La Lumière électrique
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- La Lumière Électrique
- REVUE HEBDOMADAIRE DES APPLICATIONS DE L’ÉLECTRICITÉ
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- Lumière Électrique
- Précédemment
- I/Éclairage Électrique
- RÉVUE HEBDOMADAIRE DES APPLICATIONS DE L’ELECTRICITE
- -O:
- O-'
- DIRECTION SCIENTIFIQUE
- A. D’ARSONVAL
- PROFESSEUR AU COLLÈGE DE FRANCE, MEMBRE DE L’iNSTITUT
- A. BLONDEL Eric GERARD M.LEBLANC
- INGÉN. EN CHEF DES PONTS ET CHAUSSÉES, DIRECTEUR DE L’iNSTITUT ANCIEN PROFESSEUR A
- Pr A L ÉCOLE DES PONTS ET CHAUSSÉES ÉLECTROTECHNIQUE MONTEFIORE L’ÉCOLE SUPÉRIEURE DES MINE S
- a. LIPPMANN D. MONNIER H. POINCARÉ A. WITZ
- PROFESSEUR A LA SORBONNE, PROFESSEUR A L'ÉCOLE CENTRALE MEMBRE DE L’ACADÉMIE DES SCIENCES Dp DE LA FACULTÉ LIBRE DES SCIENCES MEMBRE DE L’iNSTITUT DES ARTS ET* MANUFACTURES ET DE L’ACADÉMIE FRANÇAISE DE LILLE, MEMBRE CORR* DE L'iNSTlTUT w
- wwww/wvww»
- RÉDACTEUR EN CHEF :
- R. CHASSERIAUDj Ingénieur, ancien élève de l’École Polytechnique et de l’École Supérieure d’Électricité.
- TOME XVIII (2* Série)
- 2° TRIMESTRE Ï912
- AAAA«ftWWAVW
- ADMINISTRATION et RÉDACTION
- l42, RUE DE RENNES, l42
- PARIS VIe
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- Trènte>quatrlème anné*.
- SAMEDI 6 AVRIL 1918.
- Tome XVIII (3« etfrle). - NM 4.
- La
- Lumière Électrique
- Précédemment
- L'Éclairage Électrique
- REVUE HEBDOMADAIRE DES APPLICATIONS DE L’ELECTRICITE
- La reproduction des articles de La Lumière Électrique est interdite.
- SOMMAIRE
- EDITORIAL, 5. —A. Berthier. Contribution à l’étude des piles à gaz. Piles à gaz liquéfiés [Suite et fin), p. 7. —J - Reyval. La houille blanche, p. 12.
- Extraits des publications périodiques. — Méthodes et appareils de mesures. Un nouveau type de fluxmèlre, H. Morphy et A. Oschwald, p. 14. — Etude, construction et essais de machines. L'emploi des paliers à billes pour les moteurs et les transmissions électriques, p. i5. — Électrochimie et Electrométallurgie. La fusion électrique de l'étain, J. Harden, p. i5.— Télégraphie-et Téléphonie. Le microphone Egnei>Holnislrom pour courants de haute intensité, G. Egner et J. Gunnar-Holmstrom, p. 18.— Bibliographie, p. 24.— Chronique industrielle et financière. — Etudes économiques, p. 26. — Renseignements commerciaux, p. 28. — Adjudications, p. 3i.
- ÉDITORIAL
- Dans la dernière partie de son étude sur les piles à gaz liquéfiés, M. -A. Berthier énumère un certain nombre d’expériences faites ou qu’il paraît opportun de faire.
- Les amalgames divers et les composés ammoniacaux tiennent une grande place dans cette étude. En effet, fait observer l’auteur, si l’on parvenait à créer dans l’électrolyte un métal ou ses alliages, on pourrait l’utiliser comme électrode constamment régé-nérable. Et il est naturel d’essayer de produire, comme métal, l’ammonium ou, comme alliages, ceux de mercure.
- Les recherches les plus suivies ont été consacrées aux sels d’argent et aux sels de
- cuivre, qui donnent avec l’acétylène des réactions qui peuvent recevoir leur application dans les couples gazeux.
- L’auteur conclut de son étude, dans laquelle il a dû Se borner à donner de suggestives indications ou à rassembler les résultats dé travaux déjà connus, que l’étude des gaz liquéfiés présente un certain intérêt au point de vue de la question des couples à gaz et des piles réversibles. Avec leur pouvoir dissolvant, leur faculté de former des solutions conductrices de l’électricité et la variété des combinaisons chimiques auxquelles ils se prêtent, les gaz liquéfiés offrent un champ de possibilités des plus in-
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- téressantes, parmi lesquelles M. A. Berthier signale la synthèse des nitrates et des composés nitrés en général.
- La houille blanche est de plus en plus à l’ordre du jour, et la grève des mineurs anglais donne matière à des réflexions d’ordre général qui mettent en évidence avec beaucoup de force l’immense avenir qui lui est réservé. Les mines de houille blanche, s’il est permis de pousser jusque-là la métaphore, sonfiinépuisables, aisées à exploiter et exigent un personnel si réduit qu’elles sont à l’abri des grèves.
- Dans un vaste et bel ouvrage auquel M. J. Reyval fait de nombreux emprunts, M. Pa-coret a pi’écisément fixé l’état actuel de la Technique de la Houille blanche. On trouvera surtout dans l’étude publiée aujourd’hui quelques chiffres caractéristiques et représentatifs de la période actuelle.
- Le nouveau type dé fluxmètre que décrivent MM. H. Morphy et A. Oschwald n’est sans doute pas un appareil de mesure de grande précision, mais la simplicité de son emploi et la robustesse de sa construction en font un instrument précieux entre les mains des étudiants des écoles techniques.
- Les courbes que nous reproduisons ensuite montrent les avantages que permet de réaliser Y emploi des paliers à billes pour les moteurs de faible puissance et aux faibles
- I charges, c’est-à-dire dans les conditions les | plus courantes du travail des petits ateliers.
- M. J. Harden a dévéloppé, dans un important article que nous reproduisons très largement, un certain nombre de considérations qui permettent d’envisager à bref délai la réalisation industrielle de la fusion électrique de l'étain.
- Après avoir retracé les procédés de fusion couramment employés, procédés qui exigent une longue expérience, l’auteur discute cette opinion erronée que la haute température du four électrique ne convient pas à la fusion de l’étain. Il montre à quelles conditions il est possible de la réaliser et ce qu’on est en droit, théoriquement, d’attendre du four électrique. Les essais effectués sont d’ailleurs des plus encourageants.
- Nos lecteurs connaissent déjà les résultats obtenus par MM. Egner etGunnar-Holmstrom au moyen de leur microphone pour courants de haute intensité. Ces essais, effectués en juin igog entre Stockholm et Berlin, Stockholm et Paris, et même Paris et Sundswall, ont fait l’objet d’un article des inventeurs, paru ici même (‘). Nous relatons aujourd’hui les perfectionnements successifs apportés à leurs appareils et les types de microphones aujourd’hui réalisés, destinés l’un à la téléphonie sur les lignes très longues, l’autre à la téléphonie sans fil.
- (1) Lumière Electrique, 20 et 27 novembre 1909.
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- 6 Avril 1912..
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- CONTRIBUTION A L’ÉTUDE DES PILES A GAZ
- PILES A GAZ LIQUÉFIÉS {Suite) (*)
- III. — Applications.
- Nous ne nous occuperons pas ici des applications ordinaires des gaz liquéfiés (production du frpid, séparation de certains gaz, préparations de nombreux, corps : analyse, synthèse chimiques...). Il ne sera question que des applications relatives à la production de l’énergie électrique.
- L’auteur a déjà institué un certain nombre d’expériences qu’il se propose de poursuivre méthodiquement. Il va donc résumer ici les travaux effectués et ceux qu’il lui semble utile de parachever.
- 1° Etude des gaz liquéfiés au point de vue de leur pouvoir dissolvant des gaz.
- Cette question embrasse un champ très vaste : les gaz dissous peuvent, en effet, être soit gazeux, soit liquides à la température et à la pression de l’expérience.
- C'est ainsi que Ton peut dissoudre des gaz moins liquéfiables dans des gaz liquéfiés ou mélanger des gaz liquéfiés.
- On déterminerait le pouvoir dissolvant de ces gaz liquéfiés et leur conductibilité électrique.
- 2° Etude des gaz liquéfiés employés comme électrolytes dans les accumulateurs.
- a) Accumulateurs alcalin§ a électrolyte invariable.
- t
- Substitution de l’ammoniaque liquide à là soude ou la potasse des couples du type Jungnér et Edison.
- Substitution d’autres gaz liquides (HCl li-
- quéfié est, par exemple, sans action sur les métaux, sauf l'aluminium).
- b) Accumulateurs à électrolyte variable.
- Substitution des gaz acides liquéfiés à
- ï’aeîde sulfurique.
- Emploi du chlore liquide.
- c) Accumulateurs à amalgames alcalins.
- Les amalgames alcalins.
- L’amalgame d’ammonium.
- 3° Etude de l’acétylène.
- (Acétylène et ammoniac liquéfié.)
- 4° Etude des sels métalliques.
- (Cas de l’ammoniac liquéfié).
- Sels alcalins et alcalino-terreux.
- Sels d’argent et de cuivre.
- Nous allons traiter rapidement quelques-unes de ces questions :
- i° Acétylène et ammonium.
- Pour constituer une pile à gaz pratique, il faudrait pouvoir former un élément comprenant une cathode susceptible d’être reformée constamment au fur et à mesure de sa dissolution dans l'électrolyte. Des diverses solutions qui se présentent à l’esprit, les plus simples sont certainement celles qui reposent sur l'emploi de liquides ou de gaz amenés dans le couple, de manière à nourrir pour ainsi dire l’électrode négative.
- Les hydrocarbures combustibles ordinaires (pétrole, benzine, gaz d’éclairage, etc.) ne se prêtent pas facilement à des réactions susceptibles de donner un résultat satisfaisant. L’acétylène semble plus pratique.
- Si l’on fait passer un courant d’acétylène à
- (') Voir Lumière Electrique, a3 et 3o mars 1912.
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- travers une solution diluée, fraîchement préparée, d’ammoniure de sodium dans de l'ammoniaque liquide à — 4°°? le gaz est absorbé avec avidité et l’on observe la formation de deuxcouchesliquides: la couche inférieure qui demeure limpide et incolore et la couche supérieure qui estcolorée en bleu sombre. Cette couleur s’éclaircit d’ailleurs progressivement et finit par disparaître complètement (*).
- La réaction est sans doute la suivante :
- 3C2 H2 -f- aAzH3 Na = aC2HNa4- aAzII3 + €3H*.
- Le corps C2HNa peut être isolé en opérant à — 6o° ; il est le même que Berthelot et Moissan (2) ont obtenu par la subtitution directe ou par action du sodium sur l’acétylène gazeux ou liquide.
- On voit que la réaction indiquée réduit l’acétylène en éthylène et que les composés ammonium-sodium sont de véritables alliages métalliques.
- Avec le potassium, on obtient une substance analogue à la précédente : G'2HK. Il en est de même du lithium.
- En faisant agir l’acétylène sur le calcium-ammonium, on obtient des cristaux analogues au sel ammoniac. Les solutions de cæsium et de rubidium ammonium absorbent vivement l’acétylène. • h
- i • ’ '
- •P Amalgames alcalins.
- Propriétés.
- Le mercure s’allie à la plupart des métaux. Avec les métaux, alcalins, il donne des amalgames qui jouissent de propriétés très particulières.
- Les amalgames de sodium et de potassium (comme celui de cadmium) doivent être considérés comme de véritables combinaisons; ils se forment, en effet, avec élévation de température.
- a) L'amalgame de potassium qui dégage le plus de chaleur (34,2 cal. ou 27,5 cal. en par-
- (() Moissan, Comptes Rendus, 1898, p. 911-917.
- (a) Annales de Chim. et de Phys., 4e série, vol. XI, p. 385 et Comptes Rendus,,1897, p. 775 et io33.
- tant du mercure solide) est celui qui correspond à la composition Hg,2K ; cet amalgame est cristallisé et se dissout dans un excès de mercure avec abaissement de température, de sorte que la formation de l’amalgame avec excès de mercure ne dégage que 25,7 calories.
- b) L'amalgame de sodium qui dégage le maximum de chaleur (21,6 cal. et seulement 18,8 cal. s’il est dissous dans un excès de mercure) est celui qui correspond à la formule Hg6Na.
- c) ün observera que, tandis q\ie\Qpotassium décompose l’eau avec dégagement de 47,8 cal. (pour un atome de potassium), Y amalgame de potassium Hg12K n’en dégage que 47»8 — 34,2 = i3,6 calories.
- d) Par contre, le sodium décompose l’eau en dégageant moi»» de chaleur que le potassium, soit 43,i cal., mais son amalgame HgNa en dégage plus que l’amalgame de potassium : 43,1 —21,6= 21,5 calories.
- Les amalgames de potassium et de sodium produisent moins de chaleur que le potassium et le sodium lorsqu’ils décomposent l’eau parce qu’ils absorbent toute la chaleur qu’ils avaient produite en se formant.
- Préparation.
- On obtient les amalgames par voie indirecte de plusieurs manières : par l’électrolyse des solutions salines, la cathode étant formée par du mercure ; par l’action de l’amalgame de sodium sur les solutions salines.'
- Les amalgames alcalins s’obtiennent très facilement en plongeant sous le mercure, légèrement chauffé, le sodium ou le potassium. La combinaison se fait, très vivement et avec incandescence.
- Applications.
- L’amalgame de sodium sert fréquemment d’agent hydrogénant.
- L’auteur a pensé que l’on pouvait utiliser certains amalgames alcalins, et notamment l’amalgame de sodium, à la création d’une pile et d’un accumulateur.
- En' effet, le phénomène de la production
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- de cét amalgame est un phénomène réversible. Dans les solutions salines, l’électrolyse donne de l’amalgame de sodium, si la cathode est eii mercure ; d’autre part l’eau décompose l’amalgame obtenu.
- Au lieu de solutions aqueuses, on pourrait essayer certains gaz liquéfiés.
- 3° Amalgame d’ammonium.
- Au lieu de chercher à former -un composé à base d’acétylène, on peut essayer de produire une combinaison ou un corps à hase d’ammonium. En effet, si l’on parvenait à créer, dans l’élëctrolyte, un métal (l’ammonium) ou ses alliages (amalgames par exemple), on pourraitl’utiliser^comme anode constamment régénérable.
- Nous allons indiquer quelques-uns des artifices qui peuvent être essayés.
- a) Le radical ammonium.
- Rappelons d’abord les tentatives faites dans le but d’isoler le radical ammonium.
- Ruff (en 1901) essaya d’électrolyser les solutions de sels alcalins dans l’ammoniaque liquide (*) en employant un coui’ant de 110 volts et o,4 à 0,7 ampère ; il ne réussit pas à obtenir de métal libre. L’iodure de potassium lui avait permis de faire apparaître au pôle négatif des globules de potassium, mais l’iodure d’ammonium ne lui donna aucun résultat, même à — 95° et sous la pression de 60 atmosphères. Même en se servant d’une cathode de mercure, il n’obtint pas d’ammonium libre.
- Moissan a confirmé les résultats des recherches de Ruff et constaté que le chlore, comme l’iode, n’attaque pas l’ammoniaque aux basses températures. Ayant soumis à l’électrolyse (ii5 volts et 3o ampères) un certain volume d’ammoniaque liquide pur (à — 6o° et — 8o°), il observa que l’intensité du courant n’était que de 0,01 ampère; mais si l’on dissolvait du chlorure d’ammonium, il se produisait un vif dégagement de gaz (II et Cl),
- (*) Ber. d. G., 1901, p. 2604.
- sans production d’acide, chlorhydrique (HCl) (')..
- D’ap rès Ilugot (2) c’est à partir de — 33°. que l’iode réagit sur l’ammoniaque pour donner :
- AzP.lAzIl3.
- Palmaar a fait, dans le laboratoire de l’Uni-, versité d’Apsala, de nombreuses expériences analogues aux précédentes (3) : électrolyse des solutions de sels ammoniacaux dans l’ammoniaque liquide. Il électrolysa notamment les solutions d’hydrate de tétramétyl-ammonium et de chlorure de tétraméthylammonium.
- Moissan fit réagir à — ioo° une solution de calcium ammonium sur une solution de chlorure d’ammonium (toutes deux dans l’ammoniaque liquide).
- 2AzH*Cl+Ca(AzH3)*=CaCl2+4AzH’+(2AzH3+2lI).
- La même expérience fut répétée avec le chlorure de lithium (l) :
- AzH4Cl-f- AzH3Li = LiCl + AzIF-f (AzH3 -f II).
- En faisant agir l’anhydride sulfhydrique liquide sur le lithium ammonium solide, à — 70° et — 70°, Moissan obtint la réaction Suivante (s) :
- aAzIFLi + IFS = LFS + aAzIP -f II2.
- Avec le calcium ammonium, la réaction fut :
- (AzIFJCa.aAzIP +IPS = CaS + 3AzH3 + H*.
- De ces diverses recherches, on doit conclure que le radical ammonium ne peut exister à —• 73°. Malheureusement, il n’est pas possible d’opérer à des températures plus basses, étant donné que l’ammonium se solidifie à — 75°.
- b) Les amalgames d’ammonium.
- Un fait qui semble confirmer l’existence de
- (‘) Comptes Rendus, 1901, p. 71?).
- (2) Annales de Chimie et de Physique, 1900, 7e série,, vol. XXI, p. 23.
- (>) Zeitschrift, f. Elektrochemie, 1902, p. 729.
- (') Comptes Rendus, 1901, p. 715-717.
- (:i) Comptes Rendus, 1901, p. 771.
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- l'ammonium est la formation d’un amalgame produit dans les mêmes circonstances que celui de potassium.
- On peut obtenir celui-ci en soumettant à l’électrolyse une solution de chlorure de potassium, le pôle négatif plongeant dans du mercure et le pôle positif dans la solution elle-même. Le mercure devient pâteux, en fixant le potassium mis en liberté. Il reprend son état primitif dès que le courant est supprimé; le potassium de l’amalgame décompose alors l’eau avec dégagement d’hydrogène.
- On observe le même phénomène lorsqu'on électrolyse une solution d’ammoniaque dans les mêmes circonstances (').
- On obtient l’amalgame d’ammonium beaucoup plus facilement et plus riche en ammonium, lorsqu’on agite de l’amalgame de sodium pâteux avec une solution concentrée de sel ammoniac. L’amalgame obtenu se décompose lentement en fournissant i volume d’hydrogène et 2 volumes de gaz ammoniac, c’est-à-dire dans le rapport H et AzlTk
- La question de l’existence des amalgames d’ammonium a fait lVtbjet de nombreuses controverses. Pour certains chimistes, ces corps sont de véritables amalgames, pour d’autres ce ne sont que des espèces d’émulsions, de dissolutions du gaz ammoniac dans ie mercure.
- Il est assez malaisé de trancher la question, même après les travaux de Moissan (*), Le Blanc, Goodwin, Kay Thomson, Pocklington, Goehn, Mentrel, Cady, etc. (3).
- Les premières recherches (Seebeck, Trours-dorff, Berzélius, Davy, Gay-Lussac, Thénard) furent faites avec des solutions aqueuses. Moissan essaya d’obtenir des amalgames en utilisant les solutions d’ammoniaque liquide. Il lit réagir l’amalgame de sodium sur l’iodure d’ammonium dans l’ammoniaque liquide à
- P) Seebeck, 1808, Berzelius et Pontin, H. Davy.
- (2) Comptes Rendus, 1901, p. 8o3-8o8 ; Bulletin Soc. Chimie de Paris, 1902, 3° série, vol. XXYII, p. 714-719.
- (3) Zeitschrift f. Electrochemie, 1901, p. 648.
- — 35* jusqu’à — 39*. Dans ces conditions, l’amalgame de sodium se dissout bien, rapidement, sans dégagement gazeux. Après purification et décantation, le résidu refroidi à
- — 8o° donne un bloc métallique très dur qui se conserve parfaitement à cette température.. Si on laisse réchauffer l’enceinte qui le contient, des gouttelettes de mercure se forment vers — 4o° ; à — 3o° la masse commence à se gonfler et, à + i5°, elle occupe un volume égal à a5 à 3o fois le volume primitif.
- La composition du mélange gazeux a été trouvée égale à :
- H = 33,5 % ; Azll3 = 66,5 % .
- Il correspond donc bien à la formule AzH4.
- Moissan pensait que l’on avait affaire, non à un amalgame d’ammonium, mais à un hydrure de mercure ammoniacal.
- 4° L’ammoniaque liquide et les sels métalliques.
- Les sels les plus intéressants — les seuls d’ailleurs qui aient fait l’objet de recherches suivies — sont les sels d’argent et les sels de cuivre. (Ce sont aussi ceux qui donnent avec l’acétylène des réactions spéciales susceptibles d’être utilisées dans les couples gazeux.)
- a) Sels d’argent.
- Rammelsberg, Rose, Isambert(‘), Joannis et Croizier obtinrent avec les haloïdes d’argent des résultats contradictoires. Tandis que les premiers n’admettaient aucune action, les derniers réussirent à obtenir des composés de la forme
- AgBr, Azll3, AgBr, 3AzIl3,
- Agi, Azll3, AgCy, AzH3...
- (*) Pogg. Ann., vol. XLYIII, p. 170; ibid., vol. LV, p. 248 ; Annales scientifiques de l’Ecole normale supérieure, 1868 ; Comptes Rendus, 1868, 1878, 1880,
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- Rose('); Kane(3), Reychtes (3) étudiaient le nitrate d’argent ammoniacal :
- AgAzO3, 3 AzH3,
- très soluble dans i’ammon. liq. au-dessous de— io°, AgAzO3, 2 AzH3,
- AgAzO3, Azli3.
- Le nitrate d’argent AgAzO3,3AzH3 se dissocie à la pression normale à 63° en donnant le nitrate plus pauvre en ammoniaque AgAzO3,2AzH3
- qui à son tour se dissocie à 170°.
- Jarry (* *) a fait diverses expériences sur le bromure d’argent et l’ammoniaque liquide; il réussit à obtenir de petits cristaux de AgBr, 3AzH3
- dans l’ammoniaque liquidée, on obtient très facilement le composé CuCl2,6AzH3. Graham a obtenu encore CuCl2,2 AzH3 et CuCi\4AzII3.
- CuGl*,6AzH3 est insoluble dans l’ammoniaque liquide, mais est soluble dans l’eau. A 90°, il se réduit au composé CuCls,4AzH3. Ge dernier est peu soluble dans l’eau. A 14°°j il donne du CuCl'2,2 AzH3. Bouzot, Graham et Kane (*) obtinrent de même les composés CuSO4, 5AzH9, CuSOGAzH3, CuSO4, AzII3 ; et
- CuSO4, 4AzH3
- en faisant agir l’ammoniaque liquide sur le sulfate de cuivre anhydre.
- Les chaleurs de formation de ces divers composés sont les suivantes :
- Réactions.
- CuCl2 (sol) -f- zAzII3 (gaz) — CuCl2,2ÂzH3 (sol) -f- 4^,6 cal.
- GuCl2 (sol) -j- 4AzII3 (gaz) = CuCi2,4AzH3 (sol) -f- 72,08 —
- CuCl2 (sol) -p 6AzH3 (gaz) = GuCl2,6AzH3 (sol) -f- 94,3o —
- CuSO4 (sol) -j- AzH3 .(gaz) “ CuSO4, AzH3 (sol) -(- 23,5 cal.
- CuSO4 (sol) aAzH® (gaz) = CuS04,aAzH3(sol)-j- 43,r4 — CuSO4 (sol) -J- 4AzI-13 (gaz) =. CuSO4,4AzH3 (sol) -j- 73,70 — CuSO4 (sol) -j- 5AzII* (gaz) = CuSO4,5AzH3 (sol)-j- 88,00 —
- Dégag. de chaleur pour chaque 2À/II3
- 45.5
- 26.6 22,3
- et de
- AgBr, i,5AzH3. b) Sels de cuivre.
- Un' certain nombre de ph}rsiciens se sont occupés de l’action de l’ammoniaque sur les métaux. Bouzat (B), Forssal et Locke (°), Graham, etc. ont étudié l’action de l’ammoniaque sur les solutions de sulfate de cuivre, celle de l’ammoniaque liquide sur le chlorure de cuivre anhydre. L’absorption de gaz ammoniac sec par le chlorure de cuivre sec commence rapidement déjà à la température ordinaire, mais elle dure longtemps. On obtient le composé CuCl2, 5,76 AzH3, tandis que,
- (') Pogg, Ann. vol. XX, p. i53.
- (a) Ann. Chim. et Phys., vol. LXII, p. 282.
- (:f) Ber d. deul. Chem. Ges. i883, vol. XVI, p. 990.
- (*) Comptes Rendus, 1897, vol. CXXIV, p. 288-290.; p. 963-965.
- (3) Ann. Chim. et Phys., igo3, vol. XXIX, p. 3o5-3a3 ; Comptes Rendus, 1902, vol. ÇXXXIV, p. i2i6-i3io.
- (c) Am, Chem. Journ., vol. XXXI/p. 268-298.
- CuSOl,5AzH3 s’obtient en faisant agir lç sulfate de cuivre anhydre sur l’ammoniaque liquide en excès (à la température ordinaire ou à — 3o°). Ce composé est soluble dans l’eau, insoluble dans l’ammoniaque liquide; il se dissocie à 90° en donnant CuS04,4AzH', qui donne à son tour, à— i5o°, GuSO^aAzH3, lequel chauffé dans le vide à 260° donne
- CuSO4 AzI-p.
- III. — Conclusion.
- De ce qui précède, il résulte que l’étude des gaz liquéfiés présente un certain intérêt au point de vue de la question des couples à gaz et des piles réversibles.
- D’une part, en effet, les gaz liquéfiés jouissent d’un pouvoir dissolvant notable et de la
- (*) Comptes Rendus, 1902, vol. CXXXV, p. 534.
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- T. XVIII (2® Série). — N® 14.
- faculté de former des solutions conductrices du courant, ce qui permet de les utiliser comme électrolytes ; d’autre part, ces mômes corps sont susceptibles de produire des réactions spéciales qui peuvent servir de point de départ à des combinaisons variées. Qu’il suflise de signaler, par exemple, ce fait que l’ammoniaque liquide pourrait être utilisée comme électrolyte dans certains accumulateurs alcalins à électrolyte invariable. Il en est de môme du chlore liquide. Quant aux amalgames alcalins, amalgame de sodium, amalgame d’ammonium, on pourrait également les employer dans des couples à électrolytes formés d’un gaz liquéfié.
- En outre, l’acétylène et l’ammoniac liquéfié donneraient, avec les sels d’argent et de cuivre, des composés variables permettant de
- constituer des couples à cathode régénérable.
- De plus, l’ammoniac liquéfié et la solution Divers dissolvent le chlorure de plomb, le zinc, le cuivre... tandis que les solutions de nitrate obtenues, soumises à l’électrolyse, donnent des dépôts métalliques (piles réversibles).
- Enfin, notons que l’électrolyse des gaz liquéfiés, rendus conducteurs par dissolution de substances convenables, pourrait permettre de réaliser la synthèse de certains corps, l’acide nitrique et les nitrates, par exemple, ou l’ammoniaque. On pourrait donc obtenir la combinaison de l’azote avec l’hydrogène ou avec l’oxygène et créer ainsi une nouvelle méthode industrielle de préparation des composés nitrés.
- A. Beuthier.
- O LA HOUILLE BLANCHE
- Au moment où une grève colossale vient menacer, par la disette de houille noire, l’activité industrielle de la moitié du monde, l’heure semble propice pour dresser un bilan rapide de sa jeune et puissante rivale, la houille blanche, à laquelle M. Pacoret a récemment consacré un bel ouvrage, de proportions monumentales : La Technique de la Houille Blanche (').
- Dans la préface magistrale qu’il a écrite pour cet ouvrage, M. Blondel rappelle que, comme on l’a dit, les lignes de transmission d’énergie électrique ont trois ennemis : le ciel, la terre et les hommes.
- On limite les menaces du ciel parles para-foudres et, plus sûrement encore, par l’emploi de très hautes tensions; celles de la terre par d’excellents isolateurs, mais la malice des hommes, d’ailleurs peu retenue par des pénalités insuffisantes, est assurément la
- 0 II. Dunod el E. Pinat, éditeurs, Paris.
- plus redoutable. Elle s’attaque d’abord justement aux isolateurs qui offrent une cible d’autant meilleure qu’ils sont plus volumineux et en plus belle porcelaine. La malice des hommes s’exerce d’ailleurs de bien des manières, ne serait-ce qu’au moment de l’attribution des concessions, par le marchandage des droits de riveraineté que d’auda. cieux intermédiaires ont achetés à vil prix aux riverains pour les revendre très cher aux concessionnaires véritables (*).
- La glace et le sable sont aussi des ennemis redoutables. Mais il ne semble pas que les obstacles opposés par la nature et par les hommes soient en mesure d’arrêter le développement des distributions d’énergie électrique. Aujourd’hui on transporte électriquement des puissances formidables. « Tandis que, vers l’année 1900, on trouvait déjà re-
- (*) Dans la dernière partie de son ouvrage, M. Pacoret expose à cet égard la législation el la réglementation des cours d’eau.
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- marquable, dit M. Pacoret, qu'on pût transporter quelques milliers de chevaux à 3o ou 4o kilomètres de distance, on a réalisé on 1904-1906, des transmissions de is>5 000 chevaux à 120 kilomètres et môme à 370 kilomètres de distance (en Amérique). »
- Actuellement de nombreuses transmissions, installées ou en voie de réalisation, uti-lîsentles tensions de 5o 000 et de 60 000 volts et permettent de franchir des distances de plusieurs centaines de kilomètres. La possibilité d’une transmission de mille kilomètres est d’ores et déjà reconnue à partir des chutes de Zambèze, les hautes tensions nécessaires pouvant être appliquées. A Lyon on a obtenu un succès complet en ce qui concerne le courant continu à haute tension ; une tension de 100000 volts parait pouvoir être isolée par rapportàla terre avec des épaisseurs d’isolement très acceptables en canalisation souterraine. Quant aux câbles pour courant alternatif, leur isolement a pu être rendu satisfaisant jusqu’à des tensions de plus de 4<> 000 volts.
- Pour les lignes aériennes on peut atteindre avec de gros conducteurs présentant une surface lisse et espacés de 2 ou 3 mètres une tension de 120000 volts; elle peut être de iSoooo volts en courant alternatif sans perte excessive.
- Le prix d’établissement des grandes centrales a pu être réduit à 4«o ou 5oo francs par kilowatt et le prix de revient du kilowattheure à vapeur (charges de capital non comprises) au chiffre extrêmement bas de 4 centimes à 2,0 centimes suivant le prix du charbon.
- Il est vrai que l’on calcule souvent à l’étranger avec du charbon à 5 ou 7 francs la tonne. Mais, en fait, il reste que la houille blanche peut lutter dans les régions comprises dans le périmètre utile (c’est-à-dire ordinairement dans un rayon de 200 à 3oo kilomètres) contre les usines à vapeur, toutes les fois que la puissance transportée est assez considérable pour permettre l’emploi d’une
- tension élevée compatible avec une transmission économique.
- Le Congrès de la Houille Blanche de 1902 eut un succès prodigieux et exerça une influence décisive sur le succès de cette industrie. Actuellement, les différents pays se préoccupent à l’envi de mettre en valeur leurs ressources hydrauliques. Celles-ci sont d’une façon générale extrêmement importantes, et l’on est encore dans l’enfance à cet égard. Actuellement le nombre total de chevaux électriques mondiaux produits à l’aide des chutes hydrauliques est bien près d’atteindre 6 millions de chevaux (chutes aménagées), contre Une disponibilité totale de 65 millions de chevaux.
- Si l’on compare entre eux les différents Etats, on trouve que la Suède et la Norvège ont en réserve une quantité formidable de près de 20 millions de chevaux, avec des chutes de 5oo et 800 mètres pouvant donner plus de 100000 chevaux. Ensuite les Etats-Unis avec deux millions de chevaux, puis la France avec 1 200 000 chevaux. Mais ce n’est là que la huitième partie des chevaux hydrauliques disponibles dans nos montagne,s, et dont la moitié au moins pourrait être de facile mise en valeur.
- En admettant qu’un kilogramme de charbon donne un cheval-heure, et que 8 millions de chevaux correspondent à 3o milliards de chevaux-heure, la richesse hydraulique de la France pourra un jour, dit M. Pacoret, balancer largement celle de nos houillères, .avec cette différence que cette dernière ne peut aller qu’en s’affaiblissant alors que la première parait être de caractère inépuisable. C’est pourquoi on a créé en France ce Service d’Etuiles des grandes Forces hydrauliques qui rend de si grands services, ainsi que le Service de l’Évaluation des Forces hydrauliques créé par la Suisse.
- Le bilan de la houille blanche, c’est donc surtout un projet de bilan pour l’avenir.
- (A suivre.) __ —
- J. Reyval.
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- EXTRAITS DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES
- MÉTHODES ET APPAREILS DE MESURES
- Un nouveau type de üuxmètre. — H. Morphy et A. Oschwald. — The Electrician, 19 janvier 1912.
- Les auteurs ont voulu constituer un appareil, non pas d’une précision parfaite, mais capable de montrer aisément aux étudiants la forme des phénomènes à mesurer : cycle d’hystérésis, distribution du flux, dans les machines électriques, etc.
- Le principe en est très simple ; comme on le sait, une bobine plate placée dans un champ magnétique tend à se placer normalement aux lignes de forces. Dans le dispositif des auteurs, cette tendance est combattue par l’action antagoniste d’un ressort, de sorte que la position d’équilibre prise parla bobine, sous l’action de ces deux couples, permet de faire une mesure, au moins approximative. Pour repérer cette position d’équilibre, on observe le spot renvoyé sur une échelle par un miroir invariablement relié à la bobine.
- La simplicité de fonctionnement de l’appareil permet de l’employer pendant une classe ordinaire, d’une durée de 3 heures, à la mesure du champ inducteur, du champ de l’induit et des deux champs combinés dans une machine quelconque.
- Fig. 1
- L’appareil est représenté par la figure 1 dans laquelle on a, pour la clarté, amplifié les dimensions dans le sens vertical. On voit qu’il consiste seulement en une mince tige de laiton, terminée par des pointes à ses extrémités ; elle supporte une bobine de 20 spires enroulées dans le sens longitudinal entre deux encoches.
- La tige de laiton est aplatie avant que l’enroulement soit fait et les extrémités de celui-ci sont reliées par de légers ligaments d’argent L aux bornes d’utilisation.
- On voit sur la figure le ressort antagoniste II et un bloc cubique de laiton, qui supporte des miroirs M.
- Le mouvement tout entier est monté sur des paliers à pierres fines et protégé par un tube de laiton. La partie de celui-ci qui contient l’enroulement possède une longueur de 70 millimètres et un diamètre de 3 millimètres, ce qui permet de Fintroduire facilement dans un entrefer. L’autre partie du tube, qui protège les miroirs etle ressort,estpercée de fenêtres destinées à laisser passer le rayon lumineux et son diamètre est plus grand : 16 millimètres.
- Le tube de 16 millimètres vient s’ajuster à frottement doux à l’aide d’un manchon, perpendiculairement à un bras qui supporte l’échelle graduée sur laquelle se déplace le spot.. Ce bras peut tourner autour d’un axe confondu avec celui de la machine soumise à l’étude, et ses positions peuvent être repérées sur un limbe gradué.
- En pratique, un courant de l’ordre de o,o3 ampère est envoyé d’abord dans un sens, puis dans l’autre, à travers la bobine et l’on note les deux déviations correspondantes. Leur somme est alors considérée comme proportionnelle à la composante du flux normal à l’armature et au courant passant dans la bobine.
- La seconde hypothèse est, bien entendu, rigoureusement exacte ; quant à la première, elle n’est qu’ap-proximativement vraie, mais l’erreur correspondante ne dépasse pas 2 % pour une déviation de 120 millimètres.
- Les auteurs démontrent que, si l’on appelle d\ et d% les déviations du spot de part et d’autre du zéro, évaluées en millimètres de l’échelle, a l’angle de lu direction du flux avec la normale à l’induit, B l’induction, I le courant qui traverse la bobine en ampères, on peut écrire approximativement :
- I B co-s a = k (rf’i -f- d.2).
- Les essais effectués avec une induction constante, en choisissant pour a sa valeur maxima (bobine sous le pôle), ont montré la proportionnalité satisfaisante de I à la déviation totale (rf, lorsque celle-ci
- reste inférieure à 120 millimètres.
- »L. G.
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- ETUDE, CONSTRUCTION ET ESSAIS DE MACHINES
- L’emploi des paliers à billes pour les moteurs et les transmissions électriques. —Elek-trotechnisclie Zeitschrift, 14 décembre igii.
- La construction des paliers à billes est parvenue actuellement à une telle perfection que leur emploi sur les moteurs électriques et les dynamos, même de grandes puissances, est entré dans la pratique industrielle.
- Indépendamment de la simplicité de ces paliers, l'avantage principal de ceux-ci consiste dans l’économie de puissance, due à la diminution des pertes par frottement, qu'ils permettent de réaliser; il s'ensuit une augmentation appréciable du rendement du moteur et aussi de la vitesse angulaire de celui-ci. L’économie réalisée sur la consommation d’un petit moteur peut atteindre, grâce à l’emploi des paliers à billes, environ 8 à io % de la puissance totale de celui-ci. Pour les moteurs de i à 5 chevaux,, cette
- Fig. i.
- économie peut être estimée à 4 % environ, et pour les moteurs de 5 à io chevaux à 3 % environ. C’est donc, ainsi que le montrent d’ailleurs les courbes de la figure i, surtout pour les petites machines et aux faibles charges que l’emploi des 2>aliers à billes est avantageux ; pour les machines plus grandes et travaillant généralement à pleine charge, l’avantage des paliers à‘billes est moins sensible.
- Toutefois ces pafiers ont été appliqués à quelques machines d’extraction dans certaines mines allemandes. Il résulte en effet de l’emploi de ces paliers, par suite de la réduction des frottements aux faibles, vitesses, une diminution de la consommation de courant au démarrage.
- Enfin un autre avantage des paliers à billes est l’économie d’huile qu’ils permettent de réaliser; ces paliers ne consomment en effet que la quinzième partie environ de la quantité d’huile nécessaire avec les paliers à bagues.
- M. K.
- ÉLECTROCHIMIE ET ÉLECTROMÉTALLURGIE
- La fusion électrique de l’étain. — J. Hàr-den. — Elektrotechnische Zeitschrift, 7 mars 1912.
- L’auteur rappelle d’abord le procédé de fusion de L’étain dans un four à flammes, procédé utilisé depuis très longtemps en Cornouailles. Ce procédé est simple, mais exige une longue expérience. Le minerai d’étain de Cornouailles se compose essentiellement d’oxyde d’étain, SnO2, et renferme, après un traitement approprié, 63 à 64 % de zinc. Il se présente sous la forme d’une poudre compacte, braire et humide, dont les grains ont de o,5 à t millimètre d’épaisseur. Après dessiccation,on le mélange à La matière réductrice, qui est une sorte d’anthracite dite « culm ». La quantité de « culm » à ajouter dépend du caractère du minerai.
- On traite rarement une seule espèce de minerai, mais en règle générale on joint aux minerais de Cornouailles des minerais de Bolivie.
- Ordinairement on ajoute 20 à 2 5 % de ce culm » sans autre fondant. Un four contient généralement 3 à 4 tonnes de minerai et.3/4 de tonne de charbon réducteur, dont une partie sert de combustible. Les proportions exactes sont déterminées à l’aide de fusions d’essai dans un creuset.
- L’accroissement de température doit être très lent, surtout en milieu siliceux, si l’on ne veut pas avoir de trop grandes pertes par scorification. La charge est remuée fréquemment à l’aide de ringards. Ap rès six à huit heures, elle est versée dans des bassins de fonte hémisphériques, que l’on peut encore chauffer et qui contiennent de 4 à 5 tonnes. La scorie est versée dans des caisses de fer où elle se solidifie.
- La première scorie, la plus riche, contient 14 à 16 % d’étain; elle est soumise à un nouveau traitement. Avec les dernières scories, contenant 6 à 7 % d’étain et des déchets de plomb, on obtient l'étain à souder. Dans les installations modernes ou descend au-dessous de 2,5 à 3 % d’élain dans les scories; mais cependant 4^6% ne sont pas rares.
- L’étain brut obtenu est coulé en gros blocs ; il est
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- encore très impur. On fond les blocs dans-des fours à flammes, à basse température, et on les sépare ainsi en étain pur et en un résidu qui se compose principalement d’un dépôt d’étain et de sulfures et d’arséniures de fer. Le traitement ultérieur de ces résidus, renfermant encore une certaine quantité d’étain, présente de grandes difficultés; or, l’un des principaux buts du procédé électrique est d’éviter ces difficultés.
- L’étain à 96 ou 98 % , obtenu après la deuxième opération, est rassemblé dans de grands bassins d’affinage soumis à l’action du feu. L’épuration ultérieure par oxydation s’obtient, soit en faisant passer un courant d’air sur le métal à l’aide de fines tuyères, soit en agitant celui-ci à l’aide de grosses perches de bois. Dans les installations modernes, on insuffle dans ce but, à travers le métal, de la vapeur sèche et de l’air.
- De temps à autre on fond des échantillons. La manière dont ils se comportent au refroidissement, l’aspect de la cassure et le son donnent aux fondeurs expérimentés des indications sur la teneur en étain à 0,2 % près. L’étain affiné a un degré de pureté de 99,6 à 99,8 % et on le coule en général en blocs de 12,7 kilogrammes. .
- L’auteur expose ensuitè la question de la fusion électrique de l’étain. C’est une erreur de croire que le four électrique, par suite de sa température élevée, ne convient pas à la fusion de l’étain. La réduction de l’oxyde d’élain par le charbon exige, surtout si l’on veut éliminer les impuretés, une température assez élevée. Or, les pertes d’étairi, dues au tirage du four, sont inévitables à cette température, lorsqu’on ne prévoit pas des dispositifs de condensation compliqués. Un four bien construit permet d’éviter cet inconvénient; on peut également, par une conduite rationnelle, limiter la formation des résidus.
- On peut obtenir des scories ne renfermant que o,25 % d’étain ; il semble cependant plus économique de régler les choses de manière à obtenir des scories contenant 14 à 16 % et d’extraire le métal de celles-ci par chauffage dans un second four.
- La réaction se poursuit en partie d’après l’équation :
- SnO2 + C = Sn 4. CO2, (1)
- mais, pour les 2/3 au moins, d’après l’équation :
- SnO2 + 2 C = Sn -f 2GO (2)
- On voit d’ailleurs l’oxyde de carbone sortir en
- brûlant du four. La charge doit être conduite de telle sorte que la réaction (2) prédomine le plus possible. En général, on peut admettre que, dans des conditions convenables et après quelques heures de fonctionnement, la réaction se poursuit en parties égales d’après les équations (1) et (2).
- La réduction de 118 grammes d’étain exige i45 3oo calories, la combustion de 72 grammes de carbone en anhydride carbonique fournit 96 960 calories, celle de 24 grammes de carbone en oxyde de carbone, 58 000 calories en chiffres ronds.
- 11 faut donc :
- D’après l'équation (1) :
- i45 3oo — 96960 — 48340 calories pour 118 grammes d’étain ;
- ou 409661 calories pour un kilogramme d’étain;
- ou 47.4 kilowatts-heures pour 1 000 kilogrammes d’étain.
- . D’après l’équation (2) :
- i45 3oo — 58 000 = 87300 calories pour 118 grammes d’étain ;
- ou 739830 calories pour 1 kilogramme d’étain.
- ou 855 kilowatts-heures pour 100 kilogrammes d’étain.
- Si la réaction se poursuit, comme il a été dit plus haut, en parties égales d’après les deux équations,
- il faut donc théoriquement: ----=665 kilo-
- watts-heures, en chiffres ronds, par tonne d’étain.
- D’autre part, une certaine quantité de chaleur est nécessaire pour amener la charge à la température de la réaction. On peut admettre, d’après l’aspect des scories, que la température dans la zone de la réaction est de 1400 à i6oouC. Avec du minerai contenant 90 % d’oxyde d’étain, il faut 1280 kilogrammes de minerai par tonne d’étain. Aune teneur du minerai en scories de 16 à 20 % correspondent par tonne de minerai environ 220 kilogrammes de scories. La fusion d’un kilogramme de scories exige en chiffres ronds 5 000 000 de calories-grammes = 0,6 kilowatts-heures ou, en chiffres ronds, i3o kilowatts-heures par tonne.
- Etant données la chaleur spécifique de la charge et celle de l’étain fondu, il résulte de ce qüi précède une dépense de 65 kilowatts-heures par tonne.
- Les pertes de chaleur pour la canalisation, l’eau de refroidissement, etc., peuvent être évaluées «à i3o kilowatts-heures par tonne. Enfin les gaz du four entraînent, pour une température de sortie de 8oo°C., une quantité d’énergie égale à i5o kilowatts-heures par tonne.
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- La dépense totale d’énergie pour une tonne d’é- ! tain se décompose donc comme suit :
- Réduction 655 kilowatts-heures
- Scories 13o »
- Chaleur spécifique.. 65 »
- Rayonnement 13o )>
- Gaz 1 5o »
- 1 i.jo kilowatts-heures.
- Abordant ensuite la question de la fusion électrique de l’étain proprement dite, l’auteur expose les résultats de divers essais entrepris dans ce but.
- Une première série d’essais fut entreprise en 1910 au Northampton Institute, à l’instigation de M. Maclaren de Londres et avec le concours de M. le Dr Walmsley.
- Le four était prévu pour un courant alternatif de 800 ampères sous 5o volts, mais on ne disposait à l’Institut que d’un courant continu de 3oo ampères sous 100 volts. Or, le courant continu ne convenait pas bien pour ces essais, à cause du grand développement de chaleur au pôle positif et aussi de son action électrolytique sur les scories.
- Ce premier four d’essai se composait d’une chambre en briques de dolomie recouverte extérieurement de dolomie et de goudron, et dont la voûte supportait un gueulard.
- Deux tiges de charbon, d’un diamètre de 63,5 millimètres, introduites latéralement et inclinées, servaient d’électrodes ; ces tiges se trouvaient à une hauteur de 65,3 millimètres au-dessus de l’aire; ce petit appareil d’essai ne comportait pas de dispositif de refroidissement par eau.
- Un premier essai fut fait avec la charge suivante : Minerai à 63 % ... . 9 kilogrammes.
- Coke en poudre... . 2,3 Fondant............ 2.3
- Par suite du manque de courant, on ne put réduire que 5,5 kilogrammes de minerai. Sur 40 kilowatts-heures utilisés, i5 servaient à porter la charge à la température voulue et 25 à la réduction proprement dite. La fusion produisit 2,4 kilogrammes d’étain pur en barres et 0,6 kilogramme de déchets, soit une production de 85,5 % .
- Les scories étaient peu homogènes. La consommation d’énergie fut, étant donne le dispositif rudimentaire employé, de 8 960 kilowatts-heures par tonne.
- Un essai, pour lequel les scories de la précédente charge servirent de fondant, exigea de très hautes températures et la coulée se solidifia facilement.
- Dans un essai suivant on obtint, avec 7,3 kilo-
- grammés de minerai, 2,9 kilogrammes d’étain pur et 1,1 kilogramme de déchets, soit une production de 90 % . On dépensa, au cours de cet essai, 19,2 kilowatts-heures, correspondant à 4 900 kilowatts-heures par tonne.
- L’étain avait une pureté de plus de 99 % et ne contenait que très peu de fer et pas d’arsenic. Pour une bonne marche du four, la chute des scories était régulière, celles-ci étaient grises et d’un aspect vitreux avec une teneur en étain de o,5 % seulement.
- Dans d’autres cas,'les scories étaient tenaces, noires et contenaient 8 % d’étain.
- L’électrolyse des scories, fondues avec de la soude et dissoutes dans l’eau, donna à la cathode de fer un bon dépôt d’étain, mais le rendement n’était pas très élevé.
- Si l’on transformait l’oxyde d’étain des scories en chlorure, la consommation d’énergie théorique pour l’électrolyse serait de 1 820 kilowatts-heures par tonne. Si l’on pouvait tabler sur une consommation de courant de 5o % moindre, un tel procédé pourrait être envisagé dans le cas d'un prix peu élevé du courant.
- Les résultats des essais précédents étant suffisam-mentencourageants, ondécidade procédera d’autres essais sur une plus grande échelle.
- Le courant utilisé pour ces derniers essais était un courant triphasé à 5o périodes et de 65o à 675 volts, fourni par une installation Diesel; un transformateur dans l’huile à secondaire variable permettait de réduire la tension à 3o, 40, 5o ou 60 volts.
- Le four comportait trois électrodes en charbon de 2o3 X ao3 millimètres et de 1,5 mètre de longueur.
- Des trous de coulée, placés à différentes hauteurs, servaient à la coulée du métal et des. scories.
- Comme il ne s’agissait que d’essais, on se contenta de faire marcher le four pendant 10 à 12 jours chaque fois, bien que l’on eût pu le faire fonctionner pendant un mois sans interruption. Le four était chauffé préalablement à l’aide d’un feu de bois ou de coke. On ajoutait en moyenne 14 kilogrammes de « culm » pour 100 kilogrammes de minerai. Au début le courant était de 1 000 ampères environ par phase sous 60 volts; peu à peu, suivant la marche de la réaction, on passait au régime normal (2 5oo ampères sous 40 volts) ; on ne descendit que rarement au-dessous de 3o volts.
- Au début, les oscillations du courant étaient assez accentuées, mais elles cessaient dès que les électrodes s’étaient formées. La première coulée de métal avait lieu après une demi-heure, la première coulée
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- de scories après un fonctionnement de plusieurs heures. L’aspect des scories donnait dies indications utiles sur la marche du four. Celle-ci était bonne lorsque les scories présentaient un aspect vitreux et d’un gris sombre et coulaient bien.
- Après un fonctionnement de plusieurs heures on opéra diverses adjonctions afin de faire passer les arséniures et les sulfures de fer dans les scories et éviter, par suite, la formation de résidus.
- Onoblint, avec des minerais ne présentant pas une tropgrande impureté, un métal à 98 % . Par l’emploi de mineraide Bolivie ordinaire, contenant seulement 49,5 % d’étain et i5 % environ de fer, on atteignit une production moyenne de 9a % , s’élevant parfois à 97 % .
- Le métal en fusion élait recueilli dans des bassins du type usuel où on insufflait de l’air grâce à un tube de. fer percé de trous. De cette manière, on atteignait la pureté commerciale de 99,7a % et au-dessus. Le moulage en blocs et les opérations ultérieures s’effectuaient de la manière ordinaire.
- La production, la consommation d’énergie et les pertes dans les scories sont étroitement liées. On peut facile ment obtenir des scories ne contenant que o,aE) % d’étain. Mais ce procédé n'était pas économique, étant donné le prix de revient de l’énergie dans le cas particulier, car on consommait 3 000 kilowatts-heures par tonne de métal.
- D’autre part, avec des scories renfermant 17 à 19 % d’étain, la consommation d’énergie pourrait être abaissée à 1 3oo kilowatts-heures par tonne. Mais, étant donné qu’on ne disposait que d’un four et que les scories ne pouvaient être traitées à nouveau, ce procédé n’élait pas non plus économiquement applicable.
- On se tint donc, relativement à la consommation d’énergie, entre les deux extrêmes, c’est-à-dire à une production de métal d’environ 96 %. Les chiffres suivants, donnés à titre d’exemple, représentent les résultats moyens d’une semaine de fonctionnement :
- Matière première :
- Minerais : 9 55i kgs à 57 % ... 5 444 kgs d’étain
- Déchets..................... 1 o54 »
- 6 4y.S kgs d’étain
- Production : 6428 kgs d’étain, soit 98,75 % .
- \
- Consommation d’énergie :
- Pour les essais de scories.... 678 kwh.
- Pour le chauffage............. 5oo »
- Report................ 1 178 kwh
- Pour la réduction.... 13 935 »
- Consommation totale. i5 u3 »
- Consommation par tonne d’étain : 2 200 kwh environ.
- Usure des électrodes : 12,7 kilogramme» par tonne d’étain.
- La consommation d’énergie indiquée représente la moyenne d’une marche continue de 8 jours. Certains jours elle descendit au-dessous de i 700 kilowatts-heures par tonne.
- D’ailleurs le minerai était très humide, ce qui élevait naturellement la consommation d’énergie.
- L’auteur conclut en indiquant que la fusion électrique de l’étain peut donner des résultats sensiblement meilleurs. Si l’on peut, à l’aide d’un second four, extraire des scories, soit de l’étain ordinaire, soit de l’étain à souder, c’est-à-dire allié avec du plomb, on peut, avec des fours de dimensions suffisantes, obtenir une consommation de 1 400 kilowatts-heures par tonne.
- On peut encore abaisser cette consommation par un mélange convenable de minerais.
- De même, avec une grande installation industrielle moderne, on peut aussi augmenter le rendement.
- D’autre part, le four électrique donne continuellement, dès le début de son fonctionnement, de l’étain pur, ce qui n’est pas le cas avec le four à flamme. Ce dernier exige 20 à 25 % de charbon de réduction, alors que 14 % suffisent avec le four électrique. Enfin, les salaires du personnel, d’une part,l’encombrement du matériel, d’autre part, sont moins élevés avec le four électrique.
- L’usure des électrodes est pratiquement négligeable.
- Ces considérations permettent donc d’envisager dès à présent la possibilité de la fusion électrique de l’étain, moyennant un prix de revient approprié de l’énergie électrique. M. K.
- TÉLÉGRAPHIE ET TÉLÉPHONIE
- Le microphone Egner-Holmstrôm pour courants de haute intensité ('). — G. Egner et J. Gunnar-Holmstrom.— Elektrotechnisclie Zeitschrift 29 février et 7 mars 1912.
- Lorsque Poulsen publia en 1906 (2) son système
- (*) Les résultats des essais efl'eetués avec ce microphone ont été publiés dans la Lumière Electrique, 20 et 27 novembre 1909.
- (2) Elektrotechnische Zeitschrift, 1906, p. 1040.
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- de télégraphie sans fil avec ondes non amorties ou faiblement amorties, il considéra comme pratiquement résolu également le problème de la téléphonie sans fil. Cependant, pour les communications à longues distances, il était nécessaire déposséder un microphone qui pût supporter un courant assez intense et faire varier celui-ci selon les vibrations de la parole.
- C’est à l’étude d’un tel microphone que les auteurs se sont livrés depuis 1907; ils ont réalisé actuellement deux types de microphones, l’un pour la téléphonie sans fil, l’autre pour la téléphonie sur les lignes très longues, très différents extérieurement, mais basés tous deux sur le même principe.
- La première idée qui guida les auteurs fut d’entourer les contacts du microphone d’un autre gaz que l’air afin d’assurer d’abord leur refroidissement, de les préserver ensuite de l’oxydation et enfin d’obtenir un meilleur effet microphonique grâce à la formation éventuelle d’ions sur les surfaces de contact. Le microphone actuellement en usage dans les appareils téléphoniques, et qui fut le point de départ des auteurs, ne comprend pas, en effet, en principe autre chose que les bâtonnets du professeur Hughes, c'est-à-dire un ou plusieurs contacts libres. La couche isolante qui entoure ces contacts joue naturellement un rôle important.
- Lors de leurs essais avec des contacts entourés de différents gaz (ou liquides), les auteurs constatèrent aisément que certains gaz, et surtout l’hydrogène pur, exerçaient une influence visiblement favorable. Ils remarquèrent également que d’autres facteurs jouaient un rôle important et cherchèrent à déterminer les plus importants de ces facteurs.
- Fig'. 1. — Microphone d’essai.
- C’est dans ce but qu’ils construisirent le modèle d’essai représenté par la figure 1. Cet appareil se composait d’une robuste plaque d’ébonite P supportée par des pieds F de hauteur réglable ; une gouttière circulaire R, remplie de mercure, assurait l’étanchéité ; au centre se trouvait un élément de microphone à g’renaille de charbon C. Un robuste anneau de fer J, qui baignait dans la gouttière R et re-
- posait sur des vis réglables S, supportait la membrane M, à laquelle était fixée l’électrode vibrante supérieure E. A l’aide des vis de réglage 011 pouvait modifier à volonté la position de L’électrode supérieure par rapport à l’élément à grenaille, c’est-à-dire la pression entre les surfaces de contact. L’appareil était, en outre, muni de tubes de remplissage et d’évacuation, GG pour le gaz et WW pour l’eau de refroidissement. Une spirale tubulaire K. était prévue pour le refroidissement de la membrane. Pour des raisons exposées plus loin la membrane était en aluminium mince et fortement tendue à l’aidé d’anneaux tendeurs, combinés avec l’anneau de fer (fig- ')
- Les premiers essais furent effectués avec un large élément de charbon à grandes surfaces sans refroidissement par eau ; la quantité de chaleur par unité de surface, engendrée par le passage du courant, n’était cependant pas trop élevée. Cet élément à grande surface, qui exigeait l’emploi d’une membrane horizontale, présentait cependant un inconvénient. La pression sur la surface de contact en chaque point de l’électrode vibrante devait être la même, condition sans laquelle on n’obtenait pas un bon effet micropbonique. S’il se produisait en un point seulement une très légère agglutination des grains de eharbon, le microphone devenait de suite beaucoup plus faible. >
- Non seulement les plus fortes et les plus faibles vibrations étaient montées en parallèle, de sorte que les premières absorbaient pour ainsi dire les dernières, mais en outre les vibrations ne se produisaient pas en même temps aux différents points. La ligure 2 représente une membrane M au milieu S de laquelle est fixée une électrode E. Si la pression en un point K est plus grande qu’aux autres points, l’électrode oscille nécessairement autour du point K.
- E K Fig. 2.
- Le mouvement est évidemment très peu accentué, puisqu’il ne s’agit que de très faibles amplitudes ; il est toutefois suffisant pour compliquer le mouvement général de l’électrode et supprimer une grande partie del’effet du microphone. Ce phénomène n’a pas été observé d’une manière complète jusqu'à présent, étant donné que les microphones usuels possèdent des éléments de charbon relativement petits et ne
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- travaillent qu’à une très faible pression entre les contacts.
- Dautre part, il n’était pas possible de fixer directement l'électrode à la membrane ou d’employer la membrane elle-même comme électrode, La chaleur engendrée par le courant dans l’électrode produisait des modifications de la matière qui modifiaient elles-mêmes les propriétés vibrantes de la membrane et la pression donnée par les vis de réglage. 11 était donc nécessaire d’éloigner l’électrode de la membrane encore plus qu’il n’est indiqué sur la figure a. Mais on augmentait ainsi le danger de la formation de vibrations supplémentaires, car toute différence dépréssion sur la surface de contact agissait ainsi sur la membrane pour ainsi dire par l’intermédiaire d’un levier.
- En outre, une membrane vibrante de forme normale ne vibre pas en général simplement avec un ventre au milieu, mais se divise le plus souvent en ventres et en nœuds dissymétriquement répartis, ce qui contribue également à compliquer les vibrations de l’électrode.
- Les essais des auteurs démontrèrent que la meilleure méthode pour obtenir une membrane vibrant simplement avec un nœud en son milieu était de tendre celle-ci comme une peau de tambour; la matière se prêtant le mieux à cet usage est l’aluminium, et la meilleure méthode de tension consiste à tendre la membrane progressivement avec d’assez longs intervalles de repos; on parvient ainsi à éliminer peu à peu toutes les inégalités tension.
- S
- Fig1. 3. — Dispositif reliant l’électrode vibrante à la membrane tendue.
- La figure 3 m.ontre le principe du dispositif de construction grâce auquel les difficultés énumérées ci-dessus furent surmontées.
- L’électrode E est placée à distance de la membrane, à laquelle elle est fixée par une vis S, un cylindre C et deux disques rigides A et B, placées de part et d’autre de la membrane. Grâce à ce dispositif l’électrode est reliée rigidementà une grande surface de la partie médiane de la membrane. Par suite tous les points de l’électrode sont contraints à vibrer -avec la même phase et la même amplitude que la
- partie médiane de la membrane, c’est-à-dire que la partie de celle-ci qui vibre le plus fortement.
- Pour obtenir un résultat satisfaisant, le cylindre C doit avoir un diamètre d’autant plus grand que sa longueur, c’est-à-dire la distance entre la membrane et l’électrode, est elle-même plus grande ; en outre ce cylindre doit être en matière dure, par exemple en acier ou en verre.
- La réalisation d’un modèle définitif exigea de nombreuses et minutieuse expériences pour déterminer les influences respectives de la pression entre les surfaces de contact, de l’étendue et de la nature de ces dernières surfaces, de l’intensité du courant et de la nature du gaz employé.
- La pression entre les surfaces de contact a une influence importante, car, si elle est trop faible, la parole s’accompagne d’un bourdonnement plus ou moins prononcé qui révèle la formation d’arcs entre les contacts ; un déplacement de l’électrode supérieure, de l’ordre de i à a centièmes de millimètre seulement, peut modifier sensiblement la résistance du microphone.
- Par contre l’étendue des surfaces de contact semble n’avoir qu’une influence insensible ; on peut faire varier cette étendue dans le rapport de 11 à i sans observer de différence notable dans l’effet microphonique. L’intensité du courant, au contraire, influe sensiblement sur la résistance dû microphone, cette dernière diminuant notablement lorsque l’intensité augmente, de sorte que la différence de potentiel aux bornes du microphone semble, dans les mêmes conditions de refroidissement, se maintenir aune valeur constante.
- D’autre pari la grenaille de charbon semble, pour des intensités élevées, donner de meilleurs résultats que les surfaces de contact métalliques.
- Parmi les gaz dont les auteurs essayèrent l’emploi, l’hydrogène et le gaz d’éclairage montrèrent une bonne influence sur le microphone. L’hydrogène permet au microphone de fonctionner à un voltage plus élevé que sans l’emploi de ce gaz ; la résistance du microphone est donc ainsi augmentée. La transmission était par suite plus nette avec l’hydrogène. Il estvraique l’emploi de ce gaz entraîne une complication dans certains cas de lapratique, mais cette complication est de peu d’importance pour les grandes stations de téléphonie sans fil. On peut d’ailleurs obtenir un fonctionnement satisfaisant sans hydrogène, mais l’emploi de ce type de microphone sans ce gaz doit être exceptionnel et, en tout cas, complètement évité pour la téléphonie avec lignes.
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- Enfin la température de l’élément en charbon a également une grande influence. L’augmentation de celte température, par suite du passage du courant, provoque d’abord une dilatation des diverses parties de l’élément et la diminution de l'étanchéité de celui-ci, lorsque cette étanchéité est assurée par du feutre ou une matière analogue ; d’autre part l’accroissement de la température affaiblit les variations de résistance du microphone et provoque une perturbation des propriétés vibrantes de la membrane. La nécessité de limiter la température par un dispositif de refroidissement artificiel s’imposait donc ; c’est pourquoi les auteurs recoururent d’abord au refroidissement par circulation d’eau (fig. i); mais, si ce dispositif donna des résultats satisfaisants au laboratoire, il ne répondait pas aux besoins de la pratique. C’est ce qui amena les auteurs à réaliser dans ce but le modèle d’appareil représenté par la figure 4>
- lodlooG
- Fig. 4- — Microphone avec réservoir à liquide.
- Dans ce modèle, la membrane est également horizontale, mais elle se trouve sous l’élément de charbon, de sorte que la membrane est mieux protégée contre la chaleur engendrée dans celui-ci, puisqu’elle n’est plus chauffée par convection; d’autre part, une couche intermédiaire de mica s’oppose à la transmission de chaleur par conductibilité de l’élément à la membrane.
- L’électrode supérieure fixe C est montée sur une plaque de cuivre K laquelle forme le fond d’un réservoir W, que l’on remplit d’eau ou d’un autre liquide susceptible de refroidir. La chaleur engendrée dans l’élément de charbon gagne, à travers l’électrode C,
- le fond du réservoir ; les couches inférieures du liquide siéchaufïant alors montent vers la partie supérieure du réservoir et sont remplacées par des couches froides. Ce mouvement du liquide répartit la chaleur sur toute la surface du réservoir, d’où elle est évacuée par rayonnement et convection. Bientôt s’établit ainsi un état d’équilibre, grâce auquel la quantité de chaleur évacuée est égale à la quantité de chaleur produite dans l’élément de charbon.
- La construction de l’élément posa, d’autre part, un problème difficile à résoudre. En effet le feutre, qui est la seule matière d’un emploi pratique pour assurer la fermeture des. éléments à grenaille, brûle lorsque le courant atteint une certaine intensité; il y avait donc lieu de chercher un dispositif protégeant le feutre. La figure 5 montre la solution adoptée par les auteurs dans ce but; un anneau de mica R, isolant le feutre, entoure extérieurement la
- Fig. 5. — Dispositif de protection du feutre.
- partie supérieure de l’élément. Grâce à ce dispositif il ne passe qu’un faible courant dans les parties de la couche de grenaille située au voisinage de l’anneau de feutre, ce qui évite réchauffement de celui-ci.
- Ainsi que l’indiquent les figures 4 et 5, l’électrode supérieure était divisée en deux parties, une partie intérieure reliée directement au fond du réservoir à liquide, et une partie extérieure annulaire isolée de ce dernier par un mince disque de mica. Le courant passait de l’une des parties de l’électrode supérieure à l’électrode vibrante, puis de celle-ci à l’autre partie de l’électrode supérieure ; il traversait donc deux fois l’élément de charbon, de sorte que le fonctionnement de l’appareil était analogue à celui de deux microphones montés en série ; il donnait donc ainsi avec une tension plus élevée et une intensité moindre le même résultat qu’un microphone simple avec une intensité plus élevée et une tension moindre.
- La figure 6 montre le schéma de montage de ce type de microphone.
- En G se trouvent des lampes à incandescence à filament de carbone de 16 bougies Hefner sous no volts, D est une bobine de self de ioo ohms à circuit magnétique fermé, M le microphone, G un conden-
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- sateur, P le primaire et S le secondaire du transformateur T, H le récepteur, et B le crochet de celui-ci avec son contact K. Les deux fils de la ligne téléphonique sont désignés par Lj et L2. Si le courant employé est un courant d’éclairage à 220 volts et si le
- Li L,
- Fig. 6. — Schéma du microphone de 1909.
- microphone est convenablement réglé, ce dernier est traversé par 1 courant de plus de 1 ampère, la tension aux bornes du microphone étant de 8 volts environ. Le voltmètre Y accuse, lorsqu'on parle dans le microphone, de très fortes variations; la tension monte jusqu’à 12 ou 16 volts, tandis que le courant reste à peu près constant à cause des grandes résistances G et D. La bobine de self D et le condensateur C (de 3o à 40 microfarads) empêchent les variations du réseau de parvenir jusqu’au circuit microphonique et de troubler les courants de conversation.
- Avec cet appareilles auteurs parvinrent, dès juin 1909, à téléphoner de Berlin à Stockholm, de Paris à Stockholm, et aussi de Paris à Sundsvall (2 85okilomètres dont 48 kilomètres de câble).
- Cet appareil fonctionnait, ainsi qu’il a été dit plus haut, comme deux microphones en série. Afin d’obtenir encore de meilleurs résultats, les auteurs eurent l’idée d’employer plus de deux éléments, c’est-à-dire de réaliser un microphone multicellulaire, à l’aide duquel ils réussirent, en juillet 1909, à téléphoner sans fil entre les deux stations de télégraphie sans fil du système Poulsen de Lyngby el d’Esbjerg, distantes d’environ 280 kilomètres.
- Toutefois tous ces appareils présentaient le défaut d’exiger un réglage de la pression entre les contacts. Afin d'obvier à cet inconvénient, les auteurs placèrent la membrane verticalement, de sorte que la pression dans les éléments ne dépendait que deda grandeur de ceux-ci et de la quantité des grains de charbon.
- La figure 7 montre la disposition adoptée pour ce type de microphone. L’électrode fixe D en cuivre
- est creuse et remplie par le liquide provenant du réservoir W ; la surface de contact C, très mince, est en charbon. Les anneaux de feutre F4 et F<,, destinés à assurer l’étanchéité, entourent l’électrode D et se trouvent, l’un à l’intérieur, l’autre au-dessus d’une capsule d'aluminium annulaire K, qui enserre,
- s —
- Fig. 7. —: Disposition actuelle des éléments.
- d’autre part, une bague d’amiante ou d’une autre matière isolante et incombustible R. La bague R forme la paroi latérale de l’élément de charbon et touche l’électrode vibrante E.
- Chacun des éléments de charbon est entouré d’une capsule annulaire et d’anneaux de feutre selon la même disposition; toutes ces capsules s’appuient sur un socle commun S pressé contre l’électrode vibrante par des ressorts J, de sorte, que tous les éléments sont complètement fermés. La figure 8 représente d’ailleurs la section d’un microphone construit d’après ce principe pour de fortes intensités. Ce microphone est pourvu de 16 électrodes fixes, creuses et reliées à un réservoir commun, rempli
- ((a© p© 00\ o©
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- Fig. 8. — Microphone pour fortes intensités.
- d’huile ou d’un autre liquide isolant. L’électrode vibrante est subdivisée en 4 électrodes isolées les unes des autres, dont chacune correspond à 4 élec-
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- t rode s fixes. On dispose donc de 4 groupes d’éléments en charbon ; chaque groupe, comprenant deux séries de deux éléments chacune montées en parallèle, est relié à deux bornes extérieures. Les connexions entre ces bornes permettent de réaliser les combinaisons suivantes :
- a) 8 séries de deux éléments chacune montées en parallèle, ce qui correspond à une tension de io à ii» volts, l’intensité pouvant aller jusqu’à 20 ampères;
- b) 4 séries de quatre éléments chacune montées en parallèle, 20 à 3o volts, 10 ampères;
- c) 2 séries de huit éléments chacune montées en parallèle, tension 40 à 60 volts, intensité 5 ampères.
- B
- La consommation du microphone est donc de 200 à 3oo watts.
- Afin d’éviter réchauffement de la membrane par l’élément de charbon, une pièce annulaire massive d’aluminium A est montée d’une manière étanche sur cette membrane ; en outre le cylindre G qui relie la membrane à l’électrode est construit en verre ou en une autre matière peu conductrice de la chaleur. Les parois du" réservoir à liquide sont en aluminium assez épais ou en matière analogue, afin d’obtenir une rapide répartition de la chaleur sur la plus grande partie possible de la paroi latérale du réservoir (fig. 8).
- Afin d’étudier le fonctionnement de ce microphone, lorsqu’il est parcouru par un courant de grande intensité, cet appareil fut intercalé en M dans le circuit d’un arc électrique B (fig. 9) ; G est un condensateur de 20 à 40 microfarads, R. un rhéostat, A un ampèremètre et V un voltmètre.
- Lorsqu’on parle dans le microphone, on entend Tare vibrer fortement et très nettement.
- Les auteurs ont également réalisé, d’après les mêmes principes et en collaboration avec la maison
- Ericsson et C° de Stockholm, un* microphone destiné à la téléphonie sur les longues lignes; la figure 10 représente la coupe de ce dernier appareil. Ce microphone est pourvu de i électrodes creuses, remplies de liquide par un réservoir clos. L’électrode vibrante est divisée diamétralement en deux parties;
- Fig. 10. —Microphone Ericsson pour fortes intensités.
- par suite les 4 éléments peuvent être montés soit tous en parallèle, soit par deux séries de deux éléments chacune en parallèle. Le courant d’alimentation peut être emprunté, soit à un réseau d’éclairage, soit à une batterie de piles sèches; le schéma
- Fig'. 11.— Schéma simplifié du microphone Ericsson.
- de la figure 11 représente les deux alternatives. Le commutateur U permet de donner à l’intensité du courant 3 valeurs différentes.
- Ainsi que le montre la figure 12, le microphone et un récepteur sont montés sur un poste spécial à intensité élevée, lequel doit être combiné avec un poste téléphonique ordinaire. Le poste à intensité élevée, qui ne possède ni magnéto ni sonnerie d’appel,
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- est intercalé dans la ligne dès qu’on décroche le récepteur correspondant. Quand ces postes ne sont pas employés., c’est le poste téléphonique ordinaire qui est relié à la ligne.
- La figure i3 représente le schéma de montage du poste à intensité élevée.
- H H1H h q q q i—
- Fig. 12. — Disposition d'un poste à intensité élevée.
- Le récepteur de gauche est pourvu,dans la poignée, d’un commutateur qui, lorsqu’on appuie sur la baguette qui l’actionne, met en court-circuit le secondaire du transformateur; lorsqu’on cesse d’appuyer sur la baguette, c’est le récepteur qui est mis en court-circuit. L’opérateur doit donc toujours appuyer sur la baguette lorsqu’il ne parle pas lui-même. Ce dispositif permet d’éviter, d’une part le passage du courant intense émis par le poste dans le récepteur, d’autre part l’affaiblissement du courant arrivant au poste.
- L’expérience montre que les postes téléphoniques actuels permettent de téléphoner à une distance de i ooo kilomètres environ avec des lignes de cuivre de 3 millimètres et de % ooo kilomètres environ avec des lignes de cuivre de 4,5 millimètres.
- Si l’on se proposait de téléphoner à une distance double des distances atteintes habituellement jus-
- qu’ici, il serait nécèssairé de disposer d’un" microphone.émettant des courants 3ofois plus intenses que les microphones ordinaires ; pour atteindre une . distance triple, l’intensité microphonique devait être 900 fois plus grande.
- Or les essais des auteurs ont démontré qu’un dédoublement de la distance est réalisable de cette manière, mais qu’il est difficile de donner à un microphone construit dans ce but une forme s’adaptant à l’usage pratique. C’est pourquoi les auteurs n’ont cherché à réaliser pratiquement qu’un appareil permettant d’augmenter la distance de 70 % seulement,
- Fig. i3. — Schéma de montage complet du microphone Ericsson.
- ce qui suffit pour les besoins actuels et n’exige qu’un microphone 10 à 12 fois plus puissant que les microphones -ordinaires. Les essais ont montré qu’à l’emploi 4,7 et 10 éléments (fig. 10 et 11) correspondent des augmentations de distance respectives de 3o, 5o et 70 % environ par rapport aux distances atteintes avec les appareils employés par l’administration suédoise des téléphones. J.-L. M.
- BIBLIOGRAPHIE
- Il est donné une analyse des ouvrages dont deux exemplaires sont envoyés à la Rédaction.
- Biographie et notice sur les travaux de Heni'y Pellat, publiées par M. Solange Pellat. — E. Basset et Ciu, éditeurs, Paris.
- La physique, et particulièrement la science élec-
- trique, ont fait une perte bien sensible dans la personne de Henry Pellat, l’éminent professeur à la Sorbonne, qu’une maladie courte et imprévue a enlevé, le 18 décembre 1909, à la présidence de la Société
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- Internationale: des Électriciens dont il dirigeait avec tant d’éclat et de compétence les travaux.
- Son fils vient de consacrer à sa mémoire une notice, d’une cinquantaine de pages, qui constitue, en même temps qu’un pieux hommage à la mémoire de ce savant regretté, un index des plus précieux pour les physiciens et électriciens qui voudront pouvoir se reporter facilement à ses travaux, pour la plupart dispersés dans de nombreuses Revues.
- Là partie biographique est une synthèse des articles et des discours de sommités de la science française, telles que MM. Appel, Bouty,Puiseux, qui ont pu apprécier à sa juste valeur, chacun à leur point de vue spécial, l’œuvre de Pellat.
- Comme on le sait, Pellat a été un chercheur ardent et consciencieux et un professeur excellent, d’une admirable clarté d’exposition et d’un grand dévouement pour ses élèves. J’ai eu moi-même l’occasion d’apprécier avec gratitude son amabilité et sa science quand, il y a ans, je travaillais au laboratoire de Potier à l’Ecole Polytechnique, à l’époque où il étudiait avec ce dernier l’équivalent électrochimique de l’argent, où il construisait l’ampère-étalon et procédait à la mesure de v ; travaux de premier ordre qui ont contribué à le faire connaître de tous les électriciens, et qui ont montré en même temps combien il avait le sens de la construction et de la précision. On peut dire sans exagération que la métrologie électrique française a fait en lui une perte irréparable.
- Les électriciens lui devaient non seulement ses remarquables études sur les mesures, unités et grandeurs électriques, mais encore de nombreuses recherches sur la polarisation, et une théorie capitale de l’électrostatique « non fondée sur les lois de Coulomb ». Il avait consacré aussi à l’exposé de l’électricité théorique un important traité didactique en trois volumes.
- 11 a touché, d’ailleurs, à presque toutes les branches, de l’électricité, a apporté à chacune d’intéressantes et originales contributions. Les plus connues sont celles qui se rattachent à la polarisation et aux différences de potentiel de contact ; à la décharge électrique dans les tubes raréfiés, notamment en ce qui concerne les rayons magnéto-cathodiques, au sujet desquels il n’a pas toujours été d’accord avec d’autres physiciens éminents. Il s’est même occupé de plusieurs applications de l’électricité.
- Il s’est occupé également avec succès de la thermodynamique, sur laquelle il a publié un excellent Cours, soumettant à une critique approfondie les principes mêmes de cette science. Ses leçons sur la
- polarisation optique et sur l’optique cristalline, ses Cours de physique pour l’enseignement secondaire ont été d’autres témoignages de l’activité quasi universelle de son esprit.
- Enfin, M. Solange Pellat, pour donner un exemple du sens philosophique de son père, ajoute à la bibliographie qui remplit la plus grande partie de la notice quelques pages de réflexions de Pellat sur « l’univers et les lois naturelles ».
- Au lieu de se contenter, comme Kelvin et Helm-holtz,d’envisager les conséquences de la dégradation de l’énergie pour l’avenir de l’univers, considéré comme un vaste système infini en matière et en énergie, et d’en prédire la mort, Pellat remonte en arrière et se demande comment on peut expliquer Y origine de cet univers ; il démontre très simplement que si l’univers est fini, ou bien il a dû être créé de toutes pièces à un moment donné, ou bien il faut imaginer plusieurs systèmes d’univers indépendants, en nombre infini, remplissant un espace infini, et dont un .entrechoquement a été le point de départ de notre système actuel.
- En résumé, celte notice est pleine de choses intéressantes, utiles à consulter pour tous les physiciens, et précieuse pour tous ceux qui ont eu l’occasion de connaître et d’apprécier le savant éminent et si sympathique dont elle résume la vie et la carrière scientifique.
- À. Blondel.
- La pila elettrica (La pile électrique), par A. Astolfoni. — Un volume in-i6 de 297 pages, avec io5 figures. — Ulrico Hoepli, éditeur, Milan. — Prix : relié, 3 francs.
- Ce petit ouvrage, entièrement consacré à un sujet quelque peu délaissé ces derniers temps par la littérature technique, est très complet et d’une excellente présentation. Après quelques notions générales sur les éléments primaires, l’auteur indique les méthodes de mesures industrielles et de laboratoire, la disposition pratique des éléments et les règles d’entretien et de fonctionnement des batteries de piles; puis il passe en revue les innombrables types de piles actuellement en service.
- Le dernier chapitre est consacré à l’étude séparée des matériaux qui constituent les piles.
- Ce nouveau fascicule de la colleclion-des excellents manuels Hoepli est bien digne d’y figurer.
- S. F.
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- CHRONIQUE INDUSTRIELLE ET FINANCIÈRE
- ÉTUDES ÉCONOMIQUES
- La première commission du conseil municipal, présidée par M. Roussel, qui avait à examiner fa demande de concession de force motrice dans Paris de l’Énergie Electrique du département de la Seine, a été d’avis de rejeter cette demande, A la suite de ce vote, le rapporteur de la commission, qui n’était autre que M. Roussel, a donné sa démission et de rapporteur et de président; le vote s’était réparti de la manière suivante : quatre voix pour, cinq eontreet deux, abstentions. Ce vote a surpris, prétendent certaines feuilles financières; peut-être moins qu’on ne le pense ! Les propositions faites par l’Énergie Électrique étaient des plus avantageuses pour tous les industriels parisiens, qui utilisent sous quelque forme que ce soit l’énergie mécanique. Au taux de seize centimes le kilowatt, tous n’auraient pas hésité à abandonner peu à peu machines à vapeur, moteurs à gaz de: ville et moteurs à gaz pauvre pour leur substituer le moteur asynchrone peu encombrant, d’un prix réduit, d’un rendement supérieur, d’un maniement si facile. Du même coup, c’était l’abaissement des prix de revient de toutes ces innombrables choses qui se fabriquent et se construisent à Paris, pour plusieurs raisons dont quelques-unes eussent suffi à entraîner un vote favorable de la commission : d’abord le prix unitaire de l’énergie se trouvait très abaissé, puis l'exiguïté des locaux nécessaires à l’installation des moteurs entraînait la réduction des loyers, des impôts et des assurances ; enfin, la diminution des frais de premier établissement et l'inutilité de dispositifs de sécurité exigés;au contraire par les ïnstal'fations'de chaudières, par exemple, avait pour conséquence la diminution des prévisions d’amortissements. Nous ne parlerons que pour mémoire de la satisfaction donnée aux commissions d’hygiène par la suppression de multiples foyers qui' empoisonnent Paris. Le corollaire de cette réduction des prix de revient eût été un nouvel essor de l’industrie en général pour le plus grand profit du budget de la Ville et de la main-d’œuvre ouvrière. Maïs tout cela est venu se briser devant celte considération d’à côté que concéder à d’autres qu’à la Compagnie Parisienne de Distribution d’Ëlec-trieïté le droit de canaliser dans Paris, citait à la fois de nouveau encombrer nos voies publiques,
- et risquer de compromettre les profits de cette dernière Compagnie.
- La Ville de Paris est intéressée aux recettes de la Compagnie Parisienne ; elle ne l’eût pas moins été à celles de la Société d’Energie qui lui avait fait sa part. Mais ily»a un article de la loi de 1906 qui autorise le concessionnaire de force motrice à distribuer 1e. courant de lumière à ses propres clients pour les besoins de leur industrie. Sous le couvert de cet article, n’était-ce point menacer le monopole de l'actuelle concessionnaire de la Ville? Et puis que vaut l’intérêt du public en face de certaines rivalités? La question pourtant n’est point enterrée et reviendra sous une forme ou sous une autre, parce qu’elle a de trop grandes conséquences économiques; elle surgira malgré les opposants et à cause de toutes ces considérations économiques et hygiéniques plus fortes que les intérêts d’un groupe. Les actions de la Compagnie Parisienne ont salué cette décision d’une hausse de dix points qui ne modifie pas à notre sens les conclusions d’un de nos derniers articles.
- La Compagnie Générale Parisienne de Tramways
- a tenu son assemblée générale ordinaire le 15 mars. Les résultats présentés par le Conseil font ressortir un bénéfice brut d’exploitation de 2 425 929 francs; en y ajoutant les recettes diverses et le reliquat de l’exercice précédent, l'ensemble des bénéfices bruts s’élève à 2 859 820 francs. Après déduction de divers soldes débiteurs, notamment des intérêts et arrérages dus sur les avances consenties par la Compagnie Thomson-Houston et après affectation d’une somme de 5oo 000 francs à la provision pour réfection des voies, le solde créditeur à répartir s’inscrit à 1 945 919 francs. Il a reçu les affectations suivantes :
- A la réserve légale.............. 96 8'46 3i
- Aux actions de priorité non amorties
- 5 % ........................... 738 862 5o
- Aux actions ordinaires, non amorties
- 4 94'........................ 999 47° 00
- Report à nouveau................. * 74® 33
- Dans l’ensemble les résultats se .sont améliorés puisque cette année le Conseil a jugé la situation de trésorerie suffisamment bonne pour distribuer 4 % aux actions ordinaires. Néanmoins, au regard d’un capital de 45 millions, le bénéfice brut ne représente encore que 6yî5- % , et le bénéfice net amortissement et prévision non déduits seulement 5,24 % . La Gom-
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- pagnie, depuis deux ans, a eu à lutter contre une série de fâcheuses circonstances qui ont compromis sa situation financière : la grève, les inondations, l’arrêt de l’usine qui alimentait ses lignes. Pour ce dernier fait, elle a perçu cette année à titre d’indemnité versée par la Compagnie Générale de Distribution d?Energie une somme de 200000 francs. Mais si la grève et les inondations ne se sont pas renouvelées, l’abaissement des tarifs, la concurrence des lignes métropolitaines et des omnibus automobiles n’ont pas manqué de faire sentir leurs effets.
- L'abaissement, dés tarifs a produit ce que les secteurs avaient constaté d’abord dés l’emploi des lampes à filament métallique, puis ensuite par la réduction des prix du courant : la recette est tombée sur la ligne circulaire la mieux équipée et la plus productive de 2956417 à 2684720 francs, malgré une augmentation du nombre des voyageurs qui a atteint i3 %. Puis le sectionnement n’a pas encore donné dans Paris tous les résultats attendus. D’autre part la charge de l’avance de 10 millions consentie par la Compagnie Thomson-Houston grève lourdement le compte d’exploitation. Le rapport du Conseil explique précisément que la Compagnie n’avait pas le loisir de la consolider à son gré, car la Compagnie Thomson s’était réservé le droit jusqu’à présent de convertir son avance en actions ordinaires au pair au moment qu’elle choisirait le plus favorable à ses intérêts. Le cours de ces derniers titres étant encore au-dessous du pair, le compte d’entreprise générale aurait pu subsister au bilan encore fort longtemps. Heureusement le renouvellement des concessions obtenu après de longs pourparlers et avec dc très grandes difficultés impose à la Compagnie Générale de Tramways l’exécution de 10 millions de travaux environ. Son créancier étant entrepreneur de travaux de cette sorte, il y avait une combinaison à mettre sur pied qui ménagea l’un et l’autre. Elle se traduira pour la Thomson Houston par une commande d’exé-bution des lignes et du matériel à des conditions satisfaisantes, pas trop onéreuses pour son débiteur qui a l’obligation d’émettre des obligations de 5oo francs au pair, au taux de 4 % , en nombre suffisant pour représenter sa dette antérieure en même temps que 24 000 obligations de même valeur nominale et du môme taux dont les produits permettront de solder les travaux neufs. En pratique, le Conseil utilisera les sommes à provenir de cette seconde tranche à rembourser,autant qu’il le pourra,l’avance antérieure; et les titres au pair qu’il doit à son créancier il ne les détachera de la souche que s’il y a nécessité..
- En résumé, le Conseil espère transformer peu à peu une dette à 5 % en une dette à 4,5 % et économiser ainsi 60 000 francs. C’est peu sur un budget total de 17 millions, mais c’est la conséquence des conditions dans lesquelles vivent nos Compagnies de . traction. L’un des aclionnaires’présents à l’assemblée a témoigné sa surprise de voir que les titres de la Compagnie étaient dépréciés beaucoup plus que ceux des Tramways de Paris et du département de la Seine qui donnent le même revenu proportionnel. Mais ces derniers bénéficient de multiples avantages : trolley aérien, absence de concurrence, parcours extérieurs plus faciles, travaux d’installation moins onéreux, augmentation assurée du trafic, la banlieue devenant de plus en plus fréquentée par le Parisien, enfin l’étendue de réseau beaucoup plus importante.'Les recettes de 1912 de la Compagnie Générale s’annoncent comme supérieures à celles de 1911 ; les influences déprimantes dont nous avons parlé s’atténuent, et le président a pu dire que n’ayant pas à[se repentir des résultats fournis par les lignes'du groupe du Châtelet, il croyait à l’excellence de celles qui sont à équiper.
- La Compagnie des Tramways de Nice et du Littoral a obtenu de son côté, au cours de l’exercice, un produit brut d’exploitation de 1 261 238 francs, en augmentation de 200 000 environ sur celui de l’exercice précédent. Toutes charges et tous amortissements déduits, le produit net n’est que de 336 639,88 francs, supérieur de 54 000 francs à celui de 1910, mais encore bien insuffisant pour rémunérer normalement un capital de i5 millions. Les intérêts de dix-sept millions d’obligations, une annuité de iSoooo francs pour rachat du réseau de Monaco grèvent lourdement les frais généraux. Au passif, près de trois millions de créditeurs divers n’ont comme contre-partie à l’actif qu’à peine un million, à condition de comprendre dans ce dernier chiffre le montant des approvisionnements. La trésorerie est donc embarrassée. Cependant la Compagnie entreprend des travaux importants tant dans la ville de Nice que sut son réseau du Littoral. La ville de Nice jui a même demandé de nouveaux sacrifices compensés par quelques avantages à l’occasion de l’augmentation du périmètre de son octroi. Le service des marchandises dont le développement a exigé l’acquisition de dix nouveaux wagons et le nouveau réseau départemental, grossiront peut-être les recettes dans la mesure du nécessaire. Cette année les actions touchent 10 francs ou 2 % et les réserves s’accroissent de 26 832 francs. D. F.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XVIII (2* Série). ~W‘14
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- TRACTION
- Paris. — Le budget de 1912 des chemins de fer français prévoit des travaux très importants, au point de vue de la construction de voies nouvelles sur le réseau du P.-L.-M, et sur celui du Midi.
- Le P.-L.-M. poursuit la construction d’un certain nombre de lignes de haute importance : tout d’abord, la ligne de l’Estaque à Miramas qui doublera, sur une partie de son parcours, la ligne Paris-Marseille. L’ouverture de la section Miramas-Port-de-Bouc est prévue très prochainement. L’ensemble de la ligne a 61 kilomètres. Sont également en cours les travaux de la ligne de Nice à la frontière d’Italie par Sospel (longueur 63kilomètres). L’exécution du raccourci Frasne-Vallorbe qui doit, comme on le sait, faciliter les débouchés français par le Simplou. est poussé avec une extrême activité; les travaux du côté suisse s’exécutent avec une activité égaie. La ligne de Morez à Saint-Claude (24 kilomètres), celle du Puy à Langogne (53 kilomètres), liaison entre le Centre et. le Midide la France doivent être achevées en 1912. Parmi les autres lignes importantes en cours d’exécution, citons celles dé Moutiers à Bourg-Saint-Maurice dans une des plus pittoresques régions de la Savoie, celle de Gannat à la Ferté-llautcrive (53 kilomètres), raccourci entre Paris et Gannat.
- . Le budget prévoit, pour tous ces travaux, une dépense de 53 100000 francs.
- Sur le Midi, la construction des lignes transpyrénéennes est l’occasion de travaux considérables, qui se poursuivent depuis 1908. Les lignes d’Oloron à Zuéra, et d'Ax-les-Thermesà Ripoli sont déjà fort avancées. En même temps, l’on poursuit l’achèvement de tout un réseau dont une bonne partie sera desservie électriquement : voici les lignes actuellement en exécution : Bazas-Auch ; Saint-Girons-Oust ; Albi à Sainte-Afïrique. L’ensemble des travaux prévus au budget 1912 atteint un total de 18970000 francs.
- Sur l’Est et l’Orléans, les travaux relatifs aux voies nouvelles n’imposèrent au budget que des charges faibles : respectivement 1 u5o 000 francs et 1680000 fr.
- En outre, sur les chemins de fer de l’Etat, iSy.kilo-mèlres sont en construction sur l’ancien réseau : lignes Saintcs-Saujon, Chantonnay^Gholet, Paris-Chartres; et 53\kilomètres sur le réseau racheté : ligne Chàteaulin à Camarct.
- A cette énumération, il faut ajouter celle des travaux complémentaires de premier établissement, dont le total,
- pour les différents réseaux, chemins dé fer de l’Étal exceptés, atteint 112 600000 francs.
- Le réseau du Nord exécutera 28 millions de travaux : agrandissements de gares, extensions diverses; à signaler notamment la continuation des travaux à l’approche de Paris'et le quadruplement des voies entre la Plainé-Saint-Denis et Aulnay,
- L’Orléans dépensera 26 millions employés notamment à l’extension des gares suivantes : Paris-Austerlitz, Tours et Sainl-Picrrc-dcs-Corps, Limoges, Nantes, gare de triage de Coutras.
- L’Est emploiera 24 millions pour continuer les grands travaux : voies nouvelles et aménagements, entrepris dans la banlieue parisienne, pour achever l’installation des ateliers du matériel roulant à Noisy-le-Sec.
- Le P.-L.-M. dispose de 23 millions qui seront appliqués surtout à l’achèvement des voies nouvelles entre Melun et Brunoy, Lyon et Chasse, Romans et Moirans, à l’aménagement des ateliers de Lyon-Guillotière.
- Le Midi dispose de 10700000 francs pour continuer l’électrification de la ligne Toulouse-Bayonne, l’agrandissement des gares de Toulouse, l'électrification des lignes pyrénéennes, et notamment la construction des usines électriques d’Eget ei de Soulom.
- Haute-Garonne. — Avis favorable est donné par la Chambre de commerce de Toulouse au projet de prolongement jusqu’à Castanet de la ligne de tramways électriques place Esquirol-Saint-Agne.
- Seine-Inférieure. — Un projet est à l’étudo. pour la création d’un réseau de tramways à Dieppe.
- Tonne. — Jusqu’au 23 avril l’enquête est ouverte à rhôlel de ville d’Auxerre sur l’avant-projét du chemin de fer d’intérêt local, à traction électrique, d’Auxerre à Tonnferre.
- Calvados. — On aunonce que la Compagnie du chemin de fer de Caen à Courseulles-sur-Mer va passer entre les mains d’une Société importante, en vue des transformations nécessaires à effectuer à cette lisme d’intérêt local. Le matériel serait renouvelé etla traction électrique remplacerait la vapeur.
- Côtes-du-Nord, -r- Est déclaré d’utilité publique l’établissement, dans le département des Côtes-du-Nord, d’un réseau de chemins de fer d’intérêt local, comprenant les lignes suivantes :
- . Lainballc à Pléneuf, 11 kilomètres.
- Yttiniac à Matignon, 47 kilomètres. .
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- 6 Avril 1942.
- Le Guildo à Saint-Briac, io kilomètres.'.
- Dinan à Gollinée, 46 kilomètres.
- Collinée à Merdrignac, 18 kilomètres.
- Broons à Plélan, i5 kilomètres.
- Dinan à Evran, 11 kilomètres.
- Plouha à Paimpol et Tréguicr, 34 kilomètres.
- Lannion à Plestin-les-Grèves et à la limite du Finistère, 16 kilomètres.
- Callac à Plouëc avec raccordement à Plouaret, 57 kilomètres.
- Guingamp à Saint-Nicolas-duTPélem, 41 kilomètres.
- Moncontour à Cartravers, 26 kilomètres.
- Plémy & Loudéac, 21 kilomètres.
- fi,Tunisie. — Le gouvernement tunisien est autorisé à eipprunter une somme de 90 5oo 000 francs, affectée exclusivement à l’achèvement de son réseau de voies ferrées et aux travaux complémentaires des lignes en exploitation.
- Ges 90 5oo 000 francs seront affectés, savoir :
- i° Pour 28 i5oooo francs aux règlements des travaux estimés en 1902 et 1907;
- 2° Pour 27 400 000 francs aux travaux complémentaires du réseau exploité ;
- 3° 34 95o 000 francs aux lignes nouvelles, savoir :
- A. — Ligne de Metlaoui à Tozeur, 5 800 000 francs.
- B. — Ligne de Grabïa à Gabès, 7 millions de francs.
- C. — Ligne de Tunis à Teboursouk, 18 i5o 000 francs.
- D. !— Ligne de Tunis à Hammam-Lif, 4 millions de francs.
- Meurthe-et-Moselle. — La Revue Industrielle de l'Est annonce que les essais de halage électrique effectués par la Compagnie Générale Electrique de Nancy, au tunnel de Mauvages, ont donné de satisfaisants résultats. L’installation permet, d’une part, la traction de convois lourds et de bateaux marchant à environ'2 kilomètres à l’heure; d’autre part, celle de bateaux à voyageurs transportant chacun i5o ouvriers à l’allure de 6 kilomètres à l’heure. Ce résultat est obtenu au moyen de cabestans à 2 vitesses, qui actionnent une série de câbles sans fin, auxquels on amarre successivement les bateaux. Cette installation fonctionne depuis plusieurs mois et assure journellement le service d’une façon entièrement satisfaisante.
- L’Etat vient de décider l’application du système de halage de la Compagnie Générale Électrique au tunnel de Foug.
- ÉCLAIRAGE
- Pyrénées-Orientales. — Le conseil municipal de Saillegousse a décidé que l'éclairage électrique serait installé dans la commune et une usine communale sera
- construite sur les plans de M. Taubert, ingénieur civil à Perpignan.
- Riiônf.. — La municipalité de Lautignié n’ayant pas accepté les conditions de M. Barudio, la question de la concession de l’éclairage électrique reste en suspens.
- Saône-et-Loire. — La municipalité de Mâcon a donné un avis favorable & une demande de la Compagnie du gaz tendant à l’extension de son réseau de distribution d’énergie électrique.
- Seine. — Le conseil municipal de Chàtenay a chargé le maire de s’entendre avec la Société Georgi pour installer l’énergie électrique à Chàtenay.
- Seine-et-Oise. — Le conseil municipal d’Oinville a donné son adhésion au projet de contrat à passer entre la commune et la Société française d’électricité relatif h la fourniture de l’électricité dans la commune.
- La Compagnie l’Union des gaz a obtenu la concession d’éclairage électrique de Marly. Le conseil municipal procède à la révision des articles du contrat.
- Seine-Inférieuiie. — Il est question de transformer l'éclairage au gaz par l’électricité à Saint-Valérv-en-Caux. La municipalité s’occupera de cette question après les élections municipales.
- Loire-Inférieure. — Le président de la Chambre de commerce de Nantes est autorisé à signer un projet de convention entre l’Etat, la ville et la Chambre' pour l’éclairage électrique du port.
- Luxembourg. — Une Association de financiers anglais s’est constituée pour établir à proximité de Boulaillc, en amont d’Esch-le-Frou, un immense barrage destiné à refouler et à capter les eaux de la Sure supérieure et à les utiliser pour la production de la force électrique.
- L’association a fait au gouvernement une demande en concession et s'occupe en ce moment à acheter les terres qui seront inondées par les eaux du barrage. Le bassin couvrira 33o hectares. Sa plus grande largeur sera de 3oo mètres, et sa longueur de 19 kilomètres; il s’étendra donc jusque sur la frontière belge. Le mur de barrage, en béton armé, atteindrait une hauteur de 42 mètres. La force motrice obtenue serait de 10000 à 12 000 chevaux. Un immense réseau de .câbles, étendu sur tout le pays, transmettrait l’électricité jusque dans les bourgades les plus éloignées et les pourvoirait de force motrice et de lumière.
- Toute l’entreprise reviendrait à 16 millions de francs. Ce capital serait fourni, sans recour&financier de la part de l’État ni des communes intéressées, par les seuls financiers anglais dont se compose la fondatrice. Le projet a pour auteur l’ingénieur agricole luxembourgeois
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- M. Klein, auquel on doit déjà le projet et l’exécution de la conduite d’eau intercommunale du grand-duché.
- Portugal. — La municipalité de Penaiiel est autorisée à passer un contrat pour la construction d’une usine électrique génératrice qui fournira la lumière à cette ville,
- RADIOTÉLÉGRAPHIE
- Gironde. — Une note du Temps du 9 mars signale que M, Chaume* a pris des mesures pour faire installer sans rélard, dans le6 locaux actuellement terminés de la station de télégraphie sans fil de Bordeaux, du matériel absolument moderne à émission musicale, répondant aux besoins actuels de la navigation « et que, quoique l’administration ait offert aux constructeurs un délai de cinq mois pour cette installation, il a obtenu de la Société Française Radio-Electrique l’engagement que le poste entrerait en fonctionnement dans le délai d’un mois ». On peut donc compter que cette nouvelle installation sera entendue le 15 avril prochain.
- Ces renseignements ne sont pas tout à fait exacts.
- Le poste de Bordeaux va bien s’ouvrir d’ici un mois environ, mais avec une installation ordinaire « à étincelle rare», les essais effectués sur la demande de certains constructeurs, avec des appareils à émission musicale, n’ayant donné aucun résultat satisfaisant.
- D’autre part, aucune commande n’a encore été passée la mise en adjudication d'une installation à émission musicale ayant été ajournée sine die et le matériel destiné à l’établissement de l’installation provisoire étant prélevé sur les réserves du service radiolélégraphique de l’administration des P. T. T.
- (Lloyd français.)
- Etats-Unis. — La Marconi Wireless Telegraph Company of America vient d’obtenir gain de cause dans les actions intentées aux sociétés United Wireless Telegraph Company et Clyde Steamship Company pour infraction aux brévets américains de la Compagnie Marconi. D’après les accords intervenus après le jugement, les 5oo stations de bord et les 70 stations côtières installées et exploitées par l'United Wireless Telegraph Company passeront à la Compagnie Marconi. Le jugement aura également pour effet de faire passer à la Compagnie Marconi les installations que la United Wireless Company avait faites stir des navires battant pavillon anglais.
- TÉLÉPHONIE
- Eure. — La chambre de commerce de Pont-Audemer décide de contracter un emprunt pour l’établissement d’un circuit téléphonique Routot-Bouquetot-Bourg-Achard.
- ÉLECTRIQUE T. XVIII (2‘ Série). — HM4?
- Saône-et-Loire. —’ La chambre de commerce de Chalon-sur-Saône est autorisée A avancer à l’Etat une somme de i5 600 francs en vue de l’établissement dlün circuit téléphonique Chalon-sur-Saône-Bourg.
- PUBLICATIONS COMMERCIALES
- RichardHetler, 18, cité Trêvise, Paris,
- Nouvelles lampes Osram intensives remplaçant les lampes à arc.
- Société Française d'Électricité A. E. G-, Paris.
- A. E. G., Revue mensuelle, mars 1912.
- Les turbo-dynamos de 20000 à 25 000 kilowatts par unité.
- La fabrication moderne en série dans la fabrique d’appareils de 1 A. E. G.
- La lampe A. E. G. A fil de métal étiré.
- La commande électrique du matériel employé pour les besoins des ports et l’électricité mise au service des constructions hydrauliques.
- Les chemins de fer électriques en Thurînge.
- Le chemin de fer surélevé et souterrain de Berlin.
- Le chemin de fer surélevé de Hambourg.
- Ateliers de Constructions Électriques du Nord et de l’Est Jeumont.
- Bulletin mensuel, juin 1911.
- Notre participation A l’Exposition Internationale du Nord de la France.
- SOCIÉTÉS
- Chemin de fer Métropolitain de Paris. — Recettes du 18 au 24 mars 191a : 1 113 461 fr. y5, donnant depuis le Ier janvier 1912 i3 649 435 fr. j5 contre r3 38o 285 fr. 10 en 1911. Différence en faveur de 1912 : 269150 fr. 65.
- Énergie Électrique du Nord de ia France. — Le bénéfice net de 1911, s’élevant A 717 i33 francs, permet, après amortissements à concurrence de 878 4o5 francs, de distribuer un dividende de 11 fr. 25 paractipn.
- L’assemblée du 2-2 mars a décidé de porter le capital de 7 A io millions par l’émission de 12 000 actions nou velles de 25o francs.
- Sociétéroubaisienne d’éclairage par te gaz et Télectricité. — Le bénéfice net de 1911 se monte A 169977 francs après amortissements A concurrence de 178 254 francs. Le dividende est fixé A 12 fr. 5o par action.
- Tramways d’Amiens. — Le solde du dividende sera mis en paiement à partir du i5 avril 1912 A raison de 12 fr. nets au nominatif et 1,1 fr. 40 au porteur. Le dividende total s’élèvera donc à 26 .francs bruts.
- Tramways de Rouen. — Le solde du dividende sera mis
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- 6 Avril 1913.
- paiement, impôts déduits, fc partir du i5 avril, à raison de 17 fr. 28 au nominatif et 16 fr. t\\ au porteur, pour les actions de jouissance. Les dividendes totaux étaient respectivement de 33 francs et 8 francs.
- Tramways de Nice et du Littoral. — Le dividende sera mis en paiement à partir du xS avril 1912, à raison de 9 fr. 60 au nominatif et B fr, 65 au porteur,
- CONSTITUTIONS
- Rêgionaf-Éfectric, — 'Capital : a5o 000 francs — Siège social : 46, rue de Provence, Paris.
- Electrique de l'Orléanais. — Durée : 4* années. — Capital : 480 000 francs. — Siège social : 40, rue du Colombier, Orléans.
- Société Anonyme d'éclairage électrique de la ville de Juillac. — Capital : 75 000 francs. — Siège social ; Juillac (Corrèze).
- Force et Lumière du Haut-Lignon. — Durée : 5o ans. — Capital : 160 000 francs. -— Siège social : Tence (Haute-Loire).
- CONVOCATIONS
- Compagnie des chemins de fer du Nord. — Le 3o avril, 19, rue Blanche, Paris.
- ADJUDICATIONS
- FRANGE
- Le 14 avril, à la mairie de Trèbes (Aude), concours pour la fourniture et l’installation d’une pompe, d’un nrotenr électrique et de leurs accessoires, 4 000 francs.
- Eval. forfait. Pompe, accessoires, 2 108. A val. 210. — Moteur électrique, 1 3io. A val. 210. — Caut. au 3o®.— Visa par le directeur des travaux avant le 14 avril. — Renseignements à la mairie.
- Le 18 avril, au sous-secrétariat des Postes et Télégraphes, io3, rue de Grenelle, à Paris, fourniture de 61 de cuivre recouvert de gutta-percha et de coton (5 lots).
- Les demandes d’admission devront être parvenues au sous-secrétariat d'Etat le 8 avril au plus tard.
- Renseignements, io3, rue de Grenelle, à Paris.
- Le 23 avril, au sous-secrétariat des Postes et Télégraphes, io3, rue de Grenelle, à Paris, fourniture de tableaux commutateurs téléphoniques (8 lots).
- Les demandes d’admission à l’adjudication devront être parvenues au sous-secrétariat d’Etat le i3 avril au plus tard.
- Renseignements io3 rue de Grenelle, (direction de l'exploitation téléphonique, 3“ bureau).'" - -
- GRÈCE
- Le 23 avril 1912, au siège de l’Administration du port du Pirée, à Athènes, adjudication de la fourniture de 3 grues électriques d’une force respective de 10, 6 et 2 tonnes, nécessaires à ladite Administration.
- On peut se procurer le cahier des charges relatif à cette adjudication auprès de l’Administration précitée!
- GRANDE-BRETAGNE
- Le ,8 avril, à la corporation municipale, à Belfast (Irlande), fourniture de mnchines-élecfriques, 2 turboalternateurs, etc.
- Le 24 avril, A M. le deputy postmaster general, A Adélaïde, fourniture de matériel télégraphique, éléments secs, vases poreux, salmiac, zinc, bocaux en verre, isolateurs, 61 de cuivre, appareils téléphoniques, etc. *
- RÉSULTATS D’ADJUDICATIONS
- FRANCE
- 16 mars. — Au sous-secrétariat des Postes et Télégraphes, à Paris, fourniture de câbles téléphoniques.
- jor ^ 4® lots. — 4° °oo mètres de câble téléphonique sous plomb, à 28 paires de conducteurs, sous soie et coton, sans circulation d’air, en 4 lots égaux.
- Société Industrielle des Téléphones, 1 lot à 1 j5g, 1 à 1 689, 2 à 1 679. — The India Rubber, 2 lots à 1 749, 1 à 1 699, 1 à i 649- — MM. Geoffroy et Delore, 1 lot à
- 1 624, 1 à 1 597, 1 à 1 569,5o, 1 à 1 545,5o. — Le Matériel Téléphonique, 2 lots à 1 599, 1 à 1757, 1 à 1 737.— Ateliers de constructions électrique du Nord et de l’Est,
- 2 lots à 1 87g. — Grammont, à Pont-de-Chéruy, adj. du ier lot à 1 468, du 2e à ï 5oo le kilomètre.
- Les 3® et 4e lots non adjugés, prix limite dépassé.
- 5e et 8® lots. — 80 000 mètres de câble téléphonique, sous plomb, à 14 paires de conducteurs sous soie et colon, sans circulation d’air, en, 4 lots égaux.
- Société industrielle des Téléphones, 1 lot à 974, 1 à 964, 2 à 954. — The India Rubber, 2 lots à 1 o58, 1 à 978. — MM. Geoffroy et Delore, 1 lot à g54, 1 à g3g, 1 à 924, 1 à 908. — Le Matériel téléphonique, 1 lot à 998,'2 lots à 960, 1 lot à 960. — Ateliers de constructions électriques du Nord et de l’Est, 2 lots à 924. — Anciens établissements Houry et Filleul-Brohy, 1 lot à 1 000.— Grammont, adj. du 5® lot à 860 et du 6® à 880 le kilomètre.
- Les 7® et 8® lots non adjugés, prix limite dépassé.
- 23 mars. — Au sous-secrétariat des Postes et Télégraphes, à Paris, fourniture d’appareils accessoires et d’objets divers pour postes d’abonnés et bureaux centraux téléphonii^ues.
- jvr à 5® lots. — Chacun 3 000 sonneries de 200 ohms.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XVIII (2* Série).
- Le Matériel téléphonique, 5 lois à 8,04. — MM. Mam-bret et C1*, 1 lot à 6,70, 1 à 6,ao, 3 à 5,95. —Société industrielle des téléphones, 1 lot à 6,49, 1 à 6,39, 1 à 5,98, 1 à 5,94) 1 à 5,88. — MM. Burgunder, 1 lot à 6,10,
- 1 à'6,08, 1 à 6,06, i à 6,o4) 1 à 6,02. — Pernet, 1 à 6,3g,
- 1 à 6,29.
- MM. Mildé fils et Cl0, 1 lot à 6,5o, 1 5 6,4o, adj. de 3 lots à 5,3a la pièce.
- M. Oelafon, 1 lot à 5,33, adj. d’un lot à 5,49 et 1 à 5,44 la pièce.
- 6* et 7» lots. — Chacun 3.000 fiches (mod. 1909), pour tableaux commutateurs téléphoniques.
- Société Industrielle des Téléphones, i lot à 2,3g, i à 2,29. — Association des Ouvriers en Instruments de précision, 2'lots à 2,34. — Ateliers Thomson-Houston, 1 lot 2,04, 1 à 1,97.
- Le Matériel Téléphonique, 1 lot à 1,98 la pièce, adj. d’un lot au même prix.
- M. Roy, adj. d’un lot 5 1,75 la pièce.
- 6* lot. — 5oo réglettes de 29 paires de plots. I
- ; Le Matériel Téléphonique, 9,83. — Société Industrielle des Téléphones, 9',94- — Ateliers Thomson-Houston, 9,5o.
- Compagnie Générale d’Electricité, 8,86. — M. Met-tetal, 8,5o.
- MM. Mildé fils et Cio, adj. à 5,80 la pièce.
- 10e et 11e lots. — Chacun 6 000 planchettes dé raccordement à 8 bornes (n° 3o3-ai bis).
- Le Matériel Téléphonique, 2 lots à 1,80. —- MM. Mildé fils et C1', 1 lot à i,20, 1 à 1,08. — Société Industrielle des Téléphones, 2 lots à 1,39, — M. Pernet, 1 lot à i,23, 1 à 1,19. — Ateliers Thomson-Houston, 2 lots à i,44* — Compagnie générale d’électricité, 2 lots.à i,85.
- M. Mettetal, adj. des 2 lots à 1,04 la pièce.
- ROUMANIE
- 7 mars. — A la direction des chemins de fer roumains, à Bucarest, fourniture de 21 000 charbons pour lampes à arc; M. Fabius Henrion, à Nancy, plus bas à i o45,5o I franco Bucarest.
- PARIS. — IMPRIMERIE LEVÉ, 17, RUK CASSETTE.
- Le Gérant : J.-B. Noobt.
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- Tfiitt-qoatrltmt inn<t.
- SAMEDI 13 AVRIL, 1912.
- Tome XVIII (2« série). — N* 15.
- La
- Lumière Electrique
- Précédemment
- I/Éclairage Électrique
- i Cb
- il*
- REVUE HEBDOMADAIRE DES APPLICATIONS DE L'ELECTRICITE
- La reproduction des articles de La Lumière Électrique est interdite.
- SOMMAIRE
- EDITOhlAL, p. 33.—A. Witz. Los centrales de hauts fourneaux, p. 3j. — J. Reyval. La houille blanche (Suite et fin), p. 43.
- Extraits des publications périodiques. — Théories et Généralités. Du rôle des électrons interalo-miques dans la catalyse, P. Achalme, p. 45. — L’influence de la cémentile sur les propriétés magnétiques dé l’acier, J. Smith, W. Wiiite et G. Barker, p. 45. — Méthodes et appareils de mesures. Recherche de très faibles quantités de matière par voie électrométrique directe, A. Grumbach, p. 47- — Usines génératrices. Les développements récents de la technique des turbines à vapeur, K. Baumann, p. 47- — Le développement des usines centrales électriques en Allemagne, G. Dettmar, p. 5i. — Divers. L’emploi de l’électricité et du gaz pour l’éclairage public, p. 54. —Législation et Contentieux. Les vols d’électricité, Paul Boucault, p. 5^. — Chronique industrielle et financière. — Etudes économiques, p. 6o. — Renseignements commerciaux, p. 6a. — Adjudications, p. 64.
- ÉDITORIAL
- Dans une importante conférence tenue à Charleroien 1910, M. A. Witz, faisant l’historique de la métallurgie du fer, montrait quels services ont rendus les progrès de cette métallurgie à la production industrielle de l’énergie. Depuis près de vingt ans qu’est née laconception des centrales de hauts fournea ux, elle a reçu dans la pratique un développement remarquable. M. A. Witz le justifie par des considérations décisives d’arithmétique industrielle.
- Soit un fourneau de 180 tonnes; il produit en vingt-quatre heures, avec une mise au mille de 1 000 kilogrammes de coke, environ 800 000 mètres cubes par jour, donc 38 3oo à l’heure. Sur celte quantité, a % est à sacri-
- fier pour les pertes; puis on en brûle 5o % pour le chauffage des appareils Cowper et des chaudières des machines auxiliaires actionnant les soufflantes, pompes, monte-charges, etc.
- Il reste, après ces différents emplois, 45 % de gaz disponibles, soit 15 000 mètres cubes. Or, cette quantité suffit en pratique pour développer 6 000 chevaux environ par utilisation directe dans le moteur à gaz.
- En défalquant l’énergie absorbée par différents services accessoires (environ 2 000 chevaux dans l’exemple choisi), on trouve que le four considéré aura créé une disponibilité totale de 4 000 chevaux effectifs^
- En présence de pareils résultats, il n’est
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- pas étonnant qu’on ait été amené à voir dans le hautfourneau un véritable gazogène — d’aucuns ont même dit : surtout et avant tout un gazogène, la fonte n’étant plus qu’une sorte de sous-produit — ce qui est évidemment un peu paradoxal.
- Cette énergie récupérée représente, pour le financier, un bénéfice qui s’élève, avec les chiffres choisis, à plus de i 3oo francs par jour ; pour le technicien, c’est la commande gratuite de tous les appareils de manutention, et, surtout, la production de l’énergie électrique à des taux de revient extraordinairement faibles, correspondant à moins de deux centimes par kilowatt-heure (chiffre calculé sur des installations existantes). Le courant employé sera tantôt le continu, tantôt l’alternatif suivant les usages auxquels on le destinera. Un schéma général dressé par l’au-tèur permet de jeter un coup d’œil d’ensemble sur le mécanisme de la récupération et constitue en quelque sorte l’arbre généalogique de l’énergie utilisée par une usine à travers ses multiples transformations.
- M. A. Witz conclut que le trésor d’énergie mis ainsi au service des siècles à venir aidera puissamment à attendre l’heui’e décisive où la houille blanche seule remplacei'a la houille noire épuisée.
- D’autre part, la houille blanche doit dès maintenant s’apprêter à remplir ce rôle, et M. J. Reyval continue à montrer, à l’aide des chiffres rassemblés par M. Pacoret, quelles possibilités lui sont ouvertes. Les progrès de la technique ont aplani tous les obstacles ; les machines électriques sont arrivées à un haut degré de perfection et de
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- souplesse ; les hauts voltages sont devenus d’application courante, permettant d’envisager le transport de centaines de mille kilowatts à des milliers de kilomètres sans franchir les limites d’une exploitation économique.
- Les quelques chiffres glanés dans le bel ouvrage de M. Pacoret paraissent, rassemblés en une coûrte synthèse, d’autant plus impressionnants et caractéristiques.
- Ap rès un savant travail de M. P. Achalme sur le rôle des électrons interatomiques dans la catalyse, nous reproduisons les résultats des remarquables recherches instituées par MM. J. Smith, W. White et G. Barlcer sur les propriétés magnétiques des aciers à la cémentite. L’influence exercée par la présence de la cémentite est extrêmement nette.
- La cémentite accuse vers 200° une chute de magnétisme très brusque et communique cette propriété à l’acier.
- M. Grumbach a ingénieusement utilisé la méthode électrométrique directe pour la mesure de quantités de matière infinitésimales, à la concentration d’un deux-cent millionième par exemple.
- Après un utile et substantiel examen des progrès récents de la technique des turbines à vapeur, par M. K. Baumann, on trouvei’a la statistique, dressée par M. G. Dettmar, des centrales électriques en Allemagne.
- M. P. Bougault consacre une nouvelle étude aux vols d'électricité, sujet qui n’a jamais été mieux d’actualité.
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- LES CENTRALES DE HAUTS FOURNEAUX <•>
- La métallurgie absorbe d’énormes quantités de combustible pour le double motif qu’elle a besoin de beaucoup de calories pour ses réactions et ses changements d’état et qu’il lui faut une puissance motrice considérable pour le travail de la matière; elle est le plus grand consommateur de charbon de toute l’industrie. Or, elle a réussi à se procurer toute sa puissance motrice par la récupération du calorique qu’elle perdait autrefois, à tel point que cette puissance, pour grande qu’elle soit, est devenue gratuite. Voilà un résultat merveilleux dont il n’existe d’exemple dans aucune autre industrie.
- LE HAUT FOURNEAU COMME GAZOGENE
- Les’progrès des procédés de fabrication du fer ont été bientôt suivis d’une autre transformation dont les résultats économiques ont peut-être été plus intéressants encore : je veux parler de l’utilisation directe des gaz des hauts fournaux pour la production de la puissance motrice.
- Tout le monde savait et l’on se disait depuis longtemps que les hauts fourneaux constituaient les meilleurs des gazogènes.
- On avait calculé qu’un haut fourneau de 180 tonnes produit en vingt-quatre heures, avec une mise au mille de i ooo kilogrammes de coke, environ 800000 mètres cubes d’un gaz dontle pouvoir calorifique supérieur est compris habituellement entre 900 et 1 000 calories (2). On utilisait ces gaz du mieux qu’on le pouvait, en se contentant de les épurer très sommairement, quand on songeait à le faire ; on les employait pour chauffer les appareils Cowper et pour engendrer la vapeur
- (•) Extrait d’une conférence faite à l’assemblée générale de la Société scientifique, tenue à Charleroi, le 27 octobre 1910. Le texte complet, sous le titre: « Quelques pages de l’histoire du fer au xx» siècle », a paru dans la Revue des Questions scientifiques, janvier 1911.
- (2) On trouvera des détails précis sur cette question dans le tome I de la 4° édition de notre Traité des moteurs à gaz et dans le livre que nous venons de faire paraître sous le titre de Dernière évolution du moteur à gaz (Paris, L. Geisler, 1910).
- nécessaire aux nombreuses machines auxiliaires qui actionnent les soufflantes, les compresseurs d’air et d’eau, les pompes, les monte-charges, etc., mais on 11e se faisait pas scrupule d’en laisser partir à l’air, parce qu’on n’avait réellement pas grand bénéfice à les capter; en effet, les prix du coke étaient alors moins élevés qu’aujourd’hui et les calories coûtaient moins cher. D’autre part, on les utilisait mal; j’ai fait autrefois des essais de chaudières à vapeur, chauffées au gaz de fourneaux, qui ont témoigné d’un très médiocre rendement. Les machines à vapeur, plus robustes qu’économiques, par destination, méritaient trop souvent d’être qualifiées de bourreaux de vapeur. Bref, dans les installations les mieux étudiées et le plus soigneusement entretenues, le cheval-heure effectif coûtait alors 8 000 calories ; mais cette dépense montait souvent à 12 000, ainsi que M. Lürmann l’a reconnu.
- PREMIERS ESSAIS
- Quelqu’un se dit un jour que les gaz de hauts fourneaux pourraient servira alimenter de puissants moteurs à gaz tonnants, par lesquels on tirerait un meilleur parti des calories des gaz : ce quelqu’un fut ce jour-là un homme de génie, car il avait eu une admirable intuition d’un perfectionnement étonnant. Est-ce M. Lürmann, M.Thwaite, M.von Gichelhaeuser ou bien M.Grei-ner qui a émis l’idée? Je ne le sais. Mais l’idée, lancée dans le public, tomba en bonne terre ; elle a rapidement germé, et l’arbre est bientôt devenu grand.
- De petits moteurs d’essai furent branchés en dérivation sur les grandes canalisations de gaz des hauts fourneaux, à Frondigham et à Wishaw, en Angleterre, dès 1894, à Iloerde, en West-phalie, le 12 octobre 1895 et à Seraing, aux ateliers Cockerill, le 20décembre de la même année; ces dates montrent que les expériences ont été faites presque simultanément en divers pays. Les résultats furent partout très encourageants ; les moteurs de tout système paraissaient s’accommoder assez bien de la grande pauvreté de ces
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- gaz, de leurs variations de pression et de richesse, voire même de leurs impuretés. Ce fut dès lors un vif enthousiasme parmi les tenants dés moteurs à gaz, ce fut même de l’emballement: nous voulions tous nous persuader que les moteurs avalaient impunément les poussières et ne les gardaient pas. Et l’on aborda résolument les grandes puissances; M. von Œchelhaeuser mettait en marche un moteur de 120 chevaux, à Hoerde, le 1er juin 1896, et j’essayais un moteur Delamare-Deboutteville de 200 chevaux, à Seraing, le 19 juillet 1898. Les résultats des essais furent excellents ; la pratique industrielle fut moins satisfaisante en général, et quelques installations donnèrent même de graves ennuis. Une épuration très complète des gaz s’imposa d’une façon impérieuse ; cette opération présenta de sérieuses difficultés, que la constance des ingénieurs, l’habileté des spécialistes et un heureux hasard ont enfin permis de surmonter dans des conditions inespérées. On arrive en effet aujourd’hui aisément à réduire à 1 ou 2 centigrammes le poids des poussières renfermées dans un mètre cube.
- Il est vrai que, pour obtenir un tel résultat, on est amené à édifier de véritables usines d’épuration, qui sont coûteuses et encombrantes ; leur importance dépend évidemment de la teneur initiale du gaz en poussières, laquelle varie de 2 à 5o grammes par mètre cube ; mais il faut compter généralement sur des frais de bâtiments, de machines, détours réfrigérantes, de tuyauteries, etc., s’élevant au moins à i5 000 ou 20 000 francs par 1 ooe mètres cubes de gaz travaillés à l’heure. De plus, il y a des appareils à actionner et l’on doit disposer d’une puissance d’au moins 10 chevaux effectifs pour le débit susdit; mais nous allons voir que ce n’est qu’un prêté pour un rendu et qu’il n’y avait point à regretter une aussi minime dépense de travail('). D’ailleurs, il importe avant tout à une industrie de produire le plus économiquement, et il ne faut pas reculer devant les frais d’établissement qui assurent ce résultat.
- Les moteurs à gaz que l’on installe au pied des hauts fourneaux sont quelquefois à deux temps,
- (1) Voir sur ce sujet : Léon Greineb, Production économique de la force motrice dans les usines métallurgiques (Revue universelle des Mines, t. XVIII, 1907) ; W01.1-,installations pour l’épuration des gaz (Le Génie civil, 16 novembre 1907); Angers d’Aurixc. La métallurgie du 1er, Lille, 1908.
- le plus souvent à quatre temps ; le simple effet est abandonné et le double effet prévaut partout. La puissance développée par un cylindre à double effet de 900 millimètres d’alésage est de 600 chevaux effectifs; en jumelant donc sur un même arbre de couche deux machines à deux cylindres en tandem, on obtient 2 400 chevaux ; mais ce chiffre n’est pas une limite, car on a construit des moteurs de 3 600 chevaux en Europe et de 5 400 chevaux en Amérique. Ces moteurs ont acquis une sécurité de fonctionnement et une élasticité d’allure qui permet aux plus timorés de leur prêter confiance.
- Or, on garantit pour un moteur de 2 400 chevaux des consommations de 2 5oo litres, par cheval-heure effectif, de gaz possédant un pouvoir supérieur de p5o calories; ces garanties sont tenues réellement par les bons constructeurs, ainsi que j’ai pu le constater fréquemment par des essais effectués sur des machines du Creusot, de la Société Alsacienne, des établissements Cail, de la société de Nuremberg, de M. Letombe, etc.
- Je ne citerai que le dernier essai que j’ai fait; on avait soumis à mon appréciation, au mois de mars 1910, une belle machine du Creusot de 2 200 chevaux effectifs, installée aux aciéries de Longwy. Elle a consommé en moyenne 2 362Ütres de gaz à 959 calories [pouvoir supérieur déterminé à l’aide de ma bombe eudiométrique (*)] par cheval-heure effectif, ce qui correspond à 2 266 calories, soit à un rendement thermique effectif de 28 % remarquable à tous égards. Retenons ce chiff re de 2 362 litres de gaz et le rendement de 28 %, et passons maintenant à l'examen du haut fourneau, considéré comme un gazogène.
- Un fourneau de 180 tonnes, avec une mise au mille de 1000 kilogrammes de coke, produit, avons-nous dit, environ 800 000 mètres cubes par jour, donc 33 3oo à l’heure. Admettons qu’il s’en perde 5 % et que l’on en brûle 5o % dans les Cowper pour le chauffage du vent et sous les chaudières alimentant certaines machines de réserve et de secours, dont on ne saurait encore se passer; il reste donc à utiliser 45 %, c’est-à-dire i5 000 mètres cubes. Pour tenir compte des irrégularités inévitables de marche du fourneau
- (*) Beaucoup d’ingénieurs, surtout allemands, considèrent le pouvoir inférieur (vapeur d’eau non condensée) et ils le mesurent aucalorimètre Junkers, appareil excellent pour les gaz riches, mais qui n’assure, pas toujours une combustion complète des gaz pauvres.
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- le plus habilement conduit, réduisons ce chiffre à 14200 mètres cubes; ce volume permettra de développer 6000 chevaux par utilisation directe dans le moteur à gaz'. Mais le travail du vent, le service mécanique du fourneau, l’épuration du gaz, l’alimentation en eau, l’éclairage, etc., absorbent 2000 chevaux. Le fourneau de 180 tonnes crée par conséquent une disponibilité de 4000 chevaux effectifs.
- Ainsi donc, un maître de forges possède dans chacun de ses fourneaux, non pas seulement le générateur de fonte, sur lequel il comptait, mais un générateur d’énergie, dont on avait méconnu jusque-là la puissance. U11 ingénieur anglais, entraîné par son enthousiasme à la vue de cet admirable résultat, a proposé de considérer le haut fourneau comme un gazogène, dont la fonction principalè serait de produire un gaz combustible en donnant par-dessus le marché de la fonte; la fonte devenait le sous-produit du fourneau. C’est une considération éminemment paradoxale, mais elle contribue à faire ressortir et bien apprécier les conséquences considérables de la récupération des chaleurs perdues et de l’utilisation directe des gaz, qu’on laissait échapper à l’air il y a moins de cent ans.
- On ne saurait faire trop d’arithmétique sur ce sujet : chiffrons donc le bénéfice réalisé ainsi en francs et centimes. On gagne 4 000 chevaux effectifs : estimons à 1 kilogramme par heure là consommation de charbon par cheval produit par une machine à vapeur. Sur 24 heures, on aurait à briller 96 000 kilogrammes de houille, dont le prix peut être estimé pour le moins à 14 francs; cela fait 1 344 francs par jour, pour une production de 180 tonnes. 11 reste 7,4a francs par tonne. C’est l’argument financier, qui touche plus spécialement l’actionnaire.
- Un technicien raisonnera différemment; les 4 000 chevaux récupérés permettent d’actionner toute l’aciérie annexée au fourneau, en faisant mouvoir les compresseurs d’air des convertisseurs, les pompes élévatoires, les compresseurs d’eau pour appareils hydrauliques, tous les appareils de manutention, les laminoirs blowminar. finisseurs et autres, les scies, les cisailles, etc. Souvent même il y aura excédent de puissance.
- Tel ne serait point le cas, si l’on faisait usage de machines à vapeur au lieu des moteurs à gaz envisagés ci-dessus ; en effet, une machine à vapeur à piston, ou bien une turbine, ne possède
- pas un rendement thermique effectif, chaudières comprises, de 28 %, mais tout au plus de i4 % (') ;. elle ne consomme pas 2266 calories par cheval-heure effectif, mais le gaz qu’il faut brûler dans le foyer des chaudières les mieux installées et les mieux conduites, pour alimenter de vapeur d’excellentes machines, correspond encore aujourd’hui à une dépense de 5000 calories. Chaudières, cheminées, canalisations et machines 11e coûtent pas moins d’achat, de montage et d’installation que les moteurs à gaz; il est vrai que le gaz envoyé aux chaudières peut sans inconvénient renfermer encore un gramme dépoussiéré par mètre cube et que, par suite, il suffit d’une épuration plus sommaire et moins coûteuse ; mais la diminution de frais et de dépenses réalisée de ce chef ne compense de loin pas la différence de consommation que nous venons de signaler. D’ailleurs, le transport de la vapeur des chaudières aux machines occasionne des pertes par condensation que ne connaît pas le transport du gaz et dont nous n’avons pas tenu compte. Bref, quand on recourt à l’intermédiaire de la vapeur au lieu de pratiquer l’utilisation directe des gaz, on dispose de moins de puissance ; j’estime à la moitié, soit à 2000 chevaux pour un fourneau de 180 tonnes, le manque à récupérer d’une installation à vapeur.
- Quel est le maître de forges qui renoncera de propos délibéré aux avantages de l’emploi des moteurs à gaz ? Je m’étonne de ce que plusieurs directeurs de sociétés, et non des moindres, soient restés réfractaires au mouvement qui entraîne invinciblement leurs confrères plus audacieux et certainement mieux avisés. Les hommes éminents, qui ont refusé obstinément d’accorder leur confiance au moteur à gaz, ont voulu laisser le risque et la charge des.essais onéreux que comporte toute nouveauté à des voisins plus entreprenants et sans doute moins prudents qu’eux ; ce faisant, il se sont évité toute surprise désagréable et pénible, mais il faut reconnaître que ce ne sont pas eux qui se sont montrés les plus sages, car ils ont perdu, pendant dix ans et plus, l’économie indiscutable
- (•) J’ai établi ce chiffre dans un travail publié dans l'Éclairage Electrique, la 4 janvier 1902, sous le titre : « Rendement comparé des moteurs à gaz et des machines il vapeur». Les derniers progrès réalisés par la construction des turbines n’ont pas modifié mes conclusions de 1902.
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- produite par l’emploi direct du gaz dans do bons moteurs ; « qui ne risque rien, n’a rien », dit le proverbe, et le proverbe a toujours raison, nous en avons une nouvelle preuve.
- Mais de quelle façon convient-il d’employer le moteur à gaz ?
- Il peut en être fait des applications directes et indirectes: nous nous occuperons d’abord des premières.
- Parmi celles-ci, il en est une qui a été particulièrement heureuse : je veux parler de la commande des soufflantes pour hauts fourneaux et pour aciéries.
- , La Société John Cockerill de Seraing avait créé, dès i85o, un modèle de soufflante à vapeur, à action directe, qui était un chef-d’œuvre de construction et dont il a été exécuté beaucoup d’exemplaires, pendant un demi-siècle; on en voit encore dans un grand nombre d’établissements métallurgiques. Cette machine était verticale ; le cylindre soufflant était supporté en l’airpar un majestueux bâti et des colonnes en fonte; le cylindre à vapeur occupait la partie inférieure; les tiges des pistons étaient jonction-nées sur un joug horizontal, guidé par des glissières et relié par une double bielle à la manivelle d’un arbre de couche inférieur portant deux volants. Le cylindre à air de ces belles machines mesurait souvent jusqu’à 3 mètres; la vitesse du piston atteignait un maximum de i ,üo mètre par seconde. Avec un rendement volumétrique de 0,97, ces machines débitaient aisé-mentGoo mètres cubes d’air à la minute sous une pression variable de /to à 90 centimètres de mercure. La double expansion, suivant le système Woolf, assurait à ces appareils un rendement dont on se déclarait satisfait, sans doute à défaut de mieux.
- Ces machines monumentales commençaient néanmoins à être supplantées par des soufflantes horizontales plus légères et présentant beaucoup moins d’inertie, pourvues de soupapes qui permettaient des vitesses plus grandes, au moment où le moteur à gaz cherchait à prendre sa place en métallurgie. Il trouva là un terrain tout préparé pour son succès et l’on n’eut qu’à substituer un ycylindre à gaz au cylindre à vapeur pour réaliser un nouveau type de soufflante qui procure une économie remarquable. J’ai constaté par plusieurs expériences de réception, dont j’ai été chargé, que la consommation en calories par
- cheval-heure indiqué au soufflet est souvent inférieure à a5oo calories; le rendement organique est égal à 0,80 et une machine de 1 000 chevaux effectifs débite 780 mètres cubes à la minute sous45centimètres dépréssion. La consommation de gaz dans les foyers des générateurs alimentant une soufflante à vapeur équivalente serait presque trois fois plus grande (').
- Les moteurs à gaz s’adaptent non moins bien à la commande directe des soufflantes pour aciéries, dans lesquelles on comprime l’air sous une pression de 25 atmosphères : une machine de 2 ano chevaux, composée de quatre cylindres à gaz et deux cylindres à vent, faisant 72 tours et refoulant 525 mètres cubes par minute, est construite en ce moment par la Société Cockerill; la consommation par cheval-heure indiqué ne dépassera pas 2 200 calories, le gaz étant, il est vrai, essayé au calorimètre Junkers ei estimé en pouvoir inférieur à la mode allemande.
- Les premiers succès que nous venons de relater semblaient permettre les plus belles espérances de généralisation de l’emploi des moteurs à gaz en métallurgie et l’on voulut leur faire commander directement des trains de laminoirs; c’est la maison Klein deDahlbruch qui prit l’initiative de cette création et l’on a pu voir, à l’Exposition de Dusseldorf de 1902, un moteur Kœrting, du modèle à deux temps, actionnant directement un train ébaucheur de 600 millimètres et par câbles un train finisseur de 5oo millimètres; on avait fait usage d'un accouplement à ressort du système Lindsay, pour atténuer les à-coups et constituer un appareil de sûreté (2). Les ateliers de Nuremberg avaient aussi installé à Essen, aux établissements Krupp, un moteur à quatre temps, muni d’un volant de 52 tonnes, dont la vitesse variait de 80 à 120 tours par minute; il commandait un trio directement et un double duo par câbles. Ces machines ont d’abord paru donner pleine satisfaction ; on les mettait en route à vide, en employant un gaz riche, et on ne les embrayait qu’après avoir été amenées à la vitesse
- (') M. Gouvy estime il g3g mètres cubes la consommation de gaz d’une souillante directe à gaz et à i 570 celle d’une souillante à vapeur de môme efl'el. (Note sur l’application des souffleries rotatives aux hauts fourneaux ; Mémoires de la Sociètédes Ingénieurs civils, avril igio.)
- (2) Frœlich, Das Walzwerk der M. À. G. vormals Gebriider Klein in Dahlbruch, Zeitschrift des Vereincs deutscher Ingenieure, t. XLVII, igo3.
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- de régime. Les deux temps présentaient à cet égard quelques avantages. Toutefois, on dut reconnaître que le moteur à gaz manquait de l’élasticité et de la souplesse requise pour un service de laminoir, et je ne crois pas que la construction allemande ait persévéré dans cette voie ingrate; elle aurait eu tort de le faire.
- LES CENTRALES ÉLECTRIQUES
- Le succès a, au contraire, été complet dans l’organisation des stations centrales d’électricité; les premiers groupes électrogènes que l’on installa n’étaient sans doute point parfaits, et la pratique nous a démontré qu'on les avait souvent calculés trop faibles; d’autre part, ces machines surmenées donnèrent lieu à quelques accidents, ruptures de cylindres et de culasses, etc. Mais ces pénibles souvenirs se rapportent à un passé qui n’est plus. La plus grande sécurité de fonctionnement est acquise aujourd’hui; j’en citerai pour preuve un moteur de i KH) chevaux Cockerill-Westgarth, installé à Newmains, dans les usines de la Coltness Iron C° qui fournit une marche de i5 o/(3 heures de suite sans exiger aucune réparation d’aucune espèce. Quant au rendement thermique effectif, il est très supérieur à celui des groupes chaudières et machines à vapeur; alors qu’une turbine toute moderne de 2 ooo kilowatts consomme de 7 ooo à 8 ooo calories par kilowatt au tableau, un bon moteur à gaz de même puissance n’en exige que 3 5oo. En estimant les i ooo litres de gaz de hauts fourneaux à o,3 centime, épuration comprise; en tenant compte de tous les frais accessoires d’entretien et de conduite; en portant l’intérêt du capital engagé à 5 % et en l’amortissant à i3 % ; en tablant enfin sur un coefficient d’utilisation de 5o % seulement, c’est-à-dire en supposant une marche à pleine charge de 4 38o heures par an, on arrive à un prix du kilowatt-heure d’environ 2 centimes. Ce n’est pas une évaluation spéculative de notre part, mais un prix réel, qui ne pourrait être majoré que dans quelques cas bien rares par des Irais de réparation extraordinaire. Au témoignage de M. Léon Greiner, la Société Cockerill, qui dispose de plus de 7 ooo kilowatts par ses gaz de fourneaux, produit le kilowatt-heure à 1,83 centime avec un coefficient d’utilisation de 5o % , et le kilowatt-an à 80 fr, 43 avec un coefficient
- égal à l’unité; ces chiffres sont établis sur une comptabilité rigoureuse portant sur plusieurs années de service.
- Les stations centrales alimentées directement de gaz de hauts fourneaux devaient se multiplier, et, de fait, une statistique dressée par la rédaction de la Zeitschrift des Verdîtes deutscher tnge-nieure évaluait, en 1908, à 5ig 018 chevaux effectifs la puissance totale des groupes électrogènes des établissements métallurgiques: cette puissance a certainement augmenté de 200 ooo chevaux depuis lors, et l’on peut entrevoir le jour prochain où elle atteindra le million.
- L’électricité devient ainsi le grand transmetteur de l’énergie disponible du fourneau : elle la distribue partout, par l’intermédiaire de fils qui rayonnent en tous sens, des centres des usines à leur périphérie, en embrassant leurs services extérieurs, et qui la portent même au dehors, quand il y a des excédents, ce qui n’est pas rare. Je pourrais citer de nombreux exemples; je les emprunterai seulement à la Lorraine et au Luxembourg, où ils sont plus fréquents. Féné-trange fait circuler l’énergie en tous les sens de sa vaste exploitation; Huckange dessert ses usines de Hettange ; Rombas a électrifié sa ligne de Sainte-Marie-au-Chêne et elle vend du courant à la Thyssen-Grube, à Montois, près de Saint-Privat; elle dessert aussi la ville de Metz pour lumière et énergie; Alsdorf fait le même commerce en appliquant un tarif de 7 à 9 centimes par kilowatt-heure, qui est favorable à l’acheteur et enrichit le vendeur. Les contrées de l’Est de la France, le Luxembourg, la Lorraine annexée et toutes les régions où l’on emploie la minette, laquelle exige plus de coke, mais tend à relever la qualité du gaz, se sont engagées dans la voie de l’utilisation directe des gaz de fourneaux et de l’électrification des services; l’Allemagne, la Belgique, l’Amérique du Nord ont marché résolument de l’avant; l’Angleterre s’est fait prier, mais la voilà qui entre aussi dans le mouvement et cherche à réparer le temps perdu (*).
- O D’après la statistique déjà citée de la Zeitschrift, voici quelle était, en 1908, la répartition des puissants moteurs à gaz en sidérurgie :
- Allemagne..... 4ao 4a8 chevaux soit 48,5 %
- Amérique...... 390 » » 32,5 »
- France........• 55 o5o » —» 5T4 »
- Belgique........ 46 714 » » 4,6 »
- Angleterre.... 24 986 » » 2,4 »
- Autres pays... . 88 841 « » 8 0 »
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- Le mouvement est du reste irrésistible, parce qu’il est très rationnel et appuyé par une pratique décisive : tout nouvel établissement métallurgique utilisera désormais l’énergie disponible de ses gaz de fourneaux, non plus à faire de la vapeur, mais à produire de l’électricité, dans de grandes centrales, d’où la puissance motrice sera répartie entre ses divers ateliers. On pourra hésiter entre la forme des courants électriques: les uns accorderont la préférence au continu, parce qu’il a une grande souplesse, qu’il donne aux moteurs un couple de démarrage très élevé, que l’excitation série, shunt ou compound se prête parfaitement à toutes les conditions à réaliser, qu’on obtient les vitesses que l’on veut* et qu’on peut même ajuster après coup ces vitesses au régime préférable par un réglage du champ, qu’on peut enfin opérer les couplages dans des conditions parfaites ; les moteurs asynchrones polyphasés, qui ne peuvent être construits que pour un nombre de vitesses déterminé par la fréquence adoptée, et qui possèdent une moindre capacité de surcharge, ne sont pas aussi élastiques que les moteurs à courant continu et donnent souvent des difficultés dé mise en parallèle. Par contre, l’alternatif se produit à plus haute tension et se prête donc mieux au transport à distance, et cet élément est à considérer quand les ateliers ne sont pas tous groupés étroitement autour de la centrale; on fait aussi ressortir à son avantage qu’il n’y a pas de balais à entretenir, qu’on transforme aisément ce courant par l’emploi de transformateurs statiques à la tension convenable, avec un grand rendement, et qu’on le convertit en continu tout aussi bien. Pour ce qui est de la commande des laminoirs, le polyphasé se prête sans difficulté à la marche dans le même sens ; mais le courant continu est le seul possible pour les laminoirs réversibles.
- En somme, le continu se prête le mieux à toutes les conditions d’emploi et il nous semble qu’il devrait être préféré généralement, sauf dans les cas où le transport d’énergie se fait à une certaine distance, lesquels sont rédhibitoires pour le continu.
- Les métallurgistes sont pratiquement d'avis très partagé relativement au choix du courant et ils acceptent une solution ou l’autre, pour des arguments très divers. Les aciéries de Longwy, celles de Micheville, de Firminy, d’Imphy et les aciéries de France ont donné et ne cessent pas de
- donner la préférence au continu. M. Schneider du Creusot, les aciéries de la Marine, cellés de Pompey, etc., restent fidèles au triphasé. D’autres adoptent à la fois le continu et l’alternatif et les emploient pour le mieux; cette manière de faire est sans doute la plus rationnelle et la plus habile.
- Le schéma de la page suivante figure et représente aux yeux l’organisation générale d’un établissement métallurgique moderne; les volumes de gaz, inscrits à côté des attributions qui en sont faites, permettent de se rendre compte, dans une certaine mesure, de la répartition proportionnelle du produit gazeux d’un haut fourneau entre les divers services.
- Nous mentionnons des laminoirs à marche continue et réversible et nous supposons une électrification complète decetimportantcompartiment: le problème est, en effet, sorti de la période d’étude etde tâtonnementset il est complètement résolu aujourd’hui. Des centaines d’installations de laminoirs électriques continus ont été faites et elles correspondent déjà à une puissance d’au moins /iooooo chevaux, bien que la première application industrielle sérieuse ne remonte qu'à l’année 1897; on fait chaque année une quarantaine d’installations nouvelles ('). Quant aux réversibles électriques, ils n’ont été créés qu’en juillet 1906, par la grande société allemande A. E. G. ; mais ils se sont rapidement imposés à l’attention des ingénieurs et il y a plus de 200000 chevaux en construction ou en service. Le système ligner permet une uniformisation assez approchée de la puissance demandée à la centrale; le laminoir est mû par un moteur à courant continu, à excitation constante, qui reçoit son courant d’une génératrice spéciale à excitation indépendante, nommée dynamo de démarrage; on agit sur l’excitation de celle-ci pour réaliser les variations de vitesse et l’inversion du sens de marche. La génératrice de démarrage peut être actionnée par de l’alternatif : elle porte le lourd volant de régulation. Les aciéries de Firminy ont un train réversible pour plaques de blindage, en marche depuis avril 1968, dans les meilleures conditions, livré par I’A. E. G., et cinq autres installations ont été entreprises en
- (*) Nous empruntons notre documentation à une élude de M. Sauveau, parue dans la Revue Electrique, les i5 et 3o août 1910.
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- Produits d’un haut fourneau partiellement épurés à oB,5o (i ooo ooo m3)
- ' Appareils Cowper-* (3oo ooo ms) i Fours divers : (a5 ooo m3)
- I' ( Chauffages de locaux Chaudières | Marteaux-pilons.
- (5o ooo m3) j Soufflante à vapeur de réserve l . ...
- ( Moteurs à vapeur de réserve et de secours j mis en marche en cas de besoin
- , j Moteurs à gaz / Soufflantes de fourneaux
- i spécialisés ! Soufflantes d’aciéries.
- / (225 ooo m3) ( Petits moteurs de réserve
- [ Epuration | | complexe i ; à 8e,02 /
- ! (625 ooo ni3)
- Moteurs à gaz électrogènes ;
- Station centrale (400 ooo m3) (courant continu et alternatif)
- L '
- Eclairage Epuration du gaz Pompes
- I Monte-charges Balances
- j i-
- rletourneurs de lingots Vis de serrage de cage Grues Cisailles
- Compresseurs d’air
- Service direct des fourneaux et convertisseurs
- Laminoirs continus ou réversibles
- Blowming
- Dégrossisseurs et finisseurs Duos et trios pour fer marchands, rails et poutrelles, cornières, fils, tôles, etc.
- {Rouleaux Scies
- Chargeurs divers, broyeurs i Locomotives
- Traction électrique | Chariots transbordeurs ( Ponts roulants
- Fours électriques 1 Excédents non utilisés (?)
- Francepar la Société alsacienne et la Compagnie Générale de Creil.
- Le four électrique est d’introduction assez récente dans la métallurgie du fer ('), mais il tend lui aussi à révolutionner l’industrie dite des aciers anglais.
- Plusieurs grandes aciéries de Sheffield substituent en ce moment des fours Iléroult (à résistance) à leurs anciens creusets ; les Américains les avaient devancés dans cette innovation, et l’on cite un four de la Steel Corporation produisant 2ÎS0 tonnes par jour. On estime la dépense d’énergie à 12:") kilowatts-heure par tonne : il faudra donc de puissantes centrales pour fournir le courant nécessaire aces opérations. Les résultats
- (M Voir Le Génie civil, 10 septembre 1910; VElectricien, nos des i5 et 22 octobre 1910. La production de l’acier électrique croit avec une rapidité inattendue et il l'ait déjà une concurrence énorme à l’acier au creuset.
- obtenus sont déjà remarquables : on affine dans d’excellentes conditions l’acier Bessemer acide et l’on fabrique de l’acier fin de la qualité que l’on veut. Ce procédé permet d’utiliser des fontes phosphoreuses et l’on 11’est plus obligé de se procurer à grands frais les hématites suédoises et espagnoles; d’autre part, on peut introduire dans le four du vanadium, du tungstène, du nickel, etc., et fabriquer des ferro-alliages doués de propriétés précieuses. C’est ce qui se pratique depuis longtemps àUgine, avec un grand succès, en utilisant la houille blanche, mais on le fera bientôt partout par les centrales de hauts fourneaux.
- Nous avons escompté un progrès, qui n’est peut-être pas encore acquis, en supposant que les gaz de hauts fourneaux étaient utilisés pour le chauffage des fours Martin. Ces fours sont généralement desservis par des gazogènes Siemens,
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- Lencauchez, Morgan ou autres, qui fournissent du gaz à i 3oo calories; on les charge de houilles grasses à longue flamme, renfermantde 25 à 35 % de matières volatiles. On pourrait sans doute dès maintenant substituer les gaz relativement pauvres des fourneaux à ces gaz plus riches; c’est tout simplement une question de fabrication des mélanges combustibles et de forme des fours. Si l’on trouvait le moyen de supprimer les gazogènes, on supprimerait du coup l’emploi du charbon cru dans les usines : c’est presque fait d’ailleurs. Ainsi, la Société de Differdange qui brûlait autrefois 5 3oo tonnes de bouille par mois, n’en consomme plus que 6oo.
- Toute nouvelle usine sera organisée sur la base de notre schéma : celui-ci est d’ailleurs presque entièrement réalisé aux aciéries que YIndiana Steel Company vient d’ériger à 4o kilomètres de Chicago, sur les bords du lac Michigan; elles comporteront plus tard seize hauts fourneaux de 456 tonnes, mais on n’en a construit d’abord que huit. La production de gaz s’élève à 636 ooo mètres cubes par heure, dont une grande partie va aux moteurs à gaz : on a commandé 17 machines de 3 000 chevaux chacune. Quinze d’entre elles actionnent des alternateurs de 2 000 kilowatts, et les deux autres des dynamos à courant continu de même puissance. Quelques chaudières seulement sont prévues pour alimenter deux turboalternateurs de rechange et de secours. Le courant continu est employé à mouvoir les moteurs appliqués au service des hauts fourneaux et des fours Siemens; il desserties grues, les ponts roulants, les tables élévatrices des laminoirs, les transporteurs transversaux, les locomotives, etc. ; on l’utilise aussi à exciter des électro-aimants, affectés à la manutention des déchets de fer, pouvant enlever des pièces de plusieurs tonnes. Les scies, les presses dresseuses, les cisailles et un grand nombre d’outils, mus par moteurs asynchrones, sont dans les circuits polyphasés, ainsi que les laminoirs qui sont tous non réversibles. Ces derniers sont actionnés par trois moteurs électriques de 2000 chevaux et trois de 6000 : deux ont une vitesse de 214 tours et les quatre autres de 80 tours environ. Les deux premiers sont munis de volants de 45 tonnes,en tûles d’acier rivées. D’ingénieux dispositifs introduisent automatiquement des résistances dans le circuit des rotors, dès que, par suite d’un couple résistant plus considérable, la vitesse diminue de
- 3 % . Le courant est fourni sous une tension de 6600 volts. On a annoncé que le fonctionnement des usines répondait entièrement aux espérances qu’on avait conçues : ce succès consacre l'organisation nouvelle des grands établissements métallurgiques.
- MM. Le Gallais, Metz et Cle ont aussi créé à Dommeldange, dans le grand duché de Luxembourg, une aciérie qu’ils ont voulu doter de tous les derniers perfectionnements et que nous citerons encore comme modèle (*). Trois hauts fourneaux de io5 tonnes alimentent une centrale de moteurs à gaz, qui distribue autour d’elle toute l’énergie nécessitée pour les services de l’usine et dispose journellement encore d’un excédent de 2 400 kilowatts-heures, qui sont vendus à la ville de Luxembourg, sise à 3 kilomètres, au prix de 7 centimes. Les soufflantes, au nombre de deux, sont aussi à gaz; elles ont été fournies par la Siegener-M.-A.-G., qui continue de donner la préférence aux moteurs Kœrting à deux temps. Les soufflantes verticales Cockerill, que l’usine possédait, serviront de réserve et de rechange : c’est du reste le rûle de tous les appareils à vapeur conservés dans ces aciéries.
- Quel contraste avec les établissements d’autrefois ! En 1877, l’usine Krupp comptait encore 298 chaudières et 294 machines à vapeur d’une puissance de 2 à 1 000 chevaux, faisant un total d’une vingtaine de mille chevaux; aujourd’hui, les générateurs de vapeur tendent à disparaître ainsi que les machines à vapeur, ou du moins leur nombre diminue de jour en jour; les petites machines de quelques chevaux ne se font plus du tout, les moteurs électriques ont pris leur place. Dans les stations centrales, les moteurs à gaz ont triomphé sans conteste des machines à vapeur à piston et sont préférés presque toujours aux turbines. Ces puissantes centrales, placées au pied des hauts fourneaux, sont devenues Finie des immenses organismes dans lesquels le fer s’affine et se transforme, et elles distribuent autour d’elles et au dehors l’énergie et la vie.
- Les progrès de la physique industrielle et de l’électricité ont opéré ce nouvel état de choses et ils ont mis entre les mains des ingénieurs une puissance formidable, comparable à celle de la houille blanche. En effet, les 60 millions de tonnes de fonte brute fabriquées par le mondé
- O La Revue Electrique, 3o novembre 1910.
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- permettraientdedévelopper près de sept millions de chevaux effectifs ; on n’en recueille guère encore qu’un million et demi!
- La différence ne tardera pas à être récupérée; c’est un trésor d’énergie mis au service des siècles avenir; son importance augmentera avec les besoins de la civilisation; plus celle-ci se développera, plus on consommera de fer, plus on en fabriquera, plus on aura de chevaux disponibles, suivant une progression croissante, qui
- n’aurait pas de limite, si les réserves providentielles de charbon accumulées dans les entrailles de la terre étaient inépuisables.
- Malheureusement, elles s’épuiseront et nos arrière-neveux auront à aviser : ils seront jaloux des ressources dont nous aurons disposé; enle-vons-leur du moins le droit de nous reprocher de les avoir gaspillées.
- A. Wi'rz.
- LA HOUILLE BLANCHE (Suite et fin)(1)
- Au fur et à mesure que s’épuisent nos provisions de houille noire, et si économiquement qu’on en aménage l’utilisation, le rôle de la houille blanche grandira. Vers l’an a3oo, d’après des calculs autorisés, les mines anglaises seront vidées de leur dernière tonne de charbon : cette heure n’est donc pas, après tout, si loin de nous. En attendant qu’elle sonne, continuons à voir, avec M. Pa-coret (2), de quelle allure progresse la Technique de la houille blanche.
- Les machines électriques modernes employées dans les installations hydroélectriques sont arrivées à un haut degré de perfection et de souplesse. On a pu, sans diminuer la fréquence, faire travailler le fer des induits à 20 000 gauss, d’où économie de matière et meilleure commutation. Les alternateurs ont généralement, comme on sait, une couronne extérieure (induit) fixe et la partie intérieure (inducteur) mobile, afin de mettre d’accord les exigences électriques de l’isolation et les exigences mécaniques du volant.
- Les fréquences varient de ia à 80 selon les cas. Le courant triphasé à 5o périodes est le plus répandu. Les alternateurs triphasés
- C) Voir Lumière Electrique, 6 avril 1912.
- (2) La Technique de la Houille Blanche, Dunod et Pinat, Paris.
- modernes sont capables d’alimenter directement des réseaux à i3 000 et i5ooo volts.
- En ce qui concerne les groupes électrogènes mus par turbines à vapeur, et qui prennent un développement si rapide, on cherche du côté de la machine unipolaire, que l’on aurait pu croire oubliée; ces machines, supprimant totalement le problème de la commutation, peuvent être envisagées^ dans le cas des turbines en raison dés grandes vitesses superficielles qui permettent d’obtenir 4 volts par centimètre de conducteurs tournant, au lieu d’un demi-volt dans les anciennes machines de ce type. On sait enfin qu’on peut obtenir avec les turbines à vapeur une surchauffe plus considérable qu’avec les machines ordinaires, avec des consommations de vapeur qui ne dépassent pas 6 kilogrammes par kilowatt-heure. A côté des machines génératrices, les transforma-teursontégalementréalisé de grands progrès, puisque leur l’endement ne varie que de 0,97a à 0,75 entre la pleine charge et 5 % de celle-ci.
- Après l’étude des machines génératrices, celle des machines réceptrices, (moteurs des différents types et groupes moteurs-générateurs), des commutatrices, donne lieu à des constatations analogues. Si donc l’on est bien armé pour la production et la transfor-
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- mation d’énergie, il reste à voir comment on transportera économiquement cette énergie.
- Soit par exemple à réaliser un transport d’énergie par courant triphasé ; l’économie et le rendement de la transmission exigeront évidemment que l’on prenne la plus haute tension physiquement possible, mais on sait que l’on est limité en pratique, d’une part par l’air lui-même qui cesse d’être isolant (phénomène cle couronne) (*) et parla résistance de la ligne qui, aux très longues distances et aux grandes puissances, finit par entraîner des pertes considérables d’énergie. Pratiquement, on se fixera, pour les grandes transmissions, aux environs de ioo ooo volts. Le grand projet de transport des forces motrices du Rhône à Paris, établi par MM. A. Blondel, Harlay et Mahl, est prévu pour i?.o ooo volts.
- Ainsi les limites des transmissions modernes se sont singulièrement élargies. Si l’on prend pour base le prix de production de l’énergie à 55 francs le kilowatt-an, le transport est économiquement réalisable jusqu’à 820 kilomètres avec une puissance de 200000 kilowatts, et jusqu’à 1 ooo kilomètres avec 3oo ooo kilowatts, en supposant qu’on emploie du courant triphasé de 3o à 25 périodes. Il en résulterait qu’011 peut transporter économiquement un million de kilowatts jusqu’à 2 ooo kilomètres.
- 11 est difficile de donner des règles pratiques, pour évaluer a priori, le facteur de puissance des distributions. On peut dire que dans les distributions à courant triphasé, si recommandables par leur simplicité et leur économie, le facteur de puissance est généralement de 70 à 80 %.
- Les lignes se calculent aisément à l’aide des abaques classiques de M. A. Blondel (2).
- (') Voir Lumière Electrique, l. XVI, (2» série), p. 279. (s) Il convient de remarquer è ce propos que dans le nouveau type d’abaque publié récemment par la Lumière Electrique (7 janv. 1911), les courbes des flèches ne. sont pas, en réalité, tracées directement en fonction des abscisses; on trace les courbes isofléclics sur le meme plan que les courbes des tensions qui, elles, sont rapportées
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- La ligne une fois établie, il faut encore qu’elle puisse résister aux surcharges accidentelles provenant des intempéries; des manchons de glace compacte de 4 et même de 8 centimètres de diamètre s’observent presque chaque année dans certaines régions montagneuses de la France.
- Pour augmenter le coefficient de sécurité du conducteur on aura recours à la réduction des portées, à l’augmentation de la section, et enfin à l’emploi d’un métal de résistance mécanique élevée ou d’un câble porteur.
- Si l’on emploie l’aluminium, la limite d’élasticité étant inférieure de 44 % à celle du cuivre et les effets de dilatation plus importants, il faudra une tension mécanique moins forte. La force latérale due à la pression du vent tombera de 25 %, mais la force de traction sur les poteaux d’angles sera plus grande, abstraction faite de l’effort du vent.
- La distance entre conducteurs est généralement calculée en centimètr'es, par le produit des kilovolts par le facteur 3,75 ; cette règle simple est valable pour des portées de 3o à 70 mètres entre poteaux.
- En attendant que les grandes distributions couvrent tout le continent européen, c'est l’électrochimie qui fournit l’application la plus immédiate des installations hydroélectriques, et parmi les exploitations électrochimiques on doit faire une place spéciale au carbure de calcium, dont la production mondiale, atteignant tout près de 200000 tonnes, est assurée par 70 fabriques, d’une puissance globale de 200000 chevaux, et qui jettent sur le marché pour 55 millions de produits, qui
- aux abscisses. Ces courbes^les tensions deviennent elles-mêmes des droites quand on prend les abscisses proportionnelles au carré des longueurs, mais les courbes iso-flcches ne sont plus des droites. O11 les obtient en prenant sur les différentes courbes de tension les points qui correspondent à une même flèche. Chaque point est obtenu par l’intersection d 'une courbe de tension avec l’abscisse correspondante. Si on fait f— ctu, les abscisses sont données en fonction de chaque valeur de t, par
- 8 Tf
- .,•2 — —
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- donnent lieu eux-mêmes à des transactions représentant un chiffre d’affaires de 17a millions.'
- La hase de production peut être calculée à raison d’environ a tonnes de carbure de calcium par kilowatt-an.
- Aussi après avoir dressé le bilan actuel de la houille blanche, M. Pacoret est-il fondé à
- conclure que le transport cfe la force, les notnbi’euses fabrications rendues possibles par les progrès de l’électrochimie et de l’élec-trothermie, en rénovant la chimie et tant de grandes industries, ont déjà modifié d’une manière profonde la carte industrielle du monde.
- J. Reyval.
- EXTRAITS DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES
- THÉORIES ET GÉNÉRALITÉS
- Du rôle des électrons inter atomique s dans la catalyse. —• P. Achalme. — Comptes Rendus de l’Académie des Sciences, 5 février 1912.
- L’importance croissante du rôle des actions catalytiques dans la chimie minérale, organique ou surtout biologique, attire de plus en plus l’attention sur le mécanisme de ces phénomènes.
- La différence la plus nette qu’on peut relever entre les actions catalytiques et les actions chimiques ordinaires consiste en ce que l’un des corps ayant participé à la réaction ou exercé une influence sur elle se retrouve intact, au moins en apparence, une fois la réaction terminée. C’est le catalyseur, auquel on attribuait avec Berzélius une force spéciale, la force catalytique, et qui, maintenant, est considéré, principalement depuis les travaux d’Ostwald, comme influençant surtout la vitesse de réaction. Mais le mécanisme de cette influence reste aussi mystérieux que par le passé et le problème semble simplement déplacé.
- Les réactions intermédiaires ne donnent qu’une explication souvent incomplète et constituent une hypothèse qui ne semble pas susceptible de généralisation.
- Tout s’éclaire, au contraire, si l’on admet que les molécules sont formées d’atomes liés entre eux par des électrons négatifs extérieurs à l’atome, que ces électrons interatomiques sont en nombre défini, et qu’on 11e peut trouver dans le second membre d une équation de réaction que le nombre de liaisons inter-atomiques existant dans le premier, sauf le cas où un agent extérieur au système réagissant intervient pour modifier le nombre. Il suffit donc, pour qu’un
- corps agisse comme catalyseur, qu’il soit susceptible de fournir des électrons au système ou de lui en enlever, pourvu que ces deux actions opposées soient séparées dans l’espace ou dans le temps;
- L’étude des rayons cathodiques, de l’effluve, du rayonnement du radium, rend vraisemblable cette explication, qui a aussi l’avantage de se rapprocher des idées théoriques de J.-J. Thomson, Ramsay, Stark. Ces auteurs toutefois attribuent les liaisons à des électrons intra-atomiques. j
- En somme, si l’on admet l’hypothèse de l’auteur, les actions catalytiques seraient des réactions dans lesquelles les électrons interatomiques ont subi soit une augmentation soit une diminution de nombre, soit enfin une simple rupture d’équilibre ayant amené un remaniement de la distribution des atomes dans les molécules. Il y aurait donc lieu de compléter la chimie ionique ordinaire par la chimie électronique qui serait susceptible de donner une interprétation simple et concrète du mécanisme encore inexpliqué des phénomènes catalytiques.
- h’ influence de la cèmentite sur les propriétés magnétiques de F acier. — J. Smith, W. White et G. Barker. —Communication à la Physical Society, The Electrician, 9 février 1912.
- Les expériences dont il s’agit ici ont porté sur des aciers ayant Ja composition suivante :
- C............... o,85
- Si........ o,o5
- Mn............. o,of>
- S............... o,o3
- P............... 0,02
- Fe.. . ..... p8,99, par différence
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- On opérait sur des tiges, d’un centimètre environ de diamètre, soigneusement recuites et présentant ainsi des conditions convenables pour en extraire le carbure de fer dit cémentite.
- Les auteurs se proposaient de déterminer la température à laquelle ce carbure de fer cesse d’être magnétique et d’en déduire les effets du traitement thermique sur les propriétés des aciers. Us se sont servi d’un magnétomètre dont les déviations, à différentes températures, étaient rapportées à la déviation observée à la température du Laboratoire, prise pour unité.
- La cémentite était contenue dans un tube de silice fondue, d’environ o,5 centimètre de diamètre, et occupait environ ao centimètres de sa longueur. Elle était protégée partiellement contre l’influence de l’air à l’aide d’un tampon d’amiante. Un couple thermo-électrique, placé au sein de la cémentite, permettait de mesurer la température. Le tube était chauffé électriquement et placé dans l’axe d’un solé-noïde refroidi par une circulation d’eau. Celui-ci était parcouru par un courant invariable donnant un champ de ioo gauss environ.
- Les ordonnées représentent les déviations dues à la cémentite seule, les autres influences sur l’aiguille du magnétomètre étant contrebalancées de la manière usuelle (fig. i).
- 0 S5K C jrbone
- “"••N \
- V Ccrt entir$ — —*> L
- 0 100 300 300 400 600 600 700 800
- Degrés centigrades.
- Fig. i. — La courbe supérieure est relative à l’acier.
- L’acier, sous la forme d’un tube court, était étudié de la même façon que la cémentite, avec le même appareil.
- Les courbes de la figure i mettent en évidence une chute très prononcée, d’environ 90 %, du magnétisme de la cémentite entre 1800 et 25o°. En ce qui concerne l’acier, son magnétisme présente aussi une diminution correspondante, mais beaucoup plus faiblç, d’environ 5 % (acier contenant i3 % de cé-mentile). La comparaison des courbes fit penser que la séparation de la cémentite n’était pas parfaite et qu’elle contenait une petite quantité d’acier. Mais
- on reconnut plus tard que les faits observés étaient dûs principalement à la décomposition partielle de la cémentite après sa séparation. On remarqua que des échauffements successifs de la cémentite avaient pour conséquence une croissance de plus en plus marquée de sa susceptibilité magnétique au-dessus de 25o°.
- Les auteurs se sont ensuite préoccupés de déterminer avec plus d’exactitude la température de transition de la cémentite et de rechercher si, de part et d’autre de ce point de transition, les modifications de l’état magnétique étaient réversibles. Us employaient le même mode opératoire avec cette différence que le couple thermo-électrique utilisé était en cuivre constantan.
- 0 230 300
- Degrés centigrades.
- Fig-, 2. — Los courbes supérieures sont relatives à l’acier.
- Sur les courbes obtenues (fig. 2) les propriétés magnétiques de l’acier et de la cémentite se mettent d’elles-mémes en évidence. Au-dessous de 200°, les différences qui existent entre l’élévation et la chute de température, sur la courbe supérieure, sont dues à l’hystérésis et sont la conséquence du procédé expérimental employé.
- Pour confirmer l’allure de la courbe de la cémentite, on eut recours à une modification de la méthode de Wologdinc ('). La cémentite était placée dans un tube, contenant de la cire de paraffine fondue, entouré d’une gaine en cuivre, et placé entre les pôles d’un électro-aimant, le fond du tube étant à quelques centimètres au-dessous de ceux-ci. On portait la température du tube à 3oo° environ et, pendant son refroidissement, on observait les phénomènes suivants : lorsque le courant dépassait une certaine valeur, la cémentite quittait le fond du tube pour se placer entre les pôles, aussitôt que le circuit était fermé, bien que la température soit encore de 3oo°;
- (’) Comptes Rendus, (. CXLYIII, 1909, p. 777.
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- (la susceptibilité magnétique des particules de cé-mentite partiellement décomposées suffit alors pour vaincre la pesanteur). Si l'on abaissait progressivement le courant, on obtenait une région d’excitation dans laquelle la cémentite restait au fond du tube jusqu’à ce qu’une température parfaitement bien déterminée (entre a/,o° et 200°) soit atteinte. Enfin, pour tout champ plus faible que celui qui causait 1 attraction de la cémentite à 200°, celle-ci restait au fond du tube même si la température tombait au-dessous de ioo°.
- Ces résultats, en conformité avec les courbes de fa figure 2, fixent donc entre 200° et 240° le point de transition de la cémentite.
- L. C.
- MÉTHODES ET APPAREILS DE MESURES
- Recherche de très faibles quantités de matière par voie électromètrique directe. — A. Grumbach. — Comptes-rendus de l’Académie des Science, 4 mars 1912.
- Quand on verse quelques gouttes d’une solution de bichromate de potassium dans un vase contenant une solution sulfurique, communiquant avec un deuxième vase contenant la même solution acide, deux électrodes de platine, plongeant respectivement dans chacun d’eux et reliées aux bornes d’un électromètre capillaire, permettent de mesurer une force électromotrice qui peut servir à indiquer la présence de faibles quantités d’acide chronique.
- L’appareil était monté de la manière suivante :
- Entre les vases munis d’électrodes était placé un vase de garde relié aux deux autres siphons; le niveau du liquide était plus bas dans le vase à réaction que dans le vase de garde, et dans celui-ci que dans le second vase; on évite ainsi le mélange des liquides. Si l’on emploie un électromètre de zéro, on mesure la différence de potentiel de dissymétrie avant et après l’expérience ; si l’on opère par compensation, on place un condensateur en série sur l’un des pôles de l’électromètre, suivant un procédé indiqué par M. Lippmann.
- L’électromètre employé donnait moins de------
- 20 000
- volt; l’auteur a déterminé sa sensibilité à la production d’acide chromique par ja réaction indiquée plus haut; à diverses reprises, en polarisant le ménisque positivement ou négativement, il a constaté un dépla-
- cement appréciable (—de division du micromètre
- V»
- oculaire) pour l’addition de 1 centimètre cube d’une solution de bichromate à un millionième à i5o centimètres cubes d’eau acidulée à —-— .
- i 000
- Une mesure directe de force électromotrice permet donc de déceler une quantité de matière à la concentration
- 10—8
- La concentration du CrO3 est
- 0,40 X 10—8.
- On dépasse ainsi le deux cent millionième.
- USINES GÉNÉRATRICES
- Les développements récents de la technique des turbines à vapeur. — K. Baumann. — Electricien, 2 février ign.
- Comme on le sait, la première turbine à vapeur a été construite par Parsons en 1884. Depuis cette époque on peut diviser en deux périodes le développement de ces machines. La première est la période d'invention, pendant laquelle se sont fixés les différents types de machines existant aujourd’hui sur le marché. À part la turbine de Laval, ces différents types présentent entre eux certaines analogies, de sorte qu’on les désigne souvent sous le titre de type pur : turbine Rateau pure, turbine Parsons pure, etc.
- Pendant la seconde période s’accomplit le développement scientifique marqué surtout par l’ouvrage fondamental du professeur Stodola, dont la quatrième édition a été publiée l’année dernière. Au cours de cette période, non-seulement chacun des types précédents reçoit des perfectionnements importants, mais encore on s’avise de les combiner entre eux de manière à former des types mixtes offrant de meilleures conditions de sécurité de fonctionnement, de rendement et d’économie.
- Actuellement, on constate un avantage très net à se servir industriellement des deux types appelés type à disque et type à tambour. Lorsqu’on compare les qualités respectives de ces deux types au triple point de vue qui vient d’être examiné ; sécurité de fonctionnement, économie et frais cle premier
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- établissement, on trouve qu’il est impossible de dire d'une façon ferme et invariable que tel type est préférable à tel autre. Tout cela dépend de l’usage qu'on veut en faire.
- La sécurité de fonctionnement d’une turbine dé-, pend d’ailleurs beaucoup plus de la façon dont sont conçus lesdétailsde construction que de son principe meme. 11 est tout à fait hors de doute que le mode de fixation des ailettes, par exemple, qui est indépen-dantdu type de la turbine, ait une très grande importance. Il est également évident qu’il y a intérêt à ce que l’espace entre les parties tournantes et les parties fixes reste aussi constant que possible, et que cette condition est plus difficile à remplir quand cet espace est faible que lorsqu’il est grand.
- On peut en somme diviser lès turbines en trois classes :
- i° Turbines de faible puissance, inférieure à y5o kilowatts, à 3 ooo tours par minute, ou inférieure à a 2jo kilowatts, à i 5oo tours par minute ;
- i° Turbines de puissance moyenne, de 700 kilowatts à .1 5oo kilowatts,, à 3)ooo tours par minute, ou de 2 25okilowatts à4 5oo kilowatts, à 1 800 tours par minute ;
- 3° Turbines de grande puissance, au-dessus de 1 500 kilowatts, à 3 000 tours par minute, ou au-dessus de /|.5oo kilowatts, à 1 5oo tours.
- On peut dire que les turbines à tambour conviennent aux faibles puissances, les turbines à disque aux grandes puissances, et qu’aux puissances moyennes, les deux types sont à peu près équivalents.
- Puissance maxima.
- d’où l’expression de la puissance maxima en kilowatts :
- W
- 'ZTzDha
- vC
- X 3 600.
- Ceci montre que la puissance maxima dépend principalement :
- i° Du volume spécifique à l’échappement v, c’est-à-dire du vide;
- 20 De la vitesse de sortie « c’est-à-dire [des pertes aux joints ;
- 3° Du diamètre moyen D, qui dépend lui-même de la vitesse périphérique admise;
- 4° De la hauteur des ailettes, qui dépend de la mé-thodè employée pour leur fixation.
- Si l’on veut comparer entre eux les deux types de turbine, il est indispensable de supposer les mêmes pertes et le même vide ; les facteurs a, 0 sont donc
- les mêmes et comme h — —, on obtient aisément
- 5
- w, _ /d* y wi \nâ) ’
- les indices t et d se rapportant respectivement aux turbines à tambour et à disque.
- Pour un nombre donné de tours de la turbine, le diamètre est proportionnel à la vitesse périphérique et à la puissance et pour les mêmes tensions dans le disque et dans le tambour :
- W< _ 3,3 ^ 1 W d <>,4 ~ 2’
- Fai ce qui concerne la puissance maxima que l’on peut obtenir, celle-ci est environ deux fois plus grande avec la turbine à disque qu’avec la turbine à tambour, dans les même conditions de vitesse des matériaux, de pertes aux joints et de vide. Cette puissance maxima dépend du poids maximum de la vapeur qui peut passer à travers les parties à basse pression avec un rendement convenable. Si l’on appelle P le poids de vapeur traversant la turbine, V le volume de vapeur passant entre les dernières ailettes, v le volume spécifique de la vapeur à l’échappement, D le diamètre moyen des dernières ailettes, h leur longueur, a la vitesse axiale de la vapeur qui les traverse, C la consommation de vapeur par kilowatt-heure et t un coefficient d’épaisseur (0,90 à 0,9 3), le poids de vapeur est donné parla formule
- V_T7iÛ/trt
- V V ’
- Il en résulte qu’une turbine à disque peut avoir, comme on l’a dit plus haut, une puissance maxima double de la'turbine à tambour.
- Les constructeurs des turbines à vapeur ont essayé d’employer des tambours pleins, mais ceci ne donne pas la solution du problème, car un tel tambour n’oft're pas plus de sécurité aux grandes vitesses qu’un tambour ordinaire, à cause des petites imperfections intérieures qu’il est absolument impossible d’apercevoir et qui doublent parfois les efforts imposée aux matériaux par rapport aux prévisions du calcul.
- La puissance maxima d’une turbine à disque, étant proportionnelle au carré du diamètre, est, pour une vitesse des matériaux admissible, inversement proportionnelle au carré du nombre de tours par minute. En pratique cependant il n’est ni bon, ni nécessaire, de faire travailler les matériaux des gran-
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- des turbines dans les mêmes proportions que dans les petites turbines de sorte que la relation entre la vitesse et la puissance peut être fixée comme il suit : Par rapport à la puissance maxima correspondant à 3 ooo tours par minute, la puissance maxima pour i 5oo tours sera trois fois plus grande ; pour i ooo tours par minute elle sera cinq fois plus grande et pour y5o tours, huit fois plus grande.
- Ces chiffres correspondent approximativement à la formule :
- 3
- Puissance maxima = An*
- qui permet de trouver la puissance maxima à chaque vitesse, les autres conditions restant les mêmes, si la puissance maxima relative à une vitesse déterminée est connue.
- Vitesse critique
- On sait que l’on appelle ainsi la vitesse à laquelle un petit déséquilibrage peut faire fléchir l’arbre de la turbine d’une manière dangereuse. A ce point de vue, le type à disque présente un très grand avantage sur les types à tambour, en ce sens que sa vitesse critique peut être calculée aisément et avec certitude. Cette question de la vitesse est de première importance lorsqu’on emploie un dispositif à trois paliers, qui est le plus généralement adopté pour les petites turbines.
- Régulation
- Les turbines à vapeur sont généralement réglées par une soupape à papillon, reliée à un régulateur mécanique directement ou indirectement au moyen d’un relais à vapeur ou à huile. La régulation directe est très satisfaisante pour les petites turbines, pourvu que les soupapes soient parfaitement équilibrées ; pour les grandes turbines on a employé des relais de vapeur à mouvemeut pulsatoire, mais, à l’heure actuelle, la mode est généralement aux relais à huile qui constituent sans aucun doute l’arrangement le plus satisfaisant
- Dans le cas des turbines combinées, la régulation par fermeture graduée des tuyères augmente l’économie à faible charge. Cependant, ce dernier dispositif introduit d’assez grandes complications, de sorte qu’il ne semble recommandable qu’exception-nellement. Dans la plupart des cas usuels, le faible avantage qu’il procure (2 % à 3/4 de charge; 4 à 5 % à demi-charge) ne semble pas justifier la complication complémentaire qu’il introduit dans l’appareil de réglage.
- ê
- • D’ailleurs il est très difficile d’obtenir automatiquement la fermeture hermétique des soupapes.
- Champ d’application des turbines.
- Pendant les dernières années, la turbine à vapeur a supplanté la machine à vapeur alternative pour de s puissances supérieures à i ooo kilowatts, mais le perfectionnements récents ont rendu la turbine plus avantageuse que la machine alternative pour des puissances sensiblement moindres. Actuellement, on emploie des turbines de 5oo kilowatts et même de 25o kilowatts, surtout aux Etats-Unis ou le prix du charbon est une dépense d’importance secondaire. Pour les faibles unités, on emploie des turbines Curtis à roue unique.
- Les perfectionnements dont la turbine à vapeur a été l’objet n’ont pas porté seulement sur les turbines à haute pression ; de nouveaux types de turbines ont été créés en vue de répondre à tous les besoins industriels : ce sont les turbines à basse pression les turbines mixtes, les turbines à contre-pression et enfin les turbines R.
- Les turbines à basse pression sont surtout appliquées en combinaison avec des machines à piston déjà existantes, dont elles reçoivent la vapeur d’échappement. Un alternateur actionné par une turbine est relié électriquement à celui de la machine à vapeur principale, de sorte que la turbine et celle-ci formentun groupe. Ce dispositif est très économique, pourvu que la puissance normale du groupé présente une augmentation de 5o % par rapport à celle de la machine primitive.
- Cette augmentation de puissance obtenue dépend principalement du degré dévidé. On se trouve à cet égard dans des conditions bien meilleures si l’on peut disposer de l’eau d'une rivière ou de la mer, au lieu d’une tour de refroidissêtnent.
- On peut admettre les chiffres suivants comme répondant aux conditions moyennes de ces installations mixtes dans le cas où les machines à vapeur sont du type compoùnd. La consommation de vapeur de la machine principale, sans condensation, est d’environ 35 % (dc3oàào %) supérieure à la consommation pendant lamarche avec condensation.
- La vapeur d’échappement fournit une puissance additionnelle, dans une turbine à basse pression dont la valeur est de 6i, de 70 ou défit % de la puissance de la machine pour des vides de 670, 700 ou 725 millimètres,tandis que la consommation de vapeur ou de charbon devient les fi/j, 80 ou % de la consommation primitive.
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- ' Les turbines mixtes sont employées généralement dans les mines, les laminoirs Elles utilisent la vapeur à basse pression qui provient de différentes machines, et dont l’échappement s’effectue avec une contre-pression d’environ i kilogramme par centimètre carré dans des accumulateurs de vapeur.
- Ces turbines ne sont généralement pas reliées électriquement avec la machine à piston principale et doivent être par conséquent munies d’un régulateur spécial de vitesse. La charge du’ groupe .turbo-gé-nérateur doit être indépendante des conditions d’arrivée de la vapeur, de sorte que la vitesse de la turbine ne doit dépendre en somme que delà charge de l’alternateur, et nullement de la quantité de vapeur à basse pression disponible. Les variations de vitesse, consécutives à des modifications de pression de la vapeur, doivent être aussi faibles que possible.
- On connaît le dispositif de régulation imaginé à cet effet par M. Rateau (*).
- Ce dispositif remplit pleinement ces conditions et il est maintenant appliqué par presque tous les constructeurs.
- Il est intéressant de comparer les deux types de turbines à tambour et à disque lorsqu’ils sont établis pour basse pression ou pour turbine mixte. Le seul facteur à considérer est la puissance maxima que l’on peut obtenir dans la partie à basse pression de ces turbines. Celte puissance maxima n’est, dans une turbine à basse pression, que la moitié de celle d’une turbine à haute pression, en supposant que la vitesse de sortie des dernières aubes est la même dans les deux cas.
- Le calcul montre que, pour les turbines d’impulsion tournant à 3 ooo tours par minute, avec des. pertes aux joints de 5 % , la puissance maxima n’est que de i 3oo kilowatts pour un vide d§ 685 millimètres, de i 900 kilowatts pour un vide de 700 millimètres et de 1 600 kilowatts pour un vide de 710 millimètres, tandis que, pour les turbines à tambour, les pertes aux joints pour les mêmes puissances seront de 20 %,\ ce qui, dans la plupart des cas, sera trop considérable et obligera à recourir .à une turbine à double courant.
- On voit ainsi clairement que, dans le cas des turbines à basse pression, la puissance maxima que l’on peut obtenir dépend davantage de la turbine que de l’alternateur ; c’est l’inverse de ce qui se produit avec les turbines à haute pression.
- Les turbines à contre-pression font leur échappement dans une enceinte qui se trouve à une pression supérieure à la pression atmosphérique. On y comprend les turbines sans condensation et à échappement libre dans l’atmosphère. Cette vapeur d’échappement est généralement employée pour le chauffage, ou bien, comme par exemple dans les bateaux, pour réchauffer l’eau d’alimentation, ou, dans l’industrie salière, pour évaporer la saumure.
- Le mode de régulation de ces différentes turbines diffère suivant les conditions de fonctionnement. Un simple régulateur de vitesse ordinaire convient lorsque toute la chaleur est employée pour le chauffage, indépendamment de la charge ; si, au contraire, la turbine travaille en parallèle avec d’autres machines et si on ne veut utiliser qu’une quantité déterminée de vapeur pour les besoins du chauffage, on ne prévoit aucun régulateur de vitesse et la vapeur est contrôlée par la pression régnant dans les conduites. Si la vapeur de chauffage est appelée en plus grande quantité, la pression dans la conduite correspondante décroît et cette variation de pression est utilisée pour actionner la soupape régulatrice.
- Aucune de ces deux méthodes n’est tout à fait satisfaisante dans tous les cas, et l’on ne peut obtenir un dispositif absolument satisfaisant qu’en employant les turbines R. Dans ce cas, si la charge de la turbine est supérieure à celle qu’on peut réaliser à l’aide de la vapeur de chauffage appelée, un surplus de vapeur est dérivé vers des roues à basse pression fixées sur le même arbre et placées dans les mêmes cylindres.
- Au point de vue de l’économie de fonctionnement qui a été réalisée dans les turbines, la consommation de vapeur a passé de 5,75 kilogrammes par kilowattheure en 1906 à 5,25 kilogrammes en 1911 et le rendement total, défini comme le rapport entre la puissance réelle fournie par le générateur et l’équivalent mécanique de la chute de chaleur supposée effectuée adiabatiquement, de 63,8 % à 66,3 % en 1907 et 68,4 % en 1910.
- On n’a pas gagné sur ce chiffre en 1911. Le meilleur rendement de turbine mixte fonctionnant sur vapeur à basse pression a été obtenu avec une machine de 1 000 kilowatts à 3 000 tours par minute : 69,8 % .
- Variations de la consommation de vapeur.
- Le rendement d’une turbine dépend surtout des conditions de la vapeur. L’auteur a donc adopté des conditions bien définies telles qu’on puisse leur
- j1) Lumière Electrique, tome XI (a« série), p. 242.
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- rapporter tout essai de turbine, moyennant certaines conditions qu’il détermine.
- Voici d’abord quelles sont ccs conditions idéales :
- i° Pour les turbines à haute pression ; pression : 12,6 kilogrammes par centimètre carré; surchauffe : 75°; vide : 700 millimètres;
- 20 Pour les turbines à basse pression ; pression : 1,1 kilogramme par centimètre carré ; surchauffe : o°. Vide : 680 millimètres.
- Les corrections de surchauffe sont indépendantes de la pression de la vapeur et du vide et sont par conséquent à peu près les mêmes pour des turbines à haute et basse pression et approximativement aussi pour les turbines à contre-pression.
- Les corrections sont les suivantes :
- L’économie réalisée sur la consommation de vapeur est de 1 % pour 6,6 degrés de surchauffe lorsque celle-ci varie entre o et 55°, et pour 7,7 degrés de surchauffe quand celle-ci est comprise entre 55° et 1 io°. La correction réelle est plus grande que la correction théorique, car le rendement augmente avec la surchauffe.
- Le rendement d’une turbine établie pour fonctionner avec un certain autre degré de vide n’est pas aussi bon que celui d’une turbine d’un type analogue, ayant le même nombre d’étages de pression, mais établi pour utiliser un vide inférieur. La différence sera légèrement plus grande pour une turbine à tambour que pour une turbine à disque, cette dernière pouvant être établie pour utiliser un vide plus grand que la première.
- Tandis que les corrections de surchauffe sont à peu près indépendantes des autres conditions de la vapeur, la correction du vide dépend dans une large mesure de cette pression de vapeur et est beaucoup plus grande pour les turbines à basse pression.
- Le rendement dépend aussi, mais dans un moins grand degré, de la pression de la vapeur.
- Dans le cas de turbines de même puissance établies pour des surchauffes variables, l’auteur montre que la différence est négligeable.
- Lorsqu’une turbine établie pour certaines conditions de charge, surchauffe, pression et vide, est essayée à une charge déterminée, toute augmentation du vide modifiera la pression à l’entrée des tuyères, parce que la quantité de vapeur qui traverse la turbine devient plus faible.
- Les corrections aux charges réduites sont plus grandes pour deux raisons :
- i° La chute de chaleur disponible devient moindre
- quand la variation due au vide est relativement plus grande ;
- 20 Le poids total de la vapeur traversant la turbine devenant moindre, les ailettes des derniers étages sont mieux aptes à lutter contre l’accroissement de volume dû au vide plus grand. Pour ces raisons, les corrections seront encore plus grandes pour les turbines mixtes dans lesquelles la partie à basse pression est trop large pour la quantité de vapeur employée quand elle tourne à haute pression.
- L. B.
- Le développement des usines centrales électriques en Allemagne. — G. Dettmar. — lïlektro-iechnische Zeitschrift, 14 mars 1912.
- Le développement des usines centrales en Allemagne a pris depuis une quinzaine d’années une extension de plus en plus grande, ainsi qu’en témoigne le tableau I.
- Tableau I
- PÉRIODES ACCROISSEMENT
- DE DU NOMBRE
- DEUX ANS DES CENTRALES
- 1895-1897 1 ll
- 1897-1899 22/|
- 1899-1901 a79
- 1901-1908 171
- 1908-1905 236
- i9°5-i9°7 355
- i9°7‘ *909 448
- if)™)"1!)11 548
- On voit, d’après ce tableau, qu’en exceptant une courte période critique de 1901 à 1908, l’accroissement du nombre des centrales allemandes a toujours été en progressant. D’autre part, le nombre des centrales actuellement en construction (698) montre que cet important développement de l’électricité est loin de loucher à sa fin et que l’on peut s’attendre, pour quelque temps encore, à un sensible accroissement.
- Le nombre des localités desservies a montré une progression encore plus rapide, due à l’extension prise en ces dernières années par les centrales intercommunales, dont le champ d action couvre une région très étendue. Le tableau II montre d’ailleurs l’accroissement du nombre des localités" desservies de 1906 à 1911.
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- D’autre part, le tableau III donne le nombre des centrales desservant un plus ou moins grand nombre de localités.
- Tableau II
- | ANNÉE NOMBRE DES LOCALITÉS ACCROISSEMENT
- ! t DESSERVIES total en %
- 1 qo6 2 160
- 1QOH 3 33o 1 3o6 5 814 39 125
- 19°9 IQII 4 636 10 45o
- En outre 19 centrales, desservant un nombre de localités sensiblement plus grand, n’ont pas fourni d’indication précise à ce sujet. Les 1 769 autres centrales alimentent exclusivement la localité où elles se trouvent.
- Tableau III
- Sur les 2 526 centrales relevées dans la statistique :
- Le tableau V donne, d’autre part, les chiffres re-présentant les augmentations respectives des divers types de moteurs ou de transformateurs employés de puis le iep avril 1909.
- Tableau V
- Vapeur 86 centrales — 12%
- Eau 70 A c^i II
- Moteurs à explosion.. Convertisseurs et 89 » = 3o. »
- transformateurs. . . 71 » = 198 »
- Eau et vapeur 54 » = 15 »
- Systèmes divers 172 » = 4'A »
- La statisticpie montre que ce n’est pas seulement le nombre des petites centrales, mais le nombre des centrales de toutes puissances qui a augmenté ; le tableau VI indique d’ailleurs dans quelles proportions se sont accrus les nombres respectifs des centrales de diverses importances.
- Tableau VI
- 356 centrales desservent i à 2 localités I
- 1 '9 3 à 4 — j [ en dehors
- 94 — — 5 ù 9 — de la localité
- 94 — — 10 à 24 — ‘ 1 où se trouve
- 41 — — 25 à 49 — 1 la centrale
- 23 11 — 5o ù 99 — | 100 localités etplus 1 elle-même
- Il y a encore lieu de faire une autre distinction entre les diverses entreprises de distribution d’électricité, car toutes ne produisent pas elles-mêmes le courant qu’elles fournissent à leurs abonnés. Un certain nombre d’entre elles en effet achètent le courant à une centrale étrangère et le revendent, soit après l’avoir transformé, soit au contraire sans lui faire subir aucune transformation.
- A ce point de vue les diverses entreprises se classent comme l’indique le tableau IV.
- Tableau IV
- Entreprises produisant exclusivement
- le courant elles-mêmes............. 2 279
- Entreprises produisant une partie cle
- leur courant et achetant l’autre partie. 1S
- Entreprises ne livrant que du courant acheté à une centrale étrangère et non
- transformé......................... 13:1
- Entreprises achetant le courant, mais
- h? transformant......................... 12
- Entreprises au sujet desquelles n’existe
- aucune indication précise à cet égard. 8a
- Le nombre des centrales :
- De moins de 100 kw s’est accru de 35 %
- De 100 à 5 00 » » 16 »
- De 5oo à 1000 » » 15 »
- De 1000 a 2000 » » 31 »
- De 2000 à 5ooo »• » 11 »
- De plus de 5 000 » » 32 »
- La puissance moyenne des diverses centrales est d’ailleurs restée sensiblement la même ; ellé était en effet de 587 kilowatts en 1909 et de 58a kilowatts en '91 '•
- Si l’on considère la période décennale du ier avril 1901 au ier avril 1911, on remarque d’ailleurs, ainsi que l’indique le tableau VII, que le nombre des centrales de grande puissance s’est considérablement accru pendant cette période.
- Tableau VII
- KILOWATTS AU I01' AVRIL 19OI AU 1er AVRIL 191 l
- 1 000 à 2 OOO 2/, 93
- 2 000 à 5 000 2 I 69
- plus de 5 000 9 53
- Le montant des frais d’établissement des centrales et des réseaux par kilowatt installé (machines et
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- accumulateurs) présente une grande importance dans de nombreux cas. Les indications données dans le tableau VIII sont donc particulièrement intéressantes h cet égard.
- des centrales installées dans* la période triennale 1898-1901, d’autre part des centrales installées dans la période triennale 1908-1911, permet cette comparaison .
- Tableau VIII
- MOTEURS FRAIS d’ÉTABLISSE-
- EAU VAPEUR A EXPLOSION EAU ET VAPEUR MENT MOYENS
- PUISSANCE — ——, -——
- EN KW Nombre Frais Nombre Frais Nombre Frais Nombre Frais Nombre Frais
- des par kw des par kw des par kw des par kw des par kw
- ccntraies Fr. centrales Fr. centrales Fr. centrales Fr. centrales Fr.
- jusqu'à 100 96 1 C25 123 1 481,25 i56 1 750 104 1 55o 479 1 612,5o
- 101 à 5oo 0 2 040 9i 1 447»5o 85 1 54i.,25 83 2 i5o 368 1 640
- 5oi à 1 000 2 1 412,5o 36 i 325 i3 1 5oi ,25 9 1 927,50 60 1 402,5o
- 1001 à 2 000 . 4 1 352,5o 27 1 290 1 810 5 1 161,a5 37 I 252,5o
- 2001 à 5 000 9 1 372 r5o 11 1 092,50 5 1 54o 25 I 252,5o
- 5ooi à 10 000 » » 12 1 o85 » » 12 1 o85
- plus de 10 000 » i5 1 212,5o 2 i 5o6,25 17 1 237,50
- 1 Frais moyens par t kilowatt.. t 120 1 1 625 4i5 1 406,25 255 1 662,5o 208 1 796,25
- Il n’est pas, d’autre part,. sans intérêt, alin de mettre en évidence les progrès réalisés dans le domaine de la construction mécanique et électrique,
- L’accroissement du nombre des compteurs d’électricité, donné par le tableau X, est également très significatif. On yoit, d’après ce tableau, que le
- Tableau IX
- EAU VAPEUR MOTEURS A EXPLOSION EAU ET — - —1 VAPEUR
- FRAIS D’ÉTABLISSEMENT — —— - _ ^ . —
- MOYEN PAR KW Nombre Frais Nombre Frais Nombre Frais Nombre Frais
- POUR LA PÉRIODE des par kw des par kw des par kw des par kw
- centrales Fr. centrales Fr. centrales Fr. centrales Fr.
- I908-I9I I 29 1 618,75 61 1 498>75 5 1 1 66i,25 22 1 3o6,25
- 1898-I9OI iG 2 685 217 1 796,25 16 2 760 58 1 806,25
- de raj^procher les frais d’établissement moyens par kilowatt des centrales construites il y a environ dix ans et ceux des centrales de construction récente.
- Tableau X
- ANNÉE NOMBRE TOTAL DES COMPTEURS INSTALLÉS ACCROISSEMENT EN DEUX ANS
- «9°> I26 690 _
- 19°3 203 758 77 06 3
- I9°5 269 722 65 964
- I9°7 471 27O 201 548
- I9°9 637 88l 166 6lI
- l911 955 015 287 i34
- Le tableau IX, donnant les frais moyens, d’une part
- nombre des compteurs d’électricité a augmenté, au cours des deux dernières années, de 45 % . Il est également intéressant do comparer à ces derniers chiffres les chiffresreprésentant les nombres respectifs des compteurs à gaz mis en service aux mêmes
- Tableau XI *
- ANNÉES COMPTEURS A GAZ ÉTALONNÉS EN DEUX ANS
- I9OI-I9O2 477 839
- I903-I904 611 882
- 1905-1906 832 841
- I9°7-I9°8 893 864
- 973 5oi
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- époques ; on trouvera ces derniers chiffres dans le tableau XI.
- La comparaison des tableaux X et XI montre immédiatement que le rapport entre le nombre de compteursàgazetle nombre de compteurs électriques installés par périodes de deux ans a sensiblement diminué ; ce rapport est en effet tombé de huit environ, vers 1903, à trois environ en 1910. D’autre part, il faut tenir compte de l’extension considérable prise en ces dernières années par le tarif à forfait, extension par suite de laquelle le nombre de compteurs installés est loin de représenter le nombre réel de consommateurs. En outre un certain nombre de centrales n’ont donné dans la statistique aucune indication relative aux compteurs, de sorte qu’il y a lieu de compter sur un accroissement du nombre des consommateurs supérieur de i5 % environ au nombre porté sur le tableau X. Enfin, tandis que la consommation moyenne annuelle par compteur installé est de 4x0 mètres cubes pour le gaz, elle atteint x 600 kilowatts-heures pour l’électricité ; un compteur éléctrique enregistre donc en moyenne environ quatre fois plus de kilowatts-heures qu’ün compteur à gaz n’enregistre de mètres cubes.
- D’ailleurs les usines à gaz produisent actuellement en Allemagne environ 2 400 millions de mètres cubes de gaz et les usines électriques publiques environ 2 i5o millions de kilowatts-heures. La capacité des usines électriques, dont les premières remontent à 3o ans à peine, a donc presque atteint, dans ce laps de temps, la capacité des usines à gaz, lesquelles ont fait leur apparition en Allemagne il y a 85 ans environ. C’est là une des meilleures preuves de la faveur qu’a rencontrée auprès du public l’emploi de l’électricité.
- J.-L. M.
- DIVERS
- L’emploi de l’électricité et du gaz pour l’éclairage public.
- La question de l’emploi de l’électricité ou du gaz pour l’éclairage public est actuellement à l’ordre du jour, par suite des perfectionnements, relativement récents, qui ont été apportés à chacun de ces deux modes d’éclairage et qui rendent la concurrence en-ti*e eux de plus en plus âpre. En ce qui concerne l’éclairage électrique, l’apparition des lampes à arc à charbons minéralisés, dites « lampes à arc-
- ÉLECTR1QUE T. XVIII (2\ Série). —N» 15.
- flamme », a permis d’abaisser sensiblementle prix de la bougie-heure. D’autre part> l’emploi du gaz sous pression, permettant de réaliser des foyers d’une grande intensité lumineuse, semble devoir au premier abord faire reconquérir à l'éclairage au gaz une partie du terrain qu’il avait perdu ; à Paris même, ce mode d’éclairage a rencontré une certaine faveur. Toutefois jusqu’à présent les documents permettant d’établir une comparaison rationnelle entre ces deux derniers procédés d’éclairage faisaient défaut. Il est donc intéressant de signaler que, à la suite d’essais récemment effectués à Karlsruhe, il a été décidé de remplacer, dans certaines rues de cette ville, le gaz sous pression par l’électricité (').
- Cette décision a donné lieu, dans la presse technique allemande, entre certaines personnalités appartenant, soit à l’industrie du gaz, soit à l’industrie électrique, à une polémique assez vive. Cette polémique portant surtout sur les conditions dans lesquelles ont été faits les essais, nous nous bornerons à la signaler. Nous retiendrons seulement les chiffres qui ont servi de base à l’établissement des prix de revient respectifs des deux modes d’éclairage.
- Ces prix, reproduits dans le tableau I ont été basés sur les tarifs suivants :
- a) Pour le gaz :
- D’une part o fr. 875 par mètre cube (tarif actuellement en usage à Karlsruhe pour l’éclairage public), d’autre part o fr. o5 par mètre cube représentant les frais de production du gaz jusqu’à son arrivée aux gazogènes.
- b) Pour Vélectricité :
- D’une part o fr. 25 par kilowatt-heure jusqu’à 10 heures du soir et 2,5 centimes par kilowatt-heure après cette heure, d’autre part un tarif constant de 2,5 centimes seulement par kilowatt-heure î-eprésen-tant la dépense de charbon nécessaire pour la production d’un kilowatt-heure.
- On voit, d’après ces chiffres, que les frais de 45 lampadaires à gaz sous pression ou de 45 lampes à arc-flamme sont pratiquement équivalents, si Ton envisage le cas du tarif de 25 centimes par kilowattheure jusqu’à 10 heures du soir et de 2,5 centimes après cette heure pour l’électricité, et du tarif de o,o5 centimes par mètre cube pour le gaz, cependant très bas pour ce dernier. Or le tarif de 0,25centimes par kilowatt-heure aux heures de pointe est parfaitement admissible pour l’éclairage public; quant au tarif de 2,5 centimes par kilowatt-heure,
- (') Elektrotechnisclie Zeitschrift, 14 mars 1912-
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- lequel représente exclusivement la dépense de charbon, s’il n’est guère applicable aux heures de pointe, il se justifie par contre parfaitement pendant la nuit aux heures où le nombre des machines en service dans les usines centrales est extrêmement restreint et où ces dernières machines travaillent, en outre, généralement à faible charge.
- Mais les tarifs appliqués à Karlsruhe semblent pouvoir s’appliquer, à peu de chose près, à l’éclairage public de la plupart des grandes villes. Il y a lieu, en outre, de tenir compte de ce que l’éclairage au gaz sous pression exige une installation compliquée et, par suite, des frais de premier établissement presque doubles de ceux que nécessite l’éclai-
- Tableau I
- Dépenses annuelles de Véclairage au gaz et de l'éclairage électrique.
- ' PRIX DU GAZ PAU M3 PRIX DU PAR COURANT K WH
- 8,75 centimes Fr. 5 centimes Fr. a5 c. et 2,5 c. Fr. 2,5 centimes Fr.
- 45 lampadaires à gaz sous pression, de
- 2 000 bougies 24 65o 19 970 — —
- 4r> lampes à arc-flamme 20 125 • i3 950
- Il estévident que les dépenses relatives à l’un ou l’autre mode d’éclairage dépendent exclusivement, dans chaque cas particulier, des tarifs locaux ou, plus exactement, du prix de revient dans la région considérée de l’énergie électrique et de celui du gaz.
- rage électrique. On peut donc en conclure que l’éclairage électrique par lampes à arc-flamme peut, dès à présent, soutenir avantageusement la lutte contre le gaz dans le cas de tarifs moyens.
- J.-L.M.
- LÉGISLATION ET CONTENTIEUX
- Les vols d’électricité.
- Dans un dernier article, nous avons mis au point la jurisprudence en matière de vols d’électricité, et nous avions indiqué qu’il ne pouvait y avoir réellement vol, au point de vue pénal, que si la mauvaise foi était nettement prouvée.
- Un nouvel arrêt de la Cour de Lyon en date du 24 janvier 1912 nous permettra de faire comprendre combien il est difficile, étant donnée la subtilité des voleurs, de prouver la mauvaise foi. Nous entendons le mot « prouver » dans son sens vraiment juridique, ce qui correspond,, quand il s’agit du Code pénal, à une signification très étroite : l’acte de dérober une chose avec la connaissance parfaite que l’on commet un préjudice en s’appropriant une chose qui ne vous appartient pas.
- Dans le courant de l’année 1911, sur une per-
- quisition faite dans l’usine de M. L. parole commissaire de police sous-chef de la sûreté, il fut découvert un appareil destiné à faire échapper aux compteurs, soit de force, soit de lumière de la Société des Forces motrices du Rhône, une certaine partie de l’énergie électrique employée dans l’usine.
- L’emplacement qui avait été choisi pour l’appareil était peut-être bien, par lui-même, révélateur des intentions coupables de M. L., et en tous cas n’était pas fait pour donner une grande publicité à l’invention : prudemment M. L. avait choisi, ses waler-closets particuliers : et là, il avait placé deux fiches formant commutateur, et au moyen desquelles un [des .enroulements du compteur force était shunté, puis ramené vers les moteurs par un fil de dérivation.
- Interrogé sur cette installation mystérieuse, le sieur L. le prit de très haut : déclarant au sur-
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- plus que cet appareil lui avait été fait par un «ingénieur spécialiste» désireux de faire des expériences sur le transport de force.
- Devant le tribunal correctionnel, 'l'ingénieur spécialiste impliqué dans la poursuite eut des considérations tellement élevées et d’un si grand potentiel que le tribunal, ému, confia à un expert, M. André, la vérification minutieuse de l’engin, ce qui amena le rapport suivant : « L’installation pouvait avoir deux buts: non seulement elle pouvait ralentir la marche du compteur, mais encore elle pouvait le faire tourner en sens inverse et le faire démarquer ».
- L’ingénieur spécialiste affirma au tribunal que si l’expert nommé par la justice avait fait fonctionner l’appareil, il aurait amené la combustion des fils et un incendie. Et? il se déclara humilié par le soupçon pesant sur lui, « attendu, disait-il, que si jamais il avait voulu frauder, il n’aurait pas pris un moyen aussi grossier et dénotant aussi peu d’expérience, étant donné qu’il est si facile de frauder autrement ».
- Le tribunal nomma alors un autre expert, M. Schoen, qui, complétant les constatations de M. André, fit fonctionner l’appareil, ce qui ne causa aucun incendie des fils.
- C’est alors qu’il y eut entre les deux prévenus une dissociation d’intérêts : le propriétaire de l’usine L. déclara qu’il ne connaissait pas ce que M. O. voulait tirer de cette installation, et qu’il lui avait simplement permis, dans un intérêt scientifique, de procéder chez lui à des expériepces.
- Quant à O., il ne put pas se défendre contre l’allégation de certains témoins, venant déclarer qu’il leur avait fait des propositions de même nature et que, s’il était spécialiste, c’était évidemment en fraude beaucoup plus qu’en électricité.
- On ne reprochera point aux juges de ne point avoir étudié l’affaire, car, sur appel des condamnés, la Cour, par un premier jugement du 22 novembre 1911, a mandé à sa barre certains experts et ingénieurs, permettant aux prévenus d’en amener également.
- Sur explications et débats contradictoires, la cour apleinement confirmé le jugement du tribunal correctionnel et a condamné les prévenus à 15 jours d’emprisonnement et 5oo francs d’amende, tandis que l’ingénieur spécialiste, pour prix de ses expériences scientifiques, recevait
- une peine doublée, soit un mois de prison et 200 francs d’amende.
- L’arrêt est récent; il est du 24 janvier 1912 et figure dans le Nouvelliste de Lyon à la date du 20 mars.
- Texte de la condamnation.
- D’un jugement rendu par le tribunal correctionnel de Lyon, le 26 juillet 1911.
- Entre :
- Monsieur le procureur de la République près ce tribunal, partie publique;
- La Société des Forces motrices du Rhône, etc., partie civile intervenante;
- Et :
- i° Monsieur L... demeurant à Lyon;
- 20 Monsieur Claude-Marie O., électricien, demeurant à Lyon, prévenus de vol d’énergie électrique et complicité.
- 11 a été extrait littéralement ce qui suit:
- Attendu qu’au cours d’une perquisition faite dans l’usine L. par Monsieur le commissaire de police, sôus-chef de la Sûreté, il a été découvert un appareil destiné à faire échapper aux compteurs, soit de force soit de lumière, de la Société des Forces motrices du Rhône une certaine partie de l’énergie électrique employée par L... :
- Attendu que cet appareil se composait de deux fiches formant commutateur et au moyen duquel un des enroulements du compteur force était shunlé, qu'une partie de l’électricité amenée par le fil correspondant à cette bobine était alors dérivée et passait par les fils n’in-lluençant pas le compteur lumière, puis était ramenée vers les moteurs par un fil de dérivation ;
- Attendu que cette installation, qui était dissimulée dans les water-closets particuliers de L., permettait de soustraire une certaine quantité d’énergie électrique à la vérification des compteurs ;
- Attendu de plus que L. avait branché sur ses fils de force une certaine quantité de lampes électriques ;
- Que le fait de s’approprier ainsi une partie de l’énergie électrique ou de détourner l’énergie-force pour la faire servir à l’éclairage constitue une soustraction frauduleuse.
- Attendu que cet appareil a été placé par O. dans l’usine de L. ;
- Attendu qu’en l’état de ces faits L. et O. ont été traduits devant le tribunal correctionnel sous l’inculpation de vol et de complicité ;
- Attendu que les dépositions des experts étaient des plus formelles, que les faits paraissaient nettement établis, que notamment Monsieur l’ingénieur André affirmait do la façon la plus formelle que, bien qu’il n’ait pas trouvé l’appareil en train de fonctionner, il n’étail pas douteux que ledit appareil était destiné à la fraude ; que non seulement il pouvait ralentir la marche du
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- compteur, mais encore qu’il pouvait le faire tourner en sens inverse c’est-à-dire le faire démarquer ;
- Attendu que cependant au cours des débats O. protesta de son innocence, contesta les dires de l’expert et offrit de prouver que l’installation électrique placée par lui chez L. n’était autre chose qu’un appareil servant à des expériences; qu’il demanda de démontrer que cette installation ne pouvait fonctionner pendant la marche normale de l’usine L. sans amener immédiatement la combustion des (ils et un incendie; qu’enfin s’il avait voulu frauder il aurait employé un moyen beaucoup plus simple et ne laissant aucune trace bien qu’il empêchât le compteur de marquer ; qu’il demanda au tribunal de prouver tous ces faits par des expériences;
- Attendu que,par jugement du i3 avril ign,M. Schoen fut nommé expert, à l’effet de vérifier ces allégations et de dire si l’appareil placé chez L. était destiné à des expériences ou devait servir à la fraude ;
- Attendu que, l’expert constate dans son rapport que l’appareil pouvait parfaitement fonctionner pendant la marche de l’usine L. sans amener un incendie et sans faire le moins du monde brûler les fils; qu’il a fait fonctionner ledit appareil; que cet appareil est nettement destiné à la fraude dans les conditions exposées par le premier expert M. André; que cet appareil pouvait servir non seulement au ralentissement du compteur mais encore à sa marche en arrière; que même, au moment où il a commencé ses expériences, le compteur force était arrêté bien que l’usine fonctionnât; que cet arrêt était dû à un petit corps fibreux qui était tombé dans le compteur, mais au moment où ce compteur marchait en arrière, ce qui démontrait qu’on avait encore récemment fraudé.
- Attendu que M. Schoen conclut également que si O. a pu, hors de sa présence, par un moyen électrique des plus simples, arrêter le compteur, il n’en est pas moins certain que son installation mieux dissimulée était plus pratique pour arriver au but illicite qu’il se proposait;
- Attendu que, dans^ces conditions, aucun doute ne saurait plus subsister dans l’esprit du tribunal sur l’emploi de l’appareil découvert chez L.;
- Attendu que ce dernier prétend être de bonne foi ; qxi’il affirme qu’il croyait à de simples expériences d’O; mais attendu qu’il est difficile de croire que cet industriel a ignoré la destination des appareils qui avaient été posés chez lui; qu’on ne peut croire même de la part d’O. à des expériences faites pendant de longs mois chez divers industriels; qu’il est invraisemblable de soutenir qu’un patron tolérerait de semblables expériences sans aucun profit et paierait même, comme en l’espèce, la pose des appareils qui serviraient uniquement aux expériences d’un autre;
- Attendu enfin qu’au moment de la perquisition et dans les explications qu’il a données au sous-chef de la sûreté L. n’a nullement parlé d’expériences, qn’il a affirmé qu’il croyait simplement à une installation destinée à
- une meilleure utilisation de l’électricité; que le surlendemain de la perquisition L. écrivait encore à la Société des Forces motrices du Rhône qu’il était de bonne foi et ignorait ce qu’O. avait fait chez lui ; que c’est seulement quinze jours plus tard, après entente avec O., qu’il s’est rallié au système de défense de ce dernier, c’est-à-dire au système des expériences ;
- Qu’on ne s’explique pas comment, s’il s'est agi de simples expériences, L. a laissé soigneusement dissimuler l’installation dans ses watler-closets particuliers dont il avait la clef ; que cette dernière constatation est à elle seule une grave présomption ;
- Attendu qu’O. s’est rendu complice par aide et assistance du délit de vol qui vient d’être retenu à la charge de L.;'que c’est lui qui a inventé et installé l’appareil permettant la fraude;
- Attendu qu’il résulte des dépositions des témoins Oriol et Yuillard qu’O. a proposé la même fraude à un certain nombre d’industriels; qu’il semble avoir fait de la fraude de l'électricité une véritable entreprise; que de semblables pratiques doivent, dans l’intérêt de tous, être sévèrement réprimées ;
- Attendu, en ce qui concerne L., qu’il existe des circonstances atténuantes; qu’aux dires de certains témoins O. se présentait chez les industriels et leur parlait tout d’abord de meilleure utilisation de l’énergie électrique; que L. a pu dans les premiers pourparlers être de bonne foi, mais qu’il s’est laissé entraîner à profiter consciemment de la fraude;
- Attendu qu’il y a également lieu de tenir compte à L. que la fraude a fonctionné pendant quelques mois seulement :
- Pour ces motifs ;
- Le tribunal...
- Condamne L. à i5 jours d’emprisonnement et 5oo francs d’amende ; O. à un mois de prison et 200 francs d’amende ; dit qu’en ce qui le concerne cette peine se confondra avec celle qui a été prononcée par jugement de ce jour dans l’affaire B.-O.
- Et statuant sur les conclusions de la partie civile :
- Attendu que les faits déclàrés constants à l’encontre de L. et O. ont causé à la Société des Forces motrices du Rhône un préjudice dont il lui est dû réparation ;
- Attendu que, même après le rapport des experts André et Schoen, il ne paraît pas possible d’évaluer d’une manière absolument exacte le préjudice;
- Que l’appareil de fraude était loin de fonctionner constamment, qu’il est même probable qu’au début il avait dû causer des dégâts à l’usine et qu'il a dû être modifié ;|
- Qu’en tenant compte de toutes les circonstances de la cause le tribunal estime qu’il a les éléments nécessaires pour fixer ex æquo et bono les dommages-intérêts dus à la partie civile ;
- Attendu qu’il y a lieu de faire droit à la demande de la Société des Forces motrices du Rhône en ce qui concerne la publication du jugement;
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- Condamne L. et O. à payer solidairement à ladite société la somme de mille francs à titre de dommages-intérêts; autorise la société à faire publier aux frais des condamnés, dans deux journaux de Lyon à son choix, le présent jugement, etc. Condamne la partie civile aux dépens sauf son recours entre les condamnés.
- Ledit jugement a été confirmé par arrêt de la quatrième chambre de la Cour de Lyon, du 24 janvier 19)2,
- jugeanÇcorrectionnellement, duquel arrêt il a été extrait:
- Attendu que l’enquête à laquelle il a été procédé par la Cour..., a pleinement confirmé,etc.; déboute L. et O. de leur appel, condamne la Société des Forces motrices du Rhône aux dépens d’appel, sauf son recours contre les appelants qui sont condamnés solidairement à les lui rembourser.
- Paul Boucault,
- Avocat à la Cour de Lyon.
- BREVETS
- Nouveaux moteurs polyphasés à collecteur. — Société Alsacienne de Constructions Mécaniques. — Brevet n° 433 917 demandé le 9 novembre 1910.
- Ce nouveau type, système Bethenod, de moteurs polyphasés à collecteur possède une caractéristique shunt, c’est-à-dire à une vitesse à peu près constante entre la marche à vide et la pleine charge.
- L’on connaît déjà, par les travaux de Roth, Win-ter-Eichberg et autres, des] moteurs polyphasés à collecteur possédant une telle propriété, mais le réglage de leur vitesse à vide conduit à l’emploi d’appareils de réglage coûteux et compliqués, notamment à celui de transformateurs de tension à rapport variable traversés par une fraction importante de l’énergie fournie par le moteur à régler.
- Les moteurs du type présenté ici ont pour but d’éviter de semblables inconvénients ; à cet effet le réglage de leur vitesse peut s’opérer sur le courant d’excitation de la machine, comme avec un moteur shunt à courant continu ; ce réglage est alors obtenu en agissant sur une simple bobine de self-induction réglable intercalée dans le circuit d’excitation, c’est-à-dire au moyen d’un appareil de dimensions très réduites et de manœuvre facile. Dans tous les cas, le nouveau moteur demeure absolument équivalent à un moteur shunt continu et les réglages ne nécessitent jamais le décalage simultané des balais.
- On a déjà proposé de réaliser des moteurs monophasés à collecteur à caractéristique shunt en soumettant l’enroulement d’excitation, placé sur le stator, à une tension décalée à go° électriques environ par rapport à la tension U appliquée aux balais, de façonxque la force électromotrice E développée dans le rotor par la rotation se trouve en opposition avec la tension U. Dans ces conditions, E équilibre U
- pour une certaine vitesse qui correspond évidemment à la marche à vide, le courant rotorique' étant alors nul. Comme du reste, en modifiant, par exemple, le courant d’excitation, l’on peut se fixer arbitrairement cette vitesse, le problème semble donc résolu théoriquement, même pour les moteurs polyphasés. En effet, dans le cas de courants diphasés, il suffirait d’utiliser deux moteurs monophasés accouplés mécaniquement, chacun d’eux ayant son rotor alimenté par une des phases et son courant d’excitation étant prélevé sur l’autre phase. Enfin, dans le cas de courants triphasés l’on emploierait soit trois moteurs accouplés, soit un moteur diphasé avec application de transformateurs Scott.
- En pratique, de tels moteurs ne seraient pourtant pas susceptibles d’un bon fonctionnement pour la raison suivante : en réalité, par suite de fuites magnétiques, la self-induction de l’enroulement rotorique ne peut être complètement annulée, même en employant un enroulement de compensation sur le stator. Il en résulte que, pour produire un couple suffisant, la vitesse en charge du-moteur devrait être notablement inférieure à la vitesse à vide et que la caractéristique du moteur se rapprocherait de celle d’un moteur à courant continu très fortement compoundé ; en outre, il est facile de se rendre compte que le facteur de puissance serait extrêmement médiocre à toutes charges.
- Pour supprimer ces graves inconvénients dans le cas d’un moteur monophasé isolé, M. Latour ajïro-posé, pour fournir le courant d’excitation, l’emploi d’un transformateur série combiné avec un convertisseur de phase d’un type connu (moteur d’induction tournant à vide par exemple),le montage du transformateur série étant, vis-à-vis du circuit du rotor, analogue à celui utilisé pour le compoundage des alternateurs. De celte manière, les ampères-tours
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- totaux d'excitation sont la résultante géométrique d’ampères-tours constants (pour un réglage donné de l’excitation) produisant la force électromotrice E ci-dessus, et d’ampères-tours proportionnels au courant absorbé par le rotor. Comme le signe de ces derniers peut être déterminé arbitrairement en connectant convenablement le transformateur série, ils donnent naissance en vitesse à une force électromotrice qui peut contre-balancer exactement la force électromotrice de dispersion de l’ensemble formé par- le rotor et son enroulement compensateur et rendre par suite au moteur une caractéristique vraiment shunt. Gomme, d’autre'part, on peut également, de cette façon, produire une surcompensation de la force électromotrice de self-induction en question, non seulement le facteur de puissance est facilement rendu égal à l’unité, mais la machine peut même fournir du courant déwatté au réseau.
- Fig. i.
- L’on peut réaliser les mêmes avantages dans le cas de deux moteurs monophasés accouplés mécaniquement et alimentés par du courant diphasé, tout en supprimant le convertisseur de phases qui constitue, dans le cas ci-dessus de courant monophasé, un inconvénient limitant notablement les applications, au moins pour des puissances modérées.
- La figure i donne à titre d’exemple le montage applicable au cas de deux moteurs Atkinson accouplés mécaniquement. Si l’on considère le moteur M1 auquel l’énergie est fournie par la phase i, son enroulement d’excitation E‘ est monté en série avec le secondaire d’un transformateur T1, le tout se trouvant branché en dérivation sur la phase i. Quant au primaire de T1, il est monté en série avec l’enroulement principal P1 du moteur M2 alimenté par la phase a et, pour ce moteur M2, le montage du circuit d’excitation s’opère de façon analogue en utilisant la phase i et le transformateur T2.
- Dans ces conditions, il est facile de se rendre compte qu’en vitesse les courants d’excitation des
- moteurs M1, Ma donnent lieu aux forces électromotrices nécessaires pour que cet ensemble M1, M2 constitue un moteur diphasé à caractéristique shunt et à facteur de puissance égal à l’unité, la vitesse pouvant d’ailleurs être réglée par de simples bobines de self-induction variable S intercalées dans les circuits d’excitation, ou par tout autre moyen (emploi de transformateurs à rapport variable, de sur-volteurs, dévolteurs, etc.).
- Dispositif pour obtenir la commutation cage d’écureuil dans les machinés à collecteur. — Ateliers de Constructions Blectriques du Nord et de l’Est. Brevet n° 433 656, demandé le a novembre «9io.
- On peut appliquer sur le collecteur de ces machines, un nombre de balais tel qu’il y ait toujours, dans chaque encoche, au moins une section en court-circuit (*).
- 1
- Pour atteindre ce but, on disposera, en plus des lignes de balais, qui amènent les courants polyphasés sur le collecteur, des lignes de balais auxiliaires qui peuvent être non connectés à des circuits extérieurs.
- Dans le cas du courant monophasé et des moteurs du type répulsion, on adoptera de préférence un nombre impair de lignes de balais sur le collecteur, 7 par exemple, comme on le voit en i, a, 3, 4S 5, 6, 7 (fig. i) (2), dans le cas ou l’on a sept encoches par pôle, et on établira les cordes de court-circuit, 5-4 6-3, y.a, un balai restant non connecté.
- Dans le cas où l’on introduit un courant de compensation dans le rotor, on peut établir la connexion avec le circuit extérieur entre la corde extrême 5-4, d’une part,et le balai non connecté i, d’autre part.
- Les balais peuvent être de qualité différente suivant la tension de court-circuit que, d’après leur situation sur le collecteur, ils ont à affronter.
- (1) Voir M. Latour, Bull. Soc. Int. d’Elect., mai 1910.
- (2) On a supposé dans la figure 1, qu’il s’agissait d’une machine bipolaire.
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- CHRONIQUE INDUSTRIELLE ET FINANCIÈRE
- ÉTUDES ÉCONOMIQUES
- L'Électrique Lille-Roubaix-Tourcoing a enfin obtenu de ses actionnaires, dans son assemblée générale extraordinaire du 25 mars, l’autorisation de porter son capital, en une ou plusieurs fois, de onze millions de francs à vingt-cinq millions de francs. Comme à chacune des assemblées, la partie dissidente des actionnaires a suscité des incidents de séance dont l’origine vient surtout cle la baisse du cours des actions en bourse et de la situation particulière de l’Union des Tramways, à la fois actionnaire important de l’Electrique et son entrepreneur général. L’autorisation demandée par le Conseil vise des concessions en cours d’instruction pour lesquelles des avis favorables du contrôle sont acquis, mais qui manquent encore des autorisations ministérielles pour être consacrées. La préoccupation marquante des actionnaires était de s’assurer la sauvegarde de leurs intérêts par le vote d’une résolution qui ne menaçât pas leurs titres d’une dépréciation certaine : mais les dissidents n’ont point obtenu gain de cause, et s’il y a lieu, c’est-à-dire si l’état du marché ou les prétentions des banquiers l’exigent, le conseil émettra des actions de préférence. Le président a déclaré que les recettes des premiers mois de 1912 faisaient ressortir une plus-value de a3 % sur celles de 1911, ce qui est évidemment très remarquable et plutôt en faveur du titre, car l’adjonction de.lignes nouvelles au cours de l’exercice n’influe que de 2 % sur ces résultats.
- Le programme à réaliser est très vaste, on serait tenté de dire trop vaste, si l’on ne reconnaissait que la densité de la population dans la région à desservir est exceptionnelle, de même que son activité industrielle et commerciale. Les extensions prévues comprennent les trois lignes: Lille-Wambrechies, Lille-Halluin, Lille-Armentières, dont la .demande en concession se poursuit depuis 1909 et la ligne Lille-Boisieux plus récente comme requête et étude; et le rapport du conseil ajoute qu’il fonde beaucoup d’espoir sur les résultats d’exploitation de ces nouvelles lignes qui relieront entre elles les principales villes du département du Nord et établiront une communication directe entre Lille et Tournai, entre le réseau des vicinaux belges et le nôtre. Ce n’est point
- ici lelieude remarques autres qu’économiques: nous ne pouvons cependant nous défendre de constater combien toutes les affaires de nôtre région du Nord, aux mains de capitalistes belges, sont dirigées dans le but de soudures économiques, industrielles et financières avec d’aütres affaires de l’autre côté de la frontière. Réseaux de tramways, réseaux de distribution d’énergie, ateliers de constructions de locomotives, de matériel électrique, aciéries, glaceries, fonderies, autant d’entreprises qui ont des intérêts communs en France et en Belgique avec prépondérance de ces derniers.
- Notons que l’action privilégiée Union des tramways a été introduite au marché de Paris à la cote officielle des banquiers en valeurs au comptant. Les recettes des entreprises dans lesquelles l’Union est intéressée se sont élevées en février I9i2à63i 782^. contre 5ao 56a francs en 1911.
- Gaz et Électricité de Roubaix vient de soumettre à ses actionnaires les résultats de son premier exercice social qui s’étend seulement sur neuf mois, du 6 mai 1911 au 3i janvier 1912. A vrai dire, ce sont les résultats de la Société Roubaisienne d’éclairage par le gaz et l’électricité qui ont été soumis à l’assemblée, la majorité des actions de cette dernière formant le portefeuille de Gaz et Electricité de Roubaix. La Société Roubaisienne ayant réparti 5 % à ses actionnaires, mais n’ayant payé le i5 janvier qu’un acompte de 4 %, la société commanditaire a soldé son compte profits et pertes par un bénéfice de 79 431 francs qu’elle a réparti de la façon suivante : à la réserve légale, 5 % ou 3 971 francs; aux 25 000 actions de capital, 2 fr. 5o de dividende ou 62 5oo fr. ; aux amortissements, 11 3a6 francs; au report à nouveau, 1 633 francs. Il ressort du rapport de la Rou-, baisienne que le développement des deux services gaz et électricité s’est poursuivi dans les meilleures conditions. L’installation du gaz à l’eau définitivement autorisée est en cours d’exécution. Au point de vue distribution d’énergie électrique les chiffres suivants ont leur éloquence :
- Janvier icr mars
- 1910 19x1 19x2 191 2
- Lampes installées Moteurs installés : 36 260 62 734 89 750 96 800
- puissance en chx 1 080 1 296 1 406 t 472
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- 13'Avril 1912.
- Le nombre de kilowatts-heures vendus s’est élevé de 1239620 en 1910 à i5n65o en 1911, en augmentation de 2 3 % . Les produits de l’exercice, de leur côté, s.ont en augmentation de 100 000 francs soit de plus de 40 % . Ils ont permis, après affectation aux amortissements d’une somme de 178204 francs, de répartir 5 % aux actions.
- Nous trouvons dans le rapport du Crédit Général Liégeois de très intéressants renseignements sur la Société Italienne pour le carbure de calcium qui utilise une partie de sa puissance hydraulique à la fabrication du carbure et l’autre partie à la distribution de l’énergie électrique. Sa production de carbure a augmenté en 1911 de 2.000 tonnes, le prix de revient de ce produit ayant été inférieur et ses prix de vente s’étant facilement maintenus. Sa fourniture d’énergie au Gaz de Rome a débuté l’été dernier et atteindra à concurrence de 3o 000 chevaux, la ligne de 85 000 volts, construite à cet effet, ayant donné d’ailleurs de très bons résultats. La Société se lance également dans la fabrication des produits azotés découlant de la transformation du carbure: elle a dû de ce fait porter son capital, au cours de l’exercice, de i2 5oo 000 lires à 14 millions de lires, par la création de 6000 actions de 25o lires émises à 510 lires. Puis un emprunt obligataire de 6 millions de lires 4 1/2 % a été souscrit par un syndicat de banquiers Le solde bénéficiaire de l’exercice a permis de répartir 25 lires aux 56 000 actions. On retiendra de cet exposé la variété de l’objet social qui permet au point de vue utilisation des chutes une régularisation qui fait défaut malheureusement à beaucoup d’entreprises.
- Les stocks de Cuivre sont en décroissance. Les prix du métal ont dépassé le cours de 70 livres et tout fait prévoir la continuation.de la hausse. Les demandes pour l’Amérique sont très importantes et celles pour l’Angleterre vont le devenir après la fin de la grève des mineurs. La circulaire évalue la production de 1911 à 873 4ôo tonnes au lieu de 855 685 en 1910; mais la consommation actuelle dépasse cette progression. Leslvaleurs de cuivre bénéficient, bien entendu, de la hausse du métal : Le Rio s'inscrit à 1 q55, l’Utah Copper à 33o.
- En même temps les valeurs d'Aluminium se réveillent. Il est fait état d’une déclaration de l’adminis-trateur délégué de Froges qui souligne la progression de la vente : elle atteindrait déjà 35 000 tonnes en 1912 pour le monde entier, Etats-Unis exceptés. L’Aluminium français récemment constitué prépare l’installation d’une usine à .Chambéry, en même
- temps qu’elle développe ses installations du Kremlin Bicôtre. L’Electrométallurgie des Pyrénées, qui végétait depuis son début, déclare en 1911 un bénéfice de 114 000 francs. Au prix où se vendra bientôt le cuivre, la lutte entre les deux métaux pour les usages électriques reprendra avec autant d’âpreté qu'en 1907, et nous verrons reparaître ces multiples prospectus d’utilisation de l’aluminium dans la construction des machines. Peut-être auront-ils plus de succès. Il est, en tout cas, une utilisation parfaite de ce métal : c’est dans la construction des tableaux de distribution; l’effet en est des meilleurs, car le métal ne s’oxyde pas comme le cuivre, principalement dans les stations où on utilise des gazogènes et des moteurs à gaz pauvre.
- L’Electrique de l’Orléanais, c’est le nom d’une nouvelle société en formation à Orléans, 'au capital de 45o 000 francs, divisé en 4 5oo actions de 100 fr., dont 25o attribuées en représentation des apports et 4 25o à souscrire entièrement en espèces. Les apports consistent dans le droit de construire et d’exploiter les secteurs électriques dans un certain nombre de communes et le bénéfice de tous plans, études, dossiers, travaux, etc. L’objet est principalement la mise en œuvre de concessions d’énergie électrique.
- La Bergmann Elektrizitiits Werke A. G., de Berlin, dont le capital a été porté, il y a deux ans environna 29 millions de marks, s’est trouvée dernièrement dans l’obligation de procéder de nouveau à une émission de 20 millions, par suite des mécomptes résultant de la création de nouvelles branches de constructions électriques et mécaniques, et surtout de l’exploitation de stations centrales. La Deutsche Bank ayant refusé son concours et son appui à cette nouvelle émission la Bergmann se voit dans la triste nécessité d’envisager la participation possible de l’A. E. G. ou de Siemens-Schuckert à la réalisation de cette augmentation de capital. Si cette éventualité se produit, il s’ensuivra inévitablement un changement radical dans l’organisation financière et commerciale de la Bergmann.
- Gomme complément à ces renseignements puisés dans un organe financier allemand, le Moniteur belge des Intérêts Matériels annonce en dernière heure que l’augmentation du capital de la Bergmann porte sur 23 millions. 14500000 seraient souscrits par la Deutsche Bank, la Disconto-Gesellschaft, le Schaafhausencher Bankverein et l’Allgemeine Deutsche Kreditanstalt, et les 8 5ooooo restants seraient
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XVIII (2‘ Série). — » 15^
- réCXret «——————————^———— .. , ——i^—
- pris par la Société Siemens-Schuckert. Nous avions donc raison d’annoncer l’immixtion plus ou moins prochaine d’un concurrent dans l’administration de la Bergmann.
- Voici le bilan de cette Société pour 1911 : le chiffre d’affaires de 1911 s’est élevé à 66 millions de marks, laissant un bénéfice net de 3 116 000 marks, contre
- respectivement 5o millions et 3a5i 886 marks en. 1910. Après amortissement extraordinaire de 1 aooboo marks, le dividende proposé est de 5 % sur un capital de 29 millions de marks, le report à nouveau étant de 3o3000 marks. Le dividende de 19*0 avait été de 12 % sur un capital de 22 millions de marks.
- D. F.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- TRACTION
- Paris. — L Usine annonce que les chemins de fer de l’Etat auraient l’intention de commander i5o locomotives en Russie.
- Le P.-L.-M. a passé sa commande de 700 wagons à houille'; elle a été ainsi répartie : 5o aux Forges d’Alais; /,5o aux Etablissements Arbel ; 200 à la Société Franco-Belge, à Raismes.
- L’Est va adjuger un lot important de voitures.
- Doubs. — La Compagnie des tramways de Besançon étudie un projet d’amélioration du réseau ; la dépense prévue est d’environ 800000 francs.
- Meurthe-et-Moselle. — Est déclaré d’utilité publique l’établissement, dans le département de Meurthé-el-Mo-selle, d’une ligne de tramways destinée au transport des voyageurs entre Laxon (Sainte-Anne) et Maréville.
- Nord. —Est déclaré d’utilité publique l’établissement, dans la ville de. Roubaix, d’une ligne de tramways à traction électrique entre la Grande-Place de Roubaix et l’extrémité, vers celte place, de la rue de Lille.
- Yonne. —Jusqu’au 29 avril l’enquête est ouverte dans les mairies d’Auxerre, de Coulanges-la-Vineuse, de Cour-son, de Saint-Sauveur et de Toucy sur Pavant-projet des lignes de chemin de fer d’intérêt local, à traction électrique, d’Auxerre àSainte-Colombe-Treigny, eide Jeuilly à Toucy.
- Oise. — Un avant-projet de tramway est en préparation pour relier Méru à Auneuil.
- Ariège. — La préfecture de l’Ariège publie le jugement d’expropriation des terrains nécessaires à l’établissement des lignes du tramway électrique de Caslillon îi Seplein, de Saint-Girons à Castillon et d’Oust i\ Aulus.
- Algérie. — Est déclaré d’utilité publique l’établissement, dans le département d’Oran, d’un chemin de fer d’intérêt local, de Sidi-bel-Abbès à Saïda, par Ténira. Devis : 8 millions.
- Roumanie. — Le conseil municipal de Bucarest a décidé de consacrer une somme de 3o millions à différents travaux d’édilité. Une partie de cette somme servirait également à la construction de lignes de tramways, à l’acquisition de matériel pour les tramways et autres moyens de communication ; au parachèvement des installations productrices de force motrice des divers services communaux et à la transformation de la traction animale en traction électrique des tramways communaux; à la continuation des travaux de canalisation et à la reconstruction et réfection des filtres c(e Bacu et Arcuda et des installations hydrauliques de Bragadiru ; à la construction d’écoles, ainsi que de fours crématoires pour les ordures ménagères.
- ÉCLAIRAGE
- Ain. — Le conseil municipal de Lagneu a approuvé la substitution de la Société l’Energie industrielle à MM. Mertz et Schilfarth, ingénieurs électriciens à Grenoble, concessionnaires de l’éclairage électrique de la commune.
- Le courant électrique va être installé sous-pou à Echallon. La commune de Geovenet a déjà son installation terminée.
- Aisne. — La ville de Saint-Quentin vient de traiter avec la Société anonyme d’éclairage (gaz de Saint-Quentin) pour la fourniture de l’électricité (énergie et lumière).
- La commune de Bohain a accordé la concession de l’électricité (énergie et éclairage) à la Compagnie d'Électricité du Cateau.
- Aveyron. — MM. Bruel frères ont déposé une demande de concession concernant l’éclairage électrique de Riou-peyroux. Le conseil municipal a donné une adhésion de principe- et va étudier le projet qui lui est présenté.
- Bouches-du-Rhône. — La concession de l’éclairage
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- il Avril 1012. LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 63
- électrique à Châteaurenard a été accordée à MM. Ripert et Saint-Paire, après approbation du préfet.
- Cohrëze. — Le conseil municipal d’Arnbazac a accordé la concession de l’éclairage électrique à M. Kipper,
- Le conseil municipal de Trignac a approuvé la substi-* tution de M. Piquignot à M. Mondot comme concessionnaire de l’éclairage électrique.
- Creuse. — Le préfet a ordonné la mise à l’enquête du projet d’installation de l’éclairage électrique dans la commune de Saint-Vaury.
- Deux-Sèvres. — La municipalité de Coulonges-sur-l’Autise vient'de traiter avec la Compagnie départementale d’énergie électrique relativement à la concession de l’éclairage électrique dans la commune.
- Drôme. — La Société du Sud-Electrique est déliniti-vement nommée concessionnaire de l’éclairage électrique de Rochegude.
- Le conseil municipal de Saint-Uze a approuvé en principe le projet de substitution de la Société française d’Exploitations électriques à la Société Roux et Crozet.
- Finistère. — Des demandes d’installation d’électricité à Landerneau émanant de la Société générale d’électricité de Brestet de M. Legrand, industriel à Landerneau, sont remises aux lins d’études aux commissions d’éclairage et des travaux.
- Gers. — La municipalité de Saint-Puy a accordé la concession de l’éclairage électrique à M. Roudier.
- Le conseil municipal d’Isle-de-Nœ a pris en considération la demande d’un concessionnaire pour une nouvelle installation électrique dans la commune et a chargé le maire de continuer les pourparlers.
- M. Henri Lafforgue est nommé concessionnaire de l’éclairage électrique de Villefranche.
- Isère. — Il est question d’installer l’éclairage public dans la commune de Bogel. La Société Force et Lumière serait chargée de cette installation. D’autre part, M. J. Fraissard, ancien maire de Bozel, a déposé une demande de concession concernant l’éclairage électrique des particuliers.
- L’enqucte ouverte au sujet de la demande de concession d’une distribution d’énergie électrique dans la commune de Tignieu-Jameyzieu a été close avec un avis favorable du commissaire-enquêteur.
- Loire. — Le conseil municipal de Saint-Etienne a voté les crédits nécessaires à l’installation de l’éclairage électrique de la bibliothèque et de ses annexes.
- Loiret. — La Société l’Eneégie industrielle vient de
- présenter une demande de concession de distribution d’énergie électrique à Montargis. Le conseil municipal a mis ce projet à l’étude.
- Il est question d’installer l’électricité dans la commune de Boiscommun.
- Le conseil municipal d’Olivet a émis un avis favorable à la demande d’installation de l’éclairage électrique dans la commune.
- Lot. —11 est question d’installer l’éclairage électrique dans la commune de Crézels.
- Le conseil municipal de Saint-Cère a accordé la concession de l’éclairage électrique à M. Gastambide.
- Lozère. — Une. société vient d’acheter une chute d’eau sur le Bès et il est question d’y installer une usine électrique. Dernièrement, leconseil municipal d’Arzenc-d’Apcher s’est occupé de la question et a donné un avis favorable.
- Meurthe-et-Moselle, — L'Information annonce que le groupe canadien Pearsonj qui créa les très importantes affaires d’énergie électrique en exploitation aujourd’hui à Rip-de-Janeiro, Sao Paulo et Mexico, se propose d’installer une centrale d’électricité disposant d’une force considérable dans l’Est de la France. Cette affaire serait constituée avec le concours de capitaux anglais, français, belges et canadiens.
- L’établissement d'une importante centrale d’électricité, en mesure de fournir l’énergie électrique à. bon marché, ce qui fut le principe essentiel du groupe canadien pour les diverses affaires électriques qu’il a entreprises et menées au succès, et a contribué puissamment, au développement des contrées desservies, peut être considéré comme un événement extrêmement favorable pour l’industrie française de la région de l’Est.
- De son côté, la Circulaire Renauld, dit avec raison que le groupe arrive trop lard dans un milieu trop avisé pour avoir attendu son intervention.
- Nord. — Le maire de Marcq-en-Barœul est autorisé à signer le contrat donnant la concession de la distribution d’énergie électrique à la Compagnie l’Energie électrique.
- Oise. — Un comité d’études vient de se former à Crèvecœur dans le but d’installer l’électricité dai)s la commune. Un capital de 70 000 francs est en souscription pour parer aux frais d’installation.
- Pyrénées-Orientales. — Le conseil municipal de Col-lioure, après avoir retiré la concession à M. Roquet-La-lanne, vient de l’accorder à.la Société du Pas-du-Loup.
- Le conseil municipal de Prats-de-Mollo a décidé de
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- mettre sous peu la construction de l’usine électrique; en ' adjudication.
- Riiônjs. — Le conseil municipal de Villeurbanne a autorisé la Société lyonnaise des Forces motrices du Rhône à étendre son réseau de canalisation sur le territoire de la commune.
- , Savoie. — La Société des Forces du Fier a proposé à la Commune de Chanaz d’installer l'éclairage électrique. La municipalité a émis, un avis favorable.
- Seine-et-Marne. — La Compagnie Générale concessionnaire de la distribution de lumière et d’énergie électriques à Meaux a constitué une liliale, appelée Compagnie d’électricité de Meaux, pour gérer l’usine, au capital de 400 000 francs. La Compagnie générale restera garante pendant cinq années des installations et du fonctionnement. Le conseil a approuvé la cession par la Compagnie générale à la Compagnie de Meaux.
- TÉLÉGRAPHIE SANS FIL
- Angleterre. — A la suite de la note parue dans notre numéro du 3o mars, p. 407, concernant le contrat passé entre le gouvernement et la Compagnie Marconi, cette dernière Société nous a communiqué les renseignements complémentaires suivants :
- Les stations seront construites pour le compte du gouvernement anglais par la Compagnie anglaise Marconi qui les exploitera pendant les six premiers mois et les remettra ensuite aux mains des agents du gouvernement. Elle recevra en paiement une somme 60000 livres sterling par station ; celte somme ne comprend pas le terrain, les fondations pour la machine et les bâtiments, et les bâtiments eux-mêmes. Si le gouvernement le demande, la Compagnie Marconi devra fournir ces divers articles ; qui lui seront remboursés à prix coûtant. En outre, la Compagnie recevra 10 % des recettes brutes de toutes les stations de longue distance construites pendant la durée du contrat qui est fixée à vingt-huit ans à partir de la date de l'achèvement des six premières stations. Le gouvernement aura le droit de mettre fin au contrat au bout de dix-huit ans, mais en ce cas il perdra tous droits de se servir désormais des machines et procédés brevetés par la Compagnie.
- TÉLÉPHONIE
- Loire-Inférieure. — Un cinquième circuit téléphonique Nantes-Paris sera prochainement établi aux frais de l’Etal.
- v De grandes améliorations vont être apportées dans l’installation du service téléphonique à Nantes. Ce service, beaucoup trop à l’étroit à l’Hôtel des Postes, sera
- T. XVIII (2* Série).'— N*®
- probablement transporté, ainsi que les bureaux de la direction et les appartements du directeur, dans la Maison du Refuge située rue d’Aguesseau, rue du Refuge et rue des Cordeliers,
- Une grande partie du réseau téléphonique de Nantes, jusqu’ici exclusivement aérien, va être transformé en réseau aéro-souterrain. Dans ce système, la plus grande partie des fils sera établie dans des souterrains, ce qui facilitera l’établissement du réseau des tramways électriques.
- SOCIÉTÉS
- Énergie Électrique du littoral méditerranéen.
- Ventes du Ier janvier 191a à fin fé- !
- vrier 1912.................Fr. 1 271 467 \ :
- Ventes du ier janvier 1911 à fin février 1911....................Fr. 1 116 433
- Différence en faveur de 1912. Fr. i55. o34
- CONVOCATIONS
- Les Exploitations Électriques. — Le i5 avril, 19, rue Louis-le-Grand, Paris.
- Société Anonyme des Jramways Électriques de Limoges. — Le 17 avril, palais du Commerce, Lyon.
- Compagnie des Tramways Électriques d’Avignon. — Le 18 avril, 8, rue de la Bourse, Lyon.
- Société Lyonnaise 'de Lumière et Force. — Le 18 avril, 12, rue du Plat, Lyon.
- Compagnie des Tramways de Nantes. — Le 27 avril, 9, rue de Clichy, Paris.
- PUBLICATIONS COMMERCIALES
- Ateliers de Constructions Électriques du Nord et de T Est Jeumont.
- Bulletin mensuel, juillet 1911.
- Nos installations électriques aux usines Gilson, à La Crovère Bois-d’Haine.
- ADJUDICATIONS
- BELGIQUE
- Le 20 mai. à 14 heures, à la maison communale, à Bil-sen(Limbourg), établissement d’une centrale électrique.
- ALLEMAGNE
- Le 18 avril, aux chemins de fer de l’Etat prussien, à Magdebourg, fourniture de 400 000 crayons en charbon pour éclairage électrique.
- PARIS. — IMPRIMERIE LEVÉ, 17, RUE CASSETTE.
- Le Gérant : J.-B. Nouet.
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- Précédemment
- L'Éclairage Électrique
- REVUE HEBDOMADAIRE DES APPLICATIONS DE L’ÉLECTRICITÉ
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- 1‘ La reproduction des articles de La Lumière Électrique est interdite.
- SOMMAIRE
- EDITOhlAL, p. 65. — Bêla Gati. Comparaison expérimentale des microphones Egner-Holmstrôm et Gati, p. 67. — J. Reyval. L’expôsition de la Société Française de Physique, p. 70.
- Extraits des publications périodiques. — Théories et Généralités. Du rôle des électrons interatomiques dans l’électrolyse, P. Àchalme, p. 76. — L’écartement des particules dans le mouvement brownien. Le choc explosif de l’étincelle est la cause du phénomène, Lifchitz, ' p. 57. — L’influence de la capacité, de la self-induction et de la distance explosive sur la vitesse de projection des vapeurs lumineuses dans l’étincelle électrique, A. Hemsalech, p. 77. — Les phénomènes électromagnétiques en régime variable dans les lignes aériennes et souterraines (étude expérimentale), Karl Wiley Wagner, p. 77. — Méthodes et appareils de mesures. — Nouveau calorimètre thermo-électrique à combustion, Ch. Fjéhy, p. 83. — La mesure précise des résistances électriques et les effets thermiques du courant, T. Glazebrook, R. Bousfield et E. Smith, p. 83.— Usines génératrices. La centrale intercommunale à haute tension des mines de houille Rheinpreussen à Homberg-Nieder-rhein, A. Feldsmann, p. 85. — Bibliographie, p. 90. — Chronique industrielle et financière. — Etudes économiques, p. 91. —Renseignements commerciaux, p. g3.— Adjudications, p. 96.
- .(V
- ÉDITORIAL
- M. Bêla Gati nous a fait parvenir une note sur la comparaison expérimentale du microphone Egner-Holmstrôm, et du microphone Gati, refroidi par Veau.
- Nos lecteurs connaissent bien le microphone Egner-Holmstrom, dont nous avons donné une description tout dernièrement. M. Bêla Gati a établi la comparaison expérimentale dont il nous communique les résultats, en faisant une série de relevés oscillo-, graphiques sur une ligne de 1 200 kilomètres. Dans ces expériences, différentes personnes donnaient successivement une même voyelle devant les microphones expérimentés et l’on
- relevait les oscillogrammes correspondants.
- D’après M. Bêla Gati, on doit conclure que le microphone Gati, type refroidi par l’eau, donne seul, pour chaque voyelle, un véritable photogramme ayant toujours même allure quel que soit le timbre de la voix qui prononce cette voyelle.
- L'Exposition annuelle de la Société française de Physique qui vient d’avoir lieu présentait plusieurs appareils nouveaux, parmi lesquels il y a lieu de signaler en première ligne ceux qui composaient la remarquable exposition de M. A. Blondel.
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- 6Ç
- LA LUMIÈRE
- Les nouveaux modèles d’oscillographes se distinguent surtout par la disposition du système optique et des équipages.
- Un nouvel enregistreur photographique permet de relever les oscillogrammes dans des conditions de simplicité remarquables. Le temps est mesuré par un éclateur électro-chronographique.
- L’harmonigraphe est un appareil qui per-' met de résoudre le problème de la séparation des harmoniques d’une courbe de courant alternatif en réalisant directement la résonance mécanique de l’équipage mobile, au lieu de passer par l’intermédiaire d’une mise en résonance électrique comme dans d’autres méthodes (Pupin, Armagnat).
- Un tel dispositif présente le grand avantage de supprimer totalement les selfs et les condensateurs utilisés pour la résonance électrique; il suffit ici de modifier la période d’oscillation de l’équipage mobile, en agissant sur le champ dans lequel il se meut. M. A. Blondel publiera prochainement une étude théorique et expérimentale de ce nouvel appareil ainsi que de toute la série d’appareils photométriques [qu’il exposait également, et sur lesquels, pour cette raison, nous n’insisterons pas davantage pour le moment.
- La maison Carpentier exposait comme à l’ordinaire une série d’instruments fort intéressants, parmi lesquels nous' signalerons le nouvel appareil de MM. Epstein et Armagnat pour l’étude des pertes dans le fer.
- D’autre part, la même maison présentait une intéressante modification du voltmètre électrostatique Abraham et Villard.
- Parmi les différents travaux d’ordre théorique ou général que nous présentons ensuite (études sur V électrolyse, par M. P. Achalme, sur le mouvement brownien, par M. Lifchitz, sur la décharge électrique, par M. Hemsalech), il y a lieu de noter l’importance particulière de celui qu’a consacré M. Karl Willy Wagner
- ÉLECTRIQUE - T. jSVUI (2* Série). H* 16.
- à l’analyse des phénomènes qui interviennent dans le régime variable des lignes aériennes ou souterraines.
- Ce régime variable est celui qui correspond aux oscillations plus ou moins amples, plus ou moins vite amorties, par lesquellès une. telle ligne passe d’un [état d’équilibre ou de régime permanent à un autre état d’équilibre. C’est donc dans cet état que se trouvent une ligne de distribution qui subit un accident ou une surtension, ou encore une ligne télégraphique pendant l’émission d’un signal.
- La grande difficulté qui s’oppose à l’étude pratique de ces phénomènes est la rapidité de pi*opagation des ondes électromagnétiques : 3oo ooo kilomètres par seconde dans les lignes aériennes, iooooo dans les lignes souterraines, environ. Le grand intérêt des recherches de M. K. W. Wagner résulte précisément de ce qu’il a su réaliser une ligne artificielle semblable à une ligne véritable, mais où la vitesse de propagation est considérablement réduite.
- Dans la technique des mesures, il y a lieu de signaler l’intéressant calorimètre thermoélectrique à combustion de M. Ch. Féry, ainsi qu’une note de MM. L. Glaze-brook, R. Bousfield eJ^-E. Smith, qui permet de préciser comment la mesure des résistances électriques est affectée par les effets thermiques du courant : ces recherches ont une grande importance pratique pour la comparaison des étalons de résistance, la mesure de l’équivalent mécanique de la chaleur, etc.
- Une centrale intercommunale à haute tension décrite par |M. A. Feldsmann est intéressante notamment par les essais de rupture qui y ont été exécutés sur les poteaux de support. Les essais dynamométriques effectués sur ces supports contiennent des indications précieuses pour la technique des distributions.
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- JO Avril 1912.
- COMPARAISON EXPÉRIMENTALE DES MICROPHONES EGNER-HOLMSTRÔM ET GATI
- Bien que le nombre des microphones servant à la téléphonie à longue distance, au moins d’après les descriptions de brevets, soit assez important, il y en a très peu avec lesquels on ait fait des expériences'pratiques. Aux distances de plus de i ooo kilomètres, nous n’avons de données que sur les microphones Egner-Holmstrôm et Gati. Il semble donc intéressant de comparer ces deux types.
- Fig. i. — Microphone Egner-Holmstrôm (porte fermée).
- La figure i montre tout l’appareil téléphonique Egner-IIoImstrôm, quand la porte est fermée; la figure 2 est le même appareil, quand la porte est ouverte. La figure 3 est le microphone, système Gati, refroidi par l’eau.
- La ligure 4 représente des oscillogrammes obtenus sur une ligne téléphonique. La ligne
- se composait de conducteurs de bronze, de 4 millimètres de diamètre et était montée de telle manière que les courants au départ et à l’arrivée (au bout de la distance de i 200 kilomètres), pouvaient être analysés par le même oscillographe.
- Les courbes inférieures (avec des oscillations plus grandes) sont les courants au départ; les courbes supérieures correspondent aux courants à l’arrivée (ils sont plus faibles). Gomme source sonore, on employait la voyelle a ; cette voyelle était donnée en permanence devant le microphone.
- Le tableau suivant fait connaître la combinaison des microphones et des personnes qui donnaient le ton devant le microphone, pour tirer les oscillogrammes.
- Tableau I
- NUMÉRO DE LA COURBE LE TON DONNÉ PAR : DEVANT • un microphone.: V
- I Vallo, mécanicien. Egner-Holmstrôm.
- % Vallo, mécanicien. Gati.
- 3 Vallo, mécanicien. Berliner (de premier choix).
- 4 Komarniczky, ingénieur. Egner-H olm strom.
- 5 Komarniczky, ingénieur. Gati.
- 6 Komarniczky, ingénieur. Berliner (de premier choix).
- M. Vallo, mécanicien, fait partie du personnel du Laboratoire expérimental des Postes et des Télégraphes de Hongrie. C’est dans les locaux de cette station que les expériences ont été faites.
- M. Komarniczky, ingénieur, était le représentant de la maison Ericsson, qui^fabrique les microphones Egner-Holmstrôm.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XVIII (2* Série); — »• 16.?
- Nous voyons que les microphones système Egner-Holmstrôm (courbes i et 4) et Berliner (courbes 3 et 6), donnent des oscillogrammes
- (courbes 2 et 5) donne uije forme semblable avec diverses personnes et, par suite, on peut croire que la courbe est véritablement
- Fig. 2. — Microphone Egner-UolmstrOm (porte ouverte,).
- différents pour des personnes diverses émettant la même voyelle (voyelle a); en consé-
- i'ig. 3. — Microphone système Gati, refroidi par l’eau.
- quence ces microphones ne rendent pas, à proprèment parler, fidèlement le son prononcé devant eux. Le microphone de Gati
- le photogramme de la voyelle a. Naturellement, la présence des harmoniques hétérogènes dans les voix des diverses personnes fait changer le nombre des oscillations visibles. La courbe 5 (Komarniczky, ingénieur) montre six oscillations pour le son fondamental, tandis que l’on compte seulement cinq oscillations (courbe 2) pour le son fondamental quand c’est M. Vallo qui prononce la voyelle a.
- Quant aux plus grandes intensités des oscillations, on ne peut pas faire observer une différence bien nette entre lés oscillogrammes d’Egner-Holmstrüm|(courbes 1 et 4) et de Gati (courbes 2 et 5); mais le timbre est mieux conservé dans le microphone de Gati. Le son du microphone d’Egner-Holmstrom est plus bas, plus profond, le son semble émoussé ; ce phénomène peut être expliqué par la vibration propre de la membrane, plus profonde, de ce type de microphone.
- Le refroidissement est effectué par l’huile dans lé microphone d’Egner-Holmstrôm. L’huile a une capacité calorifique (qui est
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- plus grande que celle de l’eau. Par conséquent, l’huile s’échauffe plus lentement, dans le microphone Egner-Holmstrüm, que l’eau dans le microphone Gati; mais si l’huile s’échauffait, elle conserverait sa chaleur et la
- blissement de l’effet de la voix dans la bobine secondaire.
- Nous avons réussi, après ces constatations très longues, à empêcher cet accroissementdu courant d’alimentation. Cela est très néces-
- Fig. 4. — Oscillogrammes comparant les microphones Egner-Holmstrüm, Galiet Berliner pour une ligne de i aoo kilomètres.
- température resterait plus haute beaucoup plus longtemps.
- La capacité calorifique étant moindre dans le microphone de Gati, ce microphone est construit de telle sorte que l’on peut faire couler l’eau autour des masses métalliques qu’il comporte. Naturellement, il n’est pas nécessaire que l’eau soit continuellement courante et, par suite, nous n’avons pas besoin des conduites d’eau aller et retour comme en téléphonie sans fil. L’abandon de ces conduites d’aller et retour a rendu le microphone utilisable dans des lieux et circonstances où l’on ne peut pas appliquer les appareils qui fonctionnent seulement par un courant continuel d’eau de refroidissement.
- Il arrive que l’intensité du courant croit tout de suite, pour quelques voyelles, et reste à cette valeur.
- Après ce phénomène, l’on observe un affai-
- saire parce que c’est un fait certain que le microphone fonctionne mieux pour un certain courant d’alimentation bien déterminé. Par exemple, l’effet estmeilleur à o,5 ampères, qu’à o,y ou o,3 ou 0,9 ampères.
- L’accroissement du courant d’alimentation peut aussi brûler le microphone; par conséquent, il est très désirable d’avoir des moyens d’empêcher ce phénomène et d’éviter le court-circuit entre les granules de charbon et le corps métallique du microphone.
- Dans le cas où le microphone est brûlé, les différentes parties de celui de Gati peuvent être changées très vite. La membrane du microphone d’Egner-Ilolmstrôm est tendue très soigneusement (c’est le principe de ce microphone); naturellement cette tension peut être donnée seulement par des mécaniciens qui sont experts dans ce genre de travail.
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- On pourrait dire que le microphone système Gati est supérieur à celui d’Egner-Holmstrtim; mais nous réserverons notre opinion. La fabrication en grand nuira sans doute au développement du microphone de Gati; mais il y a de nombreuses modifications qui peuvent être apportées aux micro-
- phones d’Egner-Holmstrôm. C’est pourquoi, il serait très opportun, si possible, de profiter des expériences qui sont acquises séparément ; une coopération pourrait être effectuée pour le plus grand profit de la téléphonie à longue distance.
- Delà Gati.
- L’EXPOSITION DE LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE DE PHYSIQUE
- L’exposition annuelle de la Société Française de Physique s’est tenue les 11 et 12 avril 1912, dans les locaux de la Société d’Encou-ragement, selon l’usage ordinaire.
- Parmi les nombreux appareils qu’il nous a été donné d’observer au cours de nos visites, quelques-uns sont déjà connus de nos lecteurs; d’autres, et des plus intéressants, feront prochainement ici l’objet d’études complètes. Aussi notre but aujourd’hui est-il surtout de jeter un coup d’œil rapide sur l’ensemble de l’exposition.
- Nous ferons d’abord une place toute spéciale aux appareils de notre éminent collaborateur M. A. Blondel, qui attiraient l’attention par leur nombre et la diversité de leurs applications.
- I. — APPAREILS NOUVEAUX DE M. A. BLONDEL
- APPAREILS ÉLECTRIQUES
- Nouveaux oscillographes : modèle double portatif (*) et modèle triple de laboratoire (2).
- Dans ces nouveaux modèles, les points de nouveauté principaux sont les suivants : i° La disposition du système optique formé
- (') Constructeur : M. J. Carpentier.
- ('*) Constructeurs : MM. Camillerapp el Deiagrange ; des modèles définitifs sont établis par la maison Carpentier. Nous publierons prochainement une description complète de ce nouveau « triple ».
- de deux lentilles cylindriques parallèles, dont l’une a un foyer beaucoup plus court que l’autre ; on augmente ainsi l’angle d’utilisation des rayons émis par les miroirs des oscillographes tout en concentrant le spot en un point dont la hauteur est d’environ le tiers de la hauteur du miroir ;
- 20 La disposition des supports d’équipage, caractérisée par l’emploi d’un tendeur extérieur qui permet de monter aisément cet équipage et de régler, pendant le fonctionnement, la tension de la boucle de fil conducteur qui reçoit le courant par ses extrémités inférieures; l’entrefer est réduit à une fraction de millimètre, ce qui augmente la sensibilité ; l’encombrement des supports et des boîtes à huile est réduit au minimum.
- Dans le modèle portatif, à aimant permanent, il est possible d'isoler celui-ci, ainsi que les équipages, pour une tension de 10 000 volts.
- Enregistreur photographique Blondel et Camillerapp '(•).
- Cet appareil permet de mettre en marche presque instantanément deux rouleaux portant une bande photographique (longueur maxima 20 mètres) et d’en utiliser une longueur quelconque (minimum : i5 cm.). Un moteur électrique peut être embrayé instantanément avec le rouleau magasin par un poussoir actionné au doigt ou parunélectro-
- (*) Constructeur : M. Deiagrange.
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- 20 Avril 1912.
- aimant; un compteur détours règle l’instant 'du débrayage automatique ; des contacts établis, au début et à la fin de l’opération, ramènent les spots à leurs zéros avant et après l’inscription des courbes.
- Un petit éclateur, dans lequel une étincelle jaillit entre deux pointes métalliques, permet de tracer à volonté des traits sur la bande photographique, comme il est expliqué ci-dessous.
- Eclateur électrochronographique (’).
- L’éclateur, dans lequel jaillissent des étincelles produites par la décharge d’un condensateur, est rigoureusement synchronisé avec un électro-diapason (2) (200 vibrations doubles) au moyen d’un trembleur spécial de haute fréquence (25o à 3oo vibrations doubles), à lame épaisse, de longueur réglable. Pour obtenir une seule étincelle pour chaque vibration, le contact fixe est monté sur un levier amorti par une pièce de caoutchouc et son écartement est réglable pendant le fonctionnement. L’électro-aimant du trembleur est monté en dérivation avec celui de l’élec-tro-diapason ; le contact du trembleur ferme et ouvre le circuit primaire d’une bobine qui charge le condensateur shunté par l’éclateur. Le circuit primaire est amorti par une résistance.
- Cet appareil sert à tracer, à des intervalles rigoureusement égaux, sur la bande photographique des oscillographes ou d’autres appareils, des traits parallèles au plan optique des lentilles cylindriques employées et qui établissent la correspondance chronogra-phique entre les différentes courbes. Il peut servir aussi à d’autres usages, par exemple à la mesure de la vitesse des obturateurs photographiques.
- (') Constructeurs : MM. Camillerapp et Delagrange.
- (a) On emploie avec avantage pour cet électro-diapason, les dispositifs imaginés par M. le professeur A. Guil-let.
- Analyseur harmonique des courants périodiques (’).
- Les méthodes employées jusqu’ici pour la détermination des harmoniques composant une courbe de courant électrique périodique sont ou bien graphiques, ou bien fondées sur la résonance électrique (Pupin, Armagnat) ; le nouvel analyseur harmonique résout le problème directement par la résonance mécanique d’un équipage mobile, constitué par un petit barreau de fer doux de 1 X 1 Xo,3 millimètre environ et portant un tout petit miroir.
- Ce barreau est suspendu par un fil de cocon au centre du champ produit par un solénoïde puissant à courant continu (tout noyau de fer est supprimé pour éviter l’attraction des pôles libres sur le barreau); il est soumis, d’autre part, à l’action d’un champ transversal produit par deux petites bobines parcourues par le courant alternatif à étudier, dérivé aux bornes du réseau de distribution ou d’un appareil générateur, à potentiel constant.
- L’intensité du courant dans cette dérivation est réglée par un rhéostat de grande résistance, commandé par la même manette que le rhéostat réglant le courant continu d’excitation du solénoïde ; le rapport des deux courants reste ainsi invariable et, par conséquent, aussi la sensibilité du galvanomètre. Mais en faisant varier de o à son maximum (environ 600 gauss) le champ directeur par la manoeuvre de ce rhéostat, on fait varier d’une manière continue la fréquence propre du galvanomètre et on amène ainsi l’équipage à la résonance successivement avec les différents harmoniques. Un seul équipage suffit par exemple pour des fréquences de 4oà 1 25o, ce qui correspond aux cas les plus ordinaires d’analyse des coiu’ants alternatifs industriels, de fréquence princi-
- pe Constructeurs : MM. Camillerapp, Carbenay et Delagrange. — M. A. Blondel publiera prochainement dans nos colonnes une élude théorique et expérimentale de ce nouvel appareil.
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- 1% LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XVIII (2* Sérié). ^ N® 46'.*)
- pale 4® à 60 ; on peut changer d’équipage pour des fréquences plus élevées ou plus basses.
- On démontre que, à. la résonance, la sensibilité ne dépend que du coeflicient d’amortissement, qui est sensiblement constant et très faible. Un shunt spécial permet de faire varier dans le rapport de i à io, ou i à ioo la sensibilité pour les harmoniques supérieures sans modifier les autres propriétés de l’appareil.
- On ramène après chaque expérience le fer doux à l’état neutre par un courant alternatif décroissant ; les indications de l’appareil sont d’ailleurs pratiquement indépendantes de l’hystérésis.
- Le même appareil peut servir pour la mesure des courants alternatifs de faible intensité.
- Galvanomètre de résonance à induction (‘).
- L'étude du problème qui précède a été faite concurremment par un galvanomètre de résonance composé d’un cadre léger en aluminium ou en argent, fermé sur lui-même et suspendu à un système bifilaire tendu entre deux chevalets ; des courants induits sont produits dans le cadre par un petit transformateur, dont il forme le circuitsecon-daire et dont le circuit primaire est parcouru par le courant à étudier.
- On règle la tension du système bifilaire ou l’écartement des chevalets de façon à réaliser la résonance ; un aimant agit sur le cadre. Ce système né se prête pas à la même étendue de fréquences que le précédent et ne donnne pas une sensibilité constante (il faut donc étalonner cette dernière en fonction de la fréquence); mais il est plus économique et d’un emploi plus facile pour les mesures de faibles courants alternatifs.
- Pour les hautes fréquences, on peut supprimer le cadre et court-circuiter les deux brins du bifilaire par les deux chevalets conducteurs ; en disposant le noyau du trans-
- formateur de façon qu’il ne traverse lia boucle qu’une/fois, cette boucle devient elle-même un circuit secondaire de résistance variable avec sa longueur.
- Sirène sinusoïdale à commande électrique (').
- Cette sirène est formée d’un récipient dans lequel on envoie de l’air comprimé ou de l’eau sous pression (quand la sirène est placée dans l’eau). Ce récipient est muni d’un orifice d’échappement en forme de demi-sinusoïde, fermé périodiquement par un cylindre intérieur tournant, muni de n orifices en forme de rectangles très étroits. Le cylindre mobile est mis en rotation par un moteur électrique à axe vertical, dont l’arbre pénètre par un presse-étoupe dans la boite, lorsque celle-ci est plongée dans l’eau.
- La puissance du son est sensiblement indépendante de la vitesse. Un contact électrique, placé sur l’arbre, permet d’enregistrer la vitesse de rotation.
- Cet appareil sert à déterminer, parla résonance, les périodes de vibration propres des appareils microphoniques ou téléphoniques fonctionnant à l’air ou dans l’eau, en faisant varier la vitesse progressivement pendant qu’on fait unenregistrementoscillographique des vibrations de la membrane et des périodes d’un électro-diapason.
- Lampe a arc polyphasé (2).
- Cet appareil réalise une disposition nouvelle, à deux paires de charbons seulement, pour l’emploi des courants à 25 périodes, diphasés ou triphasés (dans ce cas, on les transforme d’abord en diphasés par un transformateur Scott).
- Cette disposition est beaucoup plus simple que les lampes à trois charbons et supprime efficacement le papillotement, en doublant la fréquence apparente. L’intensité des courants dans chaque arc est de 8 à io ampères.
- Le mécanisme est une simple balance
- (*) Constructeurs: MM. Caraillerapp et Delagrange.
- (2) Constructeur : Société française d’incandescence par le gaz.
- (*) Constructeurs : MM, Camillerapp et Delagrange.
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- 3Ô k<^Ü / - • LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- différentielle soumise à l’action de deux soléiioïdes : celui à gros fil est en série dans le courant de. retour commun des deux phases" ; celui à fil fin est en dérivation entre les deux phases.
- Les chaînes des deux porte-charbons passent sur des roues dentées solidarisées avec l’axe de la balance par deux encliquetages, qui ont pour effet de produire le rapprochement simultané des deux paires de charbons en cas d’extinction de l’un des arcs, et leur rallumage simultané. Le défilement des chaînes est régularisé par un mouvement d’horlogerie à échappement.
- APPAREILS PHOTOMÉTRIQUES (*)
- Jumelle photométrique.
- Cet appareil, de dimensions assez réduites pour être tenu à la main ou mis dans une poche, est destiné aux mesures d’intensité lumineuse et d’éclairement, au laboratoire ou sur la voie publique. La source de comparaison est une sphère en verre opale, contenant en son centre une petite lampe à incandescence, à filament de tungstène dè 2 volts, qu’on règle par un rhéostat et un voltmètre de contrôle enfermés dans l’appareil; elle est alimentée par un accumulateur de poche. La surface utilisée de la sphère éclairante (d’éclat apparent unifoirine) est modifiée par un œil-de-chat à vis micrométrique ; la lumière variable est renvoyée par un miroir sur un écran opale; celui-ci est vu par réflexion sur la partie argentée d’un second miroir, dont la partie désargentée laisse voir la surface éclairée à étudier. L’appareil porte, comme une jumelle, deux œilletons, l’un pour la visée du miroir demi-argenté, l’autre pour la lecture des divisions du tambour micrométrique, éclairé par le globe opale lui-même.
- Applications : i° Pour mesurer l’intensité d’une source, on vise un verre opale dépoli,
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- éclairé par cette source à distance connue; 20 pour mesurer l’éclairement du sol ou du ciel, on vise une plaque de tôle émaiilléè, dépolie, posée à terre, ou le ciel; etc.
- L’appareil est étalonné par comparaison. Des verres absorbants tarés, ou des miroirs de verre noir, permettent d’affaiblir, suivant une proportion connue, l’un ou l’autre des éclairements à comparer. Les mesures peuvent ainsi s’étendre à des éclairements de 0,01 à 4*>o lux, ce qui suffit en pratique.
- Nilomètre.
- Le nitomètre est un phototnètre spécial pour la mesure de l’intensité surfacique (éclat intrinsèque) des sources de lumière usuelles (des bougies jusqu’aux lampes à arc). Le principe est celui du microphotomètre de Cornu ; mais, au lieu d’une lunette de comparaison, on emploie directement, une petite lampe à incandescence (de préférence à filament rectiligne), logée dans la boîte oculaire de la lunette principale. Un système à glissière permet d’amener à volonté, soit ce filament, soit un trait d’argenture déposé sur la face postérieure d’un verre à faces planes éclairé par le même filament, soit enfin un miroir en verre noir éclairé de même, sur l’image aérienne de la source à étudier; celle-ci est produite par un objectif à tirage variable et à œil-de-chat micrométrique et observée au moyen d’une loupe double. On égalise les champs par la manœuvre de l’œil-de-chat- dont lés divisions sont éclairées par un miroir de renvoi. Les sources trop intenses sont affaiblies par réflexion sur verre noir, ou par des verres absorbants tarés. .On peut ainsi mesurer des éclats allant de 0,1 à 250 000 bougies par cm2.
- Avec un filament de charbon et un verre rouge, l’appareil peut aussi servir de pyrô-mètre, concurremment au suivant.
- Pyromètre.
- Cet appareil est établi suivante principe de M. H. Le Chatelier, combiné avec celui
- (•) Constructeur : M. Lemousu.
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- n LA LUMIÈRE
- de Holbom et Kurlbaum. L’image de la surface incandescente est formée par un objectif à tirage* mais dont les rayons sont limités par un œil-de-chat à distance fixe, ce qui élimine la nécessité de mesurer la longueur focale. Dans le plan de cette image, qu’on examine au moyen d’une loupe double, est amené le filament d’une petite lampe à incandescence de quelques volts, alimentée par deux ou trois éléments d’accumulateurs. On fait disparaître la distinction entre le champ et le filament par la manœuvre du micromètre.
- On varie les limites d’emploi de l’appareil en modifiant le voltage aux bornes de la lampe dans une proportion fixée une fois pour toutes au moment de l’étalonnement de la lampe. On choisit par tâtonnement deux ou trois voltages permettant d’abaisser l’éclat du filament dans un rapport représenté par un .nombre entier.
- On se sert, pour étalonner l’appareil, de la loi de Wien, en portant en abscisses, sur du papier à abscisses logarithmiques les logarithmes des divisions n du micromètre et, en ordonnées, les inverses des températures absolues ; on obtient une loi linéaire représentée par une droite
- ±=a + b log n,
- dans laquelle a et b sont deux constantes, qu’on détermine par deux expériences à température connue. Les courbes qui correspondent à d’autres éclats de la lampe à incandescence sont des droites parallèles ; on évite ainsi la nécessité de tracer une courbe empirique complète pour toutes les températures et l’on a l’avantage d’une loi linéaire.
- Les limites d’emploi de ce pyromètre s’étendent de 900° environ jusqu’à la température de l’arc.
- Comparateur photométrique de lumières brèves instantanées (’).
- Cet appareil est un de ceux qui ont servi
- (*) Constructeurs : MM. Catnillcrapp et Delagrange.
- ÉLECTRIQUE T. XVIII (2* Série), t* N* 16;
- à MM. Blondel et Rey dans leurs récentes recherches sur les lumières brèves (‘) et qui les ont conduits à l’établissement de la loi (E — E0) t — Constanté, qui mesure l’éclairement E que doit produire sur l’œit une lumière ponctuelle très brève, en fonction de sa durée /, pour produire un signal tout juste perceptible (c’est à-dire la portée limite) (2).
- Il comprend trois lunettes à œil-de-chat, éclairant respectivement trois petits points lumineux, au moyen de lampes Nernst, et un disque àdeuxéchancrures réglables, entraîné par un moteur électrique à vitesse variable, de façon à démasquer alternativement, pendant des temps variables, l’un ou l’autre des deux points lumineux inférieurs ; le point lumineux supérieur qui reste fixe sert de point de.comparaison; on égalise les effets par la manœuvre des œils-de-chat èt l’on mesure les ouvertures de ceux-ci et les durées d’éclats.
- IL — APPAREILS DIVERS.
- Entre autres instruments de mesure intéressants, la maison Carpentier exposait cette année un nouvel appareil établi d’après les données de MM. Epstein et Armagnat et destiné à l'étude des pertes dans le fer par la méthode du wattmètre.
- Il se compose d’un ensemble de quatre bobines, disposées suivant les côtés d’un carré et qui constituent un transformateur. Les tôles à essayer sont introduites par paquets à l’intérieur de ces bobines et des mâchoires spéciales, disposées aux angles, permettent de les réunir pour fermer le circuit magnétique. Les bobinages comprennent un enroulement magnétisant et un enroulement secondaire qui sert à alimenter les voltmètres et le circuit à fil fin du wattmètre
- (1) Voir Journal de Physique, juillet et août 1911, et Lumière Electrique, t. XV (2e série), p. 84.
- (2) Eo est l’éclairement permanent nécessaire pour produire le seuil de la sensation.
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- 20 Avril 1912. LA LUMIÈRE ÉLÈCTRIQUÈ •’
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- (fig. i). En outre, une bobine d’induction mutuelle M, placée sur l’appareil, au centre du carré, permet de corriger, une fois pour toutes, les erreurs que produiraient les flux extérieurs au fer. Ce dispositif réduit au minimum les corrections de la méthode du wattmètre.
- w m
- vm
- Fij*. ‘i. .— Schéma de montage de l’appai*eil Epstein-Arma-'* / gnat.
- Le montage et le démontage des faisceaux de tôle sont faciles; les joints magnétiques n’ont pas besoin d’être réalisés avec un soin spécial ; enfin, comme les tôles utilisées sont de forme rectangulaire de 5o sur 3 centimètres, il n’y a pas de matière perdue, lors de la confection des échantillons d’épreuve. Les mesures portent sur une masse de fer de io kilogrammes.
- i L’appareil Epstein-Armagnat fonctionne aux fréquences industrielles; la tension à ses bornes, à 5o périodes, est de l’ordre de }5o volts.
- Le résultat des mesures se rapporte aux pertes globales dans le fer; il est facile de les séparer en pertes par hystérésis et pertes par courant de Foucault en opérant à deux fréquences différentes.
- Gomme le facteur dè fofme (') influe sur les mesures faites, on peut le dtkermineren’ branchant sur le circuit secondaire, aux bornes S, deux voltmètres dont l’un mesure la tension efficace, et" l’autre la tension moyenne. Ce dernier voltmètre est à cadre mobile et à aimant permanent; on l’alimente par un redresseur de courant.
- L’électrotnètre Abraham et Villard avait été exposé pour la première fois l’année dernière (*).
- Le modèle de cette année se distingue du précédent par l’emploi de deux plateaux. Ce dispositif a pour objet de rendre la graduation de l'appareil identique pour les tensions 'continues et alternatives.
- Fig. a. — Voltmètre électrostatique Abraham et Villard (Tensions de io ooo à 200 000 volts).
- Deux types différents d’électromètres étaient exposés :
- (*) Rappelons que le facteur de forme est égal au quotient de la tension efficace par la tension moyenne.
- (2) Voir Lumière Electrique, t XIV (2e série), p. 139; Bulletin de la Société Internationale des Electriciens, mai 1911.
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- 7fit LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE v T. XVIII (2« Série). — N» 46.
- i0 Un petit modèle destiné à la mesure des tensions inférieures à 3oooo volts et donnant des mesures précises à partir de 3 ooo volts.
- Cet appareil est à sensibilités multiples : o à io ooo, o à ao ooo et o à 3o ooo volts.
- Les plateaux de cet appareil n’excèdent pas les dimensions de l’appareil indicateur lui-même. Celui-ci, de même que les plateaux, est fixé sur des porcelaines courtes et robustes. Le tout peut être enfermé sous une cage de verre dont les dimensions sont assez réduites : 41 X 38 X 26 centimètres.
- 20 Un grand modèle, applicable aux mesures des tensions comprises entre 10000 et 200000 volts, également à sensibilités multiples.
- Dans ces deux types, les sensibilités multiples sont obtenues en modifiant la position du plateau qui n’est pas fixé à l’appareil indicateur; on peut d’ailleurs déterminer la position de ce plateau au moyen d’un trait de repère qui se déplace en regard d’une échelle tracée sur le socle en marbre des appareils.
- Nous continuerons dans un prochain article la description des appareils exposés par la maison Carpentier, dont nous venons de présenter quelques-uns des plus nouveaux, en même temps que nous achèverons le compte rendu de notre visite à cette exposition de trop courte durée.
- (/I suivre.)
- J. Reyval.
- EXTRAITS DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES
- THÉORIES ET GÉNÉRALITÉS
- Du rôle des électrons interatomiques dans rélectrolyse. — P. Achalme. — Comptes Rendus de l’Académie des Sciences, 4 mars 1912.
- L’auteur a étudié dans un travail précédent (') les modifications chimiques résultant de l’addition ou de la soustraction d’électrons à un système réagissant. Dans des cas encore plus nombreux, le nombre total des électrons interatomiques ou électrons liaisons ne change pas si l’on examine le résultat final de la réaction ; mais cette dernière semble provoquée par un changement dans la répartition de ces électrons, l’addition ou la soustraction des corpuscules négatifs ne se produisant pas en même temps ou au même point de système.
- L’électrolyse constitue un exemple très frappant de cet ordre de phénomènes. En vertu de la loi de l’électroneutralité des solutions, on ne peut comprendre la fermeture d’un courant au travers d’un électrolyte que par la pénétration d’électrons dans la solution au niveau du pôle négatif et l'absorption au
- (1) Voir Lumière Electrique, i3 avril 1912.
- niveau du^pôle positif d’une quantité égale d’électrons empruntés à cette solution.
- Si l’hypothèse des électrons interatomiques et de leur rôle dans les combinaisons chimiques est exacte, on devra observer au pôle négatif des réactions représentant un accroissement et, au [pôle [positif, une diminution des liaisons entre les atomes. Or, c’est ce qui se produit toujours.
- Les résultats de l’électrolyse de certains acides organiques, qui donne lieu à des réactions anodiques assez complexes, ne peut se comprendre que si l’on admet l’hypothèse des électrons interatomiques. Par exemple, on sait que l’acide oxalique donne, par l’électrolyse, naissance à un dégagement d’acide carbonique au pôle positif, et l’acide acétique au dégagement d’un mélange d’éthane et d’acide carbonique. La raison de ces réactions ressort clairement des formules suivantes. L’acide oxalique possédant
- deux radicaux acides, s’ionise en deux ions H qui s’unissent à la cathode pour donner une molécule d’hydrogène et un ion C2 O4 qu’on peut représenter de la manière suivante :
- O =- C — O —
- 0 = G — O —
- et qui contient neuf électrons liaisons.
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- LA LUMIERE ÉLECTRIQUE
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- 20Avril 1912.
- La soustraction de l’électron qui unit les deux atomes de carbone amène la séparation des deux groupes de la molécule et l’on a
- CO4 — e = a CO2 ge — e — 8 e
- c’est-à-dire deux molécules d’acide carbonique par électron enlevé.
- L’écartement des particules dans le mouvement brownien. — Le choc explosif de l’étincelle est la cause du phénomène. — S. Lif-
- chitz. — Comptes Rendus de l’Académie des Sciences, il mars 1912.
- On a expliqué le phénomène d’écartement des particules browniennes par le phénomène de Bjerknes (M. Walter Kônig).
- Comparant entre eux les résultats de nouvelles expériences faites à ce sujet, l’auteur conclût que l’énergie d’écartement de l’étincelle ne diminue pas en même temps que croît le coefficient d’amortissement et que cette énergie peut atteindre son maximum dans le cas où ce coefficient est le plus grand. De sorte qu’il reste à chercher la cause des phénomènes, non dans les oscillations sonores produites par la décharge oscillante de l’étincelle, mais dans la première onde explosive de l’étincelle.
- L’aüteur arrive à la conclusion suivante :
- Le phénomène d’écartement dépend, non de la décharge oscillante de l’étincelle, mais du premier choc explosif de cette dernière.
- L’énergie d’écartement de l’étincelle devient d’autant plus grande que la capacité est plus grande, que la self-induction est plus petite et la longueur plus considérable.
- A. S.
- L'influence de la Capacité, de la self-induction et de la distance explosive sur la vitesse de projection des vapeurs lumineuses dans l’étincelle J électrique. — A. Hemsalech. — Comptes Rendus de l’Académie des Sciences, 18 mars
- 1912.
- Dans une note antérieure, l'auteur a décrit une méthode qui permet de déterminer à l’aide d’un courant d’air la vitesse de projection, pour une radiation spectrale donnée, des vapeurs lumineuses produites par une oscillation unique d’une étincelle de self-induction. Continuant ces recherches, il a étudié les trajectoires des vapeurs lumineuses de divers éléments et en particulier celles du plomb.
- Le tableau suivant donne les valeurs moyennes de la vitesse sur un trajet de o,5o mm.’de la vapeur du plomb à différentes distances de l’électrode pour une capacité de 10 plaques condensatrices et une longueur d’étincelle de 5 millimètres :
- Tableau I
- LONGUEURS d’ondes VALEURS MOYENNES A UNE DISTANCE DE
- omm,8o i““,34 xjnm ,87
- 3 573 3 640 3 684 3 740 4 o58 no : sec. 52,9 56.7 75.6 60.6 90.8 m : sec 36.6 37,8 52, I 41.6 69,2 m : sec. 40.2 35.2 37.2 31.2 47,8
- On voit que la vapeur diminue de vitesse en s’éloignant des électrodes. Tandis que les valeurs, pour les premières quatre raies, sont à peu près du même ordre de grandeur, on constate, par contre, une grande différence pour la raie 4o58.
- L’auteur croit que cette différence est due à la grande étendue de l’image monochromatique de l’auréole qui présente une forme légèrement ovale. La raie 4 o58 est, en effet, une raie de basse température, et, par conséquent, èlle est facilement'émise par les couches extérieures de l’auréole, tandis que les autres raies, qui correspondent à des températures plus élevées, sont émises par les couches intérieures et les images de l’auréole auxquelles elles donnent lieu sont plus ou moins minces et se rapprochent de la forme cylindrique.
- L’auteur trouve, en résumé, que la vitesse de la vapeur lumineuse n’est pas sensiblement modifiée par des variations de la capacité; par contre, elle varie en raison inverse de la self-induction du circuit de décharge et en raison directe de la distance explosive. Les nombres obtenus, quoique ne présentant que l’ordre de grandeur de la vitesse, accusent néanmoins une constance suffisante pour permettre l’application de cette méthode à une étude comparative des vitesses données dans des conditions analogues par les vapeurs de différents éléments.
- * A. S.
- Les phénomènes électromagnétiques en régime variable dans les lignés aériennes et souterraines (étude expérimentale). — Karl Willy Wagner. — Elektrotechnische Zeitschrift, 7, 14 et 21 septembre 1911.
- Les phénomènes qui font l’objet de celte étude
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE, T. XVIII(2*Sérié). —N» 16:
- ont lieu toutes les fois'que le régime stationnaire vient d’être troublé dans une canalisation électrique, soit par suite de manœuvres d’un interrupteur, soit par toute autre cause susceptible de provoquer un changement brusque des paramètres définissant l’état électrique de la ligne. Le régime transitoire est caractérisé par l’apparition d’oscillations amorties constituant une transition entre deux états d’équilibre. L’étude de ces oscillations présente un intérêt pratique :
- i° Dans le cas des réseaux à haute tension, parce qu’elles peuvent faire naître des surtensions dangereuses;
- 2° Dans le cas des réseaux télégraphiques très étendus, parce que la durée du phénomène oscillatoire devient comparable à celle du signal télégraphique.
- En désignant par V la tension et par I l’intensité du courant dans un conducteur pendant le'régime variable, on peut écrire
- I = 1/ + L } V = V, + V, J
- équations dans lesquelles \t fet V, représentent des paramètres stationnaires et I f, Vf des paramètres variables et amortis permettant l’établissement du régime définitif.
- Comme on le sait, les valeurs de la tension et du courant au point x du conducteur et au moment t doivent satisfaire aux équations suivantes :
- &v
- dx
- àl
- RI + L-^1 , 1 dt
- S = AV+C^'
- où R, L, A, G, sont les résistance, inductance, perditance et capacitance de la ligne par kilomètre.
- Il est évident que les valeurs v„ \f dues au régime transitoire vérifient les mêmes équations :
- i° Dans le cas d’un conducteur très long* les phénomènes à l’extrémité éloignée peuvent être traités en supposant nulle la self-inductance de la ligne (');
- 2° Dans le cas d'un conducteur court, les phénomènes peuvent être représentés par des ondes amorties conservant leur forme et se propageant le
- long du conducteur avec une vitesse p ;
- v/lc
- Pour juger si la canalisation de longueur l doit être considérée comme courte ou longue, on peut se servir de la formule suivante, donnant la longueur réduite:
- L’approximation i est valable si X > io. On se sert de l’approximation 2 dans le cas où X < \, X = 1 équivaut approximativement à 1 5oo kilomètres de ligne aérienne de 5o millimètres carrés ou à 160 kilomètres de câble de 3o millimètres carrés. .
- Dans le cas des conducteurs très longs permettant l’approximation 1, la déformation de l’onde présente un élément important dans l’explication des phénomènes. Par contre, dans les conducteurs courts, la réflexion des ondes aux extrémités joue un rôle prépondérant.
- L’étude expérimentale des phénomènes transitoires dans les conducteurs de la seconde catégorie rencontre beaucoup de difficultés, qui sont dues à la vitesse trop élevée de propagation des ondes. Cette dernière est, en effet, égale à 3oo 000 kilomètres par seconde dans les lignes aériennes, à la moitié ou au tiers de cette valeurj/Ians les câbles et au dixième, au moins, dans les enroulements des transformateurs.
- o—TqqqqX—IqoqqI—JodooH— h'
- dV,
- dx
- dh-
- dx
- Av/ + cffi:
- La résolution exacte de ces équations, en tenant compte des conditions particulières à chaque problème, rencontre de très grandes difficultés. Il est cependant possible de trouver la solution approchée dans deux cas extrêmes moyennant les simplifications suivantes :
- Fig. j. — a b, conducteur d’aller; a’ b’, conducteur de retour.
- L’auteur a réussi à surmonter cette difficulté en constituant une ligne artificielle, à tous points de vue semblable à celle à étudier, mais ayant une vitesse de propagation p très réduite.
- (1) Poincaré. L’Eclairage Électrique, 1904, p. 121.
- (2) Karl Willy Wagner, Elektromagnetische Aus-
- gleichsvorgange in Freileitungen und Kabeln, Leipzig, 1908. '
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- 79
- 20 Avril 1912. LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- ,, Considérons, en effet, les équations des ondes pour les conducteurs courts :
- = e~'1 1 ft (x — vt) -j-fi (x -f- vt) ( \
- 1/ = e~at\/z j/^ (* — vt) ~ U [v + vt) | j
- avec
- i
- On voit que la vitesse de propagation des ondes /i et peut être abaissée par l’augmentation de produit LC, tout en laissant la valeur déterminée à la
- caractéristique
- . En choisissant convenablement
- R, on donne à l’amortissement a une valeur telle que les ondes, en parcourant la ligne artificielle avec la vitesse réduite v, subissent le même effet d’amortissement que dans la ligne réelle.
- La ligne artificielle se composait de a5 éléments, dont chacun contenait deux bobines, représentant ensemble 0,195 henry et 5 ohms. Les extrémités de ces dernières étaient reliées de chaque côté à un condensateur de o,5 microfarad. Tous les éléments étant connectés en série suivant la figure 1, la ligne avait comme capacité :
- Cl — 25. io—6 farads, comme self-induction :
- Ll = 4,87 henrys. et cômme résistance : .
- Rr= 125 ohms.
- Le temps nécessaire à l’onde électromagnétique pour parcourir une telle ligne d’une extrémité à l’autre est de
- t — - — l y/LC = sJd.Cl = \J4,87.25. io~6 = 0,011 seconde.
- La caractéristique de cette ligne a une valeur
- Vc=V57=v4sS=>=4 401°hn“s-
- Elle représente donc l’image d’une ligne aérienne, sa caractéristique étant de l’ordre de 5oo.
- Il est facile de se rendre compte de l’erreur qui
- provient du nombre limité des «éléments dont se compose la ligne artificielle.
- Supposons les ondes et f2 développées en série de Fourier. La ligne artificielle reproduit fidèlement les phénomènes en tant qu’ils dépendent des harmoniques dont la fréquence est inférieure à celle d’un élément
- n0—------- — 720 sec—1.
- 1K\0, 195.0,25 10—6
- Or, la fréquence maxima d’un phénomène transitoire dans une ligne est
- — —' 45 sec-*’ =
- 2T IO
- Il en résulte que la ligne artificielle ne déformera que les harmoniques de l’ordre ifi et au-dessus et qu’elle reproduira fidèlement même les ondes rectangulaires.
- La constante d’amortissement relative à la ligne artificielle est de
- R , A
- — + — = 14,8 sec.-1, 2L 2G
- de sorte que l’onde d’une hauteur égale k 1, après avoir parcouru la longueur de la ligne, sera amortie dans la proportion
- e~'= e~M38 = o,854.
- La ligne ainsi constituée peut être considérée comme une ligne courte, étant donnée la valeur de la longueur réduite
- 0,124.
- Elle représente l’image d’une ligne aérienne ayant
- la même caractéristique y/j": — 44o. longueur
- d’une ligne réelle équivalente peut se calculer de la façon suivante.
- i° Ligne aérienne à haute tension, constituée par deux conducteurs de 55 mm2.
- RA r= 0,7 ohm/km., L' = 0,002 henry/km.
- La constante d’amortissement étant
- R'
- 2 L’
- °»7
- 0,004
- 175 sec.—’,
- les ondes dans leur parcours d’un bout k l’autre de
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- 80
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XVIII (2* Série),— N» lé;
- (Séltè ligné seront amorties dé i à 0,854 de leur amplitude, à la condition d’avoir
- a' t' = ax= o,i 58,
- d’où
- o,i 58
- X =
- 175
- :0,0009sec.
- et la longueur de la ligne réelle
- l’ v't' — 300000.0,0009— 270 km.
- Les phénomènes dus au régime transitoire auront la même forme dans une telle ligne que dans la ligne artificielle, mais ils s’accompliront dans un temps qui sera ,
- v 0,011 X7
- = 12,2foisplüs court.
- 0,0009
- 20 Ligne télégraphique simple en fil bronze de 2,5 millimètres.
- R" — 4,08 ohm/km., L" = 0,0018 henry./km. D’où :
- R"
- -=- 1 i3o sec—1, T"
- i58
- 1 i3o
- l" 3oo 000 1,4. io~v séc.
- X 0,011
- 1,4. io—4 sec.
- 78,6.
- x" 1,4.10—4
- A l’aide de ce dispositif expérimental, l’auteur a étudié quelques cas particuliers du régime variable, dont nous donnons ci-dessous quelques exemples.
- I. —- Fermeture d’une ligne a vide.
- Le régime variable est déterminé par les équations :
- V = E + [/>
- fc
- \vt) -J- f [x vt) ] e—'
- 1 = [fi-c — vt) — f (*’ + »<)]
- On obtient une représentation graphique en superposant deux ondes rectilignes de hauteur - E et de
- ----------
- longueur 41 parcourant lé conducteur en sens inverses avec la vitesse v (fig; 2* et 3*). La ligne artificielle reliée brusquement à une batterie de 20 volts a donné les oscillogrammes 2« et 3« corres-
- JÛJMi.
- con-
- 20 VA
- K
- gj- vj- «j- Sj-
- r T7 fgrL.
- Fig-, i a. •
- Tension et courant ù la distance x . la ligne
- pondant aux constructions graphiques précédemment trouvées. On remarque une déformation sensible des1 ondes'avec le temps, ce qui provient du fait même de la propagation des ondes le long de la ligne.
- Afin de mettre ce phénomène en évidence, l’oscillographe fut branché entre deux points voisins du
- conducteur ^distance fig. 4^. Si les ondes
- ‘ ' I i
- Fig. 4.. — Tension entre les deux points voisins x = o
- 1 ,
- et x = — l.
- 25
- servaient toujours leur forme rectiligne, on aurait enregistré des pointes de voltage toutes les 2x secondes. En réalité, on voit que la pointe, très aiguë au temps o, s’élargit et disparaît rapidement. C’est à ces pointes de voltage entre deux points voisins du conducteur qu’on doit attribuer le percement d’isolant souvent constaté sur les dynamos et transformateurs lors de leur mise en route.
- II. — Fermeture et ouverture d’une ligne
- EN COURT-CIRCUIT.
- La ligne artificielle étant court-circuitée à une de ses extrémités, on établissait la communication avec la batterie, qu’on supprimait brusquement, lorsque le courant du court-circuit devenait stationnaire.
- On obtint ainsi l’oscillogramme de la figure 5«. Les équations s’y rapportant sont :
- Fig. 2 b.
- Tension à l’extrémité (x = l) et courant à l’origine (x de la ligne.
- 0)
- V = E E
- l
- + [/>’— vt) +/(•*:+«*)]
- 1 = j^(1 —e-2“') +y/£ [f[x—vt) -f[x-\-vt) I e -«*
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- 20.Avril 19127 LÀ LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 81
- L’interprétation graphique obtenue par superposition. des ondes f {x — vt) et f [oc vt) est donnée' sur la figure 5*. Les ondes font une forme triangu-
- n’existe pas d’onde réfléchie et H y a une absorption complète.
- La caractéristique de la ligne artificielle étant
- Fig. 5 a. . _ t Fig. 5 b.
- Formation du courant de court-circuit et oscillations produites par son interruption.
- laire de hauteur - E et de longueur 2/ à la fermeture. Elles sont rectangulaires et égales à - I à la coupure, de sorte qu’à tout endroit où le courant
- disparaît, le voltage monte à une valeur I e—
- On constate que la forme du phénomène dans l’intervalle t = o, t — x est exactement pareille à celle qu’on a obtenue dans le cas précédent. Ce résultat est évident, car les ondes n’ayant pas atteint l’extrémité de la ligne n’ont pu y subir de réflexion, dont les lois sont déterminées chaque fois par le récepteur. Il s’ensuit qu’en général le phénomène ayant lieu dans l’intervalle t — x à l’enclanchement
- d’une ligne ne dépend pas des caractéristiques des récepteurs branchés à l’arrivée.
- On remarque, aussi, que le courant de court-circuit s’établit par sauts, par suite des réflexions successives des ondes aux extrémités et qu’il contient un terme exponentiel.
- III. — Fermeture d’une ligne branchée
- SUR UNE RÉSISTANCE OHMIQUE.
- Contrairement aux deux cas précédents, lorsque la ligne est fermée sur une résistance ohmique, on obtient une réflexion incomplète des ondes, une partie de l’énergie se transformant en chaleur.
- En désignant par Y] le rapport entre la résistance
- R0 et la caractéristique de la ligne t, = R0 p on a
- la relation suivante entre l’onde incidente cp et l’onde réfléchie t}< :
- . *i— 1.
- l’onde sera ’ donc affaiblie, mais ne subira aucune déformation.
- Dans le cas particulier r4 = i.
- R°=Vü*il
- - = 440 ohms, on a effectué l’essai avec trois
- (j
- valeurs différentes R0 = 5o ohms (fig. 6), R0 = éio ohms (fig. 7), R0 = 3 000 ohms (fig. 8).
- Fig. 6. — Accroissement du courant, quand on met en circuit la ligne chargée avec 5o ohms.
- D’accord avec la théorie, on trouve (fig. 6) que l’établissement de courant est apériodique et ana-
- L
- C'
- 20 V.
- logue au cas de court-circuit, si R0 <\/\
- L
- ‘16,7m.
- Fig. 7. — Accroissement du courant quand on met en circuit la ligne chargée avec 440 ohms.
- Dans le cas R0 =; y/^ (fig* 7*), l’état stationnaire est atteint pratiquement au bout du temps x.
- 17.5 MA
- Fig. 8._Accroissement du courant quand on met en circuit
- ta ligne chargée avec 3 ooo ohms.
- Dans le cas où R0 est de beaucoup supérieur à
- \/
- -,on se rapproche du cas d’une ligne à vide. Le Ci
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- .82 *-*---- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XVIII (2* Série). — HM&.
- phénomène devient oscillatoire, mais avec un amortissement plus énergique.
- On peut en tjrer une règle pratique pour la télégraphie, qui consiste à donner à la résistance de l’appareil récepteur une valeur la plus rapprochée possible de la caractéristique de la ligne. Dans ce cas seulement, on pourra utiliser toute l’énergie de l’onde incidente. Dans tout autre cas une partie de l’énergie sera réfléchie.
- IV, — Coupure d’une charge inductive.
- Une bobine de self L0 étant alimentée à travers la ligne artificielle, on laissait passer le courant I0. On supprimait, ensuite, la communication de la ligne avec la batterie. Dès lors, l’énergie électromagnétique - L0I02 apparaissait sous forme électrostatique
- dans la ligne en provoquant de fortes surtensions. La figure 9 se rapporte à l’essai avec L0 = 3o,7 henrys.
- Fig. 9 a.
- Fig. 9 b.
- Le môme essai a été répété avec la bobine de self ayant L0 = 4 henrys et R0 = 65o ohms. La figure 10 montre que, dans ce cas, le régime stationnaire s’établit très rapidement par suite de la valeur particulière de R„ voisine de la caractéristique
- MX
- —tr
- 1l,9MA.
- Fig. 10. — Mise en et hors circuit de la ligne chargée avec une self de 4 henrys et 65o ohms. (En haut, tension au départ, en bas courant à l’arrivée).
- On voit qu’il n’est pas très important de donner aux appareils de protection contre les surtensions une self-inductance particulièrement réduite. Quant aux appareils télégraphiques, on peut, en se basant
- sur ce résultat, maintenir la règle précédente, môme dans le cas où ils possèdent une self-induction non négligeable.
- V. — Mise en tension de deux lignes différentes
- CONNECTÉES EN SÉRIE.
- A l’extrémité x = de la première ligne ayant comme caractéristique y/ —1 = 880, on en branchait
- ... 4 /l2
- une seconde avec la caractéristique y - = 440.
- On choisissait les longueurs de telle façon que l’onde électromagnétique parcourait la longueur de chaque ligne dans un temps égal à
- t = Tj = t2 — o,oo3 535 seconde,
- de sorte qu’elle mettait 0,00707 seconde pour venir du point æ=oau point x = fa. Le coefficient d’amortissement était le même pour les deux lignes et égal à aa sec—1. Chaque tronçon de la ligne artificielle se composait de huit éléments groupés defaçon à donner, pour le premier, une valeurdouble de self-inductance et une capacité moitié moins, grande que dans le second.
- Les équations des ondes relatives à la mise en tension (E) de l’ensemble de deux lignes sont :
- \, = E -f- e~at \[fi (x — v^) -f- fa (æ -J- Vi^)] \
- I, — e~°-1 y/^‘ [fi (x — va)—fa (x + Vit)] I
- V, = E + e-A[fa [x — v,t) + h (•*' + M\ ‘
- 1* = ‘y/j-J I/s ix — v*t) — A (•*' + MJ )
- Au moment de fermeture t = o, V = o, I = o; par conséquent : fa— fa — fa — fa — — - E.
- L’onde fa à son arrivée à l’extrémité x — o produit une onde réfléchie/", ==—fa. Cette relation étant vraie à chaque moment, l’onde fa constituera le prolongement de l’onde fa.
- A l’extrémité x =. f, l’onde incidente fa fait naître une onde réfléchie fa — fa qui se raccorde avec fa. A l’endroit de jonction x — U, les ondes incidentes ft et fa produisent d’un côté l’onde fa qui pénètre dans la ligne 1 et se raccorde avec/ij, et de l’autre fa pénétrant dans la ligne 1 et se raccordant avec fa.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 83
- 20 Avril 1912.
- Lç calcul montre que
- Y»+T
- À = -5- A
- Yi + Tf*
- 2Ya ^ , Yi —Y*^ A + r—TT7/1
- Yi +Ï2
- Yi ~ Ys Y.+Ya
- A
- Yi
- Y*
- =v/ë
- /c2
- “VCi
- Dans le cas qui nous occupe, on a
- Y* = 2Yi
- /2_iJ
- fs — à /* + â A
- Ces relations permettent de tracer les ondes pour n’importe quelle époque et d’en déduire les valeurs de V et de I.
- Fig. 12 a
- Fig. i2 b.
- Tension et courant au point de connexion des deux lignes.
- Les oscillogrammes, ainsi que les courbes théoriques s’y rapportant, sont représentés sur les figures n et i2.
- W. G.
- MÉTHODES ET APPAREILS DE MESURES
- Nouveau calorimètre thermo-électrique à combustion. — Oh. Féry. — Comptes Rendus de l’Académie des Sciences, n mars 1912.
- On connaît les importants services rendus à la chimie par la bombe calorimétrique entre les mains de son auteur Berthelot. L’auteur l’a modifiée ainsi :
- L’obus calorimétrique A(fig. 1) a été aussi allégé
- que possible et l’on a supprimé la masse d’eau qui dans l’appareil primitif sert de masse calorifique principale.
- La bombe est maintenue au centre d’une enceinte métallique extérieure B, par deux disques de con-stantan K, K; elle constitue donc la soudure chaude d’un gros élément thermo-électrique, dont la soudure froide est l’enveloppe extérieure B.
- Fig. 1.
- Le combustible étant placé comme d’habitude dans la coupelle C, et l’obus étant rempli d’oxygène comprimé, on provoque l’inflammation par la pile P.
- La déviation du millivoltmètre V, qui donne toute l’échelle (200 millimètres) pour la combustion de i gramme de charbon pur, fournit sans correction le pouvoir calorifique cherché.
- La mesure précise des résistances électriques et les effets thermiques du courant. — T. Glazebrook, R. Bousfield et E. Smith. — Communication à la Royal Society.— The Electrician, 5 janvier 1912.
- En étudiant la chaleur spécifique de l’eau, l’un des auteurs a constaté (') que le passage d’un courant de 4,4 ampères dans un fil de manganin de 1,2 millimètre de diamètre provoquait un accroissement de résistance correspondant à une augmentation de température de 6o°. Or, la résistance de manganin était immergée dans l’huile et la surface de refroidissement était de 16 centimètres carrés par watt; une telle élévation de température était donc bien improbable. La modification de résistance fut donc attribuée à quelque autre cause et on l’appela effet thermoïde parce qu’elle était analogue à celle qui aurait résulté d’une élévation de température du fil. L’augmentation de résistance était sensiblement
- (*) Phil. Trans. A, t. CCXI, p. 199-251.
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- 84
- LA LUM1E RE. ÉLECT RI QUE T. XVIII (2* Série). — N* lé.
- proportionnelle au carré du courant et en raison inversé du rayon du fil.
- Les expériences que nous allons décrire avaient pour but de rechercher si l’accroissement de résistance est entièrement dû à réchauffement ou ne résulte pas en partie d’une autre cause inconnue.
- Or, les variations de résistance, résultant de réchauffement produit par le courant, peuvent être calculées si l’on connaît le coefficient de température et le coefficient d’émission thermique du fil. Ce dernier est une fonction de la température, mais on peut le considérer comme constant si le domaine des variations de la température n’est pas trop grand, /|0° par exemple; dans ce cas, réchauffement 0 dû au courant, par rapport à la température ambiante, est bien représenté par l’équation :
- RP
- 0 = o,o38 —,
- Irn
- 1 étant le courant, R, la résistance du fil, l, sa longueur, r, son rayon et h le coefficient moyen d’émission thermique exprimé en calories par seconde. Si la température ambiante est constante, la variation de résistance due à l’échauffement, lorsqu’elle est parcourue par un courant I, sera donnée par la formule
- R(I’) = Ro[l‘ri-«(«l2) +P(«I2)2],
- dans laquelle
- ets’il intervenait quelque autre phénomène, ily aurait lieu d’ajouter un terme yl2, f étant un facteur constant.
- Pour calculer a, il faut connaître l’émissivité thermique, c’est-à-dire mesurer la température du fil
- Fig. i. — Schéma de l’appareil, pendant le passage du courant. Voici (fig. i) un pro-
- cédé qui a permis de mesurer en même tempâ la résistance.
- tJn fil de fer de 12,4 centimètres de longueur et de 2 millimètres de diamètre était parfaitement recuit en y faisant passer un courant intense pendant une heure, dont on diminuait graduellement la valeur pour le refroidir lèntement. Ce fil I était attaché, en ab, à deux conducteurs de cuivre et maintenu tendu au moyen d’un fil de bronze phosphoreux P qui venait s’enrouler sur un axe A et était soudé à cet axe. La poulie W et le ressort S assuraient la tension du fil. Le petit miroir M, lié invariablement à l’axe, renvoyait un rayon lumineux sur une échelle placée à un mètre de distance. E est un support isolant en ébonite.
- Pour le fil en question, une élévation de température de i° produisait une déviation de 2,6 millimètres.
- En même temps que la température, on mesurait aussi la résistance, au moyen d’un pont de Wheàt-stone; l’un des bras du pont était constitué par le fil en expérience et les autres par des résistances de manganin d’une section suffisante pour qu’on n’eût pas à tenir compte de la cause d’erreur déjà mentionnée.
- 11 résulte des essais que l’échauffement provoqué par le courant est la seule cause de l’augmentation de résistance. Il faut ajouter cependant que, lorsque les fils ne sont pas parfaitement recuits, il peut se produire des changements permanents dans la valeur delà résistance. Lorsque la température d’un fil s’élève, le courant peut altérer la structure moléculaire du métal et modifier temporairement, ou d’une façon permanente, la résistance spécifique. On observe des effets de même nature au cours d’un cycle de température. Il est difficile de dire si ces modifications sont uniquement dues aux variations de température. En tout cas, elles sont de faible importance avec les fils bien recuits.
- La résistance et la température étant connues, il est maintenant possible de calculer le coefficient h.. Pour le fil de fer étudié, il varie de 0,025 à o,o3o lorsque la température croît de 1 îi0 y°3 à 15° 66°.
- Cn a fait d’autres expériences avec des fils d’une autre nature, par exemple avec des fusibles, jusqu’à leur point de fusion. Il esthors.de doute que de très grandes différences de température peuvent exister entre le fil et le bain où il est immergé (huile de paraffine), même lorsque ce bain est très, vigoureusement agité.
- Pour le manganin et l’alliage platine-argent, les
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- 2QAvril'i^:’jvïm£.:f LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE 88
- courbes qui expriment les variations de la résistance en fonction de la température ou en fonction de RI8 se superposent en pratique, après un choix convenable d’échelles. La valeur moyenne du coefficient h est o,o3.
- Dans d’autres expériences, on a mis en évidence l’influence très importante de l’agitation du bain. C’est ainsi que, pour un fil nu de cuivre, parcouru par un courant de 3 ampères, on a pu obtenir les valeurs suivantes de la résistance :
- Agitation très énergique, i ,0027 » » normale.. i,oo38
- » » nulle.... 1,0173
- Dans cette série d’expériences, l’agitation du bain était en général plus énergique qu’au cours des premières. C’est à cette raison que tient surtout la valeur deux fois plus grande (0,062) trouvée pour h pour des fils de fer, de manganin et .d'alliage platine-argent.
- Notons également que les courbes exprimant R en fonction de RI8 étaient bien des lignes droites.
- Dans le -cas dé fils isolés à la soie ou à la gomme laque, réchauffement est plus grand qu’avec les fils nus et les expériences permettent de le déceler plus facilement.
- Enfin M. Bousfield a cherché l’influence du rayon du lil et est arrivé à cette conclusion que le coefficient d’émissivité h d’un fil cylindrique, refroidi par un liquide, est inversement proportionnel à la racine carrée du rayon lorsque toutes les autres conditions qui influent sur les mouvements de convection du liquide demeurent les mêmes. Pour rendre celles-ci comparables, l’auteur opérait sur des fils soudés à des électrodes en cuivre et tendus entre elles à l’intérieur d’un tube de verre parcouru par un courant d’eau.
- L’importance de ces travaux est très grande.au point de vue des mesures de précision dans lesquelles on doit considérer les effets thermiques du courant qui parcourt un conducteur. Telles sont, entre autres, la mesure de l’équivalent mécanique de la chaleur pour laquelle on utilise souvent des bobines à grand coefficient de température. Telle est aussi la comparaison des étalons de résistance, principalement en ce qui concerne la discussion des résultats obtenus par différentes méthodes. C’est ainsi qu’en général on tolère dans les mesures fondées sur l’emploi du pont, des courants plus intenses qu’e lorsqu’on a recours aux méthodes potentiométriques, pour cette raison que les circuits ne sont fermés que pendant quelques instants, et cependant, pendant ce
- court laps de temps, la température des bobines peut atteindre, à 1/10 dé degré près, la température maxima.
- L. B.
- USINES GÉNÉRATRICES
- La centrale intercommunale à haute tension des mines de houille Rheinpreussen à Hom-berg-Niederrhèin. — A. Feldsmann. — Elektro-technische Zeitschrift; 7 et 14 décembre 1911.
- Les mines de houille de Rheinpreussen comportent cinq puits répartis dans le voisinage des villes de Mors et de Homberg (fig. 1) ; le puits le plus rapproché de Homberg est double. Auprès de chacun de ces puits est installée une centrale distribuant à l’extérieur une importante partie de l’énergie qu’elle produit ; la plus importante est la centrale du puits V. Pour la production de l’énergie, on utilise les gaz mis en liberté dans la fabrication du coke, ou tout au moins l’excédent de gaz non utilisé pour le chauffage des fours à coke. Cet excédent de gaz comporte une proportion de i5 % dans les fours à gaz d’échappement et de 5o % dans les fours récupérateurs. On emploie les fours à gaz d’échappement lorsqu’on a besoin d’une grande quantité de vapeur, tandis que les fours récupérateurs sont utilisés de préférence, à cause de leur grand excès de gaz, pour les installations où se trouvent surtout des moteurs à gaz. On emploie toutefois également les gaz de ces derniers fours pour le chauffage des chaudières à vapeur, mais leur utilisation n’est pas tout à fait aussi,bonne.
- Au puits V on recueille journellement, dans 90 fours à gaz d’échappement et 90 fours récupérateurs, 1 229 tonnes de coke. On obtient en même temps 367 200 mètres cubes de gaz, dont 119340 mètres cubes peuvent être utilisés par les chaudières à vapeur. Le pouvoir calorifique d’un mètre cube de gaz est d’environ 4 000 équivalents mécaniques de la chaleur.
- En outre des gaz en excès, les gaz de combustion, provenant de la fabrication du coke, possèdent une température de 1 400 à 1 5oo° et sont également utilisés dans les chaudières. On peut donc estimer qu’à un kilogramme de charbon traité correspond un kilogramme d’eau vaporisée.
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-
- 86 LA LUMIÈRE ÉLECTHlQUEf MJT.OUl(2*Série^^-ï* 4«;
- Le tableau I dônne les puissances respectives des machines des différents puits :
- Tableau I.
- CHEVAUX KW
- Puits I/II : 1 moteur à gaz 1 200 environ 800
- — 1 turbine à vapeur.. 3 ooo 2 OOO
- Puits IV : 1 moteur à gaz 1 5oo I ooo
- I .... i 5oo 1 ooo
- I 1 5oo I ooo
- -rr 1 machine à vapeur.. 1 35o 9 00
- Puits V : 1 turbine à vapeur.. .3 ooo 2 OOO
- — 1 — .... 3 ooo 2 OOO
- Total 16 o5o 10 700
- L’énergie est distribuée, dans le réseau de la mine et à quelques gros consommateurs de Homberg et
- des environs, directement à la tension de S-bq'o Volts produite par les machines. •b'tuoJ
- En outre, du puits double I/II partent des câblés à* 5 ooo volts, fermés en boucles, qui desservent neuf stations de transformateurs appartenant à la mine, d’une puissance totale de 36o KVA.
- Enfin, une autre ligne de câbles à 5 ooo volts dessert une série de localités et de gares représentant une puissance de i5o KVA. ;
- La ligne de câbles aboutit près d’Urdingen au poste de passage d’une ligne aérienne à ioooo volts, venant d’une autre centrale, en ligne souterraine (fig. i); normalement .la ligne à 5 ooo volts est alimentée par la centrale du puits I/II ; mais, en cas de besoin, elle peut recevoir du courant de la ligne aérienne à io ooo volts, par l’intermédiaire de trois transformateurs de 120 KVA chacun. .
- En dehors de.cette installation de distribution à
- Mors
- Centrales de la mine Rlieinpreussen, puits I à V.
- - Câble Homberg-Holienbudberg, 5 ooo volls.
- ----- Câble Hohenbudberg-Crefeld, ioooo volts.
- ... Ligne aérienne à ioooov. (équipée pour 24 ooo volts).
- ® Poste de passage du câble à la Kuhstrasse. o Station de transformation.
- Fig. 1.
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- 5 ooo volts, il existe, en effet, une autre ligne de transport d'énergie, prévue pour 20 ooo volts, mais alimentée actuelféraent à io ooo volts, laquelle fournit le courant à la ville et au port fluvial de Crefeld, ainsi qu’à une série de villages, de gares et de gros consommateurs. C’est de cette dernière ligne qu’il est question plus haut.
- Cette ligne comporte deux conducteurs aériens séparés partant de la centrale du puits V et aboutissant au poste de passage mentionné plus haut. De ce poste partent deux câbles souterrains à io ooo volts, l’un se dirigeant à l’ouest vers la ville [de Crefeld, l’autre se dirigeant d’abord au sud vers le port de Crefeld puis se rendant également à Crefeld (fig. i) ; ces deux câbles forment donc une boucle. Pour plus de sécurité, on a prévu à Crefeld un poste de sectionnement pour chaque câble, de sorte qu’en cas de perturbation à l’un de ces postes, l’autre peut encore fournir du courant. Le nombre de KVA branchés est de i jo5 pour la ville de Crefeld, de 5io pour le port et de i ooo pour les autres consommateurs.
- La tension produite par les machines est élevée de 5 ooo à ii 5oo volts par trois transformateurs à huile Siendens-Schuckert, l’un de 2 5oo, les deux autres de 5oo KVA.
- Les enroulements et les connexions de ces transformateurs sont d’ailleurs prévus de manière à pouvoir fournir 23 ooo volts au lieu de n 5oo. Un dispositif de réglage automatique, à deux relais thermiques subissant l’influence différentielle du courant et de la tension et permettant de faire varier la tension de ô fois 38 volts, maintient le voltage à 1 o ooo volts à l’extrémité opposée de la ligne aérienne.
- Du côté à 5 ooo volts se trouve un interrupteur automatique dans l’huile, à relais thermique et à action différée, et du côté à 10 ooo volts un interrupteur automatique électromagnétique.
- La ligne aérienne possède une longueur de 12 kilomètres; elle est double et formée de 6 fils d’une section individuelle de 70 millimètres carrés. On se heurta, pour l’établissement de cette ligne, à de grandes difficultés soulevées, d’une part par la direction des chemins de fer, dont la ligne devait suivre en partie le parcours, d’autre part par l’administration des postes. Ces difficultés ne purent être aplanies que lorsque la direction des mines de Rhein-preussen eut consenti à adopter des dispositions spéciales aux points de croisement avec les lignes à basse tension.
- Finalement on adopta en ces points un dispositif
- de suspension de sécurité, constitué par une traverse sur laquelle sont fixés les isolateurs ; ces derniers sont surmontés de chapeaux en fer autour desquels les fils de la ligne viennent former une spire (fig. a). Le but de ce dispositif est d’empêcher les fils de tomber à terre en cas de rupture d’un isolateur.
- Le treillis placé sous les fils a simplement pour but d’empêcher les ouvriers travaillant sur les fils téléphoniques dé toucher la ligne à haute tension.
- Fig. 2. — Dispositif de protection contre la rupture.
- L’écartement des poteaux est supérieur à l’écartement usuel. Tandis qu’en effet la portée normale est d’environ 40 mètres, on a adopté ici une portée de 70 à 80 mètres, ainsi que dans beaucoup d’installations aériennes modernes. On a reconnu, en effet, que cette augmentation de la flèche des lignes ne présente aucun inconvénient, à condition que les poteaux de fer, les isolateurs et les autres accessoires de la ligne aérienne aient été choisis convenablement.
- Les simples poteaux de support sont constitués par des fers en U, les poteaux tendeurs par des fers cornières. Chaque poteau fut fixé par des tire-fonds à une assise en béton, disposition que l’on dut adopter, car le montage eut lieu en hiver. Quoique certains doutes eussent été émis à ce sujet, l’expérience montra que ce mode de fixation présentait, même en cas de surcharge des poteaux, des garanties de sécurité suffisantes contre la rupture de ceux-ci.
- 1 A
- Fig. 3. — Montage d’essai. Le long du poteau D,, on voit les palans et les dynamomètres.
- D’ailleurs des essais de rupture, faits avant la livraison des poteaux, donnèrent toute satisfaction.
- Ces essais portèrent sur deux poteaux tendeurs carrés D^ D2 (fig. 3), et sur trois poteaux rectangulaires en treillis At, A2, A,. Les premiers étaient
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- constitués par des fers cornières ét dimensionnés pour un effort horizontal utile de 5 44° kilogrammes avec coefficient de sécurité 2,7, ce qui correspondait à Une"charge de i 5oo kilogrammes par centimètre carré ; les seconds étaient constitués par deùx fers en U reliés par des croisillons en fer plat èt pouvaient supporter un effort horizontal de 565 kilogrammes parallèlement au plus petit côté avec coefficiènt dè sécurité 4.
- Les poteaux tendeurs étaient fixés au moyen de 12 tire-fônds d’une épaisseur de i,5 poiice à des blocs de béton de 2 mètres de profondeur et de 2,8 X 2,8 mètres carrés de section; les poteaux intermédiaires étaient fixés par 4 tire-fonds de 1 pouce d’épaisseur à dès blocs de i,5 mètre de profondeur et de i,3 X 1,3 mètre carré de section.
- A la place des six conducteurs normaux en cuivre écroui de 70 millimètres carrés de section chacun, on tendit quatre câbles d’acier I à IV (fig. 3) d’un poids de o,52 kilogramme par mètre courant, la tension étant de 840 kilogrammes par chaque câble. Ces câbles étaient fixés normalement aux isolateurs des poteaux A et du poteau D2, tandis que sur le poteau Df ils étaient guidés par des rouleaux et dirigés ensuite vers le pied de ce poteau où ils étaient ancrés. Sur chaque câble étaient intercalés des palans et des dynamomètres (fig. 3).
- Le but était d’établir si l’on pouvait encore, malgré l’accroissement des portées et, par suite, l’emploi de poteaux plus élevés, utiliser avantageusement des poteaux intermédiaires constitués par deux fers en U. En outre, on devait recueillir des indications sur la manière dont se comporteraient les poteaux, les socles en béton et le terrain entourant ces derniers, ainsi que sur les garanties que pouvaient présenter les poteaux en cas de surcharge ou de rupture de plusieurs conducteurs ou de tous ceux-ci.
- L’auteur expose les résultats de quelques-uns de ces essais. Tous les câbles furent fixés au poteau extérieur Di, puis conduits au-dessus des poteaux A et fixés, après tension à 840 kilogrammes chacun, aux isolateurs de ceux-ci. Ensuite le câble I fut lentement et complètement détendu; les efforts lus aux dynamomètres étaient alors les suivants :
- Câble............. I II III IV
- Effort en kgs..... o 1 100 788 860
- On remarqua que l’isolateur 1 (fig. 3) du poteau Aj avait ^tourné de i5° environ, celui du poteau A2 de io° et celui du poteau A3 de 5", dans la direction du poteau D2, ainsi que l’indique la figure 4. Les autres
- ferrures des poteaux avaient plus ou moins suivi ce mouvement de rotatibn.
- Après avoir rétabli l’état normal, on détendit lentement et l’un après l’autre les câblés I et II.
- i''
- Fig. 4.
- Les efforts lus aux dynamomètres furent alors les suivants :
- Câble............ I II III IV
- Effort en kgs.... o o 870 880
- Les poteaux intermédiaires tournèrent alors, ainsi que l’indique la figure 5, des angles suivants :
- Poteau A, de environ 24 a 270 Poteau A2 — 16 à 180
- Poteau A3 — 8à 9“
- Dans un essai suivant, les câbles II, III et IV
- ta
- Fig. 5.
- furent lentement détendus l’un après l’autre et on lut aux dynamomètres les efforts suivants :
- Câble........... I II III IV
- Effort en kgs..... 1 i5o o o o
- Les poteaux tournèrent et s’inclinèrent fortement,', l’inclinaison tendant à diminuer progressivement du poteau Ai au dernier poteau D3. La traverse supérieure du poteau A, s’écartait de 3o° environ de sa position primitive.
- Ensuite tous les câbles furent détendus, d’abord lentement l’un après l’autre, puis brusquement et simultanément. Dans le premier cas le poteau A4 s’inclina de telle sorte que la projection de son sommet fut à 83 centimètres de sa base (fig. 6), tandis que dans le
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- second, ce poteau oscilla fortement sur sa base. Il parut suffisamment soutenu par les fils des portées détendues pour être garanti contre la rupture.
- Hg. 6.
- Lorsqu’il fut au repos, on constata encore un fléchissement tel que la projection de son sommet fut à 90 centimètres de sa base (fig. 6), ce qui correspondait à un effort de 315 kilogrammes dirigé dans le sens de la ligne. Les deux autres poteaux A2 et A3 fléchirent, également, mais leurs fléchissements étaient de moins en moins accentués à mesure que l’on se rapprochait du poteau D2. Après ce violent effort, on constata que les poteaux, les traverses, les isolateurs, leurs supports, les boulons de fixation et les fondations n’avaient pas été détériorés. Les poteaux et leurs armatures s’étaient donc montrés suffisamment élastiques et les fondations suffisamment solidés.
- Fig. 7. — a, dynamomètre; cl, treuil.
- Après chaque essai les lignes furent ramenées à leur tension initiale de 840 kilogrammes. Toutes les pièces reprirent alors, même après le dernier essai, leur position normale, de sorte qu’on ne constata aucune différence entre l’état de celles-ci au début des expériences et leur état final.
- Après différents autres essais de charge, on fixa au poteau D, un câble dont l’autre extrémité était attachée à un socle placé à une distance de 5o mètres dans la direction de l’axe et à une distance de 9 mètres de ce même axe (fig. 7); d désigne le treuil qui servait à tendre le câble et a le dynamomètre qui mesurait les efforts. Le poteau, ainsi soumis à un effort dirigé obliquement vers le bas, se trouvait donc placé dans des conditions assez défavorables. Pour un effort de 6 85o kilogrammes, l’inclinaison fut telle que la projection du sommet fût à 8,8 centimètres de la base; pour un effortde 7 85o kilogrammes la distance entre ces deux points fut de 10,3 centimètres. A 9800 kilogrammes, des lézardes se produisirent entre le socle de fondation et la terre et l’aiguille du dynamomètre n’alla pas plus loin. Après que le sol entourant le socle se fut tassé, on put augmenter l’effort jusqu’à 12480 kilogrammes (fig. 7). Mais le socle commença alors à fléchir fortement, de sorte qu’un renversement du poteau était à craindre. Sous cet effort la partie supérieure seule du poteau, où les croisillons diagonaux étaient remplacés par des entretoises horizontales pour permettre la fixation des traverses, se plia légèrement; mais aucune autre déformation et aucun défaut ne se manifestèrent ni sur les montants des poteaux, ni sur les croisillons diagonaux, ni sur les rivets. Etant donné que les poteaux D étaient prévus pour un effort de 5 44o kilogrammes avec coefficient dè sécurité 2,7, leur rupture ne devait avoir lieu qu'au-dessus de 2,7X5 4âo — 14700 kilogrammes, ce que semblèrent bien confirmer les essais.
- Fig. 8. — A, poteau soumis à l’épreuve.
- Enfin le poteau At fut également soumis à un essai de traction (fig. 8). Soumis à des efforts de plus en plus grands jusqu’à 1 55o kilogrammes, il se plia de telle sorte que, sous ce dernier effort, la distance entre sa base et la projection horizontale de son sommet ne fut pas supérieure à 20,5 centimètres; après la cessation de l’effort cette distance tomba à 5,5 centimètres. Le socle et l’ancrage se comportèrent d’une manière satisfaisante.
- M. K.
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- BIBLIOGRAPHIE
- Il est donné une analyse des ouvrages dont deux exemplaires sont envoyés à la Rédaction.
- Le circuit magnétique par V. Karapetoff. — i volume in-8° raisin de 281 pages, avec 64 figures. — Mac Graw-Hill Book C", éditeurs, Londres et New-York. — Prix : cartonné, 10 francs.
- Ce traité, au titre élastique, est destiné, avec son « compagnon »« le circuit électrique », à donner aux étudiants en électrotechnie les connaissances théoriques nécessaires pour l’étude des propriétés des dynamos, en général. Ilne traite donc pas seulement du circuit magnétique en lui-même, suivant la méthode classique d’Hopkinson, mais également de tout ce qui se rattache de près et de loin à ce circuit, et, en particulier, des lignes de transmission.
- Dans les quatre premiers chapitres, l’auteur étudie les relations fondamentales entre le flux et la force magnétomotrice, le phénomène de l’hystéré-sis, les courants de Foucault et, enfin, les modes de production des forces électromotrice, par induction, par déplacement, les facteurs de forme etc.
- Les chapitres V à IX traitent plus spécialement de la théorie générale des machines électriques, tout d’abord pour la marche à vide, puis pour la marche en charge ainsi que de la réaction d’induit.
- Les diagrammes de machines synchrones avec pôles saillants et avec pôles continus sont exposés assez longuement au chapitre VIII.
- Le chapitre X est consacré à l’énergie électromagnétique et à l’inductance ; le suivant à l’inductance des câbles et des lignes de transmission, etc.
- Le chapitre XII, assez longuement développé, a trait au calcul de l’inductance des enroulements des dynamos, transformateurs et moteurs.
- Enfin, le dernier chapitre nous initie «auxefforts mécaniques et au couple dû à l’énergie électromagnétique » c’est-à-dire, aux propriétés des électroaimants, du couple des machines, de l’effet du dé-centrement des induits, etc.
- On voit par cette courte analyse que le sujet est vaste; néanmoins il est traité dans un volume de 260 pages fort bien édité et dont les figures sont merveilleusement claires.
- Gomme fond, c’est un excellent ouvrage d’étudiant, agrémenté d’un très grand nombre d’énoncés de problèmes, souvent d’un intérêt pratique, insérés au cours des différents paragraphes.
- C. F. Guilbert.
- Les lampes électriques à arc, à incandescence et à luminescence, par J. Escard. — Un volume in-8° raisin de 446 pages, avec 307 figures. — H. Dunod et E. Pinat, éditeurs, Paris. — Prix : broché, i5 francs.
- L’auteur a rassemblé dans ce volume assez copieux les principales notions que nous possédons actuellement sur les differents modes d’éclairage électrique, en se plaçant au point de vue pratique et industriel. G’est une compilation complète et clairement rédigée des travaux exécutés dans ce domaine particulier de l’électrotechnique, et l’auteur a mis en œuvre,pour la mener à bien, une^ocumentation considérable. Nous avons publié il y a quelque temps une étude du même auteur sur la coloration de la lumière des lampes à arc(’),qui peut servir de type pour définir le caractère de l’ensemble de l’ouvrage.
- La technique de l’éclairage a été profondément bouleversée par l’introduction des tubes Moore et par les travaux de M. Claude sur les lampes au néon. Tout récemment enfin l’attention s’est de nouveau portée sur les lampes à incandescence, à la faveur de l’introduction industrielle du filament de tungstène étiré. La consommation spécifique de nos sources de lumière les plus économiques, lampes à arc et lampes à vapeur de mercure, ne dépasse pas, dans les meilleures conditions, o, i5 à 0,25 watt par bougie ; nous sommes donc bien loin encore du rendement lumineux du ver luisant, lampe naturelle que M. Claude proposait dernièrement en exemple au cours d’une remarquable .conférence à la Société Internationale des Électriciens (2).
- Si l’ouvrage de M. Escard n’est pas orienté spécialement vers les recherches nouvelles, il s’est attaché au contraire à mettre bien au point les ressources que nous pouvons attendre des sources de lumière bien connues dont nous disposons. L’auteur a traité avec tout le développement désirable toutes les notions, tant théoriques que pratiques, qui sont nécessaires à quiconque veut s’éclairer à l’électricité, pour concevoir une idée nette des avantages et des inconvénients relatifs de chaque lumière au point de vue de l’application spéciale qu’il se propose. M. G.
- (’) Voir Lumière Electrique, t. XV (20 séx’ie), p. 236. (2) Voix1 Lumière Électrique, t. XVI, (2» série), p. 207.
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- CHRONIQUE INDUSTRIELLE ET FINANCIÈRE
- ÉTUDES ÉCONOMIQUES
- Comme nous l’annoncions précédemment, deux décrets de.concessions de mines de fer dans ,1e bassin de Briey ont été signés et publiés à XOfficiel', l’un est au bénéfice des Aciéries de France, pour la concession d’Abbeville (849 hect.), l’autre au profit des usines de la Basse-Loire, concession de Grande Ri-mont (960 hect.). Comme nous le disions également, ces deux sociétés se sont engagées par lettre adressée au ministre des Travaux publics à verser à l’Etat 20 % des bénéfices annuels de l’exploitation et, le cas échéant, des bénéfices de la liquidation. Ces stipulations n’ont pas figuré dans les décrets de concessions qui eussent été autrement entachés de nullité pour dispositions contraires à la loi. L’organisation de ces deux concessions va entraîner de nouvelles utilisations de matériel électrique, ce qui est de bon augure pour notre industrie. Précisément pour faciliter toutes les organisations industrielles qui ont besoin d’avoir recours à l’énergie électrique, la Compagnie Lorraine et l’Union gazière viennent de signer un accord pour prendre la prépondérance dans le secteur Energie-Eclairage qui se fonde dans le bassin de Briey.
- Les lignes de la Compagnie Lorraine progressent avec rapidité ; Toul et son voisinage sont alimentés par la station de Nancy; la région de Lunéville le sera bientôt, ainsi que Commercy et le secteur de la Société Meuse et Marne. La concentration de l’industrie autour de tous ces centres promet de beaux développements aux fournisseurs de courant et d’intéressants débouchés aux constructeurs électriciens. Bien des questions s’enchaînent et celle de la diminution des heures de travail qui est liée à la quantité produite et au maintien des salaires est une de celles, à notre avis, qui recevra sa solution de la diffusion de l’énergie électrique. Déjà la conduite individuelle des métiers, qu’ils soient à filer, à tisser ou pour d'autres usages, a été résolue de la manière la plus satisfaisante. Peut-être poussera-t-on plus loin la division de la force motrice en menant chaque broche par un moteur? Car les industriels réaliseront sûrement par l’emploi de l’électricité des économies dans leurs frais de premier établissement et dans leurs frais d’exploitation. Ceux qui auront
- eu la prudence de constituer dans les meilleures années d’abondantes réserves seront alors très heureux de pouvoir s’éviter des déboires en consacrant leurs disponibilités à la transformation de leur matériel. Et c’est ainsi que les exigences de la vie chère et de la main-d’œuvre de plus en plus difficile pourront être satisfaites.
- Les Ardennes Electriques, la voisine de la Compagnie Lorraine, préparent le doublement de léur capital. Comme toutes leurs semblables, elles ont jugé utile de racheter des exploitations gazières qui auraient pu les gêner dans leur développement. Les distributeurs d’énergie rencontrent dans certaines localités non des barreurs de chute, mais des barreurs de courant qui entravent le progrès à l’abri de leur monopole. La solution de les acheter grève trop souvent d’une façon onéreuse les entreprises à leur début; d’où l’hésitation de certaines sociétés qui préfèrent attendre des événements économiques et politiques la modification de la situation à leur profit.
- La conséquence immédiate de la grève anglaise, c’est la hausse des prix sur tous les charbons français, allemands et belges; elle conduira à la hausse des cokes et à une nouvelle hausse sur les produits métallurgiques. Tous les transformateurs de produits ont annoncé ces temps derniers des relèvements de prix variables suivant les matières, mais très caractéristiques d’un mouvement qui ne fait que débuter.
- L’Ouest-Etat, ou plutôt l’administration des Travaux publics, a senti la nécessité de se disculper vis-à-vis du public en faisant paraître une note officieuse qui mît ce dernier au courant des périgrinations nombreuses du projet d’électrification des lignes de banlieue. Les ingénieurs de l’Ouest-Etat, au lieu de mettre à exécution des projets parfaitements étudiés et susceptibles de ménager tous les intérêts enjeu, ont préféré, lors de leur prise de possession, soumettre à une nouvelle enquête et à de nouvelles études ce problème très compliqué de la modification complète de la gare Saint-Lazare. Deux ans ont été perdus, et l’on en revient au projet primitif. Sans attendre le décret de déclaration d’utilité publique certains travaux ont été entrepris. Ce qui appelle de plus l’attention du public sur cette question, c’est
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- que la réalisation de cette électrification paraît liée dans l’esprit de plusieurs à l’extension de certaines usines de distribution existantes. On parle des usines de l’Ouest-Lumière qui alimentent 26 communes de la banlieue Ouest de Paris. Peut-être se précipite-t-on un peu trop vite vers des solutions simples mais qui ne sont guère celles adoptées par l’Etat. Ce dernier désire la plupart du temps conserver son autonomie ; et de même que l’administration des Ponts et Chaussées évite de faire appel à l’industrie privée pour alimenter de courant ses installations dans les ports ou sur les canaux et rivières, de même l’Etat ne voudra dépendre que de lui pour ses chemins de fer. N’a-t-il pas racheté dernièrement l’usine des Moulineaux ? Nous ne pensons pas que ses intentions soient de suivre le même programme pour les usines de Puteaux et de Bezons ! Nous avons plutôt des raisons de croire qu’il étudie la construction d’une importante usine de production du courant dont il aura besoin.
- , L’assemblée générale de la compagnie du Rio Tinto a eu lieu le 10 courant. Le président s’est montré trop optimiste dans ses déclarations, envisageant la bonne tenue des prix du métal qui permettrait à la compagnie de réaliser de beaux bénéfices. Il a été question de l’amélioration des procédés d’extraction et l’installation de la traction électrique a été envisagée. Les ressources propres de la compagnie lui permettraient de réaliser ces travaux sans emprunt. Il paraît aussi que la demande de pyrites augmente dans le monde entier parce que les besoins en acide sulfurique sont de plus en plus grands. Le Rio Tinto trouve là un débouché immédiat qui a la plus heureuse influence sur ses bénéfices.
- La situation de trésorerie de la Société Bergmann, de Berlin, dont nous avons déjà parlé,dans notre dernier numéro, a provoqué une émotion considérable non seulement dans les milieux financiers, mais surtout dans la clientèle électrique. A ce sujet, les journaux allemands abondent de détails inédits et intéressants. La Frankfurter Zeitung avait déjà signalé, il y a un mois, que la Deutsche Bank s’était retirée du conseil d’administration delaBergmann à la suite de plusieurs conflits d’intérêts qui s’étaient produits avec les Siemens-Schuckert, entre autres la fourniture de voitures pour le métropolitain de Schone-bergqui revenait de droit, paraît-il, à Siemens-Schuckert et pour laquelle la Bergmann avait soumissionné à des prix dérisoires. A cette époque, les actions Bergmann de 226 étaient descendues à 190. Le
- même journal s’élève contre la politique financière de la Deutsche Bank qui après avoir soutenu jusqu’à présent les intérêts Bergmann l’abandonne au moment où la Société est arrivée à sa pleine expansion et peut tenir tête à ses deux terribles concurrents; il affirme même que les intérêts de 12 % et plus distribués chaque année par la Bergmann ne correspondaient en rien aux bénéfices réalisés. Le Berliner Ta-geblatt annonce que le Directeur général, S. Bergmann, va se retirer de la Direction et faire partie du conseil d’administration des Siemens-Schuckert ; il sera remplacé par le Dr Berliner. La National Zeitung dit que la Société Siemens-Schuckert est la première à déplorer la disparition de Bergmann comme société indépendante, mais que la fusion sera analogue à celle des Felten et Guilleaume opérée en 1910 par l’Allgemeine Elektrizitàts Gesellschaft. Aucune autre branche d’industrie ne présente, dans ces dernières années, d’après le même journal, autant de victimes que l’électricité : Helios, Union E. G., Schuckert, Lahmeyer, Felten et Guilleaume.
- Comme conclusion, nous citons les termes mêmes de l’article de la National Zeitung sur les causes réelles de l’insuccès Bergmann et sur l’état de l’industrie électrique en Allemagne :
- « La Société Bergmann se trouve encore aujour-« d’hui, sous le rapport technique, très bien placée, « malgré l’insuccès financier de l’année écoulée. Ce « qui lui faisait défaut, c’était une direction commer-« ciale et technique financière. Bergmann possédait « un système trop primitif dans la gestion financière; « jamais il n’a été question d’un programme nette-« ment posé, pour ses opérations. Insouciant, il a fait « bâtir et s’est agrandi, usant .volontiers de décou-« verts mis à sa disposition par les banques, et lors-cc que ces derniers ont atteint des proportions trop « fortes, Bergmann a couvert sa dette par l’émis-« sion de plusieurs millions de marks d’actions ou « d’obligations. C’est ainsi que les choses se sont « passées pendant plusieurs années consécutivement « jusqu’à ce que la dette ait dépassé 20 millions de « marks et que les banques n’aient plus voulu con-« tinuer à ouvrir un crédit illimité.
- « La période de réduction de crédits, survenue « depuis peu de temps, a également été fatale à « Bergmann, si toutefois on peut employer le mot « fatalité pour le fait d’avoir été forcé de se réfugier « dans un groupe plus puissant qui lui réservera, « selon toutes probabilités, un avenir meilleur et « plus sûr.
- « Au fond, et toute question de sentiment mise à
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- .« part, il n’y a pas le moindre doute que les circon-« stances, telles qu’elles se sont produites, présen-« teront une perte pour la Société Bergmann.
- « Au cours de ces dernières années, une lutte achar-« née s’est produite sur le terrain de l’industrie « électrique; de ce fait, la situation s’est trouvée « excessivement difficile pour certaines maisons; « elle s’est forcément terminée par la défaite du « groupe le plus faible; mais il est incontestable que « l’industrie collective de l’électricité est encore bien « éloignée d’un grand trust général, comme l’ont du « reste prouvé les réductions de prix faites dans
- « l’industrie des lampes à filaments métalliques, pen-« dant ces derniers temps.
- « De même, il est faux de prétendre qu’il n’existe « aujourd’hui plus que deux groupes importants « dans l’industrie allemande d’électricité en général. « Malgré la place dominante que les groupes Allge-« meine Elektricitats Gesellschaft et les usines « Siemens-Schuckert occupent, il existe encore « un nombre de maisons spéciales de l’indus-« trie électrique, qui occupent dans leur genre un « rang également élevé, telles que : Mix Genest, Voce gel, Kœrting, Paul Meyer, etc... D. F.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- TRACTION
- Drome. —La commission d’enquête a donné avis favorable au projet de tramway électrique Valence-Saint-Péray, et à la modification du tracé dans la traversée de Valence.
- Loire.—Est déclaré d’utilité publique l’établissement dans le département de la Loire d’un chemin de fer d’intérêt local, destiné à raccorder le chemin de fer d’intérêt local de Roanne à Boën au port public du canal de Roanne à Digoin.
- Manche. — Un vœu est émis par le conseil municipal de Garenlan pour que la ligne de Garentan à Périers soit comprise dans le deuxième réseau des tramways de la Manche et soit construite à voie large.
- Oise. — Un projet est en préparation pour la création d’un tramway sur route desservant les communes de Méru, Lormaison, Saint-Crépin, Montherlant, Valdam-pierre, le plus près possible de Beaumont-les-Nonains, la Neuville-Garnier, Berneuil, Auneuil.
- Ce tramway serait à traction à vapeur.
- Les frais d’établissement sont évalués à i 200 000 fr.
- Orne. — Une somme de 5u 000 francs est votée comme part contributive de la ville d’Alençon aux dépenses d’établissement du tramway d’Alençon à La Poôté.
- Rhône. — La Compagnie des tramways de Lyon étudie un projet de prolongation de la ligne de tramways des Sept-Chemins, à Givors et à Sainte-Colombe.
- Saône-et-Loire. — Une somme de 11 247 francs est
- votée par le conseil municipal de Mâcon pour la construction du chemin de fer Mâcon-Beaujeu.
- - Le conseil émet le vœu que, dans le plus bref délai possible, soit mis à l’étude le projet de raccordement des lignes Mâcon-Beaujeu et Mâcon-Fleurville, par les quais, avec une gare d’eau à établir aux Tuileries et avec la gare du P.-L.-M. par la ligne de Genève.
- Yonne. — Jusqu’au 3 mai, l’enquête est ouverte dans les mairies d’Avallon, de Quarré-les-Tombes et de Véze-lay sur l’avant-projet des lignes de chemins de fer d'intérêt local, à traction électrique, d’Avallon à Chastellux, des Cabanes à Sainl-Léger-Vanban et de Grand-Jsland à Châtel-Censoir.
- ÉCLAIRAGE
- Ariège. — La concession relative à l’éclairage privé de Labastide-sur-Lhers a été accordée à la Société « La Pyrénéenne ».
- Calvados. — Une entente vient d’intervenir entre la municipalité et la Société du littoral normand pour installer l’éclairage électrique 4 Dives.
- Gers. — Le conseil municipal de Saint-Puy a émis un avis favorable à la demande de concession concernant l’éclairage électrique présentée par M. Roudier.
- Landes. — Le préfet a autorisé la mise à l’enquête du projet de distribution d’énergie électrique à Mont-de-Marsan.
- Loire-Inférieure. — Le conseil municipal de_Basse-In-dre a reçu une demande de concession de la SociétéEIec-
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- LA LUMIÈRE
- trique de la Basse-Loire; il étudiera sous peu ces propositions nouvelles.
- Nord. — Un projet est à l’élude pour la création d’un réseau électrique dont Fourmies serait le centre.
- Savoie. — La concession d’éclairage électrique d’Aigueblanche est concédée à M. Louis Tournier, industriel dans celte localité.
- Seine. — Le conseil municipal de Villemomble a approuvé le traité relatif à la concession de la distribution de l’énergie électrique dans la commune.
- Seine-et-Marne. — Le conseil municipal de Nemours s’est occupé, de plusieurs propositions qui lui sont parvenues en janvier.
- Ces diverses propositions ont été formulées : par l’Énergie Industrielle; par M. Leroy, directeur de l’usine de Fontainebleau; enfin, par M. Rendgère, ingénieur électricien à Paris.
- En principe le conseil se déclare favorable à l’installation de l’électricité à Nemours et marque sa préférence pour une usine indépendante et municipale.
- ' Seine-Inférieure.— Le conseil municipal de Malaunay a reçu une demande de concession concernant la distribution d’énergie électrique dans la commune.
- Le conseil municipal d’Oissel a émis un avis favorable à la demande d’installation de l'électriçité par la Société « Centre électrique ».
- TÉLÉPHONIE
- •
- Aube. — Un vœu est émis par le conseil municipal de Yendeuvre pour la construction d’un circuit téléphonique dans l’arrondissement de Bar-sur-Aube.
- Mayenne. — La Chambre de commerce de Laval est autorisée à avancer à l’État une somme de 24 5oo francs, en vue de l’établissement d’un circuit téléphonique direct Laval-Angers.
- Saône-et-Loire. — La Chambre de commerce de Mâcon est autorisée à avancer à l’État une somme de 2 000 francs en vue de l’établissement d’un circuit téléphonique le Rousset-la Guiche.
- TÉLÉGRAPHIE SANS FIL
- Nous citons ci-dessous l’extrait du rapport du budget des colonies concernant le projet d’établissement d’un réseau intercolonial radiolélégraphique.
- Le 11 avril 1911, M. Messimy, ministre des colonies exposa au conseil des ministres l’intérêt capital qu’il y avait h organiser un service radiotélégraphique réunissant les diverses colonies françaises entre elles et à la métropole.
- ÉLECTRIQUE T. XVIII (2* Série). ~ K* 16.
- Le conseil des ministres approuva les grandes lignes du projet ainsi esquissé :
- Dans le Sud-Algérien, une station construite à Colomb-Béchar, terminus de la voie ferrée, jouerait le rôle de « Central » africain, en communication directe, soit avec le poste de la tour Eiffel, soit avec les postes méditerranéens. Elle serait d’autre part reliée à une station semblable organisée à Cotonou. Les deux postes en question draineraient le trafic des postes secondaires de l’Afrique occidentale, de l’Afrique équatoriale, du centre africain. Les communications de l’Afrique occidentale seraient rassemblées à Dakar dont la station renforcée les transmettrait à Colomb-Béchar.
- Celles de l’Afrique équatoriale et du centre africain centralisées à Bangui, où l’on construirait une grande station, seraient de là transmises à Cotonou qui les écoulerait à Colomb-Béchar.
- Bangui jouerait en outre le rôle de relai entre la côte occidentale d’Afrique, Dakar et Cotonou et la côte orientale où une station serait organisée à Djibouti.
- De Djibouti, par Pondichéry, le réseau se rattacherait à Saigon.
- Plus tard, l’on devait envisager le développement vers Madagascar et les îles océaniennes de la chaîne radiotélégraphique reliant les possessions françaises et encerclant le globe.
- De concert entre le ministère des colonies et le gouverneur de l’Indochine, un crédit de 600 000 francs fut réservé au projet d’emprunt pour l’établissement de la station de Saigon.
- Un crédit de 800 000 francs fut demandé en 1912 pour l’organisation des postes de Colomb-Béchar et de Cotonou. L’opposition du ministère des finances a fait abandonner provisoirement cette dernière demande. Après un examen de la situation fait de concert entre le département de la guerre, à qui devait incomber la construction de la station de Colomb-Béchar et le département des colonies, chargé du reste du réseau, le ministre de la guerre et le ministre des colonies décidèrent, en novembre 1911, d’attendre l’établissement du budget de igi3 pour reprendre la question dont l’étude n’avait pu être poussée à fond au moment de la préparation du budget de 1912.
- A la suite des travaux du comité de télégraphie sans fil du département des colonies chargé d’élaborer le projet de détail du réseau intercolonial, le programme complet ci-dessous, différent d’ailleurs sur quelques points de i’avanl-projet de 1911, a été adopté ;
- i« L’Afrique occidentale française ayant décidé la construction sur son budget, d’une station d’intérêt local placée à Tombouctou et susceptible d’atteindre lé Sud-Al-gérien, le Tchad et l’Atlantique, il a semblé qu’en renforçant un peu celte station de façon à lui permettre de communiquer avec Bangui, on pourrait supprimer le poste prévu à Cotonou ;
- 20 Les nouvelles conventions franco-allemandes don-
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 9B
- 20 Avril 1912.
- nent une importance toute particulière à la station de Bangui. De nombreuses déliminations devront être faites dans le centre africain, et la télégraphie sans fil permet de dresser avec précision la carte des régions comprises dans la zone d’action des grandes stations.
- D’autre part le petit réseau radiotélégraphique du Tchad entrera en fonctionnement en 191a, les stations de Loango et de Brazzaville ont commencé leurs essais, les réseaux allemands du Tanganyika, du Cameroun et le réseau du Congo belge se développent rapidement. Les échanges radiotélégraphiques du centre africain vont donc prendre une importance considérable.
- Pour ces diverses raisons, il importe de créer dans le plus bref délai possible le central de l’Afrique équatoriale et la construction du poste de Bangui s'impose en première ligne ;
- 3° Le rendement du réseau intercolonial croissant avec le nombre des stations mises en service, il a paru préférable' de réaliser le programme prévu sur un grand nombre d’exercices aussi réduit que possible.
- Les Allemands et les Anglais en particulier poussent avec une grande activité le développement de leurs communications radiotélégraphiques, qui enserrent déjà les nôtres de tous côtés, et il importe, si l’on ne veut pas que la France se trouve en état d’infériorité marquée et soit contrainte à une exploitation difficile et désavantageuse, de regagner rapidement le retard actuel.
- D’ailleurs, d’une façon générale, l’étude détaillée du réseau intercolonial de T. S. F. a fait ressortir encore l’intérêt primordial qui s’attache à sa résolution, tant au point de vue politique et militaire qu’en ce qui concerne les relations commerciales entre les diverses colonies, les communications avec les navires en mer, les services d’utilité publique (envoi de l’heure, établissement des cartes, signaux météorologiques, nouvelles de presse).
- Le programme établi par le département des colonies comprend, en outre des stations de Colorab-Béchar (Guerre), Tombouctou (A. O. F.), Saïgon (Indochine) qui font ou ont fait l’objet de demandes de crédits spé-
- ciaux, l’organisation de grandes tstations à la Martinique, Dakar, Bangui, Djibouti, Pondichéry, Tananarive, Nouméa, Taïti, les Marquises.
- Il comporte une dépense de 6600000 francs environ répartie sur cinq exercices. Le crédit nécessaire pour 1913 est de 1 780 000 francs.
- Le ministère des colonies va s’entendre à ce sujet avec celui des finances.
- DIVERS
- Association technique de fonderie. Concours de 1912.
- L’Association technique de fonderie rappelle aux techniciens et praticiens de fonderie qu'elle a ouvert deux concours sur les sujets suivants, auxquels tous peuvent prendre part, qu’ils soient Français on étrangers, adhérents ou non de l’Association.
- Le premier est relatif à l’étude pratique sur les cubilots de fonderie. — La date de clôture de réception des envois est le 3o avril 1912.
- Le second porte sur l’étude des petits phénomènes qui se passent dans les moules. — La date de clôture de ce dernier est le 3i octobre 1912.
- Les mémoires doivent être adressés au président de l’Association technique de fonderie : M. Barthe, 43, rue de Clichy, à Paris, ou au secrétaire : M. C. Didier, 61, cours d’Orléans, à Charleville.
- L’Association rappelle que deux prix en espèces de la valeur de 5oo francs chacun et des récompenses honorifiques sont affectés à ce concours.
- Tous les intéressés peuvent également demander le programme complet du concours qui leur sera adressé sur demande.
- ' Paris. — M. Janet, directeur supérieur de l’École supérieure d’Électricité, et M. Laporte, sous-directeur du laboratoire central d’électricité, sont nommés membres du comité technique de l’éclairage naturel et artificiel.
- SOCIÉTÉS
- Compagnie Française pour l'Exploitation des Procédés Thomson-Houston. Comparaison des recettes des exploitations du ier janvier au 3i mars 1911-1912.
- DÉSIGNATION RECETTES DU MOIS DE MARS RECETTES DU Ier JANVIER AU 3l MARS (3e MOIS)
- DES RÉSEAUX I9II 1912 augmentation en 1912 I911 i9ia augment en 19 totale ition 2 ' %
- Compagnie générale Parisienne de tramways. 8067.76,65 891 502,80 84 727,15 38 323,90 2 288 430,25 2 56i 211,10 272,780,85 11,92
- Compagnie des chemins de fer Nogentais.... 290 786 329109,90 832 601,20 g3o 3oi,25 I06 700,05 12,95
- Compagnie française des tramways électriques et omnibus de Bordeaux 479093,85 509274,40 3o i8o,55 4 267 ,37 I 3i4 835,55 i 455 765,25 140929,70 10,71
- Compagnie des tramways de Nice et du Littoral. 524036,93 519769,56 I 384 544,98 1 433 478,88 48933,90 3 ,ô3
- Compagnie des tramways de Rouen Société des tramways d’Amiens 23i 99I,5o 2Ô7575,20 a5 583 ,70 681 64o,55 744 662,45 63 021,90 9,24
- 65 627,55 68923 3 295 ,45 192 387,10 200 388,25 8 001,15 i4665,io 4,16
- Société Versaillaise dé tramways électriques. 45682,25 50276,70 4 594 ,45 128 i58,5o 142 823,60 11,44
- Société des tramways algériens 118 998,65 133736,95 14 738 ,3o 345 923,20 390 489,85 44^566,65 12,88
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- LA LUMIÈRE5 ÉLECTRIQUE T. XVIII (2* Série). — M® 16;
- Ateliers de constructions électriques de Char/eroi. — Le bénéfice de ign (i 22a 565 francs dont 137 363 francs reportés) permettra de couvrir les charges sociales, d’amortir m 426 francs sur expositions de Turin et de Charleroi, de Verser 37 720 francs à la réserve, aa 271 francs au fond d’amortissement dés actions de priorité, de reporter à nouveau 127 549 francs et de distribuer le surplus à raison de 35 francs et de 10 francs selon le titre, comme précédemment.
- " CONSTITUTIONS
- Oemont-.Guerbois et Cie [distribution d'énergie électrique). —r -Durée : 4° années. Capital : 1 100 000 francs. — Siège social : Méru (Oise).
- CONVOCATIONS
- Compagnie Française pour l’exploitation des procédés Thomson-Houston. —Le 7 mai, 7, rue de Madrid, Paris.
- Société Nîmoise d’Éclairage et de Force motrice. — Le a5 avril, 94, rue Saint-Lazare, Paris.
- , Tramways Électriques de Boulogne-sur-Mer. — Le 27 avril, 5o, rue de Lisbonne, Paris.
- ADJUDICATIONS
- FRANCE
- Le 6 mai 1912, à 10 heures, dans une des salles de la Sorbonne, rue Saint-Jacques, n° 46, à Paris, adjudication des travaux d’installation de la lumière électrique à effectuer au lycée de jeunes filles projeté dans les locaux sis boulevard des Invalides, n° 33, à Paris. Devis : 3o 33o francs.
- BELGIQUE
- Le 8 mai, à 11 heures, à la Bourse de Bruxelles, fourniture de commutateurs télégraphiques combinés avec annonciateurs à clapet nécessaires à l’administration des télégraphes (cahier des charges spécial n° 1120).
- Le 8 mai, à 11 heures, à la Bourse de Bruxelles, fourniture, installation et montage de tables téléphoniques commutàtrices, du répartiteur et dés autrès accessoires nécessaires à l’équipement des bureaux centraux des téléphones de Bruges et de Courtrâi ; caUt. préalable : 5 000 francs (cahier des charges spécial n° 1 i 28) ; prix des plans : 1 franc. Soumissions rëcommandéès lé 4 mai.
- GRANDE-BRETAGNE
- Le i«1- juillet, au département des travaux publics, à Wellington (Nouvelle-Zélande), fourniture de machines pour force hydraulique et machines électriques.
- ITALIE
- Le 24 avril, aux chemins de fer de l’Etat italien, à Rome, fourniture de 6 000 tubes bouilleurs en laiton ; — le 3o avril, fourniture de 20 moteurs électriques pour les ateliers de Rome-Trastevere (adjudications internationales).
- AUTRICHE-HONGRIE
- Le 25 avril, à la direction du chemin de fer du Nord, à Vienne, installation de l’éclairage électrique par 80 lampes à arc à la station d’Oderberg.
- RÉSULTATS D’ADJUDICATIONS FRANCE
- . 3o avril.— Mairie de Villeneuie-Saint-Georges (Seine-et-Oise). Construction de l’usine et ouvrages divers pour l’épuration des eaux-vannes.
- Machinerie : pompe centrifuge, dynamos, lignes, installation de l’éclairage électrique, pompe alimentaire, bâche d’alimentation, montage des appareils, fournitures et travaux divers, i5 000 francs.
- MM. Hillairet-Huguet, 22, rue Vicq-d’Azir, à Paris, adj. à 2 % de rabais.
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- Tr*at«-qqatii*ni« 'aimé*.
- SAMEDI 27 AVRIL 1912.
- Ton» XVIII (2* série). - N* 17
- La
- Lumière Électrique
- Précédemment
- L'Éclairage Électrique
- REVUE HEBDOMADAIRE DES APPLICATIONS DE L’ÉLECTRICITE
- La reproduction des articles de La. Lumière Électrique est interdite.
- SOMMAIRE
- EDITORIAL, p. 97. —W. Genkin. Sur l’essai après pose des câbles à haute tension, p. 99. — J. Rey-val. L’exposition de la Société Française de Physique (suite), p. 102.
- Extraits des publications périodiques. — Arcs et lampes électriques. Dés moyens d’améliorer le rendement économique des lampes à arc-flamme modernes, W. Hechler, p. 107. — Applications mécaniques. Calcul de la force portante d’un électro-aimant,K. Euler, p. n3. — Télégraphie et Téléphonie. Sur l’emploi des cellules photoélectriques comme photophones, E. Bloch, p. 121. — Brevets. Procédé de génération d’un courant d’intensité constante, p. 122. — Procédé de compoundage des transformateurs de phase à collecteur, p. 123. — Chronique industrielle et financière. — Etudes économiques, d. 124. — Renseignements commerciaux, p. ia5. — Adjudications, p. 127.
- ÉDITORIAL
- M. W. Genkin apporte une ingénieuse contribution au problème, très actuel si l’on en juge par les discussions auxquelles il donne lieu, de Vessai après pose des câbles à haute tension.
- Ni l’essai en courant continu, ni l’essai en courant alternatif au double de la tension de service ne sont à l’abri de toutes objections. Le procédé indiqué par M. W. Genkin, applicable toutes les fois qu’on dispose d’un transformateur à proximité du câble à essayer, donne un moyen élégant de soumettre les câbles aux tensions imposées normalement par les cahiers des charges sans nécessiter la mise enjeu de puissances fictives élevées.
- La méthode est basée sur le principe de la résonance électrique.
- Dans la deuxième partie du compte rendu de Y Exposition de la Société française de Physique, M. J. Reyval achève d’abord de passer en revue les appareils de la maison Carpentier.
- L’ingénieux principe du logomètre, déjà connu de nos lecteurs, reçoit des applications nouvelles.ilconvient de signaler, parmi celles-ci, les phasemètres dont les indications sont indépendantes des variations du courant d’excitation et de la fréquence; d’autres applications sont du domaine de l’exploitation télégraphique.
- Nombreuses sont donc les fonctions auxquelles se prête avec une parfaite souplesse le mode de graduation dû logomètre.
- Dans le cas particulier de la pyrométrie,
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- 98 LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XVIII(2*Sérle). —„H# 17.
- on a préféré recourir au galvanomètre Abraham, sans couple directeur, dont nous avons déjà donné le principe et dont la sensibilité est très grande.
- Les constructeurs Chauvin et Arnoux ont présenté également nombre d’instruments intéressants.
- Nous citerons notamment des enregistreurs à cadran qui permettent de rendre enregistreurs les appareils circulaires de tablëau.
- De la maison Rousseile et Tournaire, on trouvera décrite une pile thermo-électrique dans le vide.
- Enfin, la pile électrique à anode d’oxyde de cuivre régénérable, imaginée par M. A. Wydts, fournit un exemple ' intéressant d’une pile à un seul liquide à grand débit.
- M. W. Hechler a institué une longue série d’expériences sur les charbons des lampes à arc-flamme.
- L’auteur s’est surtout attaché à augmenter le rendement lumineux des lampes en vase clos ou à admission d’air réduite.
- De l’étude [critique à laquelle il se livre, les conclusions prêtent sans doute à la discussion; l’auteur a néanmoins réuni une do-
- cumentation importante dont nous reproduisons les principaux éléments.
- L’étude de la force portante des électroaimants, lorsque la pièce levée n’est pas en contact avec les pièces polaires, ne repose actuellement sur aucune base théorique bien précise. La répartition variable des flux de dispersion suivant l’écartement ou la course de l’armature fait de ce problème un des plus complexes, comme on le sait, de l’électro-techniqué industrielle.
- M. K. Euler a exécuté des expériences méthodiques en plaçant des bobines exploratrices en différents points de l’entrefer d’un électro-aimant de levage industriel. Nous donnons les principaux résultats-de cette étude, résultats qui consistent surtout dans des diagrammes expérimentaux indiquant les relations qui existent entre la force portante, l’excitation, la course du noyau, etc., et que l’auteur compare d’ailleurs avec les mêmes diagrammes déduits de certaines formules théoriques.
- L’ensemble des résultats confirme la valeur des formules approximatives de Gohn et Emde, qui supposent la connaissance de la répartition du flux; c’est précisément la.détermination de cette répartition qui a fait l’objet des recherches de M. Euler.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 27 Avril *942; " -
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- . SUR L’ESSAI APRÈS POSE DES GABLES A HAUTE TENSION
- Ces temps derniers, il a été souvent question de l’épreuve à laquelle on doit soumettre les câbles destinés aux réseaux à haute tension avant leur mise en service.
- L’essai eh courant continu, quoique très commode, ne paraît pas être unanimement adopté. Quant à l’essai en courant alternatif au double delà tensiqn de service, généralement imposé par le cahier des charges, sa réalisation rencontre souvent des difficultés à cause de la valeur très élevée de la puissance fictive qu’on impose aux appareils.
- Il nous a paru utile de signaler un dispositif d’essai susceptible de remédier très souvent à cet inconvénient. Il repose, comme beaucoup d’autres, sur le phénomène de la résonance.
- On sait, en effet, que si l’on alimente une capacité G à l’aide d’un transformateur sur-volteur T, suivant le schéma de la figure i, il
- A
- existe une valeur de la self-induction totale du transformateur, pour laquelle la puissance fictive débitée par la source est minima.
- La théorie du transformateur à résonance, établie par M. Blondel (*) et par M. Bethe-nod (2), dans cette Revue, montre que la puissance fictive débitée par la source peut se
- (') L'Eclairage Electrique t. LI, 18 et 25 mai, 8 juin 1907.
- (a) L'Eclairage Electrique, noS 43, 44» 46, 48, 5o, 62, i907.
- mettre sous la forme suivante, en négligeant les termes contenant les résistances comme facteurs :
- EJ,
- A
- ( i — <j) LoCco3
- (L2Cw2 — 1) (aL2Cu>2 — 1)
- en posant :
- E» = voltage primaire.
- I, = courant primaire.
- A = Cm h2j = puissance apparente absorbée par la capacité.
- a» = pulsation de courant.
- L2 = self-induction secondairè totale.
- u
- L, L2— M2 L»L2
- coefficient de dispersion.
- On est conduit à conclure que la puissance fictive s’annule (dans l’hypothèse R1 = R, = o), lorsque l’un des facteurs de l’égalité ci-dessus s'annule :
- L2Cw2 = 1 (1)
- cL2G(«)2 = 1. (2)
- Pour qu’il en soit ainsi, il faut évidemment que la self L, du transformateur soit réglable suivant la capacité du câble. Il suffit cependant que le fer du j transformateur soit saturé pour que ce réglage puisse se faire très facilement par une légère modification du voltage d’alimentation E,.
- On sait que, au voisinage de la saturation, la valeur apparente de la self varie très rapidement avec le voltage. Il est donc possible, en modifiant légèrement ce dernier, d’obtenir une valeur de la self en résonance avec la capacité du câble.
- L’exemple suivant montre l’application pratique de cette méthode sur un réseau triphasé en câbles armés à i3ooo volts, 25 périodes (fig. 2).
- On utilisait comme transformateur survol-teur une colonne de transformateur triphasé ordinaire au rapport i3ooo/44° volts, en l’a-
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XVIII (2* Sérié). — «• i%
- limentant par la basse tension entre le neutre et un sommet de l’étoile. L’enroulement haute tension, monté en triangle, était ouvert
- VVVWVVVV\A/\
- Fig. 2. — i, disjoncteur automatique; R, régulateur à induction; T, transformateur; C, câble.
- et on obtenait le rapport 02 dans les conditions de l’essai. Le régulateur à induction R permettait de faire varier le voltage aux bornes du transformateur et de le porter graduellement à 5oo volts, c'est-à-dire au double du voltage normal.
- santé wattée, fournit une valeur approximative de la self apparente. Cette dernière se trouve comprise entre 83,7 et3i henrys pour une variation de voltage comprise entre 21000 et 26 000 volts.
- L’égalité (1) montre qu’on met ainsi en résonancé les capacités comprises entre d,485 et 1,3 microfarad en choisissant le voltage d’alimentation convenable au moyen du régulateur R. Ce dei’nier aura des dimensions très réduites, puisqu’il n’aura qu’à couvrir les pertes de transformateur, s’élevant à 6 kilowatts à 26000 volts, et l’hystérésis diélectrique du câble, qu’on peut chiffrer à 1 kilowatt par 10 kilomètres.
- Dans certains cas particuliers on pourra faire usage de l’égalité (2), surtout si l’on opère sur une capacité très grande. Si l’on adopte la valeur a — 0,46, que l’essai semble indiquer, on pourra faire résonner suivant (2) la capacité de 2,8 microfarads à
- 26 000
- 2 3 4-00
- 20800
- 18200
- ^ 15600
- 13000
- 0 1 2 3 4 5 C
- Amperes i-’ig. 3.
- La courbe de la ligure 3 relevée sur le ^transformateur seul montre la relation entre les valeurs efficaces du voltage et du courant, et, par conséquent, en négligeant la compo-
- 26 000 volts. Cependant, comme on a généralement affaire à des capacités bien moins importantes et, d’autre part, la détermination du coefficient de dispersion étant une
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- LA LUMIERE ÉLECTRIQUE
- 27 Avril 1912.
- 101
- chose difficile dans le cas des transformateurs saturés, on se servira de préférence dé l’égalité (i).
- Dans l’essai des câbles, on peut grouper les cordes de sept façon différentes, et il convient de rechercher le groupement le plus avantageux dans chaque cas particulier.
- Fig. 4-
- Le tableau de la figure 4 est destiné à faciliter ce tâtonnement en donnant les valeurs de la capacité comparativement à celle entre
- deux cordes isolées. Le rapport
- G
- G'
- est pris
- égal à 3, 3, valeur moyenne pour les câbles à i3 ooo volts.
- Dans le cas d’un long câbfe on utilisera le groupement (i) dans l’essai entre cordes et le groupement (3) dans l’essai au plomb.
- Ainsi, pour effectuer l’essai de 9 kilomètres de câble 3 X 70 millimètres carrés dont la capacité entre cordes est égale à 0,88 micro-larad, il faudra employer le groupement (2) dans l’essai entre cordes et le groupement (3) dans l’essai au plomb. Ce montage permettra de se rapprocher le plus possible du double du voltage, tout en restant en résonance.
- Dans le cas de longueurs moins grandes, on pourra se servir des groupements (4) ou (6) permettant l’essai simultané entre cordes et au plomb.
- La méthode'ci-dessus est applicable toutes les fois qu’on dispose d’un transformateur à proximité du câble à essayer. Pendant la durée de l’essai, qui ne dépasse guère un quart d’heure, on soumet le tranformateur au double du voltage normal. Get essai peut être considéré comme épreuve de l’isolant entre spires et figure dans la plupart des cahiers des charges pour fourniture des transformateurs. Le voltage réglable servant à alimenter le transformateur du côté basse tension exige l’emploi d’un régulateur à induction ou d’un auto-transformateur, d’ailleurs d’une puissance très réduite. L’emploi d’un tel appareil est généralement inévitable à cause de la mise sous tension progressive exigée par les constructeurs de câbles.
- Dans certains cas, le procédé indiqué ne permettra pas d’atteindre exactement le double du voltage, mais il donnera, cependant, un moyen pratique de se i*approcher suffisamment de ce régime.
- W. Genkin,
- Ingénieur à la Société du Gaz et de l’Electricité de Marseille.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XVIII (2e Série); — N» 17.
- L’EXPOSITION DE LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE DE PHYSIQUE (Suite)
- Nous terminions notre dernier article en i décrivant le stand de la maison Carpentier, I où figurait une intéressante modification du voltmètre électrostatique Abraham et Villard. Si nos lecteurs veulent bien se reporter à la photographie du type ioooo à aoo ooo volts que nous reproduisions, ils pourront mieux apprécier la forme ramassée du petit modèle, destiné aux tensions plus courantes de io ooo à 3oooo volts, que nous mettons sous leurs yeux aujourd’hui (fig. 3).
- Rappelons que le logomètre comprend essentiellement un équipage mobile constitué par deux cadres, dans chacun desquels circule l’un des deux courants à comparer. Sur cet équipage agit un champ magnétique continu ou alternatif, suivant la nature de ces courants. Les pièces polaires de l’aimant ou de l’électro de champ, ainsi que le noyau répartiteur, sont disposés excentriquement, de telle sorte que l’intensité du champ magnétique est variable, de part et d’autre du noyau. Ce dispositif présente le grand avantage de permettre la réalisation de telle allure de graduation qu’on désire.
- Sur le principe du logomètre, la maison Carpentier a réalisé des phasemètres monophasés qui sont donc, par construction, indépendants des variations du courant d’excitation.
- XL;. 1, *
- r^vvvwvw»—EJ-
- Fig. 3. — Voltmètre électrostatique Abraham et Villard (o-ioooo, 0-20000, o-3oooo volts).
- Les vis calantes permettent de modifier l’inclinaison de l’appareil jusqu’à ce que l’aiguille indicatrice coïncide avec le zéro. On remarque sur cette photographie, comme nous l’avons déjà dit, les dimensions réduites des plateaux qui n’excèdent pas. celles de l’appareil de mesure lui-même.
- La maison Carpentier présentait encore un certain nombre d’applications intéressantes du logomètre, dont nous avons déjà indiqué le principe (3).
- (*) Lumière Electrique, ao avril igia.
- (2) Lumière Electrique, t. X, 2e série, p. 169.
- Fig. 4. — Schéma du pliascmètre monophasé.
- L’électro A du logomètre est parcouru par le courant principal I (fig. 4)»
- L’un des cadres C, est branché sur le réseau, en série avec une résistance ohmique R, et le primaire rl\ d’un petit transformateur à circuit magnétique ouvert. L’autre C2 cadre est ali-
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- mente par deux forces électromotrices : l’une d’elles est prise aux bornesd’une petite résistance ohmique R, branchée sur le réseau, en série avec une]self importante;l’autre est produite par le secondaire T2 du transformateur. Ces deux forces électromotrices sont toutes les deux décalées d’environ 90° sur la tension (l’une'd’un peu plus, l’autre d’un peu moins de 90°) ; l’une est directement et l’autre inversement proportionnelle à la fréquence : en les réglant à l’égalité on obtient une résultante pratiquement indépendante de la fréquence.
- La position d’équilibre du cadre est fonction de la phase du flux qui est produit par le courant d’excitation, les couples agissant sur le cadre étant respectivement proportionnels à sin<p et cos ç.
- En ce qui concerne les phasemètres polyphasés, on crée, au moyen de résistances ohmiques, unfaux pointneutre où aboutissent les deux circuits des cadres. Les résistances réunissant le faux point neutre aux fils de ligne permettent d’obtenir diverses sensibilités.
- Les phasemètres ainsi construits sont insensibles aux variations de fréquence et de tension, car le rapport des courants dans les cadres et la répartition du champ dans l’entrefer sont indépendants de ces deux grandeurs.
- U indicateur téléphonique (’), encore une application du logomètre, permet à un téléphoniste de savoir jusqu’à quelle ville il lui est possible de correspondre. La ligne se trouve en effet coupée et bouclée à la station qui est déjà en communication.
- Partant des bornes d’une batterie de piles, le courant parcourt deux circuits : le premier contient l’un des cadres du logomètre et l’enroulement excitateur; l’autre est constitué par le second cadre et la ligne téléphonique bouclée.
- Le logomètre fonctionne donc comme un ohmmètre spécial; son aiguille indicatrice se
- (* *) Cette application du logomètre est due à MM. Sar-tiaux et Alliamet.
- déplace sur un cadran portant les noms des villes du réseau. L’appareil consomme moins de 5 milliampères sous 10 volts et n’agit pas sur les relais de la ligne.
- Les logomètres sont encore susceptibles de beaucoup d’autres applications (*•) et en particulier, branchés sur une batterie d’accumulateurs, ou mieux sur un réseau continu ou alternatif, ils permettent d’enregistrer les variations d’une résistance placée dans un certain milieu à étudier. Le problème est celui que l’on rencontre en pyrométrie par exemple.
- Dans le cas du courant alternatif, on obtient cependant une plus grande sensibilité en ayant recours aux dispositifs préconisés par M. Abraham (2). C’est ainsi que, dans les thermomètres et pyromètres électriques exposés, appartenant à la catégorie des thermomètres à résistance, l’appareil de mesure était un galvanomètre, formé d’un électro à courant alternatif et d’un cadre mobile sans couple directeur.
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- Fig, 5, — Galvanomètre Abraham, employé avec les pyromètres.
- On alimente sous la tension V (fig. 5) d’une part l’électro E du galvanomètre, et d’autre part un circuit comprenant une grande résis-
- (l) Voir L. Joly, Bulletin de la Société Internationale des Electriciens, février 1911.
- (*) Bulletin de la Société Internationale des Electriciens, mars 1911 ; voir aussi Lumière Electrique, l. XIV (20 série), p. 176.
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- tance ohmique R et le primaire d’un transformateur à circuit magnétique ouvert T. C’est le secondaire de ce transformateur qui est connecté aux deux sommets opposés du pont de Wheatstone, les deux autres sommets étant reliés aù cadre C. du galvanomètre • Ce dispositif rend les indications de l’appareil indépendantes de la tension et de la fréquence. En effet, les variations de la première n’affectent pas les phases des courants et des flux en présence-, or, le galvanomètre se tient en équilibre lorsque le courant du cadre est en quadrature avec le flux de l’élec-tro ; une augmentation de tension ne produit donc qu’une augmentation de force directrice sans changer la position d’équilibre. Celle-ci n’est pas non plus altérée par des variations de fréquence, car si 0 désigne le décalage dans le circuit du cadre, /*, la fréquence, V2, la tension secondaire du transformateur, E,, la force électromotrice induite dans le cadre par l’électro, et enfin A et B, des constantes, on a :
- Entre les bobinages et les pièces polaires on a ménagé un espace annulaire où l’on fait circuler un courant d’eau ayant pour effet de maintenir à une température convenable le noyau de fer et d’atténuer l’élévation de température des couches intérieures du bobinage excitateur, lors du fonctionnement. L’entrée et la sortie de la circulation d’eau sont nettement visibles sur la figure 6.
- Fig. 6. — Electro-aimant ù circulation d’eau.
- tg Q = A f= B
- Gomme V2 est proportionnelle à f on en conclut que E, doit rester constante, ce qui ne se produit que si le cadre reste immobile.
- Le corps thermométrique pouvant avoir une résistance considérable, il est possible de le placer à une grande distance de l’appareil indicateur, les connexions intermédiaires étant négligeables.
- La maison Carpentier exposait deux appareils de ce système : un thermomètre pour étuve et un pyromètre. Le premier est de la forme des voltmètres de cette maison, il est o-radué de 6o° à 63° C.; le second est un en-
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- registreur à ordonnées rectilignes et à diagramme continu, gradué de 55o° à 900° centigrades.
- Nous signalerons enfin un électro-aimant à cirçulation d'eau, dü type Weiss, mais qui ne présente aucun bobinage sur la partie inférieure de la culasse.
- Cet appareil peut être muni de pièces polaires de formes variées, d’écartement réglable. Les bobines excitatrices peuvent en outre être rapprochées l’une de l’autre, de façon à se rejoindre presque complètement sur l’entrefer. Les noyaux polaires sont forés dans leur longueur, en vue des expériences d’optique. Lorsque le canal ainsi formé n’est pas utilisé on y introduit des cylindres de fer doux afin d’augmenter le flux.
- Différents appareils de manipulation d’une construction très soignée, tels que pont à fil, interrupteurs, combinateur et barrette de connexions, sont encore à signaler dans la remarquable exposition de la maison Carpentier.
- Le galvanomètre à enregistrement photographique qu’exposait la maison Chauvin et Arnoux comporte essentiellement un galvanomètre très sensible, muni de deux miroirs, sur lesquels se réfléchissent des rayons
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- lumineux émanés d’une fente éclairée.
- L’appareil est renfermé dans une boîte en bois et l’une des images se forme sur un verre dépoli, grâce auquel on peut, de l’extérieur, suivre les déplacements du galvanomètre. L’autre image de la fente vient tomber sur une feuille de papier sensible entraînée par un mouvement d’horlogerie et placée derrière une fente perpendiculaire à la première.
- L’enregistrement peut s’effectuer- dans tous les temps compris entre 4 minutes et 4 heures, pour-une révolution complète du mouvement'. Ce réglage s'effectue à l’aide d’urte manette qui agit sur un shunt magnétique, freinant le dernier mobile du mouvement d’horlogerie. Un contact et une sonnerie permettent de repérer le mouvement du cylindre enregistreur.
- Une petite lampe électrique est fixée sur -lè galvanomètre et mise en circuit par un métronome à contact. Dès lors, on obtient, sur la bande de papier, un trait toutes les i5 secondes, où toutes les io minutes, suivant la vitesse d’enregistrement. D’autre part, la fente placée devant le cylindre est obturée à l’aide de fils disposés convenablement devant elle, de sorte que les traits lumineux qui correspondent à des temps égaux sont interrompus.
- En traçant un réseau de droites parallèles passant par ces différentes interruptions, chacune d’elles correspond â une valeur déterminée de l’intensité.
- Un autre appareil enregistreur à cadran se distingue surtout en ce qu’il pei’met de rendre enregistreurs les appareils circulaires île tableaux, tels que voltmètres, ampèremètres, wattmètres, pyromètres, etc.
- L’index est remplacé par une plume formée d’un long tube d’aluminium, terminé en bas par une pointe enserrant une matière poreuse et, en haut, par un réservoir de grandes dimensions placé au centre d’oscillation. Au moyen d’une fourchette recourbée, cette plume s’accroche à l’équipage mobile. Grâce à ce dispositif, la plumé encrée reste
- équibrée quel que soit le débit d’encre.
- Un mouvement d’horlogerie entraîne sans jeu la feuille à diagramme par l’axe de son bai’illet, et une came, calée sur l’un des mobiles du mouvement, soulève deux fois par minute l’étrier mobile qui appuie la plume sur le diagramme. L’enregistrement se fait donc par pointés successifs très rapprochés sur un diagramme circulaire.
- On réalise le centrage exact de la feuille de papier à diagramme en faisant coïncider dans trois encoches du papier, une circonférence dessinée sur le diagramme avec un cercle de foi, tracé sur le fond de l’appareil.
- Nous avons encore remarqué, parmi les appareils Chauvin etArnoux,unmégohmmèlre a cadran, comportant un galvanomètre à cadre mobile, suspendu élastiquement, de façon à pouvoir supporter les chocs sans avoir à craindre de détérioration; un pyromètre étalon portatif, dont le galvanomètre possède un bouton de correction, commandant un shunt magnétique réglable, afin d’éliminer les erreurs dues aux variations de la tempéi’ature ambiante; un galvanomètre à miroir, dont la sensibilité est de i millième de micro-ampère par division sur une échelle placée à un mètre ; un pont de Wheatstone permettant la mesure directe des résistances comprises entre i/io d’ohm et i mégohm, et un pont de Kohl-rausch, pour la mesure des résistances po-larisables et des résistances sans self comprises entre i/io d’ohm et 20 mégohms.
- Au stand de la maison Roussell.e et Tournaire étaient exposés de nombreux instruments portatifs (voltmètres, ampèremètres, voltmètres-ampèremètres combinés) ; une boîte decontrôle pour courant alternatif renfermant des instruments destinés à être raccordés à des transformateurs de mesure et de dimensions très réduites : dans ce type d’appareils, le cadi’e mobile embrasse complètement la bobine fixe; un voltmètre ampèremètre à cadre mobile (600 volts, i5o ampères) pour mesures de laboratoire, etc.
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- • Nous signalerons plus spécialement une pile thermo-électrique dans le vide pour la mesure des courants alternatifs. Elle est constituée par un thermo-élément au fer constantan, dont le point de soudure est échauffé par un fil de platine parcouru par le courant à étudier. Ce fil de platine et le thermo-élément sont soudés en croix, au point de soudure même de l’élément, et sont montés dans une ampoule de verre où l’on a fait le vide. Pour protéger celle-ci contre les influences extérieures de la température, elle est enfermée dans une boîte en bois.
- Cette pile s’emploie en combinaison avec un millivoltmètre pour courant continu. Elle offre l’avantage, comparée aux-instruments électrodynamométriques, d’avoir une résistance relativement petite (i à 45 ohms) et sans self.
- L’étalonnage de l’instrument se fait avec du courant continu. Lorsqu’il circule un courant de io milliampères dans le fil chaud, la force électromotrice du thermo-élément varie, suivantles modèles, entre 8 et 2,5 mil-livolts. Dans ces deux cas extrêmes, la résistance du fil chaud est respectivement de 45 et de i ohm.
- En appelant R la résistance du millivoltmètre et R' celle du couple thermo-électrique, la force électromotrice È de la pile se déduit de l’indication du millivoltmètre, lequel mesure la tension aux boxmes V, par la formule :
- D’ailleurs, les intensités passant dans le fil chaud sont entre elles comme les racines carrées des forces électromotrices; on a donc :
- L et E2 sont des constantes de la pile. La formule (i) permet de calculer Ej; d’où I,.
- - Gomme millivoltmètre on peut employer tout galvanomètre sensible; en particulier,
- avec un galvanomètre Deprez-d’Arsonval, à aiguille, d’une résistance d’environ 8o ohms, il est possible de mesurer des intensités de coùi’ant, dans le fil de platine,- comprises entre 0,002 et o,i ampère, suivant les modèles des couples thermo-électriques.
- On peut encore dépasser cette sensibilité en se servant d’un galvanomètre à miroir.
- Nous signalerons encore aujourd’hui un type intéressant de pile électrique à anode régénérable.
- Parmi les piles à un seul liquide, les éléments à électrolytes alcalins et aux oxydes de cuivre ou de nickel, dont le prototype a été établi dès 1882 par MM. de Lalande et Chaperon, présentent des qualités incontestables au point de vue de la constance et de la valeur élevée du débit. On peut même dire, si l’on ne tient pas compte de la force électromotrice de ces éléments, qu’ils participent des propriétés énergiques des piles acides (Bunsen) et des qualités de tout repos des piles à électrolyte salin (Leclanché).
- Toutefois, le prix élevé de l’oxyde de cuivre a limité considérablement le nombre des applications des piles de Lalande et c’est •pourquoi M. A. Wydts a cherché à régénérer ce produit qui se trouve transformé progressivement en cuivre métal par le passage du courant.
- S’inspirant de l’expérience classique du fer pyrophorique, dont l’oxydation spontanée est due à son état de division extrême, cet inventeur a cherché à produire de l’oxyde de cuivre sous une forme de très grande division moléculaire, de façon que chaque particule élémentaire de cuivre réduit puisse être, elle aussi, spontanément réoxydable.
- A cet effet, on précipite par une base une solution aqueuse d’un sel de cuivre; on obtient ainsi de l’hydroxyde de cuivre qui est comprimé en plaques circulaires trouées, à la presse hydraulique, lesquelles sont calcinées dans un four à moufle. Ces plaques ont 4° millimètres de diamètre et 10 millimètres d’épaisseur.
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- La pile se présente donc sous l’aspect suivant (fig. 7): au pôle positif sont enfilés sur une tige de fer des disques d'oxyde de cuivre, sé-
- Fig, 7. — Pile à l'oxyde de cuivre. f
- parés entre eux par des disques de cuivre, et le tout est maintenu comprimé par un ressort; comme électrolyte, une solution de potasse à 3o ou 4o % ; quant a,u pôle négatif, il est constitué par un zinc circulaire.
- Pendant le fonctionnement, l’oxygène se combine au zinc et l’oxyde de zinc, ainsi formé, donne avec la potasse un zincate alcalin; l’hydrogène réduit d’autre part l’oxyde de cuivre. La force électromotrice est égale à 0,9 volt.
- En pratique, avec une différence de potentiel utile de 0,7 volt aux bornes, les consommations des différents produits sont les suivantes : oxyde de cuivre, 2,85 grammes; zinc, 1,86 gramme; potasse, 4,28 grammes.
- Avec 1 i disques d’oxyde de cuivre, d’un poids total de 55o grammes, la capacité utilisable par charge est de 275 ampères-heures. Une exposition de quelques heures à l’air permet de régénérer les positifs.
- Il nous restera, dans un dernier article, à décrire encore les stands de quelques maisons de construction et à jeter un rapide coup d’œil sur les appai’eils d’électricité médicale.
- (A suiv/’e.)
- J. Reyval.
- EXTRAITS DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES
- ARCS ET LAMPES ÉLECTRIQUES
- Des moyens d’améliorer le rendement économique des lampes à arc-flamme modernes. — W. Hechler. — Elektrotechnische Zeitschrift, 21 mars 1912. ,
- Une des plus importantes questions qui se posent actuellement à propos des lampes à arc-flamme est celle de la durée des charbons. On sait que l’on est parvenu après de nombreuses recherches à réaliser des charbons économiques à longue durée pour lampes à arc-flamme à air libre.
- Tant que l’on n’était pas en possession de tels charbons, répondant à toutes les exigences de la technique de l’éclairage moderne, ce n’est que par une construction appropriée de la lampe que l’on pouvait augmenter la durée des charbons. C’est dans ce but qu’ont été créées les lampes pour char-
- bons atteignant jusqu’à 0,^5 mètre de longueur, les lampes à doubles et à multiples paires de charbons, les lampes à magasin.
- De tous ces dispositifs qui, d’après l’auteur, ne résolvaient que très partiellement le problème, il convient de distinguer ceux dans lesquels la prolongation de la durée des charbons est obtenue, non plus en augmentant la longueur et le nombre de ceux-ci, mais en retardant leur combustion.
- L’auteur a exposé antérieurement (*) le principe de ces lampes, basées sur une clôture aussi hermétique que possible de l’espace où se produit l’arc ; il y a lieu dans ces lampes de prévoir des dispositifs spéciaux pour que les dépôts, provenant des gaz dus à la combustion des charbons, ne viennent pas obscurcir la partie du globe située dans le_ cône de
- \l) Elektrotechnische Zeitschrift, 1910, p. g63.
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- rayonnement maximum de l’arc. Mais tandis que la durée des charbons atteint dans ces lampes, par suite de l’admission, aussi limitée que possible de l’air.».cinq à six fois la durée des charbons à flamme brûlant à l’air libre, le rendement lumineux utile de ces lampes reste encore, malgré l’emploi de charbons spéciaux, inférieur à celui des lampes à arc-flamme à air libre.
- C’est cette dernière considération qui a conduit l’auteur à poursuivre des recherches, à la fois théoriques et expérimentales, sur les moyens propres à améliorer le rendement économique de ces lampes. Le problème comportait deux questions : d’une part l’utilisation aussi parfaite que possible d’une tension de réseau déterminée par l’augmentation de la fixité de l’arc en cas d’accroissement de la tension, d’autre part l’amélioration du rendement économique de l’arc-flamme lui-même et, en particulier, de l’arc-flamme à admission d’air réduite.
- Avec les charbons minéralisés actuels, la tension aux bornes du rhéostat représente environ 37 % de la tension totale aux bornes de la lampe. D’après la détermination de la caractéristique de l’arc entre des charbons de cette nature, l’auteur estime que, pour deux lampes de 12 ampères sous 40 volts en série, la tension minima nécessaire aux bornes du rhéostat est de 2 à 3 % de la tension totale aux bornes de la lampe, c’est-à-dire à peine le dixième de ce que l’on rencontre ordinairement dans la pratique. Il est évidemment nécessaire de dépasser un peu ce minimum théorique, afin de limiter, à l’aide d’un rhéostat convenable, à une valeur jjratiquement admissible l’à-coup de courant qui se produit à l’allumage. D’autre part, si l’on parvient, en ajoutant des matières convenables aux charbons, à obtenir, même pour des tensions entre charbons plus élevées, une fixité suffisante de la lumière, on peut augmenter la tension aux bornes de la lampe et, par suite, diminuer la perte de tension dans le rhéostat. Si, à intensité constante du courant, l’intensité lumineuse ne croissait qu’approximativement en proportion directe de la tension entre charbons, le rendement économique de l’installation d’éclairage serait déjà meilleur; pour une même consommation d’énergie de l'ensemble du circuit on obtiendrait plus de lumière. Or, ainsi que l’auteur l’a démontré, l’intensité lumineuse croît, pour les charbons minéralisés ordinaires et dans les limites pratiques de leur emploi, plus vite que la tension entre charbons ; donc, si l’on augmente, pour une tension de réseau et une intensité de courant données, la tension aux bornes de la
- lampe, le rendement économique de l’arc s’améliore, bien que les matières qu'il faut ajouter aux charbons1 pour fixer l’arc entraînent. inévitablement une certaine diminution de ce même rendement ; quoi qu’il en soit, le rendement économique global de l’installation est meilleur et cela seul importe en pratique.
- La démonstration pratique de ce qui précède peut se déduire du montage de trois lampes en série sans rhéostat. Dans ce montage la perte de tension se réduit à la chute dans la ligne et dans les lampes elles-mêmes, laquelle est très faible. Or, ainsi montées, ces lampes consomment 0,175 watt par Hefner hémisphérique, au lieu de 0,193 watt parHefner hémisphérique que consomment deux lampes de même type, brûlant avec la même intensité de courant, mais sous une tension aux bornes de chaque lampe sensiblement plus élevée, avec 16 % environ de chute dans le rhéostat.
- En ce quiconcerne les lampes à arc-flamme à courant alternatif, pourlamême espèce de charbons, et à intensité de courant et tension aux bornes de la lampe égales, l’intensité lumineuse augmente d’environ 33 % , lorsque, au lieu d’une résistance non inductive, on emploie une bobine de self.
- Les courbes des figures ta à 1 d représentent les variations de la consommation spécifique par Hefner, en fonction de la consommation totale, de la tension et de l’intensité du courant, pour deux sortes de charbons ; les courbes en traits pleins se rapportent à des charbons spéciaux pour 3o volts de tension à l’arc, les courbes en traits pointillés à des charbons pour 40 volts.
- ace
- Si l’on fait varier progressivement l’un des deux facteurs influant sur le rendement de l’arc, c’est-à-dire la tension et l’intensité du courant, en maintenant l’autre constant, on remarque que, pour une tension à l’arc constante, la consommation spécifi-
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- que par Hefner diminue lorsque l’intensité du courant augmente, ainsi que le montre la figure i b. Dans cette dernière figure les valeurs relatives aux intensités élevées se rapportent à des arcs entre charbons sensiblement plus forts que les valeurs relatives aux faibles intensités. Or l’intensité lumineuse d’un arc entre charbons d’assez fortes di-ménsions est plus faible, toutes choses égales d’ailleurs, que celle d’un arc entre charbons plus minces; c’est pourquoi les courbes delà figure i b paraissent avoir une allure décroissante moins rapide, c’est-à-dire que la différence entre les valeurs relatives aux faibles intensités et aux intensités élevées est moins accusée que si toutes ces valeurs se rapportaient à des charbons de même section. Les variations de la consommation spécifique, en fonction de l’intensité du courant, sont encore plus nettement indiquées sur la figure \f, qui représente ces variations pour un arc entre une cathode en magné-tite et une anode en cuivre, à tension de l’arc et à section des électrodes constantes.
- Donc, tandis que la consommation spécifique par Hefner à tension constante diminue, au moins dans les limites correspondant à la pratique, lorsque l’intensité du courant augmente, la courbe représentative de la consommation spécifique en fonction de la tension de l’arc et à intensité de courant constante montre une valeur optima, ainsi que le représentent les figures ic à ic; les figures ic et id se rapportent respectivement aux mêmes sortes d’électrodes que les figures la et ib, la figure le aux mêmes électrodes que la figure if. Ces mesures se rapportent à une section constante des électrodes.
- Il y a lieu de remarquer que les valeurs optima respectives des deux courbes c et d correspondent à des tensions sensiblement plus élevées que celles auxquelles fonctionnent habituellement les lampes à arc, tandis que, pour l’arc à magnétite, la valeur opti-ma correspond à la tension usuelle. Etant donné que la valeur optima dépend exclusivement de la nature des électrodes, il y aurait donc lieu de chercher à modifier la composition des électrodes des lampes à arc-flamme, de telle sorte que, pour celles-ci également, la valeur optima correspondît à la tension normale, si l’on ne parvenait pas, comme il a été dit plus haut, à augmenter, pour une tension de réseau constante, la tension de l’arc, c’est-à-dire à rapprocher celle-ci de la valeur correspondant à la consommation optima. On a émis à plusieurs reprises cette opinion que le rendement économique d’une lampe à arc diminue lorsque la tension entre électrodes |
- augmente ; cette opinion, erronée ainsi que le montrent les courbes précédentes, provient de ce que les mesures ont été limitées à des tensions sensiblement plus basses que la tension correspondant à la consommation optima.
- Dans un arc-flamme entre charbons minéralisés, l’émission de lumière provient, d’une part des électrodes incandescentes, d’autre part des vapeurs à haute température qui prennent naissance entre les électrodes.
- On estimait autrefois que la proportion contributive de ces vapeurs à l’émission de lumière était de a5 % environ ; des expériences plus récentes ont donné pour ce chiffre la valeur de 36 % environ ('). Mais l’auteur estime que ce dernier chiffre est encore trop bas et que la détermination indirecte de la répartition de l’émission lumineuse dans l’arc peut donner des résultats plus exacts ; cette dernière répartition est en effet étroitement liée à la répartition de l’énergie dans l’arc, laquelle est facilement accessible à la mesure et dépend, puisque l’intensité est la même dans toutes les parties de l’arc, de la répartition de la tension dans celui-ci. On sait que, entre la surface incandescente de l’anode et la colonne de vapeurs lumineuses se produit une chute de tension, dite chute anodique ; de même entre l’arc et la cathode se poduit une chute de tension dite chute cathodique.
- Le reste de la tension entre les électrodes intéresse la colonne de vapeurs. Les grandeurs respectives de ces diverses chutes de tension, lesquelles dépendent de la nature des électrodes, se déterminent par la mesure de la différence de potentiel entre les électrodes et une ou plusieurs sondes introduites dans l’arc à différents points. Etant donné qu’il n’est pas nécessaire, pour atteindre le but que l’on se propose ici, de séparer les chutes de tension respectives aux deux électrodes, il suffît, pour déterminer le rapport entre la chute de tension totale dans la colonne de vapeurs et la chute de tension totale entre les électrodes, de connaître la caractéristique de l’arc entre les électrodes en question pour deux longueurs au moins de l’arc. A l’aide de celles-ci on peut établir la courbe de variation de la tension totale de l’arc en fonction de la longueur de l’arc, à intensité constante. Si l’on admet que les lois établies pour l’arc entre charbons purs dans l’air, et pour des intensités et: des longueurs d’arc très faibles, s’appliquent également aux arcs entre charbons minéralisés^ on peut
- (') Elektrotechnische Zeitschrift, 1905, p. 67.
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- en déduite la répartition de l’énergie pour la longueur d’arc O, c’est-à-dire l’énergie ou la tension qui se rapporte aux deux surfaces séparant les vapeurs et les électrodes. Si l’hypothèse précédente ne s’applique pas rigoureusement, ainsi que c’est le cas dans la réalité, aux charbons minéralisés, on connaît du moins le sens de la différence ; on peut donc évaluer avec une certaine précision la limite supérieure de la quantité d’énergie ou de tension se rapportant aux extrémités des électrodes.
- Ampères.
- a. — Courbe e = f (i) pour 1=8 millimètres.
- La courbe supérieure de la figure a représente la caractéristique d’un arc entre charbons purs homogènes, lacourbe moyenne celle d’un arc àmagnétite, et la courbe inférieure celle d’un arc-flamme, pour une même longueur d’arc de 8 millimètres. On voit que les variations de la tension en fonction de l’intensité affectent, pour ces trois espèces d’arcs très différentes etdans les limites d’intensité des courbes, une allure assez régulière. La figure 3 représente les variations de la tension de l’arc en fonction de la longueur de celui-ci pour une intensité constante de G ampères. Si cette dernière fonction avait également, pour les trois espèces d’arcs et pour les plus faibles longueurs de ceux-ci, une allure régulière, le point d’intersection des courbes qui la représentent avec l’axe des ordonnées donnerait la somme des chutes de tension à l’anode et à la cathode. Mais, ainsi qu’on l’a vu plus haut, la fonction e =f[l) n’est représentée, pour les faibles longueurs d’arc, par une ligne droite que dans le cas de charbons homogènes purs. Pour l’arc entre charbons minéralisés et l’arc à magnétite, cette fonction est vraisemblablement représentée par des courbes inclinées vers le bas. Sil’on se base sur ces dernières courbes, on trouve comme somme des chutes de tension aux deux électrodes les valeurs de 41 volts pour l’arc entre charbons purs, de 2.4 volts pour l’arc à magnétite et de i5 volts pour l’arc flamme. Donc, pour une tension d’arc de 45 volts entre charbons |
- homogènes, de 80 volts entre électrodes de l’arc à magnétite et de 40 volts entre celles de l’arc-flamme, la chute de tension et, par suite, l’énergie absorbées par les vapeurs sont de 9 % environ pour l’arc entre charbons purs, de 70 % pour l’arc à magnétite, de 55 à. 60 % pour l’arc-Bamme. Si l’on suppose, ainsi que cela est admissible en première approximation, que l’émission de lumière des surfaces incandescentes de l’électrode et celle de l’arc lui-même sont proportionnelles à la consommation d’énergie et, par suite, à la chute de tension dans les parties correspondantes, les vapeurs participent pour 55 à 60 % à l’émission de la lumière; les surfaces incandescentes des électrodes rayonnent le reste.
- Etant donné le rayonnement lumineux considérable des vapeurs, toute modification de leur conformation et de leur quantité doit donc influer sur leur émission de lumière.
- Or il est établi que la section moyenne de la colonne de vapeur lumineuse d’arcs, très semblables aux arcs-flammes produits entre charbons minéralisés, croît seulement un peu moins vite que l’intensité du courant, toutes choses égales d’ailleurs. Par suite, la grandeur des surfaces extérieures des vapeurs, qui refroidissent ces dernières croît aussi plus lentement que l’intensité. Donc la densité du courant dans les vapeurs et, par suite, la température de celles-ci augmentent ; il s’ensuit que la consommation d’énergie par Hefner dans les vapeurs diminue et que le rendement économique s’améliore.
- La température des vapeurs dépend en première ligne de la densité de courant qui y règne, mais aussi, d’autre part, de la chaleur rayonnée par les surfaces incandescentes des électrodes. L’influence de ces dernières surfaces est d’autant plus grande que l’arc est plus court. Il est évident que l’on ne peut pas,, pour diverses raisons, réduire la longueur de l’arc au-dessous d’une certaine limite sans diminuer le rendement lumineux.
- Or, d’après les recherches de l’auteur, la longueur de l’arc entre charbons minéralisés, dans les limites à considérer au point de vue de l’éclairage, croît proportionnellement à la tension de l’arc ; donc le rayonnement lumineux doit, ainsi que les mesures l’indiquent, passer par un maximum pour une certaine longueur d’arc dépendant de la matière qui constitue les électrodes.
- Par contre, si l’on augmente la chute de tension dans la colonne lumineuse, on améliore le rendement lumineux de l’arc-flamme, ainsi que l’indiquent les
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- mesures effectuées sur l’arc au mercure dans les lampes en quartz.
- Tout refroidissement des vapeurs lumineuses d’un arc quelconque ou des surfaces des électrodes doit entraîner une diminution du rendement lumineux. On sait que ce rendement diminue lorsqu’on augmente la section des électrodes, toutes choses égales d’ailleurs ; ceci doit être attribué à la conductibilité calorifique des électrodes laquelle, à intensité de courant constante, croît avec la section de celles-ci.
- La diminution du rendement économique de l’arc-flamme, lorsqu’on réduit l’admission d’air entre les mêmes électrodes, est avant tout une suite directe des modifications de température.
- Avec les arcs à air libre, la température nécessaire au maintien d’un arc dans des conditions déterminées est atteinte surtout grâce à la chaleur due au courant, mais aussi grâce à la quantité de chaleur due à la combinaison du charbon avec l’oxygène de l'air. Cette chaleur de combustion dépend de la teneur en oxygène de l’atmosphère entourant l’arc ; si on réduit cette teneur, ainsi que c’est le cas dans les lampes à admission d’air limitée, la température de l’ensemble de l’arc et, par suite, l’émission de lumière de celui-ci baissent.
- Pour obtenir la même température qu’avec les arcs à air libre, il est nécessaire de fournir à l’arc une plus grande quantité d’énergie, c’est-à-dire, si l’intensité reste constante, d’augmenter la tension entre les électrodes.
- Millimètres.
- Fig. 3. — Courbe e = f (l) pour i — 6 ampères.
- L’influence de la réduction de l’admission d’oxygène est d’ailleurs mise en évidence par les caractéristiques ; sur la figure 4, la courbe A représente la ca-ractéristiqué d’un arc entre charbons purs de /, millimètres de longueur et la courbe B celle d’un arc de même longueur entre les mêmes électrodes en vase clos. On voit que l’arc enfermé exige, pour la môme intensité de courant, une tension sensiblement plus élevée que l’arc à air libre.
- La plus grande partie de la.différence de tension se rapporte aux chutes de tension aux électrodes. Celles-ci sont de 5o volts environ à l’air libre, de 70 volts en vase clos. Si l’on emploie des charbons pour arcs-flammes à air libre dans des lampes à admission d’air réduite, et cela à la même intensité et sous la même tension, l’arc devient plus court, car la chute de tension dans les vapeurs diminue, tandis que les chutes aux électrodes augmentent. Cette modification de répartition de la tension s’accompagne d’une diminution de température, laquelle contribue pour la plus grande part à l’abaissement du rendement économique. Pour améliorer celui-ci il faut employer des charbons spéciaux pour lampes à arc-flamme enfermés, lesquels contiennent plus de sels minéraux que les charbons pour arcs à air libre ; grâce à cette plus grande teneur en sels minéraux on obtient, du moins en vase clos, la même longueur d’arc que dans des lampes à arc-flamme à air libre, si l’on emploie pour ces dernières les charbons qui leur sont destinés. Toutefois l’emploi de charbons spéciaux fortement additionnés de sels minéraux, de l’espèce habituellement emplo)rée, ne permet pas encore d’obtenir, à admission d’air aussi réduite que possible, le rendement économique des lampes à arc-flamme à air libre.
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- Fig. 4.
- En effet, si l’on place ces charbons spéciaux sur des lampes à arc-flamme à air libre, l’arc atteint, par suite de la haute teneur en sels minéraux de ces électrodes, une longueur sensiblement supérieure à l’écartement maximum entre électrodes compatible avec la construction de la lampe ; on obtient alors un arc fortement incurvé et tournant sans cesse autour des électrodes.
- En outre, des phénomènes d’ordre secondaire, dus à la teneur en oxygène de l’atmosphère entourant l’arc, teneur trop élevée pour ces charbons spéciaux,
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- rendent l’eihploi de ces derniers pratiquement impossible dans lés lampes à air libre.
- Dans les lampes à arc-flamme à courants alternatifs également, l’influence des variations du courant, de la tension et de la longueur de l’arc peut être déterminée directement d’après la caractéristique. Les résultats sont tout à fait semblables à ceux qui ont été exposés plus haut pour les lampes à courant continu. Avec l’arc à courant alternatif également, la consommation spécifique par Hefner augmente à intensité constante et à tension croissante, à partir d’une certaine longueur d’arc. Les résultats des recherches de l’auteur l’ont conduit à la conclusion suivante : on ne peut pas atteindre une amélioration sensible du rendement économique de l’arc-flamme en augmentant la tension de l’arc, avec l’emploi des charbons utilisés habituellement jusqu’ici. Ce ne sera que si l’on parvient à établir des électrodes pour une plus grande concentration d’énergie dans Tare lui-même — électrodes pour arcs courts et tensions élevées entre elles — que l’on pourra atteindre une amélioration sensible du rendement économique de l’arc-flamme.
- D’autre part, au lieu de chercher à améliorer le rendement économique de l’arc en augmentant sa température ou en diminuant les pertes de température, on peut chercher à tirer la meilleure utilisation possible d’une température déterminée. On sait qu’une grande partie de l’énergie calorifique des sources lumineuses artificielles se perd sous forme de rayons caloriques obscurs. Le rapport des rayons visibles, compris entre o,4t et 0,76 p., au nombre total des rayons ém is, c’est-à-dire le rendement lumineux, est, avec les lampes à arc, de 10 à 17 % selon la nature des électrodes ; avec les plus récentes lampes à filament métallique il est par contre de 4 à 5 % seulement.
- La figure 5 représente la comparaison de la répartition de l’énergie dans la partie visible du spectre d’une lampe à charbons minéralisés et de la répartition de l’énergie aux mêmes points dans une lampe à filament de carbone.
- Les ordonnés de cette figure indiquent combien de fois l’intensité lumineuse de chaque bande est plus forte dans l’arc que l’intensité lumineuse de la partie correspondante dans le spectre de la lampe à filament de carbone. Le spectre de l’arc est caractérisé par deux larges bandes intensives dans le vert-jaune et dans l’orangé ; la première de ces bandes correspond à peu près avec le maximum de la courbe de sensibilité de l’œil, tracée sur la figure 5 en pointillé.
- La couleur de l'arc et l’intensité lumineuse de l’ensemble de ses rayons visibles dépendent essentiellement de la position et de l’intensité de ces deux bandes d’absorption. Toutes choses égales d'ailleurs au point de vue électrique, les électrodes additionnées de sels à lumière blanche ou rouge fournissent un arc d’un rendement economique sensiblement moindre que les électrodes à lumière jaune, pour la même teneur pourcentuelle des électrodes en sels minéraux. Pour un sel minéral déterminé, le rendement économique croît jusqu’à un certain pourcentage de l’électrode et reste ensuite constant; c’est, d’après l’auteur, pour ce pourcentage critique qu’est atteinte la limite correspondant à la vaporisation maxima utile des sels; le reste des gaz se perd sous forme de fumée.
- Il y a intérêt, d’autre part, à employer pour les sels, les métaux ou les composés chimiques à la constance de température desquels les nouvelles lampes à filament métallique doivent principalement leur supériorité sur les lampes à filament de carbone. Les électrodes renfermant des sels de cette espèce donnent un rendement économique sensiblement meilleur que les électrodes ne contenant que les sels employés jusqu’ici.
- 650[Lfi,
- Violet Orangé
- Fig. 5.
- Dans la combinaison de selsde diverses espèces, en outre de la nature des divers composants, le rapport entre les quantités respectives de ceux-ci a une grande importance au point de vue du rendement économique. C’est ainsi, par exemple, que le rendement lumineux de l’arc à la magnétite s’améliore au fur et à mesure que l’on augmente jusqu’à 5o % la teneur en oxyde de zirconium de l’électrode ; au delà de cette limite il devient, par contre, plus mauvais. L’oxyde d’uranium a une influence analogue.
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- L’oxyde de titane améliore le rendement lumineux proportionnellement à son propre pourcentage jusqu’à ioo % . Toutefois, à l’emploi pratique d’électrodes en oxyde de titane pur s’opposent des difficultés que l’on ne peut écarter que par l'addition dé matières appropriées, ce qui a pour résultat de diminuer le rendement lumineux.
- C’est à des difficultés analogues qu’il y a sans doute lieu d’attribuer, au moins en partie, le fait que ce n’est qu’après de longues recherches que l’on est parvenu à réaliser des électrodes spéciales permettant d’obtenir avec les lampes à arc-flamme à admission d’air très réduite un rendement économique se rapprochant de celui des lampes à arc-flamme à air libre.
- Mais le but n’est pas encore complètement atteint. Certains modèles d’électrodes satisfaisant aux conditions précédentes, que l’on est parvenu à obtenir actuellement, ne sont encore que des modèles de laboratoire.
- La fabrication industrielle doit répandre les électrodes répondant à ces conditions et dont l’emploi est pratiquement avantageux.
- M. K.
- APPLICATIONS MÉCANIQUES
- Calcul de la force portante d’un èlectro-aimant(l). — K. Euler, chargé de cours à l’Ecole technique supérieure de Breslau (2).
- Le calcul d’un électro-aimant par la formule de Maxwell donnant la force portante Z en fonction de l’induction B et de la surface F n’offre aucune difficulté, lorsqu'il s’agit de surfaces de fer en contact.
- La formule est toujours applicable et donne des résultats très précis.
- Mais on sait que de tels aimants ne s’emploient guère dans la technique des courants forts. On utilise alors des aimants à noyau mobile, dans lesquels l’entrefer a des dimensions variables sui-
- (* *) Celte étude est extraite de la brochure publiée sous ce titre par l’éditeur Julius Springer à Berlin. (Voir aussi Elektrische Kraftbetriebe und Bahnen, 1911, p. 551.)
- (2) Elektrische Kraftbetriebe und Bahnen, 14 et a4 décembre 1911.
- vant la position du noyau et clans lesquels tout contact entre les surfaces polaires est intentionnellement évité.
- Mais alors, si l’on calcule la force portante d’un tel ajmant, il se présente une première difficulté : on ignore l’intensité du flux de force circulant dans l’entrefer et la valeur de l’aimantation des surfaces externes du noyau.
- Or, comme le flux de force est disséminé de façon très irrégulière et peu précise, en calculant la force portante d’après la formule précitée, on obtient un résultat qui peut être très inférieur (*) et l’écart constaté peut être considérable (2). Si maintenant les surfaces polaires sont coniques au lieu d’être planes, comme cela se rencontre assez fréquemment, le calcul devient encore plus difficile, car on ignore la marche des lignes de force entre deux surfaces coniques, et la connaissance de la distribution du flux sur les surfaces coniques supérieures est d’une importance capitale pour le calcul. Benecke (3) a bien avancé que, pour les petites distances polaires, les lignes de force sont perpendiculaires aux surfaces, mais sa remarque n’est guère fondée, et des expériences ultérieures ont même démontré qu’elle était inexacte.
- On a alors pensé à s’aider des équations du travail opéré dans l’intérieur de l’aimant par la force électrique. Ce procédé donné par E. Cohn (*), puis développé par F. Emde(b),sebasesurle calcul de la marche des lignes de force (circuit parcouru par le flux) dans la bobine de l’électroaimant pour diverses positions du noyau mobile et diverses intensités du courant, ainsi que sur le calcul des différents-coefficients de self-induction. C’est ici que se rencontre, dans la pratique, la difficulté. La marche des lignes de force,en général, ne peutêtre calculée si on ignore
- (') La formule delà force portante donnée par Hell-muiKl (Elektrotechnische Zeitschrift, 1903, p. 713) pour les
- B2 F*
- grandes distances polaires, Z = ——, est théoriquement inexacte.
- (a) M. Vogei.sa.ng. Des électro-aimants pour courants continus, Elektrotechnische Zeitschrift, 1901, p. ij5.
- (3) W. Benecke. De l’influence de la forme des pôles sur la force portante, Elektrotechnische Zeitschrift. 1901,
- p. 542.
- (*) E. Cohn. Le champ électromagnétique, Leipzig, 1900, p. 5a3 h Sïfl.
- (s) F. Emde. Rapport du travail mécanique dans les électro-aimants avec l’énergie développée, pour diverses perméabilités,Elektrotechnische Zeitschrift, 1908, p. 817. Voir aussi : Calcul des électro-aimants, Elektrotechnik und Maschinenbau, 1906, p. g45.
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- leur répartition à l’intérieur de l’aimant. Tout procédé de simplification ne peut que conduire au même résultat que le calcul direct de la force portante par la formule de Maxwell (*).
- Principe des essais.
- En introduisant une bobine exploratrice au point où l’on veut faire les mesures et en excitant l’aimant dans la bobine, on obtient une force électromotrice d’induction qui décroît jusqu’à o.
- Le courant a alors sa valeur maxima et aucune modification ne survient dans la marche des lignes de force. Sous la réserve qu’aucun événement extérieur ne viendra influencer l’expérience, la force électromotrice induite est donnée par la relation :
- E = n — X io—8 volts dt
- n désignant le nombre de spires, y le flux de force; indique par suite la variation du nombre de lignes
- de force par unité de temps.
- On en conclut que la valeur du flux est :
- L’intégrale ^ E dt désigne l’aire comprise entre
- l’axe des abscisses et la courbe de la force électro-motrice. On a donc :
- cp = const. X E,
- l’aire l1’ étant liée à la valeur maxima de l’intensité Lnax et au flux de la bobine. Par ce procédé on trouve des valeurs F,, F2, etc. pour diverses positions du noyau et diverses intensités et par suite les
- flux ip,, <f2, etc., correspondants. La différence entre deux valeurs ainsi obtenues tpi — cp2 indique la dispersion des lignes de force. On peut alors déterminer la distribution de ces lignes de force.
- Il reste à connaître les variations du courant et de la force éleclromotrice en fonction du temps.
- Le procédé choisi (2) consiste à régler, à l’aide d’un
- (') P. ScHiEMANN.Le travail mécanique dansles aimants et ses rapports avee l’énergie développée, Zeitschrift fïir Electrolechnik, Wien, 1905, p. 483.
- (2) Voir Hilpert. De la force portante des masses influencées par l’énergie électrique et de son calcul par la méthode graphique, p. 11 et 12, Munich, 190.5. Elek-trische Krafthelriehe and Bahnen, 1906, p, 62.
- mülivoltmètre et d’un compteur de temps, l’aimantation d’une façon progressive et régulière. En fermant le circuit inducteur, l’aimant ne prend pas de suite son courant maximum. Le temps nécessaire au courant pour atteindre cette valeur maxima s’obtient assez approximativement à l’aide de la résistance du circuit inducteur. Pour un courant Imax de 19, 3o ou /|5 ampères, on obtient 60, 45 et 20 secondes (*).
- Voici la marche des expériences :
- Un premier stylet, mû par un électro-aimant, dans le circuit duquel sont intercalés un accumulateur et un mécanisme d’horlogerie, trace de petits traits à chaque fermeture du circuit par des contàcts portés par le mouvement d’horlogerie.
- Deux autres stylets identiques sont intercalés dans des circuits qu’une clé Morse permet de fermer à volonté, pendant l’expérience, chaque fois que les ampères ou les volts ont varié d’une quantité déterminée. A cet effet, les deux clés Morse sont actionnées par des opérateurs qui tiennent les yeux fixés sur l’ampèremètre et sur le voltmètre respectivement.
- On obtient ainsi trois courbes superposées, qui
- Fig'. 1. — Variation du courant d’excitation J et de la force électromotrice EM induite dans la spire d’épreuve en fonction du temps. Calcul du (lux <p à l’aide de la courbe EM.
- permettent de tracer les courbes des variations de l’intensité du courant et de la force électromotrice en fonction du temps (fig. 1).
- f1) Voir Schwaigkk. Mise en circuit des machines auto-excitatrices, Elektrotechnik und Maschinenhau, 1910, P- 9*9-
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- En calculant auplanimètre les surfaces comprises entre Taxe des abscisses, la courbe de la force électro-motrice et l’ordonnée du temps on obtient le flux cp4 qui a traversé la bobine pendant ce temps, et comme le courant a atteint une intensité L, on en déduit que cpt est le flux correspondant à cette valeur Ii. En calculant ce flux pour diverses valeurs du temps, on obtient une courbe <p =r f[t\ (fig. i) indiquant les variations du flux. La comparaison de cette courbe et de la courbe de l’intensité montre la variation du flux cp en fonction de l’intensité du courant d’excitation.
- dispositif, on aurait dû se borner à 8 ampères.
- L’aimant est installé horizontalement sur un châssis formé par des fers en U. Le noyau peut se déplacer à l’aide d’un volant et un vernier en note les déplacements.
- Les appareils de mesure.
- Le choix des instruments de mesure est subordonné aux deux conditions suivantes :
- i° Que le calcul de la force électromotrice induite
- Ampères.
- Fig. a. — Variation de la force portante, pour différentes courses, en fonction du courant d’excitation.
- Les expériences ont porté sur un frein à solé-noïde de Siemens-Schuckert. La force portante est de 8oo kilogrammes pour 46000 ampères-tours et une course de 1 centimètre. L’angle du cône a 6o°. A l’intérieur de l’aimant se trouvent 20 bobines d’épreuve, distantes de 35 millimètres ; à l’extérieur se trouvent trois autres bobines (nos 21 à a3) distantes de 60 millimètres. Chaque bobine a a5 spires de cuivre de 0,6 millimètre.
- Vu réchauffement auquel est exposé le cuivre, toutes les surfaces des bobines sont refroidies par de l’air à 6 atmosphères de pression; cela permet d’avoir un courant de iGampèrcs, alors que, sans ce
- soit très précis et indépendant de la température et des variations de résistance qu’elle provoque;
- 20 Que le système mobile s’oppose le moins possible à la marche du flux et qu’il ait le moins d’oscillation possible, afin de pouvoir marquer des valeurs instantanées.
- Ces deux conditions ne pouvant rigoureusement être obtenues avec le même instrument, Siemens et Halskc créèrent un voltmètre spécial répondant le plus possible à ces conditions.
- La mesure du temps était assurée par un compteur qui fermait le circuit chaque demi-seconde et le rouvrait un quart de seconde après.
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- Un dynamomptre d’une puissance de 5oo kilogrammes donnait la mesure de la force portante.
- L’appareil enregistreur, construit spécialement pour ces expériences, comprenait un système enregistreur proprement dit et un moteur électrique.
- Le système enregistreur comprenait quatre stylets et un tambour à papier.
- Les quatre stylets étaient fixés à côté l’un de l’autre et leurs oscillations transmises par un système de leviers; ils traçaient des courbes dentelées, les parties rectilignes des dents correspondant à l’instant de la mise en circuit.
- o to x 30 40 so 6o ?o aa 90 no k m ao m eo
- Millimétrés.
- Fig. 3. — Variation de la force portante pour différents courants d’excitation en fonction de la course.
- Le mouvement de l’enregistreur était donné par le moteur précité, muni d’un volant, avec réducteur de vitesse.
- Des démultiplicateurs de i/ioo, 1/200 et i/iooo permettaient,avec un moteur de 2 200 tours,de donner au cylindre qui avait 20 millimètres de diamètre des vitesses linéaires de 23 millimètres, n,5 millimètres et 2,3 millimètres. En faisant varier la résistance,on pouvait encore agir sur la vitesse du cylindre et la faire varier progressivement de 23 à 1 milli-mèù'e.
- Le moteur, recevant le courant d’une batterie de 220 volts, était relié par des courroies au générateur.
- Ce dernier était , une machine de iio volts.
- Au cours de l’expérience, diverses difficultés peuvent se rencontrer. Le dynamomètre peut
- Secondes.
- Fig. 4* — Courbes du courant, de la force électromotrice et du flux de dispersion (en millivolts-secondes) entre bobines voisines pour une course de i5o millimètres.
- accuser des valeurs très diverses, avec des écarts de 5o % parfois ; cela est dû au sens de la vaiûation du magnétisme pendant la mesure ; selon que le
- soz6
- 6t0,9
- Fig. 5. — Courbes de courant, de la force électromotrice et du flux des bobines d’épreuve pour 28 millimètres de course.
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- flux croit ou diminue, les valeurs lues sont trop petites bu trop grandes. Cette difficulté peut être tournée, car l’altération de la force portante a une valeur maxima de quelques kilogrammes seulement, suivant que le courant d’excitation croît ou diminue.
- La figure 2 donne la valeur de la force portante en fonction du courant. Au-dessus de 5oo kilogrammes, les valeurs n’ont pu être mesurées, et sont complétées à l’aide de courbes données par les constructeurs. On en déduit les variations de la force portante en fonction delà course(fig.3). On peut donc calculer par planimétrage la valeur du travail mécanique accompli.
- Au début, le noyau est aimanté pendant i heure et demie et refroidi par l’air, de façon à atteindre rapidement une température constante.
- En général, les flux des bobines considérées isolément ne peuvent être mesurés directement avec précision, à cause du flux perdu.
- La direction du flux dans l’entrefer s’obtient facilement par la direction de ce flux à l’intérieur des bobines.
- Les figures 4 et 5 donnent les courbes du courant, de la force électromotrice, du flux à l’intérieur des bobines et du flux perdu entre bobines, en fonction du temps.
- En multipliantles valeurs obtenues sur ces courbes pour le flux par un coefficient convenable, on obtient des millivolts-secondes.
- L’équation est :
- = i/ï5x io5 millivolts-secondes = 4 ooo millivolts-secondes.
- La figure 6 donne les courbes des flux ainsi obtenus.
- La précision de ces calculs est très satisfaisante et l’écart atteint rarement 5 % .
- Au moyen de cette méthode, on peut alors trouver la direction des lignes de force à l’intérieur de l’aimant.
- Le flux étant calculé enmillivolts-secondes, au lieu de l’être en unités C.G.S., les tubes de force sont alors dessinés sur le schéma de l’aimant et on inscrit sur chacun d’eux le nombre de millivolts-secondes correspondants. En multipliant ce nombre par 4 ooo, on a le flux en unités C.G.S. Les figures 7 et 8 donnent quelques tubes de force ; il est à noter que chaque tube de force (compris entre deux lignes de force dessinées sur la figure) contient toutes les lignes de force notées sur le dessin. Ces schémas donnent aussi le parcours du flux dans les masses de
- fer pour la distance polaire dê 28 millimètres et pour quelques positions du noyau ; on généralise facilement ces résultats.
- Fig. 6. — Flux totaux et de dispersion d’une bobine seule pour 28 millimètres de course.
- Il est à noter que le flux total peut se diviser en 3 ; le flux utile a qui circule entre les surfaces coniques (fig. 9) et deux flux b et c qui se perdent dans les masses de fer. Ces flux perdus sont assez considérables et s’augmentent encore par la rotation du noyau qui a pour effet de faire diverger vers l’extérieur les lignes de force. —
- On ne peut avoir une représentation bien régu-
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- Hère des tubes de force, dont la marche varie avec le courant.
- La direction divergente du flux qui va des sur-
- raison du travail ainsi calculé avec le travail trouvé expérimentalement accuse une différence de a % environ. Cela permet de conclure à l'exactitude des
- jfjg. „ __Distribution des lignes de force pour 28 millimètres de course. Les nombres marqués en millivolts-secondes, mul-
- tipliés par 4000, donnent la valeur des flux en unités G.G.S (10 ampères).
- faces coniques du noyau aux surfaces cylindriques fixes extérieures fait croître la conductibilité de l’entrefer avec le courant.
- valeurs du flux et de sa répartition, obtenues par ce procédé.
- De la connaissance des tubes de force (fig. 11 à
- Fig. 8. — Répartition des lignes de force pour 28 millimètres de course (40 ampères).
- La distribution des lignes de forces s’établit par un procédé très simple donné d’abord par Colin (') et généralisé ensuite par Emde (2). Il consiste à calculer le travail mécanique à l’intérieur de l’aimant, au moyen de la surface comprise entre deux courbes figuratives du flux de force, en fonction du courant (®).
- Connaissant exactement la distribution du flux pour
- des courses de a8 et i5o millimètres, on en déduit le flux de force pour divers courants (*). On obtient ainsi la courbe donnée sur la figure io et on en déduit le travail mécanique en watts-secondes, et en kilogrammètres (en divisant par 9,81). La compa-
- () E. Cohn. Le champ électromagnétique, Leipzig, 1900, p. 5z3 à 526.
- (2) F. Emde. Rapport du travail mécanique dans les électro-aimants avec l'énergie développée dans diverses perméabilités,Elektrotechnische Zeitschrift, 1908, p. 817. Voir aussi Calcul des électro-aimants, Elektrotechnik and Mascliinenbau, 1906, p. 945.
- (3) Pour plus de détails voir la Thèse, p. à 5g.
- (•) Voir Thèse, p. 60, 4e tableau.
- i3), on peut déduire la valeur du flux dans les
- Ampères.
- Fig. 10. — Calcul du travail mécanique de l’électro-aimant entre i5o et 28 millimètres de. course, en partant des deux courbes des ampères-tours. (Dans le tableau : irc colonne, ampères; 2* col., watts-secondes; 3' col , kilogrammètres).
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- diverses parties de l’aimant. On peut ainsi évaluer le coefficient de fuite, c’est-à-dire le rapport et entre le flux qui passe dans l’aimant <pE et celui qui s’écoule des surfaces coniques du noyau.
- équidistantes aux abscisses, la largeur des tubes de force est donnée par la distance horizontale des points de la courbe ainsi déterminés. En reportant les points ainsi déterminés sur le dessin de l’aimant
- On trouve ainsi que le coefficient a atteint des valeurs assez considérables (i,6), mais qu’il s’abaisse à 1,4 lorsque le courant augmente. Pour les écartements voisins de 28 millimètres, u est constant et s’écarte peu de io % .
- et en les joignant (fig. ii, n, i3), on obtient avec grande approximation le nombre des lignes de force et les dimensions des tubes de force.
- L’examen desfigures iaet i3 montre que, contrairement àla manière de voir usuelle,les lignes de force,
- Pour avoir une plus exacte répartition des lignes de force dans l’aimant, on peut encore calculer les dimensions des tubes de force, dans leur partie
- quoique rectilignes entre les deux surfaces coniques, ne leur sont pas nécessairement perpendiculaires, quelle que soit l’aimantation (1).
- On peut remarquer que la direction des lignes de force supérieures varie avec l’aimantation; pour io ampères elles atteignent à peine la bobine 14, et pour 4o ampères, elles dépassent de beaucoup la bobine 16,
- Connaissant les flux, on calcule la force portante.
- La formule de Maxwell (2) est, comme on le sait :
- /.B V F / i
- \ioo/ '><'24,65Vio(
- <P
- Fig. i3. — Distribution des lignes de force entre les surfaces coniques pour 10 ampères et 28millimètres de course.
- médiane entre les bobines, à l’aide de la courbe des flux en fonction des distances des différentes bobines. Si l’on coupe cette courbe par des parallèles
- -------;Kg.
- 000/ \i 000j 24,65 F
- Cette formule peut s’employer même lorsque (*)
- (*) W. Benecke. De l’influence de la forme des pôles d'un aimant sur sa surface portante, Elektroteclinische Zeitschrift, 1901, fp. 54a et J. Liska, Elektrotechnische Zeitschrift, 1910, p. 1 021.
- (2) F. Emde conteste à Maxwell la paternité de cette formule (Elekirotechnik and Maschinenhau, 1906, p. 945; Eleklrische Kraftbetriebe und Bahnen, 1910, p. 55i).
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- l’entrefer est assez large, pourvu qu’il existe un chaqtp homogène (*). En remarquant que les forces portantes n’apparaissent que là où les lignes de force passent d’un milieu perméable dans un autre qui l’est plus ou moins, ici l’air et le fer (2), on peut ainsi analyser les surfaces du noyau et reconnaître les lignes de force qui les traversent.
- Fig. 14. — Comparaison des forces portantes mesurées (m)uvcc celles calculées (c) par la formule de Maxwell.
- Comme la force portante, dans une direction donnée, est la somme des composantes agissant dans cette direction, et que les forces perpendiculaires à la direction du mouvement du noyau ne remplissent pas cette condition, il s’ensuit que, pour le calcul de la force portante par la formule de Maxwell, peuvent seulement être utilisées les surfaces coniques inférieures du noyau et sa surface terminale (3), à l’exclusion du porteur cylindrique du corps du noyau.
- On en déduit immédiatement les flux qui traversent les différentes bobines d’épreuve réparties le long de l’entrefer; le flux aux environs du sommet varie proportionnellement à la section transversale.
- RESULTATS
- Au moyen de ces flux, on calcule la force portante
- (•) Kapp. Des machines électriques (Dynamos), 1904, p. 38 et Benisciike. Les bases scientifiques de l’électrotechnique, Berlin, 1907, p. 177.
- (2) M Vogelsang. Electro-aimants pour courants continus. Elektrotechnische Zeitschrift, 1901, p. 175 ; W. ]iEïiy.cK.E, Elektrotechnische Zeitschrift, 1901, p. 541.
- (3) Ces considérations n’ont une valeur exacte que pour les aimants permanents.
- (fig. 14). On remarque que, pour l’écartement de i5o, le calcul de l’auteur et les observations donnent des résultats identiques ; pour a8 et 90 millimètres, àu delà de ao ampères, le calcul donne des résultats trop faibles; cela est dû aux courants qui passent par des valeurs croissantes.
- Ce résultat peut surprendre assurément puisqu’on voulait établir le contraire. Cela vient de ce que la
- Fig. i5. — q 1 = 123,5; q2 = 207; q3 = 116,5; ?4 = 109;
- «l2 = 224 centimètres carrés.
- t, = 12,7 centimètres pour 28 millimètres de course;
- o,5 » pour i5o » »
- Z2 = 11,2 ; Z3 = 32,9; i4 = 13,3 ; Zl2 — o,o5 centimètres.
- condition de perpendicularité des lignes de force sur les surfaces n’est pas réalisée ; la formule de Maxwell ne prenant pas en considération la direction oblique des lignes de force relativement aux surfaces, on comprend aisément son insuffisance.
- Fig. 16. —Ampères-tours calculés pour 0,28, 90 et i5o millimètres de course, en fonction du courant d’excitation.
- U en résulte que, la connaissance de la courbe de la force portante étant très importante dans l’étude des aimants, la formule de Maxwell est insuffisante dans quelques cas. La vérification des résultats par le procédé de Cohn est de toute nécessité. Eu égard aux divers coefficients précédemment
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- 27'>Avril 1912. - LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- calculés, on peut calculer le flux qui circule dans l’entrefer <fL et celui qui circule dans le fer <pE en posant :
- /<*(»,)= *tL±S.
- Celte égalité donne des valeurs assez précises pour les petites distances polaires, car le coefficient a est très petit et le flux cpL influe peu sur le fer.
- La figure i5 donne les résultats obtenus par ces procédés pour les quatre distances polaires de 0,28, 90 et i5o millimètres.
- / istssitstonna un
- Course (centim. )
- Fig. 17.*—Force portante mesurée (---) et calculée (— fonction de la course).
- Les valeurs de la capacité magnétique de l’entrefer
- s’obtient par l’étude des tubes de force. Les coefficients g s’obtiennent par interpolation. La comparaison entre les résultats donnés par le calcul et ceux donnés par l’expérience fournit un bon moyen de contrôle.
- La figure 16 donne la valeur du flux pour les distances polaires 28, 901 et i5o en fonction de l’intensité du courant.
- On en déduit aisément la valeur du travail mécanique accompli. Cette valeur divisée par la distance polaire- correspondante, exprimée en mètres, donne les valeurs moyennes de la force portante en fonction de la hauteur et montre la concordance entre les résultats du calcul et ceux de l’observation (fig. 17).
- En résumé, la mesure des forces portantes par le procédé de Gohn et Emde (*) est toujours possible,
- (') Voir E. Jasse, Des électro-aimants I, Elelclrotechnik und Masc.hinenbau, Wien, 1910, p. 833.
- la principale difficulté consistant* spécialement dans le calcul du flux total, lequel n’est guère possible sans la connaissance ,exacte de la marche des lignes de force.
- A. Y.
- TÉLÉGRAPHIE ET TÉLÉPHONIE
- Sur l’emploi des cellules photoélectriques comme photophones. — B. Bloch. — Comptes Rendus de VAcadémie des Sciences, 1a février 191a.
- Si l’émission photo-électrique d’un métal chargé négativement et placé dans le vide suit exactement les variations de la lumière excitatrice, on peut songer à transmettre électriquement à distance ces variations, en utilisant les changements mêmes du courant photo-électrique.
- L’auteur a entrepris des expériences pour chercher la grandeur du courant photo-électrique que peut fournir le potassium, et pour voir comment il dépend de l’éclairement et en suit les variations. Le potassium distillé trois fois dans le vide, est amené, après une dernière fusion, dans la cellule, qui est en verre et munie de deux électrodes de platine. Le potassium est chargé négativement à quelques centaines de volts au moyen de l’une des électrodes ; l’autre, qui est un fil parallèle à la surface du potassium, est reliée au pôle positif de la batterie par l’intermédiaire d’un milliampèremctre et d’un téléphone ordinaire. La lumière d’un arc ou du soleil est projetée sur le potassium au moyen d’une lentille et peut être rendue intermittente au moyen d’un disque tournant percé de trous.
- On constate d’abord que la sensibilité des divers points de la surface métallique n’est pas la même. Les surfaces très brillantes et d’aspect cristallin sont moins sensibles que celles qui sont recouvertes de gouttelettes très fines de métal et ont l’aspect un peu terne. Elster et GeiteJ ont déjà signalé des faits analogues. On arrive aisément avec l’arc à 1 2 -
- des courants de — à — de muliampere et avec le so-10 10
- 3
- leil à des courants de — de milliampère.
- 10
- Lorsque le disque tournant rend la lumière intermittente, le courant moyen indiqué par le milliam-pèremètre baisse naturellement, mais il se fixe immédiatement à une valeur constante et indépendante de la vitesse de rotation du disque. Ce résul-
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XVIII (2* Séria);.—Wm7?
- tat montre nettement que le courant photoélectrique ne dépend que de la quantité totale de la lumière reçue par le métal et non de la manière dont cette énergie lumineuse lui est distribuée; il n’est fonction que de l’éclairement moyen.
- D’autre part, le téléphone intercalé sur le circuit émet, lorsque le disque tourne, un son intense dont la hauteur ne dépend que de la vitesse de rotation du disque et coïncide avec la hauteur du son que le
- disque est capable d’émettre comme sirène. Ce résultat est en accord avec l’hypothèse d’une émission photoélectrique qui suivrait instantanément les variations de la lumière incidente. Comme il est facile d’obtenir des hauteurs de son de 2 ooo vibrations au
- moins, l’instantanéité se trouve vérifiée à —de
- 2 ooo
- seconde près.
- BREVETS
- Procédé de génération d’un courant d'intensité constante. — Société Alsacienne de Constructions Mécaniques. — N° 436 113, demandé le 14 janvier 1911.
- Il s’agit ici d’un groupe moteur générateur alimenté par un réseau à potentiel constant et fournissant un courant d’intensité pratiquement constante. On sait que de telles dispositions sont utilisables dans un grand nombre d’applications : telle est l’alimentation des appareils d’éclairage à arc, où l’emploi de génératrices à intensité constante est nécessaire pour éviter les effets amenés par le court-circuit des charbons.
- s Fig. 1.
- Dans le dispositif actuel (système Joseph Bethe-nod), A représente le réseau à tension constante
- dont on dispose et B les appareils récepteurs que l’on doit alimenter à intensité constante (fig. 1).
- Le circuit B est alimenté par une génératrice G, actionnée par un moteur D dont l’induit est monté en série avec celui de C, l’ensemble des deux induits étant monté en dérivation sur le réseau A. Le moteur D peut être anticompoundé de manière à maintenir sa vitesse sensiblement constante ; on pourrait d’ailleurs se passer de l’enroulement anticompound avec un moteur peu saturé.
- La génératrice G est munie de quatre enroulements d’excitation. L’enroulement principal E est connecté en shunt. Des trois enroulements auxiliaires, l’un F, monté en dérivation sur A, est compound;les autres, G et II, respectivement en série sur le courant i pris au réseau A et le courant constant / fourni à B sont anticompounds. Il est facile de voir que, dans ces conditions, le courant j peut être maintenu automatiquement constant par une proportion convenable des différentes excitations de G. En effet, si v désigne la tension aux bornes du réseau B, /• la résistance de l’induit G, la loi d’Ohm donne dans le circuit C B :
- v -j- /' (j — i) = e — ki — h'j -j- hv,
- e représente la tension fournie par l’enroulement d’excitation F ; h, k' et h sont les coefficients s’appliquant respectivement aux tensions fournies par les enroulements G, H, E.
- En proportionnant convenablement l’enroulement E, on peut poser h = l et aussi /• = k en proportionnant convenablement G. On en tire :
- >J = e — h'j
- e
- J — 7+T"
- c’est-à-dire que, dans l’expression de y,n’entrent que
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- des expressions indépendantes du réseau B. Il est de même à remarquer que l’on pourrait faire k' = o, c’est-à-dire supprimer l’enroulement H, ou même changer son sens d’action et le rendre compound.
- Lé système que-l’on vient de décrire fournit donc bien, dans le circuit B, du courant d’intensité constante. Ge système fonctionne d’ailleurs exactement comme un groupe dévolteur, le courant j étant la somme du courant i et de celui fourni |par C ; un appareil de réglage quelconque L, de l’excitation E, permet de régler la valeur de cette intensité constante j.
- Il est facile de voir que le fonctionnement du moteur en anticompound est tout à fait satisfaisant. La tension à ses bornes est en effet la différence de celle du réseau A et de celle nécessaire au réseau B. Si, par exemple, la tension du réseau A est dé 240 volts et celle de B, en régime normal, de 5o volts, le moteur D fonctionne normalement sous 190 volts. Mais si, par exemple,,la tension nécessaire en B s’annule (dans l’application citée, ce sera par exemple la mise en court-circuit des charbons des lampes à arc), le moteur est soumis à la tension totale, 240 volts, du réseau A. Mais, en même temps, le courant fourni par le réseau diminue, le moteur D marchant à vide; l’anticompoundage du moteur diminue, c’est-à-dire que son excitation augmente et intervient, par conséquent, pour maintenir constante sa vitesse, que la variation de voltage tendrait à faire croître.
- Il est à remarquer que,des 4 enroulements d’excitation de la génératrice C, l’enroulement E seul est important ; les enroulements F et G servent en elïet uniquement à compenser la chute de tension dans l’induit G et l’enroulement H peut être supprimé comme on vient de le voir ; la présence de ces 3 enroulements auxiliaires, augmentant de très peu la place nécessaire pour le logement du cuivre inducteur, n’influera donc pas sensiblement sur le prix de la machine G.
- Procédé de compoundage des transformateurs de phase à collecteur. — Ateliers de Constructions Electriques du Nord et de l’Est. —
- N° 434 56o, demandé le 29 novembre 1910.
- Un moteur à répulsion compensé shunt peut être utilisé comme transformateur de phase (fig. 1 et 2).
- On dispose sur le stator, outre la phase motrice I, un enroulement secondaire dénommé phase II et
- *
- décalé par rapport au premier de 90° électriques par exemple. Le moteur, alimenté en I, engendre alors en II une tension en quadrature avec la tension d’alimentation. Quant à la phase III, elle constitue l’enroulement shunt qui fournit le courant d’excitation au rotor. Elle se trouve soit dans l’axe de la phase motrice I et alimente alors les balais XX (c’est l’exemple de la figure 1), soit dans l’axe de la phase II, auquel cas elle alimente les balais YY (c’est l’exemple représenté sur la figure 2). .
- V
- Fig- 1.
- Tout ceci est connu, et l’on sait en outre que, dans la marche en moteur, le facteur de puissance de la machine peut rester excellent à toute charge sans que l’on doive recourir à un compoundage quelconque.
- Mais il n’en est plus de même lorsque la machine travaille en transformateur de phase. Pour peu que cette machine débite du courant déwatté, il devient indispensable de la compounder.
- Pour réaliser pratiquement un tel compoundage, on intercalera entre les balais XX, qu’ils soient ou non connectés à une phase shunt III, une résistance ohmique que l’on fait parcourir, dans le sens convenable, par le courant engendré par la phase II.
- Dans ces conditions, le courant produit par la phase II et le courant de transformation correspondant engendré dans l’induit passent en sens inverse dans la résistance, mais le premier de ces courants doit toujours l’emporter sur le second, afin de produire, dans la résistance, une tension de compoundage pour la chute ohmique du rotor.
- Si, en tenant compte de ce qui précède, l’on détermine convenablement le nombre de spires de la phase shunt III et le rapport de transformation entre l’induit et la phase II, on obtient un excellent facteur de puissance à toute charge, tant dans la marche en moteur que dans la marche en transformateur de phase.
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- CHRONIQUE INDUSTRIELLE ET FINANCIÈRE
- ÉTUDES ÉCONOMIQUES
- Les actionnaires de i’Electro-Métallurgie de Dives ont approuvé, dans l’assemblée générale extraordinaire du 19 avril, toutes les propositions du conseil d’administration relatives à une augmentation du capital et à des modifications des articles des statuts concernant la dénomination, l’objet, l’administration de la Société, l’inventaire et la répartition des bénéfices. Désormais le sous-tilre « pour la fabrication du cuivre et autres métaux par les procédés Elmore et Secretan » sera supprimé ; la Société pourra poursuivre l’obtention de la concession ou l’achat et l’exploitation de toutes mines et minières se rattachant à l’objet social, voire même s’intéresser en France et à l’étranger à toutes opérations commerciales et industrielles se rattachant à l’industrie du cuivre ou de l’étain. L’année sociale qui prenait finie 3i décembre sera close le 3o juin et dans la répartition des bénéfices, une participation de 10 % sera réservée aux’administrateurs après le prélèvement du dividende de 5 % aux actionnaires. La Société a ainsi mis ses statuts plus en harmonie avec sa situation industrielle d’aujourd’hui qui n’est plus celle de ses débuts en 1893. Son capital avait été porté en plusieurs fois de 2 millions à i5 millions; 7 millions d’obligations, réduits à présent à 5 millions et demi par le jeu de l’amortissement, avaient permis les extensions nécessaires des usines, mais Dives a entrepris depuis deux ans une nouvelle fabrication qui, s’ajoutant aux précédentes toujours en progrès, nécessite des immobilisations et un fonds de roulement plus importants.
- Ainsi la métallurgie de l’étain semble lui réserver, après les habituels sacrifices du début, un complément de bénéfices qui compensera le faible rendement de certaines autres spécialités. Le rapport du Conseil a fait en outre allusion aux transformations, aux fusions et aux modifications que les concurrents ne cessaient d’opérer pour étendre leurs spécialités et leur clientèle. Nous avons eu l’occasion, en effet, de donner le résumé des opérations financières et commerciales tant des Tréfileries du Havre que de la Compagnie Générale d’Electricilé, qui tout dernièrement ontjabsorbé, les unes, la Canalisation Electrique, l’autre, la Société française de câbles Berthoud
- Borel. Dives ne pouvait donc sans risques de nuire à son développement rester enserrée dans les limites d’un capital trop étroit pour des industries comme les siennes.
- Le nouveau capital appelé [sera de 5 raillions : la souscription des 10 000 actions nouvelles de 5oo francs émises au pair avec jouissance de juillet prochain est réservée par préférence aux anciens actionnaires qui ont droit à une action nouvelle pour trois anciennes. Le Conseil s’est fait en outre autoriser à élever ultérieurement le capital de 20 à 25 millions sur sa simple décision ou à émettre de nouvelles obligations.
- Des notes passées dans les journaux financiers donnent un aperçu sommaire des résultats , de la Compagnie des Omnibus pour 1911. Cet exercice n’a bénéficié que fort peu des transformations opérées dans le genre de traction des omnibus ; et. cependant scs résultats sont meilleurs que ceux prévus. Il ne s’agissait pas de réaliser des bénéfices, mais de réduire le déficit d'exploitation ; celui-ci est de 2 800 41.3 francs, inférieur de 200 000 francs environ au chiffre admis par la Compagnie. Ce déficit, d’après les conventions avec la Ville de Paris, est porté ainsi que les intérêts des obligations au compte de premier établissement. La réorganisation complète du réseau sera certainement achevée avant fin 1912, bien avant l’époque limite fixée par le cahier des charges. Et déjà les plus-values de recettes des premiers mois de l’exercice en cours donnent toute satisfaction. Reste le réseau des tramways à équiper complètement. Ces travaux sont en cours sur la plupart des lignes principales, causant dans Paris les habituels bouleversements et encombrements qui sont maintenant une des particularités de la physionomie de notre ville; mais il est certain que de ce côté encore la Compagnie se trouvera en avance sur l’époque à laquelle toutes les lignes doivent être réorganisées et 1912 verra très probablement le fonctionnement des premières. Le chapitre des dépenses, déjà moins élevé qu’on ne l’avait prévu, s’en trouvera proportionnellement réduit ; et sans penser encore au moment où la recette atteindra le chiffre à partir duquel le Conseil municipal sera en droit de demander un abaissement de tarifs, on peut dire que les résultats de
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- l’exploitation donnent quant à présent bon espoir aux réorganisateurs.
- La hausse des matières premières devient un sujet de préoccupation pour toutes les industries. La nôtre est plus directement atteinte et déjà les fabricants de fils et câbles ont pris la décision unanime, mise de suite à exécution, de réduire leurs remises; la Chambre syndicale des fabricantsd’appareils d’éclairage annonce une augmentation de io % sur ses prix de catalogue. Quanta présent, les constructeurs de matériel électrique n’ont pas manifesté une intention collective de suivre ce mouvement : mais il y a parmi eux une tendance à soutenir les prix. Les fabricants de papier ont également tous été d’avis qu’une hausse des prix de vente était devenue nécessaire en présence de l’augmentation des impôts, du
- prix des matières premières ej; des conséquences résultant de l’application des lois sociales, C’est l’incidence inévitable des lois économiques et ce ne sont pas des décisions parlementaires ou des mesures lésislatives qui y porteront remède !
- La Société des Forces motrices du Refrain convoque ses actionnaires à l’effet de décider de l’augmentation du capital. Celui-ci serait porté de 3 à 4 millions de francs par la création de 2 ooo actions de 5oo francs, émises à 625 francs et réservées à concurrence de ioo pour le rachat des parts de fondateur, et de i 5oo pour les besoins de la Société. L’assemblée aura à statuer également sur l’émission de 2 ooo obligations de 5oo francs. On ne chôme pas dans l’Est.
- D. F.
- RENSEIGNEMENTS
- TRACTION
- Paris. — D’après le rapport du conseil d’administration des chemins de fer P.-L.-M., l’effectif du matériel roulant comprenait à la fin de 19 m : 3 406 locomotives ; 3 101 tenders ; 18 automotrices à vapeur: 6949 voitures à voyageurs; 99 104 wagons à bagages; à marchandises ou de service.
- Plus, pour la ligne de Chamonix : 129 caisses de voitures et wagons automoteurs; ia3 trucks automoteurs; 19 voitures et wagons-remorques; a chasse-neige automoteurs.
- La Compagnie doit recevoir, en 1912 et 1918, en exécution de ses commandes : i34 locomotives dont 80 à voyageurs et 54 à marchandises; 120 tenders; 436 voilures à voyageurs, comprenant i3g voilures à bogies pour trains de grande ligne et 297 voitures à 3 essieux de toutes classes pour trains de banlieue; et 5 8o5 wagons.
- Gironde. — La commission chargée d’examiner les résultats de l’enquête ouverte sur. le projet de transformation de la ligné du tramway de Bordeaux à Camarsac (électrification de la ligne, modification des voies dans la traversée de Monrepos) a donné un avis favorable au projet présenté.
- Gers. — Le conseil général a approuvé les projets de tramways Àire-Cazaubon : 2 108 55o francs, et Mirande-Castelnau-Rivière Basse : 2 33g 800 francs.
- Indre-et-Loire. — Des démarches seront faites pour
- COMMERCIAUX
- hâter l’électrification de la ligne des tramways de Tours à Luynes et à Fondettes.
- Lot-et-Garonne. — Une commission est nommée pour étudier le raccordement du réseau de tramways de Lot-et-Garonne avec celui du Lot.
- Italie. — La société Tramviaria elettrica litoranea Viareggio Versilla provincia di Massa Carrara vient de conclure un accord avec un groupe belge qui souscrira presque la totalité de l’augmentation de capital nécessaire pour compléter son réseau de tramways électriques, réseau qui pour le moment était limité aux lignes urbaines de Viareggio. Le nouveau réseau extra-urbain reliera à Viareggio les centres plus importants du littoral jusqu’à Massa et Carrara.
- TÉLÉPHONIE
- Hérault. — Un crédit de 54 ooo francs est voté pni le conseil général pour modification au réseau téléphonique départemental.
- Haute-Loire. — Un crédit est voté par le conseil général pour le rattachement des Parquets et des casernes de gendarmerie au réseau téléphonique.
- Une somme de 26 ooo francs est affectée à l’établissement des circuits téléphoniques Privas-Le Puy et Brioude-Saint-Flour.
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- Loiret. — Le conseil général a approuvé un crédit de ti3 490 francs pour l’extension du réseau téléphonique départemental.
- Mayenne. — La Chambre de commerce de Laval est informée que l’administration des postes a autorisé l'établissement des quatre circuits téléphoniques suivants : Laval-Paris, Laval-Mayenne, la Poôté-Alençon, Landivy-Saint-Hilaire-du-Harcouet. La Chambre a accepté de faire à l’Etat les avances nécessaires.
- Rhône. — L’administration des Postes vient d’admettre l’établissement d'un deuxième circuit téléphonique Lyon-Aix-les-Bains, d’un circuit Lyon-Reims direct et enlin d’un circuit entre Saint-Georges-de-Reneins et Ville-franche.
- Pour le premier projet, le département du Rhône devra faire à l’État l’avance de 65 35o francs, et pour le dernier celle de 3 600 francs.
- Vosges. — Une somme de 4 100 francs est votée pour le rattachement au réseau téléphonique des casernes de gendarmerie et des Parquets du département.
- 1 Le conseil a décidé d’avancer à l’Etat une somme de 32 5oo francs pour l’installation d’un poste central téléphonique pour abonnés dans diverses communes du département.
- DIVERS
- Loire-Inférieure. — Une somme de 3oooo francs est affectée par le conseil général à l’installation de postes <( Niagaras électriques » contre la grêle, dont nous avons donné la description dans notre numéro du 21 octobre i9n,p. 89.
- Seine-Inférieure. — Deux nouvelles grues électriques de 4000 kilogrammes seront installées par la Chambre de commerce de Rouen sur les quais de la rive gauche ; une pompe hydro-électrique de i3o chevaux renforcera la machinerie de la rive droite.
- SOCIÉTÉS
- Énergie Électrique du Nord de la France, à Parie. — Les recettes pour le mois de mars ont atteint environ 220000 francs contre i^5 259 en 1911, la progression est donc de 25 % .
- Depuis le début de l’exercice, les recettes atteignent déjà près de 690. 000 francs contre 543 000 francs seulement l’an dernier.
- Le coefficient d’exploitation s’étant beaucoup amélioré car les charges sont restées les mêmes, la progression
- des bénéfices semble devoir être des plus appréciables.
- Société d'éclairage électrique de la place Clichy, à Paris. — Le dividende est porté de 45 à 65 francs par action.
- Compagnie centrale d’éclairage et de traneport de force par l'électricité [Électricité de Limogea), à Paria. — Le dividende proposé sera celte fois encore de 6 francs par action ordinaire et par action privilégiée.
- Établissements Adt, à Pont-à-Mousson.— Les comptes présentés à l’Assemblée du 16 avril faisaient ressortir un bénéfice de 283 592 fr. 70. Après attribution de i’25 000 francs aux réserves, il restait de quoi payer un dividende de; 5 %.
- Les résultats de l’exercice, tout en étant supérieurs aux précédents, ont été influencés par l’incendie- survenu en août à l’usine de Pont-à-Mousson.
- CONSTITUTIONS
- Da et Dulith (Appareils électriques). — Capital : 600 000 francs. — Siège social : 81, rue Saint-Maur. Paris.
- Société du Secteur Electrique d'Ainay-le-Château. — Durée : 3i années. — Capital : 3o 000 francs. — Siège social : Ainay-le-Chilteau (Allier).
- Société hydro-électrique de Tao. — Capital : 1 a5o 000 fr. — Siège social: i5, rue Laffitte, Paris.
- PUBLICATIONS COMMERCIALES
- Compagnie Française pour l’exploitation des procédés Thomson-Houston, 10, rue de Londres, Paris.
- Bulletin mensuel, mars 1912.
- Régulateurs d’usine et de feeders.
- Richard Heller, 18, cité Trévise, Paris.
- Appareils électriques simplifiés pour démonstrations.
- Instruments de mesure. Modèles spéciaux pour la télégraphie sans fil.
- Lampes à arc et appareils pour projections.
- Prises de courant et suspensions pour lampes à arc.
- Lampe électrique « Jupiter » pour la photographie.
- Interrupteur Bloc. Modèle RH n° 1 000.
- Appareils pour allumages et extinctions automatiques pour éclairage des rues, magasins, escaliers, vitrines, etc.
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- 27 Avril 1912. * L A LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
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- ADJUDICATIONS
- FRANCE
- Le 6 mai, aux chemins de fer de l’Etat, 44» rue de Rome, à Paris, fourniture de a 824 wagons à marchandises de divers types.
- Les propositions devront être adressées pour le 6 mai prochain avant midi à M. le chef du service du matériel et de la traction.
- Renseignements au service du matériel et de là traction, 44, rue de Rome à Paris.
- Le i5 mai, à la préfecture de Lille (Nord), fourniture de machines-outils et autres pour le dépôt de Bollezeele.
- Visa par M. Stoclet, ingénieur en chef, 5, rue Gau-thier-de-Châtillon, à Lille, avant le i«p mai.
- Renseignements : i® dans les bureaux de M. Stoclet, ingénieur en chef et 2° de M, l’ingénieur, à Dunkerque, 5, rue du Ponceau..
- Le i5 juin, au.sous-secrétariat des Postes et Télégraphes, io3, rue de Grenelle, à Paris, fourniture d’un tableau multiple destiné au bureau téléphonique central de Roubaix.
- Les demandes d’admission à cette adjudication devront être parvenues au sous-secrétariat d’Etat le 5 juin au plus tard,.
- Renseignements : io3, rue de Grenelle (direction de l’exploitation téléphonique, 34 bureau).
- BELGIQUE
- Le iel' mai, à 12 h. 1/2, à la Bourse de Bruxelles, fourniture en 37 lots d’objets d’éclairage électrique des gares, ateliers, etc., des chemins de fer de l’État (cahier des charges spécial n° 3409). Soumissions recommandées le 29 avril.
- ALLEMAGNE
- Le 3 juin, à laBaudirektion fur die Hafenerweiterung, à Bremerhaven, fourniture et installation de deux grues électriques.
- RÉSULTATS D’ADJUDICATIONS
- FRANCE
- i3 avril. — Au sous-secrétariat des Postes et Télégraphes, Paris, fourniture d’appareils pour bureaux télégraphiques.
- 2e lot. — 5o remontoirs Galocher et Maille.
- Société Industrielle des Téléphones, 2 000. __
- MM, Provin, 2 212. — Blanc, 4 585. — M. Doignon,
- 11, rue Hoche, à Malakoff, adj. à.i 700. Prix unitaire :
- 34.
- 3° lot. — i5o relais doubles, modèle des ateliers.
- M. Lafève, 11 100. — Société industrielle des Téléphones, 10 875. — MM. Blanc, i5 270. — Lefort et Duvau, 25 000. — Association des Ouvriers en Instruments de précision, 12 000. — M. Provin, 20, avenue de Paris, il Gennevilliors, adj. à 8 917,60. Prix unitaire : 59,45.
- 4e lot. — 25 Condensateurs de 1 microfàrad 1/2; 5 commutateurs de 5 microfarads 1/2.
- M. Doignon, adj. à 2 750. Prix par unité : condensateurs, 60; commutateurs, 2S0.
- 5e lot. ;— 5o commutateurs ronds à 4 fils.
- M. Mettetal, 1 000.
- Non adjugé, prix limite dépassé.
- 6e lot. — 1 000 commutateurs bavarois à 2 fils ; 3oo à 4 fils.
- M.. Blanc, 4 i4°‘ — M- Mettetal, 17, rue Beaulreillis, adj. à 3 25o. Prix par unité : commutateurs à 2 fils, 2,o5 ;
- à 4 fils,-4.
- 7e lot. — 1 000 commutateurs bavarois à 2 fils.
- MM. Blanc, 2 700. — Pernet, 2 490. — M. Mettetal, adj. à 2 100. Prix par unité : 2,10.
- 8« lot. — Identique au précédent.
- MM. Blanc, 2 700. — Pernet, 2 490. — M. Mettetal, adj. à 2 i5o. Prix par unité, 2,i5.
- 9e lot. — Identique au 7e lot.
- M. Mettetal, adj. à 2 200. Prix par unité : 2,20.
- 10“ lot. — 3 000 paratonnerres à charbon.
- MM. Blanc, 3 750. — Mettetal, 4 5oo.
- Non adjugé, prix limite dépassé.
- ii® lot. — 10 000 plots avec rondelle en ébonite.
- MM. Blanc, 3 600. — Mettetal, 3 4oo* — Morlé, 3 i5o.
- Non adjugé, prix limite dépassé.
- 12e lot. — 60 interrupteurs à rupture brusque pour moteur monophasé.
- M. Vellos, 960. — Société industrielle des Téléphones, z5, rue du Quatre-Septembre, adj. à 527,40. Prix de l’unité, 8,79.
- i3« lot. — 25 commutateurs multiples Baudot à 7 broches, 65 à 10 broches.
- Société Industrielle des Téléphones, 3 io5. — MM. Provins, 2 175. — Vellos, 3 025. — Carpentier, 2 45o.
- Non adjugé, prix limite dépassé.
- i4* lot. — 3o cages de distributeur avec organes correcteurs ; 5 sans organes correcteurs.
- Société Industrielle des Téléphones, 8 690. —
- M. Doignon, 8 750. — M. Carpentier, 20, rue Delambre, adj. à 8 25o. Prix par unité : cages de distributeur.avec correcteurs, 245 ; sans correcteurs, 180.
- i5“lot. — 44 plateaux de distributeur à 14 contacts, avec leurs communications; 3o à 17 contacts; 6 à 19 contacts; i3 à 24 contacts; 6 à 25 contacts, avec leurs communications et manchon spécial. —
- Société Industrielle des Téléphones, 18 191. — Asso-
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XVIII (2* Série). N'
- ih
- ciation des ouvrierseri Instruments de précision, ao 565. — Carpentier, 20 910.' —]M. Vellos, 32, rue Rolland, à Montrouge, adj. à i5 741. Prix unique par unité : 1,5g.
- 16“ lot. — 80 manipulateurs Baudot.
- Société Industrielle des Téléphones, 11 920. —
- MM. Lefort et Duvau, 11 000. — Carpentier, 9 44°» — M. Vellos, adj. à 8 320. Prix, par unité : 104.
- 17® Jot. •— 120 relais Baudot.
- Société Industrielle des Téléphones, 7 44°. —
- MM.[Carpentier, 7 200. — Brégnet, 6 5g4. — M. Vellos, adj. à 6 240. Prix par unité : 52.
- 18“ lot. i— 10 transmetteurs, modèle 1909.
- Société Industrielle des Téléphones, 2 3go. — M. Doi-gnon, 2 400. —M. Carpentier, adj. à 2 240. Prix par unité : 224.
- 19° lot. — 55 remontoirs à vis tangente pour distributeur; ;i35 remontoirs automatiques à vis tangente pour traducteur.
- Société Industrielle des Téléphonés, 7955. —
- MM; Doignon, 7980. — Carpentier, 7980.— Association Ouvrière des Industries mécaniques, 29, rue des Plantes,'adj. à 7 4*0- Prix unique par unité : 3g.
- 2O0 lot. — 80 socles moteurs à poids pour traducteurs Baudot.
- M. Doignon, 25 600. — Association des Ouvriers en Instruments de. précision, 25 980. — M. Carpentier, a5 040. — Société Industrielle des Téléphones, adj. à 23 880. Prix par unité : 298,50.
- 2i° lot. — 25 socles moteurs à poids pour distributeur Baudot.
- Société Industriélle des Téléphones, 6 612,5o. .— M. Doignon, 6 500. — Association des Ouvriers ’ eu Instruments de précision, 8 126. — M. Carpentier, adj. à 6 225. Prix par unité : 249.
- 22e lot. — 100 tables de manipulation; 4° tables de distributeur.
- E. Blanc, 7 601,60. — MM. Gauthier et Cie, à Quim-
- perlé (Finistère), adj. à 6 828. Prix par unité : tables de manipulation, 48*9°; de distributeur, 48,45.
- 23“ lot. — 5o traducteurs Baudot, modèle 1909.
- Société Industrielle dés Téléphones, 22 45o. — M. Doignon, 25 000. — Association des Ouvriers en Instruments de précision, 22 5oo. — M. Carpentier, adj. à 19 000. Prix par unité : 38o.
- 24“ lot. —Identique au précédent. ( 1
- Société Industrielle des Téléphones, 22 45o. — Association des Ouvriers en Instruments de précision', 28 000. — M. Carpentier, 19 000. — M. Doignon, adj. à 18 900. Prix par unité : 378.
- 25° lot. — 10800 mètres câble à 7 conducteurs; 26 000 mètres à 10 conducteurs; 14 000 mètres fil câblé vert pour communications des tables.
- Société Industrielle des Téléphones, 24 092 . — Etablissements E. et A. Grammont, 25 3oo. — MM. Alliot et Roi, 38, rue de Reuillv, adj. à 23966,40.
- 26e lot. —4 000 serre-lames pour piles; 2 000 serre-électrodes pour piles Callaud.
- MM. Blanc, 2 280. — M. Mettetal, 1 940. — M. Mor-lé, 58, rue Saint-Sabin, adj. à 1 58o. Prix par unité : serre-lames, 0,22; serre-électrodes, o,35.
- 18 avril. — Au Sous Secrétariat des Postes et Télégraphes, Paris, io3, rue de Grenelle, fourniture de fil de cuivre recouvert de gutta-percha et de coton (5 lots de 6 000 kilogrammes chacun).
- M. Grammont, 5 lots à 8. — The India Rubber, 1 lot à 7,90, 1 à 8,o5, 1 à 8,i5. — Société Industrielles des Téléphones, 1 lot à 7,90, 1 à 7,95, 1 à 8,:5, 1 à 8,10, 1
- à 8,o5. — Tréfileries et Laminoirs du Havre, 1 lot à 8,i5, 1 à 8,25, 1 à 8,35, 1 à 7,95. — MM. Alliot et Roi, 1 lot à 8,20 le kilogramme.
- Aucun lot adjugé ; prix limite dépassé.
- v
- PABIS.
- JMPBIMEBIE LEVÉ, 17, BUE CASSETTE.
- Le Gérant : J.-B. Nouet.
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- Trente-quatrième année.
- SAMEDI 4 MM 1912. Tome XVIII (2« eèrle). — N' iB.
- La
- Lumière Électrique-
- Précédemment
- I/Éclairage Électrique
- w
- ^(bibuoi
- ÎST,
- REVUE HEBDOMADAIRE DES APPLICATIONS DE L’ÉLECTRICITE
- La reproduction des articles de La Lumière Électrique est interdite.
- SOMMAIRE
- EDITORIAL, p. 129. —F. Margueuhe. Etablissement hydro-électrique de Rjukanfos, p. i3i.
- Extraits .des publications périodiques. — Théories et Généralités. Sur les vitesses relatives des vapeurs lumineuses de divers éléments dans l’étincelle électrique, A. Hemsalech, p. 149. — Sur divers aspects de la décharge d’un condensateur, A. Aubertin', p. 149. — Etude, construction et essais de machines. Les méthodes modernes.de construction de machines électriques, K. Pichelmayer, p. i5o. — Télégraphie et téléphonie sans fil. Sur la diffraction des ondes hertziennes, H. Poincaré, p. i5i. — Électrisation par la pluie d’une antenne de télégraphie sans fil. (Observation faite le vendredi 9 février vers 3 heures, à l’observatoire magnétique de Four-vière, à Lyon), C. Limb, p. i5i. — Législation et contentieux. Une autorisation de voirie peut-elle être assimilée à un contrat de concession? Arrêt Bardy du Conseil d’État du 29 mars 1912, P. Boucault, p. i52. — Variétés. L’Exposition universelle et internationale de Gand en 1913, p. i54. — Chronique industrielle et financière. —: Notes industrielles. Nouvelle méthode pour la fabrication des filaments métalliques île lampes y électriques, p. i55, -— Etudes économiques, p. i55. — Renseignements commerciaux, p. 158. — Adjudications, p. 160.
- ÉDITORIAL
- Les débouchés industriels et agricoles des nitrates fabriqués à partir de l’air atmosphérique prennent un développement sans cesse plus considérable au fur et à mesure que les industries des explosifs et de l’acide azotique gagnent en importance et que les procédés d’exploitation rurale se perfectionnent. Outre que l’azote ammoniacal est, en effet, produit en quantités insuffisantes par l’industrie chimique, il ne peut rivaliser, comme valeur d’engrais,avec son concui*rent l’azote nitrique. Depuis l’expérience célèbre de Cavendish et Priestley, qui combinèrent dès 1784 dans l’arc électrique l’oxygène et l’azote naturellement mélangés dans l’air, un grand nombre de procédés ont été proposés pour ren-
- dre industrielle cette préparation. Aujourd’hui elle apparaît comme une des plus grandes applications de la houille blanche. Et c’est tout naturellement dans les pays séandinaves, qui recèlent des richesses énormes en houille blanche (près de 20 millions de chevaux, d’après les évaluations), qu’il faut chercher les plus imposantes installations de ce genre.
- En effet, jusqu’à ce jour c’est à l’usine de Notodden (4o 000 chevaux) que se trouve concentrée à peu près toute la fabrication mondiale du nitrate de chaux, selon le procédé Birkeland et Eyde. Mais M, S_Eyde avait, depuis dix ans, acquis les chutes de la Maana-Rjukanfos pour en utiliser les
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- ISO
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XVIII (2* Série). — IA.
- 25o ooo chevaux en vue d’une installation plus formidable encore.
- On calcule que, vers 1920, quand la Société noi’Végienne de l’Azote aura mis en service les 5oo 000 chevaux dont elle dispose au total en Norvège, sa production atteindra 3oo 000 tonnes et ses dépenses de premier établissement plus de 200 millions de francs.
- C’est l’installation de Rjukan dont nous avons la bonne fortune de publier aujourd’hui la description. M. Marguerre était singulièrement qualifié pour présenter l'équipement électrique, qu’il commente et décrit avec de nombreux documents et photographies. Ce beau travail, d’un développement considérable et en rapport avec son importance, rassemble toutes les données techniques et économiques utiles et contient particulièrement de très intéressantes indications sur l’histoire technique de ce colos- ‘ sal effort industriel.
- Nous en poursuivions la publication dans nos prochains numéros.
- «
- Les traxraux de M: Hemsalech et de M. Aubertin, dont nous reproduisons les résultats essentiels, sont tous les deux relatifs à l'élude de l’étincelle. Le premier montre l’influence du poids atomique et de la cohésion diélectrique des métaux volatisés par la décharge sur la vitesse de la vapeur métallique lumineuse; le second se rapporte aux différents aspects de l’étincelle à la pression atmosphérique et aboutit à des constatations analogues à celles qui ont déjà été
- faites par MAL Abraham et Villard sur des étincelles beaucoup plus longues.
- M. Pichelmayer, dans un récent rapport, a décrit les méthodes modernes de construction des machines électriques.
- Nous en retenons surtout quelques chiffres qui caractérisent l’état actuel de la technique des machines.
- Dans une récente communication à l’Académie des Sciences, M. H. Poincaré discutait les conclusions d’une communication faite à l’étranger sur la diffraction des ondes hertziennes.
- Le résultat de cette discussion, c’est que les conclusions formulées ici même par notre éminent collaborateur subsistent entièrement; l’expérience est d’ailleurs venue les confirmer.
- M. G. Limb décrit un phénomène très spécial observé dans un poste de télégraphie sans fil. Il a observé sur une antenne d’aluminium une électrisation par la pluie, dans des conditions qui lui ont permis de faire d’intéressantes remarques.
- Enfin, M. P. Bougault apporte des précisions sur une question d’ordre juridique qui a été vivement discutée : Une autorisation de voirie peut-elle être assimilée à un contrat de concession ?
- Le conseil d’État a tranché la question par l’affirmative et M. Bougault commente son arrêt, dont il cite les passages essentiels.
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- 45 MM mt
- LA LUMIERE ELECTRIQUE
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- ÉTABLISSEMENT HYDRO-ÉLECTRIQUE DE RJUKANFOS
- 1 Les puissantes forces hydrauliques de lh rivière Màana, Rjukanfôs avec les chutes d’eau et rapides voisins, qui, depuis l'achèvement d'es travaux de régularisation, sont en état dè' fournir plus de z5o ooo chevaux en force constant® toute l'année, avaient, il y a déjà dix ans, attiré rattentibn.de M. S. Eydie qui, prévoyant' des lors l'eur grand avenir, en fit l’acquisition.
- Après avoir ensuite, grâce à un travail de longues années, fait sortir des essais de
- de cet établissement qui fut aménagé en une fois et qui est à l’heure actuelle le plus grand de ce genre qui soit au monde, nous renvoyons à d’autres articles, nous bornant ici à | décrire, avec l’assentiment de la Société Norvégienne de l’Azote, propriétaire de l’usine,
- | l’installation électrique. Nous nous contente-| rons de faire connaître ici sommairement la j disposition générale. (Voir fig.. i.)
- | La hauteur de chute brute dont on dispose est de 5jo mètres et fournit, en tenant
- Fig'. i. — Vtio d’ensemblo.
- laboratoire, de M. le professeur Birkeland une industrie sur grande échelle, fondée avec des capitaux français et suédois (Notodden utilii-sait déjà, en 1.907,40 000 chevaux), l’heure était venue pour l’aménagement des forces de Rjukan. Celui-ci fut réalisé à frais communs par le groupe franco-scandinave et le groupe de la Bàdlsche Anilin et. Soda Fabrik qui s’intéressait également à l'industrie des nitrates..
- En ce qui concerne les parties hydrauliques
- j compte de toutes les pertes, avec un débit de { 4.7 mètres cubes, la quantité de force sus-mentionnée. Le débit constant est assuré par l’existence d’un lac situé à une altitude d’environ1. 900 mètres au-dessus de la mer, lac qui au moyen' d’un barrage a pu être transformé, ài des frais modérés, en un réservoir d’une capacité d'environ 85o millions de mètres cubes. Les chutes seront aménagées en deux ^étapes dont la première a une hauteur de chute brute de 3oo mètres. A l’endroit de la
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XVIII (2e Sérié),
- — N» 48.
- prisé d’eau— soit io kilomètres en contre-bas du barrage principal — on a construit un second barrage, qui forme un petit réservoir d’égalisation, duquel sort le tunnel ayant environ 28 mètres carrés de section. Celui-ci se termine, 4,5 kilomètres en aval, par un château d’eau d’où partent le trop-plein, visible sur la figure 1, et dix conduites forcées séparées du château d’eau au moyen de vannes.
- Ces conduites sont munies d’abord de vannes de réglage automatiques ; la première partie se compose de tuyaux rivés d’un diamètre de 1 5oo millimètres, tandis .que la partie inférieure a des tuyaux soudés de 1 25o millimètres de diamètre ; le tout est porté sur des massifs de fondation en béton et aboutit à l’usine de force. (Voir fig. 1.)
- l’usine de force
- La disposition générale ressort des figures 2,3 et 4 où les dimensions principales se trouvent également consignées. Aux dix conduites correspondent dix groupes de turbines, calculés de façon à cè que neuf puissent recevoir toute la force. xAvec un débit de 5,22 mètres cubes et à une hauteur de chute nette de 282 mètres, 19 600 chevaux sont disponibles aux turbines ; celles-ci, avec un rendement de 80 %, en utilisent 10700 chevaux. A cette charge maximum correspond, avec un rendement un peu meilleur, une charge normale de 14 3oo che-
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- .4 Mai 1912. ^ V
- ' LA LUMIERE ÉLECTRIQUE
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- vaux, quand toutes les 10 machines sont en l Le réglage s’opère sur toutes de la même marche. | façon, au moyen cle servo-moteurs à pression
- Fig. 3. — Vue en coupe de l’usine; a, canal de ventilation; b, canal pour les cdbles.
- Le rendement maximum des turbines s’é- d’huile; les régulateurs de pression, qui lève à 82 ou 83 % à une charge moindre. ouvrent une décharge si le réglage s’effectue
- Fig*. 4* — Vue intérieure de l’usine.
- Les turbines ont été fournies par la maison Escher Wyss et Gie pour une moitié, par J.-M. Yoith pour l’autre ; elles sont exécutées selon le même principe (roues Pelton doubles avec deux tuyères par roue).
- trop vite et si la pression dans les conduites dépasse une certaine mesure, sont également établis d’après le même principe.
- L’exécution présente naturellement plusieurs différences notables qui, toutefois, ne
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- LM LA LUMIÈRE
- peuvent ;pas être abordées ici. Un groupe Escher Wyss.est représenté dans -la figure 5.
- Outre les dix grosses turbines il y en a en- , core une petite de i ooo chevaux pour le ser-
- Fig. 5. — Groupe Escher Wyss-Brown Boveri.
- vice de la centrale et de l’excitatrice de réserve. Aux turbines sont accouplées les génératrices que nous allons examiner d’une . façon plus détaillée.
- GÉNÉRATRICES
- a) Remarques générales.
- Elles sont construites pour un débit de 17 ooo K. Y. A. à cos <p = o,6, tension io ooo à ii ooo volts, oo périodes, 260 tours par minute ('). A l’époque de la commande,;le mode de connexion des fours électrodhimiques ; n’était pas encore fixé et c’est pourquoi neuf j d’entre les dix .génératrices furent divisées j en deux moitiés, fournissant Chacune I 8 5oo K. Y. A. et pouvant marcher en ,parai- ; lèle ou séparément a volonté. La forme exté- i rieure de génératrice simple à deux paliers ! fut toutefois maintenue, de sorte que l’effet principal produit -par la disposition choisie était : augmentation lleila distance entre les paliers, renforcement de l’arbre ét augmen- ' taLion de la place nécessaire pour les enroulements. La dixième génératrice fut, dans sa
- ('i Pour.le calcul.on s’était .basé sur le .rendement ..ga-rauti des turbines,soit 78 % ; les génératrices sont loute-fisis si largement dimensionnées epielles peuvent sans difficulté recevoir:1a «puissance actuellement plus-élevée des .turbines. -
- ÉLÉCT*tHQU E T. XVIII (2* Sérié).—
- forme extérieure, adaptée autant -que ^possible aux génératrices jumelles. Lesmondii-tions générales de construction prescrivaient -en outre un poids de transport maximum de 1 5 tonnes et un diamètre ne dépassant pas 4 ooo millimètres en une pièce.
- Toutes les machines sont pourvues d’une excitatrice en porte-à-faux, dispositif qui présente une sécurité de marche très supérieure à celle de l’excitation centrale, et dont les seuls inconvénients consistent dans le prix plus élevé et l’influence plus grande de changements de vitesse sur la tension de la génératrice. L’espace requis est plutôt moindre aussi, vu que l'excitatrice montée sur l’arbre ne demande presque pas de place et ne comporte qu’un élargissement très insignifiant de la salle des machines. La dislance de 10 mètres entre les centres des machines laisse, en combinaison avec l’espace de 4 mètres de largeur .existant entre la machine excitatrice et le mur nord, une place suffisante pour le démontage de ces grandes machines. Comme il ressort des dessins, cette place est entièrement utilisée dans les fondations par les différentes canalisations de ventilation et de câbles.
- Lia ventilation des génératrices est fondée sur le principe d’une séparation complète entre les -conduites d’air chaud et froid et la -sdlieidesmiachines ;‘les machinestelles-mêmes ;a »!issent comme «ventilateurs. La nécessité
- 4*C?
- .(le ne pas seulement expulser l’air chaud, (mais aussi-de faire venir llair froid de dehors (•combinaison qui était-encore nouvelle lors de il’établissement lies plans de ttktsine) s’impose ;par la quantité d;air lie ’Æo métrés cubes par -seconde requise par llensemMe des dix machines. Dans ces conditions, Jl’air dans l’énorme saille de machines se serait renouvelé entièrement en moins de trois minutes, ce -qui aurait rendu impossible le séjour des ouvriers dans cette salle en hiver. C’est pourquoi on a .pratiqué dans les fondations une conduite d’air principale (voir «fig. 6) allant des «extrémités de la salle au centre ; la section est de 8,6 mètres carrés aux extré-
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- mités et de 4 mètres carrés.vers le centre. Du côté du mur arrière, au milieu de l’usine de force, on a encore ménagé une prise d’air de réserve, dans la crainte que les machines du milieu ne reçoivent trop peu d’air, et parce que toute autre disposition générale était exclue, eu égard au tableau de distribution et aux fondations des turbines. Cette disposition était d’autant plus nécessaire que la vitesse d’air à l’entrée s’élevait à 16 mètres.
- De la conduite principale, des embranchements d’une section relativement petite (1,2 mètre carré) se bifurquent vers les différentes demi-génératrices. La vitesse de l’air y est plus grande que dans le canal principal, ceci afin d’obtenir une certaine chute de pression et par là une répartition égale de l’air sur les différentes génératrices. Ces embranchements sont munis de dispositifs permettant de régler la quantité d’air, dont le service s’opère par des colonnes dans la salle des machines servant en même temps de colonnes pour l’appareillage des génératrices. Aux essais, on a toutefois constaté que les génératrices les plus éloignées reçoivent plus d’air que celles près de l’entrée ; cela s’explique probablement par le fait que l’air est plus facilement dévié de sa direction quand sa vitesse est moindre, ce qui est le cas pour les génératrices au centre.
- Amené dans la génératrice au centre de celle-ci, l’air est ensuite pressé au travers du fer et des enroulements, passe par la carcasse et sort par le bas, puis s’échappe par le canal entre les fondations des turbines vers le côté arrière de l’usine de force; enfin, il est rejeté dehors par des canaux verticaux qu’on a mis à couvert pour les protéger contre les intempéries.
- On n’a donc pas prévu de ventilateurs spéciaux; le système adopté ici présente certain nement une sécurité d’exploitation plus grande, de même qu’il estmoins cher comme installation. La quantité d’énergie consommée1 est insensiblement supérieure aussi, car lé rendement meilleur des ventilateurs spé-1 eiaux mus par l’électricité est en partie com-
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- IjA LUMIERE ÉLECTRIQUE T. XVIII (2« Série). — N? 18.
- pensé par la transformation multiple de l’énergie. Il faut, en outre, tenir compte de ce que le rendement très mauvais réalisé quand la roue de génératrice est utilisée comme ventilateur est, pour une grande partie, dû àla friction de l’air contre les bras, etc., friction quia lieu également avec une installation de ventilateurs spéciaux; ceux-ci comportent d’ailleurs toujoui’s des frais de ser-AÛce plus grands.
- fosse des génératrices d’un second équipement de conduites pour le mélange de l’air froid avec l’air chaud; car, surtout en ce qui concernait la génératrice montée près de l’entrée, il était difficile de savoir si le premier mélange opéré serait suffisant. Les conduites principales d’air sont en outre munies de constructions spéciales à l’intérieur de l’usine pour agrandir l’orifice d’aspiration et diminuer la vitesse d’entrée de l’air en hiver.
- Fig. 7, •— Génératrice de l’Allmiinna Svenskn. Vue en coupe.
- Outre les canaux déjà mentionnés, on a aménagé des canaux de circulation qui ramènent l’air chaud de sortie dans le canal d'amenée, ce qui permet de travailler en hiver, aux époques de tempêtes de neige, avec des quantités d’air réduites, et de chauffer l’air dans le but de fondre la neige. Comme toute expérience relativement à une telîe disposition manquait, on a muni la
- De plus, on y a aménagé différentes cloisons qui doivent faire action de séparateurs.
- La question traitée ci-dessus — qui ne pourra être résolue définitivement qu’après une expérience plus longue — est de nature à présenter un grand intérêt pour les établissements hydrauliques qui se construisent de plus en plus dans les hautes montagnes aussi en dehors de la Norvège.
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- LA LUMIÈRE
- b) Génératrice de VAllmànna Svenska (‘). (Voir fig. 7, 8 et 9.)
- Les deux moitiés de chaque génératrice sont placées aussi près que possible l’une de l’autre, et l’arbre est supporté par deux pa-
- Fig1. 8, — Génératrice de rAUmànna Svenska. Disposition des fondations.
- liers comme pour une machine simple. Les deux stators, divisés en quatre parties chacun,
- ÉLECTRIQUE
- «
- demi-machine 85o millimôlres.'Les encoches, au nombre de i44,sont entièrement ouvertes, ce qui présente de grands avantages tant pour la fabrication des bobines que pour les réparations sur place; les désavantages de cet arrangement (tels que pertes additionnelles dans les pièces polaires et dans le cuivre de l’induit et distorsion de l’onde de force électromotrice) peuvent facilement être évités par des dispositions appropriées.
- L’enroulement comporte trois encoches par pôle et par phase et chaque encoche contient quatre conducteurs, tous réunis en série; les tètes des bobines sont disposées en deux plans, ce qui nécessite la présence de bobines chevauchant sur les parties adjacentes de chaque stator et complique forte-
- Fig. 9. — Génératrice
- reposent directement sur des plaques de fondation, sur lesquelles ils peuvent se déplacer latéralèinent. Les carcasses en fonte portent l’induit, composé de tôles de o,35 millimètres d’épaisseur, divisées en i5 paquets, avec 10 millimètres d’intervalle pour la ventilation et retenues aux extrémités par de fortes plaques en acier boulonnées. Le diamètre intérieur des tôles est de 4 iao millimètres, l’extérieur 4 800 et la longueur axiale par
- de l'AllmUnna Svenska.
- ment un démontage éventuel. Mais un enroulement en trois plans était impossible, puisqu’il ne permet pas le déplacement latéral, indispensable dans le cas présent; de plus, il est plus difficile de fixer convenablement les bobines contre les effets mécaniques des courts-circuits, très importants dans de si grosses machines. Chaque conducteur se compose de trois barres de cuivre isolées, d’une section totale de milli'mèlrcs carrés et le conducteur extérieur (vers l’entrefer! est formé de six câbles, d’une section totale
- (') Westeras, Suède.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XVIII (2» Série). — N*lS.
- un peu moindre, pour éviter les courants de Foucault.
- L’isolation des conducteurs en série se compose d’un tube de micanite appliqué en deux parties en forme d’U et réunies par un procédé de cuisson. Les conducteurs ainsi préparés sont passés ensuite dans un tube de micanite en une pièce épousant la forme de l’encoche, tous les interstices remplis de laque pour éliminer la présence de l’air, si dangereuse dans les machines à haute tension et le tout réuni par une nouvelle cuisson. En dehors des encoches, l’isolation entre les conducteurs est formée par des couches de mica, tandis que le tout est isolé par de la toile imprégnée noire; la transition entre les deux isolements différents dans l’encoche et à l’extérieur et les soudures pour réunir les conducteurs en série sont exécutées avec un soin particulier.
- Cette méthode d’isolement, qui comporte seulement des matériaux résistant à de hautes températures, a donné d’excellents résultats, ainsi que plusieurs essais pendant la fabrication l’ont prouvé (voir tableau I).
- Tableau I
- J&PÀrsSEUR DE l’isolement TEASION D EN % garantie E ttUPÏUÏtR OLT8 mcsttjrée
- Encoche ihilli mètres 4,75 26 CJOO 75 000
- Extérieur 4 ,00 10 000 ao 000
- Entre conducteurs 3,5 5 000 3o 000
- Le mode de fixation de l’enroulement ressort des dessins et tient les bobines d’une façon absolument rigide, ainsi que différents courts-circuits directs l’ont prouvé. Des couvercles recouvrent l’enroulement de façon que toute la machine est complètement fermée ; l’air aspiré de l’extérieur par les ca-
- naux de ventilation passe par le rotor, dont les pôles et quelques ailettes forment ventilateur, puis par les ouvertures de l’induit pour se rendre, en suivant la périphérie de la carcasse, à la sortie située au bas de la machine.
- Le rotor, pesant g3 tonnes — le poids total de la machine est de a43 tonnes — est supporté par deux paliers qui reposent sur une plaque en fonte solidement fixée aux fondations. Les paliers ont une longueur utile de i ooo millimètres, un diamètre de 85'o et les coussinets, retenus par une assise sphérique qui permet de suivre la flexion de l’arbre, sont refroidis par des tuyaux de circulation d’eau coulés dans la fonte.
- Le système de lubrification est double : en service normal, l’huile pour chaque palier est pressée par une pompe, commandée au moyen d’une courroie passée sur l’arbre de la turbine, à travers un réfrigérateur et un filtre, et est amenée aux paliers, d’où elle retourne à un réservoir avant d’être reprise par la pompe; de plus, il se trouve une petite pompe à main pour faire entrer de l’huile sous l’arbre avant la mise en marche. Chaque conduite d’huilé est munie d’un manomètre, d’un thermomètre et d’un dispositif d’alarme fonctionnant si l’huile vient à manquer. Poulie cas d’un accident au graissage forcé, le palier estmunidegrandesbaguesqui doivent, avec la réfrigération directe des coussinets, suffire à maintenir la marche de la machine pendant une heure au moins; d’après les essais, il est probable que ce dernier mode de graissage seul aurait suffi.
- L’arbre est alésé avec un diamètre intérieur de 80 millimètres sur toute la longueur et a un diamètre extérieur de 4&o millimètres aux tourillons, de 700 millimètres au milieu. Il se termine par une bride d’accouplement rigide. Par suite de la flexion de l’arbre, les deux brides de l’accouplement ne pouvaient être exactement parallèles; on les a réunies en serrant les boulons à fond, ce qui n’a présenté aucun inconvénient.
- Le rotor de chaque demi-machine se com-
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- pose de deux parties principales. La partie intérieure, formant le moyeu et les bras, est en acier coulé ordinaire, n’étant soumise à aucune sollicitation spéciale ; quant à la partie extérieure portant les pôles, il fallait tenir compte de la force centrifuge énorme lors de l’emballement de la turbine.
- Les constructions habituelles en acier en une pièce avec les bras ne pouvaient s’appliquer ici, un calcul exact et un contrôle efficace du matériel étant impossible. D’autre part, le constructeur était d’avis qu’une construction où les pôles et les anneaux sont en une pièce présente le plus de sécurité. Ceci comportait pourtant l’usage d’acier coulé ; mais à condition de se servir du meilleur matériel possible et de prendre toutes les dispositions pour Un contrôle minutieux, cela ne présente aucun danger. Chaque couronne polaire se compose de quatre anneaux posés à chaud sur la pièce centrale,se soutenant entre eux et s’appuyant sur les bras comme la figuré 7 le montre ; au milieu, on trouve un intervalle de 92 millimètres servant à la ventilation. Les dimensions axiales de ces anneaux sont tellement faibles qu’un excellent contrôle du matériel est possible; en outre, chaque anneau fut, au moyen d’un dispositif spécial, essayé à une pression hydraulique telle que la sollicitation dépassait sensiblement la plus grande pouvant se produire à l’emballement, sans qu’une déforniation ait pu être constatée. Les épanouissements polaires proprement dits devaient naturellement être rapportés pour permettre le placement des bobines excitatrices ; elles sont en acier coulé et fortement boulonnées. Leur surface est faite en tôles lamellées et est en outre échelonnée et courbée de façon à donner une sinusoïde aussi pure que possible pour la force électromotrice. La pièce polaire est partiellement creuse pour y obtenir une saturation magnétique anticipée qui modifie la forme de la caractéristique et diminue par là la chute de tension. Enfin, le dessin nous montre encore sur le rotor un certain nombre d’ailettes et d’au-
- tres dispositifs servant à répartir l’air aussi également que possible sur toute la longueur de la machine.
- L’enroulement excitateur, en cuivre nu bobiné de champ, est retenu par les pièces polaires ; chaque pôle a 78 tours de cuivre de i45 millimètres carrés de section.
- Après terminaison de la fabrication, les roues polaires furent, par excès de précaution, essayées à la vitesse double, c’est-à-dire une vitesse périphérique de 107 mètres, quoique les turbines ne puissent à l’emballement dépasser de plus de 80 % la vitesse normale. Il faut pourtant dire que cette construction présente le désavantage de ne pouvoir faire aucune réparation à l’inducteur sans démonter le stator, ce qui comporte toujours le démontage d’une partie de l’enroulement; mais, puisque de telles réparations ne sont que des exceptions, on a quand même fini par adopter cette construction qui est sensiblement moins coûteuse que celle de Brown Boveri décrite plus loin.
- L’excitatrice en porte à faux sur l’arbre est à dix pôles et est munie de pôles auxiliaires ; pour éviter de foi’tes variations de tension par suite de variations de vitesse, elle est fortement saturée et de plus compoundée pour que le réglage d’une demi-machine n’influe pas sur la tension de l’autre. Les bagues qui amènent le courant aux inducteurs se trouvent, pour une moitié de la machine, à côté de l’excitatrice et pour l’autre, entre le palier et la génératrice.
- c) Machine double de Brown-Boveri (*).
- (Voir fi g-. 10 et 11.)
- Le principe général de la construction est le même que pour FAIImànna Svenska. Chaque stator se compose de 4 parties, dont les joints forment un angle de 45° avec la verticale ; les pieds sont coulés séparément et portent le stator par l’intermédiaire d’une languette épousant une rainure dans le stator ; cette construction présente certains
- (*) Baden, Suisse.
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- avantages pour la coulée, les parties étant simplifiées. Le stator porte les tôles laminées retenues par des queues d’aronde et boulonnées ; les tôles sont de o,5 millimètre et disposées en i5 paquets, séparés respectivement par des canaux de ventilation de io millimètres. Le diamètre intérieur du fer est de 4 4oo, l’extérieur de 5 ooo millimètres ; il est donc plus grand que^ dans la machine précédente, ce qui résulte de l’emploi d’un enroulement à quatre trous par pôle et phase et d’une densité magnétique un peu moindre
- o o;o
- WS&mimxmM&M .
- Fig. io. — Vue en coupe.
- dans les dents. Pourtant les dimensions extérieures dépassent à peinecelles de l’All-manna Svenska, la carcasse en fonte étant plus légère. La longueur axiale des tôles est également de 85o millimètres.
- L’enroulement se compose de bobines symétriques, comme le font voir les dessins, placées dans des encoches ouvertes. L’avantage de cet enroulement consiste en ce qu’on n’a qu’une espèce de bobines qui, ne dépassant que faiblement le fer, permettent une bonne fixation mécanique. Quant au remplacement de bobines avariées, l’enroulement en deux plans est plus avantageux quand il
- s’agit de bobines courtes, tandis que, dans le cas des bobines longues, l’enroulement symétrique prend les devants. Il est pourtant juste de dire qu’avec des bobines aussi lourdes et raides que dans le cas présent, il n’est pas très facile de faire entrer les bobines l’une sous l’autre; par contre, certaines appréhensions à propos de la ventilation des têtes de bobines assez rapprochées l’une de l’autre ne se sont pas vérifiées.
- L’enroulement est à quatre encoches par phase et par pôle, chaque encoche contenant
- o o
- 3 Brown Boveri
- Fig. ii. — Vue de côté.
- trois conducteurs. Cette disposition fut choisie, tant pour obtenir une sinusoïde parfaite de la tension par phase — ce qui est mieux atteint qu’avec l’enroulement à trois trous — que pour diminuer les pertes additionnelles et la température maxima qu’un grand ampérage total par encoche tend à augmenter. Le résultat a donné raison aux prévisions car, malgré la section plus faible des conducteurs (4X52,5 = 210 millimètres carrés pour le conducteur massif et 2 X 11 o = 220 millimètres carrés pour les câbles) la température n’est pas plus élevée et, malgré la résistance ohmique plus grande, les pertes
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- mesurées sont un peu moindres que celles de l’Allmanna Svenska ; pourtant il est douteux que le résultat obtenu justifie le prix de revient plus élevé.
- La fabrication de l’enroulement diffère sensiblement de celle décrite plus haut. Levs bobineë sont d’abord enroulées, les conducteurs parallèles étant séparés par de minces couches de mica et l’isolement est enroulé après coup. Il se compose d’abord de plusieurs couches de toile au mica auxquelles s’ajoutent des pièces de mica pur entre les conducteurs en série ; il s’y ajoute une couche de toile tr.empée de laque noire, ces isolements s'appliquant également à l’intérieur et à l’extérieur de l’encoche. Le tout est entouré à l’intérieur de l’encoche par un gros tube dê micanite également fabriqué sur la bobine servant de moule, tandis qu’à l’extérieur nous trouvons une couche épaisse en toile noire isolante; tous les interstices sont remplis de laque et le tout soumis à une cuisson dans le vide. Ce mode d’isolement a également tenu beaucoup plus que les garanties, ainsi qu’il ressort du tableau II :
- Tableau II
- ÉPAISSEUR DE TENSION DE RUPTURE EN VOLTS
- l’isolement garantie mesurée
- Encoche....... millimètres 4 ,5 26 OOO 60 000
- Rxtftrîftiir 3 ,5 10 000 36 000
- Entre conduc-
- teurs 3 5 000 12 5oo
- L’enroulement est retenu par des cales en bois à l’intérieur des encoches et les supports des têtes de bobine que nous montre le dessin résistent facilement aux effets mécaniques des courts-circuits. Pour le reste, la machine ressemble fortement à celle déjà décrite.
- La partie tournante, qui pèse 90 tonnes, repose de nouveau sur deux paliers qui ont
- chacun leur propre plaque*de fondation ; les paliers ont une longueur utile de 1060 millimètres et 480 millimètres de diamètre. Les dispositifs de graissage et de refroidissement correspondent à ceux de l’Allmanna Svenska, exception faite de l’amenée de l’huile qui a lieu sous pression par des rainures pratiquées dans la partie supérieure du coussinet. En outre, il n’y a qu’une pompe pour les deux paliers et elle est mue par Une petite turbine auxiliaire qui attaque en même temps une pompe pour l’huile du servomoteur de la turbine ; celle-ci pouvant démarrer avant la turbine principale, on peut se passer d’une pompe à main. A part cela les coussinets sont aussi munis de bagues et de réfrigération directe, obtenue ici par des tuyaux de cuivre noyés dans le métal blanc, et des autres dispositifs mentionnés plus haut. Pour éviter la formation des courants de palier qui se sont faitremarquer malgré le manque d’une plaque de fondation commune, l’un des paliers a été isolé avec toute sa tuyauterie. (Pour la machine de l’Allmanna Svenska on a empêché les courants parasites de se produire en inversant les pôles et l’enroulement d’une demi-machine par rapport à l’autre.)
- L’arbre est alésé sur un diamètre de 270 millimètres sur toute sa longueur et a un diamètre extérieur de 480 millimètres dans les coussinets de 65o au maximum.
- Les deux brides d’accouplement rigides de la turbine et de la génératrice ne pouvaient non plus être parallèles à cause de la flexion des arbres, si l’on n’avait exécuté le montage de façon à baisser les deux paliers du milieu en ayant soin toutefois d’éviter toute poussée axiale vers un côté. La position axiale est d’ailleurs exclusivement assurée parle palier de butée de la turbine ; cela comporte de petites variations axiales de l’inducteur de la génératrice comme suite de variations de température qui sont pourtant trop faibles pour provoquer des réactions magnétiques grâce à la grandeur de l’entrefer.
- La partie médiane du rotor,_se composant du moyeu et des bras, est en acier coulé et
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- serrée à chaud et fixée sur l’arbre au moyen de clavettes tangentielles ; elle est divisée en deux dans le sens de l’axe et réunie au moyen de boulons. Le reste du rotor est absolument différent de la construction précédente, les constructeurs posant en principe que de l’acier coulé ne pouvait être employé pour la construction des couronnes polaires.
- Chaque couronne se compose de 6 anneaux en acier forgé de 55 à 6o kilogrammes de résistance qui sont serrés à chaud en deux groupes sur les bras, laissant entre eux un
- donné lieu à aucune difficulté, ni au montage ni à l’essai d’emballement et présente le grand avantage qu’il est facile d’enlever les pôles pour les réparations.
- Ceux-ci sont en une pièce avec leurs épanouissements qui pourtant portent au moyen de queues d’aronde une couche de tôles laminées d’une forme appropriée. Les bobines inductrices, enroulées en cuivre nu et se composant de 78 tours par pôle,sont ventilées des deux côtés, l’air entrant entre les anneaux, passant entre le pôle et la bo-
- Fig. 12. —Génératrice
- intervalle de 90 millimètres pour la ventilation; cette subdivision en six est faite pour permettre un contrôle efficace du matériel, qui, eu égard à sa qualité, travaille à une charge beaucoup plus élevée que celui de rAllmânna Svenska. Les pôles sont fixés par une queue d’aronde; pour éviter les sollicitations incontrôlables qui peuvent se produire à renfoncement des clavettes par un manque de parallélisme entre la queue d’aronde et la partie correspondante de l’anneau, les clavettes doubles ont une surface cylindrique qui leur permet donc d’épouser la position des pièces adjacentes ; en outre tous les coins sont fortement arrondis. La construction n’a
- simple Brown-Boveri.
- bine et s’échappant sous l’épanouissem.ënt.
- Les excitatrices à dix pôles ne présentent pas d’autres particularités; les bagues des inducteurs sont disposées .symétriquement des deux côtés de la machine.
- d) Génératrice simple de Brown Boveri.
- (Voir fig. 12.)
- Celle-ci se compose de deux moitiés semblables aux génératrices divisées, seulement plus rapprochées Tune de l’autre. Cette exécution n’a pas été choisie exclusivement pour des raisons de similitude, mais aussi parce
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- que la fabrication d’un corps en tôles d’un tel diamètre et de i 700 millimètres de longueur serait très difficile. L’induit porte deux enroulements parallèles, répartis symétriquement sur toute la circonférence, ayant donc le même courant que les machines divisées ; malgré cela la section du cuivre fut un peu augmentée, parce qu’on ci’aignait un refroidissement plus mauvais par suite du manque des têtes de bobines centrales. L’isolement aussi est un peu différent, la tension par conducteur étant double. En outre l’enroulement est exécuté en deux plans, les bobines symétriques de 2 mètres de long étant trop difficiles à placer ; la figure 12 nous montre cet enroulement. A part cela, la machine ne présente pas de différence par rapport aux machines doubles.
- e) Êssais.
- Les génératrices furent soumises à une série d’essais plus approfondis qu’on ne les fait d’habitude et qui présentent quelque intérêt. Ces essais se rapportent à la mesure des variations de tension, du rendement, de réchauffement, épreuve à haute tension et relevés oscillographiques; les machines divisées permirent de faire quelques essais,
- Fig. i3. — Caractéristiques de l’alternateur Allmilnna
- Svenska.
- dont l’exécution est difficile pour de grosses machines dans les circonstances ordinaires.
- Génératrice de VAllmanna Svenska.
- La figure i3 donne la caractéristique à vide,
- en court-circuit et en charge avec le courant normal, correspondant à une tension de 11 000, io5oo et 10000 volts; déplus il s’y trouve quelques points pour cos tp = 1 et une courbe pour cos «p==o. Cette dernière courbe est exactement parallèle à la caractéristique à vide, mais donne (en portant horizontalement les ampères-tours démagnétisants d’après la méthode de Blondel) pour la réactance de l’enroulement une valeur de 17 % qui semble un peu élevée ; une mesure directe de cette réactance exécutée sans roue polaire donne 15 à 16 %. La chute de tension à charge constante de 8 5oo IvVA (donc à courant non constant) et cos ç>-=o,6 est de 4*3 % à 10 000 volts, 37 % à io5oo volts, 3o % à 1 t 000 volts, l’élévation correspondante 27 %, 24 % et 20 %.
- Les essais de rendement se firent par la méthode des pertes séparées en se servant d’une demi-machine comme moteur synchrone pour faire marcher l’autre moitié, la turbine étant découplée ; l’exécution de ces essais était assez difficile, parce que la masse
- Fig. 14. — Pjôt’tçs séparées «Jel’Alternateur AiLipannn Svenska : 1, totales; a, par friction et ventilation ; 3, dans le fer; 4( en court-circuit.
- énorme de la partie tournante amenait à la moindre variation de vitesse, imperceptible par d’autres moyens, des fluctuations dans la puissance absorbée qui étaient du même ordre de grandeur que les pertes à mesurer.
- Les pertes séparées sont représentées sur la figure i4- Nous voyons que les pertes dans
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- le fer dépassent de beaucoup celles dans le cuivre, ce qui correspond au caractère d’une machine à faible chute de tension (cos f = o,6). Les pertes dans le cuivre ne sont pas les perles ohmiques, mais les pertes en court-circuit mesurées à chaud, qui dépassent les premières presque du double ; comme les épanouissements polaires sont laminés (mais boulonnés, il est vrai), qu’aucun échauiïement anormal ne put être constaté ni dans la carcasse ni dans les couvercles, il faut admettre que ces pertes additionnelles ont surtout leur siège dans le cuivre même : un courant de 4 X ampères par encoche est très fort, même en tenant compte de la subdivision des conducteurs en cuivre massif et de l’adoption de câble pour le conducteur extérieur vers l’entrefer. Les pertes par friction et ventilation sont indiquées pour une machine complète, telle qu’elles furent, mesurées ; elles doivent donc être divisées par deux pour une demi-machine.
- La température de l’huile dans les paliers était d’environ 4o° et la friction serait d’après le calcul de 35 kilowatts. En admettant que les ab mètres cubes d’air passant à travers la machine et demandant 29 millimètres de pression à l’extérieur absorbent 100 millimètres de pression à l’intérieur de la machine (valeur évaluée d’après des essais sur d’autres machines où la mesure était mieux possible), on trouve que les ii5 kilowatts restants correspondent à un rendement de 3o % pour le ventilateur, ce qui n’est pas brillant; mais en tenant compte des différents points de vue énumérés plus haut, il sera toujours préférable de laisser la machine se ventiler elle-même, tant que l’énergie ne coûte pas très cher.
- La courbe supérieure de la même figure donne les perles totales mesurées en surexcitant l’une, sous-excitant l’autre des deux moitiés de la génératrice, et en mesurant l’énergie amenée à tension constante. Ces partes totales sont un peu plus grandes que la somme des pertes séparées correspondantes, ce qui s’explique sans doute par le
- I fait que les pertes dans le. fer augmentent plus dans la machine surexcitée qu’elles ne diminuent dans l’autre. Pour la construction de la courbe de rendement (fig. i5), les pertes séparées furent additionnées, ce qui doit donner un résultat sensiblement exact, car si les pertes en court-circuit sont probablement plus grandes que les pertes dans le cuivre en charge, les pertes dans le fër mesurées à vide à une tension donnée seront, à cause de l’impédance du stator, plus faibles
- l'ig'. i5. —Kendcmentdc l’ultcrnnteurAllmannn Svenslca.
- que les pertes à tension égale en charge; les
- pertes par ventilation dans le canal d’amenée
- tle l’air sont comprises dans le rendement.
- Si celui-ci est si bas, cela tient surtout au mau-
- . . * vais facteur de puissance, ainsique le montre
- la courbe comparative pour cos © == 1, qui
- est prolongée jusqu’à 17 060 kilowatts.
- Pour faire un essai concluant sur l’emploi de tôle d’alliage dans les génératrices, une demi-machine fut munie de tôles de o,5 millimètre (comparées aux tôles ordinaires de o,35 millimètre); le résultat obtenu ne fut qu’une diminution des pertes dans le fer à 80 % de leur valeur, donc un gain sur le rendement de 3,5 °/00 : il est donc douteux que l’excès de prix et les autres désavantages de la tôle d’alliage puissent se compenser, d’autant plus que de meilleurs résultats peuvent être obtenus avec de la tôle ordinaire comme le montre la machine de Brown Boveri.
- Au cours des essais d’échauffeinent, on constata qu’il est pratiquement impossible d’obtenir une répartition égale de la température tant sur la largeur que sur la circonfé-? ronce de la machine; les bobines courtes et longues de l’enroulement présentaient aussi des différences de 5 à 6 degrés.
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- Les élévations de température portées au tableau III sont les plus élevées qui furent trouvées. Ce tableau contient d’abord les résultats de 3 essais à charge égale, une fois à ioooo, une fois à io5oo et une fois à 11 ooo volts avec le courant correspondant; pour chaque essai nous donnons la température à la dernière lecture en marche et, pour plusieurs, à la première après l’arrêt, qui s’effectuait très rapidement en coupant l’eau et en laissant la machine chargée. Les températures des électros et de l’enroulement induit sont calculées par l’augmentation de la résistance; les valeurs pour le fer, l’air et les têtes des bobines sont mesurées au thermomètre à mercure, après qu’il fut constaté, par comparaison avec des thermomètres spéciaux, que les courants de Foucault dans ce métal'n’avaient aucune influence appréciable sur les indications. Enfin nous trouvons encore un essai à une surcharge importante de la machine : ii i5o kilowatts, cos © = o,6.
- la répartition de la température, plusieurs piles thermoélectriques avaient été placées dans une bobine, dont une partie malheureusement fut endommagée au cours du montage ; il en restait toutefois une au centre delà bobine, deux autres dans la tête, l’une entre les conducteurs i et a, l’autre entre 3 et.4. On trouva à l’essai n° a une élévation de température de 54”,8 au centre de la bobine, dont la tète avait une élévation ther-mométrique de 49°,5; et pour 55°, i au centre, de 5o° dans la tête. Il est toutefois certain que ces températures sont plus élevées en service, car les températures s’égaliseront vite dans le cuivre même; mais plusieurs essais consécutifs pris à intervalles réguliers après l’arrêt permettent de conclure par extrapolation que les températures en marche n’ont pas dépassé de plus de 5° à io° celles qui furent mesurées.
- La différence de température assez faible entre ces maxima et la température moyenne
- Taiileau III
- CHARGE KW TENSION VOLTS COURANT AMPERES ENROULEMENTS TÈTES Dlî BOBINES FER AIR
- champ induit longues courtes
- io a5o IO 470 92 y degrés 43,3 degrés 44 degrés 46 degrés 36 degrés a6 ,5 en marche
- 10 IOO 10 000 97° 38 ,a 47 44.5 ; 49.5 47 49 35 37 2’> en marche après arrêt
- 10 IQO 10 990 8 'J 2 53 41 44 38,5 • 26 en marche
- I I 200 11 14 0 97 "> 7 5 54,a 48,6 60 55 56 44,a 5<> ,4 2*3 en marche après arrêt
- On remarquera la différence très faible entre la température mesurée par la résistance et la température maxima sur l’extérieur des bobines, celle-ci dépassant même à certains endroits la moyenne ; c’est un point qui mérite l’attention pour toutes les grandes machines où une ventilation égale est difficile à obtenir. Pour compléter l’examen de
- prouvent que dans une machine comme celle-ci où l’isolajit dans l’encoche est en mica, c’est-à-dire en un corps relativement bon conducteur de la chaleur, et le fer relativement peu chaud, il serait faux de supposer que la plus grande partie de la chaleur soit dissipée par les têtes des bobines.—Dans le dernier essai avec surcharge, les tempéra-
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- tures dans la tête de la bobine étaient 64° et 6o°, tandis que la pile au centre donnait la même indication. Ces essais prouvent dans tous les cas qu’il n’y a aucun excès d’échauf-fement et par suite rien à craindre pour la durée de l’enroulement.
- Fig. 16. — Tension por phase et tension aux bornes à vide.
- . Si l’on compare les valeurs à charge constante mais tension variable, on observera que seule la température des électros aug-
- Fig. 17. — Tension par phase et tension aux bornes avec 5 000 kilowatts (cos ç = l).
- mente sensiblement par suite de la saturation et devient très élevée à la charge maxima et 11 140 volts. Il sera peut-être in-
- ig. 18, — Tension par phase et tension aux bornes avec 5 000 kilowatts (cos <p = o,6).
- téressant de mentionner que la température du champ fut d’abord, dans les deux types de machines, plus élevée que le calcul ne
- Fig. 19. — Tension par phase et tension aux bornes, avec 470 ampères (eos y = o).
- permettait de le prévoir ; des modifications Rirent nécessaires pour atteindre les résultats communiqués.
- ÉLECTRIQUE T. XVIII (2» Série). ^ 8,
- Les essais à 26 ooo volts ne présentèrent aucune particularité ; mentionnons toutefois que pour l’essai d’une phase à la terre, les deux autres étant aussi mises à la terre, il fallait une puissance d’environ 25 K. Y. A., ce qui correspond à une capacité de presque o, i Mf, en supposant le courant sinusoïdal, ce qui était le cas. Les relevés oscil-lographiques (fig. 16 à ip) nous montrent d’abord la tension par phase, qui permet de reconnaître dans l’original une faible influence des encoches ouvertes, et la tension aux bornes, qui est presque exactement sinusoïdale. Les relevés suivants donnent les mêmes courbes à 5 ooo kilowatts et cos y = i, 5 ooo kilowatts et cos <p = o,6 et 47° ampères et cos <p — o. (L’interruption)dans les courbes provient d’un défaut de l’obturateur de l’oscillographe.) La tension par phase est déformée par le courant watté et aplatie par le courant déwatté, tandis que la tension aux bornes reste presque sinusoïdale.
- GÉNÉRATRICE R RO WN BOVERI
- La figure 20 reproduit ses caractéristiques
- Fig. 20. — Caractéristiques de l’alternateur Brown Boveri.
- àvide,enchargeeten court-circuit avec un courant d’environ 45o ampères avec cos <p = 1, 0,6 et o. La chute de tension à K. Y. A. constants (8000) est à 10000 volts, io5oo et 11000 volts respectivement 60 %, 48 % et 4° %, l’élévation 3o %, 26 % et 23 %. La chute de tension est donc sensiblement plus élevée que dans l’autre machine, mais l’énergie
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- perdue pour l’excitation est moindre aussi. La réactance proprement dite de l’enroulement, qui se détermine parla caractéristique à cos qp == o est aussi très élevée ( 17-18 % ) quoique le mode d’enroulement, qui, il est vrai ne permettait aucun calcul exact, eût fait attendre moins; la mesure directe exécutée comme précédemment donne 16 %.
- La détermination du rendement, exécutée comme on l’a vu plus haut, donna les résultats portés figure 21. Les pertes dans le fer
- ig. 21. — Pertes séparées de l’alternateur Brown Boveri : 1, totales; 2, par friction et ventilation; 3, dans lo fer; 4, en court-circuit.
- sont sensiblement inférieures à celles de l’autre machine, plus que le calcul ne l’aurait fait prévoir. Comme suite du grand diamètre de la machine et de la section plus faible de l’enroulement, la résistance ohmique est plus élevée, mais malgré cela les pertes
- mesurées en court-circuit sont moindres, ce qui montre l’effet utile de la réduction de l’ampérage par encoche. Les portes par friction et ventilation sont de 144 kilowatts, c’est-à-dire presque les mêmes que pour l’Allmànna Svenska. Les pertes totales, mesurées directement en excitant différemment
- Fig. 22. —Rendement de l’alternateur Brown Boveri.
- les deux demi-machines réunies, coïncident exactement avec la somme des pertes séparées; l’élévation des pertes dans le fer en charge est plus complètement compensée que dans l’autre machine, parce que ces pertes mêmes sont plus faibles. Dans tous les cas ce résultat confirme que le rendement (fîg. 22) calculé en se servant des pertes mesurées en court-circuit, correspond de très près à la réalité.
- Les essais d’échauffement ont confirmé les observations antérieures quant à la difficulté d’obtenir une ventilation égale sur toute la machine ; à l’époque des essais mentionnés
- Tableau IV
- CHARGE TENSION COURANT ENROULEMENT TÈTES FER AIR
- KW VOLTS AMPÈRES champ induit DE BOBINES
- degrés degrés degrés degrés degrés en marche
- IO OOO IO OOO 97° — 5o _
- 10 a5o 10 5oo 924 34 40 !20 en marche
- 45 45 43 45 après arrêt
- IO OOO I I OOO 875 48 — — — — après arrêt
- 11 260 I I IOO 958 36,5 4» 20 _ en marche
- 61 5o 5o 42,5 après arrêt
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- 148 LA LUMljÈRE
- dans le tableau IV, l’une des moitiés de la machine dépassait l’autre de quelques degrés, ce qui fut un peu amélioré plus lard par des tôles directrices à l’entrée de l’air, de sorte que les élévations de température indiquées sont peut-être un peu supérieures à la réalité actuelle.
- La mesure avec une pile thermoélectrique au centre de la bobine a donné, pour l’essai n°2, 56°, pourn°4, 62°,5, donc pratiquement la même chose qu’avec la machine précédente. Il est à remarquer qu’à tous les essais des 2 machines, excepté le dernier de Brown Boveri, la quantité d’air fut pratiquement la même, environ 25-26 mètres cubes par seconde.
- Les essais de tension firent remarquer un phénomène qui mérite d’être noté. En réunissant une phase par ses deux bouts à une borne du transformateur d’essai de 2 5 KW,tandis que deux autres phases étaient connectées à l’autre borne et mises à la terre, il se produisait une décharge contre la carcasse au milieu de la phase sous tension, quoique, à cet endroit, en dehors de plusieurs millimètres d’isolement, la distance seule dût suffire pour empêcher la décharge ; en plaçant en ce point un voltmètre statique, on ne put rien constater d’anormal, la capacité du voltmètre changeant probablement le caractère du phénomène. En subdivisant la phase, on put élever la tension davantage, mais les décharges continuèrent à se produire sur des distances invraisemblables, toujours au milieu de la partie de la phase essayée quand les extrémités étaient réunies, ou bien à l’autre bout quand un bout seul de la phase était connecté au transfor-
- ÉLECT H1 QUE T. XVIII (2« Série). — N» 48.
- mateur. En faisant l’essai avec un courant sinusoïdal presque pur, pris sur les grosses généi’atrices, on put fortement diminuer le phénomène, mais il n’en fallut pas moins, malgré une distance minima de 3o millimètres vers le fer, isoler les connexions entre bobines presque aussi fortement que dans les encoches.
- Il n’est pas douteux qu’il s’agit ici d’un phénomène de résonance qu’il est bon de connaître pour l’essai de grosses machines. D’ailleurs, il est bien connu qu’aux essais de tension on observe souvent des décharges très étranges, surtout sur des pièces métalliques à moitié ou tout à fait isolées et il serait intéressant d’étudier ces phénomènes systématiquement; on pourrait peut-être en tirer des explications pour certaines ruptures d’isolement se produisant en service là où on les attendrait le moins.
- Les l'elevés oseillographiques présentent le même caractère que ceux de l’Allmanna Svenska, exception faite de la tension par phase, qui, grâce à l’enroulement plus subdivisé, ne laisse plus reconnaître l’effet des encoches ouvertes ; il est donc inutile de les reproduire ici. Quant aux essais de courts-circuits directs sur les machines, ils prouvèrent, tant pour la machine de 17000 KVA que pour les autres, que les enroulements résistent facilement aux efforts que ces essais impliquent.
- Aucune des machines n’a donné lieu à une difficulté sérieuse depuis la mise en marche définitive qui a eu lieu au mois de novembre 1911.
- (A suivre) F. Marguerre.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
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- EXTRAITS DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES
- THÉORIES ET GÉNÉRALITÉS
- Sur les vitesses relatives des vapeurs lumineuses de divers éléments dans l’étincelle électrique. — A. Hemsalech. — Comptes Rendus de VAcadémie des Sciences, iet avril 1912.
- Continuant ses recherches sur les mouvements de la vapeur métallique dans l’étincelle de self-induction, l’auteur a étudié les trajectoires des vapeurs de quatorze éléments différents. La longueur de l’étincelle était de 5 millimètres, la self-induction de 0,0125 henry et la capacité de dix plaques condensa-trices, excepté dans le cas du calcium et de l’aluminium où l’on était obligé, à cause de la grande quantité de vapeur produite, de n’utiliser que deux et une plaque respectivement.
- La vitesse du courant d’air employé pour dévier la trajectoire de la vapeur variait entre i5,3 et 43,g mètres par seconde selon les besoins.
- Les expériences permettent d’entrevoir l’existence de certains groupes dans lesquels les vitesses semblent être régies, du moins en partie, par les poids atomiques.
- L’ensemble des résultats de cette étude permet de faire quelques réflexions intéressantes sur le mode de production de la vapeur métallique. L’auteur a déjà mentionné le fait que la vapeur du calcium provenant de la vaporisation de l’isolant qui recouvre presque entièrement la pointe de l’électrode accuse toujours la même vitesse que la vapeur du métal dont est constituée cette dernière. 11 semble donc que, dans ces conditions de production, la vapeur du calcium ne possède pas de vitesse individuelle. Par contre, quand le calcium constitue l’électrode, sa vapeur est projetée avec une vitesse bien déterminée. Il faut donc conclure de ce qui précède que la vapeur du calcium provenant de la décomposition de l’isolant n’est pas projetée, mais simplement entraînée par la vapeur de l’électrode. Or, il y a peu de doute que la vaporisation de l’isolant, d’ailleurs très volatil, soit uniquement due à la chaleur dégagée par l’étincelle. D’un autre côté, comme l’auteur l’a démontré, la vitesse de la vapeur projetée de l’électrode n’est pas sensiblement modifiée par des variations de la capacité ou, autrement dit, par des variations de
- chaleur. De ces considérations il paraît résulter que la vapeur lumineuse du métal, dont est formée l’électrode, n’estpas produite par des actions thermiques, mais par quelque autre processus, encore inconnu, qui lui imprime en même temps une vitesse caractéristique. Ce processus peut consister en un arrachement des molécules à la surface au moment de la décharge et la vitesse initiale de projection dépendra de la force nécessaire pour vaincre la résistance offerte par la cohésion des molécules. La vitesse de la vapeur dans sa course à travers l’espace d’air entre les électrodes sera sensiblement modifiée par la résistance de l’air et le poids atomique de l’élément.
- En résumé, les valeurs numériques que l'auteur a obtenues pour la vitesse de la vapeur lumineuse dans l’étincelle seraient fonctions du poids atomique et de la cohésion moléculaire de l’élément considéré.
- Sur divers aspects de la décharge d’uu condensateur. — A. Aubertin. — Comptes Rendus de VAcadémie des Sciences, icr avril 1912.
- On peut, à la pression atmosphérique, obtenir des étincelles de décharge d’un condensateur sous des formes très variées, depuis l’aspect de la décharge dans un tube de Geissler jusqu’à celui de l’étincelle disruptivc blanche.
- Tœpler (‘), Kaufmann (2) ont obtenu la décharge de Geissler en employant des électrodes en ardoise ou en bois. On l’obtient entre des électrodes métalliques de très faible capacité, distantes de o,5 millimètre à 1 millimètre lorsque le courant est amené à ces électrodes par des conducteurs de très grande résistance.
- En observant au microscope, on . voit d’abord sur la cathode une lueur bleue très peu étendue, suivie d’un espace noir très court, puis d’une étroite colonne anodique rose.
- Les potentiels explosifs qui correspondent à la décharge ayant l’aspect d'un tube de Geissler et à la décharge disruplive sont peu différents. Par exemple, pour un intervalle explosif de o,35 millimètre, l’étin—
- (‘) Wied Ann., t. LXIII, 1897, p". 109. (2) Id., t. II, 1900, p. 169.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XVIII (2e Série). — H* 18.
- celle Geissler se produit à a i3o volts et la décharge disruptive entre a i3o et ao8o volts.
- ETUDE, CONSTRUCTION ET ESSAIS DE MACHINES
- Les méthodes modernes de construction de machines électriques. — K. Pichelmayer. — Zeitschrift des ôslerreichiscken Ingénieur und Architek-ten Vereines, 9 février 1912.
- Depuis l’année 1900 jusqu'à ce jour,la construction des machines électriques a reçu un développement considérable. Sous la tendance générale de la technique vers la concentration de l’énergie mécanique, l’unité de puissance des grandes machines monte de la valeur de 1 000 kilowatts qu’elle avait en 1900 à une valeur 10 fois plus grande.
- Cette forte gradation quantitative de la puissance n’était possible que par l’augmentation brusque de la Vitesse, due aux perfectionnements incroyables apportés, depuis quelques années seulement, aux turbines à vapeur. Tandis qu’il y a 12 ans la vitesse périphérique moyenne était de 20 mètres environ, elle est aujourd’hui de 110 mètres, ce qui donne,pour un même rayon, un,e force centrifuge 3o fois plus grande ; elle est en réalité encore plus importante, car le diamètre des turbo-générateurs actuels est très faible.
- Il est clair, d’après ces chiffres, que l’augmentation de puissance ne pourrait être réalisée que par l’application des idées nouvelles de bonstruction, et que ces machines nouvelles doivent avoir des formes différentes de celles à faible vitesse. On a aussi établi dans ces dernières années de nouveaux types de machines.
- Le développement de la machine à courant continu de grande vitesse n’était possible que par l’application des pôles de commutation permettant de combattre la tension de commutation devenue 5 à 10 fois plus grande par rapport à celle des machines à faible vitesse. Il s’impose toutefois une limite à de telles machines, surtout pour les coinmutatrices dont la vitesse périphérique peut à peine atteindre 40 mètres, étant donné qu’il faut une surface de 4 centimètres carrés par ampère débité (balais en charbon) au minimum, ce qui pourrait donner lieu à une longueur axiale de l’arbre trop grande au point de vue de la vitesse critique.
- La puissance en courant continu, qui est actuelle-
- ment de 1 5oo kilowatts pour 1 5oo tours (machines à grande vitesse), est moins restreinte dans les machines lentes comme le montrent les moteurs puissants de laminoirs qu’on construit à présent jusqu’à 12 000 chevaux. La construction de telles machines n’est possible que par l’application de dispositifs ingénieux de commutation.
- On est déjà arrivé à construire, pour la commande des locomotives, des moteurs de 1 800 chevaux. Pour ces machines la fréquence de i5 à 17 périodes paraissait indispensable.
- Dans ia concurrence du moteur série usuel et du moteur à répulsion, c’est le premier qui s’est montré supérieur, pour les grandes puissances du moins.
- Les machines asynchrones ont acquis un domaine d’applications notablement plus large. Comme formes caractéristiques de ces dernières, on peut citer les moteurs asynchrones à allure lente (60 à ioo tours) de 1 000 chevaux pour les commandes des laminoirs.
- La société A.E.G. a construit deux moteurs types, l’un de i 000 à 2 000 chevaux à 73 tours, et l'autre de 1 800 à 3 600 chevaux à 75 tours.
- L’apparition des pompes centrifuges à grande vitesse exigeait un perfectionnement des moteurs asynchrones, qui tournent très vite et développent des puissances considérables. La Société Brown, Boveri elCi0 a établi un type de 1 000 chevaux à i 5oo tours.
- Le problème de la régulation économique de la vitesse des machines asynchrones à l’aide des moteurs à collecteur a été résolu d’une façon satisfaisante. 11 faut mentionner principalement le système du Dr Scherbius et celui d’Alexandre Heyland.
- Les moteurs à collecteur sont généralement construits soit comme moteurs série d’après Gorges, soit comme moteurs shunt d’après Winter Eichberg.
- Les machines ayant subi la plus grande transformation sont les machines synchrones. L’ancienne génératrice lente, à champ tournant, a été remplacée dans une large mesure parla machine type Westinghouse du métropolitain de New-York, avec un diamètre extérieur de 12 mètres et une puissance de 7 000 kilowatts.
- L’intermédiaire entre les machines lentes et les turbo-dynamos correspond aux grandes génératrices commandées par turbines hydrauliques.
- Le turbo-générateur rapide de grande puissance développe aujourd’hui environ 10 000 à 12 000 chevaux à 800-1 200 tours. On peut poser comme limite vers laquelle on tend actuellement la puissance de
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- 4 Mai 1912. LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE ~ 151
- 5 »oo kilowatts à 3 ooo tours, le diamètre du rotor étant de 70 centimètres et la vitesse périphérique de no mètres. Cette limite extrême de la vitesse périphérique ne semble pouvoir être dépassée que par Inapplication des génératrices asynchrones.
- F. S.
- TÉLÉGRAPHIE ET TÉLÉPHONIE SANS FIL
- Sur la diffraction des ondes hertziennes. — H. Poincaré. — Comptes Rendus de VAcadémie des Sciences, 25 mars 19x2.
- M. March vient de présenter à l’Université de Munich une dissertation (’) qui contient d’ailleurs des choses très intéressantes, mais aboutit à des conclusions diamétralement opposées à celles du mémoire publié par l’auteur (2) et à celles que M. Nicholson a obtenues de son côté dans le travail qu’il a consacré à cette question.
- Après avoir fait la critique des calculs de M. March, l’auteur estime que ses conclusions antérieures se trouvent confirmées ; il est d’ailleurs en mesure maintenant de les énoncer plus nettement. Depuis la publication de son mémoire, en effet, il y a eu des mesures faites en Amérique par M. Austin sur la transmission des ondes à longue distance. Le coefficient d’affaiblissement a été trouvé, même de jour, cent fois plus faible que le coefficient théorique résultant de son calcul. La théorie ordinaire ne rend donc pas compte des faits; il y a quelque chose à trouver.
- Électrisation par la pluie d’une antenne de télégraphie sans fil. (Observation faite le vendredi 9 février vers 3 heures, à l’observatoire magnétique de Fourvière, à Lyon). — C. I-imb. j— Comptes rendus de l'Académie des Sciences, 26 février 1912.
- L’auteur décrit un phénomène survenu dans un poste de T. S. F. à Fourvière. (*)
- (*) Ueber die Ausbreilung der Wellen der drahtlosen Télégraphié auf der Erdkugel.
- (2) Rendiconti del Circolo matematico di Palermo.Yoir aussi Lumière Electrique, juin et juillet 1910, et janvier 1911,
- L’antenne de ce poste est formée d’un simple fil d’aluminium de 3,2 mm. de diamètre (8 mm2) et de 5o mètres de longueur dans sa partie horizontale. Ce fil est tendu entré les tours sud-est et nord-ouest de la basilique, vers leur partie supérieure, à la hauteur d’environ 5o mètres au-dessus de la terrasse de Fourvière, soit à une altitude de 3^o mètres au-dessus de la mer. Il descend le long de la tour nord-ouest, à 1 mètre de distance du mur, et aboutit à un commutateur permettant de mettre l’antenne, soit directement à la terre par tin perd-fluide en cuivre de 2 mètres carrés de surface, enfoui dans le sol, soit en relation avec l’appareil de réception qui prend sa terre sur une conduite de gaz, dans le poste même.
- Les phénomènes d’électricité atmosphérique étant fréquents et souvent intenses à Fourvière, l’antenne reste en général à la terre. Dans l’après-midi du vendredi 9 février, vers 3 heures, l’auteur a mis le commutateur sur les appareils de réception : aucun phénomène particulier ne se manifesta. Le temps était brumeux et pluvieux, mais non orageux. Un radiogramme fut reçu très nettement ; mais quelques instants après, la pluie commençant à tomber, des crachements se firent entendre dans le téléphone récepteur. En tournant le commutateur pour établir la communication directe au perd-fluide, il observa, un peu avant le contact, une série d’étincelles brillantes et crépitantes, assez nourries, éclatant à la distance de 5 à 6 millimètres et à raison d’au moins 2 j>ar seconde. Ces étincelles avaient absolument l’aspect de la décharge d’une petite bouteille de Leyde, avec cette différence qu’elles se succédaient sans interruption. Ace moment la pluie tombait déjà abondamment.
- Après avoir constaté le phénomène pendant une dizaine de minutes, l’auteur établit complètement la communication au sol. Une demi-heure après, la pluie n’ayant pas cessé, il n’observa plus que de très faibles étincelles, à raison d’une par 2 minutes environ.
- Il semble que l’isolement de l’antenne était alors diminué par l’humidité des cordes parallèles et des isolateurs.
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- 182 LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XVIII (2« Série). —N* 18.
- LÉGISLATION ET CONTENTIEUX
- Une autorisation de voirie peut-elle être assimilée à un contrat de concession? Arrêt Bardy du conseil d’État du 39 mars 1919.
- Depuis la loi du i5 juin 1906, les différents modes juridiques qui rendent possible l’occupation de la voirie pour la distribution de la lumière ou de la force motrice sont très nettement divisés en deux catégories : les autorisations qui, dépouillées de tout lien contractuel, constituent seulement un acte unilatéral de police, et les concessions, qui sont de véritables conventions de droit administratif.
- Au contraire, à l’époque où l’électricité commençait seulement à faire ses preuves comme source d’éclairage public, le régime juridique en vigueur était d’aine complète imprécision : chaque commune agissait comme elle l’entendait, et,fré quemment, on voyait une modeste autorisation de voirie mettre à la charge de l’impétrant l’obligation grave de donner à la commune des avantages spéciaux, des tarifs de faveur, des prélèvements sur les recettes et perdre ainsi son véritable caractère, c’est-à-dire l’allure d’une simple déclaration, par laquelle l’autorité chargée de la surveillance d’une route permet simplement à un tiers d’occuper le sol dont elle a la garde.
- L’autorisation, même compliquée par l’insertion de certaines conditions commerciales, a-t-elle conservé le caractère juridique de la permission de voirie, ou bien est-elle devenue un contrat, par ce fait que, même en l’absence de toutes les formalités requises parles conventions, l’accord des deux volontés ne peut être mis en doute puisqu’il s’est manifesté par l’exécution des conditions imposées P
- Dans cette difficulté, il ne faudrait pas voir une question de mots, une pure théorie d’école, mais un problème très fréquemment soulevé et qui peut aboutir à des résultats très différents.
- L’acte intervenu est-il violé ? 11 faudra savoir immédiatement dans quelle catégorie il doit être rangé; en effet, s’il n’est considéré que comme une simple autorisation, la violation qui en est faite est un excès de pouvoir commis par le maire et dont la connaissance doit être portée d’emblée au Conseil d’Etat, sans frais, sans ministère d’avocat ; s’il est, au contraire, considéré
- comme un contrat, il faudra saisir le juge ordinaire des contrats administratifs qui est le Conseil de Préfecture, et le Conseil d’Etat n’interviendra qu’au deuxième degré comme un juge d’appel, ou, si l’on veut, de cassation.
- Le nouvel arrêt que le Conseil d’Etat vient de rendre, à la date du 29 mars 1912, est précisément relatif à la définition juridique d’un acte de cette nature : indiquons immédiatement la doctrine qui se dégage de cette décision : une autorisation, quelle que soit sa dénomination, qui contient des clauses commerciales, telles que l’attribution à la commune de la propriété du réseau, l’obligation de soumettre les polices au maire, le versement d’un cautionnement, est une concession d’éclairage : par conséquent une convention assimilée à un contrat en matière de travaux publics, dont la violation doit être appréciée et jugée par le Conseil de Préfecture.
- Cela résulte à la fois du texte que l’on va liée ci-dessous et des circonstances dé fait dans lesquelles la décision est intervenue.
- Un sieur Ilunckler, ingénieur, s’était présenté à la municipalité de Bergerac, le 2 août 1890, pour lui demander des autorisations afin de faire la distribution d’éclairage électrique. Bien qu’elle fût liée avec une compagnie gazière par un traité de 1857, la ville de Bergerac estima qu’elle était libre d’écouter des propositions relatives à l'éclairage électrique, et il fut exposé par le rapporteur, au Conseil municipal; que l’on pourrait donner à l’impétrant l’autorisation sollicitée par lui avec les conditions suivantes: il serait tenu dè relever et de garantir la ville de toute instance qu’intenterait la Compagnie du gaz en'paiement d’une indemnité pour concurrence interdite, ileoumet-trait le modèle de ses polices au maire, il verserait un cautionnement et une redevance de 800 francs ; la canalisation électrique une fois placée ne serait jamais enlevée, mais la ville en deviendrait propriétaire de piano; enfin, bien qu’il 11e fût pas question de donner la lumière publique, mais simplement l’éclairage aux particuliers, la ville se réservait le droit de demander la lumière avec un tarif diminué de 10 % par rapport au tarif en usage chez les particuliers.
- Conformément à l’avis du rapporteur, le maire
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- donna une autorisation faisant mention de ces conditions ; dans la suite, à la date du 28 novembre 1891, le Conseil municipal admettait la substitution d’un sieur Giraudel au permissionnaire primitif, M. Ilunckler.
- Le 16 mai 1896, le Conseil de préfecture, à la requête des consorts Bardy, déclara que le privilège conféré à la Compagnie du gaz avait été violé par l’autorisation conférée à l’électricien et nomma des experts pour évaluer le préjudice qui avait été causé.
- L’instance n’alla pas plus loin, carune transaction du 24 octobre 1896 intervint, par laquelle les consorts Bardy obtinrent que la commune s’engageât à ne donner à personne l’autorisation de distribuer la lumière électrique tant que durerait leur traité pour l'éclairage au gaz et, d’autre part, ainsi qu’il résulte implicitement de la transaction, les consorts Bardy ayant acquis le matériel électrique de Giraudel ou de ses successeurs, distribuèrent l’électricité comme ceux-ci le faisaient auparavant.
- Puis, les cartes s’étant brouillées à nouveau, le Conseil municipal retira les autorisations données en 1890.
- Les consorts Bardy estimant que ce retrait n’était basé sur aucun motif de voirie, mais simplement sur l’intérêt pécuniaire de la commune, demandèrent au Préfet, en vertu des articles 63 et 05 de la loi du 5 avril 1884, de déclarer milles les-dites délibérations.
- Le Préfet n’ayant pas répondu à leur demande, ils se pourvurent en excès de pouvoir contre son silence et, subsidiairement, contre la délibération du 20 juin 1907, motif pris de ce que la commune avait, sans un motif tiré de la voirie ou de l’intérêt du sol, l’etiré l’autorisation donnée àHunckler en 1890.
- On trouvera assez étranges les arguments qui furent présentés de part et d’autre : notamment, la commune de Bergerac essaya de soutenir que les consorts Bardy, bien qu’ayant acheté le matériel du sieur Giraudel, successeur de l’ingénieur Ilunckler, ne pouvaient pas se considérer comme s’étant substitués à l’ingénieur primitif dans le bénéfice des autorisations par lui obtenues en 1890.
- Peu importe d’ailleurs le système suivi par les différentes parties litigantes : ce qui est intéressant, c’est la décision du Conseil d’Etat déclarant que l’autorisation première constituait un véri-
- ÉLECTR1QUE 153
- table contrat de concession et que Je procès aurait dû être porté devant le Conseil de préfecture. On en trouvera un extrait ci-dessous.
- Paul Boucault,
- Avocat à la Cour d’Appel do Lyon.
- Extrait de l’arrêt du Conseil d’État.
- Vil la requête sommaire et le mémoire ampliatif présentés pour les sieurs Bardy frères,... tendant à ce qu’il plaise au Conseil,
- Annuler pour excès de pouvoir : 1» la décision implicite du rejet résultant du silence gardé par le Préfet de la Dordogne sur leur demande tendant à faire prononcer la nullité d’une délibération du Conseil municipal de Bergerac du 29 juin 1907; 2° ladite délibération qui. a révoqué une autorisation de voirie anciennement accordée à la Société d’éclairage électrique Giraudel et C10.
- Ce faire, attendu que les consorts Bardy se sont substitués aux droits de la Société Giraudel et Cio, laquelle avait obtenu, par délibération du Conseil Municipal de Bergerac du 28 novembre 1891, l’autorisation d’établir un réseau électrique, que la délibération attaquée a retiré celle permission de voirie non dans l’intérêt de la salubrité, mais dans l’intérêt financier de la commune, qu’elle est donc entachée de détournement de pouvoir, Vu les observations présentées par le ministre de l’Intérieur en réponse à la communication qui lui a été donnée du pourvoi,... observations qui tendent au rejet du pourvoi, par le motif que la permission de voirie dont s’agit avait déjà été implicitement retirée ainsi qu’il résulte d’une transaction intervenue le 24 octobre 1896 entre les consorts Bardy et la ville de Bergerac, Vu le mémoire en réplique présente pour les consorts Bardy persistant dans les conclusions du pourvoi, parce que les conditions dans lesquelles ladite transaction est intervenue excluent l'idée d’un retrait de l’autorisation de voirie concédée à la Société Giraudel et Cie,
- Vu le mémoire en intervention présenté pour la Ville de Bergerac représentée par son maire en exercice, autorisé par délibération du conseil municipal,... tendant à ce que le pourvoi des consorts Bardy soit rejeté comme irrecevable et comme mal fondé, par les motifs que les requérants ne sont pas substitués aux droits delà Société Giraudel et Ciü, dont ils ont acheté le matériel; qu’aucune nouvelle autorisation de voirie ne leur a été délivrée et que la transaction intervenue otait tout droit pour l’avenir à l’ancienne Société Giraudel, que l’autorisation dont celle-ci avait bénéficié était révocable pour tout motif d’intérêt public ou communal, dont le Conseil municipal demeurait seul juge, aux termes mêmes de la délibération du 2 août 1890 relative à ladite autorisation, Vu la réponse au mémoire en intervention, présenté pour les consorts Bardy, tendant au rejet de cette intervention par les motifs que la requête est recevable, la permission de voirie invoquée par les requérants ayant un
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XVIII (2* Série).8;
- caractère réel, et qu’elle est fondée, la ville n’ayant aucun
- intérêt à retirer ladite permission..
- Sur l’intervention de la Ville de Bergerac, Considérant que la Ville ajntérêl au maintien de la délibération attaquée et que son intervention est recevable, Sur le pourvoi des consorts Bardy,
- Considérant qu’il résulte des conditions auxquelles ont été délivrées et acceptées les permissions de voirie-accordées au sieur Hunckler en 1890, au sieur Giraudel en i8gi, et implicitement au sieur Bardy parla transaction de 1896, que ces permissions constituaient un élément d’un véritable contrat de service public pour l’éclairage électrique des habitants de la Ville de Bergerac, qu’une convention de cette nature est un contrat de travaux publics et que le conseil de Préfecture est compé-
- tent pour connaître des contestations qui peuvent s’élever au sujet de son exécution, qu’ainsi c'est devant cette juridiction que les sieurs Bardy devaient porterie litige né de la délibération du Conseil de Bergerac du 29 juin 1907, et que c’est à tort qu’ils ont demandé au Préfet de la Dordogne de déclarer la nullité de ladite délibération par application des articles 63 et 65 de la loi du 5 avril 1884,
- Que dans ces conditions ils ne sont pas fondés à se plaindre de ce que le Préfet ait gardé le silence sur leur réclamation,
- Décide : l’intervention de la Ville de Bergerac est admise, la requête des consorts Bardy est rejetée et les frais de timbre exposés par la Ville de Bergerac sont à la charge des consorts Bardy.
- VARIÉTÉS
- L’Exposition Universelle et Internationale de G and, en 1913.
- On s’occupe dès maintenant de l’organisation de la Section d’Electricité, et les personnalités bien connues dans le monde des électriciens belges : B°"'Empain, Gérard, Banneux, Mourlon, Closset, Cornu, ingénieur de la ville de Gand, etc., ont été saisies d’un jDrojet original qui a été accueilli favorablement par les promoteurs de l’Exposition internationale qui s’ouvrira l’an prochain dans la grande cité industrielle des Flandres.
- Il s’agit en effet de la création d’un vaste local indé pendant des autres qui prendra le nom de Palais des Lumières ex qui réunira les sections de l’électricité et du gaz. Ces deux groupes seront installés dans un local spécial et, pour aller au devant des desiderata émis tant de fois par toute une catégorie d’exposants, obligés d’éclairer leurs stands en plein jour, ce qui est toujours d’un effet très peu réussi, on créera une attraction qui n’a jamais existé jusqu’ici dans aucune exposition, en fermant complètement ces locaux de façon à faire l’obscurité pendant le jour, pour que tous les systèmes d’éclairage par le gaz et l’électricité puissent se faire voir dans leur plus brillant éclat.
- Four l’électricité, tous les modèles de lampes à arc, à incandescence, à vapeur de mercure, etc., lutteront contre les divers modes d’éclairage au gaz, à l’essence, à l’acétylène, etc.
- Des tubes lumineux (lampe Moore) seront installés ^le long des corniches, suivront les contours de ces vastes locaux et produiront un très grand effet.
- Dans le centre de ces halls ainsi éclairés on ins-
- tallera un jardin d’hiver où les horticulteurs de Gand, dont la célébrité est mondiale, exposeront des fleurs rares et créeront des parterres gazonnés dont les contours seront formés de multiples petites lampes à incandescence de diverses couleurs. Dans le centre on établira des fontaines lumineuses.
- Tout autour des halls, on réservera une série de compartiments aux exposants dont les produits nécessitent l’emploi d’un éclairage très vif et très brillant comme, par exemple, -les fabricants de bronzes d’art, de lustres, d’appliques auxquels on adjoindra, sans doute, les bijoutiers et les diamantaires.
- Toutes les applications de, l’éclairage au gaz et à l’électricité, ainsi réunies dans un même local, produiront une utile émulation et contribueront à l’éclat de cet éclairage sans précédent.
- Il est question aussi, pour compléter cette attraction, de réserver une salle qui précéderait celle du Palais des Lumières et dans laquelle se tiendrait le public avant l’heure de l’ouverture qui sera fixée à une heure choisie de façon que les visiteurs, plongés dans l’obscurité quasi complète, jouissent du spectacle de ce vaste palais s’éclairant instantanément au moyen d’innombrables lampes de tous systèmes.
- Le Commissaire général du gouvernement auquel le projet a été soumis l’a accueilli très favorablement et la Chambre syndicale des électriciens à Bruxelles étudie en ce moment le moyen de le réaliser en se mettant d’accord avec les gaziers pour créer, au moyen de tous les systèmes d’éclairage connus, une attraction à la fois industrielle et scientifique sans précédent. C. M.
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- 4 Mai 1912 : LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE 188
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE ET FINANCIÈRE
- NOTES INDUSTRIELLES
- Nouvelle méthode pour la fabrication des filaments métalliques de lampes électriques.
- La fabrication des filaments métalliques de lampes à incandescence constitue un travail des plus difficul-tueuK et des plus onéreux. C'est pourquoi, de longue date, les premières maisons de cette brandie ont cherché un autre procédé pour l’étirage des filaments. La General Electric G®, de Sheneclady, après de longues années d’études, aussi nombreuses que coûteuses, a réussi voici deux ans à substituer le martelage à l’étirage pour la fabrication des filaments. Les machines employées sont les machines à rétreindre bien connues de la maison Langelier Mfg G", de Providence, dont la longue expérience dans la rétneinte des métaux a profité en de nombreuses circonstances aux fabricants de lampes métalliques.
- Après de nouvelles expériences, poursuivies sans répit, quelques maisons américaines en sont arrivées, à part une dernière opération sur le banc à étirer, â traiter uniquement les lingots dans des machines à rétreindre de différentes forces. Il en résulte de nombreux avantages dans la fabrication et dans la.qualité dès produits. La' compression uniforme obtenue par le martelage supprime toute torsion, les déchets sont considérablement réduits, les lampes éclairent mieux et durent plus longtemps.
- Le résultat de ces travaux préliminaires a été la commande d’une installation complète par la General Electric G° pour son usine de Ilarrisson, et de même pour un certain nombre d’autres maisons.
- Voici la méthode telle qu’elle est pratiquée aujourd’hui : on est arrivé à établir le lingot brut de tungstène (wolfram) à un diamètre minimum de iî, voire même de 6 millimètres mais en général de 9 millimètres. Il est ensuite chauffé dans un four électrique, puis passe dans la machine à rétreindre la plus puissante où, par des matrices de différents diamètres, il se trouve allongé à une certaine dimension. Le lingot revient ensuite dans un four électrique puis est travaillé successivement par les trois autres machines â rétreindre, munies également de matrices de différents diamètres et d’un mécanisme d’alimentation automatique; on arrive en dernier
- lieu à un diamètre minimum d'énviron un demi-millimètre qui inet fin à l’emploi des machines à rétreindre. L’opération suivante et définitive est effectuée sur un banc spécial à étirer.
- Ce 'nouveau procédé de fabrication peut présenter un grand intérêt pour les maisons européennes similaires, car il est à présumer que les avantages nombreux qui en résultent feront abandonner les anciennes méthodes. Rappelons, pour finir, que la maison Langelier Mfg. G°, dont la représentation exclusive pour la France appartient à la firme Alfred H. Schütte (*), est à même de procéder à des installations complètes pour ce nouveau genre de fabrication.
- ÉTUDES ÉCONOMIQUES
- Les valeurs des Sociétés de distribution d’énergie électrique sont pour la plupart en progrès ; leurs cours, longtemps incertains, se sont stabilisés ; leur rendement croît progressivement ; les capitalistes s’accordent à les considérer comme très sûres et leurs perspectives d’avenir sont généralement intéressantes.
- Quelles sont les causes qui ont favorablement in-fluencéces Sociétés électriques ? «
- On serait tenté de penser qu’elles font de meilleures affaires, simplement parce que le produit qu’elles vendent : l’énergie électrique, a trouvé de plus larges débouchés.
- Il est certain que l’électricité n’est plus un produit de luxe, que toutes les classes de la société veulent la lumière électrique, que les industriels, du plus petit au plus grand, ne peuvent se passer de force motrice électrique; cependant, à notre avis, la prospérité présente des affaires électriques s’explique principalement par les deux causes suivantes, dont l’une est d'ordre commercial, et l’autre d’ordre financier :
- r° Les règles et les procédés du commerce de l’électricité, mal connus, se sont perfectionnés et sont maintenant entièrement fixés ;
- p) 20 et 22, rue des Petils-Ilôtels, Paris.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE ' T. XVIII (2*Série);^iRg?
- 21 Les principes de la financiation des affaires électriques, après de longs tâtonnements, ont pu être nettement dégagés et sont parfaitement précisés.
- Nous allons analyser ces deux causes générales.
- L’énergie électrique ne peut se vendre d’une manière aussi simpliste que l’eau, le pain ou la houille. Les premiers électriciens qui vendaient surtout de l’électricité pour la lumière ont débuté par un tarif unique généralement trop élevé. Ne pouvant par suite atteindre toutes les couches ?de la société, ils ont dû appliquer des rabais empiriques, des échelles bizarres qui n’ont satisfait personne. Pour la force motrice notamment, la diversité et la complication des prix ont été extrêmes, et les industriels n’arri-vaientpas à saisir les raisons obscures de la diversité des tarifs.
- Après de longs tâtonnements, après de savantes études économiques et comptables, les électriciens ontétabli les bases scientifiques de leurs tarifs. Sans vouloir entrer ici dans le détail de calculs classiques, nous nous bornerons à indiquer que les tarifs actuels tiennent principalement compte de la durée d’utilisation du matériel générateur, des charges d’amortissement, des frais généraux fixes et proportionnels. Les Sociétés électriques possèdent dès lors des bases rationnelles qui leur permettent d’établir touteune gamme de tarifs qui se plient avec, souplesse à toutes les particularités de l'utilisation industrielle.
- Les agents commerciaux, bien armés, peuvent expliquer et justifier leur prix, instruire et convaincre la clientèle. Ces nouveaux tarifs, presque universellement adoptés, se sont substitués aux anciens tarifs, et il en est résulté une large et très favorable unification du prix de l’énergie en France.
- Les procédés de recherche des abonnés se sont perfectionnés. Dans les débuts de l’électricité, la station attendait l’abonné. Ensuite les recettes étant lentes à venir, on le harcelait sansTinstruire sur ses véritables besoins. Maintenant, grâce à une publicité intelligente, le futur client est renseigné sur la qualité des appareils, sur le fonctionnement des moteurs, sur le rendement des foyers lumineux. On metsous ses yeux des exemples d’installations intéressantes, on lui présente des expériences démonstratives. Enfin, pour surexciter la vente, on; a appliqué au commerce spécial de l’électricité tous les procédés et toutes les pratiques du commerce général : la vente à terme, à tempérament, la location portant vente, la mise à disposition gratuite des appareils d’utilisation, etc..
- Une affaire de distribution électrique ne doit pas être financée comme une exploitation de forêts, de mines ou de chemins de fer. Son objet industriel étant spécial, la loi d’affectation des capitaux doit être aussi spéciale.
- On peut dire que, dans bon nombre d’affaires électriques, les capitaux ont été introduits sans méthode. On a commis souvent deux fautes contraires. Tantôt, on a appelé des capitaux surabondants qu’on a employés à des immobilisations improductives. Mais précisons par des exemples.
- Une Société se propose d’exploiter une distribution d’énergie dans une ville. Elle construit une station et un réseau insuffisants, qu’elle a le dessein d’augmenter plus tard. Elle débute avec toutes ses charges, mais ses recettes, faute d’un outillage assez large, sont maigres. Après des années d’attente, et lorsque les abonnés intéressants se présentent, elle est obligée d'avoir recours à ses financiers et de leur demander de nouveaux capitaux pour augmenter ses bases de premier établissement, avant d’avoir pu réunir un chiffre convenable de recettes, avant d’avoir pu dégager des bénéfices. Dans ce cas, il eût été rationnel de faire dès le début un effort financier plus grand pour créer de larges installations productives.
- Autre exemple : une société veut distribuer de l’énergie dans une vaste région. Elle construit immédiatement de grandes lignes dans toutes les directions, jusqu’aux confins de son domaine, mais il arrive que le pays ne s’électrifie que lentement. Elle débute donc avec de lourdes charges financières et de minimes recettes. Il faut qu’elle ait aussi recours aux financiers, elle leur demande de l’argent pour acheter des concessions, faire désinstallations gratuites, etc., en vue d’attirer la clientèle sur ses réseaux. Elle aurait dû au contraire limiter ses efforts à un cercle plus étroit, et faire des introductions progressives.
- La bonne méthode consiste à proportionner exactement l’effort financier au but industriel qu’on se propose d’atteindre. Après une élude économique sérieuse, on se fixera deux ou trois étapes, bien nettes et bien délimitées dans le développement de l’affaire, et on réalisera entièrement et sans rien ménager les immobilisations correspondantes.
- Par ces procédés rationnels, on met rapidement les affaires en rendement, et on peut appeler de nouveaux capitaux quand on a dégagé de premiers profits. Ce qui excite la méfiance des banquiers et amène le découragement des capitalistes, ce sont les
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- 4 Mai 1912. LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- demandes incessantes de capitaux, faites sans ordre, sans prévisions, et qui ne sont pas nettement corrélatives de progrès commerciaux de l’affaire.
- Les affaires électriques sont sorties de la période pendant laquelle le problème technique est .prédominant ; ,elles sont entrées dans la période commerciale et financière. Il s’est créé toute une « Electrotechnique économique » dont les règles sont fixées, et qui commencent à être bien connues des hommes d’affaires et des financiers. La vraie raison du succès actuel des affaires électriques réside dans celait qu’on sait et qu’on peut maintenant les traiter commercialement et financièrement.
- Il est de nouveau question d’une reconstitution du syndicat de l’aluminium ! Et ceci nous remet en mémoire ce que M. Bellet disait des cartels allemands : la plupart très unis au temps de la prospérité et très désunis au temps de la pénurie ! Les producteurs d’aluminium nous font le même effet : leur industrie semble au début d’une ère de prospérité ; en France, une alliance récente entre les usines parait devoir donner d’heureux résultats ; puis le cuivre monte en même temps que les perfectionnements obtenus dans la fabrication de l’aluminium et la généralisation de ses emplois en font un métal plus apprécié du public; l’offre et la demande vont être en rapport. Ainsi naturellement les prix se maintiendront, et c’est l’instant que choisissent les producteurs pour se syndiquer. Étrange logique qui leur commande l’union quand ils sont forts et la lutte quand ils sont faibles. Que n’ont-ils pratiqué plus tôt cette politique qui leur eût évité de commencer une campagne intéressante avec des prix peu rémunérateurs. Neuhausen se plaint ainsi d’avoir dû inaugurer des prix de lutte pour maintenir sa position sur le marché, et il eût mieux valu pour elle consentir quelques sacrifices pour sa participation dans le syndicat et ne point exhaler sa plainte tardive d’une situation qu’elle a contribué à créer. Ce geste des producteurs d’aluminium, à part les Français qui, chose exceptionnelle nous l’avons dit, viennent de s’entendre, ce geste n’étonne point, puisqu’il est celui de quantités d’autres industriels : des constructeurs de matériel électrique notamment qui pensent seulement à s’entendre pour la hausse de leurs prix quand tous leurs fournisseurs, syndiqués aujourd’hui comme hier et comme demain, leur ont déjà fait sentir toute la valeur de leur union en leur confirmant io % ou i5 % de hausse par des circulaires qui révèlent toute leur force.
- Les valeurs deFroges et dePechiney ont bénéficié
- de la vogue du métal et leurs cours s’inscrivent respectivement à a o5o et à i 626.
- On annonce que le dividende de Pecliiney sera de !\0 francs, le même que l’an dernier. Les bénéfices nets de l’exercice 1911 sont de 1 Cio 83o francs, un peu inférieurs à ceux de 1910. Le dividende et les tantièmes absorbant 1 497 222 francs, il sera reporté à nouveau ii3 6o8. La participation de Pechiney dans la Société Générale des Nitrures est toujours la même et figure au bilan pour 280000 francs, valeur inférieure à celle qui résulterait des cours de bourse. Mais il y a lieu d’être encore prudent dans ces évaluations et d’estimer que les événements ne donnent pas toujours raison aux spéculateurs. Les .Produits Métallurgiques des Pyrénées, nés sous les plus heureux auspices, devaientil ya quatre ans, aux dires des connaisseurs, surprendre par la rapidité de leur développement économique et'industriel ! Ils relèvent à peine d’une situation qu’on a pu juger désespérée! Et combien d’autres qu’il serait cruel de rappeler à des périodiques bien «. informés » qui se piquent de protéger l’épargne publique.
- Comme suite à notre information précédente concernant la Société Bergmann, disons que l’assemblée générale du 11 mai devra se prononcer sur l’élévation du capital social au moyen d’une émission de 23 000 actions de 1 000 marks chacune, dont 14S00 actions entièrement libérées par échelonnements.
- Pour la Société Autrichienne, des négociations sont engagées entre la Banque Anglo-Autrichienne et la Société de Berlin, en vue de transformer la filiale autrichienne en une société autonome anonyme au capital de G millions de couronnes qui serait en grande partie souscrit par cette banque.
- La Société Française des Câbles Électriques système Berthoud-Borel déclare u,n bénéfice net de 461 799 francs; le dividende proposé est de 200 fr. par action au lieu de 80, et une partie des réserves disponibles sera distribuée sous forme d’une obligation de 280 francs 4 1/2 % pour chaque action. C’est, on le devine, un bilan de liquidation, suite des accords intervenus avec la Compagnie Générale d'Electricité.
- Sous les auspices du Central Electrique du Nord et de la Société Lyonnaise des Eaux et de l’Eclairage qui distribue actuellement l’énergie électrique à Troyes, il vient de se former une Société dénommée
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- ISS
- « La Champagne électrique » au capital cfe ho© ooo'fr. ayant pour objet la construction et l’exploitation d’une station centrale à Troÿes ; cette station, par suite d’un accord avec le département, fournira rénergîe à la fois aux chemins de fer départementaux, à la ville de TVoyes et à fa région industrielle environnante. L’usine génératrice est prévue pour
- ii ooo kîlmvatts ;. la Champagne Electrique va installer immédiatement 4 5oo kilowatts. La région d'«' Troyes va donc se trouver pourvue,, & l'’occasion' de la création de ces nouvelles affaires, d’une grande distribution régionale d'énergie électrique.
- (©>. P .
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- TRACTION
- Ain. — Le Conseil général a nommé une commission pour étudier le raccordement des tramways' de l’Ain1 avec' le réseau de Saône-et-Loire.
- Le conseil a demandée à la Compagnie concessionnaire de nouvelles propositions pour le prolongemeut jusqu à Sathonay du tramway de. Lyon» aux Marronniers.,
- Une avance de ioo ooo francs est. consentie pour l’achèvement des travaux pour la Compagnie du tramway de Brégnier-Cordon à Ponl-du-Sault.
- Aisne. — Le conseil général a.adopté un projet de tramway de Saint-Quentin à; Homblières et mis à l’étude le raccordement du chemin de fer de Soissons à Oulch.y avec la ligne de Yic-sur-Aisne à Villers-Cotterets.
- Allier. — Dans une réunion privée, le conseil municipal de Montluçon a adopté un projet de tramways électriques, à trolleys, devant desservir la ville et lès commîmes suburbaines.
- Le réseau à établir comprend six lignes, ayant un développement total de a3- kilomètres et partant toutes de la gare de Montluçon.
- Ali’es-Maritisies. — Un projet de 200 ooo francs est mis à l’étude pour travaux d’amélioration à effectuer sur la ligne de tramway de la Vésuble.
- Est approuvée une variante entre Mbuans-Sarloux et Plascassiér pour L'embranchement sur ValBonne du tramway de Cannes à Grasse,
- La déclaration d’utilité publique est sollicitée: pour la ligne de tramway de la Pointeî-de-Gontes à l’Escarène..
- Est mis à l'étudie- un projet» de. tramway de la Trinité -Victor à La Turbie.
- Aube. — Dans sa session d’avril, le Conseil général a. approuvé les projets d'exécution qui lui ont été présentés., Le département va commencer, les travaux d’infrastructure et les concessionnaires, MM. Giros et Lou-cheur, vont entreprendre très prochainement T'a construction de Fusine et des réseaux.
- Rappelons que la concession des chemins de fer de FAube comprend zoo kilomètres de- voies- ferrées,, rayonnant autour de Troye». Les caractéristiques. techniques, du projet, sont semblables à celles qxû ont été adoptées pour les tramways départementaux de la Haute-Vienne,, dont. MM, Giros et LoUcheur achèvent en ce moment: Ta construction. La traction sera électrique, à courant monophasé, sous la tension de 10 ooo volts au trolTey.
- Calvados. — Avis favorable: est. donné au, projet de» chemin» de fer minier de Sousmont-Saint-Quentin à la. gare et au» port de Caen..
- Seront mises: à l’étude les lignes suivantes, de. tramways : de Lisieux à Ticheville-le-Sac ; de Vire à Tessy-sur-Vire ; de Mézidon à Potigny ; de Trouville à Honfleur ; une ligne reliant Condé-sur-Noireau â Vassy et une autre reliant Aunay-sur-Odon à Vïllers-Bocage.
- Cantal. —» Une commision est nommée pour étudier le tracé dans le Cantal de la. ligne de tramway de Saint-Céré à Decazeville par Maurs.
- Creuse. — Le conseil général a- voté un crédit de-20000 francs pour Te tramway d’Ârgenton à Measnes ..
- Doubs. — Un projet est à l’étude pour la construction d’une ligne de chemin, de fer Besançon-Ougney ; la dépense est évaluée à 2 674.278 francs..
- Indre-et-Lotre. — Un emprunt do c 206 4oo» francs est voté1 en principe pour l'établissement. d;’une ligne de tramway de Montrichard: à» Montrésor.
- Le» conseil général a» insisté, à» nouveau pour que la ligne de. tramway de Tours à Esvres fût approuvée par le Conseil- d’Etat,.
- Une. subvention de 5o ooo francs est accordée à la Compagnie des tramways pour l’établissement cTune ligne de tramways destinée au transport des marchandises dans la ville de Tours.
- Une commission est’nommée pour éliidier lès projets de la Compagie des. tramways», d'e Saumvr relatifs, à la prolongation dès lignes jusqu/à» Chinou» par- Montsoreau et: jusqu’à Saint-Pàtricc par Brainda-Chaussée.
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- 4 liai 1912.
- Tarn-bt-Garonne. — La maison Giros et Loucheur vient d’obtenir dans les départements de Tarn-et-Garonne et de Haute-Garonne la concession d’un réseau de tramways comprenant tune ligne électrique de 100 kilomètres de long entre Toulouse et Castres avec embranchement de Toulouse à Rével ; plusieurs lignes à vapeur desservant les environs de Gaillac, d’une longueur totale de 55 kilomètres.
- Belfort. — Le conseil général a approuvé un programme de chemins de fer départementaux comprenant les lignes suivantes : Beaucourt Badevel-Granvillars-Brebotte ; Roppe-Fontaine ; Valdoie-Giromagny-Lepuix ; Giromagny-Auxelles-Plancher-Bas.
- Des démarches seront faites auprès de l’autorité militaire pour qu’elle accepte la ligne Réchésy-Delle.
- ÉCLAIRAGE
- Aisne. — Le Vieux-Moulin situé sur l’Aisne a été acquis par une Société française qui va y installer une importante usine électrique.
- Ariège. — Suivant les termes du traité passé entre la commune et la Société immobilière et fermière d’Aix-les-Thermes; la commune concédera pour cinquante années à ladite Société ses Usines électriques telles qu’elles sont et se comportent ainsi que le matériel existant, è charge pour cette dernière d’éclairer la ville gratuitement, de payer les annuités y afférentes et d’éclairer les particuliers aux taux actuellement en vigueur.
- Ardèche. — Le conseil muncipal d’Annonay a autorisé la Société Force et Lumière à créer une usine de secours pour améliorer l’éclairage électrique de là ville; la dépense est évaluée à ioo ooo francs.
- Cantal. — Le maire de Champ a été autorisé à entrer en pourparlers avec une société pour faire installer l’éclairage électrique dans la commune.
- Charente, — Le maire de Barbezieux est autorisé à donner sa signature délinitive au traité accordant la concession d’électricité à la Compagnie Borias,
- Dordogne. — L’autorisation de voirie vient d’être accordée à la Société électrique du Sarladais, chargée d’installer l’éclairage électrique dans la commune de Salignac.
- Doubs. — M. Bourgeois, de Dijon, a obtenu la concession de l’électrieité de Pontarlier.
- Haute-Garonne. — L’éclairage électrique va être installé dans la commune de Carbonne par MM. Clarac frères, de Pamiers,.
- Haute-Saône. — Une usine, ayant pour objet la production d’énergie électrique et sa distribution dans les communes de la région, est en voie de construction à Saint-Loup.
- Dans ce but, la Société s’est assuré l’exploitation de l’usine hydraulique et à vapeur située à proximité de la
- gare de Sauvigney-les- Angirej» et appartenant à M. le comte de Menthon.
- Les communes de Saint-Loup-Velesmes, Villefrancon et Choyés se sont déjà inscrites pour l’éclairage électrique .
- TÉLÉPHONIE
- Ain. — Le conseil général a volé un emprunt de i34'aoo francs pour la création des circuits téléphoniques suivants : Bourg-Annecy, Bourg-Lyon, Bourg-Chalon, Bourg-Nantua, Bellegarde-Gex, Bourg-Pont d’Ain, Bourg-Montrevel, Virieu-le-Grand-Belley, Saint-André-de-Corcy-Villars, Bourg-Polliat.
- Aisne. — Le conseil général a voté les crédits nécessaires à l’extension du jréseau téléphonique départemental.
- Algérie. — La Chambre de commerce de Bougie a volé une avance de 5i 700 francs pour l'établissement d’un circuit téléphonique direct entre Bordjbou-Arréridj, M’Sila et Bou-Saada,
- Allier. — La Chambre de commerce de Moulins estau-torisée à avancer à l'Etat une somme de iyü 750 francs en vue de l’extension du réseau téléphonique départemental.
- Aube. — Les travaux du circuit téléphonique Troyes-Chaumont commenceront ce mois-ci ; les études du circuit Semoine-Fère Champenoise seront poussées aussi rapidement que possible.
- Un emprunt de 100 000 francs est voté pour divers rattachements téléphoniques.
- Le téléphone sera installé dans les parquets, les brigades de gendarmerie et les commissariats de police.
- Sont mis à l’étude les circuits téléphoniques Troyes-Melun et Villeneuve-NesIe-la-Reporle.
- Belfort. — Un crédit de 23 25o francs est voté pour la ligne téléphonique Belfort-Lyon.
- Le conseil général a adopté la proposition d’un réseau téléphonique départemental.
- Cher. — Un nouveau circuit téléphonique direct sera établi entre Sainl-Amand et Dun-sur-Auron.
- Le téléphone sera installé dans les halles, stations et passages à niveau des chemiris de fer économiques.
- Creuse. — Un crédit de 25 000 francs est voté pour le 4e réseau téléphonique.
- Finistère. — Le conseil général a approuvé un emprunt de 54 440 francs pour l’établissement du fil téléphonique direct Quimper-Morlaix.
- Meurthe-et-Moselle. — Le conseil général a voté une avance de 187 5oo francs pour l’extension du réseau téléphonique.
- DIVERS
- Ecole Supérieure d'Électricité. (Section de Radiotélégraphie.)
- La nouvelle section de Radiotélégraphie, ouverte récemment à l’Ecole Supérieure d’Électricité, trfonctionné pour la première fois avec un succès complet : l’ensei-
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- T. XVIII (2* Série)* — l>'l8""
- gnement composé de. cours, conférences et exercices pratiques s’est ouvert le 5 février dernier et se terminera le 5 mai.
- Les élèves composant celte première promotion ont les origines suivantes.
- i° Officiers désignés par le ministère de la Guerre :
- Génie........................................ 4
- : Artillerie ....................... ....... i
- Artillerie Coloniale........................... 4
- 2°. Officiers désignés par le ministère de la
- Marine ......................................... 4
- 3° Officiers désignés par le ministère des Co-..lpni'ës :
- Artillerie Coloniale........................... i
- Infanterie Coloniale........................... i
- 4° Elèves civils.................................. 4
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- A ces élèves il faut ajouter quelques auditeurs libres suivant seulement les cours et conférences.
- Nous rappellerons que le programme de l’Enseignement est le suivant :
- I. — Conférences préliminaires.
- MM. P. Janet. Electricité et Électrolechnique générale, 5 leçons environ.
- II. Chaumal. Mesures électriques, 5 leçons environ.
- A. Bochet. Moteurs mécaniques, 5 leçons environ.
- II. — Cours principaux.
- MM. le commandant Ferrié. Radiotélégraphie pratique, 20 leçons environ;
- Le capitaine de frégate Tissot. Radiotélégraphie théorique, io leçons environ.
- III. — Conférences spéciales.
- Téléphonie sans fil, par M. Jeance, lieutenant de vaisseau, ingénieur diplômé de l’École Supérieure d Electricité ;
- Règlements administratifs relatifs, à la Télégraphie sans fil, par M. Bouthillon, ingénieur diplômé de l’École Supérieure d’Électricité;
- Application de la Télégraphie sans fil à la Marine, par M.-Oignon, lieutenant de vaisseau, ingénieur diplômé de l’École Supérieure d’Électricité;
- Bâtiments et pylônes, par M. le capitaine Becq ;
- Décharges électriques dans les gaz, par M. Villard. membre de l’Institut, et Abraham, maître de conférences à l’École Normale supérieure p
- Notions générales de Météorologie, par M. Angot, directeur du Bureau Central Météorologique, etc.
- IV. — Conférences complémentaires.
- MM. Bethenod, Petit.
- V. — Travaux pratiques.
- MM. le commandant Ferrié, directeur des travaux; les capitaines Brenot et Garnier, chefs de travaux; Cos-tabel et Jégou, préparateurs.
- v VI. — Travaux pratiques préparatoires.
- M. Millien, chef de travaux à l’École.
- L’enseignement est complété par de nombreux exercices de lecture art son, des visites d’installation et des projets.
- La deuxième session de cet important enseignement s’ouvrira le i5 novembre prochain pour durer jusqu’au i5 février igi3.
- Les demandes d’admission sont reçues dès maintenant. Nous rappellerons que les admissions sont prononcées uniquement sur titres, dans la limite des places disponibles, par le Conseil de Perfectionnement de l’École. .- \
- Le registre des inscriptions sera clos le: ior octobre 1912. Les admissions seront prononcées dans lu première quinzaine d’octobré
- Les frais d’études sont de qSo francs; cette somme est réduite à 600 francs pour les délégués officiels des différents ministères.
- Les frais d’études des auditeurs libres (cours et conférences seulement) sont de 3oo francs.
- PUBLICATIONS COMMERCIALES
- Société Française d’Electricité A. E. G,, 72, rue d’Amsterdam, Paris.
- A. E. G., avril 1912. — La- traction électrique des trains.
- Les installations d’ozonisation de l’air.
- La fabrication en série moderne dans la fabrique d’appareils de T A. E. G.
- La commande électrique du matériel employé pour les besoins des ports et l’électricité mise au service des constructions hydrauliques.
- SOCIÉTÉS
- Énergie Électrique du Centre. — Les recettes du mois de mars ont atteint 282 5i5 francs contre a5o 65o francs en mars 1911. Depuis le début de l’exercice, lés recettes atteignent 2 396 000 francs contre 2 oj3 qéo pour la période correspondante de l’exercice précédent. La progression est donc de plus de i5 %.
- Société générale des forces motrices et d’éclairage de la ville de Grenoble. — Les dividendes proposés pour i9ii,soit 3o francs par action de priorité (égalité) et de 10 francs par action de second rang, ne seront pas répartis, un accident survenu récemment aux usines nécessitant des réparations dont le coût s’élèvera à environ 225 000 fr,
- ADJUDICATIONS
- France
- Le 18 mai, au Tribunal de commerce, à Paris, achèvement de l’éclairage électrique du parc du Champ-de-Mars et des voies adjacentes. Devis : 55 610 fr. Demandes d’admission avant le 5 mai. Renseignements à l’hôtel de ville, bureau de la voie publique, de l’éclairage et du Métropolitain.
- PARIS, — IMPRIMERIE LEVÉ, 47, RUE CASSETTE.
- Le Gérant : J.-B. Nouet.
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- Tr«nt«-quatrlèin* aan<«. SAMEDI 11 MAI 1912. Tome XVIII (2« aéria). — N* 19.
- La
- Lumière Électrique
- Précédemment
- L'Éclairage Électrique
- REVUE HEBDOMADAIRE DES APPLICATIONS DE L’ÉLECTRICITE
- La reproduction des articles de La Lumière Électrique est interdite.
- SOMMAIRE
- EDITORIAL, p. 161. — F. Marguerre. Etablissement hydro-électrique de Rjukanfos (Suite), p. i63. — J. Rbyvae. L’exposition de la Société Française de Physique (suite et fin), p. 173.
- Extraits des publications périodiques. — Électrochimie et Electrométallurgie. Produits réfractaires pour fours électriques, J. Fitzgerald, p. 184. — Télégraphie et Téléphonie. La télégraphie et la téléphonie à longues distances par courants alternatifs, A. Maior, p. 186. — Divers. La foudre fuit-elle les conducteurs doués de self? Coup de foudre en spirale, J. Bergonié, p. 186. — Sur les charges électriques de la pluie au Puy-en-Velay en 1911, A. Baldit, p. 186. — Correspondance. Condensateur pour hautes tensions, p. 187. — Chronique industrielle et financière. —Etudes économiques, p. 188. — Renseignements commerciaux, p. 190. — Adjudications, p. 19a.
- ÉDITORIAL
- M. F. Marguerre achève aujourd’hui de décrire les installations de la station génératrice de Rjukanfos, en examinant les dispositions relatives à l’appareillage.
- Le principe du compartimentage des appareils à haute tension a été appliqué d’une manière absolue ; la puissance considérable mise enjeu dans cette installation justifie les extrêmes précautions prises en vue d’assurer la sécurité du personnel et des bâtiments.
- Un schéma général permet d’apprécier la clarté et la simplicité de la distribution à l’intérieur de l’usine; tout est prévu de manière à permettre la marche en parallèle ou séparée d’un nombre quelconque de machines. De même le sectionnement permet
- de faire les réparations nécessaires sans paralyser l’action des machines indemnes.
- Dans le prochain article, c’est la description de la ligne de transport de force qui sera abordée.
- En poursuivant l’examen des appareils présentés à l’Exposition de la Société française de Physique, M. J. Reyval signale notamment, dans le stand de la Compagnie pour la Fabrication des Compteurs, etc., un nouveau perméamètre imaginé par M. Iliovici. La description et le schéma jlétaiUé du montage de cet appareil permettent d’ap-
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- précier la simplicité des mesures que comporte son emploi. Sa précision est d’ailleurs très grande puisqu’il donne les mêmes indications que la méthode du tore.
- ’• L’auteur décrit également des ampèremètres thermiques pour courants de haute fréquence et un système intéressant de galvanomètre avec relais, permettant d’inscrire sur un même diagramme les indications d’appareils situés en des points différents.
- La maison Richard avait, comme à l’ordinaire, présenté nombre d’appareils intéres sants et en particulier, un ampèremètre à changement de sensibilité automatique.
- Parmi les nombreux appareils de radiotélégraphie présentés par la maison Ducretet et Roger, il y a lieu de signaler l’oscillateur à étincelles soufflées et électrodes tournantes et des postes portatifs de démonstration. En ce qui concerne la téléphonie, on remarquait un poste téléphonique haut parleur et un enregistreur téléphonique, le télectrographe.
- Notons encore le récepteur microtéléphonique Gardner destiné à l’audition des cloches sous-marines.
- Peu de choses nouvelles à signaler dans le domaine de l’électricité médicale. L’auteur dit quelques mots sur le verre au lithium
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- Lindemann, très perméable aux rayons X, et sur de nouveaux appareils de mesure de ra-diumthérapie.
- L’étude méthodique des différents types de fours électriques, poursuivie depuis plusieurs années dans les laboratoires américains, a conduit à comparer entre eux les différents produits réfractaires qui conviennent pour leur construction.
- C’est ainsi qu’ont été étudiés l’alundum, qui a donné lieu à quelques mécomptes, le crystolon qui présente des qualités remarquables pour la construction de la voûte des fours, enfin la magnésie calcinée et la chaux fondue.
- Différentes notes présentées récemment à l’Académie des Sciences traitent de l'électricité météorologique.
- Nous signalons notamment les mesures très complètes effectuées par M. A. Baldit sur la charge électrique des pluies. Les nouvelles recherches de cet auteur confirment les conclusions d’un ti’avail précédent dont nous avons rendu compte: les pluies ordinaires, c’est-à-dire non orageuses, sont en général électrisées positivement.
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- ÉTABLISSEMENT HYDRO-ÉLECTRIQUE DE RJUKANFOS (Suite)™
- APPAREILLAGE
- A. — Remarques générales.
- Bâtiments (Voir fig. 2, 23 et 24.)
- Tout l’appareillage est placé dans une annexe de l’usine, longue de 75 mètres et large de 8 et ne contenant en outre que quelques bureaux, des escaliers aux extrémités et un escalier en spirale au milieu. Tout le bâtiment, ainsi que les planchers, sont en béton armé, recouvert à l’extérieur par des pierres de taille, et toute l’installation électrique y est placée en compartiments séparés pour chaque phase. L’intention primitive était de se servir des parois (surtout des longitudinales) des compartiments pour supporter les plafonds, ce qui aurait entraîné une certaine économie sur les frais de bâtiments ; mais on dut abandonner ce plan, parce qu’on ne pouvait attendre la fixation exacte de l’installation électrique avant de commencer à construire ; d’ailleurs, l’épaisseur des parois portantes aurait fait quelques difficultés pour la pose des tubes de passage en porcelaine. Les planchers intermédiaires reposent actuellement sur deux rangées de colonnes qui purent être placées sans déranger la disposition électrique (voir fig. ?-4)-
- Les parois elles-mêmes furent, pour la plus grande partie, exécutées sur place en un mélange de plâtre dur et de sable dans le rapport de 1 à 3 ; on tendit d’abord quelques fils de fer entre le plafond et le plancher, puis la paroi fut faite entre des garnitures de planches amovibles. Ce procédé de construction a donné avec le matériel employé d’excellents résultats; il est meilleur marché que l’emploi de structures en fer dans lesquelles on place les plaques toutes faites et,
- vu les conditions locales, que des constructions en briques. Toutes les parois se portent elles-mêmes, à l’exception des longues parois horizontales qui sont renforcées par un treillis métallique et supportées à certains intervalles par des ferrures. Ces parois en plâtre ont coûté, avec une épaisseur de 5 centimètres, malgré les salaires très élevés, 5 couronnes Scandinaves (7 francs) (*) par mètre carré vertical et 6 couronnes (8 fr. 20) par mètre carré horizontal. Les parois qui ont à supporter l’effort mécanique de section-neurs, etc., sont en ciment armé et ont coûté la moitié de plus.
- Tous les compartiments contenant des appareils baignés dans l’huile ou d’aulres pouvant d’une façon ou d’une autre donner naissance à des arcs sont complètement séparés des compartiments voisins, et les conducteurs en sortent par des tubes de passage en porcelaine, tandis que dans les compartiments ne contenant que des barres sans appareils le passage s’effectue par une ouverture dans les parois. Par contre, les passages d’un étage à l’autre sont tous fermés pour empêcher l’extension d’un incendie possible et surtout pour éviter l’action de cheminée qu’on aurait eue avec des compartiments passant par plusieurs étages. Les tubes de passage ne sont pas cimentés dans le mur, mais fixés dans des manchons de terre réfractaire qui sont simplement placés, sans autre fixation, dans des trous, pour éviter des travaux de maçonnerie dans le cas d’un remplacement. La partie antérieure de tous les compartiments est protégée par des portes en tôle déployée à l’exception des disjoncteurs à huile qui ont des portes en verre armé.
- Les pupitres et le tableau pour le service sont placés sur un balcon s’avançant à l’inté-
- (*) Voir Lumière Electrique, 4 mai 1912.
- (*) La couronne vaut i fr. 4o environ (N. D. L. R.)
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- Fig. 24.___Coupes horizontales à travers l’appareillage haute tension. (Pour la situation des coupes, voir fig. 23; pour les lettres, voir légende du schéma.)
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- rieur cle l’usine et ne prennent donc pas de place; une séparation complète du tableau de service de la salle des machines ne présentait pas d’avantages suffisants pour justifier un agrandissement des bâtiments.
- Les points de vue principaux dont on partit pour la disposition de l’appareillage furent les suivants : la disposition devait être aussi simple et claire que possible, toutes les
- Fig'. 27. — Interrupteurs principaux .
- parties être accessibles et faciles à séparer du reste pour permettre des réparations en service sans danger et sans arrêts trop prolongés, et enfin il fallait que le personnel travaillant dans un endroit quelconque put toujours s’échapper d’un côté si une explosion ou un incendie se déclarait quelque part.
- Il est inutile d’ajouter que toutes les commandes, les mesures, etc., se font au moyen d’appareils à basse tension soigneusement isolés contre la haute tension et mis à la terre, comme d’ailleurs aussi toutes les ferrures d’isolateurs et d’appareils.
- Fig. 26. — Barres principales et compartiments.
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- B. — Schéma des connexions.
- (Voirr’fig. 28 et 29.)
- La disposition est déterminée en principe par l’objet de toute l’installation qui demande qu’avant tout chaque génératrice débite sur sa série de fours : c’est pourquoi nous voyons d’abord une ligne principale pour 5oo ampères partant de chaque génératrice et allant jusqu’à la sortie de l’usine. Mais il est désirable de pouvoir mettre plusieurs machines en parallèle, tant pour diminuer les variations relatives de la charge à l’extinction d’un four que pour assurer une bonne distribution de la lumière et de la force à la fabrique; il y a donc un premier système de barres collectrices, réuni aux lignes par des sectionneurs, tàndis que les lignes sont munies de disjoncteurs automatiques. Avec cette disposition, les barres collectrices ne conduisent qu’une partie du courant et ne sont dimensionnées que pour 1 000 ampères. Comme il faut que l’on puisse coupler et découpler des machines sans les décharger, les barres principales sont divisées par 9 disjoncteurs à huile non automatiques et qui, par conséquent, pouvaient être de dimensions moindres que les disjoncteurs principaux. Un second système de barres pour le même ampérage fut ajouté, afin de pouvoir, en cas de réparation, faire marcher une machine sur une ligne quelconque, sans connexion avec les groupes intermédiaires; ce second système n’est pourvu que de trois sectionneurs.
- On voit qu’il est possible de faire marcher toutes les machines séparément et un nombre quelconque en parallèle; mais il n’est pas prévu de faire marcher plus de deux machines ensemble, car un nombre plus grand ne présentait aucun avantage ; par contre les courts-circuits, qui sont déjà assez graves avec la puissance et le cosinus <p adoptés, en seraient encore empirés.
- A ces appareils pour les|canalisations principales viennent s’ajouter ceux pour la lumière et la force dans l’usine et pour le courant
- continu, destiné à la commande des appareils, l’excitation de réserve, un éclairage de secours, etc. Les détails du schéma sont donnés par la figure 29 avec sa légende explicative ; ces détails seront mentionnés un à un dans la description suivante.
- C. — Installation à haute tension.
- En partant des machines, le courant passe d’abord par deux câbles triphasés de 3 X 200 millimètres carrés par demi-machine, qui sont posés dans des canaux souterrains et se terminent dans le souterrain de l’annexe en boîtes horizontales. Il passe ensuite par des bobines de self-induction pour la protection des génératrices contre les surtensions, devant lesquelles se trouve une dérivation men.ant à des appareils à jet d’eau, fixés contre le mur extérieur du bâtiment. Cette disposition fut choisie pour protéger spécialement les câbles et génératrices, qui ne sont essayés qu’à 26 000 volts, contre les surtensions, tandis que les appareils et isolateurs sont essayés à 35 000 volts : les appareils à jet d’eau, en tant qu’ils servent à écouler les charges statiques, remplissent cette fonction aussi bien où ils sont que s’ils se trouvaient directement sur la ligne. Après la bobine de self, nous voyons encore dans le souterrain un transformateur série et une dérivation vers des transformateurs shunt placés dans l’étage supérieur et servant pour les voltmètres, wattmètres et synchronoscope.
- Les lignes principales, de 25o millimètres carrés de section, passent à l’étage supérieur et continuent presque rectilignement jusqu’à la sortie (voir fig. 23) en passant d’abord au rez-de-chaussée par le disjoncteur et le sec-tionneur de la machine, envoyant ensuite une dérivation vers les barres collectrices au premier étage, se rendant après aux sectionneurs et disjoncteurs de la ligne, et montant, après une dérivation vers les transformateurs shunt pour les compteursv à l’étage supérieur vers la sortie de la ligne, après avoir passé par des commutateurs permettant de
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- meitre la ligne alternativement en communication avec les machines ou la terre. Tout en haut de Tétage supérieur, nous apercevons encore une bobine de self, après laquelle partent les dérivations pour les parafoudres.
- Revenant au départ pour les barres collectrices, départ situé au rez-de-chaussée, nous le voyons monter au premier étage et arriver à deux sectionneurs qui le réunissent aux deux systèmes de barres, dont l’un se trouve de nouveau à l’étage inférieur, l’autre au-dessus des sectionneurs. Cette disposition ne permet pas seulement d’éviter tout croisement des barres, mais met les deux sectionneurs l’un près de l'autre et le plus près possible de la galerie de service. Ces sectionneurs se trouvent, comme l’indique la coupe en plan, entre les disjoncteurs des barres principales, de sorte qu’il n’y a pas de place perdue et qu’on a pu encore laisser un passage entre chaque groupe, ce qui est important pour une installation de cette longueur.
- L’étage supérieur est surtout réservé aux parafoudres qui exigent les compartiments les plus larges et déterminent par là la longueur de toute l’installation. Les parafoudres sont de systèmes différents, pour avoir ainsi l’occasion de comparer différents systèmes sur lesquels les opinions théoriques et pratiques sont très divisées, dans des conditions analogues. Les différentes lignes sont pourvues aux deux extrémités : i° de parafoudres à cornes avec résistances métalliques baignant dans l’huile ; a0 de systèmes de deux cornes à grande et petite distance et résistances liquides correspondantes; 3° de cornes et résistance liquide et parafoudres Wurtz ; 4° de parafoudres électrolytiques. Malheureusement’il faudra attendre trèslong-temps des résultats concluants car les orages sont rares en Norvège et il y a peu de manœuvres à exécuter dans l’installation.
- La disposition décrite ci-dessus se répète pour chaque machine et ce n’est qu’au milieu
- Fig. 28. — Principe du schéma des connexions.
- Légende du schéma (fîg. 29).
- Fig. 26. — A, génératrice 8 5oo KVA, io5oo volts-, triphasé; B, excitatrice 170 kilowatts, 220 volts, continu; C, génératrice 5oo KVA, 220 volts, triphasé; D, génératrice, 400 kilowatts, 220 volts, continu: E, survolteur, 0-100 volts; F, excitatrice ; G, moteur triphasé; H, génératrice, 25 kilowatts, 220 volts, continu ; I, survolteur, 0-100 volts; K, transformateur 400 KVA, 10 5oo-22o volts ; L, interrupteur tripolairc à huile ; M, interrupteur tctropolaire à huile; N, bobines de self; O, transformateurs d’intensité; P, transformateurs de tension; Q, interrupteurs pour l’excitation ; B, appareils ôjetd’eau ; T, parafoudre; V, sectionnent*; W, sectionnent* commutateur hexapolaire ; rt, ampèremètre pour les lignes; b, compteur pour les lignes; c, wattmètre pour les machines; d, voltmètre pour les machines; e, ampèremètre pour les machines; /*, ampèremètre pour l’excitation; g, voltmètre pour l’excitation ; A, commande des interrupteurs des barres omnibus ; i, commandedes interrupteurs pour les lignes; A, commande des interrupteurs pour l'excitation; /, commande simultanée pour les rhéostats; my commande des interrupteurs pour les génératrices; tî, commande des rhéostats; 0, relais pour les lignes;/), relais pour les génératrices; q. synchronoscope ; 7*, voltmètre de synchronisation; 5, voltmètre général ; t, fréquencemètre; ampère-N mètre pour les transformateurs; ü, compteurs pour les transformateurs ; w, relaispour les transformateurs :X et x, rhéostats; y, voltmètre pour les transformateurs; z, ampèremètre; a', voltmètre; 6', ampèremètre d'excitation; c\ ampèremètre du moteur; d'% shunt : e', ampèremètre ; f\ voltmètre ; g\ fusibles ; h\ commutateur de voltmètre ; i\ ampèremètre sur colonne ; A', voltmètre sur colonne; commande des interrupteurs des génératrices sur les colonnes; m', commande de l'excitation sur les colonnes ; n', commutateur automatique pour l’éclairage de secours ; p\ voltmètre de terre ; q\ commututeur à fiches po^ir le contrôle de la terre; ?*', circuits pour l’éclairage et la force dans l’usine.
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- Fig. 29, — Dé,tail du schéma des connexions.
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- qu’existe une modification pour permettre la dérivation pour le service de l’usine dans les deux étages moyens, tandis que dans le souterrain nous trouvons deux transformateurs et, à l’étage supérieur, la batterie d’accumulateurs.
- Tous les appareils installés sont de construction normale de sorte que nous nous dispenserons de les décrire. Il y a deux types de disjoncteurs à huile, l’un dans les lignes pour 6oo ampères et grande capacité de rupture, l’autre dans les barres pour i ooo ampères, mais de dimensions moindres ; les deux sont des types normaux de la société Westinghouse et il serait trop long de discuter les avantages ét désavantages de ces types américains comparés aux constructions des premières maisons européennes. Il y a eu au début certaines difficultés en service, mais il est juste de dire que les conditions sont extrêmement dures avec deux machines de 17 000 KVA excitées pour cos œ = o,6. Seuls les sectionneurs-commutateurs pour la mise à la terre de la ligne situés à l’étage supérieur sont anormaux, en ce sens qu’ils sont hexapolaires et permettent de mettre deux lignes à la terre en une fois, disposition adoptée eu égard au mode de connexion employé dans l’usine.
- Gomme l’indiqueiitles dessins, les seetion-neurs se trouvent chaque fois derrière le disjoncteur qu’ils servent à disconnecter, de sorte qu’il est impossible de reconnaître de cet endroit si le disjoncteur est ouvert ou non. Afin d’éviter des erreurs qui, dans une si grande installation, pourraient facilement se produire malgré le numérotage de tous les appareils, on a installé deux lampes témoins à côté de chaque groupe de sectionneurs pour indiquer la position de l’interrupteur; ce principe est appliqué aussi pour les sectionneurs vers les barres collectrices et a donné d’excellents résultats en service.
- D. — Appareillage de basse tension.
- Tout cet appareillage est réuni sur une
- galerie s’avançant dans la salle des machines accessible paï deux escaliers, et de plus séparée par une porte centrale de l’appareillage haute tension (v. fig. 3). Pour le service de la haute tension il y a une rangée de pupitres reproduits figure 3o. Chaque partie des pupitres comprise entre deux colonnes correspond à deux génératrices doubles et porte chacune, en son centre, le groupe des trois instruments pour le courant continu ( 1 voltmètre, 2 ampèi’emètres), des deux côtés les groupes des 3 ampèremètres surmontés du wattmètre des génératrices ; sur la bande supérieure nous . apercevons au milieu les deux voltmètres des génératrices et, des deux côtés, les trois ampèremètres pour les départs.
- Le dessin nous fait voir que la partie oblique des pupitres porte un schéma complet des connexions; tous les appareils de commande sont disposés de telle sorte que toutes les manipulations sont faites et contrôlées dans ce schéma, ce qui réduit considérablement les chances de fausses manœuvres ; les sectionneurs qui comportent un changement des connexions (donc pas ceux des disjoncteurs) ont aussi leurs lampes témoins sur les pupitres, quoique leur manœuvre s’opère naturellement dans la haute tension. En dehors des appareils de commande nécessaires pour le courant alternatif, les pupitres portent encore des manettes de commande pour l’interruption et le réglage des circuits d’excitation, pour l’accouplement de ces cir-cuits, afin de pouvoir régler d’un seul endroit l’excitation de plusieurs machines parallèles, et enfin pour le régulateur de la turbine dont on fait varier la vitesse pour la synchronisation. Enfin il y a encore une série de trous pour les fiches de commutation des voltmètres et pour la synchronisation ; les appareils de synchronisation, voltmètre et synchronoscope, sont réunis avec un voltmètre générât et un fréquencemètre sur deux colonnes semblables placées aux extrémités des pupitres, mais non rendues dans la figure 3o. La synchronisation se fait toujours,
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- comme le schéma l’indique d’ailleurs, par l’intermédiaire du voltmètre sur les barres. Le côté arrière des pupitres, à droite dans la figure, porte une série d’appareils dont la lecture n’a lieu que rarement, tels que compteurs et contrôleurs de terre : ces derniers se composent de trois voltmètres (visibles en haut à gauche) qui peuvent être branchés sur tous les groupes de transformateurs shunt des départs, au moyen d’une fiche qui met en même temps, par une commande électrique, le point neutre des groupes à la terre. Ce côté a également été utilisé pour le placement dès bouchons de contrôle dont chaque instrument a été muni, et qui permettent de mettre un instrument de précision en série ou en parallèle, selon le cas, avec chaque instrument sans avoir à rompre la moindre connexion. Les relais, bipolaires pour les génératrices, tripolaires pour les lignes qui ont un point neutre artificiel mis à la terre dans l’usiné, sont placés sur la paroi antérieure verticale des pupitres.
- L’arrangement que nous venons de décrire se répétant dix fois, la rangée des pupitres est devenue, malgré l’emploi de toute la place disponible des deux côtés, longue de i2,5o mètres, de sorte qu’un homme, qui autrement pourrait suffire pour un service aussi régulier, ne peut voir toute l’installation sans se déplacer beaucoup; cette longueur est exclusivement la conséquence de la largeur des instruments avec échelle en profil; des instruments moins larges, pour de telles installations, seraient donc préférables.
- La disposition intérieure des pupitres est telle que le tout est accessible par le côté arrière après l’enlèvement d’une plaque en tôle ; tous les fils de commande, qui sont des câbles sous plomb placés dans le sol, aboutissent dans de petites boîtes terminales toutes arrangées sur un cadre; delà ils se rendent en faisceaux de fils isolés aux différents appareils des pupitres. Le courant continu pour la commande est amené dans les pupitres par des barres isolées ; de plus chaque groupe peut être, indépendamment
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- Fig. 3o. — Vue des pupitres de côté, de devant et de derrière.
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- des autres, séparé de la batterie, de sorte qu’on peut travailler sans tension. Un second système de barres isolées traverse toute la rangée pour la synchronisation ; toutes les précautions sont prises pour obtenir une grande sécurité dans cette partie vitale de l’installation.
- Tous les instruments sont construits d’après le principe de Ferraris, qui permet une construction très robuste, par Siemens et Iialske, et les relais par Ferranti. Les lampes témoins sont de 5 bougies et ne dépassent que de très peu la surface des pupitres pour les reconnaître facilement parmi leur grand nombre. C’est pour pouvoir se servir de si petites lampes que les circuits continus sont à trois fils, la commande des disjoncteurs, etc., étant, à cause du grand ampérage, à 220 volts, tandis que les lampes sont branchées sur 110 volts.
- Les colonnes placées près des machines et déjà mentionnées antérieurement font encore partie de l’installation de contrôle et de commande ; elles portent : un voltmètre et un ampèremètre pour permettre de se rendre compte de la charge en passant par la salle des machines, sans avoir chaque fois à monter au tableau, et de plus des boutons de commande pour déconnecter chaque génératrice en cas d’urgence, et en couper l'excitation.
- E. — Tableau cle service de Vusine.
- Vis-à-vis des pupitres, contre le mur, se trouve le tableau pour le courant continu d’un côté, le courant triphasé de l’autre ; le schéma est contenu dans la figure 29. Pour le triphasé, il y a un panneau pour la petite génératrice de 5oo KVA, deux pour deux transformateurs de 4oo KVA avec les instruments et appareils d’usage général et plusieurs panneaux pour la distribution de la force et de la lumière. La génératrice produit directement du courant à 220 volts, de môme que l’un des transformateurs qui abaisse la tension de 10 000 à 220 volts, tandis que l’autre l’élève de 220 à 5 000 pour ali-
- menter les installations voisines, qui sont encore à 5 000 volts depuis l’époque de la construction (château d’eau, barrage, etc.). Cette disposition un peu compliquée a l’avantage de permettre de se servir de la petite centrale à 5 000 volts, érigée pour la construction de l’usine, pour l’éclairage et le service de la grande, de sorte qu’on n’est pas sans énergie dans l’usine lorsqu’on l’arrête, par exemple pour l’inspection du tunnel.
- Le transformateur 10 000/220 volts est muni d’un relais qui coupe le transformateur si la tension primaii’e s’élève de i5 à 20 % , ce qui peut facilement se produire quand un disjoncteur coupe une ligne chargée; de cette façon, les lampes à filaments métalliques, dont tout l’éclairage se compose, sont protégées sans avoir recours à un régulateur de potentiel coûteux et généralement trop lent. Il est inutile d’ajouter qu’on n’a pas laissé l’usine dans l’obscurité dans un cas pareil; un éclairage de secours se branche automatiquement sur le courant continu si l’alternatif vient à manquer.
- L’installation à courant continu, dont le schéma est également compris dans la figure 29, se compose d’un tableau pour une génératrice de 4°° kilowatts, une batterie d’accumulateurs d’une capacité de 3oo ampères-heures, un petit groupe de charge de 20 kilowatts à2X. no volts avec survolteur et des tableaux de distribution pour les circuits de commande et de lampes. La batterie est relativement petite, car elle ne sert pas de réserve pour l’excitation et n’est utilisée que pour la commande et l’éclairage de secours.
- L’installation a été projetée et fixée en principe par la Société et l’exécution confiée à la Société Anonyme Westinghouse au Havre; les disjoncteurs vinrent pourtant d’Amérique, les instruments et les transformateurs série Siemens et iialske, de Berlin.
- (A suivre.)
- Mauguekhe.
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- L’exposition de la Compagnie pour la Fabrication des Compteurs et Matériel d’usines à gaz renfermait plusieurs appareils nouveaux que nous allons décrire.
- Voici tout d’abord le principe d’un per-méamètre destiné à rendre de précieux services dans l’étude des tôles, car son emploi ne comporte que des mesures très simples. Cet appareil a été construit d’après les indications de M. Iliovici, le distingué chef de travaux de l’École Supérieure d’Electricité.
- La partie essentielle de ce perméamètre comprend une culasse en tôles de fer doux C (fig. B) qui sert à fermer le circuit magnétique de l’échantillon E et une culasse C', laquelle, combinée à un balistique ou à un fluxmètre, sert comme appareil de zéro.
- (i) Lumière Electrique, 20 et 27 avril 1912.
- Sur l’échantillon E est enroulée une bobine B, dont le courant est réglé par un double rhéostat Re à réglage continu, et une bobine à fil fin, formée de deux parties : b\ ayant •>.5 spires et b2 ayant 75 spires. Sur la culasse C se trouve un enroulement dont le courant est réglé par le double rhéostat Rc permettant un réglage continu. Sur la culasse C' se trouve une bobine à fil fin b.
- L’ampèremètre A mesure le courant dans la bobine B et peut aussi indiquer le champ magnétique dans l’échantillon ; le balistique B a ou le fluxmètre FZ (on emploie .l’un ,ou l’autre) peuvent être montés sur 6, bx ou bx b2 par l'intermédiaire du commutateur c
- L’inverseur Ij sert à inverser le courant dans les bobines B et Bt en même temps ; l’inverseur I2 sert à commuter les connexions du balistique, lorsqu’on emploie cet appareil. Les bobines B et Bj sont connectées de façon que leurs forces magnétomotrices s’ajoutent.
- Le fonctionnement de l’appareil est le sui-van t :
- On fait passer dans B un courant i et on règle le courant ij, qui passe dans B,, de façon que le fluxmètre (ou le balistique) monté sur b reste au zéro lorsqu’on inverse les deux courants, à l’aide de I(. Dans ce cas les points a et p, milieux des contacts de C' avec l’échantillon, sont au même potentiel magnétique, et. tout se passe comme si la portion de V échantillon^, comprise entre les plans a et p, formait un circuit magnétique fermé et sans joints.
- Le champ W.'dans l’échantillon est donné par la formule :
- ni
- 3C = 1,256 —,
- n étant le nombre de spires de B et l la longueur a(3. Le flux dans l’échantillon (donc
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- l’induction <&) se mesure à l’aide du fluxmètre (ou du balistique) monté sur la bobine b{ ou sur bx -f- b% (suivant la sensibilité de l’appareil de mesure).
- Le perméainètre Iliovici ne demande donc qu’un réglage de zéro et une mesure de flux. Les joints sont éliminés ; ni les joints ni les culasses ne doivent présenter aucune symétrie.
- Théoriquement, la culasse C' devrait être plus courte que G et toucher l’échantillon sur une faible longueur. Pratiquement, on a des résultats exacts avec les deux culasses semblables, ce qui simplifie la construction et permet de serrer mieux l’échantillon entre les deux culasses.
- L’appareil donne pratiquement les mêmes résultats que la méthode du tore.
- Dans Y ampèremètre thermique pour courants de haute fréquence qu’exposait encore la Compagnie des Compteurs, un certain nombre de /ils identiques F sont répartis uniformément suivant les génératrices d’un cylindre de révolution (fig‘. 9). Tous ces fils étant disposés symétriquement autour de l’axe du cylindre sont parcourus par des courants égaux et s’échauffent. A égale distance des deux bases A et B du cylindre, par lesquelles le courant est amené, les fils thermiques F sont fixés sur un disque D portant un levier L. Lorsque les fils thermiques se dilatent, le disque D, sollicité par le ressort
- antagoniste R, par l’intermédiaire de l’axe O, des fils de transmission C et G' et du levier L, tourne autour de l’axe du cylindre et fait dévier l’aiguille. Tous les fils thermiques agissant également, la force disponible sur le levier est très grande et la transmission à l’aiguille I peut être très multipliée.
- Le bâti H qui supporte les bases A et B du cylindre est constitué en matière conductrice ayant le même coefficient de dilatation que les fils thermiques, afin d’éviter l’influence de la température ambiante : il est scindé en son milieu et ses deux moitiés de droite et de gauche sont séparées par un isolant K pour obliger le courant à passer par les fils F.
- La Compagnie des Compteurs présentait également, pour les applications à la haute fréquence, un ampèremètre thermo-électrique. Des tubes T, d’aussi faible diamètre et d’aussi faible épaisseur que possible, en métal de grande résistivité et de faible coefficient de température, sont disposés symétriquement suivant la circonférence de deux disques A et B parallèles, coaxiaux et en métal bon conducteur de l’électricité sur lesquels ils sont soudés (fig. 10).
- Fig. 10.
- Chaque tube contient l’une des soudures C d’un couple thermo-électrique dont il est isolé électriquement; l’autre soudure F, placée en dehors, est enfermée sous un capuchon D en métal bon conducteur de la chaleur, destiné à maintenir toutes les soudures froides à la température des disques. Tous les couples sont réunis en tension.
- Les soudures C prennent rapidement la température des tubes chauffés par le passage du courant à mesurer. Celui-ci arrive aux centres des deux disques A et B au moyen 5 de deux tiges E et S. Quant aux soudures
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- froides, elles prennent la température des joues qui ne s’échauffent pas sensiblement.
- Il suffît donc de réunir les deux extrémités libres de la chaîne des couples à un galvanomètre à aimant pour obtenir une déviation proportionnelle au carré du courant qui parcourt les tubes.
- La Compagnie des Compteurs exposait encore un galvanomètre enregistreur à cadre mobile, composé d’un aimant très puissant, dans l’entrefer duquel se déplace un cadre très léger traversé par le courant à mesurer. Ce cadre porte l’aiguille indicatrice et se meut autour de deux pivots munis de saphirs ; l’aiguille se déplace entre un cadran divisé sur lequel on lit les déviations et un tambour d’enregistreur sur lequel la plume inscrit les déviations.
- Cet appareil est constitué de telle sorte qu’il permet l’enregistrement simultané de plusieurs courbes. A cet effet, les pivots supportant l’équipage sont portés par un deuxième cadre métallique rigide qui reçoit un mouvement vertical et alternatif d’un petit moteur auxiliaire alimenté par une pile Le-clanché. Le cadre mobile et l’aiguille participent au même mouvement, de sorte que le petit réservoir d’encre, fixé à l’extrémité de
- Fig. n.
- l’aiguille et muni d’une mèche, vient toucher le papier en arrivant au bout de sa course et marque un point.
- On peut, par exemple, au moyen cle cet appareil, enregistrer simultanément les températures indiquées par plusieurs pyromètres. Il suffit de lui adjoindre un commutateur approprié dans lequel un bras, mobile autour d’un axe horizontal, vient successive-
- ment en contact avec un* certain nombre de plots disposés suivant un cercle. Dès lors, le galvanomètre, après avoir marqué un point, envoie le courant d’une source auxi-liaire dans un petit moteur ou dans un élec-tro qui fait avancer le bras du commutateur sur la touche suivante. Si l’on suppose que chaque touche du commutateur est reliée à un couple thermo-électrique différent, le galvanomètre enregistre une courbe par points pour chaque couple.
- Cependant, les courbes étant tracées d’une façon uniforme ne seraient pas reconnaissables et c’est pourquoi on prévoit le commutateur avec un nombre de plots supérieur au nombre; de couples thermo-électriques; on relie alors chaque, couple à des plots en nombre différent ou différemment situés sur la périphérie du commutateur. Par exemple, pour enregistrer les courbes fournies par quatre couples, on peut prendre un commutateur ayant huit plots reliés entre eux comme l’indique la figure ii.
- La figure 12, sur laquelle on a porté les temps en abscisses et les températures en ordonnées, montre alors les inscriptions
- i
- Fig. 12,
- effectuées par le galvanomètre. Le couple I donne un point par tour de commutateur : ces points sont régulièrement espacés; la température de la canne II sera enregistrée par deux points très rapprochés suivis d’un intervalle de six points ; la courbe de la canne III, par trois points, espacés d’un point, avec un intervalle de trois points entre chaque groupe, etc.
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- Cette disposition peut naturellement s’appliquer à un nombre quelconque de couples en combinant les connexions d’un commutateur ayant un nombre de plots approprié.
- Nous dirons enfin quelques mots du tellurohmmètre de M. Berland qui permet de mesurer avec précision la résistance ohmi-que des prises de terre, en éliminant l'influence des phénomènes de polarisation et des courants perturbateurs. Cet appareil se compose essentiellement d’un galvanomètre industriel et d’un commutateur animé d’une vitesse constante qui, à de courts intervalles, inverse les connexions de la résistance à mesurer et de l’ohmmètre'.
- Fig. i3. —Plan de la partie supérieure du tellurohnamètre / Berland.
- Si, pour la mesure, on utilise la méthode ; de comparaison, le galvanomètre est monté en série avec deux résistances, dont l’une est réglable, et une batterie de piles ou d’accumulateurs. L’échelle de déviation est graduée de telle façon qu’en regard de chaque . position de l’aiguille est inscrite la résistance ohmique d’une dérivation prise aux bornes du galvanomètre. Avant d’opérer, on s’assure qu’il en est bien ainsi en branchant entre les bornes de l’appareil de mesure une résistance connue R et en agissant au besoin sur la résistance réglable qui est placée en série avec le galvanomètre et les piles. Ceci fait, la simple manœuvre d’un commutateur permet de court-circuiter R en intercalant à sa place la résistance de terre T qu’on cherche à évaluer. La connexion est établie par l’intermédiaire d’un inverseur rotatif et le galvanomètre indique par une simple lecture ja valeur de T.
- On dispose d’une plus grande précision si l’on monte l’appareil en pont de Wheats-tone. Dans ce cas, outre l’inverseur dont
- Borne _C (Galvanomètre .
- .Borne
- Borne E
- BorneA
- Borne F
- Borne B
- vsztw, W///S
- de terre ^
- Tellurohmmètre Berland. — Montage* en pont de Wheatstoiie.
- Fig. i
- nous avons décrit précédemment le rôle, on en prévoit un second qui sert à éliminer la pile et à y substituer une résistance équiva-
- Fig. I. — lue e.\U:lie.uru du tellurohmmètre Berland.
- lente au moment où se produit la commutation. Les figures i3 et i4 représentent respectivement la partie supérieure de la boîte de l’instrument (fig. i5)et le schéma des connexions intérieures.
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- Notons que, lorsqu’on veut évaluer la résistance de terre T, il est nécessaire d’établir une seconde communication O avec le sol; On réalise celle-ci par l’intermédiaire d’une conduite d’eau ou de gaz dont la résistance de contact avec le sol est sensiblement nulle, à cause de son étendue.
- Pour assurer la régularité des indications, toutes les parties conductrices du commutateur tournant et tous les balais sont en or; les surfaces de contact ne sont pas brillantes, mais légèrement rugueuses ; enfin le mouvement d’horlogerie assure une vitesse de rotation uniforme du commutateur.
- Parmi les appareils intéressants que présentait la maison Richard, nous citerons d’abord une botte de contrôle remarquable par son faible encombrement (fig. 16). L’ensemble de la boîte ne mesure que 22 x 16 X i4 centimètres et ne pèse que 3,3 kilogrammes.
- fig. 16.
- Cette boîte comporte 3 shunts pour mesurer des intensités de 1, 10, 100 ampères et]5 sensibilités pour les différences de potentiel 3, i5, i5o, 3oo, 600 volts. Les cadrans ont 7 centimètres de diamètre.
- Notons encore un ampèremètre à double sensibilité automatique. On entend par la le
- nouveau système qui donne à l’appareil une grande sensibilité pendant la plus grande partie de la course, puis une sensibilité très réduite à la fin. Par exemple, un ampèremètre prévu pour 3oo ampères maximum donnera les 2/3 de sa course de o à 100 ampères et le dernier tiers de 100 à 3oo ampèi’es. Le même dispositif, adapté aux voltmètres-ohm-mètres, donne une graduation en ohms bien préférable à celle qu’on obtient avec les voltmètres ordinaires.
- Enfin, en combinant son système d’équipage à inscription directe avec un électro-aimant de grande puissance, la maison Richard est parvenue à enregistrer directement à l’encre des variations de quelques microampères et ce microampèremètre inscripteur a été utilisé par M. Turpain pour enregistrer, directement les signaux radiotélégraphiques.
- On remarquait dans ,1e même groupe un nouveau baromètre à poids à ordonnées rectilignes possédant un électro chronographi-que qui permet de noter sur le diagramme le repérage des temps. Il suffit d’introduire cet électro dans le circuit d’une horloge de précision à contacts.
- La maison Richard Ileller s’est fait une spécialité de la mise au point d’appareils de démonstration, destinés à l’enseignement. Ces appareils, d’une construction simple et robuste, sont pourvus d’échelles visibles à grande distance et munis d’indications exté-rieures très lisibles. Tels'sont, par exemple, le galvanomètre scolaire et le potentiomètre de démonstration qui étaient exposés.
- Nous aurons sans doute l’occasion de revenir prochainement sur la description d’autres appareils de mesure tels que le phase-mètre et le fréquencemètre qui faisaient aussi partie du stand de cette maison.
- La maison Ducretet et Roger exposait de nombreux appareils dont l’emploi est du domaine de la téléphonie ou de la radiotélégraphie.
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- C’était, tout d’abord, une modification du poste téléphonique haut parleur bien connu, système Gaillard-Ducretet.Ce nouveau poste, complètement hermétique, est spécialement destiné au service des mines (fig. 17). Sa construction robuste et le parfait isolement de ses circuits électriques lui permettent en effet de résister à des manœuvres très brutales et d’être installé dans des endroits humides.
- Le levier L, étant poussé vers le haut, permet d’effectuer un appel électrophonique puissant, tandis que, tiré vers le bas, il établit le contact pour la conversation. Au repos, il est horizontal, comme l’indique la figure.
- Fig. 17. —Téléphone haut parleur. — Mi, microphone; B écouteur; Re téléphones; Po pavillon.
- En enlevant le bouchon Bo, la clef C permet d’opéïer un réglage à vis et de faire varier la sensibilité jusqu’au maximum d’intensité. Ea même clef permet en outre d’ouvrir le poste en enlevant les écrous E.
- On retrouve cet appareil comme organe de transmission dans le télectrographe Lioret-
- Ducretet et Roger qui permet d’enregistrer, sur cylindres ou disques phonographiques, toute transmission téléphonique. Le récepteur, très léger et de petit diamètre, s’ajuste sur le tube du porte-diaphragme reproducteur. Ce diaphragme reste ainsi indépendant et conserve toutes ses qualités de sensibilité.
- Le mouvement du disque ou cylindre est commandé par un moteur électrique. Dès que le correspondant décroche son transmetteur, le courant de ligne s’établit et, en pressant le bouton de contact de la poignée de l’appareil, le moteur se met en marche au poste récepteur. Une petite lampe témoin, placée sous les yeux de l’opérateur, lui indique, par ses éclats intermittents, que le cylindre est en mouvement et prêt à recevoir l’inscription. Un peu avant l’arrivée du curseur à l’extrémité de la coui’se, une sonnerie retentit et, lorsque le cylindre est complètement enregistré, le mouvement s’arrête de lui-même et la lampe témoin s’éteint au poste transmetteur.
- La reproduction de la parole se fait très facilement au moyen de tubes écouteurs placés aux oreilles.
- Cet appareil est généralement employé à la dictée des correspondances dans les administrations et maisons de commerce. Ces dictées peuvent être transmises de différents bureaux, et l’appareil centralise toute la correspondance dans le bureau des dactylographes.
- Dans le même ordre d’idées, notons encore le récepteur microtélêphonique Gardner, destiné à l’audition des cloches sous-marines et adopté par la Marine française.
- Rappelons (') que le fonctionnement de ce récepteur est basé sur la mise en résonance d’un petit anneau rigoureusement accordé avec la note de la cloche. Cet anneau supporte un petit microphone monté en série avec une paire de téléphones de grande sensibilité. Il est fixé en un point diamétralement opposé
- (') Voir Lumière Electrique, t. XV (a0 série), p. lia.
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- au petit microphone et l’ensemble est renfermé dans une boite, hermétiquement close, en 'fonte, appliquée à l’intérieur contre la coque du navire.
- Le son lointain de la cloche sous-marine est ainsi renforcé, tandis que l’anneau est peu influencé par le bruit des vagues ou celui de l’hélice.
- La maison Ducretet et Roger présentait, d’autre part, de nombreux appareils destinés à la radiotélégraphie.
- Nous noterons simplement un transformateur intensif et des condensateurs pour hautes tensions à circulation d’huile qui peuvent aussi répondre aux besoins de la radiographie et de l’électrothérapie ; un interrupteur à mercure, mû par moteur synchrone, qui permet d’alimenter les bobines de Rhum-korff en courant alternatif ou aussi de charger des accumulateurs ; un groupe transmetteur-récepteur portatif destiné à l’instruction des radiotélégraphistes et comprenant simplement une pile sèche, une clef de Morse, un vibrateur et un casque téléphonique ; enfin, une bobine d'induction à vibrateur rapide pour émission musicale. Cette bobine, combinée avec une boite de 8 petits accumulateurs portatifs et une clef de Morse, constitue un petit poste transmetteur de T S. F. très peu volumineux et très léger, qui trouve surtout son application dans les aéroplanes et les ballons dirigeables. La marche du vibrateur est très régulière et le réglage facile à effectuer, le noyau de fer de la bobine pouvant, être déplacé suivant son axe au moyen d’un bouton molleté. Sur une des faces de la boîte se trouve monté l’éclateur qui reçoit les conducteurs d’antenne et le fil de terre ou capacité métallique en tenant lieu.
- Nous décrirons avec plus de détails un nouvel oscillateur à étincelles soufflées et électrodes tournantes destiné à la production des courants de haute fréquence.
- Cet oscillateur (') a été combiné dans le
- (’) Présenté îi la Société Internationale des électriciens et à la Société Française de Physique les 5 et 7 juillet 1911.
- but de produire des étincelles ayant les qualités nécessaires pour assurer des oscillations électriques énergiques et régulières et obtenir un bon rendement dans toutes les applications des courants de haute fréquence (télégraphie sans fil, électrothérapie).
- On sait que, de plus en plus, on cherche à généraliser l’emploi des émissions musicales qui permettent une meilleure perception des signaux par l’oreille, malgré les bruits parasites. Mais, pour obtenir ce résultat, il est nécessaire d’avoir recours à de grandes fréquences d’étincelles en réduisant leur longueur ou en faisant usage d’alternateurs à fréquence élevée, de 5oo à 1 000 périodes. Dans ce cas surtout, le nouvel éclateur assure un refroidissement énergique des élec trodës en évitant toute formation d’arc par étincelle chaude.
- Bo F
- Fig. 18. — Oscillateur à étincelles soufflées et électrodes tournants.
- L’appareil se compose d’une électrode de forme sphérique S (fig. 18) disposée.en regard et dans l’axe d’une autre électrode de forme cylindrique C. Ces deux électrodes sont solidement montées sur des supports isolants en porcelaine IF et mises en communication avec le circuit oscillant au moyen des bornes BB', l’une d’elles, B', pouvant, s’il y a lieu, être mise à la terre. Afin d’obtenir un parfait centrage, un des supports I peut être déplacé latéralement au moyen
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- d’une glissière G manœuvrée par une broche D, et en hauteur au moyen de l’écrou E surmonté du contre-écrou E'. La longueur de l’étincelle peut être réglée pendant la marche au moyen d’un bouton à crémaillère Bo.
- Un ventilateur souffleur V, mû par un moteur M, produit un violent courant d’air s’échappant par l’espace annulaire qui existe entre les électrodes S et G, où jaillit l’étincelle. L’électrode sphérique S reçoit un mouvement de rotation emprunté au moteur M au moyen d’une courroie et d’une poulie P montée sur son axe. Cette poulie P, munie d’une contre-plaque élastique F, communi-
- dans les postés récepteurs. La hauteur du son musical peut d’ailleurs varier dans certaines limites lorsqu’on agit soit sur la longueur de l’étincelle, soit sur l’excitation de l’alternateur.
- Nous retiendrons également quelque temps l’attention de nos lecteurs sur d’autres appareils de télégraphie sans fil, combinés par la maison Ducretet à l’usage de l’enseignement.
- Le poste transmetteur (fig. 19) peut être actionné par une batterie de 10 à 16 volts et permet, avec des antennes de longueur appropriée, d’établir des communications à plusieurs kilomètres.
- i*ig. nj. — l'oaie transmetteur.
- que par friction un mouvement de rotation à l’électrode cylindrique G qui est montée sur roulement à billes. Les deux électrodes tournent ainsi en regard l’une de l’autre suivant deux axes perpendiculaires; la décharge jaillit sur des surfaces continuellement renouvelées et refroidies et se subdivise en une série d’étincelles multiples éclatant sur tout le pourtour de l’électrode G. Les surfaces actives restent donc froides et, dans le cas d’emploi de grandes fréquences d’étincelles, on obtient une note musicale facilement perceptible aux plus grandes distances
- Il se compose d’une bobine d’induction T/\ du type de 100 millimètres d’étincelle avec éclateur E, interrupteur vibrateur I et manipulateur M.
- Si, pour la transmission, on utilise le montage indirect, la bobine est complétée par un dispositif d’accord PZ composé d’un condensateur Go, d’un solénoïde d’accord à curseur de réglage S et d’un éclateur E'; ce dispositif constitue le montage dit en résonateur Oudin. La longueur du circuit de décharge doit être accordée à l’aide du curseur, afin d’être amenée en résonance avec l’antenne branchée
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- en G a, la prise de terre étant connectée en T. Ce dispositif est relié à l’éclateur E, suffisamment écarté pour que la décharge ait lieu en E'.
- Pour fonctionner en système direct, l’un des pôles de l’éclateur E est relié à l’antenne, l’autre pôle étant à la terre. Ce mode de montage est suffisant pour effectuer des démonstrations dans les amphithéâtres, et l’on peut aloi’S réaliser de bonnes communications à 20 mètres environ du récepteur.
- Fig-, ao. — Posle récepteur.
- Quant au poste récepteur ( fi g. 20), il comporte un radioconducteur Br en écaille transparente, de grande sensibilité et à réglage, qui est relié d’une part à l’antenne fixée en L et d’autre part à la terre connectée en T. Un frappeur, actionné par l’électro-aimant E produit sur le radioconducteur un choc destiné à détruire l’action exercée sur la limaille par les ondes électriques. Un relais de très grande sensibilité Re reçoit le courant d’un élément de pile (-]---) avec réducteur de po-
- tentiel R, traversant le tube à limaille, et ferme le circuit local de la pile P (9 éléments servant à actionner l’électro E, le Morse ou la sonnerie placée en Mo. Les résistances sans self lli suppriment les étincelles de rupture.
- Pour en avoir terminé avec cette descrip-
- tion de l’intéressante exposition de la maison Ducretet et Roger, il nous reste à citer simplement les récepteurs de signaux horaires et les dispositifs microtéléphoniques employés pour la détermination des différences de longitude, appareils qui sont bien connus des lecteurs de cette Revue (’) et qui ne diffèrent de ceux déjà décrits que par une mise au point plus pai’faite.
- i M. Ancel exposait aussi divei’s appareils de télégraphie sans fil et des cellules de sélénium.
- Parmi les premiers figurait un appareil de télémécanique Gan-niei’-Ancel à électro de commande unique et tournant, monté en dérivation sur le frappeur d’un récepteur ordinaire à cohéreur. A , ^ chaque émission d’ondes, l’airna-J ture de l’électi'o est attirée et fait ' basculer, pour établir ou l’ompre un contact, six petits Ieviei's dis-1 posés circulairement autour de ; l’axe de l’électro. Chacun de ces leviers correspond à une commande distincte. Un appai’eil de contrôle, commandé par le îxxou-vGixiciit d’hoidogeide actionnant 1 arbre de l’électro, permet de voir à quel moment il faut lancer un train d’ondes pour faire ou annuler une commande déterminée.
- Le détecteur-téléphone de M. Ancel est constitué par un téléphone dans le boîtier duquel se ti’ouve un minuscule détecteur à contact solide : on a ainsi un poste récepteur extra-réduit et simplifié, permettant de recevoir les signaux horaires de la Tour Eiffel à Paris et en banlieue, en branchant l’un des fils du téléphone sur une conduite métallique d’eau ou de gaz, et l’autre fil à une antenne constituée par une dizaine de mètres de fil isolé tendu dans l’appartement.
- Un autre appai’eil de réception, avec détecteur électrolytique à bascule Le Doyen, com-
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- prenait les divers dispositifs d’accord pour grandes distances et était plus spécialement destiné aux aérodromes pour recevoir les radiogrammes météorologiques.
- Parmi les organes accessoires de T. S. F., on remarquait dans le même stand une bobine de self d’antenne, munie d’un tube à coulisse formant l’une des armatures d’un condensateur réglable, l'autre armature étant constituée par le bobinage lui-même; un détecteur réglable à cristaux, à pastilles détectrices interchangeables ; un détecteur Duroquier réglable, à galène et bille de bronze dans le vide, d’une très grande sensibilité, etc.
- Les éléments au sélénium de M. Ancel comprenaient des cellules à sélénium très sensibles, dont l’une avait été préparée tout spécialement pour enregistrer, à l’aide d’un galvanomètre photographique, la courbe de luminosité de l’éclipse du 17 avril.
- Nous citerons enfin un actinomètre photoélectrique au sélénium et à électrolyte liquide permettant de centupler le courant produit par les appareils ordinaires au sulfure d’argent, sous l’influence de la lumière.
- Nous passerons maintenant une rapide revue des appareils d’électricité médicale.
- La maison Gaifïe exposait un appareil de diathermie fonctionnant avëc éclateur à diélectrique gazeux, système Broca, sur les condensateurs de haute fréquence montés suivant le dispositif d’Arsonval. Cet appareil permet d’obtenir couramment des intensités de 2 à 3 ampères.
- La même maison présentait une installation électrothérapique à graduation et distribution localisées du professeur Bergonié pour la cure de l’obésité (').
- Nous signalerons encore un nouveau commutateur tournant de grande puissance pour la production de rayons X, de construction
- p) Le principe de celle méthode a déjà sommairement été décrit icipar le Dr S. Turchini (voir Chronique d’électricité médical e, Lumière Electrique, I. XIV, p. 2.33 et 323) el fera prochainement l’objet d’une élude plus détaillée.
- très simplifiée et robuste et dont le fonctionnement est très régulier ; un ozoneür permettant d’effectuer des inhalations ou d’ozoner faiblement l’air d’une pièce, et pouvant se brancher au moyen d’une prise de lampe sur un secteur alternatif ou continu, etc.
- Pour être complet, il nous faudrait encore citer un poste radiologique avec sélecteur d’ondes et transformateur intensif à refroidissement exposé par MM. Ropiquet et Roy-court ; différentes installations portatives simples pour la production de courants intenses de haute fréquence, de la maison Ra-diguet et Massiot ; une collection de tubes à rayons X construits par la maison H. Pilon, etc.
- Le nouveau tube à rayons X de M. H. Muller présente l’aspect d’un tube ordinaire, à l’exception d’une petite fenêtre en verre spécial. L’absorption des rayons X par le verre est en effet, d’après les idées de J.-J. Thomson, fonction du poids atomique des éléments qui entrent dans sa composition. C’est pourquoi MM. Lindemann ont eu l’idée de remplacer le verre ordinaire (silicate de sodium et de calcium) par un verre constitué par des éléments ayant un poids atomique plus faible : le bore, le lithium et le béryllium. On a ainsi les poids atomiques suivants :
- Bore = h au lieu de Silicium — 28.
- Lithium =7 » Sodium = 28.
- Béryllium — 9 » Calcium = 4o.
- Le verre ainsi constitué absorbe environ
- cinq fois moins de rayons de dureté moyenne que le verre’ordinaire, pour une même épaisseur ; il permet d'effectuer des radiographies plus rapides, s’échauffe moins, n’est pas fluorescent et n’émet que très peu de rayons X secondaires.
- Pour une épaisseur de 3,5 millimètres du nouveau verre, l’épaisseur du verre ordinaire de même transparence devrait être comprise entre 0,64 et 0,97 millimètres, suivant qu’il s’agit de rayons extra-mous (o° Wehnelt) ou durs (io° Wehnelt) (’). (*)
- (*) Voir Archives d’électricité médicale.
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- 11 Mai 1912.
- La maison Lecureui exposait un contact tournant système Delon ('), pour rayons X, capable de débiter 3b milliampères dans un tube dur. Quelques tubes de Rœntgen intensifs étaient munis du nouveau régulateur de vide, système Bauer, constitué par un tube très étroit, rempli d’une matière poreuse, en communication avec l’ampoule où règne le vide de Crookes. Son autre extrémité débouche dans un tube capillaire recourbé rempli de mercure. La plaque P (fig. 21) est imperméable au mercure, mais si l’on appuie sur le bouton K, le mercure est refoulé et l’entrée du tube poreux découverte, de sorte qu’une bulle d’air filtrée pénètre dans l’ampoule. La compression cesse alors d’elle-même et le mercure revient en place, évitant la rentrée excessive d’air.
- Fig. 21.
- Mais les appareils les plus intéressants exposés par la maison Lecureui étaient certainement l’émanateur intensif et l’émanato-mètre à lecture directe de M. J. Danne, Directeur du laboratoire d’essais des substances radioactives de Gif.
- L’émanatomètre est un électromèti’e modifié qui permet de réaliser, ailleurs que dans les laboratoires spéciaux, des mesures sur l’émanation.
- A vrai dire, l’exposé des recherches qui ont trait aux substances radioactives sort un
- (') Voir Dr S. Turciiini. Çhronique de l’électricité médicale, Lumière Electrique, loi:, cit., p. 33o.
- peu du cadre de cette Revue. Toutefois nous devions, dans ce compte rendu, signaler cet intéressant appareil dont l’emploi correspond à l’introduction des mesures précises en radiumthérapie. Nous nous proposons même de le décrire plus tard en détail, étant donné qu’il emprunte à l’électricité la source de son fonctionnement.
- Il est de tradition que les atomes et molécules soient représentés dans une exposition de physique, et parfois même évoluent sous l’œil du visiteur. Dans l’occurrence, c’était M. Devaux qui, avec une clarté très scientifique mais non exempte d’humour, expliquait comment on peut, à l’aide d’une simple cuve à eau, d’une goutte d’huile et d’un double décimètre, entrer en commerce familier avec les dimensions moléculaires.
- Pour cela il suffît de déposer la goutte d’huile, infime, que porte une pointe aigüe, à la surface de l’eau : celle-ci a été préalablement parsemée de poudre de talc, que l’on voit alors fuir de tous côtés comme sous l’impulsion d’un coup de fouet. Puis, en promenant un papier léger à la surface de l’eau, on étale la goutte d’huile encore davantage jusqu’à ce que le talc accuse que la limite de la dilatation possible est atteinte : alors on a à la surface de l’eau l’épaisseur minima possible d’huile. A ce moment précis, l’opérateur constate une résistance s’il repousse le papier en arrière : tel, disait M. Devaux, un géant grand comme la terre qui repousserait de nombreuses billes à la surface d’un billard. Sans les voir, il sentirait toutà coup une résistance. On connaîtla quantité d’huile qui a été déposée, et par suite son volume ; on divise ce volume par l’aire qu’il recouvre alors à la surface de la cuve et l’on obtient, par cette mesure au double décimètre, l’épaisseur cherchée : 1,1.M. J. Perrin ayant d’autre part trouvé par le calcul i, 13p.pt., la concordance est excellente.
- J. Reyval.
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- EXTRAITS DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES
- *
- ÉLECTROCHIMIE ET ÉLECTROMÉTALLURGIE
- Produits réfractaires pour fours électriques. — J. Fitzgerald. — Metallurgical and Chemical Engineering, mars 1912.
- Le laboratoire Fitzgerald et Bennie (Niagara Falls) étudie depuis plusieurs années les différents types de fours électriques et cette étude l’a amené à des recherches méthodiques en vue d’obtenir des produits réfractaires appropriés à leur construction. Ces travaux, entrepris de concert avec la Norton Company, qui fabrique dans ses usines les deux principaux corps étudiés, ont porté sur les composés suivants :
- i° Alundum (fondu au four électrique);
- 20 Crystolon (cristallisé ou amorphe) ;
- 3° Magnésie calcinée au four électrique;
- 4° Chaux fondue au four électrique.
- I. — Alundum.
- L’alundum, fabriqué par la Norton Cy, a déjà fait l’objet d’un rapport détaillé de M. Saunders à la 190 réunion de l’American Electrochemical Society ('). C’est simplement de l’alumine obtenue en fondant et purifiant de la bauxite au four électrique. Il en existe deux qualités, l’une blanche, la plus pure, l’autre brune. La première fond vers 2 o5o°, l’autre vers 20000. Les coefficients linéaires de dilatation sont respectivement 78 X io—'7 et 85 X 10—7, les poids spécifiques 3,9 a 4,o. Leur conductibilité calorifique est beaucoup plus élevée que celle des briques réfractaires ordinaires.
- Jusqu’à ce jour l’alundum a été surtout employé pour l’appareillage de laboratoire, creusets, moufles, nacelles, tubes à combustion, etc. Dernièrement la Norton Cy l’a essayé dans la construction de tubes pour pyromètres, sa haute conductibilité calorifique le rendant particulièrement apte à cet usage.
- On fait des briques en alundum, qui sont très fortement réfractaires. M. Saunders signale l’expérience suivante, très concluante sous ce rapport : une voûte en briques de silice, essayée sur un petit four électrique à résistance porté à une température très
- s(‘) Transact. of the Am. Electrochem. Society t. XIX, 1911 et Metall. and Chemical Eng. t. IX, 257, mai 1911.
- élevée, fut complètement fondue et mise hors d’usage en cinq à six heures; la même voûte, en briques d’alundum, après 40 à 5o chauffes dans les mêmes conditions de durée et de température, était encore à peu près intacte. Cependant, pour les voûtes des fours à acier, les briques en alundum n’ont pas donné les résultats qu’on aurait pu en attendre, quoique les températures auxquelles elles furent soumises aient été inférieures à celle atteinte dans l’expérience ci-dessus. Les briques se brisent, et cet effritement serait dû, de l’avis de l’auteur, qui a fait beaucoup d’expériences sur ce sujet, à l’action des vapeurs de chaux provenant du laitier fortement basique recouvrant le bain d’acier. Aussi n’a-t-on pas avantage à employer des briques d’alundum dans les voûtes des fours à acier, l’accroissement de durée obtenu ne compensant pas l’augmentation de dépense.
- II. — Chystolon.
- Tel est le nom donné au carbure de silicium, cristallisé ou amorphe, fabriqué par la Norton Cy. C’est Benjamin Talbot qui, le premier, signala la valeur du carbure de silicium en tant que corps réfractaire (*).
- lien préconisait l’emploi, à l’état de briques, pour le garnissage des fours métallurgiques, résistant à la fois aux températures élevées et à l’action des laitiers soit basiques, soit acides.
- Le carbure amorphe est le premier corps (2)qui se forme dans la fabrication du carbure cristallisé. Il constitue la majeure partie de la masse verdâtre entourant le noyau de carborundum cristallise. On l’emploie avantageusement sous forme de briques, ou à l’état de simple enduit réfractaire appliqué contre dés parois en briques ordinaires. On peut, pour l’agglomérer, se servir d’un corps étranger, comme le goudron, ou dans certains cas spéciaux l’employer tel quel, étant donné qu’il devient plastique aux températures élevées.
- Formé à une température plus haute, le siliciure cristallisé est encore meilleur comme produit réfractaire. 11 est infusible, dans les conditions ordinaires mais il se décompose s’il est chauffé suffisamment fort
- (') Brevet américain n° 628 288.
- (2) Avec le siloxicon, de formule SixC*Oy, sigualé par Acheson, Electrochem. Ind. t. II, 1904, p. 439.
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- il Mai 1912.
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- dans une atmosphère neutre ou réductrice, le silicium étant volatilisé et le carbone restant comme résidu à l’état de graphite. Chauffé dans un milieu très oxydant, il est oxydé peu à peu, le carbone brûlant et donnant de l’oxyde de carbone, le silicium donnant de la silice. Cette silice forme une couche protectrice, empêchant l’oxydation de se produire rapidement.
- Le crystolon peut être employé de deux manières différentes, soit en ayant recours à un liant quelconque, soit sans aucun liant fixe, suivant la méthode brevetée par Fitzgerald (*) qui est la suivante : le carbure de silicium en grains ou en poudre est mélangé à un liant temporaire, colle ou dextrine, puis amené à la forme voulue, et chauffé dans un four électrique à la température de formation du carbure de silicium. 11 se produit une recristallisation de la matière. Les objets ainsi fabriqués, dits en « crystolon pur », sont excessivement réfractaires.
- La conductibilité calorifique du crystolon pur est beaucoup plus élevée que celles de la silice et même de l’alundum. Le fait est mis .en évidence par les courbes qui donnent la conductibilité relative des briques de silice, d'alundum et de crystolon. A cet effet, un four construit en briques de la matière correspondante est chauffé par un courant électrique donné jusqu’à une température constante, mesurée à l’aide d’un pyromèlre. La puissance absorbée par le four, mesurée en watts, donne l’énergie calorifique traversant les parois du four, pour la température considérée. On porte en abscisses les températures, en ordonnées les watts. Le crystolon, des trois matières considérées, est de beaucoup la plus conductrice de la chaleur. Pour une température de 435°, par exemple, les briques en crystolon transmettent 79 % plus de chaleur que celles en alundum et 117 % plus que celles en silice.
- La courbe du crystolon, rapidement ascendante, passe en effet par le point : 4oo°, 800 watts, tandis que celles de l’alundum et delà silice, assez voisines l’une de l’autre, donnent à la même température respectivement 45o watts et 410 watts.
- Une autre expérience peut être citée, qui met également en évidence cette haute conductibilité du crystolon. Elle consiste à mesurer la température d’un four avec un pyromètre, le couple thermoélectrique étant placé successivement dans un tube en porcelaine ordinaire et dans un tube en crystolon ; on introduit les tubes froids dans le four. Dans le cas
- du tube en crystolon il fallut 15 minutes pour arriver à une indication constante du pyromètre, dans le second cas 88 minutes.
- Les essais les plus intéressants faits avec des briques en crystolon pur concernent leur utilisation pour la construction des voûtes de fours à acier. Le four sur lequel portèrent ces essais, dans le laboratoire de Fitzgerald et Bennie, était d’une capacité de 3oo kilogrammes d’acier, et d’une puissance de i5o kilowatts. La distance du bain à la voûte fut abaissée à 20 centimètres. On expérimenta également un four plus grand, de 2,5 tonnes d’acier. Les propriétés même du crystolon, grande conductibilité de la chaleur d’une part, et haute conductibilité électrique aux températures élevées d’autre part, nécessitent une construction particulière de la voûte :
- i° Il faut la construire en deux assises superposées, la couche intérieure, en briques de crystolon, étant recouverte d’une couche en briques réfractaires ordinaires, formant calorifuge. Il est impossible d’avoir une marche satisfaisante avec une voûte tout entière en crystolon, à cause des pertes énormes de chaleur ;
- 20 La résistivité du crystolon, très grande à froid, diminue rapidement avec la température, comme le montrent les mesures suivantes :
- Tableau I.
- TEMPÉRATURES RÉSISTIVITÉ
- degrés
- ao 3i8 X ios
- 656 63 X io5
- 809 32 X i«3
- 94° 16 X ios
- 1 040 4 X ios .
- • Pour cette raison, il faut pratiquer dans la voûte des ouvertures suffisamment grandes, pour le passage des électrodes, de façon à éviter tout contact entre ces dernières et la voûte, ce qui amènerait des pertes de courant.
- Moyennant ces deux précautions, les résultats obtenus ont été des plus satisfaisants : la voûte résista à des surcharges de température mettant hors d’usage les garnissages de magnésie. Si loin que fussent poussés ces essais, on ne constata pas de réaction entre le carbure de silicium et les vapeurs de chaux, comme dans le cas de l’alundum.
- Naturellement le crystolon est encore un produit coûteux, et les efforts des expérimentateurs doivent avoir pour but maintenant de réduire son prix. Le
- (*) Brevets américains, 65o 234 et 65o a35.
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- T. XVIII (2* Série). — N® 19.
- modelage de6 briques ne présente aucune difficulté, mais, par contre, leur cuisson est délicate. Cependant on vient de concevoir et de construire un four qui semble donner d’excellents résultats.
- III. — Magnésie calcinée au fouk électiuque..
- Pour beaucoup d'usages, la magnésie est un bon produit réfractaire, mais elle présente certains inconvénients, notamment celui de se fendiller aux températures élevées, ce qui semble devoir être attribué à son augmentation de densité avec la température :
- 35o degrés................. 3,ig3a
- Rouge sombre............. 3,2/182
- Rouge blanc................ 3,5699 (d’après Ditte).
- La calcination de la magnésie au four électrique supprime cet inconvénient. Plusieurs tonnes de magnésie, ainsi calcinées et essayées dans la construction d’une grande variété de fours, ont donné de bons résultats. L'expérience suivante met ce fait en évidence. Deux creusets, l’un en magnésie ordinaire, l’autre en magnésie calcinée électriquement furent chauffés graduellement dans un milieu résistant formé de charbon granuleux, le premier jusqu’à 1 5oo°, le deuxième jusqu’à 1 83o°. Après refroidissement lent le premier fut trouvé complètement fissuré et hors d’usage, le second encore en état de servir : la chaleur avait été cependant si intense que l’extérieur du creuset était légèrement fondu.
- Un autre avantage delà magnésie électrique est de ne pas absorber, comme la magnésie ordinaire, l’acide carbonique. Deux nacelles en porcelaine, remplies des deux qualités différentes, furent soumises à un courant de CO2 pendant 4/, heures. La magnésie électrique n’avait pas varié de poids, l’autre avait subi une augmentation de poids de 3i,3o %.
- Pour la fabrication de cette magnésie, on peut employer un four à arc, mais un four à résistance est plus économique. Il n’est pas nécessaire, et c’est désavantageux dans certains cas, d’arriver jusqu’à la fusion.
- IV. — Chaux fondue
- On a obtenu quelques centaines de kilogrammes de chaux fondue au four électrique, et bien que l’étude de ce nouveau produit en tant que produit réfractaire n’ait pas été poussée bien loin, les quelques expériences faites sont du plus grand intérêt. Cette chaux fondue est notamment meilleure conductrice de la chaleur que la chaux vive ordinaire. Des blocs taillés dans cette chaux supportent très bien un chauffage énergique suivi d’un refroidissement brusque. Elle ré-
- siste également d’üne façon remarquable à l’air humide; même dans de l’eau à l’ébullition elle ne s’hydrate que très lentement. A. Cg.
- TÉLÉGRAPHIE ET TÉLÉPHONIE
- La télégraphie et la téléphonie à longues distances parcourants alternatifs. — A. Maior. — Elektrotechnische Zeitschrift, a5 avril 1912.
- L’auteur, qui s’est livré à de nombreux travaux de laboratoire et à un certain nombre de recherches pratiques sur la transmission télégraphique et téléphonique par courants alternatifs, estime que la téléphonie et la télégraphie multiples par courants alternatifs à haute fréquence entreront prochainement dans le domaine de la pratique.
- Examinant particulièrement le cas de la téléphonie ou de la télégraphie par courants alternatifs à longues distances, l’auteur démontre analytiquement que, grâce à l’intercalation au milieu d’une longue ligne de bobines de self et de condensateurs de dimensions appropriées et convenablement disposés, on peut en quelque sorte accorder cette ligne pour une fréquence déterminée ; toutes les autres fréquences qui traversent les bobines de self et les condensateurs intercalés au milieu de la ligne éprouvent un amortissement énergique.
- M. K.
- DIVERS
- La foudre fuit-elle les conducteurs doués de self? Coup de foudre en spirale. — J. Bergonié. — Comptes Rendus de l’Académie des Sciences, r5 avril •912-
- L’auteur cite un coup de foudre, survenu le 20 mars dernier à Saint-Morillon et qui avait suivi, sur deux potaux atteints, une trajectoire en spirale,d’une pureté presque parfaite (pas :2 m. 60k
- II semble bien, d'après ces faits, que les décharges atmosphériques le long des conducteurs verticaux puissent suivre un trajet en spirale, d’une manière pour ainsi dire spontanée. S’il en est ainsi, d’où vient cette horreur que nous attribuons à la foudre pour les conducteurs doués de la moindre self ? Telle est la question que pose l’auteur.
- Sur les charges électriques de la pluie au Puy-en-Velay en 1911. —A. Baldit. — Comptes Rendus de l'Académie des Sciences, 11 mars 1912.
- L’auteur a déjà fait connaître le fait que les pluies
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- 11 Mai' 1812.
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- chargées d'électricité positive sont prédominantes (’).
- Dans une nouvelle série de mesures, il a cherché à distinguer les diverses espèces de pluies. Voici les résultats de plus de 11 ooo mesures :
- Le rapport n, du nombre d’intervalles positifs au nombre d’intervalles négatifs est égal à 2,86 (2).
- Le rapport a,, de la quantité de pluie chargée positivement à la quantité de pluie chargée négativement est égal à 2,38.
- Le rapport ac de la charge électrique positive totale apportée par la pluie par centimètre carré de surface à la charge négative totale est égal à i,36.
- Ces trois nombres confirment, pour l’ensemble des pluies, les résultats obtenus précédemment.
- Si l’on divise maintenant les pluies en trois catégories: pluies non orageuses, pluies orageuses et pluies de grains, les rapports au aP, ac, qui caractérisent les pluies au point de vue électrique, ont les valeurs indiquées dans le tableau ci-dessous :
- Pluies non orageuses. 5,3 (ïp 4,3 2,3
- Pluies orageuses C7 i,5 V2
- Pluies de grains D1 V-»
- Ces rapports décroissent, comme on le voit, de la première catégorie à la dernière. Il y a lieu d’appeler l'attention sur le nombre 5,3 qui montre la prédominance remarquable, au point de vue de la durée, des charges électriques positives pendant les pluies ordinaires d’où sont exclus les caractères orageux.
- CORRESPONDANCE
- Nous voyons dans votre numéro du 9 mars la description d’un condensateur pour haute tension qui aurait été imaginé par M. Yensen. Ce condensateur est fort peu différent de celui qui a été inventé en 1903 par M. Moscicki et décrit à l’époque dans tous les journaux techniques, et notamment dans l’Eclairage Electrique du icr octobre 1904. Le condensateur de Moscicki avait l’armature extérieure liquide et l’armature intérieure constituée par une argenture.
- Le col des tubes était noyé dans une matière isolante et ceux-ci étaient placés dans un récipient rond alors que M. Yensen les dispose dans un récipient carré.
- La seule différence entre les deux appareils, c’est
- (!) Voir Lumière Electrique, t, XIV, p. 27.
- (2) Les lectures étaient faites en effet à des intervalles de i5 secondes pour noter les changements désignés de l’électricité.
- que, dans celui de M. Yensen, les deux armatures sont liquides. Ceci ne constitue d’ailleurs pas une nouveauté, car cette disposition a été brevetée par M. Moscicki en 1903. L’appareilde M. Moscicki a été construit et livré à différents laboratoires, puis très sensiblement perfectionné au point de vue industriel, le principe restant d’ailleurs le môme. Les nouveaux modèles sont construits par la Société soussi* gnée.
- Fig. j.
- Ci-dessus un dessin d’ensemble du premier con-
- densateur Moscicki.
- Le Directeur
- de la Société Générale des Condensateurs Electriques.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XVIII (2« Série).— N* 19.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE ET FINANCIÈRE
- ÉTUDES ÉCONOMIQUES
- On ne saurait dire si la publication des projets de la commission sénatoriale des finances a eu une influence sur l’ensemble des valeurs de notre marché ; mais on constate qu’en dehors de la rente et des valeurs de chemins de fer qui ont bénéficié d’un mouvement de reprise très accentué, les valeurs des compagnies de tramways et des sociétés d’électricité ont joui dans ces derniers jours de la très grande faveur du public. D'abord le Métropolitain qui sur l’annonce d’une augmentation du dividende d’un franc s’est avancée jusqu’à 664 ; l’Assemblée est convoquée pour le 18 mai et le rapport des commissaires déjà publié fait ressortir l’importante augmentation du trafic ; la Ville de Paris de ce chef reçoit à titre de redevance la jolie somme de 17 825 000 fr. en chiffres ronds. Le ï\ord-Sud, malgré l’annonce d’un dividende, reste indécis. La Thomson-Houston, dont l’assemblée générale n’a pu avoir lieu faute de quorum, atteint le cours de 821, sur la nouvelle, dit-on, de l’électrification des lignes de banlieue de l’Ouest. Cette nouvelle étant déjà très ancienne, il y a lieu de penser que cette hausse est due plutôt à la situation générale de l’affaire qui participe de l’amélioration de ses filiales et de la situation un peu plus favorisée de la construction électrique. Mais les progrès les plus sensibles à enregistrer sont ceux de la Compagnie Parisienne de Distribution d’Electricité qui s’est avancée jusqu’à 084,011 ne saurait dire pourquoi ; du Secteur de la Place Clichy qui a gagné plus de 100 francs en une semaine; du Triphasé d’Asnières qui cote g5o francs après avoir stationné si longtemps aux alentours de 700; du Secteur Popp qui se stabilise à 890 ; et enfin de la Société d’Eclai-rage et de Force qui, très longue à s’émouvoir, se traite à 1 310 francs, dernier cours. Evidemment, l’opinion qui était émise dans le précédent numéro quant à l’avenir des valeurs électriques commence à prévaloir dans le public. Comme toujours l’opinion s’égare peut-être un peu, mais dans l’ensemble elle parait s’impressionner avec raison ; et pour peu squ’elle se sente rassurée sur l’issue de certains projets de loi, elle s’emballera facilement. Le Moniteur des Intérêts Matériels fait justement ressortir qu’un certain nombre d’affaires d’exploitation dans les-
- quelles est intéressé le Central Electrique du Nord progressent d’une manière très intéressante. L’Energie Electrique du Nord atteint comme recettes 228 2.83 francs en février 1912, contre 170 198 fr., en 1911 ; l’Energie Electrique du Centre, 291 282 francs pour le même mois, contre 258 161 francs en 1911 ; la Compagnie Electrique de la Loire, 253 g45 francs contre 232 464 francs ; le Gaz et Electricité de Roubaix, 3o3 208 francs contre 260416 francs. L’augmentation moyenne est de 17,76 % : elle provient principalement de l’extension des réseaux qui exige d’importantes immobilisations. Mais l’expérience prouve que dans les réseaux déjà établis, la saturation ne semble pas devoir exister et que chaque année apporte son contingent de io % d’augmentation.
- En Allemagne, l’attention s’est portée sur l’Allge-meine Eleklricitats Gesellschaft qui a subi une hausse de 4,5 % à 268,5o et sur l’action Siemens-Schuckert qui gagne plus de 5 % . On escompte des plus-values de bénéfices parce que les prix de certains articles ont notablement augmenté, mais ceci ne veut pas dire que le prix de revient ne subisse pas une hausse parallèle.
- A ce sujet, nous devons quelque attention aux circulaires de tous les appareilleurs pour les fournitures nécessitées tant par l’usage du gaz que de l’électricité ; affiliés tous à l’Union Commerciale, ils ont d’un commun accord décidé et appliqué une hausse de 5 % sur le prix net des factures. Les fournisseurs de câbles se sont entendus de même pour réduire leurs multiples remises. Bref, on n’attend plus que les constructeurs qui, à l’envers des autres, continuent à baisser leurs prix.
- Un de nos établissements de l’Est se prépare à une modification de son acte d’association. On en parlait sans trop d’assurance, mais le projet paraît prendre corps : Fabius Henrion serait transformé en société anonyme, l’aboutissement naturel de la plupart des commandites quand elles prennent un développement que les capacités financières des commanditaires risqueraient d’arrêter.
- La Circulaire Renauld annonce que la Compagnie d’Énergie Électrique de Saint-Mihiel a pris des accords avec la Compagnie Lorraine pour la
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- 11 Mai 1912.
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- fourniture du courant dans la vallée de la Meuse. L’Assemblée du 18 avril a autorisé l’augmentation du capital actions et modifié la raison sociale qui sera désormais : Société Meuséenne d’Electricité. Les administrateurs qui ont souscrit en grande partie l’augmentation du capital sont : MM. Bohin, Lere-couvreur, Hinzelin, Janvier et Joubert, ce dernier, comme on sait, administrateur directeur de la Compagnie Lorraine. Ces projets intéressent fournisseurs de postes, de transformateurs et d’appareillage haute et basse tension.
- La Compagnie générale sénonaise, qui n’a pas connu la prospérité et a dû réduire son capital de ioooooàSoooo francs, s’est aussi assurée de son côté le concours technique et financier de la Compagnie Lorraine. Celle-ci continue de proche en proche à assurer dans la région sa prépondérance future, tout en s’assurant une clientèle qui participe à ses frais d’immobilisation.
- L’Eclairage électrique de Saint-Pétersbourg a réalisé, au cours de l’année 191 i,une importante plus-value de recettes de 804 5oi francs qui a contribué à majorer les bénéfices d’exploitation de 56 381 francs. Ceux-ci sont passés de 4 ^77 99-4 francs à 5 134 3^5 fr. Le coefficient d’exploitation a peu varié et s’est maintenu à 35 % . Les résultats de l’exercice ont permis de distribuer 27 fr. 60 aux actions privilégiées, 4i fr. 5o aux actions ordinaires, et ia fr. 60 aux actions de jouissance, tout en amortissant 890 obligations pour 445 000 francs, 658 actions privilégiées pour 164 5oo francs, et en portant aux réserves diverses 673 162 francs. Le rapport donne un certain nombre de chiffres fort intéressants au sujet des dépenses de l’exploitation, de la production en kilowatts et de la répartition des frais dans l’établissement du prix de revient. Il est établi que, pour une recette de 7 858 oo3 francs, qui correspond à une production de 22 642 957 kilowats-heures, le kilowatt-heure a coûté o fr. 06431 répartis comme ci-dessous :
- Combustible................. 0,03761
- Huiles, étoupes............. 0,00170
- Appointements et salaires... 0,01156
- Entretien et divers......... o,oi344
- Total.. o,o643i
- Ce chiffre est un peu supérieur à celui de 1910, par suite de l’augmentation des sommes consacrées à l’entretien et au renouvellement de la centrale. Mais quand on considère le chemin parcouru depuis 19(>0 où le coefficient d’exploitation était de 80 % , on peut juger de la valeur de là direction et de l’affaire.
- Les capitaux immobilisés se ehiffrent par 40 millions en chiffres ronds. Le revenu du portefeuille contribue pour sa part a améliorer les résultats de l’affaire, caries produits s’en élèvent à 455 3oo francs. Bien entendu le réseau se développe sans cesse et si 1911 a supporté des dépenses d’installation d’un turbo-alternateur de 4 5oo kilowatts et de 6 kilomètres de canalisation, 1912 supportera comparativement plus de dépenses pour le réseau, la station paraissant pouvoir suffire aux besoins actuels avec ses 14 54o kilowatts.
- Les actionnaires de la Société d'Applications Industrielles, réunis en assemblée extraordinaire le 25 avril, ont voté l’augmentation du capital de 5 millions de francs, soit 10 millions, et l’autorisation de porter ledit capital à 20 millions, selon les besoins du conseil. Ainsi la Société sera à même de s’intéresser plus efficacement aux diverses entreprises de distribution d’énergie électrique et de traction électrique dans lesquelles elle a déjà des participations et aussi de s’immiscer dans des affaires nouvelles.
- Les Établissements Adt ont vu les résultats de leur exercice 1911 légèrement affectés par l’incendie survenu à leur usine de Pont-à-Mousson, comme nous l’avons annoncé dans notre numéro du 27 avril. Cependant le chiffre d’affaires total n’a subi qu’une faible diminution et s’est élevé à 2 567 6o5 francs, contre 2602 878 fr. 80 en 1910. Les résultats financiers de l’exercice se traduisent par un bénéfice brut de 389 102 fr. 10 et un bénéfice net de 283 592^.70, supérieur de 43 234 fr. 60 au précédent.
- En y ajoutant le report de 1910, le disponible ressortant à 3o2 137 fr. i5 a été réparti comme suit :
- Amortissements sur immeubles et
- matériel........................ ia5 000
- Réserve légale..................... 7 929,70
- Tantièmes et allocations diverses. a5 666
- Dividende 5 %.................... ia5 000
- Report à nouveau................... 18 541.4 5
- 3o2 137.15
- Cette répartition porte à 854 643 fr. 80 le montant des amortissements pour un capital immobilisé de 2 359 755 fr. 10.
- Depuis le commencement du nouvel exercice, le chiffre d’affaires de la Société est en augmentation et le travail de ses deux divisions largement assuré.
- D. F.
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- 190 LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XVIII (2e Sértyf^lfo 4IU
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- TRACTION
- Paris. — Le rapport du Conseil d’administration des chemins de fer de l’Est signale que l’effectif du matériel de traction était, à la date, du Ie1’ janvier 191a, de 1 727 locomotives, 1 448 tenders, 3 947 voitures à voyageurs et 5a o56 wagons. Il est prévu, pour 191a et 1913, une livraison de 236 locomotives, 4<>5 voitures à voyageurs et 10 066 wagons.
- Algérie. — Le conseil général a voté un avis favorable à la construction d’une ligne de tramway d’Alger à Birmrandreïs et Birkadem.
- Allier. — La concession d’un réseau de tramways électriques desservant lés grandes artères de la ville de Montluçon et les communes suburbaines de Néris-les-Bains, Domérat et Desertines-Marmignolles est accordée à MM. Despons, ingénieur à Paris, et Lasalle, président de la Chambre de commerce de Montluçon.
- Côte-d’Or. — Le conseil général a volé les crédits nécessaires à la construction du cinquième réseau des tramways départementaux.
- Pour travaux supplémentaires aux quatre premiers réseaux, un projet de 1 179 35o francs est en préparation.
- Un devis de 9 680 francs est adopté pour amélioration de la ligne de tramway Beaune-Semur dans la traversée de Beaune.
- Dordogne. — Le conseil général a nommé une commission pour étudier avec les représentants du département du Lot la création d’une ligne de tramways de Souillac à Salignac.
- Gironde. — La Chambre de commerce a donné un avis favorable au projet présenté par la Société générale des chemins de fer économiques, en vue de substituer la traction électrique à la traction à vapeur dans l’exploitation de la ligne du tramway de Bordeaux à Camarsaç,
- Hérault. — Un emprunt de 1 06" 5oo francs est voté par le conseil général pour la construction d’une ligne de chemin de fer d’intérêt local de Béziers à Lespignan par Yendres.
- Un emprunt de 4 5o5 000 francs est approuvé pour la construction de la ligne de chemin de fer de Montpellier à Ganges avec embranchement sur Claret.
- Oise. — Deux vœux sont émis par le conseil général en faveur de la construction des lignes de chemins de
- fer de Gournay aux Andelys par Lyon et Charleval, et des Andelys à Magny-enVexin par Geos.
- Orne. — Le conseil général a voté un emprunt de 3 millions pour l’établissement des lignes suivantes :
- Ligne de Domfront àGorron (a3 kilomètres environ),
- 1 294 115 francs ; ligne de Mayenne à Couterne (4oo mètres), 17000 francs; ligne de Carrouges à Pré-en-Pail (4km.5oo), 167 000 francs; ligne de Yillaines au Moulin-du-Désert (3 kilomètres), 120 000 francs;ligne d’Alençon à Carrouges ( a5 kilomètres environ), 1 444 5oo francs.
- Rhône. — Des démarches seront faites auprès de la Compagnie O. T. L. pour la construction d’une ligne de tramway d’Ecully à Dardilly.
- La construction de la ligne Neuville-Trévoux sera concédée à la Compagnie du tramway de Lyon à Neuville.
- Est mis à l’étude un projet de ligne de chemin-de fer de Poule à Trembly.
- Des pourparlers sont engagés pour la création d’une ligne de tramways de Neuville à Villefranche.
- Une avance de 1 900 000 francs est volée à la Compagnie O. T. L. pour le prolongement de la ligne de tramway Lyon-les-Sept-Chemins jusqu’à Sainte-Colombe par Gisors et Condrieu.
- Seine-Inféreure. — Le conseil général a mis à l’élude un plan général de chemins de fer à voie d’un mètre; la dépense totale serait d’environ 23 millions pour les huit lignes projetées,
- Tarn-et-Garonne. — Une commission est nommée par le conseil général pour étudier, d’accord avec le département du Lot, le raccordement du réseau de tramways à la ligne projetée Cahors-Castelnau.
- Vienne. — Le conseil général a voté des crédits pour l’élude d’une ligne de tramways de Lezay à la gare de Couhé-Vérac.
- Yonne. — Le conseil général a voté un emprunt de
- 2 246 900 francs pour la construction de diverses lignes de chemins de fer.
- Le conseil municipal de Tonnerre émet un avis favorable au tracé de la ligne du chemin de fer électrique d’Auxerre à Tonnerre.
- TÉLÉPHONIE
- Charente. — Un crédit de 56 631 francs est volé par le conseil général pour rattachement de plusieurs communes au"réseau téléphonique départemental.
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- Ü Mai 1912.
- Côtes-du-Nord. — Un emprunt de 61 192 francs est 1 voté par le conseil général pour installations téléphoniques départementales.
- Eure. — La Chambre de commerce d’Evreux est autorisée à avancer à l’Etat, par l'intermédiaire du département de l’Eure, une somme de 3a ySo francs en vue de l’établissement d’un circuit téléphonique Evreux-Caen.
- Indre. —Une somme de 11 3ao francs est votée poulie doublement du circuit téléphonique Châteauroux-Issoudun.
- Un crédit de 19 5oo francs est approuvé pour amélioration du réseau téléphonique départemental.
- Marne. — Délégation est donnée à la commission départementale pour l’approbation d’un projet d’extension du réseau téléphonique; les dépenses à la charge du département s’élèvent à 500 220 francs. Le projet comporte la construction d’un nouveau circuit Paris-Epernay et d’une ligne supplémentaire entre Mourmelon et le camp de ChAlons; l’installation du téléphone dans 18 communes et l’établissement de divers circuits, notamment Reims-Epiual, Reims-Amiens, Reims-Arras, Vilry-le-François-Paris.
- Un voeu est émis par le conseil général pour le rattachement de plusieurs communes au réseau téléphonique départemental.
- Un emprunt de 81 287 francs est volé par la Chambre de commerce de Saint-Dizier pour la construction des circuits téléphoniques Chaumont-Troyes et Joinville-Donjeux, et l’établissement d’un poste central dans les communes pourvues d’une cabine publique.
- Mayenne. — La Chambre de commerce de Laval est autorisée à avancer à l’État une somme de 86 717 francs en vue de l’extension du réseau téléphonique départemental.
- Meuse. — Un crédit de 68 5oo fr. est voté pour l’établissement de nouveaux circuits téléphoniques Bar-le-Duc-Reims, Varennes-Clermont, Yarennes-Montfaucon, Bantheville-Dun, Chaltencourt-Montfaucon, Halles-Nouart et le rattachement de nouvelles communes au deuxième réseau en construction.
- Nièvre. — Un crédit de 65 000 fr. est voté par le conseil général pour les frais d’études des lignes de Saxi-Bour-don à Moulins, de Saint-Amand à Saint-Sauveur, et de Brinon <1 Clamecy.
- Nord. — Le conseil municipal de Douai a voté l’avance de la somme nécessaire à l’établissement d’un deuxième circuit téléphonique Douai-IIénin-Liébard.
- La Chambre de commerce d’Armentières est autorisée à avancer à l’État une somme de 8 290 francs en vue de l’établissement d’un deuxième circuit téléphonique Armentières-Merville.
- SOCIÉTÉS
- Energie Électrique du Littoral méditerranéen. —
- Ventes du ior janvier au 3i mars 1912.. Fr. 1 8g3 2i5 Ventes du i01'janvier au3i mars 1911.. Fr. 1 691 777 Différence en faveur de 1912 ,. Fr. 201 438
- L’Électrique Lille-Roubaix-Tourcoing. — Les recettes du mois de mars ont atteint 167000 francs contre uSooofr. en mars 1911, en augmentation de 33 %. Le nombre des voyageurs transportés pendant le premier trimestre de 1912 a été de 828 478 contre 58o 534 pendant le premier trimestre de 1911.
- Compagnie Électrique de la Loire. — Les recettes du mois de mars ont atteint 25g 046 francs contre 236 348 ft-ancs eu mars 1911. Les recettes totalisées depuis le début de l’exercice atteignent 2 2o3 730 francs en augmentation de 337 o3o francs sur celles de la période correspondante de l’exercice précédent.
- Compagnie de chemin de fer métropolitain de Paris. — Les recettes du 21 au 3o avril ont été de 1 490 780 francs, contre 1 518 024 francs en 1911; celles du mois d’avril de 4 645 256 francs contre 4 774 671 francs; celles du i01' janvier à fin avril de 19 382 ig5 francs contre 19 220 940.
- Compagnie des Tramways de T Est-Parisien. — Il sera proposé à l’assemblée convoquée pour le 23 mai prochain de distribuer un dividende de 4 francs par action, tant de priorité qu’ordinaire. Pour les actions ordinaires, c’est la première répartition depuis la réorganisation de la société, en 1905.
- Société bitterroise de force et lumière, à Paris. — Avec un bénéfice net de 125 337 francs obtenu en 1911, contre 77 609 francs en 1910, le dividende estporté de i5 francs à 17 fr. 5o par action.
- Société d'électricité Ganz et Cie, à Budapest. — Cette Société a réalisé l’année dernière un bénéfice net de 664 676 couronnes, contre 58o 084 couronnes en 1910. Le dividende est fixé à 7 % sur le capital de 8 millions de couronnes, soit 28 couronnes par action, au lieu de 6% ou 24 couronnes pour l’exercice précédent.
- CONSTITUTIONS
- Société Française de Lumière froide (Procédés Dussaud). — Durée : 75 années. — Capital : 200 000 fr. — Siège social : 27, rue Mogador, Paris.
- Société d’électricité de Ballon et de Saint-Mars-sous Ballon (Mondrel et Cic). — Durée : 3o années. — Capital : 36 000 francs. — Siège social : Ballon (Sarthe).
- Usines Carets frères. — Durée : 3o années. — Capital :
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- io ooo ooo de francs. — Siège social : Gand (Belgique).
- Société des Ateliers de Suresnes, — Capital : j$o ooo fr.
- — Siège social : i i, quai de Suresnes, Suresnes.
- CONVOCATIONS
- Tramways de l’Est Parisien. — Le a3 mai, 6, rue Chau-chat, Paris.
- Compagnie d’appareils électriques. —Le 20 mai, 25, rue du 4-Septembre, Paris,
- Ateliers de Constructions électriques du Nord et de l’Est.
- — Le 29 mai, 75, boulevard Haussmann, Paris.
- Société Parisienne pour l'Industrie des chemins de fer et des tramways électriques. — Le 3o mai, 75, boulevard Haussmann, Paris.
- Compagnie Générale de Distribution d’Energie Electrique.
- — Le 24 mai, 7, rue de Madrid, Paris.
- ADJUDICATIONS
- FRANCE
- Le i5juin, à 3 heures, au sous-secrétariat des Postes et Télégraphes, rue de Grenelle, io3, à Paris, fourniture d’un tableau multiple destiné au bureau téléphonique central de Bordeaux. Demandes d’admission le 5 juin au plus tard.
- BELGIQUE
- Le 27 mai à 11 heures, à l’hôtel de ville de Gand, fourniture et montage de 4 générateurs avec économiseur à la centrale électrique, rue de Borna ; caut. : 1 ooo francs. Soumissions recommandées le 25 mai.
- AUTRICHE-HONGRIE
- Le 14 mai 1912, à l’hôtel de ville de Nagykaroly (Hongrie), fourniture de deux moteurs à huiles lourdes, de 400 chevaux chacun, nécessaires aux entreprises électriques de ladite ville.
- Cahier des charges à l’Office national dü Commerce extérieur, 3, rue Feydeau, Paris (2»),
- TURQUIE
- Le i5 juin 1912, au ministère des Travaux publics, à Constantinople, établissement d'un réseau de tramways électriques dans la partie asiatique de ladite ville.
- On peut se procurer le cahier des charges relatif à cette adjudication au ministère précité, moyennant une demi-livre turque.
- RÉSULTATS D’ADJUDICATIONS
- FRANCE
- 23 avril. — Au sous-secrétariat des Postes et Télégraphes, io3, rue de Grenelle, à Paris, fourniture de tableaux commutateurs téléphoniques.
- Ier et 2' lots. — Chacun 5o tableaux commutateurs téléphoniques à 100 directions.
- Le Matériel Téléphonique, 2 lots à 1 433,26. —Société Industrielle des Téléphones, 2 lots à 1 222,40. — Compagnie Thomson-Houston, 1 lot à 1 189, 1 à 1 179. — Maison Bréguet, 1 lot à 180. — Association des Ouvriers en Instruments de précision, 10, rue Charles-Fourier, adj. d'un lot à 1 078 et 1 à 1 070 par appareil.
- 3e à 5e lots. — Chacun 5o tableaux commutateurs téléphoniques à 25 directions.
- Le Matériel ‘Téléphonique, 1 lot à 535, 1 à 53o, 1 à 525. — Société Industrielle des Téléphones, 3 lots à 545,10. — Compagnie Thomson-Houston, 3 lots à 548. — Maison Bréguet, 2 lots à 54o. — Association des ouvriers en Instruments de précision, adj. d'un lot à 43g, 1 à 435 par appareil.
- G et 7° lots. — Chacun 25 tableaux interurbains.
- Le Matériel Téléphonique, 2 lots à 1 096,58. — Société Industrielle des Téléphones, 2 lots à g58,6o. — Compagnie Thomson-Houston, 2 lots à 1 110. — Maison Bréguet, 1 lot à 1 125. — Association des Ouvriers en Instruments de précision, adj. d’un lot à 942 et 1 à 940 par appareil.
- PARIS. — IMPRIMERIE LEVÉ, 17, RUB_CA5SBTTB.
- Le Gérant : J.-B. Nooet.
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- Trente-quatrième année. - SAMEDI 18 MAI 1912. Tome XVIII (2« série). — Nv'SÔ.
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- •La
- Lumière Electrique
- Précédemment
- L'Éclairage Électrique
- REVUE HEBDOMADAIRE DES APPLICATIONS DE L’ÊLECTRIÇITE
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- La reproduction des articles de La. Lumière Électrique es£ interdite.
- SOMMAIRE
- EDITOIUAL, p. iôi.'-r* F. Mahguehhe. Etablissement hydro-éler!rique de lljukanfos (Suite), p. iqj.— J. Simey. Chronique cle la traction électrique : Les châssis et caisses des tramways, p. 3o“»,.
- Extraits des publications périodiques. — Théories et Généralités-. Sur la mesure îles différences de phase de deux courants alternatifs, C. Camiciiel, p. 211. — Sur l’influence de la température et de la lumière sur la conductibilité d’un corps phosphorescent, M. Vaillant, p. 212. — Spirale lumineuse à l’intérieur du tube de la Rive. P. Menzel, p. 212. — Applications mécaniques. Voilures d’arrosage électriques, K. Perlewitz, p. 2i3. — Télégraphie et Téléphonie. Contribution il l’application de la télégraphie sans lil il l’élude et à l’annonce des orages, Flajolet, p. 214. —Variétés. La fondation Arnold, p. 2i?>. — Les courts-circuits brusques sur les lurbo-allernateurs, p, 2i5. — Brevets. Modes d’alimentation des rotors à collecteur avec multiplication des lignes de balais, p. ait». — [Machines électriques à vitesse variable, p. an. — Chronique industrielle et financière. —Notes industrielles. De l’entretien des compteurs. (Crapauaine et collecteur), p. 218. — Transfonnuleurs d’essais pour très hautes tensions, p. 218. — Etudes économiques, p. 220. — Renseignements commerciaux, p, 221.— Adjudications, p. 224.
- ÉDITORIAL
- La seconde partie de la • description de l’Installation hydroélectrique de Hjukanfos comporte l’étude de la ligne de transmission.
- Bien que de longueur faible (5 kilomètres seulement), cette ligne présente un très grand intérêt en raison des études préliminaires très soignées qui ont déterminé son établissement | et du problème particiilier qu’on avait à résoudre.
- Il s’agissait de transporter 170 000 kilo-volts-ampères, et l’on devait, avec un facteur de puissance de 0,6 seulement, retrouver à l’extrémité les 10000 volts nécessaires
- à l’exploitation de la fabrique de nitrates; la petite longueur de la ligne empêchait de songer à une double transformation : on se. trouva donc obligé d’admettre dans les conducteurs des intensités exceptionnellement élevées. A cet effet on avait primitivement prévu des conducteurs en cuivre de i5o millimètres carrés, mais, au moment d’exécuter, la baisse de l’aluminium fit prendre en considération ce métal, auquel on accorda finalement la préférence dans tous les points où les tourbillons atmosphériquesni’étaieiit pas trop à craindre, c’est-à-dire sur les deux tiers de la ligne environ. C’est le vent, en effet,
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- qui constitue, sous le rude climat Scandinave, le principal obstacle à l’emploi de conducteurs légers. L’exemple d’installations américaines importantes (on ne prenait point comme bases de comparaison les installations françaises, en raison des conditions climatériques trop différentes) montrait d’ailleurs que les câbles en aluminium présentent une plus grande sécurité d’exploitation que ceux en cuivre lorqu’il s’agit de fortes sections et de grandes portées ; l’aluminium présente l’avantage de pouvoir s’allonger davantage sans se rompre, et d’être en somme moins affecté par les variations de charge et de température. (Voir p-S^Jy-) Mais il possède aussi, en dehors de ces qualités générales, un avantage tout à fait spécial dunsle cas d’une fabrique de nitrates : c’est de résister aux gaz nitreux expulsés de l’usine.
- Cet ensemble de qualités parut l’emporter sur l’ensemble des défauts : nécessité d’un montage très soigné pour un métal aussi mou, emploi de joints spéciaux, et sul’tout plus grande sensibilité aux effets du vent. On se décida donc pour des câbles d’aluminium composés de 19 fils; ces câbles furent tendus sur des supports élastiques espacés de 100 mètres en moyenne. A la suite d’essais, on choisit i 200 millimètres pour l'écartement entre fils pour toutes les portées dépassant 120 mètres.
- Dans une courte chronique de la traction électrique, M. J. Simey étudie les différents types de châssis cl de caisses de tramways.
- Dans cette étude sont mis à contribution deux rapports, l’un de M. Spângler, l’autre de M. Delmez, présentés au XVIe Congrès
- international des tramways et chemins de fer d’intérêt local, tenu à Bruxelles en 1910.
- M. Gamichel préconise un dispositif simple destiné à effectuer très rapidement la mesure des différences de phase de deux, courants alternatifs. Sa sensibilité, de l’ordre du millième, permet d’ailleurs de réaliser de bonnes copies d’étalons de self-induction.
- Nous reproduisons les résultats d’études théoriques relatives à la conductibilité d'un corps phosphorescent, en l’espèce le sulfure de calcium. M. Vaillant, dans de nouvelles recherches,a pu éliminer cei’taines influences étrangères et préciser l’allure du phénomène.
- M. P. Menzel décrit d’autre par.t un aspect intéressant de la décharge électrique sous forme de spirale lumineuse dans un tube de la Rive.
- La traction électrique par accumulateurs vient d’être appliquée avec succès en Allemagne à des voitures d’arrosage. Leur emploi permet d’accélérer notablement le service, par suite de la plus grande souplesse de conduite qu’elles procurent et, d’autre part, leur rapidité de marche entraîne une réduction très sensible du nombre des véhicules nécessaires. Il n’est pas superflu d’ajouter que leurs frais d’entretien sont inférieurs à ceux des voitures à chevaux.
- Signalons enfin un nouveau détecteur à sulfure de plomb artificiel employé par M. Flajolet pour l'étude et l'annonce des orages.
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- ÉTABLISSEMENT HYDRO-ÉLECTRIQUE DE RJUKANFOS (SuHef*
- LIGNE DE THANSAIISSION
- Le transport de force de 170 000 IvVA, de 5 kilomètres de longueur, offre sous plusieurs rapports assez de particularités et a comporté des études préliminaires assez détaillées pour qü’il semble justifié d’en donner une description un peu complète.
- Comme nous l’avons déjà mentionné antérieurement, chaque demi-génératrice de l’usine de force devait pouvoir travailler indépendamment des autres sur un groupe de fours, ce qui impliquait la nécessité d’utiliser pour les 9 unités 18 systèmes de conducteurs. Pour l'homogénéité de l’ensemble, cette division fut adoptée aussi pour la grande unité, de sorte qu’on obtint 20 sys-tèmes à 3 câbles. Chacun devait normalement transmettre 8 5oo KVA.
- La tension d’exploitation dans l’usine s’élève en moyenne à 9 5oo volts; on se rend facilement compte qu’avec une distance de 5 kilomètres seulement une double transformation ne pouvait être considérée, malgré le mauvais cos © dé 0,6; on a donc dû construire la ligne pour des ampérages absolument inusités en partant avec environ 10 600 volts de l’usine de force.
- A. — Travaux préparatoires.
- Lors de la première étude de ces installations, on avait prévu comme matériel de transmission le cuivre, dont une quantité suffisante de i5o millimètres de section fui commandée à des prix avantageux. Toutefois, lorsque l’exécution allait commencer, la grosse baisse au marché d’aluminium eut lieu, ayant pour effet d’abaisser le prix par
- C) Lumière Electrique, 4 et 11 mai 191a.
- tonne de l’aluminium brut au niveau du cui*-vre (environ 5y livres sterling) (*). Bien que les frais de fabrication des câbles en aluminium soient plus grands que ceux des câbles en cuivre, un calcul comparatif établi en se basant sur une section des câbles en aluminium de 3oo millimètres — puisqu’un métal moins coûteux permettrait de diminuer économiquement la résistance — a cependant démontré que, môme en tenant compte de la perte occasionnée par la revente du cuivre déjà acheté, l’emploi d’aluminium amènerait une économie de 3o % sur les frais du métal par rapport à l’emploi de cuivre. A cela s’ajoute la réduction des pertes dans la ligne.
- Ce résultat a donné lieu à une étude plus approfondie de l’emploi de l’aluminium comme matériel de transmission, surtout dans des installations déjà construites et en exploitation en Amérique, — les lignes françaises travaillant sous des conditions climatériques trop différentes. — Voici le résultat de ces études, résumé en quelques points principaux :
- 1) Il n’est pas recommandable d’employer des fils ni des câbles de petite section (inférieure à'5o mm.), surtout pas à de petites portées, ou les variations de température provoquent de grosses différences dans les flèches. On a fréquemment constaté que de tels conducteurs tôt où tard se rompent aux points d’attache.
- a) Des câbles en aluminium de grande section et avec grandes portées ont donné de bons résultats après des exploitations de longues années. Dans un établissement américain quia 2000 kilomètres de câbles d’aluminium en exploitation, l’expérience acquise
- (•) 2 y5o francs environ.
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- montrait qu’aucun accident ne s’était produit aux câbles d’aluminium, qui n’aurait pas eu lieu sur une ligne en cuivre.
- 3) On n’a constaté des influences chimiques nuisibles de l’atmosphère sur l’aluminium que dans des installations situées au bord de la mer, ou dans des contrées industrielles où il y a des gaz sulfureux. Dans l’espèce, l’aluminium offre, au contraire, un léger avantage par le fait qu’il est le seul métal qui résiste aux gaz nitreux; or les gaz expulsés de l’usine sont en partie nitreux et ils pourraient donc éventuellement produire un effet nuisible près de la fabrique.
- 4) Le montage — et surtout la mise en place des câbles en aluminium — doit se faire avec le plus grand soin, vu qu’ils sont très mous et reçoivent facilement des écorchures aux fils extérieurs, affaiblissant la section à ces endroits. Le matériel, possédant par suite de l’étirage une plus grande résistance à la surface des fils qu’au centre, la perte de résistance à la traction est plus grande que la perte de section, ce qui a d’ailleurs été confirmé par dçs essais.
- Pour ces raisons, le câble en aluminium ne doit jamais traîner sur un sol pierreux; quand on le déroule sur les supports, il doit se mouvoir dans des poulies de bois; en le tendant, on doit utiliser des pièces de serrage, en ayant soin d’avoir des fourrures molles, etc. Ces précautions diminuent l’économie qu’on pourrait sans cela attendre dans le montage, vu le poids moindre de l’aluminium par rapport au cuivre.
- 5) L’aluminium est très difficile à souder et l’on est obligé d’effectuer l’assemblage par d’autres moyens : les joints Mac-Intire (manchons tordus 3 ou 4 fois) sont excellents à tous les points de vue.
- 6) Pour la fixation de gros câbles en aluminium tant aux isolateurs ordinaires qu’aux ancrages aux extrémités, il faut avoir soin de ^construire des mâchoires spéciales assez grandes pour répartir les forces également sur toute la section, et de les munir de fourrures en. aluminium. Ceci a pour consé-
- quence que les parties de garniture pour les lignes en aluminium seront plus coûteuses que pour les lignes en cuivre.
- Outre les particularités des câbles en aluminium ci-dessus mentionnées, et qui sont d’ordre pratique, les qualités naturelles du matériel, telles que conductibilité, poids spécifique, résistance à la traction et dilatation dont l’effet peut être calculé, entrent également en ligne de compte.
- Voici, comme suite aux remarques ci-dessus relativement aux particularités des câbles en aluminium, les résultats généraux des calculs.
- S P
- 7) La flèche minimum /étant égale à —=----
- ° P
- 5 représentant la densité (celle du cuivre = 8,9, celle de l’aluminiuin = 2,7) et p représentant la résistance à la traction, établie par des essais pour le câble en cuivre à 4o kilogrammes par millimètre carré, pour le câble en aluminium à 17 kilogrammes par millimètre carré — on constate, en comparant les flèches du cuivre dur et de l’aluminium en ne tenant compte que du poids spécifique du câble, que les flèches des câbles en aluminium sont plus petites, soit dans la proportion :
- En y ajoutant la charge due à la neige et au vent, ce rapport se renverse, surtout dans les rudes conditions climatériques Scandinaves. On jugea prudent de prendre en considération comme cas déjà invraisemblable un cylindre de glace de (So millimètres d’épaisseur combiné avec un vent de i5o kilogrammes par mè’tre carré de surface plane. Cette charge, exprimée comme multiple de poids spécifique du métal, donne 6,7 pour le câble de cuivre de iao, et 10,1 pour le câble en aluminium de 3oo millimètres carrés et le rapport des flèches à sollicitation relative
- égale devient 0,71 X = 1,07, donc plus
- . . . >7
- grand pour 1 aluminium.
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- Ceéi comporte plusieurs désavantages : îl faut d’abord élever les supports sans trouver de compensation dans la diminution de poids, car les charges additionnelles dominent absolument et sont égales pour les deux métaux dans le cas présent. De plus, les câbles en aluminium n’en seront que plus déviés par l’effet du vent.
- 8) Le coefficient de dilatation est plus fort pour l’aluminium que pour le cuivre (o,oooo?.3 contre 0,000017), cequi fait encore augmenter les flèches; heureusement l’influence de la température est d’autant plus petite que la portée est. plus grande.
- 9) L’allongement élastique est pratiquement le môme pour les deux métaux.
- 10) L’allongement total à la rupture est par contre plus grand pour l’aluminium (7,4 %) que pour le cuivre étiré dur, où il varie de 2 à 3,5 %. Par suite l’aluminium pourra, sous des charges accidentelles trop fortes, s’allonger, et par là se décharger, plus que le cuivre sans se rompre. Cette qualité re présente une augmentation du facteur de sécurité et on peut en tenir compte en chargeant les métaux également par rapport à leur résistance à la rupture, quoique la limite élastique de l’aluminium soit relativement plus basse.
- 11) La résistance spécifique de l’aluminium est supérieure à celle du cuivre (0,029 contre 0,017), ce qui rend la section 70 % plus forte à résistance égale pour le métal blanc. A pertes égales avec le môme courant, l'aluminium a donc une surface plus grande de 3o %. Si l’on admet que les surfaces sont également actives pour la dissipation de la chaleur, ce qui est sensiblement le cas puisque l’air est presque toujours en mouvement, il est évident que l’aluminium doit prendre une température moins élevée que le cuivre, surtout pour le cas présent où la section est encore plus forte. La dilatation et l’augmentation de la flèche par la charge sont donc moindres, ce qui s’accentue encore par le coefficient de variation de résistance plus faible dans l’aluminium (0,0039) que dans le
- 10?
- cuivre (o,oo43). Dans le cas de grandes sections ôela a son importance.
- Les considérations qui précèdent montrent également que l’aluminium ne possède aucune propriété technique de nature à rendre son emploi trop dangereux pour permettre de profiter de l’avantage économique qu’il présente. On se résolut donc à prendre ce métal pour la plus grande partie de la ligne, exception faite pourtant pour le premier tiers où les longues portées au-dessus d’un terrain très propre à dévier le vent et former des tourbillons qui sont plus dangereux pour le métal léger demandaient une prudence spéciale.
- Les câbles en cuivre, d’une section de 15o millimètres carrés se composant de 37 fils étirés durs, eurent à l’essai une résistance totale.à la traction de (i 000 kilogrammes. Les câbles en aluminium, composés de 19 fils, avaient une résistance totale de 5 a4o kilogrammes on ne fit pourtant entrer dans le calcul que 5 100 (17 kilogrammes par millimètre carré) pour tenir compte des écorchures inévitables sur un métal aussi mou.
- Après le choix du matériel il s’agissait de fixer les distances entre les conducteurs de chaque système et les systèmes eux-mômes. Les portées devant être grandes, ce furent celles-ci qui déterminèrent la distance, la tension de 10 000 volts ne jouant aucun rôle. D’autre part, il faut réduire ces distances autant que possible, tant à cause du prix des supports qu’à cause du facteur de puissance, et aussi, dans ce cas particulier parce que la place était très réduite dans cette vallée étroite où le fleuve, la route et la voie du chemin de fer prenaient déjà une grande partie de la place disponible.
- Pour être sûr, on commença par faire un essai en plaçant une ligne d’essai de 214 mètres de long en une portée à l’endroit le plus exposé; on tendit pendant l’hiver trois câbles de i5o millimètres carrés à une distance respective de 600 ou 800 millimètres, et on les pourvut de dispositifs d’alarme fonctionnant quand les conducteurs se toucheraient. On
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- trouva comme résultat pendant quatre mois que les câbles à 600 millimètres se touchaient à chaque vent sérieux, tandis que pour 8oô millimètres il fallait une véritable tempête. A une distance de 1 000 millimètres à laquelle un des câbles fut bientôt transposé, il n’y eut jamais de rencontre. Un fait observé g&néi’alement : le synchronisme du mouvement des câbles, fut confirmé ici même quand la déviation était un multiple de la distance entre les conducteurs; mais les tourbillons provoquent de petites ondulations irrégulières qui sont la cause des rencontres observées. D’après les résultats, une distance de 1 000 millimètres aurait donc suffi; par précaution on choisit 1 200 millimètres pour toutes les portées dépassant i5o mètres. Gomme les mouvements occasionnés par le vent sont exclusivement latéraux, il sembla encore avantageux de monter les conducteurs voisins à une hauteur différente.
- On ne put malheureusement plus faire les mêmes essais avec l’aluminium ; mais puisque ce matériel ne se trouve pas à des endroits aussi défavorables et que les portées maxima sont moindres, on prit la même distance, mais en passant à 1 aoo millimètres déjà à partir de 120 mètres de portée.
- La disposition électrique idéale en triangle équilatéral pour chaque système ne put être choisie par manque de place ; chaque système fut donc disposé dans un plan vertical; jîoui* diminuer les effets inductifs, les phases de deux systèmes adjacents furent renversées, de sorte que si l’un, de haut en bas, est disposé selon l’ordre 1, 2, 3, l’autre l’est suivant 3, 2, 1. On peut d’ailleurs, quand les systèmes adjacents sont en parallèle, considérer cette disposition comme équivalente à deux triangles. Malgré cela, il y aura une dissymétrie dans les effets inductifs, ce qui est pourtant sans importance avec une longueur de transmission d’à jmine 5 kilomètres. Il est pQurtant inévitable que si l’un des systèmes voisins est en service, l’autre recevra des tensions induites dynamiquement et statiquement de telle importance que tout travail
- y serait impossible; mais pratiquement une telle nécessité ne se produira jamais. Dans tous les cas, les considérations de nature électrique n’ont pas donné lieu à une augmentation des distances entre les conducteurs.
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- Fig. 3r. — Groupa de supports élastiques.
- Il restait donc à fixer les distances entre les dix systèmes doubles; la construction des supports en dépend ; l’on étudia donc différentes alternatives en tenant compte du prix, du montage, de l’indépendance des systèmes à tous les points de vue. Les trois solutions les plus dignes d’être discutées furent les suivantes ;
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- a) Construction commune pour tous les systèmes. On calcula des constructions tant en fer qu’en béton armé, mais on dut se rendre compte que l’économie attendue ne
- transformer une série de forces verticales en couples avant de les faire passer dans les fondations.
- Malgré cela, une maison faisant spécialité
- Fig. 3ü. — Détails d’un support élastique.
- se réaliserait pas, car on perdait plus dans la partie horizontale qu’on ne gagnait dans les parties verticales et les fondations; cela lient à ce cju’une telle construction oblige à
- de constructions en ciment armé se chargea de l’exécution d’un support commun à l’essai à un prix très modéré et l’essai fut exécuté. Les frais dépassèrent tellement les prévisions
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- qu’on dut complètement abandonner ce système, qui en outre présente encore le désavantage de diminuer les distances entre les groupes de conducteurs au minimum possible.
- b) Un support par six conducteurs, c’est-à-dire dix supports normaux l’un à côté de l’autre. Cette exécution aurait été plus avantageuse que la précédente, mais les fondations revenaient assez cher.
- c) Un support par douze conducteurs, c’est-
- l''ig. 33. — Vue du sommet d’un support élastique.
- à-dire cinq supports, comme les illustrations 28 à 3o le font voir, fut reconnu être la solution la plus avantageuse.
- La construction est simple, puisqu’elle permet encore l’emploi de fers en U et en L simples pour toutes les parties principales. De plus, elle donne toute liberté pour la distance des groupes puisque chacun est monté sur son pied spécial, dont la distance jusqu’à l’autre peut être variée à volonté. D’autre p'art, les fondations peuvent être faites assez économiquement, puisqu’on peut faire reposer deux pieds voisins sur le même bloc, ce ï
- qui diminue leur nombre, et à certains points de vue (poussée latérale) leur charge.
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- Fig. 34. — Trace de la ligne de transmission.
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- Ap rès le choix du principe, les détails de la construction ne pouvaient être fixés avant de connaître les portées, la formation du terrain, etc.; on passe donc au choix du tracé.
- B. — Choix du tracé
- (fig. 34 et 35).
- La configuration du terrain ne laissait plus beaucoup de possibilités, car sur le côté septentrional de la vallée seul il y avait la place nécessaire, tandis que l’usine et la fabrique se trouvaient du côté sud; il fallait donc croiser deux fois la vallée à des endroits où la nature extrêmement sauvage du terrain ne laissait aucun choix pour l’emplacement des supports et la longueur des portées. Mais aussi le reste du terrain était fortement ondulé et entrecoupé, de sorte que l’emplacement des supports était souvent déterminé.
- Dans ces conditions, un calcul sur la portée la plus économique ne pouvait avoir d’autre valeur que celle d’une in-
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- Fig. 35. — Profil en long de la ligne de transmission.
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- dication générale et l’on trouva comme résultat 80-100 mètres. En réalité les portées durent varier de 70 a 260 mètres, mais on évita autant que possible de mettre des portées trop inégales à côté l’une de l’autre, à cause de l’effet différent des variations de température. La valeur moyenne de toutes les portées fut finalement quand même 100 mètres,car ons’efforçade réduire autant que possible le nombre des grandes portées. En outre, on évita autant que possible tous les angles tant verticaux qu’horizontaux; on voit par le plan qu’il n’y a en tout que trois angles horizontaux, malgré la difficulté du terrain. Les supports à ces points de déviation devant être plus forts que les autres, il était naturel de s’en servir comme points fixes, tandis que les supports intermédiaires sont élastiques et n’ont qu’une faible résistance dans le sens de la ligne. Pour ne pas dépasser 1 kilomètre entre les points fixes, on en ajouta encore un à peu près au milieu de la ligne.
- C. — Supports.
- Les supports élastiques doivent résister au poids des conducteurs et à l’effort latéral du vent, tandis que celui-ci n’entre pas en ligne de compte dans le sens de la ligne puisque les conducteurs tiennent les supports. Pour l’effort latéral par le vent, on partit d’une pression de i5o kilogrammes par mètre carré sur les supports mêmes, mais pour la partie provenant des conducteurs, on se contenta de 75 kilogrammes par mètre carré sur un cylindre de glace de 4o millimètres, car des pressions de i5o kilogrammes par mètre carré ne peuvent se produire que par des vents en cyclones qui n’attaquent jamais toute une portée à la fois. Pour les conducteurs seuls on trouva de cette façon des forces latérales de 1 4oo à 6000 kilogrammes selon les portées; il s’y ajoute une composante verticale si l’on admet que le vent peut arriver sous un angle de 3o°. Ces charges-ci se répartissent inégalement
- quand les supports sont à différentes hau-' teurs et on arriva à des efforts totaux de i3 000 kilogrammes par support. Mais puisque les bases du calcul donnent déjà un grand coefficient de sécurité, on admit une sollicitation de 1 5oo kilogrammes dans le fer.
- Les supports pour les points fixes et les angles avaient, en plus du même effort latéral par le vent, à résister à la tension latérale des conducteurs et à un effort dans le sens de la ligne qui fut déterminé par l’hypothèse qu’au maximum la moitié des câbles se romprait à la fois. Ce phénomène simultané pouvait à peine se produire autrement que par suite de courts-circuits, par exemple, et non par des effets mécaniques, car la plus grande sollicitation d’un câble ne pouvait, d’après les calculs, dépasser 3 000 kilogrammes; il n’était donc pas nécessaire de tenir compte de l’effort des câbles à la rupture mécanique, c’est-à-dire 6 000 kilogrammes et on se contenta d’admettre 3 000 kilogrammes, c’est-à-dire" 18 tonnes par support; mais ce cas est déjà très invraisemblable et puisqu’il dépasse la limite d’élasticité des câbles on fit aussi travailler le fer près de la limite d’élasticité, donc à une charge de 1 800 kilogrammes.
- Les figures 3i à 33 représentent les constructions adoptées et répondant aux conditions formulées plus haut. Pour les supports élastiques on se servit de fers en U, de dimensions différentes selon la hauteur et la portée, renforcés à la naissance des traverses. La distance entre les-deux groupes sur le même support fut fixée à 1 4oo millimètres pour les câbles les pl^is rapprochés; la distance correspondante pour deux supports est de 2 5oo. Avec ces distances, il n’y avait plus de danger que les tensions induites éleclromagnétiquement ne pussent prendre une valeur dangereuse en mettant les deux extrémités de la ligne à la terre. Quant aux tensions induites statiquement, elles pouvaient atteindre des valeurs très élevées,
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- mais disparaissent complètement par une mise à la terre. Les valeurs mesurées pour l’induction électrodynamique concoi’dent très bien avec lés calculs; elles sont à circuit ouvert au maximum de 195 volts et à circuit fermé, de 41 ampères.
- La distance de 1 4oo millimètres sus-mentionnée semblait un peu trop faible pour permettre de travailler sur un système, l’autre étant sous tension. On plaça donc un grillage protecteur entre les deux systèmes et l’on munit -les deux pieds de marches pour pouvoir grimper sur le support de chaque côté (v. fig. 33).
- Quant à la fixation aux fondations, elle se compose de deux boulons montés dans l’axe du support de façon à lui permettre les mouvements que son rôle comporte.
- Les supports pour les points fixes et les angles ont pris la forme de tours quadran-gulaires en fers à cornière (fig. 36). Les traverses pour les isolateurs devaient être en état de recevoir au maximum tout l’effort d’un câble à la rupture et on plaça quatre isolateurs en série sur une construction appropriée. Les distances des conducteurs sont les mêmes que pour les supports élastiques. La fixation aux fondations est naturellement très solide; chaque pied est retenu par quatre boulons de i,j5 pouce.
- Les fondations elles-mêmes sont relative-mentsimples pour les supports élastiques, et se composent d’un bloc de béton de 3 mètres cubes pour chaque pied(donc i8mètres cubes par groupe) dont la forme ressort de la figure 32. Après achèvement des blocs, on remplit les intervalles de terre bien tassée, de sorte que celle-ci contribue largement à tenir les fondations contre les efforts latéraux. Pour les supports fixes, par contre, les fondations devaient être extrêmement massives pour résister aux grands efforts. C’est pourquoi elles ne forment qu’une pièce, se composant d’abord d’une base sous forme d’une plaque de béton armé de 3o X 7,5 mètres et d’une épaisseur deo,5 mètre, surmontée de socles en béton hauts de 2 mètres et larges de
- 1,20 mètre qui reçoivent les pieds des supports. Les intervalles furent remplis! de blocs de pierre et de sable et le tout bien tassé, de sorte qu’avec 206 mètres cubes de béton on obtient un massif de fondation pesant 1 100 tonnes.
- Fig\ 36. — Vue des pylônes d’ungle.
- Ajoutons encore qu’on a eu soin de choisir la hauteur des supports de telle façon que les têtes des groupes de supports ne forment pas seulement des lignes droites dans le sens delà ligne, mais aussi transversalement dans chaque groupe; cette dernière ligne droite est horizontale ou inclinée de
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- 20° selon la formation du terrain (v. fi g. 3i).
- Quelques chiffres sur l’exécution présenteront sans doute de l'intérêt. Le nombre total de supports élastiques fut de iy5 (5X.35) avec un poids total de 345 tonnes ; le prix de revient par tonne tout monté fut 280 couronnes (3go francs environ). Ce prix assez élevé s’explique par le fait que le montage dut se faire assez rapidement en hiver et qu’il fut assez cher, parce que le terrain rendait, généralement impossible d’assembler des pièces ar terre avant l’élevage; le rive-
- lateursqui s'appuient à leur tour sur de fortes poutrelles, lesquelles suivent toute la longueur du mur et répartissent de cette façon les forces ; on eut pourtant soin de fixer encore ces poutrelles aux constructions soutenant les toitures qui transmettent une partie de l’effort sur les autres murs de l’usine.
- Les ouvertures pour la sortie des câbles devaient, tant pour le raccord à l’appareillage que pour l’aspect, être placées comme elles le sont, en une rangée. Il fallait donc un point de transition de cet arrangement à
- Fig. 37. —Vue' des supports en béton armé.
- tage dut donc se faire d’une façon très mal commode et, de plus, sur la base de salaires très élevés. Le montage a coûté i5 % de la somme totale, la peinture 2 %. Le transport fut très coûteux pour ces grandes pièces, malgré le chemin le long de la ligne et revint à 2 couronnes (2 fr. 80 environ) par tonne kilométrique.
- La fixation des conducteurs à l’usine de force n’eut pas lieu, comme pour la fabrique, par des supports spéciaux, mais dans le mur extérieur, par la construction visible dans la figure 23. L’effort est transmis par des plaques triangulaires en fonte à trois iso-
- celui de la ligne, et il est formé par une première rangée de supports à 45 mètres de l’usine; pour mieux se conformer au caractère de la façade on les exécuta en béton armé (voir fig. 37). Le prix de ces supports fut de 10 5oo couronnes (14 5oo francs environ) avec fondations; on voit donc que le béton revient ici beaucoup plus cher que le fer, même en tenant compte du renforcement nécessaire pour l’effort latéral provenant de l’angle que forme la ligne.
- (La fin prochainement.)
- F. Marguerre.
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- CHRONIQUE DE LA TRACTION ÉLECTRIQUE
- LES CHASSIS ET CAISSES DES TRAMWAYS
- La question de la meilleure forme à donner aux châssis et aux caisses de tramways présente un intérêt particulier à l’époque où un certain nombre des compagnies de tramways parisiennes vont se trouver, par suite de la prolongation de leur concession, dans l’obligation d’ouvrir de nouvelles lignes ou de renouveler leur matériel. Le système de traction adopté est, ainsi qu’on le sait, la traction par caniveau dans le centre de Paris, par trolley dans les faubourgs et dans la banlieue. Il est donc intéressant de voir quelles ont été les modifications qu’ont subies au cours des dernières années les châssis et les caisses. des voitures de tramways électriques et. quelle est la forme qui semble s’adapter le mieux aux exigences du trafic dans chaque cas particulier.
- Au point de vue de la nature du châssis, les voitures peuvent se classer en quatre catégories :
- i° Voitures à deux essieux rigides;
- 2° Voitures à deux essieux radiaux ;
- 3° Voitures sur bogies à un seul essieu ;
- 4° Voitures sur bogies à deux essieux.
- Quant aux voitures à trois essieux, leur poids relativement élevé et leur mauvaise inscription dans les courbes les ont fait abandonner. Les voitures à deux essieux, rigides ou radiaux, peuvent, d’autre part, faire l’objet d’un classement spécial, selon qu’elles comportent ou non un châssis indépendant, intercalé entre la caisse et les essieux. L’emploi d'un châssis indépendant permet d’augmenter la douceur de la suspension; celle-ci est en effet double puisqu’elle comporte un premier jeu de ressorts entre la caisse et le châssis indépendant et un second jeu entre ce dernier et les boites à graisse. Mais à cet avantage viennent s’opposer, ainsi que le
- fait remarquer M. Spângler (*), certains inconvénients qui sont principalement l’augmentation de poids mort et la difficulté d’accès aux moteurs et, en général, à tous les organes électriques ou mécaniques placés sous la caisse. Le fait qu’elle peut être enlevée facilement de manière à dégager le châssis ne saurait remédier que dans une mesure assez limitée à ce grave inconvénient, étant donné qu’il ne peut être question d’enlever la caisse pour les petites réparations courantes, les plus fréquentes en matière d’exploitation de tramways.
- Dans les voilures sans châssis indépendant, la caisse repose en général directement sur l’essieu par l’intermédiaire de ressorts à lames. Toutefois, dans quelques modèles de voitures plus récents, on a intercalé des ressorts à boudins entre les ressorts à lames et la caisse, de manière à réaliser, comme dans les voitures à châssis indépendant, une double suspension. Parfois, dans le but d’amortir les chocs, on place sous là caisse des plaques ou des rondelles de feutre, de caoutchouc, de cuir ou de toute autre matière d’une élasticité convenable. Le principe de ces dispositions est certainement excellent, mais il semble toutefois qu’il est préférable d’éviter l’emploi d’un nombre exagéré de ressorts et d’organes élastiques, car, si tous ces organes n’ont pas le temps de reprendre entre plusieurs chocs successifs leur position d’équilibre, il en résulte un mouvement incessant de va-et-vient en tous sens de la caisse, assez désagréable pour les voyageurs.
- Il ne semble pas non plus d’ailleurs que la plus ou moins grande douceur du roule-
- (!) Rapport présenté au XVIe Congrès international des tramways et des chemins de fer d’intérêt local, Bruxelles, 1910.
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- ment dépende exclusivement du nombre des organes de suspension, mais aussi de la disposition même de la caisse et-surtout du rapport entre l’empattement et la longueur totale de la voiture, lequel joue en l’espèce un rôle capital.
- C’est à ce dernier point de vue d’ailleurs que les voitures à essieux rigides et les voitures à essieux radiaux se distinguent nettement les unes des autres.
- On s’en tient généralement, avec les voitures à essieux rigides, à un empattement de 2,ao à 3,5o mètres.
- Toutefois, M. Spangler cite l'exemple des tramways municipaux de Vienne, qui emploient i5o voitures à essieux rigides de 3,6o mètres d’empattement; il est vrai que ces voitures n’ont pas à franchir de courbes d’un rayon inférieur à 18 mètres. D’ailleurs les nouvelles voitures du même réseau sont à essieux radiaux; la plupart possèdent le même empattement de 3,6o mètres; une voiture de ce dernier type, à empattement de
- 4.40 mètres, a d'ailleurs été également essayée.
- Ces voitures ne permettent guère, en effet, d’aborder, sans difficulté, des courbes dont le rayon soit inférieur à cinq fois l’empattement. Or, d’une part, on se voit fréquemment, en matière de construction de réseaux de tramways, dans la nécessité de prévoir, surtout à l’intérieur des villes, des courbes de très faible rayon. D’autre part, les exigences de l’accroissement du trafic ont conduit à adopter des voitures d’une capacité de plus en plus grande, c’est-à-dire dé plus en plus longues. C’est ainsi que l’on a été amené à construire des voilures atteignant, pour un empattement de 2 mètres à
- 2.40 mètres, une longueur, entre les parois des plate-fonnes extrêmes, de y,So mètres et même de 8,5oet 9 mètres; pour ces voitures le l’apport entre l’empattement et la largeur était donc de i/3 à 1/4,5, c’est-à-dire très exagéré. Il en résultait un porte-à-faux considérable, dont l’effet était d’autant plus préjudiciable que ce type de voiture oblige à
- placer les plates-formes aux extrémités, l’empattement étant trop faible pour permettre l’emploi de portes centrales. Or, les plates-formes étant, aux heures d’affluence, plus chargées superficiellement que les compartiments intérieurs, il s’ensuit, dans le cas d’un empattement trop faible par rapport à la longueur de la voiture, des mouvements de lacet et surtout de galop extrêmement accentués et particulièrement désagréables pour les voyageurs debout.
- Un certain nombre de voitures de ce type, d’ailleurs assez anciennes, sont encore en service à Paris même, et l’on peut constater qu’elles laissent fort à désirer au point de vue du confort par rapport aux modèles à bogies, plus récents, dont nous parlerons plus loin. La réfection périodique de la voie ne peut atténuer que passagèrement et dans une faible mesure les mouvements de lacet et de galop. On ne peut guère d’ailleurs dépasser avec ces voitures, surtout lorsque les règlements exigent, comme à Paris, qu’une plate-forme isolée soit réservée au wattman, une capacité de 3ü à 4° places, ce qui est plutôt insuffisant pour un trafic urbain important.
- M. Spangler estime toutefois qu’avec les empattements fixes on peut obtenir une assez bonne inscription dans les courbes lorsque les trois conditions suivantes se trouvent réunies : bon état de la superstructure de la voie, conicité de la surface de roulement des bandages, jeu suffisant entre les mentonnets des roues et l’arête de roulement des rails, ce qui exige l’emploi, d’une part de rails à gorge assez large dans les courbes, d’autre part, de mentonnets relativement peu épais. Mais, dans les villes, la largeur de la gorge des rails dans les courbes est souvent limitée parles règlements municipaux. Quoi qu’il en soit, les faibles empattements semblent, à l’heure actuelle, définitivement condamnés. Lorsque, par suite du faible rayon des courbes à franchir, il ne sera pas possible de réaliser des voitures à eiupattpnieuf fijçp suffisammept grand, il y aura lieu de s’a4fǧspr spjt aux
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- voitures à essieux radiaux, soit aux voitures sur. bogies à un ou deux essieux.
- Les voitures à deux essieux radiaux représentent déjà un progrès très sensible sur les voitures à essieux rigides. On sait que, dans ce type de voitures, les essieux peuvent prendre entre les plaques de garde un jeu longitudinal de i5 à a5 millimètres et un jeu transversal de io à i5 millimètres de chaque côté, ce qui leur permet de suivre approximativement la direction du rayon des courbes et facilite, par suite, l’inscription de la voiture dans celles-ci; dans les lignes droites les essieux sont ramenés dans leur position normale par les ressorts de suspension, lesquels sont jà lames et à menottes obliques, et parfois aussi par des ressorts à boudin horizontaux attachés d’une part au châssis, d’autre part de chaque côté des boîtes à graisse; afin de faciliter le jeu des essieux, il convient d’arrondir la tranche des plaques de garde. Le passage dans les courbes est donc beaucoup plus doux qu’avec les essieux rigides et l’usure des bandages légèrement moindre. Il est surtout à remarquer que le choc qui se produit à l’entrée des courbes, lorsque celles-ci sont abordées à une certaine vitesse, est très atténué par l’emploi d’éssieux radiaux. D’autre part, les essieux radiaux permettent d’augmenter sensiblement l’empattement ; c’est ainsi qu’à Vienne on a procédé à l’essai d’une voiture de 4,4o mètres d’empattement. Un tel empattement rend déjà possible l’usage de plates-formes centrales, lesquelles sont, à notre avis, de beaucoup préférables aux plates-formes extrêmes, pour les raisons que nous exposerons plus loin. La longueur de la voi-tura peut être portée à 8 ou même io mètres environ sans inconvénient, l’augmentation de l’empattement atténuant sensiblement le mouvement de galop. On obtient ainsi une capacité de 45 à 5o places. Ce type de voiture est donc intéressant pour les lignes urbaines ou suburbaines à trafic moyen ; nous croyons d’ailleurs savoir que deux compagnies parisiennes, entre autres, procèdent actuelle-
- ment à des essais de voitures à essieux radiaux.
- Les voitures sur bogies à essieu unique peuvent, se classer en trois catégories, selon que le centre de rotation des bogies est au milieu de l’essieu, entre les deux essieux ou en dehors de ceux-ci.
- La-suspension entre la caisse et les boîtes à graisse est en général double et parfois même triple. Lorsque le centre de rotation du bogie est au milieu de l’essieu, la voiture se comporte au passage des courbes comme une voiture à essieux radiaux. Les voitures sur bogie à essieu unique avec centre de rotation entre les essieux semblent être celles qui donnent les meilleurs résultats au point de vue de l’inscription dans les courbes. Le poids moyen par mètre courant des voitures sur bogie à essieu unique (920 kilogrammes) est intermédiaire entre celui des voitures à essieux rigides ou radiaux (852 kilogrammes sans châssis spécial, 907 kilogrammes avec châssis spécial) et celui des voitures sur bogie à deux essieux (980 kilogrammes). Le prix d’achat de ces voitures est, par suite, légèrement supérieur à celui des voitures à essieux radiaux; leur consommation de courant est plus grande que celle de ces dernières au démarrage et dans les rampes, mais plus faible dans les courbes et parfois aussi dans les lignes droites. L’empattement et la longueur des voitures sur bogie à essieu unique et, par suite, leur capacité sont du même ordre que pour les voitures à essieux radiaux, mais leur roulement est encore plus doux.
- M. Spângler estime que ce type de voitures doit être réservé aux lignes comportant de nombreuses courbes de faible rayon, constituées par des rails à gorge étroite, les men-tonnets des roues étant, d’autre part, assez épais. Il reconnaît toutefois que l’emploi de ces voitures n’a pris qu’assez récemment une certaine extension et qu’elles semblent encore susceptibles de perfectionnements, de sorte qu’il y a lieu d’attendre des résultats d’expé-riences plus complets avant de formuler un
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- jugement définitif sur ce type de véhicules.
- Nous pouvons ajouter qu’un certain nombre de voitures de remorque sur bogie à essieu unique sont en service sur les réseaux parisiens, urbains ou suburbains, et qu’elles semblent donner d’assez bons résultats, tout au moins au point de vue de la douceur du roulement, lorsque toutefois la longueur de la voiture n’est pas exagérée. Donc, pour les voitures de remorque de capacité moyenne tout au moins, les bogies à essieux uniques, moins lourds que les bogies à deux essieux, semblent pouvoir assurer un roulement assez satisfaisant.
- c’est-à-dire de.quatre moteurs par voiture. On utilise ainsi pour l’adhérence tout le poids de la voiture motrice, ce qui permet à celle-ci de remorquer sans difficulté une voiture d’attelage sur des rampes assez accentuées et même deux voitures sur un profil moyen (ligne de Paris à Saint-Germain).
- Il est certain toutefois que le prix d’achat d’une telle voiture est, pour une même puissance, totale, plus élevé que celui d’une voiture à deux moteurs, et que surtout la présence de quatre moteurs complique sensiblement l’entretien.
- C’est pourquoi,pour les services urbains, on
- Fig. i. — Bogie-truck Brill.
- Les voitures sur bogies à deux essieux sont surtout employées sur les lignes suburbaines parcourues à grande vitesse, et aussi, à cause de leur grande capacité, sur les lignes urbaines à trafic intense ; c’est même, à notre avis, ainsi que nous l’exposerons plus loin, le seul type de voitures qui convienne dans ce dernier cas.
- Les bogies à deux essieux sont de deux types :
- i° Les bogies à roues égales dont le type est le bogie-truck Brill (fig. i) (*).
- Ce type de bogie présente l’avantage de permettre l’emploi d’un moteur par essieu,
- (*) Nous empruntons cette figure,ainsi que la suivante, à l’excellent Cours de traction électrique, professé à l’E-colè spéciale des Travaux publics, du bâtiment et de l’industrie, par M. René Martin, ingénieur des Arts et Manufactures et ingénieur à la Compagnie française Thomson-Houston.
- se contente généralement de deux moteurs par voiture ; ces deux moteurs peuvent être placés, soit chacun sur un bogie, soit sur le même bogie ; dans ce dernier cas et lorsque la voiture comporte deux classes, il est tout indiqué, pour améliorer l’adhérence, de placer le bogie moteu'r sous le compartiment de deuxième classe, généralement le plus chargé, lorsque toutefois la voiture n’est pas complète ; dans ce dernier cas, en effet, les voitures montées sur des bogies de ce type semblent montrer une certaine tendance au patinage dans les rampes et dans les courbes; c’est pourquoi il parait préférable, lorsqu’on n’emploie que deux moteurs par voiture, et pour obtenir néanmoins une adhérence suffisante, de s’adresser au second type de bogies, c’est-à-dire aux :
- 2° Bogies à roues inégales, dont le type est le « Truck maximum traction » bien
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- connu ; grâce au déplacement des points d’appui on peut obtenir, avec ce type de bogie, une adhérence, c’est-à-dire un rapport entre le poids adhérent et le poids total, de 8o à 85 %, ce qui est déjà suffisant pour permettre, avec deux moteurs seulement, de remorquer une voiture d’attelage sur un profil moyen. Cette disposition des bogies permet en outre d’abaisser le niveau du plancher de la caisse et surtout de la plateforme centrale, ce qui, ainsi que nous le verrons plus loin à propos des caisses, esttrès avantageux. Toutefois, par suite de la faible pression sur les petites roues, laquelle a été parfois réduite à 15 ou ao % du poids total pour augmenter l’adhérence, certaines compagnies qui emploient des trucks maximum traction se plaignent que ceux-ci manifestent une certaine tendance au déraillement. M. Spiingler estime que cette tendance au déraillement peut être attribuée à une hauteur trop faible des mentonnets des petites roues, ce à quoi il serait facile de remédier. Peut-être faut-il aussi voir dans ce fait la raison pour laquelle, après avoir essayé de placer les petites roues extérieurement par rapport à l’axe vertical de la voiture, on semble revenir à l’ancienne disposition consistant à placer ces roues à l’intérieur des roues motrices; d’autre part, la position extérieure des petites roues fait disparaître les avantages résultant de l’abaissement possible de la partie centrale de la caisse.
- 11 est permis de regretter que le rapport de M. Spiingler, cependant si documenté, soit muet sur cette question des positions respectives des deux essieux dans les bogies maximum traction.
- Quoi qu’il en soit, s’il est certain que les voitures sur bogies à deux essieux sont d’un prix de revient plus élevé et d’un entretien plus onéreux que les voitures des types précédents, ces inconvénients semblent largement compensés, dans un certain nombre de cas, parles avantages qu’offre l’emploi de ces voitures.
- Tout d’abord, le faible empattement des
- bogies, généralement compris entre i,i et i,5 mètre et atteignant i,8 à a mètres au maximum, permet de franchir sans aucune
- difficulté les courbes de faible rayon, même dans les cas les plus défavorables : roues à mentonnets épais, rails à gorge étroite, su-
- Voiture automotrice américaine pour service interurbain, montée sur bogies Brill.
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- perstructure en mauvais état. Or il est à remarquer que, dans les grandes villes tout au moins, par suite du passage fréquent des tramways eux-mêmes et aussi des lourds véhicules étrangers au service, il est parfois difficile d’entretenir en un état parfait la superstructure de la voie. C’est pourquoi les voitures à bogies, aptes à circuler meme sur des voies médiocres, semblent particulièrement intéressantes à .cet égard. Il est à noter également que seules ces voitures permettent d’atteindre, grâce à leur grande longueur (9 à 12 mètres), une capacité de 55 à 60 places, avantageuse pour un trafic urbain particulièrement intense. Pour les lignes suburbaines qui doivent être parcourues à des vitesses relativement élevées (5o à 60 kilomètres à l’heure), les voitures sur bogies à deux essieux conviennent aussi parfaitement ; la figure 2 représente une automotrice américaine pour service interurbain à grande vitesse, montée sur bogies-trucks Brill.
- Quoique moins importante et surtout d’une moindre influence sur le prix de revient et les frais d’entretien que la question des châssis, la, question des caisses mérite cependant d’être examinée également. Les dimensions des caisses dépendent surtout du type de châssis adopté ; nous venons de voir à cet égard les avantages incontestables de l’emploi des bogies à deux essieux, lesquels permettent une sensible augmentation de la capacité de la voiture. Toutefois cette capacité ne dépend pas exclusivement des dimensions de la caisse,. mais aussi de la disposition des places.
- La première question qui se pose à cet égard est celle delà disposition des banquettes. Les banquettes longitudinales, d’un usage presque exclusif autrefois, semblent, dans les nouveaux modèles de caisses, en grande partie délaissées en faveur des banquettes transversales, plus appréciées du public. Il en résulte, il est vrai, une légère "diminution de capacité, dans le cas toutefois où la largeur maxima admise pour les caisses ne permet pas de disposer plus de trois pla-
- ces de front ; mais cette diminution n’est pas considérable ; il semble en effet possible de disposer, à l’aide de banquettes transversales, 16 à 18 places à l’intérieur d’une caisse capable de contenir 20 places dans le sens longitudinal. Par contre, lorsqu’on peut disposer 4 places de front, l’avantage revient aux banquettes transversales, adoptées d’ailleurs pour cette raison dans les nouveaux omnibus automobiles parisiens. Dans un intéressant rapport (*), M. Delmez donne à cet égard l’exemple suivant : à raison de 470 millimètres par place et de Soojmillimètres pour le passage central, il faut disposer d’une largeur minima de 2,40 mètres environ pour pouvoir loger 4 places de front. Or, en matière de tramways, les gabarits de cette largeur ne sont pas très fréquents. Toutefois, nous signalerons que, dans certaines voitures découvertes, on a pu disposer 4 places de front avec un couloir central (ligne de Paris à Saint-Germain). D’autre part, la capacité des voitures à banquettes longitudinales peut encore être notablement augmentée, si l’on autorise des voyageurs à stationner debout dans le passage central du compartiment; mais il y a lieu de se féliciter que cette pratique, très désagréable pour les voyageurs, ne soit pas admise à Paris, où au contraire la tendance à l’emploi des banquettes transversales semble de plus en plus accentuée. En cintrant convenablement les pieds des sièges, on rend la visite des moteurs aussi facile avec des banquettes transversales qu’avec les banquettes longitudinales.
- Au point de vue de la disposition des plates-formes, les plates-formes centrales présentent les avantages d’être plus confortables et de diminuer de moitié environ le chemin moyen que chaque voyageur doit parcourir pour sortir de la voiture, ce qui accélère sensiblement le service, surtout sur les lignes urbaines à grand mouvement de voyageurs et à arrêts très fréquents.
- (*) XVI* Congrès International des tramways et des chemins de fer d’intérêt local, Bruxelles, 1910.
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- Il est vrai que, si l’on emploie des voitures de remorque, il y a au contraire avantage, pour des raisons analogues à disposer les plates-formes aux extrémités et à placer l’entrée de la première voiture à l’arrière et celle de la seconde à l’avant, ce qui évite les allées et venues des voyageurs entre les deux véhicules, surtout aux heures d’affluence. Mais il nous sera permis de faire remarquer à ce propos que l’emploi des remorques semble critiquable pour un service urbain, ces voitures alourdissant le service et l’usage de •trains de deux voitures dans les voies déjà encombrées des grandes villes tendant à entraver davantage la circulation. D’autre part, les manœuvres nécessitées par ces remorques ralentissent encore le service, loi’squ’il n’est pas possible de disposer les terminus en boucle ; quant à la disposition dite « en triangle », qui oblige les trains à refouler, parfois sur une grande longueur, le réel danger qui en résulte devrait en faire proscrire l’emploi dans les villes. A cet égard, l’accouplement de deux automotrices, à l’aide du système à unités doubles (Compagnie de l’Est-Parisien) ou du système à unités multiples,
- que songerait, paraît-il, à adopter une grande compagnie parisienne, semble préférable. D’une manière générale, l’emploi des remorques semble devoir être réservé aux lignes suburbaines à longs parcours, dont les conditions d’exploitation sont intermédiaires entre celles des lignes urbaines et celles des chemins de fer d’intérêt local.
- En résumé, il semble difficile de formuler des règles générales, mais il n’est peut-être pas superflu de rappeler aux exploitants qu’il est quelquefois avantageux de consentir quelques sacrifices sur le prix de revient du matériel, afin de conquérir la faveur du public et de réaliser ainsi, grâce à l’accroissement du trafic, des bénéfices intéressants. Rappelons seulement que le Métropolitain de Paris s’est vu dans la nécessité de remplacer presque totalement, par suite de l’accroissement de son trafic, son matériel à deux essieux par un matériel à bogies à 4 essieux, et que l’accueil favorable fait par le public aux nouveaux omnibus automobiles parisiens est également très significatif à cet égard.
- J. Simey.
- EXTRAITS DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES
- THÉORIES ET GÉNÉRALITÉS
- Sur la mesure des différences de phase de deux courants alternatifs. — C. Camichel — Comptes Rendus de l’Académie des Sciences, i5 avril
- 1912 •
- L’auteur expose d’abord deux procédés, basés respectivement sur les champs tournants rectangulaires et sur un principe analogue à celui de l’analyse des vibrations lumineuses en opticjue.
- 11 préconise enfin la troisième méthode suivante :
- Un transformateur à noyau de fer feuilleté a son primaire formé par deux enroulements a et b identiques ; le secondaire c est relié à un téléphone. Les coefficients de self-induction étant 4 pour l’enrou-
- lement a, 4 pour l’enroulement b, le coefficient d’induction mutuelle étant m, on a, si ces enroulements sont identiques :
- 4=4 = m •
- Dans ces conditions si les deux circuits du primaire sont traversés par des courants alternatifs égaux et de sens contraire, la self-induction de chacun d’eux est exactement détruite par l’induction mutuelle.
- On dérive sur la même force électromotrice alternative : i° l’enroulement a et une self variable X, connue à chaque instant ; a" l’enroulement b et une self inconnue x.
- On donne à ces deux dérivations la même résistance ohmique. Lorsque x =. X, les deux dérivations étant traversées par deux courants égaux et exacte-
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- ment décalés d’une demi-période, tout son s’éteint dans le téléphone.
- En d’autres termes, quand l’appareil est réglé, les enroulements a et b qui agissent sur le téléphone n’interviennent plus que par leur résistance ohmique et tout se passe comme si les deux dérivations ne contenaient que les deux self-inductions à comparer.
- Pour vérifier que l’on a /4 = 72, on met les deux enroulements a et b en série, le téléphone doit être réduit au silence ; une très légère modification de l’un des enroulements donne un son dans le téléphone.
- Cet appareil est très facile à construire et les mesures se font avec une très grande rapidité. On peut ainsi mesurer des coefficients de self-induction même très faibles, par exemple de l’ordre de kH henry.
- Ce procédé peut rendre des services aux constructeurs, car il permet d’obtenir, avec une très grande facilité et une erreur relative inférieure au millième, des copies des étalons de self-induction. Quand on veut reproduire une self-induction, après le réglage de l’égalité des résistances ohmiques des deux circuits dérivés, on enroule ou déroule le fil sur la bobine à construire jusqu’à ce que l’on obtienne le silence dans le téléphone ; pendant le réglage, le fil non utilisé doit être constamment replié sur lui-même, de façon à présenter une self-induction nulle, car la moindre boucle est suffisante pour rétablir le son dans le téléphone.
- Sur rinfluence de la température et de la lumière sur la conductibilité d’un corps phos-phorescent. — M. Vaillant. — Comptes Rendus de l’Académie des Sciences, ier avril 191**.
- L’auteur a déjà signalé (*) la variation considérable que paraît subir, sous l’action de la lumière, la conductibilité du sulfure de calcium. Mais, dans ces premières expériences, le sulfure était agglutiné avec de la colle et l’on pouvait se demander si celle-ci ne louait pas un rôle important.
- Il a pu, depuis, se rendre compte que la colle a seulement pour effet d’augmenter la conductibilité sans en modifier de façon appréciable la loi de variation.
- D’une façon générale, en accord avec les premiers résultats, la conductibilité augmente sous l’action de la lumière jusqu’à un maximum, puis diminue. Dans d’obscurité, elle diminue d’une façon continue et, en /i ou 5 jours, elle change complètement d’ordre de
- (1) Voir Lumière Electrique, t. XYII (2e série), p. 56.
- grandeur, l’appareil devenant en général inutilisable. Pour un appareil donné, les variations relatives de conductibilité sont d’ailleurs indépendante^ de la conductibilité initiale.
- Lorsqu’on soumet la résistance au flux, sa température s’élève progressivement et tend à devenir stationnaire. En prenant la variation de température pour abscisse, la variation relative de conductibilité pour ordonnée, la courbe, d’abord convexe du côté des abscisses, devient assez rapidement une droite, puis, après plusieurs heures, s’incurve à nouveau lorsque la conductibilité arrive vers son maximum. La forme de la première partiede la courbe peut s'expliquer par le fait que, dans les premiers instants' de l’éclairement, la température de la soudure et la température moyenne du sulfure ne se correspondent pas. Il semblerait dès lors licite d’attribuer à Tunique variation de température la variation de résistance observée. Cette hypothèse est toutefois confredite par un certain nombre de faits.
- Spirale lumineuse à l’intérieur du tube de la Rive. — P. Menzel. — Elektrotechnische Zeitschrift, 25 avril 1912. .
- Pour la démonstration, à l’aide du tube de la Rive, de la rotation autour d’un pôle magnétique fixe, d’un conducteur en forme de filament lumineux, on se sert toujours d’une bobine d’induction. Si Ton remplace cette dernière par une machine à influence, la rotation n’est plus à démontrer ; par contre des phénomènes lumineux très divers se produisent dans le tube.
- Si Ton relie à la machine à influence des bouteilles de Leyde, le tube tout entier s’emplit d’une lumière bleuâtre, par intermittences, à chaque étincelle de décharge. L’excitation de l’électro-aimant, soit par courant continu, soit par courant alternatif, ne produit aucune modification sensible de la lumière bleuâtre, tant que cette excitation n’est pas très forte; dans ce dernier cas il se produit finalement tin soufflage de la lumière. Pour ces expériences, il y a lieu d’employer un tube de la Rive en verre ordinaire, et non en verre d’urane, parce qu’avec le verre d’urane les phénomènes suivants ne s’observent pas nettement.
- Si l’on déconnecte les bouteilles de Leyde de la machine à influence, mais si Ton relie encore à celle-ci un éclateur dans l’air présentant un écartement de 1 à 2 millimètres, la lueur bleuâtre uniforme diminue d’intensité, mais sa forme ne change pas. Si Ton fait ensuite pénétrer le noyau de fer dans Télec-tro-aimant et si Ton excite ce dernier avec un courant
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- continu de i ampère au maximum que l’on coupe immédiatement^ de manière que le magnétisme rémanent reste seul et si, d’autre part, on déconnecte complètement ou presque complètement l’éclateur de la machine à influence, en ayant soin de faire tourner celle-ci à une vitesse aussi uniforme que possible, il se produit alors dans le tube une faible lueur, en forme de spirale hélicoïdale, entourant le noyau de l’électro-aimant.
- Si l’on tend à éloigner le tube du noyau, le filament lumineux se sépare en deux parties. La spirale hélicoïdale disparaît toujours, dès que le tube n’entoure plus du tout le noyau. Si l’on fait de nouveau coulisser peu à peu le tube autour du noyau, ou si inversement on fait pénétrer peu à peu le noyau dans l’espace creux du tube, le filament lumineux s’enroule de nouveau autour du noyau en affectant la forme d’une spirale hélicoïdale ; cette spirale hélicoïdale chemine vers le haut au fur et à mesure que le noyau pénètre davantage dans le tube.
- M. K:
- APPLICATIONS MÉCANIQUES
- Voitures d’arrosage électriques. — K. Per-
- lewitz. —Elecktrotechnische Zeitschrift, 15 avril icji'Jt.
- Les voitures d’arrosage électriques sont employées depuis quelques années dans de nombreuses villes d’Allemagne. Les résultats obtenus ont été si concluants que les voitures d’arrosage électriques remplacent peu à peu les voilures d’arrosage à chevaux et que ce remplacement sera même bientôt complet à Berlin, ainsi que dans les faubourgs de la capitale.
- Après un certain nombre d'essais, on a adopté la traction électrique, d’abord parce que celle-ci ne dégage aucune odeur et qu’elle est à peu près silencieuse, et ensuite parce que les véhicules électriques sont d’une conduite et d’un entretien plus simple que les véhicules munis de moteurs à explosion et qu’ils sont sujets à moins d’avaries et de réparations que ces derniers. Mais la principale raison qui a déterminé l’emploi des voitures électriques est l’encombreinent restreint de ces voitures, lequel leur permet d’évoluer en tous sens aussi facilement que les voitures d’arrosage à chevaux. On est en effet parvenu à réaliser des voitures d’arrosage électriques susceptibles de tourner dans un cercle de 6,5o mètres de diamètre, l’une des roues d’arrière restant presque fixe, ce qui permet à ces véhicules de se mou-
- voir sans aucune difficulté môme dans les rues les plus étroites; par contre, des voitures d’arrosage de la même capacité mais munies de moteurs à explosion, ne pourraient évoluer que dans les rues larges de n mètres au moins.
- Le réservoir d’eau, d’une capacité de 2 5oo litres, repose, par l’intermédiaire de paliers à billes, sur quatre roues munies de bandages d’acier ; le siège du conducteur se trouve sur ce réservoir, sous lequel sont disposés deux tubes d’arrosage à débit réglable. En avant des roues directrices se trouvent deux autres orifices d’arrosage, commandés par une pédale. Derrière le train d’arrière est placé un cylindre de balayage, muni à sa périphérie de bandes de caoutchouc tendu disposées en spirales; ce cylindre est manœuvré du siège du conducteur, en même temps que les tubes d’arrosage postérieurs, à l’aide d’un levier. Le cylindre de balayage reçoit son mouvement de l’une des roues d’arrière à l’aide d’engrenages qui se trouvent débrayés automatiquement lorsqu’on le relève. En outre, un frein mécanique sur les roues arrière et une sablière sont prévus.
- La batterie d’accumulateurs, placée devantleréser-voir, se compose de 40 éléments et possède une capacité de 200 ampères-heures; la charge s’opère en quatre à cinq heures, à une intensité de 40 ampères, et sous une tension de iro volts.
- Chacune des roues d’avant est entraînée par un moteur série de quatre chevaux, supendu par des paliers à glissière au châssis inférieur, de manière à permettre la rotation du véhicule dans un rayon aussi faible que possible.
- Le contrôleur possède cinq touches de marche avant, deux louches de freinage et trois touches de marche arrière. Les deux premières touches de marche avant servent au démarrage, la troisième touche correspond à une vitesse de 6 à 7 kilomètres à l’heure, la quatrième à une vitesse de 10 kilomètres à l?heure et la cinquième à une vitesse de 12 à
- kilomètres à l’heure. Un ampèremètre et un voltmètre, éclairés électriquement, servent au contrôle du démarrage et de la tension de la batterie. Deux lanternes électriques et une trompe d’appel complètent l’équipement. Le poids [du véhicule sans eau est de 3 5oo kilogrammes environ.
- Ces machines parcourent journellement à Berlin 3o à 40kilomètres, ce qui corresponde une capacité de travail de 5 800 mètres carrés par heure, soit de 46 400 mètres carrés de chaussée k raison de 8 heures de travail par jour.
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- Quoique la vitesse de marche des voitures d’arrosage électriques ne soit que de io % environ supérieure à celle des voitures à chevaux, la capacité de travail des premières est très sensiblement supérieure à celle des secondes, à cause surtout de la plus grande quantité d’eau qu’elles peuvent contenir.
- Pour la charge des accumulateurs, qui a lieu à Berlin dans six postes de chargement, l’énergie est payée à raison de 20 centimes le kwh.-h. Pour une marche de 8 heures, les frais s’élèvent journellement à 2 fr. 75. L’entretien des batteries est à la charge des constructeurs, à raison d’un forfait de 750 francs par an.
- Les dépenses journalières comparatives d’une voiture d’arrosage électrique ou à chevaux se décomposent comme suit :
- Tableau I
- A. — Voiture d'arrosage électrique.
- FRANCS
- I Salaire du conducteur 6,60
- ;a Consommation d’énergie 2,75
- 3 Entretien des accumulateurs (750 fr.
- pour 3oo jours de travail) 2,5o
- 4 Réparations 3 ,3o
- 5 Amortissement et intérêts (i5 %
- pour 3oo jours de travail) 7,80
- 6 Supplément de consommation de
- caoutchouc par rapport aux voitures à chevaux, par suite de l’augmentation de vitesse o,45
- Total 2 3,40
- Tableau II
- B. — Voiture d'arrosage à chevaux.
- FKANOS
- I Salaire du conducteur 5,85
- ‘2 Chevaux (2 X 7,95) i5,go
- 3 Réparations I ,00
- 4 Amortissement et intérêt (10 %).. . I ,25
- Total 24,00
- Les dépenses journalières des véhicules élec-' triques sont donc, à Berlin, de o fr. 60 environ inférieures à celles des véhicules à chevaux. Mais, pour une comparaison plus exacte, il y a lieu de tenir compte de la plus grande capacité de travail journa-
- lière des voitures électriques. Celles-ci arrosent, par journée de travail de 8 heures, environ 46 400 mètres carrés, ce qui met les frais d’exploitation à o fr. 5o environ pour \ 000 mètres carrés. Une voiture à chevaux n’arrose par heure que 4 600 mètres carrés, soit 36 800 mètres par jour, de sorte que les dépenses d’exploitation s’élèvent, pour ces voilures, à o fr. 65 environ par 1 000 mètres carrés. Si l’on évalue les dépenses relatives à l’arrosage de 46 4oo mètres carrés avec les voitures à chevaux, on arrive à un total de 3o fr. 20, soit6fr. 80 de plus qu’avec les voitures électriques. L’emploi de chaque voiture électrique représente donc une économie annuelle de plus de 2 000 francs.
- A Berlin, il y a actuellement en service 34 voitures d’arrosage,dont 24 électriques et îoàchevaux, qui ne tarderont d’ailleurs pas à disparaître.
- Les premières de ces voitures datent de 1907. La ville de Schoneberg, aux environs de Berlin, possède, d’autre part, 12 voitures d’arrosage électriques. Enfin, on prévoit également la mise en service, très prochainement, de balayeuses électriques.
- J.-L.-M.
- TÉLÉGRAPHIE ET TÉLÉPHONIE
- Contribution à l’application de la télégraphie sans fil à l’étude et à l’annonce des orages. — Flajolet. — Comptes Rendus de l’Académie des Sciences, 11 mars 1912
- Lorsqu’il s’agit d’en faire un détecteur d’orages, on constate que le détecteur électrolytique présente pour cet usage quelques inconvénients ; les piles qu’il faut laisser constamment en circuit sur lui se polarisent, vont s’affaiblissant, et le relais ne fonctionne plus. D’autre part, lors de manifestations orageuses assez rapprochées, les courants très intenses qui traversent le détecteur l’endommagent. L’auteur l’a donc remplacé par un détecteur à cristaux qui fonctionne sans force électromotrice auxiliaire. Voici comment il l’obtient :
- Dans une petite coupelle de porcelaine fermée par un bouchon de même matière, on chauffe pendant deux à quatre minutes 5 grammes de plomb et i gramme de soufre. On a ainsi du sulfure de plomb pulvérulent contenant un assez fort excès de soufre qui le rend moins friable.
- Ce corps est serré dans une pince métallique qui forme l’une des prises de contact; l’autre est consti-
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- tuée par quelques brins de fils de cuivre fins portés par une lame ressort.
- Le détecteur ainsi obtenu, constituant un couple thermo-électrique très énergique, a une résistance qui reste, pour tous les échantillons qu’il a étudiés, comprises entre 200 w et 3oo w; sa sensibilité est, dans la plupart des cas, égale ou supérieure à celle des détecteurs électrolytiques et, pour les signaux de la tour Eiffel (460 kilomètres), les courants qu’il envoie dans un circuit de 800 u) de résistance valent — de microampère. Avec lui on monte les ap
- pareils récepteurs en dérivation aux bornes du condensateur.
- Mais il arrive souvent que les courants qu’il envoie ne sont plus assez intenses pour actionner les relais; on a pensé alors â l’enregistrement photographique. C’est celui qui est en service actuellement.
- Dans le circuit du détecteur est inséré un galvanomètre à miroir de Nitdler dont on fait varier la sensibilité par shuntage.
- Dans la nuit, les courants résultant d’une transmission de la tour Eiffel donnent, suivant la sensibilité adoptée, 2 millimètres de déviation environ, ou io à i5 millimètres.
- L’auteur pstime en somme que toute manifestation orageuse un peu intense sera enregistrée dès qu’elle ne sera plus distante que de 5oo kilomètres , c'est-à-dire, étant donné la vitesse moyenne de translation des dépressions orageuses, 24 heures avant qu’elle ait pu y arriver.
- Reste à pouvoir discerner, parmi elles, celles qui ont chance d’atteindre le point d’où elles sont décelées; c’est dans cette voie que les recherches de l’auteur continuent.
- VARIÉTÉS
- La fondation Arnold.
- Le 16 novembre 1911, le professeur Arnold, fondateur et directeur pendant de longues années de l’Institut électrotechnique de Karlsruhe et aux travaux bien connus duquel l’électrotechnique est redevable d’un grand nombre de ses progrès, fut arraché à son œuvre par une mort prématurée.
- Pour perpétuer le souvenir du professeur Arnold et ouvrir en outre la voie à de nouvelles recherches dans le chemin suivi par lui d’une manière si féconde, un comité, formé de nombreuses personnalités appartenant à l’industrie électrique, s’est constitué dans le but de créer une fondation Arnold, destinée à encourager et à faciliter les travaux de recherches et d’études ayant trait à l’électrotechnique (’).
- Parmi les personnalités faisant partie de ce comité, citons seulement : M. le Dr Auer; M. le Dr Behn-Eschenburg, directeur des ateliers d’Oerlikon; M. Blathy, directeur de la Société d’électricité Ganz; M. Boveri, directeur de la Société anonyme Brown, Boveri et Cle; M. J.-L. La Cour, qui fut longtemps le collaborateur du professeur Arnold; M. H. S. Ilallo; (*)
- (*) Pour toute communication relative à la fondation Arnold, s’adresser à la Direction de l'Institut électro-technique de Karlsruhe (grand duché de Bade).
- M. le Pr Janet, directeur du Laboratoire central et de l’Ecole supérieure d’Electricité de Paris; M. le Pr G. Kapp ; M. le Pr Kohlrausch; M. le Pr Lehmann, IM. le P1'L. Lombardi; M. F. Marguerre; M. le P1 G. Ossanna; M. Iv. Pichelmayer; M. Rezelmann, ingénieur en chef des ateliers de constructions électriques de Charleroi; M. le Pr Steinmetz, etc.
- M. K.
- Les courts-circuits brusques sur les turboalternateurs.
- A la séance du 2 février de la Société des Ingénieurs Civils (1 j, M. Jean Rey a dit que l’on doit être fort reconnaissant à M. Boucherot d’avoir développé les théories nouvelles (2) qui permettent de calculer, au moins d’une manière approximative, les efforts considérables, d’ordre électro-mécanique, se produisant dans lesturbo-alternateurs au moment d’un court-circuit.
- Les turbines à vapeur sont actuellement, dans le domaine des moteurs à vapeur, les machiues les plus puissantes employées dans l’industrie, à l’exception des moteurs de propulsion des navires.
- On construit, à l’heure actuelle, dès turbo-alter-
- (') Voir Procès-verbal de cette séance, p. 35.
- (3) Voir Lumière Electrique, t. XVI (2e série), p. 259.
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- nateurs de ioooo et même de ia ooo kilowatts représentant une puissance, sur l’arbre de la turbine, de i5 ooo à 18 ooo chevaux. Aucune machine à pistons n’a atteint, jusqu’ici, une pareille puissance.
- Les turbines à vapeur sont véritablement remarquables par leurs faibles dimensions qui permettent d’installer, dans un espace restreint, des usines énormes.
- Les effets perturbateurs provenant des couples mécaniques anormaux, qui se développent en cas de courts-circuits, ont une action d’autant plus considérable qu’elle se répercute sur des machines de dimensions moindres.
- Il y a une douzaine d’années, lorsqu’on a commencé à construire des turbo-alternateurs dont les plus importants ne dépassaient pas i 5oo kilowatts, ces machines exceptionnelles se trouvaient placées sur des réseaux électriques d'étendue restreinte, où la surveillance était facile et les perturbations fort rares.
- Aujourd’hui, les stations centrales desservent des réseaux fort étendus, alimentant des tramways, des chemins de fer métropolitains et même de grandes lignes. Il en résulte la presque impossibilité d’empêcher la production.de courts-circuits, surtout lorsque des perturbations atmosphériques viennent à se £>ro-duire.
- Il devient donc indispensable de donner aux machines les qualités nécessaires pour supporter sans avaries l’effort des courts-circuits. Ce n’est que depuis peu d’années qu’on s’est rendu compte que les accidents graves constatés dans,les alternateurs de turbines n’étaient pas dus uniquement, comme on le croyait jusqu’alors, aux elïets destructifs delà force centrifuge. Les effets de la force centrifuge, considérables il est vrai, puisque les vitesses linéaires atteignent jusqu’à ioo mètres par seconde, sont toujours accessibles au calcul, d’une manière’ relativement simple, et il est toujours possible de se prémunir contre les avaries qui peuvent en être la conséquence.
- Au contraire, il a fallu demander aux théoriciens et, notamment, à des ingénieurs électriciens de grande compétence, comme M. Boucherot, la cause réelle des perturbations constatées sur des machines qui paraissaient ne présenter aucun point faible.
- L’analyse si complète de M. Boucherot permet de se rendre compte des efforts vraiment énormes qui sont susceptibles d’amener la rupture des isolants, l’écartement des conducteurs, et des vibrations que l’arbre, le manchon d’accouplement et les clavettes
- sont incapables de supporter, si l’on se contente de les calculer pour résister aux efforts normaux et a la force centrifuge. Si le calcul ne donne pas le tau exact des efforts que la machine pourra avoir à supporter en cas de court-circuit, il en indique néanmoins, d’assez près, l’ordre de grandeur, et l’ingénieur mécanicien peut alors calculer les pièces en conséquence.
- BREVETS
- Modes d’alimentation des rotors à collecteur avec multiplication des lignes de balais. — Ateliers de Constructions Electriques du Nord et de l’Est. — N° 436 86o, demandé le 2 février 1911.
- L’invention se rapporte à des modes d’alimentation particuliers, par courants polyphasés, du rotor des machines à collecteur.
- La figure 1 représente une phase d’un transformateur polyphasé (avec primaire a et secondaire b) dont le secondaire alimente, par les balais c d, le rotor à collecteur suivant un diamètre. Ce mode d’alimentation est connu : il donne lieu, dans le cas d’un moteur triphasé, à une alimentation à six phases au lieu d’une alimentation à trois phases.
- Fig. 1,
- D’après l’invention, on dispose (voir fig. 2) deux secondaires b1 ,b2 alimentant chacun le rotor à collecteur par les balais cl, d1 et c2, d2 suivant deux
- cordes égales et parallèles au diamètre c d de la figure 1. Dans le cas d’un moteur triphasé on aboutit ainsi à une alimentation avec douze balais. Dans le cas de courants diphasés on aboutirait de même à une alimentation avec huit lignes de balais.
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- Il est à noter que l’on peut transposer ici la disposition imaginée par M. Déri pour les moteurs à répulsion. Lorsqu’on veut régler le moteur par décalage des balais, on peut, en effet, imaginer que les balais c1 et d2, situés aux extrémités d’un même diamètre, sont maintenus relativement fixes, tandis que les balais c2, dl aux extrémités d’un autre diamètre sont rendus mobiles. Le décalage réel du champ du rotor correspond alors à la moitié du décalage des balais mobiles.
- Machines électriques à vitesse variable. — Ateliers de Constructions Electriques du Nord et de l’Est. N° 436.86i, demandé le 2 février 1911.
- On a déjà proposé de réaliser des moteurs à collecteur à vitesse variable en mettant simplement le stator et le rotor en parallèle, avec interposition d’un transformateur à rapport de transformation variable.
- Ce mode de réglage présente des inconvénients au point de vue de la capacité de surcharge et de la stabilité des régimes hypersynchrones, ainsi qu’il résulte de l'étude deM. Latour sur ces machines ('j.
- Aussi le mode de réglage suivant sera-t-il souvent préféré. La figure 1 se rapjaorle au cas de courants létraphasés (désignés généralement sous le nom de courants diphasés). Un premier système d’enroulements slaloriques a', a", <73,«i,dits enroulements de travail, est monté en série avec le rotor à collecteur, de façon que les ampères-tours produits par ce système d’enroulements et les ampères-tours produits par le rotor soient en opposition et contrebalancent leurs effets mécaniques. Les bornes de ce système sont 1, 2, 3, 4.
- (‘j Voir Bulletin de la Société Internationale des Electriciens, février 190 j.
- ÉLECTRIQUE
- Un deuxième système d’enroulements, dits enroulements de magnétisation, également situé, d’après la figure 1, sur le stator, sert à l’excitation du champ du moteur. Les bornes de ce second système sont 1' et 3', 2' et ii'. En variant les tensions appliquées sur 1, 2, 3, 4 ou sur 1', 3', 2', 4', on agit sur la vitesse du moteur.
- Si on néglige les fuites, il est clair que l’on dispose de caractéristiques shunt, mais l’importance des fuites dans de semblables machines a déjà été signalée dans le brevet Latour n° 370 97(1, et on n’a pas le droit de les négliger au point de vue de la caractéristique du moteur.
- Pour être bien sur do corriger leurs effets, on peut prévoir des transformateurs série analogues à celui prévu dans le brevet en question.
- l-’ig. 2.
- Au lieu d’établir une machine à collecteur directe à vitesse variable, on peut, sur le même principe que celui représenté sur la figure 1, établir une machine à bagues.
- Le stator A (voir fig. 2), porte toujours deux systèmes d’enroulements, un système d’enroulements de travail, dont les bornes sont 1,2, 3, et un système d’enroulements de magnétisation, dont les bornes sont 1', 2', 3'.
- Les courants de travail sont amenés dans un système changeur de fréquence 13 qui les ramène à la fréquence du glissement et ils sont introduits dans le rotor B par des bagues. Les choses sont arrangées de telle façon que les courants issus du changeur de fréquence B produisent des ampères-tours calés en opposition par rapport aux ampères-tours produits par les enroulements de travail du stator À. On règle alors la vitesse en agissant sur les ampères-tours produits par les enroulements de magnétisation du stator, absolument comme dans le cas de la figure 1. Le transformateur série intervient de la même manière. On peut, bien entendu, travailler à tension variable sur les enroulements de travail. -
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- CHRONIQUE INDUSTRIELLE ET FINANCIÈRE
- NOTES INDUSTRIELLES
- De l’entretien des compteurs. (Crapaudine et collecteur.)
- L’entretien des compteurs occupe à bon droit tout chef d’usine électrique soucieux de la bonne marche et du rendement de son exploitation. D’autre part, les fabricants de compteurs ont cherché naturellement de tout temps à réduire cet entretien au strict nécessaire.
- Les organes délicats sont la crapaudine et le collecteur. On peut soit se résigner aies remplacer souvent — et c’est pourquoi certains fabricants attachent une grande importance à ce que la crapaudine et le collecteur soient facilement remplaçables de l’extérieur, soit les établir avec assez de soin au point de vue mécanique et les dimensionner de telle façon au point de vue électrique que la nécessité d’entretien soit supprimée.
- C'est ainsi que là Société Française d’Électricité A. F,. G. munit tous ses compteurs d'une crapaudine à bille et à bain d’huile qui leur assure un fonctionnement irréprochable pendant de longues années.
- L’assez grande quantité d’huile qui est contenue dans la crapaudine assure toujours la présence d’une couche d’huile entre la bille et le saphir. Celle couche d’huile forme jDour ainsi dire matelas entre ces deux pièces et constitue à vrai dire — grâce à la viscosité de l’huile — le véritable support de l’équipage mobile. En réalité, la pointe (constituée dans les compteurs A. E. G. par une bille) ne roule pas sur le saphir mais glisse sur l’huile ; c’est la raison pour laquelle ces crapaudines restent pendant des années en bon état de fonctionnement.
- Des essais répétés, et basés sur i5 années d’expérience, ont prouvé que le remplacement de celle crapaudine n’est plus nécessaire dans les compteurs monophasés, même après cinquante millions de tours du- disque.
- Une autre série d’essais a prouvé que l’on pourrait tripler le poids de l’induit des compteurs actuels sait s que le bon démarrage des compteurs ait à en soulïrir.
- En général, l’usure de la crapaudine A. E. G. ett si petite que son remplacement constitue une exception, de sorte que le fait de pouvoir faire ce remplacement par exemple de l’extérieur, constituerait non une amélioration mais une nouvelle cause d’erreurs du compteur,
- De môme pour le collecteur des compteurs am-pèreheuremètres : le dispositif à balais mobiles de la même Société donne à chaque instant et pour . chaque charge une nouvelle région de contact; le collecteur se nettoie ainsi automatiquement et reste intact ; l’entretien en est réduit à un minimum qu'on peut évaluer au tiers et môme au cinquième de celui qui est nécessaire avec d’autres types.
- Les wattheuremètres rotatifs de la même Société sont construits de. telle sorte que le fil fin ne donne passage qu’à un courant d’à peine i5 milliampèrçs.
- D’autre part, le nombre élevé des enroulements de l’induit a permis de réduire la tension à ses bornes tout en conservant un fort couple moteur malgré l’intensité réduite; enfin, du nombre également élevé des lamelles du collecteur, il résulte que la tension entre ces lames n’est que de 2,6 volts (au lieu de 8 à 10 volts constatés dans d’autres compteurs au moment de la commutation).
- Ces chiffres extrêmement réduits (2,6 volts et 15 milliampères) expliquent pourquoi l’étincelle aux balais du collecteur et par cela même l’oxydation et l’encrassement du collecteur sont à peine perceptibles.
- Transformateurs d’essais pour très hautes tensions.
- Les tensions auxquelles se font les transports de
- :’{1 o *i > - i-Kt1
- Fig. 1' — Eclateur avec résistnuco inductive en série, force ont été si fortement augmentées ces dernières
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- années, que des tensions de 6o ooo volts et davantage peuvent être considérées, de nos jours, comme des tensions courantes ; 'même les tensions de iôoooo volts, utilisées avec succès depuis quelques années en Amérique, commencent à s’introduire peu à peu en Europe. Gomme d’après les prescrîp-
- Les ateliers de construction Oerlikon ont eu l'occasion de construire, ces derniers temps, quelques transformateurs d'essais pour très hautes tensions. Les figures i et 2 représentent quelques tranfor-mateurs de ce genre, tous munis de noyaux horizontaux et d’un refroidissement à huile. D’autres trans-
- tions en vigueur dans les différents pays, les machines, transformateurs, isolateurs, etc., pour hautes tensions doivent être essayés à une tension double de la tension normale, il est donc naturel que les tensions élevées appliquées pour les transports de force aient exigé la construction de transformateurs d’essais pour 200 000 yolts et davantage,
- formateurs du même genre sont actuellement en construction.
- Tous ces transformateurs sont destinés, en principe, à l’essai d’isolateurs de porcelaine ; ceux qui se trouvent actuellement en service fonctionnent avec satisfaction sous tous les rapports. On sait qu’il n’est pas difficile de construire des transfor-
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- LA LUMIÈRE
- matéurs qui peuvent supporter des tensions très élcvéos pendant un temps relativement court ; en cas de charge continue, il se forme cependant des voies de décharge qui mènent finalement à des courts-circuits. Il est donc à noter quo les transformateurs d'essais des ateliers de construction Oerlikon sont à même de supporter un service continu à la tension maximum.
- Pour la mesure et la limitation de la tension, on a disposé h tous les transformateurs, entre les bornes à haute tension, un éclateur connecté en série avec une forte résistance non inductive (fig. i) ; la résistance empêche des effets d’oscillations nuisibles lorsqu’on fait usage de l'éclateur.
- ÉTUDES ÉCONOMIQUES
- Les Constructions Électriques, à Nancy,dont nous avons annoncé au moment voulu l'augmentation du capital viennent, nous dit la dernière Circulaire Re-nauld, d'inaugurer leurs nouveaux ateliers. Le principe de construction qui préside depuis l’origine de l’affaire à la création et à l’exécution des modèles est celui qu’appliquent avec succès les constructeurs d’automobiles : n’avoir que quelques modèles, les fabriquer suivant des gabarits et en grande quantité. Le procédé exige un outillage approprié et une organisation d’atelier ad hoc, mais on conçoit que, même en construction électrique, il procure les plus grands avantages. Nous disons, même en construction électrique, car, quant a présent, le standard n’a guère réussi chez nous. Cependant l’éducation de la clientèle commence à se faire ; les exigences même de la technique dans les applications du courant alternatif ont forcé tous les constructeurs mécaniciens à adapter leurs outils h certaines vitesses fixes qui limitent déjà le nombre des modèles. Une entente sinon tacite, tout au moins effective, a conduit d’autre part les constructeurs électriciens à adopter des puissances types très voisines les unes des autres. La fantaisie no sc donne donc plus libre cours que dans les applications du courant continu où la spécialité constitue une nécessité. Les Constructions Electriques, dernières venues, ont tenté le même effort que leurs aines; elles y ont réussi, car leurs prix sont avantageux et la noie à laquelle nous empruntons le renseignement donné plus haut confirme que la dernière ^commande de moteurs asynchrones du port de Toulon pour l’arsenal de même nom a été pour/dlcs.
- La traction électrique sur les chemins de fer est partout à l’ordre du jour comme nous l’avons vu
- ÉLECTRIQUE T. XVIII (2* Série). — N* 20.
- plusieurs fois* L’Italie, qui a été en Europe une des premières nations à en essayer les applications, déclare être très satisfaite des résultats obtenus sur la ligne Pontedecimo-Busalla. Les travaux pour l’électrification de la ligne du Mont-Cênis-Bardonèche-Modane se poursuivent, mais sans qu’on puisse encore fixer la date de leur achèvement. Ceci constituera un immense progrès pour le trafic international aussi bien que pour la commodité et l’agrément des voyageurs. Il serait bien nécessaire que la ligne du Gothard fut dotée sans délai du même mode de traction. Les lignes Bardonèche-Bunoleno, Savonc-Ceva et Turin-Pinerolo seront équipées à leur tour.
- Pour rinstructionétl’édificationde nos services administratifs, ponts-et-cliâussées et mines, signalons que l’Etat italien a passé avec l’industrie privée de s contrats pour la fourniture du courant nécessaire à l’exploitation de ces lignes.
- En France, il est toujours question de la transformation de nos lignes de banlieue et de ceinture. Sur plusieurs points du territoire plus désignes pour l’adoption de la traction électrique, des essais méthodiquement poursuivis sont suivis d’une application immédiate; mais nos compagnies secondaires de chemins de fer sur route ou à voie étroite ne semblent pas comprendr e encore tout l'intérêt qu’elles auraient à faire les sacrifices d’une transformation à laquelle elles seront acculées. Jîn tous cas, il ne devrait plus se construire de chemins de fer d’intérêt local, de ceux dont les départements subventionnent largement les compagnies exploitantes,sans que la traction électrique fût exigée. Et comme il s'élève partout d’importantes stations centrales productrices de courant à haute tension, qui recueilleront la clientèle d’un ou plusieurs dépar tements, il suffit de prévoir les lignes et le matériel roulant; pour la traction électrique.
- La Société Suisse d’industrie Electrique vient do fixer à 7 % son dividende pour l’exercice 1911. Une somme de 57 569 fr. 75 a été portée aux réserves. Le bilan présente comme particularités :
- ACTH
- Titres en portefeuille..................... 3o 350 i83fr.
- Participations à divers syndicats. ...... 3 g5i 4^i »
- Kl en comptes courants débiteurs........... ao 940 877 »
- PASSIF
- Le capital actions est de.................. ao 000 oooft*.
- Le capital obligations est de............. 3o 000 000 »
- Le montant total des réserves est de. . . . 4 6a3 674 »
- Les dividendeset tantièmes pour 1911 de 1 18G 728 »
- A remarquer que la Société convertit en obligations 4*1/2 % deux séries d’emprunts à 4 % d’en-
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- semble i5 raillions. Le remboursement a été dénoncé pour le icr août 1912, les porteurs ayant eu la faculté d'accepter le remboui*sement au pair en espèces, ou la conversion au pair plus intérêts de leurs titres en obligations de la nouvelle série. Ce nouvel emprunt sera remboursé au plus tard le i01' novembre 1942
- au pair et à 102 % si le remboursement a lieu avant le 3o avril 1918. La caractéristique est l’élévation du taux de l’intérêt qui a du reste incité tous les porteurs à profiter de l'offre qu’on leur faisait.
- D. V.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- TRACTION
- Basses-Pyrénées. — Sont déclarés d'utilité publique les travaux à effectuer pour la substitution delà traction électrique à la traction à vapeur sur le tramway de Bayonne à Biarritz et au lycée de Marrac, ainsi que la modification du tracé de ladite ligne.
- Pyrénées-Orientales. — Dans une de ses dernières séances, le conseil d'administration de la Compagnie du Midi a voté un crédit de 1 800 000 francs pour P achèvement de rélectrilication de la ligne de Perpignan à Ville-franclie-du-ConHent. La Compagnie du Midi a décidé, en outre, la construction rapide d’une nouvelle usine hydro-électrique, près de Fonlpédrouse, utilisant les eaux de l’usine delà Cassague venant des Bouillouses
- Seine-et-Oise. — Le conseil général a voté la construction des lignes de tramways électriques de Limcil-Brévannes ù Bonnenil, de Sèvres à Villc-d’Avray, Marnes et Vaucresson au Chcsnay, de Bry-sur-Marnr à Plessis- T révise.
- Il a voté rétablissement d une ligne de tramway à traction automotrice rattachant à la gare d’Enghien les communes de Deuil, Soisy, Amlilly, Margenry. Montlfgnou et Eaubonnc.
- Brésil. — Le gouvernement de Sao-Paulo a accordé à la Sao-Paulo Railway Compauy, Ltd., la concession de la construction d’une ligne de chemin de fer d’Alibuia à Pîracaia, environ 3i kilomètres.
- Le gouvernement de l’Etat de Minas-Geraes a accordé à la S. Joaod’El Rey Mining Company Ltd, la concession pour construire une ligne entre la mine de Morro Yer-mclho et la station de Raposo.
- Le gouvernement de l’Etat de Sao-Paulo a signé un contrat avec la Compagnie Mogyana pour la construction d’une ligne partant de la station d’Alvarenga, de l'embranchement de Gravinhos, pour aboutir à Serrinha.
- Plusieurs ingénieurs anglais ont étudié le projet d’un nouveau réseau de 1 000 kilomètres environ au Parana.
- ÉCLAIRAGE
- Ain. — La question de l’éclairage électrique de Haute-ville vient d’être définitivement décidée. Les concessionnaires sont MM. Bailly et Brunet-Lecomte, à qui le courant est fourni par la Société l'Union Électrique; une somme de 14 000 francs leur a été votée par le conseil municipal, pour une partie de l'installation du réseau primaire et de l inslallaliou municipale.
- Le conseil municipal de Saiul-Trivier-sur-Moignans a décidé de traiter avec l’Union électrique pour l'éclairage électrique de la commune,
- Aisne. — Le conseil municipal de Chuuny a adopté les conclusions du rapport concernant le projet d’installation de I électricité dans la commune.
- Algérie. — Une enquête a été ouverte à Bougie sur la demande formée par M. E. Dordron, industriel à Sétif, en vue d’obtenir la concession de chutes d’eau sur l’oued Agrioun pour l’établissement d’une usine de calcium et transport d’énergie électrique à Bougie et à Sétif.
- Aveyron* — 11 est question d’installer l’éclairage électrique à Rioupeyroux. MM. Brucl frères seraient nommés concessionnaires.
- Basses-Pyrénées. — La Société hydro-électrique a obtenu de la municipalité de Bayonne la concession de l’éclairage électrique.
- Bouches-du-Rhône. — Une enquête a été ouverte à Miniet sur le projet de concession d’une distribution électrique qui a été déposé récemment à la mairie.
- Charente-Inférieure. — Une enquête est ouverte à Gemonzac sur le projet de distribution d’énergie électrique qui doit être installée dans cette commune.
- Corrèze, — Le conseil général a approuvé le projet d’installation de l’éclairage électrique à la préfecture de Tulle.
- Creuse. — Il est question d’établir l'éclairage élec-
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- LÀ LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XVIII (2« Série). — N« 20.
- trique à Saint-Vaury. C’est M. Bertrand qui serait nommé coneessionnaire.
- Drôme. — L’administration vient de mettre à l'en-qu ète un projet de la Société des grands travaux de Marseille pour la création d’un barrage sur l’Isère et d'une usine hydro-électrique. Les travaux de iiremier établissement sont évalués à io millions de francs environ.
- Gaiid. — Le maire de Saint-Martin-de-Vuldague est chargé de traiter avec la Société d’éclairage électrique d’Alais pour faire aboutir le projet d’installation de la lumière électrique dans celte commune.
- Geiis. — Le maire de Saint-Puy a été chargé de dresser et de signer le cahier des charges pour l’éclairage électrique.
- Haute-Loire. — L'ingénieur de l’usine électrique de Lempdes vient de faire une proposition pour fournir l'éclairage électrique de la commune.
- Haute-Savoie. — Le conseil municipal de Kuniilly a nommé une commission chargée d’entrer en pourparlers avec la Société Savoisienue de distribution d’énergie électrique.
- Haute-Vienne. — Le conseil municipal de CluUcau-neuf-la-Forèt a accordé à la Compagnie des chemins de fer départementaux de la Haute-Vienne la permission de voirie lui permettant de distribuer l'éclairage et la force motrice dans la commune.
- Hérault. — Le conseil municipal de Montpellier a conclu un traité de 4o ans avec la Compagnie d’électricité de Montpellier pour la distribution de l’énergie électrique.
- Loire, — Le conseil municipal de Roanne a approuvé le projet de convention et le cahier des charges pour la concession de la distribution d’énergie électrique avec la Société Energie Electrique.
- Loiret. — Par arrêté du préfet du Loiret une enquête est ouverte à la mairie d’Olivel sur une demande de Concession de distribution publique de l’énergie électrique présentée par MM. Ch. Lefebvre et C'°, pour tous usages avec monopole pour l’éclairage privé.
- Loir-et-Cher. — M. Ch. Lefebvre, administrateur délégué de l’Electrique du Loir-et-Cher, a fait à la ville de Blois des propositions d’éclairage public et particulier. Le conseil municipal va être appelé à donner sou avis sur celte demande.
- Lot-et-Garonne. — Le conseil municipal de Lapa-rade a remis à plus tard la discussion du projet d’infetal-vlation de l’électricité dans la commune.
- Il est question d’installer l'éclairage électrique dans la commune de Mailhan»
- Marne. — Les maires d'Épernay et de Chàlons viennent de donner avis de la mise à l'enquête du projet présenté par la Société anonyme des Usines à gaz du Nord et de l’Est qui sollicite la concession de la distribution de l’énergie électrique pour tous usages dans 34 communes de la vallée de la Marne.
- Le conseil municipal d’Ambonnay a émis un avis favorable à l'installation d’un réseau de distribution d’énergie électrique par la Société anonyme des usines à gaz. du Nord et de l’Est.
- Une enquête est ouverte à Cumière sur le projet d’installation do la lumière électrique par la Société du gaz et d’électricité.
- Une enquête est ouverte à Aigny-sur-Marne sur le projet d'installation de l’éclairage électrique dans la commune.
- Le conseil municipal d'Anglure a autorisé le maire à signer le cahier des charges présenté par M. Fréquelin, électricien à Romilly-sur-Seinc, en vue d’obtenir la concession pour l’établissement d’un secteur d’énergie électrique à Anglurc.
- Morbihan. — La Société Les.Exploitations Electriques va installer une usine électrique près du viaduc de Soorlf qui distribuera l’électricité dans certains quartiers de Lorient et dans les villes environnantes.
- Nord. — Une enquête a été ouverte à Bousbecque sur la demande d’une concession de distribution d’énergie électrique formulée par l’Energie Electrique du Nord.
- Oise. — On annonce qu’une usine électrique va être établie à Méru. Elle fournira de l’énergie d’abord à Méru, puis, dans la banlieue, de l’énergie et de l’éclairage.
- L’usine doit être prête à rouler dans un délai de six mois à dater de la constitution de la société, formalité qui suivra immédiatement le dépôt du quart du capital souscrit (200 ooo francs).
- La durée de la concession sera de 40 ans.
- Puy-de-Dôme. — L’éclairage électrique va être établi sous peu dans la commune d’Egliseneuve d’Entraigues, MM. Constantin et Parbat sont les concessionnaires.
- Savoie. — Le conseil général de la Savoie, après une longue discussion, a adopté le principe de la construction d’une ligne électrique de tramways qui partirait de Chapareillan pour se continuer jusqu’au Bourget-du-Lac. assurant ainsi la correspondance directe entre cette dernière localité et Grenoble.
- Le conseil général de la Savoie se mettra d'accord avec celui du département de l’Isère au sujet du parcours
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
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- que le tramway devra effectuer sur ce dernier département.
- Seine-Ineékieure. — Il est question d’installer la lumière électrique à Graville-Saint-IIonorinc. Un projet de traité avec M. Gustave Thuillier, d’Amiens, est en préparation.
- Seine-ex-Mahne. — Le conseil municipal de Chelles a approuvé l’avenant modifiant le traité avec la Compagnie du gaz, aux termes duquel cette Société sera tenue de fournir, dans le délai d’un an, la force motrice et l’éclairage électrique à la commune.
- Le conseil municipal de Coulommiers a approuvé un avant-projet du syndicat d'études de la Société d’électricité de la vallée de la Marne : deux centres d’énergie seront créés, l’un à Coulommiers pour l’éclairage, l'autre à Lagny pour la force motrice. Les deux usines reliées entre elles'pourront, par l'emploi de transformateurs, se prêter utilement secours en cas d’interruption de marche. Les travaux seront commencés dans le délai de trois mois à partir de l’approbation des projets.
- La Compagnie électrique de Meaux, après entente avec la Compagnie du gaz d’Esbly, vient d obtenir la concession de l’éclairage par l’électricité des communes de la vallée de Morin. Sous peu Esbly, Montry, Con-chcs, Condé-Sainte-Libiaire, Bouligny (Somme),Couilly-Saint-Germain, Saint-Fiacre, Villiërs-Monlbarbin, Crécy et La Chapelle-sur-Crécy pourront s’éclairera l’électricité.
- Seine-et-Oise. —- La municipalité de Beaumonl-sur-Oise a définitivement ratifié le traité autorisant la Compagnie l’Urbaine électrique à installer l’éclairage électrique à Beaumont.
- Le conseil municipal de la Croix-au-Bailly a accordé, en principe, la concession de distribution de l’électricité à la Société électrique de Picardie.
- Tarn. — Le conseil municipal de Senouillac a décidé d’accorder la concession de l’éclairage électrique à la Société gaz et électricité de Gaillac.
- Vaucluse. — Le conseil municipal de Montfavet-Avi-gnon a approuvé le projet intervenu entre la ville et la Société Avignonnaise d’Electricité pour l’éclairage électrique de Montfavet.
- Vienne. — Le conseil municipal de Chàlellerault a autorisé le maire à signer avec la Société le Centre Electrique l’acte portant concession de la construction et de l’exploitation d’un réseau de distribution publique d’énergie électrique dans la ville de Ghâtellerault ainsi
- que le cahier des charges et convention annexée de ladite concession.
- Vosges. — Le conseil municipal de Charmes a voté la concession du gaz à la Compagnie Lorraine d’Electricité et a ratifié la vente, par la Société Dazey-Thié-baut, de la concession d’éclairage à l’électricité à la même compagnie.
- TÉLÉPHONIE .
- Oise. — Avis favorable est donné au projet d’extension du réseau téléphonique départemental présenté par l’administration des P. T. T. De nouveaux circuits seront construits pour faciliter les relations téléphoniques avec Paris et les départements voisins.
- Un crédit de io ooo francs est voté pour transformation de 20 bureaux téléphoniques eu postes centraux.
- Orne. — Sont approuvés les projets d'établissement d'un circuit téléphonique Argcnlan-Caéu et d’un troisième circuit Orne-Paris.
- Pïrénées-'Orienïales. — Le conseil général a voté l’avauce nécessaire à l’établissement de postes centraux téléphoniques dans toutes les communes qui ne possèdent qu’une cabine publique.
- Rhône. — Le conseil général a voté la participation du département à la création de nouveaux réseaux téléphoniques : Saint-Georges de Reneins et Villcfranche ; deuxième circuit Lyon-Reims direct; deuxième circuit Lyon-Aix-les-Bains ; Lyon-Colle et L^on-Marseille; création d’un bureau téléphonique àMaruaud et de quatre réseaux téléphoniques locaux à Claveisolles, Pollicrnoy, Saint-Martin-en-Haul, Vaulx-en-Velin.
- Saône-et-Loire. — La Chambre de commerce de Chalon-sur-Saône est autorisée à avancer à l’Etat une somme de 2g3 ooo francs; en vue de l’établissement d’un circuit téléphonique Chalon-sur-Saône-Paris.
- La Chambre de commerce de Chalon-sur-Saône est autorisée à avancer à l'Etat une somme de io io3 francs, en vue de l’établissement, d’une part, d’un réseau téléphonique à Saint-Didier-sur Arroux et d’une ligne avec la Comelle ; et, d’autre part, d’un réseau à Mont-Saint-Vincent et d’une ligne avec Montceau-les-Mines.
- Vienne. — Est décidée la construction d’un quatrième circuit téléphonique départemental.
- Le conseil général a accepté de prendre à sa charge les frais de premier établissement du téléphone dans les parquets, les commissariats de police et les brigades de gendarmerie. ~ '
- Un emprunt de i4 ooo francs est voté pour doubler le circuit téléphonique Poitiers-Chàlelleraull.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XVIII (2' Série). *- N” 20.
- PUBLICATIONS COMMERCIALES
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- "Fils et câbles électriques. Matières isolantes. Appareils de mesures k cadre mobile courant continu.
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- Bulletin, avril 191a. — Traction par'courant continu à 1 200 volts.*
- SOCIÉTÉS
- ADJUDICATIONS
- JRA^UE ..... • -
- Le 15 juin, à 3 heures, au sous-secrétariat des. [Postes et Télégraphes, io3, rue de Grenelle, k Paris, fourniture de matériel de piles au manganèse sans vase poreux (7 lots).
- Le Ier juillet, au sous-scerclariat des Postes et Télégraphes, io3, rue de Grenélle à Paris, fourniture d’un tableau multiple destiné au bureau"'téléphonique central de Tours. Demandes d’admission avant lé i5 juin.
- Le 2 juillet, à la sous-inlendànce militaire, h Briançon, installation d'un éclairage cl d’un transport de force électrique à la nouvelle manutention militaire de Briançon. Demandes d’admission avant le 21 juin. Renseignements au sous-intendant militaire à Briançon, ou k l’ingénieur du service de l'intendance, 6, boulevard des Invalides, Paris.
- BELGIQUE
- Le 5 juin, k 11 heures, à la Société nationale des chemins de fer vicinaux, k Bruxelles : i° construction des lignes aériennes électriques de la ligne vicinale de
- Compagnie Française pour T Exploitation des Procédés Thomson-Houston . Comparaison des recettes des exploitations du icr janvier au 3o avril 1911-1912.
- DESIGNATION
- DES
- RÉSEAUX
- Compagnie générale Parisiennedc tramways. Compagnie des chemins de fer Nogenlnis.. .. Compagnie française des tramways électriques et omnibus de Bordeaux..........
- Compagnie des tramways de Nice et du Littoral.
- Compagnie des tramways de Rouen.........
- Société des tramways d’Amiens.......
- Société Vcrsaillaise de tramways électriques. Société des tramways algériens..........
- RECETTES RECETTES
- nu mois v'< WRIL DU Il‘r JAîSVIER AU 3o AVRIL (4e MOIS)
- augmen talion augmen lotion
- iyi i iyi2 en 1911 1912 en 1912
- *9^ totale %
- 8/|3 là4,80 8S9o30,4à 4a 881,0a 3 i3i 585,o5 3 45o 247,55 318662,50 10,17
- 343 o85,6o 358 285,85 I 5 20“ ,2.5 1 166 080,So 1 288 587,10 121 900,30 10,44
- 8 ,55
- 408435,o5 480 126,95 11 691,90 î 783 270,60 1 935 892,20 152621,60
- 407 870,23 •a 58 786 449276,05 203994,80 66914,90 8 594,18 5 208,85 1 721,25 1 842 4j 6,21 940 426,55 261 023,2 5 1 88a 754,93 1 008 657,3o 267 3o3,i5 40339,72 68 a3o,75 6279,90 2,18 7 ,a5 2 ,40
- 68 036,15 53908,36
- 54 o3a,o5 123 ,75 182 066,80 196 855,65 14788,85 8,12
- 120712,25 132042,40 11 33o ,i5 466 635,45 522 532,o5 55896,60 ,9?
- CONSTITUTIONS
- Force et Lumière des Aravis et du l/ai d'Ariy. — Durée : 99 ans. — Capital : 200 000 francs. — Siège social : 38, quai des Allobroges, Albertville (Savoie).
- CONVOCATIONS
- Société Nord-Lumière, — Le 24 mai, 5g, rue des Dames. Paris.
- Bruxelles k llaecht; 20 pose dos câbles électriques souterrains pour l’alimentation des lignes vicinales du groupe dcNamur. Soumissions recommandées le 4 juin.
- Le 12 juin, k 11 heures, k la Société nationale des chemins de fer vicinaux, à Bruxelles, construction de la ligne électrique aérienne de la section « La Roue » à « Zuen » de la ligne vicinale de Bruxelles à Hal. Soumissions recommandées, le 11 juin.
- PARIS. — IMPRIMERIE LEVÉ, 17, RUE CASSETTE.
- Le Gérant : J.-B. Nouet
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- Trente-quatrième année.
- SAMEDI 25 MAI 1812. Tome XVIII (2* série). - N* 21
- La
- Lumière Électrique
- Précédemment
- _ + *
- L'Eclairage Electrique
- REVUE HEBDOMADAIRE DES APPLICATIONS DE L’ELECTRICITE
- %
- La reproduction des articles de La Lumière Électrique est interdite.
- SOMMAIRE!
- EDITOHIAL, p. — F. Marguurre. Etablissement hydro-électrique de Rjukanfos (Suite et Fin), p. 227.
- Extraits des publications périodiques. — Théories et Généralités. Sur la dissolution du cuivre dans l’eau, J. Pionchon, p. 234- — Distribution des lignes isodynamiques entre les pôles d’un électro-aimant et anomalies du phénomène de Zeeman, M.‘Corbino, p. 234. —Arcs et lampes électriques et phùlométrie. La réduction de la consommation de charbons des lampes à arc pour l’éclairage public, W. Viewecek, p. 238. — Traction.
- L’éclairage des trains sur les chemins de fer à courant continu haute tension, P. Amsler, p. 23g.-Applications
- mécaniques. Batteries-tampons pour appareils de levage, ascenseurs électriques et services intermittents, E, Ketzler, p. 241. —Variétés. L’électricité A l’exposition universelle de Garid en 1913, p. 242. — Bibliographie, p. 243. — Chronique industrielle et financière. — Notes industrielles. Régulateurs d’usine et de feeders, p. 244- — Etudes économiques, p. 252. — Renseignements commerciaux, p. 255. — Adjudications, p. 256.
- ÉDITORIAL
- La dernière partie, aujourd’hui publiée, de la description de Yinslallalion hydroélectrique de Rjukanfos est loin d’être la moins intéressante.
- M. F. Marguerrey fait connaître en détail les difficultés qu’on a eu à résoudre pour poser une ligne de transmission, partie en aluminium, partie en cuivre, sur un terrain accidenté, dans un climat très rude, et avec des intensités de courant exceptionnellement lortes.
- Ces difficultés durent, plus d’une fois, être résolues par des moyens inaccoutumés. Par exemple, aux traversés de routes, ce ne fut pas la ligne, mais bien la route qu’on isola en la recouvrant d'une sorte de treillis métal-
- lique. Les actions mécaniques dues aux courants circulant dans des conducteurs voisins se sont trouvées beaucoup plus fortes que le calcul ne le faisait prévoir : ceci en raison de phénomènes de résonance qu’il a fallu supprimer. Enfin la neige est, sous le climat norvégien, une incommodité de premier ordre : les manchons neigeux qui pèsent sur les conducteurs ont parfois jusqu’à 35 centimètres d’épaisseur, et alors, si toute cette charge vient à tomber d’un seul coup, le conducteur délesté se détend jusqu’à venir frapper les conducteurs voisins. On doit donc recourir au chaufîagefpar court-circuit pour fondre1 la neige. Et ce n’est pas tout: les conducteurs chargés de neige prennent sou-
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XVIII {2* Séria). H» 21.
- vent un mouvement oscillatoire très persistant, dont la cause est encore assez mystérieuse, et qui vient augmenter la fatigue des -ligatures et des joints.
- Au total, M. F. Marguerre conclut que lorsqu’il s’agit de transporter de grandes puissances en vue d’alimenter une usine pour laquelle toute interruption de service est un désastre, il convient de se demander très sérieusement s’il n’y a pas lieu de s'affranchir de toutes les causes d’insécurité de la ligne en la supprimant purement et simplement: on construit alors la fabrique tout près de l’usine de force, quitte à installer un chemin de fer spécial pour le transport des produits, Cette conclusion est singulièrement intéressante à noter, sous une plume aussi autorisée.
- Il n’en reste pas moins que le transport de force de Rjukanfos est une œuvre absolument remarquable, qui lait le plus grand honneur à ceux qui l’ont conçue et exécutée, et nous tenons à remercier M. F. Marguerre de nous en avoir donné cette belle description.
- Parmi les études d’ordre général publiées en ces derniers temps nous avons retenu un important mémoire de M. M. Corbino, pro-lesseur à l’Université de Rome, sur la distri-bulion des lignes isodynamiques entre les pôles d'un aimant.
- Les procédés connus pour étudier cette distribution ne permettent que la détermination d’une valeur moyenne dans une surface relativement étendue. Zeeman a indiqué d’autre part une méthode ingénieuse, mais d’application limitée. Sur la détermi-
- nation de la valeur effective du champ en chaque point, on sait donc fort peu de chose.
- A l’aide d’une nouvelle méthode d’investigation très ingénieuse, l’auteur a étudié la répartition du champ entre les masses polaires d’un aimant et a rendu compte de certaines anomalies observées dans le phénomène de Zeeman.
- M. W. Vieweger expose une méthode.qui permet d’utiliser les restes non brûlés des charbons de lampes à arc. Cette méthode résulte de l’observation des graphiques d’usure des charbons, en cherchant pendant combien de nuits consécutives la meme paire de charbons peut brûler sans être remplacée dans la même lampe.
- Véclairage des chemins de fer à courant continu haute tension peut être assuré selon la méthode indiquée par M. P. Ainsler, à l’aide d’un groupe composé d’un moteur à deux collecteurs et à deux enroulements induits en série branchés sur la haute tension, et d’une génératrice à basse tension.
- Les batteries tampons qui doivent actionner des ascenseurs, appareils de levage, et en général fournir un service à brusques intermittences, en même tempsqu’elles alimentent des lampes, doivent être montées avec des précautions spéciales pour que les à-coups du premier service ne se répercutent pas d’une manière trop fâcheuse sur le second.
- Le montage que préconise M. E. Ketzler a précisément pour but de satisfaire à ce desideratum.
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- ÉTABLISSEMENT HYDRO-ÉLECTRIQUE DE RJUKANFOS [Suite et fin)<‘>
- LIGNE DE TRANSMISSION
- D. — Isolateurs et tiges.
- Les conditions spéciales de cette installation rendaient de prime abord l’emploi de types normaux impossible; non seulement les tiges avaient des diamètres inusités, mais les rainures devaient être élargies et, tant pour celles-ci que pour la formation des cloches, il fallait tenir compte des angles rela-
- il est essayé électriquement à 70 000 volts et garanti mécaniquement pour 2 000 kilogrammes mais résiste à un effort beaucoup plus grand. Le trou pour la tige n’a pas moins de 43 millimètres de diamètre et l’isolateur pèse 2,4 kilogrammes; son prix est de 1,90 couronnes en couleur brune (environ 2 fr. 65). Les liges sont en acier doux et épanouies à la base de façon à pouvoir être fixées à plat aux traverses au moyen de
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- Fig. 38. — Chaîne pour isolateurs aux angles de la ligne.
- tivement aigus qui se trouvent dans le plan vertical. Au point de vue électrique, par contre, il n’y avait aucune difficulté avec 10 000 volts. On fit donc fabriquer un certain nombre de types spéciaux qui furent essayés électriquement et mécaniquement, et également par échauffement et refroidissement brusque. Le type visible sur les figures 33 et 38, fabriqué par la maison Rosenthal, Selb, en Bavière, fut définitivement choisi; (*)
- (*) Lumière Electrique, 4. n et 18 mai 191a.
- quatre boulons ; leur prix de revient avec boulons est le doublé de celui des isolateurs.
- Les isolateurs sont fixés sur lés tiges au moyen de chanvre trempé d’huile, —excepté pour les supports fixes, où l’on préféra l’emploi du ciment afin d’éviter que les isolateurs ne se mettent de travers sur leurs tiges. La fixation au moyen de ciment est d’ailleurs excellente, si la qualité du ciment convient et si l’on a soin de le diluer suffisamment. Ce travail coûta, pour les isolateurs fixés au chan-
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- vre, 0,72 couronne (1 franc) et pour ceux au ciment 0,97 couronne (1 fr. 34) par pièce.
- Pour les supports intermédiaires un isolateur suffisait mécaniquement; mais pour les points fixes un plus grand nombre était indispensable. On prit quatre isolateurs en série pour tous les points, quoiqu’ils ne soient nécessaires qu’aux points où la ligne forme en même temps un angle. La répartition de l’effort sur les différents isolateurs se fait par la construction représentée par la figure 38 et compréhensible sans autre explication. Toutes les ferrures en sont fortement galvanisées. Chaque chaîne, complète et montée telle qu’elle est représentée, coûte environ 2.5 couronnes (35 francs).
- E. —Joints, ligatures et fixation des câbles.
- Les conducteurs en cuivre furent livrés en une seule pièce de 1 65o mètres de long, pour éviter toute espèce de joints. Les ligatures qui les fixent aux isolateurs sont normales et faites au moyen de fil étamé de 4 millimètres carrés, qui pourtant ne repose pas directement sur le conducteur, celui-ci étant protégé encore par une tôle en cuivre
- Fig. 3g. — Joint (l’aluminium.
- de 1 millimètre d’épaisseur et de 4°o à 600 millimètres de long. Gomme on l’a déjà reconnu par la figure 36, les câbles sont,
- aux points de fixation, serrés par des mâchoires en fer forgé avec fourrure de cuivre, qui se rattachent à la chaîne d’isolateurs et peuvent être réglés au moyen de vis.
- Les câbles en aluminium ne pouvaient se livrer en tronçons plus longs que 800 à 900 mètres. Les joints furent exécutés au moyen d’un manchon Mac Intire ayant 2,5 millimètres d’épaisseur, long d’un mètre environ et tordu quatre fois. Ce joint est très facile à exécuter, même pour cette grande section (voir fig. 3g), et deux ouvriers exercés parviennentfacilement, avecde bons outils, à faire deux joints par heure. Quelques essais montrèrent que le joint a une résistance égale à environ 85 % de celle du câble.
- Les ligatures pour les câbles en aluminium furent exécutées de la même façon que pour le cuivre, mais au moyen de fil d’aluminium doux de 5 millimètres. La ligature recommandée par R.-D. Mershon (’) et employée en Amérique, fut également essayée, mais sa résistance à la traction trouvée trop petite pour des supports élastiques. 11 faut pourtant l’econnaître qu'on constata, pendant le montage, que le poids seul des conducteurs qui se déforment etfrollent sur les isolateurs suffisait complètement à tenirlesupportdans desconditions normales. O11 plaça également des tôles en aluminium de i,5 millimètre et longues de 600 millimètres autour du câble. Ces tôles, plus importantes ici que pour le cuivre, ne servent pas seulement à protéger le conducteur contre le frottement sur l’isolateur elles brûlures en cas de rupture de l’isolateur, mais elles permettent également au câble de glisser un peu dans la ligature, ce qui ne serait pas le cas avec une fixation directe. Dans ce cas, il faudrait que, en cas de rupture d'un câble, ou bien les ligatures les plus rappi’ochées se brisent, ou les supports voisins se déforment, ce qui pourrait les endommager.
- La fixation des câbles en aluminium aux points fixes fut assez difficile, car ce métal,
- (') Transactions of the American Institute of Electrical Engineers, 1908.
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- avec sa surface lisse, relativement petite avec cette grande section, avait toujours tendance à glisser, et une série de différentes constructions dut de nouveau être abandonnée. On en arriva à la fin à replier le câble sur lui-même autour d’une pièce spéciale qui sert en même temps à attacher et à serrer le câble double dans une paire de mâchoires, dans laquelle une pression relativement faible suffisait, puisque l’effort par câble est considérablement réduit. La ligne
- passée pour 3oo millimètres carrés de cuivre et de grandes portées.
- F. — Protection contre les surtensions.
- Les parafoudres au bout de la ligne ont élé déjà mentionnés dans le chapitre précédent. Pour protéger en outre chaque isolateur contre l’effet destructeur d’un arc s’amorçant à la tige de l’isolateur, on a fixé à chaque tige une tôle qui se rapproche plus du conducteur qu’aucune autre partie métal-
- Dispositif protecteur au croisement de lu ligue et do la roule.
- i- ig. /,o. —
- est encore munie de différentes armatures spéciales, par exemple le joint entre le cuivre et l’aluminium, etc., dont la description nous mènerait trop loin.
- Une remarque générale pourtant s’impose : plus la section d’un conducteur augmente, plus sa surface diminue relativement, et par conséquent,pour les ligatures aux isolateurs, dont l’effet repose sur la friction', il y aura une limite à laquelle il faudra passer des ligatures ordinaires à des attaches spéciales fixées aux isolateurs ; cette limite n’était pas encore atteinte pour de l’aluminium à 3oo millimètres carrés, mais serait sans doute dé-
- lique, de sorte qu’une gurtension doit se décharger ici sans endommager l’isolateur (voir fig. 33).
- Les tôles sont placées sur le côté le plus éloigné de l’usine, pour que l’arc soit entraîné par l’effet électrodynamique loin de l’isolateur ; la distance entre les tôles et le câble est trop petite pour tenter les oiseaux de s’y poser. Des fils de terre spéciaux au-dessus de la ligne ne furent pas placés, les orages étant relativement rares.
- G. — Dispositifs de sécurité.
- Chaque rangée de supports est mise à la
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- terre par un câble en cuivre de 70 millimètres carrés de section, raccordé à une grande plaque d’un mètre carré ; on put facilement trouver de bonnes terres à proximité des supports. A trois endroits la ligne croise la route qu’il fallait donc protéger. Vu la largeur inaccoutumée delà ligne électrique et les grandes portées, on renversa le principe ordinaire d’entourer les conducteurs de dispositifs protecteurs, elon recouvrit le chemin d’une espèce de tunnel métallique. L’exécution en est visible sur la figure 4o. Les supports en bois sont montés sur des socles en béton, auxquels ils sont reliés au moyen de fers en U plongés dans le béton et vissés au bois, de sorte que le remplacement est aisé. Deux supports correspondants forment au moyen d’un fer en U une espèce de portique qui supporte le treillis métallique. Un câble en fer relie les supports entre eux et à la terre, et deux autres câbles au-dessus et à côté du premier sont destinés à recevoir le premier choc d’un conducteur tombant, auquel le treillis métallique seul ne pourrait résister, et en même temps à l’empêcher de trop se rapprocher de la route.
- II. — Montage.
- Un montage de cette envergure, avec les conditions difficiles du terrain et toutes les particularités qu’il comporte, demandait des mesures spéciales. On commença par établir un chemin carrossable avec des montées appropriées le long d’une partie de la ligne, surtout pour le transport des supports et des matériaux de fondation; dans les conditions spéciales de celte installation, ce chemin permet des économies. Les travaux de fondation ne présentèrent rien de particulier, pas plus que le montage des supports, si l’on fait abstraction du fait que le terrain entrecoupé ne permettait pas de réunir les pièces avant l’élevage, de sorte que le rivetage dut se faire sur les pièces déjà dressées, ce qui était assez coûteux.
- Le placement des isolateurs n’eut lieu
- qu’après le montage complet du support. La fixation des isolateurs sur les tiges fut faite dans un atelier, où les gens acquirent vite une grande habitude pour ce travail et où chaque isolateur fut contrôlé avant l’üsage. Surtout la cimentation avec un ciment assez dilué fut faite avec la plus grande précaution. Après la fixation, les isolateurs furent transportés sur des voitures appropriées, sans autre emballage, jusqu’aux supports où deux hommes, l’un en haut, l’autre en bas, procédaient au montage et en plaçaient environ 3o par joui*. Pour les supports d’ancrage (*), on transporta les chaînes réunissant les isolateurs en pièces séparées jusqu’à l’endroit du montage, où l’assemblage se fit parterre, après quoi on monta ces chaînes sur les isolateurs et on les ajusta. Ce travail demandait également deux hommes qui montaient i5 constructions par jour.
- Le déroulement des câbles fut la partie la plus délicate du montage et dut être exécuté de tout autre façon pour le cuivre que pour l’aluminium, non seulement à cause des différentes qualités des matériaux, mais aussi à cause du terrain; car, comme l’indique la figure 3ô, la partie en cuivre a les plus grandes portées et le terrain le plus accidenté. Malgré cette forme irrégulière on observera que la direction générale à partir de l’usine est descendante; c’est pourquoi les tambours furent placés en haut et dévidés vers le bas. A cet effet, ils furent placés dans des chevalets et munis de freins solides eu égard au grand poids des 1 65o mètres de câble de i5o millimètres carrés. Pour éviter de faire glisser le cuivre sur le terrain pierreux ou sur les isolateurs, on fixa de fortes poulies en bois aux traverses des supports. Il était évidemment difficile de se faire une idée nette de la force nécessaire pour étirer les câbles, mais on avait prévu un effort assez considérable à cause de la partie horizontale et à cause des grandes flèches qui nécessairement se formeraient; c’est pourquoi on
- (') Appelés aussi supports d’arrêt sur les ligures.
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- plaça un treuil actionné électriquement au bout de la partie en cuivre. On trouva pourtant bientôt qu’il était avantageux d’en ajouter un second à mi-chemin (au support n° 5). Malgré cela, on se heurta à de grandes dilli-cultés au commencement. Les câbles avaient tendance à s’ouvrir dès que l’effort pour le tirage devenait trop fort, et le câble en acier servant au tirage avait la même tendance; il était très diflicile de régler le frein au départ du câble, car l’effort pour le tirage était très grand ; le joint entre le câble d’acier et le conducteur en cuivre s’accrochait facilement aux poulies, etc. Pour faciliter le travail, on plaça un téléphone le long de la ligne et on arrangea un système de signaux optiques et acoustiques au moyen de drapeaux et de sirènes.
- Ap rès quelque temps d’exercice, on parvint à placer deux conducteurs par jour (33oo mètres) avec une équipe de 18 hommes, de sorte qu’on obtint 180 mètres de câble tiré par journée de travail et par homme. Ceci est pourtant le maximum, tandis que la moyenne ne dépassa pas i3o mètres par journée. Si l’on y ajoute encore le temps nécessaire aux préparatifs de toutes sortes mentionnés plus haut, cette moyenne se réduit à 85 mètres. Mais il est juste de mentionner que ce travail dut se faire dans la saison la plus mauvaise, où les journées sont très courtes (environ 6o % furent placés en novembre el décembre).
- Le serrage des câbles et l’ajustage des flèches fut d’abord fait à l’aide de moufles, mais on s’aperçut bientôt qu’un treuil électrique présentait encore ici des avantages. Cet ajustage fut également un travail assez délicat, car il était impossible d’y procéder sur plusieurs parties à la fois, la friction des gros câbles sur les isolateurs étant tellement grande que l’effort de traction était très inégal sur différentes portées. On plaça donc des hommes sur chaque support pour égaliser les flèches et le réglage définitif et exact eut lieu avec de petits palans. L’exécution des ancrages, ligatures, etc., fut, par contre
- faite d’après lès méthodes drdinaires. Tous les travaux depuis le tirage jusqu’à la fin du montage furent exécutés à raison de 90 mètres de câble par journée de travail, de nouveau en hiver. Si l’on prend le tout, depuis l’arrivée du métal jusqu’à la terminaison du montage, on arrive à une moyenne de 43 mètres par journée de travail et par homme, sans frais généraux, résultat qui s’explique par le poids des conducteurs, les difficultés du terrain et du climat.
- Pour la ligne en aluminium, on commença environ un mois plus tard que pour le cuivre. Le terrain descend également vers la fabrique, ce qui détermina le sens de travail, mais cette pente était, partiellement du moins, très faible. On observa bientôt que le tirage de l’aluminium, malgré ses 3oo millimètres carrés, se faisait beaucoup plus facilement que pour le cuivre et la différence était plus grande qu’on ne l’avait attendu a priori à raison du terrain plus régulier, des portées moindres et de la diminution du poids. On atteignit immédiatement sans moyens mécaniques i5o mètres par journée et on arriva, avec des équipes exercées et au printemps, à 260 mètres, malgré les précautions que requiert ce métal. De même que pour le cuivre on fixa des poulies en bois sur les traverses, mais on ne put éviter que le câble ne vînt à traîner par terre à certains endroits; on y plaça des gens qui portaient les conducteurs, et à d’autres endroits, on érigea des chevalets en-bois sur lesquels le métal ne pouvait s’endommager.
- Pour le réglage, on se servit de nouveau des treuils électriques, libres depuis la terminaison de la ligne en cuivre et ce travail ne fit pas de difficultés ; il en fut de môme pour les ligatures, qu’un homme fixait à raison de 20 par jour. Une partie de ce dernier travail fut faiteauprintemps,oùla neige couvrait encore le sol, mais où les journées étaient longues ; tandis qu’en hiver, on atteignit 170 mètres, on arriva au printemps à 280 mètres. En moyenne générale, on en vint pour tout le montage à 80 mètres en hiver, i3o mètres au printemps
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- par journée. A ces frais de travail viennent évidemment s’ajouter ceux de matériel, ingénieurs, etc.
- Les frais se répartissent approximativement comme suit sur les différentes parties :
- 1) Métal, isolateurs, ferrures, rendues sur place, 60 % ;
- 2) Supports et fondations, 25 % ;
- 3) Montage complet, matériel compris, 7 % î
- 4) Dispositifs de sécurité, 2 % ;
- 5) Travaux préparatoires, changements aux routes,essais, etc., 6 %.
- cuit donna uné valeur de' 12 à 14 % supérieure à celle calculée par la résistance. En déterminant la résistance avant et après le passage du courant, on trouve en procédant le plus vite possible une élévation de température de 6°, mais, d’après un essai de refroidissement exécuté sur un tronçon de câble, il faut admettre, avec une densité de trois ampères par millimètre carré, une élévation de température d’environ 2e0; ceci explique donc déjà 8 % de différence, et le l’este s’explique par un peu de skin-effet et par des courants de Foucault dans les gar-
- Fig. 41. — Vue (l’une partie de la ligne de transmission.
- Les frais d’achat du terrain ne sont pas compris dans cette énumération.
- Essais et résultats.
- La ligne de transport de force fut terminée dans l’été 1911 et essayée de suite à 3o 000 volts sans qu’aucun isolateur ne fût endommagé. Les mesures de là tension induite élec-trodynamiquement sont déjà mentionnées, et il serait trop long d’énumérer les mesures faitesrelativement àl’induction statique; nous nous contenterons de citer ce fait qu’on peut mesurer des tensions de plusieurs milliers de volts dans des lignes ouvertes. La mesure des pertes en mettant la ligne en court-cir-
- nitures, tiges d’isolateurs, etc.; dans tous les cas, il est utile de se rappeler ce fait quand il s’agit de transmissions de gros ampérages.
- La constatation suivante peut aussi présenter quelque intérêt : quoique la valeur maxima des forces mécaniques qui peuvent se produire entre conducteurs (donnés en kilogrammes par mètre par la formule :
- où i est le courant en ampères, et r la distance d'axe en axe en mètres) ne soit que de quelques grammes par mètre et n’ait donc
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- pas autrement été considérée, elle fui pourtant suffisante pour provoquer des oscillations des lignes ne marchant pas en parallèle, mais presque en synchronisme, oscillations qui s’amplifièrent tellement par effet de résonance, que les lignes vinrent à se toucher, ce qui provoqua un court-circuit; celui-ci resta d’ailleurs sans autre suite, car l’arc voyagea si vite le long de la ligne qu'on ne put môme trouver de brûlures. Après cet incident on eut soin de tenir les conduites voisines ou bien en synchronisme ou en marche avec au moins une période de différence par seconde pour empêcher la résonance de se produire. A part cela la ligne n’a pas donné lieu au moindre accident depuis la mise en marche.
- Au point de vue mécanique, la ligne a été soumise à de grandes charges par le vent et la neige. Cette dernière ne reste collée en quantité appréciable que sur les lignes hors -service; les conducteurs sous tension se recouvrent d’un peu dé givré, tandis que ceux qui sont en charge sont tout à fait libres. La couche de neige qui se dépose sur les lignes hors service atteint normalement 6 à 8 centimètres; mais exceptionnellement ona observé des cylindres de neige de af> à 3a centimètres d’épaisseur. Si une telle charge de neige tombe en une fois de toute une portée, et c’est ce qui se produit généralement, le conducteur se relève si rapidement qu’il vient toucher celui qui est au-dessus. Si donc, comme dans le cas présent, on est plus ou moins obligé de placer les conducteurs l’un au dessus de l’autre, il faut avoir soin, dans des conditions climatériques comme en Norvège, de faire, le cas échéant, disparaître d’abord une partie de la neige, par exemple en chauffant la ligne en court-circuit.
- On ^observa aussi un phénomène curieux sur les conducteurs recouverts de neige. Ce phénomène, observé également sur des fils téléphoniques, consiste en ce que les conducteurs, sans cause apparente, prennent des mouvements ondulatoires dans le plan ver-
- tical, qui durent des heurês et des jours entiers sans faire tomber la neige malgré la rapidité des mouvements. L’amplitude de ces oscillations peut être estimée à 3 à a fois le diamètre, et leur nombre est de i.rn à 180 par minute; il est clair qu’elles doivent solliciter assez fortement les ligatures et joints des conducteurs, et sont un phénomène d’autant plus désagréable, quoique heureusement assez rare, qu’on n’est pas parvenu à en donner une explication réellement satisfaisante.
- Quant aux charges additionnelles par le vent, les conducteurs se tiennent exactement comme on l’avait attendu; l’écart de la verticale qu’on observe parfois: serait inquiétant, surtout pour l’aluminium, si les lignes ne se mouvaient toujours en parfait synchronisme.
- Pour terminer, quelques remarques générales s’imposent au sujet des transports de force établis dans des conditions analogues à celles dont il s’agit ici.
- Il n’est pas douteux que, dans une installation électrique, la ligne de transport est le pointle plus faible, étant exposés à toutes les intempéries, le moins contrôlée et ayant le moins de réserve. Malgré cela on constate souvent que c’est là qu’on cherche précisément le plus l’économie. Ceci peut être justifié là où il y a une usine de réserve et où la charge baisse tellement pendant une partie de la journée ou de la semaine qu’on peut facilement mettre la ligne hors service. D’autre part, le transport de l’énergie est généralement forcé, puisque le siège de la production et de la consommation sont donnés d’avance. Mais la situation est toute différente quand il s’agit de transports vers des usines électro-chimiques à construire. Il faut, dans ce cas, que la fourniture de l’énergie dure toute l’année, et une interruption n’est pas seulement désastreuse à cause de la perte dii’ecte d’énergie— car une accumulation pendant l’arrêt est souvent impossible— mais aussi à cause des grandes pertes indirectes que chaque arrêt cause dans une usine chimique. Si l’on ne parvient donc pas
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- à obtenir un degré de sécurité très élevé, il reste préférable d’éviter complètement le transport de l’énergie. Ceci est en effet souvent beaucoup plus facile à réaliser que l’électricien ne le pense à première vue; un calcul détaillé montre qu’avec des quantités d’énergie suffisantes il peut être meilleur marché de mettre la fabrique aussi près que possible de l’usine de force et de construire un chemin de fer spécial pour la fabrique, ce qui permet de diminuer également le prix de revient de l’usine en réduisant les frais de transport des matériaux. Les frais d’exploitation d’un chemin de fer peu-
- vent également être compensés par la disparition des pertes constantes dans la ligne et le danger des interruptions fait pencher la balance du côté du chemin de fer. Si l’on veut donc qu’une ligne de transport puisse sérieusement rivaliser, il ne faut pas craindre de pousser les exigences pour la solidité et la sécurité aussi loin que possible, même en augmentant les frais d’installation et, pour les constructions, il vaut mieux s’inspirer de celles qui ont fait leurs preuves dans des constructions de funiculaires que dans celles des lignes télégraphiques.
- F. Marguerre.
- EXTRAITS DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES
- THÉORIES ET GÉNÉRALITÉS
- Sur la dissolution du cuivre dans l’eau. — J. Pinnchon. — Comptes Rendus de l'Académie des Sciences, icr avril 1912.
- L’auteur a été amené (') à penser qu’en soumettant à une percussion une électrode d’une pile «à un liquide : M, L M., (formée par deux lames M,, M2, d’un même métal M plongées dans- un liquide élec-trolytique L),on trouble momentanément, sur l’électrode percutée, la relation chimique de ce métal avec le liquide, relation qui se trouve, par suite, mise en évidence par la force électromotrice due à La dissymétrie passagère alors établie entre les actions du liquide sur les deux électrodes. Voici des faits qui semblent ne laisser aucun doute à cet égard.
- Si l'on forme une pile cuivre-eau-cuivre (de force électromolrice nulle par conséquent) et qu’on frappe l’une des électrodes avec un objet dur, un galvanomètre mis en circuit dévie brusquement sous l’action d’un courant temporaire allant de la lame percutée à l’autre dans le liquide. En répétant l’expérience, cette sensibilité au choc finit par s’aholir complètement, mais elle reparaît si l’on remplace l’eau sans changer de lame.
- L’auteur croit pouvoir conclure de ses observa- „ tions que le cuivre mis en digestion avec l’eau ordinaire s’y dissout, à l’étal de traces insensibles aux réactifs chimiques ordinaires, mais sensibles à la méthode d’épreuve micro-électrochimique qu’il a instituée. Cette dissolution infime du cuivre est accompagnée du phénomène électrique admis par la théorie de Nernst et s'accorde bien avec la petitesse de la pression de dissolution du cuivre supposée par cette théorie.
- Distribution des lignes isodynamiques entre les pôles d’un êlectroaimant et anomalies du phénomène de Zeeman. — M. Corbino. — Archives des sciences physiques et naturelles, 4” période,
- I. XXIX.
- Pour déterminer la distribution punctiforme du champ entre les masses polaires d’un électroaimant, le moyen suivant a permis commodément |à l’auteur d’étudier cette répartition dans son entier, dans tout l’entrefer de l’éleclro-aimant.
- On place une petite auge de verre, de dimensions et de forme convenables, et contenant du vieux fer Bravais, doué, comme on sait, d’une puissante double réfraction magnétique négative, entre les pôles de l électro-aimant, en ayant soint de se servir de la partie superficielle de la bouteille après un long repos, Avec une épaisseur de liquide de quelques milli-
- (q Voir Lumière Electrique, t. XV (20 série), p. 106.
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- mètres et ün champ de ao 000 unités on peut obtenir plusieurs dizaines de longueurs d’onde comme différence de chemin entre les vibrations parallèles et celles normales au champ.
- L’auge est disposée entre des jiicols croisés à /|ü° de la direction du champ ; on éclaire avec un faisceau de lumière solaire une portion circulaire de quelques millimètres de diamètre (*).
- Si on excite le champ, la lumière reparaît avec une teinte semblable à celle que le liquide donne par transparence, mais qui est en réalité privée des lumières de quelques longueurs d’onde, celles dont la différence de marche est un multiple entier de la longueur d’onde elle-même.
- Si le champ étaituniforme, en observant au spec-troscope on verrait une grande partie du spectre (une partie de celui-ci est absorbée par le liquide sous une certaine épaisseur) sillonnée parles franges de Fizeau et Foucault. Au lieu de cela, avec les masses polaires ordinaires, le spectre semble continu. Ceci est dû au fait que, dans les différents points de l’auge traversés par le faisceau lumineux, la biréfringence est différente, parce que l’intensité du champ n’est pas la même. Mais si l’on projette avec une lentille une image réelle de la cuvette sur la fente du spectroseope, les franges ne tardent pas à apparaître bien nettes; elles ne sont plus rectilignes et ne suivent pas les raies de Fraunhofer. Leur forme et leur position sur le spectre changent notablement lorsqu’on explore par la fente le disque lumineux qui est l’image de la partie éclairée de l’auge. La biréfringence étant proportionnelle au carré de l’intensité du champ, et inversement proportionnelle au carré de la longueur d’onde, la forme de chacune des franges repérée à une ligne de Fraunhofer dessine dans un spectre normal et à moins d’une partie constante le graphique qui donnerait l’intensité du champ pour les différents points de la région éclairée de l’auge, correspondants aux différents points de la fente.
- Avec un spectroseope à vision directe, tournant sur sou axe, on peut explorer l'allure du champ le long des différents points d’un diamètre quelconque du disqueéclairéet,en)parliculier. des diamètres vertical et horizontal. Dans ces conditions, l’examen de la distribution du champ devient particulièrement sirn-
- C) Il est bon, quoique pas nécessaire, de projeter sur l’auge avec une lentille à long foyer, l’image réelle et diminuée d’un diaphragme circulaire, mais seulement quand il faudra augmenter la quantité de lumière solaire utile.
- pie et instructif. Ainsi avec doux masses polaires de la forme normale de Weiss, l’une pleine et l’autre percée (fig. 1) et, en disposant la fente parallèlement au diamètre vertical y du petit cercle lumineux, les franges présentent un aspect légèrement courbe; elles deviennent de plus en plus droites en s’éloignant du pôle massif A.
- y
- Fig. I.
- Gela montre que le champ a sensiblement la même intensité le long de l’axe y, spécialement à une certaine distance du pôle. Les variations ne dépassent pas 2 % . Mais si l’on dispose la fente horizontalement, de façon à explorer le diamètre x du petit A
- cercle, le spectre apparaît sillonné par des franges ayant l’aspect remarquable de la figure 2. Elles sont légèrement courbes et fortement inclinées par rapporta la direction horizontale de la fente. Ainsi, chaque raie de Fraunhofer, comme MN, vient à être coupée par diverses franges en plusieurs points. Par exemple dans une expérience où les extrémités polaires étaient à environ 7 millimètres de_distance et où la largeur MN du spectre correspondait à une partie centrale de a millimètres seulement de la eu-:
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- vette, au point M la biréfringence correspondait à io longueurs d’onde et elle devenait de 16 longueurs d’onde au point N : c’est-à-dire que la ligne MN était coupée sept fois par les franges (*). Ceci prouve qu’il suffit de s'écarter à peine de deux millimètres dans le sens de l’axe x pour que le champ (proportionnel à la racine carrée de la biréfringence) varie graduellement de i à 1,27 et subisse donc une altération de'*7 %. Le champ est plus intense naturellement, à l’extrémité du diamètre x, plus près du pôle A.
- Voici une disposition différente qui permet de tracer une série de lignes isodynamiques entre les pôles de l’électro-aimant. On éclaire, entre, les niçois croisés, la cuvette entière avec une lumière monochromatique; alors on observe directement avec une lunette et l’on voit apparaître l’image sillonnée de nombreuses franges dont chacune relie les points du champ où l’intensité-est constante : ces franges représentent ainsi les lignes isodynamiques du champ, correspondant aux biréfringences de 1, 2, 3, etc.
- longueurs d’onde et aux intensités \/i, \/2, \ 3, etc., suivant le numéro d’ordre de la frange considérée.
- Ces franges peuvent aussi être photographiées sans grande difficulté, fournissant ainsi des éléments objectifs très utiles pour l’élude du champ dans l’entrefer avec différentes formes de masses polaires.
- Pour une exploration minutieuse du champ, il est évidemment utile que les isodynamiques soient aussi épaisses et nombreuses que possible. Et puisqu’on passe succssivement de l’une à l’autre par l’accroissement d’une longueur d’onde dans la biréfringence et que celle-ci est inversement proportionnelle au carré de la longueur d’onde de la lumière employée, il est nécessaire de recourir à la lumière monochromatique.
- Or, il n’est pas facile de se procurer une lumière suffisamment monochromatique dans la région spectrale où le fer Bravais est assez transparent sous une certaine épaisseur.
- Ainsi, pour obtenir dans un champ d’une valeur maxima de i5ooo gauss une douzaine d’isodyna-
- (*)La biréfringence observée dans les différents points de l’auge donne en réalité, puisque celle-ci a une épaisseur d’environ un demi-centimètre, un effet intégral le long du rayon lumineux qui la traverse ; mais puisque la marche des lignes de force a un axe de symétrie dans 4’axe x et que les variations du champ sont petites dans le sens de r, elles sont petites aussi dans le sens du rayon lumineux. Il ne faut donc pas, dans ce cas, donner une très petite épaisseur à l’auge.
- miques d’ordre divers, il faut une épaisseur d?un liquide très actif non inférieur à 4 millimètres; et avec cette épaisseur la lumière de l’arcà mercure, employé par Cotton et Mouton dans leurs recherches sur lephénomène de Majorana, n’est plus d'intensité suffisante; il ne suffit pas non plus de filtrer la lumière blanche avec des verres ou des liquides colorés, puisque par ce moyen la quatrième et la cinquième franges deviennent à peine visibles et perdent toute netteté de contour.
- Le procédé qui a donné les meilleurs résultats pour la quantité de lumière utilisable, comme poür son homogénéité, est le suivant :
- Un faisceau delumière solaire éclaire directement, sans fente, un réseau concave de Rowland de grandeur moyenne (partie gravée 5 X 2,5 cm. ; distance focale 1 m.). On a ainsi à une petite distance du réseau (inférieure à 1 mètre) un spectre très lumineux et assez dispersé; sa pureté n'est pas très grande, puisqu’on y reconnaît à peine quelques raies de Fraunhofer, mais elle est suffisante pour l’étude^ de sorte qu’en disposant, dans le plan où le spectre est assez pur, une fente d’un demi-centimètre de largeur à peu près, et en utilisant la lumière émergente pour éclairer la cuvette entre les niçois croisés, le champ visuel se trouve éclairé avec assez d’intensité pour qu’on puisse voir, nettement délimitées, les franges jusqu’au delà de la quinzième. Il faut naturellement choisir la partie la plus convenable du spectre, entre le rouge et l’orangé, et rétrécir le faisceau au passage des niçois au moyen de lentilles appropriées, pour avoir la moins grande perte de lumière possible. Il est inutile d’insister sur ces points qui sont d’un usage courant en optique; on se bornera seulement à relever l’efficacité du réseau comme le seul appareil qui permette d’obtenir, sans lentille ni fente, ün spectre très dispersé et assez pur à une faible distance de l’appareil même, ce qui n’est pas sans avantage lorsqu’on n’a pas un grand espace à sa disposition.
- Dans les épreuves photographiques, il se produisait (en utilisant toute la lumière qui traversait l’auge) une image réelle de celte dernière à peu près de la même grandeur, au point où était placé le châssis avec la plaque. On choisissait la couleur de la lumière, en tenant compte de l’absorption sélective du liquide, plus faible vers le rouge, et de la sensibilité de la plaque photographique, croissant vers le vert. Il fallait naturellement pour la vision directe une quantité de lumière moindre et l'on pouvait par conséquent en augmenter l’homogénéité. La netteté
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- des franges était donc de beaucoup supérieure à celle qu’on voit dans les photographies.
- La photographie (fig. 3) a été obtenue avec une auge de celluloïd construite exprès pour remplir enlière-
- Fig. 3.
- nient l’entrefer, même dans la partie conique des masses polaires. En partant de l’extérieur on reconnaît facilement l’ordre des franges.
- I’ig. 4.
- Les autres ont été exécutées avec deux auges de verre de 4 millimètres d’épaisseur et de forme rectangulaire. L’une, la plus large, permet d’approcher
- Fig. 5.
- les masses polaires à 11 millimétrés environ ; l’autre, la plus étroite, permet un rapprochement jusqu’à 7 millimètres; pour la première, on a utilisé un liquide moins actif.
- Les photographies 4 et 5 sont exécutées avec un pôle percé et l’autre plein, à des distances diffé-
- rentes égales respectivement à 11 et*à 7 millimètres. On reconnaît tout de suite qu’on a le long de l’axe du champ le gradient maximum des isodynamiques, lesquelles sont là presque verticales. En marchant horizontalement (fig. 4) on passe de la première à la cinquième frange, la première et la seconde se prolongent aussi vers l’extérieur. Dans la figure 5 les isodynamiques sont encore plus serrées, et l’on passe le long de l’axe de la quatrième isodynamique à la huitième dans un espace de 3 millimètres, On retrouvera ainsi la variation d’environ i3 % par millimètre le long de l’axe, obtenue avec l’autre méthode. Et on reconnaît à première vue, par la forme des isodynarqiques que le champ est sensiblement constant, à proximité de l’axe dans le sens transversal, tandis qu’il varie rapidement dans le sens longitudinal.
- Ainsi qu’on l’a dit, la biréfringence observée en chaque point de l’auge mesure l’effet intégral le long du rayon lumineux qui la traverse. C’est pourquoi si, dans le parcours de celui-ci, le champ a des intensités différentes, les franges ne dessineront pas exactement les isodynamiques, et cela d’autant plus que l'épaisseur de l’auge sera plus grande.
- Or, des expériences faites avec des auges plus minces que les précédentes (jusqu’à 1 mm.), dansles-qucllcs les franges sont moins nombreuses, confirment les résultats généraux reproduits par les photographies en montrant que, dans le petit parcours à l’intérieur de l’auge, les variations du champ le long du rayon lumineux sont de peu d’amplitude.
- On conçoit qu’il doive en être ainsi en considérant que le champ est de révolution autour de l’axe de l’électro-aimant et que le gradient du champ le long du rayon lumineux s’identifie avec le gradient transversal à proximité de l’axe et diminue encore en s’en éloignant, puisque le rayon parcourt l’auge tangentiellement à un cercle de révolution qui est une isodynamique. Or, le gradient transversal est, près de l’axe, inférieur à 1 % par millimètre,
- comme cela résulte aussi de toutes les expériences sur le phénomène de Zeeman ; l’erreur maxima était donc, avec l’auge de 4 millimètres, inférieure à 4 % ; et les variations de l’erreur d’un point à un autre, notablement plus petites; il en résultait une déformation négligeable des franges par rapport aux iso-dynamiques.
- On remarquera encore une particularité de la méthode dont on peut tirer profit.
- Les franges représentent les isodynamiques de la composante du champ dans le plan normal aux
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- rayons lumineux; mais elles les représentent aussi si la direction de cette composante est variable d’un point à un autre ; dans ce cas, la luminosité du fond clair sur lequel se détachent les franges obscures sera différente d’ün point à un autre, et celles-ci disparaîtront seulement là où la composante du champ est orientée dans le sens d’un des niçois croisés. On peut effectivement constater qu’elles ne se déplacent pas si l’on tourne ensemble le système des niçois croisés, mais que la luminosité du fond sur lequel elles se détachent se modifie seule.
- Nous pouvons dès maintenant déduire des résultats obtenus une explication probable de quelques graves anomalies récemment observées dans l’étude du phénomène de Zeeman (Tenani, Nagaoka) (').
- Nous avons vu qu’avec la disposition deM. Tenani (fig. î) le champ peut varier, dans le sens des lignes de force, d’environ 27 % pour un déplacement de deux millimètres seulement.
- On observe, comme nous l’avons dit, des variations incomparablement plus faibles (mais toujours visibles grâce à la sensibilité de la méthode) dans le sens normal au champ, c’est-à-dire le long de l’axe y. Les figures 4 et 5 confirment ce mode de variations du champ avec la forme caractéristique des isodynamiques. Or, l’étincelle, ou le tube de Geissler, sont ordinairement placés dans une direction normale au champ. Ceci explique pourquoi M. Tenani a trouvé une distance presque constante entre les composantes du triplet et du doublet dans dans toute leur longueur. Mais 011 reconnaît également que les parties utilisées de la source, bien que très limitées, pouvaient bien se trouver dans la vision longitudinale et dans la transversale dans différentes régions du champ, qui varie de 27 % dans le sens horizontal pour un déplacement de 2 millimètres seulement ; spécialement si l’on tient compte, dans le Gas de l’étincelle, du soufflage qu’elle subit, et si l’on observe que l’anomalie obtenue avec les tubes Geissler est moins importante (environ 10 % avec une étincelle entre des pôles de magnésium, et 6 % avec un tube Geissler large de 1,8 millimètre et rempli de vapeurs de mercure).
- C’est pourquoi il faut faire quelques réserves sur le phénomène paradoxal annoncé par M. Tenani ; son existence ne sera démontrée que quand on le retrouvera dans un champ vraiment uniforme, reconnu tel
- N(') Tenani, Rend. Lincei, 1909, X.V1II, page 677; 1910, XIX, page 198. Xagaoka, Nature, août >909, page 188.
- par un procédé sensible et sûr, comme celui que' l’auteur a adopté.
- ARCS ET LAMPES ÉLECTRIQUES ET PHOTOMÉTRIE
- La réduction de la consommation de charbons des lampes à arc pour V èclaii'age public. — W. Vieweger. — Elektrotechnisclie Zeitschrift, 18 avril 1912.
- L’auteur expose une méthode permettant l’utilisation rationnelle des restes non brûlés des charbons de lampes à arc.
- Les essais effectués sur des charbons, d’un diamètre de 16 à 17 millimètres, fournis par deux maisons allemandes, ont démontré que l’usure horaire de chaque charbon était de i5,8 à 16 millimètres.
- L’on peut admettre que pour la fixation du charbon dans le porte-charbon ainsique pour diverses raisons, par exemple en prévision d’un allumage prématuré ou d’une extinction tardive, il faut compter sur une longueur restante de 58 millimètres. Dès lors, la longueur nécessaire pour chaque charbon dépendra du nombre d’heures d’allumage par nuit de la lampe sur laquelle il sera placé; c’est ainsi que dans la banlieue de Berlin, à la fin du mois d’avril, il y aurait lieu de compter :
- Pour une lampe brûlant toute, la nuit, soit 7 h. 1/2 :
- 58 -|- 7,5 X 16 — 178 millimètres;
- %
- Pour une lampe brûlant la moitié de la nuit, soit 4 heures :
- 58 4 X 16 — 122 millimètres;
- si l’on remplaçait les charbons quotidiennement.
- La méthode la plus rationnelle consisterait, après avoir tracé les graphiques représentant les longueurs de charbon quotidiennement nécessaires, aux diverses époques de l’année, pour chaque groupe de lampes, à chercher sur ces graphiques à quelle époque pourrait être utilisé complètement le reste d’un charbon ayant déjà brûlé une nuit à une autre époque. Mais cette méthode serait d’une application difficile dans la pratique, étant donné surtout que l’on ne disjjose généralement que d’un personnel peu apte à ce genre de recherches.
- Il est beaucoup plus simple, après avoir tracé les graphiques d’usure des charbons aux diverses époques et en tablant sur la longueur totale des charbons neufs, de déterminer, pour chacune de ces époques, pendant combien de nuits de suite la même
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- paire de charbons pourra brûler sans être remplacée dans la même lampe. C’est ce qui a été représenté sur la figure i ; les courbes A et B représentent les usures quotidiennes respectives des charbons, d’une part dans les lampes allumées toute la nuit (courbe A), d’autre part dans les lampes allumées pendant la moitié de la nuit (courbe B), pour chaque quinzaine de 1 année; l’ordonnée G représente la longueur totale des charbons neufs (3a5 millimètres dans l’exemple choisi) et l’ordonnée R la longueur restante nécessaire après la dernière combustion (58 millimètres dans l’exemple choisi).
- TRACTION .
- 1*’éclairage des trains sur les chemins de fer à courant continu haute tension, — P. Amsler. —Elektrotechnische Zeitschrift, /, avril igi'2.
- L éclairage direct des trains sous une tension de i 2oo volts par l’emploi d’un nombre convenable de lampes en série ne serait pas pratique, car le nombre des solutions possibles se réduirait à deux également défectueuses; en effet, d’une part, l’emploi d’un assez grand nombre de lampes en série comporterait l’inconvénient de provoquer l’extinction de toutes celles
- Fig. i. — Les initiales portées en abscisses se rapportent aux différents mois de l’unnée (de janvier
- à décembre).
- En se basant sur ces diverses données, on a pu tracer les courbes d’utilisation totale des charbons, Cet D, c’est-à-dire les courbes donnant la longueur totale utilisée des charbons après le nombre maximum d’heures d’utilisation possible. La courbe G se rapporte aux lampes allumées toute la nuit, la courbe D aux lampes allumées pendant la moitié de la nuit ; les chiffres placés au-dessus des courbes C et D indiquent pendant combien de nuits la même paire de charbons peut brûler à chaque époque sans être remplacée.
- On voit, par exemple, que dans les lampes allumées toute la nuit, le remplacement quotidien des charbons est nécessaire du Ier janvier au i5 avril et du i5 août au 3i décembre; par contre, dans les lampes allumées pendant la moitié de la nuit, la même paire de charbons peut brûler pendant six nuits de suite dans la première quinzaine de juin.
- M. K.
- ci, en cas de rupture du filainentde l’une d’entreelles; d’autre part, des lampes d’un voltage individuel plus élevé, si elles permettent d’en monter un moins grand nombre en série, sont trop fragiles pour être placées sur des voitures de Ghemins de fer.
- On peut, il est vrai, en ayant recours à une machine à deux collecteurs, répartir la tension de i aoo volts entre deux ponts à Goo volts, mais en cas de court-circuit dans l’enroulement induit la tension aux bornes des circuits d’éclairage peut monter à i 200 volts.
- Les établissements Brown-Boveri et Gio ont réalisé un dispositif conçu par l’auteur et permettant d’éviter ces derniers inconvénients.
- Ce dispositif comporte un groupe composé d’un moteur à deux collecteurs et à deux enroulements induits en série, branché sur la haute tension, et d’une génératrice que l’on peut bobiner -pour une tension aussi basse que l’on veut, par exemple 3o à
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- 5o volts, ce qui permet l’emploi de lampes à filament métallique suffisamment robustes montées en parallèle.
- La vitesse angulaire du groupe doit être aussi constante que possible, ce qui exige pour le moteur une excitation shunt. Mais les machines de faibles puissances, 1,6 kilowatt environ, sous i 200 volts et au-dessus, ne peuvent être munies d’un enroulement inducteur shunt bobiné pour cette tension, car cet enroulement nécessiterait un fil trop mince. On s’est ainsi trouvé conduit à relier l’enroulement shunt du moteur non à ses propres bornes, mais aux bornes à basse tension de la génératrice ; étant donné que le moteur et la génératrice sont directement accouplés, ils se comportent comme une seule machine, de sorte que le moteur possède les propriétés d’un moteur shunt.
- Il a été construit un certain nombre de groupes de ce système comportant des moteurs à i 200 volts et des génératrices à 110 volts ; le moteur de chaque groupe était prévu pour une puissance de 2,2 chevaux
- t é
- environ à 2000 tours par minute.
- La figure 1 montre le schéma de montage du dispositif. En outre de l’enroulement shunt e/, connecté comme il a été indiqué plus haut, l’inducteur durao-leur est muni d’un petit enroulement série f, destiné à produire un champ et, par suite, un couple lors du démarrage, puisque à cet instant aucun courant ne passe dans l’enroulement shunt. Mais, d’autre part, pour que la vitesse du moteur ne subisse pas en marche normale l’influence de cet enroulement série, on a disposé également un enroulement compound e, agissant en sens inverse et intercalé dans le circuit principal de la génératrice.
- Les deux courants varient à peu près proportionnellement à la charge de la génératrice et leurs effets sur le champ magnétique sc compensent. La génératrice possède une excitation shunt h.
- Les enroulements série du moteur sont du côté de la terre, de sorte que l’enroulement induit seul est relié au côté haute tension et que, même en cas de court-circuit, les lampes ne peuvent pas se trouver soumises à celle-ci.
- Par suite de l'inertie magnétique de la génératrice et du retard que celle-ci provoque dans l’excitation du •moteur, la vitesse de celui-ci au démarrage dépasse sa valeur normale, mais elle revient à cette dernière valeur au bout de deux secondes seulement. Toutefois, il pourrait arriver que, par suite d’un défaut d’amorcage de la génératrice au démarrage, le moteur s’emballât. C’est pourquoi on a apporté au
- dispositif une amélioration de nature à écarter ce danger ; dans ce but et ainsi que l’indiquent les traits pointillés de la figure 1, on fait passer le courant du moteur dans un enroulement inducteur spécial a de la génératrice, de manière à renforcer l’excitation de celle-ci. Grâce à ce dispositif, le moteur atteint au bout d’une seconde seulement sa vitesse de régime et ne la dépasse pas.
- Une résistance fixe r de 27 ohms est montée en série
- bb b b
- Fig. 1. — D, génératrice d’éclairage et ses enroulements : a, compound; 6, shunt; c, des pôles auxiliaires. M, moteur à courant continu et ses enroulements: dt d’excitation; e, compound compensateur; /*, série; g, des pôles auxiliaires. C, prise de courant u 1 200 volts; r, résistance.
- avec le moteur ; cette résistance cause une légère perte de 4 % environ, mais permet de démarrer le groupe directement sur les 1 200 volts du réseau et sans rhéostat, par la simple fermeture d?un interrupteur. On constata aux essais que dans ces conditions le courant de démarrage était de 10 ampères, soit cinq fois envii’on le courant normal, et cela que la génératrice dut être démarrée à vide ou à pleine charge. Il s’ensuit que la manœuvre de l’appareil de prise de courant de l’automotrice n’a aucune influence nuisible sur le groupe.
- Plusieurs groupes, prévus pour fonctionner sous une tension de 1 5oo à x volts sur le fil de contact, ont, d’autre part, été exécutés et n’ont donné lieu à aucune difficulté au point de vue de la commu*. tation, même dans le cas d’une surcharge atteignant le triple de la charge normale (1,6 kilowatt), les balais restant cependant fixes.
- L’auteur estime que ces résultats permettent d’entrevoir la possibilité de construire des groupes de 3 kilowatts sous 2 400 volts et d’une puissance plus élevée sous 3 000 volts.
- J.-L. M.
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- APPLICATIONS MÉCANIQUES
- Batteries-tampons pour appareils de levage, ascenseurs électriques et services intermittents. — S. Ketzler. — Elektrotechnisclie Zeitschrift, n avril 1912.
- Lorsque des appareils de levage ou analogues sont branchés sur un réseau d’éclairage privé, il y a lieu de prévoir des dispositions spéciales/pour que les à-coups, qui se produisent lors du démarrage des moteurs, n’occasionnent pas d’oscillations désagréables de la lumière.
- Le démarrage du moteur et, par suite, l’intensité du courant de démarrage dépendent des dimensions et du fonctionnement du rhéostat. Pour l’établissement des rhéostats on admet que l'on démarre au
- Mais on conçoit facilement que, pour diverses raisons et en particulier par suite de la rapidité de démarrage des moteurs, ce procédé ne serait guère pratique. Des régulateurs automatiques ne compenseraient pas non plus dans une mesure suffisante les oscillations de lumière, car leur action se produirait trop tard.
- Il est, par suite, dans la plupart des cas presque impossible d’obtenir une lumière fixe sans l’emploi d'accumulateurs.
- C’est à cet obstacle que se heurte, dans les projets de fabriques, magasins, etc., la possibilité de brancher les ascenseurs où les appareils analogues sur le réseau privé de l'installation. On est alors conduit à brancher ces appareils sur un réseau public, ce qui entraîne des dépenses assez élevées.
- Fig*. 1. — Montage de la batterie tampon. — L, batterie d’éclairage ; i, circuit d’éclairage ; P, batterie tampon ; a, moteurs de levage; r, commutateur ; m, commutateur sans plot mort; W, rhéostat de charge.
- premier plot avec l’intensité maxima admissible. Il s’ensuit, par suite de la répercussion sur la centrale, une chute de tension telle que l’intensité lumineuse des lampes à incandescence branchées sur le même réseau baisse sensiblement.
- Pour atténuer les oscillations de lumière très désagréables qui en résultent, on pourrait placer sur le commutateur du rhéostat des plots supplémentaires, disposés avant le premier plot de démarrage et fermant le circuit d’une sonnerie qui avertirait le machiniste de la centrale d’agir sur les rhéostats de champ des machines, pour maintenir la tension constante lors du démarrage du moteur.
- Or, l’auteur estime que l’on peut éviter ces dépenses, car il est possible de brancher les moteurs sur le réseau privé, à condition d’adjoindre à celui-ci des batteries d’accumulateurs relativement petites, mais disposées de manière à réduire même les j>lus fortes oscillations de la lumière au minimum admis* sible pour l’œil.
- Cette disposition a été appliquée avec succès à plusieurs installations industrielles dans lesquelles le démarrage des moteurs d’ascenseurs provoquait de très fortes oscillations de la lumière.
- Les figures 1, 2 et 3 représentent jliyers schémas de montage de la batterie-tampon. Le rhéostat de
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XVIII (2* Série), -"•i JM* 21.
- charge, indiqué par W sur la figure i, a pour effet de répartir la charge brusque résultant du démarrage des ascenseurs dans les proportions suivantes : 4/5 sur la batterie-tampon et i/5 sur le réseau d’éclairage.
- On remarque que les batteries-tampons sont reliées au réducteur de charge des batteries d’éclairage. Si la batterie-tampon était reliée au réducteur de dé-
- HT EIcminTT
- ques éléments au mo,yen du réducteur de charge.
- La charge journalière complète de la batterie-tampon s’effectue en même temps que celle de la batterie d’éclairage, étant donné que, par suite de l’accroissement de tension propre de la batterie-tam* pon, le courant de charge maximum admissible n’est pas dépassé, ainsi d ailleurs que le montre l'expérience.
- Fig. a et 3. — Autres modes demonluge de la batterie tampon. — b, butlerie d’éclairage; P, batterie tampon ; D, dynamo;
- M, moteur.
- charge de la batterie d’éclairage, le nombre d'éléments nécessaires s’obtiendrait en divisant la tension du réseau par 2,08 volts. Mais, avec un tel nombre d’éléments, le rechargement de la batterie par le réseau pendant les périodes de repos n’aurait pas lieu. Il faudrait pour cela réduire le nombre des éléments ; par suite les moteurs des ascenseurs recevraient une tension trop faible.
- Au contraire, si on relie, comme il est indique sur les figures 1 et 2, la batterie tampon au réducteur de charge, le rechargement de la batterie-tampon pendant les périodes de repos s’effectue de lui-même, étant donné qu’en règle générale on dispose pendant la journée sur le réducteur de charge de 4 à 8 éléments de plus qu’il n’est nécessaire pour produire la tension du réseau. La batterie-tampon peut, par suite, être rechargée jusqu’à concurrence de 2,2 volts par élément, par l’adjonction ou la suppression de quel-
- Pendant la charge complète de la balterie-tampon, les moteurs des ascenseurs doivent, par suite de la valeur élevée de la tension de charge, être reliés au réseau, ce qui peut s’effectuer sans interrompre leur circuit à l’aide du commutateur m (fig. 1).
- Toutefois le montage représenté sur la figure 3 permet d’éviter cette dernière manoeuvre. Ce montage a, en outre, l’avantage de permettre à la batterie-tampon de venir en aide à la batterie d’éclairage aux heures d’interruption du service des ascenseurs, lorsque cette dernière batterie est fortement chargée. Dans ce dernier cas, le rhéostat de charge doit naturellement être mis en court-circuit,
- Il y a lieu, afin d’éviter des mécomptes, de prévoir toujours le rhéostat de charge plus largement que ne l’indique le calcul et de le mettre ensuite au point sur place.
- M. K.
- VARIÉTÉS
- L’électricité à l’Exposition Universelle de Gand en 1913.
- C’est le 2 \ avril dernier qu’a eu lieu au Palais des Académies, à Bruxelles, en séance solennelle, présidée par le ministre Armand Hubert, la grande
- réunion plénièro des Comités de classes du groupe V de l’Electricité qui comprend cinq classes ainsi dénommées :
- Classe 23. — Production et utilisation mécanique de l’électricité.
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- 25 Mai 1912.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 243
- Classe 24- — Electrochimie.
- Classe 25. — Eclairage électrique.
- Classe 26. — Télégraphie et téléphonie.
- Classe 27.— Applicalions diverses de l'électricité.
- Les électriciens membres du Comité de classes se sont réunis après la séance et ont nommé le bureau de chacune de ces classes.
- Voici la composition de ces bureaux parmi lesquels nous voyons un grand nombre de personnalités bien connues dans le monde des électriciens :
- Dans la classe 23, c’est M. L’Hoest, ingénieur en chef des services d’électricité des chemins de fer de l’Etat, qui est élu président. MM les ingénieurs Dulait et Gevaert, le baron van Loo sont élus vice-présidents.
- Classe 24. — Président : M.Léon Gady,professeur à l’Ecole Militaire et à l’Ecole de Guerre. Vice-présidents : MM. les ingénieurs Léon Gérard, Becken et de la Royère.
- Classe 25. — Président : M. Wybaun, ingénieur en. chef de l’éclairage électrique de la ville de Bruxelles. Vice-présidents : MM. les ingénieurs Dcclercq-Henrion et Ch. Mourlon.
- Classe ,26. — Président : M. l'ingénieur Roosen, inspecteur général à l’administration des Télégra-
- phes de l’Etat Belge. Vice-prqsidenls : MM. les ingénieurs Manne et Travailleur.
- Classe 27. — Président: M. Orner de Bast,sous-di-recteur de l’Institut électrotechnique Montefiore à Liège. Vice-présidents : MM. Hauman et Mettuvie.
- Il a été procédé ensuite pour chaque classe à l’élection de secrétaires et de trésoriers,
- Toutes ces nominations vont être maintenant, sur la proposition du ministre de l’Industrie et du Travail, soumises «à l’approbation du Roi.
- L’Exposition universelle deGand compte réserver une place importante aux applications de l’électricité et a déjà annoncé aux divers Comités son désir de donner toutes les facilités aux exposants pour leurs installations qui s’annoncent comme devant être très brillantes.
- De même qu’à l’Exposition universelle deBruxelles en 1910, les électriciens comptent former à Gand une collectivité et constituer en outre une Mutuelle des électriciens belges, qui, à Bruxelles, notamment en 1910, a donné les meilleurs résultats.
- Cette façon nouvelle de procéder est de nature à attirer les exposants, car ceux-ci trouvent, dans lès bénéfices résultant de leur participation à cette collectivité, la possibilité de rentrer dans la plus grande partie de leurs frais. C. M.
- BIBLIOGRAPHIE
- Il est donné une analyse des ouvrages dont deux exemplaires sont envoyés à la Rédaction.
- Agenda de l’Electro 1912. — 1 volume in-16 de 412 pages. — Édité à Bruxelles, 14, rue du Méridien. — Prix : cartonné, 3 fr.
- h’Agenda de l'Eleetro, qui paraît pour la cinquième fois, contient un certain nombre de renseignements utiles aux ingénieurs et aux constructeurs électriciens.
- En outre de développements sur lés chaudières à vapeur, moteurs à gaz, turbines à vapeur, accumulateurs, plusieurs chapitres sont consacrés à l’éclairage, à la traction électrique, à l’étude des lignes aériennes et souterraines, au calcul et à l’établissement des réseaux électriques.
- La quatrième partie, la plus importante, contient les prescriptions normales relatives aux machines et à ]’ap'pareiliage électrique, à l’emploi de l’électricité dans les mines et à l’établissement des lignes à haute et basse tension.
- Signalons, en terminant, la liste des usines centrales d’électricité de Belgique (éclairage et force motrice) avec leurs principales caractéristiques elle sera certainement consultée souvent et avec profit par tous les constructeurs et fournisseurs de l’électricité.
- J.-B. N.
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- LA LUMIERE ÉLECTRIQUE - T. XVIII (2* Série). — H' 21
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE ET FINANCIÈRE
- NOTES INDUSTRIELLES
- Régulateurs d9usine et de feeders.
- I. — Intuoduction.
- La régularité de la tension est une des conditions de bonne utilisation de l'énergie électrique chez l’abonné, sous quelque forme et à quelque usage que ce soit, aussi bien en courant continu qu’en courant alternatif. Entre toutes les applications, l'éclairage est celle qui l'exige le plus impérieusement.
- Quant au rôle de la régulation dans la production de l'énergie, il est si souvent méconnu que nous ne croyons pas inutile de le faire comprendre plus loin, par des exemples. A une tension régulière corres-
- Kig. i. — Exemple d’un des modes de montage d’un régulateur d’usine. Panneau d’extrémité d’un tableau muni d'un régulateur TD. Encombrement : À x B = 3o X 40cm environ.
- pond une meilleure utilisation du matériel et du personnel d'usine, aussi bien que de l’énergie livrée à la consommation.
- Pour faire apprécier l’importance pratique de la question, nous aurons recours à des exemples empruntés à l'éclairage, application dans laquelle les fâcheux inconvénients d’une mauvaise régulation ne se mesurent pas seulement à la dépense, mais encore aux effets sur la vue, par suite de lcür réper-
- cussion sur l'éclairage, tour à tour excessif ou insuffisant.
- Les considérations économiques qui s’ajouteront k celle-là toucheront au plus haut degré les abonnés « au compteur », achetant eux-mêmes leurs lampes ; elles toucheront moins directement les abonnés « à forfait* » et utilisant des lampes « à l'entretien », mais c’est au producteur qu'il appartient, dans ce cas, de réaliser les avantages économiques qui découlent de l'emploi des régulateurs, tout en faisant bénéficier les consommateurs d’un meilleur éclairage; les intérêts des deux parties sont, dans ce cas, plus étroitement liés que dans tout autre, et d’ailleurs une analyse attentive pourrait prouver qu’en aucun cas ils ne sauraient être en désaccord, quelque spécieux que soient les raisonnements qui tendraient à prouver le contraire.
- Si, étant donné un régime de tension, l’usine ne réalise pas celui-ci exactement, mais avec un écart déterminé par excès ou par défaut, il en résulte toujours des inconvénients :
- Dans le premier cas, d’inutiles dépenses en achats de lampes et d’énergie électrique;
- Dans le second, insuffisance d’éclairage.
- L’intérêt des figures 2 et 3 est de montrer par des courbes que ces fâcheux effets sont beaucoup plus accentués que la cause initiale qui les provoque ; ils sont amplifiés :
- Fig. 2 : dans la proportion suivant laquelle croît la température du filament avec la tension appliquée à la lampe ;
- Fig. 3 : suivant la loi de décroissance de l’intensité lumineuse avec cette tension.
- L'usine elle-même participe aux inconvénients de cet état de choses, ainsi que nous le verrons en procédant maintenant à l’examen des courbes.
- Durée des lampes (fig. a).
- La courbe montre combien elle est compromise par les surélévations de tension. Si, au lieu de réaliser la tension de régime exactement (abscisses 100 % ), on la réalise par excès :
- À 2 % près (abscisses 102), la durée des lampes tombe à G7 % ;
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- 25 Mai 1912/ LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- A 4 % près (abscisses io4),.la durée des lampes tombe à 46 % ;
- A 5 % près (abscisses io5), la duree tics lampes tombe a 3 7 % .
- Les heures de fonctionnement, avec environ 3 % de surtension (abscisses io3,5), corriptentdouble, au point de vue des frais d’amortissement des lampes,
- 9> »
- S M
- Tensions supérieures a celle du régime normal
- Fig 2. — Effet d une surélévation de la tension dans une installation d’éclairage : Durée réduite des lampes.
- et naturellement il s'y ajoute encore, pour l’abonné « au compteur y>9 le surcroît d’énergie électrique consommée, que l’autorégulation réduit avec la lampe Mazda de plus de 10 % à environ 7 %, mais que seul un régulateur peut éviter complètement.
- 95 9e S7 38 93 ÎOO %
- Tensions inférieures à celle de régime
- Fig. 3. —- Effet d’une baisse de tension chez le consommateur : Insuffisance de l'éclairage.
- Quant à l’éclat inusité qui en résulte pour les lampes, il ne fera que rendre le consommateur plus sensible, par contraste, à l’elTet qu’illustre la-figure 3, c’est-à-dire à la baisse d’intensité lumineuse en régime de basse tension.
- Valeur de Véclairagq ffig. 3).
- Vienne en effet une période de basse tension, inévitable sur un réseau mal réglé, les abonnés, allumant leurs lampes, concourront à réduire encore la tension et à :
- 1 % au-dessous du régime, l’intensité lumineuse de la lampe tombera à 94,5 % ;
- 2 % au-dessous du régime, l’intensité lumineuse de la lampe tombera à 89 % ;
- 3 % au-dessous du régime, l’intensité lumineuse-de !a lampe tombera à 84,5 % , etc.; insuffisance d’éclairage beaucoup plus marquée qu'on ne pourrait le supposer.
- Pendant la même période de basse tension, la centrale vend moins d’énergie électrique, ce qui représente un cc manque à gagner » que nous allons maintenant évaluer.
- Recettes d'exploitation.
- La figure 4 montre comment baisse la consommation des lampes avec la tension appliquée : c’est
- 95 9£ 3/ 98 93 100°h
- Tensions inférieures à celle de régime Fig. 4. — Effet d’une baisse de tension ù l’usine : Diminution des recettes de vente au compteur.
- autant de perdu pour le compteur, c'est-à-dire en définitive pour l’usine :
- A une baisse de 1 % de la tension correspond une perte de plus de 2 % ;
- A une baisse de 2 % de la tension correspond une perte de plus de 4,6 % ;
- Aune baisse de 3 % de la tension correspond une perte de plus de 6,0 %.
- Envisagées, d’autre part, au point de vue du consommateur, ces pertes se traduisent par une économie que, de son côté, il prisera peu,- étant condamné à l’acheter au prix d'un éclairage défectueux.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
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- Dépenses <£ exploitation.
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- Le seul souci de donner aux feeders la tension nécessaire aux abonnés qu’ils desservent entraîne à des dépenses d'exploitation que le réglage automatique peut réduire sensiblement. Il supprime toute intervention de personnel, pour le réglage à la main par rhéostats ou d’autre manière. Les feeders sont réglés automatiquement et leurs pertes de charge sont économiquement compensées. Enfin, si le développement du réseau rend leur capacité insuffisante et commande un jour de leur adjoindre de nouveaux feeders, c’est un sacrifice dont leur meilleure utilisation, assurée par de bons régulateurs, retardera jOhgtemps l’échéance.
- En résumé, pour toutes les raisons exposées ci-dessus, nous voyons qu’il faut régler :
- D’une part, la tension à l’usine; #
- D’autre part, la tension des lampes.
- Ce sont là des conditions qui se confondent pratiquement en une seule, dans un réseau de faible étendue ou dans une installation privée, où les lampes sont à proximité des groupes générateurs.
- Dans ce qui suit, nous examinerons comment on ysatisfaifà l’aide de régulateurs construits par la maison Thomson^Houston.
- En courant continu, on se contente trop souvent d’un simple enroulement compound d’effet proportionnel aux perles de charge : non seulement il ne remédie qu’à elles seules, mais il ne le fait exacte-
- 100 s
- Fig*. 5. — Irrégularités observées sur un réseau mal réglé .* Variations de tension et leur répercussion sur l'intensité lumineuse des lampes. — U, diagramme des intensités lumineuses; TT,, diagramme des tensions.
- Pour en finir avec les avantages généraux du réglage automatique, il convient d’obsei*ver que l’analyse ci-dessus donnerait une justification plus complète de ses applications pratiques si, aux variations étudiées, on restituait leur véritable aspect pratique; si, au lieu de les considérer en quelque sorte statiquement, au seul point de vue de leur amplitude, on tenait en meme temps compte de leur durée et de leur succession rapide. Celle considération a une importance toute particulière pour les réseaux consacrés simultanément à l’éclairage et à la force motrice. Il suffit d’en donner un exemple (fig. 5), en reproduisant les diagrammes de variation de la tension et de l’intensité lumineuse relevés sur un tel réseau dans une durée de trois heures et demie. Ce qui ne frappe pas moins que l’amplification observée sur les variations d’intensité, c’est .l’effet si marqué des plus courtes variations de tension; et il en faut conclure à la nécessité d’une outre qualité aussi essentielle aux régulateurs que les précédentes : Vinstantanéité de leur réglage.
- ment qu’à un régime. En alternatif il ne conserve même pas le mérite de la simplicité; c’est pourquoi furent d’abord créés les régulateurs d’usine type TA. Depuis on a établi sur le même principe un régulateur de très grande précision pour courant continu type TD, qui sera décrit plus loin.
- Si, contrairement à ce premier cas, le réseau est très étendu, ce régulateur n’assurera le bénéfice d’une tension constante qu’à l’usine même et à son voisinage immédiat.
- On peut, il est vrai, tout en le laissant à l’usine, en disposer pour le réglage d’un .centre de distribution dont la tension devra demeurer constante ou même croître avec la charge. Mais il va de soi que les autres feeders et l’usine n’auraient plus alors aucun réglage convenant à leurs besoins. 11 est mieux de s’inspirer des besoins généraux du réseau, surtout s’il est complexe, pour établir un réglage d’ensemble, par régulateurs d’usine, et le compléter par un réglage individuel, au moyen de régulateurs indépendants, au moins pour les centres de distribu-
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- ni
- tion qui sont plus particulièrement affectés par les pertes de charge, en raison de leur importance ou de leur éloignement de l’usine. Ces régulateurs individuels seront appelés régulateurs de feeders. Applicables par principe aux seuls courants alternatifs, ils remplacent avantageusement les résistances ou inductances, aussi bien dans le réglage à la main que dans l’automatique, et leur sont supérieurs d’au moins autant que le sont, en courant continu, les survolteurs par rapport aux rhéostats de feeders. Nous verrons plus loin qu’ils sont, par principe et par construction, beaucoup plus simples que des survolteurs de courant continu.
- II. — Régulateurs d’usine, types Tiiuiill,
- TD et TA.
- Principe.
- On sait qu’il y a intérêt à ne mettre en jeu, dans un régulateur quelconque, que le minimum d’intensité de courant et, dans ses organes, le minimum d’inertie.
- C’est en cela que, pour les dynamos, les moyens de réglage portant sur le circuit inducteur sont supérieurs à ceux qui agissent sur l’induit. Et même, ils deviendront plus maniables si, l’excitation étant indépendante, on peut soumettre à l’action du régulateur, non plus le courant d’excitation de la machine à régler, mais celui de son excitatrice.
- L’excitation séparée étant de règle presque absolue pour les alternateurs, ceux-ci ont été les premiers à bénéficier des progrès réalisés à l’aide de ce principe de réglage.
- Plus tard, les dynamos à courant continu ont pu bénéficier du même mode de réglage, appliqué de même à l’excitatrice dans le cas plus rare d’excitation séparée, et directement à l’inducteur de la dynamo en cas d’auto-excitation.
- Chacun des deux types TA et TD, ainsi créés, s’est subdivisé en de nombreuses catégories d’appareils répondant aux applications les plus diverses, mais ayant en commun les mêmes principes essentiels : réglage par l’excitation, comme indiqué ci • dessus et réglage par oscillations répétées par organes de rupture, avec amplitude et durée très réduites, principe qui élimine l’inertie électrique et son influence retardatrice.
- Non seulement un réglage simplement rhéosta-tiquè de l’excitation offre de l’inertie électrique, mais encore il n’agit mécaniquement qu’avec une lenteur plus ou moins grande.
- Pour être exempts de ces défauts», les régulateurs décrits ici n’exercent pas sur la résistance de réglage une action progressive, mais ils ouvrent et ferment rapidement un circuit peu résistant monté en dérivation sur le rhéostat, par une succession de mouvements rapides et répétés de aoo à 600 fois par minute. Ils compensent et surcompensent tontes pertes de charge avec beaucoup plus de promptitude que ne le ferait un réglage progressif ; et, loin d’être limitée à la seule compensation des effets résultant de variations de charge, leur régulation corrige avec la même facilité les effets des changements de vitesse et, d’une manière générale, toutes les variations qui affectent la tension.
- Régulateur, type TD, pour dynamos à courant continu [flg. 6).
- En dépit des variantes si nombreuses qui ont dû être créées pour les besoins les plus divers de l’industrie, ces régulateurs de tension sont de toute simplicité.
- La tension à régler, dès que se manifeste une tendance à des variations quelconques, la transmet à un organe voltmétrique (') précis, simple enroulement d’électro, a, en dérivation sur la machine ou les barres (fig. G). A cet électro sont données la sensibilité et la précision nécessaires pour la mise en action immédiate du rhéostat de champ, réglé par ocillations répétées des contacts g qui le mettent en court-circuit de 200 à 600 fois par minute. Les interruptions successives du circuit dérivé sur ce rhéostat exigent des qualités justement opposées à celles de l’électro voltmétrique et sont mieux réalisées par un relais sensible C obéissant à cet électro : non plus comme lui sensible à des états d’aimantation divers, mais simplement soustrait ou soumis à un courant magnétisant (emprunté aux barres omnibus) et portant, soit deux enroulements antagonistes, soit un seul enroulement shunté par une dérivation qui permet de le démagnétiser par court-circuit.
- Ce dernier cas est celui du relais C de la figure G, qui représente les connexions du régulateur de tension pour dynamos à courant continu de faillie puissance. (*)
- (*) Ou tensimétiique, suivant l'expression créée par analogie avec celle de tachymétrique, et qui tend à se répandre.
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- LA L ÛMJÈRE ÉLECTillQU E T. XVIII (2« Série)^Nc2j.
- La légende de cette figure suffit à compléter les indications qui précèdent; ruais une addition à l’électro principal de commande A appelle quelques explications : c’est celle de renroulcment série b ou compensateur, ainsi appelé parce qu’il représente dans l’électro des ampères-tours proportionnels à ceux que donnerait un enroulement série monté sur la ligne meme ou sur un feeder pour en compenser (*)
- Fig. G. — Régulateur type TD pour dynamo à couvant continu (I). _ X, dynamo à régler. Y, départ de ligne ou feeder, fit rhéostat d’excitation de la dynamo, Blî, barres omnibus, A, clectro de commande du régulateur, 6’, relais du régulateur ; a, enroulement principal (en dérivation), b, enroulement compensateur (en série), cf noyau fixe à butée réglable, d, noyau mobile agissant pour séparer les contacts principaux, e, contacts principaux que tend à maintenir réunis le ressort, /', ressort antagoniste ; S, rhéostat réglable pour compenser la perte en ligne, ?\ curseur de réglage du rhéostat; 7, contacts dû relais, //, rhéostat d’excitation de la dynamo, k, enroulement de relais relié directement, aux havres, /, dérivation peu résistante, sliun • tant l'enroulement k à travers les contacts principaux e,
- m, résistance, ?#, condensateur, o, ressort antagoniste.
- (*) Résumons en quelques mois le fonctionnement du régulateur Tirrill. représenté ligure G.
- Et d’abord la manette du rhéostat h reste dans une position fixe, déterminée au préalable par un réglage ; la résistance d’excilalion ne peut donc prendre que deux valeurs : celle que nous désignerons par à, si les contacts du court-circuit g sont séparés, et une valeur à peu près nulle s’ils se louchent.
- Ces contacts g, c’est le relais C qui les commande, « en sous-ordre » de l’électro A dont il ne fait que reproduire les mouvements.
- Si, par exemple, une baisse de tension vient à se produire, elle affaiblit l'enroulement ci, qui, devenu incapable d’équilibrer les effets du ressort f et de l'enroulement />, abandonne son armature au mouvement «l’ascension qui ferme les contacts principaux e. C’est celle action que répète fidèlement le relais C, sur l'enroulement duquel la dérivation e annule l’excitation : l'armature du relais attirée par le ressort o ferme le court-circuit g sur le rhéostat d’excitation h.
- L’afilux de courant qui résulte de celte brusque variation ohmique de h à o n’est évidemment pas mesure à l’effet qu’on a en vue : il est en tel excès qu’il produit dans un temps extrêment court les trois quarts, puis la totalité de 1? correction voulue sur la tension, correc-
- tes pertes de charge et régler la tension du centre de distribution distant desservi par cette ligne ou ce feeder. On a simplement ici, comme on le fait pour les ampèremètres à shunt, placé en ligne une résistance S aux bornes de laquelle on a branché l’enroulement b\ une des bornes est constituée par un curseur mobile' qui permet de donner aux ampères-tours de la bobine b l’ordre de grandeur voulu. On compense facilement ainsi des pertes de charge allant jusqu’à i5 %.
- Il est évident qu’on arriverait au même résultat sans donner d’enroulements différentiels à l’électro de commande si, pour régler directement la tension au centre de distribution éloigné, on disposait de « fils pilotes » le reliant au régulateur et aboutissant directement à l’unique bobine a.
- Ces fils pilotes rendraient inutile l’enroulement compensateur Z»; le seul enroulement a réglerait la tension au poste éloigné commeil le fait pour l’usine, de longs fils pilotes remplaçant les courtes connexions m de l’électro aux barres omnibus, et l’électro faisant naturellement l'objet d‘un nouveau réglage.
- Celte première étude du régulateur TD suffit à en montrer les avantages distincts et à en faire entrevoir les nombreuses applications.
- Ces applications ont reçu une notable extension, parce que les régulateurs peuvent compenser toutes les variations qui ont, avec celles de la tension elle-même, un rapport cle cause à'effet quelconque. Non seulement leur principe d’action les soustrait à l’influence des variations de vitesse, à laquelle ne saurait échapper le système de régulation ayant pour principe le « cornpoundage », mais ils'corrigent leur effet, sur la tension, lui restituant, en quelque sorte, les volts perdus par suite d’une chute de vitesse, aussi bien que par réaction d’induit et pertes de charge de toute nature. On s’en sert aussi pour régler la vitesse de moteurs alimentés
- lion qui serait vite dépassée et de beaucoup sans une nouvelle intervention de l’électro A.
- Le pins léger excès cle tension suffit à la provoquer, car, en renforçant l’excitation a, elle lui permet de surmonter les effets b et f antagonistes, d’attirer par conséquent l’armature et de décoller les contacts principaux. Transposée par le relais G clans le circuit g, dont les contacts se séparent, cette réaction remet le rhéostat en circuit, ce qui aurait pour conséquence de faire baisser la tension, et par conséquent le cycle décrit se répète indéfiniment, et aussi souvent que se produisent, en plus ou en moins, des écarts de tension capables d'influencer l’électro A.
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- sous tension variable, aussi bien que pour régler, si un tel moteur entraîne une génératrice, la tension de la dynamo, lors même que sur elle les pertes de charge et variations de vitesse ajoutent leurs effets. Ils se prêtent aisément à l'équilibrage des systèmes à trois fils, au réglage des réseaux mixtes « force et lumière »; et si les premiers modèles établis ont été d'un prix relativement élevé qui on limita d'abord les applications, il n'en est plus de même des types créés plus récemment, pour répondre à tous les besoins, en y comprenant même ceux qui sont subordonnés à une stricte économie d’achat.
- Régulateurs d'usine, type TA, pour courant alternatif [fig. 7).
- Le principe de régulation qui vient d’être exposé pour îe courant continu est utilisé au réglage de la tension des alternateurs au moyen de* régulateurs type TA, comme l’indique la figure 7 qui en représente l'application à un alternateur triphasé.
- l;ig. 7. --Régulateur type TA pour alternateur triphasé; G, alternateur à régler ; R, rhéostat d’excitation de (i ; F., excitatrice; Re rhéostat d'excitation fie R; A, relais commandant les contacts de réglage; contacts principaux; JP, électro principal de commande à enroulements shunt (P) et série (J); G, électro de commande de l’excitatrice.
- Une circonstance favorable à l’application de ce principe aux alternateurs, c'est, que l’excitation séparée est pour eux la règle, tandis qu'elle n'est pour les dynamos à courant continu que l’exception. Un n’estdonc plus obligéd’agirsur l’inducteurde la génératrice comme c’était, le cas figure 6, et c’est (fig. 7) l’inducteur de l’excitatrice qui fait l’objet du réglage. L’excitatrice se trouve donc dans le cas de la dynamo de la figure 6, en ce qui concerne la dérivation de réglage sur son rhéostat de champ : c'est également à ses barres omnibus qu’est emprunté le courant du relais, commandé comme ci dessus par les contacts principaux. La démagnétisation est faite par un enroulement antagoniste au lieu d’une
- dérivation de faible résistance, différence de détail qui n'est pas particulière à l'alternatif et que nous avons signalée déjà.
- Les contacts principaux sont commandés un peu différemment, tous les deux étant supportés par des leviers de commande, au lieu qu'un seul l’était dans la figure 6, l’autre contact étant fixe. Celte disposition nouvelle réalise un véritable asservissement, en faisant participer à la commande de régulation l'excitatrice elle-même, par l'action d’un électro de commande à un seul enroulement branché à travers une résistance sur son circuit. Le levier relié à son armature porte celui des contacts principaux qui, dans le cas précédent, était fixe. Il est évident que cet électro de commande à courant continu ne comporte aucun enroulement compensateur ou série.
- ' L'électro principal de commande pourrait lui-même n'en pas comporter; mais la figure 7 en représente un pour la compensation des pertes en ligne; un transformateur série le branche à un des conducteurs de départ d’une ligne ; l’enroulement dérivation de l'électro principal est de même alimenté par un transformateur de potentiel relié à une des phases. Le levier de contact d’alternateur et celui d’excitatrice concourent à effectuer la régulation avec le minimum de déplacement et le maximum de vitesse.
- Compensation des pa les, en ligne.
- L’enroulement compensateur d'élcctio prîncij al joue le même rôle ici que l'enroulement de même nom employé en continu, représenté figure f>, et relié à un shunt réglable inséré en ligne. Pour varier l'effet compensateur, comme le faisait le curseur du shunt employé en continu, on a sectionné l’enroulement compensateur et ajouté un petit commutateur pour son réglage. Un peut compenser, sans autre dispositif, une perte de charge allant jusqu’à 8 % , ce qui suffit aux besoins courants.
- Les grands réseaux, à lignes longues et à facteur de puissance très variable, peuvent nécessiter un réglage plus étendu, et, dans ce cas, on peut employer des compensateurs spéciaux, à résistance et inductance sectionnées et commandées respectivement par des commutateurs.
- III. — Régulateur de lignes ou keedehs IR et BR.
- Un a vu par ce qui précède comment s'adaptent au tableau de distribution d’une centrale les régula-
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- teurs d’usine destinés à en réglor la tension : non seulement leur action régulatrice est efficace à l’usine, mais elle est susceptible de l’être aussi au dehors, si le régulateur (TD ou TA) est établi en vue de compenser les pertes de charge des lignes.
- Un régulateur d’usine, dont l’électro principal de commande est relié par fils pilotes à un centre de distribution distant, est précisément dans ce cas : il agit à l’usine où il est placé, mais « sur un mot d’ordre du dehors », transmis par fils pilotes, et il n’est aux ordres, par conséquent, ni de la centrale elle-même dont il règle impérieusement la tension, ni d’un centre de distribution quelconque autre que celui auquel il est rélié.
- S’il est monté sans fils pilotes, mais avec enroulement compensateur série sur l’électro principal de commande, un régulateur d’usine sert de même les besoins du feeder auquel il est relié par son transformateur-série : en sorte que, si les besoins de toutes les lignes sont du même ordre, la commande du régulateur par l’une d’elles pourra les satisfaire toutes.
- Si, au contraire, les feeders, par leurs longueurs et leurs charges, différaient trop pour s’accommoder pratiquement du régime de tension imposé par l'un d’eux à la génératrice, il faudrait donner à chacun d’eux l’autonomie complète, autant pour l’électro qui commande que pour le relais qui exécute le réglage, jusques et y compris la dynamo qui le subit et n’en doit pas subir d’autre différent. En présence de telles difficultés, on ne peut qu’individualiser les réglages, c’est-à-dire les soumettre entièrement aux besoins individuels des feeders, qui commanderont automatiquement leurs régulateurs respectifs.
- Si ces régulateurs étaient ceux que nous venons de décrire sous le nom de régulateurs d’usine, les alternateurs seraient répartis eux-mêmes entre les feeders et réglés pour chacun d’eux respectivement ; il en résulterait autant de petites unités peu économiques et tant d’autres inconvénients pratiques, qu’ainsi se trouverait bientôt démontrée, par l’absurde, la nécessité d’en revenir à la formule énoncée plus haut :
- Réglage d’ensemble de l’usine ;
- Réglage individuel des feeders.
- Un régulateur de feeder doit par conséquent, sans rien changer à la tension établie et réglée pour l’ensemble du réseau, l’adapter à tout moment aux besoins de son feeder; en ajoutant ou retranchant sa tension propre à celle de l’usine, tout comme le ferait un survolteur-dévolteur en courant continu.
- Mais, mieux que le courant continu, l’alternatif apporte au problème des solutions vraiment simples. Les régulateurs de feeders, dont la tension propre doit pouvoir passer par toutes les valeurs voulues, sont de véritables transformateurs à rapport va. 100VOLTS IOOAMR HO VOLTS 90,91 AMP
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- Fig. 8.
- Schéma de principe des régulateurs de feeders. Effet survolteur.
- riable, et leurs applications sont nombreuses.
- Ils ont en effet été adoptés dans beaucoup d’ins.
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- Fig. 9 — Schéma de principe des régulateurs de feeders. Effet déyolieur.
- lallations et réglés dans certains cas à la main, mais ils se règlent aussi bien automatiquement, ce qui est une nécessité dans le cas qui nous occupe. Un relais voltmétrique commande du tableau la marche
- Fig. io. — Régulateur 1U à courant alternatif simple. Elément fixe et mobile au maximum d’effet dévolteur. G, côté génératrice ou usine; F, côté feeders.
- Les enroulements de l’appareil sont toujours
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- montés d’après le principe de l’aüto-transformàteur ou compensateur, dont les figures 8 et 9 donnent un exemple, appliqué aü courant alternatif simple. On sait l’excellent rendement donné par le montage en cothpensateiir, fait qu’illustrent d’ailleurs bien les figures 8 et 9, en montrant qu’une très faible proportion de la puissance est transformée en passant de la génératrice (côté G) au feeder (côté F). C’est après survoltage de 10 % (fig. 8) et après dévoltage de 10 % (fig. 9) qu’elle y passe, l’enroulement D absorbant, dans le premier cas, 10 ampères, qu’il emprunte au courant envoyé de G vers F, et qu’il rend à ce feeder sous forme d’une surtension de io % .
- Dans le second cas, le courant D est de sens inverse et a un effet inverse du premier, c’est-à-dire une réduction de tension de 10 % .
- Nous avons vu plus haut que le régulateur TA, appareil d’usine affecté au réglage de la centrale,
- était susceptible de régler la tension en tout point du réseau. De même, il serait possible, dans un ordre d’idées opposé, de calculer largement les régulateurs de feeders et de les faire servir au réglage de la centrale. Mais c’est une méthode de réglage qui n’est pas plus à recommander que la méthode inverse, dont nous avons vu plus liant l’inconvénienl : elle a, comme elle, le défaut de ne pas tenir compte des besoins de tous les autres feeders, et seuls des réseaux peu importants, presque exclusivement développés dans une seule direction, peuvent dans une certaine mesure réaliser, de l’une ou de l’autre manière, l’économie d’un régulateur, en ayant recours à un compromis entre un feeder prédominant et le reste du réseau.
- Nous allons maintenant distinguer deux types de régulateurs de ligne et les décrire sommairement.
- Selon qu’ils réalisent le rapport de transformation variable par enroulements sectionnés ou par disper-
- Fig. 11. —[Diagramme des tensions, sans régulateur.
- Fig. ta. — Le même, après adjonction d’un régulateur type 1RS.
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- Fig. i3. — Le même, après adjonction d’un régulateur type BR,
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- sion, les régulateurs Thomson-Houston ont ou n’ont pas de contacts mobiles. Ils n’ont, dans aucun cas, de partie tournante, et seul un déplacement angulaire de faible amplitude les fait passer de la position de surtension maximum au minimum opposé.
- Régulateurs de feeders, type IR.
- Le principe du régulateur d’induction, ainsi désigné pour son analogie avec le moteur d’induction (ou asynchrone) est d’utiliser la dispersion de flux très variable entre le primaire et le secondaire d’un transformateur à système magnétique déformable.
- L’application de ce principe au courant alternatif simple est représentée figure io : le système déformable étant composé d'un noyau extérieur denté intérieurement et portant Tenroulement série, et d’un noyau intérieur au premier, denté extérieurement et portant l’enroulement dérivation.
- Si deux pôles semblables des noyaux se font face, il y a maximum de surtension ou effet positif maximum.
- Si deux pôles dissemblables des noyaux se font face, il y a effet négatif maximum. Intcrmédiaire-ment s’obtiennent tous les degrés de réglage de manière continue. Il suffit d’une commande irréversible pour maintenir toute posilion voulue.
- Nous n’analyserons pas en détail ici le mécanisme de ce régulateur. Il suffit de faire observer que rien ne limile à l’-alternalif simple l’application de ce principe : il est aussi facile d’enronler les noyaux du régulateur pour courants triphasés ou polyphasés, ce qui fait qu’il y a en service courant dos régulateurs :
- A couraut alternatif simple (1RS).
- A courants triphasés (IRT).
- A courants diphasés (IRQ).
- A courants hexaphasés (IRH).
- Régulateurs de feeders, type BR.
- Le rapport de transformation variable est réalisé, dans le type BR, par sectionnemer t de l'enroulement secondaire, dont les sections sont commandées par un commutateur circulaire. Ce dernier est beaucoup plus léger que le rotor d’un régulateur d’induction, par conséquent présente beaucoup moins d’inertie et exécute plus rapidement tout réglage d’un réseau à variations quelque peu rapides (*). C’est ce qu’illustrent clairement les figures 11 à i 3 :
- La première représente les variations d’un réseau nou réglé ;
- (!) La course totale dure quatre secondes au lieu de huit ou dix.
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- La deuxième les variations du même, après adjonction du régulateur 1RS;
- L a troisième les variations du même, après adjonction du régulateur BR.
- En courant triphasé, le réglage par dispersion se ferait au moyen d’un seul régulateur triphasé IRT ; le réglage par sectionnement se ferait par trois régulateurs BR (un sur chaque phase) qui, dans le réglage à la main ferait place à trois CR.
- On voit quels sont les types de régulateurs qui ont dû être créés pour répondre à tous les besoins, et quelle importance a prise, entre autres, celui d’une régulation meilleure des réseaux, à une époque surtout où l’industrie produit, avec des moyens précis, des lampes dont le régime économique est établi sur des données d’une égale précision. Il importe au progrès définitif de l’éclairage que le réglage des réseaux électriques acquière une précision du même ordre, résultat qui ne peut être atteint que par l’emploi rationnel des régulateurs appropriés à chaque cas.
- ÉTUDES ÉCONOMIQUES
- Les spéculateurs avaient escompté au début de ce mois les statistiques des producteurs américains du cuivre comme très défavorables. La publication du document, tout en confirmant une augmentation des stocks américains de i 200 tonnes, n’a pas été de nature à influencer les cours du métal qui, progressivement, mais avec plus de rapidité qu'auparavant, s’achemine vers le cours de 80 La consommation européenne est toujours en augmentation et la consommation américaine semble reprendre d’importance : il n’en faut pas davantage pour la hausse des prix qui va susciter la surproduction. Les derniers prix cotés à Paris sont : 184 fr. 5o pour le cuivre en barres ordinaires; 186 fr. 5o pour les premières marques et 194 francs pour les cathodes. Conséquence logique : les tréfileurs élèvent leurs prix ; mais les constructeurs demeurent toujours dans le statu quo bien que leur chambre syndicale saisie de la situation ait déclaré qu’il y avait lieu à une hausse
- Le Rio Tinto, qui avait été influencé par les nouvelles tendancieuses du début du mois et était descendu à 1 900 est de nouveau reparti pour les hauts cours et s’est inscrit en dernier lieu à 1 976. des prix !
- L’événement économique de la semaine est la réduction du taux de l’escompte de la Banque d’Angleterre et de la Banque de France : ceci signifie
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- bien que la situation économique et financière des deux pays est très satisfaisante, malgré la grève des ouvriers charbonniers pour l’un, malgré la crise du Maroc pour l’autre ; mais ce qui donne à cet événement une signification particulière, c’est que la vie commerciale des deux pays est en ce moment très intense, qu’il en résulte un besoin de crédit exceptionnel et que cependant l’argent est si abondant qu’il n’est pas besoin d’en restreindre les sources. Et pourtant si l’on compare le bilan de la Banque de France au mois de mai 1911 et au mois de mai 1912, on constate que le rapport de l’encaisse aux engagements était plus élevé il y a un an : soit qu’en fait la circulation financière et les comptes courants du Trésor et des particuliers étaient inférieurs en mai 1911 à ce qu’ils sont à l’heure actuelle. Mais alors les gages mêmes de la Banque étaient inférieurs à ce qu’ils représentent aujourd'hui ; et puis la situation générale du commerce était plus tendue : les importations atteignaient un chiffre de î ïii 645ooo francs inusité jusqu’alors, dépassant les exportations de près de 900 millions, ce qui avait comme contre-partie l’exode certaine du numéraire; tandis qu’à l’heure actuelle les importations ne s’élèvent qu’à 2 078 3o3 000 francs et que les exportations sont supérieures de 75 millions à celles de 1911. Ce sont des chiffres que la Banque ne peut pas ignorer et qui concourent à établir sa règle de conduite dans la détermination du taux de l’escompte. On peut encore ajouter à cela que les revenus de l’Etat : impôts indirects, impôts directs quelles qu’en soient les sources sont supérieurs aux évaluations officielles.
- Si, au même moment, nous examinons la situa lion de la Banque d’Angleterre dont on connaît les relations avec notre établissement de crédit officiel, nous constatons qu’elle s’est améliorée par rapport à 1911 de telle manière que pour l’instant, la Banque de France n’a pas à prévoir la défense de son encaisse. Ainsi l’encaisse de la Banqne d’Angleterre est supérieure de 2 688 000 livres à celui de la période correspondante de i9ii,et ses gages sont eux-mêmes en sérieuse augmentation. Si quelque événement politique, toujours à prévoir, ne vient pas troubler l’horizon, il est à présumer que l’argent demeurera bon marché jusqu’à la fin de l’année.
- L’assemblée de la Société Lyonnaise des Forces motrices du Rhône, qui a eu lieu le 10 mai, était impatiemment attendue pour connaître la réponse des faits, sinon celle du Conseil d’administration, à
- l’exposé du Conseil de la Compagnie du Gaz de Lyon à ses propres actionnaires. Il semble que des deux côtés la lutte ait produit les meilleurs résultats. Le compte d’exploitation des Forces motrices du Rhône se résume de la façon suivante :
- Recettes d’exploitation : 5 524 3o3 francs en augmentation de 263 028 francs sur celles de 1911.
- Dépenses, y compris tous frais généraux et dépréciation d’inventaire : 2 698 626 francs ;
- Laissant un bénéfice de 2 8a5 677 francs qui représente 9,41 % du capital-actions de 3o millions.
- La longueur des canalisations est en augmentation de 49 kilomètres, à quoi il a été consacré 700000 fr. Elles desservaient au 3i décembre 20 3g3 abonnés, 29472 chevaux de force motrice et 4>4 900 lampes de 10 bougies.
- Pour le service et les besoins de ces abonnés en augmentation de 4 676 sur le nombre de l’exercice précédent, l’usine de Cusset a produit 559820000 hectowatts-heures : la recette par hectowalt-heure s’établit ainsi en moyenne à o fr. 0096.
- En outre des immobilisations consacrées aux nouvelles canalisations, le bilan fait ressortir 496 084 fr. de dépenses au compte des installations hydro-électriques, et 526990 francs au compte de l’usine de secours qui représente 11 000 chevaux et sera portée à 18000 en 1912.
- En outre, le Conseil, ne se jugeant pas suffisamment armé pour la lutte, s’est intéressé dans une société qui poursuit l’aménagement et l’utilisation de diverses chutes pouvant fournir a5ooo chevaux en hiver et plusieurs fois cette puissance durant l’été. Les prix très réduits offerts aux consommateurs d’éclairage ont stimulé particulièrement la vente du courant à forfait : le chiffre des lampes installées a augmenté de ce chef de plus de 10 000 au cours de l’exercice. Mais cette clientèle, quoique nombreuse, n’est point indéfiniment en progression dans une ville comme Lyon, et les Forces Motrices du Rhône étudient d’autres débouchés : notamment le chauffage électrique. Aux prix pratiqués, celui-ci peut devenir fort intéressant et les mêmes avantages qui font préférer la lumière électrique au gaz contribueront à répandre l’usage d’un moyen qui supprimera ses dangers d’asphyxie, d’incendie et une source de détérioration des appartements.
- Sur les bénéfices réalisés, après attribution de 5 % à la réserve légale, les anciennes et les nouvelles actions ont touché 5 % ; un million a été affecté, tant à l’amortissement du compte spécial de premier établissement qu’au renouvellement du matériel ;
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- puis le solde a été réparti de la façon suivante :
- 5o % aux actions............... i5o ooo
- 35 % aux paris.................. io5 ooo
- io % au conseil................... 3o ooo
- 5 % au fonds d’amortissement
- des actions................... i5 ooo
- Solde à nouveau................... 3a 321 35
- En résumé, il a été distribué 60 % des bénéfices nets. Ainsi la politique que le Conseil a dû adopter à la suite de la rupture de la convention avec le gaz de Lyon semble recevoir la consécration des faits. Les actionnaires lui ont donné leur approbation ; mais certains ont marqué leur préoccupation d’une situation qui est malgré cela quelque peu scabreuse. La recette, par hectowatt-heure produit, qui tient compte, telle que nous l’avons calculée, de toutes les perles de rendement, n’en est pas moins des plus réduites. Comme il a été dit au cours de l’assemblée, les actionnaires n’envisagent que l'augmentation de leur dividende et la sauvegarde de leur capital. User et abuser vis-à-vis du public de tarifs excessivement bas ne profite qu’au public et l’exemple de Marseille, qui a été judicieusement choisi, démontre qu’un nouvel accord entre les deux concurrents est indispensable s’ils veulent vivre; à vouloir s’éliminer l’un l'autre, ils exposent leur capital à de gros aléas, et s’interdisent en tous cas la progression normale de leur dividende, puisque la lutte ne se soutient qu’à l’aide d’immobilisations toujours nouvelles, toujours plus coûteuses, et toujours moins rémunératrices. Cet appel à l’entente et à la paix sera peut-être entendu des conseils de l’une et l’autre affaires: autrement, il serait à craindre qu’un jour les assemblées ne leur en fassent un grief dont ils seront victimes.
- N’omettons pas de dire, à cette occasion, que le gouvernement continue l’étude de la taxe sur l'éclairage et les appareils d’éclairage dont il a été question au cours de la discussion du budget de 1912. L’impôt sur les bougies rapportait autrefois 10 millions ; il est actuellement en déficit.' La taxation du mètre cube de gaz ou de l’hectovvatt devient en conséquence certaine avec cette aggravation que le nouvel impôt devra fournir au budget plus que l’ancien etrapporter,dit-on,3o millions! Nous serons évidemment mis au courant de ses modalités par le projet que déposera le ministre au moment de la discussion de la loi de finances de 1913.
- La Société Avignonnaise d’Électricité, capital 5oo ooo francs, siège social à Avignon, a augmenté ses recettes d’exploitation au cours de 1911. de 26 781 fr.74 ; celles-ci se sont élevées à 208 363 francs, ce qui représente 22,3 % du capital engagé, la So-
- ciété ayant émis deux séries d’obligations pour un total de 43i ooo francs. Les dépenses d’exploitation, y compris les frais généraux d’administration, se sont élevées à 125 817 fr., établissant le coefficientjd’exploi-tation à 60 % . Sur le bénéfice net de 67 218 francs, il a été attribué : aux amortissements et réserve, 36 284 francs; aux actionnaires, 25 ooo francs,à raison de 5 % ; et reporté à nouveau, 5 933 francs.
- La Société Avignonnaise n’exploite qu’un réseau alimenté parle Sud-Electrique: ses immobilisations sont donc toutes consacrées à l’extension même de ce réseau par la multiplication des installations de branchements. Il est dit dans le rapport que, malgré la généralisation des lampes à faible consommation, les recettes présentent une augmentation sensible. Ceci est dû aussi à la multiplication des usages du petit moteur : la Société a encaissé de ce fait 35 277 francs pour une puissance nominale de moteurs installés de 3o8 chevaux, soit en moyenne * »4 fr- 53 par cheval-an. En résumé, la situation industrielle de la Société Avignonnaise s’affermit et sa situation financière, consolidée par une émission d’obligations qui lui a permis de rembourser près de 5o % de ses créditeurs divers, lui permet de poursuivre ses plans d’extension régulière qui assurent à ses actionnaires la rémunération de leurs titres sur le taux minimum de 5 % .
- On sait que la région du Calvados et de Caen en particulier a pris ces derniers temps une grande importance au point de vue de la métallurgie. De puissantes firmes françaises, alliées au groupe Thyssen vont installer prochainement à Soumont un vaste établissement métallurgique pour l’utilisation des minerais de fer. Il s’agit d’une entreprise de 75 millions de francs.
- La Société d’Electricité de Caen, affiliée à la Société d’Applications Industrielles, n’est pas restée indifférente à ce mouvement industriel et pour répondre tant au développement économique de la région qu’à l’accroissement normal de son exploitation, elle va construire une nouvelle usine de 20000 chevaux qui seront installés jprogressivement. Les travaux d’établissement ont été confiés à la Société Générale d’Entreprises (H. Giros et Loucheus) et seront terminés avant la fin de l’année'
- La Société d’Électricité de Caen alimente déjà la ville de Caen et fournit l’énergie électrique à la Société d’Electricité du Littoral Normand ; elle a projeté un réseau de distribution dans le département du Calvados et pour son début elle a obtenu la concession de la ville de Bayeux. D. F.
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- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- TRACTION
- Paris. — Les dernières commandes des Compagnies de chemins de fer ont été ainsi réparties :
- Pour l’Orléans : 5o fourgons à la Franco-Belge; 600 wagons à MM. Desouches-David ; 4°° wagons à la Société d’Ivry-Tilleul ;
- Pour l’Est : 25o wagons à la Société Lorraine ; ia5 wagons à MM. Baume et Marpenl; ia5 wagons à la Société d’Ivry-Tilleul; 5o wagons à la Société de Saint-Denis; i^5 wagons à la Société de Blane-Misseron.
- Pour le Midi : 24 voitures mixtes à MM. Carde et fils ; 45 voitures mixtes à la Société Dyle et Bacalan.
- Pour le P.-L.-M. : 12 voitures ir« classe, à la Société d’ivry; 25 voitures 2e classe, à la Société de Blane-Misseron; 12 voitures mixtes à la Brugeoise; 28 voitures 2e classe à la Franco-Belge; 20 fourgons à La Buire; 120 fourgons à la Société Lorraine; 70 fourgons à M. Magnard ; 3o fourgons aux Ateliers Seneffe (Belgique); 5o trucs à la Société d'Ivry-Tilleul.
- Haute-Vienne. — La construction du réseau des chemins de fer départementaux de la Haute-Vienne, comprenant 345 kilomètres de lignes, a été entreprise en 1909 par MM. Giros et Loucheur.
- À l’heure actuelle, la situation des travaux est la suivante :
- Les terrassements et ouvrages d’art sont complètement terminés.
- La construction des bâtiments de stations est achevée sur les lignes en exploitation; elle est très avancée sur les autres sections.
- La voie est posée sur 286 kilomètres.
- La ligne aérienne est entièrement terminée sur les lignes de Limoges-Rochechouart, Limoges-Sainl-Junien, Limoges-Couseix, ainsi que sur les embranchements de Bussière-Poitcvine à Rançon et à la Tuilière, soit au total sur 194 kilomètres. Elle est presque achevée sur trois autres lignes comprenant 114 kilomètres.
- Dans la ville de Limoges, les voies sont posées sur tout le réseau urbain et la pose de la ligne de contact basse tension sera terminée dans le courant du mois de mai.
- 1 16 kilomètres de lignes sont en exploitation actuellement.
- Trois lignes nouvelles seront mises en service en mai (*tjuin. Le i01’juillet : 235 kilomètres seront en service.
- Les autres sections seront successivement livrées à
- l’exploitationet la totalité du réseau, soit 343 kilomètres de lignes, sera en service au mois de septembre.
- Vendée. — Le conseil général a approuvé J ensemble des modifications apportées à la convention passée avec les chemins de fer de l’Etat pour la construction du deuxième réseau de tramways départementaux.
- Brésil. — Le gouvernement du Pavana a publié un décret mettant en concurrence la construction d’un chemin de fer, à traction électrique ou à vapeur, reliant la ville de Rio Negro à la ville de Itayopolis. Cette ligne aura les embranchements qui seront jugés utiles. L'État concédera aux contractants le privilège de l’exploitation pendant 70 ans, le droit d’expropriation, l’exemption de tous les impôts de l’Etat sur les matériaux destinés aux chemins de fer.
- Russie. — Le conseil municipal de Saint-Pétersbourg a voté un emprunt de 7 millions dont la moitié sera consacrée à l’extension du réseau des tramways électriques.
- DIVERS
- Congrès technique international de prévention des accidents de travail et d’hygiène industrielle.
- Ce Congrès, qui se tiendra à Milan du 27 au 3i mai 1912, sous le haut patronage du roi d’Italie, semble devoir être très intéressant à en juger par le programme ci-dessous.
- Lundi 27 mai. — 10 heures. — Séance solennelle d’inauguration (au Castello Sforzeseo).— Nomination du Bureau du Congrès, des présidents et vice-présidents de séance.
- 2 heures, — Première séance ordinaire (Villa Royale).
- 5 heures. — Réception offerte par la municipalité (Villa Royale).
- Mardi 28 mai. — 9 heures. — Séance ordinaire.
- 2 heures. -1— Séance ordinaire.
- 9 heures. — Visite de la station de transformation faisant partie de l’installation électrique municipale (via Gadio).
- Mercredi 29 mai. — Excursions au choix :
- I) Castellanza et Legnano.
- Visites d’usines. Départ de Milan à 7 h. 5o. Rentrée à 6 h. 40 soir.
- ni Sesto S, Giovanni et Monza.
- Départ de Milan (par le tram électrique) à 8 h. 40. Rentrée à 7 heures soir par le tram électrique.
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- m LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XVIII (2* Série).— 21.
- Jeudi 3o mai. — 7 h. 3o. — Visite aux installations municipales de Milan pour le soulèvement et la distribution de l’eau potable en ville.
- io-i2 heures — Séance ordinaire.
- Après-midi. — Visite au choix de certaines industries de Milan.
- Le soir. — Réception offerte par la Chambre de commerce (Palais de la Bourse).
- Vendredi 3i mai. — Après-midi. — Excursions ou visites en ville au choix;
- I) Excursion à Lodi. Prix en 20 classe, 4 fr. 5o.
- II) Visites en ville.
- 2 heures. — Officine Meccaniche Stigler (construction d’élévateurs).
- 4 h. 3o. — Centrale Electrique de la Société Edison (Porta Volta).
- Le soir, à 7 h. 3o, banquet social. Dislocation.
- Nantes.—: Le ministre des Travaux publics a autorisé la Chambre de commerce à adjoindre à l’outillage public du port trois grues électriques sur le quai des Antilles et à procéder à la réfection de la canalisation électrique de ce quai et du slip-way.
- PUBLICATIONS COMMERCIALES
- Ateliers de Constructions Electriques du Nord et de l'Est.
- Jeumont.
- Bulletin, août 1911. — Emploi des moteurs triphasés à collecteur pour la ventilation dans les mines de houille.
- SOCIÉTÉS
- Compagnie du chemin de fer Métropolitain de Paris. — Les recettes de la deuxième décade de mai se sont élevées à 1 426 i83 francs contre 1 478 683 francs pour la décade correspondante de 1911. Depuis le xei‘janvier il a été encaissé au total 22 287 yiS francs, soit 79 248 francs de plus que pendant la période correspondante de l’année dernière.
- Société havraise d'énergie électrique. — Le capital va être porté de 7 25o 000 francs à i5 millions par la création de 3i 000 actions nouvelles de 25o francs, dont 7 000 à émettre prochainement au prix de 400 francs cl réservées aux actionnaires actuels.
- Tramways électriques d’Angers. — Le bénélice net de 1911 se inouïe iV 812 894 francs contre 200 382 francs pour 1912. Le dividende a été maintenu à i5 francs par action.
- CONSTITUTIONS
- Compagnie des Tramways électriques sans rails de la ville
- de Dieppe. — Durée : 40 années. — Capital : 200 000 fr.
- — Siège social : 24, quai Gaston-Boulet, Rouen.
- Société des applications de l’électricité à la traction. —
- Capital : x 000 000. de fr, — Siège social : i5, xme Pas-quicr, Paris.
- Société française de téléphonie privée. — Durée : 3oans.
- — Capital : 35o 000 francs. — Siège social : 12. rue du Mont-Thabor, Paris.
- Société-Hydro-électrique des Basses-Pyrénées. — Capital : 2 000 000 de francs. —Siège social : Bayonne.
- CONVOCATIONS
- Société Industrielle de Gaz et d’Electricité. — Le 3o mai, 19, rue Blanche, Paris. 1
- Compagnie Française de Tramways et d'Eclairage électrique de Shanghaï. — Le 19 juin, 7, rueChauchat, Paris.
- Société d’Electricité de la Naturby. — Le 4' juin, 3, rue Moncey, Paris.
- ADJUDICATIONS
- FRANCE
- Le 5 juin, au sous-secrétariat des Postes et Télé graphes, io3, rue de Grenelle, à Paris, fourniture de 3o wagons-poste montés sur bogies (3 lots), Demandes d’admission avant le 26 mai.
- BELGIQUE
- Le 3i mai, à l’hôtel de ville, à Fosse, installation de distribution d’énergie électrique.
- Jusqu’au i3 juin, à la Société de l’exposition de:Gand, rue des Moineaux, à Gand, soumissions pour l'installation et le service des groupes électrogènes de la galerie dés machines.
- Le 19 juin, à 10 heures, à la maison communale, à ltansart (llainaul), fourniture d’énergie électrique.
- ESPAGNE
- Au Consejo de la Compania Madrilena de Urbanisa-cion, à Madrid, offres pour la -fourniture de 8 voitures électriques pour le chemin de fer de Colmlenar et de rails pour l’embranchement à l’asile de la Palonia.
- CHILI
- Le 8 juin, il la direction des chemins de fer de l’Etat chilien, à Santiago, fourniture de 22 chaudières de locomotives.
- PARIS. — IMPRIMERIE LEVÉ, 17, RUE CASSETTE,
- Le Gérant : J.-B. Nooet
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- SAMEDI 1» JUIN 1912.
- Tom* XVIII (2« série). - N* 22
- La
- Lumière Électrique
- Précédemment
- I/Éclairage Électrique
- REVUE HEBDOMADAIRE DES APPLICATIONS DE L’ÉLECTRICITE
- La reproduction des articles de La Lumière Électrique est interdite.
- SOMMAIRE
- EDITORIAL, p. 257. —E. Mattansit. Contribution au calcul des réseaux de distribution électriques, p. 259.
- Extraits des publications périodiques. — Applications mécaniques. Essais ;d’une installation de force motrice électrique avec volant régulateur, dans un puits principal de mine, H. Wille, p. 268. — Variétés. Rapport sur une mission confiée à M. Charles d'Almeïda par le Gouvernement de la Défense nationale. — Objet : établir des communications entre la province et Paris, p. 271. — Les nouvelles usines de la Compadnie parisienne de distribution d’électricité, p. 277. — Fondation George Montefiore. Conditions du concours de 1914, p. 278. — Législation et contentieux. Les taxes téléphoniques dans les distributions d’énergie. (Arrêt de la Cour d’appel de Paris en date du i5 mars 1912), Paul Boucault, p. 278. — Chronique industrielle et financière. — Notes industrielles. Quelques considérations pratiques sur les alternateurs compound système Boucherot, P. Desgouttes, p. 284. — Etudes économiques, p. 285. — Renseignements commerciaux, p. 286.
- ÉDIT
- Le calcul des réseaux de distributions se fait suivant un certain nombre de méthodes différentes; M. E. Mattansit, après avoir énuméré les principales, s’est proposé de rechercher s’il ne serait pas avantageux de les appliquer non pas isolément, mais tour à tour à un même problème. Il en résulte un procédé synthétique qui n’est pas exempt d’une certaine complication, mais qui conduit au résultat d’une manière fort intéressante.
- L’auteur considère les points remarquables du réseau à calculer (points d’alimentation et points de rayonnement) et superpose en ces points plusieurs répartitions fictives des courants ; chacune de ces répartitions se
- ORIAL
- calcule aisément à l’aide de l’une ou l’autre des méthodes connues, et leur superposition donne la distribution réelle.
- Un tel procédé se prête- naturellement à de nombreuses vérifications a posteriori.
- L’auteur en fait l’exposé en prenant un exemple numérique concret, où la théorie apparaît d’elle-même.
- L’intérêt des essais présentés par M. IL Wille réside surtout dans les diagrammes expérimentaux qui lui ont permis de comparer les résultats qu’on obtient dans une exploitation minière avec un volant ou une batterie-tampon.
- Dans une installation précédemment-exa-
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XVIII (2* Série}?—
- minée par l’auteur, les à-coups de charge étaient en effet absorbés par une batterie d’accumulateurs reliée à une machine Pirani. Dans l’installation dont il s’agit plus particu lièrement aujourd’hui, on avait au contraire un groupe transformateur à volant de 20 tonnes.
- Nous commençons, dans nos Variétés, la publication d’un document du plus haut intérêt historique: il s’agit du rapport adressé par M.Ch. d'Almeïda au gouvernement de la Défense nationale au sujet des tentatives faites, lors de la guerre franco-allemande, pour établir des communications télégraphiques entre Paris et la province.
- L’idée émise par Bourbouze, et que d’Almeïda avait réussi à rendre praticable quand l’armistice survint, consistait à utiliser le cours de la Seine comme conducteur télégraphique.
- C’est à l’obligeance de M. Paul Janet, directeur de l’Ecole Supérieure d’Électricité, et. de la Société amicale des ingénieurs de cette école que nous devons la communication de ce rapport; nous leur en exprimons ici tous nos remerciements.
- La relation des efforts de d’Almeïda nous
- montre un homme animé d’une ardeur patriotique et scientifique admirable, aux prises avec les difficultés matérielles qu’on peut aisément imaginer et aussi avec certaines difficultés morales dues à de regrettables mauvaises volontés.
- Une courte note détermine ensuite les caractéristiques essentielles des nouvelles usines de la Compagnie Parisienne de Distribution d'électricité qui seront, comme on sait, au nombre de deux, et situées' l’une à Issy Ies-Moulineaux (25 000 kilowatts) et l’autre à Saint-Ouen (80 000 kilowatts.)
- Nous reproduisons ensuite les conditions, qui nous sont communiquées, du concours de 1914 de la fondation George Montefiore.
- Enfin M. Paul Bougault commente un arrêté très récent relatif aux taxes téléphoniques dans les distributions d'énergie.
- Il montre comment la Cour d’Appel de Paris a été amenée à débouter de ses prétentions le Trésor public, qui réclamait à une Société de distribution le paiement de droits pour une ligne téléphonique qui n’avait jamais fonctionné.
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- l"Juinl842.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 259
- CONTRIBUTION AU CALCUL DES RÉSEAUX DE DISTRIBUTION ÉLECTRIQUES
- Le calcul des réseaux électriques offre actuellement des difficultés qui ne sont pas à dédaigner; c’est pourquoi il y a lieu de chercher une méthode aussi simple et aussi synthétique que possible et permettant en outre une facile vérification.
- Les méthodes les plus employées sont :
- La méthode de coupure (Schnittmethode), de Herzog et Stark ;
- La méthode de tension de Coltri;
- La méthode de Teichmüller;
- La méthode de translation de Frick;
- La transformation de Kennelly.
- puisse passer d’une méthode à une autre, si celle qu’on a d’abord employée ne conduit pas au but.
- Par exemple, soit à calculer le réseau de distribution dont le plan est donné par la figure i.
- Je conduirai le calcul de la manière suivante :
- 1) Je superpose des points d’alimentation aux points de rayonnement et détermine pour cela la distribution de courant (soit la distribution de courant I);
- 2) Je considère alors seulement les points
- soo ~
- Ç zoo iso eo 80
- 150 250 160 130
- *60
- 100 Si
- l/j = 600
- Fig. 1. — Plan de la distribution.
- Cependant on ne sait encore laquelle de ces méthodes de calcul doit être préférée.
- C’est pourquoi je me suis proposé de combiner toutes les méthodes de la manière la plus simple, c’est-à-dire de présenter le calcul d’une distribution de ,telle sorte qu’on
- de rayonnement que je suppose traversés par les courants précédemment déterminés : je calcule alors pour ce cas la distribution de courant II ;
- 3) Je superpose les distributions de courant trouvées par les calculs précédents, en fai-
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- 260
- . • V • ‘ ... .*$
- LÀ LUMIÈRE ÉLECTRIQUE1 T. XVIII (2« Sérlèji H»"22/'
- \(jL = 1s ^ —M-âO-
- CLC = bz -Soo-
- C (JL = l/y
- -350-
- H
- 150
- Hh:l„
- -650-
- \m.
- 100 200
- -] T"
- 100 20
- El-37,5 Amp.
- T
- 30
- 200 Jl
- %
- Hc = Lg
- -990-
- mgul3
- m h.i
- ~1660-
- /4
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-
- t*r. Juin 4942.,,
- LA LUMIERE ÉLECTRIQUE 261
- W=l«
- me « lit
- m
- 50 J00 100 30
- /
- 1 j-------------1-------1------r
- 30 50 10 , 50 60
- SI» 52, S Amp.
- e/’= l,j
- Fig. i bis.
- sant la somme algébrique des courants^ et cette troisième opération me donne la distribution réelle.
- Pour déterminer la distribution de courant I, j’emploie la méthode de coupure de Herzog et Stark de la manière suivante :
- Tous les centres de rayonnement sont considérés comme des points d’alimentation.
- Les charges sont représentées, sur le plan des canalisations (fig. i), par des lampes à incandescence de 16 bougies Hefner.
- En déterminant les moments des courants, c’est-à-dire le produit de chaque courant de charge par la longueur de la canalisation correspondante : I. I, nous avons ainsi à calculer avec des lampes au lieu d’ampères.
- En supposant une tension de 220 volts,
- Fig. 2.
- Les lois de Kirchhoff donnent (fig. 2) :
- I,li -f-12 (h + ^2) +(^1 + A+ L) +...= 2 (I J)
- si Il5 I2, 13-•• représentent les intensités et l{, Z2, l3... représentent les longueurs des différentes parties de la canalisation.
- On en tire :
- , SM lb ~
- et
- une lampe à incandescence de 16 bougies Ilefner consommant environ 55 watts absorbe une intensité :
- Ainsi les affluences de courant exprimées par des lampes à incandescence doivent être multipliées par o,25 dans le calcul en ampères.
- Pour appliquer la méthode de Herzog et Stark, je peux compter avec les distances
- I« = SI — Ii.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XVIII (2* Sérié).—K* 22.
- simples, inscrites sur le plan de la distribution (fig. i), au lieu des longueurs de canalisations réelles (doubles distances). Les seules canalisations qui produisent des affluences sont indiquées par des flèches sur la figure 3.
- On fait donc la somme des moments de courant et l’on obtient en divisant par la longueur totale :
- • IM
- ii »
- c’est-à-dire Tune des affluences. L’autre affluence s’obtient en retranchant de SI l’affluence d’abord comptée.
- 1,-39, g
- Fig. 3. — Répartition de courants I.
- On obtient ainsi la répartition de courant I ; cette répartition est représentée sur la figure 3.
- Passons alors à lu répartition de courant II.
- Cette répartition est déterminée en admettant que les points de rayonnement seuls sont chargés avec les affluences qu’on vient de déterminer dans la recherche de la distribution de courant I : I„I6IC, etc.
- Mais, pour la détermination de la répartition de courant I, nous avons fait usage des courants fictifs.
- Pour éliminer ces courants, nous supposons alors qu’ils chargent le réseau aux points de rayonnement correspondants.
- Dès lors, au point de vue de la recherche de la répartition de courant II, le réseau a les
- Cb
- = 75,5
- t'1!,. _4. — Représentation du réseau chargé seulement aux points de croisement. Détermination de la répartition de courants II.
- charges de rayonnement inscrites sur là figure 4-
- Pour déterminer cette répartition de courant II, nous transformons le réseau ainsi qu’il est indiqué sur la figure 5 et raisonnons comme suit :
- On peut réunir les points d’alimentation I et IV en un seul point de même tension (parce que la tension des points d’alimentation est supposée maintenue constante par la centrale); de même pour le point III, parce qu’entre les points III et IV il n'existe
- I/j. 57.5
- Fig. 5. — Réseau réduit.
- qu’un seul centre de rayonnement (e); de cette façon, les points I, IV, III formeront un seul point d’alimentation
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE 293
- Les canalisations ^16et Z,9 peuvent de même se réunir en une seule de résistance réduite. Si on suppose que toutes les canalisations aient la même section, la résistance de chaque partie de la canalisation est proportionnelle à sa longueur; on peut ainsi former des longueurs combinées par la méthode de Frick; de même pour les centres de rayonnement/'et ^et les centres de rayonnement a et b.
- Les longueurs combinées se calculent comme suit :
- h
- lab
- Ife
- 4 j.-fjg 700.65o
- 6 H 4» 1 wc U* 0
- 4 4 I 480.280
- ~ 4 + 4 I 760
- h. h 980.13o
- 20 + ! 980 -{-13o
- la. Ib 236.ii5
- la “f" lh 236-(- i i5
- 480.410
- 4 3 + 4s 48o-{-4io
- = 337 = a36 = 115
- = 77>5 - 22 1.
- Il faut maintenant transporter les courants I„ et I/en b ou g d’après la méthode de Frick.
- A cet effet, on procédera de la manière suivante :
- La figure 6 représente une canalisation de section constante, à laquelle le courant est amené par les points d’alimentation S1 et S3.
- Fig. 6.
- En a se trouve une dérivation dans laquelle passe un courant ia; en b une autre dérivation, dans laquelle passe un courant ib.
- Cette distribution comporte une chute de tension déterminée au point b.
- Pour trouver la distribution de courant, nous transportons en b le courant dérivé en a, c’est-à-dire que nous considérons en outre du courant i le courant :
- Ainsi la somme des moments de courants ctmserve jusqu’au point b la même valeur, à savoir :
- 7—j—J. l,'S) ^ = la'^‘ ”1“ 4 (4 “1“ 4)*
- Cependant le courant I3 conserve la même valeur aussi bien dans l’hypothèse d’une dérivation en a d’intensité ia que dans celle d’une dérivation en b d’intensité Ia6; la chute de tension au poit b reste également la même dans les deux cas.
- La figure 7 représente le transport du courant \ab en b :
- -j- h> — I*-
- L représente le courant de charge réduit.
- %________ihihl_______*________i------J*
- S b |
- 16
- Fig. 7.
- Le courant I4 se répartit entre les deux conducteurs S[6 et S3ô en raison inverse de leurs longueurs puisque nous admettons que la section est constante.
- On a donc :
- I — I ^ ~f~ 4 3 + 4 + /3
- s‘=I*V1+4+'/,= I"-1*’
- I3 et S6 représentant les {[valeurs respectives des courants en S3Z> et. en St b. Les valeurs des courants I, et I.2 sont alors les suivantes :
- L - \ab —- Ia — L Iab
- L — S* - Ia4 -f- L = I* - I3 - Iab H- L-
- Le transport des courants Ia et \f se fait alors de la manière suivante :
- T t 4* OC 236
- Iai = la,4-f-4-{-4= 182,5-236 -F 280 + i3o
- = 63,0 ampères.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XVIII (2* Sériel K? 22.
- On a ainsi :
- I* = ldi + ib =63 + 88 = i5i,o ampères.
- I,
- fg
- I /•
- Ifg
- hg + 4» + 4
- = 8o .
- 16,0 amp.
- ce qui donne :
- 1^ = I/> + 4 — 16 + 6o = 76,0 ampères.
- On peut faire la simplification suivante.
- Le triangle ab, c, d peut, d’après la méthode de Kennelly, être transformé en une étoile de même résistance.
- La longueur des branches de cette étoile se calcule comme suit :
- 4-4 5oo.85o
- a = J } = --------= a5o
- 4 + « 0 1 *7 1 700
- 4-4 5oo.35o
- P — 7—777---j-7 =--------— loi
- '2 + U + 4 I 700
- ___ 4-4 __85o.35o _ _r
- ^ 4 -j- 4. d- 4 1 700 ^
- Ap rès cette nouvelle transformation, le réseau prend la forme de la figure 8.
- i rniv'
- Fig. 8. —Transformation de Kennelly.
- On obtient ainsi un carré formé par les points fg, ab, 3, d, que l’on transforme ensuite en un triangle ; ce triangle est lui-même transformé en étoile de même résistance d’après la méthode de Kennelly.
- La transformation du carré en triangle (deuxième transformation) s’obtient de la manière suivante :
- Je transporte les charges de d en fg et d’après le point étoilé 8.
- La valeur de cette composante de courant est la suivante :
- Irfî = Itf. :
- 4
- = 186,5.-
- 35o
- 77 + 4 ’ -350 + 175
- La composante en fg est alors :
- Ia—fg — i86,5 — i/|0 == 46,5 ampères On obtient ainsi :
- 140,0 r.mp.
- lfe = Id-fg + Ifg — 46,5 + 76,0 = 5 amp.
- L = 140,0 ampères = 1^.
- Après cette transformation des courants, le conducteur d—e et le conducteur d—fg seront montés en série, ce qui donnera deux conducteurs fictifs :
- fg— 0 = 53o + 175 = 765 et »
- II — 3 — la ~ a5o + 175 = 4^5.
- Jinijr
- Hg- 9. — Troisième transformation.
- Le point d devient fictif et se confond avec 3.
- Le triangle fg, c, ab peut être remplacé par l’étoile : e, ab, 8, fg (troisième transformation).
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
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- 1er Juin 1912.
- Les longueurs des branches de l'étoile se calculent, comme notis l’avons vu plus haut :
- y1
- 3ao.
- “i 345 25o.706 i 3^5 320.705 ! 345
- = 72,5
- — i3o,5 = 202/0
- Après cette troisième et dernière transformation, le réseau prend la foiune de la figure 9.
- Nous pouvons maintenant entreprendre le calcul de la distribution de courant II; pour cela, nous emploierons la méthode de Teich-müller.
- Le système d’équations de Teichmüller s’écrit ainsi :
- d>b . ; Eg . A- Iab — O
- c : £c.SFc — £ï./p — Ic = o
- g : £<•. 2Fe 7 L •— o
- S lîi.SFi --- Eg./fl' - Ee ./p - Ii =0
- fg : e.fg.'LFfg- — £c./i7 — zn-fu — £e .ft' — \/e = o h : s/i.SFa — t/g-fiv — I/i:= o
- £ : se.2F6 — £«*./«' — z/g-f-t — Sj./p' — Ig = o.
- Les conductibilités se calculent d’après la formule
- où
- cr section = 2 4omm2
- et leurs valeurs sont données par le tableau I.
- Pour résoudre le système de comparaison
- Etant donné le système d'équations :
- / .x -f- di2-y -f- di3.z -{- ... -f- «, — o 1 -x d22.y -f- d%a.z • • • “j~ d2 = o
- | ani.x -j- all2.y -f- dni.z -}-... + n„ = o,
- on donne aux inconnues des valeurs quelconques x0, î/0, z0, etc. ; les équations ne sont pas satisfaites, mais les premiers membres ont une certaine valeur Nj, N2, N„ qui sera nommée le reste de l’équation correspondante.
- On tire alors de la première équation une valeur :
- et on déduit des restes anciens une série nouvelle de restes N't, N'2, en posant :
- -N', = N, -(- «h .
- N'2 = Na —(— «21 •
- N',t = N„-f- «,a.A*.
- Alors on tire de la deuxième équation une quantité :
- qui fournit à son tour de nouveaux restes de la forme :
- N", = N', -f- fli2.Aÿ N"2 = N'2 -|- d >2 . Ay
- N"„ = N'„ an2.ky.
- Ayant opéré de même pour tout le système, on recommence avec la première
- Tableau I
- A = 4,65 A = 8,17 Ai - - io,5 Ae = 9,8 f ab — 88, 7 ™fe = 97 83
- A — l3,7 6 = i9,6 A 2 - = 21,4 Ai = n,43 fc = 20 ,4 Zts = 135 35
- fi — 24,5 fi = G>95 /ia = = i4,3 Ab = 17,6 f fg 3i ,0 ZF/i = 36 55 .
- A = 6,9 A» - 27,5 /u ~ = 4,13 Ad = io,5 2F ab = i83 ,7 2F, = 73
- fs = 52,8 A 0 = i2,9Î> Ab = - >6,7 2FC = 3i 85 ZFg = 181 ,6
- de Teichmüller, on emploiera la méthode de Ludwig Seidel.
- Cette méthode est la suivante:
- équation, de laquelle on tire :
- _ N,
- * _ «11’
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XVIII (2® Série). — N® 22
- Et l’on continue ainsi jusqu’à ce que l’on ait obtenu clans les sommes :
- Xo -f* + &'x “I- k"x — .V
- Va + + b'y -f- A'-f- ... — y.
- les valeurs réelles des inconnues avec une approximation arbitraire.
- 1j 1/
- Pour amener plus vite les équations à la convergence, on peut user d’une méthode graphique, que Mehmke et van der Bergh ont donnée (fig. 10).
- ün choisit sur deux parallèles L et L’ des origines et des directions positives et on y porte, sur L, les coefficients ait, an et N, à une certaine échelle. On porte de la même manière, sur L', les valeurs an, a 21 et N2 et l’on trace, par les points d’intersection p et q, des parallèles à L et L' ; on obtient ainsi par le rapport des segments interceptés sur ces parallèles les inconnues A* et A„.
- Ce sera :
- Aa;
- pmx
- pnx
- qmy
- qiiy
- Fig. io.
- Tableau II —
- + ainsi qu’on peut le démontrer géométrique- •
- ment.
- En prenant comme valeurs appi’ochées Valeurs de correction pour les chutes de tension.
- N° Ac ec £e £ab ec 68
- I £". + 4,o + 4 ,0 + 4,0 + 4,o + 4 ,0 + 4,0 + 4,0
- •1 Ae —|— 0,848 — 0,204 — 0,06 ï , I — o,oo55 — o,o5i + 0,57
- 3 A'* -— 0,475' + 0,188 -j- 0,0278 -(- o,o328 + 0,141 — 0 ,o635 + 0,272
- 4 A"e (),2/|3 -f- 0,0022 —|— 0,0 3 3 4 + 0,0077 -|- 0,113 -)- 0,0276 -(- o,i65
- 5 A"'e — 0,136 — 0,009 — o,oi -j- 0,061 + 0,087 -)- o,oo55 + 0,09
- G AIVS — 0,09. 0,0017 0,00^7 -f- o,o435 — o,o52 + o,oi58 -f- 0,068
- n j AVf. — 0,0615 — 0,0047 — o,oo54 -(- 0,0272 0,0232 -(- 0,oo665 + o,o336
- e0 -f- SAe _ -~ + 7a 3,87 4,07 3,02 4 ,25 4,15 6,06
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 267
- 1* Jùhr IM2.
- pour la solution du système d’équations : = £a* — £/#• = e8 = £c = ee = e* = 4,» volts,
- A ~6a>5
- tc 73,35
- 0,848
- N'„ = Nc + 0,848.66,6 = — o,i N's = Ng -j~ 0,848.66,6 = — ai.
- La solution du système d’équations de Teichmüller donne pour les chutes de tension les valeurs suivantes :
- £c = 6,7a volts
- Ce = 3,87------
- £* = 4,07 —
- £„/, == 3,Oa ---
- £t = 4,a5 —
- £>#•=4,15 —
- £5 = 6,06 --
- On a ainsi :
- c : 6,72.73,55 — 6,o6.66,6 = 8g,5 445 — 4o5)5 = 89,5
- Etc., etc.
- Par la connaissance de ces chutes de tension, la distribution de courant II est fixée :
- 16,0 38,5 51.0 61,0
- \S Î.S
- Fig. 12. — Vraie répartition des courants, en amperes.
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-
-
- S68-, LA LUMIÈRE
- Elle s’exprime ainsi :
- I, = £abfi = 3,02.4,65= 14,o ampères.
- L = — (eab — sé) .ft — -f 3,7-13,7 = 5o,5 amp.
- 13 — -fz — 3,02.24, 5 = 74,0 ampères.
- 14 = 85,o = 85,o ampères.
- Is = Zab'ft = 3,02.52,8 = i5g,o ampères.
- Ic = — (ea*— îôj/c = + 0,54.8,07 = 4,5 amp. I, =— (es — se) ./,==-(- 3,i6.19,6 = 62,0 amp.
- 18 = ec-fs — 6,72.6,95 = 46,5 ampères.
- 19 =68-/9 == 6,06.27,5 = 167,0 ampères.
- Ii0 - - — (e/^r—£8)./io——0,59.12,95=—7,5amp. I,i = Vi-fn = 4,07.10,55 — 43,0 ampères.
- I„ = — (e/f — eh) ./12 —— 0,08 • 21,4=—1,7 amp. I13 = = 4,i5. i4,3 = 5g,5 ampères.
- I.* = 4,07 4,63 = ll>° ~
- I.» = Zf«’f\ S = 4,i5. 16,7 — 69,5 —
- I.e = *«-/l. = 3,87. 9; 8 = 38,0 —
- 1.7 = (e/é' -««) ‘fn = O, 28.11,43~—3,2 amp
- 1.8 — (-rtô ~e/<?) ‘fia- =+> [, 13.17,55 = 20,0 amp
- II. = Sc/lg = : 3,87.lO,55 : = 41,0 ampères.
- ÉLECTRIQUE T. XVIII (2* Série).~N* 22,
- Cette distribution de courant II est inscrite Sur la figure 11. ..
- Ôn trouve alors la distribution réelle dé courant en faisant l’addition algébrique des distributions de courant I et II (fig. 12).
- Le résultat peut être vérifié de trois manières :
- 1) La somme de tous les courants doit être égale à la somme des charges des seules canalisations;
- 2jLa somme algébrique des courants, pour chacun des cinq centres de rayonnement, arrivant en ce centre, doit être égale à la charge du centre de rayonnement;
- 3) Les chutes de tension maxima qui se produisent aux points d’inversion de courant doivent être les mêmes qu’au point d’alimentation dans toutes les directions.
- E. Mattansit.
- EXTRAITS DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES
- APPLICATIONS MÉCANIQUES
- Essais d’une installation de force motrice électrique avec volant régulateur, dans un puits principal de mine. — H. Wille. — Zeitschrift des Vereines deuischer Ingénieure,i mars 1912.
- L’auteur a décrit il y a deux ans des essais d’installation de force motrice électrique dans un puits principal de mine, essais exécutés à la mine « Ottiliæ » du district royal minier de Clausthal, dans le Harz. Dans cette installation les à-coups de charge sont absorbés par une batterie d’accumulateurs reliée à une machine Pirani. Afin de pouvoir comparer les résultats qu’on obtient avec une batterie et ceux que donne un volant régulateur, l’auteur a exécuté, en novembre 1909, des essais analogues à la mine « Grand duc Guillaume-Ernest » à Oldisleben.
- A titre d’indication, cette installation marche avec les données suivantes :
- Profondeur du puits : 58o mètres; s Nombre de wagonnets par montée : 4;
- Charge utile globale : 3 000 kilogrammes ;
- Vitesse d’extraction en charge complète : 9 mètres à la seconde;
- Vitesse d’extraction par course à vide : 6 mètres à la seconde;
- Vitesse d’extraction pour descentes de service : o,3 mètre à la seconde;
- Poids d’une cage d’extraction avec accessoires : 3 5oo kilogrammes ;
- Poids d’un wagonnet vide : 35o kilogrammes;
- Poids du]câble : 7 kilogrammes par mètre courant;
- Diamètre du câble : 45 millimètres ;
- Diamètre du treuil (pendant le déroulement du câble) : 4 5oo millimètres.
- Le groupe transformateur à volant et le transfor-
- A'S'
- 5°3C 6“
- Fig. 1.
- mateur d’excitation se trouvent à côté de la machine motrice, ainsi que le tableau de distribution.
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- * vV LA LUMIÈRE7 ÉLECTRIQUE
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- Le courant est fourni par l’usine électrique de la mine qui produit du courant triphasé à 2 000 volts, 5o périodes. Cette usine est distante de 800 mètres environ dé l’installation d’extraction. Le courant est transporté par un câble de 3 X 70 milli-
- est réuni à la dynamo par un accouplement réversible. Le volant a 3,55o mètres de diamètre et pèse 20 tonnes. Le transformateur d’excitation comprend un moteur asynchrone et une dynamo à * courant continu. Celle-ci fournit le courant néces-
- Fig. a.
- mètres carrés. L’usine électrique possède trois dy- saire à l’excitation de la dynamo de démarrage namos actionnées à la vapeur ayant des puissances et du moteur d’extraction, ainsi que le courant de de 640, 314 et i5^ kilowatts. I commande du frein et de la pompe à huile; enfin
- Fig. 3.
- Le moteur d’extraction est un moteur série.
- Le groupe transformateur à volant comprend : un moteur asynchrone, une dynamo de démarrage et un volant. Le moteur et la dynamo sont réunis par un accouplement Zodel-Voith, tandis que le volant
- Taci
- elle donne le courant nécessaire pour l’éclairage et pour différentes petites installations accessoires.
- Les caractéristiques des moteurs et dynamos de l’installation sont les suivantes : m I
- 1) Moteur de démarrage....... 2 000 volts
- 85 ampères
- 2) -Dynamo de démarrage.
- 3) Moteur d'extraction... .
- 5o périodes à'la seconde 5oo/4a4 tours à la minu^-320 chevaux-vapeur )
- 4) Groupe transformateur d’excitation
- a) moteur............. 2 000 volts
- 565 volts i 100 ampères 310 kilowatts 5oo volts
- 585/i 180 ampères 35o/665 chevaux-vapeur
- 58o/425 tours à la minute. 38,2 tours à la minute.
- 95o périodes à la seconde ) 1 00°/965 tours à la minute‘
- 34 chevaux-vapeur 115 volts 174 ampères 20 kilowatts
- 110 volts 58 ampères
- 6) Régulateur de puissance..... 5oo/no volts
- 0,9/10 ampères 0,8 cheval-vapeur
- i
- b) dynamo.................
- 5) Moteur de la pompe à huile.. .
- 1 000/965 tours à la minute. 1 o5o tours à la minute.
- 1 000 tours à la minute.
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- Le but principal des essais était d’établir jusqu’à quel point les variations de charge produites par le fonctionnement du moteur d’extraction étaient régularisées par le volant.
- Les nombres qui servaient à tracer les courbes étaient relevés toutes les 5 secondes sur un voltmètre, un ampèremètre et un tachygraphe. La tension et l’intensité furent mesurées à l’induit du moteur d’extraction, le tachygraphe indiquant la vitesse du câble. La puissance est calculée d'après la tension et l’intensité.
- Pour connaître le travail total, en marche, des différentes parties de l’installation, on a employé des appareils enregistreurs, dont on conçoit aisément la disposition. Les figures i, 2, 3 représentent des courbes obtenues avec ces appareils.
- La figure 1 est relative à la marche du transformateur avec le volant entre 5 h. 40 et 6 heures. Puis suivent plusieurs courses de câble et de trains
- charge. On n’a pas pu faire de comparaison avec la charge complète, car cette dernière n’est jamais extraite sans volant.
- Les unités de puissance étant différentes pour les courants continus et les courants triphasés, il y a lieu de faire trois mesures simultanées, donnant : la vitesse de rotation du volant, la puissance absorbée par le moteur de démarrage et la puissance absorbée par l’induit du moteur d’extraction. Ces mesures furent faites simultanément toutes les cinq secondes, la puissance de l’induit du moteur d’extraction étant calculée d'après les indications simultanées d’un ampèremètre qt d’un voltmètre.
- La figure 4 montre comment les mesures permettent de se rendre compte des gains réalisés. La surface couverte de hachures inclinées de gauche adroite représente le travail fourni par le volant (période de décharge) ; la surface couverte de hachures orthogonales correspond au travail absorbé par le volant (période de charge). Quant à la surface couverte de hachures inclinées de droite à gauche, elle est relative au travail fourni directement par l’usine au moteur de démarrage.
- L’examen de ces aires permet de se rendre compte que le volant régularise la charge et que, toutes choses égales d’ailleurs il revient très rapidement à sa « course à vide », c’est-à-dire qu’il emmagasine de l’énergie en un temps très court.
- Les mesures isolées sont effectuées pendant des intervalles de temps plus ou moins longs dans le
- Fig. 5. — Cas d’une batterie d’accumulutcurs.
- chargés. De 7 heures à 7 h. 3o l’extraction se fait avec 2 wagonnets, à partir de 7 h. 3o l’extraction se fait normalement avec 4 wagonnets. On enregistra de même la marche du transformateur sans le voyant. Les courbes obtenues, comparées avec celles des 12 trains (fig. 1, a, 3) à demi-charge avec volant ont montré la suppression des oscillations à demi-
- but de montrer le rôle compensateur du volant pendant ces laps de temps.
- La figure 5 se rapporte au contraire aux mesures effectuées dans un cas où la compensation était réa-par une batterie d’accumulateurs.
- La charge utile était ici de 3 000 kilogrammes;
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- Î*VJuin 1912. LA. LUMIÈRE ÉLECTRIQUE 271
- La profondeur était de 750 mètres;
- La vitesse d’extraction, 10 mètres à la seconde;
- Le courant triphasé étant fourni à 2000 volts et 5o périodes à la secondes.
- Le moteur de démarrage à courant triphasé, la dynamo à courant continu, la machine tampon et la machine excitatrice ont un arbre commun.
- La courbe supérieure de la figure 5 représente la puissance empruntée par le moteur synchrone triphasé au réseau.
- La comparaison des courbes de la figure 5 avec les courbes des figures i, 2, 3, permet de se rendre compte des différences qu’il y a dans la réalisation de la compensation avec une batterie d’accumulateur et un volant compensateur.
- A Oldisleben, il fallait environ une énergie de 35 kilowatts-heures en moyenne pour le démarrage du volant transformateur. Le temps mis par le volant pour acquérir sa vitesse de régime était environ de seize minutes ; la puissance absorbée par la course à
- vide avec volant était en' moyenpe de 36 kilowatts. Quant au temps mis par le volant pour s’arrêter il était d’environ deux cent quarante minutes, soit quatre heures. Avec un frein on amenait le groupe transformateur à volant au repos en six minutes. Le temps de démarrage du groupe transformateur sans volant était de quarante-huit secondes, le temps d’arrêt de sept minutes. Quant à la course à vide elle absorbait environ i3 kilowatts.
- On put relever les courbes de démarrage et d’arrêt du groupe transformateur avec volant et la courbe d’arrêt sans volant. La courbe d’arrêt avec volant ne put malheureusement être observée complètement à cause des nécessités de l’exploitation.
- La puissance nécessaire au transformateur d’excitation qui fournit le courant continu aux petites installations secondaires est en moyenne de 14 kilowatts. Le moteur d’extraction est excité également en marche et à l’ax*rêt ; cette excitation prend une puissance de 4,4 kilowatts. B.
- VARIÉTÉS
- UN (DOCUMENT HISTORIQUE
- Rapport sur une mission confiée à M. Charles d’Almeïda par le Gouvernement de la Défense nationale. — Objet : établir des communications entre la province et Paris.
- C'est par la lecture clu rapport ci-dessous, qui constitue un document historique d'un singulier intérêt, que M. Paul Janet a eu Vheureuse pensée d'ouvrir le cours de la section de radiotélégraphie qui vient d'être créée avec un plein succès à. VEcole Supérieure d'Electricité. Ce rapport est publié intégralement dans le n° 26 du Bulletin de la Société amicale des ingénieurs E. S. E.
- A Monsieur le Président du. Conseil des Ministres, Chef du Pouvoir Exécutif de la'République Française (').
- Monsieur le Président,
- J’ai l’honneur de vous adresser mon rapport
- (') Le libellé même de cette adresse permet de déterminer approximativement la date de ce rapport : il doit être antérieur au 3o août 1871, date du vote, par l’Assemblée nationale, de la célèbre proposition Rivet qui confiait à M. Thiers, jusque-là simple « Chef du
- sur la mission dont le Gouvernement de la Défense nationale a cru devoir me charger.
- J’étais parti de Paris en vue d’y faire parvenir régulièrement les nouvelles de la province. Vous verrez que mon départ in extremis a été la cause unique de mon insuccès.
- En racontant ce que j’ai essayé, je serai forcé de parler de ce qui a été tenté en province dans le même but. J’aurai aussi à vous faire connaître le concours que j’ai reçu des divers agents. Mon devoir rigoureux, je le sais, est d’exposer les faits : rien de plus. Il ne m’appartient pas de les juger. Toutefois, la prétention de raconter sans juger n’est qu’une feinte d’un narrateur habile ou la naïveté d’un esprit sans réflexion.
- Raconter et faire ressortir exactement la vérité par la mise en relief des faits cités dans la courte étendue d’un rapport exige un talent que je ne me reconnais pas. Je me décide donc très franchement à émettre des jugements à l’occasion. Mais je n’ignore pas avec quelle modération il
- pouvoir exécutif », le titre officiel de Président de la République Française (voir en particulier les Souvenirs de M. de Freycinet, p. 280). P. J.
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- LA LU MI È HE ÉL E CTR1Q U.E
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- convient que je le fasse et je ne l’oublierai pas en aucun passage de ce récit.
- Rapport.
- Dès le mois d’octobre, lorsque la saison devint froide et pluvieuse, Paris commença à subir l’une des épreuves les plus douloureuses qui lui fussent réservées : les nouvelles ne lui parvenaient plus qu’à des époques très irrégulières et souvent très éloignées. Pendant des semaines le gouvernement demeurait dans l’ignorance la plus absolue de ce qui se passait en province.
- A mesure que l’hiver avançait la situation devint de plus en plus mauvaise; il fallait aviser.
- C’est dans ces circonstances que, vers le milieu de novembre, M. Rampont, directeur général des Postes que j’avais dû voir lors de l’établissement du service des dépêches microscopiques, pensa que je pourrais être utile au rétablissement des communications; il me proposa une mission en province. Cette mission consistait à mettre en œuvre les méthodes que, sbus l’empire de la dure nécessité, certains esprits inventifs avaient imaginées. J’acceptai avec empressement.
- Si les choses n’avaient dépendu que de nous, je fusse parti aussitôt mes préparatifs terminés et ils n’eussentpas été longs. Mais il fallait décider le Gouvernement de la Défense nationale. Un mois se perdit en négociations. Enfin, la persévérance de M- le directeur général l’emporta et, le i/| décembre un décret du gouvernement me confiait la mission attendue si longtemps. Il était malheureusement bien tard.
- Les préoccupations du ravitaillement de Paris me firent donner aussi une mission à ce sujet.
- Je laisserai d’abord de côté cette dernière partie de mes instructions, que du reste j’ai été obligé d’abandonner jusqu’à la nouvelle de l’armistice du 29 janvier.
- Pour communiquer de la province avec Paris, nombre de projets furent proposés, mais quelle qu’ait été la variété des inventions elles peuvent se ramener à un nombre de types assez restreint :
- i° Utilisation du courant de la Seine pour faire parvenir des flotteurs creux chargés de dépêches, flotteurs que l'ennemi ne distinguerait pas des corps de toutes sortes: herbes, débris, etc., que la Seine charrie toujours, mais que des indications spéciales feraient reconnaître par les employés de la navigation qui les recueilleraient à
- Port-à-l’Anglais.Des dispositions faciles à exécuter rendaient même possible la mise à l’eau d’appareils qui, au lieu de flotter, chemineraientau fond de la rivière par la seule impulsion du courant.
- 20 Emploi de la lumière.
- M. Maurat, professeur de physique au Lycée Saint-Louis, en utilisant et modifiant des mé thodes scientifiques qui sont connues des physiciens, est parvenu à construire un merveilleux appareil qui, dans nos climats, établit des signaux entre deux postes distants de 40 kilomètres, et ces signaux sont invisibles pour quiconque se trouve en dehors des deux postes; ils ne peuvent même pas en être soupçonnés.
- La méthode de M. Maurat est des meilleures, elle était bien étudiée. J’aurais emporté ses appareils si M. Garnier-Pagès n’avait pas demandé, dans le conseil du gouvernement, que ce mode de communication fût réservé à une mission qu’il avait fait envoyer en province.
- 3° Une idée moins ingénieuse, mais pratique dans quelques occasions, consistait à projeter la lumière électrique vers le ciel à peu près au zénith. D’après les astronomes que nous avons consultés, l'illumination qui en résulte serait visible par un beau ciel, à une distance de 80 kilomètres.
- 4° Le son se propage par un cours d’eau à de telles distances que l’on a espéré pouvoir se servir des vibrations sonores comme moyen de communication.
- 5° Le fil électrique qui réunit deux stations munies .d’appareils télégraphiques peut, ainsi que l’a démontré M. Bourbouze, préparateur à la Faculté des Sciences de Paris, être remplacé par un cours d’eau — la Seine — du moins si les stations sont très rapprochées et si les récepteurs ordinaires sont remplacés par les plus délicats galvanomètres de nos cabinets de physique.
- Grâce à l’activité et à la prévoyance de M. le directeur général des Postes, rien ne me manquait au départ. Le décret me donnait des pouvoirs très étendus ; les fonds indispensables furent accordés largement. Avant mon départ, 10 000 francs me furent remis par le ministre de l’Intérieur ; 40000 devaient m’être comptés en province, au fur et à mesure des besoins; enfin plusieurs personnes que je vais désigner m’étaient adjointes :
- M. Lévy,photographe des plus habiles. 11 s’était
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- exercé à la reproduction miscroscopique des dépêches, et de tous ceux qui s’étaient appliqués aux mêmes essais à Paris il était sans aucun doute celui qui avait le mieux réussi ; la finesseet la netteté de ses épreuves étaient merveilleuses.
- Les dépêches qu’il aurait photographiées devaient être transmises par M. Reboul, homme d’action qui se serait avancé jusqu’aux points les plus proches de Paris aux bords de la haute Seine pour y lancer les flotteurs et courriers de fond que l’on attendait à Port-à-1’Anglais.
- M. Rampont eut l’idée de confier à M. Luizzi, homme de lettres, le soin de faire un résumé des journaux de province ; l’opposition absolue que je rencontrai à Bordeaux à ce sujet et à laquelle j’ai cru devoir céder a rendu inefficace la bonne volonté avec laquelle il avait accepté de rendre ce service.
- MM. Lévy et Reboul associés assuraient le service des flotteurs et autres courriers que le courant de la Seine devait porter à Paris.
- Pour moi, je me réservais l’emploi des procédés scientifiques. Je voulais m’appliquer à tirer parti de celui de M. Bourbouze. Cependant je ne négligeai rien de ce qui me permettait d’utiliser à l’occasion toutes les méthodes connues. Avant mon départ de Paris, trois groupes d’observateurs furent institués qui avaient le devoir de veiller aux signaux que je pourrais adresser. L’un de ces groupes, sous la direction de M. De-launay, directeur de l’Observatoire de Paris, se chargeait de l’observation des signaux lumineux ; l’autre, composé d’employés des télégraphes, s’occupait des signaux électriques. M. De-sains, professeur de physique à la Faculté des sciences, et M. Berthelot, professeur au Collège de France, leur donnaient leurs conseils. Enfin le dernier groupe devait avec des appareils indiqués par M. Jamin, collègue de M. Desains, s’oc-.cuper, s’il y avait lieu, des transmissions acoustiques sur lesquelles, je dois le dire, nous ne comptions pas beaucoup.
- D’après la date de mon départ, je pensais que dès le 25 du mois je serais prêt à transmettre les dépêches et il fut dit (plutôt que convenu) que, pendant dix jours à partir du 25 décembre, on attendrait mes signaux. Nous ne comptions pas sur les obstacles qui m’ont retardé pendant une longue suite de jours, et nous eûmes le tort de penser qu’au 5 janvier j’aurais réussi, sinon qu’il n’y aurait plus lieu d’espérer.
- Quelque excellents que fussent les procédés que je viens d'éniimérer, cependant je ne laissais pas de penser que les lieux, les circonstances, sans doute d’heureux hasards pourraient apporter beaucoup d’imprévu. Tous ceux qui ont quelque pratique des choses me comprendront.
- Le 16 décembre je n’avais plus qu’à partir; tout était prêt, il ne manquait plus rien, pas même les indiscrétions des journaux de Paris, qui déjà m’avaient désigné à l’attention des Prussiens.
- Le 17 décembre, à 1 heure du matin, nous partîmes de la gare d’Orléans. Notre descente fut heureuse: à 8 heures nous arrivions par un léger brouillard au beau milieu des plaines désertes de la Champagne pouilleuse, A midi seulement, après bien des recherches, nous découvrîmes le village de Montepreux (63 habitants). Le maire nous accueillit comme nous devions l’attendre d’un Français. Nous ne saurions trop ici le remercier de ses bons services.
- Après cinq jours de voyage à travers le pays occupé par les Prussiens, nous arrivâmes enfin, le 21 décembre, àNevers.
- Quoique je n’aie pas à raconter ce voyage, je crois cependant devoir faire connaître au gouvernement le nom de ceux qui me l’ont rendu possible et en ont aplani les difficultés. Je dois faire savoir quelles bonnes volontés étaient au service du pays, combien seront grandes les ressources, le jour où la France réorganisée se représentera devant l’ennemi.
- A Plancy, nous demandâmes au maire de nous venir en aide. Il ne se fit pas prier. Partant deux heures avant nous pour Troyes, ville dangereuse parmi celles que nous devions traverser, il prévint de notre arrivée le directeur des postes, M. Poinsot et, grâce aux soins de ce dernier, nous fûmes introduits à Trôyes par deux de ses employés qui nous attendaient à une lieue de la Ville et qui y rentrèrent avec nous à pied comme si nous revenions de promenade. Pendant ce temps nos bagages, appareils photographiques, appareils électriques, pigeons, etc., arrivaient par les soins d’autres employés et, après une heure d’hospitalité protectrice de M. Poinsot, une bonne voiture montée par le conducteur Pierre qui connaissait bien les paysans et- les Prussiens nous conduisait jusqu’à Nevers au milieu de mille péripéties qu’il est inutile de faire connaître. Cependant ce qui nous est arrivé à Tonnerre mérite une mention particulière.
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- Voyageant de jour et de nuit, nous arrivions donc vers deux heures du matin à Tonnerre qui avait été envahi par les Prussiens aux dernières heures de la journée précédente. Arrêtés à l’entrée de la ville, interrogés par un capitaine à moitié endormi, nous laissâmes notre conducteur Pierre fournir les explications. Grâce à un vieux laissez-passer prussien qu’il avait dans sa poche, grâce à sa bonne humeur et ses plaisanteries, il écarta tout soupçon et nous fûmes libres d’entrer, non de sortir bien entendu. Où nous réfugier ? Pierre nous conduisit naturellement chez le maître de poste qui, invité à cacher nos pigeons voyageurs, nous renvoya rudement en nous disant qu’il n’avait pas envie de se fairefusillerpour nous. Ce n’était pas le moment d’entrer en discussions ; nous dûmes nous retirer.
- Après courte délibération, nous nous hasardâmes, au bruit du roucoulement des pigeons qui redoubla, et à travers les sentinelles qui nous observaient d’une inquiétante façon, à gagner l’hôtel de la ville de Lyon ; triste découverte : soldats et chevaux y étaient entassés, les mots écrits à la craie sur la porte ne laissaient aucun doute, et c’est avec une force bien contenue que je frappai à la porte le coup qui pouvait nous être fatal. Réveiller la fourmilière ennemie nous faisait trembler. Nous eûmes cependant plein succès : l’oreille du maître est fine, il nous ouvrit et personne autre que lui ne bougea. Mis au courant en un mot il n’hésita pas: les pigeons furent immédiatement enfermés dans le cabinet le plus reculé ; il devint impossible de les voir et de les entendre, puis avec une grande complaisance, notre hôtelier installa chacun de nous. Je me couchai aux ronflements sonores de deux officiers, mes A'oi-sins, dont l’un se trouvait être un collègue: il était attaché à la Télégraphie militaire.
- Le ao décembre, le jour venu, il s’agissait de passer à travers les régiments en marche entre lesquels nous nous étions laissés prendre.
- Le receveur des postes nous confia à un homme d’action et de sang-froid, M. Kmery, qui, après avoir pris les informations les plus précises, nous conduisit par des routes mauvaises, mais libres, en dehors du mouvement ennemi. Un seul moment, nous fûmes près du danger, mais notas l’évitâmes en nous jetant à la traverse, en apportant aux relais beaucoup de promptitude et
- en exigeant les meilleurs attelages. M. Emery qui avançait dans un pays qu’il avait souvent parcouru était seul capable de donner des ordres à propos ; nous nous sommes absolument abandonnés à lui, et nous nous en sommes parfaitement trouvés.
- "Arrivés à Nevers le 21 décembre, dans l’après-midi, je me rendis sans retard chezM. le préfet. Il m’apprit à mon grand désappointement que M. le ministre de l’Intérieur se trouvait à Lyon. J’avais à lui remettre des dépêches, je devais agir sous sa direction, je partis aussitôt. Quel nouveau retard allait me causer encore ce voyage inévitable ?
- Le lendemain matin à 9 heures, je me trouvais dans le cabinet de M. Gambetta; je fus reçu d’abord par l’un de ses intimes qui m’accueillit par un mot qui me donna beaucoup à réfléchir; lorsque je lui eus dit que le besoin de nouvelles, senti très vivement à Paris, avait fait imaginer aux Parisiens quelques méthodes de communiquer, sans doute inconnues à la proviri'ce, il me salua d’un léger sourire et dit :
- « Soyez persuadé, monsieur, que les Parisiens n’ont rien trouvé qui n’ait été déjà découvert et essayé en province. Vous ne pouvez rien nous apporter de nouveau. »
- La naïveté de son assurance me fit oublier ce qu’il y avait dans sa réponse de peu aimable pour moi, et je répondis, avec une apparente indifférence, que souvent les mêmes idées viennent à plusieurs inventeurs en même temps, que si l’on savait tout en province, j’apporterais du moins une bonne volonté de plus, et j’exprimais la pensée qu’elle ne serait peut-être pas superflue. Sans insister nous nous sommes mis à parler des événements.
- M. Gambetta ne tarda pas à être libre. Il m’accueillit avec bienveillance et même avec cordialité. J’eus avec lui plusieurs entretiens, il me parla toujours en termes parfaits; il trouva quelque peu à redire aux articles du décret qui me confiait ma mission ; mais il passa sur ce point et exprima sa pensée plutôt par un geste que par des paroles. Il me dit qu’il convenait que je visse M. Stenackers, directeur général des télégraphes, qui avait adjoint à ses fonctions celle de directeur général des postes. C’était mon intention, et je lui demandai une lettre d’introduction ; il me promit d’écrire en des termes qui la rendraient des plus efficaces.
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- L’accueil que je reçus de M. Stenaekers ne me laissa point de doutes sur l’accomplissement de cette promesse. Enfin il m’exprima par de chaudes paroles le désir qu’il éprouvait de me voir réussir, tomba d’accord avec moi sur tous les points, excèptéun seul. Il ne voulut jamais consentir à ce que M. Luizzi fit des extraits de la presse de la province et de l’étranger. En fait de journaux, il n’admit que l’envoi du Moniteur; je ne crus pas de mon devoir d’insister, je comprenais qu’un journal, fût-il même un Journal Officiel, suffisait pour faire connaître l’histoire exacte des faits. Trop heureux si j’avais pu le faire tenir exactement aux Parisiens affamés de nouvelles !
- Je partis pour Bordeaux le z3 décembre. L’encombrement des chemins de fer du centre me contraignit à passer par Cette : c’était le plus court.
- Après ce long voyage, j’arrivai, c’était le a5 décembre. Cette date, que je n’avais jamais cessé de me rappeler, était celle où les observateurs de Paris devaient se préparer à recevoir de mes dépêches, ils les attendaient déjà, cependant que j’étais loin d’eux! Cette fatale descente au milieu de la Champagne, cette séparation momentanée de la délégation de Province qui m’avait forcé au voyage de Lyon, avaient déjoué toutes mes prévisions formées au départ. Il fallait se hâter.
- Aussitôt arrivé, je me présentai chez M. le directeur général des Télégraphes. La lettre de M. Gambetta, un mot de M. Ernest Picard que je lui portais, le rendirent immédiatement très aimable. Il se montra confiant et ne tarda pas à me parler avec une familiarité que l’une de ses premières phrases caractérise assez bien : * Oui, je comprends, monsieur d’Almeïda, vous venez ici pour nous prouver que nous sommes des imbéciles. Mais vous allez voir qtie nous avons fait tout ce qu’il était possible de faire, pour donner à Paris de nos nouvelles. »
- Alors il me fit voir en détail un calepin assez bien rempli de toutes les dépêches qu’il avait expédiées par les pigeons. Il me déroula le tableau des dangers que son neveu ou cousin ne cessait de courir en les lançant dans les airs, afin de les abandonner le plus près possible du but de leur voyage. Son audacieux parent s’était même hasardé jusqu’aux avant-postes de l’année de Chanzy. 11 me raconta ensuite que des
- hommes dévoués avaient été envoyés avec la mission de traverser les lignes et de pénétrer à Paris avec la collection des dépêches et que l’un d’eux, parti depuis environ six semaines, venait enfin d’arriver à bon port.
- Quant aux dépêches privées, il me rappela qu’elles ne pouvaient être photographiées qu’après avoir été imprimées et qu’en ce moment les imprimeurs de Bordeaux, occupés par des travaux sans nombre, devenaient insuffisants; c’est pour cela que, accumulés, des télégrammes attendaient dans les bureaux.
- Après m’avoirfait ces diverses communications avec toutes sortes de bonnes paroles, M. Stenac-kers ajouta une demande qui me plongea dans le plus profond étonnement : il me pria, maintenant que je savais tout, d’écrire à M. Ernest Picard, c’est-à-dire au gouvernement de Paris, pour témoigner qu’il avait appliqué tous ses efforts à transmettre des nouvelles de la province à Paris.
- Donner tout à coup ce témoignage sans plus d’informations me parut être une légère té que je ne devais pas me permettre. J’arguai de la petitesse de ma position comparée à la grandeur de la sienne. Je lui exprimai combien il était peu convenable que je lui donnasse un témoignage de ma satisfaction. En fait, je me récusai en employant les formes les plus conciliantes que me suggérèrent les nécessités de ma situation.
- Les deux jours suivants, je fus condamné à subir deux nouveaux assauts analogues; je résistai chaque fois, malgré la seconde démonstration qui me fut faite par M. Dupré sur les ordres de M. Stenaekers; hélas! je n’eus que des preuves trop évidentes de la convenance de ma résistance.
- Les nombreuses occupations deM. le directeur général des télégraphes ne lui laissèrent pas le temps de s’occuper longuement de mes affaires. 11 cumulait en effet la direction générale des postes et la direction des télégraphes. Il avait pensé pouvoir diriger à lui seul ces deux services importants que la multiplicité des affaires a toujours fait confier, en temps de paix, à deux administrateurs distincts. Il avait pris là une rude besogne, car dans les conditions que la guerre lui faisait, c’était au lieu d’un service rendu relativement facile par la régularité, un service que les divers incidents de la guerre venaient troubler. Chaque jour, des dispositions
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- à modifier, des lignes à construire, des stations à établir, des perturbations à prévoir, ajoutaient un travail nouveau] aux travaux ordinaires. Y suffire dépassait les forces d’un homme. Aussi M. Stenackers a-t-il échoué dans la partie la plus importante de sa tâche, je veux dire l’établissement des communications avec Paris, communications qu’il n’était pas difficile d’établir, je le prouverai dans la suite de ce rapport.
- Si M. Stenackers n’eut pas le temps de s’occuper de moi, au moins me confia-t-il à l’un des chefs de l’administration, M. Dupré, dont je n’ai eu qu’à me louer. En nous mettant en rapport, M. le directeur général recommandait à M. Dupré de me refaire en l’amplifiant la démonstration qu’il m’avait faite lui-même et lui remit tous les documents entre les mains, ce qui ne laissa pas de m’indiquer une persévérance fâcheuse pour moi, mais aussi, hâtons-nous de l’ajouter, il lui recommanda de s’entendre avec moi, confirmant d’avance ce qui serait convenu entre rtous, et il lui dit de m’accorder absolument tout ce que je demanderais pour atteindre mon but.
- J’obtins :
- i° Tous les permis de circulation possibles pour MM. Lévy et Reboul et pour moi;
- 2° Une recommandation spéciale adressée à M. Guyot, inspecteur des télégraphes au Havre;
- 3° L’assurance que le service de MM. Lévy et Reboul serait organisé selon une instruction que je laissai par écrit;
- 4° Enfin, il mit sous ma direction un jeune et excellent employé, M. Xambeu. Je n’ai eu qu’à me louer du calme avec lequel ce jeune homme avançait vers le danger dont il avait cependant un sentiment très vif, car il regardait comme certain que nous serions découverts et arrêtés par les Prussiens. Mais il ne pouvait avoir l’idée d’hésiter, car il appartenait à cette valeureuse légion d’employés qui se sont distingués par leur audace pendant la guerre. Un grand nombre d’entre eux ont accompli des actes d’héroïsme véritable.
- Je remerciai M. le directeur général dans les termes les plus chaleureux de ce qu’il avait bien voulu m’accorder, et même pour reconnaître ses bons offices j’écrivis une lettre, non au gouvernement de Paris, mais à lui-même, où je répétai avec plus de chaleur encore les remerciements que je lui avais faits de vive voix.
- Cependant le temps pressait et, pour commu-
- niquer avec Paris, il ne suffisait pas de rester à Bordeaux ni même de se hasarder jusqu'aux premières lignes de l’armée de Çhanzy, mais il fallait être très près de Paris même.
- Je demandais donc à M. Stenackers de m’indiquer les moyens de traverser les lignes prussiennes *et de m'approcher jusqu’aux murs de la ville. On n’eut pas l’idée d’organiser des lignes de parcours parmi les populations qui enveloppaient les troupes prussiennes et se mêlaient à elles. J’espérais des renseignements, je dois diréplus, un guide qui me menât vers Paris, qui à chaque station m’introduisît dans une maison hospitalière où je trouverais un abri sûr contre les recherches des espions ennemis. Mais non, M. Stenackers ne put me donner aucune indication. Toutefois il m’assura que je ne serais pas trois jours sans être découvert et fusillé. Tel est l’encouragement avec lequel je quittai Bordeaux.
- Avant de raconter la suite de mon voyage, je pense devoir terminer l’histoire de MM. Lévy et Reboul que je laissais à Bordeaux, après avoir reçu comme je l’ai dit l’assurance formelle que rien ne serait négligé pour leur venir en aide.
- Après mon départ, M. Reboul se mit en route; il se rapprocha de Paris en longeant les bords de la Seine; enfin, quand il se crut en mesure, il prévint à Bordeaux. Mais qu’elles qu’aient été ses instances, il ne put obtenir l’envoi d’aucune dépêche ; ses demandes restèrent sans réponse. 11 s’adressa à moi, et j’ai des dépêches et des lettres de lui, datées du 9 et du ai janvier, 0(1 il se plaintde ce silence. Je ne les ai reçues malheureusement qu’après l’armistice. Me fiant aux paroles données, j’étais engagé très avant quand il m’écrivit; je me trouvais au milieu des armées ennemies et, redoutant les indiscrétions, j’avais fait perdre mes traces à tout le monde. D’ailleurs, à distance, aurais-je pu vaincre l’inertie inconcevable que mon collaborateur venait de rencontrer ?
- Pendant ce temps, que faisait M. Lévy ? Rien. Renvoyé de jour en jour tantôt pour une raison, tantôt pour une autre, il ne lui fut pas confié le moindre travail. Un jour, c’était son habileté qui était en cause; un autre jour, on trouvait que les photographes déjà employés étaient en nombre suffisant. S’il offrait de photographier les dépêches telles que l’expéditeur les avait remises, ce qui eût rendu rapide l’écoulement du stock
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- considérable de ces dépêches (') que, faute d’imprimeurs, on était obligé de laisser se morfondre dans les bureaux, on lui répondait tantôt que ce n’était pas possible (dit devant moi), tantôt que tous les photographes étaient capables d’en faire autant. Une autre fois, ses conditions paraissaient exorbitantes. Quelles conditions ? 33 % sur le prix des dépêches qui parviendraient aux mains du destinataire. Enfin, quand il manifesta l’intention d’envoyer de lui-même des nouvelles au gouvernement de Paris, on lui fit savoir qu’il ne s’en avisât pas : on lui dit qu’il passerait devant une cour martiale.
- Cependant, la persévérance de M. Lévy obtint un succès ; le 24 janvier, M. de Lafolly lui apporta les Moniteurs des 21, 22, 23, 24 décembre pour les lui faire photographier. Comme le Gouvernement de Paris eût été heureux de recevoir des nouvelles aussi récentes (2) ! La mauvaise volonté fut rendue plus manifeste encore s’il est possible par d’autres faits :
- Un de mes amis, M. P. Janet, votre collègue à l lnstitut, monsieur le Président, était alors à Bordeaux. Au moment de mon départ, je le chargeais de faire tirer chaque jour une dizaine d’exemplaires du Moniteur, sur papier pelure. J’avais pensé que les flotteurs de M. Reboul porteraient très aisément le journal ainsi allégé, et je priai mon ami de prévenir M. Dupré de cette idée qui m’était venue et de faire le tirage aux frais de l’administration des télégraphes, ou même aux frais de ma mission. M. Janet s’occupa de cette affaire avec zèle et ténacité, je puis dire. On lui promit ce qu’il demandait. Mais ses démarches reçurent invariablement cette réponse sous toutes les formes : « On va s’en occuper. » Cependant au dernier jour (18 janvier), on rejeta la faute sur le photographe ! Pauvre photographe, qu’avait à faire là son nom !
- J’ai appris cependant que vers le 20 janvier on tenta d’envoyer par des flotteurs des exemplaires du Moniteur tirés sur papier pelure. Où ces flotteurs furent-ils lancés ? Je l’ignore. M. Reboul ne fut pas prévenu. (*)
- (*) Je sais que cette masse de dépêches a fini par s’écouler, mais aux derniers jours.
- (2) Ce paragraphe a été écrit presque sous la dictée de M. Lévy qui en a trouvé la rédaction exacte. Les employés des télégraphes qui connaissent comme témoins ou comme acteurs les faits rapportés ici sont : MM. Dupré, de Lafolly et Balavoine.
- J’avais prévu, avant mon départ de Bordeaux, la possibilité de difficultés analogues et, dans un entretien intime avec MM. Lévy et Reboul qui étaient pleins de dévouement, je leur fis comprendre que, par leur accord commun, sans inquiéter les agents delà délégation de Bordeaux, ils pouvaient au moins transmettre à Paris une collection photographiée du Moniteur Officiel. Ils m’avaient compris. Mais j’ai fait connaître comment M. Lévy fut menacé lorsqu’il eut le tort de manifester une pareille intention.
- Je n’ai pas de jugement à porter sur ces faits : mon devoir m’a forcé de les citer. Il m’a été assez pénible à remplirpour que je n’aille pas au delà.
- (A suivre.)
- Ch. d’Almeida.
- Les nouvelles usines delà Compagnie Parisienne de Distribution d’Électricité.
- La Compagnie parisienne.de Distribution d’électricité construit en ce moment deux usines génératrices, l’une à Issy-les-Moulineaux, de 25 000 kilowatts, l’autre à Saint-Ouen, de 80 000 kilowatts.
- L’usine des Moulineaux est située dans un terrain en bordure du champ d’aviation, à 5oo mètres de la Seine. Les travaux confiés à la Société Générale d’Entreprises (A. Giros et Loucheur) comportent la construction des bâtiments des chaufferies de 44 m. X 44 m. entièrement en ciment armé; 2 silos à charbon en ciment armé, d’une capacité de 11 000 tonnes, quiseront approvisionnés par le chemin de fer au moyen d’un viaduc de raccordement avec la ligne des. Invalides à Versailles, et par la Seine au moyen d’un convoyeur souterrain. Un hall métallique, de 83 mètres de long sur 26 mètres de large, est destiné à re-cevoirles 5 groupes turbo-alternateurs, de 5 000 kilowatts chacun, qui sont fournis par la Compagnie de Fives-Lille. Tous ces ouvrages sont en cours d’exécution; l’usine doit être prête à fonctionner pour le ier janvier 1914.
- Les travaux de l’usine de Saint-Ouen comprennent la construction d’un hall métallique de x3o mètres de longueur, des galeries d’eau, deux bâtiments de chaufferies de 44 m. X 44 m. et deux silos de 1 x 000 tonnes. Les travaux sont en cours d’exécution; ils ont été confiés à la Société Générale d’Entreprises, en participation avec la Société des Grands Travaux de Marseille et la Maison Chassin Frères de Paris. _ ___
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- Fondation George Monteûore. Conditions du Concours de 1914.
- On nous communique les conditions du concours de 1914 de la Fondation George Montefiore, prix triennal dont le montant est constitué par les intérêts accumulés d’un capital de i5o 000 francs de rente belge.
- On sait (') que ce prix est décerné « au meilleur travail original présenté sur l’avancement scientifique et sur les progrès dans les applications techniques de l’électricité dans tous les domaines, à l’exclusion des ouvrages de vulgarisation ou de simples compilations».
- Sont seuls admis au concours les travaux présentés pendant les trois années qui auront précédé la réunion du jury.
- Ils devront être rédigés en français ou en anglais, imprimés ou manuscrits. Toutefois, les manuscrits devront être dactylographiés et, dans tous les cas, le jury pourra en décider l’impression.
- Lorsque le prix n’a pas été attribué ou quand le jury n’aattribué qu’un prix partiel, toute la somme rendue ainsi disponible doit être ajoutée au prix de la période triennale suivante.
- Par application de ces dispositions, le montant du prix à décerner en 1914 est fixé à 20 000 francs.
- Rappelons.que les travaux dactylographiés peuvent être signés ou anonymes. Est réputé anonyme tout travail qui n’est pas revêtu de la signature lisible et de l’adresse complète de l’auteur.
- (1) Voir Lumière Electrique, i6déeembre ign,p. 33g.
- Les travaux anonymes porteront une devise qui. sera répétée à l’extérieur d’un pli cacheté joint à l'envoi^ à l’intérieur de ce pli, le nom, le prénom, la signature et le domicile de l’auteur seront écrits lisiblement.
- Tous les travaux, qu’ils soient imprimés ou dactylographiés, seront produits à douze exemplaires; ils? seront adressés franco à :
- M. le secrétaire archiviste delà Fondation George Montefiore, à l’hôtel de l’Association, rue Saint-Gilles, 3i, Liège (Belgique).
- Ils porteront en tète du texte et d’une manière bien apparente la mention a Travail soumis au concours de la Fondation George Montefiore, session de 1914 ».
- Le secrétaire archiviste accusera réception des envois aux auteurs ou expéditeurs qui se seront fait connaître.
- Les travaux, dont le jury aura décidé l’impression, seront publiés au Bulletin de l'Association des ingénieurs électriciens sortis de l’Institut électrotechnique Montefiore. De cette publication ne résultera pour les auteurs ni charge de frais, ni ouverture à leur profit de droits quelconques. Il leur sera néanmoins attribué, à titre gracieux, vingt-cinq tirés à part.
- Pour cette publication, les textes anglais pourront être traduits en français par les soins de l’Association .
- Enfin, la date extrême pour la réception des travaux à soumettre au jury de la session de 1914 est fixée au 3imars 1914.
- LÉGISLATION ET CONTENTIEUX
- Les taxes téléphoniques dans les distributions d’énergie. (Arrêt de la Cour d’Appel de Paris en date du 15 mai'S 1912.)
- La Cour de Paris vient de rendre un très récent arrêt qui pourra intéresser tous ceux qu’exaspèrent les exigences du fisc, notamment les distributeurs d'énergie électrique.
- Nous allons tout d’abord donner le texte de l’arrêt intervenu, et, ensuite, nous expliquerons les faits qui y ont donné lieu, et nous publierons le jugement que cet arrêt confirme.
- Texte de l’arrêt.
- La Cour :
- Statuant sur l’appel d’un jugement du tribunal civil de la Seine du 24 mai igto;
- Considérant qu’à l’appui de son appel, le Trésor public soutient qu’il résulte, tant de sa note du 8 août 1906 que de la correspondance engagée entre lui et la Société d'Energie Electrique, que l’Administration, loin d’autoriser tacitement l’installation de la ligne privée établie en 1901 de Mescla à Nice, l’a en réalité ignorée, qu’en conséquence il ne résulte nullement des faits qu’elle ait
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- jamais renoncé à réclamer les droits d’usage dus pour la période arriérée;
- Considérant qu’il est impossible d’admettre la prétendue ignorance des agents judiciaires du Trésor public, à raison de l’importance et du caractère de l’établissement dont s’agit ;
- Considérant, au surplus, qu’un doute, pût il subsister sur ce point, né saurait prévaloir contre cette règle légale que, pour produire effet, le commandement tendant au paiement des droits doit faire mention du titre exécutoire qui les rend obligatoires ;
- Que dans la cause, il n’en existe aucun dont le poursuivant puisse justifier et que la seule indication du tarif ne saurait suppléer à celle d’engagement essentiel qui devait révéler et spécifier la créance : qu’en conséquence c’est à bon droit que la Société a, par exploit du io juillet, fait opposition à la contrainte qui lui a été délivrée, et qu’il y a lieu de valider l’oppôsition; .
- Qu’il est indifférent en outre d’examiner si la prescription qu’elle invoque est acquise à la Société;
- Adoptant en outre les motifs du premier juge, en ce qu’il a déclaré la nullité du commandement.
- Par ces motifs : , . '
- Confirme le jugement dont est appel, et ordonne qu’il sortira son plein effet : déboute le Trésor public de toutes ses demandes et le condamne en tous dépens.
- Président : M. Levrier; M. Pezous, avocat général; M. Fraisse avocat du Trésor; M. Bougault, avocat de la Société de l’Energie du littoral.
- II
- EXPOSÉ DES FAITS
- »
- Dans le courant de l’année 1901, la Société d’Énergie Electrique du Littoral méditerranéen, qui a une usine hydro-électrique à la Mescla (Alpes-Maritimes) et un siège important de distribution d’énergie à Nice, construisit avec l’autorisation verbale des Postes et Télégraphes une ligne téléphonique destinée à relier l’usine avec un poste situé à Nice. Ladite ligne téléphonique, pendant près de six ans, fut dans l’impossibilité de fonctionner, gênée par les courants très élevés qui circulaient au-dessus d’elle, et la Société se trouva dans l’obligation de charger l’administration des Postes et Télégraphes de construire elle-même une autre ligne, complètement indépendante de la ligne primitive, et placée sur un autre parcours, de façon à ne sentir en rien les elîets de l’induction.
- L’administration des Postes et Télégraphes construisit cette nouvelle ligne, sur laquelle il est inutile de dire, tant c’est évident, que tous
- les frais de construction, toutes les taxes possibles furent payées et ont toujours été payées sans l’ombre de discussion : il n’en sera donc plus parlé dans cette affaire.
- Mais la première ligne, située comme nous l’avons dit sur les poteaux destinés à la haute tension et qui n’avait jamais pu fonctionner, fut reprise dans le courant de l’année 1907, six ans après son établissement, et put, à ce moment, fonctionner au moins comme ligne de secours.
- A cette époque, le directeur des Postes et Télégraphes de Nice voulut régulariser la situation de cette ligne et, à la date du 19 septembre 1907, demanda à la Société d’Energie Electrique du Littoral de lui adresser une demande d’autorisation, avec engagement, pour l’avenir, de payer les redevances exigées par les décrets qui régissent la matière.
- Et le directeur lui-même envoya cette formule d’engagement qui est imprimée et dont on n’a qu’à remplir les interlignes.
- Cette formule est donnée sur une feuille jaune que tous les électriciens connaissent bien : au-recto, elle contient la rubrique de l’engagement qui, bien entendu, ne peut porter que sur l’avenir, puisqu’il est censé précéder l’autorisation, et au verso, elle porte l’indication des tarifs, la date de l’exigibilité des droits, etc.
- Cet engagement fut signé par la Société le 28 novembre 1907.
- Quels étaient les droits que la Société s’engageait à payer i*
- Ils sont indiqués et imprimés tout au long-dans la feuille même d’engagement présentée à la signature de la Société. On y lit en effet : « Droits d’usage. 11 est perçu par droit d’abonne-« ment, pour l’usage des lignes d’intérêt privé, « un droit fixé comme suit :-par kilomètre de fil « et par an, i5 francs. Ce droit est calculé par « fractions indivisibles de i5 francs par an et « par concession. Le montant du droit d’usage « est exigible à partir du jour où la ligne est « mise à la disposition du concessionnaire. Il est « calculé, pour la première année, proportion-« nellement au temps écoulé avant le 3i dé-« cembre : pour les années suivantes, il est « acquis à l’État, dès le ior janvier, pour l’année ce entière et doit être versé à réquisition de « l’Administration. »
- En d’autres termes, la formule de l’engagement contient la reproduction des décrets qui
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- fixent la législation relative aux lignes élec-triquès d’intérêt privé et qui sont les suivants : décret du i3 mai 1879, arrêté ministériel du 24 février 1882 (article 8), qui fixe les droits d’usage à i5 francs par kilomètre, payables d’avance.
- Mais ce qui arriva d’étrange à la Société, ce fut, à la date du 6 février 1909, de recevoir de l’agent judiciaire du Trésor une lettre de réclamation portant sur six années en arrière, du iet novembre 1901 au i"1 novembre 1907, et représentant alors (d’après le tarif précédemment visé de i5 francs par kilomètre), une somme totale de 2 682 francs indiquée pour droits d'usage de la ligne qui n'avait jamais fonctionné.
- La Société évidemment se refusa à payer et vit promptement arriver une contrainte ainsi conçue : « La Société d’Energie Electrique du « Littoral doit à l’Etat pour droit d’usage, jusqu’au « ier novembre 1907, d’une ligne électrique d’in-« térêt privé, savoir : droit d’usage de 29 kilo-,« mètres 800 mètres à i5 francs le kilomètre « pendant six ans soit 2 682 francs à raison de « 447 francs par an. Total pour la période sus-« indiquée 2 682 francs. Arrêté le présent compte « à ladite somme. Nice, le 29novembrei907.Pour « le directeur, signé illisible. Engagement rendu « exécutoire en vertu de l’article 54 de la loi de « finances du i3 avril 1898. Approuvé, Paris le « 10 janvier 1908, le ministre des Postes etTélé-« graphes, signé, illisible ».
- La Société s’empressa de faire opposition à la contrainte, et d’assigner en validité d’opposition.
- Au point de vue de la procédure, une question se posait : devait-elle avoir lieu par la voie écrite, ou devait-elle être suivie par la voie orale comme en matière ordinaire?
- Il est certain que tout ce qui est taxe pour lignes téléphoniques est assimilé à une contribution indirecte, et que, d’après l’article 88 de la loi de ventôse an XII, la procédure écrite devrait être, en principe, seule suivie.
- Mais l’agent judiciaire du Trésor, quand il agit ou quand on agit contre lui, n’est pas soumis aux formalités spéciales des contributions indirectes,(comme on peut le lire dans Dalloz, (Code des lois civiles et politiques annoté, tome 4. Voir Comptabilité publique n° 140, et suivants et Supplément à la jurisprudence générale: Voir Tré-sorxpublic, n° 5i5.)
- Enfin, l’article 54 de la loi de Finances du
- i3 avril 1898 porte que les oppositions faites par les contribuables aux états arrêtés par les ministres, lorsque la matière est de la compétence des tribunaux ordinaires, sont jugées comme en matière sommaire.
- Il semblait donc indiscutable que la procédure ordinaire devait être suivie, ainsi que d’ailleurs l’agent judiciaire du Trésor public le demanda lui-même formellement.
- Deux moyens furent invoqués parla Société du Littoral pour demander le rejet de la contrainte décernée par la régie :
- A) Son illégalité, parce qu’elle manquait de base légale.
- B) Sa tardivité, car il était certain qu’elle était relative à une taxe qui, même si elle avait été légalement due, n’en aurait pas moins été prescrite.
- La contrainte était illégale : pour cela il suffisait de la lire. Tout le monde sait que toute contrainte doit être basée sur un titre exécutoire dont elle contient l’indication.
- La contrainte n’est au titre exécutoire que ce que le commandement est à un jugement ou à un titre authentique et, en matière de Douane ou de Contributions indirectes, par exemple, la contraite doit être munie du relevé du procès verbal de la constatation et de l’indication du tarif qui impose les droits.
- Mais, lorsqu’il s’agit d’une perception toute spéciale qui suppose, d’une part, un tarif, et d’autre part un acte d’engagement à payer, quel sera le titre exécutoire ?Pour le savoir le contribuable n’a qu’à lire sa contrainte, et il verra que l’article 54 de la loi du i3 avril 1898 y est visé; puis, s’il se rapporte au texte de cet article, il voit que c’est le ministre intéressé à la perception qui donne au contrat son caractère exécutoire.
- Cet article est d’ailleurs ainsi conçu : « Les « états arrêtés par les ministres, formant titres « de perception des recettes 'de l’Etat, qui ne « comportent pas, en vertu delà législation exis-« tante, un mode spécial de recouvrement ou de « poursuites, ont force exécutoire jusqu’à l’op-« positiondela partie intértessée devant la juri-« diction compétente».
- « Les oppositions, lorsque la matière est de la « compétence des tribunaux ordinaires, sontju-. « gées comme en matière sommaire. »
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- L’application de cet article est donc extrêmement facile, quand il y a un engagement pris par celui qui veut user de la ligne téléphonique. Le ministre rend exécutoire cet engagement.
- Mais, dansl’espèce actuelle, dans laquelle il n’y avait jamais eu d’engagement pour les années antérieures au mois de novembre 1907, il était au moins étrange qu’on pût lire en tête de la contrainte ci-dessus copiée le prétendu titre suivant : « Droits d’usage de 29 kilomètres à i5 « francs : total 2 682 francs. Arrêté le présent « compte à la somme de 2682 francs, somme « payable à la caisse du receveur des Postes qui «en fera la recette. Engagement rendu exécu-« toire. Le ministre des Postes, signé : illisible. »
- Ainsi dans cette affaire où justement il n’y a jamais eu d’engagement de payer* on rend exécutoire un engagement qui n'existait pas. Il est évident que, dans de pareilles conditions, il y a nullité absolue du titre, et l’on comprend combien le législateur a été prudent de créer la seconde phrase de l’article précité: « Les oppositions seront jugées en matière sommaire », pour permettre à celui qui est frappé de la contrainte de venir rapidement et sans trop de frais trouver ses juges. Le contrôle judiciaire est la garantie du contribuable, et on saisit sur le fait combien il est grave qu’un ministre puisse créer ainsi un titre à son administration.
- La contrainte est tardive, car la perception est impossible, étant couverte par la prescription.
- Gela résulte jusqu’à l’évidence de ce principe, d’abord que les taxes téléphoniques sont des taxes assimilées aux contributions indirectes, et ensuite que toute taxe de cette nature est prescrite par le délai d’un an, à compter du jour où elle était exigible.
- Nous disons d’abord qu’une taxe téléphonique est une taxe assimilée aux contributions indirectes.
- C’est un principe qui aujourd’hui ne peut plus se discuter, car toutes les juridictions l’ont admis.
- . Dans une espèce rigoureusement semblable à l’espèce actuelle, il s’agissait des frais d’entretien d’une ligne concédée à un particulier — un sieur Roustaing — l’État avait poursuivi le recouvrement devant le Conseil de préfecture. Sur les remarquables conclusions de M. Le Vavas-seur de Précourt, le Conseil d’Etat décida que
- « lesdites sommes dont le montant est fixé par « arrêté ministériel suivant un tarif déterminé et « imposé à tout concessionnaire de lignes télé— « phoniques privées ne sauraient être considérées « que comme ayant le caractère de redevances « ou d’abonnement se rapportant à un service gé-« néral de l’Etat ». Et comme aucun texte ne met, parmi les contributions directes un recouvrement de cette nature, le Conseil de piréfectuie se déclare incompétent [Dalloz, 1892, III, p.
- Mais il est encore un autre arrêt beaucoup plus intéressant.
- Personne n’a oublié l’affaire célèbre qui s’était agitée entre Mme Chauvin, dite Sylviac, et qui avait amené la rupture d’un abonnement par mesure diciplinaire.
- Il s’agissait de savoir si l’administration n’avait pas commis un excès de pouvoir et la dame Sylviac avait déféré au Conseil d’Etat la décision administrative dont elle se disait la victime.
- Dans cette affaire il est de toute évidence qu’il y avait eu un contrat, le contrat banal d’abonnement comme on en signe tous les jours.
- Le Conseil d’Etat s’est cependant déclaré incompétent, et a renvoyé les difficultés devant les tribunaux judiciaires « seuls compétents « pour statuer sur les difficultés qui s’élèvent « entre l’Etat et les abonnés au téléphone, débi-« teurs à raison de l’usage qu’ils font de ce mode « de communication de redevances assimilées à « des contributions indirectes ».J [Dalloz, 1907, III, p. 120.)
- Le caractère des contributions indirectes s’attache à toute perception faite au moyen de tarifs dressés en vertu d’une délégation législative ou annexés à la loi qui les rend exécutoires. C’est ce qu’a décidé, par un arrêt très net, la Cour de Paris le 25 mars 1898 (Y. le journal Le Droit du 25 décembre 1898) lequel déclare, en outre, que toute taxe perçue en vertu de tarifs approuvés par l’autorité supérieure a le caractère d’une contribution indirecte et lui est assimilée au point de vue du recouvrement, de la compétence et de la procédure.
- Mais ce qui a été dit encore de plus formel en matière de taxe téléphonique est ce qui est contenu dans le jugement du tribunal de la Seine du 29 mars 1901, confirmé par arrêt de la Cour de Cassation du i5 février igo5 et rapporté dans Dalloz, 1906, I, p. 417.
- Cette affaire intéressante entre toutes était
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- basée sur les faits suivants : la loi du 28 juillet i885 (art. 2, § 3) dispose que les communes peuvent exiger de l’Etat des redevances pour pose de lils dans les égouts municipaux, à la condition que ces taxes ne frappent point les lignes d’intérêt général mais ne soient relatives qu’aux lignes d’intérêt privé, et un décret du 12 février 1889 fixe les redevances municipales à la charge de l’Etat.
- Or il était constant que des fils avaient été placés dans les égouts municipaux et la ville s’empressa d’en réclamer le montant des taxes.
- Sur ce point, la question ne nous intéresse en aucune façon, mais ce qu’il importe de retenir, c’est que l’État lui-même s’empressa d’invoquer le principe que tout ce qui touche à la taxe téléphonique est une taxe assimilée aux contributions indirectes et, par conséquent, soumise à l’application de l'article 5o du décret du 1" germinal an XIII, qui déclare qu’après une année toute perception est prescrite. '
- Le tribunal admit la prétention de l’Etat, sans faire la distinction subtile que lui présentait la Ville, à savoir que l’Etat ne pouvait être soumis à cette prescription qui avait été créée par le décret du ier Germinal an XIII pour les particuliers contre l’Etat lui-même et prononça que la taxe était prescrite pour l’Etat contre la Ville.
- Le jugement a été confirmé par la Cour Suprême dans les termes suivants : « Il y a lieu « d’appliquer à l’Etat la règle édictée par « l’article 5o du décret du i°r germinal an XIII, « qui déclare acquise aux redevables la pres-« cription pour les droits que les agents de per-« ception n’ont pas réclamés dans le délai d’un « an, à compter de l’époque où ils étaient exi-« gibles : que l’Etat, lorsqu’il est débiteur d’une « taxe... bénéficie comme tout autre de cette dis-« position. » (Dalloz 1906, I, 417).
- A fortiori, il est souverainement juste et vraiment juridique que l’Etat ne puisse se soustraire à l’application d'une règle que lui-même a posée.
- Quel sera le point de départ de cette prescription ? C’est encore sur ce point que nous avons à consulter l’arrct de la Cour de cassation déjà cité, du i5 février igo5.
- Seulement il est très intéressant de retenir que, sur la fixation du point de départ, le jugement et l’arrêt précité ne seront point confirmés, le premier ayant été, précisément sur cette seule question, cassé par le second.
- Après avoir reconnu, sur la commune déclaration des deux parties en cause l’impossibilité d’établir pour chaque ligne la date exacte de la mise en service, le tribunal avait admis, par une sorte de forfait, que toute ligne avait dû fonctionner pendant six mois par année, et avait fixé la date de la mise en service au ierjuillet. Comme les taxes sont exigibles avant le fonctionnement, il était ainsi amené à appliquer la prescription à compter de cette dernière date. '
- La Cour de Cassation a cassé sur ce point le jugement entrepris; elle a déclaré qu’il faut respecter la date « de l’exigibilité », telle qu’elle est fixée par les décrets et que le juge et même les parties n’ont point à en remplacer les termes précis par une convention ou une appréciation forfaitaire, faite après coup, le droit étant acquis au Trésor pour l’année tout entière à dater du ier janvier; c’est donc de cette date que courait le délai, et l’Etat a triomphé d’une façon complète puisque la prescription qu’il invoque commence six mois plus tôt que 11e l’avait d’abord admis le tribunal de la Seine.
- La Cour a statué en ces termes : « Mais sur le « deuxième moyen... attendu que l’article 3 du « décret du 12 février 1889 dispose que, pour la 6 première année de l’installation, la redevance « due à la commune est calculée proportionnelle lement au temps qui reste à courir jusqu’au « 3i décembre, que pour les années ultérieures « elle est due pour l’année entière et exigible le « ier janvier, par ces motifs casse... »
- Donc, il n’était pas possible d’avoir un précédent plus favorable, que celui-ci, en ce qui concerne la réclamation de l’Energie Electrique du Littoral, car il suffit, étantdonné ce qui précède, de rappeler les faits suivants :
- a) C’est en 1901 que la ligne, dans une installation provisoire, a été placée sur les poteaux particuliers de la Société; jamais l’autorisation n’avait été donnée autrement que verbalement, par une sorte de laisser-faire; par conséquent, il n’y a jamais eu d’engagement, pris par la Société.
- b) Cette Société n’a pris l’engagement pour l’avenir qu’au moment où, la ligne fonctionnant, l’Administration lui a imposé la régularisation de la ligne.
- a) Cet engagement porte la date du 28 novembre 1907, donc on ne peut pas parler d’engagement pour la période antérieure, courant du ier novembre 1902 au ier novembre 1907, au sujet
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
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- 4* Juin 1942. ' i-
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- delaquelle l’Etat fait aujourd’hui une réclamation.
- d) Et si l’on veut se rapporter, non pas à l’engagement puisqu’il n’existe pas, mais au tarif, il y a longtemps que la réclamation est prescrite.
- Aussi le tribunal, dans unp décision très complète, a-t-il donné complètement gain de cause à la Société réclamante en statuant sur les deux moyens qui lui étaient soumis.
- La Cour, fidèle à sa coutume de ne pas en dire plus qu’il n’en faut, trouvant que du moment qu’elle annulait la poursuite comme manquant de base, faute d’engagement, elle n’avait pas besoin d’examiner le second moyen, ne s’est pas prononcée à ce sujet. Mais le jugement du tribunal aussi bien motivé sur le premier que sur le second point, doit être retenu et doit être lu avec fruit. Paul Boucault,
- Avocat ù la Cour d’appel de Lyon.
- Jugement du 24 mai 1910.
- le Trésor public contre la Société Énergie Électrique du Littoral méditerranéen.
- Le Tribunal :
- Attendu que dans le courant de l’année 1901, la Société Énergie Électrique du Littoral méditerranéen a, en vertu d’autorisation verbale ou peut-être par suite d’un simple laisser-faire, fait relier par un fil téléphonique, son usine hydro-électrique de la Mescla (Alpes-Maritimes), avec la ville de Nice où elle distribue le courant électrique ;
- Que dans le courant de l’année 1907 ladite Société fil établir par l’administration une ligne nouvelle dont elle paya les frais, et pour laquelle elle s’est engagée à payer les taxes édictées par la loi ;
- Qu’elle fil faire au même moment certaines réfections à la première ligne qui, n’ayant pas fonctionné jusqu’alors, put enfin servir comme ligne de secours, et pour laquelle il lui fut réclamé une perception de 74 francs pour droit d’usage de cette ligne du 1**' novembre au 3i décembre 1907 qu’elle paya sans difficulté;
- Qu’en vertu d’un titre de perception arrêté A Nice le 29 novembre 1907, et représentant pour la somme de a 682 francs les droits du i«nov. 1901 au 1" nov. 1907, il a été suivant exploit de M« Jarasse, huissier à Paris, en date du 8 juillet 1908, fait commandement à la Société sus-nommée, d’avoir à payer ladite somme et que, suivant exploit dé Archambault, huissier Paris, du 10 juillet 1908, celte Société a fait opposition à cette contrainte, en donnant assignation au Trésor pour en avoir prononcé la nullité ;
- Attendu que ladite Société prétend que le titre de perception est illégal parce qu’il a été créé pour rendre exécutoire un engagement qu’elle n’a jamais pris, de payer des droits d’usage du i"1' novembre 1901 au 1 er novembre 1907, et que, d’ailleurs, alors que les taxes téléphoniques sont considérées comme des taxes
- assimilées aux contributions indirectes et que les droits qui lui sont réclamés 11e l’ont pas été dans l’espace d’un an à compter de l’époque où ils étaient exigibles, la prescription lui est acquise conformément A l’article 5o du décret du i01-germinal an XIII ;
- Attendu que tout commandement doit contenir l’indication du titre en vertu duquel il est fait, que celui dont s’agit est fait en vertu d’un engagement rendu exécutoire le 10 janvier 1908 conformément A l’article 54 de la loi de finances du i3 avril 1898 ;
- Et que l’on 11e pouvait rendre exécutoire en l’espèce un engagement puisqu’il n’en a été pris aucun dont il puisse être justifié par la Société d’Énergie Électrique, pour rétablissement de sa ligne en 1901 ;
- Attendu que d’un autre côté aux termes de l’article 5o du décret du ier germinal an XIII, la prescription en matière de contributions indirectes est acquise aux redevables contre la régie pour les droits que ses préposés n’ont pas réclamés, dans le délai d’un an A compter de l’époque où ils sont exigibles, que la taxe due pour une ligne téléphonique privée étant une taxe assimilée aux contributions indirectes elle tombe sous l’application de l’article susvisé ;
- Que s’il est vrai que la loi du 5 ventôse an XII sur les droits réunis 11’est pas applicable au point de vue de la procédure A la matière des Postes qui n’ont jamais fait partie des droits réunis, puisque la poste a été créée le 28 ventôse an XII, postérieurement A la loi du 5 ventôse sur les droits réunis, il n’en saurait résulter que les taxes téléphoniques n’aient pas le caractère des ^taxes assimilées aux contributions indirectes, et, par suite, qu’elles 11e soient pa6 comme toutes les autres taxes, soumises A une prescription autre que celle trentenaire ;
- Attendu enfin, qu'aux termes de l’article premier de l’arrêté du 9 juin 1892 « le montant du droit d’usage « est exigible A partir du jour où la ligne est mise A la « disposition du concessionnaire, il est calculé pour la « première année, proportionnellement au temps écoulé « avant le 3i décembre; il est, pour les années sui-« vantes, acquis A l’État dès le Ier janvier pour l’année « entière, et doit être versé à la première réquisition de « l’administration #.
- Par ces motifs :
- Valide l’opposition A contrainte faite par la Société d’Énergie Électrique dvi Littoral méditerranéen, le 8 juillet 1908, dit qu’il n’existait pas de titre de perception sur lequel pût être basée la contrainte, annule ladite contrainte.
- Dit eu tout cas que la réclamation de la somme de 2 682 francs par l’agent du trésor, pour les causes énoncées en ladite contrainte, est éteinte par la prescrip • lion de l’article 5o du ier germinal an XIII.
- Condamne le Trésor public en tous les dépens.
- Tribunal de la Seïiie, ier Ch. 5e section. Président, MM. Ancelle, Bougault (du barreau de Lyon), et Fraisse (du barreau de Paris), avocats.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XVIII (2*Série); :
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE ET FINANCIÈRE
- NOTES INDUSTRIELLES
- Quelques considérations pratiques sur les alternateurs compound système Boucherot.
- __ p. Desgouttes. — Bulletin de l’Association des
- ingénieurs et conducteurs, sortis de l’Institut Electrotechnique de Grenoble, mars 1912.
- Dans l’application du compoundage Boucherot à un alternateur triphasé on intercale dans le circuit d’excitation de l’alternateur un rhéostat pour compenser la variation de résistance due à réchauffement de l’enroulement inducteur.
- L’amorçage de l’excitatrice est favorisé par l’emploi d’un interrupteur spécial dit d’amorçage qui permet d’alimenter directement le stator de l’excitatrice sous la force électromotrice alternative due au magnétisme rémanent des pôles inducteurs de l'alternateur .
- Pour les hautes tensions (1 000 volts et au-des-susl cette prise est faite aux bornes de l'alternateur par l’intermédiaire d’un transformateur abaisseur de tension.
- Essai de réception d un alternateur compound Boucherot. Caractéristiques de Valternateur :
- Nature du courant.....
- Puissance disponible aux
- bornes..............
- Tension entre phases..
- Vitesse angulaire.....
- Couplage induit.......
- Destination de l’alternateur .................
- Triphasé 5o périodes par seconde.
- 11 o K V A.
- 200 volts.
- 600 t/m.
- Etoile avec borne pour neutre.
- Société l’Ebonite de St-Claude (Jura).
- Alimentation d’un service d’éclairage et de moteurs asynchrones soumis à des surcharges brusques et fréquentes.
- En plateforme on relève tout d’abord la caractéristique à vide en excitant séparément l’alternateur par une source continue auxiliaire de tension appropriée, à savoir 60 volts. On se rend facilement compte de l’impossibilité d’avoir recours à l’excita-triçe Sinus qu’il faudrait exciter par une source alternative triphasée rigoureusement en phase avec la force électromotrice de l’alterneur en essai.
- Le tracé de cette courbe à la réception chez le client, n’a qu’une importance secondaire. D’autre part dans la majorité des cas on n’a pas de source continue à sa disposition.
- Le système Boucherot permet de réaliser sur place le compoundage ou l’hypercompoundage d’après la nature des appareils d’utilisation et leur situation par rapport à la génératrice.
- Pour la précision de ce réglage, il convient de tracer la caractéristique externe ou courbe de compoundage de l’alternateur ainsi que la courbe de ré-glage.
- L’allure de cette dernière courbe montre si pour le nouveau réglage on doit agir sur le rapport de transformation ou sur l’entrefer du transformateur de compoundage.
- Résultats obtenus sur l’alternateur de la Société l’Ebonite.
- Il était impossible de faire absorber 110 K V A par les moteurs de l’usine sans entraver la fabrication ; on avait dû constituer une résistance liquide triphasée réglable, branchée- en parallèle sur les barres du tableau.
- Après deux heures de débit à pleine charge, les enroulements de l’induit avaient atteint la température de 420 mesurée à l’aide d’un thermomètre à mercure. La température ambiante notée était à ce moment de 220.
- Le rhéostat de compensation étant presque en court-circuit on a alors relevé la caractéristique de compoundage avant réglage. (Tableau I) :
- TABLEAU I
- CHARGE N w UV U./r le ueq
- O 600 0 i9o 190 9/1 r7 68
- x/3 600 IOO ï95 195 i5 27 15o
- 1/2 Goo x8o 208 208 25 45 180
- ih 570 320 a 10 223 32 58 209
- N = vitesse en tours / minute, le/r ~ courant
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- Juin 1912. ' LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE 285
- alternatif débité par l’alternateur, les phases étant également chargées, tension altérnative entre
- phases, U'e(f = tension alternative entre phases rapportées à 600 t/m, ic = courant continu d’excitation de l’alternateur, Ut. = tension continue aux bornes de l’inducteur, uff— tension alternative entre phases aux bornes du stator de l’excitatrice.
- D’après les résultats de ce prëmier essai on constate que l’alternateur hypercompounde de 33 volts entre la marche avide et la pleine charge.
- Ayant augmenté de 5/10 de millimètre l’entrefer du transformateur compoundeur nous avons obtenu les chiffres suivants :
- TABLEAU II
- CHARGE N w u u ic U a u‘tr
- O 600 0 200 200 I 2 3o i3o
- l/3 595 100 202 203 15 37 i5o
- l/2 590 180 205 208 17,5 48 176
- l/l 56o 320 196 210 23 55 210
- -Ecarts en % de la tension normale 200 volts :
- Charge = o
- » — i/3
- » — i/i
- » = 1/1
- Ecart = o
- » =4
- » =5
- %
- »
- »
- »
- Le compoundage aurait pu être réglé d’une façon beaucoup plus approchée (au moins 2,5 % à pleine charge) si le régulateur de la machine à vapeur attaquant l’alternateur avait permis d’opérer d’une façon plus précise.
- Comme on le voit par cet exemple, la précision du compoundage est intimement liée à l’uniformité de marche de la machine motrice (*).
- ÉTUDES ÉCONOMIQUES
- Les résultats généraux de la Compagnie du Chemin de fer Métropolitain de Paris pour l’année 1911, exposés à l’assemblée générale du 18 mai, se résument dans les chiffres suivants. Longueur moyenne exploitée : 70 kil. 601 mètres; recettes totales d’exploitation y compris produits divers ; 54 228 215 fr.; dépenses d’exploitation : 22 799 099 fr. Produits bruts de l’exploitation : 3i 469 n6 francs;
- (*) Pour l’étude de la théorie de l'excitatrice sinusoïdale, se reporter au mémoire original.de M. Boucherot dans le Bulletin de la Société Internationale des électriciens, juin 1902.
- coefficient d’exploitation : 42,01 % contre 42,11 % en 1909. Les inondations de 1910 ont entièrement faussé les résultats de cette année, au point de vue de la comparaison qu’on pourrait en faire par rapport aux autres exercices; aussi, est-il nécessaire, pour ne point se tromper, de placer les résultats de 1911 en regard de ceux de 1909. On constate alors que le produit net annuel moyen par kilomètre est seulement de ig3 256 fr. 02, aldrs que celiii de 1909 était de 207277 fr. 14. Plusieurs causes peuvent être invoquées : le peu de rendement de la ligne n° 7 dont le terminus, actuellement place de l’Opéra, doit être reporté au Palais-Royal; il en résulte évidemment, pardéfaut de correspondance, une perte de trafic. Puis l’entrée en exploitation de nombreuses lignes d’autobus qui ont déplacé sur certains parcours le courant des voyageurs ; le transport y est plus économique et l’accès des voitures beaucoup plus commode. Enfin, l’influence d’un été extrêmement chaud a réduit pendant une bonne période de l’annéé la population qui utilise le Métropolitain.
- Il ne faut pas d’autre part se faire l’illusion que la recette kilométrique moyenne se maintiendra avec l’oiiverture des nouvelles lignes. Les plus productives sont en exploitation ; elles sont aussi les plus courtes ; et si les circulaires sont appelées à drainer vers le centre une partie de la population qui utilise d’autres moyens de transport, ou renonce en ce moment à des déplacements onéreux faute de pouvoir le faire, il faut penser que, dans leur plus grandelongueur, elles traversent des quartiers moins denses en population. Leurs points de contact avec celles-ci doivent être multipliés et leur exploitation est sûrement, toutes proportions gardées, plus onéreuse. Le chiffre moyen de recettes de 1909 ne paraît donc ne pas devoir être atteint de nouveau dans un avenir très prochain. En fait, en 1912, depuis le ier janvier le chiffre total des re-cettes n’est supérieur que de 75.000 francs à celui de 1911.
- La Ville de Paris continue à réaliser un intéressant bénéfice qui se chiffre par 17824 412 fr. supérieur à l’annuité de l’emprunt consacré aux travaux de l’infrastructure.
- Les bénéfices nets, du total de 8961 782 francs,ont été répartis de la façon suivante :
- A la réserve légale.............. 428 536,56
- Amortissement de 4 54o actions.. . 1 i35 000
- 3 % ou 7,5o à 281 120 actions.... 2 108 4°°
- Au conseil et à la direction. ...... 39i 903.09
- i3,5o à chacune des 3oo 000 aptions. 4- o5o 000 Report à nouveau................. 817 942,58
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- LA LUMIERE ÉLECTRIQUE T. XVT1I (2eSérie). — N*'221
- Chaque action amortie est remboursée par aüo francs avec coupon de l’exercice écoulé et un intérêt de 3,75 représentant six mois d’intérêt à 3 % . La charge des emprunts de la Compagnie, qui figurent au bilan pour loongioS francs, s’élève à 5 283 642 fr. 27.
- Le rapport donne de nombreux détails : i° sur les travaux que^la Ville de Paris poursuit pour l’exécution des premier et deuxième réseaux ; 20 sur les travaux de la Compagnie qui ne comportent comme on sait que l’aménagement des voies, des stations, des lignes, et de la distribution d’énergie ; 3° sur les travaux en préparation et qui seront exécutés dès que la Ville aura livré ses ouvrages ; 4° sur les résultats de l’exploitation proprement dite. Il fait en outre allusion aux difficultés qui ont surgi entre la Ville de Paris et la Compagnie à propos de la mise en service des tronçons achevés de certaines lignes, des revendications qu’ont fait naître les conséquences des inondations de 1910, et des améliorations des retraites du personnel. Toutes ces difficultés ont fait l’objet de négociations qui un moment ont j>aru aboutir, mais qui n’ont pas donné encore satisfaction aux deux parties. La Compagnie notamment se retranche derrière les conventions qui la lient pour ne pas entreprendre l’exploitation onéreuse de parties de lignes qui n’ont pas leurs débouchés prévus ; certains travaux plus difficiles ont arrêté l’achèvement de la ligne n° 7 et de la ligne n° 8 ; dans l’ordre, la première doit être mise en service avant la seconde ; et cependant c’est celle-ci qui est le plus près de son achèvement, quoique la traversée de la Seine au pont ' Mirabeau soit
- très en retard. L’expérience acquise par la Compagnie sur les lignes non achevées et qui lui procurent actuellement un déficit important, tout en faisant bénéficier la Ville de recettes intéressantes, n’est pas de nature à l’engager à entrer de nouveau dans cette combinaison.
- Elle demande quelques compensations. Les négociations seront évidemment reprises et aboutiront car il y va de l’intérêt du public, de la Ville et de la Compagnie.
- Les Ardennes Électriques ont tenu leur première assemblée ordinaire le 10 mai. L’exercice a été consacré tout entier à l’installation du réseau qui a été mis en marche progressivement depuis février 1912 : il ne pouvait donc être question de- résultats, sinon d’assurances de bon fonctionnement depuis la mise en route, et de dévelôppements incessants qui ont conduit l’assemblée à titre extraordinaire à voter l’augmentation du capital qui sera doublé. M. Barthélemy Durand a été nommé administrateur.
- De Belgique on annonce l’augmentation de capital des Centrales Électriques des Flandres. Le capital sera porté à 2 3oo 000 francs par la création de 4 4oo actions de capital de 5oo francs et de 2 5oo actions de dividende. La Banque cTOutremer et l’Electricité du Brabant ont souscrit le nouveau capital partie en espèces, partie contre apport (600 actions de capital et 600 actions de dividende). De plus, le Conseil est autorisé à porter le capital à 3 millions par création de 1 400 actions de capital et de 700 parts de dividende.
- D. F.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- TRACTION
- Yonxiî. — Pour la création des chemins de fer électriques de l’Yonne, la préfecture autorise toutes opérations nécessaires aux éludes concernant l’établissement de barrages-réservoirs en vue de la construction d’une usine hydro-électrique dans les communes de Magny, Beauvilliers, Bussières, Sain.te-Magnance, Cussy-les-Forges, Saint-André-en-Terre-Plaine.
- Suisse. — Le conseil fédéral a soumis aux Chambres une demande de concession pour un chemin de fer sur
- route, à traction électrique, du Day à Yallorbe et Bal-laigues, présentée par MM. E. Glardon, syndic de Val-lorbe, et Lereschc, syndic de Ballaigues. Les dépenses sont évaluées à 700 000 francs.
- ÉCLAIRAGE
- Ardèche. — La Société des forces électriques du Ver-cors a déposé une demande tendant a être autorisée à desservir l’énergie électrique à Saint-Vallier et la région jusqu’à Tain. De son côté, la Compagnie du gaz Tain-Tournon prend ses dispositions en vue d’utiliser celte énergie électrique dès qu’elle sera disponible.
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- iKhïin1Ü2I LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE J 287-
- Aveyron. — Une enquête est ouverte à Decazeville sur le projet de demande de distribution d’énergie électrique présenté par la Société de Sorgue et du Tarn.
- Bouches-du-Rhône.'—Le préfet des Bouches-du-Rhône vient d’approuver déiinitivement le traité passé entre la ville de Salon et la Société d’éclairage électrique de Provence.
- Cher. — La ville de Sancerre va être dotée incessamment de l'éclairage électrique.
- Le conseil général, de son côté, a voté les crédits nécessaires pour l’éclairage de la sous-préfecture et de la caserne de gendarmerie.
- Dordogne. — La municipalité de Jumelhac-le-Grand vient d’acquérir l’usine électrique qui sera affermée au concessionnaire de l’énergie électrique.
- M. Borias, propriétaire de l’usine à gaz de Sarlat, a obtenu la concession de l’éclairage électrique.
- Drôme. — Une enquête est ouverte à Marsanne sur le projetde concession de distribution d’énergie électrique, avec[privilège pour l’éclairage, demandé par la Société l’Energie Industrielle.
- Eure. — La municipalité de Dreux a reçu des offres concernant l’installation de l’électricité. Ces propositions ont été soumises à la commission d’éclairage.
- Hérault. — Le conseil municipal de Montpellier a renouvelé pour une période de quarante ans, le contrat qui lie la ville et la Compagnie d’électricité,
- Haute-Saône. — La concession d’éclairage électrique de Lure a été accordée à la maison R. Rafeli et A. Kalin.
- Haute-Pyrénées. — Mme Saint-Martin, propriétaire de l’usine de Maubourguel a fait des offres à la commune de Castelnau-Rivière pour l’installation de la lumière électrique. La municipalité va étudier ce projet.
- Isère.' — L’administration vient de mettre à l’enquête un projet ayant pour but d’utiliser les forces motrices de l’Isère sur le territoire des communes de Chàteau-neuf-d’Isère et de Beaumont-Monteux (Drôme). La chute établie fournirait une puissance de 2 000 chevaux.
- Marne. — Le conseil municipal d’Abonnay a donné un avis favorable à l’installation d’un réseau de distribution d’énergie électrique par la Société anonyme des usines à gaz du Nord et de l’Est.
- La concession de distribution d’énergie électrique de Bouzy a été accordée à la Société anonyme des usines à gaz du Nord et de l’Est.
- Le conseil municipal de Châtelraould vient de donner un avis favorable à la demande de concession électrique formulée par M. Beuret.
- Nièvre. — Une enquête est ouverte à Mehun-sur-Yèvre sur le projet présenté par le Centre Electrique à l’effet d’obtenir la concession d’une distribution d'énergie électrique dans la commune.
- Oise, — Le conseil municipal de Pontçise va avoir à s’occuper, dans l’une de ses prochaines séances, du projet d’installation d une distribution d’énergie électrique.
- Savoie. — Le conseil municipal de Saint-Jean-de-Couz a l’intention de faire installer l’éclairage électrique dans la commune.
- Une enquête est ouverte à Bramans au sujet de la location par la commune pour 89 ans à une Société Grenobloise d’un ruisseau alimenté par l’Arc, à charge par les concessionnaires d’installer l'éclairage électrique à Bramans et au Verney, dans des conditions prévues tant pour la commune que pour les particuliers.- La Société concessionnaire outre l’éclairage public, devra fournir l’éclairage à ceux des particuliers qui en feraient la demande.
- Seine-et-Marne. — La Compagnie Générale d’EIec-tricité va incessamment mettre en service l’usine électrique de Meaux. D’autre part, l’Omnium Français d’Electricilé installe actuellement le réseau-est de Meaux dans le but d’alimenter les communes de Trilport, Cermigny-l’Evêque, Changis, Yarreddes, Saint-Jean-les-Deux-Jumeaux, Fublaines, Poincy, Montceaux, Perre-levée, Villemareuil.
- L’extension porterait jusqu’à Coulommiers et la Ferlé-sous-Jouarre d’un côté et jusqu'à Lagny de l’autre côté.
- Seine-Inférieure. — Le conseil municipal de Saint. Sever a accordé la concession de l’éclairage électrique à' M. Bru, ingénieur-électricien, à Vire.
- Le conseil municipal d’Elbeuf a autorisé l’emprunt nécessaire au rachat du secteur électrique et des compteurs et appareils en service chez les particuliers.
- TÉLÉPHONIE
- Haute-Marne. —. La chambre, de commerce de Saint-Dizier est autorisée à avancer à l’État une somme de 81 287 francs en vue de l’établissement des circuits téléphoniques Chaumonl-Troycs, Joinville-Donjeux et des postes centraux pour abonnés daus cent trente-trois communes du département de la Haute-Marne.
- Saint-Brieuc. — Une avance de i3 462 francs sera faite à l’État par la Chambre de Commerce pour l’établissement des circuits téléphoniques Lamballe-Dinan et Saint-Brieuc-Vannes.
- Saône-et-Loire. — La Chambre de Commerce de Mâcon est autorisée à avancer à l’Etat une somme de
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XVIII (i* Série).
- V
- 7. 598 francs en vue de {'établissement, d’une part, d’un réseau téléphonique à Saint-Martin-Belle-Roche et d’une ligne avec Mâcon et d’autre part, d’un réseau à Saint-Julien de Jonzy et d’une ligue avec Seinur-en-Brionnâis.
- 1 200 000 pour la navigation commerciale, et 4°o 000 pour les automobiles et motoeycles.
- SOCIÉTÉS
- Tableau des recettes d'exploitation du mois de mars 1912.
- DÉSIGNATION ANNÉE 1912 DIFFÉRENCE ENTRE LES RECETTES DES TROIS PREMIERS MOIS en 1912 et en 1911
- Recettes du mois de mars Recettes depuis le début de l’année en faveur de 1912 en faveur de 1911
- Energie Electrique du Nord de la France francs 220 3o3 francs 687 723 francs 144 182
- Société Roubaisienne d’Eclairage 249 657 871 317 57 36o
- Electrique Lille, Roubaix, Tourcoing i56 970 45g 899 104 132
- Energie Electrique du Centre 2S2 5i5 881 789 99 o23
- Compagnie Electrique de la Loire 259 436 788 117 73 597
- Société Générale de Forces Motrices et d’éclairage de la ville de Grenoble 3o 997 9i 987 2 278
- Société des Forces Motrices du Haut-Grési-vaudan. 54 4i3 170 299 29 181 /
- Union Electrique : 82 6i5 249 072 5g 362
- Est-Lumière 376 061 1 276 926 171 926
- Société d’Electricité de Caen - 49 38g 171 494 21 I92
- Société Méridionale de Transport de Force.... l3q 334 436 432 49 319
- Sud-Electrique i55 779 489 33o 86 646
- E s t-Electriq ue 38 614 117 576 3o 184
- Electricité de Bordeaux et du Midi 108 63q 3g5 883 a5 932
- Energie Electrique du Sud-Ouest 126 917 429 268 61 388
- Energie Electrique du Littoral Méditerranéen. 621 748 1 893 2l5 201 438
- Chemins de Fer Electriques départementaux de la Haùte-Viennè 22 300 62 448 39 188
- Tramways de Roubaix-Tourcoing i63 337 5o3 672 33 385
- DIVERS '
- La force motrice en France.
- D’après la statistique de M. March, l’industrie française utiliserait une force de 3 55o 000 chevaux, dont 2 604 000 fournis par la vapeur, 773 000 par la houille blanche et 173 000 divers.
- Les 2 604 000 chevaux-vapeur sont répartis en 5o 000 établissements : les 773 000 chevaux hydrauliques représentent l’aménagement de 55 000 chutes dont 76 % ne donnent pas plus de 10 chevaux.
- C’est dans la région des Alpes que l’exploitation hydroélectrique a atteint le plus grand développement. La Savoie utilise 104 000 chevaux, l’Isère 97 000, la Haute-Savoie 34 ooo, les Alpes-Maritimes 17 000, le Rhône 10 000, etc.
- On compte 70 000 .chevaux dans la région des Pyrénées, i5 000 dans le Tarn, 14 000 dans le Puy-de-Dôme,
- 10 000 dans la Haute-Vienne, 19 000 dans les Vosges, 16 000 dans l’Ain, i5 000 dans le Doubs, . 13 000 dans le Jura, etc.
- Ces divers chiffres sont d’ailleurs, en progression constante.
- Aux 3 55o 000 chevaux-vapeur des industries diverses
- 11 faut en ajouter : 7 millions pour les locomotives,
- CONSTITUTIONS
- Energie Electrique du Bas-Limousin. — Durée : 3o ans. — Capital ; i5o 000 francs. — Siège social : Bruxelles.
- CONVOCATIONS
- Société d’Electricité de Gaillefontaine. — Le 7 juin, à Gaillefontaine.
- Société des forces motrices et Usines de i'Arve. — Le 7 juin, 124, rue de La Boëtie, Paris.
- Société Électrique Westinghouse de Russie. — Le 2g juin, 7, rue de Berlin, Paris.
- L'Eclairage Electrique. —Le 12 juin, 19, rue des Capucines, Paris.
- Société Vosgienne d’Électricité. — Le 29 juin, à Remire-mont.
- Energie Electrique du littoral méditerranéen. — Le 8 juin, 7, rue de Madrid, Paris.
- Compagnie des Tramways électriques de Sedan. — Le i£ juin, 19, rue Louis-le-Grand, Paris.
- Compagnie des Tramways de l’Ouest parisien. — Le 26 juin, 19, rue Louis-le-Grand, Paris.
- PABIS. — IMPRIMERIE LEVÉ, 17, RUE CASSETTE.
- Le Gérant : J.-B. Noubt
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- Trente-quatrième année. SAMEDI 8 JUIN 1912. Tome XVIII (2* série)» — N' 23,
- La
- Lumière Électrique
- Précédemment
- L'Éclairage Électrique
- REVUE HEBDOMADAIRE DES APPLICATIONS DE L’ÉLECTRICITE
- La reproduction des articles de La Lumière Électrique est interdite.
- SOMMAIRE
- EDITORIAL, p. 289. — Le Comité d’études du pkojet de Génissiat. —Le transport des forces motrices du Rhône à Paris, p. 291.
- Extraits des publications périodiques. — Etude, construction et essais de machines. Moteurs synchrones à champ tournant sans excitation continue, G. Benischke, p. 3o5. — Divers. Les appareils do chauffage électriques-dans la pratique, K. Pflugel, p. 307. — Variétés. La télégraphie sans fil en Belgique et au Congo, Un document historique : Rapport sur une mission confiée à M. Charles d’Alméïda par le [gouvernement de la Defense nationale. — Objet : établir des communications entre la province (Suite), d’Alméïda, p. 3i 1. — Bibliographie, p. 3i4. — Chronique industrielle et financière. — Renseignements commerciaux, p. 3i8. — Adjudications, p. 320.
- ÉDITORIAL
- Nous avons déjà entretenu nos lecteurs du projet de transport de forces motrices du Rhône à Paris. Depuis cette époque, le projet en question, établi par MM. Blondel, Marié et Mahl, a été soumis aux enquêtes d’utilité * publique. Le Conseil général des Ponts et chaussées a statué favorablement sur les résultats de cette enquête. Un projet de loi sera sans doute présenté, prochainement, par le gouvernement au Parlement pour obtenir la déclaration d’utilité publique nécessitée par la grande puissance mise en jeu et par les expropriations exigées par la réalisation de la chute d’eau et par l’installation des lignes de transport.
- A l’occasion des enquêtes d’utilité publique, diverses objections ont été soulevées
- et certains opposants ont préconisé, notamment, un projet divisant la chute du Rhône en deux étages successifs au lieu de la grande chute unique prévue par MM. Blondel, Ilarlé et Mahl. Ceux-ci, ou plus exactement le comité d’études Rhône-Paris dont ils font partie, ont tenu, pour répondre à des arguments souvent spécieux, à publier, avec un exposé dû à M. Bochet, une réfutation de toutes les critiques qui avaient été dirigées contre le projet de Génissiat.
- C’est cette réfutation que nous publions aujourd’hui. On y démontre que les dispositions prévues par le projet de Génissiat ont l’avantage, à la fois au point de vue technique et au point de vue géologique, sur les combinaisons antérieurement connues et sur
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- celles qu’on a plus récemment préconisées.
- M. Croze a étudié l’aspect que présente le phénomène de Zeeman dans les gaz raréfiés.
- M. G. Benischke, à l’occasion de la publication récente de travaux relatifs aux moteurs synchrones, donne une description détaillée d’un type de moteur synchrone à champ tournant et sans excitation continue, qui peut démarrer seul à vide et prendre en quelques secondes son régime normal de marche.
- L’auteur étudie le fonctionnement synchrone et asynchrone de cette machine.
- L’usure des éléments chauffants qui entrent dans la constitution des appareils de chauffage électriques est une question très délicate.
- M. K. Pflügel expose à cet égard les résultats d’essais entrepris sur des fers à repasser électriques. Ces appareils sè répandent relativement assez vite ; il n’en est pas de même des appareils de cuisine électrique, qu’on remplace souvent par de simples plaques chauffantes, avec lesquelles on peut employer les batteries de cuisine ordinaires.
- L’auteur examine également les conditions de chauffage des appartements par l’électricité.
- ÉLECTRIQUE T. XVIII (2» Série*. — R» 23.
- Il estime qu’un appareil de i kilowatt suffit pour une pièce de i3o mètres cubes lorsque la température extérieure est un peu inférieure à io°.
- Le développement de la télégraphie sans fil au Congo belge, après des débuts difficiles, se poursuit dans des conditions d’activité remarquables.
- C'est le roi Léopold II qui a donné la première impulsion à l’installation de la T. S. F. au Congo.
- Le roi Albert y a porté le même intérêt que son prédécesseur, et le résultat des efforts destechniciens belges est magnifique.
- Le réseau qui sera prochainement terminé n’aura pas moins de 4 5o.o kilomètres de longueur totale.
- Nous continuons la publication de ce document historique d’une lecture si attachante, et par moment, si réconfortante,, qu’est le rapport de Ch. d'Almeïda sur la mission dont l’avait chargé en 1870 le gouvernement de la Défense nationale. Nous 1’achèver'ons prochainement.
- Le récit de la traversée des lignes prussiennes, avec un matériel encombrant, est particulièrement émouvant.
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- LE TRANSPORT DES FORGES MOTRICES DU RHONE A PARIS
- OBSERVATIONS DU COMITÉ D’ÉTUDES DU PROJET DE GÉNISSIAT
- Le projet de Génissiat a donné lieu à un certain nombre de critiques de la part des groupes qui ont présenté des demandes concurrentes, mentionnées dans le rapport de M. Bochet.
- Une campagne active a été menée auprès des autorités locales, du Gouvernement, du Parlement, du public, pour discréditer ce projet et insinuer le doute sur l’impartialité du jugement du Conseil général des Ponts et Chaussées, qui l’a considéré jusqu’à ce jour comme préférable aux autres et en a recommandé la déclaration d’utilité publique.
- Il nous a paru intéressant de passer en revue les principales critiques du projet de Génissiat, et de remettre au point les questions fondamentales du problème à résoudre.
- * *•
- Dans différents tracts, brochures, conférences, etc., les adversaires du projet de Génissiat se sont efforcés tout d’abord de démontrer que ce projet n’était pas acceptable ou présentait de grands inconvénients ; puis, ils lui ont opposé successivement trois contre-projets : le premier consistait dans la division du Iiaut-Rhône en trois biefs (avec barrages à Grésin, Bellegarde et Malpertuis) correspondant respectivement à la concession de Bellegarde, et à deux demandes de concession déposées par deux syndicats lyonnais. JJn second contre-projet plus récent, obtenu par la fusion de la concession de Belle-garde avec la demande de concession de Grésin, consistait dans la division du Haut-Rhône en deux biefs, à créer par la construction de barrages respectivement à Bellegarde et à Malpertuis. Enfin, tout récemment, la Société de Bellegarde (') vient de déposer un troisième contre-projet comprenant comme le nôtre un barrage unique, mais placé à Malpertuis au lieu de Génissiat.
- A l’appui de ces contre-projets, la Société de
- (') Société française des Forces hydrauliques du Rhône, à Bellegarde.
- Bellegarde a publié des attaques techniques contre le projet de Génissiat et s’est réclamée de droits antérieurs ; elle se plaint qu’il n’ait pas été tenu compte suffisamment de sa situation acquise et que les projets qu’elle avait déposés n’aient pas été pris en considération aussi rapidement que ceux du groupe de Génissiat.
- 11 importe tout d’abord de réduire à sa juste proportion cette légende historique. Le rôle rempli dans le passé par la. Société de Bellegarde n’est pas très ancien. Sa devancière, la Société anglaise « The Rhône Lands and Tlydraulic Power C° », société de spéculation de terrains et d’aménagement de forces hydrauliques, créée en 1871 avec un capital très important, avait abouti à une déconfiture. Cette Société anglaise s’était proposé d’accaparer la totalité des terrains de la future cité de Bellegarde et d’en augmenter la valeur par l’installation d’une distribution de force par câbles télédynamiques afin de céder ensuite ces terrains aux industriels ; c’est cette Société qui a obtenu la concession d’une chute d’eau à Bellegarde, chute dont le débit était du reste limité par le décret de concession, daté de 1871, à 60 mètres cubes seulement (sur les a5o mètres cubes de débit moyen que peut fournir le Rhône).
- Soit que la tentative fôt prématurée, soit que la Société anglaise ait écarté par des exigences trop grandes les grands industriels alsaciens qu’elle espérait attirer après la guerre, l’alfaire périclita et fut rachetée en 1890, à très bas prix, parla Société actuelle de Bellegarde. Cette dernière a pu profiter ainsi de la concession et des aménagements de sa devancière sans avoir eu aucunement l’initiative de la création de Bellegarde. Ses installations sont restées longtemps très rudimentaires (le barrage a même dû être refait), et sa clientèle 11e s’est accrue notablement que dans ces dernières années, postérieur rementà la demande de concession de M. llarlé, qui date de novembre 1902. line faut pasoublierj d'ailleurs, que la concession de 1871 n’à été faite qu’à titre absolument précaire et révocable et
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- que l’État s’est réservé formellement le droit de faire disparaître sans indemnité toutes les installations de la Société, le jour où il le jugerait opportun pour la mise en état de navigabilité du llaut-Rhône. La concession dont se prévaut f^TCtte Société n’est donc que très partielle au '^poilrtv,^ vue de la durée. C’est une base bien fra^çi.^qur les plaintes d’une Société, fondée ^'w^’Alemépt quelques années avant la conception du prqj'fef de Génissiat, qui a apporté la solution ;^de ^leux problèmes (utilisation intégrale du Haut-
- total du fleuve à Bellegarde même, sans songer à un projet d’ensemble ; et que mise en demeure par l’Administration, le 17 septembre 1901, de formuler en même temps que les syndicats (de Grésin et de Malpertuis dont les demandes de concession étaient soumises à l’enquête) des propositions pour limiter la durée des concessions et déterminer ce que deviendraient, à l’expiration de ces concessions, les installations faites, elle n’a rien répondu à cette invitation et a obligé ainsi l’Administration à limiter, par dé ci-
- Fig1. 1. — Vue géncrule de l’usine prujclcc.
- Rhône et navigabilité de ce cours d’eau) dont la Société de Bellegarde n’avait pas semblé se préoccuper.
- Ce sont les efforts du groupe Ilarlé qui, seuls, l’ont fait sortir de sa torpeur. Il résulte, en effet, d’une lettre de M. le ministre des Travaux publics du 16 mars 1911, dont M. Loiseau, conseiller général de l’Ain, a donné connaissance à son Conseil général en mai 1911, que :
- Le 3i mars 1900, la Société de Bellegarde demandait simplement le droit d’utiliser le débit
- sion ministérielle du 12 avril 1902, la mise à l’en quête aux demandes des deux autres groupes. Elle a refusé également à l’Administration, à la même époque, de se fusionner avec les autres groupes pour former une entreprise d’ensemble.
- C’est seulement en 1906, quand la ville de Paris a eu pris en considération le projet Ilarlé, que la Société de Bellegarde a demandé, le 27 septembre 1907, à créer un tunnel de dérivation permettantd’utiliser dans la chute de Bellegarde
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- la totalité du débit du Rhône, sans modifier ses ouvrages de retenue.
- Encore à ce moment, la Société à refusé de nouveau de répondre à la question que lui posait l’Administration : c’est seulement lorsque celle-
- les des auteurs du projet et dti groupe industriel qui s’intéresse au barrage de Génissiat, a eu pour conséquence les discussions ouvertes qui n’ont pas été sans avantage pour l’édification du grand public.
- 332.00 Retenue normale
- Fig. 2. — Coupe du barrage.
- ci a procédé à l’examen du projet définitif présenté par M. Harlé, le 20 février 1908, que la Société de Bellegarde s’est émue sérieusement et, le 27 mars 1909, elle s’est décidée à formuler une autre demande comportant la subdivision du Rhône en deux biefs par l’établissement, à la Perte du Rhône, d’un barrage élevé à la cote 33o ; les eaux normales d’hiver, comme au projet de 1907, auraient été utilisées par une usine située à la Garenne ; pour l’utilisation des eaux d’été, 011 aurait conservé l’usine actuelle à laquelle aurait été adjointe une usine complémentaire placée dans le barrage ; enfin une autre usine devait être construite à Malpertuis pour utiliser la partie du fleuve en aval de la Garenne.
- Ayant écarté en 1907 les ouvertures faites par M. Harlé en vue de poursuivre d’un commun accord l’aménagement du Ilaut-Rhône, surprise par les progrès de l’idée du transport de l’énergie électrique du Rhône, inquiète peut-être sur l’avenir qui lui était réservé en raison de la précarité de son titre, la Société de Bellegarde s’est un peu jugée comme en état de légitime défense et s’est crue autorisée à faire usage, contre le projet Ilarlé, des arguments les plus variés, quelquefois même contradictoires.
- Cette attitude, qui n’était en rien justifiée par les intentions fort innocentes et tout à fait loya-
- Ayant abordé l’étude de l’aménagement du Haut-Rhône, avec le désir d’y voir aussi clair que possible dans une question très difficile, nous
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- Fig. 3. — Carte de la région du llaut-lthùne.
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- avons été heureux de rencontrer des critiques nombreuses auxquelles il a fallu répondre, et nous estimons, comme on va le voir, que notre projet sort affermi de cette discussion.
- CE qu’on KEPllOCHE AU PIIOJET DE GÉNISSIAT
- Les critiques adressées au projet de Génissiat sont à la fois d’ordre général et d’ordre technique. Les premières sont de celles auxquelles on peut répondre le plus rapidement.
- On reproche au projet de Génissiat d’apporter des perturbations géographiques dans le pays, en noyant trois hameaux et quelques usines ou
- phique, la Société de Bellegarde ajoute le reproche que ce lac fera disparaître des beautés naturelles capables d’attirer les touristes. Il est facile de répondre qu’actuellement ces beautés naturelles sont inaccessibles et sont loin de valoir celles des gorges du Tarn qu’on peut au moins visiter en bateau (ce qui sera toujours impossible ici), et admirer depuis les routes longeant les berges, ce qui n’existe en aucun point des gorges du Rhône; le lac qui sera formé constituera par lui-même une beauté pittoresque beaucoup plus visitable et tout aussi attrayante, et qui sera même unique en son genre en France; nous savons, par ce qui s’est passé en
- i'ig. 4. — Le elnUeau et lu gorge du lUiOne.
- maisons de Bellegarde. En réalité, cette modification géographique est fort heureuse, puisqu’elle transforme en un lac navigable de 23 kilomètres, dont les rives seront à peu près au niveau des localités voisines, des gorges auparavant inaccessibles.
- On rendra ainsi les communications beaucoup plus faciles entre les deux rives et on préparera, pour l’avenir, la mise en état de navigabilité du Haut-Rhône pour laquelle il n’existe pas de meilleure solution; c’est celle, du reste, déjà entrevue à la fin du xvme siècle, par le célèbre ingénieur Céàrd, comme un idéal alors irréalisable.
- 11 est vrai qu’à cette critique d’ordre géogra-
- Allemagne, lorsqu’on a barré la vallée de l’Urft par un grandouvrage (qui lui-même a fait disparaître un grand nombre de localités habitées), que les touristes ont afflué ensuite en raison de l’intérêt de la navigation sur ce lac dans une gorge encaissée ; le lac de Bellegarde donnera lieu certainement à une intéressante entreprise de navigation de plaisance, en attendant qu’il soit ouvert à la grande navigation.
- Loin de diminuer le rôle industriel de Bellegarde, le projet ne fera que l’augmenter par l’arrivée de nombreux ouvriers et la fréquentation des touristes et des hôtes d’été qui en feront un centre de rayonnement.
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- Enfin, un dernier reproche d’ordre général qui a été fait, c’est de transporter à Paris une grande partie de l’énergie disponible,.
- La Société de Bellegarde suit depuis longtemps la même politique ; elle j a été amenée par la nature des choses : elle se plaignait, il y ;a quelques années, de ses mauTaisesaffaires et demandait des dégrèvements, de ses taxes fiscales en raison de l'insuffisance de ses recettes. Celles-ci se sont relevées par l’exportation de l’énergie à Oyonnax, à Sainteulien, à Belley et à Lyon et, dans les dépositions qu’elle a faites au cours de l’enquête d’utilité publique du projet Harlé, elle s’est montrée disposée à exporter de l’énergie dans tous les départements et jusqu’à Paris.
- L’argument tiré des besoins de l'industrie lo_ cale a reçu depuis longtemps sa réponse. Cette industrie ne subira pas la moindre perturbation; la nouvelle usine lui fournira son énergie, elles tarifs élaborés par le Conseil général de T Ain, en collaboration avec la Chambre de commerce de Bourg, sous le contrôle de TAdminîstratïrora, réservent à la clientèle locale des prix an moins aussi avantage ux que ceux de la Sociétté de Belle-garde. .
- Les intérêts régionaux ont trouvé, dans les autorités locales, des défenseurs qualifiés et ont reçu de légitimes satisfactions. Mais il convient de ne pas envisager uniquement ce point de vue simplement régional.
- Les chutes du Haut-Rhône sont particulièrement bien placées pour permettre d’alimenter en énergie à bon marché les importantes vallées de la Saône et de la Seine, tandis que les régions de l’Ain, de la Haute-Savoie et du Rhône ont à leurs portes une grande quantité d’énergie disponible dans de nombreuses chutes de moindre importance des Alpes et du Jura.
- La seule utilisation rationnelle de cette richesse nationale consiste précisément à établir, de Bellegarde à Paris, de grandes lignes de transportd’ënergie qui pourront, non seulement alimenter les services publics de Paris et des régions traversées, mais encore provoquer l’éclosion et le développement d’industries nouvelles et faciliter plus tard l’électrification de la grande ligne de chemin de fer de Paris à Lyon et à la frontière suisse.
- On reproche au grand bief de Génîssiat de noyer le site de la Perte du Rhône, mais en réa-
- lité, ce site n’a, par lui-même, rien d’exceptionnellement remarquable ; la seule curiosité consiste dans la vuede l’eau qui s’engouffre dans une fissure profonde. Or, le projet de la Société de Bellegarde ne respecte pas plus que le projet de Génissiat cette curiosité naturelle, puisqu’il établit à l’amont un barrage qui dérive toutes les eaux, soit dans des usines de Bellegarde pendant l’hiver, soit dans l’usine d'Essertoux pendant les hautes eaux d’été ; par conséquent, il ne tombera plus une seule goutte d’eau dans la
- t'çut'li u1 tu * ’W tfL
- ï'ig\ 5. —Passe de -Malpcrfands (en basses-eaux).
- fissure souterraine, excepté en temps de grande crue supérieure à 5oo mètres cubes, et même' à ce mofnent la Société de Bellegarde se trouve prise dans un dilemme ; ou bien «lie laissera les crues s’écouler dans la fissure, et alors l’érosion régressive de celle-eicontinuera, et menacera au bout de quelques années la solidité du barrage, qu’elle vient déjà d’être obligée de reculer plus à l’amont ; ou bien, pour fixer la Perte, elle la laissera entourée, comme elle vient de le faire,
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- d’un déversoir maçonné en forme de fer à cheval, ce qui dénature complètement le paysage. On voit que la prétendue conservation de la Perte du Rhône et de l’aspect du site actuel n’est qu’un trompe-l’œil et que, avec lé barrage projeté par la Société de Bellegarde, l’ensemble sera certainement beaucoup plus disgracieux que celui du grand lac futur.
- *
- # *
- Les critiques d’ordre technique qui ont été adressées au projet de Génissiat visent le danger de l’alluvionnement, l’emplacement du barrage,
- problème, qu’il ne pouvait être question de combattre l’alluvionnement par des chasses obtenues en ouvrant des vannes plus ou moins grandes. Ce procédé est considéré par la presque unanimité des ingénieurs compétents comme d’une efficacité très limitée, tout à fait inapplicable pour l’entretien d’un bief de quelque longueur. C’est uniquement par les dragages qu’on peut lutter efficacement, et cela quelle que soit la solution envisagée pour la position du barrage de retenue, à Bellegarde, Malpertuis ou Génissiat.
- On procéderait de la manière suivante: dans la partie élargie du bief en amont du pont Carnot,
- Fig. 6. — Sondage au diamant.
- la profondeur des fondations, la hauteur du barrage, l’étanchéité du bief, la corrosion chimique par les eaux, la concentration de la puissance en une seule usine, l’énormité de la dépense des ouvrages hydrauliques.
- DANUEHS d’alLUVIONNEMENT
- L’alluvionnement du bief de Génissiat est une des premières questions sur laquelle l’attention du Comité d’études se soit portée et qu’il ait discutée avec le service de la navigation du Rhône.
- Il a été reconnu, dès le premier examen du
- on ouvrirait à la drague une souille profonde où les éléments lourds, graviers ou gros sable, se déposeraient à chaque crue de l’Arve et seraient ensuite dragués à loisir par des engins fonctionnant presque toujours à la même place. (C’est ainsi qu’on procède en Seine au débouché des collecteurs de la ville de Paris, à Clichy). Les matières plus légères, sables fins ou vases, iront se déposer dans les parties profondes du bief sans qu’on puisse prévoir dès maintenant les points où des dépôts se formeront.
- Lorsque quelque dépôt sera signalé et menacera d’arrêter ou d’entraver l’écoulement des eaux, on pourra l’attaquer avec des dragues su-
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- ceuses dont on possède des types pouvant fonctionner sous 20 mètres d’eau.
- M. Lugeon a, d’ailleurs, montré que si la profondeur du bief était réduite à 10 mètres, le dépôt de la plus grande partie des matières en suspension ne se produirait plus. On peut donc être assuré qu’avec des dragages d’une importance limitée, on pourra maintenir une profondeur d’eau suffisante à tous les besoins.
- Il sera d’ailleurs facile de choisir la période où le courant électrique est abondant pour procéder aux dragages, de manière à les exécuter économiquement.
- Fi^.379 - Coupe détaillée
- DES ASSISES CRÉTACÉES DE LA PERTE DU RHÔNE .
- d après £ Renevier ( '/moo) .
- 'T'
- l.Urgonien è ftequicnia ammonia ; 2,Rhodanien (Aptien inf-);3,Aptien supérieur, 4-,Albien-,
- 5, sables verdâtres sans faa3iles.( ? Cénomanien)
- S , Calcaire roux è TouCdsia Lonsdalei et PLerocera pelagi-, b, marnes à Heùeraster ob/ongus ; C, argiles rougevif et bleuâtre ; d, grès marneux gris verdâtre -, 6, couche à Urbitolina leriticularis \f, grès marneux gris verdâtre ; g.grès verdâtre à Exogyna aquila; h, sable vert bleuâtre ; I, grès dur è Asbarte obovata ,Trigonia eau data ,Acan-thoceras Cornuslianum ;j, sable verdâtre à FbrahopliCes Milletjianum ; K, sable verdâtre j 1, sable bleu verdâtre è Desmocenas Beudanti ; rn , qrès jaunâtre à MorContce nas inflatum ; Tl,grès rougeâtre.
- examen fait concurremment Je diverses autres solutions, dont une précisément voisine de Mal-pertuis.
- La Commission préfectorale de la Houille blanche, après un examen très sérieux de ces différentes solutions, a préféré comme emplacement le Rocher Bouquet, parce qu’il se prête mieux qu’aucun autre à l’installation des différents ouvrages, notamment de l’usine génératrice, des chambres d’eau, du canal de décharge, de 1 usine transformatrice et des usines électrochimiques qui pourront venir s’installer dans le voisinage ; il est à proximité immédiate d’une
- Fig*. 7. — Coupe des terrains (Perte du Rhône).
- Le problème de l’ensablement du bief se résout donc par une dépense d’exploitation qui sera très médiocre au début, tant qu’il s’agira d’enlever les gros matériaux déposés par l’Arve dans la partie amont du bief, et qui prendra un peu plus d’importance lorsque le comblement des grandes profondeurs aura été opéré: il est beaucoup moins aigu dans le cas du barrage de Génissiatque pour les retenues plus courtes de Malpertuis et de Bellegarde.
- EMPLACEMENT DU DAHItACE
- L’emplacement du barrage a été choisi en parfaite connaissance de cause et proposé après
- gare, ce qui est fort à considérer, et à la limite extrême vers l’aval de la retenue réalisable; c’est, par conséquent, celui qui permet d’obtenir le maximum de chute disponible^ mètres de plus qu’à Malpertuis). Au point choisi, les rives sont saines ; les sondages ont démontré que le lit souterrain est bien régulier et que le barrage sera assis sur les calcaires les plus compacts et les plus résistants de la région : il est essentiel, pour fonder un barrage de grande hauteur, que le rocher du fond présente le maximum de solidité.
- La profondeur des fondations est grande, il est vrai, mais elle ne dépasse pas ce que l’on peut obtenir avec les fondations à air comprimé ;
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- la question des galets amassés dans le lit sous-, fluvial est sans importance, puisque le barrage doit être fondé à ciel ouvert après rétablissement des deux murs batardeaux étanches et que, par conséquent, tous les galets seront enlevés. Il ne faut pas oublier que le lit mineur dans lequel ils se trouvent n’a qu’une faible largeur par rapport au lit du Rhône proprement dit.
- On a également objecté la présence de marmites d’érosion dans le fond du lit ; des. marmites ont été rencontrées dans les fondations du bar-
- ges de l’emplacement de Malpertuis, il n’a pas craint d’adresser à l’Académie des Sciences et de publier un profil longitudinal du fond rocheux du Rhône, dont les seules cotes qui inspirent quelque confiance aux techniciens informés sont, en dehors de celles relevées à Génis-siat et à Pyrimont, celles relevées en amont de la Perte du Rhône, dans les travaux de la Société de Bellegarde ^ toutes les autres résultent d’opérations sommaires et ne permettent aucune conclusion certaine relativement à la présence du
- [Wmau des eaux: h '20 Janvier 19J0 (27QJ9)\j5ûoni au\ minimw
- 1 | ^ j
- \Kive>m [correspondant an zéro âe l’échelle et avu ïéiit de 260 n.
- Rive droite
- Sab £ et gravie r'
- Fig. 8. — Goupi
- rage de Shoshone et il en a été tiré argument. Mais il est difficile d’imaginer en quoi cette perspective constitue un danger, puisqu’on aura toute latitude de décrocher le rocher mis à nu et que, d’ailleurs les marmites peuvent dans certaines limites favoriser le bon ancrage des maçonneries.
- Quelques autres objections ont été formulées sur remplacement du barrage. Leur auteur a vivement reproché l’insuffisance du nombre de cotes des profils transversaux levés à Génissiat ; mais, très préoccupé de démontrer les avanta-
- rocheren place. Dans ces conditions,, il est permis de ne pas s’arrêter.
- Une autre objection est tirée de la présence hypothétique de cassures dans la vaDée du Rhône (‘). Les études méthodiques et complètes
- H L’auteur est partisan convaincu de la théorie qui veut que les fleuves coulent dans des cassures préexistantes. Epousons un instant cette hypothèse et tirons-en les conséquences logiques.
- Dans le lit même du fleuve, deux grandes cassures ont provoqué lés étroits de la Perte et de Malpertuis.
- D'autre part, l’auteur note le fait connu de la régres-
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- de M. Lugeon ont fait voir l’inanité de cette hypothèse.
- Un autre argument est tiré du caractère de la vallée du Rhône.. C’est une vallée non finie, où l’érosion régressive agit en pleine activité. Cet inachèvement impose les plus grandes précautions et un gros risque serait encouru si l’on choisissait précisément une vallée aussi mal finie pour !y établir le plus grand barrage du monde (').
- Mais, dans le même document, quelques pages plus haut, pour expliquer le grand alluvionne-ment, l’auteur place Génissiat en dehors du stade torrentiel, dans le point du cours où le fleuve, sortant d’une cluse à forte déclivité, s’apaise dans une vallée élargie.
- Nous ne pouvons pas nous arrêter longuement à des objections ainsi présentées ; nous ne les citons qu’en raison de la personnalité considérable de leur auteur et de la publicité qui leur a été donnée.
- HAUTEUR DU BARRAGE
- La profondeur de la fondation, ainsi qu’il a été dit plus haut, n’est pas de nature à empêcher la bonne exécution du travail ; c’est une question de prix ; la solidité et la régularité reconnues de la roche encaissante dans le fond sont des garanties essentielles.
- Il existe actuellement aux États-Unis des exemples de barrage tout aussi élevés. Le barrage du Croton de 90,5 mètres de hauteur ; le barrage Roosevelt sur le Sait River, de 80 mètres de hauteur qui vient d’être exécuté avec succès ; le barrage, plus récent encore, de la rivière Shoshone qui atteint 100 mètres de hauteur * (*)
- sion de la Perte de 70 à 80 centimètres par au. D’après la théorie, la Perte remonterait par érosion régressive en suivant la cassure, de même à Malpertuis.
- Or, ces cassures sont exactement sur la ligne médiane du fleuve, lequel est, en amont, dans la prolongation rectiligne des deux cassures. Il y a donc toute probabilité pour qtie ces cassures se prolongent en amont dans l'axe du fleuve.
- Chose singulière, e’est justement à l’amont de la Perle et de Malpertuis, juste sur les deux cassures, qu’il préconise la construction de deux barrages.
- (*) Aménagement du Haut-Rhône français, Bellegarde et Malpertuis ; Conférence faite â la Société; d’Agricul-ture, Sciences et Industrie de Lyon, le 8 novembre 1911, pages 56 et 32.
- dont a5,5o pour les fondatioâs. La coupe de ce barrage n’a qu’une faible épaisseur à la base, environ i/3 delà hauteur, tandis que le barrage de Génissiat est prévu avec une épaisseur à la base égale à la hauteur.
- ÉTANCHÉITÉ DU 1JIEI-’
- La question d’étanchéité du bief a été discutée par M. Maurice Lugeon, dont voici les conclusions, déterminées surtoutpar l’aspect extérieur des parois du caûon :
- Les parois du canon.
- « Dans les environs mêmes de Génissiat, les parois sont remarquablement saines. On sait que le calcaire est souvent sillonné de diaclases, c’est-à-dire de fissures sans rejet. A Génissiat, il n’en existe aucune qui soit visible, tant en aval qu’en amont sur des centaines de mètres. Par ces fissures, l’eau aurait pu fuir, contourner le barrage, agrandir les vides. Quand on remonte le canon, on s’aperçoit que ces cassures deviennent plus fréquentes dans la Glière et sont particulièrement saillantes à Malpertuis, à environ •1 kilomètres de Génissiat. L’une d’elles entre obliquement dans le lit du fleuve et se prolonge en amont de l’étroit chenal sur un point où a été projeté un barrage. Il était donc prudent de fuir ces lieux qui ne répondaient du reste pas aux besoins futurs de la navigation.
- «Mais, ajoutera-t-on, ne verrons-nouspas, par ces diaclases,l’eau duRhône disparaitre, lorsque le plan d’eau sera relevé par le barrage de Génissiat ? Il n’y a sous ce rapport rien à craindre.- En effet, grâce au fait que le fleuve n’est pas rectiligne, mais décrit une courbe importante entre Génissiat et la Glière, il est possible d’examiner' soigneusement des coupes profondes, en plusieurs directions, dans le calcaire. On peut voir que, sur plus d’un kilomètre de longueur, le calcaire est parfaitement sain. Ainsi donc, un mur naturel de cette épaisseur empêche l’eau de s’enfuir sous terre parallèlement au cours actuel.
- « D’autre part, en repérant rigoureusement l’inclinaison de» couches, on s'aperçoit qu’elles ne sont pas absolument horizontales. Elles plongent légèrement de la rive droite vers la gauche. Or, sous l’Urgonien, existe une zone de couches imperméables constituée par les marnes de l’étage Hauterivien. J’ai dit, en examinant certai-
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- nés considérations présentées par M. Delafond, dans le rapport de la Commission de la Houille blanche, qu’il n’y avait aucune eau souterraine se rendant dans le canon par la rive gauche, fait très important en raison de la forme coudée du cours du Rhône, mais qu'il était surprenant qu'il n’y en eût pas sur la rive droite, vu l’inclinaison des couches.
- a J'ai depuis constaté qu’il y a, en effet, sur cette rive droite deux grandes sources : elle sont constituées par des eaux descendantes. Aussi, en relevant le plan d’eau, ces sources seront mises quelque peu en pression et reprendront l’an-
- mène tectonique à ne pas oublier empêche cette eau de pénétrer indéfiniment dans les parois de la rive gauche. En effet, aune certaine distance du fleuve, les couches urgoniennes sé relèvent, parla prolongation souterraine de l’anticlinal de la montagne du Gros-Faoug, et les eaux qui pourraient pénétrer sont arrêtées par ce relèvement des couches, comme elles le sont sur la rive droite.
- « Ainsi donc, l’examen attentif des parois, la discussion raisonnée des faits visibles, amène à la certitude qu’il est impossible à l’eau du Rhône de s’éloigner de son chemin actuel. Un bloc
- débit
- Rive droite
- Fig. 9. — Coupe du lit du fleuve.
- cienne voie qu'elles avaient avant que le canon ne se creuse. Les sources du versant droit.n’inspirent donc aucune crainte.
- ci Mais l’eau ne pourra-t-elle pas pénétrer dans les diaclase de la rive gauche ? En vain, lorsque l’on examine le contact de ces diaclases avec l’eau du fleuve, y recherche-t-on des tourbillons absorbants. L eau j3assc à côté de ces fentes sans qu’elles paraissent exister pour le Rhône. Si elles étaient absorbantes, pourquoi l’eau du fleuve, dans le creusement de la vallée, n’en aurait-elle pas profité pour s’enfuir dans de nombreuses grottes dont on devrait voir les ouvertures sur ce versant gauche ? C’est qü’un phéno-
- énorme de centaines - et centaines de mètres de longueur et de largeur, absolument sain, sépare ces régions légèrement diaclasées de l’emplacement choisi pour élever le barrage et, dans la région diaclasée, l’eau ne peut pénétrer dans la montagne.
- « La cuvette qui sera remplie par l’eau de la retenue de Génissiat est donc imperméable (*) ».
- ACTION CORROSIVE DES EAUX
- En ce qui concerne la corrosion des roches par les eaux accumulées, on est surpris de voir que le conseil de la Société de Bellegarde sup-
- (*) Fin de la citation du mémoire de M. Lugeon.
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- pose que l’usure chimique des roches par les eaux chargées d’acide carbonique sera augmentée lorsque les eaux, devenues quasi stagnantes, seront plus longtemps en contact avec les roches immergées. Nous avions cru jusqu’à présent que plus une eau corrosive devient stagnante, plus elle a le temps de se saturer et plus elle perd ainsi son action. Nous continuons à croire que la masse d’eau morte qui se formera au fond du bief verra ainsi son degré hydrotimétrique s'accroiti'e et que son action chimique sera considérablement diminuée ; ce sont seulement les eaux très courantes qui sont dangereuses. Il importe peu du reste ; or en surface, les eaux du grand bief n’auront qu’une très faible vitesse et n’attaqueront pas sensiblement plus les rives que s’il s’agissait d’un lac. Le lit actuel, tel qu’il est, n’est pas encore fixé, mais précisément le lac formé le fixera ; les seuls accidents possibles seront quelques éboulements de blocs des assises rocheuses au-dessus de la surface, mais ces effets ne seront pas plus nombreux ni plus dangereux que ceux d’autres lacs de la région tel que celui de Nantua.
- M. Lugeon a, d'ailleurs, montré, dans une conférence faite à Lyon en 1911, combien peu la corrosion était à redouter par suite de l’état de saturation des eaux de l’Arve en matières minérales variées ; il n’y a pas de comparaison possible entre l’action de telles eaux et celle des eaux souterraines qui se chargent, d’acide carbonique en traversant les couches humiques.
- En ce qui touche les effets de la pression, ils ne sont à redouter que sur les ouvrages de retenue et dans la portion des masses l’ocheuses qui supporteront le canal de dérivation du Rhône. Il est certain qu’il faudra revêtir soigneusement les parois du canal ; mais des précautions identiques sont nécessaires pour les projets établis à Malpertuis et en tout autre point, et c’est une des grandes supériorités du site de Génissiat de permettre d’établir ce canal avec un minimum de développement et sur un plateau à ciel ouvert. Quelle difficulté n’éprouvera-t-on pas à établir cette partie des ouvrages hydrauliques dans la gorge de Malpertuis où il faudra suspendre le nouveau lit du Rhône et le canal de navigation sur le flanc de coteaux abrupts!
- CONCENTHATION DES USINES
- On a reproché enfin au projet de Génissiat de
- concentrer toute la puissance en une seule usine et l’on prétend que cette disposition réduit la sécurité d’exploitation et serait en contradiction avec la pratique américaine.
- On cite notamment qu’au Niagara la puissance de 465 000 chevaux est répartie entre six usines par suite d’une préférence des sociétés qui les ont construites. Il y a là, croyons-nous, un complet malentendu ; toutes les sociétés américaines cherchent à concentrer le plus possible la puissance, de façon à réduire les frais d’installation et les frais généraux d’exploitation des usines ; l’usine de Génissiat est d’ailleurs divisée en trois sections par de solides murs qui les isolent en cas d’incendie ; ce sont en réalité trois usines distinctes juxtaposées et qui peuvent travailler indépendamment l'une de l’autre en cas d’accident. La sécurité est donc aussi grande qu’avec trois usines, tandis qu’on obtient l’unité de direction, l’uniformisartiôn des types de machine et la réduction au minimum du personnel nécessaire.
- Si, au Niagara, la force est éparpillée entre plusieurs usines, c’est parce que l’on ne pouvait pas créer une prise d’eau unique au milieu des rapides qui précèdent la chute ; la plus grande puissance qu’on puisse dériver en une seule dérivation était d’environ 100 000 chevaux ; en outre, ces usines ont été construites à des époques fort différentes et d’après des principes variés ; par exemple, la première usine comportait une immense tranchée au fond de laquelle étaient disposées les turbines qui commandent par des arbres verticaux des alternateurs placés à la surface. On a abandonné ce principe dans les usines suivantes et les auteurs du projet se sont justement inspirés des dispositions les plus modernes, celle de la dernière usine construite par 1’ « Ontario Power et C° » en projetant le bâtiment des machines génératrices sur une banquette rocheuse au bord du fleuve et en conduisant aux turbines l’eau sous pression au moyen de conduites forcées descendant dans des puits creusés dans le rocher; plus favorisés qu’au Niagara par la disposition des lieux, ils ont pu remplacer les conduites d'ainenéc souterraines par un canal à cielouvert.
- On reproche, il est vrai, au système d’usine unique d’entraincr la nécessité d’une construction d’ensemble et d’une première mise de capitaux plus considérable que le système de plu-
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- sieurs usines qu’on pourrait construire successivement. Cette objection est de beaucoup la plus sérieuse de celles qui ont été adressées au projet de Génissiat. De gros intérêts intercalaires servis pendant une longue période d’années auraient pu alourdir les charges financières jusqu’à compromettre le succès de l’affaire. Mais cet argument perd beaucoup de sa portée par le fait qu’il est maintenant permis de prévoir que la demande d’énergie de la région parisienne
- de vue de la bonne utilisation de la puissance.
- ÉNOHMITÉ DE LA DEPENSE
- Un des arguments invoqués contre le projet de Génissiat est l’énormité de la dépense des ouvrages hydrauliques. Cette attaque est assez singulière, car pour apprécier l’exagération d’une dépense il faut un terme de comparaison.
- Or ici le terme fait absolument défaut. Nous
- 3^8oo_
- ov___(J
- JL _ Turbines de I4-.SOO chevaux. yy-'’//
- _B _ Alternateurs triphasés de 10.000 kileyvjpp^ C _ Excitatrices.
- D-Turbines déxcttatr/ces.
- E-Interrupteurs triphasés.
- F - Rhéostats des alternateurs.
- G Passerelles de service supportant les appareils de réglage.
- Fig. io. — Coupe par l'axe des génératrices.
- sera capable d’absorber tout ce que l’on pourra mettre sur les lignes dès le début, et que la consommation suivra les progrès des installations. Les capitaux n’auront pas à attendre leur rémunération, au-delà de l’époque de la fin des travaux, d’un développement plus ou moins accéléré de la clientèle. Cette clientèle se trouvera toute prête sur le marché.
- D’autre part, la formule de l’usine unique placée au çointle plus éloigné de l’origine des gorges est particulièrement favorable au point de vue de l’accumulation des eaux. Or, l’accumulation est d’une importance essentielle au point
- avons en effet, d’un côté une étude poussée fort loin, un programme étudié de manière à satisfaire les exigences des services publics,; de l’autre côté des études extrêmement sommaires ou des projets qui manquent d’un élément aussi essentiel que l’agrément de l’administration.
- On a beaucoup écrit sur les droits de tels ou tels groupes de demandeurs et on a disposé des solutions comme s’il n’existait pas une personne morale directement responsable devant le gouvernement et le pays de l’aménagement du domaine public de l’Etat.
- Or cette personne morale, qui est l’adminis-
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- tration des Travaux publics, a son mot à dire, tant sur la convenance des solutions que sur les projets des travaux. Il est impossible d’être fixé sur les dépenses d’une opération quelconque de travaux publics tant que l’on ne possède pas un programme exactement défini par cette administration.
- Quelle est exactement la.,consistance des projets qui sont opposés à celui de Génissiat ? La Société de Bellegarde a beaucoup varié dans ses contre-projets ; elle avait d’abord groupé les trois demandes de concession de Grésin, de Bellegarde et de Malpertuis ; puis quand le projet Harlé a fait t'essonlar les (avantirges de la ciréa-tion d’un grand bief, elle a renomoé à eeitibe (division en trois paliers et a présenté en mgiwÿ un projet en deux paliers.
- Très récemment, elle a présenté mm pmqjjfelt (de barrage unique à Malpertuis, e'est-(à-ddTe ILasdkt-tôion même du projet Manié avec un amltnre site pour le barrage.
- Dans le projet à deux .paliers (que tiuwuwe-tt-mm ? Deux barrages, l’un de 3o mètres ià fl&efegamde, l’autre de i6 m-ètres à Malpertmds imem (dëwier-:s:oîr sur barrage. (Quatre usines, a mèlbnes (de leamaüx soiuitenraïms pour adduicifikoin (des <eannx, œ-ao» mètres de isoutterraim 'de naw%attioin, 2 700 mètres de (canaux <d<e mavn^pütiom, un pont canal biais.
- Comment estimer tous mes'Owwtnages dans une gorge à peine reconnue ? La Société de Belle -garde prétend giu'il sera infiniment {plus {facile et plus sur de (créer ;e.es deux bandages que Je barrage unique (de i&ëmïssiiait, parce «pie les profondeurs des (fondations swus Team ne seront respectivement que de 8 mètres <et de ,11 mètres, et qu’il n’y aura pas de galets à enlever.
- Nous n’avons pas de raison de mettre en dou te la présence du seuil rocheux de Bell egard e, reconnu dans les travaux récents que ia Société a fait exécuter, mais nous avons, an sujet de la résistance des terrains formant les parois où doit s’encastrer le mur, entendu exprimer .des appréciations telles que nous sommes en droit de dire qu’on ignore encore quel pourra être le prix de l’ouvrage définitif, si son projet est jamais approuvé.
- On ignore également la forme de cet ouvragé, car le déversement des crues de 1800 mètres cubes à la seconde par-dessus ce barrage de 3o mètres, au pied duquel se trouve le gouffre delà
- Perte du Rhône, est une soliftion d’une audace plus grande encore que le barrage de Génissiat, et dont on nepeut savoir encore si elle peut être acceptée.
- En ce qui touche le second, barrage, celui de Malpertuis, il est bien téméraire de prétendre connaître la profondeur et l’état du fond rocheux du lit en des points qui n’ont été explorés qu’en laissant descendre des masses de‘fonte au bout de câbles ou de tiges ; rien n’établit qu’il n’y ail pas au fond du lit des dépôts de galets plus ou moins épais, ni qu’il n’existe pas de profondes cuvettes latérales dans lesquelles s’engouffrent les eaux, car il faut Jjien que le débit énorme du Rhône en crue passe quelque part en dessous des fentes de quelques mètres de largeur seules apparentes à la surface à Malpertuis. Il y a donc sur ce second ouvrage un aléa dont l’importance n’est pas encore chiffrée.
- ÉCOULEMENT DES CHUES
- Dans le projet de Génissiat on s’est beaucoup préoccupé de l’écoulement des crues et on a prévu dans ce but un canal de Go mètres de largeur et de io mètres de profondeur aboutissant à un déversoir en cascades étagées de 4 à 6 échelons rejetant les eaux à une certaine distance à 1 aval de l’usine. A cet ouvrage s’ajoutent des déversoirs de superficie de 200 mètres de longueur et une galerie souterraine projetée à mi-hauteur et capable de débiter 800 mètres cubes.
- Toutes les précautions sont ainsi prises pour qu’il ne puisse jamais se produire sur le barrage proprement dit, ni effet dynamique de grande masse d’eau en - mouvement, ni phénomène d’affouillement au pied de la maçonnerie en aval.
- Au contraire, dans le projet de Bellegarde 011 a prévu que les barrages rempliraient l’oflice de déversoirs. Ils sont à cet effet couronnés par des vannes Stoney. Ce dispositif a pu être accepté à la rigueur pour des ouvrages de faible hauteur, mais à Bellegarde et à Malpertuis le déversement de 3i mètres et de a5 mètres de hauteur produira des effets dynamiques capables de compromettre le parement de l’ouvrage. Ajoutons que l’administration et l’opinion publique n’accepteront pas facilement que ces ouvrages soient humectés sur la face aval par l’écoule-
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- ment, ce qui rendrait impossible l’observation régulière des fuites.
- Comment d’ailleurs protéger par un masque ces murs de barrage-déversoir?
- Comment des lors mettre en parallèle les dépenses d’ouvrages hydrauliques si différents par les conditions remplies ?
- 11 semble bien que les adversaires du projet de Génissiat se soient rendu compte des critiques que soulève le projet à deux paliers, puisqu’ils proposent une variante avec barrage unique à Malpertuis.
- Que deviennent alors les objections accumulées contre ce projet ? Où sont les arguments géologiques, les arguments économiques, ceux de priorité ?
- Le passage de Malpertuis est un des plus sauvages ; les phénomènes d’érosion y sont encore en pleine activité ; une diaclase nettement bâillante traverse la vallée en écharpe ; nulle facilité pour l’établissement des ouvrages de décharge ; néèessité de prévoir un important canal de navigation.
- On ne voit pas là que le chiffre de la dépense à faire puisse être plus faible à Malpertuis qu’à Génissiat, et notre groupement a renoncé à l’étude de cette variante sur laquelle il avait porté quelque temps son attention.
- *
- * *
- En terminant, nous résumerons les résultats des études poursuivies jusqu’à ce jour par M. Ilarlé et le groupe qui lui a prêté son concours.
- L’objectif poursuivi est Vutilisation aussi complète que possible de la puissance hydraulique du Rhône, tout en facilitant la mise en état de navigabilité du fleuve.
- Après plusieurs années d’études, MM. Blondel,II arlé et Màhl ont reconnu que la meilleure solution consistait à édifier un barrage à l’extrémité aval des gorges. La Commission de la Houille blanche a confirmé la justesse de leur vue, et les études faites depuis ont démontré que l’œuvre était réalisable.
- Ces études ont convaincu ceux qui les ont poursuivies que le problème était dominé par deux conditions capitales : la sécurité dans l’assiette du barrage, et la nécessité d’assurer à tout moment le libre écoulement du fleuve.
- Le site de Génissiat se prête particulièrement bien à la solution de ce double problème : il s’y prête mieux qu’aucun autre en raison de circonstances géologiques et topographiques que les auteurs du projet ont eu le mérite de reconnaître ou de pressentir. Ce mérite ne diminue nullement celui des hommes qui ont proposé avant eux des solutions partielles.
- Les études du Comité se sont continuées sans interruption depuis cjue l’administration des Travaux publics a pris en considération le projet Harlé.
- Fig*. 11. -— SumJuge uU mil dans le lit du Rhône.
- De longs travaux ont été nécessaires pour la mise au point des projets définitifs qui doivent être prêts dès le jour où l’acte de concession sera consacré par une loi. Ces travaux ont été poursuivis sans hésitation en considération de l’intérêt puissant qui s’attache à la mise en valeur d’une richesse nationale dont l’importance n’est pas inférieure à dix millions de francs par an.
- Les Pouvoirs publics ne laisseront certaine-
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- ment pas s’écouler inutilement et se perdre dans le cours du Rhône une pareille richesse, alors que nos ressources en houille noire sont notoirement insuffisantes pour nos besoins. Chaque année, notre pays paye à l’étranger un tribut de plus de a4o millions de francs pour ses approvi-
- sionnements de charbon ; ce tribut augmente rapidement d’importance, et tous les industriels se préoccupent de la cherté de cette matière première pour l’avenir.
- Le Comité d’études du projet de Génissiat.
- EXTRAITS DES PUBLICATIONS PERIODIQUES
- THÉORIES ET GÉNÉRALITÉS
- Contribution à l’étude du phénomène de Zeeman dans les spectres de l’hydrogène et de l’azote. —F. Croze. — Comptes rendus de l'Académiejdes Sciences, séance du 28 mai 1912.
- Avec un grand électro-aimant de Weiss et un réseau concave de Rovvland de 3 m. 10 de rayon, l'auteur a étudié le phénomène, et mis en évidence certaines analogies entre l’hydrogène et l’hélium (formation de raies triples d’écart normal).
- ETUDE, CONSTRUCTION ET ESSAIS DE MACHINES
- Moteurs synchrones à champ tournant sans excitation continue. — G. Benischke. — Elektro-technik und Maschinenbau, 3 mars 1912.
- Le développement rapide de l’électrotechnique au cours des 20 dernières années a fait naître plus d’une théorie qui, pour bien des raisons, ne pouvait pas être poussée plus loin. Comme exemple de cette constatation, on peut citer le moteur monophasé à collecteur avec enroulement en cage d’écureuil en court-circuit construit par l’A. E. G. pour ses ventilateurs (*), dont les propriétés remarquables (suppression des étincelles) se retrouvèrent plus tard d’une part dans le moteur d’induction compensé d’Iieyland et d’autre part dans les moteurs série avec balais en court-circuit de Latour et de Winter-Eichberg.
- Un second exemple est donné par les moteurs synchrones sans excitation continue, mais démarrant seuls, construits probablement par différentes maisons pour des buts spéciaux. Récemment YElectri-
- (1) Elektrotechnische Zeitschrift, 1903, page 1401.
- cian C) décrivait un tel moteur, du type Robertson. L’auteur se trouve ainsi amené à discuter de plus près le moteur qu’il projetait encore en 1904, et qu’il présenta à l’Association Electrotechnique de Rerlin (2) comme compteur de glissement.
- Le stator de ce moteur possède un enroulement télrapolaire à champ tournant ordinaire. Le rotor est en acier magnétique, à 4 pièces polaires.
- Il diffère d’un moteur synchrone ordinaire en ce qu’il n’a pas d’excitation continue. Les 4 pôles magnétiques ftetJ du rotor, qui ordinairement sont formés par excitation continue, ne sont engendrés ici que par le magnétisme rémanent dû au champ magnétique du stator. Tant que le stator 11’est pas excité, les pôles n, s du rotor n’existent pas, si on néglige le magnétisme rémanent qui d’ailleurs est très faible, car les courants alternatifs, à la rupture du circuit, cessent dans les circonstances habituelles en passant par zéro. Ceci a pour conséquence de permettre au moteur de démarrer seul à vide (ce qui n’a pas lieu avec un moteur synchrone excité), et de prendre après quelques secondes son allure normale.
- Le démarrage a lieu en moteur d’induction asynchrone, à cause des courants de Foucault induits dans les pièces polaires massives par le champ tournant du stator. Ce couple de rotation asynchrone entraîne le rotor qui n’a à vaincre que le frottement à vide à une vitesse telle que le glissement diffère peu de zéro.
- Comme la position réciproque des pièces polaires du rotor et des pôles magnétiques N, S du champ tournant change continuellement à cause du glissement, il arrive un moment où ces directions sont directement opposées. A partir de ce moment, le moteur continue à marcher comme moteur synchrone.
- C) N° 1343, 1911, rapport, page 1009.
- (2) Elektrotechnische Zeitschrift, 1904, page 392.
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- Le champ tournant du stator produit dans les pièces polaires du rotor un certain magnétisme rémanent, qui, pour l'acier magnétique, est relativement fort. Les pôles N, S tournant, il se produit un certain décalage entre ceux-ci et les pôles rémanents n,s (la Vitesse du rotor étant, bien entendu, plus petite que celle du champ tournant). A cause de ce décalage, il se crée une force d’attraction tan-gentielle entre les pôles N, S du stator et ceux du rotor, donc un couple de rotation synchrone, suffisant pour vaincre le frottement à vide et même au besoin un supplément de charge, si bien que le synchronisme entre champs du stator et rotor se maintient et n’est rompu que lorsque la charge prend une valeur telle que la force d’attraction en question n’est plus suffisante.
- La grandeur de l’angle que forment les axes N, S et n s reste constante quand la charge reste constante comme dans le moteur synchrone ordinaire; elle varie lorsque la charge elle-même varie.Pendant la marche à vide et sans frottement,l'angle est nul, de même que le couple.
- Une disposition dissymétrique des lignes de force pour une charge quelconque n’est possible que quand le rotor possède des pôles magnétiques propres, formés soit par excitation continue, soitpar magnétisme rémanent comme dans le cas actuel. Avec du fer qui ne donne pas le moindre magnétisme rémanent, le champ dissymétrique est donc impossible. Dans ce cas les lignes de force seraient toujours symétriques par rapport à l’axe des pièces polaires. Seul le magnétisme rémanent produit le décalage du champ indispensable à la production d'un couple. Tout se passe comme si les lignes de force étaient retenues par le rotor qui est ainsi entraîné par le champ tournant.
- La force des pôles rémanents dépend de l’intensité du champ tournant excitateur et des propriétés magnétiques du fer ou de l'acier qui constitue le rotor.
- Pendant la marche synchrone, le moteur n’a pas de pertes dans le fer (comme un moteur synchrone ordinaire). Le rotor étant au synchronisme avec le champ tournant, les pièces polaires sont toujours traversées par les mêmes lignes de force ; il n’y a pas de démagnétisation, par conséquent pas de pertes par hystérésis ni courants de Foucault. La puissance mécanique du rotor, frottement inclus, est compensée par le courant fourni au stator. Le couplage magnétique entre stator et rotor ne sert que pour la transmission de la puissance. On peut don-
- ner de ce moteur une représentation mécanique : ie champ tournant du stator serait remplacé paT 'un anneau qu'on ferait tourner à la main, et auquel viendrait se fixer le rotor par des fils élastiques, La puissance mécanique est ici également engendrée par la force extérieure qui fait tourner T'anneau et non par l’accouplement. Plus la charge croît, plus les fils se tendent et plus l’angle de décalage devient grand. Cet angle est nul pour la marche à vide absolue.
- Les choses changent complètement au démarrage. Au repos le rotor éprouve une démagnétisation périodique de même fréquence que le fer du stator. Il se produit par conséquent dans les pièces polaires des courants fermés, lesquels, composés avec le champ tournant, donnent un couple de rotation asynchrone. Ce couple suffit pour vaincre le frottement. On peut le renforcer en munissant les pièces polaires d'un enroulement en fils de cuivre en court-circuit, ou bien d’un anneau en cuivre (*). Plus la vitesse du rotor augmente, plus la vitesse relative
- [iti — w2)eten même temps le glissement -------
- diminuent, et plus la fréquence du courant rotor devient faible (c’est-à-dire aussi celle du champ rotor).
- Les axes magnétiques* du champ résultant tournent dans ie rotor avec une vitesse qui est proportionnelle à la vitesse relative du champ tournant par rapport au rotor [ux — u2). Si le rotor se trouve en retard par rapport au champ tournant d’un distance égale au pas polaire, la magnétisation du rotor change de sens; s’il recule du double du pas polaire la magnétisation reprend le sensprimitf, ce qui veut dire que le rotor a subi un cycle magnétique complet.
- La représentation graphique de ce cycle est la boucle d’hystérésis bien connue.
- Ce phénomène est naturellement accompagné d’une dissipation d’énergie proportionnelle à la surface du cycle, cette énergie se transformant en chaleur. Cette perte ne peut aucunement être évitée, ni transformée en une forme d’énergie autre que la chaleur (2). Il
- (*) Celui-ci agit comme im amortisseur Leblanc. Pour le compteur de glissement mentionné plus haut, cet enroulement était nécessaire, car .le moteur avait tendance à osciller, oe qui gênait l’étude stroboscopique du glissement.
- (2) Cette circonstance est egalement prouvée par des essais d’échaufîenicnl dans le cas spécial d’un rotor lournaut.
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- paraîtrait inutile d'insister sur ce fait, si l'article de Robertson mentionné plus haut n'affirmait pas que dans un rotor d’un moteur à champ tournant la perte par hystérésis n’existe pas, et que le travail correspondant se transforme en travail mécanique.
- A côté du couple normal qui résulte de la composition du courant du rotor et du champ tournant, il se produit nécessairement un autre couple résultant de l’action mutuelle du magnétisme rémanent et du champ tournant. L’aspect du champ résultant est encore à certains moments dissymétrique. La différence essentielle est que dans la marche synchrone les axes ns restent fixes dans le rotor, tandis que, dans la marche asynchrone, ils tournent continuellement, la position relative du rotor et des pôles tournants N,S changeant suivant les valeurs* de la vitesse relative (iti — w2). Le magnétisme rémanent ne joue encore ici que le rôle d’une liaison élastique entre le stator et le rotor, mais dans ce cas cette liaison se déplace constamment; elle subsiste à côté de la perte par hystérésis correspondant à la magnétisation. L’hystérésis dépend elle-même du magnétisme rémanent, mais jamais l’inverse n’est vrai. Un aimant permanent par exemple peut très bien tenir longtemps un morceau de fer sans qu'il y ait perte par hystérésis. Si au contraire l’on fait tourner le même fer devant cet aimant, il se produit une perte par hystérésis qui se transforme inévitablement en chaleur et consomme l'énergie potentielle du magnétisme rémanent.
- L’opinion qui dit que, dans un moteur asynchrone, l’hystérésis se manifeste comme énergie mécanique et non pas comme chaleur est d’autant plus étrange que les courants du rotor produisant le couple normal sont dans le même cas. L’on pourrait aussi bien affirmer que dans un moteur asynchrone l’énergie correspondant à l’effet Joule (;*2 l2â) ne se manifeste plus comme perte dans le cuivre mais seule ment comme énergie mécanique. 11 existe des qualités de fer qui avec même valeur d’induction maxima B et même magnétisme rémanent ont des cycles différents, donc des énergies de démagnétisation différentes. Le nom de « moteur hystérétique tournant » est donc inexact.
- Le raisonnement précédent subsiste lorsque le rotor est constitué non pas par des pièces polaires, mais par un tambour en fer ou en acier à encoches, comme c’est le cas dans l’article de Robertson. Ce genre de rotor démarre également en moteur asynchrone, et reste ensuite synchrone, si la rémanence ,
- du fer est suffisante pour vaincre la charge. Au point de vue durée, la marche synchrone est plus sûre dans le cas des pièces polaires. C’est une propriété connue du magnétisme rémanent de se déplacer, si la magnétisation qui l'a produit cesse, et que Taxe de cette magnétisation n’est pas situé dans l’axe longitudinal du fer. La cause de ce phénomène est dans l’action démagnétisante des pôles rémanents. Les pièces polaires sont plus propres à conserver le magnétisme rémanent.
- Maintenant la question se pose de savoir quand le moteur marche comme moteur synchrone et quand en asynchrone ? „
- Tout dépendra de la charge et des propriétés du fer qui constitue leTotor, c’est-à-dire de là force des pôles rémanents d’une part et des courants induits d’autre part. Si la charge croît trop vite, le moteur n'atteint jamais le synchronisme; alors le magnétisme rémanent maintient le couple asynchrone jusqu’à ce que les lignes de force soient devenues dissymétriques.
- Mais, il cause du glissement, les pièces polaires viennent entre les pôles N, S, et le couple rémanent ne subsiste pas. Dans le cas d’un rotor en forme de tambour, le magnétisme rémanent sotrtient d’une façon durable le couple asynchrone, en se déplaçant à la surface du cylindre. Si la charge reste faible au démarrage, le moteur pourra s’accrocher.
- Dans le cas de rotor à pièces polaires, le moteur sera capable de vaincre une charge importante sans se décrocher.
- F. S.
- divers'
- Les appareils de chauffage électriques dans la pratique. — K. Pflügel. — Elektrotechnische Zeitschrift, i8 avril 1912.
- L'une des questions les plus délicates, en ce qui concerne les appareils de chauffage électriques, est celle de l’usure des éléments chauffants. Ces éléments doivent, en effet, supporter pendant un temps assez long des températures élevées, qui atteignent par exemple plusieurs centaines de degrés dans les.fers à repasser et les plaques chauffantes, où il s’agit d’obtenir, avec un encombrement restreint de l'appa-
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- reil, un dégagement de chaleur aussi grand que possible.
- Cependant, des essais de durée, entrepris a\ec des fers à repasser, ont démontré qùe l’on peut réaliser aujourd’hui des éléments chauffants susceptibles de rester sous courant pendant quatre mois sans interruption, ce qui représente une durée de 3 ooo heures environ. Si le constructeur limite la garantie à la moitié de cette durée, il s’ensuit que les fers à repasser utilisés dans l’industrie, lesquels restent en moyenne sous courant pendant i 5oo heures par an, peuvent être garantis un an ; les plaques chauffantes de cuisine, qui fonctionnent environ deux heures par jour, pourront être garanties deux ans. Toutefois, comme il faut toujours tenir compte du remplacement des éléments chauffants, il y a lieu de donner la préférence aux appareils dont chaque élément peut être remplacé facilement et séparément.
- L’auteur expose, d’autre part, les résultats d’expériences qu’il a entreprises à la Compagnie de distribution d’électricité de Strasbourg dans le but de répandre l’emploi des appareils de chauffage électriques.
- De tous ces appareils, les fers à repasser sont de beaucoup les plus répandus. Plus de 3 ooo de ces appareils se trouvent actuellement entre les mains de consommateurs faisant partie de la seule clientèle de la Compagnie de distribution de Strasbourg. La propreté et la commodité de ces appareils sont très appréciées. Toutefois leur emploi ne peut se répandre que moyennant un tarif suffisamment bas. Lorsque les fers à repasser doivent être branchés sur les compteurs de lumière, le prix de revient de l’énergie est trop élevé. Quelques compagnies consentent, il est vrai, à ceux de leurs abonnés qui emploient ces appareils, un remboursement partiel, basé sur un forfait dépendant de l’usage qu’ils en font; mais il paraît préférable d’avoir recours, pour les appareils de chauffage, à un compteur spécial ; le tarif de 18,75 centimes par kilowatt-heure semble alors suffisamment réduit.
- L’emploi des fers a repasser électriques peut présenter également de grands avantages dans les blanchisseries. Dans un établissement où on employait 20 fers, on a obtenu les résultats suivants : l’économie de personnel réalisée comparativement <4 l’emploi des fers chauffés au charbon était de 10 % ; il n’était, d’autre part, nécessaire de laisser les fers sous courant que pendant la moitié environ des périodes de travail, la chaleur emmagasinée suffisant pour le reste du temps. Un tarif de 10 à 12,5 centimes
- par kilowatt-heure suffit pour permettre aux fers électriques de concurrencer les fers chauffés au charbon.
- Les fers électriques peuvent aussi rendre de grands services aux tailleurs.
- D’ailleurs, les expériences entreprises auprès des intéressés, même dans les petits villages, ont presque toujours amené cëux-ci à adopter définitivement ces appareils. La consommation annuelle dans les petits ateliers est d’environ 3oo kilowatts-heures par fer. Le tarif de 12,5 centimes a généralement donné pleine satisfaction. D’autre part, des essais, d’une durée de trois mois, entrepris récemment dans une grande fabrique, ont donné des résultats particulièrement favorables aux fers électriques. Avec les fers chauffés au charbon, les dépenses totales relatives au service des fours dépassaient 5 ooo francs, dont 2 2Ùo francs pour le charbon, contre 3 2&0 francs avec les fers-électriques. Si l'on emploie des fers à repasser industriels de bonne qualité et si on les manipule avec soin, les frais de réparation sont très minimes. Dans un atelier de tailleurs, 12 fers à repasser sont depuis cinq ans en service et n’ont encore donné lieu à aucune réparation ; seuls les fils souples amenant le courant à l’appareil doivent être remplacés de temps à autre.
- Tandis que les fers à repasser électriques sont actuellement reconnus pratiques par la plupart de ceux à qui leur profession donne l’occasion d’en faire usage, par contre, l’introduction dans la pratique des ustensiles de cuisine électriques se heurte encore souvent à une grande méfiance.
- Cependant ces appareils se sont quelque peu répandus au cours des dernières années. Les conditions essentiellement nécessaires pour le développement de la cuisine électrique sont les mêmes que pour les fers à repasser, à savoir : appareils d’une durée suffisante et tarifs relativement bas.
- Les plaques à chauffage indirect sont souvent préférées, parce qu’elles permettent l’emploi des batteries de cuisine ordinaires. Mais, pour obtenir un bon rendement calorifique, il faut alors veiller à ce que la chaleur soit bien transmise, c’est-à-dire à ce qu’aucune couche d’air ne s'interpose entre la plaque chauffante et le récipient à chauffer.
- C’est pour cette dernière raison que l’emploi des ustensiles en fonte est préférable ; avec les ustensiles en aluminium, nickel, etc., le fond de ceux-ci, trop mince, ne tarde pas à se bomber, de sorte que l’air chaud intercalé entre la plaque et le récipient s’échappe sans céder une quantité de chaleur suffi-
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- santé. Les ustensiles émaillés et surtout les ustensiles en terre cuite sont encore plus impropres.
- Avec les ustensiles à chauffage direct, la chaleur est mieux utilisée. Mais ces ustensiles trouvent surtout leur emploi lorsqu’il en est fait un usage très fréquent, la diminution de consommation compensant alors l’augmentation de leur prix d’achat. Il y a lieu de remarquer aussi que les appareils à chauffage direct sont plus exposés que les précédents aux détériorations résultant, par exemple, de la marche à vide»
- On a introduit, depuis quelques années, sur le marché, des appareils économiques à faible consommation et à cuisson lente.
- Certains de ces appareils se composent de plusieurs récipients placés les uns au-dessus des autres et chauffés par la vapeur provenant du récipient inférieur et montant le long des parois de l’appareil ; un revêtement isolant s’oppose au rayonnement de la chaleur, de sorte que la cuisson lente continue encore après l’interruption du courant. Etant donné que, d'autre part, ces appareils sont facileinent trans-portables, leur emploi semblerait au premier abord assez pratique. Quelques compagnies américaines fournissent également des appareils à cuisson lente et à'consommation minime, qui doivent rester presque constamment en circuit. Or tous ces appareils semblent assez séduisants à cause de leur consommation peu élevée et uniforme, mais il est probable que leur extension dans la pratique se heurtera à certaines difficultés. En effet, par suite de la lenteur de leur cuisson, ces appareils exigent une modification complète des méthodes de cuisine actuelles, de sorte que leur emploi ne se répand que très lente -ment.
- Quant aux chauffe-bains qui, pendant une demi-heure, consomment constamment ia à 15 kilowatts, leur branchement sur les réseaux de distribution normaux ne semble guère pratique.
- En ce qui concerne la tarification, pour la cuisine comme pour les autres applications du chauffage électrique, les tarifs usuels pour la puissance motrice sont encore trop élevés ; comme pour les fers à repasser, le prix du kilowatt-heure ne devrait pas dépasser io à 12,5 centimes pour rendre possible l’extension de la cuisine électrique.
- Quant au chauffage électrique des appartements, les radiateurs actuels sont suffisamment robustes pour qu’il n’y ait plus lieu de les modifier.
- ELECTRIQUE
- D’autre part, étant donné que la transformation de l’énergie dans ces derniers appareils s’effectue sans aucune perte, aucune amélioration de leur rendement n’est possible. Mais cela n’est pas nécessaire, étant donné que le dégagement de chaleur instantané et la facilité de réglage, propres au chauffage électrique, font de celui-ci le mode de chauffage idéal. Les frais d’installation sont, d'autre part, moindres que pour tout autre dispositif de chauffage central. Enfin l’encombrement restreint et la mobilité des appareils constituent encore des avantages appréciables du chauffage électrique.
- A l’automne et au printemps, -io watts par mètre cube suffisent pour maintenir une température normale. Il est vrai que la puissance nécessaire dépend surtout des conditions propres aux pièces à chauffer; toutefois, un appareil de i kilowatt suffit souvent pour une pièce de j3o mètres cubes, lorsque la température extérieure est de 6 à 8°.
- Le faible développement du chauffage électrique des appartements doit surtout être attribué à son prix de revient trop élevé avec les tarifs actuels. Le tarif de io à 12,5 centimes, suffisamment bas pour les autres applications du chauffage électrique, 11e permet guère que le chauffage passager des pièces telles que les chambres à coucher, cabinets de toilette, etc.
- Pour le chauffage permanent, l’expérience montre que seul un tarif de 5 à 6,25 centimes par kilowattheure permettrait au chauffage électrique de soutenir la concurrence avec les autres modes de chauffage. Mais un tel tarif ne peut être consenti que par les centrales hydrauliques ou encore les centrales triphasées à vapeur importantes, et dans la journée seulement, c’est-à-dire moyennant l’application du principe du double tarif.
- Les fours de boulangerie électriques offrent également aux compagnies de distribution de nouveaux débouchés, mais ce n’est que tout récemment qu’ont été entrepris des essais dont il y a lieu d’attendre les résultats.
- Enfin les petits appareils, tels que les chaufferettes et les chauffe-lits électriques, se répandent assez rapidement, étant donné que leur maniabilité, leur facilité de réglage et leur faible consommation en rendent l’emploi très pratique.
- J.-L. M
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- VARIÉTÉS
- La télégraphie sans fil en Belgique et au Congo,
- C’est en 1901 que fut constituée, à Bruxelles, la première Compagnie de télégraphie sans fil1 par les procédés Marconi.
- Le roi Léopold II qui s’intéressait beaucoup à toutes les inventions nouvelles pouvant être utilisées au Congo comprit de suite le parti qu’on pourrait tirer de cette admirable invention pour les communications télégraphiques à travers les vastes territoires de la grande colonie belge d’Afrique. — Aussi voyons-nous, parmi l'es fondateurs d'e- la première et de la plus ancienne Compagnie de télégraphie sans fil le colonel, Albert Thys, le promoteur dit chemin de fer du Congo et le créateur d'e tant d’autres entreprises uti’lès et prospères dans cette partie du Continent africain-,
- - Les débuts furent difficiles, comme cela arrive pour toutes les inventions nouvelles, mais peu apeu tous les navires belges ont été munis d’appareils de télégraphie sans fil, notamment les belles et grandes malles de l’Etat belge qui font le service entre Ostendè et Douvres. Au port d’Anvers les magnifiques paquebots de la «-Red1 Star Line », ceux delà Compagnie belge de navigation du Congo et tout récemment le navire-éeole belge l'Avenir.
- Une importante station radio-électrique a été installée à Nieuportsur le- littoral belge et est exploitée par l’administration des télégraphes de l’Etat belge.
- Des installations ont également été faites à l’Observatoire Royal de Belgique, non loin de Bruxelles.
- La Compagnie de télégraphie sans fil, dont l’administrateur directeur est M1. l’ingénieur Travailleur, ne se borne pas seulement à exploiter le système Marconi en Belgique ; elle est titulaire des brevets Marconi pour la-plupart des- pays du continent, spé-cialementpour l’exploitation de stations télégraphiques sans fil à bord des navires- de la marine marchande.
- C’est encore de la Belgique qu’est partie cette heureuse initiative de centraliser l’entreprise de la crémation du journal publié par les compagnies Marconi associées à bord des principaux transatlantiques : The Atlantic Daily News, News recieved
- daily by Wireless Telegraphy. Cette organisation bien moderne et si utile permet aux passagers isolés en j)Veine mer de pouvoir être en contact'invisible avec le continent-et: d’être ainsi tenus au courant des événements dte chaque jour, presque aussi rapidement que s’ils étaient restés chez eux, à New-York, à Londres ou à Paris, et constitue certainement une des plus intéressantes applications du système Marconi.
- En ce quiconcerne le Congo, maintenant réuni à la Belgique, le roi Albert, lorsque étant encore héritier delà couronne, s’était intéressé tout particulièrement à la télégraphie sans fil, ayant parcouru le Sud de 1’AfVique et le Congo comme un simple explorateur désireux de tout voir et de tout connaître. Lors de ce voyage à travers le continent noir, il fut frappé de la rareté des moyens de correspondre des-différentes parties du Congo avec le réseau télégraphique mondial.
- Les premiers essais de télégraphie sans fil furent faits, en 1905, entre Banana et Ambrizette, mais les résultats furent peu encourageants.
- Toutefois, quelquesannées après, sur l’initiative du roi Albert, on décida de refaire des essais en se servant des procédés les plus récents dans les-dispositifs adoptés pour la télégraphie sans fil1, notamment ; en France où des progrès considérables avaient été réalisés. Dès lors, en rgi 1, le professeur Goldschmidt de l’Université de Bruxelles partait pour le Congo avec tout le matériel nécessaire pour le montage de trois postes.
- Ceux-ci furent installés à Banana, Borna et sur le steamer de la colonie XHirondelle.
- Moins de quinze jours après, le poste de récep-: tion du steamer Hirondelle avait déjà perçu les signaux du steamer Elisabethville, sur lequel s’était embarquée la mission, au Congo, avant le départ de ce grand vaisseau quittant les eaux congolaises pour reprendre l’Océan.
- Au mois d’avril 19x1, les postes de terre de Borna et de Banana furent installés avec le plus grand soin par des praticiens expérimentés composant la mission, sous la direction technique du professeur Robert Goldschmidt et sous la haute direction administrative de M. Verd’hurt, chef de bureau au ministère des Colonies à Bruxelles.
- Les communications furent à ce point régulières,
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- nettes et précises, que les services du. gouvernement de la Colonie purent correspondre journellement et les postes de Banana. et de Borna furent ouverts au public.
- Les essais officiels constatèrent ce beau succès, que i aoo mots furent échangés à l’heure sans aucune erreur, pas plus dans la transmission que dans la réception.
- Le roi Albert ayant eu connaissance de tels résultats décida immédiatement la construction d’un réseau de postes radio-télégraphiques pouvantrelier le Katanga à Borna..
- C’est au mois de juin 1911 que M. le professeur Robert Goldscbmidt s’embarqua pour le Congo avec le lieutenant adjoint d’état-major Wibier„auquel était confiée la direction de L’entreprise.
- Les difficultés de transport et de communication et, comme on se le figure, la construction des pylônes notamment furent considérables, lors des premiers travaux commencés, à Stanleyville, à Lowa et à Kindu,,d'une part, et à Lisais et Coquilhatville d’autre part.
- Au mois de novembre de, la même année, les travaux étaient terminés pour ces diverses, stations et les essais furent couronnés de succès.
- Un télégramme du 7 avril de cette année, expédié à Bruxelles par le lieutenant Wihier,, de Coquilhatville, annonce, que Lowa est en communication avec Lisala jour et nuit.
- La transmission se fait à 65o kilomètres,, sans de-
- voir passer par l’intermédiaire de lu station de Stanleyville pour les communications avec le Katanga.
- Ce résultat, on peut le dire, est merveilleux pour un travaiL si rapidement mené à travers mille difficultés imprévues, dans la brousse ou sur des montagnes arides et sous un soleil ardent. — Le mât élevé à la station de Kindu a une hauteur de Gü mètres et est haubanné par ao câbles d’acier de 8 millimètres de diamètre. Au poste de Lawa, le mât a 5a mètres en trois tronçons.
- Il reste encore à terminer les installations aux postes de Coquilhatville, ICongolo et Kikondja pour atteindre un résultat definitif.
- Dans ces conditions, l’ensemble des postes radio-télégraphiques du Congo une fois terminé, d’ici très peu de temps, réunira les stations suivantes :
- Elisabethville, Kikondja, Kongolo, Kindu, Lawa, Stanleyville, Lisala, Coquilhatville, Brazzaville (Congo français), Borna et Banana, et enfin Loango où est installé le câble de la Compagnie française vers l’Europe.
- Au Congo., la distance entre les postes pour les installations de téLégraphie sans fil est généralement de 5oo kilomètres pour les postes de 5 kilowatts, et de aoo à 3oo kilomètres pour les autres postes moins importants.
- Dans ces conditions, lors de l’achèvement très prochain des travaux, la longueur totale du réseau radio-télégraphique du Congo sera de 4 5oo kilomètres.. C. M.
- UN DOCUMENT HISTORIQUE
- Rapport sur une mission confiée a M. Charles d’A.lmeïda par le Gouvernement de la Défense nationale. — Objet : établir des communications entre la province et Paris.
- (SuiteJ (*).
- Cependant je songeais que depuis plusieurs jours déjà on attendait à Paris mes dépêches et, désolé de tous ces retards qui s’étaient accumulés, je partis de Bordeaux le 3o décembre pour gagner tes environs de Paris. II eût été bon, je ne l’ignorais pas, d’attendre que le service de MM. Reboul et Lévy fût en activité. J’aurais sans
- doute levé, promptement les. difïLcultés qu’ils ont rencontrées et qui ont été bien autrement graves que ne l’aurait prévu l’esprit le plus inventif. Mais alors il eût fallu renoncer à l’emploi de toutes les autres méthodes que je devais mettre en œuvre moi-même, car nous arrivions, il n’y avait pas à en douter, aux derniers jours du siège. Le froid intense qui régnait à'Bordeaux, dont le fleuve charriait d’énormes glaçons, me déterminait à partir; il me faisait redouter l’insuccès des moyens matériels dont disposait M. Reboul. Comment ses courriers de toutes espèces seraient-ils recueillis à Port-à-l’Anglais? Que devenaient les filets qui barraient la Seine? Il était donc urgent de mettre en expérience les
- (*) Voir Lumière Electrique, ier juin 1912.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XVIII (2* Série). — N‘ 23.
- autres méthodes plus indépendantes des conditions de la température.
- C’est au Havre que je me rendis. Plusieurs raisons m’y déterminaient, .le devais y trouver un matériel télégraphique considérable qui m’était indispensable. J’abordais les environs de Paris par la basse Seine. Un câble télégraphique y était immergé, et je comprenais que je pourrais en tirer profit. Enfin, je comptais sur les bons offices de M. Sorel, l’un des grands industriels de Ilonfleur, que je connaissais un peu et auquel je portais une lettre de recommandation assez pressante que je devais à son fils, attaché au ministère des Affaires étrangères.
- Je n’eus qu’à me féliciter d’avoir choisi cet itinéraire.
- Le ior janvier 1871, j’arrivai à Ilonfleur et je vis sans retard M. Sorel. Je lui exposai mon projet : je lui parlai de la nécessité où j’étais de m’approcher de Paris et je lui demandai de me dire ce qu’il pouvait pour me venir en aide. En quelques heures, il eut préparé mon voyage. Il ne m’affirma pas, comme on l’avait fait ailleurs, que je serais fusillé.
- Vous comprendrez, Monsieur le Président, tout ce que je dois à M. Sorel, lorsque je vous aurai fait connaître les personnes avec lesquelles il me mit en rapport : les deux premières furent M. van Blarembehrgue, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, et M. Allard, ingénieur ordinaire de la navigation de la Seine. Ces messieurs, après avoir pris connaissance de mes desseins, s’offrirent de me seconder de tout leur pouvoir, et leur offre ne fut pas vaine.
- M. van Blarembehrgue se chargea de faire passer à travers les lignes prussiennes toutes mes nombreuses caisses d’instruments; il s’entendit avec M. Honoré, directeur de la papeterie de Pont-Audemer, qui trouva un charretier audacieux. L’opération réussit sans le moindre accident.
- M. Allard me remit un ordre adressé à tous les employés de la navigation, conducteurs, piqueurs, éclusiers, les invitant à me rendre tous les services que je réclamerais d’eux. Il me donna d’ailleurs une note confidentielle sur les mérites de chacun, sur le degré de confiance que je pouvais avoir en ceux qu’il me désignait et sur le parti que je pourrais tirer de leurs qualités et de leur connaissance du pays.
- M. Allard avait été chargé de poser dans la
- Seine le câble électrique. Aussi, dès que je lui en parlai, je trouvai en lui l'homme le plus capable de me donner des renseignements précis. J’appris que le câble ne se terminait pas à Rouen, comme je le pensais avec inquiétude, mais qu’il atterrissait entre Rouen et le Havre. Je sus de plus que ce câble était resté intact jusqu’à Bou-gival où les Prussiens l’avaient coupé : la vérification en avait été faite par M. Reynaud, ingénieur des télégraphes.
- Cette intégrité de câble dans la plus grande partie de son parcours rendait mes communications avec Bordeaux singulièrement faciles à établir. En quelque lieu que je vinsse à me fixer, je pouvais, en effet, me mettre en relation télégraphique avec la délégation du gouvernement; je pouvais recevoir en quelques minutes lès dépêches que l’on désirerait transmettre à Paris; un travail des plus simples suffirait. Je n’aurais autre chose à faire qu’à saisir le câble et à le mettre en relation avec des appareils télégraphiques ordinaires, et les employés de M. Allard devaient m’être, pour cette opération, d’un grand secours. De son cêté, M. Guyot, inspecteur des télégraphes du Havre, relierait ce câble avec les appareils de Bordeaux. Lorsque je le vis le lendemain, il entra dans mes projets et me promit d’exécuter ce travail dès mon premier avis. Aux portes de Paris, si je les atteignais, je devais donc recevoir instantanément, sans courriers, sans agents, au milieu des armées ennemies, des nouvelles des points les plus éloignés de la province.
- Au Havre où je me rendis, je m’entendis avec M. l’inspecteur des télégraphes ; on m’avait fait espérer à Bordeaux que M. Guyot me remettrait les appareils qui m’étaient nécessaires. Il n’en fut pas ainsi. Mais du moins j’ai trouvé en lui un fonctionnaire intelligent, actif et dévoué. Il se chargea d’aller lui-même à Londres faire mes achats. Ainsi je gagnai du temps et je me dérobai aux espions prussiens de Londres, qui surveillaient tout Français venant chercher du matériel utile à la défense.
- Mais il s’agissait d’avancer. M. Sorel fut encore une fois une providence ; il m’adressa, muni d’une lettre, à l’un de ses neveux portant le même nom que lui, et notaire à Evreux, J’y arrivai sans encombre. A cette époque, Evreux n’était pas occupé par les Prussiens ; ils y avaient séjourné, mais s’étaient retirés. Leurs lignes
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- s’arrêtaientà Pacy-sur-Eure, distant de quelques kilomètres du chef-lieu de l'Eure où j'arrivais. Mais ils envoyaient à Evreux tous les jours de fortes patrouilles qui parfois demeuraient quelques heures et qui parfois aussi fouillaient les voitures et les bagages. Notre voiture passa sans être rencontrée, et le premier danger qui me menaçait ne se présenta réellement pas-
- M. Sorel d’Evreux m’accueillit comme son oncle l’avait fait. 11 m’offrit l’hospitalité, il me présenta aux siens comme un ami de son parent de Ronfleur, dit que je venais pour affaires importantes d’intérêt; ces affaires devaient exiger de longues conférences entre nous et demanderaient un temps plus ou moins long pour leur règlement.
- Je fus traité comme un membre de la famille, et je pense avec reconnaissance aux attentions dont j’ai été l’objet. La réclusion presque absolue à laquelle je crus devoir me condamner pour éviter les soupçons que ma présence dans la ville pouvait faire naître en devint moins pénible. Dans mon inaction forcée, j’eus des impatiences, en voyant le temps s’avancer, mais jamais d’ennui.
- Par bonheur, l’un des parents de M. Sorel, M. Chevrier,qui habite Poissy d’ordinaire, se trouvait à Evreux; nous lui confiâmes notre secret, M. Chevrier s’offrit avec empressement de me trouver à Poissy une maison où je pourrais enfin accomplir ma mission, et mettre en œuvre les diverses méthodes télégraphiques dont je disposais. Son offre fut acceptée avec reconnaissance et quelques jours après, il revint : il était tombé d’accord avec le docteur Doumic, qui connaissait bien tous les habitants, et s’était adressé à M. Coupier fabricant de produits chimiques à Poissy. M. Coupier mettait son usine à ma disposition, je n’avais donc qu’à me rendre à Poissy, j’y avais deux amis dont le patriotisme m’assurait le dévoûment.
- Sans entrer dans les détails anecdotiques de mon nouveau voyage et des autres voyages qui l’ont suivi, je pense utile de faire savoir comment j’ai pu faire passer à travers les lignes prussiennes et les instruments les plus délicats et la masse énorme de matériel télégraphique qui m’était nécessaire, comment enfin tout cela s’est exécuté dans un pays qui m’était absolument inconnu, où je n’avais pas la moindre relation, où il n’existait pas une personne sur l’aide de
- laquelle je puisse d’avance compter. Les quelques mots que j'écrirai à ce sujet pourront être utiles dans l’avenir.
- D’abord, j’étais certain d’avoir en cas de danger l’appui de quiconque aime son pays etceux-là,je les ai trouvés si nombreux que j’aurais pu m’adresser, je crois, au premier venu. J’ai été souvent forcé de livrer ma personne à des inconnus. Je n’ai jamais trouvé que bon vouloir et désintéressement. Dans une circonstance pareille, devenir la victime d’une trahison me semble presque impossible. Pas un habitant auquel je me sois adressé qui ne me vînt én aide. Pas un qui ne se montrât heureux de saisir l’occasion de servir le pays opprimé. Pas un qui li ait accepté comme un honneur le danger que je lui faisais courir. Quel parti merveilleux n’eùt-on pas tiré de tant de courages et de bonnes volontés !
- Mais ces bonnes volontés n’eussent pas suffi, si les Prussiens avaient empêché toute circulation ou du moins s’ils avaient fortement organisé la surveillance des routes. La nécessité de vivre leur en ôtait la faculté. L’armée campée à Versailles et dans les environs de Paris ne pouvait obtenir des approvisionnements qu’en laissant une grande liberté au commerce. Le droit de saisie et de réquisition exercé sur les grandes routes eût affamé Versailles. Les visites fréquentes des voitures et des voyageurs n’étaient pas praticables, car les anxiétés qu’elles font naître eussent suffi pour paralyser le ravitaillement des armées. Aussi, excepté au passage des lignes, la circulation n’offrait-e.lle pas grand danger. Encore ce passage était-il moins, beaucoup moins terrible qu'on n' aurait pu le craindre. Avec de la patience d’ailleurs on pouvait l’éviter. Quant à moi j’étais résolu, s’il le fallait, à attendre immobile le déplacement de ces lignes qui par malheur s’avançaient toujours. Je me serais trouvé naturellement dépassé par elles et mon matériel aurait franchi le mauvais pas sans se déplacer. Mais je n’eus pas à recourir à un tel moyen. Toujours précédant M. Xambeu de quelques jours, préparant les voies, assurant notre asile, je voyageai avec la lenteur des siècles derniers, mais sans encombre. Un lourd chariot contenant quinze énormes caisses d’appareils télégraphiques passa sans difficulté.
- (A suivre.)
- Ch. d’Almeïda.
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- BIBLIOGRAPHIE
- Fl est donné une analyse des ouvrages dont .deux exemplaires sont envoyés à la Rédaction.
- La .Navigation Meus-.marime,, par Ch. Radi-guer. .(Encyclopédie scientifique .du Dr ll’onloMse), — i volume in-i8 jesus de 36o pages, avec 102 ligures. — Dont et vils, éditeurs, Paris. — Prix : cartonné,‘5 francs.
- Depuis l'année iyjfi, époque delà première -tante-tive faite par un s ou s-marin pour torpiller un navire de guerre» tentative d’ailleurs malheureuse, le rôle du sous-marin dans la gnarre.navak- s’est développé constamment, pour prendre, surtout dans le dernier quant du .siècle dernier., uin développement considérable, et qui ne .semble devoir se limiter qu’au moment où ce navire, ayant augmenté graduellement détaillé et de vitesse, sera devenu « .capable.de chasser en surface un cuirassé marchant à {toute allure,, et en plongée le même cuirassé .marchant à la vitesse de route »,.
- Dès la .première heure, l.e sous-marin fut conçu avec une perfection tout à fait remar quable., iet si .sa mise en .service .courant test en somme .récente, il ne faut pas .oublier que, après la première tentative dont nous venons de parler, le sous-marin fit les preuves de .son grand .effet moral dès 18S0» pendant le blocus des côtes .allemandes par la flotte danoise» et, .dès j 8164, la preuve de ,s.on .efficacité pratique, -.en coulant» au cours de la guerre de Sécession» .la corvette Houstanié qui entraînad’ailleurs le sous-marin assaillant, encastré dans'la brèche q.u’;il avait faite..
- .C'està.M. Drzewiecki que revient l'honneur d’avoir appliqué au sous-marin la propulsion par accumulateurs électriques qui est aujourd’hui ,universellement adoptée. Voici comment M. 'Charles Radigner justifie le succès de l’électricité comme agent de propulsion des .sous-marins.
- Les avantage s.du moteur électrique dans la propulsion du sous-marin sont, .dit-il, évidents.
- La consommation .d'énergie, dans :ce moteur, ne s’accompagne ni d’un changement de poids, ni d’un déplacement du centre de gravité, ni d'aucune consommation d’air., ni d’aucun bruit, ni d’aucun -échappement extérieur cap aille de déceler la présence du navire» ni., moyennant .certaines précautions, d’aucune émission de gaz délétère. Enfin, le moteur électrique est toujours prêt à un service immédiat.
- A côté de ces avantages, l’électricité impose cer-
- taines servitudes qui niant toutes 'dues à la prérenoe des accumulateurs (nous ne parlerons pas des piles qui,'bien que trois fois pins (légères à puissance égale <qute les acouum uiatenrra, icwit dû être abandonnées à toause (des rimconvénienits résultant de la destruction nies électrodes et des élæetrsalytlres, (qari (empêche toute exploitât ion écomomiquei).. L’»aceuwa-latenr donc (exige la nuise en «œuvre ide centaines précautions : un isolement entre plaques «psi a»e va pas sans augmenter la résistance initié ranime de la baitteniei(ipar exemple lorsqu’on enveloppe des plaques
- d’monsac d’amiamtei) ; un (contrôle couitiruuel ,-car on
- peut dire avec æxactitiudie qu’il m’-eæt peut-être pas d’iendineit plus manovads pour i’kustolhulkm d’tune bat-tarin que l'antérieur æFunaæ moque de sruBs-nwaTisi.; iil faaoit < enfin «on sidérer le mouvement do barticau» .et s’anrangér pour que île tieqaido des bacs ne ®e déverse pas : d’où l’installation d’un couvercle particulièrement soigné,; «enfin, sans parler des difficultés de la Manutention dues au poids considérable ides bacs, il faut assurer une ventilation (particulièrement Active du local où se trouve la -batterie; faute de .cette précaution,l’hydrogène produit en fin de (charge s’accumule et s’il éclate une étincelle .dans la région 'du, bateau où se (fait cette accunatulatioaa., c’est l'explosion. -Get accident s’esl produit à plusieurs reprises.. D’autre part lorsque l’eau de mer s'introduit accidentellement dans les éléments, les 'dégagements gazeux ont -une forte (odeur ide chlore «pii prend ;à la gorge'et exerce nue action toxique. Tels sont les. inconvénients de l'accumulateur., inconvénients (dont il faut-bien s’accommoder,.
- Dans la marine française c’est, après divers essais, l’accumulateur au plomb qui a été universellement adopté, .et il ne semble pas que l’accumulateur Edison soit àla veille de le détrôuer» à eaus.e de son encombrement plus grand d’un .cinquième, de son prix élevé, .et peut-être aussi de la difficulté'qu'il y aurait<à le .produire en grande quantité.
- Le moteur électrique, lui aussi, doit satisfaire ù des conditions spéciales, mais il s’y plie plus aisément-que la batterie qui l’alimente. Là encore, en raison de la buée qui régne constamment dans l’atmosphère du sous-marin, l’isolement doit être à
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- toute épreuve. Au point de vue de la manœuvre, il est nécessaire d’avoir un réglage de vitesse très souple, et notamment de pouvoir opérer promptement les renversements de marche. On se trouve donc conduit à employer des moteurs dans lesquels le calage des balais est invariable, et capables de tourner sans étincelles dans les deux sens. Ceci se fait soit en établissant des pôles supplémentaires, soit des enroulements compensateurs, tous moyens connus d’annuler la réaction djinduit. Les variations de vitesse sont difficiles à obtenir dès qu’elles dépassent ao à 25 % . D’autre part le réglage par résistance dans le circuit de l’induit dépensant beaucoup d'énergie en pure perte, et par suite réduisant considérablement le rayon d’action du navire, on a été conduit a.envisager l’alimentation du moteur à divers voltages, (ce que l’on obtient en groupant convenablement les batteries d’accumulateurs), ainsi que l’emploi de deux moteurs montés sur un même arbre d’hélice. Dans ce dernier cas la faculté de coupler les moteurs en tension ou en quantité donne une souplesse encore plus grande au réglage de la vitesse. Les appareils de manœuvre doivent être étudiés avec un soin spécial, en raison du bas voltage qu’on doit employer et par suite des intensités considérables, qui atteignent près de 2 000 ampères. On conçoit que, dans ces conditions, les contacts doivent être établis d’une manière particulièrement bonne. On a recours d’ailleurs à trois genres d’appareils spéciaux : le démarreur pour la mise en marche, le coupleur pour le changement d’allure, l’inverseur pour les renversements de marche, sans parler de l’appareil très intéressant combiné par M. Vedovelli.
- Ceci dit, il reste que l’installation électrique, qui permet seule de satisfaire à certaines conditions essentielles d’exploitation delà navigation sous-marine, est encore encombrante et lourde. Les accumulateurs tout installés ne pèsent guère moins de 65 kilogrammes par cheval, le moteur électrique avec ses appareils de manœuvre, 25 kilogrammes environ ; cela fait donc environ 90 kilogrammes jtar cheval, tandis que les machines de torpilleurs donnent le cheval pour 19 kilogrammes seulement. Ajoutons à cela que le moteur électrique ne suffit pas, et qu’il faut lui adjoindre un moteur thermique, tant pour le suppléer dans la marche en surface que pour recharger la batterie d’accumulateurs. IL n’est donc pas étonnant que l’on ait cherché soit du côté de l’air comprimé, soit même du côté de la machine à vapeur (que l’on a essayé d’employer en plongée), soit du côté des moteurs à hydrocarbure, le moyen de sup-
- pléer éventuellement au moteur électrique; mais, dans l’état actuel des choses, la suprématie de celui-ci est bien établie, les états de service de ses rivaux ne sont qu’à l’état d’essais, tandis que lui actionne effectivement les sous-marins qui parcourent les mers.
- Aux électriciens donc de maintenir cette situation avantageuse en s’attachant aux perfectionnements du moteur et surtout à l’allègement si désirable de l’accumulateur électrique (allègement dont profiteraient non seulement la navigation sous-marine, mais vraisemblablement la navigation aérienne, à laquelle le moteur électrique serait d’un si puissant secours par sa grande souplesse et sa parfaite régularité) (').
- En terminant, il convient de dire que l’ouvrage dont nous avons extrait les données précédentes, capables d’intéresser spécialement les électriciens, est une monographie très complète du sous-marin, à tous les points de vue : historique, construction, stabilité, manœuvre, conditions d’existence, emploi militaire, armement et même emploi commercial.
- La lecture en est d’un grand intérêt et la façon dont y sont représentées les questions techniques est telle qu’elle ne rebute pas même le lecteur profane et non spécialiste.
- M. G.
- Tables annuelles de constantes et données numériques de chimie, de physique et de technologie (publiées sous le patronage de l’Association internationale des académies, par le comité international nommé par le Y1I« congrès de chimie appliquée (Londres 2 juin 1909). — Secrétaire général : Ch. Marie, docteur ès sciences, chef de travaux à la Faculté des Sciences de l’Université de Paris. — Volume I (année 1910). — Gautiiier-Villars, éditeur, Paris, VIe. — 1 vol. in-4°> (28-23) de xv-727pages, 1912. — Prix net : broché, 27 fr. ; relié : 3o francs.
- Cet ouvrage, honoré des subventions de gouvernements, académies, sociétés scientifiques et industrielles et des souscriptions des services publics dépendant des ministères de l'Instruction publique, de la Guerre et de la Marine, du Commerce et de l’Industrie, etc., etc., répond à un besoin évident, qui s’affirme de plus en plus avec le développement des différentes techniques.
- Tous ceux, en effet, qui, à un titre quelconque, pour des recherches ou des applications, utilisent les constantes et les valeurs numériques appartenant aux (*)
- (*) Voir Lumière Électrique. L électricité et la locomotion aérienne, 1911.
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- sciences physiques ou chimiques savent avec quelle difficulté ils peuvent se procurer les données nécessaires, ou môme savoir qu’elles ne sont pas connues.
- La bibliographie ordinaire est en effet impuissante quand il s’agit de retrouver un nombre qu’une circonstance toute fortuite peut avoir incité un auteur à déterminer. Les Tables existantes (Landolt-Born-stein, Castell-Evans, Srnithsonian-Tables, etc.), quelque complètes qu’elles soient, quelque somme de travail qu’elles représentent, sont nécessairement incomplètes ; on doit reconnaître les services qu’elles rendent quotidiennement dans les laboratoires, mais il faut également ajouter qu’elles ne donnent pas la solution du problème, qui, sous sa forme la plus générale, peut se formuler ainsi : donner à tous ceux qui s’occupent de chimie, de physique ou des sciences annexes, au point de vue théorique et technique, la certitude que tout nombre, présentant un intérêt possible, peut être retrouvé sans difficulté.
- La solution d’un tel problème exige le dépouillement méthodique de tous les périodiques et publi--cations quelconques, susceptibles de contenir des données intéressantes ; elle exige également la publication, aussi fréquente que possible, de tous ces documents.
- Les Tables annuelles internationales ont été publiées pour répondre à ce besoin et le premier volume que nous présentons au public contient tout ce qui a été publié au cours de l’année 1910. Plus de 3oo périodiques ont été examinés par les collaborateurs du Comité international et les données ainsi rassemblées ont été réunies en tableaux par des rédacteurs spécialistes.
- Nous ne croyons pas qu’il soit utile d’insister sur l’importance d’un tel ouvrage, et le succès obtenu par la souscription avant publication a montré qu’il venait à son heure, aussi bien dans les milieux techniques que dans les milieux de la science pure.
- Enfin, il serait injuste de ne pas signaler le prix vraiment modéré auquel le volume est vendu.
- Liste des collaborateurs et des chapitres correspondants.
- S.-L. Archbutt, Esq. National Physical Laboratory Teddington. — Métallurgie. — I. Propriétés mécaniques et diverses des métaux et alliages.
- Prof. W. Biltz, Bergakademie (Clauslhal). — Col-loides. — Adsorplion.
- Prof. M. Bodenstein, Tcchnische Hochschule (Hanovre). — Equilibres chimiques et vitesse des réactions.
- M. Boli., professeur agrégé de l’Université (Paris). —
- Rayonnement, Photojnélrie. Pouvoir réflecteur et Pouvoir émissif.
- E. Bontoux, ingénieur-chimiste (Marseille). — Huiles, graisses et cires.
- Boubion, docteur ès sciences (Paris). — Poids atomiques.
- Bruningiiaus, -docteur ès sciences (Paris). — Spec-troscopie.
- Ch. Cheneveau, docteur ès sciences (Paris).— Indices de réfraction.
- II. Colin, maître de conférences à l’Ecole libre des Hautes-Etudes (Paris). — Physiologie végétale.
- E. Darzens, répétiteur à l’Ecole Polytechnique (Paris).
- — Huiles essentielles.
- P. Dutoit, professeur à l’Université (Lausanne). — Conductibilité des électrolytes.
- G. *Fiek, ingénieur (Gross-Lichterfeld-Berlin). — Art de l'ingénieur,
- Gaudechon, docteur ès-sciences. — Termochimie.
- H. -B. Hartley, Esq. Balliol College (Oxford). — Densité, Viscosité.
- Prof. W. Hinriciisen, Ivaiserl. Material-Prüfungsamt (Liclitcrfeld-Berlin). — Art de Vingénieur.
- Dr A. Mahlke, Hambourg. — Electricité et magnétisme.
- R. Marquis, docteur ès sciences, Paris. ;— Chimie organique.
- F. Michaud, agrégé de l’Université (Paris). — Capillarité.
- J. Nannan, licencié ès sciences (Paris). — Chimie organique.
- E. Nussbau.mer, ingénieur-chimiste (Loncin-Iez-Liége).
- — Métallurgie. — II. Constantes mécaniques.,
- D'1 M. Pier (Zehlendorf-Berlin). — Chaleurs spécifiques.
- Prof. A.-W. Porter, F. R. S., University College (London). — Coefficients de compressibilité et de dilatation. Thermodynamique. Pression osmotique. Degré d'association.
- A. Porte vin, ingénieur (Paris). — Métallurgie. —IJ. Constantes mécaniques.
- II. Rost, ingénieur-chimiste (Paris). —Huiles essentielles.
- Prof. W. Roth.mund, Deutsche Universilat (Prague).
- — Solubilités,
- J. Sapiiores, licencié ès sciences physiques (Paris). — Radioactivité. Electronique et Ionisation.
- D1’ A. Suheher, privaldocent à l’Université de Genève.
- — Pouvoir rotatoire
- L.-J. Spencer, British Muséum (Londres). — Cristallographie et minéralogie.
- Dr Tu. Strengers (Utreclit). — Changements d'état.
- E. Terroine, maître de conférences à l’Ecole des Hautes-Etudes (Paris). — Physiologie animale.
- Dr N.-T.-M. Wilsmore, University College (Londres).
- — Forces électromotrices.
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- Table des chapitres.
- Coefficient de compressibilité (i-4). Densité (4-3o). Viscosité (3i-4ç)). Tension superficielle' (42-44). Coefficients dé dilatation (44-48). Points de fusion (48-5o), Chaleurs spécifiques (5o-5g). Thermodynamique (59-62). Tensions de vapeur (6-2-72). Conductibilité thermique (80). Rayonnement (80-82). Pholométrie (83-84). Pouvoir réflecteur (84-85). Pouvoir émissif (86). Coefficient d’ad-sorption (87-94). Réfraction et dispersion (94-105). Spec-troscopie (106-188). Pouvoir rotatoire (189-217). Electricité (218-243). Magnétisme (243-265). Radioactivité (265-269). Electronique et ionisation (269-27.3). Poids atomique (274-277). Atomistique 278-279). Diffusion (280-281). Pression osmotique (281). Degré d’association (282-286). Mélanges ; changements d’état (287-345). Solubilité (346-427). Thermochimie (428-425). Equilibres chimiques (437-445). Vitesse de réaction (443-459). Conductibilité des électrolytes (460-490). Forces électromotrices (49i-5o6). Colloïdes (507-526). Adsorption (527-53o). Cristallographie (537-588). Chimie organique (589-626). Huiles essentielles (627-631). Huiles, graisses et cires (632-636). Physiologie animale (637-640). Physiologie végétale (641-642). Avt de l’ingénieur (643-671). Propriétés mécaniques etdiverses des métaux et alliages (672-699). Constantes mécaniques (700-722). Supplément (722-726).
- Extrait de la table des matières.
- Tension superficielle : Liquides i>uks (v Chimie organique p. 58g, et Degré d'association, p. 282). Solutions diverses. Systèmes mercure-eau et huile-eau (v. Huiles, p. 632 et Physiologie minérale, p. 638).
- Coefficients de dilatation : Dilatations linéaires. Métaux, quartz. Dilatation cubique. Métaux, alliages, liquides purs, mélanges liquides et solutions aqueuses (v. Métallurgie, p. 681). Gaz. Changement de volume par fusion. Points fixes pour la thermométrie.
- Points de fusion : Eléments, Combinaisons inorganiques. Combinaisons organiques (v. Chimie organique, p. 58g). Influence de la surface sur la température de fusion. Mélanges (v. Changements d'état, p. 3oo).
- Formulaire de 1- électricien et du mécanicien d’E. Hospitalier (26e édition, 1912), par G. Roux. — 1 volume in-16 de 1 280 pages avec ligures. — Masson et Cie, éditeurs, Paris.— Prix: cartonné toile, 10 francs.
- La nouvelle édition de cet ouvrage, universellement connu des électriciens, présente un certain nombre
- ê
- d'innovations que nous allons d’abord définir. A la faveur de quelques suppressions, nécessaires pour ne pas exagérer le volume du livre, le Formulaire a pu donner l’hospitalité à des documents nouveaux, relatifs en particulier aux moteurs à combustion interne et aux moteurs à explosion, aux lampes à filaments métalliques, etc.
- Les règlements administratifs relatifs aux distributions d’énergie électrique ont été mis à jour selon l’arrélé en date du 21 mars 1911, ainsi que les instructions arrêtées par l’Union des Syndicats de l’Electricité au sujet des « conditions d’établissement des installations électriques de la première catégorie dans les immeubles et leurs dépendances ». Ce dernier document présente l’intérêt d’être tout à fait récent, puisqu’il n’a été publié qu’au début de l’année actuelle. Parmi les additions d’ordre purement technique, il convient de signaler comme l’une des plus heureuses les tableaux pour le calcul des lignes en aluminium. Etant donné l’importance que prend l’aluminium dans les exploitations électriques, il est fort intéressant en effet de voir figurer dans les formulaires des données susceptibles d’aider l’ingénieur dans le calcul des lignes en aluminium.
- Sur le plan général du volume, qui est bien connu, nous n’avons rien à dire, puisqu’on y retrouvera les commodités d’emploi coutumières. Nous nous permettrons seulement de suggérer un erratum à la liste des abréviations relatives aux publications périodiques. Nous y avons constaté avec consternation, enfacedes initiales L. E. (Lumière Electrique, Paris), la mention : « A cessé de paraître ». Il n’y a en effet que peu d’années que la Lumière Electrique a repris son ancien titre, qu’elle avait longtemps quitté pour celui d’Eclairage Electrique, mais enfin elle est bien vivante aujourd’hui sous son premier nom et nous sommes convaincus qu’il nous suffira d’avoir signalé ce léger détail pour que dans la prochaine édition du Formulaire la mention dont il s’agit ait été transférée de la Lumière Electrique à Y Eclairage Electrique.
- Nous ne voulons pas d’ailleurs quitter cet ouvrage sans lui souhaiter le même succès qu’à toutes les éditions, précédentes, c’est-à-dire un très grand succès.
- R. G.
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- XVIII (2e Séria). — Ntt 23.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE ET FINANCIÈRE
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- TRACTION
- Paris. — Voici la répartition delà dernière commande des Chemins de fer de l’Etat français :
- ier lot, 347 wagons à la Société Dyle et Bacalan.
- 2e lot, 347 wagons aux Ateliers du Nord de la France.
- 3° lot, 346 wagons à la Société de L’ïlorme et La Buire.
- 4° lot, 260 wagons à M. Pétolat, à Dijon.
- 5° lot, 3oo wagons-tombereaux aux Ateliers de Saint-Denis.
- 6* lot, 3oo wagons-tombereaux à la Société Franco-Belge.
- 70 lot, 3oo wagons-tombereaux à M. Magnard, à Four-.chambault.
- 8° lot, 3oo wagons plats à MM. Malissard-Taza.
- 90 lot, 324 wagons plats à MM. Baume et Marpent.
- DIVERS
- Concours do la Société Industrielle du Nord de la France pour I9t2.
- PRIX ET MÉDAILLES
- Dans sa séance publique de janvier 1913, la Société Industrielle du Nord de la France décernera des récompenses aux mémoires répondant d’une manière satisfaisante au programme des diverses questions énoncées ci-après et d’une manière générale aux travaux réalisant tout progrès industriel non compris dans son programme.
- Ces récompenses consisteront en médailles d’or, de vermeil, d’argent ou de bronze et mentions honorables ainsi qu’en primes pécuniaires.
- A mérite égal, la préférence, cependant, sera toujours donnée aux travaux répondant aux questions mises au concours par la Société.
- Les mémoires présentés devront être remis au secrétariat de la Société, avant le 1e1' octobre 1912.
- Les mémoires couronnés pourront être publiés par la Société.
- Les mémoires présentés restent acquis à la Société et ne peuvent être retirés sans l’autorisation du Conseil d’administration.
- Toute personne, membre ou non de la Société, est libre de prendre part au concours, à l’exception seulement des membres actuels du Conseil d’administration.
- Les mémoires ne comportant pas d’appareils i expérimenter ne devront pas êLre signés;,ils seront revêtus d’une épigraphe reproduite sur un pli cacheté, annexé à
- chaque mémoire, et dans lequel se trouveront, avec une troisième reproduction de l’épigraphe, les noms, prénoms, qualité et adresse de l’auteur, qui attestera en outre que ses travaux n’ont pas encore été récompensés ni publiés. ,
- Quand des expériences seront jugées nécessaires, les frais auxquels elles pourront donner lieu seront à la charge de l’auteur de l’appareil à expérimenter ; les commissions en évalueront le montant et auront la faculté de faire verser les fonds à l’avance entre les mains du trésorier. Le conseil pourra, dans certains cas, accorder une subvention.
- Parmi les questions proposées, nous citerons les suivantes, qui intéressent plus particulièrement les électriciens.
- I. — Génie civil.
- A. — Chaudières à vapeur.
- i° Des causes et des effets des explosions de chaudières à vapeur et examen des moyens préventifs.
- 20 Moyen sur et facile de déterminer d’une façon continue ou à des intervalles très rapprochés l’eau entraînée par la vapeur.
- 3° Elude sur la circulation de l’eau dans les chaudières.
- 4° Réalisation d’un indicateur de niveau d’eau magnétique ou mécanique pour chaudières à vapeur à très hautes pressions, permettant une constatation facile du niveau réel de l’eau dans la chaudière.
- 5° Etude sur les alimentateurs automatiques.
- 6° Etude des épurateurs d’eau d’alimentation.
- 70 Moyens chimiques, physiques et mécaniques pour éviter ou combattre l’incrustation des générateurs.
- B. — Foyers.
- i° Etude des appareils de chargement continu du combustible dans les foyers. Perfectionnements à apporter à ces appareils.
- 20 Utilisation économique, comme combustible, des déchets de l’industrie et emploi des combustibles pauvres.
- 3° Elude des appareils automatiques de réglage de tirage.
- C. — Moteurs A vapeur.
- i° Etude sur les turbines à vapeur et leurs applications à l’industrie.
- 2° Indicateurs et enregistreurs permettant de contrôler par simple lecture la ciiarge ou le fonctionnement des moteurs à vapeur.
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- D. — Transmissions.
- i° Etude sur le rendement des transmissions.
- 2“ Dynamomètre- enregistreur simple et pratique, pour.1 déterminer I'e travail' résistant: des- machines.
- 3°'Sÿstëmes dpembrayage simple et réversible.
- E. — Moteurs à gaz et'gazogènes-..
- r°' Etudte des moteurs à gaz de gazogène, de hauts-fourneaux et de fours a coke.
- 2° Etude des méthodes de fabrication des gaz pauvres.
- 3° Etude des modes, de, fabrication, dut gaz à l’eau et de ses emplois industriels.
- 4° Application des moteurs à alcool avec combustibles divers ; comparaison avec les moteurs à gaz et au pétralia.
- 5° Etud® sardes tarbrireH-à gaz..
- F. — Compteurs.
- Moyen pratique de contrôler l’exactitude des compteurs à gaz d’éclairage, à eau et à électricité'; causes qui’ peuvent- modifier l’exactilud’e des appareils actuellement employés.
- N\ B\— Chacun dès points ci-dèssus indiqués peut, être traité seul.
- G. — Métallurgie..
- i» Elude dès derniers perfectionnements, apportés. ;l la fabrication de Facièr moulé et des aciers à outils. Résultats (Fessais. Conséquences de leur emploi.
- 2° Etat actuel du procédé Talbot. Son.avenir, ses conséquences au. point, de vue de l’acier de conversion.
- 3° Etat actuel et avenir de la fabrication de l’acier au. four électrique.
- 4° Même question pour La fonte.
- 5° Utilisation des gaz des hauts,fourneaux et da.fo.urs. à coke.
- H. — Electricité.
- i.° F lu de des applications de la. commande, électrique aux outils, ou. métiers, de L'industrie régionale..
- 2P- Recherche, d’un.accumulateur, léger..
- 3° Nouvelles applications de l.’élartriciié. Appareils! nouveaux et économiques.
- LEE,--Art» ClIÏMlQUESi BT AG RO N 0MIQU Ii Si.
- B; — Electrochimie.
- va Développement dès- procédés électrochhniiqucs-dans- lie région. Avenir'et conséquences économiques dè l’emprl'oi dès1 nouveaux procédés.
- 2°'Nouveaux-élèclrolyseurs ; indiquer les- rendements et'prix de revient; comparaison avec les procédés et appareils connus.
- 3*^ Application, nouvelle de l’électricité- à l'a fabrication d’ùn proddit de la grandè ihdivstrie cKinrique.
- 4®-Application des méthodes élfectrolÿtiques U la production des produits organiques,
- 5° Production de la soude et du chlore par voie élec-Irolytique.
- 6° Fabrication industrielle de la céruse pal- voie élec-trolytique.
- 7^ Eiiuda économique de l’emploi «des procédés électrolytiques et électrométallurgiques dans la (région du Nord par comparaison des régions-possédant des chutes d’eau puissantes.
- F. —Blanchiment.
- i° Etudier les divers procédés de blanchiment par l’électricité,
- PUBLICATIONS COMMERCIALES
- Société Française d'Electricité.A. E. G., 72,.rue d,'Amsterdam, Paris.
- A’. E. mai rg 1 2. — Les locomotives électriques des mines.
- L’msl'allafion dè groupes turbo-pompes é vapeur de l’usine élévatoire d’Inheiden.
- La commande électrique du matériel employé pour les besoins des ports et l’électricité mise au service des constructions hydrauliques.
- Les lampes à arc flamme A.. E_ G. à grand.rendement . lumineux,, à faible consommation de charbons.
- SOCIÉTÉS
- L Electrique: Lille-Baubaix-Touncoingi. —Les recettes-du mois; di’anvril'se‘ sont élevées à> r03 047 francs, en aug--menlniicm de- ry, 70.6) francs sur celles d-’avrM 1911. Les' recettes des quatre premiers mois de 1942 ont été de 624 916 francs contre 5o3 078 en 1911, soit en augmentation de plus dè 24 % .
- CONSTITUTIONS
- Energie-Electrique du Centre de T Espagne. — Durée : 99 années. — Capital : 2 000 000 de francs. — Siège social : 90, rue de la Victoire. Paris.
- Société Électrique de Bourg (Gharente).. — Durée :. 5o ans. — Capital : 60a 000 francs. — Siège social : G r ami a-Ruc ,,Segpnzac (Charente).
- G; dé Pibég et Vinay (isolants électriques) . — Capital' : 8a- 000-franc». — Siège social : 5-, rue Hélène, Péris.
- CONVOCATIONS
- Compagnie Parisienne de Distribution d'Électricité. — Le 22 juin, 8, rue d’Athènes, Paris.
- Compagnie Générale: d:Électricité, de Creiii — Le 14 juin, 5g, rue Saint-Lazare,, Paris.
- Compagnie des Tramways électriques de Béziers. — Le 18 juin, 19, rue Louis-le-Grand, Paris.
- Société anonyme des Usines Pintsch. — Le 12 juin, 46, rue d’Anjou, Paris.
- Société Boulonnaise d’Eclairage et de Force par l'Électricité. — Le 29 juin, 47, rue de Bourgogne, Lille.
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- 320 LA. LUMIERE É LECTRIQUE T. XVIII (2» Série)* N« 23.
- Soùiêtê de la Lampe M. S. — Le 20 juin, 9, boulevard Rochecliouart, Paris.
- Société d'Etudes des Forces hydro-électriques de l’Ance.— Le 29 juin, 94, rue Saint-Lazare, Paris.
- ADJUDICATIONS
- BELGIQUE
- Le il juin, à 10 heures* par devant le capitaine commandant la compagnie des télégraphistes, à la caserne front 6-6, à Anvers, fourniture et pose de câbles sous-fluviàux et souterrains nécessaires à l’établissement d’un réseau téléphonique dans le secteur de la position fortifiée d’Anvers, i2 5oo francs.
- Le 11 juin, à midi, à l’hôtel de ville, à Namur : i° installation ' de l’éclairage électrique au Kursaal de Namur, érigé à La Plante, caut. : i ooo francs; — 20 installation du chauffage et de la ventilation dans les bâtiments du nouveau Kursaal de Namur; caut. : ; 000 francs.
- Le 12 juin, à i3 heures, à la Bourse de Bruxelles, fourniture, à Namur, d’objets d’éclairage électrique des trains nécessaires au service de la traction et du matériel des chemins de fer de l’Etat (cahier des charges spécial n° 723;.
- Le 19 juin, à 11 heures, à la Bourse de Bruxelles, fourniture et pose de câbles téléphoniques et d’accessoires dans l’agglomération montoise et à Courtrai; caut. préalable : 7 000 francs (cahier des charges spécial n° 1 i3o); prix des plans : 23 fr. 10. Soumissions recommandées le i5 juin.
- Le 19 juin, à i3 heures, à la Bourse de Bruxelles, fourniture et montage à l’atelier central de Namur d’un transbordeur pour locomotives (le mouvement de translation du transbordeur et de halage des locomotives sera commandé par un ou des moteurs électriques faisant partie de l’appareil); caut. : 2 5oo francs (cahier des charges spécial n° 732). Soumissions recommandées le i5 juin.
- PAYS-BAS
- Le i5 juin, à l’administration communale, à Middel-bourg, fournitures et travaux pour l’installation d’un réseau de câbles électriques à courant alternatif.
- Bulgarie " >
- 1 t
- Le i3 juin, à l’administration des finances du district, à Sophia, fourniture et montage de deux monte-charges doubles électriques avec machines à vapeur, dynamos et accessoires pour les charbonnages de l’Etat Pernik ; •— le 14 juin, fourniture de : i° deux chaudières,à vapeur avec accessoires; — a° parties métalliques (i 2i3 tonnes) de 11 ponts de route.
- RÉSULTATS D’ADJUDICATIONS
- BELGIQUE
- 20 mai. — A la maison communale, à Bilsen (Lim-bourg), établissement d’une centrale électrique :
- H. Dehousse et C°, à Bruxelles, 49900, 54 900, 58 760 ou 72 760 francs; exploitation pendant un ou deux ans â raison de 9 000 francs par an ; l’Electricité industrielle, à Liège, 49 953,o5; exploitation : 9 800 francs ; l’Anglo-Belge électrique, à Bruxelles, 54 260 avec machine Lanz ou 55 168 avec machine Wolf ou 65 5go avec moteur Otto Deutschjou 67 458 avec moteur Winlerthur ; exploitation ; 9 000 francs par an (o fr. i5 par kilowatt-heure avec minimum de 60 000 kilowatts-heures); A.-E.-G. Union électrique, à Saint-Gilles, 56 2o5 avec machine demi-fixe ou 70 35o avec moteur à gaz pauvre; exploitation : 4 000 francs par an; Siemens-Schuckert, à
- Bruxelles, 63 o35 id. ou 79635 avec moteur à gaz; exploitation ; 2 5oo francs par an; Ateliers de constructions électriques de Charleroi, 63 601 ou 63 701 ou 70 85i ou 89 191 ; exploitation : respectivement, 8 000 ou 7 800 ou 8 5oo ou 8 200 francs ; Vincent et Cic à Gand, 63 g35; exploitation : 6 5oo francs.
- 27 mai. — A l’hôtel de ville de Gand.
- A. — Fourniture et montage de quatre générateurs avec économiseur à la centrale électrique, rue de Borna; L.-C. Jause, à Bruxelles, 101 g5o francs; J. et A. Ni-clausse, à Paris, 108 000 ou io3 200; Ateliers de construction de Boussu, 110 520.
- B. — Fourniture et placement de deux commula-trices à l’usine centrale d’électricité; Ateliers de constructions électriques de Charleroi, 72 63o francs pour les commutatrices et 11 100 francs pour le survolteur; reprise : 4 000 francs pour le groupe A, 4 000 francs pour le groupe B et 1 3oo francs pour le survolteur; Compagnie Internationale d’Electricité, à Liège, 76 45o, 87 3oo ou g5 55o et 11 100 ou 12 600 ; 2 200, 2 200 et 600; A.-E.-G. Union électrique, à Bruxelles, 77 5oo, 81 100, 89920 ou 93 5oo et 1296055 000, 5 000 et 1 5oo; Siemens-Schuckert, à Bruxelles, 87 000 et 11 000; 800, 800 et 400.
- PARIS.
- IMPRIMERIE LEVÉ, 17, RUE CAS3ETTE.
- Le Gérant : J.-B. Nouet.
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- SAMEDI 15 JUIN 1913.
- Trente-quatrième année;
- Tome XVIII (3« iérl»), - N' 24.
- La
- Lumière Électrique
- Précédemment
- L'Éclairage Électrique
- REVUE HEBDOMADAIRE DES APPLICATIONS DE L’ELECTRICITE
- La reproduction des articles de La Lumière Électrique est interdite.
- SOMMAIRE!
- EDITORIAL, p. 289. — Devaux-Charbonnel. — Chronique de télégraphie et téléphonie : Les câbles téléphoniques sous-marins, p. 323.
- Extraits des publications périodiques. — Théories et Généralités. La vitesse de propagation des ondes électromagnétiques le long d’une ligne de fils métalliques, C. Gutton, p. 332. —Nouvelle lampe à vapeur de mercure, J. Pôle, p. 333. —Variétés. Un document historique : Rapport sur une mission confiée à M. Charles d’Almeïda par le gouvernement de la Défense nationale. — Objet : établir des communications entre la province et Paris (Suite et fin), d’Almeïda, p. 334. — Chronique industrielle et ttnancière. — Notes industrielles. Généralités sur la commande électrique des appareils de levage (suite), p. 33g. —Etudes économiques, p. 346- — Renseignements commerciaux, p. 35o. — Adjudications, p. 352.
- ÉDITORIAL
- Nos lecteurs trouveront dans notre numéro d’aujourd’hui une nouvelle chronique de télégraphie et téléphonie de M. Devaux-Char-bonnel ; cette chronique est entièrement consacrée à la question si importante des câbles sous-marins.
- A l’heure actuelle on peut, avec des procédés d’isolement soignés et grâce à la pupinisation, établir des lignes téléphoniques aériennes de 3 000 kilomètres de longueur. Mais en fait de communications sous-marines, l’on n’a pas dépassé actuellement 100 kilomètres, soit une distance trente fois moindre.
- Le problème consiste à améliorer cette situation.
- Il y a quelque temps, la téléphonie sans fil
- parut offrir une solution fort élégante pour vaincre la difficulté de la pose des câbles... en la supprimant. [Mais il a fallu depuis, comme on le sait, revenir.de ces espérances, encore prématurées.
- Il s’agit donc, plus modestement, d’étudier l’adaptation du câble sous-marin aux communications téléphoniques. C’est à cette étude que M. Devaux-Charbonnel apporte aujourd’hui une importante contribution.
- La difficulté à vaincre est synthétisée dans la formule théorique du « coefficient d’affaiblissement ». Celle-ci montre que, pour réduire l’affaiblissement des transmissions, il faut : soit diminuer la résistance du conducteur ou sa capacité, soit augmenter sa self-induction.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XVIII (2‘Série). — N» 24.
- L’auteur discute ces conditions, en montre les possibilités d’application pratique, et les limites : il traite spécialement de la dernière et discute à cet égard les procédés Pupin et Krarup,
- La comparaison de ces deux procédés, établie avec une documentation serrée, conduit M. Devaux-Charbonnel à cette conclusion qu’ils sont dans le cas dont il s’agit à peu près équivalents.
- Enfin un chapitre est consacré au commentaire des caractéristiques de quelques types de câbles l'écents, dont l’affaiblissement kilométrique est voisin d’un centième, ce qui permet de conclure que leur portée maxima possible n’excède pas 25o kilomètres, dans l’état actuel de la technique, mais pourrait vraisemblablement être portée à 5oo et 700 kilomètres par l’application de divers perfectionnements qui ne sont pas inaccessibles.
- AI. G. Gutton a consacré une série de recherches du plus haut intérêt à la mesure de La vitesse de propagation de l'électricité dans les conducteurs : on sait quelle est l’importance technique et pratique de cette question.
- La solution de M. G. Gutton est fort originale.
- Elle est basée sur l’observation de la biréfringence du sulfure de carbone sous l’action des ondes électromagnétiques, et elle consiste essentiellement à remplacer un trajet parcouru par la lumière par un trajet égal parcouru par les ondes électriques : si donc la vitesse de celles-ci était égale à celle de la lumière, ce remplacement n’exercerait aucune influence sur les phénomènes observés; or, il n’en est rien et la perturbation produite permet de mesurer la différence des vitesses.
- M. J. Pôle décrit une lampe à vapeur de mercure combinée avec une lampe au tungstène .
- Nous terminons aujourd’hui le rapport de Ch. d'Almeïda, par le récit émouvant des derniers efforts, rendus stériles par l’armistice.
- Un grand enseignement se dégage de ce document que l’obligeance de M. Paul Janet, directeur de l’Ecole Supérieure d’Electricité, à qui nous exprimons ici tous nos remerciements, nous a permis de mettre sous les yeux de nos lecteurs.
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- 15 Juin 1912.
- LA LUMIÈiRE ÉLECTRIQUE
- 323
- CHRONIQUE DE TÉLÉGRAPHIE ET TÉLÉPHONIE
- LES CABLES TÉLÉPHONIQUES SOUS-MARINS
- Les communications téléphoniques ont toujours été beaucoup plus difficiles à établir que les communications télégraphiques. L’énergie mise en jeu est plus faible, les troubles extérieurs sont plus gênants, un soin particulier doit être apporté à la construction des lignes. Cependant, tant qu’il s’agit de lignes aériennes, malgré le peu de puissance des générateurs microphoniques usuels, la solution du problème est relativement facile et les portées qui ont pu être franchies jusqu’ici sont encore assez considérables. On peut atteindre i aoo kilomètres avec les lignes ordinaires, et doubler cette distance avec des conducteurs dont l’isolement a été soigneusement assuré et la self-induction artificiellement augmentée par les procédés Pupin.
- Quand l’emploi des lignes aériennes n’est plus possible, quand il faut franchir la mer, par exemple, on se trouve en présence de difficultés que ne sont pas encore parvenus à solutionner entièrement les techniciens. La longueur des communications sous-marines les plus importantes ne dépasse pas à l’heure actuelle ioo kilomètres, et les modèles de câble employés ne permettraient pas de les établir si elles devaient être posées dans de grandes profondeurs.
- II y a quelques années, on vit naître de grandes espérances quand la possibilité d’établir des communications sans fil fut démontrée. Malheureusement, de ce côté encore, de gros inconvénients se sont révélés. Sans parler de la délicatesse des appareils employés et de l’insécurité inévitable de leur fonctionnement, car ces défauts pourront être ultérieurement corrigés, il ne faut pas perdre de vue que la téléphonie sans fil, tant qu’elle emploiera des procédés analogues à la télé-
- graphie, n’aura qu’un champ d’action très limité. En télégraphie, le public est maintenu en dehors des opérations nécessaires à la transmission des messages. Des appareils coûteux, compliqués, ne pouvant être maniés que par des agents expérimentés peuvent être employés sans inconvénient. En téléphonie, au contraire, l’abonné doit pouvoir mettre en œuvre lui-même les appareils ; il faut donc qu’ils soient simples, d’un maniement facile, capables d’être reproduits en quantité, et également peu coûteux.
- Nous ne sommes peut-être pas à la veille de voir surgir une solution satisfaisante pour la téléphonie sans fil. Aussi pensons-nous que les efforts de l’ingénieur peuvent encore aujourd’hui se porter utilement vers un problème moins difficile : l’adaptation des câbles sous-marins à la téléphonie. C’est l’état de cette question que nous allons nous efforcer d’exposer, avec ses solutions actuelles et celles qu’on peut attexïdre d’un avenir pi’oehain.
- § i, — Rappel cle la théorie.
- A la base de toixte étude sur les transmissions téléphoniques, on l’eti’ouve toujoui?s les mêmes principes théoriques.
- Le coxxrant téléphonique peut être remplacé par un courant sinusoïdal de fréquence comprise entre 8oo et i ooo.
- La ti’ansmission sur la ligne est régie par des formules exponentielles, qui comportent un coefficient d’amortissement a dont la valeur est
- a — \/(p -f- m\) (a -f- my)
- en désignant par p, X, <7 et y, la résistance, la self-induction, la perte et la capacité pax* unité de longueur.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XVIII (2« Série). — H» 24
- Les phénomènes de réflexion aux extrémités des lignes, en leurs points de jonction soit avec des appareils, soit avec d’autres lignes de spécitications différentes, dépendent de l’impédance caractéristique, appelée quelquefois simplement la caractéristique :
- Z
- \/
- p -J- zwX
- a -f- ù*>y'
- Les difficultés rencontrées en téléphonie apparaissent immédiatement, si on envisage un cas simple, qui n’est d’ailleurs que rarement réalisé en pratique, celui où la perte est négligeable, en même temps que la self-induction a une valeur assez grande. La partie réelle du terme a, celle qui intéresse l’affaiblissement des ondes, est de la forme
- On voit de suite que l’on dispose, pour réduire l’affaiblissement dans les transmissions, de trois moyens. Diminuer la résistance des conducteurs, ainsi que leur capacité, ou augmenter leur self-induction.
- La capacité est un élément sur lequel on n’a que peu d’action. Elle dépend de la distance des conducteurs, qui est généralement imposée par la nature même de la ligne ; elle dépend de l’isolant interposé, dont on n’a pas non plus le libre choix. C’est l’air pour les lignes aériennes, ce sont des matières de pouvoir inducteur plus élevé pour les câbles, le papier pour les lignes souterraines, la gutta-percha pour les lignes sous-marines.
- Il ne reste donc que la résistance et la self-induclion.
- L’élément auquel on songe le premier est la résistance. Il est en effet facile, au prix d’une dépense un peu plus élevée, de la réduire. De plus elle entre dans la valeur de (3 à la première puissance, tandis que la self-induction est sous un radical. Cependant le diamètre des conducteurs ne saurait dépasser
- une certaine limite.
- \
- Des nécessités de construction pour les lignes aériennes, et d’économie pour les
- lignes souterraines, ne permettent pas de dépasser le chiffre de 5 millimètres. On est déjà conduit pour les lignes sous-marines, avec des conducteurs de cette dimension, à employer des poids de gutta très élevés, afin de rester pour la capacité dans des valeurs acceptables.
- De plus, la diminution de la résistance offre un sérieux inconvénient au point de vue technique. Pour les lignes aériennes, quel que soit leur diamètre, la caractéristique \arie peu; il n’y a donc pas de réflexions bien importantes et bien nuisibles entre les différentes lignes. Les lignes sous-marines ont au contraire une caractéristique qui diffère beaucoup de celles des lignes aériennes auxquelles elles viennent se raccorder, et la différence est plus sensible avec les lignes de fort diamètre.
- Nous ferons mieux comprendre, par un exemple, le rôle joué par la caractéristique. Supposons, pour rendre le calcul simple, que le câble de longueur l2 est placé entre deux sections de lignes aériennes ordinaires, de grande longueur, dont la caractéristique a pour valeur
- Z, “ 6oo.
- Soit «2 le coefficient d’amortissement du câble et Z2 sa caractéristique; l’affaiblissement provenant du câble est égal à
- a=--i ;+-;(!+
- qui se réduit pour une valeur suffisante de a
- A = ea‘-!°-
- L’affaiblissement se compose donc de deux parties. La première ea-°- provient du fait que le câble a une longueur et un amortissement donnés ; la seconde
- est due aux phénomènes de réflexion entre la
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- 15 Juin 1912. LA LUMiEKE ÉLECTRIQUE
- ligne aérienne et le câble et provient de la valeur différente de leurs caractéristiques.
- Si nous prenons, par exemple, le câble qui a été posé en 1897 dans la Manche, on trouve pour sa caractéristique la valeur
- Z2 = 145 — 70 i et pour B l’expression
- B — 1,40 -|- 0,37 i
- dont le module 1,45 correspond à la valeur e°'4o .=
- Les phénomènes de réflexion augmentent donc le coefficient d’affaiblissement dû au câble de la valeur o,4o. Ce chiffre est assez considérable. En effet, si £on remarque que l’affaiblissement propre kilométrique est égal à 0,028, les’phénomènesde réflexion correspondent à un allongement du câble de plus de 14 kilomètres. Ce fait n’est pas sans importance pour un câble dont la longueur est de 4o kilomètres. Il est augmenté de plus d’un tiers.
- La diminution de la résistance du conducteur est donc un procédé bien imparfait quand il s’agit de câbles sous-marins. Il ne reste plus que la self-induction qu’on doive chercher à augmenter. Quand sa valeur sera suffisamment élevée, Z2 pi’endi’a la forme
- et pourra généralement être amenée à un chiffre assez voisin de la caractéristique des lignes aériennes pour qu’il n’y ait plus de phénomènes importants de réflexion. Nous allons donc examiner l’amélioration que l’on est en mesure de réaliser par ce procédé pour les câbles téléphoniques sous-marins.
- Mais auparavant, nous rappellerons quelques formules très utiles qui ont été établies par M. Cahen dans un article paru dans ce même journal (*). Quel que soit en effet le procédé employé pour augmenter la self-in duction, on ne peut éviter d’accroître la rési-
- stance du conducteur, et cette circonstance impose une limite à la valeur qu’il est permis d’attribuer à la self-induction, alors qu’il semblerait, à première vue, qu’il est avantageux de la faire aussi grande que possible.
- Appelant II le rapport de la résistance R introduite en même temps que la self L
- et tenant comptedela perte «parunité de longueur, M. Cahen montre que la valeur optimum de la self-induction est donnée par l’expression
- > _ YP .
- Ht + a
- et le coefficient d’affaiblissement est alors
- P™ — Vp + <*)•
- Si d’ailleurs la valeur de la self n’est pas celle donnée ci-dessus, mais est différente,
- V = e2X,
- on aura pour l’affaiblissement un nombre différent
- §2. — Augmentation de la self-induction."
- Un connaît les deux procédés employés pour augmenter la self-induction. Le procédé Pupin consiste à intercaler sur le conducteur des bobines, le procédé Krarup à envelopper le fil de cuivre d’une couche de fer doux, généralement un fil fin enroulé en spires jointives. Ces deux moyens ont chacun des avantages et des inconvénients qui ne permettent pas de dire que l’un d’eux soit nettement supérieur à l’autre.
- Si on se place au point de vue de la fabrication et du prix de revient, les bobines Pupin présentent de grands avantagées. La self-induction ajoutée possède la valeur qu’on veut lui donner, les bobines sont fabriquées à part et introduites sur le câble une fois sa confection terminée. La pièce de rac-
- (*) Lumière Electrique, 3 juin 1911.
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- m
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XVIII (2e Série).—‘N°24.
- cord qui les contient peut-être soigneusement isolée. On est arrivé à obtenir une étanchéité satisfaisante pour des pressions correspondant aux plus grandes profondeurs qu’on puisse rencontrer sur le tracé des câbles. Cependant la présence à intervalles rapprochés (on doit espacer les bobines d’un mille environ) de dispositifs délicats, dont le diamètre est le double à peu près de celui du câble, oblige à prendre certaines précautions pendant les opérations de pose, et plus tard pendant les réparations et vient compliquer les travaux d’entretien. Le câble Krarup, à self uniformément répartie, ne se distingue, au contraire, en rien d’un câble ordinaire au point de vue de ses propriétés mécaniques, et c’est certainement là une qualité appréciable. Mais, en retour, il est d’une fabrication plus difficile et plus coûteuse. L’enroulement du fil de fer fin est une opération assez longue. De plus, l’augmentation de self qu’on peut réaliser n’est pas très élevée, et le procédé n’est réellement efficace qu’avec des câbles de résistance faible, parlant à gros conducteurs de cuivre, qui doivent être isolés par une épaisseur assez forte de gutta, ce qui conduit à un prix de revient élevé.
- En somme, les avantages et les inconvénients se balancent de part et d’autre, tellement que les administrations anglaise et française, ayant décidé de poser de nouveaux câbles dans la Manche, l’une adopta le câble Pupin et l’autre le câble Krarup.
- Examinons maintenant comment on peut procéder au calcul de ces câbles.
- Pour les câbles Pupin l’étude est assez simple. Il suffit de calculer, en s’aidant des considérations que nous indiquons ci-après, la valeur de la self à réaliser. Les bobines correspondantes peuvent toujours être confectionnées sans grande difficulté. Pour les câbles Krarup, la technique est moins avancée. La prédétermination de la self qui peut être obtenue par la pose du fil de fer est beaucoup moins précise, et c’est ce point que'nous allons tout d’abord traiter.
- Les seules formules qui aient été propo-
- sées pour le calcul de la self-induction sont celles de Larsen (*). Elles se rapportent à la self-induction et à l’augmentation de résistance due aux courants de Foucault. Elles sont de la forme
- X
- •x r
- Ü
- 7*2
- r%
- -f- 3.7T
- (t
- + «
- +f\
- I. _I—l 4-... -L-I 2|-+«\.R, ^ R, ^ ~ R;
- Po\l + «/
- ït,+ïï;+"+
- Dans ces formules, établies pour un kilomètre de ligne à simple fil:
- /V,, r2, r3 représentent respectivement les rayons du fil de fer fin, du conducteur de cuivre, du cylindre fer et cuivre, du cylindre fer, cuivre et isolant;
- Ri, R2... l.\p, les rayons moyens des diverses couches (de fer superposés; le tout exprimé en millimètres;
- ' |j. est la perméabilité du fil de fer;
- « et / sont des coefficients de correction provenant de ce qu’il y a des flux transversaux entre les différents fils et de ce qu’ils ne sont pas jointifs;
- a est l’intervalle entre les fils; p0 est la résistance du fer en ohm par mètre de longueur et millimètre carré de section;
- n est le nombre de périodes par seconde du courant alternatif.
- Il ne paraît pas tout d’abord utile de conserver à ces formules une forme aussi complète. En effet les quantités a, fet a ont une valeur très faible. Si on les néglige, on commet une erreur qui revient en somme à modifier légèrement la valeur de Or la valeur de la perméabilité est loin d’être connue avec précision. Quand bien même elle aurait été mesurée avec la plus grande exactitude sur le fil de fer à employer, les opérations d’enroulement de ce fil lui donnent un écrouissage qui diminue énormément, parfois delà moitié, la perméabilité. On peut
- f1) Elehlrotechnische Zeitschrift, 22 octobre 1908.
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- 15 Juin 1912. LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- donc se contenter en pratique de choisir pour [a une valeur raisonnable. Il nous a paru que le chiffrq iio convenait parfaitement. On peut aussi remarquer que le nombre des couches est en pratique au plus égal à deux. En tout cas, on peut sans erreur sensible remplacer
- ïï; + r;+••• ri par r-
- R étant le rayon moyen des couches du fil de fer, donné par les formules
- R ~ /•, -)- r quand il y a une couche = r, -j- 'lr — deux couches
- ’ =/•,-)- pr — p —
- Enfin ce qu’il importe de calculer, c’est surtout l’augmentation de self obtenue par la présence des fils de fer. Nous laisserons de côté le premier terme qui représente la self ordinaire X0, variant suivant le diamètre et la distance des conducteurs et nous écrirons, en établissant la formule pour le cas du double fil
- X = X0 -j- 2 X T O-4 7Ï|A
- 4ic*
- pr
- "î +Pr
- )-*' — i**«*/> ---------£
- n + Pr
- En pratique on pourra admettre pour certains coefficients des valeurs moyennes. On pourra, par exemple, les choisir ainsi :
- (A = I IO
- p0 = i5o x 10-3
- Il ~ I ooO
- Nos formules deviennent alors 7, = X0 A
- i( = 5 X io3A/'2,
- en posant :
- quelles elles reposent, notamment la forme des courants de Foucault dans les fils, sont sujettes à discussion. Il n’est pas non plus tenu compte des phénomènes d’hystérésis. Mais nous n’avons pas la prétention d’atteindre une rigueur parfaite, nous désirons seulement montrer sur quelles bases on peut s’appuyer pour déterminer approximativement à l’avance la spécification d’un câble.
- On voit tout d’abord que la self dépend de la perméabilité. On voit aussi que, pour un même fil de fer, elle sera plus grande pour des fils de cuivre de faible diamètre. Quand au fil de fer, on voit que ses dimensions influent beaucoup sur l’accroissement de la résistance, et qu’il y a intérêt à prendre des fils fins. Il ne faut pas cependant choisir des fils trop fins. Ceux dont le diamètre est inférieur à 0,2 millimètre sont difficiles à employer. Les courants de Foucault y sont moins importants, mais les phénomènes d’hystérésis ne sont pas négligeables. Le fil de 0,2 lui-même ne paraît pas beaucoup plus avantageux que celui de o,3, qui donnera peut-être une augmentation de résistance, un jeu plus grand, mais qui par contre donnera une meilleure self-induction.
- On peut d’autre part se rendre compte du degré de confiance qu’on peut accorder aux formules que nous avons indiquées en les appliquant à un cas particulier. Nous devons à l’obligeance de M. Granville, directeur de la Telegraph Construction and Maintenance Company, des mesures effectuées sur des conducteurs ayant une, deux ou trois couches de fils de fer. Yoici la comparaison avec les résultats calculés.
- P Calcul A A* Mesuiie A A,
- I 5,8 X 10-3 o,57 6,06 X io-5 0 ,58
- •2 io,5 1 ,i3 9,36 1,10
- 3 G,7 1,53 G, 7 5 i,56
- A = 7 X io-;
- Pr
- i'i + nr
- Avant d’aller plus loin, il convient défaire remarquer que ces formules ne sont pas absolument exactes. Les hypothèses sur les-
- Le conducteur de cuivre avait un rayon de i,65 millimètre, et le fil de fer 0,15 millimètre.
- Il y a là une concordance qui parait suffisante pour les besoins de la pratiqué.
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- 328 LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XVIII (2* Série). — N° 24.
- Des expériences ont été également faites pour déterminer la variation de la résistance en fonction de la fréquence. D’après les formules de Larsen, l’accroissement de résistance est proportionnel au carré de la fréquence. Voici en regard les chiffres mesurés et les chiffres calculés
- Tableau I
- FRÉQUENCE RÉSISTANCE MESURÉE ACCROISSEMENT
- mesuré calculé
- : 0 4,20
- 1 600 4,35 , 0,1 5 0,17
- | 1 OOO 4,82 0,62 0,62
- 1 <j5o 7,°5 2,85 2,36
- La loi est donc assez approximativement vérifiée.
- Une donnée qu’il est également très important de posséder, c’est le rapport de l’augmentation de résistance introduite par la présence du fer à la valeur de la self.
- Les formules de Larsen donnent immédiatement
- ~ = io—7 — iA/z2/-2 = 4 4 x io3/'2.
- * Po
- Les formules approchées donnent 5X'os X / ‘2. On peut adopter en pratique cette valeur, un peu plus grande que celles qui résultent de la théorie de Larsen, mais cette dernière ne tient pas compte de l’hysté-résis.
- Nous avons d’ailleurs fait remarquer que les fils qui sont avantageux sont de faible diamètre 0,2 à o,3 millimètre. De plus les formules donnent pour les fils de 0,2 un chiffre un peu faible, de sorte qu’on ne commettra pas une très grosse erreur en prenant d’une manière générale et pour étudier un projet le chiffre qui correspond au fil de o,3 millimètre. Nous aurons dans ce cas Af
- — == no.
- A
- Remarquons de suite que, pour les câbles Pupin, l’accroissement de la self comporte
- une augmentation de résistance moindre. On a pour les bobines établies pour les câbles sous-marins
- Nous allons maintenant chercher à nous rendre compte des résultats qu’on peut espérer atteindre avec les câbles à self artificiellement augmentée.
- Les deux formules fondamentales à consi-dérer sont celles que nous avons déjà rappelées et que nous écrirons, en mettant en évidence le rapport de la perte à la capacité.
- La valeur optima de la self et du coefficient d’affaiblissement sont respectivement :
- Sous cette forme on voit apparaître la quan-. , a
- tite - qui pour une fréquence déterminée
- caractérise un isolant. Pour les câbles sous-marins on ne peut songer à employer comme isolant que la gutta-percha. Cette substance a une perte très élevée en courant alternatif. Elle est environ 10 fois supérieure à celle du caoutchouc. Cette valeur très élevée de la perte est un inconvénient très grave. On voit immédiatement que la self-induction s’en trouve diminuée, et l’affaiblissement notablement accru. Aussi les industriels se sont-ils depuis peu efforcés de trouver de nouveaux procédés de préparation de la gutta qui lui donnent de meilleures qualités. Et ils sont déjà parvenus à une amélioration très notable. Il est seulement à souhaiter que ces nouvelles guttas aient les mêmes qualités de durée que la gutta ordinaire, ce que l’expérience et le temps pourront seuls nous apprendre. Comme d’ailleurs ces guttas à nouvelles propriétés électriques ne sont pas encore employées d’une manière générale, nous les considérerons à part, et envisagerons deux cas distincts : celui de la
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- gutta ordinaire et celui de la gutta perfectionnée. Pour ces deux qualités de gutta, on a respectivement :
- a ( i2o gutta ordinaire
- y ( 12 gutta perfectionnée.
- Nous admettons pour II les valeurs que nous avons indiquées
- jj __ l i io câbles Krarup / 6o câbles Pupin.
- En considérant les conducteurs qui peuvent être pratiquement employés pour les câbles et prenant pour la capacité la valeur 9X1 o~8 qui représente la moyenne des chiffres qu’on peut réaliser, on formera les tableaux suivants :
- Tableau II
- A. — Gutta ordinaire.
- P CAble Pupin. CAble Krarup.
- X p ). P
- 2<° 4 6 8 0 ,011 0,022 0 ,o33 0,044 5,92 x 10-3 8,40 10,29 11,84 O ,0087 0,0173 O ,0260 0,0347 6,35 X io—3 9,00 11,02 12,69
- Tableau III
- B. — Gutta perfectionnée.
- P CAble Pupin. CAb c Krarup.
- X P X • P
- 2<*) 0,027 3,5o X 10—3 0 ,016 4,66 X 10-3
- 4 0 ,o55 5,oo 0,032 6,66
- 6 0,082 6,12 0,048 8,08
- 8 0,110 7,o5 0 ^o65 9>31
- L’examen de ce tableau permet de déduire quelques considérations intéressantes.
- Prenons tout d’abord la gutta ordinaire.
- On voit immédiatement que les procédés Pupin possèdent peu d’avantage sur les procédés Krarup. Pour le même diamètre de cuivre, ils donnent un affaiblissement un peu moindre; mais la différence est faible et il ressort du tableau qu’il est nécessaire, pour obtenir des affaiblissements très réduits, d’employer aussi bien que pour les procédés
- Krarup des conducteurs de diamètre élevé. Avec les procédés Krarup, on ne peut d’ailleurs obtenir une self-induction dépassant 0,01 henry.. Aussi dès que le diamètre du conducteur diminue, le procédé Krarup ne peut plus venir en parallèle avec le procédé Pupin.
- Reprenons le tableau A, et supposant que la self-induction ne puisse dépasser pour les différents conducteurs la valeur 0,0087, nous aurons à faire application pour calculer (3 de la formule
- 3 = l~K (£ + {)’
- où e se déduit de la relation : V = £2a.
- On a ainsi le tableau C.
- Tableau IV
- C. — Câbles Krarup pratiques.
- P £ Pm P
- 2 I 6,35 6,35
- 4 2 9,00 9.4 »
- 6 3 . I I ,02 12,90
- 8 4 12,69 i5 ,86
- La limitation de la valeur pratiquement réalisable pour la self-induction est un désavantage qui devient surtout sensible pour les faibles diamètres. Pour une résistance de 8 ohms, l’affaiblissement d’un câble Krarup sera environ 4« % supérieur à celui du câble Pupin ayant le même conducteur de cuivre.
- La conclusion est celle qui a été déjà présentée plusieurs fois, mais qui semble se vérifier d’une manière particulièrement rigoureuse dans le cas présent. Si on désire un affaiblissement peu élevé, les procédés Pupin et Krarup sont à peu près équivalents, et l’emploi d’un gros conducteur de cuivre ne saurait être évité. Si, au contraire, il ne s’agit que d’améliorer un câble dont le diamètre du cuivre est faible, le procédé Pupin est le plus efficace.
- Pour le cas qui nous préoccupe, la recherche d’un câble sous-marin qui donne, toutes
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- autres considérations à part, les meilleures communications possibles, tout en restant dans des conditions de réalisation acceptables, les deux procédés sont équivalents au point de vue électrique et le minimum de l’affaiblissement réalisable est voisin de 0,006 au kilomètre.
- Considérons maintenant les cables à gutta perfectionnée. Là, les procédés Krarup sont nettement inférieurs pour deux raisons : l’accroissement de la résistance consécutif à l’augmentation de la self a une influence plus nuisible, et la self réalisable est trop faible. L’avantage reste donc entièrement au point de vue électrique au câble Pupin, et l’affaiblissement pratiquement réalisable est voisin de o,oo35.
- § 3. — Câbles récents.
- Pendant ces dernières années, trois câbles téléphoniques sous-marins viennent d’être posés.
- Le premier en date a été fabriqué par la maison Siemens de Woolwich, et posé en 1910 entre Gris-Nez et Abbot’s Clifï dans la Manche pour servir aux communications franco-anglaises. Ce câble estdugenre Pupin. Tous les milles se trouve insérée une bobine ayant 0,1 henry et 6 ohms de résistance par circuit. Le câble renferme deux circuits. Sa longueur est de 20,4 milles. Chaque conducteur contient 3q kilogrammes de cuivre et 74 kilogrammes de gutta ordinaire au kilomètre. Les constantes électriques sont :
- P = 7",5 y = °?j°77
- L’affaiblissement mesuré a été trouvé de 0,0114 par kilomètre, pour 1 000 périodes.
- Si on se reporte au tableau A, on voit que la valeur de l'affaiblissement est bien de l’ordre de grandeur qu’on pouvait prévoir, la résistance/lu cuivre étant voisine de 8 ohms par kilomètre.
- Le deuxième est aussi un câble genre Pupin. Il a été construit par la même maison'fet posé en 1911 entre Saint-Margeret’s (Angleterre) et La Panne (Belgique). Sa lon-
- gueur est de 47,9 milles. Le poids de cuivre au kilomètre est le même que pour le précédent, mais le poids de gutta a été réduit. Il n’est que de 36,5 (*). Néanmoins la capacité n’est guère plus élevée, o,o85 au lieu de 0,077. La gutta est de la gutta perfectionnée. Ce câble présente de plus la particularité de se prêter à la formation d’un circuit fantôme, c’est-à-dire qu’il renferme deux cii’cuits ordinaires, et chacun de ces circuits peut former, les fils étant mis en parallèle, un conducteur pour un troisième circuit. Un jeu de bobines spéciales est inséré sur les âmes pour donner à ce circuit combiné la self nécessaire. L’affaiblissement mesuré pour 1 000 périodes a été trouvé de
- 0,00993 pour les circuits ordinaires,
- o,oioo3 pour le circuit combiné.
- Le tableau B que nous avons donné plus haut indique que pour un circuit ayant 8 ohms environ au kilomètre, l’affaiblissement peut avoir une valeur moindre. Mais il convient de tenir compte de ce que, pour ce câble, 011 a voulu pouvoir combiner les circuits et que les bobines qui permettent de réaliser ce perfectionnement augmentent la résistance d’une façon très appréciable, de plus de 3 ohms par mille.
- Enfin, le troisième câble a été fabriqué par la Telegraph Construction and Maintenance C°, de Greenwich, pour le compte du gouvernement français, et posé en février 1912, entre Gris-Nez et Abbot’s Gliff. Sa longueur est de 23,42 milles. Il est du genre Krarup. Il renferme par conducteur 75 kg. de cuivre et 70 kg. de gutta percha ordinaire. Le conducteur de cuivre est composé d’un fil central rond de 2,7 mm. de diamètre, entouré de 5 rubans portant le diamètre total à 3,33 mm. Ce conducteur de cuivre est recouvert d’un fil de fer de o,3o5 mm. de diamètre, enroulé en spires presque jointives, ne laissant entre elles qu’un jeu de 5 % environ. Le diamètre total d’une âme, avec son enveloppe de gutta est de 10,47 millimètres. Quatre
- (•) jElectrical Engineering, 19 octobre 1911.
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- âmes semblables sont réunies sous un même ruban 4e cuivre, pour éviter les détériorations que pourraient causer les tarets, et le tout est protégé par une armature jointive de ififils de fer de 7 millimètres de diamètre. Ce câble pèse i3,5 kilogrammes dans l’air et 9,3 dans l’eau de mer.
- Ap rès la pose, le câble a été soumis à des essais électriques en courants alternatifs, 1 000 périodes, qui ont donné les résultats suivants (*) :
- p = 4w, 60 \ = 7h,a6 X i®^3 Y = o?,09S (T ns i,o3a X I®"5 jj 5S 0,00992 Z 33: 278,5 g—VIT
- En combinant les fils des deux circuits pour former un circuit fantôme, on a trouvé pour ce dernier
- ^ — 0,011.
- Si on se reporte au tableau C, on Aroit que ce câble réalise les qualités que l’on était en droit d’espérer, étant donné la résistance du conducteur. Il est un peu supérieur au câble franco-anglais de 1910, mais comme son tracé, à cause de l’encombrement du Pas-de-Calais, a dû être choisi un peu plus long, son affaiblissement total est à peu près identique, 0,4296 au lieu de 0,4298. Il présente sur le câble de 1910 l’avantage de pouvoir donner un circuit combiné dont l'affaiblissement est le même que .celui des circuits composants-
- Tous les câbles dont nous venons de parler ont un affaiblissement kilométrique voisin de 0,01. Si on admet qu’une ligne peur donner de bonnes communications, surtout quand elle doit se raccorder à des lignes aériennes de quelque longueur, ne doit pas avoir un affaiblissement supérieur à 2,5, on voit que les câbles qui ont été réalisés jusqu’ici me permettent pas de franchir une distance supérieure à 25o kilomètres.
- (1) Les mesures onfété faites par les méthodes indiquées dans un précédent article. Lumière Electrique, i3 mai 1911.
- C’est encore bien peu. Mais il semble qu’avant longtemps on puisse espérer atteindre une portée beaucoup plus considérable.
- L’emploi de la gutta perfectionnée el de conducteurs de plus grosses sections permettrait, comme le montre le tableau B, de réduire à o,oo35 pour les câbles Pupin et a o,oo5o pour les câbles Krarup le coefficient d’affaiblissement, ce qui correspondrait à des distances franchissables, respectivement de 700 et de 5oo kilomètres.
- On peut aussi améliorer la fabrication des bobines de manière à réduire leur constante de temps. De même pour les câbles Krarup, on réalise en ce moment des recherches pour rendre pratique l’emploi des fils de fer ayant une perméabilité beaucoup plus grande et une résistance électrique plus élevée. On est donc en droit d’espérer que, d’ici peu de temps, il sera possible de réaliser des cojn-munications téléphoniques sous-marines de 800 kilomètres et plus de longueur, permettant de parler de Marseille à Alger.
- Les considérations techniques que nous venons d’exposer montrent qu’un tel projet n’a rien d’irréalisable. Il y a cependant une difficulté qu’il convient de signaler. Nous ..avons vu qu’un câble àfaible affaiblissement devra malgré tous les perfectionnements apportés à sa construction, être formé de conducteurs de cuivre de gros diamètre. Il semble que ces câbles, qu’ils soient à quatre ou seulement à deux conducteurs, seront toujours d’un diamètre et d’un poids très élevés, qui rendront leur pose et leur entretien très difficiles dans des profondeurs un peu considérables (2 5oo à 3 000) mètres qui se rencontrent souvent entre les continents, entre la France et l’Algérie par exemple, et même entre la France et la Corse. Il semble donc que le problème ne pourra être résolu pratiquement que si l’on emploie des câbles à un seul conducteur. C'est le retour à la téléphonie à simple fil, et çette éventualité ne doit pas être envisagée sans que”Ton ait auparavant étudié si elle conduira à une solu-
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- tion acceptable. Pourra-t-on éviter les inductions troublant les communications? L’affaiblissement séra-t-il accru d’une manière gênante par la présence de l’armure métallique? Autant de questions qui doivent être
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- étudiées et résolues avant de songer à la possibilité de la téléphonie sous-marine sur grandes distances et qui, espérons-le, seront élucidées avant peu.
- Devaux-Ciiarbonnel.
- EXTRAITS DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES
- THÉORIES ET GÉNÉRALITÉS
- La vitesse de propagation des ondes électromagnétiques le long d’une ligne de fils métalliques. —G. Gutton. — Comptes rendus de l'Académie des Sciences, 20 novembre 1911, et t. CLII, 1911, p. 685.
- L’auteur a, dans deux notes à l’Académie des Sciences, apporté une contribution remarquablement originale au problème de la mesure de la vitesse de propagation dans les conducteurs.
- Utilisant la biréfringence électrique du sulfure de carbone, il a d’abord comparé directement les vitesses de propagation de la lumière et des ondes hertziennes le long des fds. Mais la faible distance à laquelle il était nécessaire d’opérer ne permettait pas une très grande précision. Une méthode un peu différente, dans laquelle il est encore fait usage du phénomène de Kerr, a permis à M. Gutton d’opérer sur un parcours beaucoup plus long et de mettre en évidence l’influence de la résistance d’un fil sur la vitesse des ondes qui se propagent à sa surface.
- *Des ondes de Hertz sont produites par un excitateur circulaire de Blondlot E, immergé dans l’huile de vaseline. L’étincelle primaire est obtenue à l’aide d’un transformateur de Tesla T.
- Les ondes secondaires (fîg. 1) envoyées en O s’y partagent entre deux lignes formées chacune par deux fils de cuivre de 0,98 millimètres de diamètre, tendus parallèlement l’un au-dessus de l’autre à f> centimètres de distance. Un seul fil de chaque ligne est indiquç sur la figure, qui représente un plan de l’appareil. La première ligne OABS se termine en S par deux pointes d’entre lesquelles jaillit, lors de l’arrivée des ondes, une petite étincelle oscillante d’une fraction de millimètre de longueur. Les fils de la seconde ligne ONMM'N'C aboutissent aux armatures d’un petit condensateur G immergé
- dans du sulfure de carbone. Les armatures, dont les plans sont verticaux, ont 5 centimètres de longueur, o,3 centimètres de hauteur; leur distance est de 0,10 centimètres. Le condensateur est placé entre deux niçois à l’extinction, dont les sections principales sont inclinées à 45° sur les plans des armatures. Deux coulisses MN,M'N', analogues à celles des trombones, permettent de faire varier la longueur de la ligne et par suite de changer l’instant où les ondes qui la parcourent atteignent le condensa-
- Fig. 1,
- teur et rendent biréfringent le sulfure de carbone.
- L’étincelle S sert de source de lumière. Elle est au foyer d’une lentille L, de 20 centimètres de distance focale; le faisceau de lumière parallèle, qui en sort, est reçu sur une seconde lentille L'j de 20 centimètres de distance focale, qui donne une image de l’étincelle entre les armatures du condensateur G. Cette image est observée dans une lunette.
- Si la lumière de l’étincelle S atteint le condensateur durant l’intervalle de temps pendant lequel les ondes rendent le sulfure de carbone biréfringent, on voit l’image de l’étincelle dans la lunette. Il en est ainsi lorsque la longueur de la ligne ONMM'N'C est voisine de la somme des longueurs de la ligne OABS et du trajet effectué par la lumière entre l’étincelle S et le condensateur G. Cette longueur totale était égale à 44 mètres. L’expérience montre, d’autre part, que si l’on tire ou si l’on enfonce d’une façon continue la coulisse, l’éclat de l’image de l’étincelle
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- passe par une série de maximà et de minima; la longueur de la coulisse qui correspond à ces derniers se détermine à i centimètre près environ. (On s’explique les variations d’intensité lumineuse par la coïncidence ou la. divergence des variations de la lumière" de l’étincelle et de celles de la charge du condensateur).
- Ceci posé, M. Gutton a opéré ainsi qu’il suit :
- Les positions qu’il faut donner à la coulisse pour observer dans la lunette les divers minima d’intensité lumineuse ayant été déterminées, on diminue la dis-tancede l’étincelle S au condensateur C de36 mètres; à cet effet, on transporte le micromètre à étincelles S et la lentille L, en S' et L', et l’on ajoute 36 mètres de fil à la ligne CAB. On a ainsi remplacé la plus grande partie du trajet parcouru par la lumière par un trajet égal des ondes électriques; on a soin de ne modifier en rien le reste de l’appareil et en particulier les longueurs de l’étincelle S et de l’étincelle oscillante de l’excitateur E. Si les vitesses de propagation de la lumière et des ondes le long de la ligne étaient rigoureusement égales, rien ne serait changé dans l’aspect des phénomènes observés; or on constate que pour retrouver chacun des minima de lumière, il faut diminuer un peu la longueur de la coulisse. Ce fait indique l’existence d’une petite différence entre les vitesses de propagation. En appelant l la longueur en centimètres dont il faut diminuer chacune des branches de la coulisse, la différence relative des vitesses de la lumière V et des ondes électriques V' est
- V — Y' _ 2 l
- Y 36oo’
- ARCS ET LAMPES ÉLECTRIQUES
- Nouvelle lampe à vapeur de mercure. — J. Pôle. — Elektroteclinische Zeitschrift, 9 mai 191a.
- LacompagnieCooperHewitta introduit récemment sur le marché une nouvelle lampe, formée de la combinaison d’un tube annulaire à vapeur de mercure et d’une lampe au tungstène; ces deux lampes sont montées en série et entourées d’un globe en verre dépoli.
- Etant donné qu’avec la lampe à vapeur de mercure une quantité d’énergie importante doit être perdue par effet Joule dans un rhéostat, on a déjà
- songé à constituer celui-ci par une lampe à incan descence, permettant non seulement de transformer cette dernière énergie en lumière, mais encore de combiner une certaine quantité de rayons rouges et jaunes aux rayons verts de l’arc au mercure. La lampe à filament de tungstène, qui possède la propriété suivante, à savoir que la tension à ses bornés croît rapidement avec l’intensité, assure, par suite, lorsqu’on la monte en série avec une lampe au mercure, un bon réglage et une marche stable de celle-ci; il est vrai que la durée de la lampe au’tungstène s’en ressent quelque peu.
- La figure 1 représente la vue schématique en plan de la nouvelle lampe. Le tube à vapeur de mercure Q est placé sous un réflecteur émaillé r; la lampe au tungstène T est fixée à une douille au centre du réflecteur (sur le schéma de la figure 1, cette lampe a été, pour plus de clarté, figurée horizontalement,
- ( T \
- Fig. 1. — Schéma du montage.
- mais elle est en réalité verticale, la pointe de l’ampoule étant dirigée vers le bas). Le mécanisme est fixé à'tin cadre de fer rectangulaire placé au-dessus du réflecteur; ce mécanisme se compose de deux bobines d’induction, J,ctJ2, à armature mobile a, d’une bobine R jouant le rôle de résistanqe, et d’un •interrupteur à vide U. La bobine R comporte un petit rhéostat réglable Ri, monté en série avec la lampe, et une résistance en fil fin et en dérivation, R2, pour le circuit de l’interrupteur U.
- L’interrupteur à vide U se compose de deux ampoules à vide, munies chacune de deux électrodes et montées en série, lesquelles sont supportées par un cadre tournant, dont elles sont isolées électriquement. Le cadre porte un appendice solidaire de l’armature mobile a. — —
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- L’allumage s’opère par surtension brusque, Selon la méthode de Cooper-Hcwitt, automatiquement et le tube restant fixe.
- La surtension est produite de là manière connue,par l’interruption du courant magnétisant des bobines d’induction JietJgtiu moyen de l’interrupteur Ü, lequel est monté en dérivation aux bornes du tube; la surtension est appliquée en même temjjs aux électrodes du tube à vide et à un petit condensateur placé près de la cathode de celui-ci.
- Fig. a. — Interrupteur ù vide.
- Lorsque la lampe n’est pas en circuit, les quatre électrodes de l’interrupteur sont en court-circuit.
- Si l’on ferme l’interrupteur de la ligne, un courant de ampère environ passe par J,, T, U, R2, J2 (fig. i). Les bobines d’induction font tourner l’arma-
- ture ; celle-ci fait basculer l’interfùptcuf, Ouvre le contact entre les électrodes de celui-ci, et provoque ainsi la surtension.
- Le mécanisme est entouré d’un anneau éii métal profilé, dans lequel le globe de jverre dépoli hémisphérique est serti; ce globe a pouf but dè dissimuler les contours des corps lumineux et de mieux mêler les rayons lumineux des deux couleurs. L’allumage est incertain aü-dessOüs du point de congélation ; c’est pourquoi la lampe ne convient que polir l'éclairage intérieur. Par contré, au-dessus du point de congélation, l’allumage se produit toujours ; il est instantané.
- Cette lampe né se construit que pour montage en dérivation sur les réseaux à courant Continu i io volts. Le tableau ci-dèssôus résume les principales données techniques de la nouvelle lampe :
- Tension moyenne aux bornes, iio volts.
- Intensité de courant moyenne, i ampères.
- Intensité lumineuse moyenne hémisphérique avec globe de verre dépoli, 3oo bougies Ilèfner.
- Consommation moyenne, 0,^3 watt par Hefner hémisphérique.
- Tension moyenne aux bornes : du tube h mercure, 56 volts; de la lampe au tungstène, 45 volts.
- Absorption lumineuse du globe dépoli,25 %.
- j.-L. M.
- VARIETES
- UN DOCUMENT HISTORIQUE [Suite et, fin) (').
- Rapport sür une mission confiée à M. Charles d’Almeïda par le Gouvernement de la Défense nationale. — Objet : établir des communications entre la province et Paris.
- La facilité des voyages était aussi favorisée par le peu d’intelligence des Prussiens. J’ai dit : « Le peu d’intelligence », le mol paraîtra peut-être fort, mais il est vrai. Même là où ils devaient surveiller,v ils surveillaient si mal, cpie je suis loin d’admettre sans grandes réserves les éloges (pii leur ont été donnés sur leurs habiles
- (') Voir f.umicre Electrique, i°r et 8 juin 1912.
- dispositions et c’est à notre manque d’audace et à notre désorganisation qu’il faut attribuer le succès de quelques-unes de leurs mesures les plus admirées.
- L’Allemand n’est pas vif, il n’est pas ingénieux ; il ne le devient sur un point déterminé, et sur ce seul point, que par un long travail. L’imprévu le trouble, ou passe inaperçu : il n’y réfléchit que trop tard; cette lourdeur dont il a conscience le rend méthodique, il tâche de corriger scs défauts par une régularité qui nous a été fatale il est vrai, et qui a fait sa force dans cette guerre, mais oroyez-le bien, qui fera une partie de sa faiblesse quand nous aurons organisé les forces dont peut disposer la France.
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- Cette régularité si parfaite qu’elle devient , mécanique, ils l’observent par exemple, avec peu de bon sens, dans le règlement deleurs patrouilles. Dès qu’ils sont installés depuis quelques jours dans une position, ils ont fixé les heures, les routes et ne changent jamais. Entre les organes d’un mécanisme aussi régulier, il est facile de passer sans crainte d’être atteint, il suffit de bien calculer son heure. Aussi peut-on dire que l’armée prussienne n’est pas bien gardée lorsqu’elle ne croit pas que l’ennemi soit proche, j’ai pu le vérifier par toutes sortes d’épreuves. Du côté de la province on pénétrait dans leurs lignes par mille points très mal surveillés. Une fois introduit, on pouvait avancer pendant des vingt lieues sans être aperçu. De Pacy-sur-Eure à Saint-Germain, j’ai fait un voyage où je n’ai pas plus rencontré de Prussiens que si la paix n’avait cessé de régner. Je laisse à penser quel parti on aurait pvi tirer de cette facilité de la circulation, quels services eussent pu rendre des hommes audacieux et habitués à se taire !
- M ’est-ïl permis de terminer par deux faits assez caractéristiques? Voici un détail entre plusieurs qui montre la lenteur de leur curiosité.
- La charrette qui portait mes caisses d'instruments arrive à Evreux : le charretier a besoin d’aide, la maîtresse de la maison appelle quatre soldats prussiens logés chez elle, leur dit de prêter leurs bras an déchargement de la voiture; ils s’empressent, rangent le tout sous un hangar sans qu’il vînt à la pensée d’aucun d’eux de tâcher de savoir ce qu’elles contenaient. Les habitants de la ville furent plus curieux, mais ils ne furent pas plus instruits : on leur raconta ce qu’on voulut.
- Un second fait et je termine ce sujet :
- A la sortie des lignes, a Têtes, un examen attentif des voyageurs était ordonné, un sous-officier prussien exigeait un passe-port, signé du quartier général, de tous ceux qui voulaient continuer leur route. Avant ce passage difficile, le conducteur, homme d’expérience, nous dit d’avance la façon dont les choses allaient se passer. Notre sous-oiïicicr fit son devoir avec conscience ; il arrêta un voyageur du coupé, examina longuement, très longuement, les voyageurs de l’impériale, mais on ne lui avait pas dit de soulever la bâche, il n’en eut pas l’idée, et sous la hache nous étions six !
- Cette connaissance des Prussiens, que j’acquis
- peu à peu, me permit de circuler très librement parmi eux ; je fis usage des premières notions qui me furent enseignées pour atteindre Poissy où, comme je l’ai dit, grtfee à M. Chevrier, j’avais deux protecteurs assures : M. Coupier, fabricant de produits chimiques, et M. le docteur Doumic. Le i4 janvier, à 9 heures du matin, après un voyage que le froid rendait bien pénible, je voyais pour la première fois Poissy, le boulevard de la Seine, sa rangée de maisons et ses tilleuls coupés selon les règles de la géométrie plane.
- M. Coupier me fit un accueil réservé d’abord, qui devint cordial dès que nous nous fûmes entendus; il mit tout ce que je désirais à ma disposition. Pendant onze jours que nous avons travaillé ensemble, il n’a ménagé ni sa personne, ni sa fortune; il n’y avaitpas d’illusions à se faire, son usine serait détruite si nous étions découverts, il le savait fort bien vQuant à sa personne, il n’en parla jamais, ce fut moi qui dus le questionner sur les mesures de prévoyance qui nous permettraient de nous échapper au moment du danger.
- Pendant mon séjour à Poissy, je me montrai très ouvertement dans la ville, M. Coupier nie présenta à quelques-unes des personnes notables du pays. Je venais, disait-il, pour me distraire en travaillant dans son usine; j’étais un Parisien qui,absent au moment de l’investissement et, s’ennuyant mortellement loin de chez lui, venait aux portes de Paris afin d'y rentrer dès qu’elles seraient ouvertes. Tout le monde trouva l’explication naturelle, et je fis évanouir les soupçons s’il y en eut eu, n’évitant pas de me promener dans la ville avec mes nouvelles connaissances.
- M. le docteur Doumic affermit ma position en m’invitant à dîner chez lui avec le maire, M. llëly d’Oissel, mais M. Doumic et M. Coupier partagèrent seuls mon secret avec M. Xainbeu qui arriva quelques jours plus tard.
- Mais passons sur les mille détails de mon séjour ; ce qu’il importe de faire connaître, ce sont mes tentatives pour communiquer avec Paris. J ai parlé dès le début de mon rapport des méthodes que je comptais employer. Je m’étais muni des appareils nécessaires pour les appliquer. Cependant le hasard me présentait de nouA'elles chances, je pouvais aller à Saint-Germain, sur la terrasse même. M. Coupler m’assurait que la chose était possible. Sur le mont Valérien était établi, -sondant l’horizon avec d’excellentes
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- lunettes, M. Maurat et quelques hommes dévoués et infatigables comme lui; ils pouvaient me distinguer, me reconnaître, et s’ils me reconnaissaient, je ne doutais pas d’eux, ils sauraient employer leurs instruments pour me prévenir, ils sauraient me lancer un rayon de lumière visible pour moi seul. Oh! alors, nous ne tarderions pas à nous entendre!
- Je n’y tins pas, je me mis en marche en compagnie de M. Coupier; nous traversâmes la forêt sans rencontrer un soldat ennemi. A la porte de la ville les sentinelles, dont la vue me serra le cœur, veillaient et semblaient ne regarder les passants qu’avec l'indifférence des factionnaires en temps de paix. Je passai, et nous nous trouvâmes au milieu des voitures de ravitaillement qui encombraient les rues. Les soldats de corvée les déchargeaient dans les magasins, aucun ne nous dit mot. Enfin nous voilà sur cette terrasse et j’y vis hélas ! défiler les escadrons ennemis chantant leurs chants de triomphe.
- Ce pénible spectacle ne me détourna pas un instant de mon but; je regardai dans la direction du mont Valérien. Vain espoir ; la brume nous empêcha de le distinguer. Nous attendîmes, le temps pouvait s’éclaircir, notre attente fut infructueuse. Je dus me contenter d’observer ce qui se passait près de moi, d’entendre de côté et d’autre les quelques mots des habitants qui, marchant dans une morne attitude, maudissaient à voix basse le vainqueur et ne cessaient de faire des vœux pour la patrie.
- Cependant le pavillon Henri IV recevait des journaux, je poiivais en tirer parti, j’entrai; les officiers remplissaientl’établissement et venaient y jouir, à distance, des raffinements de la vie parisienne.
- Tout en faisant mes observations, je lus Y Indépendance belge que l’établissement recevait à époque irrégulière. MM. les Prussiens avaient la gracieuseté de se charger des abonnements. Tout habitant qui le désirait n’avait qu’à payer le prix aux bureaux de la poste prussienne. Il est vrai que pour le prix d’un abonnement complet, il ne recevait qu’un ou deux numéros par semaine, mais trois ou quatre voisins en s’entendant pouvaient, m’a-t-on dit, se composer la collection entière, on n’avait pas à se plaindre. Pour moi, je comptais mettre à profit cette obligeante rapacité et en faire participer les Parisiens.
- Du reste les journaux français ne manquaient
- pas, quoiqu’ils fussent interdits par la police prussienne; je les trouvai à Saint-Germain. II s’en faisait une circulation suffisante par l’intermédiaire de pauvres diables audacieux qui avaient organisé d’eux-mênies les parcours. Une petite poste inconnue à M. le directeur général de Bordeaux s’était établie ; elle fonctionnait bien, et un journal des départements non envahis parvenait assez vite jusqu’aux villages situés au cœur de l’armée prussienne. Je me promis bien d’améliorer ce service et même de l’activer dès que je serais prêt. Je parcourus la ville, les boutiques étaient bien approvisionnées, on y trouvait tout ce que l’on peut désirer, non seulement les vivres, mais toutes les autres marchandises étaient assez abondantes, ce n’était pas sans importance pour moi. J’achetai quelques outils, delà cire, des métaux, des fils métalliques qui m’étaient utiles pour mon premier travail. Mes emplettes terminées, nous retournâmes à Poissy sans encombre.
- Par un temps clair je renouvelai cette promenade qui présenta des incidents analogues. Toutefois je pus apercevoir le mont Valérien dans toute sa majesté. Ah ! si j’avais eu un seul de ces pigeons qui, je ne crains pas de le dire, étaient si mal utilisés. Comme il eût promptement fait savoir ma présence ! Je l’aurais lancé en vue de Paris, sinon sur la terrasse même, au moins au milieu de la forêt où je n’ai jamais rencontré un soldat prussien en dehors des heures de patrouille. Il serait arrivé certainement à destination celui-là. Que de fois j’eus la pensée d’aller en demander à M. Stenackers ! Mais pour les obtenir j’aurais dû perdre mon temps à faire moi-même le voyage de Bordeaux pour convaincre M. le directeur général, peut-être bien n’aurai-je pas réussi à le convaincre ? Car le reste, transporter et lancer ce pigeon était sur et facile. Dans le doute, je crus mieux utiliser mon temps en établissant les appareils de M. Bourbouze.
- La méthode de M. Bourbouze consiste, je dois le rappeler, à utiliser le cours de la Seine comme fil électrique; mise à l’épreuve, elle avait réussi dans des expériences faites à Paris. Deux stations avaient été établies, l’une à l’Hôtel de Ville, l’autre à Saint-Denis dans l’usine de M. Claparède à une distance de 20 kilomètres, et les signaux s’étaient manifestés avec une ampiltude considérable au galvanomètre si sensible de
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- 3o ooo tours que Rhumkorf construit depuis de longues aimées. Ici à Poissy dans l’usine de M. Coupier, je me trouvais à une distance de 6o kilomètres; j’avais apporté de Paris le galvanomètre le plus délicat peut-être qui ait été construit. Les transmissions, quoique affaiblies, devaient être encore très nettes. D’ailleurs derrière moi arrivait une pile de i.aoo éléments destinée à transmettre mes dépêches; elle était bien autrement énergique que celle qui avait servi aux essais préliminaires.
- *>, La méthode de M. Bourbouze présentait un avantage que j’appréciais beaucoup : je pouvais la pratiquer sans que personne en France soit à Paris, soit à Bordeaux, sut où je me trouvais. Elle me mettait à l’abri des indiscrétions des journaux qui m’eussent perdu, je les redoutais à tel point que l’un de mes soucis les plus constants avait été de faire perdre ma trace au gouvernement et m«n intention était de dater toutes mes dépêches de Rouen. Quelques jours après l’arrivée de la première dépêche, les Prussiens avertis m’auraient cherché : la ville était grande et je comptais qu’ils chercheraient longtemps avant de penser à s’enquérir ailleurs.
- Je me misdonc à l’œuvre, non pas seul: M. Coupier ne cessa de travailler avec moi ; il se consacra tout entier à] l’entreprise, et son habileté mefutprécieuse. Nous nous maintînmes d’ailleurs l’un par l’autre dans les conditions de prudence que notre ardeur nous faisait parfois oublier.
- Notre travail dans des circonstances ordinaires eût été des plus simples, il consistait à installer quelques appareils de physique dont l’usage m’était des plus familiers. Je les eus bientôt disposés dans l’endroit le plus convenable. C’était malheureusement un hangar où, par le froid rigoureux de la saison', je souffrais beaucoup ; je craignais chaque jour de n’être pas en état de continuer le lendemain; mais ma santé résista, heureusement.
- Notre travail consistait en outre à faire flotter dans la Seine, un peu loin des bords, devant l’usine, une plaque de cuivre de surface considérable, qui devait établir une communication des plus étendues entre l’eau et nos appareils de transmission ou de réception. Il fallait ensuite la réunir à ceux-ci par un fil recouvert d’une substance isolante. Ce que nous avons usé de patience pour y réussir est impossible à concevoir. Pour faire flotter la lame de cuivre, notre parti
- fut pris bien vite; nous résolûmes de l’attacher au-dessous d’un bateau. Sous un prétexte vaguement défini, mais qui n’éveilla pas les soupçons, M. Coupier acheta un canot; le long des bords de ce canot, mais sous l’eau, en profitant de la brume, nous fixâmes, à défaut de lames qui ne nous étaient pas encore arrivées, des tuyaux de cuivre enlevés à quelque machine de l’usine. Ce ne fut pas sans difficultés, car les curieux nous forçaient souvent de nous interrompre ; mais enfin ces pièces métalliques, indispensables, furent si bien établies, que le passant ne pouvait guère les apercevoir. Nous pouvions d’ailleurs, en un instant, les noyer au fond de l’eau et les remettre ensuite en place sans grand travail.
- Mais tout n’était pas fini, un fil télégraphique devait, en restant invisible, réunir ces pièces -métalliques à nos appareils situés sous le hangar; nous comptions avec raison pour cela sur un conduit qui, partant de l’usine et traversant au-dessous du sol le chemin de contre-halage, aboutissait «à la Seine après un parcours d’environ i5 mètres. Par malheur, d’énormes glaçons formaient au bas de la berge une muraille épaisse que retenaient les herbes fixées au sol et les branches des arbrisseaux, et ainsi, l’ouverture de notre caniveau était bouchée. En temps ordinaire, des ouvriers seraient bien vite venus à bout de cet obstacle. Mais nous n’osàmes pas faire exécuter ce travail extérieur. Quel prétexte donner pour dégager si hâtivement le conduit d’une usine qui avait cessé toute fabrication ? C’eût été beaucoup risquer en présence des nombreux agents qui tout près de nous, à notre porte même, travaillaient au ravitaillement de l’armée prussienne. Nous prîmes la résolution de patienter en nous occupant de toutes nos autres dispositions. Ce ne fut pas toutefois que nous ne profitions du brouillard et des heures du soir, pour donner sans trop de bruit de bonnes impulsions aux fragments de glace disposés à se séparer.
- Le dégel vint à temps ; puis les eaux s’élevèrent et nous crûmes avoir terminé. Les liquides colorés versés dans notre conduit descendaient parfaitement de l’usine dans la Seine. Mais pen-dant deux jours nous épuisâmes tous nos efforts avant de parvenir à faire passer le fil télégraphique, toujours il s’arrêtait en chemin contre un obstacle. Des flotteurs ne reparaissaient pas dans la rivière lorsque nous tentions de les
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- chasser dehors en faisant écouler des tonnes d’eau. Allions-nous être obligés de venir pendant la nuit creuser une rigole qui traverserait le chemin de hûlage ? Le fil enfoncé serait invisible, il est vrai, mais comment dissimuler la terre fraîchement remuée ? Ce n’était guère possible. Avant de nous décider à ce moyen extrême, nous cherchâmes à nous procurer une très forte barre de métal de la longueur voulue (i5 m.) au moyen de laquelle nous repousserions les obstacles du conduit. Le serrurier de la ville nous fournit un système de trois barres assemblées et vint même les mettre en oeuvre. Après son départ, nous sûmes .l’utiliser et disposer le fil métallique à la place qu’il devait occuper.
- Tout était prêt, la limite de temps dont nous avions parlé à mon départ de Paris était, il est vrai, dépassée depuis longtemps ; mais comment supposer qu’on cesserait de m’attendre ? Mes amis comprendraient sans doute que mille obstacles avaient pu me retarder et d’ailleurs il était si facile d’aller, suivant nos cémentions, veiller aux appareils pendant une heure chaque jour ; de midi à une heure, adresser quelques signaux et observer ceux que je transmettrais. Plus j’y pensais et plus il me semblait certain que mes correspondants de Paris s’imposeraient indéfiniment cette fonction si douce. .l’étais donc plein d’espoir. La journée étant alors trop avancée, j’employais le temps qui me restait à assurer la bonne fonction de toutes les parties du système. Je le revis pièce à pièce, je m’ingéniai à prévoir toutes les perturbations qu’il pouvait subir par accident, je m’exerçai à réparer promptement tous les dérangements prévus. Sûr du lendemain, je me retirai à la nuit tombante.
- Après une soirée et une nuit que tout le monde imagine, je revins de bon matin sons mon hangar, je remis en place le fil conducteur, les tubes de cuivre que la prudence m’avait fait enlever au départ et je concentrai mon attention aussi fortement que je l’aie jamais fait, je cherchais aux dispositions prises mille défauts sans en pouvoir trouver un seul. J’absorbai le temps en ces recherches qui détournaient mon impatience et m’aidaient à la dominer. L’heure attendue arriva. J’étais bien maître et de moi-meme et de mon appareil. Pendantles premières minutes me voyant aucun signal adressé de Paris, je ne cessai pas d’espérer. Un retard, la différence dos heures, expliquaient ce silence, mais l’heure entière
- s'écoula, rien ne parut et rien ne parut encore.
- Mon Dieu ! ne s’occuperait-on plus de moi ? Depuis *7 longs jours, j’étais parti, ne m’atten-drait-on plus ? Aurait-on tellement désespéré que l’on ne me donnerait plus même un instant chaque jour ? Cette idée qui m’avait déjà poursuivi à chaque retard opposé à ma marche m’apparut avec sa triste réalisation. J’avais dit de me suivre et on l’avait bien fait, j’en étais sûr; mais au départ dans l’espérance d’arriver promptement, j’avais demandé que l’on commençât dès le a:5 décembre et que l’on continuât pendant dix jours./ 11 est vrai, je venais bien plus tard que le moment prévu. Mais pourquoi m’avait-on si bien obéi?
- Cependant je tournais autour de mon appareil ; c’était peut-être un défaut inaperçu qui l’empêchait de parler, je passais en revue toutes les complications de la marche du courant ; je repassais dans ma mémoire les circonstances où la réussite avait eu 'lieu dans les essais préliminaires de M. Bourbouze.
- Impossible de concevoir que je ne fusse pas dans les conditions voulues. C’était Paris qui ne parlait pas. A moins toutefois que T'Oise qui se jetait à Confilans dans la Seine ne produisît une dérivation trop puissante. Je regrettais de n’ôtre pas installé à Maisons, à Saint-Germain, je n’aurais pas eu de doute alors, mais le doute ne s’emparait guère de mon esprit. Paris ne s’occupait plus de m’envoyer des signaux ; tous les raisonnements me -confirmèrent dans cette conviction qui s’établit en moi avec une force qui ne fit que s’accroître (').
- Après une antre journée de semblables angoisses, je pris la décision de me rendre au Havre, de faire envoyer une dépêche à Paris. Dix affreuses journées allaient être perdues, mais ensuite trois modes de communication étaient assurés. Le premier: par des signaux faits aux observateurs du Mont-Yalérien ; le second : au moyeu de pigeons voyageurs; le troisième : à l’aide de la méthode de M. Boiirbouze. Je fis ce voyage en quatre jours. Les mouvements de troupe me for-cèrentàsuivrecetitinéiaire extravagant : Mantes, Ev-reux, llouen, Dieppe, Fécamp, Le Havre.
- A Fécamp j’appris l’armistice, mes peines étaient perdues ; ma mission terminée.
- Ch. d’Almeïda.
- (4) A mon retour à Paris, je pris des informations et je sus que je ne m’étais pas trompé. Ou s’était occupé de moi jusqu’au io janvier.
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- CHRONIQUE INDUSTRIELLE ET FINANCIÈRE
- NOTÉS INDUSTRIELLES
- Généralités sur la commande électrique des appareils de levage (Suite).
- III. — Freinage électrique par l’action dés Moteurs.
- Les freins à action mécanique, dont nous avons parlé précédemment, présentent l’avantage d’un serrage énergique et, par suite, d’une très grande sécurité. Leur action est suffisamment efficace, non seulement pour éviter toute cliute de la charge, mais encore pour que la vitesse angulaire du moteur à la descente ne soit pas en général supérieure au double environ dé la vitesse à la montée et à pleine charge. Mais l’usure des pièces frottantes, inévitable avec ce type de frein, exige lè remplacement de celles-ci de temps à autre. En outre, ces freins doivenfêtre, surtout dans le cas d’un service chargé, de dimensions assez grandes et, d’autre part, leur surélévation cle température doit rester dans les limites imposées par les lubréliants employés.
- C’est pourquoi Ü est souvent avantageux, afin de réduire, d’une part l'usure des pièces mécaniques, d’autre part la surélévation de température des organes cle freinage, de recourir, avant de faire agir le frein mécanique, au freinage électrique par le moteur, que l’on obtient d’une manière très simple en faisant débiter celui-ci en génératrice sur des résistances graduellement décroissantes jusqu’au court-circuit; le frein mécanique n’a plus à intervenir alors que pour obtenir l’arrêt complet et immobiliser la charge.
- Etant donné que les dispositifs à employer diffèrent sensiblement selon la nature du moteur et du courant qui alimente celui-ci, nous examinerons séparément et successivement les cas respectifs du courant continu, des courants triphasés et du courant alternatif simple.
- i° Moteurs à courant continu.
- Ici encore les moteurs shunt et les moteurs série ne se comportent pas de la même manière.
- En effet, avec les moteurs shunt, les connexions respectives entre l’inducteur et l’induit doivent rester dans la marche en génératrice telles qu’elles
- (’) Voie Lumière Electrique, 20 janvier 1912.
- sont dans la marche en moteur pour la descente (cette dernière marche est utilisée dans la descente à vide, le poids du crochet seul n’étant pas suffisant pour vaincre l’inertie et les frottements). Le moteur continuant à tourner dans le même sens, le courant qu’il produit en génératrice change de sens dans l’induit,mais il est encore envoyé dans le même sensdans l’inducteur, de sorte que celui-ci est excité convenablement. L’emploi d’un moteur shunt permet même de récupérer de l’énergie à la descente de la charge.
- Il n’en est plus de même avec le moteur série.
- En effet, celui-ci fonctionnant en génératrice continue à tourner dans le même sens que lorsqu’il marchait en moteur ; le courant qui se produit dans l’induit sous l’action du magnétisme rémanent est donc de sens inverse; mais, par suite du montage en série, il est aussi de sens inverse dans l’inducteur. Ce courant tend donc à créer un champ de sens contraire à celui du magnétisme rémanent, c’est-à-dire à désamorcer le moteur, qui dès lors ne peut plus produire aucun freinage.
- II faut donc, soit inverser préalablement les connexions entré l'inducteur et l’induit, soit brancher l’enroulement inducteur sur le réseau en intercalant dans son circuit des résistances convenables, empruntées par exemple au rhéostat de démarrage; l’induit du moteur, séparé dxi réseau et fermé sur des résistances, fonctionne alors comme celui d’une génératrice à excitation indépendante.
- C’est ia première de ces solutions que M. Natalis à appliquée aux moteurs d’appàreils de levage construits par les établissements Siemens-Sehuckert. La figure 1 représente les schémas de ce dispositif, correspondant respectivement aux diverses positions du contrôleur.
- Dans la position I le moteur est relié au réseau, mais connecté en moteur shunt; il fournit donc de l’énergie pour la descente; mais, par suite du montage shunt et dé l'intercalation de tout le rhéostat dans le circuit, sa vitesse est limitée. Dans la position II, le moteur est séparé du réseau et l’induit est mis en court-circuit sur l’inducteur, ce qui correspond à un freinage énergique. Dans la position III, l’une des résistances est intercalée dans le circuit, ce qui diminue l’effort de freinage. Les positions IV,
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- N5 24,
- V et VI, non représentées sur la figure, correspondent à l'intercalation successive des résistances suivantes; chacune de ces positions correspond donc à un accroissement de la vitesse de descente par rapport à la position précédente.
- MW
- --—i I i A I—E3-------+
- ^ ‘ Oi ____
- Fig. i.
- Dans la position YII le circuit du moteur est complètement ouvert, de sorte que celui-ci n’exerce plus aucun effort de freinage et que la charge descend librement. Enfin, dans la position VIII, le moteur est de nouveau relié au réseau, avec intercalation de toutes les résistances du rhéostat, mais en montage série; cette dernière position correspond, par suite, à la vitesse de descente maxima. On remarque que, dans cette dernière position, les connexions entre l’inducteur et l’induit sont inversées par rapport à la marche en génératrice pour le freinage.
- La Electric Gontroller et Mfg G0 de Gleveland (‘) recourt à la seconde solution correspondant à brancher l’enroulement inducteur sur le réseau.
- La figure a représente le schéma du dispositif adopté dans ce but; cette figure correspond à la première position de descente du contrôleur. L’enroulement inducteur * du moteur est, comme on le voit, relié au réseau à travers la résistance W2; quant à l’induit A, il est mis en court-circuit à travers l’en-roulepient inducteur F, la bobine de frein B et la
- (<) A. Keller, Elektrotechnische Zeitschrift^avril 1912-
- résistance W3. Le courant du réseau se partage, comme il est indiqué. Par suite, lorsque le crochet descend à vide, le moteur fournit de l'énergie dans
- F B W,
- VôWÔW-*-----www
- le sens de la descente. Mais, par contre, si la charge est suffisamment lourde pour entraîner le moteur, le courant induit change de sens et celui-ci fonctionne en génératrice. Si l’on passe aux louches suivantes du contrôleur, la résistance W2 est intercalée dans le circuit du frein; il s’ensuit que la tension aux bornes de l’induit et, par suite, la vitesse croissent. En même temps la résistance Wj est intercalée dans le circuit inducteur, ce qui provoque un nouvel accroissement de vitesse. Lorsque la manette du contrôleur est à sa dernière position, l'induit est soumis à la tension totale du réseau et l’inducteur est relié à ce dernier par l’intermédiaire des deux résistances Wt et W2. En choisissant convenablement les résistances Wa et W2) on peut faire en sorte qu’une partie du courant engendré dans l’induit soit restituée au réseau.
- Lorsque le contrôleur est à la position zéro, le moteur est séparé du réseau et l’induit est mis en court-circuit à travers F et W3 (fig. 3). Lé but de
- j» j»; \ 'r/vT
- KH
- A *V
- Fig. 3.
- la résistance W3 est double. D’une part son rôle est d’augmenter la résistance du circuit de l’induit suffisamment pour que la plus grande partie du courant passe par le circuit inducteur et assure le desserrage du frein magnétique; d’autre part, la résistance W3 empêche l’intensité du courant induit d'augmenter trop fortement lorsqu’on ramène rapidement le contrôleur au zéro.
- Il est à remarquer que dans ce dernier but une faible résistance suffit, car le moteur s’arrête avant que l’intensité soit devenue trop grande.
- L’avantage de ce dispositif est d’assurer constamment l’excitation du moteur. Si le courant vient à
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- faire défaut dans le réseau, le frein se bloque et arrête le moteur. Même dans le cas d’une avarie au frein, la charge ne peut pas s’affaler, mais elle descend à une vitesse réduite. Ce n'est que dans le cas où te circuit de l’induit se trouve coupé que la charge peut s’affaler, si toutefois le contrôleur n’est pas ramené à temps au zéro.
- - 120
- Charge.
- Fig. 4.
- On pourrait reprocher à ce dispositif d’entraîner une consommation de courant trop élevée lors de la descente des faibles charges, mais il y a lieu de remarquer qu’en matière d’appareils de levage la sécurité et la facilité de réglage sont les premières conditions à remplir et que la consommation de courant ne vient qu’en seconde ligne.
- Charge.
- Les figures 4 et 5 montrent les courbes obtenues avec un contrôleur équipé selon ce dispositif pour un appareil de levage d’une charge de 20 000 kilogrammes avec une vitesse de levage de 6 mètres par minute. La puissance du moteur était de 35 chevaux. Les valeurs des résistances furent choisies comme suit ;
- Wt = 1 ohm.
- Wa = i,8 ohm.
- W3. — 0,20 ohm.
- Ainsi qu’on le voit, le réglage e^st satisfaisant à toutes les charges. La vitesse de descente à pleine charge est au minimum de 35 % environ, au maximum de 210 % environ de la vitesse de levage à pleine charge. Pour une charge au crochet égale à 60 % environ de la charge normale le courant emprunté au réseau est nul; pour les charges plus fortes il y a restitution de courant au réseau.
- 20 Moteurs triphasés.
- Avec les moteurs triphasés on emploie volontiers, au lieu du freinage rhéostatique, le freinage par contre-courant. Ce mode de freinage consiste à inverser les connexions respectives entre deux des fils du réseau et deux des bornes du stator, de manière à changer le sens du champ tournant; le moteur tend alors à tourner en sens inverse et exerce, par suite, un effort de freinage sur la descente de la charge. La valeur du glissement peut ainsi s’élever brusquement jusqu’à 200 % . Pour obtenir le réglage de la vitesse,on intercale le rhéostat de démarrage dans le cirèuit et on supprime peu à peu les résistances de ce dernier pour diminuer celle-ci. Lorsque la vitesse du moteur est presque nulle, on obtient l’arrêt complet en coupant le courant de la bobine de l’élec-tro du frein magnétique, ce qui fait agir le contrepoids de celui-ci et provoque, par suite, le serrage des sabots ou des mâchoires.
- o
- Fig. 6.
- Un autre dispositif, appliqué par la Compagnie Schuckert, consiste à munir l’induit du moteur triphasé d’un collecteur C (fig. 6 et 7). Lors du levage de la charge, les balais Bj et B2 sont relevés et le moteur M fonctionne comme un moteur triphasé ordinaire (fig. 6). Les connexions au réseau N sont alors faites selon H. Pour la descente sous courant^ on remplace les connexions H par les connexions croisées S. Pour la descente avec freinage, on sépare d'abord le moteur du réseau et on croise ensuite les connexions du moteur de frein B; le secteur Z tourne alors de 1800, ce qui applique les balais B, et B2 sur
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- le collecteur C (fig. 7), L’on yoit, d’après le schéma de la figure 7, que le moteur M fonctionne alors comme une génératrice à courant continu, l’induit débitant, par l’intermédiaire du collecteur C,sur deux des phases du stator, qui fonctionne alors également comme un inducteur à courant continu, et sur les phases correspondantes du rhéostat à résistance variable w, lequel n’est autre que le rhéostat de démarrage ; le circuit indiqué en traits forts est alors
- f'ig-, 7-
- seul fçrmé. Pour obtenir l’arrêt complet, on ouvre le circuit du moteur de-frein B; le secteur Z tourne alors de 90° sous l’action du contrepoids G qui serre en même temps le frein F.
- 3° Moteurs à courant alternatif simple.
- Dans le cas des moteurs à courant alternatif simple, il y a également lieu de prévoir des dispositions spéciales.
- Un moteur monophasé à répulsion compensée sé-
- rie, fermé sur une résistance convenable R (fig. 8) et entraîné mécaniquement à une vitesse suffisante, est capable de s’exciter en alternateur monophasé série et de produire un freinage énergique, mais pour que cette auto-excitation soit stable, U est nécessaire que la machine arrive à un certain degré de saturation, Or, en général, dans la marche en moteur, la saturation n’est pas très forte, Il s’ensuit que le freinage rliéostatique n’çst possible que pour des valeurs relativement élevées du courant dans l’induit. Ce freinage est intense et, dès qu’on veut le modère^ en augmentant la résistance R, il disparaît par désa-morçage^de la machine.
- Le procédé décrit ci-dessous (*) permet de maintenir stable l’auto-excitation pour des énergies de freinage relativement faibles, en augmentant le courant d’excitation du moteur et par conséquent sa saturation, pour un courant donné dans le rhéostat.
- Pour obtenir ce résultat, on réduit, au moment du passage de la marche en moteur à la marche en alternateur, le rapport de transformation entre le courant statorique et le courant dans l’axe AA du moteur-Si, dans la marche en moteur, c’est le courant statorique lui-même qui passe, sans transformation, par les balais AA, il est avantageux d’utiliser, pour réaliser le procédé dont il s’agit, comme auto-transformateur entre le stator et le rotor, une partie de l’enroulement secondaire du transformateur principal T qui alimente le moteur en marche normal»
- Fig- 9-
- (fig. 9). Evidemment, en pareil cas, il faut séparer delà ligne le primaire de ce transformateur, avant de réaliser les connexions prévues pour le freinage.
- Ce procédé de freinage est également applicable aux moteurs polyphasés série à collecteur.
- D. — Lignes de distribution et appareils de prise
- DE COURANT.
- Lignes de distribution.
- Pour les appareils de levage mobiles (ponts-rou-lants, grues, etc.), il est nécessaire de disposer des lignes de distribution destinées à conduire le courant à l’appareil, quelle que soit la position dans laquelle il se trouve. Ces lignes sont constituées par des fils de euivre nu sur lesquels le courant est re-
- (*) Brevet n° 434 53g, demandé le 29 novembre 1910 parles Ateliers de constructions électriques du Nord et de l’Est,
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- cueilli à l’aide d’appareils à roulettes que nous, décrirons plus loin.
- Ainsi, pour un pont roulant ordinaire, il faut d’abord disposer, le long de la voie suivie par l’appareil, deux fils principaux dans, le cas de l'alimentation par courant continu ou alternatif simple, et trois fds dans le cas de l’alimentation par courants triphasés; ces fils servent à conduire le courant d’alimentation à l’interrupteur principal, d’où, après \avoir traversé les coupe-circuits ou le disjoncteur, il se rend aux rhéostats ou aux contrôleurs de manœuvre. D’autre part, le chariot se. déplaçant par rapport à la plate-forme du conducteur, il est nécessaire de conduire le courant des contrôleurs aux moteurs du chariot à l’aide d’une seconde série de fils disposés le long du trajet parcouru par celui-ci; afin de permettre l’inversion de, chaque moteur à l’aide du contrôleur correspondant, la ligne ainsi constituée .doit comporter quatre fils par moteur, reliés respectivement à chaque extrémité de l’incluc-teur et de l’induit, dans le cas de moteurs à courant continu ou alternatif simple. Pour les moteurs triphasés, dont le stator et le rotor sont complètement séparés au point de vue des connexions, il faut naturellement six fils par moteur; s’il s'agit toutefois d’un petit moteur avec induit en court-circuit, le nombre des fils est réduit à trois.
- Les fils des lignes de distribution sont soutenus à leurs deux extrémités par des isolateurs à cloche de porcelaine du type adopté pour les lignes aériennes, scellés à la muraille, ou encore par des isolateurs en porcelaine de forme elliptique pourvus de deux gorges perpendiculaires dans lesquelles passent deux câbles métalliques; l’un de ces câbles relie l’isolateur au fil de ligne et, l’autre à un crochet scellé à la muraille; le crochet peut être remplacé par un tendeur muni de deux pas de vis de sens contraire, ce qui permet, en faisant tourner le cadre du tendeur dans un sens ou dans l’autre, d’augmenter ou de réduire la tension du fil.
- Entre leurs points de suspension extrêmes les fils peuvent soit être maintenus par des isolateurs à cloche auxquels ils sont fixés rigidement, soit reposer librement sur des crochets supportés par des isolateurs.
- Appareils de prise de courant.
- Lorsque les fils sont placés horizontalement les uns à côté des autres, le courant peut être recueilli par des roulettes que des ressorts à boudin ou à
- lamesforcentà appuyer sur le fil; l’ensemble est supporté par un isolateur en porcelaine.
- On place aussi souvent les roulettes au bout de petites tiges articulées rappelant par leurs formes les perches à trolley des tramways, mais beaucoup plus courtes; la pression du trolley sur le fil est assurée soit par un contrepoids, soit par un ressort (fig. i). Parfois les roulettes sont remplacées par des œillets entourant les fils et glissant sur eux; dans ce cas les fils, reposant simplement sur les isolateurs intermédiaires, sont soulevés par les œillets et retombent après le passage de ceux-ci.
- E. —Appareils hivers he sécurité.
- Les vitesses de travail élevées des appareils de levage modernes ont rendu de plus en plus nécessaire l’emploi de dispositifs de sécurité, destinés à éviter les détériorations du moteur et de l’ensemble de l’appareil, qui pourraient résulter de l’inattention du conducteur.
- Les appareils de sécurité actuellement employés peuvent se classer en trois catégories :
- i° Limiteurs de course;
- 2° Limiteurs de vitesse;
- 3° Limiteurs de courant,
- Tous ces appareils ont pour but de couper le circuit du moteur et en même temps celui de l’électro-aimant du frein magnétique, de manière à provoquer un arrêt rapide de l’appareil.
- Lorsque les moteurs sont de faible ou de moyenne puissance, on peut, en général, employer des appareils coupant directement le circuit de ceux-ci.
- Par contre, lorsque la puissance des moteurs est assez élevée, il y a lieu d’intercaler de préférence des relais entre l’appareil de sécurité et le moteur.
- Fig. io.
- L’appareil de sécurité n’a alors à interrompre que le circuit d’excitation des relais, lequel n’est guère supérieur à i,5àa ampères en général, le circuit
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- du moteur étant interrompu parle dispositif de contact des relais, lequel doit naturellement être prévu d’une section suffisante et muni de ressorts et de dispositifs de soufflage, destinés à assurer une rupture instantanée.
- La figure i o représente un relais pour courant continu et la figure 11 un relais pour courant alternatif.
- Fig. h.
- Limiteurs de course. — Les limiteurs de course se divisent en deux catégories suivant que l’arrêt de l’appareil doit être précédé ou non d’une diminution
- du limiteur de course vient heurter cette pièce; cé mouvement ouvre l’interrupteur que comporte l’appareil.
- Dans le tracé de la pièce destinée à manoeuvrer le limiteur de course, il y a lieu dfe prévoir une certaine course, soit de l’ensemble de l’appareil de levage, soit du chariot, soit de la charge, après la rupture du courant, et cela par suite de la force vive1 de l’induit du moteur et des organes mécaniques en mouvement. La pièce de commande doit donc permettre, sans que la position de l’interrupteur soit modifiée, le parcours d’un certain trajet, lequel dépend de la vitesse au moment de la rupture du courant et est, par suite, d’autant plus long que la charge est plus faible. La valeur de la force vive, laquelle détermine la longueur de ce trajet, doit être calculée en tenant compte, d'une part, du moment de giration de l’induit du moteur et, d’autre part, de la vitesse correspondant à la charge mi-nima. Le trajet ainsi effectué et le temps correspondant se déduisent de la force vive des différentes pièces en mouvement et de la charge, abstraction
- Fig. 12.
- de vitesse. Dans le premier cas, l’appareil ne doit comporter qu’une seule position de rupture du courant, tandis que dans le second cas deux positions de rupture sont nécessaires, la première permettant de parcourir encore un certain trajet à vitesse réduite.
- La commande du limiteur de course peut se produire, soit au mo}ren d’un mouvement rectiligne, soit au moyen d’un mouvement de rotation.
- Dans le cas d’appareils commandés par un mouvement rectiligne, il est nécessaire de prévoir un limiteur de course spécial pour chaque mouvement. La figure i % représente le schéma de la disposition d’un limiteur de course commandé par un mouvement rectiligne.
- La commande de l’appareil est produite par une pièce rectiligne, dçnt un des bords extrêmes est arrondi; lorsque l’appareil entraîné par le moteur (lequel peut être, soit un moteur de levage proprement dit, soit un moteur de translation, soit un moteur de chariot) est près de la fin de sa course, la roulette placée à l’extrémité du levier de commande
- I faite des résistances de frottement et de l’effort retardateur exercé par le frein mécanique.
- Etant donné que la force vive croît proportionnellement au carré de la vitesse, avec les moteurs série dont la vitesse de levage à vide atteint environ le double de la vitesse normale, le trajet parcouru après l'interruption du courant-peut être assez grand à la vitesse maxima, quoique faible à pleine charge, ce que montre la figure 12. Dans la position 1, la roulette du limiteur de course vient heurter la pièce de commande et le courant est interrompu; à pleine charge, l’arrêt a lieu lorsque le limiteur de course se trouve dans la position 3, par contre, à vide, l'arrêt ne se produit que lorsque le limiteur de course est parvenu à la position extrême/»; la distance comprise entre les positions 3 et 4 représente donc le trajet perdu à pleine charge, lequel est assez considérable lorsque, comme c’est le cas sur le schéma de la figure 3, on ne prévoit pas de réduction de vitesse avant l’arrêt.
- C’est pour cette raison que, dans le cas où la course de levage doit être utilisée aussi complète-
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- ment que possible, il est nécessaire de prévoir une réduction de vitesse un peu avant la fin de cette course. Cette réduction de vitesse s’obtient à l’aide d’un interrupteur auxiliaire disposé sur le limiteur de course. Dans ce cas, la pièce que vient heurter la roulette du limiteur de course doit présenter deux butées placées à des hauteurs différentes, ainsi que le représente la figure i3.
- limiteurs de course munis d’une tige filetée participant, par l’intermédiaire d’engrenages, au mouvement de rotation du moteur; un écrou, se déplaçant le long de la tige, filetée, au fur et à mesure de la course des pièces en mouvement, déclenche l’appareil, lorsque cette course est près de sa fin. Cette disposition peut trouver son emploi dans tous les cas où le nombre de tours de la tige filetée est dans
- Fig. i3.
- Lorsque la roulette vient heurter la première butée (position i), le levier se place dans la première position, laquelle permet encore une certaine course à vitesse réduite. Ce n’est que lorsque la roulette vient heurter la seconde butée (position i) que le courant est complètement coupé. L’arrêt complet se produit alors dans la position 3 à pleine charge et dans la position 4 à vide; on voit que la course perdue à pleine charge est sensiblement plus faible que dans le cas où il n’est pas prévu de réduction de vitesse préalable.
- Lorsque les limiteurs de course doivent couper directement le courant du moteur, il y a avantage à
- • Fig. 14.
- leur donner une forme analogue à celle des contrôleurs, ainsi que le représente la figure 14 ; dans ce cas, les appareils doivent naturellement être pourvus d’un dispositif de rupture brusque.
- Lorsque les limiteurs de course ne doivent couper que le courant d’excitation de relais auxiliaires, on peut leur donner une forme plus simple et plus réduite, ainsi que le montre la figure 15 ; étant donné l’intensité relativement faible du courant qu’ils doivent couper, on peut alors se dispenser de munir ces appareils de dispositifs de rupture brusque.
- Une autre disposition consiste à employer des
- un rapport invariable avec la course parcourue par l’organe dont il s’agit de limiter la course; mais dans les cas où le patinage des roues peut se produire, l’emploi de cet appareil ne permet naturellement pas d’assurer une limitation rigoureuse de la course en un point déterminé.
- Fig. i5.
- La figure 16 représente un type limiteur de course de ce modèle. Cet appareil est symétrique de manière à permettre l’interruption du courant dans les deux sens de marche. Il comporte deux rails de contact isolés l’un de l’autre et destinés, l’un à la marche dans un sens, l’autre à la marche dans le sens opposé ; une pièce de contact, solidaire de l’écrou, glisse, suivant le sens de marche, sur l’un ou l’autre
- Fig. i3.
- de ces rails ; lorsque l’appareil arrive à fin de course dans un sens ou dans l’autre, le contact glissant passe de l’un des rails sur l'autre, ce qui provoque la rup-
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- turedu courant par l'intermédiaire du relais. Un tel appareil ne permet donc l’inversion du sens de marche qu’à la fin de chaque course; on ne peut donc l’employer que pour les appareils de levage où la course entière doit, en règle générale, être parcourue à chaque manœuvre, ce qui est le cas:, par exemple, pour les treuils de chargement de hauts fourneaux. Dans les cas exceptionnels où Ton veut inverser le sens de marche avant la fin de la course, on peut obtenir ce résultat au moyen d’un interrupteur spécial, par exemple à bouton-poussoir ou à pédale, lequel supprime momentanément l’action du limiteur de course.
- Par contre, l’appareil représenté par la figure 17 permet d’inverser le sens de marche en un point quelconque de la course ; en effet, cet appareil comporte des interrupteurs de fin de course, lesquels sont ouverts par l’écrou entraîné par l’arbre de l’appareil et refermés par un ressort lorsque cet écrou
- Fig- 17.
- n’exerce plus aucun effort sur eux. L’action de l'appareil se produit donc à fin de course, ce qui permet, par suite, de renverser le sens de marche en un point quelconque compris entre les limites d’action de l’appareil.
- Les deux types d’appareils à commande par écrous, représentés respectivement par les figures 16 et 17, sont uniquement destinés à la commande indirecte par relais.
- Dans le cas de courants triphasés, il y a lieu de prévoir des limitcurs de course bipolaires, alors que des interrupteurs unipolaires suffisent dans ic cas de courant continu ou alternatif simple. En effet, pour interrompre le circuit d’un moteur triphasé, des interrupteurs bipolaires au moins sont nécessaires. Cette remarque ne s’applique qu’au cas delà commande directe. Dans le cas de la commande indirecte par relais, les limiteurs de course sont les mêmes que pour lse courant continu, mais il ya lieu de prévoir des relais à contacts bipolaires pour le circuit triphasé du moteur.
- Tous les appareils que nous venons de décrire ont pour but de couper le circuit du moteur; en outre, dans le cas où ils sont appliqués au moteur de levage
- proprement dit, ils coupent en même temps le circuit du frein électromagnétique, ce qui provoque le serrage de celui-ci. Mais, lorsqu’ils sont appliqués à l’nn des moteurs de translation d’un très gros appareil (pont roulant, grue-portique, ete.)r il y a souvent intérêt à compléter leur action par celle d’un butoir à amortisseur hydraulique qui provoque-l’arrêt complet et évite ainsi tout danger de déraillement.
- Limiteurs de vitesse. — Dans le cas de moteurs série à courant continu en particulier, la vitesse de descente de la charge peut atteindre une valeur dangereuse par suite de l’inattention du conducteur. C’est pourquoi il est recommandable, -surtout pour les appareils de levage de forte capacité, de prévoir des dispositifs de sécurité rendant l'emballement du moteur impossible.
- On peut employer, dans ce but, des limiteurs de vitesse à force centrifuge, du type représenté par la figure 18. Le mode d’action de ces derniers appareils
- Fig*. 18.
- est le suivant : lorsque la vitesse dépasse une valeur déterminée, ils ouvrent un contact, disposé dans le circuit d’un relais par le contact principal duquel passe le courant du moteur; le circuit du moteur est ainsi coupé et ne peut être fermé à nouveau que
- Fig. 19.
- lorsque le contrôleur a été ramené à la position zéro.
- Dans un autre type d’appareil, représenté par la figure 19, l’action de la force centrifuge est remplacée par celle d’une bobine montée en dérivation aux bornes de l’induit du moteur et dont l’armature
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- coupe le circuit du relais principal et, par suite, -celui du moteur, dès que la force électromotrice de ce dernier dépasse une valeur déterminée.
- Limiteurs dy intensité. — Nous avons déjà parlé de l’emploi des disjoncteurs à maxima sur les appareils de levage (*).
- Or, l’emploi de relais intercalés dans le circuit du moteur permet de faire également agir ceux-ci comme disjoncteurs à maxima, en leur adjoignant un petit interrupteur électromagnétique, du type re-
- Fig. 20.
- présenté par la figure 20, lequel coupc le circuit d’excitation du relais et, par suite, celui du moteur, dès que l’intensité du courant dans le circuit de celui-ci dépasse une valeur déterminée. Le circuit d’excitation du relais principal ne peut alors être refermé que lorsque la manivelle du contrôleur a été préalablement ramenée à zéro.
- Cette disposition présente l’avantage de permettre, en outre, au relais principal, de fonctionner aussi comme disjoncteur à minima, au cas où le courant du réseau vient à être coupé; en effet, dès que le courant a été interrompu, on ne peut plus refermer le circuit d’excitation du relais avant d’avoir ramené le contrôleur au zéro. Le relais fonctionne donebien, dans ce demie/ cas, comme un disjoncteur à minima.
- Tous ces appareils de sécurité (limiteurs de course, de vitesse ou d’intensité) exigent l’emploi de contrôleurs spéciaux.
- Il est nécessaire, en effet, dans le cas de l’emploi d'un limiteur de course, de pouvoir faire repartir le moteur en sens inverse, et cela bien que le limiteur de course reste encore soumis à l’action de la pièce mécanique qui le commande; si l’on se reporte aux figures i2 et i3, on voit que cettedernièrc actionne cesse, en effet, que lorsqu’il a été parcouru une certaine course en sens inverse, nécessaire pour dégager le limiteur et permettre au ressort de celui-ci de la ramener à sa position normale.
- D'autre part, nous avons vu plus haut que, dans le cas de l’emploi de limiteurs de vitesse ou d’intensité, il y avait lieu de prévoir des contrôleurs spéciaux,
- pourvus d’un contact permettant de refermer le circuit d’excitation du relais, mais cela seulement après avoir ramené le contrôleur au zéro.
- Il y a donc lieu, chaque fois que l'on veut munir un appareil de levage déjà en service d’un dispositif de sécurité, de remplacer le contrôleur correspondant par un contrôleur spécial, muni des contacts nécessaires pour assurer le fonctionnement de ce dispositif.
- (/I suivre.)
- J.-L. M.
- ÉTUDES ÉCONOMIQUES
- Pendant que se discute à la commission spéciale du Sénat le nouveau projet d’impôt sur le revenu qui doit réaliser au point de vue du contribuable une meilleure répartition des charges fiscales et au point de vue du fisc une assurance de plus fortes recettes, l’ancien système qui continue à nous régir sans trop nous épouvanter prouve sa valeur positive et son élasticité merveilleuses.
- L’année dernière fut hélas! exceptionnelle au point de vue des rendements des impôts parce que la F rance dut importer pour vivre ; tout le monde s’en ressentit. L’année 1912 paraît moins productive, mais bien plus intéressante parce que les recettes en plus-value sur les évaluations budgétaires intéressent des chapitres qui prouvent l’activité commerciale, industrielle et financière du pays. Ainsi les augmentations par rapport au dernier exercice portent sur l’enregistrement, le timbre, les opérations de bourse, les contributions indirectes et les postes; par rapport aux évaluations budgétaires basées sur l’exercice 1910, elle portent en plus sur les douanes. La moins-value sur ce chapitre par rapporta 1911 est pourtant de 23 5oo 000 francs ! Ainsi malgré ce déficit énorme d’une recette qu’il faut qualifier d’accidentelle, le rendement de l’ensemble de nos impôts indirects et monopoles est en augmentation, depuis 4 mois, de près de 90 millions sur les évaluations budgétaires ! N’est-ce pas le meilleur éloge de notre système d’impôts qui bénéficie des progrès et de l’essor industriel de la France.
- Certains veulent y aider davantage en créant au profit du petit et du moyen commerce, de la petite et de la moyenne industrie une organisation bancaire qui leur assure le crédit à long terme. Le projet de la sous-commission chargée de cette éludé a
- (*) Voir Lumière Electrique4 novembre 1911.
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- LA LÜMiÈKE ÉLECTRIQUE T. XVIII (2*Série). — N 24.
- paru dans la Lumière Electtrique du 23 mars 1912 : le ministre des Finances paraît l’avoir fait sien en prenant il y a quelques jours l’engagement •de le déposer sur le bureau de la Chambre avant la clôture de la session. On ne peut donc préjuger de ses dispositions finales qui subiront probablement quelques retouches : mais tel qu’il est, organisera-t-il la confiance, le seul élément du crédit, confiance qui repose sur la situation générale du pays, sur la valeur des dirigeants d’une affaire, sur la valeur intrinsèque de cette affaire? Nous le souhaitons sans y croire.
- Nous voyons avec plus de satisfaction le réveil inopiné des banques de province qui, groupées sous la raison « Société Centrale des Banques de province » bientôt au capital de 100 millions de francs, reprendront auprès du commerce et de l’industrie locaux l’influence et le rôle de soutien qu’elles avaient .autrefois. Nos grands établissements de crédit se contenteront des émissions d’Etats, de villes et des très importantes sociétés qui peuvent leur abandonner une part des capitaux souscrits.
- Les résultats obtenus en 1911 par la Compagnie .Française de3 Procédés Thomson-Houston lui ont permis de porter le dividendejde 3ofrancsà 3i fr. 25. D’aucuns avaient espéré mieux parce qu’ils avaient •envisagé que les travaux en cours d’exécution comme les promesses de travaux à venir procureraient de suite à la Compagnie des bénéfices de beaucoup supérieurs à ceux des exercices précédents. Ceux-là ne se doutent pas des difficultés que rencontrent les constructeurs électriciens dans leur industrie; ils s’imaginent que dès l’instant où le carnet de commandes est plein, les profits sont assurés d’eux-.mêmes. Or, que constatons-nous pour la Thomson-Houston : pour un capital nominal de 88 /t3o 000 fr., dont 28 43o 000 francs d’obligations, les bénéfices bruts industriels s’élèvent à 6 875292 francs, soit à
- 7*77 % du capital; certains amortissements ou provisions ont été opérés avant inventaire et c’est ce chiffre qui devient comme le résultat industriellement brutde l’exercice ; mais n’omettons pas de remarquer que nous n’avons pas tenu compte des obligations amorties. La déduction des frais généraux, celle des amortissements sur le mobilier, les frais d’études de brevets, les constructions, le matériel et l’outillage réduisent le chiffre des bénéfices nets à 3 836 025 fr., soit à 6,3q % du capital engagé. La réserve statutaire ayant atteint 6 millions, les actionnaires se sont répartis 3 760000 francs sur la base d’un intérêt et di-
- vidende de 6,26 % , le conseil a touché 83 602 francs, et le solde, joint au report de l’exercice précédent, a permis de reportera nouveau. 216 227 francs.
- Ces résultats sont-ils en rapport avec l’effort donné, et dont le rapport du Conseil fait un large exposé qui révèle une activité de tous les instants. Cinq usines maintenant contribuent à la production des spécialités de la Compagnie : la plus récente est celle des lampes Mazda à filament de tungstène étiré qui ont conquis suffisamment le marché pour que le Conseil se préoccupe déjà d’augmenter la production. Des quatre autres usines : Vaugirard, Neuilly-sur-Marne, Lesquin, seule celle de Vaugirard réservée aux appareils de télégraphie, téléphonie et signaux de chemins de fer n’a pas été alimentée normalement. Les trois autres surchargées de commandes sont en cours d’agrandissement : déjà une somme de 1 3oo 000 fr. a été consacrée à l’extension des ateliers de Lesquin et de Neuilly. Et cependant 6000 machines d’une puissance totale de a5o 000 chevaux sont sorties de ces trois usines au cours de 1911 ; mais la clientèle, malgré et en dépit de son imprévoyance, devient de plus en plus exigeante quant aux délais de livraison et quant aux prix; d’où la nécessité de nouvelles immobilisations qui permettront de construire plus vite et à meilleur compte, l’augmentation de la production compensant l’abaissement des. prix de vente qui résulte d’une concurrence de plus en plus rude.
- Ici, il y aurait lieu de se demander si cette concurrence ne trouve pas dans le défaut d’entente de tous les constructeurs un élément de plus au profit de la clientèle. Déjà, nous avons montré combien plus sages les fabricants d’appareillage électrique qui, rassemblés sous le nom de l’Union Commerciale de l’Electricité, ont pratiqué et maintenu une hausse sur leur prix; de même les fabricants de câbles, comme d’ailleurs tous les producteurs de matières premières. Seuls, les constructeurs de matériel électrique attendent de l’échec d’un ou de plusieurs concurrents l’occasion qui éclaircira leur horizon! Jusque là c’est la vox, clamans in deserto.
- L’énumération des très importantes commandes reçues par la Compagnie Thomson-Houston au cours de l’exercice est un véritable palmarès qui donne l’idée de ses moyens de production et de ses progrès continus dans la construction et l’installation de toutes espèces de matériel électrique. Retenons simplement, sans compter les nombreux groupes turbo-alternateurs en dessous de 6000 kilowatts destinés à l’Energie Electrique du Sud-Ouest, àla Société du Gaz de Rome, à la Société des Engrais
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- complets, à l’Usine du Teil, à la Compagnie Centrale d’Energie Elèctrique pour Alger, Rouen et Châteauroux, les machines d’extraction des fosses i5 et i5 bis des mines de Lens, des treuils, des locomotives de mines, des moteurs de laminoirs, et l’application des moteurs spéciaux pour l’imprimerie et l’industrie textile. En plus de cela, il y a l’installation de plusieurs stations centrales, l’équipement de voitures de tramways, la Compagnie Générale des Omnibus occupant plus particulièrement Le rapport signale également que parmi les nouveaux types d’appareils la Compagnie a développé surtout les transformateurs des appareils économiseurs de pertes à vide et une dynamo avec système de réglage pour l’éclairage des véhicules automobiles; une licence exclusive du brevet relatif à ce système a été concédée aune Société constituée par MM. Renault frères pour son application aux tramways, automobiles, canots, et aéroplanes, la Thomson se réservant les chemins de fer.
- Le portefeuille a subi, comme chaque .année, des variations provenant des achats ou souscriptions de nouveaux titres, des ventes ou remboursements, et des versements opérés sur titres antérieurement acquis. Il figure au bilan pour 50 292604,77 francs; les participations, y compris la dette de la Compagnie Générale Parisienne de Tramways, s’élèvent à 12296867 francs. Un aperçu sommaire des principales Compagnies françaises ou étrangères dont les titres constituent ce portefeuille permet de constater que toutes ou presque toutes sont en progrès sensible et distribuent un dividende qui atteint 6 % et parfois 10 % . La Compagnie Centrale d’Energie Electrique, l’une des dernières constituées sous les auspices de la Société Centrale pour l’Industrie Electrique, a pu, dès son premier exercice, répartir 4 % sur le montant libéré de ses actions, l’activité de la société sur ce point.
- Le chapitre travaux en cours s’élève à 12 767 638 fr. A cet égard, le président du conseil a fait ressortir que l’année 1910 avait légué à 1911 pour i5 millions de francs de commandes, que 1911 avait bénéficié de 3i millions de francs de commandes; mais que, dans ce total de 46 millions de travaux, il faut comprendre des entreprises qui dureront plusieurs années et que
- par suite une partie seulement en avait été facturée en 1911, 27 millions restant encore inscrits au janvier 1912. Depuis le icr janvier au i5 mai 1912 sont venus s’ajouter i5 5ooooo francs de nouveaux ordres, donnant un total de 42 5oo 000 francs depuis le début de l’année qui marquait un progrès très sensible sur les affaires de la Compagnie.
- Lebilan, résumé au 3i décembre 1911, se présente de la façon suivante :
- ACTIF
- Apports..................................... 1
- Frais de constitution..................... 1
- Mobilier.................................... 1
- Modèles, dessins, brevets...... 1
- Immobilisations : terrains et
- constructions................ 7 099 801,42.
- Matériel, Outillage................ 8 009 83o,36
- Réalisable........................ 35 637 559,22.
- Disponible........................ i3 615 630,69
- Portefeuille, participations... 67 58g 222,47
- Divers ............................ 1 044 4ï4,74
- Total.............. i32 996 482,90
- PASSIF
- Capital........................... 60 000 000 »•
- Obligations....................... 28 43o 000
- Réserves et amortissements.... 3i 320 000 »
- Créditeurs divers . ........... . 9 127 174,72
- Comptes d’ordre................ 69 458,'04
- Profits cl perles.................. 4 049 83o,i4
- Total. ............ i3a 996 452,9a
- PROFITS ET PERTES
- Revenus du portefeuille........ 2 o3i 664,8a
- Bénéfices sur matériel, entreprises, etc,....................... 4 843 627,30
- Total.............. 6 8y5 292,10
- Frais généraux..................... 2 594 047,65'
- Amortissements divers.......... 445 219,22
- Solde à répartir................... 3 836 025,2$
- Total.............. 6 875 292,10
- La répartition du solde a été faite comme nous; l’avons dit au début. On remarquera, en terminant,, que le montant total de toutes les réserves est supérieur à la moitié du capital actions et que les constructions et bâtiments des usines ainsi que le-matériel et l’outillage portés à l’actif pour un total de* 11 871917 fr. 91 sont balancés au passif par les-amortissements afférents.
- D. F,
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- 350
- LA LUMIÈRE ELECTRIQUE T. XVIII (2e Série). — N° 24.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- TRACTION
- Tarn. — Les Conseils généraux du Tarn et de la Haute-Garonne ont, comme nous l’avons annoncé dans notre numéro du 4 niai) pris en considération les propositions présentées par MM. A. Giros et Louclieur relatives à la construction et à l’exploitation d’un réseau à vapeur de 55 kilomètres dans la région, et d’un réseau électriqne de 100 kilomètres environ, comprenant les deux lignes de Castres à Toulouse et de Castres à Revel.
- Les caractéristiques techniques du projet de réseau électrique sont les suivantes :
- Traction électrique à courant monophasé haute tension (io ooo volts).
- Rails de 3o kilogrammes au mètre courant. Ligne de contact à suspension caténaire montée sur poteaux en ciment armé ;
- Voitures à voyageurs à boggies ;
- Automotrices actionnées par quatre moteurs de 60 chevaux ;
- Voie clôturée, passages à niveau gardés, rampe maxima 3o millimètres par mètre;
- Cette voie, construite dans des conditions exceptionnelles de solidité, permettra d’atteindre une vitesse commerciale de 38 kilomètres à l’heure;
- La distance qui sépare par cette ligne directe Castres (28 000 habitants) de Toulouse, étant de kilomètres, le trajet se fera en moins de deux heures, tandis qu’acluellemenl les voyageurs, obligés de passer par Castelnaudary ou Saint-Sulpice, font un parcours de 1 10 kilomètres par des trains qui, à l’exception d’un seul, font le trajet en plus de deux heures et demie. .
- Orne. — Avis favorable est donné par le conseil municipal d’Alençon à l’avant-projet de tramway de Villaines le-Juhel au Moulin-du-Désert.
- Pyrénées-Orientales. —- Le Conseil général a décidé d’accorder à toute personne ou société l’autorisation d’entreprendre à ses frais les études du 2e réseau de chemins de fer d’intérêt local comprenant quatre lignes et facultativement toute autre ligne qu’il paraîtrait au demandeur intéressant d’étudier.
- Les études, devis et projet financier devront être remis au plus tard lin février igi3.
- Rhône. — La municipalité de Lyon fait procéder à l’étude cl’un projet d’établissement d un nouveau réseau de tramways, réseau devant compléter en quelque sorte
- les lignes actuelles de l’O.-T.-L, et mieux desservir certaines parties de la banlieue.
- Espagne. — Le gouvernement espagnol vient d’accorder l’autorisation de capter les eaux des, rivières Carol et Sègre pour la production de la force motrice nécessaire à la ligne électrique de Lérida à Puigcerda,
- ÉCLAIRAGE
- Charente-Inférieure. .— Une enquête est ouverte à Saint-André-de-Lidon sur le projet concernant l’éclairage électriqne dans cette commune.
- Haute-Loire. — La municipalité de Pradelles a l’intention d’éclairer la ville à l’électricité. Les offres de concession sont reçues dès maintenant par le maire.
- Hautes-Pyrénées. — La municipalité de Campan est saisie d’une demande d’installation de la lumière électrique aux lieux dits Sainte-Marie et laSeube. Le courant serait fourni par l’usine de M. Fieuzet.
- Haute-Vienne. — Une enquête est ouverte à Magnac-Bourg concernant le projet d’installation de l’éclairage et de la distribution d’énergie électrique soumis par MM. de la Baside et Céléricr,
- Loire, — Le conseil général a adopté les conclusions du rapport de M. Pélrus Faure concernant l’éclairage de l’hôtel de la préfecture.
- Manche. — Une usine électrique est sur le point d’être élevée à Saint-Lô.
- Meurthe-et-Moselle. — On construit actuellement une usine électrique entre Gionville et Baccarat qui sera destinée à renforcer le courant électrique de la vallée de la Meurthe.
- Nord. — Une enquête a été ouverte à Neuville-Ferrain sur le projet d’installation de la force électrique dans la commune.
- Seine-et-Oise. — Le conseil municipal du Vésinet a agréé comme nouveau concessionnaire l'Union des Gaz en remplacement de MM. Schillz et Levril.
- Vaucluse. — La municipalité de l’Isle-sur-Sorgue est saisie d’un projet de concession d’éclairage électrique.
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- 45 Juin 1912. LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 351
- DIVERS
- Paris. — La Chambre Syndicale des Industries Electriques, ayant fait établir par ses différentes sections professionnelles des rapports relatifs à l’influence de l'élévation des prix des matières premières et des frais sur le prix de revient des appareils ressortissant à ses industries, en donne le résultat, qui est une augmentation de :
- io % sur les prix des dynamos, transformateurs, moteurs, appareils de levage mus électriquement, etc.
- 5 % sur l’appareillage électrique, les lampes électriques, la lustrerie, etc.
- i5 % sur les câbles et fils, et les accessoires de canalisation..
- io % sur les appareils téléphoniques, télégraphiques et de précision.
- Nord, — La Chambre de commerce de Dunkerque est autorisée à contracter un emprunt de i 020 000 francs en vue de compléter l’outilage qu’elle administre au port de cette ville par l’acquisition et l’installation de 16 grues et 3 cabestans électriques..
- Seine-Inférieure. — La Chambre de commerce du Havreestautorisëeàcontraelerun envprunt.de 1 53oooofr. en vue de subvenir aux dépenses d’établissement d’un hangar et de r5 grues électriques sur le quai de Pondichéry et de deux grues électriques sur le quai Renaud, au port du Havre, à titre d’exension de l’outillage public qu’elle administre dans ce port.
- Espagne. — Le Moniteur officiel du Commerce annonce que par suite de la situation satisfaisante du commerce en Espagne et notamment en Catalogne certains articles d’importation trouvent actuellement de très bons débouchés. Ou peut citer notamment les dynamos, moteurs à benzine et électriques et en général tout le matériel électrique. Pour les grosses fournitures, on accorde des délais de paiement qui vont jusqu’à cinq ans.
- SOCIÉTÉS
- Energie Electrique du Nord de la France..— Les recettes du mois d’avril ont atteint 209 852 francs contre 170 355 en avril 1911. Les recettes des quatre premiers mois de 1912 s’élèvent à 897 5y6 francs en augmentation de plus de 25 % sur celles de 191c.
- Energie Electrique du Littoral Méditerranéen.
- Ventes du Ier janvier 1912 au 3o avril
- 1912......................... Fr. 2 471 963 fr.
- Ventes du ier janvier 1911 au 3o avril
- 1911...........................Fr. 2 a36 966
- Différence en faveur de 1912.....Fr. 234 997
- CONSTITUTIONS
- Ritter et Smith (Lampes à arc). — Capital : 42 5oo francs. — Siège social : 35, rue de Bagnolet, Paris.
- Compagnie Electrique de Saint-Nectaire. — Durée : 99 ans. — Capital: 900 000 francs. — Siège social : 63, rue de Turbigo, Paris.
- CONVOCATIONS
- Le Triphasé. — Le 21 juin, 53, rue des Dames, Paris.
- Compagnie des Tramways électriques de Bordeaux. — Le 25 juin, 19, rue Loui’s-Ie-Grand, Paris.
- Compagnie des Tramways électriques de Montpellier. — Le 25 juin, 19, rue Louis-le-Grand, Paris.
- Compagnie Centrale des Tramways Electriques. — Le a5 juin, 19, rue Louis-le-Grand, Paris.
- Société d’Électricité de Caen. — Le 25 juin, Caen.
- Compagnie Électrique des Tramways de la rive gauche de Paris. — Le 22 juin, 8, rue d’Athènes, Paris.
- Compagnie des Tramways Electriques de i'Ariège. — Le 23 juin, Hôtel de Ville de Saint-Girons (Ariège).
- Société des Ateliers Electriques de Saint-Ouen. — Le 27 juin, 47, boulevard Haussmann, Paris.
- Société d'Ec/airage Electrique de Saumur. — Le 2,5 juin, 68, rue de Rome, Paris;
- Compagnie Française pour l’Exploitation des Procédés Thomson-Houston . Comparaison des recettes de6 exploitations du ier janvier au 3i mai 1911-1912.
- DÉSIGNATION RECETTES DU .MOIS DE MAI RECETTES UU Ie' JANVIER AU 3t MAI (5e MOIS)
- DES RÉSEAUX igil 1912 augmentation en 1912 I9-II 1912 augment en 19 toi a'i e Ttion [2 %
- Compagnie générale Parisienne de tramways. 890.5,53,75 35i 828,1.5 941 718,40 5i 164,65 4 022 i38,8o 4 3qi 960,95 369827,15 9.19
- Compagnie des chemins de fer Nogcntais.. ... Compagnie française des tramways clec- 394648,05 42 819,90 1 518 5i4,95 1 683 235,i5 164720,20 10 ,.84
- triques et omnibus de Bordeaux 498 537,10 516946,20 18 409,10 35 642 2 281 807,70 2 452 838,4o 171o3o,7o 7,49
- Compagnie des tramways de Nice et du Littoral. 3o5 17.1,85. 340 8œ2,S5 306602,75 2 147 587,06 2 223 567,78' 75980,72 3,53
- Compagnie des tramways de Rouen Société des tramways d’Amiens 283i43,o5 53 459,70 I 223 569,60 1 3i5 260,00 91690,45 7 >49
- 69 106,90 71640,50 2 533 ,60 33o TSo, 1 5 2.36 862,55 338 943,05 8 8i3,6o 2 ,66
- Société Versaillaise detramways électriques. 54795,75 6o3i3,85 5 5iS,10 257 îCg.So 20306,95 8,57
- Société des tramways algériens 119011,30 134202,10 i5 190,80 585 646,70 656 734,m 71087,40 12,13
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XVIII (2- Série). — M’ 24.
- ADJUDICATIONS
- FRANCE
- r
- Le 17 juin, à l'Administration des Chemins dé fer de l’Etal, 4'A. rue de Chàteaudun, Paris, achat dé fils et câbles électriques (2 lois).
- Les offres devront parvenir 42, rue de Châteaudun, à Paris, le lundi 17 juin 1912, au plus tard, avant 9 heures du matin.
- Les Chemins de fer de l’État, 44) rue de Rome, à Paris, se proposent de faire l’acquisition de :
- i° 70 locomotives à simple expansion et à surchauffe, à 2 cylindres, type « Consolidation » ;
- 20 3o locomotives-tenders de manœuvre, à simple expansion, à 2 cylindres et 4 essieux accouplés ;
- 3° 70 tenders de 18 mètres cubes de capacité, montés sur 2 bogies..
- S’adresser, pour tous renseignements au service du matériel et delà traction, 44? rue de Rome. Les constructeurs français qui désireraient prendre part à cette fourniture devront adresser leurs propositions, pour le ier juillet prochain avant midi, à M. le chef du service du matériel et de la traction.
- Le 2 juillet, au sous-secrétariat d’Etat des Postes et Télégraphes, rue de Grenelle, io3, Paris, fourniture de tableaux commutateurs téléphoniques extensibles (modèle 1911 ), 3 lots.
- Les demandes d’admission à cette adjudication devront être parvenues au sous-secrétariat d’État des Postes et des Télégraphes, le 20 juin 1912 au plus tard. Cahier des charges, rue de Grenelle, io3 (direction de l’exploitation téléphonique, 3e bureau).
- Le 3 juillet, à l’Hôtel des Invalides, à Paris, fourniture de i5o postes microtéléphoniques de campagne avec sonnerie, modèle 1909 (sans microphone) pour l’établissement central du matériel de la télégraphie.
- Les pièces nécessaires pour être admis à concourir devront être fournies au plus tard le 21 juin.
- Renseignements à l’établissement, boulevard de La Tour-Maubourg, n° 5i bis, à Paris.
- Le 2 juillet, à la sous-intendance militaire, à Briançon, installation d’un éclairage et d’un transport de force électrique il la nouvelle manutention militaire de Briançon.
- Visa avant le 21 juin, à 5 heures, au sous-intendant militaire du premier service à Briançon.
- Renseignements dans les sous-intendances (ior ser-
- vice) de Lyon, Lille, Nancy, Marseille, Grenoble, Toulouse, Saint-Etienne.
- Le 6 juillet, à la préfecture de Cahors (Lot), installation de l’éclairage électrique dans la salle des séances du Conseil général, dans les bureaux et dans les appartements. Montant, 4 >00 francs. Caut. 200. Frais, 200. — Visa par M. Toulouse, architecte d’arrondissement à Cahors. — Renseignements à la préfecture.
- BULGARIE
- Le i3 juin, à l’administration des finances du district, à Sofia, fourniture de 4^o wagons divers à marchandises et 2 fourgons à bagages à 4 essieux pour les chemins de fer de l’Etat bulgare, 1 800 000 francs. Cahier des charges (texte allemand) à consulter au Musée commercial, à Bruxelles.
- ESPAGNE
- Le 2 juillet 1912, simultanément, à la direction générale de l’Administration municipale, à Madrid, et à l’hôtel de ville, à Oviedo, adjudication de l’installation et de la concession, pendant une durée de dix années, de l’éclairage électrique dans cette dernière ville.
- Cautionnement provisoire : 1 750 pesetas.
- Cautionnement définitif : 3 5oo pesetas.
- On peut se procurer le cahier des charges relatif à celte adjudication à l’hôtel de ville d’Oviedo et à l’Office national du Commerce extérieur, 3, rue Feydeau, Paris.
- Le 27 juillet 1912, au ministère des Travaux publics, à Madrid, adjudication de la construction du chemin de fer stratégique de San-Fernando à Malaga et de la fourniture du matériel nécessaire à cette entreprise.
- Le matériel mobile comprend : 23 locomotives et 374 wagons de différentes catégories. Devis : 48 027 53o pesetas. Cautionnement: 2 401 371 pesetas.
- On peut se procurer le cahier des charges relatif à cette adjudication au ministère précité et à l’Office national du Commerce extérieur, 3, rue Feydeau, Paris.
- SUÈDE
- Le 20 juin, aux chemins de fer de l'État suédois, à Stockholm, fourniture de 147 200 crayons en charbon pour lampes à arc et 35 000 lampes à incandescence.
- URUGUAY
- Le i3 juillet, au ministère des Travaux publics, à Montevideo, fourniture de 24 transporteurs électriques pour le port.
- TARIS. — IMPRIMERIE 1EVÉ, 17, RUK CAHETTE.
- Le Gérant : J.-B. Noüet.
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- rnnta*«iMflêfll« année. SAMEDI 22 JUIN 1913. tome XVIÜ (à* série). — N* 26,
- La
- Lumière Électrique
- Précédemment
- L’Éclairage Électrique
- BEVUE HEBDOMADAIRE DES APPLICATIONS DE L’ÉLECTRICITE
- La reproduction des articles de La Lumière Électrique est interdite.
- SOMMAIRE
- EDIJ'ORÏAL, p. 353. 1—Marius Latour. — La génération industrielle des courants à haute fréquence, p. 355. — A. Berthier. — L’électricité et l’automobilisme, p. 35g.
- Extraits des publications périodiques. — Etude, construction et essais de machines. Les grosses dynamos.à courant continu pour l’industrie électrochirnique, H. Dasciiler, p. 364. — Usines génératrices. Utilisation de là vapeur d’échappement dans les installations d’éclairage et de force combinées avec celles de chauifage, M. Arbeiter, p. 366. — Variétés. Ecole Supérieure d’Ëlectricité, p. 371. —Les nouvelles usines de la Compagnie Parisienne de Distribution d’Ëlectricité, p. 374.. — Chronique industrielle et financière. — Notes industrielles. Emploi des moteurs triphasés à collecteur pour la ventilation dans les mines de houille, p. 375. — Etudes économiques, p. 38i. — Renseignements commerciaux, p. 383. — Adjudications, p. 384-
- ÉDITORIAL
- M. Marins Latour apporte aujourd’hui à l’étude de la génération industrielle des courants de haute fréquence une contribution qui ne peut manquer d’être très remarquée.
- C’est une discussion critique de certains dispositifs proposés.
- On connaît celui qui consiste à disposer en quelque sorte en cascade un certain nombre de machines, de même polarité et montées sur le même arbre : les courants issus de la première machine alimentent la seconde et ainsi de suite. On sait que dans ces conditions la fréquence se trouve, à la sortie de la dernière machine, multipliée par le nombre de ces machines.
- Après avoir étudié le rendement électrique d’un tel sj'Stème, l’auteur examine la solu-
- tion plus hardie qui consisLe à superposer les 11 machines considérées en une seule, les courants engendrés dans le rotor étant renvoyés dans le stator, et il démontre que cette superposition est illusoire au point de vue du rendement et de la puissance spécifique du système.
- En effet, ditM. Marius Latour, la machine unique totalisera les pertes dans le fer des n machines ([d’elle remplace, et il en sera de même des pertes dans le cuivre. Si alors on veut ramener réchauffement à la même valeur dans les deux cas, on est conduit à donner à la machine unique une longueur égale à celle des n machines réunies.
- Le dispositif des machines séparées-peut d’autre part se réaliser avec des inducteurs
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- LA LUMIÈRE
- et des induits monophasés, dans des conditions que l'auteur étudiera plus complètement dans une prochaine étude.
- La pénétrante critique deM. Marius Latour, qui vient d’exercer ses éminentes facultés d’analyste avec un succès si remarquable dans un tout autre domaine — celui de la psychologie — sera lue sans nul doute avec un très vif intérêt par tous les électriciens.
- Plusieurs longues et importantes séries d’articles ont paru il y a quelques années dans cette Revue sous la signature notamment de M. Ch. Jacquin, et de M. R. de Valbreuze, au sujet de l’éclairage électrique des trains.
- Sans trop revenir sur les systèmes déjà décrits M. A. Berthier a réuni une utile compilation de tous les systèmes d'éclairage des véhicules automoteurs en général.
- Cet article comporte donc une suite de descriptions dont quelques-unes concernent des systèmes très modernes et en plein développement actuel.
- Le cas le plus général est celui dans lequel la génératrice d’éclairage est actionnée directement par le moteur. Cette génératrice peut d'ailleurs être une magnéto (systèmes Becker, Dayton, Ducellier) ou une véritable dynamo : les systèmes correspondants à ce deuxième cas seront examinés dans un prochain article.
- M. Daschler a étudié les conditions d’établissement des grandes machines électriques 1
- ÉLECTRIQUE T. XVIH (2* Sérié), — N» 25.
- pour l’électrochimie, qui doivent satisfaire à des desiderata spéciaux.
- Les machines qu’utilise l’industrie électrochimique doivent fonctionner à la fois à très grande vitesse et à grand débit. Il résulte de la deuxième condition que le nombre de pôles doit être élevé ainsi que celui des lames du collecteur. D’où un collecteur très encombrant et les exigences spéciales qui en résultent.
- M. Arbeiter donne des indications expérimentales sur Xutilisation de la chaleur dans les centrales.
- Le rapport de Ch. d’Almeïda, que nous avons eu la bonne fortune de publier récemment, a été, comme on le sait, lu à l’ouverture de la nouvelle section de radio-télé -graphie de l’Ecole supérieure d'électricité.
- Nous avons annoncé en son temps la création de cette section spéciale, dont les cours ont pris fin récemment.
- Nous faisons aujourd’hui quelques citations de nature à faire ressortir le caractère de ce nouvel enseignement, que M. Paul Janet a présenté en termes très heureux à ses nombreux élèves, et qui a d’ailleurs rencontré l’éclatant succès que l’on sait.
- Enfin on trouvera dans nos notes industrielles des indications pratiques sur la ventilation dans les mines par l’emploi des 1 moteurs triphasés à collecteur.
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- Ü ' LA LÜMIEiRË ËLËCTRIQÜË __.--*3Sg
- LA GÉNÉRATION INDUSTRIELLE DES COURANTS A HAUTE FRÉQUENCE
- Depuis plusieurs années déjà on envisage en télégraphie sans fil l’emploi de longueurs d’onde de plusieurs kilomètres. Ces longueurs d’onde correspondent sur l’antenne à des courants pouvant s’abaisser à une fréquence de 3o ooo ou 4o ooo périodes seulement (*).
- Etant donnés les avantages de la syntonie réalisée avec les ondes entretenues, on peut se demander s’il n’y aurait pas lieu de chercher à établir un système de machine dynamo-électrique capable de donner directement des courants d’une fréquence de l’ordre que nous venons d’indiquer.
- Cette situation intéressait déjà le commandant Ferrié en 1904, lorsqu’il nous posa le problème de la génération industrielle des courants de haute fréquence.
- L’idée qui nous vint aussitôt à l’esprit fut celle d’une combinaison que nous exposons plus loin. Au moment où nous allions nous intéresser à son exploitation, on nous signala l’existence de certaines antériorités et nous ne donnâmes pas de suite à nos recherches.
- Depuis, le brevet allemand n° 208 260 de M'. Goldschmidt et les essais publiés par M. Goldschmidt dans 1 ' Elektrotechnische Zeitschrift ont reporté l’attention sur des dispositions que nous avions en vue.
- Nous nous proposons de les exposer et de faire une critique précise des perfectionnements que l’on peut y apporter.
- Soient(fig. 1). à titre d’exemple, 4 machines A, — Bt, A, — B.7, A3 — B3, A4 — B4, de même polarité, montées sur le même arbre. Leurs parties fixes et mobiles portent des enroulements que nous supposerons d'abord diphasés.
- (*) D’après M. Bethenod on pourrait descendre avantageusement pour la télégraphie transatlantique à une fréquence de it> ooo.
- La machine At — B( étant excitée par du courant continu, en A(, sur une de ses phases, donne des courants diphasés de fréquence / dans Bp Les courants obtenus, de fréquence f
- [a] [Aj[jy [A*]
- Fig. 1.
- servent à alimenter en A, la machine A, — B„ de telle façon que le champ tournant ainsi produit se déplace en sens inverse du sens de rotation de l’arbre : les courants obtenus dans B., sont alors des courants diphasés de fréquence 2 f. Les courants diphasés de fréquence 2 /’servenL à alimenter en A.t la machine A3— B3, toujours de telle façon que le champ tournant ainsi développé tourne en sens inverse de la rotation de l’arbre : les courants obtenus dans B3 sont alors des courants de fréquence 3 f. Les' courants de fréquence 3 f servent enfin à alimenter en A4 la machine A4 — B4 de telle façon que les courants engendrés dans B4 soient des courants de fréquence 4 f-
- Il est loisible de supprimer toute communication avec bagues entre les circuits successifs en faisant jouer alternativement aux parties fixes et mobiles le rôle d’inducteur et d’induit. B4 communique avec B2, A2 avec A3, B3 avec B4;la plus haute fréquence recueillie se développe en A4. _
- Il est évident que l’on pourra lever la self-induction apparente du système en disposant
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XVÎII (2‘ Série). — !K25i
- une capacité sur le dernier circuit qui est le circuit d’utilisation.
- Comme il est préférable de faire des machines à basse tension pour que l’isolement, tienne moins de place et comme, d’autre part, l’emploi économique des capacités exige des faibles courants et partant des hautes tensions, on peut, en réalité, relever la tension d’utilisation en A4 avec un transformateur.
- Le système étant exposé, on voit assez facilement ses conditions de fonctionnement. La machine Aj — B.j fonctionne uniquement comme générateur, la machine A2 — B2 fonctionne moitié comme générateur et moitié comme transformateur, la machine A3—B3 fonctionne au i/3 comme générateur et aux a/3 comme transformateur, la machine A4— B4 fonctionne au i/4 comme générateur et aux 3/4 comme transformateur.
- Malgré la disposition employée, il est clair que, pour obtenir la plus haute fréquence possible, il faudra faire en sorte que la périodicité initiale par machine soit déjà très élevée. On est alors conduit, avec le pas polaire le plus réduit possible, à la plus grande vitesse périphérique admissible. Dans ces conditions les pertes par ventilation et par frottement peuvent prendre une importance considérable ; on ne pourrait les réduire véritablement qu’en tournant sous'une réduction de pression atmosphérique.
- Mais pour étudier le rendement électrique du système nous ferons abstraction de ces pertes d’ordre mécanique. Nous désignerons par rla un pur rendement électrique en générateur qui serait commun à toutes les machines et par y;, un rendement électrique en transformateur qui leur serait également commun. Nous désignerons ensuite par W l’énergie délivrée dans les circuits d’utilisation.
- La
- portion d’énergie
- W
- 4
- fournie
- directe-
- ment par la rotation de la quatrième machine demahde sur l’arbre une puissance méca-
- nique
- W
- 4 rlg
- la portion d’énergie
- 3 W
- ----amenee
- 4
- par transformation avait aux bornes de la troisième machine une valeur
- 4 f)t
- . W -, ,
- De cette dermere energie, i/3,soit —, était
- 4 r,t
- fournie directement par la rotation et demandait sur l’arbre une puissance méca-W W
- nique -—: les 2/3, soit — étaient fournis
- 4 W zrlt
- par transformation et avaient pour valeur aux
- bornes de la deuxième machine :
- W
- De cette dernière énergie, la moitié, W
- soit était fournie directement par la rota-
- w
- tion et demandait une puissance méca-W
- nique -—— ; l’autre moitié était fournie par 4‘0t‘0u
- transformation et avait pour valeur aux bornes W
- de la première machine : —r .
- 4'0t
- .Cette dernière énergie demandait sur
- W
- l’arbre une puissance mécanique , 3 .
- 4"Ot 'Ou
- En faisant le rapport de l’énergie disponible W à la puissance mécanique prise sur l’arbre
- W
- W
- W
- 4*1,
- _i------ 4.
- 4ï),V
- W
- 40 s0t3'
- on trouve pour la valeur du rendement de l’ensemble :
- ^ ' + \+0\ +v‘
- Il va de soi que l’on pourrait mettre en cascade un nombre arbitraire p de machines (').
- L’expression du rendement en première approximation serait alors :
- „=. F0e0,“-' ____
- 1 4- Y)t -j- Y), 2 -j— ... K)/’—
- Si nous tablons pour rtg et rtt sur des valeurs numériques de l’ordre de 0,8, les va- (*)
- (*) Ceci peut se faire sans complication comme nous le montrerons ultérieurement.
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- 22 Juin 19l2." LA LUMIERE
- leurs successives pour le rendement électrique du système considéré seront :
- o,8 avec une seule machine,
- 0,71 avec 2 machines, o,5/» — 4 machines,
- 0,42 — 6 machines,
- o,3o — 8 machines, etc.
- De même, en supposant les machines immédiatement accolées l'une à l’autre, on tirera du même volume et du même encombrement une puissance :
- 0,8 avec une seule machine, o,ji avec 2 machines, o,54 — 4 machines,
- o/,2 — G machines,
- o,3o — 8 machines, etc.
- En accolant les machines l’une à l’autre,
- on peut négliger la place prise par les connexions latérales par suite de l’extrême exiguïté du pas polaire.
- Un perfectionnement apporté parM. Gold-schmidt consiste à superposer les machines successives de la figure 1 en une seule. Les courants de B» sont renvoyés sur A,. Dans le cas le plus favorable au point de vue du
- rendement, on utilise pour ces courants le circuit d’excitation même à courant continu disposé sur At. De même les nouveaux cou-
- ÉLECi"R1QUE 337
- rants induits dans B1 sont renvoyés dans A1 et ainsi de suite (voir la figure 2 qui se rapporte schématiquement à des courants triphasés).
- O11 sait comment, avec le principe de la résonance, il est possible de faire débiter des sources à fréquence différente sur le même circuit a (voir fig. .3) sans les mettre en court-circuit l’une sur l’autre.
- M. Leblanc a eu souvent l’occasion d’appliquer ce principe dans ses inventions.
- Nous allons démontrer maintenant que la superposition, la totalisation des machines
- AMM
- successives de la figure 1 en une seule est illusoire au point de vue du rendement et de la puissance spécifique du système. Or, ce sont là pourtant les deux points véritablement à considérer dans cet ordre de questions.
- Envisageons d’abord les pertes dans le 1er.
- Un champ ‘h, tournant par rapport au 1er à une vitesse quelconque w dans un sens arbitraire positif ou négatif, donne lieu à des pertès p. Ainsi des champs «ïq, tjq, <ïq,... tournant à des vitesses différentes en grandeur ou en signe donneraient lieu, considérés isolément, à des pertes p{) p2, />3,... Or, les pertes totales, lorsque tous les champs <Iq, <fq, «I>3, — coexisteront, seront/q + /q-j-/?3....
- Ceci se démontre pour les courants de Foucault et doit être admis pour les pertes par hystérésis.
- Par suite, la machine unique dans le cas de la figure 2 totalisera les pertes dans le fer des quatre machines de la figure x.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XVIII (2« Série).—M° 25,'
- Envisageons ensuite les pertes dans le cuivre.
- Un système de courants diphasés i correspondant à un champ tournant à une vitesse o) dans un sens arbitraire, positif ou négatif, donne lieu, dans des enroulements donnés, à certaines pertes par effet Joule w. Ainsi des syslèmesde courants 4, correspon-
- dant à des champs tournant à des vitesses différentes en grandeur ou en signe oq, w2, ü>3,.., donneront lieu à des pertes uq, wz, uq... Or les pertes totales par effet Joule, lorsque tous les systèmes de courant coexisteront, seront uq -)- uq + uq....
- Par suite, la machine unique, dans le cas de la figure 2, totalisera les pertes dans le cuivre des quatre machines de la figure 1.
- Ces remarques étant faites, nous voyons aussitôt que, pour ramener réchauffement à la même valeur dans les deux cas, nous serons précisément obligés de donner à l’unique machine de la figure 2 une longueur dans le sens de l’arbre égale à la longueur totale des quatre machines de la figure 1, étant bien entendu que nous avons désigné une fois pour toutes la plus grande vitesse périphérique admissible.
- Sur une largeur quatre fois plus grande, nous réduirons l’induction de moitié et pareillement la densité de courant de moitié.
- La puissance n’aura pas changé : l’induction moitié sous une largeur quadruple donne une tension double, mais la densité de cou-rant moitié donne un courant moitié.
- Les pertes n’auront pas changé davantage. En effet, l’induction moitié réduit les pertes par centimètre cube au quart, mais le volume est quadruple; la densité de courant moitié réduit les pertes au quart par centimètre de longueur des circuits, mais la longueur des circuits est quadruple. .
- Dans une machine à haute fréquence, le pas polaire est si petit que les connexions latérales représentent des longueurs de cuivre très faibles et le fait de ne les retrouver qu’une fois sur son parcours au lieu de quatre est sans importance. Les pertes qui seraient
- introduites dans le cas de la figure 2, pour la séparation des courants, conformément à la figure 3, sont autrement conséquentes.
- A ce détail près que les connexions latérales ont plus d’importance dans une machine à fréquence usuelle, il est intéressant d’observer que la critique que nous venons de faire de la superposition de plusieurs machines en une seule s’adresse, en quelque façon, à la disposition plusieurs fois proposée suivant laquelle on réalise, pour la conversion des courants à 5o périodes en courants à 2Ô périodes, une machine ayant deux enroulements rotoriques et' deux-enroulements statoriques combinés entre eux et de polarité simple et double. On cherche par cette voie à totaliser en une seule machine un groupe moteur générateur, mais cette machine unique prend bientôt toute l’importance du groupe moteur-générateur usuel.
- La disposition que nous avons présentée (fig. 1) peut se réaliser avec des inducteurs et des induits monophasés : il suffit à chaque mise en cascade de décomposer par la pensée le flux alternatif en deux flux tournants d’importance moitié, suivant le théorème de Fresnel, pour comprendre que nous aurons d’abord les courants successifs dont nous avons indiqué la fréquence, puis des courants parasites de fréquences inutilisées.
- Le rendement en monophasé sera notablement inférieur au rendement en diphasé, mais on voit aussitôt que la nécessité de partir initialement d’une fréquence élevée peut conduire assez vite à n’admettre qu’une encoche par pôle dans les machines considérées, et ceci implique des machines mo-phasées.
- Avec deux encoches par pôle, on peut bien avoir du diphasé, mais on doit alors doubler le nombre de machines en cascade pour retrouver la même fréquence finale. C’est une question de savoir si le plus grand nombre de machines affecterait davantage le rendement que l’emploi de machines monophasées : nous reviendrons plus tard sur cette importante questions
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- Quoi qu’il en soit, dès que nous avons affaire à des machines monophasées, c'est un théorème essentiel de M. Boucherot qui doit nous venir à l’esprit :
- « Dans un alternateur à courant alternatif simple et à pôles alternés, l’induit est le siège d’une force électromotrice et d’un courant représentés par une série infinie de termes impairs de la série de Fourier et les inducteurs le siège d’une force électromotrice et d’un courant représentés par une série infinie de termes pairs de la série de Fourier. » Ceci signifie que ce n’est qu’en première approximation que l’on peut dire qu’un alternateur à courant alternatif simple débite un courant de pure fréquence f, mais qu’il débite aussi, en toute généralité, des courants de fréquence 3 f, S et que son circuit inducteur est le siège de courants de fréquence o (excitation continue), a /j 4/,•••
- « Les coefficients des courants de fréquences successives vont naturellement en décroissant et décroissent très rapidement à cause de la self-induction des deux circuits qui réduit d’autant plus les valeurs des intensités que la fréquence est plus grande.
- « Mais il ne faudrait pas croire que ce soi t un fait inévitable ; il est possible de faire croître les coefficients au lieu de les faire décroître; il est possible également de les faire croître jusqu’au 7iiè"““ terme, puis dé-
- croître ensuite à l’aide des propriétés remarquables des condensateurs, ce qui per* met d’obtenir des courants de fréquence très élevée et de faire des machines donnant toutes sortes de fréquence, mais dont les courants d’une fréquence donnée seraient les plus intenses et pourraient par conséquent être considérés comme courants principaux » (*).
- En fait, puisque l’induit d’un alternateur est le siège de courants de fréquences successives, il suffira, pour les mettre en évidence, de faire débiter l’induit sur un réseau comprenant les circuits déiûvés faits pour résonner à ces fréquences successives.
- C’est cette multiplication de fréquence par réflexion, découverte par M. Boucherot, que M. Goldschmidt utilise encore.
- Pour discuter la valeur pratique d’un pareil système, comparé à la mise en cascade de machines diphasées ou monophasées, il est indispensable d’étudier les pertes introduites par les circuits extérieurs de résonance et aussi les pertes introduites dans l’alternateur par les champs de périodicité supérieure à la dernière recherchée.
- Nous reviendrons sur cette comparaison dans un prochain article.
- Marujs Latour,
- (') Lumière Electrique, a 5 mars 1893, p. 55'j.
- L’ÉLECTRICITÉ ET L’AUTOMOBILISME
- Les applications de l’énergie électrique à l’automobilisme sont actuellement aussi nombreuses qu’intéressantes. D’une part, en effet, le courant peut être employé, soit directement, soit indirectement, à la propulsion des véhicules (alimentation des moteurs électriques, allumage des moteurs à explosion); d’autre part, on l’a appliqué à la transmission du mouvement (voitures à transmission électrique, à changement de
- vitesse, à embrayage électrique...); enfin, de multiples accessoires (trompes, sirènes électriques, indicateurs de vitesse, compteurs, appareils d’éclairage...) utilisent le courant.
- i° La question du moteur électrique pour automobile et celle de Y allumage électrique des moteurs a été largement traitée dans ces-colonnes. Nous n’y reviendrons pasi Signalons toutefois
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- - , • V,* TO
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XVIII (2* Série). — N° 251
- que, si le succès de la magnéto d’allumage est complet et général, on n’en saurait dire autant du moteur proprement dit. Tandis que les véhicules automoteurs à essence, benzol, pétrole... se multipliaient d’une manière merveilleuse, les voitures à accumulateurs se faisaient de plus en plus rares. Hâtons-nous de rappeler que cet insuccès ne provient aucunement du moteur, mais bien de l’accumulateur, qui est loin de présenter les qualités requises. L’apparition des couples fer-nickel et des batteries Edison ne saurait avoir pour effet de modifier les conditions actuelles : tout au plus ces batteries permettront-elles à quelques voitures spéciales de rendre service dans des conditions bien déterminées. Ce qu’il faudrait trouver, c’est le couple ohmiquc rechargeable électriquement et chimiquement ou mieux le générateur électrochimique alimenté par un courant liquide ou gazeux. Le jour où ce raraavis sera trouvé, l’automobilisme électrique sera bien près de la victoire.
- 2“ L’allumage électrique des moteurs à combustion interne donnant toute satisfaction, il est naturel qu’il ait supplanté tous les autres modes d’allumage. On sait qu’il a sur eux de multiples avantages et même celui de l’ancienneté : les moteurs de Lcnoir au gaz d’éclairage fonctionnaient à l’aide d’une élinccMe d’induction. Nous nous contenterons de citer les variantes nombreuses imaginées au cours des cinquante dernières années : allumage à haute et basse tension, par étincelle de rupture (allumeurs à rupteurs mécaniques et à rupteurs électromagnétiques), allumage par piles, accumulateurs, piles thermo-électriques, allumage par ondes hertziennes, allumage par dynamo, par magnéto : appareils oscillants, appareils rotatifs. Aujourd’hui, la magnéto à haute tension est presque exclusivement employée pour tous les moteurs, qu’il s’agisse de moteurs fixes, de moteurs de canots, d’automobiles ou d’aéroplanes. Quelques marques célèbres (Bosch, Simms, Eisemann, Nil Melior...) se partagent le marché.
- 3° L'éclairage électrique des véhicules automoteurs gagne tous les jours du terrain. Ses seuls concurrents sérieux, l’acétylène et l’incandes-cencexpar l’essence, présentent des inconvénients assez graves. L'acétylène sent mauvais, il expose à des explosions, nécessité dçs mani-
- pulations désagréables ; en outre, en hiver, l’eau nécessaire à la décomposition du carbure peut geler; èhfin, le fonctionnement des phares à acétylène n’est pas toujours irréprochable : encras-* sement des becs, dépôts de fumée, engorgement des canalisations, etc. L’acétylène dissous (procédé G. Claude et Hess) dans l’acétone est plus pratique, mais il est également plus coûteux. 11 nécessite des postes de ravitaillement.
- Quant à Xincandescence par l’essence, les principaux reproches qu’on peut lui faire sont le danger d’incendie qu’elle présente, l’explosion possible et la fragilité des manchons.
- L'éclairage électrique, au contraire, ne présente aucun de ces inconvénients. Le seul obstacle à son développement est le prix élevé du matériel nécessaire (de 3oo à 6oo francs au minimum). Aussi, lorsque la question dépense n’entre pas en ligne de compte, donne-t-on tou-jour la préférence à ce mode d’éclairage.
- Le problème à résoudre a reçu jusqu’à ce jour de très nombreuses solutions. 11 est d’ailleurs fort intéressant; on peut même dire qu’il représente l’un des cas les plus délicats de l’électro-technique. En effet, les conditions de fonctionnement de la dynamo placée sur les voitures automobiles sont extrêmement variables, puisque la vitesse angulaire varie à chaque instant dans des limites considérables, passant de zéro au maximum (3 ooo à 4 ooo tours par minute).
- Nous sommes donc en présence d’un cas particulier du problème général : maintenir constante soit la tension aux bornes, soit l’intensité d’une dynamo, la vitesse angulaire variant constamment.
- Les applications en sont nombreuses : éclairage des automobiles, des trains, des aéroplanes, utilisation du vent, des vagues de la mer, etc.
- L’expression de la force électromotrice d’une dynamo étant de la forme :
- E = (i), N. <1>. io“8,
- on voit que Ton ne peut guère agir que sur le nombre de spires N de l’induit et, si le nombre de spires N est constant, sur le flux<I> pour maintenir E constant lorsque w varie.
- Une autre solution consisterait à utiliser une dynamo ordinaire munie d’un régulateur de vitesse suffisamment robuste et efficace.
- Nous allons passer en revue les principales solutions proposées et essayées.
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- Eclairage Électrique des Véhicules Automoteurs AU MOYEN DE GENERATRICES A VITESSE VARIABLE.
- Ce cas est, en somme, le cas le plus général, c’est celui dans lequel la dynamo est actionnée directement par le moteur : elle tourne donc à une vitesse proportionnelle à celle de ce moteur, passant du maximum (3 5oo tours environ par minute) à zéro dans les arrêts.
- Comme génératrice, on peut employer soit une magnéto, soit une dynamo, soit une magnéto-dynamo. Pour obtenir le réglage du courant, on peut agir soit sur le champ, soit sur l’induit.
- 1 I. — Éclairage par magnétos.
- a) Ori a proposé d’appliquer à l’éclairage des automobiles le système employé par les bicyclettes, simple magnéto entraînée par friction sur l’un des pneumatiques (la magnéto, l’éléc-
- "trolux, etc., etc.). Cès petits appareils qui sont assez intéressants — ils ne coûtent qu’une vingtaine de francs — lorsqu’il s’agit des cycles, le sont beaucoup moins lorsqu’on les applique aux voitures. Dans ce cas, le prix est beaucoup plus élevé (« la magnéto » pour aulos coûte environ 200 francs) et ils ne donnent que i5 à ao watts, ce qui est insuffisant. De plus, la tension varie constamment et, si l’on veut avoir de la lumière pendant les arrêts, il est nécessaire de laisser marcher le moteur, ce qui est contraire aux règlements et à une sage économie.
- b) Aussi a-t-on cherché à rendre la magnéto capable de charger une petite batterie auxiliaire. A cet effet, on l’a munie d’un collecteur redresseur.. Mais la force électromotrice, toujours de meme sens, ainsi obtenue varie continuellement de o à une valeur maxima. Elle est, par instants, inférieure à celle de la batterie qui pourrait alors se décharger. Pour supprimer pratiquement ce phénomène nuisible, on intercale entre la magnéto et la batterie une bobine de self-induction. Le courant de charge de la batterie, de direction normale, aimante le noyau de fer de la bobine de self. Quand la force électromotrice de la magnéto diminue, la désaimantation progressive du noyau prolonge le courant de charge, puis le fer se réaimante par le courant de décharge, ce qui ralentit l’établissement de ce courant dont l’influence perturbatrice est ainsi beaucoup moindre. L’auteur a utilisé comme bobine de
- self les électros du conjoncteur-disjoncteur; on évite ainsi de construire un organe supplémentaire.
- c) Dans le système Becker (lig. i), qui représente la solution la plus simple du problème, on coupe le courant de la magnéto au moment où sa force électromotrice devient plus faible que celle
- y/N
- i Dynamo-magnéto multipolaire a courant ondulé
- (Becker'. — N,, N2, N3, pôles nord; S,, S„, S:!, pôles sud -, rti, a». «3, a4. a,,. a„, bobines successives de l’induit; BB’, balais; i, 2, 3, 4, 5, 6, lames du collecteur; (les lames 1, 3, 5’ct'a, 4, 6 sont réunies électriquement).
- de la batterie. On n’utilise donc que le sommet de la courbe, c’est-à-dire la partie représentée en traits pleins (fig. 2). U' est la courbe de la valeur instantanée de la force électromotrice de la magnéto en fonction du temps; OL est la durée d’un tour, OD le voltage aux bornes des: accumulateurs; 11” est la courbe de la lorce électro-motrice redressée.
- Fig. 2. —Courbe delà valeur instantanée delà foi ceclectro-motrice de la magnéto.
- A cet effet, on remplace simplement par un secteur isolant une partie des coquilles du collecteur. En augmentant l’isolant entre les lames du collecteur, on obtient aisément que le courant de l’induit soit coupé jusqu’à ce que la force
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- LA LyMlÊRE ÉLEÇt|llQÜE T. XVlIl (2« Série), - R*
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- électromqtrice soit redevenue supérieure à celle de la batterie (fig. 3). On réussit ainsi à arrêter complètement le courant intermittent de décharge que la bobine de self-induction ne fait que réduire. On peut d’ailleurs utiliser avec avantage et simultanément les deux artifices, la présence de la bobjne de self permettant d’utiliser une portion un peu plus grande de lacourbe.
- L’auteur a appliqué ce système à de petites magnétos transformées (anciens appels téléphoniques, magnétos d’allumage à basse tension),
- Fig. 3. — Magnéto avec collecteur redresseur. — A, amiante; BB, balais; G, collecteur à coquilles; it secteur isolant; E, enroulement ; N, noyau.
- et il a constaté que les résultats étaient assez satisfaisants. La raison en réside principalement dans ce fait que la magnéto est auto-régulatrice, grâce à la réaction d'induit qui contrebalance l’action du flux quand le débit croit. Quand les aimants sont faibles relativement à l’électro-aimant que constitue l’induit, le phénomène de réaction d’induit est si intense qu’il peut suffire, en l’absence de toute batterie, à maintenir presque constant le voltage. C’est précisément ce qui explique le succès des lampes électriques de bicyclettes.
- d) Quelle que soit l’aimantation des inducteurs, l’acier qui les constitue donne toujours un flux relativement faible vis-à-vis de celui que donnent les électro-aimants à noyau de fer doux. Aussi a-t-on essayé de bénéficier de l’auto-régulation des aimants, tout en augmentant leur puissance, en les combinant avec des enroulements.
- La magnéto-dynamo Dayton ne diffère pas essentiellement des petites dynamos employées dans l’industrie : elle présente toutefois certaines divergences de détail, combinées en vue de son application spéciale. La figure 4 donne une coupe longitudinale de l’ensemble : C est l’induit denté ; D, le collecteur ; G, la culasse for-
- mant l’enveloppe de la machine qpi est ainsi complètement enfermée et blindée ; EE sont les masses polaires FF, les bobines inductrices;
- l<'ig. — Dynamo Daylon.
- II est le graisseur. Un régulateur et un disjoncteur assurent le fonctionnement régulier de la machine.
- Le régulateur à force centrifuge maintient la vitesse constante à condition que la multiplication réalisée entre la poulie de. la dynamo et celle actionnée par le moteur soit telle que la vitesse ne puisse être inférieure à i 4oo tours, régime normal de la dynamo. A cet effet, les masses
- Fig. 5. — Régulateur.
- m, m' (fig. 5) sollicitées par des ressorts r, ; réglables dans une large mesure, appuient sur la périphérie de la poulie P, renflant ainsi cette dernière solidaire de l’arbrpde l’induit auquel le régulateur est fixé. Si la vitesse de la ppuRg augmente, les masses m, m1 s’écartent et la pqulic tourne folle jusqu’à ce que la vitesse dé j’indijjt, qui continue à tourner en vertu de vitesse acquise, subisse un ralentissement suffisant ppqr que les masses yjennent reprendre leur point d'appui sur la poulie. D'après* le constructeur, le réglage est si parfait qu’on peut employer la dynamo pour l’éclairage direct. Dans ce cas, la machine servant à deux fins (allumage du moteur et éclairage de la voiture) est établie avec un enroulement coinpound.
- Le disjoncteur est également à force centrifuge. Il est contenu dans la poulie elle-même,
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- la Lumière électrique
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- §9p fpnctiQPRemeiit est dess plus simplets, A» îepqs, le levier L (fig- 6) yient, par l’pfFet d’un regsjgrt réglable, appuyer sur uu ipturrupteur spécial l qui coupe aussi lp cuui'autde la batterie. Quand la vitesse puur laquelle on a réglé l’appa-
- Fig. 6. — Disjoncteur.
- reil pat atteinte, le levier, squs l’action de la force centrifuge, abandonne l’interrupteur, ce qui a pour effet de fermer le circuit sur la batterie.
- La caractéristique de ce dispositif est que, en fonctionnement'normal, il n’y a aucun contact entre le levier et l’interrupteur, par suite aucun frottement, aucune usure.
- Le réglage s’effectue aisément au moyen des vis placées sqr le disjoncteur et qui agissent sur lé ressort antagoniste.
- C A
- Fig. 7. — Application du balai auxiliaire à une magnéto-dynamo.
- Dans la magnéto-dynamo Ducelîier, des enroulements sont superposés aux aimants permanents de la magnéto. L’enroulement démagnétisant est intercalé entre le balai principal et un balai auxiliaire place à mi-chemin entre les deux balais principaux. A faible vitesse, entre le balai auxiliaire et les balais principaux, le voltage est à peu près égal à la moitié du voltage total de la dynamo. A grande vitesse, il n’en est
- plus de mémo, par suite du déplacement de la ligne neutre. Quand le déplacement de l’axe neutre départage le voltage entre les balais, l!ac» tipp du circuit démagnétisant augmente,
- La puissance dè la machine est de ?-ûq AVfttts, sous iî à i/j volts. L’intensité du courant produit est,grâce à l'artifice qui yient d’être indiqué,geiv» sihJement indépendante de la vitesse de la machine, La dynamo commence à débiter à 800 tours; elle atteint son débit maximum à 1 8qo tours et le maintient,quelles que soient les variations de vitesse, jusqu’à à 5oo tours, L’induit, monté sur billes, présente un collecteur dont les dimensions assurent une grande portée au frottement des charbons, Un conjoncteur-disjoncteur magnétique spécial est intercalé entre la dynamo, et la batterie.
- La ligure 7 donne le schéma de l’application du système utilisant un balai auxiliaire à une magnéto-dynamo Nous verrons plus loin que, dans le cas des dynamos, les constructeurs ont fait un fréquent usage de ce dispositif ou d’un dispositif analogue à un ou deux balais auxiliaires.
- Dans le schéma (fig. 7), NT et S sont jes pèles des aimants inducteurs, A le bobinage série magnétisant, C le bobinage auxiliaire démagnétisant, BB' les balais principaux, b le balai auxb liaire, OX l’axe neutre à faible vitesse, OY l’axe neutre à grande vitesse.
- Ainsi que nous l’ayons dit plus haut, l’action du bobinage démagnétisant croît avec la vitesse.
- Le système du balai auxiliaire a été employé dans la dynamo-magnéto Diicellier que nous venons de décrire, et dans les appareils analogues de Juston, Bunzti, etc.
- IL — Kci.aihaoiï par dynamos.
- L’éclairage par magnétos est à peu près complètement abandonné aujourd’hui. Malgré les avantages de l’anto-régulation produite par les aimants permanents, on leur préfère les indue-? teurs en fer doux pourvus d’un enroulement convenable. Dans ce cas, le flux fourni par l’inducteur étant fonction du courant qui le traverse, le problème est un peu plus délicat. Si ce flux était constant, la force électromotrice varierait exactement comme la vitesse de rotation. 11 faudrait donc que, à grande vitesse, la dynamo donnât un courant de charge énorme à la batterie pour que ce courant perdit tout l’excès de voltage par
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- la résistance intérieure de la dynamo. La chose n’est pas possible dans la pratique; la dynamo brûlerait. Pour éviter ce grave inconvénient, il est donc nécessaire de réduire le flux. A cet effet, plusieurs procédés ont été proposés. Nous indiquerons plus loin les principaux. On peut également, ainsi que nous le verrons, utiliser la réaction d’induit; enfin, la méthode la plus simple en théorie réside dans la régulation de la vitesse elle-même.
- Rappelons d’abord sommairement les conditions du problème. Les principales conditions que doit remplir la dynamo sont les suivantes :
- a) Elle doit être capable d’assurer une tension pratiquement constante avec de grandes variations de vitesse et sous différentes charges;
- b) Si les variations de tension sont inévitables, le total de ces variations ne doit pas affecter sensiblement l’intensité de la lampe.
- Relativement à la première condition, on dispose généralement la dynamo de manière qu’elle fournisse un courant à la tension normale quand la voiture se meut à raison de n kilomètres àl’heureet à maintenir la tension constante ou presque constante à toutes les vitesses supérieures à n kilomètres à l’heure. A l’arrêt ou lorsque la vitesse est inférieure à n kilomètres à l’heure, le courant est fourni entièrement, ou pour la plus grande partie, par une batterie montée en parallèle avec le circuit de la dynamo;
- t) Le wattage de la dynamo doit être le plus réduit pour l’éclairage le plus intensif, de façon à prendre le moins de puissance possible au moteur;
- cl) La construction doit être robuste et l’entretien nul : le chauffeur doit pouvoir l’entretenir sans avoir recours à un électricien.
- (A suivre.) A. Bekthiiîh.
- EXTRAITS DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES
- ETUDE, CONSTRUCTION ET ESSAIS Dt MACHINES
- Les grosses dynamos à courant continu pour l’industrie êlectrochimique. — H. Daschler. — Elektrotechnische Zeitschrift, 23 mai 1912.
- La possibilité d’obtenir, pour un prix de revient peu élevé, de grandes quantités d’énergie, est, pour l’industrie électrochimique, une question vitale que seule l’utilisation de grandes forces hydrauliques permet de résoudre. Or, de telles forces abondent surtout dans la région des Alpes, où de très hautes chutes existent et où, d’autre part, la fonte des neiges et des glaciers assurent également une certaine affluence d’eau.
- Des exigences de plus en plus nombreuses ont été imposées, au cours des dernières années, aux constructeurs de turbines et de dynamos ; ces exigences résultaient, d’une part, de la nécessité d’obtenir une puissance aussi élevée que possible par unité, dans le but d’augmenter le rendement et de simplifier l’installation, d’autre part, des vitesses angulaires relativement élevées par rapport à la puissance qu’il fallait atteindre.
- Or, pour les dynamos à courant continu, les difficultés des.construction croissent précisément en raison de la vitesse, et cela d’autant plus que l’industrie électrochimique nécessite, en général, des machi-
- nes débitant des intensités fort élevées. Cette dernière condition exige un [nombre minimum de pôles afin d’éviter que l’intensité par ligne de balais ne devienne trop élevée ; ce nombre de pôles et le nombre de lames nécessitent un collecteur d’assez grandes dimensions, limitées toutefois par la vitesse angulaire de la machine.
- La plus grande vitesse périphérique normalement admissible pour le collecteur est, en outre, limitée encore du fait que la machine doit pouvoir supporter la vitesse que la turbine peut prendre dans le cas d’un passage subit de la pleine charge à la marche à vide. Cette vitesse représente, en moyenne, la vitesse normale multipliée par 1,8 ; or, les efforts mécaniques correspondant à cette vitesse doivent encore rester en dessous de la limite d’élasticité.
- Quant à l'emploi de deux collecteurs, il offre des dilficul lés relatives à la répartition toujours égale de la charge entre ces deux collecteurs; c’est pourquoi les machines à un seul collecteur semblent préférables.
- L’auteur décrit une dynamo, construite par la Société Oerlikon, pour répondre à ces diverses exigences, et dont les constantes sont les suivantes :
- Tours par minute.............. 300
- Nombre de tours maximum en cas d’emballement de la turbine . .................... A'|0
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- 22 Juin 1912. • LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- — — „ -; - - ---- .. ... su
- Puissance normale en service
- permanent de jour et de nuit. 3 ooo kw
- Puissance consommée.......... 4 400 chx.
- Intensité.................... 8 ooo amp.
- Tension...................... 370 volts
- Surcharge, i5 % pendante heures.
- Surcharge, 35 % pendant 1/2 heure.
- Ces deux surcharges correspondent à des débits respectifs de 9 200 et de 11 ooo ampères en chiffres ronds.
- D’autre part, la tension peut être élevée à 390 volts.
- La machine est à deux paliers et destinée à être commandée directement par la turbine à l’aide d’un accouplement à lanières de cuir. Sur le bâti, très robuste et en deux parties, sont montés les deux supports de palier (fig. 1), lesquels, par suite de leur forme en V, garantissent, non seulement une bonne stabilité de la machine, mais encore un accès facile à la partie inférieure du collecteur.
- La carcasse inductrice, en deux.parties, est en fonte spéciale ; les pôles principaux sont constitués par des tôles poinçonnées et fixées à la carcasse, de même q te les pôles auxiliaires, par des vis extérieures (fig. 1), de sorte que chaque pôle peut être enlevé sans aucun démontage de la machine. Le nombre des pôles de chaque espèce est de 20 ; les pôles principaux sont excités en dérivation.
- Les bobines des pôles principaux sont enroulées surdes carcasses en tôle de fer, munies de flasques en laiton, de sorte qu’elles sont indépendantes des noyaux polaires. L’enroulement des pôles auxiliaires se compose de lames de cuivre nu plat de 100 X 10 millimètres; l’enroulement de chaque pôle est parcouru par le quart du courant total et serré contre le noyau correspondant par deux robustes plaques de laiton.
- L’entrefer des pôles principaux est: de 10 millimètres, celui des pôles auxiliaires de i5 millimètres.
- Dynamo de 3 ooo kilowatts» 3oo tours par minute, destinée à l’industrie électrochimique.
- Les paliers eux-mêmes sont pourvus d’un dispositif de graissage ordinaire à bagues ; le refroidissement par eau a paru superflu ; les coussinets en fonte sont garnis de métal blanc.
- Le diamètre de l’arbre à l’intérieur des paliers est de 260 millimètres et la longueur des coussinets de 730 millimètres ; la charge du palier situé du côté de l’accouplement est de 14000 kilogrammes en chiffres ronds, non compris l’attraction magnétique éventuelle.
- L’enroulement induit est du type dit à boucles et comporte deux conducteurs par encoche; le nombre des circuits en parallèle est égal à celui des pôles. On a prévu pour chaque encoche des connexions équipotentielles, lesquelles sont aisément accessibles du côté de l’accouplement.
- L’isolement de la partie de chaque barre d’induit, située à l’intérieur de l’encoche, se compose exclusivement de mica, pressé sans couture autour de chaque barre ; les bobines induites sont maintenues
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- LA LÜMlËRE ÉLECTRIQUE
- T. XVIII (2* Série). — Hu 28.
- «
- dans les encoches au moÿéfl de cales én qiieue d'ai'Onde; en dehoi*S dés ëhèochés, ôn a employé des bandages d’acier. Le noyau induit se compose de segments dë tôle perforés, pressés les unes contre les autres parallèlement à.l’axe, aü moyen de boulons qui les traversent.
- L’elïOrt supporté par les segments dë tôle, pour une vitesse égale à la vitesse normale multipliée par 1,8, est de9*i0 kilogrammes par centimètre carré.
- La ventilation radiale du noyau induit est assurée par cinq ouvertures de ventilation ; la lanterne de l’induit, à huit bras, est en fonte moulée, tandis que les joues de serrage sont en acier coulé.
- Une ventilation énergique et efficace de la surface externe de l'induit et dès enroulements polaires est produite par le rassemblement et le guidage de l’air chassé vers l’extérieur par la rotation de l’induit, au moyen d'un simple cuvelage fixé à la car* casse inductrice,
- Fig. 2. — Caractéristique ù vide (I) et pertes ù vide dans la marche en moteur (II).
- Le collecteur possède un diamètre de i 400 millimètres pour Une longueur totale de cuivre, dans le sens de l’axe, de i 34o millimètres. La vitesse périphérique de ce collecteur atteint 22 mètres par seconde, à la vitesse angulaire normale de 3oo tours par minute; la distance entre deux lignes de balais consécutives est de 220 millimètres.
- Les barres du collecteur sont fixées, d’une manière très simple, par trois bagues de serrage en acier, lesquelles permettent, grâce à un dispositif spécial, de presser les lames radiaiement contre le moyeu; des nervures, disposées à l’intérieur du collecteur et latéralement par rapport à la lanterne de l’induit, ^assurent une énergique ventilation du collecteur, laquelle contribue, pour une très large part, au refroidissement de celui-ci,
- L’étoile porte-balais est supportée, d’tinë part, par un cuvelage fixé à la carcasse inductrice, d’autre part par le support du palier correspondant, à l’intérieur duquel elle peut tourner; les porte-balais sont fixés à dès traverses qui s’étendent au-dessus de toute la longueur du collecteur et Sont fixées des deux côtés. Les anhéàux destinés à recueillir le courant sont placés latéralement ; ils conduisent. lè courant à des bornes situées sous la machine.
- Une échelle isolée fait le tout' dü collecteur et permet un accès facile à la partie supérieure de celui-ci.
- Le rendement de la machiné, obtenu par la méthode des pertes séparées, est de g5 % en chiffres ronds (il varie de 85 % poitr 5<>o kilowatts à g5 % à partir de 3 000 et ait delà),
- La figure 2 reproduit la caractéristique à vidé et les pertes à vide mesurées dans la marche en moteur, Les pertes dafiâ lê cuivre induit sOiit de 33 kilowatts pour 8 000 ampères, la machine étant chaude, les pertes dans le fer de 35 kilowatts & 3?5 volts, les pertes par frottement et ventilation de 60 kilowatts.
- En fonction dë la vitesse, les pertes varient de la façon suivante : 45 kilowatts à 200 tours, 80 kilowatts à 3oo tours, 145 kilowatts à 400 tours.
- La surélévation de température maxima én service permaiient est de 45°.
- Les poids des diverses parties sont les suivants :
- Carcasse inductive.............. 14 5oo kg
- Induit et collecteur............. 25 5oo —
- Paliers, bâti et étoile porte-
- balais ....................... 13 3oo —
- Total................ 54 000 kg
- Le poids par kilowatt est donc de 18 kilogrammes pour lè poids total et de i3,5 kilogrammes |pour le poids dès parties actives.
- J.-L. M.
- USINES GÉNÉRATRICES
- Utilisation de là vapeur d’échappement dans les installations d’éclairage et de force combinées à celles de chauffage. —M. Arbeiter. — Elekirotechnik und Mdschinenbau, 14 avril 1912.
- Sur ce sujet si souvent discuté, à diiîëi'ents points de vue, l’auieur se proposé de rassembler quelques données pratiques pouvant contribuer à l’étude d’une méthode qui donnerait des résultats d’une grande économie,
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- 22 Juin 1912.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 367
- Chaque transformation d’énergie est accoitopaghée de pertes qui abaissent souvent très sensiblement le rendement, Quand nous brûlons du charbon dans la chaudière d’une usine génératrice, cette mirtirtn chimique n’est qu’un moyen d’atteindre le but, c’est-à-dire d’obtenir de l’énergie mécanique ou lumineuse par l’intermédiaire de là chaleur. Le rendement de cette réaction est, comme on le sait, très faible; i o ou 15 % au maximum de la chaleur produite par la combustion sont transformés en énergie mécanique.
- C’est un fait bien caractéristique que, connaissant depuis longtemps la principale source de pertes, on ait cherché ailleurs dès perfectionnements et qu’on ne soit venu qu’en dernier lieu à songer à Utiliser la chaleur résiduelle de là transformation de l’énergie ohimique en énergie mécanique, élevant ainsi le ren-dement de l’installation complète à 5o % ,
- Les chaudières, les machines à piston et lès turbines, de môme que les machines électriques^ont reçu en effet les plus grands perfectionnements techniques et économiques; il ne reste par conséquent rien d’important à trouver de ce côté. Dès lors, on a essayé d’obtenir l’énergie que renferme le charbon directement sous forme d’énergie mécanique ou électrique, sans passer par l’intermédiaire de la vapeur.
- On sait que Diesel a voulu produire, par une forte compression dans le cylindre, la combustion directe du charbon finement divisé. Ses essais n’ont pas abouti à une machiiie pratiquement utilisable. On sait également que depuis longtemps on s’efforçait d’obtenir l’électricité directement à partir du charbon, jusqu’à présent sans conséquence pratique. Tous ces efforts avaient pour but d’élever le rendement thermique.
- Il est étrange de constater qu’on soit arrivé relativement tard à saisir le mal par sa racine, quoique de simples considérations montrent à première vue qu’il y a lieu, en suivant cette voie, d’escompter des avantages économiques importants. Il faut 53^ cald-ries pour transformer i kilogramme d’eau à ioo°C en i kilogramme de vapeur à ioo°C et à la pression atmosphérique, tandis qüe ioo calories suffisent pour échauffer r kilogramme d’eau de o° G à ioo°C, Nous savons que la majeure partie de la chaleur, parmi ces 637 calories dépensées, est employée à l’évaporation de l’unité de poids d’eau, c’est-à-dire uniquement à changer l’état du corps. Toute cette chaleur ne peut pas être utilisée dans la machine à vapeur, car il paraît impossible, au point de vue technique, de pousser la détente de la vapeur jusqu’à sa condensation. Chaque kilogramme de vapeur sortant du cylindre contient encore au minimum 537 calories.
- On a donc songé à l’emploi de là Vàpeur d’échappe-ihent. Il a lieu actuelleùient de 3 façons différentes :
- 1" La vapeur d’échappement des machines à piston oontitVue à travailler dans des turbines ;
- 2" On prélève de la vapeur dans les turbirtes à plusieurs étages ou dans les machines à vapeur corhpound poür le chauffage ;
- 3° On emploie la tôt Alité de la vapebr d’échappement dos machinés rnbnocylindriques pour le chauffage.
- L’auteur 11e discute pas les dfcüx premiers modes d’utilisation^ qui exigeraient une trop longue étude. Il fait simplement remarquer que le premier de ces modes est surtout omployë là où, d’après la nature des installations (extradions; marteaux à vapeur, etc,), il existe des machines à échappement, dont la vapeur est accumulée dahs des réservoirs, d’où elle est envoyée aux turbines à vapeùr d’échappement pour y travailler de nouveau. Cette utilisation est tout à fait différente des deux autres; car ici la vapeur est employée à fournir du travail, sa chaleur étant de nouveau transformée én énergie mécanique.
- L’avàntage de ce système est évident, si on pense que, dans une détente de 1,1 atmdsphére à o;o6 atmosphère, il se transforme autant de calories en travail que dans une détente de 10 atinosphères et 320° de surchauffe à 1,1 atmosphère. Cela n’est possible que dans les turbines à vapeur, qui permettent une telle détente.
- Le second mode d’utilisatiori est basé sur ce fait que la chaleur résiduelle de la vapeur soiis haute pression ne peut être transformée qu’en partie en énergie mécanique. Il est employé là où la quantité de vapeur exigée pour le chauffage est plus petite que celle qui sort de la machine et peut ainsi être à la pression de quelques atmosphères seulement, il s’applique au cas des machines polycylindriques ou turbines à vapeur de codstrüction appropriée. C’est le mode d’utilisation le plus ancien et le plus répandu.
- Eberle, en particulier, a donné une grande impulsion à l’utilisation de la vapeur d’échappement. C’estgrâce à lui que, en 1902, déjà 67 % des brasseries de la Bavière utilisaient la vapeur de leurs machines. Dans les brasseries, fabriques de papier, et en général là où, en outre d’une consommation assez importante de force on a également besoin d’une grande quantité de chaleur, l’emploi de la vapeur d’échappement a trouvé depuis longtemps une application. On peut s’étonner que la combinaison de l’installation de force et de chauffage avec celle de l’éclairage soit
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- LÀ LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 1. XVIli (2* Série) ’^ K° 25.
- depuis si peu de temps à l’ordre du jour. 11 y a environ deux ans, Wikander a écrit une série d’articles sur la popularisation de l’éclairage électrique (Jj. Beaucoup de spécialistes se sont préoccupés de la question, mais personne n’avait proposé d’utiliser la chaleur de façon qu’on puisse abaisser sensiblement le prix du kilowatt-heure. Dans les grandes villes ceci était relativement facile, comme le montre l’installation de la société des bains de Stuttgart, ainsi que l'établissement pour le chauffage de la gare de Munich. C’est précisément par la combinaison de ces trois formes d’énergie : chaleur, énergie mécanique et lumière qu’on peut arriver, à dépense égale d’énergie, à abaisser le prix du- courant électrique. L’examen du bilan annuel de ces deux établissements confirme les résultats tirés des considérations théoriques faites auparavant.
- Nous arrivons au troisième mode d’utilisation de la vapeur, notamment dans les installations où la quantité totale de chaleur d’une machine à échappement est employée soit pendant toute l’année, soit pendant une période déterminée, quand à côté d’énergie mécanique on a besoin de lumière et de chaleur. Ce cas se rencontre, par exemple, dans les grands magasins et aussi dans les installations à eau et à vapeur, où, pendant l’été on a suffisamment d’eau : les machines à vapeur ne fonctionnent pas, et. servent de réserve pendant l’hiver quand la demande d’éclai rage se produit. Les nouvelles installations peuvent, comme le montreront plus loin les bilans calorifiques, donner une économie de 40 & sur les frais d’établissement des chaudières.
- Brabbé a décrit (2) la reconstruction d’une installation de chauffage dans l’usine de la Société allemande Auer, à Berlin, etc’estcette étude qui apoussé l’auteur à procéder à un examen thermique de l’exploitation qu’il dirigeait, et où les circonstances étaient toutes différentes; après une preuve éclatante de la grande économie qui en résultait, il aborda la réalisation pratique. Les résultats de deux années d’exploitation lui ontdonné toute satisfaction.
- La disposition de l’installation est la suivante :
- Elle se compose d'une salle de chauffage à basse pression (shed), dont la chaleur est fournie par 4 chaudières de 16 mètres carrés de surface de chauffe et de o,25 atmosphère de surpression. Au moment de la plus grande consommation de chaleur,
- (1J Elektrotechnische Zeitschrift.
- (2) Zeitschrift des Vereines deutscher Ingenieure, 1909, P- 5 >6,
- deux de ces chaudières seulement sont en service. Elles étaient chauffées au coke des fonderies. La commande mécanique de la salle était fournie par un moteur à haute tension, alimenté par une centrale. De l’autre côté de la rivière se trouve l’ancien bâtiment; la commande mécanique est fournie ici par deux turbines accouplées directement; comme réserve, il existe une machine à vapeur monocylindrique de i3o chevaux effectifs, io5 tours par minute, avec une pression d’admission de 8 atmosphères, dont l’alimentation se fait par une chaudière qui fournit la vapeur sous 8 atmosphères. L’arbre principal commande, en outre des machines-outils, deux dynamos, l’une à deux fils, i io volts, 220 ampères, pour l’éclairage par incandescence, et l’autre à trois fils de 2 X *5o volts et 2 X 100 ampères pour les lampes à arc. Les deux dynamos absorbent 100 chevaux environ et servent pour l’éclairage de toute l’usine et d’une autre éloignée de 3oo mètres quand les machines-outils n’utilisent que 60 chevaux.
- Pendant l’été, la réserve à vapeur reste sans action. En automne et en hiver, la quantité d’eau diminue, tandis que la demande d’énergie et de chaleur augmente. La consommation de chaleur ~ des deux usines correspondait à la chaleur perdue jusqu’à présent dans l’eau de condensation.
- Tableau I
- Bilan calorifique de la machine avec échappement. : i3o chevaux, 14 kilogrammes de vapeur par cheval-heure, 8 atmosphères de surpression; o,2Ô atmosphères de contrepression ; 25o° de surchauffe.
- CALORIES
- Pertes dans la chaudière. . 483 ^5o
- Pertes dans la conduite entre
- la chaudière et la ma-
- chine 29 0-2.5
- Pertes par refroidissement
- de la machine ‘2.3 220
- Calories transformées en
- travail 1.41 255
- Calories utilisées pour le
- chauffage f 199 700
- Pertes dans la conduite de
- chauffage 29 025
- Pertes par refroidissement
- du condensateur 29 025
- Total 0 0 0 ‘
- . - - -
- 1 ,2
- H *5 / ’ *
- 62 ,o i,5 1 ,J
- IOO ))
- r-CS
- to
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- LA LUMIÈRE
- ÉLECTRIQUE
- Tableau II
- Bilan calorifique de la machine avec condensation ; i3o chevaux, la kilogrammes de vapeur par cheval-heure, 8 atmosphères de pression; sSo” de surchauffe.
- CALORIES %
- Perles dans la chaudière.. . Pertes danslaconduite entre la chaudière et la ma- 4 4 7 r>oo 2 5,0 heure J
- chine Pertes par refroidissement 2 6 85o *,5 ï-
- de la machine Calories transformées en 2 I /, 80 I ,2 O -Q U. CO 0 0)
- travail Calories perdues dans l’eau I96 9OO I I ,0
- de refroidissement Pertes par refroidissement I (>86 r>3o 6o,7 "73 bh
- du condenseur IO 74<> 0,6 JlT, 1 tr>
- Total 1 79° 000 100 »
- Tableau III
- Bilan calorifique du chauffage.
- CALOnîFS %
- Pertes dans la chaudière.. -'117 2 50 2.3 ,0 a
- Pertes dans la conduite.. . 33 38o 2 ,(> H?
- Calories utilisées pour le % £ "cj CJ
- chauffage I Uj 'i 333 7T/» <Ü « 2
- Pertes par refroidissement
- du condenseur 2 3 o3r> 1 ,3 te ^ J*
- Total I 669 ()(>(> 100 » >0 CW «
- On constate une différence de dépense encore plus frappante dans la représentation graphitpie de la consommation de combustible dans l’installation de
- Janvier 1909 et 1910 Février 1909 et 1910 Fig- i.
- chauffage et de force séparés d’une part, et dans
- celle de la combinaison de force, chauffage et lumière d’autre part, comme Je montre la figure i pour les mois de janvier et février de deux années d’exploitation consécutives. Les surfaces médianes repré-^ sentent la consommation de charbon par l'ancien bâtiment dans le cas de force et de chauffage séparés ; celles d’au-dessus donnent la dépense en coke pour le shed,| de sorte que la somme de ces deux surfaces représente la consommation de combustible pour forceetchauffage dans le cas d’exploitations séparées. Les puissances correspondant à ces surfaces sont restituées par la dépense de combustible que représentent les surfaces couvertes de hachures en croix.
- Les quantités d’eau et les températures moyennes mensuelles étaient identiques dans les deux années, de sorte que les turbines ont employé pratiquement les mêmes puissances; la dépense de combustible a diminué de 3o % .
- L'avant-projet a établi que les frais de premier établissement du chauffage par vapeur d’échappement, comprenant l’agrandissement des surfaces de chauffe de l’ancien bâtiment, conduite de communication avec le shed et la station de réduction, devaient être amortis dans trois ans. Les résultats de l'exploitation ont justifié les calculs prévus.
- Le changement de l’installation de chauffage portait sur trois points importants : i° sur l’agrandissement des surfaces de chauffe dans les salles ; 2° sur la construction de la station de réduction ; 3° sur la conduite de communication de cette dernière avec le shed.
- Le schéma de celte station est indiqué (fig. 2). La vapeur arrive du cylindre par l'extracteur d’huile, séparateur d’eau à deux tiroirs de distribution commandés par roues coniques ; l’un d’eux isole la conduite d’échappement libre, l’autre celle du distributeur. La vapeur est donc obligée soit de s’échapper à l’air libre, soit de se diriger ati distributeur, les deux tiroirs étant ouverts alternativement. Avant d’arriver au distributeur, la vapeur traverse le régulateur et un clapet de retenue. Au régulateur aboutit une conduite de vapeur neuve dans le but de mélanger la vapeur d’échappement à celle venant de la chaudière au cas où la première viendrait à manquer. Tous les appareils sont munis de condenseurs.
- On atteint ainsi une économie considérable, dont on se rend compte en dressant des bilans exacts de la force et de la chaleur pour les différents mois de l'année.
- On a souvent posé la question de savoir jusqu’à
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XVIII (2« Série). — N» 25.
- quel point il peut être économique de faire fonctionner ies machines à vapeur avec échappement libre au lieu de la condensation.
- Quand on n'exige que a5 % de l'échappement pour le chauffage^ le reste échappant à l'air libre, il est encore plus économique d’utiliser la vapeur d'échap-
- cmployée, les i 3oo chevaux-heure par jour seraient prbdüits moyennant un supplément de charbon de /|Oo kilogrammes, c*est-a-dire qu'on poürrail, si îôule l’énergie mécanique était transformée en énergie électrique, avec un rendement de la dynamo de 90 % , obtenir 865 kilowatts-heure par jour pour une
- ///*
- 113%
- **
- op"
- 1%. ».
- M, manomètre ; #
- Aby soupape d’arrêt:
- V, soupape dé rentrée d’air;
- Ré» soupape de réduction; k, soupape do retenue;
- h, mélangeur;
- O, accumulateur de vapeur;
- K, évacuation de l'eau de condensation
- W, indicateur de niveau ; nf bouchon h vis ;
- S, soupape de sûreté.
- V
- il ! | j
- «n 1 /
- i Ins 1 ! il —T—
- U3%
- pement que de laisser travailler la machine avec condensation et d'entretenir le chauffage par la vapeur neuve. Les bilans calorifiques le démontrent facilement.
- Il est également important dénoter que, dansle cas où en même temps que la demande de force et de lumière il existe une demande suffisante de chaleur, la machine à vapeur ordinaire avec échappement libre est équivalente, sinon supérieure au point de vue économique, au meilleur moteur à combustion, même pour lès petites imités. Nous avons vu dans l’exemple mentionné plus haut que, si toute la chaleur était
- consommation de combustible de 400 kilogrammes.
- Si on compte comme prix de combustible 315 francs les 10000 kilogrammes^ on arrive à une dépense de i,8 centime par kilowatt-heure; en y ajoutant l'irttérêt, l’amortissement, l’entretien, le service, le graissage, etc., on atteint 4,0. centimes le kilowattheure, et ceci avec une machine de i3o chevaux qui consomme 14 kilogrammes de vapeur par cheval-heure. Il n’y a pas de doute qu’avec des machines plus grandes et un prix de combustible inférieur, on arriverait à uti prix dii kilowatt-heure plus faible encore, qui n'est pas toujours atteint même par les installa-
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- 22 Juin 1M2.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 371
- tions hydroélectriques et les meilleurs moteurs Diesel.
- Le haut rendement thermique des moteurs-il explosion est devancé par l’utilisation de la chaleur d’échappement de la machine à vapeur. Les gaz d’échappement des moteurs à combustion ne peuvent jamais fournir ce que produit la vapeur d’échappement, étant donné que i kilogramme de ces gaz refroidi de 4oo'’C à 2o°C rend 90 calories, tandis que 1 kilogramme de vapeur d’échappement sèche à la pression atmosphérique fournit 600 calories.
- La meilleure occasion de tirer profit de la combinaison des installations de chauffage et d’éclairage se présente dans la liaison d’un établissement de bains avec une usine d’électricité. Comme preuve, on peut citer l’installation des bains de Stuttgart déjà mentionnée, laquelle produit maintenant un bénéfice net de 75000 francs par an, après avoir été jusqu’à l’année 1907 en déficit.
- Ainsi, dans le courant des dix dernières années, avec le développement rapide de l’électrotechnique, l’électricien a participé dans toutes les grandes industries, et on peut dire avec le professeur Kraft qu’il a été « l’organe d’initiative » qui contribuait à la réalisation de toutes les exploitations modernes.
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- La communication de l’auteur (*) a été suivie d’une discussion au cours de laquelle le Dr Hiecke a fait retliarquer que si les Usines d’électricité, ert oUlrede l’énergie électrique, avaient à fournir également de la vapeur d’échappement, elles seraient obligées d’avoir des établissements réservés spécialement aux installations de chauffage. Il cite l’Usine de Dresde comme exemple de ce genre d’exploitation, mais dé-
- (1) Ij’exposé précédent a fait en eiïet l’objet d’une communication kl'Elektrotechnischen Verein, à Vienne, le 10 janvier 1912.
- clare n’avoir jamais appris de bons résultats de leur fonctionnement.
- A cette observation, j\1 . Arbeiler a répliqué qu’un calcul très soigné doit être fait pour de pareilles installations. Un ouvrage, paru en 1910, de l’ingénieur Schneider sur l’utilisation de la vapeur d’échappement pour le chauffage, démontre que, par un emploi rationnel de ces installations, on arrive à des résultats de grande économie. Si l’établissement considéré ne le justifie pas, ceci tient soit à ce que l’installation est mal étudiée, soit à ce cpie la quantité de vapeur employée est faible par rapport à la quantité disponible.
- Lé D‘‘ Hiecke aü contraire 11e croit pas que l’établissement soit mal étudié, mais qu’en général la fourniture de vapeur ne s’accorde pas aVec l’exploitation d’une usine d’électricité, étant donné que le débit de vapeur et celui de courant atteignent simultanément leur maximum.
- M. Arbelter s’élève contre cette assertion et revient sur l’exemple de l’installation de Stuttgart qui n’a commencé à prospérer que quand elle commença à produire de l’électricité.
- Le Dr Hiecke répliqua qu’il est naturel qu’un établissement de bains puisse tirer profit d’une telle combinaison, car là la consommation de chaleur se règle bien, tandis que dans une installation dé chauffage elle dépend de la consommation de chaque abonné.
- La discussion se termina sur la réponse de M. Arbeiter. Ceiui-ci rappela que les turbines à vapeur construites pour utiliser la vapeur d’échappement travaillent aussi bien quand la quantité de vapeur employée diminue, leur rendement restant presque le même. Dans le cas des machines à vapeur, les conditions sont moins favorables, car si on emploie moins de a5 % de la vapeur d’échappement, le rendement baisse considérablement.
- J. S.
- VARIÉTÉS
- École Süpêi'ieui'e d'Électricité. (jtivfcnTuniï d’unf: section nouvelle
- DE KADIOTÉLÉOltAPHIE
- Dans sa séance du i3 décembre dernier, le comité delà Société internationale des électriciens
- a décidé d’organiser, à l’Ecole Supérieure d’Élec-tricité, une section spéciale destinée à l’enseignement pratique et approfondi de la télégraphie sans fil. Cette section est tout à fait distincte de 1’énseignement régulier de l’Ecole qui ne subit aucun changement. Le nombre d’élèves à ÿ ad-
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- mettre a été fixé à 20 au maximum; l’admission se fait uniquement sur titres et est prononcée par le Conseil de perfectionnement de l’Ecole; les candidats doivent justifier de connaissances générales suffisamment élendues pour suivre avec fruit le nouvel enseignement. En particulier, les ingénieurs diplômés de l'Ecole supérieure d’électricité et des grandes écoles sont admis dans les limites des places disponibles.
- L’enseignement est conçu sur le même plan que renseignement régulier de l’Ecole.
- Il comprend :
- i°Un cours de 20 leçons environ, professé par M. le commandant Ferrié, sur la radiotélégraphie pratique;
- 20 Un cours de 10 leçons environ, professé par M. le commandantTissot, surla radiotélégraphie théorique;
- 3° Des travaux pratiques de radiotélégraphie théorique et pratique [M. le commandant Ferrié, directeur des travaux pratiques ; M. le capitaine Brenot, chef des travaux (M. le capitaine Garnier remplacera M. le capitaine Brenot en cas d’absence) ; MM. Jégou et Costabel, ingénieurs diplômés de l’Ecole supérieure d’électricité, préparateurs];
- 4° Une série de conférences préparatoires :
- h) Sur les moteurs mécaniques (M. Bochet),
- b) Sur l’électricité et l'électrotechnique générales (M. P. Janet),
- c) Surles mesures électriques usuelles (M. Chau-mat);
- f>° Des travaux pratiques préparatoires sur les mesures usuelles et les principaux essais de machines, dirigés par M. Millieu, ingénieur diplômé de l’Ecole supérieure d’électricité, chef de travaux;
- 6° Une série de conférences sur des sujets spéciaux se rapportant à la télégraphie sans fil : téléphonie sans fil, par M. Jeance, lieutenant de vaisseau, ingénieur diplômé de l’Ecole supérieure d’électricité; règlements administratifs, relatifs à la télégraphie sans fil, par M. Bou-thillon, ingénieur des télégraphes, ingénieur diplômé de l’Ecole supérieure d’électricité; batiments et pylônes, parM. le capitaine Bccq; applications de la télégraphie sans fil à la marine, par M. le lieutenant de vaisseau Gignon, ingénieur diplômé de l’Ecole supérieure d’électricité; décharges électriques dans les gaz, par M. Vil-lard, membre de l’institut, etM. Abraham, maître
- de conférences à l’École normale supérieure; notions générales de météorologie, par M. An-got, directeur du Bureau central météorologique, etc.
- La durée de l’enseignement est de trois mois.
- Les cours se sont ouverts le lundi 5 février 1912, avec un très brillant succès.
- La création de cette nouvelle section a été accueillie notamment avec une faveur marquée par la Société amicale des anciens élèves de l'Ecole qui a tenu à contribuer par une souscription à l’acquisition du matériel nécessaire à cet enseignement. Voici comment s’exprime h cet égard M. L. Joly, le distingué président de cette société.
- « Nos délégués au Conseil de perfectionnement de l’Ecole nous ont apporté en leur temps les échos des projets qui sont en voie de réalisation. Vous saA'ez que la Société amicale a été prise en considération, et les discours prononcés à notre dernier banquet vous ont-montré que ceux qui président aux destinées de la Société des Electriciens désirent rester en communion d’idées avec vous pour le choix de l’orientation à donner à renseignement de notre école. Pour l’instant, ces projets aboutissent à la création d’un enseignement spécial de télégraphie sans fil, ce qui n’est sans doute pas le dernier mot pour le rajeunissement de l’enseignement de l’Ecole, mais constitue cependant un pas en avant dans le sens des transformations tant attendues. »
- Voici enfin quelques paroles prononcées par M. Paul Janet, directeur de l’Ecole Supérieure d'Electrieité et du Laboratoire Central d’Electri-cité à l’occasion de l’ouverture de cette nouvelle section; on remarquera que cette allocution se termine par un éloquent commentaire du rapport de Ch. d’Almeïda qui vient d’être publié dans nos colonnes (*) :
- te Je voudrais d’abord vous donner une idée rapide des raisons longuement mûries qui nous ont amenés à créer cette nouvelle section, la première peut-être de plusieurs autres.
- « On a souvent répété que l’industrie a déplus en plus, dans les temps modernes, une tendance à devenir scientifique. En réalité, elle l’a toujours été, et, les premiers hommes, qui
- (*) Voir Lumière Electrique, icr, 8 et i5 juin.
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- LA LUMIÈRE ELECTRIQUE
- 23 Juin 1912,
- 373
- réduisaient à leurs feux de bois les minerais rencontrés par hasard, appliquaient à cette industrie rudimentaire les résultats de leurs expériences, c’est-à-dire de la science de leur époque. Bien plus, pendant longtemps, on peut dire que l’industrie très simple créée par la nécessité a été la seule science expérimentale existante. Mais à la renaissance des connaissances humaines, l’inverse s’est produit, et, à son tour, la science pure et désintéressée a devancé l’industrie.
- « 11 a fallu la découverte des innombrables applications de l’électricité pour que, par un nouveau revirement, savants et industriels fissent un pas les uns vers les autres : nulle industrie n’est plus scientifique que l’industrie électrique, nulle ne laisse moins au hasard, nulle ne se prête mieux au calcul.
- « Ce nouvel état de choses entraînait nécessairement des besoins nouveaux et c’est de cette nécessité qu’est née l’Ecole Supérieure d’Elec-tricité qui, avec le Laboratoire Central d’EIectri-cité, constitue les deux belles créations de la Société Internationale des Electriciens.
- « Quel est donc le caractère de notre Ecole? Ce que nous venons de dire suffit à le délinir : un esprit hautement scientifique apporté dans l’étude des questions pratiques, l’habitude de la critique et de l’effort personnel, la défiance des opinions toutes laites, voilà les qualités que nous cherchons à développer chez nos élèves ; nous nous tenons aussi éloignés de 1 empirisme pur que de la science abstraite ; ce que nous voulons réaliser ici, c'est la science mise au service de l’action, ou l’action secondée par les idées scientifiques.
- «C’est pour aller plus loin dans celte voie que, mis en présence des progrès'si rapides de l'électricité, nous avons songé à compléter notre enseignement général de l’électrotechnique par des enseignements particuliers, à la fois plus courts et plus approfondis portant sur les points dont l’importance justifierait cette étude spéciale.
- «Parmi ces sujets divers, la télégraphie sans fil nous a paru occuper un rang tout à fait à part. Les admirables développements auxquels nous assistons depuis une dizaine d'années, les problèmes nombreux que la télégraphie sans fils soulève ou qu’elle est capable de résoudre, la multiplicité des efforts auxquels elle a donné
- lieu, en même temps, il faut bien le dire, que leur dispersion, nous ont fait juger qu’il y avait lieu de commencer à coordonner ces efforts, à donner une forme didactique à ces problèmes, à étudier les raisons profondes de ces développements, et c’est ainsi qu’est né renseignement que nous'inaugurons aujourd’hui.
- « De plus, n'est-ce pas là une de ces applications où, comme je le disais tout à l’heure, la science s’unit le plus intimement à l’action, et où se trouve ainsi exister d’une manière harmonieuse ce mélange de l’activité intellectuelle et de l’activité de réalisation qui cadre si bien avec notre tempérament français?
- « En effet, et bien qu’âujourd’hui la sûreté des communications radiotclégraphiques commence à permettre de les ranger parmi les gïauds services publics, c’est encore dans les cas exceptionnels, graves, inattendus, qu’elles ont leur plus grande importance : c’est après la catastrophe de la Martinique que les communications sont rétablies d'urgence Avec la Guadeloupe par télégraphie sans fil; c’est en plein océan que les naufrages ou les rencontres sont évités, c’est dans les guerres navales ou les expéditions coloniales que les ondes électriques jouent leur rôle le plus important.
- « Ceci n’a rien qui doive nous surprendre: l’his-loirc nous apprend (pie c’est toujours dans les époques troublées, au moment des grands désastres, que le besoin de communications rapides, à distance, sans système matériel interposé, s’impose de la manière la plus pressante.
- «11 est à peine besoin de vous rappeler l’admirable invention des frères Chappe, faite sous la menace de l’invasion, du télégraphe aérien, le premier télégraphe sans fil dans, lequel- l’œil jouait le rôle de détecteur : l’histoire en est émouvante dans sa simplicité; elle se résume en quelques dates : la nouvelle invention présentée par Claude Chappe à la Législative le mars 179*2, le rapport favorable de Homme, du icravril 179I, les expériences faites le 11 juillet 179I devant une commission composée dWrbogast, Daunou et Lakanal;le rapport de Lakanal du %6 juillet 1793 concluant à l’adoption du système; la nomination de Claude Chappe comme ingénieur-télégraphe aux appointements de 5 livres 10 sous par jour, et, comme couronnement de tous ces efforts, la première dépêche arrivant le ier septembre 1794, à l’ouverture de
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- la lumière Electrique t. xviit (2» séria). ^ 2ë.
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- la Convention et lue par Çarnot à la tribune : « Condé est restituée à la République; la reddi-« tion a eu lieu ce matin à 10 heures. »
- « Tout cela est bien connu; mais voici qui l’est moins :
- «Pendantle siègede Paris,en 1870, des savants audacieux ont songé à profiter des progrès que la science avait faits depuis un siècle pour réaliser de nouveau un système de télégraphie sans fil, et cette fois, comme si c’était un acheminement vers ce que nous voyons aujourd'hui, de télégraphie électrique sans fil.
- « Un simple préparateur de la Faculté des Sciences de Paris, Bourbouze, avait songé pour cela à remplacer le fil télégraphique ordinaire par un cqurs d’eau, dans l’espèce, le cours de la Seine. De larges plaques de cuivre immergées dans le fleuve formaient l’un des deux pôles d’une pile puissante; l’autre était formé par une terre télégraphique ordinaire située le plus loin possible du fleuve; la station d’arrivée était identique; les récepteurs télégraphiques ordinaires étant remplacés par un galvanomètre très sensible et les courants telluriques accidentels annulés par une méthode de compensation facile à imaginer.
- « Aujourd’hui, dans un langage plus moderne, nous dirions que, dans la région de départ,on établissait en des points éloignés une certaine différence de potentiel, et qu’à la région d’arrivée on profitait des différences de potentiel ainsi créées entre deux surfaces équipotentielles voisines.
- « Les premières expériences exécutées dans Paris déjà investi au mois de novembre 1870, d’abord entre le pont Napoléon (aujourd’hui pont National) et le pont d’Austerlitz, puis entre le terre-plein du Pont-Neuf et Saint-Denis, donnèrent des résultats si encourageants que le gouvernement de la Défense nationale décida qu’il y avait lieu de tenter l’application de la méthode proposée pour rétablir les communications télégraphiques entre Paris et la province.
- « Cette mission, qui exigeait à la fois des connaissances scientifiques étendues et toutes les qualités de l’homme d’action futconfiée àM. Ch.
- d’Almeïda, alors professeur de physique au Lycée Henri IV.
- « Nul choix ne pouvait être plus heureux : grand voyageur autant que savant distingué, esprit curieux et très fin, d’une ironie souvent mordante, mais ayant le sentiment le plus élevé du devoir, seul au monde, sans autre famille que celle d’amis très chers et très fidèles, parmi lesquels était mon père, d’Almeïda, dans mes souvenirs d’enfance, me représente un de ces héros à la manière de Jules Verne, avec qui d’ailleurs il était fort lié, et qu’il inspira plus d'une fois.
- « Les circonstances m’ont rendu dépositaire du rapport encore inédit que d'Almeïda adressa, aussitôt la paix signée, à M. Thiers, alors chef du pouvoir exécutif de la République Française.
- « J’ai cru qu’il y avait quelque intérêt, en inaugurant par la lecture de ce rapport la Section de radiotélégraphie à l’Ecole Supérieure d’Elec-tricité, à évoquer devant vous cet épisode peu connu d’une des époques les plus sombres de notre histoire. Il nous montre quelles réserves d'énergie se trouvent en Francedansles moments critiques ; il nous fait soupçonner aussi les petites rivalités qui souvent paralysent les meilleures volontés : cette leçon doit être précieusement recueillie. »
- Nous terminons ainsi ces différentes citations, qui précisent le caractère du nouvel enseignement.
- Les nouvelles usines de la Compagnie Parisienne de Distribution d’Électricitè.
- Nous devons rectifier un renseignement paru dans notre numéro du ier juin (l).
- Le hall métallique de 83 mètres de long sur 26 mètres de large, dont il est question dans cette note, est destiné à recevoir non pas 5 groupes turboalternateurs, de 5 000 kilowatts chacun, fournis par la Compagnie Fives-Lilîe, mais : 4 groupes turboalternateurs de 10000 kilowatts chacun,'qui sont fournis par MM. Schneider et Gie.
- (') Page 277, ail sujet des « Nouvelles usines de la C.P.D.E. », aux lignes i5 à ig.
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- 22 ^in 19^3, LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
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- CHRONIQUE INDUSTRIELLE ET FINANCIÈRE
- NOTES INDUSTRIELLES
- Emploi des moteurs triphasés à collecteur pour la, ventilation dans les mines de houille.
- Le service le plus important d’une exploitation minière, après l’extraction proprement dite, est la ventilation. Il est donc aisé de comprendre que, lors de l’électrification des installations de surface d’un charbonnage, l’up des premiers problèmes qui se posent, et souvent même le premier, est celui de l’attaque des ventilateurs d’aérage par moteurs électriques.
- Il semble cependant que, jusqu’en ces dernières années, et alors que l’étude de machines ou d’ensemble de machines électriques s’adaptant de façon parfaite aux conditions de l’extraction avait été poussée aussi loin qu'il est possible dans l’état actuel d’avancement des sciences électrotechniques, aucune solution bien adéquate n’avait été apportée à la question delà ventilation électrique. Cette question, pour n’être pas aussi complexe que celle des machines d’extraction, n’en présentait pas moins des difficultés sérieuses de réalisation, par suite des causes multiples qui font varier les conditions cl’aé-rage d’un siège d’exploitation minière. Passons-lcs rapidement en revue. -
- D’une façon générale, les causes de variation des conditions d’aérage d’un siège d’exploitation minière peuvent être rangées en deux catégories :
- i° Les causes provenant d’un développement normal de l’exploitation;
- i* Les causes dues à la rencontre d’accidents géologiques inattendus ou prévus.
- La ventilation des travaux souterrains est nécessitée par divers facteurs dont le résultat est, pour les uns, d’absorber de l’oxygène, pour les autres, de modifier l’état de l’air de telle façon qu’il devient impropre à la vie du personnel, soit en y introduisant des gaz inertes ou nocifs, soit en élevant sa température à un degré tfop élevé.
- C’est le jeu de ces facteurs qui crée les variations des conditions çl’aérage de la mine.
- • Dans la catégorie des causes normales de variations, nous pourrons comprendre ;
- i° L’absorption d’oxygène due à de multiples phénomènes tels que :
- La respiratipn des hommes et des animaux; L'éclairage;
- L’emploi des explosifs ;
- La décomposition des bois et matières organiques ;
- La combustion spontanée des charbons et pyrites.
- Gqs phénomènes peuvent amener «îles variations sensibles dans le vplumç d’air à faire circuler dans les travaux ; en effet, par siiite de l’étendue de ceux-ci, l’absorption d’oxygène par les bois, les charbons perdus aux remblais et les pyrites va grandissant de jour en jour, tandis que l’air nécessaire à la respiration, l’éclairage et à la déflagration des explosifs varie suivant les heures d’abatage et les arrêts de travail.
- Les pertes d’air dans les remblais qui peuvent varier, non seulement avec l’avancement des travaux et leur développement, mais aussi avec la qualité du terrain rencontré et avec la puissance des couches exploitées.
- 3° Le dégagement normal du grisou qui augmente OU diminue avec la longueur des fronts de taille, l’activité du déhouilleinent et la qualité du charbon extrait.
- 4° La variation de la température avec les saisons, qui modifie dans de larges proportions l’aérage naturel.
- 5° L'approfondissement des puits, lequel a une série d’effets :
- L’accroissement des pertes d’aiç par les communications pratiquées à tous les envoyages.
- L’augmentation de la résistance au passage de l’air dans les puits.
- L’élévation de la température. (On sait que, sans l’aérage, celle-ci s’accroîtrait de i" par 36 mètres de profondeur environ.)
- fi" La pression barométrique : c’est un phénomène bien connu que le dégagement de grisou varie en raison inverse de la pression barométrique. Aussi a-t-on soin, en général, de faire croître la vitesse des ventilateurs à l’approche d’une dépression atmosphérique.
- La seconde catégorie des causes de variations d’aérage renferme tous les cas accidentels que
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XVIII (2* Sérié). ^ N* 25.
- l'exploitation d’un gisement de houille peut présen- j 1er. Pour en citer quelques-uns notons :
- La rencontre d’étreintes, augmentant les difficultés de circulation de l'air dans les travaux.
- Les failles et surtout les plissements de couches c'est en effet à proximité des crochons que le dégagement du grisou est toujours le plus abondant. De plus, outre ces dégagements, la rencontre de dérangements de couches peut amener une modification
- exigent la possibilité de variabilité du régime de marche de l’appareil ventilateur, donc, en dernière analyse, l’emploi de moteurs capables de fonctionner à des régimes de vitesse et de puissance graduellement croissantes entre des limites très étendues.
- DIVERS MOUES D’ATTAQUE DES VENTILATEURS DE MINES
- Dans les charbonnages encore dépourvus de
- Fig. i. — Ventilateur du siège N" 3 des Charbonnages d’Anderlues.
- sensible dans le mode d’exploitation et de disposition de chantiers, notamment la marche descendante de l’aérage sur une partie de son parcours.
- Enfin, citons les dégagements instantanés de grisou, qui nécessitent Un appareil de ventilation capable d’ur\e surcharge assez considérable lors d’un tel accident.
- En résumé, nous voyons que ces diverses causes
- toute installation électrique de transport de force, l’attaque des ventilateurs se fait par machines à vapeur. Ces machines, outre qu'elles sont généralement d'un rendement thermodynamique faible, ne sc prêtent pas, ou fort peu, aux variations de vitesse qu'il est désirable d’obtenir ainsi qu’il a été montré ci-dessus. Tout au plus, dans certaines installations, prévoil-on pour satisfaire aux grands accroisse-
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- ments accidentels de débit des ventilateurs, lors de dégagements instantanés de grisou notamment, un double jèu de poulies de transmission permettant d’augmenter le rapport des vitesses de la machine et du ventilateur. Mais il est aisé de comprendre qu’un tel système est peu avantageux, la manœuvre du changement de poulies demandant un temps assez long] et forçant à arrêter le ventilateur précisément en un moment où il est le plus nécessaire.
- Dans la plupart des charbonnages équipés électriquement, la commande des ventilateurs a été confiée à des moteurs asynchrones triphasés à rotor bobiné, attaquant généralement la turbine du ventilateur au moyen de courroies. De telles installations sont certes très recommandables par suite de l’extrême simplicité de conduite de ces moteurs, de leur haut rendement et de leur usure quasi nulle. Cependant ils ne peuvent convenir que dans les exploitations minières où les causes de variations des conditions d'aérage sont de peu d’importance (fig. i).
- Dans certaines installations où l’obtention de deux régimes de marche bien déterminés semblait suffisant, le problème a pu être résolu par l’emploi de deux moteurs d’induction accouplés mécaniquement et pouvant fonctionner en cascade.
- Une telle disposition a été employée, notamment, à la Société des Charbonnages du Levant du Flénu.
- Là, au contraire, où les variations d’aérage sont assez importantes, il est de toute nécessité de rechercher, pour l’attaque du ventilateur, un moteur établi de manière à pouvoir suivre ces variations et n’exigeant dans ce but que des manœuvres simples et rapides.
- Il est de plus désirable que, dans toute la gamme des régimes de marche auxquels ce moteur puisse être soumis, il conserve un haut rendement énergétique, joint à un facteur de. puissance élevé.
- Lors de la mise en pratique des moteurs triphasés à collecteur, l’attention des constructeurs fut immédiatement attirée par l’intérêt qu’ily aurait à appliquer ces moteurs à l'attaque de ventilateurs de mines. En effet* par leur qualité essentielle de variabilité aisée de la puissance et de la vitesse jointe à de hauts rendements et à des facteurs de puissance élevés, ce s moteurs semblaient tout désignés pour cet usage. Les études de nos techniciens furent poussées activement dans ce sens et de nombreux essais furent effectués qui furent finalement couronnés du succès le plus complet.
- Si l’on veut bien se rendre compte cependant des difficultés que présentait ce problème, tant par la
- nature de l’appareil à entraîner, dont Ja puissance absorbée varie approximativement en raison dirécte de la troisième puissance de la vitesse, que par les hautes tensions normalement usitées dans les transports de force électrique, non compatibles avec l’emploi du collecteur, et par les puissances élevées auxquelles il fallait atteindre, on comprendra le mérite d’une telle entreprise dont les exploitations minières peuvent tirer un profit très appréciable.
- Les moteurs triphasés à collecteur employés pour ractionnement des ventilateurs dé minés sont. du type série, à vitesse réglable par décalage des balais.
- Ils se composent donc d’un stator semblable à celui d’un moteur asynchrone (mais' dont les extrémités des trois enroulements, àü lieu d’être reliées pour former un point neutre, aboutissent à des bornes accessibles pour permettre leur connexion directe ou indirecte aux enroulements du rotor), et d’un rotor semblable a celui d'une dynamo à courant continu.
- Nous allons décrire quelques installations exécutées par les Ateliers de Constructions Electriques de Charleroi et par les Ateliers de Constructions Electriques du Nord et de l’Est.
- INSTALLATION DE VENTILATEURS DU CHARBONNAGE DU BOIS DU CAZIER A MARCINliLLE
- L’appareil actuel de ventilation du Charbonnage du Bois du Cazier à Marcinelle a remplacé un ventilateur Guibal entraîné par machine à Vapeur monocylindrique.
- Il se compose essentiellement d’un ventilateur centrifuge actionné directement par un moteur triphasé à collecteur.
- Le ventilateur a été fourni par la Société anonyme des Forges, Usines et Fonderies de Gilly, qui est concessionnaire exclusif de la licence pour la construction en Belgique des ventilateurs pour mines,' système « Monnet et Moyne».
- Les avantages que revendiquent les constructeurs de ces ventilateurs sont :
- La simplicité de construction et d’ins.tallatiôn;
- Lerendement mécanique élevé atteignant 70 % ;
- Le rapport manométrique atteignant i/|0 % dans les grands ventilateurs ;
- La possibilité de construire ces ventilateurs en vue de la commande directe électrique, avec des rapports manométriques s’abaissant à 5o %, tout eh conservant le rendement mécanique de ^5 % ;
- La grande souplesse de fonctionnement^ le ventilateur. s’appropriant à des orifices équivalents pou-
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- vant varier de i à 4 tout en conservant des rendements mécaniques supérieurs à 6o % ;
- Leur fonctionnement absolument silencieux.
- Le ventilateur du Charbonnage du Bois du Ca-zier présente les principales caractéristiques sui-
- vantes :
- Diamètre de la turbine. Largeur de la turbine.. Orifice équivalent de la
- mine................
- Vitesses tangentielles en mètres par seconde.. Nombre de tours par
- . minute.............
- Dépression en millimètres d’eau..........
- Débit en mètres cubes
- par seconde.........
- Travail absorbé en chevaux .................
- .** 2 m 0 m . ÏO . 7OO
- 1 rn 2 40
- 20 25 3o 35
- 182 228 3i8
- 55 85 120 170
- s: oc 36 /|2 5o
- 3o 55 90 15o
- La turbine de ce ventilateur est calée en porte-à-faux à l’extrémité d’un arbre tournant dans deux paliers extérieurs. Ce^ paliers font corps avec un socle fixé rigidement par pattes d’assemblage et boulons au socle du moteur.
- L’accouplement est élastique du type Zodel. Il est disposé entre les deux paliers voisins du ventilateur et du moteur.
- Le moteur est du type triphasé à collecteur série. Le courant d’alimentation est alternatif,sous 5oo volts entre phases et 5o périodes par seconde.'
- L’installation exécutée par les Ateliers de Constructions Electriques de Charleroi, en septembre 1911, comprend, indépendamment du tableau divisionnaire où sont branchés les câbles d’alimentation, et en outre du moteur, un transformateur triphasé à bain d’huile, de 5o K. V. A. et une borne de manœuvre.
- Ces différents appareils sont reliés entre eux suivant le schéma de connexions reproduit par la figure 2.
- Le transformateur statique précité sert à relier magnétiquement en série les enroulements du rotor à ceux du stator; la liaison électrique directe en série ne pouvait se faire dans le cas présent, le fonctionnement du collecteur étant peu compatible avec une tensjon d’alimentation de cette valeur. Cette liaison indirecte ne modifie d’ailleurs en rien les principes de fonctionnement exposés ci-dessusi
- Comme l’indique le schéma des connexions, la borne de manœuvre comprend :
- Un disjoncteur tripolaire à bain d’huile, à déclenchement automatique à maxirna direct de courant et à zéro tension.
- Un commutateur tripolaire à bain d’huile de couplage étoile triangle.
- Un ampèremètre électromagnétique branché sur un transformateur d’intensité.
- tztfi/uSLàè, « Co/âiC&UÆ,
- -----~ sfe
- gÇotâut tûj»8a.»I 1k ut
- Ces appareils sont enfermés dans une enveloppe hermétique en tôle ornementée, avec panneaux latéraux montés sur charnières et fermant à clef (fig. 3).
- Le commutateur précité est utilisé pour permettre une marche plus économique du moteur aux faibles vitesses, une moindre absorption de puissance et une meilleure commutation au démarrage. Les en roulements du stator, en série avec ceux du transformateur secondaire, sont connectés en étoile pour le démarrage et la marche normale jusqu’à la vitesse de uoo tours. Au delà de cette vitesse, ces enroulements sont relies en triangle.
- Les caractéristiques du moteur sont les suivantes 1
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- Stator: 5oô volts, 160 ampères, soit g5 ampères par phase en couplage triangle.
- Rotor : 6o volts, i 6oo ampères, au régime maximum.
- blés isolés pour le rotor. Ce câblage ost disposé dans le sous-sol entourant le massif de fondations dir moteur. De même le transformateur statique secondaire y a été installé, adossé à ce massif, directement
- Fig. 3. — Borne (le manoeuvre du moteur triphasé à collecteur.
- Nombre de pôles : 16.
- Caractéristiques de régime :
- couplage
- étoile couplage triangle
- N ombre de tours
- par minute... 182 228 278 818
- Puissance développée en chevaux............. 82 62 102 172
- Rendement total 84 89 91 90 %
- Facteur de puissance............ 0,80 o,g5 1,00 o,g5
- Le câblage de raccordement a été exécuté en câbles armés à 3 conducteurs pour le stator, en cà-
- à l’aplomb de la boîte à bornes du rotor pour diminuer le coût du câblage.
- La mise en marche de l’installation a été effectuée en septembre dernier et est en fonctionnement discontinu depuis lors.
- Les essais effectués aux Ateliers de Constructions et lors de la mise en route ont permis de se rendre compte de la marche absolument parfaite de ce moteur, notamment en ce qui concerne la commutation : aucune étincelle n’a été constatée aux balais à n’importe quel régime de marche.
- INSTALLATIONS ÉLECTRIQUES DU CHARBONNAGE DU BOIS DU CAZIER A MAUCINELLE
- Ces installations comportent :
- Un groupe électrogène constitué par une machine à
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XVIII (2* Série), -r-H.25.
- vapeur compound jumelle de la Société anonyme des Forges, Usines et Fonderies de Gilly, entraînant directement, calé sur l’arbre de couche :
- Un alternateur triphasé de 625 IC. V. A. de puis • sance normale, fournissant à ses bornes' du courant alternatif à 5a5 volts entre phases, 5o périodes par seconde. Le rotor de cet alternateur constitue le volant de la machine à vapeur. Il est entraîné à la vitesse de 108 tours environ par minute. Son moment d’inertie est de 102 000 kilogrammètres carrés. Ce volant porte à sa périphérie 56 bobines inductrices alimentées en courant continu sous 110 volts de tension.
- Le tableau de distribution comprend i3 panneaux en marbre bleu turquin dont :
- 1 panneau d’alternateur. . .
- r panneau d’excitation.
- 1 panneau du groupe transformateur rotatif.
- 1 panneau de départ vers le tableau divisionnaire I.
- i panneau de départ vers le tableau divisionnaire II.
- 1 panneau de commande du groupe d’exhaure.
- 7 panneaux de réserve pour alternateurs et départs.
- L’appareillage à haute tension est disposé dans des compartiments en béton établis en sous-sol à l’aplomb de la planche de manœuvre.
- Fig. 4. — Turbo-excitatrice de 17 kilowatts, à 3 5oo tours pur minute.
- Le courant d’excitation peut être fourni par deux sources :
- a) A la mise en marche, par un groupe turbo-dy-namo composé d’une turbine Electra de 27 chevaux entraînant, à 3 5oo tours par minute, une dynamo compound de 17 kilowatts [sous ii5 volts (fig. 4).
- b) En marche normale, par un groupe transformateur rotatif composé d’un moteur asynchrone à rotor bobiné, à bagues, muni d’un dispositif de relevage^des balais, alimenté sous 5oo volts, et entraînant, à 1 45o tours par minute, une génératrice tétrapolaire à courant continu, de 17 kilowatts, sous 115 volts.
- Le tableau divisionnaire I est situé dans la salle du ventilateur. Il comprend deux panneaux. Le premier porte un ampèremètre, un voltmètre et la commande d’un disjoncteur à bain d’huile à déclenchement automatique à zéro (tension), auquel aboutit le câble d’alimentation. Le second est un panneau de départs. Chaque départ est relié aux barres communes par 3 sectionneurs fusibles protégés spéciaux. Ils sont affectés aux récepteurs suivants :
- 1 moteur triphasé à collecteur de 32/172 chevaux à 182/318 tours commandant directement un ventilateur Monnet et Moyne.
- 2 moteurs asynchrones de 75 chevaux à 735 (ours
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- attaquant par poulies deux compresseurs d’air Dubois et François.
- i groupe transformateur rotatif d’éclairage composé d’un moteur asynchrone de 5o chevaux entraînant, à 965 tours, une dynamo shunt à pôles auxiliaires, de 33 kilowatts, à »3o volts.
- Une dynamo de réserve est commandée par machine à vapeur.
- Ces deux dernières dynamos sont raccordées à un tableau d’éclairage.
- Trois coupe-circuits monopolaires * fusibles à poignée.
- Enfin un groupe d’exhaure, commandé directement du tableau principal de distribution, est installé à l’étage /|Go. Il est constitué d’une pompe multicellulaire A. C.E.C. Raleau, capable de refouler 3o mètres cubes par heure à une hauteur totale de /j85 mètres, accouplée directement et sur bâti commun à un moteur asynchrone triphasé à rotor en court-circuit, de 48 chevaux, à a 900 tours par minute.
- Le tableau divisionnaire II est disposé dans les bâtiments du triage (fig. 6).
- Il dessert, par. l’intermédiaire de coupe-circuits fusibles protégés spéciaux, les récepteurs suivants :
- 1 moteur de triage asynchrone cuirassé, de iSche vaux, à 585 tours.
- a moteurs de monte-charges, asynchrones cuirassés, de 5 chevaux, à 715 tours.
- 1 moteur de traînage asynchrone cuirassé, de aa chevaux,à 9G0 tours.
- Chaque récepteur est commandé par une borne de manœuvre comprenant, sous boîte hermétique en fonte à deux ouvreaux munis de fermetures avec enclenchement de sécurité, un interrupteur tripolaire à rupture brusque;
- Un ampèremètre électromagnétique ;
- Pour permettre la mise en marche et l’arrêt de ce groupe de la surface, un téléphone "haut parleur a été installé entre la centrale et la salle de pompe.
- ÉTUDES ÉCONOMIQUES
- La Banque d’Outremer, la Banque Mathieu et fils et un groupe ostendais offrent au public belge des actions et des obligations d’une nouvelle société dite Société Ostendaise Force et Lumière qui présente celle particularité dans son objet social de prévoir : l'installation et l'exploitation de fours à coke industriel, la fabrication et la vente_de_coke métallurgique, l'installation et l’exploitation de tous services publics d’éclairage de tous systèmes,
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- d’égouts et de transports en commun en Belgique et à l’étranger.
- La réalisation de cet objet se fera pour Ostende de la façon suivante : la société a fait commencer la construction de 5o fours à coke à récupération et d’une usine annexe pour le'traitement dessous-produits de la distillation de la houille. Elle pense fournir à Osfende et aux communes environnantes, avec lesquelles elle a des contrats de trente ans, environ 6 millions 1/2 de mètres cubes dès la première année, puis io millions de mètres cubes en supputant un accroissement normal de io % qui est courant dans cette industrie. Mais le contrat avec Ostende prévoit en outre la fourniture d’énergie électrique obtenue économiquement avec les excédents de gaz. La vente du coke industriel et métallurgique, du sulfate d’ammoniaque, dugoudron, etc., augmentera d’autant les bénéfices que la Société retirera de cette usine.
- Le capital de a 5oo ooo francs est représenté par '5 ooo actions de 5oo francs et 8 ooo actions de dividende sans valeur nominale. Trois mille actions de Capital et 1000 actions de dividende seulement sont mises en vente au prix global de i 6oo francs pour trois actions de capital et une de dividende : les émetteurs évaluent donc à ioo francs la prime à payer sur trois titres et accordent l’action de dividende en surplus! ou bien celle-ci à leurs yeux vaut déjà ioo francs! Quelle que soit la façon dont on l’envisage, cette manière de faire est critiquable, puisque l’affaire est à créer de toutes pièces. Mais on compte déjà pour le premier exercice sur un bénéfice distribuable de 280 ooo fr. dont la répartition se fera de la façon suivante : 5 % à la réserve légale; 5 % aux actions de capital; i5 % du surplus au conseil; le solde, moitié aux actions de capital, moitié aux actions de dividende. Les 4 ooo obligations offertes en souscription sontdutype4 1/2, 5oo francs, émises à 480 francs.
- Il paraît que la bourse de Londres attendait avec beaucoup d’impatience le compte rendu de l’exercice écoulé de la Marconi Company. Le titre serait un de ceux qui réglerait les mouvements spéculatifs au Stock exchange\ Les résultats obtenus sont bien de nature à donner satisfaction aux actionnaires et aux spéculateurs : mais il faut agir avec prudence dans de telles entreprises. Le bénéfice net s’est élevé à ^542925 francs, de beaucoup supérieur à celui de
- 1910. Les usines n’ont pu répondre à toutes les demandes, et actuellement les ordres à exécuter dépassent 25 millions de francs. Le dividende proposé est de 20 % à l’action ordinaire, et de 17 % à l’action privilégiée ; en outre, le conseil a proposé le versement d’un acompte de to % aux porteurs du premier titre et de 7 % à ceux du second à valoir sur le dividende de 1912.
- Le gouvernement britannique, comme nous l’avons signalé dans nos numéros des 3o mars et i3 avril a signé avec la Marconi Company un contrat pour l’établissement de stations lointaines sur divers points de l’Angleterre en lui assurant 10 % des recettes brutes. La compagnie a créé d’autre part de nombreuses filiales qui donnent déjà des signes de prospérité : la société belge a annoncé un dividende de 10 % ; la société française, 5 % ; la société allemande distribue 4 % ; la société russe se développe rapidement. Aux Etats-Unis, la Marconi Company dispose de toutes les stations de la côte orientale et de la côte occidentale; elle a conclu des contrats avec les grandes compagnies de télégraphes et possède ainsi un monopole de fait ; après la catastrophe du Titanic qui a attiré l’attention du gouvernement de New-Yorksur la nécessité de réglementer l’usage de la télégraphie sans fil, on peut dire qu’il est aussi de droit. Ce grand essor de la Marconi Gompany justifie donc l’envolée des titres; mais comme déjà on annonce de grands perfectionnements dans l’émission et la transmission des signes par d’autres procédés que celui de Marconi, il ne paraît pas exagéré de dire que le mouvement des spéculateurs est un peu osé et qu’il risque de créer quelques désillusions.
- Les secteurs de Paris sont toujours l’objet d’une grande faveur en bourse : la Compagnie Parisienne de Distribution qui mène le mouvement monte sans discontinuer et s’inscrit, dernier cours, à 582. La Société d’Eclairage etForcç par l’Électricité quiocc.upe-une des meilleures situations, se négocie à 1 385 fr., toujours en hausse, malgré l’annonce de résultats sensiblement équivalents à ceux de l’exercice précédent. Le dividende proposé de 42 fr. 5o est le même, les bénéfices sont de 85o aoo francs contre 85i 911 francs et le disponible, report compris, est de 949 5o5 francs contre 949 295 francs.
- D. F.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 22 Juin 1912.
- â83
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- TRACTION
- Ille-et-Vilaine. — Un projet est en préparation pour la construction d’une ligne de tramways électriques A Saint-Serran reliant la cale Saint-Père et le quartier de Solidor à la ville de Parapaé.
- Maine-et-Loire. — Un voeu est émis par le conseil municipal des Ponts-de-Cé en faveur de la création d’une ligne de tramways entre la Pyramide et les Ponts-de-Gé.
- Meurthe-et-Moselle. — La Compagnie générale des tramways de Nancy étudie le projet d'une ligne du Pont» d’Essey à Tombaine, Bosscrville, Art-sur-Meurthe et Varangeville.
- TÉLÉPHONIE
- Bouches-du-Rhone. — Le Conseil général a approuvé la création des circuits téléphoniques suivants : Port-de-Bouc-Marseille, Mallemort-Pont-Royal, Gardanne-Mimel, Beaudinard-Aubagne, Saint-Joseph-Barbenlane, la Grau-Chàteaurenard, Mas-Blanc Saint-Etienne du-Grès, Ver-quières-Saint-Andiol ; cabines téléphoniques à Mas-Blanc, Mézoargues, Ycrquières et la Bourdonnière (commune d’Allauch), réseaux d’Eygalières, La Farc, Rousset et la Bourine.
- Côtes-du-Nord. — Avis favorable est émis par la commission départementale au projet de circuit téléphonique direct Lannion-Guingamp.
- Seine-Inférieure. — La Chambre de commerce du Havre a décidé d’avancer à l’État la somme de 246 700 francs en vue de l’établissement de deux nouveaux circuits téléphoniques (11° et 12») entre Paris et le Havre.
- Saone-et-Loire. — La Chambre de commerce de Chalon-sur-Saône est autorisée à avancer à l’État une somme de 4 56o francs en vue de l'établissement d'une part du circuit téléphonique Epervans-Saint-Marcel et d’un réseau local à Epervans et, d’autre part, du circuit Chaudenay-Chagny.
- Somme. — La direction des postes informe le conseil municipal de Ham qu’elle étudie la construction de plusieurs circuits téléphoniques ;
- i° Création d’un circuit direct entre Péroune et Paris 5
- 2° Création d’un circuit direct entre Nés le e t Amiens, la mise en activité de'celle nouvelle ligne aura lieu en octobre prochain ;
- 3° Doublement à bref délai des circuits Ham-Saint-Quentin et Saint-Quentin-Tergnier ;
- 4° Création d’un circuit direct entre Ham et Péronne;
- 5° Enfin, création dans le cours de l’année d’une ligne téléphonique spéciale Hain-Guiscard.
- Yonne. — La commission départementale a donné avis favorable au projet de convention à intervenir entre l’État et le département en vue de l’établissement d’un réseau téléphonique local dans 209 communes.
- DIVERS
- Paris. — Par arrêtés ministériels du 12 juin 1912 :
- Est approuvé, en conformité de l’article 16 des cahiers des charges des 17 mai et 20 août 1908, le compteur Excelsior type E. C. pour courant continu et pour les calibres jusqu’à 5o ampères de la Société française d’Electricité A. E. G.
- Est approuvé, en conformité de l’article 16 des cahiers des charges des 17 mai et 20 août 1908, le compteur Excelsior type E pour courant continu pour les calibres jusqu’à 5o ampères de la Société française d’Electricité
- A. E. G.
- Est approuvé, en conformité de l’article 16 des cahiers des charges des 17 mai et 20 août 1908, le compteur type Mono de la Société française d’Electricité A. E. G., pour courants monophasés à deux ou trois fils et pour courants triphasés équilibrés à point neutre inaccessible, le tout pour intensités jusqu’à 100 ampères au maximum et tensions jusqu’à 55o volts; le mécanisme compteur étant soit à rouleaux, soit à aiguilles.
- Est approuvé, en conformité de l’article 16 des cahiers des charges des 17 mai et 20 août 1908, le compteur type
- B. T. modèle R, pour courant monophasé, à deux fils avec minuterie à aiguilles, pour les calibres jusqu'à 3o ampères et 260 volts inclusivement de la Compagnie de Construction Electrique.
- Charente-Inférieure. — La Chambre de commerce de La Rochelle est autorisée à contracter un emprunt de 35o 000 francs en vue de l’installation sur les quais du port de La Rochelle-Pallice, à titre de complément de l’outillage qu’elle y administre en vertu du décret du 9 janvier 1891, 4 grues électriques de 5 000 kilogrammes de puissance avec leurs accessoires et une sous-station électrique.
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- 384 LA LUMIÈRE ELECTRIQUE T. XVIII (2« Sôrtfl)'-?
- PUBLICATIONS COMMERCIALES
- Thomson Houston, 10, rue de Londres, Paris. Bulletin, mai 1912. — Les parafoudres électrolytiques. Tarif n° 10. — Moteurs asynchrones à courant triphasé, diphasé et monophasé, type R. ....
- Etablissements Paz et Silva, 55, rue Sainte-Anne, Paris, Lampe Wotan.
- - L’électricité dans le « Home »,
- SOCIÉTÉS
- Compagnie Electrique de la Loire —Les recettes du mois d’avril se sont élevées à 257094 francs contre 236212 fr. en avril 1911. Le total des recettes des quatre premiers mois de l'année alleint 1 o45 211 francs en augmen^ tation de plus de 10 % suc les résultats de 1911.
- CONSTITUTIONS
- Energie Electrique de Mons-en-Pevhie. —- Durée : 99 ans.
- — Capital : 85o poo francs. — Siège social : 1, rue de Roubaix, Lille.
- CONVOCATIONS
- Est-Electrique, — Le 26 juin, 94, rue Saint-Lazare, Paris. .
- Chemin de fer électrique souterrain Nord-Sud de Paris. — Le 29 juin, 19, rue Blanche, Paris.
- Ifedovelli, Priestley et Cio. — Le 29 juin, 160, rue Saint-Charles, Paris.
- FAILLITES
- Farkas (Appareillage électrique), 48, rue Pernely, Paris.
- Bellargent (Lampes à arc), 8, boulevard d’Asnières, VilIenc*uve-la-Garenne (Seine).
- ADJUDICATIONS
- FRANCK
- Le 4 juillet, au sous-secrétariàt d’Etat des Postes et
- -N»
- Télégraphes, io3, rue de ^Grenelle, Paris, fourniture d’appareils pour postes d*abonnés et bureaux centraux téléphoniques (23 lots).
- Les demandes d’admission à cette adjudication devront être parvenues au sous-secrétariat d’Etat des Postes et des Télégraphes, le 25 juin 1912.
- Cahier des charges, rue de* Grenelle, io3 (direction de l’exploitation téléphonique, 3e bureau).
- Le 4 juillet, à la Chambre de commerce de Boulogne-sur-Mér, construction d’ùn bâtiment de sous-station dé transformation éiectriqne ; devis':'82 000 francs. — Visa par M. Voisin, ingénieur en chef à Boulogné-sùr-Mer,' 10 jours avant l’adjudication. — Renseignements bureaux de M. Delmotte, ingénieur de l’arrondissement maritime de Boulogne.
- Le 6 juillet, à la Bourse de Commerce de La Rochellèi Construction des bâtiments d’une sous-station électrique sur lé terre-plein Sud du bassin a flot ' de La Pallice. Mont. 27000. Caut. : 1 5oo.
- Renseignements au secrélariat de la Chambre decom-mcrceelehezM. Lombard, iugénieurdes ponis et chaussées, à La Rochelle.
- Le 18 juillet, au ministère des Colonies, 5y, boulevard des Invalides, à Paris, fourniture de wagons nécessaires au service du chemin de fer et du port de la Réunion.
- Caulionnementprovisoire, 5ooo francs) cautionnement définitif : io 000 francs.
- ALLEMAGNE
- Prochainement, au service du gaz, des eaux et de l’électricité de. la ville, à JËlmshdrn, construction de 7 stations de transformateurs.
- CORSE
- Le 29 juin, à la direction des travaux hydrauliques de la marine, i5, cours Grandval, à Ajaccio. — Concours pour la fourniture et l'installation des canalisations en acier, des pompes et moteurs du parc à combustibles liquides d’Ajaccio où seront appi ovisionnés du résidu de naplito et du moto-pétrole, montant 100000 francs.
- Demandes d’admission au directeur des travaux hydrauliques de la marine, i 5, cours Grandval, à Ajaccio, le 29 juin avant 5 heures. — Renseignements bureaux du directeur des travaux hydrauliques.
- Le Gérant : J.-B. Nouet
- PARIS. — IMPRIMERIE LEVÉ, 17, RUE CASSETTE.
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- Tr«ate*quatrieriie année.
- SAMEDI 29 JUIN 1912. Tome XVIII (2« aérie). - N? 26.
- La
- Lumière Électrique
- P ré cédemment
- L’Éclairage Électrique
- REVUE HEBDOMADAIRE DES APPLICATIONS DE L’ELECTRICITE
- La reproduction des articles de La Lumière Électrique est interdite.
- SOMMAIRE
- EDITORIAL, p. 385. —J. Simey. Chronique de la traction électrique : Les automotrices mixtes, p. 387.
- Extraits des publications périodiques. —- Théories et Généralités. Essai de détermination de quelques poids atomiques, H. Pécheux, p. 3g3. —Arcs et lampes électriques. La comparaison économique de l’éclairage électrique et de i’éclairage au pétrole, J. Singer, p. 3g3. — Divers. Nouvel appareil automatique pour les abonnés à forfait, H. Hatfield, p. 3g4. — Législation et contentieux. Le droit de préférence dans les conflits entre les communes et les compagnies concessionnaires de l'éclairage par le gaz. (Arrêt du Conseil d’Etat du 3 mai 1912.), Paul Boucault, p. 3g5. — Variétés. Electricité de Constantinople, p. 398. — Chronique industrielle et financière. —Notes industrielles. Essais de compteurs, p. 399. — Etudes économiques, p. 40r. — Renseignements commerciaux, p. 383. — Adjudications, p. 384.
- ÉDITORIAL
- Les automotrices mixtes, examinées par M. J. Simey clans une nouvelle Chronique de la traction électrique (c’est-à-dire les voitures de transport dont l’énergie motrice est fournie par une sorte de petite centrale composée d’un moteur à explosion et d’une machine électrique) ont pris un développement remarquable en Allemagne.
- Les systèmes décrits dans le numéro actuel (systèmes Deutz et A. E. G.) comportent l’installation du moteur à explosion sous le capot, à l’avant de la voiture, devant la cabine du conducteur.
- Le démarrage se fait au moyen de l’air comprimé. En cas de marche à vide du moteur, sa vitesse de rotation est réduite à l’aide d’un dispositif très simple, ce qui
- économise le combustible et diminue les trépidations inutiles. Les différences entre les deux systèmes résident surtout dans le mode de construction du moteur à explosion.
- Les résultats d’exploitation de ces types d’automotrices paraissent satisfaisants, tant au point de vue technique qu’au point de vue économique.
- M. EL Pécheux a déterminé par voie électrolytique les poids\ atomiques de quelques métaux : les chiffres obtenus concordent avec ceux qu’a donnés récemment M. Mea-glia.
- L'éclairage au pétrole est sensiblement plus onéreux, même en Allemagne, que
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- l’éclairage électrique : c’est ce qu’établit M. J. Singer avec des chiffres précis.
- C’est à plus forte raison vrai à Paris où le pétrole est, comme on le sait, grevé de droits importants.
- Il y a là, dit l’auteur, une erreur très répandue dans le public et qu’il convient de faire disparaître, en montrant ce que les lampes à filament métallique ont permis de gagner sur les anciens chiffres de consommation.
- M. II. Hatfield donne la description d’un nouvel appareil automatique pour les abonnements à forfait, basé sur la distillation du mercure dans un vase de forme convenable.
- Un tel principe n’a pas la précision d’un mouvement d’horlogerie, mais on peut estimer qu’en l'espèce une grande précision n’a pas lieu d’être recherchée.
- M. Paul Bougault étudie les conditions
- dans lesquelles peut s’exercer le droit de préférence dans les conflits entre les communes et les compagnies concessionnaires de Véclairage au gaz.
- Il montre que les compagnies gazières ne sauraient être contraintes d’installer l’éclairage électrique sur les bases proposées par des entreprises concurrentes.
- L’auteur commente à cet égard un arrêt très récent du Conseil d'Etat qui établit nettement le caractère de la jurisprudence appliquée en pareil cas.
- Une courte note l’enseigne nos lecteurs sur les travaux de distribution d'électricité à Constantinople.
- L’industrie française concourt puissamment à la création du réseau d’éclairage et de force motrice de la capitale turque.
- On trouvera à la fin de ce numéro les Tables des matières et des auteurs du tome XVIII.
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- CHRONIQUE DE LA TRACTION ÉLECTRIQUE
- I -
- LÈS AUTOMOTRICES MIXTES
- Le grand développement pris, en ces dernières années, par la traction électrique sur les lignes à grand trafic, a conduit les ingénieurs à rechercher s’il n'était pas possible d’appliquer également ce mode de traction, si avantageux, aux lignes secondaires à trafic plus restreint.
- Or, si, lorsqu’il s’agit de lignes groupées de manière à constituer un réseau assez serré, ou encore d’embranchements d’une ligne principale déjà desservie électriquement, il y a intérêt soit à établir une centrale desservant tout le réseau, soit à emprunter l’énergie à une centrale existante, il n’en est pas de même dans le cas de lignes isolées et desservies par des trains relativement peu fréquents.
- D’autre part, les récents progrès des moteurs à explosion, progrès qui ont eu pour conséquence le développement que l’on sait, ont également attiré l’attention des ingénieurs des chemins de fer. Mais, là encore, on s’est, tout d’abord heurté à des difficultés de réalisation pratique. En effet le moteur à explosion, ne possédant pas la souplesse du moteur à vapeur, exige l’emploi d’organes de transmission et de réduction de vitesse. Ces organes, réalisés sous une forme mécanique, donnent des résultats satisfaisants sur les voitures automobiles ordinaires, mais leur emploi devient impossible lorsqu’il s’agit de transmettre, avec une très forte réduction de vitesse, des puissances atteignant i5o à 200 chevaux.
- Or, si l’électricité d’une part, le moteur à explosion d’autre part, ne peuvent donneç seuls la solution du problème, leur combinaison a permis d’atteindre des résultats très satisfaisants.
- En effet, lorsque l’installation d’une centrale fixe et de lignes d’alimentation est reconnue trop onéreuse, par suite du petit nombre de voitures à desservir, il est tout indiqué d’installer sur chaque automotrice une petite centrale et de recourir, dans ce but, au moteur à explosion, dont l’encombrement et le poids restreint, ainsi que la conduite facile, sont particulièrement intéressants à ce point de vue.
- Ce système a déjà été appliqué, il y a quelques années et sur une plus petite échelle, aux voitures automobiles de puissances moyennes; mais, étant donné le fonctionnement satisfaisant sur ces véhicules des transmissions mécaniques, sa complication relative l’a empêché, malgré ses avantages très réels, surtout au point de vue de la souplesse de la marche, de prendre un grand développement.
- Par contre, sur les grandes automotrices de tramways ou de chemins de fer, une légère augmentation de poids ne constitue pas un obstacle prohibitif, et l’on est, d’autre part, familiarisé, par l’emploi de la traction électrique, avec les moteurs et l’appareillage que comporte l’établissement d’un tel système. C’est pourquoi un certain «nombre de constructeurs, et non des moindres, s’intéressent à ce système qui semble appelé à prendre rapidement une assez grande extension.
- C’est surtout en Allemagne que ce système a été appliqué; les chemins de fer de l’Etat prussien possèdent plusieurs modèle?, d’automotrices mixtes, dont deux de construction récente au sujet desquelles nous donnerons quelques détails (*). j
- Ces automotrices sont en service régulier, depuis l’été 1911, sur le tronçon Bentschen-Posen de la ligne de Berlin à Posen, ainsi que sur quelques lignes de la banlieue de Posen. Deux types de voitures, sortant respectivement des ateliers de la Gasmotoren-Fabrik Deutz et des usines de l’Allgemeine Electricitats-Gesell-schaft, ont été mis en service.
- Ces deux types d’automotrices présentent un certain nombre de caractères communs et principalement la disposition du moteur à explosion sous un capot placé à l’avant de la voiture devant la cabine du conducteur (fig. 1). Cette disposition assure une grande accessibilité aux diverses
- (‘) A. Heller, Zeitschrift des Vereines deutseher Lige-nieure, 27 avril 1912.
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- parties du moteur à explosion ; d’autre part, étant donné que le réservoir de combustible liquide se trouve également sous le capot et que le tuyau d’échappement, dirigé verticalement dans l’atmosphère, aboutit devant la loge du conducteur, tout danger d’incendie ou de dégagement de fumée, à l’intérieur du compartiment réservé aux voyageurs, est évité.
- résulte également de l’emploi de ce dispositif une appréciable économie de combustible. Toutefois, les deux types d’automotrices diffèrent, ainsi que nous allons le voir, par le mode de construction du moteur à explosion.
- La maison Deutz a employé un moteur à 6 cylindres disposés en Y, c’est-à-dire par groupe de 3 de chaque côté de l’arbre. Ce moteur déve-
- F'ig. i. — Voiture benzo-électrique, type Deutz.
- Les automotrices des deux types sont également munies d’un dispositif de démarrage par l’air comprimé emprunté au réservoir principal de l’automotrice. Le compresseur est entraîné par le moteur. Afin d’éviter les trépidations lors de la marche à vide ou de l’arrêt de la voiture, le
- Fig. 2. — Moteur Deutz. Coupe A B (voir fig. 2 bis).
- nombre de tours du moteur est réduit de 700 à u5o par minute, lorsque celui-ci tourne à vide. Ce résultat est obtenu d’une manière très simple et automatiquement, lorsque le conducteur ramène son contrôleur à la première position. Il
- loppe normalement 100 chevaux, à 700 tours par minute; on s’est d’ailleurs ménagé la possibilité, sans augmenter les dimensions, de porter cette puissance à i5o chevaux. Ainsi qu’on le voit sur les figures 2, les soupapes de chaque cylindre sont disposées au-dessus de la culasse de celui-ci et également inclinées par rapport à l’axe, de sorte que la compression se produit dans un espace sensiblement sphérique. Les cylindres de chaque groupe font un angle de 6o°avec les cylindres de l’autre groupe. L’arbre vilebrequin comporte
- Fig. 2 bis. — Moteur Deutz. Vue en plan.
- trois tourillons, décalés de 120° les uns par rapport aux autres et attaqués chacun par deux bielles. Les deux soupapes de chaque cylindre sont commandées par un culbuteur commun a, lequel reçoit son mouvement d’une came b,
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- LA LUMiEftE ÉLECTRIQUE
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- calée sur l’arbre de distribution; la tige de commande c est rappelée par un ressort d, lequel l’àppuie contre l’arbre de distribution, lors de l’ouverture de la soupape d’admission; l’ouverture de la soupape d’échappement est produite par la came b, laquelle fait remonter la tige c. Les trois cylindres de l’un des deux groupes sont, en outre, pourvus d’un système de distribution auxiliaire pour le démarrage par l’air comprimé; les soupapes auxiliaires d’admission d’air comprimé/- sont commandées chacune par une tige spéciale e; chacune de ces soupapes s’ouvre une fois par tour du moteur. Le levier, qui commande le dispositif de démarrage, actionne en même temps un dispositif commandé par des cames auxiliaires, lequel réduit la compression des cylindres de l’autre groupe. Par suite, au démarrage, les- cylindres du premier groupe fonctionnent comme ceux d’une machine à air comprimé à deux temps, tandis que ceux de l’autre groupe fonctionnent comme ceux d’un moteur à explosion ordinaire à quatre temps.
- Fig. 2 1er. — Moteur Deutz. Coupe E F (voir iig. 2 bis).
- Afin d’éviter que la vitesse angulaire fixée ne soit dépassée, on a prévu un régulateur à force centrifuge, commandé par l’arbre de distribution et agissant sur la soupage d’étranglement des gaz placée auprès du carburateur. En outre, lors du passage de la marche à vide à la marche en charge, un dispositif accélérateur commandé par un petit moteur électrique h, par l’intermédiaire d’une vis sans fin, augmente l’ouverture de cette dernière soupape, de sorte que la vitesse du moteur passe à 700 tours par minute.
- La pompe de circulation d’eau et les deux magnétos d’allumage sont placées de part et d’autre de l’arbre du régulateur, lequel est vertical. Les magnétos ne servent que pour l’allumage de secours. Normalement l’allumage est assuré par un dispositif à rupture, alimenté par une petite batterie d’accumulateurs. Le courant de cette batterie passe par un cylindre distributeur, disposé de manière à permettre de faire varier l’avance à l’allumage; ce courant se rend ensuite de chaque plot du distributeur au dispositif de rupture correspondant ; ces dispositifs de rupture, montés sur les culasses des cylindres, sont pourvus de rupteurs automatiques électro-magnétiques. L’espace laissé libre à l’avant du deuxième groupe de cylindres reçoit le compresseur d’air pour le démarrage et le freinage; le compresseur est entraîné par l’arbre de distribution correspondant et alimente deux réservoirs d’air, d’une capacité individuelle de 400 litres à 6 atmosphères, placés sous la caisse de la voiture.
- Le graissage sous pression des bielles et de l’arbre du moteur est assuré par une pompe à huile. En outre, des graisseurs spéciaux assurent le graissage des pistons.
- Le radiateur tubulaire, refroidissant l’eau de circulation, se trouve au-dessus de la loge du conducteur (fig. 1); il est traversé par le courant d’air provenant d’un ventilateur, à axe vertical, commandé par un petit moteur électrique placé immédiatement au-dessous. Le refroidissement est ainsi indépendant de la vitesse de marche.
- Le réservoir de combustible, placé, ainsi que nous l’avons dit, sous le capot, peut contenir 200 kilogrammes de éombustible sous pression; cette pression est assurée,-afin d’éviter les risques d’incendie, par un gaz inerte (azote ou anhydride carbonique). Ce gaz est emprunté, par l’intermédiaire d’un détendeur, à une bouteille en acier placée sur la voiture. Le réservoir est disposé de telle sorte que le combustible sorte par le haut et ne puisse s’échapper en cas de défaut d’étanchéité des conduites.
- Le moteur àexplosion de l’automotrice A. E. G. se distingue du précédent par la disposition des cylindres et par qu elques autre s partie u lari tés. Les cylindres, au nombre de quatre, sont verticaux et disposés sur une seule ligne; leur alésage est de 196 millimètres et leur course de 2G0 millimètres; le rapport de la course à l’alésage est donc, dans ce moteur, de i,3a5 alors qu’il n’est que de i,o(>
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- dans le moteur Deutz. Le moteur à explosion de l’automotrice A. E. G. développe 120 à 125 chevaux à 700 tours par minute. La construction de ce moteur est analogue à celle des moteurs d’automobiles ordinaires. Les cylindres sont fondus par paires et munis chacun de deux soupapes placées d’un même côté et interchangeables entre elles. Les ressorts et les tiges de soupapes sont recouverts de carters protecteurs. Le graissage est assuré par une pompe aspirant l’huile dans le carter et la refoulant dans les conduits de graissage des trois paliers principaux qui supportent l’arbre villebrequin.
- Les engrenages, commandant l’arbre de distribution, se trouvent à l’avant du moteur. Le régulateur à force centrifuge, dont l’axe est vertical, i-eçoitson mouvement d’un engrenage conique,est pourvu d’un dispositif à commande électrique, comme celui du moteur Deutz, pour la réduction automatique de la vitesse à vide. Les commandes à engrenages de la pompe de circulation d’eau et de la magnéto d’allumage se trouvent à la partie
- Fig- 3. — Dispositif de démarrage à l’air comprimé del’A.E. G.
- antérieure de l’arbre de distribution. La magnéto sert ici à l’allumage normal; l’allumage de secours est assuré par une batterie, dont le distributeur est monté directement sur l’arbre à cames. Le compresseur, fournissant l’air nécessaire au démarrage et au freinage, est situé à l’extrémité opposée du moteur et commandé également par l’arbre de distribution.
- Normalement, le démarrage du moteur s’opère à l’aide de l’air comprimé. Dans ce but, 011 a intercalé au milieu de l’arbre de distribution, un dispositif de démarrage auxiliaire représenté par la ligure 3. Les deux cames c com-
- mandent des soupapes auxiliaires b, lesquelles envoient l’air comprimé aux cylindres; ces soupapes b sont, ainsi que le montre la figure 3, réparties en deux groupes dont chacun reçoit son mouvement d’un culbuteur d actionné par l’une des cames c; l’arbre de manœuvre e permet de soustraire, en marche normale, les culbuteurs d à l’action des cames c, de sorte que toutes les soupapes auxiliaires b restent fermées. En général, le moteur s’arrête dans une position telle qu’il puisse être démarré directement par l’air comprimé. Si toutefois il n’en est pas ainsi, un dispositif jdacé sur le volant permet de l’amener dans une position où le démarrage automatique peut se produire. Dans la période de démarrage,, le moteur fonctionné donc comme un moteur à air comprimé à quatre temps. Dès qu’une étincelle se produit dans l’un des cylindres, l’explosion des gaz bloque les soupapes g de sorte que l’air ne peut plus pénétrer dans l’intérieur des cylindres. Le passage de la période de démarrage à la- période de marche normale s’effectue donc automatiquement.
- Les deux moteurs, précédemment décrits, fonctionnent au benzol. Afin d’éviter les difficultés dues à la congélation du benzol au-dessous de o°, on a muni les réservoirs d’un dispositif de réchauffage; d’ailleurs, en cas de nécessité, on peut également faire parvenir au moteur une certaine quantité d’essence. Par suite de la valeur élevée de la compression, la consommation de combustible des deux moteurs est de 0,25 kg par cheval-heure, en chiffres ronds, ce qui correspond à environ 0,6 kilogramme par kilomètre, de sorte que les voitures peuvent parcourir plus de 3oo kilomètres, sans qu’il soit nécessaire de remplir à nouveau le réservoir.
- Au point de vue de l’équipement électrique, les deux automotrices présentent de nombreuses analogies. En effet, dans les deux types de voitures, le moteur à explosion est accouplé directement à une génératrice shunt, d’une puissance en régime permanent de 66 kilowatts sous 3oo volts et à 700 tours par minute; ces génératrices peuvent supporter pendant 3o secondes une charge de 53o ampères et sont munies de pôles auxiliaires de commutation.
- En outre des génératrices, complètement blindées et refroidies par des ventilateurs, l’équipe-mentélectrique delavoiture A.E.G. comporte une
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- excitatrice compound, d’une puissance de 2,5 kw. sous 70 volts. Les rhéostats de champ des génératrices, manœuvrés par le conducteur, permettent de faire varier la tension aux bornes de celles-ci.
- La figure 4 représente le schéma de l’équipement électrique de l’automotrice A. E. G. On voit que ce schéma comporte trois circuits :
- i° Le circuit principal comprenant la génératrice principale a, l’enroulement série de celle-ci y, la bobine du relais du disjoncteur à maxima/c, les contacts d’interruption l de ce dernier appareil, et enfin les deux moteurs d’essieux h, constamment montés en parallèle;
- Fig. 4. — Schéma dos co nnexions de la voitureA. E'G. ; g, résistance Nernsl; r, i, coupe-circuits; s, lampes; o, watt-mètre; p, ampèremètre.
- 20 Le circuit d’excitation comprenant l’excitatrice c, l'enroulement shunt b de la génératrice et les rhéostats m, actionnés chacun par la manette d’un des contrôleurs;
- 3° Un circuit auxiliaire comprenant une batterie d’accumulateurs de 3o éléments et d’une capacité de 74 ampères-heures sous un régime de décharge en dix heures, les contacts d’interruption du relais à maxima k, la bobine de déclanchement du disjoncteur l et les boutons n, dont nous verrons le rôle plus loin.
- La batterie sert uniquement à alimenter les circuits d’éclairage et les autres circuits auxiliaires de l’automotrice, tant que la génératrice est arrêtée ou tourne à vitesse réduite. Cette batterie est reliée d’une part à la terre, d’autre part, par l’intermédiaire d’un conjoncteur-disjoncteur automatique t, au pôle positif de l’excitatrice. Etant donné que le pôle négatif de cette dernière machine est également relié à la terre, le circuit de charge se ferme, dès que la tension
- de l’excitatrice atteint une valeur suffisante pour fermer lejconjoncteur automatique,c’est-à-dire dès que le moteur à explosion parvient à son régime normal de 700 tours par minute. L’excitatrice charge alors la batterie et alimente, en outre, les circuits d’éclairage et les circuits auxiliaires.
- Pour faire démarrer l’automotrice, le conducteur doit d’abord placer dans la position convenable l’inverseur (non [représenté sur[la figure 4) intercalé dans le circuit des moteurs d’essieux et commandé par l’une des manettes du contrôleur. Une seconde [manette permet de fermer un premier circuit auxiliaire du disjoncteur à maxima.Le conducteur doit appuyer ensuite sur le bouton n, lequel est également intercalé dans ce même circuit et placé sur la manivelle principale du contrôleur; ce n’est toutefois que lorsque cette manivelle se trouve à la première position de marche que, le circuit d’excitation du relais l étant complètement fermé, ce dernier ferme à son tour le circuit principal. Dans cette même position de la manivelle principale, le petit moteur auxiliaire, commandant l’accélération du moteur à explosion, reçoit du courant de la batterie; la vitesse du moteur à explosion est ainsi portée à 700 tours par minute. Étant donné que, dans cette position de la manivelle principale, toutes les résistances du rhéostat de champ sont intercalées dans le circuit de la génératrice, les moteurs d’essieux sont parcourus par un .courant d’une grande intensité sous une tension relativement faible, ce qui leur permet de démarrer à vitesse réduite et avec un grand effort de traction. Des moteurs d’essieux ,1e jcourant [retourne à la génératrice par la terre (fig. 4).
- Dans les positions suivantes de la manivelle principale, les résistances du rhéostat de champ de la génératrice sont graduellement mises hors circuit, jusqu’à ce que la tension de celle-ci atteigne sa valeur normale de 3oo volts.
- En outre, dès que le conducteur dépasse la première position de la manivelle principale, une résistance (non représentée sur la figure 4), se trouve intercalée dans le circuit de la bobine l du relais principal. S’il,vient alors à lâcher cette manivelle, c’est-à-dire à cesser d’appuyer sur le bouton n, le circuit de cette bobine l se trouve interrompu, ce qui provoque le déclanchement du relais et ouvre, par suite,-le circuit principal. En outre, lorsqu’on cesse d’appuyer sur le bouton n, le circuit d’excitation d’une soupape à
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- commande électromagnétique, intercalée dans la conduite du frein à air comprimé, se trouve également interrompu, ce qui provoque le serrage de ce frein.
- D’autre part, grâce à la résistance intercalée dans le circuit d’excitation du relais l, dans toutes les positions de marche sauf la première, ce n’est que lorsque la manivelle principale a été ramenée à cette première position que la bobine de ce relais est parcourue par un courant suffisant pour que son armature soit attirée et, par
- de deux enroulements, dl et rfll. L’enroulement d\ est constamment reliéàla batterie/', tandis que, dans le circuit de l'enroulement rfll, est intercalé le rhéostat d’excitation, dont les résistances sont successivement mises hors circuit par le contrôleur.
- Lorsque la manivelle du contrôleur est amenée à la première position de marche, le circuit d\ est fermé sur la batterie. En même temps, par suite du jeu de l’accélérateur à commande électrique c, la vitesse angulaire du moteur à explo-
- is*-
- —» XIX
- Mot I
- j-jo-, 5. — Schéma de l’équipement électrique Bergmann. — cl, résistance du circdit d’allumage; 17, rhéostat; h, frein de secours; i, soupape du frein; /c, disjoncteur; l, interrupteur principal; m, voltmètre; n, ampèremètre; p, wattmètre ; q, coupe-circuit; r, bouton; s, sirène, t, sifflet; F, position de marche.
- suite, le circuit principal refermé à nouveau. Le courant qui traverse le circuit auxiliaire, lorsque la résistance y est intercalée, est, en elïet, suffisant pour maintenir l’armature du relais, si celui-ci est déjà enclanché, mais non pour provoquer son réenclanchement.
- L’équipement électrique de l’automotrice, dont le moteurà explosion sort de la fabrique Deutz, a été exécuté parles établissements Bergmann, selon le schéma représenté par la figure 5. On voit que ce schéma ne comporte pas d’excitatrice. On a suppléé, en effet, à l’emploi de cette dernière machine par un artifice, consistant à munir l’inducteur e de la génératrice principale b
- sion augmente et l’automotrice démarre lentement. En continuant à tourner la manivelle; on supprime peu à peu les résistances du contrôleur, de sorte que la tension aux bornes de la dynamo et, par suite, la vitesse de la voiture augmentent. Dans la position où les champs produits par les deux enroulements se trouvent sensiblement égaux, ceux-ci sont reliés ensemble. L’excédent de courant, fourni alors à l’enroulement dll, sert à charger la batterie, ainsi qu’à alimenter les circuits d’éclairage u et les circuits auxiliaires. Grâce à ce dispositif, la batterie, laquelle est du type Edison, 11e débite que lors de la fnarche à vide du moteur à explosion et pendant la pre-
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- mière période du démarrage; sa capacité peut donc être prévue relativement faible.
- Des essais, effectués avec une voiture munie d’un moteur Deutz, ont donné des résultats satisfaisants. Cette' voiture a, en effet, remorqué un
- train de 11/* tonnes (l’automotrice et trois voitures de remorque), à la vitesse de 4o kilomètres par heure environ, sur une rampe de i/3oo.
- (A suivre.)
- J. SlMIiY.
- EXTRAITS DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES
- THÉORIES ET GÉNÉRALITÉS
- Essai de détermination de quelques poids atomiques. — H. Fécheux. — Comptes Rendus de l’Académie des Sciences, 28 mai 1912.
- L’auteur a essayé récemment de déterminer les poids atomiques de quelques métaux par la méthode électrolytique, en les comparant directement à l’argent pur.
- Voici les résultats obtenus, chacun étant la moyenne de deux essais pour chaque série d’élec-trolyse :
- Tableau I
- PERTE DES POIDS DK L’ANODE d’argent PUR (grammes) DÉPÔTS CATHODIQUES (grammes)
- en Pb en Cu en Zn
- »
- = 1,1020 » p'' = 0,3240
- p* = 0,4715 » )> p'a — 0,143o
- p =1,1040 p' = 1 ,o585 » »
- D’où l’on tire, en adoptant pour poids atomique de l'argent 107,88 :
- Pb = 206,86; Cu = 63,43; Zn = 65,/,/,.
- Les résultats de l’auteur concordent avec ceux qu’a obtenus M. Meaglia (*), qui, pour Ag= 107,88, se ramènent à :
- Zn = 65,43; Pb = 206,80; nombres obtenus par la méthode chimique pure.
- ARCS ET LAMPES ÉLECTRIQUES
- La comparaison économique de l’éclairage électrique et de l’éclairage au pétrole. — J. Singer. — Elektrotechnische Zeitschrift, 6 juin 1912.
- Une erreur, encore assez répandue, dans le public consiste à croire que le prix de revient de l’éclairage électrique est sensiblement supérieur à celui de l’éclairage au pétrole.
- Or, des mesures précises, effectuées par l’auteur, ont démontré la supériorité économique incontestable des lampes à filament métallique sur les lampes au pétrole.
- Ces mesures, dont la durée fut d’une heure à huit heures et demie environ, portèrent sur trois lampes à pétrole de capacités différentes et dont les intensités lumineuses moyennes varièrent, au cours des essais, entre les limites suivantes, selon la nature du pétrole employé :
- Lampe 1 : 8 à 10 bougies Hefner;
- Lampe 2:14 à-20 bougies Hefner ;
- Lampe 3 : 26 à 28 bougies Hefner.
- La consommation moyenne, déduite de l’ensemble des mesures, fut trouvée égale à 3,i5 grammes par Hefner-heure.
- 11 en résulterait, pour une lampe à pétrole de 25 bougies Hefner, les dépenses moyennes suivantes :
- Avec du pétrole à o fr. 375 le litre (poids spécifique 0,77) : 3,75 centimes par heure ;
- Avec du pétrole à 0,25 le litre (poids spécifique 0,79) : 2,5 centimes par heure.
- D’autres auteurs ont indiqué, pour une lampe à pétrole analogue, une dépense minima de 2,5 à 3 centimes environ par heure.
- Or, une lampe à filament métallique de 26 bougies Hefner consomme environ i,i watt par Hefner; la dépense correspondant est donc, en se basant sur
- (4) Thèse de doctorat, Grenoble, 1907.
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- le tarif de o fr. 5 6a5 parkilowatt-heure (tarif moyen en Allemagne), cle 1,7 centime seulement par heure, ce qui établit nettement la supériorité économique de cette dernière sur la lampe à pétrole (1).
- M. K.
- DIVERS
- Nouvel appai'eil automatique poux* les abonnés à forfait. — H. Hatfield. — ElektroiecJinische Zeitschrift, 3o mai 1912.
- Il est évidemment très commode pour les abonnés à forfait de pouvoir dépasser momentanément la consommation prévue sur leur police. Dans ce but, on a proposé diverses solutions, dont Tune consiste à permettre à l’abonné de brancher son installation à volonté, soit sur un limiteur d’intensité correspondant au tarif à forfait, soit sur un compteur ordinaire. Cette solution, en dehors de sa complication, présente l’inconvénient suivant : si l’abonné, par inattention, oublie de mettre son compteur hors circuit aux heures où sa consommation est normale, il paie deux fois l’énergie consommée.
- Une autre solution consiste à permettre à l’abonné de faire mettre son limiteur d’intensité en court-circuit par un employé du secteur; l’autorisation ainsi accordée est valable pour une certaine durée, douze heures par exemple à Brème, où le supplément perçu par le secteur pour cette faculté est de 2. fr. 5o, chaque fois qu’il en est fait usage.
- Mais, sous cette forme, une telle méthode ne peut être appliquée pratiquement que par les secteurs urbains; par contre, lorsque le réseau desservi est assez étendu et, en particulier, lorsqu’il s’agit d’un réseau intercommunal, on ne peut appliquer cette méthode qu’en recourant à des appareils automatiques.
- L’auteur décrit un appareil qui lui est du et qui répond au but proposé. Cet appareil, dont le principe est très simple, ne comporte aucun mouvement d’horlogerie, ce qui garantit lasécui'ité de son fonctionnement. On peut objecter qu’il ne possède pas la
- (M) Le même calcul, établi d’après le tarif parisien de o fr. 70 par kilowatt-heure, donnerait, pour une telle lampe, une dépense horaire de 2,2 centimes environ, c’est-à-dire encore inférieure à celle d’une lampe à pétrole, même si l’on supposait pour ce dernier combustible l<tsprîx précédemment indiqués. Or, le prix moyen du pétrole à Paris est sensiblement supérieur à ces derniers chiffres.
- même précision qu’un mouvement d’horlogerie, mais ceci est de peu d’importance, étant donné qu’une différence de quelques minutes est pratiquement négligeable en l’espèce.
- L’appareil se compose d’un tube de verre Q en forme de V renversé contenant une quantité de mercure suffisante pour remplir l’une des branches (fig. 1). Celte branche du tube est entourée d’une
- R
- fig. 1.
- bobine P de grande résistance ; le tout est emprisonné d?ns une matière formant isolant calorifique, laquelle est versée à l’intérieur d’un récipient en tôle métallique. Par suite de l’élévation de température (8o° G.), due au passage du courant dans la résistance P, (la consommation de celle-ci étantdeS'watts), le mercure distille lentement dans l’autre branche du lubeQ. Si l’on relie les bornes du limiteur d’intensité R à deux fils de platine T et U, soudés au chalumeau au tube Q,on voit que la bobine du limiteur R se trouve être en court-circuit et que, par suite, ce dernier ne peut fonctionner tant qu’il y a du mercure dans la branche du tube Q placée à l’intérieur de la résistance P. Lorsque le mercure a presque totalement distillé, c’est-à-dire lorsqu’il ne recouvre plus le fil U, le court-circuit cesse et le limiteur d’intensité est de nouveau prêt à fonctionner. La résistance P est reliée au réseau à l’une de ses extrémités par rintermédiaire du fil de platine S; l’autre extrémité est, par contre, reliée directement et constamment à ce même réseau ; par suite, la distillation du mercure continuant, la connexion S-T est aussi interrompue, ce qui met la résistance P hors circuit. À ce moment, la presque totalité du mercure se trouve dans la seconde branche du tube Q. Pour que le mercure passe de nouveau dans la première branche, c’est-à-dire pour que le limiteur soit de nouveau mis en court-circuit, l’abonné doit faire tourner l’ensemble de l’appareil de ^5° environ dans le plan de la figure et en sens inverse des aiguilles d’une montre ;
- N. D. T.
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- le mercure s’écoule alors dans la boule Y, puis de celle-ci dans la première branche du tube, où il relie de nouveau les Ole de contact S et U. Ce mouvement est commandé par un bouton faisant saillie hors de la boîte extérieure de l’appareil. Normalement, le récipient en tôle, renfermant le tube de verre et la bobine, lequel est mobile autour d’un axe perpendiculaire au plan de la ligure, est bloqué par un verrou ; pour dégager celui-ci il faut introduire une pièce de monnaie dans l’appareil et commencer à tourner le bouton. Le verrou se trouve alors dégagé et Le bouton peut continuer sa course, entraînant
- dans son mouvement le tube Q et la résistance P, ce qui a pour effet, ainsi que nous l’avons expliqué précédemment, de faire passer le mercure de l’une des branches du tube Q dans l’autre branche et de mettre ainsi le limiteur d’intensité en court-circuit pour la période correspondant à la distillation du mercure.
- Un dispositif de contrôle, perçant un trou sur une feuille de papier à chaque manœuvre de l’appareil, complète celui-ci.
- M. F.
- LÉGISLATION ET CONTENTIEUX
- Le droit de préférence dans les conflits entre les communes et les compagnies conces~ sionnaires de l’éclairage par le gaz. — Arrêt du Conseil d Êtat du 3 mai 1913.
- L’arrêt dont nous donnons ci-dessous le texte vient d’apporter un appoint très important à une théorie que nous avons toujours soutenue, et cpii, dans bien des cas, si elle avait été comprise et accueillie par les villes, aurait empêché bien des procès téméraires ; elle peut se résumer delà façon suivante :
- De ce que, dans un cahier des charges, il est écrit que la ville pourra, dans certains cas, obliger le concessionnaire gazier à adopter le meilleur et nouvel éclairage, on ne saurait déduire que ce gazier est obligé de prendre pour bases de son nouveau cahier des charges, les propositions qu’un électricien a faites à la ville concédante. Le Conseil d’État vient de préciser à nouveau cette jurisprudence dans une instance solutionnée par lui, le 3 mai 191a, entre la Société Continentale du Gaz et la ville d’Argenton (Indre).
- Les faits se présentaient ainsi : la Compagnie du Gaz pouvait lire, dans l’article 17 de son contrat, la stipulation suivante : « En cas de découverte d’un mode d’éclairage autre que le gaz, quatre ans au moins après la mise en pratique du nouveau mode d’éclairage à Paris, ou dans une des principales villes de France, et application dans une ville d’égale importance à celle d’Argenton, l’administration pourra mettre le
- concessionnaire en demeure d’appliquer cet éclairage et, en cas de refus de sa part, la ville pourra concéder, sans indemnité, à toute autre personne, toute autorisation d’établir à Argen ton le nouveau système d’éclairage. »
- Le 3i octobre 1905, le maire d’Argenton signifiait à la Compagnie du Gaz qu’il venait de recevoir d’un sieur Mignot un traité de concession tout prêta être signé, indiquant les clauses, conditions et prix auxquels Mignot se déclarait prêt à faire l’éclairage public et particulier.
- Par la même signification, il était fait à la Compagnie du Gaz une mise en demeure d’avoir à dire, dans les trois mois, si elle adoptait ce cahier des charges, son silence devant être considéré comme un refus formel. La Compagnie du Gaz s’empressa de répondre qu’elle était disposée à substituer l’éclairage électrique à l’éclairage au gaz, mais à des conditions à débattre avec la ville, l’article 17 de son traité 11e lui imposant pas l’obligation d’accepter, simplement pour les copier, les conditions imaginées par un concurrent.
- La question à résoudre était donc très nette : le droit de préférence que les Compagnies du Gaz ont su, à peu près toutes, introduire dans leur cahier des charges, les condamne-t-il à accepter toutes les propositions des électriciens, sous peine d’être mises en déchéance ?
- 11 semble bien qu’au premier abord une réponse affirmative à cette question aurait un inconvénient très grave : la ville n’aurait qu’a
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- s’entendre, dans la coulisse, avec un électricien, l’exhortera lui présenter un projet invraisemblable, et le signifierait à la Compagnie du Gaz, comme une sorte d’ultimatum.
- Sans doute, ce danger ne serait pas très grand en pratique, pour cette raison que les Compagnies du Gaz, pour la plupart, ont su adopter une formule beaucoup moins vague : ce qui doit être recherché, ce n’est pas si la lumière est plus commode ou meilleure, c’est si son prix de revient est plus économique dans la région considérée.
- Mais, dans l’hypothèse oii la rédaction est beaucoup plus large, comme dans le contrat ci-dessus reproduit, et où, comme condition prévue,, il n’est parlé que de l’adoption d’un système par la ville de Paris depuis quatre ans, et par une ville d’égale importance, le concessionnaire gazierpeut se trouver facilement désarmé, et en butte à des tentatives déplorables pour ses finances.
- Le Conseil d’Etat a admis que l’apparition des propositions de l’électricien n'avait pas d’autre effet que de légitimer la mise en demeure faite par la ville, pour forcer la Compagnie «à déclarer si, oui ou non, elle consentait à faire elle-même le nouvel éclairage: dans le cas d’une réponse négative, la ville pouvait suivre l’électricien dans la voie qu’il lui offrait, et la Compagnie du Gaz, simplement déchue, n’avait pas à protester.
- Mais si, comme l’a affirmé la Compagnie continentale du Gaz, le concessionnaire émet un avis de principe, déclarant qu’il est prêt à faire lui-même la lumière électrique, faut-il que les conditions offertes par l’électricien deviennent purement et simplement celles du gazier ?
- Le Conseil d’Etat ne l’a point admis : il a décidé au contraire que la ville devait au besoin recourir à une expertise pour faire établir les conditions du nouveau cahier des charges, de telle façon que l’on pût déterminer, soit d’un commun accord, soit par une sorte d’arbitrage dont la juridiction administrative resterait juge, les conditions auxquelles la lumière électrique devrait être fournie, « afin de permettre une exploitation régulière, et normalement rémunérée n».
- Cette solution de l’arrêt tout récent du 3 mai 191a aurait dû être prévue, étant donné un arrêt du 3 avçil 1908, relatif à la ville de Lézi-
- gnan, qui ressemble beaucoup à celui que nous analysons.
- La ville de Lézignan avait passé, le 24 octobre 1877, avec la Compagnie départementale du Gaz, un contrat dans lequel on lisait la clause suivante : « En cas d’invention nouvelle, ou de perfectionnements pratiques apportés dans le système d’éclairage, les concessionnaires devront le mettre en pratique, aussitôt qu’il aura été reconnu que l’application en aura été faite, pendant cinq ans au moins, dans une localité de la même importance que la ville dé Lézignan. »
- Or, la ville concédante et son concessionnaire étaient unanimes à reconnaître que l’électricité avait été établie dans bien des villes, comparables, comme, importance, à la ville de Lézignan.
- Mais la difficulté commençait quand on voulait établir la loi des parties, et notamment les prix qui sont particulièrement intéressants pour le concessionnaire : le Conseil d’Etat avait déjà reconnu ce principe qu’une expertise seule était capable de déterminer les conditions auxquelles la Compagnie du Gaz pourrait avoir des bénéfices, non pas les mêmes que ceux qu’elle récoltait dans la vente du gaz d’éclairage, mais des bénéfices normaux et acceptables.
- Ce n’est pas que le bénéfice « normal » soit bien facile à déterminer : mais, en réalité, les experts seront amenés à chercher avant tout ce qui se passe dans la région considérée, c’est-à-dire le plus ou moins de facilité à se procurer de l’électricité (soit par des moyens thermiques, soit par des moyens hydrauliques), car on peut dire que tout ce qui est « normal » est une question de moyenne, et bien souvent ne relève que du gros bon sens des experts, qu’il faut savoir choisir compétents.
- Paul Boucault,
- Avocat t\ la Cour d’Appel de Lyon.
- Texte de l’arrêt du 3 mai 1912.
- Vu la requête sommaire et le mémoire ampliatif présentés par la Compagnie Continentale du Gaz, Société anonyme dont le siège social est à Paris, rue Mogador, représentée par le sieur Delebecq, ingénieur, son administrateur délégué, ladite requête et ledit mémoire enregistrés au secrétariat du Contentieux du Conseil d’État les 4 juin et 3 août 1909, et tendant à ce qu’il plaise au Conseil d’annuler un arrêté du i5 mai 1909, par lequel le Conseil de préfecture de l’Indre a rejeté sa demande, tendant à faire déclarer que c’est en violation du contrat
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- passé avec la ville d’Argenton, que celle dernière a accordé au sieur Mignot, électricien à Limoges, le droit d’installer à Argenton l’éclairage électrique, et a rejeté la demande de la Compagnie tendant à la nomination d’experts chargés d’évaluer le préjudice causé à ladite Compagnie, par la concurrence qui lui a été faite ;
- Ce faisant, attendu qu’en vertu des traités des i3 août 1884 et 29 août 1904, la Compagnie a obtenu le privilège de poser des conduites, sur la voie publique, pour l’éclairage public et privé, que ce* privilège va jusqu’en 1940; que l’article 17 du traité de 1884 prescrit les conditions dans lesquelles la ville pourra mettre en demeure le concessionnaire de substituer au gaz tout nouveau mode d’éclairage; que ces conditions n’étaient pas remplies lorsqu’en 1901 le maire demanda à la Compagnie de substituer au gaz la lumière électrique ; que la ville avait renoncé à cette substitution, puisque en 1904, elle passait une convention avec la Compagnie du Gaz pour étendre la canalisation; que ce n’est que le 3i octobre 1905 que la ville a mis la Compagnie en demeure d’installer la lumière électrique aux conditions proposées par le sieur Mignot ; qu’il résulte de cette mise eu demeure qu’à cette date la ville reconnaissait que la Compagnie n’était pas forclose du droit d’invoquer et d’appliquer l’article 17; que le 20 novembre 190a (moins d’un mois après la mise en demeure), la Compagnie s'est déclarée prête à étudier et à proposer un projet d’éclairage électrique; que la Compagnie 11’avait pas à examiner le traité du sieur Mignot dont certaines clauses étaient pour elle inacceptables. Dire qu’en refusant le cahier des charges proposé par la ville, la Compagnie n’a pas perdu le droit de devenir concessionnaire de l’éclairage public et privé par l’électricité et qu’en conséquence elle sera maintenue dans les droits que lui confère l’article 17 de son contrat qu’en passant un traité avec le sieur Mignot; la ville a causé à la Compagnie du Gaz un préjudice dont il est dû réparation; nommer des experts pour évaluer ce préjudice, condamner la ville à des dommages-intérêts envers la Compagnie avec intérêts, dépens et frais d’expertises ;
- Vu l’arrêté attaqué;
- Yu le mémoire en défense présenté par la ville d’Argenton, ledit mémoire enregistré comme ci-dessus le 22 novembre 1909 et tendant au rejet du pourvoi par les motifs que, depuis 1901, la ville avait fait connaître à la Compagnie son intention de substituer son éclairage électrique à son éclairage au gaz, que le traité de 1904 avait pour but unique d’améliorer l’éclairage au gaz, sans nuire aux intentions de la ville d’établir un jour l’éclairage électrique ;
- Que la mise en demeure du 3i octobre 1905 donnait trois mois à la Compagnie pour adresser au conseil municipal des propositions d’éclairage électrique ; qu’après s’être déclarée prêle à le faire, la Compagnie se bornaitàproposer, en 1908, de perfectionner les appareils d’éclairage par le gaz; que la Compagnie a accepté
- le paiement prévu par la convention de4i9o4> en cas de diminution de l’éclairage par le gaz, (pie le silence persistant et les tergiversations de la Compagnie équivalaient à un refus ;
- Vu les observations présentées par le Ministre de l'Intérieur en réponse à la communication qui lui a été donnée du pourvoi, lesdiles observations enregistrées.... et tendant très subsidiairement à ce qu’il
- plaise au Conseil de donner mission aux experts de déterminer le montant des dépenses qu'entraînerait pour la Cio l’installation de l’éclairage électrique, le montant des recettes et des dépenses, de manière à permettre d’apprécier si les clauses du cahier des charges, communiqué par la ville, étaient de nature — rapprochées des conditions d’exploitation praticables pour la Compagnie — à lui donner une rémunération normale;
- Vu, etc.
- Ouï, M.Piehal, commissaire du gouvernement, en ses conclusions ;
- Considérant que l’article 17 du traité du i3 août 1884 porte qu’en cas de découverte d’un mode d’éclairage autre que le gaz, quatre ans au moins après la mise en pratique du nouveau mode d’éclairage à Paris, ou dans une des principales villes de France, et application dans une ville d’égale importance à celle d’Argenton, l'administration pourra mettre les concessionnaires en demeure d’appliquer cet éclairage et que, en cas de refus de leur part, la ville pourra concéder sans indemnité en leur faveur, à toute autre personne, toute autorisation d’établir à Argenton le nouveau système d’éclairage;
- Considérant que, à la date du 3i octobre igo5,le maire d’Argenton, conformément à une délibération du conseil municipal du 12 septembre précédent, a signifié à la Compagnie dil Gaz un traité do concession qui lui avait été soumis par le sieur Mignot, en vue de fournir l’éclairage à la ville et aux particuliers et l’a mise en demeure de lui donner, dans les trois mois, l'assurance ferme et définitive quelle entendait user des prérogatives que lui conférait l’article 17 de son cahier des charges, et assurer aux clauses, prix et conditions consentis par le sieur Mignot, l’éclairage public et des j^arliculiers, sans quoi son silence serait regardé comme refus;
- Considérant qu’en réponse à cette signification, à la date du 20 novembre iqo5, la Compagnie a fait connaître qu’elle était disposée à substituer l’éclairage électrique à l’éclairage au gaz, mais à des conditions à débattre avec la ville, l’article 17 de son traité 11e lui imposant pas l’obligation d’accepter, pour ce nouveau mode d’éclairage, les conditions offertes par un autre concessionnaire ;
- Considérant que l’article 17 du traité du i3 août 1884, dans les termes où il est rédigé, ouvre au profit du concessionnaire de l'éclairage au gaz le droit de procéder lui-même à l'installation de 1 éclairage électrique si la substitution est réclamée par la ville, dans l’éventualité prevue, mais qu’il ne règle pas les conditions de fonc-
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- T. XVIII (2* Série).
- N* >26.
- tiotmement du nouveau service;- qu’en- l’absence de toute clause contraire oes conditions doivent être débattues entre les parties, et à défaut d’un accord amiable être fixées par la juridiction compétente, de façon à ce que l’exploitation soit régulièrement assurée et-normalement rémunérée ;
- Qu’en aucun cas, le concessionnaire de l'éclairage au gaz n’est tenu, sous peine d’être privé du droit qu’il tient de l’article ly, d’accepter d’exécuter le nouveau service, suivant les offres faites par un concessionnaire concurrent;
- Qu’ainsi la villo n’était pas autorisée par le contrat à imposer à la Compagnie requérante les clauses d’u-n traité proposé par un tiers ;
- Qu’il suit de là que,, dans les circonstances de l’espèce, la ville n’était pâs déliée de ses propres engagements, comme elle l’aurait été si la Compagnie avait refusé de se conformer à l’article, et qu’ainsi, en accordant au
- sieur Mignot des autorisations de voirie, pour l’installation de l’éclairage électrique, public et privé, elle a méconnu les droits de la Compagnie du Gaz, à qui est due réparation du préjudice qu’elle lui a ainsi causé ;
- Considérant que l’étal de l’instruction ne permet pas de déterminer l’étendue de ce préjudice;
- Ijécide :
- Article premier, — L’arrêté du Conseil de préfecture de l’Indre du 16 mai 1909 est annulé.
- Art. 2. — Il sera, avant dire droit, procédé à une expertise à l’effet de déterminer le préjudice causé à la Compagnie jusqu’au jour de l’exportise, par les autorisations données au sie'Ur Mignot, et l’indemnité définitive à allouer à ladite Compagnie dans le cas où la ville ne ferait pas cesser la cause du dommage.
- Art. 3. — La ville d’Argenton est condamnée aux dépens,
- VARIÉTÉS
- L'électricité à Gonstantin ople.
- Nous avôns annoncé déjà (’) la constitution de là Société d’Électricité de Constantinople, créée dans le but d’établir un réSeaü d’éclairage et de force motrice dans la capitale turque.
- Les travaux de construction de la Station, commencés depuis quelques mois, sont activement poussés. L’usine génératrice, d’une puissance de i5 000 kilowatts, est construite à l’embouchure du fleuve Silightar, au fond de la Corne d’Or. Les entrepreneurs généraux sont la Société Ganzj de Budapest, et la Société Générale d'Entreprises (A. Giros et Loucheür), de Paris.
- La Société Ganz fournit tout lé matériel mécanique et électrique : türbo-alternateurs, chaudières, appareils do manutention du Combustible, appareillage des sous-stations.
- La Société Générale d:Entreprises construit le bâtiment de la Centrale, les canaux et routes d’accès, les maisons d’administration, les sous-stations ; elle fournit et installe les réseaux de distribution.
- Les bâtiments de la station couvrent une superficie de 1 3oo mètres carrés; ils sont édifiés sur un
- radier en béton armé de 1 mètre d’épaisseur. L’usine est constituée par une charpente métallique, avec murs en pans de fer garnis en briques.
- L’alimentation en eau, pour les chaudières et la condensation, est assurée par un double canal d’ame-née en ciment armé de i5o mètres de longueur, qui reçoit l’eau douce du Silightar. Les eaux de condensation sont rejetées dans là Corne d’Or par un canal de décharge également en ciment armé.
- Pour la réception du matériel et du combustible, on construit un quai dé E>ù mètres de longueur, fondé sur pilotis de 12 mètres de fiche. Il recevra une grue pivotante de 3o tonnes.
- Les réseaux, entièrement souterrains, présenteront un développement d’environ 35o kilomètres. La pose des câbles, (actuellement en construction dans les usines de Saint-Maurice et Dijon.),de la Canalisation Electrique, commencera prochainement.
- La Société Générale d’Entreprises a installé auprès de la Corne d’Or une usine avec moteurs à pétrole pour la fabrication des briques en ciment et sable qui seront employées pour la protection des réseaux et la construction des bâtiments. Le sable est extrait d’une carrière située en Asie sur les bords de la mer Noire, et exploitée spécialement pour cet objet par la Société Générale d’Entreprises.
- (*) Voir Lumière Electrique* 6 mai 1911, p< i5-5.
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- 29 Juin 1912. LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 399
- «
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE ET FINANCIÈRE
- NOTES INDUSTRIELLES
- Essais de compteui'S.
- Le Laboratoire Central d’Electricité a étudié différents compteurs de la Société Française d’Électricité A. E. G., qui ont donné des résultats intéressants, que nous reproduisons ci-après d’après le texte, même des certificats qui nous sont communiqués :
- I
- Compteur pour courant continu, conforme à l’arrêté ministériel du i3 août 1910.
- Désignation du compteur :
- « Excelsior », type E.
- Indications relevées sur la plaque du compteur :
- Numéro...................... ?3i 334
- Ampères..................... 5
- Volts....................... no
- Un tour du disque = 0,046 wattheure.
- Minuterie à rouleaux. ^
- Observation. — Ce compteur est un ampère-heuremètre ; il ne mesure donc pas l’énergie consommée ; cependant, le constructeur a gradué les cadrans en hectowattheures en supposant que l’installation fonctionne, constamment, sous la-tension indiquée sur la plaque.
- Réglage préliminaire. — Le compteur a été fixé à une paroi verticale. On l’a posé d’aplomb en rendant verticales les arêtes latérales.
- ESSAIS
- Conformément aux prescriptions de l’article 3 de l’arrêté ministériel du i3 août 1910, on a effectué les essais sans enlever ni ouvrir la cage recouvrant les organes du compteur.
- i° Essais aux trois régimes : pleine charge nominale, demi-charge et vingtième de charge.
- Ces essais ont été faits dans les conditions prescrites, savoir :
- A une température comprise entre les limites 10 et a5 degrés centigrades.
- Tableau I.
- RÉGIME TEMPÉRATURE AMBIANTE degrés C. INTENSITÉ DU COURANT ; ampères ERREUR ' RELATIVE % (>)
- Pleine charge... 18 4,95 — 2
- Demi-charge.... 18 2,47 0
- 20° de charge... 18 o,a5o + 5
- Régime : 20 watts 18 0,182
- ± 3 ± 3 ± 5
- 1.5
- toléi ance (2)
- ± 2
- 20 Essai en surcharge d’un cinquième de la puissance normale.
- Le compteur ne doit subir aucune détérioration par Vapplication de cette surcharge pendant une demi-heure (2).
- Les étalonnements effectués à demi-charge avant et après l’essai de surcharge ont donné les résultats suivants :
- Tableau II.
- TEMPÉRATURE AMBIANTE degrés G. INTENSITÉ DU COURANT ampères ERREUR RELATIVE % (*)
- 18 2,5i 0
- 18 2,47 0
- 3° Essai de marche à vide.
- Le compteur ne marche pas à vide.
- 4° Essai de démarrage.
- Un courant d’une intensité de six millièmes du courant maximum assure le démarrage franc du compteur.
- 5° Influence de l’inclinaison.
- Le compteur étant fixé à une paroi verticale, on a donné à l’appareil une inclinaison de 5 de-
- (*) Les erreurs relatives sont données à : o,5 % près. Le signe -{- indique que le compteur retarde.
- (3) Re production des conditions imposées pal’l’article 4 de l’arrêté ministériel du i3 août 1910.
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- 400
- LA LUMIÈ K É‘ ÉLECTR 1Q UE
- i- v?
- T. XVIII (2* Série). — «• 26;
- grésà droite et à gauche de laposition verticale.
- Les essais, à demi-charge, n’ont pas montré de différence certaine avec ceux obtenus dans la position verticale.
- 6° Influence de l’orientation.
- L’essai n’a pas été fait.
- 7° Détermination des consommations internes dans les circuits du compteur.
- Les limites supérieures sont :
- Dans les fils principaux i,5 volt à pleine charge (2).
- Essais : La différence de potentiel aux bornes de l’enroulement principal pendant le passage du courant maximum est de i,i volts.
- 8° Essais de court-circuit.
- Le compteur a été soumis à cinq courts-circuits successifs d’une intensité égale à dix fois le courant maximum normal, limités dans leur durée d’application par le jeu d’un fusible fon-dantsur un courant double du maximum normal.
- Après cette épreuve la valeur de l’erreur relative à demi-charge ne doit pas avoir varié de plus d’une unité (2).
- Les essais ont donné les résultats suivants :
- Tableau III.
- RÉGIME i TEMPÉRATURE AMBIANTE 1 degrés C. INTENSITÉ DU COURANT ampères | ERREUR RELATIVE i % (l) U •W '—* 0 «’' H
- Demi-charge. Demi-charge . 18 18 2.47 2.48 0 + 0,5 ± l Avantl’épreuve. Aprèsl’épreuve.
- 9° Etalonnement au dixième de charge pendant l’entrainement de six rouleaux.
- Tableau IV.
- TEMPÉRATURE AMBIANTE degrés G. INTENSITÉ DU COURANT ampères ERREUR RELATIVE % C)
- 23 0,478 + 1,5
- II
- Etude d’un compteur pour courant continu, conforme à l’arrêté ministériel du i3 août 1910. Désignation du compteur :
- Compteur d’électricité Société A. E. G. Excelsior K. C.
- Indications relevées sur la plaque de l’appareil :
- Numéro....................... 781 333
- Ampères.................... 5
- Yolts........................ no
- Minuterie à rouleaux.
- Observation. — Ce compteur est un ampère-heuremètre ; il ne mesure donc pas l’énergie ; cependant, le constructeur a gradué les cadrans en supposant que l’installation fonctionne, constamment, sous la tension indiquée sur la plaque.
- Réglage préliminaire :
- La verticalité a été réglée par l’emploi du fil à plomb dont est muni l’appareil.
- ESSAIS
- On a effectué les essais stipulés à l’article 3 de l’arreté ministériel du i3 août 1910 sans enlever ni ouvrir la cage recouvrant les organes du compteur.
- i° Essais aux trois régimes : pleine charge, demi-charge et vingtième de charge.
- Les essais ont été faits dans les conditions prescrites, savoir à une température comprise entre les limites 10 et a5 degrés centigrades.
- Les résultats sont donnés dans le tableau ci-dessous :
- Tableau V.
- m RÉGIME TEMPÉRATURE AMBIANTE degrés C. INTENSITÉ DU COURANT ampères ERREU essais 0 1 RELATIVE % tolérance (*)
- Pleine charge 19 4,90 0 ± 3
- Demi-charge 20 2,49 — 1 zh 3
- 20° de charge 20 o,a5 + 2 ± 5
- 2° Essai de la minuterie à rouleaux.
- Tableau VI.
- RÉGIME TEMPÉRATURE AMBIANTE ! degrés G. H •“ « g ï 3.0 Q 0 0. H U S Pi y « Q EREEUR RELATIVE % H essais
- 10e de 20 0.489 — 1 Un seul rouleau en prise
- charge. 20 0,487 1 Avec les six rouleaux en
- prise.
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-
- 29 Juin 1912. LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE 401 "
- 3° Essai en surcharge d’un cinquième de la puissance maximum normale.
- Le compteur ne doit subir aucune détérioration par Vapplication de cette surcharge pendant une demi-heure (2)t
- Les étalonnements effectués à demi-charge avant et après l’essai de surcharge ont donné les résultats suivants :
- Tableau VIL
- RÉGIME
- Demi charge Demi-charge
- 20
- 20
- H Z < ta
- «•a
- s» rt
- û
- 2,5
- 2,5
- ERREUR
- RELATIVE
- %
- essais tolérance
- (!) 0
- — 1 ± 3
- — 1 ± 3
- Avantlépreuve.
- Aprèsl’épreuve.
- 4° Essai de marche à vide.
- Le compteur ne marche pas à vide.
- 5° Essai de démarrage.
- La puissance assurant le démarrage franc doit être inférieure au centième de la pleine charge.
- Un courant d'une intensité de neuf millièmes déjà pleine charge assure le démarrage franc du compteur.
- 6° Influence de l'inclinaison.
- L’appareil étant muni d’un fil à plomb, ces essais n’ont pas été faits.
- 7° Influence de l’orientation.
- L’essai n’a pas été fait.
- Détermination des consommations internes dans les circuits du compteur.
- Les limites supérieures sont dans les fils principaux i,5 volt à pleine charge (2).
- Essais : La différence de potentiel aux bornes des fils principaux a été trouvée de 0,96 volt pen-dantle passage du courant maximum.
- 90 Essais de court circuit.
- Le compteur a été soumis à cinq courts-circuits successifs d’une intensité égale à dix fois le courant normal, limités dans leur durée d’application par le jeu d’un fusible fondant sous un courant double du maximum normal.
- Après cette épreuve la valeur de Verreur relative à demi-charge ne doit pas avoir varié de plus d'une unité (2).
- Tableau VIII. .
- u - H
- p H hU *« g « r- 93 £ ERREUR RELATIVE
- RÉGIME. < •3 eu S « 93 *-9 bJQ » S*® S 0 g-H«g %
- U} H Û essais tolérauco
- Demi-charge 2,5 — 1 AvantTépreuve.
- Demi-charge 19 2,5 —1,5 0 à 2 Aprèsl’épreuve.
- III
- Objet : Etude d’un compteur pour courants alternatifs, conforme à l’arrêté ministériel du i3 août 1910.
- Désignation du compteur :
- Compteur d’induction cc Mono ».
- Montage Lia pourj courants monophasés à deux et trois fils.
- Montage LMu pour courants triphasés à phases équilibrées et point neutre accessible.
- Montage LOrt pour courants triphasés à phases équilibrées et point neutre inaccessible.
- Les essais complets ont été faits avec le montage LSa pour courants alternatifs monoj}hasés à deux et trois fils.
- Le montage LOa a donné lieu à des essais supplémentaires tandis que le montage LM a, regardé comme monophasé, n’a pas été essayé.
- Le même appareil a servi pour ces essais; les constantes du tour du disque étaient, dans chaque cas, celles indiquées par le constructeur dans la notice.
- Indications relevées sur la plaque de l’appareil:.
- Numéro....................... 1 3o» 723
- Ampères............................ 10
- Volts............................ no
- Fréquence.......................... 5o
- Un tour du disque vaut 0,416 wattheure.
- Minuterie à rouleaux ou à aiguilles.
- Réglage préliminaire. — Le compteur a été fixé à une paroi verticale. On l’a posé d’aplomb en mettant aussi horizontalement que possible le disque amortisseur.
- ESSAIS
- Conformément aux prescriptions de l’article 3 de l’arrêté ministériel du i3 août 1910, on a effectué les essais sans enlever ni ouvrir la cage re-couvrant les organes du compteur.
- La tension nominale a été établie entre les bornes du compteur une heure avant le commencement des essais.
- (l) et/ (2) Voir les notes, page 399.
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- .wyïr-.swwi’ •'/ . » . •• y,.".' . .‘j; •. , -'.'fV1 - v.- . 'i V • * •** *
- 402 LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XVIII (2» Série). — «• 26.
- ,0— Essais aux trois régimes : pleine charge nominale, demi-charge et vingtième de charge.
- Ces essais ont été faits dans des conditions prescrites, savoir :
- A) A une température comprise entre les limites io et a5 degrés centigrades.
- B) A une tension comprise entre 0,9 et 1,1 fois
- la tension nominale;
- C) Avec un facteur de puissance arbitraire entre 1 et o,5 pour l’essai* en plein débit ; avec un facteur de puissance voisin de 1 et o,5 pour l’essai à demi-charge.
- Les résultats sont donnés dans les tableaux suivants :
- Tableau IX.
- Montage LJ a (deux fils). Minuterie à rouleaux.
- RÉGIME fréquence TEMPÉRATURE AMBIANTE degrés G. FACTEUR DE PUISSANCE TENSION EFFICACE volts INTENSITÉ DU CO amp I EFFICACE URANT ères II ERREUR RELATIVE % (*) TOLÉRANCE (2)
- Pleine charge 5o J9 I I 10,5 9>9$ 9.95 0 ± 3
- Demi-charge 5o >9 I 111,5 4,95 4,95 - 1 ± 3
- Demi-charge 5 0 21 0,5 109,s 5,00 5,00 - 0,5 ± 3
- Vingtième de charge 5o *9 1 III o,5i o,5i - 1,0 ± 5
- Tableau X.
- Montage LJrt (trois fils). Minuterie à rouleaux. Essai avec charge sur une seule phase.
- 1 ? TEMPÉRATURE FACTEURS TENSION INTENSITÉ EFFICACE DU COURANT ERREUR
- FRÉQUENCE AMBIANTE degrés G. DE [puissance EFFICACE volts amp I ères JI RELATIVE % (l) TOLÉRANCE (a)
- 5o 21 I I 10,5 9,85 0 — 2 ± 3 Enroulement de gauche seul.
- 5o 2 1 1 110,5 0 o,85 — 1 ± 3 Enroulement de droite seul.
- Montage L Sa (deux fils).
- 20 Essai de la minuterie à rouleaux.
- Etalonnement au dixième de charge pendant l’entraînement des rouleaux.
- Tableau XL
- FRÉQUENCE TEMPÉRATURE AMBIANTE degrés G. FACTEURS DE PUISSANCE TENSION EFFICACE volts INTENSITÉ EFFICACE DU COURANT ampères ERREUR RELATIVE % (‘)
- r u
- O O ifi UT) 20 20 I t 110 109 1,0 0,985 h° 0,985 H- 1 + 8 Un seul rouleau en prise. Six rouleaux en prise.
- 3° Minute fie à aiguilles. Tableau XII.
- FRÉQUENCE 4 TEMPÉRATURE AMBIANTE degrés G. FACTEUR DE PUISSANCE TENSION EFFICACE volts INTENSITÉ EFFICACE DU COURANT ampères ERREUR RELATIVE % (l)
- I II
- 5o 20 I 106,5 °,99 °»99 un rv O +
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- 29 Juin 1912. LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE 403
- 4° Essais au régime de demi-charge avec des écarts en plus ou en moins d’un vingtième sur la valeur nominale de la fréquence.
- L’erreur relative ne doit pas différer d'une unité en plus ou en moins de celle obtenue à la fréquence normale (2).
- Tableau XIII.
- FRÉQUENCE TEMPÉRATURE AMBIANTE degrés G. FACTEUR DE PUISSANCE TENSION EFFICACE volts INTENSITÉ DU CO amp I EFFICACE URANT ères II ERREUR RELATIVE % (‘)
- 52,5 21 I i io,5 4,87 4,87 — i,5 Augmentation de fréquence.
- 5o 21 I I IO 4>9‘2 4,9a — i,5 Fréquence normale.
- 21 I 110,5 5,oo 5,oo — i,5 Diminution de fréquence.
- 5° Essais en surcharge d’un cinquième de la puissance maximum normale.
- Le compteur ne doit subir aucune détérioration par l'application de cette surcharge pendant une demi-heure (2).
- Les essais effectués à demi-charge avant et après l’épreuve ont donné les résultats suivants :
- Tableau XIV.
- TEMPÉRATURE AMBIANTE FACTEUR DE TENSION EFFICACE INTENSITÉ EFFICACE DU COURANT ERREUR RELATIVE
- FRÉQUENCE ampères
- degrés G. PUISSANCE volts I n % (')
- 5o 21 I I 10 4,9° 4,9» — i,5 Avant l’épreuve.
- 5o 2 1,5 I io8,5 4,75 4,75 2 Après l’épreuve.
- 6Ü Essai de marche à vide.
- A la tension de ri5 volts,la marche à vide est empêchée parle dispositif d’arrêt.
- 7° Essai de démarrage.
- La puissance assurant le démarrage franc doit être inférieure au centième de la pleine charge (2).
- Alatensionde novolts, une puissance de cinq à six millièmes de la pleine charge assure le démarrage franc du compteur.
- 8° Détermination des consommations internes dans les circuits du compteur.
- Les limites supérieures sont ;
- A) Dans les fils de dérivation, i,65 watt (i,5 watt par ioo volts) ;
- B) Dans les fils principaux, i volt à pleine charge (2).
- A) A la tension de i io volts, fréquence 5o, la
- puissance dépensée dans le fil de dérivation est ï,i watt;
- B) La différence de potentiel aux bornes de l’ensemble des fils principaux pendant le passage d’un courant de dix ampères est au maximum 0,7 volt.
- 9° Essai de courts-circuits.
- Le compteur a été soumis à cinq courts-circuits successifs d’une intensité égale à io fois le courant maximum normal, limités dans leur durée d’application par le jeu d’un fusible fondant sous un circuit double du maximum normal.
- Apres cette épreuve la valeur de Terreur relative à demi-charge ne doit pas avoir varié de plus d’une unité (2).
- Les essais ont donné les résultats suivants :
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-
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-
- ?404: S?>n:‘: ';.'V '• •• , •• .-"v. LA LUM1EHE : ELECTRIQUE. f ' ' T. XVIIL(2<Tséne)^ie>26V%
- v M.::':!rii^,:.j:.- -:.--;-^ùll:-------------vi. .<1
- Tableau XV.
- TEMPÉRATURE FACTEUR TENSION INTENSITÉ EFFICACE DU COQ.RANT ' ERREUR TOLÉRANCE '
- FRÉQUENCE AMBIANTE degrés C. DE PUISSANCE EFFICACE volts amp phase 1 •ères phase II RELATIVE % (*) % H - .
- 5o 21,5 I 108,5 . 4,75 4,75 — 2 Avant l’épreuve.
- 5o 21,5 I 110 5,00 w 0 «N LD — 2 1 à 3 1 Après l’épreuve.
- io° Montage LO'd pour courants triphasés équilibrés et point neutre inaccessible. Le compteurétait muni d’une minuterie à aiguilles.
- Tableau XVI.
- INTENSITÉ • • ••
- TEMPÉRATURE FACTEUR TENSION EFFICACE DU COURANT ERREUR TOLÉRANCE
- RÉGIME FRÉQUENCE AMBIANTE DE ENTRE PHASES ampères RELATIVE %. (2)
- degrés G.. PUISSANCE volts % (>)
- phase I phase II phase III
- Pleine charge. 5o 2 I I 110,5 9>8 9.8 9,8 • ! + 0,5 dz 3
- Demi-charge.. 5o 2 I I 111 4,9'5 4.9~> 4,9r» — 2 ,± 3
- Demi-charge.. 5o 2 I o,5 110 4,90 4.9» 4,90 0 ± 3
- 20e de charge.. 5o 2 I 1 111 o,5o o,5o 0,5o — 5 zh 5
- Essais au régime de demi-charge avec des écarts en plus ou en moins d’un vingtième sur la valeur nominale de la fréquence.
- L'erreur relative ne doit pas différer d'une unité en plus ou en moins de celle obtenue à la fréquence normale (2).
- Tableau XVII.
- INTENSITÉ
- TEMPÉRATURE FACTEUR TENSION EFFICACE DU COURANT ERREUR
- FRÉQUENCE AMBIANTE DE ENTRE PHASES ampères RELATIVE
- degrés G, PUISSANCE volts phase I phase II phase III % (M .
- 52,5 28 1 I I U 4,9° 4,9° 4,9° — 3 Augmentation de fréquence.
- 5o 2*3 I I I 0,5 r,,o 5,oo 5,oo — 3 Fréquence normale.
- 47,5 ‘ 23 I lOf) 4,9° 4,90 4,9° — 3 Diminution de fréquence
- (*) Les erreurs relatives sont données à : o,5 % près. Le signe -|- indique que le corn pleur relarde. (2) Reproduction des conditions imposées par l’article 4 de l’arrêté ministériel du i3 août 1910.
- ÉTUDES ÉCONOMIQUES
- Nos principaux établissements de crédit procèdent de nouveau à une augmentation de leur capital. La Société Générale a obtenu de ses actionnaires l’autorisation d’émettre pour 200 millions d’actions nouveliesxqui sont réservées aux porteurs actuels des titres au prix de; 780 francs pour des actions de 5oo
- francs. Il ne faut pas oublier que les actions de cette société ne sont libérées que de la moitié et que, ainsi, les souscripteurs auront à verser à la souscription 25o francs plus la prime de 285 francs; on peut se demander pourquoi le Conseil n’appelle pas de préférence l’autre moitié des actions anciennes. Tient-il à conserver la garantie de leurs versements en cas de nécessité ? Elle est aléatoire, en raison du nombre
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- 29 Juin 1912, LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- des actionnaires et de l’impossibilité où se trouveraient bon nombre de porteurs de faire face à des engagements qu’ils ont souscrits en achetant le titre avec le ferme espoir qu’on ne ferait jamais appel à l’autre moitié. Le droit de recherche du premier • titulaire ne donnerait aucun résultat et la conséquence d’une pareille situation est bien qu’il faut créer de nouveaux titres pour tenter de nouveaux souscripteurs ; autant dire alors que la société est au capital de deux cents millions.
- La Banque de Paris et des Pays-Bas procède de même aune augmentation de son capital par l’émission à i /|5o francs d’actions nouvelles réservées aux anciens actionnaires à raison d’une nouvelle pour trois anciennes. Enfin on parle d’une opération analogue pour le Comptoir d’Escompte.
- L’extension des affaires de nos établissements de crédit est donc incessante, elle prouve surabondamment l’état de prospérité de l’industrie et du commerce. Il semble que l’état politique de l’Europe n’ait jamais été plus instable : une guerre qui ne comporte guère qu’un belligérant se poursuit en Orient ; la France s’appauvrit au Maroc ; toutes les autres nations arment avec fièvre. Aux Etats-Unis une lutte de partisans qui a pour enjeu la présidence de la République suspend les transactions. Au même moment armateurs anglais et armateurs français ont à lutter les uns contre la grève des dockers, les autres contre la grève de leurs équipages; et cependant les ateliers de construction, les fonderies, les aciéries sont surchargés. Les métaux deviennent rares car les stocks s’épuisent et les prix s’élèvent à des taux que les marchés n’avaient pas vus depuis 1907.
- Le cuivre Standard est à 80 livres, le plomb à 18 livres, l’étain à 206. On se livre au petit jeu des pronostics : que durera cette crise de prospérité : un an ou deux? Quels événements politiques plus graves, quel déchaînement d’appétits de certaines nations restreindra le crédit en troublant la confiance? Ou bien quand s’opérera la saturation progressive des besoins sociaux en même temps que de nouvelles surcharges fiscales ou de nouvelles exigences de la main-d’œuvre feront se recueillir l’in— dustrie pour un plus lointain essor? C’est alors que nous verrons avec curiosité agir les moyens préconisés par la commission contre le chômage forcé dont les conclusions n’avaient pas besoin d’autant de recherches ni de statistiques ! Il faut prévoir dès maintenant que l’élévation du cours de toutes les matières premières et de tous les produits manufacturés au-dessus des prix actuellement pratiqués est
- susceptible de reporter à plus tard les projets qui s’élaborent; la vie est chère partout; sous quelques mois l’argent peut se faire rare en raison des transactions que nous constatons et pour peu que les récoltes soient déficitaii'es le prix de la vie augmentera encore. Nous verrons alors la crise éclater mais en sens inverse.
- Les délégués des chambres de commerce anglaises réunis pour leur dix-huitième Congrès viennent de nouveau d’émettre un vœu en faveur de l’adoption par les divers pays d’empire de tarifs douaniers différentiels en faveur les uns des autres. Cette réforme n’est pas encore du goût de la majorité du peuple anglais. Mais les colonies de l’empire qui accordent aux produits de la métropole des tarifs de faveur voudraient que celle-ci en retour continue à accepter leurs propres produits en franchise et frappe ceux des pays étrangers qui leur font concurrence. Cette mesure accentuerait encore le prix des matières de première nécessité et aggraverait la crise de la vie chère qui se fait sentir là comme chez nous. L’Angleterre ne paraît donc pas près d’entrer dans cette voie qui troublerait sa vie intérieure soumise déjà depuis près de deux ans à dé multiples épreuves sociales. Ce vœu restera donc platonique.
- La Russie, par contre, devient aussi protectionniste que nous-mêmes. Le Conseil d’Etat vient d’approuver pour quinze années le projet de loi accordant des primes importantes pour la construction en Russie de bateaux marchands. Pour les navires de guerre, le gouvernement n’accepte plus que les appareils moteurs et tous les appareils mécaniques soient construits en dehors de la Russie. La nouvelle loi sur l’augmentation de la flotte garantit donc aux chantiers navale de la Baltique ou de la Mer Noire une suite d’affaires dont nous n’obtiendrons plus rien. La finance française s’est- particulièrement intéressée aux Chantiers de Nicolaïeff; les revenus de notre argent seront donc les seuls bénéfices de nos sacrifices pécuniaires pour nos alliés. La solution d’usines françaises en Russie n’est pas beaucoup plus avantageuse et l’idée d’obtenir des compensations pour notre industrie encontre-partie des emprunts de l’Etat sera la seule garantie du développement de notre action industrielle future.
- Dans nos rubriques Cuivre, nous avons plusieurs fois signalé l’intérêt qui s’attachait aux premiers arrivages du Katanga. Du deuxième lot de £>87 297 kilogrammes mis en vente à Anvers le 13 juin dernier, 279058 kilogrammes ont été adjugés à 192 francs la
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XVIII (2* Série). — 26
- 406
- tonne, prix sensiblement supérieur à celui de la première vente. Maus et Cie, qui confirment ces résultats, les attribuent à la bonne qualité du cuivre et à l’augmentation des cours du métal qui depuis le 19 mars, date de la première vente, sont passés de 60 à 80 livres. La même maison prétend que les approvisionnements ont baissé de 9 000 tonnes depuis mai 1911 sur un ensemble des stocks de 164000 tonnes. Retenons seulement que le marehé européen devra tenir compte sous peu dans ses appréciations positives et spéculatives de l’important appoint du Katanga.
- Le bilan résumé de la Marconi Wireless Tele-graph Company, auquel nous avons consacré quelques lignes la dernière fois, se présente comme ci-dessous :
- ACTIF
- Immobilisé............................ 4 346 125
- Portefeuille et participations...... 14 o34 no
- Débiteurs............................. 7 926
- Caisse et banques..................... 1 996 800
- Total................... 28 3o2 4!o
- PASSIF
- Capital............................ 19 713 375
- Réserve............................... 2 642 5y5
- Ci'édileurs.................... .... 1 927 55o
- Bénéfices (moins dividendes privilégiés et intérimaires).............. 4 018 910
- Total................... a3 3o2 410
- Nous avons converti les livres en francs en pre liant pour cours de la livre le chiffre théorique de 25 francs, tandis qu’il est de a5 fr. 21.
- La Circulaire Renaud annonce que l’Éclairage Électrique convoque ses actionnaires pour le 2 juillet, en vue de procéder à la réduction de son capital social, de 6 à 3 millions, et à son élévation par tranches successives, jusqu'à i5 millions.
- Un groupe industriel a étudié diverses combinaisons qui ont pour but d’agglomérer, autour de l’Eclairage Électrique, des usines analogues en plein rendement, et notamment des usines existant dans la région de l’Est.
- Nous croyons savoir en effet, que l’Éclairage Electrique a l’intention de racheter à M. Fabius Henrion ses usines de Jarville et de Nancy, et de s’allier en même temps à d’autres sociétés.
- Ces alliances, qui ont été précédées de conférences entre les principaux constructeurs régionaux, ne' peuvent être que profitables à toute l’industrie de la construction électrique en général.
- Il est en tous cas important que les actionnaires de l’Eclairage Electrique déposent leurs titres en vue de la prochaine assemblée générale, où il sera certainement fait des communications intéressantes pour l’avenir de cette affaire.
- D. F.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- TRACTION
- Seine. — La commission des chemins de fer a adopté le projet voté par la Chambre des députés déclaraul d’utilité publique l’établissement d’un chemin de fer dé la Porte Maillot à Nanterre et Saint-Germain.
- Vendée. — Le conseil général a accepté les modifications apportées par le conseil d’Etat au projet de construction du deuxième réseau de tramways départementaux; le maximum est porté de 16 millions à 18 400 000 fr. et la part du département à 17 200 000 fr. Un emprunt de celle somme est voté.
- Suisse. — D’après la Gazette de Francfort, la Société Franco-Suisse pour 1 Industrie électrique, à Genève, obtiendrait la concession pour l’exploitation do la force motrice du Rhône avec stations centrales à Génissiat et à Malpertuis. Dans ce but, elle doublerait son capital, l’élevant de a5 millions de francs à 5o millions.
- ÉCLAIRAGE
- Ain. — Le conseil municipal d’Arang a ouvert un crédit de 6000 francs pour l’établissement du réseau d’énergie électrique.
- L’éclairage électrique va être installé à Saint-Sorlin-en-Bugey. Une commission de trois membres a été nommée pour préparer le traité de concession.
- Algéuie. — Il est question d’installer l’éclairage électrique à Birkadem ainsi qu’une ligne de tramways électriques.
- Alpes-Maiutimes. — Le conseil municipal de Saint-André a décidé la mise à l’étude d’un projet d’éclairage électrique de la commune.
- Akdemxes. — Une Société locale d’éclairage électrique est en voie de formation à Rocroi. Le montant des souscriptions déjà recueillies atteint 25 000 francs. La
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- 29 Juin 1912.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- ^07
- ville* d’après le projet* et suivant la proposition qui sera déposée au Conseil municipal, sera invitée à participer pour une somme à peu près égale au montant de la souscription privée.
- Charente. — La ville de Ruelle désirant créer un service d’éclairage et chauffage par le gaz ou l’électricité, les sociétés ou particuliers que cette industrie pourrait intéresser peuvent adresser dès maintenant leurs propositions au maire.
- Creuse. — Le maire de Saint-Vaury vient d’annoncer au conseil municipal que l’installation de l’éclairage électrique va avoir lieu prochainement dans la commune.
- Doubs. — Le conseil municipal de Ponlarlier vient d’être saisi d’une demande de M. Rither, concernant l’installation d’une conduite d’énergie électrique.
- Gers. — Une enquête a été ouverte à Villefranche sur le projet d’éclairage électrique de la commune.
- Vaucluse. — Le conseil municipal de Violes a voté l’installation de l’éclairage électrique dans la commune.
- TÉLÉPHONIE
- Algérie. — La Chambre de commerce d’Alger est autorisée à avancer au gouvernement général de l’Algérie une somme globale de 261 900 francs en vue de l’établissement '»
- i° D’un circuit téléphonique Àlger-Bouïra et d’une cabine téléphonique publique à la gare d'Àomar-Dra-el-Misan (83 000 francs);
- 20 Des circuits téléphoniques Alger-Marengo, Desaix-
- Tipaza, Marengo-Bourkika, Marengo-Àmeur-el-Aïn*el-Affroun (73 000 francs) ;
- 3° D’un deuxième circuit téléphonique Alger-Tizi-Ouzou (53 000 francs);
- 4° D’un circuit téléphonique Tizi-Ouzou-Azazga et d’un réseau urbain avec cabine publique à Azazga (aS 000 francs) ;
- 5° D’un service téléphonique et télégraphique à Brazza (commune mixte de Berrouaghia) (6 000 francs) et d'une cabine téléphonique à Littré (6 000 francs) ;
- 6° D’une cabine téléphonique publique au poste élec-tro-sémaphorique du cap Matifou (5 000 francs) ;
- 7P D’un circuit téléphonique Boghari-Boghar (6000 fr.);
- 8° D’une cabine téléphonique au Puits (commune d’Afïreville) (4 5oo francs).
- La Chambre de commerce de Bougie est autorisée à avancer à l’Etat une somme de 285 880 francs en vue de rétablissement de circuits téléphoniques dan£ la région de Sétif et d’un circuit à Djidjelli-Cavallo.
- La Chambre de commerce de Constantine est autorisée à avancer au gouvernement général de l’Algérie une somme totale de 86 280 francs, en vue de concourir aux dépenses d’établissement :
- 1° Des circuits téléphoniques le Kroub-Ouled-Rahmoun-Sigus (11 100 francs), El Milia-Catinat-Aïn-Kechera (i3 3oo francs), El-Madhèr-Chemora (22 000 fr.);
- 20 Du circuit téléphonique Baüia-Aïu-M’Lila(34 000 fr.);
- 31* D’un circuit téléphonique Mechta-Chateaudun-du-Rhumel (5 480 francs).
- SOCIÉTÉS
- Tableau des recettes d'exploitation du mois d'avril 1912.
- DÉSIGNATION ANNÉE 1913 DIFFÉRENCE ENTRE LES RECETTES DES TROIS PREMIERS MOIS en 1912 et en 1911
- Recettes du mois d’avril Recettes depuis le début de l’année en faveur de 1912 en faveur de 1911
- francs francs fl'IlUL’S
- Energie Electrique du Nord de la France 209 852 897 576 i83 671
- Société Roubaisienne d'Eclairage 201 210 I 072 528 68 549
- Electrique Lille, Roubaix, Tourcoing i65 017 G34 916 121 838
- Energie Electrique du Centre 276 190 1 109 482 i33 826
- Compagnie Electrique de la Loire 257 094 1 045 211 94 479
- Société Générale de Forces Motrices et d’éclai-
- rage de la ville de Grenoble 3o 543 122 53o 3 008
- Société des Forces Motrices du Haut-Grési-
- vuudan 5a 5Sq 222 888 38 071
- Union Electrique So 091 329 iG3 79 547
- Est-Lumière 33o 241 1 607 167 2iq 167
- Société d’Electrieité de Caen • 40 549 212 043 25 442
- Société Méridionale do Transport de Force.... i38 275 574 697 63 5oi
- Sud-Electrique 147 275 636 6o5 117 477,
- Est-Electrique 43 873 161 419 49 039
- Electricité de Bordeaux et du Midi 94 273 ‘ 490 i56 3o 176
- Energie Electrique du Sud-Onest i35 3Gi 564 628 93 463
- Energie Electrique du Littoral Méditerranéen. 578 748 2 471 963 234 997
- Chemins de Fer Electriques départementaux de —
- la Haute-Vienne 28 726 91 î;5 55 918
- Tramways de Roubaix-Tourcoing* 173 822 677 394 36 y3i
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XVIII (2e Série); — Nc 26.
- CONSTITUTIONS
- Corpet-Louvet et Cl0 (construction de locomotives). — Constituée le Ier juin 1912. — Capital : 1 000 000 de fr. — Siège social : La Courneuve (Seine).
- Etablissements Leroy. — Constituée le 11 niai 1912. — Capital : 800 000 francs. — Siège social : 3o, rue Ber-thollct, Paris.
- CONVOCATIONS
- Société Générale d'Electricité Paris-Province, — Le 5 juillet, 1, rue d’Ilauteville, Paris.
- Société Française des Pompes Worthington. — Le 20 juillet, rue du Commandant-Rolland, au Bourget.
- Compagnie électrique des Tramways de la Rive Gauche de Paris. — Le 6 juillet, 8, rue d’Athènes, Paris.
- PUBLICATIONS COMMERCIALES
- La Lutece Electrique, 19, rue Corbeau, Paris.
- Eclairage des voies publiques et des gares de chemins de fer.
- Nouvelles garnitures fumivores pour lampes « Excello ».
- Lampe h arc « Excello » à charbons minéralisés convergents pour courants continu et alternatif.
- Lampes « Kohinoor » à courant continu et à courant alternatif.
- Lampe Quartz.
- Ateliers de Constructions Electriques du Nord et de l’Est.
- Jeumont.
- Bulletin, septembre 1911. — Le transport de force de Guayaquil (Equateur).
- Octobre 1911. — Installations d’essais à très hautes tensions.
- Laboratoire d’essais d’isolateurs des Anciennes usines de Fuisseaux, à 3audour.
- Transformateur statique à 25o 000 volts.
- Laboratoire d’essais de câbles de la câblerie des Ateliers de Constructions Electriques de Charleroi.
- Station autonome et mobile d’essais de câbles armés, /
- ADJUDICATIONS
- BELGIQUE
- Le io juillet, à 11 heures, à la Bourse de Bruxelles, fourniture et pose de câbles téléphoniques et d’acces-
- soires dans l’agglomération de la ville de II uy (cahier des charges spécial n° ii3g).
- Le 10 juillet, à i3 heures, à la Bourse de Bruxelles, fourniture de wagons et fourgons à marchandises nécessaire au service de la traction du matériel des chemins de fer de l’Etat (cahier des charges spécial n° 72$).
- Le 12 juillet à i3 h. 1/4, à l’hôtel de ville, à Bruxelles, fourniture à l’usine il gaz, quai des Usines, 73, à Laeken, de deux moteurs électriques asynchrones de 12 chevaux, avec accessoires; caut. : 5oo francs; cahier des charges: 1 franc. Soumissions ledit jour, avant'11 heures.
- nussiE
- La municipalité de Bakou met au concours la fourniture des moteurs et pompes pour les stations élévatoires de Soumgaite et de Bakou, soit :
- 3 pompes pour un débit de 220/265 litres par seconde chacune, sous une pression manomélrique de 140/148 mètres, commandées par :
- 3 moteurs du type Diesel;
- 2 groupes consistant chacun en une pompe à air et une pompe de vidange commandées par un moteur à benzine ;
- 3 groupes consistant chacun en 2 pompes d’un débit, l’une de 16 litres par seconde sous une pression mano-métrique de 64 mètres, l’autre de 44 litres par seconde sous une pression manomélrique de 36,5 mètres commandées par une roue Pelton;
- Avec toutes les conduites et accessoires nécessaires et deux ponts roulants.
- Les intéressés peuvent prendre connaissance des plans et du cahier des charges à l'hôtel de ville de Bakou (section de l’alimentation en eau, construction) ainsi qu’au bureau de l’ingénieur en chef, Sir William H. Lindley, 29, Blittersdorffplalz, Francfort-sur-le-Mein. De plus amples informations seront données aux mêmes adresses, où l’on peut se procurer, contre versement du montant de 5 roubles (ou 10 marcs ou 12 fr. 5o), le cahier des charges, le formulaire pour offre et les plans schématiques des installations, le tout en deux exemplaires.
- lies offres peuvent s’étendre tant à l’installation entière qu’il des parties indépendantes de celles-ci. Les offres variantes seront également admises. Elles doivent être remises au plus tard du 16 au 29 août 1912, à l'hôtel de ville de Bakou, à 11 heures du matin.
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- 29 Juin 1912. LA LUMIERE ÉLECTRIQUE
- TABLE MÉTHODIQUE DES MATIÈRES
- APPLICATIONS MÉCANIQUES
- APPAREILS DE LEVAGE
- Calcul de la iorce portante d’un électro-aimant. — K. B nier. — Elektrische Kraftbetriebe und Bahnen, 14 et 24 décembre 1911........ 113
- Généralités sur la commande électrique des
- appareils de levage (Suite)............... 33g
- Freinage par l’action des moteurs (A. Keller, Elektrotechnische Zeitschrift, 4 avril igi3 ; brevet français n° 434 55g); lignes de distribution; appareils de sécurité.
- Batteries-tampons pour appareils de levage, ascenseurs électriques et services inter-
- mittents. — B. Ketzler. — Elektrotechnische Zeitschrift, 11 avril 1912........................ a/,,
- DIVERS
- Essais d’une installation de force motrice électrique avec volant régulateur, dans un
- puits principal de mine. — H. Wille. — Zeitschrift des Vereines deutscher Ingenieure, 2 mars
- »9i2.......................!..................... 268
- Voitures d’arrosage électriques. — K. Per-
- lewitz. — Elektrotechnische Zeitschrift, 25 avril
- '9*2........................................ 213
- BIBLIOGRAPHIE
- Biographie et notice sur les travaux de Henry Pellat, publiées par M. Solange Pellat.
- — E. Basset et Clu, éditeurs, Paris.......... 24
- La pila elettrica (La pile électrique), par A. Astolfoni.— Un volume iii-16 de 297 pages, avec io5 figures. —« Ulrico Hoepli, éditeur, Milan. — Prix :
- •relié, 3 francs............................. 25
- La technique de la houille blanche, pur E. Fa-coret, 2 volumes in-8° raisin de 1 186 et 1 166 pages avec 1 336 figures. — H. Dunod et E. Pinat, éditeurs, Paris. — Prix:*brocliés, 55 francs.
- Voir La Houille Blanche (Usines génératrices). Le circuit magnétique, par V. Karapetoff.— i. volume in-8° raisin, de 281 pages, avec 64 figures. — Mac Graw-Hill Book O, éditeurs, Londres et New-
- York. — Prix: cartonné, 10 francs.............. 90
- Les lampes électriques à arc, à incandescence et à luminescence, par J. Escard. — Un volume in-8° raisin de 446 pages, avec 307 figures.— H. Dunod et E. Pinat, éditeurs, Paris. — Prix : broché,
- i5 francs.................................... 90
- Agenda de l’Electro 1913. —: 1 volume in-16
- de 412 pages. — Edile à Bruxelles, *4, rue du Méridien
- — Prix ; cartonné, 3 fr. 75,..................... 243
- La Navigation sous-marine, par Ch. Radi-guer. (Encyclopédie scientifique du Dr Toulouse.) — 1 volume in-18 jésus de 36o pages, avec 102 figures. —
- Doin et fils, , éditeurs, Paris. — Prix ; cartonné, 5 francs............................................. 3,4
- Tables annuelles de constantes et données numériques de chimie, de physique et de technologie (publiées sous le patronage de l’Association internationale des Académies). — Secrétaire général: Ch. Marie. — Volume I (année 1910). — Gauthier-Villars, éditeur, Paris, VI15. — 1 vol. in-40, (28-23) de xv-727 pages, 1912. — Prix net : broché, 27 fr. ; relié : 3o francs........................................ 315
- Formulaire de l’électricien et du mécanicien d'E. Hospitalier (26“ édition, 1912), par G. Roux. — 1 volume in-16 de 1 280 pages avec figures. — Masson et Cie, éditeurs, Paris. — Prix : cartonné toile,
- 10 francs........................................ 3i^
- Listes de volumes l’eçus (Supplément). 89, 345
- DIVERS
- ENSEIGNEMENT TECHNIQUE, CONCOURS
- La fondation Arnold................... 215
- École Supérieure d’Électricitê : ouverture d’une section nouvelle de radiotélégraphie.................................i5g, 371
- Fondation George Monteûore. Conditions du Concours de 1914:.................... 278
- Concours de l’Association technique de fonderie (1912)........................ 95
- Concours de la Société industrielle du Nord de la France (1913).,....'................... 3i8
- CONGRÈS _________
- Congrès technique international de pré-
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- 410
- LA LUMIERE ÉLECTRIQUE T. XVIII (2* Série).— R» 26.
- vention des accidents de travail et d'hygiène
- industrielle............................ 25*5
- EXPOSITIONS
- L’exposition de la Société Française de
- Physique, r- J Reyval............70, 102, 173
- L’exposition universelle et internationale
- de Gand en 1913........................... i54
- L’électricité a l'Exposition universelle de Gand en 1913.............................. 242
- DIVERS
- Les appareils de chauffage électriques dans la pratique. — K. Pflttgel, — EMctroteckm-seke Zeitschrift, iB avril 1912............. 3o^
- ÉCLAIRAGE
- Nouvelle méthode pour la fabrication des filaments métalliques de lampes électriques................................................ *55
- Là réduction de la consommation de charbons des lampes à arc pour l’éclairage public.
- __ W. Vieweger. — Elektrotechnische Zeitschrift,
- 18 avril 1912................................ 238
- Des moyens d’améliorer le rendement économique des lampes à arc-flamme modernes.
- __ ~W. Hechler. —1 Elektrotechnische Zeitschrift, a.s
- mars 1912............................... . ..... 107
- Nouvelle lampe à vapeur de mercure. — J. Pôle. — Elektrotechnische Zeitschrift, .9 mai j.912. 333
- La foudre fuit-elle les conducteurs doués de self ? Coup de foudre en spirale. — J. Bergonié. — Comptes Rendus de l'Académie des Sciences, i5 avril
- 1912.................................... 286
- Sur les charges électriques de la pluie au Puy-en-Velay en 1911. —A. Baldit. — Comptes Rendus de l'Académie des Sciences, 11 mars 1912. 186
- L’électricité à Constantinople......... 398
- Un document historique.
- Voir Télégraphie et Téléphonie.
- Listesde brevets français{Supplément) 25,
- 55, 119, i53, 281, '3ii, $09
- Listes de volumes reçus.
- Voir Bibliographie. ^
- ÉLECTRIQUE
- L’emploi de l’électricité et du gaz pour l’éclairage public.......................... 54
- La comparaison économique de l’éclairage électrique et de l’éclairage au pétrole. — J. Singer. — Elektrotechnische Zeitschrift, 6 J juin 1912.......................................... 3g3
- L’électricité et l’automobilisme ^A suivre). — A. Berthier................................. 35g
- Différents procédés d’éclairage électrique. .
- If éclairage des trains.
- Voir Traction.
- ÉLECTROCHIMIE ET ÉLECTROMÉTALLURGIE
- Produits réfractaires pour fours électriques. — J. Fitzgerald. — Metallurgical and Chemical Engineering, mars 1912............................... 184
- La fusion électrique de l’étain. — J. Harde n.—Elektrotechnische Zeitschrift,"] mars 1912. i5
- ÉLÉMENTS PRIMAIRES ET ACCUMULATEURS
- Contribution à, l’étude des piles a gaz. Piles . Données relatives à la production de l’énergie
- à gaz liquéfiés {suite et fm).— A. Berthier. 7 | ’ électrique.
- LÉGISLATION ET CONTENTIEUX
- Les vols d’électricité.—P. Bougault... 55
- Une autorisation de voirie peut-elle être assimilée à un contrat de concession? —Arrêt Bai'dy'du conseil d’État du 29 mars ±912. —
- P. Bougault............................. i5a
- Les taxes téléphoniques dans les distributions d'énergie, —r Arrêt de la Cour d’Appel de
- Paris en date [du 15 mars 1912. — P. Bougault.................................. 278
- Le droit de préférence dans les conflits entre les communes et les compagnies concessionnaires de l’éclairage par le gaz. — Arrêt duConseii d’État du 3 mai 1912. — P. Bougault.................................. 3g5
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- 2§ Juin 1912; LA .LUMIERE ÉLECTRIQUE
- 411
- MACHINES
- Les méthodes modernes de construction des machines électriques. — K. Pichelmayer. — Zeitschrift des ôstérreichischen Ingenieure und Architeh-len Vereines, 9 février 1912............... i5o
- ALTERNATEURS
- Les courts-circuits brusques sur les turboalternateurs. — J. Rcy..................... 215
- Quelques considérations pratiques sur les alternateurs compound système Bouche rot. — P. Desgouttes. — Bulletin de l'Association des Ingénieurs et Conducteurs, sortis de l’Institut Electro-
- technique de Grenoble, mars 1912......... .. 284
- L’établissement hydro-électrique de Rju-kanfos (machines).
- "Voir Usines génératrices.
- DYNAMOS
- Les grosses dynamos à courant continu pour l’industrie élecirochimique. — H. Daschler. —
- Elektrotechnische Zeitschrift, 23 mai 1912. 364
- MOTEURS
- Moteurs synchrones a champ tournant sans excitation continue. — G. Benischke. — Elelctro-
- tcchnik und Maschinenbau, 3 mars 1912...... 3o5
- Emploi des moteurs ti'iphasés à collecteur pour la ventilation dans les mines de
- houille.................................. 375
- L’emploi des paliers à billes pour les moteurs et les transmissions électriques. — Elektrotechnische Zeitschrift, 14 décembre 1911. i5
- TRANSFORMATEURS
- Transiorniateurs d’essais pour très hautes tensions....................................... 218
- BREVETS
- Nouveaux moteurB polyphasés à collecteur. — Société Alsacienne de Constructions Mécaniques. — N° 433 .91.7 demandé le 9 novembre 1910. 58
- Dispositif pour obtenir la commutation cage d’écureuil dans les machines à collecteur. — Ateliers de Constructions Blectriques du Nord et de l’Est. — N° 433 656, demandé le 2 novembre
- «9«°........................................... 59
- Procédé de génération d’un courant d’intensité constante. — Société Alsacienne de Constructions Mécaniques. — N® 436 113, demandé le 14 janvier 19 ri................................ 122
- Procédé de compoundage des transformateurs de phase à collecteur. — Ateliers de Constructions Electriques du Nord et de l’Est. — N° 434 56o, demandé le 29 novembre 1910........ 12.3
- Modes d’alimentation des rotors à collecteur avec multiplication des lignes de balais. —. Ateliers de Constructions Electriques du Nord et de l’Est. — N° 436 860, demandé le 2 février
- 1911........................................... 216
- Machines électriques à vitesse variable. — Ateliers de Constructions Electriques du Nord et de l’Est. —kN° 436.86i, demandé le 2 février 1911. 217
- Procédé destiné à faciliter le ïreinage rhèostatique des moteurs à collecteur à courant alternatif. — Ateliers de Constructions Électriques du Nord et de l’Est. — N° 434 559, de-mandé le 29 novembre 1910...................... 342
- MESURES
- MESURES ÉLECTRIQUES
- La mesure précise des résistances électriques et les effets thermiques du courant. — T. Glazebrook, R. Bousfield et E. Smith. — Communication à la Royal Society. — The Electrician, 5 janvier 1912......................................... 83
- Sur la mesure des différences de phase de deux courants alternatifs. — C. Gamichel. — Comptes Rendus de l’Académie des Sciences, i5 avril
- IÇ)I ..........................-............ 211
- Un nouveau type de 'fluxmètre. — H. Morphy et A.| Oschwald. — The Electrician, 19 janvier 1912....................'.......................... 14
- De Ventretien des compteurs. (Crapaudine
- et collecteur.)........................ 218
- Essais de compteurs.................. 399
- MESURES DIVERSES
- Recherche de très faibles quantités de matière par voie èlectromètrique directe. — A. Grumbach. — Comptes Rendus de l’Académie des
- Sciences, 4 mars 1912.................... 47
- Nouveau calorimètre thermo-électrique à Combustion. — Ch. Fêry. •— Comptes Rendus de
- l’Académie des Sciences, n mars 1912.... 83
- Essai de détermination de quelques poids atomiques. — H. Pécheux. — Comptes Rendus de l’Académie des Sciences, 28 mai 1912...... ., 893
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- 41:2
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XVIII (2* Série). — N 26.
- TÉLÉGRAPHIE ET TÉLÉPHONIE
- Chronique de télégraphie et de téléphonie : les câbles téléphoniques sous-marins. - De-
- vaux-Charbonnel......................... 323
- Théorie,examen de quelques câbles récents.
- Le microphone Egner-Holmstrôm pour courants de haute intensité. — C. Egner et J. Gunnar-Holmstrôm. —Eleklrotechnische Zeitschrift,
- 29 février et 7 mars 1912................ . 18
- Comparaison expérimentale . des microphones Egner-Holmstrôm et Gati. — Bêla Gati.................................. 67
- La télégraphie et la téléphonie à longues distances parcourants alternatifs. — A. Maior. — Élektrotechnische Zeitschrift, 25 avril 1912.... 186
- Sur l’emploi des cellules photoélectriques comme photophones. — E. Bloch. — Comptes
- Rendus, 12 février 1912.'............... 121
- Un document historique. Rapport sur une mission confiée à M. Charles d’Almeïda par le gouvernement de la Défense nationale. — Objet rétablir des communications entre la province et Paris. — Ch. d’Almeïda. 271,311, 334
- TÉLÉGRAPHIE ET TÉLÉPHONIE SANS FIL
- La génération industrielle des courants de
- haute fréquence. — M. Latour.......... 355
- Etude des alternateurs de haute fréquence. Sur la diffraction des ondes hertziennes. — H. Poincaré. — Comptes Rendus de l’Académie des
- Sciences, i5 mars 1912.................. i5i
- La vitesse de propagation des ondes électromagnétiques le long d’une ligne de fils métalliques.— C. Gutton.— Comptes Rendus, 20 novembre 1911, et t. CLII, 1911, p. 685... 322
- Électi'isation par la pluie d’une antenne de
- THÉORIES ET
- télégraphie sans fil. (Observation faite le vendredi 9 février vers 3 heures, à l’observatoire magnétique de Fourvière, à Lyon). — C. Limb.
- — Comptes rendus, 26 février 1912... i5i
- Contribution a l’application de la télégraphie sans fil à l’étude et a l’annonce des orages.— Flajolet. — Comptes Rendus de l'Académie
- des Sciences, 11 mars 1912............ 214
- La télégraphie sans fil en Belgique et au Congo.................................. 310
- GÉNÉRALITÉS
- Sur la dissolution du cuivre dans l’eau. — J. Pionchon. — Comptes Rendus de l’Académie des
- Sciences, ier avril 1912.................. 234
- Du rôle des électrons interatomiques dans la catalyse. — P. AChalme. — Comptes Rendus de
- l’Académie des Sciences, 5 février 1912... 45
- Du rôle des électrons interatomiques dans l’électrolyse. — P. AchaJme. — Comptes Rendus
- de VAcadémie des Sciences, 4 mars 1912.... 76
- Sur l’influence de la température et de la lumière sur la conductibilité d’un corps phosphorescent. — M. Vaillant. — Comptes Rendus de
- l’Académie des Sciences, ieP avril 1912...• 212
- Distribution des lignes isodynamiques entre les pôles d’un électro-aimant et anomalies du phénomène de Zeeman. — M. Corbino. —Archives des sciences physiques et naturelles, 4e période,
- t. XXIX................................... 234
- Contribution à l’étude du phénomène de Zeeman dans les spectres de l’hydrogène et de l’azote.— F. Croze. — Comptes Rendus de l'Académie des Sciences, 28 mai 1912........... 3o5
- DÉCHARGE
- L'influence de la capacité, de la self-induc-
- tion et de la distance explosive sur la vitesse de projection des vapeurs lumineuses dans l’étincelle électrique.—A. Hemsalech. — Comptes Rendus de l'Académie des Sciences, 18 mars 1912. 77
- Sur les vitesses relatives des vapeurs lumineuses de divers éléments dans l’étincelle électrique. — A. Hemsalech. — Comptes Rendus
- de l’Académie des Sciences, ier avril 1912.. 149
- Sur divers aspects delà décharge d'uu condensateur. — A. Aubertin. — Comptes Rendus de
- l’Académie des Sciences, icr avril 1912... 149
- Spirale lumineuse à l’intérieur du tube de la Rive — P. Menzel. — Elektrotechnische Zeitschrift, 25 avril 1912..................... . 212
- L’écartement des particules dans le mouvement brownien. — Le choc explosif de l’étincelle est la cause du phénomène. — S. Lif-chitz. — Comptes Rendus de l’Académie des Sciences, 11 mars 1912............................... 77
- matériaux Électrotechniques • L’influence de la cémeptite sur les propriétés magnétiques de l’acier. — J. Smith, W. White et G. Barker. — Communication à la Physical Society, The Electrician, 9 février 1912. .......... 45
- p.412 - vue 412/434
-
-
-
- 2) Juin ^12. LA LUMIERE ÉLECTRIQUE
- TRACTION
- / ' -V:y 413
- Chronique de la traction électrique. — J.
- Simey..-................................. . ..ao5, 38i
- I. Les châssis et les caisses de tramways. D’apres M. Spangler [Congrès Bruxelles, 1910)......... ao5
- II. Les automotrices mixtes (Voitures benzo-électri-ques des chemins de ter de l’État prussien (A. Hel-ler, Zeitschrift des Vereines deutscher Ingenieure,
- 27 avril 1912.)-. Matériel IJeulzet matérielA. E. G.
- 387
- L’éclairage des trains sur les chemins de fer à courant continu haute tension. — P. Amsler. — Elektrotechnische Zeitschrift, 4 avril »9,a............................................ *39
- TRANSMISSION ET DISTRIBUTION
- Sur l’essai après pose des câbles à haute
- tension. — W. Genkin........... .......... 99
- Basé sur le principe de la résonance.
- Les phénomènes électromagnétiques en régime variable dans les lignes aériennes et souterraines (étude expérimentale). — Karl Willÿ Wagner. — Elektrotechnische Zeitschrift, 7, 14 et ai septembre 1911................... 77
- Contribution au calcul des réseaux de distribution électriques.— E. Mattan&it..... 25g
- APPAREILLAGE
- Régulateurs d’usine et de feeders...... 244
- Nouvel appareil automatique pour les abonnés à forfait. — H. Hatüeld. — Elektrotechnische
- Zeitschrift, 3o mai 1912................. 3g4
- Condensateur pour hautes tensions... 187
- USINES GÉNÉRATRICES
- La Houille Blanche. — J. Reyval.... 12, 43
- La force motrice en France............ 288
- Le transport de force Rhône-Paris. — Le Comité d’Études du projet de Génissiat.. 291
- Les centrales de hauts fournaux. — A.
- Witz.................................... 35
- Le haut-fourneau comme gazogène.
- Le développement des usines centrales électriques en Allemagne. — G. Dettmar. — Elektrotechnische Zeitschrift, 14 mars 1912.. 5i
- MACHINES A VAPEURS
- Les développements récents de la technique des turbines à vapeur. — K. Baumann. —
- Electriçian, 2 février 1911....... ..... 47
- Utilisation de la vapeur d’échappement dans les installations d’éclairage et de force ‘ )
- combinées à celles de chauffage. — M. Arbeiter. — Elektrotechnik und Mascliinenbau, 14 avril 1912 366
- DESCRIPTIONS
- Etablissement hydro-électrique de Rjukan-fos. — F. Marguerre.... .......i3>, i63, i95, 227
- I. — Usine, génératrices, essais......... i3i
- II. — Appareillage....................... i63
- III. — Ligne de transmission............. ig5
- Isolateurs et tiges; dispositifs de sécurité et de protection; montage; essais et résultats. . 227
- La centrale intercommunale à haute tension des mines de houille Rheinpreussen à Hom-
- berg-Niederrhein. — A. Feldsmann. — Elektrotechnische. Zeitschrift, 7 et 14 décembre 1911. 85
- Les nouvelles usines delà Compagnie Parisienne de Distribution d’Électricité.. .277, 374
- RENSEIGNEMENTS ÉCONOMIQUES ET COMMERCIAUX
- Etudes économiques : 26, 60, 91, 124, 155, 188, 220, 252, 285, 347, 38i, 404
- Rappoi'ts financiers :
- Société Iioubaisienne d’Eclairage par le Gaz et
- l’Électricité..........................n° 18
- Energie électrique du Nord de la France, n° 22.
- Renseigpements commerciaux : 28, .62, g3, 125, i58, 190, 221, 255, 286, 3i8, 35o, 383, 406
- Nouvelles Sociétés : 3i, 96, 126, 191, 224, 256,
- 288, 319, 35r, 384, 4°7 Adjudications : 3i, 64, 96, 127, 160, 192, 224, 256,
- 320, 352, 384, 4o8
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-
-
-
- LA LUMIÈRE ELECTRIQUE T. XVIII'(2e Série)!^ N’
- l
- TABLE DES AUTEURS
- A
- àchalmk (P.). — Du rôle deséleetrons inter-
- atomiques dans la, catalyse. . . . 45
- Du rôle des électrons interatomiques dans Pélectrolyse..........76
- Almeïda (Ch. d’). —Rapport sur une mission confiée à M. Ch. d’Almeïda par le gouvernement de la Défense nationale. —
- Objet : établir des communications entre la province et Paris.' 271, 3n, 334
- Amsler (P.). — L’éclairage des trains sur les chemins de fer à courant continu
- haute tension.......................239
- Arbeiter (M.). — Utilisation de la vapeur d’échappement dans les installations d’éclairage et de force, combinées à celles
- de chauffage........................366
- Audertin (A.j. — Sur divers aspects de la ’’ décharge d’un condensateur. . . . 149
- B
- Baldït (A.). — Sur les charges électriques, de la pluie au Puy-en-Velay en 1.911. . . 186
- Barkeb (G.). — Voir Smith (J.).
- B au man n (K.). — Les développements récents
- de la technique des turbines à vapeur. 47 Bela-Gati. — Comparaison expérimentale des microphones Egner-Holmstrôm et
- Gati....................................67
- Benischke (G.). — Moteurs synchrones à champ tournant sans excitation continue. ............................... 3o5
- Beugonié (J.). — La foudre fuit-elie les conducteurs doués de self ? Coup de foudre en spirale.......................186
- Berthier (A.). — Contribution à l’étude des
- piles à gaz. (Suite et fin.). . . . ( 7
- L’électricité et l’automobilisme. (A
- suivre.)............................
- Bloch (E). — Sur l’emploi des cellules photoélectriques comme photophones Bougault (P.).—Les vols d’électricité .
- Une autorisation de voirie peut-elle être assimilée à un contrat de conc.es-sion?j— Arrêt Bardy, du Conseil d’État, du 29 mars 1912. . . . . .
- Les taxes téléphoniques dans les distributions d’énergie. — Arrêt de la Cour d’appel de Paris en date du i5
- mars 1912...........................
- Le droit de préférence dans les conflits entre les communes et les compagnies concessionnaires de l’éclairage par le gaz. — Arrêt du Conseil d’Etpt
- du 3 mai 1912......................
- Bousfield (R.). — Voir Glazebrooic (T.).
- G
- Camichel (G.). — Sur la mesure des différences de phase de deux courants alternatifs............................
- Comité d’Etudes du pisojbt de Génissiàt. — Le transport des force-s motrices du
- Rhône à Paris.......................
- CoRBiNO (M.). — Distribution des lignes isodynamiques entre les pôles d’un électroaimant et anomalies du phénomène de
- Zeeman..............................
- Cuoze (F.). — Contributionàl’étude du phénomène de Zeeman dans les spectres de l’hydrogène et de l’azote....................
- D
- Dasciiler (H.)# — Les grosses dynamos à cou-• rant continu pour l’industrie électrochimique ...................................
- 26#
- 359
- 121
- 55
- i5'a
- 278
- 395
- ai 1
- 291
- 234
- 3o5
- 364
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-
-
-
- 29 JuinHi942. ° " ' L A LUMIÈRE ÉLECTRIQUE " ‘ 415
- Desgouttes (P.)..— Quelques considérations pratiques sur les alternateurs com-pound système Boucherot. . ... 284
- Dettma.r (,G-.):. — Le développement des usi-
- nes centrales électriques en. Allemagne..............................5*
- Devaux-Charbon,nel... — Chronique- de télégraphie et téléphonie, Les câbles téléphoniques saus-mar Lus,. . . . .. . 3a3
- E
- Egner (G.) et Gunnar Holmstrôm (J.)— Le microphone Egner-Holmstrôm pour courants de haute intensité. ... 18
- Euleh (K.). —Calcul delà force portante d'un
- électro-aimant. .....................113
- • - F
- Feldsmann (A.).----La centrale intercommu-
- nale à haute tension des mines de hbuille de Rheinpreussen à Hombérg-
- Niederrhein........................ . 85
- Féry (Ch.). — Nouveau calorimètre thermo-
- électrique à combustion............83
- Fitzgerald (J’.jJ. — Produits réfractaires pour
- fours électriques................. . . 184
- Flàjolet. — Contribution à l’application de la télégraphie sans fil à l’étude et à Fan-nonce des orages...............................214
- ' G
- Genkin (W.). — Sur l’essai après pose des
- câbles à haute tension..................99
- Glazebrook(T.), Bousiueld (R.) et Smith (E.).
- — La mesure précise des résistances électriques et les effets thermiques du
- courant.................................83
- Grumbach (A.). — Recherche de très faibles quantités de matière par voie électrométrique directe................................47
- Gunnar-IIolmstrôm (J.). — Voir Egner (C.). Gutton (C.). — La vitessse de propagation des ondes électromagnétiques le long d’une ligne de fils métalliques. . . 332
- H
- Harden (J.). — La fusion électrique de l’étain. i5
- Hatfield (H.). — Nouvel appareil automati
- que pour les abonnés à forfait. . . 394
- Hechler (W.). — Des moyens d'améliorer le rendement- économique des lampes à
- arc-flamme modernes..................107
- IIeller (A.). — Voir Simey (J..). .... 387
- Hemsalecii (A.). — L’influence de la capacité, de la self-induction et de, la distance explosive sur la vitesse de projection des vapeurs lumineuses dans l’étincelle
- électrique................. 77
- Sur les vitesses relatives des vapeurs. Lumineuses de divers éléments dans l’étincelle électrique........... . 149
- K
- Keller (A.). — Dispositif de freinage pour
- moteurs de levage. ...... 340
- Ketzler ,(E.). — Batteries-tampons pour appareils de levage, ascenseurs électriques et services intermittents...............241
- E
- Latour (M.). — La génération industrielle des
- courants de haute fréquence, . . . -355
- Lifchitz (S..). -ï— L’écartement des particules dans le mouvement brownien. Le choc explosif de l’étincelle est la cause du
- phénomène. . .......................77
- Limb (G.). — Electrisation par la pluie d’une antenne de télégraphie, sans fil. (Observation faite le vendredi 9 février, vers 3 heures, à l’Observatoire magnétique de Fourvière, à Lyon).................... i5i
- M
- Maior (A.).— La télégraphie et la téléphonie ' à longues distances par courants alternatifs..........................................186
- Marguerre (F.). — Etablissement hydro-électrique de Rjultanfos. i3i, 163, ig5, 227
- Mattansit (E.). — Contribution au calcul des
- réseaux de distribution électriques. 25g
- Menzel (P.). — Spirale lumineuse à l’intérieur du tube .de la-Rive...............212
- Morphy (H.) et Oschwald (A.). — Un nouveau type de fluxmètre. . . . . 14
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-
-
-
- v\r. rt ’*«
- — la" LUMIERE ÉLECTRIQUE ^ XVIÙ(2* Sôrte)^
- o
- OschwAld (A.). — Voir Morphy (H.)
- P
- Péciieux (H.). —• Essai de détermination de
- quelques poids atomiques. . . . . 3g3
- Perlewitz. — Voitures d’arrosage électriques........................... . . . . . 213
- Pflügel (K.). — Les appareils de chauffage
- électriques dans la pratique. . . . 307
- Pichelmayer (K.).. — Les méthodes modernes de construction de machines électriques. . .................... . . . i5o
- Pionchon (J.).— Sur la dissolution du cuivre
- dans l’eau. .... ..... 243
- Poincaré (H.). — Sur la diffraction des ondes
- hertziennes.......................... i5i
- Pôle (J.). — Nouvelle lampe à vapeur de
- mercure.............................. 333
- , . R
- Reyval(J). — La Houille Blanche. . . 12, 43
- L’exposition de la Société Française
- de Physique...............70, 162, 173
- Rey (J.). — Les courts-circuits brusques sur
- les turbo-alternateurs. . . . . . 215
- S
- Simey (J.). — Chronique de la traction électrique.
- I. — Les châssis et caisses des tramways.......................... . . 2o5
- IL — Les automotrices mixtes (à
- suivre). ......................... . 387
- Sînger (J.). — La comparaison économique de l’éclairage électrique et de l’éclairage au pétrole. . . . . . , . 3g3
- Smith (E.).—Voir Glazebrook (T.).
- Smith (J.), White (W.) et Barker (G.).— L’influence de la cémentite sur les propriétés magnétiques de l’acier. ... 4&
- Spangler. — Voir Simey (J.). . . . ' . . 2o5
- V
- Vaillant (M.). —Sur l’influence de la température et de la lumière sur la conductibilité d’un corps phosphorescent. . 212
- Vieweger (W.). — La réduction de la consommation de charbons des lampes à arc pour l’éclairage public.............238
- W
- White (W.). — Voir Smith (J.).
- Wille (H.). — Essais d’une installation de force motrice électrique avec volant régulateur, dans un puits principal de
- mine. .........268
- Willy Wagner (K.). — Les phénomènes électro-magnétiques en régimè variable dans les lignes aériennes et souterraines (étude expérimentale). . . . . 77
- Witz (A.). — Les centrales de hauts fourneaux. ....... 35
- PARIS. — IMPRIMERIE LEVÉ, 17, RUB CASSETIB.
- Le Gérant : J.-B. Noüet
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-
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-
- SOCIÉTÉ ROÜBAISIENNE D’ÉCLAIRAGE PAR LE GAZ ET L’ÉLECTRICITÉ
- • ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ORDINAIRE DU 22 MARS 1912
- RAPPORT DU CONSEIL D'ADMINISTRATION
- Messieurs,
- Vous êtes réunis en Assemblée générale ordinaire pour délibérer sur l’ordre du jour suivant :
- ORDRE DU JOUR
- i° Lecture du Rapport du Conseil d’Administration ;
- 2* Lecture du Rapport des Commissaires des Comptes ;
- 3° Approbation, s’il y a lieu, des Comptes et du Bilan de l’exercice 1911 et quitus de leur gestion aux administrateurs. Fixation du dividende ;
- 4° Ratification de la nomination de nouveaux administrateurs ;
- 5° Fixation du jeton de présence des Administrateurs;
- 6° Nomination d’un ou plusieurs Commissaires des Comptes et fixation de leurs émoluments ;
- 70 Compte rendu des opérations elïecfu'éesen vertu de l’article 4'» de la foi du 24 juillet 1867 et autorisations nouvelles à donner aux adminislratéurs ;
- 8° Questions diverses.
- L’exercice 1911 a été, en réalité, le deuxième exercice d’exploitation de notre Société. Vous constaterez, avec nous, ses résultats très satisfaisants.
- Messieurs les Commissaires des Comptes vous donneront,.comme l’an dernier, des explications détaillées sur les divers postes du Bilan qui vous est soumis et nous allons vous donner des renseignements sur la marche industrielle de l’affaire.
- L’exploitation du gaz s’est poursuivie dans de bonnes conditions ; nous avons développé le matériel de fabrication et de distribution et nous avons vendu, en 1911, aux diverses catégories de consommateurs, plus de 10 millions de mètres cubes de gaz.
- L’installation de gaz à l’eau, dont nous vous entretenions dans notre précédent rapport, n’a été définitivement autorisée par l’Administration qu’au début de 1912, nous espérons la mettre en service dans le Courant de l’exercice 1912.
- Le développement des services électriques de notre Société a continué à être l’objet de nos plus grands soins et les résultats ont répondu à notre attente.
- Les quelques chiffres ci-dessous vous renseigneront à ce sujet :
- ier Janvier i“r Mars
- 1910 1911 i912 1912
- Lampes installées.......................... 36 260 62 734 89 760 96 800
- Moteurs installés, puissance en chevaux.... 1 080 1 296 1 406 1 472
- Le nombre de kilowatts-heures vendus s’est élevé de 1 289 620 en 1910 à 1 611 6:80 en 1911, soit une augmentation de 28 % environ.
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-
-
-
- La fourniture de courant par la Société Energie Electrique du Nord de la France a continué à nous donner toute satisfaction.
- BENEFICES. — Les produits de l’exercice, avant amortissement, ressortent à 338 a3i fr. 33 contre a3/è 4i9fr. 65 en 1910, soit une augmentation de 100 000 francs ou plus de 40 % .
- Conformément;'! l’article 42 de vos Statuts, le Conseil a décidé de faire les amortissements et réserve suivants :
- Produits de l’exerciee....................
- Amortissements :
- Mobilier et outillage.....................
- Frais de ier Etablissement et de Constitution
- Exposition de Roubaix.....................
- Aménagement du magasin....................
- Reste.............................
- Réserve pour amortissement........
- Fonds de renouvellement du matériel Réserve spéciale (affaire des cokes)..
- Reste comme bénéfices nets
- 338 231 33 ,
- 9 614 55
- 88 ))
- 13 290 78
- 5 260 71
- GO 254 04
- 309 977 29
- 45 OOO »
- 65 OOO »
- 4o OOO ))
- i5o OOO )>
- i59 977 29
- Ainsi, les dépenses que vous avez dû faire pour participer à l’Exposition de Roubaix et pour aménager un magasin de vente à Roubaix seraient totalement amorties et les Comptes Mobilier et Outillage, Frais <de P rentier Etablissement et de Constitution de la Société seraient ramenés à 1 franc.
- De plus, vous aurez ainsi créé une réserve spéciale pour le cas, improbable croyons-nous, où le procès que la Ville nous a intenté au sujet des droits d’octroi sur le coke aurait une issue défavorable pour la Société.
- Nous vous proposons la répartition suivante des bénéfices nets :
- Bénéfices nets............................................
- 5 % réserve légale........................................
- Solde.....................................................
- Report de l’exercice précédent............................
- Total disponible......................................
- Dividende 5 %.............’...............................
- A reporter................,.................................
- i5g 977 29
- 7 998 86
- 15i 978 43
- 5 014 3a
- 156 992 75
- i5o OOO »
- 6 992 75
- Il serait ainsi distribué aux actions, en outre de l’acompte de 4 % qui a déjà été réglé au i5 janvier 1912, un dividende supplémentaire de 1 %, ce qui porterait le dividende total à 5 96 , contre 4 % l’année dernière.
- Nous vous proposons de payer ce solde de 1 % sous déduction des impôts le ier juin 1912, contre remise du coupon n° 3. Ce coupon serait payable au Siège social et chez les banquiers de la Société.
- Il serait reporté un solde de6 992 fr. 75 légèrement supérieur à celui reporté l’an dernier.
- Nous vous demanderons de bien vouloir ratifier la nomination comme administrateur faite par nous, à titre provisoire, d’après l’article 20 des Statuts, deM. Juéry, directeur de la Société Energie Electrique du Nord de la France. Nous l’avons appelé au milieu de nous, persuadé que sa collaboration sera des plus utiles au développement de notre affaire.
- Vous aurez à nommer des Commissaires des Comptes pour l’exercice 1912 et à fixer leur rémunération.
- Nous vous rappelons, à ce sujet, que MM. de Grailly et Ravier, commissaires sortants, sont rééligibles.
- Nous vous donnerons un compte rendu spécial de l’exécution des marchés et entreprises qui ont été passés avec certains de nos administrateurs tant en leur nom personnel qu’au nom des Sociétés dans lesquelles ils sont intéressés et nous vous prions de nous donner, en tant que de besoin, pour l’exercice en cours, les autorisations prévues par l’article 40 de la loi du 24 juillet 1867.
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-
-
-
- RAPPORT DES COMMISSAIRES
- SUR LES COMPTES DE L’EXERCICE 1911
- Messieurs,
- Nous venons vous rendre compte de l’exécution du mandat de Commissaires des Comptes que vous nous avez confié dans votre Assemblée générale ordinaire de 1911.
- Nous les livres, toutes les pièces et documents résumant les opérations de l’exercice ont été mis à notre disposition en temps voulu.
- Nous avons constaté la bonne tenue des écritures et reconnu la parfaite concordance des chiffres qui figurent au bilan avec les soldes des Comptes du Grand-Livre.
- Nous analyserons rapidement ce bilan, qui correspond au second exercice pendant lequel votre Société a exploité la concession de distribution dans la Ville de Roubaix.
- ACTIF
- Le capital engagé en installations pour la production et la distribution du gaz et pour la distribution de l’électricité s’est accru dans le courant de l’exercice comme suit:
- » ÉLECTRICITÉ GAZ
- 3i décembre 1910.......................... Fr. 1 939 028 79 3 447 447 433
- 3i décembre 1911.......................... — 2 'in 347 n 3 591 3754
- Augmentation.............................. — 382 3i8 32 143 926 91
- Pour l’électricité, l’augmentation provient du développement du réseau d’abonnés et de l’augmentation du nombre des branchements d’abonnés.
- Pour le gaz, elle provient surtout d’installations nouvelles dans l’usine.
- Les comptes Mobilier et Outillage et Frais de Premier Etablissement et de Constitution comportent les amortissements décidés par vous dans votre Assemblée générale ordinaire de 1911.
- Le compte Actionnaire a disparu par suite de la libération de vos actions.
- Le compte Caisses et Banques, indiquant vos disponibilités liquides, esta 287 226 fr. 59, au lieu de 127 485 fr. 35*. La,plus grande partie est chez les banquiers et nous avons vérifié que les soldes portés étaient d’accord avec leurs relevés.
- Le montant du poste Magasins et Approvisionnements est d’accord avec l’inventaire de fin d’année dont les évaluations ont été faites avec prudence.
- Les autres postes ne comportent pas d’observation de notre part.
- PASSIF
- La réserve pour amortissement a été créditée par le débit des Profits et Pertes, de son intérêt à 5 % pendant l’exercice passant ainsi de 45 000 francs, chiffre voté par vous en 1911, à 47 25o francs, ce qui est rationnel. Les autres postes n’appellent pas d’observation de notre part.
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-
-
-
- 4
- PROFITS ET PERTES
- Les bénéfices bruts d’exploitation ont atteint : 532 529 fr. 29 au lieu de 452 779 fr. 26.
- Le produit de l’exercice s’élève à 338 231 fr. 33 au lieu de 234 4^ fr. 65.
- La marche de ÿotre Société est donc très satisfaisante.
- Votre Conseil vous propose les amortissements et prélèvements suivants faits en vertu de l’article l\i.
- de vos statuts :
- Mobilier et Outillage............................................. Fr. 9 614 55
- Frais de premier Etablissement et de Constitution.................— 88 »
- Exposition de Roubaix............................................. — i3 290 78
- Aménagement du magasin............................................ — 5 260 71
- Réserve pour amortissement........................................ — 4f> 000 »
- Fonds de renouvellement du matériel............................... — 65 000 »
- Réserve spéciale (affaire des cokes).............................. — 4o 000 »
- Nous estimons ces propositions bien fondées et nous vous proposons, Messieurs, d’approuver les comptes, tels qu’ils vous sont présentés,
- Paris, le 4 mars 1912.
- L. Ravie». J. de Grailly,
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-
-
-
- RÉSOLUTIONS
- PREMIÈRE RÉSOLUTION
- L’Assemblée générale des actionnaires de la Société Roubaisienne d’Éclairage par le Gaz et l'Électricité réunie à Paris, le 22 mars 1912, après avoir entendu lecture du Rapport du Conseil d’Administration et du Rapport des Commissaires des Comptes, approuve l’inventaire, les comptes et le bilan qui lui sont présentés et donne au;î Administrateurs quitus de leur gestion pour l’exercice 1911. i
- DEUXIÈME RÉSOLUTION
- L’Assemblée générale des actionnaires ratifie, en tant que de besoin, les amortissements et elîectués en vertu de l’article 42 des Statuts, sur les produits de l’exercice qui s’élèvent à
- Amortissements :
- Mobilier et Outillage............................................ 9 614,55
- Frais de premier établissement et de constitution................ 88
- Exposition de Roubaix............................................ i3 290,78
- Aménagement du magasin........................................... 5 260,71
- Réserve pour amortissement............................ . ’....... 45 000
- Fonds du renouvellement du matériel.............................. 65 000
- Réserve spéciale (affaire des cokes). ........................... 4ô 000
- prélèvements 338 231,33 ;
- 178 254,04
- Bénéfices nets...................................................... i5g 977,29 \
- L’Assemblée décide, conformément aux Statuts, de prélever 5 % pour la réserve légale, soit 7 998 fr. 86.
- En joignant au solde de i5i 978 fr. 43 le report de l’exercice précédent, soit 5 014 fr. 3a, il reste à la disposir tion de l’Assemblée encore i56 992 fr. 75.
- Elle décide la distribution d’un dividende de 5 % et le report à nouveau du solde, soit 6 992 fr 7.5.
- Le Conseil d’Administration ayant mis en paiemént le 15 janvier 1912 un acompte de 4 % , l’Assemblée décide que le solde de 1 % sous déduction des impôts, soit : i
- 2 fr. 40 par action nominative,
- 2 fr. 35 par action au porteur,
- sera payé, à dater du i«r juin 1912, chez les banquiers de la Société, contre remise du coupon n" 3.
- TROISIÈME RÉSOLUTION
- L’Assemblée générale ratifie la nomination comme Administrateur, faite à titre provisoire par le Conseil, dé M. Georges Juéry, directeur de l'Énergie Électrique du Nord de la France, et décide que ses pouvoirs viendront à expiration en même temps que ceux du Conseil actuellement en exercice. ,
- j
- QUATRIÈME RÉSOLUTION '
- L’Assemblée générale fixe «à 12 000 francs l’importance annuelle des jetons de présence pour tout le Conseil. ;
- CINQUIÈME RÉSOLUTION j
- L’Assemblée nomme, comme Commissaires des Comptes, pour l’exercice 1912, MM. de Grailly, Ravier et fixe leur rémunération à 800 francs pour les deux Commissaires réunis.
- Il est entendu qu’en cas d’impossibilité pour l’un des Commissaires des Comptes, celui restant pourra opérer seul. ;
- L’Assemblée constate l’acceptation des Commissaires désignés par elle. ?
- • 1
- SIXIÈME RÉSOLUTION
- L’Assemblée générale donne acte au Conseil d’Administration du compte rendu qui lui a été fait, conformément à l’article 40 de la loi du 24,juillet 1867, de l’exécution des marchés ou entreprises traités avec les membres du Conseil d’Administration ou avec des Sociétés auxquelles ils appartiennent, leur donne acte de toutes les conventions intervenues et les approuve d’une façon définitive en tant que de besoin. - — j
- Elle leur renouvelle, pour l’exercice 1912, l’autorisation prévue par la loi précitée. :
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- SOCIÉTÉ ROUBAISME D’ÉCLAIRAGE PAR LE GAZ ET L’ELECTRICITE
- BILAN au 31 décembre 1911.
- ACTIF
- ELECTRICITE
- Eclairage public...........................................
- Réseaux....................................................
- Sojus-s tâtions et Postes de transformation................
- 1 Postes d’abonnés...........................................
- ) Usine, Canalisations, Eclairage public (Installations primitives), gaz ( Usine, Canalisations, Eclairage public (Installations nouvelles)..
- ) Installations chez les abonnés.............................
- Mobilier et outillage...................................................
- Amortissement en 1910............................................... .
- Frais de ior Etablissement et de Constitution de la Société..........
- Amortissement en 1910................................................
- Frais d’émission et Prime de remboursement des Obligations..............
- Exposition de Roubaix...................................................
- Aménagement du magasin de vente.....................................
- Redevance initiale à la ville de Roubaix.............................
- Cautionnement à la ville de Roubaix.....................................
- Portefeuille.......................................................*....
- Caisses et Banquiers....................................................
- Abonnés et Clients divers...............................................
- Débiteurs divers....................................................... .
- Impôts sur titres.......................................................
- Magasins et Approvisionnements..........................................
- 15 133 91 5oi 847 71 507 896 5i 296 468 98 723 435 33 294 618 67 573 320 54
- 16 890 55
- 7 275 »
- io3 270 61 io3 181 61
- ER.
- G.
- i3 290 78 5 260 71
- 237 226 59 431 118 44 2 806 »
- 4 747 21
- 321 347 1 I
- 591 374 54
- 9 6i5 55
- 89 ))
- 521 792 75
- 18 55i 49
- 35o 000 »
- 5a6 5oo ))
- 4 180 »
- 675 00 00 »4
- 3oi 263 24
- 8- 320 611 92
- PASSIF
- Capital-actions..............................................
- Obligations hypothécaires....................................
- Obligations remises à la ville de Roubaix pour cautionnement.
- Réserve légale..............................................
- Réserve pour amortissements..................................
- Fournisseurs....................................
- Cautionnements..................................
- Intérêts sur obligations........................
- Coupons d’actions..............................
- Salaires.
- Créditeurs divers.
- Bénéfices reportés.
- CREANCIERS
- 242 973 94 12 o3o 3o 3g 4g3 i5 10 90 3 3oi g5 101 857 91
- FR. C.
- 3 OOO OOO »
- 4 ooô 000 »
- 526 5oo »
- 3 948 12
- 47 2,5o »
- 399 668 i5
- 5 014 32 338 231 33
- COMPTE DE PROFITS ET PERTES
- RECETTES
- Bénéfices d’Exploitation. Plqs-value et divers.....
- fu. c.
- 532 529 29
- 41 119 66
- 573 648 g5
- DEPENSES
- Frais généraux d’Administration,
- Intérêts des Emprunts............
- Intérêts du fonds de réserve. . . .
- Divers ..........................
- Bénéfices de l’Exercice..........
- FR. c.
- 47 106 66
- 182 7i5 96
- 2 25o )>
- 3 345 ))
- 338 23i 33
- 573 648 95
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-
-
- SOCIÉTÉ ROIIBAMIVÉ D'ÉCLAIRAGE PAR LÉ GAZ ET L’ÉLECTRICITÉ
- BILAN D’ENTREE au 1er janvier 1912.
- ACTIF
- ÉLECTRICITÉ
- Eclairage «public......................
- Réseaux...............................
- Sous-stations et Postes de transformation Postes d’abonnés.......................
- i Usine, Canalisations, Eclairage public (Installations primitives).. gaz | Usine, Canalisations, Eclairage public (Installations nouvelles)..
- ( Installations chez les abonnés...................................
- Mobilier et outillage
- Amortissements 1910................................... 7 275 » )
- — 1911.................................. 9 614 55 \
- Frais de ier Etablissement et de Constitution de la Société.............
- Amortissements 1910................................... io3 181 61 )
- — 1911.................................. 88 » j
- FR. c.
- i5 i33 91
- 5oi 507 847 896 71 Si 2 321 347 11
- 296 468 98
- 723 435 33
- 294 618 67 3 5g 1 374 54
- 573 320 54)
- 16 00 O .55 \
- I »
- 16 889 55 |
- io3 27O 61 j ))
- io3 269 61
- Frais d'émission et Prime de remboursement des Obligations
- Redevance initiale à la ville de Roubaix.................
- Cautionnement à la ville de Roubaix....'................
- Portefeuille............................................
- 521 792 75 35o 000 » 526 5oo » 4180 »
- Caisses et Banquiers...
- Abonnés et Clients divers
- Débiteurs divers.......
- Impôts sur titres......
- 237 226 5g 431 118 44 2 806 »
- 4 747 21
- 675 898 24
- Magasin et approvisionnements
- 3oi 263 24 8 292 357 88
- PASSIF
- Capital actions..............................................
- Obligations hypothécaires. . . ;.............................
- Obligations remises à la ville de Roubaix pour cautionnement,
- Réserve légale...............................................
- Réserve pour amortissement..................................
- Fonds de renouvellement du matériel..........................
- Réserve spéciale (affaires des cokes)........................
- Dividende de l’exercice 1911.................................
- fr. c.
- 3 000 000 »
- 4 000 000 »
- 526 5oo »
- 11 946 98 92 25o ))
- 65 000 »
- 40 000 »
- 15o 000 »
- CRÉANCIERS DIVERS
- ÎFourniseurs.............
- Cautionnements.........
- Intérêts sur Obligations
- Coupons d’actions......
- Salaires...............
- Créditeurs divers......
- 242 973 94 12 o3o 3o
- 39 493 l5 > 399 668 i5
- 10 90
- 3 3oi g5 J 101 857 91 /
- Bénéfices reportés
- 6 992 75
- 8 292 357 88
- 9*ris, — Imprimerie Levé, 17, rue Cassette.
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- ÉNERGIE ÉLECTRIQUE DU NORD DE LA FRANCE
- ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ORDINAIRE DU 22 MARS 1912
- RAPPORT DU CONSEIL D’ADMINISTRATION
- Messieurs,
- Vous êtes réunis en Assemblée générale pour délibérer, conformément à l’ordre du jour suivant :
- i° Lecture du Rapport du Conseil d’Administration;
- a0 Lecture du Rapport des Commissaires des Comptes;
- 3° Approbation, s’il y a'lieu, des Comptes et du Bilan de l’année 1911, quitus de leur gestion aux Administrateurs, fixation du dividende;
- 4° Nomination d’un ou plusieurs Commissaires des Comptes et fixation de leurs émoluments;
- 5° Compte rendu des contrats passés et des opérations effectuées en vertu de l’article 40 de la loi du 24 juillet 1867 et autorisations nouvellès à donner aux Administrateurs ;
- 6° Questions diverses.
- Le Rapport détaillé établi par vos Commissaires des Comptes vous renseignera sur chacun des postes du Bilan qui vous est proposé. Nous n’en ferons pas l’examen de détail, piais tenons à vous signaler que nous avons pu réaliser, dans de bonnes conditions, la plus grande partie de notre portefeuille composée d’actions de la Société Roubaisienne d’Eclairage, tout en conservant néanmoins un contrôle sur la marche de cette Société.
- Comme l’an dernier, nous désirons vous donner les renseignements complets sur la marche industrielle qui a continué à nous donner satisfaction, comme vous l’indiquent les quelques chiffres ci-dessous ;
- A
- Production journalière maxima de Janvier. . . Production journalière maxima de Décembre.
- B
- Production mensuelle totale de Janvier....
- Production mensuelle totale de Décembre. . .
- 1910 1911
- kilowatts-heure kilowatts-heure
- 94 400 110 400
- 104 OOO 128 600
- 2 371 900 2 838 700 2 809 200 3 254 200
- G
- Production totale de l’année.......................... 28 049 600 33 34o 4oo
- La puissance totale des turbines pouvant, «à la fin de l’année 1911, être mise en marche dans notre usine, était de 22 000 chevaux-vapeur.
- La production maxima journalière a été obtenue avec une puissance instantanée de i3 5oo chevaux-vapeur, laissant disponible pour les réserves et développements de la Société 8 5oo chevaux. L’utilisation annuelle de la puissance instantanée maxima est restée très bonne.
- Les recettes ont suivi une marche parallèle à la production, comme l’indiquent les chiffres ci-dessous :
- 1910 1911
- Recettes de Janvier... Recettes de Décembre Recettes totales......
- 164 o15 »
- ig5 4a7 19 1 895 o35 46
- 198 092 3i 228 o3i 42 2 285 254 56
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-
-
- L’augmentation a été de plus de 20 % .
- Ces divers renseignements sont résumés dans les graphiques annexés à ce rapport; l’allure des courbes est des plus satisfaisantes.
- Nous avons continué à passer des contrats importants avec les industriels de la région et avons, en particulier, progressivement mis en fonctionnement les différentes installations prévues pour le service des gares et ateliers de la Compagnie des Chemins de fer du Nord.
- Pendant l’exercice, nous avons mis en marche, sur le réseau, une turbine de 9000 chevaux et nous allons terminer, sous peu de jours, l’installation d’une deuxième turbine de même puissance.
- Nous av.ons activement poussé la construction de nos réseaux aériens, de façon à étendre nos distributions dans une partie importante du département du Nord. En particulier, nos-lignes vers Halluin au Nord et Cysoing au Sud ont pu être mises en exploitation au début de l’exercice 1912.
- Nous trouverons, dans ces régions industrielles, un nouveau débouché pour la vente de l’énergie.
- BENEFICES. — L’excédent du Compte de Profits et Pertes atteint cette année 717 i33 fr. 36, supérieur de 243 000 francs environ à celui de l’an dernier, soit une augmentation de plus de 5o % .
- Il y a lieu, conformément à l'article 42 des Statuts, de procéder aux affectations ci-dessous :
- Amortissement d’obligations (194) 97 000 francs, appliqué à :
- Amortissement de la Prime d’Emission................... 11 808 78
- Fonds d’Amortissement général.......................... 85 191 22
- Amortissements divers :
- Portefeuille de contrats ......................... ... 15 892 90
- Frais de Constitution.................................. 6 246 25
- Mobilier et Outillage. ............................... i5 o32 80
- Exposition de Roubaix.................................. 4 233 5g
- Fonds de Renouvellement.............................. ..............
- Les prélèvements totaux seraient donc de............................
- Laissant un solde de................................................
- Le Compte Exposition de Roubaix se trouvera ainsi totalement amorti et les Comptes Frais de Constitution et de Premier Etablissement, Mobilier et Outillage et Portefeuille de Contrats, seront amortis à 1 franc près.
- Sur le solde de 338727 fr. 82, nous vous proposons de prélever 5 % pour la Réserve Légale, soit 16936 fr. 39. Il reste, alors, en tenant compte du report de l’exercice 1910, une somme de 351 902 fr. 20 qui permet de distribuer un dividende de 4 1/2 % aux actions (contre 4 % l’an dernier), soit 315 000 francs et de reporter, à nouveau, un solde de 36 902 fr. ao.
- Il est intéressant de noter que sur le solde du Compte de Profits et Pertes-de 717 133 fr. 36 pour l’exercice, nous aurons, de cette façon, affecté 400 000 francs environ aux amortissements et réserves diverses, et distribué 315 000 francs aux actions.
- Si vous approuvez nos propositions, le dividende de 11 fr. 25 bruts par action, serait payable, à partir du 5 avril prochain, chez les banquiers de la Société, contre coupon n° 3.
- Vous aurez, Messieurs, à nommer les Commissaires des Comptes pour l’exercice 191a. Nous vous rappelons, à ce sujet, que MM. Henri Bloch, Marcel Forret et Ernest Thomain, Commissaires sortants, sont rééligibles.
- Nous vous donnerons un compte rendu spécial des marchés et entreprises qui ont été passés avec certains de vos administrateurs, tant en leur nom personnel qu’au nom des Sociétés dans lesquelles ils sont intéressés et nous vous prions de nous renouveler, pour l'exercice en cours, la même autorisation que celle donnée pour l’exercice écoulé.
- 97 000 »
- 41 4o5 54 240 000 » 878 4o5 54 338 727 82
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-
-
-
- SERVICE DES ABONNÉS (Tableaux comparatifs)
- FORGE MOTRICE
- ’ NOMBRE D’ABONNÉS PUISSANCE TOTALE
- DATES RACCORDÉE
- ayant souscrit raccordés EN CHEVAUX-VAPEUR
- • mm ”î£
- Ier janvier 1908 43 4 9a4
- Ier janvier 1909 i36 97 5 020
- i*r janvier 1910 2ÔO * 210 I I 800
- Ier janvier 1911.. 426* 3 80 l4 l8o
- iRr janvier 1912 53o* 5io 19 468
- Dans la puissance raccordée indiquée ci- dessus, ne sont pas compris 1 340 chevaux de nuit. Au ier janvier 1012,
- plus de 3 2Ôo chevaux restent encore à raccorder.
- * Y compris les abonnés force motrice de la Société Roubaisienne.
- ÉCLAIRAGE
- DATES
- icr janvier 1908............
- Ier janvier 1909...........
- ier janvier 1910...........
- iar janvier 1911........ . . .
- Ie1' janvier 1912..........
- NOMBRE DE LAMPES DE 2[> WATTS EN SERVICE
- 4 809, dont 1 Ü00 pour la ville de Roubaix.
- 46 000, dont 39000 raccordées au réseau de la Société Roubai-sienne d’Eclairage par le Gaz et l’Electricité.
- 72 700. dont 62 000 raccordées au réseau • de la Société Roubai-sienne d’Eclairage par le Gaz et l'Electricité.
- 04 4°o, dont 89 800 raccordées au réseau de la Société Roubai sienne d’Eclairage par le Gaz et l’Electricité.
- Résultats d’Exploitation 1908 à 1941.
- Production de l’Usine en Kilowatts-heure par mois Recettes Mensuelles en Francs
- v îifl ooo
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- t?0 floo
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- ooo
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-
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- RAPPORT DES COMMISSAIRES
- SUR LES COMPTES DE L’EXERCICE 1911
- 5»
- Messieurs,
- En exécution de la mission que vous avez bien voulu nous confier dans votre Assemblée générale ordinaire du il\ Mars 1911, nous avons eu à examiner les écritures comptables de votre Société et le Bilan qui vous est actuellement soumis.
- Les livres ont été mis à notre disposition dans les délais légaux et nous avons pu constater la parfaite tenue de la comptabilité, ainsi que la concordance des chiffres portés au Bilan avec les soldes figurant à vos livres.
- Le Bilan se présente sous la même forme que celui de l’année précédente et sa comparaison avec le Bilan d’entrée nous donne une indication exacte des opérations faites au cours de l’exercice.
- A L’ACTIF
- Nous trouvons les différents postes suivants :
- Apports, sans changement à 3oo 000 francs.
- Terrains, batiments et raccordement. — Ce poste est passé de 2 5x4 5n fr. 97 à 3 037 3oi fr. 3g.
- L’augmentation de f>22 789 fr. 42 provient pour 3i3 i33 fr. 46 de la ventilation du poste a Extension Wasquehal » qui est supprimé au présent Bilan.
- Ce posté « Extension », qui atteignait 1 g83 409 fr. 90 au début de l’exercice, avait finalement, y compris répartition des charges d’emprunt y afférentes, une valeur de 2 o58 734 fr. 27 et a été réparti entre le poste c< Terrains, bâtiments et raccordement », comme il vient d’être dit, et le poste suivant :
- Installations mécaniques et électriques, réseaux.—Ce poste, qui est actuellement à 11 664 155 fr. 71, est en augmentation de 2720894 fr. 83, dont 1 745 600 fr. 81 proviennent du compte « Extension » et. le reste, d’installations nouvelles, en particulier 200 000 francs environ pour le nouveau groupe électrogène.
- Mobilier et Outillage. — Ce poste, qui avait été ramené à 1 franc par l’amortissement décidé par votre dernière Assemblée, est remonté à i5 o33.fr. 80 par suite d'acquisition d’outillage nouveau, en particulier d’une automobile.
- Votre Conseil vous proposera de l’amortir jusqu’à concurrence de 1 franc par prélèvement sur les bénéfices.
- Portefeuille de contrats. — Ce poste, qui se monte à i5 8g3 fr. 90, englobe les dépenses faites uniquement dans le but d’acquérir la clientèle nouvelle. Il avait été ramené à 1 franc par vos précédents amortissements et il vous sera proposé de faire; pour cet exercice, un amortissement analogue de ce compte.
- De même pour le compte Frais de Constitution et de Premier Etablissement, qui s’élève à 6 247 fr. 25 et que votre Conseil vous propose de ramener à 1 franc.
- Le compte Prime de remboursement des obligations et frais d’émission est sans changement à i 212 323 fr. 99. Votre Conseil vous propose de l’amortir de la somme correspondante aux obligations remboursées.
- Exposition de Roubaix. — 4 233 fr. 5g montant des frais causés à votre Société par sa participation à l’Exposition de Roubaix, bonification faite du montant des locations de matériel consenties par votre Société à ladite Exposition. Votre Conseil vous propose de l’amortir entièrement.
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-
-
-
- Portefeuille. — Ce poste se présente en grosse diminution, par suite de la vente des actions de la Société Roubaisienne d’Eclairage par le Gaz et l'Electricité. •
- De ce fait, le poste est passé de 3 028 5oo francs à 276 062 francs.
- Cette vente s’est opérée au cours auquel les titres avaient été comptés lors des précédents inventaires, de sorte qu’il n’en résulte aucune moins-value. Mais il vous a été, en plus, attribué gratuitement un certain nombre de parts de fondateur de la Société Gaz et Electricité de Roubaix.
- Les titres restant en portefeuille ont été évalués à leur valeur en Bourse, au 3i Décembre.
- Les Banques et Caisses représentent 181 918 fr. 92 contre 482 750 fr. 18 au précédent Bilan.
- Les Débiteurs divers, 957 914 fr. 77 contre 5i8 347 fr. 08.
- Ils comprennent surtout les abonnés et divers clients ou Sociétés.
- Ces créances se présentent comme d’un recouvrement normal et ce poste présente un excédent sur celui des Créditeurs divers que nous trouvons au Passif pour 809 529 fr. i3; ceci vous montre que la situation de trésorerie de la Société est actuellement bien assise.
- Loyers et redevances d'avance. — 1 073 fr. 12 contre 1 5o2 fr. 72.
- Impôts sur titres. — 24 390 fr. 73 contre 10 8o3 fr. i5.
- Magasins et approvisionnements. — 744 793 fr. 39, en augmentation de 208 334 francs justifiée par les nouveaux stocks et approvisionnements nécessités par rextension de vos affaires.
- Le compte Entreprises et travaux de la Compagnie du Nord a fonctionné comme au précédent exercice et se monte à 240 664 fr. 14 contre i53 070 fr. 38. ^
- Au Passif figurent les sommes restant à payer sur le susdit montant.
- Le compte d’ordre Travaux de la Ville de Tourcoing se retrouve à l'actif et au passif pour un montant égal de 77 55g fr. 69.
- Le compte Travaux en cours se montant à 397 999 fr. 00 représente les versements faits par votre Société sur des commandes actuellement en cours d’exécution.
- AU PASSIF
- Capital-Actions, sans changement............................... Fr. 7 000 000 »
- Obligations en circulation....................................... — 9 861 5oo »
- en diminution de 97 000 francs, par suite de l'amortissement de 194 obligations, suivant tableau.
- Réserve légale................................................... — i3 536 53
- Fonds de renouvellement.......................................... — i3o 000 »
- en diminution de 10 000 francs par égal prélèvement pour contribuer au remplacement d’une partie de turbine. D’ailleurs, votre Conseil vous proposera de doter ce compte d’une nouvelle somme
- de 240 000 francs.
- Acquisitions payables par annuités.. ........................ ~ 245 000 »
- en diminution de 10 5oo francs remboursés.
- Entreprise des travaux d'agrandissement de \Vasquehal......... — 178316 »
- montant des sommes non encore payées à l’entreprise sur les travaux exécutés et qui représentent environ un dixième de garantie sur le montant forfaitaire de ces travaux.
- Créditeurs divers................................................. — 809 529 18
- comportant surtout des fournisseurs. Comme nous l’avons vu, ce poste est plus que balancé par celui des débiteurs figurant à l’actif.
- Entreprise des travaux de la Compagnie du Nord.................... —- 94 879 91
- restant à payer pour les travaux faits pour le compte de la Compagnie du Nord.
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-
-
- 77 559 69
- Compte d’ordre Travaux de la ville de Tourcoing,
- vu à l’actif.
- Enfin nous arrivons aux
- Bénéfices reportés........................;..................... — 3o no 77
- et
- Bénéfices de Vexercice.............................................. — 717 133 36
- ces derniers présentant une augmentation de 242 495 fr. 3i sur les résultats du précédent exercice.
- Les charges d’emprunt supportées par l’exploitation ont été de 365 397 fr. 25, soit :
- 453 107 fr. 5i — 87 710 fr. 26
- cette dernière somme de 87 710 fr. 26 a été imputée, comme précédemment, au « premier établissement » en application de l’article 9 des Statuts.
- Le solde disponible s’élève donc à................................ Fr. 747 244 i3
- Comme l’année dernière, les bénéfices qui ressortent au Bilan sont établis, avant prélèvement de la somme employée à l’amortissement des obligations, soit 97 000 francs qu’il faut donc déduire tout d’abord.
- Votre Conseil vous proposera de les affecter pour 11 808 fr, 78 a l’amortissement de la Prime d’émission, chiffre correspondant à la part de ce poste afférente aux 194 obligations amorties et pour 85 191 fr. 22 à un fonds d’amortissement général.
- Il vous proposera, en outre, d’autres amortissements que nous avons signalés au passage ainsi qu’une nouvelle dotation au fonds de renouvellement.
- Enfin, il vous proposera de fixer à 4 1/2 % le dividende de l’exercice.
- , Nous approuvons cette prudence de répartition de vos bénéfices et vous engageons à adopter les comptes de l’exercice et le Bilan qui vous est soumis par votre Conseil d’Administration.
- Paris, le 5 mars 1912.
- Marcel Forret, Henri Bloch, Ernest Thomàin.
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-
-
- RÉSOLUTIONS
- PREMIÈRE RÉSOLUTION
- L’Assemblée générale ordinaire des actionnaires de l’Énergie Électrique du Nord de la France, réunie à Paris, le aa mars 191*2, après avoir entendu lecture du Rapport du Conseil ({'Administration et du Rapport des Commissaires des Comptes, approuve les comptes et le bilan qui lui sont présentés et donne aux Administrateurs quitus de leur gestion pour l’exercice 1911.
- DEUXIÈME ^RÉSOLUTION
- L’Assemblée générale des actionnaires décide de (aire les amortissements de l’article 4a des Statuts, soit ;
- Amortissements d’obligations (194) 97 000 francs.
- Appliqué à :
- Amortissement de la prime d émission.................
- Fonds d’amortissement général..........................
- et
- Amortissements divers :
- Portefeuille de contrats...
- Frais de constitution......
- Mobilier et Outillage......
- Exposition de Roubaix......
- Fonds du renouvellement du matériel Solde........... .................
- 5 % réserve légale...
- Reste solde...........
- Report de l’an dernier
- Dividende 4 i/a % . . . . A reporter............ . .
- prélèvements suivants en vertu
- 11 808,78 85 191,22
- i5 892,90
- 6 246,25
- i5 o32,8o
- 4 233,59
- 16 936,39
- 321 791.43
- 3o 110,77
- 35i 902,20
- 3i5 000
- 36 902,20
- 97 ôoo,
- 4i 4o5,54 240 000
- 378 4o5,54 338 727,82
- Le dividende de 4 */a % Par action, sous déduction des impôts, conformément aux Statuts, sera payé actionnaires à dater du 5 avril 1912, aux caisses suivantes :
- Siège social, à Paris.
- Alfred Gans et Cie, 26, rue Laffitte, Paris.
- Banque privée, 3, rue Pillel-Will, Paris.
- Banque Transatlantique, 10, rue de Mogador, Paris.
- Banque de l’Union Parisienne, i4, rue Lcpelletier, Paris.
- Crédit Foncier d’Algérie et de Tunisie, 43, rue Cambon, Paris.
- Crédit du Nord, 4^5 rue Etienne-Marcel, Paris.
- Crédit du Nord, à Lille.
- Bankverein Suisse, à Baie.
- Banque Suisse des Chemins de fer, à Bàle.
- La somme à payer par action, en échange du coupon n° 3, s’élèvera donc :
- Pour les actions nominatives à....................................... 10 fr. 80.
- Pour les actions au porteur........................................... 10 fr. 175,
- aux
- TROISIÈME RÉSOLUTION
- L’Assemblée nomme, connue- Commissaires des Comptes: MM. Henri Bloch, Marcel F or r et, Ernest et lixe leur rémunération à la somme de 1 5oo (quinze cents) francs pour les trois Commissaires réunis.
- Elle décide qu’en cas d’impossibilité pour un ou pour deux Commissaires des Comptes, les deux celui restant pourront opérer seuls.
- L’Assemblée constate l’acceptation des Commissaires désignés par elle.
- Thomain, autres ou
- QUATRIÈME RÉSOLUTION
- L’Assemblée générale donne acte au Conseil d’Àdmimslralion du compte rendu qui lui a été fait, conformément à l’article 40 de la loi du 24 juillet 1867, de l’exécution des marchés ou entreprises traités avec les membres du Conseil d’Aduiinistration ou avec des Sociétés auxquelles ils appartiennent, leur donne acte de toutes les conventions intervenues et les approuve d’une façon définitive en tant que de besoin.
- Elle leur renouvelle, pour l’exercice 1912, l’autorisation prévue par la loi précitée.
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-
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- ÉNERGIE ÉLEGTRIQDE Dli NORD DR LA FRANCE
- BILAN au 31 décembre 1911.
- ACTIF
- Apports.....................................
- Terrains, Bâtiments et.Raccordement............
- Installations électriques et mécaniques, Réseaux.
- Mobilier et outillage..........................
- Amortissements antérieurs..................
- Portefeuille de Contrats..................................
- Amortissements antérieurs,............................
- Frais de Constitution et de i01' Etablissement. . ........
- Amortissements antérieurs.................... ........
- Prime de remboursement des Obligations et Frais d’émission.
- Amortissements antérieurs.............................
- Exposition de Roubaix.....................................
- Portefeuille..............................................
- Amortissements antérieurs.............................
- Banques et Caisses........................................
- Débiteurs divers..........................................
- Loyers et Redevances d’avance..... .......................
- Impôts sur titres.........................................
- Magasins et Approvisionnements............................
- Entreprise des Travaux de la Compagnie du Nord............
- Compte d’ordre. Travaux de la Ville de Tourcoing..........
- Travaux en cours..........................................
- 3^ 609 4'-* 22 57S 62
- 68 638 65
- 52 744 75
- 269 5g8 70 a63 35i 45 217 376 10 5 o52 11
- 431 062 »
- 155 000 »
- 181 918 92 957 914 77 1 073 12 24 3go 73
- FR. 3oo OOO 0. »
- 3 037 3oi 39
- ii 664 i53 7»
- i5 o33 80
- i5 8g3 9°
- 6 247 a5
- I 212 3a3 99
- 4 233 59
- 276 062 »
- 1 i65 297 54
- 744 793 39
- 240 664 • 4
- 77 559 69
- 397 999 o5
- 19 157 565 44
- PASSIF
- Capital-actions.........................................................................
- Obligations en circulation..............................................................
- Réserve légale............................................................................
- Fonds de renouvellement.................................................................
- Acquisitions payables ) Terrains de Marquette.............................. 200 000 »
- par annuités j Maisons ouvrières................................. 45 000 »
- Créditeurs divers.......................................................................
- Entreprise des Travaux d’Agrandissement de Wasquehal....................................
- Entreprise des Travaux de la Compagnie du Nord..........................................
- Compte d’ordre. Travaux de la Ville de Tourcoing......................... ..............
- Bénéfices reportés......................................................................
- Bénéfices de l’Exercice.................................................................
- I'R. c.
- 7 000 000 v 9 86i 5oo » i3 536 53 i3o 000 »
- 245 000 »
- 8oq 520 18 178 316 »
- 94 879 91 77 559 69 3o 110 77 717 i33 36
- 19 157 565 44
- COMPTE DE PROFITS ET PERTES
- RECETTES DÉPENSES
- Bénéfices d’Exploitation Revenus du Portefeuille et divers.. . . Part de la Charge des Emprunts imputable au premier Etablisse- PR. C. 1 012 5ii 33 81 998 43 87 710 26 1 j 82 220 02 Intérêts des Emprunts Moins-values et divers Bénéfices de l'Exercice FR. c. 453 107 5i 11 979 i5 717 i33 36 1 182 220 02
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- Energie Electrique du nord de la frange
- BILAN D’ENTRÉE au 1er janvier 1918 (début du 66 Exercice social).
- ACTIF
- Apports.......................................
- Terrains, Bâtiments et Raccordement...........
- Installations électriques et mécaniques, Réseaux
- fr. c.
- 3oo ooo » 3 o3y 3oi 3g ii 664 i55 71
- Mobilier et outillage.................................................
- Amortissements antérieurs............................. 22 575 62
- — en 1911.............................. i5 o3a 80
- Portefeuille de Contrats..............................................
- Amortissements antérieurs............................. 52 744 75
- — en 1911.............................. i5 892 90
- Frais de Constitution et de Ier Etablissement.........................
- Amortissements antérieurs............................. 263 35i 45
- — en 1911.................................. 6 246 25
- Prime de remboursement des obligations et Frais d’émission............
- Amortissements antérieurs............................... 5 o52 n
- — en 1911................................ 11 808 78
- Portefeuille.. . ...........
- Amortissements antérieurs
- Banques et Caisses...........
- Débiteurs divers.............
- Loyers et redevances d’avance Impôts sur titres...........
- 37 609 42 i
- 1 • 37 608 42 ^
- 68 638 ,, \ 6a
- | 68 637 65
- 269 00 Oi 70 I
- J 269 597 70 |
- 376 1 IO )
- ! 16 860 89 |
- .’ 431 062 -I
- OOO » !
- 181 918 1 92 )
- 957 914 77 l
- I 073 !2 t
- 24 39° 73 )
- 1
- 1
- 1
- 200 515 21
- 276 062 »
- i65 297 54
- Magasin et approvisionnements..................
- Entreprise des Travaux de la Compagnie du Nord Compte d'ordre. Travaux de la Ville de Tourcoing. Travaux en cours................................
- 744 793 39
- 240 664 14
- 77 55g 69 397 999 °5
- 19 104 35i 12
- PASSIF
- Capital-actions...........................................
- Obligations en circulation................................
- Réserve légale. ..........................................
- Fonds de renouvellement.................................
- Fonds d’Amortissement général.............................
- ... i Terrains de Marquette
- Acquisitions payables par annuités j Maisons
- ouvrières....
- Dividende 1911............................................
- Créditeurs divers.........................................
- Entreprise des Travaux d’agrandissement de VVasquehal. . . ,
- Entreprise des Travaux de la Compagnie du Nord............
- Compte d’ordre. Travaux de la Ville de Tourcoing..........
- Bénéfices reportés........................................
- 200 000 » )
- 45 000 » i
- FR. c.
- 7 OOO OOO »
- 9 861 5oo »
- 3o 472 9a
- 370 OOO ))
- 85 !9! 2 2
- 245 OOO »
- 3i5 OOO ))
- 809 529 18
- 178 3i6 ))
- 94 879 91
- 77 559 69
- 36 902 20
- ‘9 104 35i I 2
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- ASSEMBLÉE GÉNÉRALE EXTRAORDINAIRE
- DU 22 MARS 1912
- RAPPORT DU CONSEIL D’ADMINISTRATION
- Messieurs,
- Dans votre Assemblée générale extraordinaire du 4 avril 1910, vous avez décidé que le capital de votre Société pourrait être augmenté jusqu’à concurrence d’un cajiital total de 12 millions de francs en une ou plusieurs fois, et vous avez donné, à cet effet, tous les pouvoirs utiles à votre Conseil d’Administration.
- Nous avons tenu à profiter de la réunion de votre Assemblée générale ordinaire pour vous convoquer en même temps, en Assemblée générale extraordinaire, afin de vous faire connaître la décision prise par votre Conseil d’Administration de réaliser une première augmentation de capital, jusqu’à concurrence de 10 millions de francs, parla création de 12.000 actions nouvelles.
- , Nous vous rappelons que, dans la même Assemblée générale extraordinaire, vous avez confirmé les options données pour 2 millions de francs, en faveur des deux groupes qui avaient aidé à la réalisation des combinaisons financières faites à cette époque.
- Ces deux groupes nous ont fait connaître, avant le i.r> octobre 1911, leur intention de profiter de ces options qui se trouvent ainsi levées et nous avons tenu à vous en informer.
- Il est entendu que le troisième million sera mis à la disposition des actionnaires, conformément à l’article 7 des statuts.
- Nous soumettons à vos voix la résolution suivante :
- RÉSOLUTION
- L’Assemblée générale, en conformité dés décisions prises le 4 avril 1910, prend acte de la déclaration qui lui est faite par le Conseil d’Administration que le capital va être augmenté et porté à 10 millions de francs par la création de 12.000 actions nouvelles de 25o francs chacune, à souscrire contre espèces.
- Elle autorise, en conséquence, le Conseil d’Administration à fixer les conditions d’émission des actions et lui confirme, en tant que de besoin, les pouvoirs les plus étendus donnés lors de l’Assemblée générale susvisée.
- L’Assemblée générale prend acte de la levée d’option qui a été faite par les deux groupes visés dans la cinquième résolution en date du 4 avril 1910 et autorise le Conseil d’Administration à faire tout le nécessaire pour réaliser l’augmentation de capital en tenant compte des levées d’options ainsi faites.
- çaris, — Imprimerie Levé, 17, rue Cassette.
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