocs négatifs, numérotés 2, 3, 4, etc...
- Dans ces conditions, il est évident que pour mettre en série les éléments nos 1, 2, 3 et 4, par
- exemple, il suffira de boucher les trous (1, 2) (2, 3) et (3, 4) et que, pour relier les extrémités de cette série aux bornes de prise de courant, on n’aufa qu’à bouclier les trous qui réunissent le bloc négatif n° i à la règle négative, et le bloc positif n° 4 à la règle positive.
- On peut donc ainsi former un certain nombre de séries de 1, 2, 3, 4, 5.... éléments et les grouper
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- toutes en quantité en réunissant leurs pôles positifs à la règle positive et leurs pôles négatifs à la règle négative.
- La figure i représente 6 séries de 4, de 3, de 2, de 6, de 1 et de 2 éléments réunies toutes en quantité. C’est, en d’autres termes, la réalisation du diagramme de la figure 2.
- On voit qu’011 peut, au moyen du commutateur représenté figure 1, faire avec dix-huit éléments toutes les combinaisons possibles.
- Celui qui a été construit pour M. Abdank Abaka-nowicz était de 3o éléments. De plus, on pouvait, à volonté, le cas échéant, mettre les quinze premiers éléments groupés d’une manière quelconque en opposition avec les quinze autres groupés également d’une manière quelconque. La disposition indiquée figure 3 permet d’obtenir ce résultat : Deux fiches étant placées en T et T', le commu-
- tateur fonctionne comme il vient d’être décrit; au contraire, en plaçant les deux fiches en O et O' les éléments de gauche seront en opposition avec ceux de droite.
- Cet appareil très simple, outre qu’il facilite le couplage des éléments, permet d’embrasser d’un coup d’œil leurs liaisons entre eux.
- Compteurs électriques pour sucreries.
- Dans les pays où l’impôt sur le sucre esi réparti entre les diverses fabriques proportionnellement à leur production, les fabricants sont autorisés à se servir de compteurs qui enregistrent le nombre d’opérations faites aux diffuseurs pendant la durée d’une campagne. Quelques-uns de ces enregistreurs sont basés sur la différence de pression entre le moment où l’on remplit le diffuseur et celui où il se vide. D’autres au contraire fonctionnent par suite de l’ouverture et de la fermeture des portes dans les appareils.
- Le compteur que nous nous proposons de décrire et qui a été breveté par MM. J. et H. Sebek,
- à Prague, repose sur un principe différent; cet appareil figurait à l’Exposition internationale d’électricité de Vienne.
- Le système se compose essentiellement d’un
- compteur proprement dit et d’un élément voltaïque dont la mise en activité ou l’arrêt dépend du travail même de la diffusion. Cèt élément E (fig. 1) formé par des plaques de zinc et de cuivre est enfermé dans un récipient métallique T et commu-
- nique par l’intermédiaire des tuyaux a et b avec le diffuseur B.
- Lorsque ce diffuseur est plein la liqueur acide remplit la caisse T ; un courant électrique prend naissance et déclenche le mouvement du compteur
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- que nous décrirons plus loin. Nous croyons intéressant de donner tout d’abord quelques détails
- FIG. 3
- sur la construction des éléments E. La caisse métallique T porte deux ajutages æ2, b% | dans
- FIG. 4
- lesquels viennent s’assembler les conduites en cuivre a%, bx qui mènent aux diffuseurs (fi g. i
- et 2). Cette caisse est fermée d’une façon étanche, avec garniture de caoutchouc, par le couvercle d qui est muni normalement à sa surface de quatre tiges rigides s, s' (fig. 2 et 5). C’est à ces tiges que viennent s’attacher les plaques de zinc et de cuivre,
- FIG. 5
- isolées entre elles, les premières au nombre de deux et les secondes au nombre de trois.
- Chacune de ces plaques a la forme d’un disque muni de quatre oreilles n, n’ n" n’" (fig. 4) et porte en une tige cylindrique normale à sa surface. La distance entre deux plaques consécutives est de 3o“m. Les différentes plaques de zinc et dç
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- cuivre reliées entre elles par les tringles 2, z\ v ou | Une disposition ingénieuse permet de nettoyer k, k',k" et v sortent de la caisse à travers les i les éléments de la pile au fur et à mesure qu’ils
- FIG. S ET 9
- joints étanches p,p',p",p'", pk* et forment ainsi les deux pôles de la pile comme le montrent les figures % et 3.
- s’encrassent, sans pour cela être obligé de démonter tout le système. Un arbre R, qui traverse
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- toutes les plaques et tourne librement dans l’ouverture ménagée au milieu de chacune d’elles (fig. 4), porte dans l’intervalle compris entre deux plaques consécutives, zinc (Z) et cuivre (K), un dispositif destiné à assurer le grattage des plaques, dispositif que représente en détail la figure 5. Chacune des plaques K et Z est solidaire d’une roue dentée M, M' ; ces roues, fixes par conséquent, sont montées sur un manchon e, solidaire de l’arbre R d’une part et de l’autre de deux flasques J et J'. Au centre de ces flasques et clavetées sur le même axe, se trouvent deux roues dentées N et N' qui engrènent avec les roues M et M', ainsi que deux boîtes métalliques b', b'. Dans la caisse b', qui fait face à la plaque de zinc, est enchâssé un bloc d’acier strié Q ; l’autre caisse sert de logement à un bloc de pierre ponce également strié ; des plaques métalliques g et de puissants ressorts u tendent à appuyer constamment les blocs Q et Q' contre les parois correspondantes, zinc et cuivre.
- Lorsqu’on vient, au moyen d’une manivelle calée à l’extrémité de l’arbre R, à imprimer un mouvement de rotation à cet arbre, les pièces Q, Q' tournant autour de l’axe de R et en même temps autour de leur propre axe, passent successivement, pour un tour complet, en contact avec tous les points du plan sur lequel elles frottent. Un cliquet et une roue à rochet a2 (fig. 2) assurent une rotation continue, toujours dans le même sens; lorsque l’arbre R a fait trois révolutions, une aiguille, qui se meut sur un cadran à 3i divisions (fig. 3), se déplace d’une division : on peut ainsi être certain de nettoyer régulièrement les éléments en faisant concorder la marche de l’aiguille avec la date du mois.
- Le compteur électromagnétique est enfermé dans une caisse D (fig. 6, 7, 8 et 9). L’électro-aimant M* est relié, par l’intermédiaire de son armature /, au mouvement d’horlogerie U8; ce dernier est constitué par un système de roues satellites, logées entre deux plaques de laiton i. L’armature / est fixée à l’extrémité du levier coudé x ; l’autre extrémité de ce même levier vient buter entre les pointes des vis 1 et 2.
- Ces vis sont montées sur le support f3, soli daire du plancher de la caisse. L’axe de rotation d' du levier x porte deux ailes I et II (fig. 6 et 4), sur lesquelles les dents de la roue e' (roue de rencontre) viennent buter pendant le mouvement de cette roue; sur le pivot de la roue e' est fixée une mince plaque de laiton v qui porte, distribués dans le voisinage de sa circonférence, les chiffres o, o, 1,1, 2,2, 3, 3...., jusqu’à 10. Cette plaque se déplace devant une boîte en fer blanc#', munie d’une ouverture F8, à laquelle apparaissent successivement les différents chiffres.
- Les pivots des autres roues portent des aiguilles qui se meuvent sur des cadrans gradués; enfin le
- mécanisme d’horlogerie est mû par un poids / (fig. 6).
- Pour une attraction de l’armature l le cadran w avance de 1/20 de tour : il en résulte qu’à l’origine et à la fin d’une diffusion, c’est le même chiffre qui apparaît à la fenêtre F8. Comme les mouvements se transmettent dans le rapport de 1 à 10, il n’y a pas besoin de toucher à l’appareil avant d’avoir fait 10000 diffusions : le travail d’une campagne est rarement supérieur à ce chiffre.
- Nous terminerons en faisant remarquer que le compteur D est recouvert d’un globe de verre (fig. 1), et que le compteur, aussi bien que la pile, sont plombés à l’origine de la campagne, pour n’être ouverts qu’à la fin.
- Sur l’inégale résistance électrique des cathodes, par M. G. Gore, F.R.S., L L.D.
- Au cours de quelques expériences sur la résistance inégale du dépôt d’un métal sur des cathodes constituées par différents métaux dans la même solution et sous l’influence du même courant, j’ai été amené à rechercher la résistance de cathodes de différents métaux au passage d’un courant.
- J’ai pris un électrolyte bon conducteur dans lequel j’ai plongé une feuille de zinc positive et une feuille plus petite négative, constituée par un autre métal; j’ai relié ces plaques avec un galvanomètre de faible résistance et réduit au minimum toutes les autres résistances du circuit, excepté celle de la plaque négative; j’ai ensuite effectué une série de mesures relatives à l’intensité du courant des différents couples formés par le zinc et environ 12 autres métaux; dans ces mesures j’avais soin de supprimer la polarisation en remuant le liquide. J’ai également fait une autre série de mesures des forces électromotrices de ces mêmes couples, toujours en remuant le liquide; sur ces données j’ai calculé la résistance totale pour chaque cas et ensuite déduit la partie de la résistance causée par le galvanomètre, ainsi que celle du liquide même de la force contre-électromotrice et des actions thermo-électrique et voltaïque à la cathode et à la jonction extérieure. On obtient ainsi des résistances très différentes et quelquefois très grandes qui sont exercées par différents métaux comme cathodes, et ces différences de résistance sont seulement en partie provoquées par le dégagement d’hydrogène et ne peuvent être expliquées qu'en partie et dans quelques cas seulement par des actions chimiques ou par absorption des gaz à la cathode.
- Je m’occupe actuellement de rechercher la nature de cette résistance et les différentes circonstances dont elle dépend.
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- TRAVAUX
- DE LA
- et
- dC
- G
- dz
- -----=+ o, ocoo5
- sin 2 z ~
- )
- CONFÉRENCE INTERNATIONALE
- DES ÉLECTRICIENS
- Si toutes ces erreurs agissaient ensemble sur le résultat, ce résultat serait, suivant les règles du calcul des probabilités, entaché d’une erreur moyenne de
- COMMISSION DES UNITÉS
- d W W
- ± 0,00022
- DÉTERMINATION DE LA VALEUR DE L’UNITÉ DE RÉSISTANCE SIEMENS EN MESURE ÉLECTROMAGNÉTIQUE ABSOLUE
- Par H. Wild.
- {Suite)
- III. - LES OBSERVATIONS
- Les quantités à observer sont de deux espèces, celles qu’on ne détermine qu’une fois ou du moins, pour vérifier toujours leur constance, qu’un nombre restreint de fois, et celles dont la mesure est à refaire à chaque détermination complète.
- A la première espèce, que nous allons tout d’abord communiquer appartiennent : i° détermination des corrections des thermomètres servant aux mesures de température; 2° détermination ou fixation des différents coefficients de température; 3° mesure de la distance entre la lunette et l’échelle du multiplicateur pour le bifilaire et pour l’unifilaire, ainsi que pour la boussole des tangentes; 40 détermination des coefficients de sensibilité pour le bifilaire et pour l’unifilaire du multiplicateur et pour les appareils de variation correspondants dans le pavillon magnétique souterrain, ainsi que pour la boussole des tangentes; 5° détermination des coefficients de torsion; 6° celle du coefficient relatif à l’influence du fer; 7° détermination de la grandeur L, c’est-à-dire du rapport entre l’intensité horizontale au multiplicateur et à la boussole des tangentes ; 8° vérification des règles de mesure qui furent employées pour le métrage de la boussole des tangentes et la détermination de la distance entre les deux aimants dans les observations de déviation; 90 métrage de la boussole des tangentes; io° détermination de la constante du multiplicateur b; n° vérification des fils des rhéostats et des boîtes de résistance.
- Afin d’éviter dans ces mesures une précision trop grande qui serait superflue, aussi bien qu’une précision trop petite, j’ai jugé nécessaire de fixer tout d’abord le degré d’approximation que l’on devait obtenir. Je suppose que l’on veuille déterminer la résistance absolue W et être certain de sa valeur à 0,0001 près, il faudra alors poser
- dW ,
- -^r=±0,0001
- Mais l’équation (29) placée sous la forme approchée
- W = X------—----
- V Tocotg s. X
- 'M
- dans laquelle on a posé — — X donne par différentiation,
- et en tenant compte de la valeur précédente de comme
- conditions de l’approximation exigée, les déterminations particulières
- dX _ </To x ~ T0
- dX
- l
- 0,0001
- D’après les degrés d’approximation précédents des facteurs principaux, on peut déterminer ceux des autres grandeurs que ces facteurs renferment.
- I. — CORRECTIONS DES THERMOMÈTRES
- L’erreur que l’on peut tolérer dans l’évaluation de la température, et par suite aussi dans la détermination des corrections des thermomètres, est une conséquence de la grandeur des facteurs dans les termes de correction dépendants de la température. Les plus grands de ces facteurs sont le coefficient de température relatif au pouvoir conducteur du fil du multiplicateur : M/> celui du magnétisme des barreaux: g, le coefficient de dilatation cubique de la règle servant à mesurer la distance E, règle que nous désignerons par 3 m.
- Dans notre cas, nous avions d’une façon approchée
- M/-= 0,00194 \l— o,ooo63
- 3 m (laiton) = 0,000054
- Donc, pour que dt.Nf, dif ^ dl"3 m soient au maximum = ±0,0001, il faut que l’on ait au maximum :
- 4f=±o°o5 dt'—±_o°i6 dt"—f o02O
- Comme tous nos thermomètres construits par Geissler à Bonn sont divisés en i/5° C, l’erreur de lecture n’excède jamais ±o°,02. Mais les corrections sont au moins connues avec précision jusqu’à cette limite, attendu que tous les thermomètres furent comparés de 5 en 5 degrés avec le thermomètre-étalon à mercure de l’observatoire central de physique, thermomètre dont les corrections propres ont toujours été déterminées à l’aide d’un calibrage avec une approximation de ±o°oi. Les points zéro ont été vérifiés deux fois au moyen de la glace fondante; la première fois à l’origine des observations, par le Dr Chwolson, puis par moi au milieu de ces mêmes observations ; les deux résultats ont été trouvés concordants, ce à quoi il fallait s’attendre, vu que les thermomètres ont au moins cinq années d’âge. Toutes les températures qui figurent dans la suite sont déjà corrigées.
- 2. — COEFFICIENTS DE TEMPÉRATURE
- L’erreur que l’on peut tolérer dans ces quantités dépend de leur facteur de température et pourra par conséquent, dans les termes de correction où l’on multiplie des différences de température par ces coefficients, être beaucoup plus grande que dans ceux où ce facteur est une température absolue. Le premier cas s’applique aux coefficients :
- ô ± ô' — 2 a, 2 x, r, d, p., M f.
- Les différences de température qu’il s’agissait de multiplier par ces coefficients n’ont qu’une fois dans nos mesures atteint le maximum de o°6; tout le reste du temps elles sont demeurées inférieures à o°i. Même en admettant la première valeur, l’erreur dans le résultat ne sera pas supé-
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- rieure à ± otoooi, si l'incertitude dans la connaissance des coefficients est de
- H- 0,0001.
- Comme dans notre appareil la pièce de jonction supérieure et inférieure des fils est en laiton et que les fils eux-mémes sont des fils de cocon, on a d'une façon approchée :
- g = g' = 0,000018 (Laiton pour 20° C)
- A = o,ooooo3 (Bois parallèlement aux fibres).
- De plus, le moment d'inertie du bifilaire étant constitué essentiellement par .celui de l’aimant en acier, il y a lieu d'écrire
- X = 0,000012.
- Comme coefficient de dilatation linéaire pour les spires en cuivre de la boussole des tangentes, nous pouvons prendre celui du laiton, donc :
- r — 0,000018,
- Celui du bois, dont dépend la variation dans la distance D des roues, sera, si nous choisissons ici la dilatation normalement aux fibres, tout au plus
- d ssr 0,000043.
- [ Nous aurons donc
- g ± g' — a ~ o,oooo33 2 x = 0.000024 |
- d — r ~ 0,000025 r = 0,000018 )
- Par conséquent, la valeur entière de ces coefficients est tout au plus égale au i/3 de la limite d'exactitude nécessaire, en sorte que les données approximatives que l'on a sous les yeux suffisent de toute manière, même au point de vue"d*tme correction qui aurait pour but d'éviter l'addition des erreürs dans le même sens.
- Les coefficients [x et Mf. au contraire, sont, par suite de leurs valeurs générales précédemment données, sensiblement plus forts que la limite d'exactitude et doivent, par conséquent, être spécialement déterminés [pour notre appareil.
- La détermination du coefficient de température M/, etc., pour les conductibilités électriques fera l'objet d'un paragraphe spécial, à propos des mesures de résistance ; aussi nous bornerons-nous ici à l'étude de la détermination du coefficient de température p. relatif au barreau aimanté.
- D'après la formule (52) on a
- la moyenne de trois lectures consécutives et les températures sont corrigées.
- BIFIf AIRES DANS : LE PAVILLON EN BOIS LE PAVILLON SOUTERRAIN
- i883 Temps Échelle n Temp. t Echelle n' Temp. f' Réduction à 2l°>o nf
- 25 août . 26 — 27 — 29 — oh37mp. 2 23 p. 3 16 p. 4 42 p. Il I a. 4 24 p. 10 53 a. 3 35 p. 522,9 528.1 542.1 542.8 5i5,o 541,4. 5o5,3 520.9 20026 20, 22 17,96 17,70 17,06 21 » 72 21,84 316.8 3i8,5 318.9 3i8, 0 307.8 317.9 312.7 318.7 2009 21,0 21,1 2ï,3 21.3 21.3 21.3 21.3 3*6,7 3j8, 5 3i8,q 3io,3 308.2 318.3 313.1 319.1
- Si l'on introduit dans l'équation des valeurs de k et de k'f dont on trouvera la détermination au g 4, et si l'on pose d'après ce qui précède
- ô-j- S'—a — o,oooo33
- la combinaison de deux observations qui se correspondent, la température s’abaissant, et de deux observations de même nature, la température s'élevant, donne les valeurs suivantes :
- V-
- V*
- : 0,000646 ) 0,000639 J
- 0,000627 ) 0,000612 )
- Moyenne { La température s'abaissant 0,0006425 \ Diff. de temp. 2°3
- / e ( La température s'élevant o,ooo6iq5 {
- ' v ( Diff. de temp. 4°i
- La moyenne générale
- \j. ~ 0,000601 ±0,000011 (II)
- est donc 10 fois plus précise qu'il n'est nécessaire (f).
- Dans les termes de correction avec des températures absolues, nous trouvons les coefficients m* et 3 m, qui se rapportent tous deux à la dilatation des règles employées pour la mesure de la boussole des tangentes et de la distance E des aimants dans les observations de déviation. Dans nos mesures, ces deux règles étaient toutes deux en laiton, de telle sorte que m'~m représente le coefficient de dilatation linéaire du laiton. Le facteur de température t de ce coefficient avait toujours une valeur de 20°; il faut donc pour que le terme de correction
- 3 m / = m 60
- («2 — *i\) k — («g — n\) kf
- h — H
- (g -f- — ji)
- soit connu avec sûreté à ±0,0001 près que l'erreur dans la connaissance de m soit tout au plus égale à
- Les observations ayant trait à la détermination de p, selon cette formule furent faites du 25-29 août i883, c'est-à-dire toutes les mesures absolues une fois terminées et à une époque où le magnétisme du barreau était devenu très constant.
- Je laissai la température de la salle d'observation tomber d'abord de 20°5 à 180, puis je l'élevai de nouveau en chauffant l'air à 220. A chaque fois, lorsque la température était devenue complètement [constante, je fis à des moments différant entre eux de 1 à 5 heures, trois lectures, à une minute d'intervalle, au bifilaire du multiplicateur, en ayant soin de noter la température de ce dernier/ et je laissai en même temps, au moyen de signaux électriques, un observateur placé dans le pavillon souterrain, faire des lectures correspondantes au bifilaire du magnétomètre dont il a déjà été question.
- Voici les données ainsi obtenues. Dans ce ableau figure
- dm—±_ 0,0000017
- Les données que l'on possède sur les coefficients de dilatation de différentes espèces de laiton (bronze y compris) varient entre les limites extrêmes
- m—o,0000173 et 0,0000193
- j’adoptai pour m la valeur pour le mètre étalon en laiton du cabinet de physique de l'Académie, déterminée au bureau international des poids et mesures pour 20° C, valeur dont
- (*) D’une façon tout à fait analogue, j’ai déterminé également le coefficient de température p/ du bifilaire auxiliaire H H, et j’ai trouvé p/ = o,ooo32o, d’où il résulte que l’aimant n’est nullement tout à fait compensé.
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- lé mètre étalon de l’Observatoire central de physique s’écarte peu d’ailleurs, et qui est :
- m = 0.0000180 (III)
- L’incertitude relative à cette valeur ne dépasse pas + 0,0000010; elle est, par suite, égale à la moitié environ de l’erreur que l’on tolère. Il n’y a donc pas lieu de procéder à une détermination spéciale de m.
- 3. — MESURE DES DISTANCES ENTRE ÉCHELLES ET MIROIRS.
- Dans nos formules, nous rencontrons trois de ces distances entre une échelle et un miroir d’aimant, à savoir :
- E Distance pour le bifilaire du multiplicateur.
- q" — Punifilaire —
- 9 — la boussole des tangentes.
- Ces distances sont données en général par la formule :
- dans laquelle E' représente la distance horizontale directe’ ment mesurée entre la surface antérieure divisée de l’échelle en verre et la face antérieure du miroir sur le porte-aimant»
- e l’épaisseur du miroir, ^e la somme des épaisseurs de
- toutes les plaques de verre que le rayon lumineux rencontre sur son chemin, de l’échelle jusqu’à la face postérieure éta-mée, en dernier lieu 3 la valeur d’une division de l’échelle exprimée en divisions de la règle servent à mesurer E' de telle sorte que l’on obtient E exprimé en divisions de l’échelle.
- La même lunette avec échelle servait pour l’unifilaire et le bifilaire du multiplicateur. Cette échelle en verre, désignée par le n° III, ainsi que l’échelle en verre n° IV qui accompagne la lunette de la boussole des tangentes, sont toutes deux divisées en millimètres, et ont été vérifiées de millimètre en millimètre par le Dr Chwolson aussi bien que par moi, à l’aide du mètre en laiton de l’Observatoire de Pawlowsk, fabriqué par Turetini, à Genève. Dans cette vérification, on ne constata pas d’écart supérieur à + o,o5mm pour les millimètres pris isolément, mais la longueur totale ne se trouva pas tout à fait concordante de part et d’autre puisqu’on avait à 200 C
- 1000 divisions des échelles en verre —999,70 divisions du mètre,
- Mais d’après une vérification ultérieure, sur laquelle nons reviendrons plus en détail, de ce dernier mètre au moyen du mètre étalon de l’Observatoire central de physique, on trouve que dans le mètre de Pawlowsk précédemment employé
- 1000 divisions ==999,93 millimètres vrais;
- d’où il résulte que la valeur d’une division dans les Jeux échelles en verre est la suivante :
- 3 =0,99963 millimètres vrais à 20° C.
- La règle en laiton dont il a été question plus haut, et qu* servit à mesurer E' fut également vérifiée dans l’observatoire central de physique à l’aide du mètre étalon. On trouva que sa longueur totale, au lieu d’être de 4 mètres, était de
- 4000,25 millimètres vrais.
- Eu égard à ces corrections, les mesures isolées effectuées à différentes époques et relatives à la distance E' donnè-
- rent les résultats suivants pour une température moyenne de 20° C :
- i883 16 juillet 4 août 6 août i3 août
- Multiplicateur j Boussole des tangentes,... 4024,3 4024,3 4o3o,2 » 4024,3 4o3o, 1 4024.2 » 4030.3 4024.2 » 4030.2
- Les valeurs moyennes qui figurent ci-dessous et auxquelles on a ajouté les épaisseurs e mesurées avec une règle-étalon concordent donc à +o,imm près :
- E'
- 2
- e
- Multiplicateur f bifi'«ir.e-r ( umnlaire
- Boussole des tangentes...
- mm
- 4024,3 4024,3 4o3o,2
- in ui
- 5,o
- 5,o
- 2,3
- 9»° 9,0. 11,8
- Avec la valeur précédente de 3 on calcule :
- E = 0" =4027,8 Multiplicateur. ^
- 9= 4o3o,i Boussole des tangentes. ^
- (IV)
- De l’équation
- 9 =
- il
- 2Ë
- dans laquelle représente l’angle de déviation correspondant à la division n de l’échelle (en comptant à partir de la position de repos), il résulte
- j 2 E2
- d E==irtfcp-
- Si nous posons ici « —5oo divisions d’échelle, E=4o3o et dm — + arc de ~ de division d’échelle ou arc iffa8, nous trouvons :
- dE-= +o,40mm;
- par suite, pour que l’on puisse, d’après la formule précédente, calculer l’angle de déviation avec une certitude de —
- de division de l’échelle ou de iffa8 pour des déviations de 5oo divisions ou de 3°3o', il faut que la distance E de l’échelle au miroir, dans notre cas, soit connue pour le multiplicateur aussi bien que pour la boussole des tangentes, à + o,4mm près. Comme nous voyons, l’approximation réalisée dans ce cas est quatre fois plus grande.
- Il est à remarquer ici que pour des déviations plus grandes, l’angle 9 n’a pas, à chaque fois, été calculé selon la formule rigoureuse
- tang 29 = -
- ou une autre qui donne une approximation plus grande que la formule simple
- n
- Mais avec la valeur connue de E* on a calculé en appliquant la formule rigoureuse, une table qui permet, pour des déviations n croissant de division en division d’échellej
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- de prendre directement la valeur correspondante de 9, aussi bien en angle qu'en arc.
- 4. — COEFFICIENTS DE SENSIBILITÉ
- D’aprcs les quantités qui précèdent, on trouve tout de suite la valeur en arc d’une division d’échelle
- Multipli-f bifilaire et e | cateur (unifilaire 0"j
- -—=0,00012414=arc 25"6o
- 2 lit
- Boussole des tang. 0
- 20
- =0,00012407 = arc 25"59
- (V)
- Pour le magnétomètre unifilaire et le magnétomètre bifilaire (*) dans le pavillon souterrain, ces mêmes quantités sont :
- Magnétomètre unifilaire : e' — bifilaire : z'
- = 0,00029089 = arc 1 ' (V')
- Pour le magnétomètre bifilaire dans le pavillon souterrain, on est arrivé en employant des déterminations spéciales de sensibilité et les mesures absolues régulières relatives à l’intensité horizontale pour les mois de juillet et d’aout 1883 à établir, par le procédé ordinaire décrit dans les introductions citées en note, la formule suivante qui permet de calculer l’intensité horizontale H, connaissant les lectures n*
- H= 1,6298 [1 +(«' — 3oo)o,ooo3o54],
- formule dans laquelle, lorsque la température de l’aimant bifilaire s’écarte delà température normale de 2i°o, il faut mettre à la place de la division d’échelle lue à la température t"
- n' = n” 1,480—2i°o) (VI)
- Simone nous réduisons d’après cette formule à la température normale de 2i°o C, les divisions d’échelle lues directement à chaque fois, le coefficient de sensibilité de ce bifilaire que nous avons appelé k' devient
- k' =- o,ooo3o54. (VP)
- Le coefficient de sensibilité du bifilaire du multiplicateur k est défini d’après l’équation (38)
- k = e cotg. zfl.
- Dans nos mesures, l’angle de torsion za variait entre les limites 46° 7' 35" et 45° 55' i5", d’où il suit que k varie entre les limites suivantes, étant donnée la valeur précédente dé e :
- za = de 460 7' 35" à 45055' i5" k = de 0,0001193 ào,oooi2oi
- Nous pouvons donc pour tout le temps prendre
- k = 0,0001195 (VII)
- en tenant compte de ce que les valeurs de za sont toujours plus près de la première limite que de la seconde.
- Si nous multiplions les valeurs de k et de k', la première par 1,6298 et la dernière par l’intensité horizontale moyenne pendant nos mesures, c’est-i-dire i,636o, nous obtenons la variation d’intensité horizontale correspondante, pour les
- (’) Ce sont là les deux instruments construits sur nos indications par Edelmann, à Munich, et qui servent à faire les observations normales directes des variations {Annales de VObservât. central de physique, p. 1, introduction pour 1878, p. LV et pour 1882, p. IV).
- deux instruments, à un changement de une division d’échelle dans l’angle de torsion, quantités que nous désignerons par h et h'. On a donc
- f = 0,0004977} (VII')
- h =0,0001955 )
- Il faut toujours considérer comme un inconvénient ce fait que les instruments de variation correspondants dans le pavillon souterrain ont une sensibilité environ 2 1/2 fois moindre que le bifilaire et l’unifilaire du multiplicateur, ainsi que l’unifilaire de la boussole des tangentes; c’est un inconvénient qu’il m’était impossible de négliger, sous peine de troubler les observations faites avec ces instruments et les autres observations internationales faites simultanément. C’est pourquoi j’employai autant que possible le bifilaire auxiliaire H B qui se trouve dans la même salle (voirie plan) pour les observations de déviations de l’intensité horizontale et l’aimant à suspension unifilaire du galvanomètre G dans le pont de Wheatstone pour les variations dans la déclinaison.
- Du Ier juillet au i5 août, des déterminations répétées, à l’aide de la valeur en arc d’une division d’échelle et de l’angle de torsion, firent voir que le coefficient de sensibilité Æ" de ce bifilaire auxiliaire avait varié dans cet intervalle de temps entre les limites :
- 0,0001142 — o,ooow56
- La moyenne
- /:" = 0,0001149
- concorde assez exactement avec la valeur de k d’après l’équation (VII), pour que l’on puisse toujours poser k" — k pour les variations qui dans une série d’observations comportent un petit nombre de divisions d’échelle.
- Pour le galvanomètre G, la mesure de la distance donna, d’une façon analogue à la précédente, comme coefficient de sensibilité :
- 9'" =0,0001240= arc 25" 58,
- de telle sorte que les variations à la boussole des tangentes et ù cet appareil, si elles ne sont pas grandes peuvent être considérées comme identiques.
- Malheureusement, les deux instruments ne pouvaient remplacer complètement l’emploi des instruments de variation dans le pavillon souterrain, attendu que les déplacements de l’aimant principal du multiplicateur, surtout pour les ob-
- M
- servations de déviation dans la détermination de tï avaient
- ri
- une influence très notable sur leurs données.
- {A suivre.)
- CORRESPONDANCE
- Exposition de Turin, i5 octobre 1884.
- Monsieur le Directeur,
- Dans le numéro du 11 octobre de La Lumière Electrique, vous avez publié une communication de M. le professeur Colombo sur les expériences faites à l’Exposition internationale d’électricité de Turin à l’aide des générateurs secondaires Gaulard et Gibbs, en la faisant précéder toutefois d’un article dans lequel M. Marcel Deprez cherche à démontrer : que l’invention n’est pas nouvelle, qu’elle n’a pas de valeur scientifique, qu’au point de vue industrie], elle
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- Ï5?
- n'êst pas brevetable et qu'en’somme elle n’est susceptible ] d'aucune application utile.
- Directement mis en cause comme inventeur du système de distribution de l’énergie électrique faisant l’objet de cet article, je crois pouvoir réclamer de votre haute courtoisie l’insertion de la rectification suivante à la place même où M. Marcel Deprez a bien voulu s’occuper de nous.
- Pour répondre au premier point, je dois faire remarquer ; à. M. Marcel Deprez que la communication de M. le profes- : séur Colombo porte en toutes lettres la phrase suivante : : « Ces appareils se composent, en principe, de deux hélices « formées très ingénieusement de disques en cuivre super-« posés et isolés les uns des autres, les disques ou spires * d’une hélice comprenant entre eux ceux de l’autre. *
- Or, je- ne crois pas que les travaux antérieurs de MM. Marcel Deprez, Sir Charles Bright et Jabtochkoff, sur les phénomènes d’induction réalisés à l’aide de bobines de Ruhmkorff, puissent être confondus avec ceux entrepris à l’aide de l’instrument décrit ci-dessus, et qui ne diffère pas seulement de la bobine de Ruhmkorff par la forme, mais encore par le principe fondamental de sa construction, que j’ai depuis longtemps revendiqué et qui consiste dans la nécessité absolue de l’égalité des masses inductrices et induites et la symétrie de leur position par rapport au champ magnétique, pour obtenir dans la récupération de l’énergie transformée le maximum de rendement.
- Aussi jusqu’au jour où M. Marcel Deprez m’aura démontré que, comme forme et comme principe, un appareil semblable a été construit ou par lui ou par d’autres, je me considérerai comme inventeur d’une disposition nouvelle, au double point de vue scientifique et industriel.
- En; ce qui concerne la nouveauté des résultats, les polémiques qui se sont produites jusqu’à ce jour sur le rendement des générateurs secondaires démontrent amplement que jamais nos prédécesseurs n’ont même prévu la possibilité de les obtenir.
- Des mesures que je considère comme précises ont été prises à-l’Exposition de Turin par les membres du jury international à l’aide d’une méthode que je laisse le soin à MM. Joubert et Mascart de défendre, puisque l’on s’est servi de l’instrument inventé par ce dernier savant pour les déterminations.
- Ges mesures établissent que les appareils que nous avons soumis à l’examen du jury, fournissent, lorsqu’ils sont employés à produire le travail pour lequel ils ont été construits, un rendement de 8q à 90 0/0. L’appareil mesuré par la méthode de MM. Joubert et Pottier avait été présenté par nous comme devant fournir un travail électrique de deux chevaux ou 1492 watts sous l’influence d’un courant primaire de 12 ampères. Cet appareil, composé de 1 000 disques en , cuivre de 12 centimètres de diamètre extérieur, avec un vide au centre de 5 centimètres, et de 1/4 de millimètre d’épaisseur, se présente sous la forme d’une colonne de i5 centimètres de diamètre et de 55 centimètres de hauteur.
- Le poids de cuivre employé est-de 20 kilos et par conséquent du prix de 60 francs. M. Marcel Deprez a donc mal interprété la communication de M. le professeur Colombo en affirmant que le seul prix du cuivre employé pour la construction de nos appareils était de 17 francs par lampe Edison, puisqu’avec 60 francs de cuivre nous construisons un appareil capable d’alimenter 18 à 20 lampes de 16 bougies. Aussi, quoique M. Marcel Deprez prétende qu’il sera facile de trouver des dispositifs variés remplissant le même but et qui appartiennent certainement au domaine public, je doute encore que, malgré son génie inventif, il puisse trouver d’ici à longtemps une disposition plus économique.
- Il ne nous reste plus maintenant qu’à aborder la question de savoir si nos appareils sont susceptibles de rendre des services industriels. Or, de tout temps, ou du moins depuis que les savants travaux de M. Marcel Deprez et de ses prédécesseurs ont donné à l’utilisation industrielle des phénomènes que l’électricité est susceptible de produire, une
- puissante impulsion, la grande préoccupation dés éleètri* cicns a été de rechercher les moyens industriels de distribuer l’énergie électrique et, sans avoir à critiquer ici leà travaux antérieurement entrepris dans ce sens, nous pouvons dire qu’aucun résultat pratique ne s’est affirmé en concurrence avec celui que peut donner notre générateur secondaire. Je n’ai pas non plus à apprendre à M. Marcel De* prez qu’une des conditions essentielles du transport de l’énergie à grande distance est de donner au travail transmis la forme de petite quantité et de grande tension; mais comme, d’un autre côté, nous ne connaissons d’autre instrument capable d’utiliser industriellemeut cette forme de l’énergie que la machine qu’il nous a promis de construire, nous avons pensé qu’il serait peut-être plus simple, plus logique et par conséquent plus utile de rechercher les con* ditions d’établissement industriel d’appareils capables de transformer l’énergie transmise à grande distance, de façon à la rendre utilisable par tous les appareils, lampes ou machines, dont dispose aujourd’hui l’industrie.
- M .Marcel Deprez nous objecte aussi la nécessité d’employer, pour le fonctionnement de noire système de distribution de l’énergie, des courants alternatifs qu’il déclare dangereux; mais, outre qu’il nous serait possible d’employer des courants de même sens ondulés ou interrompus, nous avons de bonnes raisons pour donner la préférence aux courants alternatifs. La première est que le circuit principal alimentant tous les générateurs secondaires est métallique-ment fermé sur les bornes de la génératrice, d’où il résulté que les points du circuit qui peuvent être touchés par les consommateurs ne pourraient dériver qu’une différence dé potentiels de 100 volts au plus, ce qui est loin d’être redoutable; et, d’autre part, je ne crois pas que le système dé transmission de l’énergie à l’aide de courants continus, tel que M. Marcel Deprez se propose de l’établir, offre une plus grande sécurité. Mais la raison principale qui nous fait adopter la forme alternative pour nos courants d’origine est la simplicité avec laquelle de grands travaux peuvent être obtenus à l’aide des types connus de machines à courants alternatifs, tandis qu’il me semble, bien difficile, jus! qu’à preuve du contraire, de placer sur des machines dynamo-électriques à courants continus des collecteurs susceptibles de recueillir de grandes lorces électromotrices. Enfin, en ce qui concerne l’indépendance des appareils, elle est absolue avec notre système, et il est inexact de dire que le fonctionnement des lampes alimentées par nos générateurs soit compromis par l’extinction d’une ou plusieurs lampes, car la mobilité du champ magnétique de nos appareils permet, au contraire, de faire varier à volonté l’intensité du courant développé dans leur circuit secondaire.
- Quant au reproche qui nous est fait de ne pouvoir distribuer que de la lumière, serait-il mérité, que le seul fait dé pouvoir utiliser à distance les forces naturelles à l’éclairage des villes, satisferait même les plus impatients. Mais la difficulté qui nous est signalée, de faire produire à des courants alternatifs un travail moteur économique, ne nous émeut pas; et si, pour la production de la force motrice et du travail électrochimique, il est utile de disposer de courants continus, nous opérerons sur les générateurs secondaires, comme on est, du reste, obligé de fe faire sur les machines dynamos ordinaires, le redressement du courant, et il nous sera ainsi facile de fournir à toutes les machines connues la forme d’énergie la plus favorable à leur bon fonctionnement, de telle sorte que nous aurons résolu par la méthode la plus simple, non seulement le problème de là transmission de la force à distance, mais encore celui beaucoup plus important de sa distribution.
- Mais, pour aujourd’hui, nous voulons simplement reven* diquer les faits acquis et pour lesquels toute priorité ne saurait nous être discutée.
- Les expériences de Lanzo ont eu lieu, non seulement en présence du jury, mais encore ont été répétées avec le.plus grand succès devant M. le ministre .des travaux, publics du
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- la lumière électrique
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- royaume d’Italie, et plus de trois cents, ingénieurs et archi tectes italiens réunis à Turin à l’occasion du cinquième congrès.
- Pendant cinq heures consécutives, les stations de Turin, Venaria et Lanzo, réunies à la galerie de l’Exposition à l’aide d’un circuit de quatre-vingts kilomètres, en bronze chromé de 37 dixièmes de millimètre de diamètre, ayant uue conductibilité de 98 0/0, et gracieusement mis à notre disposition par la maison Mouchel, ont été éclairées dans les conditions suivantes:
- La station de Turin par 34 lampes Edisou de 16 bougies, 48 de 8 bougies et 1 lampe Siemens; la station de Venaria par 2 lampes à arc de Siemens; la station de Lanzo par 9 lampes Bernstein, 16 lampes Swan de 100 volts, 1 lampe-soleil et 2 lampes à arc de Siemens. A l’Exposition, brûlaient également 9 lampes Bernstein, 9 lampes Swan el et 1 lampe-soleil, et dans le kiosque du Figaro, desservi par un générateur secondaire petit modèle, 5 lampes Swan.
- En présence de ces résultats, le jury a décerné à MM. Gau-lard et Gibbs, le grand prix de 10000 francs, fondé par le gouvernement italien et que, malgré notre invitation du mois de janvier dernier M. Marcel Deprez a eu la bienveillance de ne pas venir nous disputer. De plus, la cinquième section du Congrès des ingénieurs et architectes italiens a clôturé ses travaux par l’ordre du jour suivant :
- « La cinquième section du cinquième Congrès des ingê nieurs et architectes italiens réuni à Turin en 1884, ne pouvant pas méconnaître la haute importance des expériences de transport à grande distance de l’énergie électrique, qui sont faites à Turin à l’aide des générateurs secondaires Gaulard et Gibbs, et ayant pu apprécier le fonctionnement d’un tel système de distribution, exprime le vœu :
- « Que le gouvernement, les municipalités et les industriels patronnent l’établissement de ce système, et que soient réalisées les espérances que six mois d’exercice sur le Metropolitan Railway de Londres, les expériences de Turin-Lanzo et les saines conceptions scientifiques sur lesquelles ce système est basé ont réveillées dans le champ scientifique et industriel. »
- La seulè conclusion à tirer de ces faits est que la distance entre Paris, et Turin est trop grande pour permettre à M. Marcel Deprez de juger .la question en parfaite connaissance de cause : mais l’éclairage des stations du chemin de fer de Torino-Ciriè-Lanzo sera continué jusqu’à la clôture de l’Exposition de Turin, et, la quarantaine étant supprimée, la résistance qui s’opposait jusqu’à ce jour au libre examen des intéressés, se trouve ainsi considérablement diminuée.
- Quoi qu’il en soit, c’est avec une légitime satisfaction, qu’au milieu de la merveilleuse manifestation du développement de l’industrie italienne, dont Turin est aujourd’hui le théâtre, j’ai maintenu le drapeau de la France à la tête des progrès réalisés par les applications de la science à l’industrie.
- Veuillez agréer, etc.
- Gaulard.
- FAITS DIVERS
- On a installé à Charlottenbourg, près de Berlin, une fabrique de magnésium, pour obtenir ce métal à bas prix, au môyen.de l’électrolyse. A cet effet, on se propose d’installer une machine de 100 chevaux devant actionner quatre dynamos. On espère, d’après les premiers essais, produire journellement.i5o kilogrammes, et arriver à un prix de revient ne dépassant pas 25 francs par-kilo. Dans ces conditions de prix,-il y aurait lieu d’appliquer en grand le magnésium à l’éclairage, et il paràît que l’on en.aoffert.de grandes quantités gux ministères de la guerre et de la marine.
- La conférence internationale pour, la détermination d’ün méridien universel s’est décidée en faveur de celui de Greenwich, malgré l’opposition des membres français.
- Le chemin de fer électrique prolongé à Brighton fonctionne maintenant depuis plus de six mois sans aucun accident. La distance parcourue a été de too milles par jour en moyenne, et le nombre total des voyageurs peut être estimé en chiffres ronds à 200 000 pour les six mois d’exploitation. Ce nombre 'aurait pu être dépassé, car beaucoup de personnes n’ont pas trouvé de places, la voiture ne contenant que 3o voyaj-gcurs. La consommation de gaz du moteur a été de 3ooooo pieds cubes ou de 1/2 pied cube par voyageur et par mille'. Les frais de l’exploitation, y compris l’amortissement du capital, se sont élevés à i5 schillings et 6 penées par jour, ou environ 23 centimes par mille. Le trafic n’a été interrompu qu’un seul jour pendant les six mois.
- La disposition du tramway électrique construit par M. Holroyd-Smith, à Manchester, et dont nous avons déjà parlé, consiste dans un troisième rail placé au - milieu de la voie, et muni d’une étroite rainure, au-dessous de laquelle sont placés deux demi-tubes de cuivre d’envirdn trois pouces. Ces tubes, qui courent sur toute la longueur de la voie, servent de conducteurs électriques et reçoivent directement l’électricité de la dynamo. Dans ces conducteurs sont placés les collecteurs. Ces collecteurs se meuvent avec le car, et transmettent le courant électrique au moteur placé sur la plate-forme, qui donne le mouvement aux roues. Les deux autres servent au courant de retour et complètent ainsi le circuit. Pendant les expériences, l’électricité a été produite à une certaine distance, et le couran-a été envoyé au tramway au moyen de câbies. ordinaires. Dans la pratique, des stations électriques seront disposées le long de la voie, à une distance de 3 milles les unes des autres. La force nécessaire pour la mise en mouvement d’un car est d’environ 2 chevaux 1/2, et la dépense sera de 2 d. par mille. Cette disposition, sur l'avis des électriciens, semble ouvrir une voie nouvelle à une application pratique de l’électricité pour la traction des tramways,
- La Compagnie des tramways à Edimbourg a demandé au conseil municipal de cette ville- de pouvoir faire des expériences de traction électrique sur ses lignes. La Compagnie va essayer le système de M. Binko qui fonctionne1 depuis quelque temps à l’exposition forestière; Le trajet provisoire sera de deux milles.
- Un incendie s’est déclaré mardi dernier dans l’usine télégraphique de MM. Siemens frères, à Woolwich. Le feu a pris dans la partie de l’usine réservée pour les expériences, où on a réussi à s’en rendre maître, de sorte que le reste dp bâtiment n’a pas souffert.
- Eu même temps que l’Exposition internationale des inventions, qui aura lieu à Londres l’année prochaine,on propose d’ouvrir une exposition pour toutes les inventions qui, jusqu’ici, n’ont pas trouvé une application pratique faute de capital nécessaire ou faute d’une publicité suffisante. Ces appareils viendraient former une section spéciale de l’Exposition internationale, qui serait d’un intérêt et d’une utilité incontestables.
- L’installation de paratonnerres à bord des navires de la marine anglaise va entraîner une dépense de 225000 fr. ; aussi l’amirauté hésite-t-elle à faire cette dépense pour le moment.
- Le numéro du 27 septembre dernier du journal américain VElectrical World a été imprimé entièrement-à l’électri-
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- cité jia'r des machines installées dans l’Exposition de Philadelphie. .•
- L’Exposition universelle d’électricité de Philadelphie a été fermée le n de ce mois, après avoir duré pendant quarante jours. Le Franklin Institut a toute raison d’être content du résultat de l’entreprise, „tant au point de vue technique, que comme résultat financier, mais les électriciens en général, pour qui l’exposition était surtout faite, ne sont pas Venus en aussi grand nombre qu’on s’y attendait.
- La loi défendant la pose de fils aériens dans les grands centres • en Amérique a placé les villes de New-York et de Brooklyn dans une„situation fort difficile. Les réseaux dé la police et des pompiers sont très étendus et nécessitent (les changements fréquents et le placement d’un assez grand nombre de nouveaux fils. Les deux villes adresseront probablement une pétition à la législature pour demander une modification de la loi en question.
- Éclairage électrique
- L’usine de MM. Essaude frères, à Nogent-les-Vierges, près de Creil, vient d’être éclairée à la lumière électrique.
- Le système employé est la bougie Jabloclikoff. L’installation comprend une machine Gramme à courants alternatifs auto-excitatrice et six foyers.
- La municipalité de Vienne s’est décidé à faire installer la lumiè.re électrique dans plusieurs des locaux du nouvel hôtel de ville, mais les conditions imposées par le cahier des chargées sont téllement rigoureuses que personne-n’a jusqu’ici'voulu les accepter.
- Le comité de la section de l’électricité à l’Exposition d’Anvers s’occupe activement de l’éclairage électrique des bâtiments; plusieurs offres ont déjà été faites, mais rien n’est encore décidé. La dépense sera, en effet, considérable, car l’espace clôturé corpprend plus de 22 hectares, sur lesquels 78 000 mètres carrés sont couverts. Pour une installation d’éclairage convenable il faudra de 1 Soo à 1800 chevaux, peut-être 2 000. Il y aura une commission spéciale pour les essais électriques à l’Exposition, et le comité international se divisera en quatre sous-comités qui auront dans leurs attributions:!
- Le Ier, les essais dynamiques;
- Le 2e, les appareils produisant ou nécessitant des courants énergiques, les machines, les piles primaires et les accumulateurs ;
- Le 3°, les conducteurs, les supports, etc.;
- Le 4e, enfin, les appareils produisant ou nécessitant des courants faibles, tels que les télégraphes, les téléphones, etc.
- La commission belge est formée du bureau de la section d’électricité.
- La Société d’éclairage électrique de Genève a inauguré, dans le courant du mois de septembre, un éclairage électrique par station centrale, organisé pour le moment sur une échelle très restreinte.
- L’électricité est produite par une machine Edison capable d’alimenter environ 70 lampes de 16 bougies. Cette machine est actionnée par une turbine du système Escher Wyss et Cc,embranchée sur la canalisation urbaine. Les conducteurs principaux sont attachés à des poteaux sur un certain parcours et viennent ensuite s’appliquer sur les murs des maisons.
- Les locaux éclairés sont tous situés sur le Grand quai. Ils comprennent le café du Nord, le café de la Couronne et quelques magasins.
- La Société reçoit journellement de nouvelles demandes, auxquelles elle ne peut faire face avec une installation aussi exiguë, mais elle est en instance auprès de l’administration municipale, dont l’autorisation-est nécessaire pour pouvoir donner une plus grande extension à cet éclairage, qüi' a parfaitement réussi.
- Ainsi que nous l’avons déjà dit, la ville de Temesvar est éclairée à la lumière électrique à incandescence. On écrit à la date du 9 de ce mois que toute la ville, a été divisée en quatre circuits dont trois sont en fonctionnement, tandis que le dernier ne sera prêt que vers la fin du mois.
- Les résultats sont jusqu’ici très satisfaisants, et les lampes de 16 bougies remplacent avantageusement les anciens becs de gaz.
- Voici quelques nouveaux détails sur l’installation de la lumière électrique à la nouvelle gare de Bonn, dont l’inauguration aura lieu le i«r avril prochain. Suivant le cas,, on se servira de lampes à incandescence ou à" are et la salle des Pas-Perdus, ainsi que lès deux salons d’attente, seront pôufvus chacun'd’uhe lampe différentielle Siemens de 700 à 1400 bougies, tandis que l’éclairage des bureaux, etc., comprendra un total de 80 lampes à incandescence. Le perron et la place devant la gare, seront illuminés par des lampes à arc de la même puissance que celles des salles d’attente.
- Ces lampes sont disposées de manière à éviter une extinction simultanée ; à cet effet, on installera trois circuits en communication chacun avec une dynamo Siemens spéciale; une quatrième- dynamo en réserve est prévue pour parer à toute éventualité et sera actionnée par un moteur spécial. Les 80 lampes à incandescence, du système Edison, seront alimentées par une dynamo du même inventeur. La force motrice sera fournie par deux machines Compound de 19 chevaux. Chacun de ces moteurs‘pouvant développer 25 chevaux au besoin, serait suffisant pour alimenter l'éclairage.
- La Sociedad Espanola de Electricidad vient d’installer la lumière électrique dans le grand magasin El Siglo, à. Barcelone. L’installation est une des plus considérables de cette, ville, et comprend 20 foyers à arc Gramme, alimentés par une dynamo du même système. Nous reviendrons prochainement sur cette installation, dont les détails présentent plu-sieurs points intéressants.
- On annonce que le nouveau lord Mayor, de Londres, a l’intention de faire installer la lumière électrique partout dans la Mansion House, et que les négociations pour ce travail se poursuivent déjà activement."
- Un comité composé des premiers électriciens de l’Angleterre vient de se former à Londres dans le but de faire révoquer la législation de 1882 sur l’éclairage électrique, qui a provoqué tant de plaintes et de mécontentement de la part de toutes les entreprises d’éclairage électrique du pays. ___________
- L’ancien théâtre Royal-de Liverpool va être transformé en un cirque et éclairé, à l’intérieur comme à l’extérieur, à la lumière électrique.
- Une exposition d’objets d’art à Lianelly, en Angleterre, a été éclairée avec 34 lampes à incandescence, alimentées par une dynamo Crompton-Bürgin.
- Le paquebot l’Olympo,tconstruit..en Angleterre pour les Messageries Fluviles de Vapor de Bueitos-Ayres et destiné au service postal entre Buenôs-Ayres, Montëvîdèo et Rio-Parana, a-été- pourvu, d’une installation d’éclâi-
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
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- rage électrique des plus complètes, par MM. Harvie, de Glasgow.
- La Brush Electric Light C°, de Rochester, dans l’Etat de New-York, utilise une force motrice de i ioo chevaux, prise aux chutes d’eau de Genesu, qui appartiennent à la Société. On se propose d’emprunter encore à cette même source, 706 chevaux, qui seront loués à des industriels. L’installation de la Compagnie à Rochester comprend aujourd’hui 500 foyers à arc. •
- La lumière électrique à arc du système Arnoux a été employée dernièrement pour photographier l’intérieur des mines de charbon de Kechinoor, à Shenandoale, en Amérique.
- La ville de Chihuahua, au Mexique, va être éclairée à la lumière électrique.
- Un certain nombre de sucreries et de plantations de la Havane sont éclairées à la lumière électrique. On se sert généralement du système Edison et des machines Armington et Sims, car il est impossible d’employer les machines ordinaires des sucreries pour la production de la lumière électrique.
- Télégraphie et Téléphonie
- 11 paraît que le haut commerce français se plaint beaucoup du service télégraphique, et que de nombreuses pétitions arrivent à l’administration tendant à l’accélération de la transmission des dépêches. Ces demandes sont fondées sur ce qu’en Angleterre notamment un télégramme ne met que trois heures pour aller et venir, tandis qu’en France il faut souvent plus de'; six heures poiir recevoir une dépêche réponse payée. Malgré l’établissement des lignes souterraines, la transmission des dépêches laisse certainement toujours à désirer. /
- Nous avons annoncé la semaine dernière que la prochaine conférence télégraphique à Saint-Pétersbourg aurait probablement à se prononcer sur un projet émanant des Compagnies de câbles sous-marins et tendant à introduire un tarif plus-élevé pour les dépêches en langage convenu. Le secrétaire de l’administration des Compagnies de câbles sous-marins à Londres écrit à notre confrère l’Electrician pour démentir ce bruit disant que les Compagnies en question ne pensent nullement à modifier les tarifs existants pour ce genre de dépêches.
- L'administration des télégraphes en Angleterre vient de faire construire quatre nouvelles lignes entre la frontière anglaise et Glasgow, en vue de l’augmentation du trafic qui suivra l’introduction du tarif réduit pour les télégrammes.
- Un nouvel,étage va être ajouté au bureau central des postes à Nottingham, pour le service télégraphique.
- ! -
- On télégraphie de.Wady Halfa, à la date du 9 octobre, que la pose d’un câble entre cette ville et le bureau télégraphique de l’autre côté du Nil a été commencée. On espère ainsi faciliter de beaucoup là transmission des dépêches.
- Le transport militaire anglais le Deccan est arrivé à Alexandrie le 7 de ce mois, ayant à bord le détachement de-
- télégraphistes de campagne, et. d'ingénieurs qui doivent servir en Egypte. ___________
- Le mercredi 8 courant, le Faraday a terminé la pose du deuxieme câble Mackay-Bennett, qui a été mis à terre à Dover (Néw-Hampshire).
- Quarante-cinq villes en Allemagne sont maintenant pourvues de réseaux téléphoniques avec un nombre total de 7549 abonnés. Berlin a 17 abonnés par mille habitants, Mannheim 21, Hambourg 28, Francfort 25 et Stettin 23.11 est probable que les nouveaux abonnés qui se feront inscrire d’ici à la fin de l’année porteront ce nombre à 9000.
- La situation des abonnés que nous donnons ci-dessous, montre le grand développement que l’industrie des Télé» phones a pris en Italie et le brillant avenir qui lui est réservé :
- VILLES NOMBRE DE au 3l août 1883 S ABONNÉS au 31 août 1884 AUGMEN- TATION DIMINU- TION
- Turin . .. 577 1.140 563 ft
- Milan 520 1.087 567 »
- Gènes 515 828 313 «
- Florence 52! 73? 221 »
- Bologne 3i8 436 118 »
- Livourne 240 77 *> -
- Rome t)23 i.35i 428 .»
- Naples 641 102 »
- Venise i85 IQO 5
- Palerme 253 333 80 »•
- Messine ï ï 3 124 11 »
- Catane, i3o 181 51 »
- Totaux 4.834 7.370 2.536 u
- Cette situation est arrêtée au 3i août. Il faut noter que dans les villes de Turin, Milan, Gênes, Florence, Bologne, des fusions ont été opérées au courant de l’année avec des Sociétés concurrentes : l’augmentation du nombre des abonnés dans ces localités n’en est pas moins remarquable. ' •
- Le directeur de la fabrique de télégraphes et appareils électriques de Neuchâtel (Suisse), vient de faire breveter un microphone dont l’emploi peut être fort avantageux dans les réseaux téléphoniques. Cet appareil fonctionne sans bobine d’induction et est directement relié à la ligne téléphonique. Il suffit par suite d’une seule batterie de piles, placée-au bureau central, pour le service de tous les postes et l’on n’a plus besoin d’en installer chez les abonnés des réseaux; le nombre de piles se trouve donc réduit et l’on réalise en outre une économie notable sur les frais de leur entretien. Malgré la suppression de la bobine, les sons transmis par ce microphone sont très clairs et très distincts.
- Le ministère de la marine en Angleterre a fait établir un service téléphonique à Sheerness, dans les chantiers de la marine, entre les bureaux du commandant et les différentes usines.
- Le Gérant ; Dr C.-C. Soulages.
- Paris. — Imprimerie P. Mouillot, i3, quai Voltaire. — 51578
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- ua jLurmere ciectrique
- Journal universel d’Électricité
- 51, rue Vivienne, Paris
- directeur : D1 CORNELIUS HERZ
- SECRÉTAIRE DE LA RÉDACTION : AUG. GUEROUT | ADMINISTRATEUR : HENRY SARON1
- .... Secrétaire de la Rédaction par intérim : B. Marinovitcii
- 6» ANNÉE (TOME XIV)
- SAMEDI lc> NOVEMBRE 1884
- N° 44
- SOMMAIRE
- Comparaison entre les anneaux colorés électrochimiques et chimiqueS; G, Decharme. — Le loch électrique du commandant Fleuriais; C.-C. Soulages. —Mesure de la capacité d’un câble de grande longueur; A. Rouilliard. — Les appareils du Dr Kohlrausch pour les mesures électriques; Fr. Uppenborn. — La foudre et les paratonnerres; F. Larroque. —A propos de l’Exposition régionale de Rouen ; P. Clemenceau. — Le procès de la Société générale des téléphones; J. Bourdin, J. Brailsford Bright.
- — Chronique de l’étranger : Amérique ; Aug. Guerout. — Angleterre; J. Munro. — Revue des travaux récents en électricité : Observations de magnétisme terrestre faites en Russie par M. le général A. de Tillo. — Sur la force élémentaire de l’induction solaire dont la durée périodique est d’un jour moyen, par M. Quet. — Sur les décharges disruptives delà machine de Holtz, par M. l’abbé Maze.
- — Sur les courants thermo-électriques produits dans des circuits composés d’un seul métal, par R. Overbeck. — La pile sèche de WolfT. — Durée d’oscillation d’un système magnétique muni de son index, par M. Brillouin. — Travaux de la conférence internationale des électriciens (suite).
- — Faits jiivers.
- COMPARAISON
- ' ENTRE-
- LES ANNEAUX COLORÉS
- " ÉLECTROCHIMIQUES ET CHIMIQUES
- On ne s’étonnera pas de mon insistance à poursuivre, par différentes voies (hydrodynamique, mécanique, thermique, chimique), l’imitation des anneaux colorés électrochimiques (*), si l’on veut bien remarquer qu’au point de vue où je me suis placé ce phénomène est un de ceux qui se prêtent le mieux à la manifestation des analogies cherchées ; car mon objectif est d’accumuler des preuves de ressemblance entre lesphénomènes électriques, en général, et des phénomènes de divers ordres, afin que,, par leur mutuel appuj, elles deviennent ainsi de plus en plus concluantes et qu’elles permettent
- d’induire de l’analogie des effets, au moins l’analogie, sinon la similitude des causes.
- Les anneaux colorés, produits par voie purement chimique, vont nous fournir un nouvel exemple de cette corrélation.
- Donnons d’abord une idée du phénomène d’irisation sur le cuivre, qui est très impressionnable à l’action des vapeurs de certains corps volatils.
- Lorsqu’on ouvre un flacon renfermant du brome et qu’on incline légèrement le goulot sur une plaque de cuivre poli (sans y verser toutefois du liquide), la lourde vapeur qui s’en échappe se répand en ondes sur le métal et y forme immédiatement des irisations très belles, mais irrégulières, pouvant envahir tout une plaque de omi5 à om20 de côté. Les couleurs s’y succèdent dans le même ordre que celles des anneaux électrochimiques et des anneaux thermiques.
- Le sulfure d'ammonium se comporte comme le brome à l’égard du cuivre, et son action n’est--guère moins rapide. L’iode chauffé et réduit en vapeurs y produit des effets analogues*.
- Pour régulariser la marche du phénomène et produire sûrement, par cette voie, des anneaux colorés circulaires, simples ou multiples, on peut employer différentes dispositions expérimentales, dont le choix dépend du degré de volatilité de la substance et de la sensibilité du métal à l’action, des vapeurs auxquelles il est exposé.
- ANNEAUX SIMPLES ',
- Le procédé le plus rationnel et le plus simple en, même temps pour produire des anneaux chimiques, consiste à disposer les choses comme s’ilj s’agissait d’opérer par voie thermique {La Lumière Electriquè, XIII, 44.1), c’est-à-dire à fixer la plaque horizontalement par un de ses angles et à faire aboutir au-dessous d’eile, presqu’au contact, ï’ex-, trémité d’un tube de verre qui pénètre, à travers un-bouchon, dans la partie supérieure du flacon ren-1 fermant la substance volatile (fig. 1). Le. jet de.
- (') La Lumière Electrique, t. IX, p. 498, et t, XIII, p. 441.
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- IÔ2
- LA LUMIÈRE
- flamme est remplacé ici par un courant de vapeurs qui, lui-même, est analogue au courant électrique dans la production des anneaux par voie électrolytique. Au bout de quelques instants, on voit la plaque se couvrir d’anneaux colorés ayant pour centre commun l’orifice du tube.
- On peut disposer, plus avantageusement, le système en sens inverse, la plaque sous le tube de dégagement, qui alors débouche vers le fond du flacon renversé, la partie supérieure où se trouve l’extrémité du tube ne contenant pas de liquide jusqu’à cette hauteur (fig. 2).
- Gette disposition, qui convient spécialement aux vapeurs plus lourdes que l’air, est analogue à celle que j’ai employée quelquefois pour produire des anneaux thermiques par flamme descendante ; elle
- I IG. I. — MODE DE PRODUCTION DES ANNEAUX COLORÉS PAR VOIE CHIMIQ.UE. — PREMIÈRE DISPOSITION
- se rapproche mieux que la précédente du mode de production des anneaux électrochimiques.
- O11 peut encore opérer d’une manière plus rapide : la plaque étant déposée au fond d’un cris-tallisoir, on plonge une baguette de verre dans le brome ou le sulfure d’ammonium, on la présente verticalement au milieu de la plaque et à un millimètre ou deux de distance; les vapeurs descendent sur le cuivre et y produisent immédiatement des anneaux colorés très vifs, où le bleu et le violet dominent quand on a employé le sulfure d’ammonium, tandis qu’avec le brome il y a plus de rouge et de jaune, ce qui donne à ces deux sortes d’anneaux colorés un cachet particulier qui permet de les distinguer à la simple vue.
- Enfin, une petite goutte du liquide en expérience déposée sur la plaque métallique y produit un effet plus durable.
- II faut, dans tous les cas, mettre. les vapeurs Soigneusement à l’abri de tout courant d’air, si
- ÉLECTRIQUE
- l’on veut avoir des couronnes bien circulaires, sinon elles sont elliptiques ou même irrégulières.
- Si, comme il a été dit précédemment, l’ordre des couleurs, dans les anneaux chimiques est toujours le même que dans les anneaux électrochimiques (et même thermiques), néanmoins l’aspect général change avec la nature du réactif et celle du métal. Les fig. 3 et 4 donneront une idée de cette différence de ton.
- Les couleurs dominantes sont, avec le brome : le rouge, le jaune et le vert; avec le sulfure d’ammonium : le bleu, le violet et le rouge.
- Quant aux dimensions des anneaux chimiques, elles peuvent atteindre celles des anneaux électro chimiques ou thermiques et même les dépasser.
- Teintes uniformes. — On a vu précédemment
- FIG» 2» — DEUXIÈME DISPOSITION
- de quelle manière on réalise par voie électrochimique (et aussi par voie thermique) des teintes uniformes sur les métaux (*). Des teintes analogues se produisent aussi, et même avec plus de facilité, par voie chimique. Ainsi, on peut obtenir sur une plaque de cuivre, en nuance uniformément répandue, l’une quelconque des premières couleurs qui constituent les anneaux produits par ce moyen. Parmi les teintes monochromes qu’on réalise avec le sulfure d'ammonium, les plus belles sont le violet, le bleu, le rose et le blanc ou plutôt le gris-perle. Avec le brome, c’est Yorangé et le rouge qui sont les plus brillants. Pour avoir de la régularité, il faut faire en sorte que la plaque présente successivement chacun de ses points au réactif et durant le même temps, à la même distance. On peut former par ce moyen une espèce de gamme chromatique, . analogue à celle que Nobili a réalisée par voie électrochimique.
- (!) La Lumière Electrique, 13 sept. 1884, p. 445.
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- . ANNEAUX MULTIPLES
- Les anneaux chimiques multiples s’obtiennent par une disposition tout à fait analogue à celle qui a été employée à la production des anneaux thermiques multiples (’), c’est-à-dire qu’au lieu d’un seul tube adapté au flacon qui contient la substance volatile, il suffira d’en adapter deux, trois, quatre, etc., disposés régulièrement (fig. 5) et convenablement espacés (fig. 6). On obtiendra alors des systèmes binaires, ternaires, quaternaires, etc., d’anneaux qui seront tellement semblables pour les formes et pour l’ordre des couleurs à ceux des anneaux électrochimiques et thermiques correspondants, que ce serait faire double emploi que d’en reproduire ici' les figures
- FIG. 3. — SLCTEUR D ANNEAUX COLORES SUR CUIVRE PAR L’ACTION DU BROME
- comparatives. Nous renvoyons donc à celles qui ont été représentées dans l’article précédent. (Lum. Elect., 27 sept. 1884, p. 488).
- anneaux électrochimiques et chimiques sur divers
- MÉTAUX
- On a vu précédemment (La Lumière Electrique, 27 sept. 1884, p. 489) que c’est sur les métaux inoxydables (platine, or, argent) que les anneaux colorés électrochimiques se forment le mieux et présentent les plüs riches teintes; on sait aussi que c’est aux dépens non du métal, mais de la
- (*) La Lumière Electrique, 27 septembre 1884, p. 486.
- dissolution qui le recoüvfe, que se forment les dépôts successifs de peroxydes transparents dont les couches minces produisent, par leur superpo*
- FIG. 4. — SECTEUR D’ANNEAUX COLORES SUR CUIVRE PAR L’ACTION DU SULFURE D’AMMONIUM. .
- sition et par leur épaisseur, les diverses nuances observées. .
- Les anneaux déterminés par voie chimique ré-
- P70, 5, — MODE de production des anneaux multiples
- PREMIÈRE DISPOSITION
- sultent de l’action des vapeurs sur le métal, en produisant à sa surface des bromures, des iodu-res, des sulfures, etc. Ces anneaux peuvent, par
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- La lumière électriqüë
- conséquent, prendre naissance sur les métaux inoxydables, aussi bien que les anneaux électro-chimiques; Il faut toutefois que ces métaux soient attaquables par les vapeurs réactives employées.
- Anneaux chimiques sur toiles métalliques. — Les anneaux chimiques se produisent sur les toiles métalliques avec la même facilité que les anneaux électrochimiques et thermiques. Nous n’ajouterons rien à ce qui a été dit à ce sujet, relativement à ces dernières sortes d’anneanx. Les mêmes dispositions conviennent aux anneaux chimiques et les effets sont analogues.
- RÉSUMÉ DES ANALOGIES ENTRE LES ANNEAUX ÉLEC-TROCHIMIQU ES ET LES ANNEAUX CHIMIQUES
- Ces analogies sont nombreuses et des plus évidentes. Nous pourrions ici, comme nous l’avons fait à l’égard des anneaux électrochimiques et thermiques (*), présenter le tableau comparatif des propriétés communes ou analogues dans les deux ordres de phénomènes que nous considérons; mais il ferait en quelque sorte double emploi, car les résultats obtenus sont exactement les mêmes dans les deux cas :
- Dispositions expérimentales;
- Succession et propagation des anneaux en ondes concentriques ;
- Rapidité de formation des anneaux; '
- Ordre des couleurs dans les anneaux simples ou multiples ;
- Nombre des anneaux simples dans un même système ;
- Grandeur absolue des anneaux ;
- Influence du poli de la plaque ;
- Influence de la nature des réactifs employés ;
- Colorations diverses en teintes uniformes ;
- Mode de production des anneaux multiples de divers systèmes;
- Production d’anneaux colorés sur divers métaux, sur toiles métalliques, etc.; tout est pareil ou analogue de part et d’autre, à tel point qu’il serait difficile, en certains cas, de distinguer les anneaux chimiques des anneaux électrochimiques.
- Enfin, un dernier trait qui montre bien la corrélation entre les deux ordres de phénomènes, c’est qu’il est possible de continuer par voie chimique les anneaux obtenus par voie électrochimique et réciproquement, chaque mode faisant toutefois prédominer les nuances qui lui sont propres, résultat qui s’explique d’ailleurs facilement.
- Quant aux différences, elles tiennent spécialement à la largeur relative des nuances dont les unes ont parfois un grand développement et dont les autres
- sont à peine accusées ou font complètement défaut. Une autre différence de peu d’importance est celle-ci : dans les anneaux chimiques, l’épaisseur- de la plaque métallique ne joue aucun rôle ; tandis qu’elle a une influence assez marquée sur la production des anneaux électrochimiques et thermiques.
- Applications. — L’analogie qui existe entre les anneaux électrochimiques et les anneaux chimiques proprement dits, se constate non seulement dans les effets principaux et même dans les détails, mais encore dans les applications que l’on peut faire des uns et des autres.
- i° Ainsi, parmi les diverses nuances qui composent les anneaux colorés chimiques ou électrochimiques (et même thermiques), il en est plusieurs qu’on peut obtenir facilement en teintes uniformes
- FIG. 6, — DEUXIEME DISPOSITION
- ou marbrées et qui paraissent inaltérables à l'air. On pourrait utiliser cette propriété pour préserver le métal (cuivre, laiton, maillechort, bronze), tout en lui donnant une teinte agréable. L’opération qui se pratique industriellement par voie électrochimique, peut se faire beaucoup plus simplement et plus rapidement par voie chimique, comme par voie thermique.
- 20 En employant une petite quantité de sulfure d’ammonium à l’extrémité d’une baguette de verre, ou d’une plume d’oie, on peut écrire (ou dessiner) sur une plaque de cuivre. Les traits ainsi formés sont à fond blanc ou blanc-noirâtre, bordés d’un liseré noir, entouré lui-même de zones colorées diversement, suivant la quantité de liquide déposé.
- Il n’est pas possible de produire des lettres distinctes et des traits assez déliés avec le brome, car sa vapeur étend trop loin son effet. On pourrait toutefois en limiter l’action en ne laissant agir
- (•) La Lumière Electrique, i3 septembre 1884, p. 443.
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- sa vapeur qu’à travers des découpures faites dans du papier ou du carton bien appliqué, et au besoin collé sur le métal. Comme les couleurs produites par ce moyen sont peu altérables à l’air, on pourrait les employer à faire des étiquettes très visibles.
- 3° Certaines couleurs provenant de l’action du brome ou du sulfure d’ammonium sur le cuivre sont très difficiles à enlever même par l’acide azotique assez concentré; tel est le bleu foncé qui résiste longtemps à l’action de cet acide énergique. Le métal préservé par cette couche de sulfure ou d’ioduré, ou de bromure, est devenu presque inattaquable par les acides : il y reste passif. Cette propriété pourrait recevoir quelque application utile dans l’industrie et dans l’emploi des piles électriques.
- C. Decharme.
- LE
- LOCH -.ÉLECTRIQUE
- DU COMMANDANT FLEURIAIS
- Pour la mesure de la vitesse du vent, on emploie depuis longtemps un appareil remarquablement simple — le moulinet de Robinson. Cet anémomètre se réduit, comme on le sait, à quatre demi-sphères creuses fixées, aux extrémités de deux diamètres perpendiculaires, sur la circonférence d’un cercle, par le centre duquel passe l’axe de l’instrument. Robinson a trouvé expérimentalement que, quelles que soient la vitesse du vent et les dimensions de l’appareil, la vitesse de translation du centre des demi-sphères reste toujours une fraction sensiblement constante de la vitesse du vent. Considérant la remarquable simplicité de cet instrument, M. le commandant Fleuriais, l’un des officiers les plus distingués de notre marine (’), s’est proposé de l’utiliser pour la mesure de la vitesse du navire. Avant de combiner un dispositif quelconque, il convenait évidemment de vérifier tout d’abord si la loi trouvée par Robinson, dans l’air, continuait à subsister dans l’eau. Les expériences faites dans ce but ont justifié la loi de proportionnalité dans les limites inférieures aux erreurs possibles des moyens de contrôle employés. Autrement dit : un moulinet mis à la remorque donne, pour toutes les vitesses du bâtiment, des nombres de tours proportionnels aux vitesses estimées simultanément
- (') M. le commandant Fleuriais, qui a dirigé, comme chef d’une des missions françaises, l’observation des deux derniers passages de Vénus, est l’auteur de nombreux travaux d’astronomie nautique, théorique et pratique, fort estimés.
- à l’aide du loch ordinaire. L’exactitude de cette loi n’était, d’ailleurs, que secondaire à vérifier, en ce sens que, si on en constatait la nécessité, un tableau, donnant pour chaque nombre de tours fait pendant un temps déterminé la vitesse correspondante, serait bien facile à dresser et à consulter.
- Une étude plus importante était celle de l’influence des frottements sur la rotation du moulinet. Sous ce rapport, les nombreuses expériences faites ont donné des résultats très satisfaisants. On a pu conclure de ces expériences que, dans l’appareil, le rapport du travail moteur au travail résistant du frottement a toujours une valeur assez grande pour rendre l’influence des petites variations de ce dernier insensible sur le degré de précision réclamé par la pratique. Le moulinet de Robinson, tant au point de vue de son extrême simplicité de construction, qu’au point de vue des garanties de précision régulière qu’il présente, est donc un instru-
- DISPOSITION SCHEMATIQUE
- ment éminemment propre à mesurer la vitesse d’uti bâtiment.
- Le choix de l’appareil destiné à mesurer la vitesse n’est toutefois qu’une partie du problème des sil-lomètres mécaniques. Le mode d’enregistrement constitue la seconde. Disons tout de suite que M. le commandant Fleuriais, après avoir sérieusement discuté cette question, s’est arrêté à l’emploi du comptage électrique : la pratique a confirmé la bonté du choix de ce mode d’indication de la rotation du moulinet à l’observateur. Après d’assez longues recherches, la solution du problème fut réalisée dans les conditions de simplicité et de sûreté réclamées par la pratiqué.
- L’analyse théorique de cette solution est la suivante :
- Soit une pile E dont le pôle-(-est relié à la mer par un conducteur F B T qui traverse le téléphone P (figure ci-dessus); le pôle— est le point de départ d’un conducteur isolé, dont l’extrémité C, légèrement dénudée, frotte sur une roulette R, calée sur l’arbre d’un moulinet immergé. La roulette est en deux parties, l’une en ébonite ou en I bois, l’autre en cuivre. L’intensité du courant qui
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- peut s’établir par la mer, dans le circuit formé par le moulinet, le conducteur isolé, la pile et la communication P B T, se trouve réglée par la grandeur des parties métalliques immergées, en rapport avec la dénudation C. Lorsque cette dernière porte sur la portion isolante de la roulette, la section en con-
- tact avec la mer se réduit à quelques millimètres carrés : le courant est à peine sensible et le téléphone reste muet. Par contre, lorsque la partie dénudée du conducteur isolé porte sur le cuivre de la roulette, la communication avec la mer s’établit par toute la surface du moulinet et de sa monture :
- A R
- le courant devient énergique et la plaque vibrante I Les considérations précédentes permettent de du téléphone est attirée. A chaque révolution du décrire en peu de mots l’appareil actuellement moulinet, on entend dans le téléphone le craque- | réglementaire dans notre marine de guerre, ment caractéristique que l’on sait. ! A B CD (fig. i et 2) est un moulinet à cuillères
- hémisphériques, calé solidement sur un arbre en bronze EE'. L’usure par frottement du bronze contre le gaïac étant presque nulle, lorsqu’il s’agit de pièces constamment immergées, les coussinets de l’arbre ont été taillés dans deux petits blocs de ce bois. Ces coussinets sont encastrés aux extrémités d’une fourche HKL (fig. 1), dont les formes ont été calculées de manière à rendre les remous, et
- par conséquent la résistance à la marche, aussi faibles que possible. L’extrémité de la branche H K est en deux parties. Pour séparer le moulinet de sa monture, il suffit de démonter la partie H I, maintenue par deux prisonniers et la vis M. A l’une de ses extrémités, l’arbre porte une roulette formée par deux demi-cylindres P et Q (fig. 1, 3 et 4) d’une substance ^isolante (os, gaïac, ébonite, etc.),
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- réunis ensemble par deux vis (a et b) traversant l’arbre. Une languette min' en cuivre, encastrée dans un des demi-cylindres de la roulette, suivant
- X
- FIG. 3
- une génératrice, sert à la fois d’écrou commun aux vis a et b et de ligne de contact. La relation métallique entre l’arbre et la languette est encore assu-
- rée par une cheville 11 n' (lig. 4) dont l’extrémité n' appuie fortement sur l’arbre. Enfin, une lame élastique N O (fïg. 1), fixée par son talon à la base N de la vis M, frotte constamment sur l’autre extrémité de l’arbre et établit ainsi, malgré la présence des coussinets en gaïac, une liaison conductrice entre le moulinet et sa monture. Cette lame est inutile lorsque l’instrument fonctionne sous l’action d’une pile ; elle doit être conservée si la pile est remplacée par un crayon, de zinc fixé sur la tige de remorque.
- FIG. 4
- FIG. 5. — REMORQUE
- La liaison de l’instrument avec le bâtiment s’opère au moyen d’une remorque et d’un conducteur isolé. La remorque est constituée par un cordage
- C.Iuu'hoiÇi^
- en quatre de 80 à 100 mètres de longueur et de q5 à 5o millimètres de circonférence; un des bouts de cette remorque est tourné à bord sur un taquet (fig. 4) et passe ensuite dans une poulie frappée
- à l’extrémité d’un arc-boutant (bossoir d’embarcation, par exemple), choisi le plus extérieur possible. L’autre bout de la remorque, façonné en œil, reçoit une cosse en cuivre et se relie à la monture du moulinet par l'intermédiaire d’un étrier E (fig. 5), d’une tige de cuivre T (fig. 1, 2 et 5) et d’une manille double formant joint universel. Toutefois, un fort écrou à oreilles T' (fig. 1 et 2) permet d’im-
- mobiliser la tige de remorque dans un plan normal à celui de la monture du moulinet.
- Le conducteur isolé est un câble à sept fils fins. Il part de la touche c' d’un commutateur M (fig. 6), s’encastre pour ainsi dire dans la remorque en suivant le logement laissé libre par l’enlèvement d’un de ses quatre torons, et pénètre dans le moulinet en traversant le crochet démontable U (fig. 1). A sa sortie du crochet, le câble suit la branche de la
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- monture, puis aboutit aux mâchoires en bois V, V, (fig. i et 3), entre lesquelles il est saisi. Le faisceau des fils se prolonge sur une petite longueur, en dehors des mâchoires, et forme une boucle reliée à la lame R S (fig. i et 3) à l’aide d’une vis S. La ame élastique RS (fig. 7) porte près de son extrémité libre une petite vis en métal (argent, par exemple) qui traverse une masselotte d’étain lui servant d’écrou; la vis se termine par une pointe arrondie qui frotte légèrement sur la roulette de l’arbre.
- L’immobilité du bloc VV' et par suite de la lame est assurée par l’anneau carré X (fig. 1 et 8) qui joue le rôle de presse et permet, soit le réglage à la main de la position de la lame, soit le démontage rapide du conducteur en cas d’avaries. La partie dénudée du conducteur et la lame frottante, sauf la pointe de la vis qui appuie sur la roulette, sont recouvertes de l’enduit isolant Chatterton (ligne ponctuée de la fig. 7).
- Le commutateur M (fig. 6) est à deux touches. La touche c' correspond au conducteur du loch ; la touche c sert de position de repos. Un cornet de téléphone Bell est interposé entre l’axe du commutateur et le pôle zinc d’une petite pile Leclanché, dont le pôle charbon est en communication permanente avec la mer. Les choses ainsi disposées, et le moulinet en rotation au sein de l’eau, il est clair que pour la position Oc' du commutateur, le circuit de la pile est fermé, puis aussitôt [rompu, toutes les fois que la lame frottante passe sur la languette métallique de l’arbre. A chaque tour du moulinet, le téléphone fait^ntendre son craquement caractéristique. Le téléphone est d’une telle sensibilité que la pile pourrait être remplacée par un crayon de zinc fixé sur la tige du moulinet, en reliant directement le téléphone à la partie métallique (fer ou cuivre) de la carène. Le couple ainsi formé donne naissance à un courant suffisant pour assurer, dans les cas ordinaires, l’audition du nombre de tours du moulinet. Nous dirons toutefois que l’amplification des sons qu’on obtient par l’emploi d’une pile Leclanché, est indispensable dans beaucoup de circonstances de la navigation.
- Pour connaître la vitesse du navire à un instant quelconque, il suffit de compter le nombre de pulsations entendues pendant un temps déterminé (3o secondes, par exemple), puis de se reporter à un tableau de conversion dressé à l’avance à l’aide de mesures comparatives entre le nombre de tours du moulinet et la vitesse propre du bâtiment.
- La confection de ce tableau ne présente d’ailleurs aucune difficulté : il suffit de jeter le loch ordinaire nne dizaine de fois, lorsque le navire marche régulièrement, à une vitesse comprise entre 7 et 8 nœuds, et de compter simultanément chaque fois le nombre de tours faits pendant la durée de l’am-
- poulette (*) adoptée. La valeur du tour en fonction de la vitesse se conclut, d’après la loi (admise et vérifiée) de proportionnnalité, du résultat moyen et il ne reste plus qu’à écrire une table dans laquelle on inscrit, par exemple, les dizaines successives des nombres de tours en argument horizontal, et les unités en argument vertical. Les vitesses correspondantes se trouvent à la rencontre des colonnes horizontales et verticales. A l’aide des nombreux essais faits avec l’instrument, on a établi que le tableau de conversion est pratiquement le même pour les lochs dont les moulinets ont des rayons égaux. Il suffirait donc d’étalonner une fois pour toutes un loch de dimensions bien arrêtées, qu’un constructeur peut reproduire avec une précision plus que suffisante pour les besoins de la pratique.
- Les résultats obtenus démontrent que le loch Fleuriais est un instrument éminemment propre à mesurer la vitesse du navire avec une précision supérieure, surtout pour une observation isolée, a celle de l’ancien procédé du loch à bateau. En outre, la possibilité de répéter cette observation aussi souvent qu’on le juge nécessaire, permet d’obtenir une valeur moyenne de la vitesse plus exacte qu’avec le loch ordinaire, dont la manœuvre comporte tant d’erreurs et d’ennuis.
- C.-C. Soulages.
- MESURE
- D E
- LA CAPACITÉ D’UN CABLE
- DK GRANDE LONGUEUR
- Méthode de M. John Gott
- La capacité d’un câble sous-marin est sans contredit l’élément le plus important à connaître à cause de son influence si directe sur la netteté des signaux et sur le nombre maximum qu’il est possible d’en transmettre dans l’unité de temps. Cette influence de la capacité augmente d’ailleurs directement avec la longueur du câble.
- Voici la méthode qu’emploie avec succès M.John Gott pour la mesure deja-'câpacité d’un câble de grande longueur.
- L’un des pôles de la pile peut être mis en commutation avec l’armature intérieure d’un condensateur; l’autre pôle est à la terre. L’armature extérieure du condensateur communique avec le câble à expérimenter et peut être reliée d’autre part par
- (i) Nom donné, dans la mariné, au sablier qui sert à compter le temps (i5s, 3os, etc) pendant qu’on jette le loch
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÈLECTRICITÈ
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- l’intermédiaire de la clef K, à un curseur y, lequel peut glisser le long d’un fil AB résistant et homogène (ce fil peut être remplacé par une « slide résistance »).
- Un galvanomètre G est placé sur le circuit dans la partie comprise entre la clef Kt et le curseur y. Enfin, la clef K permet d’établir la communication entre le premier pôle de la pile et le fil AB.
- Le câble est maintenu isolé et son armature extérieure est mise à la terre.
- Au moment où on abaisse la clef K, le courant de la pile va charger l’armature intérieure du condensateur d’une certaine quantité Q d’électricité. D'un autre côté, l’armature extérieure du condensateur, qui est en communication avec le conducteur du câble, forme avec ce dernier un système qui subit de la part du fluide Q une décomposition par influence. Il prend donc une quantité d’électricité — Q.
- M
- et
- c_ Q
- C -Ë-,
- Par division, on obtient :
- E - E'
- (O
- Or, désignons par a et b les deux distances yA, yB, et élevons en A une ordonnée AM, dont la longueur représente le potentiel E. Joignons MB, l’ordonnée yN représente alors le potentiel E' au point y (d’après la loi de Ohm), et les deux triangles semblables MAB, NyB nous donnent la relation :
- E
- E,=
- b a ,
- — = 7; + 1
- Des équations (1) et (2), on tire :
- C (T 7^ b
- D’où
- O)
- (3)
- Ceci posé, soient :
- E, le potentiel de la pile, et par conséquent de l’armature intérieure du condensateur;
- E', le potentiel de l’armature extérieure du condensateur et du conducteur du câble ; c, la capacité du condensateur;
- C, la capacité inconnue du câble.
- ce qui donne la capacité cherchée.
- Dans le cas où l’on a un électromètre à sa disposition, la slide résistance devient inutile, et la méthode devient alors susceptible d’une très heu reuse simplification.
- Il suffira de noter :
- i° La déviation d qui correspond au potentiel E de la pile et de l’armature intérieure du condensateur;
- 2° La déviation d'qui correspond au potentiel E' de l’ensemble de l’armature extérieure du condensateur et du câble.
- On a alors :
- E —d_
- E' d'
- Pour obtenir E', on déterminera le point y de la distance AB, où doit s’arrêter le curseur mobile pour que, en abaissant la clef K,, le galvanomètre ne donne aucune déviation. Ce point d’équilibre trouvé, on aura, pour le condensateur :
- Q =c (E-E7)
- Et l’équation (1) devient :
- C
- C
- D’où l’on tire la capacité cherchée
- et pour le câble
- o = CE'
- Cette seconde méthode est surtout recommandable par sa simplicité et par la vitesse avec laquelle on peut l’appliquer.
- D’où l’on tire :
- A. Rouilliard.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- LES APPAREILS DE M. LE Dr F. KOIILRAUSCII
- POUR
- LES MESURES ÉLECTRIQUES ">
- On sait que le pont de Wheatstone est basé sur le principe, que la différence de potentiels entre deux points d’un conducteur traversé par un courant, est égale au produit de la résistance par l’intensité du courant.
- A=ri
- Mais cette équation ne peut être appliquée également à toute espèce de conducteur. Si nous prenons, par exemple, deux électrodes de platine, qui plongent dans de l’eau, nous observons, quand nous essayons de lancer un courant toujours croissant à travers l’eau, que l’eau ne laisse passer le courant qu’après que la différence de potentiels des électrodes a atteint une valeur voisine de 2,4 volts. Ce phénomène est le résultat de la force
- FIG. I
- contre-électromotrice due à la polarisation des deux électrodes. La différence de potentiels des électrodes suit la loi
- A — e + ri
- Alors nous n’avons plus la proportionnalité directe sur laquelle est basée la construction dupont de Wheatstone. Lorsqu’il s’agit de mesurer des résistances de liquides, on ne peut pas appliquer le pont de Wheatstone ordinaire. Mais il suffît d’y apporter une modification légère pour éviter absolument les effets perturbateurs de la polarisation. Si nous calculons en voltampères l’effet électrique du phénomène, nous avons
- t = î e -}- r
- et si nous prenons un courant momentané i de la même intensité, mais de sens inverse, nous avons
- x — — ie + i3r
- Si le courant dure quelque temps, la force
- contre-électromotrice change de sens et devient négative aussi, et nous avons de nouveau
- t = ie + i- ;•.]
- Il suit de là que si nous lançons à travers le liquide électrolytique des courants alternatifs de très petite durée, nous arrivons à l’équation
- La proportionnalité une fois récupérée, il ne nous reste qu’à remplacer le galvanomètre du pont
- 1IG. 2
- de Wheatstone par un instrument qui est affecté de la même manière par des courants alternatifs. M. le Dr Kohlrausch et M. le Dr de Nippoldt, qui ont imaginé cette méthode, ont choisi l’électrody-namomètre de Weber, et plus tard le téléphone. Entrons maintenant dans la description des détails. Comme générateur des courants alternatifs, les inventeurs avaient choisi un inducteur magnéto-électrique. Cet appareil consistait en un disque en acier D (fig. 1), aimanté suivant un diamètre, qui tournait très vite dans un cadre enroulé avec un fil isolé de grande longueur. La rotation rapide du disque s’obtenait au moyen d’une sirène. Plus tard, ce moteur peu commode fut remplacé par un rouage à poids RM P/. Comme le montre la figure 2, la bobine B se composait de quatre ga»
- (') Voir t. XII, p. 368-450. t. XIII, p. 9.
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- lettes, dont le groupage d’une manière quelconque était rendu facile, grâce à la présence des huit bornes que l’on aperçoit sur la figure.
- Néanmoins, ce générateur était d’un prix trop élevé au point de vue d’une application générale, il fut .pour cette raison abandonné et remplacé par
- FIG. 3
- une bobine d’induction (fig. 3), qui est munie d’un interrupteur à mercure VP£ et de deux bobines secondaires, qui peuvent être accouplées en tension ou en quantité au moyen d’un commutateur à chevilles. Pendant que d’une façon générale les bobines d’induction sont construites pour donner des courants d’interruption très courts, les courants ondulatoires et égaux sont préférables dans le cas qui nous occupe. C’est pourquoi M. Kohlrausch n’a pas employé le faisceau traditionnel de fils de
- FIG. 4
- fer, mais un noyau massif de i6mm de diamètre et de ioomm de longueur. Sur ce noyau est enroulé un fil de o,8mni de diamètre formant 522 spires, qui constituent la bobine primaire. Les deux bobines secondaires se composent chacune de 1 400 spires d’un fil bien isolé de o,4mm de diamètre. L’interrup-
- teur fait à peu près 100 interruptions par minute* ce qui correspond à 200' changements dans le sens des courants induits.
- Quant à l’élcctrodynamomètre unifilaire de M. Kohlrausch, nous en avons déjà donné une description complète, tome XII, p. 371. C’est cet instrument qui doit servir aux mesures exactes pendant que le téléphone suffit, s’il s’agit d’une exactitude de 2-3 0/0.
- Dans les premiers essais, on obtenait la résistance du liquide par interpolation au moyen de deux observations, avec des résistances peu différentes de la valeur juste. Cette méthode se trouvait imposée parla nature de l’électrodynamomètre, auquel on ne peut appliquer la méthode de zéro, qui exige des instruments apériodiques. Mais si on
- FIG. 5
- veut se servir de téléphone au lieu de l’électrody-namomètre, il n’est pas possible de faire des interpolations, et il faut recourir au pont de Wheatstone à fil tendu.
- Quant à la construction de ce pont pour l’application dont il s’agit, elle présente une difficulté remarquable. Il s’agit de mesurer des résistances assez grandes, le fil tendu doit par conséquent avoir une grande résistance. On ne peut arriver à cette résistance en diminuant la section du fil tendu sans donner lieu à un échauffement qui détruit l’exactitude des mesures. Il faut donc augmenter la longueur du fil. C’est ce qui a conduit M. Kohlrausch à employer le rhéostat à cylindre, représenté dans la figure 4. Le cylindre a un diamètre de ioomm et une longueur de 45ram, il est construit en serpentine, matière très propre à égaliser des différences de température. La surface porte une rainure formant dix spires, dans laquelle vient se loger le fil de mesure. Ce fil est en maillechort et a une longueur de 3“ et une épaisseur de o,2mm. La résistance totale est de 28 ohms environ. Le con-
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- tact s’obtient au moyen d’un petit rouleau qui est fait, comme son axe, en maillechort, pour ne pas donner lieu à des courants thermo-électriques, précaution qui est d’ailleurs superflue quand on emploie exclusivement des courants alternatifs. Deux ressorts, qui portent l’axe du rouleau, appuient ce dernier contre le cylindre. Le rouleau suit les mouvements du cylindre, grâce à une petite rainure à laquelle s’attache le fil enroulé. La résistance du contact glissant d’ailleurs n’affecte pas l’exactitude de la mesure.
- Les deux bouts du fil sont attachés aux deux axes du cylindre, sur lesquels deux balais glissent avec une pression suffisante. Ces contacts se trouvent être très bons. Une caisse, qui forme le pied de l’instrument, contient des résistances de i, io,
- Fi O. 6
- ioo et i ooo ohms, qui figurent la quatrième branche du pont de Wheatstone.
- La figure 5 montre la disposition d’ensemble de l’appareil. Sur cette figure on voit aussi une sorte de récipient électrolytique, qui est constitué par un tuyau en forme d U, avec des bouts à section élargie. Il est muni de deux électrodes en platine platiné, disposées horizontalement. Cette forme peu régulière exige la connaissance d’une grandeur, que nous pouvons désigner avec assez de précision en l’appelant capacité de résistance.
- On trouve cette capacité de résistance y = R C, si on désigne par R la résistance mesurée d’un liquide dont la conductibilité connue est égale à C.
- Dans le tableau suivant, nous donnons les conductibilités de quelques liquides à la température t :
- HaSO; dilué (densité = i ,a2.|) :
- C = 0,00006914 -f- 0,0000113 (t — 18)
- NaC/ dilué (densité = 1,201) :
- C = 0,00002015 0,00000045 (t— 18)
- Mg"S Ot dilué (densité = 1,187) :
- C = 0,00000456 + 0,00000012 (t — 18 C2 H* 02 JÔ,bo/o(d~ 1,022):
- C = 0,000000152 +- 0000000027 (t — 18)
- La conductibilité est donnée par la relation
- Pour l’usage industriel, M. Kohlrausch a construit un appareil simplifié, représenté par la figure 6 ; M. A. Guerout a déjà donné une description de cet appareil dans le tome XI, page 3o5, de cette même revue.
- Tous les instruments sont construits dans l’atelier de M. E. Hartmann, à Würzbourg.
- Fr. Uppenborn.
- LA FOUDRE
- ET
- LES PARATONNERRES
- Dans ces dernières années, l’étude des phénomènes électriques de l’atmosphère a pris une grande extension. Les orages, la foudre et les paratonnerres ont été l’objet de travaux que le public a suivis avec un intérêt qu’il n’avait peut-être jamais montré pour ce genre de recherches; les choses électriques ont aujourd’hui le don d’attirer son attention et de la captiver par leur côté pratique.
- Depuis que l’emploi du fer dans la construction s’est généralisé, on remarquait que les fulgurations devenaient plus fréquentes, les effets inattendus de quelques coups de foudre vinrent ranimer les anciennes méfiances, et la règle de Gay-Lussac, d’après laquelle on avait coutume d’établir les paratonnerres, fut surprise en défaut; de là à reconnaître la nécessité de nouvelles études, tant sur les orages que sur les paratonnerres, il n’y avait qu’un pas.
- Les météorologistes français et italiens se mirent à l’oeuvre ; bientôt l’observation systématique des phénomènes orageux était entreprise ; de leur côté, plusieurs physiciens multipliaient les expériences sur la décharge, sur l’influence et les écrans électriques, et cherchaient à établir d’une manière définitive les conditions de bon établissement des paratonnerres. Tous ces travaux sont connus des lecteurs de La Lumière Electrique ; je nie dispenserai donc de les analyser et je me bornerai à présenter quelques considérations nouvelles sur la foudre et sur les paratonnerres.
- L'invention de Franklin fut une application très séduisante du pouvoir des pointes; mais il devait arriver à la découverte du physicien américain ce qui est arrivé à bien d’autres : lorsqu’on transporte dans le domaine de la nature les travaux du
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
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- laboratoire, 011 doit s’attendre à des choses imprévues et à des mécomptes.
- Nous trouvons une nouvelle preuve de cette vérité dans la théorie des éclairs. On a assimilé l’éclair à une étincelle électrique partant entre deux conducteurs. De prime abord, cette assimilation paraît fondée : on infère du petit au grand. Or, les étincelles de nos machines n’ont guère que quelques centimètres de longueur et leur durée est tellement courte (7 à go millionièmes de seconde, d’après MM. Cazin et Lucas) qu’il n’est pas possible d’observer toutes les circonstances de la propagation, de la formation du trait lumineux et d’en tirer des conclusions applicables à des étincelles qui ont des centaines de mètres de longueur. Après bien des années de recherches et d’observations, nous en sommes encore à nous demander si l’éclair est un trait instantané ou s’il suit au contraire une marche progressive, autrement dit, s’il est une étincelle unique ou une suite d’étincelles ? Les météorologistes qui ont observé les éclairs s’accordent peu dans leurs opinions : on a cité des éclairs instantanés, des éclairs progressifs descendants, remontants, horizontaux, des éclairs formés de deux tronçons qui se rejoignaient, des éclairs eh cascade.
- La longueur des éclairs varie communément entre 200 et 1 000 mètres et peut atteindre 10000 mètres, au dire de plusieurs observateurs. Or, d’après M. Rossetti, dans une machine de Holtz fournissant des étincelles de 20 centimètres, la différence de potentiel serait d’environ 55 000 volts. Si la distance explosive varie proportionnellement à la différence de potentiel, les forces électromotrices seraient pour un éclair de 200 mètres 55 000 000 volts, pour un éclair de 1000 mètres, 275000000 volts, et pour un éclair de 10000 mètres 2750000000 volts.
- Pour ma part, je ne crois pas à ces forces électromotrices invraisemblables qui se chiffrent par des milliards de volts et auxquelles il est loisible d’accoler un nombre d’ampères tout aussi invraisemblable. Plus j’observe les orages, plus je me convaincs que tous les éclairs ne sont pas des étincelles uniques. Dans les éclairs en zigzag accompagnés de ces décharges de dérivation qui, semblables à des dards, se montrent aux sommets d’angle de la trajectoire du trait, la successivité des décharges est évidente. Assurément des noyaux de concentration électrique correspondent aux points où le trait semble ricocher après avoir fourni des décharges de dérivation, et les diverses parties rectilignes ou curvilignes qui constituent le zigzag sont autant de décharges se succédant de proche en proche et dont l’ensemble constitue l’éclair. Selon moi, tous les éclairs en zigzag seraient des éclairs composites. L’éclair rectiligne, généralement court, a tous les caractères d’une
- décharge unique. Quant.à l’éclair en serpenteau, le plus puissant peut-être, sa longueur ne dépasse pas la moyenne, et tout porte à croire qu’il est une décharge unique. Dans un opuscule intitulé Etude sur les éclairs, par M. Perrin, l’auteur, admettant que l’éclair se propage en suivant une surface de décharge qu’il a essayé de déterminer par le calcul, veut expliquer la trajectoire de l’éclair serpentant par la préexistence de concentrations électriques espacées sur le trajet de l’éclair et autour desquelles le trait pivoterait pour suivre des surfaces de décharge échelonnées les unes à la suite des autres. On voit que l’auteur admet la successivité de l’éclair en serpenteau.
- Si, par application du théorème de Green, on construit le diagramme électrique correspondant à deux points dont la différence de potentiel est connue, on trouve les lignes de force relatives à ces points. Or, la décharge lente ou de quantité, qu’elle soit obscure ou lumineuse (aigrette), s’effectue suivant des lignes de force. Pour s’en convaincre, il suffît soit de relever directement par la photographie ou par , tout autre moyen la courbe ovoïde des aigrettes, soit d’avoir recours à la méthode de Lichtemberg et de prendre, à diverses distances, entre deux pointes, une suite d’images dont on compare les diamètres. Les méridiennes des surfaces de décharge sont, dans ce cas, absolument analogues aux lignes de force du diagramme, ce qui devait être. La théorie des diagrammes est donc applicable à la décharge lente ou de quantité. Elle ne l’est pas à la décharge brusque ou de tension, l’étincelle : dans un milieu absolument homogène et en l’absence de toute influence extérieure, l’étincelle serait toujours rectiligne et constituée par un trait ; les apparences diverses qu’elle présente dépendent uniquement des circonstances, du milieu qu’elle traverse et des actions d’influence. Je conclus de cela que la décharge lente et l’étincelle constituent deux phénomènes absolument distincts. '
- A mon sens, l’explication de la trajectoire ondulée ou plutôt spiroïdale des éclairs en serpenteau doit être cherchée d’un autre côté : il y a là un phénomène mécanique dû apparemment à la résistance croissante que rencontre le trait électrique en se rapprochant de terre et aux mouvements d’onde dont l’air est animé sous le choc de l’éclair. Le bruit de féclair fulgurant en serpenteau est caractéristique : c’est un déchirement dans lequel on distingue des chocs clairs répétés à intervalles extrêmement rapprochés, suivi d’un coup sourd.
- J’ai cru devoir faire cette digression afin de légitimer l’appréciation que je formulais tout à l’heure, à savoir que l'éclair en serpenteau est une décharge unique et extrêmement violente.
- L’électricité en mouvement dans les étincelles électriques est susceptible de se transformer en
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- J 74
- d’autres modalités de mouvement, chaleur et énergie de mouvement actuel. Lorsque la décharge traverse un corps bon conducteur, elle peut l’échauffer assez pour le fondre; elle brise ou perce les corps médiocrement conducteurs. L’expérience du perce-çarte et du perce-verre est la démonstration classique de ce dernier fait; la foudre fait éclater les pierres, tandis qu’elle fond les scellements en fer; le sol, matière meuble et moyennement conductrice, est creusé par elle de cavités tubulaires qui présentent quelquefois des traces de vitrification.
- Le bruit caractéristique qui accompagne l’étincelle et l’éclair témoigne d’un ébranlement du milieu ambiant, de même que l’apparition de la lumière prouve que de la chaleur a été produite. Il est certain que, au moment où apparaît le trait lumineux, les particules de l’air ont été violemment déplacées, et que la trajectoire de l’éclair est marquée par une sorte de conduit où l’air est raréfié et autour duquel l’air est, au contraire, accumulé principalement en avant du trait, dans le sens de propagation du mouvement électrique positif.
- L’ébranlement produit par les éclairs fulgurants ne se fait pas sentir seulement dans l’air qu’ils animent de vibrations sonores très intenses et qu’ils agitent quelquefois au point de donner lieu à des ondes comparables à des coups de vent, les objets foudroyés et le sol lui-même sont violemment secoués. Je cite un exemple : le a5 juin i883, un orage des plus violents (qui, soit dit en passant, n’a pas été mentionné dans le relevé de M. le Ministre des postes), s’abattit sur la petite ville de Boulogne (Haute-Garonne). La foudre tomba sur le clocher de l’église, fit voler les ardoises, souleva la lourde charpente de la flèche et occasionna de nombreux dégâts au grand orgue, à diverses parties de l’édifice et à des maisons voisines. La violence du coup de foudre fut telle que, dans un rayon de 12 a 14 kilomètres, on sentit le sol trembler. Je me trouvais à cette époque dans une localité distante à vol d’oiseau d’environ 9 kilomètres du point frappé. Voici ce que j’observai : la tranquillité de l’air était complète; tout à coup, mes persiennes, restées entrouvertes, sont fermées avec fracas, et ma porte reçoit une poussée comparable à celle qu’exercerait une personne cherchant à l’enfoncer; tout aussitôt le sol oscille; deux éprouvettes, posées sur une table, sont renversées; il paraît que la vaisselle a tinté dans les maisons du village. Quant au bruit du tonnerre, il arrivait à moi en retard d’une très petite fraction de seconde sur le début de la commotion du sol. Les membres de ma famille et des amis qui étaient avec moi ont parfaitement remarqué l’ordre dans lequel les ébranlements de l’air et du sol se sont suivis; aucun doute n’est possible à cet égard. Le choc qui avait fermé mes persiennes n’était pas attribuable
- au vent puisque, après comme avant, l’air était tranquille.
- L’explication des phases successives de ce phénomène me paraît assez simple. Sur le coup de foudre, l’air fut brusquement raréfié sur la trajectoire du trait et refoulé d’emblée au loin (premier choc perçu) ; la trépidation du sol, résultant de l’action mécanique produite par la foudre sur l’édifice, devait naturellement se faire sentir en second lieu; enfin, les vibrations sonores de l’air, prenant naissance au moment où la masse d’air déplacée revenait sur elle-même, devaient arriver les dernières. D’après les témoins oculaires, l’éclair fulgurant en question était en serpenteau, et sa longueur dépassait probablement 800 mètres.
- Nous manquons de données expérimentales pour déterminer le degré de raréfaction de l’air pendant la décharge et la pression exercée par l’électricité en mouvement dans la décharge sur les milieux qu’elle traverse et en particulier sur l’air. A défaut de mesures, nous trouverons dans les effets mécaniques produits par la foudre sur le sol ou sur les édifices qu’elle a frappés, des faits instructifs.
- En 1879, je fus témoin, dans le midi, d’un coup de foudre assez extraordinaire : le trait fulgurant passant à côté d’un peuplier pyramidal sans l’atteindre, allait frapper la terre à 6 mètres du pied de l’arbre et creusait dans le sol une cavité évasée de 35 centimètres d’ouverture et de 20 centimètres de profondeur, présentant à sa base un étroit conduit d’une vingtaine de centimètres de longueur; la cavité portait les marques d’une pression énergique ayant provoqué l’écoulement de la matière solide qui s’était amoncelée sur le pourtour de l’ouverture en formant un bourrelet compact. Cinq minutes après le choc, les parois delà cavité étaient encore brûlantes.
- Depuis cette époque, on m’a montré dans la région pyrénéenne deux cavités analogues creusées ou plutôt comprimées par la foudre : l’une d’elles, que le propriétaire du champ avait abrité d’un toit de planches, avait 55 centimètres de diamètre sur 14 centimètres deprofondeur; pas de conduit tubulaire ; la seconde formait un sillon incliné de 2 mètres de long, peu profond, aboutissant à un tube, vitrifié à 25 centimètres au-dessous du niveau du sol.
- En examinant avec attention ces cavités, j’ai reconnu que deux d’entre elles étaient composées de parties greffées l’une à l’autre : dans la partie profonde et tubulaire, l’action brisante et calorifique de la foudre est apparente; quant à l’évasement extérieur, il offre des caractères entièrement différents : il a de très grands rapports de similitude avec les déformations que les projectiles font subir aux milieux résistants, tels que les plaques de blindage, autour du point d'impact. L’analogie devient saisissante si l'on assimile les phénomènes qui accompagnent le trajet et le choc de la foudre à
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- ceux qui se manifestent lorsqu’un projectile lancé dans l’air vient à rencontrer un milieu résistant.
- Dans quatre notes publiées dans les Comptes rendus de l’Académie des sciences (septembre 1867, novembre 1869, avril 1872 et septembre 1881) et auxquelles je renvoie le lecteur, M. Melsens a démontré que l’air accumulé en avant d’un projectile animé d’une grande vitesse, y forme une couche capable de s’opposer au contact immédiat absolu entre les deux solides, projectile et obstacle, et particulièrement au point d’impact, l’incidence étant sensiblement normale. Le projectile est précédé d’une proue d’air comprimé que M. Melsens dénomme projectile-air, et suivi d’un vide.
- Lorsqu’un éclair fend l’air, de l’électricité en mouvement est incessamment convertie en chaleur et en énergie visible de mouvement actuel. J’ai déjà dit que l’illumination et le déplacement de l’air résultaient de ces transformations de l’énergie et que le trait électrique était précédé d’une couche d’air comprimé ; en raison de la très grande vitesse de propagation du trait électrique et du principe d’après lequel l’énergie varie comme le carré de la vitesse, la couche d’air qui précède le trait constitue un véritable projectile-air derrière lequel la pression électrique tient lieu de projectile solide.
- La présence du projectile-air apporte un obstacle, une résistance sérieuse à l’écoulement de l’électricité dans le corps frappé, alors même qu’il est bon conducteur. Par ce fait, une certaine somme d’énergie doit être dépensée à vaincre cette résistance, et si le fluide trouve une route plus commode, il la suivra. C’est ce qui arrive le plus communément : lorsque la foudre tombée sur un édifice décrit, après le premier choc, un ou plusieurs ricochets avant de pénétrer dans le sol, il est rare que le premier point frappé soit directement incendié; il est plutôt exposé à l’action brisante du projectile-air et delà décharge elle-même; les effets calorifiques sont plus à craindre après le premier choc. Comme prise de contact avec l’éclair, la forme en pointe est donc la mieux adaptée, celle qui présente la moindre surface au projectile-air.
- Abordons maintenant la question du paratonnerre. Pratiquement, il est impossible de dire quelles sont les limites de la zone de neutralisation d’une pointe plongée dans l’atmosphère et reliée à la terre. L’activité de l’écoulement d’un paratonnerre dépend de la distance de sa pointe aux masses électriques des nuages. Là où le conducteur d’un cerf-volant électrique qu’on laisse monter à 200 ou 3oo mètres donne des étincelles longues de plusieurs mètres, une pointe placée à 20 mètres du sol ne donnera que des étincelles de quelques millimètres. Il faut donc en rabattre beaucoup sur la prétendue neutralisation des nuages par les paratonnerres; la faible quantité d’électricité qui
- passe dans un paratonnerre placé à la hauteur moyenne de nos habitaticyis est aux masses électriques qui circulent au-dessus de sa pointe comme un filer d’eau est à un fleuve.
- Néanmoins, si réduite que fût sa zone de protection, un paratonnerre à pointe pourrait encore être efficace, à la seule condition que son fonctionnement fût assuré. Théoriquement, on admet que le potentiel est infini à l’extrémité d’une pointe; l’expérience prouve qu’il est généralement très élevé, mais elle démontre aussi que, dans certaines conditions que nous allons étudier, l’écoulement par les pointes s’arrête et que, dès lors, les pointes se comportent comme des conducteurs de forme quelconque.
- Si l’on surmonte l’un des conducteurs d’une machine électrique d’une pointe à l’air libre, l’autre conducteur étant mis à terre, la machine se décharge continuellement ; mais, si la pointe est placée sous une cloche de verre, l’écoulement s’arrête au bout de peu de temps. Pour expliquer ce dernier phénomène, on admet que l’égalité de potentiel s’est établie entre la pointe et la paroi électrisée de la cloche., c’est-à-dire que le potentiel de la cloche évalué à la pointe est devenu égal au potentiel du conducteur auquel la pointe est reliée; et en effet, si l’on approche la main des parois de la cloche, l’électricité de nom contraire développée par influence sur la main, diminue le potentiel intérieur de l’appareil, et le potentiel du conducteur à pointe, redevenant le plus fort, l’écoulement reprend.
- Dans une série d’expériences dont je variais les dispositions, j’ai observé la manière dont se comporte une pointe plongée dans l’air et dans un nuage de vapeur d’eau.
- Une pointe de laiton très acérée, portée par un isoloir à acide sulfurique, fut placée au centre d’une chambre close cubant 3o mètres ; un fil de cuivre la reliait à une machine de Holtz installée dans une chambre voisine et dont le second conducteur communiquait avec la terre par l’intermédiaire d’une conduite d’eau ; un galvanomètre apériodique était intercalé sur le fil joignant la pointe à la machine. La machine, mise en mouvement, se déchargeait dans la chambre et l’on cherchait à obtenir l’équilibre de potentiel comme dans l’expérience de la pointe sous cloche.
- Tant que la chambre ne contient que de l’air, la pointe fonctionne sans interruption, alors même qu’on l’eût enveloppée d’une cage en treillage métallique de 1 mètre de côté, reliée avec le sol. Lorsque la chambre, préalablement chauffée, eût été remplie d’un nuage de vapeur d’eau, les choses se passèrent tout autrement; au bout d’un temps plus ou moins long de fonctionnement de la machine, 20 à 40 minutes, avec ou sans cage métallique, l’écoulement s’arrêtait généralement. Il
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- LA LUMIÈRE ÉLÈCTiUQÜÈ
- est certain que ni les parois de la chambre, ni la cage métallique ne coopéraient directement à l’équilibre de potentiel qui s’était établi; on ne peut admettre qu’une hypothèse, c’est que l’égalité de potentiel avait pris naissance entre la pointe et une certaine masse de vapeur l'environnant.
- Pendant les orages ne peut-il advenir que les paratonnerres plongés dans une atmosphère chargée de nuages et de vapeurs, se mettent en équilibre avec les masses atmosphériques qui les entourent? J’ai observé à plusieurs reprises, pendant des orages, l’écoulement d’une pointe placée à i5 mètres de hauteur et reliée au sol, et j’ai constaté que des périodes d’inactivité absolue se manifestaient quelquefois, et, ce qui est assez remarquable, que jamais elles ne suivaient immédiatement une décharge.
- Si les paratonnerres peuvent se mettre en équilibre de potentiel avec l’atmosphère, on aperçoit de suite les conséquences de ce fait : l’édifice que le paratonnerre est censé protéger sera compris dans la zone d’équilibre; qu’un éclair fulgurant vienne à se porter sur cette zone, il pourra frapper indistinctement le paratonnerre ou l’édifice.
- De tout ceci je conclus que le seul système rationnel de protection est précisément celui qu’a préconisé M. Melsens, et qui consiste à entourer l’édifice d’un réseau métallique largement relié à la terre; encore faut-il que toutes les pièces métalliques placées à l’intérieur du bâtiment soient, ainsi que le recommande M. Melsens, mises en communication avec le réseau extérieur, précaution nécessaire, ainsi que nous allons le voir, parce que les écrans électriques ajourés n’interceptent que partiellement l’influence électrique que, du reste, les écrans continus n’annulent pas complètement. Mais ici la question se complique : M. Helmholtz a reconnu que pendant la décharge d’une batterie, le fil qui joint les armatures est traversé par un courant, et immédiatement après par un extra courant qui charge les armatures en sens contraire; cette nouvelle charge est siiivie des mêmes phénomènes que la première, et ainsi de suite, de sorte qu’il se fait un grand nombre d’oscillations. Par conséquent, si des conducteurs en circuit fermé se trouvent placés dans le voisinage d’un paratonnerre et ne lui sont pas reliés, ils seront le siège de courants d’induction et d’explosions nuisibles. Donc, un paratonnerre, fût-il du système Melsens, tout en protégeant le bâtiment qu’il encadre, constitue une source de danger pour les constructions voisines non munies de paratonnerres; cependant ce danger paraît moins sérieux avec les paratonnerres à conducteurs multiples qu’avec les paratonnerres à conducteur unique.
- J’estime que les paratonnerres sont bien plutôt des larges prises de contact avec la terre et des guides de la décharge que des appareils d’écoule-
- ment. A ce point de vue, la multiplicité des pointes et des conducteurs est, on peut le dire, obligatoire.
- Firmin Larroque,
- A PROPOS
- DE
- L’EXPOSITION RÉGIONALE DE ROUEN
- Le journal a déjà eu occasion de parler des installations électriques qui figuraient cet été à l’exposition régionale de Rouen. On sait qu’à l'origine la Société industrielle qui n’avait appelé à participer à l’exposition que les six ou sept départements de la province normande, avait cru, après réflexion, devoir faire une exception en faveur de l’électricité, et offrir en raison des services qu’elle rend, et surtout qu’elle est appelée à rendre, une place à l’industrie électrique. Naturellement, il fut répondu à l’offre faite ; et nos lecteurs ont pu lire déjà l’énumération, sinon la description, des installations principales qu’on y fit. Sans avoir à revenir sur ce qui a été dit, et sans vouloir récriminer contre qui que ce soit, il est cependant quelques observations que nous croyons devoir faire par cela même qu’à peu près personne parmi nos confrères de la presse scientifique, ne semble s’être aperçu des côtés défectueux qui nous ont frappé. Parlons d’abord de l’éclairage : il avait la plus large part. La maison Bréguet éclairait la galerie des machines avec trente et quelques régulateurs du type le plus récent, qui actionnaient 7 machines Gramme. La lumière était énorme ; et bien que l’éclat lumineux eût été en partie atténué par des verres dépolis l’éclairage était surabondant, et la passerelle centrale qui régnait sur toute la longueur de la galerie, gênant un peu pour la disposition des foyers, la répartition laissait fort à désirer. Nous aimons certes beaucoup la lumière, surtout électrique ; nous aimons la voir répandre à profusion ; mais il y a néanmoins de3 limites qu’il ne faut pas dépasser, d’autant plus qu’à part cette galerie des machines, et la salle des fêtes, le reste de l’exposition était à peu près plongé dans l’obscurité.
- Parmi les régulateurs Bréguet, qui, comme nous le disons, étaient déjà trop nombreux, la Société d’éclairage du Nord français avait cru devoir en outre ajouter dans le tas quelques lampes Soleil ; cinq ou six dispersées au hasard. Vraiment l’idée était malheureuse. Le type de lampe exposé d’ailleurs était mal choisi, et bien qu’on y vît cependant les traces des perfectionnements apportés dans ces derniers temps à la lampe Soleil, il ne pouvait
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- L EXTOSITION REGIONALE DE ROUEN
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- donner une idée des excellents résultats que ce genre de foyers permet d’atteindre. Ce n’est pas tout encore. La Société « l’Eclairage électrique, ® qui avait ses machines à l’extrémité de la galerie et qui éclairait assez bien le jardin, en dépit des becs de gaz qu’on avait conservés pourtant, avait placé presque côte à côte deux bougies Jabloch-koff à l’entrée du carré qu’occupait son exposition, Comme on le devine, ces deux bougies faisaient triste figure, et leurs variations constantes étaient surtout mises en évidence par la fixité des régulateurs Bréguet avoisinants. Vraiment cet amalgame de lumières n’était pas d’un bon effet. Comme il arrive toujours, celte clarté surabondante répandue à profusion dans cette galerie, faisait ressortir davantage l’obscurité qui régnait dans les bâtiments voisins, et étouffait absolument les essais que la Société Edison avait faits en alimentant soixante lampes réparties chez quelques exposants. Restait la salle des fêtes. Là encore la lumière était abondante : six foyers Jablochkoff adaptés à un lustre d’une certaine élégance, n’étaient pas d’un mauvais effet. Malheureusement, il était dit que dans cette exposition tout serait mélangé, et aux bougies on avait adjoint une centaine de lampes Maxim. L’effet était ce qu’il devait être; et nous n’avons rien à ajouter à ce que nous avons déjà dit autrefois sur l’adaptation analogue que la direction des Magasins du Printemps a faite dans sa rotonde : l’incandescence et l’arc ne peuvent pas vivre ensemble.
- Tel nous apparut l’éclairage électrique à l’Exposition de Rouen. L’explication de cet état de choses, nous ne la trouvons guère, car, vraiment, il était si facile de faire mieux! Probablement, l’on n’a pas cru nécessaire de faire pour un concours régional ce qu’on eût fait pour une exposition universelle et l’on n’a pas, en cette occasion, apporté tout le soin désirable dont sont cependant coutumières les maisons que nous avons nommées. Comment expliquer en effet qu’après avoir eu l’excellente idée de placer au sommet du dôme d’entrée un foyer rayonnant à l’extérieur, on ait placé là un régulateur Serin, d’une si faible puissance que c’est à peine s’il était aperçu? Comment expliquer encore qu’une maison comme celle de MM. Sauter et Lemonnier, qui exposait sa machine Gramme, à côté de celles de la Société l'Eclairage électrique, s’était bornée à alimenter en plein jour des lampes à incandescence de toutes sortes dans une petite vitrine fermée par des verres tricolores?
- Franchement, ce n’était pas là tout ce qu’on était en droit d’attendre d’une maison qui compte à son acquit de si importantes installations de lumière électrique, et la triste impression que nous avons à ce point de vue rapportée de notre visite à Rouen, n’est pas encore effacée. L’éclairage électrique n’est plus à son enfance; depuis longtemps il est
- sorti du domaine du joujou; et puisqu’il constitue aujourd’hui une branche importante de l’industrie, il ne faut plus qu’en quelque circonstance que ce soit il se présente au public dans un costume aussi négligé. Le transport de la force se présentait véritablement sous un jour plus favorable. Bien que les conditions de l’expérience ne nous aient pas semblé de nature à donner un rendement très élevé, il n’était pas sans intérêt de voir fonctionner le tramway à voie unique de M. Lartigue, que la maison Siemens, de Paris, avait disposé pour le transport des voyageurs. Les courbes de la voie avaient été, avec intention, exagérées; la vitesse des trains était acceptable, et la marche, confiée à un habile mécanicien, était suffisamment bonne pour que le public pût avoir une idée des services que peut rendre ce genre de locomotion, appliqué surtout aux fardeaux.
- Les installations téléphoniques, elles-mêmes, avaient été bien comprises. Les principaux industriels de Rouen avaient leurs expositions reliées par fil à leurs maisons centrales; de la sorte, les commandes pouvaient être directement faites du Palais, et le téléphone ainsi s’offrait sous une apparence sérieuse qui n’était pas à dédaigner. Pourtant, il y avait encore là une singularité dont l’explication nous échappe. Dans le jardin, il y avait exposée une maisonnette portative tout en bois, à l’intérieur de laquelle on trouvait plusieurs pièces, chambres à coucher, salle à manger, etc., élégamment et simplement meublées. Les portes étaient ouvertes, on pouvait partout librement pénétrer. Seule, toutefois, la cuisine avait sa porte close, et cela sans doute parce qu’elle renfermait, dans un espace bien restreint, comme on pense, l’exposition particulière de la Société générale des Téléphones. Pour quelle raison se trouvait-elle en cette cuisine? Quelles considérations étranges avaient pu déterminer le choix d’un tel emplacement? Personne jusqu’ici n’a pu nous le dire. Quoi qu’il en soit, de tout cela il résulte évidemment que l’exposition de Rouen n’a pas, à notre avis, été, par les électriciens, prise en considération comme elle devait l’être. Rouen est pourtant un centre industriel des plus importants de France; l’électricité peut trouver un grand nombre d’applications, surtout en ce qui concerne l’éclairage ; on semble un peu l’avoir oublié.
- L’exposition des produits régionaux était à tous égards extrêmement remarquable; principalement dans la section de mécanique, où les machines étaient à juste titre admirées; pour couronner cet ensemble, nous espérions trouver le bel et puissant éclairage que l’électricité peut seule nous donner : nous regrettons bien vivement que notre attente ait été déçue.
- P. Clemenceau.
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- LE PROCÈS
- DELA
- SOCIÉTÉ GÉNÉRALE DES TÉLÉPHONES
- Rappelons pour ceux de nos lecteurs qui n’ont pas lu nos articles du g août et du 20 septembre que la revendication judiciaire de la Société des téléphones porte sur l’emploi simultané d’un microphone et d’une bobine Ruhmkorff, et que pour justifier cette prétention elle s’appuie sur le brevet Edison du i5mars 1878 dont elle est concessionnaire.
- Nous pensons avoir suffisamment démontré que la Société s’est trompée en croyant voir une bobine Ruhmkorff dans l’appareil décrit et dessiné dans le brevet Edison. Il comporte notamment un barreau d'acier aimanté formellement revendiqué par Edison et introuvable dans aucun des appareils poursuivis. Ce n’est pas une bobine Ruhmkorff- : un des éléments de la revendication fait défaut.
- Nous allons examiner aujourd’hui le côté microphone, sur lequel nous allons démontrer que la Société s’est encore trompée. Ce procès sera un des plus étranges qu’aura vus notre siècle : une Société ayant des ingénieurs connus, revendiquer judiciairement la combinaison de deux éléments téléphoniques en vertu d’un brevet dans lequel ne se trouve ni l’un ni l’autre de ces éléments mais seulement des appareils ayant une analogie éloignée, l’un avec la bobine, l’autre avec le microphone; et comme comble, la combinaison revendiquée est tout entière dans un brevet antérieur appartenant au domaine public.
- Il est curieux que la Société se trouve obligée d’employer une périphrase pour caractériser une classe d’appareils que tout le monde désigne aujourd’hui par le mot microphone, ce qui est un hommage universel rendu au physicien Hughes qui inventa du reste et le nom et la chose. Pourquoi le génie inventif de M. Edison n’a-t-il pas trouvé un nom aussi descriptif pour son propre appareil à l’époque où il l’a breveté? Pourquoi n’a-t-il pas seulement employé le nom carbon téléphone (téléphone à charbon) pour ses transmetteurs de cette époque ? C’est un fait cependant que nos lecteurs peuvent bien constater eux-mèmes en parcourant son brevet n° 121 687 dans les parties qui se rapportent à son transmetteur (régulateur de tension) où l’on ne trouve ni le mot charbon ni le mot téléphone. Nous allons chercher plus bas l’explication de ce fait curieux.
- Mais revenons à nos microphones. C’est le 20 mai 1878 que feu le comte du Moncel a communiqué à l’Académie des sciences les résultats obtenus par Hughes.
- Voici ce qu’on retrouve, tome 86, page 12.38 des Comptes rendus officiels :
- M. Th. du Moncel communique à l’Académie, avec une copie du mémoire qu’il a lu à la Société royale de Londres, une lettre de M. le professeur Hughes, dans laquelle il annonce que son système de transmetteur téléphonique avec l’introduction dans le circuit d’une bobine d’induction de 6 centimètres seulement de longueur, permet de faire parler un téléphone Bell, assez haut pour être entendu de tous les points d’une vaste salle et d’une manière plus intelligible et plus forte que sur le phonographe. Il faut, par exemple, adapter au téléphone un cornet acoustique comme on le fait pour ce dernier instrument. Un seul élément de pile à bichromate de potasse suffit pour cela. . . .
- M. Hughes ajoute qu’avec la pile seule 011 peut faire fonctionner le microphone sur un circuit de xoooo ohms de résistance, mais qu’avec la bobine d’induction on peut correspondre à toute distance. Il paraît que le Post office de Londres fait en ce moment des expériences pour l’appliquer dans son service . ...................................
- A la conférence citée plus haut qu’il faisait à la Société royale de Londres le 9 mai 1878, M. Hughes présentait au public pour la première fois (M. Hughes avait montré quelques appareils microphoniques au personnel de la Submarine Tele-graph Company au mois de janvier précédent. V. La Nature du 19 juillet 1878), l’appareil qu’il nommait microphone et qui rendait perceptibles les sons les plus faibles. Ce microphone, fabriqué avec du charbon de cornue, est si connu que nous n’avons pas besoin de le décrire ici. Il est devenu en peu de temps ia base des transmetteurs Crossley, Ader, etc., et il a aussi suggéré sans doute les importantes modifications du type Reis imaginées par Blake et d’autres. (Voir sur le deuxième transmetteur Edison, La Ltunière Electrique, tome II, page 35, et le Scientific American, tome XLI, pages 198 et 32g.) Il fut enfin le point de départ des plus sensibles et des plus usités des transmetteurs existants.
- Le savant professeur racontait à la Société royale l’histoire des expériences successives qui l’avaient conduit à son invention, tant pour la transmission de la parole que pour d’autres sons.
- Ces expériences se rapportaient à bien d’autres substances que le charbon et à bien d’autres dispositions que celle du crayon à deux pointes suspendu entre deux chapes également en charbon. Il avait essayé des clous en fer posés l’un sur l’autre, des poudres de bronze, de zinc et de fer ou d’étain, simples ou mélangés, du charbon de saule imprégné de mercure, etc., etc. Tous les conducteurs peu oxydables donnaient de bons résultats.
- j II éférait, sous quelques rapports, le platine
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- ou le mercure ; mais l’économie, la subdivision des surfaces en contact, et d’autres circonstances ont fait prévaloir le charbon de cornue et les crayons à lumière.
- On voit, par ce qui précède, que les tendances de M. Hughes étaient diamétralement opposées à celles de M. Edison, puisque ce dernier avait spécifié l’emploi des substances semi-conductrices et que son certificat d’addition du i5 janvier 1878 commence par ces mots :
- « Pour la préparation du régulateur de tension, je trouve que dans certains cas il est préférable de faire usage de noir de fumée mélangé avec de la plombagine amorphe pure, et une très petite quantité de matière non conductrice, telle que du caoutchouc dissous dans un dissolvant qui s'éva-porisera (sic) entièrement ».
- Ce que M. Edison n’ajoute pas, c’est que dans la pratique il supprime le caoutchouc et emploie, pour agglomérer ses pastilles charbonneuses, une presse à balancier, puis la pastille est placée entre deux surfaces conductrices, dont l’une est maintenue par une vis de réglage, tandis que l’autre est plus ou moins comprimée par le disque en tôle qu’il appelle un diaphragme, et qui vient en droite ligne de ses prédécesseurs Reis, Bell, etc., etc.
- Tel est le transmetteur que, pour les besoins de leur cause, les administrateurs de la Société des téléphones veulent faire passer judiciairement pour le prototype du microphone Hughes, feignant d’ignorer que le transmetteur Berliner, dont nous avons donné le dessin dans le numéro du 20 septembre, se compose d’une simple lamelle de charbon de cornue formant diaphragme et pressée légèrement sur la face opposée aux émissions sonores par une vis de réglage, le contact variant d’intensité à chacune des vibrations de la voix, on peut à la rigueur considérer le transmetteur Berliner comme une simili-antériorité du microphone Hughes, tandis que le transmetteur Edison, intermédiaire comme date, ne l’est nullement comme analogie.
- Les électriciens sont, comme on le sait, loin d’être d'accord sur le rôle du transmetteur en téléphonie.
- Ceux qui considèrent l’électricité comme un fluide, disent que les variations de pression, modifiant le nombre des points de contact, donnent au flux primaire un débit variable, par suite synchronique des vibrations de la voix, et permettent la reproduction à distance de ces vibrations, à l’aide d’un électro-aimant polarisé.
- Ceux qui comme nous considèrent l’électricité comme un état vibratoire moléculaire disent que la compression du transmetteur modifie son élasticité et par suite le mouvement vibratoire uniforme qu’il reçoit de la pile. Le résultat est le même puisqu’à l’extrémité de la ligne les vibrations se
- transformeront en attractions ou répulsions du diaphragme du récepteur et reproduiront les vibrations sonores dans leur ordre d’émission et avec des intensités proportionnelles.
- Quel que soit d’ailleurs le point de vue auquel on se place, il est bien évident que le microphone Hughes, par sa simplicité, et sa solidité est d’une supériorité incontestable.
- Malgré les assertions de l’ingénieur délégué à Philadelphie par la Société des Téléphones, reproduites dans YElectrical World du 20 septembre dernier, le transmetteur d’Edison, loin d’être d’un usage général en France, est presque abandonné à cause de la fragilité de sa pastille et du déréglage qu’entraîne le moindre grain de poussière charbonneuse entre la pastille et les surfaces conductrices qui la compriment.
- Ce que la Société emploie de préférence ce sont les microphones Ader, brevetés par elle-même postérieurement au Crossley tombé dans le domaine public, et auquel on a cherché à refaire une virginité.
- Mais la Société a, comme nous l’avons déjà dit, tellement peu de confiance dans ses récents brevets que c’est dans le seul brevet Edison qu’elle a relégué ses espérances juridiques.
- Nous croyons avoir démontré :
- i° Que la combinaison d’une vraie bobine Ruhmkorff et d’un simili-microphone appartient au domaine public comme mentionné et revendiqué dans la patente Berliner;
- 20 Que la combinaison d’une vraie bobine Ruhmkorff, d’un vrai microphone appartient aussi au domaine public comme décrite et dessinée in extenso dans YElectrical Review de mai 1878, antérieurement à la prise des brevets Crossley.
- 3° Que le brevet Edison n’est ni un vrai microphone, ni une vraie bobine Ruhmkorff.
- En conséquence, nous pensons que les prétentions de la Société à la propriété exclusive de l’emploi simultané d’une bobine et d’un microphone seront déclarées milles et non avenues, si toutefois la Société se décide à donner suite à son procès.
- Jules Bourdin, J. Brailsford Brigiit.
- CHRONIQUE DE L’ÉTRANGER
- Correspondances spéciales Amérique
- Depuis notre dernière lettre, nous avons quitté Philadelphie et visité plusieurs villes : Washington, Albany, Boston, Montréal, Buffalo, Cleveland
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- et Pittsburg. Partout nous avons constaté que les applications de l’électricité ont pris dans ce pays un grand développement.
- En ce qui concerne l’éclairage électrique, nous avons trouvé à Washington une station centrale alimentant i5o lampes à arc et ioo lampes à incandescence ; à Albany, une station Brush éclairant complètement la ville au moyen de 5oo lampes à arc; à Boston, deux stations Brush, deux stations Weston et une station Thomson Houston, fournissant ensemble un contingent de i 3oo lampes à arc; à Montreal, une station mise en œuvre par une société dérivée de la Compagnie Thomson-Houston; à Buffalo, une station Brush mettant en action 75o lampes, tant dans les rues que chez des particuliers; à Cleveland, deux stations Brush fournissant le courant à 3oo lampes, dont une partie placées, par groupes de 8, sur des mâts de 80 mètres de haut; enfin, à Pittsburg, une station Brush alimentant 320 lampes, auxquelles il faut ajouter environ un même nombre de lampes indépendantes de la station.
- La télégraphie encombre également les rues de ses conducteurs. Partout, à côté de la Western Union, on trouve une foule de compagnies spéciales ayant un but commercial, privé ou local, et la téléphonie ne le cède en rien à sa devancière. Les réseaux téléphoniques des villes importantes comptent généralement au moins 2 000 abonnés, et une activité très grande règne dans les bureaux.
- Un fait à remarquer, c’est qu’il est rare de trouver dans deux villes différentes le même système; ainsi, à Philadelphie, on emploie le système d’appels à l’oreille; à Boston, le système Gililand, et il en est de même à Montreal; mais, dans les deux cas, l’appareil primitif présenté a reçu des modifications differentes. A Pittsburg, on emploie le système Jones, qui est un des premiers que l’on ait employés. Ces derniers appareils tendent cependant à disparaître et à être remplacés par le système dit Multiple, qui fonctionne à New-York, ou par le système d’appels à l’oreille, dans lequel l’employé a le téléphone constamment fixé sur sa tête par une sorte de bandage.
- Parmi les visites spéciales que nous avons faites a divers établissements, nous citerons connue particulièrement intéressantes celles des usines Brush, à Cleveland, des ateliers Thomson-Houston, à Lynn, près Boston, du Signal Office à Washington, et du Patent Office dans la même ville.
- On sait que la Compagnie Brush a été la première à faire de l’éclairage pratique aux Etats-Unis, et elle n’a pas cessé de se développer au point qu’au]ourd’hui il y a en fonctionnement aux Etats-Unis environ 25 000 lampes Brush. Toute la fabrication des lampes et machines a été concentrée dans la vaste usine de Cleveland. Les ateliers sont installés de manière à emprunter fort peu à la main-
- d’œuvre extérieure. La fonte et le décolletage de toutes les pièces de cuivre sont faits dans l’usine, et il y a également de vastes installations pour la fabrication des charbons à lumière et celle des accumulateurs. M. Brush vient d’étudier une nouvelle forme de la pile secondaire à lames de plomb, qui a, paraît-il, donné de bons résultats, et la Compagnie vient de se mettre en mesure de l’exploiter commercialement.
- Les usines Thomson-Houston à Lynn, bien que moins vastes que les précédentes doivent cependant être signalées. Elles méritent une mention spéciale pour leur excellente organisation et le soin qui a été apporté à la fabrication des pièces de forme toute particulière entrant dans la fabrication de la machine. Pour les diverses pièces, on a dû combiner des outils spéciaux et le problème a toujours éré fort ingénieusement résolu.
- A Washington le Signal-Office est, on le sait, une sorte de bureau météorologique destiné à faire connaître chaque jour les observations faites et à indiquer d’après ces observations les probabilités du temps pour la journée. L’électricité intervient au Signal-Office dans le fonctionnement de plusieurs enregistreurs automatiques que nous aurons occasion de décrire, mais elle intervient surtout pour centraliser à Washington les observations d’un grand nombre de stations d’observation distribuées dans toute l’Amérique du Nord. Chaque matin ces observations sont reçues au Signal-Office, elles sont immédiatement figurées sur une carte et à onze heures, la carte, imprimée avec diverses indications de probabilités, est publiée et envoyée dans toutes les principales villes.
- Le Patent-Office, ou bureau des brevets, n’est pas à proprement parler un établissement électrique, mais il intéresse à un point de vue général les électriciens qui, aujourd’hui, sont de grands preneurs de brevets.
- On sait qu’en Amérique les brevets ne peuvent être accordés qu’après examen, et cela a donné lieu à une organisation spéciale des plus importantes.
- Les grandes facilités données au public pour examiner d’abord les dessins classés des inventions antérieures, puis pour se reporter aux brevets eux-mêmes, n’empêchent pas que des inventions anciennes soient brevetées à nouveau, et Yexaminer chargé d’étudier la validité du brevet a lui-même à faire un sérieux travail de recherches, travail pour lequel il a à sa disposition une collection séparée des dessins et brevets concernant sa spécialité et une bibliothèque générale des. mieux garnies. La première difficulté qu’il rencontre est cependant, en général, d’un autre ordre, et il se trouve souvent pour commencer en présence d’un brevet mal rédigé qu’il est obligé de renvoyer, à correction, à l’auteur. « Les brevets les plus mal rédigés, nous disait en riant M. Lyous, l’un des chefs de la section d’élec-
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- tricité, sont ceux qui nous viennent de votre pays. »
- Cela tient, selon lui, à ce que les inventeurs français font leurs revendications d’une façon trop générale et qu’ensuite leur texte, traduit en anglais, la plupart du temps, par des gens qui n’entendent rien à l’électricité, n’est pas clair pour les examiner s américains.
- La discussion d’un brevet douteux avec l’intéressé ou son représentant, les modifications que ceux-ci peuvent y apporter, le recours, en cas de rejet, à des autorités supérieures, sont des étapes qu’il serait trop long de décrire ici en détail. Nous reviendrons sur l’organisation du Patent office et nous espérons que les renseignements que nous devons à l’obligeance de M. Lyons et de son collègue, M. Kittner, nous permettront d’aider nos compatriotes à mériter moins souvent le reproche formulé plus haut.
- Aug. Guerout.
- Pittsburg, i5 octobre 1384.
- Angleterre
- LES ACCUMULATEURS A L’HOTEL DES POSTES. —
- M. W.-H. Preece a publié quelques détails intéressants sur le fonctionnement du service des télégraphes à la station centrale de Saint-Martin-le-Grand, à Londres, et au sujet des expériences récentes faites avec des accumulateurs au lieu de piles primaires pour la télégraphie.
- Au mois de mars dernier, on comptait 687 circuits télégraphiques rayonnant vers les principales stations télégraphiques du Royaume-Uni. Ces circuits demandent des courants de différentes forces variant de 14 à 80 milliampères, selon les appareils employés. Le courant total pour tous ces circuits est de 20 ampères, chiffre que l’on obtient par l’addition de tous les courants nécessaires poulies différentes lignes. Le nombre total des piles était de 20000, donnant une force électromo1 trice de 28 000 volts ou en moyenne de 40,75 volts par circuit. D’après ces données, l’énergie électrique totale employée sur les circuits est de
- 2^~ X 20 — 8i5 watts, ou bien de 1,09 cheval-
- vapeur, ce qui revient à 0,016 cheval par circuit.
- La quantité d’énergie électrique nécessaire n’est pas considérable et M. Preece prouve néanmoins que le remplacement des piles par une dynamo, comme source du courant, constituerait une économie notable.
- S’il fallait, par exemple, avoir une énergie électrique d’un cheval-vapeur, il faudrait dépenser 4 1/2 livres de charbon pour la produire, et si le charbon coûte 20 shillings ipar tonne, pendant une année pour un service de 18 heures par jour, son
- prix reviendrait à £ 14.16 shgs. Les frais annuels peuvent être décomposés ainsi :
- Salaires aux employés, à 25 shillings par
- semaine........................................... £ 260 »
- Intérêts de 4 0/0 sur l’installation, estimée à
- £ 13oo............................................ S2 >•
- Dépréciation, à raison de 100/0................ *3o »
- Charbon, à 20 shillings par tonne.............. 14 16
- Huile eL divers................................ 10 »
- Total.............................. £ 466 16
- Mais une dynamo de ce genre remplacerait environ 12 000 éléments à 2 shillings chaque (le prix moyen d’un élément par an), et qui coûtent maintenant £ 1 200 par an. La balance en faveur de la dynamo dépasse donc £ 700.
- M. Preece croit cependant que la dynamo aurait des inconvénients en cas d’incendie, parce que la communication ne pourrait être rétablie aussi vite et aussi facilement qu’avec une batterie qu’on peut monter et appliquer aux circuits au point le plus proche hors de danger. L’économie réalisée par l’emploi d’une dynamo ne représente qu’une faible partie du total du prix du système et c’est l’efficacité plutôt que l’économie qu’il faut rechercher.
- La première expérience avec les piles secondaires a été faite avec huit éléments Faure-Sellon-Volckmar d’un demi-cheval alimentant un circuit général composé de 3r circuits différents et séparés. Ils ont fonctionné continuellement pendant sept semaines sans aucun accident. On a ensuité installé 8 éléments Tribe sur un réseau pareil de 3o circuits où ils ont fonctionné avec succès pendant 52 jours et 2 heures. Quand les éléments ont été épuisés, ils ont été reliés à une dynamo et on les a fait traverser par un courant de 3 ampères pendant 48 heures consécutives sans les surveiller autrement que de temps en temps. Ils ont été remis sur le même circuit et ils ont fourni un travail de 58 jours. Après une troisième charge, la batterie a encore alimenté le circuit pendant sept semaines. Les éléments ont très bien fonctionné jusqu’à un jour ou deux avant leur épuisement.
- Deux éléments de ce genre ont suffi à l’alimentation pendant huit semaines et sans surveillance d’un circuit de sounder local qui, dans des circonstances ordinaires, demande 5 grands éléments Danicll. Douze éléments Faure-Sellon-Volckmar ont également alimenté un réseau général de i5 circuits pendant 92 j ours, les dimanches étant comptés comme jours de repos. Ils ont été remplacés par i5 éléments au bichromate de potasse et à deux liquides.
- La pile secondaire qui fonctionnait pendant 92 jours à raison de 12 heures par jour donnait un courant moyen de o,5 ampères par heure ou 6 ampères-heures par jour, ce qui fait un total
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- de 552 ampère-heures pour toute la période du fonctionnement.
- M. Preece conclut de ces résultats que l’emploi des piles secondaires présente l’économie et la commodité les plus grandes. Elles sont propres, demandent peu de surveillance et il n’est pas nécessaire de renouveler les solutions pour les charger. Il faut cependant prendre quelques précautions pour éviter des courts circuits et la fusion des bobines des appareils ou un trop grand échauffe-ment des fils conducteurs pendant la décharge.
- les pièces fusibles de sûreté. — Sir William Thomson s’est dernièrement occupé de la question des pièces fusibles de sûreté dans les circuits de lumière électrique, et il est formellement opposé à l’emploi du plomb ou d’autres métaux doux pour leur construction. Il préfère un morceau de fil de cuivre mince, d’une longueur d’environ 20““.
- L’interrupteur magnétique de Cunynghame présente une disposition pratique pour interrompre le circuit momentanément, dès que le courant devient trop fort, sans qu’on craigne d’interruption pendant le passage d’un courant normal.
- Il se compose d’un cadre sur pivots portant deux pièces de contact qui plongent dans deux godets de mercure. Le courant est amené au premier godet par un conducteur, il traverse le cadre et arrive au second, il passe ensuite à travers la bobine d’un électro-aimant disposé derrière le cadre, de façon que ses pôles tendent à faire sortir le cadre des godets de mercure et à interrompre le circuit, ce qui a lieu en réalité dès que le courant devient trop fort, mais tant que le courant conserve sa force normale, le cadre reste en contact avec le mercure.
- UN CHEMIN DE FER ÉLECTRIQUE. — M. Holroyd Smith, de l’usine télégraphique de Cornbrook, a construit à titre d'expérience une nouvelle ligne de chemin de fer, avec l’électricité comme force motrice, qu’il a dernièrement présentée à un certain nombre de savants. La voie a été posée dans un champ près de l’usine de Cornbrook et ressemble à une ligne de chemin de fer ordinaire excepté qu’il y a un tube fendu et isolé en cuivre placé sous terre entre les rails. Ce tube forme le conducteur principal du courant et le circuit est complété par les rails. Le courant est amené à la dynamo sur la voiture par un chariot qui passe à l’intérieur du tube en cuivre comme pour le chemin de fer électrique de Siemens à l’exposition d’électricité de Paris. Le conducteur en cuivre est protégé par un rail fendu en fer qui se trouve au-dessus et le fil de communication entre le moteur et le chariot passe dans cette fente ou rainure au fur et mesure que la voiture avance. M. Smith a pour ainsi dire enterré entre les rails le conducteur que M. Siemens place latéralement. Cette disposition met le con-
- ducteur à l’abri de la malveillance, mais il ne semble pas être aussi bien protégé contre la pluie et les saletés. Le système ressemble au chemin de fer à câble bien connu de M. Halliday dans lequel la traction se fait au moyen d’un câble en fil de fer.
- l’électricité et le sommeil. — Le Dr W. H, Stone F. R. C. P. a mis en lumière le fait observé par le colonel Bolton qu’un courant électrique modéré et continu passant du cou à travers la tête à une des mains agit comme un narcotique et provoque le sommeil chez une personne qui souffre de l'insomnie. Cette observation est intéressante, mais demande à être vérifiée par l’expérience sur un certain nombre de personnes avant d’être acceptée comme parfaitement sûre.
- la téléphonie en mer. — Le professeur Gra-ham Bell a imaginé la disposition suivante comme rendant possible la conversation entre deux navires en mer. Supposons un réservoir d’eau dont on relie deux points opposés aux deux pôles d’une pile mise en circuit avec un interrupteur qui envoie et arrête le courant rapidement. Si l’on touche l’eau à deux autres points avec les bornes d’un téléphone qu’on tient à l’oreille on entendra alors un son dans l’appareil quand les points touchés par les bornes ne sont pas au même potentiel. Si les interruptions sont assez rapides le son prendra la forme d’une note musicale; on pourrait, de cette manière, trouver les lignes équipotentielles de l’eau.
- Supposons, pour l’application de ce principe en mer, un navire pourvu d’une dynamo qui produit un courant puissant et rapidement intermittent ; si alors l’un des pôles de la dynamo est relié à l’eau en avant du navire et si l’autre pôle est mis en communication avec l’eau par un conducteur bien isolé, excepté à son extrémité, et traînant à une certaine distance derrière le vaisseau, l’observateur placé sur un second navire pourvu d’un téléphone dont les bornes sont mises en contact avec l’eau de la même manière pourra s’apercevoir de la présence du premier navire à une distance considérable et peut-être même reconnaître sa direction par une disposition convenable. Ce renseignement serait utile par des temps de brouillard. On pourrait également établir un télégraphe harmonique en interrompant le courant avec une clef selon l’alphabet Morse et les navires pourraient se parler. Le prof. Bell a essayé ce système sur le fïeuve du Po-tomac avec deux petits bateaux ; une pile et un interrupteur permettaient de communiquer à une distance de i 1/4 mille.
- On a également proposé de télégraphier sans fils en utilisant le système des différences de potentiels employé par le prof. Bell. Le prof. Trowbridge
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
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- a démontré, il y a quelques années, comment il serait possible de télégraphier à travers l’Atlantique au moyen de deux longs circuits aux bords de la mer en Amérique et en Europe avec une différence notable de potentiels entre leurs bouts qui naturellement devraient tous communiquer avec la mer. Un essai de ce genre a été fait par nos télégraphistes, qui ont pu communiquer entre Portsmouth et Rye sur l’île de Wight c’est-à-dire à une distance de six milles à travers l’eau.
- J. Munro.
- REVUE DES TRAVAUX
- RÉCENTS EN ÉLECTRICITÉ
- Observations de magnétisme terrestre, faites en Russie par M. le général A. de Tillo (*).
- « Ayant achevé mon ouvrage sur l’intensité du magnétisme terrestre, ouvrage qui va paraître dans le Recueil météorologique (2) de l’Académie
- impériale des sciences de Saint-Pétersbourg (t. IX), j’ai l’honneur de communiquer sommairement les résultats de mes recherches.
- « Pour la Russie d'Europe et les contrées avoisinantes (notamment pour les latitudes de 35° à Ho° nord et les longitudes de i5° à 70° est de Greenwich), j’ai réuni en tout plus de huit cent vingt points d’observation de l’intensité magnétique (horizontale et totale).
- « Au nombre de ces points d’observation, il y en a deux cent vingt-quatre qui ont servi à l’investigation de la variation séculaire de l’intensité : ce sont ceux où les observations ont été effectuées à des époques différentes (de 1806 à 1884). Grâce à ces nombreuses observations, dont la majeure partie appartient à Hansteen (1828-1830) et à J. Smirnow (1871-1878), j’ai trouvé que la variation séculaire de l’intensité est une fonction de la latitude et de la longitude du lieu.
- « La petite table qui suit donne les valeurs de la variation séculaire ou piutôt du changement annuel de l’intensité horizontale, exprimées en unités absolues du système métrique, pour la Russie d’Europe :
- LONGITUDE est de Greenwtch LATITUDE NORD
- 35°-40<> 0 e 0 'i* 4-5°-5oo to°-55° 550-60° 6o°-65° 650-700 700-750 750-SC.0
- i5°-3o°. . . 3o°-45°. . . 460-60°. . . 6o0-750. . . + 1 1 ! 0 c 0 0 88? 8 O O -O CO-O — 0,0018 — 0.C0I2 — 0,0005 0,0002 — 0,00l6 — 0,0010 — o,ooo3 4- 0,0004 — 0.0013 — 0,0007 4- 0 4~ 0,0007 — 0.0010 — 0,0004 + o,ooo3 4* 0,0010 — 0,0008 — 0.0002 4- o,ooo5 4- 0,0012 — 0,0006 + 0 -R 0,0007 -f 0,0014 0,0004 4- 0,0002 -t- 0,0009 4- 0,0016 — 0,0001 4- o,ooo5 -f- 0,0012 4- 0.0019
- (Erreur probable, + 0,0004.)
- « Pour ce qui concerne l’intensité totale, son changement annuel est à peu près le même pour les latitudes de 35°-8o° nord, au méridien 45° est de Greenwich. »
- VARIATION ANNUELLE DE L’INTENSITÉ TOTALE I.atitude nord
- 35-45 ............................. + 0,C 002
- 45-55............................. -R 0,0001
- 55-65 .......................... -j- o,co >3
- 65-8o.............................. — 0,0002
- « Par contre, la variation de l’intensité totale change comme il suit, selon la longitude du lieu, pour les longitudes 35°-8o° nord :
- (;) Note présentée à l’Académie des sciences par M. Mouchez, dans la séance du 20 octobre 1884.
- (2) Rédigé par M. H. Wild.
- T.onçitude est de
- Greenwich o o
- l5-3o......................... —0.0015
- 30-45..................... — 0,0010
- 45-60..................... + 0,0005
- 60-75..................... + 0,0008
- (Erreur probable, +0,0009).
- « Ces résultats sont consignés sur deux petites cartes sur lesquelles les lieux ayant la même variation séculaire (horizontale et totale) ont été reliés par des lignes, conformément à ce que j’ai fait avant pour le changement annuel de la déclinaison et de l’inclinaison de l’aiguille aimantée.
- « La ressemblance des lignes d’égale variation séculaire de l’intensité horizontale et de l’inclinaison est évidente. Les lignes zéro de la variation séculaire horizontale et totale traversent la Russie d’Europe du nord au sud.
- « Moyennant ces recherches sur la variation sé-
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
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- culaire au dix-neuvième siècle, j’ai pu réduire avec facilité toutes les huit cent vingt observations à la même époque de l’an 1880, et j’ai construit une carte des lignes isodynamiques pour la Russie d’Europe, dont je présente une copie autographe. Sur cette carte, les lignes d’égale intensité horizontale et totale sont tracées de 0,1 à 0,1 (unités absolues de Gauss).
- « La différence moyenne entre les observations directes et la lecture des valeurs de l’intensité d’après la carte est, pour l’intensité horizontale, de ±02 et, pour l’intensité totale, de ±o,o5. On ne peut considérer comme anomalies que les divergences qui dépassent pour l’intensité horizontale la valeur ±0,006 et pour l’intensité totale la valeur ±0,15. Les plus grandes anomalies constatées jusqu’à présent sont celles de
- DIFFÉRENCE ENTRE L’OBSERVATION et le tracé normal
- Int. hor. Int. totale
- Jussar (E (golfe de Finlande) .... + 2,34 et — 1,48 + 6,57 et —1,78
- Krükowskaja et Belgorod (au nord de Char-kow + 0,Ci et ±0,64 + 0,67 et +o,B3
- (unités de Gauss)
- Sur la force élémentaire de l’induction solaire dont la durée périodique est d’un jour moyen, par M. Quet (*).
- « Avant 1878, on ne connaissait pas les périodes des forces élémentaires d’induction dans lesquelles on peut décomposer l’action inductrice du soleil sur les fluides électriques de la terre. Je fis alors connaître que l’une d’elles avait un jour solaire moyen pour période, avec une inégalité horaire d’un an, qu’une autre avait pour période la durée de la rotation apparente du soleil autour de son axe, vue de la terre... Il est très facile de remarquer que ces périodes se retrouvent dans les observations faites avec les boussoles magnétiques, et l’esprit est naturellement porté à attribuer ces coïncidences au rapport de cause à effet. J’ai pensé qu’il était bon de suspendre tout jugement jusqu’à ce que l’on ait fait des recherches plus complètes. Comme il s’agit ici d’une question assez importante, j’ai cru qu’il ne serait pas inutile d’isoler autant que possible les forces élémentaires les unes des autres, afin d’en examiner plus aisément les
- caractères. C’est ce que je me propose de faire pour les principales d’entre elles. J'examinerai en premier lieu celle qui correspond à un jour solaire moyen. J’ai pu atteindre le but après avoir découvert la proposition générale que voici :
- « La force d'induction produite par un système quelconque de courants électriques sur une particule m de fluide électrique positif est perpendiculaire à la vitesse relative ov de cette particule et à la direction od de la ligne de force qui passe par le point o du champ magnétique; elle est dirigée vers la gauche de la vitesse personni fiée et regardant od; enfin elle est mesurée par l'aire du parallélogramme construit sur ovet od; si f désigne cette force, on a
- f= mdv sin e,
- e étant l'angle vod.
- « Dans le cas où le soleil agit sur la terre, l’action sur la masse m placée au centre du globe sera dirigée du centre de la terre vers le centre du soleil ou en sens contraire, suivant qu’il s’agit de l’électricité positive ou négative, ou bien suivant que le pôle magnétique austral du soleil est au nord ou au sud de l’écliptique.
- « Pour tous les autres points de la terre, les forces analogues seront sensiblement égales et parallèles à la précédente. A chaque instant, les fluides électriques du globe sont donc soumis à deux systèmes de forces, qui convergent les unes vers le centre du soleil et les autres vers le point opposé.
- « A mesure que la sphère céleste tourne, emportant le soleil qui a, en outre, son mouvement propre, les forces d’induction suivront le soleil ou le point opposé, tourneront avec la sphère céleste et achèveront leur tour en un jour solaire moyen.
- « Ces forces conserveront leur intensité, et leur direction subira une variation d’une durée périodique, égale à un jour solaire moyen. Ce résultat, qui est obtenu très simplement, peut servir à vérifier ceux de la théorie analytique générale que j’ai exposée. »
- Sur les décharges disruptives de la machine de Holtz, par M. l’abbé Maze (*).
- » Lorsque l’on emploie une machine de Holtz dont l’excitateur est construit de telle sorte que l’étincelle puisse se tirer, à volonté, à droite ou à gauche de l’axe de l’appareil, on constate que la position à donner à la partie mobile de cet excitateur est loin d’être indifférente.
- « Ainsi, si on laisse celui-ci au complet, avec
- (') Note présentée à l’Académie des sciences dans la séance du 20 octobre i88.j.
- (') Note présentée à l’Académie des sciences par M. Ja-min, dans la séance du 30 octobre 1884.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- ses boules et son condensateur; si, de plus, on donne aux deux branches mobiles une position telle que la boule qui dégage l'électricité positive soit plus près de son condensateur que n'est l’autre du sien, en un mot, si l’on rompt la symétrie en portant l’ouverture des boules du côté positif, on obtient, avec un écartement moyen, deux aigrettes étroites et inégales en longueur, la plus longue correspondant au pôle positif. Ces aigrettes ne se rejoignent pas, mais produisent de petites détonations sourdes : je les appellerai aigrettes détonantes.
- « Si, sans rien modifier au reste de la machine, on change le côté de l’ouverture de manière que le conducteur positit soit le plus long, les choses changent complètement de face : il n’est plus possible, quel que soit l’écartement des boules, d’obtenir les aigrettes détonantes ; c’est toujours l’étincelle crépitante ordinaire qui se produit.
- « On peut encore démontrer l’influence du manque de symétrie, en enlevant la boule du pôle positif. Si alors l’interception est du côté positif, on peut obtenir une double aigrette très épanouie et très longue. Si, au contraire, l’interruption a lieu du côté du pôle négatif, l’aigrette atteint au plus la moitié de la longueur précédente. Si l’on enlève la boule du pôle négatif, l’influence de la symétrie ne se manifeste pas.
- « On peut reprendre ces expériences après avoir enlevé les condensateurs : les phénomènes sont généralement de même ordre que dans les cas précédents, mais beaucoup moins intenses.
- « Les phénomènes optiques ne sont pas d’ailleurs les seuls qui prouvent l’importance de la question de symétrie. Des faits d’ordre mécanique conduisent aux mêmes conclusions. En effet, si, après avoir privé l’excitateur de ses boules, on suspend entre les pointes une bande de papier, longue de o,n,io et large de om,2, en plaçant l’ouverture du côté du pôle positif, le papier est énergiquement repoussé par le pôle négatif; si, au contraire l’interruption a lieu du côté du pôle négatif, la répulsion se fait par le pôle positif. Cette expérience réussit avec ou sans les condensateurs, mais le résultat est plus net lorsque ceux-ci sont supprimés.
- « Il est digne de remarquer que, si les branches de l’excitateur sont placées symétriquement par rapport à l’axe de la machine, la répulsion se fait par le pôle positif avec les bouteilles de Leyde ; par le pôle négatif, quand on ne les emploie pas.
- « Dans ce qui précède, je ne me suis pas écarté de la simple exposition des faits, ne voulant préjuger aucune théorie. Il me semble que la cause des phénomènes observés doit être cherchée dans une induction réciproque des diverses parties de la machine. »
- Sur les courants thermo - électriques produits
- dans des circuits composés d’un seul métal;
- par R. Overbeck (').
- On sait que si l’on chauffe le point de jonction de deux parties inégalement écrouies d’un fil métallique, on obtient un courant électrique : la différence d’état physique équivaut à une différence de nature chimique, et le point de jonction se comporte comme une soudure thermo-électrique.
- M. Overbeck a repris cette question, déjà étudiée par Magnus, E. Becquerel, Gaugain, Henrici et d’autres. Il a opéré sur le cuivre, le laiton, l’argentan, le fer et l’acier. Pour tous ces métaux, sauf le fer et l’acier, on obtient des résultats constants : le sens du courant thermo-électrique demeure toujours le même, quelle que soit la manière dont on ait produit l’écrouissage et le recuit. Il est indifférent, par exemple, de prendre un fil de cuivre écroui à la filière et de le recuire sur une de ses moitiés, ou bien de prendre un fil de cuivre recuit dans toute sa longueur et de l’écrouir à coups de marteau sur une de ses moitiés. Le degré d’écrouissage et la température du recuit sont également indifférents, du moins si on ne considère que le sens du phénomène; quant à son intensité, elle dépend, bien entendu, des conditions de l’expérience.
- Il en est tout autrement quand on opère sur le fer et l’acier. Ici les résultats sont plus variés, et en apparence irréguliers. Ainsi un fil d’acier écroui à la filière donne un courant qui va de la partie écrouie à la partie recuite à travers le point chauffé, quand le recuit a été fait à 3oo°; mais si on recuit de nouveau la même moitié du fil à 5oo° ou au delà, le courant change de sens.
- Le mode d’écrouissage n’est pas indifférent : si on a recuit un fila haute température dans toute sa longueur, on peut en écrouir une des moiiiés, soit par la trempe, soit par un allongement, un martelage ou une compression; l’allongement simple et l’étirage à la filière donnent des courants de sens opposés ; les autres modes d’écrouissage donnent des résultats irréguliers.
- La température à laquelle on porte le point de jonction des deux moitiés du fil pour produire un courant, peut également changer les résultats ; si celte température est élevée, elle change le mode de recuit.
- Entre un fil tendu et un fil non tendu du même métal, on obtient, comme l’on sait, des courants thermo-électriques. Ici encore les fils de fer et d’acier donnent des résultats plus complexes que ceux des autres métaux. Le fer et l’acier se comportent d’ailleurs de la même manière.
- On peut supposer que dans le fer et l’acier la proportion du carbone combiné chimiquement au fer varie avec les conditions de l’écrouissage et du
- (') Annales de Wiedemann, n° 7, 1884.
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- recuit, et que la variété des résultats de M. Over-beck tient à cette complication chimique. Les expériences de Caron, de Barus, de Clémandot, de Fromme, avaient déjà conduit à admettre cette variation de la proportion de carbone combinée.
- La pile sèche de Wolff.
- Tout le monde sait que pour les usages de la pratique où l’on n’a besoin que de courants intermittents, l’emploi de la pile Leclanché tend à se généraliser de plus en plus. Ce fait tient aux propriétés bien connues de son dépolarisant constitué, dans le dernier modèle, par des agglomérés de charbon de cornue et dç manganèse. Quelque avantageuse que soit cette pile, il est certain qu’un élément sec lui serait préférable, à qualités égales, ne fût-ce qu’à cause de l’évaporation du liquide, qui se trouverait évitée. Ce sont des données relatives à une pile de ce genre due à M. C.-H. Wolff, directeur d’un laboratoire très important de chimie analytique, à Blankenese, que M. le docteur A. Voiler, de Hambourg, vient de publier dans l’Elektrotechnische Zeistchrift (septembre 1884), et que nous nous proposons de résumer ici.
- Il convient de dire tout d’abord que la composition chimique de la pile en question est encore tenue secrète. Dans sa forme générale, la pile est constituée par une plaque de zinc cylindrique à l’intérieur de laquelle est placé le mélange solide qui entoure l’électrode en charbon analogue à celle de la pile Leclanché. Les mesures ont porté sur deux types d’éléments, l’un petit, dans lequel la hauteur de la plaque de zinc se trouvait être de 12 centimètres et son diamètre de g centimètres, et l’autre plus grand, avec une hauteur de 15,5 centimètres et un diamètre de 10,5 centimètres.
- Les propriétés caractéristiques du nouvel élément sont les suivantes : résistance intérieure moins grande que celle de la pile Leclanché, à force électromotrice égale; fonctionnement régulier quelle que soit la position dans laquelle on le place, l’élément étant sec, et enfin régénération après épuisement complet, au moyen d’un courant déchargé. On voit par ce dernier point que la pile Wolff rentre dans la catégorie des piles secondaires et que par suite il n’est jamais nécessaire de renouveler soit le mélange actif soit la plaque de zinc qui sert de pôle positif.
- M. Kriiger a publié il y a quelque temps, dans la même revue allemande à laquelle nous empruntons ces détails, les résultats de mesures très complètes relatives à la pile Leclanché. Les mesures de M. le docteur A. Voiler sont en partie comparatives, c’est-à-dire qu’il a cherché à se placer dans des conditions analogues qui lui ont permis d’établir un parallèle entre les résultats obtenus de part et d’autre.
- A côté de. ces dernières expériences viennent figurer d’autres mesures pour lesquelles l’auteur s’est principalement proposé de réaliser les conditions qui se présentent dans la pratique, lorsqu’un élément Leclanché fonctionne dans un circuit de sonnerie, d’appel téléphonique, etc. La pile est fermée pendant un court intervalle de temps sur une résistance notable, puis reste en circuit ouvert pendant assez longtemps, ce qui permet au dépolarisant d’agir. M. Krüger estime que dans une installation téléphonique l’élément travaille en circuit fermé 2 minutes par jour environ. Dans un laboratoire il est difficile de réaliser cette condition, mais on peut s’en rapprocher sensiblement en employant un interrupteur à pendule.
- C’est ce que M. Voiler a fait. Dans une partie de ces mesures, il a intercalé en un point d’un circuit de 20 ohms de résistance un pendule interrupteur donnant 60 interruptions par minute, le courant se trouvait ainsi interrompu 48 200 fois par jour pendant un intervalle de temps excessivement court.
- Dans les tableaux qui suivent, la force électro-motrice a été prise aux bornes de la pile et mesurée au moyen d’un galvanomètre à torsion Siemens et Halske présentant une résistance de 100 ohms. La résistance intérieure fut déterminée soit à l’aide d’une boussole des tangentes de Gaugain, soit en mesurant avec un électrodynamomètre Siemens et Halske l’intensité en ampères et en appliquant la loi d’Ohm. Les deux méthodes donnèrent d’ailleurs les résultats les plus concordants.
- Les tableaux I, II, III et IV se rapportent au petit élément que nous désignerons par A.
- ! Hauteur de la plaque 1 Résistance in-
- de zinc........=12 cm.f térieure mo-
- Diamètre de la plaque f yenne = 0,40
- de zinc........=9 cm-1 ohms.
- Dans les mesures qui suivent, l’élément fut d’abord fermé sur le circuit primaire d’une bobine d’induction offrant o,5 ohms de résistance, puis sur un fil de résistance zéro, et enfin abandonné à lui-même. On obtint les résultats consignés dans les tableaux I et II.
- Si l’on compare ces chiffres avec ceux obtenus par M. Krüger et relatifs à l’élément Leclanché, on reconnaît que la perte de force électromotrice est :
- Elément Leclanché Elément Wolff
- En 1 heure. 7 "/o Eu 1 heure. 2 °/o 24 — 9 °/0 — 2 °/u
- ajournées. 10 % ajournées. i3 °/0
- Le dernier chiffre (i3 %) est probablement trop fort, à cause d’une fermeture accidentelle en court circuit.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- I. — Dépolarisation spontanée au repos
- TABLEAU I
- DURÉE FORCE
- Nos RÉSISTANCE de la électromotrice
- intercalée fermeture ou de 1 ouverture
- du circuit en volts
- Fermé i,3o
- Circuit pri- Après i minute 1,22
- I maire = o.5 — 5 — 1,10 1 ,o3
- ohms — l5 —
- — 3o - 0,95
- 2 Ouvert Après 24 heures i ,20
- Circuit pri- Fermé 1.20
- 3 maire — o,5 ohms 1 Après 2 heures 0,68
- 1 Après 10 minutes 0,75
- 4 Ouvert ) — 2 heures o,83
- — 20 — 1,08
- i Fermé 1,09
- 5 Zéro < Après 5 minutes 0,53
- — 40 — 0,29
- - 80 — 0,21
- 1 Arrès 6"heurcs 0,90
- — 24 — 0,97
- 6 Ouvcrl 1 — 3 jours 1 ,o5
- — 7 — 1,11
- 1 — 12 — 1.17
- II. — Fermeture ininterrompue avec grande résistance extérieure
- TABLEAU II
- RÉSISTANCE intercalée DURÉE FORCE
- Nos de la fermeture ou de l’ouverture électromotrice
- du circuit en volts
- Fermé 1,17
- Après 10 minutes 1,16
- 7 100 olims — 3o — — 1 heure i, i5 1, i5
- — 6 — — 18 — 1, i5 1. i5
- N. B. — Après quelques
- 8 Ouvert instants de court circuit 1,12
- Après 6 heures Ijil
- Fermé I . II
- Après 3o minutes 1,09
- \ — 1 heure 1,08
- 9 ico ohms < J — 6 — ' — 1 journée 1,06 i ,o5 1,02 0,98
- — 2 —
- — 21/4— 0,93
- Le tableau suivant (III) se rapporte à la régénération au moyen d’un courant de charge. Ce courant fut emprunté tout d’abord à un gros élément au bichromate de potasse nouvellement rempli, et dont la force électromotrice fut trouvée égale à 2 volts et la résistance intérieure à 0,1 ohms.
- Ce courant paraissant trop fort, on intercala au bout de 40 minutes une résistance de 1 ohm. Pour la charge, on réunit les deux zincs et les deux charbons ensemble, on a donc comme intensité de courant, en désignant par e, eit les forces électromotrices, par w, wiy les résistances intérieures, et W la résistance extérieure.
- <?—e*
- * — —-----amperes
- La force électromotrice de l’élément de charge tomba très peu pendant les 3 2/3 heures que dura la charge, tandis que celle de l’élément Wolff crût très rapidement au bout de quelques minutes. C’est ainsi que l’on trouva pour les 40 premières minutes i = 1 ampère
- et pour les 3 heures suivantes
- 2 = 0,28 ampères.
- L’expérience répétée, donna d’une façon analogue i = 0,32 et i =- 0,25
- cette troisième régénération ayant été faite à l’aide d’un élément Bunsen de 1,9 volts et 0,20 ohms de résistance extérieure.
- Il résulte des chiffres qui suivent, que si la force électromotrice croît rapidement pendant la charge, elle diminue aussi très vite après le circuit ouvert aussi bien qu’au circuit fermé, et s’approche d’une valeur normale voisine de 1,20 volts.
- III. — Régénération au moyen d’un courant dê charge
- TABLEAU III
- RÉSISTANCE intercalée DURÉE FORCE
- Nos de la fermeture ou de l'ouverture électromoirice
- du circuit en volts
- RÉGÉNÉRATION
- [ Courant de charge fermé 0,98
- Zéro 1 Après 10 minutes i,5o i,55
- 10 — 20 —
- — 40 — 1,57
- 1 ohm — 3 2/3 heures i,6S (?)
- Ouvert Après 11 heures 1.24
- Fermé I 24
- Après 10 minutes 1,23
- 1 I kxj ohms l — 20 — 1,22
- ‘ — 1 heure 1,21
- — 6 — i,i7
- Interrompu pour la détermination de la résistance
- On trouva W = 0,40 ohms
- f Ferme 1,12
- i3 100 ohms l Après 2 heures 1, i3
- 1,10
- • 1,09
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICiTE
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- TABLEAU III (Suite)
- DURÉE de la fermeture ou de l'ouverture FORCE
- Nos i\ boft*91 IV intercalée éloctromolricc
- du circuit en volts
- RÉGÉNÉRATION
- 14 1 ohm Courant de charge fermé 1,09
- Après 4 i/3 heures 1,42
- Fermé 1,42
- Après 5 minutes 1,40
- — 10 — 1,38
- l — 4° — i,33
- | — 3 heures 1,27
- - 6 — 1,22
- 15 100 ohms < / _ 24 — 2 journées 1,12 1,06
- ... 3 _ — 4 1,01 0,98
- — 5 — 0,94
- 6 — 0.91
- 7 — 0,89
- — 9 0,86
- 16 Interrompu pour la détermination de la résistance
- On trouva W =0,42 ohms
- RÉGÉNÉRATION
- 1 ohm ( Courant de charge fermé 0,84
- 1 / f Après 3 heures 1,60
- Ouvert Après i5 heures 1,25
- 1 Fermé ] Après i5 minutes f — 1 heure I ,25
- 18 100 ohms 1.18
- I f 17
- Cette expérience fut interrompue pour procéder
- à une nouvelle charge
- 19 1 ohm j Courant de charge fermé 1,17
- ( Après 2 heures j i,63
- t Fermé J Après 6 heures - 24 - 1 ,.63
- 20 5o ohms 1,20
- 1 ,oû
- Ouvert l / — 1,06
- o,5 ohms ) Après une fermeture de ( 8 heures o,85
- / Après 3o minutes 1,00
- 21 l — 6 heures 1, n
- Ouvert \ — 2 journées I . iO 1 12
- 1 3 — 1. i3
- . 1 4 M4
- Il est inutile de détailler ces résultats : le tableau (III) est assez clair par lui-même et permet de voir que la régénération est complète. Les observations de M. le Dr A. Voiler n’ont pas encore porté sur les actions chimiques qui prennent naissance.
- Quand on intercale dans le circuit l’interrupteur à pendule que nous avons mentionné plus haut, donnant pendant toute la journée une interruption par seconde, on obtient les résultats suivants (IV):
- IV. — Façon dont se comporte l’élément avec l’interrupteur à pendule intercalé dans le circuit
- TABLEAU IV
- DURÉE do la fermeture ou de l’ouverture FORCE
- No» i\ t û 1 û à intercalée électiomotrice
- du circuit en volts
- Fermé i, i5
- Après 1 heure 1,12
- — 6 — I , 12
- — ï 2 1,12
- (Repos de la nuit dans
- 22 20 ohms ( l’intervalle.) . Après 24 heures I.OÔ
- — 11/2 journée I ,02
- (Repos de la nuit dans
- l’intervalle.) Après 2 journées 1,05
- 2 1/2 — i ,o3
- i,o3
- 23 Ouvert 1 Après 2 journées - 6 - 1,09 1,12
- f 8 - 1 1,14
- Dans les deux tableaux qui suivent (V et VI) se trouvent consignés les résultats des mesures laites
- avec
- l’élément B
- Hauteur de la pla jue
- de zinc.......= 15,5 cm.'
- Diamètre........— 10,5 cm.'
- Résistance in térieure moyenne = o,3o ohms.
- V. — Fermeture ininterrompue avec grande résistance ext-rieure
- TABLEAU V
- No» RÉSISTANCE intercalée DURÉE de la fermeture ou de l'ouverture du circuit FORCE élcctromotrice en volts
- Fermé 1,32
- Apres 3o minutes 1,32
- ï — 1 heure 1,31
- 24 100 ohms < . ..«5 1,3i 1,3i
- f j -ï 1,3o
- - IB — 1,29
- — 24 — 1,28
- 1,28
- ! 1 Après 3o minutes 1,29
- 25 Ouvert ! — 1 heure 1,29
- | — 12 - 1,31
- - 17 - 1,3i
- Ces résultats (V) sont très satisfaisants; en 24 heures, la force électromotrice ne perd que 3 0/0 de sa valeur et revient complètement à sa valeur au bout de 12 heures de repos. D'après les expériences de M. Kritger, un élément Leclanché, dans les mêmes conditions, perdrait au bout de 24 heures trois fois plus, c’est-à-dire 9 0/0 de sa valeur.
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- igo
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- VI. — Façon dont se comporte l’élément avec l’interrupteur à pendule intercalé dans le circuit.
- TABLEAU VI
- N° RÉSISTANCE intercalée DURÉE de la fermeture ou de l'ouverture du circuit FORCE électromotrice en volts
- 26 20 ohms Fermé Apres 3o minutes — 1 heure 3 heures 1 — 6 — 1 — 8 — (Dans l’intervalle. 18 heures de repos) 1,3i 1,3o 1 » 31 1.30 1.30 1 3o
- 20 (.1)111 s Après les S heures suivantes (Dans l’intervalle, 36heures de repos 1. ?o
- 20 ohms • Après les 12 heures sui-1 vantes l(Dans l’intervalle, 14 heures . de repos 1,3i
- 20 ohms Après les 4 heures 1/2 suivantes i,33
- 27 Interrompu pour déterminer la résistance Trois espèces de mesures très concordantes ont donné W = o,3o ohm
- 28 Ouvert Après la fermeture en court circuit pendant la mesure | de résistance Après 5 minutes 1 — 3o — — 1 heure — 18 heures 1,16 1,26 1.2g i,3o 1,32
- 29 20 ohms Fermé Après 1 heure — 6 heures — 1 1/4 journées — 2 1/4 — 1,3o 1.24 1.17 1,07 1,00
- On voit que, surtout dans ces conditions qui se rapprochent le plus de celles de la pratique, la force électromotrice et la résistance intérieure paraissent éminemment constantes. Si l’expérience pratique à laquelle il appartient de juger en dernier ressort les inventions nouvelles vient, comme nous l’espérons, confirmer ces expériences de laboratoire, il est hors de doute que les avantages qui s’attachent à la forme sèche de l’élément Wolff lui assureront un brillant avenir.
- Durée d’oscillation d’un système magnétique muni de son index, par M. Brillouin [}).
- i. — Lorsqu’on emploie dans les magnétomètres ou les galvanomètres des aiguilles aimantées mo-
- (!) Extrait du Journal de Physique.
- biles, on les munit, pour la lecture des déviations, soit d’un index, soit d’un miroir; on y joint même un étrier lorsque l’on doit pouvoir retourner l’aimant, comme dans un déclinomètre absolu. Dans l’étude de la durée d’oscillation, l’influence du moment d’inertie des pièces accessoires n’est nullement négligeable. La dimension de certaines d’entre elles, du miroir ou de l’index, par exemple, est déterminée par la précision des lectures que l’on veut faire.
- Ce que je veux examiner, c’est l’influence de ces pièces sur la durée de l’oscillation de l’aimant. Soient I0 le moment d’inertie de ces pièces mobiles, aussi réduit que possible, et I, celui de l’aimant, dont le moment magnétique est M. Sous l’influence de la composante horizontale du magnétisme terrestre, la période d’oscillation est
- t = 2 Ai-i-1--
- V MII
- Examinons de quelle manière elle dépend du choix de l’aimant, dans diverses hypothèses.
- 2. — On a choisi par des essais préalables la forme d’aimant la plus avantageuse; on cherche seulement l’influence de la grandeur absolue d’aimants de formes semblables. On a dans ce cas
- L = aP,
- et par la loi de Coulomb
- M = bl\
- La durée T est susceptible d’un minimum, qui a lieu lorsque
- est minimum. Le produit
- étant constant, le minimum a lieu quand on a
- 2 aP = °u 2 T| = S f0
- c’est-à-dire quand le moment d’inertie de l’aimant seul est une fois et demie celui du support et de l’index, et la valeur de la durée minimum est
- T,
- t /5 al'a
- >—27tV 3 /’/••'
- = 2 71 /
- La forme la plus avantageuse à ce point de vue est
- celle qui donne la plus petite valeur au rapport ~b-
- Si l’on compare entre eux deux systèmes dans lesquels l’aimant et l’index sont semblables, l V dé-
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
- 191
- signant des longueurs correspondantes, les durées nnnima de ces deux systèmes Tm, T')( sont proportionnelles à ces longueurs
- T T7
- 1 m_ 1 ni
- T ~~!r‘
- Or, pour le même mode de lecture des angles, la précision des lectures est proportionnelle aux dimensions linéaires, longueur de l’index, diamètre du miroir, etc.; on pourra donc rendre la durée d’oscillation d’autant plus rapide qu’on tiendra moins à la précision.
- 3. — Si l’on peut rendre l’aimant solidaire du système indicateur, celui-ci peut acquérir une extrême légèreté. Dans ce cas, l’expérience a montré qu’il y a avantage à multiplier les aiguilles identiques, au lieu de n’en employer qu’une seule de dimension variable.
- Soit n le nombre des aiguilles qu’on suppose toutes placées de la même manière par rapport à l’axe de rotation, on aura
- I, = A?;,
- T = 2 TZ
- v/
- jp H~ à.»
- Lin
- T est d’autant plus petit que n est plus grand, tant qu’on peut placer le milieu de toutes les aiguilles sur Taxe ; sa limite est la durée relative à une seule aiguille sans index. Cette durée dépend de la forme et des dimensions absolues de l’aiguille. Pour une même forme, on a
- A = als,
- B = bl*,
- et le temps limite 2 it l
- être rendu aussi
- petit que l’on voudra, en prenant des aiguilles suffisamment petites.
- Comme on ne peut pas accroître sans limites le nombre des aiguilles, ici encore il importe de choi-
- sir la forme qui donne le plus petit rapport
- 4. — L’emploi d’un système astatique conduit aux mêmes résultats. Désignons par I,, I3, M,, M2 les moments d’inertie et les moments magnétiques des deux aimants ou des deux groupes d’aimants, et soit m le moment magnétique résultant des deux aimants; on peut admettre, sans s’écarter beaucoup
- de la vérité, que le rapport ^M;) ne peut pas descendre au-dessous d’une certaine valeur jx, 0,01 ou 0,001 par exemple, quel que soit le soin que l’on y mette, et que cette limite ;x ne dépend pas de
- la valeur absolue des monlents magnétiques. La durée d’oscillation est alors
- T ” 2 %
- v
- t n + 11 ^ 3
- (x(M,+M2)M’
- On arrivera aux mêmes conclusions que dans les deux cas correspondants déjà traités : {pour deux aimants,
- Tm-=—jz liai
- vV
- v/
- 5 ^1 +
- 3 /’| -f- ^2
- pour deux groupes d’aimants, T peut être rendu aussi petit que l’on veut, en multipliant le nombre des aimants.
- 5. — Quel que soit le cas que l’on examine, le choix de l’aimant est fort important. Pour une nature d’acier et une trempe déterminées, il est évident que les formes les meilleures sont celles qui donnent une intensité d’aimantation constante en grandeur et en direction dans tout l’intérieur de l’acier, c’est-a-dire les ellipsoïdes. C’est une forme difficile à réaliser : aussi leur préfère-t-on des formes géométriques plus simples, le parallélipi-pède rectangle ou le losange. Ce dernier semble un peu plus avantageux, d’après les travaux de Coulomb, mais cela peut tenir aux dimensions particulières, et il est probable que ces deux formes s’écartent à peu près également du maximum, l’ellipsoïde se trouvant entre les deux. On s’en rapprocherait probablement davantage en prenant un losange dont la grande diagonale serait double de la longueur qu’on veut conserver à l’aiguille, et le coupant de longueur soit par deux parallèles à la petite diagonale, ou mieux par deux cercles raccordés aux côtés du losange.
- Quoiqu’il en soit, une fois la forme géométrique de l’aiguille choisie, il reste à déterminer le meilleur rapport de la longueur à la largeur et à l’épaisseur.
- Le choix de ce rapport dépend de la nature de l’aimant.
- Il importe que sous une forme très courte l’aimant puisse atteindre un grand moment magnétique. Il faut que l’intensité maximum d’aimantation permanente de cet acier soit très grande et que sa susceptibilité magnétique soit très faible, pour que l’aimantation induite par l’aimantation rigide soit petite. Cela correspond à une faible valeur de ce que M.Jamin nomme la conductibilité magnétique, c’est-à-dire à une trempé assez forte. Il semble probable qu’à chaque acier correspondra une trempe moyenne plus favorable que toute autre; quelques essais permettront de la déterminer dans chaque cas particulier.
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- IQ2
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- TRAVAUX
- DE LA
- CONFÉRENCE INTERNATIONALE
- DES ÉLECTRICIENS
- COMMISSION DES UNITÉS
- DÉTERMINATION DE LA VALEUR DE L’UNITÉ DE RÉSISTANCE SIEMENS EN MESURE ÉLECTROMAGNÉTIQUE ABSOLUE
- Par H. Wild.
- {Suite)
- Apres lecture de la position d’équilibre, le barreau de torsion étant placé dans le bifilaire, on tourna les deux fils en leur milieu de 36o° dans le même sens, puis on lut de nouveau à l’échelle la position d’équilibre du bifilaire; alors on tourna en arrière de nouveau de 360*, on observa la position d’équilibre, puis on tourna de 36o° dans l’autre sens, et finalement on revint encore une fois à la position où les fils sont sans torsion.
- Dans ces conditions, on fit à l’échelle les lectures suivantes :
- ÉCHELLE DIFFÉRENCE MOYENNE
- Position naturelle 536,5 23,9
- Tourné de -f- 36o° 5i2,6 24,4 |
- Position naturelle... .... 537,o 24,6 / 24,45
- Tourné de — 36o®..... . 56i ,6 2 U9
- Position naturelle 536,7 » 1 1
- 5. - COEFFICIENTS DE TORSION.
- Pour une torsion de deux fils de
- Pour le bifilaire, l’influence du coefficient de torsion or est faible, en sorte qu’une détermination unique de ce coefficient pouvait toujours être suffisante.
- . J’ai déterminé ce coefficient de torsion théoriquement, d’après la formule (40) aussi bien qu’empiriquement, et ce'a d’après la méthode définie par l'équation (39').
- Pour le fil de cocon servant à la suspension bifilaire le rayon se trouvait être, d’après les mesures micrométriques,
- p = o)054imm ± o,oo54mm,
- où 0,0054 ne représente pas l’erreur d’une seule mesure, mais l’écart moyen entre différents diamètres du fil dont l’épaisseur est assez variab’e; de plus la longueur des fils était
- l = 3640mm,
- et le coefficient d’élasticité e de ces fils se trouve compris entre 8,64. io8 et 11,06. 108; il y a donc lieu de poser en chiffres ronds
- e = 9,8. io8.
- Les autres quantités de l’équation (40) sont, par suite de ce qui précède dans notre cas
- g =s 9819™“, et 5 = 10 h = 1 ,636omm, M — 108. 2880 \ + Ç=46°,&'>
- et l’on a par suite
- <7 = 0,000627.
- 2 = 2 71
- Nous obtenons donc un angle de déviation du bifilaire donné par
- 9" = 24,45 s.
- Si-nous remplaçons t par sa valeur tirée de (V) et si nous prenons pour za la valeur précédente : 46° 6', nous trouvons d’après l’équation (39') :
- <7 = 0,000697. (VIII)
- Si nous tenons compte de l’incertitude dans le diamètre 2 p du fil, nous devons considérer la concordance de ce résultat avec celui que donne l’autre méthode, comme tout à fait satisfaisante. Déterminée directement sur l’appareil, cette quantité garde certainement l’avantage et elle paraît présenter une exactitude plus que nécessaire, même si nous admettons que toute la différence entre les deux valeurs, à savoir 0,000070, soit l’erreur dont est entaché le dernier résultat; c’est d’ailleurs ce que nous allons expliquer avec plus de détail.
- a- se présente dans un facteur de l’expression pour cotg. s qui a la forme
- I +ff[l— z„cotg. (z„+0]
- il suit de là que l’erreur d<s dans la connaissance de a doit au plus être
- « , 0.0001
- Cli7 = H----------7 :----;—-
- - I — z(l cotg. (za + 0
- Pour la détermination empirique de <7, on fixa, une fois toutes les observations terminées, à mi-hauteur environ de chaque fil une sorte de tête de torsion. Cette pièce se compose de deux disques circulaires, mobiles l’un par rapport à l’autre et autour d’un même axe; l’un de ces disques porte un index, l’autre une division en quadrants; tous deux possèdent en leur milieu des bornes à l’aide desquelles un fil peut être assujeti au centre du cercle et, en. outre, UDe deuxième borne qui sert à immobiliser les disques, l’un par rapport à l’autre. Une rainure latérale ménagée dans chaque disque permet d’amener le fil tendu, ici un faisceau de fils, jusqu’au milieu du disque ou de l’axe de rotation; ce fil est ensuite solidement fixé à chacun des disques au moyen de lamelles vissées sur ces derniers, et ensuite coupé dans l’intervalle entre les deux disques. On peut alors tourner, l’une par rapport à l’autre, ces deux sections moyennes du fil sans avoir à craindre un changement dans la longueur de celui-ci.
- Or, dans nos observations, nous avons en chiffres ronds : zf, = 46° et Ç au maximum — 14' il faudra donc que l’on ait au maximum frf <r — + 0,00043.
- Le coefficient de torsion 0' pour la boussole des tangentes, ainsi que le coefficient 0" pour l’unifilaire du multiplicateur ont toujours été mesurés pour chaque série d’observations. On a d’ailleurs, pendant tout le temps, trouvé pour ces coefficients des variations tellement faibles que l’on peut, sans inconvénient, les considérer comme constants et prendre leur valeur moyenne pour toutes les observations. On constate ainsi pour une rotation de36o°de l’extrémité supérieure du fil dans un sens et dans l’autre, pour la moyenne des
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ELECTRICITE
- 193
- deux, les déviations suivantes de l’aimant en dehors du méridien magnétique, exprimées en divisions d’échelle :
- DATE BOUSSOLE des tangentes UNIF1LA1RE
- 7 juillet 10,5o 2 2,5 O
- 12 — • 11,00 22,05
- i3 — 1 i,o5 22,90
- 21 juillet 1 i ,3o 23,25
- — 10, 60 23, «5
- 26 — 1 i,5o 22,00
- 3 août 12,25 23,i 5
- 4. — ... 1 2,5o 23.20
- 5 — 1 2,05 23,i 5
- 10 — 12,i5 23,15
- I ! — . 12,15 23,“*0
- i3 — 12,15 23,10
- Si nous prenons, pour les valeurs, à partir du 21 juillet, époque à laquelle commencèrent les mesures réellement utilisables, la moyenne, on a :
- A' = 11,8 + i,o — 5' 2" + 26" Boussole des tangentes.
- A" = 23,1 + 0,2 = 9'5i" + 5" Multiplicateur uniülaire.
- Ces valeurs portées dans l’équation (8') donnent en dernier lieu :
- 0' = 0,000231 + 0,000023 Boussole des tangentes. 0" — 0,000454 + o,ooooo5 Multiplicateur uniülaire.
- ,(L\)
- Comme ici +0,000023 et + o,ooooo5 ne représentent pas les écarts moyens, mais ceux des valeurs extrêmes, il est certainement évident que l’exactitude de ces valeurs moyennes est largement suffisante.
- 6. — COEFFICIENT RELATIF A LA CONTENANCE EN FER
- Le coefficient /" à cause du fer que contient le multiplicateur a été déterminé pour l’unifilairc de ce dernier appareil, simplement suivant la méthode définie d’après l’équation (14'). Pour des rotations du multiplicateur de 3°3o' dans un sens et dans l’autre, on trouva à des époques différentes, en éliminant les variations de déclinaison au moyen de lectures simultanées au galvanomètre du pont de Wheatstone les déviations yj qui suivent :
- 7 juillet................. 0,80 \
- u5 — ..................... 0,90 J
- 3 août.................... 0,87 I Moyenne:
- ^ ................... 0,8b > 0,87+0,03 divisions d’échelle.
- 4 ................... 0,90 i =22" 3 -4-0" 8
- 5 — .................. . o,85 1
- i3 — ..................... 0,90 /
- d’où il résulte, d’après l’équation (41') :
- f,f = 0,001773 + 0,000064 (X)
- l’erreur de /" est, par conséquent, plus petite que la moitié de celle qui peut être tolérée, attendu que/", dans l’expression de X (voyez plus haut), figure tout simplement dans un facteur de la forme (1 + /").
- Le coefficient /, pour le bifilaire du multiplicateur, se détermine d’une façon analogue d’après la formule (41), laquelle pour t?—o devient identique à (14') si l’on fait comme là S=3°3o' ou 12600". Mais ici l’angle de rotation S du multiplicateur pouvait, grâce au miroir dont il est muni, être déterminé plus exactement que par une simple lecture sur le cercle horizontal comme dans le cas précédent. Quatre mesures, effectuées à des époques différentes, donnèrent tout
- d’abord directement les valeurs suivantes en divisions d’é-chclle :
- „ // 9 n" 11U za
- 20 juin. 510,0 2.29 0 - cc~ 527,0 47020'10"
- 4 août 49(1,7 2,20 52 2,0 46 4 40
- 5 — . :»o<>,5 2,3o 409»1 52(5,1 46 ? 0
- 13 — . 208.7 2,26 5o;,8 5 - 0,2 46 5 2 5
- n" représentant la lecture d’échelle au bifilaire au moment de l’observation pour la position de symétrie du multiplicateur et 11 la'lecture au moment de l’ajustage du
- bifilaire ou de la détermination de son angle de torsion z .
- Ln nous servant de la table dont il a été question au £ 3, et en remarquant que :
- =(»'-"«)8
- on trouve par le calcul :
- 5 9" V arc. ç"
- 20 juin.. . 4 août.... 5 — .... i3 — .... 1?9q3" l 20?7 12753 12960 58"04 56 34 58 90 57 88 — 6'i7" — 5^8 — 1 1 3i — 7 5i — 0,001974 — 0,001689 — o.oo?353 — 0.002283
- Ces valeurs, portées dans l’équation (41), donnent :
- / = 0,004256 = 0,004280 = o 004170 = 0,004171
- Moyenne 0,001207 + o,cooc36
- Comme / entre tout simplement dans le facteur (1 +/) de l’expression pour cotg r, cotg js^et que, par suite, le degré d’exactitude nécessaire dans cette valeur est + 0,0001 la valeur moyenne
- /= 0,004207 (XI
- peut en toute sûreté, et sans exception, être employée dans toutes les mesures.
- 7- — INFLUENCE RÉCIPROQUE DES AIMANTS ET DIFFÉRENCES LOCALES DE L’INTENSITÉ HORIZONTALE.
- D’après la méthode définie par l’équation (5i), on déter mina tout d’abord le rapport L des influences perturbatrices à l’endroit du multiplicateur et de la boussole des tangentes en observant la duree des oscillations du même aimant aux deux endroits. Comme dans ces observations le multiplicateur lui-même ne fut pas éloigné, et, par suite, le fer qu’il contient resta actif, la formule complète est maintenant :
- L=:P [, + (2-v+(j-) (/‘-^)+(7i2-"1)4',+°’
- 0,O0Cü|630 (a_> —A, j — 0,0x107949. r,, J
- oooo38o3
- II, *
- dans laquelle nous avons remplacé par sa valeur prise
- dans (51 '), 02 et 04 par leurs valeurs tirées de (8'), et enfin par sa valeur d’après (14').
- Pour ces déterminations, 011 plaça dans la petite nacelle à suspension uniülaire du multiplicateur, au lieu du petit ai-
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- mant, le grand aimant (du bifilaire), et Ton observa la durée de ses oscillations T* dans le multiplicateur, le circuit étant ouvert de la même façon qui sera ultérieurement décrite avec plus de détail à propos des mesures complètes. On eut soin d’observer de la manière ordinaire les températures
- originelles et finales /“et lb et les amplitudes à l’origine et à
- la fin a“et a*, de même que de faire des lectures fréquentes
- /
- «j au bifilaire dans le pavillon souterrain en notant à chaque
- t
- fois sa température lx. Dès que ces mesures furent terminées, on détermina aussi la quantité relative à la torsion A1? et le coefficient pour le fer «j. On décrocha alors l’étrier avec l’aimant du petit cylindre attaché au fil, et on le suspendit dans la boussole des tangentes à un petit cylindre exactement semblable, lequel (après éloignement de la tête de torsion, de l’aimant de la boussole et de sa caisse intérieure) était fixé à un faisceau formé de 20 fils de coton et descendant de la tête de torsion placée sur le toit de la salle. Il résulte de là qu’en fait on n’a pas changé le moment d’inertie en changeant d’endroit. On procéda alors en cet endroit aux mêmes mesures que plus haut. Les observations du 3i août i883 donnèrent tout d’abord :
- ^ = 19092 at =402 =2°ei A1 = i8 2 = 7'8
- /J = ig86 «j = 258 =1 50 ra~2 25 = 57*62
- /1== 19089 Moyenne aI = 2°2C/ = 2°3
- .9 " //
- i3 3o35jro,ooo3, // j = 3i6,oo, /1 = 2i°i5
- 19082 a“~389ït=2°45/ A2 = 35,i6=. i5'2
- ^=1982 ^ = 275 — 1 57
- /2 = 19082 Moyenne a2=2°2i'=2°3
- s // tt
- r2=i3 3352+0,0004, ?/2=s3i3,02, /9 =2i°3o
- tt tt
- En réduisant 11 x et «j ^ la température normale de 2i°o, d’après (VI), il vient :
- t r
- «1=3i6,22, f/2=3i4,36
- Ces valeurs, ainsi que celles de k'9 d’après (VF)! celles de 2X et de p, d’après (I) et (II), etc., portées dans l’équation précédente, donnent finalement :
- grand aimant pendant les oscillations, ou calcule y d’après la formule :
- /'= [‘ + ("° - ”') *'] - I - (a * + !'•) ('« - ')
- + o,0uoo38oli ^a2— ajJ-
- Les observations du 3 septembre i883 donnèrent
- T0 = i3s,333i +o,ooo3, 11' =312,40,
- T = i3 .2961 +0,0006, ri =316,27,
- /0=i8°,o6, ct0 —20,3,
- / = 18 ,oo, a =2.5.
- Avec ces nombres, on calcule la valeur fi =0,00451
- qui 11e diffère par conséquent de ia valeur précédente que de 0,00007. Si l’on introduit cette valeur en place de de l’autre dans les observations mentionnées plus haut, on obtient
- L= 1,000006.
- Nous pouvons donc prendre la moyenne des deux résultats
- L = 1,00000
- ce qui était à prévoir puisque le bâtiment en entier ne contient pas de fer, qu’à la boussole des tangentes on ne remarque aucunement la présence de fer et que l’on tient compte dans le calcui, de la quantité de fer que renferme le multiplicateur en introduisant le coefficient fL.
- Le changement que le grand aimant du multiplicateur dans la position transversale pendant les observations de sensibilité à l’endroit de l’aimant de la boussole des tangentes provoque dans l’intensité horizontale, est donné par l’expression (5i"), attendu qu’en fait, dans notre cas, le premier est placé, à peu de chose près, dans le méridien magnétique qui passe par le second.
- Or, on a, d’après le plan général et les données précédentes,
- T=ioi5omm M=io8 2,880
- et au maximum, pendant les déterminations de sensibilité Ç — 3°3o'.
- L — 0,999989.
- On aura donc au maximum :
- Comme le coefficient provenant de l’influence du fer j\ influe essentiellement sur le résultat attendu que l’on a d’après la valeur précédente de nx :
- /1 =o,oo.| 58.
- je jugeai qu’au point de vue de la certitude il était indispensable de déterminer ce coefficient encore d’une autre manière. A cette fin je mesurai successivement les durées d’oscillations de l’aimant en question à l’endroit du multiplicateur d’abord comme il a été décrit, tandis que l’aimant oscillait dans l’évidement du multiplicateur, et ensuite le multiplicateur une fois enlevé (ce dernier se laisse eu effet avec sa planche de fondation, ainsi que l’axe, enlever et remplacer par une autre planche tout à fait semblable avec axe, mais sans multiplicateur, sur laquelle la caisse de verre se pose d’une façon étanche comme sur la précédente). Si nous désignons par T la première durée d’oscillation, par T0 la deuxième, par ri et «() les positions moyennes du bifilaire lues pendant ces observations dans le pavillon souterrain et réduits à la température normale, par t et /0, a et a0 les températures moyennes et les amplitudes moyennes du
- d H = o,oooo336.
- Cette influence est d’autant plus petite que la limite d’erreur à tolérer serait d’ailleurs, même si elle était grande, éliminée du résultat, attendu qu’elle change de signe avec ^ et qu’à chaque observation à la boussole des tangentes correspondent deux observations au multiplicateur, dans lesquelles l’aimant de cet appareil est dévié dans un sens et dans i’autre, en dehors de la position transversale.
- Le changement d H' dans l’intensité horizontale à l’endroit du multiplicateur provoqué par l’aimant de la boussole des tangentes, est représenté d’autre part par l’équation (51'") qui, pour Ç' — o prend sa valeur maxima :
- Si nous remplaçons ici r par sa valeur indiquée plus haut ainsi que m par la sienne, nous trouvons :
- d II' ==0,0000144,
- c’est-à-dire une quantité également négligeable.
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- JOURNAL UNIVERSEL ELECTRICITE
- up
- Mais, en dehors de ces deux aimants, il y avait dans le même local, au moment des déterminations de sensibilité, ainsi que des mesures en général, deux autres aimants, à savoir celui du bifilaire auxiliaire II B, orienté normalement au méridien magnétique et celui du galvanomètre G qui sc trouve dans le méridien.
- Le moment magnétique du premier est à 200
- mh — io7. i,366, celui du second, simplement
- = 10^5,72
- Par suite de la position symétrique de ces instruments latéralement entre les deux appareils et à une distance à peu près égale de chacun d'eux, les actions de l'aimant galvano-métrique sur l'intensité horizontale à l’endroit du multiplicateur et de la boussole des tangentes, sont de même grandeur et de même signe; elles n'occasionnent donc pas de différence entre ces deux endroits, tandis que les actions de l’aimant bifilaire sont de signe contraire, d'où il résulte une différence correspondant à leur somme. Comme l'angle delà ligne de jonction du bifilaire auxiliaire avec le multiplicateur ou la boussole des tangentes est de45°, à peu de chose près, et que les deux distances sont aussi à peu près égales, la différence provenant de l'action de son aimant est donnée avec une exactitude suffisante par :
- or ou a donc
- d H"
- 3“/i
- ~jr
- r=7 700 m. 111. II" = 0,000090.
- C’est de cette quantité qu'est accrue l'intensité horizontale à l’endroit du multiplicateur par rapport à celui de la boussole des tangentes.
- Cette influence n'a pas été comprise dans la détermination précédente de L, attendu qu’au moment de ces mesures le bifilaire auxiliaire était déjà enlevé. Par suite de l'action de l'aimant du bifilaire auxiliaire L n'était pas égal à 1, mais avait la valeur
- bifilaire du multiplicateur que sur les aimants du galvanomètre pour les mesures de résistance et du bifilaire auxiliaire dans le bras ouest; tandis qu'au contraire des déviations de 5oo divisions d'échelle à l'aimant bifilaire du multiplicateur, si elles sont sans influence sur la boussole des tangentes, dévient dans le même sens (divisions de l’échelle croissantes — divisions de l’échelle croissantes) de 0,27 division d'échelle l'aimant du galvanomètre et de 0,19 division d’échelle celui du bifilaire auxiliaire.
- 8. — - VÉRIFICATION DES RÈGLES DE MESURE
- Pour les mesures relatives à la boussole des tangentes on employa, comme il a été dit précédemment, un mètre de laiton placé verticalement à côté de l'appareil, deux règles en laiton disposées horizontalement en bas et en haut et divisées en millimètres, et enfin une règle-étalon en maille-chort. Les parties utilisées de cette dernière règle lurent trouvées exactes entre elles à Hh 0,02 m. m. près et correspondantes dans leur longueur absolue à la division du mètre en laiton. Ce mètre est le mètre normal, dont nous avons parlé au paragraphe 3, de l'observatoire de Pawlowsk, portant une division en millimètres qui comprenait en tout 1 040rom. Pour la mesure du diamètre des spires sur les roues, on se servit toujours de la longueur o — 1 oi3 millimètres, que je vérifiai les 23 et 24 septembre d'après le mètre normal en laiton de l'observatoire central de physique, sur le petit comparateur des longueurs et de la manière suivante :
- On compara tout d'abord la longueur o — 1 000 du mètre dè Pawlowsk avec la longueur correspondante du mètre normal, et l’on trouva à o°
- P0 (o — 1 000) = N0 (o — 1 000) — o,o33 m. 111. ± o,oo3 m. ni.
- Mais on a, d'après les vérifications faites en 1879 et 1880 rapportées avec une certitude absolue au mètre des Archives de Paris par l'entremise du bureau International des poids et mesures à Sèvres (Voir VAnnuaire de P Observatoire central de physique pour 1879 et 1880, supplément I, 1, p. 34).
- Nu (o — 1 000) =3 1 m. — 0,o32 m. m.
- Par suite, on a aussi à o°
- T U + dH* L H
- 1,63509 1,635oo
- 1 ,oooo55
- (XII)
- Cette quantité correspond à fort peu de chose près à la limite d'erreur que l'on peut tolérer pour L, d'où il résulte que sa détermination simplement approchée doit être considérée comme tout à fait suffisante. On a en effet d'après
- ^équation (48) -j— =* -g- et par suite (1), il faut que l’on . dL ,
- m au moins -=- =4- o.oooo5.
- 14
- Enfin, c'est ici qu'il convient de remarquer que l'aimant principal du multiplicateur, lors du déplacement de 1800 dans sa position transversale, change la situation de l'aimant de la boussole des tangentes de 2,75 divisions d'échelle, que, par suite, dans l'une ou l'autre position, il dévie ce dernier de la moilié ou de 35"i en dehors du méridien magnétique (le calcul d'après la formule de Gauss donne également 35" 1). Ii résulte de là que les déviations de cet aimant qui ne dépassent pas 3° 1/2 d'un côté ou de l’autre de la position transversale pour les déterminations de sensibilité, n'auront pas d'influence sensible sur l'aimant de la boussole des tangentes. C’est ce que confirmèrent encore des observations directes faites à la date du 6 juillet, époque à laquelle furent déterminées aussi les quantités précédentes. Je trouvai alors en même temps que les déviations à la boussole des tangentes étaient sans l'influence aussi bien sur l'aimant
- P0 (0 — 1 000) = 999,935 vrais millimètres .
- Je trouvai de plus par comparaison;
- P (20 — 1 000) — Nn (20 — 1 000) — o,o5o m. m.
- P (20 — 1 oi3) = N (7—i 000) — 0,042 m. m.
- d’où il résulte
- P (1 000 — 1 oi3) = N (7 — 20) ^ o,ooS m. m.
- Or ou a, d'après les vérifications des sous divisions du mètre normal, N dans la position de la surface divisée tournée vers le haut :
- N (7 — 20) = 12,990 vrais millimètres, et la quantité cherchée se trouve être à o°.
- P0 (10 — 1 oi3) = 1 012,933 vrais millimètres (XIII)
- D’après ce qui a été dit plus haut, la règle à coulisse qui a servi à la mesure de la distance E dans les observations de déviations n'a été utilisée que sur trois parties de sa division, à savoir les morceaux o — 26'*, o — 83^ et o — 84", de sorte que c'étaient là les seules portions à vérifier^
- A la date du 22 septembre, des comparaisons sur le même
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- comparateur avec le mètre normal donnèrent les résultats suivants :
- S ( o — 26") «N (40 — 700) 4- o, i83 m. m.
- S (26 — 57") = N ( 3 — 790) +0,127 —
- S (57 — 83) — N (40 — 700) + 0,178 —
- S (57 — 84) = N ( 5 — 690) -j- 0,588 —
- et à la date du 22 septembre j’obtins, en déplaçant le mètre normal sur les rouleaux-supports au moyen d’une vis micrométrique, de façon à amener alternativement les traits o et 790, d’une part, et 10 — 800, d’autre part, sous les microscopes micrométriques distants de 790 m. m., et plus tard, d’une manière analogue, les traits o — 690 et ic — 700 sous les microscopes distants simplement de 690 m. m.
- N (790 — 800) ™ N (o — 10) 4- 0,0062 m. m.
- N (690 — 700) = N (o — 10) 4- 0,0112 —
- Si nous utilisons de nouveau les vérifications dont il a été question, ainsi que la vérification présente des traits de division de la règle normalè, et si nous apportons aux valeurs absolues pour les décimètres une correction de — 0,0016 m. m. pour les réduire à des millimètres vrais (voir Y Annuaire précédemment mentionné), nous trouvons :
- N (40 — 700) = 659,979 vrais millimètres N ( 3 — 790) = 786,983 N ( 5 — 690) — 684,071 —
- Avec :
- S (o — 26") — 660,162 vrais miliimèt es à o°
- S (o — 83") = 2107,429 —
- S (o—84") = 2i32,83i —
- 11 résulte de là, pour les quantités à comparer pendant le métrage à o° :
- 2. (o — 84) — (o — 26) = 3 6o5,5co m. m. ) fY,vl 2. (o-83)— (0—26) = 3 554,696 — j ^vlv;
- Pour la transformation en millimètres des fractions de pouce anglais ou russe lues à chaque mesure de E à l’une des extrémités de la règle, j’employai la relation
- 1 pouce anglais = 25,40 m. m.
- La certitude de ces résultats comporte au moins + o,oo3 millimètres.
- 9. — MÉTRAGE DE LA BOUSSOLE DES TANGENTES
- Je me suis occupé tout d’abord, avant le commencement des observations, du 21 au 29 juin i883, du métrage et de l’ajustage de la boussole des tangentes, suivant la méthode exposée au paragraphe II, 2.
- Le 21 et le 23 juin, je commençai par mesurer, à deux températures différentes, à savoir en moyenne à 1909 le premier jour et 14°9 le second, à l’aide du cathétomètre et de la règle en laiton, le diamètre vertical, et immédiatement après le diamètre horizontal de la spire paraissant la plus extérieure sur les deux roues. Pour déterminer le diamètre horizontal on desserrait la borne dd (voir la figure), on tournait la roue de 900 autour de son axe, puis on fixait de nouveau la borne. Là-dessus, on élevait de nouveau la tem-ératüre de la salle jusqu’à 20°i, et le 25 juin on procéda à e nouvellès mesures relatives non seulement aux deux diamètres dont il vient d’être question, mais encore à quatre autres placés à 6o° des premiers et à angle droit deux à deux les uns sur les autres. Enfin, le 26 juin, je comparai les diamètres des différentes spires sur la même roue à celui de la spire extérieure mesurée, mais uniquement pour
- les deux premiers diamètres mentionnés. Les résultats de ces mesures me permirent alors de faire, le 29 juin, l’ajustage relatif à la distance des deux roues à partir du centre de l’appareil, ainsi qu’à leur parallélisme, suivant le procédé précédemment indiqué.
- Comme au mois de juillet le temps s’était en partie trouvé très humide, de telle façon que dans le local où se faisaient mes observations, l’humidité relative de l’air avait varié de 58 °/0 de la saturation, ce qu’elle était à l’origine, à 76 °/o, il me parut nécessaire à la fin du mois de juillet de procéder à une nouvelle mesure de la boussole des tangentes, afin de constater les changements qui auraient pu se produire dans le diamètre des roues par suite du gonflement du bois. Les premières mesures, à la date du 29 juillet, le cathétomètre une fois placé et tout l’appareil de mesure ajusté, semblèrent en fait affirmer de tels changements; on trouva que les diamètres en question étaient de 0.1 m. m, plus grands. Mais une recherche plus approfondie ne tarda pas à me faire voir que ce résultat devait uniquement être attribué à une différence dans l’éclairage, et que les diamètres pouvaient varier de 0,2 m. m. selon le mode d’éclairage adopté. L’épreuve faite au moyen d’une aiguille placée verticalement sur le milieu des fils, et dont la pointe venait presque à toucher le fil, montra qu’avec un fond simplement clair, tel que celui primitivement choisi, et sur lequel le bord supérieur du fil semblait se projeter très nettement en noir, la limité entre les parties éclairées et les parties obscures s’enfonce de o,o5 jusqu’à 0,10 m. m. dans le fil, par suite de la réflexion du fond clair sur la surface arqnée de ce même fil, et qu’il se produit un phénomène analogue à celui des ménisques du mercure dans les baromètres; pour avoir la limite exacte, il faut approcher du bord supérieur du fil la ligne de démarcation d’un fond qui est en bas blanc et en haut noir. Le fil se projette alors jusqu’à son bord supérieur très nettement sur le fond blanc, qui le dépasse d’une très petite quantité.
- A cette fin on enfonça, pour les mesures des diamètres, entre le premier et le deuxième fil, un morceau de papier-carton peint au bas sur imm de hauteur en blanc et sur le reste de sa surface en noir mat.
- Cette pièce empêche en même temps de voir les spires postérieures qui sont un peu plus élevées. Je procédai d’une façon analogue pour voir se détacher en sombre et exactement sur un fond blanc, lors de la comparaison des diamètres des différentes spires, les arcs des fils. C’est de cette manière que furent effectuées des mesures définitives le 3o et le 3i juillet; puis, le ier août, la position des roues fut de nouveau ajustée. Toutes les observations terminées, j’ai encore vérifié à la date du 24 août, encore une fois, la position des roues, et je l’ai trouvée exactement semblable à ce qu’elle était le iep août à ± o,02mm près. Je procédai ce jour-là et le 25 août à une détermination réitérée de tous les diamètres.
- Je communique tout d’abord ci-après les résultats de toutes les déterminations directes des diamètres de la spire la plus extérieure des deux roues. Ces déterminations furent faites d’après le schéma suivant :
- Roue I Micromètre ‘ Micromètre
- Diamètre 1 supérieur inférieur
- Bord du fil. . . . op33 op23
- Mètre............ ioi3min 0,98 om,n o,33
- Bord du fil. ... o,33 0,23
- De là, il résulte pour le diamètre 1 de la roue I :
- I, =(o— ioi3) 4-o,iomm — o,65mm — d,
- d représentant le diamètre du fil qui. en moyenne et d’après des mesures faites sur un grand nombre de points, fut trouvé égal à
- d 1 ,oomm
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
- •îgç
- - 'Sij- déplus, oirintroduit la valeur de (o —ïoi3) d'après (XIII), il vient finalement r
- moyenne du diamètre se trouvait être, les eorrections.rela-tives à toutes les autres spires une fois faites : <_ • - -
- I. i = ion,38mm
- l r ,
- Roue I......... .............f.2 R ='loi i ,46*010
- Roue II................................ 2 R = ioi i,57*to«i
- Pour chaque diamètre, on fit deux mesures complètes, selon le schéma précédent, et on en prit alors la moyenne. Lés différences entre les résultats séparés comportaient en général seulement o,oim™. On obtint ainsi les résultats qui suivent :
- Date • 21 juin 23 juin 25 juin 3o juillet 3i juillet 24 août
- Température >9°9 I4°9 20° I 2O08 2004 2 1 °o
- mm mm mm mm mm mm
- l“l £ i.... ioii.38 IOII»4I IOI i .40 IOII.53 IOII.54 1011.54
- i 2.... ioii.49 1011.52 IOI 1.5o 60 63 61
- U 3.... » » IOI 1.45 55 5q 59
- o r | 4 • • •' • » • » IOI 1.46 59 61 60
- “3 '5.... » » IOI 1.38 +ü 47 46
- 16.... » )) IOI 1.42 53 53 52
- fi.... ioii.55 IOIi.61 IOI 1.58 1011,73 IOI1.75 IOII.74
- 2. . . . ioii.53 ioii.56 IOI i .56 70 73 00
- 1 3.... » » IOI 1.5o Ô4 65 62
- s b o s «3 !!:::: » » )) » IOI I OI 1.61 1.53 - 73 02 P ^9 72 00
- , 6.... » » IOI 1.56 6ô 61 62
- D’après ce qui a été dit plus haut, les mesures du 21 au 25 juin doivent être rejetées comme inexactes, e.t l’on ne prendra que les moyennes des trois dernières séries.
- Ci-après je donne ces valeurs moyennes en ajoutant avec le signe + ou — les quantités qu’il faut ajouter ou retrancher à ces diamètres de la première spire par suite de la comparaison des autres spires avec elle, comparaison faite le 1 or et le 25 août, pour avoir la moyenne de toutes les spires r
- SPIRE CORRECTION DIAMÈTRE
- extrême . autres spires de toutes les spires
- mm mm mm
- I 1 loi 1.537 + 0,002 = 1011.539
- V 2 6i3 4- o.oi5 = 598
- 577 4- o.o35 = 612
- 1 4 000 + o.ood := 6o5
- / 5 463 4- 0.005 = 528
- [ 6 527 + 0.000 = 527
- I 1011.740 4- 0.000 =v IOI I 740
- 1 0 ' 7°7 ' -j- 0.010 = 717
- 637 + 0.010 = 647
- )4 733 4- 0.010 = 743
- 15 6o3 + o.oo3 = 600
- ' 0 63o 4- 0.023 = 653
- Il suit de là que le diamètre moyen de toutes les spires et des endroits mesurés est à 20°7 C :
- ou bien
- Moyenne
- 2 R =r ioi1,51
- r = 5o5,757
- Au lieu d’ajuster l’écartement des roues conformément à cette valeur, oïl prit dans le calcul de la position des roues, pour cette distance, en nombres ronds 5o5,8™m, et c’est là-dessus qu’on fit l’ajustage le 29 juin, de telle sorte qu’à partir de ce moment, la distance des hélices moyennes de l’axe de rotation de_ l’appareil se trouva être :
- D = 252,90mm à 1903.
- Le 29,juillet, cette distance fut de nouveau vérifiée et l’on constata qu’en moyenne elle n’avait pas changé. Cependant le parallélisme des roues s’était modifié et cela de telle façon que l’écartement en haut avait augmenté de o,5mm et en bas diminué de cette même quantité.
- Le ier août, on procéda à un nouvel ajustage des roues, pour lequel les dernières mesures, les roues une fois mises en place, firent voir qu’elles étaient exactement parallèles à + o,im™ près, et que la distance moyenne de leurs spires médianes, à partir de l’axe de rotation, la correction relative à la règle de mesure effectuée, était :
- D = 252,905™™ à 20»4.
- En dernier lieu, de nouvelles mesures faites le 24 août, avant de commencer le démontage des roues, donnèrent :
- D =252,907™“ à 20°9.
- Il est donc suffisamment exact de poser pour tout le temps des observations
- D’ = 252,906™™ mesuré à 20°7
- si nous remarquons que cette moyenne ne diffère de celle obtenue à 1903, et lors du premier ajustage, que de 0,006™™, quantité en deçà de la limite des erreurs d’observations.
- Comme les règles employées étaient en laiton et possédaient leur vraie longueur, en tant que mètres étalons à o°, nous trouvons, d’après les données précédentes, pour les vraies longueurs du rayon moyen R des spires et de la distance D des spires moyennes sur les deux roues comptée à partir du centre en nous reportant à la formule (60') et à la valeur de m d’après l’équation (III), à 2o°7 :
- R = 506,000 )
- D = 253,000 I m,1I,,nètres vrais -,-(XV) Nous avons donc exactement dans notré appareil :
- Roue I..................... jR = ioii,565™m
- Roue If.................... îRs 1011,683mm
- Moyenne pour les deux roues . 2 R = 1011,624™™
- d’où il résulte pour notre quantité'
- RiÉSr 5o5,8l2™m mesuré à 20°7,
- valable pendant tout le temps des expériences..
- D’après tes mesures inexactes du 25 juin, la valeur
- Nous avons vu précédemment que la -demi-longueur de l’aimant de la boussole des tangentes était
- l'= 44,9™“,
- et par suite l’éloignement de ses pôles du milieu d’après l’hypothèse c = o,86 (p., 36, vol. XIV),
- 1 = cl' — 38,6™™.. ‘
- Cette valeur de l et celle dé R indiquée plus haut mise§
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- 198 LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- dan9 l’équation (58*) donnent pour le terme de correction entre parenthèses, en admettant que <]/ = 3 1/20 :
- 0,432. ~ ^1 — 14 sina 4- 21 sih1 = 0,000014
- d’où il résulte qu’en fait ce terme de correction [et par suite aussi le terme 3 dans l’équation (56) ] peut être négligé comme très petit.
- Nous sommes donc mis en droit de nous en tenir à l’équation (60) pour calculer la valeur de IC. Mais par suite de ce qui précède, il y a lieu de poser
- 11 = 7, A = 1,825, 1 = 3 8,6,
- T, C T>-ï
- R = 5o6,oo
- R2 4
- de sorte que l’on a'
- K =0,1332777 (1 — 0,00000012 + o,0000106).
- Cette expression fait voir que dans notre cas cette correction est d’ordre négligeable; il suffira donc de multiplier le nombre des hélices sur la bobine par le premier facteur dans l’équation (58) pour obtenir la valeur définitive de K avec une exactitude suffisante. Si nous tenons compte de ce que l’expression précédente est valable pour une seule bobine et que nous en avons deux, et par suite non pas iS, mais 3o hélices sur les deux ensemble, il vient
- K =0,266556 à 20°7.
- Le degré d’approximation nécessaire dans la connaissance de K est d’après (48), et les remarques précédentes données par :
- d IC _ A C K — C
- + o,oooo5,
- d’où il suit avec la valeur précédente de K
- doit être cédé à des'particuliers, moyennant uné redevance annuelle, pour des installations cféclairage, de transport de force, etc.
- L’exposition des moteurs pour la petite industrie, à Dresde, contenait plusieurs moteurs pour la lumière électrique, qui ont parfaitement bien fonctionné. Entre autres une petite machine à vapeur de 6 chevaux, marchant à 3oo tours par minute, qui actionnait une dynamo Victoria, a donné de très bons résultats.
- C’est par erreur que nous avons annoncé dernièrement que la traction électrique sur la ligne des tramways-de la rue de la Loi, à Bruxelles, avait été ajournée sans date fixe. On met en ce moment la dernière main à l’achèvement des préparatifs de cette expérience, et le service de la traction électrique sera inauguré sous peu.
- Un riche banquier de Barcelone vient de faire hommage à cette ville d’une horloge magnifique qui a été installée dans la salle principale de la Bourse. Cette horloge est en communication électrique avec une autre placée chez les fabricants, MM. Ferrer Collin et C°, à une distance de 660 mètres de la Bourse, et, par une disposition fort simple, cette dernière horloge sert de régulateur à Ja première. Toutes les deux sont pourvues dè commutateurs automatiques qui ouvrent et ferment le circuit électrique. On se propose de relier ces horloges avec l’observatoire de VAcademia de Ciencias Naturales y Artes, où se font les observations du méridien.
- Comme encouragement à l’industrie nationale, le ministère de la marine en Espagne vient de signer un contrat avec la Sociedad Espanola de Electricidad pour la fourniture de tous les accessoires électriques aux arsenaux et aux vaisseaux de la marine, notamment pour l’éclairage électrique de ces derniers. :
- K =+ 0,000013.
- Mais pour que K soit aussi exact il faudrait, d’après la relation
- d R d K .
- = -g- = ± o,oooo5,
- que l’erreur d R dans la détermination du diamètre R des spires de la boussole des tangentes fût au maximum
- d R = + o,025mm.
- En réalité cette erreur, comme le montrent les résultats communiqués, ne dépasse jamais la moitié de la quantité en question.
- D’après l’équation (60") pouf une température Tm la valeur précédente de K devient, quand on remplace r et d par leurs valeurs [voir (I) ] :
- K,( = 0,266556 [1 + o,oooo33 (20,7 — ?,„)] (XVI)
- (A suivre.)
- FAITS DIVERS
- La municipalité de Brooklyn a accordé la permission à la Commercial Cable C° d’ouvrir certaines rues de la ville pour le placement sous terre des câbles de la Société. La Compagnie a payé 5 000 fr. à la ville pour ce privilège et déposé une somme de 5oooo fr. comme cautionnement et garantie d’indemnité. Les câbles passeront sur le nouveau pont suspendu pour arriver à New-York.
- Le département d’électricité à Philadelphie a fait placer un câble souterrain dans le parc, afin d’essayer la qualité du câble fabriqué pour la Standard Underground C° de Pitlsburg.
- Un grand nombre des objets exposés à Philadelphie vont être expédiés directement à l’Exposition universelle de la Nouvelle-Orléans, ou bien à celle de Boston, dont l’ouverture a été fixée définitivement pour le 24 novembre prochain.
- Un chemin de fer électrique, actionné par un nouveau moteur, fonctionne depuis le iDF octobre à l’Exposition de Saint-Louis. La force est-distribuée d’une 6tation centrale par un fil placé sous la voie qui’communique le courant au moteur électrique installé sous la voiture. Les expériences semblent avoir très bien réussi.
- La commission électrotechnique de Munich vient de publier un rapport sur l’utilisation de la force hydraulique du fleuve Isar. Le rapport évalue cette force à 3 75o chevaux qui doivent être distribués ainsi : la ville de Munich se réserve 1 200 chevaux pour des installations d’éclairage électrique, et le reste
- Éclairage électrique
- L’inauguration de l’éclairage électrique de l’Ecole centrale est définitivement fixée pour le 25 de ce mois. L’installation, qui a- été faite par la Société Edison, campreûd 20c lampes à incandescence.
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- La gare des marchandises à Broinberg,’ en Allemagne, est éclairée par quatre foyers à arc, à titre d’expérience; en cas de réussite, l’éclairage électrique sera introduit dans toute la gare.
- La Société d’éclairage électrique Stædtische Electrici-tsetswérke, à Berlin, vient de commencer la construction de sa première station centrale, au n° 44 de la Markgrafen Strasse. __________
- Les chantiers de la marine allemande à Kiel seront éclairés à la lumière électrique à partir du ior novembre prochain.
- Quatre fabriques de drap à Brunn sont maintenant éclairées à la lumière électrique, système Edison, avec un total d’environ 700 lampes.
- La Sociedad Matritense de Electricldad établie à Madrid a fait 35 installations d’éclairage électrique dans cette ville, avec un total de 127 foyers à arc et de 323 lampes à incandescence. L’éclairage électrique qui a fonctionné au Prado pendant longtemps avait également été installé par cette Société.
- La Sociedad Espanola de Electricidad a déjà fait plus de cent différentes installations d’éclairage électrique dans toute l’Espagne. Trois navires de la marine, le Victoria, le Numancia et le Sagunto ont été pourvus de foyers à arc. Les ateliers de [la Société la Maquinista Terrestre y Mari-tima à Barcelone sont éclairés par 32 foyers à arc et 20 lampes à incandescence. L’établissement de MM. Peyra, Pamies et O, à Ribas, contient 190 lampes à incandescence et celui dé MM. Fiol Vives frères, à Centillas en possède 80, le café Condal, à Barcelone, est éclairé par 88 lampes, de même que beaucoup d’autres établissements de moindre importance.
- Les mines de Rio Tinto, en Espagne, sont éclairées depuis quelque temps à la lumière électrique. Comme tout le travail se fait à ciel ouvert, on a tout naturellement choisi des foyers à arc, dont quelques-uns sont pourvus de réflecteurs. Les machines sont installées dans un hangar spécial et les fils conducteurs sont placés sur des poteaux. Les ateliers sont également éclairés à la lumière électrique.
- Le Times publie le tableau suivant des installations d’éclairage électrique faites dernièrement à bord des navires de la marine anglaise à Portsmouth :
- NOMS des vaisseaux DVNAMOS MOTEURS LAM Demi PES En- tières INTEN- SITÉ lumi- neuse en ' bougies
- Le Crocodile.. Edison-Hopkinson Brotherhood 288 96 10 et 16
- I.e Malabar... Edison » 204 115 i6et 8
- Le Serapis.... » Gwynne 2Q9 IOI 16 et 10
- Le Polyphemus Siemens-Compound Brotherhood » 220 20
- Le Çoiqssus... Victoria » 25o 230 20 et 10
- L’établissement de M. Johnston dans la High Street, à Belfast, est éclairé à la lumière électrique avec 20 lampes à incandescence du système Oppermann, de 20 bougies, alimentées par une dynamo du même inventeur marchant à 1 35o tours à la minute. La force motrice est fournie par un moteur à gaz de 2 chevaux.
- Les trois hôpitaux flottants établis sur la Tamise, à Long-i Reach, près de Dartford, vont être éclairés à l’électricité, ; ainsi que les bureanx de l’administration qui se trouvent à j terre sur les bords de la Tamise.
- 1 Le nouvel hôtel Victoria à Manchester, qui appartient à la ville, va être éclairé entièrement à l’électricité. La municipa-; lité a-chargé un entrepreneur d’éclairage, M. Goold, de ' cette installation importante.
- Le nouveau steamer YArawa, qui vient d’être construit pour la Compagnie Shaw, Savill et Albion, a été pourvu d’une installation d’éclairage électrique comprenant 3oo lampes à incandescence Swan alimentées par deux machines Ferranti à faible vitesse, spécialement construites pour la ' lumière électrique à bord des navires.
- Le steamer Océanien, de la Compagnie des Messageries Maritimes, sera prochainement éclairé au moyen de la lumière électrique par la maison Sautter-Lemonnier etCe. Cet éclairage comportera i5o lampes Edison.
- Plusieurs navigateurs sé plaignent de la lumière électrique à Détroit, qui les empêche de distinguer les navires qu’ils rencontrent dans la rivière, surtout par les temps de brouillard. D’autres marins disent que l’éclat des tours électriques les empêche de distinguer les feux des phares à l’em-boucliure de la rivière.
- La commission pour l’éclairage des rues, dans le conseil municipal de Cardiff, a recommandé au conseil d’accepter l’offre qui a été faite par la Western Electric Light C° de fournir ’6 foyers électriques de 2 000 bougies chacun pour l’éclairage dé la rue Saint-Mary, moyennant 695 fr. par lampe et par an.
- La Société de lumière électrique à Silver City, a été chargée de l’éclairage à l’électricité d’une partie de la ville au moyen de 7 foyers placés sur des poteaux de 28 pieds La ville paiera 9 000 francs par an pour cet éclairage.
- Le phare de Hell Gâte à l’entrée du port de New-York, a été éclairé pour la première fois la semaine dernière, au moyen de 9 foyers Brush de 6 000 bougies chacun.
- Les contrats pour l’éclairage électrique de l’Exposition de la Nouvelle-Orléans ont été signés le 20 septembre dernier avec les entreprises suivantes : ‘
- La Leavitt-Muller Electric Light Company fournira 800 foyers à arc pour l’éclairage des principaux bâtiments ; la Brush Electric Light Company installera 3oo foyers à arc dans l’Exposition du Gouvernement et de l’Etat de Loui-siana. 100 foyers à arc du système Jenny, disposés sur cinq tours en fer, éclaireront la section dès animaux exposés et les jardins. MM. Thomson et Houston fourniront 100 foyers de leur système pour la galerie des machines, et l’Edison Incandescent Light Company disposera 4 800 lampes à incandescence daus la salle de concert, la galerie artistique, les bureaux, etc. Chaque entrée principale sèra éclairée par six foyers Leavitt-Muller de 36 000 bougies. La lumière électrique de toute l’Exposition demandera une force totale da I 5oo chevaux, et coûtera environ 5ooooo fr.
- Quatre différentes Sociétés ont fait des propositions pour l’éclairage électrique des squares de Philadelphie. Le cahier •des charges porte que.les conducteurs doivent être placés
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- sous terre, et une seule des quatre Sociétés se trouve en mesure d’exécuter lés travaux nécessaires de suite.
- Télégraphie et Téléphonie
- Le steamer télégraphique VInternational, appartenant à la Société de Silvertown, a terminé le y de ce mois la pose d’un nouveau câble, reliant Saint-Vincent avec Saint-Jage aux lies de Cap de Verde.
- Les deux câbles transatlantiques actuellement interrompus ont été fabriqués et posés en 1882 par MM. Siemens frères pour le compte de l’American Cable Company. Le lendemain de l’ouverture du premier de ces câbles, une interruption eut lieu, et les réparations nécessaires n’ont été terminées qu’au printemps de l’année i883. Depuis ce moment, les deux câbles ont fonctionné sans aucun accident. La transmission des dépêches n’éprouvera d’ailleurs aucun retard, puisqu’il existe encore six autres câbles en bon état. Quatre dè ceùx-ci appartiennent à l’Anglo-American Company. Le plus ancien a été posé en 1868. Un cinquième câble appartient à la Direct Cable Company, et, enfin, un sixième à la Compagnie française. Le steamer télégraphique Minia est déjà sur les lieux pour faire les réparations.
- Samedi dernier, l’extrémité du deuxième câble Mackay-Bennett a été mise à terre à Coney-lsland, près de New-York. Le soir, la communication télégraphique était établie entre la terre et le steamer Faraday.
- L’assemblée générale de la Western Union Telegraph C° a eu lieu à New-York, le 9 octobre dernier. Les recettes de la campagne qui vient de s’écouler ont été de 98 164 598 fr., et les dépenees se sont élevées à 65 162 519 fr., laissant un bénéfice net dè 33 002079 fr. ou 890 000 fr. de plus que l’année précédente, malgré la grève des télégraphistes, qui a coûté 2 5ooooo fr. à la Compagnie. L’assemblée a décidé de réduire le dividende aux actionnaires à 6 0/0 du capital au lieu de 7, afin de mettre la Société à même d’acquérir de nouvelles lignes télégraphiques.
- La communication télégraphique a encore une fois été interrompue le 14 octobre au-delà d’Assouan, dans le Soudan.
- Nous avons, à plusieurs reprises, parlé de l’appropriation générale du réseau télégraphique belge à la téléphonie, confiée aux soins de la maison Mourlon et C®, de Bruxelles. Depuis le 27 septembre dernier, les abonnés du téléphone en Belgique sont admis à transmettre téléphoniquement leurs dépêches.
- ’L’inauguration officielle avait eu lieu le 23 août dernier, et voici, d’après un de nos correspondants, les résultats des expériences qui ont suivi. Dans la première expérience, qui eût lieu en présence de MM. Banneux et Delarge, et qui consacrait officiellement les résultats de la première méthode, on a pu constater :
- i° Qu’un léger bruissement d’induction télégraphique existait encore sur certains circuits, sans toutefois gêner en aucune façon la transmission de la parole et provenait non d’un léger défaut dans le système, mais parce que, pour des motifs d’économie, au lieu d’appliquer d’une façon générale à tous les appareils télégraphiques indistinctement le dispositif complet qui constitue l’invention elle-même, on s’était contenté d’une'application partielle de là méthode;
- 2® Qu’avec les appareils téléphoniques employés actuellement en. Belgique, la transmission de la parole est parfois un ,peu faible.. Ce défaut né devait qu’être plus sensible lorsque l’on correspondait à de longues distances. Les
- essais ont démontré que le défaut dont il s’agit'résulte de ce que l’appareil placé chez l’abonné n’est plus réglé, ou bien parce que l’abonné ne parle pas suivant les indications qui lui ont été données, à savoir : de ne pas élever la voix outre mesure, mais de parler distinctemant, assez près du microphone.
- Les abonnés du téléphone auront donc tout intérêt, en vue de l’ouverture prochaine du service de téléphonie à grande distance, de ville à ville, de signaler à la Compagnie les appareils qui laissent à désirer, afin qu’il soit procédé à leur vérification à bref délai.
- Dans les expériences qui ont eu liçu quelques jours après devant les organisateurs de l’Exposition universelle d’Anvers, entre la gare d’Anvers-Est et-Bruxelles, on a pu entendre la musique du Waux-Hall de Bruxelles.
- L’installation était faite au moyen des microphones Van Rysselberghe. Six de ces transmetteurs à charbon avaient été placés sur les deux petites colonnes du kiosque du Waux-Hall, de façon à se trouver à la hauteur des instruments de musique.
- Ces microphones étaient tous montés en quantité et actionnés par un petit accumulateur Faure, d’un nouveau modèle très portatif.
- Jusqu’ici, après de nombreux essais, ce sont les accumulateurs Faure qui ont donné les meilleurs résultats,' et en fait de batteries primaires, ce sont les piles Leclanché à grandes plaques agglomérées avec cylindres en zinc à large surface, et les éléments Warnon, qui ont le mieux réussi à l’inventeur.
- •Une troisième série d’expériences avait été faite entre le chalet de LL. MM. le roi et la reine des Belges, à Ostende, et le théâtre royal de la Monnaie à Bruxelles.
- Comme pour l’expérience du Waux-Hall, six microphones Yan Rysselberghe avaient été installés le long de la rampe, un double transmetteur à charbon avait été placé en face du trou du souffleur — de plus, deux appareils semblables étaient posés de chaque côté du chef d’orchestre de façon à faire face aux musiciens. Enfin, pour compléter l’installation, un microphone était, en outre, placé près de chaque loge d’avant-scène faisant face aux chanteurs. Pour toutes les expériences qui ont eu lieu jusqu’ici, afin de gagner de la place, on n’a installé de chaque microphone que la planchette et les charbons placés dans un cadre métallique, et le tout est monté dans une boîte en zinc; sauf pour les microphones placés à côté du chef d’orchestre et aux avant-scènes, ceux-ci sont disposés de façon à recevoir le son sur les deux faces. — Comme tous ces transmetteurs sont montés en quantité et ne forment, à proprement parler, qu’un même microphone, ils communiquent à une seule bobine placée près de l’accumulateur Faure installé sous la scène.
- Le circuit était formé par un des fils aériens de la Compagnie du téléphone Bell, et mené jusqu’au bureau central, d’où il était conduit à la gare du Nord sur le nouveau réseau que la Compagnie du téléphone vient d’installer entre son bureau et la station du Nord. De ce point, le circuit était formé par le réseau de l’Etat jusqu’au chalet royal d’Ostende, franchissant ainsi une distance de plus de 120 kilomètres de fils aériens.
- ERRATUM
- Dans le numéro du 25 octobre, page i5g, il faut lire : « La Société d’appareillage électrique de Genève » au lieu de : « La Société d’éclairage électrique de Genève ».
- Lë Gérant : Br C.-C. Soulages.
- Paris. — Imprimerie P. Mouillot, i3, quai Voltaire. — 51732
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- Journal universel J Électricité
- 5i, rue Vivienne, Paris
- directeur: D* CORNELIUS HERZ
- SECRÉTAIRE DE LA RÉDACTION : AuG. GUEROUT | ADMINISTRATEUR : HENRY SARON1
- Secrétaire de la Rédaction par intérim : B, Marinovitch
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- 6e ANNÉE (TOME XIV)
- SAMEDI 8 NOVEMBRE 188*
- N® 45
- SOMMAIRE
- Note sur deux problèmes relatifs à la téléphonie ; M. Leblanc. — Quelques détails de construction des machines dynamo; G. Richard. — L’hypnoscope. Une nouvelle application de l’aimant; Dr J. Ochorowicz. — La lumière électrique à la guerre; P. Clemenceau. — Transport de force électrique à Bienne (Suisse) ; A. Boucher. — Chronique de l’étranger : Allemagne; Dr H. Michaelis.— Amérique: Aug. Guerout. — Angleterre; W. de Fonvielle et J. Munro. — Revue des travaux récents en électricité ; Mesure de la composante horizontale du magnétisme terrestre par la méthode de l’amortissement, par M. J.-B. Baille. — Sur Réchauffement des électrodes produit par l’étincelle d’induction dans l’air très raréfié, par MM. Nac-carri et Guglielmo. — Niveau d’eau électrique, par R. Guérin. — Le système Krizik de réglage de la lumière électrique pour l’éclairage des scènes de théâtre. — Bibliographie; B. Marinovitch. — Travaux de la conférence internationale des électriciens {suite). — Faits divers.
- Au point de vue industriel, cette solution n’a que l’inconvénient d’augmenter légèrement le prix du mètre courant du conducteur, mais les frais d’installation de la ligne ne sont pas plus élevés que s’il n’y avait qu’un seul fil d’aller.
- Néanmoins, au point de vue technique, on a-doublé l’installation, et il semble probable à priori que ce surcroît de sacrifices devra pouvoir être compensé par le rendement du système. Nous avons ainsi été portés à examiner si on ne pourrait pas installer dans un pareil circuit quatre postes, conjugués deux à deux, qui fussent indépendants les uns des autres.
- Or, quand l’on possède un circuit complètement isolé, on peut disposer d’abord des différences de potentiel qui existeront à chaque instant entre ses divers points, puis de la valeur absolue du potentiel en un quelconque de ses points.
- La solution du problème que nous venons de poser devient alors évidente.
- Les appareils des deux premiers postes réagiront l’un sur l’autre en provoquant des courants d’induction sur la ligne. Ces courants peuvent se produire quelle que soit la valeur du potentiel absolu moyen le long de cette ligne.
- Les appareils des deux autres -postes réagiront l’un sur l’autre en faisant varier la valeur du potentiel absolu moyen de la ligne considérée comme un corps conducteur isolé.
- Un mode de réalisation théorique de cette conception est représenté sur le schéma de la figure i.
- Les postes A et A' sont conjugués de même que les postes B et B'.
- La ligne générale est complètement isolée ; elle renferme les deux téléphones récepteurs «. et a' des postes A et A', plus les circuits résistants c et c' de deux bobines d'induction ; m et m’ sont deux; microphones comprenant les inducteurs d et d’ des circuits c et c'. Ceci constitue une installation téléphonique ordinaire qui permettra d’échanger une conversation entre les postes A et AC
- Considérons maintenant les points i i, i' ï. Toutes
- NOTE SUR DEUX PROBLÈMES
- RELATIFS A LA
- TÉLÉPHONIE
- Dans ce qui va suivre, nous ne nous attacherons à l’étude d’aucune disposition pratique en particulier, et nous nous contenterons de signaler deux questions qui nous paraissent intéressantes, ainsi que la voie qu’on devra suivre pour les résoudre.
- i° Etant donné un circuit téléphonique comprenant un fil d'aller et un fil de retour juxtaposés, installer dans ce circuit quatre postes téléphoniques, conjugués deux à deux, qui soient complètement indépendants les uns des autres.
- Le meilleur moyen qu’on ait trouvé jusqu’à présent pour éviter les effets d’induction, consiste à munir chaque série de postes, de deux fils, l’un d’aller, l’autre de retour, ces deux fils étant juxtaposés de telle manière qu’à toute action extérieure exercée sur l’un d’eux, corresponde une action égale et de signe contraire exercée sur l’autre.
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- les fois qu’un courant d’induction parcourra la ligne, il y aura établissement d’une certaine différence de potentiels, entre les points i i, mais la charge de la ligne demeurant constante, le poten-‘ tiel moyen ne variera pas. Il en résulte que la charge totale des deux cardes g et g, en relation chacune avec l’un des deux points i i, ne variera pas, et que, par conséquent, si l’on considère la grande carde G installée en face des deux cardes g et g, l'influence des courants d’induction qui parcourront la ligne pourra faire varier la distribution électrique à sa surface, mais non la charge totale. Il n’y aura donc aucun courant déterminé dans le circuit qui relie la carde G au sol.
- Il en serait de même pour les points i' i' et les cardes g' g' G!.
- Maintenant, si par une action extérieure quelconque nous venons à augmenter la charge de la carde G, par exemple en parlant devant le micro-
- phone ml il y aura écoulement d’électricité par les pointes de G sur les deux cardes g g. Le potentiel, s’élevant d’une même quantité aux points i i, il n’en résultera aucun courant d’induction dans la ligne, mais deux ondes électriques se propageront parallèlement dans les deux fils jusqu’à ce qu’elles soient parvenues aux points i', i', d’où elles iront augmenter la charge des cardes g' g'. Il y aura écoulement d’électricité de g' g' sur G', puis de G' vers le sol, au travers d’un téléphone qui répétera en B7 les paroles prononcées devant le microphone »ï, du poste B.
- On voit ainsi que les postes A et A', B et B7, pourraient converser entre eux d’une manière tout à fait indépendante. Le problème que nous avons énoncé est donc résolu. Il n’y aurait d’ailleurs à étudier au point de vue pratique que le mode de transmission des appels d’un poste à l’autre, ce qui n’offre aucune difficulté.
- FIG,
- 2° Diverses méthodes permettant d'amplifier les sons émis par le téléphone.
- Dans l’ensemble des appareils qui constituent une installation téléphonique, on peut distinguer :
- I. —, Un appareil qui a pour but de mesurer à chaque instant la pression de l’air ambiant, pression qui varie à chaque instant, par suite des impulsions communiquées à l’air par les vibrations sonores.
- Sous l’influence de ces variations de pression, ce premier appareil subit des déformations qui devront leur être rigoureusement proportionnelles.
- Ces déformations auront pour résultat, suivant les différents cas :
- i° Le développement d’une force électromotrice.
- 2° Une variation apportée à une force électromotrice préexistante.
- 3° Une variation de la résistance d’un circuit.
- 4° Une variation de la capacité d’un condensateur..
- i
- II. — Une ligne parcourue par un courant continu (dont l’intensité est nulle en général) ; le fonctionnement du premier appareil a pour but de faire varier cette intensité.
- III. — Un appareil dit récepteur qui sera chargé de faire correspondre à ces variations d’intensité des mouvements d’une surface. Ceux-ci, à leur tour, communiqueront une impulsion à l’air ambiant.
- Le résultat que l’on doit atteindre est que les vibrations qui seront la conséquence de ces impulsions, soient identiques comme phases aux vibrations sonores primitives. On peut se proposer de plus, comme nous le faisons aujourd’hui, que l’intensité du son émis soit égale, sinon supérieure à celle du son que l’on doit transmettre.
- Ce but pourra être atteint au moyen de trois méthodes générales que l’on pourra d’ailleurs employer simultanément et qui correspondent aux cas où l’on voudra agir, soit au point de départ, soit le long de la ligne, soit au poste récepteur.
- Premier cas. — Il faut, pour que la transmission
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- soit nette, que la déformation du premier appareil soit à chaque instant proportionnelle à la pression exercée sur lui.
- Cela exige que les déformations soient extrêmement petites pour qu’il ne puisse y avoir développement de force vive, il s’ensuit que les variations de force électromotrice, de résistance... seront également très petites, condition nécessaire d’ailleurs pour que la proportionnalité soit conservée. Nous pourrons donc représenter, sans erreur sensible, ces petites variations par des différentielles.
- Si on appelle I l’intensité qui parcourt le circuit, R sa résistance totale, et E la force électromotrice qu’il renferme, on a :
- rfI = -R--R-0U
- ,T rfE EdR rfI== R---W-
- (II est à remarquer que si R ne varie pas, c’est-à-dire si l’on a d R= o, la variation d'intensité d I est indépendante de E, c’est-à-dire de la somme des forces électromotrices constantes ou inactives sur le téléphone qui peuvent régner dans le circuit. Cela explique comment l’on peut, sans inconvénient, comme l’a fait M. Van Rysselberghe, établir des communications téléphoniques sur des conducteurs servant déjà au transport des dépêches télégraphiques.
- Dans le cas du téléphone Bell ordinaire, les variations de d R sont nulles, et celles de d E proportionnelles à l’intensité du champ magnétique que comporte le téléphone et à la déformation de sa plaque. Nous ne pouvons alors que rendre le champ aussi énergique que possible, mais cela conduit rapidement à des appareils trop lourds et peu maniables, aussi n’y a-t-il rien à faire de ce côté.
- Dans le cas des parleurs microphoniques, d E est nul, et c’est d R qui varie.
- On a
- dl = ~dR
- La résistance totale du circuit entre en dénominateur et au carré. Il est donc absolument nécessaire de la rendre aussi faible que possible. Aussi a-t-on dû couper la ligne en deux parties, l’une ne renfermant que le microphone, la pile et le gros fil d’une bobine d’induction, l’autre, la ligne proprement dite, le fil fin de la bobine et le téléphone récepteur, même au prix d’une transformation qui coûte nécessairement quelque chose.
- Mais on pourrait encore aller plus loin. Dans le
- circuit primaire d'une installation microphonique,' la résistance tient surtout à la présence des pilés, et il est impossible de la réduire en se servant de piles à grande surface. En effet, le phénomène dé production du courant est accompagné de modifications brusques dans l’état des électrodes qui, soit qu’elles agissent sur la force électromotrice, soit sur la résistance, déterminent des crachements insupportables dans le téléphone, dès que l’intensité devient un peu forte.
- Nous pensons donc qu’avec un microphone-donné (il est généralement reconnu aujourd’hui que tous les éléments de ces appareils doivent être montés en quantité, c’est-à-dire présenter une résistance aussi faible que possible), pour avoir des variations d I aussi grandes que possible, il conviendra de demander la force électromotrice non plus à une pile, mais à un petit moteur qui pourra nous donner E plus faible, il est vrai, mais R incomparablement plus petit.
- Or, une machine à courants continus de ce genre serait assez compliquée; il serait intéressant de pouvoir la remplacer par un électromoteur à courants alternatifs tel que l’appel de M. Abdank Aba-kanowicz, dont on aurait remplacé le fil fin par un gros fil. Cela ne présente aucun inconvénient, car la période des oscillations est trop longue pour que les changements de sens du courant puissent produire le moindre son.
- Je citerai à ce propos l’expérience suivante que j’ai effectuée il y a quelques années.
- Ayant eu à ma disposition un galvanomètre De-prez grand modèle, j’intercalai dans le circuit du cadre à fil fin destiné à la mesure des forces électromotrices un téléphone, et dans le circuit du cadre à gros fil destiné à la mesure des intensités, un simple microphone, sans aucune pile.
- Lorsqu’on agitait l’arête de poisson en remuant l’aiguille du galvanomètre, on n’entendait aucun son dans le téléphone, mais si on parlait en même temps devant le microphone, le téléphone répétait aussi bien les paroles que si le montage eût été fait à la manière ordinaire, avec une pile dans le circuit du microphone.
- Cette expérience montre nettement que la solution indiquée est susceptible d’une réalisation pratique.
- Dans le cas où l’action de la parole détermine, à chaque instant, une variation de la capacité d’un condensateur, nous avons un développement de force électromotrice dû à ce qu’une même quantité d’électricité est nécessairement à un potentiel d’am. tant plus élevé que la capacité qui la contient est plus petite.
- Etant donné un condensateur de capacité C, une; variation d C de Cette capacité provoquera un écoulement d’électricité d Q proportionnel au potentiel, du condensateur. Il faut donc que celui-ci soit r
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- aussi élevé que possible, et là encore il y aurait lieu de remplacer les piles qui servent à maintenir ce potentiel à un niveau constant, par une petite machine. Mais il lui faudrait donner, au contraire du cas précédent, une énorme résistance, ou bien lui substituer un égaliseur de potentiels.
- Deuxième cas. — Ayant produit dans la ligne des variations d’intensité aussi grandes que possible, nous nous proposons de les amplifier à nouveau le long du chemin.
- La méthode sera bien simple; nous couperons encore la ligne en deux : la première partie renfermera l’inducteur d’une petite machine dynamoélectrique, la seconde son induit. Si celui-ci tourne rapidement, les variations d’intensité qui, dans la seconde portion de la ligne, seront proportionnelles aux premières multipliées par un certain coefficient proportionnel à la vitesse de rotation de l’induit, pourront être amplifiées.
- Or, remarquons qu’il est inutile de' faire deux
- Fin, 2
- coupures distinctes, et qu’il suffira de mettre un gros fil autour des inducteurs qu’on intercalera dans le circuit du microphone.
- De même que tout à l’heure nous pourrons employer un moteur à courants alternatifs. Cela présenterait du reste un grand avantage tenant à ce qu’on pourrait supprimer tout contact mobile, et susceptible d’offrir une résistance variable sous l’influence de la rotation.
- Troisième cas. — Les variations d I, de plus en plus amplifiées sont transmises à l’appareil récepteur, et y déterminent certaines déformations. Proposons-nous maintenant de renforcer autant que possible leur action sur l’air ambiant.
- Nous sommes conduits naturellement à faire un appareil servo-moteur : l’énergie que l’on veut communiquer à l’air sera fournie sur place, par une source quelconque, et l’action transmise ne servira plus que de déclenchement.
- M. Edison a donné une solution de ce problème avec son électro-motographe qui fonctionnait d’une manière très satisfaisante à l’Exposition de 1881.
- On en a donné une autre solution qui consistait à faire parler un appareil à anche. Celle-ci était solidaire de la plaque d’un téléphone récepteur, et lorsque l’appareil était parcouru par un courant d’air, l’intensité des sons dépendait non seulement de l’amplitude des mouvements de l’anche, mais aussi de la rapidité du courant.
- Voici encore deux procédés dérivés d’ailleurs de celui de M. Edison et qui pourraient peut-être donner de bons résultats.
- Remplaçons le cylindre de craie par un électroaimant cylindrique (fig. 2) sur les extrémités duquel viendra s’appuyer une armature en forme de fourche. Le milieu de cette fourche étant relié à une plaque téléphonique, si l’on fait tourner l’électro-aimant, l’adhérence de la fourche sur ses extrémités variera avec les dl, la plaque sera donc plus ou moins entraînée, et le travail nécessaire fourni par la rotation de l’électro-aimant.
- Nous pouvons rendre cette multiplication plus grande en enroulant sur un petit treuil un fil
- FIG. 3
- flexible dont une des extrémités commandera les mouvements de la plaque téléphonique, et l’autre sera fixée à un disque en fer monté sur l’axe du treuil (fig. 3). Si ce dernier renferme un électro-aimant influencé par les dl, le disque tendra à être plus ou moins entraîné, et, par suite de la rotation, un effort proportionnel mais multiplié dans un rapport aussi grand que l’on voudra sera communiqué au brin solidaire de la plaque téléphonique.
- En résumé, l’on voit qu’il y a moyen d’arriver à amplifier les sons émis par les téléphones, et nous pensons qu’il y aurait intérêt à faire des recherches dans cette voie. En effet, si le problème n’a aucune importance lorsqu’il s’agit des transmissions habituelles, où il vaut mieux, au contraire, être à l’abri des indiscrétions, voici un cas où il en aurait une très grande, c’est quand il s’agit de diagnostiquer, une maladie quelconque. On sait, en effet, de quel secours est alors l’auscultation, et comment les bruissements que nous pouvons percevoir nous renseignent sur l’état et le fonctionnement des organes. Mais l’oreille n’en peut saisir qu’une faible partie, et la possession d’un appareil qui permet-
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- trait d’amplifier tous ces sons, sans les dénaturer, est un desideratum que j’ai entendu exprimer par bien des médecins.
- M. Leblanc.
- QUELQUES DÉTAILS DE CONSTRUCTION
- DES
- MACHINES DYNAMO
- Les principes sur lesquels repose la production de l’electricité dans les machines dynamos ont été exposés bien des fois dans ce journal, leur théorie a été élucidée et développée au point qu’il semble que l’on ne puisse guère songer à en dé-
- duire, pour quelque temps du moins, d’importants perfectionnements.
- C’est plutôt à vaincre les nouvelles difficultés purement mécaniques ou de construction, amenées par l’accroissement de la puissance des machines électriques, qu’il convient, pour le moment, de s’attacher, afin de réaliser sûrement en pratique les promesses de la théorie.
- Ces difficultés sont nombreuses, il suffit de citer l’ajustage parfait de l’armature sur son arbre, l’enroulement des bobines, qui doivent être faciles à remplacer, la réduction au minimum du poids des pièces inertes, la conservation du graissage.
- Au point de vue électrique, on peut citer, au premier rang, pour les machines à hautes tensions, surtout, l’isolement des fils et des bobines, l’atténuation des extra-courants de rupture, la nécessité
- KIG. I A 7. — ÉLÉMENTS DE L’ARMATURE DE JONES
- de faire varier à volonté l’intensité du champ magnétique, l’écartement des bobines du circuit pendant tout le temps qu’elles restent inactives, la suppression des pôles conséquents, l’amélioration du rendement par l’augmentation des masses métalliques inductrices combinée avec une réduction raisonnée des pièces polaires, et par l’utilisation de l’action inductrice des fils mêmes de l’inducteur.
- Ces difficultés ont été résolues par M. Deprez dans une série de brevets remarquables par la clarté de leur exposition, mais au sujet desquels je n’insisterai pas, certain que nos lecteurs auront, peut-être de la main du maître lui-même, la primeur de la description des grandes dynamos de l’expérience de Creil.
- Nous nous sommes donc bornés, dans le présent article, à décrire quelques-unes des modifications de détail qni nous ont paru dignes d’intérêt, dans les machines dynamos les plus récentes.
- LES ARMATURES.
- L’anneau A de l’armature de Jones est formé (fig. 1 à 7) par un tore creux muni de rainures ou de projections radiales destinées à maintenir les cloisons B, entre lesquelles est enroulé le ruban C (fig. 1) ou le fil de cuivre (fig. 2), en hélices croi sées de façon à remplir tout l’espace compris entre les cloisons.
- Les cloisons B, engagées à queue d’hironde sur le moyeu en bronze D, et serrées par F, maintiennent l’anneau A rigoureusement concentrique à l’arbre E. On peut, ainsi que l’indique la figure 7, remplacer l’emmanchement à queue d’hironde sur D par un emboîtement droit en fermant la partie supérieure des cloisons B par une pièce G, insérée après l’enroulement de A.
- L’armature peut en outre, ainsi que l’indique la figure 8 s’ajuster entre les pôles des inducteurs en déplaçant son arbre E au moyen des écrous m du fourreau K.
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- W Les fils de l’armature de la dynamo de Hochhau-sen sont enroulés de façon que le nombre des couches soit deux fois plus considérable vers l’intérieur que sur l’extérieur des anneaux, comme l’indique la figure i5. On obtient ainsi un remplissage plus complet de l’espace compris entre les séparations isolantes i (fig. io) des sections.
- L’âme de l’armature est constituée (fig. 10 et 11) comme celle de Deprez, par des lames de fer a5, assemblées à queue d’hironde sur les barreaux a6, fixés aux plateaux a8 par des boulons isolés. Les segments a& sont maintenus écartés par des agrafes a1B. Les bobines, enfilées sur les segments aB, sont maintenues contre la force centrifuge par des an-
- N -T
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- FIG. 5. — ENSEMBLE DE LA DYNAMO JONES
- neaux de fils isolés <z9. Lorsqu’on veut enlever une I primer fortement l’armature au moyen de cercles à bobine sans couper ces anneaux, il suffit de com- | boulons de serrage.
- FIG. g ET 10.
- ARMATURE HOCHHAUSEN
- Les fig. ii et 12 représentent l’une des dispositions de l’armature plate à bobines séparées de Ferranti. Les bobines, reliées en série, sont enroulées alternativement en sens contraires.
- Le moyeu de l’armature est divisé en segments A renfermant chacun deux bobines B; il en est de même des plateaux E, mais leurs segments alternent avec ceux du moyeu, de sorte que les bobines mm
- d’un même segment A sont en contact par leur contour extérieur, tandis que leurs fils intérieurs sont reliés par les boulons B' B' des segments correspondants des plateaux.
- Le courant est recueilli du segment A', plus profond que les autres, et divisé, par une cloison radiale, en deux parties isolées, communiquant l’une avec le fourreau isolé /, l’autre avec la gaine/',
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- entourant l’arbre de la dynamo, et qui en constituent les pôles.
- Les bobines sont constituées par l’enroulement d’un ruban à spires isolées par du papier d’amiante ou de la fibre vulcanisée.
- La figure 16 représente une armature double, formée par l’accolement de deux armatures v et v', dont les joints des segments A et A' alternent.
- Les bobines v et v' de chaque paire, séparées
- par un isolant i, sont en contact parles extrémités mités extérieures sont reliées aux segments A et A', intérieures de leurs bandes, tandis que leurs extré- isolés aussi par i. Le courant qui pénètre par l’ex-
- [ V. U
- FIG. l3 ET 14. — ARMATURE DE THORIN
- térieur de v passe donc de cette bobine à l’intérieur de v', puis de l’extrémité extérieure de v' à celle de la bobine suivante du segment A', et ainsi de suite.
- L’armature de Thorin est constituée (fig. i3 et 14) par des anneaux de fils isolés T, assemblés
- par des bandes u et par l’anneau v, reliés par le collecteur c, et superposés en partie.
- Les anneaux T sont reliés à l’arbre D par deux plateaux H et Q, formant pince, serrés parles boulons N sur l’isolant X, qui enveloppe les anneaux et que traversent les fils aboutissant aux lames o du collecteur.
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- ûo8
- Le corps de la nouvelle armature de la machine Brush est constitué par une lame de fer c enroulée en spirale (fig. 17) autour d’un anneau A, et dont les spires sont séparées par des tasseaux s
- FIG. l5
- (fig. 18) reliés par des boulons, disposés et prolongés de part et d’autre de c, de manière à ré-
- FIG. l6. — FERRANTI. — ARMATURE DOUBLE
- server l'espace B nécessaire au logement des bobines. Les tasseaux rectangulaires s peuvent être
- FIG. 17. — ARMATURE BRUSH. — ENSEMBLE DU CORPS
- Remplacés par des plaques s'en forme de la lettre H (fig. 19) entre le bras s" desquels on enroule les fils. On obtient ainsi une armature plus légère et mieux ventilée, permettant d’augmenter la tension du courant et le rendement de la dynamo de 10%.
- environ. La machine de ce système exposée à l’Exposition d’hygiène de Londres alimente 55
- FIG. l8. — DÉTAIL. DES TASSEAUX
- à 60 lampes à incandescence en série, au lieu des 40 avec l’ancienne armature.
- FIG. 1Q. — LAME EN H
- Le système de liaison de l’armature en zig zag de Ferranti à son arbre c est représenté par les figures 21 à 26. L’armature, saisie entre les plateaux
- FIG. 20. — ARMATURE DE CH. BRIGHT. — DEUXIÈME TYPE '
- E et D, ainsi que son disque-support isolé A, est maintenue par les boulons isolés B et par les boulons B', en contact avec les bandes intérieures des bobines. Le courant passe de ces boulons au collecteur G', et du disque A, par les boulons F, au
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- collecteur G, isolé, comme G', de l’arbre C et des plateaux D.
- Il suffit de se reporter aux lettres des fig. 21 à 26 pour suivre, sur la fig. 26, la juxtaposition des disques E et D.
- La carcasse de l’armature des machines de Morday est constituée par des anneaux a disposés
- • m
- O E
- O /
- o\ 7
- FIC. 21 A 26. — KERRANTI. — CALAGE DE L*ARMATDRE
- perpendiculairement (fig. 27) ou parallèlement à l’axe de la dynamo (tig. 28 à 3o) serrés par des rivets en bronze b ou k (fig. 28) lorsqu’elle est double, à gaine de rondelles isolantes d, séparant les anneaux. Les trous e (fig. 27) achèvent d’assurer la ventilation de l’anneau ; les bois g servent à séparer les sections de l’enroulement f.
- l’inducteur/; les épanouiss*ements£ et d des arbres a et e, séparés par une pièce de bronze ou de tout
- FIfi. 27 A 30. — ARMATJRES DE MORDAY
- Dans la machine de Sir Charles Bright (fig. 31 ), les bobines h de l’induit sont fixes comme celles de
- autre métal non magnétique c, constituent les pôles nord et sud induits par i et i’, et tournant à l’intérieur
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- de l’anneau fixe h, maintenu par un cercle de bronze l. Le commutateur est formé par un disque isolant p, porteur de trois anneaux i, 2 et 3. Les anneaux 1 et 3 sont reliés respectivement aux pôles positif et négatif, l’anneau 2 est divisé en sections isolées
- correspondant aux jonctions des bobines h. Le courant est recueilli par deux galets, m et m', fixés sur un axe isolé n, et en contact m avec 1 et 2, et m' avec l’anneau 3.
- Les fig.32 et 33 représentent, avec les parties ana-
- FIG. 3l.
- DYNAMO DE SIR CH. BRIGHT.
- PREMIER TYPE
- logues affectées des mêmes lettres, une dynamo à courants alternatifs et sans commutateur, fondée sur le même principe. Les épanouissements d et b
- des axes a et e séparés, par le disque en bronze c, sont munis de secteurs à dents à équerres s et n (fig. 20) alternées et frôlant les bobines h, reliées
- M O
- ET 33.
- DYNAMO DE SIR CH. BRIGHT. — DEUXIÈME TYPE
- aux pôles de la machine, et dont la fixité dispense d’employer des balais collecteurs.
- La disposition des machines de sir Ch. Bright est, comme on le voit, originale et méritait d’être signalée, car elle nous paraît présenter quelques simplifications au point de vue de la construction aussi bien que de l’entretien des machines dynamoélectriques.
- Nous nous proposons de passer en revue, dans nn article qui paraîtra prochainement, les principales modifications apportées récemment aux autres organes des dynamos : aux inducteurs, aux collecteurs et commutateurs.
- (A suivre.) Gustave Richard.
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- L'HYPNOSCOPE
- UNE NOUVELLE APPLICATION DE L’AIMANT
- Illusion hier — réalité aujourd’hui, l’hypnotisme est entré définitivement dans le domaine scientifique. Il n’est plus question, ni de la possibilité de ces phénomènes étranges, ni même de leur haute importance théorique et pratique ; il s’agit plutôt d’accroître le nombre d’observations, et de préciser les moyens d’étude.
- C’est dans cet ordre d’idées que j’ai été appelé à imaginer un petit appareil auquel j’ai donné le nom d’« Hypnoscope », et dont je crois intéressant dire quelques mots.
- En vérité, ce petit appareil sert à découvrir et, en quelque sorte, à mesurer la « sensibilité hypnotique. »
- Cette sensibilité spéciale — qu’est-elle?
- Avant de pouvoir la définir, il faut bien reconnaître son existence.
- Jusqu’à ce moment, on n’a eu aucun moyen convenable permettant de reconnaître si quelqu’un est « hypnotisable » ou non; on n’était même pas fixé sur la possibilité de reproduire les phénomènes hypnotiques chez tout le monde, ou seulement chez un nombre restreint de sujets maladifs. D’un côté, les exagérations des magnétiseurs, de l’autre côté les incrédulités des médecins, ont longtemps contribué à entraver la solution de ce problème. En général, les magnétiseurs proclamaient la possibilité « de faire ressentir à tout le monde » leur influence mystique, en prétendant que « pour obtenir le sommeil (magnétique) sur qui que ce soit, ce n’est qu’une question de temps (*); » tandis que les médecins étaient presque d’accord pour reconnaître, que ce n’est que sur des névropathes et spécialement sur des femmes hystériques que ces genres d’expériences ont quelque chance de réussite (a).
- Les recherches auxquelles je me suis livré contredisent l’une et l’autre de ces assertions.
- La sensibilité hypnotique, c’est-à-dire la faculté d’être influencé par les pratiques de l’hypno-tisation, n’est ni propre à tout le monde, ni attachée à une maladie quelconque : l’hystérie, l’épilepsie , la neurasthénie ou l’anémie ; elle est une « aptitude complexe, mais sui generis, qui dépend des relations réflexes particulières entre le système cérébro-spinal et le système ganglionnaire — et sur-
- (*) P. Baragnon. Etude du magnétisme animal, sous le point de vue d’une exacte pratique. Paris, 1853, 2° édition, |>. 56.
- (2) Voir entre autres le livre du Dr P. Ladamc sur •< la névrose hypnotique, » Neuchâtel et Genève 1881.
- tout entre le cerveau et les neïfs vaso-moteurs (') ».
- Cette aptitude spéciale étant pour la plupart innée, on est hypnotisable ou on ne l’est pas, comme on a un tel tempérament ou un tel autre. La meilleure volonté du monde, d’une part et de l’autre, ne peut suffire pour endormir une personne dépourvue de cette aptitude spéciale.
- Quel est le nombre des sujets hypnotisables? Cette question a été récemment posée par le docteur Brémond.”* Je connais, — dit-il, — 97 jeunes gens sur qui on peut reproduire à volonté tous ces états nerveux. Ici, à Paris, dans une série de neuf jeunes gens, appartenant à des professions libérales, et ayant consenti à se prêter à ces expériences, deux ont pu être, dans l’espace de quelques minutes, plongés dans ces états nerveux de fascination, de catalepsie, de léthargie et de somnambulisme. Dans quelle proportion ces sujets impressionnables existent-ils? Qui peut répondre à cette question? (9) »
- C’est un service que l’hypnoscope est destiné à nous rendre.
- D’après les expériences que j’ai été à même de faire, le nombre des sujets hypnotisables, parmi les personnes de toutes conditions prises au hasard, s’élève à 3o % environ. Ces personnes sont hypnotisables à des degrés différents ; i5 % arrivent à présenter le somnambulisme complet ; 4-5 % subissent l’influence des suggestions, même à l’état de veille.
- Le chiffre de 3o % marque une moyenne ; il est inférieur dans certaines professions et surtout parmi les médecins (5 % environ) ; il est supérieur chez les gens du peuple, chez les malades et les jeunes gens de i5 à 25 ans. Les femmes ne sont pas plus sensibles que les hommes, et malgré une certaine relation avec les maladies nerveuses en général et l’hystérie en particulier, cette aptitude sui generis n’est pas synonyme de nervosité; un bon nombre de personnes extrêmement nerveuses ne sont pas sensibles à l’hypnotisation, tandis qu’on trouve des sujets excellents parmi les personnes bien portantes et nullement nerveuses. Les femmes bien portantes sont généralement moins sensibles que les hommes, tandis que, parmi les malades, c’est du côté des femmes qu’il y a une prépondérance marquée. Elle est quelquefois (hôpital de la Pitié, service du docteur Dumontpaillier, en 1882) en proportion de 45 % pour les femmes et de 87 % pour les hommes. L’hystérie semble présenter un terrain favorable; il y a cependant
- (>) Note sur un critère de la sensibilité hypnotique : l’hypnoscope; une nouvelle méthode de diagnostic, par M. J. Ochororwicz, présentée par M. Ch. Richet, à la Société de biologie, le 17 mai 1884 (Comptes rendus, n° 20).
- (2) P. Brémond. Des différentes phases de l’hypnotisme (Soc. hist. et cercle de Saint-Simon. — Bulletin n° 1, 1884, p. 64}.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- bon nombre des femmes hystériques absolument | réfractaires.
- Et maintenant, si ces sortes de recherches nous ont paru dignes d’attirer l’attention de nos lecteurs, c’est qu’il résulterait de nos observations que tout ce qui est vrai pour l’hypnotisme, l’est aussi pour l'action physiologique de l'aimant.
- Toutes les personnes sensibles à l’aimant sont hypnotisables, et ceci à un degré tout à fait correspondant : toutes les autres sont réfractaires.
- Ayant remarqué ce fait principal, j’ai cherché à donner à l’aimant une forme à la fois efficace et pratique. L’hypnoscope est un aimant tubulaire, dont la forme (fig. i) rappelle celle de l’électro-aimant Joule; seulement les lignes de force y sont dirigées plutôt en dedans qu’en dehors du tube aimanté. Celui-ci n’a que 3 c. 4 de diamètre sur 5,5 de longueur et ne pèse que 169 grammes. Forgé avec de l’acier d’Alvar, il présente sous cette forme une force remarquable, car il soulève jusqu’à 25 fois son poids.
- Le mode d’application est fort simple :
- Après avoir retiré l’armature (fig. 2), on introduit l’index de la personne soumise à l’épreuve, dans l’hypnoscope, de manière à toucher les deux pôles à la fois (fig. 3) et après deux minutes on le . retire en examinant les modifications qui ont pu se produire dans le doigt.
- Chez 70 personnes sur 100, prises au hasard, on n’observera aucun changement. Chez 3o environ, on va constater des modifications de deux sortes : subjectives ou objectives.
- C’est ici que nous croyons avoir trouvé une réponse à la question soulevée par Sir William dans son dernier discours « sur les sens de l’homme. » Avons-nous un sens spécial pour les impressions de magnétisme? « Il est possible, dit le savant anglais qu’il y ait un sens magnétique, et qu’un aimant d'une très grande force produise une sensation tout à fait différente de la chaleur, de la force, ou de toute autre sensation.... En tout cas, le fait mérite des recherches approfondies. (') »
- En réponse à ces reflexions, je me bornerai à
- (*) W. Thomson. Les sens de l'homme. — Rev. Scien. du 22 mars 1884.
- relater qu’en expérimentant depuis 1880, je n’ai jamais observé de sensations tout à fait nouvelles, et comme d’ailleurs il serait difficile de trouver pour ce sens nouveau des organes qui lui seraient propres, il n’y a pas lieu d’admettre un sixième sens magnétique. Mais cela n’empêche pas que plus d’un quart de l’humanité soit influencé par un aimant de force médiocre, en éprouvant certaines sensations bien distinctes. En voici les principales :
- 20 fois sur 100 : Fourmillements et picotements désagréables; quelquefois on dirait des étincelles ou des aiguilles piquant la peau.
- 17 fois sur 100 : Sensation d’un souffle froid ou sensation de chaleur et sécheresse. Les deux impressions peuvent coéxister, l’une dans le bras droit, l’autre dans le- bras gauche. On a vu ainsi l’aimant mis sous la plante des pieds de quelques paralytiques réchauffer les malades, alors qu’un bon feu restait impuissant. Le souffle froid res-
- semble beaucoup à celui qu’on éprouve devant une machine électro-statique.
- 8 fois sur 100 : Sensations douloureuses; douleurs dans les articulations. « On dirait que l’on me casse les os », s’écrient les sujets en expérience.
- 5 fois sur 100 : Sensation du gonflement de la peau, gonflement qui peut être réel, car il est quelquefois difficile de retirer le doigt du sujet d’entre les pôles de l’hypnoscope.
- 2 fois sur 100 : Sensation de lourdeur dans le doigt ou dans le bras entier.
- 2 fois sur 700 : Sensation d’entraînement irrésistible, suivie d’une attraction réelle, et presque toujours de la contraction avec insensibilité complète. C’est là un phénomène excessivement curieux. J’ai montré cette expérience à la Société médicale de Lemberg, en 1881 (*). Le sujet (bien portant du reste) était endormi, les yeux fermés, les pupilles portées en haut, la tête recouverte complètement d’un voile
- (') Ochorodwicz. Le sens du toucher el le sens du magnétisme. — Rev. Scien. du 3 mai 1884.
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- opaque, et à chaque approche de l’aimant à une distance de i5 centimètres environ, la main se portait vivement vers lui et suivait tous ses mouvements, jusqu’au moment où elle devenait rigide et insensible. Alors il fallait restituer la sensibilité ou plutôt l’hyperesthésie, pour recommencer l’expérience. Je me hâte d'ajouter que le même phénomène était reproduit, quoique peut-être un peu plus faiblement, par l’approche d’un métal, du verre, ou d'un autre corps quelconque. Le sujet, questionné dans son sommeil, disait qu'il se sentait entraîné dans une direction donnée, sans savoir pourquoi.
- Les modifications objectives sont plus profondes et plus importantes pour le diagnostic. Elles appartiennent à l’une des quatre catégories suivantes :
- a) Mouvements involontaires (assez rares).
- b) Insensibilité (analgésie ou anesthésie complète).
- c) Paralysie (Impossibilité de remuer le doigt).
- d) Contracture frigidité des muscles).
- Les phénomènes provoqués disparaissent au bout de quelques minutes sous l’influence d’un massage très léger; sans cela, ils peuvent durer plusieurs minutes et même plusieurs heures. .
- Les personnes chez lesquelles l’hypnoscope provoque l’insensibilité, paralysie ou contracture, peuvent être hypnotisées dans une seule séance. Chez ‘d’autres l’expérience doit être répétée.
- Abordons maintenant la question des causes.
- Ainsi, il est évident que l’aimant exerce une certaine influence sur le système nerveux des personnes prédisposées. Cette action physiologique a été très peu étudiée; il n’en existe pas moins un certain nombre d’expériences relatives à l’action thérapeutique. Sans parler de Mesmer, elle a été constatée déjà en 1779 par les docteurs Andrv et Tbouret, commissaires de la Société de médecine de Paris et confirmée par Becker (182g), Bulmering (1835), Lippic (1846) et surtout par Maggiorani 1869-1880 (*). Aujourd’hui, elle est mise hors de conteste par MM. Charcot, Schiff, Vogt, Bene-dict, Vigouroux, Debove, Proust, Ballet et d’autres.
- Mais, tout en étant incontestable, est-elle réellement magnétique?
- Il me semble qu’on ne peut l’admettre qu’en partie, car :
- 1) L’importance de cette action n’est pas en rapport direct avec la force de l’aimant, mais plutôt avec le degré de la sensibilité hypnotique du sujet expérimenté —et
- 2) Le pôle nord n’a pas une influence autre que le pôle sud, ce qui serait, paraît-il, nécessaire dans
- le cas d’une action purement et simplement magnétique.
- Est-ce alors une action métalloscopique, comme l’a supposé M. Pellat (') ?
- A cette question, posée déjà le jour où je fis ma première communication par M. Brown-Séquard, je répondrai que :
- 1) Le nombre des personnes sensibles aux métaux est inférieur à celui des personnes sensibles à l’aimant, et de beaucoup inférieur au nombre des sujets sensibles spécialement à l'acier;
- 2) Il y a des personnes sensibles aux métaux, au cuivre, par exemple, et insensibles à l’aimant, par conséquent aussi réfractaires à l’hypnotisa-tion.
- Mais alors cette action mystérieuse n’est, peut-être, que purement imaginaire, suggestive, comme on dit aujourd’hui après les travaux du docteur Bernheim?
- Non, parce que :
- 1) Elle s’exerce quelquefois (rarement il est vrai) à l’insu des sujets en expériences, sur des personnes endormies, sur les animaux, etc.;
- 2) On peut facilement distinguer les sensations produites tout simplement par l’émotion ou par « l’attention expectante » de celles que produit l’hypnoscope lui-même; caries sensations imaginaires changent de caractère ou disparaissent à une nouvelle épreuve, tandis que les sensations véritables reviennent toujours, conservent leurs caractères et même s’accentuent de plus en plus. La sensibilité imaginaire s'efface; la sensibilité réelle s’accroît par l’habitude.
- Cependant, nous pouvons admettre que l’imagination, sans être une cause suffisante pour expliquer les phénomènes, entre en jeu dans la grande majorité des cas, comme auxiliaire, en préparant l’accessibilité des sujets. En somme, l’influence est double : physique et psychique.
- Pouvant servir d’excitant physique, l’aimant agit-il directement sur les tissus exposés à son influence ou bien indirectement par voie réflexe?
- Il paraît que les deux cas se présentent, mais que le dernier est plus important. Ce sont les nerfs vaso-moteurs qui semblent être atteints de préférence.
- L’action directe sur les tissus ou sur le sang, et l’action réflexe sur les nerfs, sont-elles de même nature physique?
- Il paraît que non. En tous cas le magnétisme tout seul n’explique pas ces effets-là. J'incline même vers l’hypothèse, que, dans la plupart des phénomènes, l’aimant n’est que le substratum d’une autre action, tellement faible au point de vue physique, qu’elle se dérobe à nos instruments,
- C) C. Maggiorani. Influenza del magnëtismo sulla vita animale, Napoli-Roma, 1880.J
- (') II. Pellat. Les actions fhysiques des métaux. Rev. Scicn. du 10 mai 1884.
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- et ne se manifeste que par l’iqtermédiaire des systèmes nerveux exceptionnellement sensibles.
- Cette autre action physique est-elle due à une force nouvelle et inconnue?
- Il est probable que ce n’est pas une force tout à fait nouvelle, mais seulement une manifestation nouvelle et inconnue, une modification particulière des phénomènes électriques.
- C’est tout ce que nous permet de dire l’état actuel de nos connaissances.
- Mais l’insuffisance de la théorie n’entrave en rien l’emploi pratique de l’hypnoscope, et, s’il est exact qu’il nous donne en même temps des indications utiles sur l’état des nerfs dans les maladies nerveuses, on entrevoit facilement l’importance de cette application.
- Mon idée personnelle va plus loin. Je vois dans les révélations de l’hypnoscope la nécessité d’un dédoublement futur de la thérapeutique. Il devient inutile et même imprudent, d’appliquer les mêmes remèdes à des personnes sensitives et non-sensitives. Pour un grand nombre de malades hypnotisables, tous les remèdes sont également bons ou également mauvais, d'après les influences nerveuses particulières. On peut neutraliser de fortes doses des médicaments les plus typiques, et reproduire leur effet d’une manière tout à fait positive — par suggestion (‘). Chez les personnes sensibles, on obtient une amélioration souvent instantanée, sous l’influence de divers moyens minimes que l’hypnotisme et le magnétisme mettent à notre disposition. Youdra-t-on s’obstiner, quand même, à leur administrer les poisons qui nuisent, même en guérissant?
- Quoi qu’il en soit, il me semble que c’est là un ordre de recherches qui mérite d’attirer l’attention des physiciens et des médecins.
- DrJ. Ochorowicz.
- LA
- LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- A LA GUERRE
- Les récentes manœuvres que le 1e1' régiment du génie vient de terminer le mois dernier au plateau de Satory ont été l’occasion d’une très intéressante expérience de lumière électrique.
- Le régiment divisé en deux corps, assiégeants et
- (') C’est là une question que j’ai étudiée dans deux autres notes, présentées à la Soc. de Biol. : « Sur l’idéoplastie; classification des faits » (Comptes rendus, n° 25), et « Sur la théorie de l’idéoplastie » (Comptes rendus, n° 27).
- assiégés, simulait une guerre de mine. Dans ce but, une longue tranchée, dont les fig. 1 et 2 donnent le plan et une coupe transversale, avait été dès l’abord préparée, avec ses galeries souterraines (1écoutes) pour représenter le fossé d’une place forte. Les assiégés s’y étaient installés, et tandis que leurs adversaires, protégés par les galeries à ciel ouvert (parallèles) qu’ils creusaient à mesure, avançaient peu à peu vers la place, en faisant à coups de mine de vastes entonnoirs où ils pouvaient s’abriter, en se rapprochant encore, les assiégeants, avec activité, prolongeaient leurs travaux par les petites galeries avancées {rameaux), dont le plan n’indique que l’amorcement.
- De là, ils pouvaient, avec de fortes charges de poudre, bourrées à une grande profondeur, produire de grands soulèvements de terre, détruisant à mesure les ouvrages des assiégés, et chacun ainsi luttait de vitesse, sous la surveillance d’un groupe d’officiers (brigade neutre) qui jugeait les coups.
- Jusqu’à présent, dans toutes les manœuvres de ce genre, les soldats assiégés n’étaient éclairés dans leurs travaux souterrains que par des lampes à huile dont le moindre défaut était, on le comprend, de donner un faible éclairage et de vicier encore l’air des galeries. En outre, elles dégageaient plus ou moins une odeur désagréable, dont l’influence pernicieuse s’ajoutait aux émanations de toute sorte, et la respiration n’en était que plus pénible.
- Pour la première fois, cette année, l’on songea à expérimenter la lumière électrique pour l’éclairage des écoutes et des transversales.
- Le problème ne se posait pas sans quelque difficulté.
- Le montage des lampes à incandescence (car c’étaient celles dont l’emploi s’imposait) ne se pouvait évidemment pas faire comme s’il se fût agi d’un éclairage ordinaire. Par suite des explosions, une rupture des fils était à prévoir, et bien qu’à chaque coup de mine il n’y eût plus aucun homme dans les galeries, il fallait à tout prix qu’une extinction totale ne pût être à redouter et que le service général ne fût à aucun moment troublé par la rupture d’une lampe en un point quelconque de l’ouvrage. La Société Edison, qui fut chargée de l’installation, résolut le problème d’une ingénieuse et simple manière, qu’on ne peut qu’approuver, d’autant que la solution est absolument générale et qu’elle se peut appliquer dans tous les cas analogues, quel que soit le nombre des galeries et leur longueur respective. Comme le montre la figure, où les fils sont indiqués par des traits différents, le circuit fut en quelque sorte disposé comme le seraient les mailles d’un vaste filet. Comme on le voit, les conducteurs régnant sur toute la longueur des écoutes et des transversales, se croisent deux à deux à chaque embranchement, et par suite, si l’on considère isolément une lampe
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- quelconque, on voit qu’elle communique à la machine par trois chemins bien distincts. Si, sur un point pris au hasard, alors, le circuit vient à se rompre, aussi près d’une lampe que l’on voudri, le fonctionnement de celle-ci ne peut être en rien troublé, car deux circuits restent encore pour en assurer le service. Vingt-cinq lampes A de 16 bougies furent ainsi montées aux points où le plan l’indique, et le courant leur fut fourni par une machine dynamo Edison (type 5o lampes A), pour laquelle un abri fortement protégé avait été réservé dans la tranchée.
- Le moteur était une locomobile système Belle-ville, d’une force de 5 chevaux, placée contre la
- dynamo dans l’abri, qui constituait alors une petite salle de machines assez originale, dont le pittoresque n’avait rien de déplaisant.
- Ce point résolu, restait une deuxième difficulté. S’il était facile d’installer des lampes à incandescence dans les écoutes et les premières transversales, dans les rameaux, en revanche, il n’y fallait pas songer. D'abord la hauteur suffisante y manquait, et de plus, le voisinage de l’ennemi était tel qu’il eût fallu' à chaque instant remonter les conduites brisées, et perdre un temps précieux à rétablir les lampes. Cependant, comme l’éclairage y est toujours nécessaire, et que les lampes à huile y peuvent avoir des inconvénients plus grands
- iOUPE SUIVANT
- Grandes unit
- de 16 boiutCcs
- Grands
- qu’ailleurs encore, les hommes furent munis de petits accumulateurs portatifs qui, avec un volume relativement restreint étaient capables d’alimenter une petite lampe grillagée de i à 2 bougies. La durée du fonctionnement pouvait être de 3 heures environ, et ce temps écoulé, les accumulateurs étaient rechargés dans la salle des machines par une dérivation prise aux bornes de la dynamo. De la sorte les choses marchèrent à merveille. Pendant les vingt jours que durèrent les-manœuvres, le service d’éclairage fonctionna, avec une parfaite régularité, de six heures du matin à cinq heures du soir, et lorsque le dernier jour nous fûmes admis à assister aux opérations, aucun arrêt n’avait encore été signalé.
- En dehors de la question d’éclairage, la Société Edison, pensant avec raison que, du moment qu’on
- se décide à employer le courant électrique, il faut en tirer tout le parti possible, avait eu l’idée de faire encore un peu de transport de forcé et de distribution. L’application était en effet tout indiquée. La ventilation dans les galeries était faite par trois ventilateurs (Y), marchant à bras d’hommes ; or, bien que la force à développer ne fût pas considérable , elle immobilisait de fait un personnel qu’on pouvait avantageusement remplacer par l’électricité. Pour cela, trois petits moteurs, de 5o kilogrammètres environ, furent montés en dérivation sur la conduite principale, et chacun d’eux fit tourner son ventilateur.
- Les premiers jours, les résultats ainsi obtenus furent très bons, mais la ventilation ayant, comme on s’en doute, une importance capitale, les moteurs électriques n’inspirèrent pas une entière con-
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- fiance ; à tort, à notre avis, la sécurité ne fut pas jugée suffisante et les hommes de nouveau s’attelant aux ventilateurs, ils les actionnèrent jusqu’au dernier jour.
- . Quoi qu’il en soit, là encore un effort vient d’être fait, et nous sommes heureux d’avoir à signaler le succès d’une expérience qui vient encore augmenter le champ des applications de la lumière électrique. On aurait pu, à la vérité, faire encore davantage, nous eussions aimé voir la suppression des piles servant de part et d’autre à enflammer les charges de poudre; mais les précautions que, dans ce genre d’exercice, les officiers sont obligés de prendre, sont si considérables qu’elles ne permirent pas de généraliser l’emploi de l’électricité, en se servant du courant même des lampes pour mettre le feu.
- Evidemment, il n’y aurait pas eu là de difficulté sérieuse, mais, en somme, les responsabilités étaient telles, qu’en fait l’on comprend qu’on y ait renoncé. Malgré cela, nous le répétons, la voie nouvelle dans laquelle on est entré est la bonne ; l’année prochaine, nous n’en doutons pas, nous aurons un nouveau pas en avant à constater; et bien qu’à notre époque les guerres de mines ne puissent guère se présenter que dans des cas tout particuliers, l’expérience de Satory a montré par ses bons résultats que, le cas échéant, l’électricité y était appelée à rendre de nombreux et réels services.
- P. Clemenceau.
- TRANSPORT
- D E
- FORCE ÉLECTRIQ.UE
- A BIENNE (SUISSE)
- La ville de Bienne possède à ses portes une force hydrauliqne considérable et dans ses murs une industrie florissante. Il est donc naturel qu’on ait cherché à transporter la force de la rivière la Suze dans les nombreuses fabriques d’horlogerie éparpillées le long de ses rives.
- Si ce cours d’eau était semblable à la plupart des autres, rien n’aurait été plus facile que d’établir des roues et des turbines tout le long de son parcours. Mais vu son profil en long tout particulier, il a fallu résoudre la question autrëment. En effet, la Suze descendant des hauteurs du Jura, Véritable torrent de montagne, à deux kilomètres de la ville se transforme brusquement en un large canal à pente si douce qu’il est impossible d’y établir la moindre chute. Toute la force se trouve près du village deBoujeon, en amont. Sur une lon-
- gueur de trois ou quatre cents mètres, plusieurs milliers de chevaux sont disponibles en toute saison.
- La gravure qui accompagne cet article (fig. i) montre l’entrée des gorges de la Suze, et la grande cascade qu’on y voit n’est qu’une faible fraction du volume de l’eau. Cette cascade est le trop plein de la prise d’une des turbines. La plus grande partie de l’eau passe dans le fond de la gorge, mais elle peut facilement être captée au même niveau ou à un niveau supérieur à celui de la grande cascade.
- Il y a quelques années, lorsque la question du transport de force par l’électricité était encore mal connue, la ville de Bienne songea à utiliser ces chutes en alimentant d’une eau excellente ses fontaines et en vendant de la force aux industriels. Elle fit donc établir une canalisation à haute pression et fournit de l’eau aux turbines et aux moteurs à colonne d’un grand nombre de fabricants. Les premiers résultats furent si avantageux qu’en peu de temps toute l’eau disponible fut vendue et même au-delà ; car, lorsque toutes les usines fonctionnaient simultanément les pertes de charges devenaient si considérables que les forces diminuaient dans des proportions inacceptables. Les industriels durent se procurer des moteurs à gaz et des machines à vapeur pour suppléer à l’eau, ce qui fut quelquefois fort onéreux.
- Tel fut le cas de M. Roulet, pierriste, et de M. Bourgeois, fabricant de boîtes de montre. Ces deux industriels, locataires du même immeuble, commencèrent par une turbine, lui adjoignirent un moteur à colonne d’eau, puis un moteur à gaz, puis une machine à vapeur. Cette étrange collection, très onéreuse, leur causait mille embarras. Aussi, ces messieurs acceptèrent-ils avec empressement l’offre faite par MM. Blœsch et Neuhaus, propriétaires des forces de la Suze, qui leur proposaient de leur fournir la force au moyen d’un transport électrique.
- L’exécution de ce travail fut confiée à la maison Meuron et Cuenod, de Genève, qui employa les machines Thury qui ont déjà été décrites dans ce journal (voir La Lumière Electrique, tome XII, page 211), et qui réussit à obtenir un rendement industriel de plus de soixante-dix pour cent.
- Les concessionnaires de la force hydraulique ont leur usine à Boujeon, au pied même des chutes. Pour le moment, ils n’ont que deux turbines : l’une à grande chute, alimentée par l’eau dont le trop plein forme la grande cascade qu’on voit sur notre figure i ; l’autre turbine est à plus faible chute; le canal en bois figuré au bas de la gravure lui amène son eau. Les places et les canalisations ont été ménagées de manière à pouvoir établir deux batteries de turbines. On pourra facilement quadrupler la force disponible.
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- C’est la turbine à haute chute qui nous intéresse plus particulièrement, car c’est celle-là qui fournit actuellement la force aux dynamos. Le volume d’eau disponible à l’étiâge est de i 5oo litres par seconde. La hauteur dé chute totale de 54 mètres. La turbine du système Girard ;'à axe horizontal ne peut, lorsque tous ses orifices sont ouverts, prendre plus de 400 litres, et elle n’utilise que 46 mètres de chute. C’est donc une turbine de 180 chevaux. L’eau lui est-amenée par un tunnel dans , le roc, de 2 mètres de hauteur sur 1 m. 5o de largeur. On voit que les pertes de charge ne sont pas à craindre.
- Notre figure 2 montre la disposition de la turbine et de la dynamo. L’eau arrive par C dans la turbine G, son arbre b entraîne les pignons p qui mettent en mouvement l’arbre a portant la poulie A et la courroie D qui actionne l’arbre M de la dynamo placée à côté d’un des piliers P solidement établis sur un lit de béton B. Le petit bâtiment a été aménagé de façon à pouvoir recevoir quatre dynamos. Le grand arbre de transmission continue à droite de la figure et va actionner les tré-fileries voisines. Suivant les numéros de fils envoyés dans les filières cette usine prend plus ou moins
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- de force et malgré un régulateur automatique à la turbine la vitesse varie souvent de vingt pour cent.
- La dynamo réceptrice se trouve à douze cent-cinquante mètres de là, elle fournit la force à deux ateliers qui lui demandent un travail qui varie entre six et dix-huit chevaux. L’un de ces ateliers lamine de l’argent et lorsqu’on engage des barres un peu fortes le travail demandé devient beaucoup plus considérable. L’autre atelier taille et perce les pierres d’horlogerie, il exige une vitesse très uniforme. Après quelques tâtonnements on est arrivé à un enroulement compound des dynamos qui laisse la vitesse constante quel que soit l’effort demandé.
- La ligne qui joint les deux dynamos est aérienne et composée de deux fils de cuivre de 7 millimètres
- de diamètre, portés sur poteaux et isolateurs télégraphiques. Les deux machines sont du type Ha. La génératrice tourne à cinq cents tours et donne une pression de trois cent cinquante volts. La réceptrice tourne à quatre cent tours et reçoit une pression d’environ trois cents volts.
- Les diamètres des fils des deux dynamos ne sont pas les mêmes. Un appareil spécial sert à la mise en train. En effet, vu la faible résistance de la réceptrice, la génératrice ne s’amorcerait pas. On a donc intercalé dans le circuit une série de spires de fil de laiton. Les fils sont enfermés dans une caisse portant une série de boutons de contact sur laquelle se. promène une lame de cuivre commandée par une petite crémaillère. Cette crémaillère est actionnée par une vis sans fin. Le but de cette
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- disposition est d’empêcher d’éliminer trop brusquement les résistances, avant que la réceptrice ait eu le temps de prendre de la vitesse et de développer de la force électromotrice contraire. Il faut, en tournant la manette de la vis sans fin, au moins vingt secondes pour passer de la résistance auxiliaire maxima à la résistance nulle. E11 général, on laisse toujours dans le circuit quelques spires de la résistance auxiliaire, afin de diminuer plus ou moins la vitesse de la réceptrice Les ouvriers perceurs de pierres ayant besoin d’une vitesse variable, suivant la température de leur atelier, il résulte de là que le rendement du transport de force est un peu meilleur en hiver qu’en été.
- Les deux extrémités de la ligne sont munies de parafoudres, précaution nullement superflue, puisque ces appareils ont été fondus plusieurs fois dans le courant de l’été dernier. La position et l’orientation de l’installation, partant d’une gorge et suivant le pied de la montagne la rendent particulièrement exposée à la foudre.
- Ce transport de force fonctionne depuis huit mois. Au commencement, il y a eu quelques interruptions accidentelles dues principalement au défaut de réglage des balais, mais maintenant que le personnel est formé la marche est parfaite. On n’aperçoit pas trace d’étincelles au collecteur, et le fonctionnement est tout à fait silencieux.
- Des expériences très exactes ont été faites sur le rendement; un prochain article les relatera à nos lecteurs.
- Cette installation est particulièrement intéressante parce qu’elle montre une application éprouvée, pratique et industrielle, sur une force relativement considérable. Puisse-t-elle servir d’exemple et d’encouragement aux nombreux industriels qui hésitent encore à appliquer l’électricité au transport de la force.
- A. Boucher.
- CHRONIQUE DE L’ÉTRANGER
- Correspondances spèciales Allemagne
- SÉANCE DE LA SOCIÉTÉ ÉLECTRO-TECIINIQUE A BERLIN. — La première séance après les vacances de la Société électro-technique a eu lieu le 28 octobre, dans le grand amphithéâtre (de l’administration des postes) ; l’affluence a été nombreuse, bien que l’attention de la ville entière se portât à ce moment sur les élections du Reichstag.
- Le président honoraire, son excellence M. Ste-phan, a passé en revue tout ce qui s’est produit
- d’intéressant au point de vue électrique depuis la dernière séance.
- La ville de Berlin emploie maintenant douze cents ouvriers dans les branches industrielles qui se rattachent à l’électricité. Ce nombre comprend, non seulement les ouvriers dans le sens ordinaire du mot, mais aussi les personnalités dirigeantes parmi lesquelles certaines présentent des connaissances étendues et de grandes capacités techniques. Après Berlin, c’est dans les villes de Nurembourg, Cologne, Magdebourg, Stettin, Hambourg et Kiel, que l’industrie électrique est le plus en faveur.
- Les dernières six années ont vu construire six mille machines dynamo environ en Allemagne, représentant une valeur de quatre millions de marks, et dans le même temps vingt mille foyers à arc et une quantité considérable de lampes à incandescence.
- La valeur totale des machines et des lampes électriques de tout genre construites dans ce laps de temps peut être estimée à vingt-quatre millions de marks. On doit encore ajouter à ce chiffre sept millions de marks par an qui ressortent du service télégraphique dans l’empire.
- L’emploi de l’éclairage électrique tend à se généraliser de plus en plus tant au point de vue des applications industrielles ou scientifiques qu’au point de vue de l’agrément de la vie de tous les jours.
- Deux vaisseaux allemands, la Werra et l’Elbe, sont éclairés entièrement par l’électricité, et dans la marine on fait usage de cette lumière pour les manœuvres de nuit.
- La convention de la croix rouge vient de recommander— à l’occasion de sa dernière assemblée — l’emploi de la lumière électrique pour la recherche des blessés sur le champ de bataille : il est certain que toutes les nations civilisées répondront à ce vœu.
- Dans la physiologie et dans l’astronomie les lampes à incandescence rendent de signalés services.
- Dans la télégraphie un grand progrès est à noter. Nous voulons parler de l’accord international survenu pour la protection des câbles sous-marins. Le projet d’une communication souterraine directe entre Paris et Berlin — qui est en ce moment-ci l’objet d’études et de négociations — présente un intérêt spécial.
- Pour ce qui est du domaine de la téléphonie, il y a à présent quarante-sept villes en Allemagne qui possèdent des réseaux téléphoniques. On se propose d’établir des communications téléphoniques entre Dresde et Leipzig, entre Francfort s/M. et Mayence, et entre Leipzig et Chemnitz.
- En outre, les grands établissements des départements industriels, par exemple les grandes filatures et les fabriques des bords du Rhin (à Mulhouse, etc.), ainsi que ceux qu’on rencontre dans
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- le voisinage de Dortmund, vont être reliés entre eux par des réseaux téléphoniques, comme il en existe déjà dans le district des mines et hauts-fourneaux, en Silésie.
- Une application intéressante de l’électricité a été faite par M. Siemens, à Charlottenburg. Nous voulons parler du labourage au moyen d’une machine dynamo. Le labourage électrique permettrait de porter remède à la pénurie de bêtes de trait dont on se plaint dans cette région.
- Après les communications générales du président, M. le Dr Aron a fait une conférence sur un nouveau compteur d’électricité qu’il a construit, et dont il a expliqué le principe à l’aide d’appareils et de gravures.
- Les appareils servant à déterminer la quantité d’électricité qui s’écoule dans un temps connu par une conduite (comme les gazomètres enregistrent la quantité de gaz écoulé) sont ou continus ou intermittents. On classe dans la première catégorie les appareils basés sur l’électrolyse, comme le voltamètre à mélange détonant d’Edison. Dans cet appareil, les gaz développés élèvent une cloche, et quand celle-ci a atteint une certaine hauteur, une étincelle électrique met le feu au mélange détonant, il se forme de l’eau et la cloche retombe. Les mouvements de la cloche actionnent un compteur. Viennent ensuite le voltamètre en métal de Thomson et le voltamètre en zinc d’Edison. Puis quelques appareils dans lesquels le courant électrique commande le jeu d’une machine, comme ceux d’Edison, de Maxim, de Hopkinson, et un appareil de Lane-Fox dans lequel une soupape se lève plus ou moins, selon la quantité de courant qui passe, permettant ainsi à un liquide de s’écouler par une section variable.
- Les appareils intermittents sont ceux qui n’enregistrent la quantité d’électricité qu’à des intervalles de temps fixes; de ce nombre est l’appareil de Swan, qui n’enregistre le débit qu’une fois par minute, l’appareil de Siemens et un appareil nouveau de sir William Thomson qui, à l’heure qu’il est, se trouve soumis à l'examen du bureau des brevets en Allemagne.
- Le docteur Aron se sert, dans son nouvel appareil, d’une horloge à pendule; l’extrémité du pendule est munie d’une pièce en fer et le pendule oscille lui-même au-dessus d’un solénoïde, par lequel passe le courant électrique. Ce courant exerce une influence sur la durée et l’amplitude des oscillations du pendule, tout comme la gravité, il suit de là que l’horloge va plus lentement qu’une horloge normale ordinaire, et ce retard est fonction de la quantité d’électricité qui passe par le solénoïde.
- Pour éviter des comparaisons qu’il serait ennuyeux de faire, le docteur Aron a combiné l’horloge en question avec une horloge ordinaire, de j
- telle manière que les rouages de toutes les deux agissent sur un compteur placé entre elles, et qu’on peut lire sur le compteur la différence dans la marche des deux horloges.
- Le Dr Aron recommande aussi son compteur d’électricité pour enregistrer des quantités d’électricité à distance. Les deux horloges marqueraient dans ce cas des signes sur une bande de papier, et la distance entre ces signes permettrait facilement de déterminer la quantité d’électricité.
- L’inventeur pense que son appareil offre des avantages spéciaux pour l’enregistrement automatique des quantités d’électricité dans les courants terrestres, et il le recommande aussi pour la régulation des horloges à distance. A cet effet, l’énergie du courant qui passe par le solénoïde sert à régler la marche des aiguilles.
- On a été un peu étonné quand, dans la même séance, M. Beringer a fait une communication relative à un appareil semblable sous tous les rapports à celui du Dr Aron. Cet appareil a été breveté en Angleterre dans l’année 1882 par les professeurs Perry et Ayrton, et son existence a tout à fait échappé au Dr Aron.
- Du reste, le principe sur lequel son appareil est construit a été déjà employé pour la régulation des horloges de l’observatoire de Berlin.
- L’appareil d’intégration construit par MM. Ayrton et Perry, qu’ils nomment « Ergmeter », consiste (d’après une description dans le Cenlralblatt fiir Èleclrotechnik, n° 11, i883) dans une bonne horloge à pendule dans laquelle le disque est remplacé par un rouleau en fil mince de 1 000 ohms de résistance. Un rouleau en gros lil est placé en regard. Ce dernier est intercale dans le circuit principal pour mesurer l’intensité du courant, pendant que le rouleau à fil fin a pour fonction de mesurer la tension. La direction des courants dans les rouleaux est telle qu’ils se repoussent. En conséquence, la force agissant sur le pendule est diminuée, la durée de l’oscillation s’accroît, et l’horloge retarde.
- Le retard de l’horloge est proportionnel au travail effectué.
- Le second discours delà séance aété prononcé par M. le major Buchholz, directeur du détachement d’aéronautique militaire qui a été institué à Berlin depuis un an dans le but de faire des études sérieuses sur l’application des ballons au service militaire. Il a parlé des expériences qu’on vient de faire en France, où on a employé l’électricité comme force motrice pour les appareils de propulsion et de direction. Ces expériences sont si bien connues des lecteurs de ce journal, qu’il est inutile de les répéter ici. Dans les cinq cas où l’on s’est servi de l’électricité, M. Buchholz constate un progrès réel quant au poids des machines qui a été considérablement réduit. En ce qui regarde la
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- vitesse d’un ballon, elle ne peut pas dépasser cinq à six mètres par minute, à cause du volume de l’enveloppe. M. Buchholz a ajouté que dans les dernières six années il n’y a eu à Berlin que 254 jours par an l’un dans l’autre qui auraient été favorables pour les ascensions.
- Dr H. Mioiiaelis.
- Amérique
- En mentionnant dans notre dernière lettre notre visite à Pittsburg, nous avons omis de signaler un l'ait fort important pour l’industrie de cette région, et qui pourrait contribuer à y activer les progrès de l’éclairage électrique. Il s’agit de l’emploi, pour le chauffage, du gaz naturel.
- Il y a quelques mois, M. Westinghouse, l’inventeur du frein à air comprimé, fut conduit par certains indices à penser que le sous-sol de Pittsburg devait contenir des produits gazeux inflammables. Il fit en conséquence forer un puits près de son habitation, et après avoir creusé à une profondeur d’environ 600 mètres, il obtint un gaz sans odeur, mais combustible, et pouvant servir, sinon à l’éclairage, du moins au chauffage. L’exemple fut bientôt suivi; d’autres puits furent creusés, et aujourd’hui un grand nombre d’usines à Pittsburg ont remplacé le chauffage au charbon par le gaz naturel. Nous avons vu des verreries, fabriques de fils de fer, de clous, etc., ainsi alimentées. Le bas prix auquel les possesseurs de puits peuvent fournir le gaz procure à plusieurs de ces établissements une économie qui peut s’élever jusqu’à plusieurs centaines de mille francs par an, et si la production de gaz se maintient, il y a là, pour la région de Pittsburg, toute une révolution industrielle. Il va sans dire que l’introduction de ce combustible à bon marché pourra, dans cette même région, faciliter l’extension de la lumière électrique en réduisant son prix de revient. Il faut dire d’ailleurs que des puits de gaz naturel existent déjà dans plusieurs parties des Etats-Unis.
- A Cincinnati, que nous avons visité ensuite, nous avons trouvé une station centrale du système Brush. Cette station comprend dix machines Brush de deux types différents, et elle alimente 820 lampes installées toutes chez des particuliers, la ville étant encore éclairée au gaz.
- Le réseau téléphonique de Cincinnati est installé d’après le système Jones, quelque peu modifié. Il compte 2700 abonnés.
- Dans la même ville se trouve une importante fabrique d’appareils électriques, les Standard Electrical Works. C’est là que sont fabriqués, entre autres choses, les appels magnétiques Gili-land employés en Amérique avec les téléphones Bell.
- A Chicago, les rues ne sont pas éclairées électriquement, on y aperçoit cependant beaucoup de lampes à arc installées dans des établissements particuliers et leur nombre ne s’élève pas à moins de 1600 en comptant les installations temporaires. Sur ce nombre, plus d’un quart est formé par des lampes Van de Poele, les autres lampes appartiennent aux systèmes Brush, Weston, Sperry, Fuller, Hochhausen, Thomson-Houston et Western Electric.
- Les lampes à incandescence, des systèmes Edison, Maxim et Swan atteignent ensemble un total de dix mille environ.
- Le réseau téléphonique de Chicago est très étendu, il compte 3 200 abonnés répartis entre sept bureaux. Le système de tableaux employé est quelque peu différent de celui des villes précédemment citées.
- La ville de Chicago est une des villes américaines où le télégraphe avertisseur d’incendies, le télégraphe de police, et le Messenger Telegraph sont le mieux organisés. Nous avons vu là, par exemple, pour le service des incendies, des installations qui ne laissent rien à désirer, tant au point de vue du système d’appels qu’à celui de la rapidité avec laquelle les pompiers peuvent être prêts, et pourtant il n’y a pas de pays où les incendies soient plus fréquents qu’aux Etats-Unis. La façon même dont Jes constructions sont faites les rend susceptibles de brûler très facilement et nécessite réellement un système d’annonces d’incendies aussi complet que celui que nous venons de signaler, et sur lequel nous aurons l’occasion de revenir.
- A Chicago se trouve la grande usine de la Western Electric Company qui fabrique les appareils employés parla Western Union Telegraph Company, une partie des appareils dont se sert la Bell Téléphoné Company, et un grand nombre d’appareils destinés aux applications domestiques do l’électricité. Depuis quelque temps la Western Electric C° a ajouté à sa fabrication ordinaire celle des appareils d’éclairage électrique. Elle construit une machine dynamo électrique et des lampes à arc que nous avons vu fonctionner d’une façon très satisfaisante à l’Exposition d’électricité de Philadelphie.
- Aug. Güeroüt.
- Chicago, le 00 octobre 188^.
- Angleterre
- la lumière électrique a Londres. — Le Standard publie dans son numéro du 22 octobre un article fort remarquable sur la lumière électrique. L’auteur montre que les essais qui ont été faits à Londres et dans un grand nombre de villes impor-
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- tantes, ont échoué parce que l’on a reconnu que le prix de la lumière électrique était plus élevé que celui du gaz, et que dans un grand nombre d’applications on ne peut payer un prix supplémentaire pour la lumière de qualité supérieure que fournit l’électricité.
- Mais, on sait que l’Angleterre est un pays où le gaz coûte fort peu de chose, de sorte que l’élec-cité s’est trouvée, dès l’abord, dans une situation des plus défavorables pour se développer. Cette situation précaire a été singulièrement aggravée par des lois véritablement draconiennes qui semblent avoir été rédigées dans le but de paralyser le développement de la lumière électrique, et qui ont été adoptées à l’instigation de M. Chamberlain, le membre du cabinet.
- L’installation d’une Compagnie électrique dans une ville est assujettie à une multitude de formalités, et les concessionnaires ont toujours suspendue sur leur tête une espèce d’épée de Damoclès. En effet, les corporations municipales ont le droit de racheter les travaux pendant une certaine période. En outre les Compagnies électriques ne sont pas propriétaires définitives de leurs usines comme les Compagnies de gaz, elles deviennent la propriété des communes après quatre-vingt-dix-neuf années.
- Il faut donc s’attendre à ce que le parti conservateur prenne franchement l’initiative d’une demande d’abolition de l’acte Chamberlain. On peut espérer que la lumière électrique retombera dans le domaine du droit commun qui, dans ce pays, est la liberté.
- Nous ne cacherons donc pas que les splendeurs de l’exposition de Health nous ont laissé froid, et n’ont pu dissiper le désappointement que nous avons éprouvé en voyant que les magnifiques quais de la Tamise étaient veufs de leurs lumières Jabloch-koff, et que toutes les rues delà Cité, sauf Chepside et Ludgate Hill qui ont conservé, par exception, leurs lampes Brush, toutes les autres artères de cette ruche humaine ont repris leur aspect sombre, monotone, taciturne et presque menaçant, surtout si l’on songe aux projets des dynamite-mongers. Le même mouvement de décadence se fait sentir dans l’éclairage électrique des stations de chemin de fer. Le gaz a regagné comme à Paris une partie du terrain perdu.
- Je ne peux exactement dire tout ce qui se fait à cet égard, car Londres possède tant de lignes, de gares, que je ne suis pas certain d’avoir tout vu, mais je puis affirmer, sans crainte de me tromper, que c’est encore de ce côté que la Compagnie Brush a tenu le coup. En effet, sa belle usine de Waterloo road éclaire non seulement ces deux artères de la Cité, mais encore les deux grandes gares de Cannon Street et de Charing Cross.
- L’endroit où la perte est le plus sensible, c’est
- sur le périmètre du Métropolitain, qui est évidemment de toutes les lignes celle qui a le plus besoin de la lumière électrique. En effet, l’air qu’on y respire est vicié par tant de causes différentes, et il y a tant de causes d’explosion qu’on ne comprend pas qu’on n’ait pas supprimé le gaz par mesure de salut public.
- C’est un fait qui serait certainement inexplicable si le Métropolitain n’avait été peut-être désenchanté de la lumière électrique par la dernière expérience du système Gaulard et Gibbs, qui ne paraît pas avoir tenu toutes les espérances qu’il avait fait concevoir.
- Mais l’apparition de la lumière électrique dans les rues et les gares de chemins de fer n’a point été perdue pour le progrès de l’éclairage, en effet, on voit se multiplier les expériences de tout genre pour donner au gaz l’éclat qui lui manque. Nous ne parlerons pas de ce qui a été fait pour la construction des brûleurs à bec intensif plus ou moins analogues à ceux de la Compagnie parisienne, mais nous devons signaler une convention nouvelle paraissant se distinguer de ses congénères, c’est la combustion dans l’intérieur d’un vase de platine d’une série de petits jets de gaz à l’aide d’un jet d’air comprimé qui arrive au centre.
- Quoique la lumière soit un peu rouge elle est assez agréable à l’œil et d’une intensité notable. Reste à connaître le prix du creuset de platine, le temps qu’il dure, et le prix du travail mécanique nécessaire pour pomper l’air. Les inventeurs prétendent que leur système de combustion du gaz procure une économie ; c’est ce que l’expérience seule peut dire. Mais même dans ce cas la nouvelle lumière au platine ne saurait être un rival dangereux surtout pour la lumière à incandescence, qui fait chaque jour de nouveaux progrès, et qui gagne du terrain d’une façon remarquable.
- En effet, précisément parce que la lumière à incandescence est plus chère, elle est considérée très franchement comme un objet de luxe qu’il devient de bon goût de se payer. C’est une lumière à la mode, une lumière fashionable, et ce mot ici dit tout.
- Il y a donc un très curieux travail à faire en relevant les différents modes d’application que l’on en a faits, et les divers genres d’installations que l’on a exécutés chez les particuliers ou les industriels qui peuvent se payer ce luxe.
- Quoique la lumière à arc soit relativement en défaveur, ce n’est pas qu’elle n’ait un grand nombre d’applications, ainsi l’on s’en sert au British Muséum dans la grande salle de lecture. C’est une application de la plus haute importance qui a été faite scientifiquement. Les journaux illustrés et scientifiques d'Angleterre n’en ont pas encore donné la description. Nous sommes heureux d’annoncer à nos lecteurs que grâce aune faveur toute
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- spéciale nous serons heureux de leur offrir cette primeur.
- Nous pensons que notre étude les convaincra de cette vérité, que bien des fois la lumière électrique a échoué uniquement parce que les personnes chargées de sa direction n’avaient pas les talents nécessaires, et que l'on avait commis quelque faute plus ou moins grossière dans l’installation. Au British Muséum où tout est parfait, on a obtenu des résultats d’un bon marché et d’une perfection rares.
- W. DE FONVIELLE.
- l’enroulement cardew des dynamos. — MM.La-timer-Clark, Muirhead et C", les ingénieurs télégraphistes et électriciens bien connus, se sont chargés de la fabrication du type de dynamo breveté en 1882, par le capitaine de génie Phillip Cardew. Le procédé s’applique à plusieurs espèces de dynamos et permet d’alimenter un nombre quelconque de foyers à arc en quantité sans que l’un d’eux dérange les autres; il permet également d’employer des lampes à arc et à incandescence ensemble sur le même circuit. En un mot, il permet à la dynamo d’alimenter un certain nombre de lampes ou de moteurs indépendants les uns des autres.
- Ce résultat s’obtient en enroulant les inducteurs avec plusieurs fils minces qui ensemble sont capables de transporter le courant au lieu de les entourer d’un seul fil gros. Si la machine dynamo donne une intensité de courant de 80 ampères, le capitaine Cardew propose, par exemple, d’employer huit différents fils dont chacun peut transporter 1/8 du courant total, c’est-à-dire ioampères. Ces fils sont enroulés aussi commodément que possible sur les bobines des inducteurs, et on a soin que l’induction s’exerce dans la direction voulue. L’une des extrémités de chacun des ces fils est reliée à un des balais de la machine, ou à une plaque en communication avec ce balais, et l’autre extrémité de chaque est amenée à une série de bornes de lampes.
- Le courant des balais se divise donc et peut être pris aux bornes et amené aux de lampes dont les pôles opposés communiquent tous avec un même conducteur principal qui retourne à l’autre balai de la machine.
- S’il arrive que l’un des foyers soit mis en court circuit, il n’en sera pas de même des autres, grâce à cette disposition à cause de la résistance du fil autour de l’inducteur qui se trouve dans le circuit. Le contact de deux charbons augmente le courant dans le fil de la lampe en question, et en même temps la force totale de l’inducteur tendant ainsi à maintenir à leur valeur normale les courants dans les autres lampes. D’autre part, l’extinction d’une
- lampe ne donnera pas nécessairement un plus grand éclat aux autres, puisque l’arrêt du courant dans un fil spécial affaiblit la force totale des inducteurs et, par conséquent, le courant dans les autres lampes.
- Que les lampes soient à arc ou à incandescence, cette disposition permet de les faire fonctionner indépendamment les unes des autres. De plus, en reliant les fils ensemble, de manière à former, quatre, deux ou un seul circuit au lieu de huit, on peut augmenter le courant dans la proportion inverse et obtenir un plus petit nombre des lampes d’une intensité lumineuse beaucoup plus grande. Si les huit bornes d’une machine à huit foyers sont reliées deux à deux avec un conducteur pour chaque paire, on aura quatre lampes dont chacune recevra deux fois plus de courant que les petites lampes et donnera, comme on sait, plus que deux fois autant de lumière. On peut encore disposer la machine pour un ou deux circuits et alimenter une ou deux lampes. Ces modifications seront sans influence sur le courant qui traverse une partie quelconque de la machine comme sur la force électromotrice et la vitesse de cette dernière, mais la quantité totale de lumière produite augmentera avec la réduction du nombre des lampes, bien que naturellement la lumière ne soit pas aussi bien distribuée.
- un régulateur a auto-induction. — M. J. E. H. Gordon a inventé une manière ingénieuse de relier des lampes à arc en quantité ensemble ou avec des lampes à incandescence. La disposition se compose d’une bobine de résistance inductive intercalée dans chaque branche parallèle du circuit qui contient une lampe. La vraie résistance de la bobine est petite et ne donne pas lieu à une grande perte de force du courant qui va à la lampe, mais son coefficient d’auto-induction est très considérable de sorte que quand le contact des deux charbons d’une lampe ou la diminution de l’arc augmente le courant de la bobine son auto-induction augmente rapidement et le courant qui peut traverser la bobine ne dépasse pas beaucoup celui qu’il fallait pour la lampe. On peut former une bobine de résistance inductive de ce genre en enroulant un conducteur isolé autour d’un noyau en fer doux de la forme et des dimensions voulues. Le fil doit être enroulé de façon à former un ou plusieurs rouleaux continus et ne doit pas revenir sur lui-même comme dans les bobines de résistances ordinaires. Des bobines de ce genre rempliront le même but sans le noyau en fer doux, mais ce dernier augmente de beaucoup l’effet et économise du fil. La bobine doit être formée de telle manière qu’une certaine quantité de fil, c’est-à-dire une certaine résistance vraie donne une aussi grande quantité de résistance inductive que possible, ou
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- en d’autres termes il faut obtenir la résistance inductive voulue avec aussi peu de fil ou de vraie résistance que possible.
- M. Clerk Maxwell a démontré (') que la bobine qui possède le maximum d’auto-induction est celle qui présente une forme circulaire avec le fil enroulé dans une rainure de section carrée, et dont le diamètre moyen, c’est-à-dire le diamètre au centre de la rainure pour le fil est égal à 3.7 fois le côté de cette même rainure.
- M. Gordon construit ses bobines d’après cette théorie. Le noyau est composé d’une carcasse épaisse et creuse en fer forgé, fendue dans sa longueur, de façon à s’opposer au passage des courants dans le fer. Les bobines sont construites de manière à pouvoir être fixées contre un mur ou bien sur une planche.
- Les parois latérales de la gorge carrée servant de logement au fil sont garnies d’une matière isolante pouf protéger le fil contre la chaleur produite dans le fer.
- M. Gordon a employé une bobine de ce genre d’une vraie résistance de o,3 ohms avec un courant alternatif d’une force électromotrice de 86 volts, le courant qui traversait la lampe était de 16 ampères. En mettant la lampe en court circuit, le courant ne s’élevait que jusqu’à 19 ampères, tandis qu'il aurait atteint 286 ampères avec une résistance non-inductive de o,3 ohms.
- La résistance inductive peut être placée au point où le fil d’embranchement quitte le conducteur principal pour aller à la lampe à arc, elle agit dans ce cas également comme pièce fusible de sûreté pour, empêcher un trop grand échauffement des fils d’embranchement, si par hasard un court circuit arrivait à se former.
- Cependant il faut avoir soin de ne pas placer les résistances inductives trop près l’une de l’autre dans le cas où les fils pour plusieurs lampes partent d’un même point. Il faut les espacer au moins ' de 6 à 8 pouces, parce que si elles sont plus près leur induction mutuelle rendra la lumière irrégulière.
- ' l’éclairage électrique dans les vaisseaux de guerre. — L’introduction de la lumière électrique à bord des navires se généralise Je plus en plus, et plusieurs des constructeurs sur la Clyde ont maintenant attaché une section d’électricité à leurs chantiers et fournissent eux-mêmes la lumière électrique aux navires de leur construction.
- Les vaisseaux de la marine royale reçoivent également des installations de foyers électriques à ' arc et à incandescence pour l’éclairage en général, ainsique pour les lumières de projection. Le svs-
- (U Voir VÉleclricilé de Maxwell, 2e édition, vol. II, p. 3i6.
- lème Edison fonctionne maintenant à bord de quatre transports pour les Indes et sera bientôt installé sur un cinquième, l’Euphrates.
- Le bateau torpilleur le Polyphemus a aussi été pourvu de deux dynamos Siemens, avec des lampes Swan, dont les conducteurs sont disposés selon le système d’un seul fil en utilisant la couverture métallique du navire comme fil de retour. Il paraît que ce système est moins exposé à des accidents que celui de deux fils. Dans les compartiments de la machine et des chaudières, le fil est enfermé dans des tuyaux de fer comme protection contre l’humidité et la graisse. L’installation complète, à bord du Polyphemus, comprend deux foyers à projection pour le travail des torpilles, 220 lampes à incandescence et un réflecteur avec 8 lampes à incandescence de 5o bougies chacune placé sur le mât Chaque dynamo peut, avec son moteur, alimenter un foyer de 25oco bougies ou i5o lampes à incandescence, et peut servir à volonté pour l’un ou l’autre usage. La Bacchante, le Triumphe, le Volage et le Colossus possèdent également des installations de lumière électrique; ce dernier navire a un circuit de nuit et un autre de jour, pour les ponts, les passages et les tours tandis que les magasins et petits locaux sont pourvus d’un système particulier. Le circuit de nuit comprend un nombre de lampes assez grand pour qu’on puisse faire le service de nuit sans lanterne, et toutes les lampes sont fixées dans des supports à ressorts pour éviter qu’elles 11e se brisent pendant le tir.
- J. Munro.
- REVUE DES TRAVAUX
- RÉCENTS EN ÉLECTRICITÉ
- Mesure de la composante horizontale du magnétisme terrestre, par la méthode de l’amortissement, par M. J.-B. Baille (*).
- « La composante horizontale ST du magnétisme terrestre se détermine ordinairement, en valeur absolue, par la méthode de Gauss, qui donne en même temps le moment magnétique M du barreau. Mais l’application de cette méthode présente plusieurs inconvénients : il faut employer deux barreaux, et faire deux observations indépendantes l’une de l’autre, séparées par un intervalle de temps assez long, pendant lequel la force terrestre a pu varier.
- « Je me suis proposé d’appliquer à cette recherche l’ancienne observation de Gambey et d’A-
- (*) Note présentée par M. Cornu à l’Académie des sciences, dans la séance du 27 octobre 1884.
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- rago sur Je prompt amortissement des aimants, oscillant à l'intérieur d’une plaque épaisse de cuivre. On sait qu’un barreau aimanté, oscillant à l'intérieur d’une bobine couverte de fils, éprouve un amortissement très différent suivant que la bobine constitue un circuit ouvert ou un circuit fermé.
- « En mesurant l’amortissement dans les deux cas, on obtient par différence le moment, h, de la réaction que les courants induits exercent sur l’aimant mobile. Cet élément est lié au moment magnétique du barreau oscillant M, et aux constantes électriques de la bobine (résistance exprimée en ohms W, et constante galvanométrique G, exprimée en centimètres), par la formule connue
- M2=WG2ft.
- Si donc on mesure h et si l’on connaît les constantes WG* au moment de l’observation, on pourra calculer M.
- « Or, comme on a déjà déterminé le couple directeur ïM, au moyen de la durée d’une oscillation et de la connaissance du moment d’inertie, on peut, par une division, obtenir le nombre £, en unités absolues, C. G. S. par exemple, si tous les autres éléments ont été mesurés avec les unités correspondantes.
- « Cette méthode est très simple et très rapide : elle nécessite l’emploi d’un seul aimant qui peut être toujours le même, et elle dure quelques minutes à peine. En outre, elle paraît peut-être plus précise encore que la méthode de Gauss, puisqu’elle donne la composante horizontale au moment de l’observation. D’ailleurs, l’amortissement d’un mouvement oscillatoire est un des éléments physiques les plus faciles à déterminer avec sûreté, lorsqu’on prend des précautions convenables pour avoir de bonnes oscillations, et l’observation peut en être faite en même temps que celle de la durée des oscillations.
- Il y a cependant deux inconvénients qui pourraient perturber assez profondément les mesures si l’on ne cherchait à en tenir compte.
- « D’abord la self induction a pour effet d’altérer les courants induits. Il faudrait donc à chaque observation faire une correction convenable, mais il est plus simple d’éliminer cette cause d’erreur : on y parvient en prenant une bobine ayant un petit nombre de tours de fils, et surtout en attachant à l’aimant une pièce ayant un fort moment d’inertie, pour que la durée d’une oscillation soit assez longue.
- « Ensuite la variation de la déclinaison a pour effet de rendre l’amortissement dissymétrique et se présente comme une irrégularité des oscillations. On peut ne pas tenir compte de cette cause d’erreur, en ayant soin de faire des observations ra-
- pides et de considérer un nombre pair d’amplitudes. La déclinaison peut alors être regardée comme ayant varié régulièrement.
- « Les constantes de la bobine, à déterminer au préalable, sont la résistance électrique W, que l’on mesurera par les procédés ordinaires, et que l’on ramènera au moyen d’une correction convenable, à la température de l’observation, puis la constance galvanométrique G. Ce dernier élément est assez délicat à obtenir, par les procédés ordinaires; mais on pourrait le conclure des premières observations d’amortissement, si l’on avait soin de mettre dans la bobine un barreau dont le moment magnétique aurait été déterminé d’avance par la méthode de Gauss.
- « J’ai appliqué la méthode de l’amortissement, telle que je viens de la décrire, avec une bobine dont les éléments électriques avaient été mesurés à part. J’ai déterminé la composante horizontale terrestre, dans mon observatoire magnétique de Villeneuve-Saint-Georges. Des nombreux résultats très concordants que j’ai obtenus, je détache les observations suivantes, dans lesquelles les deux méthodes ont été employées concurremment (unités C. G. S.).
- 1S84 Aimants Méthode de Gauss Méthode
- de l’amortissement.
- 25 septembre . A 0,19430 0,19381
- — B 19413 19532
- 26 septembre . M 0,19487 0,19512
- — N 19450 19464
- « Comme on le voit, les résultats sont aussi concordants que possible, et la méthode que .je signale semble mériter toute confiance. »
- Sur réchauffement des électrodes produit par l’étincelle d’induction dans l’air très raréfié. Notice de MM. A. Naccarri et G. Guglielmo.
- Dans une notice qui a été publiée en 1882 sur les phénomènes thermiques produits par l’étincelle d’induction (*) nous avons déjà décrit quelques expériences poursuivies dans le but d’étudier réchauffement des électrodes dans l’air raréfié ; mais la raréfaction maxima atteinte dans ces expériences a été de 9“"“ à cause de l’insuffisance de la machine pneumatique employée. Nous nous proposons de décrire ici une série d’expériences faites dans l’air dont la pression de 10™“, à peu près, a été réduite à une très petite fraction de millimètre. La machine pneumatique que nous avons employée à cet effet est la machine à mercure de M. Topler, modifiée par M. Bessel-Hagen. Elle a été construite par M. Müller de Berlin.
- La bobine employée est celle qui avait déjà
- (9 Comptes rendus de la R. Académie des sciences de Turin, vol. XVII, p. 343 (1882).
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- servi aux premières expériences. Elle a été construite par M. Carpentier à Paris et est capable de donner une étincelle de 45 centimètres d’une pointe à un disque, lorsque le courant inducteur est fourni par 8 grands couples Bunsen. Pour avoir un seul des deux courants induits nous avons interposé dans le circuit une couche d’air de 2mm entre deux sphères de laiton de io,8mm de diamètre, ayant observé, comme il a été fait mention dans la note citée plus haut, qu’une couche d’air raréfié ne s’oppose pas au passage du courant inverse. Dans certains cas elle aide même à ce que le courant inverse l’emporte sur le courant direct.
- Dans le circuit se trouvait intercalée une boussole de Wiedemann dont les spires étaient recouvertes de gutta-percha.
- Chaque électrode était Constituée par un cylindre creux en laiton de 5oram de longueur qui se terminait d’un côté par une surface hémisphérique et de l’autre par une surface plane. La section droite présentait un diamètre de 26,5mni. Les électrodes étaient disposées de manière à ce que leurs axes se trouvassent toujours sur la même droite horizontale et l’étincelle éclatait entre les deux hémisphères placées en regard l’une de l'autre.
- A proximité de la surface plane du cylindre se trouvait soudé un court tube en laiton disposé perpendiculairement à l’axe du cylindre et présentant à son extrémité supérieure une ouverture. Les deux électrodes constituaient ainsi deux réservoirs, auxquels on pouvait appliquer deux tuyaux capillaires munis d’un bouchon en caoutchouc.
- Une fois remplis d’1111 liquide convenablement choisi, ils fonctionnaient comme thermomètres ou plutôt comme deux petits calorimètres. Nous nous sommes servis dans ces expériences de l’alcool comme liquide thermométrique.
- Les deux électrodes ont été introduites sur une grande partie de leur longueur dans un tuyau en verre dont le diamètre intérieur était un peu plus fort de celui des électrodes. L’espace vide était rempli de cire à cacheter afin qu’il ne pût livrer aucun passage à l’air.
- En dehors du tuyau en verre se trouvaient les deux extrémités des électrodes auxquelles on appliquait le tuyau capillaire. La distance entre les deux surfaces courbes placées ainsi en regard l’une de l’autre, était de 47mm. Au milieu du tuyau en verre et dans sa partie supérieure, se trouvait soudé un tuyau également en verre disposé verticalement dans lequel on introduisait un cylindre massif en laiton destiné à servir d'électrode accessoire, comme on verra plus loin. Les interstices étaient également remplis de cire à cacheter. A ce tuyau et au-dessous de l’extrémité de l’électrode accessoire était soudé un tuyau horizontal qui communiquait avec la machine, avec un mano-
- mètre et avec un réservoir d’acide sulfurique concentré, destiné à dessécher l’air raréfié.
- L’appareil ainsi construit portait un tuyau vertical de 85 centimètres de longueur, ouvert à sa partie supérieure, qui servait à réunir l’appareil à la machine.
- Sans insister sur le détail des joints étanches, nous dirons tout simplement que ces joints étaient faits au mercure, disposition plus avantageuse que celle des joints rigides.
- Jusqu’à la pression de trois ou quatre millimètres nous nous sommes servis du manomètre et nous avons déduit la valeur des pressions inférieures des déplacements du mercure en employant la méthode décrite dans le mémoire de M. Bessel-Hagen, en ne tenant pas compte de la tension de la vapeur du mercure. Comme la machine qui nous a été fournie ne portait pas d’échelle ni aucune indication sur le volume des différentes parties, nous avons déterminé les éléments nécessaires pour le susdit calcul en faisant des expériences à des pressions pas trop petites et en nous servant du manomètre que nous avions adapté à la machine.
- Dans ces expériences ainsi que dans les précédentes on a toujours eu soin d’opérer par doubles déterminations, c’est-à-dire : qu’après avoir fait passer le courant dans un sens donné à travers la couche d’air qui sépare les deux électrodes, on changeait les rhéophores qui s’y trouvaient appliqués afin d’écarter l’influence de petites différences entre une électrode et l’autre. Le sens de la polarité de la bobine s’est maintenu toujours constant. Dans le tableau qui suit sont indiqués les résultats de plusieurs séries d’expériences, dont quelques-unes ont été groupées ensemble afin d’obtenir une moyenne qui présentât une plus grande précision. Dans la colonne H sont indiquées les pressions de l’air raréfié exprimées en millimètres de mercure, dans la colonne i se trouvent les intensités du courant en prenant pour unité le courant qui produit une déviation égale à une division de l’échelle ; ce courant est de 0,0000104 ampères.
- Dans les colonnes n et p sont indiqués les déplacements de la colonne d’alcool, qui se rapportent respectivement à l’électrode négative et à l’électrode positive, divisés par la valeur de i et par la durée de passage du courant. En déduisant ces valeurs on a suivi les règles qu’on emploie ordinairement dans les calculs calorimétriques, en tenant compte des pertes de chaleur au moyen d’observations faites avant le passage du courant et après.
- Dans la colonne j se trouvent les rapports des
- deux échauffements susdits ; et dans la colonne N est indiqué le nombre des expériences qui ont servi à déterminer chaque valeur qui se trouve sur la ligne correspondante.
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- Le courant inducteur a été généralement produit par trois couples Bunsen de grandeur moyenne ; mais dans le cas de fortes raréfactions on a dû porter le nombre des couples jusqu’à 9, afin que le courant induit pût franchir la couche d’air interposée et que réchauffement produit fut assez fort pour pouvoir être facilement mesuré.
- 0.368
- o,474
- o,53o
- o o53
- 0,0017
- On a observé dans ces cas que le passage du courant produisait une augmentation de pression relativement forte et on a dû limiter la durée du passage, qui se trouvait être en partie compensée par l’emploi d’une pile inductrice plus forte. La pression a été mesurée dans chaque expérience, avant et après le passage du courant et on a pris la moyenne des deux valeurs ainsi obtenues. On a, dans chaque cas, coordonné la durée à l’intensité de réchauffement et cette durée se trouvé varier en général entre 1 et 2 minutes. Pour de très grandes raréfactions elle a été réduite jusqu’à 5 secondes afin d’éviter les variations de pression dont nous avons fait mention. Dans ce cas, il n’a pas été possible d’observer l’intensité du courant et il s’ensuit que les valeurs correspondantes de n et p, données par le tableau, n’ont pu être réduites à l’unité de courant.
- De ces expériences, il est résulté un fait notable, c’est que le rapport^ (qui, comme il a été dit dans la notice précitée, varie pour des pressions de 760““ à iomm, seulement entre des limites restreintes et cela entre 2 et 4), pour des pressions inférieures à 9mm et dans des conditions pas trop différentes, varie de beaucoup et atteint un maximum, pour une pression voisine deo,25mm. Pour rendre plus claire la marche de cette variation, nous avons tracé la courbe A (figure ci-contre), en prenant comme abscisses les pressions, et comme ordonnées les valeurs correspondantes
- il *
- du rapport-; les millimètres de mercure sont représentés à une échelle double de celle qui représente le rapport. On voit, à l’inspection de cette
- courbe, que le rapport^ augmente lentement jusqu’à 5mm; de cefte pression, jusqu’à celle de 1,2, il croît plus rapidement et d’une façon très brusque, de 1,2 jusqu’à environ 0,27. A partir de ce point la valeur du rapport décroît d’une manière très sensible, pour de très petites pressions atteint la valeur 1 et pour les raréfactions extrêmes auxquelles on a pu expérimenter prend des valeurs inférieures à l’unité, c’est-à-dire : réchauf-
- fement de l’électrode positive l’emporte sur celui de la négative.
- Les courbes B et C représentent la loi que suit respectivement réchauffement de l’électrode négative et positive, et elles ont été tracées en prenant, à partir de O' les pressions comme abscisses, et les valeurs correspondantes de n et de p comme ordonnées.
- Chaque millimètre de mercure de pression est représenté à une échelle cinq fois plus petite que chaque unité de n et p. Il résulte de ces courbes que, pour l’électrode positive, réchauffement, à partir de la pression de 2,87inm décroît lentement jusqu’à la pression d’environ 0,02“”. Il croît ensuite très rapidement. L’échauffement de l’électrode
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- négative au contraire, croît déjà, quoique lentement, au fur et à mesure que la pression diminue de 2.87 jusqu’à 02, et croît ensuite, lui aussi, d’une manière très rapide. Pour les pressions supérieures à 2,87 on n’a pu avoir réchauffement par unité de courant, l’intensité n’étant pas connue. TVautres expériences exécutées avec des électrodes placées à une distance inférieure et qui 11’ont pas été poursuivies à cause d’un accident survenu, nous ont démontré que les échauffements 'de chaque électrode-vont en décroissant au fur et à mesure que la pression dimi nue de 750 à gmm, et que réchauffement de l’électrode négative commence à décroître à partir de là pression de 9™“, ce qui est conforme aux résultats exposés dans la notice précitée.
- Ayant observé que l’électrode positive s’échauffe plus fortement dans le cas de grandes raréfactions, tandis qu’en général, exception faite pour l’arc voltaïque, elle s’échauffe toujours plus que l’électrode négative, et en tenant compte des phénomènes connus de la matière radiante, nous avons voulu examiner si l’électrode positive s’échauffait au moins en partie par l’effet de la radiation qui provient de l’électrode négative. Nous nous sommes servis de l’électrode accessoire dont on a fait mention auparavant en lui appliquant un des réophores et en appliquant l’autre réophore à l’une des électrodes ordinaires, tandis que l’autre restait isolée. Le courant avait ainsi à parcourir deux traits rectilignes à angle droit. Si l’électrode accessoire était négative (du côté de la surface du tube en verre, qui était directement opposée au tuyau dans lequel se trouvait cette électrode) on remarquait comme toujours cette tache verte due à la phosphorescence du verre et dont la lueur était plus ou moins, intense, selon que la raréfaction était plus ou moins forte. Si l’électrode accessoire était positive, cette radiation atteignait l’électrode opposée qui était isolée.
- Même dans ce cas, pour éviter l’influence des causes accessoires relatives à chaque électrode, nous avons opéré de façon à maintenir isolée tantôt l’une, tantôt l’autre des deux électrodes calorimétriques. Dans le tableau suivant sont indiqués les résultats obtenus dans ces expériences. Les quatre
- H i «1 Pi I «j Pi n ~P
- 2,87 105 0,374 0
- » 100 — o,o55 0,0025 6,8 6 46
- 0,54 io5 0,539 — o,oo3 — —
- 65 o,o5o8 0,0123 10,6 12.7
- 0, 12 62 1,07 — 0,124 —
- » 25 — 0,236 0,0423 4,53 10,2
- 0,034 39 — 0,695 — —
- » )9 o,5o5 0,142 3,39 2,85
- 0,025 36 2,g6 — 0,813 — —
- * 21 “ 0,53 0,081 3,89 2,49
- premières colonnes et la sixième se rapportent aux indications déjà données. Dans la colonne I se trouvent les échauffements de l’électrode isolée et dans la dernière colonne les valeurs du rapport^ telles qu’elles ont été obtenues dans des
- conditions analogues au moyen d’expériences faites avec les susdites électrodes calorimétriques.
- D’autres expériences ont été faites dans des conditions un peu différentes, en maintenant un réophore (ordinairement le positif) toujours appliqué à l’une des électrodes calorimétriques et en appliquant l’autre tantôt à la deuxième de ces électrodes, tantôt à l’accessoire. Les résultats obtenus sont consignés dans le tableau suivant :
- H i », Pi I n p
- 0,0227 o,oi85 0,008 37.5 44 19.5 3i 19 25 ” 1 1 1 1 1 1 ,28 2,14 2, )6 0,143 0, 10 2,4s 2,88 2,99 1,61 2 65 3,38
- Les expériences qui se rapportent aux deux derniers tableaux, quoique faites dans des conditions moins bonnes, et en nombre inférieur à celles du premier tableau, démontrent que lorsqu’un des rhéophores est appliqué à l’électrode accessoire, l’électrode isolée, à des pressions un peu fortes, s’échauffe toujours très peu et qu’à partir d’une pression d’environ 0,12mm, elle s’échauffe plus fort lorsqu’elle est opposée à l’électrode négative que quand elle est opposé à l’électrode positive, et d’autant plus que la pression est moindre.
- Le rapport de réchauffement qui en résulte dans le premier cas à celui du second cas croît lui aussi au fur et à mesure que la pression diminue, et sa valeur est à peu près de i5mm pour une pression de o,02mm. Cet effet semble dû à la radiation qui provient de l’électrode en regard. Si cette électrode est négative elle s’échauffe un peu plus que dans les conditions ordinaires ; mais sa marche est constante par rapport à la pression. Si elle est au contraire positive elle s’échauffe moins, spécialement pour des raréfactions un peu fortes. La valeur
- qui en résultait pour le rapport n- était donc dans
- ce cas supérieure à celle qu’on obtenait dans le cas contraire. Elle diminue en s’approchant de l’unité lorsque la raréfaction augmente notablement, et dans quelques expériences elle semble descendre, même dans ces conditions au-dessous de l’unité; mais à cause de l’irrégularité du courant dans le bref délai, qu’il employait à passer, il était difficile d’en apprécier avec une exactitude suffisante la valeur moyenne, et nous n’avons pu
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- éclaircir avec sûreté la question, ce à quoi nous espérons arriver dans un avenir prochain.
- Niveau d’eau avertisseur électrique, par Robert Guérin.
- L’appareil représenté dans les figures 1 et 2 est un niveau d’eau et un appareil d’alarme en même temps.
- Un des pôles de la pilé est en communication avec le niveau d’eau (borne A) et permet au courant de circuler dans toute la chaudière; l’autre pôle arrive en communication (borne B) avec une tige de cuivre T, placée dans l’intérieur d’une matière isolante I, à la partie supérieure du niveau d’eau. Cette tige est retenue par une vis de pression C qui, étant en communication avec la borne
- B, y amène le courant. Cette tige trempe dans l’eau. Le courant circule donc d’une borne à l’autre. La vis de pression C permet de laisser descendre plus ou moins profondément la tige de cuivre dans l’eau, devant une échelle graduée, et de la placer en face de telle graduation que l’on désire.
- La sonnerie est intercalée dans le circuit, et ne fonctionne pas tant que la tige de cuivre trempe dans l’eau, mais elle se met immédiatement en mouvement dès que la tige cesse d’ètre en communication.
- En effet, la sonnerie étant montée sur une dérivation de grande résistance prise sur le circuit des fils, il y passe, en temps normal, une partie trop faible du courant pour qu’elle fonctionne, mais dès que le circuit à petite résistance est rompu, l’énergie du courant à travers la sonnerie devient assez grande pour que cette dernière entre en branle.
- Le système Krizik de réglage de la lumière électrique pour l’éclairage des scènes de théâtre.
- Les différents effets de lumière qui sont nécessaires sur une grande scène demandent des dispositions spéciales, tant pour l’éclairage au gaz que
- pour la lumière électrique. Les principaux effets consistent dans une augmentation ou une diminution de la lumière, dans l’extinction et l’allumage momentanés de lumières blanche, rouge et verte et dans la transition d’une espèce de lumière à une autre. Sur une scène éclairée à l’électricité on peut obtenir tous ces effets par des rhéostats et commutateurs d’une construction spéciale.
- Dans la plupart des installations électriques existantes, ces effets s’obtiennent simplement en intercalant ou en enlevant du circuit, l’une après l’autre, une série de résistances ; par ce moyen, on diminue ou on augmente l’intensité lumineuse.
- K F F
- FIG. I
- Comme chaque circuit (herses, coulisses, etc.) possède son propre rhéostat, il est facile d'en augmenter ou diminuer la lumière à volonté. Dans les premiers théâtres éclairés à l’électricité on s’est cependant servi d’un régulateur principal, spécial, pour régler la lumière de toute la scène, aussi bien que pour la transition d’une couleur de la lumière à une autre et on en réglait l’une avec le régulateur principal et l’autre avec un plus petit appareil du même.genre.
- M. F. Krizik, de Prague, a modifié cette combinaison en construisant un rhéostat au moyen duquel on peut non seulement régler les différents circuits ou tout l’éclairage de la scène à la fois, mais aussi passer subitement ou peu à peu d’une espèce de lumière à une autre avec beaucoup, de
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- 23o
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- facilité et de sûreté. Les détails de ce dispositif sont empruntés aujjournal Zeitschrift für Elektro-technik, du 25 octobre 1884.
- L’appareil se compose d’abord de différentes résistances, ensuite d’une disposition pour intercaler successivement les résistances dans le circuit, et enfin de commutateurs qui permettent de passer
- ixrj’fes rrsi: aiux*.
- d’une lumière à une autre d’une couleur différente.
- Quand on se sert de fils en maillechort comme résistances, on les monte sur un cadre en fer isolé, car ces fils s’échauffent par le passage des courants d’une intensité élevée et peuvent même, dans certaines circonstances, devenir incandescents et provoquer des accidents. La figure 1 représente l’enroulement des fils en maillechort sur des isolateurs en porcelaine; a a sont des tiges métalliques vissées ensemble par une barre de métal en bas et par une planchette en bois en haut, de manière à former un cadre. Les tiges a a sont pourvues d’isolateurs en porcelaine de la longueur voulue, qui portent des rainures correspondantes aux fils qu’on désire employer et qui sont enroulés autour de ces isolateurs. S’il est nécessaire d’avoir
- F, G
- FIG. 3
- des résistances plus grandes ou d’un fil plus fort on peut fixer d’autres tiges sur les pièces c, b. La figure 1 en montre plusieurs. Afin d’éviter tout contact accidentel entre les fils, ceux-ci sont entourés de papier enduit d’une matière isolante.
- La disposition pour l’introduction successive des résistances se compose d’un nombre corres
- pondant de pièces métalliques représentées dans la figure 2, qui sont disposées sur un arc de cercle et reliées par des fils aux résistances, de sorte que quand celles-ci sont mises en contact avec les pièces qui amènent le courant la longueur du fil ou la résistance intercalée dans le circuit augmente constamment. On a choisi un segment en bois muni sur son bord de pièces métalliques d qui toutes correspondent avec un fil de résistance à l’exception de la première d\ et de la dernière d\i.
- Le levier F mobile autour de son axe e peut être tourné de manière à établir le contact avec n’importe laquelle de ces pièces, dont la première et la dernière sont isolées, de sorte que le contact est rompu quand le levier F les touche. On peut donc, au moyen de ce levier, allumer et éteindre les différents groupes de lampes, ce qui présente l’avantage d’éviter presque entièrement les étincelles au point d’interruption. On s’en rendra facilement compte en considérant que le courant affaibli par la résistance totale peut être interrompu en beaucoup d’endroits par ces leviers.
- Deux commutateurs placés en G permettent d’allumer ou d’éteindre les lampes de couleur. Chacun d’eux se compose d’un levier qu’on peut tourner ou glisser sur n’importe lequel des points de contact abcd. L’axe de l’un de ces leviers communique avec le commencement de la résistaice, celui de l’autre avec son extrémité et les points de contact a, b, c sont reliés avec les différents groupes de lampes colorées. On place le levier F3 sur le point de contact qui correspond à la lumière en question, par exemple sur a, on retire ainsi de la lumière blanche une petite partie du courant parce qu’il doit traverser toute la résistance A et on le donne à la lumière rouge. En déplaçant le levier F de d\ vers du on retire le courant de la lumière blanche pour l’amener dans la même proportion à la lumière rouge de sorte que la même somme de lumière est toujours projetée sur la scène seulement cette lumière est d’une conleur différente.
- La figure 3 aidera à comprendre une disposition de ce genre. A représente la résistance et Bi Bu les commutateurs. Quand le levier F de la résistance se trouve sur l’un des points de contact e ou f, le courant est continu pour cette branche du circuit, mais s’il se trouve sur d\ la résistance est intercalée. Si on désire allumer un groupe de lampes on n’a qu’à placer le levier F2 de la disposition B2 sur le poiut de contact voulu, par exemple blanc, c’est-à-dire sur a. Pour affaiblir la lumière de ce groupe il faut au moyen du levier F intercaler assez de résistances pour réduire l’intensité lumineuse au point voulu. Pour transformer la lumière blanche en rouge on se sert du commutateur Bn.. S’il faut modifier l’intensité lumineuse d’une manière momentanée ou permanente, pour imiter les éclairs ou bien si l’on désire produire
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
- 231
- l’effet d’une personne entrant dans une chambre avec une lumière, l’appareil fonctionne de la manière suivante. Le levier F de la résistance A se trouve sur le point de contact d\ qui correspond à la lumière normale et primitive, le levier F2 du commutateur Bu se trouve sur celui qui correspond à la lumière blanche ou bien sur b qui donne la lumière rouge. En touchant les points de contact a ou b plus ou moins longtemps avec le levier F i du commutateur Bi on obtient l’effet de lumière dont on a besoin. Jusqu’ici, notre description n’a porté que sur un seul rhéostat.
- Pour l’éclairage d’un théâtre il faut cependant pouvoir régler la lumière de chaque herse et de chaque coulisse, et pour y arriver le rhéostat principal est composé de plusieurs des rhéostats simples dont nous venons de parler et dont chacun est relié soit à une herse soit à une coulisse. La disposition suivante sert alors à contrôler l’en-
- 60000'
- ---ô 0~5 0 '5
- semble. Les leviers des petits rhéostats se déplacent près des segments A (fig. 1 et 2). Chaque segment est muni d’une denture B dans laquelle pénètre un cliquet au moyen du mécanisme de levier C.
- Tous les segments sont montés sur le même axe. Tant que le cliquet est en prise avec la den-lure, le levier de contact suit le mouvement, et de cette manière tous les leviers de contact sont déplacés en même temps. Si on ne veut en déplacer qu’un seul on fait avancer le mécanisme de levier C jusqu’à faire sortir le cliquet de la dent et le mettre en prise avec le ressort D. Ceci fait, on peut à volonté déplacer le levier de contact qui se trouve indépendant. Si on veut l’arrêter de nouveau on laisse aller le ressort et l’on déplace le levier jusqu’à ce que le cliquet soit de nouveau pris par la denture.
- Au lieu du fil en maillechort on peut aussi se servir de petits vases remplis d’eau acidulée et reliés par des plaques de plomb. La figure 4 représente 6 vases de ce genre a, a,, a2, a3, ab et bl sont les plaques aux extrémités, ct c2 c3 c,t cü sont des points de contact. Le réglage se fait d’ailleurs
- absolument comme avec les. autres rhéostats en fil de maillechort.
- BIBLIOGRAPHIE
- électricité et magnétisme, par Fleeming Jenkin..— Traduit de l’anglais par MM. M.-H. Berger et M. Croulle-bois. — Paris, Gauthier-Villars, i885.
- Nous sommes heureux d’avoir à signaler aujourd’hui à l’attention de nos lecteurs une traduction impatiemment attendue dans le monde des électriciens, celle du traité de Fleeming Jenkin intitulé Electricité et magnétisme que nous devons aux soins de M. H. Berger, ancien élève de l’Ecole Polytechnique et de M. Croullebois, ancien élève-de l’Ecole normale. Le succès de l’ouvrage que nous avons sous les yeux a été énorme en Angleterre; le nom seul de Fleeming Jenkin et sa réputation universellement établie suffiraient amplement à expliquer le fait. 11 est cependant à ce tirage d’une rapidité prodigieuse pour un livre de sciences (la traduction est faite sur la septième édition), une autre cause que l’auteur expose lui-même dans la préface de son livre. Nous ne saurions mieux faire que de reproduire in extenso le commencement de cette préface car, outre qu’elle donne l’esprit dans lequel est conçu l’ouvrage, elle dépeint un état de choses qui présente une analogie frappante avec celui que nous avons sous les yeux de ce côté-ci de la Manche. M. Fleeming Jenkin dit : « Quand l’auteur fut prié d’écrire ce petit livre, il se prêta d’autant plus volontiers à ce désir qu’il avait lui-même reconnu depuis longtemps l’utilité d’un traité élémentaire d’électricité et de magnétisme conçu sur un plan nouveau. On peut presque dire qu’il y a aujourd’hui en Angleterre deux sciences de l’électricité, l’une qui s’étudie dans les livres classiques, et l’autre, sorte de science flottante connue plus ou moins parfaitement des électriciens pratiques, qui se trouve éparse dans de nombreux mémoires de Faraday, Thomson, Maxwell, Joule, Siemens, Mathiessen, Clark, Varley, Culley et autres. La science des écoles est si différente de celle des ingénieurs, qu’il n’est pas possible de mettre entre les mains des jeunes électriciens un livre satisfaisant ou à peu près satisfaisant; il faut les renvoyer aux rapports de l\4m>-ciation Britannique pour Vavancement des sciences, au Journal des mathémathiques de Cambridge, etc. Un étudiant pourrait connaître à fond le remarquable et précieux traité de Delarive et cependant se trouver pour ainsi dire en pays inconnu dans la Société des hommes pratiques dont la langue lui sera absolument étrangère. Chose non jnoins digne d’attention, la science de ces derniers
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- est en quelque sorte beaucoup plus savante que la science enseignée dans les livres classiques. Ceux-ci ne contiennent guère qu’une série de faits visiblement incohérents, et c’est seulement par un travail d’esprit considérable qu’en parcourant cette longue liste d’expériences décousues, on peut à peu près comprendre chacune d’elles dans tous ses détails. L’intelligence complète des phénomènes les plus simples décrits dès la première page des livres classiques nécessite la connaissance des faits exposés en dernier lieu. »
- C’est, comme on le voit, un cercle vicieux dans lequel on se trouve enfermé. Pour en sortir, l’auteur rejette la méthode suivie jusqu’à ce jour dans les ouvrages scientifiques et se voit conduit à adopter un plan nouveau.
- < Le plan suivi dans cet ouvrage sera le suivant : on présentera d’abord un aperçu général et synthétique de la science, dans lequel les principaux phénomènes seront décrits et les termes expliqués. Cette vue d’ensemble offrira peut-être au lecteur quelque difficulté, et cependant ceux qui l’aborderont sans idée préconçue sur la tension, l’intensité, etc., la trouveront probablement plus claire que ceux qui ont étudié les livres classiques. Si cette partie de l’ouvrage est bien comprise, le lecteur sera vite en état de se rendre compte du reste, c’est-à-dire de la description des appareils employés pour mesurer les grandeurs électriques et pour produire de l’électricité dans diverses conditions. La différence signalée entre l’électricité des écoles et la science des cabinets d’expériences tient principalement à ce que la nécessité de mesures définies s’impose absolument dans la pratique. Dans les écoles, il suffit de savoir que dans telle ou telle circonstance un courant se manifeste, une résistance est augmentée. L’électricien pratique est obligé de déterminer ce que valent ce courant et cette résistance, ou bien il ne sait rien; la différence est analogue à celle qui existe en chimie entre l’analyse quantitative et l’analyse qualitative. Cette mesure des grandeurs électriques nécessite absolument l’emploi du mot et de l’idée du potentiel; il faut également parler de diverses unités dont chacune a un nom spécial, et qui servent à exprimer les grandeurs électriques. Du choix bien entendu de ces unités dépend la simplicité des formules qui représentent les lois des phénomènes électriques. On donnera ces lois, ainsi que les méthodes de mesure, puis on fera connaître les principales applications de l’électricité à la télégraphie, et on examinera la construction des appareils télégraphiques. »
- Conçu dans cet ordre d’idées, l’ouvrage de M. Fleeming Jenkin présente de très grandes qualités tant au point de vue théorique qu’au point de vue pratique. Il existe en France un très grand nombre de traités d’électricité, mais il est difficile
- qu’ils échappent à l’un des défauts suivants : ils sont ou trop théoriques ou pas assez. Pour employer une expression familière qui caractérise bien notre pensée : chez les uns on voudrait moins à'x, chez les autres davantage. L’œuvre de : M. Fleeming Jenkin tient le juste milieu entre les deux; rejetant l’emploi du calcul différentiel, il base ses démonstrations sur des raisonnements d’ordre élémentaire, procédé qui a l’avantage de jeter une grande clarté dans l’esprit et de le laisser pleinement satisfait. On sent chez l’auteur le besoin qu’il éprouve de convaincre celui qu’il instruit. Aussi, quand un point délicat et difficile à saisir se présente, il ne se contente pas d’une première démonstration, quelque rigoureuse qu’elle puisse être, il revient à la charge, envisage la question sous toutes ses faces et s’efforce de trouver dans l’ordre des phénomènes les plus connus des comparaisons de nature à faciliter la compréhension du sujet qui l’occupe.
- Cet hommage rendu au grand mérite du savant anglais va nous permettre quelques lignes de critique, d’autant plus que ces critiques sont inspirées par le désir que nous aurions eu de voir toutes les branches de l’électricité traitées avec un développement proportionné à leur importance. On est surpris et désappointé quand, arrivé à la dernière page du livre, on se trouve n’avoir rencontré rien ou presque rien sur les machines dynamo-électriques, l’éclairage, la téléphonie, le transport de force. Il nous semble pourtant que ce sont là des applications dont l’importance, appelée à croître de jour en jour, est tout au moins aussi considérable que celle de la télégraphie, à laquelle l’auteur s’est complu à accorder plusieurs chapitres de développement. Ce développement nous sommes loin de le regretter, car il est remarquable à tous égards, mais nous déplorons que l’auteur ait jugé bon de s’en tenir là et nous ait tout simplement alléchés pour ne rien nous donner après.
- MM. M.-H. Berger et M. Croullebois, auxquels la traduction qu’ils offrent aujourd'hui au public fait le plus grand honneur, ont fait paraître à la suite du traité de M. Fleeming Jenkin, un appendice où se trouvent démontrés plusieurs principes énoncés dans le livre. Cet appendice contient en outre le développement de quelques points délicats des théories exposées, et complète en partie les lacunes que nous signalions plus haut. Il faut savoir gré à MM. Berger et Croullebois de ne s’être pas bornés au rôle de traducteurs, bien que ce rôle seul eût suffi à leur assurer la reconnaissance du monde des électriciens auquel ils viennent de rendre, en publiant la traduction française du traité de Fleeming Jenkin, un signalé service.
- B. Marinovitcii.
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
- 2 >3
- TRAVAUX
- DE LA
- CONFÉRENCE INTERNATIONALE
- DES ÉLECTRICIENS
- COMMISSION DES UNITÉ3
- DÉTERMINATION DE LA VALEUR DE l’üNITÉ DE RÉSISTANCE SIEMENS EN MESURE ÉLECTROMAGNÉTIQUE ABSOLUE
- Par H. Wild.
- (Suite)
- 10. — CONSTANTE b DU MULTIPLICATEUR
- M. le Dr Chwolson a, le 2 juillet, exactement d’après la méthode exposée au paragraphe 4 (iro partie), déterminé la constante b de sa fonction, en mesurant les décréments logarithmiques avec le circuit fermé dans six azimuths du multiplicateur, et en observant la précaution de ne considérer comme valables que les mesures au cours desquelles le bifilaire auxiliaire n’avait pas montré de changement d’état dépassant o,i de divisions d’échelle. Voici les données de ces mesures :
- L’équation (3^) peut aussi s’écrire :
- X« = — L A2 -f- 2 LA — L a* ou, si l’on pose
- )/ — LA3 = a 2 L A = (3 - L =y
- aussi
- Si l’on introduit ici les valeurs de et de aH qui figurent plus haut, on obtient six équations qui donnèrent, par la méthode des moindres carres, les valeurs suivantes, lés p!us vraisemblables pour les inconnues :
- a = 1,559713, (5 = — 0,1119, y = — 9,947.
- Mais de là on tire
- A = — o, 005025 = arc. — 19'
- L =9,947 X' = 1,559745.
- Il suit de là, d’après (35')
- b'~ 5,1042
- A l’aide de cette valeur approchée de b', on calcule d’après (32), où dans le cas actuel
- ‘h, = 0,07536
- I 11 III iv V VI
- Temps de Gœttin^ Multiplicateur j Miroir £xc Position de repos de l’aimant Température (>/, g, »>) 1000 (>/, ^ 0 h. «1 10.2 a. 01070 5q5.6 IQ082 0.67770 0,67496 h. m. 10.37 a» q3°25 793.5 509.0 19082 0.67456 0 66584 h. m. 12.2 a. 94°<»5 1043.5 5oi 0 iq 85 0.66225 0.64732 h. m. 12 . -to a. 87055 6.3 507.4 19082 0.65751 0.67056 h. m. i. 6 p. 88°q5 193.7 512.2 iqoSo 0.66923 0.67706 h. m. 1.22 p. 89035 3qi :2 5i6.o 20.00 0 67558 0.67846
- I II III IV V VI
- K . 1.5573 1.5432 1.5077 1.5290 1.5477 1.5589
- a„ -h 0.012013 4- 0.035169 4- 0.066920 — 0.061789 — 0.039687 — 0.017710
- tout d’abord de nouveau
- X = 1,56458
- et ensuite finalement d’après (35')
- ^ = 5,0942 (XVII)
- VÉRIFICATION DU FIL DE RHÉOSTAT ET DE LA BOITE DE RÉSISTANCE N° 28ü5
- Aux déterminations de résistance sur le pont de Wheats-îone faites une fois appartient tou d’abord le calibrage des fils de rhéostat.
- A cet effet, on employa la disposition du pont représentée
- figure 8. on intercala, dans chacune des branches 1 et 2 ou des caisses 2803 et 2801, 0,9 U. S., on disposa dans la branche 4 des résistances croissant par 0,025 U. S. environ. A celte fin,on avait fabriqué des fractions de 0,1 U. S., la plus petite résistance de la boîte comportant 0,04 et 0,025 U. S. avec du fil de maillechort roulé sur dd bois et soudé à des gros fils de cuivre destinés à être plongés dans les godets à mercure, et à chaque fois on amenait l’équilibre en tournant le rhéostat de telle sorte que le contact c sur le lil avançait d’un demi-tour à chaque fois. Pour chacune de ces nouvelles positions on produisait l’équilibre du rhéostat ou l’annulation du courant dans la branche'du galvanomètre avec et sans intercaler une résistance N tout-à-fait déterminée comportant environ 0,025 U. S. ; on pouvait de cette
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 234
- manière, d'après les différences de deux positions allant toujours en avançant sur le fil du rhéostat, obtenir successivement les morceaux de ce dernier correspondant à la résistance N.
- Une fois què nous eûmes acquis la certitude qu'en faisant tourner le rhéostat dans tous les sens, en retirant et en plongeant dans les godets à mercure les fils de liaison, en enfonçant les chevilles dans les boîtes de résistance (pourvu que ces chevilles soient propres et solidement enfoncées), et enfin qu'en laissant passer le courant pendant 408 on ne dérangeait en rien la mise au point du rhéostat, M. Chwolson a, à la date du 19 juin, de 9 h. 3o m. à 11 h. 45 m. a. m., et pour une température variant de i9°36 à i9°Ô9, obtenu sur la table du pont, et en appliquant la méthode qui vient d'être exposée, les résultats consignés dans le tableau suivant :
- Première série d'observations
- Intercala- Lecture Intercala- Lecture
- tion au Différence tion au Différence
- de N rhéostat de N rhéostat
- — — — — — —
- Sans.... 10.509 Sans..,». 11*01-6-
- Avec.... 11.o33 0.5240 Avec...* n.541 o.525o
- Sans,.. • 10.509 Sans.... 11.016
- Sans.... 11.55o Sans.... 14.044
- Avec.... 12.074 o.525o Avec... • 14.568 0.5240
- Sans.... ii.55o Sans.... 14.044
- Sans.... 12.012 Sans.... 14.577
- Avec.... 12 537 o.525o Avec... • l5.TOI 0.5240
- Sans... • 12.012 Sans..., 14.577
- Sans.... 12.546 Sans.... 15.077
- Avec...» 13.071 0.5245 Avec.... i5.6o2 0.5245
- Sans.... 12.547 Sans.... 15.078
- Sans.... 13.048 Sans... • i5.6i3
- Avec..., i3.573 o.525o Avec.... 16.i38 o.525o
- Sans.. • • 13.048 Sans.. • • i5.6i3
- Sans.... i3.584 Sans.. •. 16.022
- Avec..., 14.107 o,5235 Avec..,. 16.548 o.525o
- Sans.... 13.583 Sans.... 16.024
- Deuxième série d? observations
- Sans.... 1O.2Q2 Sans.. • • 13.824 o.525o
- Avec.... I0.8l6 0.5240 Avec... • 14.349
- Sans... • 10.292 Sans... • 13.824
- Sans.. • • 10.795 Sans.. • • 14.357
- Avec.... I I .320 o.525o Avec..., 14.881 0 O
- Sans.... 10.795 Sans..,. 14.357
- Sans.» •. 1 i.33o Sans.. •, 14.858
- Avec.... 11,854 0*5240 Avec»... i5.384 o,5255
- Sans.... 1 i.33o Sans.. • • 14.859 1
- Sans»... 11*792 Sans.... 15.393 o,525o
- Avec..,. 12*3x6 0.5240 Avec..., 15.918
- Sans..., 11.792 Sans.. •. i5.3g3
- Sans. • «, 12.325 Sans.... i5.8o3
- Avec.... i2.85o 0.5245 Avec.... 16.329 0.5260
- Sans.... 12.326 Sans... • i5.8o3
- Sans..., 12.829 Sans .., 16.337
- Avec..., 13.353 0.5240 Avec..., 16.861 0.5240
- Sans».., 12.829 Sans.... 16.337
- Sans,.., i3.363
- Avec».. • 13.888 o.5a5o — —
- Sans.... 13.363
- De ces différences, il ressort clairement que le fil de notre rhéostat peut être considéré comme étalonné jusqu'à la limite d'exactitude de la mise au point, c'est-à-dire jusqu'à 0,001 de tour, ce qui fait o,oooo5 U.S. de résistance, (Pour les mesures, le déplacement entre dans le résultat avec la valeur double de la résistance de la portion correspondant e, voir pages 514, vol. i3, et ii3, vol. 14.)
- Il fallait là-dessus comparer séparément les résistances de la boîte n° 2 8o5 entre elles et dans leur rapport avec une unité Siemens vraie, et déterminer à cette fin également les coefficients de température.
- Pour obtenir dans le but que je me proposais une unité Siemens aussi authentique que possible, j'envoyai à M. le Dr O. Frœlich, physicien dans l'établissement de construction d’appareil télégraphiques Siemens et Halske, à Berlin, deux unités étalons, le n° 819, que je trouvai dans la collection du cabinet de physique de l'Académie, et le n° 1 190, que j'avais dans son temps -fait construire pour l'Observatoire central de physique, avec prière de vouloir bien les vérifier à nouveau au moyen de l'unité au mercure. M. Frœlich s'est prêté à mon désir de la meilleure grâce du monde, et je saisis l'occasion de lui en témoigner ici mes plus vifs remerciements.
- L’étalon n° 819 devait, d’après son inscription, être exact à 23°i C. Le mauvais aspect, ainsi que cette circonstance que les cachets sur les vis servant à fixer le couvercle manquaient, que ces vis elles-mêmes étaient lâches, en sorte que le couvercle reposait tout simplement, me firent craindre qu'il ne fût tombé en des mains profanes, et, par suite, eût perdu de son exactitude.
- L'unité étalon n° 1 190 était, par contre, toujours demeurée sous ma surveillance personnelle et n'avait été employée qu'une fois par moi-même pour la comparer avec l'unité d'une boîte de résistance. D'après l'inscription, elle devait être exacte à 20°2 C.
- Nous reproduisons textuellement le protocole relatif à la vérification des unités-étalons qui me fut renvoyé conjointement avec ces pièces :
- Comparaison des unités-étalons n03 819 et X190 de Saint-Pétersbourg'.
- A la réception de ces pièces, il manquait complètement au n° 819 les cachets sur les vis servant à assujettir le couvercle ; ces dernières avaient été forcées, en sorte que le couvercle pouvait facilement être enlevé. Les bornes reliant le fil de maillechort avec les bandes de laiton paraissaient avoir été récemment ôtées, changées et très maladroitement de nouveau soudées, de telle manière que la longueur du fil tendu se trouvait vraisemblablement modifiée.
- On prit l'unité-étalon telle quelle, on la mesura, puis on fixa le couvercle avec de nouvelles vis sur lesquelles on posa des scellés.
- Quant à l'étalon n° 1190, les cachets sur les vis du couvercle étaient intacts.
- Ces étalons furent comparés, à diverses températures, avec la bobine normale en maillechort 1. La valeur de cette bobine est, d'après une comparaison faite quelques jours avant avec l'unité au mercure n° 122 (= i,oi3i3 à o° C)
- Bobine 1 à 20° C = 1,00020 U.S.
- Les coefficients employés dans le calcul furent :
- Mercure : a = o,ooo3523 Maillechort : a — 0,0003287 — [i = o,oooooi356 — [i = 0.00000015ô
- En comparant les étalons avec la bobine 1, ou obtint les égalités qui suivent :
- Etalon 819 à i6o3q C =± (Bobine I à 16017 C) X 1.00594
- — 819 12.48 :== — 1 12.34 X 1.00576
- — 819 22.4.2 = — I 22.57 X i.oobo3
- — 1190 ib.53 sst — I 16.36 X 0.99979
- — 1190 15.44 = — 1 i5.2Q X 0.99976
- — 1190 22.49 =* — 1 22.55 X 0.9994&
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÈLECTRICITÊ
- 235
- d’où
- Calculé
- Etalon 819 à 16039 C = 1.00485 U.S. ... 1.00484 U.S.
- — 819 12.48 — 1.00340 — ... 1.00340 —
- — 819 22.42 = 1.00709 •— ... 1.00707 —
- — 1190 i6.53 = 0.99878 — ... 0.99875 —
- — 1190 15.44 = 0.99841 — ... 0.99842 —
- — 1190 22.49 =S5 I .00052 — ... 1.00054
- D’où l’on tire comme résultat final :
- Etalon 819 = 1 U.S. à 3<>3 C Coefficient de température =2 0.00037
- — 1190= 1 — 20.7 — =o.ooo3o
- Berlin, le 7 avril i883.
- Dr O. Frœlicii.
- Les deux $talou9 desquels, comme on pouvait le prévoir, le n° 819, avait sensiblement changé de valeur, tandis que le n° 1190 se trouvait modifié dans une proportion insignifiante, sont revenus à Pétersbourg en avril, sans avoir été soumis à de basses températures, bien emballés et, par suite, excessivement bien conservés; au milieu du mois de mai ils furent, avec les memes précautions, ^transportés à Pawlowsk.
- Là, tous deux ont été, au cours des observations, et aussi plus tard à différentes reprises par M. Chwolson, et une fois par moi-même, comparés avec l’unité de la caisse n° 28o5, et, par conséquent, l’un avec l'autre. Pour la détermination de la température, on fit usage, dans ces mesures, de petits thermomètres à mercure, à réservoir cylindrique, que l'on plaçait dans la cavité de la boîte. Lorsqu'on réduit, au moyen des coefficients de température précédents, à leurs températures normales de 3°3 et 20°7, les valeurs de ces étalons d’abord obtenues en spires rhéostatiques LJ, ces comparaisons donnent les résultats suivants :
- DATES TEMPÉRA- ÉTALONS DIFFÉ-
- de
- la comparaison TURE N° 819 N° 1190 RENCE
- 20 juin IQOS 20.076U 20.071V + o.oo5
- 22 — i5.6 20.096 20.094 + 0.002
- 26 ~ 19.3 20.096 20.095 0.001
- 18 juillet 19.8 20.0970 20.0956 + 0.0014
- 14. août......... 20.3 20.0719 20.0719 J- 0.0000
- 3 décembre 18.7 20.0986 20.0987 — O.ÛOOI
- 9 — ...0. 23.0 20.0361 20.0359 + 0.0002
- ?9 — 19.6 20.0778 20.0784 — O.OOOÔ
- 3o — 19.6 20.0745 20.0730 + o.ooi5
- De là, il ressort évidemment que, entre les limites des erreurs d'observations qui comportent +0,001 U, d’après les déterminations plus précises à partir du 26 juin, les deux étalons, à la suite de leur retour à Pawlowsk et Saint-Pétersbourg, jusqu’à la fin des expériences, ont montré à leurs températures normales respectives les mêmes valeurs ; il semble donc que l’on doive rejeter toute variation pendant le transport.
- Les différences des valeurs d’une unité Siemens en spires rhéostatiques dans les différentes journées ne devaient pas nous inquiéter, du moment qu’elles ne dépassent pas 0,001 de la valeur totale, si nous ne tenons pas compte des valeurs des 3 et 9 décembre, qui doivent être rejetées (voir page 237), et cette incertitude est à attribuer simplement à l’erreur d'observation de o,oooi commise dans la mesure du morceau 0,1 directement par les spires rhéostatiques, erreur qui, jusqu'à i, se trouve décuplée. Comme nous le verrons plus loin, il convient de considérer d’une façon absolue les données du 14 août, du 29 et du 3o décembre comme les plus Certaines. Si nous prenons leur moyenne, il vient:
- 1 U. Sk = 20,0745 + 0,023 U.
- ou
- 1 U. —0,049814+0,000115 U. s.
- quantité qui offre par conséquent une certitude suffisante pour la conversion en général des fractions de U en unités Siemens.
- La vérification des subdivisions de la boîte de résistance n° 2805 s’effectue de la façon ordinaire. Tout d'abord, on intercala dans la branche 4 du pont le premier morceau 0.1 U. S., puis on tourna le rhéostat jusqu'à nouvel équilibre : on obtint aiusi la valeur de 0,1 en tours U du rhéostat. Là-dessus on intercala 0,2, le rhéostat fut mis en place et lu, puis ayant retiré 0,2 du circuit, on intercala 0,1 et l’on tourna de nouveau le rhéostat jusqu'à annuler le courant dans le galvanomètre. On exprime ainsi tout d'abord 0,2 en fonction de 0,1 + un nombre de tours du rhéostat et au moyen de la valeur primitivement déterminée de 0,1 on peut obtenir cette même quantité simplement en spires rhéostatiques. On continua ainsi jusqu'au morceau 1 U. S. qui fut par conséquent déterminé d'une part en spires rhéostatiques et d'autre part, au moyen de comparaisons mentionnées avec les étalons, en vraies unités Siemens, ce qui permettait d’exprimer la valeur d'un tour du rhéostat en unités Siemens et par suite également les plus basses résistances de .la boîte en fractions de cette même unité. D'une façon analogue on procéda finalement à la vérification des pièces de résistance plus élevée de la boîte jusqu'à 100 U. S.
- Afin de pouvoir comparer entre eux les résultats des vérifications faites à des époques et par conséquent à des températures différentes, il était nécessaire de connaître d’une façon approchée tout au moins les coefficients de température des résistances de la boîte.
- A l’aide des deux étalons et de leurs coefficients de température, on obtint par les comparaisons suivantes à diverses températures ceux des morceaux 1, 1* et 2 U. S.
- M. Chwolson trouva exprimé en vraies unités Siemens
- DATES TEMPÉ- RATURES 1 1* 2
- 1.. .. 11.. . 111.. IV. . V. .. VI. . 20 juin... 22 — 13 juillet...... 18 — 26 — 14 août 19096 15.86 I4.46 19.70 19.30 20.25 O.99759O 0.996110 0.995460 0.997597 0.997380 0.997737 » O.996160 » 0.997547 0.997430 0.997737 9 1.992630 » 1.995890 1.995350 1.996270
- D’où ressortent pour différentes combinaisons les coefficients de température qui suivent :
- COMBINAISON DE I avec : IV V VI MOYENNE
- Mo— , { Morceau i* 11.» Morceau 2 II. •• » o.ooo38 0.00040 0.00036 0.00041 0.00037 o.ooo3o 0.00037 .o»ooo3o 0.00039 0.00039 o»ooo36 0.00041 0.000375 o.ooo3ç)o o.ooo363 0.000403
- La moyenne générale est
- 0, ooo383
- les valeurs moyennes extrêmes des coefficients pour ces trois morceaux ne s'écartent de cette moyenne générale que de quantités qui, pour une variation de température de + 2°5, comme celle qui prenait naissance dans le9 observations précédentes, correspondent à l'incertitude de la mise au point dont il a été question plus haut ou à o,oooo5 U. S# Mais comme une certitude de + 0,000020 du coefficient pré-
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- cèdent est une certitude absolue largement satisfaisante, puisque dans les mesures effectives les températures n'ont varié qu'entre les limites i8°5o — 22°o, et que, par suite cette incertitude ne saurait influencer le résultat plus que pour 0,0001 de sa valeur, nous avons admis ce dernier coefficient comme valable pour tous les morceaux de la boîte n° 2805 sans exception. La concordance des résistances réduites à la même température au moyen de ce nombre, après les vérifications faites à des époques et à des températures différentes justifie, comme nous le verrons par la suite, pleinement cette hypothèse.
- Ce n'est que les 18 et 19 juillet et le 14 août que M. Chwolson a effectué les vérifications complètes de tous les morceaux de la boîte de 0,1 à 100 U. S., vérifications dont je donne tout simplement les résultats. Le 18 juillet, au cours des observations, la température varia, dans le pont de Wheatstone, de 19075 à 19078, le 19 juillet, de 19066 à I9°65 et enfin le 14 août de 20°26 à 20024. Réduits avec le coefficient précédent à la température de 20°o, les morceaux donnèrent les valeurs suivantes exprimées en vraies unités Siemens :
- Boîte n° 2805 à 20° C
- ï883 18 et 19 juillet 19,78-19,65 14 août 20, 26-20,24 moyenne: DEMI- DIFFÉRENCE
- 0,1 0,10117 0,10107 0,10112 4- o,oooo5
- 0,2 0,19962 O, 19966 0,19964 -f- 0,00002
- b, 2* 0,19981 0,19981 0,19981 4- O, OOOOO
- 0, 5 0,499^ 0,49915 0,49915 4- 0,00000
- 1 0,99770 0,99764 0,99767 4- o,oooo3
- 1 * 0» 99765 0.99764 0,99765 4 0,00001
- 2 1,99610 1,99607 1,99608 4- 0,00001
- 5 4,98873 4,98841 4,99857 4- 0,00016
- 10 9,9821 9,9814 9,98175 4- o,ooo35
- 10* 9,9829 9,9829 9,98290 4- 0,00000
- 20 19,9653 19,9645 19,96490 4- 0,00040
- 5o 49,905 49,9046 49,90485 4- 0,00025
- 100 99j 765 99,766 99,7655o 4* 0, ooo5o
- Ce n'est que pour le morceau o, 1 que la différence des deux déterminations atteint 0,001 de la valeur totale;, pour le morceau 0,2, elle est 0.0002 de cette quantité ; pour tous les autres, elle ne s'élève pas à 0,0001 du morceau correspondant.
- On aurait donc pu croire que la moyenne des deux séries était suffisamment exacte pour nos besoins, attendu que le morceau 0,1, comme nous le verrons, ne fut pas employé dans les mesures effectives. Malheureusement, au cours de ces observations, la condition nécessaire pour l'application de l'équation (53'), à savoir l'égalité satisfaisante des résistances wq et \v2 du pont, ne devait pas être considérée comme entièrement remplie, et, d’autre part, la commutation des branches nécessitée pour l'emploi de l'cquation (53") n'avait pas été réalisée. II suit de là que les résultats précédents calculés d'après (53') sont éventuellement affectés d’une certaine erreur dépendant du rapport inconnu des résistances wq et w2y rapport qui n'est même pas constant, attendu qu'à cause des conditions de l'équation (55), les résistances nq et ont été chaque fois appropriées à celles qu'on mesure.
- Comme la résistance du galvanomètre comportait 2120 U. S. et que celle de la ligne du courant général était de 25 U. S; environ, on a d'après (55), pour la détermination des résistances de 1,10 et 100 U. S., par exemple, les valeurs suivantes, satisfaisantes pour les résistances nq jv2 = w des branches 1 et 2 du pont :
- Pour 1 U. S. »’ = 7,1 U. S.
- — 10 — w = 24,0 —
- — 100 —* w =119,0 —
- Pour éviter toute incertitude, M. Chwolson procéda , le
- 3 et le 9 décembre, avec le même appareil demeuré à Pawiowsk, sans qu'on y eût apporté aucun changement, à deux vérifications nouvelles complètes au cours desquelles, malheureusement, surtout à la deuxième série, la constance de la température pendant les deux heures que duraient les mesures fut loin d'être anssi satisfaisante que précédemment, à cause d'un, chauffage imprévoyant, et s'écarta beaucoup trop de la température normale de 200 à laquelle s'effectuèrent nos mesures. On obtint ainsi les valeurs suivantes également réduites à ia températurs de 20° C.
- Boîte n0 28o5 à 20° C
- 3 décembre i8,76°-i8,56o 9 décembre 23,280-22,700 MOYENNE DEMI- DIFFÉRENCE
- 0, 1 0, 10106 0,10108 a, 10107 4* 0,00001
- o,3 0,19960 0, 19966 0,19963 ’4^ 0, oooo3
- 0.2* 0. *9994 0, 19986 0,19990 4- 0,00004
- 0,5 0,49922 0,499*6 0,49919 4- 0, oooo3
- 1 0,99785 0,99780 0,99782 4* 0,00002
- 1* 0,99788 o,99777 0,99782 . 4- o.oooo5
- 2 1,99640 1,99649 1,99645 4* 0,00004
- 5 4 99050 4,98896 4,98973 4- 0,00077
- 10 9,9832 9,9814 9,9823 4- 0,0009
- 10* 9,9835 9,9849 9,9842 4- 0,0007
- 20 19,9653 19,9644 19,9648 4" 0,0004
- 5o 49»905 49,929 (?) 49,917 4- 0,012
- 100 99.759 99i 8o3 (?) 99,781 + 0,032
- Comme les résultats sont incertains pour les résistances plus élevées, par la raison précitée, et que l'écart pour les valeurs de 2 et 2* dépasse o,ooot de leur valeur, enfin comme Tincertitude aes coefficients de température pouvait rendre la réduction à 20° douteuse, eu égard à l'écart sensible, d'autres déterminations furent encore faites dans l'observatoire central de physique, après le transport de l'appareil de résistance à Saint-Pétersbourg le 29 décembre, par M. Chwolson, et le 3o décembre par moi. Voici les résultats que nous obtînmes :
- Boîte n0 28o5 à 200 C
- CHWOLSON 29 décembre 19,60-19,96 WILD 3o décembre 19,68-20,00 MOYENNE DEMI- DIFFÉRENCE
- O, I 0,ioio5 0,10109 0,10107 + O,00002
- 0,2 0, 19964 0, 19966 O, 19965 4“ 0,OOOOl
- O, 2* 0, 19979 0,19978 0,19979 4“ 0,OOOOl
- 0, 5 0,49916 0,49917 0,49917 4- 0,00001
- 1 0,99764 0,99768 O, 99766 -b 0,00002
- 1* 0,997^9 0.99767 0,99763 4- 0,00004
- 2 1,99391 1,99612 1,99601 4* 0,00010
- 5 4,98815 4,98863 4,98839 4- 0,00024
- 10 9,9812 9,9819 9,9815 !+i 0 0 0 0
- 10* 9,9824 9,9833 9,9829 4- 0,0004
- 20 19,9635 19,9652 19,9643 4- 0,0009
- 5o 49,9023 49,9061 49,9042 4- 0,0019
- 100 99,7598 99,7661 99,7630 4- o,oo3i
- Ces valeurs obtenues par deux observateurs différents concordent tout le temps si bien ensemble que nous pouvons adopter définitivement leur valeur moyenne. En fait, ce n'est que pour la pièce o,i que l'écart de la moyenne est supérieur à 0,0001 de la valeur totale; mais la valeur moyenne de o, 10107 concorde exactement avec celle déduite des observations du 3 et du 9 décembre, comme avec celle obtenue le 14 août. Pour toutes les autres quantités, l'incertitude est au maximum o,oooo5 de toute la valeur. En
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ a3?
- outre, les Valeurs' précédentes' concordent jusqu’à li même limite avec celles de juillet et d’aofit, lesquelles, abstraction faite de l’erreur dont il a été question, doivent être considérées comme les plus certaines, à cause de la faible variation de la température. Ceci montre, et il résulte également des enseignements tirés des expériences plus récentes faites avec commutation des branches, que l’erreur provenant de ce qu’on néglige cette dernière tombe pour notre appareil entre les limites de l’erreur d’observation.
- Les valeurs obtenues tes 3 et 9 décembre s’écartent au contraire davantage, ce qu’il faut principalement attribuer aux variations de température mentionnées, et c’est à cette même raison qu’il faut évidemment rattacher la valeur extraordinairement grande des morceaux 1 et 1* ces mêmes jours. J’en ai conclu que ces valeurs devaient être totalement rejetées.
- Les valeurs définitives sont donc :
- Boîte n° 2805 à 200 C.
- 0.1........ 0.10107 U. S.
- 0.2........ 0.19965 —
- 0.2*......... 0.19979 —
- o.5.......... 0.49917 —
- 1 ......... 0.99766 —
- 1*........... 0.99763 -
- 2 ......... 1.99601 —
- 5.......... 4.9884 —
- 10........ 9.9815 U. S.
- 10“.......... 9.9829 —
- 20.......... 19.9643 —
- 5o.......... 49.9042 —
- 100 ...... 099.763 —
- Coefficient de température : o.ooo383
- Pour nos mesures de résistance ultérieures, on n’employa dans la boîte de résistance n° 2805 que les morceaux suivants : o, 2, 1, 2, 5, 10 et 100, et cela dans les combinaisons ci-dessous pour lesquelles j’ai pris d’une part les valeurs données par les mesures du 18-19 juillet et du 14 août et d’autres pour celles des 29 et 3o décembre :
- FAITS DIVERS
- L’ambassadeur de France à Madrid vient d’adresser uue note au gouvernement espagnol, demandant si l’Espagne est disposée à entrer dans la convention internationale et à adopter les unités électriques fixées par le Congrès de Paris.
- La décision officielle au sujet de projet de chemin de fer électrique à Vienne, a encore été renvoyée jusqu’à ia fin du mois de novembre. Les journaux viennois semblent considérer l’affaire comme définitivement enterrée.
- La presse électrique qui fonctionnait à l’Exposition de Philadelphie pour le tirage du journal 1 ’Electrical World était actionnée, à une vitesse de iSootoursà l’heure, par un moteur Daft d’un cheval et demi. Le courant électrique était fourni par une dynamo du même inventeur, placée à 3o mètres de distance.
- L’Exposition d’électricité de Philadelphie a été visitée par environ 3ooooo personnes. Les recettes ont été de 5ooooo francs et les dépenses se sont élevées à 4S0 000 francs, laissant un bénéfice de 5o 000 francs aux organisateurs.
- La Compagnie Knight-Bentley a proposé aux- administrateurs du pont de Brooklyn d’établir un chemin'de fer électrique sur le pont, d’après le même système que celui de Cleveland, qui donne de bons résultats.
- Éclairage électrique
- 18*19 juillet
- et
- Combinaison 14 août 2t) et 3o décembre
- 1.2 i.7973i i.i9/3i 1
- 3” ni 2.99375 112.741 2‘993685 à 200 112.738 t
- 116 115.733 I I 5.73l ]
- Ces deux séries de valeurs ne diffèrent donc au maximum que de o,oooo3 de leur valeur totale, de telle sorte qu’il parut inutile de recommencer, à cause de ces différences, certains calculs dans lesquels les premières seules avaient-été employées.
- C’est ainsi, par exemple, que des observations effectuées les 23 et 26 juin et le 19 juillet, par lesquelles u3 unités Siemens de la boîte n° 2806 qui devaient être intercalées dans la branche du multiplicateur, furent comparées à diverses températures avec les quantités correspondantes de la boîte n° 2805, fournirent la valeur absolue et par suite le coefficient de température d’après les premières données pour ces résistances. On trouva :
- I...... 23 juin n3 (2806) à 14090 — ii2,523] U. S.
- 2 ....... 26 juin — — — 19060 = 112,731 —
- 3 ....... 19 juillet — — — 19066 = 112,736 —
- Il suit de là comme coefficient de température de n3 U. S. de la boite n° 2806.
- 0,000395.
- (A suivre.)
- Le comité exécutif de l’Exposition universelle' d’Anvers a décidé d’éclairer les locaux et les jardins à là'Minière électrique. Il vient d’adresser la circulaire suivante à un grand nombre d’entreprises d’éclairage électrique;....
- Nous avons l’honneur de vous inviter à prêter votre concours pour cet éclairage et à nous faire connaître le prix auquel vous vous chargerez d’installer des lampes électriques (outre celles que vous serez disposé à placer gratuitement comme exposant). Le comité sera heureux de voir participer à cet éclairage le plus grand nombre possible de'fabricants.
- Pour apprécier les offres et déterminer là répartition de l’éclairage entre les divers concurrents, le comité prendra l’avis d’une sous-commission composée exclusivement de personnes n’ayaut aucune attache avec les Sociétés d’éclairage électrique, et qui seules auront connaissance des propositions faites au comité. Gette sous-commission a été formée de MM. Dery, Dumont, Evrard, Gérard, L. Gody, Wijbauw, sous la présidence de M. E. Rous's'éâu.
- Le prix devra être donné par carcèl-heuré pour chaque intensité de lampe, depuis les lampes à arc de .la plus forte puissance (dont deux notamment à placer dans les phares de l’entrée) jusqu’aux lampes à incandescence de tout modèle. Le mesurage de l’intensité des foyers se fera à feu nu, suivant l’angle le plus favorable, au photomètre Bunsen et d’après une moyenne fournie par trois observateurs.
- Vous voudrez bien donner vos prix dans l’hypothèse de la force motrice gratuite et indiquer la force nécessaire pour chaque type de lampe. Le gaz pour machine à gaz servant à l’éclairage sera compté à 16‘centimes le métré cube.
- Pour la fixation des prix, on supposera que l’éclairage durera : i° chaque soir jusqu’à onze heures; 20 pendant trois soirées seulement par semaine, depuis le ier.juin jusqu’au 3i octobre.
- Tous les conducteurs seront isolés et supposés aériens. _ Afin de tenir compte des frais variables pour rétablissement’
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- LA LUMIÈRE ÈLECTR1QUE
- et pour la moins-value des conducteurs après démontage, il sera payé un franc par kilogramme de cuivre employé.
- Les prix comprendront les frais d’installation (compris courroies et poulies de transmission), les frais d’emplacement établis conformément aux tarifs des différents pays ; l’entretien des machines; la pose et la dépose des conducteurs; la pose, l’entretien et la surveillance des lampes. La fourniture et le placement des mâts et poteaux nécessaires pour supports des lampes et des câbles seront à la chàrge de l’administration de l’Exposition.
- Un cahier des charges spécial réglera d’ailleurs les questions de détail et vous sera communiqué en temps utile.
- Nous vous prions de vouloir nous renvoyer la feuille ci-jointe, avec les renseignements demandés, avant le i5 novembre.
- Veuillez agréer, etc.
- Le secrétaire général, Le président,
- Pierre Koch. Victor Lynen.
- Voici la liste complète des villes en Espagne où la Société
- espagnole d’électricité de Barcelone a fait des installations
- d'éclairage électrique : Foyers â arc Lampes à incandescence
- Barcelone i85 28 I
- Zaragoza... 6 »
- Bilbao 12 3o '
- Valencia. 14 »
- Guadalajara 4 »
- Malaga 12 »
- Cordoba Q 30
- Oviedo I »
- Seville I ))
- Manresa S 4
- Camprodon, 5 h
- Badalona..,,. 5 »
- Puigreig 19 »
- Berga. 12 »
- Villanueva y Geltru Q »
- Sabadell 38 a
- Sans 5 -A-
- Roda 7> 88
- Ripoll 5 »
- Vicien.. .. 2 »
- Gironella 4 20
- Posit de Vilumara .S 30
- Beasin . 3 »
- Artés 7 20
- Premia 3 u
- San Martin 7 »
- San Fehu 5 20
- Ile de Cuba 10 3o
- Habana .. » 20
- San Martin..« 44 6+
- Manila.. 2 »
- Mataro. 5 18
- Monistrol 8 20
- Pobla de Lillet 2 7>
- Mieres .... 0 7>
- Torrello 6 fï
- Tarrasa 0 »
- Monsia I 7>
- Molins de Rev 8 s
- Cartagène 5 »
- Bordeta. 3 10
- Rivas, » 1Q0
- Centellas » 80
- Total....... 504 024
- La Société Edison vient d’installer la lumière électrique à la filature Lemaire-Dellis, récemment reconstruite après avoir été entièrement détruite par un incendie dû au gaz.
- Les directeurs ont supprimé le gaz dans tous les nouveaux bâtiments, et ils ont en outre installé une station centrale de 5oo lampes à incandescence, avec lesquelles ils fournissent la lumière aux fabriques voisines.
- L’usine de la Société anonyme pour la fabrication de papier-carton, à Visé, est éclairée à l’électricité au moyen de 80 lampes à incandescence de 20 et de 10 bougies, et de 3 foyers à arc de x 20c bougies.
- Le théâtre de Bucharest est maintenant éclairé à l’électricité avec 1 5oo lampes à incandescence du système Edison. Cette installation a été faite pour le compte de la Société du gaz de Bucharest, qui s’est chargée de l’entreprise.
- La lumière électrique vient d’être installée dans l’usine de MM. Richards, à Broadheath, en Angleterre. L’installation comprend 21 foyers à arc Lever, avec trois dynamos Gramme, sans compter une machine excitatrice et une petite dynamo Phénix qui alimente 3o lampes à incandescence Swan. Les ateliers d’ajustage sont éclairés par 14 foyers à arc de 2000 bougies chacun, placés de façon à éviter toute ombre. Il y a six foyers dans la fonderie et un dans la cour.
- Le yacht Galatea, appartenant à la Trinity House, est parti de Douvres le 25 octobre dernier, ayant à son bord plusieurs membres de l’association, qui se proposent de faire des observations sur les expériences d’éclairage des phares à South Foreland.
- La Sawyer Mann Electric O de New-York, vient d’installer la lumière électrique dans l’usine de MM. Thayer et Judd, à New-Bedford, Massachusets. L’installation comprend 100 lampes à incandescence de 20 bougies.
- Le Dexter-Park, à Chicago, va être éclairé par 33o foyers électriques suspendus au-dessus de la piste, à une distance de 20 pieds seulement l’un de l’autre. La Western Electric Company fournira 23o foyers et l’Excelsior Company les autres 100. La rue Madison sera également éclairée< à l’électricité sur une longueur d’un mille jusqu’à la Western-Avenue.
- La fabrique de coton de Nashville, Tennessee, est main, tenant éclairée par 35o lampes à incandescence installées par la United States Electric Light C°. La même Société a placé 750 lampes à incandescence dans l’hôtel des Postes à, Chicago. Le bureau des Postes à Saint-Louis possède une installation identique.
- La ville de Mobile (Alabama), se propose d’installer 7 tours d’une hauteur de 25 pieds, munies chacune de 5 foyers à arc du système Thomson-Honston, de 2 000 bougies pour l’éclairage des rues.
- Télégraphie et Téléphonie
- Il est question d’organiser des bureaux de poste et de télégraphe au Tonkin, et déjà un grand nombre dé demandes de places sont arrivées au Ministère des Postes et Télégraphes.
- Le 18 octobre dernier a eu lieu à Lubeck l’inauguration solennèlle du nouvel hôtel des Postes et Télégraphes, dont la construction fut commencée au mois de mars de l’année 1882.
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
- ?o<)
- Les principales communicatioas internationales ont subi les modifications suivantes pendant le mois dernier :
- . . . Date Date
- de l’interruption du rétablissement
- CommU ni cations entre
- Hong-Kong-Canton .... 19 septembre. 26 septembre.
- Câble Victoria-,Fasmanie. 3o juillet. 29 —
- — Para-Mâranham.., 3o septembre. ier octobre.
- — Jamaïque-Po rto-Rico. 7 octobre. il — .
- — Haïphong-H on g-Kong 3o septembre. 14 —
- Lignes terrestres de la Ja-
- maï que . • ç) octobre. 14
- Câble Bahia-Rio-de-Ja-
- neiro ... 10 — 13 —
- Ligne Saïgon-Bangkok.., 19 — 21 —
- Câble Neuwerk - Heligo-land 3 mai. 23 —
- Lignes terrestres entre Ber-
- ber et Souakim 2 septembre. Toujours interrompi
- Lignes du Vénézuéla...., Date précise inconnue —
- Lignes argentines entre
- Para et Santà-Fé 12 avril. —
- Ligne indo-siamoise de
- Tavoy,.....» 9 septembre. —
- Câble cap .Saint-Jacques-
- Hong-Kong 3o — —
- Câble de la mer Caspienne 24 octobre. —
- L’administration des télégraphes, en Espagne, s’occupe de l’extension des communications télégraphiques dans tout le pays, et plusieurs villages ont déjà été pourvus de bureaux télégraphiques dans la province de Gerona. Le gouvernement construit les lignes et les municipalités supportent tous les frais pour le local, les appareils, etc. Les commandes de fournitures pour l’administration ne seront données qu’aux fabricants espagnols, et c’est ainsi que le cuivre sera fourni par San Juan de Alcarez, les isolateurs par les poteries de Carthagène, Valdemorillo, etc., et les provinces du nord seront sans doute appelées à fournir le fil de fer.
- Les recettes du département des télégraphes en Angleterre, du Ier avril au 18 octobre dernier se sont élevées à 2Si2Sooofr., contre 25 millions pendant la même période de l’année dernière.
- La chambre de commerce de Greenock s’est réunie la semaine dernière pour discuter les moyens d’augmenter les communications télégraphiques de a ville. Une demande a déjà été adressée il y a quelque temps au directeur général des postes et des télégraphes et la chambre a décidé de renouveler cette pétition. .
- Le rapport pour l’année i883 de M. A.-F. Matveieff, ins. pecteur des télégraphes de la colonie de Queensland prouve qu’il y avait 6797 milles de ligne et 10936 milles de fil ouverts au service public; 418 mdles de ligne et 1089 milles de fil ont été ajoutés au réseau depuis le dernier rapport. Les dépenses pour l’entretien et les réparations pendant l’année ont été de i5oooo fr. environ.
- Nous avons annoncé que les câbles de la Commercial Cable O allaient passer par le nouveau pont de Brooklyn pour entrer à New-York. Ce ne sont cependant pas les seuls fils qui traversent le pont, car il y en a en réalité déjà 290, dont les deux tiers appartiennent à la Metropolitan Téléphoné andTelegraph C°. Les entreprises électriques paient une redevance de i5o francs par an pour chaque fil qui traverse le pont, et dont le placement et l’entretien restent à
- leur charge. L’administration a déjà touché une somme de 48 5oo francs de ce chef.
- La West Coast Telegraph C° vient d’être fondée à AI» bany, New-York, pour la construction de lignes télégraphiques à travers le Chili, la Bolivie, le Pérou, l’Equateur et la Colombie. L’administration de la nouvelle Société aura son siège à New-York et le capital provisoire est de 5oooooo de francs.
- La Baltimore aud Ohio Telegraph C°, a fait une nouvelle réduction de son tarit pour les dépêches entre la nouvelle Angleterre et la ville de New-York. Le prix est maintenant fixé à 25 sous pour 20 mots. La Compagnie rivale, la Mutual Union Telegraph C°, a immédiatement établi un tarif inférieur. __________
- Le système pneumatique de la Western Union Telegraph C°, à New-York, a fonctionné pour la première fois, le 6 octobre dernier, entre les bureaux de la Société, sur Broadway, et la 23° rue, avec un parfait succès.
- Les employés des lignes télégraphiques du gouvernement au Mexique se sont mis en grève le 28 septembre dernier pour obtenir l’arriéré de leurs appointements depuis trois mois.
- Par suite de troubles politiques, les télégrammes pour toutes les stations péruviennes, excepté Chorillos et Mol-iéndo, ne seront acceptés que sujets à retards et aux risques de l’envoyeur.
- L’Eastern Telegraph C» fait annoncer que le câble de Haïphong-Hongkong est réparé et que la communication télégraphique via les Indes est rétablie avec Hongkong, Manda, Macao, Shanghaï et les autres stations en Chine.
- Depuis le 28 septembre dernier, le téléphone fonctionne entre Bruxelles et Anvers. Toutefois, jusqu’à ce jour, les abonnés de la Compagnie Bell pouvaient seuls user de ce nouveau services
- A partir du 20 octobre, la correspondance téléphonique entre Bruxelles et Anvers est rendue accessible au public en général. •
- Se basant sur l’article i«r de la loi du 11 juin i883, qui autorise le Gouvernement à entreprendre lui-même ou à concéder l’établissement et l’exploitation de réseaux l’administration des postes et télégraphes, a commencé par concéder le service de correspondance téléphonique dans les villes d’Anvers, Bruxelles, Charleroi, Gand, La Lou-vière, Liège, Louvain, Mons et Vcrviers, et dans les communes environnantes. La plupart de ces exploitations locales fonctionnent régulièrement et ont acquis un développement notable.'
- Le ministre des chemins de fer, postes et télégraphes, dans un rapport adressé au Roi et qui a paru au Moniteur belge le 17 octobre, constate que l’emploi du téléphone restreint au champ d’action assigné 'aux concessions, ne peut pas produire tous les avantages que le public et les diverses branchos de l’activité nationale sont en droit d’en attendre.
- « La correspondance téléphonique, dit-il, doit être rendue possible à l’intérieur du royaume entre les localités importantes, et, plus tard, avec les pays voisins ; la mise en relation des réseaux concédés est un premier pas à faire dans cette voie.
- « Le Gouvernement doit se réserver l’exploitation de la téléphonie à grande distance, qui peut affecter dans une certaine mesure le produit des correspondances télégraphiques.
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- « Il incombàit notamment à l’administration d’établir, à cette fin, les fils conducteurs destinés à relier entre elles les entreprises locales. Mais l’installation de conduites téléphoniques spéciales aurait réclamé des dépenses et un délai d’exécution qui eussent reporté à une époque assez éloignée la réalisation du progrès.
- « Grâce aux inventions d’un jeune belge, M. Van Ryssel-berghe, les lignes télégraphiques existantes peuvent être appropriées, moyennant une dépense modérée, de manière à transmettre la parole sans cesser de donner cours aux correspondances du télégraphe.
- « En présence de ce résultat, mon département peut légitimement se féliciter d’avoir accordé un large concours aux études et aux expériences préliminaires de l’inventeur.
- « L’exécution des mesures d’approbation entreprises par l’administration, au début de la présente année, étant aujourd’hui menée à bonne fin et les grandes lignes de l’Etat étant raccordées aux bureaux centraux des concessions, il reste à fixer en vue d’une exploitation régulière, les tarifs et les conditions réglementaires des correspondances téléphoniques à échanger entre deux points quelconques du territoire belge par les lignes de l’Etat. »
- . Ces considérants sont suivis d’un arrêté royal, en date du io octobre, établissant les taxes auxquelles les communications téléphoniques inter-urbaines sont soumises et d’un arrêté ministériel du 16 fixant au 20 octobre la date de l’ouverture du service de la correspondance entre lés réseaux concédés de Bruxelles et d’Anvers.
- La feuille officielle publie, en outre, une circulaire réglant le mode d’application des arrêtés ci-dessus mentionnés.
- L’administration générale des postes et télégraphes à Berlin a décidé d’installer un réseau téléphonique à Géra.
- La Société générale italienne des téléphones vient de s’entendre avec l’entreprise romaine des téléphones, qui lui faisait concurrence dans la ville de Rome. Désormais les deux Compagnies exploiteront d’un commun accord, sous la dénomination de Société Romaine des Téléphones et d’Elec-tricité. La fusion prend date du icr octobre.
- Le nombre des abonnés de Rome se trouve ainsi porté à 1700. Le prix des abonnements a été relevé; il est de 180 lires pour l’intérieur de la ville et de 3oo lires pour les faubourgs extérieurs jusqu’à 3 kilomètres. Au delà de cette distance, il existe une taxe supplémentaire de 5o lires par kilomètre. Enfin, les abonnés qui se serviront de deux récepteurs, paieront un supplément de 6 lires par an.
- ' Le maire de Naples vient d’adresser une lettre de félicitations et de remerciements au directeur de la Société des Téléphones de cette ville au sujet des services importants rendus par le réseau téléphonique pendant l’épidémie du choléra.
- Le téléphone a rendu des services considérables à Gênes pendant l’épidémie de choléra ; le nombre des communications a augmenté d’une manière très sensible, et s’est élevé jusqu’à 8000 par jour. La Société a gagné 40 abonnés pendant le mois dernier.
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- Les propriétaires de lignes téléphoniques!particulières en Espagne sont très mécontents des dispositions du décret royal réglant la redevance annuelle à' payer au gouvernement pour cette classe de lignes. A une réunion récente à Barcelone, il fut décidé à l’unanimité de demander des explications au gouvernement sur certains points obscurs, de ce décret et d’insister pour que les prix fussent réduits de façon à correspondre avec ceux des autres
- entreprises téléphoniques en Europe. Une dépêche télégraphique fut envoyée à Madrid, demandant au gouvernement de ne pas faire couper les lignes téléphoniques particulières avant d’avoir examiné les plaintes des intéressés.
- Une communication téléphonique vient d’être établie à Barcelone, entre l’hôtel-de-ville et l’hôpital des cholériques, situé dans le parc. Un réseau téléphonique va prochainement être établi entre les différentes dépendances municipales.
- Le bureau central des téléphones à Moscou a dernièrement été transféré dans un autre local, à une distance de 5oo mètres de l’ancien bureau. Tout le travail a été fait en 20 jours et sans aucune interruption du service. La plupart des 5oo abonnés ne se doutaient pas même' du'changement qui avait lieu.
- Par suite d’arrangements entre le directeur général des télégraphes et l’administration de la -Compagnie des téléphones à Sheffield. le réseau téléphonique de cette ville va prochainement subir plusieurs modifications. Le prix de l’abonnement sera considérablement réduit, on ouvrira plusieurs bureaux publics dans la .yijle,. et. on établira des communications téléphoniques avec les principales villes avoisinantes.
- La construction du réseau téléphonique de Dundee fut commencée vers la fin de j88o et ce réseau compte aujourd’hui 33o abonnés reliés au bureau central, à côté d’un certain nombre de lignes particulières. La longueur du fil employé est d’environ 280 milles, et les instruments sont principalement du système Gower-Bell, avec quelques appareils Bell-Johnson. Les tableaux de communication sont d’une construction spéciale, selon le système du directeur, M. E -B. I owdon. ___________
- La longueur du fil employé pour les communications téléphoniques en Queensland atteint 275 milles environ. Le réseau de Brisbane compte 222 abonnés, celui de Marybo-roug 57 ; à Townsville, le bureau central a été ouvert au mois de novembre i883, et il y a aujourd’hui So abonnés, et enfin le réseau de Rockhampton, qui fonctionne depuis le mois d’avril dernier, en possède 3i.
- On annonce qu’une Société vient de se former à New-York dans le but d’établir une communication téléphonique transatlantique. Si les droits de la Compagnie Bell le permettent, le réseau sous-marin sera complété par une ligne entre New-York et San-Francisco. On se servira des appareils de M. Gillett, dont nous avons déjà parlé, lors des premières expériences de ce genre.
- Les lignes principales du réseau téléphonique des pompiers à Chicago ont déjà été mises sous terre dans les rues de La Salle et Washington, et le système souterrain sera étendu aussi vite que possible. Les frais pour la mise sous terre des réseaux télégraphiques et téléphoniques de la po lice et des pompiers sont estimés à 75o 000 fr.
- La Wisconsin Téléphoné C° va prochainement construire une ligne téléphonique entre Milwankee et Madison, une distance de 85 milles. Le conducteur sera en cuivre du n° 12.
- Le Gérant : Dr C.-C. Soulages.
- Paris. — Imprimerie P. Mouillot, t3, quai Voltaire. — 51423
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- La Lumière Électrique
- Journal universel d’Électricité
- 51, rue Vivienne, Paris
- directeur: D* CORNELIUS HERZ
- SECRÉTAIRE DE LA RÉDACTION : AUG. GUEROUT | ADMINISTRATEUR : HENRY SARONI
- Secrétaire de la Rédaction par intérim ; B. Marinovitcii
- 6« ANNÉE (TOME XIV)
- SAMEDI 15 NOVEMBRE 1884
- N» 46
- SOMMAIRE
- L’électricité à l’observatoire de Montsouris; Marié Davy.
- — Sur la disposition probable d’un système de distribution d’électricité ; Frank Geraldy. — Quelques détails de construction des machines dynamo (2° article) ; G. Richard.
- — A propos de réchauffement des conducteurs électriques; B. Marinovitch. — L’éclairage électrique des ateliers de la librairie Hachette; Am. Vernes. — Reproduction téléphonique des sons par les vibrations électromagnétiques de l’air; F. Larroque. --Le loch du commandant Fleu-riais; C.-C. Soulages. — Chronique de l’étranger: Angleterre; W. de Fonvielle et J. Munro. — Revue des travaux récents en électricité : Sur le rapport des résistances et du nombre des spires dans les électro-aimants des machines compound, par le Dr V. Pierre. — Le régulateur de A.-W. Lamber'g. — Les coups de foudre suivis d’incendie dans le royaume de Bavière, de 1833 à 1882, par W. von Bezold. — Le chandelier de M. Clariot. — Travaux de la conférence internationale des électriciens (suite). — Correspondance : Lettre de M. Ch. Mildé. — Faits divers.
- ÉLECTRICITÉ
- a l’observatoire de montsouris
- L?électricité ne joue à l’observatoire de Montsouris qu’un rôle assez secondaire; elle y remplit cependant deux fonctions importantes. La première consiste à transmettre à portée de l’observateur, les indications fournies par un anémomètre Robinson et par une girouette Salleron placés l’un et l’autre à 20 mètres du sol. La seconde consiste à marquer les heures sur les cylindres de divers enregistreurs.
- Un câble à 10 fils va du sommet du mât au pavillon de l’anémomètre. Un de ces fils sert de fil de terre et communique avec l’un des pôles de la pile. Un autre sert à marquer la vitesse. A cet effet, l’arbre du moulinet Robinson est muni à sa partie moyenne d’une vis sans fin conduisant une roue dentée armée d’un doigt métallique. Toutes les fois que le moulinet a effectué un nombre de tours tels que le vent qui l’anime ait parcouru un kilomètre, le doigt vient appuyer sur un ressort
- qui établit un contact, le courant monte par le fil dit de terre et redescend par le fil des vitesses pour aboutir à un relais. Ce relais envoie alors deux courants, l’un permanent dans l’enregistreur Salleron, l’autre interrompu par la trembleuse de l’enregistreur Hervé Mangon. Cette trembleuse munie d’une pointe sèche, perce un trou dans une bande de papier Morse qu’un mouvement d’horlogerie entraîne uniformément au-dessous de la pointé. Le nombre de ces trous compris dans un intervalle déterminé sert à mesurer la vitésse kilométrique du vent. Le plus petit intervalle constant que l’on puisse mesurer, avec quelque précision correspond à l’espace parcouru par la bande pendant 5 minutes. Le nombre de points et fractions contenu dans cet intervalle sert à évaluer la vitesse maxima moyenne du vent pendant une durée de 5 minutes. L’inertie du moulinet ne permet pas de mesurer l’intensité maxima des à-coups du vent.
- L’enregistreur Salleron fonctionne autrement. A chaque contact produit par la roue dentée du moulinet, un électro-aimant agit sur un encliquetage et fait avancer, de 1 millimètre vers la gauche, l’aiguille enregistrante des vitesses qui reste en contact avec le papier du cylindre. Tous ces déplacements s’ajoutent les uns aux autres pendant une heure; puis au moment où l’horloge des heures lance un courant dans l’appareil, l’aiguille rétrograde jusque vers son point de départ pour recommencer une nouvelle série de déplacements. La hauteur de chaque dent est donc proportionnelle à l’espace parcouru par le vent dans l’intervalle d’une heure. Mais on comprend que les interruptions de courant produites par la trembleuse fausseraient les résultats si elles se transmettaient à l’appareil Salleron. De là, l’emploi du relais qui devient inutile quand on n’a qu’un-enregistreur.
- Les huit autres fils du câble sont destinés aux directions du vent. Chacun d’eux vient aboutir à un secteur de 40 degrés, les 5° restant, servant à l’isolement des secteurs. L’arbre de la girouette porte un doigt muni de deux galets distants de 22 degrés et roulant sur les secteurs. Quand le
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- vent souffle du S par exemple, les deux galets appuient sur le secteur sud et l’aiguille de l’électro-aimant correspondant est déviée. Si le vent incline vers le S.-S.-O., l’un des galets appuie toujours sur le secteur S., mais l’autre aborde le secteur S.-O. et les deux aiguilles S. et S.-O sont déviées en même temps. Si la pile marchait constamment, elle s’userait trop vite. Pour éviter cet inconvénient, la pendule établit toutes les 5 minutes un contact des fils réunis des 8 électro-aimants avec la pile. La direction du vent est donc marquée toutes les 5 minutes.
- - La seconde fonction que nous demandons à l’électricité, est de noter les heures sur tous nos enregistreurs. Chaque cylindre est muni à sa base d’un électro-aimant dont l’armature est munie d’une pointe qui traîne sur le papier d’enregistrement et y trace en blanc sur fond noir, ou en noir sur fond blanc, une ligne droite qui sert en même temps de ligne de repère pour les déviations de l’aiguille. Mais la grande aiguille de l’horloge des heures rencontre sur le haut du cadran un petit levier qu’elle entraîne, la banche coudée s’incline à mesure que la branche verticale est écartée; Elle est munie de deux pointes de platine qui viennent plonger dans deux petits godets pleins de mercure auxquels aboutissent les pôles de la pile. Le courant est donc établi à toutes les heures et l’armature de l’électro-aimant étant attirée, trace un crochet sur le cylindre. Nous y avons joint un bouton ordinaire de sonnerie qui permet de noter exactement l’heure à laquelle se produit un phénomène quelconque. Nous y trouvons en outre, l’avantage de contrôler l’exactitude des heures d’observations directes.
- Les enregistreurs ainsi desservis par l’électricité sont au nombre de cinq, disséminés dans divers points du parc de Montsouris. Les piles dont nous faisons usage se composent généralement de 4 éléments au bioxyde de manganèses à l’oxyde puce de plomb ou au sous-sulfate de mercure. Pour diminuer l’évaporation qui s’y produit inévitablement, chaque élément est fermé par de la naphtaline, ou encore chaque pile est renfermée, comme à l’ordinaire, dans une caisse de bois blanc goudronné.
- Marié Davy.
- SUR LA DISPOSITION PROBABLE d’un système d
- DISTRIBUTION D’ÉLECTRICITÉ
- Les idées que l’on se faisait d’une distribution d’électricité ont sensiblement changé depuis quelques années.
- Dans la recherche de ces résultats de vastes proportions, lorsqu’on possède à l’origine la solution des questions essentielles, on croit volontiers être maître du problème, n’avoir plus à résoudre que des questions de pratique et de détail ; plus tard l’étude et l’expérience révèlent des difficultés de premier ordre; le principe reste, mais le mode de réalisation projeté va se modifiant : nous passons par cette période nécessaire.
- On ne peut même dire encore, que la disposition future d’une distribution d’électricité soit connue avec précision ; mais si on ne peut absolument dire comment elle sera, on peut au moins apercevoir quelques-unes des conditions nécessaires qui lui sont imposées.
- D’abord, il est absolument certain que l’électricité livrée par le système distributeur devra pouvoir être employée à tous les usages auxquels on peut l’appliquer, mécaniques, chimiques et lumineux.
- Une distribution servant seulement à l’éclairage ne peut généralement s’établir avec succès.
- On va immédiatement répondre en montrant les divers centres d’éclairage en fonction, ceux qui vont se fonder, et qui sont ou seront des établissements utiles en même temps que des affaires suffisamment rémunératrices. C’est justement ces exemples qui appuient la conclusion que j’émets : ils montrent clairement qu’une distribution restreinte à l’éclairage ne peut être qu’un cas particulier, obligé à choisir certains lieux d’établissement et forcément limité en étendue. Pour le choix des lieux d’établissement, il n’est pas besoin de faire remarquer que les centres déjà établis sont placés dans de très grandes villes, et même dans les quartiers de ces villes où la population est dense, où il se trouve des établissements à grand éclairage, théâtres, cafés, etc. Cela est nécessaire parce que pour desservir des points où la consommation soit plus divisée, on est conduit à des réseaux de conducteurs trop étendus, chargeant l’entreprise de dépenses excessives. Cette nécessité résulte surtout comme on sait, de la quantité considérable d’électricité, qu’il faut transporter pour desservirles lampes avec une suffisante indépendance, ces appareils étant placés en dérivation sur les conduites. Elle est de telle importance qu’elle enferme les circuits à lumière dans des limites très restreintes, d’où, en l’état actuel des choses, il leur est impossible de sortir sous peine de ne plus être rémunérateurs.
- J’entends immédiatement la réponse : ne peut-on modifier ces conditions et distribuer l’électricité utilisée pour la lumière, autrement, dans des conditions mieux combinées, exigeant moins de conducteurs et allant à de plus grandes distances ? Ne l’a-t-on pas fait déjà? Sans doute, cela se peut, et jusqu’à un certain point cela est fait; mais la ques-
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- tion argent n’est pas résolue. Pour qu’elle le fût, il faudrait qu’un circuit dans les conditions nouvelles fût à la fois d’une plus grande portée et d’une moindre dépense qu'un circuit direct. Pour la portée, on l’allonge en effet, mais c’est en adjoignant forcément au circuit des appareils accessoires, multiplicateurs, transformateurs, etc. ; ces appareils coûtent naturellement, et il n’est pas du tout prouvé qu’en ajoutant leur coût à celui du conducteur principal on arrive à un prix moindre que celui d’un conducteur direct, le contraire est plus probable; ajoutons de plus que ces appareils outre leur dépense d’établissement entraînent, quels qu’ils soient, une perte sur le rendement.
- En résumé, si l’on ne distribue pas directement et par dérivation, on pourra aller plus loin, remplir mieux quelques conditions électriques, mais la dépense proportionnelle n’est pas diminuée, peut-être est-elle augmentée, en sorte que l’affaire reste dans les mêmes conditions, toujours limitée à certains cas favorables, et sans possibilité d’extension.
- Il faut donc pour que la distribution soit réelle ment applicable, qu’elle soit, en un mot, générale ; non seulement lumineuse, mais aussi mécanique, etc. ; alors les utilisations deviennent si nombreuses que la rémunération s’élève dans une énorme proportion, et l’affaire change de face. Or cela est déterminant, car il faut bien se dire que si on expérimente, si on travaille, ce n’est pas seulement dans un but scientifique, c’est aussi et surtout dans un but d’utilité pratique.
- Donc, pour parodier un mot célèbre, la distribution sera générale ou ne sera pas : mais en poussant plus loin, une autre condition se manifeste de suite.
- Il est certain que dans le plus grand nombre des cas la distribution sera compliquée d’un transport, c’est-à-dire que la source électrique sera placée loin du lieu de distribution. Cette condition paraît déjà reconnue et on y fait fréquemment allusion; on voit bien en effet que pour être dans les cas réellement favorables, il faut que la production de l’électricité coûte peu, c’est-à-dire soit demandée aux forces naturelles; or il est rare que les forces naturelles soient à peu de distance d’un centre d’utilisation. Il n’est pas impossible de trouver des endroits, tels que les quartiers industriels des grandes villes, où une distribution de force serait avantageuse, même la force étant produite artificiellement, au moyen de machines à vapeur si l’on veut, mais ce sont encore là des cas restreints, des circonstances spéciales; en général il s’agira de prendre la force à un producteur naturel, une chute d’eau par exemple, on l’amènera au lieu d’utilisation et là on la distribuera.
- On a déjà fait remarquer, et cela frappe immédiatement en effet, que cette nécessité d’un trans-
- port lointain entraîne des difficultés spéciales ; l’électricité ne pourra venir que sous la forme d’un courant d’intensité relativement faible ou médiocre et de tension élevée ; cela est accepté de tous. Alors des questions spéciales se posent ; distribuera-t-on ce courant, en tension ou en dérivation? En tension, répondent les uns, en dérivation disent les autres; utilisera-t-on le courant sous la forme où il arrive, le transformera-t-on ? Sous la forme directe, disent les uns, cela peut s’utiliser sans inconvénient; non cela ne se peut pas, répondent les autres, il faut le transformer.
- Les uns et les autres ont, je pense, tort et raison en même temps ; il y a tout lieu de penser qu’on n’adoptera pas de système absolu et que toute distribution de quelque étendue sera mixte. Distribuer en tension seulement offre des dangers très grands, on est amené pour distribuer une énergie de quelque importance à des forces électromotrices énormes; supposez mille chevaux à transmettre, ce sera un cas ordinaire, admettez que vous acceptiez une intensité de 20 ampères (et remarquez en passant qu’il n’y a guère d’appareils usuels qui consomment 20 ampères), vous êtes obligé d’avoir 84 5oo volts de force électromotrice.
- Cela s’atteindra sans doute un jour, mais si cela doit devenir commode à produire, cela ne sera jamais facile à manier, ni surtout possible à placer entre les mains du consommateur, car, remarquons-le, avec la distribution uniquement en série, chaque consommateur doit recevoir la tension totale. D’autre part, il ne faut pas penser à abaisser la tension au-dessous d’une certaine limite, l’intensité augmenterait alors de façon à rendre le transport impossible; pour mille chevaux, en s’abaissant à mille volts, ce qui n’est pas encore bien maniable pour le consommateur, l’intensité monte à 750 ampères, ce qui est inadmissible pour l’installation du transport.
- Donc, il faudra transporter une intensité supérieure à celle qui est nécessaire à la consommation individuelle, tout en restant possible pour le transport, et à l’aide d’une dérivation convenable la répartir dans un nombre restreint de circuits; d’autre part, il faudra développer une tension assez élevée pour opérer le transport, et après la dérivation chacun des circuits pourra recevoir une distribution en série.
- Quant à l’utilisation du courantt on est amené à une conclusion de même ordre ; les grosses applications peuvent très bien s’opérer avec le courant de transport lui-même. Pour les mille chevaux de notre hypothèse, des machines de 200, 100, même 5o chevaux, pourront sans difficulté être mises directement en circuit, et dès lors il sera avantageux de les y mettre ; il serait au contraire très difficile d’y insérer des appareils consommant par exemple un cheval ou une fraction de cheval-vapeur; des
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- machines réceptrices développant ces faibles travaux ne pourraient posséder une force contre-électromotrice comparable à celle du courant principal qu’avec des dimensions exagérées ; quant aux lampes, il faudrait des précautions spéciales pour les placer sur ces courants, encore n’y réussirait-on pas toujours. Il y aura donc, dans une grande distribution, des appareils en circuit direct et d’autres disposés sur des circuits secondaires alimentés à l’aide d’appareils dérivateurs ou transformateurs insérés dans le circuit principal (lequel peut être d’ailleurs, répétons-le, une dérivation prise sur le circuit de transport).
- Un pareil système de distribution suppose la solution de questions nombreuses. Comment les dérivations seront-elles disposées de manière que chacune reçoive à chaque instant l’énergie qui lui est nécessaire sans influencer les autres; comment les appareils disposés en série dans chaque dérivation seront-ils réglés de manière à ne recevoir chacun que la force électromotrice nécessaire? Sur ces diverses questions, nos lecteurs connaissent les importants travaux déjà produits de divers côtés : on ne peut que les inviter à attendre les résultats des expériences dans lesquelles les théories émises seront appliquées, et où l’on verra en travail les divers procédés qui n’ont pas encore été publiés; les solutions sont indiquées, elles ne peuvent être définitivement jugées et perfectionnées qu’à la suite d’une expérience pratique que nous n’attendrons pas longtemps.
- Un seul point semble plus près de la solution : c’est la question du transformateur. Plusieurs systèmes ont été projetés : transformateurs mécanique, chimique, par induction; ce dernier a été appliqué et est actuellement à l’essai. Il semble donc qu’on ait de ce côté un peu d’avance. Quelle que soit la valeur de ces appareils, que je ne discute pas ici, j’estime que ce serait une illusion de penser ainsi, par le motif que les transformateurs par induction sont fondés sur l’usage des courants alternatifs et que cette forme de courant ne paraît pas devoir être celle qui alimentera les distributions futures.
- Ce fait a déjà été énoncé et on en a donné plusieurs raisons : parmi elles je cite la nature dangereuse de ces courants qui, même sous les tensions les plus basses que permette l’utilisation, donnent des chocs toujours graves, souvent mortels.
- Un autre motif, celui-là presque péremptoire, étant donné ce qui a été dit plus hauc, c’est que ces courants ne fournissent pas le travail mécanique. On a discuté cela, assurant que, d’une part, les courants alternatifs peuvent sous leur propre forme faire mouvoir les moteurs électriques; d’autre part, qu’ils peuvent être redressés. Théoriquement, les deux propriétés sont réelles ;
- pratiquement, elles n’ont jamais été appliquées. Pour donner de la force directement, il faut, entre autres difficultés, accepter des conditions de synchronisme délicates à satisfaire ; pour redresser, il faut faire usage d’appareils qui, au moins sous leur forme actuelle, ne résisteraient pas à un service quplque peu prolongé : on veut qu’il ne soit pas impossible de produire pratiquement le travail mécanique avec des courants alternatifs, soit; mais on avouera que cela n’est ni certain ni même probable. En tout cas, on ne pourra nier qu’ac-tuellement cela n’a pas lieu et que, ainsi que je l’ai dit, aujourd’hui ils ne le fournissent pas; leur emploi dans une distribution générale remet donc tout en question et viendrait ajouter aux difficultés à surmonter, aux questions pendantes, un inconnu de premier ordre, et obliger à résoudre de nouveau tout ce qui est déjà résolu, et cela sans certitude du succès. Ce n’est pas la voie à suivre, et on fera bien de ne pas s’égarer dans cette direction.
- Un autre point doit d’ailleurs être examiné. Un écrivain distingué disait dernièrement qu’après tout le rendement n’était qu’une considération accessoire dans la distribution; il m’est impossible d’accepter cette opinion. S’il ne s’agit que d’une expérience, sans doute il serait extrêmement intéressant de voir fonctionner une distribution complète, même avec un mauvais rendement; la science y gagnerait. Mais j’ajoute que si le rendement était mauvais et semblait ne pouvoir être amélioré, cette expérience serait en même temps la mort de la distribution électrique. Encore une fois, il ne s’agit pas de réussir à transporter et à distribuer électriquement de la lumière, de la force, il faut encore pouvoir le faire avantageusement, d’une façon rémunératrice. Or, j’ai montré qu’une distribution étendue sera un système compliqué et dans lequel les causes de pertes inévitables seront assez nombreuses; on perdra sur les machines génératrices, sur le transport, sur les machines réceptrices, sur les transformateurs, sur les appareils de mesure, sur les appareils de réglage, sur les outils; on perdra électriquement et mécaniquement. Si on ne surveille pas de près tous ces rendements successifs, lorsqu’on sera arrivé au bout du réseau, il ne restera plus rien à offrir au consommateur. Loin d’être accessoire, cette question paraît devoir être primordiale.
- Or, je n’hésite pas à avancer que, par sa nature même, le courant alternatif donne et donnera des rendements plus mauvais que le courant continu. Je conviens immédiatement qu’il me serait difficile de fournir une preuve absolue de cette assertion ; il n’y a en effet que très peu de chiffres sur lesquels on puisse discuter, encore ne sont-ils pas comparables : on ne peut fournir que des présomptions, mais il me paraît certain qu’elles sont sérieuses et fortement opposées au courant alter-
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- natif. D’abord, la machine alternative elle-même semble devoir être un transformateur moins avantageux que la continue. Il faudrait sans doute distinguer, car toutes les alternatives ne procèdent pas de la même façon; entre la machine type Siemens, dont l’induit n’a pas de fer, et la machine type Wilde, dont l’induit a des noyaux très gros, il doit y avoir une grande différence. Ce dernier type est celui où la façon particulière d’agir des alternatives est le plus marquée : l’inversion du courant s’y produit avec brusquerie au moment du passage du noyau induit devant le noyau inducteur; en sorte qu’il y a là une sérieuse consomma-mation de travail en actions internes.
- On sait que ces machines ont la curieuse propriété d’absorber, à l’inverse des machines continues, un travail croissant à mesure que la résistance de leur circuit s’accroît, et de maintenir automatiquement l’intensité à peu près constante. Si on ouvre complètement le circuit, le travail absorbé devient très grand: la courroie motrice tombe, ou bien la machine s’échauffe extrêmement. On a expliqué ce fait : la machine consomme beaucoup pour elle-même; à mesure que son circuit s’accroît elle dépense plus au dehors, le travail rendu va en s’accroissant, mais on doit penser que le phénomène suit une marche inverse de celle qu’il a dans les machines continues; dans celles-ci, on le sait avec certitude, à mesure que la résistance du circuit augmente et tend à devenir infinie, le travail rendu diminue, mais le rendement augmente et tend vers l’unité : il faudrait donc admettre que, dans les machines du type Wilde, à mesure que le travail augmente avec l’augmentation de la résistance, le rendement devient de plus en plus mauvais. Ce défaut doit être d’autant moins marqué que l'induit contient moins de fer; il est à supposer que les machines du type Siemens en sont exemptes, seulement ces appareils, à dimensions égales, sont moins puissants que les autres et l’augmentation du prix d’achat vient compenser la meilleure qualité présumée de la machine.
- Malheureusement on ne possède pas des mesures sur ces points importants. La forme compliquée du courant alternatif fait qu’il est difficile d’évaluer la quantité d’énergie qu’il fournit. Les modes ordinaires de calcul, appliqués à lui, donnent les résultats les plus faux, comme je l'ai rappelé dernièrement.
- Les ingénieurs qui ont occasion de faire fréquemment usage de ces courants affirment, il est vrai, que dans une installation d’éclairage on peut employer indifféremment le courant continu ou l’alternatif, et obtenir le même nombre de lampes avec la même force. Je ferai remarquer qu’il y a eu peu d’occasions de faire ces remarques ; les appareils à lumière sur lesquels les mesures les plus précises ont été relevées, la bougie Jablochkoff par
- exemple, n’admettent qiîc le courant alternatif : ceux qui se prêtent à la substitution, régulateurs ou lampes à incandescence, peuvent admettre des travaux dépensés très variables ; il faudrait, pour que la comparaison fût probante, qu’on eût relevé avec les deux ordres de courants la force dépensée et la lumière produite ; si de tels relevés ont été faits, je n’en ai pas connaissance.
- Tout porte donc à croire que la machine à courant alternatif est un transformateur d’énergie inférieur à la machine à courant continu. Je ne reviendrai pas sur le fait déjà signalé, que le courant alternatif lui-même est fort disposé à perdre de l’énergie ; à la moindre occasion il engendre des forces contre-électromotrices et rencontre dans les enroulements de fil les plus innocents des obstacles onéreux à franchir ; ajouterai-je qu’il met tout en vibration autour de lui, et que cela ne peut aller sans quelque perte. Tout cela est connu.
- En résumé, le courant alternatif ne se prête directement qu’à l’une des applications de l’électricité ; il présente la probabilité d’un rendement médiocre; il est dangereux; il n’a pour lui, au fond, qu’une chose, c’est qu’on a fait l’essai d’un transformateur qui en fait usage ; remarquez que ces appareils ne constituent nullement une distribution, et que l’on reste soumis aux nécessités générales de régulation, division, etc., en un mot qu’il faut, en dehors du coin spécial de la transformation, résoudre tous les points essentiels.
- Or, pour tous ceux-là, le courant continu se prête infiniment mieux à la solution, on n’en saurait disconvenir. Il n’est donc pas douteux que l’avantage est tout de son côté. Le jour, peut-être encore assez lointain, peut-être plus proche que nous ne le pensons, où l’application d’une distribution complète sera tentée, si les hypothèses que j’ai essayé d’esquisser se réalisent, ce n’est pas par le transformateur que l’on manquera ; cet accessoire est déjà réalisable en .principe et viendra à son heure : ayons d’abord l’essentiel.
- Frank Geraldy.
- QUELQUES DÉTAILS DE CONSTRUCTION
- DES
- MACHINES DYNAMO
- Deuxième article. (Voir le numéro du 8 novembre 1884.)
- LES INDUCTEURS.
- L’enroulement des fils de l’inducteur de la nouvelle machine de Ferranti est représenté en B sur les fïg. 35 à 87. Les fils, divisés en deux sec-
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
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- tions, sont enroulés parallèlement à l’axel de l’armature C, puis infléchis aux extrémités pour laisser passer l’arbre D, et même l’armature. De cette manière, la partie intérieure de l’enroulement exerce une induction très active sur l’armature, tandis que
- FIG. 35 A 37. — DYNAMO FERRANTI
- la partie extérieure magnétise fortement le bâti A, qui influence à son tour l’armature.
- FIG. 38 A 41. — DYNAMO FERRANTI A COURANTS ALTERNATIFS
- Les fig. 38 à 41 représentent l’adaptation d’un enroulement analogue à une machine alternative.
- Les fig. 40 et 41 représentent les développements intérieurs a et extérieurs b de l’armature.
- Les fils sont enroulés en bobines séparées sur
- des pièces polaires B, fixées ensuite aux plateaux A par des boulons A', et disposés, ainsi que l’in-
- FIG. 42 A 45. — DYNAMO BAIN
- diquent les figures 40 et 41, en zigzag. Les bobines sont accouplées de façon que les extrémité
- FIG. 46 A 52.— GALETS COLLECTEURS DE SIR W. THOMSON
- en contact des pièces polaires soient alternativement Nord et Sud.
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
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- L’assemblage des bobines C (fig. 42 à 45) de la dynamo de Bain avec leur bâti se fait par le serrage des boulons J qui, maintiennent, par les anneaux H,
- FIG. 53 ET 54. — DYNAMO MAC CONNELL
- e contact parfait des fonds A. L’armature, dont l’âme est formée par l’enroulement d'un fil L autour
- de l’étoile K, tourne dans l’épanouissement I des pôles des bobines C.
- La dynamo de Mac Connell est aussi (fig. 53 et 54)
- FIG. 55 ET 56.— POLES DE LA DYNAMO E.-B BRtGNT
- remarquable par la simplicité de sa construction et par l’extension b de ses pôles N. et S., dont l’induction est renforcée par celle même des fils a*
- Dans la dynamo de E.-B. Bright, les pièces polaires, N. S. N' S', sont disposées de part et d’autre de l’anneau (fig. 55 et 56), de manière qu’il n’y ait pas d’interruption suivant le plan de commutation a b. ~
- LES COMMUTATEURS ET LES COLLECTEURS.
- Les galets des collecteurs de Sir William Thomson sont représentés par les fig. 46 à 52. Ils sont constitués par l’emboîtement d’une série de
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- coupes en laiton fendillées a, séparées par des coupes pleines et minces b', et maintenues entre deux forts plateaux b, par des boulons dont le serrage suffit, joint à l’action de la force centrifuge, pour donner à la surface des galets la résistance élastique nécessaire pour assurer leur contact avec le collecteur.
- Chacun de ces galets est relié au pôle corres-
- 1
- Ir
- m— —m _. i j__________________________________________________iy. ;.. j
- riG. 60 A 63. — GALETS CONIQUES DE SIR W. THOMSON
- pondant T (fig. 57 à 59), par l’appui d’un ressort S, sur l’enveloppe en cuivre C (fig. 52) de l’axe du galet, dont les coussinets T (fig. 57) sont isolés de la fourche F. La coulisse A permet de faire varier
- FIG. 64. — DALAIS DE SIR W. THOMSON
- l’orientation des galets ; les écrous B permettent d’ajuster leur pression sur le collecteur.
- Les galets peuvent être, ainsi que l’indiquent les fig. 60 et 61, coniques et composés de disques plats à fentes radiales, séparés par des [disques pleins, et serrés par des plateaux E F. L’axe R du cône des galets coupe au centre V l’axe MN du plateau collecteur B.
- Pour les très grandes vitesses, afin d’éviter les chocs entre les barres des collecteurs et les bords
- des disques des galets, on peut faire le galet S d’une seule pièce (fig. 62 et 63) et munir le collecteur de lames flexibles E.
- Dans les cas où il faut réaliser le contact simultanément avec un grand nombre de barres du collecteur B (fig. 64), sir W. Thomson remplace les galets par une série de peignes A', dont on peut ajuster la pression au moyen de vis s, et susceptibles d’être remplacés facilement sans arrêter. Les dents très flexibles des peignes appuient chacune isolément, de sorte qu’elles permettent de réaliser un contact étendu avec un faible frottement-
- FIG. 65 A 70. — COLLECTF.URS FERRANTI
- Les fig. 65 à 70 représentent quelques dispositions des collecteurs des anciennes machines de Ferranti (*) constitués par un arc B, mobile autour de E, appuyé sur l’anneau A du commutateur par un ressort C, et relié, par la bande de cuivre D, à l’un des pôles de la dynamo. La mobilité de l’arc B lui permet de s’adapter toujours exactement sur A.
- Les nouvelles machines sont munies de collecteurs à mercure analogues à ceux que nous avon3 décrits dans le numéro du 7 septembre dernier.
- (i) Voir La Lumière Electrique du 22 septembre, p. io3.
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- Le collecteur à'Hochhausen est constitué (fig. 9 et 10 p. 206) par une série de lames C, en forme de L,
- FXG, 71. — COMMUTATEUR HOCHHAUSEN
- séparées par des espaces vides et groupées radiale-ment sur le plateau isolant p, de manière à former
- L’anneau isolant e*, porte, à cet effet, autant de de blocs de contact cB qu’il y a de bouts aux fils des bobines.
- Les disques isolants e7, e8 sont munis chacun d’autant de fourches de contact f et f (fig. 71) qu’il y a de barres au collecteur, et le nombre de
- FIG. 73
- MANŒUVRE DU COMMUTA’EUR HOCHHAUSEN
- FIG. 73
- FIG. 76 A 78. — COMMUTATEUR BAIN. — DIAGRAMME DU CIRCUIT
- une sorte de’ventilateur, dont les vannes sont maintenues nettes par leur propre appel d’air.
- ces barres est égal à la moitié de celui des bobines.
- Les blocs 1, 4, 7, 10... sont reliés aux barres du
- m
- Fig. 7+ ET 75. — COLLECTEURS MAC CONNELL
- La dynamo porte, en outre, un commutateur permettant de relier les bobines de l’armature en tension ou en quantité aux barreaux du collecteur.
- FIG. 79 ET 80
- collecteur, la bobine A étant reliée à 1 et à 3; B à 2 et à 4; C à 4 et à 6; D à 5 et à 7, et ainsi de suite.
- Les axes il i. limitent la rotation que l’on peut imprimer, par la manivelle e6, aux disques e-, e8 (fig. 72).
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- Lorsque les disques occupent la position indiquée par la figure 71, c’est-à-dire avec les contacts/1 sur 3-4, 6 et 7... et les contacts/' sur 1 et 2, 4 et 5, 7 et 8..., les bobines sont reliées en quantité; le courant passe du collecteur au bloc 1,
- FIG. 8l
- à la bobine A, puis au bloc 3, qui l’amène, par son ressort/, au bloc 4 et à la bobine C, puis, de même, de C à E, et ainsi de suite.
- Si l’on amène les disques dans la position re-
- présentée par la figure 73 avec les ressorts/ et/' sur 2, 3 — 5, 6 — 8, 97..., les bobines seront reliées en séries, le circuit passant du collecteur, par 1, A, 3,//', 2, B, 4, C... tout autour de l’anneau, de bobine à bobine.
- b;
- •a «v
- FIG. 83
- La construction du collecteur de Mac Connell est des plus simples. Les lames h sont assujetties (figures 74 et 75) par les onglets /, dans les rainures radiales des bourrelets isolants e e'. Les bras m
- FIG. 82 ET 83. — ÉLECTRO-MOTEUR DE STOCKWELL. — GRANDEUR D*EXÉCUTION
- sont reliés aux fils s par un écrou p, à pince o.
- Les fig. 76 à 81 représentent schématiquement l’une des dispositions du commutateur de Bain.
- Ce commutateur est formé des trois anneaux A, B et C, isolés et divisés : A en douze segments,
- dont six reliés diamétralement deux à deux, comme les bobines de l’armature M, et six isolés. B et C sont divisés en trois segments.
- Lorsque les bobines -f- 1 et — 1 occupent les positions a a', à de 3o° de part et d’autre du plan neutre b b, le courant suit (fig. 76 et 79) le trajet.
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
- s5i
- Pôle négatif. — Segment — 2 de C, bobines — 2 et 4- 2 en . série, segment + 2 de B, puis, par les doubles balais et les segments — 1 — 3, aux bobines— 1, + 1, — 3 et + 3, reliées en quantité, d’où il gagne le pôle -f- par +, 1 et -f- 3 du commutateur C.
- Or, les bobines — 1 et -f- 1, — 3 et -f- 3 d’une part, et la paire de bobines -f- 2 — 2 d’autre part, occupent alors respectivement les positions de po- ; tentiel minimum et maximum, de chaque côté du
- plan de potentiel maximum c c, et, dans ce plan, le courant des bobines -j- 2 — 2, reliées en série, traverse les bobines — 1 -f- ï, — 3 -f- 3, groupées en quantité, de manière à réduire leur résistance. Il en résulte que les bobines 1 et 3 ajoutent leur action à celle des bobines plus actives — 2 et -f- 2, sans abaisser la force électromotrice de leur propre courant.
- Lorsque les bobines -f- ï et — 1 traversent
- FIC. 84 A . — COUPE ET DIAGRAMME DU CIRCUIT
- (fig. 77 et 80) le plan neutre b b, elles sont mises temporairement en court circuit par les segments 1 de A, tandis que les bobines actives, 2 et 3, sont reliées en série, et procurent ainsi un courant d’in- j tensité sensiblement égal à celui des six bobines i dans la première position. j
- Après avoir passé de l’autre côté du plan b 1
- (fig. 78 et 81),les bobines 1 rentrent dans le circuit et sont reliées en quantité à leurs symétriques 2, tandis que les bobines 3, plus actives, sont groupées en série. Les bobines sont remises, comme dans la première position, toutes en circuit, par une simple permutation.
- Les bobines inactives sont donc traversées à peu
- près également par le courant de potentiel plus élevé des bobines actives, et réduisent ainsi, tout en contribuant pour leur part à la production du courant total, la résistance du circuit intérieur de l’armature; elles ne sont mises en court circuit, ou séparées du circuit général, qu’en leur passage même dans la région neutre.
- On peut aussi (fig. 82), au lieu de mettre les bobines 1, par exemple, en court circuit quand elles passent au plan neutre b, les relier au circuit par une très grande résistance R, de sorte qu’il ne s’y développe qu’un courant d’intensité très faible, sans
- influence sensible sur la marche de la dynamo, ni sur la valeur du courant total.
- Le commutateur du petit électromoteur Stock-well permet de renverser le sens de sa rotation et de l’arrêter subitement en faisant agir l’inducteur comme un frein.
- L’armature A, supportée par les fonds b de l’enveloppe B au moyen des boulons a' et des barres <z2, est munie de pièces polaires a se projetant au delà de l’anneau C. Le fil E, enroulé d’une façon continue autour de A, reçoit en D le fil posi-
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- tif de la pile ou de la génératrice et aboutit en E. Le fil négatif aboutit en F, isolé, comme D, de l’enveloppe B.
- Le palier sphérique b de l’arbre s reçoit également la douille du commutateur G, muni (fig. 84) du contact H, qui se projette, à l’extrémité des boulons isolés I (fig. 85), à travers les évidements de la plaque B, et porte les balais collecteurs.
- Les bornes isolées E et F, supportent, ainsi que l’indique la figure 84, les plaques de contact K et L, dont les contours sont représentés en pointillés. Les plaques K ef L sont suffisamment rapprochées pour être reliées par les contacts H quand on les amène sous leurs extrémités. Le courant de la pile parcourt (fig, 86) alors le trajet.
- pile + D C E K II L F— pile
- sans passer par l’armature ; la dynamo est inactive.
- Le commutateur de l’anneau m et n est fixé sur le cylindre de vulcanite M. Les balais op, fixés au bouton isolé I, frottent sur les plaques m et n. Les extrémités du fil de la bobine continue Q aboutissent aux bornes opposées nn, et celles du fil de R aux plaque m m.
- Il suffit de faire pivoter de la position 2 2 à la pasition 4 4 (fig. 84) la plaque G, qui porte les bornes I, pour intervertir la position des balais o et p sur les lames m et n du commutateur, ainsi que les contacts des bornes H et des plaqqes K et L, changer la polarité des bobines Q et R, et renverser la rotation du moteur.
- Lorsque la plaque H est dans sa position moyenne, les bornes H viennent au contact des plaques K et L, le courant, dérivé des bobines de l’armature, ne traverse plus celles de l’inducteur, qui agissent comme un frein sur l’armature.
- On remarquera (fig. 82) que les balais o sont droits et les balais p recourbés, de façon que chaque paire de balais touche le collecteur en deux points. L’objet de cette disposition est le suivant : Lorsque les pôles de l’une des bobines de l’armature, Q par exemple, passent (fig. 82) devant ceux de l’inducteur, cette bobine est complètement séparée du circuit, puisque les balais o et/> ne touchent pas les lames nn, ses fils n’opposent donc que la moindre résistance possible à l’action de l’inducteur sur ceux de la bobine R. D’autre part, dès que l’armature a tourné de 25° environ, de façon à amener ses deux bobines dans une position favorable à l’action de l’inducteur, les extrémités recourbées des balais p font contact avec les lames n, et les balais o avec les lames m. Le courant se divise donc entre les deux bobines Q et R, de façon que l’inducteur exerce sur leur ensemble le plus grand effort possible. Lorsque les pôles de R passent à leur tour devant ceux de l’inducteur, les balais o passent de m à n, de façon à couper R du
- circuit et à laisser passer le courant tout entier à travers les bobines Q. En somme, l’inducteur agit sur l’armature d’une façon continue, tantôt sur l’une de ses bobines seulement, traversée par la totalité du courant pendant que les pôles de l’autre bobine croisent ceux de l’armature, tantôt sur les deux bobines, après ce croisement.
- Les lames m et n du commutateur, encastrées dans la vulcanite M, sont maintenues par l’anneau isolant N, traversé par les fils de l’armature.
- La figure 87 représente une modification des balais T dont les épanouissements sont pressés par des ressorts Ta ou T sur le commutateur, de façon à assurer leur double contact de chaque côté du collecteur, tout en conservant une grande élasticité aux balais.
- L’électromoteur de Stockwell est, comme on le voit, remarquable par la petitesse de ses dimensions, — les figures 82-85 en représentent une application en grandeur d’exécution à une machine à coudre — par l’heureux groupement et la simplicité des ses mécanismes, et par l’uniformité de son effort de rotation.
- On peut augmenter encore cette uniformité en donnant, aux pôles Q de l’armature et à ceux de l’inducteur, la forme représentée par les figures 88 à go, disposée de façon que le recouvrement de ces pôles se fasse plus graduellement. Lorsque le pôle de l’armature se rapproche de celui de l’inducteur, ils s’abordent d’abord par leurs angles, puis les surfaces en regard des deux pôles augmentent peu à peu ainsi que leur action mutuelle, de façon à accélérer graduellement la rotation de l’armature jusqu’au point mort.
- Gustave Richard.
- A PROPOS DE L’ÉCIIAUFFEMENT
- DE8
- CONDUCTEURS ÉLECTRIQUES
- Plusieurs formules ont été mises en avant pour calculer réchauffement d’un conducteur parcouru par un courant électrique, ou, en d’autres termes, pour connaître l’intensité J qui, avec un diamètre d, provoque une élévation de température déterminée. Suivant les uns, il faudrait prendre î = constante, suivant les autres 4 , ou enfin ij = constante.
- «* aJ
- Cette dernière formule, proposée par M. Forbes (*), est celle qui se rapproche le plus de la réalité des
- (') La Lumière Électrique, tome XII, p. 72 et 5o3.
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
- 2 53
- faits; elle n’est cependant pas mathématiquement rigoureuse, car elle a été établie en admettant la loi de Newton, à savoir que la vitesse du refroidissement est proportionnelle à l’excès de température, loi qui n’est exacte qu’entre des limites de température très peu étendues. Dès qu’on est en dehors de ces limites, et c’est le cas qui se présente le plus généralement dans la pratique, il convient de considérer non plus la différence de température, mais bien une fonction de cette différence.
- Cette question vient d’être traitée théoriquement d’une façon très élégante par M. A. Perenyi, ingénieur à Budapest, dans un article publié par YElek-trotechnische Zeitschrift. L’étude que nous avons sous les yeux renferme implicitement toutes les solutions données jusqu’à ce jour et permet de voir le degré d’approximation que chacune d’elles présente. C’est, à notre connaissance, le travail le plus complet dont ce problème ait été l’objet, et c’est à ce titre que nous croyons intéressant d’en résumer ici les principaux points.
- Si nous considérons un conducteur de résistance spécifique a (résistance de i m.m. carré de section pour une longueur de im) d’un diamètre de d m.m., d’une longueur de / m., l’énergie dépensée pendant l’unité de temps et pour un courant d’intensité J s’exprime en calories par la formule
- 0=________4 « ^ J2 ^ 4 « l J8 {l)
- v tzX 9.H1 X 424 X d* 4160 m d*
- Supposons qu’au bout du temps t, l’excès de température du conducteur sur le milieu ambiant soit devenu T, la quantité de chaleur employée à produire cet excès sera évidemment
- U/ = (O Hidi T = AT (2)
- 4
- en appelant w la chaleur spécifique du métal employé.
- Si nous appelons V la vitesse de refroidissement et que nous considérions un intervalle de temps infiniment petit dt pendant lequel l’accroissement de température est dT, nous pouvons écrire
- Q dt = U dt + V dl
- Mais l’équation (2) donne U dt — Ad T; nous aurons donc
- q dt — VJi = A d T
- et par suite
- Q est une constante, mais V est une fonction de T qui, si l’on admet la loi de Newton, a pour expression
- v = n t
- B désignant la perte de chaleur dans l’unité de temps et pour un excès de température de i°. En substituant et en intégrant, on obtient l’équation
- Si l’on porte sur deux axes ox, oy (fig. 1) les valeurs de t en abcisses et celles de T en ordonnées, on a une courbe représentative de l’émission de la chaleur ; cette courbe passe par l’origine et a pour asymptote une droite AA; c’est réchauffement maximum T = S qui se produit pour t ~ co.
- Faisons dans l’équation (3) V =. 0, ce qui revient à supposer que la vitesse de refroidissement est nulle ou que le conducteur est à l’abri des pertes de chaleur, cas qui ne se présente jamais dans la pratique, nous trouvons
- A T = q / = u /
- (fig. 1
- ou bien
- T = J[/ (5)
- équation d’une droite qui passe par l’origine (fig. 1) et qui est inclinée d’un angle ep sur l’axe des x, angle représentant la vitesse de réchauffement.
- Dans ce dernier cas, en combinant les équations (1) et (2) et en remplaçant les coefficients par leurs valeurs déterminées pour le cuivre
- (“ =^<'> = 855.kT6) on obtient la relation
- = 12,6^7 ^
- En faisant t — 1, cette équation permet de calculer réchauffement T0 au bout' de la première seconde, échauffement sensiblement égal à celui que donnerait l’équation (4), puisque les deux courbes se confondent près de l’origine.
- Dans la pratique, ce qu’il importe surtout de considérer c’est l’état du conducteur lorsque l’énergie Q développée n’élève plus la température du
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 2$4
- corps, mais se transmet tout entière au milieu ambiant, c’est-à-dire lorsqu’on a U = o et Q = V.
- Si l’on se reporte aux formules de Dulong et Petit combinées avec celles de Péclet, on trouve que la chaleur perdue par le conducleur en une heure est égale à
- 36oo V = (S K -f- S'K') io—S d / n (7)
- équation dans laquelle S et S' représentent des fonctions de l’excès de température pour la chaleur perdue par radiation et par convection; K est un coefficient de radiation variable avec la nature du corps conducteur et K' un coefficient de convection qui dépend de la forme et de la position de ce même conducteur. Pour des surfaces horizontales et cylindriques on a, suivant Péclet, par mètre carré et heure
- K' = 2,o58 + ^
- et pour des surfaces cylindriques verticales dans le même temps
- h—
- L’énergie dépensée par heure pour un courant d’intensité constante J est d’après l’équation (i) et en faisant le calcul pour le cuivre,
- — 2 I2
- 36oo Q = 2,2984.10 ^ / (8
- En égalant les équations 7 et 8, ce qui revient à faire U = o, on a
- 7,324 ¥ = 0,16 S + S'K' (9)
- Il suffit de comparer les résultats calculés au moyen de cette formule avec ceux observés par Forbespourse convaincre de l’exactitude de cette dernière formule. Ces résultats sont consignés en regard dans le tableau ci-dessous :
- DIAMÈTRE en millimètres INTENSITÉ EN AMPÈRES J RAPPORT -, Cl CALORIES PAR HEURE ET PAR MÈTRE DE LONGUEUR
- Observée Calculée Observé Calculé Radiation Convection Chaleur intérieure
- o,58 0,84 10,337 16,96 17,905 0.1494 8,24 o,oooo3i
- 1,22 23.04 2o,3l4 18,88 19,110 0 3144 8,38 0,000139
- i,58 30,26 3o,323 19, l5 19,191 0,4071 8,45 0,000234
- Il est évident que, tant que la température ne Change pas, la chaleur interne ne varie pas ; si l’on suppose que le régime se soit trouvé établi au bout du temps t, la quantité de chaleur interne aura constamment pour expression (équation 2)
- ü<i/=AT
- On trouve dans les tables de Péclet les valeurs suivantes pour le coefficient de radiation K, qui, comme nous l’avons dit plus haut, dépend uniquement de la nature de la surface du conducteur :
- Argent poli.........o, i3
- Laiton poli......... 0,24
- Cuivre rouge........0,16
- Zinc................ 0,24
- Etain............... 0,21
- Tôle oxydée.........3,36
- Tôle polie............0,45
- Tôle plombée..........o,65
- Tôle ordinaire....... 2,77
- Fonte neuve.......... 3.17
- Fonte oxydée..........3,36
- Charbon en poudre. . 3,32
- On voit que pour le cuivre K est très petit, relativement à K', on peut donc, avec une approximation suffisante, négliger dans ce cas le terme en K, ce qui donne à l'expression 9 la forme
- 7,824 i' = S'K'. 90)
- T étant toujours l’excès de température, S' est une fonction de cet excès définie par l’égalité
- S' = n T*
- dans laquelle n et b sont des coefficients déterminés par Dulong et qui ont pour valeur
- «= 0,3577 ô=i,233
- On a donc finalement, en remplaçant lv' par sa valeur pour des surfaces cylindriques horizontales dans l’équation (10)
- -If
- J»
- 0-8577 / 7,324 y
- ,oS8 +
- T*
- (n)
- Il est à remarquer que pour des excès de température compris entre o°,3 et 3°, T* se confond sensiblement avec T, de sorte qu’entre ces limites on peut admettre la formule sensiblement approchée
- ^=B'T (13)
- ce qui revient à se contenter de la loi de Newton. Mais pour des excès plus grands, la formule 12
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- 255
- donne des résultats tout à fait inexacts, à cause des différences que présentent T et T*; ainsi pour 20° déjà, on a
- T'' =40,19
- il y a lieu, dans ce cas, d’employer la formule (11). Cette formule peut s’écrire
- à la quantité de chaleiA Q0 engendrée dans le même temps et dans toute la section, comme la surface annulaire est à la surface totale, le conducteur étant considéré sur un mètre de longueur. On a donc
- rfQ.QD^ = Q0î£^Ê "Po Pu
- /J V _ 0.3577 X 2,058 \d) 7,324
- d’où l’on tire :
- T =
- 9,977 {JY ,7 + 37,12\d)
- (13)
- Suivant que dans cette expression on néglige d à côté de 37,12, ou bien 87,12 à côté de d, on arrive à admettre | = constante ou bien gj = constante : aucune des deux formules n’est rigoureusement vraie.
- Tout ce que nous venons de dire se rapporte à
- FIG. 2
- la température de la surface extérieure du conducteur. M. A. Perenyi a cherché à déterminer la température au centre du conducteur en fonction de celle que l’on constate à la surface. Il est en effet logique d’admettre que le régime, une fois établi, il y a une transmission de chaleur d’une couche à la couche concentrique voisine, et que la température est d’autant plus élevée que l’on se rapproche davantage du centre.
- Pour simplifier autant que possible ce calcul, nous supposerons que le coefficient de résistance spécifique a. demeure constant entre T0 et T;, T0 représentant l’excès de température de la surface sur le milieu ambiant et T,- celui du point central.
- Cette hypothèse n’a rien d’exagéré, attendu que le coefficient en question se modifie très peu avec la température; on peut d’ailleurs arriver à une approximation encore plus grande en prenant pour a une valeur moyenne correspondant à la moyenne de T0 et de T*. Ceci posé, on peut admettre que la quantité de chaleur d Q (fig. 2) engendrée par heure dans une tranche d’épaisseur infiniment petite d p est
- Mais la quantité de chaleur Q qui traverse le cercle M est égale à la somme de o à Q des quantités élémentaires dQ; Q se trouve donc égal à
- D’un autre côté, si nous appelons T" l’excès de température correspondant au cercle de rayon p et T' celui qui correspond au rayon p-+dp, l’accroissement de température pour un accroissement d p du rayon sera — dT, puisque les températures diminuent à mesure que les rayons augmentent.
- La quantité de chaleur qui traverse l’anneau M par heure est directement proportionnelle, à la surface, au coefficient de conductibilité C, et la différence de température — rfT et inversement proportionnelle à l’épaisseur dp; cette quantité a donc pour expression
- Q'= — c w
- Le régime étant supposé établi, il est évident que l’on doit avoir Q=Q', ce qui donne, en égalant les expressions (14) et (i5),
- et finalement en intégrant d’une part entre T( et T0, et de l’autre de o à p0 :
- 7__ Q»
- T?=
- 4u C
- + T„
- (16)
- Expression qui peut s’écrire
- T,-M (*)’+T"
- M représentant une constante. Il résulterait de cette formule que la différence de température entre le point central et la surface du conducteur est, d’une façon très approchée, directement proportionnelle au carré de l’intensité de circulation et inversement proportionnelle au carré du diamètre.
- A notre sens, cette dernière formule doit être surtout envisagée comme une solution élégante donnée à un problème théoriquement intéressant. Au point de vue pratique, il entre dans la question tant d’éléments variables et encore mal déterminés
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- à 56
- La lumière électrique
- qu’il, est toujours, prudent de se réserver vis-à-vis des résultats que fournit le calcul, le bénéfice de l’inventaire.
- B. Marinovitcii.
- L’ÉCLAIRAGE ÉLECTRIQUE
- DES ATELIERS DE
- LA LIBRAIRIE HACHETTE
- Les grands ateliers de la librairie Hachette, rue Stanislas, à Paris viennent d’être complètement éclairés à la lumière électrique.
- L’importance de cette installation comprenant environ 400 lampes à incandescence, réparties dans trois corps de bâtiments distincts, ainsi que les dispositions prises pour assurer un service parfaitement régulier, nous ont paru mériter une description détaillée.
- Nous dirons en commençant que le directeur des ateliers très préoccupé de diminuer les chances d’incendie si redoutables par l’éclairage au gaz dans des ateliers où un nombreux personnel d’ouvriers et d’apprentis des deux sexes est employé à sécher, à façonner et à relier journellement des centaines de rames de papier imprimé, avait fait installer il y a deux ans par la Société électrique Edison environ 80 lampes à incandescence. Cet éclairage d’essai ayant donné de bons résultats et ayant été très bien accueilli ,par le haut personnel des ateliers, MM. Hachette se décidèrent au mois de septembre à renoncer complètement au gaz et à faire installer un éclairage électrique général.
- La nouvelle installation qui a été très rapidement conduite a pu être achevée en cinq semaines ; elle comprend une dynamo de 200 lampes et deux de 60.
- Ces deux machines placées près du tableau de distribution dont nous publions le dessin (fig. 2) sont actionnées par le moteur de l’atelier de la force nominale de 5o chevaux.
- La machine de 200 lampes placée dans un autre local à 20 mètres environ des autres est commandée par une machine de secours de 25 chevaux plus spécialement affectée à l’éclairage, mais pouvant en cas d’accident au moteur principal faire marcher au moyen d’un renvoi les transmissions de l’atelier et les trois dynamos. La chaudière de cette machine est toujours sous pression dans le jour pour le chauffage à la vapeur des séchoirs à papier et des ateliers. Au moment de l’éclairage, la vapeur est dirigée sur le moteur qui peut ainsi être mis en marche en quelques minutes; comme on le voit on a eu soin de faire actionner les machines électriques par des moteurs indépendants,
- ce qui met les ateliers à l’abri d’une extinction générale en cas d’arrêt subit d’un des moteurs ; on a encore la ressource au moyen d’un système de distribution très simple d’envoyer à volonté le courant de chaque machine dans une portion quelconque des ateliers.
- Il suffit d’examiner le plan que nous publions pour se rendre compte à priori du mode de répartition employé. Le courant des 3 dynamos aboutit à un grand panneau en bois de 3m700 de longueur et 2 mètres de hauteur. Sur ce panneau sont vissés les trois tableaux de distribution, dont on distingue les larges barres de cuivre ainsi que seize interrupteurs munis de plombs de sécurité permettant différentes combinaisons de groupement (fig. 2).
- Sur la gauche sont les 3 régulateurs de champ magnétique et au-dessus 3 voltmètres Carpentier, munis d’interrupteurs reliés : aux balais de chaque dynamo. Ce n’est pas sans raison qu’on a eu soin de mettre trois instruments de mesure, car si un seul eût pu suffire à la rigueur, il eût été difficile pour les personnes chargées de l’éclairage de régler rapidement et sans erreur possible, le magnétisme des 3 dynamos, surtout lorsqu’elles sont couplées en quantité.
- De plus en déplaçant de temps en temps les voltmètres on peut contrôler leurs données.
- A la partie supérieure du tableau sont placées sur des appliques en laiton poli, dix lampes qui servent d’étalon de lumière pour chaque salle.
- On voit par cette description qu’on a cherché à disposer tout le système d’éclairage complètement sous la main d’une seule personne, qui en quelques instants peut régler à volonté l’intensité lumineuse de tous les services sans avoir pour cela à s’éloigner du tableau de distribution.
- Le montage des tableaux a été très bien étudié ; les fils de départ des circuits, ainsi que l’arrivée des conducteurs des dynamos qui sont apparents sur le dessin, sont en réalité dissimulés derrière le panneau et maintenus par des taquets en bois. Les fils servant à relier les interrupteurs entre eux recouverts d’un tresse de soie rouge sont seuls visibles. Ces différents appareils forment un très bel ensemble et répondent parfaitement au but proposé.
- Admettons maintenant qu’on ait suivi le passage des circuits dans le cas prévu de marche normale, c’est-à-dire chaque dynamo alimentant directement un tableau; il sera facile de se rendre compte des combinaisons que l’on peut faire.
- Yeut-on, par exemple, alimenter le tableau n° 1 avec la dynamo n° 2, on enlèvera les clés des interrupteurs 11 et 12 — 3 et 4 — 5 et 6 en ayant soin de mettre en place les clés i3 et 14 — i5 et 16; il suffit de suivre le parcours du circuit pour voir qu’il aboutira bien au tableau n° 2.
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- TABLEAU OE LA DYNAMO DE 200 LAMPES
- TABLEAU DE LA DYNAMO DE 60 LAMPES
- TABLEAU OE LA DYNAMO DE 60 LAMPES !
- Cire 4
- TjT l/o/imètre de la ilf dÿficïïo ds 200 Lampes A
- Régulateur de la dynamo ds200Lampes A
- yfièçulêîei'r de la dynamo Ni J
- ------iti_____
- --H
- . • DYNAMO OE 60 LAMPES N° 2
- DYNAMO DE 60 LAMPES •
- DYNAMO DE 200 LAMPES Â
- FIG. 2. — TABLEAU DE DÏSTBJBUTION
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- 25g
- Cet exemple suffit à démontrer que suivant les besoins de l’éclairage on pourra marcher avec une seule dynamo répartie sur les 3 tableaux, ou avec les 3 dynamos couplées en quantité.
- La distribution proprement dite des lampes, divisées soit cinq par cinq, soit par groupe de 6o, placées dans les galeries du q" étage ou au rez-de-chaussée, dans les écuries, dans les puits d’aspiration du condenseur ou dans les bureaux, est bien faite pour démontrer que la lumière électrique peut se diviser à l’infini.
- L’un des ateliers du premier étage dont nous publions la gravure (fig. î) donne une idée très exacte de la façon dont les foyers ont été distribués.
- L’appareillage a été en général aussi simplifié que possible, et sauf quelques appliques à genouillères, les lampes sont fixées à des tiges en bois, ayant une rainure intérieure pour le passage des fils, ou placées directement au plafond dans des abat-jour spéciaux. Les fils conducteurs ne sont pas apparents, ils sont entièrement placés dans des moulures en bois et hors d’atteinte de tout contact extérieur. L’emploi des moulures a le grand avantage de permettre la suppression absolue des clous cavaliers ordinairement employés pour fixer les fils. Ces clous détériorent toujours à la longue l’isolant des conducteurs et sont causes, soit de contact entre les fils, soit de pertes avec la terre.
- Il est inutile de parler ici des dynamos Edison de 6o lampes, qui sont du type qu’on a pu voir à l’Exposition d’électricité de 1881. Quant à celui de 200 lampes, il est d’un nouveau modèle à colonnes réduites, faisant partie de la série récemment créée à l’usine de la Société à Ivry. Cette machine donne un courant de i5o ampères avec une tension de 120 volts à la vitesse de i 3oo tours. La résistance intérieure de la bobine est de 0,02.3 ohms seulement. Elle nous a paru fonctionner dans d’excellentes conditions.
- Il ne nous est pas possible de publier dès aujourd'hui un prix de revient exact de l’éclairage; nous nous réservons de le faire connaître après une année d’exploitation; en attendant, nous pouvons indiquer qu’actuellement l’économie réalisée sur l’éclairage au gaz est d’environ trente francs par soirée.
- Am. Vernes.
- REPRODUCTION TÉLÉPHONIQUE
- DES SONS
- PAR LES VIBRATIONS ELECTRO-MAGNETIQUES DE L* AI R
- Jusqu’ici l’air avait été considéré comme un agent de transmissit n purement mécanique des
- vibrations des récepteurs électromagnétiques. On était néanmoins en droit de se demander si les particules aériennes situées dans le champ magnétique d’un téléphone n’étaient pas soumises à des effets d’induction magnétique capables de leur imprimer des mouvements vibratoires. A la vérité, le pouvoir magnétique de l’air est faible, -f- 88, celui du fer étant représenté par -f- ioooooo; mais les particules gazeuses sont extrêmement mobiles.
- Pour élucider cette question, j’ai réalisé l’expérience suivante :
- A et R sont deux téléphones à mercure, analogues au téléphone Bréguet, auxquels il est adjoint une pile. La colonne mercurielle de A a ^3 centi-
- mètres de hauteur. A n’a pas de diaphragme, mais il est coiffé d’un compartiment dh, en verre mince, composé d’une partie tubulaire d dont le diamètre intérieur est un peu plus grand que le diamètre extérieur du tube A, et d’une chambre à air A ayant la forme d’une montre; les dimensions extérieures de cette chambre sont : diamètre, 5 centimètres ; épaisseur, i centimètre; pour fixer dh sur A on faisait pénétrer l’extrémité'de A dans la tubulure d et l’on garnissait le joint de cire molle.
- La chambre à air h était placée verticalement, dans le sens de son épaisseur, entre les pôles d’un fort électro-aimant, en fer à -cheval, rappelant le banc de Faraday. Dans mon expérience, l’électroaimant, fixé horizontalement à une potence de bois, était traversé par le courant de i8él- Daniell. Les téléphones A et R étaient munis de pieds reposant sur des amortisseurs de caoutchouc.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- Un diapason interrupteur fut mis sur le circuit de l’électro-aimant. En appliquant l’oreille contre le récepteur R, je pus entendre le son du diapason, mais il fallait pour cela que la distance des pôles de l’électro-aimant aux parois de la chambre à air, ne dépassât pas 2mm. Le son perçu était faible, mais distinct.
- Je dois ajouter que des extinctions du son se manifestaient fréquemment ; cet inconvénient, que j’attribue à des effets statiques résultant de la capacité des bobines de l’électro-aimant, eût été évité en introduisant dans le circuit un condensateur ayant même capacité que les bobines.
- Il est à remarquer que, pour éviter l’induction sur la colonne mercurielle, j’avais été obligé non seulement d’éloigner la chambre h de 5omm du ménisque mercuriel, mais encore de reculer les bobines de l’électro-aimant à 70““ des extrémités des noyaux, ce qui diminuait notablement la force magnétique.
- En substituant un transmetteur microphonique au diapason interrupteur, j’ai essayé, mais en vain, de reproduire la parole, le son d’un cor de chasse. Ce résultat négatif n’est pas en contradiction avec la première expérience, car, sans contredit, il n’est attribuable qu’à l’inertie de mon appareil. Du reste, mon électro-aimant comportait un minimum de 24él- Daniell, et je ne disposais que de 18 éléments.
- Le verre étant sensible au magnétisme, l’action F productrice des vibrations était donc représentée par F = fs.it +/ve 1 re ; il s’agissait de rechercher la part du verre dans cette action. D’autre part, il était à craindre que les vibrations mécaniques de l’électro-aimant ne fussent transmises par l’air ambiant au compartiment h.
- Je remplis le compartiment h d’acide carbonique, gaz indifférent au magnétisme. Dans ce cas aucun son ne fut perçu, en employant le diapason interrupteur. Tous les doutes étaient levés : les influences magnétiques exercées sur le mercure et sur le verre et la transmission mécanique par l’air, étaient insensibles ; les vibrations du diapason avaient été transmises par les seules vibrations magnétiques de l’air emprisonné en h. En définitive, il restait démontré que sous l’action de variations magnétiques intermittentes, et j’ajoute ou ondulatoires, l’air entre en vibration.
- Les masses d’air emprisonnées dans les cavités intérieures d’un téléphone électromagnétique, et notamment celle qui est interposée entre l’électro-aimant et le diaphragme, vibrent donc mécaniquement et magnétiquement. On peut supposer qu’il 'en est de même de l’air compris entre le diaphragme d’un récepteur et la paroi de l’oreille.
- Firmin Larroque.
- LE
- LOCH ÉLECTRIQUE
- DU COMMANDANT l'LEURIAIS
- Nous avons publié,dans le numéro du premier novembre dernier, la théorie, la description et le mode d’emploi de ce remarquable sillomètre. Mettant à profit les renseignements que nous adresse un de nos lecteurs, nous nous occuperons aujourd’hui de la valeur du rapport entre la vitesse du bâtiment et la vitesse linéaire (chemin circulaire développé en ligne droite) correspondante du centre des hémisphères dn moulinet. Ce rapport, que nous désignerons par R, a été trouvé pratiquement invariable pour un instrument donné. Comme nous l’avons déjà dit, le tableau de conversion est dressé sur la base
- de hirhiv <ln monlinrl
- Lovlnln LA M ACIOIEVXE Luth /Lime7u>L-
- Loch . Sa liera n. . -
- Q:
- de cette propriété. Le résultat trouve par Robinson, dans l’air, se vérifie-t-il dans l’eau : R a-t-il la même valeur quelles que soient les dimensions de l’instrument?
- Le premier loch-moulinet essayé — celui de la frégate la Magicienne— a fourni pour R le nombre 2,63 environ. Le rayon du moulinet de cet instrument, rayon compté de l’axe de l’arbre au centre des demi-sphères, était égal à nimm5 (Etude du commandant Fleuriais, dans la Revue maritime de novembre 1879). D’après le dessin qui accompagne le travail du savant officier, le rayon des hémisphères était d’environ 19 millimètres.
- Dans un nouvel article sur le loch-moulinet (Revue maritime de décembre 1881), M. le commandant Fleuriais dit: « Si on admet le nombre 2,41 comme valeur approchée de R,.... ». La notice (Dépôt des cartes et plans de la marine, 1882), sans nom d’auteur, qui accompagne le loch-moulinet actuellement réglementaire dans notre flotte, ad-
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
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- met, pour le nombre R, la valeur 2,42 environ, identique à la précédente. Sur quels résultats d’expérience est basée la nouvelle valeur attribuée à R? Ces deux documents ne le disent pas.
- L’étude des conditions du fonctionnement mécanique du loch-moulinet, si bien établies par M. le commandant Fleuriais, dans son premier article de la Revue maritime, a appelé l’attention de notre correspondant sur la grande divergence — inexplicable pour lui — qui existe entre la valeur de R conclue des expériences de la Magicienne et celle qu’on lui a attribuée plus tard.
- Le moulinet du premier loch (construit par Sal-leron) expérimenté par notre correspondant, avait un rayon de de 2iomm5, celui des hémisphères étant égal à 21 millimètres. La valeur de R, déduite du tableau de conversion de cet instrument, est égale à 2,5g.
- Le moulinet des deux lochs (modèle réglementaire, construit par Démichel) dont il s’est servi plus tard, avait un rayon égal à i52 millimètres; le rayon des hémisphères étant de 22mm5. Il a trouvé, à l’aide de Tunique (‘) tableau de conversion qui servait pour ces deux instruments, R=2,5g, comme avec le loch Salleron.
- Comme on le voit, les valeurs de R déterminées expérimentalement à bord de la Magicienne et par notre correspondant, sont presque identiques. |La légère différence qui existe entre les nombres trouvés peut, d’ailleurs, s’expliquer par les erreurs inévitables des observations faites pour dresser le tableau de conversion. D’autre part, elles diffèrent notablement du nombre qui représente le rapport R dans les deux dernières publications citées plus haut, relatives au loch-moulinet.
- L’égalité presque absolue des valeurs données à R par trois lochs de dimensions très différentes (figure ci-dessus) mérite de fixer l’attention. La détermination exacte de R, si de nouvelles expériences ad hoc prouvaient que ce rapport est réellement invariable, permettrait d’étalonner immédiatement, sans comparaison préalable, tout loch dont on aurait mesuré le rayon du moulinet : c’est-à-dire de dresser, à l’avance, le tableau de conversion d’un instrument donné.
- C.-C. Soulages.
- (') Ces deux lochs étaient absolument identiques comme dimensions, etc.; mais, bien que le jeu des pièces frottantes différât notablement, on a trouvé, par de nombreuses mesures simultanées, que le nombre de leurs révolutions était le même pour une vitesse donnée du navire. Ceci confirme les résultats des calculs de M. le commandant Fleuriais sur le peu d’influence des frottements des pièces mobiles dans le rendement mécanique de l’appareil.
- CHRONIQUE DE L’ÉTRANGER
- Correspondances spéciales
- Angleterre
- LES BALLONS ÉLECTRIQUES A LONDRES. — J’ai
- eu l’honneur de faire, vendredi 24 octobre dernier, une lecture devant la Société des Ballons de Londres, sur les moyens d’employer l’électricité à la navigation aérienne. Mon mémoire a été lu par M. Parker-Reve, ancien consul de France à Dieppe. 11 a été décidé, à la suite d’une fort intéressante discussion, qu’il est désirable que la France et l’Angleterre s’unissent pour continuer, à l’occasion de l’Exposition des inventions qui va avoir lieu à Londres, les recherches commencées à Paris par MM. Tissandier, Krebs et Renard. D’après les explications qui ont été données par M. Le Fèvre, chairman de la réunion, ces expériences pourront avoir lieu soit au Palais-de-Cristal, soit dans le graund de l’honorable compagnie d’artillerie de la cité de Londres, où l’on a célébré récemment le centenaire de l’ascension de Lunardi.
- Je dois d’abord remercier les orateurs qui ont pris part à la discussion, parmi lesquels je citerai le comte de Belfast, secondeur de la proposition adoptée à l’unanimité par l’assemblée, le capitaine Carteret-Bisson, qui a bien voulu proposer un vote en ma faveur, M. Braiery, secrétaire de la Société aéronautique de la Grande-Bretagne, et l’électricien Woodhouse, qui a donné de fort intéressantes explications sur les lampes à incandescence et les accumulateurs qu’il avait fait construire, etc., etc.
- Après m’être acquitté de cet agréable devoir, il me reste à exposer aussi rapidement que possible le plan qui a réuni l’unanimité des suffrages.
- Les expériences si intéressantes de MM. Tissandier, Renard et Krebs prouvent que les ballons allongés peuvent être dirigés dans l’air par une hélice placée à l’avant et attachée à la nacelle ainsi que le gouvernail, qui doit être placé en arrière.
- Ce fait étant admis, il reste à établir comment Ton peut en tirer parti pour la ^navigation aérienne.
- La première expérience du ballon de Meudon indiquant une résistance en nombre rond de 20 kilogrammes pour une vitesse de 5 mètres, il est clair qu’on ne peut songer à augmenter cette vitesse sans d’énormes efforts. En effet, la résistance croissant comme le carré de la vitesse, si on voulait une vitesse 5 fois plus grande, il faudrait vaincre une résistance de 20 X 25 = 5oo kilogrammes, ce qui, pour une vitesse de 25 mètres par seconde, donnerait 12 5oo kilogrammètres d’efforts exercés
- sur l’air. Mais comme l’hélice rend environ i de sa
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- puissance, on arriverait à i 800 kilogrammètres développés sur l’axe de la machine. L’électricité
- perdant i environ de sa puissance, le courant devrait donner 24 coo kilogrammètres par seconde, ou près de 3oo chevaux. En adoptant les chiffres du capitaine Renard, la consommation horaire serait de 600 kilogrammes. Cette vitesse de 25 mètres par seconde n’aurait rien d’excessif pour lutter contre des vents violents. Il est douteux que la vapeur, sous sa forme la plus condensée, puisse arriver jamais à développer cette vitesse sous un poids qui ne doit pas dépasser 2 000 kilogrammes, puisque tel est le poids de la matière (même le gaz hydrogène) entrant dans la composition du ballon.
- Mais, s’il en était ainsi, si l’on pouvait développer sous un poids de 2000 kilogrammes, comprenant machine, mécaniciens, provisions et nacelle, 3oo chevaux-vapeur, il serait absurde d’avoir recours à un ballon. En effet, la pesanteur donnant à un corps qui tombe dans le vide une vitesse de 4 mètres 1/2 environ en une seconde, le nombre de kilogrammes développés pendant une seconde par la chute de 2000 kilog. ne dépasse pas 9000 kilog., c’est-à-dire environ 120 chevaux; en les portant à i5o ou 160, à cause du recul de l’air, on voit que les 3oo chevaux électriques nécessaires pour pousser le ballon de Meudon avec la vitesse de 25 mètres, seraient plus que suffisants pour soutenir le tout à l’aide du mouvement de l’hélice. Si donc on ne veut pas se contenter de vitesses relativement modérées, il est absurde de tenir au ballon, il faut avoir recours au plus lourd que l’air. Je tiens cette démonstration de mon ami Giffard.
- Avec la vapeur, la limite pourra être reculée beaucoup plus qu’avec l’électricité, mais l’électricité étant plus commode et moins dangereuse, étant toujours prête à marcher si l’on emploie des accumulateurs, et possédant bien d’autres avantages, comme on le verra ci-après, il est possible qu’il soit sage de lui donner la préférence, si on lui demande une vitesse modérée, comme serait celle de 3 mètres par seconde, ce qu’il est facile d’obtenir commodément, si le ballon possède un allongement notable, celui des capitaines de Meudon, ou un allongement plus grand encore.
- La première question qui se présente est la manière de réaliser cet allongement sans nuire à la stabilité de l’aérostat. Je crois avoir résolu le problème de la façon la plus simple en donnant au ballon deux poches, l’une à l’avant et l’autre à l’arrière. Il est clair que, suivant la quantité d’air que je placerai dans chacune des poches, j’aurai la position horizontale pour la translation, celle penchée en avant pour la descente et celle penchée en arrière pour la montée. J’aurai les trois mouvements avec une seule hélice, ce qui est important, parce
- qu’il faut que le diamètre de l’hélice soit aussi grand que possible, comme l’a démontré M. Giffard.
- Avec le ballon très allongé, le gouvernail agira admirablement, la rotation sera abolie et les observations astronomiques seront possibles. La descente à terre aura lieu sans danger, d’une façon tout à fait graduelle, les organes d’arrêt fonctionneront toujours, tant que le ballon restera flottant au vent, car il se mettra en flèche et sera propulsé avec une force très faible.
- Si on descend en mer, un cône ancre agira de la façon la plus merveilleuse et l’aéronaute n’aura aucun danger à courir.
- Dans l’air, l’aéronaute pourra toujours trouver sa direction de la façon la plus simple. En effet, s’il met son grand axe perpendiculaire à la ligne du vent, il marchera aussi vite et ne sentira aucun courant d’air, il en sentira dans toute autre direction. Cette direction trouvée, il n’aura qu’à regarder sa boussole pour voir son azimut.
- Enfin sa pile lui donnera la lumière pendant la nuit et la chaleur pendant la nuit et pendant le jour. En effet, une petite lampe à incandescence développe un pouvoir thermique suffisant pour être d’un grand secours contre un froid polaire.
- LE TÉLÉGRAPH-OFFICE DE LONDRES. — Ce
- magnifique établissement, qui s’élève en face du Post-Office, auquel il sert très dignement de pendant, le long de Saint-Marlin-le-Grand, est trop connu pour qu’il soit nécessaire d’en donner une description, mais il n’est pas superflu de réunir quelques nouveaux détails sur la grande exploitation télégraphique, qui y a son siège.
- Les salles où se tiennent les opérateurs ne sont pas, comme nous le supposions, éclairées à la lumière électrique, mais au gaz. Il faut attribuer cette circonstance aux principes de stricte économie qui régnent dans l’administration des postes. En effet, on ne croit pas en Angleterre que le rôle du gouvernement soit d’inventer, mais on suppose qu’il doit se borner à tirer parti des inventions dues à l'initiative privée.
- Comme les salles, du Telegraph-Office sont très spacieuses, les opérateurs n’ont pas trop à souffrir de la chaleur, même en été, de sorte que l’administration peut, sans nuire au service, réaliser l’économie résultant de l’emploi de l’hydrogène carboné qui est, il faut ne pas l’oublier, meilleur marché à Londres qu’à Paris.
- Cette circonstance est fort importante à noter; en effet la différence du prix de revient est peu importante si l’on emploie les lampes à incandescence Woodhouse et Rawson, dontM. Preece s’est servi quelque temps avant son départ pour l’Amérique. En effet, dans les expériences faites à Wim-bledon, commune rurale où se trouve sa maison
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- particulière, il a reconnu que l’unité lumineuse de io candies revenait à 2 centimes par heure avec le gaz, tandis qu’elle ne coûtait que 2 1/2 centimes avec la source électrique.
- L’écart est si petit, qu’il n’exclut pas l’emploi de l’électricité, qui sert à Glasgow pour l’éclairage du Post-Office et du Telegraph-Office. Ces éclairages comprennent des lampes à arc pour les grandes salles, et des lampes à incandescence pour les salles de travail. On exécute actuellement les travaux d’installation nécessaires à l’éclairage au gaz du Post-Office de Manchester.
- On. voit encore une fois la preuve, dans ce qui précède, que de l’autre côté du détroit l’emploi de la lumière électrique est entièrement subordonné aux circonstances. S’il n’y a plus ce que l’on peut appeler de bataille rangée entre le gaz et l’électricité, c’est la guerre de guérilla qui commence.
- Le Telegraph-Office a été construit de toutes pièces, pour abriter sous ses nobles et majestueux lambris une industrie dont on prévoyait que les développements seraient en quelque sorte indéfinis. On lui a donc, du premier coup, donné la possibilité de recevoir z 000 fils. Sur ces 1 000 fils, il y en a déjà 85o qui sont occupés. Il n’y en a donc plus que i5o de disponibles pour les progrès à venir.
- Il y a dans cette armée d’appareils des télégraphes Morse et des télégraphes à cadran, mais il n’y a pas autre chose. On n’y trouve ni des Beau-dot, ni des Hughes, ni aucun appareil d’expérience.
- L’administration anglaise va au plus simple, au plus sûr, au but droit et juste : au service du public. Elle repousse les combinaisons ingénieuses mais compliquées, qui demandent des opérateurs autre chose que de l’assiduité et une certaine habileté manuelle.
- La première condition que l’on demande à un appareil, c’est d’être assez maniable pour pouvoir être mis dans les mains de tous les télégraphistes, et assez solide pour ne point avoir besoin d’un mécanicien attaché à sa personne.
- Les télégraphes à cadran, réservés pour des services spéciaux, sont en moindre nombre que les Morse, qui, sur les lignes occupées, sont montés en duplex, en quadruplex et même en automatiques.
- Les Wheatstone automatiques actuels nécessitent le concours de 18 employés : 8 pour la transmission, 10 pour la transcription. Mais ils fonctionnent avec l’incroyable vitesse de 400 mots par minute. C’est au moins le triple de ce que donne un orateur.
- Nous ne pouvons en ce moment nous arrêter à examiner tous les détails du fonctionnement de cette grande usine où régnent autant que possible le principe de la division du travail et l’application des méthodes industrielles. Mais nous dirons que la même simplicité, qu’on remarque dans l’in-
- stallation des appareils, se'continue dans la disposition des piles employées à leur mise en œuvre. Les éléments qui fournissent l’électricité sont de trois espèces. En premier lieu, les Daniell, au nombre de 12 000, qui coûtent d’entretien 2 000 fois 1 fr. 92, soit 28040 fr. En second lieu, les Fuller, au nombre de 9 000, coûtant chacune 3 fr. 17 par an, ce qui porte l’entretien des Fuller à 28 53o fr. Mais l’élévation de leur force électromotrice les rend préférables dans l’emploi des longues lignes. Somme toute, il y a une économie sérieuse à y avoir recours parce qu’on peut diminuer leur nombre.
- La distribution du travail entre ces deux genres d’éléments est donc réglée d’après les saines données de l’économie industrielle. Aussi, les piles Leclanché (modèle fourni par la Compagnie Sil-vertown), figurent-elles en petit nombre et uniquement dans les lignes peu chargées du service intérieur. Mais c’est le contraire qui a lieu dans les communes rurales, et c’est à l’aide de l’élément français que l’électricité vient se mettre à la disposition du laboureur lui-même jusque dans les moindres hameaux britanniques.
- Il est inutile de dire que tous les Fuller et tous les Daniell sont loin d’avoir la même durée. En effet, on sait très bien que leur usure dépend du nombre d’heures de la ligne en service effectif.
- Les chiffres précédents sont les moyennes résultant d’un nombre considérable de jours. L’entretien est confié à des employés spéciaux attachés à ce service d’une façon exclusive, et qui apportent par conséquent à leurs fonctions un degré exceptionnel d’habileté manuelle, et chez lesquels se développe une pratique incroyable. Pour comparer les résultats avec ceux du service français, il faudrait naturellement tenir compte du prix de la main-d’œuvre, des métaux, des acides et du bichromate. Mais, quoiqu’incomplets sous ce point de vue, ces documents n’en possèdent pas moins une grande importance.
- On peut dire que le renouvellement des plaques a lieu une fois par an.
- Le nombre des nouvelles passant par l’Office de Londres suit une proportion croissante. Il en est de même de la télégraphie en général, malgré le développement des téléphones et des fils loués au public.
- Depuis que le Parlement a autorisé ce genre d’opérations, il a été fait 6000 demandes; mais, par suite d’une multitude de circonstances diverses, bien des inspecteurs ont renoncé au fil qui leur était accordé, de sorte que le nombre des concessionnaires est de 35oo seulement. Il y a en outre 23 fils loués à la presse pendant les heures où ils sont libres, et cela dans des conditions toutes spéciales.
- W. DK FONVIELLE.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE POUR L’ÉCLAIRAGE DOMESTIQUE. — M. W.-H. Preece a fait choix de la lumière électrique pour l’éclairage de sa villa à Wimbledon, près de Londres, et quelques-uns des résultats obtenus par lui pourront peut-être servir à d’autres personnes qui se proposeraient une expérience semblable.
- M. Preece a fait construire dans le jardin un hangar de 18 pieds sur io qui contient un moteur à gaz de 2 chevaux actionnant une petite dynamo Gramme d’un poids de ioo kilos et donnant une intensité de courant de 36 ampères avec une force électromotrice de 42 volts. Il obtient ainsi une énergie de i,5i2 watts qui est emmagasinée dans 17 éléments Planté. Le matin, à neuf heures, le jardinier met le moteur en mouvement et il le laisse fonctionner avec la dynamo jusqu’à une heure de l’après-midi; à ce moment, les accumulateurs sont assez chargés pour fournir le courant nécessaire à l’éclairage de toute la maison pendant la soirée et la nuit. M. Preece se propose cependant d’installer une batterie assez puissante pour l’éclairage de la maison pendant une semaine avec une seule charge.
- Les lampes employées sont de 3o volts et par conséquent n’offrent aucun danger, les conducteurs sont isolés avec de la gutta-percha. Les lampes se trouvent montées sur des bras mobiles et placées aux endroits où il est nécessaire d’avoir le plus de lumière possible, mais il y a également des lampes portatives qui permettent d’éclairer les coins obscurs (armoires, placards, etc.), absolument comme feraient des bougies ordinaires. Il y a même une lampe portative pour le jardin avec du fil de réserve qui se déroule derrière le porteur.
- Les frais de cette installation sont estimés à 187 fr. environ par lampe et le prix de la consommation de gaz sera probablement inférieur à ce qu’il était antérieurement. A ce chiffre, il faut ajouter d’autres menus frais pour l’huile, le coton et la surveillance. D’autre part, la lumière est bien plus agréable, plus hygiéniqne et plus commode.
- Dans les endroits où on a une force hydraulique à sa disposition, comme c’est souvent le cas en Ecosse, les frais pour l’éclairage d’une villa seront réduits de beaucoup. Une maison à 6 milles de la ville de Hawick, en Ecosse, est éclairée avec go lampes, pour lesquelles la force motrice est fournie par un cours d’eau dans le voisinage. Un barrage a été construit, donnant une chute de 25 pieds et on emploie une turbine américaine pour actionner la dynamo. L’écluse est actionnée par un courant électrique dont la source est à la maison même, de sorte que le propriétaire peut arrêter la turbine en pressant un bouton de contact à côté de son lit au moment où il se couche. Les frais pour cette installation se sont élevés à 100 francs par lampe, contre 187 francs pour la maison de M. Preçce.
- UN ALLUMEUR A GAZ ÉLECTROSTATIQUE. — M. C.-
- L. Clarke, de Manchester, a imaginé une disposition électrique assez heureuse pour allumer le gaz et l’appareil est maintenant fabriqué par la Kinetic Engineering C°, 36, Brooke Street, à Londres.
- Le principe de l’appareil se rapproche de celui du replenisher de l’électromètre à quadrants de Thomson et du mouse-mill dans son siphon-re-corder. Le dessin permet de se rendre compte du fonctionnement.
- H représente un cylindre en caoutchouc vulcanisé tournant autour d’un axe vertical a a. La surface du cylindre est garnie de six bandes isolées en feuille d’étain mm, qui agissent comme conducteurs de l’électricité induite par la rotation du cylindre.
- Ces bandes se terminent en bas par de petits boutons métalliques «, qui pendant la rotation du cylindre établissent le contact successivement avec les ressorts l, aux points r, où ces derniers sont courbés. Deux inducteurs en feuille d’étain ool dont l’un, o, possède une faible charge positive, tandis que o1 est négatif, se trouvent à l’extérieur des bandes et forment une partie de la surface d’un second cylindre A en caoutchouc vulcanisé qui entoure H.
- Les ressorts sont disposés en paires 11, ll /*, /2 /2, et l, l sont reliés ensemble à leurs extrémités fixes par un fil m' encastré dans la couverture en caoutchouc vulcanisé p du cylindre A.
- De l’autre côté, les ressorts sont reliés
- chacun à un des inducteurs oo'.
- Chaque ressort de là dernière paire /3/s est relié à travers les ressorts de contact/)1 pi à deux points de décharge h h1, renfermés dans le tube E fixé sur le cylindre extérieur A au moyen de la plaque Z. Le ressort p1 communique avec le point de décharge h1 par le fil isolé /c2, et le ressort />2 communique avec le point h par la plaque métallique Z et le tube E.
- Ainsi, quand une paire de bandes m m' passe en tournant devant les inducteurs oof, celui de ces derniers qui a le potentiel le plus élevé, c’est-à-dire o, induira une charge opposée dans la bande m qui passe devant; mais comme les deux bandes communiquent ensemble par leurs boutons n n' qui touchent les ressorts reliés 11, il en résulte qu’une charge positive, causée par la séparation des éléments positif et négatif de l’état primitif et neutre de la bande m est repoussée dans la,bande plus éloignée m'. Un moment après, les deux bandes sont encore une fois isolées l’une de l’autre par la rotation du cylindre, mais m vient maintenant en contact avec un des ressorts ll et ajoute sa charge négative à celle de l’inducteur négatif o1 en augmentant cette dernière et reste presque neutre. Mais avant de quitter o\ ce dernier induit une charge positive en m' et l’électricité négative est
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- amenée par les ressorts de contact II qui touchent ( /»' encore une fois à la bande opposée et de la I même manière au fur et à mesure de la rotation m’ communique sa charge positive à l’inducteur o
- par l’autre ressort V et augmente ainsi le potentiel de o.
- Par ce procédé, les charges primitives des inducteurs sont augmentées de beaucoup et la limite de la charge, accumulée de cette manière sur les inducteurs ool, est déterminée par la troisième paire de ressorts l* T qui vont aux points de décharge. Car lorsque la charge sur les bandes est assez intense pour dégager une étincelle, l’électri-
- | cité s’écoule par les bandes aux points de dé ! charge h h1, à travers les ressorts /*/*, au lieu d’aller aux inducteurs.
- Peu de temps après avoir mis l’appareil en mouvement, on obtient ainsi entre les points h et h' une série continue d’étincelles, capable d’allumer un bec de gaz immédiatement.
- Le point h est attaché à une vis de réglage afin de pouvoir régler la longueur de l’étincelle. L’intérieur est maintenu sec au moyen de papier buvard imprégné de chlorure de chaux ou d’un autre corps hygrométrique renfermé dans un réservoir G en dessous. On fait tourner le cylindre intérieur H en pressant avec le pouce sur un bouton c. Dans ce but, un pignon a’ est fixé sur l’axe et engrène avec une roue dentée i, et un second pignon attaché à l’arbre de cette roue engrène avec une crémaillère montée sur un cadre d qui peut être poussé parle bouton c.
- Quand on enfonce la crémaillère, l’axe tourne et l’électricité est accumulée, mais quand la pression cesse, le bouton et l’axe sont ramenés en arrière au moyen d’un ressort à boudin s; une roue à rochet avec cliquet empêche tout retour en arrière du cylindre H.
- une raie électrique. — Les journaux anglais ont, dernièrement, parlé de la capture d’un beau spécimen de la raie électrique ou torpédo vulgaris, à Porthcurnow, en Cornwall, où se trouve la station du câble de l’Eastern Telegraph C". Le poisson avait 3 1/2 pieds de long et ne pesait pas moins de 55 livres. L’animal a donné un grand nombre de chocs violents et on a pu faire marcher une sonnerie électrique pendant quelques minutes. Le poisson avait dans sa bouche une anguille de 2 1/2 pieds de long et un autre poisson de 2 pieds. Il est probable que ces poissons avaient été rendus insensibles par la décharge électrique avant d’être saisis par la raie.
- J. Munro.
- REVUE DES TRAVAUX
- RÉCENTS EN ÉLECTRICITÉ
- Sur le rapport des résistances et du nombre des spires dans les électro-aimants des machines à enroulement compound, par le Dr V. Pierre.
- L’état actuel de la science ne permet pas de résoudre d’une façon rigoureuse la question que se pose M. le Dr V. Pierre dans le journal Zeitschrift fiir Elektrotechnik, attendu que l’on ne connaît pas l’expression vraie du moment magnétique d’un électro-aimant en fonction de l’intensité du courant
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- qui le traverse. Le problème n’en présente pas moins un grand intérêt pratique au point de vue de la meilleure utilisation d’un poids donné de cuivre, et s’il est difficile d’arriver à une solution précise, on peut néanmoins, en discutant le problème, voir de quel côté il convient de diriger ses efforts. C’est à ce point de vue que nous croyons intéressant de reproduire ici les calculs auxquels s’est livré M. le D1' V. Pierre et les conclusions qu’il en a tirées.
- i° Rapport des résistances dans l'armature et dans les bobines de Vélectro-aimant à la résistance du circuit extérieur.
- Pour les machines dynamo dont les électroaimants sont montés en dérivation, Thomson a déjà publié (’) des recherches sur les rapports les plus avantageux entre les résistances de l’armature et de l’électro-aimant et celles du circuit extérieur, et la méthode qu’il a employée peut également s’appliquer immédiatement aux machines à enroulement Compound.
- avec
- J «’2
- >l'2 -f- ())’, + p)’
- Jl (»’l + P)' (
- 2 »l'2 + (»i + P)’
- d’où l’on obtient, les réductions une fois effectuées :
- à-?(,+3)Œ('+S)+0+*(S+i)
- +>£(+£)
- Si l’on pose
- ji’jj
- YV
- [a)
- ce qui donne
- on obtient
- W _ )’ )r. u
- è“iL(v(I + ”) + ,,)1î£ + Æ(,+w) + 3(v+“)
- -f- 2 U -f- I (-3
- Si l’on désigne par :
- ) l’intensité dans l’armature,
- z, — — la bobine montée en série,
- i.2 — — la bobine montée en dérivation.
- W la résistance de l’armature,
- m>j — de la première bobine,
- w.j — de la deuxième bobine,
- et finalement par p celle de la portion extérieure utilisable du circuit, on a :
- al = J2 W travail du courant dans l’armature, a.2 — i\ (n>i -f- p) travail dans le circuit principal, a.2 —, il w2 travail dans le circuit dérivé.
- Il résulte de là qu’entre les résistances W, wt et w.2, il n’existe pas de rapport déterminé qui pourrait rendre N maximum, et pour faire N aussi grand que possible il ne reste qu’à choisir W et wl le plus petit possible relativement à w.2, afin que u et v se trouvent être des fractions très petites. C’est là un résultat qu’il fallait prévoir dans une certaine mesure et qui a été utilisé dans les machines compound construites jusqu’à ce jour.
- Mais une fois que l’on a convenablement disposé ce rapport de résistances, on peut déterminer dans quel rapport W, w2 et w2 doivent être à la résistance extérieure p pour que N soit maximum. Pour qu’il en soit ainsi, il faut, pour des valeurs données de u et de v, que l’on ait
- De ces travaux, la portion a.t — i\ p est seule disponible au point de vue de l’utilisation immédiate.
- Pour avoir les conditions les plus avantageuses il faut que
- ou que
- N =
- a,
- a<t__________
- + +' a~,
- soit maximum
- i
- N
- ai 4~ a'l + J;l
- soit minimum.
- d 11 V d* ( i \
- rP W) =° avec 5F* (n) p°sltlf-Il suit de là
- p;
- »)', w2
- u \ i+v /
- (4)
- Mais si l’on a-soin de remarquer que u et v doivent être des fractions très petites, on peut, dans le calcul, négliger les termes de second ordre en u et en v, ce qui donne
- Or, on a
- N~
- J2 W + i'I (»'i + p) +K w
- *'ï P
- (*) Report of lhe {British Association for\the Advancement of Science, 1881.
- p2 =11'! U’.2 '-Lü (u + V)
- Cette dernière expression se laisse aussi écrire sous la forme
- p2—a'l 11’:!
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- 2f'7
- et comme on a
- v.-\-u__W + w, _\V + «’i
- il ii’j ir2
- il vient finalement
- p* = (YV + »’i)t»'i + »rsi (5)
- Ceci signifie que N devient maximum quand les résistances W, w{ et n>2 sont choisies de telle façon (en supposant W et wl aussi petits que possible par rapport à n>2), que la résistance extérieure p soit la moyenne proportionnelle géométrique entre la somme des résistances de l’armature et de la bobine en série, et la somme des résistances des deux bobines.
- De l’équation (4) il résulte
- >l>, liif [„(! 4- II) -(-//] = p2 iij. ce qui donne
- ^ = 2 (t„^ P + 2 Vyl+ll)+2tl + I
- tandis qu’on tire de l’équation (5)
- ~ =(v + «)(«+i)
- ou aux termes du second ordre près
- — = Jv+7i W2 V
- On a donc
- =2 \Ju + v -f- 2 (11 -f-1’) -f-1 (6)
- et pour les résistances W, n\ et ;r2 les valeurs : W=
- yu + v
- __ Il p
- 1 sJ II + I’
- ll'2= ----:
- y u +1-
- Si l’on veut notamment utiliser p % de l’énergie totale, on doit poser ~ = ce qui donne, d’après l’équation (6), puisque u et v sont de petites fractions et que l’on a p <C 100.
- // -f- P =5S
- 5o
- T
- l
- en même temps que la fraction utilisable du travail total dépend uniquement du rapport de la résistance de l’armature d’une part et de la résistance de la bobine en série d’autre part, à celle de la bobine montée en dérivation.
- 2° Rapport du nombre des spires dans les bobines en série et en dérivation.
- Tant que la vitesse angulaire c de l’anneau ne dépasse pas les limites entre lesquelles on peut admettre, avec une exactitude suffisante, que le moment magnétique de l’électro-aimant d’une machine dynamo est proportionnel à l’intensité du courant et au nombre des spires, on obtient comme expression de la force électromotrice E d’une machine à enroulement Compound:
- E = (/i’i «,/, + k., n., i2)c (8
- expression dans laquelle et it représentent le nombre de spires et l’intensité du courant partiel dans la bobine en série, et n, avec i3 les mêmes éléments pour la bobine en dérivation. kt et k2 sont des facteurs qui (dans les conditions énoncées plus haut), dépendent du nombre N des spires de l’armature et de leur arrangement, ainsi que de la distance des spires isolées à partir du noyau et de leur forme; pour une machine donnée, ces coefficients sont de même forme, mais différents en grandeur, et comme règle générale on peut admettre > k2. A la force électromotrice E correspond une iutensité
- J — —-—
- si l’on désigne par R la résistance du système de dérivation n>, et w, -f- p, c’est-à-dire que l’on a :
- R_ i)’2 (n’i -M ji’i + Oi’i +p)
- Il résulte de cette équation
- ii’i 4- p _____ R
- n>2-(- (u>, -f-p) »>2
- la deuxième des équations (1) se transforme donc en
- etla première en
- expression dans laquelle le radical sera pris avec le signe qui rend u v <C 1. Une des deux quantités 11 et v semble donc arbitraire (*), mais on voit
- (') Il n’en est pas absolument ainsi, car on verra plus loin que le rapport des grandeurs de u et de v n’est pas arbitraire.
- Avec ces valeurs de i, et de- i2 l’équation (B) donne
- E —J (/O «1 -^(Ai »i ~ U «si) c
- Mais on a d’une façon tout à fait générale E
- W -f R’
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- D’où
- w +
- R [*J ”* ~ lk ~ A’2 c
- OU
- 111 ii fi
- Si c est au-dessus et non pas au-dessous de la limite pour laquelle la machine commence à fournir du courant, c’est-à-dire si E est différent de zéro, cette équation ne peut exister que si l’on a pour chaque valeur de R
- Si l’on emploie le même métal pour tous les fils, on peut également poser s, — s2 et l’on trouve
- w = /.*, «1 c — — (R |. Il, c — k, in c + n>2)
- W.2
- ce qui à son tour n’es.t possible que si
- /«’, Il I C — !l.î 11-2 C + )l>2 — O
- ce qui donne
- A’i «, c = W \
- et (9)
- k-2 II2 C = W +JI>2 )
- De la première de ces équations on tire :
- c’est-à-dire que le nombre des spires sur la bobine en série doit être inversement proportionnel à la vitesse angulaire c de l’armature, et pour une vitesse donnée (nombre de tours), directement proportionnel à la résistance de l’armature,
- Des équations (9) il résulte encore :
- 112 /t, W + )1>*
- «! h,2 w
- ou en divisant par w3 les deux termes de la fraction à droite du signe d’égalité
- ijj_!u_ 1 ’+ j
- 1lt k-2 V
- Le rapport du nombre des spires dans les deux
- bobines est donc indépendant du nombre de tours
- de la machine et uniquement déterminé par le rapport de la résistance de l’armature à celle de la bobine en dérivation.
- Soient dt et d2 les diamètres des fils sur l’une et l’autre bobine, /4 et /2 les longueurs moyennes de chacune des spires correspondantes, la résistance moyenne d’une seule spire dans la bobine en série se trouve être :
- et dans la bobine en dérivation
- On peut maintenantposer#'1=M1r, et ce qui donne
- IV-2 _ I _ 11-2 1 _
- JP J II //] /*,
- Si l’on admettait que k{ diffère assez peu de k2 pour qu’on pût, dans une première approximation
- écrire ^ = i, on trouverait H-2
- nl = L±l. („)
- Il, V
- La combinaison des équations (10) et (n) fournit la nouvelle équation
- u (1 + y) _ h .
- v l2d'\ K
- qui n’est pas rigoureusement exacte, autant que l’on a
- «2 ^ 1 + v
- 1ly V '
- Mais l’équation (12) donnerait
- i-vA.+i-si;. «3.
- En toute rigueur p se trouverait être également
- plus grand que ne le comporte cette équation. Mais cette erreur peut être, sinon compensée, du moins considérablement réduite si, au lieu de la longueur moyenne on met pour l2 la plus petite et pour la plus grande longueur qu’une des spires dans les bobines correspondantes peut avoir. Mais ces deux valeurs limites concordent à peu de chose
- près, en sorte que l’on peut poser 1 et avec une grande approximation
- sî=Vït,+v) (I4)
- Le rapport des diamètres des fils dans les deux
- bobines est également déterminé uniquement par le rapport entre les résistances de l’armature et de la bobine en série, et la résistance de la bobine en dérivation.
- Comme ivl est toujours d’autant plus petit par rapport à n>2, que i\ est plus petit par rapport à r2, ou d2 par rapport à dt, il en résulte que ce but
- ne peut être atteint que si ” est une fraction réelle, c’est-à-dire si l’on a u < v, et plus on choisit u petit relativement à v, plus on répond à la condition posée dans la première partie, et qui a trait à
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- l'utilisation la plus avantageuse possible du travail total engendré.
- Il existe encore une autre raison pour choisir u aussi petit que possible. La différence de potentiel aux bornes de la machine (tension polaire) est en effet donnée par la relation
- e = ?3 ii>2
- En différentiant l’expression L = J par rapport à p, on trouve :
- £2 = _R rfj dR
- dp n‘2 ’ dp ’ j)>2 ’ dp
- Plus u est petit et plus R se rapproche de la valeur
- R — wi+p
- et, par suite, ^ de la valeur un et de la valeur :
- R > P
- --= U-\---
- IV2
- Mais on a
- il en résulte que est d’autant plus voisin de la valeur limite zéro que u est plus faible. En d’autres termes: plus on prend u petit, plus la tension polaire e se rapproche d’une valeur limite constante, indépendante des variations de p.
- La valeur de v ici n’est pas arbitraire, attendu qu’elle a son importance, au point de vue delà plus grande valeur à donner à N.
- Si nous jetons un coup d’œil en arrière sur l’ensemble des résultats obtenus, nous trouvons pour les machines compound les règles suivantes.
- i° Les résistances dans l’armature et dans la bobine en série de l’électro-aimant doivent être très petites, comparées à la résistance de la bobine en dérivation;
- 20 Ces trois résistances doivent être choisies de telle façon que la somme des résistances de l’armature et de la bobine en série, soit à la résistance extérieure comme cette dernière est à la somme des résistances des deux bobines;
- 3° Le nombre des spires de la bobine en série doit être inversement proportionnel à la vitesse angulaire (nombre de tours) de l’armature et pour une vitesse angulaire donnée directement proportionnel à la résistance de l’armature ;
- 4° Le rapport des nombres de spires sur les deux bobines est indépendant du nombre de tours et déterminé par le rapport de la résistance de l’armature à la résistance de la bobine en dérivation;
- 5° Les rapports des diamètres (épaisseur) des fils dont les bobines sont formées, dépend, d’une
- part, du rapport entre les‘résistances de l’armature et de la bobine en série, et d’autre part, du rapport des résistances des deux bobines;
- 6° Le rapport des résistances des bobines doit être choisi de telle façon que la résistance de la bobine en dérivation soit aussi grande que possible relativement à celle de la bobine en série ;
- 7° Plus la résistance de la bobine en série est petite, comparée à celle delà bobine en dérivation, et moins la tension polaire est influencée par la variation dans la résistance extérieure.
- Le régulateur de A.-W. Lamberg.
- Le régulateur dont nous allons donner la description, et qui se trouve représenté dans le dessin ci-contre, figurait à l’Exposition d’électricité de
- Vienne. Il se compose de deux galets concentriques clavetés sur le même axe a, an et dont le premier a un diamètre deux fois supérieur à celui du second. Ces galets sont munis de gorges dans lesquelles viennent se loger des chaînes métalliques souples t, fixées, d’une part, à ces mêmes
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- 370 Lyl LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- galets, et, de l’autre, aux porte-charbons h et ht. Les porte-charbons sont guidés par de petites colonnes l et ; ces colonnes sont maintenues au moyen de traverses m et tnt, dont elles se trouvent isolées. La chaîne i, est également isolée au point où elle s’attache au porte-charbon inférieur. A la'partie supérieure de l’appareil est disposée une tige » qui sert de support aux galets a et at, et en même temps à un solénoïde différentiel b. Le noyau de ce solénoïde se compose de deux parties : l’une, fixe, d; l’autre, d’un diamètre plus faible, c, assëmbléé par un pas devis avec la précédente et susceptible par conséquent d’être réglée.
- Deux colliers en fer limitent la course du noyau. L’extrémité inférieure de ce même noyau vient agir sur la pièce e qui fait partie d’un système de frein e, f, g (voirie détail de la. figure).
- Le fonctionnement du régulateur est des plus aisés à comprendre. Lorsque le courant ne passe pas, les charbons k, k, se maintiennent au contact par l’efïet de leur propre poids, la descente s’opère lentement, grâce à l’action modératrice du ressort g. Dès que le courant traverse le solénoïde b, l’extrémité c vient appuyer contre la lame e : les galets a et a, se mettent à tourner dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, et ce mouvement transmis aux charbons k et k, par l’intermédiaire des chaînes i et »„ force ces derniers à s’écarter l’un de l’autre. La régulation résulte des variations de la pression que d exerce sur e toutes les fois que la longueur de Parc vient à varier elle-même.
- Les coups de foudre suivis d’incendie dans le royaume de Bavière pendant la période 1833-1882, par W. von 3r?,old.
- Il nous a paru intéressant de résumer ici les renseignements publiés d’après M. W. von Bezold dans PElektrotechnische Zeitschrift (octobre 1884), relativement aux dégâts survenus dans le royaume de Bavière, à la suite de coups de foudre pendant une période de 49 années, s’étendant de i833 à 1882. Ces renseignements ont été puisés dans les actes de la Société immobilière d’assurances contre l’incendie ; en Bavière ce travail est particulièrement facile à faire, attendu que c’est l’Etat lui-même qui assure et, d’autre part, la généralité des données est très grande, 90 0/0 des bâtiments se trouvant assurés.
- A rigoureusement parler, tous les cas relevés ne se rapportent pas à des coups de foudre suivis d’incendie; il est plus exact de les, considérer comme des coups de foudre accompagnés de dégâts : la distinction est, en effet, absolument impossible à établir d’après les registres, car, toute espèce de dommage causé par la foudre donne droit à une indemnité. - ,
- Quoi qu’il en soit, ces renseignements sont utiles à consulter. Ôn reconnaît tout d’abord que, à quelques exceptions près, bien entendu, le mode de construction des bâtiments, le déboisement, la présence de voies ferrées et de réseaux de fils
- Variations dans la fréquence des coups de foudre suivis d’incendie, pendant la période i833-i882.
- NOMBRE BATIMENTS • assu rés Cas sur un, million de bâtiments
- de cas (mille étant pris comme unité) Chiffre brut Chiffre arrondi
- i i833 17 1021 16,6
- 1834 57 1025 55,7
- 1835 48 1061 . 45,3 40,0
- 1836 iS 1083 13,9 27,5
- 1837 40 io85 36,9 27,9
- i838 26 io85 24,0 29,3.
- 1839 35 1088 32,2 31,7
- 1840 42 1090 38,6 33,7
- 1841 28 1095 25,6 27,7
- 1842 23 1098 21,0 22,0
- 1843 24 1102 21.8 21,6
- 1844 24 1109 21,7 24,8
- 1845 38 11)5 34,1 34.7
- 1846 55 1121 49,i 39,9
- 1847 3i 1128 27,5 32,4
- 1848 29 1133 ?5,6 25,0
- 1849 25 1136 22,0 24,0
- l85o 3o 1139 26,4 26,8
- i>'5i 37 IIz)2 32,4 34,1
- 1852 52 1144 45,5 45,2
- 1853 60 1144 57,7 47,8
- 1854 38 1147 33,i 42,2
- 1855 52 1152 4 S, 1 47,5
- 1856 76 u56 65,7 58,6
- i057 67 1159 57,8 58,4
- 1858 61 1163 52,5 53,9
- 1859 62 1171 52,9 5l ,2
- 1860 55 1180 46,6 50,0
- 1861 64 u83 54,1 5i ,9
- 1862 63 1193 52,8 57,1
- i863 83 1206 68,8 6i,3
- 1864 67 1226 S4.7 62,4
- i865 89 1244 71,5
- 1866 5o 1264 39 6 57,3
- 1867 99 1278 77,5 76,7
- 1868 144 1281 112,4 92,0
- 1869 85 1292 65,8 76,2
- 1870 79 1302 60,7. 68,8
- 1871 115 i3o7 88,0 79,3
- 1872 106 i3i5 80,6 94,i
- 1873 168 1328 127,2 105,3
- 1874 116 1344 86,3 104,5
- 1875 161 l358 11Ü,6 98,3
- 1876 89 1260 70,7 90,2
- 1877 129 1279 100,9 89,8
- 1878 ii3 i3oo 86,9 91,1
- 1879 119 1320 90.2 87,5
- 1880 m i33o 82,9 93,7
- 188,1 162 135? 119,4 io3,S
- 1882 128 1374 92,4
- télégraphiques ou téléphoniques, etc., n’ont pas une influence aussi prépondérante qu’on pourrait le croire au premier abord.
- On constate également un accroissement continu dans la fréquence des cas pendant l’intervalle de temps considéré.
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
- 271
- C’est un fait qui ressort d’ailleurs clairement du tableau ci-dessous :
- / Incendies par suite
- Période de coups de foudre Moyenne annuelle
- 1833-1843 ................... 355 32,3
- 1844-1865 ................. 1,142 5i,9
- 1866-1879 ................. i,55o io3,4
- 1880-1882.................... 402 i33,6
- Si l’on considère le tableau ci-dessus placé, on constate que les risques provenant des coups de foudre ont augmenté dans le rapport de 1 à 3 pendant l’intervalle de temps i833-i882.
- Dans ce tableau, les années ne sont pas des années ordinaires, mais des années budgétaires, c’est-à-dire commençant au ior octobre. La colonne qui porte comme titre : chiffre arrondi a été formée en prenant à chaque fois la moyenne de trois chiffres consécutifs de la colonne précédente, moyenne dans laquelle le chiffre intermédiaire était compté deux fois.
- L’accroissement n’est pas absolument continu ; graphiquement il se trouverait représenté par une sinusoïde qui irait en s’élevant sans cesse.
- Il semble de plus qu’il existe une certaine relation entre la marche de ces éléments et la fréquence de taches solaires : un minimum dans les premiers correspondrait à un maximum dans les secondes. Pour rendre cette comparaison plus facile, les années où les taches solaires sont le plus nombreuses et les cas de foudre le moins fréquents ont toutes été imprimées en caractère qui se détachent sur le reste du tableau.
- Si l’on étudie de plus près chaque période annuelle en formant des périodes de cinq jours , on reconnaît une concordance frappante avec les moyennes des périodes correspondantes pour les variations thermométriques. La somme des cas où les coups de foudre suivis de dommages se sont produits, faite pour chaque jour du calendrier, montre également beaucoup d’analogie avec les moyennes journalières de la température pour un grand nombre d’années.
- Au point de vue géographique, certaines contrées jouissent, en ce qui concerne le danger plus ou moins grand auquel elles sont exposées, de propriétés caractéristiques et pour ainsi dire invariables. Ces propriétés découlent en général de la position qu’occupent ces contrées relativement aux courbes servant de préférence de trajectoires aux grands orages.
- Le chandelier de M. Clariot.
- Les Magasins du Louvre emploient avec un grand succès, pour l’allumage automatique des bougies Jablochkoff, un système de chandelier fort simple, imaginé par M. Clariot. L’appareil, qui se trouve représenté dans la figure ci-jointe se compose d’une
- plate-forme en marbre au'centre de laquelle est disposée une pièce métallique communiquant d’une part avec un des pôles de la machine génératrice du courant et d’autre part avec, l’un des chandeliers de chaque paire de bougies. L’autre chandelier porte un bout de fil métallique fixé à une goutte de soudure : c’est la fusion de cette soudure qui commande le jeu du commutateur.
- Les paires de bougies sont, en effet, au nombre de quatre : chaque paire correspond à une pièce métallique disposée de l’autre côté de la plate-
- forme ; ces pièces sont isolées l’une de l’autre tant que le bout de fil métallique, dont nous venons de parler, appuie sur la tringle également métallique, placée dans le prolongement’ de la bougie, et s’oppose à l’action du ressort à boudin que l’on aperçoit sur la figure. Dans ces conditions, une seule bougie peut brûler, celle que la lame à ressort centrale met en communication avec le second pôle de la machine productrice du courant. Lorsque, par suite de l’usure d’une paire de bougies, la soudure fond, le ressort à boudin se détend et introduit immédiatement les bougies voisines dans le circuit. Ce système donne, comme nous le disions à l’origine, de très bons résultats.
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- I.A LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
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- TRAVAUX
- DE LA
- CONFÉRENCE INTERNATIONALE
- DES ÉLECTRICIENS
- COMMISSION DES UNITÉS
- DÉTERMINATION DE LA VALEUR DE L’UNITÉ DE RÉSISTANCE SIEMENS EN MESURE ÉLECTROMAGNÉTIQUE ABSOLUE
- Par H. Wild.
- (Suite)
- Bien que les résistances des deux branches wm et w8, lors de la détermination de la sensibilité, ainsi que celle du multiplicateur, en comparaison de l’unité Siemens, aient été déterminées toutes les fois à nouveau pour chaque série de mesures, je vais communiquer ici déjà les résultats de ces mesures, attendu que l’on se trouve en présence de fonctions linéaires de la température et que leur connaissance accroît la certitude de la valeur que l’on calcule dans chaque cas. En outre, on reconnut que ceci était nécessaire parce que les résistances directement mesurées dans les séries d’expériences des 3, 4 et 5 août se montrèrent par calcul et par comparaison avec les valeurs précédemment déterminées comme entachées d’erreur. Les chevilles s’étaient en effet couvertes d’une faible couche d’oxyde; lorsqu’on eût enlevé cette couche en frottant les pièces avec le papier émeri le plus fin, on obtint dans les mesures qui suivirent des valeurs exactement concordantes avec les précédentes.
- 11 résulte de là que pour ces journées, les résistances en question doivent être calculées au moyen des formules tirées des autres d’après les températures observées pendant les mesures.
- Pour la résistance du multiplicateur en unités Siemens W^,
- les mesures donnèrent d’abord les valeurs suivantes, qui ont été obtenues des observations immédiates, par réduction à la température du pont au temps de l’observation des données relatives aux différents morceaux de la boîte de résistance n° 28o5 valables à 20° (voir p'.us haut) et des tours U au rhéostat en unités Siemens d’après l’équation
- 1. U = 0,04981 U,S.
- Multiplicateur
- Résistance à la température
- 21 juillet 2.94123 U. S. 18091 C
- *>0 | . 2.953,14 31.02
- 26 — 2.95842 21.91
- 10 août 2.94904 20.3i
- 1 ] — 2.94457 19.48
- 13 2.94559 19.69
- La représentation graphique de ces valeurs donne à peu de chose près une ligne droite, en 'sorte que nous pouvons représenter par l’équation linéaire
- W = a + b (t — 20)
- Pour les constantes a et b, nous trouvons par la méthode des moindres carrés, en substituant les valeurs précédentes, comme valeurs les plus probables :
- W = 2,94751 +0,005745 (/—20)
- ou bien
- W =2,94751 [1+0,001949(1 — 20)] '
- Si nous employons ces équations pour calculer de nouveau les valeurs de W qui correspondent aux températures
- précédentes, nous trouvons comme écart moyen entre les résultats du calcul et ceux de l’observation
- + 0,000266
- c’est-à-dire une quantité qui est un peu inférieure au —-— de la valeur totale.
- Le fil du multiplicateur étant en cuivre, il se peut que le coefficient de température que nous avons sous les yeux paraisse étonnamment petit et, par suite, douteux. Afin de pouvoir déterminer directement ce dernier d’une autre façon, j’ai fait étirer un reste du même fil, dans l’atelier de l’Observatoire, de façon à lui donner un diamètre de o,5mm; je l’enroulai ensuite sur un tube de verre enduit de laque en laissant un intervalle de o,5mm entre les spires juxtaposées, et. en dernier lieu, je passai une couche de vernis sur le tout. Grâce aux soins de M. Schœnrock, préparateur à l’Observatoire central de physique, ce fil fut porté au bain Marie (eau distillée) à trois différentes températures, et, à chaque fois, on mesura sa résistance absolue avec le pontdeWheat-stone. On trouva ainsi :
- Résistance à la température Différence Coefficient
- 1 1.1525 U.S. 11.2262 U.S. 11.3223 U.S. i3°4 18.1 23.8 0.0737 0.0961 4° 7 507 0.0140 o.oi5o
- Ces coefficients sont encore plus petits que celui précédemment trouvé, et ne laissent par conséquent subsister aucun doute sur l’exactitude de ce dernier. La petitesse de ces coefficients provient de ce que le cuivre n’est pas pur : il renferme du plomb et de l’antimoine, comme l’a fait voir une analyse chimique.
- D’une façon analogue, les mesures pour la résistance w de la branche Shunt donnèrent en unités Siemens les va leurs :
- Branche Shunt
- Résistance à li température
- il juillet............... 1.24519 U.S i9°*5
- 22 — .................. 1.24634 21.18
- 26 — .................. 1.24676 22.17
- 10 août........... 1.24.579 20.29
- 11 — ............ 1.24560 19.53
- i3 — .................... 1.24562 19.84
- Ces valeurs se laissent également représenter par une équation linéaire de la température t d’une forme analogue à la précédente; en appliquant la méthode des moindres carrés, on trouve ici pour les constantes les valeurs qui suivent :
- w = 1,24570 + 0,000608 (t— 20) ou
- = 1.24570 [1 +0,0004078 (/ — 20)]
- En calculant derechef d’après cette formule les valeurs de w . on constate un écart moven de +o,ocoo6 seulement,
- c’est-à-dire —-— de la valeur totale observée.
- 20000
- Il y aurait peut-être lieu d’émettre ici un doute sur ce qu’il y a de valable dans cette valeur de w obtenue par un
- courant fermé pendant très peu de temps pour le temps» dans tous les cas peu antérieur, de la détermination de sen-
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÈLECTRICITE
- 270
- sibilitc où le courant d’un élément Daniell traverse, durant 25 minutes environ, le fil en question avec de courtes interruptions.
- Pour voir jusqu'à quel point ce doute est fondé, j’ai mesuré, le 6 juillet, la résistance de la branche Shunt, à des intervalles de une heure, trois fois, avant et après le passage, pendant 20-25 minutes, d’un courant de même intensité qu’au cours des observations de sensibilité. Je trouvai de cette façon pour w% :
- Avant le passage Apres le passage
- du courant du courant
- 1 ....... irs. 1,24611 à 20»5 1,24.601 à 20^4
- 2 ....... = 1,24616 à 2007 1,24601 à 20°4
- 3 ....... 5= 1,24621 à 2i°o 1,24611 a 2006
- Moyenne.... 1,24616 à 20073 1,24604 à 20°47
- ou, après réduction à 200 avec le coefficient de température précédent :
- Wa = 1,24679 à 20°00 1,24580 à 20°00
- Il faut donc que notre w'msc Jaisse aussi représenter par une fonction linéaire de la lempérature /. Si nous calculons de nouveau les valeurs des deux constantes au moyen des valeurs pour«*m et t qui figurent plus haut, où t représente justement aussi la température sur le pont, nous trouvons plus exactement par la méthode des moindres carrés :
- = 115,747 + 0.05077 (/ — 20) ou
- »'m = 115,747 |'i + o?<xx>438ü3 (/ — 20)] expression qui représente avec une exactitude de +0,0015 °n à près les quantités qui ont servi à la calculer.
- Mais dans nos formules nous rencontrons tout simplement le rapport des deux quantités tviU et wa en sorte que nous pouvons pour plus de simplicité, comme la température du pont sert de mesure aux deux, poser :
- = 92,9170 11 + o,o(x;< )3o83 (/ — 20)1
- f) a
- L’égalité de ces deux valeurs prouve que la crainte exprimée plus haut est sans fondement.
- Enfin, on trouva pour la résistance de la branche du multiplicateur en unités Siemens pendant ciuq diverses séries d’observations, les valeurs :
- Branche du multiplicateur ;
- Résistance à la température
- 21 juillet.................. 115,706 .U. S. IQ022
- 22 — ......... 115,8o8 21<>I 3
- 26 — ................. 115,855 22019
- 10 août..................... 115,763 20<>3i
- 11 — ....................... ii5,723 i9°53
- i3 — ....................... 115,739 I9°85
- formule qui représente les quantités correspondantes à
- —-— près de leur valeur.
- 200UO
- Afin de déduire pour ces éléments aussi bien que pour ceux des déterminations ultérieures, la limite d’exactitude nécéssaire pour arriver à un résultat d’une précision de + 0,0001, posons dans l’équation fondamentale de W les M '
- valeurs de ^ et de C2, négligeant les petits facteurs de correction. admettons ç = Çt «etc. =0; nous obtenons ainsi, dans une première approximation l’expression :
- W = A
- Enangv^i-f-^^ sin*?
- Tu ().— >.0)langz„(i + 2,6471 ?-')-• tang-''j, R 2
- La résistance wm de la branche du multiplicateur se compose de trois pièces différentes qui ont leurs coefficients de température spéciaux et en général aussi des températures un peu différentes, à savoir du multidücateur lui-même, dont nous avons déjà déterminé le coefficient, des fils de cuivre de liaison avec le pont de Wheatstone et de ii3 U. S. 'qui sont à cet endroit intercalées dans la branche avec la boîte n° 2806 et dont nous avons déjà également appris à connaître le coefficient de température. Il y a donc lieu d’écrire ici, si l’on veut être rigoureux :
- wm= 112,772 [t +0,000895{t —20)]
- + 2,948 [1 + 0,001949 (/' — 20)]
- + 0,027 [1 + 0,004 (t" — 20)],
- où A représente une constante numérique. Pour que la condition précédemment posée
- d W : ,
- —=+0.0001
- soit remplie, il en résulte, si nous écrivons pour simplifier
- -rg--= + 0,000033 ou ^E = + 0,06™™ pour H = 1777mm ^-Jï=+o,oooo5 ou £fR=+o,025mm pour R — 5o6rom
- où 0,027 représente la résistance des fils qui amènent le courant et dont le coefficient de température a été posé égal à celui du cuivre. Cette expression peut aussi s’écrire comme il suit :
- ------= +0,00005 ou dv = + i"3
- sin 2 v — ’
- d Zfl
- ------=+0,00005
- sin 2 za ~
- ou dz =+10"5
- pour v = 3°3o' pour 2,1=46°
- wm = 115.747 + 0,04454 (t — 20) + 0,00575 (/' — 20)
- + 0,00011 (/" — 20).
- La plus grande différence existe entre la température l dans le pont de Wheatstone et la température t' du multiplicateur; pourtant, dans nos expériences, cette quantité n’a jamais sensiblement dépassé o°2; il résulte de là que nous commettons une erreur comportant tout au plus 0,00001 de la valeur totale, si nous admettons pour plus de simplicité c’est-à-dire si nous nous bornons à prendre la température du pont comme point de comparaison. On a alors d’une façon approchée ;
- wm = 115,747 + 0,504 (7 — 20)
- tang cp sin p
- d «if
- —-y = + o,oooo5 ou d <p—dp = + o"65
- pour tpz=<p=303o' d\n
- de d T0 d\ «A|1
- — =+o,o°oo5, =r—^=s*+O.OOOl.
- c J 0 A — *0 * — ^0
- Il résulte de là que la limite d’exactitude dont il a été
- wm
- question pour nos valeurs de c— 1 -j---— est suffisante.
- wt
- Il reste maintenant à mentionner les observations qui revenaient à chaque fois dans chaque mesure complète, ce que je ferai précisément dans l’ordre qui fut conservé tout le temps des mesures.
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- 274
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 12, — DECREMENT LOGARITHMIQUE A AVEC LE MULTIPLICATEUR
- FERMÉ
- Les différentes séries d’observations pour une détermination de l’ohm commençaient toujours entre 8 et 9 heures du matin par la détermination du décrément logarithmique A, attendu que celle-ci ne peut être faite avec une exactitude suffisante que si le magnétisme terrestre varie très peu et qu’en même temps c’est d’elle que dépend la possibilité de donner suite à toute la série des observations.
- Avant de commencer ces mesures, on avait soin de fermer les portes, les fenêtres et en général toutes les ouvertures du local; quant aux mesures elles-mêmes, elles furent effectuées par M. Chwolson suivant la méthode indiquée dans le § 3 de la première partie. Après chaque observation satisfaisante, c’est-à-dire au cours de laquelle (comme il a été dit) l’état du bifilaire auxiliaire n’avait pae varié de plus de o, 1 divisions d’échelle, M. Chwolson donnait à l’observateur placé dans le pavillon souterrain un signal afin qu’il Ht la lecture du bifilaire en cet endroit. A l’origine et à la fin de la série d’observations, on nota en outre la position d’équilibre de la température de l’aimant bifilaire en même temps que celle du bifilaire auxiliaire dans le pavillon souterrain. On obtint de cette façon les valeurs de t, de Ç, z et A dans nos équations.
- L’angle de torsion Za fut déterminé à chaque fois avec une exactitude de + 10" (nous reviendrons d’ailleurs plus en détail sur ce point), et comme les lectures d’échelle présentaient une exactitude à+ o,o5 divisions d’échelle, l’erreur dont X, est affecté ne dépasse pas ± i"3. Au cours des neuf mesures complètes du 21 juillet au i3 août, les valeurs de Ç varièrent entre les limites :
- Ç = + i'40''o à — i3' 25ff5
- Le décrément logarithmique moyen A dans chaque mesure se trouvait compris entre les valeurs extrêmes suivantes :
- > = 1,44648 à 1,46774
- et dans chacune des mesures on pouvait admettre vraisemblablement comme erreur du résultat final, en moyenne
- d X = + 0,000097 (Min. 0,00006, Max. 0,00018)
- Il suit de là que est dans tous les cas plus petit
- A —- Aq
- que 0,0001, et que z composé de za et de Ç a été déterminé avec une exactitude suffisante.
- î3* — DURÉE D’OSCILLATION To ET DÉCRÉMENT LOGARITHMIQUE A0
- Après la détermination précédente, j’ouvris le circuit du multiplicateur, on nota la position d’équilibre et la température de l’aimant bifilaire avec signal au pavillon souterrain; la position d’équilibre fut marquée sur l’échelle au moyen d’un fil à plomb placé sur la graduation, puis on mit l’aimant en mouvement en fermant le circuit; son amplitude originelle — 3° en moyenne — fut observée à l’échelle avec envoi simultané d’un autre signal à l’observateur placé dans le pavillon souterrain et finalement le signal pour le déclenchement du chronographe dans le bâtiment principal donné.
- Le signal de retour indiquant que tout était en règle entendu, je marquai après avec la touche, sur le chrono-graphé, 12 passages consécutifs de l’aimant à travers sa position d’équilibre, je donnai alors le signal d’arrêter ce dernier et j’observai les amplitudes d’oscillation. Avant d’arrêter le chronographe, l’aide placé dans le bâtiment principal, M. Chwolson en général, avait marqué sur la bande de papier de ce dernier, en appuyant sur une touché voi-
- sine de l’horloge qui donne les contacts électriques de secondes, le temps absolu, et ensuite écrit à côté de cette marque le temps en heures, minutes et secondes.
- L’état de l’horloge électrique, comme nous désignerons cette dernière par abréviation, fut également alors comparé au moyen du chronographe avec l’horloge normale de l’observatoire, dont la marche est très régulière et souvent contrôlée par des déterminations de temps. Après 45 minutes environ, pendant lesquelles l’aimant continuait à osciller sans qu’on le troublât et des signaux étaient donnés toutes les 5 — 10 minutes pour la lecture au bifilaire de variation dans le pavillon souterrain, on procédait dons l’ordre suivant aux mêmes observations qu’à l'origine, c’est-à-dire : observations de l’amplitude d’oscillation, signal au pavillon souterrain, signal au bâtiment principal pour enclencher le chronographe, enregistrement au chronographe de 12 passages consécutifs de l’aimant par sa position d’équilibre, le premier passage étant pris du même côté que le premier à l’origine, signal pour arrêter le chronographe, enregistrement du temps absolu à cet appareil, observation de l’amplitude d’oscillation, signal au pavillon souterrain, mise au repos de l’aimant, lecture de sa position d’équilibre avec signal au pavillon souterrain, notation de la température de l’aimant.
- Les 12 oscillations originelles et finales observées d’un bout à l’autre donnent en moyenne une valeur approchée de la durée d’oscillation, valeur qui sert à calculer le nombre (nombre entier voisin de 200) des oscillations qui prennent place dans l’intervalle de temps entre le premier passage avant 'la pose et après la pose. Ce nombre, divisé par les 12 intervalles de temps entre les passages correspondants avant et après la pose, donne alors 12 valeurs de la durée d’oscillation de haute exactitude, attendu que l’erreur d’observation pour chacun des passages est de peu supérieur à o, 1 de seconde. Il suit de là que la moyenne finale est entachée d’une erreur qui dépasse + os,oooi et comporte plus que 0,00001 de T, si la position d’équilibre de l’aimant ne s’est pas sensiblement modifiée, en vertu de variations magnétiques, pendant la durée des observations Mais, même dans ce dernier cas, l’erreur pour nos observations ne dépassa jamais + o',ooo5 ou o,oooo5 T.
- On avait donc dans le cas extrême :
- erreur qui n’est que la moitié de celle que l’on tolère.
- Au cours des 9 mesures dont il a été question, la valeur de T oscilla entre les limites
- T =s= i3s,4953 à i3s,5272
- et il était vraisemblable que l’erreur des valeurs moyennes de T dans chaque série de mesures ne comportait en général que
- d T — + 0,000075
- Dans l’intervalle entre l’origine et la fin de l’enregistrement des passages, M. Chwolson observa, selon la méthode indiquée au g 4 (iro partie), des arcs d’oscillation successifs de ’aimant, pour en déduire le décrément logarithmique A0» le multtplicateur étant ouvert.
- Au cours des neuf séries de mesures, la valeur de >.« varia entre les limites
- XQ = 0,002034 à 0,002187
- et l’erreur vraisemblable des valeurs moyennes de A0 pour chacune des mesures comportait en général
- ^>•0= +0,000009.
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- On avait donc d’une façon générale dans nos observations
- =4-0,000006
- * — *0
- et par suite une exactitude plus que suffisante.
- Ces mesures donnèrent les valeurs de
- T, a,f0>V«« et n\
- dans nos équations ainsi que celle de la marche diurne de l’horloge électrique en faisant la comparaison de cette dernière avec l’horloge normale un jour avant ou après.
- 14. — CONSTANTE DE SENSUALITÉ C DU MULTIPLICATEUR
- Les mesures relatives à la durée des oscillations une fois terminées, on relia aussitôt le multiplicateur et sa ligne au pont de Wheatstone et on disposa ce dernier de la façon indiquée pages 114 et ii5 pour la détermination de la sensibilité du multiplicateur.
- La branche shunt avait une résistance de 1,245 U. S. en chiffres ronds, et des expériences préliminaires avaient fait voir que la résistance : ,100 + io -f~ 2 -f- 1 U. S. ou twm à intercaler dans la branche du multiplicateur sur la boîte de résistance 2806 devait être amenée àu5,7 U. S. en chiffres ronds pour obtenir des déviations sensiblement égales au multiplicateur et à la boussole des tangentes. En réglant l’intensité du courant sur la boîte de résistance W K (voir page 117) on amena à chaque fois ces déviations à 5oo divisions d’échelle environ.
- Voici dans leur ordre les observations de M. Chwolson au multiplicateur et les miennes faites simultanément à la
- WILD
- .-7 la boussole des tangentes
- 1. Lecture de l'hygromètre Lecture des thermomètres extérieur et intérieur.
- 2. Position d'équilibre de l’aimant, heure au chronomètre, uni-filaire du galvanomètre.
- 3. Répétition de 2.
- 4. Fermeture du courant et mise au repos, déviation vers les grands chiffres, heure, unifilaire.
- 5 et 6. Double répétition de 4. 7. Renversement du courant, déviation vers les petits chiffres, heure, unifilaire.
- 8 et 9. Double répétition de 7. 10. Mise au reposée l’aimant, déviation vers les petits chiffres, heure, unifilaire.
- 11 et 12. Double répétition de 10.
- i3. Renversement du courant, déviation vers-les grands chiffres, heure, unifilaire.
- 14 et i5. Double répétition de i3.
- 16. Ouverture du courant et mise au repos, position d’équilibre de l’aimant, heure, unifilaire.
- 17. Répétition de 16.
- 18. Observation des températures comme en i.
- mesures fournissent les données nécessaires à la dé-
- boussole des tangentes :
- CHWOLSON au multiplicateur
- 1. Lecture au miroir fixe et au cercle.
- Lecture des thermomètres au multiplicateur et au pont de Wheatstone.
- 2. Position d’équilibre de l’aimant ; signal au pav. souterrain, bifilaire auxiliaire dans la salle.
- 3. Répétition de 2.
- 4. Fermeture du courant et mise au repos, déviation vers les grands chiffres, signal au pav. souterrain, bifilaire auxitiaire.
- 5 et 6. Double répétition de 4.
- 7. Mise au repos de l’aimant, déviation vers les grands chiffres, signal, bifilaire auxiliaire.
- 8 et 9. Double répétition de 7.
- 10. Renversement du courant, déviation vers les petits chiffres, signal, bifilaire auxiliaire.
- il et 12. Double répétition de ro.
- i3. Mise au repos de l’aimant, déviation vers les petits chiffres, signal, bifilaire auxiliaire.
- 14 et i5. Double répétition de i3.
- 16. Ouverture du courant et mise au repos, position d’équilibre de l’aimant, signal, bifilaire auxiliaire.
- 17. Répétition de 16.
- 18. Observation des températures comme en i«
- termination des quantités ï îfi, £21 £ii? Çi? 91 ? 92? 911 , zu zu z2> zn> ^2» 'Vii> et tm9 -zb et Tm dans nos
- équations. .
- La certitude avec laquelle ces quantités sont à déduire des observations dépend en premier lieu de l’erreur de lecture à l’échelle, erreur qui, nulle part, ne dépassait + o,o5 divisions d’échelle et ensuite de l’erreur avec laquelle les réductions de ces lectures au magnétisme terrestre constant sont faites à l’aide des observations simultanées sur les instruments de variation. Lorsqu’on employait les instruments de variation dans le même local, cette erreur pouvait, à cause de leur sensibilité à peu près identique, être estimée également à ± o,o5 divisions d’échelle seulement, tandis que relativement à ceux du pavillon souterrain, l’erreur est toujours deux fois aussi grande, c’est-à-dire égale à ±0,1 divisions d’échelle. Mais comme chaque angle 9 et*!' ressort de deux lectures (position d’équilibre — position déviée de l’aimant) et qu’ici pour la réduction, on pouvait employer les instruments de variation placés dans le même local, l’erreur dans chaque observation se trouve être :
- ± o,o5 \f 4 = + 0,1 divisions d’échelle= ± 2//56.
- D’après ce qui précède, il a été fait pour chaque position de l’aimant trois observations et pour chaque instrument quatre groupes d’observations de ce genre, en sorte que chacune des valeurs finales de ^ et de 9 est en réalité la moyenne de douze données isolées. Les erreurs vraisemblables dans le résultat final pour 9 et seront donc :
- dv — —±2"56. —^ = o"5o.
- • ................... V 12
- Il suit de là que si les conditions de sensibilité précédemment exposées ne sont pas satisfaites pour les valeurs isolées 9j. 91, 92, etc. tyiy ^2,etc., elles le sont pour la moyenne générale.
- Au cours des séries d’observations qui viennent d’être mentionnées, les valeurs moyennes de 9 et de ^ varient entre les limites suivantes :
- 9=3°i5/ 33"3 à 3°3i' 56"6 ^=3022' 8"i à 303ç/ 4i,f2
- et les valeurs isolées pour Çi, ç2, Çn, entre les limites + i'39" à — 12' 48"
- Immédiatement après cette série de mesures, c’est-à-dire pendant les observations suivantes de M. Chwolson, je déterminai la quantité relative à la torsion à la boussole des tangentes et également en outre l’influence exercée par la présence du fer dans le multiplicateur.
- A l’origine, je pensai à faire pour la constante C du multiplicateur comme pour sa résistance et le rapport des résistances des branches, c’est-à-dire à déduire de toutes les séries isolées de mesures la valeur la plus vraisemblable, et d’employer ensuite cette valeur pour le calcul de toutes les observations. Cependant, le tableau suivant des valeurs di-
- i883 Température Humidité C2 Ecart
- 21 juillet.... 22 — .... 2 6 ~ .... 3 août 4 — 5 — 10 — 11 — i3 — 19076 20.98 21.84 19.72 20. 13 2 I .06 20.3o 19.46 19.67 71 °/<t 68 76 58 58 5o 6.0 73 Oo 555.381 555.861 *555.444 555.76o 555.83i 555.543 555.2q3 555.738 » 555.547 — 0.219 4* 0.261 — O.I-56 +• 0.160 -j- 0.231 — 0.057 —• 0.307 + o.i38 — o.o53
- ... Moyenne..,.. 555.6oo 4- 0.176
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- rcctement obtenues de C2 avec adjonction de la température du multiplicateur pour laquelle elles sont valables, montre que ce procédé était mauvais :
- L’incertitude de la valeur moyenne comporte donc environ o,ooo5 de la valeur totale; elle est par conséquent plus grande que l’erreur vraisemblable dans chaque détermination isolée ; il est également difficile d’apercevoir une relation définie avec la température ou le degré d’humidité qui, dans le cas d’une isolation défectueuse des spires sur la boussole des tangentes, influencerait cette dernière, et, par suite, la valeur de C. Comme il est à supposer que la valeur de C variait dans une certaine mesure avec la position de l’aimant entre les spires du multiplicateur, que cette position, lors du montage, avait été ajustée de telle façon que l’aimant se trouvait au milieu, mais qu’elle se modifia fréquemment jusqu’aux mesures de sensibilité par suite de l’allongement ou du raccourcissement du fil de suspension en vertu de changements hygrométriques dans le local sans qu’on pût faire de correction pour prévenir la variation de l’angle de torsion 2 , il me parût préférable de conserver
- pour chaque mesure la valeur correspondante de C* pour le calcul.
- Une erreur dans la valeur de C aurait aussi pu provenir de l’influence exercée par le circuit de liaison à la boussole des tangentes sur son aimant. On reconnut que cette influence n’existait pas, attendu que toute déviation disparaissait lorsque, sans changer sensiblement la position de ces fils, on les fermait sur eux-mêmes après avoir supprimé la communication avec les bobines.
- {A suivre.)
- CORRESPONDANCE
- Paris, le 3o octobre 1884.
- Monsieur le Directeur,
- Dans le numéro du 25 octobre de La Lumière Electrique, je lis un entrefilet relatif au microphone Ilipp.
- Permettez-moi de vous dire que l’appareil Hipp est semblable comme microphone, à celui imaginé bien avant par d’Argy et moi, et pour lequel nous avons pris un brevet à la date du i5 mai i883 avec addition le 3o août de cette année.
- Cet appareil, présenté à l’administration des télégraphes de Paris, l’année passée et après de nombreux essais accepté par elle fonctionne également sans bobine.
- J’y ai joint un mémoire descriptif qui signalait à l’attention du ministre l’avantage incontestable de tous les appareils micro-téléphoniques fonctionnant par courant direct, ce qui permet, pour actionner le microphone de supprimer les piles chez l’abonné, en les remplaçant par une seule batterie d’accumulateurs ou de piles disposée au poste central.
- Comme cette innovation peut avoir quelque importance je serais très heureux, que le petit honneur en restât à une maison de construction française.
- J’ose donc croire, que vous voudrez bien signaler ce petit fait dans un des prochains numéros de votre estimé journal.
- Cette revendication n’est d’ailleurs nullement dirigée contre M. Hipp, dont je suis le premier à reconnaître le grand mérite, surtout comme horloger.
- Veuillez agréer, etc.
- Ch. Mildû.
- FAITS DIVERS
- Jeudi, 6 novembre est mort subitement à Londres le directeur général des Postes et Télégraphes, M. Fawcett, à l’âge de 5i ans. Les concessions récentes faites par M. Fawcett aux Compagnies téléphoniques lui avaient valu une grande popularité en Angleterre où sa mort prématurée a causé une douloureuse surprise.
- Nous avons également le regret d’apprendre la mort de M. Robert H. Sabine, ingénieur électricien très connu en Angleterre par ses travaux scientifiques et industriels. M. R.-H. Sabine a commencé sa carrière d’électricien sous la direction de Sir William Siemens avec lequel il fit un grand nombre d’expériences sur le thermomètre sous-marin inventé par cc dernier savant. Il fut ensuite attaché à la maison Siemens et Ilalske à Berlin, essaya le câble entre Malte et Alexandrie et seconda L. C.-W. Siemens dans la pose du câble entre Oran et Carthagène. Depuis 1867, M. Sabine dirigeait ses propres affaires, s’occupant principalement d’entreprises industrielles.
- Il laisse deux ouvrages très estimés écrits en collaboration avec M. Latimer Clark : Ilistory and Progress of the Electric Telegraph et Electrical Tables and Formula.
- Le gouvernement autrichien a nommé M. O. Mouchel, dont nous avons récemment décrit les établissements industriels de tréfilerie du cuivre, au grade de chevalier de l’ordre de François-Joseph.
- C’est le Consul général de France à Anvers qui a été nommé par le ministre, en remplacement de M. Choquet, aux fonctions de commissaire de la France pour l’Exposition qui aura lieu dans cette ville.
- Dans la gare centrale des chemins de fer à Berlin un nouvel appareil vient d’être installé, au moyen duquel les employés peuvent, à tout instant, s’assurer de la position des trains qui circulent sur les lignes, et ainsi prévenir tout accident. L’appareil qui a été inventé par deux ingénieurs allemands, MM. Mayerhofer et Diener, se compose d’un plateau en verre opaque sur lequel les voies sont représentées par des lignes horizontales et les stations par des lignes perpendiculaires et des numéros d’ordre. Des flèches représentent les trains se déplaçant sur les lignes horizontales et sont mises en mouvement par les trains eux-mêmes au moyen de l’électricité produite par les locomotives et grâce au contact de balais métalliques avec des bandes de zinc placées le long des rails. Le train trace ainsi son propre mouvement sur le plateau de verre et il est fort curieux de voir la marche simultanée de plusieurs trains.
- Un nouveau chemin de fer électrique est actuellement en construction entre Nuremberg et Furth, en Allemagne.
- L’administration des chemins de fer de la Haute-Italie a dernièrement essayé un frein électrique d’un nouveau système. On assure qu’un train entre Turin et Orbassano marchant à une vitesse de i5 milles à l’heure a pu être arrêté en six secondes sur une distance de 20 mètres.
- Pendant les six mois que l’Exposition d’hygiène a été ouverte à Londres, elle a été visitée par 4167 683 personnes et les bénéfices nets s’élèvent à la somme respectable d’un million de francs.
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- Le 17 novembre aura lieu à l’hôtel de Charing Cross une réunion de délégués des différentes communes de Londres, pour décider s’il y a lieu de demander au gouvernement de laisser lès autorités locales contrôler le placement et l’entretien des lils aériens dans leurs quartiers.
- Le conseil municipal de Manchester a décidé à l'unanimité d’inviter l’Association britannique à tenir sa prochaine réunion dans cette ville.
- La ville de Stafford, en Angleterre, va être une des premières à bénéficier de la décision contre l’emploi des fils électriques aériens. La municipalité de cette ville vient d’autoriser le département des télégraphes, à placer des tuyaux souterrains pour la pose des fils télégraphiques.
- L’Exposition des inventions qui va avoir lieu l’année prochaine à Kensington s’annonce comme un grand succès, car les demandes d’emplacement déjà parvenues aux organisateurs représentent deux fois l’espace qui a été mis à leur disposition. Il a été décidé qu’on excluerait les objets ayant déjà figuré à l’Exposition d’hygiène qui vient de fermer ses portes.
- Le 25 octobre dernier, le conseil municipal de Blackpool, en Angleterre, a décidé d’adopter la traction électrique pour un nouveau tramway qui va être construit le long de la promenade de la ville. On espère commencer l’exploitation de ce nouveau chemin de fer au commencement de la saison d’été.
- Un incendie violent s’est déclaré lundi matin, le 3 de ce mois, dans l’usine télégraphique de Silvertown. Le feu a pris dans le magasin de caoutchouc; deux étages du bâtiment ont été brûlés, et le reste fortement endommagé par l’eau dont on a inondé la construction.
- Le directeur du jardin botanique de Saigon viént d’attirer l’attention du gouvernement sur une plante qui fournit le caoutchouc en abondance. Elle est de la famille des Apocy-nacêes et porte le nom de Prameria glandulifera; elle est originaire de la Basse-Cochinchine, où son suc est employé comme médicament. Quand on en casse les branches, on aperçoit à l’intérieur une grande quantité de caoutchouc, qu’on retire en filaments comme dans le Landelphia de l’Afrique orientale.
- L’ouverture officielle de l’Exposition Internationale de la Nouvelle-Orléans a été reculée jusqu’au 16 décembre prochain afin de permettre au Président des Etats d’assister à la cérémonie. Les demandes d’emplacement seront acceptées jusqu’au 25 de ce mois, et les objets jusqu’au 10 décembre.
- Un chemin de fer va être construit entre Saint-Paul et Minneapolis, selon le système Van Depoele. On se propose de placer des poteaux en acier d’une hauteur de 20 pieds. Le châssis et les roues seront au-dessus et Jes voitures seront suspendues sur les rails à une hauteur de 20 pieds au-dessus de la rue. Le moteur sera une dynamo Van Depoele du modèle construit par la Société Van Depoele à Chicago. La station centrale peut être placée à l’une ou l’autre des extrémités de la ligne, et le courant du générateur sera transmis au moyen de deux conducteurs en cuivre à deux bandes plates du même métal bien isolé qui longent les rails dans toute leur longueur. Deux balais qui suivent la voiture passent sur ces bandes et transportent le courant au commutateur et au moteur. Il y aura deux voies et chaque train sera ' composé de 3 voitures pouvant transporter 60 voya-
- geurs. La vitesse peut êtré réglée à volonté, mais on compte que la durée.du trajet entre les deux villes ne sera que de 10 minutes y compris les arrêts. Les frais sont estimés à 5 millions de francs.
- Les trains entre Chicago et Cincinnati sont munis depuis quelques semaines d’une nouvelle disposition de communication électrique entre le conducteur et l’ingénieur sur la locomotive. Les signaux sont également enregistrés, de manière à éviter toute discussion.
- Éclairage électrique
- L’éclairage électrique de la pharmacie centrale de la rue de Jouy, à Paris, vient d’être installé par la maison L. Mors Cet éclairage comporte, dans les sous-sols où se trouvent les laboratoires, 34 lampes Edison de 16 bougies, et, dans les magasins du rez-de-chaussée, 4 lampes de 16 bougies et 14 de 8 bougies. Il est alimenté par une machine dynamo électrique Chertemps.
- A l’occasion du passage à Wycombe du Prince et de la Princesse de Galles, la semaine dernière, les rues de la ville étaient brillamment éclairées à la lumière électrique.
- Un essai d’éclairage électrique a été récemment fait k Bolbec, pendant une fête de charité, par M. Dupré, de la maison Mors. Un régulateur Serrin, alimenté par 60 éléments Bunsen, a été promené pendant trois heures dans les rues de la ville, à la grande joie des habitants.
- Le contrat pour l’éclairage à l’électricité des deux théâtres de la Cour, à Berlin, vient d’être signé avec la Société Stædtische Electricitætswerke. Le nombre total des lampes dans les deux bâtiments s’élèvera à 4500. Les conducteurs seront placés dans le courant de l’hiver, tandis que l’installation intérieure ne sera faite que pendant les vacances de l’été prochain.
- La nouvelle salle de concert à Leipzig a été pourvue de 5oo lampes à incandescence installées sur les appareils à gaz. Les fils conducteurs ont été placés pendant la construction de la salle, mais on a néanmoins négligé de pourvoir à l’emplacement des machines. On s’est donc décidé à utiliser un moteur à gaz de 8 chevaux, destiné à la ventilation, pour l’éclairage électrique. Cette machine sert à actionner une dynamo qui charge 120 accumulateurs du système Epstein, environ 20 heures avant le concert, de sorte que ceux-ci suffisent pour alimenter n5o lampes à incandescence pendant la soirée.
- Le moulin à vapeur de MM. Sordelli et fils, à Milan, est éclairé depuis quelques jours à la lumière électrique avec des lampes à incandescence Swan, installées par la Societa Industriale Franco-Italiana.
- La Sociedad Matritense de Electricidad a fait un grand nombre d’installations à Madrid. Les appareils employés par la Société sont du système Gramme pour les foyers à arc et de Maxim et Swan pour les lampes à incandescence. A Madrid, il y a deux stations centrales : l’une au ministère de la guerre, pour l’éclairage du parc devant les bâtiments et des bureaux. Cette station alimente i5 foyers à arc et 60 lampes à incandescence. L’autre se trouve dans le jardin du Buen Retiro, sur le Prado, et fournit pendant l’été l’éclairage de cet établissement, où . on a installé 25 régulateurs Gramme et 160 lampes à incandes-
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- cence. Le courant pour l’éclairage du Prado même était également fourni par cette dernière station.
- L’Exposition des brasseurs qui a eu lieu la semaine dernière, à Londres, dans l’Agricultural Hall, a été éclairée à l’électricité par les appareils suivants. L’Electric Lighting Supplv C° avait installé une dynamo Franklin, marchant à 1 800 tours par minute, qui donnait 3oo volts avec 20 ampères et alimentait cinq foyers à arc Brockie, de 2000 bougies chacun; deux autres dynamos du même système et marchant à la même vitesse, donnaient 140 volts avec 35 ampères et alimentaient 60 lampes à incandescence Swan de 20 bougies et de 100 volts. Les inducteurs de ces trois machines étaient excités par une dynamo Franklin qui, à 1800 tours par minute, donnait 200 volts et 20 ampères. Les lampes à incandescence étaient munies de réflecteurs en porcelaine. En dehors du courant produit par les dynamos, deux batteries primaires de Holmes-Burke, de 7 éléments, ont fourni 25 volts avec 20 ampères pour l’alimentation de 12 lampes Swan de 10 bougies. Deux autres piles du même système et de 5 éléments ont fait fonctionner quatre lampes à incandescence de 10 bougies. Une dynamo Gramme, actionnée par une machine à gaz Atkinson, alimentait 21 lampes à incandescence de 20 bougies. On prétend que ce type est le seul moteur à gaz dont la marche soit assez régulière pour maintenir la lumière absolument fixe.
- L’Exposition internationale d’hygiène à Londres a fermé ses portes le 3o octobre dernier, après avoir été visitée depuis le ior mai dernier par plus de 4 millions de personnes. On annonce que les différentes installations d’éclairage électrique des bâtiments resteront et seront utilisées l’année prochaine. Aucun rapport officiel ne sera fait cette année sur la lumière électrique, la commission n’ayant pas voulu se prononcer avant d’avoir fait un essai pendant plusieurs années des différents systèmes.
- Une installation d’éclairage très réussie vient d’être faite dans l’usine de M. J. Fearfield à Stapleford, en Angleterre. Les machines sont au nombre de trois, du type Gramme, dont la plus grande, capable d’alimenter cent lampes de 20 bougies, sert pour presque tous les foyers dans le bâtiment principal. Une deuxième machine de 20 foyers à 20 bougies alimente les lampes d’une plus petite usine derrière la grande fabrique. La grande dynamo fonctionne avec une force électromotrice de 5o volts, et on emploie une intensité de courant de 110 ampères pour 93 lampes. Les plus petites machines fonctionnent à 100 volts et ne donnent que de 16 à 18 ampères. Plusieurs systèmes de lampes sont en usage, ceux de Swan, Edison, Lane-Foxe, Woodhouse, Rawson et d’autres encore. Depuis le 10 août, l’éclairage fonctionne régulièrement et d’une façon complètement satisfaisante.
- L’hôtel de M. Alexander, à Campden Hill, Londres, va être éclairé par la Hammond Electric Light C° avec 90 lampes à incandescence.
- La Hammond Electric Light C° a été chargée également d’augmenter l’installation d’éclairage électrique dans les usines de la Stanners Close Seel C° avec dix nouveaux foyers à arc Brush.
- Une partie de la grande route entre les deux villages de Kcw et Richemond, près de Londres, est éclairée la nuit par des foyers à arc du système Brush. Les mêmes appareils ont été installés par l’Anglo Spanish Electric Light C» à Valladolid, en Espagne, et servent à l’éclairage de toute la ville.
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- La distillerie de MM. Usher et Ce, à Edimbourg, a été pourvue d’une installation d’éclairage comme garantie contre les risques d’incendie. L’installation a été faite par l’Anglo-American Brush C°, et on estime que l’introduction de la lumière électrique effectuera une économie de 33 pour cent.
- La Hammond Electric Light C° vient d’installer la lumière électrique dans l’usine de M. Eltingham, à South Shields, en Angleterre. L’installation comprend 12 foyers â arc Brush et une dynamo du même système actionnés par la machine de l’usine.
- La bibliothèque du Grand Hôtel à Eartbourne est éclairée à la lumière électrique depuis quelque temps au moyen de lampes à incandescence du système Swan.
- On se propose à Linlithgow d’éclairer la ville à l’électricité, et plusieurs entreprises d’éclairage électrique ont été invitées à fournir des devis pour les frais de première installation et d’entretien des lampes et machines.-
- L’éclairage électrique du Hell Gâte dont nous avons annoncé l’inauguration, donne des résultats très satisfaisants, et ce passage dangereux est maintenant navigable la nuit aussi bien quelle jour. L’intensité lumineuse des lampes est de 36 000 bougies.
- Le concert de MM. Koster et Bral, dans la 23° rue à New-York, est maintenant éclairé par 240 lampes à incandescence, qui réalisent une économie de 66 0/0 sur le prix du gaz. Le Star Theatre de la même ville contient 200 lampes à incandescence installées sur la scène. Il est assez curieux de remarquer que, tandis qu’on reproche à la lumière électrique, installée à l’Opéra de Paris, de ne pas se prêter aux effets de scène, les directeurs de théâtre de New-York insistent tout particuliérement sur l’excellent parti qu’on peut tirer de cette même lumière pour ces effets.
- Le comité sur l’éclairage des rues à Rochester, dans l’Etat de New-York, s’est décidé â accepter l’offre qui lui a été faite par la Compagnie Brush, d’éclairer la ville avec 800 foyers à raison de 450 francs par foyer et par an.
- Une seule entreprise d’éclairage électrique à New-York, a installé 16 000 lampes à incandescence dans différents théâtres en dehors de New-York, en moins d’une année. L’Eden Musée, à New-York, est éclairé par 340 lampes qui fonctionnent 12 heures par jour et dont la lumière est équivalente à celle qu’on aurait obtenu avec une consommation journalière de 22 3oo mètres cubes de gaz qui auraient coûté plus de 25o francs par jour, tandis que la lumière électrique ne revient qu’à 71 francs environ par jour.
- La Compagnie Swan, de New-York, a installé 5oo lampes à incandescence dans la fabrique de papier à Billows Falls.
- En inspectant le Capitole de Washington, où la lumière élecrique a été installée, on a trouvé que le bâtiment était couvert d’un nombre incalculable d’insectes qui avaient été attirés par l’éclat de la lumière électrique et dont les corps étaient restés suspendus aux murs ou entassés sur le toit.
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- Ottawa sera la première ville canadienne éclairée entièrement à l’électricité. La Royal Electric C° a été chargée de
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- l’installation et la force motrice est fournie par les chutes d’eau de la Chaudière.
- Télégraphie et Téléphonie
- Le ministre des Postes et Télégraphes espère inaugurer, le i5 décembre prochain, le complément du réseau pneumatique de Paris, et étendre ainsi à toute la partie comprise entre la ruë Lecourbe, la ligne des boulevards extérieurs, depuis la rue Lecourbe jusqu’à la Seine (boulevards de Vau-girard et d’Enfer, Saint-Jacques, d’Italie et de la Gare), et les fortifications, depuis le pont National jusqu’à la rue Lecourbe, le service des cartes-télégrammes et des télégrammes fermés.
- Tous les quartiers de Paris se trouveront donc reliés par les tubes pneumatiques, et le réseau complet sera en exploitation pour le ier janvier i885.
- La Commission du budget a refusé d’accorder les 800000 francs qui lui ont été demandés par le Ministère des Postes et Télégraphes pour la construction de lignes télégraphiques souterraines, de même qu’elle a refusé le crédit destiné à la fondation d’une école supérieure de télégraphie.
- Les nouveaux mandats télégraphiques couleur jaune serin seront mis en circulation à partir du icr janvier prochain.
- Le 25 novembre prochain aura lieu l’adjudication de l’entreprise du transport dans Paris du matériel télégraphique.
- La grande Compagnie des télégraphes du Nord annonce que le prix des dépêches pour Canton a été réduit à 11 fr. par mot, à partir du premier novembre. Une station télégraphique a été ouverte à Swatow et les dépêches sont maintenant acceptées pour transmission par les lignes de la Compagnie pour cette ville au prix de 12 fr. 5o par mot.
- La longueur totale de tous les câbles sous-marins atteint aujourd’hui 60 000 milles géographiques ou environ m 000 kilomètres ou presque trois fois la circonférence de la terre. Chaque câble se compose en moyenne de 40 fils; on peut donc estimer la longueur du fil de fer et de cuivre employé à 25 millions de milles, ou dix fois la distance entre la terre et la lune. Il existe aujourd’hui 17 Compagnies de câbles sous-marins, et quatre gouvernements possèdent également des câbles, la France, l’Angleterre, la Russie et l’Italie. La France a placé 12 018 milles de câbles dans la Méditerranée et l’Angleterre en possède autant dans l’Océan indien. Sur les 17 Compdgnies 8 sont établies à Londres, 4 à New-York et une à Copenhague.
- Voici quelques nouveaux détails au sujet du câble qui traverse le tunnel d’Arlberg et dont nous avons déjà annoncé l’ouverture. Il se compose de 12 conducteurs, dont 6 sont réservés pour le service de l’Etat, 3 affectés au service du chemin de fer et 3 enfin gardés en réserve. Chaque conducteur est formé de 7 fils de cuivre fins, tordus et noyés dans de la gutta-percha. L’enveloppe est en chanvre goudronné, recouvert de 18 fils de fer galvanisés, autour desquels s’enroule une bande de coton imprégnée de goudron. Aux deux extrémités et en dehors du tunnel, se trouvent des paratonnerres reliés à une terre très étendue, afin de protéger le câble contre toute décharge violente d’électricité atmosphérique. __________
- Le câble qui fut placé en i865 par l’administration des Télégraphes du Wurtemberg, entre Kreesbran et Haardt,
- près de Bregenz et qui fonctionnait depuis 19 ans sans accident vient d’être interrompu tandis qu’un autre câble posé en 1854 et qui fonctionne entre Friedrichshafen et Romans-horn est toujours en bon état. Le câble interrompu a du être retiré de l’eau, et ou a constaté une rupture complète, les fils d’armure comme les conducteurs ayant été rongés. Le câble a été renouvelé sur une longueur de 600 mètres et fonctionne maintenant de nouveau.
- La statistique du département des télégraphes en Danemark, pour l’année i883, fixe la longueur totale des lignes à 504 lieues. Quatre nouvelles stations ont été ouvertes pendant l’année, ce qui en porte le nombre à i52, en dehors de celles-ci i65 stations télégraphiques de chemins de fer ont été ouvertes au public. En comptant les stations des fortifications maritimes, il y avait à la fin de l’année i883 un nombre total de 323 bureaux télégraphiques disponibles pour les dépêches privées. Le nombre des télégrammes particuliers s’est élevé à 1 247 281, contre 1 192 120 pour l’année 1882. Le nombre total de toutes les dépêches officielles et privées était de 3 56i ni, et les recettes ont été de 685 583 kroner (environ 969816 francs) contre 664 181 kroner pendant l’année précédente.
- Les recettes du département des télégraphes en Angleterre, depuis le ier avril jusqu’au 25 octobre dernier, ont été de 27 millions de francs, ou en augmentation de i25ooo fr. sur la période correspondante de l’année dernière.
- Le directeur général des télégraphes en Angleterre, a annoncé que le tarif réduit pour les dépêches dans le Royaume-Uni entrerait en vigueur à la date du Ie* août prochain.
- Les employés du télégraphe à Newcastle se sont réunis la semaine dernière pour protester contre le refus du directeur général des Postes et Télégraphes de les mettre sur le même pied que les employés de Londres, qui reçoivent un supplément de salaire pour le travail du dimanche, tandis que les télégraphistes de province ne jouissent pas du même privilège.
- Le directeur général des Télégraphes aux Indes Anglaises se trouve en ce moment à Berlin pour visiter et étudier le fonctionnement des institutions télégraphiques en Allemagne.
- Le steamer télégraphique le Mackay-Bennett, qui a été construit par MM. Elder et O pour les réparations des câbles delà Commercial C° a été lancé le vendredi de la sè maine dernière,
- La première partie du réseau pneumatique de la Western Union Telegraph C° entre les bureaux de la Compagnie sur Brodway et la 23° rue, a été ouverte au public le 14 octobre dernier. Il y a trois tubes, dont l’un est réservé au service des stations intermédiaires. La transmission prend 2 minutes et 10 secondes, et on compte prolonger le réseau jusqu’à la 42e rue au commencement de l’année prochaine. La Compagnie possède 147 bureaux à New-York, dont plusieurs sont sur un même fil. La canalisation qui a été faite pour les tubes contient en outre 3oo fils.
- Un câble souterrain de 100 fils du système Brook va être placé à Philadelphie pour la Western Union Telegraph C°, qui veut en faire un essai sérieux avant de l’adopter définitivement. La Compagnie désire suivre l’exemple du gouver-
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- nement anglais, qui n’accepte jamais un câble avant de l'avoir essayé pendant trois ans.
- Le bureau télégraphique de la Western Union Telegraph C°, à Buffalo, n'employait qu'une douzaine d'opérateurs il y a 19 ans, et aujourd'hui leur nombre dépasse ioo; la plupart des employés sont des femmes.
- Une ligne télégraphique d'une longueur de 700 milles est actuellement en construction dans l'Australie, entre Nor-thampton etRocburne dans le but d'établir une communication rapide avec cette dernière colonie et aussi dans l'espoir qu'une Compagnie anglaise posera un câble deJavaauNorth West Cap. La première partie et la plus difficile de cette ligne entre Northampton et Hamlyn Pool, une distance de 140 milles, vient d'être terminée; les poteaux sont en fer et formés de deux sections.
- Le nombre des dépêches transmises par la Cuba Submarine Telegraph C° pendant le mois d’octobre a été de 2 588. qui ont produit 55 000 francs, contre 2814 pour le même mois de l'année dernière, avec une somme de 68600 francs.
- Le mauvais temps a, jusqu’ici, empêché la réparation du câble entre Victojria et la Tasmanie, interrompu depuis le 29 juillet dernier.
- Les réparations des câbles entre la Jamaïque et Porto-Rico ont été terminées le 24 octobre dernier. Les deux câbles de la West India and Panama C°, fonctionnent donc maintenant entre la Jamaïque et Trinidad.
- Plusieurs stations télégraphiques ont été installées le long du Nil, entre Wady Halfa et Merawi.
- L'Eastern Telegraph C° vient d'ouvrir une nouvelle station sur l'île de Perim, à l'embouchure de la mer Rouge. Le prix des dépêches pour cet endroit sera le même .que pour Aden, c'est-à-dire 4 fr. 70 par mot.
- La taxe de la ligne terrestre chinoise entre Shanghaï et Fouchow a été réduite de 1 fr. 5o à 75 centimes par mot.
- 11 paraît qu’on songe sérieusement à mettre les différents bureaux de poste de Paris en communication téléphonique les uns avec les autres.
- Pendant le mois d'octobre dernier, 20,491 télégrammes ont été échangés, par téléphone, entre les abonnés des concessions téléphoniques et les bureaux télégraphiques de raccordement en Belgique, savoir : 5695 à Bruxelles, 3 656 à Liège, 3 202 à Anvers, 2 839 à Gand, 2 287 à Charleroi, 1 25o à Verviers, 1 043 à Louvain, 53q à Mous.
- En dehors de Fürth et de Nuremberg, en Bavière, la ville d'Augsbourg va également être dotée d'un réseau téléphonique. Les abonnés auront chez eux un transmetteur mi-crophonique avec deux récepteurs Bell et une sonnerie magnéto-électrique.
- • En réponse à une interpellation à la Chambre des communes; le directeur général des Postes et Télégraphes a déclaré sans fondement le bruit qui prêtait au gouvernement
- l'intention d'acheter les installations de l’United Téléphoné C° moyennant une somme de cinquante millions de francs.
- Les procès en contrefaçon ne cessent pas en Angleterre, et l’United Téléphoné C° vient d’annoncer son intention de faire saisir deux nouveaux appareils téléphoniques, le Val je téléphone, et l'appareil Boult qui, à ce qu'il paraît, sont couverts par les brevets de la Compagnie.
- Le nombre des abonnés aux différents réseaux de la New-York and New-Jersey Téléphone C° atteint presque 10000; New-York seulement en compte 4 200 et Brooklyn i85o.
- Les nouvelles tables de communications multiples de la Western Electric C°, dont nous avons fait la description dernièrement, ont été adoptées pour les réseaux téléphoniques de Pittsburg, Louisville et Boston. La même Compagnie vient de livrer à l'American Bell Téléphoné C° plusieurs milles d'un câble aérien qui doit être placé entre New-York et Boston.
- Les expériences téléphoniques faites entre New-York et Boston, sur la ligne en fil de cuivre de la Bell Téléphoné C°, ont été si satisfaisantes que la Société s’est décidée à faire construire une double ligne du même genre entre New-York et Philadelphie. La distance entre les deux villes n'est que de 90 milles, et on croit pouvoir réunir un grand nombre d’abonnés aux deux extrémités du circuit. Un service spécial sera ainsi créé, et en cas de succès, le système sera sans aucun doute établi entre Philadelphie, New-York, Baltimore et peut-être Washington.
- L'American Bell Téléphoné compagnie de Boston, a concédé le droit de vente exclusif de ses appareils à la Tropical Téléphoné C°, pour l'Amérique centrale et du sud, ainsi que pour les Autilles.
- Le bureau central des téléphones, à Buffalo, se sert, pendant la journée, d'un générateur pour faire fonctionner les sonneries des abonnés, en prenant la force motrice dans une usine du voisinage, mais le soir et la nuit, après la fermeture de l'usine, on était forcé d’employer des générateurs à main, qui n’ont pas donné satisfaction. Une nouvelle ligne en cuivre ayant été construite jusqu'aux chutes du Niagara, on a eu l'idée d'utiliser l'ancienne pour amener le courant de sorte que maintenant les sonneries du réseau téléphonique de Buffalo sont actionnées, la nuit, par les chutes du Niagara.
- Ce même bureau des téléphones à Buffalo est relié à celui de Rochester, une distance de 90 milles, au moyen de deux fils dont l'un est en cuivre. On a dernièrement réuni ces deux fils de façon à en faire un circuit métallique, ce ce qui a donné de très bons résultats; la conversation se fait également très bien sur le fil de cuivre seul, tandis que l'induction sur le fil de fer le rend impropre pour une si grande distance.
- Le réseau téléphonique à Kansas City a relié 47 nouveaux abonnés pendant le mois de septembre dernier, ce qui en porte le nombre total à 800 dont 5oo ont été reliés depuis un an à peu près. Deux nouveaux câbles de cent fils chacun ont été placés dernièrement, l'un d'eux a plus de 400 mètres de long.
- Le Gérant : Dr C.-C. Soulages.
- Paris. « Imprimerie P. Mouillot, i3, quai Voltaire. — 52146
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- La Lumière Electrique
- Journal universel d’Électricité
- 51, rue Vivienne, Paris
- directeur: Dr CORNELIUS HERZ
- SECRÉTAIRE DE LA RÉDACTION : AuG. GUEROUT | ADMINISTRATEUR : HENRY SARONI
- Secrétaire de la Rédaction par intérim : B. Marinovitch
- 6® ANNÉE (TOME XIV)
- SAMEDI 22 NOVEMBRE 1884
- N® 47
- SOMMAIRE
- Sur les lois du frottement; Marcel Deprcz. —Anneaux électrochimiques comparés aux anneaux de diverses sortes; C. Decharmc. — L’indicateur; G. Richard. — L’électricité au Times; W. de Fonvieile. — L’éclairage électrique à l’hôtel central de Berlin; C.-C. Soulages. — Chrouique de l’étranger : Allemagne ; Dr IL Michaëlis. — Angleterre ;
- . J. Munro. — Revue des travaux récents en électricité : Sur des lampes électriques portatives, par M. G. Trouvé. — Note sur l’aérostat dirigeable de MM. Renard et Krebs, par M. Hervé-Mangon. —Le télégraphe multiplex synchrone mis en pratique, parle professeur Ed. J. Houston.— Mesureur de vitesse pour trains.de chemin de fer de Wal-dorp. — Sur un interrupteur de courant fonctionnant dans l’hydrogène, par M. C.-L.-R.-E. Menges. — Le téléphone Neumayer. — Bibliographie; Frank Geraldy.— Travaux de la Conférence internationale des électriciens (suite). Correspondance : lettre de M. G. Badia. — Faits divers.
- SUR
- LES LOIS DU FROTTEMENT
- La partie purement mécanique d’une des machines réceptrices destinées à l’expérience de transmission électrique de la force par l’électricité qui nura lieu prochainement entre Creil et Paris ayant été terminée il y a quelques jours, j’ai dû procéder à sa réception, ç’est à dire constater qu’elle pouvait tourner à la vitesse de six cents tours par minute pendant une journée entière sans qu’il en résultât aucun échauffement. Cette condition ayant été remplie, je voulus mesurer approximativement le travail absorbé par les résistances passives qui sont en très grande partie représentées par le frottement des axes dans leurs coussinets. Pour cela je fis attacher à la poulie de la machine une courroie à laquelle on suspendit des poids croissants jusqu’à ce que la machine entrât en mouvement. On constata de cette manière qu’un poids de i55 kilogrammes agissant tangentiellement sur une poulie de om45 de diamètre était à peine suffisant pour
- maintenir la machine en mouvement lorsqu’on l’avait lancée avec une très faible vitesse. Le diamètre des tourillons étant de omi2 et le poids des pièces mobiles de 3 800 kilogrammes, il est facile de s’assurer que le coefficient de frottement est à très peu près égal à o,i5 et que le travail résistant dû à ce frottement s’élève à 220 kilogrammètres lorsque l’axe de la machine fait une révolution. La vitesse normale devant être de 400 tours par minute, il résulte de ces nombres que le frottement absorberait environ 20 chevaux.
- Ce résultat rapproché de ceux que l’on constate journellement dans l’industrie des chemins deferoù le coefficient de frottement des fusées s’abaisse pour la vitesse des trains de marchandise à o,oi5 me parut si mauvais que je voulus le soumettre à un contrôle décisif. N’ayant pas de dynamomètre à ma disposition, j’employai la méthode suivante : je fis imprimer à la machine une vitesse croissante et au moment où cette vitesse atteignit environ 600 tours par minute, je donnai l’ordre de faire tomber la courroie qui la mettait en mouvement. Puis, un compteur de tour ayant été appliqué sur l’arbre de la machine, je fis noter très exactement de 3o en 3o secondes les nombres de tours' faits par la machine. On obtint ainsi le tableau ci-contre.
- Ce tableau nous fait connaître le nombre de tours en fonction du temps et il est facile d’en déduire l’accélération angulaire et par suite le couple retardateur dû au frottement. Désignons par
- P le poids total des masses en mouvement ; p leur rayon de giration ; w la vitesse angulaire à l’époque /;
- K le travail résistant développé par le frottement pendant un tour entier; r le rayon des tourillons; f le coefficient de frottement.
- Nous aurons les relations suivantes :
- IC = 2 p ,0 f P2 d- (1)
- S ' d i2 grd t*‘
- Dans la machine qui nous occupe, les masses
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- en mouvement se réduisaient, à très peu de chose près, à deux disques homogènes en fonte de 1m 10 de diamètre pesant ensemble 35oo kilogrammes, l’axe en acier pèse 3oo kilogrammes, mais son moment d’inertie est tout à fait négligeable, par rapport à celui du disque. Le rayon des tourillons est de om,o6o.
- En raison de la lenteur avec laquelle la vitesse décroît, on peut, sans commettre d’erreur sensible,
- secondes . O
- oO
- ÔO
- 90
- 120
- i5o
- i3o
- 210
- 240
- 270
- «00
- 33o
- 36o
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- 275
- 535
- 781
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- 1232
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- 1821
- 1998
- 2167
- 2328
- 2482
- 2629
- 2769
- 2902
- 3029
- 3i5o
- 3267
- 3379.
- §11
- 275
- 260
- 246
- 232
- 196
- 186
- 177
- 169
- l6l
- 154
- 147
- 140
- i33
- 127
- 121
- 117
- i5
- 14
- 14
- i3
- TEMPS MARQUÉ par le chronomètre NOMBRE DE TOURS marqué par le compteur VITESSE MOYENNE pendant 3o secondes DIFFÉRENCES secondes
- secondes 600 -U CO 0 107 5
- 63o 3588 102 5
- 660 3685 97 5
- 690 3777 92 88 4
- 720 3865 4
- 75o 3949 84 4
- 780 4029 80 4
- 810 4io5 76 3
- 840 A T 4 i/o 73 70 6v 3
- •870 4248 3
- 900 43i5 A A 3
- g30 4379 3
- 960 4440' 57 4
- 990 4497' 4
- 1020 455o 53 48 5
- ioSo 4598 6
- 1080 4640 42 9
- IIIO 4673 33 9
- 1140 1154 4697 4702 ' 24 Ar xt
- remplacer les différentielles par les différences finies, de sorte que, en définitive, on peut dire que le coefficient de frottement est proportionnel aux différences secondes inscrites dans la quatrième colonne du tableau. Or, et c’est là le fait capital qui ressort de cette expérience, ces différences secondes varient depuis i5 jusqu’à 3. Ainsi donc, dans l’expérience citée, le coefficient de frottement a diminué avec une grande régularité, en même temps que la vitesse, de telle sorte que sa valeur a varié dans le rapport de 5 à 1, tandis que la vitesse
- tombait de 55o à 145 tours par minute. De 145 à 120 tours par minute, il est resté sensiblement constant, pour augmenter à nouveau très rapidement, à mesure que la vitesse tendait vers zéro. Quant à la valeur absolue de ce coefficient, elle est de 0,025 pour la vitesse de 55o tours par minute et de o,oo5 pour la vitesse de 145 tours.
- Quelqu’étonnant que ce chiffre puisse paraître au premier abord, il me paraît hors de contestation, étant donné l’extrême régularité avec laquelle se suivent les lectures faites au compteur de tours et ce fait que la machine a tourné pendant 19 minutes et 14 secondes avant de s’arrêter, faisant ainsi 4700 tours pour épuiser la force vive initiale. Le coefficient de frottement moyen calculé en prenant ces derniers nombres pour base serait égal à 0,013.
- Marcel Deprez.
- ANNEAUX ÉLECTROCIIIMIQUES
- COMPARÉS AUX
- ANNEAUX DE DIVERSES SORTES
- OBTENUS PAR VOIE PHYSIQUE, MÉCANIQUE OU CHIMIQUE
- J’ai dit précédemment (4) quel motif m’engageait à poursuivre la comparaison entre les anneaux électrochimiques et les anneaux hydrodynamiques, thermiques et chimiques. Mais cette assimilation, actuellement complète et bien établie sur des expériences probantes, ne s’arrête pas à ces seuls anneaux. Il y a en outre de nombreuses circonstances où les formes annulaires se décélent et présentent, avec les anneaux précités, sinon des analogies .aussi étroites, du moins des rapports assez évidents pour qu’on voie dans cette série d’anneaux de nature diverse, une sorte de gradation, d’évolution, dont les termes extrêmes sont représentés, d’un côté, par les anneaux colorés optiques et électrochimiques, ainsi que par les anneaux hydrodynamiques plus ou moins complexes, de l’autre, par une couronne ou un anneau unique monochrome ou non coloré.
- Pour passer en revue ces nouvelles analogies, il faut d’abord présenter une sorte de classification de ces anneaux assez nombreux ; tableau incomplet sans doute, mais suffisant néanmoins, par la variété des faits qu’il contient, pour montrer que, dans les différentes conditions expérimentales où ils se produisent, la matière, à l’état solide, liquide ou gazeux, est susceptible d’affecter des mouvements ondulatoires très apparents et non équivoques ; de là un lien commun entre tous ces phénomènes divers.
- (') La Lumière Electrique du icr nov. 1884, p. 161.
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
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- Classification des anneaux
- I. — ANNEAUX COLORÉS
- A. ANNEAUX physiques:
- i. — Anneaux optiques: par réflexion (anneaux de Newton), par réfraction simple, par double réfraction, diffraction, polarisation.
- On a des exemples de ces anneaux dans les phénomènes suivants :
- Lames minces: Coloration des bulles de savon, des lames de liquide glycérique, des lames de mica, de la nacre, du verre soufflé au point d'éclater, du verre exposé à l’humidité ; coloration des ailes de papillons, du plumage de certains oiseaux, des écailles de certains poissons ...
- Lames épaisses : Anneaux colorés par réflexion de la lumière solaire sur un miroir concave étamé, terni, et renvoyée sur un écran placé à distance double de la longueur focale et à l’ouverture par laquelle passe la lumière (Anneaux de Newton, de Pouillet, de Robinet, etc.),
- — Anneaux irisés qu’on observe autour du champ d’une lunette, d’un télescope, d’un microscope dont les lentilles ne sont pas achromatisées.
- — Anneaux irisés produits par un faisceau lumineux traversant un prisme conique, une sphère en verre ou un ballon de verre plein d’eau.
- — Système d’anneaux produits par diffraction, quand la lumière passe à travers une ou plusieurs ouvertures voisines très petites, ou quand elle traverse 2 ou 3 fentes circulaires concentriques très étroites ;
- — Réseaux irisés vus en regardant le ciel à travers un morceau de mousseline ou de ruban, ou à travers les barbes de plumes, ou en regardant la flamme d’une bougie à travers un verre saupoudré de lycopode, ou une lame de verre sur laquelle on a tracé au diamant des traits fort rapprochés les uns des autres;
- — Anneaux irisés produits par le passage de la lumière polarisée dans une plaque de verre trempé ou comprimé ;
- — Certains phénomènes naturels, comme les arcs-en-ciel, cercles, couronnes, halos, etc., offrent aussi des exemples d’anneaux colorés.
- 2. —Anneaux électriques: produits par l’électricité statique (Anneaux de Priestley, de M. Righi) ;
- produits par l’électricité de la machine rhéosta-tique (Anneaux de M. Planté) ;
- produits par l’électricité dynamique (Anneaux
- de Nobili, de de la Rive, de M. Gué-bliard) (4) ;
- produits par l’électricité d’induction (Anneaux de Grove).
- 3. — Anneaux thermiques: par l’action des
- flammes sur plaques métalliques polies ou sur toiles métalliques (’), par la trempe, le recuit local, la dilatation du verre, sous l’influence de la lumière polarisée.
- 4. — Anneaux hydrauliques ou capillaires,
- produits par l’huile, les essences, sur l’eau ou le mercure.
- B. anneaux mécaniques: par compression, flexion, vibration du verre (Anneaux vus sous l’influence de la lumière polarisée).
- C. anneaux chimiques : (3) par contact sur métaux polis.
- d’un corps solide (iode), liquide (brome, sulfure d’ammonium) ou gazeux (vapeurs de brome, de sulfure d’ammonium).
- D. anneaux physiologiques:
- produits par compression d’un point du globe de l’œil (Phosphènes).
- produits par défaut d’achromatisme de l’œil (Chropsie).
- produits par les images subjectives (de couleurs complémentaires de celles de l’objet)-
- II. — ANNEAUX NON COLORES A. ANNEAUX PHYSIQUES :
- 1. — Anneaux optiques: qu’on voit dans un
- tube de verre tourné vers la lumière ; anneaux que produit au plafond la lumière d’une lampe munie de son verre.
- 2. —Anneaux électriques : par décharge d’élec-
- tricité statique, sur lame isolante sur laquelle on jette le mélange ordinaire de minium et de soufre (Figure de Leichtem-berg, de M. Righi).
- 3. — Anneaux acoustiques : qui se produisent
- sur les plaques vibrantes recouvertes de sable, ou de lycopode, ou d’eau.
- 4. — Anneaux hydrodynamiques.
- a). Solides: par la chute ou le soufflé d’une petite colonne d’eau sur lame de verre,
- (*) L’Electricien, i883.
- (2Ï La Lumière Electrique, t. XIII, p. 484 (27 septembre 1884).
- (3) La Lumière Electrique, t. XIV, p. 161 (i« nov. 1884).
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- B. ANNEAUX mécaniques:
- recouverte d’une couche mince de minium en suspension dans les liquides ('); par chute ou soufflé d’une colonne d’eau de minium sur lame de verre recouverte d’eau pure, en couche mince (anneaux inverses) (s);
- par aspiration du liquide ou par soufflé d’air sur dépôt de minium aqueux ; par soufflé d’air sur lame de verre recouverte de lycopode ;
- par soufflé de lycopode sur lame de verre sèche ;
- b) . Liquides: par courants d’eau continus (3)
- descendants ou ascendants, verticaux ou obliques ;
- sur lame de verre mouillée, horizontale ou oblique ;
- sur cylindre de verre, sur sphère, cône, etc. (Anneaux circulaires, elliptiques, paraboliques) ;
- par chute d’un corps solide (pierre, balle), dans un liquide en repos ;
- par l’écoulement d’un liquide sur un autre, de couleur et de densité différentes ; par mouvement vibratoire d’une tige plongeant dans le liquide à chaque oscillation ; par mouvement vibratoire du vase contenant le liquide, mouvement excité soit par un coup d’archet ou par un choc, soit par communication du vase avec une tige ou un diapason en vibration ; par mouvement direct ou communiqué, des pellicules glycériques circulaires ; par courant d’air (au moyen d’un tube) sur l'eau ou sur le mercure (sons produits).
- c) . Gazeux : par courant continu de fumée ou
- de vapeur, sur lame de verre ou sur l’eau ; par tourbillement produit par la combustion spontanée de l’hydrogène phosphoré à l’air, ou par la combustion des mélanges détonants dans des tubes ; '
- par la fumée qui se dégage des bouches à feu au moment du tir ;
- par la fumée sortant de l’ouverture circulaire d’une boite cubique, dont on frappe la paroi opposée flexible (Anneaux de M. Robert Bail) ;
- par la fumée sortant de la cheminée d’une locomotive, en temps calme ; par la vapeur d’eau sortant d’un tube débouchant à l’air libre.
- (*) La Lumière Electrique, IX, p. 498 (i883).
- (*) La Lumière Electrique, t. XII, p. 36i (1884).
- (3) La Lumière Electrique, 19 avril 1884, t. XII, p. 86.
- 1. — par le choc d’une bille d’ivoire sur un
- plan de marbre recouvert d’une couche liquide ;
- par le choc d’un marteau (en bois, en liège, en caoutchouc), sur dépôt aqueux de minium ;
- par le choc d’une balle de tir contre une plaque de fer résistante (') ;
- 2. — par la chute d’un corps en fusion, se
- solidifiant au contact des corps sur lesquels il tombe (métal fusible, acide stéarique, cire, suif) ;
- par la chute de poudre (lycopode, charbon), sur plan de verre ;
- 3. — par mouvement vibratoire d’une tige
- plongeant verticalement à chaque oscillation dans les couches superficielles d’un liquide contenu dans un vase circulaire (2) * *
- par le mouvement d’une tige vibrante passant au centre d’un pellicule circulaire de liquide glycérique (3) ;
- par pression : écoulement des solides (pâtes,, terres, pierres, métaux). Expériences de M. Tresca;
- par rotation : d’huile d’olive dans un mélange d’eau et d’alcool ; imitation de l’anneau de Saturne, expériences de M. Plateau.
- C. anneaux chimiques :
- par l’action directe des réactifs : anneaux circulaires sur plaque de verre (précipités, cristallisations) ;
- anneaux sphériques dans l’espace (liquide ou gazeux).
- Exemples: précipités obtenus en versant une goutte d’acide sulfurique sur une dissolution d’azotate de baryte; ou une goutte d’iodure de potassium sur une dissolution d’un sel de plomb ou de bichlorure de mercure.
- — Enfin, on trouverait encore des formes annulaires dans divers phénomènes naturels, formes qui, sans avoir une analogie bien marquée avec celles des anneaux précédents, méritent cependant d’être citées dans cette classification.
- Ainsi, en astronomie, on a les anneaux dé Saturne,
- (') La Lumière Electrique, XIII, 123.
- (2) Annales de chimie et de physique, S» série, t. XXV, p. 112 (janvier 1882).
- (3) Annales de chimie et de physique, 5* série, t. XXII, p. 302 (mars 1881).
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- les anneaux d'astéroïdes, les nébuleuses annulaires ou elliptiques ;
- Dans le règne minéral : on connaît des cristallisations, des concrétions, des végétations métalliques annulaires ;
- Dans le règne végétal : on trouve des formes annulaires dans les corolles des fleurs, dans certains fruits, dans les racines et les tiges ligneuses (sections) ;
- Dans le règne animal : l'iris des yeux, les zones des glandes, des os (sections), présentent des formes annulaires.
- Nous allons maintenant donner quelques détails sur plusieurs de ces sortes d’anneaux et montrer leurs analogies avec les anneaux électrochimiques.
- i° Anneaux de Newton. — Ces anneaux optiques auxquels nous comparons ceux qu’on obtient par voie électrochimique, thermique, chimique, etc., sont produits de la manière suivante qu’il n’est pas inutile de rappeler ici. Une lentille en verre (Flint) convexe, à très long foyer, est posée sur un plan de verre résistant. On comprime le système au moyen de vis disposées autour de la sertissure des verres. A mesure que la compression augmente, les couches d’air interposé deviennent de plus en plus minces et donnent lieu ainsi à des anneaux colorés qu’on observe par réflexion en plaçant l'œil perpendiculairement au plan de verre, au-dessus de l’axe de la lentille. Ces anneaux, vus par transmission, c’est-à-dire en plaçant le système entre l’œil et la lumière diffuse, présentent des teintes complémentaires des précédentes : vérification qui a été faite par M. Becquerel.
- Tous les anneaux colorés, optiques, électriques, électrochimiques, chimiques, thermiques, mécaniques, naturels ou artificiels présentent les propriétés communes suivantes :
- a) Les couleurs de ces anneaux sont dans le même ordre (ordre spectral direct pu inverse) qui est celui des anneaux de Newton, vus par transmission. Les différences d’aspect de chacun d’eux viennent de la largeur relative des teintes partielles, dont quelques-unes sont parfois très développées et dont d’autres font défaut plus ou moins complètement.
- Quant aux dimensions et au nombre des anneaux de chaque sorte dans un même système, ils varient dans des proportions qui n’ont rien d’absolu.
- b) Tous les anneaux proprement dits sont produits par des couches plus ou moins minces de matières transparentes, gazeuses, liquides ou solides (air, eau, essences, oxydes, bromures, iodu-res, sulfures,,verres, cristaux, etc.), que la lumière ne peut traverser sans se décomposer, car ces
- couches ont des épaisseurs variables et telles qu’en les traversant ou en se réfléchissant une ou plusieurs fois à leurs surfaces, la lumière éprouve des ralentissements de vitesse qui amènent des différences de phases des rayons, ce qui détermine le phénomène de coloration.
- 2° Anneaux de Priestley. — Avant Nobili, Priestley avait produit des anneaux colorés par voie électrique, mais en employant l’électricité statique ('). Il faisait passer les décharges successives d’une bouteille de Leyde ou d’une batterie, par une pointe d’acier placée à très petite distance et perpendiculairement à une plaque métallique. Il avait remarqué qu’en cette circonstance les anneaux étaient d’autant plus serrés que la pointe était plus fine et plus rapprochée de la plaque. Après 3o ou 40 décharges moyennes, il observait trois anneaux colorés où le rouge dominait; ces anneaux pouvaient avoir jusqu’à om02 de diamètre.
- Quand l’aiguille avait une direction oblique par rapport à la plaque, la tache centrale correspondait au pied de sa projection ; mais les anneaux étaient elliptiques et s’allongeaient dans le sens où l’aiguille était inclinée.
- Tous ces effets sont imités dans nos anneaux thermiques, chimiques et hydrauliques, ainsi que dans les anneaux électrochimiques.
- 3° Anneaux de M. Righi. — Dans ses recherches sur les ombres électriques (Q, M. Righi a eu fréquemment l’occasion d’observer des phénomènes d’anneaux, par exemple dans les conditions suivantes : Lorsqu’une décharge (de bouteille de Leyde ou de batterie électrique) arrive sur une lame isolante (en ébonite) au moyen d’une pointe dirigée perpendiculairement à l’une de ses faces et qu’on projette ensuite sur la lame le mélange ordinaire de soufre et de minium; quand la pointe est positive, on obtient un anneau jaune étoilé avec du rouge au milieu ; quand la pointe est négative, Vanneau rouge de minium est régulier, avec une petite étoile jaune au milieu. On obtient plus sûrement ces anneaux en intercalant un tube plein d’eau distillée, entre la tige et l’armature ».
- Dans d’autres conditions, il se forme des anneaux de plus en plus larges ; d’autres fois l”anneau se propage peu à peu sur la lame « comme une onde ».
- Ces effets sont analogues à nos imitations hydrodynamiques des figures de Leichtemberg (3).
- 40 Anneaux colorés de M. G. Planté (4). —-
- (') Annales de chimie et de physique, 2° série, t. XXXIV, P, 280. Traite d'électricité, par de la Rive, t. II, p. 219.
- (2) Journal de physique, i883, p. 22.
- (3; La lumière électrique, t. IX, p. 467.
- (4) Recherches sur l’électricité, par Q. Planté, p. 147.
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- Avec une batterie de 800 couples secondaires, l’électrode positive plongeant dans l’eau distillée, et l’électrode négative étant approchée de la surface du liquide, M. Planté a obtenu des anneaux bleus concentriques, dernier terme des transformations très curieuses de ce mode de décharge de l’électricité à haute tension.
- 5° Anneaux de Grove (*). En faisant usage de courants induits, produits par la bobine de Ruhm-korff, Grove obtint des anneaux sur une plaque d’argent, en face et très près de laquelle aboutissait une pointe positive (aiguille d’acier), le système étant placé sous une cloche où l’on faisait le vide à omoi8, sur un mélange d’hydrogène et d’oxygène. Voici ce que Grove observa : « La couleur de la tache centrale d’oxyde d’argent était jaune verdâtre au centre, et bleu verdâtre sur les bords ; ensuite venait un anneau d’argent non oxydé, puis un anneau rouge cramoisi tirant vers l’orangé sur le bord intérieur, et vers le pourpre foncé sur le bord extérieur. » Ces anneaux sont analogues à ceux que M. de la Rive a obtenus avec une pile à haute tension. Nos anneaux thermiques et chimiques imitent exactement ceux de Grove.
- (A suivre.) C. Decharme.
- L’INDICATEUR
- Les articles qui suivent peuvent être considérés comme un complément de ceux qui ont été publiés dans ce journal, en 1882, sur les dynamomètres. Ils ont pour objet de mettre quelques-uns de nos lecteurs au courant des principaux progrès réalisés dans la construction des indicateurs dont les ingénieurs-électriciens ont à faire, comme tous les mécaniciens, un usage constant, pour la réception et pour l’étude des moteurs à vapeur qu’ils emploient.
- Nous avons fait suivre la description des principaux détails de construction des indicateurs de quelques considérations élémentaires 'sur l’utilisation de leurs diagrammes. Nous avons pu rendre ces considérations très courtes sans en diminuer par trop le caractère pratique, grâce aux connaissances que nos lecteurs possèdent déjà sur cette matière et aux quelques développements que nous avons exposés, dans les numéros des icr et 8 mars 1884 de La Lumière Electrique, sur le fonctionnement de la vapeur dans les cylindres des machines.
- Les premiers-indicateurs, ceux de Watt et de Mac-Naugt, avaient leur crayon fixé directement à la tige de leur piston; dans l’appareil de Hop-
- (') De la Rive, Traité d’électricité, t. II, p. 401, 403.
- kinson (fig. 1), le crayon E se trouve au bout d’un bras C que l’on peut faire tourner autour de la tige du piston par D, de manière à pouvoir l’écarter ou le laisser s’appuyer sur le papier par un petit ressort.
- Ces appareils, très simples, ont le défaut de donner, à cause des courses considérables de leurs pistons, des résultats tout à fait inexacts aux grandes vitesses; les effets de l’inertie du piston et du crayon faussent alors du tout au tout les courbes du diagramme. On a donc été conduit à réduire le plus possible la course du piston et à multiplier ses mouvements à l’aide de mécanismes amplifica-
- FIG. I. — INDICATEUR HOPKINSON
- teurs, qui permettent de conserver à l’échelle des pressions une grandeur suffisante pour la clarté du diagramme.
- INDICATEUR RICHARDS
- L’indicateur Richards est encore, malgré la date déjà ancienne de son invention (1862), le plus employé de tous.
- Il est caractérisé (fig. 237) par l’adoption d’un parallélogramme M. N. O. P. à bielles doubles très légères, imprimant au porte-crayon e une course quatre fois plus longue que celle du piston de l’indicateur et sensiblement en ligne droite.
- La trajectoire du crayonne s’écarte notablement d’une droite que tout à fait aux limites du développement du parallélogramme, limites qui ne sont jamais atteintes en pratique.
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- Le balancier M N est articulé à la tige du piston par une chappe no, à longues portées pour ne pas prendre de jeu, et qui reste toujours parallèle à la bielle N O.
- Le piston fonctionne librement dans son cylindre, mais avec un très faible jeu ; la réduction de sa course diminue d’autant ses frottements dont l’influence est encore atténuée par l’augmentation de son diamètre, tel que leur résistance devient presque négligeable vis-à-vis de la pression que la vapeur exerce sous le piston. Le support S du parallélogramme tourne autour du cylindre A, de manière que
- QTTI
- INDICATEUR RICHARDS
- 2 A 7.
- l’on puisse à volonté appuyer ou retirer le crayon. Le support G des poulies-guides G' peut de même tourner autour de l’axe du tambour à papier T, de façon à s’adapter à toutes les directions de la corde; enfin, le support T' du tambour peut se fixer dans une position quelconque autour de A au moyen de la pince à vis V.
- On remarquera l’enveloppe C du cylindre à vapeur destinée à le préserver des chocs, à diminuer son refroidissement et les condensations, tout en rendant le cylindre A plus maniable.
- L’indicateur est fixé au robinet de prise de vapeur R par un écrou E, à vis différentielles v et v', maintenant avec une forte pression le cône H dans l’axe du cône H'.
- INDICATEUR SANS INERTIE DE MARCEL DEPREZ
- L’indicateur de M. Marcel Deprez est fondé sui un principe nouveau qui permet de supprimer en-
- FIQ. 7. — PRINCIPE DE L’INDICATEUR DEPREZ
- fièrement les erreurs dues à l’inertie du piston, du ressort et de l’amplificateur.
- K
- FIG. S.
- INDICATEUR DEPREZ
- Dans les indicateurs ordinaires, le piston brusquement poussé par la vapeur comprime son ressort
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- plus que si la pression de la vapeur s’y appliquait graduellement, et cette compression rapide permet
- au piston d’acquérir une vitesse assez grande pour imposer au ressort, par sa force vive ou par l’ac-
- Yl
- FIG. 10. — AMPLIFICATION MARCEL DEPREZ
- tivité de son inertie, une déformation 'supplémentaire d’autant plus considérable que le piston et
- Echappement dans
- ----- mJatrnoiîphom
- _ Vapeur venant
- Tuyau a/twu aux expfonatïiws
- FIG. II. — INDICATEUR ÉLECTRIQUE MARCEL DEPREZ VALVE AUTORÉGULATRICE
- les pièces mobiles qui lui sont reliées sont plus lourds.
- L’influence de l’inertie de ces pièces peut, avec
- les machines rapides surtout, fausser du tout au tout l’allure générale des courbes, même en n’altérant que peu l’aire des diagrammes.
- E’
- 2, — EXPLORATEURS
- Nous verrons plus bas comment on est parvenu à diminuer cette influence par la légéreté des pièces
- \ " /
- FIG. l3. — ENREGISTREURS
- mobiles et par la raideur des ressorts, dès lors moins précis ; la solution de M. Deprez supprime
- FIG. 14. — THOMSON
- au contraire entièrement l’influence de l’inertie des pièces mobiles en remplaçant le tracé continu du diagramme par un tracé discontinu, dont chacun
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- des points est marqué par un déplacement infiniment petit dù piston.
- La course du piston est, à cet effet, limitée par le jeu d’un tasseau B' (fig. 9), sous un pont P ou dans une fourche F (fig. 7). En tournant la manivelle m (fig. 8), dont la roue D engrène avec un long pignon de la douille filetée U, ou qui commande une vis (fig. 7) on fait monter ou descendre cette douille ou la fourche F le long du cylindre à vapeur, et l’on tend ainsi plus ou moins le ressort du piston entraîné par le tasseau B' dans le mouvement de U ou de la fourche F.
- A chaque course, dès que la pression dans le cylindre du moteur correspond à la tension ac-
- CZ2-
- [f
- EL]
- U
- (Q/i
- Xf
- -F
- moyen de la figure 10. Si l’on prend, dans le système rectangulaire ox oy
- oc=A C = —,
- F.C. IJ. A 20. ~ STANEK
- on a
- ACO =2 COB,
- FIG. l5 ET 16. — DÉTAIL DE L’AMPLIFICATEUR THOMSON
- tuelle du ressort de l’indicateur, le piston de l’indicateur se déplace du jeu laissé par le pont P ou par la fourche F comme s’il était soumis à une pression statique, et le crayon K marque sur le papier à diagrammes un petit trait incliné.
- Si donc on tourne la manivelle m depuis le point où la tension du ressort correspond à la pression de l’atmosphère ou au vide absolu jusqu’au point où le crayon reste immobile pendant toute la durée d’une course, on obtiendra une série de traits inclinés dont l’ensemble constituera un diagramme qui représentera, sans erreur d’inertie, le régime moyen de la machine pendant cette expérience.
- On peut admettre, avec les machines rapides surtout, que le régime du moteur reste pratiquement invariable pendant une expérience.
- Les mouvements du piston sont amplifiés par un mécanisme dont le principe peut s’expliquer au
- •A.
- et réciproquement, si on réalise ce système tel que l’on ait toujours
- ACO =2 COB, le point A décrira la droite oy.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- Si l’on fixe en M la tige du piston de l’indica' teur, et en A son crayon, l’amplification sera de
- AO _ AB M N O M
- OC 2 O M
- = constante.
- A O
- Il suffit, pour réaliser ce système, de donner à la roue fixe (fig. 8) un diamètre double de celui
- CASARTELLI ET POTTER
- des deux roues mobiles dans le balancier de l’amplificateur, et dont la dernière porte le bras du crayon K, de longueur égale à la distance entre les axes de la roue fixe et de la roue mobile extrême.
- L’amplifiation dépendant de la position du point
- d’attache M sur le balancier O C, il suffit de faire varier cette position en raison de la raideur des ressorts pour obtenir toujours la même échelle des pressions. Le balancier est à cet effet percé de trois trous vis-à-vis desquels on peut goupiller la tige du piston, et qui correspondent à des amplifications de 4, 6 et 8 fois la course du piston.
- INDICATEUR ÉLECTRIQUE DE MARCEL DEPREZ
- M. Deprez a appliqué son système de tracé par points au fonctionnement de son indicateur électrique, dont le principe consiste à faire actionner le crayon ou le traceur du diagramme par un électroaimant dont le courant est interrompu toutes les fois que la pression dépasse de très peu une pression définie par la hauteur même du traceur au-dessus de la ligne de base du diagramme.
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- Le ressort de l’appareil précédent agit, dans l’indicateur électrique, non pas sur le piston, mais sur une valve autorégulatrice représentée schématiquement par la figure n. Cette valve A communique par t avec les explorateurs, ou contacts sans inertie, que nous allons décrire, et par e, suivant er avec une pression connue, par exemple, celle de la chaudière, et suivante", avec l’atmosphère. Dès que la pression exercée par le ressort H sur À —
- pression variable par le train Po'oT, dont o fait monter ou descendre la vis V, et la vis M les enregistreurs — dépasse d’infiniment peu la pression sous A, l’échappement e" se ferme en partie et l’admission e' s’ouvre un peu, jusqu’à ce que l’égalité soit établie. Comme il suffit pour cela d’un très faible mouvement de A, la pression s’y trouve constamment égale à celle que donne la graduation de la vis M, ou la hauteur des enregistreurs.
- Chacun dçs explorateurs est constitué (fig. 12) par
- un disque en aluminium d, extrêmement léger, dont l’une des faces est constamment en rapport, par t (fig. n) avec la capacité A, tandis que l’autre face communique avec la vapeur du côté du cylindre moteur sur le fond duquel il est monté.
- Tant que la pression en A diffère de la pression dans le cylindre, les deux explorateurs — un pour chaque fond — ferment, par leurs contacts avec les parois c et c’ des cylindres qui les renferment, le circuit d’une pile reliée aux électro-aimants EE' (fig. i3) de l’enregistreur correspondant.
- Dès que l’équilibre entre les pressions en A et dans le cylindre du moteur cesse pour l’un des disques d, le circuit est rompu, et les électros correspondants cessent d’agir sur l’enregistreur.
- Chacun des enregistreurs se compose (fig. i3)de
- FIG. 27. — SWEET
- deux électro-aimants E E' reliés comme l’indique la figure 12 au circuit des explorateurs, et maintenant par l’armature a le style i à droite ou à gauche de sa position moyenne, malgré le ressort r, tant que ce circuit n’est pas rompu. Le style i se trouve en cet état maintenu à droite ou à gauche, et loin du papier à diagrammes, suivant que le contact del’un des disques se fait sur c ou sure'. Dès que l’un des deux disques d change de position, l’élec-tro en prise lâche a et le style i, vivement ramené par le ressort r, trace, en passant par sa position moyenne, un trait incliné sur le papier.
- On relève ainsi simultanément le diagramme moyen des deux faces du piston moteur.
- Les enregistreurs peuvent être construits, comme M. Deprez l’a exposé dans les nos de La Lumière Electrique des 25 août et 3 septembre 1881, avec
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- une précision et une puissance d’action telle qu’ils ne donnent lieu à aucun retard de transmission.
- Détails de construction des indicateurs.
- LES AMPLIFICATEURS
- Le parallélogramme adopté par Thomson, pour son indicateur (fig. 14), est celui d’Evans ou de Scott Russel, guidant le crayon en ligne droite d’autant plus exactement que la bielle b est plus longue. Le long bras b' qui porte le crayon est creux (fig. i5) et extrêmement léger. La bielle b est articulée au cylindre et au bras b’ par deux vis en acier a et a’ (fig. 16) qui lui servent de tourillons et ne prennent pas de jeu. Une poignée à vis sans
- fin permet de régler avec une certaine facilité la pression du crayon sur le papier.
- Le parallélogramme de l’indicateur de Stanek dérive (fig. 17 à 20) de celui de Thomson par l’allongement du poinçon à la tête sphérique p, qu relie la tige du piston au balancier b'.
- Les amplificateurs de Crosby sont, comme les précédents, remarquables par leur légèreté et leur solidité. La tige du piston est dans les deux cas (fig. 20 et 21) articulée au balancier par une bielle extérieure. Les proportions des leviers sont telles que l’on a
- L
- V L/‘
- Dans la seconde disposition, la grande longueur de la bielle b fait que le point a décrit presque une droite. Cette bielle est articulée sur une douille G qui peut tourner à la partie supérieure du cylindre
- FIG. 28, 29 ET 30. — DARKE
- A, en entraînant avec elle l’ensemble du parallélogramme.
- Le parallélogramme de Casarlelli et Potier se rapproche au contraire (fig. 22 et 23) d’un parallélogramme de Watt très allongé.
- Il suffit de dévisser le couvercle A', pour enlever sans les séparer le piston, sa tige,, le parallélogramme et sa douille h.
- Il est à craindre que le crayon ne soit sujet à vibrer un peu à l’extrémité de son levier incliné sur la verticale.
- M. Darke préfère supprimer complètement le parallélogramme et relier le balancier à la tige du piston directement, par un coulisseau oscillant g (fig. 24 et 25). Le crayon, porté par un second coulisseau A, décrit une droite dans la rainure de la plaque c'. Le balancier extrêmement léger, creux en g puis aplati en A, pivote sur deux pointes L L’ensemble du balancier et de sa plaque est fixé à la douille A, mobile, sous l’action de la poignée A', autour du cylindre a.
- L’indicateur Darke, destiné spécialement aux ma-
- chines à hautes pressions et à grandes vitesses, est remarquable par la réduction de ses organes. La course de son piston varie de 6 à iomm, celle du crayon est quatre fois plus grande, la longueur du diagramme est de gom:a ; le diamètre du piston n’a que iqmm, sa surface (1 cent. 6) est moitié de celle des pistons de l’indicateur Richards correspondant. On obtient ainsi des diagrammes allongés très lisibles. La vapeur ne subit, comme l’indique la figure 24, aucun étranglement dans l’indicateur, dont le cylindre a conserve jusqu’à son emmanchement le diamètre même du piston.
- Le crayon de l’indicateur à grande vitesse de Smith est aussi (fig. 26) guidé par une glissière R que l’on peut éloigner du papier à l’aide du bouton T. Le cylindre à vapeur se trouve à l’intérieur même du tambour, ce qui permet de simplifier et de concentrer la construction de l’appareil. Le balancier, le crayon et sa glissière sont solidaires d’une plaque P, dont le jeu est réglé par une butée.
- Ces mécanismes à glissières, plus simples, plus robustes et plus légers que les parallélogrammes,
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- sont sujets à des frottements et à une usure plus graves, et ne se sont pas répandus, malgré la grande habileté de leurs constructeurs.
- On peut tout en se dispensant d’un parallélogramme éviter le frottement des glissières en remplaçant, comme l’a fait M. Sweet (fig. 27) le tambour à papier par un cadre cylindrique se déplaçant suivant la course du piston devant la pointe du balancier qui décrit alors un arc de cercle et trace elle-même le diagramme. La solution analogue de Darke (fig. 28) repose sur le même principe; l’amplificateur fonctionne au moyen d’un jeu de crémaillère facile à saisir et dont le secteur c peut se dégager en pivotant autour de a.
- Dans la disposition représentée par les figures 29 et 3o le secteur c est remplacé par le mécanisme defg dont le bras d fait écrou en h sur le pas très allongé de la tige du piston. La rainure a empêche le piston de tourner. Le balancier l se termine par un petit ressort l' donnant à sa pointe l’appui nécessaire sur le papier. Cet appareil parait sujet à de nombreux frottements, mais son amplificateur est très puissant, de sorte qu’il donne avec de faibles courses du piston des diagrammes très élevés. Le papier reste immobile, le balancier b recevant, en même temps que sa rotation, le mouvement du piston, par des cordes attachées à sa glissière m sur le carré g, et reliées à la crosse par les poulies guides n.
- (A suivre). Gustave Richard.
- L’ÉLECTRICITÉ AU « TIMES »
- Le Times fut fondé en janvier 1786 par M. John Walter, sous le titre de Daily Universal Register, dans le but de populariser une invention appartenant à M. John Walter et à M. Henry Johnson. Elle.consistait à introduire dans l’imprimerie des caractères composés, représentant les mots usuels et les désinences les plus fréquentes.
- Mais, après dix-huit mois d’efforts, M. Walter reconnut qu’il était indispensable de revenir aux types généralement usités, parce qu’il avait compté sans les ouvriers qu’il occupait. En effet, comme il était obligé, de les payer à la journée, au lieu de donner tant du mille de lettres levées, il n’était pas servi avec le même zèle que ses confrères, et 11e pouvait soutenir la concurrence avec eux.
- Le iot janvier 1788, il compléta la réorganisation de son journal, qui était une feuille à quatre pages de moyen format, en lui donnant le titre qu’il porte actuellement et sous lequel il est arrivé (le i3 novembre) à son 31,290° numéro.
- Il paraît qu’en i8o3 la circulation du Times ne dépassait pas 1,000 exemplaires, c’est-à-dire qu’elle
- égalait à peine le quart de celle du Morning-Post, le plus répandu des journaux de cette époque qui n’avait pas pins de 4 5oo abonnés.
- Le premier numéro do uble du Times fut publié le 29 novembre 1829, et c’est à l’abondance croissante des matières qu’il faut attribuer la fréquence avec laquelle ces suppléments se sont succédés depuis cette époque mémorable dans l’histoire du journalisme. Mais pendant longtemps, même en i832, lors de la discussion du Bill de Reforme, il n’y avait encore en moyenne que cinq à six numéros de huit pages par mois. Actuellement, les numéros du Times sont constamment de seize pages de plus grand format que le Times de i832.
- Ces numéros se composent de deux parties de huit pages chacune, l’une est plus particulièrement consacrée aux matières de la Rédaction et l’autre aux annonces, mais aucune n’est exclusivement affectée à un genre particulier de publications. Il y a toujours des annonces dans la première, et il n’y a point de numéro de la seconde qui ne contienne de matières littéraires ou scientifiques destinées à empêcher qu’on ne la jette sans la lire. Les tribunaux et la finance occupent également plusieurs colonnes dans la seconde partie du numéro que nous avons entre les mains.
- La page n° 9, renfermant les articles de fond, contient également une table des matières, mais la distribution du journal est si systématique que les lecteurs savent toujours où il faut chercher la matière dont ils ont besoin.
- C’est le Times qui, en i83q, imagina d’imiter les gouvernements et d’envoyer à ses frais des courriers pour être mis au courant des nouvelles importantes avant ses concurrents.
- La première occasion où le Times employa ce procédé puissant, mais coûteux, fut à l’époque où lord Durham, un des chefs du parti progressiste, prononça un grand discours dans un banquet public à Glasgow. On avait disposé tout le long de la route des relais de chevaux, de sorte que le compte rendu de ia séance arriva à Londres avec une vitesse de 24 kilomètres à l’heure. La dépense avait été de 5,ooo francs.
- La cause principale de l’augmentation de format du Times a été l’introduction du télégraphe électrique, d’abord pour les communications avec les différentes villes d’Angleterre, et ensuite pour celles de l’Angleterre avec le continent.
- Cette invention a peut-être sauvé le Times sinon d’une ruine fatale, du moins d’une sérieuse décadence. En effet, elle s’est développée vers 1845, époque où la manie des chemins de fer se terminant par un krach, le produit des annonces du Times est tombé brusquement de 160,000 francs par semaine à 80,000.
- Les communications avec l’Amérique et avec l’Inde venant à s’établir, les différents Etats civilisés
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- ont été successivement rattachés à la métropole Britannique et la matière actuelle s’est augmentée dans la même proportion. En effet, on ne pourrait citer une seule occasion dans laquelle le Times ait négligé d’employer le secours de l’électricité permettant de supprimer radicalement, sans métaphore, les distances et le temps.
- Dans le numéro que nous prenons comme type de notre analyse, et qui ne s’occupe d’aucun événement extraordinaire, les télégrammes de provenance ! étrangère occupent quatre colonnes et demie. Environ trois colonnes et demie, de 160 lignes chacune, sont consaci'ées aux dépêches des correspondants du Times, et une colonne aux dépêches de l'agence Reuter. En effet, sans renoncer à ses informations particulières qu’il publie en gros types, le Times s’est abonné aux agences établies soit en Angleterre, soit dans les différents pays étrangers. Il est en communication avec Paris, à l’aide d’un fil télégraphique qu’il a loué, il y a de çà nombre d’années. Son exemple a été imité, mais ses confrères n’ont fait que suivre la voie qu’il a tracée.
- Nous ne chercherons point à donner une idée du rôle que la télégraphie joue dans la partie de la publication consacrée aux nouvelles d’Angleterre, car on ne pourrait comprendre la nature et l’étendue de cette intervention sans entrer dans d’assez longs détails sur l’organisation télégraphique du Post Office, relativement aux matières delà presse, qui ont presque toujours joui de faveurs spéciales.
- Nous nous bornerons à faire remarquer que, sous ce point de vue comme sous beaucoup d’autres que nous avons signalés dans notre article sui les services électriques de cette grande administration, ce sont les principes d’une véritable exploitation commerciale qui ont constamment prévalu.
- Le Times a toujours compris que la télégraphie électrique mettait à sa disposition de' nouveaux moyens pour s’acquitter de samission, pour pouvoir fournir à ses lecteurs une matière attrayante, et il a fait des lluides l’usage le plus libéral et le plus étendu. Ni M. Delane, ni M. Macdonnald, le quatrième rédacteur en chef, n’ont oublié le succès hors ligne que le courrier arrivant de Glasgow avec le discours de Lord Durham avait valu à M. Walter Junior.
- Nous avons eu récemment sous les yeux, à l’origine du mois d’août, un exemple mémorable de l’étonnant développement dont les communications sous-marines elles-mêmes sont susceptibles dans certaines occasions. Cet exemple fait bien comprendre qu’il n’y a plus maintenant d’obstacle apporté par la nature à l’instantanéité des communications.
- L’épisode est d’autant plus utile à rapporter dans un journal français, que les séances d’une institution analogue avaient lieu à peu près en
- même temps à Tours. Le seul journal de Paris qui eût daigné envoyer un correspondant spécial recevait ses lettres par la poste, et les laissait sur le marbre pendant deux et trois jours lorsqu’il trouvait ses colonnes trop encombrées.
- L" Association Britannique pour le Progrès 'des Sciences a tenu cette année une session à Montreal, une des principales villes du Canada. Plus de 400 savants anglais, parmi lesquels on comptait des vieillards n’avaient pas reculé devant la traversée de l’Atlantique. Un grand nombre d’habitants du Canada se sont fait inscrire, qui comme membres perpétuels, qui comme membres annuels, de sorte que la session a été aussi nombreuse que si elle s’était tenue dans un des districts les plus populeux de l’Angleterre.
- Elle a été inaugurée comme d’ordinaire par un discours du président entrant en fonction qui jette un regard d’ensemble sur le mouvement scientifique, tout en insistant avec plus 'de détails sur les points particuliers qui rentrent dans sa spécialité. Les travaux des différentes sections ont été précédés par des discours également prononcés par les présidents chargés de résumer la situation scientifique de la branche des connaissances techniques à la culture de laquelle ils se sont consacrés, chacun d’eux développant d’une façon spéciale les points dont il s’est personnellement occupé.
- Dans chacune de ces différentes sections des mémoires nombreux, souvent accompagnés d’expériences, ont été lus et discutés : souvent ces dis-| eussions ont été fort longues beaucoup plus que | les communications qui les avaient provoquées, i Un certain nombre sont survenues à la suite d’incidents qui ne pouvaient être prévus, comme le retour de l’expédition envoyée à la recherche du lieutenant Greely et de ses infortunés compagnons.
- Néanmoins, tous ces détails ont été publiés dans les colonnes du Times, le matin suivant, avec autant d’exactitude que si les séances avaient eu lieu dans une ville d’Angleterre. Grâce à la différence des longitudes les lecteurs de ce journal ont eu plusieurs heures d’avance sur ceux des journaux de Montreal. A l’heure où Montréal éiait encore plongé dans le sommeil, ils avaient devant les yeux non seulement [le texte des harangues qui avaient pu être communiquées d’avance? mais tous les détails des séances, et le récit des épisodes qui avaient accompagné les discussions,
- Pendant une dizaine de jours le Times a publié outre un certain nombre d’articles de fond, une moyenne de cinq à six colonnes, petit texte, contenant chacune 25o lignes de 45 lettres, et uniquement consacrées à ce qui se passait de l’autre côté de l’Atlantique. La valeur d’un volume énorme se trouvait mise instantanément sous les yeux du pu-
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- blic européen, quelques heures après le moment où les lectures et les délibérations se passaient en Amérique, et avant même que le public américain ne fût informé, et pour accomplir ce tour de force, on avait utilisé des manuscrits laissés en Europe, ! on ne les avait imprimés qu'au moment où l’on en avait donné communication et en leur faisant subir toutes les modifications auxquelles ils avaient été soumis.
- La même méthode a été employée pour rendre compte des excursions par lesquelles la session s’est terminée, comme d’ordinaire, et qui ont eu pour but les régions du Nord, les bords du Pacifique ou les Etats-Unis.
- Tl faut ajouter que les syndicats des différentes Compagnies télégraphiques transatlantiques ont mis gratuitement leurs câbles à la disposition du bureau de l’Association Britannique, qui compte dans son sein Sir William Thomson, M. Tyn-dall et la majeure partie des électriciens anglais. Il n’en est pas moins vrai que dans toute la presse anglaise il n’y a eu que le Times qui fût à même de profiter de cette libéralité. Grâce à cet usage si intelligent de l’électricité, on peut dire que l'Association Britannique pourra prouver, quand elle le jugera à propos, que le progrès n’est point un vain mot; elle traversera l’Océan indien et l’océan Pacifique de la même manière que l’Atlantique; elle transportera ses membres les plus actifs et les plus dévoués, tantôt au Cap de Bonne-Espérance, tantôt à Sidney, tantôt à Calcutta, en un mot dans chacune des grandes capitales de l’empire britannique, aussi facilement qu’au Canada.
- La principale cause de la prospérité du Times doit être cherchée dans les principes exclusivement commerciaux, qui ont inspiré la direction du journal depuis sa fondation, et qui sont encore suivis de nos jours par M. Macdonnald, son directeur actuel.
- Etabli dans le but de donner des informations sûres, variées et rapides au public, le Times n’a jamais reculé devant les sacrifices nécessaires pour remplir sa mission. De sorte qu’on ne peut pas dire qu’il ait dû une seule fois sa prospérité à la faveur d’un ministre, d’un souverain, ou même d’un parti politique. C’est le public qui l'a patronné d’une manière constante, par ce qu’il a trouvé de plus en plus dans le Times tout ce qui peut engager à lire un organe de la publicité.
- Fidèle à cette politique impersonnelle, le Times est resté le miroir fidèle de l’esprit de la nation anglaise, dont on retrouve dans ses colonnes toutes les variations. C’est ce qui explique toutes les évolutions de sa politique, qu’on lui a reprochées avec une grande injustice à notre avis, car si le but qu’il poursuit est d’éclairer ses lecteurs, il ne se propose pas d’avoir des intérêts
- personnels distincts de ceux de la nation anglaise dont il est en quelque sorte l’expression, et dont, par conséquent, il ne saurait posséder les qualités sans avoir en même temps les défauts.
- Les colonnes du Times offriront aux historiens des siècles futurs une série de documents précieux. Malgré l’immensité du travail nécessaire pour retrouver les pièces éparses, cette tâche est singulièrement facilitée, grâce aux tables trimestrielles que publie un éditeur bien connu, et qui complètent une publication sans rivale dans le monde civilisé. Car il n’y a qu’un Times à Londres et il est difficile qu’un ‘journal de cette envergure se soutienne ailleurs : le Times est en quelque sorte la personnification du génie commercial de la métropole britannique.
- Aussi est-ce en feuilletant avec intelligence la collection du Times et en se rendant compte de son organisation ainsi que de son histoire, que l’on peut le plus facilement se rendre compte de la nature de la puissance britannique, et en quelque sorte du caractère anglais.
- Mais les qualités politiques et littéraires qui distinguent la rédaction du Times ne suffiraient pas pour expliquer son succès, si la direction n’avait de tout temps senti le besoin de se tenir constamment à la tête du progrès matériel de toutes les branches de l’industrie du journalisme quotidien.
- C’est ainsi que, dans la nuit du e3 au 29 novembre 1814, il y a juste 70 ans, M. Walter introduisit, dans les ateliers du Times, la première machine à vapeur qui ait jamais imprimé un journal. La plus grande vitesse obtenue par cette presse unique, qui était alors une des merveilles de Londres, était de i,5oo exemplaires à l’heure.
- C’est dans les ateliers du Times que l’on a créé les presses Walter à rouleau continu, dont les plans ont été faits par M. Macdonnald, longtemps ingénieur en chef avant de devenir rédacteur en chef. Grâce aux perfectionnements dont elles sont sans cesse l’objet, l’impression des deux numéros à un nombre d’exemplaires, qui dépasse 60,000, ne demande qu’une heure.
- La rapidité du service est, comme on le voit, plus grande que dans aucune des imprimeries à journaux du continent où l’usage de la presse Walter s’est répandu.
- Si nous ne craignions de sortir de notre sujet, nous dirions que c’est encore dans les ateliers du Times que l’on a perfectionné le pliage et le coupage des journaux à l’aide de machines spéciales, que l’on a perfectionné la clicherie qui permet de ne pas tirer sur les caractères employés dans la composition.
- Le Times est également un des premiers journaux, sinon le premier, qui ait employé Y alfa dans la fabrication de son papier.
- En visitant les ateliers, nous avons vu dans un
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- coin un petit atelier de fonderie de caractères oui suffit à l’entretien des fontes employées pour la consommation des typographes au nombre d’environ 200, et de la machine à composer, auquel le Times ne renonce point.
- M. Macdonnald n’oublie pas que la fondation du , Times est due à des idées originales et ingénieuses sur les moyens de diminuer le prix de revient de la typographie, et il espère arriver à remplir le programme de son prédécesseur, en employant une méthode à laquelle il lui était impossible de songer.
- C’est également le Times qui a été le premier journal à se servir du téléphone pour les communications avec les différentes parties de la métropole britannique et l’histoire de la téléphonie extérieure du Times ne peut être esquissée dans la revue rapide à laquelle nous devons nous borner.
- Les téléphones servent également pour les avertissements et les communications intérieures qui sont fort nombreuses et très compliquées. En effet on ne peut pas évaluer à moins d’un millier le nombre de personnes qui sont attachées à l’administration du journal. Le nombre des transports est si grand que l’on a dù établir une machine à air comprimé qui sert à l’envoi de la copie à l’aide de tubes dans les divers bureaux où elle doit passer.
- On se fera facilement une idée de la multitude des bouts de papier de toutes formes qui circulent dans l’établissement quand on saura que le nombre des correcteurs est de seize, assistés de seize teneurs de copie.
- On ne fait pas figurer dans ce recensement ceux qui travaillent de jour ainsi qu’une trentaine de compositeurs employés plus particulièrement aux annonces.
- Le travail de jour n’est pas fait à la lumière électrique mais au gaz. En effet il ne serait pas économique de mettre en mouvement les machines motrices pour un travail aussi restreint, mais rien n’empèche de le faire s’il règne quelque brouillard extraordinaire réclamant un éclairage supplémentaire.
- La machine qui fabrique l’électricité pour les lampes est tout à fait disiincte de celle qui mène les presses rotatives à courant continu. Elle est placée dans la même salle que les machines employées à la compression de l’air dans les cylindres servant de réservoir, pour le transport de la copie.
- Le Times est encore le premier journal qui ait fait usage dans son service intérieur de la lumière électrique.
- Généralement les articles sont écrits chez les auteurs à qui des messagers du Times envoient les notes de la direction et dont les noms sont autant que possible tenus secrets.
- Cependant il y a un assez grand nombre de rédacteurs dans les bureaux pour la rectification des passages jugés défectueux et les articles pressés, en un mot pour la multitude des manipulations littéraires nécessaires à la fabrication d’un journal quotidien, dont toutes les expressions doivent être mûrement pesées. En effet elles sont commentées dans tous les coins de la terre, et s’il était possible, elles donneraient lieu soit à des revendica-ions désagréables, soit à des demandes d’indemnité.
- La lumière à incandescence a été introduite dans les bureaux de la rédaction où les lampes Stvan sont au nombre de 18.
- La lumière à arc est réservée pour les ateliers. Il y a en tout 26 lampes pour les ateliers de composition et 18 pour ceux ou s’effectue le tirage. Ces lampes sont du système Rapieff dans sa dernière forme. Deux charbons obliques marchent l’un vers l’autre et se rencontrent au même point de l’espace. En présence se trouve un troisième charbon vertical de plus gros diamètre que les autres. Un électro-aimant maintient l’écartement.
- La maison du Times possède aussi un atelier de mécaniciens électriciens exclusivement employés à l’entretien et à la réparation de ses appareils électriques ainsi qu’à leur fabrication.
- Comme on le voit, la direction du Times n’a point oublié la grande part que l'électricité a prise à sa grande prospérité. Elle lui a fait une place particulière et large dans son organisation.
- W. de Fonviellk.
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- 1)U JARDIN D’HIVER
- DE L’HOTEL CENTRAL
- A BERLIN
- Les applications de l’éclairage électrique prennent en Allemagne des proportions sérieuses et le mouvement qui s’est surtout accentué depuis le milieu de l'année actuelle, ne se localise pas seulement dans la capitale, mais il se produit avec une égale intensité dans la plupart des centres industriels et dans une foule de localités qui jouissent, grâce aux principes de décentralisation très en faveur de l’autre côté du Rhin, d’une initiative que les communes françaises attribuent trop complètement à la métropole. Nous avons ici la déplorable habitude de tout attendre de Paris, le bon comme le mauvais exemple, aussi lorsque les entreprises industrielles subissent un moment d’arrêt, toute la
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- LA LUMIERE ELECTRIQUE AU JARDIN D’HIVER DE L’HOTEL CENTRAL DE BERLIN
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- province ressent le contre-coup de cette stagnation et, pour les applications nouvelles en particulier, rien n’est tenté dans nos principales villes, aucune découverte n’est mise en exploitation si elle n’a été d’abord adoptée par le grand public des boulevards.
- Cette habitude invétérée en France peut avoir de très bons côtés lorsque le développement industriel et commercial poursuit sa marche sans entraves dans le centre qui est appelé à communiquer partout son influence salutaire, mais si pour des causes quelconques des difficultés momentanées se présentent dans le rouage central, il est regrettable que l’industrie locale ne puisse pas, comme dans d’autres pays, poursuivre quand même sa marche de progrès et appliquer les découvertes modernes qui sont appelées à rendre de si grands services à la masse du public.
- Nous avons signalé déjà bien des fois l’état de marasme dans lequel les entreprises électriques se trouvaient en France depuis deux ou trois ans. Cependant, comme toujours, notre pays avait été en tête pour montrer ce que l’on pouvait faire avec les étonnantes inventions dues aux progrès de l’électricité ; la première exposition spéciale ouverte au Palais de l’Industrie en 1881 semblait devoir inaugurer une ère de prospérité, des savants du monde entier se livrant aux plus actives recherches pour perfectionner chaque jour ces inventions qui, malgré les prodiges accomplis, ne sont encore qu’au début de leur développement.
- La question particulière de l’éclairage électrique, qui nous occupe aujourd’hui, avait commencé à entrer dans la voie pratique à Paris il y a déjà plusieurs années; nos avenues, nos places publiques, nos promenades, plusieurs monuments, des établissements de toute sorte tels que magasins, théâtres, cirques, etc., ont été successivement éclairés par les procédés nouveaux, mais cette heureuse émulation s’est bien vite ralentie et les expériences tentées ont été en partie abandonnées malgré les améliorations contihuelles apportées aux producteurs de courant et aux nombreuses lampes.
- Si nous ne jugions que par ce qui s’est passé chez nous, nous pourrions croire que ces nombreux essais n’ont jamais donné de résultats satisfaisants, mais tous les pays voisins continuant à employer l’éclairage électrique et étendant même son emploi dans des proportions sans cesse croissantes, il faut donc admettre que les desiderata de l’organisation nouvelle ne sont pas assez considérables pour retarder des applications si éminemment utiles pour le bien-être public.
- Evidemment la question de l’éclairage électrique n’ést pas encore arrivée au point de pouvoir, comme le gaz, servir pratiquement aux usages de
- la voie publique et des habitations ou exploitations privées, mais ce moment n’est pas éloigné et dès que la possibilité du transport industriel de la force au moyen de l’électricité aura été démontrée, la canalisation et la distribution du courant électrique ne tarderont pas à être effectuées dans les villes et nous assisterons, il faut l’espérer, au réveil des entreprises électriques qui nous semblent passablement endormies en France, comme nous le disions en commençant cet article.
- Les expériences qui se préparent à Creil sous la direction de M. Marcel Deprez et qui ont dû être remises au commencement de l’année i885 parce que les machines commandées à Fives-Lille et dans d’autres usines ne sont point encore complètement livrées, serviront à démontrer la solution de ce grand problème industriel, et il n’est pas douteux que toutes les entreprises d’électricité qui éprouvent tant de difficulté pour installer pratiquement leurs systèmes, puissent alors profiter de l’impulsion puissante qui lancera dans sa vraie voie l’application générale de l’éclairage par les nouveaux procédés.
- Quoiqu’il en soit, en attendant cette prochaine manifestation industrielle, nous devons constater que des tentatives on ne peut plus intéressantes, quoique forcément restreintes, sont faites dans les pays voisins où toute ville un peu importante possède de nombreuses installations d’éclairage électrique.
- Nos collaborateurs, faisant partie de la mission scientifique qui parcourt en ce moment les principaux centres de l’Amérique, ont été émerveillés du nombre de foyers électriques répandus dans les villes du Nouveau-Monde ; les progrès techniques qu’ils ont pu constater ne sont pas considérables, mais le côté pratique, si important pour les américains, se montre partout et permet aux industries transocéaniennes d’obtenir de très importants résultats avec les moyens d’installation encore bien imparfaits que nous connaissons.
- Sans chercher des exemples si éloignés, si l’on parcourt l’Allemagne en ce moment, on trouve de nombreuses occasions d’études au sujet des installations de l’éclairage électrique. A Munich, par exemple, qui a ouvert après Paris, une des plus intéressantes expositions internationales d’électricité, on s’est beaucoup préoccupé de l’éclairage de la ville et des habitations ou maison industrielles ; le théâtre national possède une installation qui a été décrite dans ce journal; la grande imprimerie de MM. Knorr et Hirth, plusieurs magasins de nouveautés sont pourvus du nouvel éclairage. Au moment de l’exposition, les expériences de M. Marcel Deprez sur le transport de la force entre la capitale de la Bavière et Mies-bach ont eu un si grand retentissement que l’idée d’utiliser les chutes de l’Isar pour l’éclairage de la
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- ville a été étudiée avec soin et a même reçu un commencement d’exécution.
- A Dresde, le restaurant Lingke possède trente lampes à incandescence Bernstein ; au théâtre royal, la rampe et plusieurs dépendances de la salle ont 220 lampes Edison.
- A Miinster, 1,000 lampes éclairent la fabrique de drap de M. Hartmann ; des gares, des usines, des théâtres ont partout adopté la lumière électrique.
- On compte aujourd’hui 19 fabriques de sucre qui possèdent ensemble 3,3oo lampes à incandescence et 42 foyers à arc ; la plus importante est celle de Frellstedt avec 600 lampes et 12 régulateurs ; quatre fabriques de drap à Brunn ont 700 lampes Edison ; les chantiers de la marine à Iviel sont aussi pourvus de foyers électriques ; enfin la petite ville de Triberg sera bientôt entièrement éclairée par les procédés nouveaux. Mais si nous voulions énumérer toutes les installations faites pendant ces derniers mois et celles qui sont en voie d’exécution, nous serions obligés de nous livrer à une énumération par trop étendue, du reste nos lecteurs trouveront toujours dans les faits divers de La Lumière électrique, l’indication des nouveaux éclairages à mesure qu’ils se produiront.
- Quoique l'initiative des diverses villes de l’empire allemand soit très favorable aux entreprises locales, la capitale n’est pas restée en arrière et c’est à Berlin surtout que les installations se sont multipliées. Le bureau central des télégraphes a 17 foyers à arc ; les magasins de vente de la fabrique royale de porcelaine 1,000 lampes à incandescence et des régulateurs à l’extérieur ; la société allemande Edison, qui a son siège à Berlin, a fait 83 installations différentes dans des théâtres, 7 ress titrants et un hôtel ; elle a placé 3oo lampes sur le paquebot le Verra et i5o sur le cuirassé le Chen-Yuen construit pour le gouvernement chinois sur les chantiers allemands.
- La Société Edison s’occupe d’installer des stations centrales d’éclairage à Berlin ; la première se trouvera au n° 44 de la Markgrafen Strasse ; en même temps une demande de concession a été ! faite par la maison G. A. Plewe pour éclairer le i boulevard Unterden Linden et la Leipzigerstrasse; j en outre une installation est projetée pour les j faubourgs Friedmann, Steglitz et Liehterfelde. ;
- Parmi les éclairages électriques si nombreux , que l’on peut voir à Berlin, nous signalerons aujourd’hui celui que la maison Siemens et Halskè vient d’établir dans Y Hôtel Central ; le dessin ci- 1 contre est une vue perspective du grand jardin j d’hiver où se trouve un restaurant; cette construc- j tion toute en fer et en pierre a des proportions j vraiment grandioses, 75 mètres de longueur sur i une hauteur de 17 mètres, et pourrait contenir 1
- I 2,000 personnes. En temps ordinaire, le public i qui vient assister aux repas pendant lesquels ; des concerts sont donnés comme à Paris, au Grand-Hôtel, peut respirer à l’aise et avoir ses coudées franches autour des innombrables tables dont notre dessin indique la disposition.
- Ce qu’il y a de plus remarquable dans cette Halle, c’est sa dimension, car son genre de cons-| truction la fait ressembler à une gare de chemin de 1 fer, quoique les motifs de décoration aient été mul-, tipliés au moyen de colonnes, chapiteaux, balustra-i des, corniches et modifions de toute sorte ; le goût ! de cette décoration est des plus contestables, cepen-j dant les masses d’arbres exotiques et de plantes vertes qui ont été groupées le long des galeries latérales, en avant de la terrasse à balustres et jusque sur les bandes de fer longitudinales qui soutiennent le dôme vitré, produisent des effets assez heureux, surtout lorsque les faisceaux lumineux projetés par les régulateurs viennent se jouer sur les innombrables feuillages qui reluisent comme s’ils étaient encore éclairés par le soleil des tropiques.
- La machine à vapeur de 40 chevaux a été placée dans une dépendance de l’hôtel, elle actionne 9 dynamos, qui alimentent cinq ou six foyers à arc chacune. Vingt régulateurs sont distribués dans les salons, vestibules et corridors de l’hôtel, dix-sept se trouvent dans le jardin d’hiver où ils sont placés comme l’indique notre dessin. Comme toutes les proportions de cet établissement sont considérables, les ingénieurs électriciens de la maison Siemens et Halske, chargés de l’installation, ont employé avec succès les grands foyers à arc dans la plupart des salles et galeries, réservant les lampes à incandescence pour l’office et les endroits plus intimes.
- C.-C. Soulages.
- CHRONIQUE DE L’ÉTRANGER
- Correspondances spéciales
- Allemagne
- LA NOUVELLE ÉCOLE POLYTECHNIQUE A ClIARLOT-
- tenbourg. — L’inauguration des nouveaux bâtiments de l’Ecole polytechnique à Charlottenbourg, près Berlin, a été faite le i01'novembre par l’empereur Guillaume en personne. Dans cet établissement, l’académie industrielle et l’académie d’architecture se sont réunies, et leur domicile commun, au point de vue de la beauté des formes et de la grandeur, ne le cède à aucun édifice de l’Allemagne.
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- Il va sans dire que l’électro-technique a été admise dans le plan d’enseignement de l’Institut. Un laboratoire électro-technique, monté avec le soin le plus grand, est situé au rez-de-chaussée. Un moteur à gaz du dernier modèle à double cylindre, de huit chevaux, sert à actionner une dynamo compound Siemens alimentant cinquante lampes Edison de seize bougies chacune.
- Nous notons comme intéressant un rhéostat de Siemens et Halslce, qui permet l’intercalation de résistances de i à 20 Ohms. Les résistances sont formées par des bandes de toile métallique, qui vont et viennent entre des plaques en bois. A cause de la surface énorme que présentent ces plaques, elles donnent lieu à un refroidissement très rapide qui se trouve encore accéléré par la bonne conductibilité calorifique du métal employé. Une manivelle de contact, dont la rotation intercale dans le circuit des longueurs différentes de toile métallique est munie d’une plaque disposée de manière à toujours couvrir deux points de contact voisins, de sorte qu’aucune étincelle d’interruption ne se produit, ce qui userait les points de contact. La toile métallique tendue se trouve dans une boîte de fer dont les parois et le couvercle sont percés de trous favorisant la sortie de l’air chaud.
- Les travaux du laboratoire électrotechnique sont dirigés par le professeur Slaby, qui fait également un cours d’électrotechnique. La mécanique électrique est traitée pendant le semestre d’hiver, la télégraphie électrique pendant le semestre d’été. La physique expérimentale est enseignée par le professeur Paalzow, dont le laboratoire possède, tout comme celui de M. Slaby, un moteur à gaz et des dynamos.
- Tout près de l’édifice principal, et séparé de celui-ci par un jardin, se trouve le bâtiment des laboratoires de chimie, dont le dessin paraît très simple, comparé aux dimensions gigantesques de l’édifice principal, mais qui surpasse peut-être ce dernier au point de vue delà disposition bien comprise des salles. Il a une longueur de 66 mètres avec une largeur de 60 mètres, et entoure deux cours de 36 mètres de longueur sur 16 mètres de largeur.
- On monte par un escalier en granit, en laissant de côté les laboratoires pour la chimie organique et inorganique, à l’institut photo-chimique situé au second étage. Ce dernier est sous la direction du professeur Vogel. A côté de la photographie, qu’il enseigne depuis vingt ans, M. Vogel a été chargé depuis quelque temps du cours d’analyse spectrale, et de tout ce qui se rattache à l’éclairage électrique. En conséquence des dispositions spéciales ont été prises qui rendent l’enseignement relatif à la photographie et à l’analyse spectrale indépendant de l’heure et du temps, et qui servent à des reproductions objectives des phénomènes spectroscopiques, au grossissement des objets
- et à l’étude de l’éclairage électrique en général.
- Le moteur est constitué par une machine à gaz à double cylindre située au rez-de-chaussée, qui actionne une dynamo pour six foyers à arc de douze cents bougies,
- Nous notons comme intéressante la disposition des foyers à arc dans l’atelier photographique. On peut en général employer deux systèmes pour éclairer les ateliers. L’un consiste dans l’emploi d’un foyer unique très puissant et la diffusion de la lumière par un réflecteur en papier blanc.
- L’autre système est fondé sur l’emploi de plusieurs lampes à arc distribuées d’une manière convenable autour de l’objet à photographier. Ce second système est en faveur dans l’Amérique et c’est celui que le professeur Vogel a adopté après l’avoir étudié lors de son dernier voyage dans ce pays. Il a fait placer dans l’atelier six grands foyers à arc Siemens sur deux tréteaux en bois. L’un des tréteaux, qui porte quatre foyers, est placé du côté où l’on veut éclairer l’objet, et du côté opposé on dispose le tréteau avec deux lampes qui servent à éclairer les ombres. Les tréteaux sont mobiles sur des roulettes de sorte qu’on peut les pousser en un point quelconque de l’atelier, et les lampes elles-mêmes peuvent être placées ou plus haut ou plus bas selon l’objet dont il s’agit.
- Dans les chambres noires se trouvent des lampes à incandescence portées par des bras mobiles. Des cylindres en carton, dans lesquels sont insérés des disques translucides rouges et jaunes, peuvent être renversés sur ces lampes. A l’aide de commutateurs convenables de petites lampes à arc, placées sur les tables des élèves, peuvent être allu mées pour vaporiser entre leurs pointes de charbon les métaux dont on veut observer les spectres.
- On se propose d’étendre l’enseignement de l’Institut à la galvanoplastie.
- RAPPORT DU PROFESSEUR 1IAGEN AU SUJET DES INSTALLATIONS D’ÉCLAIRAGE ÉLECTRIQUE. ------ Au
- cours de l’an dernier, le professeur Hagen fut chargé parles autorités municipales de Berlin d’entreprendre un voyage en Amérique à l’effet d’étudier les installations d’éclairage électrique dans ce pays. Ces renseignements ont été réunies par M. Hagen dans un volume de 3oo pages, qui vient de paraître (‘). Ce livre, qui est surtout destiné à la pratique, contient néanmoins dans une progression systématique tous les éléments dont l’étude permettra au public de se faire une idée nette de l’état actuel de l’éclairage électrique.
- Après une comparaison générale entre l’éclairage au gaz et l’éclairage électrique, les effets de la combustion de gaz sont discutés. L’auteur allègue que le gaz d’éclairage contient plus de qua-
- P) Die Eleklrische Beleuchlung etc. — Dr Ern. Hagen. Berlin ci. Springer i885.
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- tre-vingt-dix pour cent de matières, qui ne donnent que de la chaleur et presque aucune lumière pendant leur combustion. Par ce fait, on comprend pourquoi la même quantité de gaz produit plus de lumière quand elle fait explosion dans un moteur à gaz qui actionne une dynamo, — que quand on la brûle simplement dans une lampe. — Le consommateur déduit de là que, en payant son gaz, il est forcé de payer à peu près quatre-vingt pour cent de matières qui ne donnent pas de lumière et qui sont nuisibles au point de vue physiologique, pour le contenu de trois pour cent qui produit l’éclairage.
- Le livre renferme de plus un chapitre qui traite des notions préliminaires de la physique, et un autre sur la machine dynamo, sa construction, son principe, etc., mais la plus grande partie du livre est consacrée à l’éclairage par lampes à incandescence avec mention spéciale des installations d’Edison.
- A la suite de quelques considérations sur les accumulateurs, M. Hagen conclut que ces appareils devraient trouver leur principal emploi dans la régularisation du courant des dynamos d’une marche irrégulière. Le prix élevé des accumulateurs, les frais de charge, leur rendement peu considérable, et surtout leur poids, viennent s’ajoutera quelques autres désavantages pour empêcher une application générale de ce mode spécial de production d’énergie.
- L’éclairage par les foyers à arc forme le dernier chapitre du livre. Se basant sur ses expériences d’Amérique, M. Hagen arrive à cette conclusion que la lumière de la lampe différentielle, construite par Hefner-Alteneck, possède un plus haut degré de tranquillité et d’uniformité qu’aucun des systèmes américains.
- Il est intéressant de noter une observation de M. Hagen relative à une opinion très répandue, selon laquelle une grande quantité de moteurs seraient fournis à la petite industrie par la station Edison à New-York. Jusqu’au mois de septembre de l’an née passée, il n’existait aucun moteur de ce genre dans tout New-York. M. Edison, toutefois, a l’intention de les introduire pour actionner des machi nés à coudre; mais la possibilité de réaliser ce plan semble douteuse, puisque au moment où la plus grande quantité d’électricité est mise en réquisition, le jour de travail n’est pas encore fini.
- l’éclairage électrique a Berlin. — Le terrain sur lequel on s’occupe d’élever le nouveau bâtiment du parlement (Reichstag) est éclairé par des lampes à arc après le coucher du soleil. L’installation a été faite par G.-A. Plewe.— Sur un coin du terrain, on a bâti une maison, qui Soit contenir les bureaux et les salles de dessin, et qui sera éclairée le soir par des lampes à incandescence. Le moteur
- nécessaire et les dynamos sont placés dans une maisonnette transportable.
- La salle de séances des autorités municipales, dans l'Hôtel-de-Ville, est maintenant éclairée par des lampes à arc, et le grand restaurant situé dans le souterrain du même bâtiment par des lampes à incandescence. Deux moteurs à gaz de 25 chevaux chacun donnent la force pour l’installation entière.
- Les salles de dessin du Musée ^es arts décoratifs seront éclairées prochainement, à titre d’expérience, par des lampes à incandescence, la somme nécessaire ayant été accordée par le ministère.
- Nous relevons, dans Y Annuaire de 1883-1884 de l’Administration de l’éclairage de la Ville, le fait que l’emploi de l’éclairage électrique n’a pas porté préjudice à la consommation du gaz pendant l’année. Le 3i mars, il y avait à Berlin trente-deux installations avec foyers à arc et quinze installations avec lampes à incandescence. Dans seize ca«, la force était fournie par des moteurs à gaz; dans les autres cas, on employait des machines à vapeur, qui même quelquefois servaient à d’autres usages encore.
- Dr H. Miciiaelis.
- Angleterre
- M. Jamieson F. R. S. vient de faire, le 11 novembre, une conférence très claire et très pratique à Y Institution of Civil Enginecrs, de Londres, sur l’application de la lumière électrique à bord des bateaux à vapeur. M. Jamieson a étudié le sujet d’une manière toute spéciale chez les constructeurs de navires de la Clyde, et ses remarques sont par conséquent d’un intérêt particulier.
- L’éclairage des navires constitue dans notre pays l’application la plus importante de la lumière électrique, et plus de i5o vaisseaux ont déjà été pourvus d’installations de lampes à incandescence, qui présentent de grands et sérieux avantages sur l’huile. Les risques d’incendie sont diminues, puisqu’on n’a plus besoin d’allumettes ni d'une certaine quantité d’huile inflammable ; le nettoyage journalier des lampes est supprimé, et les frais d’entretien sont parfois réduits.
- La lumière électrique ne vicie pas l’atmosphère et ne détériore pas les meubles des cabines; enfin, les machines peuvent être mises hors de la portée des voyageurs dans le compartiment des machines du navire.
- Comme la marche de la dynamo doit être uniforme, il est nécessaire d’actionner celle-ci par un moteur spécial, mais celui ci peut être disposé près de la machine du navire, et, par conséquent-sous la surveillance de l’ingénieur de service. La meilleure place à choisir est évidemment celle où
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- tes trépidations se font le moins sentir, de manière à éviter autant que possible tout bruit ou toute vibration. Dans les grandes installations où il y aura avantage à prendre un électricien spécial à bord, on pourra trouver un établissement convenable dans l’entre-pont, à côté des machines réfrigérantes, de manière à permettre au même ingénieur de surveiller les deux machines.
- Autant que possible, les axes des dynamos à ar matures grandes et lourdes doivent être placés dans le sens de la longueur du navire, afin d’éviter les effets de l’action girostatique, puisque la plus grande vitesse angulaire est celle causée par le roulis.
- Dans les dynamos où le poids de l’armature, sa vitesse de rotation et le rayon de giration sont peu considérables, l’effet girostatique ne produira aucune augmentation sensible de pression sur les paliers, quelle que soit la position de la dynamo.
- Le formulaire électrique de MM. Munro et Ja-mieson contient la formule suivante, établie par W. Thomson, pour calculer l’action girostatique :
- T WiiQu
- L=-------- etP=-------,—
- g gl
- formule dans laquelle :
- L = le moment du couple sur l’axe.
- P = la pression sur chaque palier.
- W = le poids de l’armature. k = le rayon du mouvement giratoire autour de l’axe.
- O 7-
- il = Tp- A = la vitesse angulaire maxima de la
- dynamo en radians, causée par le roulis du vaisseau.
- A = ^ = l’amplitude par seconde en radians.
- d — le degré de roulis de la position moyenne. T = le temps périodique en secondes. oj = 2 ti» = la vitesse angulaire de l’armature en radians par seconde.
- n — le nombre de tours de l’armature par seconde.
- . / = la distance entre les paliers. g = l’accélération causée par la gravité.
- Le terme radian mentionné exprime l’angle unité
- (t)
- en mesure circulaire.
- Supposons maintenant pour l’application de cette formule que le navire s’éloigne en roulant de 20° de'la position moyenne dans une période de 16 secondes; nous aurons donc :
- 2hA 2n nd 2n2 X 20 t.2
- T"—TXIàù—'!6X 180 72 l3?
- radians par seconde.
- Pour une machine Siemens SD0 marchant à 600 tours par minute avec une armature de 5oo livres, un rayon de giration de o,3 pieds et une distance de 3,3 pieds entre les paliers, la pression girostatique sur chaque palier n’est que d’environ 3,6 livres.
- Pour une machine Siemens Wln à courants alternatifs marchant à 1 3oo tours par minute, avec une armature de 148 livres, un rayon de giration de 0,7 pieds et une distance de 1,4 pieds entre les paliers, la pression sur les paliers sera :
- W/^o Mnxo,72XQ,i37Xi36 6 g-l 32,2X1,4
- Dans le cas extrême d’une dynamo à courants alternatifs, avec une armature pesant 5oo livres, marchant à 2000 tours par minute, avec un rayon de giration de 1,2 pieds, la vitesse angulaire du roulis du bâtiment étant de o,3 radians par seconde et la distance entre les paliers de i,5 pieds, la pression P sur chaque palier s’élèverait à ç3o livres.
- La dynamo choisie pour l’éclairage d’un navire doit : i° développer la force électromotrice nécessaire pour le type de lampe employé à une certaine vitesse définie ; 20 se régler automatiquement, c’est-à-dire la force électromotrice, à une certaine vitesse, ne doit pas varier au delà de 5 pour cent, quel que soit le nombre des lampes en fonction. M. Jamie-son préfère cependant avoir une légère diminution de la force électromotrice au fur et à mesure qu’on réduit le nombre des lampes employées; 3° il ne doit y avoir aucune production d’étincelles au commutateur, 40 ni aucun échauffement extraordinaire des différentes parties quand une fraction des lampes seulement est allumée; 5° la conductibilité du fil de cuivre de l’enroulement ne doit pas être au-dessous de qô pour cent de celle du cuivre pur; 6° la résistance d’isolation de l’armature et de l’électro-aimant ne doit pas être au-dessous de 10000 ohms par volt de la force électromotrice produite à la vitesse voulue. La dynamo doit être essayée mécaniquement et électriquement avant d’être transportée à bord, et, une fois en place, la machine-doit être essayée en dernier lieu pendant 6 heures, actionnée par son propre moteur et avec toutes les lampes en circuit. Après ces essais, l’électricien responsable peut placer la machine, et il est toujours désirable de faire examiner des installations de ce genre par un ingénieur électricien.
- Les ingénieurs de la marine sont opposés à des dynamos d’une vitesse dépassant 65o tours, bien qu’on emploie souvent des vitesses plus grandes à terre. La raison en est qu’à de grandes vitesses les paliers demandent plus de surveillance et que dans un navire roulant l’action girostatique et la force centrifuge qui tendent à briser l’armature
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- sont plus considérables, Ces ingénieurs préfèrent également actionner l’armature par l’arbre d’une machine à grande vitesse et on ne peut se fier à ces moteurs au-delà d’une vitesse de 600 tours par minute pendant une période tant soit peu longue. C’est pourquoi la plupart des meilleures dynamos comme celles de Siemens, d’Edison, la Victoria, celle de Ferranti-Thomson et d’autres ont été modifiées pour l’usage à bord de manière à fournir la force électromutrice et le courant voulus à des vitesses variant de 400 à 65o tours par minute. A cet effet on a augmenté leurs poids et leurs dimensions et on a par conséquent réduit leur rendement par rapport au poids.
- Il faut choisir le moteur qui demande un minimum de surveillance et qui présente un minimum de chances d’accidents. Il doit être capable de fonctionner sans réparation jusqu’en Australie par exemple et retour. Il doit pouvoir fonctionner aussi bien avec la vapeur de la chaudière de la petite machine qu’avec celle de la machine principale pour qu’on puisse se servir de l’éclairage dans le port aussi bien qu’en mer. Ceci entraîne la capacité de fonctionner à de différentes pressions de vapeur. On pourra employer une soupape de détente avec avantage en se servant de la vapeur des chatidières principales et ainsi réduire la vapeur à la pression normale de la petite chaudière. Le régulateur doit être sensible et capable de maintenir la machine à sa vitesse normale à 5 pour cent près avec une charge variant de go pour cent et une pression variant jusqu’à 10 livres par pouce carré. Aucun régulateur mécanique ne pourra remplir ces conditions et le surveillant devra être très attentif ; pour aider sa surveillance, un taehymètre ou indicateur de vitesse à grand cadran doit être actionné par l’axe de la dynamo et une lampe étalon doit être suspendue bien en vue entre les bornes de la dynamo, de sorte qu’il pourra de suite s’apercevoir d’un changement de vitesse et de force électromotrice. Le besoin d’un bon régulateur électrique se fait vivement sentir et M. Jamieson en a imaginé un, ainsi que je l’ai déjà dit.
- Si l’espace entre les ponts et près des chaudières le permet, il est plus économique d’employer une machine à une vitesse comparablement faible avec un volant et une transmission en tresses de coton pour obtenir la vitesse nécessaire d’une machine marchant à i5o tours par minute, par ex. Cette disposition a fort bien réussi à bord du steamer le Manora, construit par la British India steam Navigation C° où MM. King et Brown d’Edimbourg ont installé une dynamo Siemens à courant direct pour 200 lampes Swau avec un mo teur Tangye marchant à i5o tours par minute et actionnant la dynamo à 65o tours par minute au
- | moyen d’une transmission en caoutchouc prise sur le volant. Dans le steamer [le Chicago, MM. Sie-! mens frères ont employé une corde de coton sans j fin passant d’un volant à rainures large sur les ! poulies à rainures d’une dynamo Siemens à courants alternatifs et d’une excitatrice à courant continu. Le retour de la corde au volant était effectué par une communication transversale passant sous une poulie guide fixée au plancher. Dans ces cas, la dynamo est placée sur des glissières et peut être déplacée en avant et en arrière pour régler la tension de la transmission ou de la corde. Si cette dernière est courte on ajoute une poulie de tension comme dans le cas de Y Orégon qui est pourvu de dynamos Edison-Hopkinson. Si l’espace ne permet pas d’employer des procédés de ce genre on peut se servir d’une transmission directe ou de la transmission à friction de MM. Siemens frères. Le steamer Pateena, par exemple, a été pourvu de machines Westinghouse à transmission directe fonctionnant à des pressions de vapeur de 5o à go livres par pouce carré de la grande ou petite machine ; la soupape d’arrêt agit ici comme une soupape de réduction. Ces machines se lubrifient automatiquement et elles ont des cylindres verticaux de sorte que les pressions vont toujours dans le même sens. La Pateena dont j’ai examiné l’instalLtion l’année dernière sur la Clyde a navigué sur l’Australie depuis cette époque. La Hammond Electric C° a appliqué un très bon système comprenant la dynamo Ferranti et le moteur Westinghouse à bord du steamer le Tainui, construit pour la navigation sur la Nouvelle-Zélande. Le bon fonctionnement de l’éclairage était assuré dans ces installations par une double série de machines qu’on pouvait employer ensemble ou séparément. La machine bien connue de Brotherhood à trois cylindres a également été installée à bord du vaisseau de guerre le Triumph et du cuirassé brésilien le Ridchuelo. Cette machine a été employée pour l’éclairage des navires pour la première fois en 1876, par MM. Sautter, Lemonnier et C° de Paris, qui ont installé la lumière électrique à arc à bord du cuirassé français le Richelieu comme feu de projection. Cette maison s’en est seryie depuis pour plusieurs centaines d’installations.
- M. A. C. Ivirk, l’ingénieur de MM. Robert Na-pier and Sons, les célèbres constructeurs de navires sur la Clyde, s’est servi d’une transmission intérieure en fer forgé pour obtenir la vitesse nécessaire entre une dynamo et son moteur. La disposition est forte et compacte, il n’y a aucune courroie pour glisser et le bruit est étouffé par une couverture en bois. MM. Siemens frères ont également imaginé une forme compacte de contact roulant qui leur permet d'actionner leur dynamo à courant direct et enroulement compound avec une
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- machine verticale ordinaire à n'importe quelle vitesse. La poulie de la dynamo est couverte de papier mâché et reliée au volant du moteur par deux tiges de réglage. La dynamo est portée dans un châssis par des pièces transversales qui suppriment les efforts s'exerçant sur l’armature et son axe, dans un autre sens que celui de la rotation. Cette disposition a donné de très bons résultats partout où elle a été employée, la seule précaution à observer consiste à maintenir la poulie en papier sèche.
- J. Munro.
- REVUE DES TRAVAUX
- RÉCENTS EN ÉLECTRICITÉ
- Sur des lampes électriques portatives, par M. G. Trouvé (>).
- « Les lampes électriques portatives que j’ai l’honneur de présenter à l’Académie, et que je qualifie de lampes universelles, de sûretél portatives, automatiques, réglables et inversables, en raison des propriétés qu’elles possèdent, sont destinées à servir dans tous les cas où l’on a besoin d’obtenir une lumière vive, instantanée et dont l’emploi ne présente aucun danger.
- « De là deux types bien caractérisés de ces appareils : l'un destiné à tous usages industriels dans lesquels la sécurité est le premier dësidératum, et l’autre créé principalement en vue de l’éclairage domestique, afin de remplacer, non pas les lampes servant à l’éclairage permanent et prolongé des habitations, mais les petites lampes à essence et autres, si peu commodes et si dangereuses à manier, qui servent dans une foule de circonstances de la vie domestique.
- i Le premier type, dit type industriel, est disposé de manière à s’allumer et à fonctionner dès que l’homme qui s’en sert (pompier, gazier, ouvrier mineur, etc.) l'accroche à sa- ceinture afin d’avoir les mains libres. Il s’éteint de lui-mème dès qu’on l’accroche par sa poignée ou qu'on le tient par cette dernière pendant le transport.
- « La lampe du second type, qui est principalement destinée aux usages domestiques, s’allume, au contraire, automatiquement dès qu’on la saisit par la poignée et s’éteint d'eile-même quand on la pose sur une table ou autre surface d’appui.
- La disposition générale de l’apparail est la même dans les deux cas. Il se compose d’une caisse ou vase à compartiments formant le réci-
- (*) Note présentée à l’Académie des sciences par M.Ja-min, dans la séance du 3 novembre 188^.
- pient d’une pile Trouvé, au bichromate, semblable à celle présentée à l’Académie dans sa séance du ig mars iOf33,
- « Le couvercle du vase porte les éléments de la pile, et la lampe à incandescence est renfermée dans une double enveloppe de cristal protégée en outre par une cage métallique.
- « Dans les deux types, la lampe est fixée droite et aussi quelquefois sur le côté du récipient de la pile, muni à cet effet d’une bague métallique.
- « Le couvercle portant les éléments peut monter et descendre dans le vase qui contient le liquide
- FIG I
- Lampe électrique universelle H cuvé, *V<? sûreté, portative, automatique, réglable et inversible, représentée au tiers d’exécution. — liile est au repos ou éteinte et inclinée pour montrer l'efficacité du parachute.
- excitateur : c’est par ce mouvement que s’effectuent l’allumage, le réglage et l’extinction de la lampe.
- ® Le couvercle porte en effet une poignée dans le premier type d’appareil ; on comprend par suite que, en tenant ou suspendant la lampe par cette poignée, on maintient les éléments de la pile hors du liquide.
- « Dès qu’on lâche la poignée et qu’on accroche la lampe au moyen du crochet latéral qu’elle porte, les éléments plongent dans le liquide, et la lampe s’allume automatiquement, pour s’éteindre d’elle-même dès qu’on la saisit automatiquement par sa poignée.
- 4 Dans le second type d’appareils, la poignée n’est plus fixée snr le couvercle, mais sur le réci-
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- pient; il s’ensuit que, quand on porte l’appareil par la poignée, le couvercle peut descendre librement, les éléments plongent dans le liquide, et la lampe s’allume. Le couvercle est relié, par une tige centrale, à une rondelle ou plateau inférieur qui pose sur l’appui qu’on donne à la lampe dès qu’on la place à terre ou sur une table. De cette ma-
- FIC,t 2
- Lampe électrique universelle Trouvé, de sarclé, portative, automatique. réglable et inversable, au tiers d’exécution, représentée en fonction ou allumée. — Elle s’allume en la prenant par la poignée pour la porter ; elle s'éteint .en la posant sur sa base.
- La position de la lanterne sur le côté permet de mieux utiliser lu lu mière.
- nière, dès qu’on n’a plus besoin de l’appareil et qu’on le pose sur une surface d'appui quelconque, les éléments de la pile remontent hors du liquide, et la lampe s’éteint et ne consomme plus.
- « Le réglage des appareils s’effectue au moyen d’un écrou et d’une vis allongée pratiquée sur la tige centrale et qui permet de régler, en hauteur, la position normale du couvercle sur ladite tige.
- « Enfin, à ce modèle domestique ou usuel, que je fats de préférence de forme cylindrique, j’ai ajouté une sorte de parachute formé d’armatures analogues à des branches de parapluie et qui em-
- pêchent le vase de se renverser si un choc le fait pencher sur sa base.
- « Les appareils soumis à l’Académie peuvent fournir une intensité lumineuse maximum de cinq bougies pendant trois heures, ou une bougie pendant quinze heures; mais les appareils sont construits suivant des dimensions plus grandes ou plus petites que celles que je présente, suivant les applications qu’ils doivent recevoir, de sorte que la durée et l’intensité de la lumière peuvent être augmentées à volonté.
- « Ces appareils sont très légers, aussi portatifs qu’une lampe à huile ou un chandelier, et, outre la double enveloppe de la lampe à incandescence, comme ils ne sont munis d’aucun commutateur, il ne se peut produire, en aucun cas, d’étincelle de rupture du circuit, ce qui permet de dire qu’ils offrent une sécurité réellement absolue et peuvent être employés, sans aucun danger, dans les atmosphères les plus explosibles. »
- Note sur l’aérostat dirigeable de MM. Renard et Krebs, par M. Hervé Mangon p).
- « Je suis heureux de pouvoir informer l’Académie que MM. les capitaines Renard et Krebs viennent d’exécuter avec un plein succès, dans la même journée, deux nouvelles ascensions à l’aide de leur ballon dirigeable.
- « L’aérostat s’est élevé samedi dernier, 8 novembre, à midi un quart, de l’atelier de Chalais-Meudon. 11 s’est dirigé en ligne droite vers le nord inclinant à l’est. Il a traversé le chemin de fer, un peu au-dessus de la station de Meudon, puis les deux bras de la Seine légèrement en aval des ponts de Billancourt. Arrivés au-dessus du village de ce nom, MM. Renard et Krebs ont arrêté l’hélice pendant un instant pour mesurer la vitesse du vent. Dans cette première partie du voyage, le vent soufflait à raison de 8km à l’heure, le navire aérien marchait contre le vent avec une vitesse absolue de 23km à l’heure et, par conséquent, avec une vitesse effective de i5km.
- « L’hélice ayant été remise en mouvement, le ballon gouvernant à droite a décrit au-dessus de Billancourt un demi-cercle de i6om de diamètre environ, puis a suivi une trajectoire parallèle à la première, pour venir atterrir sur la pelouse d’où il était parti.
- « Vers 3 heures, le même jour, le ballon s’est élevé de nouveau. La brume qui couvrait les plateaux empêchait de voir à plus de ikm et ne permettait pas de s’éloigner sans couiir le risque de perdre de vue le point d’atterrissement. MM. Re-
- (') Présentée à l’Académie des sciences, dans la séance du io novembre 1884.
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- nard et Krebs, dans ce second voyage, se sont donc bornés à exécuter autour de l’atelier de nombreuses manœuvres avec vent debout, vent de côté et vent arrière. Tantôt arrêtant l'hélice pour se laisser entraîner, tantôt la remettant en mouvement et reprenant immédiatement leur route, pour revenir, après trente-cinq minutes d’expérience, redescendre au point de départ.
- « Ainsi que j’avais eu l’honneur de le dire devant l’Académie, quelques jours après la mémorable ascension du 9 août, le problème de la direction des ballons est aujourd’hui pratiquement résolu. Les plus sceptiques ne peuvent plus élever un doute. La France possède dès aujourd’hui un petit navire de l’air ; elle fera construire, dès qu’elle le voudra, le vaisseau de ligne de l’océan aérien s.
- Le télégraphe multiplex synchrone mis en pratique par le prof. Edwin J. Houston (*).
- Nos lecteurs apprendront sans doute avec intérêt que M. P. B. Delany a réussi à appliquer d’une façon pratique son système de télégraphe multiplex synchrone entre les villes de Boston et de Providence R. I, sur une distance de cinquante milles environ (quatre-vingts kilomètres).
- La ligne est constituée par du fil de fer galvanisé n° 6. Afin d’assurer la continuité du service en cas d’interruption accidentelle on a eu soin de poser deux fils. Il est inutile de dire que chacun de ces fils est destiné à desservir un nombre quelconque de circuits dans les limites, bien entendu, auxquelles s’étend le système. Un seul des fils conducteurs peut desservir depuis unjusqu’à soixante-douze circuits distincts. On emploie soit six circuits avec appareils Morse rapides, soit douze avec appareils plus lents soit enfin trente-six ou soixante-douze circuits avec appareils imprimeurs.
- La première fois que le public eut connaissance des espérances que M. Delany fondait sur son système de télégraphe multiplex synchrone les principaux électriciens des Etats-Unis émirent des doutes sur la possibilité d’appliquer ledit système d’une façon pratique. On pensait qu’il pourrait bien fonctionner sur une ligne artificielle avec toutes les précautions de laboratoire mais qu’il répondrait mal aux exigences d’un service continu, c’est-à-dire aux besoins de la pratique.
- 11 n’est pas sans intérêt de résumer maintenant quelques-unes des nombreuses objections qui furent soulevées au moment où le système dont nous nous occupons fit son apparition. Le bon fonctionnement d’un système de ce genre dépend évidemment de la conservation du synchronisme
- (’) The télégraphie journal and electrical review, 4 octobre 1884.
- dans la rotation des disques distributeurs qui se trouvent aux deux extrémités de la ligne : le disque transmetteur et le disque récepteur. Dansle système de M. Delany le synchronisme dans la rotation des deux disques placés aux deux bouts de la ligne se maintient grâce à des impulsions régulières électriques lancées dans de petits moteurs électromagnétiques par des diapasons semblables disposés aux deux extrémités de la ligne. On alléguait à ce sujet, et cela non sans quelque apparence de raison, qu’il pourrait bien être possible de maintenir le synchronisme dans les vibrations de ces diapasons en un même point alors que tous deux seraient soumis à la surveillance d’un seul employé occupé à leur régulation mais que les conditions se trouveraient bien changées, lorsqu’on aurait affaire à deux stations très distantes l’une de l’autre; il suffisait en effet d’une simple différence de température dans les deux stations pour déranger le synchronisme des deux diapasons à moins de prévoir une compensation automatique.
- Un autre obstacle que beaucoup de personnes se plaisaient à considérer comme insurmontable était la charge statique de la ligne. On pensait qu'il serait impossible que la ligne en pratique se déchargeât assez vite pour laisser aux nombreuses et distinctes impulsions que nécessite le système, la faculté de se produire. Il arriverait, croyait-on, que la ligne n’aurait pas le temps de perdre la charge fournie par une première impulsion avant qu’une deuxième impulsion ne fût lancée en sorte que les effets viendraient se contrarier et troubler le jeu du distributeur.
- Ces difficultés et bien d’autres que nous passons sous silence, paraissaient devoir apporter à l’application pratique du système des obstacles impossibles à surmonter. M. Delany n’en a que plus de mérite d’avoir su triompher de cette série de difficultés et surtout d’être arrivé à mettre son invention sur un pied réellement commercial. Voici d’ailleurs le relevé des expériences auxquelles son système a été soumis et qui n’ont pas besoin de commentaires.
- Un des fils conducteurs entre Boston et Providence fut relié à six circuits différents et sur chacun des circuits ainsi constitués on travailla pendant longtemps à raison de quarante mots à la minute sur chaque circuit. On établit ensuite douze circuits avec appareils Morse et l’on put travailler dans les mêmes conditions, à raison de vingt mots par minute et par circuit. En dernier lieu trente-six circuits avec appareils imprimeurs donnèrent lieu à un échange régulier entre les deux villes à raison de quatre à cinq mots par minute et sur soixante-douze circuits on envoyait deux à trois mots par minute et par circuit.
- Au cours de ces expériences on travaillait simultanément sur tous les circuits, tantôt dans le même
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- sens sur tous, tantôt dans un sens sur l’une des moitiés et dans l’autre sens sur l’autre, ou encore en adoptant telle ou telle combinaison sans que jamais la régularité des transmissions fût troublée. Pour connaître l’effet pratique qui résulterait d’une augmentation dans la longueur de la ligne, on a réuni l’une à l’autre les extrémités de deux lignes à Providence ce qui a donné un circuit métallique fermé partant de Boston et revenant à la même ville en passant par Providence. Sur cette double distance représentant cent milles c’est-à-dire 160 kilomètres environ on réussit à travailler
- sur les circuits mentionn'és plus haut sans rien perdre dans la vitesse de la transmission.
- Des expériences furent ensuite faites en introduisant une résistance artificielle de 3 ooo ohms, ce qui équivaut à 3oo milles ou 480 kilomètres environ et une charge électro-statique de 2 1/2 microfarads ; ces expériences démontrèrent que môme dans ces conditions, le système continuait à fonctionner d’une façon fort satisfaisante et la vitesse de transmission était diminuée dans des proportions insignifiantes.
- En employant la ligne ainsi constituée pour une
- transmission en sextuplex, on a envoyé, le samedi 12 juillet 1884, sur un des six circuits de Boston à Boston vià Providence, 1 000 mots, et on les a reçus à raison de trente-cinq mots par minute à l’oreille au moyen d’appareils Morse et avec des opérateurs qui voyaient le système pour la première fois.
- En faisant usage de 12 circuits et en transmettant 1,100 mots sur un des circuits ainsi constitués on a reçu parfaitement la correspondance à l’oreille a raison de vingt mots par minute. Une augmentation de g 000 ohms dans la résistance de la ligne jointe a la résistance normale de 100 milles de fil conducteur constituant la ligne n’influence d’aucune manière le synchronisme, ni la marche régulière du service.
- Ce système de télégraphie multiplex a déjà pratiquement fonctionné entre Boston et Providence dans les différentes conditions que nous venons de mentionner pendant plus d’un mois. Le synchronisme s’est tout le temps fort bien conservé entre les appareils de Boston et ceux de Providence et aucune interruption n’a pris naissance si ce n’est dans le cas où on arrêtait exprès les appareils pour procéder à quelque nouvelle expérience ou bien lorsque la ligne se trouvait interrompue en un de ses points. Mais même dans le cas d’une interruption accidentelle il suffisait d’une minute et demie pour que les appareils aux deux extrémités de la ligne établissent le synchronisme sans l’intervention d’aucun agent tant à Boston qu’à Providence.
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- M. Delatty a profité de ce qu’il avait à sa disposition une deuxième ligne pour sè' livrer pratiquement à certaines expériences destinées à prouver que son système était bien applicable à tous les usages qu’il avait prévus.
- Parmi ces expériences nombreuses il en est une qui concerne une application dont l’importance au point de vue commercial pourrait être tellement grande, que nous croyons intéressant de l’exposer ici avec quelque détail.
- Un des circuits établis en sextuplex sur le premier fil de la ligne fut relié à Providence au deuxième fil de ligne et l’on put, sur ce circuit en sextuplex, envoyer une dépêche de Boston à Boston et la recevoir en cet endroit très distinctement par le deuxième fil.
- Cette expérience indique que le système multiplex synchrone ne s’applique pas seulement au cas où l’on voudrait, aux stations terminales, diviser le fil de ligne en un nombre quelconque de circuits, mais que de plus, si l’on considère six circuits, par exemple, montés sur un seul fil de ligne, on peut relier ces circuits à des fils indépendants qui communiquent avec des villes plus ou moins éloignées des stations où se trouvent les appareils distribu teurs. De cette façon, chacune de ces villes se trouverait posséder un circuit spécial à travers le fil divisé.
- On pourrait ainsi avec un distributeur à New-York, relié par un seul fil de ligne à un deuxième distributeur à Boston, dans l’hypothèse de six circuits munis d’appareils Morse, mettre Boston en communication au moyen d’un seul fil avec Providence qui ferait partie du circuit n° i dans le système sextuplex; de même Lowell, Portsmouth, Worcester, Lawrence et Lynn feraient partie des circuits portant les n08 2, 3, 4* 5, 6. Chacune de ces six villes se trouverait alors posséder un circuit direct avec New-York et toutes à partir de Boston se serviraient d’une ligne commune mais sans qu’il fût nécessaire de faire répéter les dépêches transmises dans cette dernière ville.
- On pourrait également relier avec Boston, en se servant du distributeur placé à-NeAv-York, sixloca-lités voisines de cette dernière ville ou bien encore mettre ces mêmes localités en communication les unes avec les autres.
- Avec le mode actuellement existant des communications télégraphiques, presque toutes ces villes voisines se trouvent obligées d’envoyer leurs dépêches en premier lieu à New-York ou à Boston ; elles sont.ensuite de ce point expédiées à destination.
- Le fonctionnement du système est très facile à comprendre en se reportant à la figure ci-jointe : A et B représentent les deux distributeurs synchrones à Boston et à Providencee reliés aux extré-trémités du fil de ligne Q, Q. Le deuxième fil Q',
- Q' qui ordinairement ne communique pas avec les disttibuteurs A et B et sert tout simplement de fil de secours a été relié aux postes de Boston et de Providence de la façon qui se trouve représentée dans la figure à l’effet de permettre les expériences dont nous venons de parler. Comme on le voit à l’inspection de la figure, les contacts sont reliés par groupe de six, c’est-à-dire que la grande ligne est montée en sextuplex. Des relais polarisés R, R’, R2, R3 et R1 se trouvent reliés à cinq des circuits ainsi constitués ; il convient de remarquer que le sixième relais polarisé Rs ne communique pas avec le sixième circuit. Une série de chevilles S, S1, S2, S3, S4 et S5 mettent ces relais en communication avec les clefs K, K1, K2, K3 K* et Ks dont les contacts de devant et de derrière sont reliés à la double pile M B qui est mise à la terre en Y. Il est bon de noter que les relais polarisés R peuvent être mis en communication soit avec la source d’électricité, soit avec la terre en X de sorte qu’ils sont aptes à servir à la transmission aussi bien qu’à la réception.
- Si nous passons à la station de Providence, nous rencontrons également une série de relais polarisés R°, R1, R11, R111, RIV, de commutateurs S°, S1, etc., de clefs K°, K1, etc., et une grande pile M' B' divisée et reliée à la terre en Z, le tout disposé d’une façon analogue à celle qui vient d’être décrite pour Boston.
- Si dans ces conditions on place la cheville S de manière à établir la communication entre R et K on peut envoyer une dépêche à la station de Providence pourvu qu’à ce moment le secteur correspondant soit relié à un récepteur. Dans la disposition représentée sur la figure, ce secteur communique par l’intermédiaire du fil m avec l’extrémité K' du deuxième fil de ligne Q' Q'. L’extrémité K à Boston est reliée, au moyen du fil 11, au sixième relais polarisé RB qui, comme nous le faisions remarquer plus haut, n’est pas mis en connexion avec le distributeur A. Il résulte de là que la dépêche envoyée de Boston à travers le relais transmetteur R serait reçue par le relais récepteur R° qui communique en S3 avec la terre X. La marche du courant est en effet très facile à suivre. Lorsque la clef K occupe la position indiquée dans la figure, le courant engendré par la pile M B passe par le conducteur a a, le commutateur S, le relai polarisé R, le fil conducteur b, b, c, le contact d, le bras mobile le fil conducteur e et enfin la ligne Q Q ; de Providence il revient par g, f', h, i,j, k, l, m, K'. Q', Q', K, n, R3 (où la dépêche est reçue) et se rend a la terre X par Ss, p, y, i et 5.
- La valeur pratique de cette expérience consiste dans le fait bien évident et déjà indiqué plus haut que si l’on peut envoyer une dépêche de Boston a Providence sur le circuit en sextuplex et recevoir aussi clairement et distinctement à Boston au
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- moyen d’un fil conducteur indépendant cette même dépêche on pourra, comme la directionde ce dernier fil importe peu et qu’il est loisible de la terminer à une distance quelconque du deuxième distributeur synchronisé (75 ou 100 milles), relier à Boston les villes qui se trouvent placées dans un rayon de 100 milles de New-York et réciproquement à New-York celles qui sont dans un rayon de 100 milles de Boston.
- Bien que dans le cas actuel le fil auxilliaire Q' Q' n’ait qu’une longueur de 5o milles (80 kilomètres environ) il est évident que rien ne s’opose à ce que le système soit appliqué sur des distances plus grandes et comme l’on peut avec les appareils imprimeurs travailler sur 72 circuits, il en résulte que le nombre des localités que l’on se trouve à même de relier ensemble est très considérable.
- Mesureur de vitesse pour trains de chemins de fer de Waldorp.
- Le Journal de Dingler publie dans un de ses derniers numéros la description de l’appareil ima-
- giné par M. H. Waldorp, à l’effet de mesurer la vitesse des trains; il nous paraît intéressant de faire connaître cet appareil à nos lecteurs. S’écar-
- tant de la majorité des appareils de ce genre, qui font partie du train lui-même et sont construits de telle façon que les oscillations de la locomotive
- ou la rotation de ses axes se trouvent enregistrées sur une bande de papier qui se déplace uniformément, grâce à un système de roues d’horlogerie; la disposition de M. H. Waldorp, de Nymegen, permet à l’employé d’une station de connaître à chaque instant l’état de mouvement d’un train en marche.
- A cette fin, se trouvent disposés le long de la voie une série de contacts électriques que le train en marche vient successivement fermer, ce qui a pour effet de marquer l’instant du passage sur un tambour mû à la station par un mécanisme d’horloge-
- rie. Ces contacts sont constitués par une touche a (fig. 1) qui est en surélévation par rapport au rail; lorsque le train passe, la roue abaisse la touche a et établit par l’intermédiaire de la tige d et du levier c, le contact entre les ressorts e et e'. L’appareil revient au repos grâce au butoir en caoutchouc h et au ressort à boudin g monté sur la tige d.
- Tant que le contact dure, le courant est envoyé par la ligne à l’appareil de contrôle représenté dans les figures 2 et 3 et traverse les spires des électroaimants E et B. Grâce à un système de leviers
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- que l’on aperçoit sur la figure, l’attraction de l’armature M a pour effet de dégager le disque P qui sert de frein au volant du mécanisme d’horlogerie T, et de mettre en mouvement le tambour C. En même temps, la cordelette x enroulée autour de l’axe A commun au mécanisme d’horlogerie et au tambour C, se déroule et vient s’enrouler autour de la poulie z montée sur un ressort en spirale; l’électro-aimant B est entraîné dans ce mouvement tandis que son armature se trouve attirée et que le stylet o s’appuie sur le tambour C placé en regard. On obtient de cette façon un enregistrement plus net qu’en employant le procédé ordinaire des tracés par points.
- Le système que nous venons de décrire a évidemment sur ceux qui font partie du train dont il s’agit d’enregistrer la marche, l’avantage que l’appareil est soustrait à l’action du mécanicien que l’on se propose de contrôler. Cet appareil est également plus précis que ceux qui utilisent pour la mesure de la vitesse les oscillations des pièces mobiles de la locomotive, attendu que la vitesse n'est pas proportionnelle à cet élément.
- Sur un interrupteur de courant fonctionnant dans une atmosphère d’hydrogène, par M.. G. L. R. E. Menges.
- Nous avons déjà décrit dans cette même revue les interrupteurs à mercure de MM. Budde et Kirn (*). Il est intéressant de rappeler que M. C. L.
- a. b
- R. E. Menges a publié en 1877 la description d’un appareil de ce genre dans le Tijdschrift van het Koninklijk Instituât van Ingénieurs.
- La disposition représentée par la figure ci-jointe se compose essentiellement d’une portion de tube un verre bien cylindrique dont les extrémités hémisphériques sont soudées à la lampe. Ce tube contient du mercure jusqu’à mi-hauteur, on remplit le reste de l’espace avec de l’hydrogène après avoir pris les précautions ordinaires pour chasser l’air et l’humidité. Dans ces conditions la surface du mercure ne peut être oxydée.
- En reliant les deux fils de platine soudés a et b aux conducteurs, on peut à volonté fermer et ouvrir le circuit en tournant le cylindre en verre dans la direction de la flèche puisque la surface du mercure ne tourne pas mais reste horizontale. Comme le mercure doit rester absolument immobile il faut autant que possible éviter qu’il ne soit entraîné par le mouvement du cylindre. A ce point de vue la disposition de la figure est avantageuse, car il est facile de cintrer le cylindre et le mercure n’est en contact qu’avec une paroi lisse toutes les parties saillantes, fils de platine, tube d’amenée du mercure ou d’évacuation de l’air, étant montées sur la paroi en regard.
- Le téléphone A. Neumayer.
- Dans le bureau central des téléphones à Munich on fait usage de transmetteurs Ader ; les récepteurs employés sont ceux de M. A. Neumayer (‘). La figure représente la coupe d’un de ces appareils. L’aimant est constitué par cinq petits barreaux m formés avec de l’acier anglais de première qualité. Pour obtenir dans le pôle placé en regard de la
- membrane une mobilité de magnétisme aussi grande que possible, M. A. Neumayer emploie un fais-
- (!) La Lumière Electrique, vol, X, p. 94 et vol. XIII, p. 27.
- (•) C’est par erreur que nous avons dit dans notre numéro du i3 septembre 1884 que les téléphones employés au bureau central dç Munich appartenaient au système Bell.
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- ceau e de fils de fer aussi fins que possible. Vers son milieu ce faisceau, est soudé à une douille en laiton ; la moitié inférieure s’assemble intimement avec les tiges aimantées m; l’autre moitié sert de support à la bobine dont le fil a un diamètre de o,iiM et présente une résistance de ioo ohms en général.
- Pour éviter entre le diaphragme et le pôle les variations de distance qui sont une conséquence des variations de température, la plaque de laiton soudée au milieu du faisceau e se visse sur la boîte a; laquelle porte la plaque vibrante; cette boîte est en laiton et le diaphragme d’une épaisseur de o,3mm repose sur une largeur de 2mm sur la partie haute de la boîte. Les barreaux aimantés m sont maintenus dans une bague en [laiton f qui porte des échancrures en nombre correspondant.
- BIBLIOGRAPHIE
- TRAITÉ PRATIQUE D’ÉLECTRICITÉ INDUSTRIELLE. — E. Cadiat,
- L. Dubost. Baudry et C°, éditeurs.
- Il faut croire décidément qu’il est difficile de donner à un livre le titre qui lui convient ou de remplir bien exactement le programme qu’on s’est proposé.
- Voici, par exemple, le Traité pratique d'électricité industrielle, de MM. E. Cadiat et L. Dubost. Nous ouvrons ; premier chapitre : Principes généraux; trente pages tout juste, et, dans ces pages, les définitions, force électromotrice, potentiel, etc.; les lois du courant, calcul des dérivations, charges, capacités; actions chimiques, calorifiques des courants et leurs lois, électromagné-tisme et lois d’ampère; électrodynamique et lois du même, construction des électro-aimants, champ magnétique et ses représentations, induction, ses lois, etc., etc.
- En se confinant dans un laconisme qui dépasse celui du Turc dans le Bourgeois gentilhomme, lequel disait tant de choses en deux mots, les auteurs n’ont certainement pas prétendu exposer et faire comprendre tant de notions primordiales, les unes compliquées, les autres délicates et difficiles; ils ont supposé que le lecteur les connaissait et ont cherché à les rappeler par une série d’énoncés très brefs.
- Il ne s’agit donc pas d’un traité général élémentaire où les idées premières devraient être convenablement élucidées et démontrées, ce serait bien un traité pratique.
- Nous devons rencontrer là des indications précises et développées sur le choix des appareils, sur la façon de les disposer, de les employer, sur
- les résultats à attendre de chacun d’eux; or, la suite ne répond pas à ce programme, ou y répond très incomplètement. Nous trouvons d’abord une énumération des principaux galvanomètres, puis des procédés de mesure des courants électriques; tout cela simplement résumé, clairement énoncé, qualités sérieuses qui se rencontrent du reste dans tout le cours de l’ouvrage. Tout cela n’est pas bien nouveau, mais enfin cela est convenable et utile; seulement, en quoi est-ce plus spécialement pratique?
- Supposons qu’une personne peu expérimentée soit en possession d’un appareil de mesure, un Deprez-d’Arsonval, par exemple, comment appliquera-t-elle cet appareil spécial ; quels sont les modes de mesure qu’elle doit choisir pour l’utiliser, quelles précautions doit-elle prendre, quels shunts doit-elle prévoir, quelle précision obtiendra-t-elle?
- C’est la pratique, cela, et ce n’est pas dans le livre.
- Ensuite vient la description des piles électriques ; les auteurs décrivent sept types choisis judicieusement, donnent huit pages de considérations sur les groupements et leur calcul, enfin terminent par une page consacrée au choix des piles suivant le travail à effectuer, or c’est justement là ce qui devrait être développé dans un traité pratique, en y ajoutant la façon spéciale dont chaque pile se comporte, les procédés de montage, les incommodités spéciales et enfin des chiffres, des poids, des prix, des durées; beaucoup de chiffres, la pratique ne va pas sans cela.
- Voici les chapitres intéressants : ils sont relatifs aux machines dynamo-électriques, à leurs principales applications notamment l’éclairage électrique et la transmission de la force. Je ne pourrais dire que la pratique industrielle ait encore là une part bien grande ; quelqu’un qui voudrait se mêler de conduire une machine rien qu’après avoir lu ce livre serait fort empêché, je ne voudrais même pas affirmer qu’on rencontrera là une étude complète, précise des machines, mais je dirai que les auteurs ont réuni, clairement résumé, les notions simples relatives à ce sujet, qu’ils ont fait, dans les deux cents pages environ qu’ils ont consacrées aux machines, un exposé élémentaire qui a pour lui l’important avantage de n’avoir pas encore été fait. Il renferme d’ailleurs plus de chiffres, plus de résultats d’expériences que les autres parties du livre, il en constitue à mon avis la partie réellement utile et recommandable.
- Je passe rapidement sur les chapitres de la fin, relatifs à la galvanoplastie et à la téléphonie, ils n’offrent rien de saillant, et j’arrive à une petite observation générale qui doit être faite. Il faudrait que le livre lût revu avec soin, les auteurs ont laissé échapper d’assez nombreuses phrases qui
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- ne disent point sans doute ce qu’ils ont voulu dire, et qui en somme sont inexactes. Par exemple, on lit page 60 :
- « Si le courant à mesurer est inférieur à g ampères, on emploie la disposition en dérivation; lorsqu’au contraire le courant dépasse g ampères, on doit joindre les fils de la bobine en série. » C’est le contraire qu’il fallait dire. P. 181. Le paragraphe consacré aux machines multipolaires conclut ainsi : « Elles peuvent donc être animées d’une vitesse moindre ou donner un courant plus énergique, si on leur conserve le même nombre de tours », d’où le lecteur devra conclure qu’à dimensions égales, ces machines sont nécessairement supérieures aux machines bipolaires, ce qui n’est pas vrai. P. 327. Il s'agit du transport de la force : considérant un circuit de résistance R où se trouvent deux forces électromotrices opposées E, e, produisant un courant d’intensité i, les auteurs posent l’équation connue E“ R» -j-e, et ils ajoutent : « En examinant l’équation, on voit de suite que la force contre-électromotrice de la réceptrice ne peut jamais dépasser celle de la génératrice ; elle ne l’égalerait même que dans un cas limite, impossible à réaliser, celui où les conducteurs et les machines n’auraient aucune résistance électrique ». Ce dernier membre de phrase est faux; il suppose que pour avoir E — e, il faut qu’on ait R — o, cela est inutile, puisque quand E = e on a i~of c’est un cas bien connu, je m’étonne que les auteurs aient laissé passer cela. Il y a ainsi pas mal de petites taches qu’une lecture attentive fera corriger.
- Je dois faire quelques critiques un peu plus graves au chapitre spécial du transport de la force.
- J’insiste spécialement sur les paragraphes 804 et 3o5 intitulés : « Moyens de remédier à l’augmentation de la distance. » MM. Cadiat et Du-bost indiquent deux procédés, l’un préconisé par M. Maurice Lévy, disant que « la résistance du circuit extérieur peut être rendue très petite, même pour de grandes distances en prenant du fil assez gros » ; ils font remarquer qu’il y a là une question de frais de premier établissement devant laquelle un industriel est obligé de s’arrêter. Le second procédé, qui est le système des hautes tensions de M. Marcel Deprez, consiste à faire croître les forces électromotrices des machines; les auteurs ajoutent que ce procédé présente des difficultés au point de vue de l’isolement et offre des dangers ; en somme, concluent-ils « il serait beaucoup plus simple d’adopter un moyen terme entre les systèmes de MM. Lévy et Deprez. Des tensions raisonnablement élevées, un fil bon conducteur donneraient peut-être une solution plus avantageuse. M. Deprez a déjà fait un pas dans cette voie lors de ses dernières expériences de
- Grenoble, en abandonnant le fil télégraphique qu’il avait jusque là déclaré indispensable et en le remplaçant par un fil de bronze silicieux. » On ne saurait comprendre comment il y aurait ici un moyen terme ; nous ne sommes pas entre la chèvre et le chou, il ne s’agit pas de ménagement politique, nous faisons de la science, il faut savoir entre deux principes opposés, quel est le bon quel est celui qui ne l’est pas et décider dans quel sens il faut marcher. Or la question est jugée à l’évidence ; tout le problème du transport est une question d’argent ; transporter électriquement n’importe quelle force à n’importe quel prix est un jeu d’écolier, la transporter économiquement est le problème des maîtres.
- Le procédé qui grossit indéfiniment le conducteur, loin de résoudre la question ne l’attaque même pas ; le procédé des hautes tensions la résout. Si ces messieurs ont voulu dire qu’en employant les hautes tensions il fallait s’arrêter à une limite, celle que nos moyens d’action nous imposent, cela est trop certain ; mais qu’on s’arrête de propos délibéré et par choix, non pas. On a fait du transport de Vizille à Grenoble avec 3 000 volts parce qu’on ne savait pas mieux faire ; on en fera dans peu de Creil à Paris avec 7000 volts, uniquement parce qu’on n’a pas osé pour le moment aller plus loin ; on en fera dans quelques années avec 10 coo volts, plus peut-être, et plus on avancera dans ce sens mieux ce sera, tandis que plus on grossirait le conducteur, pis ce serait; il n’y a pas là de moyen terme, au contraire il y a une limite pratique subie à regret et qu’on doit sans cesse repousser afin de marcher dans le bon sens. La fin de la phrase de MM. Cadiat et Dubost est d’ailleurs singulière ; où ont-ils vu que M. Deprez ait jamais déclaré le fil de fer télégraphique indispensable ; il l’a accepté comme difficulté à vaincre : à en croire ces messieurs, M. Marcel Deprez préférerait les mauvais conducteurs aux bons ; ce serait une dépravation de goût électrique dont il est incapable ; il est comme tout le monde, il préfère les bons ; mais, en même temps, il veut les moins coûteux, et c’est justement le problème.
- Il y aurait quelques observations à faire dans les paragraphes du rendement, des pertes sur les lignes, en somme, je le répète, une petite révision à la seconde édition sera utile.
- J’estime que cette seconde édition viendra bientôt; le livre, je l’ai dit, ne répond pas complètement à son titre, mais le milieu de l’ouvrage constitue un traité élémentaire des machines dynamoélectriques ayant des qualités et présentant ce grand avantage d’être aujourd’hui à peu près seul; il sera donc lu.
- Frank Geraldy.
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- TRAVAUX
- DK LA
- CONFÉRENCE INTERNATIONALE
- DES ÉLECTRICIENS
- COMMISSION DES UNITÉS
- DÉTERMINATION DE LA VALEUR DE L'UNITÉ DE RÉSISTANCE SIEMENS EN MESURE ÉLECTROMAGNÉTIQUE ABSOLUE
- Par H. Wild.
- (Suite)
- 15. — RAPPORT DES RÉSISTANCES DE LA BRANCHE SHUNT ET DE LA BRANCHE DU MULTIPLICATEUR, AINSI QUE DU MULTIPLICATEUR ET DE L’UNITÉ SIEMENS.
- Après avoir retiré l’aimant du multiplicateur et l’avoir remplacé par le barreau de totsion, M. Chwolson mesura, d’après la méthode que nous avons précédemment exposée, les résistances des deux branches ainsi que celles des morceaux isolés constituant la branche du multiplicateur, en ayant soin de noter constamment les températures du multiplicateur et du pont. Nous avons déjà, plus haut utilisé ces mesures, dans le calcul des formules pour ces quantités auxiliaires, et vu que la condition d’exactitude que nous nous sommes imposée était remplie.
- 1Ô. — OBSERVATION DE DÉVIATIONS POUR LA DÉTERMINATION
- On apporta du bâtiment principal où il était habituelle-; ment déposé le plus petit aimant de l'unifilaire du multiplicateur, l’enveloppe protectrice de ce dernier fut éloignée, la suspension bifilaire supérieure écartée latéra'ement selon le procédé déjà décrit, et à sa place la suspension unifilaire poussée jusqu’au centre du multiplicateur, après avoir mis dans la nacelle l’aimant à la place du barreau de torsion et tourné le multiplicateur de 90°. Pour la suspension bifilaire on remplaça inversement dans l’auge l’aimant par le barreau de torsion; quant à l’aimant, il fut disposé à l’extrémité sud de la salle, verticalement, de telle façon que son centre se trouvât dans le plan horizontal passant par l’aimant unifilaire, de manière qu’il ne pouvait avoir aucune influence sur ce dernier, ce dont on s’assurait d’ailleurs en observant la position de celui-ci, tandis qu’on retournait plusieurs fois le grand aimant.
- Une fois l’enveloppe placée à nouveau sur le multiplicateur, l’un de nous procéda à la lecture de la position d’équilibre de l’aimant unifilaire en même temps qu’à celle de l’aimant galvauométrique, tandis que l’autre observateur tournait de 36o° d’un côté et de l’autre le cercle de torsion pour la détermination de la torsion, et ensuite déplaçait de 3°5, à partir de sa position normale dans un sens et dans l’autre, le multiplicateur, à cause de la détermination de l’influence du fer.
- C’est alors seulement que commencèrent les observations de déviation, à proprement parler, d’après le schéma suivant, observations dans lesquelles M. Chwolson lisait l’échelle, tandis que moi, les mains gantées, je plaçais l’aimant principal sur les supports, latéralement à l’aimant uni-
- filairc; là j’amenais la coïncidence des traits et je lisais les thermomètres disposés en ces endroits.
- 1) Position d’équilibre de l’aimant unifilaire, heure au chronomètre, signal au pav. souterrain pour la lecture de l’unifilaire et du bifilaire.
- 2) Pose de l’aimant principal en E, le pôle nord tourné vers E, lecture thermométrique, déviation de l’aimant unifilaire vers les petits chiffres, heure, signal au pav. souterrain.
- 3) Répétition de 2.
- 4) Renversement de l’aimant principal en E, le pôle nord tourné vers W, lecture thermométrique, déviation de l’aimant unifilaire vers les grands chiffres, heure, signal au pav. souterrain.
- 5) Répétition de 4.
- 6) Transport de l’aimant principal sur le côté W, le pôle nord tourné vers W, lecture thermométrique, déviation de l’aimant unifilaire vers les petits chiffres, heure, signal.
- 7) Répétition de 6.
- 8) Renversement de l’aîmant principal en W, le pôle nord tourné vers E, lecture thermométrique, déviation de l’aimant unifilaire vers les grands chiffres, heure, signal.
- 9) Répétition de 8.
- Répétition des mêmes observations dans l’ordre inverse.
- Immédiatement après l’achèvement de ces observations, on éloigna l’enveloppe du multiplicateur, la suspension unifilaire supérieure fut de nouveau latéralement écartée, en sorte que l’évidement du multiplicateur se trouva libre. On introduisit dans ce dernier, par le côté, l’une des extrémités de la règle en laiton, de telle façon qu’elle reposait sur les deux glissières solidaires du cercle, tandis que l’extrémité extérieure venait se poser sur l’un des supports d’aimant latéraux, et l’on mesura, d’après le procédé indiqué en détail plus haut, l’écartement des traits de repère dont on s’était servi sur les deux porte-aimants latéraux.
- Ces observations fournirent les valeurs de E, vlf v2, v3 et v4 dans nos formules.
- Au cours de nos 9 séries de mesures, on obtint pour E les valeurs suivantes, exprimées en millimètres à o°:
- 21 juillet
- 10
- 11 i3
- août .
- i.8o3,3i mm. —
- i.8o3,2i — —
- — 26 juillet.
- — 3 août..%
- — 4 —
- — 5 —
- 1.8o3,07 mm. —
- i,8o3,io — —
- 1,8o3,02 — — ,
- 1.777,70 mm. 1.777,68 -1.777,54 — 1.777,63 —
- Ceci montre que, même dans le cas où l’on considérerait comme erreur dans la mesure de E, la demi-différence des valeurs de E voisines suivant le temps, en supposant la position »des tables invariable pendant l’intervalle de temps considéré, la limite de ± 0,06 précédemment déterminée ne serait jamais sensiblement dépassée.
- Les valeurs moyennes de l’angle de déviation v, pour chaque série de mesures, oscillèrent entre les limites
- v — 3° 25' 4",q à 3° 25' 24",5 pour E = 1 8o3 v = 3 34 0,8 à 3 34 2i, 2 pour E = 1 777
- Comme on employa ici les instruments de mesure du pavillon souterrain, l’erreur pour chaque valeur de v est :
- + o, 16 divisions d’échelle =+ 4*1
- et comme, d’après le schéma qui précède, pour chaque série de mesures, le résultat final de v représente la moyenne de 10 données isolées, l’erreur vraisemblable de ce dernier est:
- rfv = + .o"6g
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- ou plus petite que la moitié de la limite d’erreur que nous avons déterminée plus haut.
- 17. - RÉGLAGE DU BIFILAIRE
- Lorsque, pour une cause quelconque, une interruption de plusieurs jours dans les observations n’était pas à prévoir, j’ai chaque fois, à la fin de la série d’observations, réglé à nouveau le bifilaire du multiplicateur pour la série d’observations suivante, et cela de la façon qui a été exposée en détail à l’origine de ce travail; j’amenais la suspension bifilaire supérieure de nouveau au centre de l’appareil, je posais le barreau de torsion dans la nacelle et tournais le cercle de torsion jusqu’à ce qu’un aide lût à l’échelle la position du miroir, déterminée à l’avance, correspondant à la situation perpendiculaire au méridien; je remplaçais alors le barreau de torsion par l’aimant et j’effectuais sur le cercle de torsion, en me servant, à la fin du mouvement, de la vis micrométrique, une rotation telle que l’aide obtînt dans la lunette absolument la même division d’échelle. La position une fois atteinte, des signaux étaient envoyés dans le pavillon souterrain et la température dans le multiplicateur, enregistrée.
- Mais la différence des observations au cercle de torsion avec le barreau de torsion et l’aimant, donnait, dans la moyenne des lectures aux deux verniers, à + 10" près, l’angle de torsion zM tandis que les premières observations fournissaient les valeurs de ta, na et na. Les valeurs de za variaient entre les limites
- zrt — 45° 55'15" à 46° 7' 35"
- La totalité des opérations qui viennent d’être énumérées de 12 à 17 prenait de 6 à 7 heures, suivant que les déterminations du décrément logarithmique pouvaient être effectuées plus ou moins rapidement en nombre suffisant, — avec une demi-heure seulement de repos. En tout, nous avons effectué, comme il a déjà été dit à l’origine, treize de ces séries complètes d’observations, parmi lesquelles plus tard les quatre premières, à savoir celles des Ier, 7, 12 et i3 juillet, furent rejetées comme défectueuses, attendu que la détermination de l’angle de torsion présentait quelques défauts et quelque incertitude, qui ne furent pris en considération qu’entre le i3 et le 19 juillet, et que l’aimant principal montrait encore avant cette époque une décroissance permanente de son moment qui ne devint insensible qu’à partir du 22 juillet, comme il ressort des chiffres suivants relatifs
- M
- à ce moment. Ces valeurs ont été tirées des valeurs de r-
- H
- que fournirent les observations de déviations, par multiplication avec les valeurs absolues de H qui furent calculées, d’après les données du bifilaire de variation dans le pavillon souterrain; ces valeurs furent ensuite réduites à 20° C au moyen du coefficient de température p. précédemment déterminé pour l’aimant principal.
- Moment magnétique de Vaimant principal à 2o°C.
- 21 juillet 2.88018 IOK Ecart
- 22 — 2.87846 4* 0.00043
- 26 2.87749 — 0.00054
- 3 2.87760 — 0.00043
- 4 . . . 2.87771 — O.OOo32
- 5 — . . 4. 2.87834 4 o.ooo3i
- 10 — 2.87844 -f- 0.00041
- 11 — 2.87754 — 0.00049
- i3 — 2.87870 4- 0.00067
- Moyenne 22 juillet — i3 août. 2.87803 + 0.00045
- où, comme il est indiqué, la moyenne a été faite sans tenir compte de la valeur notablement plus grande du 21 juillet.
- Etant donnée la petitesse de plusieurs quantités, comme cela ressort des valeurs limites communiquées dans ce qui précède, nos formules pour le calcul de W, etc., peuvent être notablement simplifiées.
- Xn
- Tout d’abord on a-^<0,001, de sorte que ~ est plus
- petit que 0,000001 et par suite représente une quantité négligeable.
- A cause de la petitesse de X0 et de la valeur peu diffé-
- cotg.
- ^ cette dernière
- rente de 1 de la quantité
- 1 V H M cotg. z
- peut, au dénominateur de l’expression pour W, être retirée comme facteur commun des termes en X et X0 et ensuite être négligée comme facteur près de X0.
- Alors ’expression de W se simplifie tout d’abord de la façon suivante :
- w M C2 W t ~ -
- X
- II‘2 T0 cotg.ï
- rr2
- [ v^r ]
- avec
- K Œf(«0-«)f
- — COS 2 5
- a
- : -f- cos 2 za
- ou si nous remplaçons les constantes par leurs valeurs :
- w,=4. C2
- ' H’aToCotg.z'p i_o,<
- [, 1—0,00X312 (/„ - t) „ ~lTT,
- J
- avec
- K
- [l________________________________________COS 2 Z
- 14- o,ooooi65 (t0—t) —0,00005975 (»0 — n)
- - COS 2 Z„
- Mais comme en plus Ç, çl5 Ç2, etc., n’atteignaient pas i3' au maximum et que la quantité za variait simplement entre 45°55' et 4Ô°7' on peut, à cause de la petitesse du coefficient <T dans les expressions de cotg. z, cotg. jq, cotg. zïy etc., partout, dans le terme correspondant, poser pour za et za-\- Z, une valeur moyenne constante et ensuite réduire ce terme avec f à une seule constante et en outre dans les expressions pour cotg. zl9 z2f etc., négliger comme très petit le
- (Oi (Ç)n
- terme <x<r~, etc. Il suit de là que nous devons poser d’une façon générale dans notre calcul
- cotg. s » 1,004362 cotg. {za + ç) + sin ç
- où les valeurs pour cotg zlt etc., ne diffèrent que par la substitution à X. de etc.
- Si, de plus, nous avons soin de remarquer que dans chacune des trois séries de mesures les valeurs isolées de <p et de 4 ne s’écartent que de 4' les unes des autres, l’expression de C peut être simplifiée de la façon suivante en rem* plaçant les constantes par leurs valeurs précédemment déterminées ;
- ( 14- — ^ cotg 2 sin <I>
- \ ÎF.Ç y4»
- C / —0,266509------------------------
- 1 (i— 2,5471 tau g U**
- X [14-0,000033(20,7 —t»() P ^
- C) En réalité, cette formule donne la valeur de C pour la température 1^ du multiplicateur pendant la détermination de la sensibilité
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- expression dans laquelle t représente la température du multiplicateur, la température de la boussole des tangentes, et rà la température du pont de Wheatstone pendant
- la détermination de la sensibilité et dans laquelle on a posé :
- y Zi + zt + Ja+sn
- " ~ 4
- ,j, _ 9i + <pi+9a+9H
- 4
- \Jj’ _ ’t'I + ’j'I+'l'a+'i'H
- 4
- L’expérience montra que l’on peut, sans nuire à l’exactitude du résultat, calculer encore plus simplement cotg Z par la formule :
- Cotg Z = i, 004362 cotg (s ( _|_ îh[) + sin Kin si l’on pose
- Sn 4
- On a, d’après ce qui précède,
- 1 + \w7 7^=93,9170 + 0,0028646^—20)
- Finalement, on peut, pour les mêmes raisons, calculer M
- dans notre cas jj- d’après la formule simple suivante :
- M Es
- JJ = — tangv [1,002227 + 0,0000.54f + o,ooo631 (t—l)
- + o,ooo3o54 (N'— «'!], dans laquelle on a posé :
- ,__»t+v2 + v3+n
- 4
- t __L + G + G + tj
- c 4
- __w'i + w'a+n'a+w't
- ~ 4
- Nous avons trouvé plus haut que la valeur de la résistance du multiplicateur en unités Siemens à 1° était donnée par
- Wi = 2,94751+0,005745 (t— 20)
- d'où résulte en définitive, d’après la relation
- W<
- U.S.=J+ W t
- la valeur d'une unité Siemens en mesure électromagnétique absolue.
- Comme exemple d’un calcul, je communiquerai tout d’abord in extenso celui de la série d’observations du 4 août.
- Par suite du réglage du bifilaire, le icr août, à 3 h. P.M. temps de Gœtting, la position normale du barreau de tor-
- au lieu que ce soit pour la température t 4e ce dernier pendant la détermination du décrément logarithmique X- Mais comme par suite de ce qui a été dit quelques pages plus haut C varie très peu avec la
- température, la différence t —t est de 1°26 le 21 juillet, mais en m
- hioyenne elle est de o"o5, en sorte que C peut être valable aussi pour t.
- sion ou de l’auge perpendiculairement au méridien, correspondait à la division 522,9 de l’échelle.
- 3 août, 3 h. p. — Introduction du bifilaire et rotation au cercle de torsion jusqu’à ce que les lectures fussent :
- Temps Miroir Bifilaire Cercle de torsion
- de de auxi- ’ —1 <
- Gœtting l’aimant Temp. , liaire Vernier I Vernier 11
- 3 h. 8 m. Barreau de torsion 522.4 i(ii°o'o" 34o059'o,,
- 18 Aimant 522.3 19-92 327.4 207 4 3o 273 5o
- 46"4,3o" 460 4'5o"
- 21 — 522.0 ..... 327.1 j
- 22 — 522.1 ..... 327.2 . Lectures de contrôle.
- 23 — 522.1 327.2 )
- On a donc :
- c'I = 46°4,40" «^=522,30 t-a —19°92
- 4 août. Décrément logarithmique avec le multiplicateur fermé : X.
- Temp. de Gœtting Miroir de l’aimant Miroir fixe Temp. Bifilaire dans le pav. souterrain
- 8 h. i3 m. 5o s. a. 9 11 45 5o6.o 504.4 548.7 20° I 2 20.12 3i2.7 2i°5 Origine 3n.8 21.6 Fin
- Moyenne..... ... 5o5.20 = nx 20° I 2 3i2.25 (2i°55 ) = n'
- 40 lectures dans l’intervalle au bifilaire dans le pavillon souterrain correspondant aux 40 déterminations de X. Moyenne de toutes les 42 lectures à ce dernier appareil :
- n' — 312,i3 à 2i“55
- donc
- n = nx + («' — nx) 2,556 = 504 89 t = 20°i2 «'=3(2,94 /' = 2i°o
- K = (n — «„) 25"6o = — o07'25,,7 z„ + Ç = 45057'14" Log. cotg z = 0,9864595 — 1
- g •
- La moyenne de 20 valeurs de Log.—2 pour 1 déviation
- S b
- vers les grands chiffres et de 20 valeurs pour 1 déviation vers les petits chiffres, est :
- ^Log.-^A = o,633o68 + 0,000205 \ b(, / 1000
- ( Log. =0,633121+0,000177
- \ / o
- S,,) =(sù =618,2 / 1000 \ /o
- de là il résulte alors
- = o,63i325
- 101)0
- ou bien
- 1,45797
- \^uj0— o, 63ï378
- {^,S)0—1 >45809
- et finalement
- X = 1,45802
- avec un écart moyen : + 0,00044 des valeurs isolées et une erreur vraisemblable de + 0,000059 dans le résultat final. De plus :
- <J/ = 1 '40"
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- c’est-à-dire que c’est de cette quantité seulement que s’écarte le plan de symétrie du multiplicateur, à partir de l’aimant vers les petits chiffres :
- Durée d'oscillation T0 et décrément logarithmique X0.
- Temps de Miroir de Bifilaire dans le
- Gœtting l’aimant Température pavillon souterrain
- n. m. s.
- 9 20 0 a. 5o|.8 20.12 3i 1.9 21.6
- 21 0 504.9 3l2,0
- 22 15 104 — 904 311.9
- 25 45 117 — 890’ 3i 1.6
- 40 20 3i 1.8
- 44 20 Observation pour àq 3i 1.8
- 48 10 3 ï 2.0
- 10 9 3o 240 — 76*3 3x2.4
- i3 20 258 — 754 312 .5
- 15 0 506.7 3l2 .6
- 16 0 506.7 20.12 3x2 .6 21.6
- Donc :
- «0* = 5o5.77 n^c = 'iii.il *6 = = 21.6
- «0. = 5o5.24 — 3x2.06 t0 = = 20.12
- Amplitude originelle': 400 Divisions d’échelle = 2°5o'l l,r
- — finale : 248 — = I 4544
- Moyenne : a = 2° i S V = 203
- Temps de la irc série et de la série de passages
- ‘ 1^1 ——, Temps
- Différence Dillérence de 210 T
- li. m. s. h. m. s.
- O 44 22 2 11 3i 51 8 47rai9s6
- i3.b 13.6
- 35 8 32 5 4 19.5
- i3.5 i3.4
- 5p 3 18 8 19-7
- i3.5 i3.6
- 45 12 8 32 4 iq.6
- i3.5 i3.5
- 26 3 45 9 19.6
- i3.G i3.6
- 39 9 59 5 19.6
- 13.5 i3.5
- 53 4 33 i3 0 19.6
- 13.5 13 * 5
- 46 6 Q 26 5 iq.6
- 13.5 i3.5
- 20 4. 40 0 19.6
- i3.5 i3.fï
- 33 9 53 6 19.5
- i3.ô i3.4
- 47 5 , 34 7 0 19.6
- 13.5 i3.6
- 47 1 0 20 6 19.6
- donc
- T= i3.521-9 ± 0,0001 sec. de l’horloge électrique. Ce jour-là on avait à l’horloge électrique
- Tn ~ 13.5219(1 4- o,ooooi85 — 0,0002014)= 13*5194.
- La détermination de 10 valeurs de X0 de deux espèces chacune, [effectuée dans l’intervalle donna en moyenne :
- a0—0,002187
- avec un écart moyen de +0,0000896 et une erreur vraisemblable de +0,0000109 dans le résultat.
- (A suivre.)
- CORRESPONDANCE
- Gênes, le 11 novembre 1884, Monsieur le Directeur,
- Dans le numéro 43 de La Lumière Electrique, j’ai lu une lettre de M. Gaulard contenant, au sujet du prix établi par le gouvernement italien et par la ville de Turin à la section internationale d’électricité, des affirmations pas tout à fait exactes.
- Puisque vous avez bien voulu publier mon travail sur la nouvelle méthode d’extraction électrolytique du cuivre, dont un essai sur grande échelle figurait à l’Exposition dans le but de concourir au prix dont il est question, j’espère, Monsieur, que, dans l'intérêt de. la vérité, vous voudrez bien publier le texte exact des délibérations du jury, dont je fais suivre la traduction en français, en vous remettant l’original officiel en langue italienne.
- DÉLIBÉRATIONS DU JURY
- Le jury international pour la section d’électricité a décidé de diviser la somme de i5 000 francs, établie comme prix par le gouvernement et par la ville de Turin; en deux parties, qui doivent être assignées à titre d’encouragement aux deux exposants suivants :
- à) Società Anonima Italiana di Minière di Rame e di Eletlro-Metallurgia, dont le siège est à Gênes.
- (b) The National Company for the distribution of Electri-city by Secondary Generators, Limited, dont le siège est à Londres.
- Pour diviser la somme de i5ooo francs, entre les deux concurrents, le jury n’a pas cru pouvoir mettre en comparaison l’importance relative des inventions présentées au concours par ceux-ci, attendu qu’une semblable comparaison n’est pas possible entre choses tout à fait différentes par leur nature, et par les problèmes qu’elles tendent à résoudre. Il a cru qu’il serait plus juste de tenir compte, en faisant la répartition, des dépenses faites par les deux maisons concurrentes pour leur installation dans l’Exposition.
- En partant de ce principe, le jury a décidé de donner un tiers de la somme à la Società Anonima Italiana di Minière di Rame e di Elettro-Metallurgia, et deux tiers à The National Company for the distribution of Electricity by Secondary Generators, Limited.
- Les décisions relatives aux deux Sociétés concurrentes ont été formulées et approuvées à l’unanimité du jury, dans les termes suivants :
- a.) Pour la Società Anonima Italiana di Maniéré di Rame e di Elettro-Metallurgia, le jury de l’Exposition internationale d’électricité considérant :
- i° Que si les usines de la Società Anonima Italiana di Minière di Rame e di Elettro-Metallurgia n’ont pas encore fonctionné régulièrement pour un temps suffisant à démontrer que le problème de l’extraction industrielle du cuivre de ses minerais par voie électrolytique fut complètement résolu, il résulte néanmoins des appareils et produits présentés à l’Exposition par la Société, que ladite Société a déjà réussi à obtenir au moyen de l’électrolyse, sur une vaste échelle, directement du cuivre reconnu pur, extrait de niattes fort riches en fer;
- 20 Que l'application de l’électrolyse au traitement des minerais de cuivre, de la manière pratiquée par la Società Anonima de Gênes, permet d’employer utilement les minerais pauvres;
- 3° Que les recherches exécutées sur une vaste échelle pour substituer, même en partie, les méthodes èlectromé-\ tal urgiques aux méthodes ordinaires dans l’extraction des
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- métaux, méritent d’être encouragées, comme celles destinées à faire sous divers rapports avancer les industries métallurgiques :
- Décide d’accorder à la susdite Société à titre d’encouragement 5 ooo francs.
- Pour la National Company for the distribution of Electri-city by Sècondary Generators de Londres :
- Quoique le problème de transformer, au moyen de l’induction, des courants faibles en courants plus forts ne soit pas neuf, pourtant le jury reconnaît que la dernière forme donnée par M. Gaulard aux appareils d’induction est très rationnelle, et rend possible cette transformation avec une petite perte d’énergie; pour ce fait décide de donner à la Société des générateurs secondaires, 10 ooo francs, à titre d’encouragement, afin qu’elle continue à perfectionner son système, fort propre à distribuer, dans un rayon étendu, l’éclairage électrique, sous quelque forme que ce soit.
- A MM. l’ingénieur E. Marchese, inventeur du système électrolytique de la Società Anonima Italiana di Minière di Rame e di Eletlro-Metallurgia, et Lucien Gaulard, inventeur des générateurs secondaires de Ja National Company for the distribution oj Eteclricily by Sècondary Generators de Londres, le jury a décerné la médaille de collaboration.
- On voit par ce qui précède que l’invention exploitée par la Società Anonima Italiana, de Gênes, a été reconnue nou-vellef très utile, et déjà appliquée sur une vaste échelle. Le seul reproche qu’on ait pu lui faire, est de n’avoir pas encore une longue vie; mais c’est du reste le sort de toutes les inventions quand elles sont récentes. Tandis que l’idée de M. Gaulard, quoique rationnelle, n’a pas été trouvée neuve, et le jury ne fait pas même mention du prétendu transport de force mécanique, et cela d’accord avec M. Tresca, président honoraire du jury, qui concluait en ce sens son dernier mémoire sur les générateurs, présenté à l’Académie des sciences de Paris, et avec M Marcel Deprez (la plus haute autorité en cette matière), comme en fait foi son article sur le même sujet inséré dans le numéro 41 de La Lumière Electrique.
- Enfin, si on songe que la ville de Turin avait établi son prix seulement pour les inventions concernant le transport de la force mécanique (puisque c’est de ce transport et non pas de lumière que la ville de Turin a besoin) et que le gouvernement italien décrétait un prix de 10000 francs, pour celui qui aurait présenté une invention ou un appareil ou système d’appareils constituant uu progrès notable dans le transport de la force, dans l’éciairage ou dans la métallurgie, on comprend mal les raisons qui ont décidé le jury à réunir les deux prix et à les diviser comme il l’a fait.
- Toutefois la récompense obtenue pour le traitement électrolytique des minerais et mattes de cuivre, a été fort honorable, puisqu'elle se trouve placée en tête de toutes les récompenses accordées par le jury international.
- Si S. E. le Ministre des travaux publics, l’illustre avocat Genala, eût visité l’usine de Sestri, où ce traitement se fait couramment sur une échelle industrielle, je ne doute pas que M. le ministre n’cût donné à cette industrie les mêmes approbations, dont M. Gaulard nous apprend qu’il a honoré les résultats des expériences de Lanzo.
- Veuillez agréer, etc. G. Badia.
- FAITS DIVERS
- Nous avons le regret d’apprendre la mort de M. Henry Lartigue, membre du comité consultatif des chemins de fer et d’un grand nombre de sociétés savantes. Après avoir consacié une grande partie de sa vie à l’étude du service des voies ferrées, et réalisé, en compagnie de MM. Tesse
- et Prudliomme. dans cette branche de l’industrie, quelques perfectionnements importants, M. Lartigue occupait en dernier lieu le poste de directeur de la Société générale des téléphones. Ses travaux lui avaient valu plusieurs distinctions honorifiques, entre autres les croix de chevalier de la Légion d’honneur et de l’ordre de François-Joseph d’Autriche.
- Le. Journal ojficiel du 18 novembre a publié un décret du Président de la République instituant sur le rapport du ministre des Postes et Télégraphes, et sous sa présidence, une commission chargée de préparer et proposer un règlement spécial pour fixer les conditions techniques à remplir dans l’intérêt de la sécurité publique, pour l’installation des conducteurs affectés à la transmission de la lumière ou au transport de la force par l’électricité.
- Cette commission, dont la première séance a eu lieu mercredi, est ainsi composée:
- MM. Hervé Mangon, Jamin, Alphand, Delmas, Gariel, Sartiaux, Mascart, Mille, Marques di Braga, Jousseliu, Guillaume, Bergon, Blavier, Georges Cochery, Caël, Raynaud.
- Voici le programme des cours publics du soir (d’électricité) du Conservatoire des arts et métiers pendant les années 1884-1885.
- MÉCANIQUE APPLIQUÉE AUX ARTS
- Les lundis et jeudis, à sept heures trois quarts du soir.
- M. Tresca, professeur. Le cours ouvrira le lundi i5 novembre.
- Objets des leçons. — Sources de travail moteur. — Principe de l’équivalent mécanique. — Transformation des éléments du travail moteur dans les récepteurs. - Chaudières à vapeur. — Machines a vapeur et machines à gaz. — Autres récepteurs. — Transmission du travail à distance.
- PHYSIQUE APPLIQUÉE AUX ARTS
- Les mercredis et samedis, à neuf heures du soir.
- M. Ed. Becquerel, professeur et H. Henri Becquerel, suppléant. — Le cours ouvrira le samedi 8 novembre.
- Objets des leçons. — Propriétés générales de l’électricité. Applications de l’électricité aux arts : piles voltaïques, appareils d’induction, machines dynamo-électriques, transport de la force, éclairage électrique, galvanoplastie, dorure, argenture, etc.; télégraphie, téléphonie, horlogerie électrique. — Actions chimiques produites par la lumière : photographie.
- Une Exposition internationale aura lieu du mois de mai au mois d’août 1885, à Kœnigsberg, et comprendra tous les genres de moteurs, machines-outils, appareils, instruments et outils applicables à la petite industrie et au travail à la main. Les moteurs exposés ne pourront avoir une force supérieure à 5 chevaux. Ils sont destinés surtout à montrer l’importance des forces motrices mécaniques, même pour la petite industrie.
- Le succès des tramways électriques en Angleterre s’affirme de plus en plus. La ligne de Portrush à la chaussée des Géants, qui fonctionne depuis une année, voit chaque jour le nombre des voyageurs augmenter.
- A Newry, ville située à mi-route de Belfast et de Dublin, la Benbrook Spinning O construit un nouveau chemin de fer électrique; la ligne aura une longueur d’environ trois milles. Une nombreuse équipe d’ouvriers termine en ce moment les terrassements; les ponts et les rails sont placés sur une assez grande longueur à partir d’Edward-Strcct-
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- Terminus. Aussitôt que les travaux seront terminés, le Dr Hopkinson, de la maison Siemens frères, de Londres, •commencera la pose des machines électriques, qui seront placées dans un ancien moulin situé à Millwall, entre Bess-brook et Newry.
- On espère que l’ouverture de la ligne pourra avoir lieu .au commencement de l’année i885.
- Le bureau des brevets à Londres va être considérablement agrandi, la nouvelle bibliothèque surtout sera deux fois plus grande que l’ancienne, mais les fonds nécessaires n’ont pas encore été votés par les chambres.
- Un comité vient de se former à Londres, dans le but d’ouvrir une Exposition internationale artistique, scientifique et industrielle à la date du 3i mars i885. Cette Exposition qui durera six mois, aura lieu dans le palais Alexandra, à Muswell Hill, Londres, qui sera naturellement éclairé à l’intérieur comme à l’extérieur par la lumière électrique.
- La Western Manufacturing C° vient de construire un nouvel avertisseur électrique pour les grands hôtels, etc. Tandis qu’avec l’ancien système les signaux ne pouvaient être envoyés que dans une direction, c’est-à-dire de différentes chambres au bureau de l’hôtel, le nouvel appareil permet également à celui-ci de s’assurer de la présence d’un locataire quelconque dans sa chambre.
- Le service de la police à New-York a décidé d’exécuter dans le quinzième district une nouvelle série d’expériences sur un système d’avertisseurs électriques, déclaré défectueux il y a quelque temps et perfectionné depuis les premiers essais. Ce système comprend un certain nombre de boîtes d'appel, placées en différents points du district et reliées par des fils distincts à autant d’avertisseurs réunis au poste •central. En outre des signaux que les policemen doivent faire parvenir au bureau pendant leurs rondes, ces boîtes d’appel servent à annoncer à ce dernier les incendies et les accidents qui peuvent se produire dans les rues et la nature des secours dont on a besoin. Le nombre des postes particuliers qui vont être installés dans le quinzième district est •de 3a.
- Ce système offre une grande analogie avec celui de Chicago, mais il est plus avantageux, car, dans cette dernière ville, les différentes boîtes sont distribuées sur un seul et même circuit, de telle sorte que, s’il survient un accident à l’une d’elles, le réseau tout entier se trouve hors de service. Cet inconvénient est évité à New-York par l’installation de circuits isolés lefe uns des autres.
- La Massachusetts Electric Power C° a installé dans une exposition locale de Boston, un chemin de fer qui transporte des voyageurs toute la journée, et qui est actionné par une dynamo et un moteur Daft. On prétend que le coût de la traction avec les chevaux revient à 37 fr. 5o par jour, tandis que le prix pour l’électricité n'est que de 6 fr. 75 par jour. La galerie des beaux-arts est éclairée avec des lampes à incandescence Edison, alimentées par des dynamos du, même système avec des moteurs Armington et Sims. L’éclairage est fourni par l’American Electric C°, avec les foyers à arc du système Thomson-Houston.
- On se propose de construire un chemin de fer électrique, du système Van Depoele, entre les villes de Saint-Paul et Minneapolis, et une Société vient de se constituer dans ce but.
- La législature de Vermont est actuellement saisie d’un
- projet de loi pour l’exécution des condamnés à mort au moyen de la décharge électrique.
- Éclairage électrique
- Lundi dernier, M. de Lesseps a donné lecture à l’Académie des sciences d’une note sur les essais d’éclairage électrique faits au canal de Suez depuis plusieurs années au double point de vue de l’exécution des travaux d’entretien ou d’amélioration et du transit des navires pendant la nuit.
- Le travail des dragues dans le canal est souvent une gêne pour les navires de passage et la lumière électrique serait d’une ressource précieuse en permettant d’utiliser les nuits pour l’achèvement plus prompt des travaux d’entretien ou d’amélioration.
- Ce résultat est déjà acquis et on étudie en ce moment les moyens de rendre la navigation de nuit possible au moyen de la lumière électrique.
- Le Conseil municipal de Paris vient de décider de prolonger jusqu’au 18 mai i885 le traité conclu avec la Société Lyonnaise de constructions mécaniques et de lumière électrique pour l’éclairage de la place du Carrousel. La dépense s’élève à la somme de 16,912 fr. 15.
- Le café de la Paix va recevoir une installation d'éclairage électrique comprenant 5o lampes à incandescence de 16 bougies, une dynamo Edison de 40 ampères et de 120 volts actionnée par un moteur à gaz de 8 chevaux. La Société Edison qui a été chargée de cette installation s’est engagée à finir le travail dans un délai de 15 jours, de sorte que la lumière électrique fonctionnera déjà le 25 de ce mois.
- Les magasins du Gagne-Petit, avenue de l’Opéra, vont prochainement être éclairés à la lumière électrique. L’installation comprendra trois dynamos Edison, dont deux pour les lampes à incandescence, et la troisième pour les lampes Cance. Il y aura 3oo lampes de 16 bougies, et 10 foyers Cance de 80 becs carcel.
- M. Dumont, un grand industriel de Bellegarde, a construit un barrage sur la Valserine, et dispose ainsi d’une force de 2000 chevaux. Une turbine fonctionne déjà et actionne deux machines Gramme, de dix chevaux chacune, qui fournissent le courant nécessaire pour alimenter les lampes à incandescence qui éclairent les rues pendant la nuit.
- La ville d’Aigle (canton de Vaud, Suisse), va être pourvue d’une petite station centrale d’éclairage électrique par incandescence. La force motrice sera fournie par l’eau d’un canal qui traverse la ville. L’installation de cette station a été confiée à la Société dfappareillage électrique, de Genève.
- La même Société a installé au mois d’octobre dernier, dans une des salles de la grande filature de la Lorze, près de Baar (canton de Zug). un éclairage électrique comprenant 44 lampes Edison de 10 bougies alimentées par une dynamo Edison. Les deux installations fonctionnent d’une manière fort satisfaisante.
- Ainsi que nous l’avons déjà dit, l’éclairage électrique de la ville de Temesvar a commencé officiellement le 15 de ce mois. Comme il fallait s’y attendre, l’induction des fils de la lumière électrique exerce une influence très fâcheuse sur les conducteurs téléphoniques. Les deux entreprises ont d’un commun accord déplacé certaines lignes qui se
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- trouvaient trop rapprochées, tandis que d’autres appareils téléphoniques ont été placés sur un circuit métallique sans fil de terre.
- Le résultat de ce changement n’est cependant pas tout à fait satisfaisant. Le nombre des lampes est de 750; deux sont installées sur chaque poteau, sans cependant fonctionner en même temps, l’une servant de réserve en cas d’accident à l’autre.
- Le nouvel établissement de bains à Bucharest sera éclairé par le système Edison, avec 1000 lampes A alimentées par quatre dynamos de 3oo foyers chacune. On se propose de transformer la grande salle des bains, pendant l’hiver, en salle de bal.
- Le journal te Mechanical World fait remarquer que le progrès de l’éclairage électrique en Angleterre est très satisfaisant, mais qu’il serait bien plus rapide, si les fabricants de lampes à incandescence voulaient se contenter d’un bénéfice de 100 pour cent, au lieu de 7S0 pour cent qu’ils demandent maintenant.
- Les travaux d’agrandissement du pont de Charing Cross, à Londres, sont éclairés la nuit par 5 foyers à arc Crompton, de 3 à 4000 bougies et 3o lampes à incandescence. Le courant est fourni par une dynamo Biïrgin, actionnée par une machine à gaz de 12 chevaux, utilisée pour les travaux pendant la journée.
- Le secrétaire de la Edison and Swan United Electric Light C° de Londres vient d’adresser une lettre au Président de la Chambre de commerce, déclarant qu’après des études approfondies, les administrateurs de la Société sont arrivés à la conclusion qu’il sera impossible d’établir une station centrale d’éclairage électrique avec des chances de réussite, tant que la loi actuelle sur l’éclairage électrique restera en vigueur. Après avoir demandé au Président de la Chambre de commerce de lui accorder une entrevue pour discuter la question, l’auteur critique sévèrement les dispositions de l’article 27 de la loi de 1882, qui donne aux autorités le droit d’acheter l’installation au prix coûtant au bout de 21 ans.
- La maison de M. Phipps, architecte à Londres, est éclairée avec 40 lampes à incandescence Swan alimentées par des accumulateurs. La dynamo est actionnée par une machine à gaz Otto d’un cheval.
- Les câbles souterrains pour la lumière électrique qui vont être placés dans plusieurs rues à Greenock, ainsi que nous l’avons annoncé dans notre dernier numéro, seront de trois types différents. Le câble principal se composera de 36 conducteurs en cuivre d’un diamètre de q5 millimètres; le principal câble d’embranchement contient 12 fils de i,b millimètre et enfin un seul fil de 1,2 millimètre va aux lampes. Ces câbles seront du type Berthoud-Borel, isolés par le procédé de cette maison et renfermés dans une double couverture de plomb avec une couche intermédiaire de goudron. La conductibilité sera de 96 o/ode celle du cuivre pur, et l’isolation sera de 1 000 megohms par mille à la température ordinaire. Les câbles seront goudronnés et placés sur une couche de sable fin au fond de la tranchée, qu’on couvrira ensuite de 10 centimètres de sable.
- L’installation d’éclairage électrique faite à bord du steamer Umbria, par MM. J.-D.-F. Andrews et C°, de Glasgow, est une des plus vastes qui aient été entreprises jusqu’à ce jour sur un navire. Quatre-vingt-dix foyers sont répartis dans les chambres des machines, des chaudières, etc.; les con-
- duites, enveloppées de caoutchouc et d’une composition spéciale destinée à les préserver de l’eau de mer, sont protégées par une garniture de fils de fer, qui remplace les tubes généralement employés dans les chambres des machines. Les foyers de la chambre des machines sont répartis sur deux circuits, avec un commutateur spécial pour chaque. Les dynamos sont reliées au commutateur principal placé sur une cloison près des machines, d’où partent les six circuits principaux qui desservent le navire. Ces six circuits sont numérotés de 1 à 6, à leur départ à l’arrière du navire : le premier dessert le service de nuit, comprenant 200 lampes dans les chambres des machines et des chaudières; le second les lampes de l’arrière du navire; le troisième celles du milieu; le quatrième et le cinquième les. grands salons, ceux des dames et de musique, etc., et le sixième les lampes de l’avant du navire. Chacun des conduits principaux est relié à un groupe de commutateurs placés à la jonction des conduits principaux et des conduits-secondaires; chaque commutateur commande un groupe d’environ trente lampes. Cent trois lampes sont placées dans le principal salon à manger, dont quatre-vingt-quatre, par groupes de trois foyers, suspendues au plafond ; le reste est placé sur des appliques. Dans le salon de musique, dix-sept lampes sont disposées sur les murs, autour des pianos et de l’orgue; il y en a seize dans les fumoirs; le surplus, distribué dans le navire, comprend 162 lampes. Toute cette installation a été faite en deux mois.
- Le ministre de la marine, aux Etats-Unis, vient de charger la Consolidated Electric Light C°, de New-York, de l’installation de l’éclairage électrique à bord du vaisseau de guerre Y Omaha. Cette Société exploite le système .Sawyer Mann, qui fonctionne déjà dans plusieurs des plus grands bâtiments à New-York, ainsi qu’à l’hûpitat des aliénés, à Virginie.
- L’expérience d’éclairage électrique de la Pennsylvania avenue à Washington, par les appareils de la Brush-Swan Electric Light C°, a duré 45 jours et s’est terminée à la fin du mois dernier. Les commissaires n’ont pas accepté l’offre de la Société pour la continuation de l’éclairage. L’Unitcd States C° a ensuite offert d’éclairer l’avenue et plusieurs autres rues dans le voisinage à titre gratuit pendant une année, à condition de pouvoir placer des fils aériens et desservir des maisons particulières. Les autorités tiennent tellement au système souterrain, que l’offre généreuse de la Compagnie a été refusée.
- La Germantown Electric Light C°, vient d’obtenir une concession pour l’éclairage électrique du quartier des affaires de la ville de Germantown en Pennsylvanie. Le système adopté est celui de Thomson-Houston et les dynamos seront installées au centre de la ville. La Compagnie a déjà reçu un grand nombre d’adhésions et de commandes des principaux négociants de la ville.
- L’usine de MM. Tayer et 0° à New-Bedford, Massachu-sets, vient d’être pourvue d’une installation d’éclairage élec trique comprenant 100 lampes à incandescence, par la Compagnie Sawyer Mann, de New-York.
- La fabrique de coton de MM. Folwell, frères, à Philadelphie, va être pourvue d’une installation d’éclairage élccr* trique, comprenant q5o lampes à incandescence du système Brush-Swan.
- Le conseil municipal de Philadelphie a dernièrement voté une somme de 45 000 francs pour l’extension de l’éclairage électrique des rues de la ville. La Underground Electric
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 010
- Light C° a offert d'éclairer trois des plus importantes places publiques, jusqu'au commencement de l'année prochaine, sans aucuns frais pour la ville. L'offre ayant été acceptée, cette Société va installer 17 foyers dans chaque square, et si la ville désire continuer l'éclairage pendant l'année prochaine, elle paiera 2 fr. 5o par foyer et par jour.
- VWWWvAAA'WI
- La lumière électrique fonctionne maintenant d'une façon permanente à Portland (Oregon). L'installation comprend 3 machines Westinghouse de 60 chevaux chacune avec i5o foyers à arc, auxquels viendra s’ajouter sous peu un grand nombre de lampes à incandescence.
- Dans la soirée du 22 septembre, des oies sauvages ont entièrement démoli les appareils d'éclairage électrique, sur le dôme de l’Hôtel-de-Ville, à Wabash, dans l'In-diana.
- Le système des tours pour les foyers électriques n'a pas donné satisfaction à Victoria B. C, On n'a aucunement l’intention d'abandonner l'éclairage électrique, mais les foyers seront à l'avenir placés sur des poteaux, de la manièretordi-naire.
- La mine de cuivre d’Anaconda, à Montana, une des plus considérables de ce genre au monde, va être éclairée à l’électricité par la United States Electric Light G°.
- Télégraphie et Téléphonie
- La question du salaire des femmes employées par le département des télégraphes en Allemagne, est fort discutée en ce moment. Tandis que les femmes se contentent de 100 francs par mois, les hommes refusent de travailler dans ces conditions, d’autant plus qu’on leur impose un service plus long et l'obligation de remplacer leurs collègues absents par suite de congés.
- Le ministère des communications en Hongrie vient de publier la statistique pour l'année dernière du département des télégraphes. La longueur des lignes était à la fin de l'année i883 de 16 223 kilomètres et le fil employé mesurait 59 149 kilomètres. Il y avait 542 bureaux télégraphiques de l'Etat et 706 appartenant aux chemins de fer. Le nombre des employés était de 1 442 dont 223 femmes.
- t
- Ainsi que nous l'avons déjà dit, MM. Mackay et Bennett ne feront aucune réduction dans le tarif des dépêches transmises par leurs câbles. II paraît cependant que la nouvelle Compagnie s’est décidée à favoriser certains gros clients, et dans ce cas, les autres Sociétés de câbles seront forcées d'imiter la Commercial Cable C°, ce qui amènera inévitablement une réduction universelle de tarif au profit du public.
- La récente visite de M. Gladstone à Edimbourg a donné lieu à .une activité extraordinaire dans les bureaux du télégraphe de cette ville. Dans la soirée de l'arrivée du ministre, 67 000 mots ont été télégraphiés aux différents journaux du pays. Le premier discours de M. Gladstone fît télégraphier 138445 mots, et le deuxième 172821 mots. Cent trente employés étaient constamment occupés pendant la durée de la visite, et les dépêches se trouvaient transmises presque simultanément à trois différentes destinations au moyen de bandes de papier perforées qui passaient dans trois transmetteurs de Wh:atstone; dès que quelques mètres avaient
- passé dans le premier transmetteur, on les faisait passer dans le second et ainsi de suite.
- Sur les 70000 milles de câble sous-marin qui fonctionnent actuellement. 3o 000 milles sont pourvus du système duplex de Muirhead, qui va également être appliqué aux nouveaux câbles de la Commercial C°.
- Les recettes du département des télégraphes en Angleterre, du icr avril au 8 novembre dernier, ont été de 27 millions de francs, soit une augmentation de i25oooïrancs sur la même période de l'année dernière.
- Le 26 septembre dernier, plus de 1 400 jeunes filles, de 14 à 18 ans, se sont présentées à LonJres, à l'examen d’admission dans le département des télégraphes. Les places vacantes étaient au nombre de 20 seulement.
- La pose d'une section du câble de la Spanish National Submarine Teiegraph C°, entre Las Palmas (Gran Canaria), et Arrecife (Lahgàrote), a été terminée mercredi, le 5 de ce mois. Le steamer télégraphique, le Siîvertown est ensuite parti pour Santa-Cruz, de TénérifTe, où il est arrivé le 9, pour placer le câble-entre TénérifTe et Sénégal, aidé par le steamer l'International,
- Le câble Tasmanien n’a pas encore pu être réparé, malgré tous les efforts des ingénieurs, à cause du mauvais état de la mer qui empêche tout Travail continu.
- Un contrat de longue durée vient d'être signé par la Western Union Télégraph C° et la Compagnie du chemin de fer de Chicago, Burlington and Quincy, donnant à la première Société le contrôle absolu de toutes les lignes télégraphiques de la dernière.
- La Baltimore and Ohio Teiegraph C° va prochainement faire placer un tuyau d’eau ordinaire de six pouces, dans la principale rue de Philadelphie, pour essayer un nouveau système de canalisation souterraine des fils télégraphiques. Le câble souterrain de 2 fils qui a été placé dans le Fair-mount Park, par la Standard Underground C°, a très bien fonctionné comme conducteur téléphonique, mais la longueur n’est que d’un mille.
- Le gouvernement canaiien s’est décidé à demander aux Chambres de voter pendant la session prochaine une somme de 700000 francs pour la construction et la pose d'un nou veau câble sous-marin entre la Nouvelle-Ecosse et le Sable Island.
- La Société générale des téléphones a obtenu du ministre des postes et télégraphes l'autorisation pour le public de demander gratuitement, de jour et de nuit, aux administrations compétentes, par l'intermédiaire'de ses bureaux téléphoniques, les secours nécessaires pour les cholériques, notamment pour le prompt transport des malades.
- Toute personne qui voudrait user de cette faculté devra se munir d’une attestation médicale constatant qu'il s'agit d'un cas de choléra, et sur le vu de laquelle les employés des bureaux téléphoniques établiront les communications. La préfecture de police et ies vingt mairies de Paris sont reliées aux bureaux téléphoniques.
- Le Gérant : Dr C.-C. Soulages.
- Paris. — Imprimerie P. Mouillot, |3, quai Voltaire. — 52146
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- La Lumière Électrique
- Journal universel d’Électricité
- 51, rue Vivienne, Paris •'"‘""7
- directeur: D* CORNELIUS HERZ
- SECRÉTAIRE DE LA RÉDACTION : AüG. GUEROUT | ADMINISTRATEUR : HENRY SARONI
- Secrétaire de la Rédaction par intérim : B. Marinovitcii
- \;
- 6« ANNÉE (TOME XIV)
- SAMEDI 29 NOVEMBRE 1884
- N® 48
- SOMMAIRE
- Sur les systèmes d’unités absolues; G. Szarvady. — L’indicateur. (2e article) ; G. Richard. — Anneaux électrochimiques comparés aux anneaux de diverses sortes (2e article); C. Decharme. — Sur une méthode de mesure des petites résistances; F. Uppenborn. — La station centrale d’éclairage électrique à Berlin ; B. Marinovitch. — Chronique de l’étranger : Angleterre; J. Munro. — Italie; R. Ferrini. — Revue des travaux récents en électricité : Démonstration expérimentale de l’inversion de la force électromotrice du contact fer-cuivre à température élevée, par M. F.-F. Le Roux. — Construction d’étalons prototypes de l’ohm légal, par M. J.-René Benoît. — A propos de la théorie du courant électrique, par P. Van der Vlict. — Sur la chaleur développée par un courant pendant la période variable, par E. Bazzi. — Bibliographie; Ad. Minet. — Travaux de la conférence internationale des électriciens {suite). — Faits divers.
- SUR LES
- SYSTÈMES D’UNITÉS ABSOLUES
- § Ier. — Axiome fondamental. — Mesure d'une grandeur.
- Un axiome primordial qui précède les premières notions d’arithmétique est celui d’après lequel l'on ne peut comparer entre elles que des grandeurs de même nature. Le résultat d’une semblable comparaison est un nombre abstrait exprimant le rapport des deux grandeurs.
- On appelle mesure d’une grandeur son rapport à une grandeur déterminée de même nature, prise pour unité.
- Le nombre qui d’après cette convention définit une grandeur quelconque dépend donc du choix de celle qui doit servir de ternie de comparaison. Tout nombre au contraire qui exprime le rapport de deux grandeurs est invariable et par suite indépendant du choix des unités.
- D’après l’axiome fondamental on peut dire que deux longueurs sont égales ou encore qu’une |
- masse donnée est double d’une autre ; mais'on ne saurait égaler une masse et une longueur.
- Bien que cette proposition paraisse d’une évidence presque naïve, elle n’a pas toujours été observée avec une grande rigueur. Ne dit-on pas couramment dans d’excellents traités sur les unités électriques qu’une force est le produit d’une masse par une accélération ou qu’une résistance est une vitesse?
- Cette manière de s’exprimer n’est pas heureuse. Sous une forme évidemment absurde elle signifie simplement, ainsi que nous le verrons, que eu égard à l’ensemble des conventions qui régissent le système d’unités électromagnétiques C. G. S., l’unité concrète de résistance, par exemple, varie comme l’unité concrète de vitesse.
- Si l’une de ces unités venait à être augmentée ou diminuée pour un motif quelconque, on serait obligé d’augmenter ou de diminuer l’autre dans le même rapport à moins de changer quelques-unes des formules ou équations admises en électricité.
- § 2. — Lois physiques.
- L’étude des phénomènes de la nature nous a amenés à reconnaître certaines relations qui existent entre des grandeurs concrètes de nature différente, et qui permettent de prévoir la valeur de l’une quelconque de ces grandeurs, lorsque les autres sont connues.
- Ces relations sont ce que l’on nomme des lois physiques.
- Nous les traduisons algébriquement par des formules ou des équations.
- Quand nous voudrons mettre en évidence les grandeurs concrètes elles-mêmes, nous adopterons une notation imitée de Maxwell (*) en désignant toute grandeur concrète par une lettre enfermée » dans une parenthèse carrée.
- (!) A Treatise on Electricity and Magnetism-by S.-C. Maxwell. Oxford, 1873, vol. 1, ch. 1.
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- 022
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- Ainsi
- [F] représentera une force,
- [L] — — longueur,
- [M] — — masse,
- [T] — — durée, etc.
- Etablissons maintenant les conditions auxquelles les équations physiques doivent satisfaire.
- § 3. — Relations entre des grandeurs concrètes de même natîire.
- Suivant notre axiome fondamental, rien ne s’oppose à une relation telle que :
- (1) [F’J-tFJ+tFJ-tF,],
- Celle-ci, par exemple, signifierait que sans troubler l’équilibre d’un corps donné, on pourrait substituer à la force concrète [F], d’autres forces [FJ, [FJ, [F,], ayant le même point d’application, les forces [FJ et [FJ étant dirigées dans le même sens que [F], tandis que [F3] le serait en sens contraire.
- Nous pourrons de même écrire :
- (2) [F]=/[F„],
- f étant une expression numérique quelconque, entière ou fractionnelle, rationnelle ou irrationnelle, commensurable ou incommensurable. Si [FJ est la grandeur concrète choisie comme unité, f sera l’expression numérique ou la mesure de [F].
- Remplaçons l’unité concrète [F0] par une autre .[FJ, telle que
- (3) [f0].= f[f'J,
- le rapport de [F] à [FJ sera, toujours/; mais la mesure /' de [F] sera maintenant
- indépendante du choix des unités et par suite elle doit être homogène (*).
- g 4. — Relations entre grandeurs concrètes de nature différente. — Principe général d'homogénéité.
- Nous avons discuté une relation entre des forces concrètes ; on pourrait aussi bien interpréter une relation entre plusieurs masses, ou différentes longueurs ; mais on ne saurait attribuer aucun sens à une équation telle que :
- (1) [L] = [T], ou encore
- (2) [F] = [M][A].
- Par contre, nous pouvons toujours égaler deux expressions numériques identiques, et nous pouvons ainsi être amenés à une équation telle que
- (3) f—ma,
- où f représente la mesure d’une force concrète [F], m celle d’une masse [M], a, celle d’une accélération [A], de sorte que :
- (4) II §i3
- (S) |M] m — ïW LM0]
- (6) 7 TA] ~ !>„]’
- Si dans l’équation (3), nous faisons a — 1,
- nous aurons
- (7) /= m,
- (4)
- r=
- J/] .
- Lf'„] '
- F ‘S =fF [Fo] ’ ’
- donc : pour connaître la mesure d'une grandeur en fonction d'une unité nouvelle, on multiplie sa valeur numérique primitive, par la mesure de l'ancienne unité en fonction de la nouvelle.
- L’égalité physique (1) s’exprimerait algébriquement de la manière suivante :
- résultat que nous pouvons interpréter facilement.
- Il nous donne dans le système d’unités adopté, la valeur numérique de la force nécessaire pour communiquer à une masse donnée m, l’unité d’accélération. Si nous avions fait
- m — 1,
- la relation
- (8) / = a,
- (3) /=/i +/-> — fi,
- où /, /[, /2, /3, représentent les rapports de toutes les forces concrètes [F], [FJ, [FJ, [FJ, qui entrent en jeu, à une force concrète [FJ prise pour unité. Remarquons qu’une relation entre des grandeurs concrètes de même nature dans la traduction d’un phénomène physique est nécessairement
- nous aurait appris quelle force il faudrait employer pour communiquer une accélération quelconque a, à l’unité de masse.
- (!) Ce raisonnement sur l’homogénéité est dû à Fourier. Théorie analytique de la chaleur, Paris, 1822, çh. II, sect. IX, § 16. Mais il est appliqué par lui d’une manière différente.
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
- 3a3
- Or
- et a— i,
- m — 1,
- signifient que
- (9) [A] = [A0],
- (10) [M] = [M0|.
- Ces résultats transportés dans la relation (2) donnent
- (n) [F] = [M][A0],
- (12) [F]=[M0][A],
- ce qui ne nous apprend rien.
- Substituons maintenant à f, m, a, dans l’équation (3) leurs expressions en fonction des grandeurs concrètes tirées des relations (4), (5) et (6), nous aurons l’équation concrète :
- [F] [M] [A]
- [F„] [M0] [A0]'
- Une pareille équation ne renfermant que les rapports des différentes grandeurs qui y entrent, à d’autres grandeurs de même nature, est nécessairement homogène par rapport à chaque espèce de grandeur en particulier.
- Si cette fois nous faisons a — 1, ce qui correspond à
- [A] — [A0],
- l’égalité (i3) se réduit à
- (M)
- [F] . [M]
- [F 0] [M0]'
- Pour une masse donnée [M], nous avons
- d’où
- m
- _ P£L
- - [M0]’
- §5. — Expression mathématique d'une loi phy sique donnée.
- Plaçons-nous dans le cas le plus général, c’est-à-dire, supposons les unités absolument arbitraires et proposons-nous de trouver l’équation d’une loi physique. Prenons pour exemple la loi newtonienne de gravitation. Elle nous apprend que : « deux masses quelconques se comportent comme si elles exerçaient l’une sur l’autre une attraction égale au produit de leur valeur numérique et inversement proportionnelle au carré de la distance qui les sépare. »
- Nous l’exprimons algébriquement ainsi :
- où /, m, m' l, sont les valeurs numériques des grandeurs .concrètes qui entrent en jeu dans le phénomène et où (/) est une constante que nous déterminons par l’expérience.
- L’équation concrète correspondante sera :
- (2)
- m - lf\ [M] [M,]rLT
- [F0] l/,[M0] [M0]Ll0J
- Supposons maintenant que nous prenions de nouvelles unités [FJ, [M'0], [LJ définies en fonc-
- tion des anciennes par les relations
- (3) [Fj = F [F'J,
- (4) [mJ =m [m'J,
- (5) [lJ = L [l'J,
- et remplaçons dans l’équation (2), [F0], [M0], [LJ par leurs valeurs tirées des équations (3), (4), (5), il vient :
- (6)
- [F] / F L2 \ [M] [M,] f 1.1 [F'.] V“° M* ) [m'„] [m'0J LLo'J
- relation qui détermine en fonction de l’unité [FJ, la grandeur numérique de la force concrète [F] nécessaire pour communiquer à la masse [M] l’accélération [AJ.
- Il résulte de ce qui précède qu'une relation exprimée directement entre des grandeurs concrètes devra nécessairement être homogène, par rapport à chaque espèce de grandeur qui y entre, et que toute équation qui ne satisfait pas à cette condition ne présente aucun sens.
- Remarquons en passant que l’équation algébrique correspondant à une équation entre grandeurs concrètes n’est pas forcément homogène.
- Les équations concrètes sont particulièrement commodes pour l’étude des rapports qui relient les unités les unes aux autres.
- La nouvelle constante a' aura pour valeur
- , F!4
- «u = “o- .vfï
- § 6. — Conditions nécessaires pour que l'expression d'une loi quelconque reste identique à elle-même quand les unités varient. — Exposants de dimensions. — Equations de dimensions.
- Cherchons les conditions nécessaires pour que l’équation (1) du paragraphe précédent, qui exprimait la loi de Newton dans l’ancien système, ne change pas, en adoptant de nouvelles unités.
- Il faudra évidemment que
- (0 a0 = an,
- d’où
- (2) M2 F = — I.*
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 824
- Dans l’hypothèse admise, on voit que les trois coefficients F, M, L, ne sont pas arbitraires. Il en est donc de même des grandeurs concrètes [F'J, [M'0], [L'J. Lorsque deux d’entre elles sont données, la troisième se trouve déterminée.
- Les équations (3), (4) et (5) du chapitre précédent peuvent se mettre sous la forme
- (3) [Fo] = xî M’
- (4) [m0] — Fï L [M0],
- (5) [l„] = f-jm[l;,].
- L’équation (3) nous apprend que, si dans notre système arbitraire, nous multiplions ou divisons l’unité de masse par M et l’unité de longueur par L, l’unité de force devra être multipliée ou divisée par M5 et par L~ 2 pour que la formule qui exprime la loi de Newton reste identique à elle-même quand on passe du premier système au second; ce que nous exprimerons d’une manière abrégée en disant que l’unité de force est de dimension 2, par rapport à l’unité de masse et de dimension — 2, par rapport à l’unité de longueur.
- 2 et — 2 sont les exposants de dimensions de l’unité de force par rapport aux unités de masse et de longueur (‘). On voit de même, que l’unité de masse, est de dimension 1/2 par rapport à l’unité de force, et de dimension 1 par rapport à l’unité de longueur et que l’unité de longueur est de dimension — 1/2 par rapport à la force et de dimension 1 par rapport à l’unité de masse.
- L’équation (2) qui détermine les dimensions des unités de force, de masse et de longueur les unes par rapport aux autres, est ce qu’on appelle une équation de dimensions (2).
- Cette équation se déduit immédiatement de l’expression algébrique de la loi dont elle dérive en égalant le coefficient constant à l’unité et en supposant égales entre elles toutes les grandeurs de même nature.
- C’est ainsi que de
- j. m ni'
- nous obtenons l’équation de dimensions correspondante en faisant
- m — m’ et «=j,
- ce qui donne
- t1) Cette conception des dimensions et des exposants de dimensions est due à Fourier. Loc. cit., § 160.
- (2) Les équations de dimensions ont été imaginées par Maxwell.
- §7. — Conditions nécessaires pour que toutes les lois et formules restent identiques à elles-mêmes quand les unités varient. — Une seule unité arbitraire.
- Nous venons de voir que toutes les lois physiques donnaient lieu à une équation de dimensions. L’ensemble de ces équations détermine les relations auxquelles doivent satisfaire de nouvelles unités quand on s’astreint à la condition que toutes les lois et formules restent identiques à elles-mêmes.
- Etudions ces relations.
- Nous savons d’abord que la vitesse est proportionnelle aux espaces parcourus et inversement proportionnelle aux temps employés à les parcourir, d’où
- (» V = (V)i,
- et
- (2) V = LT->,
- On verrait de même que pour les accélérations
- (3) A = VT-'=LT-!
- La proportionnalité des forces aux masses et aux accélérations donne de même
- (4) f={fî‘ ma d’où
- (5) F = M A
- équation qui, jointe à l’équation (3), donne
- (6) F = M L T — 2
- Reportons-nous à l’équation (10) du paragraphe précédent
- Les équations (6) et (7) nous donnent alors entre M, L, T la relation
- La loi de Coulomb donne, en désignant par q une quantité d’électricité statique
- (9) T = {g) f
- d’où
- (,o) g-P
- et
- (10 Q = F^L,
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
- 025
- D’après une loi indiquée par Maxwell (*) et vérifié expérimentalement par le professeur Row-land (3), deux quantités d’électricité statique de même signe, assujetties à se mouvoir dans deux plans parallèles de manière à être toujours situées aux pieds d’une perpendiculaire commune aux deux plans, exercent une attraction mutuelle proportionnelle au produit de leurs valeurs numériques et au carré de leur vitesse commune, et inversement proportionnelle au carré de leur distance, d’où
- («-) fi = (*')/'
- et
- d3) Q = ^
- ce qui, joint à l’équation (11), donne
- (14) V = 1
- par suite
- (i5) L = T
- et comme
- (16) MT2 = L3
- nous aurons finalement
- (17) M = L = T (3)
- Cette relation nous apprend que l’oii ne pourra modifier arbitrairement qu’une seule des trois unités de masse, de longueur et de temps. Si l’on choisit une unité nouvelle [TJ,], telle que
- (18) Üî- = T
- LT0J
- les unités [M'J et [LJ] se trouveront déterminées en fonction des anciennes [M0] et [L0] par
- (19)
- [M0] [L0] [T0]
- Comme une unité quelconque peut toujours être exprimée en fonction des trois précédentes, il en résulte que, dans l’hypothèse où nous nous sommes placés, il n’y a qu’une seule unité arbitraire. Les dimensions de toutes les autres unités seront simplement des puissances de celle-là.
- Afin de ne pas préjuger le choix de l’unité arbitraire, nous la laisserons indéterminée. Désignons-
- (!) Maxwell, loc. cil., vol. II, ch. XIX, ;] 769.
- (2) Berliner Monatsberichle, 1876, p. 211.
- (3) On peut démontrer cette double relation de bien d’autres manières, par exemple en rapprochant les équations de dimensions fournies par la considération des quantités d’électricité statique et électro-magnétique. Nous avons donné la préférence à la démonstration ci-dessus, parce qu’elle nous a paru plus rapide et qu’elle présente l’avantage de ne pas s’appuyer sur la relation qui unit la quantité à l’intensité.
- la par [Un] et supposons-la de degré un par rapport à M, L, T. Nous aurons
- (20) m = l = t=u.
- § fi- — Recherche des principales équations de dimensions.
- Poursuivons la recherche des principales équations de dimensions. Il suffira de considérer celles dans lesquelles entrera un terme nouveau dont la dimension n’aura pas encore été définie, car toute relation entre unités déjà déterminées résulte des équations précédentes, et par suite ferait double emploi. Il est aisé de le vérifier.
- Surface. — L’étude de la géométrie enseigne que les surfaces sont proportionnelles à la deuxième puissance d’une dimension linéaire; c’est ainsi qu’un rectangle s est proportionnel au produit de ses côtés l et V.
- Volume.
- lûmes
- On aurait de même pour les vo-
- Yol = L3 =. U3
- Densité. — La densité est proportionnelle à la masse, et inversement proportionnelle au volume.
- l)=-=ML'Oü"’
- vol
- Vitesse.
- V = LT~1=:UO=I
- Remarquons que V est indépendant de l’unité fondamentale.
- Accélération.
- Force.
- A = L T- 2 = U- I F = M'2 L~ 2 = MLT~ 3 = U° _ 1
- F est également indépendant de U.
- Pression.
- =ML-~jt-2=u-3
- Travail. -- -
- W = F L = U
- 7 empérature. — La loi de Gay-Lussac et celle de Mariotte combinées donnent pour un gaz déterminé
- h v __
- 1 -p a /,
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-
-
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- où h est une pression, v un volume, a le coefficient de dilatation des gaz, /, la température centigrade et k une constante.
- Or,
- i _ 273 __273
- 1 -}- a /, 273 -t- 6 t
- t étant la température absolue.
- Par suite
- h 1>___ k
- ~T ~ 273
- quantité d’électricité q à la densité d; nous aurons
- i = W
- 1) =
- La
- n, i-, = u~
- Densité superficielle. — Considérons maintenant la face /, /2 de ce parallélipipède. La densité superficielle sur cette face sera :
- d,:
- ^TT
- M 'l
- Ü
- u
- Si h et t restant constants nous augmentons la masse, le volume croîtra proportionnellement. Mettons la masse en évidence, en posant
- il vient
- d’où
- Quantité de chaleur. — Nous désignons par quantité de chaleur l’analogue, dans la théorie de la chaleur, de la quantité en électricité. Ce n’est donc qu’un des termes de l’énergie calorifique.
- La thermodynamique nous fournit l’équation
- »•
- où (w) est l’équivalent mécanique de la chaleur.
- On en tire
- é = (0"1
- h v
- 77T, = ^
- T =
- II V __ T M ~~ H V__ FL M ~ M
- QT=W
- et
- , w
- Q = y = M = u
- Chaleur spécifique. — La quantité de chaleur nécessaire pour élever la température d’un corps de o à T est proportionnelle à sa masse m, à sa chaleur spécifique c et à la température.
- Donc
- q — (c) c ni t
- Quantité d'électricité statique. '
- Q = fï L = Fï V~1 L = U
- Densité électrique. — Soit un parallélipipède de côtés que nous supposons renfermer une
- Potentiel électrostatique. — Pour amener une masse q d’électricité d’un point où le potentiel est o en un autre où le potentiel est e, il faut dépenser un travail proportionnel à <7 e t à e.
- 1:
- eq= (t>) w E (v> — \V
- W
- o
- FL
- t
- F*L
- = F» =U'' =
- Intensité d'un champ électrostatique. — L’espace dans lequel se font sentir des attractions électrostatiques est un champ électrostatique. L’attraction que ce champ exerce sur une quantité d’électricité q placée en un de ses points est proportionnelle à cette quantité et à l’intensité du champ. Par suite,
- a q = (a) /
- Intensité de courant. — Deux éléments de conducteurs parallèles de longueurs / et V parcourus par des courants de même sens d’intensités i et i' et placés à la distance d exercent l’un sur l’autre une attraction / telle que
- d’où
- /=
- (i) (ü) d'i') d*
- F“
- 1
- Densité de courant dans un conducteur. — La densité de courant est proportionnelle au courant et inversement proportionnelle à la section, d’où
- 3 = (S)
- i
- s
- Jt____F»______
- S ' La
- Force électromotrice. — La force électromotrice étant une différence de potentiels ses dimensions sont
- c=p
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
- 027
- Résistance. — D’après ]a loi d’Ohm r = {r)ej R== 1
- Pôle magnétique. — La loi de Gauss donne
- p = p« l
- Intensité de champ magnétique. — L’action d’un champ magnétique sur un pôle magnétique p est proportionnelle à l’intensité g de ce champ. En chaque point on a
- Telles sont les dimensions principales des quan tités physiques. Il est facile d’en déduire les dimensions de toute autre unité.
- (A suivre) Geza Szarvady.
- L’INDICATEUR
- Deuxième article. (Voir le numéro du 22 novembre 1884.)
- LE TAMÜOUR A PAPIER.
- Le tambour s de l’indicateur Casartelli est entraîné par le plateau t, solidaire de son axe a, tant que le cliquet u engrène avec les dents s', de sorte qu’il suffit d’écarter, par l’excentrique w u', les ressorts v de pression du cliquet, pour faire cesser l’entrainement du tambour.
- Le tambour d’entraînement de Stanek (fig. 33 à 36) est, comme le précédent, enclenché ou séparé du tambour à papier par un cliquet c, mais il porte un ressort R', séparé du ressort R du tambour à papier, et qui fait que sa corde c reste toujours tendue, que le cliquet soit enclenché ou non. On évite ainsi d’embrouiller et de briser la corde ; on peut en toute sécurité déclencher le tambour à papier et en détacher le diagramme, sans s’inquiéter de la corde.
- Le papier est fixé sur le tambour de Stanek, au moyen d’une languette élastique l, qui pince le papier dans une rainure du tambour et se maintient par une gâche g, à verrou, v que l’on déclenche très facilement.
- Le mécanisme de fixation du papier proposé par Shaffer-Budenberg est représenté par les figures 36 et 37.
- . Pour introduire le papier, on tourne, par LL,
- les tiges x à pivots K excentrés dans H de façon qu’elles s’éloignent du tambour, puis on ramène les manettes L, ainsi que l’indique la figure 37, de façon que les tiges pressent le papier et le tendent contre le tambour. La poulie de ce tambour porte
- FIG. 3l ET 32.
- CASARTELLI
- en A (fig. 38, 3q et 40) une série de trous qui se présentent vers la fin de la course du piston à la pointe du déclic B, qu’il suffit de laisser obéir,
- FIG. 33 A 2<>. — STANEK.
- par D, à son ressort C, pour arrêter le tambour dans sa position extrême.
- Le déclenchement de l’indicateur de Smith s’opère (fig. 41) en soulevant, par b, le coin w qui repousse alors le bras x du levier coudé x y solidaire du tambour et dégage ainsi son bras y de son enclenchement dans la poulie H. Cette poulie
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 52ô
- renferme, comme celle de Stanek, un ressort de rappel.
- Ainsi que nous l’avons dit, le tambour de l’indicateur de Drake renferme une provision de papier enroulée autour de l’axe a et maintenue par un couvercle d (fig. 42 et 40). Ce papier sort par la fente a, pour venir se prendre sous les baguettes ff, à charnières c. Ce système, très commode pour le remplacement des diagrammes, a l’inconvénient notable aux grandes vitesses d’allourdir le tambour.
- M. S.-F. Lyne s’est au contraire efforcé de rendre ce tambour le plus léger possible en le munissant (fig. 44 et 45) d’un couvercle N qui le consolide et permet d’en alléger les parois, et en fixant le barillet D du ressort GH, non pas sur le tambour, mais sur un mauchon E. Le papier est serré
- SHAFl’lSR-BUDENBERÜ
- comme d’habitude par deux baguettes Q, mais de longueur inégales et recourbées à la partie supérieure, de façon à rendre plus aisée l’introduction du papier.
- L’on emploie souvent du papier spécial pour le tracé des diagrammes, à l’aide de pointes métalliques qui donnent un trait pâle mais indélébile et fin, mais on peut en général se contenter d’une pointe de graphite dure, plus légère, plus facile à fixer, et qui ne déchire pas le papier ordinaire sur lequel elle glisse très facilement.
- Les tambours à papier sont en général, malgré leur inertie, préférables aux cadres qui peuvent brouter dans leurs glissières, et dont les transmissions sont plus sujettes à fouetter et à vibrer, qu’une corde à ressort suffisamment tendue pour résister au lancé du tambour.
- LES RÉDUCTEURS.
- Les mécanismes employés pour réduire la course du piston à l’amplitude de l’oscillation du tambour
- à papier doivent être disposés de façon que la vitesse du papier de l’indicateur suive constamment la même loi que celle du piston de la machine.
- Les poulies réductrices réalisent géométriquement cette condition, mais elles cessent en pratique de la remplir aux grandes vitesses, à cause de leur inertie et de l’élasticité de la corde.
- Le réducteur de Stanek, représenté par les fig. 46,
- I--1G. 38, 3y ET 40. — DÉCLENCHEMENT DE SHA FFER-BUDENBEHG
- 47 et 48, est l’un des mieux disposés. La grande poulie L, dont la corde L' s’attache à la crosse du piston, est munie d’une spirale de même pas que la vis v de son arbre qui porte aussi la petite poulie l, dont la corde V est reliée au tambour de l’indicateur. Il en résulte que les poulies L et l se présentent toujours dans l’alignement de leurs cordes guidées : L' par une poulie fixe P, et l' par deux poulies, l’une fixe p et l’autre mobile p'. Tout l’appareil peut se fixer par la pince E dans une position quelconque autour de c. La poulie L est sans cesse ramenée par un ressort R.
- La figure 49 indique comment les réducteurs peuvent se fixer au bâti même de l’indicateur.
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
- 029
- Pour les 'grandes vitesses, les réducteurs à leviers sont en général plus exacts, parce qu’ils sont insensibles aux effets d’inertie, Leur inexactitude relative provient de ce que le point p (fig. 47) relié par une fourche au grand levier a b, décrit une tangente à l’arc c' au lieu de cet arc même, semblable à l’arc cc décrit par le point d’attache de la corde du tambour indicateur.
- FIG. 41. — SM H H
- En pratique, on peut presque toujours donner, au rapport de réduction
- acf
- ac
- une grandeur telle que cette inexactitude soit presque négligeable. Le levier a b peut être coudé, pourvu que la corde soit toujours perpendiculaire à son petit bras quand le piston de la machine est au milieu de sa course.
- LES RESSORTS
- Les ressorts des indicateurs travaillent tous à la torsion, la plupart avec rapprochement de leurs spires ou en compression.
- Si l’on désigne par :
- d le diamètre du fil,
- R le rayon d’enroulement de l’axe du fil, n le nombre des spires,
- E le coefficient d’élasticité de l’acier, p la charge statiqne du ressort, f sa flèche,
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- .MO
- on a
- p_ R j*_
- / — 0.| Il H '
- Lorsque la charge est appliquée brusquement, comme dans les indicateurs, la flèche f augmente
- tion totale, et dont les inégalités se neutralisent plus également.
- C’est en les croisant à partir de leur appui sphérique c, fig. 5i à 54, que Crosby arrive à doubler le nombre des spires de ses ressorts assemblés très librement avec le piston B, et solidement fixés à travers les nervures k de la tête du cylindre.
- Les ressorts des indicateurs à grande vitesse de Darke sont creux (fig. 24, p. 290) ; c’est une solution
- —Cvi'do J'uüÙL'Slour..
- j 7?ÿ0 1 lu piston
- FKÎ. 5ü. — RÉDUCTEUR A LEVIER
- ingénieuse, puisqu’elle augmente considérablement, à poids égal, la puissance du ressort, mais difficile à exécuter.
- La graduation des ressorts doit s’exécuter avec
- d’une quantité que l’expérience seule peut indiquer.
- Toutes choses égales, la sensibilité du ressort
- croit proportionnellement au nombre des spires n, que l’on a tout lieu d’augmenter, puisqu’il permet, à flexibilité égale, d’employer un fil plus fort, travaillant moins pour une même déforma-
- le plus grand soin, au manomètre, et autant que possible sur l’indicateur même, à une température voisine de ioo°. Bien que leur coefficient d’élasticité ne varie que très peu avec la température, les
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- ressorts sont, en général, plus raides à chaud qu’à froid. La raideur des ressorts n’est pas non plus
- FIF. 55 ET 56. — GUIDE DE STANEK
- la même quand on les tire et quand on les com-ptime : un ressort gradué en le chargeant de poids
- FIG, 3/. — GUIDE DE THOMSON
- de plus en plus lourds puis en enlevant ces poids ne marque pas les mêmes points pour des charges
- FIG. 58. — GUIDE CASARTELM ET POTTER
- égales de sa montée ou de sa descente, à moins qu’on ne lui imprime une légère vibration chaque fois que l’on a enlevé ou retranché un poids.
- LES CORDES
- Le mouvement de la tige du piston est presque toujours transmis de la crosse au réducteur, puis du réducteur au tambour à papier, par des cordes métalliques ou en chanvre, étirées au préalable, tressées et non tordues.
- L’élasticité des cordes fait qu’elles se tendent et
- FIG- 58, 5o ET fi<>. — CROCHET DE STANEK
- s’allongent pendant la première partie de la course et reviennent graduellement à leur longueur primitive vers la fin de la course. Il en résulte que le tambour de l’indicateur est, pendant la première partie de la course, en retard sur le piston qu’il rattrape vers la fin de la courset et qu’il ne suit rigoureusement le piston que pendant un temps très court. D’après les expériences du professeur Berndt, ce point d’équilibre des cordes se trouverait en moyenne aux o.8o de la course, de sorte que l’aire des diagrammes serait en général diminuée
- FIG. fil. — CROSBV
- par l’élasticité des cordes de o.5 % à 3 %, suivant le degré d’humidité de la corde, l’inertie des pièces mises en mouvement par elle, la tension de leurs ressorts et la vitesse du moteur.
- On a bien cherché, comme l’a fait M. Hambruch, à remplacer les cordes par des galets roulant sur la tige du piston, mais il paraît presque impossible d’en éviter les glissements.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- La corde du tambour doit être guidée de façon à pénétrer tangentiellement dans sa gorge, par exemple, comme dans l’appareil de Stanek (fig. 55 et 56) par une poulie p, mobile autour de l’axe xx tangent au tambour, et que l’on peut fixer dans toutes les directions autour de cet axe par une pince à vis de pression d.
- FIG. 62, 63 ET 64 — PISTONS DE CItOSBY
- Le guide de Thomson est construit d’après le même principe.
- Le guide Casartelli et Potier (fig. 57), dont le support n peut tourner autour de l’indicateur, est muni de plus d’un arrêt constitué par un excentrique p qui vient, lorsqu’on soulève son levier r dans la position indiquée sur la figure 58, empêcher le retour de la corde k dans le sens de la flèche en la coinçant sur l, tandis qu’il lui laisse toute liberté en sens contraire. Lorsque le levier r est abaissé comme sur la figure 22, p. 290, le mouvement de la corde est libre dans les deux sens. La poulie de guidage proprement dite se voit en t.
- Le crochet de Stanek, représeuté par les fig. 58,
- C3L 1’
- 59 et 60, maintient par arc-boûtement la corde en 1, entre les griffes des pinces 2, serrées par l’appui du ressort h sur leur chappe. Il suffit, pour lâcher ou allonger la corde, de presser les bielles 3 à Li main.
- On emploie ordinairement comme crochet une boucle de la corde disposée de façon à pouvoir être facilement modifié ou, avec les cordes métal-
- liques dont la longueur ne varie pas, un simple anneau suffisamment rigide.
- LES PISTONS.
- Les pistons des indicateurs sont ajustés avec un très faible jeu, creux afin d’être très légers, longs d’une fois à une fois et demie leur diamètre, sans segments mais garnis de deux ou trois rainures ou gorges circulaires qui opposent au passage de la vapeur une résistance suffisante, tout en lui permettant de lubréfier la course du piston.
- Al. Crosby a proposé afin d’éviter le coincement du piston par le fait de ce que la vapeur l’échauffe et le dilate avant ou plus que le cylindre de garnir le cylindre d’une enveloppe h (fig. 61) où la vapeur pénètre par les trous h', en même temps que sous le piston B.
- FIG. 66. — KÈNYON
- Les pistons des indicateurs à grande vitesse de Crosby sont souvent percés, ainsi que l’indiquent les fig. 62,63 et 64, de trous b permettant à la vapeur de pénétrer dans les compartiments de la gorge a,
- , et d’y former comme une garniture lubréfiante, en même temps que l’égale répartition de sa pression contribue à conserver le centrage exact du piston.
- Il suffit d’ailleurs, pour réduire notablement les branlements du piston, de le relier librement, comme le fait M. Lyne, par des joints sphériques c et j (fig. 62), à l’embase B de son ressort H et à la tige de son amplificateur.
- Lorsque l’on veut faire servir un indicateur ordinaire à de très hautes pressions on peut, comme l’ont proposé Riener et Stanek (fig. 33, 34 et 35), substituer, au-dessous de son piston P, un petit piston auxiliaire p', qui reçoit à sa place l’impulsion de la vapeur. On ouvre alors l’orifice a, ordinairement fermé, de manière que l’air puisse pénétrer librement entre les deux pistons.
- Le frottement du piston intervient pour diminuer
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- son lancé quand il monte et pour ralentir sa descente, et ces deux influences, qui agissent en sens inverse de l’inertie du piston, tendent parfois, entre certaines limites, à augmenter un peu l’aire du diagramme. Lorsque le frottement du piston devient trop considérable, il broute un peu dans le cylindre et ce broutement se manifeste sur le dia-
- FIG. 67 ET 68. — INDICATEUR DE DOTE
- gramme par une série de dentelures qui en faussent les indications, Pour s’assurer que le frottement du piston est négligeable on vérifie si le crayon trace la même ligne atmosphérique lorsqu'on lâche très lentement la tige du piston, d’abord après avoir comprimé fortement son ressort puis après l’avoir tendu.
- C’est dans le but d’éviter complètement les inconvénients du frottement et du nettoyage du pis-
- ton que M. Kènyon a proposé de le remplacer, ainsi que l’indique la figure 66, par un tube de Bourdon en communication avec le cylindre et relié par son extrémité libre à un parallélogramme de Richards.
- Tel est aussi le principe de l’indicateur de Boye (fig. 67 et 68), dont le tube D, imprime, par E, au secteur à papier F, une oscillation proportionnelle à la pression du cylindre, tandis que le bâti porte-crayon A H, relié à la tige du piston par H R, en reçoit le mouvement le long de l’axe G. Le crayon M peut à volonté s’écarter du papier F.
- La difficulté de protéger convenablement les tubes, leur prix élevé, l’incertitude de leur graduation et les effets de leur inertie, semblent devoir s’opposer au succès de ces appareils, très simples au point de vue de la cinématique.
- (A suivre). Gustave Richard.
- ANNEAUX ÉLECTROGHIMIQUES
- COMPARÉS AUX
- ANNEAUX DE DIVERSES SORTES
- OBTENUS PAR VOIE PHYSIQUE, MÉCANIQUE OU CHIMIQUE
- Deuxième article (Voir le numéro àu 22 novembre 1884).
- Nous pouvons maintenant, grâce aux anneaux électrochimiques et hydrodynamiques, faire des rapprochements entre plusieurs phénomènes qui semblent, de prime abord, n’avoir rien de commun. Je veux parler, d’une part, des anneaux irisés produits par le verre trempé ou comprimé, traverse par la lumière polarisée, et d’autre part, des figures acoustiques produites, sur les plaques circulaires ou carrées, mises en vibration :
- Quand une plaque de verre trempé, ou comprimé régulièrement sur son fpourtour ou sur quelques points, est placée entre un analyseur et un polariseur (prisme de Nicol), on observe à travers sa substance des ondes irisées concentriques d’autant plus marquées que la trempe a été plus forte, ou que la compression est plus énergique. Ce qu’il y a de remarquable, c’est que ces anneaux optiques, ces ondes polarisées sont semblables à celles qu’on produit sur des plaques en les faisant vibrer sous l’archet après avoir recouvert leur surface de sable fin (‘) Les figures obtenues ainsi avec les plaques circulaires, présentent
- (•) Constitution moléculaire des corps trempés, par M. Léger. Annales de la Société des sciences naturelles de Lyom Bulletin nu 3, 1877, p. 209.
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- La lumière électrique
- toujours des anneaux mêlés de lignes rayonnantes plus ou moins régulières ; tandis qu’avec les plaques carrées les figures circulaires sont assez rares.
- Des colorations analogues à celles du verre
- f:g. i a
- trempé se produisent encore par flexion d’une plaque de verre, par dilatation ou refroidissement subit du verre dans un cadre métallique, et par induration de la colle de poisson dans des moules en verre, les observations étant toujours faites à la lumière polarisée.
- Nobili avait eu l’idée de comparer les anneaux électrochimiques aux figures acoustiques de Chladni, de Paradisi et de Savart, mais il n’y a pas donné suite.
- FIG. 1 b
- Dans mes expériences hydrodynamiques, rapprochées de celles que j’ai faites sur les formes vibratoires des plaques, j’ai eu l’occasion de constater plusieurs analogies entre ces figures et celles qu’on obtient par voie électrochimique.
- Les'J figures i, a, b, c et d, représentent les formes comparatives des anneaux qui prennent
- FIG# l C
- naissance dans des conditions correspondantes. L’analogie entre ces quatre sortes d’anneaux est
- FIG. I d
- assez évidente. J’aurais pu y joindre les anneaux thermiques et chimiques, qui sont tout à fait sem-
- FIG. 2 a
- blables de formes et de couleurs aux anneaux électrochimiques.
- La figure i a, qui représente des anneaux élec-
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
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- trochimiques avec filets rayonnants, exige une explication, car les anner.ux de Nobili^sont.dépour-
- FIG. 2 b
- vus de rayons, ce qui eemtlc établir une différence capitale eitre eux et les an; eaux hydrodynami-
- FIG. 3 *1
- ques ('). Néanmoins, dans des conditions spéciales, il est possible de constater la présence de
- fig. 3 b
- filets rayonnants sur les anneaux électrochimiques. En effet, M. Guébhard (2) a remarqué (et j’ai eu
- (M La Lumière Electrique, t. IX, p. 498. (s), L’Electricien, Ier janvier i883, p. 16.
- occasion de le constater après lui) qu’en employant , à la production de ces anneaux, du paillon (feuille(très [mince de cuivre argenté), on
- FIG. 4 a
- voit des filaments blancs qui flottent et se dirigent de la périphérie des anneaux vers le centre, si la pointe est négative. Ces filaments, qui ne sontl
- fit. 4 o
- autre chose que de très fines bulles de gaz provenant de l’électrolyse du liquide, correspondent aux rayons de nos anneaux hydrodynamiques.
- FIG. 4 C
- Les figures 2 a et 2 b offrent un rapprochement assez remarquable entre les anneaux colorés optiques au moyen du verre trempé ou comprimé et les figures acoustiques des réseaux sur plaques
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- vibrantes couvertes d’une mince couche d’eau tenant en suspension du minium (ou toute autre poudre lourde et insoluble) ('). Pendant le mouvement vibratoire, l’eau affecte la forme de réseaux réguliers, à mailles plus ou moins serrées, selon le diamètre de la plaque. Quand les vibrations cessent, le minium se dépose en conservant la
- fig. 5 a
- forme de réseaux réguliers, à mailles plus ou moins serrées, selon le diamètre de la plaque. Quand les vibrations cessent, le minium se dépose, en conservant la forme des réseaux liquides. Après évaporation de l’eau, le dépôt reste adhérent à la plaque, et l’on peut en prendre des épreuves photographiques, comme avec un cliché ordinaire.
- Les figures 3 a et 3 b présentent une analogie d’un autre ordre. La figure optique 3 a donc les six rayons équidistants sont irisés, est produite par diffraction, quand la lumière passe par une
- vu», 5 b
- petite ouverture ayant la forme d’un triangle équilatéral. La figure acoustique 3 b se produit sur plaque vibrante saupoudrée de sable : les six rayons représentent les lignes de repos, les nœuds de vibration.
- P) Annales de chimie et de physique, 5e série, t. XVII 3^3.
- 7. Formes comparatives des anneaux multiples. — Les figures 4 a, b, c (auxquelles on pourrait joindre leurs analogues parmi les anneaux thermiques et chimiques précédemment décrits) (1), montrent les rapports de forme et de coloration entre les anneaux électrochimiques, hydrodyna-
- nUftf; "
- m
- FIG. 5 c
- miques et optiques. La figure 4 c représente les anneaux colorés (d’Herschell) dans les i cristaux à deux axes disposés entre la pince à deux tourmalines); ces anneaux sont distribués sur des courbes à deux centres (lemmicates). (Voir, pour leurs analogues, les fantômes magnétiques de deux courants électriques ou de deux aimants, pu de deux courants d’eau continus sur lame de verre : La Lumière Electrique, t. IX, p, 464 et 465; t. XII, 88.
- Les figures 5 a, b, c, montrent les formes comparative des anneaux électrochimiques, chimiques et hydrodynamiques.
- (A suivre.) C. Decharme.
- SUR UNE MÉTHODE
- DE
- MESURE DES PETITES RÉSISTANCES
- Lorsqu’on veut mesurer de très petites résistances, il convient de remplacer le pont de Wheat-stone par d’autres dispositions et d’avoir recours à des méthodes différentes. En effet, à mesure que les résistances à mesurer diminuent, les résistances des contacts apportent un élément de perturbation qui va toujours croissant; il faut donc faire usage de méthodes à l’aide desquelles on puisse comparer
- (<) La Lumière Electrique, XIII, 4G8; t. XIV, p. i63*
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-
-
- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
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- des résistances de grandeurs assez différentes, indépendamment de la résistance des contacts.
- Le pont de Wheatstone est une méthode dans laquelle on projette électriquement pour ainsi dire la résistance inconnue et une résistance de comparaison connue sur un conducteur que cette projection divise en deux parties dont il est facile de connaître ou de mesurer les résistances ou les longueurs. Il est donc clair que, si les résistances des contacts deviennent grandes en comparaison des résistances véritables, leur projection, agrandie dans le même rapport, viendra affecter très sensiblement l’exactitude des mesures. En partant de l'idée que nous exprimons ici, il est facile d’apporter au pont de Wheatstone une modification qui aura pour effet de rétablir la précision des résultats.
- Cette modification, connue généralement sous le
- nom de méthode de Haskins et de Matthiesen, se trouve représentée dans la fig. 1 : un fil de maille-chort, ayant 2 ou S”"11 de diamètre et 1 ou 2 mètres de longueur, est tendu entre deux bornes A et B. De ces bornes part un circuit qui contient la résistance inconnue x et une résistance connue W pour laquelle on peut faire choix de l’unité normale. Pour effectuer la projection électrique dont il vient d’être question, on établit une différence de potentiels entre les points A et B en reliant chacune de ces bornes à l’un des pôles d’un groupe d’éléments P ; on cherche alors sur le fil AB un point qui se trouve au même potentiel que la borne d à laquelle vient s’attacher la résistance W que nous supposerons être un étalon de résistance. A cet effet, on fait usage d’un galvanomètre très sensible, par exemple, d’un galvanomètre apériodique Thompson, Siemens ou Deprez-d’Arsonval. On relie l’une des bornes du galvanomètre avec le godet à mercure qui se trouve en d, et l’autre borne à un contact qui peut glisser le long du fil AB et qu’on déplace jusqu’à ce qu’on ait trouvé le point d', c’est-à-dire jusqu’à ce que le galvanomètre n’accuse aucune déviation. Le point d' est alors la projection cher-
- chée du point d. On projette ainsi, en employant la même méthode c, et l’on détermine c’. Si la résistance qu’il s’agit de mesurer est constituée par un fil métallique dont on se propose de connaître la résistance spécifique, il est bon de ne pas projeter la longueur entière du fil sur le conducteur tendu AB, mais d’opérer seulement sur sa partie moyenne l dont la résistance ne saurait être affectée par les manipulations qu’on est obligé de faire pour établir la communication avec les bornes. En projetant les deux points a b de la longueur l sur AB, on obtient les points a' b'. La résistance x de la longueur / est alors : x = ?1JL w.
- c d,
- Cette équation est d’ailleurs basée sur l’hypothèse que le fil tendu AB est tout à fait homogène, c’est-à-dire que deux parties quelconques prises sur la longueur du fil présentent une résistance identique pourvu qu’elles soient de la même longueur. Pour contrôler l’exactitude de cette hypothèse, on a recours à la méthode de MM. Strouhal et Barus
- -U
- qui n'est d’ailleurs pas autre chose que la méthode de projection électrique que nous venons d’exposer.
- On remplace le circuit dérivé qui contient les deux résistances que l’on compare par une série de résistances à peu près égales entre elles ; c’est ce que montre la figure 2.
- Les résistances sont constituées par 3 ou 4 spires d’un fil de maillechort ayant un diamètre de 2mra; ce fil est enroulé sur de petites baguettes en bois sec. Chaque résistance se termine par de fortes pièces de cuivre. L’ensemble des résistances est disposé sur une planchette qui porte une série de godets à mercure. Une fois que l’on a relié A et B aux bornes d’un système de piles on projette la première résistance a b sur le conducteur A B et on obtient les points 1 et 2 qui sont au même potentiel. Il est évident qu’une projection de cette nature est absolument indépendante de l’intensité du courant attendu que ce dernier élément affecte’ tout simplement la valeur numérique des potentiels mais pas du tout la situation des points que nous pouvons appeler isopotentiels.
- On mesure alors la longueur de la partie 1—2 au moyen d’une règle convenablement disposée et
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- avec toutes les précautions ordinaires puis on change de place les résistances a b, b c et on procède à une nouvelle projection qui donne la longueurs— 4. On effectue ainsi une série de projections en faisant à chaque fois avancer d’un rang la résistance qui à l’origine se trouvait devant les godets a b. On obtient au moyen de cette méthode un grand nombre de projections de cette même résistance sur le fil A B qu’il s’agit de calibrer. Si ce fil est homogène dans toute son étendue les longueurs successivement mesurées sont égales c’est-à-dire que l’on doit avoir
- 1 — 2 = 3—4 — 5 — 6, etc.
- Si au contraire ces quantités présentent des différences sensibles il est indispensable de procéder au calibrage du fil AB en se servant de papier émeri. A cet effet on dresse un tableau qui montre les longueurs projetées ainsi que les différences relativement à la plus petite longueur qui correspond évidemment à la section la plus faible du fil tendu. On a par exemple :
- Place de la résistance n° 1. Longueur /. Différence.
- N»« 101,3 1,8
- 2 102, I 2,6
- 3 io3,o 3,5
- 4 102,5 3,0
- 5 101,2 1.7
- b 100,8 1,3
- 7 100,2 0,7
- 8 99.5 0,0
- 9 • 99.7 0,2
- IO 101,2 0,7
- Il 100,5 1,0
- 12 100,7 1.2
- On frotte ensuite, excepté, bien entendu, la longueur la plus petite (99,5) avec le papier émeri et l'énergie de ce frottement devra être proportionnelle à la différence que l’on lit sur le tableau. Lorsque cette opération est terminée, on recommence la série de mesures précédemment indiquée, iüsqu’à ce que le calibrage du fil soit devenu parfait.
- En employant un fil tendu de 1,2 mètres, on peut comparer entre elles des résistances qui sont dans le rapport de 1 à 10, et cela avec une erreur moindre que o,5 pour cent. Avec un étalon normal il est facile de former dix étalons comportant chacun^ d’ohm, et qui, groupés en quantité, permettent de construire d’ohm. Avec ce dernier étalon on se trouve alors à même de mesurer des résistances de 0,0001 ohm avec une exactitude de o,oooooo5 ohm. Nous nous sommes servi de la méthode de Haskins et de Matthiesen pour la détermination de la conductibilité des différents fils de cuivre en employant une unité normale Siemens
- en forme de boîte. Lorsqu’on a affaire à des déterminations de ce genre, la section du fil dont on se propose de connaître la condutibilité se dé-, termine par la longueur et par le poids ; cés deux dernières mesures peuvent, en effet, étant donnée la perfection des procédés et des appareils dont on dispose en physique, être réalisées avec une 1 exactitude très grande. La méthode de MM. Has •
- . kins et Matthiesen a déjà éfé publiée dans le Labo-ratory on Alloys, et dans l’excellent traité de Maxwell sur l’électricité et le magnétisme, vol. 1, p. 406. Nous avons cru intéressant de la décrire ici sous une forme un peu modifiée qui fait bien voir toute la généralité du procédé.
- La méthode de la projection électrique des résistances présente des avantages incontestables et peut être appliquée dans un grand nombre de cas que les électriciens rencontrent dans la pratique. Leur seul défaut est la multiplicité des mesures, attendu que l’on est obligé de faire, avec le galvanomètre, quatre opérations diverses pour connaître le rapport de deux résistances. Nous nous proposons dans un prochain article de nous occuper de la méthode de Sir William Thomson et des modifications dont elle est susceptible.
- Fr. Uppenbopn.
- LA STATION CENTRALE
- D’ÉCLAIRAGE ÉLECTRIQUE
- A BERLIN
- Dans une de ses dernières chroniques, M. le docteur Hugo Michaëlis nous faisait savoir que la station centrale d’éclairage électrique établie à Berlin par la Société Edison venait d’être inaugurée. Nous mettons aujourd’hui sous les yeux de nos lecteurs une vue de la salle où se trouvent installés les générateurs de courant ainsi que les machines motrices.
- Cette station centrale qui fait le plus grand honneur à l’ingénieur chargé de la direction des travaux, M. de Miller, est située dans la rue Friede-rich tout près de Unter den Linden, c’est-à-dire à l’un des points les plus fréquentés de la capitale. Installer en plein centre, dans une ville comme Berlin, une usine avec trois cents chevaux de force motrice et prendre toutes les précautions désirables pour éviter que les locataires des immeubles voisins ne soient incommodés par le bruit des machines en marche, n’est pas un problème des plus aisés. C’est pourtant là une des premières conditions du succès; car si tout le monde envisage avec joie la perspective d’un
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- LA STATION
- CENTRALE D’ECLAIRAGE ELECTRIQUE A BERLIN
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
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- éclairage plus agréable et en même temps plus hygiénique que n’est celui du gaz, il n’est personne, en revanche, qui consente à payer les avantages qu’offre la lumière électrique au prix d’un trouble quelconque apporté à la vie quotidienne. Une affaire qui provoquerait des plaintes de cette nature cesserait bientôt d’être viable.
- Les ingénieurs chargés de l’étude du projet l’ont si bien compris qu’ils ont dirigé tous leurs efforts dans ce sens : les fondations sur lesquelles reposent les machines, exécutées avec un soin très grand, sont assez solidement établies pour empêcher qu’aucune trépidation ne se fasse sentir dans les constructions voisines; la cheminée de l’usine dépasse d’une quantité notable le toit de la maison, en sorte que la fumée ne saurait être une cause de gêne ; d’ailleurs la production de cette fumée est aussi réduite que possible, grâce à l’emploi d’anthracite comme combustible et de grilles convenablement choisies.
- Des précautions spéciales sont également prises pour étouffer le bruit de l’échappement au moyen d’un système d’appareils placés entre les machines et la cheminée.
- La station est située en contre-bas de la rue. On pénètre tout d’abord dans [la salle qui renferme les générateurs de vapeur; ces générateurs sont au nombre de trois, mais il n’y en a jamais que deux en activité. Comme dans toutes les installations de ce genre, une des chaudières sert de réserve pour parer à toute éventualité.
- Ces générateurs fournissent la vapeur à quatre machines horizontales de 70 chevaux chacune ; en temps normal, trois de ces machines fonctionnent seules.
- Les machines à vapeur tournent à une vitesse de 25o tours à la minute et possèdent une marche excessivement régulière; elles actionnent chacune une dynamo Edison à quatre colonnes tournant à la vitesse de 3oo tours par minute.
- Ce type de machine dynamo-électrique, construit par la maison Sieïnens et Halske, est peu répandu en France où la Société Edison semble s’être définitivement arrêtée au type à deux colonnes raccourcies.
- ' Les dynamos sont capables d’alimenter chacune 5oo lampes.
- La station possède en outre trois machines destinées à fournir le courant à 24 foyers à arc.
- Cette partie de l’installation 11e présente rien de bien saillant, En revanche, tout ce qui a traita la bonne marche de l’éclairage, à la facilité de surveillance et de régulation a été étudié avec un soin particulier. Ainsi au lieu d’employer un voltmètre par machine, ce qui se fait en France dans les installations les plus soignées, les ingénieurs chargés de l’étude du projet ont préféré n’avoir qu’un seul voltmètre auquel on peut, grâce au jeu d’un com-
- mutateur, relier chacune des machines. De cette façon on n’a pas à craindre les écarts que peuvent présenter entre elles les tares des voltmètres isolés, et l’on égalise d’une manière rigoureuse les tensions des machines dynamo avant de les coupler.
- Lorsqu’on se propose d’intercaler une nouvelle machine dans le circuit, on commence par régler sa tension à l’unisson des machines déjà en fonctionnement ; à cet effet, on lance le courant dans une série de lampes qui se trouvent disposées dans des armoires et protégées par un grillage en fil de fer. Ce n’est qu’au moment où le voltmètre indique que la dynamo en question est arrivée à la même tension que les autres machines que l’on envoie son courant dans le circuit général. Grâce à cette façon de procéder, la fixité des lampes n’est jamais troublée.
- Il convient de mentionner encore comme engins de régulation des rhéostats à manivelle, ainsi qu’une série de signaux optiques et acoustiques qui appellent l’attention du surveillant, dès qu’une perturbation quelconque se produit dans le fonctionnement des lampes.
- Il serait préférable que l’on ne fût pas obligé de traverser la frontière pour rencontrer des installations d’éclairage électrique de l’importance de celle dont nous avons aujourd’hui occasion de parler ; néanmoins, de quelque côté que vienne le progrès, il est de notre devoir de le signaler et d’y applaudir.
- B. Marinovitcii.
- CHRONIQUE DE L’ÉTRANGER
- Correspondances spèciales
- Angleterre
- LES CIRCUITS DE LUMIERE ÉLECTRIQUE A BORD
- des navires. — On emploie en Angleterre deux systèmes dans l’installation des conducteurs pour la lumière électrique par incandescence à bord des navires ; dans le premier on fait usage d’un circuit métallique et d’un fil de retour, dans le second on emploie la carène comme retour. Ce dernier procédé est moins coûteux et il y a moins de résistance dans le circuit, mais un défaut dans l’isolement du fil donnera plus facilement lieu à une fermeture en court circuit que lorsqu’il y a deux fils. De plus il peut très bien arriver que l’eau de mer ronge le conducteur.
- Cependant ces accidents ne se présenteront pas souvent avec une bonne isolation et des soudures bien faites et avec des fils bien vernis et renfer-
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
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- mes dans une canalisation en bois paraffiné. Tous les joints doivent être faits avec soin par des ouvriers spéciaux et selon les règles que j’ai déjà indiquées dans une lettre précédente. Ils ne demandent pas un isolement aussi parfait que les conducteurs télégraphiques qui sont exposés à la pression de l’eau de mer, mais ils doivent être solides et durables. M. Jamieson a établi la règle suivante, très pratique pour ce genre de conducteurs. Le conducteur doit être du meilleur cuivre et d’une conductibilité d’au moins g5 0/0 de celle du cuivre, pur; sa section transversale sera calculée à raison de imm carré par 1,5 ampères de circulation, la résistance d’isolement de tout le circuit mis en place avec commutateurs, etc., 11e doit pas être au-dessous de 1000 ohms par volt de force électromotrice produit par la dynamo.
- Avant d’installer les fils, M. Jamieson recommande d’en choisir des spécimens de 100 pieds au moins, de les plonger dans de l’eau salée pendant 24 heures, et ensuite d’en essayer la résistance d’isolement, qui doit être de 10 megohms au moins. Des spécimens de joints doivent également être essayés et donner 100 megohms.
- Les commutateurs peuvent tous être placés dans la chambre des dynamos et surveillés par un seul employé ou bien on peut en installer un près de la dynamo pour le courant principal et les autres à chaque point de branchement, ces derniers étant alors sous la surveillance des hommes du bord.
- En général, c’est la deuxième de ces dispositions qui convient le mieux; chaque lampe peut en outre être munie d’un petit commutateur, en sorte que les passagers peuvent à volonté éteindre la lumière de leur cabine.
- Il est indispensable d’introduire des pièces ou fils fusibles dans tous les circuits principaux ainsi que dans les circuits d’embranchement. M. W.-F. King a imaginé de munir chaque lampe d’une pièce de sûreté préférable aux fils fusibles fins. Cette disposition consiste en une bande de feuille d’étain recourbée en S fixée sur le support au moyen de deux vis formant contact. Le courant entre par une vis, traverse la feuille d’étain et sort par l’autre, et les dimensions de cette feuille sont calculées de manière à ce qu’elle fonde pour une intensité de courant double de l’intensité normale.
- L’intensité lumineuse et la résistance des lampes doivent évidemment être en rapport avec la dynamo. Dans la plupart des cabines des lampes de 10 bougies suffisent, tandis qu’il en faut de co bougies dans les salons et fumoirs ainsi que dans la salle des machines et des chaudières. Pour les feux de côté ou de l’avant ainsi que pour l’eclairage des passerelles, il faut avoir des foyers de 5o ou de 100 bougies, isolés ou réunis suivant les besoins du service.
- Les lampes du salon ainsi que celles des autres locaux où se réunissent les passagers, doivent être placées de façon à ne pas fatiguer la vue. Les constructeurs de navires de Glasgow ont adopté une disposition excellente en fixant les lampes au plafond, au-dessus des tables du salon, hors de la portée des passagers.
- Il est bon, dans les cabines, d’adoucir l’éclat des lampes en faisant usage de verre dépoli. On peut également utiliser les cloisons de manière à éclairer deux cabines et même deux cabines et une portion du salon au moyen d’une seule lampe.
- Dans la salle des chaudières, les lampes seront placées de façon à rendre facile la surveillance du niveau d’eau et du manomètre ; il sera avantageux ici, au point de vue économique, d’avoir recours à des lampes mobiles à cordons métalliques souples.
- Les foyers à arc sont surtout employés à bord des cuirassés et des navires télégraphiques. Leur puissance varie entre 10 000 et 20 000 bougies. Le steamer le Tilly, récemment construit pour les pêches de Batavia, possède ainsi un foyer à arc de i5ooo bougies enfermé dans une lanterne hermétiquement close et qui sert d’amorce.
- LE COUPLAGE DES MACHINES A COURANTS ALTERNATIFS. — Le Dr John Hopkinson, F. R. S., a démontré théoriquement, il y a quelque temps, que deux machines à courants alternatifs couplées en série se neutralisent l’une l’autre, tandis que leurs effets s’ajoutent quand on les assemble en quantité. Le Dr Hopkinson a eu, l’été dernier, l’occasion de vérifier l’exactitude de ce fait au moyen de deux machines Meritens destinées au phare de Tino. Chaque machine avait 5 anneaux de 16 sections et 40 aimants permanents. La résistance de toute la machine alimentant une lampe à arc du phare était de o,o3i3 ohm et sa force électromotrice à 83o tours par minute de g5 volts ; les' deux machines ont été essayées couplées en dérivation et actionnées par le même arbre, à une vitesse de85oàgoo tours par minute.
- L’expérience a fort bien réussi et, peu de temps après la mise en marche, les machines alimentaient une lampe à arc donnant une lumière très fixe avec une intensité de courant de 200 ampères. Le docteur Hopkinson considère l’accouplement en quantité de deux ou plusieurs machines Meritens, comme la meilleure manière pratique d’obtenir des courants extraordinairement énergiques, pour l’éclairage d’un phare destiné à pénétrer une brume épaisse.
- les constantes voltaïques. — Le docteur C.-R.-A. Wright, F. R. S., a démontré par un grand nombre d’expériences que, dans’ un élément voltaïque contenant deux métaux qui plongent dans
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- des solutions pures de la même espèce de sel (des sulfates, par exemple), et ayant pour base les métaux considérés, une certaine 'augmentation dans le degré de concentration de la solution qui entoure celui des deux métaux qui acquiert le potentiel le plus élevé entraîne une augmentation (a) de la force électromotrice (e) produite, tandis qu’une augmentation dans le degré de concentration de l’autre solution donne lieu à une diminution (b) de cette même force électromotrice, de sorte que, si nous désignons la force électromotrice résultant de cette double modification par E, nous aurons :
- E = c. +a — b
- La valeur de b peut cependant devenir négative si on se sert d’acides étendus au lieu de sels métalliques pour entourer la plaque qui acquiert le plus faible potentiel. Si les deux plaques sont entourées de couches d’un sel insoluble en suspension dans une solution d’un sel correspondant mais soluble, il se produit des changements dans le signe et la grandeur de a ou de b selon les variations de force de la solution. Par exemple, dans un élément composé de zinc et une solution de sulfate de zinc d’un côté avec du plomb et du sulfate de plomb suspendu dans une solution de sulfate de zinc de l’autre côté, c’est ce dernier métal qui acquiert le potentiel le plus élevé, mais la valeur de a est toujours négative pour une augmentation donnée dans la force de la solution de sulfate de zinc dans laquelle le sulfate de plomb est en suspension.
- Les expériences du Dr Wright semblent indiquer que les valeurs de a ou de b obtenues pour une modification donnée de force de la solution d’une espèce donnée de sel et avec une surface donnée de plaque sont les mêmes, quelle que soit la nature du métal et de la solution qui l’entoure. Il devient donc possible d’exprimer la valeur numérique de la force électromotrice produite par une combinaison voltaïque quelconque, comme la différence entre deux valeurs applicables aux espèces de surface de plaque et de solutions qu’on emploie, c’est-à-dire qu’on peut assigner àun certain métal une valeur ou une constante voltaïque qui varie dans certaines limites, selon le caractère de la surface métallique, la nature du sel de ce métal dans la solution (sulfate, nitrate, chlorure, etc.), la force de la solution et probablement la température, mais qui est autrement constante et invariable dans certaines conditions invariables.
- La formule suivante donne la force électromotrice d’un élément quelconque à deux liquides contenant deux métaux plongés respectivement dans des solutions de la même espèce de sel :
- E = c,; —c2
- formule dans laquelle C, et C2 représentent les valeurs particulières des constantes voltaïques appar-nant à chacun des deux métaux dans les conditions particulières dépendant de la surface de plaque, de la nature et la force de la solution, etc.
- Les expériences du D1' Wright l’ont amené à la conclusion que les forces électromotrices produites dans les combinaisons voltaïques du genre de celles qu’il a examinées n’ont, en général, aucune relation simple avec l’action chimique qui a lieu dans l’élément, mais qu’elles peuvent être exprimées par la supposition que la différence de potentiels créée est causée par deux effets superposés, dont l’un est l’évolution de chaleur produite par des changements chimiques dans l’élément, e t l’autre une action thermo-électrique semblable à celle d’une couple thermo-électrique ordinaire, en vertu de quoi une différence de potentiels est produite, qui peut être exprimée par la différence algébrique entre deux valeurs numériques, ou constantes thermo-électriques se rapportant respectivement aux deux métaux; ces valeurs varient avec les modifications des constantes voltaïques correspondantes.
- J. Munro.
- Italie
- A PROPOS DE L’EXPOSITION D’ÉLECTRICITÉ DE
- turin. — Dès mon retour de Turin où j’ai assisté aux expériences du système Gaulard et Gibs, entre Turin et Lanzo, je m’étais proposé de vous envoyer quelques lignes sur ce système et sur ces expériences; mais j’ai vu que mon collègue, M. le professeur Colombo, m’avait devancé. A part ce sujet et le procédé métallurgique de la Société anonyme italienne (de Gènes), pour le traitement des minerais de cuivre dont il a déjà été question dans La Lumière Electrique, il ne me reste qu’une simple énumération à faire. Si l’on en excepte ces deux sujets, l’Exposition, quoique remarquable, ne portait guère que sur des appareils déjà connus. Cela tient au court espace de temps qui a séparé notre exposition des grandes et importantes expositions de Paris, de Londres, de Munich et de Vienne; en outre, on a conçu trop tard le projet d’une exposition internationale d’électricité devant former comme un appendice à l’Exposition industrielle italienne qui devait s’ouvrir à Turin. Néanmoins, grâce à l’initiative et à l’activité de M. le professeur Galileo Ferraris, le succès de l’Exposition d’électricité de Turin a dépassé les espérances qu’on avait pu concevoir. Nous en trouvons la preuve dans la présence d’illustrations du monde scientifique étranger qui sont venues se joindre au jury. Le concours d’un certain nombre de maisons étrangères a également beau-’ coup contribué au succès.
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
- 3^3
- Je citerai en première ligne la maison Sautter et Lemonnier de Paris qui a envoyé une belle et riche collection de ses produits : tels que phares, fanaux, projecteurs , lampes Gramme, machines magnéto et dynamo-électriques, un fourgon militaire tout monté avec locomobile et appareils de projection et un tableau complet de distribution pour les séries de signaux à bord d’un cuirassé ; la maison Hipp, de Neuchâtel qui, outre ses excellentes horloges et chronographes électriques, a exposé des appareils télégraphiques et deux dynamos de sa propre construction; la maison Alioth de la même ville qui était représentée par quatre dynamos Bürgin perfectionnées ; la maison Ganz, de Buda-Pest, qui a envoyé trois dynamos à courants alternatifs du système Zipernowsky, qui ont déjà fait leurs preuves à l’Exposition de Vienne ; la maison Egger et Kremenewski, de Vienne, qui a exposé sept dynamos et des lampes à arc et à incandescence; la maison Spieller, de Cologne, qui a envoyé cinq dynamos avec des lampes à arc, des ampèremètres et des voltmètres. Il faut encore mentionner deux dynamos et des lampes à arc du type dû à la maison Crompton, de Londres ; des dynamos avec régulateur et moteur Thury ; des ponts et des galvanomètres de la maison De Meuron et Guénod, de Genève ; des installations et appareils télégraphiques de MM. Zellwege et Ehremberg, de Uster-Zürich; le siphon recorder de M. Thomson; le transmetteur de M. Saunders et le déchargeur automatique de M. Eggington de la Eastern Tele-graph Company, de Londres; les appareils de mesure construits avec tant de précision par M. Wartmann, de Würzburg; la machine rhéosta-tique et les piles secondaires de M. Gaston Planté.
- La maison Siemens et Halske de Berlin, qui en Italie est représentée par MM. Moleschott, ingénieurs, a exposé une série complète de ses produits. Le système de distribution Edison avait été reproduit tel qu’il fonctionne dans l’installation pour l’éclairage du théâtre de la Scala à Milan, par la Société générale italienne d’électricité par le système Edison. Il convient en outre de citer la National Company for the Distribution of Electricity, avec le système Gaulard ; la maison Montefiore-Levi de Anderlecht, qui a envoyé un échantillon de ses conducteurs en bronze phosphoreux; MM. Felton et Guillaume de Mühlheim, qui ont exposé des fils conducteurs ; la Electrotechnische Fabrik de Kannstadt, avec les lampes Bernstein ; la Swan United Light Company, avec ses lampes Swan; les accumulateurs Kabbath, et en dernier lieu les moteurs fournis par MM. Marshal, Sons et Company de Gainsborough ; par MM. Ruston et Protos et par M. Robey de Lincoln ; par MM. Lan-gen et Wolf de Vienne ; par M. Pinette de Châlons-sur-Saône et par M. Davey Paxmann de Col-chester.
- Parmi les exposants italiens qui méritent une mention spéciale, je citerai en premier lieu l’ingénieur Pirelli, fondateur et directeur d’une fabrique de caoutchouc. Quoique de date récente, cette fabrique a déjà atteint un très grand développement et elle a exposé tout un assortiment de fils conducteurs isolés et de câbles télégraphiques, comparables aux meilleurs produits des maisons étrangères. Viennent ensuite : l’usine Carte-Valori ; l’administration des télégraphes de l’Etat ; la Société anonyme des mines de cuivre et de métallurgie de Gênes ; l’administration des chemins de fer de la Haute-Italie ; M. Pellas de Florence, pour des groupes et des tableaux en cuivre reproduits par la galvanoplastie; le Tecnomasio, spécialement pour l’armature Cabella ; les lampes à incandescence de M. Cruto ; les dynamos avec les lampes de l’ingénieur Rivolta ; les expositions des principales Sociétés téléphoniques et les moteurs de la maison Neville de Venise et de l’ingénieur Tosi de Legnano.
- Pour ne pas m’en tenir à une simple énumération, je décrirai d’une façon rapide deux appareils dus à des inventeurs italiens ; ils ne sont d’ailleurs guère connus ; je veux parler de la nouvelle machine dynamo-électrique de MM. Ferrara et Guidi et de l’hydrométrographe de l’ingénieur Achille Ferraris.
- L’inducteur de la première, de forme rhomboï-dale, est constitué par quatre gros électro-aimants fusiformes, solidement reliés par quatre gros morceaux de fonte présentant une cavité dans laquelle viennent se loger les extrémités polaires et qui embrassent sur un tiers de la longueur le contour de l’anneau du type Pacinotti. Ces morceaux en fonte portent en outre des rondelles en fer qui, lorsque l’anneau tourne, viennent périodiquement en contact avec une série de dents en fer communiquant avec le noyau.
- Le but des inventeurs de cette machine a été de mettre le champ magnétique de l’anneau en communication avec celui de l’inducteur, afin que les réactions magnétiques, en s’exerçant au contact, fussent plus énergiques.
- L’hydrométrographe de l’ingénieur Ferraris consiste en une boîte qu’on plonge dans l’eau d’un cours d’eau ou d’un canal, d’une certaine quantité au-dessous de l’étiage.
- L’eau, en s’introduisant dans la boîte par des trous pratiqués dans le fond, ferme l’ouverture inférieure d’un tuyau, dont l’autre extrémité est reliée à l’une des branches d’un manomètre à mercure à air libre. Au fur et à mesure que l'eau monte dans la boîte, elle comprime l’air du tuyau et fait pression sur le mercure du manomètre. Dans la branche libre de celui-ci, le mercure porte un flotteur qui se termine en haut par une pointe métallique, reliée à l’un des pôles d’une pile. Cette
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
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- pointe vient affleurer la surface convexe d’un cylindre métallique animé d’un mouvement de rotation uniforme. Cette dernière surface est partagée en deux séries de triangles égaux, dont les sommets sont alternativement en haut et en bas.
- Les premiers sont conducteurs, les seconds isolants.
- De l’axe du tambour part un conducteur qui relie l’appareil à la station d’enregistrement, où se trouve un cylindre horizontal métallique également animé d’un mouvement uniforme et recouvert d'un rouleau de papier préparé à la façon des papiers des télégraphes Blackwell et Caselli.
- L’autre pôle de la pile vient aboutir à ce cylindre au moyen d’une pointe en platine qui affleure le papier du rouleau et se déplace parallèlement à l’axe du cylindre.
- Ceci posé, il est évident que le contact de la pointe du transmetteur avec les triangles du tambour, qui sont alternativement conducteurs ou isolants, déterminera un courant discontinu et la durée des périodes de temps pendant lesquelles a lieu la transmission ou l’interruption du courant, dépendra de la position qu’occupe le flotteur, c’est-à-dire du niveau de l’eau.
- Dans le récepteur, la longueur des arcs d’hélice tracés par la pointe, dépendra de cette même durée, et ces longueurs, ainsi que le temps correspondant, permettront de tracer une courbe qui indiquera la loi de variation suivie par le niveau d’eau pour une période déterminée de temps.
- L’appareil, qui ne laisse pas que d’être ingénieux, est, à mon avis, d’une construction trop compliquée, et il a l’inconvénient de ne pas fournir une indication immédiate et claire du niveau à un instant quelconque. La connaissance de ce niveau peut, dans une foule de cas, être d’une grande utilité.
- R. Ferrini.
- REVUE DES TRAVAUX
- RÉCENTS EN ÉLECTRICITÉ
- Démonstration expérimentale de l’inversion de la force électromotrice du contact fer-cuivre à température élevée, par M. F.-F. Le Roux (*).
- « Le physicien français Peltier a reconnu que la jonction de deux métaux hétérogènes s’échauffe ou se refroidit suivant qu’elle est traversée par un courant dans un sens ou dans l’autre.
- « M. Edm. Becquerel remarqua plus tard que, si l’on compare ces effets thermiques au sens du
- (*) Note présentée à l’Académie des sciences dans la séance du 17 novembre 1884.
- I courant produit par le couple des mêmes métaux, en vertu de la différence de température des deux soudures, ce courant a généralement pour effet de refroidir la jonction chaude et de réchauffer la froide.
- « La même année, M. Helmholtz, dans son célèbre Mémoire Sur la conservation de la force, rattachait ces mêmes effets à la Thermodynamique, en supposant toutefois que, dans les couples thermo-électriques, l’application de la chaleur ne fait naître de forces électromotrices qu’aux jonctions. Ce fut Sir William Thomson qui remarqua qu’une telle supposition se trouvait en contradiction avec les principes de la Thermodynamique, au moins pour les couples sujets à inversion, tels que le couple fer-cuivre. Il en conclut que dans la masse même de chacun des métaux doivent exister des forces électromotrices prenant naissance entre les tranches successives, en raison de leurs différences infiniment petites de température.
- « Dans un travail publié en 1867, et auquel l’Académie a bien voulu donner son approbation, j’ai fourni, pour un grand nombre de métaux usuels, des mesures relatives de ces forces électromotrices. Pour abréger, je les appellerai degenreThom-son, celles qui existent aux jonctions étant dites de genre Peltier.
- « J’ai donné aussi des valeurs absolues de celles-ci, entre o° et 25°, déduites d’observations calorimétriques, les premières, et, je crois, les seules qui aient été faites sur ce sujet. Mais il n’a pas été possible de faire la part entre les forces du genre Thomson et celles du genre Peltier, même aux températures ordinaires.
- * Dans le couple fer-cuivre, par exemple, il se pourrait aussi bien que l’inversion fût produite par le changement de signe de la force électromotrice à la jonction chaude, que par une variation convenable des forces électromotrices des deux genres. A la vérité, la théorie des courants thermo-électriques donnée par Sir William Thomson, ou la théorie équivalente de M. Tait, conduisent à cette conclusion qu’il y a bien inversion de la force électromotrice à la jonction chaude, quand la température dépasse une certaine limite. Les dimensions de cette note ne comportent pas une exposition, même succincte de ces théories; je ne saurais mieux faire que de renvoyer à l’excellente analyse qu’en donnent MM. Mascart et Joubert, dans leurs Leçons sur VElectricité et le Magnétisme. Le seul point que je veuille en retenir, c’est qu’elles s’appuient à la fois sur les principes de la Thermodynamique et sur des résultats expérimentaux qui ne correspondent qu’à une portion relativement restreinte de l’echelle des températures.
- « Telles sont les considérations qui m’ont paru rendre particulièrement intéressante la détermination directe du sens de la force électromotrice du con-
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- tact fer-cuivre, à des températures voisines de la fusion du second de ces deux métaux. Le procédé expérimental que j’ai employé est celui de la constatation du sens de l’effet Peltier, produit par un courant de sens connu. Etant donnés deux contacts fer-cuivre, traversés en sens contraire par un même courant, il s’agissait d’apprécier le sens de la différence de leurs températures. Cette différence est sensiblement proportionnelle aux quantités de chaleur absorbée et dégagée aux deux jonctions, quantités qui peuvent s’évaluer par le produit de l’intensité du courant par la force électromotrice inconnue. Celle-ci n’est certainement qu’une faible fraction de volt; il était donc nécessaire d’avoir une grande intensité de courant. Celle que j’ai pu réaliser était en moyenne de 35o ampères, et dans ces conditions l’effet thermique aux jonctions ne devait pas atteindre un centième de calorie par seconde.
- « Restait à trouver un moyen thermométrique, ou plutôt thermoscopique, compatible avec l’élévation considérable de la température. J’ai pu utiliser, dans ce but, la variation rapide de la fonction de la température qui exprime l’intensité de la lumière émise par les corps incandescents. Aux environs de iooo", les deux jonctions fer-cuivre ont pu présenter des différences d’éclat assez sensibles pour être appréciées à l’œil. J’ai pu aussi manifester les mêmes diflérences par l’impression photographique sur plaques au gélatinobromure.
- « Le passage du courant échauffe aussi les conducteurs, suivant la loi de Joule, c’est-à-dire en raison inverse de leur section et proportionnellement au carré de son intensité. Pour que cet effet ne jetât pas de perturbation dans les phénomènes à obtenir, il fallait d’abord que la section fût assez grande pour rendre réchauffement peu sensible, et aussi que chaque métal eût bien exactement sur toute sa longueur la même section, sans quoi cet échauffement se fût fait sentir inégalement sur les deux branches du couple dont on se proposait de comparer les éclats. En tous cas, on s’assurait toujours que le renversement du courant faisait bien changer le sens de la différence des éclats.
- « J’ai employé divers circuits fer-cuivre, dans lesquels le fer était un barreau carré de om,25 environ de longueur, ayant de om,ox5 à om,oi8 de côté; ce barreau de fer était replié en fer à cheval; dans les extrémités s’implantaient des tiges de cuivre, de o111,009 environ de diamètre. Le tout était renfermé dans un moufle chauffé au gaz et percé d’une ouverture permettant l’observation. Dans l'un des modèles mis en expérience que j’ai l’honneur de mettre sous les yeux de l’Académie, j’avais recouvert de lames de platine les faces dont j’observais l’incandescence, afin d’éviter que le rayonnement fût modifié par la couche .d’oxyde qui se forme à la surface du fer.
- * Les déterminations que j’ai faites dans plusieurs séries d’expériences, avec quelques variantes dans l’installation des appareils, et, par surcroît de précaution, en invoquant l’appréciation de témoins ne pouvant avoir aucune idée préconçue sur le sens du phénomène, m’ont permis de conclure que, vers la température de iooo°, un courant marchant du cuivre au fer échauffe la jonction, tandis qu’il la refroidit à la température ordinaire.
- « Ainsi se trouve expérimentalement constaté, pour la première fois, le changement de signe de la fonction de la température qui représente la force électromotrice de contact entre deux métaux, et il y a lieu de supposer que la notion de ce fait peut intéresser non seulement la théorie de la thermoélectricité, mais aussi celle de certains phénomènes chimiques. »
- Construction d’étalons prototypes de l’ohm légal, par M. J.-René Benoît (*).
- « Après la décision de la Conférence internationale de 1884 qui a défini la valeur de l'ohm légal, M. le Ministre des Postes et Télégraphes m’a fait l’honneur de me demander de construire quelques étalons de mercure représentatifs de cette nouvelle unité. Je me trouvais préparé à accepter cette mission par la part de collaboration que j’avais prise à une recherche plus générale sur l’unité de résistance électrique, à laquelle M. Mascart avait bien voulu m’associer, avec M. de Nervilîe. Le travail est aujourd’hui terminé. Il a été exécuté au Bureau international des Poids et Mesures ; grâce à la bienveillante autorisation du Comité international qui a la haute direction de cet établissement, j’ai pu mettre à contribution les ressources qui s’y trouvaient réunies sous ma main, et disposer, non seulement d’une collection d’instruments de précision de premier ordre, mais encore de termes de comparaison, pour les mesures de-longueurs et de poids, bien déterminés et de valeurs exactement connues par rapport aux prototypes fondamentaux, l’ai profité de ces conditions exceptionnellement favorables pour chercher à atteindre, dans toutes les parties de cette étude, les dernières limites d’exactitude compatibles avec la nature de la question.
- « Je me suis, avant tout, proposé de construire des étalons qui eussent exactement la valeur de l'imité. A cet effet, j’ai étudié des tubes trop longs; j’ai déterminé ensuite, par le calcul, les points auxquels ils devaient être coupés pour satisfaire à cette condition ; et, enfin, en procédant avec de minutieuses précautions, par des retouches successives alternant avec des comparaisons
- (*) Note présentée il l’Académie des sciences dans la séance du 17 novembre 1884.
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- avec un étalon de longueur connue, j’ai fait passer les sections extrêmes par les points ainsi définis. Les tubes employés, bien dressés au préalable, avaient la grosseur d’une tige thermométrique ordinaire, une longueur de im20 et une section intérieure de iram,‘ à peu près, aussi régulière que possible. Sur ces tubes on avait gravé une division millimétrique sur une longueur de im,o5.
- « Le calcul de la résistauce d’une colonne de mercure exige la connaissance de la forme intérieure du tube de verre qui la contient, de sa capacité et de sa longueur.
- « En ce qui concerne la forme intérieure des tubes, j’ai déterminé les corrections de calibre, ainsi que cela se pratique pour les thermomètres de premier ordre, et je me suis arrangé de manière à faire entrer ces corrections dans le calcul de la résistance. Le calibrage a été exécuté, entre les divisions o et io5o, de 5o en 5o divisions, au moyen de 20 colonnes de mercure successivement introduites dans le tube, et dont les longueurs étaient respectivement de 5omm, ioomm..., g5omm, iooomm à peu près. Ce calibrage principal a été complété par deux calibrages complémentaires, de 10 en 10 divisions, pour les .10 premiers et les
- 10 derniers centimètres, afin d’obtenir, plus sûrement que par une interpolation, les corrections des points voisins des extrémités, corrections qui ont à certains points de vue une plus grande importance, et jouent un rôle spécial dans le calcul des longueurs des colonnes employées au jaugeage des tubes.
- « Ce jaugeage a été fait par la pesée de colonnes de mercure mesurées à zéro dans le tube, et correspondant à une fraction de sa capacité déterminée par le calibrage précédent.
- « Aux mesures de longueurs proprement dites,
- 11 a été nécessaire d’ajouter l’examen des échelles gravées sur les tubes, tant au point de vue de l’équidistance de leurs divisions qu’à celui de leur valeur absolue. On s’est servi pour ces études du Comparateur universel du Bureau. Des précaution particulières étaient nécessaires pour obtenir la longueur exacte des tubes, après qu’on les a eu coupés et rodés progressivement, de manière à les amener aussi exactement que possible aux dimensions données par le calcul.
- « Enfin, comme les réductions à zéro de ces dernières observations impliquaient la connaissance de la dilatation des tiges de verre employées, j’ai mesuré cette dilatation pour les deux sortes de verre (verre vert ou dur et cristal à base de plomb) dont sont formés les étalons, par vingt séries de "comparaisons avec l’une des règles de platine iridié du bureau les mieux déterminées, à des températures variant entre o° et 38° environ.
- « Les tubes pénètrent par leurs extrémités dans de larges flacons à tubulure, pleins de mercure, et
- destinés à les intercaler dans un circuit. Ce mode de communication introduit, comme on le sait, une résistance additionnelle particulière qui se calcule d’après le diamètre du tube.
- « J’ai construit ainsi quatre étalons, dont les résistances théoriques, calculées d’après l’étude géométrique des tubes, faite comme je viens de l’indiquer (en y comprenant la résistance de communication par le flacon), sont, en ohms légaux :
- (1)
- Etalon I....... K (0) = 0,999999 \ M
- - ni: : : : : o,3 Moyenne’ °’999994
- — IV. ... 0,999994 )
- « Ces quatre étalons ont été comparés plusieurs fois entre eux, électriquement, dans toutes les combinaisons possibles. J’ai été aidé dans cette partie du travail par M. de Nerville, qui a répété toutes les comparaisons et m’a assisté dans l’ajustement des copies dont il sera question tout à l’heure. Si l’on admet que les erreurs de construction commises sur chacun des quatre étalons se compensent, et, par suite, que la valeur moyenne 0,999994 est exacte, leurs résistances réelles à zéro seraient, d’après le résultat moyen de toutes nos observations,
- <i>
- Etalon I....... R (o) ~ i ,000017 ) w
- - III. : : : : o,5t Moyenne, o)999994
- — IV...... 1,ooooo3 )
- « Les différences entre ces nombres et les précédents représenteraient les erreurs de construction commises sur chacun des étalons. La plus
- forte atteindrait environ —-—d’ohm, et le résultat
- 100000
- moyen pourrait être considéré comme exact à
- —ï—d’ohm à peu près.
- 100000 r r
- « Ces étalons fondamentaux sont très fragiles, incommodes pour la pratique habituelle et peu propres à des opérations fréquemmeut répétées, j’ai construit, en outre, un certain nombre de copies qui donnent la même résistance sous une forme plus maniable. J’ai adopté une disposition analogue à celle que M. Mascart avait présentée à la conférence. Ces copies, dont j’ai l’honneur de mettre deux modèles sous les yeux de l’Académie, sont constituées par des colonnes de mercure contenues dans des tubes recourbés plusieurs fois sur eux-mêmes, symétriquement, et pénétrant par le haut dans des godets d’assez grand diamètre. Ces godets sont réunis au tube par des anneaux de caoutchouc, et restent ouverts, ce qui facilite l’ajustement et permet au besoin de renouveler le mercure. Ils ont été ajustés par comparaison, en rodant progressivement les extrémités du tube
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- avec soin, jusqu’à leur donner la résistance des étalons. Leur remplissage a toujours été fait, aussi bien que celui des étalons eux-mêmes, dans le vide. Il y aura, je crois, un certain intérêt à voir comment ces copies se comporteront, avec le temps, au point de vue de leur permanence, comparativement à des étalons de fil solide, maille-chort, platine argent ou platine iridié.
- « Le choix du mercure, ainsi que le mode d’introduction des étalons dans un circuit, exigent certaines précautions et ont fait l’objet d’études dans le détail desquelles je ne puis entrer.
- « Je dois, en terminant, exprimer tous mes remerciements à M. Carpentier pour le concours dévoué et actif qu’il m’a prêté dans toute la partie de ce. travail relative aux mesures électriques. »
- A propos de la théorie du courant électrique, par P. van der Vliet (>).
- § 1. — La théorie du courant électrique généralement admise est basée sur la théorie mathématique du potentiel et sur l’hypothèse physique d’un fluide électrique spécifique. Cette dernière hypothèse a une influence prépondérante sur les conséquences qu’on tire de la théorie, car l’électricité considérée comme quelque chose de matériel devient par là même invariable au point de vue quantitatif. Le travail et la chaleur engendrés par le courant ne proviennent pas du passage de l’électricité elle-même dans une nouvelle forme, la transformation par exemple de vibrations électriques en vibrations calorifiques, comme on pourrait l’admettre, mais ont leur cause dans la chute de la somme d’électricité donnée et invariable, d’un potentiel plus élevé à un potentiel plus bas absolument comme le travail produit par l’eau qui tombe d’un niveau plus élevé à un niveau inférieur. De là évidemment des résultats différents. Pour bien accuser cette différence nous allons entrer avec plus de détails dans l’établissement des résultats auxquels conduit l’une ou l’autre théorie.
- § 2. — Nous commencerons parla théorie généralement admise. Supposons une source d’électricité : une forte batterie avec différence de potentiels constante V0 ; l’un des pôles est relié à la terre ; l’autre communique avec un conducteur long cylindrique (un fil de fer), isolé à son autre extrémité dont la section est s et le coefficient de conductibilité k. Ce coefficient donne, comme on sait, la somme d’électricité qui dans l’unité de temps traverse une section dont la surface est égale à l’unité lorsque la force qui produit le mouvement est égale à un.
- Dans une section du conducteur, située à une
- distance x de l’origine se trouvera un potentiel V plus petit que V0. La force électromotrice dans cette section est par suite :
- La somme d’électricité q qui passe à travers la section donnée s, pendant un élément de temps d t, est alors :
- q d t = — k. s. ^ d t d x
- à travers la section voisine, placée à une distance dx de la précédente, il passe la quantité suivante d’électricité :
- la différence entre ces deux sommes d’électricité q et qt est :
- di V
- (q — Qi) d t = k. s. — . dx. d t.
- d x’2
- Cette quantité disparaît ou reste dans l’élément d x du conducteur, entre les deux sections. L’électricité passe à travers la surface latérale de l’élément, dans le milieu ambiant, par suite de l’isolement imparfait. Si l’unité de surface extérieure du conducteur pour un potentiel égal à 1 perd dans l’unité de temps b unités d’électricité, la surface de l’élément qui se trouve égale à p. dx (p étant le périmètre) perdra pendant dt secondes la somme :
- b. p. dx. V. d l.
- L’électricité qui reste dans l’élément
- rfV*
- k. s -T—; . dx. d l. — b. p. d x. V. d t d .V*
- est employée à élever le potentiel V pendant le temps dt. Si l’unité de longueur du conducteur renferme la quantité d’électricité c, il faut, pour que le potentiel de l’élément s’élève de la quantité d\
- , une quantité d’électricité :
- Comme la théorie des fluides ne comporte pas d’autres pertes d’électricité, il faut donc que l’on ait :
- <^V dy
- k s. — .dx. dt — b.p. V. dx. d t=c. -A-dx.dt. d x1 1 d x
- Lorsqu’on arrive à un état stationnaire le potentiel cesse de varier et l’on a alors par conséquent :
- (*) Centralblatt fur Elektrotechnik, d’après le : Exner's Rep. de Phys.
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- LA
- LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- et
- ‘•‘••re-M-V.
- L’état stationnaire peut consister, soit dans l’équilibre de l’électricité sur tout le conducteur, soit dans un écoulement continu de cette dernière.
- Le premier cas se produira lorsqu’il n’y aura aucune perte d’électricité, c’est-à-dire aucune transmission par la surface extérieure du conducteur au milieu voisin, ou lorsqu’on aura b — o. Alors le potentiel sera constant sur toute la longueur du conducteur.
- Mais le deuxième cas se produira lorsqu’il existe une perte constante d’électricité. C’est justement le cas qui se produisait dans nos expériences. Posons :
- On a alors
- Une double intégration donne :
- V = A. eax -(- B c~,lx (i)
- où les constantes A et B sont déterminées par les conditions de l’expérience. Si le conducteur relié à la batterie est assez long pour que l’on puisse le considérer comme infini, le potentiel à son extrémité doit être égal à o, c’est-à-dire que l’on a :
- Y —A. Ê«“ + BrS!1=o
- Mais de là il résulte que
- A = o
- Et l’on a alors pour .vr=o
- V = V0 = B,
- C’est pourquoi l’expression générale pour le potentiel sera
- V — V„ e~"x
- et pour le courant :
- 4 = -k.s.ÿ^ = a.k. st V0 c ax
- Si nous remplaçons ici a par sa valeur, nous obtenons :
- ________ — .'v i y$ ^
- q — \/k.s.b.p.'Va.c ' lis (2)
- v Dans cette expression les deux termes dépendant àek et croissent en même temps avec k. Ceci veut dire que, toutes proportions égales d’ailleurs, l’intensité du courant augmente lorsque la conductibilité du fil relié à la pile vient à augmenter. Il faut donc, si nous prenons une seule et même
- tt.
- k. s '
- dï V d x-
- = <J2 V.
- batterie et que nous la mettions successivement en communication avec deux fils ayant la même épaisseur et la même longueur, mais le premier en cuivre et le second en fer, que le courant, d’après la théorie généralement admise, soit plus intense dans le fil en cuivre ; et cela se comprend d’ailleurs pour peu que l’on se reporte aux principes de cette théorie. Dans le fil de cuivre, les potentiels, à cause de la meilleure conductibilité électrique, doivent être plus élevés qu’aux -points correspondants du fil de fer ; mais comme la perte d’électricité dans l’air est proportionnelle au potentiel, il faudra que cette perte pour le cuivre soit plus élevée que pour le fer et il faut par suite que la somme d’électricité qui se rend à un élément du conducteur soit plus grande pour le fil de cuivre que pour le fil de fer, du moment que le potentiel demeure constant en chaque point.
- En fait il est très difficile de se placer dans des conditions telles que le potentiel à l’extrémité du conducteur soit réellement égal à o. Ceci voudrait dire qu’il n’arrive plus d’électricité du tout à l’extrémité de ce même conducteur, et dans ce cas on ne changerait rien aux phénomènes qui prennent naissance, si l’on reliait cette extrémité à la terre. Au cours de mes expériences, cette mise à la terre du bout du conducteur a toujours eu pour effet d’accroître très sensiblement l’intensité du courant ; le potentiel n’était donc pas réellement égal à zéro à la fin de la ligne. Mais le caractère fondamental des phénomènes doit toujours être le même, c’est-à-dire que, d’après la théorie des fluides électriques, le courant doit toujours être plus intense dans le fil de cuivre que dans le fil de fer ; la différence seule entre ces intensités diminue avec la diminution dans la longueur des fils.
- $3. — Voyons maintenant une autre manière d’envisager les phénomènes électriques.
- Admettons que le courant électrique soit une espèce particulière de mouvement moléculaire. L’énergie de ce mouvement est, par suite de l’égalité des masses, dans les sections du conducteur proportionnelle au carré de la vitesse : r2 — u. Pendant que ce mouvement se propage le long du conducteur, il se transforme peu à peu en une autre forme de mouvement qui est de la chaleur et il en résulte une diminution dans la vitesse du mouvement. Si le carré de la vitesse du mouvement à la distance x de la source est égal à u, cette même quantité à la distance x-\-dx se trouvera être u — du; par suite la perte ou l’accroissement négatif du carré de la vitesse sur le parcours dx est — du; sur un parcours égal à l’unité de longueur, la vitesse serait, dans l’hypothèse du régime établi :
- du ,
- d7x = -k
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- Cette perte d’énergie électrique ou la somme qui se transforme en chaleur, doit être, d’après certaines considérations, proportionnelle à la somme totale d’énergie u qui traverse l’élément et représente une partie r de cette énergie. La grandeur r est une fraction réelle qui est différente pour différents conducteurs.
- Plus r est petit, et moins il y a d’électricité transformée en chaleur, meilleure est la conductibilité du corps considéré. Par conséquent, r est plus petit pour le cuivre que pour le fer.
- Pour cette raison, on a :
- d’où l’on tire
- u — nn e~ ’’x
- expression dans laquelle u0 — est le carré de la vitesse pour x~o, c’est-à-dire dans la section originelle du conducteur.
- De cette manière, le mouvement moléculaire, qui se propage à travers le conducteur comme une onde, atteindra l’extrémité du conducteur avec une énergie diminuée. Si la longueur du conducteur est égale à l, le carré de la vitesse du mouvement sera à la fin
- n i = u0e~rl.
- L’onde sera alors réfléchie par la dernière section du conducteur, et reviendra en arrière. Dans ce parcours, son énergie ira en diminuant, suivant la même loi, de telle sorte que lorsque l’onde atteint de nouveau le point précédent à la distance x de l’origine, le carré de la vitesse des atomes sera absolument le même que si l’onde avait parcouru sur le conducteur prolongé la distance (/—x). Il résulte de là que le carré de la vitesse dans l’onde réfléchie se trouvera être à la distance x de l’origine
- il3 = iiQ e~ r (/ 1 ~ = u0 e~ r (-1 —
- Au moment où l’onde réfléchie va atteindre le point x, une autre onde émise ultérieurement par la source traverse également ce point; le carré de sa vitesse de mouvement sera comme dans la première onde
- ttl = uae~rx.
- Les deux ondes, au moment où elles se rencontrent dans la même section, peuvent agir dans le même sens, mais elles peuvent aussi agir dans des sens opposés. Certaines considérations que j'ai déjà eu occasion de développer (') démontrent que
- (M Recherche d’une explication physique des phénomènes qui prennent naissance dans un circuit hydro-électrique. Saint-Pétersbourg, 1872.
- dans le cas qui nous occupe, les ondes agissent à l’encontre l’une de l’autre; lors de la réflexion sur l’extrémité isolée, le signe de l’électricité 11e se modifie pas ; l’électricité positive demeure positive et l’électricité négative négative; mais comme sa direction devient opposée à ce qu’elle était à l’origine une action électrodynamique opposée prend naissance. Mais l’action électrostatique ne dépend pas de la direction du mouvement, elle dépend uniquement de l’espèce d’électricité. Il résulte de là que l’action électrostatique S est proportionnelle à la somme des énergies des deux ondes qui se rencontrent, tandis que l’action électrodynamique D est proportionnelle à la différence de ces énergies, d’où
- S = A [i/0e-’-*+«oC-’'(2 '-%
- ou bien
- S = A i/0 er [fl‘--*> + e- r « ~ *)],
- avec
- D = B [*/„ e - (5 - r (* ' - •»)]
- ou bien
- D = B u0 e — ’•1 [e ’’ V — -v) — e ~ " V ~ *)]
- Ici D est proportionnel au mouvement électrodynamique dans la section donnée, et par suite au carré de la vitesse du mouvement. Mais la force qui dévie l’aiguille aimantée, ce qu’on appelle l’intensité du courant, est proportionnelle à la somme du flux dans la section du conducteur, c’est-à-dire au premier degré de la vitesse. Pour une seule et même masse des particules en mouvement, l’énergie et l’intensité se modifient dans le même sens ; elles croissent et diminuent en même temps, bien que dans un rapport différent. L’intensité du courant dans un conducteur cylindrique doit se modifier proportionnellement à la racine carrée de D. On peut partir de cette base pour déterminer la relation entre l’intensité du courant et ce. qu’on appelle la résistance r du conducteur, au moyen de la relation entre les quantités D et r. La quantité D, toutes choses égales d’ailleurs, augmente pour un accroissement de r, comme on le voit d’après l’expression
- D = B [//„ c - rx — 2/0 e - *• <2 ' - *>|
- dans laquelle le second terme décroît plus rapidement que le premier lorsque r augmente, ce qui se laisse comprendre, puisque le deuxième terme représente l’énergie de l’onde réfléchie, énergie d’autant plus petite que la dépense pour réchauffement du conducteur est plus grande, c’est-à-dire plus sa résistance est considérable. Il suit de là que l’excès en énergie de l’onde primitive sur l’onde réfléchie doit croître en même temps que la perte r.
- C’est ce dont on peut d’ailleurs se convaincre
- par voie analytique, en formant le produit^ . —
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- On reconnaît que ce produit est positif par tous les points depuis x — o jusqu’à x — l; pour cette dernière valeur de x, le produit est égal à o. Il résulte de là que dans le conducteur considéré, isolé à son extrémité, l’intensité du courant doit augmenter avec l’augmentation de la résistance ou avec la diminution de la conductibilité. Il s’ensuit que l’intensité dans le fil de cuivre devra être plus petite que dans le fil de fer.
- Ce résultat est en contradiction avec celui précédemment énoncé obtenu en partant de la théorie des fluides électriques. Je ne nie pas la possibilité d’une déperdition d’électricité dans le milieu ambiant ; si cette perte èxiste réellement, elle se produit en suivant la loi de la théorie des fluides. Il s’ensuit que cette perte doit diminuer la différence entre les intensités du courant dans un fil de fer et de cuivre, différence provenant de l’inégalité dans les résistances ; il se peut aussi qu’elle l’annule et dans le cas extrême même donne un résultat concordant avec la théorie usuelle. Mais d’après cette dernière, il ne peut arriver que dans un fil de fer isolé le courant soit plus intense que dans un fil de cuivre.
- §4. —Afin de savoir à quoi m’en tenir sur cette contradiction qui vient d’être mentionnée, j’ai observé les intensités de courant dans un fil de fer et de cuivre, toutes les autres conditions étant identiques. A cet effet je tendis des fils de fer et de cuivre dans la longue galerie de la bibliothèque de l’Université. Le diamètre des fils était de 2mm, la longueur de chaque brin de 256 m. Il y avait 20 brins de fil de cuivre tendus et 40 de fil de fer. Mais dans les observations qui nous occupent on ne fit usage également que de 20 brins pour ce dernier fil, en sorte que la longueur de chacun des fils se trouvait être de 5120 m.
- Le fil était suspendu au plafond ; sur les poutres transversales on avait jeté des fils de coton noyés dans la paraffine ; on se trouvait ainsi avoir une sorte de réseau dont chaque maille mesurait o m. 5 de longueur ; c’est sur ces fils que venaient se fixer les conducteurs au moyen de petits crochets en fer. Au moment du montage, on eut soin de faire glisser les fils à travers de la ouate imprégnée d’huile. L’intensité du courant fut mesurée avec un galvanomètre du système Wiedemann, construit par Sauerwald. — Un petit miroir rond en acier servait d’aimant avec ses pôles aux extrémités du diamètre horizontal. La force directrice de la terre fut compensée au moyen d’un aimant horizontal.
- Les deux bobines du galvanomètre avaient ensemble igooo spires avec une longueur moyenne de om2 par spire. La longueur du fil galvanomé-trique était par conséquent de 3 8oom, c’est-à-dire un peu inférieure à celle du fil tendu ; et comme l’épaisseur du fil du galvanomètre était un peu
- plus petite que celle du fil tendu, on peut admettre d’une manière approchée que sa résistance était égale à celle du fil de cuivre en expérience. Il faut absolument tenir compte de ces circonstances car :
- i° L’intensité du courant ne fut pas observée dans une section déterminée du conducteur, mais on observa une intensité moyenne presque sur la même longueur que celle du fil d’expérience ;
- 20 Le fil du galvanomètre réuni seul à la batterie devait déjà provoquer un courant, ce qui, en fait, fut observé;
- 3° L’existence du courant provoqué par le galvanomètre n’était pas à l’avantage du rapport, au prorata des centaines, de là différence entre les forces observées du courant et les grandeurs de ces forces.
- Les déviations du miroir de l’aimant furent déterminées avec lunette et échelle. La distance de l’échelle au miroir était de 2m environ, la grandeur d’une division de i,25mm. Je ne cite ici ces chiffres que pour donner une idée de la petitesse des intensités de courant qui se manifestent dans un circuit non fermé.
- Voici comment il fut procédé à l’expérience. Un des pôles de la batterie était relié à la terre, l’autre à l’un des godets du commutateur à mercure. Deux autres godets du commutateur communiquaient avec les bornes du galvanomètre et enfin le quatrième godet se trouvait relié à l’une des extrémités du fil tendu. L’autre extrémité du fil demeurait libre. De cette façon le courant, en sortant de la batterie, traversait tout d’abord, au moyen du commutateur, le galvanomètre dans un sens ou dans l’autre, puis il se rendait au fil tendu. Comme l’aimant compensait puissamment la force directrice de la terre le miroir n’avait presque jamais de position fixe et l’on observait les déviations provoquées par le passage du courant dans un sens et dans l’autre. Le tableau suivant contient les sommes des déviations du miroir des deux côtés pendant les commutations successives. La position neutre du miroir fut également observée à chaque fois, afin de corriger les déviations anormales qui se produisent souvent. A l’origine, la source d’électricité était constituée par un série de 120 élément Pliicker ; on obtint dans ces conditions les
- chiffres suivants : l*’cr Cuivre
- 5,0 3,6
- 5,5 3,3
- 5,0 3,6
- Moyenne . . 5,16 Moyenne . . 3,5
- 5,6 4,4
- 5,0 4.1
- 4,5 3,9
- Moyenne . . 5,o Moyenne . . 4.13
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- On trouva donc pour le fer 20 % de plus que pour le cuivre. Les éléments Plücker furent, à cause de leur inconstance, remplacés par une batterie de 96 éléments Daniell. Dans ces nouvelles conditions, on trouva les chiffres suivants :
- l’cr Cuivre
- 22
- 19.5 20
- 21.5 21 20
- 20.5 20
- Moyenne . . 20,5 Moyenne . . 16
- c’est-à-dire 25 % de plus pour le fer que pour le cuivre.
- On n’a pas toujours obtenu des différences aussi considérables. Il y eut aussi des séries d’observations avec des différences plus petites et même des cas isolés où l’on releva pour le fer des déviations plus petites que pour le cuivre. Dans ces derniers cas on remarquait une déviation de l’aimant, indépendamment du courant. C’est ainsi que l’on obtint dans une série d’observations les chiffres ci-après :
- ]''cr Cuivre
- «3,4 12,4 n,5 10,0
- 11.5
- 12.5 12.1 12
- Moyenne . . 11,875 Moyenne
- Une série analogue de 8 et de n observations donna en moyenne 11,6 pour le fer et 10,1 pour le cuivre.
- Les mouvements de l’aimant indépendants de l’intensité du courant n’ont souvent pas permis d’effectuer de longues séries d’observations ; il fallait alors se borner à des chiffres isolés.
- On a ainsi obtenu une fois
- Fer: i5,5 Cuivre: 12,5
- et une autre fois
- Fer: 12,5 Cuivre: de 9,S à 10,8
- Ces observations furent, la majeure partie du temps, alternées, d’abord avec le premier fil, puis avec le second, ensuite de nouveau avec le premier, etc., afin de compenser ce que la batterie pouvait avoir d’inconstant. D’ailleurs les éléments
- 10,5 11 11 10
- 9,2 9,4 . . 10,3
- ]6,5
- 16.5
- 14.5
- 16.5 16
- Daniell furent trouvés assez constants ; la différence dans la grandeur de la déviation du miroir pour deux séries d’observations différentes, dépendait aussi de la position de l’aimant compensateur. Quant à la variation de la différence entre l’intensité du courant dans le fer et dans le cuivre, elle pouvait provenir de différentes pertes d’électricité dans l’air, comme nous l’avons déjà fait remarquer.
- On effectua en tout 5o doubles observations environ. Dans ce nombre, il ne se trouvait que deux ou trois paires d’observations pour lesquelles on obtint avec le fer des chiffres plus petits, mais d’une façon relativement insignifiante, qu’avec le cuivre; et encore ces écarts provenaient-ils de l’instabilité dans la position d’équilibre de l’aimant. En prenant tout ce qui précède en considération, il me semble que l’on peut considérer comme démontré que dans les conditions données on obtient avec le fer — un conducteur de résistance plus grande-—un courant d’intensité plus grande qu’avec le cuivre. Bien que ce fait justifie la façon dont je conçois les phénomènes électriques, il se peut qu’il reçoive encore une autre explication.
- | 5. —A côté des observations qui viennent d’être décrites, j’en ai effectué une série d’autres sur les courants dans un circuit ouvert. D’après la théorie des fluides aussi bien que d’après mes hypothèses, comme il ressort de ce qui a été exposé à l’origine de cette étude, il faut que l’intensité du courant dans un circuit non fermé, augmente avec l’accroissement de sa longueur à partir du point où l’on mesure la force du courant. Par suite, si nous mettons le galvanomètre en communication immédiate avec un des pôles de la batterie dont l’autre pôle est à la terre, et si nous relions la borne libre du galvanomètre à l’une des extrémités d’un fil conducteur dont la deuxième extrémité est isolée, la déviation galvanométrique croîtra -en même temps que la longueur de ce dernier fil.
- Pour ces expériences, j’ai divisé les 48 rangées de fil de fer en six groupes, chacun de 8 rangées, et j’ai relié successivement au galvanomètre un, deux, trois, etc., groupes. La batterie était la même — 96 éléments Daniell. On obtint les chiffres qui suivent. Le galvanomètre, sans le fil, donnait à peu près 1.
- Ensuite, avec le fil:
- Moyenne.
- 8 rangées t(5 rangées 24 rangées
- Déviations Déviations D é v i a t i 0 n s
- 5,6 7 9,5
- 3,4 7, « 9
- 4. « 7 8,8
- 4.7 7 8,9
- 4.9 7, « 9
- 4.9 7,« 8,9
- • 4,7 7,o5 9.0
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 32 rangées Déviations 40 rangées Déviations 4S rangé ?s Déviations
- 11 12,7 14.4
- io,6 12,2 i3,6
- io,7 12,3 14,2
- 10.4 12,5 i3,7
- 10,6 12,2 14
- io,S 12,2 14
- io,3 12,2 M
- 10,3 12,2 i3,0
- ayenne. . 10.6 12,33 i3 ,t)6
- Dans le dernier cas, le fil intercalé avait une Ion
- gueur de plus de i ooom et présentait, étant donné sa faible épaisseur, une résistance considérable.
- Ces chiffres donnent le tableau suivant pour l’accroissement de l’intensité à mesure qu’on augmente la longueur du fil :
- Nombre de groupes de fil Déviations Accroissement de l’intensité du courant dans le fil
- 0 [presque 1 »
- I 4.7 3,7
- 2 7 6
- 3 9 0
- 4 10,6 9,6
- 5 12,33 ii,3
- 13,96 12,96
- Comme je me trouvais disposer de fil tendus, j’effectuai ces expériences principalement parce qu’on rencontre rarement des conditions telles qu’on puisse les faire. A ma connaissance, Wheat-stone s’est livré à des expériences analogues avec un câble télégraphique avant que la pose en fût commencée. Les chiffres que ces expériences fournissent ne peuvent ni confirmer ni détruire mes hypothèses, attendu que le phénomène observé peut être une conséquence de la théorie que j’ai adoptée aussi bien que de celle des fluides. Bien plus, ce phénomène résulte dans la théorie des fluides, d’hypothèses dont je ne saurais nier la rectitude, à savoir que l’électricité s’écoule dans le milieu ambiant ; ainsi se trouve justifiée la production d’un courant. Ce que je crois, en tout cas, pouvoir affirmer, c’est que le courant observé peut s’expliquer de deux manières : par la perte d’électricité à l’intérieur du conducteur à la suite de réchauffement, et sa dispersion dans l’air ambiant. L’une et l’autre cause ont pour effet d’augmenter l’énergie du courant quand le fil augmente de longueur, fait que les observations relatées plus haut justifient. _..._
- Sur la chaleur développée par un courant pendant la période variable, par E. Bazzi (').
- L’auteur s'est proposé de rechercher si, pendant la période variable, réchauffement d’un fil traversé
- (i) Journal de physique. Note de M. J. Pionchon, d’après Je Nfiovo Cimenlo, 3° série, t, XIII, p. 5.
- par un courant se fait, comme dans l’état permanent, suivant la loi de Joule. Pour cela il détermine la quantité totale de chaleur développée pendant un certain temps x par le courant variable. D’un autre côté, en partant des formules de Ilelm-holtz et en supposant que réchauffement [du circuit est régi par la loi de Joule, il établit des formules exprimant cette même quantité de chaleur. Dans le cas des extra-courants, la relation entre q et t est de la forme :
- et dans le cas des courants induits, de la forme : * = p(i-e-“T)
- p et a étant des constantes dépendant de l’appareil calorimétrique, du circuit, de la pile, etc. L’accord des nombres déduits de ces formules avec les résultats de l’expérience a montré que l’application de la loi de Joule au courant, pendant la période variable, était légitime.
- L’appareil qui a servi aux mesures calorimétriques est une sorte de thermomètre de Riess. Dans le réservoir se trouve un fil de platine de om5o de longueur et de ommi de diamètre. L’échauffement communiqué à l’air par ce fil est mesuré par le déplacement d’une petite colonne d’eau qui joue le rôle d’index dans la tige horizontale du thermomètre. On sait que, quelle que soit la loi de distribution de la chaleur communiquée à une masse gazeuse à pression constante, la dilatation qui en résulte est proportionnelle à la quantité de chaleur reçue par cette masse gazeuse. Si donc on admet que la quantité de chaleur cédée àl’airdu thermomètre est proportionnelle à la quantité de chaleur développée par le passage du courant dans le fil, on voit que cette dernière sera proportionnelle au déplacement de l’index. Ce déplacement mesurait, en effet, la dilatation de l’air, car il avait lieu dans une région de la tige où la variation de la section avait été trouvée insensible. Il va sans dire que le réservoir du thermomètre était soustrait à l’action calorifique des corps environnants. D’autre part, la durée d’une expérience étant très courte, aucun déplacement de l’index ne pouvait avoir lieu par le fait d’une variation de la pression extérieure.
- Pour mesurer avec exactitude la course de l’index, on se servait de deux microscopes dont les axes étaient perpendiculaires à l’axe de la tige du thermomètre et perpendiculaires entre eux. L’un, fixe, était muni d’un fil qui marquait la position initiale de l’index. L’autre pouvait être déplacé à l’aide d’une vis micrométrique. Il était muni d’un micromètre dont on amenait d’abord le zéro en coïncidence avec le ménisque de l’index, c’est-à-
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
- 353
- dire en coïncidence avec le fil du premier microscope. Cette position était le point de départ dans les lectures faites sur la vis inicrométriquc. Pour mesurer une excursion de l’index, on éloignait le microscope mobile, de façon que l’index, au terme de sa course, put apparaître dans le champ. — On avait le déplacement en ajoutant au nombre de millimètres, marqué par la rotation de la vis, le nombre de dixièmes de millimètre parcouru par l’image de l’extrémité de l’index sur le micromètre.
- Le courant était fourni par 4 éléments Bunsen ordinaires disposés en tension. Son établissement ne devait pas durer plus de quelques millièmes de seconde, sans quoi l'index eût été projeté hors du tube.
- La fermeture du circuit, pendant de si faibles intervalles de temps, était réalisée à l’aide de l’interrupteur de Felici (’).
- En présentant à l’Académie dei Lincei le mémoire que nous venons d’analyser, M. Blasernaa fait observer que la coïincidence des courbes expérimentales obtenues par M. Bazzi avec les courbes déduites de la formule d’Helmholtz ne prouve pas nécessairement l’exactitude de cette dernière. Dans ses recherches sur l’état variable des courants (2), M. Balserna est arrivé à cette conclusion, que les extra-courants manifestent de véritables oscillations. La courbe représentant la fonction qui lie l’intensité au temps, au lieu d’être régulièrement croissante, présente des ondulations. Ces ondulations sont faibles et presque milles dans les circuits rectilignes et, au contraire, elles sont très marquées dans les courants contenant des spirales capables de produire de forts extra-courants. Il résulte de là que, tant qu'il s’agit d’effets galva-nométriques ou autres, représentés par des intégrales comme
- t M
- LU OU / i-dl 0 J u
- la théorie d’Helmholtz peut être considérée comme une première approximation; on substitue à une courbe légèrement ondulée une courbe plus simple qui passe dans la partie moyenne de la région ondulée. Cette approximation est bien souvent suffisante. C’est ce qui a lieu dans le cas des recherches de M. Bazzi, où il n’est question toujours que d’effets mesurés par des intégrales. Il n’y a donc pas lieu de s’étonner que ce physicien trouve ses expériences d’accord avec la théorie de Helm-holtz.
- C) Voir Nkovo Cimenlo, série II, t. XII et XIII et série III, t. IV.
- (-) Giornalc di Science mit. ed. ccon., vol. VI, 1870, Païenne.
- BIBLIOGRAPHIE
- klectkoi.ysi;. par Ilippolyte Fontaine. — Renseignements pratiques sur ic nickclage, le cuivrage, la dorure, l’argenture, {'affinage des métaux cl te traitement des minerais au moyen de l’électricité. — Paris, Baudry et O, éditeurs 1884.
- L’ouvrage que vient de faire paraître M. H. Fontaine s’adresse, comme l’indique son titre, surtout aux praticiens ; nous ne doutons pas qu'il ne soit bien accueilli par tous ceux qui s’occupent des applications de l’électrolyse à l’industrie.
- Il répond, du reste, à un besoin; si les ouvrages concernant cette partie de la science électrique sont très répandus en Angleterre, aux Etats-Unis, en Allemagne, il n’en est pas de même en France ; nous n’avions, jusqu’à ce jour, comme traités d’é-leclrolyse pratique d’une réelle valeur que Le guide du doreur, de l'argenteur et du galvano-plaste de Roseleur et Les éléments d'électrochimie de Becquerel. Mais ces livres sont de dates anciennes, et, au point de vue de la pratique, ils ne sont plus à la hauteur des progrès que l’emploi des machines dynamo-électriques a permis de réaliser.
- L’auteur divise son étude en quatre parties.
- La première est un résumé des notions électriques indispensables aux ingénieurs chimistes qui font de l’électrolyse industrielle. M. Fontaine a eu le soin de s’en tenir à des formules simples, à des calculs élémentaires.
- Les praticiens, peu versés dans la théorie de l'électricité, saisiront aisément, en lisant ces premières pages, les liens qui unissent entre eux les éléments d’un courant ; ils pourront ainsi se rendre compte des phénomènes qui se présentent généralement dans le cours de leurs manipulations.
- Les tableaux qui suivent cet exposé théorique seront d’un très grand secours, car ils facilitent singulièrement tous les calculs relatifs à l’une quelconque des installations qui peuvent se présenter en groupant ensemble les renseignements épars jusqu’à ce jour dans des livres spéciaux.
- Ces tableaux ont d’ailleurs été tracés d’après des savants qui, comme Matihiessen, pour la conductibilité des corps, Berthelot pour la chaleur de combinaisons des éléments chimiques, etc., font autorité en la matière.
- La deuxième partie traite des générateurs électriques. Après avoir fait la description de quelques piles, les plus en usage, tant à cause de leur constance que de leur capacité, l’auteur passe en re vue les différentes machines à galvanoplastie, et donne quelques indications concernant leur poids, leur vitesse, leur mode de fonctionnement, leur rendement; il s’étend longuement, comme il con
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- venait de le faire, en traitant un tel sujet, sur les précautions à prendre suivant le type de machine employé relativement à la vitesse, à l’intensité de circulation, en un mot à tous les éléments qui assurent une bonne marche et un rendement aussi économique que possible dans le cas d'un travail déterminé.
- Cette partie de l’ouvrage est féconde en renseignements pratiques pour les ingénieurs qui, se trouvant éloignés de centres électriques, ne doivent compter que sur les données de leur propre expérience.
- La galvanoplastie proprement dite, ou revêtement des métaux usuels, fait l’objet de la troisième partie.
- Le nickelage, l’argenture, la dorure, le cuivrage sont décrits avec un soin minutieux. On trouvera un grand nombre d’observations concernant la préparation des bains et des anodes, le degré de pureté que doit présenter l’électrolyte, l’intensité, la force électromotrice convenables du courant pour un travail donné, enfin le traitement subi par les pièces avant, pendant et après l’immersion dans les bains. C’est, à notre avis, la partie la mieux traitée de l’ouvrage et la plus intéressante.
- Suivent quelques méthodes concernant l’électro-typie, c’est-à-dire l’art de reproduire les gravures et les compositions typographiques et quelques procédés relatifs au dépôt de certains métaux, tels que le zinc, le fer, le platine, l’étain, etc., et les alliages, comme ceux de (cuivre-zinc-étain), de (cuivre-zinc-nickel), qui porte le nom de maillechort ou argent allemand.
- Il n’est pas douteux que cette troisième partie ne soit utile à consulter et ne permette d’obtenir rapidement un bon revêtement des métaux en question.
- La quatrième partie est. d’une importance aussi grande que la précédente, à cause du sujet qui s’y trouve traité; nous voulons parler de l’atfinage du cuivre et du plomb. L’auteur cite quelques établissements qui, pour l’affinage du cuivre, emploient les procédés électrolytiques. En France, il existe deux installations de ce genre fonctionnant au moyen de machines Gramme : celles de MM. Hi-larion-Roux, à Marseille, et de la maison Lyon-Allemond, à Paris.
- A l’étranger les machines Gramme fonctionnent également pour cet usage dans deux centres industriels principaux :
- La Norddeutsche A ffineric à Hambourg, la maison André à Francfort.
- ' La fonderie de Oker en Saxe, les mines de Monsfeld emploient des machines Siemens.
- , La maison Elliott de Selly-Oak, près Birmingham, M. Elkington l’inventeur de l’argenture et de la dorure industrielles qui le premier a raffiné le
- cuivre au moyen de machines à courants alternatifs redressés, se servent des machines Wilde.
- Cette dernière partie renferme un grand nombre d’indications relatives à chacune des usines que nous venons de citer, et ayant trait aux conditions économiques d’un bon affinage, à l’installation des machines, la disposition des bains, et l’état du dépôt obtenu, variable avec la surface des anodes et l’intensité du courant employé.
- L’auteur s’étend, en particulier très longuement sur les usines de M. Hilarion Roux à Marseille, la Norddeutsche Affinerie à Hambourg, Y Elliott's Métal Company à Birmingham et nous donne une série de tableaux concernant les frais d’une première installation et le travail dépensé, le prix de revient pour l’affinage d’une tonne de cuivre.
- Le raffinage du plomb n’est encore effectué que par une seule compagnie : YElectro Métal Refining de New-York.
- M. Fontaine consacre à la fin de son ouvrage un chapitre à l’étude de quelques problèmes importants relatifs au traitement des minerais.
- Cette partie de l’électrolyse a donné naissance à beaucoup de combinaisons ingénieuses, à une foule d’expériences plus ou moins pratiques, mais il n’existe aucune application de ce cas particulier.
- Les procédés qui paraissent les plus ingénieux sont seuls signalés.
- On voit, d’après cet aperçu général, que le livre de M. Fontaine, grâce à la quantité considérable de renseignements puisés aux sources les plus autorisées qu’il renferme, peut être considéré comme un guide avantageux à consulter pour les ingénieurs électriciens qui s’occupent d’électrolyse industrielle.
- Bien que la partie purement théorique n’ait reçu que peu de développement, telle qu’elle est, nous la croyons suffisamment complète pour les ingénieurs qui ne font pas de la science électrique d’une façon spéciale ; l’exposé en est simple et clair; on y trouvera toutes les indications nécessaires à une installation économique des machines dynamoélectriques et des procédés de calcul élémentaires permettant aux praticiens de déterminer les éléments que doit posséder le courant dans chaque cas particulier, pour assurer un bon revêtement ou une marche régulière de l’électrolyse.
- En somme, c’est un ouvrage qui s’adresse surtout aux praticiens : à ce point de vue, il est bien conçu et présente de sérieuses qualités ; aussi sommes-nous convaincu qu’il sera accueilli avec faveur.
- Adolphe Mineti
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
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- TRAVAUX
- DE LA
- CONFÉRENCE INTERNATIONALE
- DES ÉLECTRICIENS
- COMMISSION DES UNITÉS
- DÉTERMINATION DE LA VALEUR DE L’UNITÉ DE RÉSISTANCE SIEMENS EN MESURE ÉLECTROMAGNÉTIQUE ABSOLUE
- Par H. Wild.
- {Suite)
- DÉTERMINATION DE C.
- Nous donnons ici, pour abréger, les moyennes seules des trois lectures successives pour chaque position de l’aimant. Les lectures au bifilaire auxiliaire et à l’unifilaire du galvanomètre sont déjà corrigées relativement à l’influence exercée par l’aimant du multiplicateur.
- Temp. : Mult. : 2o°i2 Temp. 20,00 Humidité 58 0/0
- Temps de Gœtting Multipli- cateur Bifilaire auxiliaire Boussole des tangentes Unifilaire (galvano-. mètre)
- n n' n u' U»l
- ioSS'* 33 37 40 44 A1 5o8,3o 1007,37 1008,33 10, o3 n, i3 5o8,8o 312,5o 3i2,95 3i3,o3 3i3,54 3i3,56 3i3,o5 5o8,73 5 08 81 509,32 510,34 520.30 io38,83 3,53 4,10 1041,20 523.30 486,95 487,76 488,06 488,44 489.64 489.65 521,26 521,56 521,94 523,04
- Temp. TmiTu.T 20, 12 Temp. 20, 02 Humidité 58 0/0
- Pont : 20,25
- Ici l’on a, dans les colonnes verticales, déjà calculé les positions d’équilibre des deux genres d’aimants au moyen des données dos instruments de variation correspondants d’après les formules :
- «rn = n’ + nx — n'x et nm = 11/ + LU — n' qui sont valables pour
- On a donc, puisque «(t= 522,3o
- “ "rt
- î t = — 13,57. 25"6o iï =-13,49 U =—12,98 Su =— 11,96
- ni —
- ?i =(485,07 divis. d’échelle) 3°26' o"8, =3°3i'48//3
- <Pi + =(486.03 — ) 3 26 25 0, çj =3 32 10 5
- 92 + =(512,27 — ) 3 37 26 9, 92 =3 3i 54 5
- 9h+Çh=(5ii,i7 — ) 3 35 59 2, <pIt=3 3i 52 9
- et par suite
- -a + !:»t = 45059Y', <t> = 3°3i'56"6
- - 5 47 5 -5 45 5
- - 5 32 4 5 6 3
- î;m, = -5'32"9
- De plus :
- Hm Hf(
- ’t'i —(^17,57 divis. d’échelle) 3°39'32 9 +1 —(5i8,o3 — ) 3 39 44 5
- — (517,84 — ) 3 39 39 7
- +Ii“(5i8,i6 — ) 3 39 47
- d’où
- 'E = 3039'4i"2
- Log cotg. Z =- 0,9862276 — i L°g (1 — 5 0,9957749—1
- lm==20,12, Vf, = 20,24, ™ 20,01
- D’après la formule précédente on a :
- ('-‘-'Sr),,”9-1'9177
- et finalement
- Log CM|1,= 1,3724714 M
- DETERMINATION DE 77.
- rl
- Position de l’aimant
- Temps L’ai- Temp.
- de mant Pôle N à
- Gœiting dans vers l'aimant
- h •• m
- 12 43 n » »
- 45 E E 20012
- 47 E W 20,10
- 5o W W *9»97
- 53 \v Ii I9»93
- 55 w E io,q5
- 58 vv W 19*97
- 1 1 E W 20,10
- 3 E E 20,12
- 5 H » H
- Appareil de variation dans le pav. souterrain
- Unifi- Bifi- Tempé-
- Echelle lnirc laire rature
- u" n'
- 523,35 320,65 U n
- 20, 20 326,75 3i6,io 2 I°7
- 1027,3o 326,75 3i6,io »
- 1028,00 326,80 316,40 »
- 17,25 326,80 316,5o »
- I7»43 32b,8o 3i6,45 »
- I 02Q, OO 326,80 316,60 »
- 1027,40 326,8o 316,80 »
- 20,75 326,90 3i?*o5 21,7
- 523,00 326,75 » >
- De là, on trouve pour les divisions d’échelle V2 etc., correspondantes aux angles v{y v.>, etc., d’après la formule :
- les valeurs suivantes :
- ire série 2° série
- donc
- 5o3,3g 5o3,9i 5o5,2o 5o6 ,15
- 5o^,b6
- 3«3j' 1
- Ç//
- de plus
- t = 20°,03
- c }
- N' == 3i7,3i à 2i°,o
- 5o6,25 5o5,3o 503,70 ( oü‘>-503,19 1
- v =3®3V i3# B
- / = 20°,o3 N7 = 317,74 à 2i°,o*
- La mesure de la distance 2 E donna directement :
- 2 E — 2 (o — 83),; —• (o — 2Ô)/7 — o",52 — 0",0I0 + G",02 =- 3554,696“ “ — 0,889““,
- donc
- E= 1776,90““, mesuré à /'= 20°,06.
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-
-
- 356
- LA LUMIÈRE ELECTRIQUE
- M
- Il vient donc, puisque nf = 812,94 a 2i°,o, pour y| :
- ire série 2® série
- 175 857 000 175 862 OOO
- et en moyenne
- M
- 175859500 + 2500.
- La substitution de toutes les valeurs donne':
- Log. W20.12= 10,4452918,
- et comme
- w2,>12 = 2,94820
- il vient finalement
- U. S. = io10 0,9*565.
- Dans ce qui suit, je donne simplement, pour abréger, dans les séries isolées des observations, les valeurs des quantités T0, X, >.0, t, /0, za, etc., qui figurent dans les équations finales et qui ont été déduites des données directes des observations, suivant la méthode indiquée précédemment.
- 2i juillet 22 juillet 26 juillet 3 août 4 août
- 'a — 460 7'35" 460 4'45" 45°55'i5" 46° 4'3o" 460 4,40//
- <I> = 3 i5 33*'3 3 23 57^2 3 26 24*7 3 27 4i,/8 3 3i 56"6
- 'F = 3 22 18.1 3 3i 39.5 3 3439.5 3 35 20.2 3 3g 41.2
- V = 3 25 iq.6 3 25 4.9 3 34 0.8 3 34 21.2 3 34 14.5
- t = — 0 8 56.8 —0 13 2 5.5 +0 1 40 0 -0 8 34.8 —0 7 25.7
- =? — 0 419.3 — 0 12 4.9 +0 1 59.4 —0 6 56.o —0 5 32.9
- n = 507.84 494.05 528.01 502.90 504.89
- «0 =a 5o5.82 492.19 626.06 5o3.19 5o5.24
- «' — 5ii.86 3ii.82 3i3.99 311.43 312.94
- N’ = 320.28 318.96 316.16 3i5.58 317.52
- X = 1.46774 1.45235 1.44648 1.46045 1.45802
- x0 = 0.002176 0.002185 0.002119 0.002034 0.002187
- T0 = 13.5272 i3.5i45 13.4953 i3-5161 13.5194
- E 1802.69 i8o2.53 1777.00 i777*o5 1776.90
- t = 18.5o 2I°00 2 1 °72 19072 20012
- to = 18.64 20.98 21.76 19.72 20.12
- Tm = 18.84 20.85 . 21.77 19.75 20.01
- T/> = 19.06 21.16 22.14 19.90 20.24
- = 19.20 21 .o3 21.85 iq.85 20.06
- = 19.13 21.00 21.84 19.70 20. o3
- 5 aoûj 10 août 11 août i3 août ,
- 460 5' 0" 460 6'3o" 460 3’ 5" 46® 5' 2 5^
- 4> = 3 24 5"4 3 26 46*8 3 27 9"q 3 28 I2"o
- q.* = 3 31 47. « 3 3+ 18.0 3 34 36.1 3 3246.7
- p = 3 34 M.5 3 25 21.8 3 2621.7 3 25 24.5
- « = —0 I2'l2"5 —0 8'18*9 —0 8,44//5 —0 7' c"o
- ç,« = —O I I I9.7 —0 821.7 -0 5 8.1 —0 6 41.2
- n = 497-39 5o6.o2 5io.52 509.08
- nt} = 5oo.5o 502.91 5i2.g3 506.04
- n' = 3 m . 09 3i3.28 3ii.6a 313..(3
- N' = 3 ! 5.82 317.08 • 318.04. 318.04
- X = 1.4525.1 1.45573 1.46144 1.45974
- “ 0.002067 0.002l5ü 0.002141 0.002124
- T0 = 13.5226 13.5189 13.5114 i3.5ii8
- E = 1776.95 1802.41 1802.48 1802.39
- t — 2 l°IO 20®33 19°40 19064
- t0 — 21 .05 20.3i 19.46 19.61
- = 20.99 20.07 19.12 19.62
- = 2I.IÔ 20.28 19.44 10.76
- = 2O.98 20.17 19.37 19.57
- te = 20.97 20.14 I9.3i ig.54
- On calcule au moyen de ces données les valeurs sui-
- vantes pour U. S.
- 18S3 U. S. Ecart
- 2! juillet io10.0,94628 — 0,00040
- 0,94.580 + 0,00012
- 2Ô — . 0,94566 — 0,00002
- 3 août . 0,04533 — o,ooo35
- A — . 0,945(55 — 0,oooo3
- 5 — 0,94521 — 0,00047
- 10 — 0,94.612 0,00044
- 11 — 0,94.60 r +- o,ooo36
- 13 — 0,04601 -p 0, ooo33
- Moyennc..... 1 • 0,94568 + 0,00028
- L’erreur vraisemblable dans ce résultat final comporte donc, abstraction faite d’erreurs éventuelles constantes que révèle la théorie est simplement :
- + 0,00008t
- Ce résultat final doit encore, suivant ce qui a été dit à l’origine de ce mémoire, être corrigé relativement à la self-induction dans le multiplicateur que je n’ai pas directement déterminée, mais qui théoriquement se laisse déduire avec une exactitude suffisante.
- Il faut à cette fin multiplier la valeur de U. S, avec le fac-
- ),2
- teur suivant F, si nous négligeons de nouveau -§ comme
- très petits :
- F sa
- +
- II
- w T0
- A
- U*
- où il suffit d’introduire pour VV,T0, étalés valeurs moyennes des 9 séries d’observations et de poser pour II la valeur théoriquement calculée, qui, chez M. Dorn également, concordait à o,i, près de sa valeur avec la détermination directe.
- D’après Stoletow, on a pour l’instrument de Ivohlrausch, avec e5o spires en 10 couches
- 11 = 0,822. io8.
- Pour notre instrument, dont les dimensions sont analogues, et qui a 260 spires en 8 couches, nous aurons par suite ,
- 260*
- 11=0,822.108 IO8.
- Si nous introduisons cette valeur en haut, et si nous prenons pour les autres quantités les valeurs moyennes :
- W io10 2,7886 To-r I3,5I52
- = I, *5705
- il vient
- F == 1,ooo3ii8
- La valeur de U. S. corrigée relativement à la self-induction devient donc
- U. S. = io10 0,94597
- ou, d’après la définition de l’ohm = io'° (m. ra., s.)
- U. S. = o 94597
- et de là on calcule pour la longueur l dfune colonne de mer-
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
- 357
- cure de 1 m. m.a de section qui, à o°, représente la résistance d'un ohm
- î = 105,711 centimètres.
- Pour terminer je donne un tableau d'ensemble des déterminations actuellement connues de résistances absolues rapportées soit à l’unité Siemens U. S., soit à l'unité de la « British Association » : U. B. A. Les valeurs qui, sous l’une ou l'autre de ces rubriques, sont affectées du signe ", ont été calculées au moyen du rapport récemment déterminé entre les deux unités en question par MM. Rayleigh et Sidgwick
- 1 U. S. = 0,95365 U. B. A.
- d’après les valeurs sousl’autre rubrique qui ne portent pas de signe * et qui sont une comparaison directe avec les unités correspondantes.
- Valeurs Valeurs
- de de Méthode
- Observa- 1 U. S. lU.B.A. de la
- Années Lieux teurs en ohms en ohms détermination
- 1873 Copenhague Lorenz 0,9337 0,979!* Lorenz.
- 1882 / Glazebrock t Sargant 0,9406* 0,9863 Kirchhoff.
- 1882 Cambridge (England) \ Rayleigh 0,9408* 0,9865 Weber IV.
- i883 1 Rayleigh et \ Sidgwick 0,9410* 0.9868 Lorenz.
- 1882 Braunschweig H. Weber 0,9419* 0,9877 Weber IV (Modifiée).
- 188 l Cambridge Rayleigh et Schuster 0,9434* 0,9893 Weber IV.
- 1874 Gottingcn Kohlrausch 0,9442 0,Q9OI# Weber II.
- 1878 Baltimore Rowland 0,9452* 0,9911 Kirchhoff.
- 1883 Petersburg Wild 0,9462 0,9922* Weber III.
- 1882 Breslau Dorn 0,9482. 0,9943" Weber III.
- 1865 London Brit. Association 0,9536" 1,0000 Weber IV.
- 1877 Zurich II. F. Weber 10,9545 1,0009* Weber III.
- io,9554 1,0018* Kirchoff.
- II ne pouvait ici être fait mention de la détermination de la résistance absolue d’un fil par MM. W. Weber et F. Zœllner, d’après la première méthode de Weber (j88o), attendu que la compraison de cette dernière avec U. S. ou U. B, A. manque encore. Quant aux déterminations antérieures, je ne les ai pas mentionnées, à cause de leur incertitude.
- Les différentes méthodes de détermination se divisent en deux classes principales, à savoir celles qui font usage de courants d’induction à peu près constants (méthodes de Lorenz et de Weber iv} et celles qui font usage de courants d’induction variables (Weber II et III et Kirchhoff). Si nous considérons maintenant les résultats précédents, nous sommes frappés par ce fait que toutes les valeurs pour 1. U. S., qui sont plus petits que 0,9440 ohm ont été obtenues d’après une des méthodes de la première catégorie? et toutes les valeurs plus grandes d’après une méthode de la deuxième catégorie. Une seule exception est à signaler dans le premier groupe pour la valeur trouvée par Glazc-brock et Sargant, ainsi que la valeur reconnue comme incertaine de la British Association dans le deuxième groupe.
- Note. — Les résultats que j’ai directement obtenus, nécessitent une correction qui ne saurait être négligée; cette correction provient d’une disposition particulière du rhéostat à fiches de Siemens, disposition qui m’était restée inconnue, attendu que je n’ai pas démonté mes boîtes. M. Dorn a en effet appelé l'attention sur ce fait (Annales de Wiede-
- mann, vol. XXII, p. 558), que dans tous les rhéostats à fiches Siemens, qu’il a examinés, les extrémités de chaque bobine de fil de maillechort n’étaient pas, comme il fallait s’y attendre, reliées directement aux blocs en laiton, sur la plate-forme de la boîte, mais que les extrémités de deux bobines de résistance juxtaposées, se trouvaient attachées aux extrémités inférieures des fils de cuivre qui descendent des blocs métalliques. Il résulte de là, que lorsqu’on retire deux fiches voisines, on introduit dans le,circuit, nou pas la somme des résistances qui correspondent à chacune des fiches qu’on enlève, ma's cette somme, moins la double résistance du fil de cuivre descendant du bloc moyen.
- D’après les déterminations de Dorn, la résistance de ce fil de cuivre comporte, d’une façon assez concordante, 0,0004 U. S., en sorte que pour des mesures précises, cette quantité ne peut être négligée. Il faut donc tenir compte de cette circonstance, aussi bien pour le calibrage que pour l’emploi des rhéostats à fiches Siemens, principalement dans les mesures de petites résistances. M. Dorn a, dans la publication citée plus haut, recherché l’influence de ce dispositif sur le calibrage, et appliqué les résultats obtenus à la rectification de la vérification, communiquée par moi, de mon rhéostat à fiches, dans l’hypothèse que ce dernier présentait la même construction et une égale résistance des fils de cuivre. Il trouve que, par suite de cette correction, la valeur précédemment déterminée pour l’unité Siemens doit devenir :
- 1 U S =0,94847 ohm.
- Dès que les observations de M. Dorn me furent connues, j’examinai le rhéostat à fiches Siemens n° 2805, dont je m’étais servi et je trouvai qu’il présentait en effet le mode de construction mentionné, mais ne correspondait cependant pas absolument au schéma supposé par M. Dorn dans son étude. Tout d’abord ce n’est qu’à partir du bloc 6 que les fils de cuivre sont également longs, les fils correspondant aux blocs de 1 à 4, égaux entre eux, sont sensiblement plus courts, et celui du bloc 5 a une longueur moyenne entre les deux; ensuite le rhéostat en question va de o,ï à 200 U S, de telle sorte qu’une série comprend les résistances de 0,1 à 5 et l’autre les résistances, de 10 à 200 U S; ce n’est donc pas entre 2 et 5 U S, comme le supposait M. Dorn, mais entre 5 et 10 U S que la liaison inférieure des bobines de résistance isolées présente une interruption. Il parut donc nécessaire de faire pour mon rhéostat n° 28o5 une détermination spéciale des résistances des fils de cuivre en question, et de recommencer le calcul de mes mesures de résistance en tenant compte de leur influence. M. le Dr Chwolson qui, à l’exception d’une série d’observations de contrôle effectuées par moi, a fait toutes les mesures de résistances au cours de cette recherche, s’est prêté également de la meilleure grâce du monde à ce travail qui restait à faire, et il a déterminé d’après une méthode qui lui est propre — à savoir au moyen de combinaisons variables de résistances placées dans la suite immédiate les unes des autres et de résistances séparées, c’est-à-dire interrompues par des fiches nôn retirées pendant le calibrage du rhéostat, — les résistances des fils de cuivre isolés; ces données connues permettaient de corriger les calibrages antérieurs de notre rhéostat n° 2805. Si nous désignons les résistances des fils de cuivre qui descendent des blocs successifs jusqu’aux bobines de résistance respectivement par kiy £2? £3, etc, il trouva :
- mû,000368 U S £3=0,000404 —
- £v=o,ooo38o —
- £. j =0,000440 —*
- £ü=o,ooo5i7 —
- £7=0,000491 —
- £8 = 0,000475 —
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- Les résistances de fils de cuivre suivantes et qui devaient encore être prises en considération, à savoir klu kit et A13 furent, à cause de leur longueur égale, posées comme égales à la moyenne de Arc jusqu’à Æ8.
- Si l'on corrige d’après ces données mes calibrages antérieurs du rhéostat n° 28o5 et que l’on calcule ensuite à nouveau les quantités qui, dans nos formules, représentent des résistances on trouve comme résultat final définitif\ corrigé, pour mes mesures :
- i US=o,943i5 ohm
- et de là il résulte pour la longueur l d’une colonne de mercure de imin* de section qui à o° représente la résistance d’un ohm :
- /= 106,027 centimètres.
- II. Wild.
- FAITS DIVERS
- Nous avons le regret d’apprendre la mort de M. Cal* Iaud, l’inventeur bien connu des piles employées en télégraphie.
- On annonce que MM. Brouardel et Gariel ont demandé une subvention de 2000 fr. au conseil municipal afin de rechercher les moyens de prévenir les dangers graves que présente pour la vie humaine l’emploi des courants de haute tension.
- M. Richard, administrateur de la Société générale des Téléphones, ancien directeur-ingénieur du service télégraphique de la région de Paris, et actuellement directeur des usines de Bezons, a été appelé aux fonctions d’administrateur délégué de la Société, par décision du Conseil d’administration en date du 19 courant.
- Nous apprenons qu’à l’occasion de sa première assemblée générale, la Société internationale des électriciens se propose de faire une exhibition d’appareils présentant un caractère de nouveauté. Cette exhibition aura lieu au mois de janvier i885, dans une série de salles de l’Observatoire de Paris.
- L’Opéra de Bruxelles a été pourvu d’une installation de thermomètres électriques, permettant de connaître au bureau central la^température des différentes salles. Ces thermomètres sont constitués par des spirales métalliques qui viennent agir sur un levier, lequel se déplace sur une série de contacts. Chacun de ces contacts est relié électriquement au bureau central, où des signaux optiques font connaître la température de la salle correspondante.
- Entre les villes de Sachsen-Hausen et d’Offenbach, en Prusse, on vient d’inaugurer un nouveau chemin de fer électrique sur une distance de 6,65o mètres. Cette longueur est plus considérable que celle des autres lignes construites jusqu’à présent; malgré cela, et bien que les rampes et les courbes soient assez fortes, la traction se fait d’une façon très régulière.
- Les trains se composent de deux voitures, pouvant contenir chacune trente voyageurs. La ligne dessert douze stations et le trajet se fait en 25 minutes.
- Le nombre des industriels allemands qui participeront à
- l’Exposition d’Anvers s’élève à 600. La majeure partie des objets exposés consistera en machines et outils,
- Le ministre de l’instruction publique en Italie a mis à la disposition du jury de l’Exposition de Turin quatre médailles d’or qui sont considérées comme supérieures à celles que le jury est autorisé à décerner en dehors et en son nom. L’une de ces hautes récompenses a été accordée au professeur Ragona, directeur de l’Observatoire de Modène, pour les instruments imaginés par lui et décrits récemment dans La Lumière Electrique.
- La Commission d’admission à l’Exposition internationale des inventions et de la musique qui sera tenue à Londres, de mai à novembre i885, vient de décider d’accorder aux exposants étrangers jusqu’au icr décembre, pour l’envoi de leur demande, qui doit être faite sur des formules spéciales.
- Les emplacements sont donnés gratuitement, ainsi que la vapeur et l’eau; les exposants n’ont donc à supporter que les frais d’installation et le transport de leurs marchandises.
- Le conseil de la ville de Greenock s’occupe en ce moment du prochain établissement d’un réseau d’avertisseurs électriques d’incendie.
- Une idée curieuse que nous signalons sous toutes réserves est celle de l’invention et de la construction en Angleterre de phares flottants devant jalonner la route d’Angleterre aux Etats-Unis.
- Ces phares, semblables à d’immenses bouteilles en tôle, contiennent un escalier, des chambres d’habitation et une chambre d’éclairage. Ils sont amenés à pied d’œuvre flottant sur le côté et traînés à la remorque jusqu’au point désigné pour leur érection. Là le phare est dûment fixé au fond de la mer par un poids considérable de gueuses reliées au phare par une forte chaîne. Le redressement de l’édifice est fait au moyen de l’introduction progressive d’un waterballast ou charge d’eau à la base des phares, de telle sorte qu’à un moment donné il flotte comme une bouteille à moitié remplie d’eau.
- Ces phares seraient reliés électriquement avec les câbles transatlantiques et comporteraient naturellement des gardiens.
- Éclairage électrique
- De nouveaux éclairages électriques viennent d’être installés à la farinerie Saint-Regnier, à Javel (Paris), 5o lampes Edison; chez M. Toffiin, fabricant de dentelles, à Caudry, 40 lampes Edison; chez M. Chaffrée, fondeur, au Mans, 5o lampes Edison et 8 régulateurs; chez M. Cointraux, Ii-quoriste, à Angers, 25 lampes Edison et chez M. M. Lor-thiliois, filateur de laines, à Tourcoing, 200 lampes Edison.
- La Œsterreichische Nordwestbahn va prochainement installer la lumière électrique dans la gare de Kœnigsgrætz. La gare, dont la longueur est de 1100 mètres sera pourvue de 12 lampes à arc donnant 12 000 bougies normales. Les frais de l’installation sont estimés à 24000 florins. Les frais d’exploitation et d’entretien pour 12 lampes électriques se moment à 5 800 florins par an, tandis que 100 lampes à pétrole, fournissant ensemble 2400 bougies normales seulement, nécessitaient une dépense de 65oo florins environ.
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- L’imprimerie et les bureaux du journal le Nettes Tagblatt de Vienne, seront prochainement éclairés par 3oo lampes à incandescence Edison, alimentées par une dynamo du même inventeur. Les fils sont déjà placés, ainsi que les lampes, et on n’attend plus que l’installation d’une nouvelle chaudière pour faire fonctionner l’éclairage. Les lampes installées dans les bureaux de la rédaction sont montées sur des supports mobiles munis de fils souples, ce qui permet de les déplacer à volonté comme autant de lampes à huile ou à gaz.
- A Madrid, on se propose d’adopter l’éclairage électrique sur une grande échelle. Ce projet a pris naissance, surtout à cause du prix élevé du gaz, provenant des tarifs considérables dont les chemins de fer chargent le transport du charbon, et de l’impossibilité où l’on se trouve d’utiliser les sous-produits de la fabrication du gaz d’éclairage. On a en vue l’établissement d’une station centrale dans laquelle deux machines Gordon à courants alternatifs alimenteront 12 000 lampes.
- M. Edison a construit une nouvelle machine dynamoélectrique spécialement destinée à l’éclairage des bateaux. Cette machine tourne à la vitesse de 3oo tours à la minute et est capable d’alimenter 3oo lampes de 16 bougies.
- Les membres du bureau des phares en Amérique ont examiné le nouveau phare électrique à Hallets Point, Ilell Gatt, qu’ils ont déclaré excellent; cependant, afin de rendre ce passage dangereux absolument navigable pendant la nuit, il a été décidé qu’on établirait deux nouveaux foyers électriques dans le voisinage du phare.
- La West House, un des principaux hôtels de Minneapolis, est entièrement éclairée par 3 000 lampes à incandescence installées sur les anciens appareils du gaz. En dehors de cet éclairage, l’hôtel est pourvu d’une dynamo Brush de 65 foyers. Le réseau téléphonique de la ville est des plus complets, l’abonnement n’est que de 35o fr. par an, et une seule Compagnie de chemin de fer a appelé le bureau central 90 fois en une journée et a été appelée 80 fois par le bureau le même jour.
- Les fils pour la lumière électrique traversant les rues de Chicago seront coupés par ordre du conseil municipal de la ville. Les réseaux des pompiers et de la police, qui ont été mis sous terre dernièrement, semblent fonctionner parfaitement bien.
- Télégraphie et Téléphonie
- Le service des dépêches télégraphiques circulant dans Paris exclusivement par la voie des tubes pneumatiques est étendu, à partir du i5 décembre 1884, à tout le territoire compris dans les limites de l’enceinte fortifiée.
- La taxe desdites dépêches est indépendante du nombre de mots. Elles doivent être libellées sur formules affranchies mises à la disposition du public par les soins de l’administration des postes et des télégraphes, et dont le prix est fixé ainsi qu’il suit ;
- i° Carte-télégramme simple............. o 3o
- 20 Carte-télégramme avec réponse payée
- d’avance.......................... o 60
- 3° Télégramme simple fermé..............o 5o
- 4° Télégramme fermé avec réponse payée
- d’avance.......................... 1 »
- D’après les dernières statistiques publiées en Hongrie, relativement aux lignes télégraphiques appartenant à l’Etat et aux chemins de fer, la longueur des lignes était, à la fin de i803, de 16 223946 kilomètres et celle des fils télégraphiques de 59149185 kilomètres. Au commencement de l’année passée l’Etat possédait 517 stations télégraphiques et les chemins de fer 655; à la fin de l’année le premier chiffre se montait à 542 et le deuxième à 706. Le nombre des employés était de 1 442, dont 223 femmes.
- Les recettes des télégraphes en Angleterre se sont élevées, du ier avril au i5 novembre 1884. à 1 i5oooo livres sterling; dans la période correspondante de i883, elles n’avaient été qae de 1 145000 livres.
- A l’occasion des manœuvres de l’armée anglaise, la brigade télégraphique du corps du génie a posé une ligne entre Windsor et Portsmouth, sur une longueur de 60 milles anglais. Le travail effectué par jour était de 18 milles. La brigade comprenait quatre détachements de 8 hommes chacun et 4 voitures de transport. Les lignes servirent également, avec le plus grand succès, pour des communications téléphoniques. Au cours de ces manœuvres, la brigade est arrivée à poser plus de 3 milles de ligne en moins d’une heure.
- Par suite de l’augmentation dans le trafic des dépêches résultant de la réduction du tarif, le GeneraUPost-Office s’est vu dans la nécessité de poser quatre nouvelles lignes télégraphiques mettant Glasgow en communication avec les autres points du territoire.
- D’aprcs le rapport du département des travaux publics d’Angleterre, le Canada possède des communications télégraphiques plus étendues j,que les Etat-Unis et qu’aucun autre Etat d’Europe. Le nombre des bureaux télégraphiques du Canada est de 2 259, soit un pour 1 914 habitants, tandis qu’en Suisse la proportion est de un bureau par 2 5oo habitants; aux Etats-Unis, un pour 3 700 habitants ; en Allemagne, un pour 4300; en France, un pour 6231, et dans la Grande-Bretagne, un pour 6 5o8 habitants.
- Les lignes principales du service des pompiers de Chi-"cago ont déjà été mises sous terre dans les rues La Salle et Washington, et le réseau souterrain sera entièrement achevé aussi rapidement que possible. On estime à 750000 francs le coût que nécessitera la transformation en lignes souterraines des lignes, aériennes jusqu’à ce jour, servant aux communications télégraphiques et téléphoniques du service des pompiers.
- L’International Océan Tclegraph C° annonce qu’à cause de l’interruption de son câble au sud de la Jamaïque, la communication télégraphique avec l’ile de Cuba et les autres Antilles, excepté la Jamaïque, ne fonctionne plus. Pendant l’interruption les dépêches seront envoyées par vapeurs.
- On annonce qu’une Compagnie vient d’être constituée pour poser un câble du Brésil à la Nouvelle-Orléans, voie de Saint-Thomas. Le coût sera de i5 millions et le câble fonctionnera avec le câble Mackay-Bennett.
- Une communication téléphonique a été établie entre le Musée Grevin et les théâtres des Nouveautés et des Va-
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- riétés, de sorte que les visiteurs du Musée peuvent en quelque sorte assister aux représentations sur les deux scènes.
- La National Téléphoné Company, de Glasgow, a ouvert récemment des communications entre Glasgow et Paisley, Greenock et Edimbourg; elle les étendra sous peu à Hamil-ton, Coatbridge, Dumbarton, Falkirk, Grangemouth et Bo’ness. Très prochainement les souscripteurs pourront recevoir leurs télégrammes du Pôst Office Departement et les transmettre de même. Une autre excellente innovation sera la faculté accordée aux non souscripteurs d’employer à Glasgow le téléphone pour correspondre à la fois avec les souscripteurs de cette ville et ceux des villes voisines.
- Une réunion de commerçants tenue récemment à Perth, a décidé l’installation d’un réseau téléphonique dans cette ville. Les propositions de la National Bell Téléphoné
- Company ont été acceptées, moyennant un abonnement de 7 livres io schellings par an, pour les souscripteurs qui enverraient leur adhésion avant le icr février, et de io livres par an à partir de cette date. La souscription pour le réseau téléphonique entre Perth et Dundee, sera de 7 livres io schellings. Cet arrangement sera en vigueur pendant sept années.
- Le nombre total des abonnés des réseaux téléphoniques aux Indes anglaises était de 65i à la date du ier octobre dernier; sur ce nombre, Calcutta avait 244 abonnés, Bombay 204, Madras 36, Rangoon 98, Colombo 34 et Kurra-chee 25.
- Le dernier numéro de VElcctrician, de New-York, contient le tableau suivant, qui donne quelques renseignements intéressants au sujet des progrès de la Western Union Te-legraph Company de New-York depuis l’année 1866.
- ANNÉES MILLES de poteaux et câbles MILLES de fils NOMBRE des bureaux NOMBRE des dépêches , RECETTES dollars DÉPENSES dollars BÉNÉFICES dollars
- 1866 37,380 75,686 2,250 » » » ))
- 1867 46,270 85,291 2,565 5,879,282 6,568,925.36 3,944,oo5,63 2,634,919,73
- •1868 5o,i83 97,594 3,219 6,404(595 7.004,560,19 4,862,749,32 2,641,710,87
- I8Ô9 52.0QQ 104,584 3.607 7,934,933 7,316,918,3o 4,568,116,85 2,748,801,45
- 1870 54,109 112,1Q1 3,972 7,157,646 7,133,737,96 4,910,772,42 2,227,ç65;54
- 1871 50,o32 121,l5l 4,606 10,646,077 7.637,448,85 5,104.787,19 2,532,66i,66
- 1872 62 o33 137,190 5,237 12,444,499 8,457,095,77 5,666,863,10 2,790,232,61
- 1873 65,757 154,472 5,570 14,456,832 9,333.oi8,5i 6.575,055,82 2,757,962,69
- 1874 71,585 175,738 6,188 16.329,256 9,262,653,98 6,755,733,83 2,506,920,i5
- 1875 72,833 179,496 6,565 17,153,710 9,564,574,60 6,'335,414,77 3,229,157,83
- 1876. .... 73,532 183,832 7,072 18,720,567 10,034,983,66 .6.635,473 69 3,399,509,97
- 1877 76,955 194,323 7,5oo 21,158,941 9,812,352,61 6,672,224,94 3,140,127,67
- 1878 81,002 206,202 8,014 2.3,918,804 9,86i,355,23 6,309 8i2,53 3,551,542,70
- 1879 82,987 211,566 8,534 26,070,106 10,960,640,46 6,160,200,37 4,800,440.09
- 1880 85,045 233,534 9.077 29,215,509 12,782,894,50 6,948,956,74 5,833,937,79
- I88l 110,340 327,171 10,737 32,5oo,ooo 14,393,543,85 8,485,264,i3 5,908,279,72
- 1882 ï 31, Obo 378,368 12,668 88,842,247 17,114,165,92 9,996,095,92 7,118 070,00
- 1883 144,294 432,726 12,917 41,181,177 19,454,902,98 11,794,553,40 7,660,348,58
- 1884 145,037 450,571 13,761 42,076,226 19,532,939,60 i3,o22,5o3,90 6,010,435,70
- Le téléphone vient d’être employé dans le relèvement de la Provence, coulée dans le Bosphore ; joint au scaphandre des plongeurs, il a beaucoup facilité les communications. Une des glaces du casque a été remplacée par une plaque de cuivre dans laquelle était encastré un téléphone, de manière à ce que le plongeur, en tournant légèrement la tête, pût donner ses instructions et rapporter ce qu’il voyait. En cas de danger ou d’accident, beaucoup d’existences, qui auraient été sacrifiées, pourront ainsi être épargnées.
- Des bruits inquiétants ont couru depuis quelque temps aux Etats-Unis sur la situation de la Eric Téléphoné C°; il résulte des explications fournies par les administrateurs à l’assemblée des actionnaires que les affaires de la Société continuent à être prospères. Il y a eu, il est vrai, dissentiment entre le Conseil et le Comité de surveillance, dont les membres, parmi lesquels est M. Ingham, ont donné leur démission.
- Les administrateurs ont pris en main la direction des affaires, et tout fait présager que les bénéfices de la Compagnie continueront à être suffisamment rémunérateurs. La situation des réseaux téléphoniques est d’ailleurs fort satisfaisante.
- " Pour donner satisfaction aux nombreuses demandes de
- lignes téléphoniques, saps multiplier les fils aériens dans les rues, l’administration des télégraphes à Melbourne a fait poser un réseau de câbles aériens d’une longueur totale j d’environ 3 140 mètres et elle a disposé des sections de câble ! additionnelles destinées à remplacer beaucoup des fils déjà [j établis isolément sur des poteaux. Ces câbles contiennent de io à 5o fils réunis par groupes différents,; la plupart en comptent 14. Le même système a été appliqué dans la ville de Ballarat, où il y a actuellement quatre câbles de 25 fils chacun, d’une longueur de 73 mètres. Jusqu’à présent tous ces câbles ont donné des résultats pratiques très satisfaisants.
- Le gouvernement de Victoria a délibéré sur une proposition du directeur général des postes, tendant au rachat du système téléphonique par l’Etat. Aucune décision n’a été prise, et ce sujet a été ajourné indéfiniment. La Compagnie des téléphones n’est pas favorable à une transaction de ce genre.
- Le Gêrafit Dr‘C.-C. Soulages.
- Paris. — Imprimerie P. MouiUot, i3, quai Voltaire. — 52502
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- La Lumière Electrique
- Journal universel d’Électricité
- 51, rue Vivienne, Paris J / \
- ........ ................- —--- j J
- directeur : D' CORNELIUS HERZ
- SECRÉTAIRE DE LA RÉDACTION : AuG. GUEROUT | ADMINISTRATEUR : HENRY SARONÉ
- Secrétaire de la Rédaction par intérim : B. Marinovitcii
- 6* ANNÉE (TOME XIV) SAMEDI 6 DÉCEMBRE 1884
- N® 49
- SOMMAIRE
- Utilisation des forces naturelles; Ch. Street. — L’indicateur (3e article); G. Richard. — Anneaux électrochimiques comparés aux anneaux de diverses sortes (3° article) ; C. Decharme. — Sur les systèmes d’unités absolues (2° article); G. Szarvady. — La distribution de l’heure à la Compagnie d’assurances « la New-York »; P. Samuel. — Chronique de l’étranger : Portugal. — Angleterre; J. Munro. — Revue des travaux récents en électricité : Machines dynamo-électriques. Confirmations expérimentales des deux réactions en marche, par M. G. Cabanellas. — De l’action de la chaleur sur les piles et de la loi de Kopp et de Wœstyne,parM. G.Lippmann. —Sur l’électrolyse du verre solide, par M. E. Warburg. — Sur le moment magnétique d’un faisceau de fils de fer, par P. Bakmetieff. — Enregistreur de l’énergie électrique par le professeur R. Ferrini. — Bibliographie; A. Minet. — Travaux de la Conférence internationale des Electriciens (suite). —• Correspondance : Lettre de M. R. Ferrini. — Faits divers.
- UTILISATION
- 'des
- FORCES NATURELLES
- (CHUTES D’EAU. MARÉES
- Les travaux de M. Marcel Deprez sur le transport de la force à grande distance conduisent directement à l’utilisation des forces naturelles. Leur substitution au charbon et à la vapeur comme générateurs de force devient d’une réalisation certaine, grâce à l’électricité.
- La situation de la France, au point de vue des richesses houillères est d’une infériorité notoire, si l’on compare cette situation à celle de l’Angleterre, de l’Allemagne et de là Belgique.
- Quant à l’utilisation des forces naturelles, la France se trouve dans dés conditions admirables, tant par le nombre considérable des chutes d’eau que par le grand développement des côtes de l’Océan, permettant l’utilisation dés forces développées par les marées.
- D’autre part, les ressources houillères sont limitées, et, pour ne citer qu’un exemple, d’après les
- calculs de deux ingénieurs, anglais, MM.Jevons et Stephenson, les houillères d’Angleterre seraient. épuisées dans go ans.
- Avant de nous occuper de l’utilisation des forces naturelles, et pour bien mettre en évidence l’intérêt de cette étude, il est- bon de faire ressortir par quelques chiffres le rôle considérable que joue la vapeur dans l’industrie' frânçàise.
- Tous les appareils à vapeur se répartissent en trois classes distinctes, savoir :
- i° Machines et chaudières employées sur terre en dehors de l’enceinte des chemins de fer;
- 2° Machines’locomotives et autres appareils compris dans l’enceinte des chemins de fer;
- 3° Machines et chaudières placées à bord des bateaux et bâtiments de toute sorte.
- Première catégorie. — Le nombre et la puissance des machines de toute sorte, le nombre des!’ chaudières ainsi que celui des établissements darîs; lesquels ces appareils ont fonctionné, se résument!: comme il suit : !
- Statistique de 1881 France Algérie
- Etablissements ; : ; . 35.712 355
- Machines . 44.OIO 411
- Chevaux-vapeur . 576.424 4.928
- Chaudières motrices . 49- -444 436
- Chaudières calorifiques.. . . 5.233 . 2.6. _
- Le diagramme que nous donnons plus loin! (p. 363) permet de constater la régularité presque! mathématique avec laquelle le nombre des chaudières, ainsi que les établissements où elles ont été. en service, se sont développés de 1872 à 1881.
- Deuxième catégorie. — Les appareils à vapeur fonctionnant dans l’enceinte des chemins de feri comprennent les locomotives et les appareils fixes! ou locomobiles. Ces derniers sont affectés, les ups à l’exploitation des. chemins de fer, par exemple à. l’alimentation des réservoirs hydrauliques, A lâ ma-: nœuvre des grues, des chariots roulant? ou ' des* plaques tournantes, au chauffage des trains, à la
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- 36s
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- traction sur des plans inclinés ; les autres aux ateliers de construction et de réparation du matériel des compagnies.
- Le tableau ci-dessous résume les renseignements relatifs aux chemins de fer de toute sorte et aux lignes de tramways pourvus de moteurs à vapeur.
- Ateliers
- Exploitation
- Force
- en chevaux
- Force en chevaux
- Force en chevaux
- Chaudières
- Machines
- Chaudières
- Machines
- Nombre
- Troisième catégorie. — Les appareils à vapeur employés sur les bateaux et bâtiments de toute sorte, autres que ceux de la marine militaire sont résumés dans le tableau suivant :
- Nombre de bateaux à vapeur............ i. 100
- — des chaudières.................. 1-987
- des machines.................... 1.875
- — des chevaux-vapeur. ...... 340.395
- Un certain [nombre^de bateaux emploient égale-
- ment des appareils à vapeur, mais sont désignés sous le nom de stationnaires; ce sont les dragues, grues et chèvres flottantes, pompes d’épuisement, etc.
- Le total des chaudières affectées à cette catégorie de bateaux est de 655 et celui des chevaux-vapeur représentant la force des machines, de 708g.
- Les renseignements statistiques concernant les machines à vapeur fonctionnant se résument comme suit :
- AFFECTATION DES MACHINES Chaudières FRANCE Machines Force en chevaux-vapeur Chaudières ALGÉRIE Machines Force en chevaux-vapeur
- < Locomotives 7.724 7.724 2,674,209 i53 i53 46,335
- Chemins de fer < Machines fixes et loco-
- ( mobiles 1,740 1,465 10,407 46 44 356
- Bateaux de toüte sorte (non compris la
- marine militaire) 2,586 2,382 347,484 26 27 8o5
- Industries de toute sorte 54,677 41,010 576,424 462 4Ii 4,928
- Totaux 66,727 55,58i 3,608,524 687 635 52,424
- Les locomotives représentent comme nombre un peu moins du septième des machines à vapeur, et, comme puissance, près des trois quarts de la force motrice disponible.
- D’après ce qui précède, le nombre total de chevaux-vapeur qui pourraient être produits par les sources naturelles de force motrice s’élève environ au chiffre de 600000.
- En dehors de ce débouché, pour le transport de la force par l’électricité, il faut tenir compte de l’éclairage électrique.
- La ville de Paris et les communes desservies par la Compagnie Parisienne du Gaz consomment annuellement :
- .283,864,400 mètres cubes de gaz
- Pour cette production de gaz, la Compagnie fait une consommation de houille de g63 000 tonnes (*).
- Les forces motrices de la vapeur employées dans Paris ou près Paris sont obtenues au moyen de 5 332 appareils développant une force totale de 43 749 chevaux-vapeur. Ces 43 749 chevaux-vapeur représentent une consommation annuelle d’environ 263 000 tonnes de houille.
- Le nombre total de tonnes de houille employées actuellement tant pour la force motrice que pour l’éclairage s’élève au chiffre de : x 226 000 tonnes.
- (*) Statistique'municipalc de i883.
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ 363
- Ce chiffre ne se rapporte qu’à Paris et à ses environs.
- Le prix moyen de la tonne de charbon sur le carreau de la mine est de 12 fr. 48 et le prix moyen de là tonne, de charbon payée par le consommateur est de 22 francs.
- En prenant cette moyenne comme base, il est facile de voir que la substitution des forces naturelles et de l’électricité à la vapeur et au gaz amène la suppression pour l’industrie parisienne d’une dépense annuelle en combustible d’environ 27000000 de francs.
- L’utilisation des chutes d’eau n’a pu se faire jusqu’à présent que d’une manière restreinte, parce que les industries qui emploient ces chutes sont obligées de se tenir à proximité.
- L’emploi de l’électricité, permettant le .transport de la force et de la lumière à des distances considérables ouvre donc un débouché d’une grande importance à l’utilisation des forces hydrauliques. Il nous parait intéressant de mettre sous les yeux de nos lecteurs les renseignements que nous avons pu recueillir sur les installations utilisant les forces naturelles.
- TABLEAU COMPARATIF
- NOMBRE DES CHAUDIERES A 'VAPEUR AVANT FONCTIONNÉ EN’ FRANCE EN DEHORS DES CHEMINS DE FER ET DES BATEAUX ET NOMBRE DES ETABLISSEMENTS CORRESPONDANTS
- (Échelle de 1 m/m pour 1 000)
- Ces renseignements nous ont été fournis par M. Collet, ingénieur constructeur des générateurs inexplosibles qui portent son nom.
- M. Collet, après l’exposition internationale d’électricité de 1881 et à la suite des résultats obtenus dès cette époque par M. Marcel Deprez, a réuni sur l’utilisation des forces naturelles une série de documents qui ont été pour nous d’un concours précieux.
- Les forces naturelles peuvent se diviser en deux grandes classes :
- i° Les chutes d’eau ;
- 20 Les marées.
- i° Chutes d'eau. — La plus grande utilisation de
- cet ordre en France'est celle de la perte du Rhône à Bellegarde.
- La perte du Rhône se trouve à un kilomètre au plus de Bellegarde (Ain), aux frontières de la Suisse.
- Là, le fleuve écoule en moyenne 3oo mètres cubes par seconde et 100 mètres cubes dans les plus basses eaux connues : il s’engouffre dans les fissures de rocs calcaires alternativement durs et tendres.
- A la fin de 1869, deux industriels, citoyens du Canada et du Massachussetts. MM. G. Lomer et F. Ellershausen surpris de la force prodigieuse qui se perdait, allètent d’abord visiter la chuté du Rhin à Schaffouse. *A cet endroit ont été établis
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- de, puissants, moteurs hydrauliques, parmi lesquels se distinguent ceux des célèbres constructeurs Zurichois Rieter et C° qui ont établi en amont de la chute, dans le courant du fleuve un bâtiment fondé sur le roc et creusé ensuite le sous-sol en un puits vertical du fond duquel part, dans une direction horizontale parallèle à la rive, un tunnel taillé dans le rocher, sous le fleuve. Ce tunnel va s’ouvrir en aval de la cataracte.
- Dans ce bâtiment se trouvent trois puissantes turbines qui transmettent à plusieurs centaines de mètres dans la ville industrielle de Schaffouse, au moyen de câbles sans fin, une püissance d’environ 660 chevaux. MM. Lomer et Ellershausen traitèrent éventuellement avec MM. Rieter et Cc leur confiant la construction de deux turbines à Bellegarde pour l’époque à laquelle leur demande de concession serait autorisée. Ils s’assurèrent ensuite le concours de M. le professeur et ingénieur Daniel Col-ladon dont les inventions mécaniques ont contribué puissamment au succès du percement du tunnel du Mont-Cenis.
- L’ingénieur en chef du Haut-Rhône, M. Gobin, faisait étudier pendant ce temps les pentes et profils ; il en résultait que moyennant un chenal creusé dans le rocher sur une longueur de 700™ environ, partie à ciel ouvert, partie en tunnel on pourrait créer une chute de 12 à i3m et réaliser une puissance de plusieurs milliers de chevaux.
- La concession perpétuelle demandée en 1870 fut retardée par la guerre et l’autorisation définitive de creuser un tunnel et d’établir une prise d’eau, pour un volume minimum, de 60 mètres cubes par seconde ne fut signée qu’en 1871.
- Les ingénieurs de l’entreprise étudièrent la prise d’eau et arrêtèrent les dimensions définitives du tunnel, sa pente et la place la plus favorable pour l’établissement d’un premier bâtiment hydraulique pouvant loger cinq turbines de 63o chevaux chacune, soit en tout 3 i5o chevaux. Cette force n’est que le tiers de la puissance réalisable au moyen delà cataracte artificielle créée par MM. Lomer et' Ellershausen.
- Le tunnel dont les dimensions et la pente ont été calculées et établies pour écouler dans les plus basses eaux un minimum de 60 mètres cubes, en découle presque le double dans les hautes eaux. La chute est de i3m,5o en basses eaux et iim,5o en .hautes eaux. Il y a donc une compensation naturelle, régularisant la puissance qui, théoriquement, dépasserait 10000 chevaux et qui, avec des turbines .de bonne construction, peut réaliser 8000 chevaux sur les arbres moteurs.
- \ La prise d’eau est placée à quelques mètres en amont du premier entonnoir de la perte ; elle est ^calculée pour réunir au minimum 60 mètres cubes iaux basses eaux, mais les ingénieurs ont dû tenir compte; de l’abaissement du niveau d’amont à l’é-
- tiage quand l’eau du fleuve s’épanche à la fois par son ancien chenal et par ce nouveau lit.
- L’ouverture de la bouche du canal est de 18 mètres de largeur et de 2m,5o de profondeur au-dessous de l’ancien niveau d’étiage.
- Le canal à ciel ouvert a 175 mètres de longueur, i5 mètres de largeur ; il est séparé du lit du fleuve par une digue parallèle en maçonnerie longue de 160 mètres, dépassant d’environ 3 mètres le niveau des basses eaux dans le canal. Cette digue sert, en hautes eaux, à augmenter le volume destiné aux turbines. Le tunnel a 540 mètres de long dont 5o mètres seulement sont voûtés.
- Il y a deux sections différentes; dans sa partie aihbht il'a 9 mètres de largeur jusqu’à une galerie latérale aboutissant au Rhône et destinée à utiliser une portion du volume d’eau, avec une chute de 6 mètres seulement sur deux premières turbines. De là le tunnel prend et conserve une largeur constante de 8 mètres ; la hauteur de voûte des deux sections est de 6m,8o.
- La pente du canal est partout de imm 1/2 par mètre ; le niveau à l’issue du canal est à environ 1 mètre au-dessous du niveau à la prise d’eau.
- La bouche inférieure du tunnel s’ouvre dans le lit de la Valserine à 40 mètres en amont de son confluent.
- Entre le canal amont à ciel ouvert et le tunnel se dressent trois portes d’écluses construites dans les usines du Creusot et destinées, soit à régler l’entrée de l’eau dans le tunnel, soit à le mettre à sec pour le nettoyage ou les réparations.
- Les forces hydrauliques sont, en général, limitées, puisqu’elles dépendent du produit du volume d’eau par la hauteur de chute.
- Or, ces chutes sont elles-mêmes limitées par les barrages sur les canaux, ou par la division des propriétés qui ne peuvent être noyées.
- La roue de côté, à aubes planes emboîtées dans un coursier circulaire et à petite vitesse, est le moteur qui convient le mieux pour des chutes jusqu’à 2m,5o.
- La roue en dessus à augets doit être employée sans hésitation pour des chutes de 4 à 10 mètres maximum. Reste la lacune de 2m,5o à 4 mètres et au-dessus de 10 mètres où la turbine trouve son application avec avantage.
- Lesroues.de côté et à augets ne peuvent guère dépasser 8 à 9 mètres de diamètre ; à la rigueur on peut aller jusqu’à 10 mètres; cette limite dépassée, la construction devient presque impossible. D’un autre côté, elles donnent une très petite vitesse sur l’arbre moteur et entraînent à des engrenages très robustes et très dispendieux pour obtenir les vitesses nécessaires à l’industrie. Ces roues.ne peuvent marcher noyées, cas qui se présente très ..fréquemment ; il faut donc avoir recours à la turbine lorsqu’on est' gêné par les eaux d’aval et pour
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- toutes les chutes dépassant io mètres sans limite. Les turbines ont en outre l’avantage de marcher noyées. Dans ces conditions, le rendement en effet utile diminue, ainsi que la vitesse, mais on y remédie en augmentant le volume du débit au moyen d’un vannage spécial qui s’enroule et se déroule pour ouvrir ou fermer un nombre plus ou moins grand d’aubes directrices.
- C’est dans ces conditions que l’on utilise le flux et le reflux des marées.
- (A suivre). Ch. Street.
- L’INDICATEUR
- 3e article. (Voir les numéros des 22 el 29 novembre 1884.)
- LES CYLINDRES
- Nous avons déjà signalé les cylindres à enveloppes de vapeur de-Crosby (fig. 6i, p. 33i).
- DARKE
- FIG. 71.
- Darke a proposé d’entourer de bois (fig. 71) le cylindre a et son couvercle e, afin d’en diminuer
- FIG. 72.
- les condensations et surtout d’en faciliter le maniement. C’est un perfectionnement peu coûteux et à recommander.
- Les diagrammes tracés par les indicateurs ordinaires ne donnent pas le travail utilisable développé par la vapeur sur le piston pendant la course correspondante, mais la différence entre le
- 'QT O
- FIG. 73. — INDICATEUR DIFFÉRENTIEL DE PRLSSMAN
- travail total ou absolu et celui de la contre-pression pendant le retour du piston.
- Il en résulte que le travail développé pendant la
- course mm (fig. 72) est représenté par la diffé rence des surfaces
- acf — de b,
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- HAMBRUCH
- FIG. 78. — P1MBLEY
- et celui de la course mm par
- dbe — aef.
- La somme de ces travaux est égale à celle des surfaces des deux diagrammes
- abc + def.
- de sorte que le travail moyen d’une course est donné par la moyenne de ces deux diagrammes. Cette moyenne suffit lorsque le travail seul du mo-
- FIG. 79. — INDICATEUR A SOUPAPE DE GARNIER
- teur est en question, mais elle constitue une donnée évidemment insuffisante pour une étude scientifique du moteur.
- La modification apportée par Prussman au cylindre de son indicateur permet de relever des diagrammes donnant immédiatement le travail réel de la course. Le piston P est mis en communication, par a a' avec l’un des fonds du cylindre et par b b' avec l’autre, de sorte que les flexions du ressort R, pris entre deux pistons p et p', sont proportionnelles, de part et d’autre de sa position moyenne,
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- à la pression effective de la vapeur sur le piston P ou dans le cylindre de la machine.
- FIG. 80 ET $1. — ASHTON ET STOREY
- On arriverait au même résultat en remplaçant le piston P et son ressort par deux disques ou mem-
- teur ou (fig. 75) par deux tubes de Bourdon B et B' convenablement conjugués.
- L’indicateur différentiel de Hambruch est fondé sur le même principe. Les pistons a et b (fig. 76 et 77)
- communiquent par a' et b' avec .les deux fonds du cylindre et le cadre porte-papier w reçoit, dans
- FIG. S5 A 89. — CROSBY
- ses glissières v, sous l’aiguille A, un mouvement proportionnel à celui de la tige Z du piston de la machine. Ce mouvement lui est communiqué par la vis sans fin x qui fait écrou dans le cadre, et
- branes flexibles M et M' (fig. 74), communiquant par ar et b' avec les extrémités du cylindre du mo-
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- dont le galet y est appuyé sur la tige Z par le poids du bâti t et par la poussée du ressort Z'.
- M. Pimbley a proposé l’emploi de deux cylindres séparés c et e' (fig. 78) de chaque côté du tambour à papier a, permettant de prendre simultanément le diagramme des deux bouts du cylindre, du condenseur ou du tiroir, etc. Le crayon h est à volonté rapproché ou écarté du papier par la tige /, excentrée en m.
- M. Garnier a proposé d’interposer, sous le
- piston de l’indicateur, une soupape ouverte D (fig. 79), qui dévie le courant de vapeur et en amortit le choc sans en abaisser sensiblement la pression.
- LES COMPTEURS
- M. Crosby ajoute quelquefois à ses indicateurs un mécanisme compteur des diagrammes.
- Le tambour C entraîne à cet effet (fig. 85 à 89)
- - A *
- FIG. 89 ET 90. - INTÉGRATEUR PUPLUS. — DÉTAIL DU MÉCANISME
- une came E qui déprime à chaque coup le levier F pivotant autour de b. Ce levier, engagé avec la crémaillère F', la soulève, puis la laisse retomber sous l’action du ressort e. Chaque fois que la crémaillère est soulevée, elle monte d’un cran la gaine du cliquet*', à frottement dur sur F', de sorte que cette gaine parcourt cran par cran toute la hauteur dit tambour. La gaine i entraîne le marqueur l (fig. 88) qui découpe à chaque course une entaille dans le pli du papier qui dépasse les baguettes. Quand on veut immobiliser l’appareil, on
- tourne H, de façon à soulever F sur le plan / hors de la portée de la came E.
- L’appareil de Darke indique à la fois le nombre des diagrammes et la durée de l’expérience. Il sc compose (fig. 82 à 85) d’un cylindre auxiliaire b, rempli d’huile à sa partie inférieure, muni d’un piston b' et fixé sur un écrou a représenté en coupe parla figure 85. Lorsqu’on fait monter le piston p' en appuyant sur k, il aspire par c de l’huile en b, puis il refoule cette huile quand on le lâche, sous l’action du ressort g, à travers les conduits d, étran-
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- glés parla vis d'. On peut ainsi déterminer à volonté le temps que le crayon /met à parcourir la hauteur du tambour à papier et à marquer en i le nombre des coups de pistons correspondants.
- LES INTÉGRATEURS
- L’indicateur-intégrateur de MM. Ashton et Storey est représenté par les figures 8oet8i. Le piston a,
- FIG. 91. — INTÉGRATEUR PUPLUS
- ENSEMBLE
- mis en rapport avec les deux extrémités du cylindre, fléchit le ressort r et déplace la roue d, de part et d’autre du centre du plateau p, de quantités proportionnelles aux pressions effectives. Le plateau p tourne tantôt dans un sens tantôt dans l’autre, en suivant, comme le tambour d’un indicateur ordinaire, la course du piston. La rotation de la roulette d, proportionnelle, pour un même déplacement angulaire de p, à sa distance au centre de ce plateau, est donc proportionnelle au produit de la pression
- INTÉGRATEUR VERNON-BOYK
- VUE PAR BOUT
- effective par les chemins parcourus parle piston du moteur, c’est-à-dire à son travail. Les rotations positives et négatives de la roulette d se transmettent par un long pignon à l’arbre d’un compteur. On peut aussi relever des diagrammes sur le tambour », en immobilisant le plateau p et en communiquant à ce tambour le mouvement du piston.
- L’appareil plus récent de Puplus (*) est fondé sur le même principe. La roulette d(fig. 89, go etgi) est prise entre deux plateaux dentés p et p' qui reçoivent le mouvement du piston du moteur par le
- pignon p" et n’exercent sur d qu’un couple de rotation. Le cadre de la roulette d est relié par un joint sphérique kk la tige du piston de l’indicateur, différentiel comme celui de Storey, de sorte qu’elle transmet au mécanisme compteur/», par son long pignon g, une rotation proportionnelle au travail effectif. Le taquet h' vient en outre faire marcher d’un chiffre à chaque tour la première roue d’un numérateur qui donne ainsi, à côté de l’indication du travail, celle du nombre de tours correspondants. Enfin, le plateau l imprime, par m n o, le mouvement du piston à la planchette D, sur laquelle le crayon » trace le diagramme. Cette planchettte peut être, ainsi que l’indique la figure 91, remplacée par un tambour
- (') Revue industrielle du 20 février 188).
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- ordinaire. Cet appareil est remarquable par sa bonne exécution, l’heureux groupement de ses mécanismes et leur simplicité.
- La roulette a du totaliseur de Boye reçoit (fig. 92) de là tige en hélice G un mouvement proportionnel à celui du piston, et roule sur le haut du tambour F
- INTÉGRATEUR VERNON-BOYE. — ELEVATION
- dont les oscillations sont, comme nous l’avons vu, proportionnelles aux pressions de la vapeur.
- M. Vernon Boye a proposé (fig. g3, 94^95) de remplacer l’intégrateur à plateau des appareils précédents par un totaliseur à cylindre d’Abdank, dont la
- FIG. C)Ô. — PLAN
- roulette G s’incline proportionnellement à la pression de la vapeur, tandis que son cylindre H, calé â rainure et languette sur h, reçoit sur cet axe, et par les systèmes LICR ou L'Mm (fig. q5), le mouvement de la crosse du piston. Il en résulte que la roulette imprime, à ce cylindre H et à. son axe h, une rotation proportionnelle au produii Ju déplacement longitudinal de H par la tangente de
- l’inclinaison de la roulette sur l’axe de H, ou au travail moteur correspondant. Les rotations de l’arbre h sont totalisées sur le compteur à cadran i. Les douilles k', à frottement sur k, permettent de repérer exactement la course de H. Le piston de l’indicateur est mis en communication avec les deux extrémités du cylindre moteur par B et B'.
- M. Lea s’est contenté (fig. 96) de monter, à l’extrémité d’un balancier remplaçant le parallélo-
- KIG. ()0. — INTÉGRATEUR LEA
- gramme de Richards, une roulette R oscillant autour de l’axe O de la première roue d’un compteur qui engrène avec le pignon p de la tige de la roulette. La roulette R est conique de façon à racheter, par l’accroissement de son cercle de roulement à mesure qu’elle s’éloigne de sa position moyenne, la différence entre la longueur des arcs qu’elle décrit et celle des ordonnées correspondantes du diagramme. Un second compteur T indique le nombre des tours. Cet appareil n’a jamais donné de résultats satisfaisants qu’entre les mains de son inventeur et dans des cas exceptionnelle-
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
- 3?i
- ment favorables. L’inertie, les glissements et les trépidations de la roulette devaient occasionner, aux grandes vitesses surtout, des erreurs considérables,
- (A suivre). Gustave Richard.
- ANNEAUX ELECTROCHIMIQUES
- COMPARÉS AUX.
- ANNEAUX DE DIVERSES SORTES
- OBTENUS PAR VOIE PHYSIQUE, MÉCANIQUE OU CHIMIQUE
- ternaires, quartenaires, etc., analogues aux anneaux hydrodynamiques des systèmes correspondants, et
- 3° article {Voir les numéros des 22 et 29 novembre 1884).
- La figure 6 a, obtenue par diffraction, quand la lumière passe à travers deux ouvertures voisines très petites pratiquées dans une chambre obscure,
- a beaucoup d’analogie de forme avec les figures hydrodynamiques 6 b et 6 d, obtenues l’une par
- Flo. 0 b
- soufflé, l’autre par chute d’une petite colonne d’eau sur une lame de verre recouverte d’une couche d’eau de minium.
- On obtiendrait de même, par diffraction, avec trois, quatre, etc., petites ouvertures, des systèmes
- FIG, 7 a
- aux fantômes magnétiques de trois, quatre, etc., courants électriques ou aimants.
- fig. 7 b
- 8. — L’analogie entre les figures électrochimiques, hydrodynamiques, optiques et acoustiques
- FIG. 7 CC1 dd'
- se maintient encore sur les plaques carrées, comme le montrent les figures 7, a, b, c, c', d, d', aux-
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 072
- quelles on pourrait joindre les figures thermiques et chimiques correspondantes.
- Les figures 8 a et 8 b, ainsi que g a, a', b, b', indiquent aussi la ressemblance des effets optiques et acoustiques.
- 9. Signalons encore un autre rapprochement entre les anneaux elliptiques produits :
- F1C. 8 a
- a) par voie électrochimique ou électrostatique,
- quand la pointe est oblique à la plaque de projection (fig. 10 a et 10 a');
- b) par voie thermique ou chimique, quand la
- plaque est oblique au jet de flamme ou de vapeur (fig. 10 b et 10 c) ;
- c) par voie hydrodynamique, quand la chute ou
- le jet d’une goutte ou d’une colonne d’eau
- FIG. 8 b
- ou d’un courant liquide ou gazeux, est oblique à la plaque de verre (fig. 10d)\
- d) par voie optique dans les cristaux à deux axes (anneaux de Brewster) ; ces anneaux ' alternativement brillants et noirs dans la lumière simple, sont irisés dans la lumière blanche (polarisée). La figure 10e repré-
- sente le cas particulier où le plan des axes est parallèle au plan primitif de polarisation.
- O11 voir que ces formes elliptiques. obtenues
- fig. g a a' bV
- dans des conditions que l’on peut appeler correspondantes (sauf la dernière), ont entre elles d’évidentes analogies.
- fig. 10 aa' bc
- 10. Enfin, on trouve dans les expériences d’optique, des exemples d’anneaux réfléchis, les uns à centre blanc, les autres à centre noir, dont les
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- zones brillantes de l’un des systèmes correspondent aux zones sombres de l’autre (fig. 11).
- Des résultats analogues sont représentés dans
- clos, les anneaux sont fixes, le courant étant lui-même uniforme. Mais l’expérience qui met le phénomène en parfaite évidence, est celle qui con-
- FIG. IO d
- nos anneaux hydrodynamiques directs et inverses, correspondant aux effets de polarité des anneaux
- FIG. 12 a
- FIG. IO*
- électrochimiques (Voir La Lumière Electrique, XII, 302 et 363).
- FIG. 1 I
- siste à rendre le courant de fumée automatique, au moyen d’un aspirateur; disposition analogue à celle que M. Nicklès a imaginée pour analyser la flamme d’une bougie : un tube de verre effilé,'ou
- 11. Anneaux gazeux {de fumée ou de vapeur). — Lorsqu’à l’aide d’un tube de 2 à 5mm de diamètre, on souffle doucement de la fumée de tabac contre une plaque de verre mouillée, on produit des anneaux très fugitifs. Si l’on opère en vase
- Flü. 12 O
- mieux un bout de chalumeau métallique, traverse un bouchon qui ferme hermétiquement un grand flacon à robinet inférieur et à demi plein d’eau (fig. 12 a). Le bec du chalumeau plongeant au cen-
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- tre de la flamme et le robinet étant ouvert peu à peu, une colonne continue de fumée blanche descend, bien verticalement, jusqu’à la surface de l’eau (comme le ferait une veine liquide continue), où elle forme plusieurs anneaux concentriques (fig. iab) de om,02 à om,io de diamètre, dont le relief augmente bientôt avec l’épaisseur de la lourde couche de fumée. La bougie et le tube de chalumeau recourbé peuvent être remplacés par une cigarette implantée dans un tube droit, de diamètre convenable ; on évite ainsi le dépôt de matière grasse qui obstrue bientôt le tube, s’il est fin, et arrête ainsi l’expérience.
- On peut produire par ce moyen, des anneaux
- multiples de fumée, en adaptant au bouchon les tuyaux de plusieurs petites pipes, ou des tubes droits portant des cigarettes allumées (fig. i3 a). Les systèmes d’anneaux binaires, ternaires, etc., qui se forment dans ces conditions, sont analogues aux anneaux liquides multiples correspondants , décrits précédemment ; c’est-à-dire que les ondes gazeuses de chaque groupe d’anneaux simultanés se repoussent, sans se mêler ni se su-
- très élevé, de près de cm,02 d’épaisseur verticale, (fig. 12c). Cet effet est analogue à celui que pro-
- duit la chute d’un filet d’eau continu à la surface perposer, en un mot, elles n'interfèrent pas, etdu liquide d’une épaisseur plus grande que om,oi5.
- On connaît diverses circonstances dans lesquelles il se produit des anneaux ou couronnes, ou plutôt des tores de fumée ou de vapeurs.
- Par exemple, dans la combustion spontanée de l’hydrogène phosphoré, les vapeurs d’acide phosphorique qui en résultent s’élèvent, en s’enroulant, dans l’air calme, en cou-Ces couronnes,
- forment ainsi des systèmes parfaitement distincts, mais beaucoup plus larges et surtout plus épais que les anneaux hydrodynamiques ; le reliet en est très apparent (fig. i3 b).
- Malheureuse -ment, le nombre des anneaux diminue bien vite à mesure que la douche de fumée, qui reste à la surface de l’eau, devient plus épaisse. On finit, dans l’expérience des anneaux simples, par n’avoir plus qu’un seul anneau à bourrelet
- vio. i3 b
- ronnes blanches horizontales, dont le diamètre augmente sans cesse, finissent
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- par se déchirer en lanières qui se dissolvent dans l’humidité de l’air dont elles sont très avides.
- Les couronnes de fumée qu’on observe quelquefois, en temps calme, autour des bouches à feu, au moment du tir, ont la même origine, bien qu’elles soient de nature différente et qu’elles se propagent horizontalement jusqu’à une certaine distance. Avec des obusiers verticaux, les couronnes sont horizontales et très belles.
- On connaît cet amusement qui consiste à faire sortir des couronnes de fumée par l’ouverture d’une boîte cubique en carton, lorsqu’on frappe l’une de ses faces qui est en toile et opposée à l’ouverture médiane.
- Les couronnes qui en sortent se propagent à une certaine distance avant de se diviser.
- La vapeur à'eau qui sort à l’air libre, par intermittence, d’un tuyau de dégagement vertical, s’échappe parfois en couronnes circulaires ou elliptiques.
- En résumé : Dans cet article et dans les précédents, relatifs à l’imitation des anneaux électrochimiques, par divers moyens, nous avons établi les faits suivants :
- Similitude de couleurs et de formes entre les anneaux électrochimiques, thermiques et chimiques (M. Becquerel avait constaté que les couleurs des anneaux électrochimiques sont dans le même ordre que celles des anneaux optiques de Newton vus par transmission) ;
- Analogies de formes, entre les anneaux simples éleetrochimiques, électrostatiques, électrodynamiques, électro-induits, et les anneaux hydrodynamiques, par chute de colonnes liquides ou par courants d’eau continus, par courants de fumée ou de vapeur ;
- Analogies de formes entre les anneaux multiples électrochimiques, thermiques, chimiques, hydrodynamiques (liquides ou gazeux) ;
- Divers expérimentateurs ont constaté des analogies de formes et de couleurs entre les anneaux optiques, obtenus par trempe, dilatation ou contraction subite, compression, flexion du verre, et les figures acoustiques des plaques vibrantes; j’ai montré que ces formes sont analogues à celles des anneaux hydrodynamiques.
- M. Guébhard a prouvé théoriquement et expérimentalement que les figures équipotentielles d’écoulement de l’électricité (anneaux électrochimiques) sont identiques aux courbes de niveau d’écoulement des liquides représentées par l’équation générale de Lamé
- dz y d* ___
- ci x~ d yi o f
- J’ai démontré, de mon côté, que les anneaux hydrodynamiques (représentant les lignes d’écoulement des liquides) sont analogues aux anneaux
- électrochimiques; d’où résulte, par conséquent, l’analogie, sinon la similitude, entre les anneaux hydrodynamiques et les courbes de niveau ;
- Analogies de formes entre les anneaux électrochimiques simples et les anneaux déterminés, par tige vibrante, sur les surfaces liquides circulaires, et sur les pellicules circulaires de liquide glycé-rique;
- Analogies entre les anneaux hydrodynamiques et les anneaux obtenus par choc, ou soufflé de liquides ou de poudres légères sur plaque de verre ;
- Quant aux autres formes annulaires simples, elles se rattachent plus ou moins intimement à quelques-unes des précédentes.
- En un mot, l’analogie est établie entre les anneaux suivants : anneaux électrochimiques, électrostatiques, électrodynamiques, thermiques, chimiques, optiques, hydrodynamiques, courbes équipotentielles d’écoulement de l’électricité (deM. Guébhard), courbes de niveau (de Lamé), anneaux des surfaces liquides et des pellicules circulaires, figures acoustiques des plaques vibrantes, anneaux par le choc, par soufflé des poudres, des liquides, de l’air et de la fumée.
- On voit maintenant, d’après toutes ces analogies signalées entre anneaux de diverse nature et les anneaux électrochimiques, que ce n’était pas sans raison que j’attachais une grande importance à l’imitation de ces derniers, par voies physique, chimique mécanique.
- De tout ce qui précède, nous pouvons finalement conclure que îa matière, à l’état solide, liquide ou gazeux, est susceptible d’effectuer des mouvements ondulatoires ou vibratoires se traduisant par dés formes annulaires qui ont entre elles lès plus grandes analogies, malgré la diversité des causes qui les produisent; d’où l’on peut induire l’analogie de ces causes par l’analogie dès effets qu’elles déterminent.
- C. Decharme.
- SUR LES
- SYSTÈMES D’UNITÉS ABSOLUES
- Deuxième article (Voir le numéro du 29 novembre 188f)
- §9. —• Coefficients parasites. — Conditions nécessaires pour les faire disparaître. — Equations absolues. — Systèmes absolus.
- Dans tout ce qui précède, nous avons supposé que les grandeurs concrètes servant d’unités avaient été prises tout à fait indépendamment les unes des autres. Cette méthode, appliquée en pratique, eût
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- rendu , les calculs extrêmement pénibles en introduisant dans les formules algébriques une grande quantité de coefficients tels que [f) (s) (l) (q), etc., que M. Maurice Lévy a appelés d’une façon assez heureuse des coefficients parasites (').
- Supposons, par exemple, que l’unité de surface [SJ ait été choisie indépendamment de l’unité de lopgueur [L0] et cherchons à mesurer l’aire d’un rectangle dont la surface serait [S] et les côtés respectivement [L] et [L,], nous aurons
- 0) II
- (2) II cig
- ttl
- [L0]
- La surface d’un rectangle étant proportionnelle au produit de ses côtés
- (4) s={s)lli
- La constante (s) est un coefficient parasite. Elle varie avec les unités. L’équation concrète correspondant à (4) sera
- (5)
- LkJ
- [S„]“tA)[L0][L0y
- Prenons de nouvelles unités [SJ et [LJ définies par
- (6) [S'„] = S[S„]
- (7) [l;j = l[l0]
- nous aurons (8)
- [§L_f.x S IL] JM
- is;rnML'o] [l'j
- (s) étant la valeur de la constante pour les deux unités [S0] et [L„], la valeur de la constante (s') correspondant à [S'J et [L'J est
- (9)
- (s')-Wp
- Jusqu’ici nous avions considéré le cas où (s') — (s), ce qui nous donnait l’équation de dimensions
- S = L5
- Si nous choisissons maintenant S et L tels que (>°) (s)^1 ou S = ^L*
- l’équation (4) se réduira à
- (il) S =
- (*) Sur les unités électriques, par M. Maurice Lévy. — Paris, 1882, gi.
- Elle est débarrassée de ses coefficients parasites C’est ce que nous appellerons une équation absolue.
- L’équation
- (,0) 17* M)
- ou
- (ni
- KU/M-
- [SoJ
- (*)[£]*
- est une équation de condition entre les unités de surface et de longueur. Elle devra être satisfaite si l’on veut que la relation qui unit une aire quelconque à son périmètre soit exprimée par sa propre équation de dimension.
- Remarquons que l’équation de condition se déduit de l’équation dont elle dérive, en remplaçant le coefficient parasite par son inverse.
- Toute équation géométrique, mécanique ou physique donnera une équation analogue. L’ensemble des équations de conditions ainsi obtenues, déterminera les relations auxquelles doivent satisfaire les unités afin que toutes les lois connues soient représentées par des équations de dimensions, à l’exclusion de tout coefficient parasite.
- Un système d’unités remplissant ces conditions sera un système absolu.
- Il y a lieu de rechercher d’abord si un pareil système est possible, c’est-à-dire si toutes les équations de conditions en sont compatibles.
- Nous allons voir qu’il ne peut en être autrement. En effet, s’il existait deux équations de conditions incompatibles, en remplaçant les coefficients parasites par leurs inverses, on obtiendrait deux équations qui représentèraient des lois physiques ou des relations déduites de lois physiques. Celles-ci n’étant, en dernière analyse, que des identités entre des forces égales, des travaux égaux, etc., ne peuvent conduire à des résultats contradictoires.
- Le problème étant possible, voyons s’il est déterminé. Nous avons dit que dans le système des équations de dimensions, on pouvait exprimer une unité quelconque en fonction d’un seul et même paramètre arbitraire. Il en sera donc de même des équations de conditions qui ne diffèrent de celles de dimensions que par des coefficients constants, d’où il résulte que dans l’état actuel de la science, il y a une unité arbitraire et une seule. Il semble donc qu’il y ait une infinité de systèmes absolus. Pourtant, il est-possible que nous soyons amenés un jour à une équation telle que
- M = Const.
- par exemple; le système alors serait entièrement déterminé.
- Remarquons en passant que, dans un système absolu, les équations physiques, les équations de dimensions et celles de conditions se confondent;
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
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- par suite, les équations de dimensions établies au paragraphe 8 représentent les équations physiques elles-mêmes dans tout système absolu.
- § io. — Distinction entre les coefficients parasites et les coefficients absolus.
- Il est important de distinguer les coefficients parasites proprement dits des coefficients absolus.
- Les coefficients parasites sont ceux tels que (s) de l’exemple précédent, qui dépendent du choix des unités et qui peuvent prendre la valeur un, pour un choix judicieux de celles-ci.
- Les coefficients absolus sont au contraire ceux qui, comme le nombre -x par exemple, ont une valeur abstraite indépendante des unités. Ce nombre TT, rapport de la circonférence au diamètre, est évidemment invariable, quelle que soit l’unité de longueur.
- On peut dire d’une manière générale qu’un coefficient est absolu quand il exprime le rapport de deux grandeurs de même nature.
- Nous allons élucider cette question par un exem pie.
- Si, au lieu de mesurer la surface d’un rectangle, nous cherchons celle d’un cercle de rayon r ~ nous aurons :
- s —(s,) r2
- laires. Il appartient à la mécanique moléculaire de faire connaître ces fonctions.
- Nous en avons un exemple dans les chaleurs spécifiques.
- Nous avons défini l’unité de chaleur spécifique par l’équation
- (0 Q=MCT
- où C est la chaleur spécifique d’un corps réel ou idéal, dont l’unité de masse M renfermerait a l’unité de température T l’unité de quantité de chaleur Q.
- Considérons l’unité de masse M d’un corps de la nature, dont la chaleur spécifique évaluée en unités absolues serait CL A la température T', il renfermera une quantité de chaleur
- 2) Q' = m C' T'
- Soit N le nombre des atomes contenues dans l’unité de masse de ce nouveau corps et Un sa masse atomique, on a
- (3) M = N m
- d’où
- (t) Q' = NmC'T'
- Supposons que la masse atomique du premier corps soit précisément l’unité de masse M, nous aurons d’après la loi de Dulong et Petit
- Nous allons voir que (s,) n’est pas un coefficient parasite, mais bien un composé de deux facteurs, dont l’un est parasite et l’autre absolu.
- Soit, en effet, c la circonférence du cercle considéré; en exprimant la surface en fonction de la circonférence et du rayon, nous aurons :
- i = (s)cr
- (s) étant le même coefficient ^que dans l’équaticn
- (4) du § 9-Or
- c = r.r
- (5) MC=t/i C'
- d’où
- ,6) Q' = NMCT'
- ou encore
- (7) Q' = NQ-£
- à la place du coefficient spécifique nous avons dans le second membre le nombre N d’atomes par unité de masse.
- Si, enfin, nous faisons
- par suite et
- s — (s) m rs
- (S,)=7t (s)
- Le coefficient parasite est donc ici (s) et non
- (*i)-
- Il ne faut pas non plus confondre avec les coefficients parasites les coefficients spécifiques tels que la résistance d’un corps donné.
- Les unités de ces coefficients spécifiques étant des quantités absolues, il en est de même des coefficients eux-mêmes. Ces coefficients sont des fonc tions jusqu’ici inconnues des phénomènes molécu-
- T'i=T
- nous aurons
- ou
- Q'T = NQT W' = NW
- équation qui nous montre que tous les atomes à la même température possèdent la même force vive.’
- Nous pourrons alors définir l’unité de chaleur spécifique : la chaleur spécifique d’un atome qui aurait l’unité de masse et qui, par suite, posséderait à l’unité de température l’unité de quantité de chaleur et l’unité de force vive.
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- g il. — Unités absolues invariables. — Unité ' de vitesse.
- Pour déterminer un système absolu, il suffit, avons-nous dit, de se donner une unité arbitraire. Les équations de conditions permettent de passer d’un système quelconque à un système absolu, puisqu’elles définissent la grandeur de toutes les nouvelles unités en fonction des anciennes unités de même nature.
- Si l’on passe ensuite d’un système absolu à un autre, les unités varieront suivant des puissances diverses de l’unité fondamentale. Celles dont la dimension est o sont invariables et indépendantes du système adopté. Telles sont les unités de force, de densité, de vitesse, de température, de force électromotrice, de chaleur spécifique, etc.
- L’unité absolue de vitesse est la vitesse de propagation de l’électricité, qui est probablement la même que celle de la lumière.
- Reportons-nous en effet aux équations (9) et (12) du g?
- (0 - § = (* *)/
- (2) = («')/'
- elles donnent les deux équations de condition suivantes :
- (3)
- (4)
- d’où
- (5)
- Cette équation détermine la vitesse qu’il faut prendre pour unité afin de faire disparaître les coefficients parasites (q) et (q').
- La valeur de (q) est connue, celle de (q') se déduit de l’expérience du prof. Rowland (*).
- En portant ces valeurs dans l’équation (5) on obtient l’unité absolue de vitesse et on trouve qu’elle est sensiblement égale à celle de l’électricité et de la lumière.
- Dans un système absolu, les équations (1) et (2) deviennent :
- (7)
- Q2 V2 L3
- F'
- c’est-à-dire que lorsque les deux quantités élec trostatiques se déplaceront avec la vitesse de l’électricité, l’attraction dynamique qu’elles exerceront l’une sur l’autre contrebalancera exactement leur répulsion statique.
- L’expérience du professeur Rowland est encore intéressante à un autre point de vue ; elle met en évidence l’identité des formules d’électricité statique et dynamique.
- Concevons les masses statiques mobiles q distribuées uniformément dans deux parallélipipèdes, dont les côtés seraient x, y, z, z étant dirigé suivant le sens du mouvement.
- Nous aurons
- (4) q — xyzd La répulsion statique sera :
- (xyzd)-]i li
- En supposant que nous imprimions aux deux niasses électriques une vitesse égale à celle de l’électricité, la vitesse v sera égale à un, dans la formule
- (5) /= J, ^
- et nous aurons le même f dans (4) et (5).
- Supposons maintenant que nous remplacions les deux parallélipipèdes animés de la vitesse v, par deux flux continus d’électricité traversant la section xy à la vitesse v, deux éléments de longueur z de ces deux flux exerceront évidemment l’un sur l’autre la même action dynamique que les deux parallélipipèdes. Or, la quantité d’électricité qui s’écoulera dans ces flux pendant le temps t, sera
- (6) q = {xy)vdt (*)
- Un semblable flux n’est autre qu’un courant de densité d et d’intensité i, telle que
- En effet, en portant cette valeur dans (6), il vient :
- (8) q = ivt
- Comme la vitesse v de l’électricité a été prise pour unité, cette équation se réduit à
- Pour une même valeur de Q et de L, on aura pour
- l’égalité
- F = F'
- (*) Loc. citât.
- (y)
- q = it. (2)
- P) Cette formule est celle d’un écoulement quelconque. On a, par exemple, pour un liquide, m = svdt, où s est la section d’écoulement, v la vitesse, d la densité, t la durée, m la masse qui s’écoulerait pendant le temps t.
- (*) On voit que cette équation n’est vraie que lorsqu’on
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- La quantité qui s’écoule pendant l’unité de temps sera :
- (10) q = i
- elle occupe évidemment l’unité de longueur. Si nous ne considérions qu’un élément de longueur z, la quantité qu’il renfermerait serait
- (11) q=iz
- et l’attraction qu’exerceraient l’un sur l’autre deux éléments de longueur z, sera bien
- Ce fait avait été prédit par Maxwell (’).
- Le professeur Rowland a vérifié expérimentalement l’identité d’action sur un pôle magnétique d’un parallélipipède en mouvement, tel que nous l’avons défini, et d’un élément de courant calculé comme nous venons de le faire. Il y a là un lien évident entre les phénomènes statiques et dynamiques, mais il n’y a pas identité.
- En effet, deux quantités statiques de même signe, animées de la vitesse de l’électricité, exercent l’une sur l’autre une attraction égale à leur répulsion ; il n’y a donc aucune action apparente entre elles. Au contraire, deux éléments de courant de même sens exercent l’un sur l’autre une attraction sans aucune répulsion statique. De plus, un courant, quel qu’il soit, n’exerce aucune action sur une quantité d’électricité statique. Ces faits ne peuvent s’expliquer, si l’on veut assimiler les courants à des quantités d’électricité en mouvement, qu’en admettant l’hypothèse de Fechner (2), suivant laquelle un courant serait produit par deux quantités égales et de signe contraire, circulant en sens inverse et animées toutes deux d’une vitesse sensiblement égale à celle de la lumière.
- (A suivre) Geza Szarvady.
- LA
- DISTRIBUTION DE L’HEURE
- A LA
- Cle D’ASSURANCES * LA NEW-YORK »
- La maison Breguet vient de faire une installation très réussie pour la distribution de l’heure au siège
- prend pour unité de vitesse celle de l’électricité. Si on prend pour unité une vitesse telle que la vitesse de l’électricité soit représentée par v, la formule qui relie la quantité à l’intensité est
- q=v il
- (1) Maxwell. —A treatise on electricity and magnetism. — Vol. II, chap. XIX, § 769.
- (2) Maxwell. — Vol. II, chap. XXII, § 848.
- de la Compagnie la New- York. La distribution est électrique. Il a été reconnu que pour des installations partielles, comme c’est le cas ici, l’électricité l’emporte de beaucoup sur l’air comprimé. La sécurité est à peu près la même avec les deux systèmes, mais l’air comprimé nécessite des réservoirs à compression encombrants et onéreux qu’il faut alimenter, tandis qu’avec l’électricité une simple pile suffit à tous les besoins.
- D’autres considérations entrent en jeu lorsqu’il s’agit de donner l’heure à toute une ville. Cependant, bien qu’à Paris l’emploi de l’air comprimé ait prévalu pour le service public, je persiste à croire que l’électricité offre de sérieux avantages dans une exploitation en grand. En Suisse et en Belgique, presque toutes les villes possèdent depuis longtemps des horloges électriques, et il est rare que celles-ci se dérangent.
- Dans une grande administration, les distributions électriques de l’heure rendent de signalés services. Aussi, maintenant que l’attention s’est portée davantage sur les applications de l’électricité, voit-on se multiplier ce genre d’installation.
- Le mécanisme des horloges réceptrices étant réduit au minimum : la minuterie et un ou deux électro-aimants suivant le système, la majeure partie de la dépense sera portée sur l’horloge distributrice qui alors peut être très soignée. A la Compagnie la New-York, c’est un grand régulateur Breguet à pendule compensé métallique battant la seconde. Le maximum d’écart de ces régulateurs par année est minime.
- L’émission du courant a lieu toutes les minutes ; on a ainsi, dans autant de cadrans qu’on veut, l’heure avec une erreur de moins d’une minute, ce qui est plus que suffisant. En cas d’extension, il est possible d’intercaler dans le circuit de nouveaux cadrans; on augmente la pile en conséquence. Enfin, le synchronisme entre tous ces cadrans n’est pas à dédaigner quand on tient-à la régularité du service.
- La maison Breguet est une des premières en date qui se soit occupée des horloges électriques, et les premiers essais remontent bien haut. Si nous nous occupons aujourd’hui de l’installation de la New-York, c’est qu’elle présente plusieurs points nouveaux.
- Le siège de la Société est dans la rue Lepele-tier, au coin du boulevard. Sur le toit de la maison, on a élevé une tourelle. Cette tourelle porte quatre énormes cadrans d’horloge, ne mesurant pas moins de im40 de diamètre.
- C’est cette quadruple horloge qu’il s’agissait d,e faire marcher. Or, on avait décidé de se servir d’un seul circuit et de placer tous les cadrans, grands et petits, à la suite les uns des autres. Deux raisons portaient à admettre cette disposition. En premier lieu, l’installation ne comporte en ce moment que
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- 38o
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- cinq petits cadrans, plus les quatre grands, mais on prévoit des agrandissements.
- Il faut pouvoir, à un certain moment, ajouter un ou plusieurs récepteurs sans avoir à toucher pour cela au régulateur. L’emploi d’un seul contact dans le régulateur, pour actionner tous les cadrans, s’imposait donc.
- Restait, en second lieu, le choix entre la disposition en * tension » ou en « dérivation ». On a admis la première, parce que l’ensemble du circuit présente alors une plus grande résistance, et que, par suite, les variations de résistance qui peuvent
- FIG* I
- se produire dans le contact du régulateur — et nous allons voir que ce contact est établi par un faible ressort — occasionnent des variations moindres dans la différence de potentiels aux bornes de chaque électro-aimant, par conséquent du courant qui les traverse.
- Les petits cadrans sont actionnés directement par le courant à l’aide d’un mécanisme connu, dont nous ne rappellerons que le principe : un petit barreau aimanté oscille entre deux électroaimants, et fait à chaque déplacement, dans un sens ou dans l’autre, avancer d’une minute la grande aiguillé. Celle-ci entraîne la petite aiguille à l’aide d'une minuterie ordinaire. Pour produire le mouvement d’oscillation, on inverse le courant à chaque émission, ce qui est excellent. En effet, si
- par suite de trépidations ou de poussières, le contact, qui dure de 5 à 6 secondes, ne se fait pas d’une manière continue, — cela peut se produire, toujours à cause de la faiblesse du ressort, — les interruptions de courant qui en résultent sont sans action sur les électro-aimants.
- Avec des électros ordinaires, fonctionnant par interruption de courant, les aiguilles avanceraient d’une minute à chaque rupture du circuit, tandis qu’avec le système d’électros marchant par inversion de courant, employé ici, la première émission seule du courant dans un sens agit sur la palette. Les autres émissions dans le même sens auraient simplement pour effet de coller davantage contre l’électro-aimant la palette qui y tient déjà naturel-ement par suite de son aimantation.
- Il ne fallait pas songer à actionner directemen
- f/f*\ rl • •tulruïix
- xf. • • ./ , . • ;•// h
- FIG. 2
- ks grands cadrans par le courant; le rôle de ce dernier fut réduit à produire toutes les minutes le déclenchement d’un mouvement d’horlogerie. Cette horloge est très puissante ; elle fait marcher à la fois les quatre cadrans, ce qui est la solution rationnelle et économique adoptée généralement. Comme' d’autre part l’expérience a montré qu’il était bon que les électro-aimants embrochés sur le même circuit fussent peu différents, et comme,on n’a par conséquent qu’une faible force à sa disposition; il s’agissait donc-de combiner un déclenchement à la fois sûr et sensible.
- M. Montesquieu, qui a dressé les plans de l’installation, a résolu le problème d’une manière élégante.
- Le mécanisme du déclenchement est représenté dans la figure i.
- Le dernier mobile A, à vis sans fin et à ailettes, porte une pièce à deux bras B. Il est sollicité à
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- FIG. 3
- VUE INTERIEURE DU PAVILLON DES HORLOGES
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- tourner dans le sens de la flèche, mais il bute par l'un des deux bras B sur l’une des deux vis V ou V'. Dans la figure, c’est la vis Y qui fait arrêt. Cette vis est fixée à un bras C pouvant pivoter autour de l’axe vertical p q.
- Le dernier courant a fait porter l’armature D sur la masse polaire E d’un relais polarisé Régnault (genre Siemens). L’émission d’un nouveau courant, qui sera de sens inverse au précédent, aura pour effet de développer en E un pôle de même nom que celui de D, car le courant est réglé de façon à produire une aimantation des masses E E' supérieure à celle qui leur est communiquée par l’aimant N S. Le pôle en E' est de nom contraire à celui de D, son aimantation est renforcée par le courant. La pièce D viendra donc se coller sur E'. Dans ce mouvement elle rencontre la vis F ; le bras C est repoussé, la vis Y lâche le bras B et le déclenchement est produit.
- Il est à remarquer que la vis V se trouvant tout à l’extrémité du bras B du dernier mobile, il ne faut qu’un faible et court effort pour l’en séparer, deux à trois grammes appliqués en F’ suffiraient. Or, l’armature D est disposée de manière à produire lé maximum d’effort sur la vis F. Cette disposition que l’on rencontre, du reste, dans d’autres appareils, consiste simplement à donner un peu de jeu à l’armature entre E et E' et à écarter les vis F et F', en sorte qu’elles ne soient touchées par l’extrémité inférieure de D que quand cette pièce est presque à l’extrémité de sa course.
- Elle presse ainsi plus fortement sur la vis F, d’abord parce qu’elle est plus rapprochée du pôle qui l’attire, ensuite parce qu’elle arrive sur la vis F avec une certaine vitesse.
- Comme la force est proportionnelle au carré de celle-ci, on voit que l’augmentation de puissance est notable pour l’armature D.
- De cette façon elle accumule pendant son trajet depuis E jusqu’au point où elle rencontre la vis F, une quantité de force vive qui vient s’ajouter à la pression directe de l’électro-aimant, et qui autrement serait perdue, puisque l’électro n’agit que durant une petite fraction du temps pendant lequel le courant le traverse.
- Le premier déplacement de l’armature étant provoqué par la répulsion du pôle même avec lequel elle est en contact, et l’armature n’ayant aucun effort à produire dans le commencement de sa course, il n’y a pas d’inconvénient au point de vue mécanique à écarter un peu les pièces E E'. Le petit retard qui en résulte, mais qui est toujours le même, est compensé en envoyant le courant un peu trop tôt.
- Les tringles, pour communiquer le mouvement aux 4 cadrans, partent du second mobile de l’horloge. Une fois que celle-ci est déclenchée, il faut permettre au dernier mobile de tourner jusqu’à ce que les grandes aiguilles aient avancé d’une mi-
- nute. A cet effet, la roue R est munie de deux ouvertures T et T' situées aux extrémités d’un même diamètre, mais placées chacune sur une face différente. Ces ouvertures ne sont profondes que de la demi-épaisseur environ de la roue. Les bras C et C' portent deux petites tiges MM' qui sont à la hauteur des ouvertures TT'. Deux ressorts très faibles L L' pressent contre la roue les tiges MM'. Quand celles-ci appuient sur le plein de la roue R (comme M' sur la figure), les vis VV' (V' sur la figure) sont en dehors du cercle de rotation de la pièce B. Quand elles se trouvent dans une des ouvertures (comme M), il y a embrayage.
- Voici maintenant ce qui se passe après que l’armature D a repoussé le bras C, qui bute alors sur la vis d’arrêt K.
- Le mobile A n’étant plus retenu, se met à tourner sous l’influence du poids moteur, et la roue R se déplace dans le sens de la flèche jusqu’à ce que le trou T, passant devant la tige M', celle-ci s’y introduise. Le mouvement de rotation de A est assuré pendant tout ce temps (7 à 8 secondes), car la tige M aussi porte sur le plein de la roue.
- Le diamètre de la roue R et le nombre des dents est établi de façon à ce que les bras B se trouvent toujours à peu près dans la position nnr (indiquée par une ligne pointillée), au moment où la pièce M' ou M pénètre dans l’ouverture T ou T'. Le déplacement latéral de la vis V s’opère ainsi librement sans qu’elle rencontre le bras B, ce qui occasionnerait des chocs nuisibles. La vis V' étant entrée dans le cercle de rotation de B, cette pièce ne s’arrête pas tout de suite ; elle opère, avant de buter sur V', une fraction de tour qui est toujours inférieure à un demi-tour. C’est pour permettre ce petit mouvement supplémentaire que les ouvertures TT' sont un peu allongées. Les engrenages sont calculés pour que, à un demi-tour de R, corresponde exactement un déplacement de une minute aux grandes aiguilles des cadrans.
- La figure 2 donne un plan d’ensemble de la transmission aux 4 cadrans. H est la grande horloge motrice à déclenchement électrique commandé par le régulateur. Le poids placé à l’angle opposé de la tourelle, en P, est de 20okilog., moufle quatre fois, et capable de faire marcher l’horloge pendant 35 jours.
- La transmission présente ceci d’intéressant, qu’elle est divisée en deux, comme la figure l’indique clairement. On réduit ainsi à moitié le retard résultant du jeu des engrenages. De plus les cadrans s’équilibrent deux à deux, ce qui est fort important. Les aiguilles sont larges, pour pouvoir être vues de loin ; elles ne sont pas protégées par une glace, il y a donc à tenir compte du vent, de la pluie, de la neige. Chaque aiguille en outre est équilibrée par un contrepoids spécial, ainsi que cela se fait d’ordinaire dans les grands cadrans. Les
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- tiges de transmission présentant une certaine longueur, il a été nécessaire pour éviter le bridage, d’employer le système des tiges brisées qui, dans des limites restreintes, jouent le rôle de joints universels, et dont le fonctionnement est d’une extrême douceur.
- Chaque cadran est éclairé le soir par 4 becs de gaz. Un escalier tournant (fig. 3) conduit dans l’horloge.
- La figure 2 montre encore la marche du courant et l’inverseur de courant, que M. Montesquieu a réduit à une grande simplicité en se servant d’une pile double.
- L’ancien modèle d’inverseur de la maison Bre-guet ne demande qu’une pile, mais il est un peu compliqué et a le grand défaut de nécessiter trois ressorts qui pressent d’une manière variable sur le pignon du régulateur portant l’inverseur.
- L’inverseur de M. Montesquieu est composé d’un disque en ébonite E faisant partie d’un des pignons. Un doigt en argent A placé latéralement, fait saillie sur la circonférence du disque E, de un à deux dixièmes de millimètre. Deux ressorts RR' très faibles, portant un contact en argent de forme arrondie, pressent constamment sur le disque E suivant un diamètre. Ils communiquent aux extrémités d’une pile double de 24 éléments Leclanché dont le milieu est relié au premier des cinq petits cadrans. L’autre bout du circuit arrive en A.
- Il n’y a chaque fois que 12 éléments en jeu pour actionner les 6 appareils. Si la pile est double elle s’use aussi deux fois moins vite, la différence ne porte donc pour la pile que sur la première mise de fonds qui est peu considérable. On a donc eu raison de ne pas reculer devant cette petite dépense et de simplifier l’inverseur.
- Tel qu’il est maintenant il présente les avantages suivants : la pression des deux ressorts a lieu suivant un diamètre, ce qui soulage l’arbre et lui laisse une grande liberté. Les ressorts se bornent à faire frein sur le pignon. Le doigt A faisant légèrement saillie, le frottement des deux ressorts est à très peu près uniforme, qu’ils pressent sur l’argent ou sur l’ébonite. Comme on peut tenir compte de ce frottement dans le réglage du régulateur, il est possible de faire marcher ce dernier avec autant de précision que s’il ne comportait aucun organe électrique.
- Ajoutons enfin que la ligne a été isolée avec beaucoup de soin afin que lorsqu’on augmentera le nombre des cadrans on pourra augmenter en même temps le nombre des éléments de la pile sans avoir à craindre des dérivations à la terre qui nuiraient au bon fonctionnement de cette installation qui nous paraît bien comprise.
- Paul Samuel.
- CHRONIQUE DE L’ÉTRANGER
- Correspondances spéciales Portugal
- UNE VISITE AU ROI DE PORTUGAL
- Un de nos collaborateurs qui, récemment, a eu l’honneur d’étre reçu par S. M. T. P. Dom Luiz Ior, roi de Portugal, a bien voulu faire part à La Lumière Electrique de l’intéressante entrevue qu’il a eue avec S. M. le Roi. — B. Marinovitch.
- Dom Luiz Ier, roi de Portugal, est un homme jeune encore, d’une cordialité et d’une bienveillance charmantes ; au bout de quelques instants de conversation, on sent bien vite qu’on se trouve en présence d’un savant, à l’esprit vif et ouvert, auquel toutes les sciences sont familières ; le roi se repose des soucis du gouvernement en se livrant avec passion à l’étude.
- Il se tient très attentivement au courant des progrès et des découvertes qui, chaque jour, se réalisent dans toutes les branches des connaissances humaines; la science de l’électricité a le privilège de le passionner tout particulièrement et il se plaît à faire reproduire dans son laboratoire toutes les expériences offrant un caractère de nouveauté ou d’originalité.
- Sa Majesté a étudié de très près les phénomènes acoustiques et a fait sur le phonographe, cet instrument curieux, une série d’essais absolument nouveaux.
- Grâce à un très grand cornet acoustique, on a pu recueillir et enregistrer sur la feuille d’étain du phonographe les sons produits par plusieurs instruments jouant en même temps; c’est ainsi que le phonographe a enregistré une symphonie exécutée alternativement par quatre cors d’harmonie et par quatre flûtes; l’instrument répétait ensuite avec une justesse parfaite les àccords enregistrés. A la suite de ces essais, Sa Majesté a appelé notre attention sur ce fait que les sons graves se reproduisaient avec une grande exactitude, les sons aigus s’enregistrant, au contraire, avec difficulté. Souvent même un singulier phénomène se produit : la feuille d’étain se perfore sous l’ébranlement occasionné par la multiplicité et l’acuité des vibrations.
- Sa Majesté a aussi signalé les curieux effets de la foudre sur un fil de cuivre ; le fil, en se fondant, a produit une clarté intense, comparable à celle d’une lampe électrique à arc ; il y avait eu, entre les deux extrémités du fil, un échange du métal en -fusion, et deux petites boules de cuivre d’une régularité parfaite s’étaient formées.
- Sa Majesté a soigneusement fait recueillir ce fil de cuivre ainsi que la pierre contre laquelle il était
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- âppuyé, et qui est devenue toute noire ; le tout a été déposé au laboratoire de l’Ecole supérieure de Lisbonne.
- Sa Majesté nous a également entretenu de curieuses expériences qu’elle a faites récemment.
- On immergeait dans de l’eau de mer, à une certaine profondeur, une bouteille pleine d’air atmosphérique, solidement fermée au moyen d’un bouchon en liège, et à laquelle on avait préalablement attaché une masse métallique rendant l’immersion possible. Lorsqu’au bout d’un temps relativement court on ramenait la bouteille à la surface, on pouvait constater que la bouteille était pleine d’eau. Même dans le cas d’une fermeture absolument hermétique, avec bouchon en liège et capsule en caoutchouc, le phénomène signalé prend naissance; l’eau se substitue à l’air, pourvu que l’on ait pris soin d’immerger la bouteille à une profondeur plus grande, c’est-à-dire d’augmenter la pression sous l'influence de laquelle cette substitution s'accomplit.
- Une expérience non moins digne d’intérêt est la suivante :
- On a placé derrière un mur très épais une bougie allumée, enfermée dans une lanterne vitrée hermétiquement close; en face du point précis où sc trouvait cette bougie, on heurtait violemment l’autre côté du mur, et immédiatement la flamme de la bougie vacillait.
- La balistique et la construction des canons ont été de la part de Sa Majesté l’objet d’études et de recherches très approfondies; elle est convaincue que l’artillerie navale fait fausse route en cherchant à construire ces engins monstres, pour lesquels l’ingénieur peut très difficilement calculer la résistance des matériaux et des supports destinés à les recevoir ; pour lui, l’avenir appartient aux croiseurs rapides, armés de canons d’une manœuvre facile, évoluant lestement, et aux torpilleurs.
- Sa Majesté attache une importance toute particulière au développement de la téléphonie dans son royaume.
- Se rendant admirablement compte des services que la téléphonie à grande distance est appelée à rendre, Sa Majesté a mis, d’accord avec son gouvernement, les lignes télégraphiques du royaume à la disposition du directeur de La Lumière Electrique, pour des expériences de téléphonie à grande distance, que M. Marcel Deprez et le Dr Cornélius Herz comptent faire prochainement.
- Cette conversation pleine d’attraits faisait trouver le temps bien court ; aussi est-ce avec regret ' qu’on se séparait de cet aimable savant qui use de sa souveraineté pour se perfectionner sans cesse dans l’intérêt de sa patrie et de son peuple.
- Angleterre
- UN NOUVEL ÉLECTRO-AIMANT ('). — L’éleCtrO-
- aimant ordinaire a l’inconvénient de cesser d’exercer une influence sur l’armature à une faible distance (un quart de pouce généralement) de ses pôles.
- M. Stanley Currie a dernièrement imaginé une nouvelle forme d’électro-aimant dont le champ d’attraction est beaucoup plus considérable, puisqu’il agit déjà à une distance de trois pouces et demi.
- Le nouvel aimant est une combinaison de l’élec-tro-aimant en fer à cheval et du solénoïde. Ainsi que le montre la figure i, il se compose d’une bobine verticale avec un noyau tubulaire enfer doux.
- FIG. 6
- Le fil enroulé sur la bobine est entouré d’une enveloppe en fer doux du même poids que le noyau, avec un tube en fer doux à l’extrémité de la bobine reliant le noyau à l’enveloppe extérieure. Une plaque de laiton couvre le sommet de la bobine. Le fil de Cuivre employé est du n° 18, jauge de Birmingham, et d’un diamètre de 0,048 pouce.
- L’armature se compose de trois parties : une tige en fer doux, renfermée dans un tube de laiton qui se prolonge au-dessous de la tige afin de guider celle-ci dans son mouvement en haut ou en bas dans le noyau tubulaire; un couvercle en fer doux fixé au sommet de la tige centrale et solidaire d’un cylindre qui forme l’enveloppe exté-
- (') Notre collaborateur, M. Cossmann, a déjà décrit cet appareil dans le n° 17 de La Lumière Electrique (1884). Nous croyons néanmoins intéressant de revenir sur le même sujet à cause de nouveaux détails que renferme la chronique de M. J. Munro. — (Note de la rédaction.)
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- rieure de la bobine. Ce couvercle se fait de préférence avec deux ou plusieurs couches d’une plaque plate afin de faciliter la désaimantation; mais il doit être assez épais pour ne pas être saturé par un courant de travail ordinaire. Le cylindre a un rebord cylindrique faisant saillie qui se trouve dans le champ d’attraction de l’enveloppe extérieure dès que l’extrémité inférieure de la tige centrale entre dans le noyau tubulaire. Quand l’effet de cette attraction s’est fait sentir, la plaque plate supérieure se trouve dans le champ d’attraction, non seulement de l’enveloppe, mais aussi du noyau intérieur, et le champ d’attraction de l’aimant se trouve pour ainsi dire prolongé.
- Tant que la tige centrale est à l’extérieur du noyau de la bobine, l’attraction à laquelle elle est soumise est toujours en raison inverse du carré de sa distance à la bobine; mais, dès que l’extrémité de la tige de fer entre dans l’ouverture du noyau, la partie qui se trouve engagée dans le noyau perd son pouvoir d’attraction. La même diminution de force d’attraction a lieu pour le rebord du disque de l’armature dès que son bord inférieur passe au-dessous du bord supérieur de la
- FIG. 2
- bobine. La force d’attraction varie aussi directement comme la masse du corps attiré, et on a combiné ces deux effets pour régler l’attraction, de manière qu’elle soit approximativement uniforme à travers le champ de 3 1/2 pouces. On y arrive en taillant le bout inférieur de la tige de l’armature, ainsi que le rebord. S’il est nécessaire on peut encore faire varier l’épaisseur du disque supérieur et la longueur de la saillie du rebord, aussi bien que l’épaisseur de celui-ci. On peut aussi onduler le rebord du cylindre (fig. 2), pour empêcher une augmentation subite de l’attraction au fur et à mesure que le disque s’approche de la bobine.
- Cette disposition a pour résultat d’augmenter l’effort sur le disque au fur et à mesure que celui-ci s’approche du pôle de l’aimant quand la force de l’effort sur la tige de l’armature et sur le rebord diminue. De cette manière et par la combinaison d’un contrepoids on peut obtenir un effort assez uniforme avec une course considérable, et on évite un contact violent quand le disque arrive sur le pôle de l'aimant.
- On peut doubler l’effort ou la portée de l’attraction avec une paire de ces aimants placés à une certaine distance l’un de l’autre et ayant la même tige d’armature. L’armature inférieure est fixée à la tige, l’autre porte simplement sur celle-ci par une
- saillie. L’armature supérieure est attirée d’abord et quand elle vient se placer sur sa propre bobine, l’armature inférieure est arrivée dans le champ d’attraction de sa bobine à elle, et peut être attirée sur celle-ci, de sorte que, par ce procédé, la course est doublée.
- APPLICATION DE l’ÉLECTRO-AIMANT AUX SIGNAUX
- de chemins de fer, — L’électro-aimant que nous venons de décrire a été appliqué avec succès aux signaux électriques des chemins de fer où la longueur du champ d’attraction a été d’un grand avantage. L’aimant à effet double est surtout applicable à des signaux de sémaphore à trois indicateurs comme arrêt, ralentissement, voie libre, et les signaux de la ligne peuvent également être actionnés par le même aimant.
- On peut utiliser les appareils ordinaires, qui doivent cependant être construits avec beaucoup de soin pour éviter tout frottement. La disposition adoptée par MM. Stanley Currie et Illius A Timmis consiste à fixer l’aimant debout à l’arrière de l’appareil et à relier son armature au moyen d’une chaîne avec un cadre formant cadran cintré sur un axe horizontal au-dessus de l’armature. Le cadran porte un levier et un contre-poids qui agissent dans le sens contraire de l’effort de l’aimant. Quand celui ci n’est pas excité par le courant, le bras du sémaphore est maintenu dans la position indiquant Yarrêt par le contre-poids et par les verres des signaux supportés par le cadre. Mais quand le courant est envoyé à travers l’aimant, l’effort de son armature fait tourner le cadran et monter le contrepoids et les verres en baissant le bras du sémaphore. Le bras reste dans la position indiquant voie libre iusqu’à ce que le courant cesse, alors il est ramené à la position arrêt par le contre-poids et les verres. Il est automatiquement fixé dans cette position, parce que le cadran se trouve à son point mort. Quand le sémaphore est à trois positions et quand on emploie un aimant à effet double, l’excitation de l’aimant supérieur porte le bras à un angle de 45° indiquant ralentissement et l’excitation de l’aimant inférieur, par un deuxième courant, fait baisser le bras à la position indiquant voie libre.
- Dans des circonstances ordinaires, une intensité de courant de 3 ampères suffit pour faire fonctionner le sémaphore, mais on emploie généralement 5 ampères et on a en réserve un courant de i5 ampères en cas d’urgence. Le courant qui attire est réduit à 0,1 ampère quand le bras est baissé, car cette intensité suffit pour le tenir en bas. C’est l’armature qui effectue cette réduction en intercalant automatiquement une bobine de résistance qui peut prendre la forme d’une lampe à incandescence et indiquer si l’appareil a marché.
- En supposant le signal baissé pendant 12 heures sur 24, avec un courant moteur de 10 ampères au
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- lieu de 5 et un courant opposé de 0,2 ampères au lieu de 0,1, M. Timmis a calculé que l’énergie nécessaire à i5o mouvements du signal en 24 heures serait de 0,07 cheval et qu’elle pourrait être fournie par une pile secondaire à raison de 5 centimes; mais, pour le courant employé en pratique et pour le temps qu’il est employé, il estime les frais de fonctionnement d’un bras de signal à 2 cent. 1/2 par jour.
- Les électro- aimants employés pour le fonctionnement des indicateurs sont du même genre que les autres, mais on se sert de ruban de cuivre au lieu de fil pour l’enroulement. Avec un courant excitateur de 23 ampères et une force électromotrice de 40 volts, l’effort originel à 3 1/2 pouces est de 33 livres et augmente jusqu’à 54 livres à une distance de 3 pouces et à 1,064 livres près des pôles. L’avantage de l’emploi d’une force électrique est qu’on peut la faire agir, quelle que soit la distance des signaux, de la cabine des signaux, et on évite ainsi l’effort considérable nécessaire au fonctionnement à la main d’un indicateur éloigné.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE SUR LE PONT DU FORTH.
- — J’ai dernièrement visité les travaux qui s’exécutent en ce moment sur le pont du Forth et j’ai vu qu’on se sert jour et nuit delà lumière électrique à incandescence dans les caissons. Ce pont sera un des plus grands du monde et sa construction présente plusieurs détails nouveaux. Il est construit pour le compte de la North British Railway C° afin de permettre aux trains de la Compagnie de passer directement d'Edimbourg dans le Fife en traversant le pertuis du fleuve Forth. Un deuxième grand pont à travers le pertuis du Tay permettra aux trains de se diriger directement vers le nord de l’Ecosse. Actuellement les trains sont forcés de longer les bords de ces fleuves et de les traverser à des points plus éloignés où ils sont moins larges.
- Le pont du Forth traversera le fleuve entre North et South Queensferry et on se servira d’un ilôt rocheux pour y placer quelques-uns des piliers. Les autres seront supportés par d’énormes tubes en fer enfoncés dans le lit du fleuve. C’est en enfonçant ces tubes ou caissons, comme on les nomme, qu’on emploie la lumière à incandescence de Swan. Chaque caisson ou tube métallique repose sur l’argile dure du fond et son poids est presque entièrement équilibré par de l’air comprimé introduit au moyen d’une pompe dans le fond du caisson qui forme une espèce de chambre fermée. Les ouvriers enlèvent l’argile dans cette chambre jusqu’à une profondeur de 3 pieds en laissant une partie pour supporter le cylindre ou caisson. Ceci fait les ouvriers quittent le caisson par un ascenseur et l’air comprimé est retiré.
- Le cylindre s’enfonce d’abord de trois pieds en
- coupant l’argile avec ses bords. L’air est de nouveau introduit, les ouvriers descendent et recommencent le même travail. On emploie dans chaque caisson 12 lampes Swan renfermées dans des globes de verre extraordinairement épais pour pouvoir résister à la pression. La plus forte pression de l’air est de 3o atmosphères, mais elle n’est nécessaire que quand le cylindre arrive à la plus grande profondeur. Quelques-uns des ouvriers ne peuvent pas supporter cette forte pression au commencement. En entrant dans les caissons ils ouvrent la bouche afin d’égaliser autant que possible les pressions extérieure et intérieure et ne pas se trouver incommodés.
- Il est à remarquer que les machines à vapeur employées pour les travaux sont alimentées avec de l’huile noire non raffinée qui jusqu’ici a constitué un produit inutile de l’usine à huile de Dalm-corq située près du nouveau pont. Cette huile est décomposée par la température élevée du fourneau et les gaz mélangés avec la vapeur sont brûlés en produisant une chaleur intense. Le coût de ce nouveau combustible n’atteint qu’une fraction de celui du charbon et comme il est plus léger que le charbon, il s’adapte très bien à la consommation des bateaux à vapeur.
- J. Munro.
- REVUE DES TRAVAUX
- RÉCENTS EN ÉLECTRICITÉ
- Machines dynamo-électriques. Confirmations expérimentales des deux réactions en marche : sur les valeurs effectives de la résistance intérieure et du magnétisme inducteur, par M. G. Ca-banellas (>).
- « Le tableau suivant a été établi en partant de chiffres d’expériences faites sur une machine Gramme, type A (d’atelier), à électros renforcés, par M. De-prez. La machine était commandée à l’allure fixe de 1 no tours par minute, et des résistances décroissantes avaient été intercalées extérieurement, de façon à donner des courants croissants, depuis 2 ampères jusqu’à 42 ampères inclusivement. Voici les formules Justificatives des nombres compris dans les colonnes numérotées de 1 à 16.
- « Colonnes 1 : I. — 2 : F 2 tz c. — 3 : /
- — (R.* + p)l2 v 60 . . F —./ c . py___ F N g
- ------g—x n* 4’^7~5 • iA~sr-
- — 6 : (R, -J— p) I2. — 7 : Différence de ces deux
- quantités, D. — 8 et g : en volts : y, en ohmsp.
- (*) Note présentée à l’Académie des sciences dans la séance du 24 novembre 1884.
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- TABLEAU NUMÉRIQUE
- CONFIRMANT LES DEUX RÉACTIONS EN MARCHE : SUR LES VALEURS EFFECTIVES DE LA RÉSISTANCE INTÉRIEURE ET DU MAGNÉTISME INDUCTEUR DES MACHINES
- DYNAMO-ÉLECTRIQUES
- Machine Gramme, type A, renjorcée, à i no tours par minute
- Résistance de l’anneau......... R„=o,i45
- Résistance de l’inducteur. . . . R/,=o.iq5
- Résistance intérieure statique Rs=R+ R,, =o, 840
- EFFORT PUISSANCE ACCROISSEMENT FORCE EFFET
- à la en résistant intérieur RENDE- PUIS-
- U, 2 circonférence unité watts - seconde résistant inteneur eleetroinotrice effectif FONCTION MENT SANCE
- PS O — déter- individuel fournie
- U Différence fournie employée minante de la à la
- mesuré calculé à la stati- en déficit calculée réelle machine machine
- relative machine quement
- I 2 3 C) 4 5 6 7 8 9 10 r 1 12 i3 14 i5 16
- amp. kg pour 100 watts watts watts volts ohms volts volts ohms volts nomb. abs pour 100 chx
- 2 0,120 0,0864 28 21 16 5=| El 2,50 i ,25 = 9,5 R„ 8 10,5 1,59 3,18 3,3 69 o,o3
- 4 0,400 o,3i25 21,8 72 59 i3= jç El 3,25 0,81 14,75 18,0 J,i5 4,60 3.9 74 0,09
- 6 0,800 o,65o 18,7 144 120 24= a El 4,60 0,76 20 24 6 1,10 6,60 3,7 73 0,19
- 8 i,3oo 1,120 i3,85 253 208 45=1 El 5,60 0,70 = 6 Ra 26 3i,Ô2 1 04 8,32 3,7 73 0,34
- 10 2,000 i,65o 17,50 362 3o5 57=4 El 5,70 0,57 30,5 36,20 0,91 9,10 3,9 74 o,5o
- 12 2,700 2,270 15,90 490 420 70= 1 El 5,80 0,48 = 4 R« 35 40,80 0,82 9,84 4,> 75 0,67
- M 3,400 2,83o 16,75 617 542 75= £ El 5,36 0,38 38,65 44,H 0,72 10,08 4 3 77 0,84
- 10 4,200 3,175 24,40 762 680 82=1 EL 5,12 0,32 42 5o 47,62 0,66 io,56 4,5 77 1,04
- 18 5,000 4,450 11 907 770 137= i El 7,61 0,42 42,76 50,37 0,76 i3,68 3 7 73 1,23
- 20 5,800 5,200 io,35 1052 915 137= f El 6,85 0,34 = 3 Rfl 45,75 52,60 0,68 i3,6o 3,8 74 1,43
- 22 6,800 6,o5o 11 1234 1122 112=pp EL 5,09 0,23 5i 56,09 0,57 12,54 4.4 77 1.68
- 24 7,600 6,900 9,20 1379 1278 20I=p»EL 4,21 0,18 = 2 R(f 53,25 57,46 0,52 12,48 4,6 78 i,88
- 26 8,3oo 7,700 7,23 i5oô 1340 76=JjEI 2,92 0,11 55 57.92 0 45 11,70 4,9 79 2,05
- 28 9,200 8,5oo 7,60 1669 1575 94=p,EL 3.35 0,12 56,25 59,60 0,46 12,88 4,6 7« 2,21
- 3o 10,000 9,3oo 7 i8i5 1717 98=pôEL 3,27 0,11 57,25 60,52 0,45 i3,5o 4.6 ?8 MZ
- ,82 io,800 10,200 5,55 i960 1863 97=»,0EL 3,o3 0,09 58,25 61,28 0,43 13,76 4.6 78 2,66
- 34 11,800 10 800 8,5o 2141 2006 i35=pjEI 3,69 0,11 59 62,69 0,45 i5 3o 4,0 75 2,91
- 36 12,600 11,600 8,70 2286 2133 i53=JyEL 4,26 0,12 59,25 63,5i 0,46 16,56 4,3 77 3,10
- 38 i3,3oo 12,200 ' 8,25 2413 2261 i52=tL-EL 4,oo 0,10 59 5o 63,5o 0,44 16,72 3,8 74 3,28
- 40 14,200 12,900 9 i5 2567 '2380 187 Eï 4,66 0,12 » 59,75 64,41 0,46 18,40 3,5 7i 3,49
- 42 1 5,too î.3,6oo 9,95 2740 2520 220 = îÇEI 5,24 o,i3 » 60 65,24 0,47 19,74 3,8 73 3,72
- (') Cette colonne porte ^p-X dans le Tableau de M. Deprez, mais le E de M. Deprez n'étant pas la force électromotrice vraie, nous avons préféré mettre à sa place l’expression qui lui a servi à calculer cet E.
- g
- •SI
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- — io : (Rs -f- p).I. M. Deprez voit la force électromotrice de la machine dans la quantité calculée
- par cette formule. — n : E = (R,, + p) I +y •
- — 12 et i3 : en ohms R zz R,-j-p, en volts RI.
- — 14 : Fonction déterminante du rendement individuel de la génératrice tn zz ^ .— i5 : F0 —
- — 16 : ®L.: »
- 7 Sg
- « Ce tableau numérique possède une valeur probante toute particulière, parce qu’il résulte rigoureusement des mesures électriques et mécaniques prises par M. Marcel Deprez pendant la marche de la dynamo dont, les électros étaient équilibrés sur couteaux, de façon à permettre les pesées électromagnétiques directes. Il ne peut donc subsister aucune' indécision sur les valeurs attribuées aux déficits et aux forces électromotrices réelles (').
- « Le tableau confirme la réalité des deux effets secondaires si. importants que nous avons eu l’honneur de signaler et de mesurer: l’accroissement .de la résistance intérieure effective, qu’on veuille la représenter par un nombre d’ohms ou de volts, colonnes 8 ou 9, et l’accroissement du champ magnétique en marche par rapport au champ statique à mêmes courants, colonne 4. L’examen détaillé des fluctuations montre à quel point les phénomènes intervenant sont intimement complexes ; c’est , une preuve a posteriori de l’intérêt qu’il y avait à considérer et mettre en lumière, dès l’origine de nos recherches, les deux dominantes qui caractérisent incontestablement l’ensemble des réactions multiples d’ordres magnétiques, électrodynamiques, électrostatiques, dont nous avons signalé quelques-unes, nous gardant bien d’affirmer que la liste en devait être close.
- « Il est nécessaire de faire observer que l’auteur précité, calculant E par la formule E = (Rs -}- p) I, trouve naturellement un F plus petit que la réalité
- ri t
- avec l’expression F = ^ ; le tableau prouve en effet
- que E est plus grand que (R, -}-p)T. C’est pour cette raison simple que le calcul lui donne un F plus petit que la valeur réelle mesurée par pesée directe' en marche. .
- « L’auteur, remarquant que ces valeurs, qui sont trop petites, s’écartent peu des efforts mesurés la
- (9 Lumière Electrique, 5 janvier 1884, p. 43. Nos colonnes 1, 10, 2, sont les colonnes 1, 2, 4 de M. Deprez. Les seize colonnes de notre tableau portent, en tête, respectivement les indications explicites et les renvois aux formules dont elles sont les expressions numériques. Les seules quantités non définies sont c, couple dynamique, produit de l’effort en kilogrammes par le bras du levier en mètres ; R«, résistance intérieure mesurée statiquement (au repos); p, résistances extérieures statiques, conducteurs inertes; N, nombre de révolutions par minute.
- machine stoppée, sous les mêmes courants, y voit une vérification de, la théorie électrique des machines. Ce ne serait pourtant, tout au plus, qu’une concordance qui prouverait que, dans la machine essayée, la force du champ magnétique est plus grande en marche qu’au repos, à ces mêmes I, et que cette diminution arbitraire introduite par le
- calcul F = (Rs p) ^, laquelle dépend du déficit D
- et a pour valeur AF =^~kilogrammes, concorderait à peu près avec l’augmentation fonction de l’accroissement du champ magnétique en marche.
- « Mais supposons que l’auteur prenne les mêmes mesures et fasse les même calculs avec une machine compensée, établie de façon que le champ magnétique n’augmente pas pendant la marche, à partir d’un certain courant, comme cela est possible, ainsi que nous l’avons montré, en proportionnant convenablement la circulation inductrice à la masse magnétique, en sorte qu’elle soit suffisamment saturée au repos : une telle machine n’aura pas moins son déficit, et, par conséquent, F zz (Rs -f-p) yÈ sera toujours trop petit. ILen
- résultera que le F calculé par cette formule ne concordera plus avec F au repos, qui, ici, sera égal à F en marche.
- « La colonne 4 montre que, si les efforts calculés par la formule f zz (Ra.+ P>.12 x différaiént
- peu, comme l’affirme l’auteur, des efforts mesurés statiquement, les F ne seraient pas toujours supérieurs aux efforts statiques de 7 à 10 pour 100 seulement, puisque, dans la première moitié du tableau, varie de 10 à 28 pour ioo* On peut y
- voir une vérification de ce fait, indiqué par nous, que l’action relative doit être d’autant plus grande que la masse est moins spécifiquement magnétisée et par conséquent plus influençable ».
- De l’action de la chaleur sur les piles, et de la loi de Kopp etdeWœstyne, par M. G. Lippmann (•).
- « On sait que certains éléments galvaniques ont une force électromotrice variable avec la température. Tels sont notamment les éléments à dépolarisant solide : élément à chlorure d’argent, élément de Latimer Clarke (zinc-sulfate de zinc, sulfate de mercure-mercure) ; élément à calomel (zinc-chlorure de zinc, calomel-mercure). On sait également que les éléments à force électromotrice variable jouissent d’une propriété remarquable : c’est que l’énergie qu’ils mettent en jeu sous forme de courant n’est pas égale à l’énergie de l’action chimique
- (*) Note présentée à l’Académie des sciences dans la séance du 24 novembre 1884.
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- mesurée au calorimètre; la différence entre les deux quantités est due à ce que de la chaleur, empruntée au milieu ambiant, vient se joindre à la chaleur chimique, pour se transformer en même temps en travail électrique ou mécanique. Cet emprunt de chaleur au milieu ambiant a été démontré analytiquement par M. Helmholtz, et vérifié expérimentalement par M. Czapski (').
- « Quels sont les éléments de pile qui possèdent ainsi une force électromotrice variable avec la température ? Telle est la question que je me propose de résoudre par l’analyse.
- « Soient e la force électromotrice d’un élément, m la quantité d’électricité qui l’a traversé à un moment quelconque, 0 la température absolue. Le fonctionnement de l’élément altère la concentration du liquide, et la force électromotrice varie avec cette concentration ; il faut donc introduire la concentration comme variable. A cet effet, imaginons que l’élément soit placé dans un corps de pompe rempli de vapeur d’eau, de tension maxima p; en faisant varier le volume v compris sous le piston, on condensera ou l’on vaporisera l’eau, et par suite on pourra faire varier d’une manière arbitraire et continue la concentration du liquide. L’état du système dépend donc des trois variables indépendantes 6, m et v. Si l’élément est régéné-rable par le courant, on peut lui faire parcourir un cycle fermé. Dans ce cas, il y a équivalence entre le travail extérieur T et la chaleur absorbée Q. En appelant A l’inverse de l’équivalent mécanique de la calorie, il faut que l’expression
- iU =zdQ — AdT,
- soit une différentielle exacte. Or on a, d’une part, d T — pdv -\-edm. D’autre part, on a
- d Q = crfO + /, dm + /2 dv,
- c étant la capacité calorifique de l’élément, et /2 des coefficients différentiels dont la signification est évidente. Par suite, pour que d U soit une différentielle exacte, on a les trois équations de condition nécessaires suivantes :
- de __ d /j de
- dm d6 d 0 ’
- il — a it
- dv ~~ du d0’
- d_h_ . de =dj__ dp_ d v A d v d m d m '
- « Si le cycle considéré est non seulement fermé, mais réversible, il faut que le principe de Carnot
- soit satisfait, c’est-à-dire que l’expression de soit
- (O
- (2)
- (3)
- une différentielle exacte; d’où trois nouvelles con ditions d’intégrabilité nécessaires :
- (4)
- (5)
- (6)
- d c_d l, _lj_
- dm d0 0 ’
- dc_dl | l3 dv d 0 0
- d],= d]*'
- dv dm'
- « Telles sont les six équations fournies par l’application des principes de la thermodynamique. Il ne reste qu’à les combiner et à les discuter.
- « En éliminant c entre les équations (i) et (4), il vient
- « Cette équation exprime la proposition de M. Helmholtz signalée plus haut.
- « On peut tirer des équations (1) à (6) de nombreuses conséquences, dont quelques-unes sont nouvelles. Je me bornerai ici à indiquer la suivante. On peut éliminer entre les équations (t) et (7) ; on obtient ainsi, après réduction,
- « Le terme Jy-mesure la variation de la capacité
- calorifique qui correspond au passage d’une unité
- d’électricité, et par conséquent à un équivalent
- d’action chimique. Donc la condition——o
- dm
- exprime simplement que la loi de Kopp et Wœs-d c
- tyne est vérifiée. Si ^ = o, le second membre
- est nul; dans ce cas e est constant ou bien fonction linéaire de 0, et réciproquement. Donc les éléments de pile dont la force électromotrice est constante sont ceux qui satisfont à la loi de Kopp et Wœs-tyne. '
- « Lorsque, dans une série d’actions chimiques, il y a changement d’état, dissolution d’un corps solide, par exemple, la loi de Kopp et Wœstyne n’est pas vérifiée, ainsi queM. Berthelot l’a montré depuis longtemps. C’est pour cette raison que les éléments à dépolarisant solide sont sensibles aux variations de température. Il y a plus : si dans un élément de Latimer Clarke, contenant une solution de sulfate de zinc saturé, on ajoute un excès de ce sel en cristaux, l’accroissement de la force électromotrice pour un degré de température augmente du tiers de sa valeur. M. Helmholtz signale ce fait, sans en donner l’explication.
- « M. Berthelot a également montré autrefois que les réactions où la chaleur chimique varie avec la température sont celles où la loi des capacités calorifiques n’est pas vérifiée. Cette proposition ne se confond pas avec celle que j’énonce plus haut,
- C) Annales de Wiedemann, n° 2; 1884.
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- puisque les forces électromotrices ne sont pas toujours proportionnelles aux chaleurs chimiques. En réunissant les deux propositions, on peut dire que, si la loi des capacités calorifiques est vérifiée, la chaleur chimique et la force électromotrice sont égales entre elles, et indépendantes de la température. Dans le cas contraire, ces mêmes grandeurs deviennent inégales, et variables avec la tempé -rature. »
- Sur l’électrolyse du verre solide, par M. E. Warburg (<).
- M. Warburg employait une étuve à air formée d’une double enveloppe métallique, chauffée par plusieurs becs Bunsen et munie d’un régulateur de température. La température, voisine ordinairement de 3oo°, était donnée par un thermomètre à air et ne variait que de quantités négligeables. L’expérience était faite sur des tubes à essai en verre de Thuringe, relativement bon conducteur, dont les deux faces étaient en contact avec des masses de mercure.
- Buff avait déjà observé qu’à ces températures le courant qui traverse le verre dévie d’abord fortement l’aiguille du galvanomètre, mais que bientôt la déviation diminue et devient à peu près nulle. Il avait attribué ce phénomène à la polarisation développée à la surface. M. Warburg a observé le même phénomène et a vu l’intensité du courant, au bout d’une heure, devenir mille fois plus petite avec 3o éléments Bunsen. Un effet aussi considérable ne paraît pas pouvoir être attribué à la polarisation. L’auteur pense qu’il est dû à la formation sur l’anode d’une couche isolante de silice due à l’élec-trolyse du silicate de soude.
- Si cette hypothèse est vraie, la couche siliceuse doit constituer la lame isolante d’un condensateur dont les armatures sont, d’une part, le mercure de l’anode et, d’autre part, le verre. M. Warburg charge ce condensateur avec une pile de 5 à 20 éléments Bunsen, puis, par un commutateur, il supprime brusquement un nombre déterminé d’éléments. Il se produit un courant de décharge qu’on mesure par l’impulsion communiquée à l’aiguille d’un galvanomètre. Ce courant a été trouvé proportionnel à la force électromotrice supprimée et indépendante de celle qui reste dans le circuit. Ce résultat caractérise bien un condensateur de capacité constante et indépendante de la force électromotrice employée.
- Si cette expérience est faite à une température notablement supérieure à 200°, la couche siliceuse prend une conductibilité sensible et les effets de cette conductibilité compliquent ceux de la charge et de la décharge. Si alors on laisse dans le circuit
- P) Journal de Physique. Note de M. Foussereau.
- des forces électromotrices déterminées, l’aiguille prend des positions d’équilibre correspondantes dont l’observation permet d’éliminer l’influence de la conductibilité. Si, au contraire, la température s’abaisse, la décharge, d’abord oscillatoire, devient apériodique, puis de plus en plus lente; enfin, l’impulsion change le caractère parce que la masse du verre est à son tour trop peu conductrice.
- De l’ensemble des expériences, M. Warburg a déduit pour la capacité de la couche siliceuse, par centimètre carré, 0,0221 microfarads, dans un des échantillons observés. Cette couche s’était formée par le courant de 3o éléments Bunsen. Si l’on applique à sa formation une force électromotrice plus faible, on obtient une couche moins épaisse d’une capacité plus grande. Cette capacité dépend aussi du temps pendant lequel le courant a passé ; mais elle est à peu près indépendante de l’épaisseur du verre. On voit que les capacités observées sont beaucoup plus petites que les capacités de polarisation. et ne changent pas, comme elles, avec la force électromotrice. L’épaisseur de la couche peut se déduire de sa capacité : dans le cas précédent, elle est :
- 4om,7i X 10“6
- La présence de la couche siliceuse fait disparaître en grande partie la propriété que possède le verre d’acquérir une conductibilité superficielle, par le dépôt de l’humidité de l’air. On peut se servir de ce procédé pour rendre les tubes de verre parfaitement isolants.
- La présence de la couche siliceuse peut encore être révélée par les couleurs des lames minces auxquelles elle donne naissance et qui permettent d’en mesurer l’épaisseur.
- La couche adhère fortement au verre; on ne peut l’enlever que par un séjour prolongé dans une dissolution chaude de potasse.
- Aux températures élevées, la conductibilité de cette couche se manifeste ; elle paraît croître avec la force électromotrice qu’on fait agir. L’auteur attribue ce résultat à l’élévation de température due au passage du courant.
- Quand on remplace le mercure de l’anode par un amalgame contenant 1/2 à 1 pour cent de sodium, il ne se produit plus de couche siliceuse. Il est à remarquer que l’amalgame de potassium ne donne pas le même résultat. En employant l’amalgame de sodium, on peut mesurer l’électro-lyse, en intercalant dans le circuit un voltamètre à argent de Poggendorf, ou un voltamètre à eau d’Hoffmann. Les résultats se sont trouves toujours concordants.
- On a reconnu que, dans ces conditions, le passage du courant n’altère ni le poids, ni le volume, ni les propriétés optiques et chimiques du verre. Le verre emprunte à l’amalgame un poids de so-
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- dium égal à celui qu’il cède au mercure de la cathode. L’analyse montre, en effet, que le métal éliminé au pôle négatif est du sodium mêlé de 6 à 7 millièmes de potassium. On reconnaît., d’autre part, en mettant l’anode à l’extérieur et en pesant le verre avec le mercure qu’il contient, un accroissement de poids proportionnel à celui de l’argent déposé. Le silicate de soude semble donc être l’élément décomposable, le reste se comportant comme un dissolvant.
- Il résulte, d’après ces résultats, que dans l’élec-trolyse du verre l’anion. Si O3 reste sensiblement en place ; le sodium seul paraît se déplacer, celui de l’anode entrant peu à peu dans le verre, tandis qu’une quantité équivalente pénètre du verre dans la cathode. La reformation du silicate à l’anode serait donc intimement liée au déplacement du sodium, c’est-à-dire au passage du courant et ne constituerait pas un phénomène secondaire.
- Sur la relation entre le moment magnétique d’un faisceau de fils de fer, sa masse et le diamètre des fils constituants, par P.'Bakmetieff (* 1).
- On a maintes fois comparé le moment magnétique d’un faisceau à celui d’un cylindre massif, mais l’influence du diamètre des fils n’a pas encore été étudiée. L’auteur remplissait de fils de fer ayant imm, 2mm et 5mm de diamètre le vide d’une, bobine cylindrique de 148““ de longueur et de 32,2mm de diamètre intérieur, et les magnétisait par des courants plus ou moins intenses. Le moment magnétique du faisceau des fils les plus fins, ainsi que son magnétisme spécifique, dépassait notablement ceux des deux autres, particulièrement pour les courants magnétisants intenses.
- Mais quand, au lieu de remplir tout l’espace libre de la bobine, l’auteur ne mettait qu’une couche annulaire de fils de fer, le magnétisme spécifique des fils fins devenait pour le même courant plusieurs fois plus grand que celui des fils plus forts.
- Enregistreur automatique et continu de l’énergie électrique transmise dans une portion donnée d’un circuit de M. le prof. R. Ferrini.
- Imaginons deux solénoïdes A et B dont les axes se trouvent sur la même ligne verticale. Celui placé à la partie inférieure : A est fixe, tandis que l’autre se trouve suspendu*à.l’eXtrémité d’un fléau de balance et a un diamètre plus petit que le second de manière à pouvoir s’engager dans la partie vide de ce dernier.
- Le solénoïde A est à gros fil et est inséré dans
- --1--------------------------
- (i) Journal de Physique.
- le circuit parcouru par fin courant dont nous indiquerons l’intensité actuelle par i. Le solénoïde B présente au contraire une grande résistance et est placé en dérivation entre les deux extrémités de la portion du çircuit que nous considérons. Le courant actuel qui se trouve dérivé sur lui sera proportionnel à la différence AV des potentiels, aux deux points extrêmes de la partie du circuit considérée. Si donc les 2 solénoides sont parcourus par des courants dans des directions déterminées, le solénoïde B sera attiré par A avec une force qui sera proportionnelle au produit i AV, c’est-à-dire à la quantité d’énergie électrique qui en ce moment est transmise dans la portion du circuit considérée à part. Par conséquent le fléau, muni d’un certain contrepoids, penchera du côté du solénoïde et une aiguille très légère placée à l’extrémité opposée tracera une courbe sur un cylindre enduit de noir de fumée qui tourne avec un mouvement uniforme. Cette courbe indiquera la loi suivant laquelle s’est effectuée la transmission de l’énergie électrique dans un certain intervalle de temps et pourra également servir à son intégration.
- BIBLIOGRAPHIE
- l’électrolyse, la galvanoplastie, l’électro-mètallur-gie, par Edouard Japing, ingénieur électricien, édition française, par Ch. Baye, revue par G. Fournier, chimiste-électricien. — Paris, Bernard-Tignol, éditeur, i885.
- M. B. Tignol vient d’entreprendre la publication d’un ensemble d’ouvrages où il sera traité, plus spécialement, des problèmes mis à l’ordre du jour dans les sciences et l’industrie.
- Le nom donné par l’éditeur, Bibliothèque des actualités scientifiques, à la série des livres qui vont paraître, indique du reste leur tendance.
- Le premier volume qui a paru, celui dont nous nous occupons aujourd’hui, est une traduction fidèle, d’un traité de M. Japing,. publié en Allemagne par M. Ch. Baye, revue et annotée par M. G. Fournier.
- Les questions étudiées par l’auteur ont trait à l’électrolyse et à quelques-unes de ses applications industrielles ; elles se rattachent donc à celles que renferme le livre de M. Fontaine, dont nous avons fait l’analyse tout récemment.
- L’auteur nous donne en commençant, la définition sommaire des unités absolues adoptées en électricité et un tableau comparatif des unités dont on se sert pour les mesures électriques; il s’occupe ensuite des effets chimiques du courant et expose en quelques mots la théorie de l’électro-
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- lyse donnée par Clausius dans les Annales de Poggendorf.
- L’hypothèse de ce savant, bien qu’elle ne soit pas exempte d’objections, apporte une certaine clarté à l’étude des phénomènes électrolytiques; mais ce n’est qu’une hypothèse.
- Dans tout phénomène physique, deux choses principales peuvent être considérées : l’essence même du phénomène, et les lois qui régissent ses manifestations. La première de ces deux questions est du domaine spéculatif, la seconde du domaine expérimental.
- Si nous étudions l’électrolyse au point de vue spéculatif, nous sommes réduits à n’émettre que des hypothèses très probantes, il est vrai, puisque elles sont conformes à ce que nous donne l’expérience généralement; mais, ce ne sont que des hypothèses.
- Si au contraire nous nous contentons de faire l’analyse de cette manifestation particulière de l’électricité, nous pourrons mesurer expérimentalement la somme des travaux qui l’accompagnent, et, suivant les idées de Joule, vérifiées par Favre, nous pourrons établir que dans un système électrique complet, c’est-à-dire formé d’une source d’électricité, d’arcs interpolaires et d’électrolytes (pour le cas particulier qui nous occupe), les lois qui régissent le courant électrique dérivent du principe général de la conservation de l’énergie.
- L’auteur consacre quelques pages à cet aperçu théorique et donne comme application un exemple de calcul, selon M. Marcel Deprez, du travail consommé dans l’électrolyse.
- Vient ensuite la description d’un certain nombre de piles hydro-électriques et thermo-électriques, employées le plus souvent, et de nombreux détails sur les différentes dispositions adoptées et les précautions que prennent quelques ingénieurs spécialistes afin d’éviter le plus possible la polarisation.
- Cette partie de l’ouvrage est traitée avec soin et contient une foule de renseignements qui, je crois, seront de quelque utilité aux praticiens.
- L’auteur s’occupe ensuite des machines magnéto et dynamo-électriques pour opérations électroly-tiq'ues.
- Mais il ne s’étend guère que sur celles que l’on fabrique en Allemagne, comme les machines Siemens et Halske, Weston, S. Schuckert de Nuremberg et ne fait mention de la machine Gramme que pour parler seulement de celle construite par M. Gramme pour M. Christrofle en 1878 et qui ne permettait de déposer que 600 grammes d’argent par heure, pour une dépense d’énergie égale à deux tiers de cheval.
- Mais depuis, M. Gramme a construit d’autres types ; une des machines les plus puissantes se trouve même dans une des plus grandes usines
- I d’Allemagne, la Norddeutsche Affinerie de Ham-I bourg.
- Cette fabrique produit journellement, nous dit M. G. Fournier, plus de 2 5oo kilogrammes de cuivre chimiquement pur, au moyen de 6 machines Gramme type n° 1 et une d’un modèle beaucoup plus fort, celle dont nous venons de parler, capable de produire un dépôt de 3o k. 5 de cuivre par heure.
- MM. Oeschger Mesdach et Cc de Paris, que nous avons oublié de citer lorsque nous avons fait la critique de l’ouvrage de M. Fontaine, à côté de M. Hilarion Roux de Marseille et de la maison Lyon-Allemand de Paris, possèdent une machine de même puissance établie dans leur usine à Briache-Saint-Waast (Pas-de-Calais).
- L’auteur traite ensuite de la disposition de ces générateurs pour certains usages déterminés et des appareils les plus généralement employés pour la mesure du courant et son réglage.
- Suit un chapitre comprenant la description d’appareils et les intensités propres aux opérations électrolytiques.
- Nous abordons la partie capitale, selon moi, et la plus intéressante de l’ouvrage de M. Japing, je veux parler de l’analyse électrolytique.
- Gibbs est le premier chimiste qui ait employé le courant électrique pour précipiter le cuivre de ses solutions ; Luckow vint ensuite et perfectionna les méthodes de dosages électrolytiques des métaux ou alliages, en les précipitant soit à l’état réduit ou métallique au pôle négatif, soit à l’état de peroxyde au pôle positif.
- M. Japing cite les travaux de Riche, de M. Reiss, de Ferdinand Fischer (de Hanovre) et d’Alexandre Classen (Aix-la-Chapelle); il fournit une foule de renseignements très utiles pouvant servir de guide aux chimistes qui entreprendraient l’étude d’une question aussi intéressante.
- Malheureusement ce ne sont que des renseignements ; je n’y trouve que l’exposé d’une méthode sûre et formulée avec ordre. Du reste le sujet est trop nouveau, et les procédés tirés des expériences des savants qui se sont occupés spécialement de la question trop peu nombreux pour que l’auteur, en effet, ait pu donné une méthode analytique complète et rigoureuse de la plupart des métaux usuels.
- Une autre observation : la classification des métaux, adoptée par M. Japing, est la même que celle du traité d’analyse chimique de Fresenius. Elle est sensiblement différente de celle de Thénard, modifiée par Régnault d’abord et plus tard d’après les notions nouvellement acquises sur les propriétés de quelques métaux mal connus du temps de l’éminent chimiste français.
- L’auteur s’étend longuement sur les métaux du sixième groupe de sa classification (or, platine, étain, antimoine, arsenic) ; sur ceux du cinquième
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- groupe (cadmium, bismuth, plomb, mercure, argent, cuivre) et du quatrième groupe (zinc, fer, cobalt, nickel, aluminium, etc.)
- Dans le mode de classification adopté par la plupart des analystes français, ces différents métaux sont groupés de la même façon, l’ordre seul des groupes diffère.
- Le sixième groupe de la classification Fresenius correspond à notre premier groupe et comprend les métaux dont les sulfures sont insolubles dans les acides, solubles dans le sulfhydrate d’ammoniaque.
- Le cinquième groupe, correspondant à notre second, renferme les métaux dont les sulfures sont insolubles dans les liquides acides et les sulfures alcalins.
- Enfin le quatrième contient les mêmes métaux que notre troisième groupe ; leurs sulfures sont solubles dans les liqueurs acides, mais insolubles dans les sulfures alcalins.
- Nous avons lu également avec beaucoup d’intérêt le chapitre suivant qui traite de la galvanoplastie proprement dite.
- Signalons quelques applications curieuses comme les reproductions de corps organiques avec les plus petits détails de leur forme primitive extérieure présentées par Christiani à la Société physique de Berlin.
- Le docteur Matti de Crémone a reproduit aussi des organismes par la galvanoplastie. En 1870, Chandler Roberts conseilla l’emploi du courant électrique pour ramener au poids légal les pièces de monnaie. Dienik avait donné déjà ce conseil en i855 mais il n’avait pas été suivi.
- Viennent ensuite l’électrométallurgie et la description des principales méthodes employées pour obtenir des métaux purs par l’électrolyse des minerais et de leur solution.
- Le raffinage du cuivre par l’électrolyse est le seul qui se fasse en grand jusqu’à ce jour ; la purification du cuivre qui, ayant passé par le four d’affinage contient tout au plus 2 0/0 d’impuretés et peut être coulé en plaques, se présente d’ailleurs comme le cas le plus simple de l’électrométallurgie.
- Parmi les derniers procédés électrométallurgiques, à l’époque où M. Japing faisait paraître son livre, l’auteur signale ceux de Clark et Smith, ceux de Blas et Miest décrits dans le Chemical News 1882, tome XLVI qui proposaient de suspendre en place d’anode les minerais sulfurés compacts ou comprimés.
- Suivent quelques essais relatifs à l’extraction du magnésium et de l’aluminium.
- M. japing nous parle ensuite d’une branche de l’électrométallurgie qui n’a rien de commun avec les procédés électrolytiques, mais qui présente un grand intérêt : la fusion des minerais et des métaux par le calorique de l’arc voltaïque, telle qu’elle a
- été pratiquement exécutée'par Siemens et Huntington.
- Pour terminer, nous trouvons quelques applications industrielles de l’électrolyse, telles que la fabrication des alcalis caustiques, la production de l’ozone par une machine de Wilde pour une grande maison de blanchiment en Angleterre, et la reproduction d’un article remarquable de M. E. Gop-pelsrœder publié dans le Cenlralblatt fur Elecktrotechnick, traitant de l’application du courant électrique à l’impression sur étoffes ou fibres textiles; la production et la fixation simultanément de matières colorantes sur diverses fibres, particulièrement sur étoffes et papier, et de dessins blanc ou de couleur sur fond uni.
- Citons aussi M. Watson de Saint Marychurch (Angleterre), qui propose de faire passer dans les flammes du gaz ou d’autres flammes éclairantes, un courant électrolysant les éléments dont elles sont composées, ce qui augmenterait leur pouvoir éclairant, et comme application particulière appelée à rendre de grands services, la distillerie Nau-din qui, en collaboration avec Schrœder, traite les alcools mauvais goût par le courant électrique pour les purifier et les priver de leurs phlegmes et acides.
- M. G. Fournier, dans un appendice, étudie quelques questions se rattachant à la galvanoplastie comme les dépôts de platine, plomb, antimoine, aluminium, cadmium, etc., et à l’électro-métallurgie. Il cite comme application sérieuse de la séparation des métaux dans les minerais, celle qui s’opère mécaniquement par voie magnétique.
- Les mines de Friedrichssegen, près d’Ober-lahnstein, emploient ce procédé. A la suite de manipulations particulières, le minerai qui contenait 12 à i5 0/0 de zinc renferme en sortant du séparateur une quantité de zinc égale à 33 0/0 de son poids, presque exempte de fer.
- Si nous nous sommes étendu avec quelques développements sur l’ouvrage de M. Japing, c’est qu’il nous a paru intéressant d’en donner à nos lecteurs un aperçu complet.
- Arrivés à la dernière page du livre, si nous nous posons la question de savoir à quelle catégorie de lecteurs il s’adresse au juste, nous répondrons sans hésiter qu’il fournit d’une part assez de renseignements pratiques, et d’autre part assez d’aperçus théoriques originaux, pour que le praticien, aussi bien que le théoricien, le puissent tous deux consulter avec fruit. — C’est dire que nous pensons qu’il sera accueilli avec faveur.
- Pour un début, M. B. Tignol a eu la main heureuse ; espérons que les ouvrages à venir, faisant partie de cette publication spéciale, présenteront les mêmes qualités que leur devancier.
- Auolphe Minet.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- TRAVAUX
- DE LA
- CONFÉRENCE INTERNATIONALE
- DES ÉLECTRICIENS
- COMMISSION DES UNITÉS
- DÉTERMINATION DE LA RÉSISTANCE ÉLECTRIQUE d’un FIL, EN MESURE ABSOLUE
- Note préliminaire de M. Antonio Roiti
- Pour satisfaire au vœu émis à la Conférence Internationale des Electriciens, le gouvernement italien m’a fourni les moyens nécessaires pour déterminer, en mesure absolue, la résistance électrique d’un conducteur donné, et je m’y suis appliqué sans relâche pendant seize mois. Malgré ma meilleure volonté et l’aide éclairée que j’ai continuellement rencontrée chez le docteur Annibale Stefanini pendant la première année, et ensuite chez M. Adolfo HeydweiUer, de même que chez le docteur Luigi Pasqualini, je ne suis pas encore arrivé au but que je m’étais proposé. Toutefois, la Conférence devant se réunir pour la seconde fois à Paris, le 28 avril, je crois devoir publier dès à présent un rapport sommaire des résultats obtenus jusqu’ici.
- La méthode suivie est celle que j’ai indiquée l’année dernière.
- Elle peut être considérée comme une modification de la méthode de Kirchhoff, car elle se base sur l’induction voltaïque. Il s’agit de comparer entre elles l’intensité d’un courant et la quantité d’électricité qu’elle peut faire circuler dans un conducteur voisin, après avoir mesuré le coefficient d’induction réciproque qui s’exerce entre les deux circuits.
- Kirchhoff provoquait l’induction en déplaçant les deux circuits, F. Weber, en interrompant le circuit primaire, Rowland d’abord, et après lui Glazebrook, en y renversant le courant. Je ne connais pas d’autres applications de cette méthode.
- La détermination de Kirchhoff ne prétendait certainement pas au degré d’exactitude exigé aujourd’hui.
- Rowland mesurait l’inducteur et l’induit au moyen de deux rhéomètres distincts, de sorte qu’il avait à déterminer les constantes des deux instruments en même temps que le coefficient d’induction réciproque des deux bobines; il était de plus obligé de faire une détermination spéciale pour réduire les deux boussoles au même champ magnétique.
- F. Weber, en faisant agir alternativement sur une même aiguille, tantôt l’inducteur, tantôt l’induit, évitait ainsi de tenir compte du magnétisme terrestre, mais il n’en devait pas moins mesurer les dimensions des deux rhéomètres.
- Glazebrook, sans faire cette mesure, envoyait dans le même galvanomètre dont il se servait pour l’induit, une très faible dérivation de l’inducteur. Mais en échange il avait à effectuer une opération très délicate, qui consistait à comparer entre elles deux résistances très variables avec le temps et la température.
- Les auteurs cités observaient tous la déviation définitive de l’inducteur et celle impulsive de l’induit : ils avaient par conséquent besoin d’une échelle graduée très exactement et placée bien en face du petit miroir du galvanomètre. Us devaient en outre étudier les lois de l’amortissement des oscillations, lois qui ne sont pas encore établies avec toute la rigueur voulue; il en résulte qu’ils étaient tous exposés à commettre des erreurs qui ne sont pas encore déterminées
- rigoureusement et qui sont dues aux propriétés magnétiques des métaux dont sont faites les boussoles.
- Dans tous les cas, la détermination du temps qui figure au dénominateur, dans l’expression d’une résistance absolue, se réduisait à compter les oscillations de l’aiguille, ce qui exige beaucoup de temps et ne peut pas être concomitant avec les observations, de sorte que le champ magnétique devait être surveillé pendant un temps très considérable.
- Tous ces auteurs prenaient la mesure absolue du circuit intérieur induit, qui était 1 nécessairement en cuivre, et par conséquent très impressionnable aux changements de température; et ils devaient ensuite comparer cette résistance, toujours considérable, avec le fil étalon égal à l’unité Siemens et à l’unité de l’Association Britannique.
- Ils ont tous pris comme système inducteur et comme système induit deux bobines cylindriques, formées de plusieurs couches de fil et placées à quelque distance, les axes se trouvant toujours sur une même ligne droite.
- Tout le monde sait qu’il est très difficile de déduire de simples mesures géométriques et avec une approximation
- de le coefficient d’induction d’un système ainsi formé.
- Cette approximation est toutefois nécessaire, si l’on veut tenir compte des autres erreurs possibles, et atteindre l’approximation de —dans le résultat final. r 1000
- Cet exposé succinct prouvera clairement que j’ai suivi une toute autre voie.
- Un même galvanomètre sert pour l’inducteur et pour l’induit.
- Pour observer l’inducteur (fig. 1), la pile P est fermée par le fil inducteur I et l’étalon x à mesurer de même que par .les fils de conjonction nécessaires et par une boîte de résistance R.
- Des extrémités AB de l’étalon x part une portion de circuit dérivé qui comprend le fil induit II, le galvanomètre G, une boîte de résistance S et les fils de conjonction.
- Quand on observe l’induit (fig. 2), le circuit secondaire est formé par les mêmes conducteurs qui auparavant constituaient les deux branches de dérivation entre A et B, c’est-à-dire par l’étalon x et par le galvanomètre G avec le fil induit II et les accessoires S. Il suffit de remplacer ce faisceau par un conducteur .y qui lui soit équivalent avec une
- approximation de pour que la résistance du circuit primaire, pendant qu’il exerce l’induction, soit égale à moins de o}oooi à celle qu’il présentait au moment delà mesure de l’inducteur.
- Un interrupteur ad hoc Ct C2, permet d’envoyer dans le galvanomètre, à de courts intervalles de temps, une série de courants induits, tous de fermeture ou d’ouverture, de manière à ce que l’aiguille prenne la même position que celle qu’elle occupait quand la dérivation du courant inducteur circulait dans le galvanomètre. On compte le nombre exact des interruptions qui doivent s’effectuer à la seconde pour atteindre ce but, et c’est ce nombre, multiplié par le coefficient d’induction mutuelle des deux systèmes inducteur et induit, qui exprime, en mesure absolue, la résistance de l’étalon soumis à examen.
- A la place des deux bobines qu’on emploie d’habitude, j’avais l’intention de me servir d’un solénoïde neutre avec lequel le circuit induit aurait été relié un certain nombre de fois; l’on aurait ainsi pu rendre l’expression du potentiel mutuel la plus simple possible, et réduire seulement à trois les longueurs à mesurer. Mais j’ai reculé devant les difficultés insurmontables que présenterait, à ce qu’on m’assurait, la construction mécanique d’un anneau de grandeur suffisante, avec la précision voulue, et j’ai eu recours à un grand cylindre, sur lequel on a enroulé uniformément une seule couche de fil de cuivre très mince et sans aucune couverture. Voilà en quoi consiste mon système inducteur dont je puis déterminer les dimensions avec toute l’exactitude dé*
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
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- sirable. Le système induit est composé d’une bobine qui enveloppe le cylindre et sur laquelle j’ai enroulé du fil de cuivre recouvert de soie; j’ai eu soin de prendre toutes les précautions possibles quoique dans mon cas, une erreur commise dans la mesure de ce système induit, ne puisse avoir qu’une influence tout à fait secondaire sur le résultat final.
- Si le cylindre était d’une longueur infinie, son potentiel sur la bobine qui l’entoure, serait, comme on sait:
- M = n* D2 n N,
- où D est le diamètre du cylindre,
- n le nombre de spires enroulées sur l’unité de longueur,
- N le nombre total des spires enroulées sur la bobine induite.
- Dans le cas d’une longueur déterminée, l’expression du potentiel est plus compliquée; mais je l’ai obtenue en fonc-
- tions sphériques, au moyen des formules que Maxwell a employées dans son traité. J’ai obtenu une autre expression du potentiel par intégrales elliptiques, grâce à l’obligeance du professeur Kirchhoff qui m’a fourni un manuscrit faisant partie de son mémoire sur la détermination de la constante de Neumann, mais qui n’a pas été publié avec le reste dans les Annales de Pog gendorff. Les calculs numériques effectués par moi et par M. Heydweiller selon l’une et l’autre formule, ont donné des résultats identiques.
- Je me réserve de faire connaître prochainement les formules et les dessins des appareils, ainsi que, dans leurs plus petits détails, les résultats auxquels j’ai été conduit. Personne, en effet, ne pourrait leur accorder le degré de confiance qu’ils méritent. Faute de temps, je dois me contenter pour le moment de les passer rapidement en revue. Je commencerai par les appareils.
- Le cylindre inducteur est eu marbre de Carrare de la meilleure qualité. Il mesure en tout 127 centimètres de longueur, dont n6cm,7 seulement sont recouverts de fil. Le diamètre moyen du cylindre est de 3ocm,9S88.
- Il a été tourné sous mes yeux, et avec la coopération très active du docteur Stefanini. Nous avons dû surmonter de nombreuses difficultés pour arriver à ce que, sur toute la longueur, la différence entre le diamètre maximum et le dia-
- mètre minimum ne dépassât pas om“,o6. On a dû songer en outre aux appareils nécessaires pour transporter et orienter convenablement ce bloc de 260 kil., sans avoir à le toucher sur aucun point de sa surface polie. Cette dernière avait été enduite d’une solution de paraffine dans l’essence de térébenthine.
- J’ai cru indispensable de rechercher les propriétés magnétiques du cylindre de martre, d’autant plus qu’il présentait en plusieurs points quelques légères taches. Dans ce but, j’ai construit une balance d’induction composée de deux paires égales de bobines. Chaque paire est composée d’une galette extérieure (diamètres 39°“,48 et 35cm,79) de 140 tours d’un gros fil en cuivre de ocm,i9 de diamètre, et d’une galette intérieure (diamètres 34em,55 et 33c“,28) de 442 tours de fil de ocm,o5.
- La hauteur commune est de 3 centimètres.
- Un même courant (de 1/2 ampère environ), passait de l’une à l’autre galette intérieure en traversant une boussole. Les deux galettes extérieures se trouvaient dans le circuit d’un galvanomètre très sensible et très prompt, de manière à ce que les forces électromotrices induites dans celles-ci, fussent contraires. Mais pour qu’elles se fissent équilibre de façon à produire dans le galvanomètre la plus petite déviation possible, il fallut ajouter encore 8 tours à une des galettes intérieures, de manière qu’elle se trouva être composéè de 450 tours, tandis que l’autre en renfermait toujours 442. En ajoutant ou en enlevant un seul tour on produisait ainsi une variation de i3ômm dans la déviation du galvanomètre : im“ de l’échelle correspondait dans ces conditions à une variation
- de la force électromotrice inférieure à ,—ï—.
- 60000
- Des deux paires de bobines, l’une était maintenue toujours fixe, tandis que l’autre, enfilée sur le cylindre, était mobile sur toute la longueur de ce dernier. J’ai observé ainsi 39 points sur la longueur du cylindre, et les variations de la déviation ont été comprises entre les valeurs extrêmes
- — imm,2 et -J-omm,9.
- Ces valeurs étaient négatives dans 20 cas, positives dans 17 cas, et nulles dans 2 cas.
- La somme algébrique de toutes ces variations a été de
- 7,7 — 9*i =—
- ce qui indique que le cylindre est paramagnétique, mais ne peut, malgré cela, produire sur le potentiel électromagné' tique une augmentation supérieure à
- 1,4 :60000 =0,000024.
- Le fil inducteur est en cuivre de i/3 de millimètre, d’une longueur totale d’environ 2 kilomètres; pour qu’il soit de section constante, nous l’avons fait passer dans notre laboratoire à travers une filière en rubis, dont le profil, vu au microscope, n’était pas absolument circulaire, mais ne changea pas de forme.
- Ce fil a été enroulé sur le marbre et mesuré en même temps avec toute la précision possible, par moi-même, avec l’aide du docteur Stefanini.
- On a enroulé le fil sur le cylindre en marbre sous tension constante, en le déroulant d’un grand cylindre en bois. Entre les deux cylindres le fil restait tendu verticalement sur une longueur de 9 mètres, devant trois microscopes munis de micromètres oculaires, et fixés à un des grands murs Je l’édifice.
- Avec une petite machine spéciale, on traçait sur le fil des traits très fins, qu’on plaçait en face des réticules des microscopes et qui, dans l’opération de l’enroulement, se plaçaient tout le long d’autant d’hélices dont la régularité indiquait que le fil se distribuait régulièrement.
- Le nombre de ces hélices permettait de constater à nou-
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- veau le nombre des spires, qui était donné par un compteur appliqué sur l’axe du cylindre.
- . Le fil de cuivre, comme il a été dit, était nu, et, pour en isoler les spires, on enroulait en même temps du fil de coton, de très bonne qualité, qui se dévidait d’une bobine, plongeant continuellement dans l’essence de térébenthine saturée de paraffine.
- La distance entre les réticules des deux microscopes a été mesurée très exactement au moyen d’un mètre étalon de la Société génevoise, qui a été comparé préalablement par le professeur Pisati avec le mètre étalon de Rome. On a rapporté toutes les mesures à ce mètre.
- Corrections faites, le diamètre du solénoïde, tel qu’on l’a déduit du fil de cuivre, est de
- 3ocm,99334
- tandis que le diamètre moyen du marbre observé directement avec le cathétomètre était de
- 3ocm,9588
- La différence
- oem, 03454
- coïncide avec la grosseur moyenne du fil, qui, au microscope, a été trouvée de ocm,o34i.
- Par conséquent, en prenant pour le diamètre du solénoïde la valeur
- D = 3ocm,9933
- l’erreur serait inférieure à —4—, valeur qu’on peut, dans
- 3ooooo
- tous les cas très bien négliger, puisque le diamètre figure au carré dans l’expression du potentiel.
- La longueur du solénoïde qui figure au dénominateur de cette expression, n’a pu être mesurée jusqu’à présent avec une approximation supérieure à omm,i, et elle a été trouvée être de u6cm,70O. Je compte cependant, dès que j’en aura le temps pouvoir l’exprimer avec une décimale de plus.
- Le nombre. total des spires est de 1 871 de sorte 1871
- Wen=TTb7{
- La bobine induite est, comme j’ai dit, en bronze et on l’a obtenue dans l’usine Galilée par la fusion de cuivre galvanique et d’étain Branca. Elle se compose de deux parties égales isolées par une couche d’ébonite et est tout à fait semblable à) ces bobines qui ont servi à Lord Rayleigh pour repéter la détermination faite par l’Association britannique. Elle est recouverte d’un vernis en gomme-laque et présente sur le bord une rainure recouverte en ébouite afin de livrer passage aux bouts du fil. Jusqu’à présent il n’y a d’enroulés que deux fils seulement recouverts de soie blanche, présentant chacun 1 millimètre de diamètre. Celui qui se trouve à l’intérieur est revêtu d’une seule couche de soie et a été enduit d’une couchede térébenthine saturée de paraffine. Il est disposé sur six couches composées alternativement de 77 et de 78 tours, de sorte qu’en tout il a 465 spires. Son diamètre moyen a été déduit, de même que pour le solénoïde inducteur, soit de la longueur du fil, soit aussi en se servant du cathétomètre, et il a été trouvé égal à 40cm540 avec une précision plus que suffisante, vü qu’il entre dans la formule comme terme de correction.
- La hauteur moyenne de cette bobine, c’est-à-dire la distance moyenne entre les axes des fils extrêmes, dans une couche, est de 8cm,383. Le second fil n’a pas été enduit de paraffine ; mais il a été recouvert d’une double couche en soie ; 1 occupe six autres couches en formant une seconde bobine de 432 spires de 8cm,428 de hauteur et avec un diamètre moyen de 4icm,759-
- Les quatre bouts de ces fils conducteurs aboutissent à des
- serre-fils, de sorte qu’on peut les employer soit séparément soit groupés ensemble.
- Au fur et à mesure qu’on enroulait le fil, on s’assurait que la résistance qu’il présentait était celle exigée pour un bou isolement.
- Le cylindre repose sur un trépied en bois et en laiton muni de fortes vis de niveau qui servaient à le placer dans une position verticale. La bobine induite est enfilée sur l’axe du cylindre et peut être fixée à différentes hauteurs, nivelée et orientée moyennant des vis ad hoc. Tout le système est renfermé dans une vitrine, dans la construction de laquelle on a évité tout ce qui pouvait exercer une action magnétique.
- Le potentiet du cylindre sur la première bobine, placée à moitié hauteur a été calculé de la manière que nous avons indiquée, et à été trouvé égal à
- 669133 X io2 C. G. S.
- Celui du même cylindre sur la seconde bobine, placée comme la précédente, est
- 619666 Xio2C. G. S.
- Et je ne crois pas que l’erreur relative de ces nombres soit supérieure à 0,00008.
- Des câbles à sept brins en fil de cuivre, munis d’une forte ouverture en gutta-percha, servent à relier les différents appareils, et sont partout accouplés et entrelacés de manière à ce qu’ils n’exercent aucune action électrodynamique. Ils sout suspendus au moyen de fil de gutta-percha.
- Les commutateurs sont tous en cuivre et en mercure, sur de l’ébonite polie : à l’exception d’un seul qui est muni de godets en porcelaine reposant sur de la paraffine.
- Le galvanomètre est du système Magnus, construit par O. Plath, de Berlin; mais les bobines de cet appareil ont été enroulées à nouveau, et elles forment maintenant 804 spires en tout et présentent une résistance de 11 ohms. Le système astatique des deux aiguilles a été de même modifié par nous et il emploie 17 secondes pour faire une oscillation complète. L’amortisseur en cuivre fonctionne médiocrement.
- L’échelle de la lunette est éloignée du petit miroir d’à peu près 6 mètres, et malgré cela, on peut très bien appré-cierles dixièmes de millimètre. Les déviations utilisées n’ont jamais été inférieures à 74cm et étaient modérées moyennant l’insertion d’une petite boîte de résistance S dans le circuit du galvanomètre.
- La pile était composée d’éléments Danieîl (de 1 à 40, suivant les cas), dont les deux solutions, de i,i5 de densité, étaient renouvelées, et dont le zinc était réamalgamè tous les jours. Le sulfate de zinc, on l’avait fait bouillir ensemble avec le carbonate de zinc, et il en tenait toujours en suspension. Parfois on fermait la pile sur elle-même au moyen d’un fil métallique, de sorte qu’on envoyait dans le solénoïde un courant dérivé. Plus souvent c’était le courant total qu’on y envoyait après l’avoir plus ou moins affaibli? moyennant une résistance R qu’on ajoutait à la pile. De cette sorte on a fait circuler dans le solénoïde des courants dont l’intensité variait de
- 0,001 à 0,1 ampère.
- Uinterrupteur se trouve dans une autre chambre, loin du galvanomètre, qui n’en est point influencé. Il est fixé sur un petit bloc de pierre muré dans le sol ; et il est formé par deux solides leviers en cuivre. Ils portent tous les deux un petit butoiren cuivre amalgamé, qui est fortement pressé par trois ressorts contre un plan placé au-dessous et qui est également constitué par du cuivre amalgamé. Sous leur point d’appui les leviers sont munis d’un appendice qui plonge conti. nuellement dans un petit godet en cuivre rempli de mercure-
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- Sur .leurs .extrémités .libres agissent deux excentriques, fixés sur lé même, axe qui déterminent deux (quelquefois jusqu'à 4) interruptions par tour. En déplaçant les deux excentriques, on peut recueillir les courants de fermeture et exclure ceux d'ouverture ou réciproquement.
- La résistance électrique de cet appareil peut être considérée comme nulle.
- Deux fortes paires de pincettes mt9m% (lig. 1) en cuivre amalgamé remplacent les godets à mercure dont on s'était servi primitivement et ont pour but de maintenir fermés, à l'occasion, les deux circuits, pendant que les petits butoirs frappent à coups répétés sur leurs enclumes. Les godets avaient l'inconvénient de laisser échapper le mercure qui en jaillissait sous l'effet des vibrations.
- Un hydromètre Schmîd à deux cylindres fait tourner, au moyen d'une corde constamment tendue, l'arbre des excentriques, sur lequel, pour avoir un mouvement assez régulier, j'ai dû appliquer deux volants d'un poids total de 58ke et d'un diamètre de 8ocm, ainsi qu'une roue à grandes ailes. Un frein, adapté directement à la roue de l'hydromètre, permet de régler la vitesse qui est accusée approximativement par un tachymètre de Schæffer et Budenberg.
- Je m'étais d’abord proposé de maintenr la vitesse constante au moyen de l'artifice employé par lord Rayleigh, ou en ayant recours à la roue phonique de Paul La Cour que j'avais à ma disposition ; mais le temps m'a fait défaut et je n'ai pas réussi jusqu'à présent. Sous l’empire de cette fâcheuse préoccupation, j'ai dû procéder par tâtonnements et par expédients, qui ont rendu mon travail doublement fatigant et moins rigoureux,
- Pour déterminer le nombre de courants induits qui devaient passer à la seconde dans le galvanomètre afin d'y produire une déviation donnée, je me suis servi d'un chro-nographe Hipp, muni de trois électro-aimaots. Un de ceux-ci est commandé par un interrupteur exprès, appliqué sur l'axe des excentriques et isolé de tout le restant; le second fonctionne sous l'action directe de l'horloge astronomique n° 96, F. Gutkaes à Dresde, placée dans l'observatoire du R. Institut géographique militaire, et communiquant avec mon laboratoire au moyee d'une ligne télégraphique de 210 mètres; le troisième électro-aimant obéit à une touche placée à proximité de la lunette d'observation, et marque un point quand la direction du galvanomètre est celle qu'on désire.
- L'intervalle correspondant à une seconde a varié sur la zone de 7 à 8e. On mesure deux traits, de io8 et de 2os. qui comprennent au milieu le point marqué par le troisième électro-aimant, et on prend la moyenne des deux lectures, qui ne présentent jamais une différence de i/i5oo. De sorte qu'on peut admettre que l'erreur de cette détermination n'atteint pas, pour chaque nombre, les o,ooo5, et se trouve encore être notablement affaiblie par le fait qu’on répète les observations et qu'on en prend les moyennes.
- L'horloge marche biep, elle avance à peu près d'une demi-çeçonde par jour astronomique; de sorte que pour passer au temps moyen solaire, il suffit d'augmenter le résultat final de 0,00273.
- Le côté faible, c'est la manière dont on ferme le courant, car le contact s'établit entre un fil très fin, en platine, qui porte le pendule et une petite goutte de mercure.
- En général, je ne suis pas encore complètement satisfait, ni de cette manière de compter le nombre des courants induits, qui est trop longue et fatigante, ni du moteur Schmid, qui n'offre pas l'allure régulière que je désirerais; et s'il me fallait insister sur ces recherches, je tâcherais d’améliorer ces deux points. En tout cas, je suis persuadé que, même avec les appareils tels qu'ils se trouvent, on peut avec toute confiance compter sur le demi-millième.
- Une autre circonstance, pour moi bien pénible, est venue influencer la rigueur des longues séries d'expériences. Mon laboratoire se trouve au rez-de-chaussée, dans une vaste salle, très stable et située au nord;, mais à côté se trouve le laboratoire .de chimie, de sorte que j'ai le malheur
- d'avoir pour voisin, le professeur Ugo Schiff, qui (chose incroyable) s’est amusé â porter de droite et de gauche de longs morceaux de fer, quoiqu'il m’eût promis formellement de s'en abstenir.
- Maintenant que j'ai infligé à M. Schiff le blâme qu'il mé*-rite, en le dénonçant publiquement, je me propose d'exposer brièvement ia manière dont on fait les observations.
- (A suivre.)
- CORRESPONDANCE
- Mous publions in extenso la lettre qui nous est adressée par M. le prof. R. Ferrini.
- Milan, le 22 novembre 1884.
- Monsieur le Directeur,
- Dans son article sur les générateurs secondaires de M. Gaulard, mon collègue le prof. Colombo ne parle que de l’expérience du 25 septembre, entre le palais de l'Exposition et la gare de Turin du chemin de fer de Lanzo. Je vais compléter la notice, en y ajoutant quelques mots sur les autres expériences.
- Ladite expérience du i5 septembre avait été précédée par un essai semblable, qui eut lieu le soir du 22, dans lequel les appareils fonctionnèrent très bien, malgré une pluie torrentielle qui tomba pendant toute la nuit.
- Le soir du 29 septembre, l'administration du chemin de fer de Lanzo et une société d'industriels offrirent au jury international un souper à la gare de Lanzo. A cette occasion, la salle à manger de la gare fut éclairée avec 16 lampes Swan, par le courant reçu du palais de l'Exposition de Turin, c'est-à-dire parcourant une ligne de 40 kilomètres de longueur (y compris le fil de retour) constituée par un fil,de bronze chromé de 3,7mm d'épaisseur, suspendu aux poteaux des lignes télégraphiques. Outre les 16 lampes Swan (de 100 volts chacune) il y avait à la gare de Lanzo 9 lampes Bernstein, une lampe-soleil et deux lampes différentielles de Siemens; ces dernières, pourtant, ne purent pas être allumées, à cause d'un dérangement de leurs commutateurs. Le même courant desservait en même temps 3q lampes Edison de 16 bougies, 48 lampes Edison de 8 bougies et une lampe Siemens â la gare de Turin,
- C'était la première fois que l’on réalisait, sur une modeste échelle, il est vrai, un éclairage électrique simultané en deux stations, éloignées de 16 kilomètres l'une de l'autre, et dont la plus proche était à 4 kilomètres de la machine génératrice. Bien que la solution du problème ne soit pas tout à fait mûre et qu'elle demande encore des études et des per?-Sectionnements, le résultat de l'expérience du 29 septembre a laissé une impression favorable au système Gaulard et la persuasion qu’il marquait un progrès sérieux vers une solution définitive. A mon avis, il faut envisager le système Gaulard â deux points de vue : celui de permettre d'opérer à de grandes distances avec des -fils de petit diamètre et par conséquent avec un courant de haute tension, quelles que soient les conditions de fonctionnement des appareils qui doivent être actionnés; et, en deuxième lieu, la facilité d'allumer, soit dans un même lieu, soit en des points éloignés, avec ce même courant, des lampes dont les exigences, relativement à l'intensité du courant et à la différence des potentiels aux bornes, sont très différentes. Je pense que cette facilité ne saurait être sans intérêt pour la pratique.
- En accordant à M. Gaulard une grande portion du prix décerné par le gouvernement italien et la ville de Turin, le jury a fait hommage au mérite de l’inventeur, mais il s'est tenu très réservé en ce qui touche la question économique, sur laquelle il lui manquait les données nécessaires pour se
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- complète. Au contraire, sur le cadavre, le mercure reste sta* tionnaire dans l’appareil, quelles que soient la force du courant et la violence de la contraction.
- M. Richard Kear a inventé une nouvellé méthode très simple pour joindre les fils électriques. L’appareil consisté en un petit cylindre métallique creux, destiné à recevoir les deux fils que l’on veut réunir. Ceux-ci se rejoignent au milieu du cylindre et sont serrés par une vis de pression qui les recourbe légèrement dans une ouverture ménagée au-dessus de la vis.
- prononcer. Le rendement de 90 0/0 environ, dont on parle, est, comme l’appelle justement M. Marcel Deprez, un simple coefficient de transformation, et il a été obtenu en mesurant, dans le salon de l’Exposition, les intensités des courants primaire et secondaire, avec deux électrodynamomètres Siemens préalablement comparés entre eux, et les différences des potentiels aux bornes respectives avec deux électromètres de M. Mascart.
- Il est vrai que l’idée fondamentale des générateurs Gau-lard n’est pas nouvelle; mais il est également vrai qu’elle a été appliquée d’une façon très ingénieuse et que personne n’était parvenu auparavant à des résultats semblables. L’emploi des courants alternatifs a de grands inconvénients et ne permet pas, comme on l’a remarqué, d’en faire l’application au transport du travail mécanique et à l’électro-métallurgie; toutefois, si le système de M. Gaulard se bornait même à rendre possible dans un avenir prochain la diffusion de l’éclairage électrique, cela serait très utile et très heureux. Il me paraît, du reste, qu’il n’est pas indispensable pour le système de recourir à des courants alternatifs et que l’on pourrait opérer aussi bien avec un courant continu, sauf à introduire près de chaque générateur unrhéotorae analogue à celui de la bobine de Ruhmkorff. Le courant continu pourrait servir pendant le jour à la transmission du travail mécanique, sans l’intermédiaire des générateurs, et le soir à l’éclairage au moyen des générateurs.
- Si ces considérations vous semblent le mériter, vous pouvez les puolier dans La Lumière Electrique.
- Veuillez agréer, etc.
- R. Ferrinu
- FAITS DIVERS
- Un tricycle, actionné par l’électricité, a été expérimenté ces jours-ci près du Jardin d’acclimatation, sur le boulevard Maillot. L’appareil a parfaitement bien fonctionné.
- Une exposition permanente d’appareils électriques va s’ouvrir prochainement à Vienne dans un local au milieu de la ville, où chacun pourra voir et expérimenter les objets exposés.
- L’application de l’électricité à la constatation de la mort a été une des premières qui se soient présentées à l’esprit des médecins, du jour où l’on songea à employer le courant électrique dans la thérapeutique. Il paraissait naturel de penser que le courant pourrait servir à constater la mort'par des différences dans la nature ou l’intensité des contractions musculaires. Mais l’expérience démontra qu’en général, la contractilité musculaire était pendant quelques heures après la mort exactement la même que sur le vivant, et qu’en certains cas, cette analogie se maintenait plus longtemps encore. On renonça donc à cette preuve du décès, La question vient d’être rouverte par les expériences récentes du D* Buch qui a constaté : i° que la température s’élève sensiblement, chez le vivant, à la surface du muscle soumis à l’action du courant électrique; 20 que cette élévation de température ne se produit jamais sur le cadavre, même dans les premières heures qui suivent la mort. On aurait donc là une preuve absolument certaine de la mort. Le Dr Buch se sert dans ces expériences d’un thermomètre à mercure ordinaire, simplement appliqué à la surface de la peau. Il attend que ce thermomètre soit devenu stationnaire puis il soumet le muscle sous-jacent à un courant d’induction. La température de la peau monte de plusieurs degrés sous l’influence d’une contraction énergique et le phénomène est constant sur les vivants, même dans les cas de paralysie
- On s’occupe activement de la construction d’un chemin de fer électrique entre Bersbrook et Newry, en Angleterre. La force motrice sera fournie par une turbine de 86 chevaux, et les machines électriques seront installées sous peu.
- La Société formée à Londres pour la construction d’un chemin de fer électrique, partant de la gare de Waterloo, sur la Tamise, jusqu’à l’avenue de Northumberland, vient d’étre dissoute et renonce, par conséquent, à la concession accordée par le Parlement, en 1882.
- Éclairage électrique
- Par suite d’un accident arrivé à la machine électrique du théâtre de l’Affibigu, les foyers jablochkoff ont subitement cessé de fonctionner mercredi dernier, et la dernière moitié de la représentation a eu lieu dans une demi-obscurité On a heureusement pu se servir du gaz pour remplacer la lumière électrique.
- L’installation de l’éclairage électrique de la fabrique de papier de M. Boutrais, au Gué-du-Loit, près de Vendôme, vient d’être terminée par la maison E. Duplay. Cette installation comprend 3o lampes Swan de 3o volts et 9 lampes Woodhouse de 20 volts, alimentées par une dynamo Siemens D-; à double enroulement. Les lampes -sont réparties dans douze des pièces qui composent les usines, salle des laminoirs, séchoir, laiterie, ateliers, etc.
- La Société des Magasins Généraux de Brême a fait installer la lumière électrique sur le quai, devant ses entrepôts, afin de pouvoir charger et décharger les navires la nuit aussi bien que le jour. Un moteur à gaz de 6 chevaux actionne la machine dynamo qui alimente 5 foyers à arc installés près des grues.
- Le conseil municipal de la ville de Metz a voté le crédit nécessaire à la mise en état des machines hydrauliques du Therrne. Les machines électriques employées sont celles de Schuckert, reconnues très pratiques. Il sera installé huit foyers de 1000 bougies sur la place d’armes et la place de la Comédie. On se servira de la lampe Pilsen, et plus de 2 5oo mètres de câble seront utilisés pour la distribution au courant aux différentes lampes. L’exécution des travaux a été confiée à l’établissement électro-métallurgique de Metz.
- L’entreprise de l’installation de la lumière électrique â •l’hôtel de ville de Vienne a été donnée à MM. Egger Krem-nezsky et C°, qui avaient offert d’exécuter ce travail moyennant 72000 florins.
- Le 23 novembre dernier, l’éclairage électrique a subitement cessé de fonctionner à Temesvar, et comme le gaz a
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- été entièrement remplacé par des lampes à incandescence, la ville s’est trouvée dans l’obscurité la plus complète.
- L’établissement Kroll, à Berlin, va être éclairé à la lumière électrique par la nouvelle Société la Berliner Elek-trische Beleuchtungs Gesellschaft, qui s’est engagée à terminer l’installation avant les fêtes de Noël.
- Depuis le mois d’août dernier, la petite ville de Triberg, dans le duché de Bade, est éclairée à la lumière électrique à arc. Les dynamos sont actionnées par des turbines. Les premiers essais ont été faits avec 9 foyers placés sur une ligne dans la rue principale de la ville.
- On pense pouvoir faire fonctionner l’éclairage électrique au théâtre de la Cour de Munich dans quatre semaines. Les conducteurs se composeront de 6 câbles souterrains. Le mécanicien en chef du théâtre a fait breveter, pour la coloration de la lumière des lampes à incandescence, un appareil dont on espère pouvoir tirer des effets de lumière tout à fait nouveaux.
- La Société de lumière électrique Helios a fait, la semaine dernière, des expériences d’éclairage électrique à grande distance en projetant, au moyen de réflecteurs, la lumière d’un foyer puissant installé dans l’usine de la Société, à Ehren-feld, sur un côté des tours de la cathédrale de Cologne. Ces expériences ont très bien réussi. La même Société va installer à Anvers une station centrale d’éclairage électrique, capable d’alimenter 3 000 lampes à incandescence et 200 foyers à arc du système Gulcher.
- fils allaient jusqu’à la table, dans la salle à manger, où i.ls étaient reliés à des candélabres d’argent, portant trois lampes avec des abat-jour teintés de rouge.
- La municipalité de Londres a accepté la proposition de la Hammond Electric Light C° pour l’éclairage de certaines rues à l’électricité. La Compagnie aura le droit de fournir la lumière électrique aux particuliers dans le quartier qu’elle exploitera.
- La gare de Saint-Enoch, à Glasgow, est éclairée à l’électricité depuis longtemps déjà, mais l’éclairage n’a jamais donné des résultats tout à fait satisfaisants, à cause du mauvais état des moteurs. Toute l’installation va maintenant être réorganisée et on va installer trois dynamos, 3q foyers à arc Brush et environ 3oo lampes à incandescence. L’une des dynamos sera de 3oo foyers du type Victoria et les deux autres fourniront le courant chacune pour 17 foyers Brush. La gare même sera éclairée par 32 lampes à arc placées sur quatre rangées.
- Le nouveau paquebot l'Océanien, appartenant aux Messageries maritimes, va être pourvu d’une installation d’éclairage électrique comprenant i5o lampes à incandescence du système Edison. MM. Sautter-Lemonnier et C° ont été chargés de cette installation.
- L’Excelsior Electric O, de New-York, vient d’envoyer i5 machines de 3o foyers à arc pour l’éclairage de l’Exposition de la Nouvelle-Orléans. Ces machines avaient été commandées il y a trois semaines seulement.
- Voici quelques détails supplémentaires au sujet de l’éclairage électrique du Théâtre National de Bucharest, dont nous avons parlé dernièrement. Ainsi que nous l’avons dit, toutes les lampes seront de 10 bougies et du système Edison. Le courant sera fourni par quatre dynamos de 3oo lampes A, qui correspondent à 450 lampes de 10 bougies; ces dynamos seront actionnées par un moteur Porter-Allen et une machine Armington-Sims à grande vitesse installés dans le sous-sol. L’éclairage de la scène est réparti en six circuits, dont chacun contient 26 lampes rouges, 26 blanches et 26 vertes; le total des lampes sur la scène s’élèvera à 688.
- L’éclairage de la salle se compose de deux circuits, dont l’un avec 36g lampes sert à l’éclairage ordinaire, tandis que l’autre, comprenant 307 foyers, ne sera employé que dans des occasions extraordinaires. Il faut encore ajouter 370 lampes qui seront distribuées dans les corridors, les escaliers, etc., de sorte que l’installation entière comprendra 1 734 foyers ; mais comme les lampes colorées sur la scène ne fonctionneront probablement jamais toutes à la fois, on peut estimer.le nombre des lampes en fonction à 1 5i2.
- Mardi dernier une commission de la Chambre de commerce de Londres a examiné officiellement les expériences d’éclairage électrique des trains du chemin de fer de London, Brighton and South Coast, qui se poursuivent avec beaucoup de succès depuis plus de 11 mois. Depuis le mois dernier, ce train a fait 2 352 voyages, avec un total de 27 322 milles sans aucun accident à la lumière électrique. La Compagnie fait marcher deux autres trains éclairés de la même manière, et se propose d’en établir un quatrième.
- A l’occasion du passage de la reine d’Angleterre à Perth, la semaine dernière, la salle à manger était éclairée à l’électricité avec des lampes Swan, alimentées par 60 éléments de pile Lalande, placés dans une antichambre, d’où les
- Des expériences d’éclairage électrique des wagons d’un train ont eu lieu dernièrement sur le chemin de fer de Providence avec des lampes à incandescence du système VVood-house et Rawson, alimentées par des piles primaires de Trouvé.
- Télégraphie et Téléphonie
- Des expériences de télégraphie optique ont été faites dernièrement à la Chapelle avec un ballon lumineux donnant les signaux télégraphiques la nuit. Un ballon de 2m,5o de diamètre, en étoffe claire, couvert d’un vernis transparent, fut gonllé avec de l’hydrogène pur; d-ans son intérieur était suspendue une lampe à incandescence Swan, dont les conducteurs suivaient la corde destinée à tenir le ballon captif. L’électricité était fournie par une batterie disposée à terre. Le courant lancé dans la lampe donna à l’aérostat gonflé l’aspect d’une masse lumineuse, dont la lumière diffuse éclairait tous les objets environnants. Les signaux s’obtenaient, comme toujours, par des intermittences de courant, donnant des éclats longs ou brefs à volonté.
- Les principales communications internationales ont subi les modifications suivantes pendant le mois dernier :
- Date
- de l'interruption
- Date
- du rétablissement
- Câble Cap Saint-Jacques
- Hong-Kong............3o sept. 1884
- Ligne Saigon-Bangkok (section de Pursat à
- Battambang)........
- Câble Fao-Bushire .... 21 —
- — Pcrnambuco-Bahia, 24 —
- 1 11 nov. 1884
- 24 -
- 3 nov. 1884 20 —
- encore interrompu
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- Pendant les fêtes à l’occasion des noces d’or des augustes époux de la maison de Hohenzollern, le trafic télégraphique de la petite ville de Sigmaringen a été considérablement augmenté. La moyenne normale des dépêches reçues est de 19 télégrammes par jour, tandis que du i5 au 24 octobre on a, reçu 1695 dépêches, avec un total de 50091 mots, ou 169 télégrammes par jour, avec une moyenne de 5009 mots. Le jour même de l’anniversaire, 418 dépêches ont été reçues et expédiées avec 18621 mots. Afin de pouvoir faire face à cette augmentation de trafic, le bureau de Sigmaringen avait été mis en communication directe avec Francfort et même avec Berlin.
- L’époque de la réunion de la prochaine conférence télégraphique internationale qui doit avoir lieu à Berlin en 1885, a été fixée au 10 août prochain. Les invitations officielles seront adressées par voie diplomatique à tous les gouvernements des Etats participant à la convention de Saint-Pétersbourg. __________
- Le choléra qui a sévi à Naples a mis à une dure épreuve l’esprit d’abnégation et de sacrifice du personnel employé dans les bureaux télégraphiques de cette ville. Des l’apparition du fléau, tout le personnel sans exception se prêta sans hésiter aux exigences d’un service qui a atteint des proportions extraordinaires, en se soumettant volontairement à un grand surcroît de besogne. Dans les moments les plus graves, pour suppléer aux absences motivées par maladie et pour soulager le personnel de fatigues énormes, 18 employés de divers départements, dont 6 télégraphistes du corps du génie, allèrent en mission à Naples.
- Malheureusement, le nombre des victimes qu’on constate dans le personnel a été nombreux. On a eu à déplorer 21 cas graves, dont 8 suivis de mort.
- Le gouvernement italien fait annoncer qu’un câble télégraphique vient d’être posé entre Calato, sur l’île de Capri. et la terre, en remplacement du sémaphore à Marsa Lu-brense.
- Le ministre de la guerre en Russie a décidé la construction immédiate d’une ligne télégraphique entre Askabad et Merv via Anno, Babadurma, Bugatchik, Artchingan et Sa-rakhs, ___________
- Le parlement anglais a été saisi d’un projet de loi tendant à accorder au directeur général des Postes et Télégraphes le droit d’expropriation à Londres, Birmingham, Bristol et Newcastle on Tyne, afin de pouvoir étendre les différents bureaux des postes et des télégraphes.
- Le réseau télégraphique de la Midland Railway O, en Angleterre, comprend i5 6oo milles de fil, avec un total de 10 196 appareils de toute sorte.
- Le correspondant du Times à Alexandrie, télégraphie à ce journal que les autorités militaires ont loué les lignes télégraphiques égyptiennes au sud du Caire, moyennant 90000 francs par mois.
- Le câble entre Fao et Bushire est interrompu.
- La communication télégraphique est maintenant tout à fait interrompue sur les nouveaux câbles Mackay-Bennett. On attribue généralement l’interruption, à .des banquises de glaces sur les bancs de Terreneuye;, o.n espère cependant bientôt pouvoir communiquer de New-York avec le steamer Faraday, et que les réparations seront terminées à bref délai.
- La partie du câble qui traverse le pont de Brooklyn est suspendue sur des crochets sur une longueur de 3 400 pieds, et son poids est de 45 000 livres.
- Les facteurs qui distribuent les dépêches du bureau télégraphique de la Western Union Telegraph C° à Washington, font toutes leurs courses sur des vélocipèdes. Le bureau en possède quatre, dont deux constamment en service; la Compagnie y trouve une économie d’employés et de temps, car un porteur peut aller du bureau jusqu’aux portes de la ville et retourner en 12 minutes.
- La Western Union Telegraph C° de New-York loue un certain nombre de ses fils à des banquiers ou grands négociants, qui peuvent ainsi communiquer directement et à toute heure avec leurs différentes maisons. Le prix d’un fil particulier entre New-York et Saratoga est par exemple de i5ooo francs pour la saison et de 20000 francs entre New-York et Newport. Une ligne particulière à Chicago coûte de 25 à 3oooo francs par an, et la location d’un fil jusqu’à Boston s’élève jusqu’à i5 000 francs par an. Les salaires des employés sont à la charge des locataires, qui paient généralement de ce chef de 25o à 3oo francs par mois, tandis que la Compagnie elle-même ne paie que i5o francs à ses employés.
- La Compagnie Brazilian Submarine vient de relier Santiago des îles du Cap-Vert à Saint-Vincent. Les taxes sont fixées, par mot, pour le transit du câble de Saint-Vincent à Santiago, à 1 fr. ; pour la taxe terminale de Santiago, à 0.07 1/2 fr., et pour le transit terrestre de l’ile de Saint-Vincent, à 0.12 1/2 fr. Cette dernière taxe u’est pas applicable aux correspondances échangées entre Santiago et le Portugal. Il résulte de ces dispositions que les taxes totales pour Santiago sont celles de Saint-Vincent, augmentées de 1 fr. pour le Portugal et de 1.12 1/2 fr. pour les autres pays. _________
- Un cyclone, sur la côte nord de Ceylan, a pendant plusieurs jours interrompu la communication avec les Indes.
- On nous écrit de Bruxelles que des essais téléphoniques ont eu lieu la semaine dernière entre cette ville et Arlon, sur une distance de 200 kilomètres. Ces expériences ont été faites afin de comparer les transmetteurs Berliner et Ader avec un nouveau microphone inventé par M. Dejongh. On nous assure que le nouvel appareil a donné les meilleurs résultats. __________
- Le réseau téléphonique de la ville de Vienne était, à la fin du mois de juin dernier, d’une longueur de 174 kilomètres, avec 1 3oo kilomètres de fil en câble et 1 682 en fil de bronze silicieüx aérien. Le nombre des abonnés était de 708 et les communications échangées s’élèvent à 1 75o par jour environ. Le service dans les deux bureaux centraux du réseau est fait par 42 jeunes filles; il commence à 7 heures l’été et à 8 heures l’hiver, pour finir à 9 heures du soir.
- Les avocats de Berlin ont obtenu la permission de relier uue chambre du Palais de Justice avec le bureau central des Téléphones, de sorte qu’ils peuvent rester jusqu’au commencement d’une plaidoirie en communication directe avec leurs études et leurs clients.
- Le Gérant : Dr C.-C. Soulages.
- Paris. — Imprimerie P. Mouillot, i3, quai Voltaire. — 52688
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- La Lumière Électrique
- Journal universel d’Electricité
- 5i, rue Vivienne, Paris
- (J
- £
- directeur : Dl CORNELIUS HERZ
- SECRÉTAIRE DE LA RÉDACTION : AUG. GUEROUT | ADMINISTRATEUR : HENRY SARON1
- Secrétaire de la Rédaction par intérim : B. Marinovitch
- 6e ANNÉE (TOME XIV)
- SAMEDI 13 DÉCEMBRE 1884
- N® SO
- SOMMAIRE
- Sur un galvanomètre à indications proportionnelles aux intensités; Marcel Deprez. — La science et l’administration; B. Marinovitch. — L’indicateur (4e article); G. Richard. — Sur les systèmes d’unités absolues (3e article) : G. Szar-vady.— Le British Muséum ; W. de Fonvielle. —Chronique de l’Etranger ; Angleterre; J. Munro. — Revue des travaux récents en électricité : Action de l’étincelle d’induction sur le trilluorure de phosphore, par M. H. Mois-san. — Sur les lois du frottement, par G.-A. Hirn. — Le procès de la lampe Brush en Amérique. — Conductibilité électrique des dissolutions salines, par M. le Dr G. Yicen-tini. —: A propos de la direction des ballons. — L’astronomie électrique, par M. Ch.-Y. Zenger. — Influence de l’état électrique d’une surface liquide sur la tension de la vapeur de ce liquide,par M. R. Bloudlot. —Bibliographie; Aug. Guerout. — Travaux de la Conférence internationale des électriciens (suite). — Correspondance ; Lettres de MM. R. de Reichenbach, E. Menusier et M. I-Iipp. — Faits divers.
- SUR UN GALVANOMÈTRE
- A INDICATIONS PROPORTIONNELLES AUX INTENSITES
- Les expériences que je vais bientôt entreprendre sur la transmission de la force par l’électricité entre Creil et Paris nécessiteront l’emploi d’instruments de mesures électriques spéciaux, destinés à faire connaître à chaque instant avec précision l’intensité du courant qui traverse les génératrices et les réceptrices, ainsi que la différence de potentiel aux bornes de ces machines.
- Ces instruments doivent être d’une construction simple, faciles à manier, exacts et rapides dans leurs indications.
- Je vais donner la description du type auquel je me suis arrêté. Il appartient à la classe des appareils à circuit mobile que j’ai décrits il y a quelque temps déjà dans La Lumière Electrique (l), mais il s’en distingue par une modification importante,
- (') Voir les numéros du i5 novembre 1880 et du S avril 1884.
- grâce à laquelle les déviations de l’aiguille sont exactement proportionnelles à l’intensité du courant, même quand elles atteignent 120 degrés.
- Cet instrument est représenté en perspective dans la figure que l’on trouvera plus loin.
- Le cadre multiplicateur D D dans lequel passe le courant est suspendu entre deux fils métalliques fortement tendus, situés sur la même verticale, ainsi que cela a lieu dans le galvanomètre Deprez et d’Arsonval. Le courant arrive par un de ces fils et sort par l’autre. Dans l’intérieur de ce cadre est suspendu un tube en fer doux E, à parois épaisses, dont l’axe coïncide avec le fil de suspension. Enfin, à l’extérieur du cadre se trouvent deux pièces en fer doux C C, entaillées circulairement, suivant une circonférence concentrique au tube, et fortement polarisées par un faisceau aimanté A B.
- Les côtés verticaux du cadre multiplicateur se meuvent donc dans un espace annulaire très étroit compris entre les pièces polaires CC et le tube E. L’intensité du champ magnétique est considérable et uniforme dans cet espace. En outre, toutes les lignes de force sont normales au tube, de sorte que si le cadre mobile est traversé par un courant, l’effort mécanique développé, par le courant sera indépendant delà position du cadre, à la condition, bien entendu, que chacun de ses côtés reste toujours compris dans le même champ magnétique, c’est-à-dire que l’amplitude du mouvement angulaire soit toujours inférieure à une demi-circonférence.
- Le premier modèle de cet appareil, dessiné il y a plus d’un an, n’a pu être construit que tout récemment ; il a été gradué en lançant dans le cadre des courants d’intensité croissante mesurés directement par deux voltamètres de construction différente, et en tenant compte des corrections que nécessitent ces derniers appareils (température, pression barométrique, pression de la vapeur d’eau) lorsqu’on veut atteindre une précision suffisante. Le tabfeau ci-dessous fait connaître les résultats obtenus. On y verra que la proportionnalité entre les intensités et les déviations est aussi parfaite qu’on peut le désirer, tandis que dans les galvanomètres Deprez
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- d’Arsonval, où les pièces polaires n’existent pas, cette proportionnalité disparaît complètement dès que la déviation dépasse 4 à 5 degrés.
- Comme on le voit, la constante galvanométri-que, c’est-à-dire l’intensité du courant qui traverse
- le galvanomètre pour un degré de déviation reste sensiblement la même lorsque le nombre total des degrés dont a dévié l’aiguille varie dans de grandes proportions (10 à 60 comme l’indique le tableau ci-dessous).
- Pression.................................................. 760
- Résistance du galvanomètre................................ 16,7
- Pression.................................................. 760
- Résistance ciu galvanomètre............................... 16,7
- VOLTAMÈTRE à t° Ct 7<5omi“ TEMPÉRA- TURE COEFFICIENT de réduction VOLTAMÈTRE à 0“ et 760»»»» T EM PS de l'expérience SHUNT du galv. INTENSITÉ totale INTENSITÉ dans le galv. NOMBRE de divis. CONSTANTE galv.
- V, t K V0 T p 1. 1 il i
- c.c. C.C. A. A.
- 3,85 '4° o,ç)36 3,6o36 240" 2 0,0861 0,00921 8 0,001156
- 3,3o i3 o,94i 3,10:0 240 6 0,0740 0,01955 17 o,ooii5
- 4,50 i3 0,941 4,23.|5 420 0 - 0,0576 5o O,001152
- 4,65 13 0,941 4,3760 36o 0,06950 60 0,001158
- Dans cette expérience, le fil de suspension était en maillechort et présentait un diamètre de omm4. Le tableau suivant donne des chiffres trou-
- vés dans d’autres expériences sur le même galvanomètre; le fil de suspension seul était changé, C’était un fil d’acier d’un diamètre de omm2.
- MÉTHODE VOLTAMÉTRIQUE
- II t° K V, V0 T n L P IL 1=1. IL ._I 11
- 755 IÔ 0,92 2,75 2,53 120" i3 0,1206 0,734 0,0414 0,00498 0,000383
- • i5 0,926 6,40 5,296 120" 3o 0,281 » » 0,0116 o,oco387
- 760 i5 0,93 4,05 3,7665 180" 13 0,1197 » 0,00496 o,ooo38i
- » » » 6,3o 5,85g 120" 3o 0,279 • » 0,01l55 0,ooo385
- - 6,35 5,906 120* 3o 0,281 » 0,01i65 o,ooo388
- a * 4,50 4, i85 240" 5o 0,0997. 4 0,1908 0,01899 o,ooo38o
- Les lettres en tête de chaque colonne représentent les différents éléments qui ont permis de calculer la constante galvanométrique ; voici d’ailleurs en regard de ces lettres les quantités qu’elles représentent :
- H pression barométrique 1 au moment de l’expé-
- t° température ( rience.
- K "coefficient de réduction, affectant le volume Yi.
- Y, volume de gaz dégagé dans le voltamètre à t° ;
- V0 volume réduit à 0° et à la pression 760;
- t durée de l’expérience; n nombre de divisions au galvanomètre ;
- I, intensité totale tirée de V0 ; p shunt au galvanomètre ;
- K, coefficient de réduction affectant I, ;
- I intensité qui traverse le galvanomètre ; i constante galvanométrique.
- Comme l’indique ce tableau, la constante galvanométrique a présenté une valeur variant entre oA-,ooo38o et o,Aooo388, soit un peu plus de 1 % de sa valeur moyenne.
- Les différences de valeurs que nous trouvons
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- pour cette quantité ne sortent pas des limites des causes d’erreur.
- Nous avons voulu voir si la constante déterminée au moyen de piles présenterait sensiblement la même valeur que celle fournie par la méthode vol-tamétrique.
- Nous avons disposé cinq éléments Daniell en quantité; le galvanomètre était shunté avec une résistance égale à ooh,734 et mis en tension avec
- des résistances successivement égales à 10, 4, 2 ohms.
- La résistance du galvanomètre r étant égale à 17 ohms, la résistance du galvanomètre shunté rl avait été calculée au moyen de la formule générale
- „ __ >'?
- '1 r +• P
- et trouvée égale à ooh,704.
- PILÇS MODE de groupage E P Pi r -V 11 i E,
- Daniell 5 1,08 0,734 iO 17 .0,704 10
- 1 1,01 ) o,ooo38i
- en » » 4 » 20,5 1 —
- quantité
- )) 32 1,094
- Dans ce tableau,
- p représente le shunt au galvanomètre;
- Pi
- tu
- E,
- n
- 1
- la résistance variable, en tension avec la pile et le galvanomètre;
- la résistance des éléments en quantité;
- la force électromotrice admise généralement;
- la force électromotrice trouvée d’après l’équation (1), en remplaçant 11 et i par leurs valeurs trouvées au moyen des équations (2) et (3);
- le nombre de degrés dont a dévié l’aiguille ;
- la constante galvanométrique.
- Si, dans la formule générale
- (1) E = |^i + “J 11 i lPi 4" ri + A'.l
- nous remplaçons les lettres par leur valeur, nous aurons :
- (2) 1,08 = 242/ [10,704 + #]
- (3) 1,08 = 496 i [ 4,704 + -V1
- Les valeurs de a; et de i tirées de ces deux équations sont
- X = Ioh,OI
- i= o,ooo38i
- Remplaçons dans l’équation (1) les lettres par leur valeur, nous aurons
- Ei = (774,4Xo,ooo38i) (2,704+ 1,01)
- E, = 1,094
- On constate que, d’une part, la constante gal-
- vanométrique ainsi trouvée est la même que par la méthode voltamétrique et que, de l’autre, la force électromotrice du Daniell, calculée au moyen des valeurs trouvées plus haut, se rapproche très sensiblement de celle que l’on admet généralement,.
- Marcel Deprez.
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- 4°4
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- LA
- SCIENCE ET L’ADMINISTRATION
- Tout allait trop bien, cela ne pouvait durer. La science électrique marchait, courait de plus en plus rapidement, étendant son domaine, répandant autour d’elle les utilités ; les inventeurs, instituant leurs expériences selon les exigences de leur génie, dégageaient sans obstacle les inconnues ; les essais librement présentés à tous trouvaient leur jugement et leur succès dans la critique et l’approbation du monde électrique; les applications, enfin, ne rencontraient d’obstacles que dans les intérêts particuliers, les droits individuels ou collectifs définis avec lesquels elles devaient s’entendre: tout allait trop bien, cela ne pouvait durer.
- M. le Ministre des Postes et des Télégraphes vient de nommer une Commission « à l’effet de proposer un règlement spécial pour fixer les conditions techniques à remplir pour l’installation des conducteurs affectés à la transmission de la lumière et au transport de la force par l’électricité. »
- Il appartient aux recueils scientifiques, et particulièrement au nôtre, de signaler la gravité de ce fait, d’appeler l’attention de tous sur la voie où l’on entre et les suites que peut avoir l’entreprise que l’on inaugure : nous disons les yeux de tous, non spécialement ceux des électriciens, ceux-là ont déjà vu où on les mène, et nous sommes certain de parler aujourd’hui au nom de l’ensemble de ceux qui travaillent la science électrique en affirmant qu’il y a là une tendance très grave et qui peut être très dangereuse.
- Au premier coup d’œil, une personne peu familière avec la science sera assez tentée de se dire :
- « Voilà beaucoup de bruit pour peu de chose, il ne s’agit pas de gêner ou de limiter la science, mais bien de régler certaines conditions accessoires, non essentielles, qui ne touchent pas au fond et dont le règlement est nécessaire à la sécurité publique. Il faut pourtant bien qu’on s’en occupe, il y a déjà eu des accidents dans les installations anciennes, on annonce des installations nouvelles, faites dans des conditions redoutables, l’autorité qui a charge d’âmes a le devoir d'intervenir. *
- Sur ce qui touche la sécurité publique, nous nous expliquerons bientôt, mais quant à l’importance scientifique des règlements qu’on prépare, il n’y a pour la faire comprendre qu’à reproduire le programme développé par le Ministre à la première séance de la Commission.
- Le voici :
- « i° Examiner les précautions qui devront être prises à tous égards, pour la pose de ces fils dans les égouts ou sous terre, au-dessus ou le long des
- bâtiments, pour leur introduction et leur installation à l’intérieur;
- « 2" Préparer un règlement à imposer aux entrepreneurs chargés de l’installation des conducteurs destinés à la transmission de la force ou de la lumière par l’électricité ;
- « 3° Faire connaître les fils, les câbles et les isolateurs qui devront être employés de préférence pour ces entreprises;
- « g0 Déterminer la résistance offerte par les fils au passage du courant électrique suivant leur dia mètre ;
- « 5° Fixer le maximum d’intensité de courant à envoyer par ces conducteurs;
- ® 6° Recommander les meilleurs instruments pour mesurer la force du courant transmis et établir, au point de vue technique, un mode sur de contrôle;
- ® 7° Indiquer les précautions à prendre pour que les ouvriers chargés de l’entretien de ces lignes soient à l’abri de tout accident. »
- La rédaction du programme est assez singulière et prête un peu à sourire ; par exemple, 4e question, ® déterminer la- résistance offerte par les fils au passage du courant électrique suivant leur diamètre ». Nous allons le dire immédiatement à M. le Ministre, sans être de la Commission : la résistance sera en raison inverse du carré du diamètre, et, suivant le métal employé, elle aura une valeur qu’on a’ouvera dans les tables reproduites dans tous les livres élémentaires. 6e question : Qu’est-ce que M. le Ministre entend par « la force du courant? » C’est un mot nouveau, administratif peut-être, mais dénué de sens dans la science. Il y aurait bien aussi quelques réflexions à faire sur ces fils, câbles, isolateurs, qui doivent être recommandés de préférence aux autres.
- Mais si la forme est un peu naïve, le fond est parfaitement clair : le ministre demande à la Commission de définir et de fixer la nature, la dimension, le mode d’isolement et de pose des conducteurs d’une distribution quelconque d’électricité ; sous terre ou en l’air, à l’extérieur et à l’intérieur des édifices ; avec cela, le maximum des courants à envoyer par ces conducteurs, en intensité, et par conséquent en tension. Appeler cela des conditions accessoires, c’est mettre de la bonne volonté, il ne faut pas regarder deux ' fois pour voir que limiter les intensités et les tensions c’est dominer le fond et l’essence même de la question de distribution, réglementer la dimension et la pose des conducteurs, c’est tenir dans la main toute l’exploitation ; c’est rendre possibles ou impossibles au point de vue financier les applications de l’électricité. Qu’on le veuille ou non, c’est là que l’on va, tels seront les résultats des travaux de la Commission si elle aboutit.
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- JOURNAL UNIVERSËL D'ÉLECTRICITÉ
- 405
- Si elle aboutit, disons-nous; le programme lui-même rend le résultat fort douteux, tant la matière qu’il propose est étendue et de solution difficile. La composition de la Commission est assez singulière; en présence d’un programme absolument spécial et technique, on a choisi des électriciens, sans doute, les uns éminents dans l’étude générale, les autres distingués dans certaines spécialités, mais avec eux on trouve des conseillers d’Etat, de hauts administrateurs, éminents aussi, mais qui ne se sont jamais signalés par des travaux électriques.
- Eh bien, nous croyons que ces derniers ne seront pas les plus embarrassés ; les électriciens, plus au fait, doivent sentir profondément la difficulté du problème qu’on leur présente et la grandeur de la responsabilité qu’on leur impose.
- Comment décider en effet pour l’éclairage, lorsque vingt systèmes en présence se disputent la place, sans qu’aucune installation de quelque étendue existe encore dans notre pays, et tandis qu’à peine trois ou quatre centres limités ont commencé un service dans quelques villes étrangères, lequel de ces systèmes doit s’étendre. Y en aura t-il un, plusieurs, ceux d’aujourd’hui ou ceux de demain? Seront-ils à courant alternatif ou continu, en dérivation ou en série, avec ou sans transformateurs? et vous voulez dès aujourd’hui régler ces entreprises, limiter, imposer des conditions : comment le ferez-vous? sur quelles bases?
- Et que dire de la distribution de la force, cette question immense qui porte en elle une évolution sociale, et qui vient à peine de risquer ses premiers pas timides hors du laboratoire; élucidée d’hier au point de vue théorique, elle n’a pas encore quitté le domaine de l’expérience, la pratique n’a pas dit son premier mot ; la science hésite et discute encore ; mais la Commission doit, d’ores et déjà décider et trancher, elle doit fixer les règles définitives ; ce qu’elle fera sera la loi, et la loi imposée. Vraiment, on s’étonnerait si on ne connaissait les moeurs administratives ; c’est dans vingt ans qu’il eût fallu fixer le commencement des travaux de la Commission ; aujourd’hui elle ne peut rien faire de sérieux.
- Il est vrai que ce n’est pas un motif de consolation, bien au contraire. La Commission ne peut rien faire, cela est vrai, mais ce qui est certain aussi, c’est qu’elle fera quelque chose, parce qu’il faut bien qu'une commission fasse quelque chose, quand ce ne serait qu’un rapport : et sait-onjamais le mal qui peut sortir d’un rapport!
- Ce qu’il y aura dans celui de la commission, nul n’en a l’idée aujourd’hui, pas même elle sans doute, mais quelle sera sa tendance, on peut le dire avec certitude. Dans le doute scientifique où elle sera placée, la commission sauvera avant tout sa responsabilité, cela ne peut être autrement; elle sait
- bien qu’elle endosse par avance les accidents qui pourront arriver sous l’empire du règlement édicté par elle, elle le fera donc forcément aussi serré que possible; de toutes les limites elle prendra les plus prudentes, c’est-à-dire les plus étroites, cela est certain et inévitable, or, il y a eu des accidents, il faut donc descendre au-dessous de ce qui a été fait, être moins hardi que la timidité actuelle, renoncer même à ce qui a été déjà employé, bien loin de s’avancer, l’initiative sera étouffée, l'exploitation arrêtée dans son essor, le progrès général extrêmement retardé sinon tout à fait supprimé, la commission s’en lavera les mains, elle aura rempli sa mission et pourvu à la sécurité publique.
- Nous y voilà revenus à cette sécurité dont on prend un soin si jaloux. Il paraît que quelqu’un en dehors de nous est chargé de notre sécurité; on entend garantir chacun de nous des imprudences électriques qu’il pourrait faire; à l’extérieur comme à l’intérieur une prudence tutélaire veille sur nos actes ; si nous plaçons des fils dans nos usines ce sera suivant certaines règles; s’il y a des machines dans nos ateliers, elles seront contrôlées, et des lampes dans nos appartements, on s’assurera que nous ne nous y brûlons pas les doigts.
- Si une telle doctrine devait prévaloir, nous demanderions qu’on réglât bien des choses avant l’électricité et, prenant les devants, i’indique immédiatement les lampes à pétrole qui sautent et qui brûlent plus que de raison ; une commission à l’effet de désigner les meilleures lampes à pétrole et les précautions à prendre pour les installer, me paraît indiquée et imposée par le soin de la sécurité publique.
- Sérieusement, est-ce qu’on pense nous faire confondre le public légal avec le public, ensemble d’individus. La chose publique soumise à la loi est celle que la loi elle-même a expressément mise en commun et délimitée à .cet effet, le reste est général, est public, si l’on veut, mais de même règle pour chacun dans la plénitude de son droit; le contraire serait la négation de la liberté. Il y a un ordre public, une sûreté publique définie par la loi, il y a une voie publique, un domaine public, qui ont leurs limites et leurs règles, il n’y a pas légalement de sécurité publique, et il n’est permis à personne de la créer et de ' se mettre à l’administrer, molu proprio. Tant que la généralité n’est pas atteinte, l’administration n’a point à intervenir.
- On citera la vapeur, qui est réglementée; d’abord est-il bien certain que cela serve à quelque chose, ensuite on oublie que la vapeur saute et qu’elle mêle à ses affaires les personnes qui s’y attendent le moins, tandis que l’électricité est une personne retenue qui ne blesse que qui la touche et n’a rien à voir avec le public; elle ne s’adresse qu’aux individus. Notre sécurité personnelle est l’affaire de
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE.
- chacun de nous, nous entendons que personne ne s’en mêle.
- La preuve que les faits sont bien ainsi, c’est que chacune des choses déclarées publiques par la loi a reçu d’elle un administrateur. L’ordre- public, la sûreté publique ont les ministres de l’intérieur et de la justice, la défense publique a le ministre de la guerre, le voie publique est aux travaux publics et ainsi de suite; quant à la sécurité publique, la loi n’en dit rien, et pour bonnes raisons.
- Eh bien, dans le silence de la loi quelqu’un a élevé la voix; il y a quelques jours, on eût été bien embarrassé de dire qui était le ministre de la sécurité publique, aujourd’hui nous le savons; c’est M. le ministre des Postes et des Télégraphes ; c’est lui qui nous le dit.
- Vraiment, dans cette affaire, singulière par divers côtés, l’initiative prise n’est pas la chose la moins singulière. Sans aucun doute, les intentions de M. le ministre sont excellentes, sa décision sort d’un très bon mouvement et d’une louable sollicitude, mais les esprits scientifiques sont singuliers et vous verrez que cela sera mal pris.
- Trop de zèle, diront les uns, c’est trop tôt, on ne sait rien de ce qu’on a demandé ; les expériences, les travaux nécessaires sont à peine commencés; trop de zèle, en effet, diront les autres, mais c’est trop tard. Si l’on devait tenter prématurément une chose pareille, il fallait le faire en 1881, au sortir de l’Exposition; on en savait presque autant qu’au-jourd’hui et on ne risquait pas d’arrêter en chemin des essais importants qu’on a laissé naître et qu’aucun ministre, pas même le ministre des Postes et des Télégraphes, ne peut plus entraver; de quoi se mêle-t-on, dira le chœur, et de quel droit?
- Et, en effet, de quel droit : si les entreprises électriques traversent la voie publique, elles auront affaire au ministre compétent, aux assemblées administratives ; si elles peuvent servir à la défense nationale, le ministre de la guerre les réclamera; si elles se mettent à transmettre des dépêches, le ministre des Postes et des Télégraphes interviendra, puisqu’un décret pris sous l’influence d’une détestable pensée politique, en i85i, a confisqué la transmission de la pensée au profit de l’Etat. En dehors de cela, l’électricité ne relève de personne et n’admet personne à la contrôler.
- La pensée qui a guidé M. le ministre des Postes et des Télégraphes est visible et après tout assez naturelle. Je suis, dit-il, à la tête du ministère dans l’administration duquel l’électricité est le plus employée; or, l’électricité s’étend tous les jours, de grands essais se font, de grands résultats sont prochains ; tous ces savants feront quelque sottise si quelqu’un d’autorisé ne s’en mêle : il faut évidemment un ministre à l’électricité; me voici. C’est tout comme s’il disait : je suis le seul ministre chez qui l’on fasse usage de l’air comprimé, je suis le
- ministre de l’air comprimé, vite commission à l’effet de, etc., etc.; bien heureux s’il ne s’occupait pas des chemins de fer qui portent les lettres. Trop de zèle, vraiment. 11 faut le repéter, l’électricité qui transmet les dépêches est à M. le ministre, mais la science électrique n’est à personne, elle n’a pas besoin de règlement et n’en veut pas; elle compte pour son progrès sur les travaux de tous, et pour sa sécurité sur la prudence très naturelle de chacun. Laissons l’électricité aux électriciens et la sécurité publique à tout le monde, les choses seront ainsi mieux placées, il y aura un règlement de moins, et ce sera là un vrai et sérieux progrès.
- B. Marinovitcii.
- L’INDICATEUR
- Quatrième article. (Voir les numéros des 22, 29 novembre et 6 décembre 1884.)
- ANALYSE DES DIAGRAMMES
- L’analyse complète d’un diagramme d’indicateur nous conduirait à des développements qui ne sauraient trouver place dans ce journal et que l’on trouvera d’ailleurs exposés dans les traités de la machine à vapeur; je me contenterai de présenter sous ce titre quelques considérations élémentaires, susceptibles de guider le praticien dans l’emploi judicieux de l’indicateur.
- Les diagrammes représentés par les figures 97 à io3, empruntés au septième bulletin de l’Association parisienne des propriétaires d’appareils à vapeur, suffiront à faire comprendre, avec le seul secours de leurs légendes, quelles ressources on peut tirer de l’indicateur pour l’étude du tempérament d’une machine.
- Parmi toutes les courbes du diagramme, la plus intéressante est la courbe de détente qui s’étend, théoriquement, depuis la fermeture complète de l’admission, jusqu’à l’ouverture de l’échappement anticipé. En fait, la détente commence au point marqué sur le diagramme par une inflexion plus ou moins accentuée de la courbe d’admission.
- La loi que suit la courbe de détente est en réalité des plus complexes, puisqu’elle dépend de l’influence incertaine des parois, — mais l’équation de la courbe de détente est presque toujours de la forme adiabatique pvm = constante, «t variant d’ailleurs avec la vitesse et le degré de détente, parfois même aux différents points de la course.
- Pour déterminer la valeur de m correspondant à la courbe de détente d’un diagramme d’indicateur
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITË
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- on^prendja moyenne d’une suite de valeurs de tu données par la formule ^ '
- lot? m = — log/i _ —logAo
- b log vt — log y.> log — log y.2
- = ^ — log Ai
- “ !ogv«--Iog v„M
- ! correspondant à des valeurs vn... du dia-j gramme.
- | Lorsque ?n — 1 la courbe de détente à la môme forme que celle de la loi de Alariotte, la vapeur reste à peu près saturée et sèche pendant toute la j détente; si m est < 1, il y a, comme cela se passe • dans la très grande majorité des cas, vaporisation
- Diagramme théorique pour une machine à détente età condensation
- at> Période d'admission, l> FcrmetuiV’ dot.detnussion * fopoïVribrfe de détente o Ouvertuir* de f'échappement avec avance.
- «Te Période- de- condensation.-c Fermeture- de f‘échappement <?]’ Pérùde- de compression -f Ouverture- de L'admission* avec avance'
- AA Lujnc atmosphérique - h\icee par Le enu/on - quand/
- / ùulicfxreur n.'ast pas en* communication^ a va' tu bapéur W’ L igné- théorique tracée, tux-dessous de (a lignety/ aimosphT^'à une* distance* oqa/e. à fa, vatevr de fa, p^rssron. de / kit,
- A| liijne-ûtmoGphcvique.
- dC
- W
- Ligne dix vide parfait *nï
- iA
- V
- la courbe a'U 0/7 ? ont v- une-put c de pression, cidre les chaudières cita machine,produite par tt/ie- section trop faible du tui/au on par des étranglements de la, vapeur
- La-perte- de travail que en, résut te est irprcscntcc-par fa. surface hachée M.
- La courbe Hic montre que. le vide au eondens leur est nuuwnis- Impute de travail* qui. rit* i/üüü. resu/te-,est proportionnelle a ta surfice.hcudireï^p
- Al
- Ht-
- 1e Qtmo.
- sphérique.
- J n
- Lijnë du vide parfait
- La-Conrbeeîd montre que* la pression de Lv vapeur ne,srfait, sentir avec toute son intensité que quand Ce ptstoiL-asdéfàparcouru, une-partie desa. course*, ce qui* peul provenir dclrauplemeiits de ta* vapeur dans te* tiroir .
- La,pcrtc de travail' qui* en résulte- est proportion. nette d fa snrfhce hachée^ .
- Va rtlard-àliadméssion^produiiait la courbccl'F'lè/ La. courbe montre- une avance lmp forte à lèchappcment, qtu produit, une. perte de travail pixportionnellc dfasufr.ee hachée N •
- La courbe c o montre que le. vide du. cou d‘.nseur ne sc fait sentir que progressivement ,ce- qui,peut provenir de lumici'cs trop étroite*' ouuie rentrées de, vapeur et- produit' une perte de travail* ' proportionnelle ci(ul.<-urfacc/uzc/tee IVT Des renflées importantes de vapeur par te tiroir, tepistoiLeOU une fuite à.
- L envelvppe peuvent produire une.
- h a
- courbe.puis'défectueuse- duns^ U givre, de. aDo'd’e1 ^
- V//////S/y//ÿSlM‘SA WXVJTTTTTr/.
- 01'fait
- Tii
- Uu vide
- •fait
- ~îv
- CettcJhjurc montre que la détente est lmp forte. ^
- pai' rapport au vide du <r>ndcnseur Jpuisque 'la.courl>ô tic, détente* b un descend au-dessous delà- courbe de condensation.à. c . ÎL-r.n. résut te. que , lorsque U piston-va de. n en^&Ja.pression absolue au condenseur est
- Xrieure cl cette de la. vapeur qui agit sur l'aatrcjhee.
- piston,, et présente ,par conséquent, une résistance-d. ta manche
- Æ
- Ligne nlnioisphérigt
- F^-
- Cellc. f qtur montre tes dense diagrammes relevés'simultanément de chaque coté eût. pistO/L*
- Les diférrnees que cæistçnt cnü'c euoc, prouvent- un mauvais réglement, du* tiroir qui, fait que* la* vapeur n agit ms de ta. ni.è-incf<içon**sur les deux/ faces du. piston.-
- Vl
- Ligne du 'vide parfait V': Ligne diT vide parfait
- rir. 97 a io3. — diagrammes de machines a vapeur
- pendant la détente de l’eau entraînée ou condensée à l'admission, quelquefois surchauffe de la vapeur, ou enfin des fuites au distributeur. Si m était > 1 il y aurait condensation pêndant la détente ou fuite aux échappements. On peut donc déduire, du
- tracé très simple de la course pv— constante, à côté de la courbe réelle de détente, des données très utiles sur l'économie générale de la détente.
- Le degré de la détente est, on le conçoit facile-
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- ment, influencé par la détente de la vapeur renfermée dans l’espace nuisible.
- Si l’on désigne par
- r le rapport de détente calculé sans espace nuisible ;
- r' le rapport de détente réel, c’est-à-dire le rapport du volume occupé par la vapeur dans le cylindre et dans l’espace nuisible, quand le piston est au bout de sa course, à ce volume à la fin de l’admission. e le volume de l’espace nuisible exprimé en fraction du volume décrit par une course du piston.
- On a
- r'—r —|— i-f er
- de sorte que la détente réelle de la vapeur est phi-
- vi' a', m' b' représentant, par hypothèse, les volumes totaux occupés par la vapeur au fond dn cylindre, aux points a et b.
- Or on a, d’autre part, dans les triangles semblables a m a' et b m b' la relation
- Pi
- d’où Pi '
- m'a'
- m' b'
- et m' a
- Dans les machines compound, où la vapeur se détend successivement dans plusieurs cylindres, les longueurs des diagrammes relevés sur les cylindres détendeurs doivent être amplifiées suivant leurs volumes.
- Considérons le cas très simple d’une compound
- jours moindre que celle que l’on calcule en ne tenant pas compte de l’espace nuisible.
- Sous une autre forme, l’espace nuisible intervient pour augmenter la pression moyenne et la dépense de vapeur, mais en bien plus grande proportion que le travail indiqué en raison de son action considérable de refroidissement.
- Le diagramme d’indicateur permet de déterminer, avec une approximation suffisante pour la pratique, la grandeur de l’espace nuisible.
- Tl suffit, pour déterminer la fraction e de la course du piston correspondant à l’espace nuisible, de prolonger, fig. io3, une sécante a b du diagramme menée aux environs de la courbe de compression jusqu’à sa rencontre en w avec la ligne atmosphérique, puis de reporter en a' m'la longueur b déterminée comme l’indique la figure. La distance de l’ordonnée m' m" au point le plus proche du diagramme donne immédiatement la longueur e.
- On à, en effet, en supposant que la vapeur suive pendant sa compression la loi p v — constante, la relation
- ni' a' _ p.j m' b' />,’
- à deux cylindres consécutifs de volumes v et Y. La vapeur détendue dans le petit cylindre suivant A C (fig. 104), achève de se détendre dans le grand cylindre suivant CD, ou plus exactement suivant C'D', développée de CD par l’amplification de ses abscisses dans le rapport^-.
- Prenons maintenant, sur une horizontale quelconque, un point d tel que
- il est facile de voir que le point d est le point qui caractériserait l’état de la vapeur au même lieu de la course des deux pistons, si elle se détendait, dans un seul cylindre de volume V, d’une quantité égale à la somme des détentes qu’elles a subies dans les deux cylindres, jusqu’en C d’abord, puis de C en c, ou de C' en a.
- En outre, l’aire du diagramme AB D" obtenu par le tracé d’une série de points d est, par construction, égale à la somme de celles des deux dia-
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
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- grammes réels, d’où le théorème suivant : que, dans ce cas, le travail de la vapeur est théoriquement le même que si elle accomplissait toute sa détente dans le grand cylindre seulement.
- Généralisant : l'énergie totale exercée par un fluide élastique pendant une série de variations de volume et de pression est indépendante du nombre et de la disposition des cylindres dans lesquels s’opèrent ces changements.
- En pratique, il n’en est pas ainsi, l’influence des parois et des distributeurs intervient, les courbes de contre-pression au petit cylindre et de détente au grand ne sont jamais superposées en CD à l’échelle v.
- Le groupement des diagrammes des différents cylindres d’une machine compound en une figure unique, d’après le théorème qui précède, rend sensible avec la plus grande simplicité l’action des influences théoriquement les plus complexes.
- RENDEMENT DU MOTEUR.
- Le diagramme permet de déterminer avec une précision suffisante pour la pratique le poids de vapeur dépensé par course du piston et par suite le rendement thermique du moteur.
- On ne peut pas déterminer à priori, en partant des seules données géométriques de la distribution, le poids de vapeur présent à chaque instant au cylindre. Ce poids dépend, en effet, dans une très large mesure, de l’influence des parois, qui change elle-même avec la vitesse du moteur, et du degré d’humidité de la vapeur admise. On ne peut donc déterminer la loi de la variation du poids de vapeur présent au cylindre tout le long d’une course que par le tracé d’un diagramme de ces poids, établi en fonction du diagramme ordinaire des pressions.
- On obtient ce diagramme en portant, sur les ordonnées du diagramme ordinaire, les poids de vapeur correspondant aux volumes décrits par le piston et aux densités données par les tables pour la vapeur aux différentes pressions.
- La figure 104, empruntée à l’étude publiée par M. Malet sur l’application du système compound aux locomotives, représente les diagrammes correspondants des poids et des pressions de vapeur dans un cylindre de machine à marchandises placé à l’extérieur des longerons, c’est-à-dire exposé à un refroidissement énergique. Le tracé de ces diagrammes montre que le poids de vapeur présent au cylindre, après avoir augmenté pendant l’admission, puis s’être légèrement abaissé pendant la détente, a atteint son maximum à la fin de la détente, vers l’ouverture de l’échappement anticipé.
- Ce fait ne constitue pas une règle générale, le maximum a lieu presque toujours pendant la dé-
- tente, et il est d’autant plus accentué que la détente est plus longue, mais il n’a pas toujours heu à la fin même de la détente. De plus, ce maximum du diagramme ne donne pas avec certitude le poids réel de la vapeur admise, car la vapeur condensée pendant l’admission ne se vaporise que rarement tout entière pendant la détente.
- Ces réserves faites, on obtient une évaluation approximative du poids de vapeur dépensé par course en retranchant du poids maximum déterminé
- 'pÉvssiin 9.2 A h A s
- \ ! ! " î ’ < ' \ ' T '
- FIG. IO4
- par le diagramme la masse de vapeur qui reste encore au cylindre à la fin de l’échappement, ou à l’origine de la compression.
- On peut enfin, comme approximation première, prendre pour maximum le poids de vapeur présent au cylindre au point de la course où le produit pv est le plus grand, et que l’on trouve facilement par tâtonnement, entre les origines de la détente et de l’échappement anticipé. Cette méthode est plus exacte que celle qui consiste à prendre, afin de simplifier encore, pour poids maximum celui 'qui resterait au cylindre à la fin de la course si la détente se prolongeait jusqu’en ce point sans échappement anticipé.
- Connaissant la quantité de vapeur dépensée par coup de piston et qui s’échappe du cylindre à une
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-
- 4io
- LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- pression moyenne />3, supérieure ou inférieure à celle de l’atmosphère, suivant que l’on marche sans ou avec condensation, on en déduit, d’après les tables de vapeur, la chaleur Q4 qui sort du cylindre par unité de temps.
- D’autre part, la chaleur fournie par unité de temps de la chaudière au cylindre est donnée par la formule simple
- Qs — i>’i (666,5 -f- o,3o5 fi) Xj -J- t0 -f- (i — Xi) (tj — fi)
- dans laquelle on désigne par
- w, la vaporisation de la chaudière par unité de temps, en vapeur et en eau entraînée,
- 4 \ les températures de l’eau dans la chaudière 4 } et à l’alimentation,
- xt la proportion de vapeur renfermée dans l’unité de poids de vapeur humide fournie par la chaudière, formée de
- et de
- x, pour ioo de vapeur, (i — a-,) d’eau.
- Enfin l’équivalent calorifique du travail d’un cheval-vapeur par minute est donné par la formule
- Q.
- 4 5oo kilogranimètres 425
- io cal. 57.
- Le quotient
- K =
- Qi-Qa
- t Qa
- 0.095
- Q1-Q2
- i ’
- de la quantité de chaleur restée dans la machine, ou dépensée en travail utile en rayonnement et en pertes diverses, par l’équivalent calorifique du travail indiqué i, en chevaux sur le piston, est un coefficient qui caractérise avec suffisamment d’exactitude pour les comparaisons pratiques le rendement thermique du mécanisme de la machine, depuis l’entrée de la vapeur dans la boîte du tiroir jusqu’à sa sortie du cylindre.
- La détermination exacte de la proportion d’eau entraînée xIf ou de l’humidité de la vapeur est délicate et ne peut s’exécuter qu’à l’aide d’appareils spéciaux dont la description nous entraînerait trop loin, mais on peut déterminer x, avec une approximation suffisante en pratique par le procédé suivant, dont la mise en œuvre est des plus simples :
- On branche sur le tuyau de vapeur une tubulure munie d’un robinet débouchant dans un tuyau de caoutchouc. Après avoir séché et chauffé ce tube en y faisant passer une certaine quantité de vapeur, on le plonge dans l’eau d’un tonneau en bois, c’est-à-dire peu conducteur, balancé par un poids connu P, et on y laisse la vapeur se condenser jusqu’à ce que l’équilibre soit rétabli avec un nouveau poids P'.
- Si l’on désigne par :
- p le poids de vapeur et d’eau entraînée reçu par le calorimètre p = P' — P,
- Q la chaleur du kilogramme de vapeur sèche à la pression de la chaudière, q la chaleur du kilogramme d’eau entraînée, q' la chaleur transmise au calorimètre par la condensation des p kilogrammes de vapeur humide,
- v le poids de vapeur sèche renfermée dans les p kilogrammes de vapeur humide,
- on a d’où
- Q v + q (p — v)—q',
- O
- — I
- q
- D’autre part, 4 et 4 étant les températures de l’eau du calorimètre avant l’introduction de la vapeur et à la fin de l’expérience, q' est donné par la formule
- q'--= p (fi - fi),
- d’où, pour v. l’expression finale
- P (fi — fi) —M
- = &-
- dont on déduit l’humidité
- de la vapeur soumise à l’expérience.
- L’indicateur peut servir aussi à déterminer, mais seulement avec approximation grossière, le frottement de la machine à vide : ce frottement diffère souvent beaucoup du frottement en charge, de sorte qu’il ne peut donner qu’une indication vague du rendement organique du moteur. Ce rendement ne peut se déterminer que par l’emploi simultané de l’indicateur et du frein.
- La fig. io5 représente l’aspect général d’un diagramme de frottement relevé avec une admission telle que la machine tourne à vide avec sa vitesse normale et uniformément.
- La courbe de détente coupe en B la courbe de contre-pression ou d’échappement et forme au-dessous d’elle une boucle B A qui représente un travail résistant de l’atmosphère, et qui doit être retranché de l’aire du diagramme de frottement. Le planimètre effectue de lui-même cette différentiation.
- Cette chute de la courbe de détente se produit aussi quelquefois en charge dans les machines rapides dont la vapeur suit trop difficilement le piston, ou dont la détente est trop prolongée.
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
- 4iï
- APPLICATIONS DIVERSES DE L’iNDICATEUR
- L’indicateur permet de tracer directement le diagramme de la distribution, c’est-à-dire une courbe dont les ordonnées sont proportionnelles aux pressions du cylindre aux différents points non pas de la course du piston, mais de celle du tiroir.
- Sur la fig. ioo, empruntée à l’ouvrage de Gra-ham, le diagramme du tiroir ABF' HH' correspond
- DIAGRAMME DE FROTTEMENT
- au diagramme d’indicateur tracé en traits pleins, à la même échelle des pressions.
- Le point A du diagramme du tiroir correspond au point A' du diagramme ordinaire ; à partir de ce point, le tiroir ouvre l’admission jusqu’à ce
- FKî. loi»
- qu’il ait parcouru la longueur DE qui représente, à l’échelle de l’indicateur, l’ouverture maxima de l’admission.
- A partir du point E, le tiroir rétrograde et la pression baisse avant même qu’il n’atteigne, en B, le point où il ferme complètement l’admission et où commence la détente géométrique. C est le point correspondant sur le diagramme du cylindre; F G représente la course totale du tiroir.
- A" est le point corespondant de A pour l’autre
- course (diagrammes pointillés). La distance AA" est égale, dans le cas où il n’y a pas de recouvrement intérieur, au double du recouvrement extérieur; il suffit dans ce cas, de prolonger une perpendiculaire au milieu de cette ligne AA" jusqu’à sa rencontre en m avec le diagramme du tiroir, puis de tracer par ce point une horizontale, pour déterminer en M' le point où commence l’échappement anticipé.
- Si le tiroir a des recouvrements intérieurs et extérieurs inégaux i et i', e et e', les points m et m' correspondants seront déterminés par l’intersection des courbes des diagrammes du tiroir avec les perpendiculaires menées sur AA" à de points distants de
- e i du point A
- fi7 ïi
- FIG. IO7 ET IOS
- e' + /' du poiut A"
- Le tracé du diagramme du tiroir permet donc d’analyser les différentes phases de la distribution.
- Ce tracé s’effectue le plus souvent à la main, d’après celui du diagramme du piston, lorsque l’on connaît d’avance la marche du tiroir ; tel est le cas du diagramme représenté par la figure 107 relevé par M. Baushinger sur une locomotive.
- On a porté en ordonnées et en demi-grandeur, de part et d’autre de la ligne, moyenne du tiroir oz, les ouvertures d’admission et de l’échappement correspondant aux différents points de la course du piston.
- Supposons que le piston marche dans le sens oz.
- L’admission anticipée commence en a. A la fin de la course arrière, cette admission est ouverte
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- de ob, après s’être constamment augmentée suivant les données de la courbe a b.
- Au commencement de la course avant du piston, l’admission continue à s’ouvrir jusqu’au point c, correspondant à la position y du piston.
- A partir de ce point (cy) l’admission commence à se fermer; en d, sa fermeture est complète, c’est l’origine de la détente géométrique qui se prolonge jusqu’en e.
- A partir de e, le tiroir ouvre l’échappement anticipé, suivant les ordonnées de la courbe ef, comptées au-dessous de la ligne oz. A la fin de la course oz l’échappement est ouvert defz; il continue à s’ouvrir, au commencement de la course de
- FIG. TOQ.
- INDICATEUR BROWN
- retour oz, jusqu’en g, puis il se ferme graduellement suivant g h. En h, commence la compression qui se prolonge jusqu’en a.
- Les courbes à lettres accentuées .indiquent, comme les précédentes, les principales circonstances de la distribution sur la face droite du piston.
- L’indicateur peut se prêter très facilement, ainsi que l’a proposé M. G. W. Brown à la détermination des jeux de certaines pièces du moteur et de leur influence. Il suffit (fig. 109) d’ajouter, à l’attirail ordinaire de l’appareil, un levier e dont l’extrémité est reliée par un amplificateur quelconque à la pièce dont on veut mesurer le jeu, par exemple à l’arbre de couche. Si cet arbre n’avait pas de jeu et tournait parfaitement rond, la pointe e' tracerait une horizontale, de sorte que les écarts de sa courbe, de part et d’autre de cette horizontale, indiquent à la fois le sens et la durée des flexions et des jeux de l’arbre dans ses portées.
- Nous avons déjà signalé dans ce iournal le rôle
- important que joue l’inertie des pièces mobiles pour la régularisation des machines à 'grande vi-
- FIG. 110 ET III. — INICATEUR D’iNKRTIE DE WILLIAMS
- tesse, l’indicateur permet, grâce à une ingénieuse modification de M. Williams (') de relever approxi-
- (') American Machinist, 9 août 1884.
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
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- relativement le diagramme d’inertie de ces masses.
- Le procédé employé par M. Williams consiste à fixer (fig, noet ni) sur la crosse A du piston
- cl
- rmmmmwï'ÆU.
- FIG. 112. — DÉTAILS DU CYLINDRI5
- un cylindre d, à l’intérieur duquel peut se déplacer un piston très lourd h (fig. 112), mobile sur des
- F. G. II
- et par conséquent à celle des pièces mobiles réduites au mouvement de la crosse du piston.
- Le diagramme (fig. 113) relevé sur une machine Allen très douce à 205 tours, puis reporté sur la fig. 114 à l’échelle du diagramme d’indicateur, fait nettement saisir les perturbations apportées par l’inertie des pièces mobiles dans la loi des efforts du piston sur sa bielle. Ces efforts sont en effet représentés, non pas par les ordonnées du diagramme d’indicateur, mais par les hauteurs positives ou négatives des parties ombrées.
- Le diagramme d’indicateur est relevé en même temps que le diagramme d’inertie par la corde 11. La corde m sert à détacher à volonté la pointe b du papier.
- L’indicateur peut enfin se monter sur les chaudières et sur les boîtes de distribution dont il indique l’insuffisance, les ébullitions surmenées ou les défauts de tuyautage, sur les pompes à air et sur les condenseurs, de façon à relever complètement le fonctionnement de ces organes (‘).
- Gustave Richard.
- SUR LES
- SYSTÈMES D’UNITÉS ABSOLUES
- petits galets, retenu par un ressort, et dont la tige e trace, par l’amplificateur a, un diagramme sur le
- FIG. ÏI4
- papier b. Les ordonnées de ce diagramme sont, de part et d’autre de la ligne de repos x x (ligure 113) proportionnelles à l’inertie du poids h
- Troisième article (Voir les numéros des 29 novembre et 6 décembre 188 j)
- ^ 12. — Système absolu unique.
- Nous avons montré qu’un système absolu ne pouvait comprendre plus d’une unité arbitraire, et nous avons fait remarquer que l’on pourrait être
- (•) Bibliographie. — Ceux de nos lecteurs désirant compléter les notions exposées dans les articles qui précèdent, trouveront de uombreux renseignements dans les ouvrages suivants :
- Ledieu : « Les nouvelles machines marines. » Paris, Du-nod, 1882.
- Buchelti : « Guide pour l’essai des machines à vapeur. » Paris, Tignol, 1884.
- De Meaupeau : « Mémorial du Génie Maritime, » 1882, p. 140.
- Piechlcr : « L’indicateur. ., » traduit et annoté par M. R. Se.Quela. Paris, Baudry. 1884.
- Main et Brown : « The Indicator and Dynamometer. » Londres, Longman, 1874.
- Porter : « The Richards Indicator. » Londres, Longman, 1882..
- Graham : « Stcam and the Use of the Indicator. » Londres, Spon, 1877.
- Wood : a Guide to the Stcam Engincs Indicator. » Lcedf-, Wood, 1883.
- Bnrgh : « The Indicator Diagram. » Londres, Spon, 1877.
- 11',-R. Le Van : « The Stcam Indicator and it.s Use •> New-York, van Nostrand, 1884.
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- La lumière électrique
- conduit à une relation telle, que le système fût entièrement déterminé.
- C'est en effet ce qui arrive si l’on admet la loi de Dulong et Petit sur les chaleurs spécifiques que nous avons déjà indiquée incidemment.
- Cette loi se trouve représentée par l’équation :
- me = (//;)
- où m représente la masse atomique d’un corps, c sa chaleur spécifique et (m) un coefficient parasite.
- Elle fournit l’équation de condition :
- mc = ( — )
- W
- et l’équation de dimensions MC= i
- On a vu que dans un système absolu C= i
- en évidence par la seule inspection des équations absolues.
- Nous allons donner quelques exemples tirés du domaine de l’électricité.
- loi d’ampère sur les feuillets magnétiques
- Ampère assimile un courant plan à un feuillet magnétique tel que le moment de ce feuillet soit égal au produit de l’intensité du courant par l’aire circonscrite.
- Or un courant :
- r — f
- une surface :
- S = l*
- Le moment magnétique est le produit d’un pôle P par une longueur
- P = F*L
- On a identiquement la relation
- 11 s’en suit également que
- IS = PL
- M = i
- ou encore
- M=L=T=
- qui est l’expression mathématique de la loi d’Am-père.
- loi de joule
- Il n’y a plus alors de paramètre arbitraire, et I on voit qu’il existe un système absolu, et un seul.
- La loi de Dulong et Petit, sur laquelle nous nous appuyons, est communément admise pour les gaz, mais elle ne se vérifie pas pour les solides ni pour les liquides.
- Il n’est pas vraisemblable qu’elle cesse d’être exacte dans ces deux cas; il est plus probable qu’elle s’y trouve, pour ainsi dire, masquée par des phénomènes perturbateurs qui nous échappent encore, et dont les lois, lorsqu’elles seront connues, conduiront une fois de plus aux équations mêmes de dimensions que nous venons d’établir.
- Elle peut se déduire de la loi du travail électrostatique :
- EQ=W
- Considérons, en effet, sur un courant I, deux points entre lesquels existerait une chute de po-tenliel E.1 On sait que
- q=(V)IT
- d’où
- EQ = (V)E IT = W
- V est la vitesse de l’électricité. Dans un système absolu
- V= i
- § i3. — Applications des équations absolues.
- Les équations physiques se confondant dans un système absolu, avec les équations de dimensions, il s’ensuit qu’une relation physique quelconque entre grandeurs dont les dimensions sont déjà déterminées, pourra se déduire directement des équaûons de dimensions connues, et l’on aura en même temps les valetus absolues des quantités mises en jeu.
- C’est ainsi que les théorèmes de mécanique tels que le théorème d.s forces vives, celui des quantités de mouvement, etc., sont pour ainsi dire mis
- par conséquent l'équation se réduit à E I T = W
- mais cette équation n’est exacte, nous le répétons, que pour un système absolu.
- LOI DE L’INTENSITÉ EN FONCTION DE L’EFFORT
- M. Marcel Deprez a donné la loi suivante (’) : La grandeur du couple (produit de l'effort tan-
- (*) Lumière Electrique, vol. V, p. 3ao.
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- gentiel par sa distance au centre) pour une machine donnée est proportionnelle au champ magnétique et à l’intensité du courant; elle est indépendante de la vitesse de l’anneau.
- Soit un champ uniforme G, une longueur L d’un courant I dirigé normalement aux lignes de force.
- Les équations de dimensions de G et I donnent :
- Donc un courant dirigé normalement aux lignes de force d’un champ uniforme, développe un effort proportionnel à sa longueur, à son intensité et à celle du champ.
- LOI DE LA FORCE ÉLECTROMOTRICE EN FONCTION DE LA VITESSE
- Imaginons un conducteur de longueur L mû parallèlement à lui-même, et normalement aux lignes de force avec une vitesse V, dans un champ G, et supposons-le fermé sur lui même extérieurement au champ. Il développera une force électromotrice E et produira une intensité I dépendant de sa résistance.
- D’après la loi de Joule, on a pendant le temps T, KIT = \Y
- W étant le travail dépensé pour mouvoir le conducteur.
- Or
- \Y = F V T
- F étant l’effort développe, d’où
- S 14. — Equations absolues actuellement en usage. — Critique du système C GS.
- L’exemple très simple de l’unité de surface en fonction de l’uniié de longueur que nous avons développé (§9), est du domaine de la géométrie.
- Le choix de l’unité de surlace et de l’unité de volume qui suppriment les coefficients parasites, sont si aisés, qu’ils s’imposent pour ainsi dire d’eux-mêmes. Aussi 11’y a-t il pas lieu de s’étonner si l'application des équations absolues à la géométrie remonte à l’origine de cette science.
- Il en est de même pour les formules les plus simples de la mécanique. C’est ainsi que dans celle qui donne la vitesse en fonction de l’espace et du temps, le coefficient parasite a été évité tout naturellement, mais dans les équations plus complexes, notamment dans celles de la physique, les rapports nécessaires entre les unités ont été longtemps méconnus.
- Nous devons aux beaux travaux des physiciens modernes, et plus spécialement à ceux de Gauss et de Weber, les éléments indispensables à la création un système absolu complet.
- Les études remarquables de la British Association (2) nous ont doté du système CGS, ou plutôt de deux systèmes CGS, l’un électromagnétique, l’autre électrostatique, qui constituent assurément un progrès très notable.
- Pourtant le système CGS n’est pas un système absolu. En effet, l’unité de vitesse y est arbitraire au lieu d’être celle de l’électricité. De plus, les relations
- M I.:1 T“' =Y-L et
- MO= 1
- n’y sont pas observées.
- On n’a donc pas tenu compte de la relation
- M = L = T = 1
- mais comme On a
- j: 1 = F v
- F = Ci I L
- •; = G V L
- La force électromotrice développée est proportionnelle au champ magnétique, à la longueur induite et à la vitesse (’).
- (9 Une unité pratique, commode dans le calcul des machines, et à laquelle nous proposerions de donner le nom de Gauss, est l’intensité du champ uniforme qui produirait une force électromotrice d’un volt sur un conducteur d'un mètre de long, coupant normalement les lignes de force, à la vitesse d’un mètre par seconde. 11 est facile de voir qu’un pareil champ équivaut à l’unité CGS multipliée par 10U Dans ce champ, un courant d’un ampère développerait sur un mètre de longueur un effort de io;i dynes ou sensiblement cent grammes.
- qui unit et détermine les unités de masse, de longueur et de temps, considérées à tort comme arbitraires.
- Il en résulte que si certaines lois sont débarrassées de leurs coefficients parasites, d’autres au contraire les ont conservés. Il en est ainsi de la loi | de gravitation newtonienne, de .la loi de Joule et i de la loi qui unit la quantité électrique à l’intensité.
- I Ces deux dernières lois, nous l’avons vu, devraient s’écrire :
- Q—(V)IT \V= (V) K IT
- (V) représentant la vitesse de l’électricité.
- ('-) Reports of the Commit)' on Electrical Standards, appointed br the Rrilisii Association for the advancemenl of Science. — Rcprinlcd br permission of the councit. — London, 187.3.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- Malheureusement on a imaginé, pour faire disparaître le coefficient (Y), une unité de quantité q dite électromagnétique, telle que
- Elles vérifient identiquement, ainsi que nous l’avons montré, la loi des feuillets magnétiques.
- (3) P 1=1 1.2
- ou
- et une unité électromagnétique e de force électro-inotrice, telle que
- et par suite:
- eIT = W
- c- = E (V;
- On avait défini, d’autre part, Q et E comme des grandeurs électrostatiques.
- On se trouvait donc en présence de deux systèmes distincts, et pour établir un parallélisme complet, on a inventé une intensité électrostatique i, telle que
- q=/T
- et par conséquent :
- i = l (V)
- M. Joseph Bertrand a, le premier, appelé l’attention sur l’anomalie étrange présentée par ces deux systèmes simultanés et contradictoires (3), et le premier aussi il a signalé le moyen de les fondre en un seul, en substituant l’équation correcte
- Q = (V) l T
- aux deux équations
- .7=1'!'
- La forme incomplète de ces équations n’a pas seulement pour effet de donner lieu inutilement à deux systèmes distincts. Nous allons voir que dans un même système certaines unités peuvent être définies de plusieurs manières différentes, en sorte qu’il y aura par exemple plusieurs systèmes électrostatiques.
- En effet, nous savons que dans le système électromagnétique, on définit l’unité de pôle par l’équation
- (1) p = f! l et l’unité d’intensité
- (2) I=Fi
- Ces deux équations sont exactes.
- q) J. Bertrand. — Sur les unités électriques. — Journal des savants. — Paris, 1882.
- La solution de M. Bertrand ne rencontra pourtant pas un accueil favorable. Voir les travaux de MM. Mereadier et Vaschy. — Lumière Electrique, t. VIII. nos 1. 2, 3, 4.
- (I) 1J = 1L
- Elles vérifient également la relation suivante :
- (5) PI = FL
- à laquelle Maxwell a été conduit directement par des considérations étrangères au sujet que nous traitons ici (* *).
- En électrostatique on définit une unité d’intensité i, telle que
- (61 i = (V) T
- ce qui, d’après (4) et (5), donne les relations
- (7) *‘= (4) L= (v) 'L
- et
- (8)
- p_Æ_(V)!^
- î ' l
- (V)
- Si l’on fait abstraction du facteur (V) et qu’on veuille définir le pôle électrostatique à l’aide d’une formule du système électromagnétique, comme on l’a déjà fait pour i, on prendra à volonté l’une ou l’autre des formules (4) et (5), et l’on y remplacera I par i.
- On aura, dans le premier cas W) p=i L —P(V)
- et dans le second cas
- (10)
- p'= ÜL = ±\
- p i (V)
- La deuxième solution avait été adoptée pa; Maxwell, la première le fut plus récemment par M. Clausius qui annonça que Maxwell s’était trompé. Cette déclaration donna lieu à une polémique assez vive entre MM. Helrnholtz (2), Clau-
- (’) Maxwell, toc. cit., vol. 2, cli. 10, g 622.
- (*) clausius. — Uber die verschieienen Maasssysleme zur Messung electrischer und magnetischer Grœssen. — Leipzig, 1882.
- (2I HELMiioLTZ. — Uber absolu le maasssysteme fur etec-trische und magnelische Grœssen.
- Annalen der Ptiysik und Chemie. Band XVII, Heft L
- Leipzig, 1882.
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
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- sius ('), Everett (*), J.-J. Thomson (1 2 3) et plusieurs autres savants ; les uns prenant fait et cause pour Maxwell, les autres pourM. Clausius.
- Nous venons de montrer que les deux solutions sont également admissibles, mais qu’en réalité elles sont toutes deux défectueuses au même titre que les définitions de l’intensité dans le système électrostatique, de la force électromotrice et de la quantité, dans le système électromagnétique.
- En résumé, on voit que le système C G S est loin d'être parfait.
- Quelques-unes des équations qui servent à définir les unités sont incompatibles et donnent par suite lieu à une série de systèmes, tous basés sur les unités fondamentales CG S, mais distincts les uns des autres.
- Cet inconvénient est considérable. On pourrait le faire disparaître facilement en adoptant, pour relier la quantité à l’intensité, l’équation
- Q = (V) 1T
- Le défaut de ne pas être un système absolu est peut-être moins grave. Il est compensé en grande partie par l’avantage que présente le système CG S de ne pas avoir sensiblement altéré les unités les plus usuelles.
- Peut-être serait-il d’ailleurs prématuré de vouloir dans l’état actuel de la science, adopter un système absolu.
- Il nous semble pourtant que c’est là le but vers lequel on doive tendre.
- Géza Szarvady.
- LE « BR1TISH MUSEUM »
- Le British Muséum est de fondation très récente. Il fut, en effet, établi en 1753 par un acte du Parlement à la suite d’un legs fait à la nation par Sir Hans Sloane, célèbre médecin, de ses livres, de ses manuscrits, de ses statues, de ses tableaux, de ses médailles et de ses curiosités naturelles. Piqué d é-mulation par la générosité d’un simple particulier, le gouvernement augmenta les collections de Sir Hans Sloane, en faisant l’acquisition de celles de Harley comte d’Oxford, qu’il joignit à celles de
- (1) clausius. — Un lhe dimensions of a unit oj magne-lism in lhe eleclrostalic systtm of measurcs.
- Philos, hlagaz. 1882.
- (2) everett. — On Ilie dimensions oj a magnetic pôle in lhe electrostatic, System oj' units.
- Philos. Maçaz. 1882.
- (3) J.-J. Thomson. — On lhe dimensions of a magnetic pote in lhe eleclrostalic, syslem of unils.
- Philos. Ma gaz. 1882
- sir Robert Bruce Cotton, achetées à une époque antérieure, sous le règne de Guillaume d’Orange.
- Cette grande collection nationale possède encore aujourd'hui le caractère multiple qu’elle a eue dès son origine, mais sa richesse principale consiste en imprimés et en manuscrits ; cette partie de la collection a acquis une importance immense, importance qui va croissant de jour en jour.
- En effet, ayant terminé dès 1857 la construction de l’édifice définitif, les administrateurs peuvent consacrer chaque année à l’acquisition de livres nouveaux des sommes immenses.
- Cet établissement rivalise avec notre Bibliothèque nationale, et nous devons avouer, non sans quelque amertume, qu’il l’emporte sur cette dernière au point de vue du nombre des documents tout d’abord, mais surtout au point de vue de l’éclairage, qui permet d’étendre singulièrement les limites du temps que la bibliothèque est ouverte au public.
- L’éclairage électrique du British Muséum a été l’objet d’un grand nombre d’essais et de tentatives successives; ce n’est qu’après de longues études et des tâtonnements très nombreux que l’administration est parvenue à trouver la combinaison actuelle, qui est en effet aussi parfaite que possible, et qui donne une lumière suffisante à un nombre considérable de lecteurs.
- La salle de lecture dont nous donnons la représentation se compose d’une vaste rotonde qui a 48 mètres de diamètre et 32 mètres de hauteur.
- Dans le jour, elle est éclairée par 20 fenêtres de g mètres de hauteur sur 4 mètres de largeur, que les ingénieurs électriciens sont parvenus à remplacer pendant la nuit à l’aide de quatre lampes à arc, disposées de telle façon qu’elles distribuent une lumière douce et égale dans toute l’étendue de cet immense vaisseau.
- Mais il est juste de dire que cette tâche a été facilité par l’absence complète de toute colonne de soutènement, et par les heureuses dispositions architecturales de l’ensemble.
- Dans le centre se trouve le bureau où se tiennent les conservateurs et les employés chargés de donner les livres aux lecteurs. Les communications entre les agents stationnant dans les magasins et dans les galeries, se font par un couloir vitré qui occupe un des secteurs du cercle consacré au public.
- Les divers catalogues qui sont à la dispostion du public sont rangés sur deux cercles ayant le bureau pour centre commun, et les tables sont placées dans le sens des rayons du cercle ; comme elles vont en divergeant, elles laissent libre un espace dont on a profité pour mettre des tables plus petites.
- Nous avons compté 35 tables, dont les plus grandes ont 10 mètres de longueur et sur lesquelles 14 lecteurs peuvent se placer fort à l’aise. Il y en
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
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- a de divers modèles, placées systématiquement afin d’utiliser toute la superficie livrée au public. Les plus petites n’ont que 2 mètres de long: et donnent place à 4 lecteurs.
- Nous nous sommes assuré qu’il y a un peu plus de 3oo places réglementaires; c’est à peu près le même nombre que dans la salle de lecture de Paris. Mais comme cette limite n’a rien de rigoureux, il n’est pas rare que le samedi soir on y compte jusqu’à 55o lecteurs. Dans ce cas, plus de 200 individus clesdeux sexes se groupent autour des tables du catalogue, se tiennent accroupis sur les échelles mises à la di-position du public pour atteindre les livres de la bibliothèque des références, qui est beaucoup plus mal choisie que la nôtre, mais par compensation plus nombreuse; elle ne renferme pas moins de 20000 ouvrages.
- La lumière électrique permet à tout ce monde de lire avec autant de facilité qu’en plein jour. On doit dire que ce résultat tient, en grande partie, à la forme sphérique de la salle qui a pourtant été construite il y a une vingtaine d’années, c’est-à-dire à une époque où l’archiicctc ne pouvait deviner que l’on pourrait jamais l’éclairer. En effet, M. Panizzi et M. Srnyrke, dont les plans ont été suivis pour la construction de ce monument remarquable, sont morts l’un et l’autre sans se douter que l'électricité fournirait bientôt un moyen de le faire sans moindre danger d’incendie.
- Pour avoir une idée de l’influence de la forme et de la bonne disposition des lampes, il suffit d’aller visiter le South Kensington Muséum où se trouve une bibliothèque de forme rectangulaire dans laquelle tiennent 80 lecteurs. Les dimensions sont approximativement : 3o mètres de long, 10 mètres de large et 10 mètres de haut, soit 3 000
- mètres cubes, environ du cube du British Muséum.
- L’éclairage est beaucoup moins bon, cependant on emploie 64 Swan et 2 Brush d’environ 1000 bougies chaque, ce qui, en comptant les Swan à 10 bougies donnerait 2 640 bougies.
- Les 4 lampes Siemens qui eclairent la salle de lecture sont de . 4 000 bougies chacune, soit en tout 16 000 bougies. La force motrice nécessaire est de 2 1/2 chevaux-vapeur par lampe, soit en tout 10 chevaux.
- J’ai été dans tous les coins pour essayer de trouver un endroit où il me serait impossible de lire aisément les caractères les plus fins, et je dois avouèr que j’ai été obligé de renoncer à ma tentative, quoique je prisse le soin de tourner le dos aux lampes.
- L’èLctricien du British nouveau m’a dit que, d’après les essais faits avec la lumière à incandescence, il ne faudrait pas moins de 800 lampes pour obtenir le même résultat, c’est-à-dire une force
- motrice de 60 à 80 chevaux, et par conséquent une dépense beaucoup plus grande.
- Les lampes Siemens, marchant avec des courants continus et étant entretenues avec un soin parfait, sont tout à fait silencieuses. Les oscillations de la lumière sont presque insignifiantes. Le succès de l'éclairage de cette salle de lecture montre ce que peuvent le soin dans l’installation et la manière intelligente dont on emploie ces appareils.
- Je dois ajouter que les deux charbons, mis en présence, ne sont point pareils. Le charbon négatif est très dur et n’a que 14 millimètres ; le charbon positif est plus tendre, mais il a un diamètre de 18 millimètres. Il y a au centre une partie plus molle. Ces charbons sont fabriqués par la maison Siemens de Berlin, qui vend le premier à raison de 6 deniers par pied, et le second à raison de 1 sh. r denier, soit environ 1 fr. 60 et 3 fr. 7.5 par mètre. On calcule que l’éclairage de la salle de lecture coûte actuellement 3 fr. 75 de charbon par heure, et en comprenant toutes les dépenses, hommes, huile, réparations, intérêt d’argent, on obtient environ un peu moins de 10 francs.
- Un Anglais, qui connaît peu nos habitudes administratives françaises, et à qui je faisais part des embarras de nos conservateurs, me demandait s Ton ne pourrait pas former une compagnie pour l'éclairage de la Bibliothèque nationale de Paris.
- Il pensait qu’en prélevant un droit d’entrée de 5o centimes par séance sur les lecteurs du soir, cette compagnie arriverait à faire de beaux bénéfices. Comme il s’appuyait sur les chiffres précédents, il avait raison au point de vue arithmétique, mais il ne savait pas que par principe, en France, plutôt que de consentir à établir un péage pour lire à la lumière, nous préferons ne pas lire.
- Il y a souvent à Londres des jours où le brouillard est continu, de sorte qu’on était obligé de fermer la bibliothèque avant que l’éiectricité 11’ait été appliqué à l’éclairage de la salle de lecture.
- Il y a maintenant des jours où l’éclairage fonctionne depuis g heures du matin, heure de l'ouverture, jusqu’à 8 heures du soir, moment de l’extinction, c’est-à-dire pendant onze heures consécutives.
- Dans les premiers temps de la lumière électrique, on ouvrait jusqu’à 7 heures; on a maintenant poussé jusqu’àB, et l’on ira successivement jusqu’à 9 et même jusqu’à 10.
- Actuellement, l’emploi de l’électricité augmente chaque année le temps des lectures de 800 heures, réparties sur 3oo jours environ.
- Si on en excepte celles du samedi, les séances du soir attirent généralement 160 à 200 lecteurs. Elles finissent en effet trop tard pour que les hommes d’affaires puissent venir de loin pour passer leurs soirées au Muséum. Ils ne peuvent le faire que le samedi, jour où les bureaux
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- ferment à deux heures. On calcule que l’on aura une moyenne d’au moins 400 lecteurs du soir quand la lumière durera jusqu’à 10 heures, ce qui fera une moyenne de 21/2 centimes par heure de lecture et pour chaque lecteur.
- On voit que, si l’on voulait suivre l’avis de notre Anglais, il y aurait de la marge à Paris, dût-on faire supporter à la Compagnie d’éclairage, les frais d’entretien des garçons et des bibliothécaires.
- Chacun saura gré à M. le docteur Bullen, directeur du département des imprimés, du zèle avec lequel il a réalisé un si grand perfectionnement, de la façon la plus satisfaisante. Nous lui offrons également l’expression de notre gratitude pour la courtoisie avec laquelle il a bien voulu nous autoriser à faire dessiner la salle de lecture, qui à notre connaissance n’a encore paru dans aucun journal français.
- Nous devons ajouter que M. Delille, le directeur de la Bibliothèque nationale de Paris, est venu plusieurs fois visiter le British Muséum, notamment lorsqu’il a traversé le détroit pour réclamer les manuscrits volés par le trop fameux Libri. Nous sommes persuadé qu’il a été aussi peiné que nous, de voir que l’éclairage électrique de la Bibliothèque nationale se trouvait relégué dans le lointain de quelque futur budget, et qu’il joindra ses instances aux nôtres pour faire cesser au plus vite une infériorité si cruelle.
- La salle des machines a été placée dans une cave casematée, de manière qu’aucune chance d’incendie ou d’explosion n’est à craindre. Les machines donnent de l’électricité pour 64 Swan utilisées pour les services, et 18 lampes Siemens différentielles, de 35o bougies, réparties dans la cour, les vestibules, etc., etc. Mais nous n’avons aucune observation à faire sur cette partie du service, qui ne se distingue que par une installation irréprochable et un entretien rigoureux. Un chauffeur et un mécanicien suffisent pour tout faire. Ces ouvriers sont sous la direction d’un des employés du secrétariat du docteur Bullen, qui a bien voulu se mettre à notre entière disposition, ce dont nous saisissons ici l’occasion de le remercier.
- W. de Fonvielle.
- CHRONIQUE DE L’ÉTRANGER
- Correspondances spéciales Angleterre
- LES PROGRÈS RÉCENTS DANS L’ÉCLAIRAGE ÉLECTRIQUE. — Bien que presque toutes les stations
- centrales pour l’éclairage électrique qu’on se proposait d’installer l’année dernière, selon la loi votée par le Parlement, soient restées à l’état de projet, il en est cependant une qui revêt une forme pratique : nous voulons parler de la station centrale Victoria, à la Swan United Electric LightC0, située près de la gare de Victoria à Westminster et destinée à alimenter l’ensemble du quartier qui comprend toute espèce de bâtiments : hôtels, bureaux, usines, magasins, etc.
- L’ingénieur chargé de l’installation, M. R.-E. Crompton, s’est prononcé en faveur des dynamos de 5oo foyers qu’il considère comme les meilleures, les plus économiques et les plus commodes surtout, si l’on envisage l’extension future de l’installation, car, en commençant avec quelques machines seulement, il sera facile d’en ajouter une nouvelle dès qu’on aura besoin de 5oo foyers nouveaux. De plus, cette disposition convient bien pour le nombre plus restreint des lampes employées pendant la journée et au commencement de la soirée. Pour le moment, on n’a installé que deux dynamos de 5oo foyers actionnées par deux grandes machines avec un arbre de transmission et un embrayage. On ne se servira pas encore d’accumulateurs, mais il leur sera cependant réservé un emplacement dans la station pour le cas où on se déciderait à les employer.
- Cette installation est en bonnes mains et son succès contribuera largement à faciliter l’introduction de la lumière électrique dans notre pays.
- T’ai déjà fait allusion dans mes lettres aux dispositions sévères de la loi sur l’éclairage électrique et du mécontentement toujours croissant qu’elle provoque parmi nos électriciens. Ce mécontentement s’est manifesté dernièrement par la visite d’une députation au président de la chambre de commerce, M. Joseph Chamberlain, qui est le ministre à qui incombe la principale responsabilité de la loi en question. La députation a insisté sur les charges très lourdes qui résultent de plusieurs clauses de la loi et surtout de l’article 27, autotisant les municipalités ou autorités locales à acheter toute la propriété d’une entreprise d’éclairage électrique qui fournit l’électricité dans le quartier, au bout d’une période de 21 années. L’injustice de cette disposition se trouve dans le fait que si l’entreprise électrique doit réaliser des bénéfices, il faut que ce soit pendant 21 ans, parce qu’elle peut être rachetée au bout de ce temps sans aucune compensation, ni pour l’agencement, ni pour l’achat forcé, mais simplement sur la base de la valeur de l’installation et des usines. Vingt et une années ne constituent pas une période assez longue pour encourager les compagnies d’éclairage électrique à travailler ou les capitalistes à donner leurs fonds, surtout puisque ces sociétés doivent porter tout le poids des difficultés d’une
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- première expérience. Un autre article de la loi force les compagnies à fournir la lumière à toute personne habitant le quartier concédé qui en ferait la demande. Tous les ingénieurs de lumière électrique comprendront les ennuis qui peuvent résulter de cette obligation, qui nécessitera parfois la construction de lignes très longues et d’installations séparées hors de proportion avec les bénéfices à en retirer, En somme, l’exécution rigoureuse des deux dispositions de la loi que nous venons de citer ne manquerait pas de retarder les progrès de l’éclairage électrique en tant qu’entreprise profitable.
- M. Chamberlain a prétendu, en réponse, que laissées à elles-mêmes les compagnies d’éclairage électrique ne tarderaient pas à établir des monopoles, et que c’était justement pour empêcher cette éventualité que son projet de loi avait été voté par la Chambre. Il ne pouvait consentir à une révocation des dispositions en question, mais il serait heureux d’examiner des modifications paraissant plus acceptables aux entreprises d’éclairage électrique. Ces modifications porteront probablement sur la durée de la concession de 1a. compagnie, ou bien on comprendra dans le prix d’achat de l’installation une compensation pour l’agencement. Il est également probable qu’on fixera les conditions du service obligatoire à fournir par la compagnie aux personnes qui demanderont la lumière.
- MÉTHODE POUR DETRUIRE L’INDUCTION SUR LES circuits téléphoniques. — M. F. W. Nea'e de Stoke upon Trent a imaginé un moyen très ingénieux pour vaincre les bruits d’induction sur les lignes téléphoniques. Supposons deux fils A et B placés sur le même poteau et si près l’un de l’autre que la parole transmise par le fil B est entendue sur l’autre fil A. M. Neale arrête l’influence de B sur A en coupant le fil B au milieu et en intercalant une bobine de résistance dans le circuit. Cette bobine se compose de deux fils enroules parallèlement sur le même cadre ; la longueur et les dimensions de ces fils dépendent de la longueur du circuit téléphonique. Une moitié de la ligne B passe à la terre à travers un des fils de la bobine, et l’autre moitié passe à la terre à travers le deuxième fil de la bobine.
- Il s’ensuit qu’une dépêche traversant la moitié de la ligne et passant à la terre à travers l’un des fils de la bobine induit un courant correspondant dans l’autre fil de la bobine et s’étend ainsi sur l’autre moitié de la ligne B au récepteur qui s’y trouve. Mais les courants opposés dans les deux moitiés de B étant de signes contraires tendent mutuellement à neutraliser leurs effets d’induction sur la ligne A qui est dans toute sa longueur affranchie de l’induction de B.
- Sur un circuit très long on aura parfois avantage à couper la ligne B en trois ou plusieurs endroits et à intercaler des bobines d’induction comme nous l’avons dit,
- Quand il y a un certain nombre de fils l’un au-dessus de l’autre sur la même série de poteaux, un fil sur deux peut être muni d’une bobine d’induction. Une sonnerie électro-magnétique fonctionnera à l’autre extrémité de la ligne à travers la bobine et servira ainsi d’appel. La disposition a été essayée dans différentes conditions et donne de très bons résultats.
- la résistance des fils. — J’ai déjà fait mention des expériences de M. James Hopps, surintendant des ateliers du Coopers Hill Royal Indian Engineering College sur la modification de la résistance des fils enroulés sur des bobines, et M. Hopps 111’a encore communiqué quelques détails sur ce sujet.
- On sait que les fils changent de résistance, après avoir été roulés sur des bobines ; mais la modification se traduit tantôtparune augmentation et tantôt parune diminution. M. Hopps s’estservi d’unappa-reil construit de manière à varier la tension à laquelle les fils sont enroulés, et il a constaté par un grand nombre d’expériences qu’on augmentait la résistance en déroulant ou qu’on la diminuait en enroulant des fils de cuivre, de maillechort, de plomb, d’aluminium et de magnésium. Le fil de fer doux se comporta au commencement de la même manière, mais, après quelques opérations, le changement inverse eut lieu, et on diminuait la résistance en déroulant.
- La résistance du fil de zinc augmente presque toujours, que le fil soit enroulé ou déroulé, mais l’effet de l’enroulement varie de 1/2 à i/3o de l’effet de déroulement. Cette différence d’effet, ou l’amplitude des différences des résistances, est la plus grande pour le magnésium et la plus petite pour l'aluminium, qui ne subit presque pas de modification. L’amplitude pour le maillechort diminue après quelques opérations d’enroulement et de déroulement, comme si le fil devenait plus dur par ce procédé.
- D’autres observateurs ont également obtenu des résultats sur ce sujet. M. H. Tomlinson a dernièrement trouvé que la résistance électrique des fils de nickel diminuait sous tension malgré l’augmentation de longueur causée par la traction. M. Hopps a trouvé que les fils de magnésium possèdent une propriété semblable. '
- D’autre part, M. Wiedemann dit, dans Die Elçc-tricitœt, que l’enroulement des fils de cuivre ou de fer augmente tandis que le déroulement diminue leur résistance spécifique d’environ o,oo3 de sa valeur totale. Dans Die Physik, de Mousson, se trouve une affirmation semblable; mais les résul-
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- tats de M. Hopns sont en contradiction avec ccs d.ux derniers. On sait également que la conductibilité spécifique des conducteurs de cuivre dans les usines de câbles diminue parfois de pins d’un pour cent pendant la fabrication des câbles, mais jusqu’ici on n'a pu déterminer la vraie raison de ce changement.
- J. Munro.
- REVUE DES TRAVAUX
- RÉCENTS EN ÉLECTRICITÉ
- Action de l’étincelle d’induction sur le trifluorure de phosphore, par M. H. Moissan (*).
- « Comme la plupart des composés binaires se dédoublent partiellement en leurs éléments, sous l’action de la haute température développée par l’étincelle de la bobine de Ruhmkorff, nous avons pensé qu’il était intéressant d’étudier ce.te action sur le trifluorure de phosphore.
- « Nous avons employé, dans ces recherches, le dispositif si commode qui a été décrit par M. Ber-thelot (2). Dans une éprouvette de verre, placée sur la cuve à mercu e, se trouve un certain volume de trifluorure de phosphore. Ce gaz, qui a été desséché au moment de la préparation, est laissé en présence d'une baguette de potasse, fondue au creuset d’argent, pendant cinq à six heures, afin d'être certain qu'il ne renferme plus trace d’humi dité. Le fluorure de phosphore, comme l'acide carbonique sec, n’est pas absorbé par la potasse.
- « Deux tubes recourbés, remplis de mercure, donnent passage aux fils de platine qui amènent le courant. Nous nous sommes servis dans ces expériences d'une bobine, actionnée par 3 éléments Grenet, pouvant donner facilement dans l'air des étincelles de om,04.
- « On avait soin de bien faire jaillir l’étincelle entre les fils de platine, maintenus au milieu dé l’éprouvette, de relie sorte que cette étincelle ne pût s’étaler sur une paroi de verre. Enfin le mercure, l’éprouvette et les tubes étaient desséchés avec le plus grand soin.
- « Lorsque l’étincelle a passé pendant une heure, on arrête l’expérience et on laisse le gaz reprendre la température du laboratoire. Le volume a sensiblement diminué et Ls parois de l'éprouvette sont recouvertes d’une matière jaune qui se détaché facilement lorsqu’on l’agite avec de l’eau. Examinée au microscope, celte substance se présenté sous la
- P) Note présentée à l’Académie des sciences dans la séance u ior décembre itttS j.
- (3j Bertlielot. Essai de mécanique chimique, t. II, p. 340.
- forme d’un enduit plus ou moins épais, déposé légulièrement sur les parois de v«.rre par la condensation lente d’une vapeur. Ce corps se dissout dans le sulfure de carbone et fournit tous les caractères du phosphore.
- « Le gaz restant dans l’éprouvette après l’action de l’étinc lie d'induction ne renferme pas trace de fluorure de silicium. Mis en présence do l’eau, il ne donne pas de dépôt de silice. Cependant ses propriétés sont différentes de celles du trifluorure de phosphore. Il fume abondamment en présence de l’air. Mis au contact d'une petite quantité d’eau, une partie est de suite absorbée (environ 6 à 7 pour 100); la solution renferme de l’acide phospho-rique et le gaz restant possède alors toutes les propriétés du trifluorure de phosphore.
- « Comme le volume gazeux a diminué sous l’action de l’étincelle d’induction, toute idée d’un dédoublement en fluor et phosphore doit être écartée, puisque le trifluorure de phosphore renferme ivt>1 de phosphore et 6vo1 de fluor condensés en 4Vul. De plus, comme il n’y a pas formation de fluorure de silicium, nous estimons qu'il faut admettre qu’une partie du fluor, mise en liberté, se porte sur le trifluorure de phosphore en excès pour former le pentafluorure de phosphore gazeux qui a été décrit par M. Thorpe (’).
- 4 Ph Fl3 4- Ph F|3 = 3 Pli Fl» 4- 2 Pli.
- lfavol. 4V0I. 12vnl.
- « Si l’on continue l’action de l’étincelle d’induction pendant plusieurs heures, le dépôt de phosphore augmente lentement et le volume continue à diminuer. Cependant, après quelques heures, il s’établit un équilibre et la décomposition semble limitée. En examinant l’éprouvette lorsque l’appareil est démonté, on voit que sa surface intérieure n’a pas été attaquée.
- « Cette expérience, répétée plusieurs fois, nous a toujours donné les mêmes résultats. Mais, si l'on ne prend pas les plus grands soins pour éviter toute trace d’humidité, il n’en est plus de même. Lorsque l’on ne dessèche pas le gaz trifluorure de phosphore au moyen de potasse fondue, et que l’on se contente de le faire passer dans un flacon à acide sulfurique et dans un petit tube en U au moment de sa préparation, puis qu’on le soumet à l’action de l’étincelle, voici ce qui se produit : Le phosphore se déposé encore sur les parois de l'éprouvette, le volume diminue, mais le gaz restant renferme une assez forte proportion de fluorure de silicium, et la quantité de fluorure de silicium augmente lentement avec la durée de l'expérience. Après une heure, le mélangé gazeux peut renfer-
- (•) Tiiokpe, Sur les fluorures d’arsenic et de phospt.ore (Chemical News, t. XXXII, p. 232).
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- 4 :•>
- mer i de fluorure de silicium. Celatient, sans doulc,
- a ce que l’hydrogène de la petite quantité d’eau contenue dans le gaz fournit, avec le fluor du fluorure de phosphore, de l’acide fluorhydrique qui réagit sur le verre en produisant du fluorure de silicium et de l’eau. Cette nouvelle quantité d’eau est décomposée à son tour de la même manière, et l’action se continue. Une très petite quantité de vapeur d’eau peut ainsi successivement transformer une quantité relativement très grande de fluorure de phosphore en fluorure de silicium. Après l’expérience, la surface intérieure de l’eprouvette est complètement dépolie.
- * La transformation du fluorure de phosphore en fluorure de silicium, par le passage de l’étincelle, n’est jamais complète ; il s’établit, après un certain temps, un équilibre sur lequel nous aurons à revenir.
- tt Nous devons ajouter que le mélange gazeux, résultant de la décomposition par l’étincelle du tri-fluorure de phosphore incomplètement desséché, mis en présence d’une solution d’iodure de potassium, déplace l’iode et fournit, avec l’empois d'amidon, une intense coloration violette. Mais, lorsqu’on faitla même expérience avec le trifluorure de phosphore exactement sec, en partie décomposé par l’étincelle d’induction, on n’obtient plus de coloration. Nous ne pouvons que citer cette expérience sans en tirer de conséquences, la réaction de l'iode sur l’amidon étant tellement sensible qu’on ne doit l’employer qu’avec les plus grandes précautions. »
- Sur les lois du frottement, par G.-A. Hirn M).
- « Les personnes qui s’occupent de mécanique appliquée auront, comme moi, lu avec intérêt la notice de M. Marcel Deprez, parue aux Comptes rendus du 17 novembre. Les résultats obtenus par M. Deprez, dans l’élude d’un cas particulier de frottement, concordent remarquablement avec ceux que j’ai indiqués sous une forme générale et assez complète, il y a trente ans. Quoique mon travail ait paru dans deux publications assez répandues, les faits qui y sont signalés semblent encore peu connus. Il me sera permis de les indiquer ici, sous la forme la plus concise.
- « Vers la tin de 1847, j’avais terminé une longue série de recherches des plus variées sur les lois qui président aux frottements des diverses pièces de nos machines. Par suite d’obstacles dont le souvenir 111’est testé longtemps pénible, et qui étaient de nature à lemperer étrangement le zèle d’un commençant, le mémoire où j’avais rassemblé
- et discuté les résultats de mes expériences n’a pu paraître que huit années plus tard (Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse, i855). Notre ami et vénéré confrère Combes en a peu après rendu compte dans le Bull clin de la Société d'encouragement et l’y a fait insérer presque intégra lement. Voici l’énoncé des faits principaux que j’ai constatés :
- « I. Il existe une grande différence entre les phénomènes que présente le frottement de deux pièces qui glissent l’une sur l’autre, selon qu’elles sont sèches et en contact immédiat, ou qu’elles sont séparées par une couche d’une matièie lubrifiante (huile, graisse, eau, air).
- « II. Dans le cas des frottements que j’ai appelés immédiats (ceux où les deux surfaces glissantes sont sèches), le coefficient du frottement, autrement dit le rapport delà charge qui presse les surfaces l’une contre l’autre et de l'effort moteur, le coefficient de frottement, dis-je, est indépendant des vitesses, des surfaces et de la charge.
- « III. Il n’en est plus ainsi pour les frottements que j’ai appelés médiats, pour ceux où, comme c’est le cas à peu près général, les surfaces sont séparées par une matière onctueuse. Ici, le coefficient du frottement est toujours une fonction de la vitesse, de la charge et de l’étendue des surfaces en regard.
- « IV. Parsuite de causes de trouble nombreuses, dont il est aisé de discerner l'origine, mais dont il est souvent impossible d'empêcher l’intervention, il est fort difficile d’arriver aux lois précises qui régissent les phénomènes. La quantité de matière onctueuse que le mouvement entraîne sous les surfaces en regard, la température de cette matière (du moins en général), etc., font varier la valeur du coefficient de frottement, la plupart du temps, dans le cours d’une même expérience.
- « \. Cependant, on peut dire que, dans l’état habituel des pièces glissantes de nos machines (tourillons, glissières ou patins qui guident les tiges des pistons de machines .à vapeur, etc.), l’effort nécessaire pour surmonter la résistance est proportionnel aux racines carrées des surfaces en regard, aux racines carrées des charges qui les appuient l’une sur l’autre et (lorsque le graissage est abondant) aux vitesses.
- « VI. L’influence des vitesses est toutefois des plus complexes. Avec de grandes vitesses, ou du moins quand les charges qui appuient les pièces l'une sur l’autre sont faibles relativement à l’étendue des surfaces glissantes, un grand nombre de
- (i) Note présentée à l’Académie des sciences dans la séance du i" décembre 1884.
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- liquides, bien différents des huiles, peuvent devenir des lubrifiants. Que dis-je ? l’air, dans de certaines conditions particulières et lorsqu’il est amené en quantité suffisante entre les surfaces, devient le meilleur des lubrifiants, le coefficient de frottement
- pouvant alors s’abaisser à . Lorsque, au contraire, les vitesses sont trop faibles ou les charges relatives trop grandes, la matière onctueuse peut se trouver expulsée ; le frottement médiat devient alors immédiat, et le coefficient du frottement
- peut s’élever de -^à^.
- « Les phénomènes relatés par M. Deprez sont en pleine concordance avec ce qui vient d’être dit. Lorsque, comme l’a très bien fait cet habile observateur, on détermine la valeur du coefficient de frottement d’après le ralentissement gradué d’un volant de machine, par exemple, les tourillons, fortement lubrifiés à leur état normal, donnent une résistance à très peu près proportionnelle aux vitesses ; mais, la vitesse finissant par devenir trop faible, il arrive un moment où la matière onctueuse n’est plus entraînée en quantité suffisante sous les surfaces. Le frottement médiat devient dès lors immédiat, et le coefficient de frottement croît avec une rapidité très grande. La courbe tracée dans ces conditions indique une résistance d’abord décroissante, et puis, tout d’un coup pour ainsi dire, rapidement croissante. J’ajoute qu’une cause accessoire peut ici modifier la marche de la courbe descendante. Le frottement développe de la cha-eur et, par suite, produit une élévation de température dans les pièces ; lorsque la vitesse diminue, la température diminue nécessairement, et le pouvoir lubrifiant de l’huile diminue aussi dans une certaine mesure. Le frottement diminue, par suite, moins que dans le rapport direct des vitesses.
- « Il serait vivement à désirer que M. Deprez voulût bien continuer ses belles expériences, en modifiant les charges, en tenant compte des températures, etc. (si toutefois il ne l’a déjà fait). Peut-être M. Deprez sera-t-il plus heureux que moi et parviendra-t-il à modifier les opinions qui régnent encore généralement sur cette question. D’après ce que je vois en effet, les auteurs de plusieurs gros volumes de physique et de mécanique appliquée, que j’ai dans ma bibliothèque et dont la publication pourtant est récente, ne semblent pas connaître les faits que j’ai mis hors de doute il y a trente ans. »
- Le procès de la lampe Erush en Amérique
- Les brevets en cause dans ce procès, qui s’est terminé, il y a quelque temps en Amérique, devant le * United States Circuit Court for the Southern District of New-York », se rapportaient d’une part
- aux charbons à lumière, de l’autre aux lampes électriques.
- Le 2.3 octobre 1877, un brevet fut accordé à M. Charles Brush, de Cleveland (Ohio), pour un perfectionnement apporté aux charbons à lumière galvanisés. Le 7 mai 1878, il obtint un autre brevet pour un perfectionnement aux lampes électriques. Des revendications additionnelles furent ajoutées le 20 mai 187g à ce brevet et M. Brush en prit ensuite un certain nombre d’autres relatifs à l’éclairage, mais ces derniers ne sont pas en cause dans le procès.
- Le brevet du 23 octobre 1877 était relatif au dé-
- pôt électrolytique d'une couche de cuivre ou autre métal sur les charbons; il n’était que d’un intérêt secondaire dans la question.
- Le brevet du 7 mai 1878 décrivait deux formes de lampes : la première est représentée par la figure 1 : un solénoïde A contient à son intérieur un noyau d qui est creux et que traverse librement la tige en cuivre ff du porte-charbon supérieur. Au-dessous du noyau, la tige ff est entourée d’une rondelle reposant sur une plaque h et qui, dans sa position normale, laisse libre passage à la tige. La rondelle est butée du côté droit sous la tête d’une vis x ; de l’autre côté elle peut être relevée par un crochet c fixé au noyau d, elle prend alors une position oblique dans laquelle elle arrête la descente
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- de la tige et peut même la soulever. Le jeu de l’appareil est facile à comprendre : les deux charbons étant d’abord en contact, quand on fait passer le courant, le noyau est soulevé ; il entraîne avec lui la rondelle et soulève le charbon supérieur, ce qui produit l’écart. Quand l’arc devient trop grand, le courant s’affaiblit, le noyau d s’abaisse et avec lui la rondelle et la tige //'. Si cet abaissement n’est pas complet, les charbons ne se l’approchent que de la hauteur dont s’est abaissé le noyau d; mais s’il est assez prononcé pour que la rondelle s’appuie sur la plaque h, la tige //devient libre et descend par son propre poids jusqu’à ce que le rapprochement des charbons soit assez grand pour provoquer une nouvelle ascension du noyau d.
- La seconde forme indiquée dans le brevet est sans importance spéciale. Avec de légères modifications, celle que nous venons de décrire est devenue la forme actuelle de la lampe Brush, que tout le monde connaît, et dans laquelle subsiste le principe de la rondelle à coincement.
- Dans le nouveau brevet avec additions du 20 mai 1879, M. Brush revendiquait :
- i° Dans une lampe électrique, la combinaison avec le porte-charbon et le noyau d’une rondelle à coinçage contenant le porte-charbon, cette rondelle étant indépendante du noyau, mais susceptible d’être soulevée par un bras fixé au noyau, substantiellement, comme il a été exposé;
- 20 Dans une lampe électrique, la combinaison de la rondelle et d’une vis réglable x, ou de leurs équivalents, au moyen de quoi les pointes des charbons sont empêchées de s’écarter assez pour interrompre le courant et éteindre la lumière, substantiellement, comme il a été spécifié;
- 3° Dans une lampe électrique, la combinaison du noyau ou armature d, de la rondelle et du butoir réglable * ou de leurs équivalents, par quoi les pointes des charbons sont séparées l’une de l’autre quand le courant est établi, empêchées de s’écarter assez pour interrompre le courant et rapprochées graduellement, h mesure que les charbons se consument, substantiellement, comme il a été décrit;
- 4° En combinaison avec le noyau d, un ou plusieurs ressorts de suspension réglables, substantiellement, comme il a été décrit et pour le but indiqué;
- 5° Dans une lampe électrique, la combinaison avec un porte-charbon d’une rondelle à coinçage entourant ce portc-charbon, cette rondelle pouvant être mise en mouvement et par suite séparer les charbons par action électrique ou magnétique, substantiellement, comme il a été exposé;
- 6° Dans une lampe électrique, une rondelle à coinçage pouvant saisir et faire mouvoir un porte-charbon, substantiellement, comme il a été expliqué;
- 70 Une lampe électrique pourvue de crochets ou anneaux d’attache ou de suspension, ou de leurs équivalents, représentant et placés en communication électrique, respectivement avec les pôles positif et négatif de la lampe, substantiellement, comme il a été expliqué;
- 8° Une lampe électrique pourvue de crochets ou anneaux d’attache ou de suspension ou de leur équivalent, représentant et placés en communicatiou électrique respectivement avec les pôles positif et négatif de la pile, machine dynamoélectrique ou autre source de courant, lesdits crochets ou anneaux fixes étant placés à l’endroit où on se propose d’utiliser la lampe, substantiellement, comme il a été spécifié.
- Dans le corps du brevet, M. Brush disait :
- Je ne me limite pas exclusivement à la rondelle, caron peut employer d’autres dispositifs remplissant le même but. On peut employer tout dispositif qui, tant qu’il ne passe pas de courant dans l’hélice A laissera la tige libre de se mouvoir de bas en haut et de haut en bas, mais qui, lorsque l’hélice sera traversée par un courant, et en conséquence de l’élévation du noyau d, saisira et soulèvera la tige, écartera les pointes des charbons et les maintiendra à une distance convenable l’une de l’autre.
- La Brush Electric Company fut formée bientôt après la prise de ces brevets; dès le commencement de 1878 elle se mit à vendre des appareils et devint bientôt des plus florissantes.
- Son succès n’empècha pas cependant d'autres compagnies de s’établir en opposition avec elle. Un des premiers, M. Weston, dont les inventions
- sont exploitées aujourd’hui par la United States Electric Lighting Company, lança dès 1878 une lampe peu différente de celle de Brush. Dans cet appareil, dont nous reproduisons le mécanisme, (ig. 2, les solénoïdes avaient été remplacés par des électro-aimants M M, et les noyaux par une armature A, pouvant se mouvoir verticalement, mais la pièce C, sur laquelle cette armature agissait, jouait exactement le même rôle que la rondelle de Brush.
- Bien que, sur ce dernier point, l’infraction au brevet Brush fût palpable, la Brush Electric Company ne fit d’abord aucune opposition à la vente des lampes Weston. Elle se décida seulement en décembre 1880 à attaquer MM. Condit, Hanson et van Winkle, représentants à New-York de la Compagnie Weston. Les deux Compagnies contièrent leurs intérêts aux avocats et avoués les plus renommés et appelèrent à leur aide les experts les plus autorisés. L’audition des témoins commença
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- en octobre 1881 , mais l’examen des témoignages et des pièces présentées ne fut terminé qu’en novembre i883. Les plaidoiries devaient être faites à la session suivante, devant le juge Wallace, mais celui-ci se trouvant empêché, les deux parties tombèrent d’accord pour le remplacer par le juge Shipman, qui entendit le cas à Hartford, en mars dernier.
- En ce qui concerne les charbons, les défendeurs montrèrent d’une façon nette que les charbons métallisés avaient été employés par M. Weston et d’autres, bien avant la date du brevet de M. Brush. Les plaignants, en présence des preuves faites, demandèrent alors la cessation du procès sur ce point, mais le juge Shipman, dans sa décision exigea d’eux, néanmoins, le paiement des frais et l’autorisation pour les défendeurs de se servir des mêmes témoignages dans tout procès postérieur.
- Pour ce qui regarde la lampe, il fut d’abord montré que Brush n’avait pas été le premier à se servir d’un système de coinçage et, par suite, le 14 octobre 1881, il introduisit une correction (,disclaimer), annulant le paragraphe de sa spécification qui se rapportait à des équivalents de la rondelle. L’effet légal de cette action fut de limiter l’invention de Brush à un dispositif entourant la tige de charbon et la saisissant par un coincement angulaire.
- Il fut montré ensuite que les lampes de Le Roy S. White, exposées à Philadelphie en 1876, par MM. Wallace et fils, contenaient un dispositif agissant par un coincement angulaire en combinaison avec un butoir réglable; ce dispositif était, au dire des experts, identique dans son principe et son mode d’opération avec une forme de lampe décrit dans le brevet de Brush comme une modification de son invention.
- Un brevet français de Gramme et un brevet anglais de Werdermann contenaient déjà les revendications 7 et 8 citées plus haut et en raison des faits démontrés, M. Brush introduisit, le 6 avril i883, une seconde correction rayant les revendications 2, 7 et 8, et restreignant la revendication 3 à une Combinaison consistant en un noyau ou armature, et la rondelle que lève un bras fixé au noyau ou armature. M. Brush abandonnait ainsi la forme alternative de sa lampe et limitait son invention aux dispositifs représentés par la figure 1 et compris dans les revendications 1, 3, 4, 5 et 6.
- Les choses en étant à ce point, le juge Shipman définit ainsi l’invention de M. Brush :
- I.'invention de la figure 1 consiste dans les moyens décrits pour assurer le mouvement du porte-charbon, en le retenant par le coincement angulaire de la rondelle et ré. glant d’une façon continue la distance entre les charbons par une descente continue et graduelle au travers de la rondelle. Les procédés par lesquels cet effet est produit sont le soulèvement de la rondelle, non fixée au noyau et entourant la tige, au moyen d’un bras fixé au noyau, de
- sorte que la rondelle prenne angulairement la tige et arrête son mouvement vertical, et alors, à mesure que le courant diminue, le noyau descend, abaisse la rondelle et la mettant au contact de la plaque de base, dégage la tige porte-charbon.
- En examinant les revendications, la Cour arrive à penser que la première désigne une rondelle indépendante du noyau, mais soulevée par un bras fixé à ce noyau et que cette revendication n’est pas limitée à un solénoïde et son noyau, mais comprend aussi une armature ou tout autre organe
- magnétique dont la loi de mouvement soit semblable à celle d’un noyau de solénoïde. Cette interprétation est précisément celle des plaignants, et elle s’applique à la lampe Weston.
- La 6e revendication est interprétée de la manière suivante :
- Le coinçage de la 6“ revendication ue désigne pas n’importe quel coinçage annulaire pouvant saisir et mettre en mouvement un porte-charbon. Autrement la revendication s’étendrait au delà de l'invention et du brevet réduit par les corrections. Au contraire, la revendication a pour but de décrire eu termes généraux le coinçage de la iro revendication qui soulève, retient et laisse descendre la tige, maintenant ainsi une longueur convenable de l’arc par les moyens décrits, ou un coinçage annulaire entourant la tige, indépendant du noyau, mais susceptible d'être soulevé par un
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- bras fixé au noyau ou moteur’magnétique et un dispositif convenable pour faire mouvoir la rondelle.
- Les autres revend:cations ne demandent pas d'interprétation spéciale. La Cour a examiné ensuite les antériorités. Cellî qui se présentait d'abord était la lampe de MM. Slater et Watson, datant de i852, et que nous reproduisons dans la ligure 3. Cette lampe a déjà été décrite dans la Lumière Electrique, vol. XI, p. ao3; la ligure suffira à en rappeler les détails.
- La Cour n’a pas estimé que cette lampe fût une
- FIG. 4
- priorité, étant données les interprétations précédentes, par la raison que, bien que cette lampe présente un coinçage annulaire, elle ne présente pas « le mouvement de descente graduel et intermittent produit par le contact de la rondelle avec la plaque de base ».
- On n’en a pas jugé cependant de même pour une autre lampe construite en juin 1876 par M. Ch.-H. Hayes, d’Ansonia, Conn., comme perfectionnement de la lampe White, et que la Cour a considérée comme la combinaison de la première et de la troisième des revendications du brevet Rrush.
- Les figures 4 et 5 représentent cette lampe; les noyaux d’un double solénoïde sont réunis par une barre transversale B; par l'intermediaire d'un levier à angle, les mouvements de cette barre déterminent les mouvements verticaux d’une tige C, à laquelle est fixée la plaque à coinçage D, dont la figure 5 donne le détail. La lige A du charbon supérieur descend au travers de l’ouverture carrée de cette plaque, et celle-ci, s’appuyant du côté droit sur un butoir fixe, règle la descente de la tige suivant les mouvements de C, de la môme façon que la rondelle de la lampe Brush.
- La Cour n’a pas admis que la forme carrée de la tige et de l’ouverture constituassent une différence de principe, et elle a admis la priotité de la lampe Hayes.
- Lorsqu’il construisit sa lampe, M. Hayes était, comme il l’est encore aujourd’hui, employé chez MM. Wallace et Sons, d’Ansonia. Il avait cherché
- à obvier aux défauts de la lampe White, et depuis juin 1876 son appareil fut employé dans les ateliers Wallace toutes les fois qu'on avait besoin de lumière électrique, jusqu’au jour où les directeurs des ateliers permirent à un collègue de Hayes, nommé King, d’appliquer aux lampes un nouveau coinçage de son invention (septembre 1876). Le dispositif Hayes fut en outre appliqué ensuite aux lampes à plaques construites par MM. Wallace et fils.
- La Cour dit à ce propos :
- Deux faits sont évidents : i° que le coinçage de Hayes est celui du brevet Brush; 2° qu’aprés le 16 septembre il est devenu un organe hors d’usage en relation av-e les charbons. La question est alors la suivante : Etait-ce une invention finie et publ quement connue, dont l’emploi lut abandonné avant la date de l’invention de Brush, ou bien n’était-cc qu’un appareil d'expérience abandonné le 16 septembie?
- Après la discussion de ce point, la Cour arrive aux conclusions suivantes :
- Ce fait que le dispositif antérieur était celui du brevet, qu’il fonctionna d’une façon pratique et fut employé à des
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- usages courants, et qu’il ne semble pas que le coinçage d’Haves fût la cause de l’abandon de sa lampe par MM. Wallace et Sons, me semble contrebalancer les doutes qui pourraient résulter de la courte durée de son emploi et de son abandon complet pour les lampes à crayons de charbon.
- Le cas est celui d’une application pratique, publique et bien connue à des usages ordinaires, avec autant de succès que l’on pouvait en attendre â cette époque, du développement des organes de l’éclairage électrique à arc, de l’invention même qui fut subséquemment faite par le breveté; et bien qu’on 11’ait jamais construit qu’une seule lampe et un seul dispositif de coinçage; bien qu’ils n’aient été employés ensemble que deux mois et demi, que le dispositif ait été enlevé de la lampe et n’ait pas été employé ensuite avec des crayous de charbon, il constituait une antériorité de l’arrangement breveté, dans la limite des règles établies sur le sujet.
- Très fortement éloigné de laisser les débris de vieilles expériences détruire la valeur pécuniaire d’un brevet pris pour une invention utile et couronnée par le succès, et me rappelant que les défendeurs ont à supporter le lourd fardeau de la preuve contradictoire, je suis d'avis qu’il a été clairement démontré que l’invention du breveté a été anticipée par celle de Ilayes.
- Les demandeurs, en ce qui concerne le brevet relatif à la rondelle à coinçage, sont déboutés de leur plainte.
- A moins que la Cour suprême ne renverse la décision du juge Shipman, ce qui est peu probable, la lampe Brush se trouve donc en Amérique dans le domaine public, car l’emploi qui a été fait de la lampe Hayes empêche ce dernier de s'assurer les bénéfices de son invention.
- Ajoutons, en terminant, que la majeure partie des détails que nous venons de rapporter, sont empruntés à un excellent article de M. Frank Pope, publié dans The Electrician and Electrical En-gineer.
- Sur la conductibilité électrique des dissolutions
- salines très étendues, par M. le docteur Giuseppe
- Vicentini.
- Sous ce titre, M. le docteur Giuseppe Vicentini a présenté à l’Institut Royal de Venise une Note sur des recherches faites par lui dans le laboratoire de physique de l’Université de Turin.
- Au commencement de cette année, M. E. Bouty, en étudiant la conductibilité électrique des dissolutions aqueuses très étendues (’), a été conduit à déterminer des lois générales très importantes qu’il a exposées dans plusieurs Notes présentées à l’Académie des sciences de Paris.
- M. le docteur Vicentini, ayant remarqué que les conclusions de M. Bouty n’étaient pas d'accord avec celles obtenues précédemment par M. Lcnz sur le même sujet et se basant sur des résultats également différents auxquels il fut conduit à la suite des expériences faites par lui sur la conduc-y tibilité électrique des dissolutions salines dans l’alcool, fut amené à examiner quel était le degré d’approximation des lois établies par M. Bouty. La
- méthode employée dans la mesure des dissolutions dans l’alcool ayant donné au docteur Vicentini une précision qu’il considéra comme très satisfaisante, il se promit d’en obtenir un égal succès en l’appli-cant aux dissolutions dans l’eau. Pour mesurer la résistance électrique, il eut recours aux courants alternatifs en se servant d’un pont de Wheastone, exactement comme dans le procédé suivi par M. Kohlrausch pour des déterminations de cette nature.
- L’électrodynamomètre employé est celui de M. Bellati, et le degré de précision qu’on peut atteindre avec cet instrument de mesure résulte d’une série d’expériences présentées sous forme de Note à l’Académie de Turin par M. le docteur Vicentini.
- Les expériences ont porté sur une grande partie des sels déjà étudiés par M. Bouty, et principalement sur ceux qui paraissaient mieux se conformer aux lois obtenues par lui.
- Les résultats obtenus ne concordent pas pour la plupart avec ceux de M. Bouty et démontrent que les lois susdites se vérifient avec un degré d’approximation trop petit pour être acceptées comme rigoureuses. Les conclusions auxquelles M. le Dr Vicentini a été conduit par ses expériences sont les suivantes :
- La conductibilité électrique des dissolutions d’un sel dans l’eau ne croît pas proportionnellement à leur concentration même pour des dissolutions très étendues ; elle croît au contraire plus lentement que celle-ci.
- Les différents sels étudiés, même en dissolution très étendue et pour le même degré de dilution, ne paraissent pas présenter une égale conductibilité moléculaire.
- L’influence de la température sur la conductibilité électrique des dissolutions est approximativement la même pour les dissolutions très étendues des différents sels ; elle augmente avec la température. En représentant la conductibilité électrique d’une dissolution saline très étendue, à la température t, par la formule
- £,, = co (l+a/ + fi/2)
- la valeur de a s’approche de celle du coefficient analogue qui donne la variation du coefficient de frottement de l’eau due à la température. Le coefficient § de beaucoup plus petit de celui du terme correspondant de la formule qui sert pour le coefficient de frottement, tend à croître avec le degré de dilution des dissolutions.
- A propos de la direction des ballons.
- Au cours d’une conférence faite à YElektrotech-nische Zeitschrift, M. le major Buchholtz a mis
- (') La Lumière électrique, t. XI, n° 11.
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- sous les yeux de ses auditeurs un tableau qu’il les principaux essais réalisés et permet de se
- n’est pas sans intérêt de reproduire, car il résume rendre compte des progrès accomplis.
- NOMENCLATURE GIFFARD D U P U Y DE LOME HAENLF.I N tissandier 8 octobre i883 25 septembre 1884 RENARD-KRKBS O et 12 sept. 1884
- Longueur 44 m. 36,12 m. 50,40 m. 28 111. 50,42 m.
- Hauteur 12 m. 14,84 m. 9,20 m. 9.20 m. 8,40 m.
- Capacité : ms env. 1600 3454 2408 icôo 1864
- Pouvoir ascensionnel . . . 1800 kg. 3799 kg- 2629 kg. I 2_|0 2000 kg.
- Moteur avec accessoires. . 520 kg. 3 u. 35o kg. io5o kg. j 8 hommes ff) 204 kg. I -lu. 537 kg. 3,6 u. 280 kg. i,5 u. 652 kg. 8,5 u.
- Diamètre de l'hélice .... 3,4 m. D 9 m. D 4,6 D 2,85 D environ 7 D
- Nombre de révolutions. . . Vitesse : mètres à la se- 110 tours 25 — 27 T 90 - 180 'P 120 T 46 'P
- conde Nombre de kilogr. du poids total par cheval de force. Poids du moteur par cheval 2 — 3 m. 2,60 m. 5,20 — 10 m. 3 — 5 m. 5,5o—9 m.
- boo 3ooo 730 500 235
- de force 2ÇO 12000 1.46,4 186 77
- D’après les observations faites à Berlin de 1878 à i883, la vitesse du vent ne dépasserait pas 5 m. pendant 254 jours de l’année; il suit de là qu’avec la vitesse actuellement obtenue les ballons pourraient rendre des services réels pendant une grande partie de l’année.
- L’astronomie électrique, par M. Ch.-V. Zenger -).
- Depuis neuf ans, chaque fois que l’atmosphère est orageuse, avant et pendant la tempête, j’ai observé des apparences spéciales dans les photographies du soleil prises à l’aide d’une lentille aplanétique. J’ai opéré avec la chlorophylle en solution éthérée, mélangée à l’émulsion de collodion au bromure d’argent.
- La chlorophylle obtenue par l’infusion de feuilles de la menthe pipérée, contient trois principes colorants, savoir : la chlorophylle propre couleur verte sombre, la cyanophylle couleur d’indigo, et laxan-thophylle couleur rouge orange.
- L’absorption de ce mélange se produit dans toutes les parties du spectre visible; c’est pourquoi la photographie représente tout ce qui se trouve sur ou autour du soleil, quelle que soit la couleur. C’est ainsi qu’on obtient l’image du soleil entouré de la chromosphère et de la couronne, et, en cas de tempête, de zones blanches circulaires ou elliptiques, entourant le disque du soleil, et atteignant, pendant des orages à grêle en été, ou de neige en hiver, enfui pendant des orages magnétiques, des dimensions énormes jusqu’à 20 dia-
- (t) La force d’un homme à la manivelle est évaluée à 6,4 kgm. *
- (2) Association française pour l’avancement des sciences. Congrès de Rouen, 1883.
- mètres du soleil, affectant alors la forme de queues de comètes.
- Ces phénomènes arrivent toujours au moins 12 à 24 heures avant l’orage, alors même que ni le baromètre ni l’aiguille aimantée n’accusent encore l’orage électrique, magnétique, ou la tempête approchante.
- J’ai trouvé par les photographies journalières faites depuis 1874 jusqu’ici, une périodicité de 10 à i3 jours, où les phénomènes, que j’ai appelés zones d’absorption, vont apparaître. Plus elles sont blanches, grandes et nettes, plus fortes sont les tempêtes et plus proches de nous. Elles donnent pour ainsi dire le temps local d’avenir le plus proche, et leur périodicité les laisse prévoir jusqu’à deux ou trois jours pour toute l’année.
- Supposant que le soleil fût la cause déterminante des grands mouvements dans l’atmosphère terrestre, je me mis à la recherche de cette périodicité pour les tempêtes, les aurores boréales, les inondations, et j’ai trouvé, par la discussion des observations :
- De 20 années, des orages à Greenwich, la
- périodicité de......................... i3,1 jours
- De 45 années, des orages à Prague...... 12.9 —
- De 3 années, des orages à Windsor, en
- Australie.............................. 13,1 —
- De 8 années d’observations des aurores boréales à Helsingors et Abo, par Arge-
- lander................................... 12,8 —
- Par la photographie du soleil, pendant 9
- années................................... 12,0 —
- Des cyclones américains du dernier siècle,
- par Poëy................................. 12,5 —
- Des typhons de la mer indo-chinoise. ... 12,3 — -
- Dont la valeur moyenne est de........ 12,53jours
- C’est cette valeur qui frappe par son rapprochement à la durée de la demi-rotation solaire de
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- q3o
- 12,5935 jours d’après les recherches de M. Faye les plus récentes.
- Il m’a semblé très vraisemblable qu’il y a une cause générale de tout mouvement dans le monde planétaire, dans son atmosphère et même dans son intérieur résidant dans le soleil, et faisant tous ces mouvements fonctions périodiques de la rotation solaire.
- Des recherches ultérieures m’ont conduit à recon naître cette même périodicité par la discussion des observations des mouvements les plus forts séismiques, en Italie, pendant 4 siècles combinés, par M. Suess, de Vienne, la périodicité se trouve de................................ 12,8 jours
- Le catalogue des chutes de météorites et de bolides pour 20 siècles de M. Quételet donne. . . 12,3 —
- Le catalogue des dates de périhélies des comètes pour 21 siècles de Mædler en donne. . . 12,8 —
- En comparant les dates de périhélies des comètes récentes, dont les orbites sont bien déterminés, j’ai obtenu les dates suivantes :
- Périhélies 1877 + Différences
- 1877 D’Arrest. . Mai 10.37 i3oj 37 V) 74
- Coggia. . . Juin .... 27. II 178.n 70 34
- Coggia. . . Septembre. 11.45 254.45
- 1878 + j3i2 54 <307 12
- 1878 Swift. . . . Juillet . . . 20.73 201.73
- Encke . . . Juillet . . . 26.15 207.15 48 55
- Temple. . . Septembre. 7.28 250.28 18/9 +
- 1879 Brorsen . . Mars .... 30.57 89.57 204 54
- Swift. . . . Avril .... 28.07 118.07 28 bo
- Hartwig . . Août .... 29.28 241.28 12 3 21
- Palisa . . . Octobre . . 4.67 277.67 36 39
- 1880 + 115 06
- 1880 Gould . . . Janvier .. . 27.48 27.48 155 3o
- Sckæberle. Juillet . . . 1.78 182.70
- Ilartwig . . Septembre. 6.92 249.92 67 14
- Swift. . . . Novembre. 8.o3 3i2.o3 62 M
- Pechüle . . Novembre. 9.45 3i3-45 63 53
- 1SS1 4- 1 74 25 ( 75 67
- 1881 Faye .... Janvier. . . 22.70 22.70 117 85
- Swift. . . . Mai 20.55 140.55
- Scbæber.c. Août .... 22.77 234.77 94 22
- Denning . . Septembre. I3.4O 256.43 ( 2i 66
- Bernard . . Septembre. 14.42 257.42 ) 22 65
- Tebutt. . . Septembre. 18.78 261.78 ( 27 Ol
- Encke . . . Novembre. i5.10 319.10 j 57 ^2
- Swift. . . . Novembre . 19.70 323.70 ( 6l t)6
- 1882 -f- 23o 07
- 1882 Wells . . . Juin . . . . 10.56 1A1.56
- Grande. . . Septembre. 17.14 260.14 98 58
- En divisant les intervalles de temps des périhélies par des nombres entiers, j’obtiens la durée de la période:
- Années Intervalles Diviseur i-
- r- CO 37.74 3 12.58
- 76.34 6 12.72
- 1878 307.52 25 12.28
- 312.54 25 12.5e
- 48.55 4 12.14
- 1879 204.54 16 12.78
- 28.50 2 14.25
- 123.21 10 12.32
- 36.3g 3 12.13
- 1880 ii5.o6 9 12.78
- 155.3o 12 I2.94
- 67.14 5 13.43
- 1881 j 62.11 5 12.42
- ( 63.53 5 12.71
- ( 74-i5 6 12.38
- f 75.67 6 12.61
- 117.55 9 i3.o6
- 94.22 7 13.46
- ( 21.66 2 10.83
- J 22.65 2 11.32
- ( 27.01 2 i3.5o
- ( 57.32 5 11.46
- 1 62.96 5 12.3i
- 1882 230.07 18 12.78
- 98.58 8 12 32
- Valeur moyenne de la période. . 12156 Demi-rotation solaire (Faye). . . 12 5935
- Différence — ojo335 ou: — 0h^8m2
- En comparant les durées de révolution des comètes périodiques, on trouve la même périodicité :
- Durées des révolutions
- Comètes ans Diviseurs Période
- Encke . . . 3.285 95 i2i 63o
- Brorsen . . 5.483 159 12.383
- Winneckc. 5.591 162 i2.65o
- Temple . . 5.963 173 12 58g
- D'Arrest. . 6.567 191 12.558
- Biéla. . . . 6.629 193 12.546
- Faye. . . . 7.413 2l5 12.593
- Tule. . . . i3.8n 401 12.580
- Halley. . . 76.370 2.219 12.570
- Valeur moyenne de la période. . . 12(5694
- 12.5935
- Différence : — oj 0241 ou : — oh3im
- On voit qu’on a très approché : T = n Xl- ; où
- T est la durée de révolution de la comète ; t la durée de demi-rotation du soleil; n un nombre entier.
- J’en tire deux conclusions importantes pour la connaissance de la nature et des mouvements de ces astres mystérieux :
- i° L’origine des comètes doit être liée intimement à la rotation du soleil; car, depuis l’époque de leurs formations successives, il doit s’être écoulé un nombre pair ou impair de demi-rotations du soleil. Supposons qu’il y ait deux points à la surface solaire, distants en longitude de 1800 sensiblement,
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- 401
- comme on l’observe à la surface de la terre, savoir la région où les cyclones prennent naissance, près de l’île de Saint-Thomas, et celle de la mer des Indes, d’où viennent les typhons, nous pouvons expliquer la formation des comètes par des explosions énormes, chassant les matières des protubérances à des centaines de milliers de kilomètres.
- Les chocs doivent se propager au bord de la couronne, et chasser la matière coronale, peut-être météorique, devant elle.
- Supposons d’ailleurs que des météorites assez grosses se meuvent autour du soleil, près des bords de la couronne. Leur attraction peut prévaloir sur l’attraction solaire, sous l’action additionnelle de ces chocs énormes; il peut se produire ainsi une agglomération de la matière coronale autour du noyau météorique et la tête de la comète peut prendre naissance; mais l’attraction et le mouve ment de la masse ainsi agglomérée peuvent entraîner avec elle de la matière coronale; c’est ce qui produit la chevelure et la queue. Les résistances, les chocs continuels du noyau contre la matière météorique, dont le voisinage du soleil fourmille, font rapidement croitre l’étendue de la queue, et produisent l’apparence contournée des queues cométaires.
- 2“ La périodicité des périhélies nous montre d’ailleurs que la loi générale du mouvement des corps célestes s’applique très vraisemblablement aussi bien aux comètes et aux météorites qu’aux planètes.
- En effet, les recherches ultérieures ont confirmé la même loi pour les révolutions sidérales des planètes, comme la table suivante le fait voir :
- Année Mul-
- sidérale Calculée tiples A O/O
- Mercure S7jg693 8Sj i653 7 41- ojigtio -j- 0.22
- Vénus 224.7008 226.7109 18 2.0101 0.89
- Terre 365.2564 365.2564 29 0.0000 0.00
- Mars 686.9796 692.7276 55 5.7480 0.83
- Jupiter 4.332.6848 4332.6965 344 + O.I 117 -f- 0.002
- Saturne 10750.2346 10756.0420 854 — 3.1944 — 0.028
- Uraaus 30688.3904 30694.1319 2437 r 5.74i5 + 0019
- Neptune 60182.1132 60179.1394 4778 + 2.973S -f- o.oo5
- La terre joue le même rôle par rapport à la lune que le soleil par rapport à la terre. La révolution sidérale de la lune doit être un multiple des demi-rotations terrestres, c’est-à-dire de 12 heures. La révolution sidérale de la lune est égale à 27 j. 7 h. 75 à peu près, c’est ce qui donne 55 demi-rotations terrestres moins 4 h. 25, l’erreur est de i/3 de la durée d’une demi-rotation terrestre, ou de 0,6 0/0; mais l’accord est beaucoup plus grand en prenant le cycle lunaire de 6585 j. 3i22; car 523 X 12.595048 (‘) =: 6587 j. 2101, la différence de 1 j. 7979 n’est guère que 0.027 0/0. La même loi
- (’) En supposant que la durée vraie de la demi-rotation du soleil soit exactement la 290 partie de l’an terrestre.
- se prête aux égards pour les systèmes partiels de Tupiter, de Saturne et d’Uranus.
- Système de Jupiter.
- Révolution
- sidérale Calculée A Multiples
- 1 Satellite . . . 9 7690 lj 858 — oj 089 Q
- 2 — . 3.55i2 3.716 — o.i65 18
- 3 — 7.1546 7.432 — 0.276 36
- 4 — . 16 68ço 16.722 — 0.033 81
- Demi-rotation observée % =oj. 20657
- Système de Saturne.
- Observée Calculée A Multiples
- Mimas. . . . . • Oj 94242 oj 948 — ojooô 4
- Enceladus . 1.37022 1.311 -f 0.059 6
- Thetus . . . . . 1.83780 1.896 0.009 8
- Dione. . . . . . 2.73692 2.622 f* * 0.n5 12
- Rhea .... . . 5.51749 4.371 — 0.146 20
- Titan . . . . . . 1.5.94543 15-733 + 0.212 72
- Hyperion. . . . 21.284 20.908 q- 0.376 96
- Tapeus. . . . . 79-3294 78.669 + 0.660 36o
- Demi-rotation observée 6 = 0 j. 21856
- Système d’Uranus.
- Observée Calculée A Multiples
- Ariel .... . . 2j5204 2j 5oo + oj 0204 10
- Umbriel. . . . . 4.1445 4.000 -j- 0.1445 16
- Titania . . . R.7059 8.500 + 0.2059 M
- Oberou. . . . . 1.3.4633 i3.ooo -J- 0.4633 52
- Demi-rotation observée, à peu près 6 h. = oj. 25
- De là il semble très vraisemblable que le soleil se présente comme une énorme machine dynamoélectrique reliée à d’autres, représentant les autres corps du système solaire, dont l’énergie se manifeste en déterminant tous les mouvements dans l’espace interplanétaire, et à la surface et à l’intérieur des planètes même, et que leurs révolutions, comme celles des comètes et des météorites, ne sont que les mouvements résultant des actions des pôles dynamiques de cette énorme source d’énergie.
- Influence de l’état électrique d’une surface liquide sur la tension maxima de la vapeur de ce liquide en contact avec la surface, par M. R. Blondlot (').
- En partant du principe de l’impossibilité du mouvement perpétuel, on peut démontrer à priori l’existence de certaines relations entre des quantités physiques. C’est ainsi que Sir W. Thomson, appliquant ce principe aux phénomènes capillaires, a prouvé plusieurs propositions relatives à 'l’évaporation et à la condensation des vapeurs. (2)
- (i) Journal de Physique.
- (*) Proceedings of tlie Royal Society of Edimburg, feb. 7, 1870.
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- 4-33
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- Il est aisé de montrer, en suivant une marche analogue, que l’état électrique de la surface d’un liquide doit modifier la valeur de la tension maxima de ce liquide pour une température donnée.
- Pour cela, soit un tube en U (voir la figure) dont on a recourbé les deux branches l’une sur l’autre pour les souder ensuite entre elles de façon à constituer un vase fermé.
- L’appareil est placé de façon que les deux branches de l’U soient verticales, et l’on suppose qu’on y ait introduit primitivement une certaine quantité d’eau ; l’air de l’appareil ayant été enlevé, le niveau de l’eau est le même dans les deux branches. Le tout est placé dans un milieu à température invariable. Imaginons maintenant que, dans l’une d’elles on ait introduit un petit plateau isolé et électrisé p, disposé horizontalement au-dessus delà surface du liquide. Par suite de l’attraction électrique, lè liquide va s’élever dans cette branche du tube et il s’établira un nouvel état d’équilibre, une diffé-
- rence h existant entre les niveaux A et K! dans les deux branches du tube.
- Si l’on abandonne l’appareil à lui-même, les choses subsistent ainsi indéfiniment.
- Ce fait ne peut s’expliquer que de deux manières : i° en admettant qu’il se produit une distillation perpétuelle de l’une des branches dans l’au-, tre; 2° en admettant qu’il n’y a ni évaporation, ni condensation à l’une ou à l’autre des surfaces A et A'.
- La première alternative ne peut être admise, puisqu’on aurait ainsi réalisé le mouvement perpétuel. Par suite, la seconde est nécessairement exacte, et l’on peut affirmer que, dans le voisinage de la surface A, la vapeur possède la tension qui correspond à l’état d’équilibre entre le liquide et sa vapeur, c'est-à-dire la tension maxima pour la température t, et que même, près de A’, la vapeur a la tension qui convient à l’état d’équilibre entre le liquide et sa vapeur.
- Mais la pression existant actuellement au-dessus de A' n’est pas égale à la pression existant au-dessus de A : elle est plus petite de la pression
- due à une hauteur h de vapeur, c'est-à-dire de h 3, si l’on désigne par 3 le poids spécifique de la vapeur.
- Par conséquent, la tension maximum qui convient à la surface électrisée A' est plus petite que la tension qui convient à la surface non électrisée A de la quantité h 8.
- Il est d’ailleurs aisé de calculer h en fonction de la densité électrique (x à la surface du liquide. En effet, la pression électrostatique est, comme l’on sait, égale à 2ira8 ; comme c’est cette pression électrostatique qui maintient le liquide soulevé, on doit avoir :
- 2 |x2== h A
- en désignant par A le poids spécifique du liquide.
- On tire de là :
- Par conséquent, une surface liquide étant électrisée, si l'on désigne par \j. la densité électrique à sa surface, la tension maxima de la vapeur en contact avec cette surface électrisée est plus petite qu'elle ne serait si la surface n’était pas électrisée, la température étant la même, de la quantité
- 2 7t |j.2 , L désignant le rapport des densités de la
- vapeur et du liquide.
- Développement d’électricité dans le filtrage du mercure, par J. Dechant (').
- En filtrant du mercure au moyen de l’appareil Pfaundler, M. J. Dechant a reconnu qu’un développement d’électricité très sensible prenait naissance. L’appareil Pfaundler se compose, comme on sait, d’un tube en fer de 45 centimètres de longueur, solidaire à sa partie supérieure, d’un entonnoir en verre et portant à son extrémité inférieure une peau de chamois maintenue par un collier fileté et servant de paroi filtrante.
- Voici comment l’attention de M. Dechant’fut appelée sur le fait qu’il signale. Ayant un jour recueilli du mercure au sortir de l’appareil, dans une soucoupe en verre, il voulut transvaser ce même mercure dans un autre récipient. Au cours de cette opération, ses doigts vinrent à toucher le filet liquide, et la secousse qu'il reçut fut assez forte pour qu’involontairement il répandit sur le sol une partie du métal contenu dans la soucoupe.
- En étudiant le phénomène de plus près, M. Dechant reconnut que le mercure qui s’électrise en passant à travers les pores de la peau demeure électrisé positivement. On constate en effet, si l’on prend soin de tenir l’appareil qui sert à opérer le
- 0) Exner's Rep. der Physik,
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTPJ CITÉ
- 433
- filtrage par l’entonnoir en verre, c’est-à-dire d’isoler ce même appareil, que le tube métallique s’électrise négativement et cela d’une façon assez énergique pour qu’au bout d’un temps relativement court on en puisse tirer des étincelles. Cette expérience démontre très clairement qu’on se trouve en présence d’une décomposition d’électricité provenant du frottement auquel est soumis le mercure lorsqu’il traverse les pores de la peau.
- En faisant usage de diverses peaux de porosité plus ou moins grande, M. Dechant a reconnu que les quantités d’électricité développées augmentaient en même temps que la finesse des pores de la peau, résultat auquel il fallait d’ailleurs s’attendre.
- BIBLIOGRAPHIE
- GEsemcHTE deu ELEKTRiziTÆT (Histoire de l'électricité), par M. le Dr Ed. Hoppe. — Leipzig, J.-A. Barth, 1884.
- Faire une histoire générale de l’électricité était une tâche difficile et qui pouvait être entreprise de diverses façons. On pouvait comprendre sous ce titre une sorte de chronologie des découvertes électriques et en faire une énumération complète par ordre chronologique; dans ce cas, on ne pouvait établir une liaison entre les différents progrès accomplis, et, comprise de cette façon, une histoire de l’électricité était une pure œuvre de bénédictin que n’a pas voulu entreprendre M. Hoppe. Il n’a pas voulu non plus diviser trop son sujet en faisant à part l’histoire de chaque branche de la science. Afin de ne tomber dans aucun de ces deux écueils, il a partagé l’histoire de l’électricité en cinq époques et donné le développement de la science dans chacune d’elles, sans s’interdire de poursuivre jusqu’à nos jours, à partir du moment où elles ont pris naissance, les questions que l’on peut considérer comme résolues aujourd’hui.
- La première des époques choisies par l’auteur s’étend depuis les temps les plus reculés jusqu’à Franklin; la période qui vient ensuite est celle de Franklin et Coulomb; la troisième commence à la découverte du galvanisme et va jusqu’en 1819; la quatrième embrasse un espace de temps compris entre la découverte d’Œrsted et les travaux de Nobili; enfin la cinquième s’étend depuis la publication des lois d’Ohm jusqu’à l’établissement de la loi de la conservation de l’énergie.
- L’auteur a clos son travail à cette date et ne le prolonge au delà que pour les questions que l’on peut considérer aujourd’hui comme fermées, mais il a ajouté à son livre un sixième chapitre dans lequel il traite librement de l’histoire des applica-
- tions de l’électricité et qui 11e sera pas un des moins intéressants pour nos lecteurs.
- L’auteur, il le dit lui-même dans sa préface, n’a pas eu la prétention d’être absolument complet; il a voulu surtout faire saisir le développemeut de la science électrique ; il s’est efforcé de n’omettre aucun travail important, et, d’une manière générale, le livre répond bien à ce programme.
- Ayant eu à sa disposition les riches collections que contenaient les bibliothèques allemandes, M. Hoppe a pu y puiser de nombreux documents et traiter la plupart des questions d’une façon fort intéressante; il mérite parfois cependant un reproche qu’il fait lui-même à des ouvrages antérieurs, celui de la partialité.
- A propos de l’arc électrique, par exemple, sous le prétexte que Richter avait déjà produit l’étin-tincelle entre un fil de cuivre et une tige de charbon, il essaie d’amoindrir l’expérience de Davy. « Il n’était évidemment pas difficile, dit-il, après que Volta eut indiqué la bonne conductibilité du charbon, d’employer, pour produire de puissants phénomènes lumineux, deux charbons au lieu d'un seul dont s’était servi Richter et de faire jaillir l’étincelle dans le vide au lieu de la produire dans l’air, alors que Coulomb avait démontré la conductibilité de l’air humide et Erman la résistance absolue du vide parfait; enfin il n’était pas difficile de prendre deux mille éléments au lieu de cent, dont s’était servi Richter. »
- A côté de cette sévérité excessive pour le savant anglais, nous trouvons la lampe différentielle de Siemens présentée comme une invention absolument originale et comparée à l’œuf de Colomb. M. Hoppe oublie de dire que, dès i855, MM. La-cassagne et Thiers avaient employé le principe dif-t'érentieldans leur lampe à mercure, et que M. Tchi-koleff l'avait également appliqué en 186g; il en donne tout le mérite à Siemens et refuse même de voir un perfectionnement dans les noyaux coniques de la lampe Piette et Krizik. C’est aller un peu trop loin.
- Il en est de même pour l’invention du principe de la machine dynamo-électrique qu’il attribue complètement à Siemens, sans admettre que Wheatstone ait rien fait dans ce sens. Que l’on accorde à Siemens la priorité de publication, c’est parfait, mais il faudrait au moins reconnaître que Wheatstone était arrivé au même résultat indépendamment et à la même époque.
- Si donc le livre de M. Hoppe peut fournir nombre de renseignements historiques utiles et intéressants, le lecteur ne devra le consulter qu’avec une certaine prudence et ne pas accepter sans réserve celles de ses indications qui 11e sont pas appuyées par des documents sérieux.
- Aug. Guerout.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 4'M
- TRAVAUX
- DE LA
- CONFÉRENCE INTERNATIONALE
- DES ÉLECTRICIENS
- COMMISSION DES UNITÉS
- DÉTERMINATION DE LA RÉSISTANCE ÉLECTRIQUE d’un FIL, EN MESURE ABSOLUE
- Note préliminaire de M. Antonio Roiti
- (Suite)
- Chaque jour, avant de commencer, on réamalgame les petits butoirs de Finterrupteur, on essaie si les touches sont en parfait état, et, au moyen du chronographe, on prend le tracé des ouvertures et des fermetures déterminées par les petits butoirs de l'inducteur et de Finduit, afin de vérifier si la position relative des excentriques est la meilleure.
- Cela fait, on donne à Finterrupteur, en observant letachy-mètre, une vitesse qui soit près de celle normale. Après, on place les paires de pincettes mj m2 de manière que le circuit se trouve fermé constamment en chaque point, et on lit la déviation définitive due à la dérivation de l’inducteur. On enlève ensuite les pincettes et on établit la commutation propre à envoyer dans le galvanomètre les courants induits, et on fait signe au mécanicien de ralentir, en serrant le frein, de mettre en mouvement le papier du chronographe, etc.
- Quand la vitesse de Finterrupteur, et par conséquent la déviation du galvanomètre, varie lentement, on fait trois lectures, à une distance d’à peu près 3mm de l’échelle, en les choisissant de manière que la seconde coïncide avec la déviation produite précédemment par le courant inducteur. Enfin on remet en place les petites paires de pincettes et on fait une nouvelle lecture de l’inducteur.
- On a terminé ainsi un groupe d’observations, et à chaque groupe on lit sur le thermomètre à dixièmes de degrés (en tenant compte des centièmes), appliqué sur l’étalon de résistance, qui plonge dans un grand bain d’eau, recouvert de drap.
- Après avoir mesuré le tracé du chronographe, qui correspond aux trois points, on passe aux calculs, en admettant que les intensités des courants sont proportionnelles aux déviations, ce qui est permis entre des limites aussi restreintes ; et on prend la moyenne des trois nombres obtenus. Six de ces moyennes, dont trois correspondent aux vitesses croissantes et trois aux vitesses décroissantes, constituent ordinairement une série d’observations qu’on peut faire dans une heure et demie de temps, quand tout va bien.
- Mais il est difficile de faire les deux séries dans un seul jour, si on opère sur la petite bande du chronographe et si on achève les calculs qui s’y rapportent.
- Les moyennes finales de chaque série devraient coïncider à moins d’un dix-millième. Et' je dois avouer que ce degré d’approximation a été atteint bien rarement.
- La chose était admissible pour le premier mois où on a fait les observations, parce que je n’étais pas tout à fait au courant des différentes causes d’erreur. Mais ensuite, comme ce désaccord persistait, quoique à un degré inférieur, j’ai réfléchi aux motifs qui pouvaient occasionner ces perturbations, motifs que voici:
- En ne tenant pas compte d’une erreur constante dans le coefficient d’induction mutuelle, ce qui n’est guère pos
- ! sible, je citerai d’abord les causes qui tendent à donner une valeur trop petite à la résistance de l’étalon, èt je passerai ensuite à celles qui agissent en sens contraire, j En partant de la formule
- I M n
- X~ i +ct [i Uj
- dans laquelle
- i x représente la résistance absolue que l’étalon aurait à o°; j et la correction due à la température;
- I M le coefficient d’induction réciproque tel qu’il est donné j par le calcul ;
- j « la déviation du galvanomètre due à la dérivation de l’in-! ducteur;
- J3 celle déterminée par ;/ courants induits par seconde (déviation qui diffère de très peu de la précédente).
- On a dans l’ordre suivant les éléments qui tendent à donner :
- I UNE VALEUR TROP PETITE
- j i° Le paramagnétisme du solé-. noïde, pour lequel le vrai cocffi-* cient d’induction serait supérieur 1 à M.
- ^ 3° La polarisation de la pile,
- qui serait plus intense pendant la fermeture permanente qui donne a que quand la fermeture a lieu pc-j riodiquement afin d’avoir (3.
- I
- | 5° La chaleur développée dans
- le solénoïde qui tend à affaiblir le courant primaire et qui est plus forte quand on mesure le courant que quand on exerce l’induction.
- i
- i
- ( 7° L’amortissement des oscilla-
- tions pendant le mouvement retardé, qui tend à maintenir (3 plus grand de ce qu'il devrait être.
- q° Le magnétisme induit dans les aiguilles du galvanomètre, si c’est le plus faible qui se trouve entre les spires, parce que celui-ci, en déviant, sera plus renforcé que l’autre, et sera renforcé plus par les courants d’induction que par le courant constant.
- ii° Le paramagnétisme de la matière comprise entre les spires . et l’aiguille du galvanomètre, qui, augmentant moins rapidement que l’intensité du courant, exercera son action protectrice plus sur l’inducteur que sur l’induit, et aura pour effet de rendre OL plus petit que f3.
- 2° Les substances paramagnétiques comprises entre le solénoïde et la bobine secondaire, qui agissaient comme obstacle, et par conséquent le coefficient M serait supérieur au vrai.
- 4° La quantité de chaleur développée par le courant dans la dérivation de la pile, toutes les fois qu’on n'utilise pas tout le courant, quantité qui est plus grande quand on mesure le courant que quand on exerce l'induction, de sorte que a diminue.
- 6° La chaleur qui se développe, d’après Joule, dans l’étalon, sans qu’elle puisse se transmettre au thermomètre. Cette quantité de chaleur fait croître a et fait diminuer (3. De moine que la quantité de chaleur à laquelle, selon Pel-ticr, donne naissance tout courant thermo-électrique qui s'ajoute à la dérivation de l’inducteur et se soustrait de l’induit.
- 8° L’amortissement des oscillations lorsque le mouvement est accéléré.
- io° Le magnétisme induit dans les aiguilles du galvanomètre, dans le cas où celui compris entre les spires agit sur l’autre.
- 12° Le défaut d’isolement, comme l’a fait très à propos observer loi’d Rayleigh.
- Je pense que la première cause n’a pas été prise en considération par mes prédécesseurs, de sorte qüe je crois que les nombres donnés par eux sont inférieurs aux vrais. J’ai démontré que dans mon cas cette cause ne peut pas exercer une influence sensible. Je suis persuadé qu’il en est de même pour la deuxième cause, et cela est dû non seulement à ce que j’ai employé du cuivre électrolytique dans la fusion de la bobine, mais parce que* avec mon circuit extérieur, je
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
- «35
- n’ai pas obtenu de résultat supérieur à ceux donnés par le circuit intérieur, quoique, comme tout le monde sait, le fil de cuivre contienne toujours du fer.
- Afin de m’assurer complètement de ce dernier point, j *. me propose, dès que j’en aurai le temps, de faire l’épreuve que conseille M. F. ICohlrausch, et qui consiste à déterminer au moyen d’une boussole des tangentes le potentiel magnétique du solénoïde inducteur et des bobines induites et de le comparer à celui calculé.
- Ayant été à même de constater les effets cités aux nos 3 et 4, et qui sont dus à la polarisation de la pile ou à l’emploi d’un conducteur trop mince pour la fermer, j’ai pu dans la suite les éviter.
- La chaleur développée dans le solénoïde, ainsi que celle qui prend naissance dans l’étalon (voir 5° et 0°), ne peut exercer une influence dangereuse, car m’étant servi ordinairement de courants de o,or ampères, elle est peu considérable, et serait également négligeable dans les quelques cas dans lesquels j’ai poussé l’intensité du courant jusqu’à atteindre o,r ampères.
- Quand la vitesse varie lentement, on ne constate aucune différence entre les résultats des observations faites avec des vitesses soit croissantes, soit décroissantes, de sorte qu’il n’est pas besoin de s’occuper des effets cités aux nos 7 et 8.
- Je n’ai pas non plus constaté aucune différence soit en orientant le galvanomètre, de manière que l’aiguille restât à circuit ouvert parallèle aux spires, soit en faisant de sorte que ce soit le courant qui amène l’aiguille dans cette position. Il s’ensuit que le magnétisme induit dans les aiguilles, tel qu’on l’a cité aux n03 <j et jo, n’occasionne, dans mon cas, aucune erreur.
- Pour vérifier si l’amortisseur en cuivre ou le fil même du galvanomètre présentent vraiment (u°) une influence sensible, je suis en train de préparer un deuxième galvanomètre avec amortisseur à air. Mais si cette cause d’erreur peut-être très sensible en observant les déviations impulsives, dans le cas qui m’occupe son importance est de beaucoup affaiblie. Je pense même qu’elle est tout à fait négligeable, vu l’extrême faiblesse des courants qui passaient dans mon galvanomètre (de o,oooi à o,ooooi d’ampère), et pour lesquels le magnétisme induit est probablement proportionnel aux intensités.
- Un isolement imparfait, tel qu’il peut résulter, par exemple, d’un peu de poussière qui se dépose sur l’ébonite, etc., m’a toujours donné des résultats trop forts (12e) et tout soin apporté à ce sujet ne scrajamais de trop. 11 me semble cependant qu’on ne doit pas lui attribuer une importance exclusive et qu’il vaut mieux, sans doute, se tenir à une valeur inférieure qu’à une supérieure.
- J’ai suivi les expériences en prenant, au fur et à mesure, pour la portion x du circuit (fig. 1) quatre différents étalons de résistance :
- a. — Une copie de l’unité britannique construite par Elliott Brothers et que je dois à l’obligeance de Lord Rayleigh, portant le certificat du laboratoire de Cambridge, d’où il résulte que « le 21 novembre i883 le n° g5 de Elliott à la température de i5°3 C avait une valeur de 0,99977 B. A., et à la température de io°i C une valeur de 0,99813 B. A., et par conséquent entre ces limites de température un coefficient de o,ooo3i pour r° C. >»
- b. — Une unité Siemens qui m’a été cédée par MM. Siemens et Iialske, avec les données suivantes du docteur O. Frœlich : « La valeur de la bobine normale est à 20° C de 1,0014 unités Siemens, avec un coefficient de o,ooo36 poer /° C. — Berlin, le 2 novembre i883. »
- c. — Une bobine Strecker, portant le n° 20 et équivalente à io°o C, à imooi3o de mercure. Coefficient moyen : o,ooo655 pour i° C.
- d. — Une bobine Strecker n° 22 d’une résistance également à io°o C, de ora,48026 de mercure. Coefficient moyen : o,000655 pour /° C.
- Ces deux bobines, avec les indications relatives, m’ont été fournies par le Doct. K. Strecker, aide-assistant du prof. F. Kohlrausch, qui les a comparées directement avec ses colonnes de mercure, à Wiïrzburg, du i3 au 16 décembre i833.
- Dans le laboratoire de Florence, les bobines a, b, c ont été comparées entre elles par M. lleydweiller au moyen du pont qui a servi à Siemens pour la reproduction de son unité. Voici quels sont les rapports entre l’unité de l’Association britannique et la colonne de mercure à o°, présentant une longueur de im et une section de :
- {a, b) Siemens (a, c) Strecker
- 1 unité B. A. — 1,04862 unités Siemens. im de mercure =0,95363 B. A.
- im de mercure = 0,95366 B. A.
- 1 unité B. A. = im04859 de mercure.
- Je 111e suis servi de ces rapports pour rendre comparables entre elles les déterminations que j’ai faites en substituant à x. successivement, les bobines a, b, c, d.
- Sans tenir compte des essais préparatoires, à partir du i2 janvier jusqu’au 3o mars, j’ai pu faire des déterminations pendant 5o jours.
- Les autres jours, je les ai employés à régler et à perfectionner les appareils.
- Dans ces 5o jours, je n’ai pas exécuté moins de 38o groupes, chacun de trois observations, et distribués en 74 séries, ayant recours à différentes forces électromotrices, à des intensités différentes de courant, à différentes vitesses de l’interrupteur, eu employant comme bobine induite tantôt l’intérieure, tantôt l’extérieure, ou les deux réunies ensemble. Je me suis enfin servi de l’induction tantôt à la fermeture, tantôt à l’ouverture.
- Si, sans me préoccuper du nombre qu’ils donnent, j’élimine les groupes qui, évidemment, ont été influencés par quelqu’une des causes perturbatrices, et les séries qui, par l’effet de l’instabilité du galvanomètre dont est cause le prof. Schiff, ont paru irrégulières, il me reste encore 197 groupes, appartenant à 35 séries diverses, que je considère comme exactes au même degré.
- Je croyais être très modeste en pensant que toutes les moyennes de ces 35 séries se seraient accordées entre elles au moins jusqu’au demi-millième : elles présentent, au contraire, des différences qui atteignent jusqu’à quatre millièmes !
- De sorte que j’obtiendrais autant de valeurs distinctes, en partant de Wild jusqu’à arriver à M. H. Weber, à Braun-schweig, après m’être rencontré avec Rowland, avec Kohlrausch et, pour une seule fois, aussi avec lord Rayleigh, pendant qu’il travaillait avec Schuster. Et j’ai eu beau faire et réfléchir, je ne suis pas arrivé à en trouver la raison.
- Il arrive souvent que des résultats obtenus dans des conditions tout à fait différentes s'accordent ensemble. Dans d’autres cas, comme celui qui nous occupe, les conditions établies d’avance peuvent passer comme parfaitement identiques et, pourtant, les résultats se trouvent présenter entre eux le plus grand désaccord.
- J’ai apporté à cette question une telle attention que, si ce n’était la peur d’être taxé d’irrévérence, je serais tenté de croire que les autres expérimentateurs auraient peut-être aussi rencontré des désaccords analogues, au cas ou ils auraient exagéré comme moi le nombre de leurs observations.
- Dans une telle incertitude, il me semble entrevoir une seule chose, et c’est que les valeurs qui expriment la résistance absolue d’un étalon, vont au fur et à mesure en diminuant d’un jour à l’autre, si ou ne touche pas au circuit secondaire; et qu’on les trouve au contraire supéricurés, dès que dans ce circuit, il entre un conducteur qui n’a pas servi précédemment, ou qui est resté plusieurs jours inactif. Je suis presque porté à dire que les fils de cuivre ont besoin de s’habituer à conduire une suite rapide de
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- la lumière électrique
- courants induits. Mais quoique un tel fait puisse s'accorder avec d'autres déjà connus, je crois devoir, avant de le donner corame certain, entreprendre une longue série d’expériences reliées à propos entre elles et dirigées dans ce sens.
- Maintenant, pour finir mon rapport prél minaire, je donne la valeur moyenne que j’ai obtenue de 591 observations que je tiens pour bonnes, comme si les désaccords (ce qui est invraisemblable) eussent été purement fortuits.
- Je trouve donc, avec les réserves faites avant,
- i B. A. =0,99024 ohms.
- ou encore
- 1 unité Siemens =0,94432 ohms,
- c'est à-dire
- 1 ohm= i^ooügô de mercure.
- La soi-disant erreur probable de ce résultat final serait 0,000076 qui, ajoutée à l'erreur constante possible 0,00008 (dont le coefficient d'induction réciproque se trouve encore, comme nous avons dit, affecté), deviendrait :
- + 0,00016.
- Florence, le 4 avril 1884.
- A. Rorn.
- CORRESPONDANCE
- Gratz, en Styrie, 28 novembre 1884.
- Monsieur le directeur,
- Je viens de lire, avec le plus grand intérêt, dans notre gazette (Tagespost), un petit extrait de l'article récemment publié par La Lumière Electrique, et qui renferme la description d'un nouvel instrument magnétique, appelé « Hyp-noscope », inventé par le l)r Ochorowicz, ainsi qu’un récit bref des sensations singulières que ce petit appareil provoque chez plusieurs personnes.
- Permettez-moi, cependant, monsieur, d’appeler votre attention sur ce fait, que les observations sur le système nerveux des hommes, fort intéressantes à tous égards, ne datent point d'aujourd'hui. Il y a plus de trente ans, feu Charles de Reichenbach (mort en 1869), avait fait des communications très détaillées sur le môme sujet, dans son petit livre intitulé : Lettres odiques-magnétiques, dont la seconde édition parut en i856, à Stuttgart, chez J.-G. Cotta, et dans lequel le 40 chapitre est spécialement consacré à l'effet des aimants sur l'homme.
- Cet écrit remarquable a été alors traduit en anglais par le Dr Gregory; une traduction française du même ouvrage a-t-elle paru ou non ? c’est ce que j'ignore absolument.
- D’ailleurs, Ch. de Reichenbach avait publié, à la même époque, quelques autres traités d'une étendue plus grande et se rapportant aux mêmes questions, notamment les Recherches physico-physiologiques sur les dynamides du magnétisme, de l'électricité, de la chaleur. de la lumière, de la cristallisation, du chimisme et leurs rapports avec la force vitale, à Brunswik, chez Vieweg et F., 1849, ainsi que Y Homme sensitif et son rapport à VOde, 2 volumes, à Stuttgart, chez Cotta, 1854. Ces livres renferment, avec beaucoup de détails, les principes de tous les phénomènes relatés dans les Lettres odiques et observés sur un grand nombre de sujets. Le premier de ces livres a également été traduit en anglais par le Dr Ashburncr, de Londres.
- On peut, à bon droit, s’étonner que l'ensemble do ces
- observations ait passé inaperçu, pour ainsi dire, et n’ait été d’aucune utilité au point de vue des progrès de la science, de sorte qu’aujourd'hui elles paraissent absolument nouvelles.
- Il n'est pas sans intérêt de mettre en lumière la vraie cause de l'accueil défavorable que leur fit, à l'époque, le monde savant.
- Une douzaine d'années après qu'il eut découvert dans le goudron de bois la paraffine et la créosote, Ch. de Reichenbach fut amené, par une circonstance tout à fait fortuite, à s'occuper des phénomènes du magnétisme, ayant été, au mois de mai 1844, conduit par un médecin viennois au chevet d'une jeune malade qui présentait des perceptions singulières de vision et de sensation.
- Si Ch. de Reichenbach s’était borné à communiquer tout simplement les observations qu’il avait faites sur cette première malade, et plus tard sur plusieurs autres, ainsi que sur un graud nombre de personnes assez saines, ses relations n'auraient probablement rencontré ni doute ni opposition. Malheureusement il ne se contenta pas d'un récit net et simple; son zèle et son esprit inventif furent cause qu'il voulut, en même temps, expliquer d’une façon scientifique les nombreux faits nouveaux qu'il s'était trouvé à même d’observer.
- Afin d'atteindre ce but, il se crut fondé à introduire dans la physique un principe tout nouveau, un nouvel élément impondérable ou dynamide, auquel il donna le nom de Ode, persuadé que les phénomènes en question ne pouvaient être expliqués par les principes établis ou admis jusque-là dans la science, et qu’ils étaient de nature essentiellement différente.
- Pour avoir voulu aller trop vite, il se heurta aussitôt contre des protestations presque unanimes et la résistance la plus décidée des physiciens du temps, qui, empressés à réduire de plus en plus le nombre de ces principes dits impondérables, ne voulaient pas entendre parler d'un nouveau principe de ce genre. Comme Ch. de Reichenbach persistait dans sou opinion, le résultat de cette lutte fut que, non seulement les physiciens rejetèrent ses théories, refusant tout à fait de s'en occuper, mais qu’ils allèrent jusqu'à mettre eu doute ses observations et ses relations elles-mêmes, comme émanant de personnes malades, peu dignes de foi, qui pouvaient se tromper ou qui voulaient peut-être tromper les autres, etc.
- C’est au milieu de ces controverses, purement spéculatives sur la théorie du phénomène, que le phénomène lui-même fut bientôt perdu de vue et tomba dans un oubli presque parfait. Il appartenait à M. le Dr Ochorowicz, et c’est là son mérite, de l'avoir fait sortir de cet oubli injuste.
- Dans un article nécrologique, inséré dans Y Almanach pour 1869, de l'Académie impériale des sciences de Vienne, j'ai déjà eu occasion de dire : Quand même il serait mis en évidence un jour, que ce principe, appelé Ode, ne dépendait, qu’à un degré extrêmement faible, des manifestations d'électricité statique ou rayonnante, qui échappent à l'observation même avec les instruments les plus sensibles, il restera néanmoins à Ch. de Reichenbach ce mérite incontestable d’avoir le premier découvert et démontré, par de nombreuses expériences, l'existence fort répandue de pareilles manifestations, et de leur influence curieuse sur le système nerveux de l'homme.
- En terminant cette lettre, je remarquerai, eu général, qu’à l'époque où Ch. de Reichenbach avait écrit et publié ses découvertes, le public sc trouvait encore trop peu préparé pour des notions nouvelles de ce genre. La méthode exacte prédominait alors dans toute la science et les considérations plus spéculatives étaient à peu près proscrites. Mais à présent. après les progrès du spiritisme, après que l'on a entendu parler d'un espace à quatre dimensions, de l'art de lire les pensées d'autrui, etc., le monde savant lui-même sera peut-être plus disposé à croire enfin que l’aimant peut
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- exercer quelque effet spécifique sur les nerfs des êtres organisés.
- Veuillez agréer, etc.
- Dr R. DE RlïICUENUACII.
- Paris, 4 décembre 180-p Monsieur le Directeur,
- Dans les Faits divers de votre dernier numéro, vous mentionnez l’idée des phares llottants reliés électriquement avec les câbles transatlantiques. Ce que vous annoncez est exact, mais, toute modestie à part, et rien que pour prouver que cette fois encore les Anglais s’emparent des idées françaises que nous n’avons pas le courage de mettre à exécution, je vous serai infiniment reconnaissant de revendiquer pour la France la priorité du grand projet de télégraphie sur-mârine.
- Mon poste a des proportions plus larges que celui des Anglais : c’est un véritable navire avec un équipage de 5 hommes en pleine mer et de 20 hommes sur les côtes européennes.
- Deux projets connexes sont en présence : l’un créant des stations télégraphiques, téléphoniques et postales entre la France et l’Amérique; je vous en envoie la description sommaire ; l’autre, selon moi, plus important au point de vue commercial, établit sur la route maritime, et à 25 ou 3o lieues des côtes, — plus loin ou plus près selon les régions, — un réseau télégraphique partant de Hambourg, descendant jusqu’au détroit de Gibraltar, se divisant là en deux sections, dont l’une aboutit à Suez, l’autre remonte la côte espagnole et longe toutes les côtes méditerranéennes jusqu’à Constantinople. Chaque station est reiiee à la terre et correspond sur tout le réseau avec les autres stations par un fil terrestre.
- Les câbles actuels sous-marins et celui que je veux jeter dans l'Atlantique étant en communication avec le câble côtier, tout port pourra donc correspondre directement avec ses navires eu marche, et vice versa, de même que les navires pourront correspondre entre eux par télégraphe, phares, téléphone ordinaire et téléphoné aquatique sans fil.
- J’ai réuni dans ce projet toutes les ressources fournies par l'électricité comme agent éclaireur et moteur ou transmetteur. Je ne crois pas qu’on puisse en tirer un meilleur parti dans un but plus humanitaire.
- Malheureusement, nos établissements financiers ont été si éprouvés, et la confiance en ce qu’on ne touche pas est si faible en France qu’il m’a été impossible jusqu’ici de réaliser une idée qui ferait la gloire de notre pays. J’espère toujours en mes compatriotes, mais j’ai le cœur bien triste, monsieur, quand je vois l’étranger prouver plus d’esprit d’initiative que nous.
- Veuillez agréer, etc.
- E. Menusier.
- Xeuchâtel, le 8 décembre 1O84.
- Monsieur le Directeur,
- Nous avons lu la lettre que M. Mildé vous a adressée, et que vous avez publiée dans votre numéro du i5 novembre dernier. M. Mildé tient à constater qu’il a breveté avant nous un microphone à poudre de charbon et sans bobine d’induction, et il insiste sur les avantages qui résultent de cette disposition, et dont Je principal est la suppression des piles chez les abonnés.
- D’après l’exposé de M. Mildé, un malentendu pourrait aisément se produire au sujet des deux microphones et laisser croire à vos lecteurs que le nôtre a avec le sien une analogie de brevet reposant sur l’emploi du courant direct et de la poudre de charbon.
- •Il n’en est rien et nous "tenons à constater que nous n’avons jamais revendiqué de brevet pour l’emploi du courant direct ni pour l’application de la poudre de charbon, mais bien pour la forme et la combinaison spéciale et nouvelle des organes qui contiennent non pas la poudre de charbon, mais la charge granuleuse mi-conductrice de charbon ou autre qui transmet le son (membranes, espaces acoustiques, etc).
- Nous savons très bien que les premiers microphones d’Edison et d’autres étaient basés précisément sur l’emploi du courant direct et que ce n’est que plus tard que l’on a eu l’idée de se servir de la bobine d’induction pour rendre les sons plus nets et plus intenses. Aujourd’hui nous sommes en état d’obtenir la même netteté et la même intensité sans cette bobine, et c’est pourquoi nous l’avons supprimée, profitant ainsi de la grande simplification que procure l’emploi du courant direct.
- Quant à l’emploi de la poudre de charbon, ni M. Mildé, ni nous, n’en avons eu les premiers l’idée.
- . Veuillez agréer, etc.
- M. IIipp.
- FAITS DIVERS
- C’est avec plaisir que nous annonçons que notre ami et collaborateur M. Marcel Deprez vient d’être nommé membre du Comité technique de /’exploitation des chemins de fer. Ce comité, dont le nombre des membres est strictement limité, a pour but de réglementer toutes les questions qui se rattachent à l’exploitation des chemins de fer français. II se compose en majorité des inspecteurs généraux des ponts et chaussées et des mines préposés par l’Etat au contrôle des Compagnies de chemins de fer, des directeurs et chefs de service de ces dernières et de plusieurs sénateurs et députés.
- Les conférences sur l’électricité, pour les officiers des différents corps de la marine présents à Paris, ont commencé le 2 décembre courant. Elles ont lieu les mardis et vendredis, à deux heures de l’aprés-midi, à l’Observatoire. Etant données les applications multiples et de plus en plus répandues de l’électricité à la marine et à l’artillerie, ces conférences ne sauraient manquer d’être d’un interet et d’une utilité. réels.
- Au moment où nous mettons sous presse a lieu, 44 rue de Rennes, la première séance d’expertise relative au procès de la Société générale des Téléphones. Nous en rendrons compte dans notre prochain numéro.
- Le 29 novembre dernier est mort à Madrid le directeur général des postes et télégraphes en Espagne, M. G. Cruzada Villamil, qui à plusieurs reprises s’est trouvé à la tête de l’administration avec le parti conservateur, notamment du Ier janvier 1875 au 8 février ï88i, et encore depuis le mois de janvier dernier jusqu’à sa mort. M Villamil a succombé à une congestion cérébrale, à l’âge de 5o ans.
- La Société Electrochimique de Francfort a repris ses séances d’hiver le 27 octobre dernier par une conférence "de M. Bernstein sur la force électromotrice des cléments galvaniques.
- Le 25 novembre dernier, un jeune homme de dix-neuf ans a été tué par le courant électrique en touchant une lampe
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- LA LUM 1ÈRE ÉLECTRIQUE
- Brush dans l’usine de MM. Bolckow, Vaughan et C°, à. Middlesborough, en Angleterre.
- La Chelsea Electricity Company, de Londres, annonce son intention de demander à la Chambre de commerce l’autorisation nécessaire pour pouvoir produire et fournir l’élec tricité dans le quartier de Chelsea.
- Le professeur Graham Bell, l’inventeur du téléphone, vient d’acheter la bibliothèque laissée par le professeur Henry. Sur les 2 000 volumes que comprend cette collection, un tiers traite de la science électrique, et beaucoup de ces ouvrages portent des notes écrites par M. Henry-M. Bell s’est engagé à garder la collection intacte.
- Il a été décidé qu’on introduirait la traction à l’électricité d’ici 60 jours sur le pont de Brooklyn, et avant go jours sur les chemins de fer aériens de New-York. Un accord est intervenu entre les inventeurs pour l’exploitation en commun des différents systèmes, et on s’attend à un développement très rapide de la traction électrique.
- Les premières expériences sur les chemins de fer aériens auront lieu sur la ligne de la deuxième aveneu, à New-York. Un nouveau rail isolé, plus lourd que ceux qui existent, sera placé au milieu de la voie, de la gare de Chatham Square jusqu’à l’extrémité de la ligne, à Harlem. Le courant des dynamos sera amené à ce rail central par un gros fil. Toutes les Compagnies de chemins de fer électriques auront les mêmes facilités pour faire des expériences, et les frais de la pose du troisième rail seront partagés entre elles. Une commission choisie par les Compagnies décidera des avantages offerts par les différents systèmes. Il paraît qu’il est moins difficile de régler la vitesse des trains avec l’électricité qu’avec la vapeur. Les trains peuvent également être arrêtés plus vite, il y aura moins de bruit et de danger, tandis qu’on évitera tout à fait la fumée. En cas de succès, les frais d’exploitation de ces chemins de fer seront réduits de beaucoup. Les représentants des Sociétés électriques espèrent pouvoir terminer tous les préparatifs pour ces expériences dans deux mois de temps.
- Les générateurs électriques qui fourniront le couranj pour le chemin de fer électrique sur le nouveau pont suspendu de Brooldin seront installés à l’extrémité de celui-ci, à New-York, d’une manière permanente par la Daft Electric Railway C°. Cette Société a également placé une voie de 1 5oo pieds dans le bâtiment principal de l’Exposition de la Nouvelle-Orléans pour montrer le système et ses avantages.
- La direction de la Edison Electric Light C° de New-York vient d’être complètement changée. Plusieurs administrateurs, et le célèbre inventeur était du nombre, trouvaient que, depuis quelques mois, les affaires n’étaient pas poussées avec autant d’activité qu’ils le désiraient. Leurs adversaires, à la tête desquels était M. Eaton, se sont retirés du conseil devant cette opinion, et les actionnaires, dans une assemblée toute récente, ont donné raison à M. Edison, qui a été renommé ainsi que tous les administrateurs de son opinion. On s’attend, par suite, à voir les entreprises de la Société entrer dans une nouvelle phase de développement.
- Le bâtiment pour l’Exposition d’électricité, à Boston, n’ayant pas été livré à temps aux organisateurs, ceux-ci se sont vus dans la nécessité de reculer l’ouverture de l’Exposition jusqu’au icr décembre, au lieu du 24 novembre qui était la date primitivement choisie.
- Éclairage électrique
- M. Burrington, joaillier, rue de Castiglione, a fait placer la lumière électrique dans ses vitrines, dont les dimensions étaient trop petites pour qu’il pût y mettre des becs de gaz. Les quatre vitrines de la boutique se trouvent éclairées chacune par une petite lampe à incandescence; l’effet produit est assez satisfaisant.
- Ces foyers sont alimentés par quatre batteries de six éléments au bichromate de potasse, dont il faut changer le liquide tous les matins.
- La maison Prat et Victor, rue de Moscou, a fait installer six lampes à incandescence dont deux sont dans les bureaux et quatre éclairent le trottoir devant la maison. Le courant est fourni par des piles 'Prouvé au bichromate de potasse.
- Une intéressante application de l’éclairage à incandescence vient d’être faite dans l’usine de matières colorantes de MM. Sordes et Huillard, à Suresnes. Ces messieurs se décidèrent cet été à supprimer les 80 becs de gaz environ, placés dans leur établissement et à les remplacer par des foyers électriques.
- L’installation comprend aujourd’hui environ i3o lampes à incandescence alimentées par une dynamo Edison, qui donne go ampères et 110 volts à la vitesse de io5o tours.
- Cette machine absorbe en pleine charge 16 chevaux ; elle est actionnée par un des moteurs de l’usine, la vapeur est fournie par les grands générateurs servant à chauffer les cuves; la dynamo est placée, ainsi que le tableau de distribution des circuits, dans un bâtiment fermé dont l’entrée est interdite aux ouvriers.
- Le réseau très étendu des conducteurs, dont les points extrêmes sont à plus de 140 mètres, a été calculé avec soin. Les lampes qui éclairent les cuves remplies de vapeur sont munies de douilles paraffinées résistant très bien à l’humidité; les autres lampes, montées sur des douilles ordinaires, sont distribuées dans les cours et les bureaux.
- Les d'eux maisons d’habitation de MM. Sordes et Huillard, qui se trouvent à proximité, ont été reliées à l’usine par un circuit spécial; des lampes ont été reparties à tous leurs étages. La machine électrique tournant toute la nuit, on a l’avantage de pouvoir à toute heure se procurer de la lumière.
- Les frais du nouvel éclairage ne s’élèvent qu’à 7 g3o fr., amortissement et intérêt du matériel électrique compris, tandis que le gaz a coûté 11 800 francs, pendant l’année dernière.
- On vient de terminer au Havre l’installation de l’éclairage électrique du nouvel hôpital construit par la ville. Les bâtiments à éclairer se présentaient dans des conditions assez peu favorables, l’hôpital étant formé d’une série de pavillons distincts assez éloignés les uns des autres. Il en résulte que la longueur totale des conducteurs, dont une grande partie est placée sous terre, atteint 6 à 7000 mètres. Le système adopté est l’incandescence, les lampes sont les lampes Cruto construites par la maison Mildé. Dans les salles des malades, chaque foyer se compose d’une seule lampe placée au centre d’un abat-jour. Sept de ces salles sont éclairées chacune par trois lampes, cinq par deux lampes, et quatre par une lampe.
- Il y a en outre dans la cuisine et une salle attenante trois suspensions de quatre lampes chacune. Les foyers placés à l’extérieur des pavillons sont formés par des groupes de deux, quatre ou cinq lampes enfermées dans des lanternes du modèle des lanternes à gaz de la viile de Paris. Pour empêcher l’eau de pluie de venir tomber sur les lampes, on a dû ajouter à l’intérieur une sorte de cône eu fer blanc qui sert en même temps de réflecteur. A la porte du jardin se trouvent deux lanternes de cinq lampes et deux autres semblables éclairent
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- la balustrade de la chapelle, les allées et promenades sont en outre éclairées par 1 candélabre de 5 lampes, deux de 4 lampes et treize de deux lampes.
- Le courant est fourni par deux machines Gramme à double enroulement et le fonctionnement des lampes est très satisfaisant.
- L’installation a été faite par la maison MÜdé, sous la direction de son ingénieur, M. Desroziers et de son représentant havrais, M. Bricard.
- Nous avons annoncé la semaine dernière que la Société ÏIbHos de Cologne avait été chargée de l’installation d’une station centrale d’éclairage électrique à Anvers. Nous recevons à ce sujet une réclamation de la Compagnie générale d’électricité, nous informant que notre bonne foi a été surprise et que la concession en question a été accordée à cette dernière Société, tandis que l’usine de Cologne n’a été chargée que de la construction d’une partie du matériel. Ainsi que nous l’avons déjà dit, c’est le système Gulcher, dont nos correspondants sont les seuls concessionnaires pour la Belgique, qui a été adopté pour cette installation importante.
- Le contrat de MM. Siemens et Halske avec la municipalité de Berlin pour l’éclairage électrique de la Potsdamer Platz, et d’une partie de la Leipziger Strasse va prendre fin à la date du icr mars prochain; mais la municipalité s’est déjà préoccupée de savoir s’il y a lieu de renouveler le contrat. Cette question a été résolue affirmativement et on a considéré comme impossible de renoncer à l’éclairage électrique pour reprendre le gaz même sous une forme perfectionnée.
- Dans sa séance du 6 décembre dernier, le conseil communal d’Anvers, a autorisé la Compagnie générale d’électricité de Bruxelles, à éclairer par la lumière électrique le quartier de l’Est. L’avenue de Keyser notamment sera éclairée par ce nouveau système qui fonctionnera vers le ier février de l’année prochaine.
- Le contrat pour l’installation de la lumière électrique au Mansion House, à Londres, a été conclu avec la Hammond Electric Light C° de cette ville.
- La Compagnie Gulcher a installé la lumière électrique dans l’usine de la Coalbrookdale Iron C°, à Sa/op, en Angleterre. L’installation comprend un foyer à arc de 3ooo bougies et 2 de iooo, alimentés par une dynamo Gulcher, n° 1. La meme Société a installé 3o lampes à incandescence de 20 bougies dans l’établissement de MM. G. Fox et fils, à Dewsbury.
- MM. Lewis et Cc, à Liverpool et à Manchester, ont suivi l’exemple de plusieurs industriels parisiens qui font circuler, dans un but de réclame, des voitures éclairées à l’électricité. La voiture-réclame de ces messieurs est éclairée par huit lampes à incandescence de 10 bougies, dont 6 sont placées sur le dessus et 2 à l’intérieur. Le cheval porte encore une lampe sur la tête et le chapeau du cocher est orné de trois autres.' Le courant est fourni par 12 petits accumulateurs d’une capacité d’environ 60 ampères-heures, qui sont en grande faveur en Angleterre pour des petites installations d’éclairage électrique.
- L’Exposition de Noël de la Royal Polytcchnical Society, à.Glasgow, sera éclairée à l’électricité.
- A l’occasion d’une vente de charité au profit d’un hôpital d’enfants, à Glasgow, le Saint-Andrews-Hall où avait lieu la vente était éclairé à la lumière électrique avec huit foyers à arc Pilsen et 25o lampes à incandescence Swan et Pilsen. Le courant pour les foyers à arc était fourni par une dynamo Pilsen, tandis que les lampes à incandescence ôtaient alimentées par une dynamo Victoria Brush. L’installation a fonctionné sans aucun accident pendant toute la semaine dernière.
- Le paquébot le Yarra est parti la semaine dernière de Marseille avec tout un matériel de télégraphie fourni par le ministère de la marine pour Nouméa. Nous trouvons dans le Petit Marseillais les détails suivants qui compléteront nos renseignement sur l’éclairage électrique de ce navire.
- « Le Yarra est le seul paquebot de notre port qui soit éclairé à la lumière électrique. Des expériences de cette nouvelle lumière ont été faites à bord lundi soir à 6 heures, en présence des administrateurs de la Compagnie, par M. Fortuné Arnaud, sous-ingénieur aux chantiers de La Ciotat.
- Le Yarra possède 204 lampes à incandescence, système Swan. Cette lampe, qui a figuré avec succès à l’Exposition d’électricité de 1881, se compose d’une ampoule de verre dans laquelle sont introduits deux porte-charbons en platine, munis de mâchoires et d’anneaux de pression. Le filament de charbon, beaucoup plus gros à ses extrémités et pincé dans ces porte-charbons, est relié en hélice plate de manière à former un anneau au milieu de l’ampoule et à accumuler au centre de celle-ci une plus grande quantité de lumière.
- L’électricité est produite à bord par deux dynamos du système Siemens actionnées par deux machines indépendantes construites dans les ateliers de La Ciotat.
- Le Yarra, avons-nous dit, possède 204 lampes Swan. Le salon des premières en a à lui seul 27, chaque cabine de passagers une, sous verre dépoli. Le voyageur peut supprimer sa lumière au moyen d’un écran ini-sphérique en flanelle verte, qui s’adapte parfaitement sur le globe de la lampe.
- Les cales, les entreponts et la chambre des machines sont également éclairés à la lumière électrique. Deux lampes de 20 bougies suffisent parfaitement dans une cale pour faire une opération d’embarquement ou de débarquement.
- Le Yarra possède un certain nombre de lampes portatives qui viennent s’adapter sur des prises de courant disséminées, sur le pont, sur toute la longueur du bateau. Enfin, disons que les fanaux de position des deux bords et celui placé en tête du mât de misaine profitent aussi de cette lumière. Il y a deux lampes de 20 bougies par fanal. Avec l’usage de l’électricité, le Yarra peut être aperçu en mer à plusieurs lieues de distance et par conséquent éviter bon nombre d’accidents.
- La Compagnie des Messageries Maritimes va, dit-on, mettre l’électricité à bord de tous ses bateaux. Cette transformation de l’éclairage demandera du temps et il ne faut pas compter la voir complètement s’effectuer avant deux ou trois ans ».
- Le steamer Great Eastern qui servira, ainsi que nous l’avons déjà dit, d’hôtel flottant à la Nouvelle-Orléans, pendant la durée de l’Exposition universelle, sera pourvu d’une installation complète de lumière électrique à incandescence.
- On sait que, pendant la période des campagnes électorales, les grands centres des Etats-Unis sont fréquemment parcourus par des groupes de manifestants. Dans la soirée du 3i octobre, la ville de New-York a été le théâtre d’une promenade aux flambeaux, comme on n’en avait jamais vue jusqu’alors. Plus de deux cents individus, ayant tous sur leur coiffure des lampes électriques, se sont promenés dans
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- LA LUMIERE ELECTRIQUE
- les rues au grand étonnement de la population. Voici, d’après le Scient ijic American, quelques détails sur ce cu-rièux incident.
- ; Les manifestants étaient disposés suivant les côtés d’un vaste rectangle, au centre duquel se trouvaient plusieurs voitures. Sur l’une d’elles étaient une dynamo Edison et une machine à vapeur de la force de 40 chevaux; les autres portaient une chaudière et des réservoirs d’eau : l’alimentation de la chaudière et de la machine se faisait au moyen de tuyaux flexibles, qui reliaient les différents chariots. De la dynamo partaient des câbles conducteurs, tenus en mains par les manifestants, qui amenaient le courant aux lampes incandescentes par des fils cachés sous les vêtements. D’autres lampes étaient placées sur toutes les voitures et sur les têtes des chevaux.
- La Société Edison, qui s’était chargée de cet étrange éclairage, avait ainsi disposé près de 3oo lampes. En outre, le chef de la bande, à cheval, portait au haut d’une lance un foyer de 200 bougies, alimenté par des accumulateurs.
- Télégraphie et Téléphonie
- Les recettes du département des télégraphes en Augle-rerre, depuis le Ier avril jusqu’au 29 novembre dernier, se sont élevées à 3o520ooofr. contre 3o 126000 fr. pour la meme période de l’année dernière.
- Le résultat de la course du Goodwin Cup, en Angleterre, a été télégraphié de Londres à Melbourne en une heure et cinquante-trois minutes.
- Le rapport annuel du chef de la voierie à Washington vient d’être publié et porte spécialement sur les résultats obtenus par les différents systèmes de canalisation souterraine qui ont été essayés pendant l’année et qui ont presque tous donné d’excellents résultats, tant pour les fils téléphoniques et télégraphiques que pour les conducteurs de lumière électrique. A la fin de l’année présente, le réseau souterrain à Washington comprendra plus de 3oo milles de fil. La Western Union Telegraph C°, qui possède à elle seule la moitié des fils aériens dans la ville, a jusqu’ici refusé ou négligé de faire des essais de ce genre.
- Le Journal des inventions rend compte d’une nouvelle application du téléphone à la prévision du temps. Deux tiges de fer avaient été fixées dans le sol à une petite distance Tune de l’autre et chacune d’elles se trouvait reliée avec un téléphone au moyen d’un fil de cuivre entouré de caoutchouc. A l’approche d’un orage, il se fait toujours sentir un bruit sourd dansle téléphone 12 à i5 heures avant l’orage, au fur et à mesure que celui-ci s’approche, le bruit augmente et finit par devenir aussi fort que celui de la grêle sur une fenêtre. Chaque éclair se manifeste dans le téléphone par un coup comme si le diaphragme avait ôté frappé par une pierre. Le téléphone annonce également des modifications atmosphériques et les changements de température par un bruit comparable aux cris d’un oiseau, de sorte qu’une oreille exercée peut facilement prédire tout changement de temps et tout orage 12 à i5 heures à l’avance. L’installation est des plus simples, mais les tiges doivent être à une distance de 7 à 8 mètres au moins l’une de l’autre.
- Les autorités militaires saxonnes, d’accord avec le ministère de la guerre prussien, ont décidé de procéder immédiatement à la construction d’une ligne téléphonique entre Dresde et Berlin. ‘
- 3i ans, â partir du icr janvier i885, à l’United Téléphone C° de Londres. Il n’est apporté aucune limite à l’étendue du territoire exploité par la Compagnie, ni aucune restriction au sujet des lignes interurbaines. L’ouverture de bureaux publics est autorisée.
- L’administration renonce à obliger la Compagnie à lui fournir chaque année un certain nombre d’appareils; elle ne prélève aucun droit pour les lignes privées installées par la Société. Enfin, un contrat particulier décide que les bureaux centraux de téléphones seront reliés aux bureaux télégraphiques et que les abonnés des réseaux pourront envoyer et recevoir leurs dépêches par le téléphone.
- L’United Téléphoné C°, de Londres, est entrée en négociations avec les autorités de la ville de Torquay pour l’établissement d’un réseau téléphonique dont le besoin se fait vivement sentir. La Compagnie demande un minimum de 100 abonnés avant de commencer les travaux, et le prix de l’abonnement a été fixé à 3oo fr. par an.
- Le nombre des communications téléphoniques établies par les bureaux centraux de la National Téléphoné C°, pendant le mois dernier, s’élève à 684 coo. Grâce aux concessions libérales de feu M. Fawcett, on espère, d’ici peu d’années, pouvoir relier tous les villages de l’Angleterre par des fils téléphoniques, aux grands centres de commerce du pays.
- UEleclrical Review de Londres annonce que l’American Bell Téléphoné C° a gagné son procès contre la Peop’cs Téléphoné C°, se basant sur les brevets de M. Drawbaugh.
- La Long Island Téléphoné C° a chargé la Callender In-sulating C°, de placer une partie de ses fils sous terre, â Brooklyn. Le principal câble sera placé dans la rue Fui-ton, à Brooklyn, et contiendra 200 fils sur une longueur de plusieurs centaines de pieds, après quoi il est divisé en deux parties de i5o fils.
- L’église du célèbre prédicateur M. Talmage, à Brooklyn, sera pourvue d’une installation téléphonique permettant aux paroissiens malades ou absents d’entendre le sermon sans se déplacer de chez eux.
- Après deux années d’une vive concurrence, les deux Sociétés téléphoniques de Rio de Janeiro, la Companhia Tele-phonica et la Companhia de Telegrafos urbanos, viennent de se mettre d’accord sur les bases d’une fusion. La première Société compte 000 et la dernière environ 75o abonnés.
- On nous écrit de Santa-Fé de Bogota qu’une concession téléphonique a été accordée au mois d’août dernier â. M. Josè-R. Martinez, qui a fait commencer les travaux immédiatement, de sorte qu’on espère ouvrir le bureau central avec 400 abonnés dans le courant du mois de décembre. M. Martinez a cédé la concession à une Société anonyme sous la dénomination de Compania Colombiana de Teîe-fonos, dont il restera le directeur. Les fils seront aériens, et le service fonctionnera jour et nuit. Le prix de l'abonnement a été fixé à 25 fr, par mois ou 3oo fr. par an, et des communications seront établies avec les stations de la police et des pompiers.
- Le Gérant : D1* C.-C. Soulages.
- Le directeur général des Postes et Télégraphes, 'en Angleterre, vient d'accordcr une nouvelle concession de
- Paris. — Imprimerie P. Mouillot, i3, quai Voltaire. — 5.28S2
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- 6« ANNÉE (TOME XIV)
- SAMEDI 20 DÉCEMBRE 1884
- N® 51
- SOMMAIRE
- Le télégraphe automatique de Leggo ; C.-C. Haskins. — Les torpilleurs automobiles de Lay et de Williams ; G. Richard.
- — Utilisation des forces naturelles (2earticle); Ch. Street.
- — L’électrométallurgie de l’or et de l’argent; Aug. Gue-rout. — L’éclairage électrique du café Bauer, à Berlin ; C.-C. Soulages. — La lampe de sûreté de MM. Wood-house et Rawson; W. de Fonvielle. — Chronique de l’étranger : Angleterre; J. Munro. — Revue des travaux récents en électricité : A propos de la théorie du téléphone, par M. le)Dr Vietlisbach. — Théorème sur la distribution de l’électricité dans les conducteurs sphériques.
- — Nouvelle méthode pour mesurer la résistance d’une dérivation dans un câble sous-marin, par P. Cardarelli. — Sur la chaînette électrodynamique, par E. Rieclce. — Sur la rotation électromagnétique de la lumière, par A. Kundt. —Emploi du brome comme dépolarisant, par J.-H. Koosen.
- — Sur les phénomènes lumineux dans l’électrolyse, par V. Slouguinoff. — Bibliographie; P. Clemenceau. — Travaux de la conférence internationale des électriciens {suite). — Correspondance : Lettre de M. D. Tommasi. — Faits divers.
- LE
- TÉLÉGRAPHE AUTOMATIQUE
- DE LEGGO
- Parmi les nombreux systèmes de télégraphie automatique en usage, le système Leggo tel qu’il est employé aujourd’hui entre Chicago et New-York, par la” Postal Telegraph Company, mérite une courte description.
- La longueur de la ligne comprise dans le circuit entre le bureau de Chicago et le point le plus éloigné du réseau est 1057 milles, sur lesquels cinq milles à cette extrémité sont formés par un câble souterrain.
- La transmission est effectuée en ouvrant et en fermant alternativement le circuit sur un cylindre de cuivre recouvert de matière isolante excepté aux points où un contact électrique est nécessaire pour transmettre les signaux Morse. A la station réceptrice, le courant passant au travers d’une bande humide de papier préparé chimiquement
- imprime la dépêche en traits foncés semblables à ceux du système de Bain.
- Occupons-nous d’abord de la préparation du cylindre. Ce dernier est représenté en A (fïg. 1) ; il est en cuivre mince, parfaitement uni et a été poli avec soin. Ce cylindre est mis en rotation dans le sens de la flèche au moyen d’un arbre de transmission B, d’une poulie et d’une courroie. Comme le même arbre met en mouvement plusieurs cylindres, la dimension de la poulie placée en C sur l’axe varie suivant la vitesse que doit avoir chaque appareil, et cette vitesse est réglée par des dispositifs convenables. En D est une paire d’électro-aimants que met en marche un circuit local comprenant une clef et une pile locale. E est un petit réservoir méta lique que l’on peut ajuster au moyen d’une vis sur un support vertical fixe. De ce réservoir qui contient une solution aqueuse de dextrine, de glycérine et d’aniline, part un tube de caoutchouc terminé par un tube de laiton effilé en pointe et qui laisse écouler lentement le liquide. Le tube de laiton porte une pièce qui se chausse et se fixe sur le bras du levier de l’armature des électro-aimants D. En g se trouve une vis sans fin qui fait avancer latéralement les électro-aimants et le tube, à mesure que le cylindre se meut sur son axe.
- Si l’on met maintenant la pointe h en contact avec le cylindre et que l’on fasse marcher le rouage d’horlogerie, une ligne sera tracée sur le cylindre, mais quand on fermera le circuit des électro-aimants, la pointe écrivante sera.relevée et laissera le cylindre intact tant que le circuit sera fermé. De cette façon les espaces seront imprimés sur le cylindre et les signaux laissés en blanc. En J est un tuyau alimentant un bec de gaz placé à l’intérieur du cylindre et qui, l’échauffant rapidement, dessèche promptement l’encre. Une fois l’opération^ terminée le cylindre est recouvert d’une ligne héli-çoïdale de dépêches, et l’on peut l’enlever et le remplacer par un autre.
- Passons maintenant au mode de transmission. Le cylindre une fois couvert et prêt, on avertit la
- et
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- personne chargée du poste récepteur et l’on met en action le petit bras K qui porte à son extrémité un rouleau de métal poli. Ce bras est mù comme l’électro-aimant. On le place sur le premier trait de
- matière isolante tracé par la plume h, et on fait tourner le cylindre; les contacts se font partout où le galet touche le cuivre et ils produisent des signaux à l’autre extrémité de la ligne, tandis que les
- passages sur la matière isolante interrompent le circuit et produisent des espaces sur la bande du récepteur. La figure a été faite de manière à montrer à la fois l’organe de préparation et l’organe transmetteur, et l’on a dû, en conséquence, représenter ces organes dans un position un peu différente de celle qu’ils occupent naturellement.
- Quelque simple que ce système paraisse à première vue, ce n’est pas sans difficulté que l'on est arrivé à le faire fonctionner sur une longue ligne. La charge statique, ce terrible ennemi que l’on rencontre sur toutes les longues lignes fit sentir ses effets dès l’abord et s’opposa sérieusement à l’obtention des résultats désirés. La difficulté fut cependant surmontée, sans recourir à l’emploi des condensateurs, en se servant de courants opposés comme le montre le diagramme suivant (fig. 2) qui s’applique à l’installation d’un des bureaux extrêmes.
- a a a a sont plusieurs cylindres semblables à celui de la figure 1, et munis de batteries locales servant à leur préparation de la façon décrite plus haut.
- Les conducteurs partant de ces cylindres arrivent à un commutateur multiple b, et au moyen dü
- [KfTjc
- fil (ie décharge rie la 30‘^ruo
- laiiMoree
- fig. -
- bras mobile e, on peut mettre l’un ou l’autre d’entre eux en relation avec la ligne. Le fil venant des galets de contact se rend à un second commutateur ’V c' au moyen duquel il peut être relié à la bat-
- terie principale. Quand tout est prêt pour la transmission, on met en mouvement les cylindres en leur donnant la vitesse voulue, on place le bras ç sur la touche convenable et on met c' sur b', on
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- laisse tourner le cylîndrë jusqu’à ce què toute la spirale de signaux ait passé sous le galet de contact.
- Voilà pour l’envoi des dépêches. L’employé qui en est chargé peut en outre mettre le bras e du commutateur sur un contact spécial d et relier ainsi la ligne à un manipulateur à trois pointes comme ceux que l’on emploie dans la pratique ordinaire du Morse. Ce manipulateur et les appareils qui en dépendent lui permettent d’établir une conversation préliminaire, d’indiquer des corrections, etc., comme cela a lieu dans tous nos systèmes télégraphiques de ce genre, au moyen du son d’un électro-aimant local que nous appelons en Amérique parleur (sounder). Je dirai ici entre parenthèses que malgré les préventions que l’on a contre le parleur, les documents statistiques prouvent d’une façon concluante que la réception au son est beaucoup moins sujette à occasionner des erreurs que la réception sur bande.
- Dans ce système toutes les piles sont installées de telle sorte qu’elles ont leur zinc au sol et leur charbon en relation avec la ligne et, dans la condition normale de la ligne, elles sont toutes ouvertes.
- Pour la réception, on utilise une pile accessoire appelée pile A et que l’on voit à droite delà figure. Cette pile est beaucoup plus faible que la batterie principale et on peut régler le nombre de ses éléments au moyen d'un commutateur. Quand un bureau doit recevoir les dépêches, une fois les préliminaires réglés à l’aide des appareils ordinaires, on place le bras e sur le contact R et on tourne le commutateur P de façon que le courant de la ligne arrivant au bras e traverse R, les fils 1, 2, 3, 4, le récepteur chimique, le fil 5, une frac tion convenable de la pile A les fils 6 et 7 et arrive ainsi au sol.
- Le rôle spécial de la pile A qui est en opposition avec le courant général est en partie d’annuler la charge statique, et de rendre les signaux distincts et exempts de bavures. Pour arriver complètement à ce but, il est quelquefois nécessaire de placer sur la ligne un fil de décharge contenant un rhéostat réglable et même d’ajouter dans ce même fil üne seconde pile en opposition. La capacité statique du fil souterrain compris entre le bureau et la 3y0 rue, une distance d’environ 5 milles est compensée de temps en temps par l’addition de 20 éléments Callaud et d’une résistance de 1 5oo ohms.
- Quand on a reçu un stock de dépêches la bande est remise aux copistes qui écrivent les dépêches, comme cela a lieu dans le système Wheatstone et autres analogues.
- Une fois qu’un cylindre a servi, on le lave avec de l’eau légèrement ammoniacale et 011 le polit avec un linge de coton; comme de petites fibres provenant de ce dernier, des poussières, etc.,
- peuvent créer des désagréments en s’accrochant à l’extrémité de la plume et faisant couler l’encre, le directeur du bureau de Chicago a proposé de faire précéder la plume d’un petit tampon de peau de chamois pour essuyer le cylindre. Cet artifice a parfaitement réussi.
- Le fil de ligne est un fil de cuivre avec noyau d’acier, contenant environ 525 livres de cuivre par mille, avec une résistance d’environ i,5 ohm. Son diamètre moyen correspond au n° 3 de la jauge de Birmingham. La capacité statique d’après le doc-; teur Muirhead est d’environ to M. F.
- Cette ligne fait un travail très actif au taux de 800 mots par minute. Dans des conditio'ns favo* râbles, avec des dépêches de presse elle peut aller jusqu’à 1 5oo mots par minute, mais pour des dépêches commerciales elle ne les transmettra avec exactitude qu’au taux de 600 à 800 mots par minute. C’est du moins ce que me dit M. Patten de la Postal Telegraph Company à qui je dois ainsi qu’à M. Mc Pherson la plupart des renseignements contenus dans cet article.
- Pour pouvoir facilement essayer la pile, etc., chaque bureau est muni d’une ligne artificielle par laquelle il peut remplacer la ligne réelle ; en plaçant convenablement les commutateurs bs, b3 et G et en mettant e sur d il peut écrire avec sa clef sur son propre récepteur ; ou bien il peut s’arranger pour recevoir les dépêches transmises par un de ses cylindres au travers de b b*, G, le rhéostat de ligne artificielle, b% et le récepteur, comme précédemment. La batterie de décharge peut aussi être mise en circuit à volonté quand cela est nécessité par un excès de charge statique.
- C.-C. Haskins.
- LES
- TORPILLEURS AUTOMOBILES
- DE I. A Y ET DE WILLIAMS
- Les torpilleurs du colonel Lay ont été, depuis la description que nous en avons donnée dans les numéros de La Lumière Electrique des i5 et 22 septembre i883, l’objet de quelques perfectionnements. Dans les types que nous avons décrits, les principales manœuvres du torpilleur étaient commandées chacune par un système particulier de commutateurs et d’électro-aimants, le principal perfectionnement apporté par M. Lay à ses appareils consiste au contraire à commander ces diverses manœuvres par un seul appareil directeur et par un manipulateur unique. Les mécanismes adoptés à cet effet par M. Lay sont extrêmement ingénieux et présentent un caractère de généralisation remar-
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- quable qui permettent de les appliquer facilement aux torpilleurs pneumatiques moins puissants, moins sûrs, mais aussi bien moins chers.
- Le torpilleur de M. Williams fonctionne, comme celui de Nordenfeldt (*), et par des moyens analogues, entièrement par l’électricité; nous avons cru utile de le décrire bien qu’il ne présente guère de nouveautés essentielles.
- Il convient en outre de faire remarquer que ces torpilleurs peuvent parfaitement remplir à l’occasion des fonctions moins barbares que celles de la guerre, venir au secours des navires en détresse comme un canot de sauvetage, leur jeter l’amarre, etc. ; leur description présente donc quel-
- que intérêt au delà du point de vue exclusivement guerrier. L’ensemble du torpilleur Lay est représenté par les figures i et 2.
- Le propulseur est double comme celui que nous avons décrit à la page 75 du numéro du i5 septembre i883, l’hélice b', fixée sur l’arbre moteur £, fait tourner, par l’engrenage ba, l’hélice b2 folle sur b, et lui imprime ainsi une vitesse égale et de sens contraire à la vitesse de b'. L’arbre b est actionné par une paire de machines Brotherhood c c, avec engrenages doublant sa vitesse.
- Les machines Brotherhood sont alimentées par du gaz acide carbonique comprimé dans un réservoir e.
- FIG. 1 ET 2. — TORPILLEUR LAY. — COUPE LONGITUDINALE
- Avant d’arriver aux cylindres du moteur, l’acide carbonique se détend dans un réchauffeur, dont les tubes f renferment un mélange combustible.
- FIG. 3. — COUPE XX (FIG. 2)
- Dès que le gaz est admis au tuyau /2 d’admission des moteurs, un petit piston qui communique avec
- ce tube brise un fiole d’acide sulfurique dont le contenu se répand sur un mélange de sucre et de chlorate de potasse qui enflamme le combustible des tubes réchauffeurs entourés par l’acide carbonique. Les produits de la combustion s’échappent par le tuyau d’échappement du moteur/’, hors du torpilleur.
- Le câble g est bobiné sur lui-même en une série d’enroulements horizontaux dont les extrêmes, haut et bas, de chacune des couches successives sont reliées directement par une partie verticale du câble, de façon que son déroulement se fasse toujours de bas en haut. La spire qui se déroule est toujours appuyée et ne peut se mêler aux autres spires, sans qu’il faille pour cela guider comme autrefois, le câble par un tube extérieur qui le tendait et allongeait la torpille. Le compartiment du câble est entouré de chambres à air a4 (fig. 3)
- (<) La Lumière Electrique du 16 août 1884.
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- complètement fermées, qui augmentent la flottaison du torpilleur. Le câble une fois enroulé, on ferme
- PLAN
- MA XI PU LA TE U R,
- FIG. 4
- son compartiment au moyen du couvercle a3. Les différentes opérations du torpilleur sont
- 1
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- IUI. 5. — PHN-COUPK 1)U MANIPULATEUR
- Ce manipulateur consiste essentiellement en un commutateur p3 permettant de renverser le sens des courants envoyés par le câble g du torpilleur à une paire d’électro-aimants q ((ig. 1). Ces électros sont reliés à un dérivateur disposé de façon que le courant passe dans l’un ou dans l’autre des électros suivant le sens que lui imprime le commutateur p2. et agisse en conséquence sur les valves du cylindre directeur i, comme nous le verrons bientôt.
- L’arbre du commutateur p., à manette p’, porte
- TIC,. (5. - MANIPULATEUR
- VU1Î PAR BOUT
- FIG. X. — MANIPULATEUR VUE PAR BOUT
- un disque />., muni de taquets />. (flg. 5) disposés de part et d’autre du bras r fou sur l’arbre du commutateur. Le bras r cnclanche, par le cliquet à ressort r1, avec le disques, qui porte deux séries de dents s, et s2, et qui est fixé sur un axe s3, sollicité, par le bras s.t et le ressort ss, de manière à ramener le disque s à sa position normale dès que les dents s2 sont lâchées par le cliquet t', à ressort L.
- Le cliquet /' glisse dans son bras r sous la pression exercée sur son taquet u3 par les courbes «, et ua de la plaque fixe u.
- Lorsqu’on tourne la manette p' dans le sens de la flèche (fig. 4) le taquet p.., solidaire de l’axe p,
- commandées du rivage par des manipulateurs électriques représentés par les figures 4 à 7.
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- entraîne, par t%, le levier t3 fou sur l’axe p, et lui I ce disque revient alors à sa position normale, fait ainsi dégager, par le cliquet t' du disque s ; I sous l’action du ressort s;i.
- X’
- CYLINDRE GOUVERNEUR.
- COUPE LONGITUDINALE
- L’aiguille s indique le nombre des manœuvres I direction, nombre dont dépend, comme nous a-accomplies par la manette p' dans une même | Ions le voir, l’accomplissement des différentes fonc
- CYLINDRE GOUVERNEUR. — PLAN
- tions du torpilleur. La mise en train du moteur principal c (fig. i) et Yactionnement du gouver-
- COUPE .V'.V' (lig. 9)
- VUE PAR BOUT
- nail s’effectuent au moyen d’un seul appareil directeur i, représenté en détail par les figures 9 à 16.
- À l’origine, ou au départ du torpilleur, le piston i' dont la tige actionne le gouvernail, occupe la position neutre ou moyenne indiquée sur la figure 9, et la poignée/*' du manipulateur est verticale (fig. 4).
- On commence par ouvrir le robinet de mise en train v (fig. 2) qui laisse l’acide carbonique, préalablement détendu en e4, passer, par le petit tuyau e2, à la boîte i3 du tiroir du cylindre i. La soupape d’admission en grand de l’acide carbonique aux cylindres c (fig. 1) reste fermée. Pour mettre en train, on abaisse la manette du manipulateur une seule fois en A (fig. 4) de façon à envoyer le courant dans l’un des électros q (fig. x) dont l’armature déplace par q,t (fig. 10) le tiroir i3 (fig. 9) de manière à admettre par ia le gaz comprimé sur l’avant du piston i' d’une part, et, d’autre part, suivant w' (fig. 9 et 1) à la boîte w', branchée sur c3, et dont le piston ouvre la valve d’étranglement de sorte que le gaz s’introduise graduellement dans les cylindres c, parle tuyau w*. La mise en train s’opère ainsi sans secousse.
- En même temps, le piston i recule vers la droite
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- sous la poussée du gaz admis par P, de façon que le cliquet k (fig. g) fait tourner d’une dent le disque l, sans mouvoir néanmoins le levier l,t et son tiroir m, parce que les taquets /3 et /„ sont suffisamment espacés pour ne buter sur/t, ainsique l’indique la figure i3, qu’après deux mouvements du piston, ou le passage de deux dents du disque l.
- Lorsque l’on ramène la poignée du manipulateur
- dans sa position moyenne, le courant est rompu, l’électro q lâche son armature, le tiroir P se referme, laisse le gaz s’échapper par P et le gouvernail revenir à sa position moyenne sous l’impulsion du ressort h3 (fig. i).
- Le cliquet k lâche alors le disque l, mais il n’en est pas de même du cliquet de sûreté k' qui maintient le déclenchement dans sa positiou (fig. i3),
- h \(o,
- ARRÊT
- FIG. 14
- FIG. l5
- malgré le contrepoids qui tend à le ramener à sa position primitive (fig. g).
- Pour admettre le gaz acide carbonique en plein aux cylindres c (fig. 1), il suffit d’abaisser la manette p' en B (fig. 4), le courant passe alors en sens contraire de son trajet précédent à travers l’électro q, de sorte que le tiroir P (fig. g), déplacé vers la gauche, admet, par i1, le gaz sur la droite du pis-
- â::
- FIG. ID. — LAY. — TORPILLE AMOVIBLE
- ton i' 3 qui recule vers la gauche. Ce mouvement soulevé, par l’étrier z\, la queue du cliqnet k', qui laisse le contrepoids /., retomber dans la position de la figure g. En même temps, le gaz passe par n>3 au piston de la soupape d’admission e3 (fig. 2) qui ouvre en grand l’accès du gaz au réchauffeur et à la machine motrice.
- Une fois le torpilleur lancé et la manette remise au point neutre, il suffit de l’abaisser en A ou en B pour faire tourner le gouvernail à droite ou à gauche.
- Pour arrêter le torpilleur, il faut abattre la manivelle en A trois fois de suite, de manière que le
- cliquet k fasse tourner le disque l de trois dents et abaisse, par le taquet P, le levier P et le tiroir m dans la position de la figure i3. Le gaz comprimé, admis par m-, est alors amené par m3 et jp3 aux boîtes w et c3 (fig. 1 et 2) dont il ferme les soupapes et par suite l’admission au moteur.
- FIG. 17 ET lS '
- Il suffit, pour repartir, d’abaisser la manette p' en B. Le piston i', reculant vers la droite, déclanche k', et le contrepoids ramenant parle taquet /c le tiroir m dans la position de la figure g, laisse le gaz de jjA s’échapper par m7, et les soupapes c3 et w admettre de nouveau le gaz au moteur; mais la soupape c3, soulevée comme nous l’avons expliqué par le gaz de jvs (fig. g) ne s’ouvre que graduellement, autant que le permet l’échappement étranglé de n>&, de sorte que l’admission n’a jamais lieu brusquement.
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- Le gouvernail peut donc être tourné à droite autant de fois qu’on le veut sans affecter les autres manoeuvres du torpilleur, et trois fois seulement à gouche sans arrêter le torpilleur.
- Le mécanisme d’enclenchement porte (fig. i5)
- un cliquet auxiliaire P, que la tige P engage dans les dents des disques l au moment voulu, pour ne pas lui permettre de tourner de plus d’une dent, même sous une impulsion très vive du cliquet k.
- La position du torpilleur est signalée par deux
- FIfi. 10. — TORPILLEUR WILLIAMS (ARRIÈRE)
- voyants n (fig. 2) qui se soulèvent sous l’action du ressort «% déclanché par le cylindre «4, dès qu’on y admet le gaz par le tuyau branché sur le
- tuyau (fig. g) dont nous avons décrit le rôle. Les voyants n sont éclairés par des lampes à incandescence.
- FIF. 20. — TORPILLEUR WILLIAMS (AVANT)
- La détonation de la charge peut être accomplie par l’un des procédés décrits dans notre numéro du i5 septembre i883 ou par la fermeture du cir-
- cuit d’une pile o (fig. 2). Il suffit pour cela d’abaisser une quatrième fois en A la manette/»', de sorte que le taquet l. abaisse P de la position (fig. i3) à la
- FIG. 21 ET 22. — WILLIAMS — IjATTERIE DES TORPILLES
- position (fig. 14) et déprime (fig. 11) le ressort y, de manière à lui faire toucher les pôles yt et ya de ce circuit. On peut aussi employer le courant de la pile o à lancer une fusée de signal ou une amarre pour un navire en détresse.
- M. Lay a aussi perfectionné les détails de la torpille amovible décrite à la page 77 de notre n° du i5 septembre 1883. Lorsque la tige c (fig. 16) heurte le navire, la tige c3 détache par d'le verrou d3, qui relie la torpille a' au torpilleur a,
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- mais l’eau renfermée en b entre les deux pistons c et c3 s’échappe par c,t, dès que c2 dépasse cette ouverture. Le mouvement de la tige c3 se trouve ainsi continué, à partir de ce point, par une résistance variable suivant l’étranglement de c,t de manière qu’elle ne puisse pas venir heurter brusquement et défoncer la paroi a du torpilleur.
- Une fois le verrou d3 déclanché, la torpille a' tombe, guidée par la chaîne b3 et par la bielle a2. La torpille mobile est, de plus, reliée à un câble d3 (fig. 17 et 18) attaché au torpilleur a par une patte g qui arrache, lorsque la torpille a' tend le câble d3, la membrane de caoutchouc g’. L’eau pénètre alors entre les lames de cuivre e' et ferme entre elles le circuit e2f e3 de la pile d’explosion. On peut aussi déterminer l’explosion de la torpille sans la détacher en supprimant la résistance f du rivage même, à l’aide de mécanismes analogues à ceux que nous avons décrits dans notre numéro du i5 septembre i883.
- WILLIAMS
- Le torpilleur tout récent de M. J.-S. Williams (’)
- FIT. — TORPILLEUR WILLIAMS. — VOTANT
- ne diffère en principe de celui de Lay que par son mécanisme moteur; la machine à acide carbonique est remplacée par une dynamo D ("fig. 19) alimentée par un accumulateur A (fig. 20), dont le câble C ne sert qu’à régler et à distribuer les courants.
- On peut évidemment, comme le propose d’ailleurs M. Williams, se passer de l’accumulateur et actionner le torpilleur par une transmission électrique directe : c’est là, croyons-nous, comme nous le faisions remarquer dans notre numéro du 4 août i883, le principe de la véritable solution de la manœuvre automatique à distance.
- Les lampes o (fig. 23) des voyants de M. Williams sont actionnées directement par l’allongement de leur longue-vue support o', dans laquelle le soié-
- ’) Brevet ang’ais 5cjfi2, 3i décembre 1833.
- noïde s refoule de l’eau qui remplit le soufflet Q relié à son armature.
- Les figures 21 et 22 représentent une batterie flottante de torpilles T renfermées dans des chambres W, étagées et fermées par des portes commandées par des solénoïdes S. L’hélice et le gouvernail sont actionnés par des dynamos H et M alimentées, comme les torpilleurs, par des accumulateurs A.
- Gustave Richard.
- UTILISATION
- DES
- FORCES NATURELLES
- CHUTES D’EAU — MAÜÉES
- Deuxieme article {Voir le numéro ôu 6 décembre 1884).
- 2° Marées. — Supposons qu’un étang se remplisse par la mer au moyen d’un vannage à trappe qu’elle ouvre seule; aussitôt que la marée baisse, ces vannes se referment; l’eau se maintient donc dans l’étang au niveau de la haute mer, pendant que celle-ci baisse, durant six heures, en produisant une différence de chute variant jusqu’à 5 mètres.
- Aussitôt que la mer a baissé de im à im,5o, on ouvre le vannage de la turbine, celle-ci fonctionne avec la différence de niveau jusqu’à l’abaissement de 5 mètres; au bout de six heures, la marée commence à remonter pendant six autres heures, mais l’étang s’est vidé pendant la première période. Aussitôt que l’eau arrive sur la turbine, on ferme les vannes de l’étang et il y a arrêt du moteur jusqu’à ce qu’il se produise une différence de niveau de im à im,5o entre la pleine mer et le niveau de l’étang. On ouvre alors à nouveau le. vannage de la turbine et l’eau entre dans l’étang en faisant fonctionner la turbine dans les mêmes conditions que précédemment jusqu’au moment où le niveau s’établit ; là encore un second arrêt. Donc en vingt-quatre heures on a deux marées montantes et deux marées descendantes, par suite'quatre arrêts. On ne peut compter en pratique que sur une moyenne de dix-huit heures de marche.
- La marche a une tendance à être régulière à cause des différences constantes de chutes qui sont sans doute bien atténuées par le vannage de la turbine, mais qui n’en existent pas moins.
- Dans ces conditions, on peut obtenir sur les côtes de la Manche et de l’Océan, au moyen de réserves, des forces illimitées; le tout dépend de la capacité des réservoirs.
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- L’inconvénient n’existe donc que dans la marche irrégulière et les arrêts obligés.
- Les mortes eaux donnant des réserves moindres produisent également un travail moindre, ceci peut être atténué en donnant aux bassins des dimensions suffisantes, ce n’est qu’une question de calcul.
- Des sources de forces motrices sont établies sur ces bases et fonctionnent journellement depuis douze années dans le Morbihan, le Finistère, l’Ille-et-Vilaine et les Côtes-du-Nord. Entre autres, chez M. Hédan, minotier à Auray, pour une minoterie de io paires de meules et une force motrice pouvant atteindre 120 chevaux.
- Généralement, on n’utilise dans cette contrée que la marée descendante, car les réserves ne se prêtent pas toutes à la marée montante, et cela à cause du niveau du radier de ces réserves par rapport aux basses eaux.
- Pour obvier à la marche irrégulière due aux variations de la hauteur de chute, les turbines, mises en mouvement par le flux et le reflux, peuvent actionner des pompes qui élèvent l’eau dans des réservoirs accumulateurs placés à une altitude déterminée par la hauteur de chute dont on veut disposer.
- Ces réservoirs donneront un débit constant, sous une hauteur de chute constante, et pourront de la sorte actionner des turbines mettant en mouvement des machines dynamo-électriques génératrices de .courant.
- La durée moyenne de la journée de travail étant de 10 heures et les pompes mises en mouvement par le flux et le reflux travaillant d’une manière discontinue pendant 24 heures, à cause des arrêts forcés déjà mentionnés, le débit de ces pompes et la capacité du réservoir accumulateur seront calculés de façon à produire un travail constant pendant 10 heures sur les turbines actionnant les dynamos.
- Nous terminerons par quelques indications générales sur le prix des roues hydrauliques et des turbines, résumées dans le tableau de la page ci-' contre.
- L’installation de la filature de Landerneau donne un aperçu du prix de revient des turbines et des transmissions.
- Cette filature est mue par une turbine de 100 chevaux et une autre de 3oo chevaux sous une chute de 5“’oo. Comme le cours d’eau est très variable, la turbine de 100 chevaux fonctionne pendant les basses eaux d’été et la plus forte pendant le reste de l’année. Les transmissions sont disposées pour recevoir, à des moments donnés, le mouvement par des machines à vapeur.
- Cette installation complète de force hydraulique se monte environ à cinquante mille francs.
- Dans le cas de grandes chutes dans les pays de
- montagnes, on prend souvent l’eau dans les étangs supérieurs. Au moyen de conduites en fonte, l’eau est amenée dans les plus basses vallées, où est fixé le moteur, qui fonctionne sous des chutes variant de 40 à 3oom.
- Ce moteur transmet le mouvement par câbles à de grandes distances. Ces installations sont très économiques.
- Pour les moteurs à marée, en prenant pour base une vitesse de 5o tours sur l’arbre de transmission et une chute moyenne de im5o, le tableau suivant permet de se rendre compte des prix d’établissement.
- i° Turbine du qî’1'-coûterait 6 i5o fr. Transmission 2 Soo fr. 2° — 5o — q 5oo — 3 Soo
- 3° — 100 — i5ooo — S 000
- 4° — 21X1 — 22 000 — 7 000
- Si ces moteurs fonctionnaient sous une chute de 3"'oo à 4“oo, le prix diminuerait de i/3.
- Les fondations, vannages, chambres d’eau, canal d’arrivée, maçonnerie, charpente, cloisons, etc., coûtent environ le prix du moteur.
- Les roues hydrauliques en fer avec arbre en fer peuvent coûter :
- i» Roue 25e1'-chute im5o, 6 Soo fr. Transmission 3 Soo fr 2° — 5o — 10000 — 5 000
- 3° — 100 — 20000 — 10000
- Les travaux hydrauliques pour coursiers, javelle, fosse, vannage, etc., coûtent également le prix du moteur.
- Pour établir un devis sommaire, on peut admettre que le prix d’une turbine au-dessous de 25ch- est d’environ c5o fr. par force de cheval ; de 25 à 5och-, environ 200 fr. par force de cheval ; de 5o à iooch-, environ i5o fr., et de 100 à 200ch-, environ 100 fr. par cheval.
- Pour les roues, il faut compter Soo fr. par cheval pour les petites forces, 25o fr. pour 25 chevaux, et 200 fr. pour les forces au-dessus.
- Pour les turbines, le prix des transmissions est d’environ un tiers du prix du moteur.
- Pour les roues, le prix des transmissions est d’environ moitié du prix du moteur.
- En résumé, les installations de forces hydrauliques puissantes, telles que la chute du Rhône à Bellegarde, et telles que celles faites pour le percement du grand tunnel du Gothard, fournissent des exemples divers de productions de forces hydrauliques considérables. Au Saint-Gothard, les turbines fonctionnaient sous 100 et 200 mètres de chute et représentaient ensemble de i5ooà3ooo chevaux.
- Sur les bords du lac Majeur il existe une turbine fonctionnant sous 3oo mètres de chute.
- La conclusion qu’il est permis de tirer de tous ces exemples, est que cette partie du problème
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- PRIX DES MOTEURS HYDRAULIQUES, — TABLEAU COMPARATIF
- DÉSIGNATION 1 des types j FORCE en chevaux 2 5 8 10 15 20 30 40 50 60 75 90 100 125 150 175 200 250 300 400 500 6C0
- O gjj Chutes
- Z-ë -o - tm5uo 245of 2Ç)OOr 355ûf 4000f 495of :9:of eç5of 77°°f 86oof 9900f n55of i37:of 1:65of i8i5of Cas spéciaux
- y O 2,00 2200 255o 3o5o ?45o 4200 53oo 6200 69:0 7700 89:0 104:0 12100 187:0 15400 I720üf
- « C-rt •c g e 2,30 2000 2350 2"5o 3100 3?5 0 4400 53oo 64OO 7i5o 80:0 9600 11000 12100 i35oo 14850 i595of
- ° 07 •ta u ^ 3,00 i3oo 2000 2450 2750 3200 .'8:0 4750 5750 6600 7:00 8800 101:0 n 000 11900 13200 145:0 159:0e
- Vi C S-2 3,3o i55o 1800 2 ICO 2^50 2900 355o 4400 5200 5g5o 685o 8o5o. 9o5o ioi5o 1IOCO i:35o 16450 145:0 17CCJ0
- JD 3 i- s> . h J 4,00 i35o ià;o 19CO 2200 2650 3 3oo 4000 46:0 53oo 59:0 7 i5o 8400 g35o ioi5o ii:5o i2:5o 18450 18400 176a)
- U g 3.00 200< ) 3ooo 35 5o 42a) 4950 585o 6600 73oo 8o5o 88.-.0 9900 112:0 I2Ô5o 14800 16000 1 i 1 1 Cas spéciaux
- 4:00 iGoo 2r5o 3100 35:o ’ 4200 49:0 5?5o 6600 73oo 79:0 8800 9700 104:0 11800 i38a) 1:400
- *« r, -O 'J> 3 oo i55o 2I0:> 2.53o 2900 355o 4100 4950 59:0 6ôco J 1:0 7700 8250 8800 9900 115:o 12900 140ÜO
- c c$ •rt 5 e g C3C *§ 7,So i35o 1ÎÏUO 2000 2200 2900 34:0 4200 4950 5500 -9.0 6400 7050 7700 83oo 9900 11000 1235c 149a)
- 10,00 i55o 1800 2000 255o 3ooo 355o 4100 4650 5100 55oo Co5o 6600 7700 8800 9900 Ï1000 12650 I49OO
- 12,5o 16:0 1901.) 2200 26:0 3100 3::o 4100 40:0 5100 565b 6200 70:0 7950 88oo 9900 11700 IcÔOO 17400
- U i3,oo Cas rares iOco 21U0 2 j5o 2900 3200 355o 4000 46:0 5100 55 œ 6400 7; 00 8200 9500 ! 1000 1265c iSçfo 192:0
- 5.00 i65o 2000 2-1-0 27:0 3200 385o 465o 53oo 5950 6600 7100 7700 8400 9250 1 1 1 Cas spéciaux
- O y 75 8,00 14:0 1800 2100 2400 29<X> 33*oo 4000 4650 55oo 6o5o* 6600 71:0 7700 86a) 9:00
- K s 12 ,tJÜ i35o i.'5o I90:> 2200 255o 3ooo 355o 4200 4*850 55oo 6200 685û 73oo 7950 8800 9700
- O.. 2 Ç i5,cjo i3.5o 16:0 1900 235o 26:0 3100 365o 4200 4850 5:oo 6200 6600 7800 8250 935a 104:0
- 5 3 Z 20,00 1450 i65o 2000 235o 2-5o 33oo 385o -Uoo 49-50 5/50 6200 6600 7 5oo 84a,) 9350 104:0
- • ~ CO C "rt w * o £ 3ô,oo - 1450 1800 2o5o 2450 3ooo 3450 4000 4Ô5o 53oo .'7:0 6200 68:0 7000 82:0 93:0 104:0
- t/3 ÇJ 5o,oo i55o 1900 2200 2550 3100 365o 4800 4950 53a > 5?5o 6 j*x> 70:0 7700 8600 9:00 104:0
- c > O •£ « 7‘Soo i65o 2000 24:0 27:0 33oo 4000 455o 49:0 ."400 585o 65oo 71:0 79:0 8800 9900 n55o
- é- 100,CO 1900 2200 2650 3iai 3650 4100 455o T9-0 5400 59:0 6600 7:00 82:0 93:0 104:0 12100
- ifo.oo Cas rares • 2000 e35o 26:0 3ioo 3550 4000 4-JOO 4950 55tX) 6o5o 6600 7:00 8400 9:00 11000
- NOTA. Majoration de 10 •/•sur lcs prix ci-dessus four les Roues-Turbines.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
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- pour la génération en grand de l’électricité dynamique, est résolue et ne fait aucun doute quant à sa réussite complète.
- Cii. Street.
- L’ÉLECTROMÉTALLURGIE
- J)E I,’OR ET DE L’ARGENT
- SES PROGRÈS RÉCENTS
- Les premiers essais d’électrométallurgie de l’or et de l’argent remontent à Becquerel père, et ils présentent ceci de particulier que, dans le procédé mis en œuvre par lui, l’illustre savant effectuait le dépôt électrolytique des métaux sur de grandes surfaces sans s’apercevoir du parti que l’on pouvait en tirer pour les arts. Si les travaux de Jacobi n’eussent pas suivi de si près ses recherches, il serait forcément arrivé à la découverte de la galvanoplastie. Le procédé de Becquerel consistait d’abord dans la chloruration soit par voie sèche, soit par voie humide, des minerais à traiter. Les chlorures dissous dans une solution de sel marin étaient ensuite soumis à l’électrolyse, de telle sorte que les métaux se déposaient sur de grandes plaques de cuivre servant d’électrodes. Ce procédé avait d’ailleurs été l’objet de plusieurs modifications dans lesquelles le courant électrique était produit au sein même du bain, et que l’on trouvera décrites dans les Eléments d'Electrochimie de Becquerel.
- Plus tard, vers 1860, des essais furent faits en Amérique par M. John Scott, de San-Francisco, pour l’application directe du courant électrique au minerai, sans grillage préalable. Les sulfures plongés dans une solution de chlorure de sodium étaient mis en contact avec l’électrode positive d'une pile. Ils étaient alors décomposés; il se formait du chlorure d’argent qui se dissolvait dans le sel marin, et l’argent métallique se déposait ensuite sur la lame négative. Le phénomène était facilité par la présence de chlorure de cuivre provenant soit de la décomposition de sulfate de cuivre ajouté au bain, soit de l’action électrolytique entre le chlorure de sodium et la plaque de cuivre formant l’électrode positive.
- Cette méthode a été plusieurs fois reprise depuis, et l’on a vu dernièrement avec quel succès elle a été appliquée par M. Marchese au traitement des mattes de cuivre.
- x Le courant électrique fut ensuite appliqué à la métallurgie de l’or et de l’argent d’une autre manière. Nous voulons parler de sa combinaison avec le procédé d’amalgamation. De nombreux brevets furent pris en Amérique pour des amalgamateurs,
- dans lesquels le courant électrique était combiné avec l’action du mercure. Les premiers de ces brevets remontent jusque vers i85g oif. 1860; mais quelques-uns seulement furent mis àjexécution, et les procédés qui paraissent avoir attiré le plus l’attention furent celui de MM. Nolf et ïfioche, et celui de M. Partz, tous deux inventés en 1869.
- Le procédé de MM. Nolf et Pioche était le suivant :
- On plongeait le minerai finement pulvérisé dans une solution de chlorure de sodium et de sulfate de cuivre, contenue dans un bac en bois, dont les côtés étaient garnis intérieurement de feuilles de cuivre jusqu’à i5 ou 20 centimètres du fond. Au centre de la cuve était un axe vertical portant des bras agitateurs également recouverts de cuivre et s’étendant assez bas pour plonger dans une couche de mercure placée au fond de la cuve. Ce mercure était relié par l’intermédiaire de l’agitateur avec le pôle négatif d’une pile puissante, tandis que les plaques de la cuve étaient reliées au pôle positif de la même pile. Un couvercle fermait l’appareil, et un tube de vapeur permettait d’effectuer l’opération à chaud. Dans ce système, ceux des sulfures qui ne se trouvaient pas décomposés par l’action seule du mélange de sulfate de cuivre et de chlorure de sodium, subissaient la décomposition électrolytique lorsqu’ils arrivaient au contact de l’électrode positive ; mais ce contact ne se produisant dans l’appareil que d’une façon intermittente, l’opération était forcément longue.
- Pour assurer d’une façon plus convenable le contact des sulfures à décomposer avec l’électrode, M. A. Partz a vait combiné vers la même époque un appareil un peu différent du précédent.
- Un cylindre en bois, dont on avait enlevé un segment correspondant à peu près au tiers de sa périphérie, était suspendu horizontalement, sur des tourillons isolés, par deux goujons fixés aux extrémités de sa ligne axiale. L’intérieur du cylindre était garni de plaques de cuivre reliées par un fil avec un des goujons, l’autre goujon communiquant de la même façon avec une cuve de mercure (ou une série de tubes de cuivre amalgamés) suspendue dans le cylindre; le fond de l’appareil était relié par un frotteur reposant sur le goujon correspondant, avee le pôle positif, le récipient de mercure avec le pôle négatif d’une pile ou de tout autre source d’électricité. Un tube de vapeur, qui s’introduisait par l’axe d’un des goujons, permettait de faire l’opération à chaud.
- Quand le vase avait été rempli à un tiers de sa capacité d’eau salée et qu’on y avait ajouté une quantité convenable de minerai pulvérisé, on lui imprimait à l’aide d’une manivelle un mouvement oscillatoire qui l’écartait de chaque côté de 40 à 5o degrés de sa position de repos. Ce mouvement était destiné à empêcher le dépôt des parties ter-
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- reuses et à faciliter celui des sulfures plus lourds. Ceux-ci étaient ainsi amenés au contact de la plaque positive et décomposés, l’agitation amenant toujours de nouveaux points de contact avec l’électrode, L’oxygène et le chlore qui se portent au pôle positif agissaient non seulement sur les sulfures d’argent mais encore sur la plaque de cuivre et le sel de cuivre ainsi formé contribuait à la chloruration des sulfures. Les chlorures une fois dissous, leur décomposition électrolytique suivait son cours et le métal, se portant au pôle négatif, allait s’amalgamer avec le mercure.
- Lorsqu’il s’agissait de traiter des sulfures d’or, l’électrode positive en cuivre était remplacée par une électrode en fer ou en charbon.
- Quelques années plus tard M. Partz simplifia son appareil en renonçant à opérer sur les minerais
- eux-mêmes et se servant de sulfures préalablement chlorurés par un grillage. Sun appareil, représenté par la figure ci-jointe, était constitué par une cuve en bois au milieu de laquelle se mouvait un axe portant quatre bras en fer munis d’agitateurs en bois. Au fond de la cuve était une rainure circulaire dans laquelle était fixée une bande de cuivre, un fil isolé passant à travers le fond de la cuve mettait cette bande en relation avec le pôle négatif d’une machine dynamo électrique. Un autre fil isolé formant le pôle positif de la machine était fixé au support de l’arc et par là communiquait aux tiges de charbon formant l’électrode positive.
- Un tube de vapeur en fer émaillé servait à chauffer la cuve. Pour le traitement, on mettait dans la rainure assez de mercure pour que celui-ci pût absorber tout le métal à réduire sans devenir pâteux; on remplissait ensuite la cuve presque entièrement avec une solution saturée de chlorure de sodium, on faisait arriver la vapeur et quand le liquide était arrivé près de son point d’ébullition, on mettait en mouvement l’agitateur et on intro-
- duisait peu à peu le minerai pulvérisé jusqu’à ce que le tout formât une pâte assez claire pour que les agitateurs l’empêchassent de se déposer. Le chlorure d’argent se dissout et se trouvant décomposé par le courant, son métal se portait sur le mercure avec lequel il s’amalgamait. Quand tout le chlorure d’argent avait été réduit, on fermait le robinet de vapeur et tout en maintenant l’agitateur en mouvement en faisant écouler le liquide par un robinet de vidange. Il était recueilli dans un bac où on laissait les parties solides se déposer, de sorte que la solution de chlorure de sodium pouvait être syphonnée et employée de nouveau. L’amalgame formé dans la rainure pouvait être également soutiré par un robinet spécial.
- Avec cet appareil le traitement des minerais d’or chlorurés était le même que pour les minerais d’argent, avec cette différence que le dissolvant employé était de l’eau, au lieu de la solution de sel marin.
- Dans les divers procédés d’électro-amalgamation dont nous venons de parler, l’or ou l’argent n’existent pas à l’état libre dans le minerai ; ils sont dégagés de leurs combinaisons par l’action électrolytique, et le mercure pourrait être supprimé si le dépôt métallique se faisait d’une façon plus compacte. Il ne sert, en somme, qu’à fixer au pôle négatif des particules qui, n’adhérant pas à l’électrode, se trouveraient de nouveau emportées par le mouvement de la masse.
- Dans les procédés d’extraction des métaux par amalgamation dans lesquels, soit naturellement, soit par suite d’un traitement préalable, le minerai contient le métal déjà réduit, le rôle du mercure est d’extraire ce métal de la masse par voie de dissolution et il semblerait que, dans les cas de ce genre, l’électricité n’ait pas à intervenir. Elle a permis cependant de rémédier à un des inconvénients du procédé. Au contact des différentes matières que contient la masse métallique, le mercure s’oxyde, puis il s’épaissit et il devient moins apte à absorber le métal. Il était alors naturel de penser que la présence de l’hydrogène dans le mercure réduirait les oxydes formés et rendrait au mercure sa fluidité.
- C’est sur cette idée que M. Crookes avait basé un procédé consistant à introduire dans le mercure de l’amalgame de sodium. Au contact de l’eau que l’on fait circuler sur les tables d’amalgamation, le sodium donne lieu à un dégagement abondant d’hydrogène ; une partie de cet hydrogène s’amalgame avec le mercure et lui conserve sa fluidité jusqu’au moment où tout le gaz ayant été oxydé ou s’étant dégagé, le mercure reprend son état primitif.
- Dans un appareil électrique qui a été décrit en détail dans La Lumière Electrique, M. Barker était arrivé au même résultat. Il mettait simplement
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- le mercure en contact avec le pôle négatif d’une machine dynamo-électrique, tandis que l’eau circulant au-dessus des rigoles à mercure était mise en communication par des tiges de cuivre avec le pôle positif de la machine. Les tiges de cuivre s’oxydaient et l’hydrogène se portant sur le mercure empêchait son oxydation.
- Le procédé de M. Barker, on le voit, introduisait dans le mercure de l’hydrogène et formait poulain si dire de l’amalgame d’hydrogène.
- Dans un procédé récent, M. Bernard Molloy a combiné son appareil de manière à pouvoir produire non seulement l’amalgame d’hydrogène, mais encore ceux de sodium, de potassium, lorsque cela est nécessaire pour s’opposer à l’action de certaines impuretés du minerai; il a aussi disposé son système de manière à pouvoir l’adapter aux endroits où l’eau est rare et où on traite les minerais sans employer d’eau courante.
- Supposons une table d’amalgamation ordinaire, avec ses rainures transversales remplies de mercure, M. Molloy ne change rien à la surface supérieure de la table, mais le fond des rainures est formé par une matière poreuse, peau de chamois, bois non résineux ou ciment; c’est sur ce fond que repose directement le mercure. Immédiatement au-dessous se trouve une couche de sable imprégnée du liquide à électrolyser et dans cette couche sont enterrées des lames de plomb reliées au pôle positif d’une pile électrique, tandis que le mercure contenu dans les rainures se trouve relié avec le pôle négatif.
- On voit que l'action électrolytique se passe en dehors de la partie où s’opère le procédé métallurgique et qu’elle a lieu entre le mercure et les lames de plomb séparées par le diaphragme poreux et la couche de sable imprégnée d’électrolyte. Si le sable est imprégné d’acide sulfurique étendu le mercure Se charge d’hydrogène ; si l’électrolyte est une solution de sulfate de soude, il se forme un amalgame d’hydrogène et de sodium; si l’on se sert d’une solution de sulfate de potasse, on amalgame avec le mercure de l’hydrogène et du potassium et l’on voit que l’on peut faire varier à volonté l’action exercée sur le mercure. Quant aux lames de plomb servant d’électrodes positives, elles se couvrent d’oxyde pur, mais peuvent facilement être réduites à nouveau au moyen d’une action électrique inverse, lorsque cela est devenu nécessaire.
- Il faut remarquer que, par cette méthode, le procédé électrolytique a lieu indépendamment du pro-' cédé métallurgique. Si l’on fair courir de l’eau sur la table d’amalgamation, cette eau ne se mêle pas à l’électrolyte et il en résulte que la durée de ce dernier est très grande, puisqu’il s’en perd seulement ce qui est absorbé parle mercure.
- La force électromotrice nécessaire pour le pro-
- cédé est très faible, et il suffit de deux éléments de pile, ayant chacun une force électromotrice d’environ 2 volts.
- Aug. Guerout.
- L’ÉCLAIRAGE ÉLECTRIQUE
- DU CAFÉ BAUER, A BERLIN
- Nous avons déjà indiqué la grande extension que prennent au delà du Rhin les applications de l’éclairage électrique, en publiant, dans le numéro du 22 novembre 1884, une vue d’ensemble du Jardin-d'Hiver de l’Hôtel central à Berlin éclairé par des lampes Siemens; dans le numéro suivant, notre collaborateur B. Marinovitch a décrit la station centrale de la Société Edison qui est établie dans la rue Friedrich, tout près de Unter den Linten; en outre, les lecteurs de La Lumière électrique sont tenus au courant de tous les progrès accomplis dans ces derniers mois, par les chroniques de notre correspondant, M. le docteur Hugo Michaelis. L’impulsion donnée par la capitale de l’empire allemand, pour l’adoption du nouvel éclairage, produit chaque jour les plus heureux effets et les systèmes employés pour fournir la lumière de la voie publique ou des établissements de toute sorte indiquent que nos voisins considèrent l’application des procédés électriques comme un des éléments indispensables de la vie moderne.
- On commence enfin à créer de grandes usines centrales qui sont destinées à alimenter des quartiers entiers, et quoique la surface sur laquelle les courants électriques peuvent rayonner soit relativement limitée, tant que le problème du transport de l’énergie au moyen de l’électricité n’aura pas été complètement résolu, on obtient déjà des résultats autrement satisfaisants que lorsqu’il était nécessaire d’installer, dans chaque endroit à éclairer, des moteurs et des machines dynamos.
- Depuis bien longtemps déjà, des projets ont été étudiés pour cré^.r à Paris des stations centrales d’éclairage électrique ; la Société Edison avait loué, dans ce but, de grands locaux situes sur les boulevards au niveau de la rue Basse-du-Rempart, de façon à pouvoir fournir la lumière à l’Opéra; un autre projet plus considérable avait été conçu pour l’ensemble du Palais-Royal, où il était question d’établir une importante usine en sous-sol au niveau du Grand-Jardin bordé par les galeries ; les ingénieurs de la lampe Soleil avaient aussi songé à faire des centres d’éclairage soit à l’avenue de Wa-gram, soir au Trocadéro. Mais tous ces projets et beaucoup d’autres encore, quoique très séduisants;
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- sont restés à l’état d’ébauche, et Paris continue à être privé de tous les agréments que les nouveaux procédés, installés d’une façon vraiment industrielle, pourraient produire dans ses rues et ses boulevards considérés jusqu’ici comme le milieu de tous les luxes.
- Donc, pour le moment, c’est à Berlin que nous sommes obligés d’aller chercher les détails concernant les nouvelles installations d’éclairage électrique, au moins quand il s’agit d’applications européennes, car nous aurons bientôt une importante série de compte-rendus sur le mouvement électrique dans le nouveau monde, les divers groupes de la mission scientifique envoyés cet été en Amérique par notre directeur étant rentrés en France par les derniers paquebots transatlantiques.
- La ville de Berlin, qui compte près de 700,000 habitants, possède des rues magnifiques et des palais somptueux, elle est donc on ne peut mieux disposée pour faire valoir tous les beaux effets du nouvel éclairage. La rue la plus remarquable est celle nommée Unter den Linden (Sous-les-Tilleuls) dont le commencement est marqué par la statue équestre de Frédéric le Grand, chef-d’œuvre du sculpteur Rauch. Cette rue a près de 60 mètres de largeur, elle est plantée d’une quadruple rangée de tilleuls et de marronniers ; elle se trouve coupée à angles droits par d’autres grandes rues comme la Friedrich strasse et se termine par une vaste place, à la porte de Brandebourg, qui est construite sur le modèle des Propylées. Les parties déjà éclairées par les nouveaux procédés donnent une idée des effets merveilleux que l’on pourra obtenir lorsque les concessions accordées par l’administration seront complètement en voie d’exploitation.
- Si l’on parvient à illuminer suffisamment les monuments tels que le château royal, l’Université, l’Académie, l’Opéra, l’église catholique de Sainte-Edwige, l’Arsenal, etc., etc., la capitale de l’Allemagne, qui présente un aspect un peu glacial surtout le soir, paraîtra beaucoup plus animée, et ses fabriques considérables pour les fers ouvragés, les tissus de laine, les machines, ne manqueront pas d’adopter aussitôt le nouvel éclairage qui deviendra un si puissant auxiliaire de leur développement industriel.
- Au mois de juillet dernier, la Société Stadtische-Electricitæts-Werke avait créé un premier établissement pour l’éclairage électrique, dans Markgra-fen-Strasse vis à vis du Gensdarmen-Market tout près des théâtres royaux avec un ensemble de machines représentant une force d’environ 1,000 chevaux. Cette Société se proposait, en outre, d’établir trois usines supplémentaires, et certainement elle sera amenée à construire 7 ou 8 stations nouvelles si elle veut pouvoir alimenter les foyers nécessaires à l’espace faisant partie de la région qui lui a été concédée. 1
- Quant à la Société Edison, son extension sera plus limitée, car il lui est interdit de conduire ses fils à travers les rues et le réseau entier de sa concession ne pourra pas dépasser l’ensemble des constructions limitées par la rue Friedrich, Unter den Linden, la rue Charlotte et la rue Rosmarien. Il paraît, du reste, que la station établie dans la rue Friedrich doit passer à la Société Stadtische-Electricitæts-Werke, la cession ayant été prévue et arrangée à l’avance dans le contrat entre les deux Compagnies.
- Parmi les éclairages à venir, il est question des installations destinées aux grands marchés que l’Administration municipale fait construire en ce moment.
- En attendant la réalisation de ces importants projets, l’industrie privée s’empresse de mettre à profit le nouveau mode d’éclairage rendu plus pratique par l’établissement des stations centrales que nous venons d’indiquer, et nous pouvons donner aujourd’hui à nos lecteurs une vue d’ensemble représentant la grande salle du Café Bauer entièrement éclairée par des lampes à incandescence.
- Les établissements appelés Cafés Viennois sont assez nombreux à Berlin et ils rivalisent de luxe au point de vue de la décoration ; ce sont, en général, de vastes salles avec colonnades latérales et galeries supérieures surmontées par des vitrages que supportent des charpentes en fer ; les boiseries, les marbres de couleur, les tapisseries et les peintures sont accumulés dans ces salles qu’une foule bariolée encombre à certaines heures de la soirée.
- Les feuillages exotiques et les eaux jaillissantes viennent compléter un ensemble qui n’est peut-être pas toujours d’un goût bien raffiné, mais qui n’en produit pas moins un certain effet théâtral.
- Le salon du Café Bauër, dont le dessin ci-contre présente une vue perspective, est certainement l’un des plus intéressants parmi ce genre d’établissements si en vogue aujourd’hui dans presque toute l’Allemagne. Les murs du rez-de-chaussée, en arrière des colonnes figurées à droite et à gauche du dessin, sont ornés de huit grands panneaux à la fresque exécutés par le peintre Anton de Werner, président de l’Académie, tandis qu’au premier étage se trouvent quelques paysages du professeur Hertel. Ces peintures encadrées par les bordures sombres des boiseries constituent des décors tout à fait artistiques et les foyers à incandescence multipliés sur des lustres et des girandoles en verre irridescent viennent donner une valeur particulière à toute cette orgie d’ornementation.
- C.-C. Soulages.
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- LA LAMPE DE SÛRETÉ
- UE MM. WOODHOUSE ET RAWSON
- L’explosion de la rue Saint-Denis produite par l’incurie d’une personne pénétrant avec une bougie dans un milieu explosible, et une autre explosion due aux mêmes causes et qui a eu lieu dans le quartier de Berdmonseg à Londres, ont appelé l’attention sur la nécessité de ne rechercher les fuites de gaz qu’à l’aide de lampes de sûreté. Plusieurs personnes ont cherché à employer dans ce but des lampes électriques, et j’ai eu occasion de voir à Londres un appareil fort complet et fort intéressant imaginé par MM. Woodhouse etRawson,
- Fil* I
- dont les lampes à incandescence au nombre de 20000 éclairaient la Health Exhibition de Londres.
- Bien entendu, ces appareils de sûreté sont pourvus d’une lampe plus petite que celles de l’exposition d’hygiène, mais construite de la même manière et d’après les mêmes principes.
- La lampe Woodhouse et Rawson se distingue, paraît-il, par le soin avec lequel on fait le vide. D’autre part, le mode d’attache des fils est excessivement solide et se prête admirablement à la suppression de toute étincelle. Les fils de platine sont guidés par deux barres parallèles de cristal, dans lesquelles ils ont été enchâssés pendant la fusion. Ils forment donc les longs côtés d’un rectangle tout à fait inébranlable.
- Dans les lampes de sûreté, les fils sont prolongés et noyés dans l’intérieur d’une gaine, de sorte que chacun d’eux est soudé avec une partie de cuivre. La lampe et son pied forment un tout inébranlable.
- La lampe de sûreté est accompagnée d’une giberne dans laquelle se trouve une pile au bichro-
- mate, ou, si l’on veut plus de régularité, un accu mulateur.
- La communication entre la source électrique et la lampe a lieu au moyen d’un appareil de résistance qui est relié par une extrémité avec la giberne et par l’autre avec la lampe grâce à un mouvement de baïonnette excessivement simple et excessivement sûr. Comme l’allumage et l’extinction se produisent d’une façon graduelle en poussant un anneau le long d’une tige de gutta sur laquelle s’enroule un fil de platine disposé en spirale,
- KIÜ. 2
- il n’y a pas non plus à craindre la moindre étincelle de ce chef. Par surcroît de précaution l’anneau est ouvert d’un côté, de sorte qu’il peut faire ressort sur la colonne qu’il embrasse et se trouve constamment mis en prise.
- Il paraît que les lampes ' Woodhouse vont être introduites très prochainement dans un des plus grands charbonnages du Nord, où j’aurai occasion de les voir fonctionner et de les décrire. On peut également les employer avec avantage pour les travaux sous-marins.
- Les dessins que nous publions suffisent pour donner une idée des dispositions adoptées pour que le plongeur ou le mineur puisse diriger son rayon de lumière sur le point qu’il veut explorer.
- Le poids à emporter, qui n’a aucune importance
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- dans le cas du plongeur auquel on est obligé de donner des souliers à semelle de plomb, est toujours restreint; pour une lampe destinée à donner une lumière de cinq bougies, il suffit d’un poids d’environ 4 kilos d’accumulateurs. En économisant sa lumière comme nous l’avions fait, un aéronaute pourrait avoir aussi une lumière suffisante pour se guider pendant la nuit la plus longue et la plus noire.
- En attendant, la lampe de sûreté permettra tou-
- FIG. J
- jours d’éviter des catastrophes comme celles que nous avons rappelées au début de cet article.
- W. de Fonvielle.
- CHRONIQUE DE L’ÉTRANGER
- Correspondances spèciales Angleterre
- . ÎJn photomètre pour la pupille. — M. Go-rham a inventé un petit photomètre basé sur la dilatation et la contraction de la pupille de l’œil exposée à différentes intensités lumineuses. Les figures 1 et 2 représentent la forme qui a été don-
- née à l’appareil par le constructeur M. C. Coppoch, de New-Bond Street, à Londres.. On peut également s’en servir pour mesurer le diamètre de la pupille de l’œil, sous l’influence de la lumière, ce qui, en réalité, était la première destination de l’instrument.
- L’appareil se compose d’un tube en bronze d’environ 1,9 pouces de long, et d’un diamètre de 1,5 pouces; l'une des extrémités est fermée par un disque plat. Sur le pourtour de ce disque se trouve une série de trous minuscules, disposés deux par deux suivant les rayons du cercle formé par la surface du disque. Ces paires de trous sont à une
- distance de — a — d’un pouce l’un de 1 autre.
- Au-dessus du disque se trouve un couvercle muni d’une rainure radiale tellement étroite, qu’elle ne laisse voir qu’une seule paire de trous à la fois
- FIG. 1 ET 2
- au fur et à mesure que le couvercle tourne au-dessus du disque. Une série de chiffres gravés à l’extérieur du tube, immédiatement au-dessous du couvercle, indiquent en fractions de pouce, les distances qui correspondent aux paires de trous.
- La figure 1 représente le couvercle vu d’en haut et à l’extérieur, une seule paire de trous est visible sur le disque placé au dessous.
- La figure 2 représente l’appareil vu de côté avec les distances entre les trous marqués en chiffres à l’extérieur.
- On se sert de l’appareil en regardant une source lumineuse à travers l’extrémité ouverte du tube, c’est-à-dire à travers l’extrémité qui correspond à la figure 2. On voit alors deux taches lumineuses qui ressemblent à une étoile double ; on tourne le couvercle jusqu’à ce qu’on trouve une paire de ces taches dont les bords semblent se toucher. Le diamètre de la pupille se trouve alors indiqué sur
- l’échelle à pouce prés.
- Le diamètre de la pupille, d’un œil sain peut, en général, fournir la mesure de l’intensité lumineuse observée.
- Pour se servir de l’appareil comme d’un photo-
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- mètre il faut placer un étalon de lumière sur un fond blanc, à une certaine distance de l’œil, dans une chambre obscure. On mesure alors le diamètre de la pupille que donne l’étalon de la manière que nous venons d’indiquer, et on remplace ensuite l’étalon par le foyer qu’on désire essayer, en conservant toujours le fond blanc.
- Si ce foyer est une lampe à incandescence de 20 bougies, et par conséquent d’une intensité lumineuse plus considérable que l’étalon, on trouve, en le regardant par la même paire de trous du photomètre, que les taches lumineuses ne semblent plus se toucher, pourvu que l’observateur se place à la même distance que pour la première expérience. En effet, les taches lumineuses seront distinctement séparées et l’observateur doit s’éloigner graduellement jusqu’à ce que les bords semblent de nouveau sur le point de se toucher. L’intensité delà lumière qui les frappe en même temps que la pupille de l’oeil sera alors égale à l’intensité lu-
- mineuse de la première expérience. Il va sans dire que le rapport entre l’intensité de la lampe essayée et celle de l’étalon est le même que celui entre le carré de la distance entre l’observateur et la lampe à essayer et le carré de la distance entre l’œil et le foyer étalon.
- La Lumière électrique au nouveau palais de justice. — L’installation permanente de la lumière électrique au nouveau palais de justice, à Londres, vient d’être terminée, et fonctionne d’une manière satisfaisante, abstraction faite d’un accident causé par un petit dérangement des appareils. Les chaudières, moteurs et dynamos sont installés dans les sous-sols voûtés au-dessous de la grande salle d’entrée où se trouvent également les appareils de chauffage et de ventilation. Les moteurs se composent de deux machines Galloway, à un seul cylindre, capables chacune de donner 110 chevaux, auxquelles la vapeur est fournie par deux chaudiè-
- GÉNÉRÂT R CES FORCE électromotrice à l’arc (Volts) INTENSITÉ du courant en ampères WATTS dans l’arc. INTENSITÉ LUMINEUSE en bougies
- Lumière rouge Lumière bleue
- Avec une machine . — deux machine — trois machines Avec deux machines actionnant ia troi-sième comme moteur 33 35,5 36 37 42 à 32 41 à 39 52 à 41 175 275 27c 3oo 3co 3io 240 à 285 5,775 9,75o 10,000 I 1,100 I 1,000 11,600 12,000 8,000 j l3,5oo 16,000 I7,3oo 16,000 23,200 3i ,000
- res Lancashire. Il y a 8 dynamos auto-excitatrices du système Crompton-Burgin. Deux de celles-ci alimentent six foyers à arc Crompton de 2,000 bougies qui éclairent la grande salle, et les autres servent à l’alimentation de 600 lampes à incandescence Swan distribuées dans tout le palais.
- La Machine a courants alternatifs comme moteur. — Dans une de mes dernières lettres j’ai parlé du bon résultat obtenu par le DrJ. Hopkinson F. R. S., avec deux machines à courants alternatifs en dérivation, une disposition qui, à ce qu’il paraît, a été essayée par M. Wilde il y a quelques années. Le prof. G. Adams F. R. S. s’est également servi de machines à courants alternatifs comme moteurs, de la manière suivante : les machines employées étaient du type le plus grand de Mériténs avec 60 aimants permanents, disposés en 5 cercles de 12 aimants, et avec 24 bobines sur chaque anneau.
- Deux de ces machines reliées ensemble en dérivation ont été mises en mouvement en même temps chacune actionnée par sa propre transmission, et
- elles augmentaient de vitesse ensemble, marchant toujours de pair jusqu’au moment d’atteindre leur vitesse normale quand la force électromotrice s’élevait à 80 volts. La transmission de l’une des machines fut alors enlevée et la force électromotrice aux bornes de l’autre'était toujours de 80 volts. Un poids de 14 livres fut suspendu au moyen d’une courroie autour de la poulie de la machine motrice ; les machines continuaient à marcher ensemble, mais la force électromotrice oscillait entre 78 et 80 volts au fur et à mesure que le poids montait et retombait par l’effort sur la courroie n’étant pas assez considérable pour donner un effort continu. L’une des machines était donc actionnée comme un moteur par l’autre du même genre et faisait un travail mécanique qui fut mesuré par le frein à friction. La poulie avait. 16 pouces de diamètre et la vitesse était de 600 tours par minute donnant 35,200 pieds-livres par minute ou plus d’un cheval.
- En chargeant la poulie du moteur de 28 livres la force électromotrice fut réduite de 80 à 78 volts et resta stationnaire, les machines marchant tou-
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- jours ensemble. Avec 42 livres sur la poulie la I force électromotrice n’était que de 76 volts, 56 livres donnaient une force électromotrice de 74 volts qui se maintenait tandis que le moteur continuait à tourner à la même vitesse que la génératrice.
- On n’a pas cru prudent de continuer les expériences en ajoutant des poids plus lourds à cause de réchauffement du frein improvisé, mais il semblait cependant probable que les machines continueraient à marcher ensemble à la même vitesse, l’une comme génératrice et l’autre comme moteur. Le travail fourni dans ces expériences dépassait 4 chevaux.
- Une autre expérience consistait à mettre trois de ces mêmes machines en mouvement à la fois jusqu’à leur vitesse normale de 600 tours par minute, chaque machine ayant sa propre transmission. Deux de celles-ci ont été enlevées et le courant de la troisième machine actionnait les deux autres comme moteurs avec la même force électromotrice que quand les trois marchaient ensemble en dérivation.
- Le prof. Adams a également mesuré la lumière produite par ces trois machines de Meritens combinées en dérivation pour l’alimentation de foyers à arc. Les résultats sont indiqués dans le tableau de la page précédente.
- Les intensités des rayons rouges et bleus de la lumière ont été comparées au moyen de verres rouges et d’une solution ammoniacale de sulfate de cuivre placés devant l’œil. On s’est servi du pho tomètre à dispersion du Dr Hopkinson, au moyen duquel on a réduit une source lumineuse de 16000 à 6 bougies, à une distance de 100 pouces de l’arc.
- Ces expériences ont été faites au phare de South Foreland, où des essais d’éclairage ont eu lieu dernièrement. Ceux-ci sont maintenant terminés, et les autorités s’occupent de la préparation d’un rapport.
- Je dois encore ajouter qu’un comité vient de se former pour discuter les modifications proposées à la loi du gouvernement sur l’éclairage électrique et indiquer les changements qu’on croit devoir y apporter, de manière à rendre son application moins dure pour les entreprises d’éclairage électrique.
- La mort d’un jeune homme nommé William Moore, qui avait touché une lampe Brush dans l'usine où il travaillait à Exton, près de Middlesbo-rough, a de nouveau ouvert la question du danger résultant de l’éclairage à arc. Malgré les avis affichés dans l’usine, prévenant les employés du danger qu’il y a à toucher les foyers, le jeune homme avait appuyé une de ses mains sur la lampe, tandis que, de l’autre, il la frappait avec un bâton, selon l’habitude des ouvriers, pour la faire mieux brûler. En dehors d’une marque de brûlure
- à l’endroit de la main droite qui avait tenu la lampe, le corps du défunt ne présentait aucune trace extérieure de violence. Les organes internes étaient fortement congestionnés.
- Tous les accidents suivis de mort qui se sont produits ont été causés par des machines à hauts potentiels et surtout par celles de Brush, et nous 11e sommes par certains si un courant alternatif est en lui-même plus dangereux qu’un courant direct. Un employé au phare de South Foreland a dernièrement reçu la charge entière d’une machine de Meritens à courants alternatifs de 75 volts, sans en être incommodé.
- J. Munro.
- REVUE DES TRAVAUX
- RÉCENTS EN ÉLECTRICITÉ
- A propos de la théorie du téléphone, par M. le docteur V. Wietlisbach f1)
- La théorie du téléphone n’a pas, jusqu’à ce jour, été complètement développée. La construction de cet appareil est tellement simple que l’expérience suf fit amplement à déterminer les conditions d’un bon fonctionnement. Il est cependant à souhaiter qu’on en fasse une étude générale au point de vue scientifique d’abord et aussi au point de vue pratique; cette étude permettrait, en effet, au constructeur de se rendre compte des parties sur lesquelles son attention doit principalement se porter et elle fournirait au consommateur les moyens de formuler un jugement sur les qualités des appareils que le marché public lui offre.
- Si l’on considère une transmission téléphonique effectuée au moyen de deux téléphones magnétiques de construction absolument identique, la transmission peut se décomposer, comme suit, en sept périodes successives :
- i° Les ondes sonores de l’air mettent en vibration la membrane du téléphone A ;
- 20 Les vibrations de la membrane provoquent des variations dans le champ magnétique du téléphone correspondant ;
- 3° Ces variations de. champ magnétique induisent des courants dans la bobine A du téléphone;
- 40 Les courants d’induction se transmettent du téléphone A au téléphone B ;
- 5° Dans le téléphone B, les courants d’induction provoquent des variations de champ magnétique ;
- 6° Par suite de ces variations de champ magnétique, la membrane entre en vibration ;
- 70 Les vibrations de la membrane provoquent au point B des ondes sonores.
- f1) Centrall'lall Jür Eleclrolcchnik.
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- Pour que le transport téléphonique soit complet, il faut que les ondes sonores qui prennent naissance en A et celles de B soient tout à fait équivalentes les unes aux autres ; il faut donc que les ondes, dans l’un et l’autre endroit, se laissent décomposer en vibrations simples identiques, et les amplitudes des différentes ondes simples doivent présenter entre elles le même rapport; les amplitudes des ondes en B doivent être plus petites ou plus grandes d’une même quantité constante que les amplitudes correspondantes en A et les phases pour, toutes les ondes doivent être constantes. Il faut évidemment que cette condition soit satisfaite pour chacune des sept périodes considérées. Parmi ces périodes, on n’a, jusqu’à présent, soumis à une analyse mathématique rigoureuse que la transmission des courants d’induction de la bobine A du transmetteur à celle B du récepteur. Le résultat de la transmission est différent suivant que l’on emploie comme transmetteur un téléphoné ou un microphone. On peut, en effet, distinguer trois cas :
- i° Le transmetteur est un téléphone magnéto-électrique ordinaire. C’est là le cas le plus simple. Helmholtz et F. Weber (*) ont montré qu’alors les ondes des sons élevés sont toujours renforcées par rapport à celles des sons bas. SiW représente la résistance de tout le circuit sur lequel se fait le transport, Q le potentiel de ce circuit sur lui-même, y compris les masses de fer qu’il peut contenir, n le nombre de vibrations du son transmis, l’amplitude de ce même son dans le récepteur se trouve être :
- et la phase
- l n <p —
- VV
- 2 Tï U O*
- 2° Le transmetteur est un microphone placé dans le même circuit que le téléphone. C’est un cas qui a été soumis au calcul par Aaron (2); on reconnaît que, contrairement au cas précédent, les sons élevés sont toujours reproduits plus faiblement que les sons bas.
- Si l’on conserve les mêmes notations que précédemment, on a pour l’amplitude des sons transmis :
- .7=A
- y/' + (rW
- et pour la phase
- 1H 9 = -
- 2H 1/ < )
- VV
- (*) Annales de ’Wiedemann, vol. 5 (1878), p. 448. (2) Annales ae Wiedemann, vol. 5 (1879), P- 40.3.
- Cette combinaison s’emploie rarement, attendu qu’elle n’est applicable qu’à de courtes lignes. Elle se rencontre dans les appareils que Hipp a brevetés à Neuenburg.
- 3Ü Le microphone et le téléphone ne sont plus dans le même circuit, mais dans deux circuiLs distincts; les deux sont reliés l'un à l’autre par l’intermédiaire d’une bobine d’induction; les oscillations de courant du circuit microphonique n’arrivent donc pas directement dans le téléphone, mais servent seulement à provoquer dans la bobine d’induction des courants qui s’écoulent ensuite par la ligne. En égalisant les résistances et les potentiels des deux lignes on peut arriver à reproduire d’une façon absolument rigoureuse le timbre des ondes sonores.
- Si l’on désigne par l’index 1 le circuit microphonique et par l’index 2 le circuit téléphonique, la condition pour que les rapports des amplitudes et des phases ne varient pas, est :
- 4 «2 (Qi Ui ~ R2) - VV, AVo = o,
- expression dans laquelle R représente le potentiel mutuel de la ligne 1 sur la ligne 2. Suivant que la quantité précédente est positive ou négative, ce sont les sons bas ou élevés qui se trouvent relativement renforcés par rapport aux autres.
- Mais ces résultats ne sont valables que si la ligne qui relie les deux téléphones est complètement isolée et a une capacité assez petite pour qu’on la puisse négliger.
- Le transport téléphonique est en général déterminé par les lois physiques de la propagation de l’électricité et celles-ci dépendent de la résistance électrique de la ligne, du potentiel, de la capacité et de l’isolement de cette dernière, qui influencent la transmission comme affaiblissement du courant, induction, retard et dérivation ou perte de courant.
- De ces quantités le potentiel seul est déterminé par la construction du téléphone, les autres quantités dépendant de l’état de la ligne et nous n’avons pas ici à nous en inquiéter.
- Le téléphone se compose d’un champ magnétique, d’une bobine d’induction et d’une membrane : le problème consiste à bien combiner ces trois éléments. Le champ magnétique est constitué par plusieurs parties : un aimant permanent avec un noyau en fer doux formant saillie, la membrane vibrante en fer qui par suite de l’induction de l’aimant permanent se polarise également et enfin le courant électrique qui traverse la bobine multiplicateur. De ces trois causes qui agissent simultanément, deux sont variables avec le temps, l’influence de l’aimant permanent demeure seule constante. Au point de vue de l’efficacité du téléphone, il est excessivement important de savoir comment les lignes de forces se modifient lorsque l’une des
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- causes variables produit des oscillations. Pour que le téléphone fonctionne bien il faut que les ondes électriques auxquelles la membrane donne naissance soient exactement proportionnelles aux amplitudes des vibrations de cette dernière et, inversement, il faut que ces vibrations soient rigoureusement proportionnelles aux amplitudes des ondes électriques qui traversent la bobine d’induction. C’est dans ce cas seulement que le timbre peut se conserver. Pour remplir cette condition toutes les parties de la membrane doivent pouvoir se mouvoir, dans un champ magnétique homogène. Alors les forces de l’induction électromagnétique sont rigoureusement proportionnelles aux amplitudes de la membrane. C’est là une condition ; la considération suivante en fournit une autre.
- Lorsque la membrane se meut, l’intensité du champ magnétique se modifie en général. Dans certaines parties cette intensité se [trouve accrue
- FIG. I
- dans d’autres diminuée. Le point principal est de savoir comment se modifie la partie du champ où est située la bobine d’induction. Si, lorsque la membrane s’approche de la bobine, cette partie est affaiblie, le mouvement induit un courant tel que, s’il agissait seul, il repousserait la membrane. Si au contraire le champ magnétique est renforcé, le courant qui prend naissance est tel qu’agissant seul il attirerait la membrane. Entre ces deux cas se place celui ou le champ magnétique. ne se modifie pas du tout et où le téléphone est complètement insensible. Des deux autres cas, c’est évidemment le dernier qui doit être préféré car alors la membrane et la bobine d’induction agissent dans le même sens. Lorsque la membrane s’approche le courant induit tend à attirer cette même membrane et la sensibilité du téléphone se trouve de ce fait accrue. Comme d’ailleurs toutes les variations sont proportionnelles aux amplitudes de la membrane cette multiplication n’a aucun effet sur la perfection du transport. Dans l’autre cas la membrane et le téléphone agissant en sens contraires il en résulterait une diminution dans la sen-
- sibilité du téléphone. La première condition est réalisée lorsqu’on place les spires de fil un peu au-dessus du pôle de l’aimant et dans le voisinage de l’axe de ce même aimant.
- La distribution des lignes de force est déterminée non seulement par la forme de l’aimant permanent et son aimantation, mais aussi par la membrane située en regard. On peut ici distinguer deux cas extrêmes. Ou bien la membrane exerce sur les lignes de force si peu d’influence que celles-ci la traversent sans déviation ; dans ce cas la membrane devient un aimant transversal ; le côté qui fait face au pôle nord de l’aimant permanent devient un pôle sud et le côté opposé à un pôle nord (fig. 1) ou bien la membrane est capable de dévier et d’attirer à elle la majeure partie des lignes de force : dans ce cas elle devient un aimant annulaire. Le centre forme un pôle sud et la circonférence est polarisée nord. Les figures 1 et 2 montrent la distribution des lignes de force dans ces deux cas.
- FIG. 2
- Il reste à voir quel est le cas le plus avantageux.
- On y arrive aisément en calculant à l’aide du potentiel magnétique les forces entre l’aimant et la membrane. La bobine d’induction peut être considérée comme un solénoïde et par conséquent remplacée par deux pôles d’aimant en sorte que l’on obtiendra comme résultante de toutes les forces électriques et magnétiques deux pôles d’aimant dont l’un, le pôle nord, est placé à la pointe du noyau de fer doux et présente une intensité variable, tandis que le second est assez éloigné pour qu’on puisse n’en pas tenir compte.
- Désignons maintenant par N la masse magnétique au pôle nord des noyaux de fer doux, par -f- n et — n la même quantité au pôle nord et au pôle sud de la membrane, par r la distance entre le pôle N et la membrane, et par l la distance polaire de la membrane transversalement aimantée ; le potentiel magnétique est alors :
- Nul
- r{r + l)
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- ^63
- et la force magnétique entre l’aimant et la membrane
- N « I (2 r 4-1)
- ~ '~rHr + W~
- Pour une membrane annulairement aimantée, le potentiel magnétique est :
- Nm
- r
- et la force magnétique entre l’aimant et la membrane
- Nk / 2
- En comparant les deux forces, on reconnaît que l’aimant annulaire absorbe bien plus de lignes de force et provoque, par son déplacement, une bien plus grande variation du champ magnétique. Les deux forces se comportent à peu près comme I : Vr.
- La membrane absorbera d’autant plus de lignes de force qu’elle aura une masse plus grande. Mais en même temps son épaisseur augmente et son élasticité diminue. La question de l’élasticité des membranes qui vibrent sous l’influence de forces extérieures, n’a pas été étudiée de près, attendu que la théorie mathématique fait défaut sur ce point. On peut néanmoins admettre que la flexibilité d’une membrane diminue avec son épaisseur sous forme d’une fonction du second degré. Si d représente l’épaisseur, on a pour l’élasticité E
- E = C — a d -f- bd2
- La capacité magnétique croîtra avec l’épaisseur, mais un peu moins vite, attendu que les nouvelles couches de matière se trouveront dans des régions d’intensité magnétique moindre. On aura donc, pour la capacité magnétique M
- M -=ad — bd*
- A côté de l’élasticité et des forces magnétiques, la résistance de l’air joue également un rôle. Cette dernière est sensiblement proportionnelle à la grandeur de l’amplitude de la membrane; nous la désignerons par L. Si le téléphone est employé comme transmetteur, on a:
- L = M + E
- Ici M devra être rendu aussi grand que possible, afin qüe l’intensité des ondes électriques soit maxima.
- Si, au contraire, le téléphone sert de récepteur, on a:
- L + E = M
- Dans ce cas, c’est L qui devra être aussi grand
- que possible, afin que les ondes sonores atteignent un maximum. A cet effet, il faut que la membrane soit flexible et très mobile.
- 11 ressort de ce qui vient d’être dit, que le même instrument ne peut remplir avec avantage les deux emplois, les conditions étant tout à fait différentes dans les deux cas. Mais, dans l’un et l’autre cas, le point essentiel est une disposition et une utilisation aussi avantageuses que possible du champ magnétique.
- Nous venons de dire que les deux fonctions ne pouvaient être avantageusement remplies par le même appareil, mais que chacun d’eux doit satisfaire à des conditions tout à fait différentes. Néanmoins, dans le transmetteur aussi bien que dans le récepteur, il convient de s’occuper principalement de la polarisation de la membrane. Avant tout, il s’agit d’empêcher la membrane de devenir un aimant transversal. Dans le téléphone Bell, un bon réglage du magnétisme du noyau de fer
- FIG. 3
- doux suffit à atteindre ce but. On emploie également plusieurs moyens artificiels; Ader dispose à cet effet un aimant métallique autour de sa membrane surexcitatrice; d’Arsonval se sert d’un aimant en fer à cheval, donne une forme annulaire au deuxième pôle et dispose celui-ci sur le rebord de la membrane; Fein se contente d’amener le deuxième pôle dans le voisinage de la membrane. Un procédé fréquent pour empêcher la formation d’un aimant transversal est l’emploi d’un aimant en fer à cheval dont les deux pôles sont disposés symétriquement, par rapport à la membrane. On obtient alors dans la membrane deux pôles de noms contraires situés en regard de ceux de l’aimant (fig. 3). Il en résulte que l’effort a deux points d’application excentriquement distribués. Cette dernière circonstance n’est pas sans présenter un inconvénient sérieux. On sait qu’une mem-Drane est capable de donner toute une série de sons caractérisés par différentes lignes nodales. 11 est à prévoir que dans le cas qui nous occupe, où la membrane vibre sous l'influence de deux forces excentriquement appliquées, les sons pro-
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- duits seront ceux dont les ventres passent par ces points d’application. Une membrane de ce genre sera soumise non seulement aux vibrations qu’on lui imprime, mais encore à des vibrations libres correspondant aux ventres que nous venons de signaler et le timbre se trouvera par conséquent altéré. En fait, les téléphones à aimant en fer à cheval ne reproduisent jamais bien nettement le timbre de la voix; ce timbre est toujours plus ou moins modifié et il est rare qu’on puisse sans hésiter reconnaître la personne qui parle. Ils sont surtout propres à la transmission, attendu qu’alors les vibrations libres de la membrane sont détruites ou du moins fortement amorties par les vibrations de l’air.
- Une autre considération importante est le magnétisme rémanant de la membrane. Il est clair que plus la plaque est susceptible d’avoir de magnétisme rémanant et moins elle sera sensible vis-à-vis des petites variations du champ magnétique dans lequel elle est placée. Il suit de là que les membranes doivent être faites avec du fer aussi doux que possible. Le martelage leur donne aisément toute l’élasticité désirable. Au point de vue de l’élasticité, il convient aussi de tenir compte du fléchissement qui se produit dans la membrane sous l’influence des pôles voisins, fléchissement qui vient agir à l’encontre de l’électricité. Cette action peut être assez énergique pour que la membrane devienne insensible aux petites variations du champ magnétique.
- Pour obvier à cet inconvénient, Siemens et Halske placent la membrane entre les deux pôles d’un aimant en 1er à cheval (brevet 6418 de 1882). A ma connaissance, cette disposition n’a jamais été pratiquement employée. Il est facile de voir que ces téléphones ne peuvent donner de bons résultats, car cet arrangement polarise la membrane transversalement. L’expérience peut nous renseigner sur le champ magnétique, son utilisation et son intensité. Dans le tableau suivant, se trouvent consignés une série de résultats qui ont été obtenus avec des téléphones de provenance et de construction diverses. Les chiffres de 1 à 4 se rapportent à des téléphones Bell ordinaires, de forme américaine, mais construits par diverses maisons. Les numéros 5 et 6 ont des noyaux de fer doux qui ne sont pas dans le prolongement de l’aimant permanent ; les noyaux sont perpendiculaires au pôle nord. Enfin, de 7 à 9, il s’agit de téléphones à aimants en fer à cheval, dans lesquels les deux pôles font face à la membrane, laquelle se trouve bipolarisée.
- Les mesures furent effectuées avec un galvanomètre à miroir, et on observa les courants d’induction qui se développaient lorsque dans le champ magnétique du téléphone on faisait mouvoir des membranes en fer. Ces membranes se mouvaient
- toujours de façon à rester parallèles et concentriques à la membrane du téléphone.
- 100 divisions de l’échelle correspondaient à un courant de 0,002 milliampères. La colonne a donne les déviations lorsqu’on approche ou qu’on éloigne de la membrane téléphonique une membrane pesant e5 gr. Elle donne l'intensité du champ qui n’est pas absorbé par la membrane du téléphone, qui est, par conséquent, perdu au point de vue de la sensibilité de cette dernière. Sous la rubrique b est consignée la déviation que l’on constate lorsqu’on écarte de sa position d’équilibre la membrane téléphonique elle-même, ou qu’on l’y ramène. Ce chiffre est par conséquent proportionnel à l’intensité totale du champ magnétique. Comme les membranes des différents téléphones n’ont pas la même épaisseur, ces chiffres ne sont pas directement comparables entre eux; pour obtenir des résultats de cet ordre, on a recommencé l’expérience sur
- \n a b / m hj — b) a — bjm a — bji
- I 140 280 3uO <1 1-10 35 37
- 2 5o 2100 210 4 iro 37 71
- < «> ('.0 KO k;o 4 120 2Ü bo
- A LÛ 160 170 4 120 3ü 70
- 5 loO 2P0 3oo 4 ICO 37 5o
- 6 l5 180 100 0 5 105 ;H 87
- | 7 3o 220 220 5 1ÇO 38 B?
- ( J.} 10 120 120 5 I 10 °2 90
- 9 3o 35o 35o 25 320 i3 90
- tous les téléphones avec la même membrane, pesant 25 gr. Les déviations correspondantes figurent dans la colonne i. La différence (a —b) donne l’intensité du magnétisme absorbé par la membrane téléphonique. Cette quantité mesure la sensibilité du téléphone, car plus la membrane absorbe de lignes de force, plus l’action mutuelle entre cette membrane et le courant qui traverse la bobine est énergique. Le quotient (a — b)/i figure le rapport du champ magnétique utilisé au champ magnétique total, c’est-à-dire l'effet utile : cet effet atteint 90° dans la membrane bipolaire.
- Les résultats principaux renfermés dans ce tableau confirment les considérations théoriques ; ils montrent en effet que les membranes bipolaires absorbent le plus de lignes de force et que le pouvoir absorbant (a — b) jm de ces mêmes plaques - croît très lentement lorsque leur masse m aug-| mente. Il est donc en général plus avantageux de ne pas employer de membranes épaisses principalement pour des téléphones unipolaires (voir n° 6). Un aimant trop fort ne sert également à rien comme le montre le n° 1, comparé au n° 2.
- Il ne manque à cette étude que des données sur la flexibilité des différentes membranes. Malheureusement je n’avais pas en main les moyens d’ef-
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- fectuer dans cet ordre de recherches des mesures exactes.
- Théorème sur la distribution de l’électricité dans les conducteurs sphériques, servant à établir la différence qui existe entre « tension » et « potentiel ».
- Sous ce titre, M. le professeur L. Pinto a présenté à l’Académie Ponteniana de Naples, un mémoire dans lequel il donne la démonstration du théorème suivant :
- « Etant données deux sphères, dont la première a pour rayon R, et la seconde i R, si on communique à l’une d’elles une quantité Q d’électricité, et à l’autre une quantité ^ Q, comme la surface de la seconde sphère est le quart de celle de la première,la densité électrique, et par conséquent aussi la tension sera égale sur les deux sphères, tandis que le potentiel V de l’une sera double du potentiel V' de l’autre, comme il résulte des équations :
- Q
- « Si au contraire on communique à la seconde sphère, dont la surface est un quart de la première,
- une quantité d’électricité \ Q, il en résultera que les potentiels des deux sphères seront égaux, tandis que la densité est double, et la tension quadruple, sur la seconde sphère ».
- C’est ainsi que dans le premier cas on a une tension égale avec un potentiel double, et dans le second cas une tension quadruple avec des potentiels égaux. Il ressort clairement de l’expérience la différence qui existe entre les deux grandeurs électriques.
- Pour réaliser l’expérience, c’est-à-dire pour donner à une sphère une quantité quelconque d’électricité, et à une autre sphère de rayon moitié moindre, une quantité d’électricité deux fois ou quatre fois plus petite que la première, j’ai suivi la méthode suivante qui m’a semblé la plus simple et la plus exacte:
- J’ai pris deux sphères, dont l’une avait 8rm et l’autre 4e10 de rayon, et je les ai partagées chacune en deux hémisphères égaux. Après les avoir fait renforcer à l’intérieur au moyen de bandes métalliques, j’ai pris chaque couple séparément, et sur un des hémisphères constituant une couple, j’ai fait souder intérieurement trois petits anneaux également distants, tandis que dans les points correspondants de l’autre hémisphère, j’ai pratiqué trois petits trous.
- Les deux hémisphères doivent se placer l’un au-
- dessus de l’autre. Dans chaque trou de l’hémisphère supérieur passe un long cordon de soie, qui aboutit inférieurement à un des anneaux de l’autre hémisphère. Ces trois cordons, afin d’être également tendus et verticaux, se relie’nt à leur partie supérieure à trois anneaux fixés sur une règle horizontale. En outre, l'hémisphère supérieur était percé d’un trou laissant passer un quatrième cordon plus long que les autres et terminé inférieurement par un nœud. Ce cordon venait passer sur une petite poulie fixée à la règle, permettant ainsi de manœuvrer l’appareil à distance. Chaque couple d’hémisphères formait ainsi, comme une espèce d’encensoir, et on pouvait de cette façon éloigner ou rapprocher l’hémisphère supérieur mobile le long des trois cordons latéraux.
- Le trou central de l’hémisphère supérieur était encore traversé par un autre cordon qui passait sur une autre poulie et qui portait à la partie supérieure une petite sphère métallique de 2 centimètres de rayon. Cette dernière se prolongeait par le cordon pendant quelques centimètres. De cette façon, en tirant ou en abandonnant les cordons des deux systèmes, les petites sphères, du reste égales, pouvaient rester éloignées des couples d’hémisphères correspondants, en supposant les hémisphères ouverts. Si, au contraire, elles étaient, à l’aide du cordon inférieur, mises en contact, on pouvait leur communiquer une charge électrique, bien qu’elles fussent toujours isolées. Quand l’encensoir était fermé, l’une des sphères restait suspendue à l’intérieur de l’hémisphère de 8 centimètres et l’autre dans celle de 4 centimètres ; les deux sphères ne pouvaient alors s’influencer réciproquement étant maintenues éloignées d’une distance de plus de 1 mètre. Elles ne pouvaient communiquer entre elles et respectivement avec l’électromètre qu’au moyen d’un système de fils de cuivre soudés sur leur partie convexe. Ces fils plongeaient dans des godets de mercure creusés à petite distance dans une lame de paraffine enclavée dans ie petit plateau de l’excitateur.
- D’après cela, il est facile de concevoir ma manière d’opérer qui, quoique compliquée au premier abord, se réduit au fond à n’avoir à manœuvrer que quatre fils; de sorte qu’avec cette disposition, quelques secondes à peine suffisaient pour chaque expérience.
- Voici ma manière de procéder :
- Une fois les deux encensoirs ouverts, je soulevais les deux petites sphères de 2 centimètres de rayon et je leur communiquais une égale quantité d’électricité, soit en mettant séparément chaque petite sphère en contact avec une pile Zamboni, soit en les rapprochant l’une de l’autre et en les touchant avec le bouton d’une petite bouteille de Leyde que j’avais toujours soin d’éloignér un petit peu avant de séparer les deux petites sphères, afin que
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- celles-ci, en restant isolées pour un instant, puissent se répartir également la charge.
- Je lâchais ensuite les petits cordons, de sorte qu’ayant préalablement réglé la course au moyen de nœuds, les deux hémisphères supérieurs tombaient sur ceux qui se trouvaient en dessous et venaient renfermer entre eux les deux petites sphères qui étaient électrisées. A cause du théorème bien connu sur les conducteurs creux, les quantités d’électricité qui alors se trouvaient induites sur les surfaces extérieures des deux sphères de 8 centimètres et de 4 centimètres de rayon, étaient exactement égales entre elles en grandeur et de même signe, parce que chacune d’elles est égale à celle de la petite sphère inductrice qui se trouve placée à l’intérieur. Cette égalité, comme du reste je l’ai vérifié bien des fois, ne changeait pas lorsque, en abandonnant complètement les cordons, les deux petites sphères venaient à tomber sur le fond des deux sphères qui les entourent.
- Ayant ainsi une égale quantité d’électricité sur la sphère de 8cm et sur celle de 4cm de rayon qui constituaient un couple, je faisais communiquer, une ou deux fois de suite, la sphère de 4cm avec une autre de même rayon, qui se trouvait, à l’état naturel, et qui était placée à distance, afin de réduire sa charge à une moitié ou à un quart de sa valeur. Ensuite je mettais celle-ci en communication ou directement avec l’électromètre ou en la faisant communiquer, d’abord avec l’autre sphère de 8cm et après avec l’électromètre.
- Afin d’avoir toujours la même charge initiale et de pouvoir comparer entre eux les résultats des diverses expériences, sans avoir à tenir compte, dans la répartition de l’électricité, de celle qu’on a pris antérieurement à l’électromètre, j’avais songé à charger une pétite bouteille de Leyde avec l’élec-tromètre Lana et à en partager la charge entre deux grosses sphères. Je me proposais, en outre, de maintenir la petite sphère de 2cm toujours suspendue dans celle de 4cm, mais grâce à un temps très beau qui dura plusieurs jours, il se trouva que la pile Zamboni se montra d’une constance vraiment prodigieuse.
- De sorte que j’ai obtenu la même déviation, soit en touchant directement l’électromètre, soit en chargeant les petites sphères et en les renfermant ensuite dans leurs encensoirs respectifs.
- Cette expérience, que j’ai répétée plusieurs fois, avec la même pile, m’a donné les résultats suivants :
- Déviation
- finale
- Sphère de 8»ra................................ g
- Sphère de 4e™ avec toute la charge de la pile. . h
- — avec moitié charge............... 6
- — avec 1/4 de charge.............. 3
- Sphère de 4cnl avec charge de 1/2, après l’avoir mise en communication avec la sphère de 8°™. 6
- Sphère de 4C“ avec charge de 1/4 après, etc ... . 5
- J’avoue franchement que je ne m’attendais pas à autant de précision.
- Il ressort du tableau précédent que la petite sphère, de surface un quart de la seconde et avec une charge un demi, et par conséquent avec une densité double, a donné à l’électromètre la même déviation de 6 degrés, avant et après avoir été mise en communication avec la grande sphère. Ce qui sert à démontrer que, par suite de ce contact, aucune des deux sphères n’a cédé d’électricité à l’autre et que, par conséquent, elles étaient au même potentiel. Au contraire, la petite sphère, de surface un quart et une charge de 1 /4 et ayant, par conséquent, une densité égale à celle de la grande sphère, a donné à elle seule 3 degrés et 5 degrés, après avoir été mise en contact avec la grande sphère. Ce qui prouve qu’elle a donc, par ce tait, reçu de l’électricité et que, par conséquent, son potentiel était inférieur à celui de la grande sphère.
- Le rapport entre son potentiel primitif et celui qu’elle a reçu ensuite a été précisément de 3 à 5, tel qu’il est exigé par la théorie.
- En effet, après avoir établi la communication de la sphère de 4°“, ayant une charge de 1/4 Q avec l’électromètre ayant une capacité C, on sait que le potentiel résultant ou final est défini par l’équation
- i/4Q = (4+C)V'
- d’où l’on tire
- iv'=TR3xiQ
- Le potentiel commun aux deux sphères, dont les rayons sont 8cm et 4°“ et qui ont une charge égale à Q et à 1/4 Q, après qu’elles ont été mises en contact, sera donné par l’équation
- (Q +-‘q)=(8 + 4) V,;
- d’où
- V, =
- 5
- 4,12
- Q
- et le potentiel qui en résulte par le fait du contact de la petite sphère de 4°“ de rayon avec l’électro-mètre doit satisfaire à l’équation
- 4 V, = (4 + C) v;
- d’où
- V’ = 4-TCX4T-Q!
- 4X5 y/_ S y,
- 12 3
- Toutes les expériences décrites ont été faites dans le laboratoire de physique du R. Athénée.
- (Il Telegrafista.)
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- Nouvelle méthode pour déterminer la résistance d’une dérivation dans un câble sous-marin, de F. Cardarelli (*).
- Après une longue série d’expériences, j’ai trouvé que la résistance d’une dérivation dans un câble sous-marin qu’on a laissé pendant quelque temps en repos, ses bouts étant isolés, se maintient sensiblement constante. Mais si on met une des extrémités du câble en contact avec l’armature extérieure, ou si on la fait communiquer à la terre, la résistance du défaut varie entre des limites très étendues.
- Pour vérifier ce fait, j’ai mesuré plusieurs fois parla méthode de MM. Muirhead et Munro (s), la résistance de la petite pile formée par le défaut y (lig. 1), ses extrémités étant isolées, et j’ai trouvé que cette résistance ne variait pas. T’ai ensuite relié l’extrémité b du conducteur avec l’armature extérieure à travers une résistance connue R (fig. 2), et ayant mesuré la résistance R' de l’arc double formé par
- FIG. I ET 2
- la résistance R et le défaut y, j’ai calculé, au moyen
- RR'
- de la formule la résistance du défaut et
- j’ai trouvé que celle-ci avait beaucoup augmenté, étant devenue triple et même quadruple de ce qu’elle était auparavant.
- Pour plusieurs raisons que j’expliquerai, l’application de la méthode de Mance (qui s’emploie pour mesurer la résistance d’une pile) à la recherche de la distance d’une dérivation dans un câble submergé, ne peut pas donner de bons résultats (®).
- Dans les deux mesures qu’il faut faire, l’extrémité la plus éloignée étant isolée et à la terre, pour pouvoir ensuite employer la formule bien connue de M. Blavier, le défaut a été fermé à travers dif-é rentes résistances et, par conséquent, sa résistance ne peut pas se maintenir constante. Maintenant, en examinant la formule de M. Blavier
- x = r — \/( L — r) lt — r)
- on voit que chaque petite erreur commise dans la mesure de la résistance r, avec l’extrémité éloignée
- à la terre, détermine une erreur assez grande dans le résultat final.
- En outre, en ne tenant pas compte de la résistance considérable de la petite pile formée par le défaut à l’état de repos, les mesures qu’on obtient par la méthode de Mance ne peuvent pas être très précises; il est clair que, lorsqu'on met à la terre l’extrémité éloignée du câble, la partie d u courant produite par le défaut, qui traverse le galvanomètre, devient de plus en plus petite à mesure que diminue la distance qui sépare le défaut de cette extrémité. Il s'ensuit que, en plusieurs cas, l’application de la méthode de Mance n’est pas possible.
- La méthode que j’expose est exempte des inconvénients indiqués et peut s’appliquer dans tous les cas.
- Soit L (fig. 3) la résistance normale du conducteur AB faisant partie d’un câble dans lequel on a
- FIG. O
- constaté une dérivation y à une distance présentant une résistance x;
- C un condensateur ;
- G un galvanomètre Thomson;
- R un rhéostat ;
- T, T' T" trois touches.
- Ayant établi les communications comme l’indique la figure, on abaisse la touche T et on marque la déviation d du galvanomètre.
- En pressant toujours sur la touche T et ayant intercalé une résistance R dans le rhéostat, on abaisse pour un instant la touche T' ; on obtiendra une déviation d' en sens contraire de d. En général on aura d'<Cd et c’est seulement dans le cas de R — o qu’on aurait d' — d.
- On aura donc
- En continuant à presser toujours sur la touche
- (*) Il Telegrafista.
- (2) Kempe-Handbook of eleclrical testing, p. 260-261,
- (3) A la Société des ingénieurs télégraphistes et électriciens de Londres, M. Clark a lu, dans la séance du mois de mai dernier, un mémoire de M. Mance dans lequel
- celui-ci entre autres choses, disait avoir essayé de déterminer la résistance des défauts dans des câbles sous-marins avec sa méthode de mesure pour la résistance d’une pile, mais sans avoir jamais pu obtenir de résultats satisfaisants.
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- T on fait abaisser à l’autre extrémité du câble, à un moment voulu et pendant un instant, la touche T"; on obtiendra une déviation d" qui sera de sens contraire à d et inférieure à celle-ci.
- Et comme
- en éliminant y entre ces deux équations on aura
- r(d — d'')— Lrf"
- A — d — 2 d"
- qui représente la résistance de la portion du câble comprise entre l’endroit où on opère et le défaut. La résistance du défaut sera donnée par
- Il sera parfois utile de répéter l’expérience en intercalant une résistance connue entre B et T" et en en tenant compte dans la formule.
- Par cette méthode, la résistance du défaut ne varie pas, car la déviation d est donnée, le conducteur étant isolé, et la lecture des déviations d' et d" se fait juste à l’instant où l’une ou l’autre extrémité du câble est reliée à l’armature extérieure et par conséquent avant que le défaut n’ait pu subir une variation.
- Il est évident qu’en opérant à chaque extrémité du câble et en appelant r et r' les deux résultats obtenus, on aura
- _L 4- r — r'
- 2
- Ayant appliqué plusieurs fois celte méthode à la recherche d’un défaut dans des câbles artificiels, j’ai obtenu des résultats très satisfaisants, avec des différences en plus ou en moins de î à 3 pour mille.
- Pour démontrer quel degré de précision on peut atteindre avec cette méthode, je crois utile de donner ici les résultats que j’ai obtenus dans une des expériences que j’ai faites sur des câbles artificiels.
- Soit L = 2000 d r=i5o° r = 1900 d" — 70"
- j’ai obtenu exactement
- x = 1200 et r — 700
- Depuis quelque temps, je m’occupe d’étudier une autre méthode qui puisse s’appliquerait même but. Cette méthode consiste essentiellement à dépolariser le défaut et à le maintenir ensuite toujours dépolarisé pendant qu’on opère en se servant d’un inverseur rapide de la pile et du galvanomètre et même d’un électrodynamomètre. Les courants de charge et de décharge seraient exclus par des dispositions ad hoc.
- Ces méthodes peuvent aussi s’appliquer à mesurer la résistance des terres, et j’en parlerai dans un autre article.
- (Il Telegrafisla.)
- Sur la chaînette électrodynamique, par E. Riecke (>).
- On sait que l’on appelle chaînette la courbe formée par un fil flexible et soumis à l’action de la pesanteur. M. Riecke appelle chaînette électrodynamique la courbe formée par un fil flexible, sans pesanteur, parcouru par un courant, et placé dans un champ magnétique.
- Dans le cas particulier où le champ magnétique est uniforme, et où les extrémités fixes du fil sont sur une droite perpendiculaire aux lignes de force du champ magnétique, le fil prend la forme d’un arc de circonférence. Le calcul l’indique, et afin de vérifier ce calcul par l’expérience, M. Riecke a imaginé un petit appareil de mesure :
- Une feuille d’or mince sert de conducteur flexible. Ses deux extrémités sont encastrées dans deux forts fils de cuivre qui sont eux-mêmes portés par un cadre en bois muni de deux glaces, lesquelles servent à protéger la feuille d’or contre les courants d'air. Le cadre est placé horizontalement sur le pôle supérieur d’un électro-aimant; on regarde la feuille d’or par la tranche, et afin de pouvoir fixer sa position on pose sur la glace supérieure une feuille de corne sur laquelle on décalque point par point la forme prise par la feuille d’or. Ensuite, on essaie de faire passer une circonférence par tous ces points.
- La coïncidence est satisfaisante, sauf pour les points voisins de l’extrémité de la feuille d’or : c’est qu’en ces points le conducteur n’est plus assez flexible : sa raideur devient sensible au voisinage des points où on l’a encastré.
- Rotation électro-magnétique de la lumière transmise à travers des lames de fer, de cobalt et de nickel, par A. Kundt {-).
- M. Kcrr a découvert que le plan de polarisation de la lumière qui tombe sur un miroir de fer ou d’acier éprouve une rotation dès que le métal est aimanté. O11 se rappelle comment étaient disposées les expériences de M. Kerr. Une petite facette polie se trouvait taillée à l’extrémité du noyau d’un électro-aimant; sur cette facette, on recevait un rayon de lumière polarisé rectilignement par son passage à travers un nicol ; le rayon réfléchi traversait un nicol analyseur, et les deux niçois étaient tournés de telle sorte qu’il y eût extinction totale (*)
- (*) Annales de Wiedemann, n° 10, 188.1. iÿ)Annales de Wiedemann, n° 10, 1884.
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- de la lumière. Venait-on ensuite à lancer le courant dans le fil de l’électro-aimant, on voyait la lumière reparaître ; et pour l’éteindre de nouveau, il fallait tourner l’analyseur d’un certain angle. On pouvait tailler la facette réfléchissante parallèlement ou normalement à l’axe de l’électro-aimant, l’expérience réussissait également; M. Kerr opérait donc sur le rayon réfléchi par un métal magnétique.
- M. Kundt s’est proposé d’opérer non plus par réflexion, mais par transparence. A cet effet, il a dû commencer par construire des miroirs transparents en fer, en nickel et cobalt.
- M. Kundt a obtenu ces miroirs en déposant ces métaux galvanoplastiquement sur du verre platiné. On sait que l’on peut déposer chimiquement sur du verre une couche de platine transparent, et ensuite réunir le tout de manière à fixer solidement le platine sur le verre. Les couches d’argent que l’on peut déposer sur le verre y adhèrent faiblement, de sorte que, dès que le dépôt galvanoplastique commence, il se détache en emportant par lambeaux les couches d’argent. On arrête le dépôt du métal magnétique lorsqu’il atteint une épaisseur d’environ —!—de millimètre; dans ces conditions, la 20 000
- lumière transmise par le fer a une teinte brune; le cobalt paraît gris, le nickel gris, bleuâtre. Ces couches métalliques transparentes peuvent acquérir un magnétisme permanent. On peut y découper une bandelette que l’on détache du verre après l’avoir aimantée par le simple toucher, et suspendre cette bandelette à un fil de coton ; on la voit s’orienter dans le plan du méridien magnétique : M. Kundt se propose d’utiliseï pour d’autres recherches ces petits barreaux aimantés et transparents.
- Afin d’étudier l’action de ces couches métalliques sur la lumière polarisée, M. Kundt les place entre les pôles de l’électro-aimant disposé par Faraday pour ce genre d’expériences. En tenant compte de l’action exercée sur la lumière par le verre et le platine (l’action du platine est insignifiante), on trouve qu’une couche de fonte produit une rotation 3oooo fois plus grande que celle due à une lame de verre de' même épaisseur. Le nickel et le cobalt ont une action environ deux fois moins forte. Cette action est positive, c’est-à-dire que la rotation est de même sens que le courant électrique qui anime l’électro-aimant.
- On savait déjà que le gaz oxygène, qui est notablement magnétique, produit également une rotation positive; il en est de même de la plupart des autres corps solides, liquides ou gazeux. Le chlorure de fer concentré, très magnétique, produit, au contraire, une rotation négative.
- M. Kundt conclut de ces expériences que l’on peut considérer un rayon lumineux qui se réfléchit sur un métal magnétique comme pénétrant à une faible profondeur dans ce métal, et comme y su-
- bissant une rotation négative. Le phénomène découvert par M. Kerr pour le cas de la réflexion serait ainsi expliqué.
- Emploi du brome comme dépolarisant dans les éléments galvaniques, par J.-H. Koosen (•).
- Le brome est le plus énergique de tous les dépolarisants; il agit à dose minime, et il l’emporte, d’après l’auteur,- sur l’acide nitrique, le bioxyde de manganèse, le permanganate de potasse, et l’acide chromique et autres corps riches en oxygène : il agit, dit M. Koosen, comme le ferait de l’oxygène liquide.
- M. Koosen a donc eu l’idée de fonder, sur l’action du brome, un élément constant de grande force électromotrice, et disposé comme il suit :
- On place une lame de platine mince et repliée en zigzag au fond d’un vase en verre A, rétréci à sa partie inférieure en abcd, et pareil aux vases qui servent pour les éléments Meidinger. A l’aide d’un entonnoir, on verse du brome au fond du vase, de manière à ne remplir la portion rétrécie que jusqu’à la moitié de sa hauteur. Puis on pose sur la partie rétrécie une plaque ronde en terre poreuse. Sur cette plaque on pose un cylindre en terre poreuse contenant un cylindre de zinc bien amalgamé. Enfin on remplit le tout d’acide sulfurique dilué au —ou au La plaque poreuse est percée d’un trou qui donne passage à un fil de platine qui touche la lame positive; ce même trou sert d’issue, au besoin, aux bulles gazeuses qui peuvent prendre naissance sous la plaque poreuse, Une fois l’élément monté, on verse une couche de pétrole de un à deux millimètres de hauteur sur la surface de l’eau acidulée : celte couche arrête les traces de vapeur de brome qui pourraient se dégager, et en supprimant toute odeur, elle permet de laisser séjourner l’élément pendant des mois entiers dans un endroit quelconque.
- Le brome ne se diffuse pas dans l’eau; mais il se dissout lentement dans 3o parties d'eau environ. La dissolution ainsi formée séjourne au fond de l'élément; en vertu de sa pesanteur spécifique, elle ne se diffuse que très lentement à travers la terre poreuse et l’acide étendu. Bien que le brome paraisse ne pas attaquer le zinc, il attaque le mercure qui sert à l’amalgame, et il pourrait par suite rendre plus facile l’attaque du zinc par l’acide. Pour cette raison, il est bon de verser au fond du vase poreux un excès de mercure, afin que le zinc reste toujours suffisamment amalgamé, lors même que des traces de brome auraient pénétré jusqu’à l’intérieur du vase poreux.
- Il ne faut pas que le platine soit recouvert par le brome; le brome, en effet, est isolant; la dis-
- (l>. Annales de Wiedemann, il0 lu, 1884.
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- solution du brome est, au contraire, conductrice et dépolarisante. C’est pourquoi il convient de donner à la lame de platine une forme ondulée, et on ne verse le brome que jusqu’à la moitié de sa hauteur.
- La force électromotrice de cet élément est de 1,9 volt; elle reste la même lorsqu’on remplace le platine par du charbon. La résistance intérieure est plus grande que celle des éléments Grove et Bunsen; cette résistance est due en partie à la distance qui sépare le zinc du platine. On peut, il est vrai, le diminuer en supprimant le vase poreux; mais alors le brome finit par attaquer le zinc, et on ne peut plus laisser l’élément monté indéfiniment en circuit ouvert.
- Par contre, cet élément peut rendre de grands services quand la résistance extérieure du circuit est considérable : il a, dit M. Koosen, le double avantage d’avoir une force électromotrice grande, et très constante même après plusieurs mois d’usage. Il ne s’use pas en circuit ouvert; il consomme peu de brome et en tenant compte du prix de cette substance (3 marks le kilogramme) il est d’un usage économique.
- Sur les phénomènes lumineux accompagnant l’électrolyse, par V. SlOuguinoff (9.
- Si l’on électrolyse l’eau acidulée par un courant assez intense (de i à 5 ampères), à l’aide de deux électrodes en fil de platine, et que l’on ferme le courant en immergeant la cathode de quelques millimètres seulement, on voit apparaître une lumière verdâtre à la cathode, le dégagement des gaz devient tumultueux, le platine et le liquide s’échauffent et la force du courant diminue beaucoup. Si l’on rend le courant suffisamment intense, le bruit cesse tout à coup, la lumière devient plus forte et le liquide, à l’état sphéroïdal, s’écarte de la cathode en formant tout autour une sorte d’entonnoir. Pendant la durée du phénomène, les gaz se dégagent normalement sur l’anode ; mais si l’on en diminue la surface immergée, les rôles changent, si toutefois le courant est assez intense.
- L’auteur a cherché les conditions qui déterminent la production de cette sorte d’électrolyse anomale, ses causes et les effets qu’elle produit. Quand le platine de la cathode vient à fermer le circuit par son contact avec le liquide, l’élévation de température au point de contact peut devenir assez grande pour évaporer les particules les plus proches du liquide, de manière à interrompre de nouveau le courant. L’extra-courant augmente l’effet qui se produit au moment suivant quand le liquide, rejeté par la vapeur formée, revient en contact
- avec la cathode, de sorte que les intermittences de courant se reproduisent indéfiniment. Une intensité plus grande du courant produit un véritable état sphéroïdal stable. L’expérience a fourni à l’auteur une série de faits complètement concordants avec cette explication. En voici les principaux : un téléphone, placé dans une branche du courant principal, ou dans le circuit secondaire d’une bobine Ruhmkortf introduite dans le circuit principal, donne un son plus ou moins fort pendant l’électro-Iyse anomale bruyante, mais ce son devient à peine perceptible pendant la durée de l’état sphéroïdal.
- L’introduction d’une bobine dans le circuit principal, ainsi que celle d’un noyau de fer dans cette bobine, augmentent l’intensité du son, tout en faisant baisser le ton ; les extra-courants, renforcés par la bobine, permettent au phénomène d’avoir lieu avec un nombre d’éléments moindre. Le miroir tournant de Kœnig décompose la lumière de l’électrode en une série d’étincelles ; la configuration de l’image montre que les étincelles se succèdent autour de l’électrode le long d’une trajectoire ayant la forme d’une spirale. L’électrode lumineuse se désagrège bien vite ; le liquide contient après l’expérience une poudre noire qui se trouve être du noir de platine. Le spectre de la lumière de la cathode est un spectre continu; pour des extracourants très intenses, on y voit quelques lignes de platine et les traces du spectre de l’hydrogène. Si l’on prend pour l’électrolyte une solution de chlorure de platine, d’or ou d’argent (dans de l’acide chlorhydrique) on obtient une lumière très vive, produite par l’incandescence de la poudre du métal réduit, qu’on retrouve après l’expérience en suspension dans le liquide.
- Fabrication du beurre au moyen de l'électricité.
- M. A. C. Tichenor, à San-Francisco, a pris un brevet relatif à la fabrication et à la régénération du beurre par voie électrolytique (.Journal de Din-gler). On place le lait ou la crème dans un récipient isolé et au moyen de deux électrodes qui plongent dans le liquide on fait passer le courant électrique jusqu’à ce que les particules de beurre soient séparées. Avec le courant d’une machine dynamo équivalant à celui de 40 éléments Daniell il, faut 3 à 5 minutes pour traiter 45 litres de liquide. Au bout de ce temps la masse solide se rassemble dans le haut du récipient et on écoule le liquide dilué en ouvrant un robinet placé au bas de la cuve. Le produit ainsi obtenu doit ensuite être traité dans une baratte ou à un appareil analogue.
- Le procédé peut également être appliqué à la fabrication du lait caillé, et à la régénération du beurre rance ou des huiles.
- (9 Journal de Physique, d’après la thèse de doctorat.
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- BIBLIOGRAPHIE
- les télégraphes, par A.-L. Ternant. Paris, Hachette, i80.|.
- Les ouvrages de M. Ternant sont de ceux qu’on lit toujours avec plaisir et dont il est toujours agréable de parler. A notre époque, en effet, où chaque mois, pour ne pas dire chaque semaine voit éclore un livre nouveau, prétendant plus ou moins vulgariser les merveilles delà science, on en trouve un bien petit nombre qui soient à la hauteur de leur titre. La couverture extérieure est toujours pompeuse, mais le contenu, à part les images qu’il renferme, n’a souvent de valeur que celle que lui donne la qualité du papier. Les uns ignorent absolument les sujets qu’ils traitent et noient leurs descriptions dans des anecdotes inventées à plaisir.
- Les autres, au contraire, au courant des principales questions scientifiques, écrivant pour écrire, et prenant un peu de droite et de gauche leurs documents, font une œuvre hétérogène, illisible pour ceux qui ont déjà compris, et incompréhensible pour ceux qui ne savent pas. Il en résulte que dans la multiplicité des livres qui paraissent, on compte facilement ceux dont la valeur est réelle. Le don de vulgarisation n’est pas donné à tout le monde. Beaucoup s’y sont consciencieusement essayé et n’ont pas atteint leur but, car, il faut le dire, tout ne peut pas être vulgarisé. La science a des secrets qui ne sont pas accessibles à tous, et qui demandent, pour être pénétrés, des études spéciales, auxquelles il faut se consacrer en entier.
- En revanche, il en est d’auties qu’un esprit clair peut exposer et faire comprendre, à condition encore qu’il sache se limiter et ne pas aborder les sujets qu’on ne peut élucider simplement.
- Il faut en cela comme en art, avoir la main fine, et c’est à ce signe qu’on reconnaîtra comme le dit La Bruyère, l’ouvrage « fait de main d'ouvrier. »
- Dans cette catégorie, les livres de M. Ternant ont depuis longtemps pris place, et c’est ce qui justifie la phrase par laquelle nous avons débuté.
- Les Télégraphes ont déjà paru. Il ne s’agit aujourd’hui que de la deuxième édition. Le sujet a pris une importance telle que sa description a nécessité deux volumes, et comme un grand nombre d’appareils récents sont venus prendre place à côté de leurs devanciers, c’est véritablement un nouvel ouvrage que nous avons à analyser.
- Le premier volume est divisé en quatre chapitres : télégraphie optique, télégraphie acoustique, télégraphie pneumatique, poste aux pigeons. Chacun d’eux, nous nous empressons de le dire, débute par un historique bien fait, dont la lecture est amusante, et, par ordre chronologique, chaque système est détaillé. Cela étant, ouvrons le livre et voyons avec soin ce qu’il contient.
- Le télégraphe de Chappe est en tête. La simplicité des dispositifs et les conditions toutes spéciales dans lesquelles les premières applications en furent faites, donnent aux paragraphes qui le concernent un relief tout particulier. La première application fut décrétée, on le sait, par la Convention, quand, de tous côtés, l’ennemi était aux frontières.
- « Cette première ligne (de Lille et de Loudun,
- FIG. I. — TELEGRAPHIE AERIENNE
- « pour aboutir à Paris), fut prête à fonctionner en « fructidor an II, et les circonstances dans les-« quelles la première dépêche fut signalée à la « Convention méritent d’être rapportées. La ville « de Condé venait d’être reprise sur les Autrice chiens. Le jour même, c’est-à-dire le ior sep-& tembre 1794, à midi, une dépêche partie de la « tour Sainte-Catherine, à Lille, arrivait de sta-«; tion en station, jusqu’au dôme du Louvre, à « Paris, juste au moment où la Convention entrait
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- « en séance. Carnot monta à la tribune et annonça « qu’il venait de recevoir par le télégraphe la nou-« velle suivante , t Condé est restitué à la Répu-« blique, la reddition a eu lieu ce matin à six « heures. » Cette nouvelle fut accueillie par un « tonnerre d’applaudissements et il n’y eut qu’un « cri en l’honneur de l’invention nouvelle si bril-« lamment inaugurée pour l’honneur et le salut de « la patrie. »
- Ceci dit, signalons en passant tout ce qui concerne les signaux maritimes, les sémaphores, etc.,
- F If». 2- — TÉLÉGRAPHE OPTIQUE UE MANGIN (COupC eil élévation}
- et arrivons aux appareils de la télégraphie optique proprement dite, dont les principaux sont ceux du colonel Mangin et de Mance.
- Ces deux systèmes sont, en effet adoptés pour le
- FIG. 3. — Il Ll.ios : AT .
- présent, le premier dans l’armée française et le second dans l’armée anglaise. Leur création est toute récente. Pendant la guerre de 1870, le comité d’initiative pour la Défense nationale de Marseille proposa au gouvernement de Tours un système de signaux lumineux basé sur l’émission des rayons brefs et longs correspondant aux signaux Morse et avec lesquels 011 eût pu communiquer avec Paris, par dessus la première ligne d’investissement. Cette proposition émanait de M. Ter-nant lui-même, qui avait eu occasion de voir fonctionner un pareil système dans le golfe Persique.
- Des essais furent tentés à Marseille ; mais bieu
- que les résultats eussent été concluants, les membres du comité ne surent à temps se décider et les événements ne tardèrent pas à rendre impraticable le projet qui plus tôt eût pu être réalisé. Aujourd’hui comme nous le disions plus haut, l’idée a fait son chemin et l’appareil Mangin est adopté dans l’armée.
- La figure 2 en est une coupe longitudinale et la figure 3 est le détail de l’héliostat, destiné à l’émission de la lumière solaire. La plaque kk' est percée au centre pour laisser voir la petite image so-
- LIG. j . — APPARtlL MAMJIN COMPLET
- laire qui y déterminent les lentilles l" T et i'"
- Un système de miroirs mn mn' sert à réfléchir la lumière solaire et un écran mobile, l’appareil étant réglé, permet l’émission d’éclats brefs et longs, traduisant la pensée. ^
- Quelque intéressant que soit cet appareil et quels que soient les services qu’il rend et qu’il peut rendre, l’héliographe de Mance que représentent les figures 6, 7 et 8, nous paraît cire encore préférable. Comme on le voit il est d’une simplicité extrême et d’une légèreté qui le rend vraiment portatif. Il se compose d’un miroir circulaire supporté par deux pivots qui lui permettent d’osciller. Le-
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- signaux qui se faisaient tout d’abord à la main se font aujourd'hui au moyen d’une clef Morse que M. Stone a introduite depuis peu.
- « L’héliographe en station repose sur un trépied « supportant la base métallique. A 12 ou i5 mètres « de l’appareil et sur la ligne de la station corres-« pondante se trouvent deux mires H et H' (fig. 6) « fixées sur une haussière. L’une est en métal et « doit être placée sur la ligne qui, partant du
- Fin. S — TÉLÉGRAPHISTE MILITAIRE FRANÇAIS
- « centre de l’héliographe aboutit à la station op-« posée. L’autre en bois reçoit le rayon solaire ré-« fléchi par le miroir quand l’appareil est au repos. « Dans la matinée ou la soirée alors que le soleil « peut se trouver derrière l’opérateur l’angle de-1 vient très obtus et l’image du spot perd sa forme « circulaire. Pour les grandes portées il devient « donc nécessaire d’avoir un second miroir dont « l’arrangement très simple est donné dans la fi-« gure 8. t>
- Enfin comme qualité maîtresse, cet appareil qui
- d’abord pesait ,82 livres anglaises n’en pèse plus que 6 aujourd’hui, et son emploi dans l’Inde est généralisé.
- Ainsi se clôt la première partie du livre. La deuxième: les télégraphes acoustiques, a soulevé quelques objections. On a reproché en effet à M. Ternant d’avoir considéré le téléphone comme un télégraphe et de l’avoir intercalé dans son ouvrage.
- A notre avis, la classification de l’auteur nous paraît absolument rationnelle. La téléphonie s’étant, il est vrai, développée au point de constituer une véritable science à elle seule, n’en est pas moins pour cela une branche de la télégraphie, et sa place est tout indiquée dans un ouvrage comme celui dont il est question. Peut-être, pourrait-on désirer
- FIG 0. — IIÉL10GHA1-HE A MAIN DE MANCE
- voir ce chapitre, changé de place et rapproché des télégraphes électriques proprement dits ? Le système pneumatique et la poste aux pigeons pourraient en effet précéder au lieu de suivre ; mais ce ne sont là que des critiques de détail sur lesquelles nous ne nous arrêterons pas.
- La question téléphonique dans l’ouvrage de M. Ternant y est d’ailleurs traitée d’une façon toute spéciale. L’auteur S’est attaché à exposer l’installation de conducteurs dans les villes, à expliquer comment fonctionne l’échange de communications dans les grands centres et à signaler les tentatives faites en vue de supprimer l’induction sur la ligne. Notamment les travaux de notre directeur le Dr Cornélius Herz y sont exposés avec la clarté qui règne dans toutes les parties du livre. La fin de ce chapitre est celle qui réclame du lecteur l’attention la plus suivie, car le style serré résume des travaux qui pourraient conduire à de grands développements.
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- LA LUMIÈRE ELECTRIQUE
- Enfin, viennent les réseaux pneumatiques. Le système en est exposé dans ses détails, et les deux organisations française et anglaise y sont décrites
- CLEF DE L’HELIOCRAPHE DE ST O N K
- côte à côte comme pour les télégraphes optiques. Nous aimerions à analyser ce chapitre plus pro-
- fondément ; mais le cadre de notre article ne nous permet pas de nous étendre à notre gré. De même
- <
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- HÉLIOGRAPHE A DOUBLE MIROIR
- la partie relative aux pigeons n’est pas celle qui présente le moindre intérêt. D’ailleurs ce que nous
- FIG. g. — TELEGRAPHISTE MILITAIRE ANGLAIS
- en dirions ne pourrait donner une idée suffisant- I qu’il faut lire : nous ne doutons pas qu’il le ment exacte. Le livre de M. Tentant est de ceux | sera, — P. Clemenceau.
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- TRAVAUX
- DU LA
- CONFÉRENCE INTERNATIONALE
- DES ÉLECTRICIENS
- COMMISSION DES UNITÉS
- NOTE SUR LES EXPERIENCES EFFECTUÉES POUR LA
- DÉTERMINATION DE L'ÉTALON ABSOLU DE LUMIERE
- Par M. J. Violle
- Sur la proposition de M. Dumas, la Conférence internationale pour la détermination des unités électriques, daignant prendre en considération l’idée que j’avais eu l’honneur de soumettre au Congrès de 1881, à la suite d’expériences sur la lumière émise parle platine à la température de sa fusion, adopta la résolution suivante :
- La Conférence, reconnaissant que les recherches faites jusqu’à présent donnent lieu d’espérer que la lumière émise par le platine fondant pourra conduire à un étalon absolu, émet le vœu que ces expériences soient poursuivies.
- Par ordre de M. le ministre dos Postes et des Télégraphes, je me mis aussitôt à l’œuvre, M. Debray m’ayant généreusement offert, dans son laboratoire de l’Ecole Normale, une hospitalité dont je me fais un devoir de le remercier ici.
- I. — RECHERCHES PRÉLIMINAIRES SUR L’ARGENT.
- Pour confirmer le principe de la méthode qui consiste à prendre comme étalon de lumière un métal à son point de fusion, j’ai cru devoir, d’après le conseil de M. Dumas, commencer par une étude préliminaire sur l’argent. J’en rapporterai brièvement les principaux résultats.
- Constance de la radiation pendant la solidification. — Le premier point était d’établir la constance du rayonnement pendant la solidification. A cet effet, un bain d’argent fondu fut glissé sous une pile thermo-électrique reliée à un galvanomètre à miroir. Le rayonnement du bain tombait normalement sur la pile par une ouverture de ic*i, ménagée dans un écran à deux parois entre lesquelles circulait un courant d’eau, et recouverte d’une lame de quartz. L’argent liquide, à une température supérieure au point de fusion, étant abandonné au refroidissement sous la pile, voici ce que l’on observe :
- La radiation décroît d’abord rapidement (plus ou moins vite suivant la disposition du vase qui renferme le métal en fusion); puis elle diminue plus lentement, pour s’accroître au moment même où la solidification commence sur les bords du vase. Le liquide forme alors au milieu de la partie solidifiée une sorte de lac dont les rives avancent progressivement : pendant toute cette phase du phénomène, la radiation de la surface liquide reste constante. Quand la solidification gagne le centre, une légère augmentation d’intensité se manifeste, suivie bientôt d’un décroissement rapide, qui correspond au refroidissement du métal entièrement solidifié.
- Par exemple, les déviations, notées de demi-minute en demi-minute, dans deux expériences successives, furent:
- ÎH 9^,5 9$ 93 93 93 92,5 g3 93 92 91 91,5 90 90 90 90 89,5 92 92 » 63 ...
- 146 » 11 (j to5 q5 88 88,5 88,5
- go 90 90 91 91 9î,5 88 ...
- La première fois, le métal, presque ù la température de fusion, et contenu dans une double boite, se refroidit lentement; la seconde fois, au contraire, le métal, fortement surchauffé, mais dans un vase mince, se refroidit très vite Malgré cette différence dans les conditions de l’expéricuce, ia marche du phénomène resta essentiellement la même.
- Dans les deux cas, la courbe de refroidissement présente une portion rectiligne AB (flg. 1), précédée d’une légère montée et suivie d’un petit ressaut. La montée initiale provient de la surfusion, qu’il est difficile d’éviter complètement. Le ressaut final accuse un accroissement brusque du pouvoir cmissif lors de la solidification : le pouvoir réflecteur du métal diminue en effet manifestement lors du changement d’état. La portion horizontale de la courbe, figurant l’intervalle pendant lequel la iadiation est constante se trouve ainsi nettement limitée.
- L’argent pourra donc fournir un étalon secondaire fixe, qui sera en particulier très commode dans toutes les mesures de spectrophotométrie, où l’intensité absolue des radiations n’a généralement pas d’importance (* i).
- Loi du cosinus. — J’ai reconnu, en outre, que la radiation émise sous différentes incidences par l’argent liquide suit exactement la loi du cosinus jusque vers 6o°. Au delà, l’in-
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- tensitc de la radiation émergente est un peu supérieure à celle qui résulterait de la loi de Lambert. Ce fait a été établi par deux systèmes de mesures distinctes : mesures d’intensité calorifique et mesures d’intensité lumineuse.
- Avec Ja pile thermo-électrique recevant un faisceau de section droite constante, on a trouvé :
- Angle d'émission Intensité
- o....................................... 100
- 1 5...................................... ioo
- 3o....................................... 100
- «1-5.......... .......................... 100
- bo....................................... 100,8
- 75....................................... 104
- Les mesures photométriques ont été effectuées à l’aide d’uu photomètre spécial, avec lequel on cherchait chaque fois il rétablir l’intensité convenable pour distinguer nettement la pointe d’une aiguille; à cet effet, on modifiait, au moyen d’un œil de chat, l’intensité du faisceau reçu dans l’appareil. Si la sensibilité de ce photomètre n’est pas très grande, il a un avantage précieux dans le cas actuel, car il permet aisément de constater, par des mesures répétées, l’égalité de deux radiations, sans exiger leur comparaison à une troisième. On n’a trouvé ainsi aucune différence çutre les intensités de faisceaux de même section droite émis sous l’incidence normale ou sous l’incidence de 45°.
- (') Pour des expériences suivies, on emploiera utilement un four Perrot vertical, qui permet de maintenir l’argent tout le temps qu'on Je désire à Ja température voulue.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- II. — EXPÉRIENCES SPECTHOPHOTOMÉTRIQUES SUR LE PLATINE INCANDESCENT.
- Passant maintenant au platine, je rapporterai d’abord les expériences qui ont servi de point de départ à ma proposi-tioa$sur l’étalon absolu de lumière.
- Dans le dessein d’établir la loi de variation du rayonnement avec la température, je m’étais appliqué à mesurer les intensités lumineuses des radiations simples émises par le platine incandescent aux diverses températures que j’avais préalablement déterminées comme étant les points de fusion de certains métaux réfractaires (argent, 954° ; or, iO|5°; palladium, i5oo°; platine, 1775°).
- Pour avoir, par exemple, du platine à 011 met un
- culot de platine d’environ 200s1' dans un creuset de biscuit de porcelaine ; ce creuset est, à son tour, introduit dans un second creuset en terre réfractaire, contenant déjà à sa partie inférieure 5oo»,r d’or. Le tout est placé dans un gros four Perrot vertical, que traverse, suivant l’axe, un long tube en terre réfractaire, par lequel on peut voir la surface du platine. On chauffe jusqu’à fondre l’or; puis on ferme un peu le robinet d’arrivée du gaz, de manière à provoquer un commencement de solidification ; on touche de nouveau au robinet et, en réglant ainsi le gaz, on parvient sans trop de peine à se tenir juste au point de fusion. La grande masse du four assure un champ calorifique constant d’une suffisante étendue, et permet de maintenir aisément la constance de la température.
- On s’y prend exactement de même pour amener et maintenir le platine à 954°, le creuset extérieur contenant de l’argent au lieu d’or.
- Il est un peu plus difficile d’opérer dans le bain de palladium; on y réussit cependant en alimentant le four avec un chalumeau Schlœsing, et en protégeant les creusets par des enveloppes de plombagine. On peut aussi, plus simplement, utiliser le palladium même, à son point de fusion, en em-
- ployant le four et le chalumeau de MM. II. Sainte-Claire Deville et Debray.
- Pour les mesures photométriques, j’ai successivement appliqué les deux méthode** par lesquelles se mesurent habituellement les intensités lumineuses : comparaison de deux champs lumineux voisins; annulation des lignes isochromatiques provoquées par un polariscope sensible. Je me suis servi à cet effet du spcctrophotomètre Gouy et d’un spectro-photomètre Trannin, convenablement modifiés; bien que chacun de ces appareils convienne mieux que l’autre dans certains cas, j’ai obtenu ainsi un contrôle utile des résultats? La source prise comme terme de comparaison était, dans toutes les expériences, une lampe brûlant 42s1, d’huile à l’heure.
- Le tableau suivant renferme les nombres ainsi trouvés» on y a ajouté ceux qui proviennent d’une série de mesures faites à 775° (température évaluée par la méthode calorimétrique) :
- TEMPÉRATURES INTENSITÉS
- X = fi5fi, C. 1 C-< Si I 11 s X = 535, (h = 5 27). X=4«2 (F = 486)
- 0 77-s o, oodoo 0, ooofio o, ooo3o »
- 9"! 0,0 04 |. 2,01 io5 0,00713 (?) »
- io.p 0. o 5 0 3 0,0.102 O, 0203 0,01 fi 2
- 1 3 00 2, 371 2 417 2,108 1,804
- 177^ 7,829 8,932 9, 7^9 12, 1 fi
- Si donc on prend successivement pour unité l’intensité lumineuse clu platine incandescent à 954°, 1 0^5° et 1 5oo°, dans les diverses radiations simples, on a, pour les intensités relatives :
- INTENSITES
- TEMPÉRATURES
- i5oo..
- De ces nombres nous pourrions tirer diverses conséquences, tant pour la loi du rayonnement aux températures élevées que pour les mesures de ces hautes températures par la méthode photométrique. Nous laisserons ici de côté ces deux questions importantes, nous bornant à indiquer la formule
- 1 = m T bv* aT
- comme représentant bien les résultats : I est l’intensité d’une radiation simple; T la température absolue ; m un coefficient constant; b le nombre 0,9999938; a = i,o355o — i3X, X étant la longueur d’onde en millimètres.
- Ces expériences montraient, dans la radiation du platine à la température de sa fusion, une intensité intrinsèque, environ dix fois égale à celle de la lampe carcel (*), et en même temps une coloration plus riche en rayons violets.
- (4) Ce nombre ne doit être considéré que comme une indication, les mesures précédentes n’ayant pas été faites en vue de le déterminer.
- Comme d’ailleurs je mettais en jeu un phénomène constant et se reproduisant toujours identique à lui-même, je pouvais légitimement y chercher l’unité absolue de lumière.
- HI. — DÉFINITION ET REALISATION DE I.’UNITÉ AUSOLUE DE LUMIÈRE
- Définition. — IJunilé absolue de lumière est la radiation émise par une surface de ir,i de platine fondant.
- Réalisation pratique. — Pour réaliser exactement les conditions de la définition, il est nécessaire de prendre certaines précautions qui doivent être indiquées.
- La première condition est d’avoir du platine parfaitement pur; car non seulement la présence de corps etrangers pourrait altérer la température de fusion, mais encore et surtout une trace de métal oxydable amènerait à la surface du bain la formation d’un voile qui compromettrait les mesures. Heureusement, cette pureté indispensable n’est pas très difficile à obtenir et se conserve aisément, les opéra-
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- tions répétées auxquelles on soumettra une même masse de platine, ne pouvant guère y introduire que des corps dont l’opération même de la fonte débarrasse à peu près complètement le métal à chaque fusion. Dans toutes les expériences rapportées plus loin, j’ai eu à ma disposition du platine irréprochable, que m’avait obligeamment fourni M. Matthey, et dont M. Debray avait bien voulu contrôler lui-même la purification.
- La chaux étant encore aujourd’hui le seul corps dans lequel on puisse pratiquement fondre le platine, j’ai employé exclusivement l’appareil de MM. H. Sainte-Claire Deville et Debray. Avec du platine pur, la surface du bain se présente toujours parfaitement nette et brillante (1).
- Afin de limiter la surface éclairante, je fais usage d’un diaphragme, constitué par une sorte de boîte en platine, à l’intérieur de laquelle passe de l’eau froide, et percé d’une ouverture rectangulaire de dimension déterminée. Il suffit de modifier cette ouverture pour obtenir tel multiple ou sous-multiple de l’unité que l’on désire (1).
- Le diaphragme est noirci en entier et particuliérement sur sa surface inférieure, de manière à éviter toute réllexion de lumière vers le platine.
- Pour le même objet, le creuset est rempli à pleins bords, et la paroi antérieure du couvercle vient affleurer la surface du métal, laissant juste sur les coins une étroite ouverture destinée au passage des gaz.
- Il est indispensable enfin, par un système d’écrans convenablement appropriés, de supprimer tous rayons autres que ceux qui sortent par l’ouverture du diaphragme.
- Le métal étant bien fondu (ce qui n’offre aucune difficulté), on recule le couvercle de façon à découvrir à peu près la moitié du bain. On place le diaphragme au-dessus, à faible distance (le courant d’eau froide empêche tout échauffement appréciable de la boîte métallique).
- La mesure photométrique devant être prise à l’instant de la solidification, l’opération se fait comme il suit : ou supprime le gaz et on laisse le métal liquide se refroidir librement; l’intensité lumineuse diminue d’abord rapidement, puis de moins en moins vite, devient ensuite stationnaire , pour reprendre enfin, quelques instants plus tard et après un éclair, une marche de nouveau décroissante ; de sorte que le moment de la mesure se trouve ainsi bien déterminé. Si l’on tient à se donner plus de temps pour les observations, au lieu d’arrêter complètement les gaz, on en modérera l’arrivée, de façon à prolonger autant que l’on désirera la solidification, une flamme très courte suffisant à maintenir le platine au point voulu sans altérer sensiblement la lumière émise. Mais le premier procédé a paru le plus facile à tous ceux qui ont répété mes expériences; car. après deux ou trois épreuves, l’opérateur, sans voir le platine, a parfaitement conscience de l’instant exact où il doit arrêter la mesure photométrique.
- A suivre).
- CORRESPONDANCE
- Paris, le ? décembre 1884. Monsieur le Directeur,
- Je lis dans La Lumière Electrique du 29 novembre une note de M. Wright sur « Les constantes voltaïques ». (*)
- (*) Si, par accident, quelque poussière ou fragment de chaux vient la souiller, on l’ote aisément avec un morceau de terre réfractaire ou de platine, qui, se ramollissant au voisinage du bain, permet de saisir et d’enlever le corps étranger.
- P) M. Clément, qui m’a assisté avec beaucoup de zèle dans toutes ces expériences, m’a construit très habilement plusieurs diaphragmes en platine pur, soudés à la soudure autogène.
- Permettez-moi de vous faire observer, à ce propos, que j’ai déjà traité cette même question, bien avant M. Wright, dans un mémoire intitulé Calcul de la force électromotrice des piles (>).
- Voici d’ailleurs un résumé de ce mémoire, qui établira, je l’espère, mes droits d’antériorité.
- Lorsqu’une pile est formée par deux métaux plongeant séparément dans la solution d’un de leurs propres sels, et que ces sels ont le même acide ou le même corps halogène, la force éléctromotrice de ce couple est égale à la différence des constantes thermiques (2) de ces métaux divisée par le volt exprimé en calories ou V.
- Si Ton désigne par E la force électromotrice d’une pile se trouvant dans les conditions que je viens d’indiquer, et par 0,0' les constantes thermiques des deux métaux, on aura l’expression très simple suivante :
- Le volt ou V correspond à 46,3 calories (3),
- La formule générale de la force électromotrice de tout couple formé de deux métaux A et B est donc :
- E
- OA—6'B V
- = x volts
- J’appliquerai maintenant cette formule au calcul d’un élément dont la force électromotrice est bien déterminée par l’expérience, c’est-à-dire de l’élément Daniell. Comme on le sait, cct élément est formé d’un cuivre et d’un zinc, chaque métal plongeant dans la dissolution de son propre sulfate.
- D’après ce qui vient d’être dit, la force électromotrice de cet élément sera ;
- E
- 6 Cu - 0 Zn W
- 139,0— SB,8 46,3
- 1,084 volt.
- Si l’on calcule la force électromotrice de ce même élément Daniell par la méthode ordinaire, c’est-à-dire des équivalents électrochimiques, on trouve 1,16 volt.
- Le chiffre pratique accepté pour la force électromotrice de l’élément Daniell est 1,079 volt; si l’on rapporte à cette valeur les chiffres théoriques fournis par chacune des deux méthodes, il ressort de cette comparaison que celui obtenu par la méthode des équivalents êlectrochimiques est de 7,5 °/0 trop fort, tandis que le chiffre qui est donné par la méthode des constantes thermiques ne dépasse le chiffre expérimental que de 0.46 °/o.
- Des deux métaux, celui dont la constante thermique est la plus faible constitue le pôle négatif de l’élément, et est aussi celui qui se dissout, tandis que l’autre constitue le pôle positif et s’accroît par le dépôt résultant de la décomposition de son sel.
- Il résulte en outre que la force électromotrice de toute pile à deux liquides formée de deux métaux demeure constante quel que soit l’acide ou le corps halogène de leurs deux sels.
- Lorsqu’une pile est formée par uu seul liquide, sa force électromotrice est égale à la différence des constantes thermiques du métal attaqué et de l’hydrogène dégagé divisé par le volt exprimé en calories.
- Je suppose maintenant que l’on veuille déterminer la force électromotrice du couple zinc-cuivre et acide sulfurique dilué.
- (’) Moniteur Industriel du 12 juin 1884.
- (2) La Lumière Electrique du 3o juin i883. (:{) Oxygène =• ï6.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- D’après la formula générale, l’on aurait :
- OH2 — 0 Zn V
- ou
- E
- 2X61,5 — 88,8 46,3
- 0,7386 volt (*)
- La force électromotrice de ce même couple, trouvée par expérience directe, est égale à o,8i volt. Si cette valeur est plus forte que celle indiquée, par la théorie, cela est dû à des actions secondaires indépendantes de la reaction chimique de la pile. En effet, la force électromotrice d’uu couple à un seul liquide varie avec la nature du métal inactif, et elle peut atteindre avec le charbon, par exemple, jusqu’à 1,4 volt, (au moment de la fermeture du circuit), quoique la chaleur dégagée par la réaction chimique soit toujours la même. Il ressort du principe précédemment énoncé que la force électromotrice d’une pile à un seul liquide est la même, quelle que soit la nature de l’acide employé, et qu’elle ne dépend que du métal attaqué.
- Veuillez agréer, etc.
- D. Tommasî.
- FAITS DIVERS
- et peut développer sur 9on axe une force de quatre chevaux.
- Un rhéostat particulier permet d’introduire progressivement des résistances qui peuvent atteindre 6o ohms, et de faire varier, par suite, à volonté, la vitesse d’ascension des pièces. Rien n’a été changé aux conditions d’établissement de la grue, sur laquelle le montage des organes électriques a été fait de manière à conserver la possibilité de manœuvrer l’appareil à bras pendant les arrêts de la machine à vapeur, Un frein Mégy, construit par MM. Sautter et Lemon-nier, donne une sécurité absolue en cas de dérangement accidentel, comme on a pu s’en convaincre dans les expériences de réception.
- Lorsqu’on enlève de grosses pièces fondues, au moment où elles quittent le moule, il se produit un vide; la pression atmosphérique, s’exerçant sur toute la surface de la pièce, vient s’ajouter et peut, dans certains cas, aller jusqu’à doubler le poids à soulever. Afin de prévenir toute chance d’accident par cette cause, on a imaginé d’utiliser le courant lui-même pour fixer la limite de la charge et interrompre le circuit, dans le cas où celle-ci devient trop considérable. L’interruption même du circuit sert d’avertissement pour le mécanicien.
- Nous ajouterons que le service de la grue exigeait auparavant une équipe de io hommes remplacée actuellement paa un seul ouvrier; l’électricité réalise ainsi une économie considérable et offre pour le service des facilités de jour en jour mieux appréciées.
- Nous sommes heureux d’annoncer à nos lecteurs le retour d’Amérique de MM. D. Napoli, G. Duché, Aug. Guerout, Abdank Abakanowicz, Kern et Bertrand. Nos collaborateurs ont parcouru le Canada, les Etats-Unis de New-York à San-Francisco et à la Nouvelle-Orléans, le Mexique et les Antilles, ce qui, pour quelques-uns, porte le chemin parcouru à,trente-cinq mille kilomètres.
- Nous avons aussi à enregistrer le retour de MM. Clemenceau et Szarvady, après un long voyage en Espagne et en Portugal, et celui de MM. de Rothe et Bright, revenant d’Autriche, Allemagne et Angleterre.
- Nous tenions à mettre nos lecteurs au courant des débats auxquels donne lieu en ce moment l’expertise relative à la validité des brevets de la Société générale des téléphones, à la fin de la première réunion qui a eu lieu vendredi ^courant, mais l’avoué de la Société a demandé que les débats ne fussent point communiqués à la presse au cours de l’expertise. MM. Potier, Périsse et Clérac ayant très courtoisement appuyé cette demande, nous prenons, par déférence pour ces messieurs, l’engagement d’attendre la fin de l’expertise, à la condition formelle, toutefois, que les journaux plus ou moins liés avec la Société imiteront scrupuleusement notre réserve; s’il en était autremeut, notre appui ne ferait en aucun cas défaut aux inventeurs ou constructeurs dont le procès intenté par la Société a paralysé momentanément l’industrie, .
- Depuis un mois fonctionne dans la fonderie du grand établissement de M. Farcot, à Saint-Ouen, une grue de 20 tonnes, sur laquelle on a organisé un système de commande électrique dans les conditions suivantes :
- La machine génératrice, située à une distance de ioo mètres environ de la grue, est du type n° 6. A la vitesse de i 55o tours par minute, elle donne un courant de i3 ampères et 35o volts environ aux bornes. La machine réceptrice, logée sur l’appareil de levage, marche à i ooo tours
- Le Palais de Justice, à Bruxelles, contient uo sonneries, 26 tableaux annonciateurs et 164 boutons d’appel. La longueur totale du fil employé est de 3oooo mètres et le nombre des éléments Leclanché atteint 600.
- O11 annonce que M. Herce, le gouverneur civil de Barcelone, va être nommé prochainement directeur des Postes et Télégraphes en Espagne, en remplacement de M. Villamil, dont nous avons annoncé le décès dans notre dernier numéro.
- Le nombre des demandes d’admission à l’Exposition internationale d’inventions de Londres a été si considérable que la commission a dû faire un triage très sévère, surtout pour les classes d’iDventions qui ont déjà été représentées dans les expositions de cette année et de l’année dernière. Même dans ces limites, il sera difficile de donner satisfaction à toutes les autres demandes, qui dépassent de beaucoup l’attente des organisateurs.
- Un orage épouvantable à miné et emporté une pai'tie du chemin de fer électrique de Brighton, le 4 décembre dernier.
- Le Harbach Electric Departement de New-York fabrique une brosse à cheveux électrique avec une petite pile à bisulfate de mercure et une bobine d’induction au dos de la brosse. Le vase de l’élément est en ébonite et maintenu entre deux ressorts de contact à chaque extrémité; une cheville à vis est enfoncée à l’un des bouts quand l’appareil ne fonctionne pas, mais quand on désire s’en servir, cette cheville est remplacée par une tige de zinc. Le courant est amené à la bobine d’induction, où on peut régler son intensité au moyen d’un tube qui glisse dans la bobine. Un fil va de celle-ci à une plaque métallique attachée au manche; un autre fil conduit à une plaque en contact avec les brins, qui sont faits d’une matière conductrice convenable. .
- (‘) Constante thcnnique'de l’hydrogène = 6î, Constante thermique du zinc 88,8,
- Selon le rapport de l’ingénieur électricien de Philadelphie,. il y a dans cette ville 3733 milles de fils aériens, qui rappor-
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
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- tcnt annuellement une somme de 49 950 fr. à la ville. La Western Union Telegraph C° en possède 769 et la Bell Téléphoné C° plus de 1 3oo. Ces fils sont suspendus sur 4 480 poteaux, dont 1 349 appartiennent à la Western Union. La redevance à la ville, de ce chef, est de 5 francs par poteau. Le réseau souterrain n'est que de 336 milles en tout et concentré sur un espace de 3oooo pieds. Il est certain que la loi ordonnant la mise sous terre de tous les fils électriques avant le Ier janvier i885, ne sera pas appliquée à Chicago; les entreprises d'électricité refusent de faire des frais aussi considérables sans avoir une certitude complète sur la valeur du système souterrain adopté. De plus, il est défendu à Philadelphie d'ouvrir les rues du Ier décembre au icr mars, de sorte que le temps manque absolument.
- La Sweet'Electric Clock C° va installer mille horloges électriques de son système dans la ville de Grand Rapids, en Michigan. La Compagnie s'est déjà assuré ce nombre d'abonnés et tout le matériel est acheté et à pied d'œuvre.
- Éclairage électrique
- La- Société Edison vient d'installer 100 lampes à incandescence dans la filature de M. Petit, à Pont-Audemer; l'établissement du même genre de M. Droulers-Vernier à Lille, a également été pourvu d'une installation d’éclairage électrique comprenant 5oo lampes du système Edison.
- La salle de patinage de la Karlstrasse, à Berlin, est maintenant éclairée par quatre foyers à arc du système Brush. Un autre établissement du même genre dans la Pionnier-st.ras.se est également éclairé à l'électricité.
- L'installation de la lumière électrique dans l'établissement Kroll, à Berlin, dont nous avons déjà parlé, se composera de i5 foyers à arc Brush de 2000 bougies, placés dans la grande salle de théâtre. Toutes ces lampes ne fonctionneront cependant pas en même temps, excepté dans des occasions extraordinaires. ______
- La Compagnie allemande Edison a commencé plusieurs installations importantes à Hambourg. Un nouveau magasin sur le modèle du Louvre et du Bon Marché de Paris est actuellement en construction et sera éclairé entièrement à l'électricité.
- La lumière électrique ne fonctionne pas très bien à la gare de Mayence; il parait que la fixité des foyers laisse beaucoup à désirer. On attribue cet insuccès à l'inexpérience des employés.
- L'établissement Rauter, de cette ville, est maintenant éclairé avec des foyers à arc.
- Le théâtre delà ville, à Halle, va être éclairé à l'électricité mais on n’a pas encore fait un choix définitif du système à adopter, Trois maisons se sont offertes pour exécuter cette installation : MM. Schuckert, la Ce Edison allemande et la fabrique électrochimique de Kannstadt. La commission s'occupe actuellement d’examiner les avantages des différents systèmes représentés par ces maisons.
- Les résultats obtenus à Stockholm avec les essais d’éclairage électrique qui ont été faits sont tellement satisfaisants que la municipalité de la ville s'est décidée à adopter la lumière électrique pour tout un quartier de la capitale.
- Le. président de la Sociedad Espanola de Electricidad a
- dernièrement été reçu en audience par le roi d'Espague, qui l'a vivement félicité sur les progrès de l'éclairage électrique réalisés par la Compagnie. Le roi a montré un très grand intérêt pour le développement de l'électricité en Espagne.
- A l’occasion des fêtes delà Saint-Thomas, les trois principaux boulevards de Barcelone, la ltambla Santa-Monica, la Rambla del Ccntro et la Ratnbla de los Estudios, vont être éclairés dans toute leur longueur par plus de 5o lampes Gramme suspendues à des poteaux placés de chaque côté des boulevards. Il y aura également une procession avec des chars éclairés â la lumière électrique.
- La force motrice pour l'éclairage électrique de la salle des conférences de la Society of Arts, à Londres, a jusqu'ici été fournie par un moteur à gaz, et tout naturellement ou n'a jamais pu obtenir une lumière très fixe. A l'occasion d’une conférence de M. Preece dans la soirée du 3 décembre, on avait installé des accumulateurs en dérivation entre le moteur à gaz et la dynamo et ces éléments ont servi de régulateurs. Le résultat a été des plus satisfaisants.
- L’installation de la lumière électrique dans le palais du Parlement anglais devait être considérablement agrandie avant la session prochaine, mais la session d'automne s'est prolongée d'une manière inattendue, de sorte qu'il a été impossible d'exécuter les travaux nécessaires qui sont maintenant ajournés à une date non déterminée;
- A l'occasion d’une soirée donnée la semaine dernière â Londres par le Hammond Electrical College, les salles de l'institution étaient brillamment éclairées à la lumière électrique avec des lampes à incandescence Swan alimentées par une dynamo Siemens à courants alternatifs, avec une excitatrice du même système, toutes les deux actionnées par un moteur à gaz Otto de 6 chevaux, capable d'être poussé jusqu'à 8 à 9 chevaux. Dans les sous-sols on avait installé 38 accumulateurs Sellou-Woickmar d'un cheval* d’un rendement utile de 100 ampères-heures couplés en tension. Ceux-ci alimentaient 25 lampes à incandescence au 20 étage. Les objets exposés sc composaient d'une lampe portative de Trouvé, d'une dynamo Ferranti en deux- parties et d'une petite dynamo Victoria qui actionnait une machine à coudre au moyeu du moteur électrique de sir William Thomson. Un grand nombre d’appareils électriques étaient exposés dans la bibliothèque, entre autres' l’allumeur électrique de sir William Thomson, dont les étincelles sont produites par la friction seulement, sans aucune pile.
- MM. llccnan et Froude, de Manchester, ont installé la lumière électrique dans plusieurs trains du chemin de fer de Great Eastern en Angleterre. Depuis le i°r octobre, le nouvel éclairage fonctionne sur 7 trains sans aucun accident. Les dynamos sont actionnées par un moteur placé sur la locomotive. Les dynamos sont du système Crompton. et le moteur qui marche à 1 000 tours par minute est de 10 chevaux et ne pèse que 57 livres. Les fils et les lampevS sont disposés de sorte qu’on pourra toujours remplacer l’électricité par l’huile en cas de besoin. Il paraît que la Compagnie du Great Eastern a l’intention d’introduire la lumière électrique sur tous les trains.
- Les expériences sur l'éclairage des phares qui out été faites au South Foreland sont maintenant terminées, et les experts s'occupent actuellement d’examiner et de résumer les résultats obtenus. En dehors des employés de la Trinity Ilouse, un grand nombre de capitaines de navires ont fait
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
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- des observations sur l’invitation de la Trinity House qui leur a fourni un registre spécial à cet effet. Toutes ces observations doivent maintenant être adressées à la commission, sans délai.
- Le nouveau steamer à roues la Lucinda, qui a été construit pour le gouvernement de Queenstown par MM. Denny frères, de Dumbarton, est entièrement éclairé à la lumière électrique à incandescence.
- Les prix de la lumière électrique varient beaucoup dans les différentes villes des Etats-Unis. A Toronto, chaque foyer revient à 3 fr. 10 par soirée ; à Winnipeg, où le charbon coûte très cher, chaque foyer revient à 6 fr. 25 par soirée ; à Rochester le prix est de 2 francs par foyer et par soirée, à cause de la présence d’une force hydraulique qui sert à actionner les dynamos, mais à Ottawa, où on a les mêmes avantages, le prix n’est que de 1 fr. 10 par foyer.
- Selon M. Preece, on peut évaluer le nombre des foyers à arc qui fonctionnent journcllemeut aux Etats-Unis à 90000. La ville de Chicago en possède à elle seule 2000, dont 1000 ont été installés pendant l’année dernière. Une seule fabrique fournit jusqu’à 800000 charbons pour lampes à arc par mois. Une autre vend en moyenne 5o lampes et 3 dynamos par jour. La Compagnie Brush a déjà vendu 25ooo de ses larapesetla station centrale de cette Sociétéà Boston alimente 816 foyers à arc. La station de la Compagnie Edison, à New-York, a aujourd’hui 587 abonnés, avec un total de 12764 lampes à incandescence.
- L’hôtel de la Mutual Life Insurance C° sur Broadway, à New-York, contient une des plus grandes installations isolées d’éclairage électrique aux Etats-Unis. Le bâtiment est, en effet, pourvu de 1 65o lampes à incandescence du système Sawyer-Man, alimentées par huit dynamos de 25o foyers chacune. Les moteurs sont des machines Westinghouse, dont les poulies sont couvertes de papier pour empêcher les courroies de sauter.*! Afin d’éviter les vibrations, on a monté une de ces machines sur une couche épaisse de sable. Si l’expérience réussit, on fera de même pour les autres moteurs.
- Le steamer américain le Pargoud, construit à Louisville, a été pourvu d’une installation d’éclairage électrique à arc et à incandescence. Le courant est fourni par deux dynamos, actionnées par une machine automatique du système Buckeye.
- Télégraphie et Téléphonie
- La dernière partie du nouvel étage de l’hôtel des Postes, à Londres, a été occupée la semaine dernière par les employés du télégraphe ; on y a installé 38i circuits, reliant le bureau central avec les bureaux urbains et suburbains. Ces circuits sont en service de 8 heures du/natin à 8heures du soir, avec un personnel de 5oo employés, pour la plupart des femmes. Les 35i circuits de province seront installés au troisième étage, et dans quelques mois le rez-de-chaussée sera occupé par les tubes pneumatiques. Les deux étages supérieurs ne contiendront que les appareils et les ateliers de réparation.
- Les lenteurs apportées à la transmission des télégrammes entre Londres et Greenock, ont depuis longtemps donné lieu à de nombreuses plaintes de la part des négociants et de la presse. Pour y remédier, l’administration des. Postes
- et Télégraphes Vient d’affecter un fil spécialement au service entre Londres et Greenock, ce qui donne enfin satisfaction à tout le monde.
- Le câble Sud de la Commerciale Cable C° a été réparé par le steamer Faraday il y a quelques jours. Ce bâtiment est maintenant parti pour réparer le câble Nord de la Compagnie. Dans quelques semaines on espère pouvoir livrer les câbles au public.
- Le nouveau câble placé par la India Rubber Gutta-Percha and Telegraph Works C°, entre Saint-Vincent et Santiago, a été ouvert au public le 20 novembre dernier. La Société se propose de poser des câbles entre Santiago et la côte ouest de l’Afrique qui mettront les colonies portugaises et autres en communication télégraphique avec l’Europe.
- L’ingénieur de la Compagnie, M. Robert Gray a télégraphié le 8 décembre dernier, annonçant que le câble de la Spauish National Telegraph C°, entre Ténériffe et la colonie du Sénégal est terminé. Cette dernière colonie se trouve ainsi en communication avec l’Europe par le câble de la même Compagnie entre Ténériffe et Cadix.
- Nous recevons du secrétaire de la India Rubber Gutta-Percha and Telegraph Works C°, de Silvertown, près de Londres, une rectification au sujet du nouveau câble entre Saint-Vincent et Saint-Yago, qui n’a pas été construit ou placé par ou pour le compte de la Brazilian Submarine C°. comme nous l’avons dit par erreur, mais bien par la Société de Silvertown, qui en est propriétaire et qui a elle-même fait exécuter tout le travail.
- On télégraphie d’Alexandrie à la date du 8 décembre que l’inspecteur général des télégraphes a réussi à faire passer une ligne, composée de 3 fils d’acier, au-dessus du Nil, à Assouan. Les fils sont suspendus sur de grands poteaux placés sur les montagnes, de chaque côté des cataractes-La distance entre les deux poteaux est de 7 000 pieds.
- La Commercial Câble C° se servira du siphon recorder de Thomson dans ses bureaux, à New-York, mais l’appareil sera monté de façon à neutraliser les vibrations produites par le passage des voitures lourdes dans la rue. Un galvanomètre à miroir sera constamment en circuit eh cas d’accident au recorder.
- La National Téléphoné C° a décidé d’ouvrir des bureaux téléphoniques pour le public à Aberdeen. Tout le monde pourra converser avec un abonné pendant trois minutes moyennant 3o centimes, dans un rayon de 6 milles. Chaque minute supplémentaire sera payée à raison de 10 centimes. Trois bureaux téléphoniques^ ont également été ouverts à Edimbourg.
- On commence maintenant à mettre les fils téléphoniques sous terre à New-York. Un de nos correspondants nous écrit de cette ville qu’on est en train de creuser une tranchée en face de son hôtel, dans la 40e Rue; on y place environ douze tuyaux de plomb, dont chacun contient 25 fils isolés. Les parois de la tranchée sont en bois saturé de goudron. Il paraît que les Américains ont foi dans l’avenir de la lumière électrique, puisqu’on enlève les réverbères du gaz partout où celui-ci a été remplacé par la lumière électrique.
- Le Gérant : Dr C.-C. Soulages.
- Paris* — Imprimerie P. Mouillot, 13, quai .Voltaire» — 53070
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- La Lumière Électrique
- Journal universel d’Electricité
- 51, rue Vivienne, Paris
- directeur : Dr CORNELIUS HERZ
- SECRÉTAIRE DE LA RÉDACTION : AüG. GUEROUT | ADMINISTRATEUR : HENRY SARONI
- Secrétaire de la Rédaction par intérim : B. Marinovitch
- 6e ANNÉE (TOME XIV)
- SAMEDI 27 DÉCEMBRE 1884
- N"’£*%-
- SOMMAIRE
- Les procès téléphoniques en Amérique; Aug. Guerout. — Sur une disposition de sonneries et de circuits téléphoniques; C.-C. Ilaskins. — Les lignes téléphoniques aériennes à Londres; O. Kern. — Note sur un condensateur; Dr A. Tobler. — L’électricité au métropolitain de Londres; W. de Fonvielle. — Détails de construction des lampes à incandescence; G. Richard. — Les installations électriques de la nouvelle école centrale; P. Clemenceau.
- — Chronique de l’étranger: Allemagne; Dr H. Michaëlis.
- — Angleterre; J. Munro. — Revue des travaux récents en électricité : Photométrie des foyers intenses de lumière, par M. A. Crova. — Dimensions des fils d’enroulement dans les machines dynamo, par M. le professeur J. Pechan.
- — A propos de la mesure de la résistance des terres, pâlie Dr W.-A. Nippoldt — Bibliographie; A. Minet. — Travaux de la Conférence internationale des électriciens (suite). — Cotrespondance : Lettre de M. G. Colombo. — Faits divers.
- LES
- PROCÈS TÉLÉPHONIQUES
- EN AMÉRIQUE
- Il a été déjà question à plusieurs reprises, dans La Lumière Electrique, du procès Bell-Drawbaugh et nos lecteurs connaissent les singulières prétentions de ce dernier inventeur. L’arrêt relatif à cette cause vient d’être rendu devant la United States Circuit Court for the Southern District of New-York et nous croyons intéressant de résumer ici, aussi brièvement que possible, les considérations qui ont guidé le juge Wallace dans sa décision. Voici comment il a envisagé la question :
- CAmerican Bell Téléphoné C° a attaqué la Peo-ple's Téléphoné C° pour lui défendre d’employer et de vendre les appareils décrits dans les brevets accordés à Graham Bell, aux dates du 7 mars 1876 (n° 174466) et du 3o janvier 1877 (n° 186787) mais
- la question revient à savoir qui, de Bell ou de Drawbaugh, a été le premier inventeur du téléphone électrique parlant.
- Les défendeurs prétendent que, dès 1866, Drawbaugh avait construit des appareils téléphoniques (l) et que tous ses appareils, même les plus complets, étaient faits avant la fin de l’année 1875.
- Les demandeurs partent de cette présomption légale que Bell, étant breveté, est l’inventeur des appareils pour lesquels il a obtenu un brevet. Ceux qui soutiennent le contraire ont à en fournir la preuve et il faut que cette preuve soit exempte de tout doute.
- Pour prouver leur dire, les défendeurs introduisent environ 200 témoins. Parmi ceux-ci, les uns ont entendu parler, à différentes époques, des machines parlantes de Drawbaugh ; d’autres ont parlé ou entendu parler dans ces machines ; d’autres enfin croient reconnaître dans les appareils soumis au tribunal, ceux qu’ils ont vus autrefois.
- Drawbaugh étant ainsi appuyé par une nuée de témoins, pour savoir quelle confiance on doit accorder à ces témoignages, il importe de déterminer si la déposition Drawbaugh est honnête, ou s’il a, avec intention, falsifié des faits; collatéraux et ne mérite, par suite, aucun crédit.
- Si l’on en croit les défendeurs, Drawbaugh avait transmis la parole avec succès dès 1870. Or, il connaissait le mérite de son invention ; il avait pris des brevets pour d’autres inventions de moindre importancè ; comment se fait-il que jusqu’en juillet 1880 il 11’ait pas fait de demande de brevet pour son téléphone! La seule'raison qu’il donne de ce fait est son extrême pauvreté pendant cette période de temps.
- Mais s’il n’avait pas alors assez d’argent pour payer ses dettes, il est prouvé qu’il savait trouver des fonds et s’était lancé plusieurs fois dans des spéculations. Le motif donné par lui est donc évidemment absurde.
- (1) Les dessins des appareils de Drawbaugh ont été donnés dans La Lumière Electrique, vol, XI, p. 5a3.
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- Il avait l’habitude de rédiger des brevets, il fabriquait des modèles et se donnait comme inventeur et agent de brevets. Durant la période pendant laquelle il s’occupait de ses machines parlantes, il avait trouvé le temps et les matériaux nécessaires pour expérimenter et construire l’injecteur Giffard, le télégraphe autographique, le télégraphe à cadran magnétique, la clef magnétique, l’avertisseur automatique d’incendie et l’horloge électrique. Pendant ce temps, il était l’ami de M. Weaver, un agent de brevets qui l’assistait de ses conseils en échange de services mécaniques, et s’il n’était pas compétent lui-même pour demander un brevet, il est clair qu’avec l’aide de Weaver une demande de brevet ne lui eût coûté presque rien, en dehors des droits à payer au Patent Office.
- Les défendeurs s’efforcent d’établir que Draw-baugh a toujours été anxieux de breveter son téléphone, plusieurs témoins déclarent qu’il leur a demandé des fonds dans ce but, mais chose singulière, pour appuyer ses demandes, il a toujours montré ses instruments les plus simples (fig. 4 et 5 de l’article cité), alors que ses instruments plus parfaits (fig. 8 et 9), devaient, selon ses dires, être déjà construits.
- La défense comprend parfaitement combien lui est nuisible ce fait, qu’un inventeur et un breveté de profession soit resté dix ans sans faire breveter un appareil tel que le téléphone.
- Aussi appuie-t-elle fortement sur la question de pauvreté, mais cet argument tombe sous quelques faits des plus simples et la véracité de Drawbaugh tombe avec lui.
- Mécanicien, ingénieur, toqué d’inventions, Drawbaugh n’était pas un véritable inventeur. Tout ce qu’il faisait n’était que modifications, et son propre témoignage prouve qu’aucune de ses inventions n’a réellement réussi.
- Le téléphone, d’autre part, ne pouvait être trouvé que par un hasard ou par suite d’une série de considérations scientifiques.
- Drawbaugh reconnaît que sa découverte n’a pas été faite fortuitement; il était incapable de la faire scientifiquement.
- Il dit que partant de l’idée de la possibilité de transmettre la parole par l’électricité, il avait essayé d’abord d’un dispositif, puis d’un autre perfectionnement au fur et à mesure du besoin, mais il ne peut dire quel récepteur il a employé avec son premier transmetteur, il n’a plus aucune notion exacte de la façon dont il a fait ses expériences.
- Il semble merveilleux qu’un homme d’aussi peu de capacités soit arrivé à de pareilles inventions, plus merveilleux encore qu’il les ait faites sans avoir aucune conscience de ce qu’il faisait.
- Si l’on ne peut donner aucune explication honnête et raisonnable de sa conduite, la probabilité est qu’il savait ne pas avoir un téléphone pratique
- à breveter. Il peut avoir eu une machine parlante faite pour étonner ses voisins, il peut avoir espéré faire un jour un téléphone, mais sa conduite montre qu’il ne croyait pas avoir un téléphone pratique. Jamais il n’a essayé de montrer son invention en dehors de sa propre boutique; de 1867 à 1873, il était mécanicien en chef de la Drawbaugh Manufactunng C°, fondée pour construire ses inventions, on lui demandait sans cesse de nouveaux appareils et jamais il n’a eu l’idée de proposer son téléphone ; c’était là pourtant une occasion de lancer son invention.
- Entre 1874 et 1876, Drawbaugh fit imprimer des cartes dans lesquelles il s’intitulait inventeur, rédacteur et preneur de brevets. Sur le dos de ces cartes était une liste de ses inventions ; son téléphone n’y figurait pas.
- Quand il affirma ses prétentions dans son autobiographie publiée en 1878, le téléphone Bell était déjà employé pratiquement à Harrisburg, à trois milles de sa boutique, et les journaux de la localité en avaient longuement parlé.
- Drawbaugh était en relations avec cette presse locale, qui souvent parlait de ses inventions mécaniques, mais elle ne mentionna son téléphone qu’au printemps de 1878, et le présenta comme reposant sur un principe différent de celui qui occupait actuellement les hommes de science et comme étant sur le point d’être terminé par son auteur.
- Quant aux témoins, laissant de côté ceux qui ne connaissent les faits que par ouï-dire et ceux dont les témoignages sont détruits par des contradictions, il en reste un certain nombre qui affirment avoir vu la machine parlante de Drawbaugh et d’autres qui reconnaissent les instruments dont ils se sont servis.
- Il n’y a aucun doute que Drawbaugh a expérimenté de bonne heure avec des téléphones ou des phonographes. L’évidence prouve que, dans le village même qu’il habitait, un téléphone à ficelle était installé dans la boutique de son frère. D’autre part, avant 1869, le Dr Van der Weyde avait fait des expériences publiques avec le téléphone de Reiss. Le Manufacturer and Builder en avait publié la description, et l’on sait que cet appareil peut reproduire plus ou moins nettement certains mots. Il est tout naturel que Drawbaugh se soit emparé de cet instrument et que son entourage l’ait considéré comme une machine parlante. En 1876, la ressemblance avec le téléphone de Reiss était telle que le témoin Shapley en fut frappé et prêta à Drawbaugh un numéro du Scientijic American où était décrit l’appareil de l’inventeur allemand.
- Un certain nombre de témoins essaient de reconnaître les appareils qu’ils ont vu fonctionner; on peut dire, en général, que s’ils ont obtenu des résultats avec ces appareils, ils doivent se rappeler
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- ces résultats beaucoup mieux que les petites différences de forme des appareils. Mais que dire du témoignage de gens qui, reconnaissant les premiers appareils de Drawbaugh, déclarent les avoir entendu articuler parfaitement, lorsque ces appareils, installés par Drawbaugh lui-même, et essayés par des experts, n’ont pu fonctionner. Et alors quelle confiance doit-on accorder à ceux qui reconnaissent les téléphones les plus parfaits. Le seul moyen d’expliquer leur témoignage est d’admettre qu’ils ont vu ces instruments non aux dates indiquées, mais en 1876, 1877 et 1878.
- Les faits démontrés mènent à cette conclusion que Drawbaugh n’était pas l’inventeur du téléphone, mais qu’il fit avec cet appareil des expériences sans succès jusqu’au moment où le téléphone Bell fut introduit à Harrisburg.
- En somme, une centaine de témoins déclarent qu’il y a 5 à 10 ans ils pensent avoir vu tel ou tel dispositif employé comme machine parlante, ils ignorent le principe et la construction mécanique des instruments, mais ils les ont entendus très bien et une série d’instruments aussi bien que l’autre. D’autre part, les demandeurs prouvent que les instruments que les témoins croient avoir vus et entendus étaient incapables d’ètre entendus de la manière indiquée par eux, et l’homme qui connaissait la capacité de ses appareils n’a jamais cherché à les employer de façon à faire ressortir leur efficacité et leur valeur commerciale; pendant 10 ans après ses premières recherches et 5 ans après avoir construit ses meilleurs appareils, il s’est tenu coi, et n’a pas cherché à les breveter, quand il savait la fortune attachée à cette invention,
- En dehors de toute autre considération, cela suffit pour faire voir que la défense n’est pas établie de façon à enlever un doute notable sur sa véracité et un pareil doute est fatal.
- En conséquence, le jugement est rendu en faveur des demandeurs.
- Cette décision est une grande victoire pour la Compagnie Bell; ses actions, qui, il y a six mois, étaient tombées à i5o dollars, sont remontées à s5o : mais elle a encore un autre ennemi à combattre. Pour terminer la question de priorité, pendante depuis longtemps au Patent-Office entre MM. Bell et Mac Donough, dont les brevets sont aux mains de la United States TéléphonéManufacturing C°, cette dernière Société vient d’assigner la Compagnie Bell devant la United States Circuit Court. Espérons que ce dernier procès videra, une fois pour toutes, en Amérique cette discussion de priorité qui dure depuis trop longtemps déjà.
- Auguste Guerout.
- SUR UNE DISPOSITION
- DE
- SONNERIES ET DE CIRCUITS
- TÉLÉPHONIQUES
- A propos d’une série d’articles publiés dernièrement dans La Lumière Electrique par M. Aug. Guerout je prendrai la liberté de signaler un dispositif résolvant d’une façon fort satisfaisante, un problème qui se rencontre assez souvent dans la pratique. Je veux parler de la pose d’une série de sonneries en relation avec des téléphones, dans une fabrique, un magasin ou tout autre établissement commercial. Ordinairement les sonneries sont placées sur un seul fil ce qui exige un appel différent pour chaque instrument et d’un autre côté toutes les sonneries delà maison sonnent en même temps, ce qui est une cause de confusion, d’ennuis et de malentendus. Avec le dispositif que j’indique la sonnerie de la personne que l’on veut appeler sonne seule et l’appel n’est entendu que dans la pièce où se trouve cette personne, mais il est aussi possible d’appeler au téléphone deux ou plusieurs personnes en même temps, quand cela est nécessaire.
- La figure 1 représente en coupe les cinq étages d’un bâtiment. De la pile b partent deux conducteurs montants; l’un aaaaa est relié à chaque étage à quatre boutons d’appel; de l’autre ddddd part à chaque étage un fil qui se rend à la sonnerie c et de là va à un fil vertical émettant des branchements jusqu’à un bouton de tous les étages, sauf celui auquel ce fil correspond.
- On a ainsi à chaque étage quatre boutons d’appel dont chacun communique avec la sonnerie d’un des autres étages. Si par exemple le troisième étage veut appeler le premier, il.n’a qu’à pousser le bouton marqué 1 ; la sonnerie du premier étage est la seule qui soit mise en mouvement. Le courant partant de b parcourt le conducteur d jusqu’à la sonnerie du premier étage, il la traverse, se rend au fil vertical correspondant, de là au bouton 1 du troisième étage et finalement revient à la pile.
- A chaque étage un téléphone à main est suspendu à un crochet qui ouvre son circuit de la façon indiquée par la figure 2. En prenant le téléphone on permet au crochet de se relever et le ressort de rappel ferme le circuit entre les fils e et d.
- Ii est facile maintenant de comprendre le mode d’opérer. Supposons que le quatrième étage veuille causer avec le second. Il pousse le bouton marqué 2. ce qui ferme le circuit de la sonnerie du second et la fait sonner. Immédiatement le quatrième prend en main son téléphone ce qui ferme de son côté le circuit téléphonique. Le second fait
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- de même et leurs deux téléphones se trouvent en circuit. Maintenant s’il arrivait que l’on eût besoin
- FIG, I
- dans la conversation du n° 5, le n° 2 ou le n° 4 peuvent le sonner et il répondra en mettant son téléphone en circuit de la même façon. Trois ou
- même quatre personnes peuvent ainsi converser ensemble parce que leurs appareils se trouvent reliés en dérivation. Naturellement le son est affaibli par cette manière de procéder, mais on n’y aura recours que lorsque cela est nécessaire et il suffit que la conversation soit possible.
- Je sais que le dispositif que je viens d’indiquer implique un grand nombre de fils, mais on peut remplacer l’un d’eux par une conduite de gaz ou d’eau pourvu qu’elle soit continue au point de vue électrique sur toute sa longueur. Une conduite d’eau est préférable par ce fait que son contenu assure une meilleure conductibilité. Dans les établissements où ce système est employé, on con-
- FIG. 2
- sidère que ses avantages le rendent préférable au circuit plus simple que l’on emploie souvent dans le même but.
- C.-C. Haskins.
- DE L’ÉTABLISSEMENT
- DES
- LIGNES TÉLÉPHONIQUES AÉRIENNES
- A LONDRES
- Avec l’extension que prend tous les jours et dans tous les pays l’exploitation du téléphone, les constructions et la pose des lignes qui tout d’abord n’avaient présenté que peu de difficultés, deviennent de plus en plus une question d’importance capitale. Bien qu’il soit incontestable aujourd’hui, que c’est sous le sol, pour les villes au moins, que doivent être placées les lignes téléphoniques, celles-ci presque partout encore sont établies en l’air. A Paris, on le sait, les lignes sont presque toutes déjà posées dans les égouts ; mais en province, et surtout à l’étranger, le système des lignes aériennes a provisoirement prévalu. Les difficultés que son application entraîne, n’ont pas cessé d’être gênantes. Pour les faisceaux nom-
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
- 405
- breux de fils qui passent par-dessus les maisons, de hauteur et de construction variables, il n’est pas toujours aisé, de trouver des points d’appui. Pour cette raison, les portées doivent quelquefois être considérables ; dans certains pays il faut compter avec les accidents météréologiques, variations brusques de température, tremble-mentsde terre, etc. et toutes ces considérations ne peuvent être négligées dans le choix et la construction d’un système.
- Chaque administration a donc différemment résolu le problème. En France,en dehors des dispositions spéciales préconisées depuis peu par M. André, les fils aériens sont soutenus par des chevalets en bois dont tout le monde connaît le mode de construction.
- Ils se composent essentiellement de deux montants verticaux, reliés par des traverses horizontales et qui reposent sur les toits par une plateforme, ou une charpente en forme de selle suivant les cas.
- En Suisse au contraire, les che-valets adoptés sont entièrement métalliques. Ils reposent à cheval sur le toit des maisons, séparés seulement de la couverture par des coussins de laine minérale enveloppée dans de la toile goudronnée. Des haubans, en outre, assurent leur solidité, et des chevalets dont le poids ne dépasse guère 5oo kilogrammes peuvent soutenir jusqu’à ioo fils espacés de 5o centimètres au maximum. La distance des isolateurs entre eux ne peut pas d’ailleurs être déter-
- minée à volonté. Lorsque Les chevalets placés en ligne droite reçoivent les fils normalement à leur plan vertical, il y a des règles pratiques qui fixent la distance des fils. D’après celles que donne M. T. Rothen dans son petit ouvrage sur la téléphonie en Suisse, la distance des fils varierait de 3o à
- 5o centimètres pour des portées variant de 80 à 200 mètres.
- Mais lorsque les fils ne se dirigent pas normalement au chevalet, comme cela a souvent lieu, la distance des isolateurs est déterminée par la formule
- d = -?—
- sin a
- dans laquelle d est la distance cherchée, a celle que l’on veut donner aux fils exprimée en centimètrès, et d l’angle que font ces fils avec le plan du chevalet.
- En Angleterre la disposition adoptée est absolument différente, on fait usage, comme le montre la figure qui représente la façade du bureau de la cité à Londres, de poteaux de fer en forme de tubes. Les isolateurs de chaque fil sont montés sur ces poteaux en fer fixés sur le . faite et maintenus par des haubans.
- Ce mode de construction est assez simple. Mais, tous les fils étant placés les uns au-dessus des autres, les poteaux finissent par atteindre des hauteurs considérables, et par-suite, leur stabilité en est diminuée. La légèreté, toutefois, de ces soutiens, malgré le peu d’espace qu’ont les fils entre eux, ne nuit pas à l’effet produit, et à, ce point de vue, il est certain que
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- la lumière électrique
- les poteaux creux anglais sont préférables aux chevalets.
- Quant au mode de fixation des isolateurs aux potaux, il est le suivant : L’isolateur, qui est un galet en porcelaine, est traversé par un boulon qui le relie à deux flasques. Celles-ci par un deuxième boulon sont rattachées à un tasseau qu’un collier fixe enfin au poteau. Comme on le voit, ce système, quoique assez compliqué, présente le grand avantage de pouvoir aisément recevoir des fils venant de toutes les directions, et de rendre par suite plus facile le choix du point d’appui. Une autre disposition est encore quelquefois employée. Au lieu d’un isolateur, on en met deux, un pour chaque fil et chaque direction, avec l’addition d’un conducteur supplémentaire pour relier directement les deux tronçons de la ligne. Malgré cela, ces deux genres d’isolateurs entraînent une perte assez considérable en raison de la grande humidité qui règne constamment à Londres, et enfin il y a plus à craindre qu’avec les chevalets les ennuis résultant du mélange et du contact des fils.
- L’arrivée de toutes les artères d’un réseau au bureau central se fait par un chevalet central. En France et en Suisse, le chevalet central enveloppe un pavillon construit à cet effet. En Angleterre, le chevalet n’est en réalité formé que par la réunion d’un plus ou moins grand nombre de poteaux tubulaires analogues ou identiques à celui que nous avons décrit plus haut et dont les dimensions varient avec l’importance du réseau. Notamment, pour le bureau central d’East-India avenue, dans la Cité, le chevalet central offre l’aspect d’une tour carrée. Il est composé de barres en fer forgé de 40 pieds de hauteur et 10 pieds de face, recevant les fils nus et les câbles (20 fils) dans toutes les directions. L’ensemble est surmonté d’un paratonnerre, précaution qu’il est toujours nécessaire de prendre. Quand il s’agit de lignes de très grande étendue, il est toujours, en effet, indispensable de faire aboutir les fils de ligne à un paratonnerre, car pendant les orages, des courants de décharge , peuvent traverser les fils instantanément avec des tensions extrêmement élevées.
- Pour les réseaux urbains, le danger n’est pas aussi considérable, mais il est cependant prudent de mettre directement en communication avec la terre toutes les extrémités des fils, de manière à y envoyer directement tous les courants de haute tension qui peuvent prendre naissance pendant les orages.
- D’après M. E. Bède {La Téléphonie), on a 'tort de redouter l’attraction que les lignes téléphoniques doivent exercer sur la foudre. De fait, c’est le contraire qui a lieu et les lignes passant!par-des-sus les maisons constituent les meilleurs et les plus complets paratonnerres qu’il soit possible de construire. Non seulement les fils téléphoniques
- protègent les maisons auxquelles ils sont attachés mais leur protection s’étend encore aux habitations par-dessus lesquelles ils passent; et une ligne de 100 fils de 2mm de diamètre passant au-dessus de 100 maisons, agira comme si chacune des maisons était munie d’un paratonnerre de 100 fils.
- Malgré cela, le bureau central reste toujours un peu exposé.
- Pendant un orage, à chaque éclair on entend vibrer très violemment la plaque du téléphone. Il peut même arriver de voir fonctionner tous les avertisseurs d’une même colonne, et les précautions adoptées en télégraphie ne. doivent pas être négligées dans les bureaux téléphoniques.
- O. Kern.
- NOTE
- SUR UN CONDENSATEUR
- Construit par la
- société d’exploitation des cables électriques Système
- Derthoud, Borel et C°, à Cortaillod (Suisse).
- Ayant eu récemment l’occasion de faire une série d’essais d’un condensateur sortant de l’usine de Cortaillod, je pense qu’il ne sera pas sans intérêt pour les lecteurs de ce journal d’en connaître les résultats.
- Le condensateur en question (n° 3i) possède une valeur nominale de 1 microfarad, divisé en quatre parties : 0,1, 0,2, 0,2, o,5. D’après le rapport sur l’exposition d’électricité de Munich (*), son diélectrique consiste en papier, lequel est traité avec un mélange de colophane et d’huile de lin oxydée. Cette matière présente surtout l’avantage de conserver le moins possible de charge résiduelle, c’est-à-dire son pouvoir absorbant est excessivement faible.
- Je m’étais proposé les questions suivantes :
- i° Influence de la durée de la charge.
- 20 — du potentiel chargeant.
- 3° Isolement.
- 40 Charge résiduelle,
- 5° Valeurs des subdivisions.
- 0) Officieller Berichl eiber die Eleklricitats-Austellung in München, i883, pp. 82 et i5i.
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- PREMIÈRE SÉRIE
- Influence de la durée de la charge
- P = 2 éléments Daniell Capacité intercalée : t= i3,5° C
- Durée
- de la charge Déviation
- 2 secondes................... 166
- 5 — i66,5
- io — ................... 167
- 20 — ................... 167
- 3o — ................... 167
- 120 — ................... 167
- On voit donc qu’au bout de 10 secondes le condensateur possède sa charge maximum.
- Les charges se déterminaient au moyen d’un galvanomètre astatique de Thomson construit par MM. Siemens et Halske (modèle dit à charnières). La sensibilité de cet excellent instrument est telle qu’un élément Daniell donne une déviation de 10 à izmm à travers une résistance de 125 millions d’unités Siemens. Je ferai remarquer qu’avec ce haut degré de sensibilité, la position de repos de l’aiguille est parfaitement assurée. Les lectures des déviations se faisaient sur une échelle construite par la même maison et décrite dans le volume 11 de La Lumière Electrique, p. 325. La distance entre le miroir du galvanomètre et l’échelle était de im42, soit 1 691 divisions de l’échelle. Pour calculer les charges, on a utilisé non pas les simples
- déviations, mais bien les i sinus des angles, en retranchant le nombre de la déviation observée
- (n). r est la distance entre le miroir et l’échelle.
- Une clef de décharge, système Siemens, a servi à relier le condensateur soit au galvanomètre, soit à la pile. Cette dernière se composait d’éléments Daniell très soigneusement préparés et entretenus, la densité des solutions de sulfate de cuivre et sulfate de zinc étant de i,i5. Je ferai encore remarquer que, selon le besoin d’obtenir une bonne déviation, le galvanomètre fut convenablement shunté. Pour éviter cependant les erreurs provenant de l’emploi des shunts, ces derniers ont été conservés pendant toute une série, sauf un seul cas que nous allons mentionner plus tard.
- DEUXIÈME SÉRIE
- Influence du potentiel chargeant Capacité intercalée : 1“ x = i5° C
- Nombre de Daniells Déviation
- 1.................. 41.3 "
- 2.............. 83 =2.41,5
- 3.................... 123,76 = 3.41,28
- 4* • *............. 164,5 = 4.41,15
- Le premier chiffre (41,2) aurait dû rester constant; il est possible cependant que les quatre éléments n’étaient pas tout à fait identiques, malgré la vérification. Pour plus de sûreté, j’ai arrangé l’expérience d’une autre manière.
- ( Le courant d’un Daniell circulait à travers une résistance formée de 3 boîtes de 5 000 unités Siemens; chacune en mettant successivement le fil allant au condensateur aux points i5 000, 10000, 5 000, on obtenait évidemment une charge de 3/3, 2/3 et i/3 du potentiel de la pile.
- Pot^tiel Déviation
- 3/3........................ 256,2 = 3.85,4
- 2(3........................ 170,9 == 2.85,45
- i/3.......................... 85,4
- Cette fois la concordance a été presque parfaite.
- TROISIÈME SÉRIE
- Isolement
- Pile: 2 Daniells; C = i“ t = i5,5° C
- Le condensateur fut chargé pendant un certain temps, isoié pendant 60 secondes, et enfin déchargé. Avec la charge de 10 secondes et la décharge immédiate, on obtenait, pendant toute la série, une déviation de 167.
- Temps Déviation
- de la eharge. imméd. Isol. Ch. restante 1 0/0
- 10 secondes 167 60 sec. —J 164,5 i,5
- 15 — » » i65 1,2
- 20 — » » i65 1,2
- 3o — » » 166 0,6
- 40 - » » 166 0,6
- 5o — * ' 166 0,6
- Le maximum de la perte en une minute est donc de i,5 0/0, résultat atteint rarement en pareil cas. Il est curieux de noter que la perte diminue avec le temps de charge croissant.
- QUATRIÈME SÉRIE
- Charge résiduelle
- Le condensateur fut chargé pendant 10 secondes, déchargé pendant un temps déterminé, isolé pendant 2 minntes et puis de nouveau mis en communication avec le galvanomètre. Le résidu devant en tous cas être très faible, le galvanomètre était shunté d’un neuvième pendant la charge; pendant la période d’isolement on supprimait la dérivation pour avoir le maximum de sensibilité dans la déviation produite par la charge résiduelle.
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- LA LUMIERE ÉLECTRIQUE
- Pile: 2 Daniells; C=im t=i6°C
- Charge résid.
- Temps après
- Déviation de la décharge 120 sec. d’isol.
- 1700..................... i sec. 10
- ».......................... io — 4
- ».......................... i5 — 2
- ........................ 3o — 1
- ».......................... 60 — 0,7s
- Puisqu’il faut plus d'une minute pour que la tache lumineuse revienne complètement au zéro, on peut être sûr que le condensateur est complètement déchargé quand on commence une nouvelle expérience.
- CINQUIÈME SERIE Valeur des subdivisions
- La première détermination a été faite au moyen de la méthode de la simple charge, c’est-à-dire en partant de la plus faible subdivision, et en groupant les subdivisions de différentes manières.
- Exemple. — En comparant les divisions 0,1 et 0,2 a, on a trouvé: o,im, chargé pendant 10 sec. et déchargé à travers le galvanomètre. 85,92 divis. ; pour le 0,2 a : 169,4; donc 0,1: 0,2 a = 1: 1,975, au lieu de la valeur nominale 1 : 2.
- SÉRIE A
- Valeur effective Valeur nominale
- 0,1 : 0,2a 1 : 1,975 i : 2
- o,i : 0,2b 1:2 1 : 2
- 0,2a : 0,2b 1 : i,oi5 1 : 1
- 0,2a : o,S 1 : 2,5 1 : 2.5
- 0,2 b : o,5 1 : 2,47 1 : 2,5
- 0,1 +0,2 a + 0,2 b : o,5 1 : 1,004 1 : 1
- Comme on se trompe facilement d’une fraction de degré de l’échelle quand on doit suivre le « spot » lumineux (ou plutôt l’image du fil tendu dans la fente de la lanterne), j’ai préféré établir le rapport des subdivisions au moyen de la méthode de compensation de Sir W. Thomson. J’employai deux boîtes de résistance, avec 1 000 à 2000U. S., d’un côté du point mis à la terre, et une résistance variable dans les limites de 1 à 5ooo U. S. de l’autre côté.
- Le courant d’une pile bien isolée de 6 éléments Daniell circulait à travers ces résistances. A l’aide de cette disposition, les deux divisions à comparer furent chargées en sens opposé pendant 10 secondes, en pressant une double clef, puis reliées ensemble pendant 2 secondes et ensuite déchargées à la terre à travers le galvanomètre.
- Voici les résultats :
- SÉRIE B
- 0,1 : 0,2a = 1 : 2,001
- 0, 1 : 0,2 b = 1 : 2,000
- 0,2a ; : 0,2 b = 1 : 1,001
- 0,2a : : 0,5 — 1 : 2,490
- 0,2 b : : o,5 — 1 : 2,485
- 0,2 b : : 0,5 = 1 : 1,002
- Les différences entre les séries A et B ne sont pas grandes; on préférera cependant la série B, qui montre que le calibrage de l’appareil est tout à fait satisfaisant.
- Les résultats de ces 5 séries d’expériences montrent que la durée de charge n’a presque pas d’influence, que la capacité ne varie pas quand on fait varier le potentiel chargeant, que l’isolement est excellent, que les charges résiduelles sont insignifiantes, et qu’enfin le calibrage est exécuté d’une manière satisfaisante.
- La seule chose qui reste à déterminer, c’est sa capacité en mesure absolue; mais ne disposant pas dans ce moment d’un étalon de capacité, je me propose d’y revenir plus tard.
- L’usine de Cortaillod possède, du reste, un condensateur qui a été mesuré en unités absolues par M. le professeur Schneebeli (‘); puisque les subdivisions de l’appareil sont si bien établies, on peut être à peu près sûr que la comparaison avec l’étalon ait été faite avec les mêmes soins.
- Nous prions pourtant les constructeurs de tâcher d’améliorer un peu la forme et l’exécution du commutateur au moyen duquel on fait varier la capacité, de sorte qu’il puisse comparer favorablement avec les qualités splendides du diélectrique inventé par l’usine de Cortaillod.
- Dr A. Tobler.
- L’ÉLECTRICITÉ
- AU
- MÉTROPOLITAIN DE LONDRES
- L’idée de la construction du Métropolitain de Londres, appartient à la Compagnie du Great-Western, une des plus puissantes de celles dont le réseau aboutit à la métropole, mais celle dont le terminus se trouve le plus éloigné du centre des affaires. En effet, sa gare est à Paddington, quartier excentrique, dont la distance à la Cité est à peu près égale à celle qui sépare le Point-du-Jour de la barrière du Trône.
- (') Les travaux intéressants de M. Schneebeli sur les condensateurs sont contenus dans les Bulletins de la Société des sciences naturelles de Zurieh; Voir Journal télégraphique, 1881, p. 71.
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
- 4f*9
- L’entreprise du Great-Western aurait probablement échoué si son intérêt ne s’était trouvé connexe avec celui de la corporation de la Cité, qui cherche à diminuer à tout prix l’extraordinaire encombrement des principales artères devenues littéralement impraticables aux heures de bureau, et offrant sur plusieurs kilomètres un spectacle analogue à celui du carrefour de la Porte-Montmartre. Outre les subsides de la corporation, la Compagnie du Métropolitain a reçu l’autorisation de construire une voie sous les boulevards qui font communiquer la tête avec Regent’s-Park et dont le développement est un peu plus considérable que ceux qui joignent la Madeleine à la Bastille.
- En même temps, une autre Compagnie se forma pour la construction du chemin de fer de Londres à Windsor, le Saint-Cloud de la Métropole britannique, et sentit le besoin d’avoir une gare dans la Cité, ce qui était possible en utilisant la création des quais de la Tamise. Les deux Compagnies se soudèrent à South Kensington, où se trouvent à côté l’un de l’autre l’analogue du Conservatoire des arts et métiers, et celui du Palais des Champs-Elysées. C’est là que se trouvent les expositions annuelles présidées par le prince de Galles, qui ont remplacé avec un immense avantage les concours universels reconnus ruineux et inutiles.
- Le cercle vient d’être complété par la construc-
- tion d’une ligne assez tortueuse, toujours souterraine, qui traverse les parties populeuses de la Cité et dont la construction a été d’un prix formidable, quoiqu'elle eût été facilitée par l’établissement de grandes voies nouvelles occasionnant des dépenses comparables à celles de l’avenue de l’Opéra ou de la future rue Réaumur. La Cité a été tellement bouleversée par les travaux nécessités pour l’achèvement de ce cercle qu’une énorme opposition se fait jour, toutes les fois que l’on parle d’ouvrir de nouvelles voies souterraines pour compléter le réseau actuel à l’aide de voies transversales, encore plus souterraines s’il est possible.
- Le développement de ce réseau, est de 22 kilomètres, possédant 27 stations parcourues quotidiennement par 5 à 600 trains de voyageurs, et
- même par un certain nombre de trains de marchandises venant des grandes lignes qui ont mis leurs rails en communication les uns avec les autres par son intermédiaire et dont le nombre est considérable. Si on en excepte le Ncrth-Western toutes les grandes Compagnies sont venues s’y relier l’une après l’autre. On a même créé une sorte de syndicat spécial, le North London, pour faciliter tous les raccords.
- Cette voie souterraine est excessivement commode à cause de la fréquence des trains et du nombre de correspondances qui en résultent avec les principales Compagnies anglaises. Mais son usage est loin d’être agréable pour plusieurs raisons qu’il n’est pas sans intérêt d’énumérer.
- En premier lieu, les tunnels qui constituent à
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- peu près les deux tiers de la ligne sont remplis d’une fumée tout à fait désagréable, véritablement suffocante, et qui incommode énormément les habitants voisins des soupiraux, et même les promeneurs arrêtés sur les garages du boulevard.
- Des plaintes nombreuses ont été formulées mais sans aucun succès, contre un semblable état de choses. Les locomotives prétendues fumivores des chemins souterrains ont continué à vicier l’atmosphère londonienne. Il n’y a évidemment que la traction électrique qui puisse porter un remède à un semblable état de choses, mais la Compagnie du Métropolitain semble avoir absolument en horreur l’électricité et ses applications.
- Quoique les stations soient sombres, insalubres, noires et sales, la Compagnie du Métropolitain a renoncé à l’éclairage électrique. Devant l’insuffisance absolue de ses lumières, elle s’adresse au gaz pour guérir les défauts du gaz. Nous avons assisté à des essais qui ont eu lieu depuis quelque temps à la gare de Easton, sur la ligne du Norh-Western et à la gare métropolitaine de Bœker Street, pour remplacer les becs ordinaires par des becs perfectionnés, produisant une sorte d’incandescence. On projette un mélange d’air et de gaz dans une sorte de creuset de manière à porter au rouge cerise des fils de platine.
- Le résultat est bien loin d’être éblouissant, il n’a rien qui flatte la vue, et qui fasse craindre à Ewand Edison ou à Woodhouse-Rawson un rival dangereux.
- Comme nous avons essayé de le faire comprendre, une partie du cercle appartient à la Compagnie du Métropolitain District, qui a contracté avec le Métropolitain proprement dit un traité d’exploitation.
- Cette Compagnie a repris les expériences d’électricité dans la gare souterraine de Cannon Street, qui communique, par un passage souterrain, praticable pour les piétons, avec la grande gare monumentale où débarquent les malles de France, tant celles venant par le South-Eastern, que celles venant par le Chatam and Dover.
- Toutes les gares souterraines du Métropolitain et du Métropolitan District, sauf deux ou trois situées au point de bifurcation de deux ou trois lignes, sont construites sur le modèle de celle dont nous offrons le dessin à nos lecteurs; on voit que c’est l’entrée de la voie ferrée réduite à sa plus triste expression. Mais grâce aux coquettes lampes électriques qui décorent les couloirs qu’elles éclairent, on oublie que l’on est sous terre. Si l’air était complètement débarrassé de toutes les émanations fâcheuses provenant du gaz et du foyer des locomotives, on y serait tout à fait à l’aise.
- Une gare comme celle que nous avons fait dessiner d’après nature, se compose de deux bureaux
- de perception, placés en regard, l’un à droite l’autre à gauche de la voie, et très souvent (ce n’est pas le cas à Cannon Street) de côtés différents de la voie publique.
- A chacun de ces bureaux de perception correspondent deux escaliers, l’un pour descendre sur le quai, l’autre pour monter. Au haut du premier et au bas du second se tiennent les employés chargés: le premier de contrôler les billets et le second de les recevoir.
- Elle n’ont ni buffet ni salle d’attente. C’est le quai qui tient lieu de tout. On a installé quelques bancs de bois le long des murs.
- Les séjours sur les quais sont de très courte durée ; sauf retard, il y a au moins un train toutes les cinq minutes sur le cercle. Les voyageurs pour les embranchements ont à attendre un temps quelquefois double, jamais triple, sauf le dimanche, jour où les trains se rarérifient, suivant la mode usitée en Angleterre.
- Mais quand le train arrive, il faut se presser, car l’arrêt est plus rapide que celui d’un omnibus sur la ligne des boulevards.
- En effet, la moyenne du temps que les trains mettent à aller d’une station à la suivante est de deux ou trois minutes, arrêts compris. Pour faciliter l’entrée dans les wagons on arborait autrefois de grands écriteaux indiquant aux voyageurs la place où ils doivent se tenir pour être à portée des wagons de leur classe, mais depuis que le cercle est complet, on a négligé cette précaution; cependant l’on peut dire que les voyageurs qui occupent le centre doivent rester au pied de l’esca-iier donnant accès à la station, car les trains ont à peu près la longueur du quai.
- Ils sont de composition invariable, contenant toujours six vagons à plusieurs compartiments et pouvant enlever, en régime normal, 400 à 5oo voyageurs. Quand il y a affluence comme lors de YEx-position de santé, la Compagnie pratique, sans se gêner, Y entassement à outrance et la confusion des classes.
- Les réclamations sont impuissantes pour une raison que nous trouverons certainement singulière avec nos habitudes françaises. Cette obligation a été omise à dessein dans l’acte du Parlement donnant à la Compagnie le droit d’établir sa ligne. On a, de propos délibéré, abandonné les voyageurs à la compression sans limite et à une promiscuité quelquefois gênante.
- Les voitures sont assez confortables, et si nous ne nous trompons, ce sont les premières des lignes anglaises qui aient été éclairées au gaz. Pendant longtemps, la splendeur de cette illumination était citée comme une des merveilles du chemin de fer souterrain de Londres. Aujourd’hui, fl n’est personne qui ne reproche à la Compagnie de ne pas suivre l’exemple donné par la Compagnie
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- South-Eastern, qui éclaire avec des accumulateurs système Planté, les trains du Palais de Cristal et de Brighton.
- C’est surtout en été que l’éclairage au gaz des wagons doit être considéré comme défectueux. En effet, il donne une grande quantité de chaleur fort gênante, et l’odeur qui règne dans les tunnels est si peu agréable, qu’on préfère souvent souffrir de l’élévation de la température que d’admettre l’air vicié du dehors.
- Nous devons ajouter, quant à ce qui regarde en particulier l’éclairage électrique de la gare de Cannon Street, que l’installation est encore à titre provisoire. On se trouve dans une période d’essais. La dynamo et la machine à vapeur sont placées sous une cabane en planches élevée sur un terrain occupé par des démolitions à une distance de ioo à i5o mètres. La machine est de 8 chevaux et demi-portative ; elle mène la dynamo de la dernière forme d’Edison avec une vitesse de 65o tours par minute. Avec cette allure, elle entretient 80 lampes Swan, dont la force varie de 20 à 40 bougies. On pourrait lui faire alimenter i5o lampes.
- Ce n’est pas, comme on doit le penser, l’éclairage électrique de Cannon-Street-Station, mais celui de toutes les stations qui se. trouve en question; si l’expérience réussit, c’est-à-dire si les directeurs ne trouvent pas le prix de revient exagéré, l’électricité aura fait une très précieuse conquête.
- Il nous resterait à décrire les signaux électriques en usage dans les différentes parties du cercle pour assurer la perfection du block-system, précaution indispensable sur une voie aussi étonnamment fréquentée. Mais cette partie du service, qui n’offre pas de dispositions bien nouvelles, demanderait de trop longues explications pour que nous puissions l’entreprendre. Il faudrait notamment une carte complète du réseau pour montrer les endroits où l’on a placé les boîtes à signal. Cependant pour donner une idée de la variété des trains qui circulent, et de l’attention avec laquelle, les signaux doivent être exécutés, nous ajouterons un détail curieux et caractéristique.
- Les gardes qui restent sur les quais pour aider les voyageurs à ouvrir et fermer les portières et qui voient circuler les wagons pendant toute la journée toujours dans le même sens, ne savent jamais à l’avance quelle est la nature du train qui va venir, et par conséquent sont hors d’état de dire à l’avance si on doit le laisser passer ou le prendre pour aller dans un endroit déterminé. Ils ne le reconnaissent qu’à la forme des lanternes et à la couleur des feux qni sont toujours allumés et varient suivant la provenance.
- W. de Fonvielle.
- DÉTAILS DE CONSTRUCTION
- DES
- LAMPES A INCANDESCENCE
- Le présent article a pour objet de compléter les renseignements que nous avons publiés sur les lampes à incandescence dans le numéro du 9 août dernier.
- L’emploi des lampes à incandescence, encore
- FIG. I, 2, 3, 4, 5 ET 6. — GARDINER
- peu répandu chez nous, fait chaque jour à l’étranger, en Angleterre surtout, des progrès très remarquables. On les voit figurer bien à leur place dans la splendide décoration des nouveaux restau-
- re. 7, 8, 9 et ro
- rants de Londres, dont rien à Paris ne saurait donner une idée, et le public ne tardera pas à les exiger dans tous les établissements de quelque importance.
- Nous croyons donc utile d’entretenir nos lecteurs des progrès même peu importants survenus dans la fabrication et dans l’emploi des lampes à incandescence, à mesure qu’il nous est donné du les connaître.
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- LE FILAMENT
- Le filament des lampes de J.-IL Gardiner est contourné en hélice. On lui donne cette forme en
- l’enroulant (fig. i, 2 et 3) sur un mandrin B en deux parties maintenues par une vis B' ; le filament est tendu et fixé, entre les deux crochets des ressorts C, sur les axes A. Après avoir séché ou
- même chauffé le filament sur ce mandrin, on le I moitiés du mandrin. Le mandrin peut, ainsi que coupe en C, puis on le détache en retirant les deux | l’indiquent le figures 4, 5 et 6, être d’une seule
- pièce ; le filament est alors tendu entre les pointes des navettes E.
- Après sa carbonisation, on enferme le filament, maintenu par des pinces de platine G (fig. 7), dans une atmosphère hy Irccarburée, où on le
- soumet au passage du courant jusqu’à ce que sa résistance ait été réduite au degré voulu ; on coupe alors le filament au ras des pinces, de sorte qu'il a dans toute sa longueur la même section.
- Les pôles du filament sont constitués chacun par
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- une tige de platine H (fig. 8, 9 et 10), sur laquelle on serre le fourreau de platine H', à l’intérieur duquel se trouve l’une des extrémités du filament. On soude ensuite, au chalumeau H (fig. 11), une goutte
- de verre sur le pôle H',.dont l’anneau h (fig. 8) maintenu par k', le fait avancer sous la flamme par la prise de la vis K dans l’écrou à pédale M. La goutte de verre qui soude intimement la gaine H'
- à la tige H laisse dépasser H' suffisamment pour I dans lequel 011 enfonce le filament. Cette opération qu’on puisse la remplir d’un circuit charbonneux, | se fait en maintenant les gaines à l’écartement
- voulu par les pinces o (fig. 12, i3 et 14); cet écartement est tel que les bouts du filament appuient sur les tiges H (fig. 8). Le ciment est ensuite séché par l'application d’un corps chaud.
- Le filament des lampes d'Otto Moses présente
- (fig. i5) la particularité d’être replié sur lui-même en forme d’arc à double courbure. On le carbonise dans des moules coniques en fer à gorges nickelées k (fig. 16 et 17), de la forme du filament, taillée sur un mandrin conique H2, que l’on détache
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- ensuite du moule H paria pression de la bague tn. La doublure du filament a principalement pour objet d’en augmenter la rigidité.
- Les pôles des filaments, maintenus par les pin-
- DORNFIELD
- ces 11 (fig. 18 et 19), sont ensuite cuivrés dans un bain C, puis on les coupe au ras des pinces.
- MM. Goldberg et Fyfe donnent à leur filament la forme voulue, en le tendant sur une série de piquets en charbon D (fig. 20), enfoncés dans une plaque de charbon, en évitant que les filaments ne se touchent.
- MONTAGE DES LAMPES
- Le montage des lampes de Goldberg et Fyfe se fait (fig. 21) par la prise de deux ressorts H serrés sur les ressorts h qui sont maintenus dans les encoches m et font contact avec les bouts cuivrés des filaments. Pour allumer la lampe, il suffit de tourner
- U1/ 'M
- FIG. 29, 30 ET 3l. — DOKNFIELU (20 TYPE
- la douille 2 de façon que ses contacts (fig. 21), viennent relier les ressorts H aux bornes L. Un autre système consiste (fig. 21 et 23 bis) à munir la douille fendue S d’un joint à filets brisés T, serrant et faisant contact dans les gorges W du man chon Y.
- Les lampes sphériques de Gardiner sont, ainsi que l’indiquent les figures 23 et 24, simplement suspendues à leurs conducteurs directement (fig. 23) ou par des ressorts 3 (fig. 24). - ^
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- Dans la lampe de Dornfield (fig. 25 à 29), le globe est relié à son support par un joint à baïonnette l V analogue à celui des lampes d’Edmund. Le circuit s’établit par le contact des bornes m m' avec
- les tiges à ressorts h etJi', de sorte qu'il suffit, pour eteindre ou allumer, de tourner un peu la pièce intermédiaire b filetée sur l’isolant b'. Dans le système plus simple, mais permanent, repré-
- FIG. 32 ET 33.
- FIG. 3-|. — OTTO MOSES
- senté par les figures 29 à 3e, le contact a lieu par l’appui des ressorts en hélice A et h' sur les anneaux m et vi'.
- FIG. 33.
- Pour détacher la lampe de Maxim de son support, il suffit (fig. 32 et 33) de la tourner de façon que les clefs K viennent en présence des rainures m. On la fixe de même en comprimant les ressorts de contact, après avoir amené K et m en regard, puis
- en tournant Ja lampe de façon à engager B sous K.
- Le manche B de la lampe de Otto Moses s’attache au globe (fig. 34) parles emboîtements r, r' ;
- FIG. 36
- la continuité s’établit par le contact des disques t2t,t et des anneaux ttt3 isolés l’un de l’autre et reliés aux pôles correspondants des conducteurs et du filament.
- La monture des nouvelles lampes de Siemens et
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- Halske est disposée de façon que le courant qui alimente une suite de lampes groupées en série ne soit pas interrompu par l’extinction de l’une des lampes. Chacune des lampes est, à cet effet, pourvue d’une dérivation très résistante traversée, quand la lampe fonctionne, par un courant de faible intensité ; dès que la lampe s’éteint, l’inten-
- FIG. 37 ET 38. — SIEMENS ET HALSKE
- sité de ce courant augmente au point que l’électro-aimant E (fig. 35) de la dérivation attire le déclic G qui, lâchant alors A, laisse le courant suivre directement le trajet peu résistant m Am'.
- sOn reconnaîtra facilement, sur les figures 87 à 41 les éléments du schéma (fig. 35). Le courant, admis en a, se bifurque en s en partie, par p et o, dans la lampe, en partie, par c k2 m, à l’électro E de la dérivation, dont il sort par c' k3k* et pif Le
- courant dérivé se joint en p.2 au courant de la lampe pour sortir avec lui par c. Si la résistance
- FIG. 39, 4.0 ET 4I. ~ SIEMENS ET HALSKE
- de la lampe augmente trop, ou si le filament se brise, le levier G, attiré par E malgré le ressort /,
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- laisse la lame F s’appliquer sur r et le courant passe directement de a en 2 par c' kfr k, Pour rallumer la lampe, il suffit de pousser le bouton c de manière à renclencher / avec G.
- FIG. 42 A 47. — WIIYTE DENTAL M AN U FACTU RING C»
- On peut aussi, comme l’indique la figure 40 dériver le courant sur une lampe supplémentaire l munie du mécanisme précédemment décrit.
- Plus la résistance de cette dernière dérivation
- est faible par rapport à celle de l’ensemble du circuit plus les oscillations de la lumière totale occasionnées par l’introduction momentanée de cette dérivation seront faibles elles-mêmes.
- On peut d’ailleurs réduire de.beaucoup ces os-
- FIG. 48.
- WOODHOUSE
- FIG. 49
- cillations à l’aide du dispositif représenté par la figure 36. Dès que le filament se brise, mais pas avant, l’électro xi traversé par le courant principal mo-
- mentanément interrompu, lâche son armature / qui rétablit le courant par le jeu immédiat de la dérivation E, suivant m A m', puis .V, attirant alors de
- FIG. 5I
- nouveau son armature y, sépare E du circuit général. Toutes les lampes du circuit lâchent en même temps leur armature / dès que l’une d’elles se brisé, mais la dérivation de la lampe brisée seule n’ouvre que pour elle le trajet direct, m Am’, au courant.
- Le montage des petites lampes de la Whyte Dental Manufacturing C° de Philadelphie, destinées spécialement à servir de laryngoscope, est remar-
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- quable par sa mobilité. Le fourreau G protège de la chaleur de la lampe et porte un miroir K concentrant la lumière au point voulu. La tige porte-lampe A, reliée au câble B par une charnière à ressort C, est munie d’un rhéostat dont l’anneau I permet de graduer l’intensité du courant de la lampe. Un contact à vis permet d'allumer ou d’éteindre la lampe.
- Les lampes chirurgicales de Woodhouse présentent aussi quelques spécialités intéressantes. Le filament f enroulé autour de l’ouverture a (fig. 48) ou disposé de chaque côté en II (fîg. 49) avec réflecteurs r et lentilles q, permet de concentrer la lumière sur une région bien limitée. Il en est de même des lampes aplaties à réflecteur z avec lentille J (fig. 5o) à monture très mobile (fîg. 5i). Ces lampes peuvent parfois tourner autour d’un axe e (fig. 52 et 53) tout en étant rafraîchies par une enveloppe partielle à circulation d’air d. Le rhéostat de M. Woodhouse est très simple (fig. 54) : quand son anneau se trouve en R le courant doit traverser pour aller de q en s, tout le trajet <7 R s du fil du rhéostat, puis une longueur d’autant moindre qu’il est plus rapproché des pôles q et s.
- Gustave Richard.
- LES INSTALLATIONS ÉLECTRIQUES;
- DE
- LA NOUVELLE ÉCOLE CENTRALE
- Si le vieil axiome que nous avons tant de. fois entendu répéter à nos parents, et qui dit que « pour l'homme les plus belles années sont celles du collège », n’est vrai que pour un bien petit nombre d’entre nous ; s’il est hors de doute que pour les cœurs un peu fiers, les meilleurs moments de la vie sont ceux, au contraire, qui nous amènent les premières responsabilités, les premiers soucis sérieux de l’existence; il n’est pas moins vrai, pourtant, que les années d’étude passées ont eu leurs charmes et que, dans les moments de fatigue, il est doux de se reporter par la pensée aux époques où les examens étaient les seules préoccupations de l’esprit. Pour nous, anciens centraux, les souvenirs sont peut être les plus vivaces. Sans distinction aucune de carrières ou de promotions, nous appartenons tous un peu à la même famille. Sans apporter dans les relations un esprit exclusif irraisonné, nous aimons pourtant à nous sentir les coudes, et la fraternité est de règle chez nous. Le milieu, à vrai dire, où nous avons appris les premières notions de l’art de l’ingénieur, n’est pas de ceux dont le souvenir sort rapidement de la mé-
- moire. Ce vieil hôtel de la rue des Coutures- Saint-Gervais, avec sa grande allure, reste de temps passés, est le cadre magistral où, pendant trois années, nous nous sommes agités. Le grand escalier des de Juigné, nous l’avons franchi, soucieux ou gais, suivant le sort des examens ; sous les arbres séculaires nous avons tant de fois déjeuné et lorsque, pour la dernière fois, nous avons franchi la lourde porte, qui de nous n'a pas retourné la tête en arrière?
- Aujourd’hui, tout ce passé est loin. L’Ecole Centrale a déserté le Marais pour toujours, et, depuis deux mois, elle est installée dans sa nouvelle demeure. Celle ci ne ressemble guère à l’ancienne ; si le pittoresque, qui faisait le charme de l’autre, ne se retrouve plus, en revanche, dans le palais moderne qu’en deux ans à peine M. Denfer/ a édifié, / tout le confort désirable est cette fois réalisé. Aujourd’hui, ce n’est plus un hôtel de grand seigneur qu’habitent nos jeunes camarades, mais un vaste bâtiment où la place, l’air et la lumière sont répandus avec profusion.
- Nous n’avons pas ici à analyser l’œuvre de l’habile architecte, et nous le regrettons; le seul éloge que nous en pouvons faire, c’est de dire qu’en tous points l’édifice est bien comme il est et qu’il répond complètement aux besoins de l’organisation spéciale de l’Ecole.
- Pour résoudre le problème, bien des difficultés, sans doute, ont dû être vaincues. Sans parler de la construction même, l’éclairage, le chauffage et la ventilation ont exigé de grosses etudes. Un grand nombre de projets ont été proposés, discutés, et nous sommes heureux de constater que la solution choisie nous paraît être la meilleure et qu’à tous égards elle complète l’ensemble de l’œuvre.
- Le service de l’éclairage étant, en somme, fort restreint, puisqu’à quatre heures les élèves sortent, on avait dès l’abord songé à l’emploi du gaz seul. On pouvait évidemment ainsi réaliser, sans trop d’inconvénients, la somme de lumière nécessaire. Mais lorsque, parmi les soumissionnaires, la maison Geneste et Herscher présenta un projet de ventilation analogue à celui de lTIôtel-de-Ville de Paris, où les appareils sont mis en mouvement par des machines dynamo recevant le courant d’une seule génératrice, la lumière électrique parut être, . avec raison, le véritable complément d’un tel sys-/ tème. L’exemple de l’Hôiel-de-Ville était tentant, en effet. Quoique d’installation récente, il suffisait à prouver qu’il était sérieux en pratique, et, somme toute, laissant de côté le devis proprement dit, son adoption fut résolue.
- La Société Edison installa donc ses lampes à incandescence, et, sans parler des details de pose, aujourd’hui bien connus, voici à grands traits le résumé de ce qui fut fait.
- A droite et à gauche de l’entrée des élèves, sont
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- VUE DE LA SALLE DES MAGHINES
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- les bâtiments des générateurs et des machines. La force est fournie par une machine Wejher et Ri-chemond qui fait tourner à i,23o tours une dynamo Compound de 120 volts et de i5o ampères correspondant à 200 lampes A. Les circuits sont au nombre de 3 : le premier, dessert l’administration et l’amphithéâtre de première année ; le second, l’amphithéâtre de deuxième année, et le dernier, celui de troisième année. Le nombre total des lampes est, en tout, de 247 qui se répartissent comme il suit :
- Amphithéâtre de année . . 18 lampes A 4 lampes B
- — de 2° année . . 18 • — A 4 — B
- — de 3° année. . . 18 — A 4 — B
- Escalier d’honneur ». 16 — A
- Bureau du directeur Salle du Conseil d’administra- w 11 — A
- tion -* 20 — A
- Salle de réunion •> 20 - A
- Salle de commission *> P» — A
- Antichambre » 4 - A
- Couloir de l’administration . . » 64 — B
- Vestibule d’entrée » 4 — A
- Salle du Portefeuille ». ' 3o — A
- Salle des machines ” 4 i — A
- Dans les amphithéâtres, les lampes ont été disposées deux par deux, sur trois lignes, de trois suspensions chacune.
- L’éclairage ainsi réalisé n’est pas considérable; mais il est très suffisant, et les élèves peuvent facilement prendre leurs notes sans avoir la vue fatiguée. De chaque côté du tableau en outre, une lampe B a été montée ; à côté du professeur enfin est une lampe portative, ainsi que dans le petit bureau attenant à l’amphithéâtre. Dans le couloir de l’administration, au contraire, la même disposition que celle de l’antichambre du Conseil municipal a été adoptée. Les lampes y sont placées au plafond par groupes de quatre, munis d’un réflecteur qui assure la bonne répartition de la lumière. Malgré les becs de gaz conservés sur les parois latérales, l’effet n’est pas mauvais, et les lampes étant peu poussées, leur couleur rougeâtre ne tranche pas trop sur celle du gaz. Dans le bureau du directeur enfin comme dans la salle du conseil, ce sont les lustres et les appliques qui ont été adoptés, et l’emploi du verre dépoli y est très heureux. A notre avis nous eussions aimé voir une lacune comblée, et retrouver l’incandescence dans les salles de dessin, qui sont éclairées par le gaz seul. Il eût été aussi facile d’assurer ce service et de laisser à chacun le soin d’allumer sa lampe et de l’éteindre ; mais comme nous le disions, les salles étant dotées de très larges fenêtres, l’éclairage y est tout secondaire et l’inconvenient du gaz n’y est pas grand.
- Quant au chauffage et à la ventilation de l’Ecole Centrale, il est inutile de dire, n'est-ce pas, qu’il a été étudié avec tout le soin nécessaire. Dans toutes les parties de l’édifice, le chauffage est fait à l’air
- chaud et la ventilation par appel. Pour les amphithéâtres seuls, l’insufflation y est adjointe. Pour cela trois ventilateurs, système Ser, ont été logés dans les sous-sols, tandis que les quatre ventilateurs héliçoïdaux, système Geneste et Herscher, qui font appel sont placés dans les combles. Dans les amphithéâtres, l’entrée de l’air tiède, car la température y est avec soin modérée, se fait par les parois latérales de chaque banc, et comme les gaz se détendent d’abord dans une première chambre et qu’ensuite les orifices d’entrée sont en nombre considérable, leur vitesse est très faible, 10 centimètres environ. Chaque ventilateur a son moteur spécial. Sept machines Gramme disposées à cet effet ont chacune leur circuit placé en dérivation sur les bornes de la génératrice, et un tableau de commutation assure la marche normale de ce petit transport de force qui convient véritablement à ce genre d’application. Nous aurions beaucoup à dire sur ce mode de transmission préconisé et adopté depuis quelques années par MM. Geneste et Herscher. Malheureusement certains motifs de discrétion à garder ne nous permettent pas d’entrer dans de grands détails. Ces questions ne se discutent pas, chacun est juge de ce qu’il veut dire ou de ce qu’il veut taire, et nous sommes obligés, pour l’heure, de signaler seulement le principe de cette installation. Quoi qu’il en soit, nous sommes heureux de voir la large part réservée à l’électricité dans la nouvelle Ecole Centrale. Il appartenait à une école d’ingénieurs, de montrer à ses élèves les principales applications de la science nouvelle. La nouvelle chaire que l’on va créer complétera l’œuvre. La théorie aura la pratique à côté d’elle, et grâce à cela sans doute, nous verrons chaque année grossir le nombre de nos jeunes collègues.
- A l’heure où paraîtront ces lignes, les lustres brilleront de tout leur éclat, et les anciens et présents camarades seront réunis dans les vastes salles du premier étage, où l’administration nous convie à la grande et belle fête qu’elle donne en l’honneur de l'inauguration; le vieil hôtel de Juigné sera, pendant ce temps, plongé dans l’obscurité profonde, et le palais de la rue Montgoliier sera étincelant de lumière : c’est la loi du progrès.
- P. Clemenceau.
- CHRONIQUE DE L’ÉTRANGER
- Correspondances spéciales
- Allemagne
- APPLICATIONS DU COURANT ÉLECTRIQUE DANS LA
- teinture. — Il y a quelques années que M. Sie-
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
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- mens — à l’occasion d’un discours — énonça cette opinion que c’est dans le domaine de la chimie que le courant électrique est destiné à fournir les résultats les plus surprenants et les plus utiles à l’humanité. En effet, l’électricité a obtenu en chimie industrielle des succès qui encouragent une application étendue de ce moyen pour la production de nouveaux corps chimiques.
- Entre autres on a employé le courant électrique pour produire l’aniline par la réduction de la ni-trobenzine (C0H5NO3). Dans un vase poreux qui contient Cc H,;N02, et dans lequel se trouve la cathode, le C0HbNO2 est réduit à C0HBNH3 par l’hydrogène qui devient libre.
- L’obtention de l’iodoforme, du bromoforme, du chloroforme et des permanganates à l’aide du courant électrique, ainsi que l’application très étendue du courant électrique dans la séparation des métaux, forment des exemples de l’emploi fructueux de l’électricité dans la chimie appliquée.
- Dans ces derniers temps, Lidow a obtenu par l’électrolyse — en employant des électrodes de platine — à l’électrode positive, un corps, le pseu-dosulfocyane, qui, selon son avis, serait identique avec la matière colorante « kanarine », obtenue par O. Miller par l’oxydation de l’acide hydrosul-phocyamque (M. Miller conteste cette identité, en alléguant que la force colorante de la kanarine est quatre fois plus grande que celle du pseudosul-focyane.)
- La kanarine, une substance qui se distingue par sa fixité, est destiné à jouer un grand rôle dans la teinture, car c’est jusqu’ici la seule matière colorante qui puisse être fixée sur la fibre végétale sans un mordant. Goppelsrœder qui, en partant de l’hydrosulphocyanite de potasse, a produit par l’électrolyse le pseudosulfocyane, a réussi aussi à former et fixer cette matière colorante sur la fibre végétale et animale. Dans ce but, il sature l’étoffe de coton, de laine ou de soie avec une solution d’hydrosulphocyanile de potasse, et la place sur une plaque de platine formant l’électrode négative, en mettant une couche d'étoffe pliée huit à seize fois et saturée de la même solution entre la plaque et le patron. Sur le patron se trouve une plaque de platine comme électrode positive. Quand le courant est fermé, l’étoffe prend de suite une couleur jaune plus ou moins foncée, partout où elle est couverte par l'électrode positive.
- Il lui a été possible aussi de transformer la cellulose des fibres végétales en oxycellulose par l’électrolyse. G. Witz, à Rouen, avait déjà réussi à operer une animalisation de la fibre de coton, en laissant agir des substances oxydantes en solutions acides ou neutres, sur des étoffes. La fibre ainsi traitée subit une altération par laquelle elle devient capable de retenir directement et sans mordant la matière colorante. Goppelsrœder allègue
- que, si l’on imprègne une pièce de coton avec une solution neutre, acide ou alcaline, de salpêtre, de chlorure, ou de chlorate de soude ou de potasse, et la pose alors sur une couche d'étoffe pliée huit à seize fois et imprégnée de la même solution, — cette couche d’étoffe étant posée sur une plaque de platine servant comme électrode négative; et si l’on couvre la pièce de coton d’une autre plaque de platine, formant l’électrode positive,— alors, quand le courant est fermé, les parties du tissu touchées par l’électrode seront transformées en oxycellulose. Dans ce procédé, l’oxydation est un effet secondaire. Ou c’est l’acide nitrique mis en liberté qui développe de l’oxygène et se réduit, ou c’est le chlorure électrolysé qui — muni d’une grande activité chimique in statu nascendi se combine (comme dans le blanchiment) en présence de l’eau avec l’hydrogène, pour former de l’acide hy-drochlorique, et met ainsi en liberté l’oxygène, qui — de son côté— oxyde la cellulose. Quand on emploie le chlorate, l’acide chlorique éphémère développé par l’électrolyse, se décompose, et en conséquence il se produit une oxydation directe par l’oxygène et aussi une oxydation indirecte par le chlore en présence de l’eau.
- Dans une lettre à la Société industrielle de Mulhouse, M. Goppelsrœder a plusieurs fois attiré l’attention sur la possibilité que les réactions électrolytiques accompagnées de la formation et fixation de matières colorantes sur des tissus, sur le papier, etc., ainsi que la corrosion des couleurs fixées sur les mêmes fibres pourraient bien être utilisées dans la télégraphie chimique.
- Goppelsrœder a aussi essayé l’emploi de l’électricité dans la teinture et l’impression de l’indigo.
- On sait que pour teindre avec l’indigo on établit une cuve de l’indigo blanc (indigo réduit), qui devient bleu par oxydation, quand on l’expose à l’air. Goppelsrœder opéra cette réduction de l’indigo en dirigeant le courant électrique à travers une solution de potasse liquide, dans laquelle l’indigo se trouve suspendu. La solution se trouva dans un vase de cuivre servant comme électrode négative.
- Un cylindre poreux, rempli de la même solution, contenant comme électrode positive une plaque de platine, fut plongé dans ce vase. L’indigo fut réduit à l’électrode négative, et on pouvait teindre avec cette solution réduite comme avec la cuve ordinaire.
- Contrairement à l’assertion de. Goppelsrœder, que les cuves électriques sont durables à une température ordinaire, le professeur Wartlia, 'à Buda-Pesth, — qui s’est aussi longtemps occupé de ce sujet, — affirme (dans la Gazette chimique) que les cuves électriques ne peuvent être établies qu’à une température élevée. 11 employa pour la génération de l’électricité dans des courants faibles
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- une pile thermo-électrique de Clamond, qui possédait une force électro motrice de trois volts, et une résistance intérieure de 2. 5 ohms, avec une consommation de gaz de 170 litres par heure. Pour les courants forts il employa une machine dynamo. Il essaya d’établir des cuves à la chaux, à la chaux sodée, à la soude pure et à l’hyJro sulfite. Les cuves contenant l’indigo en suspension lurent soumises à des expériences dans des vases de platine, d’argent ou de fer, — les électrodes étant séparées ou par des vases poreux, ou par de fortes parois de parchemin. Par une température ordinaire, la réduction se trouva avoir été très imparfaite, même avec les courants les plus forts. Le développement d’hydrogène ne cessa qu’au point d'ebullition du liquide; quand ce point fut atteint, la réduction de l’indigo s’accomplit vite.
- Comme la réduction de l'indigotine — même avec l’hydrosulfite de soude —ne prend place qu’à une température de 70 degrés Celsius à peu près, il essaya d’électrolyser des solutions de persulfite de soude, et d’employer l’hydrosulfite ainsi obtenu pourla préparation des cuves. Il soumit à l’électro-lyse des solutions de persulfite de soude, de concentrations variées, avec des courants forts et des courants faibles, refroidies par la glace, et à une température ordinaire ; — et il trouva que le contenu maximum en hydrosulfite est bientôt atteint, et qu'il reste ensuite toujours égal, — même avec un renforcement du courant, et que l’hydrogène s’échappe en grandes quantités. Savoir que la formation de l’hydrosulfite cesse quand la teneur de ce sel monte à huit pour cent du persulfite de soude employé, et qu’alors il se développe de l’oxygène et de l’hydrogène aux électrodes.
- Goppelsrœder essaya aussi de produire le zinc spongiforme par l’électrolyse d’une solution d’oxyde de zinc-soude dans des vases de fer, et d’établir des cuves de chaux dans ces vases.
- Quant à l’effet des machines dynamo pour la réduction de l’indigo, le professeur Wartha donne les indications suivantes :
- Si l’on emploie des solutions alcalines bouillantes, si l’on se sert de très grandes électrodes, et que, — par un appareil quelconque — on remue constamment le liquide, pour mettre autant que possible l’indigo suspendu en contact avec les électrodes, on peut — si aucun développement de l’hydrogène ne se produit — réduire à peu près 4. 1 kilogrammes d’indigo par heure, avec une dynamo, qui sépare un kilogramme de cuivre par mètre carré de surface d’electrode, et qui absorbe 3 1/2 chevaux par heure, pour son fonctionnement.
- A un point de vue général, le professeur Wartha croit qu’on trouvera des difficultés à faire des cuves durables, au moyen de l’électricité; difficultés déjà grandes pour des cuvts concentrées, mais qui deviennent vraiment sérieuses quand il est
- question de cuves très atténuées, dont le volume peut monter à plusieurs mètres cubes. Donc il sera réservé à des recherches futures d’utiliser, dans la teinture pratique, cet emploi intéressant et important du courant électrique.
- NOTES SUR LE DEVELOPPEMENT DE LA TÉLÉGRAPHIE ET DE LA TÉLÉPHONIE EN ALLEMAGNE. — On
- vient de faire paraître la statistique des Postes et Télégraphes de l’Empire allemand, pour i883, dans laquelle se trouvent des dates très intéressantes relatives à la télégraphie, au développement de la téléphonie, etc.
- La longueur totale des lignes télégraphiques dans le rayon de la poste impériale de l’Allemagne (c’est-à-dire sans compter la Bavière et le Wurtemberg) à la fin de l'année i883, montait à 65,099 kilomètres. Ces lignes se partagent de la manière suivante :
- A. — Lignes aériennes 59,442 kil.
- B. — Lignes souterraines 5,6i5 kil.
- C. — Câbles sous-marins 42 kil.
- La longueur des conducteurs à la fin de l’année 83 montait à 229,679 kil. De ce nombre, 191,621 kil. appartiennent à des conducteurs aériens ; 07,932 à des conducteurs souterrains et 125 kil. à des câbles sous-marins.
- Pendant l’année i883, 16,790,032 télégrammes furent expédiés à 9,792 bureaux télégraphiques,— ce qui rapporta 18,810,011 marks. Les appareils télégraphiques furent augmentés pendant l’année de 11,518 à 12,233. Ce nombre se compose de 8,770 appareils Morse, 198 Hughes, 3,097 appareils de téléphonie, et 168 appareils de différents systèmes.
- LAIlemagne tout entière, — c’est-à-dire y compris la Bavière et le Wurtemberg — donne les chiffres suivants :
- Longueur totale des lignes télégraphiques : 76,218 kil.
- Longueur totale des conduites de fil: 278,535kil.
- Dans 11,514 bureaux télégraphiques, avec 15,399 appareils, on a expédié 18,377,626 télégrammes, dont le sixième, à peu près, se rapporte à Berlin; cela fait trois télégrammes environ pour chaque Berlinois, pendant l’année.
- Il est intéressant de faire une comparaison entre le nombre des télégrammes expédiés dans les différents Etats de l’Europe, réduit au même nombre d’individus. Il se trouve que le chiffre le plus élevé appartient à l’Angleterre, le plus bas à la Russie.
- En Angleterre il y a eu 88 télég. p. 100 personnes.
- En Russie — 11.4 — —
- En France — 68.2 —
- En Allemagne — 33.8 — —
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- Pour tous les Etats européens ensemble le nombre des télégrammes monte à 36 pour ioo personnes.
- L’administration des Postes impériales de l’Allemagne a été la première à utiliser les téléphones pour le commerce ou la correspondance dans le public. On sait que l’Empire allemand possède le monopole d’exploitation des lignes télégraphiques, et ce monopole s’est maintenant étendu à la téléphonie aussi. Mais il est permis à des individus privés de s’installer des conducteurs télégraphiques et téléphoniques dans les terrains qui leur appartiennent, pourvu que ces conducteurs ne passent pas à travers des rues ou des places publiques. Il y avait i,i25 bureaux de téléphonie, en Allemagne, à la fin de l’année 1880 ; à la fin de i883 il y en avait 1,800. En outre, i3o bureaux télégraphiques auxiliaires ont été installés, pour donner aux habitants de villages et de petites communautés l’opportunité de communiquer avec les bureaux principaux en cas d’accidents, d’incendie, etc. (Pendant l’année courante, ces bureaux auxiliaires ont été portés au nombre de 357 et l’on a installé 619 téléphones dans des bureaux de poste).
- L’exploitation des téléphones fut commencée, à Berlin, en 1881. Il y avait alors. 94 abonnés avec 193 téléphones, dont quelques uns étaient reliés directement. Pour établir les communications entre les abonnés, il y avait deux bureaux centraux, dans la Franzœsische strasse et dans la Mauer strasse. Chaque bureau était muni de deux appareils de commutateurs pour 5oo abonnés chacun, de sorte que cette installation suffisait a 200 abonnés. Aujourd'hui Berlin possède six bureaux centraux, dont celui dans la Franzœsische strasse est muni de douze appareils de commutateurs, pour 600 abonnés.
- Mulhouse, en Alsace, fut la première ville après Berlin qui reçut un réseau téléphonique. Il fut ouvert le 24 janvier 81 avec 159 abonnés. Hambourg suivit dans le mois d’avril de la même année, avec i5o abonnés. En août 81 des réseaux téléphoniques furent ouverts à Francfort-sur-Mein et Breslau, en octobre à Cologne et Mannheim, Magdebourg, Leipsig, Altona, Stettin, Barmen, Elberfeld, Hanovre, Strasbourg, Crefeld, Deutz, Dresde, Bremen, Braunschweig, Gcbweilcr suivirent en 1882 , et des communications furent établies entre les villes suivagtes :
- Elberfeld-Barmen, Cologne-Deutz, Hambourg-Altona, Mulhouse-Gebweiler, Mannheim-Ludwis-hafen. En 83 le commerce téléphonique fut ouvert à Potsdam, Kiel, Düsseldorf, Chemnitz, Kœnigs-berg, Aix la-Chapelle, Bartscheid, Wandsbeck, Mayence, Bremerhafen à Geestemünde, Dantsig, et dans les districts industriels de la Silesie.
- Les communications suivantes furent établies : Berlin-Postdam, Bremen-Bremerhafen (une distance
- de 63 kil.), Hambourg-Harbourg, Hambourg-Wandsbeck. Dans ce moment il y a plus de j8,ooo téléphones distribués dans 52 villes et districts industriels.
- Dr Michaelis.
- Angleterre
- ^ EFFETS DE LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE. — M. A.-R.
- Sennett a dernièrement fait quelques remarques intéressantes sur la lumière électrique devant YJns-tilution of Civil Engineers. Afin de comparer au point de vue de réchauffement l’action de différentes sources lumineuses, il supposait une salle de 5o pieds carrés et 20 pieds de haut, d’où il ne s’échappait aucune chaleur, éclairée pendant 10 heures par une lumière égale à 4000 bougies étalon, produite par l’arc électrique, par le filament électrique et incandescent, par le gaz et par des bougies. Au bout de 10 heures, la température de la salle s’élèverait d’après ses calculs :
- Avec l’arc à........... 0,706° centigrades
- — l’incandescence à. . . 7,0°
- — le gaz à....... . 78,40 _
- — 1er, bougies a... 190,0° —
- En d’autres termes, si l’atmosphère dans la salle était de 160 C., au commencement, elle serait de-
- venue au bout de 10 heures :
- Avec l’arc 16,7° centigrades
- — l’incandescence. . . . 23,
- le gaz 98.4 —
- les bougies 206,0 —
- Quant à la corruption de l’atmosphère dans la salle par la lumière à arc, la consommation de charbon serait de 1 750 grammes qui, en se combinant avec l’oxygène de l’air donneraientôqiS grammes d’acide carbonique anhydre (C02), ou bien 7,4 pieds cubes (le baromètre étant à 3o pouces). Il se formerait aussi une petite quantité d’acide nitrique sous forme de nitrate, probablement 771,5 grammes environ de nitrate anhydre.
- La quantité de ces produits dépendrait dé la situation de l’arc, s’il est renfermé ou exposé à l’air et également si les ciiarbons sont placés horizontalement ou verticalement. Dans le premier cas, la quantité de ces produits sera plus grande. Dans la plupart des charbons il y a une trace de soufre qui probablement donne naissance à de l’acide sulfureux anhydre (SOa).
- M. Sennett dit que, dans la chambre supposée, il aurait été nécessaire, pour réduire la corruption de l’air par rapport à C02 à ce qu’elle est dans une grande ville, de changer l’air dans la salle au-
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- tant de fois qu’il est indiqué par le tableau’suivant :
- Quantité relative Nombre de
- de CO. changements
- — —
- Pour l'arc I 31/4
- Gaz (n° 1) l33 £00
- — (n° 2) 53 200
- Huile de paraffine . . 80 3oo
- Bougies (n° 1) . . . . 220 83o
- — (n° 2) ... . 178 670
- Quant à la puissance actinique de l’arc le spec-
- tre est très long étant prolongé aux extrémités de l’infra-rouge et de l’ultra violet ; mais sa longueur varie avec l’arc. Le spectre de la lumière à incandescence ressemble à celui des bougies, mais il varie avec la température du filament. La proportion des rayons lumineux et obscurs dans l’arc est (selon Tyndall) comme 1 à 9, dans le gaz comme i à 24 et pour le fil de platine chauffé au blanc comme 1 à c3.
- Le tableau suivant montre la comparaison entre les produits des différentes sources dans le cas supposé.
- LUMIÈRE c o2 N. O, S 4 Ho SO4 5 h2 0 OBSERVATIONS
- Arc Gaz n° 1 • Grammes 6,413 852,92g = 122 livres Grammes 8 Traces Grammes Traces 333' Grammes I ,019 Grammes 9 286,848 = 411 livres Traces de cyanogène. Brûleur ordinaire. Gaz moyen.
- Gaz n° 2 339,889 = 48 1/2 liv. Traces 125* 382 107,568 '= i5,3 livres Brûleur Siemens.
- Huile de paraffine . 573,040 = 73 livres Rien Traces Traces 2,683,000 = 383 livres
- Bougies n° 1 ... . 1,410.860 = 201,5 livres Rien Rien Rien 5,760,000 = 823 livres Spermaceti.
- 1 I4i,5l4 = i63 livres ! Rien Rien Rien , 6t336tooo Paraffine.
- 1 == 905 livres
- • Se combine avec O pour former SOa et se combine aussi avec O et H.> O pour former Ho S O*.
- L’effet actinique de l’arc dépend de trois facteurs dont l’un est constant et les deux autres variables. Le facteur constant dépend du courant, puisqu’il varie avec la surface du foyer, les autres variables dépendent de l’espèce de charbon qu’on emploie pour les électrodes et de la longueur de l’arc.
- M. Sennett a trouvé qu’un arc très long favorise l’action actinique. Une ligne normale à la surface sur laquelle on veut agir doit former un angle de 3o à 5o° avec l’axe des charbons s’ite sont placés verticalement et si l’axe de l’un coïncide avec celui de l’autre. Dans beaucoup de cas, il est cependant plus commode de disposer les charbons comme pour l’éclairage militaire et naval, où on utilise les rayons de grande réfrangibilité qui proviennent directement du foyer. Ces conditions sont importantes pour l’impression rapide des transferts photographiques. Il a également trouvé que la courbe de l’effet actinique (surtout pour des puissances modérées) coïncide parfaitement avec celle de la source lumineuse.
- Quaut à la puissance de pénétration de la lumière
- électrique, M. Sennett a fait remarquer qu’une augmentation de la température du filament incandescent produit des rayons d’ondulations plus courtes et d’une intensité plus grande, ce qui cependant n’entraîne pas nécessairement une plus grande puissance de pénétration puisque cette dernière dépend du milieu que les rayons traversent. On sait que dans la vapeur d’eau ce sont les rayons d’ondulations courtes qui ont la plus grande puissance de pénétration, et par conséquent les feux de signaux qu’on allumait autrefois se voyaient généralement à une grande distance, et pour les phares il faudrait employer de gros charbons incandescents pour les pôles de l’arc qui doit être court et maintenu par un courant d’une faible force électro:motrice, 60 volts par exemple.
- J’ai déjà attiré l’attention de nos lecteurs sur ce sujet dans une lettre récente et j’ai fait remarquer que les rayons les plus pénétrants du spectre se trouvaient entre b et c jusqu’à d et comprenaient les rayons orangés.
- LA COMMUNICATION TÉLÉGRAPHIQUE AVEC LES FEUX
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- flottants. — J’ai dernièrement parlé des mesures prises pour l’établissement d’une communication télégraphique et téléphonique entre nos feux flottants et la plus proche station à terre. Cette communication a été inaugurée l’autre jour entre le navire Sunk, situé à une distance d’environ g milles de Walton-on-the-Naze en Essex.
- Ce feu flottant important est maintenant en communication télégraphique et téléphonique avec les stations les plus proches de bateaux de sauvetage sur la côte. Le câble qui va du navire à la côte est relié aux lignes télégraphiques postales et les dépêches arrivent directement au port de mer important de Harwich via Colchester.
- Le travail a été exécuté par la Telegraph construction and Maintenance C° de Greenwich. La principale difficulté à vaincre provenait du mouvement continuel du vaisseau et de l’influence de la marée qui fait éviter les navires. Les feux flottants sont généralement ancrés dans des eaux peu profondes et dépassent rarement 200 tonnes, ils sont donc fort exposés au roulis comme au tan gage, et, comme ils sont amarrés par une seule chaîne à l’avant, ils parcourent quelquefois nn cercle complet sous l’influence des changements de marée. De plus, il est parfois nécessaire de donner du jeu à cette chaîne pour que le navire puisse se mouvoir avec plus de liberté. Un câble sous-marin casse facilement quand il est violemment tiré à travers l’eau par le tangage d’un navire, ou bien il se tord quand le vaisseau tourne. Pour empêcher ces inconvénients et pour que le câble ne s’enroule pas dans la chaîne et qu’on puisse à l’occasion le faire sortir, les ingénieurs de la Compagnie ont décidé de faire passer le câble télégraphique à l’intérieur du câble de mouillage. On a d’abord employé une chaîne à anneaux concentriques pour le mouillage, mais cette disposition a été remplacée par une corde creuse en fils d’acier assez forte pour servir de chaîne de mouillage et en même temps pour protéger le câble comme une gaîne.La corde a 8 1/2 pouces de circonférence et se compose de torons en fil tordu, le tout capable de supporter une tension de 70 tonnes. La profondeur de l’eau est de 10 brasses.
- Les instruments employés sont ceux de Morse, l’A-B-C de Wheatstone et le téléphone. Même par un temps mauvais, on peut distinctement entendre le téléphone, malgré le bruit des vagues et le craquement du navire. Un opérateur habile, capable de prendre soin des piles et des appareils, reste toujours à bord, tandis qu’un autre se trouve à terre. Un homme de l’équipage pourra, cependant, apprendre à faire ce service plus tard.
- Si l’expérience réussit pendant l’année prochaine, on fera probablement des installations semblables sur d’autres feux flottants dont il y a environ 5o mouillés près des côtes de l’Angleterre et du
- pays de Galles, sans compter l’Irlande et l’Ecosse. Ils sont généralemeut construits en bois ou en fer et marquent la position des bancs de sable et des rochers non pourvus de phares. Ils ont de 1 à 3 mâts en haut desquels un feu est allumé la nuit ou par les temps de brouillard. Les lumières sont produites par 2 ou 3 cercles de brûleurs munis de réflecteurs paraboliques argentés et montés sur des suspensions à la Cardan à cause du roulis du navire. La lumière se voit par un temps clair à une distance de dix milles ou plus. L’équipage comprend 11 hommes, dont 7 restent à bord, tandis que 4 autres sont à terre et forment la réserve.
- L’équipage est relevé de faction tous les mois et les hommes ne restent au plus que deux mois consécutifs à bord.
- Il y a un avantage évident à utiliser ces navires comme stations d’observation aussi bien que comme phares et à l’avenir le Sunk communiquera immédiatement avec les stations de sauvetage voisines, dès qu’on observera un navire en danger. Le jour est proche sans doute où les lanternes seront éclairées à l’électricité amenée de la terre au moyen d’un câble ou bien produite par des piles à bord. Un câble qui servirait à charger les accumulateurs pourrait également être utilisé comme une ligne téléphonique ou télégraphique en cas de besoin.
- LE BUREAU CENTRAL DES TÉLÉGRAPHES. — Pendant les dernières deux années on a ajouté un étage au bureau central des télégraphes de S. Martin le Grand, à Londres. Le travail est aujourd’hui terminé et 381 circuits y fonctionnent maintenant et relient le bureau avec d’autres stations de la capitale et des faubourgs, un personnel de 5oo télégraphistes femmes travaille depuis 8 heures du matin jusqu’à 8 heures du soir tous les jours de la semaine. Le troisième étage, c’est-à-dire celui qui est immédiatement au-dessous du nouveau qu’on vient de construire sera réservé aux circuits de province au nombre de 351, desservis par des hommes qui résistent beaucoup mieux que les femmes à la fatigue de la transmission des dépêches pour la presse et pour la province. Depuis quelques années les télégraphistes femmes ont été presque exclusivement chargées du service de la capitale qui est beaucoup plus facile et moins continu.
- L’introduction des télégrammes à 6 pences au lieu de 1 shilling, qui aura lieu l’automne prochain, a nécessité des changements considérables dans la disposition intérieure des circuits et des appareils et afin de donner plus de place au troisième étage', le service des dépêches pneumatiques qui arrivent à la station centrale d’un grand nombre de bureaux-locaux dans la capitale sera transféré à la grande salle au rez-de-chaussée, laissant le troisième étage
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- exclusivement réservé aux appareils télégraphiques. Une partie d’un bâtiment voisin a été utilisée comme buvette du personnel.
- UN INDICATEUR DE VITESSE ÉLECTRIQUE. — MM.
- Farquharson et Lane ont imaginé un indicateur très simple de la vitesse des transmissions, qui est maintenant fabriqué par MM. Latimer-Clark, Mui-rhead et C°, à Westminster. L’appareil se compose principalement d’un commutateur à balais, comme on en emploie pour les dynamos, monté sur l’arbre dont on désire mesurer la vitesse, d’un circuit avec deux éléments Léclanché, par exemple, et d’un compteur électro-magnétique d’une construction simple. Le commutateur est muni d’uue pièce de contact qui touche le balai une fois pour chaque révolution de l’arbre en envoyant un courant de courte durée qui fait marcher le compteur. De cette manière, le nombre de tours de l’arbre est indiqué sur un cadran éloigné de l’arbre.
- J. Munro.
- REVUE DES TRAVAUX
- RÉCENTS EN ÉLECTRICITÉ
- Photométrie des loyers intenses de lumière, par M. A. Crova (<).
- « Une détermination complète de la valeur photométrique d’un foyer intense de lumière (électrique ou solaire) exige la réalisation pratique des conditions suivantes :
- « i° Comparaison de deux lumières de teintes différentes ;
- « 2° Evaluation de la teinte au moyen d’un facteur numérique ;
- « 3° Détermination du rapport photométrique d’une source très intense en fonction d’un étalon relativement faible.
- « La première question peut être résolue par l’une des deux méthodes que j’ai déjà décrites (3), et qui permettent de réduire la comparaison des éclairements totaux à celle de l’intensité relative d’une lumière simple, convenablement choisie, prise dans les deux sources ; la plus simple consiste dans l’emploi de la solution de perchlorure de fer et de chlorure de nickel, à travers laquelle on regarde l’écran photométrique ; cette méthode, que j’ai indiquée en 1882, a été employée depuis par plusieurs physiciens.
- (1) Note présentée à l’Académie des sciences dans la séance du iS décembre 1884.
- (2) Comptes rendus, t. XCIII, p. S12, et t. XCVI, p. 1271.
- « La solution la plus convenable est la composition suivante :
- Perchlorure de fer anhydre sublimé. . . 22 gr. 321
- Chlorure de nickel cristallisé.....27 gr. 191
- dissous dans l’eau distillée, sous un volume total de ioo°° à i5° ; pour éviter toute possibilité d’une réduction du perchlorure de fer, la solution, saturée de chlore, est renfermée dans une cuve formée d’un anneau en verre dressé, contre lequel sont pressées deux glaces, au moyen d’un cadre en laiton noirci, muni de vis de pression ; toute trace de matières organiques doit être évitée avec soin.
- « Sous une épaisseur de 7““ environ, cette solution ne laisse passer que les radiations comprises entre les longueurs d’onde 63oR et 53q R, avec un maximum vers 58o R. L’épaisseur augmentant, ces limites se rapprochent, et tendent vers le maximum 58o R, qui est le plus favorable pour la photométrie solaire.
- « Sous une épaisseur d’environ 7mm, les radiations simples transmises avec une intensité maxima comprennent largement toutes celles dont la comparaison donne le même rapport que celui des éclairements totaux de l’étalon Carcel par rapport aux sources lumineuses dont la teinte varie entre la plus rouge, qui est celle du carcel, et la plus blanche, qui est celle de la lumière solaire.
- « En second lieu, j’ai déjà montré (‘) comment l’emploi du spectrophotomètre permet d’exprimer la température d’une source lumineuse en degrés optiques arbitraires. Dans la pratique, la teinte peut être facilement représentée au moyen de deux déterminations photométriques successives : l’une, obtenue en regardant l’écran photométrique de Foucault à travers la solution 58o, donne le rapport des intensités ; l’autre, faite en plaçant devant l’œil un verre rouge à l’oxydule de cuivre, qui laisse passer les radiations comprises entre 726R et 752 R, avec un maximum à 65o R, donne un rapport d’autant plus inférieur au précédent, que la teinte de la lumière comparée au carcel est plus blanche. Le quotient de la première détermination par la seconde permet de caractériser la teinte; il est d’autant plus grand que la lumière est plus blanche ; il est égal à l’unité pour les sources de même teinte que le carcel ; pour une lampe à incandescence, il a varié, dans mes expériences, de i,o5 à i,23, selon l’intensité du courant, pendant que l’intensité lumineuse s’élevait de 1,1 à 3,2 carcels. On exprimera ces intensités en fonction de l’étalon de lumière de M. Violle, adopté par le Congrès des Electriciens, en le divisant par le facteur 2,08.
- « Pour les lampes à arc, le coefficient qui représente la teinte est encore plus grand ; il a atteint les valeurs 1,5 à 1,7 dans les conditions dans lesquelles j’ai opéré, c’est-à-dire avec un régu-
- p) Comptes rendus, t. XC, p. 2S2, et t. XCII, p. 70.
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- lateur Serrin, muni de charbons Carré à mèche, de 12mm de diamètre, actionné par une machine Gramme, type d atelier, donnant des intensités de e3o à 320 carcels, en dépensant entre les pointes un travail électrique de i5o kgm à i66kgm par seconde. Il est probable que, avec des intensités plus grandes, la teinte serait représentée par des nombres encore plus élevés.
- « Avec la lumière solaire, les teintes sont représentées par des nombres croissant avec la hauteur du Soleil et plus élevés que les précédents.
- « Le facteur numérique qui caractérise la teinte permet de la définir et de la retrouver facilement ; on peut notamment suivre la marche des lampes à incandescence en fonction de l’énergie électrique dépensée, et arrêter le degré d'incandescence et de blancheur de la lumière à une limite supérieure, exprimée par un coefficient numérique qui détermine les meilleures conditions d'intensité et de blancheur compatibles avec une durée suffisamment longue du service de la lampe.
- « Enfin la troisième condition peut être réalisée très facilement par l’emploi d’un photomètre que je me propose de décrire prochainement. »
- Détermination des dimensions des fils d’enroulement dans les machines dynamo, par M. le professenr J. Pechan.
- Dans un article que publie la revue Zeitschrift für Elektrotechnik, M. J. Pechan, professeur à Reichenberg, fait très justement remarquer que, parmi les nombreux formulaires et traités d’électricité que les ingénieurs ont entre les mains, il en est peu qui fournissent des renseignements précis sur le mode de calcul de la dimension des fils dont on enroule les électros et l’anneau d’une machine dynamo-électrique, ou du moins les indications que l’on trouve dans ces livres s’écartent assez les unes des autres pour mettre le constructeur dans l’embarras.
- Après s’être longuement occupé de la question, l’auteur propose, pour des machines dynamo ordinaires ayant leurs électros en série et aux bornes une différence de potentiels variant entre 5o et 75o volts, l’usage des formules suivantes :
- (a) Enroulement des électro-aimants
- s = i ,o5 -i- 0,006 E, (i)
- {b) Enroulement de l’armature (anneau Gramme) S — i,7 + o,oo6 E, (3)
- formules dans lesquelles on représente par :
- S le nombre d’ampères .par millimètre carré de la section du fil;
- E, la différence de potentiels aux bornes de la machine en volts;
- J l’intensité du courant en ampères ;
- F la section du fil en millimètres carrés.
- Un exemple fera très bien comprendre l’emploi de ces formules.
- Supposons que l’on se propose de construire une machine dynamo ordinaire avec ses électroaimants en série dans le courant principal, destinée à alimenter 4 lampes à arc de 5o volts placées en tension avec une intensité de xo ampères, et que la perte de tension entre la machine et les lampes soit de 8 % de la tension des lampes.
- La machine doit avoir un rendement électrique -e,,, de 0,80, et la résistance intérieure sera partagée de telle façon que la résistance de l’enroulement de l’induit se trouvera de 5 % supérieure à celle de l’enroulement des inducteurs.
- Il s’agit de déterminer les dimensions des fils servant à l’enroulement,
- La différence de potentiels aux bornes de la machine s’obtient immédiatement, puisqu’on connaît la différence de potentiels aux boi'nes des lampes et la perte :
- Ei = 4 X 5o + o,o3 X 4 X 5o = 216 volts (5)
- Si nous désignons par W, la résistance extérieure totale, c’est-à-dire la résistance du circuit extéx'ieur et des lampes exprimée en ohms, on a
- Wi=f (6)
- et comme l’intensité
- J = 10 ampères
- l’équation 6 donne :
- W, = = 21,6 ohms.
- J m
- Soit W2 la résistance intérieure totale de la machine, c’est-à-dire la résistance des enroulements de l’induit et des inducteurs, le rendement électrique -r\e se trouve être
- W. •
- 7>‘! — Wi+Wj "
- et comme on veut avoir
- •/),. = 0,80
- l’équation (7) permet de calculer la résistance intérieure de la machine
- Wi=(t-‘)w‘ ®
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- et en substituant à y1c et à W, leurs valeurs : W2= — 1^21,6=0,25X21,6=5,40 ohms.
- Désignons de plus par :
- »i’i la résistance de l’enroulement de l’induit eu ohms. w.2 — — des inducteurs —
- on a
- »’i + )|’3 = W2 (9)
- à une température normale, ce fil étant en cuivre électrolytique, ou a
- W-2 ~ 1l's -p (I2)
- d’où l’on déduit immédiatement la longueur
- 1=^P (i3)
- v,
- et pour le cas particulier où
- et comme la résistance de l’enroulement de l’anneau doit être de 5 0/0 supérieure à celle de l’enroulement des électro-aimants
- )l>, = I,o5 ))'2 (10)
- Des équations 9 et 10 on tire en substituant à W3 sa valeur
- w,
- «'•> = —5 = 2,63,| ohms
- 2,05 '
- il', =W2 — ir2 = 2,766 —
- 117, = 0,0168 ohms
- on obtient en remplaçant les symboles par leurs valeurs
- , 2,6.34 c „„„
- / = —î—-'.4,524 = 709,3™.
- 0,0168 ’
- L’équation 2 donne la condition pour le fil d’enroulement de l’anneau :
- ; (S) = 1,7 +0,06 El =1,7 -f- 0,006 X 216 = 2 ,996a,n/mm2
- L’équation (1) donne la condition pour l’enroulement des électro aimants :
- (S) — i,o5 + 0,006 E, = i,o5 + 0.006 X 216 = 2,3|6ain/,mn2
- ou en chiffres ronds
- (S) = 2.35am/mms
- et il en résulte d’après l’équation (2) pour la section du conducteur
- (F) =
- i
- S
- 10
- X35
- = 4,25£mm3
- et pour le diamètre de centième conducteur
- d=\/iF
- d = 2,33mm
- ou en nombres ronds pour satisfaire aux jauges :
- d = 2,4™™
- ce qui donne pour la construction la surface de section
- F = 4,524mm2
- et la condition
- les premières valeurs calculées étant enfermées dans des parenthèses.
- Comme la résistance de l’enroulement des électro-aimants est
- ou en chiffres ronds
- (S) = 3»m/mm*
- d’où il résulte, d’après l’équation (4) pour la section du fil
- (F)= = i,667mm2
- et pour le diamètre du fil, d’après l’équation (11) 4 f = 1146mm
- ou en nombres ronds, pour satisfaire aux jauges : data ,5“"“
- ce qui donne pour la construction la surface de section
- p = i,77mra2
- et la condition
- s
- il-i
- 3 F 2
- 10
- i.77
- ,825am/mm*
- les premières valeurs étant enfermées dans des parenthèses.
- Si nous désignons de nouveau . par l la longueur du fil en mètres et par u>s la résistance spécifique du fil, la résistance de l’enroulement de l’anneau se trouve être :
- 1 !
- ivs — 2,634 ohms
- si l désigne la longueur en mètres et jvs la résistance spécifique du fil employé dans l’enroulement
- d’où l’on tire la longueur développée
- 1 =4
- — F
- »'.v
- 06)
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
- Soc)
- et après substitution des valeurs
- ce qui résout complètement le problème.
- A propos de la mesure de la résistance des terres, par le Dr W.-A. Nippoldt (*).
- L’emploi de la terre, comme partie d’un circuit électrique, est souvent l’origine d’ennuis et de difficultés qui ont leur cause dans ce fait que la terre, même celle qui est toujours humide, se présente comme un conducteur de deuxième classe, un électrolyte de conductibilité spécifique relativement faible. Principalement par suite de cette circonstance qu’il est fréquemment difficile d’augmenter les électrodes assez pour que la résistance de passage (3) à ces mêmes électrodes devienne négligeable à côté du reste de la ligne, on est, dans un grand nombre de cas, obligé de renoncer à se servir de la terre’comme ligne de retour. Les résistances terrestres sont rarement constantes ; elles varient d’une façon notable selon la nature de l’électrolyte qui entoure les plaqnes de terre.
- La richesse plus ou moins grande de l’eau du sol en substances maintenues à l’état de dissolution peut faire varier de un à dix la résistance du passage principalement lorsque les électrodes plongent dans un cours d’eau.
- En hiver, au moment des grands froids, l’eau des rivières est très pure ; elle contient peu de matières en dissolution et possède par suite et aussi à cause de la basse température, une conductibilité sensiblement plus petite qu’en été où la température est souvent de 3o° degrés plus élevée et les impuretés bien plus nombreuses. Mais même lorsque les plaques de terre sont plongées dans l’eau du sol, que ce soit un puits ou le sol même, les variations dans la résistance de passage sont encore très sensibles. Comme la télégraphie pratique exige que l’intensité du courant électrique demeure entre certaines limites, il est nécessaire que les résistances terrestres ne représentent qu’une faible fraction de la résistance totale du circuit. Lorsqu’on a affaire à de longues lignes télégraphiques aériennes de plusieurs milliers d’ohms de résistance et qui aboutissent généralement à de grands centres, les difficultés dans l’établissement d’une ligne terrestre qui remplira les conditions précitées disparaissent, attendu qu’une canalisation souterraine étendue présente une excellente communication à la terre. Les stations sont-elles
- (!) Ccntralblall für Elektrotechnik.
- (2) Nous appellerons constamment, dans la suite, résistance de passage ce que beaucoup d’auteurs désignent sous le nom de résistance de propagation.
- reliées par un câble? l’armature en fer du câble s’offre alors comme une très bonne ligne de retour. Dans le cas de lignes plus courtes ou de stations intermédiaires où les réseaux souterrains font défaut, la ligne terrestre doit être établie avec un soin très grand et il existe même des procédés brevetés pour ce genre de travail.
- La ligne terrestre d’une station intermédiaire a en effet un double but : elle doit d’une part conduire, quand on le veut, à la terre le courant de ligne et d’autre part mettre, au moyen des paratonnerres de ligne, en communication avec la terre l'électricité atmosphérique de haute tension. Dans le premier cas, la ligne terrestre agit en commun avec celle de la station correspondante, dans le second cas elle remplit une fonction absolument distincte. On pourrait donc diviser toutes les lignes terrestres en deux grandes catégories : celles qui travaillent en partie double et celles qui fonctionnent isolément ; les premières mènent des courants électriques à la terre comme dans la télégraphie ; les deuxièmes égalisent des tensions électriques comme celles d’un condensateur ou d’un nuage électrisé.
- Lorsqu’une ligne terrestre remplit bien ces deux fonctions on peut la considérer comme bonne. Si elle est destinée tout simplement à transmettre des courants électriques, la valeur moyenne réciproque de la résistance de passage peut servir de mesure à la qualité de la ligne. Dans le cas de la foudre, il y a lieu de considérer d’autres facteurs encore. La foudre comparée aux forces électromotrices dont nous disposons dans la pratique présente des tensions que l’on peut considérer comme infinies ; elle est donc capable de franchir facilement des résistances très notables. Lorsque la foudre frappe un paratonnerre, le chemin qu’elle suit se divise en trois parties : un chemin aérien souvent très long et d’une résistance extraordinairement grande, un chemin métallique, sur le bâtiment, de résistance très petite et enfin un chemin terrestre de résistance moyenne. Que ce dernier soit un peu plus grand ou un peu plus petit, c’est une considération qui a moins d’importance que celle de savoir s’il n’existe pas dans le voisinage immédiat des conducteurs meilleurs qui ne sont pas en communication avec le paratonnerre, car dans ce ças la foudre se porterait infailliblement sur eux. Il résulte de là que dans l'installation d’un paratonnerre, il faut surtout s’attacher au choix de l’endroit où se fait la communication à la terre et bien moins à la connaissance du sol. Dans les villes de canalisation étendue il est par conséquent tout indiqué de relier le paratonnerre au réseau métallique souterrain.
- Quand une ligne communique avec une canalisation souterraine de quelque importance, la me-i sure de la résistance de passage perd de son inté-
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- 5io
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- rêt ; cette résistance peut être considérée comme très voisine de zéro même au cas où la canalisation ne plonge pas dans l’eau du sol ce qui est généralement le cas. Cependant comme le degré d’humidité du sol croît avec la profondeur, il est préférable de se relier à une conduite d’eau placée à 2 ou 3 mètres au-dessous du sol qu’aux conduites de gaz qui sont d’habitude à 1 mètre au-dessous du sol et présentent d’ailleurs des joints étanches de mauvaise conductibilité.
- Lorsqu’une ligne télégraphique possède plusieurs stations intermédiaires, il n’est pas très difficile de déterminer la résistance de passage de la ligne terrestre dans chaque station intermédiaire du moment que l’on connaît la résistance de la ligne entre deux stations quelconques. Cette dernière quantité se déduit soit de la longueur de ligne approchée ou se laisse mesurer par d’autres procédés sur lesquels il ne nous appartient pas d’insister. Si une ligne télégraphique possède, entre les deux stations terminales, n stations avec autant de lignes terrestres, on peut pour les mesures former ÎLilLHil combinaisons de ces lignes prises
- deux à deux, combinaisons qui donnent un nombre égal d’équations. Mais comme il y a n inconnues à diminuer pour n > 3 la solution sera toujours possible et pour n ^ 3 on emploiera la méthode des moindres carrés et la discussion permettra de voir s’il se présente des cas isolés de communications terrestres meilleures, fait quia été signalé déjà par M. Schellen (')•
- Le cas où « =2 demande a être traité d’une façon particulière, c’est le cas où il n’y a pas de station intermédiaire, il en est de même pour n — 1. Ce dernier cas ne se présente évidemment que dans les paratonnerres. Dans l’un et l’autre cas il faut recourir à une ligne terrestre auxiliaire lorsqu’on se propose de déterminer la résistance de passage de chaque ligne terrestre prise isolément. Le cas n — 2 rentre alors dans la catégorie des cas où n ^ 3. Si l’on a n — 1 on pourrait, en formant deux lignes terrestres auxiliaires, faire également rentrer ce cas dans la méthode générale, mais comme cette opération présente toujours plus ou moins de difficultés, il y a déjà plusieurs années que j’ai songé à employer un autre procédé qui ne comporte pas ces ennuis. Supposons par exemple que l’on veuille mesurer la résistance de passage d’un paratonnerre. On cherche dans le voisinage immédiat ou plus éloigné un endroit où l’eau du sol soit accessible, un puits déjà existant, un ruisseau ou un étang, dont l’eau communique électriquement avec l’eau du sol par l’intermédiaire de terres humides, ou encore une excavation pratiquée^ à dessein à une distance de la ligne terrestre
- à expérimenter qui ne devra pas être inférieure à 10 mètres. Sur la surface horizontale de l’eau on place une plaque métallique plane, une feuille de tôle mince par exemple ou bien, quand la profondeur de l’eau le permet, on la plonge verticalement ; dans ce dernier cas il est nécessaire de fixer exactement la position de la plaque. Une mesure de résistance donne la somme des résistances intercalées composée des résistances de passage des deux lignes terrestres et de la résistance de la ligne. Là-dessus, on éloigne la plaque auxiliaire et onia remplace par une autre plus petite que l’on place également dans une position bien déterminée, et on procède à une deuxième mesure de résistance.
- Avant d’aller plus loin, il n’est pas inutile de développer un peu la nécessité de ces positions bien définies. La résistance de passage d’une plaque dépend non seulement de la conductibilité du sol mais encore des dimensions de la plaque et de sa position relativement à la surface horizontale qui limite d’un côté le terrain humide. La résistance de passage d’une plaque rectangulaire horizontale est plus grande que celle d’une plaque plongée verticalement ; celle d’une plaque dont le plus petit côté est vertical est plus grande que si c’est le plus grand côté qui est vertical. La résistance diminue encore davantage si c’est une diagonale que l’on rend verticale ; dans tous les cas nous supposons ici que la partie supérieure de la plaque est tangente à la surface, c’est-à-dire que celle-ci est tout juste plongée entièrement. Si l’on plonge la plaque d’une quantité considérable dans l’eau la résistance diminue avec la profondeur à laquelle on la place. La détermination exacte de la position de la plaque est donc nécessaire si l’on veut éliminer les influences qui par suite de cette même position agissent sur la variation de la résistance.
- On détermine une fois pour toutes le rapport des résistances de passage des deux plaques auxiliaires pour des positions déterminées. (On peut encore simplifier cette méthode en n’employant qu’une seule plaque que l’on met alternativement dans une position verticale, puis horizontale). Soit n, ce rapport, en supposant ra> 1, c’est-à-dire que n est le rapport de la résistance de la plus petite plaque à celle de la plus grande. Les deux mesures mentionnées donnent la résistance inconnue de la ligne terrestre en expérience au moyen du calcul suivant :
- Soit a le résultat de la première mesure,
- — b — — deuxième —
- — x la résistance de passage inconnue de
- la ligne terrestre,
- — w la résistance connue de la ligne auxi-
- liaire métallique,
- (i) Centralblatt fur Kleklrote^nick, 1883, p. 161.
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- Si de la plus petite la résistance de pas- \ plaque, sage inconnue j de la plus grande f plaque.
- On a donc
- z = ny y -f x + w = a et s + x + )v = b, d’où l’on tire
- Autrefois ce procédé ne me donnait pas de résultats certains, car je ne pouvais, en faisant usage de courants constants, éviter la polarisation des plaques de terre. La polarisation exerce sur les résultats une influence d’autant plus grande que la résistance de passage d’une plaque est inversement proportionnelle à sa dimension linéaire et non pas à la grandeur de la surface tandis que l’énergie de la polarisation est inversement proportionnelle à la densité du courant c’est-à-dire aux surfaces des électrodes. C’est pourquoi j’avais eu l’idée de faire usage à la place du courant continu, de courants alternatifs que j’employai pour la première fois en 1868, afin de déterminer la conductibilité électrique d’acide sulfurique étendu à divers degrés de concentration et à des températures différentes. Le résultat de ces mesures dont une partie a été faite conjointement avec M. Kohlrausch a été publié dans le volume CXXXVIII des annales de Poggendorff. Ce qu’il y avait de difficile dans ce procédé c’était de se procurer un dynamomètre aisé à transporter, mais cette dificulté cessa d’exister lorsqu’en 1880 M. Kohlsrausch proposa de remplacer le dynamomètre par le téléphone, et depuis cette époque j’ai maintes fois déterminé des résistances terrestres par l’emploi simultané de courants alternatifs et du téléphone, et cette méthode m’a toujours donné d’excellents résultats. Le téléphone comparé au dynamomètre présente ce grand avantage qu’il n’est sensible qu’aux courants alternatifs tandis que le dynamomètre dévie même pour les courants constants. La polarisation des électrodes qui peut se produire ne joue donc aucun rôle quand on se sert de courants alternatifs et du téléphone. Comme générateur je fis usage d’un appareil d’induction de Ruhmkorf avec circuits primaire et secondaire et comme élément d’unparallélipipède de charbon de cornue dont les dimensions étaient en centimètres 20, 5 et 2 avec une feuille de zinc juxtaposée, reliée au charbon et séparée de lui au moyen de blocs de bois ; une solution de sel marin servait de liquide excitateur. L’interrupteur automatique faisait si peu de bruit qu’on ne pouvait l’entendre qu’en collant l’oreille à l’instrument. Au contraire lorsque tout le courant passait, le bruit du téléphone était tellement fort qu’on le percevait facilement,
- par un temps calme, à une distance de 3o à 5o mètres.
- A cause de la grande variabilité de la résistance de passage d’une ligne terrestre, la précision dans les mesures ne doit pas être très grande, précision qui, d’ailleurs, ne saurait être obtenue avec le téléphone ; il suffisait, par conséquent, dans la majorité des cas d’employer comme fil de mesure avec contact glissant (combinaison de Wheatstone), un fil d’acier ordinaire ou de bronze phosphoreux dont on déterminait les longueurs à l’aide d’un mètre et comme résistance de comparaison une résistance de 10 U. S. ce qui permettait de mesurer commodément des résistances de 1 à 100.
- Tout récemment j’ai essayé de laisser complètement de côté l’élément et d’employer un inducteur magnétique excessivement simple ; bien que mes expériences ne soient pas encore terminées, j’ai tout lieu de croire que cette méthode me conduira à des résultats pratiques.
- BIBLIOGRAPHIE
- Le Téléphone, le Microphone et le Radiophone par Th.
- Schwartze, traduit de l’allemand, par G. Fournier. —
- Paris, Bernard Tignol, éditeur, i885.
- Le livre dont nous allons nous occuper est le deuxième volume de la Bibliothèque des actualités industrielles ('), publiée par M. B. Tignol ; c’est une traduction littérale de l’ouvrage allemand de M. Schwartze par M. G. Fournier, avec préface et appendice du traducteur.
- Tout d’abord, nous ne sommes pas absolument de l’avis de M. G. Fournier lorsqu’il nous dit que le livre de M. Schwartze est le plus complet de tous ceux qui traitent de la téléphonie.
- Le traducteur ne se rappelait pas, sans doute, les livres de M. du Moncel sur le Téléphone et le Microphone, parus dans la Bibliothèque des merveilles. M. Schwartze s’est certainement inspiré de l’œuvre du savant français. L’auteur, du reste, dans plusieurs passages de son traité, rend un juste hommage à la compétence et à l’érudition de M. du Moncel. C’est ainsi qu’il cite les idées particulières de ce savant sur la véritable cause « de la reproduction dans les récepteurs téléphoniques des paroles, de leur sonorité et de leur timbre, et sur les phénomènes particuliers qui sont la base de l’action microphonique. »
- i f1} Nous avions donne par erreur, en parlant de l’élec-trolyse de Japing, le nom de Bibliothèque des actualités scientifiques à la série d’ouvrages que fait paraître en ce moment M. B. Tignol; ce titre appartient à M. Gauthier-Villars.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- Sn
- J’ai lu, du reste, le livre de M. Schwartze avec beaucoup d’intérêt; il renferme un ensemble de documents et de détails qui en font un guide sûr pour le praticien , et la partie théorique y est traitée avec un développement suffisamment grand et qui fixe aux savants un point de départ pour de nouvelles recherches.
- Après nous avoir parlé des différents usages et applications du téléphone en Allemagne, l’auteur passe en revue les installations principales téléphoniques de ce pays, particulièrement celles de Berlin et Hambourg, et nous donne un exposé historique de la découverte du téléphone.
- Comme point de départ des recherches scientifiques qui amenèrent à cette découverte, on peut citer les expériences de Page et Henry, en l’année 1837. Ces physiciens avaient observé, en effet, qu’une barre de fer, enroulée de fils de cuivre, peut donner naissance à un son en se magnétisant et se démagnétisant, au moyen d’un courant électrique, successivement interrompu et établi.
- Philippe Reiss, de Friedrichsdorf, près Franc-fort-sur-Mein, se basant sur le fait mis en lumière par les physiciens américains, construisit un téléphone, dit à musique, qu’il présenta le 26 octobre i863 à la Société de physique de Francfort-sur-Mein.
- En 1868, Van de Wayde présenta au cercle polytechnique de Philadelphie un téléphone perfectionné, mais basé sur le même principe que celui de Reiss. Cet appareil transmettait les sons musicaux d’une façon satisfaisante, mais très faiblement les paroles et sur un ton nasillard ; nous verrons plus tard que la transmission des paroles dans ces sortes de téléphones, ne pouvait se faire qu’acci-dentellement et contrairement au principe même de ces appareils.
- Elisha Gray, Ceci et Léonard, de Wray, en 1876 et Cromwell Varlcy construisirent aussi des téléphones à musique dérivant de celui de Reiss, mais propres à n’émettre seulement que des sons proprement dits, c’est-à-dire formés par des ondes sonores simples.
- Nous arrivons au téléphone magnéto-électrique de Bell ; son principe diffère essentiellement de celui de Reiss, et il est capable de transmettre la parole, parce que les ondulations du courant électrique sont la reproduction fidèle des ondes complexes qui caractérisent tout son articulé ou doué de timbre ; le courant à son tour reproduira sur une plaque vibrante des ondes sonores, possédant une moindre amplitude, sans doute, mais de même hauteur et de même timbre que les premières.
- Dans le téléphone à musique, les ondes sonores n’étant transmises qu’au moyen d'interruption! mécaniques du courant électrique, ne pouvaient être que des ondes simples, possédant bien la hauteur du son émis, mais non son timbre.
- Parmi les savants que nous venons de citer à qui revient l’honneur de l’invention du téléphone? L’auteur nous dit : « Le téléphone est une invention allemande, mais plutôt dans le sens scientifique que pratique, car les dispositions remarquables sorties des mains des inventeurs allemands u’étaient véritablement que des appareils de physique, impropres à un usage pratique ; c’est avec le secours de l’esprit inventif et entreprenant des Américains que ces appareils ont reçu les perfectionnements nécessaires à leur usage pratique. »
- Nous trouvons le jugement de M. Schwartze trop absolu ; il existe une distinction bien tranchée entre les idées qui ont servi de base aux expériences de Reiss et des savants qui, comme lui, ont étudié les téléphones à musique, et celles qui ont guidé Graham Bell et l’ont amené à faire sa belle découverte.
- Nous avons, dit que le point de départ des travaux de Reiss était une expérience des physiciens Page et Henry, sur les sons émis par les vibrations moléculaires d’une tige de fer s’aimantant et se désaimantant successivement par le passage d’un courant électrique à travers le solenoïde qui l’entoure et la cessation de ce courant.
- Par ce procédé, des sons de différentes hauteurs, d’intensités diverses pouvaient être certainement émis par l’appareil récepteur, comme l’a du reste démontré l'expérience, mais avec un timbre uniforme ; et si, parfois, la voix se trouvait transmise, elle l’était toujours sur un ton nasillard ; le phénomène qui se produisait était indépendant de l’opérateur lui-même et provenait sans doute de ce que le transmetteur ne fonctionnait pas conformément au principe de l’expérience ; c’est ainsi que l’organe du transmetteur, dont la fonction était d’établir et d’interrompre le courant et par conséquent de donner lieu à des ondes simples de courant électrique, incapables de reproduire des ondes sonores complexes, pouvait agir comme un microphone par exemple et comme lui produire un courant électrique ondulatoire.
- Les derniers savants, cités plus haut, connaissaient bien les belles recherches d’Helmholtz sur la combinaison des sons émis par la voix, mais ils considéraient comme très difficile, sinon impossible d'arriyer à produire un courant électrique d’induction dont les ondes seraient la reproduction fidèle de celles d’un son articulé.
- Ils désespérèrent même de jamais résoudre ce problème.
- Graham Bell était mieux inspiré en prenant pour base de ses recherches les beaux travaux d’Helmholtz.
- On sait que le son est produit par des vibrations moléculaires dont le sens est perpendiculaire à l’axe de propagation. Un son simple
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- ou complexe, mais continu, est représenté par une courbe de forme sinusoïdale.
- Un son aura d’autant plus de hauteur que le nombre des phases de la courbe, pour un temps donné, sera plus grand ; il sera d’autant plus étendu que l’ordonnée maximum de chacune de ces phases aura une valeur plus grande.
- On conçoit qu’avec des téléphones à musique, dérivant de celui de Reiss, on puisse, au moyen d’un courant électrique, successivement établi et interrompu, transmettre un son simple d’une hauteur donnée, et que l’étendue de ce son soit d’autant plus grande que l’intensité du courant électrique est plus grande elle-même.
- Quant au timbre du son il ne pouvait être obtenu théoriquement par la disposition adoptée par Reiss et les autres savants qui se sont occupés de la même étude.
- On admet que les sons musicaux sont complexes et formés de plusieurs notes simples, l’une basse et généralement la plus intense qu’on nomme fondamentale, les autres appelées notes supérieures ou harmoniques.
- La note fondamentale détermine la hauteur du son ; les harmoniques, par leur nombre et leur degré, altèrent en la déformant la sinusoïde régulière représentant la note fondamentale et produisant le timbre.
- Graham Bell, s’inspirant de cette théorie de la combinaison des sons, a pressenti le premier pour la reproduction de la parole, c’est-à-dire d’ondes sonores déformées, la nécessité de courants électriques continus et ondulatoires.
- M. Charles Bourseul avait bien aussi l’idée que la transmission électrique des sons était possible ; il avait même entrepris une série de recherches touchant ce sujet, basées sur un principe se rapprochant de celui de Bell, mais la description de ses procédés n’est pas assez complète pour qu’on soit autorisé à lui attribuer la solution de ce problème.
- M. Graham Bell a résolu le premier le problème d’une façon pratique et raisonnable. C’est à lui que revient la plus grande part de gloire dans la découverte du téléphone.
- M. Schwartze fait ensuite la description du premier téléphone construit par Graham Bell et des perfectionnements qui y furent successivement apportés; il passe en revue les téléphones à batterie, en commençant par celui d’Edison. Ceux-ci diffèrent des premiers par l’emploi d’un courant électrique et d’un transmetteur basé sur un tout autre principe que celui de Bell, le récepteur restant sensiblement le même.
- Je n’entrerai pas dans de longs détails sur les chapitres qui terminent le livre et où il est traité du microphone, du radiophone et du phonographe. Je renvoie le lecteur au livre lui-même, et îe crois
- qu’il y trouvera des documents intéressants et utiles.
- Je parlerai, pour finir, de quelques-unes des questions posées par M. G. Fournier dans son Appendice.
- Je suis heureux de pouvoir constater d’abord que, si au commencement de cette critique nous divergeons d’opinion sur la valeur relative de l’ouvrage de M. Schwartze, nous nous trouvons tout à fait d’accord pour donner à Graham Bell tout le mérite de l’invention du téléphone.
- M. Fournier nous donne ensuite quelques chiffres représentant le travail des piles Leclanché en service sur le réseau téléphonique à Paris et un aperçu général du tralic téléphonique actuel.
- Le nombre des abonnés en Amérique dépasse de beaucoup actuellement ceux de l’Europe tout entière.
- Il est vrai de dire qu’aux Etats-Unis d’Amérique les Compagnies font tous leurs efforts pour satisfaire le public, etjcherchent avec acharnement à étendre et surtout à faciliter l’usage des transmissions téléphoniques,
- L’Italie, sur le continent, est la nation qui a le plus d’abonnés; elle en possède 7,370. La France, avec moins de 6,000 abonnés, vient au quatrième rang.
- Il semble d’ailleurs que chez nous la Compagnie des Téléphones s’acharne à vouloir arrêter un mouvement en avant qui se produirait certainement si le prix de l’abonnement devenait sinon abordable pour toutes les bourses, mais tout au moins raisonnable.
- M. Fournier termine son .Appendice en nous parlant des difficultés qui se présentent lorsqu’on veut faire de la téléphonie à grande distance et des nombreux inconvénients dus à l’induction des fils les uns sur les autres lorsqu’ils ont un retour commun.
- Mais des recherches ont été faites sur ce sujet si intéressant et on peut espércr-que le temps n’est pas éloigné où on établira des communications téléphoniques internationales et que, sans changer les appareils généralement employés, par des dispositions spéciales, les difficultés de toute nature, qui accompagnent la transmission de la voix à grande distance, seront aplanies.
- En somme, le nouveau livre de la Bibliothèque des actualités industrielles de M. B. Tignol est à la hauteur de la science dont il traite. On peut n’être pas d’accord avec l’auteur sur certains points d’appréciation; on ne peut lui refuser le mérite d’une quantité de détails et de documents inédits : c’est bien un ouvrage d’actualité qu’on lira avec intérêt et profit.
- Adolphe Minet.
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-
-
- 5.4
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- TRAVAUX
- DE LA
- CONFÉRENCE INTERNATIONALE
- DES ÉLECTRICIENS
- COMMISSION DES UNITÉS
- NOTE SUR LES EXPÉRIENCES EFFECTUEES POUR LA
- DÉTERMINATION DE L’ÉTALON ABSOLU DE LUMIÈRE
- Par M. J. Violle
- {Suite)
- 2° Comparaison de la lampe carcel avec la lumière émise normalement par le platine et réfléchie sur un miroir à ^5°. — J’ai effectué par ce procédé deux groupes d’expériences.
- A. Dans le premier groupe on a encore employé le photomètre de MM. Sautter et Lemonnier en disposant le bain sur le support à miroir joint à cet appareil, en vue des mesures de foyers électriques sous divers angles,
- On a opéré avec deux diaphragmes, dont les ouvertures respectives étaient 3C(i st 6C(l
- La moyenne de deux séries de mesures dans le premier cas a donné
- S 3c<i.
- D= 28i8mm, d = io88mm, p = 4ier,o,
- i = 1,204,
- L = 0,791,
- r étant le pouvoir réflecteur du miroir.
- IV, — ÉTALONNAGE DE LA LAMPE CARCEL NORMALE
- La lampe carcel, type Dumas et Régnault, ayant été recommandée par la Conférence comme étalon secondaire usuel, j’ai dû chercher en premier lieu à établir la valeur de cette lampe relativement à mon étalon prototype.
- L’étalonnage de la lampe carcel a été fait d’après deux méthodes différentes :
- jo par comparaison avec la radiation directe émanant du platine sous l’angle de ^5° ;
- 2° Par comparaison avec la radiation émise normalement par le platine et réfléchie horizontalement sur un miroir à 45°.
- i° Comparaison de la lampe, carcel avec la lumière émise par le platine sous Vangle de 45*-J’ai employé le photo-
- mètre Rumford construit par MM. Sautter et Lemonnier pour le service des phares. Sur l’une des moitiés de l’écran translucide tombe la lumière de la lampe-unité placée sur un chariot que l’opérateur peut, au moyen d’une vis sans fin, avancer ou reculer, de façon à égaliser l’éclairement de la lampe avec celui de l’étalon. La deuxième moitié de l’écran reçoit sous l’angle de 45° la lumière émanant du platine sous ce même angle. Dans la figure 2, F est le four, OH le chalumeau oxyhydrique, et D le diaphragme recevant par A le courant d’eau qui sort par A'.
- La lampe qui a servi dans ces expériences, et que nous désignerons par L, donne, en brûlant 42&1, d’huile à l’heure, une lumière égale aux 0,791 de la lampe carcel normale C.
- Nous appellerons
- S la surface utile du platine;
- D la distance de cette surface au photomètre; d la distance de la lampe au photomètre; p le poids d’huile brûlée par la lampe en une heure.
- Par ce premier procédé on a trouvé, comme moyenne de deux expériences successives :
- S =3%
- D = 1792““,
- d=ï5 2mm,
- ' P = 42Srj
- L = o,79iC,
- ce qui donne, pour la Valeur de la lampe carcel normale C,
- De là on déduit
- 2,079'
- Dans le deuxième cas, deux séries ont donné
- S = 6%
- D = 2740mm, d = 7ôimm, p zzz 428^3,
- \ = lt204>
- L = 0,791 ;
- d’où
- C = .
- 2,077
- B. Les expériences du deuxième groupe ont été exécutées avec l’appareil construit par M. Deleuil (fig. 3) pour la vérification du pouvoir éclairant du gaz à Paris. Le photomètre est celui de Foucault. La lampe Carcel était la lampe n° 1 du bureau central d’essai : elle a été obligeamment mise à ma disposition par M. Le Blanc, qui a bien voulu assister aux expériences et veiller aux mesures. La manipulation de la lampe et les lectures photométriques ont été confiées à l’un des vérificateurs municipaux, M. Coupaye.
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- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
- 5i5
- J'ai pu ainsi m’occuper uniquement du bain de platine. Ces mesures offrent donc un caractère de garantie tout spécial. Je les rapporterai avec quelque détail.
- d’où
- C:
- 2,077
- Vh
- f S 3c,i,68, l D = 32i8m,n, li1 = I278mm,
- Première sene. . . j p==z 43;Br>0> [ ~r = L204>
- les valeurs observées pour d ayant été
- 1277
- 1278 (eu remontant)
- 1279
- Moyenne.
- 1278
- d’où
- ‘ 2,078*
- La moyenne de ces deux séries est donc C=- 1
- 2,077
- En résumé, l’étalonnage de la lampe Carcel normale nous a donné :
- Premier procédé (1 série)......... 1
- Deuxième procédé : i°/l. (2 séries) — B. (2 séries)
- 2,118’
- 1
- 2,0/9’
- 1
- 2,077’
- 2» (2 séries). . . . 5^, La moyenne des sept séries est, par conséquent,
- 3cti,96. 3204mm, 1246, 43s1,4,
- 1,204,
- es valeurs observées pour d ayant été
- 1252
- 1238
- 1252
- I24I
- I248
- Deuxième série. . . \ p __
- Moyenne. . . 1246
- C
- 1
- 2,08*
- Si nous admettons que la flamme de la lampe Carcel a normalement 35mmde hauteur sur i5mm de large, soit 5C(i,25, une surface égale de platine fondant émettrait une lumière de 5,26x2,08 ou 10,92 carcels. L’intensité intrinsèque de notre étalon est donc, à très peu près, 11 fois celle de la lampe Carcel.
- V. — EXPÉRIENCES SUR LES FOYERS ÉLECTRIQUES
- Les expériences sur les foyers électriques ont été faites au laboratoire de l’Association pour l’étude de l’Electricité
- FIG. 3
- dont l’ingénieur, M. Monnier, m’a prêté l’aide la plus empressée, en dirigeant les mesures électriques et en vériüant fréquemment les observations photométriques.
- J’ai opéré successivement sur des lampes a arc, des bougies et des lampes à incandescence.
- En ce qui concerne les deux premières sortes de foyers, je ne rapporterai aucun résultat numérique, les expériences ayant eu pour but, non de déterminer l’intensité de ces foyers, mais d’étudier la valeur pratique du nouvel étalon :
- à ce point de vue, elles ont été complètement satisfaisantes.
- J’entrerai, au contraire, dans quelques détails sui les expériences avec les lampes à incandescence, dont la constance et la couleur rendent la comparaison avec mon étalon très facile et très sûre.
- (•) Le rayonnement de la surface de 3C*I,9() de platine, après flexion sur le miroir) est donc 6,8j2C»
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- Pour effectuer cette comparaison, on s’est servi d’un photomètre Bunsen, que l’on pouvait déplacer entre les deux sources, séparées l’une de l’autre par une distance horizontale de 4m. Les rayons émis verticalement par le platine étant rabattus horizontalement au moyen d’un miroir à 45°, la distance effective totale était de 4m5o environ. Elle a été déterminée chaque fois exactement: nous la désignerons par A; nous appellerons toujours D la distance du platine au photomètre.
- La lampe à incandescence (système Swan) était alimentée par une batterie de trente- accumulateurs de Kabath. Une boîte de résistance intercalée dans le circuit permettait de faire varier le régime. Toutes les minutes, un observateur notait l’intensité i du courant et la chute de potentiel centre les bornes de la lampe. Il suffisait donc de relever l’instant de chaque mesure photométrique pour connaître le régime correspondant de la lampe et, par suite, son pouvoir éclairant E en carcels. Des expériences spéciales, effectuées au commencement et à la fin de chaque séance, ayant établi ce pouvoir éclairant pour différentes valeurs de ie, une interpolation par exponentielle donnait les va’eurs de E correspondant aux valeurs intermédiaires de ic9 indépendamment de toute variation de la carcel.
- Dans une première séance, trois observateurs différents ont fait chacun six mesures. Des dix-huit déterminations ainsi obtenues, on peut déduire autant de valeurs de l’ex-
- pression
- ED2
- représentant l’intensité, en carcels, de la
- (A — D)2’
- lumière que réfléchit le miroir placé au-dessus du platine. Relativement aux observateurs, ces valeurs se paitagent en trois groupes, dont les moyennes respectives sont :
- G....................... 7,018
- M....................... 7,016
- V.........*............. 7,0*35
- Moyenne....... 7,023
- es expériences est 7,oo3. La lampe Carcel, qui a servi aux mesures de E, valant seulement 0,968 de la lampe Carcel normale C, l’intensité de la lumière émise par le platine à travers l’ouverture de 3C(i,96 serait ainsi, après réflexion sur le miroir, 6,804 C : il en résulterait
- C = —l—,
- 2,069
- valeur remarquablement concordante avec celle que nous avons obtenue directement.
- Le platine, à son point de fusion, remplit donc les conditions que l’on doit exiger d’un étalon absolu de lumière : il met enjeu un phénomène physique parfaitement défini et constant; il présente le même éclat en tous les points de sa surface, et, par la qualité comme par l’intensité de sa radiation, il constitue un terme de comparaison pratique avec les étalons usuels, soit que l’on se contente d’une évaluation de l’intensité totale, soit que l’on procède rigoureusement à la mesure de la quantité de lumière correspondant à chacune des régions du spectre.
- En eonsidération de l’ensemble de ces faits, la Conférence internationale des unités électriques a pris la résolution suivante :
- JJunilè de chaque lumière simple est la quantité de lumière de même espèce, émise en direction normale par un centimètre carré de platine fondu à la température de solidification.
- Vunité pratique de lumière blanche est la quantité de lumière émise normalement par la même source.
- CORRESPONDANCE
- Relativement au régime de la lampe, elles se divisent en core en trois groupes :
- ie JT D D* ED*
- (A-D,* (À-DJ*
- 0,88 » H 48,2 <8,5 48,4 42,4 42,7 42, b 1,64 i.7* 3o6o 3o33 3040 4,275 4,067 4,108 7,011 (7 cxp.) 7,066 <3 » ) 7,023(8 » )
- Moyenne....... 7,02*3
- Dans une deuxieme séance, on fit varier beaucoup plus le régime de la lampe; le tableau suivant résume les observations.
- 1 c i c E D n* ED*
- (A—* D/* (A-DJ*
- 0,86 '17.7 41 i,35 3uo 5.177 6,989 (3 exp.)
- » •17,9 41,3 l'U 3ï3o 5,071 6,917 (2 >• )
- » 4* 41,3 1,38 31:0 5,07; 6,998 (î » )
- 0,8c) 49,3 4 S Q 1,70 3o3.o 4, i35 7,029 (i » )
- 0,90 49, 5 1,80 2995 3,857 6,943 (2 » )
- Moyenne 6, 986
- Milan, le 14 décembre 1884, Monsieur le Directeur,
- Dans l’article sur les expériences du système Gaulard et Gibbs, que je vous ai dernièrement adressé (n° 41 de La Lumière Electrique 1884) j’ai commis quelques erreurs de chiffre. Au lieu de 4 kilomètres il y en avait dix environ entre le palais de l’Exposition et la gare du chemin de fer et la longueur de celui-ci, de Turin à Lanzo, était de 36 kilomètres. Le circuit de fil de bronze chromé, de 3,7 millimètres d’épaisseur, avait donc une longueur de 84 au lieu de 40 kilomètres que j’avais indiqués dans ma dernière lettre.
- Comme ces distances précises qui me sont communiquées officiellement augmentent i’importance des résultats des expériences de Lanzo, je vous serais très obligé de vouloir bien insérer cette petite rectification.
- Veuillez agréer, etc.
- G. Colombo.
- FAITS DIVERS
- Sur la proposition de sa commission, le Conseil municipal de la ville de Paris a, dans sa séance du 17 décembre dernier, voté les propositions suivantes :
- Les mesures photométriques s’accordent bien avec les mesures électriques.
- La moyenne générale des valeurs de
- ED2 (A — D/-
- résultant de
- « Le Conseil,
- « Considérant que la Société générale des téléphones ne possède aucun monopole de l’Etat;
- « Qu’il serait contraire aux règles d’une administration
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- démocratique que la ville de Paris créât un monopole de fait au bénéfice de cette Société ou d’une Société quelconque;
- « Qu’il importe, par suite, d’examiner les conditions qui peuvent être proposées à la ville de Paris par toutes les Sociétés téléphoniques;
- « Que le projet de convention dressé par les soins de la Direction des travaux est susceptible d’amélioration et ne peut être discuté utilement avant l’expiration du delai de prorogation fixé à la Société générale des téléphones par une délibération du mois d’août dernier;
- « Délibère,
- « Le traité actuellement en cours entre la Ville de Paris et la Société générale des téléphones est prorogé à nouveau jusqu’au iormai i885.
- « L’Administration est invitée à étudier immédiatement tous les projets d’établissement de services téléphoniques qui pourront lui être soumis, et à faciliter l’expérimentation des procédés nouveaux.
- « Toute nouvelle convention à intervenir concernant le service téléphonique à Paris, soit avec la Compagnie générale des téléphones, soit avec toute autre, devra exclure ab. solument tout monopole. »
- On se souviendra que le traité en question, qui expirait au mois de juillet dernier, avait déjà été renouvelé jusqu’à la fin du mois de décembre 1884.
- Les derniers orages ont causé de grands dégâts sur les lignes téléphoniques et télégraphiques en Belgique, dont beaucoup ont été arrachées des poteaux. On a remarqué que c’est le fil de bronze phosphoreux, qui a le mieux résisté, et pas une seule des lignes établies avec ce fil n’a souffert sérieusement de la tempête.
- Lundi dernier ont eu lieu, dans les ateliers de M. de Me-ritens, rue Boursault, des expériences sur l’application de l’électricité au chauffage des voitures de chemins de fer. L’électricité dans ce système est produite par une machine Gramme et la chaleur est distribuée au moyen de longs manchons métalliques, sortes de cylindres aplatis ressemblant aux bouillottes actuellement en usage sur les chemins de fer. Un appareil spécial sert à concentrer la chaleur et à la répartir également sur toute la longueur de chaque manchon, d’où elle se répand dans l’espace qu’on veut chauffer.
- Nous apprenons que, sous la dénomination de le Chrome, il vient de se former une Société anonyme au capital de 1 25oooo francs, dont le siège social est à Paris, 17, rue de Grammont, et qui va s’occuper des applications de l'électricité aux usages domestiques.
- Cette Société a particulièrement pour objet la production de l’éclairage électrique au moyen de piles à acide chromique d’une fabrication spéciale; elle doit se charger de la pose et de l’entretien à forfait de ces piles dans les maisons particulières. ____________
- Un ingénieur des Arts-et-Mctiers, M. Daguin a mis l’électricité au service d’un des premiers restaurants de Paris, en combinant des machines électriques pour rincer les bouteilles, pour nettoyer les couteaux et même pour brosser les parquets. Ces machines se prêtent également à l’éclairage et au transport de la force.
- On annonce pour la fin de mai i885, l’inauguration, à Kœnigsberg (Prusse), d’une exposition internationale de machines.
- Les industriels français qui répondront à cet appel, trouveront un débouché nouveau pour leurs produits et inven-
- tions sur les marchés du Nord* de la Prusse et les vastes provinces limitrophes de la Russie.
- Le programme de cette exposition comprend : Les moteurs jusqu’à 5 chevaux, la transmission de mouvement, les machines pour usines et ateliers, les appareils de chimie et de physique, les méthodes d’enseignement pour les arts et métiers, les systèmes mécaniques de sécurité et de protection. les machines pour l’usage domestique et rural, les machines industrielles et agricoles.
- Les demandes de participation doivent être adressées avant le icr février i885, au comité de l’Exposition internationale de Kœnigsberg, en Prusse.
- Les comptes de l’Exposition d’électricité de i883 viennent d’être arrêtés définitivement à Vienne. Les recettes se sont élevées à 35089.-1 florins, dans laquelle somme les entrées de 881 164 visiteurs figurent pour 272 536 florins. Les dépenses se sont montées à 406037 florins, laissant un déficit de 54 143 florins. Cette somme a été couverte par le fonds de garantie, qui était de ni 5oo florins. La dernière séance de la Commission a eu lieu le 22 de ce mois.
- Il vient de se former une Société à Londres pour l’exploitation d’nn nouveau système d’avertisseur électrique, qui permettra à tous les abonnés de la Compagnie d’appeler en cas d’accident la police ou les pompiers.
- M. G. Lane-Fox, l’électricien anglais bien connu, s’occupe maintenant de recherches du genre de celles de M. le Dp Ochorowicz, qui ont été décrites dernièrement dans La Lumière Electrique et qui traitent de la relation entre le magnétisme vrai et le magnétisme animal. M. Lane-Fox est un membre actif de la Society of Physical Research.
- Depuis quelques mois l’ingénieur anglais, M. A. Reken-zaun, s’occupe de faire des expériences de traction électrique au moyen d’accumulateurs d’un nouveau système de son invention. Une ligne spéciale a été construite pour ces expériences sur une longueur de 400 pieds et formant un angle droit dont les deux côtés sont de la même longueur, de sorte qu’il se trouve à mi-chemin une coube d’un rayon de 35 pieds. La voiture appartient à la Compagnie des tramways, et elle a pendant longtemps servi sur la ligne de Greenwich-Westminster avec des chevaux. Elle pèse 24 tonnes et prend 46 voyageurs. Les accumulateurs sont installés sous les banquettes sur de longues planches munies de galets, de façon à pouvoir les enlever facilement. Le moteur est placé sous la voiture et occupe si peu d’espace qu’on ne l’aperçoit presque pas. La vitesse peut va rier de 3 à 10 milles par heure. Les frais d’exploitation — y compris i5 pour cent de dépréciation sur le matériel et 5o pour cent sur les accumulateurs — ne s’élève, d’après ce qu’on dit, qu’à 40 centimes par mille, et qui représente à peu près la moitié du coût de la traction avec des chevaux. La voiture marche pendant deux heures avec une seule charge; elles est éclairée,par 4 lampes Swan de 20 bougies et munie de boutons de sonnette à l’intérieur pour que les voyageurs puissent appeler le conducteur.
- Le système des avertisseurs électriques d’incendie à Glasgow vient d’être perfectionné, de sorte qu’en signalant un incendie, il n’est plus nécessaire d’indiquer la localité d’où le signal est envoyé. Les différents appareils ont été numérotés de façon à réaliser une économie notable de temps.
- Depuis longtemps les journaux américains publient les réclamations des inventeurs au sujet des lenteurs apportées par le bureau des brevets, à Washington, dans l’expédition
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- des affaires. En effet, le personnel, qui se compose cependant de 55o employés, est entièrement insuffisant. A la fin du mois de juin dernier, le nombre des demandes qui attendaient la décision des examinateurs s’élevait à q 186, ou 5087 de plus qu’à la même époque de l’année dernière. On ne s’explique pas bien la raison de cet état de choses, puisque le département est en bénéfice, chaque année, d’une somme qui, pour les cinq dernières années, s’est élevée en moyenne à 1480000 francs et qui, pendant l’année i883, atteignait 40 pour cent des recettes. Le Congrès a déjà été saisi de cette question et on espère qu’il s’en occupera activement pendant la prochaine session.
- Ainsi que nous l’avons déjà dit, l’Exposition d’électricité de Philadelphie a laissé un bénéfice de 5oooo francs à l’Institut de Franklin, qui l’avait organisée. Cette somme sera affectée à là construction d’un nouveau bâtiment, pour lequel l’Institut cherche depuis longtemps à se procurer les fonds par souscription publique.
- Le conseil municipal de Philadelphie a discuté dernièrement la proposition d’un des membres tendant à faire construire, aux frais de la ville, des canalisations monstres dans certaines rues et de permettre aux entreprises électriques de tous genres d’y placer leurs fils moyennant une redevance fixée d’avance. Les Compagnies ne sont cependant pas favorables à ce plan et préfèrent avoir des canalisations à elles.
- Le président Arthur des Etats-Unis ne pouvant assister à l’ouverture de l’Exposition universelle de la Nouvelle-Orléans, a néanmoins mis les machines en mouvement au moyen d’un fil télégraphique qui reliait la Maison-Blanche, à Washington, à l’Exposition.
- A l’Exposition d’électricité de Boston, un chemin de fer circule autour du bâtiment, sur une longueur de 600 pieds. Le train est composé de deux wagons-salons, de 16 à 20 places, et le courant servira également à éclairer les wagons avec des lampes à incandescence et la voie avec des foyers à arc.
- Le conseil municipal de Chicago a décidé, dans sa séance du 6 octobre dernier, d’empêcher provisoirement le placement de tous les fils électriques à travers les rues de la ville. Le 20 du même mois, le conseil a ordonné de faire couper tous les fils de lumière électrique traversant les rues ou avenues et non autorisés par le conseil, qu’ils soient placés au-dessous ou au-dessus du sol.
- Éclairage électrique
- Nous apprenons que MM. Ritt et Gailhard, qui s’occupent activement de l’organisation de leur nouvelle direction, désireux d’augmenter l’éclairage de la magnifique salle de M. Garnier, et de diminuer la chaleur développée par le gaz, viennent de s’entendre avèc la Société électrique Edison pour faire installer 120 lampes à incandescence dans la partie inférieure du lustre.
- Les travaux seront achevés dans la première quinzaine de janvier.
- Nous avons décrit en son temps l’éclairage électrique des grands magasins du Bon Marché, mais bien que fonctionnant d’une manière très régulière et surtout économique, cette installation n’a pu être maintenue par suite du refus un peu étonnant qu’ont fait les directeurs de cet établissement d’admettre chez eux des machines. Us désirent
- cependant supprimer le gaz qui, après quelques heures d’éclairage, rend la température insupportable; ils viennent de faire exécuter de nouveaux essais, en employant cette fois des piles au bichromate de potasse pour produire le courant électrique. Les expériences n’ont pas paru assez concluantes, et le gaz règne de nouveau au Bon Marché. Nous croyons savoir que, comme on pouvait s’y attendre, l’insuccès de cette tentative est dû au prix de revient trop élevé auquel on arrivait.
- Les deux filatures de lin de MM. Van de Weghe et Ce à Fives-Lille, sont éclairées à la lumière électrique de la manière suivante : la première avec 170 lampes à incandescence Swan de 20 bougies et 100 volts alimentées par une machine Siemens, type SD1; la deuxième avec i5o lampes Swan de 20 bougies et 100 volts, alimentées par une machine Siemens DSD1 à distribution. L’installation, qui a été faite par MM. Gaillet et Huet, de Lille, fonctionne avec beaucoup de succès. Ces messieurs ont également installé 60 lampes Swan de 20 bougies et de 5o volts dans la filature de laine de MM. Grandjean et C°, à Saint-Souplet (Nord). Ces lampes sont alimentées par une machine Siemens DSD à distribution. Nous relevons encore parmi les dernières installations de MM. Gaillet et Huet, 42 lampes Swan de 20 bougies dans la blanchisserie de M. Mahien, à Er-quinghem, près Armentières (Nord); 45 lampes Swan de 20 bougies, dans la malterie de MM. Réné-Banchard et C°, à Saint-Amand-les-Eaux (Nord); et enfin 18 lampes Swan de 20 bougies ont été installées dans la distillerie de MM. J. Savary et Ce, à Nesle (Somme).
- Le 24 décembre dernier, a eu lieu à la Bourse du commerce de Bruxelles, l’adjudication du contrat pour l’éclairage à l’électricité d’une partie de la gare de Schaerbeck, près de Bruxelles.
- Le correspondant viennois du journal le Daily Telegraph, annonce que le pape a interdit l’usage de la lumière électrique dans les églises catholiques; il serait difficile de dire pourquoi.
- Nous avons reçu de la Société allemande Edison, une brochure contenant la liste des installations faites par la Compagnie jusqu’à ce jour, et accompagnée d’un certain nombre de lettres exprimant la satisfaction des intéressés quant à la marche des appareils. La Société a fait (128 installations de lumière à incandescence, comprenant 22000 lampes alimentées par 169 machines dynamo, qui demandent une force motrice totale d’environ 2 5oo chevaux. Les principales installations sont: la gare centrale de Strasbourg, avec 1 960 lampes et 8 dynamos; le théâtre royal de Stuttgart, avec 1060 lampes et 5 machines ; la filature de MM. Hartmann et fils, à Munster, 1000lampes et 3 dynamos; la station centrale de lumière électrique à Berlin, qui alimente 1800 foyers avec 4 dynamos; et enfin le théâtre de la Cour, à Munich, qui contient 2 5oo lampes, alimentées par 6 dynamos.
- La Société a, en outre, fait 11 installations de lumière à arc, comprenant 96 lampes et 16 dynamos.
- Ces chiffres ne comprennent que les travaux exécutés di-îectement par la Société de Berlin, mais les différentes agences de la Compagnie en ont fait presque autant.
- Une partie de l’hôpital du gouvernement, à Christiania, Norwège, a été pourvue d’une installation de lumière électrique qui a donné de si bons résultats qu’il a été décidé qu’on augmenterait considérablement le nombre de foyers, et
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- qu’on étendrait le nouvel éclairage à toutes les parties del’éta-blissement.
- Le travail a été fait par MM. Paterson et Cooper.
- Le comité qui doit se prononcer sur les modifications à apporter à la loi sur l’éclairage électrique en Angleterre, a tenu sa première séance vendredi dernier, aux bureaux de l’Anglo-american Brush Electric Light C°. M. Selton a été nommé président et M. Emile Garcke secrétaire honoraire du comité.
- Le professeur Tyndall écrit au Times de Londres, pour protester contre la décision de la Trinity House, de terminer les expériences d’éclairage des phares au South Fore-land. Le professeur est d’avis qu’il faudrait les continuer pendanttout l’hiver afin debien se renseigner sur la puissance des différentes lumières pour pénétrer les brouillards.
- Un certain nombre de magasins dans le voisinage de Re-gent-Street, à Londres, sont éclairés à la lumière électrique au moyen de lampes à incandescence alimentées par des piles primaires du système Holmes-Emmens, qui parait rendre de bons services dans de petites installations de lumière électrique.
- La maison de M. Hammond, à Highgate, Londres, est éclairée par 80 lampes Swan, d’environ 12 bougies, qui ont servi continuellement pendant deux ans sans être remplacées. Le courant est fourni par une dynamo Ferranti à courants alternatifs, actionnée par une machine à gaz de 6 chevaux, du système Crossley.
- Le comité de l’éclairage de la paroisse de Saint-James-Westminster, à Londres, a visité dernièrement l’usine de dynamos à Greenwich et la station centrale de lumière électrique de Paddington, afin d’examiner le système en vue de son application dans la Regent Street et le Piccadilly, deux des plus importantes voies de Londres.
- La Grosvenor Gallerv à Bond Street, Londres, va être pourvue d’une installation d’éclairage électrique par les soins de MM. Mackenzie et Brougham, ingénieurs électriciens.
- L’Alexandra Palace, à Londres, va être éclairé à l’électricité par les soins et avec les appareils de la Compagnie Güicher.
- MM. Anderson et Munro, de Glasgow, ont fait des expériences sur l’éclairage électrique des rues à Haurck, la semaine dernière. L’installation provisoire a parfaitement fonctionné, mais le conseil municipal ne s’est pas encore prononcé définitivement. La force motrice était fournie par l’usine de MM. Elliot et fils.
- La lumière électrique vient d’être installée dans la filature de M. Crabtree, à Tûdmordan près de Leeds, en Angleterre. L’installation comprend 268 lampes à incandescence Swan de 20 bougies et 110 volts alimentées par une dynamo Crompton, marchant à une vitesse de 480 tours par minute. Cette machine est actionnée directement et les lampes fonctionnent avec beaucoup de fixité à cause du grand volant des moteurs.
- La mine de charbon de Burraden, en Northumberland, est maintenant éclairée à la lumière électrique avec des
- foyers à arc. La force motrice *est fournie par une petite machine dans la mine.
- Samedi, 20 décembre, a été lancé le nouveau steamer télégraphique le Magenta, construit par MM. Napier et fils à Govan, près de Glasgow, pour effectuer la pose du câble de l’Eastern Extension, Australasia and China Tele graph Company de Londres. Le navire est éclairé par 100 lampes à incandescence de 20 bougies et plusieurs foyers à projection alimentées par quatre dynamos. Vers le 1er février, le Magenta prendra à bord le câble pour Singapore.
- L’éclairage électrique des rues a été abandonné ou suspendu à Washington pour le moment. La Compagnie Brush-Sv\an et l’United States se sont déclarées disposées à se conformer à la loi en faisant installer une partie de leurs conducteurs sous terre afin d’essayer U possibilité d’alimenter les foyers des rues de cette manière. La première Société fera ses essais dans la Pennsylvania Avenue, et la dernière dans la Rue F, mais toutes les deux ont pris l’engagement d’accepter les fils des autres Compagnies dans leur canalisations moyennant une redevance. La ville ne donne cependant pas beaucoup d’encouragement aux entreprises d’éclairage électrique, car elle refuse de payer la lumière électrique plus cher qu’un gaz mauvais. Plusieurs des gros négociants ont pourtant promis de prendre leur part des dépenses, et beaucoup d’entre eux désirent employer la lumière électrique chez eux.
- La Compagnie Swan, de New-York, a traité avec les fabriques de papier de Bellows Fall, en Connecticut, pour l’installation de 1000 lampes à incandescence.
- L’American Electric Construction and Supply C°, de Philadelphie, a été chargée de l’installation de Soo lampes à incandescence du système Brush-Swan dans la filature de MM. Folwell frères. La filature de Pequea a également été pourvue de i5o lampes du même système.
- L’exposition agricole à Saint-Louis, est éclairée par plus de 800 lampes Edison, alimentées par une dynamo du même système. La force motrice est fournie par une machine Armington-Sims. Une fabrique de balais de la même ville est éclairée avec i5o lampes Edison de 16 bougies, et enfin le nouveau bureau central des Postes est également pourvu de la lumière électrique du système Weston.
- Une Société locale d’éclairage électrique vient d’être formée à Worcester, en Massachusetts, dans le but d’installer 4000 lampes à incandescence de 10 bougies dans la ville ; 3 Soo de ces lampes fonctionneront déjà sous peu.
- Le gouvernement du Pérou vient d’accorder une concession de vingt années pour lléclairage électrique des] principales villes du pays. Les entrepreneurs se trouvent en ce moment à New-York, où ils examinent les différents systèmes pour les rues el pour l’éclairage des maisons. Tout le matériel pour ces installations entrera au Pérou sans les frais de douane, qui se montent en général, à 45 pour cent de la valeur des appareils de ce genre.
- Télégraphie et Téléphonie
- Dans sa séance du samedi i3 décembre la Chambre a adopté successivement les 22 chapitres -v budget des Postes et Télégraphes.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- i
- M. Cochery, ministre des Postes et Télégraphes, se rendra dimanche à Troyes avec les ingénieurs de l'Etat et des Compagnies de chemins de fer pour assister aux expériences d'enlèvement et de dépôt automatique des dépêches par les trains de passage.
- Le gouvernement français a traité, pour la pose d'un câble de Zanzibar à Mayotte, Nossi-Bé, Saint-Mary et Ta-matave. La pose du câble doit être terminée au mois de juin prochain, et la continuation jusqu’à la Réunion et l'ilc Saint-Maurice sera confiée à une Société.
- Depuis un an on poursuit le projet d’établir une communication télégraphique directe entre les divers grands centres commerciaux. Le Havre est déjà relié à Anvers et à Hambourg. On voudrait maintenant relier Paris à Manchester et le Havre à Liverpool, mais on se heurte à une opposition constante de l'Angleterre.
- L'ingénieur chargé de la pose du câble sous-marin de Sainte-Croix de Ténériffe au Sénégal a envoyé au ministère un télégramme annonçant que les travaux sont terminés et que le Sénégal est actuellement en communication avec l’Europe par la voie de Ténériffe-Cadix.
- Nous pouvons annoncer, à cette occasion, que le Sénégal va prochainement eutrer dans l'union télégraphique.
- L'administration des Télégraphes, en Autriche, a constaté qu'un grand nombre de particuliers font installer des lignes télégraphiques et téléphoniques sans avoir demandé l’autorisation nécessaire du ministère du commerce. Les autorités ont par conséquent reçu l'ordre de supprimer toutes ces lignes, jusqu'à ce que les propriétaires se soient mis en règle vis-à-vis du ministère en faisant la demande d'autorisation officielle et en se conformant aux conditions imposées par la loi.
- La Society of Telegraph Engineers and Electrician, qui fut fondée à Londres, en 1871, sous le nom de Society of Telegraph Engineers, compte aujourd'hui 1 256 membres dont 369 sont membres effectifs, 179 sont des étrangers, 668 des membres associés, 87 des étudiants, et 3 des membres honoraires.
- L'administration des Télégraphes, en Angleterre, s'occupe activement en ce moment de trouver le moyen de placer les fils et câbles télégraphiques sous terre. Le travail se poursuit très activement à Londres où il a déjà été terminé dans un quartier de la ville.
- Le journal le Financial News de Londres, croit que c'est à cause d'un différend sérieux entre MM. Mackay et Bennett, que la Commercial Câble C° n'a pas encore commencé ses opérations, et qu'il n'est pas impossible que M. Mackay se retire définitivement de l’entreprise.
- On annonce la réparation complète dos deux câbles de la Compagnie.
- c-
- Nous avons déjà parié du projet d'établir une communication télégraphique .au moyen d'un câble, entre les feux ^flottants et ia terre. Ce projet vient d’être réalisé à Walton-on«tne-Naze et le feu flottant qui se trouve à une distance de 9 milles environ de la côte. L'expérience a parfaitement réussi, tant pour les appareils de Wheatstone et Morse que pour le téléphone, de sorte qu'on peut maintenant appeler les bateaux de sauvetage par télégraphe ou par téléphone, de Harvvich, Walton ou Ramsgate. Le travail a été fait par
- la Telegraph Construction and Maintenance Cv sous la surveillance de l'ingénieur en chef de la Trinity House.
- Un violent orage a dérangé presque toutes les lignes télégraphiques à New-York, le 23 novembre dernier. Toute communication ôtait interrompue entre Boston et New-York, pendant quelque temps, et les lignes de l'Est n'ont été remises en bon état que deux jours après l'orage.
- La Bankers and Merchants Telegraph Company a maintenant fixé le prix des dépêches entre New-York et Boston à i5 sous pour 10 mots et un sou par mot supplémentaiie.
- Le réseau télégraphique du chemin de fer de Baltimore and Ohio, comprend aujourd'hui 6 886 milles de poteaux et 47 417 milles de fil dont la construction a entraîné une dépense totale de 10060000 francs pendant l'année dernière.
- Le câble entre la Trinidad et Demerara est interrompu.
- Nous trouvons dans VElech ician and Eleçtrical Engineer de New-York, la description suivante d'un bureau télégraphique chinois à Shanghaï, Dans la première chambre se trouvaient plusieurs employés chinois chargés de recevoir les dépêches et de les transmettre aux opérateurs qui travaillaient dans une autre salle. Derrière les receveurs attendaient les facteurs. Le deuxième étage est occupé - par les bureaux de l’administration et une salle d'attente avec des petites tables disposées entre deux chaises, pour le thé, sans lequel les chinois ne fout jamais rien; en effet, il n’y avait pas une seule chambre dans tout le bâtiment sans ces tables Devant les fenêtres dans la salle des appareils il y avait 6 à 8 machines Siemens desservies par 3 ou 4 garçons chinois. L'un des appareils était affecté aux dépêches du fort Woo-Sung, l'autre était pour le village du même nom et servait principalement à la correspondance des marchands chinois ; les autres instruments reliaient Fou-Tcheou, Nankin, Pékin et quelques points intermédiaires. La ligne de Nankin était constamment occupée parla transmission des dépêches du gouvernement, mais les télégrammes de commerce étaient relativement rares.
- Les opérateurs apprennent la télégraphie et l'anglais dans des écoles spéciales établies à Shanghaï, Fou-Tcheou et Tieutsin. Ils ne parlent pas l'anglais, mais ils le lisent et le comprennent. La Compagnie impériale chinoise n'a pas de câbles excepté pour le passage des grands fleuves comme le Yang-Tsc. Les ligues ont été construites sous la- surveil-ance des ingénieurs danois de la grande Compagnie des télégraphes du Nord, et plusieurs de ces messieurs occupent des positions importantes dans l'administration chinoise.
- Le personnel des télégraphes portugais vient de faire des expériences téléphoniques, sous la direction de M. van Rys-selbcrghe. La direction des Postes et Télégraphes, à Lisbonne, avait adressé de nombreuses invitations à la presse et au monde scientifique pour une conférence suivie d'expériences sur le système de télégraphie et de téléphonie simultanées sur les mêmes fils. On s’est servi pour les expériences d'une courte ligne entre Lisbonne et Cintra, une petite ville située à quelques kilomètres de la capitale.
- Le Gérant : Dr C.-C. Soulages.
- Paris. — Imprimerie P. Mouiliot, i3, quai Voltaire. — 53224
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-
-
-
- TABLE DES MATIÈRES
- I)U TOME XIV
- Pages
- A
- Accumulateurs en télégraphie. — Preece........... 67
- — (Décharge des). — Frankland......... 144
- — à l’hôtel des Postes, Londres. — Preece . . 182
- Aérostat électrique. — Tissandier..................... 67
- — — à Londres ..................... 261
- — dirigeable Renard et Krebs.— II. Mangon. 3o5
- — — Buchholtz.................. 428
- Allumeur à gaz électrostatique. — Clarke......... 264
- Anneau Gramme. — Gravier.............................. 21
- Anneaux colorés électrochimiques et chimiques. —
- C.Decharme................... 161, 282, 333 et 3/1
- Astronomie électrique. — Zenger.................... 429
- B
- Bateaux électriques.................................... 28
- Bibliographie :
- — Electricité et magnétisme. — F. Jenkin. . . 23i
- — Traité pratique d’électricité industrielle. —
- Cadiat et Dubost.......................... 3ii
- — Electrolyse. — H. Fontaine..................... 353
- — L’électrolyse, la galvanoplastie et l’électro-
- métallurgie. — E. Japing.................. 3qi
- — Histoire de l’électricité. — Hoppe............. 433
- — Les télégraphes. — Ternant..................... 471
- — Le téléphone, le radiophone et le microphone. — Th. Schwarlze................................ 5n
- Boîtes de résistance Siemens et Halske. — Dorn . . 72
- G
- Câbles téléphoniques................................. 65
- — atlantiques................................... 104
- Pages
- Calorimètre. — Son application à l’étude des cou-
- rants électriques. — Ad. Minet.............. 22-125
- Chaînette électrodynamique. — Riecke............... 468
- Chandelier Clariot................................. 271
- Chemin de fer électrique. — Smith.................. i83
- Chronique de l’étranger:
- — Allemagne. — II. Michaelis. 63, 142, 219,
- 299 et 5oo
- Amérique. — A. Guerout.......... 180-221
- — Angleterre. — J. Munro. 26, 65, 102, 144,
- 182, 223, 264, 3oi, 3^0, 384, 420, 458 et 5o3
- — Wi de Fonvielle................. 221-261
- — Etats-Unis. — F.-A. Brock........ 28-104
- — Italie. — Ferrini......................... 342
- — Portugal.................................. 383
- Collecteurs Ferranti............................... 248
- — Hochhausen................................ 249
- — Mac Connell.............................. 25o
- — W. Thomson................................ 247
- Commutateur Universel de batterie. — Barbier . . 148
- — Bain...................................... 25o
- — Stockwell................................. 251
- Compteurs électriques pour sucreries. — J. et H.
- Sebek............................... 149
- — d’électricité. — Aron.................. 220
- Condensateur. — Détermination de sa capacité. —
- Roiti . ........................................ 3o
- Condensateur (note sur un). —'A. Tobler............. 486
- Conducteurs. —De leurs dimensions.—Boltomley. 26
- — électriques (Echauffement des). — Marino-
- vitch................................. 252
- — aériens à Londres. — O. Kern............. 484
- Conductibilité électrique des dissolutions salines.
- — Vicenlini.................................... 428
- Congrès scientifique en Allemagne.................... 63
- Conférence internationale des électriciens
- (Travaux de la). 34, 73, 112, 153, 192, 233,272,
- 3i3, 355, 394, 4.34, 475 et 514
- Constantes voltaïques. — Wright..................... 341
- Courants. — Leur danger.............................. 67
- — thermo-électriques produits dans les cir-
- cuits composés d’un seul métal. —
- Overbeck.............................. 186
- — électriques (Théorie des). — Van der Vliet. 347
- — Chaleur développée par un. — Bazzi.... 352
- — Application du calorimètre à l’étude des. —-
- Ad. |Minet......................... 22-125
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-
-
-
- 522
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- Pages
- D
- Décharges disruptives.— Maze........................ i85
- Dépolarisation dans les éléments galvaniques par
- le brome. — Koosen.............................. 469
- Distribution de l'éclairage électrique à grande distance. — Tresca..................................... io5
- — d'électricité. — F. Geraldy. . ......... 242
- — — L. Pinto.................. 465
- — de l’heure. — P. Samuel................... 379
- Dynamomètres totalisateurs Mceze et Vernon-Boys.
- — Richard......................................... 11
- E
- Eclairage électrique en Angleterre. . ............. 421
- — à Berlin.............................. 3oi
- — à Londres.................................. 221
- — de là gare de Budapest. — Marinovitclu , . 14
- — des formes sèches du port du Havre. —
- C.-C. Soulages........................ 58
- — de l’Ambigu. — J.Sarcia................ 60
- — du Palais de Justice à Londres........... 459
- — du café Bauer à Berlin. — C.-C. Soulages. 454
- — des jardins d'hiver de l’hôtel Central à Ber-
- lin. — C.-C. Soulages................ 296
- — des ateliers de la librairie Hachette. —
- Ventes................................. 256
- — du pont du Forth...................... 386
- — du British Muséum. — W. de Fonvielle . . 417
- — des vaisseaux de guerre................. 224-340
- — des bateaux à vapeur. — Jamieson...... 3oi
- — (Station d’) à Berlin. — Marinovitch .... 338
- — (Distribution d’) à grande distance. —
- Tresca............................ io5
- — (Installation d’). — Hagen............ 3oo
- — au point de vue de la navigation. — IL Krüss 106
- — militaire. — P. Clemenceau............ 214
- — à incandescence. —P. Clemenceau....... 221
- — domestique. — Preece.................. 264
- Ecole polytechnique à Charlottenbourg.............. 299
- Electricité atmosphérique. — Hoppe................. 142
- — appliquée à la distribution dans les machi-
- nes à vapeur. — Krasza et Schaschl . . 63
- — et sommeil. — Stone................... i83
- — à l’observatoire de Montsouris. — Marié
- Davy.............................. 241
- — à la nouvelle école centrale. — P. Clemen-
- ceau....................... ...... 493
- — au métropolitain de Londres. — W. de
- Fonvielle......................... 488
- — au Times. — W. de Fonvielle........... 293
- — développée dans le filtrage du mercure. —
- Bêchant............................... 432
- Electrique (Influence de l’état) d'une surface liquide sur la tension maxima de la vapeur de ce liquide,
- en contact avec la surface. — Blondlot........ 431
- Electrisation du brouillard. — Lodge............... 145
- Electro-aimant. — S. Currie........................ 384
- Electrodes. — Echauffement produit par l’étincelle
- d’induction dans l'air très raréfié. — Naccari et j
- Guglielmo........* . . * ....... *............ 225 J
- Pages
- Electrolyse appliquée à la justification des monnaies. — Muller.............................. 65
- — (Phénomènes d’). — Gore.................. 68
- — Ilans-Jahn................................... ni
- — du verre solide. — Warburg. ........ 390
- — phénomènes lumineux. — Slouguinoff .... 470 Electromagnétique (Rotation) de la lumière transmise â travers des lames de fer, cobalt et nickel.
- — Kundt.......................................... 468
- Electrométallurgie du cuivre. — G. Radia. 3,46 et 92
- — de l’or et de l’argent. — A. Guerout .... 452
- Elément étalon Clark. — Rayleigh................... 66
- Enregistreur automatique d’énergie. — Ferrini. . 391
- Etalons prototypes de l'ohm légal. — Benoit..... 3q5
- Exposition de Philadelphie. — A, Guerout. 24,
- 61, 101 et 141
- — régionale de Rouen. — P. Clemenceau. . . 176
- — d'électricité de Turin.................. 342
- F
- Faits divers :
- Accident électrique........................... 437
- Aêrostation électrique.......................... . 37
- Application électrique à l'art militaire....... 38
- Association britannique....................... 277
- Avertisseurs électriques. . 276, 277,318, 358 et 517
- Bibliothèque de M. Henry...................... 438
- Brevets d'invention à Londres...................... 3i8
- — à Washington............................ 517
- « de la Société générale des téléphones. 478
- Brosse à cheveux électrique . ..................... 478
- Câbles Mackay-Bennett. 40,79,160, 200,320, 40oet 520
- — du tunnel d'Ajlberg..................... 279
- Câbles souterrains à Brooklyn................. 198
- — à Chicago.............. . ........... 5i8
- — à Philadelphie....................... 198*518
- Câbles sous-marins entre le Brésil et la Nouvelle-
- Orléans.......................... 359
- — entre Calato et l'Italie............ 400
- — entre Mayotte et Tamatave........... 520
- — entre Las Palmas et Arrécise............. 320
- — entre la Nouvelle-Ecosse et Sable-Is-
- land............................ 320
- — entre Philadelphie et Cambden........ 39
- — entre Santiago et Saint-Vincent . . 400-480
- — entre Saint-Vincent et Saint-Jago . . . qoo
- — entre la Sicile et Malte.................. 39
- — entre Sainte-Croix et Ténériffe . . . , . 520
- — entre Ténériffe et le Sénégal....... 320
- — entre Victoria et Tasmania............ 80-120
- Câbles sous-marins (interruption des) :
- — entre Amoy et Shanghaï.................... 79
- — entre Bahia et Rio de Janeiro............ 23g
- — entre Bangkok et Batambamg........ 79-239
- entre le Cap Saint-Jacques et Hong-
- Kong...................... 239-399
- — entre Fao et Bushire......... 399-400
- — entre Haïphoug et Hong-Kong.............. 239
- — entre Hong-Kong et Canton..........79-239
- — entre la Jamaïque et Porto-Rico. 239,
- 280 et 359
- — entre Kreesbran et Haardt................ 279
- — entre Malte et Gibraltar..........* . 79
- — Mackay-Bennett........................... 400
- à la mer Caspienne....................... 239
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-
-
-
- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITE
- 523 '•'*
- Pages
- Câbles sous-marins (interruption des) :
- — à Nagasaki......................... 79
- — entre Newerth et Héligoland....... 79-239
- — entre Para et Maranham............... 23g
- — entre Pernambuco et Bahia............ 399
- — entre Saïgon et Hong-Kong..........80-120
- — entre la Sicile et Malte.............. 79
- — entre Trinidad et Demerara . ........ 520
- entre Victoria et Tasmania. 120, 239,
- 280 et 320
- Chemin de fer électrique
- — en Angleterre ....................... 317
- — entre Bersbrook et Ncwry.............. 398
- — à Blackpool............................ 277
- de Brighton........................ 158-478
- — à Brooklyn........... 118, 287 et 438
- — à Bruxelles........................ 118-198
- — à Edimbourg ........................... i58
- — à l'Exposition de Boston. ........ 3i8
- — — de Philadelphie. ............. 118
- — — de Saint-Louis................... 198
- — de Francfort........................... 117
- — à Londres.......................... 398
- — à Manchester....................... i58
- — à New-York......................... 438
- — à Nuremberg........................ 276
- — à Offenbach............................ 358
- entre Saint-Paul et Minneapolis . . 277-318
- — à Vienne............................... 237
- Expériences de M. A. Rekenzaun. . . . 517
- Commission électrotechnique de Munich............ 198
- — des conducteurs électriques ........... 3i7
- Constatation électrique de la mort '........... 398
- Cours public d'électricité................... 017-437
- Décision du conseil municipal.................... 517
- Eclairage électrique :
- — à Aigle.........
- — à Akron. . . .
- — en Angleterre .
- — à Annistan. . .
- — à Anvers . . . .
- — en Autriche. . .
- — à Barcelone . .
- — en Belgique . .
- — à Bellegarde . .
- — à Berlin. . . .
- — à Bolbcc . . . .
- — à Brême . . . .
- — à Bucharest . .
- —. à Burradcn. . .
- — à Cardiff. . . ,
- — à Chicago . . .
- — à Chihuahua . .
- — à Cronstadt . .
- — à Deal..........
- — à Détroit . . .
- — à Dublin . . . .
- — en Espagne . .
- — à Fives-LÜle . .
- — à Genève. . . .
- à Germautown
- — à Glasgow . .
- — -à Greenock. . .
- à Hambourg . . — à Hebburn. . , à Kcw................
- — à Linlithgow .
- — à Londres . . .
- — à Lynchburg.
- ........................ 3i8
- .......................... 79
- ..............* . . . 319
- ......................... 09
- ........................ 439
- ......................... 78
- . . . .X. . 78, 159 et 470
- ....................... t 18
- ........................ 3i8
- 39, 78. iiîî, 199, 099 et 478
- . . /................... 277
- ......................... 398
- ........................ 319
- ........................ 5i9
- ........................ 199
- ..................... 238-359
- ........................ 160
- ......................... 39
- ......................... 73
- ........................ 199
- ........................ 119
- ........................ 238
- ........................ 5i8
- ........................ 159
- ....................... 319
- ......... 119,409 et 5jC)
- ...................... 316
- ......................... 478
- .......................... ji6
- ........................ 278
- ......................... 278
- 119, i5q, Siq, 399 et 5ig ........................... 79
- Pages
- Eclairage électrique:
- à Madrid.............. 199? 277 et
- à Magdebourg................... . .
- à Metz............................
- â Minneapolis......................
- à Mobole .........................
- à New-IIaven.......................
- à New-York.........................
- à Ottawa...........................
- au Pérou...........................
- à Pesth............................
- à Philadelphie.....................
- à Portland.........................
- 35ç
- 118
- 398 359 238
- 119 119 278 519
- 399
- 319
- 320
- à Quincy............................ 79
- à Roches ter........................ 278
- à Rotterdam........................... 78
- — à Silver City....................... 199
- — à Stockholm......................... 479
- — à Temesvar......... 78, 159, 3i8 et 398
- — à Todmordan..........'......... 5i9
- — à Triberg........................ 33-399
- — à Victoria.......................... 320
- à Wabash............................. 320
- — à Washington.......... 119, 319 et 5ig
- — à Worcester......................... 519
- — à Wycombe........................... 277
- Eclairage électrique à bord des vaisseaux...... 38
- — " de VAlfonso-d’Albuquerqua . . . 119
- — de VArawa................. !99“399
- — de VAtlante................. 79
- — — du Boston...................... 79
- — — du Chen-Yuen................... 3g
- — — du Crocodile.................. 199
- — — du Colossus................... 199
- —: —- de VEtruria ...............• 3ç
- — du Fgen.................... 119
- — — du Galatea.................... 238
- — — du Great-Easlern.............. 43g
- — — de VIpswich.................... h 9
- — — du Linnet...................... 79
- — — du Lucinda.................... 479
- — — du Malabar.................... *99
- — — du Magenta.................... Siç
- — — du Norwich.................... 119
- — — du Numancia................... *99
- *— — de YOlympo..................... ^9
- .—. — de 19 Océanien................ *99
- — — de 19 Omaha................... 3*9
- — — du Pargoud. ...................460
- — — du Polyphemus ................ *99
- — — du Reindeer.................... 79
- — — du Ruggiero-di-Lauria........... 78
- — du Serapis..............-, * • *99
- — du Sagunto.................... 199
- — — du San-Martin ................ 7$
- — _ d eVUmbria..................... 819
- — — du Victoria................... *99
- — — du Werra....................... 39
- — — du Yarra....................... 439
- Brush................................ 100
- — Edison................................ 38
- Siemens et Halske à Berlin........... 439
- — de la bibliothèque du Grand-Iiôtel à
- Eastbourn...................... 278
- — de la Bourse de Londres............... 39
- des bureaux du journal Le Neues Tag-
- bîatt de Vienne.................. 359
- du Canal de Suez.................... 3i8
- du café de la Paix.................. 3t8
- des chantiers de la marine allemande. . 199
- p.523 - vue 527/536
-
-
-
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 524
- Pages
- Eclairage électrique du château de Ferrières . . . ?»
- — — royal de Sinaïa 118
- — du concert de Leipzig 177
- — — de New-York 278
- — de l’Ecole Centrale 198
- — de l’établissement Kroll à Berlin .... 479
- — de l’Exposition d’Anvers 159-237
- — — des Brasseurs à Londres 278
- — — de Chicago 119
- — — de Ilelton 39
- — — d’hygiène à Londres . . 278
- — — de Llanelly 15ç
- — — de la Nouvelle-Orléans.
- 199-399
- — — d’Odessa 78
- — — de Saint-Louis 519
- — de la fabrique de papier à BillowsFalIs
- 278 et 519
- — — — deM. Boutrain 3q8
- — — de coton à Nashville . . . 238
- — — — à Philadelphie . 319
- — — de drap Hartmann . . . . 118
- — — — à Brunn 199
- — de la farinerie Saint-Regnier 358
- — de la filature Lemaire Dellis. 238
- — Petit 478
- — — Droulers-Vernier 478
- — — de MM. Folwell, frères. . 519
- — de la gare de Barcelone 38
- — — de Bonn i 39-159
- — — de Bromberg 199
- — — de Cannon Street, Londres. 118
- — — de Glasgow 399
- — — du Hanovre IIB
- — de Koenigsgrœtz 358
- — — de Mayence 479
- --- — de Schaerbeck 518
- — du Grand-Hôtel ;8
- -- du Hammond Electrical College 470
- — de l’hôpital du Havre 438
- — de l’hôpital du gouvernement à Chris-
- tiania. 5i8
- — des hôpitaux flottants de la Tamise. . . 478
- — de l’hôtel Lingke à Dresde 38
- — — de la Mutual Life Insurance C° 480
- — — des Postes â Philadelphie . . . 119
- — — Victoria à Manchester 199
- — — de Ville de Vienne 1, 59 3q8
- de la maison Hachette 78
- — — Prat 438
- _ — Burrington 438
- de la Mansion Ilouse 43q
- des magasins du Gagne-Petit 3i8
- — du Bon Marché 5i8
- ... d'une manifestation à New-York. . . . 4tx>
- — des mines d’Anaconda 320
- — — de l’Indian Rigde 39
- -- — de Rechinoor 160
- — de Rio-Tinto 199
- — . dn moulin à vapeur Sordelli à Milan. . 277
- — du palais du Parlement anglais 479
- *— de la pharmacie centrale 277
- — de la place du Carrousel 3i8
- — d’une raffinerie de sucre en Allemagne. 118
- — — à la Havane. . 160
- — à Modran . . . 118
- — de la salle des conférences de Society
- of Arts de Londres 479
- — des squares de Philadelphie 199
- — du théâtre de la Cour à Dresde 39
- — — à Berlin 277
- Pages
- Eclairage électrique du théâtre de la Cour à Mu-
- nich ............................. 399
- — du théâtre de l’Ambigu............. 398
- — — de Bucharest . . . 238 et 399
- — — de Bjorneborg............... 73
- — — en Amérique................ 278
- — — de Halle................... 479
- — Haverley, à New-York ... 79
- — — National de Munich.......... 118
- — — de POpéra.................. 5i8
- — — Royal de Liverpool.......... 159
- — des trains de chemin de fer en Angle-
- terre...................... 399 et 479
- — des travaux du pont de Charing Cross. 319
- — des voitures-réclames à Manchester . . 489
- — (Prix de P) aux Etats-Unis............ . 480
- — (Statistique d’)........................ 480
- —- des phares flottants.............. 258
- — — ........................... 38
- — — Planier........................ 78
- — — Iiell-Gate . . . 199, 278 et 35c;
- — South-Forcland............ 479-519
- — de l'usine de M. Essaude, à Creil .... i5q
- — — de M. Richards................ 238
- — Thayer et Judd . . . 238 et 319
- — — Fearfleld..................... 278
- — — Eltingham..................... 278
- — — Sordes et Huillard............ 438
- — — de la Stanners Close Seel C° 278
- — d'une usine à Vizé.................. 233
- — (Société espagnole d’) à Barcelone . . . 238
- — (Société Helios d’).......... 399 et 439
- — (Société Edison d')................. 438-5i8
- Electricité atmosphérique...........77, M 7 et 520
- — appliquée au chauffage.............. 517
- Execution électrique des condamnés à mort . . . 3i8
- Exposition d’Anvers........ 38, 77, 117, 276 et 358
- — d’appareils électriques à Vienne.... 398
- — de Boston................. 198, 438 et 5i8
- — d’hygiène à Londres................. 276
- — internationale des inventions. i58, 277,
- 358 et. 478
- — — artistique à Londres . 85-3i8
- — de Kœnigsbcrg..................... 317-617
- — des moteurs à Dresde................ 198
- — de la Nouvelle-Orléans............ 277-518
- — de Philadelphie.......77, i5g, 287 et 5i8
- — devienne............................ 617
- Fabrication du magnésium . ....................... r58
- Elis aériens en Amérique....................... 169
- — à Londres........................... 277
- — à Philadelphie........................ . 478
- — à Statford.......................... 277
- Frein électrique.................................. 276
- Grue électrique.................................. 478
- Hôtel des Postes à Londres. . »................. 480
- Horlogerie électrique à Barcelone................. 198
- — à Grand Rapids...................... 479
- Imprimerie électrique......................... i58-237
- Incendie de l’usine télégraphique Siemens à
- Woolwich........................ i58
- — de Silvertown....................... 277
- Librairie Hartleben............................ 77
- Loi sur l’éclairage électrique en Angleterre. . . . 519
- Mort de M. Favvcett............................... 276
- — R.-H. Sabine........................ 276
- — Lartigue............................ 317
- — Callaud............................. 358
- — Cruzada Villamil.................... 437
- Paratonnerres à bord des navires de la marine
- anglaise........................ i58
- p.524 - vue 528/536
-
-
-
- JOURNAL UNIVERSEL IV ÉLECTRICITÉ
- 525
- Pages
- Prameria glandulifera............................ 277
- Réseau pneumatique à Paris................... 279-359
- — à New-York....................... 2.79-517
- Société générale des téléphones............ 35B-517
- —. Le Chrome......................... 517
- — Internationale des électriciens... 358
- — Electrotechnique de Francfort..... 487
- — of Telegraph Engineers............ 520
- Télégraphe sténographique......................... 79
- Télégraphie en Allemagne................... 119 320
- — à Albany.......................... 239
- — à Alexandrie...................... 400
- — en Angleterre........... 160, 320 et 400
- — à Assouau......................... 480
- — en Australie....................... 80
- — à Bokhara.......................... 80
- à Brooklyn........................... 289
- — à Buffalo......................... 280
- — au Canada........................ 120-359
- — au Chili.......................... 120
- — à Chicago........................ 320-359
- — en Chine......................... 39-520
- — au Danemark....................... 279
- — à Edimbourg....................... 320
- — en Egypte........................ 119-200
- — en Espagne........................ 289
- — en France............... 119, 160 et 279
- — à Glasgow......................... 359
- - à Greenock........................ 239
- — en Hongrie........................ 320
- — en Italie......................... 129
- — à Lubeck.............................. 238
- — à Madrid........................... 39
- — au Mexique........................ 239
- — à Naples'......................... 400
- — à Newcastle....................... 279
- — à New-York................ 119, 289 et 400
- — à Nottingham...................... 160
- — à Paris........................... 320
- — à Perim........................... 280
- — à Philadelphie................... 39-79
- — à Plymouth......................... 3g
- — à Queensland...................... 239
- — en Russie.......................... 119-400
- — à Sigmaringen..................... 400
- — au Tonkin......................... 238
- — à Washington....................... 400-440
- — militaire................. 119, 160 et 359
- — optique........................... 399
- et téléphonie..................... 200
- Télégraphique (Communicatiouj entre la Bourse de
- Vienne et de Budapest . . 79
- — — entre Wady-Halfaet Mercuri. 160-280
- — — entre Londres et Greenock . . . 480
- — entre Paris et Manchester. . . . 520
- — — entre les feux flottants et la
- terre.................. 5ao
- — (Conférence) à Saint-Pétersbourg. . . . 160
- — — à Berlin..................... 400
- — (Mandats)........................ 79-279
- — (Rapidité)................. 39, 440 et 520
- — (Recettes) en Angleterre. 39, 239, 279,
- 320, 359 et 440
- —• ‘ — en France...................... 79
- — (Sociétés)........... 79,80, 200 et 36o
- — (Statistique).............. 79, 279 et 320
- — (Tarif des dépêches) à Bokhara..... 80
- — — entre la Nouvelle-Angleterre et
- New-York.............. 239
- — — pour Canton.................. 279
- — — en Angleterre..........*...... 279
- “ Pages
- Télégraphique (Tarif des dépêches) entre Shanghaï et Fouchow................................. 280
- — — entre New-York et Boston. . . 520
- — — par le câble Mackay-Bennett. . 320
- Télégraphie et téléphonie simultanées............ 520
- Téléphone Graham Bell............................. 49
- Téléphonie en Allemagne ......................... ito
- — à Aberdeen........................ 480
- — en Angleterre. . 80, 120, 2fio, 36o et 440
- — à Augsbourg............................ 280
- — à Barcelone............................ 240
- — en Belgique. ... 3g, 120, 200, 239 et 280
- — à Berlin............................... 400
- — à Boston............................... 120
- — à Brooklyn.......................... 40-440
- à Buffalo......................... 280
- — à Chicago.............................. 240
- — à Dundee............................ 40-240
- — à Dallas................................ 40
- â Edimbourg............................ 120
- en Espagne............... 40, 80 et 240
- aux Etats-Unis.................... 280
- — à Gênes................................ 240
- à Géra............................ 240
- — â Inverness......................... . 40
- — aux Indes............................. 36o
- — en Italie......................... 160
- — à Kansas-City..................... 280
- à Los Angeles........................... 40
- — à Mayence............................... 80
- — à Melbourne............................ 36o
- — à Milwankee............................. 80
- — à Montevideo............................ 80
- — à Montreal.............................. 40
- — â Moscou............................... 240
- — â Naples............................... 240
- — à Neuchâtel............................ 160
- — à New-York............................. 240
- — à Paris............................ 280-360
- — à Perth................................ 36o
- — à Queensland........................... 240
- — à Rio-de-Janeiro........................ 40
- — à Rome................................. 240
- — à Santa-Fé de Bogota................... 440
- — à Sheerness............................ 160
- — à Sheffield............................ 240
- — à Torquay.............................. 440
- — à Victoria............................. 36o
- — à Vienne.......... .-.............. 400
- — à l’Exposition de Philadelphie..... 40
- — militaire.......................... 120-160
- — et choléra........................ 320
- Téléphonique (Audition) à Ostende................. 39
- — (Application) au scaphandre....... 36o
- — — à la prévision du temps.......... 440
- — (Conducteur)......................... 320
- — (Communication) entre le musée Grévin
- et les théâtres des Nouveautés et
- des Variétés.................. 36o
- Téléphoniques (Essais) à bord du Yarra....... 40
- — (Fils) souterrains à New-York..... 480
- — (Lignes) entre Bruxelles et Anvers . 120-239
- — — Bruxelles et Arlon. ......... 400
- — — Buffalo et Rochester......... 280
- — — les bureaux du journal l'Ame-
- rican de Baltimore à Washington .................... 40
- — — Chicago et Kankakee.............. 40
- — — Dresde et Berlin.............. 440
- — — Glasgow et Paisley. . ....... 36o
- — — Greenock et Edimbovrg........ 36o
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-
-
-
- 520
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- Pages
- Téléphoniques (Lignes) entre Leipzig et Dresde. 120
- — — Londres et Brighton.......... 40
- — — Milwankee st Madison. ..... 240
- — — New-York et Boston......... 40-280
- -T- — Pittsburg-Louisville et Boston . 240
- — — (Partie) d’échecs............ 80
- — (Procès) Drawbaugh. ... 40, 120 et 440
- —- — en Angleterre............... 240
- — (Sociétés).............. 80, 36o et 440
- — (Tarifs).......................... 120
- Thermomètres électriques à l’Opéra de Bruxelles 358
- Tricycle électrique......................... £98
- Unités électriques.................. 38, 118 et 23?
- Fabrication électrique du beurre. — Tichenor . . . 470
- Force électromotrice du contact fer et cuivre. —
- Leroux...................................... 344
- Forces naturelles. — (Utilisation des), -r Street 361-449
- Foudre. — W. von Bezold......................... 270
- Frottement. — (Lois du). — Deprcz............... 281
- — (Lois du). — Hirn......................... 423
- G
- Galvanomètre étalon des tangentes. — S.-P. Thomson............................................ io3
- — à aiguilles astatiques. — Ducrctet..... 146
- — Deprez................................. 401
- Générateurs secondaires. — Gaulard et Gibbs.
- — Deprez............................ 41
- — Colombo................................. 43
- H
- Héliographe. — Mance....................... 472
- Heliostat. — Mangin........................ 472
- Hypnoscope. — Ochorowicz................... 211
- 1
- Indicateur. — Richard — Richards — Deprez — Thomson . . . 286, 327, 365 et 406 286 286
- — Stanek . . 287, 827, 328 et 33s
- — Casarlelli et Potter.. . 292, 327 et 332
- , Darke
- — Smith .... 293-328
- — Sweet 293
- — Shaffer-Budenbcrg. . . 327
- — Lyne
- — Crosby.. . .... 33o-332
- — Kenyon 333
- — . Boye . ....... 333
- — Prussma^ 365
- — Hambruch. 67
- — Pimbley 68
- — Ashton et Storey. . . . 69
- Pages
- Indicateur Puplus................................... 69
- — Lea....................................... 70
- — Brown....................................... 412
- — Williams................................ 412
- — Allen..................................'. 412
- Induction solaire. — Sa force élémentaire. —
- Quel................................. 185
- — Sur les circuits téléphoniques. — Neale. . . 421
- — (Action de l’étincelle d’) sur le trifluorure
- de phosphore. — Moissan.............. 422
- Intégrateur. — Ayrton et Perry..................... 220
- Interrupteur magnétique. — W. Thomson.............. 180
- — de courants. — Menges.................... 3io
- K
- Kilowatt. — Preece................... 106
- L
- Lampes à incandescence. — Preece................... 64
- — (détails de construction). — G. Richard. . . 491
- dans le brouillard...................... 102
- — Starr.................................... . . . 222
- — Dehaut.................................. 222
- — Brush. — Procès.......................... 424
- de sûreté Woodhouse et Rawson. — Fon-
- vielle................................. 457
- — électriques portatives. — Trouvé........ 304
- — û incandescence appliquée aux recherches
- microscopiques et aux reproductions
- microphotographiques. — Slcin....... 127
- Lanternes dioptriques. — Trotter. — Richard. ... 98
- Lettre de JVL Parent sur les appareils de sûreté pour
- chaudières............................. 77
- — de M. Gaulard sur les générateurs secon-
- daires. ................................. i56
- — de M. Mildé sur le microphone Hipp .... 276
- — de M. Badia sur la distribution Gaulard. . . 3i6
- — de MM. Ferrini sur la distribution Gaulard. 397
- — de M. de Reichenbach. — Sur « Phypnos-
- cope ». — Ochorowicz.................• 436
- — de M. Menuisier sur les phares flottants . . 437
- — de M. llipp sur le microphone Mildé....... 437
- — de M. Tommasi sur les constances voltaï-
- ques.............................. . 477
- — de M. Colombo sur la distribution Gaulard
- et Gibbs................................. 5i6
- Loch, électrique Fleuriais. — C.-C. Soulages. . . 165-260
- M
- Machines à influence de Wimshurst.................. 146
- — dynamo Richard........................ 205-245
- — . — Brush............................. 209
- — — Ferranti....................... 207-246
- — — Hocchauseri........................ 206
- — — Jones.............................. 205
- p.526 - vue 530/536
-
-
-
- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
- 527
- Page*
- Machines dynamo Morday................................ 209
- — — Morin............................. 208
- — — Bright.......................... 209-247
- — — Cardew.............................. 223
- — — Bain................................ 246
- — — Mac-Connell......................... 247
- — — Cabauellas.......................... 386
- — (Dimensions des (ils). — J. Pcch.m.......... 5o7
- — à courants alternatifs. — Ilopkinson........ 341
- — — — comme moteur.... 4S9
- Magnétisme terrestre. — A. de 'lillo.................. 194
- — (Mesure de la composante horizontale du).
- Baille.................................. 224
- — (Durée d’oscillation d’un système). — Brillouin........................................... 190
- — d’un faisceau de fds de fer. — Bakmclieff. . 391
- Mesure de la capacité d’un câble; de grande longueur
- — Ronilliard............................ 168
- — électriques. — Appareil Kohlrausch. — Up-
- penborn................................. 17°
- Mesureur d’énergie électrique Edison.................. 104
- — de vitesse pour trains de chemins de fer. —
- Waldorp................................. 309
- Modérateur Roussy. — Imer-Schneider.................... no
- N
- Niveau d’eau avertisseur électrique. — Guérin.. . . 229
- P
- Paratonnerres et la foudre. — Larroque............. 172
- Photomètre pour la pupille. — Gorham............... 458
- Photométrie des foyers intenses de lumière. — A.
- Crova.......................................... 5o6
- Pile Starr.......................................... 28
- — Jablochkoff. — Geraldy.................... . • 14
- — sèche de Wolff. — Voiler................. 187
- Piles télégraphiques. — Discher..................... 32
- — force électromotrice. — Loffde............ 66
- — (Chaleur des). — Lippmann................ 388
- Potentiel d’un câble. — Rouilliard.................. 89
- Procès. — Swan-Edison............................... 33
- — de la Société générale des téléphones. —
- Bourdin............................... 179
- — téléphoniques en Amérique. — Aug. Gue-
- rout.................................. d8i
- R
- Raies électriques...........................
- Régulateur à auto-induction. — Gordon
- Lamberg
- Pages
- Résistance (boites Siemens et Halske de) — Dorn. 72
- — électrique du sélénium. — .S'. Bidxvcll.... 72.
- — — des cathodes. — Gore.............. îba
- — et nombre des spires dans les électro-ai- .
- mants des machines à enroulement Compound. — Pierre.................... 265
- — des fils. — IIopps. .................... 421
- — des terres. — W.-A. Nippoldt. ....... 509
- — ' d’une dérivation dans un câble sous-marin.
- — Cardarelli.......................... 467
- Résistances (mesure des petites). — Uppenborn . . 336
- S
- Science et administration. — Marinovilch............. 404
- Société électrotechnique de Berlin................... 219
- Sonneries d’appartement. — A. Guerout................ 5i-83
- Station centrale Edison à Berlin.................... 142
- T
- Tables de communications téléphoniques multiples.
- — II. de Roihe............................ . 18
- Télégraphie en Angleterre...................... 65
- Telegraph-Office de Londres................... 262
- Télégraphe multiplex synchrone Delany. — J. Houston ........................................... 307
- — automatique de Lcggo. — Ilaskins....... 441
- Téléphone Neumayer............................. 3io
- — (théorie du). — Wietlisbach........... 460
- Téléphonie en mer. — G. Bell.................... j83
- — M. Leblanc................................ 201
- Téléphoniques (reproduction des sons). — Larroque .................................... 259
- Téléphoniques (Sur une dispositon de sonneries et
- de circuits). — C.-C. Ilaskins............. 483
- Torpilleurs automobiles Lay et Williams. — Richard...................................... 443
- Transmetteur téléphonique. — Perrin............. 104
- Transport de la force électrique à Bienne. —
- Boucher.................................... 216
- Tréfilerie du cuivre. — Bourdin................. i33
- U
- Unités absolues. — Szarvady........ 321, 375 et 413
- V
- Volts-mètre et ampères-mètre calorimétriques. —
- D'Arsonval................................... 3i
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-
-
-
- p.528 - vue 532/536
-
-
-
- TABLE DES NOMS D'AUTEURS
- Pages
- A
- Allen. — Indicateur..................................... 413
- Aron. — Compteur d’électricité.......................... 220
- Arsonval {d’j. — Volts-mètre et ampères-mètre calorimétriques........................................ 81
- Ashton et Storey. — Indicateur.......................... 369
- Ayrtonet Perry. — Intégrateur............................ 220
- B
- Badia. — Electrométallurgie du cuivre. . . | 3. 46 et 92
- — Lettre sur la distribution Gaillard.......... 3i6
- Baille. — Mesure de la composante horizontale du
- magnétisme terrestre........................... 224
- Bain. —Machine dynamo.............................. 246
- — Commutateur.................................. 25o
- Barbier. — Commutateur universel de batterie . . . 148
- Bakmetieff. — Moment magnétique d’un faisceau
- de iiis de fer................................. 391
- Bazzi. — Chaleur développée par un courant pendant la période variable....................... 352
- Bell. — Téléphonie en mer.......................... i83
- Benoît. — Etalons prototypes de l’ohm légal .... 3q5
- Bezold (W. von). — Coups de foudre suivis d’incendie ........................................ 270
- Bidwell. — Résistance électrique du solenium ... 72
- Blondlot. — Influence de l’état électrique d’une surface liquide sur la tension maxima de la vapeur de ce liquide eu contact avec la surface. . . q3i Boucher. — Transport de la force électrique à
- Bienne............................................ 216
- Bourdin. — Procès de la Société générale des téléphones .............................................. 179
- — Tréfilerie du cuivre............................ i33
- Bottomley — Dimension des conducteurs.................. 26
- Boye. — Indicateur .............................. 333-370
- Bright (C.). — Machine dynamo.................... 209-247
- Brillouin. — Durée d’oscillation d’un système magnétique muni de son index........................ 190
- Brock (V.-B.). — Chronique’ étrangère. — Amérique.......................................... 28-104
- Brown. — Indicateur.................................. 412
- Pages
- Buchholz. — Ballons dirigeables....................... 428
- Brush. — Armatures. ....... ............... 208
- G
- Cabanellas. — Machine dynamo......................... 386
- Cadiat et Bubost. — Traité pratique d’électricité
- industrielle...................................... 3n
- Cardarelli. — Résistance d’une dérivation dans un
- câble sous-marin................................. 467
- Gardew. — Enroulement des dynamos.................... 223
- Gasartelli et Potter. — Indicateur . . 292, 327 et 382
- Glark. — Elément étalon............................... 66
- — Allumeur à gaz électrostatique.............. 264
- Glariot. — Chandelier. . . ........................ 271
- Glémenceau (P.). — Eclairage électrique à incandescence ............................................. 121
- — Exposition régionale de Rouen............... 176
- — Eclairage électrique militaire.............. 214
- — Bibliographie................................171
- — Les installations électriques à la nouvelle
- Ecole Centrale......................... 498
- Colombo.. — Distribution Gaulard et Gibbs............. 48
- — Lettre...................................... 5i6
- Crosby. — Indicateur..............33o, 332, 365 et 368
- Currie. — Electro-aimant............................ 38q
- D
- Darke. — Indicateur.......... 292, 293, 328, 33o et 368
- Bêchant. — Développement d’électricité dans le
- filtrage du merenre.............................. 432
- Decharme. — Anneaux électrochimiques. 161, 282,
- 333 et 371
- Behaut — Lampes à incandescence...................... 223
- Beprez (M.). — Générateurs Gaulard et Gibbs. ... 41
- — Lois du frottement.......................... 281
- — Indicateur.................................. 287
- — Galvanomètre............................... 401
- Belany. — Télégraphe multiplex synchrone............. 307
- Bischer. — Piles télégraphiques....................... 32
- Born. — Boîtes de résistance Siemens et Halskè. . . 72
- Bucrçtet. — Galvanomètre............................. 146
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-
-
-
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- Wko
- & .
- Pages
- E
- Edison. — Mesureur d’énergie électrique........... 104
- F
- Ferranti. — Machine dynamo . . 206, 208, 246 et 248
- Ferrini — Chronique étrangère. — Italie.......... 342
- — Lettre sur la distribution Gaillard........... 3.47
- — Enregistreur automatique d’énergie......... 391
- Fleuriais. — Loch électrique..................... i65-26o
- Fontaine (H.) — Eléctrolyse (Bibliographie)............. 353
- Fonvielle (W. de). — Chronique étrangère. — Angleterre............................................ 221-261
- — L’électricité au Times..................... 2q3
- — Eclairage électrique du British Muséum. . . 417
- — Lampe de sûreté Woodhouse et Rawson. . 457
- — L’électricité au métropolitain de Londres . 488
- Frankland. — Décharge des accumulateurs................. 144
- G
- Gaulard et Gibbs. — Générateurs secondaires. . 41-q3
- — Lettre sur les générateurs secondaires. . . . i56
- Géraldy (F ). — Nouvelle pile Jablochkoff........... 140
- — Dislribution d’électricité.................... 242
- — Bibliographie.................................. 3u
- Gordon. — Régulateur à auto-induction............... 223
- Gorham. — Photomètre pour la pupille................. 458
- Gore.— Phénomènes d’électrolyse...................... 68
- — Résistance électrique des cathodes............ 152
- Gott (J.). — Méthode pour mesurer la capacité d’un
- câble de grande longueur............. 168
- Gravier. — Anneau Gramme............................. 21
- Guérin (R.). — Niveau d’eau avertisseur électrique.. 229
- Guerout (Aug.). — Exposition de Philadelphie.
- 24, 61, 101 et 141
- — Sonneries d’appartement..................... 51 -83
- — Chronique de l’étranger. — Amérique. . 180-221
- — Electrométallurgie de l’or et de l’argent. , . 452
- — Bibliographie................................. 433
- — Les procès téléphoniques en Amérique. . . 481
- H
- Hagen. — Installations d’éclairage électrique........ 000
- Hambruch. — Indicateur............................... 067
- Haskins (C.-C ). — Télégraphe automatique de
- Leggo................................ • 441
- — Sur une disposition de sonneries et de circuits téléphoniques............................. 4^3
- Hipp. — Lettre sur le microphone Mildé............ 437 '
- Pages
- Hirn. — Lois du frottement........................... 423
- Hochhausen. — Machine dynamo................... 206-249
- Hoppe — Electricité atmosphérique.................... 142
- — Histoire de l’électricité. — Bibliographie. . 433
- Hopps. — Résistance des fils......................... 421
- Hopkinson. — Couplage des machines à courants
- alternatifs..................................... 341
- Houston (E.-J.). — Télégraphe multiplex synchrone
- Delany.......................................... 307
- Jablochkoff.—Pile.................................... 140
- Jahn (Hans). — Etudes électrolytiques................ 111
- Jamieson. — Eclairage électrique des bateaux à va
- peur............................................ Soi
- Japing. — L’électrolysc, la galvanoplastie et l’élec-
- tro-mét lurgie. — Bibliographie................. 391
- Jenkin. — Electricité et magnétisme. — Bibliogra- .
- phie............................................ 23j
- Jones. — Dynamo..................................... 2m5
- K
- Kenyon. — Indicateur................................... 338
- Kern. — Les lignes téléphoniques aériennes à Londres............................................... 484
- Koosen. — Emploi du brome comme dépolarisant
- dans les éléments galvaniques..................... 469
- Krasza et Schaschl. — Electricité appliquée à la
- distribution dans les machines à vapeur............ 68
- Krizik. — Régulateur pour éclairage de scènes de
- théâtre.......................................... 229
- Krüss. — Eélairage électrique au service de la navigation........................................... 106
- Kundt. — Rotation électromagnétique de la lumière transmise à travers des lames de fer, cobalt et nickel............................................. 468
- L
- Lamberg. — Régulateur.............................. 269
- Larroque. — Foudre et paratonnerres.................. 172
- — Reproduction téléphonique des sons........ 2S9
- Lay. — Torpilleur automatique....................... 448
- Lea. — Indicateur.................................... 370
- Leblanc. — Téléphonie................................ 201
- Leggo. — Télégraphe automatique..................... 441
- Le Roux. — Force électromotrice du contact fer-
- cuivrc.......................................... 344
- Lippmann. — Chaleur des piles........................ 388
- Lodge. — Force électromolrice des piles.............. 66
- — Electrisation du brouillard................... 145
- Lyne. — Indicateur................... 328, 33o et 332
- M
- ETac Connell. — Dynamo........................... 247-250
- Mangon (Hervé). — Aérostat dirigeable Renard et
- ICrebs........................................... 3o5
- Mangin. — Iléliostat................................. 472
- p.530 - vue 534/536
-
-
-
- JOURNAL UNIVERSEL D'ÉLECTRICITÉ
- 531
- Pages
- Marié-Davy. — L'électricité à l'observatoire de
- Montsouris..................................... 241
- Marinovitch. — Eclairage électrique de la gare de
- Budapest.............................. . 14
- —- Bibliographie. . . ;..................... 23i
- — EchaufFement des conducteurs électriques. 252 — Station d'éclairage électrique à Berlin., . . 338
- — Science et administration...................... 404
- Maze. — Décharges disruptives........................ iS5
- Menges. — Interrupteur de courants................. 310
- Menuisier. — Lettre sur les phares flottants .... 437
- Meeze et Vernon-Boys. — Dynamomètre totalisateur ..................................,........... 11
- Michaelis (H.). — Chronique étrangère. — Allemagne......................... 63, 142, 219, 299 et 5oo
- Mildé. — Lettre sur le microphone Hipp............... 276
- Minet (Ad.). — Application du calorimètre à l'étude
- des courants électriques............ 22-125
- — Bibliographie................... 353, 391 et 5ii
- Moissan. — Action de l'étincelle d'induction sur le
- trifluorure de phosphore......................... 422
- Morday. — Dynamo..................................... 209
- Muller. — Application de l’électrolyse à la justification des monnaies.................................. 65
- Munro (J.). — Chronique de l'étranger. — Angleterre. . 26, 65. 102, 144, 182, 223, 264, 3oi, 340,
- 384, 420, 468, 472 et 5o3
- N
- Naccari et Guglielmo. — EchaufFement des électrodes produit par l'étincelle d'induction dans
- l'air très raréfié.............................. 225
- Neale. — Induction sur les circuits téléphoniques. . 421
- Nippoldt. — Mesure de la résistance des terres. . . 5ng Neumayer. —Téléphone................................... 3io
- o
- Ochorowioz — Hypnoscope....................... 211
- Overbeck, — Courants thermo-électriques . . . 186
- p
- Parent. — Lettre sur les appareils de sûreté pour
- les chaudières...................................... 76
- Pechan. — Dimensions des fils d’enroulement dans
- les machines dynamo.............................. 507
- Perrin. — Transmetteur téléphonique..................... 104
- Pierre. — Résistances des électro-aimants............... 265
- Pimbley. — Indicateur .... ............................. 368
- Pinto. — Distribution de l’électricité................. 4O5
- Preece. — Relation entre l’intensité du courant et la lumière dans les lampes à incandescence ................................................. 67
- — Les accumulateurs en télégraphie................. 67
- — Kilowatt. ....................................... 104
- Pages
- Preece. — Les accumulateurs à l’hôtel des Postes à
- Londres.......................... 182
- — Eclairage domestique..................... 264
- Prussmann. — Indicateur........................ 365
- Puplus. — Indicateur........................... 369
- Q
- Quet — Forcé élémentaire de l’induction solaire
- dont la durée périodique est d'un jour moyen. . . i35
- R
- Rayleigh. — Elément étalon Clark................. 66
- Reichenbach. — Lettre sur l'hypnoscope Ochoro-
- wicz......................................... 436
- Renard et Krebs. — Aérostat dirigeable.......... 3o5
- Richard (G ). — Dynamomètres totalisateurs Meeze
- et Vernon-Boys..................... 11
- Lanternes dioptriques Trotter.......... 98
- — Machines dynamo.......................... 205-245
- — L'indicateur............... 286, 327, 365 et 406
- — Torpilleur automobile Lay et Williams . . . 443
- — Détails de construction des lampes à incandescence................................... 491
- Riecke. — Chaînette électrodynamique............ 468
- Righi. — Anneaux................................ 285
- Roiti. — Détermination de la capacité d’un conducteur eu mesure absolue.......................... 3o
- Rouilliard. — Observation de la chute du potentiel
- d'un câble au moyen du galvanomètre. 8g
- — Méthode de J. Gott, pour mesurer la capacité d'un câble de grande longueur. . . 168
- Roussy. — Modérateur............................ 110
- Rothe (H. de). — Tables de communications téléphoniques ...................................... 18
- s
- Samuel (P.). — Distribution de l'heure............... 379
- Sarcia. — Eclairage électrique de l'Ambigu............ 60
- Schneider. — Modérateur Roussy....................... 110
- Sebek (J. et H.). — Compteurs électriques pour sucreries ......................................... 149
- Shaffer-Budenberg. — Indicateur...................... 327
- Schwartze. — Le téléphone, le radiophone et le
- microphone....................................... 5ii
- Siemens et Halske. — Boîtes de résistance .... 72
- Slouguinoff. — Phénomènes lumineux accompagnant l'électrolyse.............................. 470
- Smith. — Chemin de fer électrique.................... i83
- — Indicateur................................. 292-328
- Soulages (C.-C.). — Eclairage électrique des formes
- sèches du port du Havre............... „ 58
- — Loch électrique du commandant Fleuriais.
- .. i65-26o
- — Eclairage électrique des jardins d’hiver de
- l’Hôtel Central de Berlin............. 296
- p.531 - vue 535/536
-
-
-
- ^ 53a
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- JL
- s
- /
- Pages
- Pages
- Soulages (C.-C.). — Eclairage électrique du café
- Bauer à Berlin.................................... 454
- Stanek.. — Indicateur................. 392, 328 et 332
- Starr. — Pile.......................................... 28
- — Lampe à incandescence........................... 222
- Stein. — Application de la lampe à incandescence aux recherches microscopiques et aux reproductions microphotographiques........................ 127
- Stockwell. — Commutateur.............................. 251
- Stones. — L’électricité et le sommeil................. i83
- Street.— Utilisation des forces naturelles . . . 361-449
- Sweet. — Indicateur................................... 292
- Szarvady. — Systèmes d’unités absolues. 321,
- 3y5 et 413
- T
- Ternant. — Les télégraphes. — Bibliographie. . . . 471
- Thomson. — Interrupteur magnétique..................... i83
- — Dynamo........................................... 247
- — Indicateur....................................... 292
- Thompson (S.-P.). — Galvanomètre..................... io3
- Thorin. — Dynamo....................................... 207
- Tichenor. — Fabrication du beurre par l’électricité. 470
- Tillo (A. de). — Magnétisme terrestre.................. 184
- Tissandier. — Aérostat électrique...................... 67
- Tobler. — Note sur un condensateur..................... 486
- Tommasi. — Lettre sur les constantes voltaïques. . 477
- Tresca. — Distribution de l’électricité à grande distance.............................................. io5
- Trotter. — Lanternes dioptriques....................... 98
- Trouvé. — Lampe électrique portative................... 304
- U
- Uppenborn. — Appareil Kohlrausch pour mesures
- électriques............................. 170
- Mesure des petites résistances............... 336
- V
- Van der Vliet. — Théorie du courant électrique. . 347
- Vernes. — Eclairage électrique de la librairie Hachette............................................. 256
- Vicentini. — Conductibilité électrique de dissolutions salines....................................... 428
- Viotle. — Etalon absolu de lumière.................. 514
- Voiler. — Pile sèche de Wolff. ...................... 187
- w
- Waldorp. — Mesureur de vitesse pour trains de che-
- mins de fer............................... 309
- Warburg. — Electrolyse du verre solii'e..... 390
- Wietlisbach. — Théorie du téléphone........... 460
- Williams. — Indicateur........................ 413
- — Torpilleur automobile................... 443
- Wimshurst. — Machines à influence............. 146
- Woodhouse et Rawson. — Lampe de sûreté . . . 457
- WolfL — Pile sèche............................ 187
- Wright. — Constantes voltaïques............... 341
- Z
- Zenger. —'Astronomie électrique............ 429
- I'aris. — Imprimerie P. Mouillot, 13, quai Voltaire. — 4y£0S
- p.532 - vue 536/536
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