La Lumière électrique
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- La Lumière Électrique
- REVUE HEBDOMADAIRE DES APPLICATIONS DE L’ÉLECTRICITÉ
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- Lumière Électrique
- Précédemment
- I/Éclairage Électrique
- RÉVUE HEBDOMADAIRE DES APPLICATIONS DE L’ELECTRICITE
- -O:
- O-'
- DIRECTION SCIENTIFIQUE
- A. D’ARSONVAL
- PROFESSEUR AU COLLÈGE DE FRANCE, MEMBRE DE L’iNSTITUT
- A. BLONDEL Eric GERARD M.LEBLANC
- INGÉN. EN CHEF DES PONTS ET CHAUSSÉES, DIRECTEUR DE L’iNSTITUT ANCIEN PROFESSEUR A
- Pr A L ÉCOLE DES PONTS ET CHAUSSÉES ÉLECTROTECHNIQUE MONTEFIORE L’ÉCOLE SUPÉRIEURE DES MINE S
- a. LIPPMANN D. MONNIER H. POINCARÉ A. WITZ
- PROFESSEUR A LA SORBONNE, PROFESSEUR A L'ÉCOLE CENTRALE MEMBRE DE L’ACADÉMIE DES SCIENCES Dp DE LA FACULTÉ LIBRE DES SCIENCES MEMBRE DE L’iNSTITUT DES ARTS ET* MANUFACTURES ET DE L’ACADÉMIE FRANÇAISE DE LILLE, MEMBRE CORR* DE L'iNSTlTUT w
- wwww/wvww»
- RÉDACTEUR EN CHEF :
- R. CHASSERIAUDj Ingénieur, ancien élève de l’École Polytechnique et de l’École Supérieure d’Électricité.
- TOME XVIII (2* Série)
- 2° TRIMESTRE Ï912
- AAAA«ftWWAVW
- ADMINISTRATION et RÉDACTION
- l42, RUE DE RENNES, l42
- PARIS VIe
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- Trènte>quatrlème anné*.
- SAMEDI 6 AVRIL 1918.
- Tome XVIII (3« etfrle). - NM 4.
- La
- Lumière Électrique
- Précédemment
- L'Éclairage Électrique
- REVUE HEBDOMADAIRE DES APPLICATIONS DE L’ELECTRICITE
- La reproduction des articles de La Lumière Électrique est interdite.
- SOMMAIRE
- EDITORIAL, 5. —A. Berthier. Contribution à l’étude des piles à gaz. Piles à gaz liquéfiés [Suite et fin), p. 7. —J - Reyval. La houille blanche, p. 12.
- Extraits des publications périodiques. — Méthodes et appareils de mesures. Un nouveau type de fluxmèlre, H. Morphy et A. Oschwald, p. 14. — Etude, construction et essais de machines. L'emploi des paliers à billes pour les moteurs et les transmissions électriques, p. i5. — Électrochimie et Electrométallurgie. La fusion électrique de l'étain, J. Harden, p. i5.— Télégraphie-et Téléphonie. Le microphone Egnei>Holnislrom pour courants de haute intensité, G. Egner et J. Gunnar-Holmstrom, p. 18.— Bibliographie, p. 24.— Chronique industrielle et financière. — Etudes économiques, p. 26. — Renseignements commerciaux, p. 28. — Adjudications, p. 3i.
- ÉDITORIAL
- Dans la dernière partie de son étude sur les piles à gaz liquéfiés, M. -A. Berthier énumère un certain nombre d’expériences faites ou qu’il paraît opportun de faire.
- Les amalgames divers et les composés ammoniacaux tiennent une grande place dans cette étude. En effet, fait observer l’auteur, si l’on parvenait à créer dans l’électrolyte un métal ou ses alliages, on pourrait l’utiliser comme électrode constamment régé-nérable. Et il est naturel d’essayer de produire, comme métal, l’ammonium ou, comme alliages, ceux de mercure.
- Les recherches les plus suivies ont été consacrées aux sels d’argent et aux sels de
- cuivre, qui donnent avec l’acétylène des réactions qui peuvent recevoir leur application dans les couples gazeux.
- L’auteur conclut de son étude, dans laquelle il a dû Se borner à donner de suggestives indications ou à rassembler les résultats dé travaux déjà connus, que l’étude des gaz liquéfiés présente un certain intérêt au point de vue de la question des couples à gaz et des piles réversibles. Avec leur pouvoir dissolvant, leur faculté de former des solutions conductrices de l’électricité et la variété des combinaisons chimiques auxquelles ils se prêtent, les gaz liquéfiés offrent un champ de possibilités des plus in-
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- téressantes, parmi lesquelles M. A. Berthier signale la synthèse des nitrates et des composés nitrés en général.
- La houille blanche est de plus en plus à l’ordre du jour, et la grève des mineurs anglais donne matière à des réflexions d’ordre général qui mettent en évidence avec beaucoup de force l’immense avenir qui lui est réservé. Les mines de houille blanche, s’il est permis de pousser jusque-là la métaphore, sonfiinépuisables, aisées à exploiter et exigent un personnel si réduit qu’elles sont à l’abri des grèves.
- Dans un vaste et bel ouvrage auquel M. J. Reyval fait de nombreux emprunts, M. Pa-coret a pi’écisément fixé l’état actuel de la Technique de la Houille blanche. On trouvera surtout dans l’étude publiée aujourd’hui quelques chiffres caractéristiques et représentatifs de la période actuelle.
- Le nouveau type dé fluxmètre que décrivent MM. H. Morphy et A. Oschwald n’est sans doute pas un appareil de mesure de grande précision, mais la simplicité de son emploi et la robustesse de sa construction en font un instrument précieux entre les mains des étudiants des écoles techniques.
- Les courbes que nous reproduisons ensuite montrent les avantages que permet de réaliser Y emploi des paliers à billes pour les moteurs de faible puissance et aux faibles
- I charges, c’est-à-dire dans les conditions les | plus courantes du travail des petits ateliers.
- M. J. Harden a dévéloppé, dans un important article que nous reproduisons très largement, un certain nombre de considérations qui permettent d’envisager à bref délai la réalisation industrielle de la fusion électrique de l'étain.
- Après avoir retracé les procédés de fusion couramment employés, procédés qui exigent une longue expérience, l’auteur discute cette opinion erronée que la haute température du four électrique ne convient pas à la fusion de l’étain. Il montre à quelles conditions il est possible de la réaliser et ce qu’on est en droit, théoriquement, d’attendre du four électrique. Les essais effectués sont d’ailleurs des plus encourageants.
- Nos lecteurs connaissent déjà les résultats obtenus par MM. Egner etGunnar-Holmstrom au moyen de leur microphone pour courants de haute intensité. Ces essais, effectués en juin igog entre Stockholm et Berlin, Stockholm et Paris, et même Paris et Sundswall, ont fait l’objet d’un article des inventeurs, paru ici même (‘). Nous relatons aujourd’hui les perfectionnements successifs apportés à leurs appareils et les types de microphones aujourd’hui réalisés, destinés l’un à la téléphonie sur les lignes très longues, l’autre à la téléphonie sans fil.
- (1) Lumière Electrique, 20 et 27 novembre 1909.
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- 6 Avril 1912..
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- CONTRIBUTION A L’ÉTUDE DES PILES A GAZ
- PILES A GAZ LIQUÉFIÉS {Suite) (*)
- III. — Applications.
- Nous ne nous occuperons pas ici des applications ordinaires des gaz liquéfiés (production du frpid, séparation de certains gaz, préparations de nombreux, corps : analyse, synthèse chimiques...). Il ne sera question que des applications relatives à la production de l’énergie électrique.
- L’auteur a déjà institué un certain nombre d’expériences qu’il se propose de poursuivre méthodiquement. Il va donc résumer ici les travaux effectués et ceux qu’il lui semble utile de parachever.
- 1° Etude des gaz liquéfiés au point de vue de leur pouvoir dissolvant des gaz.
- Cette question embrasse un champ très vaste : les gaz dissous peuvent, en effet, être soit gazeux, soit liquides à la température et à la pression de l’expérience.
- C'est ainsi que Ton peut dissoudre des gaz moins liquéfiables dans des gaz liquéfiés ou mélanger des gaz liquéfiés.
- On déterminerait le pouvoir dissolvant de ces gaz liquéfiés et leur conductibilité électrique.
- 2° Etude des gaz liquéfiés employés comme électrolytes dans les accumulateurs.
- a) Accumulateurs alcalin§ a électrolyte invariable.
- t
- Substitution de l’ammoniaque liquide à là soude ou la potasse des couples du type Jungnér et Edison.
- Substitution d’autres gaz liquides (HCl li-
- quéfié est, par exemple, sans action sur les métaux, sauf l'aluminium).
- b) Accumulateurs à électrolyte variable.
- Substitution des gaz acides liquéfiés à
- ï’aeîde sulfurique.
- Emploi du chlore liquide.
- c) Accumulateurs à amalgames alcalins.
- Les amalgames alcalins.
- L’amalgame d’ammonium.
- 3° Etude de l’acétylène.
- (Acétylène et ammoniac liquéfié.)
- 4° Etude des sels métalliques.
- (Cas de l’ammoniac liquéfié).
- Sels alcalins et alcalino-terreux.
- Sels d’argent et de cuivre.
- Nous allons traiter rapidement quelques-unes de ces questions :
- i° Acétylène et ammonium.
- Pour constituer une pile à gaz pratique, il faudrait pouvoir former un élément comprenant une cathode susceptible d’être reformée constamment au fur et à mesure de sa dissolution dans l'électrolyte. Des diverses solutions qui se présentent à l’esprit, les plus simples sont certainement celles qui reposent sur l'emploi de liquides ou de gaz amenés dans le couple, de manière à nourrir pour ainsi dire l’électrode négative.
- Les hydrocarbures combustibles ordinaires (pétrole, benzine, gaz d’éclairage, etc.) ne se prêtent pas facilement à des réactions susceptibles de donner un résultat satisfaisant. L’acétylène semble plus pratique.
- Si l’on fait passer un courant d’acétylène à
- (') Voir Lumière Electrique, a3 et 3o mars 1912.
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- travers une solution diluée, fraîchement préparée, d’ammoniure de sodium dans de l'ammoniaque liquide à — 4°°? le gaz est absorbé avec avidité et l’on observe la formation de deuxcouchesliquides: la couche inférieure qui demeure limpide et incolore et la couche supérieure qui estcolorée en bleu sombre. Cette couleur s’éclaircit d’ailleurs progressivement et finit par disparaître complètement (*).
- La réaction est sans doute la suivante :
- 3C2 H2 -f- aAzH3 Na = aC2HNa4- aAzII3 + €3H*.
- Le corps C2HNa peut être isolé en opérant à — 6o° ; il est le même que Berthelot et Moissan (2) ont obtenu par la subtitution directe ou par action du sodium sur l’acétylène gazeux ou liquide.
- On voit que la réaction indiquée réduit l’acétylène en éthylène et que les composés ammonium-sodium sont de véritables alliages métalliques.
- Avec le potassium, on obtient une substance analogue à la précédente : G'2HK. Il en est de même du lithium.
- En faisant agir l’acétylène sur le calcium-ammonium, on obtient des cristaux analogues au sel ammoniac. Les solutions de cæsium et de rubidium ammonium absorbent vivement l’acétylène. • h
- i • ’ '
- •P Amalgames alcalins.
- Propriétés.
- Le mercure s’allie à la plupart des métaux. Avec les métaux, alcalins, il donne des amalgames qui jouissent de propriétés très particulières.
- Les amalgames de sodium et de potassium (comme celui de cadmium) doivent être considérés comme de véritables combinaisons; ils se forment, en effet, avec élévation de température.
- a) L'amalgame de potassium qui dégage le plus de chaleur (34,2 cal. ou 27,5 cal. en par-
- (() Moissan, Comptes Rendus, 1898, p. 911-917.
- (a) Annales de Chim. et de Phys., 4e série, vol. XI, p. 385 et Comptes Rendus,,1897, p. 775 et io33.
- tant du mercure solide) est celui qui correspond à la composition Hg,2K ; cet amalgame est cristallisé et se dissout dans un excès de mercure avec abaissement de température, de sorte que la formation de l’amalgame avec excès de mercure ne dégage que 25,7 calories.
- b) L'amalgame de sodium qui dégage le maximum de chaleur (21,6 cal. et seulement 18,8 cal. s’il est dissous dans un excès de mercure) est celui qui correspond à la formule Hg6Na.
- c) ün observera que, tandis q\ie\Qpotassium décompose l’eau avec dégagement de 47,8 cal. (pour un atome de potassium), Y amalgame de potassium Hg12K n’en dégage que 47»8 — 34,2 = i3,6 calories.
- d) Par contre, le sodium décompose l’eau en dégageant moi»» de chaleur que le potassium, soit 43,i cal., mais son amalgame HgNa en dégage plus que l’amalgame de potassium : 43,1 —21,6= 21,5 calories.
- Les amalgames de potassium et de sodium produisent moins de chaleur que le potassium et le sodium lorsqu’ils décomposent l’eau parce qu’ils absorbent toute la chaleur qu’ils avaient produite en se formant.
- Préparation.
- On obtient les amalgames par voie indirecte de plusieurs manières : par l’électrolyse des solutions salines, la cathode étant formée par du mercure ; par l’action de l’amalgame de sodium sur les solutions salines.'
- Les amalgames alcalins s’obtiennent très facilement en plongeant sous le mercure, légèrement chauffé, le sodium ou le potassium. La combinaison se fait, très vivement et avec incandescence.
- Applications.
- L’amalgame de sodium sert fréquemment d’agent hydrogénant.
- L’auteur a pensé que l’on pouvait utiliser certains amalgames alcalins, et notamment l’amalgame de sodium, à la création d’une pile et d’un accumulateur.
- En' effet, le phénomène de la production
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- de cét amalgame est un phénomène réversible. Dans les solutions salines, l’électrolyse donne de l’amalgame de sodium, si la cathode est eii mercure ; d’autre part l’eau décompose l’amalgame obtenu.
- Au lieu de solutions aqueuses, on pourrait essayer certains gaz liquéfiés.
- 3° Amalgame d’ammonium.
- Au lieu de chercher à former -un composé à base d’acétylène, on peut essayer de produire une combinaison ou un corps à hase d’ammonium. En effet, si l’on parvenait à créer, dans l’élëctrolyte, un métal (l’ammonium) ou ses alliages (amalgames par exemple), on pourraitl’utiliser^comme anode constamment régénérable.
- Nous allons indiquer quelques-uns des artifices qui peuvent être essayés.
- a) Le radical ammonium.
- Rappelons d’abord les tentatives faites dans le but d’isoler le radical ammonium.
- Ruff (en 1901) essaya d’électrolyser les solutions de sels alcalins dans l’ammoniaque liquide (*) en employant un coui’ant de 110 volts et o,4 à 0,7 ampère ; il ne réussit pas à obtenir de métal libre. L’iodure de potassium lui avait permis de faire apparaître au pôle négatif des globules de potassium, mais l’iodure d’ammonium ne lui donna aucun résultat, même à — 95° et sous la pression de 60 atmosphères. Même en se servant d’une cathode de mercure, il n’obtint pas d’ammonium libre.
- Moissan a confirmé les résultats des recherches de Ruff et constaté que le chlore, comme l’iode, n’attaque pas l’ammoniaque aux basses températures. Ayant soumis à l’électrolyse (ii5 volts et 3o ampères) un certain volume d’ammoniaque liquide pur (à — 6o° et — 8o°), il observa que l’intensité du courant n’était que de 0,01 ampère; mais si l’on dissolvait du chlorure d’ammonium, il se produisait un vif dégagement de gaz (II et Cl),
- (*) Ber. d. G., 1901, p. 2604.
- sans production d’acide, chlorhydrique (HCl) (')..
- D’ap rès Ilugot (2) c’est à partir de — 33°. que l’iode réagit sur l’ammoniaque pour donner :
- AzP.lAzIl3.
- Palmaar a fait, dans le laboratoire de l’Uni-, versité d’Apsala, de nombreuses expériences analogues aux précédentes (3) : électrolyse des solutions de sels ammoniacaux dans l’ammoniaque liquide. Il électrolysa notamment les solutions d’hydrate de tétramétyl-ammonium et de chlorure de tétraméthylammonium.
- Moissan fit réagir à — ioo° une solution de calcium ammonium sur une solution de chlorure d’ammonium (toutes deux dans l’ammoniaque liquide).
- 2AzH*Cl+Ca(AzH3)*=CaCl2+4AzH’+(2AzH3+2lI).
- La même expérience fut répétée avec le chlorure de lithium (l) :
- AzH4Cl-f- AzH3Li = LiCl + AzIF-f (AzH3 -f II).
- En faisant agir l’anhydride sulfhydrique liquide sur le lithium ammonium solide, à — 70° et — 70°, Moissan obtint la réaction Suivante (s) :
- aAzIFLi + IFS = LFS + aAzIP -f II2.
- Avec le calcium ammonium, la réaction fut :
- (AzIFJCa.aAzIP +IPS = CaS + 3AzH3 + H*.
- De ces diverses recherches, on doit conclure que le radical ammonium ne peut exister à —• 73°. Malheureusement, il n’est pas possible d’opérer à des températures plus basses, étant donné que l’ammonium se solidifie à — 75°.
- b) Les amalgames d’ammonium.
- Un fait qui semble confirmer l’existence de
- (‘) Comptes Rendus, 1901, p. 71?).
- (2) Annales de Chimie et de Physique, 1900, 7e série,, vol. XXI, p. 23.
- (>) Zeitschrift, f. Elektrochemie, 1902, p. 729.
- (') Comptes Rendus, 1901, p. 715-717.
- (:i) Comptes Rendus, 1901, p. 771.
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- l'ammonium est la formation d’un amalgame produit dans les mêmes circonstances que celui de potassium.
- On peut obtenir celui-ci en soumettant à l’électrolyse une solution de chlorure de potassium, le pôle négatif plongeant dans du mercure et le pôle positif dans la solution elle-même. Le mercure devient pâteux, en fixant le potassium mis en liberté. Il reprend son état primitif dès que le courant est supprimé; le potassium de l’amalgame décompose alors l’eau avec dégagement d’hydrogène.
- On observe le même phénomène lorsqu'on électrolyse une solution d’ammoniaque dans les mêmes circonstances (').
- On obtient l’amalgame d’ammonium beaucoup plus facilement et plus riche en ammonium, lorsqu’on agite de l’amalgame de sodium pâteux avec une solution concentrée de sel ammoniac. L’amalgame obtenu se décompose lentement en fournissant i volume d’hydrogène et 2 volumes de gaz ammoniac, c’est-à-dire dans le rapport H et AzlTk
- La question de l’existence des amalgames d’ammonium a fait lVtbjet de nombreuses controverses. Pour certains chimistes, ces corps sont de véritables amalgames, pour d’autres ce ne sont que des espèces d’émulsions, de dissolutions du gaz ammoniac dans ie mercure.
- Il est assez malaisé de trancher la question, même après les travaux de Moissan (*), Le Blanc, Goodwin, Kay Thomson, Pocklington, Goehn, Mentrel, Cady, etc. (3).
- Les premières recherches (Seebeck, Trours-dorff, Berzélius, Davy, Gay-Lussac, Thénard) furent faites avec des solutions aqueuses. Moissan essaya d’obtenir des amalgames en utilisant les solutions d’ammoniaque liquide. Il lit réagir l’amalgame de sodium sur l’iodure d’ammonium dans l’ammoniaque liquide à
- P) Seebeck, 1808, Berzelius et Pontin, H. Davy.
- (2) Comptes Rendus, 1901, p. 8o3-8o8 ; Bulletin Soc. Chimie de Paris, 1902, 3° série, vol. XXYII, p. 714-719.
- (3) Zeitschrift f. Electrochemie, 1901, p. 648.
- — 35* jusqu’à — 39*. Dans ces conditions, l’amalgame de sodium se dissout bien, rapidement, sans dégagement gazeux. Après purification et décantation, le résidu refroidi à
- — 8o° donne un bloc métallique très dur qui se conserve parfaitement à cette température.. Si on laisse réchauffer l’enceinte qui le contient, des gouttelettes de mercure se forment vers — 4o° ; à — 3o° la masse commence à se gonfler et, à + i5°, elle occupe un volume égal à a5 à 3o fois le volume primitif.
- La composition du mélange gazeux a été trouvée égale à :
- H = 33,5 % ; Azll3 = 66,5 % .
- Il correspond donc bien à la formule AzH4.
- Moissan pensait que l’on avait affaire, non à un amalgame d’ammonium, mais à un hydrure de mercure ammoniacal.
- 4° L’ammoniaque liquide et les sels métalliques.
- Les sels les plus intéressants — les seuls d’ailleurs qui aient fait l’objet de recherches suivies — sont les sels d’argent et les sels de cuivre. (Ce sont aussi ceux qui donnent avec l’acétylène des réactions spéciales susceptibles d’être utilisées dans les couples gazeux.)
- a) Sels d’argent.
- Rammelsberg, Rose, Isambert(‘), Joannis et Croizier obtinrent avec les haloïdes d’argent des résultats contradictoires. Tandis que les premiers n’admettaient aucune action, les derniers réussirent à obtenir des composés de la forme
- AgBr, Azll3, AgBr, 3AzIl3,
- Agi, Azll3, AgCy, AzH3...
- (*) Pogg. Ann., vol. XLYIII, p. 170; ibid., vol. LV, p. 248 ; Annales scientifiques de l’Ecole normale supérieure, 1868 ; Comptes Rendus, 1868, 1878, 1880,
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- Rose('); Kane(3), Reychtes (3) étudiaient le nitrate d’argent ammoniacal :
- AgAzO3, 3 AzH3,
- très soluble dans i’ammon. liq. au-dessous de— io°, AgAzO3, 2 AzH3,
- AgAzO3, Azli3.
- Le nitrate d’argent AgAzO3,3AzH3 se dissocie à la pression normale à 63° en donnant le nitrate plus pauvre en ammoniaque AgAzO3,2AzH3
- qui à son tour se dissocie à 170°.
- Jarry (* *) a fait diverses expériences sur le bromure d’argent et l’ammoniaque liquide; il réussit à obtenir de petits cristaux de AgBr, 3AzH3
- dans l’ammoniaque liquidée, on obtient très facilement le composé CuCl2,6AzH3. Graham a obtenu encore CuCl2,2 AzH3 et CuCi\4AzII3.
- CuGl*,6AzH3 est insoluble dans l’ammoniaque liquide, mais est soluble dans l’eau. A 90°, il se réduit au composé CuCls,4AzH3. Ge dernier est peu soluble dans l’eau. A 14°°j il donne du CuCl'2,2 AzH3. Bouzot, Graham et Kane (*) obtinrent de même les composés CuSO4, 5AzH9, CuSOGAzH3, CuSO4, AzII3 ; et
- CuSO4, 4AzH3
- en faisant agir l’ammoniaque liquide sur le sulfate de cuivre anhydre.
- Les chaleurs de formation de ces divers composés sont les suivantes :
- Réactions.
- CuCl2 (sol) -f- zAzII3 (gaz) — CuCl2,2ÂzH3 (sol) -f- 4^,6 cal.
- GuCl2 (sol) -j- 4AzII3 (gaz) = CuCi2,4AzH3 (sol) -f- 72,08 —
- CuCl2 (sol) -p 6AzH3 (gaz) = GuCl2,6AzH3 (sol) -f- 94,3o —
- CuSO4 (sol) -j- AzH3 .(gaz) “ CuSO4, AzH3 (sol) -(- 23,5 cal.
- CuSO4 (sol) aAzH® (gaz) = CuS04,aAzH3(sol)-j- 43,r4 — CuSO4 (sol) -J- 4AzI-13 (gaz) =. CuSO4,4AzH3 (sol) -j- 73,70 — CuSO4 (sol) -j- 5AzII* (gaz) = CuSO4,5AzH3 (sol)-j- 88,00 —
- Dégag. de chaleur pour chaque 2À/II3
- 45.5
- 26.6 22,3
- et de
- AgBr, i,5AzH3. b) Sels de cuivre.
- Un' certain nombre de ph}rsiciens se sont occupés de l’action de l’ammoniaque sur les métaux. Bouzat (B), Forssal et Locke (°), Graham, etc. ont étudié l’action de l’ammoniaque sur les solutions de sulfate de cuivre, celle de l’ammoniaque liquide sur le chlorure de cuivre anhydre. L’absorption de gaz ammoniac sec par le chlorure de cuivre sec commence rapidement déjà à la température ordinaire, mais elle dure longtemps. On obtient le composé CuCl2, 5,76 AzH3, tandis que,
- (') Pogg, Ann. vol. XX, p. i53.
- (a) Ann. Chim. et Phys., vol. LXII, p. 282.
- (:f) Ber d. deul. Chem. Ges. i883, vol. XVI, p. 990.
- (*) Comptes Rendus, 1897, vol. CXXIV, p. 288-290.; p. 963-965.
- (3) Ann. Chim. et Phys., igo3, vol. XXIX, p. 3o5-3a3 ; Comptes Rendus, 1902, vol. ÇXXXIV, p. i2i6-i3io.
- (c) Am, Chem. Journ., vol. XXXI/p. 268-298.
- CuSOl,5AzH3 s’obtient en faisant agir lç sulfate de cuivre anhydre sur l’ammoniaque liquide en excès (à la température ordinaire ou à — 3o°). Ce composé est soluble dans l’eau, insoluble dans l’ammoniaque liquide; il se dissocie à 90° en donnant CuS04,4AzH', qui donne à son tour, à— i5o°, GuSO^aAzH3, lequel chauffé dans le vide à 260° donne
- CuSO4 AzI-p.
- III. — Conclusion.
- De ce qui précède, il résulte que l’étude des gaz liquéfiés présente un certain intérêt au point de vue de la question des couples à gaz et des piles réversibles.
- D’une part, en effet, les gaz liquéfiés jouissent d’un pouvoir dissolvant notable et de la
- (*) Comptes Rendus, 1902, vol. CXXXV, p. 534.
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- T. XVIII (2® Série). — N® 14.
- faculté de former des solutions conductrices du courant, ce qui permet de les utiliser comme électrolytes ; d’autre part, ces mômes corps sont susceptibles de produire des réactions spéciales qui peuvent servir de point de départ à des combinaisons variées. Qu’il suflise de signaler, par exemple, ce fait que l’ammoniaque liquide pourrait être utilisée comme électrolyte dans certains accumulateurs alcalins à électrolyte invariable. Il en est de môme du chlore liquide. Quant aux amalgames alcalins, amalgame de sodium, amalgame d’ammonium, on pourrait également les employer dans des couples à électrolytes formés d’un gaz liquéfié.
- En outre, l’acétylène et l’ammoniac liquéfié donneraient, avec les sels d’argent et de cuivre, des composés variables permettant de
- constituer des couples à cathode régénérable.
- De plus, l’ammoniac liquéfié et la solution Divers dissolvent le chlorure de plomb, le zinc, le cuivre... tandis que les solutions de nitrate obtenues, soumises à l’électrolyse, donnent des dépôts métalliques (piles réversibles).
- Enfin, notons que l’électrolyse des gaz liquéfiés, rendus conducteurs par dissolution de substances convenables, pourrait permettre de réaliser la synthèse de certains corps, l’acide nitrique et les nitrates, par exemple, ou l’ammoniaque. On pourrait donc obtenir la combinaison de l’azote avec l’hydrogène ou avec l’oxygène et créer ainsi une nouvelle méthode industrielle de préparation des composés nitrés.
- A. Beuthier.
- O LA HOUILLE BLANCHE
- Au moment où une grève colossale vient menacer, par la disette de houille noire, l’activité industrielle de la moitié du monde, l’heure semble propice pour dresser un bilan rapide de sa jeune et puissante rivale, la houille blanche, à laquelle M. Pacoret a récemment consacré un bel ouvrage, de proportions monumentales : La Technique de la Houille Blanche (').
- Dans la préface magistrale qu’il a écrite pour cet ouvrage, M. Blondel rappelle que, comme on l’a dit, les lignes de transmission d’énergie électrique ont trois ennemis : le ciel, la terre et les hommes.
- On limite les menaces du ciel parles para-foudres et, plus sûrement encore, par l’emploi de très hautes tensions; celles de la terre par d’excellents isolateurs, mais la malice des hommes, d’ailleurs peu retenue par des pénalités insuffisantes, est assurément la
- 0 II. Dunod el E. Pinat, éditeurs, Paris.
- plus redoutable. Elle s’attaque d’abord justement aux isolateurs qui offrent une cible d’autant meilleure qu’ils sont plus volumineux et en plus belle porcelaine. La malice des hommes s’exerce d’ailleurs de bien des manières, ne serait-ce qu’au moment de l’attribution des concessions, par le marchandage des droits de riveraineté que d’auda. cieux intermédiaires ont achetés à vil prix aux riverains pour les revendre très cher aux concessionnaires véritables (*).
- La glace et le sable sont aussi des ennemis redoutables. Mais il ne semble pas que les obstacles opposés par la nature et par les hommes soient en mesure d’arrêter le développement des distributions d’énergie électrique. Aujourd’hui on transporte électriquement des puissances formidables. « Tandis que, vers l’année 1900, on trouvait déjà re-
- (*) Dans la dernière partie de son ouvrage, M. Pacoret expose à cet égard la législation el la réglementation des cours d’eau.
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- marquable, dit M. Pacoret, qu'on pût transporter quelques milliers de chevaux à 3o ou 4o kilomètres de distance, on a réalisé on 1904-1906, des transmissions de is>5 000 chevaux à 120 kilomètres et môme à 370 kilomètres de distance (en Amérique). »
- Actuellement de nombreuses transmissions, installées ou en voie de réalisation, uti-lîsentles tensions de 5o 000 et de 60 000 volts et permettent de franchir des distances de plusieurs centaines de kilomètres. La possibilité d’une transmission de mille kilomètres est d’ores et déjà reconnue à partir des chutes de Zambèze, les hautes tensions nécessaires pouvant être appliquées. A Lyon on a obtenu un succès complet en ce qui concerne le courant continu à haute tension ; une tension de 100000 volts parait pouvoir être isolée par rapportàla terre avec des épaisseurs d’isolement très acceptables en canalisation souterraine. Quant aux câbles pour courant alternatif, leur isolement a pu être rendu satisfaisant jusqu’à des tensions de plus de 4<> 000 volts.
- Pour les lignes aériennes on peut atteindre avec de gros conducteurs présentant une surface lisse et espacés de 2 ou 3 mètres une tension de 120000 volts; elle peut être de iSoooo volts en courant alternatif sans perte excessive.
- Le prix d’établissement des grandes centrales a pu être réduit à 4«o ou 5oo francs par kilowatt et le prix de revient du kilowattheure à vapeur (charges de capital non comprises) au chiffre extrêmement bas de 4 centimes à 2,0 centimes suivant le prix du charbon.
- Il est vrai que l’on calcule souvent à l’étranger avec du charbon à 5 ou 7 francs la tonne. Mais, en fait, il reste que la houille blanche peut lutter dans les régions comprises dans le périmètre utile (c’est-à-dire ordinairement dans un rayon de 200 à 3oo kilomètres) contre les usines à vapeur, toutes les fois que la puissance transportée est assez considérable pour permettre l’emploi d’une
- tension élevée compatible avec une transmission économique.
- Le Congrès de la Houille Blanche de 1902 eut un succès prodigieux et exerça une influence décisive sur le succès de cette industrie. Actuellement, les différents pays se préoccupent à l’envi de mettre en valeur leurs ressources hydrauliques. Celles-ci sont d’une façon générale extrêmement importantes, et l’on est encore dans l’enfance à cet égard. Actuellement le nombre total de chevaux électriques mondiaux produits à l’aide des chutes hydrauliques est bien près d’atteindre 6 millions de chevaux (chutes aménagées), contre Une disponibilité totale de 65 millions de chevaux.
- Si l’on compare entre eux les différents Etats, on trouve que la Suède et la Norvège ont en réserve une quantité formidable de près de 20 millions de chevaux, avec des chutes de 5oo et 800 mètres pouvant donner plus de 100000 chevaux. Ensuite les Etats-Unis avec deux millions de chevaux, puis la France avec 1 200 000 chevaux. Mais ce n’est là que la huitième partie des chevaux hydrauliques disponibles dans nos montagne,s, et dont la moitié au moins pourrait être de facile mise en valeur.
- En admettant qu’un kilogramme de charbon donne un cheval-heure, et que 8 millions de chevaux correspondent à 3o milliards de chevaux-heure, la richesse hydraulique de la France pourra un jour, dit M. Pacoret, balancer largement celle de nos houillères, .avec cette différence que cette dernière ne peut aller qu’en s’affaiblissant alors que la première parait être de caractère inépuisable. C’est pourquoi on a créé en France ce Service d’Etuiles des grandes Forces hydrauliques qui rend de si grands services, ainsi que le Service de l’Évaluation des Forces hydrauliques créé par la Suisse.
- Le bilan de la houille blanche, c’est donc surtout un projet de bilan pour l’avenir.
- (A suivre.) __ —
- J. Reyval.
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- EXTRAITS DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES
- MÉTHODES ET APPAREILS DE MESURES
- Un nouveau type de üuxmètre. — H. Morphy et A. Oschwald. — The Electrician, 19 janvier 1912.
- Les auteurs ont voulu constituer un appareil, non pas d’une précision parfaite, mais capable de montrer aisément aux étudiants la forme des phénomènes à mesurer : cycle d’hystérésis, distribution du flux, dans les machines électriques, etc.
- Le principe en est très simple ; comme on le sait, une bobine plate placée dans un champ magnétique tend à se placer normalement aux lignes de forces. Dans le dispositif des auteurs, cette tendance est combattue par l’action antagoniste d’un ressort, de sorte que la position d’équilibre prise parla bobine, sous l’action de ces deux couples, permet de faire une mesure, au moins approximative. Pour repérer cette position d’équilibre, on observe le spot renvoyé sur une échelle par un miroir invariablement relié à la bobine.
- La simplicité de fonctionnement de l’appareil permet de l’employer pendant une classe ordinaire, d’une durée de 3 heures, à la mesure du champ inducteur, du champ de l’induit et des deux champs combinés dans une machine quelconque.
- Fig. 1
- L’appareil est représenté par la figure 1 dans laquelle on a, pour la clarté, amplifié les dimensions dans le sens vertical. On voit qu’il consiste seulement en une mince tige de laiton, terminée par des pointes à ses extrémités ; elle supporte une bobine de 20 spires enroulées dans le sens longitudinal entre deux encoches.
- La tige de laiton est aplatie avant que l’enroulement soit fait et les extrémités de celui-ci sont reliées par de légers ligaments d’argent L aux bornes d’utilisation.
- On voit sur la figure le ressort antagoniste II et un bloc cubique de laiton, qui supporte des miroirs M.
- Le mouvement tout entier est monté sur des paliers à pierres fines et protégé par un tube de laiton. La partie de celui-ci qui contient l’enroulement possède une longueur de 70 millimètres et un diamètre de 3 millimètres, ce qui permet de Fintroduire facilement dans un entrefer. L’autre partie du tube, qui protège les miroirs etle ressort,estpercée de fenêtres destinées à laisser passer le rayon lumineux et son diamètre est plus grand : 16 millimètres.
- Le tube de 16 millimètres vient s’ajuster à frottement doux à l’aide d’un manchon, perpendiculairement à un bras qui supporte l’échelle graduée sur laquelle se déplace le spot.. Ce bras peut tourner autour d’un axe confondu avec celui de la machine soumise à l’étude, et ses positions peuvent être repérées sur un limbe gradué.
- En pratique, un courant de l’ordre de o,o3 ampère est envoyé d’abord dans un sens, puis dans l’autre, à travers la bobine et l’on note les deux déviations correspondantes. Leur somme est alors considérée comme proportionnelle à la composante du flux normal à l’armature et au courant passant dans la bobine.
- La seconde hypothèse est, bien entendu, rigoureusement exacte ; quant à la première, elle n’est qu’ap-proximativement vraie, mais l’erreur correspondante ne dépasse pas 2 % pour une déviation de 120 millimètres.
- Les auteurs démontrent que, si l’on appelle d\ et d% les déviations du spot de part et d’autre du zéro, évaluées en millimètres de l’échelle, a l’angle de lu direction du flux avec la normale à l’induit, B l’induction, I le courant qui traverse la bobine en ampères, on peut écrire approximativement :
- I B co-s a = k (rf’i -f- d.2).
- Les essais effectués avec une induction constante, en choisissant pour a sa valeur maxima (bobine sous le pôle), ont montré la proportionnalité satisfaisante de I à la déviation totale (rf, lorsque celle-ci
- reste inférieure à 120 millimètres.
- »L. G.
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- ETUDE, CONSTRUCTION ET ESSAIS DE MACHINES
- L’emploi des paliers à billes pour les moteurs et les transmissions électriques. —Elek-trotechnisclie Zeitschrift, 14 décembre igii.
- La construction des paliers à billes est parvenue actuellement à une telle perfection que leur emploi sur les moteurs électriques et les dynamos, même de grandes puissances, est entré dans la pratique industrielle.
- Indépendamment de la simplicité de ces paliers, l'avantage principal de ceux-ci consiste dans l’économie de puissance, due à la diminution des pertes par frottement, qu'ils permettent de réaliser; il s'ensuit une augmentation appréciable du rendement du moteur et aussi de la vitesse angulaire de celui-ci. L’économie réalisée sur la consommation d’un petit moteur peut atteindre, grâce à l’emploi des paliers à billes, environ 8 à io % de la puissance totale de celui-ci. Pour les moteurs de i à 5 chevaux,, cette
- Fig. i.
- économie peut être estimée à 4 % environ, et pour les moteurs de 5 à io chevaux à 3 % environ. C’est donc, ainsi que le montrent d’ailleurs les courbes de la figure i, surtout pour les petites machines et aux faibles charges que l’emploi des 2>aliers à billes est avantageux ; pour les machines plus grandes et travaillant généralement à pleine charge, l’avantage des paliers à‘billes est moins sensible.
- Toutefois ces pafiers ont été appliqués à quelques machines d’extraction dans certaines mines allemandes. Il résulte en effet de l’emploi de ces paliers, par suite de la réduction des frottements aux faibles, vitesses, une diminution de la consommation de courant au démarrage.
- Enfin un autre avantage des paliers à billes est l’économie d’huile qu’ils permettent de réaliser; ces paliers ne consomment en effet que la quinzième partie environ de la quantité d’huile nécessaire avec les paliers à bagues.
- M. K.
- ÉLECTROCHIMIE ET ÉLECTROMÉTALLURGIE
- La fusion électrique de l’étain. — J. Hàr-den. — Elektrotechnische Zeitschrift, 7 mars 1912.
- L’auteur rappelle d’abord le procédé de fusion de L’étain dans un four à flammes, procédé utilisé depuis très longtemps en Cornouailles. Ce procédé est simple, mais exige une longue expérience. Le minerai d’étain de Cornouailles se compose essentiellement d’oxyde d’étain, SnO2, et renferme, après un traitement approprié, 63 à 64 % de zinc. Il se présente sous la forme d’une poudre compacte, braire et humide, dont les grains ont de o,5 à t millimètre d’épaisseur. Après dessiccation,on le mélange à La matière réductrice, qui est une sorte d’anthracite dite « culm ». La quantité de « culm » à ajouter dépend du caractère du minerai.
- On traite rarement une seule espèce de minerai, mais en règle générale on joint aux minerais de Cornouailles des minerais de Bolivie.
- Ordinairement on ajoute 20 à 2 5 % de ce culm » sans autre fondant. Un four contient généralement 3 à 4 tonnes de minerai et.3/4 de tonne de charbon réducteur, dont une partie sert de combustible. Les proportions exactes sont déterminées à l’aide de fusions d’essai dans un creuset.
- L’accroissement de température doit être très lent, surtout en milieu siliceux, si l’on ne veut pas avoir de trop grandes pertes par scorification. La charge est remuée fréquemment à l’aide de ringards. Ap rès six à huit heures, elle est versée dans des bassins de fonte hémisphériques, que l’on peut encore chauffer et qui contiennent de 4 à 5 tonnes. La scorie est versée dans des caisses de fer où elle se solidifie.
- La première scorie, la plus riche, contient 14 à 16 % d’étain; elle est soumise à un nouveau traitement. Avec les dernières scories, contenant 6 à 7 % d’étain et des déchets de plomb, on obtient l'étain à souder. Dans les installations modernes ou descend au-dessous de 2,5 à 3 % d’élain dans les scories; mais cependant 4^6% ne sont pas rares.
- L’étain brut obtenu est coulé en gros blocs ; il est
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- encore très impur. On fond les blocs dans-des fours à flammes, à basse température, et on les sépare ainsi en étain pur et en un résidu qui se compose principalement d’un dépôt d’étain et de sulfures et d’arséniures de fer. Le traitement ultérieur de ces résidus, renfermant encore une certaine quantité d’étain, présente de grandes difficultés; or, l’un des principaux buts du procédé électrique est d’éviter ces difficultés.
- L’étain à 96 ou 98 % , obtenu après la deuxième opération, est rassemblé dans de grands bassins d’affinage soumis à l’action du feu. L’épuration ultérieure par oxydation s’obtient, soit en faisant passer un courant d’air sur le métal à l’aide de fines tuyères, soit en agitant celui-ci à l’aide de grosses perches de bois. Dans les installations modernes, on insuffle dans ce but, à travers le métal, de la vapeur sèche et de l’air.
- De temps à autre on fond des échantillons. La manière dont ils se comportent au refroidissement, l’aspect de la cassure et le son donnent aux fondeurs expérimentés des indications sur la teneur en étain à 0,2 % près. L’étain affiné a un degré de pureté de 99,6 à 99,8 % et on le coule en général en blocs de 12,7 kilogrammes. .
- L’auteur expose ensuitè la question de la fusion électrique de l’étain. C’est une erreur de croire que le four électrique, par suite de sa température élevée, ne convient pas à la fusion de l’étain. La réduction de l’oxyde d’élain par le charbon exige, surtout si l’on veut éliminer les impuretés, une température assez élevée. Or, les pertes d’étairi, dues au tirage du four, sont inévitables à cette température, lorsqu’on ne prévoit pas des dispositifs de condensation compliqués. Un four bien construit permet d’éviter cet inconvénient; on peut également, par une conduite rationnelle, limiter la formation des résidus.
- On peut obtenir des scories ne renfermant que o,25 % d’étain ; il semble cependant plus économique de régler les choses de manière à obtenir des scories contenant 14 à 16 % et d’extraire le métal de celles-ci par chauffage dans un second four.
- La réaction se poursuit en partie d’après l’équation :
- SnO2 + C = Sn 4. CO2, (1)
- mais, pour les 2/3 au moins, d’après l’équation :
- SnO2 + 2 C = Sn -f 2GO (2)
- On voit d’ailleurs l’oxyde de carbone sortir en
- brûlant du four. La charge doit être conduite de telle sorte que la réaction (2) prédomine le plus possible. En général, on peut admettre que, dans des conditions convenables et après quelques heures de fonctionnement, la réaction se poursuit en parties égales d’après les équations (1) et (2).
- La réduction de 118 grammes d’étain exige i45 3oo calories, la combustion de 72 grammes de carbone en anhydride carbonique fournit 96 960 calories, celle de 24 grammes de carbone en oxyde de carbone, 58 000 calories en chiffres ronds.
- 11 faut donc :
- D’après l'équation (1) :
- i45 3oo — 96960 — 48340 calories pour 118 grammes d’étain ;
- ou 409661 calories pour un kilogramme d’étain;
- ou 47.4 kilowatts-heures pour 1 000 kilogrammes d’étain.
- . D’après l’équation (2) :
- i45 3oo — 58 000 = 87300 calories pour 118 grammes d’étain ;
- ou 739830 calories pour 1 kilogramme d’étain.
- ou 855 kilowatts-heures pour 100 kilogrammes d’étain.
- Si la réaction se poursuit, comme il a été dit plus haut, en parties égales d’après les deux équations,
- il faut donc théoriquement: ----=665 kilo-
- watts-heures, en chiffres ronds, par tonne d’étain.
- D’autre part, une certaine quantité de chaleur est nécessaire pour amener la charge à la température de la réaction. On peut admettre, d’après l’aspect des scories, que la température dans la zone de la réaction est de 1400 à i6oouC. Avec du minerai contenant 90 % d’oxyde d’étain, il faut 1280 kilogrammes de minerai par tonne d’étain. Aune teneur du minerai en scories de 16 à 20 % correspondent par tonne de minerai environ 220 kilogrammes de scories. La fusion d’un kilogramme de scories exige en chiffres ronds 5 000 000 de calories-grammes = 0,6 kilowatts-heures ou, en chiffres ronds, i3o kilowatts-heures par tonne.
- Etant données la chaleur spécifique de la charge et celle de l’étain fondu, il résulte de ce qüi précède une dépense de 65 kilowatts-heures par tonne.
- Les pertes de chaleur pour la canalisation, l’eau de refroidissement, etc., peuvent être évaluées «à i3o kilowatts-heures par tonne. Enfin les gaz du four entraînent, pour une température de sortie de 8oo°C., une quantité d’énergie égale à i5o kilowatts-heures par tonne.
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- La dépense totale d’énergie pour une tonne d’é- ! tain se décompose donc comme suit :
- Réduction 655 kilowatts-heures
- Scories 13o »
- Chaleur spécifique.. 65 »
- Rayonnement 13o )>
- Gaz 1 5o »
- 1 i.jo kilowatts-heures.
- Abordant ensuite la question de la fusion électrique de l’étain proprement dite, l’auteur expose les résultats de divers essais entrepris dans ce but.
- Une première série d’essais fut entreprise en 1910 au Northampton Institute, à l’instigation de M. Maclaren de Londres et avec le concours de M. le Dr Walmsley.
- Le four était prévu pour un courant alternatif de 800 ampères sous 5o volts, mais on ne disposait à l’Institut que d’un courant continu de 3oo ampères sous 100 volts. Or, le courant continu ne convenait pas bien pour ces essais, à cause du grand développement de chaleur au pôle positif et aussi de son action électrolytique sur les scories.
- Ce premier four d’essai se composait d’une chambre en briques de dolomie recouverte extérieurement de dolomie et de goudron, et dont la voûte supportait un gueulard.
- Deux tiges de charbon, d’un diamètre de 63,5 millimètres, introduites latéralement et inclinées, servaient d’électrodes ; ces tiges se trouvaient à une hauteur de 65,3 millimètres au-dessus de l’aire; ce petit appareil d’essai ne comportait pas de dispositif de refroidissement par eau.
- Un premier essai fut fait avec la charge suivante : Minerai à 63 % ... . 9 kilogrammes.
- Coke en poudre... . 2,3 Fondant............ 2.3
- Par suite du manque de courant, on ne put réduire que 5,5 kilogrammes de minerai. Sur 40 kilowatts-heures utilisés, i5 servaient à porter la charge à la température voulue et 25 à la réduction proprement dite. La fusion produisit 2,4 kilogrammes d’étain pur en barres et 0,6 kilogramme de déchets, soit une production de 85,5 % .
- Les scories étaient peu homogènes. La consommation d’énergie fut, étant donne le dispositif rudimentaire employé, de 8 960 kilowatts-heures par tonne.
- Un essai, pour lequel les scories de la précédente charge servirent de fondant, exigea de très hautes températures et la coulée se solidifia facilement.
- Dans un essai suivant on obtint, avec 7,3 kilo-
- grammés de minerai, 2,9 kilogrammes d’étain pur et 1,1 kilogramme de déchets, soit une production de 90 % . On dépensa, au cours de cet essai, 19,2 kilowatts-heures, correspondant à 4 900 kilowatts-heures par tonne.
- L’étain avait une pureté de plus de 99 % et ne contenait que très peu de fer et pas d’arsenic. Pour une bonne marche du four, la chute des scories était régulière, celles-ci étaient grises et d’un aspect vitreux avec une teneur en étain de o,5 % seulement.
- Dans d’autres cas,'les scories étaient tenaces, noires et contenaient 8 % d’étain.
- L’électrolyse des scories, fondues avec de la soude et dissoutes dans l’eau, donna à la cathode de fer un bon dépôt d’étain, mais le rendement n’était pas très élevé.
- Si l’on transformait l’oxyde d’étain des scories en chlorure, la consommation d’énergie théorique pour l’électrolyse serait de 1 820 kilowatts-heures par tonne. Si l’on pouvait tabler sur une consommation de courant de 5o % moindre, un tel procédé pourrait être envisagé dans le cas d'un prix peu élevé du courant.
- Les résultats des essais précédents étant suffisam-mentencourageants, ondécidade procédera d’autres essais sur une plus grande échelle.
- Le courant utilisé pour ces derniers essais était un courant triphasé à 5o périodes et de 65o à 675 volts, fourni par une installation Diesel; un transformateur dans l’huile à secondaire variable permettait de réduire la tension à 3o, 40, 5o ou 60 volts.
- Le four comportait trois électrodes en charbon de 2o3 X ao3 millimètres et de 1,5 mètre de longueur.
- Des trous de coulée, placés à différentes hauteurs, servaient à la coulée du métal et des. scories.
- Comme il ne s’agissait que d’essais, on se contenta de faire marcher le four pendant 10 à 12 jours chaque fois, bien que l’on eût pu le faire fonctionner pendant un mois sans interruption. Le four était chauffé préalablement à l’aide d’un feu de bois ou de coke. On ajoutait en moyenne 14 kilogrammes de « culm » pour 100 kilogrammes de minerai. Au début le courant était de 1 000 ampères environ par phase sous 60 volts; peu à peu, suivant la marche de la réaction, on passait au régime normal (2 5oo ampères sous 40 volts) ; on ne descendit que rarement au-dessous de 3o volts.
- Au début, les oscillations du courant étaient assez accentuées, mais elles cessaient dès que les électrodes s’étaient formées. La première coulée de métal avait lieu après une demi-heure, la première coulée
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- de scories après un fonctionnement de plusieurs heures. L’aspect des scories donnait dies indications utiles sur la marche du four. Celle-ci était bonne lorsque les scories présentaient un aspect vitreux et d’un gris sombre et coulaient bien.
- Après un fonctionnement de plusieurs heures on opéra diverses adjonctions afin de faire passer les arséniures et les sulfures de fer dans les scories et éviter, par suite, la formation de résidus.
- Onoblint, avec des minerais ne présentant pas une tropgrande impureté, un métal à 98 % . Par l’emploi de mineraide Bolivie ordinaire, contenant seulement 49,5 % d’étain et i5 % environ de fer, on atteignit une production moyenne de 9a % , s’élevant parfois à 97 % .
- Le métal en fusion élait recueilli dans des bassins du type usuel où on insufflait de l’air grâce à un tube de. fer percé de trous. De cette manière, on atteignait la pureté commerciale de 99,7a % et au-dessus. Le moulage en blocs et les opérations ultérieures s’effectuaient de la manière ordinaire.
- La production, la consommation d’énergie et les pertes dans les scories sont étroitement liées. On peut facile ment obtenir des scories ne contenant que o,aE) % d’étain. Mais ce procédé n'était pas économique, étant donné le prix de revient de l’énergie dans le cas particulier, car on consommait 3 000 kilowatts-heures par tonne de métal.
- D’autre part, avec des scories renfermant 17 à 19 % d’étain, la consommation d’énergie pourrait être abaissée à 1 3oo kilowatts-heures par tonne. Mais, étant donné qu’on ne disposait que d’un four et que les scories ne pouvaient être traitées à nouveau, ce procédé n’élait pas non plus économiquement applicable.
- On se tint donc, relativement à la consommation d’énergie, entre les deux extrêmes, c’est-à-dire à une production de métal d’environ 96 %. Les chiffres suivants, donnés à titre d’exemple, représentent les résultats moyens d’une semaine de fonctionnement :
- Matière première :
- Minerais : 9 55i kgs à 57 % ... 5 444 kgs d’étain
- Déchets..................... 1 o54 »
- 6 4y.S kgs d’étain
- Production : 6428 kgs d’étain, soit 98,75 % .
- \
- Consommation d’énergie :
- Pour les essais de scories.... 678 kwh.
- Pour le chauffage............. 5oo »
- Report................ 1 178 kwh
- Pour la réduction.... 13 935 »
- Consommation totale. i5 u3 »
- Consommation par tonne d’étain : 2 200 kwh environ.
- Usure des électrodes : 12,7 kilogramme» par tonne d’étain.
- La consommation d’énergie indiquée représente la moyenne d’une marche continue de 8 jours. Certains jours elle descendit au-dessous de i 700 kilowatts-heures par tonne.
- D’ailleurs le minerai était très humide, ce qui élevait naturellement la consommation d’énergie.
- L’auteur conclut en indiquant que la fusion électrique de l’étain peut donner des résultats sensiblement meilleurs. Si l’on peut, à l’aide d’un second four, extraire des scories, soit de l’étain ordinaire, soit de l’étain à souder, c’est-à-dire allié avec du plomb, on peut, avec des fours de dimensions suffisantes, obtenir une consommation de 1 400 kilowatts-heures par tonne.
- On peut encore abaisser cette consommation par un mélange convenable de minerais.
- De même, avec une grande installation industrielle moderne, on peut aussi augmenter le rendement.
- D’autre part, le four électrique donne continuellement, dès le début de son fonctionnement, de l’étain pur, ce qui n’est pas le cas avec le four à flamme. Ce dernier exige 20 à 25 % de charbon de réduction, alors que 14 % suffisent avec le four électrique. Enfin, les salaires du personnel, d’une part,l’encombrement du matériel, d’autre part, sont moins élevés avec le four électrique.
- L’usure des électrodes est pratiquement négligeable.
- Ces considérations permettent donc d’envisager dès à présent la possibilité de la fusion électrique de l’étain, moyennant un prix de revient approprié de l’énergie électrique. M. K.
- TÉLÉGRAPHIE ET TÉLÉPHONIE
- Le microphone Egner-Holmstrôm pour courants de haute intensité ('). — G. Egner et J. Gunnar-Holmstrom.— Elektrotechnisclie Zeitschrift 29 février et 7 mars 1912.
- Lorsque Poulsen publia en 1906 (2) son système
- (*) Les résultats des essais efl'eetués avec ce microphone ont été publiés dans la Lumière Electrique, 20 et 27 novembre 1909.
- (2) Elektrotechnische Zeitschrift, 1906, p. 1040.
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- de télégraphie sans fil avec ondes non amorties ou faiblement amorties, il considéra comme pratiquement résolu également le problème de la téléphonie sans fil. Cependant, pour les communications à longues distances, il était nécessaire déposséder un microphone qui pût supporter un courant assez intense et faire varier celui-ci selon les vibrations de la parole.
- C’est à l’étude d’un tel microphone que les auteurs se sont livrés depuis 1907; ils ont réalisé actuellement deux types de microphones, l’un pour la téléphonie sans fil, l’autre pour la téléphonie sur les lignes très longues, très différents extérieurement, mais basés tous deux sur le même principe.
- La première idée qui guida les auteurs fut d’entourer les contacts du microphone d’un autre gaz que l’air afin d’assurer d’abord leur refroidissement, de les préserver ensuite de l’oxydation et enfin d’obtenir un meilleur effet microphonique grâce à la formation éventuelle d’ions sur les surfaces de contact. Le microphone actuellement en usage dans les appareils téléphoniques, et qui fut le point de départ des auteurs, ne comprend pas, en effet, en principe autre chose que les bâtonnets du professeur Hughes, c'est-à-dire un ou plusieurs contacts libres. La couche isolante qui entoure ces contacts joue naturellement un rôle important.
- Lors de leurs essais avec des contacts entourés de différents gaz (ou liquides), les auteurs constatèrent aisément que certains gaz, et surtout l’hydrogène pur, exerçaient une influence visiblement favorable. Ils remarquèrent également que d’autres facteurs jouaient un rôle important et cherchèrent à déterminer les plus importants de ces facteurs.
- Fig'. 1. — Microphone d’essai.
- C’est dans ce but qu’ils construisirent le modèle d’essai représenté par la figure 1. Cet appareil se composait d’une robuste plaque d’ébonite P supportée par des pieds F de hauteur réglable ; une gouttière circulaire R, remplie de mercure, assurait l’étanchéité ; au centre se trouvait un élément de microphone à g’renaille de charbon C. Un robuste anneau de fer J, qui baignait dans la gouttière R et re-
- posait sur des vis réglables S, supportait la membrane M, à laquelle était fixée l’électrode vibrante supérieure E. A l’aide des vis de réglage 011 pouvait modifier à volonté la position de L’électrode supérieure par rapport à l’élément à grenaille, c’est-à-dire la pression entre les surfaces de contact. L’appareil était, en outre, muni de tubes de remplissage et d’évacuation, GG pour le gaz et WW pour l’eau de refroidissement. Une spirale tubulaire K. était prévue pour le refroidissement de la membrane. Pour des raisons exposées plus loin la membrane était en aluminium mince et fortement tendue à l’aidé d’anneaux tendeurs, combinés avec l’anneau de fer (fig- ')
- Les premiers essais furent effectués avec un large élément de charbon à grandes surfaces sans refroidissement par eau ; la quantité de chaleur par unité de surface, engendrée par le passage du courant, n’était cependant pas trop élevée. Cet élément à grande surface, qui exigeait l’emploi d’une membrane horizontale, présentait cependant un inconvénient. La pression sur la surface de contact en chaque point de l’électrode vibrante devait être la même, condition sans laquelle on n’obtenait pas un bon effet micropbonique. S’il se produisait en un point seulement une très légère agglutination des grains de eharbon, le microphone devenait de suite beaucoup plus faible. >
- Non seulement les plus fortes et les plus faibles vibrations étaient montées en parallèle, de sorte que les premières absorbaient pour ainsi dire les dernières, mais en outre les vibrations ne se produisaient pas en même temps aux différents points. La ligure 2 représente une membrane M au milieu S de laquelle est fixée une électrode E. Si la pression en un point K est plus grande qu’aux autres points, l’électrode oscille nécessairement autour du point K.
- E K Fig. 2.
- Le mouvement est évidemment très peu accentué, puisqu’il ne s’agit que de très faibles amplitudes ; il est toutefois suffisant pour compliquer le mouvement général de l’électrode et supprimer une grande partie del’effet du microphone. Ce phénomène n’a pas été observé d’une manière complète jusqu'à présent, étant donné que les microphones usuels possèdent des éléments de charbon relativement petits et ne
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- travaillent qu’à une très faible pression entre les contacts.
- Dautre part, il n’était pas possible de fixer directement l'électrode à la membrane ou d’employer la membrane elle-même comme électrode, La chaleur engendrée par le courant dans l’électrode produisait des modifications de la matière qui modifiaient elles-mêmes les propriétés vibrantes de la membrane et la pression donnée par les vis de réglage. 11 était donc nécessaire d’éloigner l’électrode de la membrane encore plus qu’il n’est indiqué sur la figure a. Mais on augmentait ainsi le danger de la formation de vibrations supplémentaires, car toute différence dépréssion sur la surface de contact agissait ainsi sur la membrane pour ainsi dire par l’intermédiaire d’un levier.
- En outre, une membrane vibrante de forme normale ne vibre pas en général simplement avec un ventre au milieu, mais se divise le plus souvent en ventres et en nœuds dissymétriquement répartis, ce qui contribue également à compliquer les vibrations de l’électrode.
- Les essais des auteurs démontrèrent que la meilleure méthode pour obtenir une membrane vibrant simplement avec un nœud en son milieu était de tendre celle-ci comme une peau de tambour; la matière se prêtant le mieux à cet usage est l’aluminium, et la meilleure méthode de tension consiste à tendre la membrane progressivement avec d’assez longs intervalles de repos; on parvient ainsi à éliminer peu à peu toutes les inégalités tension.
- S
- Fig1. 3. — Dispositif reliant l’électrode vibrante à la membrane tendue.
- La figure 3 m.ontre le principe du dispositif de construction grâce auquel les difficultés énumérées ci-dessus furent surmontées.
- L’électrode E est placée à distance de la membrane, à laquelle elle est fixée par une vis S, un cylindre C et deux disques rigides A et B, placées de part et d’autre de la membrane. Grâce à ce dispositif l’électrode est reliée rigidementà une grande surface de la partie médiane de la membrane. Par suite tous les points de l’électrode sont contraints à vibrer -avec la même phase et la même amplitude que la
- partie médiane de la membrane, c’est-à-dire que la partie de celle-ci qui vibre le plus fortement.
- Pour obtenir un résultat satisfaisant, le cylindre C doit avoir un diamètre d’autant plus grand que sa longueur, c’est-à-dire la distance entre la membrane et l’électrode, est elle-même plus grande ; en outre ce cylindre doit être en matière dure, par exemple en acier ou en verre.
- La réalisation d’un modèle définitif exigea de nombreuses et minutieuse expériences pour déterminer les influences respectives de la pression entre les surfaces de contact, de l’étendue et de la nature de ces dernières surfaces, de l’intensité du courant et de la nature du gaz employé.
- La pression entre les surfaces de contact a une influence importante, car, si elle est trop faible, la parole s’accompagne d’un bourdonnement plus ou moins prononcé qui révèle la formation d’arcs entre les contacts ; un déplacement de l’électrode supérieure, de l’ordre de i à a centièmes de millimètre seulement, peut modifier sensiblement la résistance du microphone.
- Par contre l’étendue des surfaces de contact semble n’avoir qu’une influence insensible ; on peut faire varier cette étendue dans le rapport de 11 à i sans observer de différence notable dans l’effet microphonique. L’intensité du courant, au contraire, influe sensiblement sur la résistance dû microphone, cette dernière diminuant notablement lorsque l’intensité augmente, de sorte que la différence de potentiel aux bornes du microphone semble, dans les mêmes conditions de refroidissement, se maintenir aune valeur constante.
- D’autre pari la grenaille de charbon semble, pour des intensités élevées, donner de meilleurs résultats que les surfaces de contact métalliques.
- Parmi les gaz dont les auteurs essayèrent l’emploi, l’hydrogène et le gaz d’éclairage montrèrent une bonne influence sur le microphone. L’hydrogène permet au microphone de fonctionner à un voltage plus élevé que sans l’emploi de ce gaz ; la résistance du microphone est donc ainsi augmentée. La transmission était par suite plus nette avec l’hydrogène. Il estvraique l’emploi de ce gaz entraîne une complication dans certains cas de lapratique, mais cette complication est de peu d’importance pour les grandes stations de téléphonie sans fil. On peut d’ailleurs obtenir un fonctionnement satisfaisant sans hydrogène, mais l’emploi de ce type de microphone sans ce gaz doit être exceptionnel et, en tout cas, complètement évité pour la téléphonie avec lignes.
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- Enfin la température de l’élément en charbon a également une grande influence. L’augmentation de celte température, par suite du passage du courant, provoque d’abord une dilatation des diverses parties de l’élément et la diminution de l'étanchéité de celui-ci, lorsque cette étanchéité est assurée par du feutre ou une matière analogue ; d’autre part l’accroissement de la température affaiblit les variations de résistance du microphone et provoque une perturbation des propriétés vibrantes de la membrane. La nécessité de limiter la température par un dispositif de refroidissement artificiel s’imposait donc ; c’est pourquoi les auteurs recoururent d’abord au refroidissement par circulation d’eau (fig. i); mais, si ce dispositif donna des résultats satisfaisants au laboratoire, il ne répondait pas aux besoins de la pratique. C’est ce qui amena les auteurs à réaliser dans ce but le modèle d’appareil représenté par la figure 4>
- lodlooG
- Fig. 4- — Microphone avec réservoir à liquide.
- Dans ce modèle, la membrane est également horizontale, mais elle se trouve sous l’élément de charbon, de sorte que la membrane est mieux protégée contre la chaleur engendrée dans celui-ci, puisqu’elle n’est plus chauffée par convection; d’autre part, une couche intermédiaire de mica s’oppose à la transmission de chaleur par conductibilité de l’élément à la membrane.
- L’électrode supérieure fixe C est montée sur une plaque de cuivre K laquelle forme le fond d’un réservoir W, que l’on remplit d’eau ou d’un autre liquide susceptible de refroidir. La chaleur engendrée dans l’élément de charbon gagne, à travers l’électrode C,
- le fond du réservoir ; les couches inférieures du liquide siéchaufïant alors montent vers la partie supérieure du réservoir et sont remplacées par des couches froides. Ce mouvement du liquide répartit la chaleur sur toute la surface du réservoir, d’où elle est évacuée par rayonnement et convection. Bientôt s’établit ainsi un état d’équilibre, grâce auquel la quantité de chaleur évacuée est égale à la quantité de chaleur produite dans l’élément de charbon.
- La construction de l’élément posa, d’autre part, un problème difficile à résoudre. En effet le feutre, qui est la seule matière d’un emploi pratique pour assurer la fermeture des. éléments à grenaille, brûle lorsque le courant atteint une certaine intensité; il y avait donc lieu de chercher un dispositif protégeant le feutre. La figure 5 montre la solution adoptée par les auteurs dans ce but; un anneau de mica R, isolant le feutre, entoure extérieurement la
- Fig. 5. — Dispositif de protection du feutre.
- partie supérieure de l’élément. Grâce à ce dispositif il ne passe qu’un faible courant dans les parties de la couche de grenaille située au voisinage de l’anneau de feutre, ce qui évite réchauffement de celui-ci.
- Ainsi que l’indiquent les figures 4 et 5, l’électrode supérieure était divisée en deux parties, une partie intérieure reliée directement au fond du réservoir à liquide, et une partie extérieure annulaire isolée de ce dernier par un mince disque de mica. Le courant passait de l’une des parties de l’électrode supérieure à l’électrode vibrante, puis de celle-ci à l’autre partie de l’électrode supérieure ; il traversait donc deux fois l’élément de charbon, de sorte que le fonctionnement de l’appareil était analogue à celui de deux microphones montés en série ; il donnait donc ainsi avec une tension plus élevée et une intensité moindre le même résultat qu’un microphone simple avec une intensité plus élevée et une tension moindre.
- La figure 6 montre le schéma de montage de ce type de microphone.
- En G se trouvent des lampes à incandescence à filament de carbone de 16 bougies Hefner sous no volts, D est une bobine de self de ioo ohms à circuit magnétique fermé, M le microphone, G un conden-
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- sateur, P le primaire et S le secondaire du transformateur T, H le récepteur, et B le crochet de celui-ci avec son contact K. Les deux fils de la ligne téléphonique sont désignés par Lj et L2. Si le courant employé est un courant d’éclairage à 220 volts et si le
- Li L,
- Fig. 6. — Schéma du microphone de 1909.
- microphone est convenablement réglé, ce dernier est traversé par 1 courant de plus de 1 ampère, la tension aux bornes du microphone étant de 8 volts environ. Le voltmètre Y accuse, lorsqu'on parle dans le microphone, de très fortes variations; la tension monte jusqu’à 12 ou 16 volts, tandis que le courant reste à peu près constant à cause des grandes résistances G et D. La bobine de self D et le condensateur C (de 3o à 40 microfarads) empêchent les variations du réseau de parvenir jusqu’au circuit microphonique et de troubler les courants de conversation.
- Avec cet appareilles auteurs parvinrent, dès juin 1909, à téléphoner de Berlin à Stockholm, de Paris à Stockholm, et aussi de Paris à Sundsvall (2 85okilomètres dont 48 kilomètres de câble).
- Cet appareil fonctionnait, ainsi qu’il a été dit plus haut, comme deux microphones en série. Afin d’obtenir encore de meilleurs résultats, les auteurs eurent l’idée d’employer plus de deux éléments, c’est-à-dire de réaliser un microphone multicellulaire, à l’aide duquel ils réussirent, en juillet 1909, à téléphoner sans fil entre les deux stations de télégraphie sans fil du système Poulsen de Lyngby el d’Esbjerg, distantes d’environ 280 kilomètres.
- Toutefois tous ces appareils présentaient le défaut d’exiger un réglage de la pression entre les contacts. Afin d'obvier à cet inconvénient, les auteurs placèrent la membrane verticalement, de sorte que la pression dans les éléments ne dépendait que deda grandeur de ceux-ci et de la quantité des grains de charbon.
- La figure 7 montre la disposition adoptée pour ce type de microphone. L’électrode fixe D en cuivre
- est creuse et remplie par le liquide provenant du réservoir W ; la surface de contact C, très mince, est en charbon. Les anneaux de feutre F4 et F<,, destinés à assurer l’étanchéité, entourent l’électrode D et se trouvent, l’un à l’intérieur, l’autre au-dessus d’une capsule d'aluminium annulaire K, qui enserre,
- s —
- Fig. 7. —: Disposition actuelle des éléments.
- d’autre part, une bague d’amiante ou d’une autre matière isolante et incombustible R. La bague R forme la paroi latérale de l’élément de charbon et touche l’électrode vibrante E.
- Chacun des éléments de charbon est entouré d’une capsule annulaire et d’anneaux de feutre selon la même disposition; toutes ces capsules s’appuient sur un socle commun S pressé contre l’électrode vibrante par des ressorts J, de sorte, que tous les éléments sont complètement fermés. La figure 8 représente d’ailleurs la section d’un microphone construit d’après ce principe pour de fortes intensités. Ce microphone est pourvu de 16 électrodes fixes, creuses et reliées à un réservoir commun, rempli
- ((a© p© 00\ o©
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- Fig. 8. — Microphone pour fortes intensités.
- d’huile ou d’un autre liquide isolant. L’électrode vibrante est subdivisée en 4 électrodes isolées les unes des autres, dont chacune correspond à 4 élec-
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- t rode s fixes. On dispose donc de 4 groupes d’éléments en charbon ; chaque groupe, comprenant deux séries de deux éléments chacune montées en parallèle, est relié à deux bornes extérieures. Les connexions entre ces bornes permettent de réaliser les combinaisons suivantes :
- a) 8 séries de deux éléments chacune montées en parallèle, ce qui correspond à une tension de io à ii» volts, l’intensité pouvant aller jusqu’à 20 ampères;
- b) 4 séries de quatre éléments chacune montées en parallèle, 20 à 3o volts, 10 ampères;
- c) 2 séries de huit éléments chacune montées en parallèle, tension 40 à 60 volts, intensité 5 ampères.
- B
- La consommation du microphone est donc de 200 à 3oo watts.
- Afin d’éviter réchauffement de la membrane par l’élément de charbon, une pièce annulaire massive d’aluminium A est montée d’une manière étanche sur cette membrane ; en outre le cylindre G qui relie la membrane à l’électrode est construit en verre ou en une autre matière peu conductrice de la chaleur. Les parois du" réservoir à liquide sont en aluminium assez épais ou en matière analogue, afin d’obtenir une rapide répartition de la chaleur sur la plus grande partie possible de la paroi latérale du réservoir (fig. 8).
- Afin d’étudier le fonctionnement de ce microphone, lorsqu’il est parcouru par un courant de grande intensité, cet appareil fut intercalé en M dans le circuit d’un arc électrique B (fig. 9) ; G est un condensateur de 20 à 40 microfarads, R. un rhéostat, A un ampèremètre et V un voltmètre.
- Lorsqu’on parle dans le microphone, on entend Tare vibrer fortement et très nettement.
- Les auteurs ont également réalisé, d’après les mêmes principes et en collaboration avec la maison
- Ericsson et C° de Stockholm, un* microphone destiné à la téléphonie sur les longues lignes; la figure 10 représente la coupe de ce dernier appareil. Ce microphone est pourvu de i électrodes creuses, remplies de liquide par un réservoir clos. L’électrode vibrante est divisée diamétralement en deux parties;
- Fig. 10. —Microphone Ericsson pour fortes intensités.
- par suite les 4 éléments peuvent être montés soit tous en parallèle, soit par deux séries de deux éléments chacune en parallèle. Le courant d’alimentation peut être emprunté, soit à un réseau d’éclairage, soit à une batterie de piles sèches; le schéma
- Fig'. 11.— Schéma simplifié du microphone Ericsson.
- de la figure 11 représente les deux alternatives. Le commutateur U permet de donner à l’intensité du courant 3 valeurs différentes.
- Ainsi que le montre la figure 12, le microphone et un récepteur sont montés sur un poste spécial à intensité élevée, lequel doit être combiné avec un poste téléphonique ordinaire. Le poste à intensité élevée, qui ne possède ni magnéto ni sonnerie d’appel,
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- est intercalé dans la ligne dès qu’on décroche le récepteur correspondant. Quand ces postes ne sont pas employés., c’est le poste téléphonique ordinaire qui est relié à la ligne.
- La figure i3 représente le schéma de montage du poste à intensité élevée.
- H H1H h q q q i—
- Fig. 12. — Disposition d'un poste à intensité élevée.
- Le récepteur de gauche est pourvu,dans la poignée, d’un commutateur qui, lorsqu’on appuie sur la baguette qui l’actionne, met en court-circuit le secondaire du transformateur; lorsqu’on cesse d’appuyer sur la baguette, c’est le récepteur qui est mis en court-circuit. L’opérateur doit donc toujours appuyer sur la baguette lorsqu’il ne parle pas lui-même. Ce dispositif permet d’éviter, d’une part le passage du courant intense émis par le poste dans le récepteur, d’autre part l’affaiblissement du courant arrivant au poste.
- L’expérience montre que les postes téléphoniques actuels permettent de téléphoner à une distance de i ooo kilomètres environ avec des lignes de cuivre de 3 millimètres et de % ooo kilomètres environ avec des lignes de cuivre de 4,5 millimètres.
- Si l’on se proposait de téléphoner à une distance double des distances atteintes habituellement jus-
- qu’ici, il serait nécèssairé de disposer d’un" microphone.émettant des courants 3ofois plus intenses que les microphones ordinaires ; pour atteindre une . distance triple, l’intensité microphonique devait être 900 fois plus grande.
- Or les essais des auteurs ont démontré qu’un dédoublement de la distance est réalisable de cette manière, mais qu’il est difficile de donner à un microphone construit dans ce but une forme s’adaptant à l’usage pratique. C’est pourquoi les auteurs n’ont cherché à réaliser pratiquement qu’un appareil permettant d’augmenter la distance de 70 % seulement,
- Fig. i3. — Schéma de montage complet du microphone Ericsson.
- ce qui suffit pour les besoins actuels et n’exige qu’un microphone 10 à 12 fois plus puissant que les microphones -ordinaires. Les essais ont montré qu’à l’emploi 4,7 et 10 éléments (fig. 10 et 11) correspondent des augmentations de distance respectives de 3o, 5o et 70 % environ par rapport aux distances atteintes avec les appareils employés par l’administration suédoise des téléphones. J.-L. M.
- BIBLIOGRAPHIE
- Il est donné une analyse des ouvrages dont deux exemplaires sont envoyés à la Rédaction.
- Biographie et notice sur les travaux de Heni'y Pellat, publiées par M. Solange Pellat. — E. Basset et Ciu, éditeurs, Paris.
- La physique, et particulièrement la science élec-
- trique, ont fait une perte bien sensible dans la personne de Henry Pellat, l’éminent professeur à la Sorbonne, qu’une maladie courte et imprévue a enlevé, le 18 décembre 1909, à la présidence de la Société
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- Internationale: des Électriciens dont il dirigeait avec tant d’éclat et de compétence les travaux.
- Son fils vient de consacrer à sa mémoire une notice, d’une cinquantaine de pages, qui constitue, en même temps qu’un pieux hommage à la mémoire de ce savant regretté, un index des plus précieux pour les physiciens et électriciens qui voudront pouvoir se reporter facilement à ses travaux, pour la plupart dispersés dans de nombreuses Revues.
- Là partie biographique est une synthèse des articles et des discours de sommités de la science française, telles que MM. Appel, Bouty,Puiseux, qui ont pu apprécier à sa juste valeur, chacun à leur point de vue spécial, l’œuvre de Pellat.
- Comme on le sait, Pellat a été un chercheur ardent et consciencieux et un professeur excellent, d’une admirable clarté d’exposition et d’un grand dévouement pour ses élèves. J’ai eu moi-même l’occasion d’apprécier avec gratitude son amabilité et sa science quand, il y a ans, je travaillais au laboratoire de Potier à l’Ecole Polytechnique, à l’époque où il étudiait avec ce dernier l’équivalent électrochimique de l’argent, où il construisait l’ampère-étalon et procédait à la mesure de v ; travaux de premier ordre qui ont contribué à le faire connaître de tous les électriciens, et qui ont montré en même temps combien il avait le sens de la construction et de la précision. On peut dire sans exagération que la métrologie électrique française a fait en lui une perte irréparable.
- Les électriciens lui devaient non seulement ses remarquables études sur les mesures, unités et grandeurs électriques, mais encore de nombreuses recherches sur la polarisation, et une théorie capitale de l’électrostatique « non fondée sur les lois de Coulomb ». Il avait consacré aussi à l’exposé de l’électricité théorique un important traité didactique en trois volumes.
- 11 a touché, d’ailleurs, à presque toutes les branches, de l’électricité, a apporté à chacune d’intéressantes et originales contributions. Les plus connues sont celles qui se rattachent à la polarisation et aux différences de potentiel de contact ; à la décharge électrique dans les tubes raréfiés, notamment en ce qui concerne les rayons magnéto-cathodiques, au sujet desquels il n’a pas toujours été d’accord avec d’autres physiciens éminents. Il s’est même occupé de plusieurs applications de l’électricité.
- Il s’est occupé également avec succès de la thermodynamique, sur laquelle il a publié un excellent Cours, soumettant à une critique approfondie les principes mêmes de cette science. Ses leçons sur la
- polarisation optique et sur l’optique cristalline, ses Cours de physique pour l’enseignement secondaire ont été d’autres témoignages de l’activité quasi universelle de son esprit.
- Enfin, M. Solange Pellat, pour donner un exemple du sens philosophique de son père, ajoute à la bibliographie qui remplit la plus grande partie de la notice quelques pages de réflexions de Pellat sur « l’univers et les lois naturelles ».
- Au lieu de se contenter, comme Kelvin et Helm-holtz,d’envisager les conséquences de la dégradation de l’énergie pour l’avenir de l’univers, considéré comme un vaste système infini en matière et en énergie, et d’en prédire la mort, Pellat remonte en arrière et se demande comment on peut expliquer Y origine de cet univers ; il démontre très simplement que si l’univers est fini, ou bien il a dû être créé de toutes pièces à un moment donné, ou bien il faut imaginer plusieurs systèmes d’univers indépendants, en nombre infini, remplissant un espace infini, et dont un .entrechoquement a été le point de départ de notre système actuel.
- En résumé, celte notice est pleine de choses intéressantes, utiles à consulter pour tous les physiciens, et précieuse pour tous ceux qui ont eu l’occasion de connaître et d’apprécier le savant éminent et si sympathique dont elle résume la vie et la carrière scientifique.
- À. Blondel.
- La pila elettrica (La pile électrique), par A. Astolfoni. — Un volume in-i6 de 297 pages, avec io5 figures. — Ulrico Hoepli, éditeur, Milan. — Prix : relié, 3 francs.
- Ce petit ouvrage, entièrement consacré à un sujet quelque peu délaissé ces derniers temps par la littérature technique, est très complet et d’une excellente présentation. Après quelques notions générales sur les éléments primaires, l’auteur indique les méthodes de mesures industrielles et de laboratoire, la disposition pratique des éléments et les règles d’entretien et de fonctionnement des batteries de piles; puis il passe en revue les innombrables types de piles actuellement en service.
- Le dernier chapitre est consacré à l’étude séparée des matériaux qui constituent les piles.
- Ce nouveau fascicule de la colleclion-des excellents manuels Hoepli est bien digne d’y figurer.
- S. F.
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- CHRONIQUE INDUSTRIELLE ET FINANCIÈRE
- ÉTUDES ÉCONOMIQUES
- La première commission du conseil municipal, présidée par M. Roussel, qui avait à examiner fa demande de concession de force motrice dans Paris de l’Énergie Electrique du département de la Seine, a été d’avis de rejeter cette demande, A la suite de ce vote, le rapporteur de la commission, qui n’était autre que M. Roussel, a donné sa démission et de rapporteur et de président; le vote s’était réparti de la manière suivante : quatre voix pour, cinq eontreet deux, abstentions. Ce vote a surpris, prétendent certaines feuilles financières; peut-être moins qu’on ne le pense ! Les propositions faites par l’Énergie Électrique étaient des plus avantageuses pour tous les industriels parisiens, qui utilisent sous quelque forme que ce soit l’énergie mécanique. Au taux de seize centimes le kilowatt, tous n’auraient pas hésité à abandonner peu à peu machines à vapeur, moteurs à gaz de: ville et moteurs à gaz pauvre pour leur substituer le moteur asynchrone peu encombrant, d’un prix réduit, d’un rendement supérieur, d’un maniement si facile. Du même coup, c’était l’abaissement des prix de revient de toutes ces innombrables choses qui se fabriquent et se construisent à Paris, pour plusieurs raisons dont quelques-unes eussent suffi à entraîner un vote favorable de la commission : d’abord le prix unitaire de l’énergie se trouvait très abaissé, puis l'exiguïté des locaux nécessaires à l’installation des moteurs entraînait la réduction des loyers, des impôts et des assurances ; enfin, la diminution des frais de premier établissement et l'inutilité de dispositifs de sécurité exigés;au contraire par les ïnstal'fations'de chaudières, par exemple, avait pour conséquence la diminution des prévisions d’amortissements. Nous ne parlerons que pour mémoire de la satisfaction donnée aux commissions d’hygiène par la suppression de multiples foyers qui' empoisonnent Paris. Le corollaire de cette réduction des prix de revient eût été un nouvel essor de l’industrie en général pour le plus grand profit du budget de la Ville et de la main-d’œuvre ouvrière. Maïs tout cela est venu se briser devant celte considération d’à côté que concéder à d’autres qu’à la Compagnie Parisienne de Distribution d’Ëlec-trieïté le droit de canaliser dans Paris, citait à la fois de nouveau encombrer nos voies publiques,
- et risquer de compromettre les profits de cette dernière Compagnie.
- La Ville de Paris est intéressée aux recettes de la Compagnie Parisienne ; elle ne l’eût pas moins été à celles de la Société d’Energie qui lui avait fait sa part. Mais ily»a un article de la loi de 1906 qui autorise le concessionnaire de force motrice à distribuer 1e. courant de lumière à ses propres clients pour les besoins de leur industrie. Sous le couvert de cet article, n’était-ce point menacer le monopole de l'actuelle concessionnaire de la Ville? Et puis que vaut l’intérêt du public en face de certaines rivalités? La question pourtant n’est point enterrée et reviendra sous une forme ou sous une autre, parce qu’elle a de trop grandes conséquences économiques; elle surgira malgré les opposants et à cause de toutes ces considérations économiques et hygiéniques plus fortes que les intérêts d’un groupe. Les actions de la Compagnie Parisienne ont salué cette décision d’une hausse de dix points qui ne modifie pas à notre sens les conclusions d’un de nos derniers articles.
- La Compagnie Générale Parisienne de Tramways
- a tenu son assemblée générale ordinaire le 15 mars. Les résultats présentés par le Conseil font ressortir un bénéfice brut d’exploitation de 2 425 929 francs; en y ajoutant les recettes diverses et le reliquat de l’exercice précédent, l'ensemble des bénéfices bruts s’élève à 2 859 820 francs. Après déduction de divers soldes débiteurs, notamment des intérêts et arrérages dus sur les avances consenties par la Compagnie Thomson-Houston et après affectation d’une somme de 5oo 000 francs à la provision pour réfection des voies, le solde créditeur à répartir s’inscrit à 1 945 919 francs. Il a reçu les affectations suivantes :
- A la réserve légale.............. 96 8'46 3i
- Aux actions de priorité non amorties
- 5 % ........................... 738 862 5o
- Aux actions ordinaires, non amorties
- 4 94'........................ 999 47° 00
- Report à nouveau................. * 74® 33
- Dans l’ensemble les résultats se .sont améliorés puisque cette année le Conseil a jugé la situation de trésorerie suffisamment bonne pour distribuer 4 % aux actions ordinaires. Néanmoins, au regard d’un capital de 45 millions, le bénéfice brut ne représente encore que 6yî5- % , et le bénéfice net amortissement et prévision non déduits seulement 5,24 % . La Gom-
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- pagnie, depuis deux ans, a eu à lutter contre une série de fâcheuses circonstances qui ont compromis sa situation financière : la grève, les inondations, l’arrêt de l’usine qui alimentait ses lignes. Pour ce dernier fait, elle a perçu cette année à titre d’indemnité versée par la Compagnie Générale de Distribution d?Energie une somme de 200000 francs. Mais si la grève et les inondations ne se sont pas renouvelées, l’abaissement des tarifs, la concurrence des lignes métropolitaines et des omnibus automobiles n’ont pas manqué de faire sentir leurs effets.
- L'abaissement, dés tarifs a produit ce que les secteurs avaient constaté d’abord dés l’emploi des lampes à filament métallique, puis ensuite par la réduction des prix du courant : la recette est tombée sur la ligne circulaire la mieux équipée et la plus productive de 2956417 à 2684720 francs, malgré une augmentation du nombre des voyageurs qui a atteint i3 %. Puis le sectionnement n’a pas encore donné dans Paris tous les résultats attendus. D’autre part la charge de l’avance de 10 millions consentie par la Compagnie Thomson-Houston grève lourdement le compte d’exploitation. Le rapport du Conseil explique précisément que la Compagnie n’avait pas le loisir de la consolider à son gré, car la Compagnie Thomson s’était réservé le droit jusqu’à présent de convertir son avance en actions ordinaires au pair au moment qu’elle choisirait le plus favorable à ses intérêts. Le cours de ces derniers titres étant encore au-dessous du pair, le compte d’entreprise générale aurait pu subsister au bilan encore fort longtemps. Heureusement le renouvellement des concessions obtenu après de longs pourparlers et avec dc très grandes difficultés impose à la Compagnie Générale de Tramways l’exécution de 10 millions de travaux environ. Son créancier étant entrepreneur de travaux de cette sorte, il y avait une combinaison à mettre sur pied qui ménagea l’un et l’autre. Elle se traduira pour la Thomson Houston par une commande d’exé-bution des lignes et du matériel à des conditions satisfaisantes, pas trop onéreuses pour son débiteur qui a l’obligation d’émettre des obligations de 5oo francs au pair, au taux de 4 % , en nombre suffisant pour représenter sa dette antérieure en même temps que 24 000 obligations de même valeur nominale et du môme taux dont les produits permettront de solder les travaux neufs. En pratique, le Conseil utilisera les sommes à provenir de cette seconde tranche à rembourser,autant qu’il le pourra,l’avance antérieure; et les titres au pair qu’il doit à son créancier il ne les détachera de la souche que s’il y a nécessité..
- En résumé, le Conseil espère transformer peu à peu une dette à 5 % en une dette à 4,5 % et économiser ainsi 60 000 francs. C’est peu sur un budget total de 17 millions, mais c’est la conséquence des conditions dans lesquelles vivent nos Compagnies de . traction. L’un des aclionnaires’présents à l’assemblée a témoigné sa surprise de voir que les titres de la Compagnie étaient dépréciés beaucoup plus que ceux des Tramways de Paris et du département de la Seine qui donnent le même revenu proportionnel. Mais ces derniers bénéficient de multiples avantages : trolley aérien, absence de concurrence, parcours extérieurs plus faciles, travaux d’installation moins onéreux, augmentation assurée du trafic, la banlieue devenant de plus en plus fréquentée par le Parisien, enfin l’étendue de réseau beaucoup plus importante.'Les recettes de 1912 de la Compagnie Générale s’annoncent comme supérieures à celles de 1911 ; les influences déprimantes dont nous avons parlé s’atténuent, et le président a pu dire que n’ayant pas à[se repentir des résultats fournis par les lignes'du groupe du Châtelet, il croyait à l’excellence de celles qui sont à équiper.
- La Compagnie des Tramways de Nice et du Littoral a obtenu de son côté, au cours de l’exercice, un produit brut d’exploitation de 1 261 238 francs, en augmentation de 200 000 environ sur celui de l’exercice précédent. Toutes charges et tous amortissements déduits, le produit net n’est que de 336 639,88 francs, supérieur de 54 000 francs à celui de 1910, mais encore bien insuffisant pour rémunérer normalement un capital de i5 millions. Les intérêts de dix-sept millions d’obligations, une annuité de iSoooo francs pour rachat du réseau de Monaco grèvent lourdement les frais généraux. Au passif, près de trois millions de créditeurs divers n’ont comme contre-partie à l’actif qu’à peine un million, à condition de comprendre dans ce dernier chiffre le montant des approvisionnements. La trésorerie est donc embarrassée. Cependant la Compagnie entreprend des travaux importants tant dans la ville de Nice que sut son réseau du Littoral. La ville de Nice jui a même demandé de nouveaux sacrifices compensés par quelques avantages à l’occasion de l’augmentation du périmètre de son octroi. Le service des marchandises dont le développement a exigé l’acquisition de dix nouveaux wagons et le nouveau réseau départemental, grossiront peut-être les recettes dans la mesure du nécessaire. Cette année les actions touchent 10 francs ou 2 % et les réserves s’accroissent de 26 832 francs. D. F.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XVIII (2* Série). ~W‘14
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- TRACTION
- Paris. — Le budget de 1912 des chemins de fer français prévoit des travaux très importants, au point de vue de la construction de voies nouvelles sur le réseau du P.-L.-M, et sur celui du Midi.
- Le P.-L.-M. poursuit la construction d’un certain nombre de lignes de haute importance : tout d’abord, la ligne de l’Estaque à Miramas qui doublera, sur une partie de son parcours, la ligne Paris-Marseille. L’ouverture de la section Miramas-Port-de-Bouc est prévue très prochainement. L’ensemble de la ligne a 61 kilomètres. Sont également en cours les travaux de la ligne de Nice à la frontière d’Italie par Sospel (longueur 63kilomètres). L’exécution du raccourci Frasne-Vallorbe qui doit, comme on le sait, faciliter les débouchés français par le Simplou. est poussé avec une extrême activité; les travaux du côté suisse s’exécutent avec une activité égaie. La ligne de Morez à Saint-Claude (24 kilomètres), celle du Puy à Langogne (53 kilomètres), liaison entre le Centre et. le Midide la France doivent être achevées en 1912. Parmi les autres lignes importantes en cours d’exécution, citons celles dé Moutiers à Bourg-Saint-Maurice dans une des plus pittoresques régions de la Savoie, celle de Gannat à la Ferté-llautcrive (53 kilomètres), raccourci entre Paris et Gannat.
- . Le budget prévoit, pour tous ces travaux, une dépense de 53 100000 francs.
- Sur le Midi, la construction des lignes transpyrénéennes est l’occasion de travaux considérables, qui se poursuivent depuis 1908. Les lignes d’Oloron à Zuéra, et d'Ax-les-Thermesà Ripoli sont déjà fort avancées. En même temps, l’on poursuit l’achèvement de tout un réseau dont une bonne partie sera desservie électriquement : voici les lignes actuellement en exécution : Bazas-Auch ; Saint-Girons-Oust ; Albi à Sainte-Afïrique. L’ensemble des travaux prévus au budget 1912 atteint un total de 18970000 francs.
- Sur l’Est et l’Orléans, les travaux relatifs aux voies nouvelles n’imposèrent au budget que des charges faibles : respectivement 1 u5o 000 francs et 1680000 fr.
- En outre, sur les chemins de fer de l’Etat, iSy.kilo-mèlres sont en construction sur l’ancien réseau : lignes Saintcs-Saujon, Chantonnay^Gholet, Paris-Chartres; et 53\kilomètres sur le réseau racheté : ligne Chàteaulin à Camarct.
- A cette énumération, il faut ajouter celle des travaux complémentaires de premier établissement, dont le total,
- pour les différents réseaux, chemins dé fer de l’Étal exceptés, atteint 112 600000 francs.
- Le réseau du Nord exécutera 28 millions de travaux : agrandissements de gares, extensions diverses; à signaler notamment la continuation des travaux à l’approche de Paris'et le quadruplement des voies entre la Plainé-Saint-Denis et Aulnay,
- L’Orléans dépensera 26 millions employés notamment à l’extension des gares suivantes : Paris-Austerlitz, Tours et Sainl-Picrrc-dcs-Corps, Limoges, Nantes, gare de triage de Coutras.
- L’Est emploiera 24 millions pour continuer les grands travaux : voies nouvelles et aménagements, entrepris dans la banlieue parisienne, pour achever l’installation des ateliers du matériel roulant à Noisy-le-Sec.
- Le P.-L.-M. dispose de 23 millions qui seront appliqués surtout à l’achèvement des voies nouvelles entre Melun et Brunoy, Lyon et Chasse, Romans et Moirans, à l’aménagement des ateliers de Lyon-Guillotière.
- Le Midi dispose de 10700000 francs pour continuer l’électrification de la ligne Toulouse-Bayonne, l’agrandissement des gares de Toulouse, l'électrification des lignes pyrénéennes, et notamment la construction des usines électriques d’Eget ei de Soulom.
- Haute-Garonne. — Avis favorable est donné par la Chambre de commerce de Toulouse au projet de prolongement jusqu’à Castanet de la ligne de tramways électriques place Esquirol-Saint-Agne.
- Seine-Inférieure. — Un projet est à l’étudo. pour la création d’un réseau de tramways à Dieppe.
- Tonne. — Jusqu’au 23 avril l’enquête est ouverte à rhôlel de ville d’Auxerre sur l’avant-projét du chemin de fer d’intérêt local, à traction électrique, d’Auxerre à Tonnferre.
- Calvados. — On aunonce que la Compagnie du chemin de fer de Caen à Courseulles-sur-Mer va passer entre les mains d’une Société importante, en vue des transformations nécessaires à effectuer à cette lisme d’intérêt local. Le matériel serait renouvelé etla traction électrique remplacerait la vapeur.
- Côtes-du-Nord, -r- Est déclaré d’utilité publique l’établissement, dans le département des Côtes-du-Nord, d’un réseau de chemins de fer d’intérêt local, comprenant les lignes suivantes :
- . Lainballc à Pléneuf, 11 kilomètres.
- Yttiniac à Matignon, 47 kilomètres. .
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- 6 Avril 1942.
- Le Guildo à Saint-Briac, io kilomètres.'.
- Dinan à Gollinée, 46 kilomètres.
- Collinée à Merdrignac, 18 kilomètres.
- Broons à Plélan, i5 kilomètres.
- Dinan à Evran, 11 kilomètres.
- Plouha à Paimpol et Tréguicr, 34 kilomètres.
- Lannion à Plestin-les-Grèves et à la limite du Finistère, 16 kilomètres.
- Callac à Plouëc avec raccordement à Plouaret, 57 kilomètres.
- Guingamp à Saint-Nicolas-duTPélem, 41 kilomètres.
- Moncontour à Cartravers, 26 kilomètres.
- Plémy & Loudéac, 21 kilomètres.
- fi,Tunisie. — Le gouvernement tunisien est autorisé à eipprunter une somme de 90 5oo 000 francs, affectée exclusivement à l’achèvement de son réseau de voies ferrées et aux travaux complémentaires des lignes en exploitation.
- Ges 90 5oo 000 francs seront affectés, savoir :
- i° Pour 28 i5oooo francs aux règlements des travaux estimés en 1902 et 1907;
- 2° Pour 27 400 000 francs aux travaux complémentaires du réseau exploité ;
- 3° 34 95o 000 francs aux lignes nouvelles, savoir :
- A. — Ligne de Metlaoui à Tozeur, 5 800 000 francs.
- B. — Ligne de Grabïa à Gabès, 7 millions de francs.
- C. — Ligne de Tunis à Teboursouk, 18 i5o 000 francs.
- D. !— Ligne de Tunis à Hammam-Lif, 4 millions de francs.
- Meurthe-et-Moselle. — La Revue Industrielle de l'Est annonce que les essais de halage électrique effectués par la Compagnie Générale Electrique de Nancy, au tunnel de Mauvages, ont donné de satisfaisants résultats. L’installation permet, d’une part, la traction de convois lourds et de bateaux marchant à environ'2 kilomètres à l’heure; d’autre part, celle de bateaux à voyageurs transportant chacun i5o ouvriers à l’allure de 6 kilomètres à l’heure. Ce résultat est obtenu au moyen de cabestans à 2 vitesses, qui actionnent une série de câbles sans fin, auxquels on amarre successivement les bateaux. Cette installation fonctionne depuis plusieurs mois et assure journellement le service d’une façon entièrement satisfaisante.
- L’Etat vient de décider l’application du système de halage de la Compagnie Générale Électrique au tunnel de Foug.
- ÉCLAIRAGE
- Pyrénées-Orientales. — Le conseil municipal de Saillegousse a décidé que l'éclairage électrique serait installé dans la commune et une usine communale sera
- construite sur les plans de M. Taubert, ingénieur civil à Perpignan.
- Riiônf.. — La municipalité de Lautignié n’ayant pas accepté les conditions de M. Barudio, la question de la concession de l’éclairage électrique reste en suspens.
- Saône-et-Loire. — La municipalité de Mâcon a donné un avis favorable & une demande de la Compagnie du gaz tendant à l’extension de son réseau de distribution d’énergie électrique.
- Seine. — Le conseil municipal de Chàtenay a chargé le maire de s’entendre avec la Société Georgi pour installer l’énergie électrique à Chàtenay.
- Seine-et-Oise. — Le conseil municipal d’Oinville a donné son adhésion au projet de contrat à passer entre la commune et la Société française d’électricité relatif h la fourniture de l’électricité dans la commune.
- La Compagnie l’Union des gaz a obtenu la concession d’éclairage électrique de Marly. Le conseil municipal procède à la révision des articles du contrat.
- Seine-Inférieuiie. — Il est question de transformer l'éclairage au gaz par l’électricité à Saint-Valérv-en-Caux. La municipalité s’occupera de cette question après les élections municipales.
- Loire-Inférieure. — Le président de la Chambre de commerce de Nantes est autorisé à signer un projet de convention entre l’Etat, la ville et la Chambre' pour l’éclairage électrique du port.
- Luxembourg. — Une Association de financiers anglais s’est constituée pour établir à proximité de Boulaillc, en amont d’Esch-le-Frou, un immense barrage destiné à refouler et à capter les eaux de la Sure supérieure et à les utiliser pour la production de la force électrique.
- L’association a fait au gouvernement une demande en concession et s'occupe en ce moment à acheter les terres qui seront inondées par les eaux du barrage. Le bassin couvrira 33o hectares. Sa plus grande largeur sera de 3oo mètres, et sa longueur de 19 kilomètres; il s’étendra donc jusque sur la frontière belge. Le mur de barrage, en béton armé, atteindrait une hauteur de 42 mètres. La force motrice obtenue serait de 10000 à 12 000 chevaux. Un immense réseau de .câbles, étendu sur tout le pays, transmettrait l’électricité jusque dans les bourgades les plus éloignées et les pourvoirait de force motrice et de lumière.
- Toute l’entreprise reviendrait à 16 millions de francs. Ce capital serait fourni, sans recour&financier de la part de l’État ni des communes intéressées, par les seuls financiers anglais dont se compose la fondatrice. Le projet a pour auteur l’ingénieur agricole luxembourgeois
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- M. Klein, auquel on doit déjà le projet et l’exécution de la conduite d’eau intercommunale du grand-duché.
- Portugal. — La municipalité de Penaiiel est autorisée à passer un contrat pour la construction d’une usine électrique génératrice qui fournira la lumière à cette ville,
- RADIOTÉLÉGRAPHIE
- Gironde. — Une note du Temps du 9 mars signale que M, Chaume* a pris des mesures pour faire installer sans rélard, dans le6 locaux actuellement terminés de la station de télégraphie sans fil de Bordeaux, du matériel absolument moderne à émission musicale, répondant aux besoins actuels de la navigation « et que, quoique l’administration ait offert aux constructeurs un délai de cinq mois pour cette installation, il a obtenu de la Société Française Radio-Electrique l’engagement que le poste entrerait en fonctionnement dans le délai d’un mois ». On peut donc compter que cette nouvelle installation sera entendue le 15 avril prochain.
- Ces renseignements ne sont pas tout à fait exacts.
- Le poste de Bordeaux va bien s’ouvrir d’ici un mois environ, mais avec une installation ordinaire « à étincelle rare», les essais effectués sur la demande de certains constructeurs, avec des appareils à émission musicale, n’ayant donné aucun résultat satisfaisant.
- D’autre part, aucune commande n’a encore été passée la mise en adjudication d'une installation à émission musicale ayant été ajournée sine die et le matériel destiné à l’établissement de l’installation provisoire étant prélevé sur les réserves du service radiolélégraphique de l’administration des P. T. T.
- (Lloyd français.)
- Etats-Unis. — La Marconi Wireless Telegraph Company of America vient d’obtenir gain de cause dans les actions intentées aux sociétés United Wireless Telegraph Company et Clyde Steamship Company pour infraction aux brévets américains de la Compagnie Marconi. D’après les accords intervenus après le jugement, les 5oo stations de bord et les 70 stations côtières installées et exploitées par l'United Wireless Telegraph Company passeront à la Compagnie Marconi. Le jugement aura également pour effet de faire passer à la Compagnie Marconi les installations que la United Wireless Company avait faites stir des navires battant pavillon anglais.
- TÉLÉPHONIE
- Eure. — La chambre de commerce de Pont-Audemer décide de contracter un emprunt pour l’établissement d’un circuit téléphonique Routot-Bouquetot-Bourg-Achard.
- ÉLECTRIQUE T. XVIII (2‘ Série). — HM4?
- Saône-et-Loire. —’ La chambre de commerce de Chalon-sur-Saône est autorisée A avancer à l’Etat une somme de i5 600 francs en vue de l’établissement dlün circuit téléphonique Chalon-sur-Saône-Bourg.
- PUBLICATIONS COMMERCIALES
- RichardHetler, 18, cité Trêvise, Paris,
- Nouvelles lampes Osram intensives remplaçant les lampes à arc.
- Société Française d'Électricité A. E. G-, Paris.
- A. E. G., Revue mensuelle, mars 1912.
- Les turbo-dynamos de 20000 à 25 000 kilowatts par unité.
- La fabrication moderne en série dans la fabrique d’appareils de 1 A. E. G.
- La lampe A. E. G. A fil de métal étiré.
- La commande électrique du matériel employé pour les besoins des ports et l’électricité mise au service des constructions hydrauliques.
- Les chemins de fer électriques en Thurînge.
- Le chemin de fer surélevé et souterrain de Berlin.
- Le chemin de fer surélevé de Hambourg.
- Ateliers de Constructions Électriques du Nord et de l’Est Jeumont.
- Bulletin mensuel, juin 1911.
- Notre participation A l’Exposition Internationale du Nord de la France.
- SOCIÉTÉS
- Chemin de fer Métropolitain de Paris. — Recettes du 18 au 24 mars 191a : 1 113 461 fr. y5, donnant depuis le Ier janvier 1912 i3 649 435 fr. j5 contre r3 38o 285 fr. 10 en 1911. Différence en faveur de 1912 : 269150 fr. 65.
- Énergie Électrique du Nord de ia France. — Le bénéfice net de 1911, s’élevant A 717 i33 francs, permet, après amortissements à concurrence de 878 4o5 francs, de distribuer un dividende de 11 fr. 25 paractipn.
- L’assemblée du 2-2 mars a décidé de porter le capital de 7 A io millions par l’émission de 12 000 actions nou velles de 25o francs.
- Sociétéroubaisienne d’éclairage par te gaz et Télectricité. — Le bénéfice net de 1911 se monte A 169977 francs après amortissements A concurrence de 178 254 francs. Le dividende est fixé A 12 fr. 5o par action.
- Tramways d’Amiens. — Le solde du dividende sera mis en paiement à partir du i5 avril 1912 A raison de 12 fr. nets au nominatif et 1,1 fr. 40 au porteur. Le dividende total s’élèvera donc à 26 .francs bruts.
- Tramways de Rouen. — Le solde du dividende sera mis
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- 6 Avril 1913.
- paiement, impôts déduits, fc partir du i5 avril, à raison de 17 fr. 28 au nominatif et 16 fr. t\\ au porteur, pour les actions de jouissance. Les dividendes totaux étaient respectivement de 33 francs et 8 francs.
- Tramways de Nice et du Littoral. — Le dividende sera mis en paiement à partir du xS avril 1912, à raison de 9 fr. 60 au nominatif et B fr, 65 au porteur,
- CONSTITUTIONS
- Rêgionaf-Éfectric, — 'Capital : a5o 000 francs — Siège social : 46, rue de Provence, Paris.
- Electrique de l'Orléanais. — Durée : 4* années. — Capital : 480 000 francs. — Siège social : 40, rue du Colombier, Orléans.
- Société Anonyme d'éclairage électrique de la ville de Juillac. — Capital : 75 000 francs. — Siège social ; Juillac (Corrèze).
- Force et Lumière du Haut-Lignon. — Durée : 5o ans. — Capital : 160 000 francs. -— Siège social : Tence (Haute-Loire).
- CONVOCATIONS
- Compagnie des chemins de fer du Nord. — Le 3o avril, 19, rue Blanche, Paris.
- ADJUDICATIONS
- FRANGE
- Le 14 avril, à la mairie de Trèbes (Aude), concours pour la fourniture et l’installation d’une pompe, d’un nrotenr électrique et de leurs accessoires, 4 000 francs.
- Eval. forfait. Pompe, accessoires, 2 108. A val. 210. — Moteur électrique, 1 3io. A val. 210. — Caut. au 3o®.— Visa par le directeur des travaux avant le 14 avril. — Renseignements à la mairie.
- Le 18 avril, au sous-secrétariat des Postes et Télégraphes, io3, rue de Grenelle, à Paris, fourniture de 61 de cuivre recouvert de gutta-percha et de coton (5 lots).
- Les demandes d’admission devront être parvenues au sous-secrétariat d'Etat le 8 avril au plus tard.
- Renseignements, io3, rue de Grenelle, à Paris.
- Le 23 avril, au sous-secrétariat des Postes et Télégraphes, io3, rue de Grenelle, à Paris, fourniture de tableaux commutateurs téléphoniques (8 lots).
- Les demandes d’admission à l’adjudication devront être parvenues au sous-secrétariat d’Etat le i3 avril au plus tard.
- Renseignements io3 rue de Grenelle, (direction de l'exploitation téléphonique, 3“ bureau).'" - -
- GRÈCE
- Le 23 avril 1912, au siège de l’Administration du port du Pirée, à Athènes, adjudication de la fourniture de 3 grues électriques d’une force respective de 10, 6 et 2 tonnes, nécessaires à ladite Administration.
- On peut se procurer le cahier des charges relatif à cette adjudication auprès de l’Administration précitée!
- GRANDE-BRETAGNE
- Le ,8 avril, à la corporation municipale, à Belfast (Irlande), fourniture de mnchines-élecfriques, 2 turboalternateurs, etc.
- Le 24 avril, A M. le deputy postmaster general, A Adélaïde, fourniture de matériel télégraphique, éléments secs, vases poreux, salmiac, zinc, bocaux en verre, isolateurs, 61 de cuivre, appareils téléphoniques, etc. *
- RÉSULTATS D’ADJUDICATIONS
- FRANCE
- 16 mars. — Au sous-secrétariat des Postes et Télégraphes, à Paris, fourniture de câbles téléphoniques.
- jor ^ 4® lots. — 4° °oo mètres de câble téléphonique sous plomb, à 28 paires de conducteurs, sous soie et coton, sans circulation d’air, en 4 lots égaux.
- Société Industrielle des Téléphones, 1 lot à 1 j5g, 1 à 1 689, 2 à 1 679. — The India Rubber, 2 lots à 1 749, 1 à 1 699, 1 à i 649- — MM. Geoffroy et Delore, 1 lot à
- 1 624, 1 à 1 597, 1 à 1 569,5o, 1 à 1 545,5o. — Le Matériel Téléphonique, 2 lots à 1 599, 1 à 1757, 1 à 1 737.— Ateliers de constructions électrique du Nord et de l’Est,
- 2 lots à 1 87g. — Grammont, à Pont-de-Chéruy, adj. du ier lot à 1 468, du 2e à ï 5oo le kilomètre.
- Les 3® et 4e lots non adjugés, prix limite dépassé.
- 5e et 8® lots. — 80 000 mètres de câble téléphonique, sous plomb, à 14 paires de conducteurs sous soie et colon, sans circulation d’air, en, 4 lots égaux.
- Société industrielle des Téléphones, 1 lot à 974, 1 à 964, 2 à 954. — The India Rubber, 2 lots à 1 o58, 1 à 978. — MM. Geoffroy et Delore, 1 lot à g54, 1 à g3g, 1 à 924, 1 à 908. — Le Matériel téléphonique, 1 lot à 998,'2 lots à 960, 1 lot à 960. — Ateliers de constructions électriques du Nord et de l’Est, 2 lots à 924. — Anciens établissements Houry et Filleul-Brohy, 1 lot à 1 000.— Grammont, adj. du 5® lot à 860 et du 6® à 880 le kilomètre.
- Les 7® et 8® lots non adjugés, prix limite dépassé.
- 23 mars. — Au sous-secrétariat des Postes et Télégraphes, à Paris, fourniture d’appareils accessoires et d’objets divers pour postes d’abonnés et bureaux centraux téléphonii^ues.
- jvr à 5® lots. — Chacun 3 000 sonneries de 200 ohms.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XVIII (2* Série).
- Le Matériel téléphonique, 5 lois à 8,04. — MM. Mam-bret et C1*, 1 lot à 6,70, 1 à 6,ao, 3 à 5,95. —Société industrielle des téléphones, 1 lot à 6,49, 1 à 6,39, 1 à 5,98, 1 à 5,94) 1 à 5,88. — MM. Burgunder, 1 lot à 6,10,
- 1 à'6,08, 1 à 6,06, i à 6,o4) 1 à 6,02. — Pernet, 1 à 6,3g,
- 1 à 6,29.
- MM. Mildé fils et Cl0, 1 lot à 6,5o, 1 5 6,4o, adj. de 3 lots à 5,3a la pièce.
- M. Oelafon, 1 lot à 5,33, adj. d’un lot à 5,49 et 1 à 5,44 la pièce.
- 6* et 7» lots. — Chacun 3.000 fiches (mod. 1909), pour tableaux commutateurs téléphoniques.
- Société Industrielle des Téléphones, i lot à 2,3g, i à 2,29. — Association des Ouvriers en Instruments de précision, 2'lots à 2,34. — Ateliers Thomson-Houston, 1 lot 2,04, 1 à 1,97.
- Le Matériel Téléphonique, 1 lot à 1,98 la pièce, adj. d’un lot au même prix.
- M. Roy, adj. d’un lot 5 1,75 la pièce.
- 6* lot. — 5oo réglettes de 29 paires de plots. I
- ; Le Matériel Téléphonique, 9,83. — Société Industrielle des Téléphones, 9',94- — Ateliers Thomson-Houston, 9,5o.
- Compagnie Générale d’Electricité, 8,86. — M. Met-tetal, 8,5o.
- MM. Mildé fils et Cio, adj. à 5,80 la pièce.
- 10e et 11e lots. — Chacun 6 000 planchettes dé raccordement à 8 bornes (n° 3o3-ai bis).
- Le Matériel Téléphonique, 2 lots à 1,80. —- MM. Mildé fils et C1', 1 lot à i,20, 1 à 1,08. — Société Industrielle des Téléphones, 2 lots à 1,39, — M. Pernet, 1 lot à i,23, 1 à 1,19. — Ateliers Thomson-Houston, 2 lots à i,44* — Compagnie générale d’électricité, 2 lots.à i,85.
- M. Mettetal, adj. des 2 lots à 1,04 la pièce.
- ROUMANIE
- 7 mars. — A la direction des chemins de fer roumains, à Bucarest, fourniture de 21 000 charbons pour lampes à arc; M. Fabius Henrion, à Nancy, plus bas à i o45,5o I franco Bucarest.
- PARIS. — IMPRIMERIE LEVÉ, 17, RUK CASSETTE.
- Le Gérant : J.-B. Noobt.
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- Tfiitt-qoatrltmt inn<t.
- SAMEDI 13 AVRIL, 1912.
- Tome XVIII (2« série). — N* 15.
- La
- Lumière Electrique
- Précédemment
- I/Éclairage Électrique
- i Cb
- il*
- REVUE HEBDOMADAIRE DES APPLICATIONS DE L'ELECTRICITE
- La reproduction des articles de La Lumière Électrique est interdite.
- SOMMAIRE
- EDITOhlAL, p. 33.—A. Witz. Los centrales de hauts fourneaux, p. 3j. — J. Reyval. La houille blanche (Suite et fin), p. 43.
- Extraits des publications périodiques. — Théories et Généralités. Du rôle des électrons interalo-miques dans la catalyse, P. Achalme, p. 45. — L’influence de la cémentile sur les propriétés magnétiques dé l’acier, J. Smith, W. Wiiite et G. Barker, p. 45. — Méthodes et appareils de mesures. Recherche de très faibles quantités de matière par voie électrométrique directe, A. Grumbach, p. 47- — Usines génératrices. Les développements récents de la technique des turbines à vapeur, K. Baumann, p. 47- — Le développement des usines centrales électriques en Allemagne, G. Dettmar, p. 5i. — Divers. L’emploi de l’électricité et du gaz pour l’éclairage public, p. 54. —Législation et Contentieux. Les vols d’électricité, Paul Boucault, p. 5^. — Chronique industrielle et financière. — Etudes économiques, p. 6o. — Renseignements commerciaux, p. 6a. — Adjudications, p. 64.
- ÉDITORIAL
- Dans une importante conférence tenue à Charleroien 1910, M. A. Witz, faisant l’historique de la métallurgie du fer, montrait quels services ont rendus les progrès de cette métallurgie à la production industrielle de l’énergie. Depuis près de vingt ans qu’est née laconception des centrales de hauts fournea ux, elle a reçu dans la pratique un développement remarquable. M. A. Witz le justifie par des considérations décisives d’arithmétique industrielle.
- Soit un fourneau de 180 tonnes; il produit en vingt-quatre heures, avec une mise au mille de 1 000 kilogrammes de coke, environ 800 000 mètres cubes par jour, donc 38 3oo à l’heure. Sur celte quantité, a % est à sacri-
- fier pour les pertes; puis on en brûle 5o % pour le chauffage des appareils Cowper et des chaudières des machines auxiliaires actionnant les soufflantes, pompes, monte-charges, etc.
- Il reste, après ces différents emplois, 45 % de gaz disponibles, soit 15 000 mètres cubes. Or, cette quantité suffit en pratique pour développer 6 000 chevaux environ par utilisation directe dans le moteur à gaz.
- En défalquant l’énergie absorbée par différents services accessoires (environ 2 000 chevaux dans l’exemple choisi), on trouve que le four considéré aura créé une disponibilité totale de 4 000 chevaux effectifs^
- En présence de pareils résultats, il n’est
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- pas étonnant qu’on ait été amené à voir dans le hautfourneau un véritable gazogène — d’aucuns ont même dit : surtout et avant tout un gazogène, la fonte n’étant plus qu’une sorte de sous-produit — ce qui est évidemment un peu paradoxal.
- Cette énergie récupérée représente, pour le financier, un bénéfice qui s’élève, avec les chiffres choisis, à plus de i 3oo francs par jour ; pour le technicien, c’est la commande gratuite de tous les appareils de manutention, et, surtout, la production de l’énergie électrique à des taux de revient extraordinairement faibles, correspondant à moins de deux centimes par kilowatt-heure (chiffre calculé sur des installations existantes). Le courant employé sera tantôt le continu, tantôt l’alternatif suivant les usages auxquels on le destinera. Un schéma général dressé par l’au-tèur permet de jeter un coup d’œil d’ensemble sur le mécanisme de la récupération et constitue en quelque sorte l’arbre généalogique de l’énergie utilisée par une usine à travers ses multiples transformations.
- M. A. Witz conclut que le trésor d’énergie mis ainsi au service des siècles à venir aidera puissamment à attendre l’heui’e décisive où la houille blanche seule remplacei'a la houille noire épuisée.
- D’autre part, la houille blanche doit dès maintenant s’apprêter à remplir ce rôle, et M. J. Reyval continue à montrer, à l’aide des chiffres rassemblés par M. Pacoret, quelles possibilités lui sont ouvertes. Les progrès de la technique ont aplani tous les obstacles ; les machines électriques sont arrivées à un haut degré de perfection et de
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- souplesse ; les hauts voltages sont devenus d’application courante, permettant d’envisager le transport de centaines de mille kilowatts à des milliers de kilomètres sans franchir les limites d’une exploitation économique.
- Les quelques chiffres glanés dans le bel ouvrage de M. Pacoret paraissent, rassemblés en une coûrte synthèse, d’autant plus impressionnants et caractéristiques.
- Ap rès un savant travail de M. P. Achalme sur le rôle des électrons interatomiques dans la catalyse, nous reproduisons les résultats des remarquables recherches instituées par MM. J. Smith, W. White et G. Barlcer sur les propriétés magnétiques des aciers à la cémentite. L’influence exercée par la présence de la cémentite est extrêmement nette.
- La cémentite accuse vers 200° une chute de magnétisme très brusque et communique cette propriété à l’acier.
- M. Grumbach a ingénieusement utilisé la méthode électrométrique directe pour la mesure de quantités de matière infinitésimales, à la concentration d’un deux-cent millionième par exemple.
- Après un utile et substantiel examen des progrès récents de la technique des turbines à vapeur, par M. K. Baumann, on trouvei’a la statistique, dressée par M. G. Dettmar, des centrales électriques en Allemagne.
- M. P. Bougault consacre une nouvelle étude aux vols d'électricité, sujet qui n’a jamais été mieux d’actualité.
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- LES CENTRALES DE HAUTS FOURNEAUX <•>
- La métallurgie absorbe d’énormes quantités de combustible pour le double motif qu’elle a besoin de beaucoup de calories pour ses réactions et ses changements d’état et qu’il lui faut une puissance motrice considérable pour le travail de la matière; elle est le plus grand consommateur de charbon de toute l’industrie. Or, elle a réussi à se procurer toute sa puissance motrice par la récupération du calorique qu’elle perdait autrefois, à tel point que cette puissance, pour grande qu’elle soit, est devenue gratuite. Voilà un résultat merveilleux dont il n’existe d’exemple dans aucune autre industrie.
- LE HAUT FOURNEAU COMME GAZOGENE
- Les’progrès des procédés de fabrication du fer ont été bientôt suivis d’une autre transformation dont les résultats économiques ont peut-être été plus intéressants encore : je veux parler de l’utilisation directe des gaz des hauts fournaux pour la production de la puissance motrice.
- Tout le monde savait et l’on se disait depuis longtemps que les hauts fourneaux constituaient les meilleurs des gazogènes.
- On avait calculé qu’un haut fourneau de 180 tonnes produit en vingt-quatre heures, avec une mise au mille de i ooo kilogrammes de coke, environ 800000 mètres cubes d’un gaz dontle pouvoir calorifique supérieur est compris habituellement entre 900 et 1 000 calories (2). On utilisait ces gaz du mieux qu’on le pouvait, en se contentant de les épurer très sommairement, quand on songeait à le faire ; on les employait pour chauffer les appareils Cowper et pour engendrer la vapeur
- (•) Extrait d’une conférence faite à l’assemblée générale de la Société scientifique, tenue à Charleroi, le 27 octobre 1910. Le texte complet, sous le titre: « Quelques pages de l’histoire du fer au xx» siècle », a paru dans la Revue des Questions scientifiques, janvier 1911.
- (2) On trouvera des détails précis sur cette question dans le tome I de la 4° édition de notre Traité des moteurs à gaz et dans le livre que nous venons de faire paraître sous le titre de Dernière évolution du moteur à gaz (Paris, L. Geisler, 1910).
- nécessaire aux nombreuses machines auxiliaires qui actionnent les soufflantes, les compresseurs d’air et d’eau, les pompes, les monte-charges, etc., mais on 11e se faisait pas scrupule d’en laisser partir à l’air, parce qu’on n’avait réellement pas grand bénéfice à les capter; en effet, les prix du coke étaient alors moins élevés qu’aujourd’hui et les calories coûtaient moins cher. D’autre part, on les utilisait mal; j’ai fait autrefois des essais de chaudières à vapeur, chauffées au gaz de fourneaux, qui ont témoigné d’un très médiocre rendement. Les machines à vapeur, plus robustes qu’économiques, par destination, méritaient trop souvent d’être qualifiées de bourreaux de vapeur. Bref, dans les installations les mieux étudiées et le plus soigneusement entretenues, le cheval-heure effectif coûtait alors 8 000 calories ; mais cette dépense montait souvent à 12 000, ainsi que M. Lürmann l’a reconnu.
- PREMIERS ESSAIS
- Quelqu’un se dit un jour que les gaz de hauts fourneaux pourraient servira alimenter de puissants moteurs à gaz tonnants, par lesquels on tirerait un meilleur parti des calories des gaz : ce quelqu’un fut ce jour-là un homme de génie, car il avait eu une admirable intuition d’un perfectionnement étonnant. Est-ce M. Lürmann, M.Thwaite, M.von Gichelhaeuser ou bien M.Grei-ner qui a émis l’idée? Je ne le sais. Mais l’idée, lancée dans le public, tomba en bonne terre ; elle a rapidement germé, et l’arbre est bientôt devenu grand.
- De petits moteurs d’essai furent branchés en dérivation sur les grandes canalisations de gaz des hauts fourneaux, à Frondigham et à Wishaw, en Angleterre, dès 1894, à Iloerde, en West-phalie, le 12 octobre 1895 et à Seraing, aux ateliers Cockerill, le 20décembre de la même année; ces dates montrent que les expériences ont été faites presque simultanément en divers pays. Les résultats furent partout très encourageants ; les moteurs de tout système paraissaient s’accommoder assez bien de la grande pauvreté de ces
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- gaz, de leurs variations de pression et de richesse, voire même de leurs impuretés. Ce fut dès lors un vif enthousiasme parmi les tenants dés moteurs à gaz, ce fut même de l’emballement: nous voulions tous nous persuader que les moteurs avalaient impunément les poussières et ne les gardaient pas. Et l’on aborda résolument les grandes puissances; M. von Œchelhaeuser mettait en marche un moteur de 120 chevaux, à Hoerde, le 1er juin 1896, et j’essayais un moteur Delamare-Deboutteville de 200 chevaux, à Seraing, le 19 juillet 1898. Les résultats des essais furent excellents ; la pratique industrielle fut moins satisfaisante en général, et quelques installations donnèrent même de graves ennuis. Une épuration très complète des gaz s’imposa d’une façon impérieuse ; cette opération présenta de sérieuses difficultés, que la constance des ingénieurs, l’habileté des spécialistes et un heureux hasard ont enfin permis de surmonter dans des conditions inespérées. On arrive en effet aujourd’hui aisément à réduire à 1 ou 2 centigrammes le poids des poussières renfermées dans un mètre cube.
- Il est vrai que, pour obtenir un tel résultat, on est amené à édifier de véritables usines d’épuration, qui sont coûteuses et encombrantes ; leur importance dépend évidemment de la teneur initiale du gaz en poussières, laquelle varie de 2 à 5o grammes par mètre cube ; mais il faut compter généralement sur des frais de bâtiments, de machines, détours réfrigérantes, de tuyauteries, etc., s’élevant au moins à i5 000 ou 20 000 francs par 1 ooe mètres cubes de gaz travaillés à l’heure. De plus, il y a des appareils à actionner et l’on doit disposer d’une puissance d’au moins 10 chevaux effectifs pour le débit susdit; mais nous allons voir que ce n’est qu’un prêté pour un rendu et qu’il n’y avait point à regretter une aussi minime dépense de travail('). D’ailleurs, il importe avant tout à une industrie de produire le plus économiquement, et il ne faut pas reculer devant les frais d’établissement qui assurent ce résultat.
- Les moteurs à gaz que l’on installe au pied des hauts fourneaux sont quelquefois à deux temps,
- (1) Voir sur ce sujet : Léon Greineb, Production économique de la force motrice dans les usines métallurgiques (Revue universelle des Mines, t. XVIII, 1907) ; W01.1-,installations pour l’épuration des gaz (Le Génie civil, 16 novembre 1907); Angers d’Aurixc. La métallurgie du 1er, Lille, 1908.
- le plus souvent à quatre temps ; le simple effet est abandonné et le double effet prévaut partout. La puissance développée par un cylindre à double effet de 900 millimètres d’alésage est de 600 chevaux effectifs; en jumelant donc sur un même arbre de couche deux machines à deux cylindres en tandem, on obtient 2 400 chevaux ; mais ce chiffre n’est pas une limite, car on a construit des moteurs de 3 600 chevaux en Europe et de 5 400 chevaux en Amérique. Ces moteurs ont acquis une sécurité de fonctionnement et une élasticité d’allure qui permet aux plus timorés de leur prêter confiance.
- Or, on garantit pour un moteur de 2 400 chevaux des consommations de 2 5oo litres, par cheval-heure effectif, de gaz possédant un pouvoir supérieur de p5o calories; ces garanties sont tenues réellement par les bons constructeurs, ainsi que j’ai pu le constater fréquemment par des essais effectués sur des machines du Creusot, de la Société Alsacienne, des établissements Cail, de la société de Nuremberg, de M. Letombe, etc.
- Je ne citerai que le dernier essai que j’ai fait; on avait soumis à mon appréciation, au mois de mars 1910, une belle machine du Creusot de 2 200 chevaux effectifs, installée aux aciéries de Longwy. Elle a consommé en moyenne 2 362Ütres de gaz à 959 calories [pouvoir supérieur déterminé à l’aide de ma bombe eudiométrique (*)] par cheval-heure effectif, ce qui correspond à 2 266 calories, soit à un rendement thermique effectif de 28 % remarquable à tous égards. Retenons ce chiff re de 2 362 litres de gaz et le rendement de 28 %, et passons maintenant à l'examen du haut fourneau, considéré comme un gazogène.
- Un fourneau de 180 tonnes, avec une mise au mille de 1000 kilogrammes de coke, produit, avons-nous dit, environ 800 000 mètres cubes par jour, donc 33 3oo à l’heure. Admettons qu’il s’en perde 5 % et que l’on en brûle 5o % dans les Cowper pour le chauffage du vent et sous les chaudières alimentant certaines machines de réserve et de secours, dont on ne saurait encore se passer; il reste donc à utiliser 45 %, c’est-à-dire i5 000 mètres cubes. Pour tenir compte des irrégularités inévitables de marche du fourneau
- (*) Beaucoup d’ingénieurs, surtout allemands, considèrent le pouvoir inférieur (vapeur d’eau non condensée) et ils le mesurent aucalorimètre Junkers, appareil excellent pour les gaz riches, mais qui n’assure, pas toujours une combustion complète des gaz pauvres.
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- le plus habilement conduit, réduisons ce chiffre à 14200 mètres cubes; ce volume permettra de développer 6000 chevaux par utilisation directe dans le moteur à gaz'. Mais le travail du vent, le service mécanique du fourneau, l’épuration du gaz, l’alimentation en eau, l’éclairage, etc., absorbent 2000 chevaux. Le fourneau de 180 tonnes crée par conséquent une disponibilité de 4000 chevaux effectifs.
- Ainsi donc, un maître de forges possède dans chacun de ses fourneaux, non pas seulement le générateur de fonte, sur lequel il comptait, mais un générateur d’énergie, dont on avait méconnu jusque-là la puissance. U11 ingénieur anglais, entraîné par son enthousiasme à la vue de cet admirable résultat, a proposé de considérer le haut fourneau comme un gazogène, dont la fonction principalè serait de produire un gaz combustible en donnant par-dessus le marché de la fonte; la fonte devenait le sous-produit du fourneau. C’est une considération éminemment paradoxale, mais elle contribue à faire ressortir et bien apprécier les conséquences considérables de la récupération des chaleurs perdues et de l’utilisation directe des gaz, qu’on laissait échapper à l’air il y a moins de cent ans.
- On ne saurait faire trop d’arithmétique sur ce sujet : chiffrons donc le bénéfice réalisé ainsi en francs et centimes. On gagne 4 000 chevaux effectifs : estimons à 1 kilogramme par heure là consommation de charbon par cheval produit par une machine à vapeur. Sur 24 heures, on aurait à briller 96 000 kilogrammes de houille, dont le prix peut être estimé pour le moins à 14 francs; cela fait 1 344 francs par jour, pour une production de 180 tonnes. 11 reste 7,4a francs par tonne. C’est l’argument financier, qui touche plus spécialement l’actionnaire.
- Un technicien raisonnera différemment; les 4 000 chevaux récupérés permettent d’actionner toute l’aciérie annexée au fourneau, en faisant mouvoir les compresseurs d’air des convertisseurs, les pompes élévatoires, les compresseurs d’eau pour appareils hydrauliques, tous les appareils de manutention, les laminoirs blowminar. finisseurs et autres, les scies, les cisailles, etc. Souvent même il y aura excédent de puissance.
- Tel ne serait point le cas, si l’on faisait usage de machines à vapeur au lieu des moteurs à gaz envisagés ci-dessus ; en effet, une machine à vapeur à piston, ou bien une turbine, ne possède
- pas un rendement thermique effectif, chaudières comprises, de 28 %, mais tout au plus de i4 % (') ;. elle ne consomme pas 2266 calories par cheval-heure effectif, mais le gaz qu’il faut brûler dans le foyer des chaudières les mieux installées et les mieux conduites, pour alimenter de vapeur d’excellentes machines, correspond encore aujourd’hui à une dépense de 5000 calories. Chaudières, cheminées, canalisations et machines 11e coûtent pas moins d’achat, de montage et d’installation que les moteurs à gaz; il est vrai que le gaz envoyé aux chaudières peut sans inconvénient renfermer encore un gramme dépoussiéré par mètre cube et que, par suite, il suffit d’une épuration plus sommaire et moins coûteuse ; mais la diminution de frais et de dépenses réalisée de ce chef ne compense de loin pas la différence de consommation que nous venons de signaler. D’ailleurs, le transport de la vapeur des chaudières aux machines occasionne des pertes par condensation que ne connaît pas le transport du gaz et dont nous n’avons pas tenu compte. Bref, quand on recourt à l’intermédiaire de la vapeur au lieu de pratiquer l’utilisation directe des gaz, on dispose de moins de puissance ; j’estime à la moitié, soit à 2000 chevaux pour un fourneau de 180 tonnes, le manque à récupérer d’une installation à vapeur.
- Quel est le maître de forges qui renoncera de propos délibéré aux avantages de l’emploi des moteurs à gaz ? Je m’étonne de ce que plusieurs directeurs de sociétés, et non des moindres, soient restés réfractaires au mouvement qui entraîne invinciblement leurs confrères plus audacieux et certainement mieux avisés. Les hommes éminents, qui ont refusé obstinément d’accorder leur confiance au moteur à gaz, ont voulu laisser le risque et la charge des.essais onéreux que comporte toute nouveauté à des voisins plus entreprenants et sans doute moins prudents qu’eux ; ce faisant, il se sont évité toute surprise désagréable et pénible, mais il faut reconnaître que ce ne sont pas eux qui se sont montrés les plus sages, car ils ont perdu, pendant dix ans et plus, l’économie indiscutable
- (•) J’ai établi ce chiffre dans un travail publié dans l'Éclairage Electrique, la 4 janvier 1902, sous le titre : « Rendement comparé des moteurs à gaz et des machines il vapeur». Les derniers progrès réalisés par la construction des turbines n’ont pas modifié mes conclusions de 1902.
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- produite par l’emploi direct du gaz dans do bons moteurs ; « qui ne risque rien, n’a rien », dit le proverbe, et le proverbe a toujours raison, nous en avons une nouvelle preuve.
- Mais de quelle façon convient-il d’employer le moteur à gaz ?
- Il peut en être fait des applications directes et indirectes: nous nous occuperons d’abord des premières.
- Parmi celles-ci, il en est une qui a été particulièrement heureuse : je veux parler de la commande des soufflantes pour hauts fourneaux et pour aciéries.
- , La Société John Cockerill de Seraing avait créé, dès i85o, un modèle de soufflante à vapeur, à action directe, qui était un chef-d’œuvre de construction et dont il a été exécuté beaucoup d’exemplaires, pendant un demi-siècle; on en voit encore dans un grand nombre d’établissements métallurgiques. Cette machine était verticale ; le cylindre soufflant était supporté en l’airpar un majestueux bâti et des colonnes en fonte; le cylindre à vapeur occupait la partie inférieure; les tiges des pistons étaient jonction-nées sur un joug horizontal, guidé par des glissières et relié par une double bielle à la manivelle d’un arbre de couche inférieur portant deux volants. Le cylindre à air de ces belles machines mesurait souvent jusqu’à 3 mètres; la vitesse du piston atteignait un maximum de i ,üo mètre par seconde. Avec un rendement volumétrique de 0,97, ces machines débitaient aisé-mentGoo mètres cubes d’air à la minute sous une pression variable de /to à 90 centimètres de mercure. La double expansion, suivant le système Woolf, assurait à ces appareils un rendement dont on se déclarait satisfait, sans doute à défaut de mieux.
- Ces machines monumentales commençaient néanmoins à être supplantées par des soufflantes horizontales plus légères et présentant beaucoup moins d’inertie, pourvues de soupapes qui permettaient des vitesses plus grandes, au moment où le moteur à gaz cherchait à prendre sa place en métallurgie. Il trouva là un terrain tout préparé pour son succès et l’on n’eut qu’à substituer un ycylindre à gaz au cylindre à vapeur pour réaliser un nouveau type de soufflante qui procure une économie remarquable. J’ai constaté par plusieurs expériences de réception, dont j’ai été chargé, que la consommation en calories par
- cheval-heure indiqué au soufflet est souvent inférieure à a5oo calories; le rendement organique est égal à 0,80 et une machine de 1 000 chevaux effectifs débite 780 mètres cubes à la minute sous45centimètres dépréssion. La consommation de gaz dans les foyers des générateurs alimentant une soufflante à vapeur équivalente serait presque trois fois plus grande (').
- Les moteurs à gaz s’adaptent non moins bien à la commande directe des soufflantes pour aciéries, dans lesquelles on comprime l’air sous une pression de 25 atmosphères : une machine de 2 ano chevaux, composée de quatre cylindres à gaz et deux cylindres à vent, faisant 72 tours et refoulant 525 mètres cubes par minute, est construite en ce moment par la Société Cockerill; la consommation par cheval-heure indiqué ne dépassera pas 2 200 calories, le gaz étant, il est vrai, essayé au calorimètre Junkers ei estimé en pouvoir inférieur à la mode allemande.
- Les premiers succès que nous venons de relater semblaient permettre les plus belles espérances de généralisation de l’emploi des moteurs à gaz en métallurgie et l’on voulut leur faire commander directement des trains de laminoirs; c’est la maison Klein deDahlbruch qui prit l’initiative de cette création et l’on a pu voir, à l’Exposition de Dusseldorf de 1902, un moteur Kœrting, du modèle à deux temps, actionnant directement un train ébaucheur de 600 millimètres et par câbles un train finisseur de 5oo millimètres; on avait fait usage d'un accouplement à ressort du système Lindsay, pour atténuer les à-coups et constituer un appareil de sûreté (2). Les ateliers de Nuremberg avaient aussi installé à Essen, aux établissements Krupp, un moteur à quatre temps, muni d’un volant de 52 tonnes, dont la vitesse variait de 80 à 120 tours par minute; il commandait un trio directement et un double duo par câbles. Ces machines ont d’abord paru donner pleine satisfaction ; on les mettait en route à vide, en employant un gaz riche, et on ne les embrayait qu’après avoir été amenées à la vitesse
- (') M. Gouvy estime il g3g mètres cubes la consommation de gaz d’une souillante directe à gaz et à i 570 celle d’une souillante à vapeur de môme efl'el. (Note sur l’application des souffleries rotatives aux hauts fourneaux ; Mémoires de la Sociètédes Ingénieurs civils, avril igio.)
- (2) Frœlich, Das Walzwerk der M. À. G. vormals Gebriider Klein in Dahlbruch, Zeitschrift des Vereincs deutscher Ingenieure, t. XLVII, igo3.
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- de régime. Les deux temps présentaient à cet égard quelques avantages. Toutefois, on dut reconnaître que le moteur à gaz manquait de l’élasticité et de la souplesse requise pour un service de laminoir, et je ne crois pas que la construction allemande ait persévéré dans cette voie ingrate; elle aurait eu tort de le faire.
- LES CENTRALES ÉLECTRIQUES
- Le succès a, au contraire, été complet dans l’organisation des stations centrales d’électricité; les premiers groupes électrogènes que l’on installa n’étaient sans doute point parfaits, et la pratique nous a démontré qu'on les avait souvent calculés trop faibles; d’autre part, ces machines surmenées donnèrent lieu à quelques accidents, ruptures de cylindres et de culasses, etc. Mais ces pénibles souvenirs se rapportent à un passé qui n’est plus. La plus grande sécurité de fonctionnement est acquise aujourd’hui; j’en citerai pour preuve un moteur de i KH) chevaux Cockerill-Westgarth, installé à Newmains, dans les usines de la Coltness Iron C° qui fournit une marche de i5 o/(3 heures de suite sans exiger aucune réparation d’aucune espèce. Quant au rendement thermique effectif, il est très supérieur à celui des groupes chaudières et machines à vapeur; alors qu’une turbine toute moderne de 2 ooo kilowatts consomme de 7 ooo à 8 ooo calories par kilowatt au tableau, un bon moteur à gaz de même puissance n’en exige que 3 5oo. En estimant les i ooo litres de gaz de hauts fourneaux à o,3 centime, épuration comprise; en tenant compte de tous les frais accessoires d’entretien et de conduite; en portant l’intérêt du capital engagé à 5 % et en l’amortissant à i3 % ; en tablant enfin sur un coefficient d’utilisation de 5o % seulement, c’est-à-dire en supposant une marche à pleine charge de 4 38o heures par an, on arrive à un prix du kilowatt-heure d’environ 2 centimes. Ce n’est pas une évaluation spéculative de notre part, mais un prix réel, qui ne pourrait être majoré que dans quelques cas bien rares par des Irais de réparation extraordinaire. Au témoignage de M. Léon Greiner, la Société Cockerill, qui dispose de plus de 7 ooo kilowatts par ses gaz de fourneaux, produit le kilowatt-heure à 1,83 centime avec un coefficient d’utilisation de 5o % , et le kilowatt-an à 80 fr, 43 avec un coefficient
- égal à l’unité; ces chiffres sont établis sur une comptabilité rigoureuse portant sur plusieurs années de service.
- Les stations centrales alimentées directement de gaz de hauts fourneaux devaient se multiplier, et, de fait, une statistique dressée par la rédaction de la Zeitschrift des Verdîtes deutscher tnge-nieure évaluait, en 1908, à 5ig 018 chevaux effectifs la puissance totale des groupes électrogènes des établissements métallurgiques: cette puissance a certainement augmenté de 200 ooo chevaux depuis lors, et l’on peut entrevoir le jour prochain où elle atteindra le million.
- L’électricité devient ainsi le grand transmetteur de l’énergie disponible du fourneau : elle la distribue partout, par l’intermédiaire de fils qui rayonnent en tous sens, des centres des usines à leur périphérie, en embrassant leurs services extérieurs, et qui la portent même au dehors, quand il y a des excédents, ce qui n’est pas rare. Je pourrais citer de nombreux exemples; je les emprunterai seulement à la Lorraine et au Luxembourg, où ils sont plus fréquents. Féné-trange fait circuler l’énergie en tous les sens de sa vaste exploitation; Huckange dessert ses usines de Hettange ; Rombas a électrifié sa ligne de Sainte-Marie-au-Chêne et elle vend du courant à la Thyssen-Grube, à Montois, près de Saint-Privat; elle dessert aussi la ville de Metz pour lumière et énergie; Alsdorf fait le même commerce en appliquant un tarif de 7 à 9 centimes par kilowatt-heure, qui est favorable à l’acheteur et enrichit le vendeur. Les contrées de l’Est de la France, le Luxembourg, la Lorraine annexée et toutes les régions où l’on emploie la minette, laquelle exige plus de coke, mais tend à relever la qualité du gaz, se sont engagées dans la voie de l’utilisation directe des gaz de fourneaux et de l’électrification des services; l’Allemagne, la Belgique, l’Amérique du Nord ont marché résolument de l’avant; l’Angleterre s’est fait prier, mais la voilà qui entre aussi dans le mouvement et cherche à réparer le temps perdu (*).
- O D’après la statistique déjà citée de la Zeitschrift, voici quelle était, en 1908, la répartition des puissants moteurs à gaz en sidérurgie :
- Allemagne..... 4ao 4a8 chevaux soit 48,5 %
- Amérique...... 390 » » 32,5 »
- France........• 55 o5o » —» 5T4 »
- Belgique........ 46 714 » » 4,6 »
- Angleterre.... 24 986 » » 2,4 »
- Autres pays... . 88 841 « » 8 0 »
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- Le mouvement est du reste irrésistible, parce qu’il est très rationnel et appuyé par une pratique décisive : tout nouvel établissement métallurgique utilisera désormais l’énergie disponible de ses gaz de fourneaux, non plus à faire de la vapeur, mais à produire de l’électricité, dans de grandes centrales, d’où la puissance motrice sera répartie entre ses divers ateliers. On pourra hésiter entre la forme des courants électriques: les uns accorderont la préférence au continu, parce qu’il a une grande souplesse, qu’il donne aux moteurs un couple de démarrage très élevé, que l’excitation série, shunt ou compound se prête parfaitement à toutes les conditions à réaliser, qu’on obtient les vitesses que l’on veut* et qu’on peut même ajuster après coup ces vitesses au régime préférable par un réglage du champ, qu’on peut enfin opérer les couplages dans des conditions parfaites ; les moteurs asynchrones polyphasés, qui ne peuvent être construits que pour un nombre de vitesses déterminé par la fréquence adoptée, et qui possèdent une moindre capacité de surcharge, ne sont pas aussi élastiques que les moteurs à courant continu et donnent souvent des difficultés dé mise en parallèle. Par contre, l’alternatif se produit à plus haute tension et se prête donc mieux au transport à distance, et cet élément est à considérer quand les ateliers ne sont pas tous groupés étroitement autour de la centrale; on fait aussi ressortir à son avantage qu’il n’y a pas de balais à entretenir, qu’on transforme aisément ce courant par l’emploi de transformateurs statiques à la tension convenable, avec un grand rendement, et qu’on le convertit en continu tout aussi bien. Pour ce qui est de la commande des laminoirs, le polyphasé se prête sans difficulté à la marche dans le même sens ; mais le courant continu est le seul possible pour les laminoirs réversibles.
- En somme, le continu se prête le mieux à toutes les conditions d’emploi et il nous semble qu’il devrait être préféré généralement, sauf dans les cas où le transport d’énergie se fait à une certaine distance, lesquels sont rédhibitoires pour le continu.
- Les métallurgistes sont pratiquement d'avis très partagé relativement au choix du courant et ils acceptent une solution ou l’autre, pour des arguments très divers. Les aciéries de Longwy, celles de Micheville, de Firminy, d’Imphy et les aciéries de France ont donné et ne cessent pas de
- donner la préférence au continu. M. Schneider du Creusot, les aciéries de la Marine, cellés de Pompey, etc., restent fidèles au triphasé. D’autres adoptent à la fois le continu et l’alternatif et les emploient pour le mieux; cette manière de faire est sans doute la plus rationnelle et la plus habile.
- Le schéma de la page suivante figure et représente aux yeux l’organisation générale d’un établissement métallurgique moderne; les volumes de gaz, inscrits à côté des attributions qui en sont faites, permettent de se rendre compte, dans une certaine mesure, de la répartition proportionnelle du produit gazeux d’un haut fourneau entre les divers services.
- Nous mentionnons des laminoirs à marche continue et réversible et nous supposons une électrification complète decetimportantcompartiment: le problème est, en effet, sorti de la période d’étude etde tâtonnementset il est complètement résolu aujourd’hui. Des centaines d’installations de laminoirs électriques continus ont été faites et elles correspondent déjà à une puissance d’au moins /iooooo chevaux, bien que la première application industrielle sérieuse ne remonte qu'à l’année 1897; on fait chaque année une quarantaine d’installations nouvelles ('). Quant aux réversibles électriques, ils n’ont été créés qu’en juillet 1906, par la grande société allemande A. E. G. ; mais ils se sont rapidement imposés à l’attention des ingénieurs et il y a plus de 200000 chevaux en construction ou en service. Le système ligner permet une uniformisation assez approchée de la puissance demandée à la centrale; le laminoir est mû par un moteur à courant continu, à excitation constante, qui reçoit son courant d’une génératrice spéciale à excitation indépendante, nommée dynamo de démarrage; on agit sur l’excitation de celle-ci pour réaliser les variations de vitesse et l’inversion du sens de marche. La génératrice de démarrage peut être actionnée par de l’alternatif : elle porte le lourd volant de régulation. Les aciéries de Firminy ont un train réversible pour plaques de blindage, en marche depuis avril 1968, dans les meilleures conditions, livré par I’A. E. G., et cinq autres installations ont été entreprises en
- (*) Nous empruntons notre documentation à une élude de M. Sauveau, parue dans la Revue Electrique, les i5 et 3o août 1910.
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- Produits d’un haut fourneau partiellement épurés à oB,5o (i ooo ooo m3)
- ' Appareils Cowper-* (3oo ooo ms) i Fours divers : (a5 ooo m3)
- I' ( Chauffages de locaux Chaudières | Marteaux-pilons.
- (5o ooo m3) j Soufflante à vapeur de réserve l . ...
- ( Moteurs à vapeur de réserve et de secours j mis en marche en cas de besoin
- , j Moteurs à gaz / Soufflantes de fourneaux
- i spécialisés ! Soufflantes d’aciéries.
- / (225 ooo m3) ( Petits moteurs de réserve
- [ Epuration | | complexe i ; à 8e,02 /
- ! (625 ooo ni3)
- Moteurs à gaz électrogènes ;
- Station centrale (400 ooo m3) (courant continu et alternatif)
- L '
- Eclairage Epuration du gaz Pompes
- I Monte-charges Balances
- j i-
- rletourneurs de lingots Vis de serrage de cage Grues Cisailles
- Compresseurs d’air
- Service direct des fourneaux et convertisseurs
- Laminoirs continus ou réversibles
- Blowming
- Dégrossisseurs et finisseurs Duos et trios pour fer marchands, rails et poutrelles, cornières, fils, tôles, etc.
- {Rouleaux Scies
- Chargeurs divers, broyeurs i Locomotives
- Traction électrique | Chariots transbordeurs ( Ponts roulants
- Fours électriques 1 Excédents non utilisés (?)
- Francepar la Société alsacienne et la Compagnie Générale de Creil.
- Le four électrique est d’introduction assez récente dans la métallurgie du fer ('), mais il tend lui aussi à révolutionner l’industrie dite des aciers anglais.
- Plusieurs grandes aciéries de Sheffield substituent en ce moment des fours Iléroult (à résistance) à leurs anciens creusets ; les Américains les avaient devancés dans cette innovation, et l’on cite un four de la Steel Corporation produisant 2ÎS0 tonnes par jour. On estime la dépense d’énergie à 12:") kilowatts-heure par tonne : il faudra donc de puissantes centrales pour fournir le courant nécessaire aces opérations. Les résultats
- (M Voir Le Génie civil, 10 septembre 1910; VElectricien, nos des i5 et 22 octobre 1910. La production de l’acier électrique croit avec une rapidité inattendue et il l'ait déjà une concurrence énorme à l’acier au creuset.
- obtenus sont déjà remarquables : on affine dans d’excellentes conditions l’acier Bessemer acide et l’on fabrique de l’acier fin de la qualité que l’on veut. Ce procédé permet d’utiliser des fontes phosphoreuses et l’on 11’est plus obligé de se procurer à grands frais les hématites suédoises et espagnoles; d’autre part, on peut introduire dans le four du vanadium, du tungstène, du nickel, etc., et fabriquer des ferro-alliages doués de propriétés précieuses. C’est ce qui se pratique depuis longtemps àUgine, avec un grand succès, en utilisant la houille blanche, mais on le fera bientôt partout par les centrales de hauts fourneaux.
- Nous avons escompté un progrès, qui n’est peut-être pas encore acquis, en supposant que les gaz de hauts fourneaux étaient utilisés pour le chauffage des fours Martin. Ces fours sont généralement desservis par des gazogènes Siemens,
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- Lencauchez, Morgan ou autres, qui fournissent du gaz à i 3oo calories; on les charge de houilles grasses à longue flamme, renfermantde 25 à 35 % de matières volatiles. On pourrait sans doute dès maintenant substituer les gaz relativement pauvres des fourneaux à ces gaz plus riches; c’est tout simplement une question de fabrication des mélanges combustibles et de forme des fours. Si l’on trouvait le moyen de supprimer les gazogènes, on supprimerait du coup l’emploi du charbon cru dans les usines : c’est presque fait d’ailleurs. Ainsi, la Société de Differdange qui brûlait autrefois 5 3oo tonnes de bouille par mois, n’en consomme plus que 6oo.
- Toute nouvelle usine sera organisée sur la base de notre schéma : celui-ci est d’ailleurs presque entièrement réalisé aux aciéries que YIndiana Steel Company vient d’ériger à 4o kilomètres de Chicago, sur les bords du lac Michigan; elles comporteront plus tard seize hauts fourneaux de 456 tonnes, mais on n’en a construit d’abord que huit. La production de gaz s’élève à 636 ooo mètres cubes par heure, dont une grande partie va aux moteurs à gaz : on a commandé 17 machines de 3 000 chevaux chacune. Quinze d’entre elles actionnent des alternateurs de 2 000 kilowatts, et les deux autres des dynamos à courant continu de même puissance. Quelques chaudières seulement sont prévues pour alimenter deux turboalternateurs de rechange et de secours. Le courant continu est employé à mouvoir les moteurs appliqués au service des hauts fourneaux et des fours Siemens; il desserties grues, les ponts roulants, les tables élévatrices des laminoirs, les transporteurs transversaux, les locomotives, etc. ; on l’utilise aussi à exciter des électro-aimants, affectés à la manutention des déchets de fer, pouvant enlever des pièces de plusieurs tonnes. Les scies, les presses dresseuses, les cisailles et un grand nombre d’outils, mus par moteurs asynchrones, sont dans les circuits polyphasés, ainsi que les laminoirs qui sont tous non réversibles. Ces derniers sont actionnés par trois moteurs électriques de 2000 chevaux et trois de 6000 : deux ont une vitesse de 214 tours et les quatre autres de 80 tours environ. Les deux premiers sont munis de volants de 45 tonnes,en tûles d’acier rivées. D’ingénieux dispositifs introduisent automatiquement des résistances dans le circuit des rotors, dès que, par suite d’un couple résistant plus considérable, la vitesse diminue de
- 3 % . Le courant est fourni sous une tension de 6600 volts. On a annoncé que le fonctionnement des usines répondait entièrement aux espérances qu’on avait conçues : ce succès consacre l'organisation nouvelle des grands établissements métallurgiques.
- MM. Le Gallais, Metz et Cle ont aussi créé à Dommeldange, dans le grand duché de Luxembourg, une aciérie qu’ils ont voulu doter de tous les derniers perfectionnements et que nous citerons encore comme modèle (*). Trois hauts fourneaux de io5 tonnes alimentent une centrale de moteurs à gaz, qui distribue autour d’elle toute l’énergie nécessitée pour les services de l’usine et dispose journellement encore d’un excédent de 2 400 kilowatts-heures, qui sont vendus à la ville de Luxembourg, sise à 3 kilomètres, au prix de 7 centimes. Les soufflantes, au nombre de deux, sont aussi à gaz; elles ont été fournies par la Siegener-M.-A.-G., qui continue de donner la préférence aux moteurs Kœrting à deux temps. Les soufflantes verticales Cockerill, que l’usine possédait, serviront de réserve et de rechange : c’est du reste le rûle de tous les appareils à vapeur conservés dans ces aciéries.
- Quel contraste avec les établissements d’autrefois ! En 1877, l’usine Krupp comptait encore 298 chaudières et 294 machines à vapeur d’une puissance de 2 à 1 000 chevaux, faisant un total d’une vingtaine de mille chevaux; aujourd’hui, les générateurs de vapeur tendent à disparaître ainsi que les machines à vapeur, ou du moins leur nombre diminue de jour en jour; les petites machines de quelques chevaux ne se font plus du tout, les moteurs électriques ont pris leur place. Dans les stations centrales, les moteurs à gaz ont triomphé sans conteste des machines à vapeur à piston et sont préférés presque toujours aux turbines. Ces puissantes centrales, placées au pied des hauts fourneaux, sont devenues Finie des immenses organismes dans lesquels le fer s’affine et se transforme, et elles distribuent autour d’elles et au dehors l’énergie et la vie.
- Les progrès de la physique industrielle et de l’électricité ont opéré ce nouvel état de choses et ils ont mis entre les mains des ingénieurs une puissance formidable, comparable à celle de la houille blanche. En effet, les 60 millions de tonnes de fonte brute fabriquées par le mondé
- O La Revue Electrique, 3o novembre 1910.
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- permettraientdedévelopper près de sept millions de chevaux effectifs ; on n’en recueille guère encore qu’un million et demi!
- La différence ne tardera pas à être récupérée; c’est un trésor d’énergie mis au service des siècles avenir; son importance augmentera avec les besoins de la civilisation; plus celle-ci se développera, plus on consommera de fer, plus on en fabriquera, plus on aura de chevaux disponibles, suivant une progression croissante, qui
- n’aurait pas de limite, si les réserves providentielles de charbon accumulées dans les entrailles de la terre étaient inépuisables.
- Malheureusement, elles s’épuiseront et nos arrière-neveux auront à aviser : ils seront jaloux des ressources dont nous aurons disposé; enle-vons-leur du moins le droit de nous reprocher de les avoir gaspillées.
- A. Wi'rz.
- LA HOUILLE BLANCHE (Suite et fin)(1)
- Au fur et à mesure que s’épuisent nos provisions de houille noire, et si économiquement qu’on en aménage l’utilisation, le rôle de la houille blanche grandira. Vers l’an a3oo, d’après des calculs autorisés, les mines anglaises seront vidées de leur dernière tonne de charbon : cette heure n’est donc pas, après tout, si loin de nous. En attendant qu’elle sonne, continuons à voir, avec M. Pa-coret (2), de quelle allure progresse la Technique de la houille blanche.
- Les machines électriques modernes employées dans les installations hydroélectriques sont arrivées à un haut degré de perfection et de souplesse. On a pu, sans diminuer la fréquence, faire travailler le fer des induits à 20 000 gauss, d’où économie de matière et meilleure commutation. Les alternateurs ont généralement, comme on sait, une couronne extérieure (induit) fixe et la partie intérieure (inducteur) mobile, afin de mettre d’accord les exigences électriques de l’isolation et les exigences mécaniques du volant.
- Les fréquences varient de ia à 80 selon les cas. Le courant triphasé à 5o périodes est le plus répandu. Les alternateurs triphasés
- C) Voir Lumière Electrique, 6 avril 1912.
- (2) La Technique de la Houille Blanche, Dunod et Pinat, Paris.
- modernes sont capables d’alimenter directement des réseaux à i3 000 et i5ooo volts.
- En ce qui concerne les groupes électrogènes mus par turbines à vapeur, et qui prennent un développement si rapide, on cherche du côté de la machine unipolaire, que l’on aurait pu croire oubliée; ces machines, supprimant totalement le problème de la commutation, peuvent être envisagées^ dans le cas des turbines en raison dés grandes vitesses superficielles qui permettent d’obtenir 4 volts par centimètre de conducteurs tournant, au lieu d’un demi-volt dans les anciennes machines de ce type. On sait enfin qu’on peut obtenir avec les turbines à vapeur une surchauffe plus considérable qu’avec les machines ordinaires, avec des consommations de vapeur qui ne dépassent pas 6 kilogrammes par kilowatt-heure. A côté des machines génératrices, les transforma-teursontégalementréalisé de grands progrès, puisque leur l’endement ne varie que de 0,97a à 0,75 entre la pleine charge et 5 % de celle-ci.
- Après l’étude des machines génératrices, celle des machines réceptrices, (moteurs des différents types et groupes moteurs-générateurs), des commutatrices, donne lieu à des constatations analogues. Si donc l’on est bien armé pour la production et la transfor-
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- mation d’énergie, il reste à voir comment on transportera économiquement cette énergie.
- Soit par exemple à réaliser un transport d’énergie par courant triphasé ; l’économie et le rendement de la transmission exigeront évidemment que l’on prenne la plus haute tension physiquement possible, mais on sait que l’on est limité en pratique, d’une part par l’air lui-même qui cesse d’être isolant (phénomène cle couronne) (*) et parla résistance de la ligne qui, aux très longues distances et aux grandes puissances, finit par entraîner des pertes considérables d’énergie. Pratiquement, on se fixera, pour les grandes transmissions, aux environs de ioo ooo volts. Le grand projet de transport des forces motrices du Rhône à Paris, établi par MM. A. Blondel, Harlay et Mahl, est prévu pour i?.o ooo volts.
- Ainsi les limites des transmissions modernes se sont singulièrement élargies. Si l’on prend pour base le prix de production de l’énergie à 55 francs le kilowatt-an, le transport est économiquement réalisable jusqu’à 820 kilomètres avec une puissance de 200000 kilowatts, et jusqu’à 1 ooo kilomètres avec 3oo ooo kilowatts, en supposant qu’on emploie du courant triphasé de 3o à 25 périodes. Il en résulterait qu’011 peut transporter économiquement un million de kilowatts jusqu’à 2 ooo kilomètres.
- 11 est difficile de donner des règles pratiques, pour évaluer a priori, le facteur de puissance des distributions. On peut dire que dans les distributions à courant triphasé, si recommandables par leur simplicité et leur économie, le facteur de puissance est généralement de 70 à 80 %.
- Les lignes se calculent aisément à l’aide des abaques classiques de M. A. Blondel (2).
- (') Voir Lumière Electrique, l. XVI, (2» série), p. 279. (s) Il convient de remarquer è ce propos que dans le nouveau type d’abaque publié récemment par la Lumière Electrique (7 janv. 1911), les courbes des flèches ne. sont pas, en réalité, tracées directement en fonction des abscisses; on trace les courbes isofléclics sur le meme plan que les courbes des tensions qui, elles, sont rapportées
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- La ligne une fois établie, il faut encore qu’elle puisse résister aux surcharges accidentelles provenant des intempéries; des manchons de glace compacte de 4 et même de 8 centimètres de diamètre s’observent presque chaque année dans certaines régions montagneuses de la France.
- Pour augmenter le coefficient de sécurité du conducteur on aura recours à la réduction des portées, à l’augmentation de la section, et enfin à l’emploi d’un métal de résistance mécanique élevée ou d’un câble porteur.
- Si l’on emploie l’aluminium, la limite d’élasticité étant inférieure de 44 % à celle du cuivre et les effets de dilatation plus importants, il faudra une tension mécanique moins forte. La force latérale due à la pression du vent tombera de 25 %, mais la force de traction sur les poteaux d’angles sera plus grande, abstraction faite de l’effort du vent.
- La distance entre conducteurs est généralement calculée en centimètr'es, par le produit des kilovolts par le facteur 3,75 ; cette règle simple est valable pour des portées de 3o à 70 mètres entre poteaux.
- En attendant que les grandes distributions couvrent tout le continent européen, c'est l’électrochimie qui fournit l’application la plus immédiate des installations hydroélectriques, et parmi les exploitations électrochimiques on doit faire une place spéciale au carbure de calcium, dont la production mondiale, atteignant tout près de 200000 tonnes, est assurée par 70 fabriques, d’une puissance globale de 200000 chevaux, et qui jettent sur le marché pour 55 millions de produits, qui
- aux abscisses. Ces courbes^les tensions deviennent elles-mêmes des droites quand on prend les abscisses proportionnelles au carré des longueurs, mais les courbes iso-flcches ne sont plus des droites. O11 les obtient en prenant sur les différentes courbes de tension les points qui correspondent à une même flèche. Chaque point est obtenu par l’intersection d 'une courbe de tension avec l’abscisse correspondante. Si on fait f— ctu, les abscisses sont données en fonction de chaque valeur de t, par
- 8 Tf
- .,•2 — —
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- donnent lieu eux-mêmes à des transactions représentant un chiffre d’affaires de 17a millions.'
- La hase de production peut être calculée à raison d’environ a tonnes de carbure de calcium par kilowatt-an.
- Aussi après avoir dressé le bilan actuel de la houille blanche, M. Pacoret est-il fondé à
- conclure que le transport cfe la force, les notnbi’euses fabrications rendues possibles par les progrès de l’électrochimie et de l’élec-trothermie, en rénovant la chimie et tant de grandes industries, ont déjà modifié d’une manière profonde la carte industrielle du monde.
- J. Reyval.
- EXTRAITS DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES
- THÉORIES ET GÉNÉRALITÉS
- Du rôle des électrons inter atomique s dans la catalyse. —• P. Achalme. — Comptes Rendus de l’Académie des Sciences, 5 février 1912.
- L’importance croissante du rôle des actions catalytiques dans la chimie minérale, organique ou surtout biologique, attire de plus en plus l’attention sur le mécanisme de ces phénomènes.
- La différence la plus nette qu’on peut relever entre les actions catalytiques et les actions chimiques ordinaires consiste en ce que l’un des corps ayant participé à la réaction ou exercé une influence sur elle se retrouve intact, au moins en apparence, une fois la réaction terminée. C’est le catalyseur, auquel on attribuait avec Berzélius une force spéciale, la force catalytique, et qui, maintenant, est considéré, principalement depuis les travaux d’Ostwald, comme influençant surtout la vitesse de réaction. Mais le mécanisme de cette influence reste aussi mystérieux que par le passé et le problème semble simplement déplacé.
- Les réactions intermédiaires ne donnent qu’une explication souvent incomplète et constituent une hypothèse qui ne semble pas susceptible de généralisation.
- Tout s’éclaire, au contraire, si l’on admet que les molécules sont formées d’atomes liés entre eux par des électrons négatifs extérieurs à l’atome, que ces électrons interatomiques sont en nombre défini, et qu’on 11e peut trouver dans le second membre d une équation de réaction que le nombre de liaisons inter-atomiques existant dans le premier, sauf le cas où un agent extérieur au système réagissant intervient pour modifier le nombre. Il suffit donc, pour qu’un
- corps agisse comme catalyseur, qu’il soit susceptible de fournir des électrons au système ou de lui en enlever, pourvu que ces deux actions opposées soient séparées dans l’espace ou dans le temps;
- L’étude des rayons cathodiques, de l’effluve, du rayonnement du radium, rend vraisemblable cette explication, qui a aussi l’avantage de se rapprocher des idées théoriques de J.-J. Thomson, Ramsay, Stark. Ces auteurs toutefois attribuent les liaisons à des électrons intra-atomiques. j
- En somme, si l’on admet l’hypothèse de l’auteur, les actions catalytiques seraient des réactions dans lesquelles les électrons interatomiques ont subi soit une augmentation soit une diminution de nombre, soit enfin une simple rupture d’équilibre ayant amené un remaniement de la distribution des atomes dans les molécules. Il y aurait donc lieu de compléter la chimie ionique ordinaire par la chimie électronique qui serait susceptible de donner une interprétation simple et concrète du mécanisme encore inexpliqué des phénomènes catalytiques.
- h’ influence de la cèmentite sur les propriétés magnétiques de F acier. — J. Smith, W. White et G. Barker. —Communication à la Physical Society, The Electrician, 9 février 1912.
- Les expériences dont il s’agit ici ont porté sur des aciers ayant Ja composition suivante :
- C............... o,85
- Si........ o,o5
- Mn............. o,of>
- S............... o,o3
- P............... 0,02
- Fe.. . ..... p8,99, par différence
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- On opérait sur des tiges, d’un centimètre environ de diamètre, soigneusement recuites et présentant ainsi des conditions convenables pour en extraire le carbure de fer dit cémentite.
- Les auteurs se proposaient de déterminer la température à laquelle ce carbure de fer cesse d’être magnétique et d’en déduire les effets du traitement thermique sur les propriétés des aciers. Us se sont servi d’un magnétomètre dont les déviations, à différentes températures, étaient rapportées à la déviation observée à la température du Laboratoire, prise pour unité.
- La cémentite était contenue dans un tube de silice fondue, d’environ o,5 centimètre de diamètre, et occupait environ ao centimètres de sa longueur. Elle était protégée partiellement contre l’influence de l’air à l’aide d’un tampon d’amiante. Un couple thermo-électrique, placé au sein de la cémentite, permettait de mesurer la température. Le tube était chauffé électriquement et placé dans l’axe d’un solé-noïde refroidi par une circulation d’eau. Celui-ci était parcouru par un courant invariable donnant un champ de ioo gauss environ.
- Les ordonnées représentent les déviations dues à la cémentite seule, les autres influences sur l’aiguille du magnétomètre étant contrebalancées de la manière usuelle (fig. i).
- 0 S5K C jrbone
- “"••N \
- V Ccrt entir$ — —*> L
- 0 100 300 300 400 600 600 700 800
- Degrés centigrades.
- Fig. i. — La courbe supérieure est relative à l’acier.
- L’acier, sous la forme d’un tube court, était étudié de la même façon que la cémentite, avec le même appareil.
- Les courbes de la figure i mettent en évidence une chute très prononcée, d’environ 90 %, du magnétisme de la cémentite entre 1800 et 25o°. En ce qui concerne l’acier, son magnétisme présente aussi une diminution correspondante, mais beaucoup plus faiblç, d’environ 5 % (acier contenant i3 % de cé-mentile). La comparaison des courbes fit penser que la séparation de la cémentite n’était pas parfaite et qu’elle contenait une petite quantité d’acier. Mais
- on reconnut plus tard que les faits observés étaient dûs principalement à la décomposition partielle de la cémentite après sa séparation. On remarqua que des échauffements successifs de la cémentite avaient pour conséquence une croissance de plus en plus marquée de sa susceptibilité magnétique au-dessus de 25o°.
- Les auteurs se sont ensuite préoccupés de déterminer avec plus d’exactitude la température de transition de la cémentite et de rechercher si, de part et d’autre de ce point de transition, les modifications de l’état magnétique étaient réversibles. Us employaient le même mode opératoire avec cette différence que le couple thermo-électrique utilisé était en cuivre constantan.
- 0 230 300
- Degrés centigrades.
- Fig-, 2. — Los courbes supérieures sont relatives à l’acier.
- Sur les courbes obtenues (fig. 2) les propriétés magnétiques de l’acier et de la cémentite se mettent d’elles-mémes en évidence. Au-dessous de 200°, les différences qui existent entre l’élévation et la chute de température, sur la courbe supérieure, sont dues à l’hystérésis et sont la conséquence du procédé expérimental employé.
- Pour confirmer l’allure de la courbe de la cémentite, on eut recours à une modification de la méthode de Wologdinc ('). La cémentite était placée dans un tube, contenant de la cire de paraffine fondue, entouré d’une gaine en cuivre, et placé entre les pôles d’un électro-aimant, le fond du tube étant à quelques centimètres au-dessous de ceux-ci. On portait la température du tube à 3oo° environ et, pendant son refroidissement, on observait les phénomènes suivants : lorsque le courant dépassait une certaine valeur, la cémentite quittait le fond du tube pour se placer entre les pôles, aussitôt que le circuit était fermé, bien que la température soit encore de 3oo°;
- (’) Comptes Rendus, (. CXLYIII, 1909, p. 777.
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- (la susceptibilité magnétique des particules de cé-mentite partiellement décomposées suffit alors pour vaincre la pesanteur). Si l'on abaissait progressivement le courant, on obtenait une région d’excitation dans laquelle la cémentite restait au fond du tube jusqu’à ce qu’une température parfaitement bien déterminée (entre a/,o° et 200°) soit atteinte. Enfin, pour tout champ plus faible que celui qui causait 1 attraction de la cémentite à 200°, celle-ci restait au fond du tube même si la température tombait au-dessous de ioo°.
- Ces résultats, en conformité avec les courbes de fa figure 2, fixent donc entre 200° et 240° le point de transition de la cémentite.
- L. C.
- MÉTHODES ET APPAREILS DE MESURES
- Recherche de très faibles quantités de matière par voie électromètrique directe. — A. Grumbach. — Comptes-rendus de l’Académie des Science, 4 mars 1912.
- Quand on verse quelques gouttes d’une solution de bichromate de potassium dans un vase contenant une solution sulfurique, communiquant avec un deuxième vase contenant la même solution acide, deux électrodes de platine, plongeant respectivement dans chacun d’eux et reliées aux bornes d’un électromètre capillaire, permettent de mesurer une force électromotrice qui peut servir à indiquer la présence de faibles quantités d’acide chronique.
- L’appareil était monté de la manière suivante :
- Entre les vases munis d’électrodes était placé un vase de garde relié aux deux autres siphons; le niveau du liquide était plus bas dans le vase à réaction que dans le vase de garde, et dans celui-ci que dans le second vase; on évite ainsi le mélange des liquides. Si l’on emploie un électromètre de zéro, on mesure la différence de potentiel de dissymétrie avant et après l’expérience ; si l’on opère par compensation, on place un condensateur en série sur l’un des pôles de l’électromètre, suivant un procédé indiqué par M. Lippmann.
- L’électromètre employé donnait moins de------
- 20 000
- volt; l’auteur a déterminé sa sensibilité à la production d’acide chromique par ja réaction indiquée plus haut; à diverses reprises, en polarisant le ménisque positivement ou négativement, il a constaté un dépla-
- cement appréciable (—de division du micromètre
- V»
- oculaire) pour l’addition de 1 centimètre cube d’une solution de bichromate à un millionième à i5o centimètres cubes d’eau acidulée à —-— .
- i 000
- Une mesure directe de force électromotrice permet donc de déceler une quantité de matière à la concentration
- 10—8
- La concentration du CrO3 est
- 0,40 X 10—8.
- On dépasse ainsi le deux cent millionième.
- USINES GÉNÉRATRICES
- Les développements récents de la technique des turbines à vapeur. — K. Baumann. — Electricien, 2 février ign.
- Comme on le sait, la première turbine à vapeur a été construite par Parsons en 1884. Depuis cette époque on peut diviser en deux périodes le développement de ces machines. La première est la période d'invention, pendant laquelle se sont fixés les différents types de machines existant aujourd’hui sur le marché. À part la turbine de Laval, ces différents types présentent entre eux certaines analogies, de sorte qu’on les désigne souvent sous le titre de type pur : turbine Rateau pure, turbine Parsons pure, etc.
- Pendant la seconde période s’accomplit le développement scientifique marqué surtout par l’ouvrage fondamental du professeur Stodola, dont la quatrième édition a été publiée l’année dernière. Au cours de cette période, non-seulement chacun des types précédents reçoit des perfectionnements importants, mais encore on s’avise de les combiner entre eux de manière à former des types mixtes offrant de meilleures conditions de sécurité de fonctionnement, de rendement et d’économie.
- Actuellement, on constate un avantage très net à se servir industriellement des deux types appelés type à disque et type à tambour. Lorsqu’on compare les qualités respectives de ces deux types au triple point de vue qui vient d’être examiné ; sécurité de fonctionnement, économie et frais cle premier
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- établissement, on trouve qu’il est impossible de dire d'une façon ferme et invariable que tel type est préférable à tel autre. Tout cela dépend de l’usage qu'on veut en faire.
- La sécurité de fonctionnement d’une turbine dé-, pend d’ailleurs beaucoup plus de la façon dont sont conçus lesdétailsde construction que de son principe meme. 11 est tout à fait hors de doute que le mode de fixation des ailettes, par exemple, qui est indépen-dantdu type de la turbine, ait une très grande importance. Il est également évident qu’il y a intérêt à ce que l’espace entre les parties tournantes et les parties fixes reste aussi constant que possible, et que cette condition est plus difficile à remplir quand cet espace est faible que lorsqu’il est grand.
- On peut en somme diviser lès turbines en trois classes :
- i° Turbines de faible puissance, inférieure à y5o kilowatts, à 3 ooo tours par minute, ou inférieure à a 2jo kilowatts, à i 5oo tours par minute ;
- i° Turbines de puissance moyenne, de 700 kilowatts à .1 5oo kilowatts,, à 3)ooo tours par minute, ou de 2 25okilowatts à4 5oo kilowatts, à 1 800 tours par minute ;
- 3° Turbines de grande puissance, au-dessus de 1 500 kilowatts, à 3 000 tours par minute, ou au-dessus de /|.5oo kilowatts, à 1 5oo tours.
- On peut dire que les turbines à tambour conviennent aux faibles puissances, les turbines à disque aux grandes puissances, et qu’aux puissances moyennes, les deux types sont à peu près équivalents.
- Puissance maxima.
- d’où l’expression de la puissance maxima en kilowatts :
- W
- 'ZTzDha
- vC
- X 3 600.
- Ceci montre que la puissance maxima dépend principalement :
- i° Du volume spécifique à l’échappement v, c’est-à-dire du vide;
- 20 De la vitesse de sortie « c’est-à-dire [des pertes aux joints ;
- 3° Du diamètre moyen D, qui dépend lui-même de la vitesse périphérique admise;
- 4° De la hauteur des ailettes, qui dépend de la mé-thodè employée pour leur fixation.
- Si l’on veut comparer entre eux les deux types de turbine, il est indispensable de supposer les mêmes pertes et le même vide ; les facteurs a, 0 sont donc
- les mêmes et comme h — —, on obtient aisément
- 5
- w, _ /d* y wi \nâ) ’
- les indices t et d se rapportant respectivement aux turbines à tambour et à disque.
- Pour un nombre donné de tours de la turbine, le diamètre est proportionnel à la vitesse périphérique et à la puissance et pour les mêmes tensions dans le disque et dans le tambour :
- W< _ 3,3 ^ 1 W d <>,4 ~ 2’
- Fai ce qui concerne la puissance maxima que l’on peut obtenir, celle-ci est environ deux fois plus grande avec la turbine à disque qu’avec la turbine à tambour, dans les même conditions de vitesse des matériaux, de pertes aux joints et de vide. Cette puissance maxima dépend du poids maximum de la vapeur qui peut passer à travers les parties à basse pression avec un rendement convenable. Si l’on appelle P le poids de vapeur traversant la turbine, V le volume de vapeur passant entre les dernières ailettes, v le volume spécifique de la vapeur à l’échappement, D le diamètre moyen des dernières ailettes, h leur longueur, a la vitesse axiale de la vapeur qui les traverse, C la consommation de vapeur par kilowatt-heure et t un coefficient d’épaisseur (0,90 à 0,9 3), le poids de vapeur est donné parla formule
- V_T7iÛ/trt
- V V ’
- Il en résulte qu’une turbine à disque peut avoir, comme on l’a dit plus haut, une puissance maxima double de la'turbine à tambour.
- Les constructeurs des turbines à vapeur ont essayé d’employer des tambours pleins, mais ceci ne donne pas la solution du problème, car un tel tambour n’oft're pas plus de sécurité aux grandes vitesses qu’un tambour ordinaire, à cause des petites imperfections intérieures qu’il est absolument impossible d’apercevoir et qui doublent parfois les efforts imposée aux matériaux par rapport aux prévisions du calcul.
- La puissance maxima d’une turbine à disque, étant proportionnelle au carré du diamètre, est, pour une vitesse des matériaux admissible, inversement proportionnelle au carré du nombre de tours par minute. En pratique cependant il n’est ni bon, ni nécessaire, de faire travailler les matériaux des gran-
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- des turbines dans les mêmes proportions que dans les petites turbines de sorte que la relation entre la vitesse et la puissance peut être fixée comme il suit : Par rapport à la puissance maxima correspondant à 3 ooo tours par minute, la puissance maxima pour i 5oo tours sera trois fois plus grande ; pour i ooo tours par minute elle sera cinq fois plus grande et pour y5o tours, huit fois plus grande.
- Ces chiffres correspondent approximativement à la formule :
- 3
- Puissance maxima = An*
- qui permet de trouver la puissance maxima à chaque vitesse, les autres conditions restant les mêmes, si la puissance maxima relative à une vitesse déterminée est connue.
- Vitesse critique
- On sait que l’on appelle ainsi la vitesse à laquelle un petit déséquilibrage peut faire fléchir l’arbre de la turbine d’une manière dangereuse. A ce point de vue, le type à disque présente un très grand avantage sur les types à tambour, en ce sens que sa vitesse critique peut être calculée aisément et avec certitude. Cette question de la vitesse est de première importance lorsqu’on emploie un dispositif à trois paliers, qui est le plus généralement adopté pour les petites turbines.
- Régulation
- Les turbines à vapeur sont généralement réglées par une soupape à papillon, reliée à un régulateur mécanique directement ou indirectement au moyen d’un relais à vapeur ou à huile. La régulation directe est très satisfaisante pour les petites turbines, pourvu que les soupapes soient parfaitement équilibrées ; pour les grandes turbines on a employé des relais de vapeur à mouvemeut pulsatoire, mais, à l’heure actuelle, la mode est généralement aux relais à huile qui constituent sans aucun doute l’arrangement le plus satisfaisant
- Dans le cas des turbines combinées, la régulation par fermeture graduée des tuyères augmente l’économie à faible charge. Cependant, ce dernier dispositif introduit d’assez grandes complications, de sorte qu’il ne semble recommandable qu’exception-nellement. Dans la plupart des cas usuels, le faible avantage qu’il procure (2 % à 3/4 de charge; 4 à 5 % à demi-charge) ne semble pas justifier la complication complémentaire qu’il introduit dans l’appareil de réglage.
- ê
- • D’ailleurs il est très difficile d’obtenir automatiquement la fermeture hermétique des soupapes.
- Champ d’application des turbines.
- Pendant les dernières années, la turbine à vapeur a supplanté la machine à vapeur alternative pour de s puissances supérieures à i ooo kilowatts, mais le perfectionnements récents ont rendu la turbine plus avantageuse que la machine alternative pour des puissances sensiblement moindres. Actuellement, on emploie des turbines de 5oo kilowatts et même de 25o kilowatts, surtout aux Etats-Unis ou le prix du charbon est une dépense d’importance secondaire. Pour les faibles unités, on emploie des turbines Curtis à roue unique.
- Les perfectionnements dont la turbine à vapeur a été l’objet n’ont pas porté seulement sur les turbines à haute pression ; de nouveaux types de turbines ont été créés en vue de répondre à tous les besoins industriels : ce sont les turbines à basse pression les turbines mixtes, les turbines à contre-pression et enfin les turbines R.
- Les turbines à basse pression sont surtout appliquées en combinaison avec des machines à piston déjà existantes, dont elles reçoivent la vapeur d’échappement. Un alternateur actionné par une turbine est relié électriquement à celui de la machine à vapeur principale, de sorte que la turbine et celle-ci formentun groupe. Ce dispositif est très économique, pourvu que la puissance normale du groupé présente une augmentation de 5o % par rapport à celle de la machine primitive.
- Cette augmentation de puissance obtenue dépend principalement du degré dévidé. On se trouve à cet égard dans des conditions bien meilleures si l’on peut disposer de l’eau d'une rivière ou de la mer, au lieu d’une tour de refroidissêtnent.
- On peut admettre les chiffres suivants comme répondant aux conditions moyennes de ces installations mixtes dans le cas où les machines à vapeur sont du type compoùnd. La consommation de vapeur de la machine principale, sans condensation, est d’environ 35 % (dc3oàào %) supérieure à la consommation pendant lamarche avec condensation.
- La vapeur d’échappement fournit une puissance additionnelle, dans une turbine à basse pression dont la valeur est de 6i, de 70 ou défit % de la puissance de la machine pour des vides de 670, 700 ou 725 millimètres,tandis que la consommation de vapeur ou de charbon devient les fi/j, 80 ou % de la consommation primitive.
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- ' Les turbines mixtes sont employées généralement dans les mines, les laminoirs Elles utilisent la vapeur à basse pression qui provient de différentes machines, et dont l’échappement s’effectue avec une contre-pression d’environ i kilogramme par centimètre carré dans des accumulateurs de vapeur.
- Ces turbines ne sont généralement pas reliées électriquement avec la machine à piston principale et doivent être par conséquent munies d’un régulateur spécial de vitesse. La charge du’ groupe .turbo-gé-nérateur doit être indépendante des conditions d’arrivée de la vapeur, de sorte que la vitesse de la turbine ne doit dépendre en somme que delà charge de l’alternateur, et nullement de la quantité de vapeur à basse pression disponible. Les variations de vitesse, consécutives à des modifications de pression de la vapeur, doivent être aussi faibles que possible.
- On connaît le dispositif de régulation imaginé à cet effet par M. Rateau (*).
- Ce dispositif remplit pleinement ces conditions et il est maintenant appliqué par presque tous les constructeurs.
- Il est intéressant de comparer les deux types de turbines à tambour et à disque lorsqu’ils sont établis pour basse pression ou pour turbine mixte. Le seul facteur à considérer est la puissance maxima que l’on peut obtenir dans la partie à basse pression de ces turbines. Celte puissance maxima n’est, dans une turbine à basse pression, que la moitié de celle d’une turbine à haute pression, en supposant que la vitesse de sortie des dernières aubes est la même dans les deux cas.
- Le calcul montre que, pour les turbines d’impulsion tournant à 3 ooo tours par minute, avec des. pertes aux joints de 5 % , la puissance maxima n’est que de i 3oo kilowatts pour un vide d§ 685 millimètres, de i 900 kilowatts pour un vide de 700 millimètres et de 1 600 kilowatts pour un vide de 710 millimètres, tandis que, pour les turbines à tambour, les pertes aux joints pour les mêmes puissances seront de 20 %,\ ce qui, dans la plupart des cas, sera trop considérable et obligera à recourir .à une turbine à double courant.
- On voit ainsi clairement que, dans le cas des turbines à basse pression, la puissance maxima que l’on peut obtenir dépend davantage de la turbine que de l’alternateur ; c’est l’inverse de ce qui se produit avec les turbines à haute pression.
- Les turbines à contre-pression font leur échappement dans une enceinte qui se trouve à une pression supérieure à la pression atmosphérique. On y comprend les turbines sans condensation et à échappement libre dans l’atmosphère. Cette vapeur d’échappement est généralement employée pour le chauffage, ou bien, comme par exemple dans les bateaux, pour réchauffer l’eau d’alimentation, ou, dans l’industrie salière, pour évaporer la saumure.
- Le mode de régulation de ces différentes turbines diffère suivant les conditions de fonctionnement. Un simple régulateur de vitesse ordinaire convient lorsque toute la chaleur est employée pour le chauffage, indépendamment de la charge ; si, au contraire, la turbine travaille en parallèle avec d’autres machines et si on ne veut utiliser qu’une quantité déterminée de vapeur pour les besoins du chauffage, on ne prévoit aucun régulateur de vitesse et la vapeur est contrôlée par la pression régnant dans les conduites. Si la vapeur de chauffage est appelée en plus grande quantité, la pression dans la conduite correspondante décroît et cette variation de pression est utilisée pour actionner la soupape régulatrice.
- Aucune de ces deux méthodes n’est tout à fait satisfaisante dans tous les cas, et l’on ne peut obtenir un dispositif absolument satisfaisant qu’en employant les turbines R. Dans ce cas, si la charge de la turbine est supérieure à celle qu’on peut réaliser à l’aide de la vapeur de chauffage appelée, un surplus de vapeur est dérivé vers des roues à basse pression fixées sur le même arbre et placées dans les mêmes cylindres.
- Au point de vue de l’économie de fonctionnement qui a été réalisée dans les turbines, la consommation de vapeur a passé de 5,75 kilogrammes par kilowattheure en 1906 à 5,25 kilogrammes en 1911 et le rendement total, défini comme le rapport entre la puissance réelle fournie par le générateur et l’équivalent mécanique de la chute de chaleur supposée effectuée adiabatiquement, de 63,8 % à 66,3 % en 1907 et 68,4 % en 1910.
- On n’a pas gagné sur ce chiffre en 1911. Le meilleur rendement de turbine mixte fonctionnant sur vapeur à basse pression a été obtenu avec une machine de 1 000 kilowatts à 3 000 tours par minute : 69,8 % .
- Variations de la consommation de vapeur.
- Le rendement d’une turbine dépend surtout des conditions de la vapeur. L’auteur a donc adopté des conditions bien définies telles qu’on puisse leur
- j1) Lumière Electrique, tome XI (a« série), p. 242.
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- rapporter tout essai de turbine, moyennant certaines conditions qu’il détermine.
- Voici d’abord quelles sont ccs conditions idéales :
- i° Pour les turbines à haute pression ; pression : 12,6 kilogrammes par centimètre carré; surchauffe : 75°; vide : 700 millimètres;
- 20 Pour les turbines à basse pression ; pression : 1,1 kilogramme par centimètre carré ; surchauffe : o°. Vide : 680 millimètres.
- Les corrections de surchauffe sont indépendantes de la pression de la vapeur et du vide et sont par conséquent à peu près les mêmes pour des turbines à haute et basse pression et approximativement aussi pour les turbines à contre-pression.
- Les corrections sont les suivantes :
- L’économie réalisée sur la consommation de vapeur est de 1 % pour 6,6 degrés de surchauffe lorsque celle-ci varie entre o et 55°, et pour 7,7 degrés de surchauffe quand celle-ci est comprise entre 55° et 1 io°. La correction réelle est plus grande que la correction théorique, car le rendement augmente avec la surchauffe.
- Le rendement d’une turbine établie pour fonctionner avec un certain autre degré de vide n’est pas aussi bon que celui d’une turbine d’un type analogue, ayant le même nombre d’étages de pression, mais établi pour utiliser un vide inférieur. La différence sera légèrement plus grande pour une turbine à tambour que pour une turbine à disque, cette dernière pouvant être établie pour utiliser un vide plus grand que la première.
- Tandis que les corrections de surchauffe sont à peu près indépendantes des autres conditions de la vapeur, la correction du vide dépend dans une large mesure de cette pression de vapeur et est beaucoup plus grande pour les turbines à basse pression.
- Le rendement dépend aussi, mais dans un moins grand degré, de la pression de la vapeur.
- Dans le cas de turbines de même puissance établies pour des surchauffes variables, l’auteur montre que la différence est négligeable.
- Lorsqu’une turbine établie pour certaines conditions de charge, surchauffe, pression et vide, est essayée à une charge déterminée, toute augmentation du vide modifiera la pression à l’entrée des tuyères, parce que la quantité de vapeur qui traverse la turbine devient plus faible.
- Les corrections aux charges réduites sont plus grandes pour deux raisons :
- i° La chute de chaleur disponible devient moindre
- quand la variation due au vide est relativement plus grande ;
- 20 Le poids total de la vapeur traversant la turbine devenant moindre, les ailettes des derniers étages sont mieux aptes à lutter contre l’accroissement de volume dû au vide plus grand. Pour ces raisons, les corrections seront encore plus grandes pour les turbines mixtes dans lesquelles la partie à basse pression est trop large pour la quantité de vapeur employée quand elle tourne à haute pression.
- L. B.
- Le développement des usines centrales électriques en Allemagne. — G. Dettmar. — lïlektro-iechnische Zeitschrift, 14 mars 1912.
- Le développement des usines centrales en Allemagne a pris depuis une quinzaine d’années une extension de plus en plus grande, ainsi qu’en témoigne le tableau I.
- Tableau I
- PÉRIODES ACCROISSEMENT
- DE DU NOMBRE
- DEUX ANS DES CENTRALES
- 1895-1897 1 ll
- 1897-1899 22/|
- 1899-1901 a79
- 1901-1908 171
- 1908-1905 236
- i9°5-i9°7 355
- i9°7‘ *909 448
- if)™)"1!)11 548
- On voit, d’après ce tableau, qu’en exceptant une courte période critique de 1901 à 1908, l’accroissement du nombre des centrales allemandes a toujours été en progressant. D’autre part, le nombre des centrales actuellement en construction (698) montre que cet important développement de l’électricité est loin de loucher à sa fin et que l’on peut s’attendre, pour quelque temps encore, à un sensible accroissement.
- Le nombre des localités desservies a montré une progression encore plus rapide, due à l’extension prise en ces dernières années par les centrales intercommunales, dont le champ d action couvre une région très étendue. Le tableau II montre d’ailleurs l’accroissement du nombre des localités" desservies de 1906 à 1911.
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- D’autre part, le tableau III donne le nombre des centrales desservant un plus ou moins grand nombre de localités.
- Tableau II
- | ANNÉE NOMBRE DES LOCALITÉS ACCROISSEMENT
- ! t DESSERVIES total en %
- 1 qo6 2 160
- 1QOH 3 33o 1 3o6 5 814 39 125
- 19°9 IQII 4 636 10 45o
- En outre 19 centrales, desservant un nombre de localités sensiblement plus grand, n’ont pas fourni d’indication précise à ce sujet. Les 1 769 autres centrales alimentent exclusivement la localité où elles se trouvent.
- Tableau III
- Sur les 2 526 centrales relevées dans la statistique :
- Le tableau V donne, d’autre part, les chiffres re-présentant les augmentations respectives des divers types de moteurs ou de transformateurs employés de puis le iep avril 1909.
- Tableau V
- Vapeur 86 centrales — 12%
- Eau 70 A c^i II
- Moteurs à explosion.. Convertisseurs et 89 » = 3o. »
- transformateurs. . . 71 » = 198 »
- Eau et vapeur 54 » = 15 »
- Systèmes divers 172 » = 4'A »
- La statisticpie montre que ce n’est pas seulement le nombre des petites centrales, mais le nombre des centrales de toutes puissances qui a augmenté ; le tableau VI indique d’ailleurs dans quelles proportions se sont accrus les nombres respectifs des centrales de diverses importances.
- Tableau VI
- 356 centrales desservent i à 2 localités I
- 1 '9 3 à 4 — j [ en dehors
- 94 — — 5 ù 9 — de la localité
- 94 — — 10 à 24 — ‘ 1 où se trouve
- 41 — — 25 à 49 — 1 la centrale
- 23 11 — 5o ù 99 — | 100 localités etplus 1 elle-même
- Il y a encore lieu de faire une autre distinction entre les diverses entreprises de distribution d’électricité, car toutes ne produisent pas elles-mêmes le courant qu’elles fournissent à leurs abonnés. Un certain nombre d’entre elles en effet achètent le courant à une centrale étrangère et le revendent, soit après l’avoir transformé, soit au contraire sans lui faire subir aucune transformation.
- A ce point de vue les diverses entreprises se classent comme l’indique le tableau IV.
- Tableau IV
- Entreprises produisant exclusivement
- le courant elles-mêmes............. 2 279
- Entreprises produisant une partie cle
- leur courant et achetant l’autre partie. 1S
- Entreprises ne livrant que du courant acheté à une centrale étrangère et non
- transformé......................... 13:1
- Entreprises achetant le courant, mais
- h? transformant......................... 12
- Entreprises au sujet desquelles n’existe
- aucune indication précise à cet égard. 8a
- Le nombre des centrales :
- De moins de 100 kw s’est accru de 35 %
- De 100 à 5 00 » » 16 »
- De 5oo à 1000 » » 15 »
- De 1000 a 2000 » » 31 »
- De 2000 à 5ooo »• » 11 »
- De plus de 5 000 » » 32 »
- La puissance moyenne des diverses centrales est d’ailleurs restée sensiblement la même ; ellé était en effet de 587 kilowatts en 1909 et de 58a kilowatts en '91 '•
- Si l’on considère la période décennale du ier avril 1901 au ier avril 1911, on remarque d’ailleurs, ainsi que l’indique le tableau VII, que le nombre des centrales de grande puissance s’est considérablement accru pendant cette période.
- Tableau VII
- KILOWATTS AU I01' AVRIL 19OI AU 1er AVRIL 191 l
- 1 000 à 2 OOO 2/, 93
- 2 000 à 5 000 2 I 69
- plus de 5 000 9 53
- Le montant des frais d’établissement des centrales et des réseaux par kilowatt installé (machines et
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- accumulateurs) présente une grande importance dans de nombreux cas. Les indications données dans le tableau VIII sont donc particulièrement intéressantes h cet égard.
- des centrales installées dans* la période triennale 1898-1901, d’autre part des centrales installées dans la période triennale 1908-1911, permet cette comparaison .
- Tableau VIII
- MOTEURS FRAIS d’ÉTABLISSE-
- EAU VAPEUR A EXPLOSION EAU ET VAPEUR MENT MOYENS
- PUISSANCE — ——, -——
- EN KW Nombre Frais Nombre Frais Nombre Frais Nombre Frais Nombre Frais
- des par kw des par kw des par kw des par kw des par kw
- ccntraies Fr. centrales Fr. centrales Fr. centrales Fr. centrales Fr.
- jusqu'à 100 96 1 C25 123 1 481,25 i56 1 750 104 1 55o 479 1 612,5o
- 101 à 5oo 0 2 040 9i 1 447»5o 85 1 54i.,25 83 2 i5o 368 1 640
- 5oi à 1 000 2 1 412,5o 36 i 325 i3 1 5oi ,25 9 1 927,50 60 1 402,5o
- 1001 à 2 000 . 4 1 352,5o 27 1 290 1 810 5 1 161,a5 37 I 252,5o
- 2001 à 5 000 9 1 372 r5o 11 1 092,50 5 1 54o 25 I 252,5o
- 5ooi à 10 000 » » 12 1 o85 » » 12 1 o85
- plus de 10 000 » i5 1 212,5o 2 i 5o6,25 17 1 237,50
- 1 Frais moyens par t kilowatt.. t 120 1 1 625 4i5 1 406,25 255 1 662,5o 208 1 796,25
- Il n’est pas, d’autre part,. sans intérêt, alin de mettre en évidence les progrès réalisés dans le domaine de la construction mécanique et électrique,
- L’accroissement du nombre des compteurs d’électricité, donné par le tableau X, est également très significatif. On yoit, d’après ce tableau, que le
- Tableau IX
- EAU VAPEUR MOTEURS A EXPLOSION EAU ET — - —1 VAPEUR
- FRAIS D’ÉTABLISSEMENT — —— - _ ^ . —
- MOYEN PAR KW Nombre Frais Nombre Frais Nombre Frais Nombre Frais
- POUR LA PÉRIODE des par kw des par kw des par kw des par kw
- centrales Fr. centrales Fr. centrales Fr. centrales Fr.
- I908-I9I I 29 1 618,75 61 1 498>75 5 1 1 66i,25 22 1 3o6,25
- 1898-I9OI iG 2 685 217 1 796,25 16 2 760 58 1 806,25
- de raj^procher les frais d’établissement moyens par kilowatt des centrales construites il y a environ dix ans et ceux des centrales de construction récente.
- Tableau X
- ANNÉE NOMBRE TOTAL DES COMPTEURS INSTALLÉS ACCROISSEMENT EN DEUX ANS
- «9°> I26 690 _
- 19°3 203 758 77 06 3
- I9°5 269 722 65 964
- I9°7 471 27O 201 548
- I9°9 637 88l 166 6lI
- l911 955 015 287 i34
- Le tableau IX, donnant les frais moyens, d’une part
- nombre des compteurs d’électricité a augmenté, au cours des deux dernières années, de 45 % . Il est également intéressant do comparer à ces derniers chiffres les chiffresreprésentant les nombres respectifs des compteurs à gaz mis en service aux mêmes
- Tableau XI *
- ANNÉES COMPTEURS A GAZ ÉTALONNÉS EN DEUX ANS
- I9OI-I9O2 477 839
- I903-I904 611 882
- 1905-1906 832 841
- I9°7-I9°8 893 864
- 973 5oi
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- époques ; on trouvera ces derniers chiffres dans le tableau XI.
- La comparaison des tableaux X et XI montre immédiatement que le rapport entre le nombre de compteursàgazetle nombre de compteurs électriques installés par périodes de deux ans a sensiblement diminué ; ce rapport est en effet tombé de huit environ, vers 1903, à trois environ en 1910. D’autre part, il faut tenir compte de l’extension considérable prise en ces dernières années par le tarif à forfait, extension par suite de laquelle le nombre de compteurs installés est loin de représenter le nombre réel de consommateurs. En outre un certain nombre de centrales n’ont donné dans la statistique aucune indication relative aux compteurs, de sorte qu’il y a lieu de compter sur un accroissement du nombre des consommateurs supérieur de i5 % environ au nombre porté sur le tableau X. Enfin, tandis que la consommation moyenne annuelle par compteur installé est de 4x0 mètres cubes pour le gaz, elle atteint x 600 kilowatts-heures pour l’électricité ; un compteur éléctrique enregistre donc en moyenne environ quatre fois plus de kilowatts-heures qu’ün compteur à gaz n’enregistre de mètres cubes.
- D’ailleurs les usines à gaz produisent actuellement en Allemagne environ 2 400 millions de mètres cubes de gaz et les usines électriques publiques environ 2 i5o millions de kilowatts-heures. La capacité des usines électriques, dont les premières remontent à 3o ans à peine, a donc presque atteint, dans ce laps de temps, la capacité des usines à gaz, lesquelles ont fait leur apparition en Allemagne il y a 85 ans environ. C’est là une des meilleures preuves de la faveur qu’a rencontrée auprès du public l’emploi de l’électricité.
- J.-L. M.
- DIVERS
- L’emploi de l’électricité et du gaz pour l’éclairage public.
- La question de l’emploi de l’électricité ou du gaz pour l’éclairage public est actuellement à l’ordre du jour, par suite des perfectionnements, relativement récents, qui ont été apportés à chacun de ces deux modes d’éclairage et qui rendent la concurrence en-ti*e eux de plus en plus âpre. En ce qui concerne l’éclairage électrique, l’apparition des lampes à arc à charbons minéralisés, dites « lampes à arc-
- ÉLECTR1QUE T. XVIII (2\ Série). —N» 15.
- flamme », a permis d’abaisser sensiblementle prix de la bougie-heure. D’autre part> l’emploi du gaz sous pression, permettant de réaliser des foyers d’une grande intensité lumineuse, semble devoir au premier abord faire reconquérir à l'éclairage au gaz une partie du terrain qu’il avait perdu ; à Paris même, ce mode d’éclairage a rencontré une certaine faveur. Toutefois jusqu’à présent les documents permettant d’établir une comparaison rationnelle entre ces deux derniers procédés d’éclairage faisaient défaut. Il est donc intéressant de signaler que, à la suite d’essais récemment effectués à Karlsruhe, il a été décidé de remplacer, dans certaines rues de cette ville, le gaz sous pression par l’électricité (').
- Cette décision a donné lieu, dans la presse technique allemande, entre certaines personnalités appartenant, soit à l’industrie du gaz, soit à l’industrie électrique, à une polémique assez vive. Cette polémique portant surtout sur les conditions dans lesquelles ont été faits les essais, nous nous bornerons à la signaler. Nous retiendrons seulement les chiffres qui ont servi de base à l’établissement des prix de revient respectifs des deux modes d’éclairage.
- Ces prix, reproduits dans le tableau I ont été basés sur les tarifs suivants :
- a) Pour le gaz :
- D’une part o fr. 875 par mètre cube (tarif actuellement en usage à Karlsruhe pour l’éclairage public), d’autre part o fr. o5 par mètre cube représentant les frais de production du gaz jusqu’à son arrivée aux gazogènes.
- b) Pour Vélectricité :
- D’une part o fr. 25 par kilowatt-heure jusqu’à 10 heures du soir et 2,5 centimes par kilowatt-heure après cette heure, d’autre part un tarif constant de 2,5 centimes seulement par kilowatt-heure î-eprésen-tant la dépense de charbon nécessaire pour la production d’un kilowatt-heure.
- On voit, d’après ces chiffres, que les frais de 45 lampadaires à gaz sous pression ou de 45 lampes à arc-flamme sont pratiquement équivalents, si Ton envisage le cas du tarif de 25 centimes par kilowattheure jusqu’à 10 heures du soir et de 2,5 centimes après cette heure pour l’électricité, et du tarif de o,o5 centimes par mètre cube pour le gaz, cependant très bas pour ce dernier. Or le tarif de 0,25centimes par kilowatt-heure aux heures de pointe est parfaitement admissible pour l’éclairage public; quant au tarif de 2,5 centimes par kilowatt-heure,
- (') Elektrotechnisclie Zeitschrift, 14 mars 1912-
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- lequel représente exclusivement la dépense de charbon, s’il n’est guère applicable aux heures de pointe, il se justifie par contre parfaitement pendant la nuit aux heures où le nombre des machines en service dans les usines centrales est extrêmement restreint et où ces dernières machines travaillent, en outre, généralement à faible charge.
- Mais les tarifs appliqués à Karlsruhe semblent pouvoir s’appliquer, à peu de chose près, à l’éclairage public de la plupart des grandes villes. Il y a lieu, en outre, de tenir compte de ce que l’éclairage au gaz sous pression exige une installation compliquée et, par suite, des frais de premier établissement presque doubles de ceux que nécessite l’éclai-
- Tableau I
- Dépenses annuelles de Véclairage au gaz et de l'éclairage électrique.
- ' PRIX DU GAZ PAU M3 PRIX DU PAR COURANT K WH
- 8,75 centimes Fr. 5 centimes Fr. a5 c. et 2,5 c. Fr. 2,5 centimes Fr.
- 45 lampadaires à gaz sous pression, de
- 2 000 bougies 24 65o 19 970 — —
- 4r> lampes à arc-flamme 20 125 • i3 950
- Il estévident que les dépenses relatives à l’un ou l’autre mode d’éclairage dépendent exclusivement, dans chaque cas particulier, des tarifs locaux ou, plus exactement, du prix de revient dans la région considérée de l’énergie électrique et de celui du gaz.
- rage électrique. On peut donc en conclure que l’éclairage électrique par lampes à arc-flamme peut, dès à présent, soutenir avantageusement la lutte contre le gaz dans le cas de tarifs moyens.
- J.-L.M.
- LÉGISLATION ET CONTENTIEUX
- Les vols d’électricité.
- Dans un dernier article, nous avons mis au point la jurisprudence en matière de vols d’électricité, et nous avions indiqué qu’il ne pouvait y avoir réellement vol, au point de vue pénal, que si la mauvaise foi était nettement prouvée.
- Un nouvel arrêt de la Cour de Lyon en date du 24 janvier 1912 nous permettra de faire comprendre combien il est difficile, étant donnée la subtilité des voleurs, de prouver la mauvaise foi. Nous entendons le mot « prouver » dans son sens vraiment juridique, ce qui correspond,, quand il s’agit du Code pénal, à une signification très étroite : l’acte de dérober une chose avec la connaissance parfaite que l’on commet un préjudice en s’appropriant une chose qui ne vous appartient pas.
- Dans le courant de l’année 1911, sur une per-
- quisition faite dans l’usine de M. L. parole commissaire de police sous-chef de la sûreté, il fut découvert un appareil destiné à faire échapper aux compteurs, soit de force, soit de lumière de la Société des Forces motrices du Rhône, une certaine partie de l’énergie électrique employée dans l’usine.
- L’emplacement qui avait été choisi pour l’appareil était peut-être bien, par lui-même, révélateur des intentions coupables de M. L., et en tous cas n’était pas fait pour donner une grande publicité à l’invention : prudemment M. L. avait choisi, ses waler-closets particuliers : et là, il avait placé deux fiches formant commutateur, et au moyen desquelles un [des .enroulements du compteur force était shunté, puis ramené vers les moteurs par un fil de dérivation.
- Interrogé sur cette installation mystérieuse, le sieur L. le prit de très haut : déclarant au sur-
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- plus que cet appareil lui avait été fait par un «ingénieur spécialiste» désireux de faire des expériences sur le transport de force.
- Devant le tribunal correctionnel, 'l'ingénieur spécialiste impliqué dans la poursuite eut des considérations tellement élevées et d’un si grand potentiel que le tribunal, ému, confia à un expert, M. André, la vérification minutieuse de l’engin, ce qui amena le rapport suivant : « L’installation pouvait avoir deux buts: non seulement elle pouvait ralentir la marche du compteur, mais encore elle pouvait le faire tourner en sens inverse et le faire démarquer ».
- L’ingénieur spécialiste affirma au tribunal que si l’expert nommé par la justice avait fait fonctionner l’appareil, il aurait amené la combustion des fils et un incendie. Et? il se déclara humilié par le soupçon pesant sur lui, « attendu, disait-il, que si jamais il avait voulu frauder, il n’aurait pas pris un moyen aussi grossier et dénotant aussi peu d’expérience, étant donné qu’il est si facile de frauder autrement ».
- Le tribunal nomma alors un autre expert, M. Schoen, qui, complétant les constatations de M. André, fit fonctionner l’appareil, ce qui ne causa aucun incendie des fils.
- C’est alors qu’il y eut entre les deux prévenus une dissociation d’intérêts : le propriétaire de l’usine L. déclara qu’il ne connaissait pas ce que M. O. voulait tirer de cette installation, et qu’il lui avait simplement permis, dans un intérêt scientifique, de procéder chez lui à des expériepces.
- Quant à O., il ne put pas se défendre contre l’allégation de certains témoins, venant déclarer qu’il leur avait fait des propositions de même nature et que, s’il était spécialiste, c’était évidemment en fraude beaucoup plus qu’en électricité.
- On ne reprochera point aux juges de ne point avoir étudié l’affaire, car, sur appel des condamnés, la Cour, par un premier jugement du 22 novembre 1911, a mandé à sa barre certains experts et ingénieurs, permettant aux prévenus d’en amener également.
- Sur explications et débats contradictoires, la cour apleinement confirmé le jugement du tribunal correctionnel et a condamné les prévenus à 15 jours d’emprisonnement et 5oo francs d’amende, tandis que l’ingénieur spécialiste, pour prix de ses expériences scientifiques, recevait
- une peine doublée, soit un mois de prison et 200 francs d’amende.
- L’arrêt est récent; il est du 24 janvier 1912 et figure dans le Nouvelliste de Lyon à la date du 20 mars.
- Texte de la condamnation.
- D’un jugement rendu par le tribunal correctionnel de Lyon, le 26 juillet 1911.
- Entre :
- Monsieur le procureur de la République près ce tribunal, partie publique;
- La Société des Forces motrices du Rhône, etc., partie civile intervenante;
- Et :
- i° Monsieur L... demeurant à Lyon;
- 20 Monsieur Claude-Marie O., électricien, demeurant à Lyon, prévenus de vol d’énergie électrique et complicité.
- 11 a été extrait littéralement ce qui suit:
- Attendu qu’au cours d’une perquisition faite dans l’usine L. par Monsieur le commissaire de police, sôus-chef de la Sûreté, il a été découvert un appareil destiné à faire échapper aux compteurs, soit de force soit de lumière, de la Société des Forces motrices du Rhône une certaine partie de l’énergie électrique employée par L... :
- Attendu que cet appareil se composait de deux fiches formant commutateur et au moyen duquel un des enroulements du compteur force était shunlé, qu'une partie de l’électricité amenée par le fil correspondant à cette bobine était alors dérivée et passait par les fils n’in-lluençant pas le compteur lumière, puis était ramenée vers les moteurs par un fil de dérivation ;
- Attendu que cette installation, qui était dissimulée dans les water-closets particuliers de L., permettait de soustraire une certaine quantité d’énergie électrique à la vérification des compteurs ;
- Attendu de plus que L. avait branché sur ses fils de force une certaine quantité de lampes électriques ;
- Que le fait de s’approprier ainsi une partie de l’énergie électrique ou de détourner l’énergie-force pour la faire servir à l’éclairage constitue une soustraction frauduleuse.
- Attendu que cet appareil a été placé par O. dans l’usine de L. ;
- Attendu qu’en l’état de ces faits L. et O. ont été traduits devant le tribunal correctionnel sous l’inculpation de vol et de complicité ;
- Attendu que les dépositions des experts étaient des plus formelles, que les faits paraissaient nettement établis, que notamment Monsieur l’ingénieur André affirmait do la façon la plus formelle que, bien qu’il n’ait pas trouvé l’appareil en train de fonctionner, il n’étail pas douteux que ledit appareil était destiné à la fraude ; que non seulement il pouvait ralentir la marche du
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- compteur, mais encore qu’il pouvait le faire tourner en sens inverse c’est-à-dire le faire démarquer ;
- Attendu que cependant au cours des débats O. protesta de son innocence, contesta les dires de l’expert et offrit de prouver que l’installation électrique placée par lui chez L. n’était autre chose qu’un appareil servant à des expériences; qu’il demanda de démontrer que cette installation ne pouvait fonctionner pendant la marche normale de l’usine L. sans amener immédiatement la combustion des (ils et un incendie; qu’enfin s’il avait voulu frauder il aurait employé un moyen beaucoup plus simple et ne laissant aucune trace bien qu’il empêchât le compteur de marquer ; qu’il demanda au tribunal de prouver tous ces faits par des expériences;
- Attendu que,par jugement du i3 avril ign,M. Schoen fut nommé expert, à l’effet de vérifier ces allégations et de dire si l’appareil placé chez L. était destiné à des expériences ou devait servir à la fraude ;
- Attendu que, l’expert constate dans son rapport que l’appareil pouvait parfaitement fonctionner pendant la marche de l’usine L. sans amener un incendie et sans faire le moins du monde brûler les fils; qu’il a fait fonctionner ledit appareil; que cet appareil est nettement destiné à la fraude dans les conditions exposées par le premier expert M. André; que cet appareil pouvait servir non seulement au ralentissement du compteur mais encore à sa marche en arrière; que même, au moment où il a commencé ses expériences, le compteur force était arrêté bien que l’usine fonctionnât; que cet arrêt était dû à un petit corps fibreux qui était tombé dans le compteur, mais au moment où ce compteur marchait en arrière, ce qui démontrait qu’on avait encore récemment fraudé.
- Attendu que M. Schoen conclut également que si O. a pu, hors de sa présence, par un moyen électrique des plus simples, arrêter le compteur, il n’en est pas moins certain que son installation mieux dissimulée était plus pratique pour arriver au but illicite qu’il se proposait;
- Attendu que, dans^ces conditions, aucun doute ne saurait plus subsister dans l’esprit du tribunal sur l’emploi de l’appareil découvert chez L.;
- Attendu que ce dernier prétend être de bonne foi ; qxi’il affirme qu’il croyait à de simples expériences d’O; mais attendu qu’il est difficile de croire que cet industriel a ignoré la destination des appareils qui avaient été posés chez lui; qu’on ne peut croire même de la part d’O. à des expériences faites pendant de longs mois chez divers industriels; qu’il est invraisemblable de soutenir qu’un patron tolérerait de semblables expériences sans aucun profit et paierait même, comme en l’espèce, la pose des appareils qui serviraient uniquement aux expériences d’un autre;
- Attendu enfin qu’au moment de la perquisition et dans les explications qu’il a données au sous-chef de la sûreté L. n’a nullement parlé d’expériences, qn’il a affirmé qu’il croyait simplement à une installation destinée à
- une meilleure utilisation de l’électricité; que le surlendemain de la perquisition L. écrivait encore à la Société des Forces motrices du Rhône qu’il était de bonne foi et ignorait ce qu’O. avait fait chez lui ; que c’est seulement quinze jours plus tard, après entente avec O., qu’il s’est rallié au système de défense de ce dernier, c’est-à-dire au système des expériences ;
- Qu’on ne s’explique pas comment, s’il s'est agi de simples expériences, L. a laissé soigneusement dissimuler l’installation dans ses watler-closets particuliers dont il avait la clef ; que cette dernière constatation est à elle seule une grave présomption ;
- Attendu qu’O. s’est rendu complice par aide et assistance du délit de vol qui vient d’être retenu à la charge de L.;'que c’est lui qui a inventé et installé l’appareil permettant la fraude;
- Attendu qu’il résulte des dépositions des témoins Oriol et Yuillard qu’O. a proposé la même fraude à un certain nombre d’industriels; qu’il semble avoir fait de la fraude de l'électricité une véritable entreprise; que de semblables pratiques doivent, dans l’intérêt de tous, être sévèrement réprimées ;
- Attendu, en ce qui concerne L., qu’il existe des circonstances atténuantes; qu’aux dires de certains témoins O. se présentait chez les industriels et leur parlait tout d’abord de meilleure utilisation de l’énergie électrique; que L. a pu dans les premiers pourparlers être de bonne foi, mais qu’il s’est laissé entraîner à profiter consciemment de la fraude;
- Attendu qu’il y a également lieu de tenir compte à L. que la fraude a fonctionné pendant quelques mois seulement :
- Pour ces motifs ;
- Le tribunal...
- Condamne L. à i5 jours d’emprisonnement et 5oo francs d’amende ; O. à un mois de prison et 200 francs d’amende ; dit qu’en ce qui le concerne cette peine se confondra avec celle qui a été prononcée par jugement de ce jour dans l’affaire B.-O.
- Et statuant sur les conclusions de la partie civile :
- Attendu que les faits déclàrés constants à l’encontre de L. et O. ont causé à la Société des Forces motrices du Rhône un préjudice dont il lui est dû réparation ;
- Attendu que, même après le rapport des experts André et Schoen, il ne paraît pas possible d’évaluer d’une manière absolument exacte le préjudice;
- Que l’appareil de fraude était loin de fonctionner constamment, qu’il est même probable qu’au début il avait dû causer des dégâts à l’usine et qu'il a dû être modifié ;|
- Qu’en tenant compte de toutes les circonstances de la cause le tribunal estime qu’il a les éléments nécessaires pour fixer ex æquo et bono les dommages-intérêts dus à la partie civile ;
- Attendu qu’il y a lieu de faire droit à la demande de la Société des Forces motrices du Rhône en ce qui concerne la publication du jugement;
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- Condamne L. et O. à payer solidairement à ladite société la somme de mille francs à titre de dommages-intérêts; autorise la société à faire publier aux frais des condamnés, dans deux journaux de Lyon à son choix, le présent jugement, etc. Condamne la partie civile aux dépens sauf son recours entre les condamnés.
- Ledit jugement a été confirmé par arrêt de la quatrième chambre de la Cour de Lyon, du 24 janvier 19)2,
- jugeanÇcorrectionnellement, duquel arrêt il a été extrait:
- Attendu que l’enquête à laquelle il a été procédé par la Cour..., a pleinement confirmé,etc.; déboute L. et O. de leur appel, condamne la Société des Forces motrices du Rhône aux dépens d’appel, sauf son recours contre les appelants qui sont condamnés solidairement à les lui rembourser.
- Paul Boucault,
- Avocat à la Cour de Lyon.
- BREVETS
- Nouveaux moteurs polyphasés à collecteur. — Société Alsacienne de Constructions Mécaniques. — Brevet n° 433 917 demandé le 9 novembre 1910.
- Ce nouveau type, système Bethenod, de moteurs polyphasés à collecteur possède une caractéristique shunt, c’est-à-dire à une vitesse à peu près constante entre la marche à vide et la pleine charge.
- L’on connaît déjà, par les travaux de Roth, Win-ter-Eichberg et autres, des] moteurs polyphasés à collecteur possédant une telle propriété, mais le réglage de leur vitesse à vide conduit à l’emploi d’appareils de réglage coûteux et compliqués, notamment à celui de transformateurs de tension à rapport variable traversés par une fraction importante de l’énergie fournie par le moteur à régler.
- Les moteurs du type présenté ici ont pour but d’éviter de semblables inconvénients ; à cet effet le réglage de leur vitesse peut s’opérer sur le courant d’excitation de la machine, comme avec un moteur shunt à courant continu ; ce réglage est alors obtenu en agissant sur une simple bobine de self-induction réglable intercalée dans le circuit d’excitation, c’est-à-dire au moyen d’un appareil de dimensions très réduites et de manœuvre facile. Dans tous les cas, le nouveau moteur demeure absolument équivalent à un moteur shunt continu et les réglages ne nécessitent jamais le décalage simultané des balais.
- On a déjà proposé de réaliser des moteurs monophasés à collecteur à caractéristique shunt en soumettant l’enroulement d’excitation, placé sur le stator, à une tension décalée à go° électriques environ par rapport à la tension U appliquée aux balais, de façonxque la force électromotrice E développée dans le rotor par la rotation se trouve en opposition avec la tension U. Dans ces conditions, E équilibre U
- pour une certaine vitesse qui correspond évidemment à la marche à vide, le courant rotorique' étant alors nul. Comme du reste, en modifiant, par exemple, le courant d’excitation, l’on peut se fixer arbitrairement cette vitesse, le problème semble donc résolu théoriquement, même pour les moteurs polyphasés. En effet, dans le cas de courants diphasés, il suffirait d’utiliser deux moteurs monophasés accouplés mécaniquement, chacun d’eux ayant son rotor alimenté par une des phases et son courant d’excitation étant prélevé sur l’autre phase. Enfin, dans le cas de courants triphasés l’on emploierait soit trois moteurs accouplés, soit un moteur diphasé avec application de transformateurs Scott.
- En pratique, de tels moteurs ne seraient pourtant pas susceptibles d’un bon fonctionnement pour la raison suivante : en réalité, par suite de fuites magnétiques, la self-induction de l’enroulement rotorique ne peut être complètement annulée, même en employant un enroulement de compensation sur le stator. Il en résulte que, pour produire un couple suffisant, la vitesse en charge du-moteur devrait être notablement inférieure à la vitesse à vide et que la caractéristique du moteur se rapprocherait de celle d’un moteur à courant continu très fortement compoundé ; en outre, il est facile de se rendre compte que le facteur de puissance serait extrêmement médiocre à toutes charges.
- Pour supprimer ces graves inconvénients dans le cas d’un moteur monophasé isolé, M. Latour ajïro-posé, pour fournir le courant d’excitation, l’emploi d’un transformateur série combiné avec un convertisseur de phase d’un type connu (moteur d’induction tournant à vide par exemple),le montage du transformateur série étant, vis-à-vis du circuit du rotor, analogue à celui utilisé pour le compoundage des alternateurs. De celte manière, les ampères-tours
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- totaux d'excitation sont la résultante géométrique d’ampères-tours constants (pour un réglage donné de l’excitation) produisant la force électromotrice E ci-dessus, et d’ampères-tours proportionnels au courant absorbé par le rotor. Comme le signe de ces derniers peut être déterminé arbitrairement en connectant convenablement le transformateur série, ils donnent naissance en vitesse à une force électromotrice qui peut contre-balancer exactement la force électromotrice de dispersion de l’ensemble formé par- le rotor et son enroulement compensateur et rendre par suite au moteur une caractéristique vraiment shunt. Gomme, d’autre'part, on peut également, de cette façon, produire une surcompensation de la force électromotrice de self-induction en question, non seulement le facteur de puissance est facilement rendu égal à l’unité, mais la machine peut même fournir du courant déwatté au réseau.
- Fig. i.
- L’on peut réaliser les mêmes avantages dans le cas de deux moteurs monophasés accouplés mécaniquement et alimentés par du courant diphasé, tout en supprimant le convertisseur de phases qui constitue, dans le cas ci-dessus de courant monophasé, un inconvénient limitant notablement les applications, au moins pour des puissances modérées.
- La figure i donne à titre d’exemple le montage applicable au cas de deux moteurs Atkinson accouplés mécaniquement. Si l’on considère le moteur M1 auquel l’énergie est fournie par la phase i, son enroulement d’excitation E‘ est monté en série avec le secondaire d’un transformateur T1, le tout se trouvant branché en dérivation sur la phase i. Quant au primaire de T1, il est monté en série avec l’enroulement principal P1 du moteur M2 alimenté par la phase a et, pour ce moteur M2, le montage du circuit d’excitation s’opère de façon analogue en utilisant la phase i et le transformateur T2.
- Dans ces conditions, il est facile de se rendre compte qu’en vitesse les courants d’excitation des
- moteurs M1, Ma donnent lieu aux forces électromotrices nécessaires pour que cet ensemble M1, M2 constitue un moteur diphasé à caractéristique shunt et à facteur de puissance égal à l’unité, la vitesse pouvant d’ailleurs être réglée par de simples bobines de self-induction variable S intercalées dans les circuits d’excitation, ou par tout autre moyen (emploi de transformateurs à rapport variable, de sur-volteurs, dévolteurs, etc.).
- Dispositif pour obtenir la commutation cage d’écureuil dans les machinés à collecteur. — Ateliers de Constructions Blectriques du Nord et de l’Est. Brevet n° 433 656, demandé le a novembre «9io.
- On peut appliquer sur le collecteur de ces machines, un nombre de balais tel qu’il y ait toujours, dans chaque encoche, au moins une section en court-circuit (*).
- 1
- Pour atteindre ce but, on disposera, en plus des lignes de balais, qui amènent les courants polyphasés sur le collecteur, des lignes de balais auxiliaires qui peuvent être non connectés à des circuits extérieurs.
- Dans le cas du courant monophasé et des moteurs du type répulsion, on adoptera de préférence un nombre impair de lignes de balais sur le collecteur, 7 par exemple, comme on le voit en i, a, 3, 4S 5, 6, 7 (fig. i) (2), dans le cas ou l’on a sept encoches par pôle, et on établira les cordes de court-circuit, 5-4 6-3, y.a, un balai restant non connecté.
- Dans le cas où l’on introduit un courant de compensation dans le rotor, on peut établir la connexion avec le circuit extérieur entre la corde extrême 5-4, d’une part,et le balai non connecté i, d’autre part.
- Les balais peuvent être de qualité différente suivant la tension de court-circuit que, d’après leur situation sur le collecteur, ils ont à affronter.
- (1) Voir M. Latour, Bull. Soc. Int. d’Elect., mai 1910.
- (2) On a supposé dans la figure 1, qu’il s’agissait d’une machine bipolaire.
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- CHRONIQUE INDUSTRIELLE ET FINANCIÈRE
- ÉTUDES ÉCONOMIQUES
- L'Électrique Lille-Roubaix-Tourcoing a enfin obtenu de ses actionnaires, dans son assemblée générale extraordinaire du 25 mars, l’autorisation de porter son capital, en une ou plusieurs fois, de onze millions de francs à vingt-cinq millions de francs. Comme à chacune des assemblées, la partie dissidente des actionnaires a suscité des incidents de séance dont l’origine vient surtout cle la baisse du cours des actions en bourse et de la situation particulière de l’Union des Tramways, à la fois actionnaire important de l’Electrique et son entrepreneur général. L’autorisation demandée par le Conseil vise des concessions en cours d’instruction pour lesquelles des avis favorables du contrôle sont acquis, mais qui manquent encore des autorisations ministérielles pour être consacrées. La préoccupation marquante des actionnaires était de s’assurer la sauvegarde de leurs intérêts par le vote d’une résolution qui ne menaçât pas leurs titres d’une dépréciation certaine : mais les dissidents n’ont point obtenu gain de cause, et s’il y a lieu, c’est-à-dire si l’état du marché ou les prétentions des banquiers l’exigent, le conseil émettra des actions de préférence. Le président a déclaré que les recettes des premiers mois de 1912 faisaient ressortir une plus-value de a3 % sur celles de 1911, ce qui est évidemment très remarquable et plutôt en faveur du titre, car l’adjonction de.lignes nouvelles au cours de l’exercice n’influe que de 2 % sur ces résultats.
- Le programme à réaliser est très vaste, on serait tenté de dire trop vaste, si l’on ne reconnaissait que la densité de la population dans la région à desservir est exceptionnelle, de même que son activité industrielle et commerciale. Les extensions prévues comprennent les trois lignes: Lille-Wambrechies, Lille-Halluin, Lille-Armentières, dont la .demande en concession se poursuit depuis 1909 et la ligne Lille-Boisieux plus récente comme requête et étude; et le rapport du conseil ajoute qu’il fonde beaucoup d’espoir sur les résultats d’exploitation de ces nouvelles lignes qui relieront entre elles les principales villes du département du Nord et établiront une communication directe entre Lille et Tournai, entre le réseau des vicinaux belges et le nôtre. Ce n’est point
- ici lelieude remarques autres qu’économiques: nous ne pouvons cependant nous défendre de constater combien toutes les affaires de nôtre région du Nord, aux mains de capitalistes belges, sont dirigées dans le but de soudures économiques, industrielles et financières avec d’aütres affaires de l’autre côté de la frontière. Réseaux de tramways, réseaux de distribution d’énergie, ateliers de constructions de locomotives, de matériel électrique, aciéries, glaceries, fonderies, autant d’entreprises qui ont des intérêts communs en France et en Belgique avec prépondérance de ces derniers.
- Notons que l’action privilégiée Union des tramways a été introduite au marché de Paris à la cote officielle des banquiers en valeurs au comptant. Les recettes des entreprises dans lesquelles l’Union est intéressée se sont élevées en février I9i2à63i 782^. contre 5ao 56a francs en 1911.
- Gaz et Électricité de Roubaix vient de soumettre à ses actionnaires les résultats de son premier exercice social qui s’étend seulement sur neuf mois, du 6 mai 1911 au 3i janvier 1912. A vrai dire, ce sont les résultats de la Société Roubaisienne d’éclairage par le gaz et l’électricité qui ont été soumis à l’assemblée, la majorité des actions de cette dernière formant le portefeuille de Gaz et Electricité de Roubaix. La Société Roubaisienne ayant réparti 5 % à ses actionnaires, mais n’ayant payé le i5 janvier qu’un acompte de 4 %, la société commanditaire a soldé son compte profits et pertes par un bénéfice de 79 431 francs qu’elle a réparti de la façon suivante : à la réserve légale, 5 % ou 3 971 francs; aux 25 000 actions de capital, 2 fr. 5o de dividende ou 62 5oo fr. ; aux amortissements, 11 3a6 francs; au report à nouveau, 1 633 francs. Il ressort du rapport de la Rou-, baisienne que le développement des deux services gaz et électricité s’est poursuivi dans les meilleures conditions. L’installation du gaz à l’eau définitivement autorisée est en cours d’exécution. Au point de vue distribution d’énergie électrique les chiffres suivants ont leur éloquence :
- Janvier icr mars
- 1910 19x1 19x2 191 2
- Lampes installées Moteurs installés : 36 260 62 734 89 750 96 800
- puissance en chx 1 080 1 296 1 406 t 472
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- 13'Avril 1912.
- Le nombre de kilowatts-heures vendus s’est élevé de 1239620 en 1910 à i5n65o en 1911, en augmentation de 2 3 % . Les produits de l’exercice, de leur côté, s.ont en augmentation de 100 000 francs soit de plus de 40 % . Ils ont permis, après affectation aux amortissements d’une somme de 178204 francs, de répartir 5 % aux actions.
- Nous trouvons dans le rapport du Crédit Général Liégeois de très intéressants renseignements sur la Société Italienne pour le carbure de calcium qui utilise une partie de sa puissance hydraulique à la fabrication du carbure et l’autre partie à la distribution de l’énergie électrique. Sa production de carbure a augmenté en 1911 de 2.000 tonnes, le prix de revient de ce produit ayant été inférieur et ses prix de vente s’étant facilement maintenus. Sa fourniture d’énergie au Gaz de Rome a débuté l’été dernier et atteindra à concurrence de 3o 000 chevaux, la ligne de 85 000 volts, construite à cet effet, ayant donné d’ailleurs de très bons résultats. La Société se lance également dans la fabrication des produits azotés découlant de la transformation du carbure: elle a dû de ce fait porter son capital, au cours de l’exercice, de i2 5oo 000 lires à 14 millions de lires, par la création de 6000 actions de 25o lires émises à 510 lires. Puis un emprunt obligataire de 6 millions de lires 4 1/2 % a été souscrit par un syndicat de banquiers Le solde bénéficiaire de l’exercice a permis de répartir 25 lires aux 56 000 actions. On retiendra de cet exposé la variété de l’objet social qui permet au point de vue utilisation des chutes une régularisation qui fait défaut malheureusement à beaucoup d’entreprises.
- Les stocks de Cuivre sont en décroissance. Les prix du métal ont dépassé le cours de 70 livres et tout fait prévoir la continuation.de la hausse. Les demandes pour l’Amérique sont très importantes et celles pour l’Angleterre vont le devenir après la fin de la grève des mineurs. La circulaire évalue la production de 1911 à 873 4ôo tonnes au lieu de 855 685 en 1910; mais la consommation actuelle dépasse cette progression. Leslvaleurs de cuivre bénéficient, bien entendu, de la hausse du métal : Le Rio s'inscrit à 1 q55, l’Utah Copper à 33o.
- En même temps les valeurs d'Aluminium se réveillent. Il est fait état d’une déclaration de l’adminis-trateur délégué de Froges qui souligne la progression de la vente : elle atteindrait déjà 35 000 tonnes en 1912 pour le monde entier, Etats-Unis exceptés. L’Aluminium français récemment constitué prépare l’installation d’une usine à .Chambéry, en même
- temps qu’elle développe ses installations du Kremlin Bicôtre. L’Electrométallurgie des Pyrénées, qui végétait depuis son début, déclare en 1911 un bénéfice de 114 000 francs. Au prix où se vendra bientôt le cuivre, la lutte entre les deux métaux pour les usages électriques reprendra avec autant d’âpreté qu'en 1907, et nous verrons reparaître ces multiples prospectus d’utilisation de l’aluminium dans la construction des machines. Peut-être auront-ils plus de succès. Il est, en tout cas, une utilisation parfaite de ce métal : c’est dans la construction des tableaux de distribution; l’effet en est des meilleurs, car le métal ne s’oxyde pas comme le cuivre, principalement dans les stations où on utilise des gazogènes et des moteurs à gaz pauvre.
- L’Electrique de l’Orléanais, c’est le nom d’une nouvelle société en formation à Orléans, 'au capital de 45o 000 francs, divisé en 4 5oo actions de 100 fr., dont 25o attribuées en représentation des apports et 4 25o à souscrire entièrement en espèces. Les apports consistent dans le droit de construire et d’exploiter les secteurs électriques dans un certain nombre de communes et le bénéfice de tous plans, études, dossiers, travaux, etc. L’objet est principalement la mise en œuvre de concessions d’énergie électrique.
- La Bergmann Elektrizitiits Werke A. G., de Berlin, dont le capital a été porté, il y a deux ans environna 29 millions de marks, s’est trouvée dernièrement dans l’obligation de procéder de nouveau à une émission de 20 millions, par suite des mécomptes résultant de la création de nouvelles branches de constructions électriques et mécaniques, et surtout de l’exploitation de stations centrales. La Deutsche Bank ayant refusé son concours et son appui à cette nouvelle émission la Bergmann se voit dans la triste nécessité d’envisager la participation possible de l’A. E. G. ou de Siemens-Schuckert à la réalisation de cette augmentation de capital. Si cette éventualité se produit, il s’ensuivra inévitablement un changement radical dans l’organisation financière et commerciale de la Bergmann.
- Gomme complément à ces renseignements puisés dans un organe financier allemand, le Moniteur belge des Intérêts Matériels annonce en dernière heure que l’augmentation du capital de la Bergmann porte sur 23 millions. 14500000 seraient souscrits par la Deutsche Bank, la Disconto-Gesellschaft, le Schaafhausencher Bankverein et l’Allgemeine Deutsche Kreditanstalt, et les 8 5ooooo restants seraient
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XVIII (2‘ Série). — » 15^
- réCXret «——————————^———— .. , ——i^—
- pris par la Société Siemens-Schuckert. Nous avions donc raison d’annoncer l’immixtion plus ou moins prochaine d’un concurrent dans l’administration de la Bergmann.
- Voici le bilan de cette Société pour 1911 : le chiffre d’affaires de 1911 s’est élevé à 66 millions de marks, laissant un bénéfice net de 3 116 000 marks, contre
- respectivement 5o millions et 3a5i 886 marks en. 1910. Après amortissement extraordinaire de 1 aooboo marks, le dividende proposé est de 5 % sur un capital de 29 millions de marks, le report à nouveau étant de 3o3000 marks. Le dividende de 19*0 avait été de 12 % sur un capital de 22 millions de marks.
- D. F.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- TRACTION
- Paris. — L Usine annonce que les chemins de fer de l’Etat auraient l’intention de commander i5o locomotives en Russie.
- Le P.-L.-M. a passé sa commande de 700 wagons à houille'; elle a été ainsi répartie : 5o aux Forges d’Alais; /,5o aux Etablissements Arbel ; 200 à la Société Franco-Belge, à Raismes.
- L’Est va adjuger un lot important de voitures.
- Doubs. — La Compagnie des tramways de Besançon étudie un projet d’amélioration du réseau ; la dépense prévue est d’environ 800000 francs.
- Meurthe-et-Moselle. — Est déclaré d’utilité publique l’établissement, dans le département de Meurthé-el-Mo-selle, d’une ligne de tramways destinée au transport des voyageurs entre Laxon (Sainte-Anne) et Maréville.
- Nord. —Est déclaré d’utilité publique l’établissement, dans la ville de. Roubaix, d’une ligne de tramways à traction électrique entre la Grande-Place de Roubaix et l’extrémité, vers celte place, de la rue de Lille.
- Yonne. —Jusqu’au 29 avril l’enquête est ouverte dans les mairies d’Auxerre, de Coulanges-la-Vineuse, de Cour-son, de Saint-Sauveur et de Toucy sur Pavant-projet des lignes de chemin de fer d’intérêt local, à traction électrique, d’Auxerre àSainte-Colombe-Treigny, eide Jeuilly à Toucy.
- Oise. — Un avant-projet de tramway est en préparation pour relier Méru à Auneuil.
- Ariège. — La préfecture de l’Ariège publie le jugement d’expropriation des terrains nécessaires à l’établissement des lignes du tramway électrique de Caslillon îi Seplein, de Saint-Girons à Castillon et d’Oust i\ Aulus.
- Algérie. — Est déclaré d’utilité publique l’établissement, dans le département d’Oran, d’un chemin de fer d’intérêt local, de Sidi-bel-Abbès à Saïda, par Ténira. Devis : 8 millions.
- Roumanie. — Le conseil municipal de Bucarest a décidé de consacrer une somme de 3o millions à différents travaux d’édilité. Une partie de cette somme servirait également à la construction de lignes de tramways, à l’acquisition de matériel pour les tramways et autres moyens de communication ; au parachèvement des installations productrices de force motrice des divers services communaux et à la transformation de la traction animale en traction électrique des tramways communaux; à la continuation des travaux de canalisation et à la reconstruction et réfection des filtres c(e Bacu et Arcuda et des installations hydrauliques de Bragadiru ; à la construction d’écoles, ainsi que de fours crématoires pour les ordures ménagères.
- ÉCLAIRAGE
- Ain. — Le conseil municipal de Lagneu a approuvé la substitution de la Société l’Energie industrielle à MM. Mertz et Schilfarth, ingénieurs électriciens à Grenoble, concessionnaires de l’éclairage électrique de la commune.
- Le courant électrique va être installé sous-pou à Echallon. La commune de Geovenet a déjà son installation terminée.
- Aisne. — La ville de Saint-Quentin vient de traiter avec la Société anonyme d’éclairage (gaz de Saint-Quentin) pour la fourniture de l’électricité (énergie et lumière).
- La commune de Bohain a accordé la concession de l’électricité (énergie et éclairage) à la Compagnie d'Électricité du Cateau.
- Aveyron. — MM. Bruel frères ont déposé une demande de concession concernant l’éclairage électrique de Riou-peyroux. Le conseil municipal a donné une adhésion de principe- et va étudier le projet qui lui est présenté.
- Bouches-du-Rhône. — La concession de l’éclairage
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- il Avril 1012. LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 63
- électrique à Châteaurenard a été accordée à MM. Ripert et Saint-Paire, après approbation du préfet.
- Cohrëze. — Le conseil municipal d’Arnbazac a accordé la concession de l’éclairage électrique à M. Kipper,
- Le conseil municipal de Trignac a approuvé la substi-* tution de M. Piquignot à M. Mondot comme concessionnaire de l’éclairage électrique.
- Creuse. — Le préfet a ordonné la mise à l’enquête du projet d’installation de l’éclairage électrique dans la commune de Saint-Vaury.
- Deux-Sèvres. — La municipalité de Coulonges-sur-l’Autise vient'de traiter avec la Compagnie départementale d’énergie électrique relativement à la concession de l’éclairage électrique dans la commune.
- Drôme. — La Société du Sud-Electrique est déliniti-vement nommée concessionnaire de l’éclairage électrique de Rochegude.
- Le conseil municipal de Saint-Uze a approuvé en principe le projet de substitution de la Société française d’Exploitations électriques à la Société Roux et Crozet.
- Finistère. — Des demandes d’installation d’électricité à Landerneau émanant de la Société générale d’électricité de Brestet de M. Legrand, industriel à Landerneau, sont remises aux lins d’études aux commissions d’éclairage et des travaux.
- Gers. — La municipalité de Saint-Puy a accordé la concession de l’éclairage électrique à M. Roudier.
- Le conseil municipal d’Isle-de-Nœ a pris en considération la demande d’un concessionnaire pour une nouvelle installation électrique dans la commune et a chargé le maire de continuer les pourparlers.
- M. Henri Lafforgue est nommé concessionnaire de l’éclairage électrique de Villefranche.
- Isère. — Il est question d’installer l’éclairage public dans la commune de Bogel. La Société Force et Lumière serait chargée de cette installation. D’autre part, M. J. Fraissard, ancien maire de Bozel, a déposé une demande de concession concernant l’éclairage électrique des particuliers.
- L’enqucte ouverte au sujet de la demande de concession d’une distribution d’énergie électrique dans la commune de Tignieu-Jameyzieu a été close avec un avis favorable du commissaire-enquêteur.
- Loire. — Le conseil municipal de Saint-Etienne a voté les crédits nécessaires à l’installation de l’éclairage électrique de la bibliothèque et de ses annexes.
- Loiret. — La Société l’Eneégie industrielle vient de
- présenter une demande de concession de distribution d’énergie électrique à Montargis. Le conseil municipal a mis ce projet à l’étude.
- Il est question d’installer l’électricité dans la commune de Boiscommun.
- Le conseil municipal d’Olivet a émis un avis favorable à la demande d’installation de l’éclairage électrique dans la commune.
- Lot. —11 est question d’installer l’éclairage électrique dans la commune de Crézels.
- Le conseil municipal de Saint-Cère a accordé la concession de l’éclairage électrique à M. Gastambide.
- Lozère. — Une. société vient d’acheter une chute d’eau sur le Bès et il est question d’y installer une usine électrique. Dernièrement, leconseil municipal d’Arzenc-d’Apcher s’est occupé de la question et a donné un avis favorable.
- Meurthe-et-Moselle, — L'Information annonce que le groupe canadien Pearsonj qui créa les très importantes affaires d’énergie électrique en exploitation aujourd’hui à Rip-de-Janeiro, Sao Paulo et Mexico, se propose d’installer une centrale d’électricité disposant d’une force considérable dans l’Est de la France. Cette affaire serait constituée avec le concours de capitaux anglais, français, belges et canadiens.
- L’établissement d'une importante centrale d’électricité, en mesure de fournir l’énergie électrique à. bon marché, ce qui fut le principe essentiel du groupe canadien pour les diverses affaires électriques qu’il a entreprises et menées au succès, et a contribué puissamment, au développement des contrées desservies, peut être considéré comme un événement extrêmement favorable pour l’industrie française de la région de l’Est.
- De son côté, la Circulaire Renauld, dit avec raison que le groupe arrive trop lard dans un milieu trop avisé pour avoir attendu son intervention.
- Nord. — Le maire de Marcq-en-Barœul est autorisé à signer le contrat donnant la concession de la distribution d’énergie électrique à la Compagnie l’Energie électrique.
- Oise. — Un comité d’études vient de se former à Crèvecœur dans le but d’installer l’électricité dai)s la commune. Un capital de 70 000 francs est en souscription pour parer aux frais d’installation.
- Pyrénées-Orientales. — Le conseil municipal de Col-lioure, après avoir retiré la concession à M. Roquet-La-lanne, vient de l’accorder à.la Société du Pas-du-Loup.
- Le conseil municipal de Prats-de-Mollo a décidé de
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- mettre sous peu la construction de l’usine électrique; en ' adjudication.
- Riiônjs. — Le conseil municipal de Villeurbanne a autorisé la Société lyonnaise des Forces motrices du Rhône à étendre son réseau de canalisation sur le territoire de la commune.
- , Savoie. — La Société des Forces du Fier a proposé à la Commune de Chanaz d’installer l'éclairage électrique. La municipalité a émis, un avis favorable.
- Seine-et-Marne. — La Compagnie Générale concessionnaire de la distribution de lumière et d’énergie électriques à Meaux a constitué une liliale, appelée Compagnie d’électricité de Meaux, pour gérer l’usine, au capital de 400 000 francs. La Compagnie générale restera garante pendant cinq années des installations et du fonctionnement. Le conseil a approuvé la cession par la Compagnie générale à la Compagnie de Meaux.
- TÉLÉGRAPHIE SANS FIL
- Angleterre. — A la suite de la note parue dans notre numéro du 3o mars, p. 407, concernant le contrat passé entre le gouvernement et la Compagnie Marconi, cette dernière Société nous a communiqué les renseignements complémentaires suivants :
- Les stations seront construites pour le compte du gouvernement anglais par la Compagnie anglaise Marconi qui les exploitera pendant les six premiers mois et les remettra ensuite aux mains des agents du gouvernement. Elle recevra en paiement une somme 60000 livres sterling par station ; celte somme ne comprend pas le terrain, les fondations pour la machine et les bâtiments, et les bâtiments eux-mêmes. Si le gouvernement le demande, la Compagnie Marconi devra fournir ces divers articles ; qui lui seront remboursés à prix coûtant. En outre, la Compagnie recevra 10 % des recettes brutes de toutes les stations de longue distance construites pendant la durée du contrat qui est fixée à vingt-huit ans à partir de la date de l'achèvement des six premières stations. Le gouvernement aura le droit de mettre fin au contrat au bout de dix-huit ans, mais en ce cas il perdra tous droits de se servir désormais des machines et procédés brevetés par la Compagnie.
- TÉLÉPHONIE
- Loire-Inférieure. — Un cinquième circuit téléphonique Nantes-Paris sera prochainement établi aux frais de l’Etal.
- v De grandes améliorations vont être apportées dans l’installation du service téléphonique à Nantes. Ce service, beaucoup trop à l’étroit à l’Hôtel des Postes, sera
- T. XVIII (2* Série).'— N*®
- probablement transporté, ainsi que les bureaux de la direction et les appartements du directeur, dans la Maison du Refuge située rue d’Aguesseau, rue du Refuge et rue des Cordeliers,
- Une grande partie du réseau téléphonique de Nantes, jusqu’ici exclusivement aérien, va être transformé en réseau aéro-souterrain. Dans ce système, la plus grande partie des fils sera établie dans des souterrains, ce qui facilitera l’établissement du réseau des tramways électriques.
- SOCIÉTÉS
- Énergie Électrique du littoral méditerranéen.
- Ventes du Ier janvier 191a à fin fé- !
- vrier 1912.................Fr. 1 271 467 \ :
- Ventes du ier janvier 1911 à fin février 1911....................Fr. 1 116 433
- Différence en faveur de 1912. Fr. i55. o34
- CONVOCATIONS
- Les Exploitations Électriques. — Le i5 avril, 19, rue Louis-le-Grand, Paris.
- Société Anonyme des Jramways Électriques de Limoges. — Le 17 avril, palais du Commerce, Lyon.
- Compagnie des Tramways Électriques d’Avignon. — Le 18 avril, 8, rue de la Bourse, Lyon.
- Société Lyonnaise 'de Lumière et Force. — Le 18 avril, 12, rue du Plat, Lyon.
- Compagnie des Tramways de Nantes. — Le 27 avril, 9, rue de Clichy, Paris.
- PUBLICATIONS COMMERCIALES
- Ateliers de Constructions Électriques du Nord et de T Est Jeumont.
- Bulletin mensuel, juillet 1911.
- Nos installations électriques aux usines Gilson, à La Crovère Bois-d’Haine.
- ADJUDICATIONS
- BELGIQUE
- Le 20 mai. à 14 heures, à la maison communale, à Bil-sen(Limbourg), établissement d’une centrale électrique.
- ALLEMAGNE
- Le 18 avril, aux chemins de fer de l’Etat prussien, à Magdebourg, fourniture de 400 000 crayons en charbon pour éclairage électrique.
- PARIS. — IMPRIMERIE LEVÉ, 17, RUE CASSETTE.
- Le Gérant : J.-B. Nouet.
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- Précédemment
- L'Éclairage Électrique
- REVUE HEBDOMADAIRE DES APPLICATIONS DE L’ÉLECTRICITÉ
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- 1‘ La reproduction des articles de La Lumière Électrique est interdite.
- SOMMAIRE
- EDITOhlAL, p. 65. — Bêla Gati. Comparaison expérimentale des microphones Egner-Holmstrôm et Gati, p. 67. — J. Reyval. L’expôsition de la Société Française de Physique, p. 70.
- Extraits des publications périodiques. — Théories et Généralités. Du rôle des électrons interatomiques dans l’électrolyse, P. Àchalme, p. 76. — L’écartement des particules dans le mouvement brownien. Le choc explosif de l’étincelle est la cause du phénomène, Lifchitz, ' p. 57. — L’influence de la capacité, de la self-induction et de la distance explosive sur la vitesse de projection des vapeurs lumineuses dans l’étincelle électrique, A. Hemsalech, p. 77. — Les phénomènes électromagnétiques en régime variable dans les lignes aériennes et souterraines (étude expérimentale), Karl Wiley Wagner, p. 77. — Méthodes et appareils de mesures. — Nouveau calorimètre thermo-électrique à combustion, Ch. Fjéhy, p. 83. — La mesure précise des résistances électriques et les effets thermiques du courant, T. Glazebrook, R. Bousfield et E. Smith, p. 83.— Usines génératrices. La centrale intercommunale à haute tension des mines de houille Rheinpreussen à Homberg-Nieder-rhein, A. Feldsmann, p. 85. — Bibliographie, p. 90. — Chronique industrielle et financière. — Etudes économiques, p. 91. —Renseignements commerciaux, p. g3.— Adjudications, p. 96.
- .(V
- ÉDITORIAL
- M. Bêla Gati nous a fait parvenir une note sur la comparaison expérimentale du microphone Egner-Holmstrôm, et du microphone Gati, refroidi par Veau.
- Nos lecteurs connaissent bien le microphone Egner-Holmstrom, dont nous avons donné une description tout dernièrement. M. Bêla Gati a établi la comparaison expérimentale dont il nous communique les résultats, en faisant une série de relevés oscillo-, graphiques sur une ligne de 1 200 kilomètres. Dans ces expériences, différentes personnes donnaient successivement une même voyelle devant les microphones expérimentés et l’on
- relevait les oscillogrammes correspondants.
- D’après M. Bêla Gati, on doit conclure que le microphone Gati, type refroidi par l’eau, donne seul, pour chaque voyelle, un véritable photogramme ayant toujours même allure quel que soit le timbre de la voix qui prononce cette voyelle.
- L'Exposition annuelle de la Société française de Physique qui vient d’avoir lieu présentait plusieurs appareils nouveaux, parmi lesquels il y a lieu de signaler en première ligne ceux qui composaient la remarquable exposition de M. A. Blondel.
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- 6Ç
- LA LUMIÈRE
- Les nouveaux modèles d’oscillographes se distinguent surtout par la disposition du système optique et des équipages.
- Un nouvel enregistreur photographique permet de relever les oscillogrammes dans des conditions de simplicité remarquables. Le temps est mesuré par un éclateur électro-chronographique.
- L’harmonigraphe est un appareil qui per-' met de résoudre le problème de la séparation des harmoniques d’une courbe de courant alternatif en réalisant directement la résonance mécanique de l’équipage mobile, au lieu de passer par l’intermédiaire d’une mise en résonance électrique comme dans d’autres méthodes (Pupin, Armagnat).
- Un tel dispositif présente le grand avantage de supprimer totalement les selfs et les condensateurs utilisés pour la résonance électrique; il suffit ici de modifier la période d’oscillation de l’équipage mobile, en agissant sur le champ dans lequel il se meut. M. A. Blondel publiera prochainement une étude théorique et expérimentale de ce nouvel appareil ainsi que de toute la série d’appareils photométriques [qu’il exposait également, et sur lesquels, pour cette raison, nous n’insisterons pas davantage pour le moment.
- La maison Carpentier exposait comme à l’ordinaire une série d’instruments fort intéressants, parmi lesquels nous' signalerons le nouvel appareil de MM. Epstein et Armagnat pour l’étude des pertes dans le fer.
- D’autre part, la même maison présentait une intéressante modification du voltmètre électrostatique Abraham et Villard.
- Parmi les différents travaux d’ordre théorique ou général que nous présentons ensuite (études sur V électrolyse, par M. P. Achalme, sur le mouvement brownien, par M. Lifchitz, sur la décharge électrique, par M. Hemsalech), il y a lieu de noter l’importance particulière de celui qu’a consacré M. Karl Willy Wagner
- ÉLECTRIQUE - T. jSVUI (2* Série). H* 16.
- à l’analyse des phénomènes qui interviennent dans le régime variable des lignes aériennes ou souterraines.
- Ce régime variable est celui qui correspond aux oscillations plus ou moins amples, plus ou moins vite amorties, par lesquellès une. telle ligne passe d’un [état d’équilibre ou de régime permanent à un autre état d’équilibre. C’est donc dans cet état que se trouvent une ligne de distribution qui subit un accident ou une surtension, ou encore une ligne télégraphique pendant l’émission d’un signal.
- La grande difficulté qui s’oppose à l’étude pratique de ces phénomènes est la rapidité de pi*opagation des ondes électromagnétiques : 3oo ooo kilomètres par seconde dans les lignes aériennes, iooooo dans les lignes souterraines, environ. Le grand intérêt des recherches de M. K. W. Wagner résulte précisément de ce qu’il a su réaliser une ligne artificielle semblable à une ligne véritable, mais où la vitesse de propagation est considérablement réduite.
- Dans la technique des mesures, il y a lieu de signaler l’intéressant calorimètre thermoélectrique à combustion de M. Ch. Féry, ainsi qu’une note de MM. L. Glaze-brook, R. Bousfield eJ^-E. Smith, qui permet de préciser comment la mesure des résistances électriques est affectée par les effets thermiques du courant : ces recherches ont une grande importance pratique pour la comparaison des étalons de résistance, la mesure de l’équivalent mécanique de la chaleur, etc.
- Une centrale intercommunale à haute tension décrite par |M. A. Feldsmann est intéressante notamment par les essais de rupture qui y ont été exécutés sur les poteaux de support. Les essais dynamométriques effectués sur ces supports contiennent des indications précieuses pour la technique des distributions.
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- JO Avril 1912.
- COMPARAISON EXPÉRIMENTALE DES MICROPHONES EGNER-HOLMSTRÔM ET GATI
- Bien que le nombre des microphones servant à la téléphonie à longue distance, au moins d’après les descriptions de brevets, soit assez important, il y en a très peu avec lesquels on ait fait des expériences'pratiques. Aux distances de plus de i ooo kilomètres, nous n’avons de données que sur les microphones Egner-Holmstrôm et Gati. Il semble donc intéressant de comparer ces deux types.
- Fig. i. — Microphone Egner-Holmstrôm (porte fermée).
- La figure i montre tout l’appareil téléphonique Egner-IIoImstrôm, quand la porte est fermée; la figure 2 est le même appareil, quand la porte est ouverte. La figure 3 est le microphone, système Gati, refroidi par l’eau.
- La ligure 4 représente des oscillogrammes obtenus sur une ligne téléphonique. La ligne
- se composait de conducteurs de bronze, de 4 millimètres de diamètre et était montée de telle manière que les courants au départ et à l’arrivée (au bout de la distance de i 200 kilomètres), pouvaient être analysés par le même oscillographe.
- Les courbes inférieures (avec des oscillations plus grandes) sont les courants au départ; les courbes supérieures correspondent aux courants à l’arrivée (ils sont plus faibles). Gomme source sonore, on employait la voyelle a ; cette voyelle était donnée en permanence devant le microphone.
- Le tableau suivant fait connaître la combinaison des microphones et des personnes qui donnaient le ton devant le microphone, pour tirer les oscillogrammes.
- Tableau I
- NUMÉRO DE LA COURBE LE TON DONNÉ PAR : DEVANT • un microphone.: V
- I Vallo, mécanicien. Egner-Holmstrôm.
- % Vallo, mécanicien. Gati.
- 3 Vallo, mécanicien. Berliner (de premier choix).
- 4 Komarniczky, ingénieur. Egner-H olm strom.
- 5 Komarniczky, ingénieur. Gati.
- 6 Komarniczky, ingénieur. Berliner (de premier choix).
- M. Vallo, mécanicien, fait partie du personnel du Laboratoire expérimental des Postes et des Télégraphes de Hongrie. C’est dans les locaux de cette station que les expériences ont été faites.
- M. Komarniczky, ingénieur, était le représentant de la maison Ericsson, qui^fabrique les microphones Egner-Holmstrôm.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XVIII (2* Série); — »• 16.?
- Nous voyons que les microphones système Egner-Holmstrôm (courbes i et 4) et Berliner (courbes 3 et 6), donnent des oscillogrammes
- (courbes 2 et 5) donne uije forme semblable avec diverses personnes et, par suite, on peut croire que la courbe est véritablement
- Fig. 2. — Microphone Egner-UolmstrOm (porte ouverte,).
- différents pour des personnes diverses émettant la même voyelle (voyelle a); en consé-
- i'ig. 3. — Microphone système Gati, refroidi par l’eau.
- quence ces microphones ne rendent pas, à proprèment parler, fidèlement le son prononcé devant eux. Le microphone de Gati
- le photogramme de la voyelle a. Naturellement, la présence des harmoniques hétérogènes dans les voix des diverses personnes fait changer le nombre des oscillations visibles. La courbe 5 (Komarniczky, ingénieur) montre six oscillations pour le son fondamental, tandis que l’on compte seulement cinq oscillations (courbe 2) pour le son fondamental quand c’est M. Vallo qui prononce la voyelle a.
- Quant aux plus grandes intensités des oscillations, on ne peut pas faire observer une différence bien nette entre lés oscillogrammes d’Egner-Holmstrüm|(courbes 1 et 4) et de Gati (courbes 2 et 5); mais le timbre est mieux conservé dans le microphone de Gati. Le son du microphone d’Egner-Holmstrom est plus bas, plus profond, le son semble émoussé ; ce phénomène peut être expliqué par la vibration propre de la membrane, plus profonde, de ce type de microphone.
- Le refroidissement est effectué par l’huile dans lé microphone d’Egner-Holmstrôm. L’huile a une capacité calorifique (qui est
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- plus grande que celle de l’eau. Par conséquent, l’huile s’échauffe plus lentement, dans le microphone Egner-Holmstrüm, que l’eau dans le microphone Gati; mais si l’huile s’échauffait, elle conserverait sa chaleur et la
- blissement de l’effet de la voix dans la bobine secondaire.
- Nous avons réussi, après ces constatations très longues, à empêcher cet accroissementdu courant d’alimentation. Cela est très néces-
- Fig. 4. — Oscillogrammes comparant les microphones Egner-Holmstrüm, Galiet Berliner pour une ligne de i aoo kilomètres.
- température resterait plus haute beaucoup plus longtemps.
- La capacité calorifique étant moindre dans le microphone de Gati, ce microphone est construit de telle sorte que l’on peut faire couler l’eau autour des masses métalliques qu’il comporte. Naturellement, il n’est pas nécessaire que l’eau soit continuellement courante et, par suite, nous n’avons pas besoin des conduites d’eau aller et retour comme en téléphonie sans fil. L’abandon de ces conduites d’aller et retour a rendu le microphone utilisable dans des lieux et circonstances où l’on ne peut pas appliquer les appareils qui fonctionnent seulement par un courant continuel d’eau de refroidissement.
- Il arrive que l’intensité du courant croit tout de suite, pour quelques voyelles, et reste à cette valeur.
- Après ce phénomène, l’on observe un affai-
- saire parce que c’est un fait certain que le microphone fonctionne mieux pour un certain courant d’alimentation bien déterminé. Par exemple, l’effet estmeilleur à o,5 ampères, qu’à o,y ou o,3 ou 0,9 ampères.
- L’accroissement du courant d’alimentation peut aussi brûler le microphone; par conséquent, il est très désirable d’avoir des moyens d’empêcher ce phénomène et d’éviter le court-circuit entre les granules de charbon et le corps métallique du microphone.
- Dans le cas où le microphone est brûlé, les différentes parties de celui de Gati peuvent être changées très vite. La membrane du microphone d’Egner-Ilolmstrôm est tendue très soigneusement (c’est le principe de ce microphone); naturellement cette tension peut être donnée seulement par des mécaniciens qui sont experts dans ce genre de travail.
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- On pourrait dire que le microphone système Gati est supérieur à celui d’Egner-Holmstrtim; mais nous réserverons notre opinion. La fabrication en grand nuira sans doute au développement du microphone de Gati; mais il y a de nombreuses modifications qui peuvent être apportées aux micro-
- phones d’Egner-Holmstrôm. C’est pourquoi, il serait très opportun, si possible, de profiter des expériences qui sont acquises séparément ; une coopération pourrait être effectuée pour le plus grand profit de la téléphonie à longue distance.
- Delà Gati.
- L’EXPOSITION DE LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE DE PHYSIQUE
- L’exposition annuelle de la Société Française de Physique s’est tenue les 11 et 12 avril 1912, dans les locaux de la Société d’Encou-ragement, selon l’usage ordinaire.
- Parmi les nombreux appareils qu’il nous a été donné d’observer au cours de nos visites, quelques-uns sont déjà connus de nos lecteurs; d’autres, et des plus intéressants, feront prochainement ici l’objet d’études complètes. Aussi notre but aujourd’hui est-il surtout de jeter un coup d’œil rapide sur l’ensemble de l’exposition.
- Nous ferons d’abord une place toute spéciale aux appareils de notre éminent collaborateur M. A. Blondel, qui attiraient l’attention par leur nombre et la diversité de leurs applications.
- I. — APPAREILS NOUVEAUX DE M. A. BLONDEL
- APPAREILS ÉLECTRIQUES
- Nouveaux oscillographes : modèle double portatif (*) et modèle triple de laboratoire (2).
- Dans ces nouveaux modèles, les points de nouveauté principaux sont les suivants : i° La disposition du système optique formé
- (') Constructeur : M. J. Carpentier.
- ('*) Constructeurs : MM. Camillerapp el Deiagrange ; des modèles définitifs sont établis par la maison Carpentier. Nous publierons prochainement une description complète de ce nouveau « triple ».
- de deux lentilles cylindriques parallèles, dont l’une a un foyer beaucoup plus court que l’autre ; on augmente ainsi l’angle d’utilisation des rayons émis par les miroirs des oscillographes tout en concentrant le spot en un point dont la hauteur est d’environ le tiers de la hauteur du miroir ;
- 20 La disposition des supports d’équipage, caractérisée par l’emploi d’un tendeur extérieur qui permet de monter aisément cet équipage et de régler, pendant le fonctionnement, la tension de la boucle de fil conducteur qui reçoit le courant par ses extrémités inférieures; l’entrefer est réduit à une fraction de millimètre, ce qui augmente la sensibilité ; l’encombrement des supports et des boîtes à huile est réduit au minimum.
- Dans le modèle portatif, à aimant permanent, il est possible d'isoler celui-ci, ainsi que les équipages, pour une tension de 10 000 volts.
- Enregistreur photographique Blondel et Camillerapp '(•).
- Cet appareil permet de mettre en marche presque instantanément deux rouleaux portant une bande photographique (longueur maxima 20 mètres) et d’en utiliser une longueur quelconque (minimum : i5 cm.). Un moteur électrique peut être embrayé instantanément avec le rouleau magasin par un poussoir actionné au doigt ou parunélectro-
- (*) Constructeur : M. Deiagrange.
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- 20 Avril 1912.
- aimant; un compteur détours règle l’instant 'du débrayage automatique ; des contacts établis, au début et à la fin de l’opération, ramènent les spots à leurs zéros avant et après l’inscription des courbes.
- Un petit éclateur, dans lequel une étincelle jaillit entre deux pointes métalliques, permet de tracer à volonté des traits sur la bande photographique, comme il est expliqué ci-dessous.
- Eclateur électrochronographique (’).
- L’éclateur, dans lequel jaillissent des étincelles produites par la décharge d’un condensateur, est rigoureusement synchronisé avec un électro-diapason (2) (200 vibrations doubles) au moyen d’un trembleur spécial de haute fréquence (25o à 3oo vibrations doubles), à lame épaisse, de longueur réglable. Pour obtenir une seule étincelle pour chaque vibration, le contact fixe est monté sur un levier amorti par une pièce de caoutchouc et son écartement est réglable pendant le fonctionnement. L’électro-aimant du trembleur est monté en dérivation avec celui de l’élec-tro-diapason ; le contact du trembleur ferme et ouvre le circuit primaire d’une bobine qui charge le condensateur shunté par l’éclateur. Le circuit primaire est amorti par une résistance.
- Cet appareil sert à tracer, à des intervalles rigoureusement égaux, sur la bande photographique des oscillographes ou d’autres appareils, des traits parallèles au plan optique des lentilles cylindriques employées et qui établissent la correspondance chronogra-phique entre les différentes courbes. Il peut servir aussi à d’autres usages, par exemple à la mesure de la vitesse des obturateurs photographiques.
- (') Constructeurs : MM. Camillerapp et Delagrange.
- (a) On emploie avec avantage pour cet électro-diapason, les dispositifs imaginés par M. le professeur A. Guil-let.
- Analyseur harmonique des courants périodiques (’).
- Les méthodes employées jusqu’ici pour la détermination des harmoniques composant une courbe de courant électrique périodique sont ou bien graphiques, ou bien fondées sur la résonance électrique (Pupin, Armagnat) ; le nouvel analyseur harmonique résout le problème directement par la résonance mécanique d’un équipage mobile, constitué par un petit barreau de fer doux de 1 X 1 Xo,3 millimètre environ et portant un tout petit miroir.
- Ce barreau est suspendu par un fil de cocon au centre du champ produit par un solénoïde puissant à courant continu (tout noyau de fer est supprimé pour éviter l’attraction des pôles libres sur le barreau); il est soumis, d’autre part, à l’action d’un champ transversal produit par deux petites bobines parcourues par le courant alternatif à étudier, dérivé aux bornes du réseau de distribution ou d’un appareil générateur, à potentiel constant.
- L’intensité du courant dans cette dérivation est réglée par un rhéostat de grande résistance, commandé par la même manette que le rhéostat réglant le courant continu d’excitation du solénoïde ; le rapport des deux courants reste ainsi invariable et, par conséquent, aussi la sensibilité du galvanomètre. Mais en faisant varier de o à son maximum (environ 600 gauss) le champ directeur par la manoeuvre de ce rhéostat, on fait varier d’une manière continue la fréquence propre du galvanomètre et on amène ainsi l’équipage à la résonance successivement avec les différents harmoniques. Un seul équipage suffit par exemple pour des fréquences de 4oà 1 25o, ce qui correspond aux cas les plus ordinaires d’analyse des coiu’ants alternatifs industriels, de fréquence princi-
- pe Constructeurs : MM. Camillerapp, Carbenay et Delagrange. — M. A. Blondel publiera prochainement dans nos colonnes une élude théorique et expérimentale de ce nouvel appareil.
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- 1% LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XVIII (2* Sérié). ^ N® 46'.*)
- pale 4® à 60 ; on peut changer d’équipage pour des fréquences plus élevées ou plus basses.
- On démontre que, à. la résonance, la sensibilité ne dépend que du coeflicient d’amortissement, qui est sensiblement constant et très faible. Un shunt spécial permet de faire varier dans le rapport de i à io, ou i à ioo la sensibilité pour les harmoniques supérieures sans modifier les autres propriétés de l’appareil.
- On ramène après chaque expérience le fer doux à l’état neutre par un courant alternatif décroissant ; les indications de l’appareil sont d’ailleurs pratiquement indépendantes de l’hystérésis.
- Le même appareil peut servir pour la mesure des courants alternatifs de faible intensité.
- Galvanomètre de résonance à induction (‘).
- L'étude du problème qui précède a été faite concurremment par un galvanomètre de résonance composé d’un cadre léger en aluminium ou en argent, fermé sur lui-même et suspendu à un système bifilaire tendu entre deux chevalets ; des courants induits sont produits dans le cadre par un petit transformateur, dont il forme le circuitsecon-daire et dont le circuit primaire est parcouru par le courant à étudier.
- On règle la tension du système bifilaire ou l’écartement des chevalets de façon à réaliser la résonance ; un aimant agit sur le cadre. Ce système né se prête pas à la même étendue de fréquences que le précédent et ne donnne pas une sensibilité constante (il faut donc étalonner cette dernière en fonction de la fréquence); mais il est plus économique et d’un emploi plus facile pour les mesures de faibles courants alternatifs.
- Pour les hautes fréquences, on peut supprimer le cadre et court-circuiter les deux brins du bifilaire par les deux chevalets conducteurs ; en disposant le noyau du trans-
- formateur de façon qu’il ne traverse lia boucle qu’une/fois, cette boucle devient elle-même un circuit secondaire de résistance variable avec sa longueur.
- Sirène sinusoïdale à commande électrique (').
- Cette sirène est formée d’un récipient dans lequel on envoie de l’air comprimé ou de l’eau sous pression (quand la sirène est placée dans l’eau). Ce récipient est muni d’un orifice d’échappement en forme de demi-sinusoïde, fermé périodiquement par un cylindre intérieur tournant, muni de n orifices en forme de rectangles très étroits. Le cylindre mobile est mis en rotation par un moteur électrique à axe vertical, dont l’arbre pénètre par un presse-étoupe dans la boite, lorsque celle-ci est plongée dans l’eau.
- La puissance du son est sensiblement indépendante de la vitesse. Un contact électrique, placé sur l’arbre, permet d’enregistrer la vitesse de rotation.
- Cet appareil sert à déterminer, parla résonance, les périodes de vibration propres des appareils microphoniques ou téléphoniques fonctionnant à l’air ou dans l’eau, en faisant varier la vitesse progressivement pendant qu’on fait unenregistrementoscillographique des vibrations de la membrane et des périodes d’un électro-diapason.
- Lampe a arc polyphasé (2).
- Cet appareil réalise une disposition nouvelle, à deux paires de charbons seulement, pour l’emploi des courants à 25 périodes, diphasés ou triphasés (dans ce cas, on les transforme d’abord en diphasés par un transformateur Scott).
- Cette disposition est beaucoup plus simple que les lampes à trois charbons et supprime efficacement le papillotement, en doublant la fréquence apparente. L’intensité des courants dans chaque arc est de 8 à io ampères.
- Le mécanisme est une simple balance
- (*) Constructeurs: MM. Caraillerapp et Delagrange.
- (2) Constructeur : Société française d’incandescence par le gaz.
- (*) Constructeurs : MM, Camillerapp et Delagrange.
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- 3Ô k<^Ü / - • LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- différentielle soumise à l’action de deux soléiioïdes : celui à gros fil est en série dans le courant de. retour commun des deux phases" ; celui à fil fin est en dérivation entre les deux phases.
- Les chaînes des deux porte-charbons passent sur des roues dentées solidarisées avec l’axe de la balance par deux encliquetages, qui ont pour effet de produire le rapprochement simultané des deux paires de charbons en cas d’extinction de l’un des arcs, et leur rallumage simultané. Le défilement des chaînes est régularisé par un mouvement d’horlogerie à échappement.
- APPAREILS PHOTOMÉTRIQUES (*)
- Jumelle photométrique.
- Cet appareil, de dimensions assez réduites pour être tenu à la main ou mis dans une poche, est destiné aux mesures d’intensité lumineuse et d’éclairement, au laboratoire ou sur la voie publique. La source de comparaison est une sphère en verre opale, contenant en son centre une petite lampe à incandescence, à filament de tungstène dè 2 volts, qu’on règle par un rhéostat et un voltmètre de contrôle enfermés dans l’appareil; elle est alimentée par un accumulateur de poche. La surface utilisée de la sphère éclairante (d’éclat apparent unifoirine) est modifiée par un œil-de-chat à vis micrométrique ; la lumière variable est renvoyée par un miroir sur un écran opale; celui-ci est vu par réflexion sur la partie argentée d’un second miroir, dont la partie désargentée laisse voir la surface éclairée à étudier. L’appareil porte, comme une jumelle, deux œilletons, l’un pour la visée du miroir demi-argenté, l’autre pour la lecture des divisions du tambour micrométrique, éclairé par le globe opale lui-même.
- Applications : i° Pour mesurer l’intensité d’une source, on vise un verre opale dépoli,
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- éclairé par cette source à distance connue; 20 pour mesurer l’éclairement du sol ou du ciel, on vise une plaque de tôle émaiilléè, dépolie, posée à terre, ou le ciel; etc.
- L’appareil est étalonné par comparaison. Des verres absorbants tarés, ou des miroirs de verre noir, permettent d’affaiblir, suivant une proportion connue, l’un ou l’autre des éclairements à comparer. Les mesures peuvent ainsi s’étendre à des éclairements de 0,01 à 4*>o lux, ce qui suffit en pratique.
- Nilomètre.
- Le nitomètre est un phototnètre spécial pour la mesure de l’intensité surfacique (éclat intrinsèque) des sources de lumière usuelles (des bougies jusqu’aux lampes à arc). Le principe est celui du microphotomètre de Cornu ; mais, au lieu d’une lunette de comparaison, on emploie directement, une petite lampe à incandescence (de préférence à filament rectiligne), logée dans la boîte oculaire de la lunette principale. Un système à glissière permet d’amener à volonté, soit ce filament, soit un trait d’argenture déposé sur la face postérieure d’un verre à faces planes éclairé par le même filament, soit enfin un miroir en verre noir éclairé de même, sur l’image aérienne de la source à étudier; celle-ci est produite par un objectif à tirage variable et à œil-de-chat micrométrique et observée au moyen d’une loupe double. On égalise les champs par la manœuvre de l’œil-de-chat- dont lés divisions sont éclairées par un miroir de renvoi. Les sources trop intenses sont affaiblies par réflexion sur verre noir, ou par des verres absorbants tarés. .On peut ainsi mesurer des éclats allant de 0,1 à 250 000 bougies par cm2.
- Avec un filament de charbon et un verre rouge, l’appareil peut aussi servir de pyrô-mètre, concurremment au suivant.
- Pyromètre.
- Cet appareil est établi suivante principe de M. H. Le Chatelier, combiné avec celui
- (•) Constructeur : M. Lemousu.
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- n LA LUMIÈRE
- de Holbom et Kurlbaum. L’image de la surface incandescente est formée par un objectif à tirage* mais dont les rayons sont limités par un œil-de-chat à distance fixe, ce qui élimine la nécessité de mesurer la longueur focale. Dans le plan de cette image, qu’on examine au moyen d’une loupe double, est amené le filament d’une petite lampe à incandescence de quelques volts, alimentée par deux ou trois éléments d’accumulateurs. On fait disparaître la distinction entre le champ et le filament par la manœuvre du micromètre.
- On varie les limites d’emploi de l’appareil en modifiant le voltage aux bornes de la lampe dans une proportion fixée une fois pour toutes au moment de l’étalonnement de la lampe. On choisit par tâtonnement deux ou trois voltages permettant d’abaisser l’éclat du filament dans un rapport représenté par un .nombre entier.
- On se sert, pour étalonner l’appareil, de la loi de Wien, en portant en abscisses, sur du papier à abscisses logarithmiques les logarithmes des divisions n du micromètre et, en ordonnées, les inverses des températures absolues ; on obtient une loi linéaire représentée par une droite
- ±=a + b log n,
- dans laquelle a et b sont deux constantes, qu’on détermine par deux expériences à température connue. Les courbes qui correspondent à d’autres éclats de la lampe à incandescence sont des droites parallèles ; on évite ainsi la nécessité de tracer une courbe empirique complète pour toutes les températures et l’on a l’avantage d’une loi linéaire.
- Les limites d’emploi de ce pyromètre s’étendent de 900° environ jusqu’à la température de l’arc.
- Comparateur photométrique de lumières brèves instantanées (’).
- Cet appareil est un de ceux qui ont servi
- (*) Constructeurs : MM. Catnillcrapp et Delagrange.
- ÉLECTRIQUE T. XVIII (2* Série), t* N* 16;
- à MM. Blondel et Rey dans leurs récentes recherches sur les lumières brèves (‘) et qui les ont conduits à l’établissement de la loi (E — E0) t — Constanté, qui mesure l’éclairement E que doit produire sur l’œit une lumière ponctuelle très brève, en fonction de sa durée /, pour produire un signal tout juste perceptible (c’est à-dire la portée limite) (2).
- Il comprend trois lunettes à œil-de-chat, éclairant respectivement trois petits points lumineux, au moyen de lampes Nernst, et un disque àdeuxéchancrures réglables, entraîné par un moteur électrique à vitesse variable, de façon à démasquer alternativement, pendant des temps variables, l’un ou l’autre des deux points lumineux inférieurs ; le point lumineux supérieur qui reste fixe sert de point de.comparaison; on égalise les effets par la manœuvre des œils-de-chat èt l’on mesure les ouvertures de ceux-ci et les durées d’éclats.
- IL — APPAREILS DIVERS.
- Entre autres instruments de mesure intéressants, la maison Carpentier exposait cette année un nouvel appareil établi d’après les données de MM. Epstein et Armagnat et destiné à l'étude des pertes dans le fer par la méthode du wattmètre.
- Il se compose d’un ensemble de quatre bobines, disposées suivant les côtés d’un carré et qui constituent un transformateur. Les tôles à essayer sont introduites par paquets à l’intérieur de ces bobines et des mâchoires spéciales, disposées aux angles, permettent de les réunir pour fermer le circuit magnétique. Les bobinages comprennent un enroulement magnétisant et un enroulement secondaire qui sert à alimenter les voltmètres et le circuit à fil fin du wattmètre
- (1) Voir Journal de Physique, juillet et août 1911, et Lumière Electrique, t. XV (2e série), p. 84.
- (2) Eo est l’éclairement permanent nécessaire pour produire le seuil de la sensation.
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- 20 Avril 1912. LA LUMIÈRE ÉLÈCTRIQUÈ •’
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- (fig. i). En outre, une bobine d’induction mutuelle M, placée sur l’appareil, au centre du carré, permet de corriger, une fois pour toutes, les erreurs que produiraient les flux extérieurs au fer. Ce dispositif réduit au minimum les corrections de la méthode du wattmètre.
- w m
- vm
- Fij*. ‘i. .— Schéma de montage de l’appai*eil Epstein-Arma-'* / gnat.
- Le montage et le démontage des faisceaux de tôle sont faciles; les joints magnétiques n’ont pas besoin d’être réalisés avec un soin spécial ; enfin, comme les tôles utilisées sont de forme rectangulaire de 5o sur 3 centimètres, il n’y a pas de matière perdue, lors de la confection des échantillons d’épreuve. Les mesures portent sur une masse de fer de io kilogrammes.
- i L’appareil Epstein-Armagnat fonctionne aux fréquences industrielles; la tension à ses bornes, à 5o périodes, est de l’ordre de }5o volts.
- Le résultat des mesures se rapporte aux pertes globales dans le fer; il est facile de les séparer en pertes par hystérésis et pertes par courant de Foucault en opérant à deux fréquences différentes.
- Gomme le facteur dè fofme (') influe sur les mesures faites, on peut le dtkermineren’ branchant sur le circuit secondaire, aux bornes S, deux voltmètres dont l’un mesure la tension efficace, et" l’autre la tension moyenne. Ce dernier voltmètre est à cadre mobile et à aimant permanent; on l’alimente par un redresseur de courant.
- L’électrotnètre Abraham et Villard avait été exposé pour la première fois l’année dernière (*).
- Le modèle de cette année se distingue du précédent par l’emploi de deux plateaux. Ce dispositif a pour objet de rendre la graduation de l'appareil identique pour les tensions 'continues et alternatives.
- Fig. a. — Voltmètre électrostatique Abraham et Villard (Tensions de io ooo à 200 000 volts).
- Deux types différents d’électromètres étaient exposés :
- (*) Rappelons que le facteur de forme est égal au quotient de la tension efficace par la tension moyenne.
- (2) Voir Lumière Electrique, t XIV (2e série), p. 139; Bulletin de la Société Internationale des Electriciens, mai 1911.
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- 7fit LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE v T. XVIII (2« Série). — N» 46.
- i0 Un petit modèle destiné à la mesure des tensions inférieures à 3oooo volts et donnant des mesures précises à partir de 3 ooo volts.
- Cet appareil est à sensibilités multiples : o à io ooo, o à ao ooo et o à 3o ooo volts.
- Les plateaux de cet appareil n’excèdent pas les dimensions de l’appareil indicateur lui-même. Celui-ci, de même que les plateaux, est fixé sur des porcelaines courtes et robustes. Le tout peut être enfermé sous une cage de verre dont les dimensions sont assez réduites : 41 X 38 X 26 centimètres.
- 20 Un grand modèle, applicable aux mesures des tensions comprises entre 10000 et 200000 volts, également à sensibilités multiples.
- Dans ces deux types, les sensibilités multiples sont obtenues en modifiant la position du plateau qui n’est pas fixé à l’appareil indicateur; on peut d’ailleurs déterminer la position de ce plateau au moyen d’un trait de repère qui se déplace en regard d’une échelle tracée sur le socle en marbre des appareils.
- Nous continuerons dans un prochain article la description des appareils exposés par la maison Carpentier, dont nous venons de présenter quelques-uns des plus nouveaux, en même temps que nous achèverons le compte rendu de notre visite à cette exposition de trop courte durée.
- (/I suivre.)
- J. Reyval.
- EXTRAITS DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES
- THÉORIES ET GÉNÉRALITÉS
- Du rôle des électrons interatomiques dans rélectrolyse. — P. Achalme. — Comptes Rendus de l’Académie des Sciences, 4 mars 1912.
- L’auteur a étudié dans un travail précédent (') les modifications chimiques résultant de l’addition ou de la soustraction d’électrons à un système réagissant. Dans des cas encore plus nombreux, le nombre total des électrons interatomiques ou électrons liaisons ne change pas si l’on examine le résultat final de la réaction ; mais cette dernière semble provoquée par un changement dans la répartition de ces électrons, l’addition ou la soustraction des corpuscules négatifs ne se produisant pas en même temps ou au même point de système.
- L’électrolyse constitue un exemple très frappant de cet ordre de phénomènes. En vertu de la loi de l’électroneutralité des solutions, on ne peut comprendre la fermeture d’un courant au travers d’un électrolyte que par la pénétration d’électrons dans la solution au niveau du pôle négatif et l'absorption au
- (1) Voir Lumière Electrique, i3 avril 1912.
- niveau du^pôle positif d’une quantité égale d’électrons empruntés à cette solution.
- Si l’hypothèse des électrons interatomiques et de leur rôle dans les combinaisons chimiques est exacte, on devra observer au pôle négatif des réactions représentant un accroissement et, au [pôle [positif, une diminution des liaisons entre les atomes. Or, c’est ce qui se produit toujours.
- Les résultats de l’électrolyse de certains acides organiques, qui donne lieu à des réactions anodiques assez complexes, ne peut se comprendre que si l’on admet l’hypothèse des électrons interatomiques. Par exemple, on sait que l’acide oxalique donne, par l’électrolyse, naissance à un dégagement d’acide carbonique au pôle positif, et l’acide acétique au dégagement d’un mélange d’éthane et d’acide carbonique. La raison de ces réactions ressort clairement des formules suivantes. L’acide oxalique possédant
- deux radicaux acides, s’ionise en deux ions H qui s’unissent à la cathode pour donner une molécule d’hydrogène et un ion C2 O4 qu’on peut représenter de la manière suivante :
- O =- C — O —
- 0 = G — O —
- et qui contient neuf électrons liaisons.
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- LA LUMIERE ÉLECTRIQUE
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- 20Avril 1912.
- La soustraction de l’électron qui unit les deux atomes de carbone amène la séparation des deux groupes de la molécule et l’on a
- CO4 — e = a CO2 ge — e — 8 e
- c’est-à-dire deux molécules d’acide carbonique par électron enlevé.
- L’écartement des particules dans le mouvement brownien. — Le choc explosif de l’étincelle est la cause du phénomène. — S. Lif-
- chitz. — Comptes Rendus de l’Académie des Sciences, il mars 1912.
- On a expliqué le phénomène d’écartement des particules browniennes par le phénomène de Bjerknes (M. Walter Kônig).
- Comparant entre eux les résultats de nouvelles expériences faites à ce sujet, l’auteur conclût que l’énergie d’écartement de l’étincelle ne diminue pas en même temps que croît le coefficient d’amortissement et que cette énergie peut atteindre son maximum dans le cas où ce coefficient est le plus grand. De sorte qu’il reste à chercher la cause des phénomènes, non dans les oscillations sonores produites par la décharge oscillante de l’étincelle, mais dans la première onde explosive de l’étincelle.
- L’aüteur arrive à la conclusion suivante :
- Le phénomène d’écartement dépend, non de la décharge oscillante de l’étincelle, mais du premier choc explosif de cette dernière.
- L’énergie d’écartement de l’étincelle devient d’autant plus grande que la capacité est plus grande, que la self-induction est plus petite et la longueur plus considérable.
- A. S.
- L'influence de la Capacité, de la self-induction et de la distance explosive sur la vitesse de projection des vapeurs lumineuses dans l’étincelle J électrique. — A. Hemsalech. — Comptes Rendus de l’Académie des Sciences, 18 mars
- 1912.
- Dans une note antérieure, l'auteur a décrit une méthode qui permet de déterminer à l’aide d’un courant d’air la vitesse de projection, pour une radiation spectrale donnée, des vapeurs lumineuses produites par une oscillation unique d’une étincelle de self-induction. Continuant ces recherches, il a étudié les trajectoires des vapeurs lumineuses de divers éléments et en particulier celles du plomb.
- Le tableau suivant donne les valeurs moyennes de la vitesse sur un trajet de o,5o mm.’de la vapeur du plomb à différentes distances de l’électrode pour une capacité de 10 plaques condensatrices et une longueur d’étincelle de 5 millimètres :
- Tableau I
- LONGUEURS d’ondes VALEURS MOYENNES A UNE DISTANCE DE
- omm,8o i““,34 xjnm ,87
- 3 573 3 640 3 684 3 740 4 o58 no : sec. 52,9 56.7 75.6 60.6 90.8 m : sec 36.6 37,8 52, I 41.6 69,2 m : sec. 40.2 35.2 37.2 31.2 47,8
- On voit que la vapeur diminue de vitesse en s’éloignant des électrodes. Tandis que les valeurs, pour les premières quatre raies, sont à peu près du même ordre de grandeur, on constate, par contre, une grande différence pour la raie 4o58.
- L’auteur croit que cette différence est due à la grande étendue de l’image monochromatique de l’auréole qui présente une forme légèrement ovale. La raie 4 o58 est, en effet, une raie de basse température, et, par conséquent, èlle est facilement'émise par les couches extérieures de l’auréole, tandis que les autres raies, qui correspondent à des températures plus élevées, sont émises par les couches intérieures et les images de l’auréole auxquelles elles donnent lieu sont plus ou moins minces et se rapprochent de la forme cylindrique.
- L’auteur trouve, en résumé, que la vitesse de la vapeur lumineuse n’est pas sensiblement modifiée par des variations de la capacité; par contre, elle varie en raison inverse de la self-induction du circuit de décharge et en raison directe de la distance explosive. Les nombres obtenus, quoique ne présentant que l’ordre de grandeur de la vitesse, accusent néanmoins une constance suffisante pour permettre l’application de cette méthode à une étude comparative des vitesses données dans des conditions analogues par les vapeurs de différents éléments.
- * A. S.
- Les phénomènes électromagnétiques en régime variable dans les lignés aériennes et souterraines (étude expérimentale). — Karl Willy Wagner. — Elektrotechnische Zeitschrift, 7, 14 et 21 septembre 1911.
- Les phénomènes qui font l’objet de celte étude
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE, T. XVIII(2*Sérié). —N» 16:
- ont lieu toutes les fois'que le régime stationnaire vient d’être troublé dans une canalisation électrique, soit par suite de manœuvres d’un interrupteur, soit par toute autre cause susceptible de provoquer un changement brusque des paramètres définissant l’état électrique de la ligne. Le régime transitoire est caractérisé par l’apparition d’oscillations amorties constituant une transition entre deux états d’équilibre. L’étude de ces oscillations présente un intérêt pratique :
- i° Dans le cas des réseaux à haute tension, parce qu’elles peuvent faire naître des surtensions dangereuses;
- 2° Dans le cas des réseaux télégraphiques très étendus, parce que la durée du phénomène oscillatoire devient comparable à celle du signal télégraphique.
- En désignant par V la tension et par I l’intensité du courant dans un conducteur pendant le'régime variable, on peut écrire
- I = 1/ + L } V = V, + V, J
- équations dans lesquelles \t fet V, représentent des paramètres stationnaires et I f, Vf des paramètres variables et amortis permettant l’établissement du régime définitif.
- Comme on le sait, les valeurs de la tension et du courant au point x du conducteur et au moment t doivent satisfaire aux équations suivantes :
- &v
- dx
- àl
- RI + L-^1 , 1 dt
- S = AV+C^'
- où R, L, A, G, sont les résistance, inductance, perditance et capacitance de la ligne par kilomètre.
- Il est évident que les valeurs v„ \f dues au régime transitoire vérifient les mêmes équations :
- i° Dans le cas d’un conducteur très long* les phénomènes à l’extrémité éloignée peuvent être traités en supposant nulle la self-inductance de la ligne (');
- 2° Dans le cas d'un conducteur court, les phénomènes peuvent être représentés par des ondes amorties conservant leur forme et se propageant le
- long du conducteur avec une vitesse p ;
- v/lc
- Pour juger si la canalisation de longueur l doit être considérée comme courte ou longue, on peut se servir de la formule suivante, donnant la longueur réduite:
- L’approximation i est valable si X > io. On se sert de l’approximation 2 dans le cas où X < \, X = 1 équivaut approximativement à 1 5oo kilomètres de ligne aérienne de 5o millimètres carrés ou à 160 kilomètres de câble de 3o millimètres carrés. .
- Dans le cas des conducteurs très longs permettant l’approximation 1, la déformation de l’onde présente un élément important dans l’explication des phénomènes. Par contre, dans les conducteurs courts, la réflexion des ondes aux extrémités joue un rôle prépondérant.
- L’étude expérimentale des phénomènes transitoires dans les conducteurs de la seconde catégorie rencontre beaucoup de difficultés, qui sont dues à la vitesse trop élevée de propagation des ondes. Cette dernière est, en effet, égale à 3oo 000 kilomètres par seconde dans les lignes aériennes, à la moitié ou au tiers de cette valeurj/Ians les câbles et au dixième, au moins, dans les enroulements des transformateurs.
- o—TqqqqX—IqoqqI—JodooH— h'
- dV,
- dx
- dh-
- dx
- Av/ + cffi:
- La résolution exacte de ces équations, en tenant compte des conditions particulières à chaque problème, rencontre de très grandes difficultés. Il est cependant possible de trouver la solution approchée dans deux cas extrêmes moyennant les simplifications suivantes :
- Fig. j. — a b, conducteur d’aller; a’ b’, conducteur de retour.
- L’auteur a réussi à surmonter cette difficulté en constituant une ligne artificielle, à tous points de vue semblable à celle à étudier, mais ayant une vitesse de propagation p très réduite.
- (1) Poincaré. L’Eclairage Électrique, 1904, p. 121.
- (2) Karl Willy Wagner, Elektromagnetische Aus-
- gleichsvorgange in Freileitungen und Kabeln, Leipzig, 1908. '
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- 79
- 20 Avril 1912. LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- ,, Considérons, en effet, les équations des ondes pour les conducteurs courts :
- = e~'1 1 ft (x — vt) -j-fi (x -f- vt) ( \
- 1/ = e~at\/z j/^ (* — vt) ~ U [v + vt) | j
- avec
- i
- On voit que la vitesse de propagation des ondes /i et peut être abaissée par l’augmentation de produit LC, tout en laissant la valeur déterminée à la
- caractéristique
- . En choisissant convenablement
- R, on donne à l’amortissement a une valeur telle que les ondes, en parcourant la ligne artificielle avec la vitesse réduite v, subissent le même effet d’amortissement que dans la ligne réelle.
- La ligne artificielle se composait de a5 éléments, dont chacun contenait deux bobines, représentant ensemble 0,195 henry et 5 ohms. Les extrémités de ces dernières étaient reliées de chaque côté à un condensateur de o,5 microfarad. Tous les éléments étant connectés en série suivant la figure 1, la ligne avait comme capacité :
- Cl — 25. io—6 farads, comme self-induction :
- Ll = 4,87 henrys. et cômme résistance : .
- Rr= 125 ohms.
- Le temps nécessaire à l’onde électromagnétique pour parcourir une telle ligne d’une extrémité à l’autre est de
- t — - — l y/LC = sJd.Cl = \J4,87.25. io~6 = 0,011 seconde.
- La caractéristique de cette ligne a une valeur
- Vc=V57=v4sS=>=4 401°hn“s-
- Elle représente donc l’image d’une ligne aérienne, sa caractéristique étant de l’ordre de 5oo.
- Il est facile de se rendre compte de l’erreur qui
- provient du nombre limité des «éléments dont se compose la ligne artificielle.
- Supposons les ondes et f2 développées en série de Fourier. La ligne artificielle reproduit fidèlement les phénomènes en tant qu’ils dépendent des harmoniques dont la fréquence est inférieure à celle d’un élément
- n0—------- — 720 sec—1.
- 1K\0, 195.0,25 10—6
- Or, la fréquence maxima d’un phénomène transitoire dans une ligne est
- — —' 45 sec-*’ =
- 2T IO
- Il en résulte que la ligne artificielle ne déformera que les harmoniques de l’ordre ifi et au-dessus et qu’elle reproduira fidèlement même les ondes rectangulaires.
- La constante d’amortissement relative à la ligne artificielle est de
- R , A
- — + — = 14,8 sec.-1, 2L 2G
- de sorte que l’onde d’une hauteur égale k 1, après avoir parcouru la longueur de la ligne, sera amortie dans la proportion
- e~'= e~M38 = o,854.
- La ligne ainsi constituée peut être considérée comme une ligne courte, étant donnée la valeur de la longueur réduite
- 0,124.
- Elle représente l’image d’une ligne aérienne ayant
- la même caractéristique y/j": — 44o. longueur
- d’une ligne réelle équivalente peut se calculer de la façon suivante.
- i° Ligne aérienne à haute tension, constituée par deux conducteurs de 55 mm2.
- RA r= 0,7 ohm/km., L' = 0,002 henry/km.
- La constante d’amortissement étant
- R'
- 2 L’
- °»7
- 0,004
- 175 sec.—’,
- les ondes dans leur parcours d’un bout k l’autre de
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- 80
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XVIII (2* Série),— N» lé;
- (Séltè ligné seront amorties dé i à 0,854 de leur amplitude, à la condition d’avoir
- a' t' = ax= o,i 58,
- d’où
- o,i 58
- X =
- 175
- :0,0009sec.
- et la longueur de la ligne réelle
- l’ v't' — 300000.0,0009— 270 km.
- Les phénomènes dus au régime transitoire auront la même forme dans une telle ligne que dans la ligne artificielle, mais ils s’accompliront dans un temps qui sera ,
- v 0,011 X7
- = 12,2foisplüs court.
- 0,0009
- 20 Ligne télégraphique simple en fil bronze de 2,5 millimètres.
- R" — 4,08 ohm/km., L" = 0,0018 henry./km. D’où :
- R"
- -=- 1 i3o sec—1, T"
- i58
- 1 i3o
- l" 3oo 000 1,4. io~v séc.
- X 0,011
- 1,4. io—4 sec.
- 78,6.
- x" 1,4.10—4
- A l’aide de ce dispositif expérimental, l’auteur a étudié quelques cas particuliers du régime variable, dont nous donnons ci-dessous quelques exemples.
- I. —- Fermeture d’une ligne a vide.
- Le régime variable est déterminé par les équations :
- V = E + [/>
- fc
- \vt) -J- f [x vt) ] e—'
- 1 = [fi-c — vt) — f (*’ + »<)]
- On obtient une représentation graphique en superposant deux ondes rectilignes de hauteur - E et de
- ----------
- longueur 41 parcourant lé conducteur en sens inverses avec la vitesse v (fig; 2* et 3*). La ligne artificielle reliée brusquement à une batterie de 20 volts a donné les oscillogrammes 2« et 3« corres-
- JÛJMi.
- con-
- 20 VA
- K
- gj- vj- «j- Sj-
- r T7 fgrL.
- Fig-, i a. •
- Tension et courant ù la distance x . la ligne
- pondant aux constructions graphiques précédemment trouvées. On remarque une déformation sensible des1 ondes'avec le temps, ce qui provient du fait même de la propagation des ondes le long de la ligne.
- Afin de mettre ce phénomène en évidence, l’oscillographe fut branché entre deux points voisins du
- conducteur ^distance fig. 4^. Si les ondes
- ‘ ' I i
- Fig. 4.. — Tension entre les deux points voisins x = o
- 1 ,
- et x = — l.
- 25
- servaient toujours leur forme rectiligne, on aurait enregistré des pointes de voltage toutes les 2x secondes. En réalité, on voit que la pointe, très aiguë au temps o, s’élargit et disparaît rapidement. C’est à ces pointes de voltage entre deux points voisins du conducteur qu’on doit attribuer le percement d’isolant souvent constaté sur les dynamos et transformateurs lors de leur mise en route.
- II. — Fermeture et ouverture d’une ligne
- EN COURT-CIRCUIT.
- La ligne artificielle étant court-circuitée à une de ses extrémités, on établissait la communication avec la batterie, qu’on supprimait brusquement, lorsque le courant du court-circuit devenait stationnaire.
- On obtint ainsi l’oscillogramme de la figure 5«. Les équations s’y rapportant sont :
- Fig. 2 b.
- Tension à l’extrémité (x = l) et courant à l’origine (x de la ligne.
- 0)
- V = E E
- l
- + [/>’— vt) +/(•*:+«*)]
- 1 = j^(1 —e-2“') +y/£ [f[x—vt) -f[x-\-vt) I e -«*
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- 20.Avril 19127 LÀ LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 81
- L’interprétation graphique obtenue par superposition. des ondes f {x — vt) et f [oc vt) est donnée' sur la figure 5*. Les ondes font une forme triangu-
- n’existe pas d’onde réfléchie et H y a une absorption complète.
- La caractéristique de la ligne artificielle étant
- Fig. 5 a. . _ t Fig. 5 b.
- Formation du courant de court-circuit et oscillations produites par son interruption.
- laire de hauteur - E et de longueur 2/ à la fermeture. Elles sont rectangulaires et égales à - I à la coupure, de sorte qu’à tout endroit où le courant
- disparaît, le voltage monte à une valeur I e—
- On constate que la forme du phénomène dans l’intervalle t = o, t — x est exactement pareille à celle qu’on a obtenue dans le cas précédent. Ce résultat est évident, car les ondes n’ayant pas atteint l’extrémité de la ligne n’ont pu y subir de réflexion, dont les lois sont déterminées chaque fois par le récepteur. Il s’ensuit qu’en général le phénomène ayant lieu dans l’intervalle t — x à l’enclanchement
- d’une ligne ne dépend pas des caractéristiques des récepteurs branchés à l’arrivée.
- On remarque, aussi, que le courant de court-circuit s’établit par sauts, par suite des réflexions successives des ondes aux extrémités et qu’il contient un terme exponentiel.
- III. — Fermeture d’une ligne branchée
- SUR UNE RÉSISTANCE OHMIQUE.
- Contrairement aux deux cas précédents, lorsque la ligne est fermée sur une résistance ohmique, on obtient une réflexion incomplète des ondes, une partie de l’énergie se transformant en chaleur.
- En désignant par Y] le rapport entre la résistance
- R0 et la caractéristique de la ligne t, = R0 p on a
- la relation suivante entre l’onde incidente cp et l’onde réfléchie t}< :
- . *i— 1.
- l’onde sera ’ donc affaiblie, mais ne subira aucune déformation.
- Dans le cas particulier r4 = i.
- R°=Vü*il
- - = 440 ohms, on a effectué l’essai avec trois
- (j
- valeurs différentes R0 = 5o ohms (fig. 6), R0 = éio ohms (fig. 7), R0 = 3 000 ohms (fig. 8).
- Fig. 6. — Accroissement du courant, quand on met en circuit la ligne chargée avec 5o ohms.
- D’accord avec la théorie, on trouve (fig. 6) que l’établissement de courant est apériodique et ana-
- L
- C'
- 20 V.
- logue au cas de court-circuit, si R0 <\/\
- L
- ‘16,7m.
- Fig. 7. — Accroissement du courant quand on met en circuit la ligne chargée avec 440 ohms.
- Dans le cas R0 =; y/^ (fig* 7*), l’état stationnaire est atteint pratiquement au bout du temps x.
- 17.5 MA
- Fig. 8._Accroissement du courant quand on met en circuit
- ta ligne chargée avec 3 ooo ohms.
- Dans le cas où R0 est de beaucoup supérieur à
- \/
- -,on se rapproche du cas d’une ligne à vide. Le Ci
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- .82 *-*---- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XVIII (2* Série). — HM&.
- phénomène devient oscillatoire, mais avec un amortissement plus énergique.
- On peut en tjrer une règle pratique pour la télégraphie, qui consiste à donner à la résistance de l’appareil récepteur une valeur la plus rapprochée possible de la caractéristique de la ligne. Dans ce cas seulement, on pourra utiliser toute l’énergie de l’onde incidente. Dans tout autre cas une partie de l’énergie sera réfléchie.
- IV, — Coupure d’une charge inductive.
- Une bobine de self L0 étant alimentée à travers la ligne artificielle, on laissait passer le courant I0. On supprimait, ensuite, la communication de la ligne avec la batterie. Dès lors, l’énergie électromagnétique - L0I02 apparaissait sous forme électrostatique
- dans la ligne en provoquant de fortes surtensions. La figure 9 se rapporte à l’essai avec L0 = 3o,7 henrys.
- Fig. 9 a.
- Fig. 9 b.
- Le môme essai a été répété avec la bobine de self ayant L0 = 4 henrys et R0 = 65o ohms. La figure 10 montre que, dans ce cas, le régime stationnaire s’établit très rapidement par suite de la valeur particulière de R„ voisine de la caractéristique
- MX
- —tr
- 1l,9MA.
- Fig. 10. — Mise en et hors circuit de la ligne chargée avec une self de 4 henrys et 65o ohms. (En haut, tension au départ, en bas courant à l’arrivée).
- On voit qu’il n’est pas très important de donner aux appareils de protection contre les surtensions une self-inductance particulièrement réduite. Quant aux appareils télégraphiques, on peut, en se basant
- sur ce résultat, maintenir la règle précédente, môme dans le cas où ils possèdent une self-induction non négligeable.
- V. — Mise en tension de deux lignes différentes
- CONNECTÉES EN SÉRIE.
- A l’extrémité x = de la première ligne ayant comme caractéristique y/ —1 = 880, on en branchait
- ... 4 /l2
- une seconde avec la caractéristique y - = 440.
- On choisissait les longueurs de telle façon que l’onde électromagnétique parcourait la longueur de chaque ligne dans un temps égal à
- t = Tj = t2 — o,oo3 535 seconde,
- de sorte qu’elle mettait 0,00707 seconde pour venir du point æ=oau point x = fa. Le coefficient d’amortissement était le même pour les deux lignes et égal à aa sec—1. Chaque tronçon de la ligne artificielle se composait de huit éléments groupés defaçon à donner, pour le premier, une valeurdouble de self-inductance et une capacité moitié moins, grande que dans le second.
- Les équations des ondes relatives à la mise en tension (E) de l’ensemble de deux lignes sont :
- \, = E -f- e~at \[fi (x — v^) -f- fa (æ -J- Vi^)] \
- I, — e~°-1 y/^‘ [fi (x — va)—fa (x + Vit)] I
- V, = E + e-A[fa [x — v,t) + h (•*' + M\ ‘
- 1* = ‘y/j-J I/s ix — v*t) — A (•*' + MJ )
- Au moment de fermeture t = o, V = o, I = o; par conséquent : fa— fa — fa — fa — — - E.
- L’onde fa à son arrivée à l’extrémité x — o produit une onde réfléchie/", ==—fa. Cette relation étant vraie à chaque moment, l’onde fa constituera le prolongement de l’onde fa.
- A l’extrémité x =. f, l’onde incidente fa fait naître une onde réfléchie fa — fa qui se raccorde avec fa. A l’endroit de jonction x — U, les ondes incidentes ft et fa produisent d’un côté l’onde fa qui pénètre dans la ligne 1 et se raccorde avec/ij, et de l’autre fa pénétrant dans la ligne 1 et se raccordant avec fa.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 83
- 20 Avril 1912.
- Lç calcul montre que
- Y»+T
- À = -5- A
- Yi + Tf*
- 2Ya ^ , Yi —Y*^ A + r—TT7/1
- Yi +Ï2
- Yi ~ Ys Y.+Ya
- A
- Yi
- Y*
- =v/ë
- /c2
- “VCi
- Dans le cas qui nous occupe, on a
- Y* = 2Yi
- /2_iJ
- fs — à /* + â A
- Ces relations permettent de tracer les ondes pour n’importe quelle époque et d’en déduire les valeurs de V et de I.
- Fig. 12 a
- Fig. i2 b.
- Tension et courant au point de connexion des deux lignes.
- Les oscillogrammes, ainsi que les courbes théoriques s’y rapportant, sont représentés sur les figures n et i2.
- W. G.
- MÉTHODES ET APPAREILS DE MESURES
- Nouveau calorimètre thermo-électrique à combustion. — Oh. Féry. — Comptes Rendus de l’Académie des Sciences, n mars 1912.
- On connaît les importants services rendus à la chimie par la bombe calorimétrique entre les mains de son auteur Berthelot. L’auteur l’a modifiée ainsi :
- L’obus calorimétrique A(fig. 1) a été aussi allégé
- que possible et l’on a supprimé la masse d’eau qui dans l’appareil primitif sert de masse calorifique principale.
- La bombe est maintenue au centre d’une enceinte métallique extérieure B, par deux disques de con-stantan K, K; elle constitue donc la soudure chaude d’un gros élément thermo-électrique, dont la soudure froide est l’enveloppe extérieure B.
- Fig. 1.
- Le combustible étant placé comme d’habitude dans la coupelle C, et l’obus étant rempli d’oxygène comprimé, on provoque l’inflammation par la pile P.
- La déviation du millivoltmètre V, qui donne toute l’échelle (200 millimètres) pour la combustion de i gramme de charbon pur, fournit sans correction le pouvoir calorifique cherché.
- La mesure précise des résistances électriques et les effets thermiques du courant. — T. Glazebrook, R. Bousfield et E. Smith. — Communication à la Royal Society.— The Electrician, 5 janvier 1912.
- En étudiant la chaleur spécifique de l’eau, l’un des auteurs a constaté (') que le passage d’un courant de 4,4 ampères dans un fil de manganin de 1,2 millimètre de diamètre provoquait un accroissement de résistance correspondant à une augmentation de température de 6o°. Or, la résistance de manganin était immergée dans l’huile et la surface de refroidissement était de 16 centimètres carrés par watt; une telle élévation de température était donc bien improbable. La modification de résistance fut donc attribuée à quelque autre cause et on l’appela effet thermoïde parce qu’elle était analogue à celle qui aurait résulté d’une élévation de température du fil. L’augmentation de résistance était sensiblement
- (*) Phil. Trans. A, t. CCXI, p. 199-251.
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- 84
- LA LUM1E RE. ÉLECT RI QUE T. XVIII (2* Série). — N* lé.
- proportionnelle au carré du courant et en raison inversé du rayon du fil.
- Les expériences que nous allons décrire avaient pour but de rechercher si l’accroissement de résistance est entièrement dû à réchauffement ou ne résulte pas en partie d’une autre cause inconnue.
- Or, les variations de résistance, résultant de réchauffement produit par le courant, peuvent être calculées si l’on connaît le coefficient de température et le coefficient d’émission thermique du fil. Ce dernier est une fonction de la température, mais on peut le considérer comme constant si le domaine des variations de la température n’est pas trop grand, /|0° par exemple; dans ce cas, réchauffement 0 dû au courant, par rapport à la température ambiante, est bien représenté par l’équation :
- RP
- 0 = o,o38 —,
- Irn
- 1 étant le courant, R, la résistance du fil, l, sa longueur, r, son rayon et h le coefficient moyen d’émission thermique exprimé en calories par seconde. Si la température ambiante est constante, la variation de résistance due à l’échauffement, lorsqu’elle est parcourue par un courant I, sera donnée par la formule
- R(I’) = Ro[l‘ri-«(«l2) +P(«I2)2],
- dans laquelle
- ets’il intervenait quelque autre phénomène, ily aurait lieu d’ajouter un terme yl2, f étant un facteur constant.
- Pour calculer a, il faut connaître l’émissivité thermique, c’est-à-dire mesurer la température du fil
- Fig. i. — Schéma de l’appareil, pendant le passage du courant. Voici (fig. i) un pro-
- cédé qui a permis de mesurer en même tempâ la résistance.
- tJn fil de fer de 12,4 centimètres de longueur et de 2 millimètres de diamètre était parfaitement recuit en y faisant passer un courant intense pendant une heure, dont on diminuait graduellement la valeur pour le refroidir lèntement. Ce fil I était attaché, en ab, à deux conducteurs de cuivre et maintenu tendu au moyen d’un fil de bronze phosphoreux P qui venait s’enrouler sur un axe A et était soudé à cet axe. La poulie W et le ressort S assuraient la tension du fil. Le petit miroir M, lié invariablement à l’axe, renvoyait un rayon lumineux sur une échelle placée à un mètre de distance. E est un support isolant en ébonite.
- Pour le fil en question, une élévation de température de i° produisait une déviation de 2,6 millimètres.
- En même temps que la température, on mesurait aussi la résistance, au moyen d’un pont de Wheàt-stone; l’un des bras du pont était constitué par le fil en expérience et les autres par des résistances de manganin d’une section suffisante pour qu’on n’eût pas à tenir compte de la cause d’erreur déjà mentionnée.
- 11 résulte des essais que l’échauffement provoqué par le courant est la seule cause de l’augmentation de résistance. Il faut ajouter cependant que, lorsque les fils ne sont pas parfaitement recuits, il peut se produire des changements permanents dans la valeur delà résistance. Lorsque la température d’un fil s’élève, le courant peut altérer la structure moléculaire du métal et modifier temporairement, ou d’une façon permanente, la résistance spécifique. On observe des effets de même nature au cours d’un cycle de température. Il est difficile de dire si ces modifications sont uniquement dues aux variations de température. En tout cas, elles sont de faible importance avec les fils bien recuits.
- La résistance et la température étant connues, il est maintenant possible de calculer le coefficient h.. Pour le fil de fer étudié, il varie de 0,025 à o,o3o lorsque la température croît de 1 îi0 y°3 à 15° 66°.
- Cn a fait d’autres expériences avec des fils d’une autre nature, par exemple avec des fusibles, jusqu’à leur point de fusion. Il esthors.de doute que de très grandes différences de température peuvent exister entre le fil et le bain où il est immergé (huile de paraffine), même lorsque ce bain est très, vigoureusement agité.
- Pour le manganin et l’alliage platine-argent, les
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- 2QAvril'i^:’jvïm£.:f LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE 88
- courbes qui expriment les variations de la résistance en fonction de la température ou en fonction de RI8 se superposent en pratique, après un choix convenable d’échelles. La valeur moyenne du coefficient h est o,o3.
- Dans d’autres expériences, on a mis en évidence l’influence très importante de l’agitation du bain. C’est ainsi que, pour un fil nu de cuivre, parcouru par un courant de 3 ampères, on a pu obtenir les valeurs suivantes de la résistance :
- Agitation très énergique, i ,0027 » » normale.. i,oo38
- » » nulle.... 1,0173
- Dans cette série d’expériences, l’agitation du bain était en général plus énergique qu’au cours des premières. C’est à cette raison que tient surtout la valeur deux fois plus grande (0,062) trouvée pour h pour des fils de fer, de manganin et .d'alliage platine-argent.
- Notons également que les courbes exprimant R en fonction de RI8 étaient bien des lignes droites.
- Dans le -cas dé fils isolés à la soie ou à la gomme laque, réchauffement est plus grand qu’avec les fils nus et les expériences permettent de le déceler plus facilement.
- Enfin M. Bousfield a cherché l’influence du rayon du lil et est arrivé à cette conclusion que le coefficient d’émissivité h d’un fil cylindrique, refroidi par un liquide, est inversement proportionnel à la racine carrée du rayon lorsque toutes les autres conditions qui influent sur les mouvements de convection du liquide demeurent les mêmes. Pour rendre celles-ci comparables, l’auteur opérait sur des fils soudés à des électrodes en cuivre et tendus entre elles à l’intérieur d’un tube de verre parcouru par un courant d’eau.
- L’importance de ces travaux est très grande.au point de vue des mesures de précision dans lesquelles on doit considérer les effets thermiques du courant qui parcourt un conducteur. Telles sont, entre autres, la mesure de l’équivalent mécanique de la chaleur pour laquelle on utilise souvent des bobines à grand coefficient de température. Telle est aussi la comparaison des étalons de résistance, principalement en ce qui concerne la discussion des résultats obtenus par différentes méthodes. C’est ainsi qu’en général on tolère dans les mesures fondées sur l’emploi du pont, des courants plus intenses qu’e lorsqu’on a recours aux méthodes potentiométriques, pour cette raison que les circuits ne sont fermés que pendant quelques instants, et cependant, pendant ce
- court laps de temps, la température des bobines peut atteindre, à 1/10 dé degré près, la température maxima.
- L. B.
- USINES GÉNÉRATRICES
- La centrale intercommunale à haute tension des mines de houille Rheinpreussen à Hom-berg-Niederrhèin. — A. Feldsmann. — Elektro-technische Zeitschrift; 7 et 14 décembre 1911.
- Les mines de houille de Rheinpreussen comportent cinq puits répartis dans le voisinage des villes de Mors et de Homberg (fig. 1) ; le puits le plus rapproché de Homberg est double. Auprès de chacun de ces puits est installée une centrale distribuant à l’extérieur une importante partie de l’énergie qu’elle produit ; la plus importante est la centrale du puits V. Pour la production de l’énergie, on utilise les gaz mis en liberté dans la fabrication du coke, ou tout au moins l’excédent de gaz non utilisé pour le chauffage des fours à coke. Cet excédent de gaz comporte une proportion de i5 % dans les fours à gaz d’échappement et de 5o % dans les fours récupérateurs. On emploie les fours à gaz d’échappement lorsqu’on a besoin d’une grande quantité de vapeur, tandis que les fours récupérateurs sont utilisés de préférence, à cause de leur grand excès de gaz, pour les installations où se trouvent surtout des moteurs à gaz. On emploie toutefois également les gaz de ces derniers fours pour le chauffage des chaudières à vapeur, mais leur utilisation n’est pas tout à fait aussi,bonne.
- Au puits V on recueille journellement, dans 90 fours à gaz d’échappement et 90 fours récupérateurs, 1 229 tonnes de coke. On obtient en même temps 367 200 mètres cubes de gaz, dont 119340 mètres cubes peuvent être utilisés par les chaudières à vapeur. Le pouvoir calorifique d’un mètre cube de gaz est d’environ 4 000 équivalents mécaniques de la chaleur.
- En outre des gaz en excès, les gaz de combustion, provenant de la fabrication du coke, possèdent une température de 1 400 à 1 5oo° et sont également utilisés dans les chaudières. On peut donc estimer qu’à un kilogramme de charbon traité correspond un kilogramme d’eau vaporisée.
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-
- 86 LA LUMIÈRE ÉLECTHlQUEf MJT.OUl(2*Série^^-ï* 4«;
- Le tableau I dônne les puissances respectives des machines des différents puits :
- Tableau I.
- CHEVAUX KW
- Puits I/II : 1 moteur à gaz 1 200 environ 800
- — 1 turbine à vapeur.. 3 ooo 2 OOO
- Puits IV : 1 moteur à gaz 1 5oo I ooo
- I .... i 5oo 1 ooo
- I 1 5oo I ooo
- -rr 1 machine à vapeur.. 1 35o 9 00
- Puits V : 1 turbine à vapeur.. .3 ooo 2 OOO
- — 1 — .... 3 ooo 2 OOO
- Total 16 o5o 10 700
- L’énergie est distribuée, dans le réseau de la mine et à quelques gros consommateurs de Homberg et
- des environs, directement à la tension de S-bq'o Volts produite par les machines. •b'tuoJ
- En outre, du puits double I/II partent des câblés à* 5 ooo volts, fermés en boucles, qui desservent neuf stations de transformateurs appartenant à la mine, d’une puissance totale de 36o KVA.
- Enfin, une autre ligne de câbles à 5 ooo volts dessert une série de localités et de gares représentant une puissance de i5o KVA. ;
- La ligne de câbles aboutit près d’Urdingen au poste de passage d’une ligne aérienne à ioooo volts, venant d’une autre centrale, en ligne souterraine (fig. i); normalement .la ligne à 5 ooo volts est alimentée par la centrale du puits I/II ; mais, en cas de besoin, elle peut recevoir du courant de la ligne aérienne à io ooo volts, par l’intermédiaire de trois transformateurs de 120 KVA chacun. .
- En dehors de.cette installation de distribution à
- Mors
- Centrales de la mine Rlieinpreussen, puits I à V.
- - Câble Homberg-Holienbudberg, 5 ooo volls.
- ----- Câble Hohenbudberg-Crefeld, ioooo volts.
- ... Ligne aérienne à ioooov. (équipée pour 24 ooo volts).
- ® Poste de passage du câble à la Kuhstrasse. o Station de transformation.
- Fig. 1.
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- 5 ooo volts, il existe, en effet, une autre ligne de transport d'énergie, prévue pour 20 ooo volts, mais alimentée actuelféraent à io ooo volts, laquelle fournit le courant à la ville et au port fluvial de Crefeld, ainsi qu’à une série de villages, de gares et de gros consommateurs. C’est de cette dernière ligne qu’il est question plus haut.
- Cette ligne comporte deux conducteurs aériens séparés partant de la centrale du puits V et aboutissant au poste de passage mentionné plus haut. De ce poste partent deux câbles souterrains à io ooo volts, l’un se dirigeant à l’ouest vers la ville [de Crefeld, l’autre se dirigeant d’abord au sud vers le port de Crefeld puis se rendant également à Crefeld (fig. i) ; ces deux câbles forment donc une boucle. Pour plus de sécurité, on a prévu à Crefeld un poste de sectionnement pour chaque câble, de sorte qu’en cas de perturbation à l’un de ces postes, l’autre peut encore fournir du courant. Le nombre de KVA branchés est de i jo5 pour la ville de Crefeld, de 5io pour le port et de i ooo pour les autres consommateurs.
- La tension produite par les machines est élevée de 5 ooo à ii 5oo volts par trois transformateurs à huile Siendens-Schuckert, l’un de 2 5oo, les deux autres de 5oo KVA.
- Les enroulements et les connexions de ces transformateurs sont d’ailleurs prévus de manière à pouvoir fournir 23 ooo volts au lieu de n 5oo. Un dispositif de réglage automatique, à deux relais thermiques subissant l’influence différentielle du courant et de la tension et permettant de faire varier la tension de ô fois 38 volts, maintient le voltage à 1 o ooo volts à l’extrémité opposée de la ligne aérienne.
- Du côté à 5 ooo volts se trouve un interrupteur automatique dans l’huile, à relais thermique et à action différée, et du côté à 10 ooo volts un interrupteur automatique électromagnétique.
- La ligne aérienne possède une longueur de 12 kilomètres; elle est double et formée de 6 fils d’une section individuelle de 70 millimètres carrés. On se heurta, pour l’établissement de cette ligne, à de grandes difficultés soulevées, d’une part par la direction des chemins de fer, dont la ligne devait suivre en partie le parcours, d’autre part par l’administration des postes. Ces difficultés ne purent être aplanies que lorsque la direction des mines de Rhein-preussen eut consenti à adopter des dispositions spéciales aux points de croisement avec les lignes à basse tension.
- Finalement on adopta en ces points un dispositif
- de suspension de sécurité, constitué par une traverse sur laquelle sont fixés les isolateurs ; ces derniers sont surmontés de chapeaux en fer autour desquels les fils de la ligne viennent former une spire (fig. a). Le but de ce dispositif est d’empêcher les fils de tomber à terre en cas de rupture d’un isolateur.
- Le treillis placé sous les fils a simplement pour but d’empêcher les ouvriers travaillant sur les fils téléphoniques dé toucher la ligne à haute tension.
- Fig. 2. — Dispositif de protection contre la rupture.
- L’écartement des poteaux est supérieur à l’écartement usuel. Tandis qu’en effet la portée normale est d’environ 40 mètres, on a adopté ici une portée de 70 à 80 mètres, ainsi que dans beaucoup d’installations aériennes modernes. On a reconnu, en effet, que cette augmentation de la flèche des lignes ne présente aucun inconvénient, à condition que les poteaux de fer, les isolateurs et les autres accessoires de la ligne aérienne aient été choisis convenablement.
- Les simples poteaux de support sont constitués par des fers en U, les poteaux tendeurs par des fers cornières. Chaque poteau fut fixé par des tire-fonds à une assise en béton, disposition que l’on dut adopter, car le montage eut lieu en hiver. Quoique certains doutes eussent été émis à ce sujet, l’expérience montra que ce mode de fixation présentait, même en cas de surcharge des poteaux, des garanties de sécurité suffisantes contre la rupture de ceux-ci.
- 1 A
- Fig. 3. — Montage d’essai. Le long du poteau D,, on voit les palans et les dynamomètres.
- D’ailleurs des essais de rupture, faits avant la livraison des poteaux, donnèrent toute satisfaction.
- Ces essais portèrent sur deux poteaux tendeurs carrés D^ D2 (fig. 3), et sur trois poteaux rectangulaires en treillis At, A2, A,. Les premiers étaient
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- constitués par des fers cornières ét dimensionnés pour un effort horizontal utile de 5 44° kilogrammes avec coefficient de sécurité 2,7, ce qui correspondait à Une"charge de i 5oo kilogrammes par centimètre carré ; les seconds étaient constitués par deùx fers en U reliés par des croisillons en fer plat èt pouvaient supporter un effort horizontal de 565 kilogrammes parallèlement au plus petit côté avec coefficiènt dè sécurité 4.
- Les poteaux tendeurs étaient fixés au moyen de 12 tire-fônds d’une épaisseur de i,5 poiice à des blocs de béton de 2 mètres de profondeur et de 2,8 X 2,8 mètres carrés de section; les poteaux intermédiaires étaient fixés par 4 tire-fonds de 1 pouce d’épaisseur à dès blocs de i,5 mètre de profondeur et de i,3 X 1,3 mètre carré de section.
- A la place des six conducteurs normaux en cuivre écroui de 70 millimètres carrés de section chacun, on tendit quatre câbles d’acier I à IV (fig. 3) d’un poids de o,52 kilogramme par mètre courant, la tension étant de 840 kilogrammes par chaque câble. Ces câbles étaient fixés normalement aux isolateurs des poteaux A et du poteau D2, tandis que sur le poteau Df ils étaient guidés par des rouleaux et dirigés ensuite vers le pied de ce poteau où ils étaient ancrés. Sur chaque câble étaient intercalés des palans et des dynamomètres (fig. 3).
- Le but était d’établir si l’on pouvait encore, malgré l’accroissement des portées et, par suite, l’emploi de poteaux plus élevés, utiliser avantageusement des poteaux intermédiaires constitués par deux fers en U. En outre, on devait recueillir des indications sur la manière dont se comporteraient les poteaux, les socles en béton et le terrain entourant ces derniers, ainsi que sur les garanties que pouvaient présenter les poteaux en cas de surcharge ou de rupture de plusieurs conducteurs ou de tous ceux-ci.
- L’auteur expose les résultats de quelques-uns de ces essais. Tous les câbles furent fixés au poteau extérieur Di, puis conduits au-dessus des poteaux A et fixés, après tension à 840 kilogrammes chacun, aux isolateurs de ceux-ci. Ensuite le câble I fut lentement et complètement détendu; les efforts lus aux dynamomètres étaient alors les suivants :
- Câble............. I II III IV
- Effort en kgs..... o 1 100 788 860
- On remarqua que l’isolateur 1 (fig. 3) du poteau Aj avait ^tourné de i5° environ, celui du poteau A2 de io° et celui du poteau A3 de 5", dans la direction du poteau D2, ainsi que l’indique la figure 4. Les autres
- ferrures des poteaux avaient plus ou moins suivi ce mouvement de rotatibn.
- Après avoir rétabli l’état normal, on détendit lentement et l’un après l’autre les câblés I et II.
- i''
- Fig. 4.
- Les efforts lus aux dynamomètres furent alors les suivants :
- Câble............ I II III IV
- Effort en kgs.... o o 870 880
- Les poteaux intermédiaires tournèrent alors, ainsi que l’indique la figure 5, des angles suivants :
- Poteau A, de environ 24 a 270 Poteau A2 — 16 à 180
- Poteau A3 — 8à 9“
- Dans un essai suivant, les câbles II, III et IV
- ta
- Fig. 5.
- furent lentement détendus l’un après l’autre et on lut aux dynamomètres les efforts suivants :
- Câble........... I II III IV
- Effort en kgs..... 1 i5o o o o
- Les poteaux tournèrent et s’inclinèrent fortement,', l’inclinaison tendant à diminuer progressivement du poteau Ai au dernier poteau D3. La traverse supérieure du poteau A, s’écartait de 3o° environ de sa position primitive.
- Ensuite tous les câbles furent détendus, d’abord lentement l’un après l’autre, puis brusquement et simultanément. Dans le premier cas le poteau A4 s’inclina de telle sorte que la projection de son sommet fut à 83 centimètres de sa base (fig. 6), tandis que dans le
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- second, ce poteau oscilla fortement sur sa base. Il parut suffisamment soutenu par les fils des portées détendues pour être garanti contre la rupture.
- Hg. 6.
- Lorsqu’il fut au repos, on constata encore un fléchissement tel que la projection de son sommet fut à 90 centimètres de sa base (fig. 6), ce qui correspondait à un effort de 315 kilogrammes dirigé dans le sens de la ligne. Les deux autres poteaux A2 et A3 fléchirent, également, mais leurs fléchissements étaient de moins en moins accentués à mesure que l’on se rapprochait du poteau D2. Après ce violent effort, on constata que les poteaux, les traverses, les isolateurs, leurs supports, les boulons de fixation et les fondations n’avaient pas été détériorés. Les poteaux et leurs armatures s’étaient donc montrés suffisamment élastiques et les fondations suffisamment solidés.
- Fig. 7. — a, dynamomètre; cl, treuil.
- Après chaque essai les lignes furent ramenées à leur tension initiale de 840 kilogrammes. Toutes les pièces reprirent alors, même après le dernier essai, leur position normale, de sorte qu’on ne constata aucune différence entre l’état de celles-ci au début des expériences et leur état final.
- Après différents autres essais de charge, on fixa au poteau D, un câble dont l’autre extrémité était attachée à un socle placé à une distance de 5o mètres dans la direction de l’axe et à une distance de 9 mètres de ce même axe (fig. 7); d désigne le treuil qui servait à tendre le câble et a le dynamomètre qui mesurait les efforts. Le poteau, ainsi soumis à un effort dirigé obliquement vers le bas, se trouvait donc placé dans des conditions assez défavorables. Pour un effort de 6 85o kilogrammes, l’inclinaison fut telle que la projection du sommet fût à 8,8 centimètres de la base; pour un effortde 7 85o kilogrammes la distance entre ces deux points fut de 10,3 centimètres. A 9800 kilogrammes, des lézardes se produisirent entre le socle de fondation et la terre et l’aiguille du dynamomètre n’alla pas plus loin. Après que le sol entourant le socle se fut tassé, on put augmenter l’effort jusqu’à 12480 kilogrammes (fig. 7). Mais le socle commença alors à fléchir fortement, de sorte qu’un renversement du poteau était à craindre. Sous cet effort la partie supérieure seule du poteau, où les croisillons diagonaux étaient remplacés par des entretoises horizontales pour permettre la fixation des traverses, se plia légèrement; mais aucune autre déformation et aucun défaut ne se manifestèrent ni sur les montants des poteaux, ni sur les croisillons diagonaux, ni sur les rivets. Etant donné que les poteaux D étaient prévus pour un effort de 5 44o kilogrammes avec coefficient dè sécurité 2,7, leur rupture ne devait avoir lieu qu'au-dessus de 2,7X5 4âo — 14700 kilogrammes, ce que semblèrent bien confirmer les essais.
- Fig. 8. — A, poteau soumis à l’épreuve.
- Enfin le poteau At fut également soumis à un essai de traction (fig. 8). Soumis à des efforts de plus en plus grands jusqu’à 1 55o kilogrammes, il se plia de telle sorte que, sous ce dernier effort, la distance entre sa base et la projection horizontale de son sommet ne fut pas supérieure à 20,5 centimètres; après la cessation de l’effort cette distance tomba à 5,5 centimètres. Le socle et l’ancrage se comportèrent d’une manière satisfaisante.
- M. K.
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- BIBLIOGRAPHIE
- Il est donné une analyse des ouvrages dont deux exemplaires sont envoyés à la Rédaction.
- Le circuit magnétique par V. Karapetoff. — i volume in-8° raisin de 281 pages, avec 64 figures. — Mac Graw-Hill Book C", éditeurs, Londres et New-York. — Prix : cartonné, 10 francs.
- Ce traité, au titre élastique, est destiné, avec son « compagnon »« le circuit électrique », à donner aux étudiants en électrotechnie les connaissances théoriques nécessaires pour l’étude des propriétés des dynamos, en général. Ilne traite donc pas seulement du circuit magnétique en lui-même, suivant la méthode classique d’Hopkinson, mais également de tout ce qui se rattache de près et de loin à ce circuit, et, en particulier, des lignes de transmission.
- Dans les quatre premiers chapitres, l’auteur étudie les relations fondamentales entre le flux et la force magnétomotrice, le phénomène de l’hystéré-sis, les courants de Foucault et, enfin, les modes de production des forces électromotrice, par induction, par déplacement, les facteurs de forme etc.
- Les chapitres V à IX traitent plus spécialement de la théorie générale des machines électriques, tout d’abord pour la marche à vide, puis pour la marche en charge ainsi que de la réaction d’induit.
- Les diagrammes de machines synchrones avec pôles saillants et avec pôles continus sont exposés assez longuement au chapitre VIII.
- Le chapitre X est consacré à l’énergie électromagnétique et à l’inductance ; le suivant à l’inductance des câbles et des lignes de transmission, etc.
- Le chapitre XII, assez longuement développé, a trait au calcul de l’inductance des enroulements des dynamos, transformateurs et moteurs.
- Enfin, le dernier chapitre nous initie «auxefforts mécaniques et au couple dû à l’énergie électromagnétique » c’est-à-dire, aux propriétés des électroaimants, du couple des machines, de l’effet du dé-centrement des induits, etc.
- On voit par cette courte analyse que le sujet est vaste; néanmoins il est traité dans un volume de 260 pages fort bien édité et dont les figures sont merveilleusement claires.
- Gomme fond, c’est un excellent ouvrage d’étudiant, agrémenté d’un très grand nombre d’énoncés de problèmes, souvent d’un intérêt pratique, insérés au cours des différents paragraphes.
- C. F. Guilbert.
- Les lampes électriques à arc, à incandescence et à luminescence, par J. Escard. — Un volume in-8° raisin de 446 pages, avec 307 figures. — H. Dunod et E. Pinat, éditeurs, Paris. — Prix : broché, i5 francs.
- L’auteur a rassemblé dans ce volume assez copieux les principales notions que nous possédons actuellement sur les differents modes d’éclairage électrique, en se plaçant au point de vue pratique et industriel. G’est une compilation complète et clairement rédigée des travaux exécutés dans ce domaine particulier de l’électrotechnique, et l’auteur a mis en œuvre,pour la mener à bien, une^ocumentation considérable. Nous avons publié il y a quelque temps une étude du même auteur sur la coloration de la lumière des lampes à arc(’),qui peut servir de type pour définir le caractère de l’ensemble de l’ouvrage.
- La technique de l’éclairage a été profondément bouleversée par l’introduction des tubes Moore et par les travaux de M. Claude sur les lampes au néon. Tout récemment enfin l’attention s’est de nouveau portée sur les lampes à incandescence, à la faveur de l’introduction industrielle du filament de tungstène étiré. La consommation spécifique de nos sources de lumière les plus économiques, lampes à arc et lampes à vapeur de mercure, ne dépasse pas, dans les meilleures conditions, o, i5 à 0,25 watt par bougie ; nous sommes donc bien loin encore du rendement lumineux du ver luisant, lampe naturelle que M. Claude proposait dernièrement en exemple au cours d’une remarquable .conférence à la Société Internationale des Électriciens (2).
- Si l’ouvrage de M. Escard n’est pas orienté spécialement vers les recherches nouvelles, il s’est attaché au contraire à mettre bien au point les ressources que nous pouvons attendre des sources de lumière bien connues dont nous disposons. L’auteur a traité avec tout le développement désirable toutes les notions, tant théoriques que pratiques, qui sont nécessaires à quiconque veut s’éclairer à l’électricité, pour concevoir une idée nette des avantages et des inconvénients relatifs de chaque lumière au point de vue de l’application spéciale qu’il se propose. M. G.
- (’) Voir Lumière Electrique, t. XV (20 séx’ie), p. 236. (2) Voix1 Lumière Électrique, t. XVI, (2» série), p. 207.
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- CHRONIQUE INDUSTRIELLE ET FINANCIÈRE
- ÉTUDES ÉCONOMIQUES
- Comme nous l’annoncions précédemment, deux décrets de.concessions de mines de fer dans ,1e bassin de Briey ont été signés et publiés à XOfficiel', l’un est au bénéfice des Aciéries de France, pour la concession d’Abbeville (849 hect.), l’autre au profit des usines de la Basse-Loire, concession de Grande Ri-mont (960 hect.). Comme nous le disions également, ces deux sociétés se sont engagées par lettre adressée au ministre des Travaux publics à verser à l’Etat 20 % des bénéfices annuels de l’exploitation et, le cas échéant, des bénéfices de la liquidation. Ces stipulations n’ont pas figuré dans les décrets de concessions qui eussent été autrement entachés de nullité pour dispositions contraires à la loi. L’organisation de ces deux concessions va entraîner de nouvelles utilisations de matériel électrique, ce qui est de bon augure pour notre industrie. Précisément pour faciliter toutes les organisations industrielles qui ont besoin d’avoir recours à l’énergie électrique, la Compagnie Lorraine et l’Union gazière viennent de signer un accord pour prendre la prépondérance dans le secteur Energie-Eclairage qui se fonde dans le bassin de Briey.
- Les lignes de la Compagnie Lorraine progressent avec rapidité ; Toul et son voisinage sont alimentés par la station de Nancy; la région de Lunéville le sera bientôt, ainsi que Commercy et le secteur de la Société Meuse et Marne. La concentration de l’industrie autour de tous ces centres promet de beaux développements aux fournisseurs de courant et d’intéressants débouchés aux constructeurs électriciens. Bien des questions s’enchaînent et celle de la diminution des heures de travail qui est liée à la quantité produite et au maintien des salaires est une de celles, à notre avis, qui recevra sa solution de la diffusion de l’énergie électrique. Déjà la conduite individuelle des métiers, qu’ils soient à filer, à tisser ou pour d'autres usages, a été résolue de la manière la plus satisfaisante. Peut-être poussera-t-on plus loin la division de la force motrice en menant chaque broche par un moteur? Car les industriels réaliseront sûrement par l’emploi de l’électricité des économies dans leurs frais de premier établissement et dans leurs frais d’exploitation. Ceux qui auront
- eu la prudence de constituer dans les meilleures années d’abondantes réserves seront alors très heureux de pouvoir s’éviter des déboires en consacrant leurs disponibilités à la transformation de leur matériel. Et c’est ainsi que les exigences de la vie chère et de la main-d’œuvre de plus en plus difficile pourront être satisfaites.
- Les Ardennes Electriques, la voisine de la Compagnie Lorraine, préparent le doublement de léur capital. Comme toutes leurs semblables, elles ont jugé utile de racheter des exploitations gazières qui auraient pu les gêner dans leur développement. Les distributeurs d’énergie rencontrent dans certaines localités non des barreurs de chute, mais des barreurs de courant qui entravent le progrès à l’abri de leur monopole. La solution de les acheter grève trop souvent d’une façon onéreuse les entreprises à leur début; d’où l’hésitation de certaines sociétés qui préfèrent attendre des événements économiques et politiques la modification de la situation à leur profit.
- La conséquence immédiate de la grève anglaise, c’est la hausse des prix sur tous les charbons français, allemands et belges; elle conduira à la hausse des cokes et à une nouvelle hausse sur les produits métallurgiques. Tous les transformateurs de produits ont annoncé ces temps derniers des relèvements de prix variables suivant les matières, mais très caractéristiques d’un mouvement qui ne fait que débuter.
- L’Ouest-Etat, ou plutôt l’administration des Travaux publics, a senti la nécessité de se disculper vis-à-vis du public en faisant paraître une note officieuse qui mît ce dernier au courant des périgrinations nombreuses du projet d’électrification des lignes de banlieue. Les ingénieurs de l’Ouest-Etat, au lieu de mettre à exécution des projets parfaitements étudiés et susceptibles de ménager tous les intérêts enjeu, ont préféré, lors de leur prise de possession, soumettre à une nouvelle enquête et à de nouvelles études ce problème très compliqué de la modification complète de la gare Saint-Lazare. Deux ans ont été perdus, et l’on en revient au projet primitif. Sans attendre le décret de déclaration d’utilité publique certains travaux ont été entrepris. Ce qui appelle de plus l’attention du public sur cette question, c’est
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- que la réalisation de cette électrification paraît liée dans l’esprit de plusieurs à l’extension de certaines usines de distribution existantes. On parle des usines de l’Ouest-Lumière qui alimentent 26 communes de la banlieue Ouest de Paris. Peut-être se précipite-t-on un peu trop vite vers des solutions simples mais qui ne sont guère celles adoptées par l’Etat. Ce dernier désire la plupart du temps conserver son autonomie ; et de même que l’administration des Ponts et Chaussées évite de faire appel à l’industrie privée pour alimenter de courant ses installations dans les ports ou sur les canaux et rivières, de même l’Etat ne voudra dépendre que de lui pour ses chemins de fer. N’a-t-il pas racheté dernièrement l’usine des Moulineaux ? Nous ne pensons pas que ses intentions soient de suivre le même programme pour les usines de Puteaux et de Bezons ! Nous avons plutôt des raisons de croire qu’il étudie la construction d’une importante usine de production du courant dont il aura besoin.
- , L’assemblée générale de la compagnie du Rio Tinto a eu lieu le 10 courant. Le président s’est montré trop optimiste dans ses déclarations, envisageant la bonne tenue des prix du métal qui permettrait à la compagnie de réaliser de beaux bénéfices. Il a été question de l’amélioration des procédés d’extraction et l’installation de la traction électrique a été envisagée. Les ressources propres de la compagnie lui permettraient de réaliser ces travaux sans emprunt. Il paraît aussi que la demande de pyrites augmente dans le monde entier parce que les besoins en acide sulfurique sont de plus en plus grands. Le Rio Tinto trouve là un débouché immédiat qui a la plus heureuse influence sur ses bénéfices.
- La situation de trésorerie de la Société Bergmann, de Berlin, dont nous avons déjà parlé,dans notre dernier numéro, a provoqué une émotion considérable non seulement dans les milieux financiers, mais surtout dans la clientèle électrique. A ce sujet, les journaux allemands abondent de détails inédits et intéressants. La Frankfurter Zeitung avait déjà signalé, il y a un mois, que la Deutsche Bank s’était retirée du conseil d’administration delaBergmann à la suite de plusieurs conflits d’intérêts qui s’étaient produits avec les Siemens-Schuckert, entre autres la fourniture de voitures pour le métropolitain de Schone-bergqui revenait de droit, paraît-il, à Siemens-Schuckert et pour laquelle la Bergmann avait soumissionné à des prix dérisoires. A cette époque, les actions Bergmann de 226 étaient descendues à 190. Le
- même journal s’élève contre la politique financière de la Deutsche Bank qui après avoir soutenu jusqu’à présent les intérêts Bergmann l’abandonne au moment où la Société est arrivée à sa pleine expansion et peut tenir tête à ses deux terribles concurrents; il affirme même que les intérêts de 12 % et plus distribués chaque année par la Bergmann ne correspondaient en rien aux bénéfices réalisés. Le Berliner Ta-geblatt annonce que le Directeur général, S. Bergmann, va se retirer de la Direction et faire partie du conseil d’administration des Siemens-Schuckert ; il sera remplacé par le Dr Berliner. La National Zeitung dit que la Société Siemens-Schuckert est la première à déplorer la disparition de Bergmann comme société indépendante, mais que la fusion sera analogue à celle des Felten et Guilleaume opérée en 1910 par l’Allgemeine Elektrizitàts Gesellschaft. Aucune autre branche d’industrie ne présente, dans ces dernières années, d’après le même journal, autant de victimes que l’électricité : Helios, Union E. G., Schuckert, Lahmeyer, Felten et Guilleaume.
- Comme conclusion, nous citons les termes mêmes de l’article de la National Zeitung sur les causes réelles de l’insuccès Bergmann et sur l’état de l’industrie électrique en Allemagne :
- « La Société Bergmann se trouve encore aujour-« d’hui, sous le rapport technique, très bien placée, « malgré l’insuccès financier de l’année écoulée. Ce « qui lui faisait défaut, c’était une direction commer-« ciale et technique financière. Bergmann possédait « un système trop primitif dans la gestion financière; « jamais il n’a été question d’un programme nette-« ment posé, pour ses opérations. Insouciant, il a fait « bâtir et s’est agrandi, usant .volontiers de décou-« verts mis à sa disposition par les banques, et lors-cc que ces derniers ont atteint des proportions trop « fortes, Bergmann a couvert sa dette par l’émis-« sion de plusieurs millions de marks d’actions ou « d’obligations. C’est ainsi que les choses se sont « passées pendant plusieurs années consécutivement « jusqu’à ce que la dette ait dépassé 20 millions de « marks et que les banques n’aient plus voulu con-« tinuer à ouvrir un crédit illimité.
- « La période de réduction de crédits, survenue « depuis peu de temps, a également été fatale à « Bergmann, si toutefois on peut employer le mot « fatalité pour le fait d’avoir été forcé de se réfugier « dans un groupe plus puissant qui lui réservera, « selon toutes probabilités, un avenir meilleur et « plus sûr.
- « Au fond, et toute question de sentiment mise à
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- .« part, il n’y a pas le moindre doute que les circon-« stances, telles qu’elles se sont produites, présen-« teront une perte pour la Société Bergmann.
- « Au cours de ces dernières années, une lutte achar-« née s’est produite sur le terrain de l’industrie « électrique; de ce fait, la situation s’est trouvée « excessivement difficile pour certaines maisons; « elle s’est forcément terminée par la défaite du « groupe le plus faible; mais il est incontestable que « l’industrie collective de l’électricité est encore bien « éloignée d’un grand trust général, comme l’ont du « reste prouvé les réductions de prix faites dans
- « l’industrie des lampes à filaments métalliques, pen-« dant ces derniers temps.
- « De même, il est faux de prétendre qu’il n’existe « aujourd’hui plus que deux groupes importants « dans l’industrie allemande d’électricité en général. « Malgré la place dominante que les groupes Allge-« meine Elektricitats Gesellschaft et les usines « Siemens-Schuckert occupent, il existe encore « un nombre de maisons spéciales de l’indus-« trie électrique, qui occupent dans leur genre un « rang également élevé, telles que : Mix Genest, Voce gel, Kœrting, Paul Meyer, etc... D. F.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- TRACTION
- Drome. —La commission d’enquête a donné avis favorable au projet de tramway électrique Valence-Saint-Péray, et à la modification du tracé dans la traversée de Valence.
- Loire.—Est déclaré d’utilité publique l’établissement dans le département de la Loire d’un chemin de fer d’intérêt local, destiné à raccorder le chemin de fer d’intérêt local de Roanne à Boën au port public du canal de Roanne à Digoin.
- Manche. — Un vœu est émis par le conseil municipal de Garenlan pour que la ligne de Garentan à Périers soit comprise dans le deuxième réseau des tramways de la Manche et soit construite à voie large.
- Oise. — Un projet est en préparation pour la création d’un tramway sur route desservant les communes de Méru, Lormaison, Saint-Crépin, Montherlant, Valdam-pierre, le plus près possible de Beaumont-les-Nonains, la Neuville-Garnier, Berneuil, Auneuil.
- Ce tramway serait à traction à vapeur.
- Les frais d’établissement sont évalués à i 200 000 fr.
- Orne. — Une somme de 5u 000 francs est votée comme part contributive de la ville d’Alençon aux dépenses d’établissement du tramway d’Alençon à La Poôté.
- Rhône. — La Compagnie des tramways de Lyon étudie un projet de prolongation de la ligne de tramways des Sept-Chemins, à Givors et à Sainte-Colombe.
- Saône-et-Loire. — Une somme de 11 247 francs est
- votée par le conseil municipal de Mâcon pour la construction du chemin de fer Mâcon-Beaujeu.
- - Le conseil émet le vœu que, dans le plus bref délai possible, soit mis à l’étude le projet de raccordement des lignes Mâcon-Beaujeu et Mâcon-Fleurville, par les quais, avec une gare d’eau à établir aux Tuileries et avec la gare du P.-L.-M. par la ligne de Genève.
- Yonne. — Jusqu’au 3 mai, l’enquête est ouverte dans les mairies d’Avallon, de Quarré-les-Tombes et de Véze-lay sur l’avant-projet des lignes de chemins de fer d'intérêt local, à traction électrique, d’Avallon à Chastellux, des Cabanes à Sainl-Léger-Vanban et de Grand-Jsland à Châtel-Censoir.
- ÉCLAIRAGE
- Ariège. — La concession relative à l’éclairage privé de Labastide-sur-Lhers a été accordée à la Société « La Pyrénéenne ».
- Calvados. — Une entente vient d’intervenir entre la municipalité et la Société du littoral normand pour installer l’éclairage électrique 4 Dives.
- Gers. — Le conseil municipal de Saint-Puy a émis un avis favorable à la demande de concession concernant l’éclairage électrique présentée par M. Roudier.
- Landes. — Le préfet a autorisé la mise à l’enquête du projet de distribution d’énergie électrique à Mont-de-Marsan.
- Loire-Inférieure. — Le conseil municipal de_Basse-In-dre a reçu une demande de concession de la SociétéEIec-
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- LA LUMIÈRE
- trique de la Basse-Loire; il étudiera sous peu ces propositions nouvelles.
- Nord. — Un projet est à l’élude pour la création d’un réseau électrique dont Fourmies serait le centre.
- Savoie. — La concession d’éclairage électrique d’Aigueblanche est concédée à M. Louis Tournier, industriel dans celte localité.
- Seine. — Le conseil municipal de Villemomble a approuvé le traité relatif à la concession de la distribution de l’énergie électrique dans la commune.
- Seine-et-Marne. — Le conseil municipal de Nemours s’est occupé, de plusieurs propositions qui lui sont parvenues en janvier.
- Ces diverses propositions ont été formulées : par l’Énergie Industrielle; par M. Leroy, directeur de l’usine de Fontainebleau; enfin, par M. Rendgère, ingénieur électricien à Paris.
- En principe le conseil se déclare favorable à l’installation de l’électricité à Nemours et marque sa préférence pour une usine indépendante et municipale.
- ' Seine-Inférieure.— Le conseil municipal de Malaunay a reçu une demande de concession concernant la distribution d’énergie électrique dans la commune.
- Le conseil municipal d’Oissel a émis un avis favorable à la demande d’installation de l'électriçité par la Société « Centre électrique ».
- TÉLÉPHONIE
- •
- Aube. — Un vœu est émis par le conseil municipal de Yendeuvre pour la construction d’un circuit téléphonique dans l’arrondissement de Bar-sur-Aube.
- Mayenne. — La Chambre de commerce de Laval est autorisée à avancer à l’État une somme de 24 5oo francs, en vue de l’établissement d’un circuit téléphonique direct Laval-Angers.
- Saône-et-Loire. — La Chambre de commerce de Mâcon est autorisée à avancer à l’État une somme de 2 000 francs en vue de l’établissement d’un circuit téléphonique le Rousset-la Guiche.
- TÉLÉGRAPHIE SANS FIL
- Nous citons ci-dessous l’extrait du rapport du budget des colonies concernant le projet d’établissement d’un réseau intercolonial radiolélégraphique.
- Le 11 avril 1911, M. Messimy, ministre des colonies exposa au conseil des ministres l’intérêt capital qu’il y avait h organiser un service radiotélégraphique réunissant les diverses colonies françaises entre elles et à la métropole.
- ÉLECTRIQUE T. XVIII (2* Série). ~ K* 16.
- Le conseil des ministres approuva les grandes lignes du projet ainsi esquissé :
- Dans le Sud-Algérien, une station construite à Colomb-Béchar, terminus de la voie ferrée, jouerait le rôle de « Central » africain, en communication directe, soit avec le poste de la tour Eiffel, soit avec les postes méditerranéens. Elle serait d’autre part reliée à une station semblable organisée à Cotonou. Les deux postes en question draineraient le trafic des postes secondaires de l’Afrique occidentale, de l’Afrique équatoriale, du centre africain. Les communications de l’Afrique occidentale seraient rassemblées à Dakar dont la station renforcée les transmettrait à Colomb-Béchar.
- Celles de l’Afrique équatoriale et du centre africain centralisées à Bangui, où l’on construirait une grande station, seraient de là transmises à Cotonou qui les écoulerait à Colomb-Béchar.
- Bangui jouerait en outre le rôle de relai entre la côte occidentale d’Afrique, Dakar et Cotonou et la côte orientale où une station serait organisée à Djibouti.
- De Djibouti, par Pondichéry, le réseau se rattacherait à Saigon.
- Plus tard, l’on devait envisager le développement vers Madagascar et les îles océaniennes de la chaîne radiotélégraphique reliant les possessions françaises et encerclant le globe.
- De concert entre le ministère des colonies et le gouverneur de l’Indochine, un crédit de 600 000 francs fut réservé au projet d’emprunt pour l’établissement de la station de Saigon.
- Un crédit de 800 000 francs fut demandé en 1912 pour l’organisation des postes de Colomb-Béchar et de Cotonou. L’opposition du ministère des finances a fait abandonner provisoirement cette dernière demande. Après un examen de la situation fait de concert entre le département de la guerre, à qui devait incomber la construction de la station de Colomb-Béchar et le département des colonies, chargé du reste du réseau, le ministre de la guerre et le ministre des colonies décidèrent, en novembre 1911, d’attendre l’établissement du budget de igi3 pour reprendre la question dont l’étude n’avait pu être poussée à fond au moment de la préparation du budget de 1912.
- A la suite des travaux du comité de télégraphie sans fil du département des colonies chargé d’élaborer le projet de détail du réseau intercolonial, le programme complet ci-dessous, différent d’ailleurs sur quelques points de i’avanl-projet de 1911, a été adopté ;
- i« L’Afrique occidentale française ayant décidé la construction sur son budget, d’une station d’intérêt local placée à Tombouctou et susceptible d’atteindre lé Sud-Al-gérien, le Tchad et l’Atlantique, il a semblé qu’en renforçant un peu celte station de façon à lui permettre de communiquer avec Bangui, on pourrait supprimer le poste prévu à Cotonou ;
- 20 Les nouvelles conventions franco-allemandes don-
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 9B
- 20 Avril 1912.
- nent une importance toute particulière à la station de Bangui. De nombreuses déliminations devront être faites dans le centre africain, et la télégraphie sans fil permet de dresser avec précision la carte des régions comprises dans la zone d’action des grandes stations.
- D’autre part le petit réseau radiotélégraphique du Tchad entrera en fonctionnement en 191a, les stations de Loango et de Brazzaville ont commencé leurs essais, les réseaux allemands du Tanganyika, du Cameroun et le réseau du Congo belge se développent rapidement. Les échanges radiotélégraphiques du centre africain vont donc prendre une importance considérable.
- Pour ces diverses raisons, il importe de créer dans le plus bref délai possible le central de l’Afrique équatoriale et la construction du poste de Bangui s'impose en première ligne ;
- 3° Le rendement du réseau intercolonial croissant avec le nombre des stations mises en service, il a paru préférable' de réaliser le programme prévu sur un grand nombre d’exercices aussi réduit que possible.
- Les Allemands et les Anglais en particulier poussent avec une grande activité le développement de leurs communications radiotélégraphiques, qui enserrent déjà les nôtres de tous côtés, et il importe, si l’on ne veut pas que la France se trouve en état d’infériorité marquée et soit contrainte à une exploitation difficile et désavantageuse, de regagner rapidement le retard actuel.
- D’ailleurs, d’une façon générale, l’étude détaillée du réseau intercolonial de T. S. F. a fait ressortir encore l’intérêt primordial qui s’attache à sa résolution, tant au point de vue politique et militaire qu’en ce qui concerne les relations commerciales entre les diverses colonies, les communications avec les navires en mer, les services d’utilité publique (envoi de l’heure, établissement des cartes, signaux météorologiques, nouvelles de presse).
- Le programme établi par le département des colonies comprend, en outre des stations de Colorab-Béchar (Guerre), Tombouctou (A. O. F.), Saïgon (Indochine) qui font ou ont fait l’objet de demandes de crédits spé-
- ciaux, l’organisation de grandes tstations à la Martinique, Dakar, Bangui, Djibouti, Pondichéry, Tananarive, Nouméa, Taïti, les Marquises.
- Il comporte une dépense de 6600000 francs environ répartie sur cinq exercices. Le crédit nécessaire pour 1913 est de 1 780 000 francs.
- Le ministère des colonies va s’entendre à ce sujet avec celui des finances.
- DIVERS
- Association technique de fonderie. Concours de 1912.
- L’Association technique de fonderie rappelle aux techniciens et praticiens de fonderie qu'elle a ouvert deux concours sur les sujets suivants, auxquels tous peuvent prendre part, qu’ils soient Français on étrangers, adhérents ou non de l’Association.
- Le premier est relatif à l’étude pratique sur les cubilots de fonderie. — La date de clôture de réception des envois est le 3o avril 1912.
- Le second porte sur l’étude des petits phénomènes qui se passent dans les moules. — La date de clôture de ce dernier est le 3i octobre 1912.
- Les mémoires doivent être adressés au président de l’Association technique de fonderie : M. Barthe, 43, rue de Clichy, à Paris, ou au secrétaire : M. C. Didier, 61, cours d’Orléans, à Charleville.
- L’Association rappelle que deux prix en espèces de la valeur de 5oo francs chacun et des récompenses honorifiques sont affectés à ce concours.
- Tous les intéressés peuvent également demander le programme complet du concours qui leur sera adressé sur demande.
- ' Paris. — M. Janet, directeur supérieur de l’École supérieure d’Électricité, et M. Laporte, sous-directeur du laboratoire central d’électricité, sont nommés membres du comité technique de l’éclairage naturel et artificiel.
- SOCIÉTÉS
- Compagnie Française pour l'Exploitation des Procédés Thomson-Houston. Comparaison des recettes des exploitations du ier janvier au 3i mars 1911-1912.
- DÉSIGNATION RECETTES DU MOIS DE MARS RECETTES DU Ier JANVIER AU 3l MARS (3e MOIS)
- DES RÉSEAUX I9II 1912 augmentation en 1912 I911 i9ia augment en 19 totale ition 2 ' %
- Compagnie générale Parisienne de tramways. 8067.76,65 891 502,80 84 727,15 38 323,90 2 288 430,25 2 56i 211,10 272,780,85 11,92
- Compagnie des chemins de fer Nogentais.... 290 786 329109,90 832 601,20 g3o 3oi,25 I06 700,05 12,95
- Compagnie française des tramways électriques et omnibus de Bordeaux 479093,85 509274,40 3o i8o,55 4 267 ,37 I 3i4 835,55 i 455 765,25 140929,70 10,71
- Compagnie des tramways de Nice et du Littoral. 524036,93 519769,56 I 384 544,98 1 433 478,88 48933,90 3 ,ô3
- Compagnie des tramways de Rouen Société des tramways d’Amiens 23i 99I,5o 2Ô7575,20 a5 583 ,70 681 64o,55 744 662,45 63 021,90 9,24
- 65 627,55 68923 3 295 ,45 192 387,10 200 388,25 8 001,15 i4665,io 4,16
- Société Versaillaise dé tramways électriques. 45682,25 50276,70 4 594 ,45 128 i58,5o 142 823,60 11,44
- Société des tramways algériens 118 998,65 133736,95 14 738 ,3o 345 923,20 390 489,85 44^566,65 12,88
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- LA LUMIÈRE5 ÉLECTRIQUE T. XVIII (2* Série). — M® 16;
- Ateliers de constructions électriques de Char/eroi. — Le bénéfice de ign (i 22a 565 francs dont 137 363 francs reportés) permettra de couvrir les charges sociales, d’amortir m 426 francs sur expositions de Turin et de Charleroi, de Verser 37 720 francs à la réserve, aa 271 francs au fond d’amortissement dés actions de priorité, de reporter à nouveau 127 549 francs et de distribuer le surplus à raison de 35 francs et de 10 francs selon le titre, comme précédemment.
- " CONSTITUTIONS
- Oemont-.Guerbois et Cie [distribution d'énergie électrique). —r -Durée : 4° années. Capital : 1 100 000 francs. — Siège social : Méru (Oise).
- CONVOCATIONS
- Compagnie Française pour l’exploitation des procédés Thomson-Houston. —Le 7 mai, 7, rue de Madrid, Paris.
- Société Nîmoise d’Éclairage et de Force motrice. — Le a5 avril, 94, rue Saint-Lazare, Paris.
- , Tramways Électriques de Boulogne-sur-Mer. — Le 27 avril, 5o, rue de Lisbonne, Paris.
- ADJUDICATIONS
- FRANCE
- Le 6 mai 1912, à 10 heures, dans une des salles de la Sorbonne, rue Saint-Jacques, n° 46, à Paris, adjudication des travaux d’installation de la lumière électrique à effectuer au lycée de jeunes filles projeté dans les locaux sis boulevard des Invalides, n° 33, à Paris. Devis : 3o 33o francs.
- BELGIQUE
- Le 8 mai, à 11 heures, à la Bourse de Bruxelles, fourniture de commutateurs télégraphiques combinés avec annonciateurs à clapet nécessaires à l’administration des télégraphes (cahier des charges spécial n° 1120).
- Le 8 mai, à 11 heures, à la Bourse de Bruxelles, fourniture, installation et montage de tables téléphoniques commutàtrices, du répartiteur et dés autrès accessoires nécessaires à l’équipement des bureaux centraux des téléphones de Bruges et de Courtrâi ; caUt. préalable : 5 000 francs (cahier des charges spécial n° 1 i 28) ; prix des plans : 1 franc. Soumissions rëcommandéès lé 4 mai.
- GRANDE-BRETAGNE
- Le i«1- juillet, au département des travaux publics, à Wellington (Nouvelle-Zélande), fourniture de machines pour force hydraulique et machines électriques.
- ITALIE
- Le 24 avril, aux chemins de fer de l’Etat italien, à Rome, fourniture de 6 000 tubes bouilleurs en laiton ; — le 3o avril, fourniture de 20 moteurs électriques pour les ateliers de Rome-Trastevere (adjudications internationales).
- AUTRICHE-HONGRIE
- Le 25 avril, à la direction du chemin de fer du Nord, à Vienne, installation de l’éclairage électrique par 80 lampes à arc à la station d’Oderberg.
- RÉSULTATS D’ADJUDICATIONS FRANCE
- . 3o avril.— Mairie de Villeneuie-Saint-Georges (Seine-et-Oise). Construction de l’usine et ouvrages divers pour l’épuration des eaux-vannes.
- Machinerie : pompe centrifuge, dynamos, lignes, installation de l’éclairage électrique, pompe alimentaire, bâche d’alimentation, montage des appareils, fournitures et travaux divers, i5 000 francs.
- MM. Hillairet-Huguet, 22, rue Vicq-d’Azir, à Paris, adj. à 2 % de rabais.
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- Tr*at«-qqatii*ni« 'aimé*.
- SAMEDI 27 AVRIL 1912.
- Ton» XVIII (2* série). - N* 17
- La
- Lumière Électrique
- Précédemment
- L'Éclairage Électrique
- REVUE HEBDOMADAIRE DES APPLICATIONS DE L’ÉLECTRICITE
- La reproduction des articles de La. Lumière Électrique est interdite.
- SOMMAIRE
- EDITORIAL, p. 97. —W. Genkin. Sur l’essai après pose des câbles à haute tension, p. 99. — J. Rey-val. L’exposition de la Société Française de Physique (suite), p. 102.
- Extraits des publications périodiques. — Arcs et lampes électriques. Dés moyens d’améliorer le rendement économique des lampes à arc-flamme modernes, W. Hechler, p. 107. — Applications mécaniques. Calcul de la force portante d’un électro-aimant,K. Euler, p. n3. — Télégraphie et Téléphonie. Sur l’emploi des cellules photoélectriques comme photophones, E. Bloch, p. 121. — Brevets. Procédé de génération d’un courant d’intensité constante, p. 122. — Procédé de compoundage des transformateurs de phase à collecteur, p. 123. — Chronique industrielle et financière. — Etudes économiques, d. 124. — Renseignements commerciaux, p. ia5. — Adjudications, p. 127.
- ÉDITORIAL
- M. W. Genkin apporte une ingénieuse contribution au problème, très actuel si l’on en juge par les discussions auxquelles il donne lieu, de Vessai après pose des câbles à haute tension.
- Ni l’essai en courant continu, ni l’essai en courant alternatif au double de la tension de service ne sont à l’abri de toutes objections. Le procédé indiqué par M. W. Genkin, applicable toutes les fois qu’on dispose d’un transformateur à proximité du câble à essayer, donne un moyen élégant de soumettre les câbles aux tensions imposées normalement par les cahiers des charges sans nécessiter la mise enjeu de puissances fictives élevées.
- La méthode est basée sur le principe de la résonance électrique.
- Dans la deuxième partie du compte rendu de Y Exposition de la Société française de Physique, M. J. Reyval achève d’abord de passer en revue les appareils de la maison Carpentier.
- L’ingénieux principe du logomètre, déjà connu de nos lecteurs, reçoit des applications nouvelles.ilconvient de signaler, parmi celles-ci, les phasemètres dont les indications sont indépendantes des variations du courant d’excitation et de la fréquence; d’autres applications sont du domaine de l’exploitation télégraphique.
- Nombreuses sont donc les fonctions auxquelles se prête avec une parfaite souplesse le mode de graduation dû logomètre.
- Dans le cas particulier de la pyrométrie,
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- 98 LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XVIII(2*Sérle). —„H# 17.
- on a préféré recourir au galvanomètre Abraham, sans couple directeur, dont nous avons déjà donné le principe et dont la sensibilité est très grande.
- Les constructeurs Chauvin et Arnoux ont présenté également nombre d’instruments intéressants.
- Nous citerons notamment des enregistreurs à cadran qui permettent de rendre enregistreurs les appareils circulaires de tablëau.
- De la maison Rousseile et Tournaire, on trouvera décrite une pile thermo-électrique dans le vide.
- Enfin, la pile électrique à anode d’oxyde de cuivre régénérable, imaginée par M. A. Wydts, fournit un exemple ' intéressant d’une pile à un seul liquide à grand débit.
- M. W. Hechler a institué une longue série d’expériences sur les charbons des lampes à arc-flamme.
- L’auteur s’est surtout attaché à augmenter le rendement lumineux des lampes en vase clos ou à admission d’air réduite.
- De l’étude [critique à laquelle il se livre, les conclusions prêtent sans doute à la discussion; l’auteur a néanmoins réuni une do-
- cumentation importante dont nous reproduisons les principaux éléments.
- L’étude de la force portante des électroaimants, lorsque la pièce levée n’est pas en contact avec les pièces polaires, ne repose actuellement sur aucune base théorique bien précise. La répartition variable des flux de dispersion suivant l’écartement ou la course de l’armature fait de ce problème un des plus complexes, comme on le sait, de l’électro-techniqué industrielle.
- M. K. Euler a exécuté des expériences méthodiques en plaçant des bobines exploratrices en différents points de l’entrefer d’un électro-aimant de levage industriel. Nous donnons les principaux résultats-de cette étude, résultats qui consistent surtout dans des diagrammes expérimentaux indiquant les relations qui existent entre la force portante, l’excitation, la course du noyau, etc., et que l’auteur compare d’ailleurs avec les mêmes diagrammes déduits de certaines formules théoriques.
- L’ensemble des résultats confirme la valeur des formules approximatives de Gohn et Emde, qui supposent la connaissance de la répartition du flux; c’est précisément la.détermination de cette répartition qui a fait l’objet des recherches de M. Euler.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 27 Avril *942; " -
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- . SUR L’ESSAI APRÈS POSE DES GABLES A HAUTE TENSION
- Ces temps derniers, il a été souvent question de l’épreuve à laquelle on doit soumettre les câbles destinés aux réseaux à haute tension avant leur mise en service.
- L’essai eh courant continu, quoique très commode, ne paraît pas être unanimement adopté. Quant à l’essai en courant alternatif au double delà tensiqn de service, généralement imposé par le cahier des charges, sa réalisation rencontre souvent des difficultés à cause de la valeur très élevée de la puissance fictive qu’on impose aux appareils.
- Il nous a paru utile de signaler un dispositif d’essai susceptible de remédier très souvent à cet inconvénient. Il repose, comme beaucoup d’autres, sur le phénomène de la résonance.
- On sait, en effet, que si l’on alimente une capacité G à l’aide d’un transformateur sur-volteur T, suivant le schéma de la figure i, il
- A
- existe une valeur de la self-induction totale du transformateur, pour laquelle la puissance fictive débitée par la source est minima.
- La théorie du transformateur à résonance, établie par M. Blondel (*) et par M. Bethe-nod (2), dans cette Revue, montre que la puissance fictive débitée par la source peut se
- (') L'Eclairage Electrique t. LI, 18 et 25 mai, 8 juin 1907.
- (a) L'Eclairage Electrique, noS 43, 44» 46, 48, 5o, 62, i907.
- mettre sous la forme suivante, en négligeant les termes contenant les résistances comme facteurs :
- EJ,
- A
- ( i — <j) LoCco3
- (L2Cw2 — 1) (aL2Cu>2 — 1)
- en posant :
- E» = voltage primaire.
- I, = courant primaire.
- A = Cm h2j = puissance apparente absorbée par la capacité.
- a» = pulsation de courant.
- L2 = self-induction secondairè totale.
- u
- L, L2— M2 L»L2
- coefficient de dispersion.
- On est conduit à conclure que la puissance fictive s’annule (dans l’hypothèse R1 = R, = o), lorsque l’un des facteurs de l’égalité ci-dessus s'annule :
- L2Cw2 = 1 (1)
- cL2G(«)2 = 1. (2)
- Pour qu’il en soit ainsi, il faut évidemment que la self L, du transformateur soit réglable suivant la capacité du câble. Il suffit cependant que le fer du j transformateur soit saturé pour que ce réglage puisse se faire très facilement par une légère modification du voltage d’alimentation E,.
- On sait que, au voisinage de la saturation, la valeur apparente de la self varie très rapidement avec le voltage. Il est donc possible, en modifiant légèrement ce dernier, d’obtenir une valeur de la self en résonance avec la capacité du câble.
- L’exemple suivant montre l’application pratique de cette méthode sur un réseau triphasé en câbles armés à i3ooo volts, 25 périodes (fig. 2).
- On utilisait comme transformateur survol-teur une colonne de transformateur triphasé ordinaire au rapport i3ooo/44° volts, en l’a-
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XVIII (2* Sérié). — «• i%
- limentant par la basse tension entre le neutre et un sommet de l’étoile. L’enroulement haute tension, monté en triangle, était ouvert
- VVVWVVVV\A/\
- Fig. 2. — i, disjoncteur automatique; R, régulateur à induction; T, transformateur; C, câble.
- et on obtenait le rapport 02 dans les conditions de l’essai. Le régulateur à induction R permettait de faire varier le voltage aux bornes du transformateur et de le porter graduellement à 5oo volts, c'est-à-dire au double du voltage normal.
- santé wattée, fournit une valeur approximative de la self apparente. Cette dernière se trouve comprise entre 83,7 et3i henrys pour une variation de voltage comprise entre 21000 et 26 000 volts.
- L’égalité (1) montre qu’on met ainsi en résonancé les capacités comprises entre d,485 et 1,3 microfarad en choisissant le voltage d’alimentation convenable au moyen du régulateur R. Ce dei’nier aura des dimensions très réduites, puisqu’il n’aura qu’à couvrir les pertes de transformateur, s’élevant à 6 kilowatts à 26000 volts, et l’hystérésis diélectrique du câble, qu’on peut chiffrer à 1 kilowatt par 10 kilomètres.
- Dans certains cas particuliers on pourra faire usage de l’égalité (2), surtout si l’on opère sur une capacité très grande. Si l’on adopte la valeur a — 0,46, que l’essai semble indiquer, on pourra faire résonner suivant (2) la capacité de 2,8 microfarads à
- 26 000
- 2 3 4-00
- 20800
- 18200
- ^ 15600
- 13000
- 0 1 2 3 4 5 C
- Amperes i-’ig. 3.
- La courbe de la ligure 3 relevée sur le ^transformateur seul montre la relation entre les valeurs efficaces du voltage et du courant, et, par conséquent, en négligeant la compo-
- 26 000 volts. Cependant, comme on a généralement affaire à des capacités bien moins importantes et, d’autre part, la détermination du coefficient de dispersion étant une
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- LA LUMIERE ÉLECTRIQUE
- 27 Avril 1912.
- 101
- chose difficile dans le cas des transformateurs saturés, on se servira de préférence dé l’égalité (i).
- Dans l’essai des câbles, on peut grouper les cordes de sept façon différentes, et il convient de rechercher le groupement le plus avantageux dans chaque cas particulier.
- Fig. 4-
- Le tableau de la figure 4 est destiné à faciliter ce tâtonnement en donnant les valeurs de la capacité comparativement à celle entre
- deux cordes isolées. Le rapport
- G
- G'
- est pris
- égal à 3, 3, valeur moyenne pour les câbles à i3 ooo volts.
- Dans le cas d’un long câbfe on utilisera le groupement (i) dans l’essai entre cordes et le groupement (3) dans l’essai au plomb.
- Ainsi, pour effectuer l’essai de 9 kilomètres de câble 3 X 70 millimètres carrés dont la capacité entre cordes est égale à 0,88 micro-larad, il faudra employer le groupement (2) dans l’essai entre cordes et le groupement (3) dans l’essai au plomb. Ce montage permettra de se rapprocher le plus possible du double du voltage, tout en restant en résonance.
- Dans le cas de longueurs moins grandes, on pourra se servir des groupements (4) ou (6) permettant l’essai simultané entre cordes et au plomb.
- La méthode'ci-dessus est applicable toutes les fois qu’on dispose d’un transformateur à proximité du câble à essayer. Pendant la durée de l’essai, qui ne dépasse guère un quart d’heure, on soumet le tranformateur au double du voltage normal. Get essai peut être considéré comme épreuve de l’isolant entre spires et figure dans la plupart des cahiers des charges pour fourniture des transformateurs. Le voltage réglable servant à alimenter le transformateur du côté basse tension exige l’emploi d’un régulateur à induction ou d’un auto-transformateur, d’ailleurs d’une puissance très réduite. L’emploi d’un tel appareil est généralement inévitable à cause de la mise sous tension progressive exigée par les constructeurs de câbles.
- Dans certains cas, le procédé indiqué ne permettra pas d’atteindre exactement le double du voltage, mais il donnera, cependant, un moyen pratique de se i*approcher suffisamment de ce régime.
- W. Genkin,
- Ingénieur à la Société du Gaz et de l’Electricité de Marseille.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XVIII (2e Série); — N» 17.
- L’EXPOSITION DE LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE DE PHYSIQUE (Suite)
- Nous terminions notre dernier article en i décrivant le stand de la maison Carpentier, I où figurait une intéressante modification du voltmètre électrostatique Abraham et Villard. Si nos lecteurs veulent bien se reporter à la photographie du type ioooo à aoo ooo volts que nous reproduisions, ils pourront mieux apprécier la forme ramassée du petit modèle, destiné aux tensions plus courantes de io ooo à 3oooo volts, que nous mettons sous leurs yeux aujourd’hui (fig. 3).
- Rappelons que le logomètre comprend essentiellement un équipage mobile constitué par deux cadres, dans chacun desquels circule l’un des deux courants à comparer. Sur cet équipage agit un champ magnétique continu ou alternatif, suivant la nature de ces courants. Les pièces polaires de l’aimant ou de l’électro de champ, ainsi que le noyau répartiteur, sont disposés excentriquement, de telle sorte que l’intensité du champ magnétique est variable, de part et d’autre du noyau. Ce dispositif présente le grand avantage de permettre la réalisation de telle allure de graduation qu’on désire.
- Sur le principe du logomètre, la maison Carpentier a réalisé des phasemètres monophasés qui sont donc, par construction, indépendants des variations du courant d’excitation.
- XL;. 1, *
- r^vvvwvw»—EJ-
- Fig. 3. — Voltmètre électrostatique Abraham et Villard (o-ioooo, 0-20000, o-3oooo volts).
- Les vis calantes permettent de modifier l’inclinaison de l’appareil jusqu’à ce que l’aiguille indicatrice coïncide avec le zéro. On remarque sur cette photographie, comme nous l’avons déjà dit, les dimensions réduites des plateaux qui n’excèdent pas. celles de l’appareil de mesure lui-même.
- La maison Carpentier présentait encore un certain nombre d’applications intéressantes du logomètre, dont nous avons déjà indiqué le principe (3).
- (*) Lumière Electrique, ao avril igia.
- (2) Lumière Electrique, t. X, 2e série, p. 169.
- Fig. 4. — Schéma du pliascmètre monophasé.
- L’électro A du logomètre est parcouru par le courant principal I (fig. 4)»
- L’un des cadres C, est branché sur le réseau, en série avec une résistance ohmique R, et le primaire rl\ d’un petit transformateur à circuit magnétique ouvert. L’autre C2 cadre est ali-
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- mente par deux forces électromotrices : l’une d’elles est prise aux bornesd’une petite résistance ohmique R, branchée sur le réseau, en série avec une]self importante;l’autre est produite par le secondaire T2 du transformateur. Ces deux forces électromotrices sont toutes les deux décalées d’environ 90° sur la tension (l’une'd’un peu plus, l’autre d’un peu moins de 90°) ; l’une est directement et l’autre inversement proportionnelle à la fréquence : en les réglant à l’égalité on obtient une résultante pratiquement indépendante de la fréquence.
- La position d’équilibre du cadre est fonction de la phase du flux qui est produit par le courant d’excitation, les couples agissant sur le cadre étant respectivement proportionnels à sin<p et cos ç.
- En ce qui concerne les phasemètres polyphasés, on crée, au moyen de résistances ohmiques, unfaux pointneutre où aboutissent les deux circuits des cadres. Les résistances réunissant le faux point neutre aux fils de ligne permettent d’obtenir diverses sensibilités.
- Les phasemètres ainsi construits sont insensibles aux variations de fréquence et de tension, car le rapport des courants dans les cadres et la répartition du champ dans l’entrefer sont indépendants de ces deux grandeurs.
- U indicateur téléphonique (’), encore une application du logomètre, permet à un téléphoniste de savoir jusqu’à quelle ville il lui est possible de correspondre. La ligne se trouve en effet coupée et bouclée à la station qui est déjà en communication.
- Partant des bornes d’une batterie de piles, le courant parcourt deux circuits : le premier contient l’un des cadres du logomètre et l’enroulement excitateur; l’autre est constitué par le second cadre et la ligne téléphonique bouclée.
- Le logomètre fonctionne donc comme un ohmmètre spécial; son aiguille indicatrice se
- (* *) Cette application du logomètre est due à MM. Sar-tiaux et Alliamet.
- déplace sur un cadran portant les noms des villes du réseau. L’appareil consomme moins de 5 milliampères sous 10 volts et n’agit pas sur les relais de la ligne.
- Les logomètres sont encore susceptibles de beaucoup d’autres applications (*•) et en particulier, branchés sur une batterie d’accumulateurs, ou mieux sur un réseau continu ou alternatif, ils permettent d’enregistrer les variations d’une résistance placée dans un certain milieu à étudier. Le problème est celui que l’on rencontre en pyrométrie par exemple.
- Dans le cas du courant alternatif, on obtient cependant une plus grande sensibilité en ayant recours aux dispositifs préconisés par M. Abraham (2). C’est ainsi que, dans les thermomètres et pyromètres électriques exposés, appartenant à la catégorie des thermomètres à résistance, l’appareil de mesure était un galvanomètre, formé d’un électro à courant alternatif et d’un cadre mobile sans couple directeur.
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- Fig, 5, — Galvanomètre Abraham, employé avec les pyromètres.
- On alimente sous la tension V (fig. 5) d’une part l’électro E du galvanomètre, et d’autre part un circuit comprenant une grande résis-
- (l) Voir L. Joly, Bulletin de la Société Internationale des Electriciens, février 1911.
- (*) Bulletin de la Société Internationale des Electriciens, mars 1911 ; voir aussi Lumière Electrique, l. XIV (20 série), p. 176.
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- tance ohmique R et le primaire d’un transformateur à circuit magnétique ouvert T. C’est le secondaire de ce transformateur qui est connecté aux deux sommets opposés du pont de Wheatstone, les deux autres sommets étant reliés aù cadre C. du galvanomètre • Ce dispositif rend les indications de l’appareil indépendantes de la tension et de la fréquence. En effet, les variations de la première n’affectent pas les phases des courants et des flux en présence-, or, le galvanomètre se tient en équilibre lorsque le courant du cadre est en quadrature avec le flux de l’élec-tro ; une augmentation de tension ne produit donc qu’une augmentation de force directrice sans changer la position d’équilibre. Celle-ci n’est pas non plus altérée par des variations de fréquence, car si 0 désigne le décalage dans le circuit du cadre, /*, la fréquence, V2, la tension secondaire du transformateur, E,, la force électromotrice induite dans le cadre par l’électro, et enfin A et B, des constantes, on a :
- Entre les bobinages et les pièces polaires on a ménagé un espace annulaire où l’on fait circuler un courant d’eau ayant pour effet de maintenir à une température convenable le noyau de fer et d’atténuer l’élévation de température des couches intérieures du bobinage excitateur, lors du fonctionnement. L’entrée et la sortie de la circulation d’eau sont nettement visibles sur la figure 6.
- Fig. 6. — Electro-aimant ù circulation d’eau.
- tg Q = A f= B
- Gomme V2 est proportionnelle à f on en conclut que E, doit rester constante, ce qui ne se produit que si le cadre reste immobile.
- Le corps thermométrique pouvant avoir une résistance considérable, il est possible de le placer à une grande distance de l’appareil indicateur, les connexions intermédiaires étant négligeables.
- La maison Carpentier exposait deux appareils de ce système : un thermomètre pour étuve et un pyromètre. Le premier est de la forme des voltmètres de cette maison, il est o-radué de 6o° à 63° C.; le second est un en-
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- registreur à ordonnées rectilignes et à diagramme continu, gradué de 55o° à 900° centigrades.
- Nous signalerons enfin un électro-aimant à cirçulation d'eau, dü type Weiss, mais qui ne présente aucun bobinage sur la partie inférieure de la culasse.
- Cet appareil peut être muni de pièces polaires de formes variées, d’écartement réglable. Les bobines excitatrices peuvent en outre être rapprochées l’une de l’autre, de façon à se rejoindre presque complètement sur l’entrefer. Les noyaux polaires sont forés dans leur longueur, en vue des expériences d’optique. Lorsque le canal ainsi formé n’est pas utilisé on y introduit des cylindres de fer doux afin d’augmenter le flux.
- Différents appareils de manipulation d’une construction très soignée, tels que pont à fil, interrupteurs, combinateur et barrette de connexions, sont encore à signaler dans la remarquable exposition de la maison Carpentier.
- Le galvanomètre à enregistrement photographique qu’exposait la maison Chauvin et Arnoux comporte essentiellement un galvanomètre très sensible, muni de deux miroirs, sur lesquels se réfléchissent des rayons
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- lumineux émanés d’une fente éclairée.
- L’appareil est renfermé dans une boîte en bois et l’une des images se forme sur un verre dépoli, grâce auquel on peut, de l’extérieur, suivre les déplacements du galvanomètre. L’autre image de la fente vient tomber sur une feuille de papier sensible entraînée par un mouvement d’horlogerie et placée derrière une fente perpendiculaire à la première.
- L’enregistrement peut s’effectuer- dans tous les temps compris entre 4 minutes et 4 heures, pour-une révolution complète du mouvement'. Ce réglage s'effectue à l’aide d’urte manette qui agit sur un shunt magnétique, freinant le dernier mobile du mouvement d’horlogerie. Un contact et une sonnerie permettent de repérer le mouvement du cylindre enregistreur.
- Une petite lampe électrique est fixée sur -lè galvanomètre et mise en circuit par un métronome à contact. Dès lors, on obtient, sur la bande de papier, un trait toutes les i5 secondes, où toutes les io minutes, suivant la vitesse d’enregistrement. D’autre part, la fente placée devant le cylindre est obturée à l’aide de fils disposés convenablement devant elle, de sorte que les traits lumineux qui correspondent à des temps égaux sont interrompus.
- En traçant un réseau de droites parallèles passant par ces différentes interruptions, chacune d’elles correspond â une valeur déterminée de l’intensité.
- Un autre appareil enregistreur à cadran se distingue surtout en ce qu’il pei’met de rendre enregistreurs les appareils circulaires île tableaux, tels que voltmètres, ampèremètres, wattmètres, pyromètres, etc.
- L’index est remplacé par une plume formée d’un long tube d’aluminium, terminé en bas par une pointe enserrant une matière poreuse et, en haut, par un réservoir de grandes dimensions placé au centre d’oscillation. Au moyen d’une fourchette recourbée, cette plume s’accroche à l’équipage mobile. Grâce à ce dispositif, la plumé encrée reste
- équibrée quel que soit le débit d’encre.
- Un mouvement d’horlogerie entraîne sans jeu la feuille à diagramme par l’axe de son bai’illet, et une came, calée sur l’un des mobiles du mouvement, soulève deux fois par minute l’étrier mobile qui appuie la plume sur le diagramme. L’enregistrement se fait donc par pointés successifs très rapprochés sur un diagramme circulaire.
- On réalise le centrage exact de la feuille de papier à diagramme en faisant coïncider dans trois encoches du papier, une circonférence dessinée sur le diagramme avec un cercle de foi, tracé sur le fond de l’appareil.
- Nous avons encore remarqué, parmi les appareils Chauvin etArnoux,unmégohmmèlre a cadran, comportant un galvanomètre à cadre mobile, suspendu élastiquement, de façon à pouvoir supporter les chocs sans avoir à craindre de détérioration; un pyromètre étalon portatif, dont le galvanomètre possède un bouton de correction, commandant un shunt magnétique réglable, afin d’éliminer les erreurs dues aux variations de la tempéi’ature ambiante; un galvanomètre à miroir, dont la sensibilité est de i millième de micro-ampère par division sur une échelle placée à un mètre ; un pont de Wheatstone permettant la mesure directe des résistances comprises entre i/io d’ohm et i mégohm, et un pont de Kohl-rausch, pour la mesure des résistances po-larisables et des résistances sans self comprises entre i/io d’ohm et 20 mégohms.
- Au stand de la maison Roussell.e et Tournaire étaient exposés de nombreux instruments portatifs (voltmètres, ampèremètres, voltmètres-ampèremètres combinés) ; une boîte decontrôle pour courant alternatif renfermant des instruments destinés à être raccordés à des transformateurs de mesure et de dimensions très réduites : dans ce type d’appareils, le cadi’e mobile embrasse complètement la bobine fixe; un voltmètre ampèremètre à cadre mobile (600 volts, i5o ampères) pour mesures de laboratoire, etc.
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- • Nous signalerons plus spécialement une pile thermo-électrique dans le vide pour la mesure des courants alternatifs. Elle est constituée par un thermo-élément au fer constantan, dont le point de soudure est échauffé par un fil de platine parcouru par le courant à étudier. Ce fil de platine et le thermo-élément sont soudés en croix, au point de soudure même de l’élément, et sont montés dans une ampoule de verre où l’on a fait le vide. Pour protéger celle-ci contre les influences extérieures de la température, elle est enfermée dans une boîte en bois.
- Cette pile s’emploie en combinaison avec un millivoltmètre pour courant continu. Elle offre l’avantage, comparée aux-instruments électrodynamométriques, d’avoir une résistance relativement petite (i à 45 ohms) et sans self.
- L’étalonnage de l’instrument se fait avec du courant continu. Lorsqu’il circule un courant de io milliampères dans le fil chaud, la force électromotrice du thermo-élément varie, suivantles modèles, entre 8 et 2,5 mil-livolts. Dans ces deux cas extrêmes, la résistance du fil chaud est respectivement de 45 et de i ohm.
- En appelant R la résistance du millivoltmètre et R' celle du couple thermo-électrique, la force électromotrice È de la pile se déduit de l’indication du millivoltmètre, lequel mesure la tension aux boxmes V, par la formule :
- D’ailleurs, les intensités passant dans le fil chaud sont entre elles comme les racines carrées des forces électromotrices; on a donc :
- L et E2 sont des constantes de la pile. La formule (i) permet de calculer Ej; d’où I,.
- - Gomme millivoltmètre on peut employer tout galvanomètre sensible; en particulier,
- avec un galvanomètre Deprez-d’Arsonval, à aiguille, d’une résistance d’environ 8o ohms, il est possible de mesurer des intensités de coùi’ant, dans le fil de platine,- comprises entre 0,002 et o,i ampère, suivant les modèles des couples thermo-électriques.
- On peut encore dépasser cette sensibilité en se servant d’un galvanomètre à miroir.
- Nous signalerons encore aujourd’hui un type intéressant de pile électrique à anode régénérable.
- Parmi les piles à un seul liquide, les éléments à électrolytes alcalins et aux oxydes de cuivre ou de nickel, dont le prototype a été établi dès 1882 par MM. de Lalande et Chaperon, présentent des qualités incontestables au point de vue de la constance et de la valeur élevée du débit. On peut même dire, si l’on ne tient pas compte de la force électromotrice de ces éléments, qu’ils participent des propriétés énergiques des piles acides (Bunsen) et des qualités de tout repos des piles à électrolyte salin (Leclanché).
- Toutefois, le prix élevé de l’oxyde de cuivre a limité considérablement le nombre des applications des piles de Lalande et c’est •pourquoi M. A. Wydts a cherché à régénérer ce produit qui se trouve transformé progressivement en cuivre métal par le passage du courant.
- S’inspirant de l’expérience classique du fer pyrophorique, dont l’oxydation spontanée est due à son état de division extrême, cet inventeur a cherché à produire de l’oxyde de cuivre sous une forme de très grande division moléculaire, de façon que chaque particule élémentaire de cuivre réduit puisse être, elle aussi, spontanément réoxydable.
- A cet effet, on précipite par une base une solution aqueuse d’un sel de cuivre; on obtient ainsi de l’hydroxyde de cuivre qui est comprimé en plaques circulaires trouées, à la presse hydraulique, lesquelles sont calcinées dans un four à moufle. Ces plaques ont 4° millimètres de diamètre et 10 millimètres d’épaisseur.
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- La pile se présente donc sous l’aspect suivant (fig. 7): au pôle positif sont enfilés sur une tige de fer des disques d'oxyde de cuivre, sé-
- Fig, 7. — Pile à l'oxyde de cuivre. f
- parés entre eux par des disques de cuivre, et le tout est maintenu comprimé par un ressort; comme électrolyte, une solution de potasse à 3o ou 4o % ; quant a,u pôle négatif, il est constitué par un zinc circulaire.
- Pendant le fonctionnement, l’oxygène se combine au zinc et l’oxyde de zinc, ainsi formé, donne avec la potasse un zincate alcalin; l’hydrogène réduit d’autre part l’oxyde de cuivre. La force électromotrice est égale à 0,9 volt.
- En pratique, avec une différence de potentiel utile de 0,7 volt aux bornes, les consommations des différents produits sont les suivantes : oxyde de cuivre, 2,85 grammes; zinc, 1,86 gramme; potasse, 4,28 grammes.
- Avec 1 i disques d’oxyde de cuivre, d’un poids total de 55o grammes, la capacité utilisable par charge est de 275 ampères-heures. Une exposition de quelques heures à l’air permet de régénérer les positifs.
- Il nous restera, dans un dernier article, à décrire encore les stands de quelques maisons de construction et à jeter un rapide coup d’œil sur les appai’eils d’électricité médicale.
- (A suiv/’e.)
- J. Reyval.
- EXTRAITS DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES
- ARCS ET LAMPES ÉLECTRIQUES
- Des moyens d’améliorer le rendement économique des lampes à arc-flamme modernes. — W. Hechler. — Elektrotechnische Zeitschrift, 21 mars 1912. ,
- Une des plus importantes questions qui se posent actuellement à propos des lampes à arc-flamme est celle de la durée des charbons. On sait que l’on est parvenu après de nombreuses recherches à réaliser des charbons économiques à longue durée pour lampes à arc-flamme à air libre.
- Tant que l’on n’était pas en possession de tels charbons, répondant à toutes les exigences de la technique de l’éclairage moderne, ce n’est que par une construction appropriée de la lampe que l’on pouvait augmenter la durée des charbons. C’est dans ce but qu’ont été créées les lampes pour char-
- bons atteignant jusqu’à 0,^5 mètre de longueur, les lampes à doubles et à multiples paires de charbons, les lampes à magasin.
- De tous ces dispositifs qui, d’après l’auteur, ne résolvaient que très partiellement le problème, il convient de distinguer ceux dans lesquels la prolongation de la durée des charbons est obtenue, non plus en augmentant la longueur et le nombre de ceux-ci, mais en retardant leur combustion.
- L’auteur a exposé antérieurement (*) le principe de ces lampes, basées sur une clôture aussi hermétique que possible de l’espace où se produit l’arc ; il y a lieu dans ces lampes de prévoir des dispositifs spéciaux pour que les dépôts, provenant des gaz dus à la combustion des charbons, ne viennent pas obscurcir la partie du globe située dans le_ cône de
- \l) Elektrotechnische Zeitschrift, 1910, p. g63.
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- rayonnement maximum de l’arc. Mais tandis que la durée des charbons atteint dans ces lampes, par suite de l’admission, aussi limitée que possible de l’air.».cinq à six fois la durée des charbons à flamme brûlant à l’air libre, le rendement lumineux utile de ces lampes reste encore, malgré l’emploi de charbons spéciaux, inférieur à celui des lampes à arc-flamme à air libre.
- C’est cette dernière considération qui a conduit l’auteur à poursuivre des recherches, à la fois théoriques et expérimentales, sur les moyens propres à améliorer le rendement économique de ces lampes. Le problème comportait deux questions : d’une part l’utilisation aussi parfaite que possible d’une tension de réseau déterminée par l’augmentation de la fixité de l’arc en cas d’accroissement de la tension, d’autre part l’amélioration du rendement économique de l’arc-flamme lui-même et, en particulier, de l’arc-flamme à admission d’air réduite.
- Avec les charbons minéralisés actuels, la tension aux bornes du rhéostat représente environ 37 % de la tension totale aux bornes de la lampe. D’après la détermination de la caractéristique de l’arc entre des charbons de cette nature, l’auteur estime que, pour deux lampes de 12 ampères sous 40 volts en série, la tension minima nécessaire aux bornes du rhéostat est de 2 à 3 % de la tension totale aux bornes de la lampe, c’est-à-dire à peine le dixième de ce que l’on rencontre ordinairement dans la pratique. Il est évidemment nécessaire de dépasser un peu ce minimum théorique, afin de limiter, à l’aide d’un rhéostat convenable, à une valeur jjratiquement admissible l’à-coup de courant qui se produit à l’allumage. D’autre part, si l’on parvient, en ajoutant des matières convenables aux charbons, à obtenir, même pour des tensions entre charbons plus élevées, une fixité suffisante de la lumière, on peut augmenter la tension aux bornes de la lampe et, par suite, diminuer la perte de tension dans le rhéostat. Si, à intensité constante du courant, l’intensité lumineuse ne croissait qu’approximativement en proportion directe de la tension entre charbons, le rendement économique de l’installation d’éclairage serait déjà meilleur; pour une même consommation d’énergie de l'ensemble du circuit on obtiendrait plus de lumière. Or, ainsi que l’auteur l’a démontré, l’intensité lumineuse croît, pour les charbons minéralisés ordinaires et dans les limites pratiques de leur emploi, plus vite que la tension entre charbons ; donc, si l’on augmente, pour une tension de réseau et une intensité de courant données, la tension aux bornes de la
- lampe, le rendement économique de l’arc s’améliore, bien que les matières qu'il faut ajouter aux charbons1 pour fixer l’arc entraînent. inévitablement une certaine diminution de ce même rendement ; quoi qu’il en soit, le rendement économique global de l’installation est meilleur et cela seul importe en pratique.
- La démonstration pratique de ce qui précède peut se déduire du montage de trois lampes en série sans rhéostat. Dans ce montage la perte de tension se réduit à la chute dans la ligne et dans les lampes elles-mêmes, laquelle est très faible. Or, ainsi montées, ces lampes consomment 0,175 watt par Hefner hémisphérique, au lieu de 0,193 watt parHefner hémisphérique que consomment deux lampes de même type, brûlant avec la même intensité de courant, mais sous une tension aux bornes de chaque lampe sensiblement plus élevée, avec 16 % environ de chute dans le rhéostat.
- En ce quiconcerne les lampes à arc-flamme à courant alternatif, pourlamême espèce de charbons, et à intensité de courant et tension aux bornes de la lampe égales, l’intensité lumineuse augmente d’environ 33 % , lorsque, au lieu d’une résistance non inductive, on emploie une bobine de self.
- Les courbes des figures ta à 1 d représentent les variations de la consommation spécifique par Hefner, en fonction de la consommation totale, de la tension et de l’intensité du courant, pour deux sortes de charbons ; les courbes en traits pleins se rapportent à des charbons spéciaux pour 3o volts de tension à l’arc, les courbes en traits pointillés à des charbons pour 40 volts.
- ace
- Si l’on fait varier progressivement l’un des deux facteurs influant sur le rendement de l’arc, c’est-à-dire la tension et l’intensité du courant, en maintenant l’autre constant, on remarque que, pour une tension à l’arc constante, la consommation spécifi-
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- que par Hefner diminue lorsque l’intensité du courant augmente, ainsi que le montre la figure i b. Dans cette dernière figure les valeurs relatives aux intensités élevées se rapportent à des arcs entre charbons sensiblement plus forts que les valeurs relatives aux faibles intensités. Or l’intensité lumineuse d’un arc entre charbons d’assez fortes di-ménsions est plus faible, toutes choses égales d’ailleurs, que celle d’un arc entre charbons plus minces; c’est pourquoi les courbes delà figure i b paraissent avoir une allure décroissante moins rapide, c’est-à-dire que la différence entre les valeurs relatives aux faibles intensités et aux intensités élevées est moins accusée que si toutes ces valeurs se rapportaient à des charbons de même section. Les variations de la consommation spécifique, en fonction de l’intensité du courant, sont encore plus nettement indiquées sur la figure \f, qui représente ces variations pour un arc entre une cathode en magné-tite et une anode en cuivre, à tension de l’arc et à section des électrodes constantes.
- Donc, tandis que la consommation spécifique par Hefner à tension constante diminue, au moins dans les limites correspondant à la pratique, lorsque l’intensité du courant augmente, la courbe représentative de la consommation spécifique en fonction de la tension de l’arc et à intensité de courant constante montre une valeur optima, ainsi que le représentent les figures ic à ic; les figures ic et id se rapportent respectivement aux mêmes sortes d’électrodes que les figures la et ib, la figure le aux mêmes électrodes que la figure if. Ces mesures se rapportent à une section constante des électrodes.
- Il y a lieu de remarquer que les valeurs optima respectives des deux courbes c et d correspondent à des tensions sensiblement plus élevées que celles auxquelles fonctionnent habituellement les lampes à arc, tandis que, pour l’arc à magnétite, la valeur opti-ma correspond à la tension usuelle. Etant donné que la valeur optima dépend exclusivement de la nature des électrodes, il y aurait donc lieu de chercher à modifier la composition des électrodes des lampes à arc-flamme, de telle sorte que, pour celles-ci également, la valeur optima correspondît à la tension normale, si l’on ne parvenait pas, comme il a été dit plus haut, à augmenter, pour une tension de réseau constante, la tension de l’arc, c’est-à-dire à rapprocher celle-ci de la valeur correspondant à la consommation optima. On a émis à plusieurs reprises cette opinion que le rendement économique d’une lampe à arc diminue lorsque la tension entre électrodes |
- augmente ; cette opinion, erronée ainsi que le montrent les courbes précédentes, provient de ce que les mesures ont été limitées à des tensions sensiblement plus basses que la tension correspondant à la consommation optima.
- Dans un arc-flamme entre charbons minéralisés, l’émission de lumière provient, d’une part des électrodes incandescentes, d’autre part des vapeurs à haute température qui prennent naissance entre les électrodes.
- On estimait autrefois que la proportion contributive de ces vapeurs à l’émission de lumière était de a5 % environ ; des expériences plus récentes ont donné pour ce chiffre la valeur de 36 % environ ('). Mais l’auteur estime que ce dernier chiffre est encore trop bas et que la détermination indirecte de la répartition de l’émission lumineuse dans l’arc peut donner des résultats plus exacts ; cette dernière répartition est en effet étroitement liée à la répartition de l’énergie dans l’arc, laquelle est facilement accessible à la mesure et dépend, puisque l’intensité est la même dans toutes les parties de l’arc, de la répartition de la tension dans celui-ci. On sait que, entre la surface incandescente de l’anode et la colonne de vapeurs lumineuses se produit une chute de tension, dite chute anodique ; de même entre l’arc et la cathode se poduit une chute de tension dite chute cathodique.
- Le reste de la tension entre les électrodes intéresse la colonne de vapeurs. Les grandeurs respectives de ces diverses chutes de tension, lesquelles dépendent de la nature des électrodes, se déterminent par la mesure de la différence de potentiel entre les électrodes et une ou plusieurs sondes introduites dans l’arc à différents points. Etant donné qu’il n’est pas nécessaire, pour atteindre le but que l’on se propose ici, de séparer les chutes de tension respectives aux deux électrodes, il suffît, pour déterminer le rapport entre la chute de tension totale dans la colonne de vapeurs et la chute de tension totale entre les électrodes, de connaître la caractéristique de l’arc entre les électrodes en question pour deux longueurs au moins de l’arc. A l’aide de celles-ci on peut établir la courbe de variation de la tension totale de l’arc en fonction de la longueur de l’arc, à intensité constante. Si l’on admet que les lois établies pour l’arc entre charbons purs dans l’air, et pour des intensités et: des longueurs d’arc très faibles, s’appliquent également aux arcs entre charbons minéralisés^ on peut
- (') Elektrotechnische Zeitschrift, 1905, p. 67.
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- en déduite la répartition de l’énergie pour la longueur d’arc O, c’est-à-dire l’énergie ou la tension qui se rapporte aux deux surfaces séparant les vapeurs et les électrodes. Si l’hypothèse précédente ne s’applique pas rigoureusement, ainsi que c’est le cas dans la réalité, aux charbons minéralisés, on connaît du moins le sens de la différence ; on peut donc évaluer avec une certaine précision la limite supérieure de la quantité d’énergie ou de tension se rapportant aux extrémités des électrodes.
- Ampères.
- a. — Courbe e = f (i) pour 1=8 millimètres.
- La courbe supérieure de la figure a représente la caractéristique d’un arc entre charbons purs homogènes, lacourbe moyenne celle d’un arc àmagnétite, et la courbe inférieure celle d’un arc-flamme, pour une même longueur d’arc de 8 millimètres. On voit que les variations de la tension en fonction de l’intensité affectent, pour ces trois espèces d’arcs très différentes etdans les limites d’intensité des courbes, une allure assez régulière. La figure 3 représente les variations de la tension de l’arc en fonction de la longueur de celui-ci pour une intensité constante de G ampères. Si cette dernière fonction avait également, pour les trois espèces d’arcs et pour les plus faibles longueurs de ceux-ci, une allure régulière, le point d’intersection des courbes qui la représentent avec l’axe des ordonnées donnerait la somme des chutes de tension à l’anode et à la cathode. Mais, ainsi qu’on l’a vu plus haut, la fonction e =f[l) n’est représentée, pour les faibles longueurs d’arc, par une ligne droite que dans le cas de charbons homogènes purs. Pour l’arc entre charbons minéralisés et l’arc à magnétite, cette fonction est vraisemblablement représentée par des courbes inclinées vers le bas. Sil’on se base sur ces dernières courbes, on trouve comme somme des chutes de tension aux deux électrodes les valeurs de 41 volts pour l’arc entre charbons purs, de 2.4 volts pour l’arc à magnétite et de i5 volts pour l’arc flamme. Donc, pour une tension d’arc de 45 volts entre charbons |
- homogènes, de 80 volts entre électrodes de l’arc à magnétite et de 40 volts entre celles de l’arc-flamme, la chute de tension et, par suite, l’énergie absorbées par les vapeurs sont de 9 % environ pour l’arc entre charbons purs, de 70 % pour l’arc à magnétite, de 55 à. 60 % pour l’arc-Bamme. Si l’on suppose, ainsi que cela est admissible en première approximation, que l’émission de lumière des surfaces incandescentes de l’électrode et celle de l’arc lui-même sont proportionnelles à la consommation d’énergie et, par suite, à la chute de tension dans les parties correspondantes, les vapeurs participent pour 55 à 60 % à l’émission de la lumière; les surfaces incandescentes des électrodes rayonnent le reste.
- Etant donné le rayonnement lumineux considérable des vapeurs, toute modification de leur conformation et de leur quantité doit donc influer sur leur émission de lumière.
- Or il est établi que la section moyenne de la colonne de vapeur lumineuse d’arcs, très semblables aux arcs-flammes produits entre charbons minéralisés, croît seulement un peu moins vite que l’intensité du courant, toutes choses égales d’ailleurs. Par suite, la grandeur des surfaces extérieures des vapeurs, qui refroidissent ces dernières croît aussi plus lentement que l’intensité. Donc la densité du courant dans les vapeurs et, par suite, la température de celles-ci augmentent ; il s’ensuit que la consommation d’énergie par Hefner dans les vapeurs diminue et que le rendement économique s’améliore.
- La température des vapeurs dépend en première ligne de la densité de courant qui y règne, mais aussi, d’autre part, de la chaleur rayonnée par les surfaces incandescentes des électrodes. L’influence de ces dernières surfaces est d’autant plus grande que l’arc est plus court. Il est évident que l’on ne peut pas,, pour diverses raisons, réduire la longueur de l’arc au-dessous d’une certaine limite sans diminuer le rendement lumineux.
- Or, d’après les recherches de l’auteur, la longueur de l’arc entre charbons minéralisés, dans les limites à considérer au point de vue de l’éclairage, croît proportionnellement à la tension de l’arc ; donc le rayonnement lumineux doit, ainsi que les mesures l’indiquent, passer par un maximum pour une certaine longueur d’arc dépendant de la matière qui constitue les électrodes.
- Par contre, si l’on augmente la chute de tension dans la colonne lumineuse, on améliore le rendement lumineux de l’arc-flamme, ainsi que l’indiquent les
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- mesures effectuées sur l’arc au mercure dans les lampes en quartz.
- Tout refroidissement des vapeurs lumineuses d’un arc quelconque ou des surfaces des électrodes doit entraîner une diminution du rendement lumineux. On sait que ce rendement diminue lorsqu’on augmente la section des électrodes, toutes choses égales d’ailleurs ; ceci doit être attribué à la conductibilité calorifique des électrodes laquelle, à intensité de courant constante, croît avec la section de celles-ci.
- La diminution du rendement économique de l’arc-flamme, lorsqu’on réduit l’admission d’air entre les mêmes électrodes, est avant tout une suite directe des modifications de température.
- Avec les arcs à air libre, la température nécessaire au maintien d’un arc dans des conditions déterminées est atteinte surtout grâce à la chaleur due au courant, mais aussi grâce à la quantité de chaleur due à la combinaison du charbon avec l’oxygène de l'air. Cette chaleur de combustion dépend de la teneur en oxygène de l’atmosphère entourant l’arc ; si on réduit cette teneur, ainsi que c’est le cas dans les lampes à admission d’air limitée, la température de l’ensemble de l’arc et, par suite, l’émission de lumière de celui-ci baissent.
- Pour obtenir la même température qu’avec les arcs à air libre, il est nécessaire de fournir à l’arc une plus grande quantité d’énergie, c’est-à-dire, si l’intensité reste constante, d’augmenter la tension entre les électrodes.
- Millimètres.
- Fig. 3. — Courbe e = f (l) pour i — 6 ampères.
- L’influence de la réduction de l’admission d’oxygène est d’ailleurs mise en évidence par les caractéristiques ; sur la figure 4, la courbe A représente la ca-ractéristiqué d’un arc entre charbons purs de /, millimètres de longueur et la courbe B celle d’un arc de même longueur entre les mêmes électrodes en vase clos. On voit que l’arc enfermé exige, pour la môme intensité de courant, une tension sensiblement plus élevée que l’arc à air libre.
- La plus grande partie de la.différence de tension se rapporte aux chutes de tension aux électrodes. Celles-ci sont de 5o volts environ à l’air libre, de 70 volts en vase clos. Si l’on emploie des charbons pour arcs-flammes à air libre dans des lampes à admission d’air réduite, et cela à la même intensité et sous la même tension, l’arc devient plus court, car la chute de tension dans les vapeurs diminue, tandis que les chutes aux électrodes augmentent. Cette modification de répartition de la tension s’accompagne d’une diminution de température, laquelle contribue pour la plus grande part à l’abaissement du rendement économique. Pour améliorer celui-ci il faut employer des charbons spéciaux pour lampes à arc-flamme enfermés, lesquels contiennent plus de sels minéraux que les charbons pour arcs à air libre ; grâce à cette plus grande teneur en sels minéraux on obtient, du moins en vase clos, la même longueur d’arc que dans des lampes à arc-flamme à air libre, si l’on emploie pour ces dernières les charbons qui leur sont destinés. Toutefois l’emploi de charbons spéciaux fortement additionnés de sels minéraux, de l’espèce habituellement emplo)rée, ne permet pas encore d’obtenir, à admission d’air aussi réduite que possible, le rendement économique des lampes à arc-flamme à air libre.
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- Fig. 4.
- En effet, si l’on place ces charbons spéciaux sur des lampes à arc-flamme à air libre, l’arc atteint, par suite de la haute teneur en sels minéraux de ces électrodes, une longueur sensiblement supérieure à l’écartement maximum entre électrodes compatible avec la construction de la lampe ; on obtient alors un arc fortement incurvé et tournant sans cesse autour des électrodes.
- En outre, des phénomènes d’ordre secondaire, dus à la teneur en oxygène de l’atmosphère entourant l’arc, teneur trop élevée pour ces charbons spéciaux,
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- rendent l’eihploi de ces derniers pratiquement impossible dans lés lampes à air libre.
- Dans les lampes à arc-flamme à courants alternatifs également, l’influence des variations du courant, de la tension et de la longueur de l’arc peut être déterminée directement d’après la caractéristique. Les résultats sont tout à fait semblables à ceux qui ont été exposés plus haut pour les lampes à courant continu. Avec l’arc à courant alternatif également, la consommation spécifique par Hefner augmente à intensité constante et à tension croissante, à partir d’une certaine longueur d’arc. Les résultats des recherches de l’auteur l’ont conduit à la conclusion suivante : on ne peut pas atteindre une amélioration sensible du rendement économique de l’arc-flamme en augmentant la tension de l’arc, avec l’emploi des charbons utilisés habituellement jusqu’ici. Ce ne sera que si l’on parvient à établir des électrodes pour une plus grande concentration d’énergie dans Tare lui-même — électrodes pour arcs courts et tensions élevées entre elles — que l’on pourra atteindre une amélioration sensible du rendement économique de l’arc-flamme.
- D’autre part, au lieu de chercher à améliorer le rendement économique de l’arc en augmentant sa température ou en diminuant les pertes de température, on peut chercher à tirer la meilleure utilisation possible d’une température déterminée. On sait qu’une grande partie de l’énergie calorifique des sources lumineuses artificielles se perd sous forme de rayons caloriques obscurs. Le rapport des rayons visibles, compris entre o,4t et 0,76 p., au nombre total des rayons ém is, c’est-à-dire le rendement lumineux, est, avec les lampes à arc, de 10 à 17 % selon la nature des électrodes ; avec les plus récentes lampes à filament métallique il est par contre de 4 à 5 % seulement.
- La figure 5 représente la comparaison de la répartition de l’énergie dans la partie visible du spectre d’une lampe à charbons minéralisés et de la répartition de l’énergie aux mêmes points dans une lampe à filament de carbone.
- Les ordonnés de cette figure indiquent combien de fois l’intensité lumineuse de chaque bande est plus forte dans l’arc que l’intensité lumineuse de la partie correspondante dans le spectre de la lampe à filament de carbone. Le spectre de l’arc est caractérisé par deux larges bandes intensives dans le vert-jaune et dans l’orangé ; la première de ces bandes correspond à peu près avec le maximum de la courbe de sensibilité de l’œil, tracée sur la figure 5 en pointillé.
- La couleur de l'arc et l’intensité lumineuse de l’ensemble de ses rayons visibles dépendent essentiellement de la position et de l’intensité de ces deux bandes d’absorption. Toutes choses égales d'ailleurs au point de vue électrique, les électrodes additionnées de sels à lumière blanche ou rouge fournissent un arc d’un rendement economique sensiblement moindre que les électrodes à lumière jaune, pour la même teneur pourcentuelle des électrodes en sels minéraux. Pour un sel minéral déterminé, le rendement économique croît jusqu’à un certain pourcentage de l’électrode et reste ensuite constant; c’est, d’après l’auteur, pour ce pourcentage critique qu’est atteinte la limite correspondant à la vaporisation maxima utile des sels; le reste des gaz se perd sous forme de fumée.
- Il y a intérêt, d’autre part, à employer pour les sels, les métaux ou les composés chimiques à la constance de température desquels les nouvelles lampes à filament métallique doivent principalement leur supériorité sur les lampes à filament de carbone. Les électrodes renfermant des sels de cette espèce donnent un rendement économique sensiblement meilleur que les électrodes ne contenant que les sels employés jusqu’ici.
- 650[Lfi,
- Violet Orangé
- Fig. 5.
- Dans la combinaison de selsde diverses espèces, en outre de la nature des divers composants, le rapport entre les quantités respectives de ceux-ci a une grande importance au point de vue du rendement économique. C’est ainsi, par exemple, que le rendement lumineux de l’arc à la magnétite s’améliore au fur et à mesure que l’on augmente jusqu’à 5o % la teneur en oxyde de zirconium de l’électrode ; au delà de cette limite il devient, par contre, plus mauvais. L’oxyde d’uranium a une influence analogue.
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- L’oxyde de titane améliore le rendement lumineux proportionnellement à son propre pourcentage jusqu’à ioo % . Toutefois, à l’emploi pratique d’électrodes en oxyde de titane pur s’opposent des difficultés que l’on ne peut écarter que par l'addition dé matières appropriées, ce qui a pour résultat de diminuer le rendement lumineux.
- C’est à des difficultés analogues qu’il y a sans doute lieu d’attribuer, au moins en partie, le fait que ce n’est qu’après de longues recherches que l’on est parvenu à réaliser des électrodes spéciales permettant d’obtenir avec les lampes à arc-flamme à admission d’air très réduite un rendement économique se rapprochant de celui des lampes à arc-flamme à air libre.
- Mais le but n’est pas encore complètement atteint. Certains modèles d’électrodes satisfaisant aux conditions précédentes, que l’on est parvenu à obtenir actuellement, ne sont encore que des modèles de laboratoire.
- La fabrication industrielle doit répandre les électrodes répondant à ces conditions et dont l’emploi est pratiquement avantageux.
- M. K.
- APPLICATIONS MÉCANIQUES
- Calcul de la force portante d’un èlectro-aimant(l). — K. Euler, chargé de cours à l’Ecole technique supérieure de Breslau (2).
- Le calcul d’un électro-aimant par la formule de Maxwell donnant la force portante Z en fonction de l’induction B et de la surface F n’offre aucune difficulté, lorsqu'il s’agit de surfaces de fer en contact.
- La formule est toujours applicable et donne des résultats très précis.
- Mais on sait que de tels aimants ne s’emploient guère dans la technique des courants forts. On utilise alors des aimants à noyau mobile, dans lesquels l’entrefer a des dimensions variables sui-
- (* *) Celte étude est extraite de la brochure publiée sous ce titre par l’éditeur Julius Springer à Berlin. (Voir aussi Elektrische Kraftbetriebe und Bahnen, 1911, p. 551.)
- (2) Elektrische Kraftbetriebe und Bahnen, 14 et a4 décembre 1911.
- vant la position du noyau et clans lesquels tout contact entre les surfaces polaires est intentionnellement évité.
- Mais alors, si l’on calcule la force portante d’un tel ajmant, il se présente une première difficulté : on ignore l’intensité du flux de force circulant dans l’entrefer et la valeur de l’aimantation des surfaces externes du noyau.
- Or, comme le flux de force est disséminé de façon très irrégulière et peu précise, en calculant la force portante d’après la formule précitée, on obtient un résultat qui peut être très inférieur (*) et l’écart constaté peut être considérable (2). Si maintenant les surfaces polaires sont coniques au lieu d’être planes, comme cela se rencontre assez fréquemment, le calcul devient encore plus difficile, car on ignore la marche des lignes de force entre deux surfaces coniques, et la connaissance de la distribution du flux sur les surfaces coniques supérieures est d’une importance capitale pour le calcul. Benecke (3) a bien avancé que, pour les petites distances polaires, les lignes de force sont perpendiculaires aux surfaces, mais sa remarque n’est guère fondée, et des expériences ultérieures ont même démontré qu’elle était inexacte.
- On a alors pensé à s’aider des équations du travail opéré dans l’intérieur de l’aimant par la force électrique. Ce procédé donné par E. Cohn (*), puis développé par F. Emde(b),sebasesurle calcul de la marche des lignes de force (circuit parcouru par le flux) dans la bobine de l’électroaimant pour diverses positions du noyau mobile et diverses intensités du courant, ainsi que sur le calcul des différents-coefficients de self-induction. C’est ici que se rencontre, dans la pratique, la difficulté. La marche des lignes de force,en général, ne peutêtre calculée si on ignore
- (') La formule delà force portante donnée par Hell-muiKl (Elektrotechnische Zeitschrift, 1903, p. 713) pour les
- B2 F*
- grandes distances polaires, Z = ——, est théoriquement inexacte.
- (a) M. Vogei.sa.ng. Des électro-aimants pour courants continus, Elektrotechnische Zeitschrift, 1901, p. ij5.
- (3) W. Benecke. De l’influence de la forme des pôles sur la force portante, Elektrotechnische Zeitschrift. 1901,
- p. 542.
- (*) E. Cohn. Le champ électromagnétique, Leipzig, 1900, p. 5a3 h Sïfl.
- (s) F. Emde. Rapport du travail mécanique dans les électro-aimants avec l’énergie développée, pour diverses perméabilités,Elektrotechnische Zeitschrift, 1908, p. 817. Voir aussi : Calcul des électro-aimants, Elektrotechnik und Maschinenbau, 1906, p. g45.
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- leur répartition à l’intérieur de l’aimant. Tout procédé de simplification ne peut que conduire au même résultat que le calcul direct de la force portante par la formule de Maxwell (*).
- Principe des essais.
- En introduisant une bobine exploratrice au point où l’on veut faire les mesures et en excitant l’aimant dans la bobine, on obtient une force électromotrice d’induction qui décroît jusqu’à o.
- Le courant a alors sa valeur maxima et aucune modification ne survient dans la marche des lignes de force. Sous la réserve qu’aucun événement extérieur ne viendra influencer l’expérience, la force électromotrice induite est donnée par la relation :
- E = n — X io—8 volts dt
- n désignant le nombre de spires, y le flux de force; indique par suite la variation du nombre de lignes
- de force par unité de temps.
- On en conclut que la valeur du flux est :
- L’intégrale ^ E dt désigne l’aire comprise entre
- l’axe des abscisses et la courbe de la force électro-motrice. On a donc :
- cp = const. X E,
- l’aire l1’ étant liée à la valeur maxima de l’intensité Lnax et au flux de la bobine. Par ce procédé on trouve des valeurs F,, F2, etc. pour diverses positions du noyau et diverses intensités et par suite les
- flux ip,, <f2, etc., correspondants. La différence entre deux valeurs ainsi obtenues tpi — cp2 indique la dispersion des lignes de force. On peut alors déterminer la distribution de ces lignes de force.
- Il reste à connaître les variations du courant et de la force éleclromotrice en fonction du temps.
- Le procédé choisi (2) consiste à régler, à l’aide d’un
- (') P. ScHiEMANN.Le travail mécanique dansles aimants et ses rapports avee l’énergie développée, Zeitschrift fïir Electrolechnik, Wien, 1905, p. 483.
- (2) Voir Hilpert. De la force portante des masses influencées par l’énergie électrique et de son calcul par la méthode graphique, p. 11 et 12, Munich, 190.5. Elek-trische Krafthelriehe and Bahnen, 1906, p, 62.
- mülivoltmètre et d’un compteur de temps, l’aimantation d’une façon progressive et régulière. En fermant le circuit inducteur, l’aimant ne prend pas de suite son courant maximum. Le temps nécessaire au courant pour atteindre cette valeur maxima s’obtient assez approximativement à l’aide de la résistance du circuit inducteur. Pour un courant Imax de 19, 3o ou /|5 ampères, on obtient 60, 45 et 20 secondes (*).
- Voici la marche des expériences :
- Un premier stylet, mû par un électro-aimant, dans le circuit duquel sont intercalés un accumulateur et un mécanisme d’horlogerie, trace de petits traits à chaque fermeture du circuit par des contàcts portés par le mouvement d’horlogerie.
- Deux autres stylets identiques sont intercalés dans des circuits qu’une clé Morse permet de fermer à volonté, pendant l’expérience, chaque fois que les ampères ou les volts ont varié d’une quantité déterminée. A cet effet, les deux clés Morse sont actionnées par des opérateurs qui tiennent les yeux fixés sur l’ampèremètre et sur le voltmètre respectivement.
- On obtient ainsi trois courbes superposées, qui
- Fig'. 1. — Variation du courant d’excitation J et de la force électromotrice EM induite dans la spire d’épreuve en fonction du temps. Calcul du (lux <p à l’aide de la courbe EM.
- permettent de tracer les courbes des variations de l’intensité du courant et de la force électromotrice en fonction du temps (fig. 1).
- f1) Voir Schwaigkk. Mise en circuit des machines auto-excitatrices, Elektrotechnik und Maschinenhau, 1910, P- 9*9-
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- En calculant auplanimètre les surfaces comprises entre Taxe des abscisses, la courbe de la force électro-motrice et l’ordonnée du temps on obtient le flux cp4 qui a traversé la bobine pendant ce temps, et comme le courant a atteint une intensité L, on en déduit que cpt est le flux correspondant à cette valeur Ii. En calculant ce flux pour diverses valeurs du temps, on obtient une courbe <p =r f[t\ (fig. i) indiquant les variations du flux. La comparaison de cette courbe et de la courbe de l’intensité montre la variation du flux cp en fonction de l’intensité du courant d’excitation.
- dispositif, on aurait dû se borner à 8 ampères.
- L’aimant est installé horizontalement sur un châssis formé par des fers en U. Le noyau peut se déplacer à l’aide d’un volant et un vernier en note les déplacements.
- Les appareils de mesure.
- Le choix des instruments de mesure est subordonné aux deux conditions suivantes :
- i° Que le calcul de la force électromotrice induite
- Ampères.
- Fig. a. — Variation de la force portante, pour différentes courses, en fonction du courant d’excitation.
- Les expériences ont porté sur un frein à solé-noïde de Siemens-Schuckert. La force portante est de 8oo kilogrammes pour 46000 ampères-tours et une course de 1 centimètre. L’angle du cône a 6o°. A l’intérieur de l’aimant se trouvent 20 bobines d’épreuve, distantes de 35 millimètres ; à l’extérieur se trouvent trois autres bobines (nos 21 à a3) distantes de 60 millimètres. Chaque bobine a a5 spires de cuivre de 0,6 millimètre.
- Vu réchauffement auquel est exposé le cuivre, toutes les surfaces des bobines sont refroidies par de l’air à 6 atmosphères de pression; cela permet d’avoir un courant de iGampèrcs, alors que, sans ce
- soit très précis et indépendant de la température et des variations de résistance qu’elle provoque;
- 20 Que le système mobile s’oppose le moins possible à la marche du flux et qu’il ait le moins d’oscillation possible, afin de pouvoir marquer des valeurs instantanées.
- Ces deux conditions ne pouvant rigoureusement être obtenues avec le même instrument, Siemens et Halskc créèrent un voltmètre spécial répondant le plus possible à ces conditions.
- La mesure du temps était assurée par un compteur qui fermait le circuit chaque demi-seconde et le rouvrait un quart de seconde après.
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- Un dynamomptre d’une puissance de 5oo kilogrammes donnait la mesure de la force portante.
- L’appareil enregistreur, construit spécialement pour ces expériences, comprenait un système enregistreur proprement dit et un moteur électrique.
- Le système enregistreur comprenait quatre stylets et un tambour à papier.
- Les quatre stylets étaient fixés à côté l’un de l’autre et leurs oscillations transmises par un système de leviers; ils traçaient des courbes dentelées, les parties rectilignes des dents correspondant à l’instant de la mise en circuit.
- o to x 30 40 so 6o ?o aa 90 no k m ao m eo
- Millimétrés.
- Fig. 3. — Variation de la force portante pour différents courants d’excitation en fonction de la course.
- Le mouvement de l’enregistreur était donné par le moteur précité, muni d’un volant, avec réducteur de vitesse.
- Des démultiplicateurs de i/ioo, 1/200 et i/iooo permettaient,avec un moteur de 2 200 tours,de donner au cylindre qui avait 20 millimètres de diamètre des vitesses linéaires de 23 millimètres, n,5 millimètres et 2,3 millimètres. En faisant varier la résistance,on pouvait encore agir sur la vitesse du cylindre et la faire varier progressivement de 23 à 1 milli-mèù'e.
- Le moteur, recevant le courant d’une batterie de 220 volts, était relié par des courroies au générateur.
- Ce dernier était , une machine de iio volts.
- Au cours de l’expérience, diverses difficultés peuvent se rencontrer. Le dynamomètre peut
- Secondes.
- Fig. 4* — Courbes du courant, de la force électromotrice et du flux de dispersion (en millivolts-secondes) entre bobines voisines pour une course de i5o millimètres.
- accuser des valeurs très diverses, avec des écarts de 5o % parfois ; cela est dû au sens de la vaiûation du magnétisme pendant la mesure ; selon que le
- soz6
- 6t0,9
- Fig. 5. — Courbes de courant, de la force électromotrice et du flux des bobines d’épreuve pour 28 millimètres de course.
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- flux croit ou diminue, les valeurs lues sont trop petites bu trop grandes. Cette difficulté peut être tournée, car l’altération de la force portante a une valeur maxima de quelques kilogrammes seulement, suivant que le courant d’excitation croît ou diminue.
- La figure 2 donne la valeur de la force portante en fonction du courant. Au-dessus de 5oo kilogrammes, les valeurs n’ont pu être mesurées, et sont complétées à l’aide de courbes données par les constructeurs. On en déduit les variations de la force portante en fonction delà course(fig.3). On peut donc calculer par planimétrage la valeur du travail mécanique accompli.
- Au début, le noyau est aimanté pendant i heure et demie et refroidi par l’air, de façon à atteindre rapidement une température constante.
- En général, les flux des bobines considérées isolément ne peuvent être mesurés directement avec précision, à cause du flux perdu.
- La direction du flux dans l’entrefer s’obtient facilement par la direction de ce flux à l’intérieur des bobines.
- Les figures 4 et 5 donnent les courbes du courant, de la force électromotrice, du flux à l’intérieur des bobines et du flux perdu entre bobines, en fonction du temps.
- En multipliantles valeurs obtenues sur ces courbes pour le flux par un coefficient convenable, on obtient des millivolts-secondes.
- L’équation est :
- = i/ï5x io5 millivolts-secondes = 4 ooo millivolts-secondes.
- La figure 6 donne les courbes des flux ainsi obtenus.
- La précision de ces calculs est très satisfaisante et l’écart atteint rarement 5 % .
- Au moyen de cette méthode, on peut alors trouver la direction des lignes de force à l’intérieur de l’aimant.
- Le flux étant calculé enmillivolts-secondes, au lieu de l’être en unités C.G.S., les tubes de force sont alors dessinés sur le schéma de l’aimant et on inscrit sur chacun d’eux le nombre de millivolts-secondes correspondants. En multipliant ce nombre par 4 ooo, on a le flux en unités C.G.S. Les figures 7 et 8 donnent quelques tubes de force ; il est à noter que chaque tube de force (compris entre deux lignes de force dessinées sur la figure) contient toutes les lignes de force notées sur le dessin. Ces schémas donnent aussi le parcours du flux dans les masses de
- fer pour la distance polaire dê 28 millimètres et pour quelques positions du noyau ; on généralise facilement ces résultats.
- Fig. 6. — Flux totaux et de dispersion d’une bobine seule pour 28 millimètres de course.
- Il est à noter que le flux total peut se diviser en 3 ; le flux utile a qui circule entre les surfaces coniques (fig. 9) et deux flux b et c qui se perdent dans les masses de fer. Ces flux perdus sont assez considérables et s’augmentent encore par la rotation du noyau qui a pour effet de faire diverger vers l’extérieur les lignes de force. —
- On ne peut avoir une représentation bien régu-
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- Hère des tubes de force, dont la marche varie avec le courant.
- La direction divergente du flux qui va des sur-
- raison du travail ainsi calculé avec le travail trouvé expérimentalement accuse une différence de a % environ. Cela permet de conclure à l'exactitude des
- jfjg. „ __Distribution des lignes de force pour 28 millimètres de course. Les nombres marqués en millivolts-secondes, mul-
- tipliés par 4000, donnent la valeur des flux en unités G.G.S (10 ampères).
- faces coniques du noyau aux surfaces cylindriques fixes extérieures fait croître la conductibilité de l’entrefer avec le courant.
- valeurs du flux et de sa répartition, obtenues par ce procédé.
- De la connaissance des tubes de force (fig. 11 à
- Fig. 8. — Répartition des lignes de force pour 28 millimètres de course (40 ampères).
- La distribution des lignes de forces s’établit par un procédé très simple donné d’abord par Colin (') et généralisé ensuite par Emde (2). Il consiste à calculer le travail mécanique à l’intérieur de l’aimant, au moyen de la surface comprise entre deux courbes figuratives du flux de force, en fonction du courant (®).
- Connaissant exactement la distribution du flux pour
- des courses de a8 et i5o millimètres, on en déduit le flux de force pour divers courants (*). On obtient ainsi la courbe donnée sur la figure io et on en déduit le travail mécanique en watts-secondes, et en kilogrammètres (en divisant par 9,81). La compa-
- () E. Cohn. Le champ électromagnétique, Leipzig, 1900, p. 5z3 à 526.
- (2) F. Emde. Rapport du travail mécanique dans les électro-aimants avec l'énergie développée dans diverses perméabilités,Elektrotechnische Zeitschrift, 1908, p. 817. Voir aussi Calcul des électro-aimants, Elektrotechnik and Mascliinenbau, 1906, p. 945.
- (3) Pour plus de détails voir la Thèse, p. à 5g.
- (•) Voir Thèse, p. 60, 4e tableau.
- i3), on peut déduire la valeur du flux dans les
- Ampères.
- Fig. 10. — Calcul du travail mécanique de l’électro-aimant entre i5o et 28 millimètres de. course, en partant des deux courbes des ampères-tours. (Dans le tableau : irc colonne, ampères; 2* col., watts-secondes; 3' col , kilogrammètres).
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- diverses parties de l’aimant. On peut ainsi évaluer le coefficient de fuite, c’est-à-dire le rapport et entre le flux qui passe dans l’aimant <pE et celui qui s’écoule des surfaces coniques du noyau.
- équidistantes aux abscisses, la largeur des tubes de force est donnée par la distance horizontale des points de la courbe ainsi déterminés. En reportant les points ainsi déterminés sur le dessin de l’aimant
- On trouve ainsi que le coefficient a atteint des valeurs assez considérables (i,6), mais qu’il s’abaisse à 1,4 lorsque le courant augmente. Pour les écartements voisins de 28 millimètres, u est constant et s’écarte peu de io % .
- et en les joignant (fig. ii, n, i3), on obtient avec grande approximation le nombre des lignes de force et les dimensions des tubes de force.
- L’examen desfigures iaet i3 montre que, contrairement àla manière de voir usuelle,les lignes de force,
- Pour avoir une plus exacte répartition des lignes de force dans l’aimant, on peut encore calculer les dimensions des tubes de force, dans leur partie
- quoique rectilignes entre les deux surfaces coniques, ne leur sont pas nécessairement perpendiculaires, quelle que soit l’aimantation (1).
- On peut remarquer que la direction des lignes de force supérieures varie avec l’aimantation; pour io ampères elles atteignent à peine la bobine 14, et pour 4o ampères, elles dépassent de beaucoup la bobine 16,
- Connaissant les flux, on calcule la force portante.
- La formule de Maxwell (2) est, comme on le sait :
- /.B V F / i
- \ioo/ '><'24,65Vio(
- <P
- Fig. i3. — Distribution des lignes de force entre les surfaces coniques pour 10 ampères et 28millimètres de course.
- médiane entre les bobines, à l’aide de la courbe des flux en fonction des distances des différentes bobines. Si l’on coupe cette courbe par des parallèles
- -------;Kg.
- 000/ \i 000j 24,65 F
- Cette formule peut s’employer même lorsque (*)
- (*) W. Benecke. De l’influence de la forme des pôles d'un aimant sur sa surface portante, Elektroteclinische Zeitschrift, 1901, fp. 54a et J. Liska, Elektrotechnische Zeitschrift, 1910, p. 1 021.
- (2) F. Emde conteste à Maxwell la paternité de cette formule (Elekirotechnik and Maschinenhau, 1906, p. 945; Eleklrische Kraftbetriebe und Bahnen, 1910, p. 55i).
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- l’entrefer est assez large, pourvu qu’il existe un chaqtp homogène (*). En remarquant que les forces portantes n’apparaissent que là où les lignes de force passent d’un milieu perméable dans un autre qui l’est plus ou moins, ici l’air et le fer (2), on peut ainsi analyser les surfaces du noyau et reconnaître les lignes de force qui les traversent.
- Fig. 14. — Comparaison des forces portantes mesurées (m)uvcc celles calculées (c) par la formule de Maxwell.
- Comme la force portante, dans une direction donnée, est la somme des composantes agissant dans cette direction, et que les forces perpendiculaires à la direction du mouvement du noyau ne remplissent pas cette condition, il s’ensuit que, pour le calcul de la force portante par la formule de Maxwell, peuvent seulement être utilisées les surfaces coniques inférieures du noyau et sa surface terminale (3), à l’exclusion du porteur cylindrique du corps du noyau.
- On en déduit immédiatement les flux qui traversent les différentes bobines d’épreuve réparties le long de l’entrefer; le flux aux environs du sommet varie proportionnellement à la section transversale.
- RESULTATS
- Au moyen de ces flux, on calcule la force portante
- (•) Kapp. Des machines électriques (Dynamos), 1904, p. 38 et Benisciike. Les bases scientifiques de l’électrotechnique, Berlin, 1907, p. 177.
- (2) M Vogelsang. Electro-aimants pour courants continus. Elektrotechnische Zeitschrift, 1901, p. 175 ; W. ]iEïiy.cK.E, Elektrotechnische Zeitschrift, 1901, p. 541.
- (3) Ces considérations n’ont une valeur exacte que pour les aimants permanents.
- (fig. 14). On remarque que, pour l’écartement de i5o, le calcul de l’auteur et les observations donnent des résultats identiques ; pour a8 et 90 millimètres, àu delà de ao ampères, le calcul donne des résultats trop faibles; cela est dû aux courants qui passent par des valeurs croissantes.
- Ce résultat peut surprendre assurément puisqu’on voulait établir le contraire. Cela vient de ce que la
- Fig. i5. — q 1 = 123,5; q2 = 207; q3 = 116,5; ?4 = 109;
- «l2 = 224 centimètres carrés.
- t, = 12,7 centimètres pour 28 millimètres de course;
- o,5 » pour i5o » »
- Z2 = 11,2 ; Z3 = 32,9; i4 = 13,3 ; Zl2 — o,o5 centimètres.
- condition de perpendicularité des lignes de force sur les surfaces n’est pas réalisée ; la formule de Maxwell ne prenant pas en considération la direction oblique des lignes de force relativement aux surfaces, on comprend aisément son insuffisance.
- Fig. 16. —Ampères-tours calculés pour 0,28, 90 et i5o millimètres de course, en fonction du courant d’excitation.
- U en résulte que, la connaissance de la courbe de la force portante étant très importante dans l’étude des aimants, la formule de Maxwell est insuffisante dans quelques cas. La vérification des résultats par le procédé de Cohn est de toute nécessité. Eu égard aux divers coefficients précédemment
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- 27'>Avril 1912. - LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- calculés, on peut calculer le flux qui circule dans l’entrefer <fL et celui qui circule dans le fer <pE en posant :
- /<*(»,)= *tL±S.
- Celte égalité donne des valeurs assez précises pour les petites distances polaires, car le coefficient a est très petit et le flux cpL influe peu sur le fer.
- La figure i5 donne les résultats obtenus par ces procédés pour les quatre distances polaires de 0,28, 90 et i5o millimètres.
- / istssitstonna un
- Course (centim. )
- Fig. 17.*—Force portante mesurée (---) et calculée (— fonction de la course).
- Les valeurs de la capacité magnétique de l’entrefer
- s’obtient par l’étude des tubes de force. Les coefficients g s’obtiennent par interpolation. La comparaison entre les résultats donnés par le calcul et ceux donnés par l’expérience fournit un bon moyen de contrôle.
- La figure 16 donne la valeur du flux pour les distances polaires 28, 901 et i5o en fonction de l’intensité du courant.
- On en déduit aisément la valeur du travail mécanique accompli. Cette valeur divisée par la distance polaire- correspondante, exprimée en mètres, donne les valeurs moyennes de la force portante en fonction de la hauteur et montre la concordance entre les résultats du calcul et ceux de l’observation (fig. 17).
- En résumé, la mesure des forces portantes par le procédé de Gohn et Emde (*) est toujours possible,
- (') Voir E. Jasse, Des électro-aimants I, Elelclrotechnik und Masc.hinenbau, Wien, 1910, p. 833.
- la principale difficulté consistant* spécialement dans le calcul du flux total, lequel n’est guère possible sans la connaissance ,exacte de la marche des lignes de force.
- A. Y.
- TÉLÉGRAPHIE ET TÉLÉPHONIE
- Sur l’emploi des cellules photoélectriques comme photophones. — B. Bloch. — Comptes Rendus de VAcadémie des Sciences, 1a février 191a.
- Si l’émission photo-électrique d’un métal chargé négativement et placé dans le vide suit exactement les variations de la lumière excitatrice, on peut songer à transmettre électriquement à distance ces variations, en utilisant les changements mêmes du courant photo-électrique.
- L’auteur a entrepris des expériences pour chercher la grandeur du courant photo-électrique que peut fournir le potassium, et pour voir comment il dépend de l’éclairement et en suit les variations. Le potassium distillé trois fois dans le vide, est amené, après une dernière fusion, dans la cellule, qui est en verre et munie de deux électrodes de platine. Le potassium est chargé négativement à quelques centaines de volts au moyen de l’une des électrodes ; l’autre, qui est un fil parallèle à la surface du potassium, est reliée au pôle positif de la batterie par l’intermédiaire d’un milliampèremctre et d’un téléphone ordinaire. La lumière d’un arc ou du soleil est projetée sur le potassium au moyen d’une lentille et peut être rendue intermittente au moyen d’un disque tournant percé de trous.
- On constate d’abord que la sensibilité des divers points de la surface métallique n’est pas la même. Les surfaces très brillantes et d’aspect cristallin sont moins sensibles que celles qui sont recouvertes de gouttelettes très fines de métal et ont l’aspect un peu terne. Elster et GeiteJ ont déjà signalé des faits analogues. On arrive aisément avec l’arc à 1 2 -
- des courants de — à — de muliampere et avec le so-10 10
- 3
- leil à des courants de — de milliampère.
- 10
- Lorsque le disque tournant rend la lumière intermittente, le courant moyen indiqué par le milliam-pèremètre baisse naturellement, mais il se fixe immédiatement à une valeur constante et indépendante de la vitesse de rotation du disque. Ce résul-
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XVIII (2* Séria);.—Wm7?
- tat montre nettement que le courant photoélectrique ne dépend que de la quantité totale de la lumière reçue par le métal et non de la manière dont cette énergie lumineuse lui est distribuée; il n’est fonction que de l’éclairement moyen.
- D’autre part, le téléphone intercalé sur le circuit émet, lorsque le disque tourne, un son intense dont la hauteur ne dépend que de la vitesse de rotation du disque et coïncide avec la hauteur du son que le
- disque est capable d’émettre comme sirène. Ce résultat est en accord avec l’hypothèse d’une émission photoélectrique qui suivrait instantanément les variations de la lumière incidente. Comme il est facile d’obtenir des hauteurs de son de 2 ooo vibrations au
- moins, l’instantanéité se trouve vérifiée à —de
- 2 ooo
- seconde près.
- BREVETS
- Procédé de génération d’un courant d'intensité constante. — Société Alsacienne de Constructions Mécaniques. — N° 436 113, demandé le 14 janvier 1911.
- Il s’agit ici d’un groupe moteur générateur alimenté par un réseau à potentiel constant et fournissant un courant d’intensité pratiquement constante. On sait que de telles dispositions sont utilisables dans un grand nombre d’applications : telle est l’alimentation des appareils d’éclairage à arc, où l’emploi de génératrices à intensité constante est nécessaire pour éviter les effets amenés par le court-circuit des charbons.
- s Fig. 1.
- Dans le dispositif actuel (système Joseph Bethe-nod), A représente le réseau à tension constante
- dont on dispose et B les appareils récepteurs que l’on doit alimenter à intensité constante (fig. 1).
- Le circuit B est alimenté par une génératrice G, actionnée par un moteur D dont l’induit est monté en série avec celui de C, l’ensemble des deux induits étant monté en dérivation sur le réseau A. Le moteur D peut être anticompoundé de manière à maintenir sa vitesse sensiblement constante ; on pourrait d’ailleurs se passer de l’enroulement anticompound avec un moteur peu saturé.
- La génératrice G est munie de quatre enroulements d’excitation. L’enroulement principal E est connecté en shunt. Des trois enroulements auxiliaires, l’un F, monté en dérivation sur A, est compound;les autres, G et II, respectivement en série sur le courant i pris au réseau A et le courant constant / fourni à B sont anticompounds. Il est facile de voir que, dans ces conditions, le courant j peut être maintenu automatiquement constant par une proportion convenable des différentes excitations de G. En effet, si v désigne la tension aux bornes du réseau B, /• la résistance de l’induit G, la loi d’Ohm donne dans le circuit C B :
- v -j- /' (j — i) = e — ki — h'j -j- hv,
- e représente la tension fournie par l’enroulement d’excitation F ; h, k' et h sont les coefficients s’appliquant respectivement aux tensions fournies par les enroulements G, H, E.
- En proportionnant convenablement l’enroulement E, on peut poser h = l et aussi /• = k en proportionnant convenablement G. On en tire :
- >J = e — h'j
- e
- J — 7+T"
- c’est-à-dire que, dans l’expression de y,n’entrent que
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- des expressions indépendantes du réseau B. Il est de même à remarquer que l’on pourrait faire k' = o, c’est-à-dire supprimer l’enroulement H, ou même changer son sens d’action et le rendre compound.
- Lé système que-l’on vient de décrire fournit donc bien, dans le circuit B, du courant d’intensité constante. Ge système fonctionne d’ailleurs exactement comme un groupe dévolteur, le courant j étant la somme du courant i et de celui fourni |par C ; un appareil de réglage quelconque L, de l’excitation E, permet de régler la valeur de cette intensité constante j.
- Il est facile de voir que le fonctionnement du moteur en anticompound est tout à fait satisfaisant. La tension à ses bornes est en effet la différence de celle du réseau A et de celle nécessaire au réseau B. Si, par exemple, la tension du réseau A est dé 240 volts et celle de B, en régime normal, de 5o volts, le moteur D fonctionne normalement sous 190 volts. Mais si, par exemple,,la tension nécessaire en B s’annule (dans l’application citée, ce sera par exemple la mise en court-circuit des charbons des lampes à arc), le moteur est soumis à la tension totale, 240 volts, du réseau A. Mais, en même temps, le courant fourni par le réseau diminue, le moteur D marchant à vide; l’anticompoundage du moteur diminue, c’est-à-dire que son excitation augmente et intervient, par conséquent, pour maintenir constante sa vitesse, que la variation de voltage tendrait à faire croître.
- Il est à remarquer que,des 4 enroulements d’excitation de la génératrice C, l’enroulement E seul est important ; les enroulements F et G servent en elïet uniquement à compenser la chute de tension dans l’induit G et l’enroulement H peut être supprimé comme on vient de le voir ; la présence de ces 3 enroulements auxiliaires, augmentant de très peu la place nécessaire pour le logement du cuivre inducteur, n’influera donc pas sensiblement sur le prix de la machine G.
- Procédé de compoundage des transformateurs de phase à collecteur. — Ateliers de Constructions Electriques du Nord et de l’Est. —
- N° 434 56o, demandé le 29 novembre 1910.
- Un moteur à répulsion compensé shunt peut être utilisé comme transformateur de phase (fig. 1 et 2).
- On dispose sur le stator, outre la phase motrice I, un enroulement secondaire dénommé phase II et
- *
- décalé par rapport au premier de 90° électriques par exemple. Le moteur, alimenté en I, engendre alors en II une tension en quadrature avec la tension d’alimentation. Quant à la phase III, elle constitue l’enroulement shunt qui fournit le courant d’excitation au rotor. Elle se trouve soit dans l’axe de la phase motrice I et alimente alors les balais XX (c’est l’exemple de la figure 1), soit dans l’axe de la phase II, auquel cas elle alimente les balais YY (c’est l’exemple représenté sur la figure 2). .
- V
- Fig- 1.
- Tout ceci est connu, et l’on sait en outre que, dans la marche en moteur, le facteur de puissance de la machine peut rester excellent à toute charge sans que l’on doive recourir à un compoundage quelconque.
- Mais il n’en est plus de même lorsque la machine travaille en transformateur de phase. Pour peu que cette machine débite du courant déwatté, il devient indispensable de la compounder.
- Pour réaliser pratiquement un tel compoundage, on intercalera entre les balais XX, qu’ils soient ou non connectés à une phase shunt III, une résistance ohmique que l’on fait parcourir, dans le sens convenable, par le courant engendré par la phase II.
- Dans ces conditions, le courant produit par la phase II et le courant de transformation correspondant engendré dans l’induit passent en sens inverse dans la résistance, mais le premier de ces courants doit toujours l’emporter sur le second, afin de produire, dans la résistance, une tension de compoundage pour la chute ohmique du rotor.
- Si, en tenant compte de ce qui précède, l’on détermine convenablement le nombre de spires de la phase shunt III et le rapport de transformation entre l’induit et la phase II, on obtient un excellent facteur de puissance à toute charge, tant dans la marche en moteur que dans la marche en transformateur de phase.
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- CHRONIQUE INDUSTRIELLE ET FINANCIÈRE
- ÉTUDES ÉCONOMIQUES
- Les actionnaires de i’Electro-Métallurgie de Dives ont approuvé, dans l’assemblée générale extraordinaire du 19 avril, toutes les propositions du conseil d’administration relatives à une augmentation du capital et à des modifications des articles des statuts concernant la dénomination, l’objet, l’administration de la Société, l’inventaire et la répartition des bénéfices. Désormais le sous-tilre « pour la fabrication du cuivre et autres métaux par les procédés Elmore et Secretan » sera supprimé ; la Société pourra poursuivre l’obtention de la concession ou l’achat et l’exploitation de toutes mines et minières se rattachant à l’objet social, voire même s’intéresser en France et à l’étranger à toutes opérations commerciales et industrielles se rattachant à l’industrie du cuivre ou de l’étain. L’année sociale qui prenait finie 3i décembre sera close le 3o juin et dans la répartition des bénéfices, une participation de 10 % sera réservée aux’administrateurs après le prélèvement du dividende de 5 % aux actionnaires. La Société a ainsi mis ses statuts plus en harmonie avec sa situation industrielle d’aujourd’hui qui n’est plus celle de ses débuts en 1893. Son capital avait été porté en plusieurs fois de 2 millions à i5 millions; 7 millions d’obligations, réduits à présent à 5 millions et demi par le jeu de l’amortissement, avaient permis les extensions nécessaires des usines, mais Dives a entrepris depuis deux ans une nouvelle fabrication qui, s’ajoutant aux précédentes toujours en progrès, nécessite des immobilisations et un fonds de roulement plus importants.
- Ainsi la métallurgie de l’étain semble lui réserver, après les habituels sacrifices du début, un complément de bénéfices qui compensera le faible rendement de certaines autres spécialités. Le rapport du Conseil a fait en outre allusion aux transformations, aux fusions et aux modifications que les concurrents ne cessaient d’opérer pour étendre leurs spécialités et leur clientèle. Nous avons eu l’occasion, en effet, de donner le résumé des opérations financières et commerciales tant des Tréfileries du Havre que de la Compagnie Générale d’Electricilé, qui tout dernièrement ontjabsorbé, les unes, la Canalisation Electrique, l’autre, la Société française de câbles Berthoud
- Borel. Dives ne pouvait donc sans risques de nuire à son développement rester enserrée dans les limites d’un capital trop étroit pour des industries comme les siennes.
- Le nouveau capital appelé [sera de 5 raillions : la souscription des 10 000 actions nouvelles de 5oo francs émises au pair avec jouissance de juillet prochain est réservée par préférence aux anciens actionnaires qui ont droit à une action nouvelle pour trois anciennes. Le Conseil s’est fait en outre autoriser à élever ultérieurement le capital de 20 à 25 millions sur sa simple décision ou à émettre de nouvelles obligations.
- Des notes passées dans les journaux financiers donnent un aperçu sommaire des résultats , de la Compagnie des Omnibus pour 1911. Cet exercice n’a bénéficié que fort peu des transformations opérées dans le genre de traction des omnibus ; et. cependant scs résultats sont meilleurs que ceux prévus. Il ne s’agissait pas de réaliser des bénéfices, mais de réduire le déficit d'exploitation ; celui-ci est de 2 800 41.3 francs, inférieur de 200 000 francs environ au chiffre admis par la Compagnie. Ce déficit, d’après les conventions avec la Ville de Paris, est porté ainsi que les intérêts des obligations au compte de premier établissement. La réorganisation complète du réseau sera certainement achevée avant fin 1912, bien avant l’époque limite fixée par le cahier des charges. Et déjà les plus-values de recettes des premiers mois de l’exercice en cours donnent toute satisfaction. Reste le réseau des tramways à équiper complètement. Ces travaux sont en cours sur la plupart des lignes principales, causant dans Paris les habituels bouleversements et encombrements qui sont maintenant une des particularités de la physionomie de notre ville; mais il est certain que de ce côté encore la Compagnie se trouvera en avance sur l’époque à laquelle toutes les lignes doivent être réorganisées et 1912 verra très probablement le fonctionnement des premières. Le chapitre des dépenses, déjà moins élevé qu’on ne l’avait prévu, s’en trouvera proportionnellement réduit ; et sans penser encore au moment où la recette atteindra le chiffre à partir duquel le Conseil municipal sera en droit de demander un abaissement de tarifs, on peut dire que les résultats de
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- l’exploitation donnent quant à présent bon espoir aux réorganisateurs.
- La hausse des matières premières devient un sujet de préoccupation pour toutes les industries. La nôtre est plus directement atteinte et déjà les fabricants de fils et câbles ont pris la décision unanime, mise de suite à exécution, de réduire leurs remises; la Chambre syndicale des fabricantsd’appareils d’éclairage annonce une augmentation de io % sur ses prix de catalogue. Quanta présent, les constructeurs de matériel électrique n’ont pas manifesté une intention collective de suivre ce mouvement : mais il y a parmi eux une tendance à soutenir les prix. Les fabricants de papier ont également tous été d’avis qu’une hausse des prix de vente était devenue nécessaire en présence de l’augmentation des impôts, du
- prix des matières premières ej; des conséquences résultant de l’application des lois sociales, C’est l’incidence inévitable des lois économiques et ce ne sont pas des décisions parlementaires ou des mesures lésislatives qui y porteront remède !
- La Société des Forces motrices du Refrain convoque ses actionnaires à l’effet de décider de l’augmentation du capital. Celui-ci serait porté de 3 à 4 millions de francs par la création de 2 ooo actions de 5oo francs, émises à 625 francs et réservées à concurrence de ioo pour le rachat des parts de fondateur, et de i 5oo pour les besoins de la Société. L’assemblée aura à statuer également sur l’émission de 2 ooo obligations de 5oo francs. On ne chôme pas dans l’Est.
- D. F.
- RENSEIGNEMENTS
- TRACTION
- Paris. — D’après le rapport du conseil d’administration des chemins de fer P.-L.-M., l’effectif du matériel roulant comprenait à la fin de 19 m : 3 406 locomotives ; 3 101 tenders ; 18 automotrices à vapeur: 6949 voitures à voyageurs; 99 104 wagons à bagages; à marchandises ou de service.
- Plus, pour la ligne de Chamonix : 129 caisses de voitures et wagons automoteurs; ia3 trucks automoteurs; 19 voitures et wagons-remorques; a chasse-neige automoteurs.
- La Compagnie doit recevoir, en 1912 et 1918, en exécution de ses commandes : i34 locomotives dont 80 à voyageurs et 54 à marchandises; 120 tenders; 436 voilures à voyageurs, comprenant i3g voilures à bogies pour trains de grande ligne et 297 voitures à 3 essieux de toutes classes pour trains de banlieue; et 5 8o5 wagons.
- Gironde. — La commission chargée d’examiner les résultats de l’enquête ouverte sur. le projet de transformation de la ligné du tramway de Bordeaux à Camarsac (électrification de la ligne, modification des voies dans la traversée de Monrepos) a donné un avis favorable au projet présenté.
- Gers. — Le conseil général a approuvé les projets de tramways Àire-Cazaubon : 2 108 55o francs, et Mirande-Castelnau-Rivière Basse : 2 33g 800 francs.
- Indre-et-Loire. — Des démarches seront faites pour
- COMMERCIAUX
- hâter l’électrification de la ligne des tramways de Tours à Luynes et à Fondettes.
- Lot-et-Garonne. — Une commission est nommée pour étudier le raccordement du réseau de tramways de Lot-et-Garonne avec celui du Lot.
- Italie. — La société Tramviaria elettrica litoranea Viareggio Versilla provincia di Massa Carrara vient de conclure un accord avec un groupe belge qui souscrira presque la totalité de l’augmentation de capital nécessaire pour compléter son réseau de tramways électriques, réseau qui pour le moment était limité aux lignes urbaines de Viareggio. Le nouveau réseau extra-urbain reliera à Viareggio les centres plus importants du littoral jusqu’à Massa et Carrara.
- TÉLÉPHONIE
- Hérault. — Un crédit de 54 ooo francs est voté pni le conseil général pour modification au réseau téléphonique départemental.
- Haute-Loire. — Un crédit est voté par le conseil général pour le rattachement des Parquets et des casernes de gendarmerie au réseau téléphonique.
- Une somme de 26 ooo francs est affectée à l’établissement des circuits téléphoniques Privas-Le Puy et Brioude-Saint-Flour.
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- Loiret. — Le conseil général a approuvé un crédit de ti3 490 francs pour l’extension du réseau téléphonique départemental.
- Mayenne. — La Chambre de commerce de Laval est informée que l’administration des postes a autorisé l'établissement des quatre circuits téléphoniques suivants : Laval-Paris, Laval-Mayenne, la Poôté-Alençon, Landivy-Saint-Hilaire-du-Harcouet. La Chambre a accepté de faire à l’Etat les avances nécessaires.
- Rhône. — L’administration des Postes vient d’admettre l’établissement d'un deuxième circuit téléphonique Lyon-Aix-les-Bains, d’un circuit Lyon-Reims direct et enlin d’un circuit entre Saint-Georges-de-Reneins et Ville-franche.
- Pour le premier projet, le département du Rhône devra faire à l’État l’avance de 65 35o francs, et pour le dernier celle de 3 600 francs.
- Vosges. — Une somme de 4 100 francs est votée pour le rattachement au réseau téléphonique des casernes de gendarmerie et des Parquets du département.
- 1 Le conseil a décidé d’avancer à l’Etat une somme de 32 5oo francs pour l’installation d’un poste central téléphonique pour abonnés dans diverses communes du département.
- DIVERS
- Loire-Inférieure. — Une somme de 3oooo francs est affectée par le conseil général à l’installation de postes <( Niagaras électriques » contre la grêle, dont nous avons donné la description dans notre numéro du 21 octobre i9n,p. 89.
- Seine-Inférieure. — Deux nouvelles grues électriques de 4000 kilogrammes seront installées par la Chambre de commerce de Rouen sur les quais de la rive gauche ; une pompe hydro-électrique de i3o chevaux renforcera la machinerie de la rive droite.
- SOCIÉTÉS
- Énergie Électrique du Nord de la France, à Parie. — Les recettes pour le mois de mars ont atteint environ 220000 francs contre i^5 259 en 1911, la progression est donc de 25 % .
- Depuis le début de l’exercice, les recettes atteignent déjà près de 690. 000 francs contre 543 000 francs seulement l’an dernier.
- Le coefficient d’exploitation s’étant beaucoup amélioré car les charges sont restées les mêmes, la progression
- des bénéfices semble devoir être des plus appréciables.
- Société d'éclairage électrique de la place Clichy, à Paris. — Le dividende est porté de 45 à 65 francs par action.
- Compagnie centrale d’éclairage et de traneport de force par l'électricité [Électricité de Limogea), à Paria. — Le dividende proposé sera celte fois encore de 6 francs par action ordinaire et par action privilégiée.
- Établissements Adt, à Pont-à-Mousson.— Les comptes présentés à l’Assemblée du 16 avril faisaient ressortir un bénéfice de 283 592 fr. 70. Après attribution de i’25 000 francs aux réserves, il restait de quoi payer un dividende de; 5 %.
- Les résultats de l’exercice, tout en étant supérieurs aux précédents, ont été influencés par l’incendie- survenu en août à l’usine de Pont-à-Mousson.
- CONSTITUTIONS
- Da et Dulith (Appareils électriques). — Capital : 600 000 francs. — Siège social : 81, rue Saint-Maur. Paris.
- Société du Secteur Electrique d'Ainay-le-Château. — Durée : 3i années. — Capital : 3o 000 francs. — Siège social : Ainay-le-Chilteau (Allier).
- Société hydro-électrique de Tao. — Capital : 1 a5o 000 fr. — Siège social: i5, rue Laffitte, Paris.
- PUBLICATIONS COMMERCIALES
- Compagnie Française pour l’exploitation des procédés Thomson-Houston, 10, rue de Londres, Paris.
- Bulletin mensuel, mars 1912.
- Régulateurs d’usine et de feeders.
- Richard Heller, 18, cité Trévise, Paris.
- Appareils électriques simplifiés pour démonstrations.
- Instruments de mesure. Modèles spéciaux pour la télégraphie sans fil.
- Lampes à arc et appareils pour projections.
- Prises de courant et suspensions pour lampes à arc.
- Lampe électrique « Jupiter » pour la photographie.
- Interrupteur Bloc. Modèle RH n° 1 000.
- Appareils pour allumages et extinctions automatiques pour éclairage des rues, magasins, escaliers, vitrines, etc.
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- 27 Avril 1912. * L A LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
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- ADJUDICATIONS
- FRANCE
- Le 6 mai, aux chemins de fer de l’Etat, 44» rue de Rome, à Paris, fourniture de a 824 wagons à marchandises de divers types.
- Les propositions devront être adressées pour le 6 mai prochain avant midi à M. le chef du service du matériel et de la traction.
- Renseignements au service du matériel et de là traction, 44, rue de Rome à Paris.
- Le i5 mai, à la préfecture de Lille (Nord), fourniture de machines-outils et autres pour le dépôt de Bollezeele.
- Visa par M. Stoclet, ingénieur en chef, 5, rue Gau-thier-de-Châtillon, à Lille, avant le i«p mai.
- Renseignements : i® dans les bureaux de M. Stoclet, ingénieur en chef et 2° de M, l’ingénieur, à Dunkerque, 5, rue du Ponceau..
- Le i5 juin, au.sous-secrétariat des Postes et Télégraphes, io3, rue de Grenelle, à Paris, fourniture d’un tableau multiple destiné au bureau téléphonique central de Roubaix.
- Les demandes d’admission à cette adjudication devront être parvenues au sous-secrétariat d’Etat le 5 juin au plus tard,.
- Renseignements : io3, rue de Grenelle (direction de l’exploitation téléphonique, 34 bureau).
- BELGIQUE
- Le iel' mai, à 12 h. 1/2, à la Bourse de Bruxelles, fourniture en 37 lots d’objets d’éclairage électrique des gares, ateliers, etc., des chemins de fer de l’État (cahier des charges spécial n° 3409). Soumissions recommandées le 29 avril.
- ALLEMAGNE
- Le 3 juin, à laBaudirektion fur die Hafenerweiterung, à Bremerhaven, fourniture et installation de deux grues électriques.
- RÉSULTATS D’ADJUDICATIONS
- FRANCE
- i3 avril. — Au sous-secrétariat des Postes et Télégraphes, Paris, fourniture d’appareils pour bureaux télégraphiques.
- 2e lot. — 5o remontoirs Galocher et Maille.
- Société Industrielle des Téléphones, 2 000. __
- MM, Provin, 2 212. — Blanc, 4 585. — M. Doignon,
- 11, rue Hoche, à Malakoff, adj. à.i 700. Prix unitaire :
- 34.
- 3° lot. — i5o relais doubles, modèle des ateliers.
- M. Lafève, 11 100. — Société industrielle des Téléphones, 10 875. — MM. Blanc, i5 270. — Lefort et Duvau, 25 000. — Association des Ouvriers en Instruments de précision, 12 000. — M. Provin, 20, avenue de Paris, il Gennevilliors, adj. à 8 917,60. Prix unitaire : 59,45.
- 4e lot. — 25 Condensateurs de 1 microfàrad 1/2; 5 commutateurs de 5 microfarads 1/2.
- M. Doignon, adj. à 2 750. Prix par unité : condensateurs, 60; commutateurs, 2S0.
- 5e lot. ;— 5o commutateurs ronds à 4 fils.
- M. Mettetal, 1 000.
- Non adjugé, prix limite dépassé.
- 6e lot. — 1 000 commutateurs bavarois à 2 fils ; 3oo à 4 fils.
- M.. Blanc, 4 i4°‘ — M- Mettetal, 17, rue Beaulreillis, adj. à 3 25o. Prix par unité : commutateurs à 2 fils, 2,o5 ;
- à 4 fils,-4.
- 7e lot. — 1 000 commutateurs bavarois à 2 fils.
- MM. Blanc, 2 700. — Pernet, 2 490. — M. Mettetal, adj. à 2 100. Prix par unité : 2,10.
- 8« lot. — Identique au précédent.
- MM. Blanc, 2 700. — Pernet, 2 490. — M. Mettetal, adj. à 2 i5o. Prix par unité, 2,i5.
- 9e lot. — Identique au 7e lot.
- M. Mettetal, adj. à 2 200. Prix par unité : 2,20.
- 10“ lot. — 3 000 paratonnerres à charbon.
- MM. Blanc, 3 750. — Mettetal, 4 5oo.
- Non adjugé, prix limite dépassé.
- ii® lot. — 10 000 plots avec rondelle en ébonite.
- MM. Blanc, 3 600. — Mettetal, 3 4oo* — Morlé, 3 i5o.
- Non adjugé, prix limite dépassé.
- 12e lot. — 60 interrupteurs à rupture brusque pour moteur monophasé.
- M. Vellos, 960. — Société industrielle des Téléphones, z5, rue du Quatre-Septembre, adj. à 527,40. Prix de l’unité, 8,79.
- i3« lot. — 25 commutateurs multiples Baudot à 7 broches, 65 à 10 broches.
- Société Industrielle des Téléphones, 3 io5. — MM. Provins, 2 175. — Vellos, 3 025. — Carpentier, 2 45o.
- Non adjugé, prix limite dépassé.
- i4* lot. — 3o cages de distributeur avec organes correcteurs ; 5 sans organes correcteurs.
- Société Industrielle des Téléphones, 8 690. —
- M. Doignon, 8 750. — M. Carpentier, 20, rue Delambre, adj. à 8 25o. Prix par unité : cages de distributeur.avec correcteurs, 245 ; sans correcteurs, 180.
- i5“lot. — 44 plateaux de distributeur à 14 contacts, avec leurs communications; 3o à 17 contacts; 6 à 19 contacts; i3 à 24 contacts; 6 à 25 contacts, avec leurs communications et manchon spécial. —
- Société Industrielle des Téléphones, 18 191. — Asso-
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XVIII (2* Série). N'
- ih
- ciation des ouvrierseri Instruments de précision, ao 565. — Carpentier, 20 910.' —]M. Vellos, 32, rue Rolland, à Montrouge, adj. à i5 741. Prix unique par unité : 1,5g.
- 16“ lot. — 80 manipulateurs Baudot.
- Société Industrielle des Téléphones, 11 920. —
- MM. Lefort et Duvau, 11 000. — Carpentier, 9 44°» — M. Vellos, adj. à 8 320. Prix, par unité : 104.
- 17® Jot. •— 120 relais Baudot.
- Société Industrielle des Téléphones, 7 44°. —
- MM.[Carpentier, 7 200. — Brégnet, 6 5g4. — M. Vellos, adj. à 6 240. Prix par unité : 52.
- 18“ lot. i— 10 transmetteurs, modèle 1909.
- Société Industrielle des Téléphones, 2 3go. — M. Doi-gnon, 2 400. —M. Carpentier, adj. à 2 240. Prix par unité : 224.
- 19° lot. — 55 remontoirs à vis tangente pour distributeur; ;i35 remontoirs automatiques à vis tangente pour traducteur.
- Société Industrielle des Téléphonés, 7955. —
- MM; Doignon, 7980. — Carpentier, 7980.— Association Ouvrière des Industries mécaniques, 29, rue des Plantes,'adj. à 7 4*0- Prix unique par unité : 3g.
- 2O0 lot. — 80 socles moteurs à poids pour traducteurs Baudot.
- M. Doignon, 25 600. — Association des Ouvriers en Instruments de. précision, 25 980. — M. Carpentier, a5 040. — Société Industrielle des Téléphones, adj. à 23 880. Prix par unité : 298,50.
- 2i° lot. — 25 socles moteurs à poids pour distributeur Baudot.
- Société Industriélle des Téléphones, 6 612,5o. .— M. Doignon, 6 500. — Association des Ouvriers ’ eu Instruments de précision, 8 126. — M. Carpentier, adj. à 6 225. Prix par unité : 249.
- 22e lot. — 100 tables de manipulation; 4° tables de distributeur.
- E. Blanc, 7 601,60. — MM. Gauthier et Cie, à Quim-
- perlé (Finistère), adj. à 6 828. Prix par unité : tables de manipulation, 48*9°; de distributeur, 48,45.
- 23“ lot. — 5o traducteurs Baudot, modèle 1909.
- Société Industrielle dés Téléphones, 22 45o. — M. Doignon, 25 000. — Association des Ouvriers en Instruments de précision, 22 5oo. — M. Carpentier, adj. à 19 000. Prix par unité : 38o.
- 24“ lot. —Identique au précédent. ( 1
- Société Industrielle des Téléphones, 22 45o. — Association des Ouvriers en Instruments de précision', 28 000. — M. Carpentier, 19 000. — M. Doignon, adj. à 18 900. Prix par unité : 378.
- 25° lot. — 10800 mètres câble à 7 conducteurs; 26 000 mètres à 10 conducteurs; 14 000 mètres fil câblé vert pour communications des tables.
- Société Industrielle des Téléphones, 24 092 . — Etablissements E. et A. Grammont, 25 3oo. — MM. Alliot et Roi, 38, rue de Reuillv, adj. à 23966,40.
- 26e lot. —4 000 serre-lames pour piles; 2 000 serre-électrodes pour piles Callaud.
- MM. Blanc, 2 280. — M. Mettetal, 1 940. — M. Mor-lé, 58, rue Saint-Sabin, adj. à 1 58o. Prix par unité : serre-lames, 0,22; serre-électrodes, o,35.
- 18 avril. — Au Sous Secrétariat des Postes et Télégraphes, Paris, io3, rue de Grenelle, fourniture de fil de cuivre recouvert de gutta-percha et de coton (5 lots de 6 000 kilogrammes chacun).
- M. Grammont, 5 lots à 8. — The India Rubber, 1 lot à 7,90, 1 à 8,o5, 1 à 8,i5. — Société Industrielles des Téléphones, 1 lot à 7,90, 1 à 7,95, 1 à 8,:5, 1 à 8,10, 1
- à 8,o5. — Tréfileries et Laminoirs du Havre, 1 lot à 8,i5, 1 à 8,25, 1 à 8,35, 1 à 7,95. — MM. Alliot et Roi, 1 lot à 8,20 le kilogramme.
- Aucun lot adjugé ; prix limite dépassé.
- v
- PABIS.
- JMPBIMEBIE LEVÉ, 17, BUE CASSETTE.
- Le Gérant : J.-B. Nouet.
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- Trente-quatrième année.
- SAMEDI 4 MM 1912. Tome XVIII (2« eèrle). — N' iB.
- La
- Lumière Électrique-
- Précédemment
- I/Éclairage Électrique
- w
- ^(bibuoi
- ÎST,
- REVUE HEBDOMADAIRE DES APPLICATIONS DE L’ÉLECTRICITE
- La reproduction des articles de La Lumière Électrique est interdite.
- SOMMAIRE
- EDITORIAL, p. 129. —F. Margueuhe. Etablissement hydro-électrique de Rjukanfos, p. i3i.
- Extraits .des publications périodiques. — Théories et Généralités. Sur les vitesses relatives des vapeurs lumineuses de divers éléments dans l’étincelle électrique, A. Hemsalech, p. 149. — Sur divers aspects de la décharge d’un condensateur, A. Aubertin', p. 149. — Etude, construction et essais de machines. Les méthodes modernes.de construction de machines électriques, K. Pichelmayer, p. i5o. — Télégraphie et téléphonie sans fil. Sur la diffraction des ondes hertziennes, H. Poincaré, p. i5i. — Électrisation par la pluie d’une antenne de télégraphie sans fil. (Observation faite le vendredi 9 février vers 3 heures, à l’observatoire magnétique de Four-vière, à Lyon), C. Limb, p. i5i. — Législation et contentieux. Une autorisation de voirie peut-elle être assimilée à un contrat de concession? Arrêt Bardy du Conseil d’État du 29 mars 1912, P. Boucault, p. i52. — Variétés. L’Exposition universelle et internationale de Gand en 1913, p. i54. — Chronique industrielle et financière. —: Notes industrielles. Nouvelle méthode pour la fabrication des filaments métalliques île lampes y électriques, p. i55, -— Etudes économiques, p. i55. — Renseignements commerciaux, p. 158. — Adjudications, p. 160.
- ÉDITORIAL
- Les débouchés industriels et agricoles des nitrates fabriqués à partir de l’air atmosphérique prennent un développement sans cesse plus considérable au fur et à mesure que les industries des explosifs et de l’acide azotique gagnent en importance et que les procédés d’exploitation rurale se perfectionnent. Outre que l’azote ammoniacal est, en effet, produit en quantités insuffisantes par l’industrie chimique, il ne peut rivaliser, comme valeur d’engrais,avec son concui*rent l’azote nitrique. Depuis l’expérience célèbre de Cavendish et Priestley, qui combinèrent dès 1784 dans l’arc électrique l’oxygène et l’azote naturellement mélangés dans l’air, un grand nombre de procédés ont été proposés pour ren-
- dre industrielle cette préparation. Aujourd’hui elle apparaît comme une des plus grandes applications de la houille blanche. Et c’est tout naturellement dans les pays séandinaves, qui recèlent des richesses énormes en houille blanche (près de 20 millions de chevaux, d’après les évaluations), qu’il faut chercher les plus imposantes installations de ce genre.
- En effet, jusqu’à ce jour c’est à l’usine de Notodden (4o 000 chevaux) que se trouve concentrée à peu près toute la fabrication mondiale du nitrate de chaux, selon le procédé Birkeland et Eyde. Mais M, S_Eyde avait, depuis dix ans, acquis les chutes de la Maana-Rjukanfos pour en utiliser les
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- ISO
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XVIII (2* Série). — IA.
- 25o ooo chevaux en vue d’une installation plus formidable encore.
- On calcule que, vers 1920, quand la Société noi’Végienne de l’Azote aura mis en service les 5oo 000 chevaux dont elle dispose au total en Norvège, sa production atteindra 3oo 000 tonnes et ses dépenses de premier établissement plus de 200 millions de francs.
- C’est l’installation de Rjukan dont nous avons la bonne fortune de publier aujourd’hui la description. M. Marguerre était singulièrement qualifié pour présenter l'équipement électrique, qu’il commente et décrit avec de nombreux documents et photographies. Ce beau travail, d’un développement considérable et en rapport avec son importance, rassemble toutes les données techniques et économiques utiles et contient particulièrement de très intéressantes indications sur l’histoire technique de ce colos- ‘ sal effort industriel.
- Nous en poursuivions la publication dans nos prochains numéros.
- «
- Les traxraux de M: Hemsalech et de M. Aubertin, dont nous reproduisons les résultats essentiels, sont tous les deux relatifs à l'élude de l’étincelle. Le premier montre l’influence du poids atomique et de la cohésion diélectrique des métaux volatisés par la décharge sur la vitesse de la vapeur métallique lumineuse; le second se rapporte aux différents aspects de l’étincelle à la pression atmosphérique et aboutit à des constatations analogues à celles qui ont déjà été
- faites par MAL Abraham et Villard sur des étincelles beaucoup plus longues.
- M. Pichelmayer, dans un récent rapport, a décrit les méthodes modernes de construction des machines électriques.
- Nous en retenons surtout quelques chiffres qui caractérisent l’état actuel de la technique des machines.
- Dans une récente communication à l’Académie des Sciences, M. H. Poincaré discutait les conclusions d’une communication faite à l’étranger sur la diffraction des ondes hertziennes.
- Le résultat de cette discussion, c’est que les conclusions formulées ici même par notre éminent collaborateur subsistent entièrement; l’expérience est d’ailleurs venue les confirmer.
- M. G. Limb décrit un phénomène très spécial observé dans un poste de télégraphie sans fil. Il a observé sur une antenne d’aluminium une électrisation par la pluie, dans des conditions qui lui ont permis de faire d’intéressantes remarques.
- Enfin, M. P. Bougault apporte des précisions sur une question d’ordre juridique qui a été vivement discutée : Une autorisation de voirie peut-elle être assimilée à un contrat de concession ?
- Le conseil d’État a tranché la question par l’affirmative et M. Bougault commente son arrêt, dont il cite les passages essentiels.
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- 45 MM mt
- LA LUMIERE ELECTRIQUE
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- ÉTABLISSEMENT HYDRO-ÉLECTRIQUE DE RJUKANFOS
- 1 Les puissantes forces hydrauliques de lh rivière Màana, Rjukanfôs avec les chutes d’eau et rapides voisins, qui, depuis l'achèvement d'es travaux de régularisation, sont en état dè' fournir plus de z5o ooo chevaux en force constant® toute l'année, avaient, il y a déjà dix ans, attiré rattentibn.de M. S. Eydie qui, prévoyant' des lors l'eur grand avenir, en fit l’acquisition.
- Après avoir ensuite, grâce à un travail de longues années, fait sortir des essais de
- de cet établissement qui fut aménagé en une fois et qui est à l’heure actuelle le plus grand de ce genre qui soit au monde, nous renvoyons à d’autres articles, nous bornant ici à | décrire, avec l’assentiment de la Société Norvégienne de l’Azote, propriétaire de l’usine,
- | l’installation électrique. Nous nous contente-| rons de faire connaître ici sommairement la j disposition générale. (Voir fig.. i.)
- | La hauteur de chute brute dont on dispose est de 5jo mètres et fournit, en tenant
- Fig'. i. — Vtio d’ensemblo.
- laboratoire, de M. le professeur Birkeland une industrie sur grande échelle, fondée avec des capitaux français et suédois (Notodden utilii-sait déjà, en 1.907,40 000 chevaux), l’heure était venue pour l’aménagement des forces de Rjukan. Celui-ci fut réalisé à frais communs par le groupe franco-scandinave et le groupe de la Bàdlsche Anilin et. Soda Fabrik qui s’intéressait également à l'industrie des nitrates..
- En ce qui concerne les parties hydrauliques
- j compte de toutes les pertes, avec un débit de { 4.7 mètres cubes, la quantité de force sus-mentionnée. Le débit constant est assuré par l’existence d’un lac situé à une altitude d’environ1. 900 mètres au-dessus de la mer, lac qui au moyen' d’un barrage a pu être transformé, ài des frais modérés, en un réservoir d’une capacité d'environ 85o millions de mètres cubes. Les chutes seront aménagées en deux ^étapes dont la première a une hauteur de chute brute de 3oo mètres. A l’endroit de la
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XVIII (2e Sérié),
- — N» 48.
- prisé d’eau— soit io kilomètres en contre-bas du barrage principal — on a construit un second barrage, qui forme un petit réservoir d’égalisation, duquel sort le tunnel ayant environ 28 mètres carrés de section. Celui-ci se termine, 4,5 kilomètres en aval, par un château d’eau d’où partent le trop-plein, visible sur la figure 1, et dix conduites forcées séparées du château d’eau au moyen de vannes.
- Ces conduites sont munies d’abord de vannes de réglage automatiques ; la première partie se compose de tuyaux rivés d’un diamètre de 1 5oo millimètres, tandis .que la partie inférieure a des tuyaux soudés de 1 25o millimètres de diamètre ; le tout est porté sur des massifs de fondation en béton et aboutit à l’usine de force. (Voir fig. 1.)
- l’usine de force
- La disposition générale ressort des figures 2,3 et 4 où les dimensions principales se trouvent également consignées. Aux dix conduites correspondent dix groupes de turbines, calculés de façon à cè que neuf puissent recevoir toute la force. xAvec un débit de 5,22 mètres cubes et à une hauteur de chute nette de 282 mètres, 19 600 chevaux sont disponibles aux turbines ; celles-ci, avec un rendement de 80 %, en utilisent 10700 chevaux. A cette charge maximum correspond, avec un rendement un peu meilleur, une charge normale de 14 3oo che-
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- .4 Mai 1912. ^ V
- ' LA LUMIERE ÉLECTRIQUE
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- vaux, quand toutes les 10 machines sont en l Le réglage s’opère sur toutes de la même marche. | façon, au moyen cle servo-moteurs à pression
- Fig. 3. — Vue en coupe de l’usine; a, canal de ventilation; b, canal pour les cdbles.
- Le rendement maximum des turbines s’é- d’huile; les régulateurs de pression, qui lève à 82 ou 83 % à une charge moindre. ouvrent une décharge si le réglage s’effectue
- Fig*. 4* — Vue intérieure de l’usine.
- Les turbines ont été fournies par la maison Escher Wyss et Gie pour une moitié, par J.-M. Yoith pour l’autre ; elles sont exécutées selon le même principe (roues Pelton doubles avec deux tuyères par roue).
- trop vite et si la pression dans les conduites dépasse une certaine mesure, sont également établis d’après le même principe.
- L’exécution présente naturellement plusieurs différences notables qui, toutefois, ne
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- LM LA LUMIÈRE
- peuvent ;pas être abordées ici. Un groupe Escher Wyss.est représenté dans -la figure 5.
- Outre les dix grosses turbines il y en a en- , core une petite de i ooo chevaux pour le ser-
- Fig. 5. — Groupe Escher Wyss-Brown Boveri.
- vice de la centrale et de l’excitatrice de réserve. Aux turbines sont accouplées les génératrices que nous allons examiner d’une . façon plus détaillée.
- GÉNÉRATRICES
- a) Remarques générales.
- Elles sont construites pour un débit de 17 ooo K. Y. A. à cos <p = o,6, tension io ooo à ii ooo volts, oo périodes, 260 tours par minute ('). A l’époque de la commande,;le mode de connexion des fours électrodhimiques ; n’était pas encore fixé et c’est pourquoi neuf j d’entre les dix .génératrices furent divisées j en deux moitiés, fournissant Chacune I 8 5oo K. Y. A. et pouvant marcher en ,parai- ; lèle ou séparément a volonté. La forme exté- i rieure de génératrice simple à deux paliers ! fut toutefois maintenue, de sorte que l’effet principal produit -par la disposition choisie était : augmentation lleila distance entre les paliers, renforcement de l’arbre ét augmen- ' taLion de la place nécessaire pour les enroulements. La dixième génératrice fut, dans sa
- ('i Pour.le calcul.on s’était .basé sur le .rendement ..ga-rauti des turbines,soit 78 % ; les génératrices sont loute-fisis si largement dimensionnées epielles peuvent sans difficulté recevoir:1a «puissance actuellement plus-élevée des .turbines. -
- ÉLÉCT*tHQU E T. XVIII (2* Sérié).—
- forme extérieure, adaptée autant -que ^possible aux génératrices jumelles. Lesmondii-tions générales de construction prescrivaient -en outre un poids de transport maximum de 1 5 tonnes et un diamètre ne dépassant pas 4 ooo millimètres en une pièce.
- Toutes les machines sont pourvues d’une excitatrice en porte-à-faux, dispositif qui présente une sécurité de marche très supérieure à celle de l’excitation centrale, et dont les seuls inconvénients consistent dans le prix plus élevé et l’influence plus grande de changements de vitesse sur la tension de la génératrice. L’espace requis est plutôt moindre aussi, vu que l'excitatrice montée sur l’arbre ne demande presque pas de place et ne comporte qu’un élargissement très insignifiant de la salle des machines. La dislance de 10 mètres entre les centres des machines laisse, en combinaison avec l’espace de 4 mètres de largeur .existant entre la machine excitatrice et le mur nord, une place suffisante pour le démontage de ces grandes machines. Comme il ressort des dessins, cette place est entièrement utilisée dans les fondations par les différentes canalisations de ventilation et de câbles.
- Lia ventilation des génératrices est fondée sur le principe d’une séparation complète entre les -conduites d’air chaud et froid et la -sdlieidesmiachines ;‘les machinestelles-mêmes ;a »!issent comme «ventilateurs. La nécessité
- 4*C?
- .(le ne pas seulement expulser l’air chaud, (mais aussi-de faire venir llair froid de dehors (•combinaison qui était-encore nouvelle lors de il’établissement lies plans de ttktsine) s’impose ;par la quantité d;air lie ’Æo métrés cubes par -seconde requise par llensemMe des dix machines. Dans ces conditions, Jl’air dans l’énorme saille de machines se serait renouvelé entièrement en moins de trois minutes, ce -qui aurait rendu impossible le séjour des ouvriers dans cette salle en hiver. C’est pourquoi on a .pratiqué dans les fondations une conduite d’air principale (voir «fig. 6) allant des «extrémités de la salle au centre ; la section est de 8,6 mètres carrés aux extré-
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- mités et de 4 mètres carrés.vers le centre. Du côté du mur arrière, au milieu de l’usine de force, on a encore ménagé une prise d’air de réserve, dans la crainte que les machines du milieu ne reçoivent trop peu d’air, et parce que toute autre disposition générale était exclue, eu égard au tableau de distribution et aux fondations des turbines. Cette disposition était d’autant plus nécessaire que la vitesse d’air à l’entrée s’élevait à 16 mètres.
- De la conduite principale, des embranchements d’une section relativement petite (1,2 mètre carré) se bifurquent vers les différentes demi-génératrices. La vitesse de l’air y est plus grande que dans le canal principal, ceci afin d’obtenir une certaine chute de pression et par là une répartition égale de l’air sur les différentes génératrices. Ces embranchements sont munis de dispositifs permettant de régler la quantité d’air, dont le service s’opère par des colonnes dans la salle des machines servant en même temps de colonnes pour l’appareillage des génératrices. Aux essais, on a toutefois constaté que les génératrices les plus éloignées reçoivent plus d’air que celles près de l’entrée ; cela s’explique probablement par le fait que l’air est plus facilement dévié de sa direction quand sa vitesse est moindre, ce qui est le cas pour les génératrices au centre.
- Amené dans la génératrice au centre de celle-ci, l’air est ensuite pressé au travers du fer et des enroulements, passe par la carcasse et sort par le bas, puis s’échappe par le canal entre les fondations des turbines vers le côté arrière de l’usine de force; enfin, il est rejeté dehors par des canaux verticaux qu’on a mis à couvert pour les protéger contre les intempéries.
- On n’a donc pas prévu de ventilateurs spéciaux; le système adopté ici présente certain nement une sécurité d’exploitation plus grande, de même qu’il estmoins cher comme installation. La quantité d’énergie consommée1 est insensiblement supérieure aussi, car lé rendement meilleur des ventilateurs spé-1 eiaux mus par l’électricité est en partie com-
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- IjA LUMIERE ÉLECTRIQUE T. XVIII (2« Série). — N? 18.
- pensé par la transformation multiple de l’énergie. Il faut, en outre, tenir compte de ce que le rendement très mauvais réalisé quand la roue de génératrice est utilisée comme ventilateur est, pour une grande partie, dû àla friction de l’air contre les bras, etc., friction quia lieu également avec une installation de ventilateurs spéciaux; ceux-ci comportent d’ailleurs toujoui’s des frais de ser-AÛce plus grands.
- fosse des génératrices d’un second équipement de conduites pour le mélange de l’air froid avec l’air chaud; car, surtout en ce qui concernait la génératrice montée près de l’entrée, il était difficile de savoir si le premier mélange opéré serait suffisant. Les conduites principales d’air sont en outre munies de constructions spéciales à l’intérieur de l’usine pour agrandir l’orifice d’aspiration et diminuer la vitesse d’entrée de l’air en hiver.
- Fig. 7, •— Génératrice de l’Allmiinna Svenskn. Vue en coupe.
- Outre les canaux déjà mentionnés, on a aménagé des canaux de circulation qui ramènent l’air chaud de sortie dans le canal d'amenée, ce qui permet de travailler en hiver, aux époques de tempêtes de neige, avec des quantités d’air réduites, et de chauffer l’air dans le but de fondre la neige. Comme toute expérience relativement à une telîe disposition manquait, on a muni la
- De plus, on y a aménagé différentes cloisons qui doivent faire action de séparateurs.
- La question traitée ci-dessus — qui ne pourra être résolue définitivement qu’après une expérience plus longue — est de nature à présenter un grand intérêt pour les établissements hydrauliques qui se construisent de plus en plus dans les hautes montagnes aussi en dehors de la Norvège.
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- LA LUMIÈRE
- b) Génératrice de VAllmànna Svenska (‘). (Voir fig. 7, 8 et 9.)
- Les deux moitiés de chaque génératrice sont placées aussi près que possible l’une de l’autre, et l’arbre est supporté par deux pa-
- Fig1. 8, — Génératrice de rAUmànna Svenska. Disposition des fondations.
- liers comme pour une machine simple. Les deux stators, divisés en quatre parties chacun,
- ÉLECTRIQUE
- «
- demi-machine 85o millimôlres.'Les encoches, au nombre de i44,sont entièrement ouvertes, ce qui présente de grands avantages tant pour la fabrication des bobines que pour les réparations sur place; les désavantages de cet arrangement (tels que pertes additionnelles dans les pièces polaires et dans le cuivre de l’induit et distorsion de l’onde de force électromotrice) peuvent facilement être évités par des dispositions appropriées.
- L’enroulement comporte trois encoches par pôle et par phase et chaque encoche contient quatre conducteurs, tous réunis en série; les tètes des bobines sont disposées en deux plans, ce qui nécessite la présence de bobines chevauchant sur les parties adjacentes de chaque stator et complique forte-
- Fig. 9. — Génératrice
- reposent directement sur des plaques de fondation, sur lesquelles ils peuvent se déplacer latéralèinent. Les carcasses en fonte portent l’induit, composé de tôles de o,35 millimètres d’épaisseur, divisées en i5 paquets, avec 10 millimètres d’intervalle pour la ventilation et retenues aux extrémités par de fortes plaques en acier boulonnées. Le diamètre intérieur des tôles est de 4 iao millimètres, l’extérieur 4 800 et la longueur axiale par
- de l'AllmUnna Svenska.
- ment un démontage éventuel. Mais un enroulement en trois plans était impossible, puisqu’il ne permet pas le déplacement latéral, indispensable dans le cas présent; de plus, il est plus difficile de fixer convenablement les bobines contre les effets mécaniques des courts-circuits, très importants dans de si grosses machines. Chaque conducteur se compose de trois barres de cuivre isolées, d’une section totale de milli'mèlrcs carrés et le conducteur extérieur (vers l’entrefer! est formé de six câbles, d’une section totale
- (') Westeras, Suède.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XVIII (2» Série). — N*lS.
- un peu moindre, pour éviter les courants de Foucault.
- L’isolation des conducteurs en série se compose d’un tube de micanite appliqué en deux parties en forme d’U et réunies par un procédé de cuisson. Les conducteurs ainsi préparés sont passés ensuite dans un tube de micanite en une pièce épousant la forme de l’encoche, tous les interstices remplis de laque pour éliminer la présence de l’air, si dangereuse dans les machines à haute tension et le tout réuni par une nouvelle cuisson. En dehors des encoches, l’isolation entre les conducteurs est formée par des couches de mica, tandis que le tout est isolé par de la toile imprégnée noire; la transition entre les deux isolements différents dans l’encoche et à l’extérieur et les soudures pour réunir les conducteurs en série sont exécutées avec un soin particulier.
- Cette méthode d’isolement, qui comporte seulement des matériaux résistant à de hautes températures, a donné d’excellents résultats, ainsi que plusieurs essais pendant la fabrication l’ont prouvé (voir tableau I).
- Tableau I
- J&PÀrsSEUR DE l’isolement TEASION D EN % garantie E ttUPÏUÏtR OLT8 mcsttjrée
- Encoche ihilli mètres 4,75 26 CJOO 75 000
- Extérieur 4 ,00 10 000 ao 000
- Entre conducteurs 3,5 5 000 3o 000
- Le mode de fixation de l’enroulement ressort des dessins et tient les bobines d’une façon absolument rigide, ainsi que différents courts-circuits directs l’ont prouvé. Des couvercles recouvrent l’enroulement de façon que toute la machine est complètement fermée ; l’air aspiré de l’extérieur par les ca-
- naux de ventilation passe par le rotor, dont les pôles et quelques ailettes forment ventilateur, puis par les ouvertures de l’induit pour se rendre, en suivant la périphérie de la carcasse, à la sortie située au bas de la machine.
- Le rotor, pesant g3 tonnes — le poids total de la machine est de a43 tonnes — est supporté par deux paliers qui reposent sur une plaque en fonte solidement fixée aux fondations. Les paliers ont une longueur utile de i ooo millimètres, un diamètre de 85'o et les coussinets, retenus par une assise sphérique qui permet de suivre la flexion de l’arbre, sont refroidis par des tuyaux de circulation d’eau coulés dans la fonte.
- Le système de lubrification est double : en service normal, l’huile pour chaque palier est pressée par une pompe, commandée au moyen d’une courroie passée sur l’arbre de la turbine, à travers un réfrigérateur et un filtre, et est amenée aux paliers, d’où elle retourne à un réservoir avant d’être reprise par la pompe; de plus, il se trouve une petite pompe à main pour faire entrer de l’huile sous l’arbre avant la mise en marche. Chaque conduite d’huilé est munie d’un manomètre, d’un thermomètre et d’un dispositif d’alarme fonctionnant si l’huile vient à manquer. Poulie cas d’un accident au graissage forcé, le palier estmunidegrandesbaguesqui doivent, avec la réfrigération directe des coussinets, suffire à maintenir la marche de la machine pendant une heure au moins; d’après les essais, il est probable que ce dernier mode de graissage seul aurait suffi.
- L’arbre est alésé avec un diamètre intérieur de 80 millimètres sur toute la longueur et a un diamètre extérieur de 4&o millimètres aux tourillons, de 700 millimètres au milieu. Il se termine par une bride d’accouplement rigide. Par suite de la flexion de l’arbre, les deux brides de l’accouplement ne pouvaient être exactement parallèles; on les a réunies en serrant les boulons à fond, ce qui n’a présenté aucun inconvénient.
- Le rotor de chaque demi-machine se com-
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- pose de deux parties principales. La partie intérieure, formant le moyeu et les bras, est en acier coulé ordinaire, n’étant soumise à aucune sollicitation spéciale ; quant à la partie extérieure portant les pôles, il fallait tenir compte de la force centrifuge énorme lors de l’emballement de la turbine.
- Les constructions habituelles en acier en une pièce avec les bras ne pouvaient s’appliquer ici, un calcul exact et un contrôle efficace du matériel étant impossible. D’autre part, le constructeur était d’avis qu’une construction où les pôles et les anneaux sont en une pièce présente le plus de sécurité. Ceci comportait pourtant l’usage d’acier coulé ; mais à condition de se servir du meilleur matériel possible et de prendre toutes les dispositions pour Un contrôle minutieux, cela ne présente aucun danger. Chaque couronne polaire se compose de quatre anneaux posés à chaud sur la pièce centrale,se soutenant entre eux et s’appuyant sur les bras comme la figuré 7 le montre ; au milieu, on trouve un intervalle de 92 millimètres servant à la ventilation. Les dimensions axiales de ces anneaux sont tellement faibles qu’un excellent contrôle du matériel est possible; en outre, chaque anneau fut, au moyen d’un dispositif spécial, essayé à une pression hydraulique telle que la sollicitation dépassait sensiblement la plus grande pouvant se produire à l’emballement, sans qu’une déforniation ait pu être constatée. Les épanouissements polaires proprement dits devaient naturellement être rapportés pour permettre le placement des bobines excitatrices ; elles sont en acier coulé et fortement boulonnées. Leur surface est faite en tôles lamellées et est en outre échelonnée et courbée de façon à donner une sinusoïde aussi pure que possible pour la force électromotrice. La pièce polaire est partiellement creuse pour y obtenir une saturation magnétique anticipée qui modifie la forme de la caractéristique et diminue par là la chute de tension. Enfin, le dessin nous montre encore sur le rotor un certain nombre d’ailettes et d’au-
- tres dispositifs servant à répartir l’air aussi également que possible sur toute la longueur de la machine.
- L’enroulement excitateur, en cuivre nu bobiné de champ, est retenu par les pièces polaires ; chaque pôle a 78 tours de cuivre de i45 millimètres carrés de section.
- Après terminaison de la fabrication, les roues polaires furent, par excès de précaution, essayées à la vitesse double, c’est-à-dire une vitesse périphérique de 107 mètres, quoique les turbines ne puissent à l’emballement dépasser de plus de 80 % la vitesse normale. Il faut pourtant dire que cette construction présente le désavantage de ne pouvoir faire aucune réparation à l’inducteur sans démonter le stator, ce qui comporte toujours le démontage d’une partie de l’enroulement; mais, puisque de telles réparations ne sont que des exceptions, on a quand même fini par adopter cette construction qui est sensiblement moins coûteuse que celle de Brown Boveri décrite plus loin.
- L’excitatrice en porte à faux sur l’arbre est à dix pôles et est munie de pôles auxiliaires ; pour éviter de foi’tes variations de tension par suite de variations de vitesse, elle est fortement saturée et de plus compoundée pour que le réglage d’une demi-machine n’influe pas sur la tension de l’autre. Les bagues qui amènent le courant aux inducteurs se trouvent, pour une moitié de la machine, à côté de l’excitatrice et pour l’autre, entre le palier et la génératrice.
- c) Machine double de Brown-Boveri (*).
- (Voir fi g-. 10 et 11.)
- Le principe général de la construction est le même que pour FAIImànna Svenska. Chaque stator se compose de 4 parties, dont les joints forment un angle de 45° avec la verticale ; les pieds sont coulés séparément et portent le stator par l’intermédiaire d’une languette épousant une rainure dans le stator ; cette construction présente certains
- (*) Baden, Suisse.
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- avantages pour la coulée, les parties étant simplifiées. Le stator porte les tôles laminées retenues par des queues d’aronde et boulonnées ; les tôles sont de o,5 millimètre et disposées en i5 paquets, séparés respectivement par des canaux de ventilation de io millimètres. Le diamètre intérieur du fer est de 4 4oo, l’extérieur de 5 ooo millimètres ; il est donc plus grand que^ dans la machine précédente, ce qui résulte de l’emploi d’un enroulement à quatre trous par pôle et phase et d’une densité magnétique un peu moindre
- o o;o
- WS&mimxmM&M .
- Fig. io. — Vue en coupe.
- dans les dents. Pourtant les dimensions extérieures dépassent à peinecelles de l’All-manna Svenska, la carcasse en fonte étant plus légère. La longueur axiale des tôles est également de 85o millimètres.
- L’enroulement se compose de bobines symétriques, comme le font voir les dessins, placées dans des encoches ouvertes. L’avantage de cet enroulement consiste en ce qu’on n’a qu’une espèce de bobines qui, ne dépassant que faiblement le fer, permettent une bonne fixation mécanique. Quant au remplacement de bobines avariées, l’enroulement en deux plans est plus avantageux quand il
- s’agit de bobines courtes, tandis que, dans le cas des bobines longues, l’enroulement symétrique prend les devants. Il est pourtant juste de dire qu’avec des bobines aussi lourdes et raides que dans le cas présent, il n’est pas très facile de faire entrer les bobines l’une sous l’autre; par contre, certaines appréhensions à propos de la ventilation des têtes de bobines assez rapprochées l’une de l’autre ne se sont pas vérifiées.
- L’enroulement est à quatre encoches par phase et par pôle, chaque encoche contenant
- o o
- 3 Brown Boveri
- Fig. ii. — Vue de côté.
- trois conducteurs. Cette disposition fut choisie, tant pour obtenir une sinusoïde parfaite de la tension par phase — ce qui est mieux atteint qu’avec l’enroulement à trois trous — que pour diminuer les pertes additionnelles et la température maxima qu’un grand ampérage total par encoche tend à augmenter. Le résultat a donné raison aux prévisions car, malgré la section plus faible des conducteurs (4X52,5 = 210 millimètres carrés pour le conducteur massif et 2 X 11 o = 220 millimètres carrés pour les câbles) la température n’est pas plus élevée et, malgré la résistance ohmique plus grande, les pertes
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- mesurées sont un peu moindres que celles de l’Allmanna Svenska ; pourtant il est douteux que le résultat obtenu justifie le prix de revient plus élevé.
- La fabrication de l’enroulement diffère sensiblement de celle décrite plus haut. Levs bobineë sont d’abord enroulées, les conducteurs parallèles étant séparés par de minces couches de mica et l’isolement est enroulé après coup. Il se compose d’abord de plusieurs couches de toile au mica auxquelles s’ajoutent des pièces de mica pur entre les conducteurs en série ; il s’y ajoute une couche de toile tr.empée de laque noire, ces isolements s'appliquant également à l’intérieur et à l’extérieur de l’encoche. Le tout est entouré à l’intérieur de l’encoche par un gros tube dê micanite également fabriqué sur la bobine servant de moule, tandis qu’à l’extérieur nous trouvons une couche épaisse en toile noire isolante; tous les interstices sont remplis de laque et le tout soumis à une cuisson dans le vide. Ce mode d’isolement a également tenu beaucoup plus que les garanties, ainsi qu’il ressort du tableau II :
- Tableau II
- ÉPAISSEUR DE TENSION DE RUPTURE EN VOLTS
- l’isolement garantie mesurée
- Encoche....... millimètres 4 ,5 26 OOO 60 000
- Rxtftrîftiir 3 ,5 10 000 36 000
- Entre conduc-
- teurs 3 5 000 12 5oo
- L’enroulement est retenu par des cales en bois à l’intérieur des encoches et les supports des têtes de bobine que nous montre le dessin résistent facilement aux effets mécaniques des courts-circuits. Pour le reste, la machine ressemble fortement à celle déjà décrite.
- La partie tournante, qui pèse 90 tonnes, repose de nouveau sur deux paliers qui ont
- chacun leur propre plaque*de fondation ; les paliers ont une longueur utile de 1060 millimètres et 480 millimètres de diamètre. Les dispositifs de graissage et de refroidissement correspondent à ceux de l’Allmanna Svenska, exception faite de l’amenée de l’huile qui a lieu sous pression par des rainures pratiquées dans la partie supérieure du coussinet. En outre, il n’y a qu’une pompe pour les deux paliers et elle est mue par Une petite turbine auxiliaire qui attaque en même temps une pompe pour l’huile du servomoteur de la turbine ; celle-ci pouvant démarrer avant la turbine principale, on peut se passer d’une pompe à main. A part cela les coussinets sont aussi munis de bagues et de réfrigération directe, obtenue ici par des tuyaux de cuivre noyés dans le métal blanc, et des autres dispositifs mentionnés plus haut. Pour éviter la formation des courants de palier qui se sont faitremarquer malgré le manque d’une plaque de fondation commune, l’un des paliers a été isolé avec toute sa tuyauterie. (Pour la machine de l’Allmanna Svenska on a empêché les courants parasites de se produire en inversant les pôles et l’enroulement d’une demi-machine par rapport à l’autre.)
- L’arbre est alésé sur un diamètre de 270 millimètres sur toute sa longueur et a un diamètre extérieur de 480 millimètres dans les coussinets de 65o au maximum.
- Les deux brides d’accouplement rigides de la turbine et de la génératrice ne pouvaient non plus être parallèles à cause de la flexion des arbres, si l’on n’avait exécuté le montage de façon à baisser les deux paliers du milieu en ayant soin toutefois d’éviter toute poussée axiale vers un côté. La position axiale est d’ailleurs exclusivement assurée parle palier de butée de la turbine ; cela comporte de petites variations axiales de l’inducteur de la génératrice comme suite de variations de température qui sont pourtant trop faibles pour provoquer des réactions magnétiques grâce à la grandeur de l’entrefer.
- La partie médiane du rotor,_se composant du moyeu et des bras, est en acier coulé et
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- serrée à chaud et fixée sur l’arbre au moyen de clavettes tangentielles ; elle est divisée en deux dans le sens de l’axe et réunie au moyen de boulons. Le reste du rotor est absolument différent de la construction précédente, les constructeurs posant en principe que de l’acier coulé ne pouvait être employé pour la construction des couronnes polaires.
- Chaque couronne se compose de 6 anneaux en acier forgé de 55 à 6o kilogrammes de résistance qui sont serrés à chaud en deux groupes sur les bras, laissant entre eux un
- donné lieu à aucune difficulté, ni au montage ni à l’essai d’emballement et présente le grand avantage qu’il est facile d’enlever les pôles pour les réparations.
- Ceux-ci sont en une pièce avec leurs épanouissements qui pourtant portent au moyen de queues d’aronde une couche de tôles laminées d’une forme appropriée. Les bobines inductrices, enroulées en cuivre nu et se composant de 78 tours par pôle,sont ventilées des deux côtés, l’air entrant entre les anneaux, passant entre le pôle et la bo-
- Fig. 12. —Génératrice
- intervalle de 90 millimètres pour la ventilation; cette subdivision en six est faite pour permettre un contrôle efficace du matériel, qui, eu égard à sa qualité, travaille à une charge beaucoup plus élevée que celui de rAllmânna Svenska. Les pôles sont fixés par une queue d’aronde; pour éviter les sollicitations incontrôlables qui peuvent se produire à renfoncement des clavettes par un manque de parallélisme entre la queue d’aronde et la partie correspondante de l’anneau, les clavettes doubles ont une surface cylindrique qui leur permet donc d’épouser la position des pièces adjacentes ; en outre tous les coins sont fortement arrondis. La construction n’a
- simple Brown-Boveri.
- bine et s’échappant sous l’épanouissem.ënt.
- Les excitatrices à dix pôles ne présentent pas d’autres particularités; les bagues des inducteurs sont disposées .symétriquement des deux côtés de la machine.
- d) Génératrice simple de Brown Boveri.
- (Voir fig. 12.)
- Celle-ci se compose de deux moitiés semblables aux génératrices divisées, seulement plus rapprochées Tune de l’autre. Cette exécution n’a pas été choisie exclusivement pour des raisons de similitude, mais aussi parce
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- que la fabrication d’un corps en tôles d’un tel diamètre et de i 700 millimètres de longueur serait très difficile. L’induit porte deux enroulements parallèles, répartis symétriquement sur toute la circonférence, ayant donc le même courant que les machines divisées ; malgré cela la section du cuivre fut un peu augmentée, parce qu’on ci’aignait un refroidissement plus mauvais par suite du manque des têtes de bobines centrales. L’isolement aussi est un peu différent, la tension par conducteur étant double. En outre l’enroulement est exécuté en deux plans, les bobines symétriques de 2 mètres de long étant trop difficiles à placer ; la figure 12 nous montre cet enroulement. A part cela, la machine ne présente pas de différence par rapport aux machines doubles.
- e) Êssais.
- Les génératrices furent soumises à une série d’essais plus approfondis qu’on ne les fait d’habitude et qui présentent quelque intérêt. Ces essais se rapportent à la mesure des variations de tension, du rendement, de réchauffement, épreuve à haute tension et relevés oscillographiques; les machines divisées permirent de faire quelques essais,
- Fig. i3. — Caractéristiques de l’alternateur Allmilnna
- Svenska.
- dont l’exécution est difficile pour de grosses machines dans les circonstances ordinaires.
- Génératrice de VAllmanna Svenska.
- La figure i3 donne la caractéristique à vide,
- en court-circuit et en charge avec le courant normal, correspondant à une tension de 11 000, io5oo et 10000 volts; déplus il s’y trouve quelques points pour cos tp = 1 et une courbe pour cos «p==o. Cette dernière courbe est exactement parallèle à la caractéristique à vide, mais donne (en portant horizontalement les ampères-tours démagnétisants d’après la méthode de Blondel) pour la réactance de l’enroulement une valeur de 17 % qui semble un peu élevée ; une mesure directe de cette réactance exécutée sans roue polaire donne 15 à 16 %. La chute de tension à charge constante de 8 5oo IvVA (donc à courant non constant) et cos ç>-=o,6 est de 4*3 % à 10 000 volts, 37 % à io5oo volts, 3o % à 1 t 000 volts, l’élévation correspondante 27 %, 24 % et 20 %.
- Les essais de rendement se firent par la méthode des pertes séparées en se servant d’une demi-machine comme moteur synchrone pour faire marcher l’autre moitié, la turbine étant découplée ; l’exécution de ces essais était assez difficile, parce que la masse
- Fig. 14. — Pjôt’tçs séparées «Jel’Alternateur AiLipannn Svenska : 1, totales; a, par friction et ventilation ; 3, dans le fer; 4( en court-circuit.
- énorme de la partie tournante amenait à la moindre variation de vitesse, imperceptible par d’autres moyens, des fluctuations dans la puissance absorbée qui étaient du même ordre de grandeur que les pertes à mesurer.
- Les pertes séparées sont représentées sur la figure i4- Nous voyons que les pertes dans
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- le fer dépassent de beaucoup celles dans le cuivre, ce qui correspond au caractère d’une machine à faible chute de tension (cos f = o,6). Les pertes dans le cuivre ne sont pas les perles ohmiques, mais les pertes en court-circuit mesurées à chaud, qui dépassent les premières presque du double ; comme les épanouissements polaires sont laminés (mais boulonnés, il est vrai), qu’aucun échauiïement anormal ne put être constaté ni dans la carcasse ni dans les couvercles, il faut admettre que ces pertes additionnelles ont surtout leur siège dans le cuivre même : un courant de 4 X ampères par encoche est très fort, même en tenant compte de la subdivision des conducteurs en cuivre massif et de l’adoption de câble pour le conducteur extérieur vers l’entrefer. Les pertes par friction et ventilation sont indiquées pour une machine complète, telle qu’elles furent, mesurées ; elles doivent donc être divisées par deux pour une demi-machine.
- La température de l’huile dans les paliers était d’environ 4o° et la friction serait d’après le calcul de 35 kilowatts. En admettant que les ab mètres cubes d’air passant à travers la machine et demandant 29 millimètres de pression à l’extérieur absorbent 100 millimètres de pression à l’intérieur de la machine (valeur évaluée d’après des essais sur d’autres machines où la mesure était mieux possible), on trouve que les ii5 kilowatts restants correspondent à un rendement de 3o % pour le ventilateur, ce qui n’est pas brillant; mais en tenant compte des différents points de vue énumérés plus haut, il sera toujours préférable de laisser la machine se ventiler elle-même, tant que l’énergie ne coûte pas très cher.
- La courbe supérieure de la même figure donne les perles totales mesurées en surexcitant l’une, sous-excitant l’autre des deux moitiés de la génératrice, et en mesurant l’énergie amenée à tension constante. Ces partes totales sont un peu plus grandes que la somme des pertes séparées correspondantes, ce qui s’explique sans doute par le
- I fait que les pertes dans le. fer augmentent plus dans la machine surexcitée qu’elles ne diminuent dans l’autre. Pour la construction de la courbe de rendement (fig. i5), les pertes séparées furent additionnées, ce qui doit donner un résultat sensiblement exact, car si les pertes en court-circuit sont probablement plus grandes que les pertes dans le cuivre en charge, les pertes dans le fër mesurées à vide à une tension donnée seront, à cause de l’impédance du stator, plus faibles
- l'ig'. i5. —Kendcmentdc l’ultcrnnteurAllmannn Svenslca.
- que les pertes à tension égale en charge; les
- pertes par ventilation dans le canal d’amenée
- tle l’air sont comprises dans le rendement.
- Si celui-ci est si bas, cela tient surtout au mau-
- . . * vais facteur de puissance, ainsique le montre
- la courbe comparative pour cos © == 1, qui
- est prolongée jusqu’à 17 060 kilowatts.
- Pour faire un essai concluant sur l’emploi de tôle d’alliage dans les génératrices, une demi-machine fut munie de tôles de o,5 millimètre (comparées aux tôles ordinaires de o,35 millimètre); le résultat obtenu ne fut qu’une diminution des pertes dans le fer à 80 % de leur valeur, donc un gain sur le rendement de 3,5 °/00 : il est donc douteux que l’excès de prix et les autres désavantages de la tôle d’alliage puissent se compenser, d’autant plus que de meilleurs résultats peuvent être obtenus avec de la tôle ordinaire comme le montre la machine de Brown Boveri.
- Au cours des essais d’échauffeinent, on constata qu’il est pratiquement impossible d’obtenir une répartition égale de la température tant sur la largeur que sur la circonfé-? ronce de la machine; les bobines courtes et longues de l’enroulement présentaient aussi des différences de 5 à 6 degrés.
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- Les élévations de température portées au tableau III sont les plus élevées qui furent trouvées. Ce tableau contient d’abord les résultats de 3 essais à charge égale, une fois à ioooo, une fois à io5oo et une fois à 11 ooo volts avec le courant correspondant; pour chaque essai nous donnons la température à la dernière lecture en marche et, pour plusieurs, à la première après l’arrêt, qui s’effectuait très rapidement en coupant l’eau et en laissant la machine chargée. Les températures des électros et de l’enroulement induit sont calculées par l’augmentation de la résistance; les valeurs pour le fer, l’air et les têtes des bobines sont mesurées au thermomètre à mercure, après qu’il fut constaté, par comparaison avec des thermomètres spéciaux, que les courants de Foucault dans ce métal'n’avaient aucune influence appréciable sur les indications. Enfin nous trouvons encore un essai à une surcharge importante de la machine : ii i5o kilowatts, cos © = o,6.
- la répartition de la température, plusieurs piles thermoélectriques avaient été placées dans une bobine, dont une partie malheureusement fut endommagée au cours du montage ; il en restait toutefois une au centre delà bobine, deux autres dans la tête, l’une entre les conducteurs i et a, l’autre entre 3 et.4. On trouva à l’essai n° a une élévation de température de 54”,8 au centre de la bobine, dont la tète avait une élévation ther-mométrique de 49°,5; et pour 55°, i au centre, de 5o° dans la tête. Il est toutefois certain que ces températures sont plus élevées en service, car les températures s’égaliseront vite dans le cuivre même; mais plusieurs essais consécutifs pris à intervalles réguliers après l’arrêt permettent de conclure par extrapolation que les températures en marche n’ont pas dépassé de plus de 5° à io° celles qui furent mesurées.
- La différence de température assez faible entre ces maxima et la température moyenne
- Taiileau III
- CHARGE KW TENSION VOLTS COURANT AMPERES ENROULEMENTS TÈTES Dlî BOBINES FER AIR
- champ induit longues courtes
- io a5o IO 470 92 y degrés 43,3 degrés 44 degrés 46 degrés 36 degrés a6 ,5 en marche
- 10 IOO 10 000 97° 38 ,a 47 44.5 ; 49.5 47 49 35 37 2’> en marche après arrêt
- 10 IQO 10 990 8 'J 2 53 41 44 38,5 • 26 en marche
- I I 200 11 14 0 97 "> 7 5 54,a 48,6 60 55 56 44,a 5<> ,4 2*3 en marche après arrêt
- On remarquera la différence très faible entre la température mesurée par la résistance et la température maxima sur l’extérieur des bobines, celle-ci dépassant même à certains endroits la moyenne ; c’est un point qui mérite l’attention pour toutes les grandes machines où une ventilation égale est difficile à obtenir. Pour compléter l’examen de
- prouvent que dans une machine comme celle-ci où l’isolajit dans l’encoche est en mica, c’est-à-dire en un corps relativement bon conducteur de la chaleur, et le fer relativement peu chaud, il serait faux de supposer que la plus grande partie de la chaleur soit dissipée par les têtes des bobines.—Dans le dernier essai avec surcharge, les tempéra-
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- tures dans la tête de la bobine étaient 64° et 6o°, tandis que la pile au centre donnait la même indication. Ces essais prouvent dans tous les cas qu’il n’y a aucun excès d’échauf-fement et par suite rien à craindre pour la durée de l’enroulement.
- Fig. 16. — Tension por phase et tension aux bornes à vide.
- . Si l’on compare les valeurs à charge constante mais tension variable, on observera que seule la température des électros aug-
- Fig. 17. — Tension par phase et tension aux bornes avec 5 000 kilowatts (cos ç = l).
- mente sensiblement par suite de la saturation et devient très élevée à la charge maxima et 11 140 volts. Il sera peut-être in-
- ig. 18, — Tension par phase et tension aux bornes avec 5 000 kilowatts (cos <p = o,6).
- téressant de mentionner que la température du champ fut d’abord, dans les deux types de machines, plus élevée que le calcul ne
- Fig. 19. — Tension par phase et tension aux bornes, avec 470 ampères (eos y = o).
- permettait de le prévoir ; des modifications Rirent nécessaires pour atteindre les résultats communiqués.
- ÉLECTRIQUE T. XVIII (2» Série). ^ 8,
- Les essais à 26 ooo volts ne présentèrent aucune particularité ; mentionnons toutefois que pour l’essai d’une phase à la terre, les deux autres étant aussi mises à la terre, il fallait une puissance d’environ 25 K. Y. A., ce qui correspond à une capacité de presque o, i Mf, en supposant le courant sinusoïdal, ce qui était le cas. Les relevés oscil-lographiques (fig. 16 à ip) nous montrent d’abord la tension par phase, qui permet de reconnaître dans l’original une faible influence des encoches ouvertes, et la tension aux bornes, qui est presque exactement sinusoïdale. Les relevés suivants donnent les mêmes courbes à 5 ooo kilowatts et cos y = i, 5 ooo kilowatts et cos <p = o,6 et 47° ampères et cos <p — o. (L’interruption)dans les courbes provient d’un défaut de l’obturateur de l’oscillographe.) La tension par phase est déformée par le courant watté et aplatie par le courant déwatté, tandis que la tension aux bornes reste presque sinusoïdale.
- GÉNÉRATRICE R RO WN BOVERI
- La figure 20 reproduit ses caractéristiques
- Fig. 20. — Caractéristiques de l’alternateur Brown Boveri.
- àvide,enchargeeten court-circuit avec un courant d’environ 45o ampères avec cos <p = 1, 0,6 et o. La chute de tension à K. Y. A. constants (8000) est à 10000 volts, io5oo et 11000 volts respectivement 60 %, 48 % et 4° %, l’élévation 3o %, 26 % et 23 %. La chute de tension est donc sensiblement plus élevée que dans l’autre machine, mais l’énergie
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- perdue pour l’excitation est moindre aussi. La réactance proprement dite de l’enroulement, qui se détermine parla caractéristique à cos qp == o est aussi très élevée ( 17-18 % ) quoique le mode d’enroulement, qui, il est vrai ne permettait aucun calcul exact, eût fait attendre moins; la mesure directe exécutée comme précédemment donne 16 %.
- La détermination du rendement, exécutée comme on l’a vu plus haut, donna les résultats portés figure 21. Les pertes dans le fer
- ig. 21. — Pertes séparées de l’alternateur Brown Boveri : 1, totales; 2, par friction et ventilation; 3, dans lo fer; 4, en court-circuit.
- sont sensiblement inférieures à celles de l’autre machine, plus que le calcul ne l’aurait fait prévoir. Comme suite du grand diamètre de la machine et de la section plus faible de l’enroulement, la résistance ohmique est plus élevée, mais malgré cela les pertes
- mesurées en court-circuit sont moindres, ce qui montre l’effet utile de la réduction de l’ampérage par encoche. Les portes par friction et ventilation sont de 144 kilowatts, c’est-à-dire presque les mêmes que pour l’Allmànna Svenska. Les pertes totales, mesurées directement en excitant différemment
- Fig. 22. —Rendement de l’alternateur Brown Boveri.
- les deux demi-machines réunies, coïncident exactement avec la somme des pertes séparées; l’élévation des pertes dans le fer en charge est plus complètement compensée que dans l’autre machine, parce que ces pertes mêmes sont plus faibles. Dans tous les cas ce résultat confirme que le rendement (fîg. 22) calculé en se servant des pertes mesurées en court-circuit, correspond de très près à la réalité.
- Les essais d’échauffement ont confirmé les observations antérieures quant à la difficulté d’obtenir une ventilation égale sur toute la machine ; à l’époque des essais mentionnés
- Tableau IV
- CHARGE TENSION COURANT ENROULEMENT TÈTES FER AIR
- KW VOLTS AMPÈRES champ induit DE BOBINES
- degrés degrés degrés degrés degrés en marche
- IO OOO IO OOO 97° — 5o _
- 10 a5o 10 5oo 924 34 40 !20 en marche
- 45 45 43 45 après arrêt
- IO OOO I I OOO 875 48 — — — — après arrêt
- 11 260 I I IOO 958 36,5 4» 20 _ en marche
- 61 5o 5o 42,5 après arrêt
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- 148 LA LUMljÈRE
- dans le tableau IV, l’une des moitiés de la machine dépassait l’autre de quelques degrés, ce qui fut un peu amélioré plus lard par des tôles directrices à l’entrée de l’air, de sorte que les élévations de température indiquées sont peut-être un peu supérieures à la réalité actuelle.
- La mesure avec une pile thermoélectrique au centre de la bobine a donné, pour l’essai n°2, 56°, pourn°4, 62°,5, donc pratiquement la même chose qu’avec la machine précédente. Il est à remarquer qu’à tous les essais des 2 machines, excepté le dernier de Brown Boveri, la quantité d’air fut pratiquement la même, environ 25-26 mètres cubes par seconde.
- Les essais de tension firent remarquer un phénomène qui mérite d’être noté. En réunissant une phase par ses deux bouts à une borne du transformateur d’essai de 2 5 KW,tandis que deux autres phases étaient connectées à l’autre borne et mises à la terre, il se produisait une décharge contre la carcasse au milieu de la phase sous tension, quoique, à cet endroit, en dehors de plusieurs millimètres d’isolement, la distance seule dût suffire pour empêcher la décharge ; en plaçant en ce point un voltmètre statique, on ne put rien constater d’anormal, la capacité du voltmètre changeant probablement le caractère du phénomène. En subdivisant la phase, on put élever la tension davantage, mais les décharges continuèrent à se produire sur des distances invraisemblables, toujours au milieu de la partie de la phase essayée quand les extrémités étaient réunies, ou bien à l’autre bout quand un bout seul de la phase était connecté au transfor-
- ÉLECT H1 QUE T. XVIII (2« Série). — N» 48.
- mateur. En faisant l’essai avec un courant sinusoïdal presque pur, pris sur les grosses généi’atrices, on put fortement diminuer le phénomène, mais il n’en fallut pas moins, malgré une distance minima de 3o millimètres vers le fer, isoler les connexions entre bobines presque aussi fortement que dans les encoches.
- Il n’est pas douteux qu’il s’agit ici d’un phénomène de résonance qu’il est bon de connaître pour l’essai de grosses machines. D’ailleurs, il est bien connu qu’aux essais de tension on observe souvent des décharges très étranges, surtout sur des pièces métalliques à moitié ou tout à fait isolées et il serait intéressant d’étudier ces phénomènes systématiquement; on pourrait peut-être en tirer des explications pour certaines ruptures d’isolement se produisant en service là où on les attendrait le moins.
- Les l'elevés oseillographiques présentent le même caractère que ceux de l’Allmanna Svenska, exception faite de la tension par phase, qui, grâce à l’enroulement plus subdivisé, ne laisse plus reconnaître l’effet des encoches ouvertes ; il est donc inutile de les reproduire ici. Quant aux essais de courts-circuits directs sur les machines, ils prouvèrent, tant pour la machine de 17000 KVA que pour les autres, que les enroulements résistent facilement aux efforts que ces essais impliquent.
- Aucune des machines n’a donné lieu à une difficulté sérieuse depuis la mise en marche définitive qui a eu lieu au mois de novembre 1911.
- (A suivre) F. Marguerre.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
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- EXTRAITS DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES
- THÉORIES ET GÉNÉRALITÉS
- Sur les vitesses relatives des vapeurs lumineuses de divers éléments dans l’étincelle électrique. — A. Hemsalech. — Comptes Rendus de VAcadémie des Sciences, iet avril 1912.
- Continuant ses recherches sur les mouvements de la vapeur métallique dans l’étincelle de self-induction, l’auteur a étudié les trajectoires des vapeurs de quatorze éléments différents. La longueur de l’étincelle était de 5 millimètres, la self-induction de 0,0125 henry et la capacité de dix plaques condensa-trices, excepté dans le cas du calcium et de l’aluminium où l’on était obligé, à cause de la grande quantité de vapeur produite, de n’utiliser que deux et une plaque respectivement.
- La vitesse du courant d’air employé pour dévier la trajectoire de la vapeur variait entre i5,3 et 43,g mètres par seconde selon les besoins.
- Les expériences permettent d’entrevoir l’existence de certains groupes dans lesquels les vitesses semblent être régies, du moins en partie, par les poids atomiques.
- L’ensemble des résultats de cette étude permet de faire quelques réflexions intéressantes sur le mode de production de la vapeur métallique. L’auteur a déjà mentionné le fait que la vapeur du calcium provenant de la vaporisation de l’isolant qui recouvre presque entièrement la pointe de l’électrode accuse toujours la même vitesse que la vapeur du métal dont est constituée cette dernière. 11 semble donc que, dans ces conditions de production, la vapeur du calcium ne possède pas de vitesse individuelle. Par contre, quand le calcium constitue l’électrode, sa vapeur est projetée avec une vitesse bien déterminée. Il faut donc conclure de ce qui précède que la vapeur du calcium provenant de la décomposition de l’isolant n’est pas projetée, mais simplement entraînée par la vapeur de l’électrode. Or, il y a peu de doute que la vaporisation de l’isolant, d’ailleurs très volatil, soit uniquement due à la chaleur dégagée par l’étincelle. D’un autre côté, comme l’auteur l’a démontré, la vitesse de la vapeur projetée de l’électrode n’est pas sensiblement modifiée par des variations de la capacité ou, autrement dit, par des variations de
- chaleur. De ces considérations il paraît résulter que la vapeur lumineuse du métal, dont est formée l’électrode, n’estpas produite par des actions thermiques, mais par quelque autre processus, encore inconnu, qui lui imprime en même temps une vitesse caractéristique. Ce processus peut consister en un arrachement des molécules à la surface au moment de la décharge et la vitesse initiale de projection dépendra de la force nécessaire pour vaincre la résistance offerte par la cohésion des molécules. La vitesse de la vapeur dans sa course à travers l’espace d’air entre les électrodes sera sensiblement modifiée par la résistance de l’air et le poids atomique de l’élément.
- En résumé, les valeurs numériques que l'auteur a obtenues pour la vitesse de la vapeur lumineuse dans l’étincelle seraient fonctions du poids atomique et de la cohésion moléculaire de l’élément considéré.
- Sur divers aspects de la décharge d’uu condensateur. — A. Aubertin. — Comptes Rendus de VAcadémie des Sciences, icr avril 1912.
- On peut, à la pression atmosphérique, obtenir des étincelles de décharge d’un condensateur sous des formes très variées, depuis l’aspect de la décharge dans un tube de Geissler jusqu’à celui de l’étincelle disruptivc blanche.
- Tœpler (‘), Kaufmann (2) ont obtenu la décharge de Geissler en employant des électrodes en ardoise ou en bois. On l’obtient entre des électrodes métalliques de très faible capacité, distantes de o,5 millimètre à 1 millimètre lorsque le courant est amené à ces électrodes par des conducteurs de très grande résistance.
- En observant au microscope, on . voit d’abord sur la cathode une lueur bleue très peu étendue, suivie d’un espace noir très court, puis d’une étroite colonne anodique rose.
- Les potentiels explosifs qui correspondent à la décharge ayant l’aspect d'un tube de Geissler et à la décharge disruplive sont peu différents. Par exemple, pour un intervalle explosif de o,35 millimètre, l’étin—
- (‘) Wied Ann., t. LXIII, 1897, p". 109. (2) Id., t. II, 1900, p. 169.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XVIII (2e Série). — H* 18.
- celle Geissler se produit à a i3o volts et la décharge disruptive entre a i3o et ao8o volts.
- ETUDE, CONSTRUCTION ET ESSAIS DE MACHINES
- Les méthodes modernes de construction de machines électriques. — K. Pichelmayer. — Zeitschrift des ôslerreichiscken Ingénieur und Architek-ten Vereines, 9 février 1912.
- Depuis l’année 1900 jusqu'à ce jour,la construction des machines électriques a reçu un développement considérable. Sous la tendance générale de la technique vers la concentration de l’énergie mécanique, l’unité de puissance des grandes machines monte de la valeur de 1 000 kilowatts qu’elle avait en 1900 à une valeur 10 fois plus grande.
- Cette forte gradation quantitative de la puissance n’était possible que par l’augmentation brusque de la Vitesse, due aux perfectionnements incroyables apportés, depuis quelques années seulement, aux turbines à vapeur. Tandis qu’il y a 12 ans la vitesse périphérique moyenne était de 20 mètres environ, elle est aujourd’hui de 110 mètres, ce qui donne,pour un même rayon, un,e force centrifuge 3o fois plus grande ; elle est en réalité encore plus importante, car le diamètre des turbo-générateurs actuels est très faible.
- Il est clair, d’après ces chiffres, que l’augmentation de puissance ne pourrait être réalisée que par l’application des idées nouvelles de bonstruction, et que ces machines nouvelles doivent avoir des formes différentes de celles à faible vitesse. On a aussi établi dans ces dernières années de nouveaux types de machines.
- Le développement de la machine à courant continu de grande vitesse n’était possible que par l’application des pôles de commutation permettant de combattre la tension de commutation devenue 5 à 10 fois plus grande par rapport à celle des machines à faible vitesse. Il s’impose toutefois une limite à de telles machines, surtout pour les coinmutatrices dont la vitesse périphérique peut à peine atteindre 40 mètres, étant donné qu’il faut une surface de 4 centimètres carrés par ampère débité (balais en charbon) au minimum, ce qui pourrait donner lieu à une longueur axiale de l’arbre trop grande au point de vue de la vitesse critique.
- La puissance en courant continu, qui est actuelle-
- ment de 1 5oo kilowatts pour 1 5oo tours (machines à grande vitesse), est moins restreinte dans les machines lentes comme le montrent les moteurs puissants de laminoirs qu’on construit à présent jusqu’à 12 000 chevaux. La construction de telles machines n’est possible que par l’application de dispositifs ingénieux de commutation.
- On est déjà arrivé à construire, pour la commande des locomotives, des moteurs de 1 800 chevaux. Pour ces machines la fréquence de i5 à 17 périodes paraissait indispensable.
- Dans ia concurrence du moteur série usuel et du moteur à répulsion, c’est le premier qui s’est montré supérieur, pour les grandes puissances du moins.
- Les machines asynchrones ont acquis un domaine d’applications notablement plus large. Comme formes caractéristiques de ces dernières, on peut citer les moteurs asynchrones à allure lente (60 à ioo tours) de 1 000 chevaux pour les commandes des laminoirs.
- La société A.E.G. a construit deux moteurs types, l’un de i 000 à 2 000 chevaux à 73 tours, et l'autre de 1 800 à 3 600 chevaux à 75 tours.
- L’apparition des pompes centrifuges à grande vitesse exigeait un perfectionnement des moteurs asynchrones, qui tournent très vite et développent des puissances considérables. La Société Brown, Boveri elCi0 a établi un type de 1 000 chevaux à i 5oo tours.
- Le problème de la régulation économique de la vitesse des machines asynchrones à l’aide des moteurs à collecteur a été résolu d’une façon satisfaisante. 11 faut mentionner principalement le système du Dr Scherbius et celui d’Alexandre Heyland.
- Les moteurs à collecteur sont généralement construits soit comme moteurs série d’après Gorges, soit comme moteurs shunt d’après Winter Eichberg.
- Les machines ayant subi la plus grande transformation sont les machines synchrones. L’ancienne génératrice lente, à champ tournant, a été remplacée dans une large mesure parla machine type Westinghouse du métropolitain de New-York, avec un diamètre extérieur de 12 mètres et une puissance de 7 000 kilowatts.
- L’intermédiaire entre les machines lentes et les turbo-dynamos correspond aux grandes génératrices commandées par turbines hydrauliques.
- Le turbo-générateur rapide de grande puissance développe aujourd’hui environ 10 000 à 12 000 chevaux à 800-1 200 tours. On peut poser comme limite vers laquelle on tend actuellement la puissance de
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- 4 Mai 1912. LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE ~ 151
- 5 »oo kilowatts à 3 ooo tours, le diamètre du rotor étant de 70 centimètres et la vitesse périphérique de no mètres. Cette limite extrême de la vitesse périphérique ne semble pouvoir être dépassée que par Inapplication des génératrices asynchrones.
- F. S.
- TÉLÉGRAPHIE ET TÉLÉPHONIE SANS FIL
- Sur la diffraction des ondes hertziennes. — H. Poincaré. — Comptes Rendus de VAcadémie des Sciences, 25 mars 19x2.
- M. March vient de présenter à l’Université de Munich une dissertation (’) qui contient d’ailleurs des choses très intéressantes, mais aboutit à des conclusions diamétralement opposées à celles du mémoire publié par l’auteur (2) et à celles que M. Nicholson a obtenues de son côté dans le travail qu’il a consacré à cette question.
- Après avoir fait la critique des calculs de M. March, l’auteur estime que ses conclusions antérieures se trouvent confirmées ; il est d’ailleurs en mesure maintenant de les énoncer plus nettement. Depuis la publication de son mémoire, en effet, il y a eu des mesures faites en Amérique par M. Austin sur la transmission des ondes à longue distance. Le coefficient d’affaiblissement a été trouvé, même de jour, cent fois plus faible que le coefficient théorique résultant de son calcul. La théorie ordinaire ne rend donc pas compte des faits; il y a quelque chose à trouver.
- Électrisation par la pluie d’une antenne de télégraphie sans fil. (Observation faite le vendredi 9 février vers 3 heures, à l’observatoire magnétique de Fourvière, à Lyon). — C. I-imb. j— Comptes rendus de l'Académie des Sciences, 26 février 1912.
- L’auteur décrit un phénomène survenu dans un poste de T. S. F. à Fourvière. (*)
- (*) Ueber die Ausbreilung der Wellen der drahtlosen Télégraphié auf der Erdkugel.
- (2) Rendiconti del Circolo matematico di Palermo.Yoir aussi Lumière Electrique, juin et juillet 1910, et janvier 1911,
- L’antenne de ce poste est formée d’un simple fil d’aluminium de 3,2 mm. de diamètre (8 mm2) et de 5o mètres de longueur dans sa partie horizontale. Ce fil est tendu entré les tours sud-est et nord-ouest de la basilique, vers leur partie supérieure, à la hauteur d’environ 5o mètres au-dessus de la terrasse de Fourvière, soit à une altitude de 3^o mètres au-dessus de la mer. Il descend le long de la tour nord-ouest, à 1 mètre de distance du mur, et aboutit à un commutateur permettant de mettre l’antenne, soit directement à la terre par tin perd-fluide en cuivre de 2 mètres carrés de surface, enfoui dans le sol, soit en relation avec l’appareil de réception qui prend sa terre sur une conduite de gaz, dans le poste même.
- Les phénomènes d’électricité atmosphérique étant fréquents et souvent intenses à Fourvière, l’antenne reste en général à la terre. Dans l’après-midi du vendredi 9 février, vers 3 heures, l’auteur a mis le commutateur sur les appareils de réception : aucun phénomène particulier ne se manifesta. Le temps était brumeux et pluvieux, mais non orageux. Un radiogramme fut reçu très nettement ; mais quelques instants après, la pluie commençant à tomber, des crachements se firent entendre dans le téléphone récepteur. En tournant le commutateur pour établir la communication directe au perd-fluide, il observa, un peu avant le contact, une série d’étincelles brillantes et crépitantes, assez nourries, éclatant à la distance de 5 à 6 millimètres et à raison d’au moins 2 j>ar seconde. Ces étincelles avaient absolument l’aspect de la décharge d’une petite bouteille de Leyde, avec cette différence qu’elles se succédaient sans interruption. Ace moment la pluie tombait déjà abondamment.
- Après avoir constaté le phénomène pendant une dizaine de minutes, l’auteur établit complètement la communication au sol. Une demi-heure après, la pluie n’ayant pas cessé, il n’observa plus que de très faibles étincelles, à raison d’une par 2 minutes environ.
- Il semble que l’isolement de l’antenne était alors diminué par l’humidité des cordes parallèles et des isolateurs.
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- 182 LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XVIII (2« Série). —N* 18.
- LÉGISLATION ET CONTENTIEUX
- Une autorisation de voirie peut-elle être assimilée à un contrat de concession? Arrêt Bardy du conseil d’État du 39 mars 1919.
- Depuis la loi du i5 juin 1906, les différents modes juridiques qui rendent possible l’occupation de la voirie pour la distribution de la lumière ou de la force motrice sont très nettement divisés en deux catégories : les autorisations qui, dépouillées de tout lien contractuel, constituent seulement un acte unilatéral de police, et les concessions, qui sont de véritables conventions de droit administratif.
- Au contraire, à l’époque où l’électricité commençait seulement à faire ses preuves comme source d’éclairage public, le régime juridique en vigueur était d’aine complète imprécision : chaque commune agissait comme elle l’entendait, et,fré quemment, on voyait une modeste autorisation de voirie mettre à la charge de l’impétrant l’obligation grave de donner à la commune des avantages spéciaux, des tarifs de faveur, des prélèvements sur les recettes et perdre ainsi son véritable caractère, c’est-à-dire l’allure d’une simple déclaration, par laquelle l’autorité chargée de la surveillance d’une route permet simplement à un tiers d’occuper le sol dont elle a la garde.
- L’autorisation, même compliquée par l’insertion de certaines conditions commerciales, a-t-elle conservé le caractère juridique de la permission de voirie, ou bien est-elle devenue un contrat, par ce fait que, même en l’absence de toutes les formalités requises parles conventions, l’accord des deux volontés ne peut être mis en doute puisqu’il s’est manifesté par l’exécution des conditions imposées P
- Dans cette difficulté, il ne faudrait pas voir une question de mots, une pure théorie d’école, mais un problème très fréquemment soulevé et qui peut aboutir à des résultats très différents.
- L’acte intervenu est-il violé ? 11 faudra savoir immédiatement dans quelle catégorie il doit être rangé; en effet, s’il n’est considéré que comme une simple autorisation, la violation qui en est faite est un excès de pouvoir commis par le maire et dont la connaissance doit être portée d’emblée au Conseil d’Etat, sans frais, sans ministère d’avocat ; s’il est, au contraire, considéré
- comme un contrat, il faudra saisir le juge ordinaire des contrats administratifs qui est le Conseil de Préfecture, et le Conseil d’Etat n’interviendra qu’au deuxième degré comme un juge d’appel, ou, si l’on veut, de cassation.
- Le nouvel arrêt que le Conseil d’Etat vient de rendre, à la date du 29 mars 1912, est précisément relatif à la définition juridique d’un acte de cette nature : indiquons immédiatement la doctrine qui se dégage de cette décision : une autorisation, quelle que soit sa dénomination, qui contient des clauses commerciales, telles que l’attribution à la commune de la propriété du réseau, l’obligation de soumettre les polices au maire, le versement d’un cautionnement, est une concession d’éclairage : par conséquent une convention assimilée à un contrat en matière de travaux publics, dont la violation doit être appréciée et jugée par le Conseil de Préfecture.
- Cela résulte à la fois du texte que l’on va liée ci-dessous et des circonstances dé fait dans lesquelles la décision est intervenue.
- Un sieur Ilunckler, ingénieur, s’était présenté à la municipalité de Bergerac, le 2 août 1890, pour lui demander des autorisations afin de faire la distribution d’éclairage électrique. Bien qu’elle fût liée avec une compagnie gazière par un traité de 1857, la ville de Bergerac estima qu’elle était libre d’écouter des propositions relatives à l'éclairage électrique, et il fut exposé par le rapporteur, au Conseil municipal; que l’on pourrait donner à l’impétrant l’autorisation sollicitée par lui avec les conditions suivantes: il serait tenu dè relever et de garantir la ville de toute instance qu’intenterait la Compagnie du gaz en'paiement d’une indemnité pour concurrence interdite, ileoumet-trait le modèle de ses polices au maire, il verserait un cautionnement et une redevance de 800 francs ; la canalisation électrique une fois placée ne serait jamais enlevée, mais la ville en deviendrait propriétaire de piano; enfin, bien qu’il 11e fût pas question de donner la lumière publique, mais simplement l’éclairage aux particuliers, la ville se réservait le droit de demander la lumière avec un tarif diminué de 10 % par rapport au tarif en usage chez les particuliers.
- Conformément à l’avis du rapporteur, le maire
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- donna une autorisation faisant mention de ces conditions ; dans la suite, à la date du 28 novembre 1891, le Conseil municipal admettait la substitution d’un sieur Giraudel au permissionnaire primitif, M. Ilunckler.
- Le 16 mai 1896, le Conseil de préfecture, à la requête des consorts Bardy, déclara que le privilège conféré à la Compagnie du gaz avait été violé par l’autorisation conférée à l’électricien et nomma des experts pour évaluer le préjudice qui avait été causé.
- L’instance n’alla pas plus loin, carune transaction du 24 octobre 1896 intervint, par laquelle les consorts Bardy obtinrent que la commune s’engageât à ne donner à personne l’autorisation de distribuer la lumière électrique tant que durerait leur traité pour l'éclairage au gaz et, d’autre part, ainsi qu’il résulte implicitement de la transaction, les consorts Bardy ayant acquis le matériel électrique de Giraudel ou de ses successeurs, distribuèrent l’électricité comme ceux-ci le faisaient auparavant.
- Puis, les cartes s’étant brouillées à nouveau, le Conseil municipal retira les autorisations données en 1890.
- Les consorts Bardy estimant que ce retrait n’était basé sur aucun motif de voirie, mais simplement sur l’intérêt pécuniaire de la commune, demandèrent au Préfet, en vertu des articles 63 et 05 de la loi du 5 avril 1884, de déclarer milles les-dites délibérations.
- Le Préfet n’ayant pas répondu à leur demande, ils se pourvurent en excès de pouvoir contre son silence et, subsidiairement, contre la délibération du 20 juin 1907, motif pris de ce que la commune avait, sans un motif tiré de la voirie ou de l’intérêt du sol, l’etiré l’autorisation donnée àHunckler en 1890.
- On trouvera assez étranges les arguments qui furent présentés de part et d’autre : notamment, la commune de Bergerac essaya de soutenir que les consorts Bardy, bien qu’ayant acheté le matériel du sieur Giraudel, successeur de l’ingénieur Ilunckler, ne pouvaient pas se considérer comme s’étant substitués à l’ingénieur primitif dans le bénéfice des autorisations par lui obtenues en 1890.
- Peu importe d’ailleurs le système suivi par les différentes parties litigantes : ce qui est intéressant, c’est la décision du Conseil d’Etat déclarant que l’autorisation première constituait un véri-
- ÉLECTR1QUE 153
- table contrat de concession et que Je procès aurait dû être porté devant le Conseil de préfecture. On en trouvera un extrait ci-dessous.
- Paul Boucault,
- Avocat à la Cour d’Appel do Lyon.
- Extrait de l’arrêt du Conseil d’État.
- Vil la requête sommaire et le mémoire ampliatif présentés pour les sieurs Bardy frères,... tendant à ce qu’il plaise au Conseil,
- Annuler pour excès de pouvoir : 1» la décision implicite du rejet résultant du silence gardé par le Préfet de la Dordogne sur leur demande tendant à faire prononcer la nullité d’une délibération du Conseil municipal de Bergerac du 29 juin 1907; 2° ladite délibération qui. a révoqué une autorisation de voirie anciennement accordée à la Société d’éclairage électrique Giraudel et C10.
- Ce faire, attendu que les consorts Bardy se sont substitués aux droits de la Société Giraudel et Cio, laquelle avait obtenu, par délibération du Conseil Municipal de Bergerac du 28 novembre 1891, l’autorisation d’établir un réseau électrique, que la délibération attaquée a retiré celle permission de voirie non dans l’intérêt de la salubrité, mais dans l’intérêt financier de la commune, qu’elle est donc entachée de détournement de pouvoir, Vu les observations présentées par le ministre de l’Intérieur en réponse à la communication qui lui a été donnée du pourvoi,... observations qui tendent au rejet du pourvoi, par le motif que la permission de voirie dont s’agit avait déjà été implicitement retirée ainsi qu’il résulte d’une transaction intervenue le 24 octobre 1896 entre les consorts Bardy et la ville de Bergerac, Vu le mémoire en réplique présente pour les consorts Bardy persistant dans les conclusions du pourvoi, parce que les conditions dans lesquelles ladite transaction est intervenue excluent l'idée d’un retrait de l’autorisation de voirie concédée à la Société Giraudel et Cie,
- Vu le mémoire en intervention présenté pour la Ville de Bergerac représentée par son maire en exercice, autorisé par délibération du conseil municipal,... tendant à ce que le pourvoi des consorts Bardy soit rejeté comme irrecevable et comme mal fondé, par les motifs que les requérants ne sont pas substitués aux droits delà Société Giraudel et Ciü, dont ils ont acheté le matériel; qu’aucune nouvelle autorisation de voirie ne leur a été délivrée et que la transaction intervenue otait tout droit pour l’avenir à l’ancienne Société Giraudel, que l’autorisation dont celle-ci avait bénéficié était révocable pour tout motif d’intérêt public ou communal, dont le Conseil municipal demeurait seul juge, aux termes mêmes de la délibération du 2 août 1890 relative à ladite autorisation, Vu la réponse au mémoire en intervention, présenté pour les consorts Bardy, tendant au rejet de cette intervention par les motifs que la requête est recevable, la permission de voirie invoquée par les requérants ayant un
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XVIII (2* Série).8;
- caractère réel, et qu’elle est fondée, la ville n’ayant aucun
- intérêt à retirer ladite permission..
- Sur l’intervention de la Ville de Bergerac, Considérant que la Ville ajntérêl au maintien de la délibération attaquée et que son intervention est recevable, Sur le pourvoi des consorts Bardy,
- Considérant qu’il résulte des conditions auxquelles ont été délivrées et acceptées les permissions de voirie-accordées au sieur Hunckler en 1890, au sieur Giraudel en i8gi, et implicitement au sieur Bardy parla transaction de 1896, que ces permissions constituaient un élément d’un véritable contrat de service public pour l’éclairage électrique des habitants de la Ville de Bergerac, qu’une convention de cette nature est un contrat de travaux publics et que le conseil de Préfecture est compé-
- tent pour connaître des contestations qui peuvent s’élever au sujet de son exécution, qu’ainsi c'est devant cette juridiction que les sieurs Bardy devaient porterie litige né de la délibération du Conseil de Bergerac du 29 juin 1907, et que c’est à tort qu’ils ont demandé au Préfet de la Dordogne de déclarer la nullité de ladite délibération par application des articles 63 et 65 de la loi du 5 avril 1884,
- Que dans ces conditions ils ne sont pas fondés à se plaindre de ce que le Préfet ait gardé le silence sur leur réclamation,
- Décide : l’intervention de la Ville de Bergerac est admise, la requête des consorts Bardy est rejetée et les frais de timbre exposés par la Ville de Bergerac sont à la charge des consorts Bardy.
- VARIÉTÉS
- L’Exposition Universelle et Internationale de G and, en 1913.
- On s’occupe dès maintenant de l’organisation de la Section d’Electricité, et les personnalités bien connues dans le monde des électriciens belges : B°"'Empain, Gérard, Banneux, Mourlon, Closset, Cornu, ingénieur de la ville de Gand, etc., ont été saisies d’un jDrojet original qui a été accueilli favorablement par les promoteurs de l’Exposition internationale qui s’ouvrira l’an prochain dans la grande cité industrielle des Flandres.
- Il s’agit en effet de la création d’un vaste local indé pendant des autres qui prendra le nom de Palais des Lumières ex qui réunira les sections de l’électricité et du gaz. Ces deux groupes seront installés dans un local spécial et, pour aller au devant des desiderata émis tant de fois par toute une catégorie d’exposants, obligés d’éclairer leurs stands en plein jour, ce qui est toujours d’un effet très peu réussi, on créera une attraction qui n’a jamais existé jusqu’ici dans aucune exposition, en fermant complètement ces locaux de façon à faire l’obscurité pendant le jour, pour que tous les systèmes d’éclairage par le gaz et l’électricité puissent se faire voir dans leur plus brillant éclat.
- Four l’électricité, tous les modèles de lampes à arc, à incandescence, à vapeur de mercure, etc., lutteront contre les divers modes d’éclairage au gaz, à l’essence, à l’acétylène, etc.
- Des tubes lumineux (lampe Moore) seront installés ^le long des corniches, suivront les contours de ces vastes locaux et produiront un très grand effet.
- Dans le centre de ces halls ainsi éclairés on ins-
- tallera un jardin d’hiver où les horticulteurs de Gand, dont la célébrité est mondiale, exposeront des fleurs rares et créeront des parterres gazonnés dont les contours seront formés de multiples petites lampes à incandescence de diverses couleurs. Dans le centre on établira des fontaines lumineuses.
- Tout autour des halls, on réservera une série de compartiments aux exposants dont les produits nécessitent l’emploi d’un éclairage très vif et très brillant comme, par exemple, -les fabricants de bronzes d’art, de lustres, d’appliques auxquels on adjoindra, sans doute, les bijoutiers et les diamantaires.
- Toutes les applications de, l’éclairage au gaz et à l’électricité, ainsi réunies dans un même local, produiront une utile émulation et contribueront à l’éclat de cet éclairage sans précédent.
- Il est question aussi, pour compléter cette attraction, de réserver une salle qui précéderait celle du Palais des Lumières et dans laquelle se tiendrait le public avant l’heure de l’ouverture qui sera fixée à une heure choisie de façon que les visiteurs, plongés dans l’obscurité quasi complète, jouissent du spectacle de ce vaste palais s’éclairant instantanément au moyen d’innombrables lampes de tous systèmes.
- Le Commissaire général du gouvernement auquel le projet a été soumis l’a accueilli très favorablement et la Chambre syndicale des électriciens à Bruxelles étudie en ce moment le moyen de le réaliser en se mettant d’accord avec les gaziers pour créer, au moyen de tous les systèmes d’éclairage connus, une attraction à la fois industrielle et scientifique sans précédent. C. M.
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- 4 Mai 1912 : LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE 188
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE ET FINANCIÈRE
- NOTES INDUSTRIELLES
- Nouvelle méthode pour la fabrication des filaments métalliques de lampes électriques.
- La fabrication des filaments métalliques de lampes à incandescence constitue un travail des plus difficul-tueuK et des plus onéreux. C'est pourquoi, de longue date, les premières maisons de cette brandie ont cherché un autre procédé pour l’étirage des filaments. La General Electric G®, de Sheneclady, après de longues années d’études, aussi nombreuses que coûteuses, a réussi voici deux ans à substituer le martelage à l’étirage pour la fabrication des filaments. Les machines employées sont les machines à rétreindre bien connues de la maison Langelier Mfg G", de Providence, dont la longue expérience dans la rétneinte des métaux a profité en de nombreuses circonstances aux fabricants de lampes métalliques.
- Après de nouvelles expériences, poursuivies sans répit, quelques maisons américaines en sont arrivées, à part une dernière opération sur le banc à étirer, â traiter uniquement les lingots dans des machines à rétreindre de différentes forces. Il en résulte de nombreux avantages dans la fabrication et dans la.qualité dès produits. La' compression uniforme obtenue par le martelage supprime toute torsion, les déchets sont considérablement réduits, les lampes éclairent mieux et durent plus longtemps.
- Le résultat de ces travaux préliminaires a été la commande d’une installation complète par la General Electric G° pour son usine de Ilarrisson, et de même pour un certain nombre d’autres maisons.
- Voici la méthode telle qu’elle est pratiquée aujourd’hui : on est arrivé à établir le lingot brut de tungstène (wolfram) à un diamètre minimum de iî, voire même de 6 millimètres mais en général de 9 millimètres. Il est ensuite chauffé dans un four électrique, puis passe dans la machine à rétreindre la plus puissante où, par des matrices de différents diamètres, il se trouve allongé à une certaine dimension. Le lingot revient ensuite dans un four électrique puis est travaillé successivement par les trois autres machines â rétreindre, munies également de matrices de différents diamètres et d’un mécanisme d’alimentation automatique; on arrive en dernier
- lieu à un diamètre minimum d'énviron un demi-millimètre qui inet fin à l’emploi des machines à rétreindre. L’opération suivante et définitive est effectuée sur un banc spécial à étirer.
- Ce 'nouveau procédé de fabrication peut présenter un grand intérêt pour les maisons européennes similaires, car il est à présumer que les avantages nombreux qui en résultent feront abandonner les anciennes méthodes. Rappelons, pour finir, que la maison Langelier Mfg. G°, dont la représentation exclusive pour la France appartient à la firme Alfred H. Schütte (*), est à même de procéder à des installations complètes pour ce nouveau genre de fabrication.
- ÉTUDES ÉCONOMIQUES
- Les valeurs des Sociétés de distribution d’énergie électrique sont pour la plupart en progrès ; leurs cours, longtemps incertains, se sont stabilisés ; leur rendement croît progressivement ; les capitalistes s’accordent à les considérer comme très sûres et leurs perspectives d’avenir sont généralement intéressantes.
- Quelles sont les causes qui ont favorablement in-fluencéces Sociétés électriques ? «
- On serait tenté de penser qu’elles font de meilleures affaires, simplement parce que le produit qu’elles vendent : l’énergie électrique, a trouvé de plus larges débouchés.
- Il est certain que l’électricité n’est plus un produit de luxe, que toutes les classes de la société veulent la lumière électrique, que les industriels, du plus petit au plus grand, ne peuvent se passer de force motrice électrique; cependant, à notre avis, la prospérité présente des affaires électriques s’explique principalement par les deux causes suivantes, dont l’une est d'ordre commercial, et l’autre d’ordre financier :
- r° Les règles et les procédés du commerce de l’électricité, mal connus, se sont perfectionnés et sont maintenant entièrement fixés ;
- p) 20 et 22, rue des Petils-Ilôtels, Paris.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE ' T. XVIII (2*Série);^iRg?
- 21 Les principes de la financiation des affaires électriques, après de longs tâtonnements, ont pu être nettement dégagés et sont parfaitement précisés.
- Nous allons analyser ces deux causes générales.
- L’énergie électrique ne peut se vendre d’une manière aussi simpliste que l’eau, le pain ou la houille. Les premiers électriciens qui vendaient surtout de l’électricité pour la lumière ont débuté par un tarif unique généralement trop élevé. Ne pouvant par suite atteindre toutes les couches ?de la société, ils ont dû appliquer des rabais empiriques, des échelles bizarres qui n’ont satisfait personne. Pour la force motrice notamment, la diversité et la complication des prix ont été extrêmes, et les industriels n’arri-vaientpas à saisir les raisons obscures de la diversité des tarifs.
- Après de longs tâtonnements, après de savantes études économiques et comptables, les électriciens ontétabli les bases scientifiques de leurs tarifs. Sans vouloir entrer ici dans le détail de calculs classiques, nous nous bornerons à indiquer que les tarifs actuels tiennent principalement compte de la durée d’utilisation du matériel générateur, des charges d’amortissement, des frais généraux fixes et proportionnels. Les Sociétés électriques possèdent dès lors des bases rationnelles qui leur permettent d’établir touteune gamme de tarifs qui se plient avec, souplesse à toutes les particularités de l'utilisation industrielle.
- Les agents commerciaux, bien armés, peuvent expliquer et justifier leur prix, instruire et convaincre la clientèle. Ces nouveaux tarifs, presque universellement adoptés, se sont substitués aux anciens tarifs, et il en est résulté une large et très favorable unification du prix de l’énergie en France.
- Les procédés de recherche des abonnés se sont perfectionnés. Dans les débuts de l’électricité, la station attendait l’abonné. Ensuite les recettes étant lentes à venir, on le harcelait sansTinstruire sur ses véritables besoins. Maintenant, grâce à une publicité intelligente, le futur client est renseigné sur la qualité des appareils, sur le fonctionnement des moteurs, sur le rendement des foyers lumineux. On metsous ses yeux des exemples d’installations intéressantes, on lui présente des expériences démonstratives. Enfin, pour surexciter la vente, on; a appliqué au commerce spécial de l’électricité tous les procédés et toutes les pratiques du commerce général : la vente à terme, à tempérament, la location portant vente, la mise à disposition gratuite des appareils d’utilisation, etc..
- Une affaire de distribution électrique ne doit pas être financée comme une exploitation de forêts, de mines ou de chemins de fer. Son objet industriel étant spécial, la loi d’affectation des capitaux doit être aussi spéciale.
- On peut dire que, dans bon nombre d’affaires électriques, les capitaux ont été introduits sans méthode. On a commis souvent deux fautes contraires. Tantôt, on a appelé des capitaux surabondants qu’on a employés à des immobilisations improductives. Mais précisons par des exemples.
- Une Société se propose d’exploiter une distribution d’énergie dans une ville. Elle construit une station et un réseau insuffisants, qu’elle a le dessein d’augmenter plus tard. Elle débute avec toutes ses charges, mais ses recettes, faute d’un outillage assez large, sont maigres. Après des années d’attente, et lorsque les abonnés intéressants se présentent, elle est obligée d'avoir recours à ses financiers et de leur demander de nouveaux capitaux pour augmenter ses bases de premier établissement, avant d’avoir pu réunir un chiffre convenable de recettes, avant d’avoir pu dégager des bénéfices. Dans ce cas, il eût été rationnel de faire dès le début un effort financier plus grand pour créer de larges installations productives.
- Autre exemple : une société veut distribuer de l’énergie dans une vaste région. Elle construit immédiatement de grandes lignes dans toutes les directions, jusqu’aux confins de son domaine, mais il arrive que le pays ne s’électrifie que lentement. Elle débute donc avec de lourdes charges financières et de minimes recettes. Il faut qu’elle ait aussi recours aux financiers, elle leur demande de l’argent pour acheter des concessions, faire désinstallations gratuites, etc., en vue d’attirer la clientèle sur ses réseaux. Elle aurait dû au contraire limiter ses efforts à un cercle plus étroit, et faire des introductions progressives.
- La bonne méthode consiste à proportionner exactement l’effort financier au but industriel qu’on se propose d’atteindre. Après une élude économique sérieuse, on se fixera deux ou trois étapes, bien nettes et bien délimitées dans le développement de l’affaire, et on réalisera entièrement et sans rien ménager les immobilisations correspondantes.
- Par ces procédés rationnels, on met rapidement les affaires en rendement, et on peut appeler de nouveaux capitaux quand on a dégagé de premiers profits. Ce qui excite la méfiance des banquiers et amène le découragement des capitalistes, ce sont les
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- 4 Mai 1912. LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- demandes incessantes de capitaux, faites sans ordre, sans prévisions, et qui ne sont pas nettement corrélatives de progrès commerciaux de l’affaire.
- Les affaires électriques sont sorties de la période pendant laquelle le problème technique est .prédominant ; ,elles sont entrées dans la période commerciale et financière. Il s’est créé toute une « Electrotechnique économique » dont les règles sont fixées, et qui commencent à être bien connues des hommes d’affaires et des financiers. La vraie raison du succès actuel des affaires électriques réside dans celait qu’on sait et qu’on peut maintenant les traiter commercialement et financièrement.
- Il est de nouveau question d’une reconstitution du syndicat de l’aluminium ! Et ceci nous remet en mémoire ce que M. Bellet disait des cartels allemands : la plupart très unis au temps de la prospérité et très désunis au temps de la pénurie ! Les producteurs d’aluminium nous font le même effet : leur industrie semble au début d’une ère de prospérité ; en France, une alliance récente entre les usines parait devoir donner d’heureux résultats ; puis le cuivre monte en même temps que les perfectionnements obtenus dans la fabrication de l’aluminium et la généralisation de ses emplois en font un métal plus apprécié du public; l’offre et la demande vont être en rapport. Ainsi naturellement les prix se maintiendront, et c’est l’instant que choisissent les producteurs pour se syndiquer. Étrange logique qui leur commande l’union quand ils sont forts et la lutte quand ils sont faibles. Que n’ont-ils pratiqué plus tôt cette politique qui leur eût évité de commencer une campagne intéressante avec des prix peu rémunérateurs. Neuhausen se plaint ainsi d’avoir dû inaugurer des prix de lutte pour maintenir sa position sur le marché, et il eût mieux valu pour elle consentir quelques sacrifices pour sa participation dans le syndicat et ne point exhaler sa plainte tardive d’une situation qu’elle a contribué à créer. Ce geste des producteurs d’aluminium, à part les Français qui, chose exceptionnelle nous l’avons dit, viennent de s’entendre, ce geste n’étonne point, puisqu’il est celui de quantités d’autres industriels : des constructeurs de matériel électrique notamment qui pensent seulement à s’entendre pour la hausse de leurs prix quand tous leurs fournisseurs, syndiqués aujourd’hui comme hier et comme demain, leur ont déjà fait sentir toute la valeur de leur union en leur confirmant io % ou i5 % de hausse par des circulaires qui révèlent toute leur force.
- Les valeurs deFroges et dePechiney ont bénéficié
- de la vogue du métal et leurs cours s’inscrivent respectivement à a o5o et à i 626.
- On annonce que le dividende de Pecliiney sera de !\0 francs, le même que l’an dernier. Les bénéfices nets de l’exercice 1911 sont de 1 Cio 83o francs, un peu inférieurs à ceux de 1910. Le dividende et les tantièmes absorbant 1 497 222 francs, il sera reporté à nouveau ii3 6o8. La participation de Pechiney dans la Société Générale des Nitrures est toujours la même et figure au bilan pour 280000 francs, valeur inférieure à celle qui résulterait des cours de bourse. Mais il y a lieu d’être encore prudent dans ces évaluations et d’estimer que les événements ne donnent pas toujours raison aux spéculateurs. Les .Produits Métallurgiques des Pyrénées, nés sous les plus heureux auspices, devaientil ya quatre ans, aux dires des connaisseurs, surprendre par la rapidité de leur développement économique et'industriel ! Ils relèvent à peine d’une situation qu’on a pu juger désespérée! Et combien d’autres qu’il serait cruel de rappeler à des périodiques bien «. informés » qui se piquent de protéger l’épargne publique.
- Comme suite à notre information précédente concernant la Société Bergmann, disons que l’assemblée générale du 11 mai devra se prononcer sur l’élévation du capital social au moyen d’une émission de 23 000 actions de 1 000 marks chacune, dont 14S00 actions entièrement libérées par échelonnements.
- Pour la Société Autrichienne, des négociations sont engagées entre la Banque Anglo-Autrichienne et la Société de Berlin, en vue de transformer la filiale autrichienne en une société autonome anonyme au capital de G millions de couronnes qui serait en grande partie souscrit par cette banque.
- La Société Française des Câbles Électriques système Berthoud-Borel déclare u,n bénéfice net de 461 799 francs; le dividende proposé est de 200 fr. par action au lieu de 80, et une partie des réserves disponibles sera distribuée sous forme d’une obligation de 280 francs 4 1/2 % pour chaque action. C’est, on le devine, un bilan de liquidation, suite des accords intervenus avec la Compagnie Générale d'Electricité.
- Sous les auspices du Central Electrique du Nord et de la Société Lyonnaise des Eaux et de l’Eclairage qui distribue actuellement l’énergie électrique à Troyes, il vient de se former une Société dénommée
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- ISS
- « La Champagne électrique » au capital cfe ho© ooo'fr. ayant pour objet la construction et l’exploitation d’une station centrale à Troÿes ; cette station, par suite d’un accord avec le département, fournira rénergîe à la fois aux chemins de fer départementaux, à la ville de TVoyes et à fa région industrielle environnante. L’usine génératrice est prévue pour
- ii ooo kîlmvatts ;. la Champagne Electrique va installer immédiatement 4 5oo kilowatts. La région d'«' Troyes va donc se trouver pourvue,, & l'’occasion' de la création de ces nouvelles affaires, d’une grande distribution régionale d'énergie électrique.
- (©>. P .
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- TRACTION
- Ain. — Le Conseil général a nommé une commission pour étudier le raccordement des tramways' de l’Ain1 avec' le réseau de Saône-et-Loire.
- Le conseil a demandée à la Compagnie concessionnaire de nouvelles propositions pour le prolongemeut jusqu à Sathonay du tramway de. Lyon» aux Marronniers.,
- Une avance de ioo ooo francs est. consentie pour l’achèvement des travaux pour la Compagnie du tramway de Brégnier-Cordon à Ponl-du-Sault.
- Aisne. — Le conseil général a.adopté un projet de tramway de Saint-Quentin à; Homblières et mis à l’étude le raccordement du chemin de fer de Soissons à Oulch.y avec la ligne de Yic-sur-Aisne à Villers-Cotterets.
- Allier. — Dans une réunion privée, le conseil municipal de Montluçon a adopté un projet de tramways électriques, à trolleys, devant desservir la ville et lès commîmes suburbaines.
- Le réseau à établir comprend six lignes, ayant un développement total de a3- kilomètres et partant toutes de la gare de Montluçon.
- Ali’es-Maritisies. — Un projet de 200 ooo francs est mis à l’étude pour travaux d’amélioration à effectuer sur la ligne de tramway de la Vésuble.
- Est approuvée une variante entre Mbuans-Sarloux et Plascassiér pour L'embranchement sur ValBonne du tramway de Cannes à Grasse,
- La déclaration d’utilité publique est sollicitée: pour la ligne de tramway de la Pointeî-de-Gontes à l’Escarène..
- Est mis à l'étudie- un projet» de. tramway de la Trinité -Victor à La Turbie.
- Aube. — Dans sa session d’avril, le Conseil général a. approuvé les projets d'exécution qui lui ont été présentés., Le département va commencer, les travaux d’infrastructure et les concessionnaires, MM. Giros et Lou-cheur, vont entreprendre très prochainement T'a construction de Fusine et des réseaux.
- Rappelons que la concession des chemins de fer de FAube comprend zoo kilomètres de- voies- ferrées,, rayonnant autour de Troye». Les caractéristiques. techniques, du projet, sont semblables à celles qxû ont été adoptées pour les tramways départementaux de la Haute-Vienne,, dont. MM, Giros et LoUcheur achèvent en ce moment: Ta construction. La traction sera électrique, à courant monophasé, sous la tension de 10 ooo volts au trolTey.
- Calvados. — Avis favorable: est. donné au, projet de» chemin» de fer minier de Sousmont-Saint-Quentin à la. gare et au» port de Caen..
- Seront mises: à l’étude les lignes suivantes, de. tramways : de Lisieux à Ticheville-le-Sac ; de Vire à Tessy-sur-Vire ; de Mézidon à Potigny ; de Trouville à Honfleur ; une ligne reliant Condé-sur-Noireau â Vassy et une autre reliant Aunay-sur-Odon à Vïllers-Bocage.
- Cantal. —» Une commision est nommée pour étudier le tracé dans le Cantal de la. ligne de tramway de Saint-Céré à Decazeville par Maurs.
- Creuse. — Le conseil général a- voté un crédit de-20000 francs pour Te tramway d’Ârgenton à Measnes ..
- Doubs. — Un projet est à l’étude pour la construction d’une ligne de chemin, de fer Besançon-Ougney ; la dépense est évaluée à 2 674.278 francs..
- Indre-et-Lotre. — Un emprunt do c 206 4oo» francs est voté1 en principe pour l'établissement. d;’une ligne de tramway de Montrichard: à» Montrésor.
- Le» conseil général a» insisté, à» nouveau pour que la ligne de. tramway de Tours à Esvres fût approuvée par le Conseil- d’Etat,.
- Une. subvention de 5o ooo francs est accordée à la Compagnie des tramways pour l’établissement cTune ligne de tramways destinée au transport des marchandises dans la ville de Tours.
- Une commission est’nommée pour éliidier lès projets de la Compagie des. tramways», d'e Saumvr relatifs, à la prolongation dès lignes jusqu/à» Chinou» par- Montsoreau et: jusqu’à Saint-Pàtricc par Brainda-Chaussée.
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- 4 liai 1912.
- Tarn-bt-Garonne. — La maison Giros et Loucheur vient d’obtenir dans les départements de Tarn-et-Garonne et de Haute-Garonne la concession d’un réseau de tramways comprenant tune ligne électrique de 100 kilomètres de long entre Toulouse et Castres avec embranchement de Toulouse à Rével ; plusieurs lignes à vapeur desservant les environs de Gaillac, d’une longueur totale de 55 kilomètres.
- Belfort. — Le conseil général a approuvé un programme de chemins de fer départementaux comprenant les lignes suivantes : Beaucourt Badevel-Granvillars-Brebotte ; Roppe-Fontaine ; Valdoie-Giromagny-Lepuix ; Giromagny-Auxelles-Plancher-Bas.
- Des démarches seront faites auprès de l’autorité militaire pour qu’elle accepte la ligne Réchésy-Delle.
- ÉCLAIRAGE
- Aisne. — Le Vieux-Moulin situé sur l’Aisne a été acquis par une Société française qui va y installer une importante usine électrique.
- Ariège. — Suivant les termes du traité passé entre la commune et la Société immobilière et fermière d’Aix-les-Thermes; la commune concédera pour cinquante années à ladite Société ses Usines électriques telles qu’elles sont et se comportent ainsi que le matériel existant, è charge pour cette dernière d’éclairer la ville gratuitement, de payer les annuités y afférentes et d’éclairer les particuliers aux taux actuellement en vigueur.
- Ardèche. — Le conseil muncipal d’Annonay a autorisé la Société Force et Lumière à créer une usine de secours pour améliorer l’éclairage électrique de là ville; la dépense est évaluée à ioo ooo francs.
- Cantal. — Le maire de Champ a été autorisé à entrer en pourparlers avec une société pour faire installer l’éclairage électrique dans la commune.
- Charente, — Le maire de Barbezieux est autorisé à donner sa signature délinitive au traité accordant la concession d’électricité à la Compagnie Borias,
- Dordogne. — L’autorisation de voirie vient d’être accordée à la Société électrique du Sarladais, chargée d’installer l’éclairage électrique dans la commune de Salignac.
- Doubs. — M. Bourgeois, de Dijon, a obtenu la concession de l’électrieité de Pontarlier.
- Haute-Garonne. — L’éclairage électrique va être installé dans la commune de Carbonne par MM. Clarac frères, de Pamiers,.
- Haute-Saône. — Une usine, ayant pour objet la production d’énergie électrique et sa distribution dans les communes de la région, est en voie de construction à Saint-Loup.
- Dans ce but, la Société s’est assuré l’exploitation de l’usine hydraulique et à vapeur située à proximité de la
- gare de Sauvigney-les- Angirej» et appartenant à M. le comte de Menthon.
- Les communes de Saint-Loup-Velesmes, Villefrancon et Choyés se sont déjà inscrites pour l’éclairage électrique .
- TÉLÉPHONIE
- Ain. — Le conseil général a volé un emprunt de i34'aoo francs pour la création des circuits téléphoniques suivants : Bourg-Annecy, Bourg-Lyon, Bourg-Chalon, Bourg-Nantua, Bellegarde-Gex, Bourg-Pont d’Ain, Bourg-Montrevel, Virieu-le-Grand-Belley, Saint-André-de-Corcy-Villars, Bourg-Polliat.
- Aisne. — Le conseil général a voté les crédits nécessaires à l’extension du jréseau téléphonique départemental.
- Algérie. — La Chambre de commerce de Bougie a volé une avance de 5i 700 francs pour l'établissement d’un circuit téléphonique direct entre Bordjbou-Arréridj, M’Sila et Bou-Saada,
- Allier. — La Chambre de commerce de Moulins estau-torisée à avancer à l'Etat une somme de iyü 750 francs en vue de l’extension du réseau téléphonique départemental.
- Aube. — Les travaux du circuit téléphonique Troyes-Chaumont commenceront ce mois-ci ; les études du circuit Semoine-Fère Champenoise seront poussées aussi rapidement que possible.
- Un emprunt de 100 000 francs est voté pour divers rattachements téléphoniques.
- Le téléphone sera installé dans les parquets, les brigades de gendarmerie et les commissariats de police.
- Sont mis à l’étude les circuits téléphoniques Troyes-Melun et Villeneuve-NesIe-la-Reporle.
- Belfort. — Un crédit de 23 25o francs est voté pour la ligne téléphonique Belfort-Lyon.
- Le conseil général a adopté la proposition d’un réseau téléphonique départemental.
- Cher. — Un nouveau circuit téléphonique direct sera établi entre Sainl-Amand et Dun-sur-Auron.
- Le téléphone sera installé dans les halles, stations et passages à niveau des chemiris de fer économiques.
- Creuse. — Un crédit de 25 000 francs est voté pour le 4e réseau téléphonique.
- Finistère. — Le conseil général a approuvé un emprunt de 54 440 francs pour l’établissement du fil téléphonique direct Quimper-Morlaix.
- Meurthe-et-Moselle. — Le conseil général a voté une avance de 187 5oo francs pour l’extension du réseau téléphonique.
- DIVERS
- Ecole Supérieure d'Électricité. (Section de Radiotélégraphie.)
- La nouvelle section de Radiotélégraphie, ouverte récemment à l’Ecole Supérieure d’Électricité, trfonctionné pour la première fois avec un succès complet : l’ensei-
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- T. XVIII (2* Série)* — l>'l8""
- gnement composé de. cours, conférences et exercices pratiques s’est ouvert le 5 février dernier et se terminera le 5 mai.
- Les élèves composant celte première promotion ont les origines suivantes.
- i° Officiers désignés par le ministère de la Guerre :
- Génie........................................ 4
- : Artillerie ....................... ....... i
- Artillerie Coloniale........................... 4
- 2°. Officiers désignés par le ministère de la
- Marine ......................................... 4
- 3° Officiers désignés par le ministère des Co-..lpni'ës :
- Artillerie Coloniale........................... i
- Infanterie Coloniale........................... i
- 4° Elèves civils.................................. 4
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- A ces élèves il faut ajouter quelques auditeurs libres suivant seulement les cours et conférences.
- Nous rappellerons que le programme de l’Enseignement est le suivant :
- I. — Conférences préliminaires.
- MM. P. Janet. Electricité et Électrolechnique générale, 5 leçons environ.
- II. Chaumal. Mesures électriques, 5 leçons environ.
- A. Bochet. Moteurs mécaniques, 5 leçons environ.
- II. — Cours principaux.
- MM. le commandant Ferrié. Radiotélégraphie pratique, 20 leçons environ;
- Le capitaine de frégate Tissot. Radiotélégraphie théorique, io leçons environ.
- III. — Conférences spéciales.
- Téléphonie sans fil, par M. Jeance, lieutenant de vaisseau, ingénieur diplômé de l’École Supérieure d Electricité ;
- Règlements administratifs relatifs, à la Télégraphie sans fil, par M. Bouthillon, ingénieur diplômé de l’École Supérieure d’Électricité;
- Application de la Télégraphie sans fil à la Marine, par M.-Oignon, lieutenant de vaisseau, ingénieur diplômé de l’École Supérieure d’Électricité;
- Bâtiments et pylônes, par M. le capitaine Becq ;
- Décharges électriques dans les gaz, par M. Villard. membre de l’Institut, et Abraham, maître de conférences à l’École Normale supérieure p
- Notions générales de Météorologie, par M. Angot, directeur du Bureau Central Météorologique, etc.
- IV. — Conférences complémentaires.
- MM. Bethenod, Petit.
- V. — Travaux pratiques.
- MM. le commandant Ferrié, directeur des travaux; les capitaines Brenot et Garnier, chefs de travaux; Cos-tabel et Jégou, préparateurs.
- v VI. — Travaux pratiques préparatoires.
- M. Millien, chef de travaux à l’École.
- L’enseignement est complété par de nombreux exercices de lecture art son, des visites d’installation et des projets.
- La deuxième session de cet important enseignement s’ouvrira le i5 novembre prochain pour durer jusqu’au i5 février igi3.
- Les demandes d’admission sont reçues dès maintenant. Nous rappellerons que les admissions sont prononcées uniquement sur titres, dans la limite des places disponibles, par le Conseil de Perfectionnement de l’École. .- \
- Le registre des inscriptions sera clos le: ior octobre 1912. Les admissions seront prononcées dans lu première quinzaine d’octobré
- Les frais d’études sont de qSo francs; cette somme est réduite à 600 francs pour les délégués officiels des différents ministères.
- Les frais d’études des auditeurs libres (cours et conférences seulement) sont de 3oo francs.
- PUBLICATIONS COMMERCIALES
- Société Française d’Electricité A. E. G,, 72, rue d’Amsterdam, Paris.
- A. E. G., avril 1912. — La- traction électrique des trains.
- Les installations d’ozonisation de l’air.
- La fabrication en série moderne dans la fabrique d’appareils de T A. E. G.
- La commande électrique du matériel employé pour les besoins des ports et l’électricité mise au service des constructions hydrauliques.
- SOCIÉTÉS
- Énergie Électrique du Centre. — Les recettes du mois de mars ont atteint 282 5i5 francs contre a5o 65o francs en mars 1911. Depuis le début de l’exercice, lés recettes atteignent 2 396 000 francs contre 2 oj3 qéo pour la période correspondante de l’exercice précédent. La progression est donc de plus de i5 %.
- Société générale des forces motrices et d’éclairage de la ville de Grenoble. — Les dividendes proposés pour i9ii,soit 3o francs par action de priorité (égalité) et de 10 francs par action de second rang, ne seront pas répartis, un accident survenu récemment aux usines nécessitant des réparations dont le coût s’élèvera à environ 225 000 fr,
- ADJUDICATIONS
- France
- Le 18 mai, au Tribunal de commerce, à Paris, achèvement de l’éclairage électrique du parc du Champ-de-Mars et des voies adjacentes. Devis : 55 610 fr. Demandes d’admission avant le 5 mai. Renseignements à l’hôtel de ville, bureau de la voie publique, de l’éclairage et du Métropolitain.
- PARIS, — IMPRIMERIE LEVÉ, 47, RUE CASSETTE.
- Le Gérant : J.-B. Nouet.
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- Tr«nt«-quatrlèin* aan<«. SAMEDI 11 MAI 1912. Tome XVIII (2« aéria). — N* 19.
- La
- Lumière Électrique
- Précédemment
- L'Éclairage Électrique
- REVUE HEBDOMADAIRE DES APPLICATIONS DE L’ÉLECTRICITE
- La reproduction des articles de La Lumière Électrique est interdite.
- SOMMAIRE
- EDITORIAL, p. 161. — F. Marguerre. Etablissement hydro-électrique de Rjukanfos (Suite), p. i63. — J. Rbyvae. L’exposition de la Société Française de Physique (suite et fin), p. 173.
- Extraits des publications périodiques. — Électrochimie et Electrométallurgie. Produits réfractaires pour fours électriques, J. Fitzgerald, p. 184. — Télégraphie et Téléphonie. La télégraphie et la téléphonie à longues distances par courants alternatifs, A. Maior, p. 186. — Divers. La foudre fuit-elle les conducteurs doués de self? Coup de foudre en spirale, J. Bergonié, p. 186. — Sur les charges électriques de la pluie au Puy-en-Velay en 1911, A. Baldit, p. 186. — Correspondance. Condensateur pour hautes tensions, p. 187. — Chronique industrielle et financière. —Etudes économiques, p. 188. — Renseignements commerciaux, p. 190. — Adjudications, p. 19a.
- ÉDITORIAL
- M. F. Marguerre achève aujourd’hui de décrire les installations de la station génératrice de Rjukanfos, en examinant les dispositions relatives à l’appareillage.
- Le principe du compartimentage des appareils à haute tension a été appliqué d’une manière absolue ; la puissance considérable mise enjeu dans cette installation justifie les extrêmes précautions prises en vue d’assurer la sécurité du personnel et des bâtiments.
- Un schéma général permet d’apprécier la clarté et la simplicité de la distribution à l’intérieur de l’usine; tout est prévu de manière à permettre la marche en parallèle ou séparée d’un nombre quelconque de machines. De même le sectionnement permet
- de faire les réparations nécessaires sans paralyser l’action des machines indemnes.
- Dans le prochain article, c’est la description de la ligne de transport de force qui sera abordée.
- En poursuivant l’examen des appareils présentés à l’Exposition de la Société française de Physique, M. J. Reyval signale notamment, dans le stand de la Compagnie pour la Fabrication des Compteurs, etc., un nouveau perméamètre imaginé par M. Iliovici. La description et le schéma jlétaiUé du montage de cet appareil permettent d’ap-
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- précier la simplicité des mesures que comporte son emploi. Sa précision est d’ailleurs très grande puisqu’il donne les mêmes indications que la méthode du tore.
- ’• L’auteur décrit également des ampèremètres thermiques pour courants de haute fréquence et un système intéressant de galvanomètre avec relais, permettant d’inscrire sur un même diagramme les indications d’appareils situés en des points différents.
- La maison Richard avait, comme à l’ordinaire, présenté nombre d’appareils intéres sants et en particulier, un ampèremètre à changement de sensibilité automatique.
- Parmi les nombreux appareils de radiotélégraphie présentés par la maison Ducretet et Roger, il y a lieu de signaler l’oscillateur à étincelles soufflées et électrodes tournantes et des postes portatifs de démonstration. En ce qui concerne la téléphonie, on remarquait un poste téléphonique haut parleur et un enregistreur téléphonique, le télectrographe.
- Notons encore le récepteur microtéléphonique Gardner destiné à l’audition des cloches sous-marines.
- Peu de choses nouvelles à signaler dans le domaine de l’électricité médicale. L’auteur dit quelques mots sur le verre au lithium
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- Lindemann, très perméable aux rayons X, et sur de nouveaux appareils de mesure de ra-diumthérapie.
- L’étude méthodique des différents types de fours électriques, poursuivie depuis plusieurs années dans les laboratoires américains, a conduit à comparer entre eux les différents produits réfractaires qui conviennent pour leur construction.
- C’est ainsi qu’ont été étudiés l’alundum, qui a donné lieu à quelques mécomptes, le crystolon qui présente des qualités remarquables pour la construction de la voûte des fours, enfin la magnésie calcinée et la chaux fondue.
- Différentes notes présentées récemment à l’Académie des Sciences traitent de l'électricité météorologique.
- Nous signalons notamment les mesures très complètes effectuées par M. A. Baldit sur la charge électrique des pluies. Les nouvelles recherches de cet auteur confirment les conclusions d’un ti’avail précédent dont nous avons rendu compte: les pluies ordinaires, c’est-à-dire non orageuses, sont en général électrisées positivement.
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- ÉTABLISSEMENT HYDRO-ÉLECTRIQUE DE RJUKANFOS (Suite)™
- APPAREILLAGE
- A. — Remarques générales.
- Bâtiments (Voir fig. 2, 23 et 24.)
- Tout l’appareillage est placé dans une annexe de l’usine, longue de 75 mètres et large de 8 et ne contenant en outre que quelques bureaux, des escaliers aux extrémités et un escalier en spirale au milieu. Tout le bâtiment, ainsi que les planchers, sont en béton armé, recouvert à l’extérieur par des pierres de taille, et toute l’installation électrique y est placée en compartiments séparés pour chaque phase. L’intention primitive était de se servir des parois (surtout des longitudinales) des compartiments pour supporter les plafonds, ce qui aurait entraîné une certaine économie sur les frais de bâtiments ; mais on dut abandonner ce plan, parce qu’on ne pouvait attendre la fixation exacte de l’installation électrique avant de commencer à construire ; d’ailleurs, l’épaisseur des parois portantes aurait fait quelques difficultés pour la pose des tubes de passage en porcelaine. Les planchers intermédiaires reposent actuellement sur deux rangées de colonnes qui purent être placées sans déranger la disposition électrique (voir fig. ?-4)-
- Les parois elles-mêmes furent, pour la plus grande partie, exécutées sur place en un mélange de plâtre dur et de sable dans le rapport de 1 à 3 ; on tendit d’abord quelques fils de fer entre le plafond et le plancher, puis la paroi fut faite entre des garnitures de planches amovibles. Ce procédé de construction a donné avec le matériel employé d’excellents résultats; il est meilleur marché que l’emploi de structures en fer dans lesquelles on place les plaques toutes faites et,
- vu les conditions locales, que des constructions en briques. Toutes les parois se portent elles-mêmes, à l’exception des longues parois horizontales qui sont renforcées par un treillis métallique et supportées à certains intervalles par des ferrures. Ces parois en plâtre ont coûté, avec une épaisseur de 5 centimètres, malgré les salaires très élevés, 5 couronnes Scandinaves (7 francs) (*) par mètre carré vertical et 6 couronnes (8 fr. 20) par mètre carré horizontal. Les parois qui ont à supporter l’effort mécanique de section-neurs, etc., sont en ciment armé et ont coûté la moitié de plus.
- Tous les compartiments contenant des appareils baignés dans l’huile ou d’aulres pouvant d’une façon ou d’une autre donner naissance à des arcs sont complètement séparés des compartiments voisins, et les conducteurs en sortent par des tubes de passage en porcelaine, tandis que dans les compartiments ne contenant que des barres sans appareils le passage s’effectue par une ouverture dans les parois. Par contre, les passages d’un étage à l’autre sont tous fermés pour empêcher l’extension d’un incendie possible et surtout pour éviter l’action de cheminée qu’on aurait eue avec des compartiments passant par plusieurs étages. Les tubes de passage ne sont pas cimentés dans le mur, mais fixés dans des manchons de terre réfractaire qui sont simplement placés, sans autre fixation, dans des trous, pour éviter des travaux de maçonnerie dans le cas d’un remplacement. La partie antérieure de tous les compartiments est protégée par des portes en tôle déployée à l’exception des disjoncteurs à huile qui ont des portes en verre armé.
- Les pupitres et le tableau pour le service sont placés sur un balcon s’avançant à l’inté-
- (*) Voir Lumière Electrique, 4 mai 1912.
- (*) La couronne vaut i fr. 4o environ (N. D. L. R.)
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- Fig. 24.___Coupes horizontales à travers l’appareillage haute tension. (Pour la situation des coupes, voir fig. 23; pour les lettres, voir légende du schéma.)
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- rieur cle l’usine et ne prennent donc pas de place; une séparation complète du tableau de service de la salle des machines ne présentait pas d’avantages suffisants pour justifier un agrandissement des bâtiments.
- Les points de vue principaux dont on partit pour la disposition de l’appareillage furent les suivants : la disposition devait être aussi simple et claire que possible, toutes les
- Fig'. 27. — Interrupteurs principaux .
- parties être accessibles et faciles à séparer du reste pour permettre des réparations en service sans danger et sans arrêts trop prolongés, et enfin il fallait que le personnel travaillant dans un endroit quelconque put toujours s’échapper d’un côté si une explosion ou un incendie se déclarait quelque part.
- Il est inutile d’ajouter que toutes les commandes, les mesures, etc., se font au moyen d’appareils à basse tension soigneusement isolés contre la haute tension et mis à la terre, comme d’ailleurs aussi toutes les ferrures d’isolateurs et d’appareils.
- Fig. 26. — Barres principales et compartiments.
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- B. — Schéma des connexions.
- (Voirr’fig. 28 et 29.)
- La disposition est déterminée en principe par l’objet de toute l’installation qui demande qu’avant tout chaque génératrice débite sur sa série de fours : c’est pourquoi nous voyons d’abord une ligne principale pour 5oo ampères partant de chaque génératrice et allant jusqu’à la sortie de l’usine. Mais il est désirable de pouvoir mettre plusieurs machines en parallèle, tant pour diminuer les variations relatives de la charge à l’extinction d’un four que pour assurer une bonne distribution de la lumière et de la force à la fabrique; il y a donc un premier système de barres collectrices, réuni aux lignes par des sectionneurs, tàndis que les lignes sont munies de disjoncteurs automatiques. Avec cette disposition, les barres collectrices ne conduisent qu’une partie du courant et ne sont dimensionnées que pour 1 000 ampères. Comme il faut que l’on puisse coupler et découpler des machines sans les décharger, les barres principales sont divisées par 9 disjoncteurs à huile non automatiques et qui, par conséquent, pouvaient être de dimensions moindres que les disjoncteurs principaux. Un second système de barres pour le même ampérage fut ajouté, afin de pouvoir, en cas de réparation, faire marcher une machine sur une ligne quelconque, sans connexion avec les groupes intermédiaires; ce second système n’est pourvu que de trois sectionneurs.
- On voit qu’il est possible de faire marcher toutes les machines séparément et un nombre quelconque en parallèle; mais il n’est pas prévu de faire marcher plus de deux machines ensemble, car un nombre plus grand ne présentait aucun avantage ; par contre les courts-circuits, qui sont déjà assez graves avec la puissance et le cosinus <p adoptés, en seraient encore empirés.
- A ces appareils pour les|canalisations principales viennent s’ajouter ceux pour la lumière et la force dans l’usine et pour le courant
- continu, destiné à la commande des appareils, l’excitation de réserve, un éclairage de secours, etc. Les détails du schéma sont donnés par la figure 29 avec sa légende explicative ; ces détails seront mentionnés un à un dans la description suivante.
- C. — Installation à haute tension.
- En partant des machines, le courant passe d’abord par deux câbles triphasés de 3 X 200 millimètres carrés par demi-machine, qui sont posés dans des canaux souterrains et se terminent dans le souterrain de l’annexe en boîtes horizontales. Il passe ensuite par des bobines de self-induction pour la protection des génératrices contre les surtensions, devant lesquelles se trouve une dérivation men.ant à des appareils à jet d’eau, fixés contre le mur extérieur du bâtiment. Cette disposition fut choisie pour protéger spécialement les câbles et génératrices, qui ne sont essayés qu’à 26 000 volts, contre les surtensions, tandis que les appareils et isolateurs sont essayés à 35 000 volts : les appareils à jet d’eau, en tant qu’ils servent à écouler les charges statiques, remplissent cette fonction aussi bien où ils sont que s’ils se trouvaient directement sur la ligne. Après la bobine de self, nous voyons encore dans le souterrain un transformateur série et une dérivation vers des transformateurs shunt placés dans l’étage supérieur et servant pour les voltmètres, wattmètres et synchronoscope.
- Les lignes principales, de 25o millimètres carrés de section, passent à l’étage supérieur et continuent presque rectilignement jusqu’à la sortie (voir fig. 23) en passant d’abord au rez-de-chaussée par le disjoncteur et le sec-tionneur de la machine, envoyant ensuite une dérivation vers les barres collectrices au premier étage, se rendant après aux sectionneurs et disjoncteurs de la ligne, et montant, après une dérivation vers les transformateurs shunt pour les compteursv à l’étage supérieur vers la sortie de la ligne, après avoir passé par des commutateurs permettant de
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- meitre la ligne alternativement en communication avec les machines ou la terre. Tout en haut de Tétage supérieur, nous apercevons encore une bobine de self, après laquelle partent les dérivations pour les parafoudres.
- Revenant au départ pour les barres collectrices, départ situé au rez-de-chaussée, nous le voyons monter au premier étage et arriver à deux sectionneurs qui le réunissent aux deux systèmes de barres, dont l’un se trouve de nouveau à l’étage inférieur, l’autre au-dessus des sectionneurs. Cette disposition ne permet pas seulement d’éviter tout croisement des barres, mais met les deux sectionneurs l’un près de l'autre et le plus près possible de la galerie de service. Ces sectionneurs se trouvent, comme l’indique la coupe en plan, entre les disjoncteurs des barres principales, de sorte qu’il n’y a pas de place perdue et qu’on a pu encore laisser un passage entre chaque groupe, ce qui est important pour une installation de cette longueur.
- L’étage supérieur est surtout réservé aux parafoudres qui exigent les compartiments les plus larges et déterminent par là la longueur de toute l’installation. Les parafoudres sont de systèmes différents, pour avoir ainsi l’occasion de comparer différents systèmes sur lesquels les opinions théoriques et pratiques sont très divisées, dans des conditions analogues. Les différentes lignes sont pourvues aux deux extrémités : i° de parafoudres à cornes avec résistances métalliques baignant dans l’huile ; a0 de systèmes de deux cornes à grande et petite distance et résistances liquides correspondantes; 3° de cornes et résistance liquide et parafoudres Wurtz ; 4° de parafoudres électrolytiques. Malheureusement’il faudra attendre trèslong-temps des résultats concluants car les orages sont rares en Norvège et il y a peu de manœuvres à exécuter dans l’installation.
- La disposition décrite ci-dessus se répète pour chaque machine et ce n’est qu’au milieu
- Fig. 28. — Principe du schéma des connexions.
- Légende du schéma (fîg. 29).
- Fig. 26. — A, génératrice 8 5oo KVA, io5oo volts-, triphasé; B, excitatrice 170 kilowatts, 220 volts, continu; C, génératrice 5oo KVA, 220 volts, triphasé; D, génératrice, 400 kilowatts, 220 volts, continu: E, survolteur, 0-100 volts; F, excitatrice ; G, moteur triphasé; H, génératrice, 25 kilowatts, 220 volts, continu ; I, survolteur, 0-100 volts; K, transformateur 400 KVA, 10 5oo-22o volts ; L, interrupteur tripolairc à huile ; M, interrupteur tctropolaire à huile; N, bobines de self; O, transformateurs d’intensité; P, transformateurs de tension; Q, interrupteurs pour l’excitation ; B, appareils ôjetd’eau ; T, parafoudre; V, sectionnent*; W, sectionnent* commutateur hexapolaire ; rt, ampèremètre pour les lignes; b, compteur pour les lignes; c, wattmètre pour les machines; d, voltmètre pour les machines; e, ampèremètre pour les machines; /*, ampèremètre pour l’excitation; g, voltmètre pour l’excitation ; A, commande des interrupteurs des barres omnibus ; i, commandedes interrupteurs pour les lignes; A, commande des interrupteurs pour l'excitation; /, commande simultanée pour les rhéostats; my commande des interrupteurs pour les génératrices; tî, commande des rhéostats; 0, relais pour les lignes;/), relais pour les génératrices; q. synchronoscope ; 7*, voltmètre de synchronisation; 5, voltmètre général ; t, fréquencemètre; ampère-N mètre pour les transformateurs; ü, compteurs pour les transformateurs ; w, relaispour les transformateurs :X et x, rhéostats; y, voltmètre pour les transformateurs; z, ampèremètre; a', voltmètre; 6', ampèremètre d'excitation; c\ ampèremètre du moteur; d'% shunt : e', ampèremètre ; f\ voltmètre ; g\ fusibles ; h\ commutateur de voltmètre ; i\ ampèremètre sur colonne ; A', voltmètre sur colonne; commande des interrupteurs des génératrices sur les colonnes; m', commande de l'excitation sur les colonnes ; n', commutateur automatique pour l’éclairage de secours ; p\ voltmètre de terre ; q\ commututeur à fiches po^ir le contrôle de la terre; ?*', circuits pour l’éclairage et la force dans l’usine.
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- Fig. 29, — Dé,tail du schéma des connexions.
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- qu’existe une modification pour permettre la dérivation pour le service de l’usine dans les deux étages moyens, tandis que dans le souterrain nous trouvons deux transformateurs et, à l’étage supérieur, la batterie d’accumulateurs.
- Tous les appareils installés sont de construction normale de sorte que nous nous dispenserons de les décrire. Il y a deux types de disjoncteurs à huile, l’un dans les lignes pour 6oo ampères et grande capacité de rupture, l’autre dans les barres pour i ooo ampères, mais de dimensions moindres ; les deux sont des types normaux de la société Westinghouse et il serait trop long de discuter les avantages ét désavantages de ces types américains comparés aux constructions des premières maisons européennes. Il y a eu au début certaines difficultés en service, mais il est juste de dire que les conditions sont extrêmement dures avec deux machines de 17 000 KVA excitées pour cos œ = o,6. Seuls les sectionneurs-commutateurs pour la mise à la terre de la ligne situés à l’étage supérieur sont anormaux, en ce sens qu’ils sont hexapolaires et permettent de mettre deux lignes à la terre en une fois, disposition adoptée eu égard au mode de connexion employé dans l’usine.
- Gomme l’indiqueiitles dessins, les seetion-neurs se trouvent chaque fois derrière le disjoncteur qu’ils servent à disconnecter, de sorte qu’il est impossible de reconnaître de cet endroit si le disjoncteur est ouvert ou non. Afin d’éviter des erreurs qui, dans une si grande installation, pourraient facilement se produire malgré le numérotage de tous les appareils, on a installé deux lampes témoins à côté de chaque groupe de sectionneurs pour indiquer la position de l’interrupteur; ce principe est appliqué aussi pour les sectionneurs vers les barres collectrices et a donné d’excellents résultats en service.
- D. — Appareillage de basse tension.
- Tout cet appareillage est réuni sur une
- galerie s’avançant dans la salle des machines accessible paï deux escaliers, et de plus séparée par une porte centrale de l’appareillage haute tension (v. fig. 3). Pour le service de la haute tension il y a une rangée de pupitres reproduits figure 3o. Chaque partie des pupitres comprise entre deux colonnes correspond à deux génératrices doubles et porte chacune, en son centre, le groupe des trois instruments pour le courant continu ( 1 voltmètre, 2 ampèi’emètres), des deux côtés les groupes des 3 ampèremètres surmontés du wattmètre des génératrices ; sur la bande supérieure nous . apercevons au milieu les deux voltmètres des génératrices et, des deux côtés, les trois ampèremètres pour les départs.
- Le dessin nous fait voir que la partie oblique des pupitres porte un schéma complet des connexions; tous les appareils de commande sont disposés de telle sorte que toutes les manipulations sont faites et contrôlées dans ce schéma, ce qui réduit considérablement les chances de fausses manœuvres ; les sectionneurs qui comportent un changement des connexions (donc pas ceux des disjoncteurs) ont aussi leurs lampes témoins sur les pupitres, quoique leur manœuvre s’opère naturellement dans la haute tension. En dehors des appareils de commande nécessaires pour le courant alternatif, les pupitres portent encore des manettes de commande pour l’interruption et le réglage des circuits d’excitation, pour l’accouplement de ces cir-cuits, afin de pouvoir régler d’un seul endroit l’excitation de plusieurs machines parallèles, et enfin pour le régulateur de la turbine dont on fait varier la vitesse pour la synchronisation. Enfin il y a encore une série de trous pour les fiches de commutation des voltmètres et pour la synchronisation ; les appareils de synchronisation, voltmètre et synchronoscope, sont réunis avec un voltmètre générât et un fréquencemètre sur deux colonnes semblables placées aux extrémités des pupitres, mais non rendues dans la figure 3o. La synchronisation se fait toujours,
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- comme le schéma l’indique d’ailleurs, par l’intermédiaire du voltmètre sur les barres. Le côté arrière des pupitres, à droite dans la figure, porte une série d’appareils dont la lecture n’a lieu que rarement, tels que compteurs et contrôleurs de terre : ces derniers se composent de trois voltmètres (visibles en haut à gauche) qui peuvent être branchés sur tous les groupes de transformateurs shunt des départs, au moyen d’une fiche qui met en même temps, par une commande électrique, le point neutre des groupes à la terre. Ce côté a également été utilisé pour le placement dès bouchons de contrôle dont chaque instrument a été muni, et qui permettent de mettre un instrument de précision en série ou en parallèle, selon le cas, avec chaque instrument sans avoir à rompre la moindre connexion. Les relais, bipolaires pour les génératrices, tripolaires pour les lignes qui ont un point neutre artificiel mis à la terre dans l’usiné, sont placés sur la paroi antérieure verticale des pupitres.
- L’arrangement que nous venons de décrire se répétant dix fois, la rangée des pupitres est devenue, malgré l’emploi de toute la place disponible des deux côtés, longue de i2,5o mètres, de sorte qu’un homme, qui autrement pourrait suffire pour un service aussi régulier, ne peut voir toute l’installation sans se déplacer beaucoup; cette longueur est exclusivement la conséquence de la largeur des instruments avec échelle en profil; des instruments moins larges, pour de telles installations, seraient donc préférables.
- La disposition intérieure des pupitres est telle que le tout est accessible par le côté arrière après l’enlèvement d’une plaque en tôle ; tous les fils de commande, qui sont des câbles sous plomb placés dans le sol, aboutissent dans de petites boîtes terminales toutes arrangées sur un cadre; delà ils se rendent en faisceaux de fils isolés aux différents appareils des pupitres. Le courant continu pour la commande est amené dans les pupitres par des barres isolées ; de plus chaque groupe peut être, indépendamment
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- Fig. 3o. — Vue des pupitres de côté, de devant et de derrière.
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- des autres, séparé de la batterie, de sorte qu’on peut travailler sans tension. Un second système de barres isolées traverse toute la rangée pour la synchronisation ; toutes les précautions sont prises pour obtenir une grande sécurité dans cette partie vitale de l’installation.
- Tous les instruments sont construits d’après le principe de Ferraris, qui permet une construction très robuste, par Siemens et Iialske, et les relais par Ferranti. Les lampes témoins sont de 5 bougies et ne dépassent que de très peu la surface des pupitres pour les reconnaître facilement parmi leur grand nombre. C’est pour pouvoir se servir de si petites lampes que les circuits continus sont à trois fils, la commande des disjoncteurs, etc., étant, à cause du grand ampérage, à 220 volts, tandis que les lampes sont branchées sur 110 volts.
- Les colonnes placées près des machines et déjà mentionnées antérieurement font encore partie de l’installation de contrôle et de commande ; elles portent : un voltmètre et un ampèremètre pour permettre de se rendre compte de la charge en passant par la salle des machines, sans avoir chaque fois à monter au tableau, et de plus des boutons de commande pour déconnecter chaque génératrice en cas d’urgence, et en couper l'excitation.
- E. — Tableau cle service de Vusine.
- Vis-à-vis des pupitres, contre le mur, se trouve le tableau pour le courant continu d’un côté, le courant triphasé de l’autre ; le schéma est contenu dans la figure 29. Pour le triphasé, il y a un panneau pour la petite génératrice de 5oo KVA, deux pour deux transformateurs de 4oo KVA avec les instruments et appareils d’usage général et plusieurs panneaux pour la distribution de la force et de la lumière. La génératrice produit directement du courant à 220 volts, de môme que l’un des transformateurs qui abaisse la tension de 10 000 à 220 volts, tandis que l’autre l’élève de 220 à 5 000 pour ali-
- menter les installations voisines, qui sont encore à 5 000 volts depuis l’époque de la construction (château d’eau, barrage, etc.). Cette disposition un peu compliquée a l’avantage de permettre de se servir de la petite centrale à 5 000 volts, érigée pour la construction de l’usine, pour l’éclairage et le service de la grande, de sorte qu’on n’est pas sans énergie dans l’usine lorsqu’on l’arrête, par exemple pour l’inspection du tunnel.
- Le transformateur 10 000/220 volts est muni d’un relais qui coupe le transformateur si la tension primaii’e s’élève de i5 à 20 % , ce qui peut facilement se produire quand un disjoncteur coupe une ligne chargée; de cette façon, les lampes à filaments métalliques, dont tout l’éclairage se compose, sont protégées sans avoir recours à un régulateur de potentiel coûteux et généralement trop lent. Il est inutile d’ajouter qu’on n’a pas laissé l’usine dans l’obscurité dans un cas pareil; un éclairage de secours se branche automatiquement sur le courant continu si l’alternatif vient à manquer.
- L’installation à courant continu, dont le schéma est également compris dans la figure 29, se compose d’un tableau pour une génératrice de 4°° kilowatts, une batterie d’accumulateurs d’une capacité de 3oo ampères-heures, un petit groupe de charge de 20 kilowatts à2X. no volts avec survolteur et des tableaux de distribution pour les circuits de commande et de lampes. La batterie est relativement petite, car elle ne sert pas de réserve pour l’excitation et n’est utilisée que pour la commande et l’éclairage de secours.
- L’installation a été projetée et fixée en principe par la Société et l’exécution confiée à la Société Anonyme Westinghouse au Havre; les disjoncteurs vinrent pourtant d’Amérique, les instruments et les transformateurs série Siemens et iialske, de Berlin.
- (A suivre.)
- Mauguekhe.
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- L’exposition de la Compagnie pour la Fabrication des Compteurs et Matériel d’usines à gaz renfermait plusieurs appareils nouveaux que nous allons décrire.
- Voici tout d’abord le principe d’un per-méamètre destiné à rendre de précieux services dans l’étude des tôles, car son emploi ne comporte que des mesures très simples. Cet appareil a été construit d’après les indications de M. Iliovici, le distingué chef de travaux de l’École Supérieure d’Electricité.
- La partie essentielle de ce perméamètre comprend une culasse en tôles de fer doux C (fig. B) qui sert à fermer le circuit magnétique de l’échantillon E et une culasse C', laquelle, combinée à un balistique ou à un fluxmètre, sert comme appareil de zéro.
- (i) Lumière Electrique, 20 et 27 avril 1912.
- Sur l’échantillon E est enroulée une bobine B, dont le courant est réglé par un double rhéostat Re à réglage continu, et une bobine à fil fin, formée de deux parties : b\ ayant •>.5 spires et b2 ayant 75 spires. Sur la culasse C se trouve un enroulement dont le courant est réglé par le double rhéostat Rc permettant un réglage continu. Sur la culasse C' se trouve une bobine à fil fin b.
- L’ampèremètre A mesure le courant dans la bobine B et peut aussi indiquer le champ magnétique dans l’échantillon ; le balistique B a ou le fluxmètre FZ (on emploie .l’un ,ou l’autre) peuvent être montés sur 6, bx ou bx b2 par l'intermédiaire du commutateur c
- L’inverseur Ij sert à inverser le courant dans les bobines B et Bt en même temps ; l’inverseur I2 sert à commuter les connexions du balistique, lorsqu’on emploie cet appareil. Les bobines B et Bj sont connectées de façon que leurs forces magnétomotrices s’ajoutent.
- Le fonctionnement de l’appareil est le sui-van t :
- On fait passer dans B un courant i et on règle le courant ij, qui passe dans B,, de façon que le fluxmètre (ou le balistique) monté sur b reste au zéro lorsqu’on inverse les deux courants, à l’aide de I(. Dans ce cas les points a et p, milieux des contacts de C' avec l’échantillon, sont au même potentiel magnétique, et. tout se passe comme si la portion de V échantillon^, comprise entre les plans a et p, formait un circuit magnétique fermé et sans joints.
- Le champ W.'dans l’échantillon est donné par la formule :
- ni
- 3C = 1,256 —,
- n étant le nombre de spires de B et l la longueur a(3. Le flux dans l’échantillon (donc
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- l’induction <&) se mesure à l’aide du fluxmètre (ou du balistique) monté sur la bobine b{ ou sur bx -f- b% (suivant la sensibilité de l’appareil de mesure).
- Le perméainètre Iliovici ne demande donc qu’un réglage de zéro et une mesure de flux. Les joints sont éliminés ; ni les joints ni les culasses ne doivent présenter aucune symétrie.
- Théoriquement, la culasse C' devrait être plus courte que G et toucher l’échantillon sur une faible longueur. Pratiquement, on a des résultats exacts avec les deux culasses semblables, ce qui simplifie la construction et permet de serrer mieux l’échantillon entre les deux culasses.
- L’appareil donne pratiquement les mêmes résultats que la méthode du tore.
- Dans Y ampèremètre thermique pour courants de haute fréquence qu’exposait encore la Compagnie des Compteurs, un certain nombre de /ils identiques F sont répartis uniformément suivant les génératrices d’un cylindre de révolution (fig‘. 9). Tous ces fils étant disposés symétriquement autour de l’axe du cylindre sont parcourus par des courants égaux et s’échauffent. A égale distance des deux bases A et B du cylindre, par lesquelles le courant est amené, les fils thermiques F sont fixés sur un disque D portant un levier L. Lorsque les fils thermiques se dilatent, le disque D, sollicité par le ressort
- antagoniste R, par l’intermédiaire de l’axe O, des fils de transmission C et G' et du levier L, tourne autour de l’axe du cylindre et fait dévier l’aiguille. Tous les fils thermiques agissant également, la force disponible sur le levier est très grande et la transmission à l’aiguille I peut être très multipliée.
- Le bâti H qui supporte les bases A et B du cylindre est constitué en matière conductrice ayant le même coefficient de dilatation que les fils thermiques, afin d’éviter l’influence de la température ambiante : il est scindé en son milieu et ses deux moitiés de droite et de gauche sont séparées par un isolant K pour obliger le courant à passer par les fils F.
- La Compagnie des Compteurs présentait également, pour les applications à la haute fréquence, un ampèremètre thermo-électrique. Des tubes T, d’aussi faible diamètre et d’aussi faible épaisseur que possible, en métal de grande résistivité et de faible coefficient de température, sont disposés symétriquement suivant la circonférence de deux disques A et B parallèles, coaxiaux et en métal bon conducteur de l’électricité sur lesquels ils sont soudés (fig. 10).
- Fig. 10.
- Chaque tube contient l’une des soudures C d’un couple thermo-électrique dont il est isolé électriquement; l’autre soudure F, placée en dehors, est enfermée sous un capuchon D en métal bon conducteur de la chaleur, destiné à maintenir toutes les soudures froides à la température des disques. Tous les couples sont réunis en tension.
- Les soudures C prennent rapidement la température des tubes chauffés par le passage du courant à mesurer. Celui-ci arrive aux centres des deux disques A et B au moyen 5 de deux tiges E et S. Quant aux soudures
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- froides, elles prennent la température des joues qui ne s’échauffent pas sensiblement.
- Il suffît donc de réunir les deux extrémités libres de la chaîne des couples à un galvanomètre à aimant pour obtenir une déviation proportionnelle au carré du courant qui parcourt les tubes.
- La Compagnie des Compteurs exposait encore un galvanomètre enregistreur à cadre mobile, composé d’un aimant très puissant, dans l’entrefer duquel se déplace un cadre très léger traversé par le courant à mesurer. Ce cadre porte l’aiguille indicatrice et se meut autour de deux pivots munis de saphirs ; l’aiguille se déplace entre un cadran divisé sur lequel on lit les déviations et un tambour d’enregistreur sur lequel la plume inscrit les déviations.
- Cet appareil est constitué de telle sorte qu’il permet l’enregistrement simultané de plusieurs courbes. A cet effet, les pivots supportant l’équipage sont portés par un deuxième cadre métallique rigide qui reçoit un mouvement vertical et alternatif d’un petit moteur auxiliaire alimenté par une pile Le-clanché. Le cadre mobile et l’aiguille participent au même mouvement, de sorte que le petit réservoir d’encre, fixé à l’extrémité de
- Fig. n.
- l’aiguille et muni d’une mèche, vient toucher le papier en arrivant au bout de sa course et marque un point.
- On peut, par exemple, au moyen cle cet appareil, enregistrer simultanément les températures indiquées par plusieurs pyromètres. Il suffit de lui adjoindre un commutateur approprié dans lequel un bras, mobile autour d’un axe horizontal, vient successive-
- ment en contact avec un* certain nombre de plots disposés suivant un cercle. Dès lors, le galvanomètre, après avoir marqué un point, envoie le courant d’une source auxi-liaire dans un petit moteur ou dans un élec-tro qui fait avancer le bras du commutateur sur la touche suivante. Si l’on suppose que chaque touche du commutateur est reliée à un couple thermo-électrique différent, le galvanomètre enregistre une courbe par points pour chaque couple.
- Cependant, les courbes étant tracées d’une façon uniforme ne seraient pas reconnaissables et c’est pourquoi on prévoit le commutateur avec un nombre de plots supérieur au nombre; de couples thermo-électriques; on relie alors chaque, couple à des plots en nombre différent ou différemment situés sur la périphérie du commutateur. Par exemple, pour enregistrer les courbes fournies par quatre couples, on peut prendre un commutateur ayant huit plots reliés entre eux comme l’indique la figure ii.
- La figure 12, sur laquelle on a porté les temps en abscisses et les températures en ordonnées, montre alors les inscriptions
- i
- Fig. 12,
- effectuées par le galvanomètre. Le couple I donne un point par tour de commutateur : ces points sont régulièrement espacés; la température de la canne II sera enregistrée par deux points très rapprochés suivis d’un intervalle de six points ; la courbe de la canne III, par trois points, espacés d’un point, avec un intervalle de trois points entre chaque groupe, etc.
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- Cette disposition peut naturellement s’appliquer à un nombre quelconque de couples en combinant les connexions d’un commutateur ayant un nombre de plots approprié.
- Nous dirons enfin quelques mots du tellurohmmètre de M. Berland qui permet de mesurer avec précision la résistance ohmi-que des prises de terre, en éliminant l'influence des phénomènes de polarisation et des courants perturbateurs. Cet appareil se compose essentiellement d’un galvanomètre industriel et d’un commutateur animé d’une vitesse constante qui, à de courts intervalles, inverse les connexions de la résistance à mesurer et de l’ohmmètre'.
- Fig. i3. —Plan de la partie supérieure du tellurohnamètre / Berland.
- Si, pour la mesure, on utilise la méthode ; de comparaison, le galvanomètre est monté en série avec deux résistances, dont l’une est réglable, et une batterie de piles ou d’accumulateurs. L’échelle de déviation est graduée de telle façon qu’en regard de chaque . position de l’aiguille est inscrite la résistance ohmique d’une dérivation prise aux bornes du galvanomètre. Avant d’opérer, on s’assure qu’il en est bien ainsi en branchant entre les bornes de l’appareil de mesure une résistance connue R et en agissant au besoin sur la résistance réglable qui est placée en série avec le galvanomètre et les piles. Ceci fait, la simple manœuvre d’un commutateur permet de court-circuiter R en intercalant à sa place la résistance de terre T qu’on cherche à évaluer. La connexion est établie par l’intermédiaire d’un inverseur rotatif et le galvanomètre indique par une simple lecture ja valeur de T.
- On dispose d’une plus grande précision si l’on monte l’appareil en pont de Wheats-tone. Dans ce cas, outre l’inverseur dont
- Borne _C (Galvanomètre .
- .Borne
- Borne E
- BorneA
- Borne F
- Borne B
- vsztw, W///S
- de terre ^
- Tellurohmmètre Berland. — Montage* en pont de Wheatstoiie.
- Fig. i
- nous avons décrit précédemment le rôle, on en prévoit un second qui sert à éliminer la pile et à y substituer une résistance équiva-
- Fig. I. — lue e.\U:lie.uru du tellurohmmètre Berland.
- lente au moment où se produit la commutation. Les figures i3 et i4 représentent respectivement la partie supérieure de la boîte de l’instrument (fig. i5)et le schéma des connexions intérieures.
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- Notons que, lorsqu’on veut évaluer la résistance de terre T, il est nécessaire d’établir une seconde communication O avec le sol; On réalise celle-ci par l’intermédiaire d’une conduite d’eau ou de gaz dont la résistance de contact avec le sol est sensiblement nulle, à cause de son étendue.
- Pour assurer la régularité des indications, toutes les parties conductrices du commutateur tournant et tous les balais sont en or; les surfaces de contact ne sont pas brillantes, mais légèrement rugueuses ; enfin le mouvement d’horlogerie assure une vitesse de rotation uniforme du commutateur.
- Parmi les appareils intéressants que présentait la maison Richard, nous citerons d’abord une botte de contrôle remarquable par son faible encombrement (fig. 16). L’ensemble de la boîte ne mesure que 22 x 16 X i4 centimètres et ne pèse que 3,3 kilogrammes.
- fig. 16.
- Cette boîte comporte 3 shunts pour mesurer des intensités de 1, 10, 100 ampères et]5 sensibilités pour les différences de potentiel 3, i5, i5o, 3oo, 600 volts. Les cadrans ont 7 centimètres de diamètre.
- Notons encore un ampèremètre à double sensibilité automatique. On entend par la le
- nouveau système qui donne à l’appareil une grande sensibilité pendant la plus grande partie de la course, puis une sensibilité très réduite à la fin. Par exemple, un ampèremètre prévu pour 3oo ampères maximum donnera les 2/3 de sa course de o à 100 ampères et le dernier tiers de 100 à 3oo ampèi’es. Le même dispositif, adapté aux voltmètres-ohm-mètres, donne une graduation en ohms bien préférable à celle qu’on obtient avec les voltmètres ordinaires.
- Enfin, en combinant son système d’équipage à inscription directe avec un électro-aimant de grande puissance, la maison Richard est parvenue à enregistrer directement à l’encre des variations de quelques microampères et ce microampèremètre inscripteur a été utilisé par M. Turpain pour enregistrer, directement les signaux radiotélégraphiques.
- On remarquait dans ,1e même groupe un nouveau baromètre à poids à ordonnées rectilignes possédant un électro chronographi-que qui permet de noter sur le diagramme le repérage des temps. Il suffit d’introduire cet électro dans le circuit d’une horloge de précision à contacts.
- La maison Richard Ileller s’est fait une spécialité de la mise au point d’appareils de démonstration, destinés à l’enseignement. Ces appareils, d’une construction simple et robuste, sont pourvus d’échelles visibles à grande distance et munis d’indications exté-rieures très lisibles. Tels'sont, par exemple, le galvanomètre scolaire et le potentiomètre de démonstration qui étaient exposés.
- Nous aurons sans doute l’occasion de revenir prochainement sur la description d’autres appareils de mesure tels que le phase-mètre et le fréquencemètre qui faisaient aussi partie du stand de cette maison.
- La maison Ducretet et Roger exposait de nombreux appareils dont l’emploi est du domaine de la téléphonie ou de la radiotélégraphie.
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- C’était, tout d’abord, une modification du poste téléphonique haut parleur bien connu, système Gaillard-Ducretet.Ce nouveau poste, complètement hermétique, est spécialement destiné au service des mines (fig. 17). Sa construction robuste et le parfait isolement de ses circuits électriques lui permettent en effet de résister à des manœuvres très brutales et d’être installé dans des endroits humides.
- Le levier L, étant poussé vers le haut, permet d’effectuer un appel électrophonique puissant, tandis que, tiré vers le bas, il établit le contact pour la conversation. Au repos, il est horizontal, comme l’indique la figure.
- Fig. 17. —Téléphone haut parleur. — Mi, microphone; B écouteur; Re téléphones; Po pavillon.
- En enlevant le bouchon Bo, la clef C permet d’opéïer un réglage à vis et de faire varier la sensibilité jusqu’au maximum d’intensité. Ea même clef permet en outre d’ouvrir le poste en enlevant les écrous E.
- On retrouve cet appareil comme organe de transmission dans le télectrographe Lioret-
- Ducretet et Roger qui permet d’enregistrer, sur cylindres ou disques phonographiques, toute transmission téléphonique. Le récepteur, très léger et de petit diamètre, s’ajuste sur le tube du porte-diaphragme reproducteur. Ce diaphragme reste ainsi indépendant et conserve toutes ses qualités de sensibilité.
- Le mouvement du disque ou cylindre est commandé par un moteur électrique. Dès que le correspondant décroche son transmetteur, le courant de ligne s’établit et, en pressant le bouton de contact de la poignée de l’appareil, le moteur se met en marche au poste récepteur. Une petite lampe témoin, placée sous les yeux de l’opérateur, lui indique, par ses éclats intermittents, que le cylindre est en mouvement et prêt à recevoir l’inscription. Un peu avant l’arrivée du curseur à l’extrémité de la coui’se, une sonnerie retentit et, lorsque le cylindre est complètement enregistré, le mouvement s’arrête de lui-même et la lampe témoin s’éteint au poste transmetteur.
- La reproduction de la parole se fait très facilement au moyen de tubes écouteurs placés aux oreilles.
- Cet appareil est généralement employé à la dictée des correspondances dans les administrations et maisons de commerce. Ces dictées peuvent être transmises de différents bureaux, et l’appareil centralise toute la correspondance dans le bureau des dactylographes.
- Dans le même ordre d’idées, notons encore le récepteur microtélêphonique Gardner, destiné à l’audition des cloches sous-marines et adopté par la Marine française.
- Rappelons (') que le fonctionnement de ce récepteur est basé sur la mise en résonance d’un petit anneau rigoureusement accordé avec la note de la cloche. Cet anneau supporte un petit microphone monté en série avec une paire de téléphones de grande sensibilité. Il est fixé en un point diamétralement opposé
- (') Voir Lumière Electrique, t. XV (a0 série), p. lia.
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- au petit microphone et l’ensemble est renfermé dans une boite, hermétiquement close, en 'fonte, appliquée à l’intérieur contre la coque du navire.
- Le son lointain de la cloche sous-marine est ainsi renforcé, tandis que l’anneau est peu influencé par le bruit des vagues ou celui de l’hélice.
- La maison Ducretet et Roger présentait, d’autre part, de nombreux appareils destinés à la radiotélégraphie.
- Nous noterons simplement un transformateur intensif et des condensateurs pour hautes tensions à circulation d’huile qui peuvent aussi répondre aux besoins de la radiographie et de l’électrothérapie ; un interrupteur à mercure, mû par moteur synchrone, qui permet d’alimenter les bobines de Rhum-korff en courant alternatif ou aussi de charger des accumulateurs ; un groupe transmetteur-récepteur portatif destiné à l’instruction des radiotélégraphistes et comprenant simplement une pile sèche, une clef de Morse, un vibrateur et un casque téléphonique ; enfin, une bobine d'induction à vibrateur rapide pour émission musicale. Cette bobine, combinée avec une boite de 8 petits accumulateurs portatifs et une clef de Morse, constitue un petit poste transmetteur de T S. F. très peu volumineux et très léger, qui trouve surtout son application dans les aéroplanes et les ballons dirigeables. La marche du vibrateur est très régulière et le réglage facile à effectuer, le noyau de fer de la bobine pouvant, être déplacé suivant son axe au moyen d’un bouton molleté. Sur une des faces de la boîte se trouve monté l’éclateur qui reçoit les conducteurs d’antenne et le fil de terre ou capacité métallique en tenant lieu.
- Nous décrirons avec plus de détails un nouvel oscillateur à étincelles soufflées et électrodes tournantes destiné à la production des courants de haute fréquence.
- Cet oscillateur (') a été combiné dans le
- (’) Présenté îi la Société Internationale des électriciens et à la Société Française de Physique les 5 et 7 juillet 1911.
- but de produire des étincelles ayant les qualités nécessaires pour assurer des oscillations électriques énergiques et régulières et obtenir un bon rendement dans toutes les applications des courants de haute fréquence (télégraphie sans fil, électrothérapie).
- On sait que, de plus en plus, on cherche à généraliser l’emploi des émissions musicales qui permettent une meilleure perception des signaux par l’oreille, malgré les bruits parasites. Mais, pour obtenir ce résultat, il est nécessaire d’avoir recours à de grandes fréquences d’étincelles en réduisant leur longueur ou en faisant usage d’alternateurs à fréquence élevée, de 5oo à 1 000 périodes. Dans ce cas surtout, le nouvel éclateur assure un refroidissement énergique des élec trodës en évitant toute formation d’arc par étincelle chaude.
- Bo F
- Fig. 18. — Oscillateur à étincelles soufflées et électrodes tournants.
- L’appareil se compose d’une électrode de forme sphérique S (fig. 18) disposée.en regard et dans l’axe d’une autre électrode de forme cylindrique C. Ces deux électrodes sont solidement montées sur des supports isolants en porcelaine IF et mises en communication avec le circuit oscillant au moyen des bornes BB', l’une d’elles, B', pouvant, s’il y a lieu, être mise à la terre. Afin d’obtenir un parfait centrage, un des supports I peut être déplacé latéralement au moyen
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- d’une glissière G manœuvrée par une broche D, et en hauteur au moyen de l’écrou E surmonté du contre-écrou E'. La longueur de l’étincelle peut être réglée pendant la marche au moyen d’un bouton à crémaillère Bo.
- Un ventilateur souffleur V, mû par un moteur M, produit un violent courant d’air s’échappant par l’espace annulaire qui existe entre les électrodes S et G, où jaillit l’étincelle. L’électrode sphérique S reçoit un mouvement de rotation emprunté au moteur M au moyen d’une courroie et d’une poulie P montée sur son axe. Cette poulie P, munie d’une contre-plaque élastique F, communi-
- dans les postés récepteurs. La hauteur du son musical peut d’ailleurs varier dans certaines limites lorsqu’on agit soit sur la longueur de l’étincelle, soit sur l’excitation de l’alternateur.
- Nous retiendrons également quelque temps l’attention de nos lecteurs sur d’autres appareils de télégraphie sans fil, combinés par la maison Ducretet à l’usage de l’enseignement.
- Le poste transmetteur (fig. 19) peut être actionné par une batterie de 10 à 16 volts et permet, avec des antennes de longueur appropriée, d’établir des communications à plusieurs kilomètres.
- i*ig. nj. — l'oaie transmetteur.
- que par friction un mouvement de rotation à l’électrode cylindrique G qui est montée sur roulement à billes. Les deux électrodes tournent ainsi en regard l’une de l’autre suivant deux axes perpendiculaires; la décharge jaillit sur des surfaces continuellement renouvelées et refroidies et se subdivise en une série d’étincelles multiples éclatant sur tout le pourtour de l’électrode G. Les surfaces actives restent donc froides et, dans le cas d’emploi de grandes fréquences d’étincelles, on obtient une note musicale facilement perceptible aux plus grandes distances
- Il se compose d’une bobine d’induction T/\ du type de 100 millimètres d’étincelle avec éclateur E, interrupteur vibrateur I et manipulateur M.
- Si, pour la transmission, on utilise le montage indirect, la bobine est complétée par un dispositif d’accord PZ composé d’un condensateur Go, d’un solénoïde d’accord à curseur de réglage S et d’un éclateur E'; ce dispositif constitue le montage dit en résonateur Oudin. La longueur du circuit de décharge doit être accordée à l’aide du curseur, afin d’être amenée en résonance avec l’antenne branchée
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- en G a, la prise de terre étant connectée en T. Ce dispositif est relié à l’éclateur E, suffisamment écarté pour que la décharge ait lieu en E'.
- Pour fonctionner en système direct, l’un des pôles de l’éclateur E est relié à l’antenne, l’autre pôle étant à la terre. Ce mode de montage est suffisant pour effectuer des démonstrations dans les amphithéâtres, et l’on peut aloi’S réaliser de bonnes communications à 20 mètres environ du récepteur.
- Fig-, ao. — Posle récepteur.
- Quant au poste récepteur ( fi g. 20), il comporte un radioconducteur Br en écaille transparente, de grande sensibilité et à réglage, qui est relié d’une part à l’antenne fixée en L et d’autre part à la terre connectée en T. Un frappeur, actionné par l’électro-aimant E produit sur le radioconducteur un choc destiné à détruire l’action exercée sur la limaille par les ondes électriques. Un relais de très grande sensibilité Re reçoit le courant d’un élément de pile (-]---) avec réducteur de po-
- tentiel R, traversant le tube à limaille, et ferme le circuit local de la pile P (9 éléments servant à actionner l’électro E, le Morse ou la sonnerie placée en Mo. Les résistances sans self lli suppriment les étincelles de rupture.
- Pour en avoir terminé avec cette descrip-
- tion de l’intéressante exposition de la maison Ducretet et Roger, il nous reste à citer simplement les récepteurs de signaux horaires et les dispositifs microtéléphoniques employés pour la détermination des différences de longitude, appareils qui sont bien connus des lecteurs de cette Revue (’) et qui ne diffèrent de ceux déjà décrits que par une mise au point plus pai’faite.
- i M. Ancel exposait aussi divei’s appareils de télégraphie sans fil et des cellules de sélénium.
- Parmi les premiers figurait un appareil de télémécanique Gan-niei’-Ancel à électro de commande unique et tournant, monté en dérivation sur le frappeur d’un récepteur ordinaire à cohéreur. A , ^ chaque émission d’ondes, l’airna-J ture de l’électi'o est attirée et fait ' basculer, pour établir ou l’ompre un contact, six petits Ieviei's dis-1 posés circulairement autour de ; l’axe de l’électro. Chacun de ces leviers correspond à une commande distincte. Un appai’eil de contrôle, commandé par le îxxou-vGixiciit d’hoidogeide actionnant 1 arbre de l’électro, permet de voir à quel moment il faut lancer un train d’ondes pour faire ou annuler une commande déterminée.
- Le détecteur-téléphone de M. Ancel est constitué par un téléphone dans le boîtier duquel se ti’ouve un minuscule détecteur à contact solide : on a ainsi un poste récepteur extra-réduit et simplifié, permettant de recevoir les signaux horaires de la Tour Eiffel à Paris et en banlieue, en branchant l’un des fils du téléphone sur une conduite métallique d’eau ou de gaz, et l’autre fil à une antenne constituée par une dizaine de mètres de fil isolé tendu dans l’appartement.
- Un autre appai’eil de réception, avec détecteur électrolytique à bascule Le Doyen, com-
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- prenait les divers dispositifs d’accord pour grandes distances et était plus spécialement destiné aux aérodromes pour recevoir les radiogrammes météorologiques.
- Parmi les organes accessoires de T. S. F., on remarquait dans le même stand une bobine de self d’antenne, munie d’un tube à coulisse formant l’une des armatures d’un condensateur réglable, l'autre armature étant constituée par le bobinage lui-même; un détecteur réglable à cristaux, à pastilles détectrices interchangeables ; un détecteur Duroquier réglable, à galène et bille de bronze dans le vide, d’une très grande sensibilité, etc.
- Les éléments au sélénium de M. Ancel comprenaient des cellules à sélénium très sensibles, dont l’une avait été préparée tout spécialement pour enregistrer, à l’aide d’un galvanomètre photographique, la courbe de luminosité de l’éclipse du 17 avril.
- Nous citerons enfin un actinomètre photoélectrique au sélénium et à électrolyte liquide permettant de centupler le courant produit par les appareils ordinaires au sulfure d’argent, sous l’influence de la lumière.
- Nous passerons maintenant une rapide revue des appareils d’électricité médicale.
- La maison Gaifïe exposait un appareil de diathermie fonctionnant avëc éclateur à diélectrique gazeux, système Broca, sur les condensateurs de haute fréquence montés suivant le dispositif d’Arsonval. Cet appareil permet d’obtenir couramment des intensités de 2 à 3 ampères.
- La même maison présentait une installation électrothérapique à graduation et distribution localisées du professeur Bergonié pour la cure de l’obésité (').
- Nous signalerons encore un nouveau commutateur tournant de grande puissance pour la production de rayons X, de construction
- p) Le principe de celle méthode a déjà sommairement été décrit icipar le Dr S. Turchini (voir Chronique d’électricité médical e, Lumière Electrique, I. XIV, p. 2.33 et 323) el fera prochainement l’objet d’une élude plus détaillée.
- très simplifiée et robuste et dont le fonctionnement est très régulier ; un ozoneür permettant d’effectuer des inhalations ou d’ozoner faiblement l’air d’une pièce, et pouvant se brancher au moyen d’une prise de lampe sur un secteur alternatif ou continu, etc.
- Pour être complet, il nous faudrait encore citer un poste radiologique avec sélecteur d’ondes et transformateur intensif à refroidissement exposé par MM. Ropiquet et Roy-court ; différentes installations portatives simples pour la production de courants intenses de haute fréquence, de la maison Ra-diguet et Massiot ; une collection de tubes à rayons X construits par la maison H. Pilon, etc.
- Le nouveau tube à rayons X de M. H. Muller présente l’aspect d’un tube ordinaire, à l’exception d’une petite fenêtre en verre spécial. L’absorption des rayons X par le verre est en effet, d’après les idées de J.-J. Thomson, fonction du poids atomique des éléments qui entrent dans sa composition. C’est pourquoi MM. Lindemann ont eu l’idée de remplacer le verre ordinaire (silicate de sodium et de calcium) par un verre constitué par des éléments ayant un poids atomique plus faible : le bore, le lithium et le béryllium. On a ainsi les poids atomiques suivants :
- Bore = h au lieu de Silicium — 28.
- Lithium =7 » Sodium = 28.
- Béryllium — 9 » Calcium = 4o.
- Le verre ainsi constitué absorbe environ
- cinq fois moins de rayons de dureté moyenne que le verre’ordinaire, pour une même épaisseur ; il permet d'effectuer des radiographies plus rapides, s’échauffe moins, n’est pas fluorescent et n’émet que très peu de rayons X secondaires.
- Pour une épaisseur de 3,5 millimètres du nouveau verre, l’épaisseur du verre ordinaire de même transparence devrait être comprise entre 0,64 et 0,97 millimètres, suivant qu’il s’agit de rayons extra-mous (o° Wehnelt) ou durs (io° Wehnelt) (’). (*)
- (*) Voir Archives d’électricité médicale.
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- 11 Mai 1912.
- La maison Lecureui exposait un contact tournant système Delon ('), pour rayons X, capable de débiter 3b milliampères dans un tube dur. Quelques tubes de Rœntgen intensifs étaient munis du nouveau régulateur de vide, système Bauer, constitué par un tube très étroit, rempli d’une matière poreuse, en communication avec l’ampoule où règne le vide de Crookes. Son autre extrémité débouche dans un tube capillaire recourbé rempli de mercure. La plaque P (fig. 21) est imperméable au mercure, mais si l’on appuie sur le bouton K, le mercure est refoulé et l’entrée du tube poreux découverte, de sorte qu’une bulle d’air filtrée pénètre dans l’ampoule. La compression cesse alors d’elle-même et le mercure revient en place, évitant la rentrée excessive d’air.
- Fig. 21.
- Mais les appareils les plus intéressants exposés par la maison Lecureui étaient certainement l’émanateur intensif et l’émanato-mètre à lecture directe de M. J. Danne, Directeur du laboratoire d’essais des substances radioactives de Gif.
- L’émanatomètre est un électromèti’e modifié qui permet de réaliser, ailleurs que dans les laboratoires spéciaux, des mesures sur l’émanation.
- A vrai dire, l’exposé des recherches qui ont trait aux substances radioactives sort un
- (') Voir Dr S. Turciiini. Çhronique de l’électricité médicale, Lumière Electrique, loi:, cit., p. 33o.
- peu du cadre de cette Revue. Toutefois nous devions, dans ce compte rendu, signaler cet intéressant appareil dont l’emploi correspond à l’introduction des mesures précises en radiumthérapie. Nous nous proposons même de le décrire plus tard en détail, étant donné qu’il emprunte à l’électricité la source de son fonctionnement.
- Il est de tradition que les atomes et molécules soient représentés dans une exposition de physique, et parfois même évoluent sous l’œil du visiteur. Dans l’occurrence, c’était M. Devaux qui, avec une clarté très scientifique mais non exempte d’humour, expliquait comment on peut, à l’aide d’une simple cuve à eau, d’une goutte d’huile et d’un double décimètre, entrer en commerce familier avec les dimensions moléculaires.
- Pour cela il suffît de déposer la goutte d’huile, infime, que porte une pointe aigüe, à la surface de l’eau : celle-ci a été préalablement parsemée de poudre de talc, que l’on voit alors fuir de tous côtés comme sous l’impulsion d’un coup de fouet. Puis, en promenant un papier léger à la surface de l’eau, on étale la goutte d’huile encore davantage jusqu’à ce que le talc accuse que la limite de la dilatation possible est atteinte : alors on a à la surface de l’eau l’épaisseur minima possible d’huile. A ce moment précis, l’opérateur constate une résistance s’il repousse le papier en arrière : tel, disait M. Devaux, un géant grand comme la terre qui repousserait de nombreuses billes à la surface d’un billard. Sans les voir, il sentirait toutà coup une résistance. On connaîtla quantité d’huile qui a été déposée, et par suite son volume ; on divise ce volume par l’aire qu’il recouvre alors à la surface de la cuve et l’on obtient, par cette mesure au double décimètre, l’épaisseur cherchée : 1,1.M. J. Perrin ayant d’autre part trouvé par le calcul i, 13p.pt., la concordance est excellente.
- J. Reyval.
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- EXTRAITS DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES
- *
- ÉLECTROCHIMIE ET ÉLECTROMÉTALLURGIE
- Produits réfractaires pour fours électriques. — J. Fitzgerald. — Metallurgical and Chemical Engineering, mars 1912.
- Le laboratoire Fitzgerald et Bennie (Niagara Falls) étudie depuis plusieurs années les différents types de fours électriques et cette étude l’a amené à des recherches méthodiques en vue d’obtenir des produits réfractaires appropriés à leur construction. Ces travaux, entrepris de concert avec la Norton Company, qui fabrique dans ses usines les deux principaux corps étudiés, ont porté sur les composés suivants :
- i° Alundum (fondu au four électrique);
- 20 Crystolon (cristallisé ou amorphe) ;
- 3° Magnésie calcinée au four électrique;
- 4° Chaux fondue au four électrique.
- I. — Alundum.
- L’alundum, fabriqué par la Norton Cy, a déjà fait l’objet d’un rapport détaillé de M. Saunders à la 190 réunion de l’American Electrochemical Society ('). C’est simplement de l’alumine obtenue en fondant et purifiant de la bauxite au four électrique. Il en existe deux qualités, l’une blanche, la plus pure, l’autre brune. La première fond vers 2 o5o°, l’autre vers 20000. Les coefficients linéaires de dilatation sont respectivement 78 X io—'7 et 85 X 10—7, les poids spécifiques 3,9 a 4,o. Leur conductibilité calorifique est beaucoup plus élevée que celle des briques réfractaires ordinaires.
- Jusqu’à ce jour l’alundum a été surtout employé pour l’appareillage de laboratoire, creusets, moufles, nacelles, tubes à combustion, etc. Dernièrement la Norton Cy l’a essayé dans la construction de tubes pour pyromètres, sa haute conductibilité calorifique le rendant particulièrement apte à cet usage.
- On fait des briques en alundum, qui sont très fortement réfractaires. M. Saunders signale l’expérience suivante, très concluante sous ce rapport : une voûte en briques de silice, essayée sur un petit four électrique à résistance porté à une température très
- s(‘) Transact. of the Am. Electrochem. Society t. XIX, 1911 et Metall. and Chemical Eng. t. IX, 257, mai 1911.
- élevée, fut complètement fondue et mise hors d’usage en cinq à six heures; la même voûte, en briques d’alundum, après 40 à 5o chauffes dans les mêmes conditions de durée et de température, était encore à peu près intacte. Cependant, pour les voûtes des fours à acier, les briques en alundum n’ont pas donné les résultats qu’on aurait pu en attendre, quoique les températures auxquelles elles furent soumises aient été inférieures à celle atteinte dans l’expérience ci-dessus. Les briques se brisent, et cet effritement serait dû, de l’avis de l’auteur, qui a fait beaucoup d’expériences sur ce sujet, à l’action des vapeurs de chaux provenant du laitier fortement basique recouvrant le bain d’acier. Aussi n’a-t-on pas avantage à employer des briques d’alundum dans les voûtes des fours à acier, l’accroissement de durée obtenu ne compensant pas l’augmentation de dépense.
- II. — Chystolon.
- Tel est le nom donné au carbure de silicium, cristallisé ou amorphe, fabriqué par la Norton Cy. C’est Benjamin Talbot qui, le premier, signala la valeur du carbure de silicium en tant que corps réfractaire (*).
- lien préconisait l’emploi, à l’état de briques, pour le garnissage des fours métallurgiques, résistant à la fois aux températures élevées et à l’action des laitiers soit basiques, soit acides.
- Le carbure amorphe est le premier corps (2)qui se forme dans la fabrication du carbure cristallisé. Il constitue la majeure partie de la masse verdâtre entourant le noyau de carborundum cristallise. On l’emploie avantageusement sous forme de briques, ou à l’état de simple enduit réfractaire appliqué contre dés parois en briques ordinaires. On peut, pour l’agglomérer, se servir d’un corps étranger, comme le goudron, ou dans certains cas spéciaux l’employer tel quel, étant donné qu’il devient plastique aux températures élevées.
- Formé à une température plus haute, le siliciure cristallisé est encore meilleur comme produit réfractaire. 11 est infusible, dans les conditions ordinaires mais il se décompose s’il est chauffé suffisamment fort
- (') Brevet américain n° 628 288.
- (2) Avec le siloxicon, de formule SixC*Oy, sigualé par Acheson, Electrochem. Ind. t. II, 1904, p. 439.
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- il Mai 1912.
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- dans une atmosphère neutre ou réductrice, le silicium étant volatilisé et le carbone restant comme résidu à l’état de graphite. Chauffé dans un milieu très oxydant, il est oxydé peu à peu, le carbone brûlant et donnant de l’oxyde de carbone, le silicium donnant de la silice. Cette silice forme une couche protectrice, empêchant l’oxydation de se produire rapidement.
- Le crystolon peut être employé de deux manières différentes, soit en ayant recours à un liant quelconque, soit sans aucun liant fixe, suivant la méthode brevetée par Fitzgerald (*) qui est la suivante : le carbure de silicium en grains ou en poudre est mélangé à un liant temporaire, colle ou dextrine, puis amené à la forme voulue, et chauffé dans un four électrique à la température de formation du carbure de silicium. 11 se produit une recristallisation de la matière. Les objets ainsi fabriqués, dits en « crystolon pur », sont excessivement réfractaires.
- La conductibilité calorifique du crystolon pur est beaucoup plus élevée que celles de la silice et même de l’alundum. Le fait est mis .en évidence par les courbes qui donnent la conductibilité relative des briques de silice, d'alundum et de crystolon. A cet effet, un four construit en briques de la matière correspondante est chauffé par un courant électrique donné jusqu’à une température constante, mesurée à l’aide d’un pyromèlre. La puissance absorbée par le four, mesurée en watts, donne l’énergie calorifique traversant les parois du four, pour la température considérée. On porte en abscisses les températures, en ordonnées les watts. Le crystolon, des trois matières considérées, est de beaucoup la plus conductrice de la chaleur. Pour une température de 435°, par exemple, les briques en crystolon transmettent 79 % plus de chaleur que celles en alundum et 117 % plus que celles en silice.
- La courbe du crystolon, rapidement ascendante, passe en effet par le point : 4oo°, 800 watts, tandis que celles de l’alundum et delà silice, assez voisines l’une de l’autre, donnent à la même température respectivement 45o watts et 410 watts.
- Une autre expérience peut être citée, qui met également en évidence cette haute conductibilité du crystolon. Elle consiste à mesurer la température d’un four avec un pyromètre, le couple thermoélectrique étant placé successivement dans un tube en porcelaine ordinaire et dans un tube en crystolon ; on introduit les tubes froids dans le four. Dans le cas
- du tube en crystolon il fallut 15 minutes pour arriver à une indication constante du pyromètre, dans le second cas 88 minutes.
- Les essais les plus intéressants faits avec des briques en crystolon pur concernent leur utilisation pour la construction des voûtes de fours à acier. Le four sur lequel portèrent ces essais, dans le laboratoire de Fitzgerald et Bennie, était d’une capacité de 3oo kilogrammes d’acier, et d’une puissance de i5o kilowatts. La distance du bain à la voûte fut abaissée à 20 centimètres. On expérimenta également un four plus grand, de 2,5 tonnes d’acier. Les propriétés même du crystolon, grande conductibilité de la chaleur d’une part, et haute conductibilité électrique aux températures élevées d’autre part, nécessitent une construction particulière de la voûte :
- i° Il faut la construire en deux assises superposées, la couche intérieure, en briques de crystolon, étant recouverte d’une couche en briques réfractaires ordinaires, formant calorifuge. Il est impossible d’avoir une marche satisfaisante avec une voûte tout entière en crystolon, à cause des pertes énormes de chaleur ;
- 20 La résistivité du crystolon, très grande à froid, diminue rapidement avec la température, comme le montrent les mesures suivantes :
- Tableau I.
- TEMPÉRATURES RÉSISTIVITÉ
- degrés
- ao 3i8 X ios
- 656 63 X io5
- 809 32 X i«3
- 94° 16 X ios
- 1 040 4 X ios .
- • Pour cette raison, il faut pratiquer dans la voûte des ouvertures suffisamment grandes, pour le passage des électrodes, de façon à éviter tout contact entre ces dernières et la voûte, ce qui amènerait des pertes de courant.
- Moyennant ces deux précautions, les résultats obtenus ont été des plus satisfaisants : la voûte résista à des surcharges de température mettant hors d’usage les garnissages de magnésie. Si loin que fussent poussés ces essais, on ne constata pas de réaction entre le carbure de silicium et les vapeurs de chaux, comme dans le cas de l’alundum.
- Naturellement le crystolon est encore un produit coûteux, et les efforts des expérimentateurs doivent avoir pour but maintenant de réduire son prix. Le
- (*) Brevets américains, 65o 234 et 65o a35.
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- modelage de6 briques ne présente aucune difficulté, mais, par contre, leur cuisson est délicate. Cependant on vient de concevoir et de construire un four qui semble donner d’excellents résultats.
- III. — Magnésie calcinée au fouk électiuque..
- Pour beaucoup d'usages, la magnésie est un bon produit réfractaire, mais elle présente certains inconvénients, notamment celui de se fendiller aux températures élevées, ce qui semble devoir être attribué à son augmentation de densité avec la température :
- 35o degrés................. 3,ig3a
- Rouge sombre............. 3,2/182
- Rouge blanc................ 3,5699 (d’après Ditte).
- La calcination de la magnésie au four électrique supprime cet inconvénient. Plusieurs tonnes de magnésie, ainsi calcinées et essayées dans la construction d’une grande variété de fours, ont donné de bons résultats. L'expérience suivante met ce fait en évidence. Deux creusets, l’un en magnésie ordinaire, l’autre en magnésie calcinée électriquement furent chauffés graduellement dans un milieu résistant formé de charbon granuleux, le premier jusqu’à 1 5oo°, le deuxième jusqu’à 1 83o°. Après refroidissement lent le premier fut trouvé complètement fissuré et hors d’usage, le second encore en état de servir : la chaleur avait été cependant si intense que l’extérieur du creuset était légèrement fondu.
- Un autre avantage delà magnésie électrique est de ne pas absorber, comme la magnésie ordinaire, l’acide carbonique. Deux nacelles en porcelaine, remplies des deux qualités différentes, furent soumises à un courant de CO2 pendant 4/, heures. La magnésie électrique n’avait pas varié de poids, l’autre avait subi une augmentation de poids de 3i,3o %.
- Pour la fabrication de cette magnésie, on peut employer un four à arc, mais un four à résistance est plus économique. Il n’est pas nécessaire, et c’est désavantageux dans certains cas, d’arriver jusqu’à la fusion.
- IV. — Chaux fondue
- On a obtenu quelques centaines de kilogrammes de chaux fondue au four électrique, et bien que l’étude de ce nouveau produit en tant que produit réfractaire n’ait pas été poussée bien loin, les quelques expériences faites sont du plus grand intérêt. Cette chaux fondue est notamment meilleure conductrice de la chaleur que la chaux vive ordinaire. Des blocs taillés dans cette chaux supportent très bien un chauffage énergique suivi d’un refroidissement brusque. Elle ré-
- siste également d’üne façon remarquable à l’air humide; même dans de l’eau à l’ébullition elle ne s’hydrate que très lentement. A. Cg.
- TÉLÉGRAPHIE ET TÉLÉPHONIE
- La télégraphie et la téléphonie à longues distances parcourants alternatifs. — A. Maior. — Elektrotechnische Zeitschrift, a5 avril 1912.
- L’auteur, qui s’est livré à de nombreux travaux de laboratoire et à un certain nombre de recherches pratiques sur la transmission télégraphique et téléphonique par courants alternatifs, estime que la téléphonie et la télégraphie multiples par courants alternatifs à haute fréquence entreront prochainement dans le domaine de la pratique.
- Examinant particulièrement le cas de la téléphonie ou de la télégraphie par courants alternatifs à longues distances, l’auteur démontre analytiquement que, grâce à l’intercalation au milieu d’une longue ligne de bobines de self et de condensateurs de dimensions appropriées et convenablement disposés, on peut en quelque sorte accorder cette ligne pour une fréquence déterminée ; toutes les autres fréquences qui traversent les bobines de self et les condensateurs intercalés au milieu de la ligne éprouvent un amortissement énergique.
- M. K.
- DIVERS
- La foudre fuit-elle les conducteurs doués de self? Coup de foudre en spirale. — J. Bergonié. — Comptes Rendus de l’Académie des Sciences, r5 avril •912-
- L’auteur cite un coup de foudre, survenu le 20 mars dernier à Saint-Morillon et qui avait suivi, sur deux potaux atteints, une trajectoire en spirale,d’une pureté presque parfaite (pas :2 m. 60k
- II semble bien, d'après ces faits, que les décharges atmosphériques le long des conducteurs verticaux puissent suivre un trajet en spirale, d’une manière pour ainsi dire spontanée. S’il en est ainsi, d’où vient cette horreur que nous attribuons à la foudre pour les conducteurs doués de la moindre self ? Telle est la question que pose l’auteur.
- Sur les charges électriques de la pluie au Puy-en-Velay en 1911. —A. Baldit. — Comptes Rendus de l'Académie des Sciences, 11 mars 1912.
- L’auteur a déjà fait connaître le fait que les pluies
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- 11 Mai' 1812.
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- chargées d'électricité positive sont prédominantes (’).
- Dans une nouvelle série de mesures, il a cherché à distinguer les diverses espèces de pluies. Voici les résultats de plus de 11 ooo mesures :
- Le rapport n, du nombre d’intervalles positifs au nombre d’intervalles négatifs est égal à 2,86 (2).
- Le rapport a,, de la quantité de pluie chargée positivement à la quantité de pluie chargée négativement est égal à 2,38.
- Le rapport ac de la charge électrique positive totale apportée par la pluie par centimètre carré de surface à la charge négative totale est égal à i,36.
- Ces trois nombres confirment, pour l’ensemble des pluies, les résultats obtenus précédemment.
- Si l’on divise maintenant les pluies en trois catégories: pluies non orageuses, pluies orageuses et pluies de grains, les rapports au aP, ac, qui caractérisent les pluies au point de vue électrique, ont les valeurs indiquées dans le tableau ci-dessous :
- Pluies non orageuses. 5,3 (ïp 4,3 2,3
- Pluies orageuses C7 i,5 V2
- Pluies de grains D1 V-»
- Ces rapports décroissent, comme on le voit, de la première catégorie à la dernière. Il y a lieu d’appeler l'attention sur le nombre 5,3 qui montre la prédominance remarquable, au point de vue de la durée, des charges électriques positives pendant les pluies ordinaires d’où sont exclus les caractères orageux.
- CORRESPONDANCE
- Nous voyons dans votre numéro du 9 mars la description d’un condensateur pour haute tension qui aurait été imaginé par M. Yensen. Ce condensateur est fort peu différent de celui qui a été inventé en 1903 par M. Moscicki et décrit à l’époque dans tous les journaux techniques, et notamment dans l’Eclairage Electrique du icr octobre 1904. Le condensateur de Moscicki avait l’armature extérieure liquide et l’armature intérieure constituée par une argenture.
- Le col des tubes était noyé dans une matière isolante et ceux-ci étaient placés dans un récipient rond alors que M. Yensen les dispose dans un récipient carré.
- La seule différence entre les deux appareils, c’est
- (!) Voir Lumière Electrique, t, XIV, p. 27.
- (2) Les lectures étaient faites en effet à des intervalles de i5 secondes pour noter les changements désignés de l’électricité.
- que, dans celui de M. Yensen, les deux armatures sont liquides. Ceci ne constitue d’ailleurs pas une nouveauté, car cette disposition a été brevetée par M. Moscicki en 1903. L’appareilde M. Moscicki a été construit et livré à différents laboratoires, puis très sensiblement perfectionné au point de vue industriel, le principe restant d’ailleurs le môme. Les nouveaux modèles sont construits par la Société soussi* gnée.
- Fig. j.
- Ci-dessus un dessin d’ensemble du premier con-
- densateur Moscicki.
- Le Directeur
- de la Société Générale des Condensateurs Electriques.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XVIII (2« Série).— N* 19.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE ET FINANCIÈRE
- ÉTUDES ÉCONOMIQUES
- On ne saurait dire si la publication des projets de la commission sénatoriale des finances a eu une influence sur l’ensemble des valeurs de notre marché ; mais on constate qu’en dehors de la rente et des valeurs de chemins de fer qui ont bénéficié d’un mouvement de reprise très accentué, les valeurs des compagnies de tramways et des sociétés d’électricité ont joui dans ces derniers jours de la très grande faveur du public. D'abord le Métropolitain qui sur l’annonce d’une augmentation du dividende d’un franc s’est avancée jusqu’à 664 ; l’Assemblée est convoquée pour le 18 mai et le rapport des commissaires déjà publié fait ressortir l’importante augmentation du trafic ; la Ville de Paris de ce chef reçoit à titre de redevance la jolie somme de 17 825 000 fr. en chiffres ronds. Le ï\ord-Sud, malgré l’annonce d’un dividende, reste indécis. La Thomson-Houston, dont l’assemblée générale n’a pu avoir lieu faute de quorum, atteint le cours de 821, sur la nouvelle, dit-on, de l’électrification des lignes de banlieue de l’Ouest. Cette nouvelle étant déjà très ancienne, il y a lieu de penser que cette hausse est due plutôt à la situation générale de l’affaire qui participe de l’amélioration de ses filiales et de la situation un peu plus favorisée de la construction électrique. Mais les progrès les plus sensibles à enregistrer sont ceux de la Compagnie Parisienne de Distribution d’Electricité qui s’est avancée jusqu’à 084,011 ne saurait dire pourquoi ; du Secteur de la Place Clichy qui a gagné plus de 100 francs en une semaine; du Triphasé d’Asnières qui cote g5o francs après avoir stationné si longtemps aux alentours de 700; du Secteur Popp qui se stabilise à 890 ; et enfin de la Société d’Eclai-rage et de Force qui, très longue à s’émouvoir, se traite à 1 310 francs, dernier cours. Evidemment, l’opinion qui était émise dans le précédent numéro quant à l’avenir des valeurs électriques commence à prévaloir dans le public. Comme toujours l’opinion s’égare peut-être un peu, mais dans l’ensemble elle parait s’impressionner avec raison ; et pour peu squ’elle se sente rassurée sur l’issue de certains projets de loi, elle s’emballera facilement. Le Moniteur des Intérêts Matériels fait justement ressortir qu’un certain nombre d’affaires d’exploitation dans les-
- quelles est intéressé le Central Electrique du Nord progressent d’une manière très intéressante. L’Energie Electrique du Nord atteint comme recettes 228 2.83 francs en février 1912, contre 170 198 fr., en 1911 ; l’Energie Electrique du Centre, 291 282 francs pour le même mois, contre 258 161 francs en 1911 ; la Compagnie Electrique de la Loire, 253 g45 francs contre 232 464 francs ; le Gaz et Electricité de Roubaix, 3o3 208 francs contre 260416 francs. L’augmentation moyenne est de 17,76 % : elle provient principalement de l’extension des réseaux qui exige d’importantes immobilisations. Mais l’expérience prouve que dans les réseaux déjà établis, la saturation ne semble pas devoir exister et que chaque année apporte son contingent de io % d’augmentation.
- En Allemagne, l’attention s’est portée sur l’Allge-meine Eleklricitats Gesellschaft qui a subi une hausse de 4,5 % à 268,5o et sur l’action Siemens-Schuckert qui gagne plus de 5 % . On escompte des plus-values de bénéfices parce que les prix de certains articles ont notablement augmenté, mais ceci ne veut pas dire que le prix de revient ne subisse pas une hausse parallèle.
- A ce sujet, nous devons quelque attention aux circulaires de tous les appareilleurs pour les fournitures nécessitées tant par l’usage du gaz que de l’électricité ; affiliés tous à l’Union Commerciale, ils ont d’un commun accord décidé et appliqué une hausse de 5 % sur le prix net des factures. Les fournisseurs de câbles se sont entendus de même pour réduire leurs multiples remises. Bref, on n’attend plus que les constructeurs qui, à l’envers des autres, continuent à baisser leurs prix.
- Un de nos établissements de l’Est se prépare à une modification de son acte d’association. On en parlait sans trop d’assurance, mais le projet para&icir